)>''■", sS '/ FOKTHE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY ORxNIïHOLOGIE EUROPÉENNE CORBEIL. TYP. ET STÉR. UE CRÉTÉ. Vi-l^fe'V'l^ ORNITHOLOGIE EUROPÉENNE 00 A -';/ CiTALOGUE DESCRIPTIF, ANALYTIQUE ET RAISONNÉ OISEAUX OBSERVES EN EUROPE DEUXIÈME -ÉDITION, ENTIÈREMENT REFONDUE C: D. DEGLAIND Membre de la Société impériale des Sciences, e' l'Agriculture et des Arts de Lille (Nord), Conservateur au Musée d'Histoire naturelle de Lille. Z. GERBE Préparateur du Cours d'Embryogénie comparée du Collège de France, lauréat de l'Institut (Académie des Sciences^. TOME 1 PARIS J. B. BAILLIÊRE et FILS, LIBRAIRES DE l'aCADÉUIE IMPÉRIALE DE MÉDECIN'E, 19, rue Hautefeuille, près le boulevard Saint-Germain Londres | nadrid ' Xew-1'ork HippoLYTE Baillière j C. Bailly-Baillière I Bailliêre Brothers i867 Tous droits réservés. VI AVANT-PROPOS. son Ornithologie européenne , c'est que, sous cette forme , le livre a l'avantage d'être complet et de s'adresser au plus grand nombre. J'ai ftiitde mon mieux pour mettre cette édition au courant de la science, et j'ai la conscience d'avoir fait assez pour me croire auto- risé à associer mon nom à celui de M. Degland; mais, en revendi- quant ma part d'auteur, je prends seul pour moi la responsabilité des oublis, des imperfections, des erreurs que l'ouvrage peut ren- fermer, et je serai très-reconnaissant à la critique de me les signaler. On me reprochera peut-être de n'être pas resté fidèle à l'opi- nion que j'émettais en 1854 (1); de n'avoir pas tenu un compte exclusif de la nidification et d'avoir admis comme européennes des espèces dont l'apparition en Europe est purement accidentelle, et pour quelques-unes tout à fait exceptionnelle. Je répondrai que la nidification prise pour base d'une distribution géographique des oiseaux me paraît toujours la seule rationnelle, mais que si, aujour- d'hui, j'étais parti de ce principe, ce n'est pas une deuxième édition de V Ornithologie européenne que j'aurais donnée, mais un livre qui en aurait complètement différé, et du(juel le nom de M. Degland aurait dû disparaître. C'est une suppression que je ne devais ni ne voulais faire. Z. Gerbe. Au Collège de France, 1^' décembre 18o0. (!) Revus et Magasin de zoologie pure et appliquée, 1854, 2'' •'»ér., t. VI, p. 3 et suiv. LISTE ALPHABÉTIQUE DES OUVRAGES CITÉS ET ABRÉVIATIONS DES TITRES Ann. des Se. Nat. — Annales des Sciences Naturelles par MM. Audouin, Ad. Brongniaut et Ddmas, etc. f*^ sér. Paris, 1824 et suite. Ann. du Mus. d'Hist. Nat. — Annales du Muséum d'Histoire Naturelle par les professeurs de cet établissement. Paris, 1802 et suite. Ann. Mag. Nat. Eist. — Annals of Natural History, or Magazine of Zoology, Botany and Geology. — Ou : The Annals and Magazine of Natural History, including Zoology, Botany and Geology, etc. 1''%. 2"= et Ji^ séries. London, 1838 et suite. Archiv tûr Naturgeschichte, von A. F. R. Wiegmann, etc. Berlin, 1835 et suite. Atti délia settima adunanza degli Scienziati Italiani, tenute in Napoli, 1845. Napoli, 1846. AuDL'B. — Birds of Amer. — Aldubon (J. .1.), The Birds of America, from drawings made in the United States and theirTerritories. 7 vol. gr. in-8, avec 500 pi. col. New-York, 1844. Baill. — Mcm. de la Soc. d'Ém. d'Ahb. — Bâillon, Mémoires-' de la Société d'Émulation d'Abbeville. Abbeville, 1834. Bailly — Orn. de la Savoie. — Bailly (J.-B.), Ornithologie ae la Savoie, ou Histoire des oiseau.x qui vivent en Savoie à l'élat sauvage, soit constam- ment, soit périodiquement. 4 vol. in-8. Paris et Chambéry, 1854. — Description d'une nouvelle espèce de Mésange de la Savoie, in : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Savoie, 1852. Barr. — Ornith. sp. nov. — Barrère (P.), Ornithologie spécimen novum, sive Séries avium in Ruscinone, Pyrenœis montibus, atque Gallia aequino- xiali observât., etc. 1 vol. p. in-4. Perpiniani, 1745. Bechst. — Orn. Tasch. — Becqstein (J. M.), OrnithologischesTaschenbuch von und fur Deatschland, etc. 3 vol. in-8. Leipzig, 1802-1812. — Nat. Deuts. — Gemeinnûtzige Naturgeschichte Deutschlands, nach allen drei Reichen. 4 vol. in-8. Leipzig, 1801-1809. Besecke — V'ig. Kurlands. — Besecke (J. M. G.), Beitràge zur Naturgesch. der Vgel Kurlands, etc. In-8, avec fig. enl. Millau et Leipzig, 1792. —Même ouvrage, nouv. édit. in-8. Berlin, 1821. VIII LISTE ALPHABÉTIQUE PiLAiNviLLE — Princ. cV anat . comp . — Blainville (M. H. Ducrotay de), De l'or- ganisation des animaux, ou Principes d'anatomie comparée. 1 vol. in-8, Paris, 1822. Blyth — Anim. Kingd, Birds. — Blyth (Edw.), The Animal Kingdom.. describ. arranged in conformity wilh its organisation, in-8, London, 1840. BoiTAED — Ois. d'Eur. — Boitard (P.), Histoire naturelle des Oiseaux de proie d'Europe, avec les figures de toutes les espèces et variétés, in-4, Paris, 1824 (ouvrage resté inachevé). HuNNAT. — J'abl. eticycl. — Bonnaterhe (l'abbé). Tableau encyclopédique des trois régnes de la nature; Ornithologie, continuée par Vieillot; 2 voL grand in-4, dont 1 vol. de pi., Paris, 1790-1823. p,£,. — Distr. meth. An. vertehr. — Bonaparte (C. L. prince), Saggio di una distribuzione methodica degli aniuiali vertebrati, in-8, jRo?na, 1831-1832. — Faun. Ital. — Iconografia délia Fauna ilalica, per le quattro classi degli animal! vertebrati. 3 vol. grand in-4, avec pi. col. Roma, 1832-1842. — B. ofEur. — A geographical and comparative List of the Birds of Europe and North- America, in-8, London, 1838. — Ucc. 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Bouteille et Labatie, Ornithologie du Dauphiné, ou Description des Oiseaux observés dans les départements de l'Isère, du Dauphiné, des Hautes- Alpes, etc. 2 vol. grand in-8, avec pl. lith. Grenoble, 1843-1844. Bp.Emi — Beitr. zur Vog. — Brehm (C. L.), Beitrage zur Vogelkunde. 3 vol. grand in-8, avec 11 pl. Neustadt, 1S20-1S22. — Lehrb. — Lehrbuch der Naturgesch . aller Europ. Vugel. 2 part, in-8, avec 1 pl. lena, 1823. — HaJïdb. Nat. Vôg. Deuts. — Handbuch der Naturgesch. aller Vogel Deutschlands, etc. 1 vol. grand in-8, avec 47 pl. Ilmenau, 1831. Briss. — Ornith. — Brisson (M. J.), Ornithologie, ou Méthode contenant la division des Oiseaux en ordres, sections, genres, etc. 6 vol. in-4, avec pl. Paris, 17(]0. Brcch — Journ. fur Orn. — Bruch (P.), Monograph. Uebers. der Gatlung Larus, et Revision der Gattung Larus, in : Journal fur Ornithol. 18o3 et 1835. Brûnn. — 0/rt(7/i. 5or. — Brûnmch (M. T.), 0rnithologiaborcalis,sistens collée- DES OUVRAGES CITÉS ET ABRÉVIATIONS DES TITRES. 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Dictionnaire des Sciences naturelles, publié par les professeurs du Jardin du Roi et des principales écoles de Paris. 60 vol. in-8, avec 12 vol. d'atlas, fig. col. Paris et Strasbourg, 18I6-1S20. Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, résumant et complétant tous les faits présentés par les encyclopédies, les anciens Dictionnaires scienti- fiques, etc., dirigé par M. Ch. d'Orbigny. 13 vol. grand in-8, avec pl. col. Paris, 1839-1845. DoNOVAN — Nat. Hist. Prit. Birds. — Donovan (Edw.), Natural History of Bri- tish Birds, a sélection of the most rare, beautiful, and interesting Birds which inhabit this country. 11 vol. in-8, avec 244 pl. col. London, 1794- 1818. DuMÉR. — Zool. anal. — Duméril (A. M. C), Zoologie analytique, ou Méthode naturelle de classification des animaux, etc. 1 vol. in-8, Paris, 1806. DuRAZzo — Uccelli Liguri. — Durazzo (Carlo), Degli UccelliLiguri notizie. 1 vol. grand in-8, avec 2 pl. lith. Genova, 1840. 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Groenl. — Fabeicius (Otlio), Fauna Groenlandica, systematice sistens animalia Groenlandiœoccidenlalis hactenus indagata, etc. 1 vol. in-8, avec une pi. gr. Hafniœ et Lipsiœ, 1780. Falk — Reise. — Falk, Reise in Russland. Fûnfte Abtheilung, welchc;, elc. 3 vol. in-4, avec pi. Saint-Fétersboiu-g, 1785. Flem. — Brit. anim. — Fleming (John), A History oi'British animais, exhibiting the descript. charact. and syslem. arrang. of the Gen. and Species of Quadiup., Birds, Reptiles, etc. 1 vol. in-8. Edinburgh, 1828. — P/iil. ofzool. — Philosopliy of Zoology; or a gênerai View of the Struc- ture, Functions and Classificat. of Animais, ln-8, Edinburgh, 1822. Forsk. — Anim. orient. — Forskal (P.), Descripliones Animalium, Avium, Amphibiorum, Insectorum, Vermium, quœ in itinere orientali obser- vavit, etc., avec pi. Hafniœ, 177o. Gambel. — Birds Flor. coll. Herrn. — Gambei. (W.), Observation on some Cirds from Florida collected by Dr. Hermann, in : Proceedings Acad. Nat. Se. Philad. 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LISTE ALPHABÉTIQUE Symbolœ physîcse, seu icônes el descriptiones Mammalium, Aviutn,.. quœ ex itinere per Africam boréal, et Asiam occident., studio nova au! iilusl. redierunt. In-folio, pars Zooi. Aves. Cum lab. Berolini, 1828. Heugun — Vôg. N.-O. Afrik. — Heugliis (T. V.), Systemalische Uebersicht der Vôgel Nord-Ost-Afrika's, etc. in: Sifzungsber. der Akad. in Wien, math. naturwissensch. Classe|TF«>?i, 1S5C. HoLANDBE — Faune de la Moselle. — Holandre (J.), Faune du département de la Moselle et principalement des environs de Metz, etc. In-12, Metz, 1826. (Extrait de l'Almanach du département de la Moselle.) — Faune du département de la Moselle, Animaux vertébrés, Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Poissons, etc. In-lfi, Metz, 1836. HoLBOLL (C. P.) — Ornithologischer Beitrag zur Fauna Groenlands. Grand in-8, Leipzig, 1846. Ibis (the). A Magazine of gênerai Ornitbology, in-8, London, 1853. Illig. — Prodr. syst. — Iluger (J. K. 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Philad. — Journal of the Academy of natural Sciences of Phila- delphia, in-8, avec pi. Philadelphia, 1817 et suite. Journ. As. Soc. Ben. — The Journal of Ihe Asialic Society of Bengal, in-8, Cal- cutta, 1832 et suite. Journ. fur Ornith. — Voir Cabanis. Kaup — Nat. Sijst. — Kaup (J. J.), Skizzirte Entwickelungs-Geschich te und Natûrl. System der Europ. Thierwelt, Erster. Theil etc. In-8, Darmstndt, 1829. — Clasyif. Sattg und Vôg. — Classification der Saùgethiere und Vtigel, in-8, avec 2 pi. lith. Darmstadt, 1844. Keys. et Blas. — Wirbelth. — Reyserling (A. G.) et Blasius (J. H.), Die Wir- beltliiere Europa's. 1 vol. grand in-8, Braunschiveig, 1840. Klein — Hist. Av. prodr. — Klein (J. jT.), Historiai Avium prodromus, cum prœfatione de ordine animalium in génère, etc. Grand in-4, avec pi. Lubecœ, 1750. KocH — Buier. Zool. — Kocn (K. L.), System der Baierischen Zoologie. 1 vol. in-12, Nurnbcrg, 1816, DES OUVRAGES CITÉS ET ABRÉVIATIONS DES TITRES. XlII Kramer — Elench. veget. et anim. — Khamer (G. H.), Elenchus vegetabilium et animalium per Austiiam inferior. observât, etc. \ vol. in-%,Viennœ, 1756. Kdhl — Beitr. Zool. — Kuhl (H.), Beitrage zur Zoologie und Vergleiclienden Anatomie. 1 vol. in-4, avec pi. Frankfart, 1820. Lapey. — M. et Ois. de la H.-Garon. — Lapeyrouse (Picot de), Tables métho- diques des Mammifères et des Oiseaux observés dans le département de la Haute-Garonne, in-8, Toulouse, an VII (1799). Lath. — Lui. — Latham(J.), Index ornithologicus, sive Systema Ornithologiae, complectens Avium divisionem in classes, ordines, gênera, species, etc. 2 vol. in-4, Londini, 1790; etSupplementum Indicis ornithologici. 1 vol. in-4, Londini, 1802. Latr. — Fam. nat. du Règ. anim. — Latreille (P. A.), Familles naturelles du Règne animal, exposées succinctement dansun ordre analytique, 2<= édit. in-8, Paris, 1825. Leach — Syst. CatHI. and.B. Brit. 3Jus.— Leach (W. 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Paris, 1831. — Complément aux œuvres de Buffon, ou Histoire naturelle des animaux rares découverts par les naturalistes et les voyageurs depuis la mort de Buffon. Oiseaux, 3 vol. in-S. —Mammif. et Oiseaux, 1vol. in-8. Paris, 1835-1841. Lk Vau-lant. — Ois. d'Afr. — Le Vaillant (Franc.), Histoire naturelle des Oiseaux d'Afrique. 6 vol. grand in-folio avec 300 pi. col. Paris, an VII (1799). Le Vail. — Exp. se. de l'Algérie. — Le Vaillant (jeune), Exploration scien- tifique de l'Algérie, in-4. Ornithologie. Paris, 1844-1858. LicHT.—Doubl. Zool. Mus. — Lichtenstein (H.), Verzeichniss der Doubletten des Zoolog. Muséums der KOnigl. Universitât zu Berlin, petit in-4, Berlin, 1824. — No7n. av. — Lichtenstein (H.), Nomenclator avium Musœi zoologici Bero- linensis, in-8, Berlin, 1854. LiNN.™ S. N. — Linné (Karl, v.), Systema naturae, sive Régna tria natur;i3 sys- tematice proposita perclasses,ordines, gênera et species. l'^cdit. in-folio. XIV LISTE ALPHABÉTIQUE Lngduni Batavûrum, 1735. — 10^ édit. 2 vol. in-8, Uolmiœ, IToS, — et sur- tout 12'= édit. 3 vol. in-8, Halœ et Magdeb., 1766. Lir^x. — F'iHii.Suec. — FaunaSuecica,sistensanimaliaSueciaeregni:Quadrnpeda, Aves,Ainpliibia, Pisces, Insecta, Vermes,distnbuta per classes et ordines, gênera et species, etc. 1 vol. in-8, Siockholmiœ, 1746. Edit. altéra, 1761. Macgill. — Hist. Brit. B. — Macghxivray (Will.), History of Brilish Birds indigenous and migratory. 3 vol. grand in-8, London, 1839-1841. -^ Man. Brit. Orn. — A Manual of British Ornithology, etc. 2 vol. in-8, London, 1840. — Descript.,Charact. and Synon. of the genus Lanis, etc. in : Mem. Wer- ner. Soc. 1824. Malh. — Mo?i. des Picid. — Malherbe (A1.)^ Monographie des Picidés, ou His- toire naturelle générale et particulière des Oiseaux grimpeurs zygo- dactyles. 1 vol. in-folio, Paris, 1839. — Faune ornilhologique de la Sicile, avec des observa*, sur l'haliitation et l'apparition des Oiseaux sur celte île, etc. 1 vol. in-8, Metz, 1843. — Faune ornith. de l'Algérie, in-8, Metz, 18j5 (extrait du Bull, de la Soc. d'Histoire naturelle du département de la Moselle). Mauolyt, Tableau méthodique des Oiseaux tant sédentaires que de passage périodique ou accidentel, observés jusqu'à présent dans le département de la Vienne, in-8, 1840 (extrait du Bullet. delà Soc. d'Agriculture, Lettres, Sciences et Arts de Poitiers). Meisner — Syst. Verzeicli. Vog. — Meisner (Fr.), Systemat. Verzeichniss der Vcigel, etc. 1 vol. in-8, Bern, 1804. — Vôg. Sckweiz. — Meisner (Fr.) et Schinz (H. R.), Die Vôgel der Schweiz ; systemat. geordnet und beschrieben, etc. ln-8,avecpl. col.Znrich, 1815. Mémoires (nouveaux) de la Société Impériale des naturalistes de Moscou. In-4, Moscou, 1829 et suite. Mémoires de la Société Linnéenne de Paris, in-8, Paris, 1822-1827. Mém. de rinst. — Mémoires de l'Institut national des sciences physiques et mathématiques. Paris, an VI (1798), et suite. Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, par MM. les professeurs de cet établissement. Paris, an XI (1802), et suite. Mem. Accad. di Torino. — Memorie délia Reale Accademia délie scienze di To- rino, grand in-4, avec pi. Torino, 1816 et suite. Ménét. — Cat. rais, ou Cat. des ois. du Cauc. — Ménétriés (E.), Catalogue rai- sonné des objets de zoologie recueillis dans un voyage au Caucase, etc. 1 vol. in-4, Saint-Pétersbourg, 1832. Mey. — Vôg. Liv-uJid Esthl. — Meyer (B.), Kurze Beschreibung der Vogel Liv-und Esthlands. 1 vol. in-8, avec 1 pi. Nûrnberg, 1815. Mey. et Wolf — Tasch. Deuts. — Meyer (B.) et Wolf (J.), Taschenbuch der Deutschen Vogelkunde. 2 vol. in-8, avec fig. Frank furt, 1810, et Suppl. au même ouvrage. 1 vol. in-8, Frank furt, 1822, MiDDEND. — Sibir. Reise ou iîei5e.— MiDDEisDORFF(A. T. v.), Reise in den âussersten Norden und Osten Sibiriens, wàhrendder Jahre 1843 und 1844, etc. 4 vol. in-i, avec pi. Saint-Pétersbourg, 1847-t8o9. DES OUVRAGES CITES ET ABRÉVIATIONS DES TITRES. XV Millet (P. A,), Faune de Maine-et-Loire, ou Description méthodique des animaux que l'on rencontre dans toute l'étendue du département de Maine-et-Loire, etc. 2 vol. in-.S, avec pi. Paris et Aiigers, 1828. Mœhr. — Av. gen. — Mœhiîing (P. H. G.), Avium gênera. \ vol. in-8, Auricœ, 1752. Mont. — Orn. Dict. — Montagu (Geo.), Ornithological Dictionary, or Alphabe- tical Synops. of Brit. Birds, by G.Montagu. — 2^ edit. with many new articles and original observât, by J. Rennie, in-8, London, J83i. MuHLE — Ornith. Griech. — Muhle (H. G. von der), Beitrâge zur Ornitholog. Griechenlands. 1 vol. in-8, Leipzig, 1844. Mus. Senckenb. — Muséum Senckenbergianum. Abhandlungen aus dem Ge- biete der beschreibenden Naturgeschicbte, elc. Grand in-4, Frankfurt, 1833 et suite. Naumakn — Vog. ou Vôg. Deuts. — Naumann (J. A.), Naturgeschicbte der Vogel Deutschlands, etc. 12 vol. in-8, avec fig. col. Leipzig, 1822-1844, augmenté d'un 13^ vol. par Naumann (J. F.), Sdittgardt, 1860; avec un supplément par MM, Blasius, Baldamus et Sturm. Naumannia, Archiv fur die Ornithologie vorzugsweise Europa's, etc. in-8, avec pi. 1850 et suite. Neue Alpina, eine Zeitschrift der Schweig. Naturgesch. und Landwirth- ixhaft, etc. in-8, 1821 et 1827. Band I und II. NiLss. — Orn.Suec. — Nilsson (S.), Ornithologia suecica, 1 vol. in-8, en deux part, avec pi. Eafniœ, r« p. 1817, 2^ part. 1821. — Skand. Faun. — Skandina-\visk Fauna. Vogel, m-^,Lund. 1833, et Ulumin. fig. till Skandin. Faun., etc. in-4, Lund, 1831-1832. 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J.) et Laugier (Meiffren, B. de Char- Irouse), Nouveau recueil de planches coloriées d'Oiseaux (600 pi.). Grand in-4 et in-folio, Paris, 1820-1839. Thienm. — Fortpflanz. der Vôij. Eur. — ïhienemann (F. A. L.), Syslemalische Uarstellung der Forlpflanzung der Yogel lïuropa's, etc. 1 vol. in-4, avec 27 pi. col. Leipzig, 1825-1838. Trans. Lin. Soc. — Transactions of Ihe Linnean Society of London. Grand in-4, London, 1791 et suite. TscHUDi — Faun. Peruan. — TscHDDt (J.J.), Untersuchungen ûber die Fauna Peruana, auf einer Reise in Peru Avahrend der Jahre 1838-1842. Yogel. Grand in-4, avec pi. Saint- Gallen, 184o. ViEiLL. — Ornith. étém. — Vieillot (L. P.), /Analyse d'une nouvelle Ornithologie élémentaire. In-8, Paris, 181(1. — Ois. Am. Sept, — Histoire naturelle des Oiseaux de l'Amérique septen- trionale, etc. Grand in-folio, avec pi. col. Paris, 1807. — EncyrI. ou TabL encycl. — Voy. Bonnaterre. — Faune franc. — Faune française, etc. Oiseaux. 1 vol. in-8, avec 88 pi. col. Paris, 1821-1828. — GaL des Ois. — La Galerie des Oiseaux. 2 vol. in-4, avec 358 pi. in-4, dessinées par P.L. Oudart; Paris, 1825-1834. ViG. ou ViGORS — Gen. of B. • — Vigors (N. A.), Arrangement of the hitherto published Gênera of Birds, etc. In-8, 1825 (extr. du Zool. Journal, L II). Wagler — Syst. Av. — Waglei< (Joa.), Systema Avium. 1 vol. in-12, pars 1^; Stuttgart et Tubitige, 1827. Webb et Berth. — Hist. des îles Canaries — Webb (P. Barker) et Berthelot (Sab.), Histoire naturelle des îles Canaries, hi-4, avec pi. Paris, 1835- 1850. Willug. — Ornith. — Willl'gby (Fr.), Oi'nithologiœ libri III, in quibus Aves hactenus cognitœ, in methoduni naturis suis convenientem redaclpc, accurale describunlur, etc. In-folio, Londini, 167(i. Wn.s. — Amer. Ornith. — Wilson (Al.), American Ornilhology. Illusf. with 76 pi. engrav. and col. etc. 9 vol. in-4, PhiladeJphia, 1808-1814. Vaurell (W.), History of British Birds. 2^ édit. 3 vol. in-8, avec pi. gr. London, 1845. Zwl. Journ. — Zoological Journal (Ihe) by Vigors, Th, Bell, Ghildrcn, C. Sow- erby and G. B. Sowerby, Horsliekl, Kirby, Vanell, etc. In-8, avec pi. ; London, 1824-1835. Zoologist (the), a popular Monthly Magazine of Nalural History, etc. Gr. in-8, London, 1843, et suite. TABLE METHODIQUE DU TO.Mi: P UF. Ml EH AVANT-PBOPOS V I.iste alphabétique des ouvrages cités \ i 1" ORDRE — OISEAUX DE PROIE. ACCl PITRES i Ifs DIVISION — OISEAUX I>E PROÏE niURrVES, ACCIPITIÎES DIUliM 2 FAM. I — VULTURIDÉS, YULTURWyE a S.-FAM. I — VULTUHIKNS, VULTURIN^E 4 Gen. I —VAUTOUR, VULTUli -i 1 — V . moine (F. monachus) 5 Gen. II - OTOGYPS, OrorïFPS 7 2 — 0. oricou (0. auriculans] 7 Gen. III — GYPS, GYPS 8 3 — G . fauve (G. fulvns) S A — G. occidental (G. occidentalis) il Gen. IV —KÉOPHUON, iV£0P///îON V> 4 — N. percnoptère (.V. perc/iopteruM) \'i FAM. II — GYPAÉTIDÉS, GYPAETULE. i i S.-FAM. Il— GYPAKTIENS, G FPAEr/iV.i; 14 Gen. V — GYPAÈTE, G FPi EH/S 16 5 — G. barbu (G. barbafm) 16 FAM. m — FALCONIDÉS, EALCONID.E 18 S.-FAM. III — AQUILIENS, AQUILIN^E i!j Gen. VI — AIGLE, AQUILA , I!) 6 — k. îàu\e {A. fulva) 2(» A — A. doré (A, chrysuetos) T-\ 1 — A. Impérial (A . Imperialis) 24 8 — A. tacheté {A . nœvia) 2(! A — A. criard ( A. clanga) 28 9 — A. névioïde (A . nevioides) ;j 0 10 — A. à queue barrée {A . f'ascinfa) 32 11 — A. botté ( A . pennata) , 30 Gen. VII — PYGARGUE, HALLETUS - 37 12 - P. ordinaire H. alhiciUa) , 39 13 — P. leucocephale (//. /e«l«s aduiicirostres, Deûdactijli aduncirostia 219 FAM. XIII — LAXIIDÉS-ZATY///)^ 219 S.-FAM. XXI — LANIENS — LANIINyE 219 Gen. LIV— PIE-GRIÈCHE — Z^JV/US 220 97 — P. -G. grise (L. excubilor) 221 98 — P. -G. méridionale [L. nieridiona'is] 223 99 - P.-G. d'Italie {L. nrinor) 224 100 — P. -G. rousse (Z,. rufus) 225 XXIV TABLE METHODIOl'E. 101 — P. -G. masquée (L. Nubicus) 227 102 — P. -G. e'corclieur {L. collurio) 228 ■ Gen. LV — TÉLÉPHONE — TELEPHONVS 229 103 — T. tt;cl\a;j;ra (7". fsrliayra) 230 4:0 lïéodactyles conii-ostres, Devûnctyli cunirostres X'31 4 — Conirostres longicûnes, Conirosires longiconi 231 FAM. XIV — STURNIDÉS — STURNIDjE 33i S.-FAM. XXII — STURNIENS — Srf7iîi\7iV^ii" 231 Gen. LVI — ÉTOURNEAU - STURNUS. 232 104 — É. vulgaire (S. vulgaris) 232 A — É. unicolore (S. unicolor) 234 Gen.LVII — MARTIN — PASTOR 234 105 — M. roselin (P. 7^oseus) 235 B Conirostres brévicùnes. Conirostrns hreviconi 237 FAM. XV — FRINGILLIDÉS — FIUNGILLIDA^ 237 S.-FAM.XXIII - PLOCÉPASSÉRIENS — PLO^EPA.SSiîWiV.i? 238 Gen. LVIII — moineau —PASSER 239 lOG — M. domestique (P. domesticus) 24 1 A — M. Cisalpin (P. Italiœ] 242 B — M. Espagnol (P. Hùpaniolensis) 2i4 107 — M. friquet (P. montanus) 24C 108 — M. soulcie (P. petronia) 247 S.-FAM. XXIV — PYRRHULIENS — PYRRHULINrE 249 Gen. LIX - BOUVREUIL — PYRRHULA 249 Kii) — B. vulgaire (P. vulyan's) 250 A — B. ponceau (P. cnccinen) , 251 Gen. LX — ÉRYTHROSPIZE — ERYTIIROSPIZA 252 110 — E. githagine (B. githaginea) 252 Gen. LXI — ROSéLIN — CARPODACUS 253 111 — R. rubicille (C . nibiallu) 254 1 12 — R. cramoisi (C. enjthrimis) 254 1 13 — R. rose (C. rosem) 257 Gen. LXII - DUR-BEC — CORYTHUS 258 114 — D.-B. vulgaire (C. enucleator) 258 S. FAM. XXV — LOXIENS, LOXIIN^^. 259 Gen. LXIII — BEC-CROISÉ, LOXIA 200 115 — B.-C. onlinaire (L. curvirosfra) 21)1 116 — B.-C. perroquet IL. pifyopsiftacus) 2C3 117 — B.-C. Lifascié {L. bifasciata) 204 S.-FAM. XXVI — COt:COTHRAUSTIENS, COCCOTHRAUSTlNyE . . . 2G5 Gen. LXIV — GROS-BEC, COCCOTHRAUSTES 265 118— G.-B. vulgaire (C. vulgaris) 266 S.-FAM. XXVII — FKI.NGILLI ENS, FRÎNlULfJN. E 268 Gen. LXV — VERDIER, LIGURINUS 268 119 — V. ordinaire (L. chlori^) 269 Gi:n. LXVI — PINSON, FRINGILLA 270 TABLE METHODIQUE. XXV 120 — P. ordinaire (F. cœleiis) 271 121 — P. spodiogèiie (F. spodiogeyta) 273 122 — P. d'Ardeiiiies (F. montifnrKjilla) 274 Gen. LXVII — NlVEROl.LE, MONTlFIilNGILLA , 276 123 — N. des neiges {M. tuvalù) 27 7 Gen. LXVIII — CHARDONNERET, CAIWUELIS 278 12i — C. élégant {C. elegans) 279 Gen. LXIX — TARIN, CHR YSOMITRIS 281 125 — T. ordinaire (C. spinus) , 281 Gen. LXX — VENTURON, CITRIMELLA 283 1 2G — V. alpin (C. alpina) 283 Gen. LXXI — SERIN, SFfl/iVf/S 284 127 — S. méridional (S. meridiomdis) 285 128 — S. nain (S. pimllus) 286 Gen. LXXII— LINOTTE, C^iVWJ fi/A/l 287 129 — L. vulgaire (C. linota) 288 130 — L. à bec jaune [C. flavirostris) 290 Gen. LXXIII — SIZERIN, iZiV.4/{M 291 131 — S. boréal (L. borealis) 293 132 — S. deHolb511(L. Holhôllil) 295 1 33 — S. blanchâtre {L. cane.icens) ; 296 134 — S. cabaret [L. rufescens) 297 S.-FAM. XXVIII — EMBÉRIZIENS, EMBERIZIN^F. 299 Gen. LXXIV — PASSÉRINE, PASSERINA 300 135 — P. auréole (P. auréola) 301 136 — P. mélanocéphale (P. melunocephulu] 304 Gen. LXXV — FRÎNGILLAIRE, FRINGILLARIA 305 137 — F. striolé (F. atriolata) 306 Gen. LXXVI — PROYER,M/L/.4fl/.4 '.,! 307 138 — P. d'Europe [M. Europœa) 308 Gen, LXXVII — BRUANT, EMBERIZA . . . 309 139 — B. jaune (F. citrinella) 310 140 — B. zizi (F. cirim) 31 1 141 — B. fou (F. cia) 312 142 — B. pithyorne (F. pithyornus) 314 143 — B. ortolan (F. hortulana) 3 16 144 — B. cendrillard (F. ca-sia) 318 145— B. à sourcils jaunes (F. chrysophrys) 319 Gen. LXXVIII — CYNCHRAME, CYNCHRAMVS 320 146 — C. schœnicole (C. schœniclus) 323 147 — C. pyrrhuloide (C. pyrrhuloides) 325 148 — C. nain [C. pusUlus) 327 ] 49 — C. rustique (C. rmticus) 329 Ge». LXXIX - PLEGTROPHANE, PLECTROPHANES 331 150 — P. de neige (P. nivalLt) 332 1 51 — P. lapon (P. /apponkus) . 334 50 Déodactyles subulirostres, Deoductyii subulirosfres 336 FAM. XVt — ALAUDIDÉS, ALA UDIDjE. 336 XXVI TARLE MÉTHODIQUE. S.-FAM. XXIX —ALAUniliNS, ALAUDIN^ 337 Gen. LXXX — ALOUETTE, A LAIJDA 337 152 — A. des champs [A. arvensis) 339 153 — A . lulu [A. arhorea) 340 154 — A, calandrelle {A. brachydadijbi) 341 155 — A. pispolette (A. pispoletta) 343 1 5G — A. isabelline {A. lusitana) 344 Gen. LXXXI — OTOCORIS, OrOCOR/S 345 157 — G. alpestre (0. ulpesfris) 346 158 — 0. à gorge blanche (0. alhiguhi) 348 159 — G. bilophe (0. Inlopha) _ 349 Gen. LXXXII — CALANDRE, MELANOCORYPHA 350 1G() — C. ordinaire {M. calandm) , 350 ICI — C. sibérienne (M. sihirica) 352 1G2 — C. nègre [M. tartarka) 353 S.- FAM. XXX — Ci: RTHILAUDIENS, CERTHILA UDIN.E 35i Gen. LXXXIII — SIRLI, CERTHILAUDA 355 1G3 — S. des déserts [C. desertnrum) 355 16i — S. Dupont [C. Duponti) 350 Gen. LXXXIV — COCHEVIS, GALERIDA 357 1C5 — C. huppe (G. cristata) 357 FAM. XVII — MOÏAGILLÎDÉS , MOTACILLID/E 359 S.-FAM. XXXI — ANTHIENS, ANTHIN.iî: 359 Gen. LXXXV — AGRODROME, AGRODROMA 3G0 IGG — A. champêtre {A. campestria) 361 Gen. LXXXVl — CORYOALLE, CORY DALLA 362 1G7 — C. de Richard (C. Richardï) 363 Gen. LXXXVII — PI PI, ANTHUS 365 168 — P. des arbres (A. arhoreus) 366 169 — P. des prés [A. prntensis) ' 367 170 — P. goige-rousse (^. cervinus) 369 171 — P. spioncelle {A. apino/etla) 371 172 — P. obscur {A. ohscurus) 373 S.-FAM. XXXll — MOTACIIXII'NS, MOTACILLINjE .. . 375 Gkn. LXXXVIII — RERGERONNETTE, BUDYTES 375 173 — R. printanière {li. fhiva) 376 A — R. de Ray { B. Raj/i) 378 Il — R. à tète cendrée {B. rjnéreocapUla) 37!) C — R. mélanocéphale (B. nielanocephahi) 3.S0 174 — R. cilrine («. citreola) 381 Gen. LXXXIX — HOCHEQUEUE, MOTACILLA 382 175— H. grise {M. nlba) 383 A — H. d'Yarrell (M. Yurrdlii) 384 1 7(! — H. boarule {M. sulphiirca) 385 FAM. XVIII — HYDROBATIDÉS, H YDROBA TIDjE 387 Gen. XC — AGUASSIÈRE, //FD/{0/îyl7'i 388 TABLE METHODIOI'E. XXVII 1:7 — A. cincle (H. rinc/us) 389 A — A. à ventre noir (//. melnnognstrr) 391 FAM. XIX — ORIOLIDÉS, ORIOLID.E 391 Gen. XCI — LORIOT, ORIOLUS 392 178 — L. jaune (0. galbula) 392 FAM. XX — TLRDIDÉS, TURDIDJE 394 S.-FAM.XXXIll — RRACHYPODIENS, BRACHYPODIN^'E 395 Gen. XCII — Tl^RDOIDE, /.VOS 390 179 — T. obscur (/. ohscurus) 390 S.-FAM. XXXI V — TURDI liNS, TURBINE 397 Gen. XCIII — MEULE, TURDUS 397 180 — M. noir {T. merula) 399 181 — M. à plastron (T. torquahis) 401 182 — M. pâle [T. pnllidus) 402 183 — M. olive {T. olivaceus] 4o.S 184 — M. erratique ( T. migratorius) 4 0G 185 — M. litorne {T. pilaris) 407 186 — M, brun [T. fusmtiu) 409 187 — M. Naumann (T. JVa?h. Bonaparte, car dans un ouvrasie Lien postérieur à cette critique {Vijg. va.n Nederlund, 1804-1858), il distingue toujours, comme il l'avait fait dans Idilievue, les Oiseaux de proie en diurnes et en nocturnes. M. 0. des Murs, dans son Oologie orniViologiqae (1860) ne se montre pas plus persuadé que M. Schlegel. Pour lui aussi, les Oiseaux de proie se distinguent en Rapaces diurnes et en Râpâtes noc- turnes. Espérons que ceux des ornithologistes qui, subissant l'autorité du prince Ch. Ronaparte, se sont laissé égarer, fiiuront par reconnaître que les faits sur lesquels repose cette distinction, sont plus que suffisants pour la légitimer. Z. G. VI i.Ti mijEs. ;i l.eur âleriiuui est ample , t^aiis écîuiiicrures lulérales, couipléleuient o^silic pour donner aux muscles de l'aile des attaches plus étendues ; leur fourchette demi-circulaire est très-écartée pour mieux réagir dans les abaissements vio- lents de l'humérus qu'un vol rapide exige. Ils sont en outre caractérisés par un plumage serré, et par des pennes fortes et résistantes. Cette division, par suite de l'élévation des Gypaéliens au rang de famille, comprend aujourd'hui les Vulturidés, les Gypaétidés et les Falconidés^ qui sont susceptibles, les derniers principalement, d'être subdivisés en un certain nom- bre de groupes secondaires. FAMILLE 1 VULTURIDÉS — VULWRIDjE Vautours, G. Cuv. Tab, élém. dliisl. nat. (1797). NuDicoLLES, Dum. Zoo/, anal. (1806). VuLTURiNi, Ulig. Prod.syst. (18H). Vui.TURiD^, Vig. Gen. of B, {[82o). 'Vautouriens, Schleg. Rev. crit. (1844). Yeux à fleur de tête; tête et cou plus ou moins nus, ou cou- verts de duvet, ou en paiiie caroncules; jabot généralement sail- lant; tarses réticulés ; ongles médiocrement aigus, peu rétractiles; ailes dépassant ou atteignant l'extrémité de la queue. Les Vautours ou Vulturidés ont généralement une grande taille et une phy- sionomie particulière qui les fait aisément distinguer des autres oiseaux du même ordre. La plupart ont un corps massif, un cou long et serpentiforme. Ils se tiennent presque constamment dans une attitude inclinée, demi-hori- zontale, et marchent avec les ailes et la queue pendantes. Lorsqu'ils reposent sur une surface plane, et qu'ils veulent prendre leur essor, ils ne le peuvent qu'en faisant quelques petits sauts en avant. Ils vivent en troupes une grande partie de l'année, et, très-fréquemment aussi, c'est en troupes qu'ils prennent leurs ébats dans les airs, et qu'ils éniigrent. Quoiqu'ils se nourrissent principalement de voiries, de cadavres frais ou en- trant en décomposition, ils ne dédaignent cependant pas la chair palpitante; quelques-uns même s'attaquent parfois à des animaux vivants, ce qui indique plus de courage et plus d'intelligence qu'on ne leur en attribue généralemont. Lorsqu'ils sont bien repus, leur jabot forme toujours une saillie considérable. C'est dans cette poche membraneuse, fort dilatable, qu'ils emportent à leurs petits une nourriture qu'ils dégorgent devant eux. Il est difficile de croire que ces oiseaux aient Todorat aussi développé qu'on 4 OISEAIX DE PROIE. ledit dans beaucoup d'ouvrages; mais leur vueesUrès-éteudue. Ils aperçoivent à des distances incroyables les corps qui peuvent leur servir de pâture, et c'est le sens de la vue, plus que l'odorat, qui les leur fait découvrir (1). C'est ordinairement parmi les rochers inaccessibles que les Vultaridés éta- blissent leur aire. Ils ne se reproduisent qu'une fois durant la saison des amours, et leur ponte est très-rarement de plus de deux œufs. Le mâle et la femelle ont le même plumage. Les jeunes, pendant plusieurs années, se dislinguent par une livrée particulière. Observation. — Cette fLunille, telle que la plupart des ornithologistes modernes l'ont constituée, est assez naturell'3. Elle correspond en très-grande partie au grand genre VuUur des auieurs anciens, et comprend les Vautours proprement dits, dont on a fait des Vulturiens; les Sarcoramphes et les Oathartes d'illiger, dont on a fait des Calharliem, La première de ces subdivisions ou sous-familles a seule des représenîants en Europe. SOUS-FAMILLE I VULTURIENS — VULTURINJE Tête et cou plus ou moins nus^ avec une fraise de plumes lon- gues, en partie décomposées ou duveteuses; bords de la mandibule supérieure légèrement onduleuj-. GENRE 1 VAUTOUR — VULTUR, Linn. VuLTDR, Linn. S. N. (1766). .-Egypius, Savig. Ois. d'Égyp. (i 808-1 810). Gyps, Bp. -S. 0/ £({?•. (1838). Bec gros, droit dès la base, recourbé à son extrémité, coin- (1) Ce modeste paragraphe, dans lequel M. Dedaïul exprimait simplement et sans dis- cussion une opinion qui résulte de laits recueillis par des oijaervateurs dignes de toute croyance, lui a vain, de la part du prince Ch. Bonaparte, une critique que je veux sim- plement qualifier d'éUange, parce que je ne puis admettre qu'un homme de son carac- tère supposât, pour avuir motif de critiquer. Si c'était pour apprendre à M. Degland que M. Sclile"el et Âudubun avaient fait des recherches sur l'odorat et la vue des Vautours, la ciitique était inutile, par la raison que M. Degland connaissait non-seulement leurs observations, mais celles aussi qui ont été faites soit avant soit après eux. Et c'est l'en- semble de ces observations qui lui avait fait exprimer, en deux phrases, l'opinion dans laquelle 110U5 persistons. /'■ ^'' VI LTniiKxs. ;; primé, arrondi en dessous et très-crochu au bout ; narines ovales, un peu obliques; ailes obtuses, les rémiges secondaires attei- gnant presque, dans le repos, le bout des primaires; queue mé- diocre, arrondie; tarses épais, vêtus dans leur moitié supérieure, complètement réticulés dans le reste de leur étendue ; doigt ex- terne uni au médian par une large membrane qui s'étend jus- qu'à la première articulation ; au-dessous de la nuque, un collier déplumes (lottantes. Des deux espèces que comprend ce genre, l'une appartient à la fois à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique orientale (t); l'autre est propre seulement à l'Afrique orientale ot méridionale. I _ VAT TOUR MOIXE — rVLTlR iMONACHlS Linn. Tête grosse et large ^ à protubérance occipitale saillante ; na- rines larges^ arrondies ; face externe des jambes couverte de plumes ; face interne couverte de duvet brun ; doigt interne de moitié plus court que le médian. Taille: r,20 r/ î"\25. Vui.TL'R MONACHUS, Linn. s. N. (1766), t. I, p. 122. VuLTDR, Briss. Ornilh. (1760), t. I, p. 453, et Vultur arabicus, Suppl. p. 29. VuLTUR ciNEREUs, Gniel, 5. N. (1788), 1. 1, p. 247. Vultur Arrianus et Monachus, Lapeyr. M. et Ois. de la H.-Garon. (1709), p. 5. iEoYPius NIGER, Savlg. Ois. (ÏÉgyp. (1809), p. 74. Gyps cinereds, Bp. nec Savig. B. of Eur. (1838), p. 2. .'ËGYPius CINEREUS, Bp. Ucc. Euv. (1842), n° 4. Buff. n. Enl. 42o, sous le nom de : Vautour. Mâle et femelle adultes : Tout le plumage d'un brun foncé ou noi- râtre ; vertex couvert d'un duvet touffu et laineux, lavé de brun, par- semé de quelques poils noirs ; une partie de la tête et du cou nus, de couleur livide bleuâtre ; plumes longues et contournées remon- tant obliquement cie la partie inférieure des côtés du cou vers la nuque ; (1) L'espèce d'Europe est devenue successivement pour le prince Ch. Bonaparte le type du genre Gyps [Binlsof Eur. and A'. Am., 1838) ; le type du genre ^Egypius (Cal. Metlt. degliVcc. Europ. 1842); le congénère de Vultur uuricidaris, dans le genre Vvlturmo- diflé [Consp. Gen. Av. 1850); enfin, en 1854 (Rev. et Mag. de zool.2<' s. t. Vl, p. 530), le type d'un sftus-genre Vidtur {\i^.) dans le genre Vultur (Linn.). Encore un ellbrf, et ce sous-genre aurait peut-ctre perdu son nnique ippresontiin!. Z. G. . un autre bouquet de plames plus grandes et à barbes déliées, occupe l'insertion des ailes; cire, moitié postérieure du bec et pieds bleuâtres ; pointe du bec et ongles noirs ; commissures et tour des yeux rougeâtres. Sujets non adultes : plumage brun, tirant sur le fauve, avec des bordures plus claires sur les plumes du corps ; iète et cou couverts de duvet gris-bleuâtre. Le Vautour moine, connu aussi sous le nom de Vautour Arrian, habite l'Asie centrale, le sud et le sud-est de l'Europe et TAfrique orientale, il vit dans les Pyrénées espagnoles, et dans les Pyrénées françaises, où il arrive en juin, pour repartir enoclobre.il n'est cependant pas rare, dans les beaux jours d'hiver, de le voir momentanément apparaître aux environs de Bagnères-de-Bigorre ; ce qui semble indiquer que quelques sujets hivernent, sinon dans la partie française, du moins dans la partie espagnole des Pyrénées. Les localités qu'il semble préférer dans la chaîne occidentale de ces montagnes sont, d'après M. Darracq, les monts Orsamendi, Mousson, Reiboura, la Rhum ('t surtout les Aldules. Il se montre accidentellement en Provence, dans le Languedoc et le Dauphiné. Une bande considérable de sujets de cette espèce, fit son passage dans les en- virons d'Angi rs en octobre 1839. On évalua à plus de cent le nombre d'indivi- dus qui la composaient : trois d'entre eux lurent abattus. Une autre bande, plus considérable encore, assure-t-on, y avait également paru, à la même épo- que, deux ans auparavant. L'une et l'autre venaient du nord, et se dirigeaient vers les Pyrénées, Cetti le dit commun et sédentaire en Sardaigne : M. Malherbe a confirmé le fait, et a constaté qu'on le rencontrait également toute l'année en Sicile. M. Nordmann nous apprend aussi qu'il abonde dans les steppes de la Bessa- rabie et qu'il y reste l'hiver. D'après M. Loche, il serait de passage en Algérie. On ne l'a point encore rencontré en Suisse. Le Vautour moine niche sur les rochers escarpés, dans les lieux les plus inaccessibles. Son aire, très-vaste, est composée de branches, de rameaux, de bûchettes. Ses œul's, au nombre de un ou deux, sont très-gros, généralement obtus, à surface rude, d'un blanc ou d'un gris pâle et plus ou moins marqués, surtout au gros bout, de taches de brun rouge plus ou moins foncé. Us mesurent : Grand diam. 0"',096; petit diam. 0"',0(). Cette espèce, selon M. Nordmann, serait plus circonspecte que le Vautour {Gyps) fauve. Elle laisse écouler quelquefois une demi-journée et au delà, avant de s'approcher d'une pâture jetée près d'une embuscade, encore attend-elle que plusieurs autres oiseaux de proie, et différentes espèces de corbeaux, se soient posés sur l'appât. En captivité; elle se familiarise avec les personnes qui en prennent soin. Elle n'est ni lâche, ni stupide; elle se défend avec courage, et les pâtres des Aldules, au dire de .M. Darracq, la redoutent beaucoup. Vri.TriUF.NS, 7 GENRE II OTOGYPS— OrOfiYPS, (i. IS. (iray . Vbt/ruK, p. Teinm. Mun. (1840). Otogyps, g. R. (iray, Gm. o/jy. (1841). Bec très-robuste, à peu près également élevé dans toute son étendue, brusquement recourbé à la pointe qui est très-crochue; narines elliptiques, petites, perpendiculaires, à bord antérieur droit ; ailes obtuses, les rémiges secondaires atteignant presque l'extrémité des primaires ; queue un peu étagée; tête dépourvue déplumes ; quelques poils seulement aux lorums et à la gorge {adultes) , avec un collier de plumes arrondies au bas du cou ; tarses comme dans le genre précédent. Ce genre repose sur des espèces propres à l'Asie et à l'Afrique méridionale. L'une d'elles fait des apparitions très-accidentelles en Europe. Les Otogyps se distinguent des espèces du genre Vultur et Gyps par leur tète nue; par les plumes des parties inférieures très-contournées en dehors, chez les adultes; par dos narines perpendiculaires et par une queue étagée. ii — o ro(.^ PS oiiir.or — otogyps JintcuLtRis (i. R. (îray ex Dautl. Cou et jambes^ sur toutes les faces, couverts seulement d un duvet plus ou moins abondant ; au bas du cou, wie fraise de plumes courtes et arrondies; plumes de F abdomen contournées en forme de sabre (adultes) ou prescjue droites (jeunes). raille: V%'m à 1"\25. Vci.TUP. AURicuLARis, Daud. Ornith. (1800), t. Il, p. 40. Vui.TOR NiBiccs, H. Smith ia Griff. Anim. Kinr/d. Av. (1829), pi. 4. Otogyps auricularis, p. G. R. Gray, Gen of B. (1841), p. 2; Temm. et l-aug. PI. col. ^Ol,jeime, et 426, adulte; sous les noms de Vultur œgyjjiiis et Vultur imperialis. Mâle et femelle adultes : Moitié de la tête et du cou couleur de chair, nuancée de bleuâtre vers le bec et vers les oreilles, offrant çà et là quel- ques soies raides, principalement au verlex, au-de>sus de la mandibule inférieure, aux joues et autour du méat auditif; région du jabot couverte d'un duvet ras, serré et soyeux; fraise ou demi-col!iei' ,s. ijisF.Ai \ iii: iMiDir.. oomposé de plumes courtes, tn-sr-fermes, larges et arrondies ; plumage d'un brun de suie plus ou moins prononcé ; plumes des parties infé- rieures du cou contournées en dehors, et ne recouvrant qu'en partie le duvet qui est fort épais ; duvet des jambes ne s'étendant pas jusqu'à la moitié de la longueur des tarses ; bec jaune d'ocre à la base, brunâtre à la pointe ; iris châtain foncé ; pieds d'un cendré-jaunâtre. Jeunes sujets : D'une teinte plus claire, avec les plumes des parties supérieures lisérées de gris-rousi^âtre ; plumes des parties inférieures non contournées, largement bordées de gris-roussâtre ; tête, cou, cuisses et jambes couverts d'un duvet brun ; bec noir; pieds cendrés. Cette espèce habile l'Afrique septentrionale et se montre accidenlellement en Europe. Temminck el.M. Schlegel la signalent comme faisant des apparitions en Grèce, sur les hautes montagnes qui avoisinent Athènes. A la vérité, M. Von der Muhle, auteur d'un mémoire fort intéressant sur les oiseaux qu'il a ob- servés dans cette partie de l'Europe, durant un séjourde cinq années, ne l'y a point rencontrée, ce qui lui fait penser que les dépouilles qui ont été considérées comme recueillies en Grèce, provenaient probalilement d'Egypte. Mlms il n'est pas étonnant qu'un oiseau qui n'apparaît qu'isolément etiriégulièrement, puisse se dérober à l'observation durant une assez longue période. Combien ne ci- terait-on pas d'espèces, dont l'existence, dans telle ou telle contrée, n'était pas même soupçonnée, quoiqu'elles y fissent des apparitions régulières ! Du reste, si l'assertion de M. Von der Mûhle pouvait, malgré l'affirmation de Temminck et de M. Schlegel, faire mettre en question la présence accidentelle de cette espèce en Europe, les captures faites ailleurs dissiperaient les doutes. Le umséum d'histoire naturelle de Marseille possède deux sujels provenant : l'un, des montagnes delà Provence, près de Salon; l'autre, d'Espagne, d'où il avait été rapporté vivant. C'est dans les cavernes des rochers que cet oiseau établit son aire. Ses œufs, au nombre de deux, rarement de trois, sont de forme ovalaire, d'après M. 0. Des Murs, à fond de la coquille blanc-bleuâtre; abondamment recouverts, surtout du côté du gros bout, de larges taches ou bavures d'im brun rouge. Ils mesurent environ : Grand diam. 0'",09 ; petit diam. 0",07 . Mœurs et habitudes générales des Vulturiens. Observation. — Le prince Ch. Bonaparte considère le Valtar auricularù, Daudin, comme distinct du Vultur auricularis (F. œgijpius, pi. col. 407), Tem- minck; le premier, d'après les indications de Le Vaillant, ayant un pli cutané sur les côtés de la tête ; le second, en étant dépourvu. Mais ce caractère, le seul que l'on puisse invoquer, deviendrait nul, s'il était vrai qu'il fût seulement l'attribut des sujels très-vieux. C'est un point que les recherches ullérieures éclairciront. En attendant, il convient, ce nous semble, de ne reconnaître qu'un Auricularis et faire le Vultur nubicus, Smith {f^. «'ijupins, Temm.), svnonvme de Vulhir auricularis, Daud. ou Oricov,].e Vaillant, vii/rruiENs. 0 GENRE III GYPS — G VPS, Savigny VuLTUR, p. Linn. S. N. (1706). Gvps, Savigny, Ois. d'Égyp. (1808-1810). Bec gros, renflé sur les côtés, peu comprimé vers le sommet; narines grandes, ovales, perpendiculaires ou obliques; ailes obtuses ; queue un peu étagée, composée de quatoize recfrices ; tarses épais, emplumés à leur tiers supérieur-, réticulés dans le reste de leur étendue; ongles du pouce et du doigt interne à peu près égaux à celui du doigt médian ; au bas du cou, un collier de plumes allongées et flottantes, disposées sur plusieurs rangs. Les espèces qui appartiennent à ce genre se distinguent ries autres Vultu- riens par une tête mince, comprimée; par un cou long et grêle, complètement vêtus d'un duvet laineux. Leurs formes paraissent généralement moins mas- sives. Elles sont propres à l'i'Airope, à TAsie et à l'Afrique. 5 _ GYPS FAUVE — GYPS FULFUS (t. R. Gray ex Briss. Teinte générale brun- fauve ; plumes des parties inférieures du corps allongées, étroites^ acinninées ; jabot dun brun clair ; tarses emplumés; doigt médian mesurant 0'",106 sans l'ongle. r«///e:r\i5 à r",20. VuLTUR FCI.VUS, Brïss. Ornith. (1760), t. I, p. 462. Vdltur percnopteros et fulvus, Daud. Orm7/i. (1800), t. Il, p. 13 et 10. Gyps vulgaris, Savig. Ois. d'Egyp. (1809), p. 71. VuLTUR LEUcocEPHALUs, Mcy. et Wolf, Tasch. Dents. (1810), t. I, p. 7. Vdltur PERSicos, Pall. Zoogr. (1S11-1S31), t. I, p. 377. Gyps fulvds, G. R.Gray, Gen.ofB. (1841), p. 1. Buf[. PI. Enl. 426. Sujet passant à l'état adulte. Mâle et femelle adultes : Tète et cou couverts de duvet lanugineux, blanchâtre, plus ou moins épais, mêlé de soies raides au vertex et à la gorge; partie inférieure du cou garnie, en arrière et sur les côtés, de plumes touffues très-blanches, à barbes soyeuses, décomposées, dis- posées en forme de collerette ; dessus du corps et sus-caudales d'un fauve clair; dessous du corps d'une teinte plus rousse, avec les plumes al- rO olSK.UM DK l'Iioll-:. longées, acuminées, à tige d'un roussàtre clair; jabot ])run-fauve clair ; rémiges et rectrices noirâtres ; bec brun de corne, nuancé de jaunâtre en dessus, avec la cire couleur Je chair bleuâtre, iris brun ; tarses eniplumés à leur tiers supérieur, leur partie nue gris-bleuâlre ainsi (jue les doigts. Jeunes sujets : Tète et cou couverts de duvet blanc ; plumes des parties supérieures du corps lancéolées et d'un brun roux ; celles des parties inférieures et de la collerette de même couleur, mais longues et étroites; rémiges et rectrices d'un gris sale, tirant plus ou moins sur le jaunâtre. Dans l'âge moyen, c'est-à-dire vers la iîn de la deuxième ou de la troisième année, les pliunes étroites de la collerette tombent, pour faire place aux plumes duveteuses longues et touffues (jui sont l'apanage de l'oiseau adulte. Le Vautour fauve a pour habitat l'Europe orientale, la Dalmalie, l'Italie occi- dentale et l'Egypte. M. Schlegel considère couune appartenant à cette espèce les sujets tués en Allemagne, en Silésie, en Hongrie, en Grùce, dans le midi delà Russie, en Egypte, en Sibérie^, en Nubie et en Abyssinie. On le trouve fréquemment en Provence et accidentellement dans le Lan- guedoc, le Daupliiné, le nord de la I^'rance. On en a tué un près d'Armentières, en juillet 1828, et M. Bâillon poss(u!;iit un jeune individu qui avait été tué près d'Abbeville. Il nielle sur les rochers les plus inaccessibles. Son aire, composée débranches et de bûchettes, a plus d'un mètre de diamètre. Ses œufs, au nombre de deux, très-gros, variant de l'ovale à l'ovoïde légèrement allongé, sont généralement unicolores et d'un blanc sale, plus ou moins grisâtre. Cependant il n'est pas rare d'en rencontrer qui portent quelques taches rougeâtres. Leur coquille, à sur- face rugueuse, eslbleuTitre dans son épaisseur. Ils mesurent : Grand diam. O'",0no ; petit diam. 0'»,07. Le Vautour fauve ne manque pas de courage : il altaque les animaux vivants, lorsqu'il est affamé, et se défend même contre l'honmie, lorsqu'il est blessé. Suivant Temnnnck, les pâtres, en Dalmatie et dans les îles de la Méditer- ranée, le redoutent beiucoup comme destrurîeur des troupeaux. Pris jeune, dans le nid, il s'apprivoise facilement et finit par ne plus chercher à fuir la captivité. Observation. — M. Schlegel a séparé du VuHur fulvun, sous le nom de VuUur falvus orcideiiialis, une race locale qui se distinguerait par des teintes générales plus cendrées, et par les plumes des parties inférieures arrondies, plutôt qu'acuminées. Cette race habiterait la Sardaigne et les Pyrénées espa- gnoles et françaises. Le prince Ch. Bonaparte, qui en avait fait une espèce {Rev. et Mag. de zooL 1854, 2* sér. t. VI, p. 530), ne l'a plus admise qu'à litre de race dans le Ca- talogue Pai'zudaki {[ 850). v!"i;niiii;Ns. il Nous ferons observer que le Gi/ps inih/uiis, Savig. que M, Scblegel, créateiii- (le la race, fait synonyme de Valtur fulvus, est au contraire donné par le prince Ch. Bonaparte comme synonyme de Gyps occidentalis (Cat. Parziid.); Que le Vultur indicm, Savi [Ornithologia Toscana, t. IH, p. 187), indiqué par le prince Ch. Bonaparte comme synonyme de fhjpfi occidentalis, a les plumes de la poitrine et de l'abdomen longues et acuminées, « pennis pectoralihus nhdominnli busqué loiif/i^ acuminatis », caractère essentiel, qui n'appartiendrait qu'au Vultur fulvus; Que le Vultur occidentalis, que l'on confine dans la Sardaigne elles Pyrénées, se trouve en Grèce, aussi bien que le Vultur fulvus, d'après les observations de M. Von Homeyer, zoologiste des plus distingués ; Que la différence que l'on avait cru reconnaître dans la taille et la couleur des œufs du Fulvns et de V Occidentalis sont illusoires, attendu que tous ceux^ (et le nombre en est considérable) que M. Locbe a reçus des Pyrénées, l'une des stations du Vultur occidentalis, sont identiques et pour le volume et pour les couleurs, aux œufs du Gyps fulvus. Par suite de ces observations, on comprendra que nous ne devions inscrire le Gyps occidentalis, même comme race ou variété locale du Cnjps fulvus, qu'avec la plus grande réserve. Pour l'admettre définitivement, il faudrait que les ca- ractères qui ont servi à établir la race fussent consfants, et propies à tous les ''^S^ii, ce qui n'est pas sufllsamment démontré. A — «ivs's (m:(.is>!:.m AI. (i\ ps occidentalis Bp. e\ Scbleg. Teinte çénérale Isabelle, variée de hnm clair ou de brun foncé ; plumes des parties inférieures du corps moins allongées que chez- le Gyps fulvus et arrondies par le bout ; jabot d'un brun foncé. Taille: 1 inètre à 1"\20. Vui.TCR KoLBi, Teumi. nec Daud. Man. 4" part. (1840), p. 587. Vultur FL'Lvris occidentalis, Scbleg. Rev. crit. (1844), p. 12. Gyps occidentalis, Bp. Rev. et May. de Zool. (1854), 2^ sér. t. Vî, p. 530. Scbleg. et Susemibl, Vôy. Eur. pi. 2, adulte. Mâle : Plumage généralement moins fauve que chez les Gyps fulvus, tirant sur l'isabelle en dessus et varié de cendré; jabot d'un brun foncé, entouré, à l'époque des amours, d'une large bande d'une grande blan- cheur, qui disparaît après la reproduction ; tête et cou couverts d'undu- vet ras. Jeunes sujets : Usent une teinte un peu plus foncée que les jeunes du (iyps fulvus. Cette race, d'après le prince Cb. Bonaparte, habiterait les Pyrénées, la Sar- daigne et l'Italie occidentale. On la trouve aussi en Grèce, selon M. Von Homeyer. Elle se reproduit dans les mêmes conditions que le Gyps fiiuve et pond or- 1-J , OISRAIN liF. FUUIK. (linairement, comme ce dernior, deux œufs ruginnix, d'un blanc sale ou d'un hlanc cendré sans taches. Ils mesurent : Grand diam. 0",094; petit diam. 0^,07 environ. Il vil par troupes, comme le précédent. GENRE IV NIÎOPHRON — NEOPHRON, Savigny VcLTUR, p. Linn.N. jY. (t735). Neophron, Savig. Ois.d'Égyp. (1808-1810). Cathautes, Temm. Mati. (1815). Percnopterus. g. Cn\. Règ. aiwn. {\>^[1). Bec allongé, délié, comprimé, à clos ti'ès-convexe et très- anondi; cire nue, molle, occupant plus de la moitié du bec; nai4nes grandes, ovalaires, longitudinales, percées de part en part; ailes longues, sub-obtuses ; queue médiocre, cunéiforme, composée de quatorze pennes; tarses médiocres, nus, réticulés; une partie seulement de la tête et du cou dénudés. Les oiseaux de ce genre ont une taille moyenne, et sont faciles à distinguer, à leur cou emplume-, des espèces des genres précédents. Ils vivent et volent en troupe et se nourrissent également de cadavres et d'immondices. Le type de ce genre est propre à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique. A — XÉOPHROA PERCXOPÏÈRE iXKOPHRON PERCNOP TER IS Savig. ex Linn. La face seulement et la gorge fiues (adultes) ou simplement cou- vertes dun duvet fin (jeunes) ; occiput garni de plumes longues, effilées et relevées. Taille : 0"' , 7 0 environ . VuLTUR PEBCNOPTERus, Linu. S,N. (1766), t. I, p. 123. VuLTUR ^GYPTius et LEUcocEPHALUS, Briss. Omitk. (ITCO), t. I, p. i."i7 et 466. VuLTUR FL'scus, Gmel. 5. N. (1788), t. 1, p. 248. VuLTUR AUMOCH et STERCORARius, Lapcyr. 3/. ci Ois.delaJl.-Garuii. (1799), p. 10. VuLTUR GiNGiNiANus et ALBCs, Daud. Omitli. (1800), t. 1, p. 20 e! 21. Neophron percnopterus, Savig. Ois. d'Éyyp. (1809), p. 76. VdLTUR MELEAGRFS, Pall. Zoo^T. (1811-1 831), t. I, p. 377. Cathartes percnopterus, Temm. Man. (1815), p. 5. BufT. PI. Enl. liTl. jeune, sous le nom de Vautour de Malte, et 429, adulte, sous le nom de Yaulnur «c/MS barbalus) sont parfois aussi vivement colorés que ceux des Pyrénées [Gypaetus barbatus occidentalis) et que ceux-ci peuvent offrir une taille aussi forte que les premiers. j(i Ol^EAlX DE l'Uni i;. Le genre (i\paëte ne renlerme donc jusqu'ici que deux espèces : li; (îy/jactus nudipes, Brehm [Gypaelm nirridionatis, Keys. et Blas.), oiseau du cap de Bonne- Espérance, à tarses nus dans une certaine étendue; et le Gypaetus barbatus, auquel on doit réunir le Gypaetus barbatus occidentalis. 6 — i.WXËlE iîAllIU — ijyrJETUS JUHBJTiS Tenim. ex Linn. Base du ùec, en dessus comme en dessous^ enveloppée de soies r aides ; tarses vêtus JKsqu aux doigts. Taille: 1™,40 ROIK près Naumann, un fableau comparatif des principaux caractères qu'offrent les deux oiseaux, atin de metire les ornilhologistes à même de vérifier s'ils sont réellement distincts. AQUILA FULVA Bec fortement courbé dans le tiers de son étendue, peu renflé sur les côtés. Commissures du bec ne dépassant pas l'angle antérieur des yeux. Queue notablement arrondie , les deux rectrices médianes étant seules égales. Couvertures inférieures des ailes maculées de roux de rouille et de blanc pur, le blanc dominant. Plumes tibiales d'un brun noir chez les vieux sujets. Sous-caudales blanchâtres à tous les Tiges. Bectrices, cà tous les âges, plus ou moins variées de blanc pur. Plumes de la poitrine assez larges et obtuses. AOUILA CHRYSAETOS Bec faiblement courbé dans un quart de son étendue, assez renflé sur les côtés. Commissures du bec s'élendant jus- qu'au milieu des yeux. Queue égale, les deux rectrices externes étant un peu plus courles que les autres. Couvertures inférieures des ailes presque entièrement colorées de roux de rouille, très- peu varié de blanc pur. Plumes tibiales d'unroux de rouille chez les vieux sujels. Sous-caudales rousses ou roussAfres à tous les âges. Rectrices, à tous les âges, sans (race de blanc pur, d'un gris-cendré bran, avec des bandes transversales irrégu- lières, dentelées, noires. Plumes de la poitrines éfroiles et lancéiformes. Naumann fait encore observer que VAquila chrysaclos se distingue aussi par sa taille plus éfancée et par sa queue un peu plus allongée. C'est surtoutsous leur livréedes premiers âges queles deux oiseaux différeraientleplus: quoiquedans l'âge moyen on puisse toujours reconnaître le Fulvus au blanc pur des rec- trices et à la teinte brune des parties inférieures, ces parties étant couleur de rouille chez le Chrysaetos, et la queue ne portant jamais de blanc pur. 7 — AIGLE IMPÉRIAL — JQVILA IMPERIJUS Keys. et Blas. ex Bechst. Queue coupée carrément et marquée de bandes tra^isversales irrégulières grises; selon rage, un nombre plus ou inoins grand de scopulaires blanches ou terminées de blanc ; bec fendu jusqu au delà, des yeux; cinq écailles sur la dernière phalange du doigt médian. Taille : Variable de 0™,83 à \ mètre. \oni.lENS. 23 FAf.coiMPF.RiALis, Bcclist, Om. Tasch. (1802-1803), t. 111, p. '>'^^. Aquilaheliaca, Savig. Ois. d'Égyp. (1809)^ p. 82. Aquila CHRYSAETOs, Pall. Zoofjr. (18H-1831), t. 1, p. 341. Aquila liiPERiALis, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 40. Temm. et Laug. PL col. \^\, sujet adulte ; 1H2, jeune sujet. JSlàle et femelle très-rieiix : Sommet de la lête, occiput et derrière du cou d'un blanc sale, lavé de roussâlre sur le bord des plumes ; parties supérieures d'un brun-noir lustré, avec de larges épaulettes d'un blanc pur ; abdomen roussàtre ; tout le reste des parties inférieures d'un brun noirâtre ; ailes noires; queue noire, ondée irrégulièrement de gris-cendré ; cire et doigt jaunes; iris d'un jaune pâle. Sujets dans leurs troisième et quatrième années : Sommet de la tête, occiput et cou roussàtres ; plumage en grande partie noirâtre, mais varié sur tout le corps de brun foncé et de brun roux ; aux épaules, quelques plumes blanches seulement. Sujets dans leurs première et deuxième années: Plumage des parties supérieures d'un brun-roux, varié de roux plus clair, avec les plumes de l'occiput et de la nuque d'un rouxjaunâtre, et les seapulaires termi- nées également de roux jaunâtre ; quelques-unes d'entre elles n'ont leur pointe marquée de blanchâtre qu'après la première année ; parties inférieures d'un jaune-roussâlre ou couleur Isabelle; bec bleuâtre ; nus brun clair ; pieds d'un jaune livide. Les jeunes, à la sortie du nid, ont les plumes du dessus de la tète et du cou brunes, avec un trait longitudinal plus clair au centre; les ré- miges et lesrectrices brunes, celles-ci terminées p;ir une large bordure roussàtre. L'Aigle impérial est propieà l'Europe luéridionale, à l'Asie et à l'Afrique. 11 habite la Turquie, la Hongrie, la Dalmatie, la Russie méridiontile; muisil ne paraît nulle part aussi répandu qu'en Egypte et en Barbarie. On le voit accidentellement sur les Pyrénées et sur les hautes Alpes. Ce n'est qu'accidentellement aussi qu'il se montre en Algérie. Suivant M. Tyzenhauz, on le trouverait dans la Lilhuanie, mais il y serait très-rare. Cependant, il y aurait niché une fois, à sa connaissance. L'Aigle impérial paraît ne pas choisir toujours les rochers ou les arbres les plus élevés pour établir son aire ; car, dans les steppes de la Russie méridio- nale, il niche à terre. Ses œufs, d'après huit échantillons envoyés de ce pays, avec les peaux des oiseaux, à M. G. F. Naumann, sont blauchritres, ou d'un blanc sale bleuâtre, avec des taches, petites et grandes, d'uu brun rougeàtrc, d'un brun vineux, ou rousses. Ils mesurent : Grand diam. 0°,07o; petit diam. G"", 05. M. Nordmann a surpris, le t2 mars 1836, dans les steppes de la Russie, un 26 OISEAUX DF. PROIE. couple d'Aigle impérial, dans l'acte d'accouplement. «Le mule, dit-il, vint d'une grande distance voler immédialenient sur le dos de la femelle, qui faisait des mouvements tout particuliers, l/acte dura longtemps et fut consommé moi- tié sur la ferre, moitié dans l'air, les deux époux se levant en même temps et se tenant suspendus. » Ainsi que le fait remarquer M. Nordmann, c'est là un fait rare et peut-être unique dans les fastes de la science. L'Aigle impérial attaque de vive force les animaux vivants, principalement les mammifères de taille moyenne, tels que les daims, les chevreuils et les jeunes renards. Il ferait aussi la chasse aux grands oiseaux. M. Nordmann dit, qu'en Russie, il se nourrit principalement de Sousliks. 8 — AIGLE TACHETÉ — AQIJILA NAÎiriA Briss. Plumage brun nob\ imicolore. ou avec de grandes taches rondes, ovalaires et plus ou moins allongées à la nuque, aux parties inférieures et aux jambes ; cinq ou six grandes écailles sur la dernière phalange du doigt médian et quatre sur tous les autres doigts ; ailes atteignant à peine le bout de la queue. Taille : 0'^,.50 à 0"',53 (mâle), 0",58 (femelle). Aquu.a n.'Kvia, Briss. Ornith. (17G0), t. I, p. 423. Fai.co n^vius, Gmel. 5. N. (1788), 1. 1, p. 2o8. Aquu.a melanaetos, Savig. Oix. d'Ef/yji. (1809), p. 81. Aqhila planga, Vieill, N. Dicf. (1810), t.I, p. 233. Gould, B.of Eur pi. 8. Femelle adulte tuée en automne : Parties supérieures d'un brun glacé de noir, avec les plumes de l'occiput et de la nuque très-faible- ment marquées au centre, et dans le sens de leur longueur, d'une teinte de rouille un peu foncée; sus-caudales blanches, tachetées de roux de rouille sur leurs barbes internes; la même teinte se montre à l'extré- mité des grandes tectrices alaires; tandis que les tectrices moyennes sont marquées de blanc ou de gris ; devant du cou, poitrine et abdomen d'un brun moins noir, avec le milieu des plumes d'une teinte plus claire, ce qui les fait paraître comme rayées longitudinalement ; plumes du bas- ventre et des jambes marquées de longues et larges taches d'un blanc roussâtre ; tarses d'un brun roux ; sous-caudales d'un blanc fauve très-clair, la plus grande, de chaque côté, n'offrant qu'une très-petite tache brune sur ses barbes apparentes ; queue cendrée en dessus et en dessous avec de larges bandes transversales brunâtres, peu sensibles, et une bande terminale d'un gris roussâtre, plus large en dessous qu'en AQl'ILIENS. il dessus ; bec brun de corne, avec l'extrémité noirâtre ; cire et doigts jaunes ; ongles noirs ; iris jaunâtre. Les très-vieilles femelles, selon toute probabilité, sont unicolores, n'ont ni taches aux ailes et aux jambes, ni bandes à la queue. Femelle non adulte également tuée en automne: Parties supérieures d'un brun noirâtre glacé, avec les plumes du vertex, de l'occiput, de la nuque et du bas du cou rayées longitudinalement, au centre, de roux ferrugineux ; sus-caudales, scapulaires, moyennes et grandes tectrices alaires, terminées par une grande tache ovoïde ou arrondie d'un blanc roussâtre, ce qui produit une apparence pointillée ; parties inférieures d'un brun roussâtre au cou, d'un roux ocreux à la poitrine, à l'abdo- men et aux flancs, avec la plupart des plumes de ces parties frangées de brun ; plumes des jambes d'un brun noir, terminées par un grand espace d'un blanc fauve très-clair ; tarses d'un brun noir ; queue d'un brun cendré en dessus et en dessous, sans bandes transversales ap- parentes, et terminée par une large bande d'un cendré roussâtre. Jeune mâle tué en automne : D'un brun ferrugineux finement ta- ché, le long des plumes, de blanc roussâtre, à la tête et à la nuijue; une large plaque de cette dernière teinte, au bas du cou, en arrière ; ailes avec des taches blanchâtres , sous forme de goutelettes sur les pe- tites tectrices, et de forme ovoïde à l'extrémité des moyennes et des grandes; abdomen, flancs, jambes et tarses avec des taches plus allon- gées, plus grandes et d'une teinte moins rousse que celles de la tête ; sous-caudales d'un blanc fauve clair, sans taches; queue brune, moins foncée en dessous qu'en dessus, avec dix bandes transversales cendrées, sur les barbes internes, et une bande terminale à peu près de la même teinte ; bec brun de corne ; cire, commissures et doigts jaunes ; iris brun-noisette. L'Aigle taclieté habile le sud-ouest de l'Europe et de l'Algérie. Il niche sur les montagnes boisées, tantôt dans les crevasses des rochers, tanlôtsur un épais buisson, rarement sur les arbres. La ponte est de deux œufs blancs ou d'un blanc-gris, tachetés et pointillés de brun roux et de rouge, sur- tout au gros bout, ils mesurent : Grand diam. 0'",06 ; petit diani. O'",049. Deux œufs recueillis en Savoie par M. Bailly mesuraient : Grand diam. 0"',U6o ; petit diam. U"',047. La nourriture de l'Aigle tacheté consiste principalement en reptiles, en oi- seaux et en petits mammifères. M. Malherbe, dans sa Faune omithologique de la Sicile, parle d'une nichée composée de deux aiglons, qui gisait au milieu de squelettes de lapins et de 28 OISEAUX DE PROIE. reptiles. Des Mquels {Passer montanns) n'avaient pas craint de se reproduire ;i côlé des voisins aussi redoutables, et l'aire donnait abri à sept de leurs nids, renfermant des petits et des œufs. A — AIGLE CRIARD — AQUILJ CL AN G A Pall. Plumage brun, unkolore, ou avec de petites taches oblongues à la nuque, au vertex et aux jambes; c/uatre grandes écailles sur la dernière phalange du doigt médian, du doigt interne et du pouce, trois seulement sur le doigt externe; ailes atteignant ou dépassant le bout de la queue. TaÀlle : O'",o6 (le mâle) ; 0'",59 (la femelle). Anuii.A CLANGA, Pall. Zoofjr. (1811-1831), t. I, p. 3:il. ? Aqlula pomarina, Brehm. Handh. Nui. Vôg. Deuts. (1831), p. 27. Mâle et femelle vieux : D'un brun foncé en dessus, un peu plus clair à la tète, au cou et sur les ailes; d'un brun moins profond en des- sous, avec les bords des plumes plus clairs ; sous-caudales brunes, ta- chetées de rousseâtre, ou seulement terminées par une très-petite tache de celte couleur ; jambes et tarses nuancés comme l'abdomen; rémi- ges d'un brun noir, les secondaires terminées de gris roussâtre ; queue d'un brun noirâtre en dessus, d'un brun cendré en dessous, avec des bandes transversales, plus ou moins apparentes, sur les barbes in- ternes; bec brun de corne, plus foncé à la pointe ; cire jaune ; doigts d'un blanc jaunâtre livide; ongles d'un brun de corne ; iris jaunâtre. Quand, au printemps et en été, les plumes sont usées, le plumage est alors d'un brun cendré roussâtre, et les couvertures supérieures des ailes ont, dans leur ensemble, un aspect marbré. Mâle adulte : D'un brun noirâtre en dessus, avec l'extrémité des plumes de l'occiput et de la nuque rousses ; les tectrices alaires mar- quées, à la pointe, d'une tache blanche ou roussâtre, arrondie ou trans- versale, et les sus-caudales maculées de blanc roussâtre ; d'un brun moins noir en dessous, avec quelques plumes rayées longitudinale- ment de roux, à la poitrine, à l'abdomen, aux jambes et aux tarses ; sous-caudales tachetées de brun sur un fond fauve clair ; queue, en dessus, de la couleur du manteau, d'un brun cendré en dessous, avec des bandes transversales, à peine visibles, sur les barbes internes, et quelques légers vestiges de la bande terminale roussâtre. Tel est un sujet de la collection Degland, choisi par M. Yon Ho- AMl'lLIENS. -i!» meyer, parmi vingt-cinq autres, comme ressemblant le plus à Y Aquila nœvia. En captivité, ce n'est qu'après la cinquième année que les taches s'etfacent, que l'iris devient jaunâtre, et ipie les doigts prennent une teinte livide. Les jeunes, dans leur premier plumage^ ^Qwi d'un bruu-cliocolat très-foncé, presque noir et sans taches. L'Aigle criard habile les contrées de l'est et du sud-est de l'Europe, et l'Asie. M. Bald.imus le dit assez commun dans les forêts de l'Est et du Nord-Est de l'Allemagne, dans celles, surtout, qui sont au voisinage de lacs, de marais, de rivières. D'après M. Martin, il n'est pas rare dans les monts Durais, et M. INordmano avance qu'il est le plus commun des Aigles qui fréquentent les Steppes de la Russie méridionale. Ce naturaliste nous apprend aussi que , dans ces contrées, l'Aigle criard fait son nid à terre, sans beaucoup d'apprêts; tandis que, dans les monts Ourals, M. Martin l'a vu nicher sur les arbres de moyenne grandeur. La ponte est de deux ou trois œufs, marqués de taches variables, sur un fond blanc bleuâtre. Elles sont tantôt très-petites, tantôt très-grandes, plus ou moins nombreuses, et d'une couleur brun-rougeâtre, vineuse, jaunâtre, ou noirâtre. Ils varient également sous le rapport du volume, Deux œufs de la collection de M. Hardy, provenant des monts Ourals, mesurent, l'un : Grand diam. 0"',0(j2; petit diam. 0«',0j. L'autre : Grand diam. 0"',06; petit diam. 0'",04S. Deux autres œufs venant, l'un, de la Lithuanie, l'autre, do Sarepla, mesu- rent, le premier : Grand diam. O^jOOo ; petit diam. O'",0o4. Le second : Grand diam. 0",068 ; petit diam. 0"',052. L'Aigle criard fait sa nourriture de reptiles, de petits rongeurs et, à défaut, d'après M. Nordmann, il s'accommode de charognes; aussi, le trouve-t-on fré- quemment dans la société des Vautours. Observations. — 1" Tout ce qui a été dit, d'après M. Tizenhauz, de X Aqaila nœvia, dans la première édition (t. [, p. 30 et suiv.), se rapporte à VAquila clanga. Après examen d'un assez grand nombre de sujets provenant de di- verses contrées, nous sommes portés à partager l'opinion de MM. Nau- man, Von der Mûhle, Brehm, Von Homeyer, et autres naturalisâtes allemands : ces deux oiseaux ne nous paraissent pas devoir être identifiés. Ils présentent des diflerences assez tranchées, pour que l'on soit autorisé à faire de VAquila clanga, si non une espèce réellement distincte de VAquila nœvia, du moins une race tout aussi légitime que bien d'autres que l'on reconnaît. Ces différences, tii'ées de la nature et de la couleur du plumage; de la forme des taches, lors- qu'elles existent; de la longueur et du volume du bec; de la longueur du doigt médian, etc., peuvent être exprimées de la inani(''re suivante : 30 OISEAUX DE rilOlE. AULILA GLANGA Caractères essentiels. BecmoinslongCO^jOol à0m,0o3 sui- vant le sexe), et moins épais (0i°,02! d'un côlé à l'autre, au niveau du fronl). Doigts plutôt grêles que robustes ; AQL'ILA N^VIA Caractères essentiels. Hec plus long (O'°,0o4 a 0°,0oo sui- vant le sexe), et plus épais (0",029 d'un côté à l'autre, au niveau du fiorit). Doigts robustes; le médian long de le médian long de Om,04b à 0'°,050, j 0"',0o7 à 0",0b8.; portant cinq ou six portant quatre grandes écailles sur la dernière phalange; l'interne et le pouce ont également quatre écailles et le doigt externe trois seulement. Ongles moins forts et moins longs; celui du pouce mesurant, en ligne ; du ponce mesurant, en ligne droite, grandes écailles sur la dernière pha- lange et quatre sur tous les autres doigts. Ongles robustes, plus longs; celui droite, de 0°',02o à 0"',026. Queue plus courte, mesurant 0",44 chez le mâle; 0'".46 chez la femelle. Caractères accessoires. Nature du plumage ordinaire d'une teinte moins noire, non glacée, uni- colore ou avec de petites taches arron- dies à l'extrémité des couvertures su- de 0'",29 à 0"',030. Queue plus longue, mesurant 0"',48 au moins chez la femelle. Caractères accessoires. Nature du plumage ordinaire très- doux, soyeux, d'une teinte plus noire quand la plume est intacte, comme glacé, surtout en-dessus, unicolore, ou périeures des ailes, et des taches un [ avec de grandes taches rondes, ovalai- peu allongées à la nuque, au ventre j res, et plus ou moins allongées à la et aux jambes; Chez les jeunes sujets, point de pla- que de rouille clair à la nuque. Habite l'est et le sud-est de l'Europe et les pays limitroplies de l'Asie. nuque, aux parties inférieures et aux jambes. Chez les jeunes sujets, une plaque de rouille clair à la nuque. Habite le sud-ouest de l'Europe et l'Algérie. 2° Dans sa Revue méthodique et critique des collections du Mwiéum d'histoire nu- turelle des Pays-Bas, M. Schlegel rapporte VAquila chanqa de Pallas et de quel- ques auteurs allemands à l'espèce suivante {Aquila nœvioides). M. Schlegel n'ayant pas donné les raisons qui lui font identifier ces deux oiseaux, nous ne saurions dire jusqu'à quel point son opinion est fondée. En attendant que de nouvelles éludes viennent élucider la question, nous cot)sidérerons la Nœ- vioides comme distincte de la Clanga. 9 — AIGLE XÉVIOÏDE — AQLILJ NEflOIDES Kaup, ex G. Cuv. Plumage d un fauve isabelle; tarses abondamment garnis de plumes jusqu'aux doigts; ailes pliées dépassant l'extrémité de AOl ILIK.XS. -31 la fjiœuc; narines arrondies ; bec plm (orl que celai de l'Aijjle fauve^ comparativement à la taille. Taille: G-", 70 environ (mâle), 0"\88 à 0'",90 (femelle). Falco N.iivioiDES, G. Cuv. Règ. anim. (1829), 1. 1, p. 32G. Aquji.a. viNDHiANA, Fniuklin, Prurcc. -ziiul. soc. (1831), p. 11. Falco albicans. Riippel, Neue Wirb. Faun. Aby.'is. Vog. (1835), p. 34, pi. 13. Faixo Belisarius, Levaillanî, Jun. Expl. scient, de V Algérie, Ois. pi. 2. Aquila N^vioiDES, lûiup. 7*«(1S47), p. 247. Temm. et Laug. (1830). PL col. 455 {femelle), sous le nom de Falco rupax. Rappel, Faun. Abgss. pi. 13, fig. 1, adulte; Hg. 2, jeune. Mâle et femelle adultes : Plumage des parties supérieures et infé- rieures d'un fauve isabelle, très-clair sur la tète, le cou, la poitrine, et brunissant au dos, au croupion, aux couvertures moyennes des ailes, à l'abdomen et aux plumes tibiales ; grandes couvertures et ré- miges secondaires d'un brun noirâtre, bordées d'isabelle à la pointe ; rémiges primaires noires, à fine pointe également isabelle ; queue d'un brun de terre d'ombre, sans trace de bandes ou de taches transver- sales, d'un roux isabelle à la pointe ; bec, bleuâtre en avant de la cire, puis d'un brun noir, base de la mandibule inférieure jaunâtre ; cire et pieds jaunes. Jeunes sujets [plumage de transition) : Plumage brun avec de lar- ges taches et des mèches d'un roux plus ou moins doré ; point de bor- dure ni de taches d'un fauve isabelle sur les couvertures alaires et les rémiges ; queue brune, teintée de violet, et marquée, en travers, de huit à neuf bandes étroites noirâtres. Dans le premier dr/e, le plumage est totalement brun, largement ma- culé de roussâtre, et les bandes de la queue sont généralement un peu plus accentuées. L'Aigle névioïde ou ravisseur est propre au sud de l'Afrique et de l'Asie. Oa le rencontre dans les provinces d'Alger et de Constantine, et il se montre très-accidentellemenl en Europe. Nous avons vu dans la collection de M. Cres- pon à Nîmes, un sujet d'âge moyen, tué en 1820 sur les bords du Rhône, en Camargue. 11 devait ce précieux oiseau à M. Roux-Amphoux qui l'avait acheté en chair et l'avait fait monter par un militaire d'un régiment suisse, alors en garnison dans le Midi. Vers 1838, un autre individu de la même espèce a éga- lement été tué en Camargue. 11 figure dans le Musée de la ville d'Arles, et a été préparé, en chair, par M. Veran, conservateur du cabinet d'histoire natu- relle. Habitudes, régime et propagation inconnus. Obsèrvatiou. — I,e prince Ch. Bonaparte dans ses Annotations sdr la Revue J-i OISEAUX DE PROIE. du Catalogue Parzudaki, des Oiseaux d'Europe, par M. de Sélys-Longchamps, non-seulement met en doute l'apparition de cet oiseau dans le midi de la France, mais laisse même à entendre qu'il aurait été confondu avec un autre Aigle. Il prétend « avoir constaté que des espèces qui s'en rapprochent, avaient été prises par erreur pour VAquila- nœvioïdes. » Il est très-fâcheux que, pour donner plus de poids à une opinion aussi brièvement et aussi légèrement exprimée, le prince Ch. Bonaparte n'ait pas jugé à propos de nous dire quelle est, ou quelles sont les espèces européennes que l'on peut confondre avec VAquila nœvioïdes. Pourquoi, dans l'Appendice pour les Oiseaux de l'Algérie {C3it.Pen'z\id. p. 18), et sous la rubrique Aquila tiosvioïdes, ne pas ajouter : Confondu avec... telle ou telle espèce, comme le prince, dans la Liste des Oiseaux que Von fuit passer pour européens (même Catalogue, p. 24), a pris la peine de le faire à propos du Gypaetus nudipes, Loxia leucoptera , Cecropis capensis, etc. etc. ? Il est à croire que la constatation manquait de certitude. Du reste, notre affirma- tion vaut bien une allégation du prince, et nous affirmons que l'Aigle que nous avons vu chez M. Crespon, à Ji'îmes, et positivement un Aquila nœvioïdes. L'apparition de cet oiseau dans le midi de la France ne serait d'ailleurs pas un fuit bien extraordinaire, s'il est vrai, comme le pense M. Schlegel, que la Nœvioïdes ne soit que la Clanga de l'allas. 10— AIGLE A QLELE BARRÉE — AQUILA FASCIATA Yieill. (Type du genre Pseudactus, Hodgs.; Tohnaelus, Biyth.) Parties inférieures blanches ou rovssdtres^ toujours variées de taches oblongues et brunes^ plus ou moins grandes, plus ou moins nombreuses^ suivant r âge ; sept écailles sur la dernière plialange du doigt médian et quatre sur les doigts externe et interne. Taille: 0"\70 environ, AguiLA FASCIATA, Vicill. Soc. Linn. de Paris (1822), 2*= part. Mémoires, p. lo2. Anuii.A INTERMEDIA, Boitard, Ois.d'Eur. (1823). Falco Bonellii, Temm. 3Ian. 3^ part, (avril J83b), p. 19. Falco DicALis, Licht. in : Bp. Catal. Parzud. (1856), p. i . NiSAETi's GRANDIS Ilodgs. Joum. A. s. B. (l83o), t. 'V, p. 230. ToLMAETus Bonellii, Blylh. Joum. A. S. B. (1845), t. XV, p. u. HiERAETUs Bonellii, Kaup, Classif. Saïig. und Vog. (1844). PsELDAETUS BoNELLii, Bp. Cut. Païzud. (18o6), p. \. Temm. et Laug. PL col. (1824) 288, sujet de 2 à trois 3 ans. Schleg. et Susem. ViJg. Eur. pi. 18, adulte, pi. 19, jeune. Môle et femelle vieux [\) : Parties supérieures d'un brun noirâtre, avec quelques plumes bordées de blanc, au cou, et de roussâtre, au dos; (1) Le plumage de cet Aigle varie beaucoup sous le rapport de la coloration et de la distribution des taches du corps et des bandes de la quenc; aussi les descriptions de AQUILIENS. , . 33 parties inférieures blanches, nuancées de gris roussâtre sur les côtés du cou et du corps, de brunâtre aux jambes et aux tarses, avec le rachis des plumes noir, et des taches brunes lancéolées à la poitrine, sur les flancs et l'abdomen ; sous forme de mèches, sur les côtés du cou, et de stries aux jambes ; sous-caudales rayées transversalement de roux ; ailes, en dessous, parsemées de plumes noires^ plus nombreuses chez la femelle que chez le mâle ; queue d'un cendré brunâtre en dessus, barrée inégalement de brun, terminée par une large bande de brun plus foncé et un petit liséré roussâtre, avec les barbes internes des pennes moirées de cendré clair, et plus ou moins nuancées de rous- sâtre ; bec brun de corne ; cire et pieds jaune livide; iris brim. Sujet dans sa troisième année : « Les plumes de la tête, du dessus du cou et du corps, blanches à leur origine, ensuite brunes et bordées de roussâtre; les deux premières pennes de Faile présentent du brun, marqué de blanc ; les suivantes sont d'un noir rembruni en dessus, blanches en dessous, et traversées par des bandelettes brunes depuis leur milieu jusqu'à leur pointe ; les secondaires ont l'extrémité, les bords internes et le dessous blancs et marqués légèrement de brun ; des taches de cette couleur s'étendent sur le fond roussâtre de la gorge et des parties postérieures (inférieures) ; elles occupent seulement le milieu de chaque plume. Des bandelettes transversales, brunes, par- courent la teinte grise des pennes caudales ; celles-ci sont totalement brunes vers leur extrémité, blanchâtres à leur pointe, et portent en dessous des raies pareilles à celles du dessus, mais sur un fond Ijlan- châtre. Une marbrure brune et blanche occupe les couvertures inférieures de l'aile ; des plumes de ces deux couleurs garnissent les tarses jusqu'aux doigts ; ceux-ci sont jaunes de même que la cire ; les ongles, noirs, longs, robustes, arqués et très-aigus; le bec est d'un brun noirâtre (1). » Mâle à rage de trois ans : Brun foncé sur la tête, brun roussâtre Temminck ne sont-elles pas tout à fait semblables à: celles qu'a données M. de la Mar- mora, dans une notice fort intéressante qui t'ait partie des Mémoires de l'Académie des sciences de Turin. îsous l'avons décrit dans ses divers états, en nous servant particulière- ment de ce dernier travail et de quelques dépouilles appartenant à des collections pu- bliques et privées. (1) Cette description, qui a de si grandes concordances avec la précédente et avec la suivante, est textuellement celle que Vieillot a lue, à la Société linnéenne de Paris, dans la séance du 22 août 1822, sur une nouvelle espèce d'Aigle découverte en France (forêt de Fontainebleau', qu'il proposait d'appeler Aigle à queue barrée, Aquila fasciata. Les natu- ralistes qui n'ont pas de parti pris comprendront les motifs qui nous font donner cette description, quoiqu'elle fasse en quelque sorte double emploi. Deglajxd et Gerbe. I. — 3 3i OISEAUX DE PROIE. à l'occiput et sur le dessous du cou ; brun noirâtre sur le dos et les ailes, passant au brun cendré roussâtre sur le l)ord des plumes ; roux Isa- belle en dessous, tirant sur le blanc à la gorge, à la poitrine, à l'abdo- men et au bas des tarses, avec des stries et des taches lancéolées au milieu des plumes, comme chez les vieux ; scapulaires et rémiges ter- minées par un peu de blanc sale ou jaunâtre; queue cendré- roussâtre en dessus, bordée à son extrémité par un léger liséré blanchâtre, bar- rée par sept ou huit bandes brunes et sans bande noire terminale, cette bande représentée sur les première, quatrième, cinquième et sixième rectrices par un croissant noirâtre ; cire et pieds comme chez les vieux ; iris jaune-brunâtre. (D'après M. de la Marmora ; suivant Temminck, cette livrée serait celle du vieux 7nâle.) A l'âge de deux ans , les parties supérieures du corps et la queue sont à peu près colorées comme à trois ans ; mais les parties infé- rieures sont d'un roux de rouille plus ou moins vif, avec les tiges et l'extrémité des plumes maculées comme dans les deux états précédents. A un an au jylus^ le dessus du corps est d'un brun roussâtre, avec le centre des plumes plus brun et les bordures plus rousses au cou ; le dessous du corps est d'un roux assez vif, moins foncé à l'abdomen et aux jambes, avec des stries brunes au centre des plumes; scapulaires, grandes couvertures et pennes des ailes terminées par un bord blan- châtre, plus prononcé sur les pennes secondaires; queue sans bande noirâtre à son extrémité, cendré-roussâtre en dessus, grisâtre en des- sous et marquée de neuf ou dix bandes transversales ; iris jaune clair. (D'après M. de la Marmora.) L'Aigle à queue barrée est propre à l'Europe méridionale, à l'Asie et à l'Afrique septentrionale. 11 habite la Grèce, les marais boisés et les montagnes rocailleuses de la Sardaigne méridionale, et, en très-petit nombre, la Sicile et le midi de la France. Suivant M. Crespon, il est sédentaire au nord du département du Gard, et d'a- près M. Verdot, médecin, il se- reproduit quelquefois sur les rochers escarpés des Bouches-du-Rhône, prèsde Salon. M. Loche, durant son séjour à Marseille, en 1853, en a obtenu un qui avait été foudroyé par le tonnerre, sur le haut d'un rocher, à côté d'un autre individu qui n'avait pas été atteint. M. Von der Mûhle dit, qu'en Grèce, c'est l'espèce la plus abondante, après l'Aigle fauve. Il niche dans les crevasses des rochers ; sa ponte est de deux œufs, d'un blanc sale, avec des taches irrégulières, diffuses, cendrées et brunes. Ils mesurent : Grand diam. 0'°,0G8; petit diam. O'°,0o3. La principale nourriture de l'Aigle à queue barrée consiste en oiseaux aquatiques et en petits mammifères, tels que jeunes lapins et lièvres. AOri LIENS. 35 M. Crespon en a rencontré plusieurs fois dans ses chasses. Il dil qu'il s'é- lève très- haut et qu'en un instant on ne l'aperçoit plus ; que Télé il se tient dans les montagnes, et que l'hiver il descend dans les marais, pour y faire la chasse aux oies et aux canards. Un individu que cet ornithologiste nourrissait en cage, était farouche et peu sociable; il criait souvent; sa voix avait quelque rapport avec celle de l'Aigle fauve, mais elle était plus faible. Observation. — A la page 13 de la Revue critique, le prince Ch. Bonaparte s'exprime en ces termes : « Je regretterais pour plusieurs raisons de plus d'un genre, que les dates, les véritables s'entend, non celles qu'indique inexacte- ment Degland, nous obligeassent à rejeter le nom généralement reçu A'Aquila Bonellii pour faire place à celui d'^. fasciata, douteux par-dessus le marché. » Cette note annonce évidemment un parti pris; mais, ce qui est plus grave, elle contient une imputation à laquelle nous ne pouvons nous dispenser de répondre. Le prince Ch. Bonaparte donne à entendre que M. Degland a commis une falsiflcation de date, afin, sans doute, de faire prévaloir le nom spécifique de fasciata, appliqué par Vieillot à l'Aigle dont il s'agit. Si le prince Ch. Bonaparte s'était imposé, dans un sentiment de jusiice, le de- voir de vérifier les citations faites par M. Degland, il se serait convaincu que c'est bien en 1S22 (22 août), que Vieillot a fait connaître l'Aquila fasciata, et que ce nom n'est nullement douteux. Si, après cette vérification, le prince Ch. Bonaparte avait eu le désir de pousser plus loin ses investigations, il aurait vu qu'en t828, Lesson, entre autres inexactitudes que renferme son Manuel d'Ornithologie, ayant dit que Tem- minck avait le premier fait connaître l'Aigle en queslion, Vieillot crut devoir lui adresser, à la date du 28 juin 1828 [Bull, des Se. nat., t. XV, p. 143), une réclamation, dans laquelle se trouve ceci : « 2° Vous dites à l'art, de V Aigle Bonelli, p. 83, que M. Temminck est le premier qui ait décrit cette nouvelle espèce. C'est en quoi vous êtes dans l'erreur, certainement involontairement. Je l'ai décrite, sous le nom d'A(y/e à queue barrée, dans un mémoire présenté à la Société linnéenne de Paris, longtemps avant la 2'= édit. du Manuel de M. Tem- minck, et c'est le même individu que nous avons décrit Ions deux. Il m'a été communiqué par M. Dupont l'aîné, qui l'avait reçu de M. Bonelli, pour savoir de moi si je le regardais comme une espèce nouvelle, et c'est depuis ma déci- sion qu'il a été envoyé à M. Temminck. Ne croyez pas que je mets (sic) une grande importance à faire connaître le premier une espèce nouvelle; mais je dois éviter de passer pour un auteur qui s'approprie les faits des autres en changeant les noms, moyen employé très-souvent par certains savants. » Ce dernier membre de phrase est d'un si grand à-propos^ que nous sommes presque tenté de le souligner. Maintenant, sur quelle publication antérieure au mois d'août 18:^2, fonde- t-on la priorité cVAquila Bonellii? Le prince Ch. Bonaparte garde à ce sujet une prudente discrétion, ce qui est regrettable, car nous sommes de nouveau ex- posé à ne pas donner la vraie date si nous portons cette publication vers le milieu de 1824. C'est cependant, jusqu'à preuve du contraire, la seule date que l'on puisse admettre. En effet, le seul ouvrage, à notre connaissance, où il 36 OISEAUX DE PROIE. soit question pour la première fois de cet Aigle, est le Nouveau Recueil de planches coloriées d'Oiseaux par Temminck et le baron Meiffren-Laugier. M. Schlegel, que nous supposons parfaitement au courant de toutes les publi- cations de Temminck, cite ce recueil comme source, dans sa Bévue nitique. Or la 49^ livraison de cet important travail, livraison en tète de laquelle figure VAquila Bonellii, n'a paru que dans le courant du mois d'août 1824, comme en fait foi la Bibliocjraphie de la France, pour ladite année, p. 522. Le nom à^Aquila fasciata est donc anlérieur de deux ans à celui d'Aquila Bonellii. La loi de prioriié, que nous tenons à respecter, lorsque d'autres la violent, nous impose, par conséquent, l'obligation de conservera l'Aigle dont il s'agit le nom que Vieillot lui a donné. Ce nom, qui ne figure ni dans le Birds of Europe, ni dans l'Index Europœarum Avium; qui avait paru un moment dans le Conspectus generum Avium, pour disparaître dans la Revue critique et dans le Tableau des Oiseaux de proie {Rev. zoolog. pour 1854), est inscrit de nouveau, comme synonyme immédiat d'Aquila Bonellii, dans le Catalogue Parzudaki, pour 1S56. >'e faudrait-il pas en conclure que le prince Ch. Bonaparte avait fini par reconnaître son erreur ? Il — .UGLE BOTTE — .iOr/L.i PENNATA Brehiri. ex Briss. (Type du genre Hieraetus, Kaup.) Une touffe de plumes dun blanc pur à Vinserlion des ailes ; tarses totalement emplumés ; trois écailles sur la dernière pha- lange du doigt médian , bec gros et court, courbé dès la base. Taille : 0'",45 à 0"^,47 (mâle) ; 0'",49 à 0■^50 (femelle). Falco pedibus pennatis, Briss. Ornilh. (1760), t. \T, Suppl. p. 22. Falco pennatcs, Gmel. S. N. (i78S), t. I, p. 272. Aqcila PENNATA, Brchm. Lehr. der nat. Eur. Vôg. (1823), 1. 1, p. 20. Hieraetus pennatus, Kaup, Classif. Saug. und Vôg. (18t4), p. 120. Temm. et Laug. PI. col. 33, 7nâle adulte. Mâle et femelle : Dessus et côtés de la tête et du cou jaune roux, marqué de taches longitudinales brunes, plus larges et plus foncées au vertex et aux joues, plus étroites et d'une teinte plus claire au cou; dessus du corps brun sombre, avec les scapulaires et les plumes du croupion bordées et terminées de cendré roussâtre ; sus-caudales brun clair, avec des bordures blanchâtres; front, devant du cou, poitrine, abdomen et sous-caudales blanc pur, ou d'un blanc plus ou moins lavé de roussâtre, avec de longs traits bruns sur la tige des plumes, principa- lement à la poitrine, à l'abdomen, et des bandes transversales rousses, peu apparentes, sur les jambes ; couvertures alaires comme les scapu- AQUILIEXS. 37 laires, largement bordées de gris roiissàtre ; épauleltes d'un blanc pur; rémiges brun noir; rectrices d'un brun noir moins foncé et moiré, terminées par une bordure blanche ou d'un cendré roussâtre ; cire et doigts jaune verdâtre ; iris tirant sur le roux. Jeunes de Vannée: Brun roussâtre en dessus, plus prononcé à la tête ; roux clair en dessous, avec des raies d'une teinte foncée sur la tige des plumes ; queue portant des bandes transversales bien visibles. L'Aigle botté habite l'Europe orientale et l'Afrique. Cet Aigle paraît répandu sur une vaste étendue de la France. On l'a ob- servé dans les départements de Maine-et-I.oire, de la Seine, de l'Aube, de l'Orne, de Loir-et-Cher, de la Sarthe, de la Mayenne, de la Loire, des Hautes et Basses-Pyrénées ; mais il n'est commun nulle part. il niche en Champagne, dans les grandes forêts de l'orient, d'où M. J. Ray a tiré plusieurs fois de ses œufs. Il se reproduit aussi en Espagne et quelquefois dans les Pyrénées françaises. Il choisit pour établir son aire les arl)res les plus élevés. Sa ponte est de deux œufs, rarement de trois, courts, presque globuleux, d'un blanc sale un peu azuré, unicolores, ou avec des taches rousses plus ou moins apparentes. Ils mesurent : Grand diam. 0>ii,OSo; petit, diam. Oni,047 à 0'n,04S. L'Aigle botté est, dit-on, très-courageux et attaque souvent des oiseaux plus gros que lui. Il vit de mammifères, de reptiles et de gros inseclcs. Observation. — Lc pasteur Hrehm a établi sous le nom d'Aquila minuta une espèce qui se distinguerait de W-iqnila pennata par une taille plus petite. Ne connaissant point cet oiseau, nous ne pouvons dire s'il constitue réellement une espèce, ou une simple race. Peut-être en est-il de YAquila minuta comme de tant d'autres espèces ou sous-espèces que le pasteur Brehm a créées sur des caractères en général fictifs, et souvent sur des dilférences d'âge. Cet Aigle ne serait-il pas un jeune Aquila peiinata? GENRE VII PYGARGUE — UALIAETUS, Savig. Falco, p. Linn. 5. N. (I73H). VuLTUR, p. Linn. S. N. (1760). AQUn.A, Briss. Oniith. (17G0). A'.GLE PÊCHEUR, p. G. Cuv. Tab. du Règ. anim. (1707). Haliaetus, Savig. Ois. d'Egyp. (1808-1810). Bec, ailes, ongles offrant les mêmes caractères que dans le genre Aigle; tarses en partie nus, réticulés, à demi écussonués; doigts entièrement séparés, l'externe versatile; queue cunéi- forme. 38 OISEAUX DE PROIE. Les Pygargues ne diffèrent des Aigles que par leurs tarses, qui sont velus seulement à leur moitié supérieure; et par leur doigt externe, qui peut se porter beaucoup plus en arrière. Ils vivent ordinairement près de la mer, des fleuves, des étangs, et se nour- rissent de poissons, d'oiseaux aquatiques, de mammifères vivants et de ca- davres. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes portent une livrée diffé- rente, et, avant d'atteindre l'état adulte, leur plumage subit des modifications à chaque mue. Le genre Pygargue a des représentants en Europe, en Asie, en Amérique et en Océanie. Observ.itîons. — 1° La liste des Pygargues d'Europe, en y conservant, à titre provisoire toutefois, VHaliaetus leucocephalus, que quelques auteurs en ex- pulsent, pendant que d'autres persistent à l'y compter, comprend aujourd'hui trois espèces : Yllal. albicilla, VHal. leucocephalus, et YHal. leuconjpkus. Ce dernier paraît faire des apparitions, assez fréquentes même, en deçcà des limites qui séparent l'Europe de l'Asie. En tant qu'oiseau de passage acciden- tel, VHal. leucoryphm serait donc bien réellement européen. 2"Lepasteur Brehm, en Allemagne, et Niisson, enSuède, reconnaissent l'exis- tence, dans le nord de l'Europe, d'une espèce plus forte que VHaliaetus albicilla, à queue plus longue, qu'ils désignent, le premier, sous le nom d'AquUa borealis, le second, sous celui de Falco ossifragus. iM. Brehm a décrit cette prétendue espèce dans le premier cahier de VOmis pour 1824. Il la croit suffisamment caractérisée par des dimensions plus grandes, par des protubérances occipi- tales développées, une queue en forme de coin, à pennes étroites et plus longues que celles de l'espèce ordinaire. Mais d'après les recherches de M. J. de Lamotte,nous nous croyons fondés à ne considérer ces caractères spé- cifiques que comme des particularités propres au jeune âge de VHaliaetus albicilla. En effet, dans le premier âge, cet oiseau a la queue et les ailes plus longues que dans l'état adulte, et l'on trouve des protubérances occipitales sur des individus à queue courte (f). Depuis, le même auteur en a décrit d'autres, (1) Voici ce que M. J. de Lamotte, dont l'opinion est d'un grand poids en ornitliologie, écrivait, à ce sujet, à M. Degland : « On m'a apporté, en février, un Aigle Pygargue, plus avancé en âge que ceux que l'on trouve ici. Il avait Iel)ec jaune et le plumage bariolé de plumes fjrunes et l)iondes. Tout me faisait penser que cet oiseau était en plumage de transition du jeune âge à l'état adulte. 11 avait la queue courte et les protubérances du crâne très-prononcées. En exami- nant les ailes, j'ai remarqué que les pennes étaient d'une couleur plus pâle les unes que les autres; que les plus pâles étaient usées et bien certainement des plumes de l'année, qui n'étaient pas tombées à la mue. Mais ce qui m'a surtout étonné, c'est que ces plumes, quoique usées, étaient de trois quarts de pouce Oi",021 plus longues queleurs voisines et tail- lées en fer de lance, tandis que celles-ci étaient coupées carrément. J'ai des uite examiné desAigles pygargues qui se trouvent dans la collection de M. Bâillon, et j'ai vu que ceux à longue queue ont les plumes des ailes en fer de lance, et que ceux à queue courte, étant des individus adultes, les ont carrées. J'ai aussi examiné les Pygargues de mon cabinet, au nombre de six, et ai l'ait les mêmes remarquer. D'où je conclus, avec mon ami M. de Cosset, dont les reclieiches ont donné des résultats semblables, que les Pygargues à AQUILIENS. 39 sans plus de fondement, sous les noms de Haliaetus orientalis, Islandicus et Groenlandicus. Quant au Falco ossifragus de Nilsson {Omitli. suec. p. 14 ; Observ. sur VAlbicilla), oiseau qui ne serait autre que VOr fraie de Buffon, VAquilaossi- fraga de Brisson, il se distinguerait par un bec et des ongles plus forts, un bec plus noir, une cire jaune et une queue égale. Ce dernier caractère, le plus im- portant sans contredit, est en opposition avec celui que M. Brebm reconnaît à son Falco ossifragus. Il est probable qu'il en est de l'espèce de Mlsson, comme de celle du pasteur Brehm ; qu'elle ne représente qu'un état d'âge du Pygargue ordinaire. 3» Le Falco vocifer Lath,, que M. Schlegel dans sa Revue critique indique comme espèce européenne, est à éliminer. Du reste, d'après le prince Ch. Bo- naparte, M. Schlegel a depuis longtemps « reconnu lui-même qu'il avait cru trop légèrement que le Vocifer fût un oiseau d'Europe. » 12 — PYGARGUE ORDINAIRE — IIALIAETVS ALBICILLA Leach. ex Linn. Face (l'un gris blanchâtre ; sus-caudales et queue blanches (adul- tes) , ou face brune ^ avec les plumes de la tête tachées et lancéolées (jeunes) ; six écailles sur la dernière phalange du doigt médicm. Taille : 0-^,85 (mâle) ; 0"',90 à 0"\95 (femelle). Vdltur ALBICILLA, Linn. s, N. (1766), t. I, p. 123. Falco ossifraga, Linn. Op. cit. p. 124. Aquila ALBicn.LA et ossifraga, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 427 et 437. Falco albicilla ossifragus et albicaudus, Gmel. S. N. (1788), t. 1, p. 253, 235 et 258. Falco hinnularius, Lath. Lui. (1790),!. I, p. 15. Haliaetus nisus, Savig. Ois. d'Egyp. (1809), p. 86, Haliaetus albicilla, Leach. Cat. M. and Birds. B. Mus. (1816), p. 9. Buff. PL enl. 112, jeune sujet sous le nom de Grand Aigle de mer; 415, sujet d'âge 77ioyen, sous le nom d'Orfraie ou Grand Aigle de mer femelle . Le plumage du Pygargue ordinaire offre de très-grandes variations avant d'arriver à l'état adulte. Mâle et femelle vieux : Parties supérieures et inférieures, couver- tures des ailes d'un brun cendré uniforme, moins foncé à la tête, au cou, et tirant sur le gris blanchâtre à la face ; sus-caudales d'un blanc pur ; sous-caudales, jambes et partie emplumée des tarses d'un brun cendré rembruni ; rémiges brunes, avec les baguettes des primaires tubérosités occipitales et à queue plus longue sont desjeunes de V Albicilla; que cet oiseau, dans le premier âge, a la queue et les ailes plus longues, et que les caractères sur lesquels on veut fonder une nouvelle espèce ne sont pas admissibles, puisqu'on retrouve les protu- bérances occipitales chez les individus à queue courte. » 40 OISEAUX DE PROIE. (l'un blanc jaunâtre ; queue d'un blanc pur; bec jaune pâle, iris jaune brillant ; cire et partie nue des tarses et des doigts d'un jaune citron. .4 rorje de sept on huit ans: Plumage brun cendré, plus foncé et roussâtre en dessus, avec les plumes de la tête et du cou terminées de cendré clair ; celles du dos et des parties inférieures marquées plus ou moins de teintes blanchâtres vers leur pointe; sus-caudales blanches, celles du milieu terminées de brun ; sous-caudales, jambes et partie vêtue des tarses d'un brun roussâtre ; couvertures alaires termi- nées et plus ou moins bordées d'une teinte blanchâtre ; queue d'un blanc pur ; bec et cire jaunâtres ; iris jaune ; partie nue des tarses et doigts blanc jaunâtre. Sujets avant Vétat adulte et jeunes de l' année : Tête et cou d'un brun foncé, avec la pointe des plumes d'une teinte plus claire; dessus du corps, sus-caudales couleur de café légèrement torréfié, avec une grande tache plus foncée à l'extrémité des plumes ; dessous du corps brun roux, maculé de brun foncé, souvent varié de blanchâtre; sous- caudales, jambes et partie vêtue des tarses d'une teinte plus rousse, portant aussi de grandes taches brunes à l'extrémité des plumes ; cou- vertures alaires pareilles au manteau, mais avec des teintes plus claires; rémiges d'un brun noir, à baguette brun de corne ; rectrices noirâtres en dehors et à leur pointe, avec leurs barbes internes d'un cendré roussâtre, et, après quelques mues, tachetées plus ou moins de blanc grisâtre ; bec et cire d'un noir bleuâtre ; iris brun foncé ; partie nue des tarses et doigts jaune pâle dans les individus les plus jeunes ; dans ceux qui sont plus âgés, bec et cire d'une teinte jaunâtre plus pro- noncée ; iris brun clair. Dans les jeunes sujets les ailes sont plus longues que dans les adultes, les grandes rémiges sont pointues, lancéiformes, et la queue dépasse sensiblement les ailes. Après plusieurs mues, le plumage s'éclaircit, les sus-caudales et les rectrices blanchissent, l'extrémité des rémiges s'arrondit, la queue de- vient moins longue, de sorte qu'elle ne dépasse plus l'extrémité des ailes, lorsque l'oiseau a atteint son état adulte ; le bec, la cire, le bas des tarses et les doigts passent du noir au brun, du jaunâtre au jaune. M. Tyzenhauz, dans la Revue zoologique pour 1846, a fait con- naître les transitions successives du plumage chez une femelle tenue en captivité durant vingt-quatre ans. Quoique la mue des oiseaux captifs ne s'opère pas avec la même régularité que celle des oiseaux qui vivent en liberté ; qu'elle soit ordinairement retardée, incomplète, et que les cou- AQUILIENS. 41 leurs aient souvent des nuances différentes, nous ne pouvons cependant nous dispenser de consigner ici les résultats des observations de M. T} zenhauz : ils ne sont pas sans intérêt. Première a?inée : Ptilose noir vers la moitié terminale des plumes, blanc près du corps; plumes dorsales, scapulaires, couvertures alaires terminées de brun foncé ; bec, cire noir bleuâtre ; queue noire, saupou- drée de blanc sur les barbes internes des pennes. Deuxième amiée : Ptilose brun roussâtre avec le bout des plumes noir. Troisième aimée : Du blanc, par tacbes, sur les pennes de la queue. Quatrième année : Tête et cou gris brun uniforme ; beaucoup de blanc parmi les }>luraes du dos et des parties inférieures; cire devenant jaunâtre ; iris passant du noir au brun ; les deux rectrices médianes avec le bout noir. Cinquième amiée : Le bec jaunit. Sixième année: Bec totalement jaune ; tout le ptilose brun sans taches, plus foncé sur les parties inférieures ; beaucoup de blanc sur la queue. Septième année : Les plumes de la tête et du cou prennent une teinte plus pâle ; iris noisette ; queue blanche, avec un peu de brun sur les pennes externes. Huitième année : Point de changement. Neuvième année : Toutes les rectrices d'un blanc pur ; une partie des sus-caudales blanches, avec le bout noir. Dixième année : Sus-caudales entièrement blanches, excepté celles du milieu, dont la pointe est brune. Depuis cet âge jusqu'à celui de vingt-trois ans, il ne s'opère pas de changements appréciables. Mais, vers la fin, le ptilose devient gris brun uniforme, beaucoup plus clair sur la tête et comme marbré sur les ailes ; la queue, les sus-caudales passent au blanc parfait; l'iris, qui est toujours d'un beau jaune chez les adultes en liberté, est alors d'un brun jaunâtre. L'Asie septentrionale, le nord, le nord-ouest de l'Europe et la Russie méri- dionale sont les contrées que le Pygargue ordinaire habite. En octobre et en novembre il est de passage régulier le long de nos côtes maritimes, surtout entre Abbeville et Montreuil-sur-mer ; mais on n'y voit jamais que de jeunes sujets ou des individus non adultes. Ceux, au contraire, qui se montrent aux environs d'Anvers sont à l'état adulte. Il est également de passage en Alle- magne, en Suisse, en Italie, en Sicile et dans la Grande-Bretagne. A la fin de 42 OISEAUX DE PROIE. février ou au commencement de mars, il regagne le Nord pour se reproduire, et il fait alors une seconde apparition sur nos côtes. II niche à terre, sur les rochers escarpés ou sur les arbres. Son aire est vaste : elle offre jusqu'à 2 mètres de largeur. Les œufs, au nombre de deux et rarement de trois, sont généralement obtus, arrondis, unicolores, et quand ils n'ont pas été couvés, d'un blanc azuré. Lorsqu'ils ont des taches, ce qui est rare, ces taches sont très-prdes. M. Hardy en a obtenu des monts Durais, qui sont légèrement tachés de gris roussâtre. Tous ceux qui nous viennent de la Suède, du Groenland et du Volga sont unicolores. Leur volume est variable comme celui des œufs d'Aigle. Ils mesurent : Grand diam. depuis O-^jOe jusqu'à 0",08; petit diam. 0"',0'6 à O-^jOe. Le genre de vie du Pygargue ordinaire varie suivant les lieux que l'oiseau habite. Dans le nord et le nord-ouest, d'après les auteurs, il vit sur les rochers non loin de la mer et dans les forêts voisines des grands lacs et des rivières; dans la Russie méridionale, il se tient au milieu des steppes et ne s'approche pas des eaux. Dans ces premières contrées il se nourrit particulièrement de poissons et d'oiseaux aquatiques, et dans la dernière, il préfère les oiseaux des steppes, les taupes et les petits rongeurs. M. Nordmann, professeur à Odessa," que nous aurons plus d'une fois encore l'occasion de citer, dit que sur plus de douze individus qu'il a disséqués, il n'a jamais trouvé un poisson, mais cons- tamment des débris de petits mammifères et d'oiseaux; quelquefois, mais plus rarement, des restes de lézards. Dans le midi de la Russie, il ne paraît pas émigrer; on l'y voit, en hiver, s'approcher des habitations et se jeter sur les charognes. Suivant M. Tyzen- hauz, les jeunes individus seuls émigrent en Lithuanie: les vieux y sont séden- taires; du moins, sur une grande quantité d'individus qui y ont été tués en hiver, il n'en a pas obtenu un seul avec la livrée des premiers âges; les plus jeunes lui ont paru avoir huit à di"x ans. Tenuuinck avance que, dans :^es mi- grations, ce rapace semble suivre les grandes bandes d'oies. Il s'attaque encore volontiers aux oiseaux morts. Les chasseurs de la Ijaie de Somme, qui connaissent ses goûts, se servent avec succès d'une charogne pour l'appâter. M. J. de Lamotte a obtenu deux sujets qui ont été abattus, du même coup de fusil, au moment où ils dépeçaient, en la compagnie de trois autres individus, une vache morte. Il aime aussi beaucoup le poisson. M. Hardy en a vu capturer un dans un parc, sur les bords de la mer, au moment où il venait de se précipiter dans l'eau pour saisir une proie. Des filets, dans lesquels il s'engagea, le retinrent captif. 15 _ PYGARGUE LEUCOCÉPHALE HALIAETUS LEICOCEPHALLS Less. ex Linn. 2'ête, cou et queue blancs (adultes), ou tète et cou bruns, avec les plumes de la tête larges et arrondies (jeunes); huit écailles sur la dernière phalange du doigt médian. AQLILIEXS. 43 Taille: Un peu plus petite que celle du Pygargue ordinaire; 0"\ 80 (mâle), 0^,90 (femelle). . ,. ,. Falco leococephalds, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 124. Aquila LEUCOCEPHAi.os, Bi'iss. Ornlth. (1700), t. I, p. 422. Falco pygargcs, Daud. Ornith. (ISOO), t. II, p. 02. Haliaetus lel'COCephalus, Less. Ornith. (1831), p. 40. Ruff., PL enl. 411, adulte, sous le nom à'Avjleà tête blanche. Mâle et femelle adultes : Plumage d'un brun foncé, avec la tète, plus des deux tiers du cou, les sus-caudales et la queue d'un blanc pur ; bec, cire, bas des tarses et doigts d'un jaune plus ou moins pâle ; iris blanc, tirant sur le jaune. J eunes de P année: Ils ressemblent à ceux de l'espèce précédente, avec lesquels ils ont été souvent confondus. Ils en diffèrent cependant par une teinte grisâtre à la tête, au cou, et par l'ensemble du plumage qui est moins varié de brun foncé et gris-brun pâle durant les premiers âges. Après quelques mues, la tête, le cou et les couvertures supé- rieures de la queue offrent des plumes blanches, et ne laissent plus de doute sur leur identité. Le Pygargue ieucocépliale habite particulièrement l'Amérique septenUio- nale et se montre très-accidentellement, dit-on, en Europe. Brisson, qui l'a distingué avec un soin extrt^.me de VHalinetus alhicilla, et beaucoup d'autres naturalistes de l'époque, l'admettaient comme européen. Temminck cite deux captures qui auraient été faites l'une, en Suisse, l'autre, dans le Wurtemberg. Les deux oiseaux qui étaient, le premier, un vieux nielle, le second, une très- vieille femelle, ne différaient en rien de deux autres sujets qui lui venaient, l'un, du nord de l'Europe, l'autre, des États-Unis. M. Brehm assure qu'il se montre quelquefois sur les côtes maritimes de l'Allemagne. Enfin, d'après M. Hardy {in Litter.), le comte de Tyzenhauz en aurait capturé un dans ses domaines à Postawy, en Russie. Il se reproduit dans les mêmes conditions que le précédent. Ses œufs, au nombre de deux, sont grisâtres, sans taches ou avec des macules roussàlres peu apparentes. Ils mesurent : Grand diam. 0'",07 à 0'",08 ; petit diam. 0°',0o à 0'",00. Mœurs, habitudes et régime comme chez le Pygargue ordinaire. ObserTatîoiis.— 1° Malgré les faits cités par Temminck, M. Schlegel conteste l'existence de V Haliaetus leucocephalus comme espèce d'Europe. H prétend que cet oiseau n'ajamais été trouvé dans cette partie du monde, et les raisons qu'il allègue à ce su;et, dans la vingtième observation de sa Bévue critique, ont une certaine valeur, surtout pour ce qui est de la présence du Pygargue leu- cocéphale aux Hébrides et aux Loffoden. En ce qui concerne les sujets indi- qués comme ayant été tués près de Stuttgart el de Zurich, ses raisons parais- 44 OISEAUX DE PROIE. sent moins démonstratives. En effet, si ces sujets n'ont été décrits par aucun naturaliste, au moins Temminck les a-t-il vus, car, sans cela, comment aurait- il pu savoir qu'ils ne différaient en rien de deux individus qui lui venaient, l'un, du nord de l'Europe, l'autre, des États-Unis ? S'il les a vus, on ne saurait admettre qu'il les ait méconnus. Temminck, en 1820 et surlout en 1835, n'en était plus à confondre YHaliaetus leucocephalus et VHaliaetus alhicilla. Mais, en supposant qu'il ait été trompé, ou qu'il se soit trompé, le fait dont il a été déjà question dans la première édition, n'en sera pas moins embarrassant pour les personnes qui excluent d'une manière absolue le Pygargue leucocéphale de la liste des oiseaux accidentellement de passage en Eilrope. M. Nordmann dit dans son Catalogue raisonné de la Faune pontique (p. 99), que deux vieux" Pygargues qu'il a «été à même de comparer soigneusement avec d'autres indi- vidus, avaient toute la tête jtisque sur les épaules, de même que la queue, d'un blanc de neige pur. » A la vérité, M. Nordmann les identifie à VHaliaelus alhicilla vieux; mais comme V Alhicilla, même très-vieux, ne prend jamais la tête et le cou d'un blanc pur comme la queue, on est bien autorisé à reconnaître VHaliaetus leucocephalus dans les sujets dont parle M. Nordmann. 2° Le prince Ch. Bonaparte qui, pn 1838 {Birds of Ear.), comptait le Pygar- gue leucocéphale au nopibre des oiseaux d'Europe, et qui en I8i2 {Uccelli Europ.), persistait, plus que jamais, à le considérer comme tel, nous dit à la page 13 de la Revue critique de VOmilh. européenne : « Malgré les nouvelles raisons de M. Degland, je persisterai plus que jamais à vcieier i' H . leucocephalus du nombre des oiseaux d'Europe : en tout cas, ce ne serait pas dans le midi de la Russie que pourrait se montrer cette espèce boréale essentiellement amé- ricaine. » Le Pygargue leucocéphale, étant de l'Amérique septentrionale, est donc condamné à ne pas s'égarer, même accidentellement, en Europe, et sur- tout dans le midi de la Russie ; pendant que d'autres, moins bien doués sous le rapport du vol, s'y égarent. Dans une autre de ses publications {Rev. génér. de la classe des Ois. — Rev. et Mag. de Zool. 18.^0, 2*^ sér. t. Il, p, 479), le prince Ch. Bonaparte prétend qu'on ne peut s'obstiner à considérer le Pygargue en question comme accidentellement européen, qu'en se méprenant sur l'ori- gine de certains individus, ou en « attribuant à cet oiseau des exemplaires à tête blanchâtre de l'Aigle impérial, » comme il en a vu lui-même desbords de la mer Caspienne. iNous livrons ces raisons, et surtout la dernière, pour ce qu'elles valent. 3" VHaliaetus leucocepalus a été rapporté à VHaliaetus alhicilla par Savigny, Meyer et "Wolf, 'Vieillot, et môme par Temminck dans la première édition de son Manuel d'Ornithologie. 11 est cependant facile de distinguer l'un de l'autre les deux oiseaux, lorsqu'ils sont adultes. Si l'on en croit ce dernier auteur, on confond souvent entre eux les jeunes des deux espèces, qui se ressemblent, dit-il, jusqu'à s'y méprendre. La seule différence, un peu marquée, qu'il ait trouvée, réside dans la longueur de la queue, qui serait, selon lui, un peu plus étendue dans VHaliaetus leucocephalus. Mais est-il bien certain que Temminck n'ait pas pris le jeune de VHaliaetus ulbicilla pour celui du Leucocep/talas ? Ce qu'il a écrit à ce sujet fait désirer que les personnes qui, par leur position, peuvent observer ces oiseaux, se livrent à de nouvelles recherches pour éclaircir ce point. ÂQUILIENS. 45 14 — PYGARGLE LELCORYPHE HALIAETLS LELCORYPHLS Keys. et Blas. ex Pall. Gorge blanche ; une banda noirâtre sur les côtés de la tète et du cou ; queue noire variée de blanc. Taille: 0"\7o « 0-^80. Aquila LECcouYpnA, Pall. Voy. (I77G), cd. fr. in-8. App, t. VIII, p. 26. Falco leucoryi'hos, Gmel. S. N. (171S8), t. \, p. 259. ? Haliaetus fulviventer, Vieill. N. Dict. (1818), t. XXVlil, p. 283. ? Falco Macei, G. Cuv. Règ. anim. (1829), 1. 1, p. 327, note. ? Haliaetus Macei, Less. Ornî7/i.' (1831), p. 41. Haliaetus LEUC0RYPHU:^, Kejs. et Blas. Wirbellh. (1840), p. 30. Aquila deserticola, Eversm. S. Imp. des Nat. de Mosc. (1848), p. 22o. CuNCCMA Macu, a Leuconjpha. Bp. Cat. Parzud. (I85G), p. 1, col. 2. Tête d'un brun grisâtre, avec une tache triangulaire blanche au vertex, et une bande noirâtre sur les côtés, passant sous les yeux, comme chez le Balbuzard ; gorge complètement blanche, plumes du cou brunes, frangées de gris vers l'extrémité; dos et couvertures supé- rieures des ailes d'un brun noirâtre, avec des bordures plus claires ; couvertures inférieures de l'aile blanches à la base, noires au sommet ; dessous du corps d'un brun plus ^mle que le dos ; rémiges noirâtres, bordées de gris en dehors, blanches à leur face interne; queue noire, la rectrice la plus extérieure, de cha([ue côté, parfois marquée de ta- ches plus pâles ; bec noir, avec les commissures blanchâtres ; partie nue des tarses blanchâtre; cire d'un cendré livide; iris brun cendré (d'après Pallas). Nota. Un Aigle-pêcheur, recueilli par M. Eversmann dans son voyage à Boukhara, et déposé dans le musée de Berlin, ne différerait, selon M. Schlegel, du Leucorypha de Pallas, que par l'absence de la tache blanche à la nuque. Yoici du reste le signalement qu'en donne M. Schlegel. Port, bec, pieds et organisation comme dans Y Haliaetos Macei. Bec rjoirâtre. Teinte générale du plumage d'un brun de terre, plus pâle sur les parties inférieures. Plumes, particulièrement les couver- tures des ailes, à bords clairs ; celles de la tête et du cou lisérées de brun jaunâtre. Bégion des oreilles et une large raie qui se prolonge depuis cette région jusque sur les côtés du cou, d'un brun noirâtre. Grandes couvertures des ailes et queue noires ; queue variée de blanc à la pre- 46 OISEAUX DE PROIE. mière moitié de sa longueur. Couvertures de la queue d'un brun pâle, relevé par quelques taches blanchâtres. Pieds jaunâtres, ongles noirâ- tres. M. Schlegel émet en outre l'opinion, mais sous toutes réserves, que les sujets observés par Pallas et M. Eversmann pourraient bien n'être que des mâles jeunes ou d'âge moyen dont VEaliaetos Macei serait l'adulte. Le Pygargue leucoryphe habite l'Asie et pousse ses excursions jusqu'en Eu- rope. M. Nordniann croit avoir possédé un jeune individu vivant, qui lui fut apporté des environs de Boug. Pallas ne l'a rencontré, toujours en petit nom- bre^ que dans la Russie australe, le long du Volga et à l'embouchure de l'Oural dans le voisinage de la mer Caspienne. 11 fréquente les lacs, en compagnie du Pygargue ordinaire et du Balbuzard, et niche sur les arbres. GENRE yill BALBUZARD — PANDION, Savig. Faixo, p. Linn. 5. N. (173o). Aquila, Briss. Ornith. (1760). Pandion, Savig. Ois. d'Éyyp. (1808-1810). Balbuzakdcs, Flom. Brlt. An. (1828). IcHTHYAETUs, f.afrcs. Rev . zool. (1839)^ PoLiOAETUs, Kaup, Isis (1847). Bec se recourbant presque dès la base, à dos très-arrondi, à bords de la mandibule supérieure renflés, à pointe très-crochue, prolongée et très-acérée; cire parsemée de poils; narines lunu- lées et obliques; tarses robustes, courts, garnis de plumes courtes, seulement un peu au-dessous de l'articulation libio- tarsienne, et couverts, dans le reste de leur étendue, d'écaillés nues, imbriquées de haut en bas en devant, et de bas en haut en arrière; doigts libres, l'externe versatile, pourvus, en dessous, de pelotes rugueuses et de petites écailles spiniformes ; ongles grands, très-aigus, en demi-cercle, arrondis, le médian avec une gouttière latérale prononcée seulement à l'extrémité ; ailes très- longues, pointues, dépassant la queue ; celle-ci moyenne et carrée ; plumes de la tête et de la nuque tassées et acuminées comme chez les Aigles. AQUILIEXS. 47 Les Balbuzards forment un groupe parfaitement caractérisé, d'un côté;, par la disposition des plumes des membres abdominaux qui, au lieu d'être allon- gées et pendantes, sont au contraire courtes et serrées ; et, d'un autre côté, par la forme de leurs ongles, ceux-ci étant arrondis en dessous. Ils vivent principalement de poissons et d'oiseaux aquatiques. Le mille et la femelle se resseml)lent, les jeunes sujets ont un plumage différent. Parmi les espèces que comprend ce genre, une seule appartient à l'Europe et à l'Asie occidentale. 16 — BALBUZARD FLl YIATILE — PANDION HALIAETIS G. Cuv. ex Linn. Une large bande hrwie sur les côtés de la tête et du cou. de- puis les yeux jusqu'au dos; queue variée de bandes transversales . Taille: 0",oo à 0'",60. Falco halfaetus, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 129. Aquila marina, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 440. Pandion fluvialis, Savig. O/.s. d'Égyp. (1809), p. 96. Aquila haliaetds, Mey. elWolf, Tascli. Deuts. (1810), t. I, p. 23. AcciPiTER icHTHYAETUs, Pall. Zoogr. (lSH-t831), t. I,p. 3oo. Balbdzardus haliaetus, Flem. Brit. An. (1828), p. 51. Aquila balbczardus, Dumont, I)ict. des Se. nal. t. I, p. 351. Pandion haliaetos, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 29. Buff. PL enl. 414, sous le nom de Balbuzard. Mâle et femelle adultes : Dessus de la tête, haut de la nuque variés de brun, de blanc et roussàtre ; bas de la nuque, dos et sus-caudales cendré brun, un peu moins foncé sur le bord des plumes; devant du cou blanc, avec quelques stries brunes ; bas du cou, haut de la poitrine bruns au centre des plumes, d'une teinte plus claire tirant au roussàtre sur les bords ; abdomen et sous-caudales d'un blanc pur, quelquefois avec des taches d'un brun roussàtre, rares et plus ou moins apparentes sur le ventre ; bande brune, sur les côtés du cou, régnant depuis l'œil jusqu'au manteau ; couvertures alaires semblables au dos ; rémiges noirâtres ; rectrices cendré brun ; les deux médianes unicolores, les autres portant des bandes transversales d'une teinte plus claire sur les barbes internes, toutes terminées par un petit liséré gris-roussàtre ; bec noir de corne; cire et pieds bleuâtres ; iris jaune. Jeunes de r année : Plumes des parties supérieures d'un brun noi- râtre, bordées et terminées de blanchâtre ou de roussàtre, surtout les scapulaires et les couvertures alaires ; parties inférieures d'un blanc pur. 48 OISEAUX DE PROIE. avec des taches triangulaires d'unLrun nuancé de roussàtre au bas du cou et sur le haut de la poitrine; sous-caudales lavées de jaunâtre; ré- miges noires, terminées de blanc ; rectrices brunes, avec leur extrémité blanche ou roussàtre, portant des bandes transversales plus marquées ; iris d'un beau jaune; tarses et doigts jaunâtres. Le Balbuzard habite toute l'Europe et l'Asie occidentale. On le dit commun en Suisse et en Allemagne. Il n'est pas rare en Bourgogne et dans les Vosges; se montre en Anjou, en Dauphiné, en Cliampagne et dans le midi de la France, à différentes époques de l'année; est de passage dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme. On en tire tous les ans aux environs d'Amiens, tantôt dans le courant du mois d'octobre, tantôt un ou deux mois plus tôt. C'est aussi à ces époques qu'on en voit aux environs de Lille. Pendant l'automne de 1829, il s'y est montré en nombre considérable, et on en tua jusque dans les fossés de la ville. Il établit son aire sur les rochers escarpés et sur les grands arbres. Sa ponte, comme l'a constaté M. Baldamus dans une vingtaine de nids, n'est jamais de plus de trois œufs, qui varient beaucoup quant à la couleur et à la forme des taches. Le fond de la coquille est généralement d'un blanc sale ou légèrement azuré, avec des taches irrégulières brunes, plus foncées et plus nombreuses au gros bout. Quelquefois les taches, offrant des teintes violettes et de brun roux de plusieurs nuances, sont si nombreuses, que l'œuf paraît comme marbré. Ils mesurent : Grand diam. 0",00 environ; petit diara. 0"',043. Le Balbuzard est le plus redoutable des oiseaux ichthyophages : il fait une très-grande consommation de poissons. M. Piat, cité dans ïOmithologie du Dauphiné, en a vu un plonger dans le lac de Jarrie, rester submergé pendant plusieurs secondes et reprendre son vol avec une grosse carpe dans chaque serre. Toutefois il ne dédaigne pas les oiseaux d'eau, tels que les canards, qu'il poursuit à tire-d'aile. SOUS-FAMILLE IV BUTÉONIENS — BUTEONIAL£ Bec entier , courbé dès la base, comprimé; ailes atteigmmt le bout de la cjueue ; plumes du cou arrondies. Les oiseaux compris dans cette sous-famille ont, par leur physionomie et leurs formes massives, les plus grands rapports avec les Aigles ; mais ils s'en distinguent par les plumes arrondies de la tête et du cou. Avec les Buses, qui en sont le type, cette section renferme encore les Circaètes et les Bondrées. BUTÉONIENS. 49 GENRE IX CIRCAETE — CIRCAETUS, Vieil!. Falco, Liiin. S. N. (1766). AquilAj Briss. Ornilh. (1760). CiRCAETDs, Vieill. Orn. élém. (1816). Bec robuste, épais à la base, convexe en dessus, comprimé, avec la mandibule supérieure à bords droits et à pointe très-cro- chue; narines transversales, ovalaires, recouvertes de poils courbés d'arrière en avant; tarses longs, forts, nus depuis le talon et réticulés ; doigts courts, presque égaux, le médian et l'externe unis à la base, par une membrane; ongles également courts, peu recourbés, le médian creusé en dessous et pourvu d'une gouttière profonde sur son côté externe. Les Circaètes tiennent à la fois des Balbuzards, des Buses et des Buzards. Ils ont les ailes longues et les tarses réticulés des premiers; la physionooiie et le port des secondes, et les pieds longs des derniers. Leur téta est grosse, arron- die, et leurs yeux sont très-grands. Ils font, dit-on, la chasse aux petits mammifères, aux gallinacés et surtout aux reptiles. Des trois espèces que l'on rapporte à ce genre, une seule est propre à l'Europe. Observations. — l^Les Circaètes ont été en premier lieu des Aquiliens ou Aquilinœ pour le prince Ch. Bonaparte (1838, Birds of Europe, et 1842, Uccell. Europ.); ils sont devenus ensuite des Buléoniens ou Buteoninœ (Consp. geii. et Rev. crit. 18o0}, et ont fini par redevenir des Aquiliens [Consp. accipit. Rev. et Mag. de Zool. 18o4). Cette sorte d'incertitude ou d'hésitation ne se serait pas produite, si le prince Ch. Bonaparte, tout en ayant égard aux caractères physi- ques, qui ne sont déjà plus ceux des Aigles, avait pris en considération les habitudes, les mœurs, etc. Ou peut dire que les Circaètes n'ont des Aigles que la taille, et que sous presque tous les rapports ce sont des Buses : aussi n'hési- tons-nous pas à les rapporter à la section dont ces dernières sont le type. 2°0n n'admet généralement, dans ce genre, qu'une seule espèce européenne : le Circaetus gallicus. Le comte de Keyserling et le professeur Blasius en indi- quent une seconde sous le nom de Circaetos hypoleucos. Ce serait le même oiseau que l'Accipiter hypoleucos, de Pallas, il aurait été trouvé sur les bords du Don et du Volga. Mais celte prétendue espèce, à en juger [jar la descripliou de Pallas, n'est qu'un jeune individu de notre Jean-le-Blanc. bile n'en dillère, en effet, que par de petits appendices pènicilliformes intercalés entre les plu- mes de la nuque, appendices qui ne sont, ainsi que le fait observer M. Schle- DiiOLAiSD et Gerbe. '• — 4 50 OISEAUX DE PROIE. gel, que des restes du duvet de l'enfance, dont l'usure ne s'est opérée qu'im- parfailement (1). 16— ORCAËTE JEAN-LEBLANC— CIRCAETIS GALLICUS Vieill. ex Grael. Brun cendré en dessus ; blanc en dessous^ varié de brun par taches oblongues ; queue blanchâtre en dessous et portant trois bandes pâles. Taille: 0™,65 « 0'",66. Aquila pygargcs, Briss. Ornith. (1700), t. I^p. 127. Falco GALLICUS, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 239. Falco LEUCOPSJS, Bechst. Nat. Dents. (1801), 1" édit. t. Il, p. o72. Aquila leucamphoma, Borkhaus, Deuts. Orn. Heft 9. Aquila brachydactyla, Mey. et Wolf, Tasch. Deuts. (1810), t. I, p. 21. AcciPiTER HYPOLEucos, Pall. Zoogr. (181 1-1831), t. l, p. 3o4. Falco BRACHYDACTYLCS, Temm. Man. (181o), 1" édit. p. 15. CiBCAETUs GALLICUS, Vieill. N. Dict. (1817), p. 137. Circaetus leucopsis et anguindm, Brehm, Handh. Nat. Vog. Deuts. (1831), p. 36 et 37. Buff. PL enU, 413 sous le nom de Jean-le-Blanc. Mâle adulte : Dessus de la tête varié de mèches brunes ; nuque, dos et sus-caudales d'un cendré brun, un peu plus clair sur le bord des plumes ; parties inférieures, sous-caudales et jambes blanches, avec (I) M. Nordmann, qui l'admet comme espèce distincte, en donne la description sui- vante, dans le Catalogue raisonne' des Oiseaux de la Faune Pontique, d'après un sujet trouvé au bazar d'Odessa : « Bec et ongles d'un noir hleuâtre; cire et pieds d'un jaune clair, probablement plus clair encore dans le jeune âge; sommet de la tète blanchâtre; les baguettes de» plumes d'un brun gris; région des yeux comme dans le Circaetus gallici's, blanche, laineuse et couverte de poils d'un brun obscur; menton et partie supérieure du cou d'un blanc gri- sâtre; nuque grise, chaque plume bordée de brun; dos, scapulaires et couvertures des ailes d'un brun fjncé, avec des bords d'un brun grisâtre et d'un gris clair; couvertures supérieures de la queue d'un blanc sale ; partie externe des rémiges d'un gris brunâtre, finement lisérée de blanchâtre; partie interne d'un blanc pur avec une quantité de taches semi-lunaires d'un brun foncé; la queue, d'un l>run gris, terminée de blanchâtre, porte trois larges bandes transversales d'un brun foncé; baguettes des pennes caudales blanches; rectrices latérales blanches aux barl)es intérieures, avec trois bandes faible- ment indiquées au côté postérieur; dessous du corps blanc; de grandes taches semi- lunaires d'un jaune brunâtre sur la poitrine et aux cuisses. Sa taille surpasse celle du Galll.rus. n NOTA. — UHgpoleucos, ainsi qu'on le voit, se distingue principalement du Gullicus-par la couleur de la cire et des pieds, et par une taille plus forte. Cela sutfit-il pour les sépa- rer? ^ousne le croyons pas; on remarque des dilTérences semblables chez d'autres oiseaux de proie sans que l'on pense à les séparer spécifiquement. BUTEONIENS. "Il des taches d'un bruu-roussâlre clair, plus nombreuses, plus rappro- chées au cou, à la poitrine, plus rares au ventre et sur les flancs ; joues garnies de poils noirs ; couvertures des ailes pareilles au dos, avec les bordures d'une teinte plus claire ; rémiges d'un brun noirâtre ; queue blanche en dessous, brune et largement barrée de noirâtre en dessus, terminée par une bordure blanche ou blanchâtre ; bec cendré noirâtre; cire et pieds d'un jaune blanchâtre; iris jaune brillant. Femelle adulte : Moins de blanc à la tète, au cou et aux parties infé- rieures ; vertex plus brun; taches plus nombreuses à la poitrine et à l'abdomen. Jeimefi de P année : Brun-roussâtre à la tête, au cou et à la poitrine; taches du ventre rapprochées ; la base de toutes les plumes blanche, comme dans les sujets adultes ; pieds grisâtres ou livides. Le Jean-le-Blanc est propre à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique septentrionale. 11 est commun en Bessarabie; rare en Suisse et en Allemagne. En France, il paraît hanter les Vosges, les Hautes-Alpes, les montagnes boisées des départe- ments du Var et des Hautes-Pyrénées; il est sédentaire en Dauphiné et en Anjou, et se montre accidentellement dans beaucoup d'autres contrées du Nord et du Centre. 11 niche, d'après M. Bouteille, non-seulement sur les arbres élevés, mais aussi dans les taillis et dans les broussailles. M. Tizenhauz, dans un travail sur les Aigles d'Europe (I), dit que son aire est toujours construite sur les arbres de haute futaie et jamais à terre. Ses œufs, au nombre de un à trois, sont d'un blanc sale ou très-légérement azuré et généralement sans taches. Leur forme est presque toujours ovale, et leur coquille, un peu rude au toucher, offre un grain semblable à celui des œufs de l'Aigle fauve. Leurs dimensions sont assez variables. Ils mesurent : Grand diam. O^jOôo; petit diam.0",04o. Le Jean-le-Blanc vit sur les li.siéres des bois, fréquente les taillis. Il a dans son port et dans son ensemble une grande ressemblance avec la Buse ordi- naire, et a, comme elle, beaucoup d'indolence. Nous en avons vu un, assailli par des Pies, n'opposer à leurs attaques et à leurs criailleries qu'une parfaite quiétude. L'hiver, selon M. Bouteille, il rôde près des habitations pour enlever les oiseaux de basse-cour, dont il fait, en celte saison, sa principale nourri- ture. Pendant l'été et l'automne il fréquente les marais et se nourrit alors de mulots, et plus particuliéiement de reptiles nus et écailleux. Un sujet tué près de Douai,, en octobre lSo3, avait la gave pleine de grenouilles. Cinq ou six autres, capturés vers la même époque dans les environs de Marseille et de Montpellier, et examinés par M. Loche, avaient tous des reptiles dans le jabot. Un tronçon de couleuvre extrait de l'un d'eux mesurait encore près de 0'",30 de long. Enfin, M. Martin de Bellèuie possède la dépouille d'un vieux mâle (1) Revue et Magasin de zoologie, I8i(l, t. IX, p. 324. 52 OISEAUX DE PROIE. tué en juin, dans l'estomac duquel il a rencontré une couleuvre à collier in- tacte, longue d'environ i mètre. Il est donc acquis que le Jean-Ie-Blanc, pendant la belle saison du uioins, fait sa principale nourriture de reptiles. Cependant, M. Tyzenhauz, dans le travail déjà cité, n'est pas tout à fait du même avis. D'après lui, le Jean-le-Blanc ne fait pas la chasse aux petits ani- maux. « Les coqs de bruyère, les perdrix, les lièvres et la volaille de basse- cour sont ses proies favorites. Si parfois on a trouvé des reptiles dans son esto- mac, ce n'est sans doute que dans des cas de disette. » Malgré l'assertion de M. Tyzenhauz, il est certain, comme nous venons d'en donner des preuves, que le Jean-le-Blanc se nourrit de reptiles : il s'attaque même aux insectes. Trois sujets tués en octobre 1839 et 1841, que nous avons eu l'occasion d'exa- miner à ces deux époques différentes, avaient l'estomac uniquement rempli de grands insectes à élytres. GENRE X BUSE — BUTEO, G. Ciiv. Falco, p. Linn. S. N. (i73o). BoTEO, G. Cuv. Atiat. comp., t. I. Tah. chus, des Ois. (1799). Bec court, comprimé, fendu jusque sous les yeux, à bords des mandibules festonnés, à dos arrondi; narines larges, arrondies, en partie garnies de poils eu arrière, ainsi que les lorums; ailes n'atteignant ordinairement pas l'extrémité de la queue ; celle-ci arrondie, médiocre ou un peu allongée; laisses courts, robustes, généralement vêtus dans une faible étendue au-dessous de l'ar- ticulation, couverts d'écaillés dans leur partie nue; doigts mé- diocres; ongles puissants, crochus et acérés. Les Buses, par la physionomie particulière que leur donnent un corps ra- massé, trapu; une tôle assez volumineuse, se distinguent facilement des autres Rapaces. Elles se nourrissent de petits mammifères, d'oiseaux, de reptiles et d'in- sectes. Leur plumage varie considérablement suivant l'âge et même d'individu à individu. Le mâle est sensiblement plus petit que la femelle. Le genre Buse est cosmopolite et compte trois représentants en Europe. ObserTatious. — 1" On est généralement d'accord aujourd'hui pour ne re- connaître dans les nombreuses variétés de plumage du Buleo vulgaris qu'une seule espèce. Vieillot en a décrit une deuxième sous le nom de 5»/. »uttoii%* mais il est certain que celle-ci et le But. fasciatus du même auteur ne constituent BUTÉONIENS. 33 qu'une seule et même espèce, qui est la Buse ordinaire. On les voit dans les mêmes localités, elles s'accouplent ensemble et ont les mêmes mœurs. 2° M. A. Malherbe, dans sa Faune onnthologique de la Sicile (p. 37), parle du Falco pojana de Savi comme d'une espC^ce européenne douteuse, et pense que les oiseaux désignés sous ce nom, dans les collections d'Italie, sont de jeunes Buses ordinaires. Cet auteur ayant consulté à ce sujet le docteur Rûppell, en aurait reçu pour réponse : qu'une Base pojana, qu'il tient de Savi lui-môme, est identique cà celle qu'il a rapportée d'Abyssinie et qu'il a nommée But. sa- gilta ; que le But. pojana a constamment les ailes de près de 0'",04 plus longues que celles de la Buse vulgaire et les pieds un peu plus grêles; et qu'il a parfois observé aux environs de Francfort des Buses ayant exactement le même plu- mage, mais qu'il n'attache pas trop d'importance à ces légères variétés. Enfin, le prince Ch. Bonaparte rapporte le But. pojana de Savi à la Buse vulgaire. 17 — BUSE VULGAIRE — BUTEO FULGJRIS (1) Bechst. ex Linn. Plumage brun, avec des bordures plus claires en dessus; d'un blanc plus ou moins roussa/re, varié de brun en forme de fâches ou de barres en dessous ; rectrices brunes, marquées de dix à quatorze bandes transversales cendrées. Taille: 0"\6o « 0°^,70. Falco vulgaris, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 217. BuTEO, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 406. Falco variegatus, cinereus, obsoletus et versicolor, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 267, 268 et 272. BcjTEO ALBCS, Daud. Ornith. (1800), t. II, p. 15o. Bdteo vci.garis, Bechst. Om. Tasch. (1802), t. I, p. do. AcciPiTER BUTEO, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 362. Bdteo mutans et fasciatus, Vieill. N. Dirt. (1816), t. IV, p. 469 et 474. FArxo P0.1ANA, Sav. Om. Tosc. (1827), t. III, p. 197. Buff. PL enl. 419. Mâle et femelle adultes : Parties supérieures ordinairement d'un brun foncé, plus clair sur les bordures des plumes; parties inférieures de la même couleur, avec des taches blanches, formant souvent, par leur réunion, des bandes transversales sur la poitrine et l'abdomen ; gorge blanche, rayée longitudinalement de brun ; sous-caudales égale- ment blanches, plus ou moins barrées de brunâtre ; rémiges et rectrices (1) Nous conservons le nom de Vulgaris, généralement adopté. Selon M. Von Homeyer, celui de Cinereus, que le prince Ch. Bonaparte a voulu lui substituer, ne saurait être justifié, et nous sommes complètement de son opinion. o4 OISEAUX DE PBOIE. brunes en dessus ; les dernières traversées par des bandes, au nombre de dix à quatorze, cendrées en dessus, d'une teinte plus claire en dessous; bec brun de plomb ; iris variant du brun au roux ou au blanc jaunâtre; cire et pieds jaunes. Variétés : Des individus, également adultes, ont le corps brun-noirâ- tre; la gorge blanche, striée longitudinalement de brun. D'autres onlle dessus et le dessous ducorpsbrun roussâtre, mêlé d'un peu de blanc sur la poitrine et l'abdomen. Il y en a de plus ou moins blancs ou roussâtres, variés de brun. Quelques-uns sont d'un blanc jaune, ou totalement blancs. Enfin, la distribution des couleurs est si variable chez cette espèce, qu'il est presque impossible de trouver deux individus abso- lument semblables. Selon M. de Sélys-Lonchamps, les vieilles femelles seules devien- draient blanches ou blanchâtres, et auraient les ongles d'une teinte plus claire ; l'iris blanchâtre ou jaunâtre, ou plus ou moins brun. Jeunes de P année : D'un brun clair, varié de blanchâtre ou de jau- nâtre, avec des taches ovalaires ou en cœur au cou et à la poitrine. Ils sont, en naissant, couverts d'un long duvet blanc et grisâtre à la tête. La Buse vulgaire habite l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Elle est sédentaire et commune en France. Elle niche sur les rochers, dans les grands bois et les forêts, sur les vieux hôlres, les chênes, les bouleaux, et pond trois ou quatre œufs, qui varient beaucoup quant au volume, à la couleur du fond de la coquille et des taches. Ils sont, en général, d'un ovale presque parfait, un peu renflé dans le milieu. Leur co(iuille est d'un grain assez fin, peu poreuse, unie et sans reflets. Les uns sont d'un blanc grisâtre ou légèrement verdàtre, avec de petits points bruns ou jaunâtres, et de larges macules rousses ou roussâlres: les autres, sur un fond également blanchâtre, ont des taches brunes et cendrées, irrégulières, plus ou moins intenses, plus ou moins confluentes et plus ou moins nom- breuses; d'autres n'offrent que des points rares et peu colorés; on en trouve, enfin, qui sont absolument sans taches. Ils mesurent : Grand diam. O^jOoS; petit diam. O-^jOio. On voit souvent la Buse vulgaire rester des heures entières dans une im- mobilité complète, perchée sur les hautes branches d'un arbre, sur une pierre ou sur une moite, en attendant qu'une proie se présente à sa vue. Souvent aussi elle cherche pâture en planant d'un vol très-bas. Sa nourriture consiste en petits mammifères, en oiseaux, en reptiles, en sauterelles et autres gros insectes. Elle fait une très-grande destruction de campagnols. En captivité, elle devient familière et s'apprivoise facilement. BUTÉONIENS. 35 18 — BUSE DES DÉSERTS — BUTEO DESERTORUM Daud. Plumage brun, avpc des bordures d'un roux ferrugineux en dessus; d'un blanc roussâtre. strié et varié de taches de brun roux en dessous ; rec triées rousses en dessus, marquées de bandes trans- versales brunes et terminées par une bande rousse: couvertures inférieures des ailes variées de brun, de roux et de blanc^ sous forme de tacites alternes. Taille : O-^/iS à 0'°,44 (mâle), 0™,48 à 0"',49 (femelle). BuTEO DESERTORUM, Daiid. Onutli. (ISOO), t. Il, p. 162. Falco ciRTKNsis, Le Vaill. jun. Exp. se. de l'Algérie (1846), pi. 3. BuTEo Tachardus a il/ar///u', Hardy, in : Bp. Cat. Parzud. {[SoQ), p. 2. • Le Vaill. Ois. d'Afr. pi. 17, sous le nom de Rougri. Mâle et femelle adultes : Parties supérieures brunes, avec les plumes bordées de roux ferrugineux à la nuque, au dos, aux scapu- laires, aux couvertures supérieures des ailes, et aux sus-caudales ; parties inférieures d'un blanc lavé de roussâtre, avec des stries d'un brun roux à la gorge, au devant du cou, sur la poitrine et de taches lancéolées brunes sur l'abdomen ; sous-caudales blanchâtres, sans taches ; culottes rousses, tachées de roux plus foncé ; couvertures infé- rieures des ailes variées de brun, de roux et de blanc, sous forme de taches alternes ; rémiges noirâtres ; rectrices d'un roux clair en dessus, d'un gris lavé de roussâtre très-affaibli en dessous, terminées par du roux et coupées, vers leur extrémité, par une bande noirâtre, large et irrégulière ; d'autres bandes, au nombre de neuf à dix, beau- coup plus étroites, presque effacées, plus ou moins complètes selon l'âge de l'individu, et visibles seulement à la face supérieure, occupent les barbes internes des rectrices les y>lus latérales ; bec brun de corne ; cire, commissures du bec, tarses et doigts jaunes. Femelle tuée en mai : Gorge et poitrine blanches, avec des taches lancéolées d'un' brun roux sur la poitrine, et des bandes transver- sales de même couleur à l'abdomen; du roux vif seulement et par- tiellement sur les rectrices, à la base des scapulaires, aux couvertures inférieures des ailes, et aux jambes; bandes brunes de la queue, bien prononcées sur toutes les rectrices. Le reste comme chez les sujets dé- crits ci-dessus. 56 _ OISEAUX DE PROIE. ' Autre femelle tuée en juin : Plumage en partie usé, et à peu près coloré comme celui de la femelle précédente, mais dans lequel le roux ferrugineux des parties inférieures domine, est plus vif, plus pur, surtout aux flancs, aux jambes et sous les ailes. Jeunes, sous leur livrée de premier âge : Dessus de la tête, du cou, dos, couvertures supérieures des ailes et de la queue d'un brun ferru- gineux, plus foncé sur les épaules , et bordé de roux jaunâtre ; plumes des joues, des régions parotiques, d'un brun roussâtre, avec le rachis brun ; menton et gorge d'un roux jaunâtre, strié Ion gitu- dinalement de brun clair ; haut de la poitrine et abdomen d'un roux jaunâtre plus vif et plus intense que celui de la gorge, chaque plume ayant le centre brun et le rachis noir ; flancs et culottes bruns ; ventre, région anale et sous-caudales d'un brun roussâtre très-clair, avec une bande transversale brune sur chaque plume ; ailes noirâtres; queue brune en dessus, coupée par des bandes transversales plus foncées, et terminée par du roux jaunâtre clair ; d'un gris roussâtre en des- sous, variée de bandes de gris brun ; bec noir ; cire et tarses jaunes ; iris?(l). La Buse des déserts ou Kougri paraît propre à l'Afrique australe et méridio- nale. M. Martin l'a rencontrée, en Europe, dans les environs de Kalouga, et M. Schlegel cite des captures faites dans les déserts du Volga inférieur, près de Sarepta. Elle habiterait aussi le versant oriental des monts Durais, jusqu'en Sibérie. Sa ponte est de trois à quatre œufs, semblables, pour la forme et la colora- tion, à ceux de la Buse vulgaire; offrant les mêmes variétés, mais générale- ment plus petits. Ils mesurent : Grand diam. 0'",052 ; petit diam. 0'",04 environ. Mœurs et habitudes comme celles de la Buse vulgaire. Sa nourriture con- siste en rongeurs, en reptiles et en insectes. (1) Cette description du premier âge est faite d'après un sujet de l'intéressante collec- tion de M. HarJy; M. Martin, de qui il le tenait, l'avait capturé au moment où il allait abandonner le nid. Comme complément à ces descriptions, nous donnerons ici les mesures que nous a fournies une femelle adulte, qui fait également partie de la collection de M. Hardy. Longueur totale: 0",49; — long, de l'aile pliée, 0",40; — de la queue, Om,2I ; — du tarse en totalité, Om.OTS; — de la partie nue du tarse, Om.O'iS; — du doigt médian, O^jOSS; — du doigt externe, 0'n,ni'2 ; — du doigt interne, 0°',020 ; —de l'ongle du pouce, en ligne droite, O^jOlO ; — hauteur du bec prise, à la base, ()'",0;'l ; — largeur, au niveau du front, ''",018. RUTÉONIEN'S. 37 19 — BUSE FÉROCE — BUTEO FEROX\ Thienm. ex S. G. Gmel. Plumage varié de brun et de roussâtre en dessus; ; roussâtre et roux en dessous, avec la tige des plumes d'un brun roussâtre; queue longue, d'un hlanc. roussâtre; tarses vêtus, en avant, à peu près dans la moitié de leur longueur. Taille : 0'",54 (mâle); 0'",36 à 0™,57 (femelle). Faixo ferox, s. g. Gmel. ^ov. corn. Ac. S. Imp. Petrop. (17G9), t. XV, p. 442. Falco rufinus, Rûpp. Neue Wirb. Faiin. Abyss. (1835), pi. 7. Bdteo ferox, Thienm. Rhea (1846), p. 104? BuTEO LEUCURUS, J. Fi". Naumano, Kaumannia (i8o3), p. 250 avec planche. Mâle adulte, tué en avril : Côtés de la tète, du cou et haut de la poitrine, d'un blanc roux, avec la tige des plumes d'une teinte plus intense; vertex et nuque marqués de taches brunes lancéolées; dessus du corps brun, avec les plumes plus ou moins largement bordées de roux ocreux ; bas du dos brun unicolore ; sus et sous-caudales d'un blanc roussâtre, avec la tige brune ; bas de la poitrine, flancs et ventre roux, marqués longitudinalement de taches brunes lancéolées, avec les bordures des plumes d'une teinte roux clair; couvertures supé- rieures des ailes brunes, bordées de grisâtre et de roussâtre ; couver- tures inférieures rousses; rémiges noirâtres , les primaires lisérées extérieurement de gris, les secondaires, de roux brun; queue longue, arrondie sur les côtés, d'un blanc grisâtre en dessous ; les quatre rec- trices médianes cendrées en dessus et terminées de roux, les autres brunes sur les barbes externes, cendrées sur les barbes internes, et traversées, dans leur tiers postérieur, par des bandes irrégulières brunes ; bec et ongles brun de corne ; cire d'un jaune clair ; commis- sures du bec et tarses d'un jaune orange ; iris? Femelle adulte, tuée en avril : Plus brune en dessus et plus rousse en dessous que chez le mâle ; queue plus blanche et sans vestiges de bandes transversales brunes ; sus et sous-caudales plus rousses ; haut de la poitrine, flancs et abdomen, bruns et roux foncé, marqués de larges taches lancéolées d'un brun noir. Fejuelle tuée en juin : D'une teinte générale moins brune en dessus et moins rousse en dessous ; queue blanche vers la base, en dessus, roussâtre vers le bout, et d'un blanc très-légèrement roussâtre en dessous. 38 OISEAUX DE PHUlE. Jeunes sujets : Teinte générale roux de rouille, relevée par une tache plus foncée au centre des plumes; plumes des parties infé- rieures bordées d'une teinte plus claire que dans les adultes ; rectrices d'un roux pâle, bordées de blanc et coupées de bandes transversales d'un roux plus foncé. D'autres sujets jeunes ont les parties supérieures d'un brun large- ment bordé de roussâtre ; les parties inférieures d'un blanc sale, avec de grandes taches longitudinales rousses; les plus longues des plumes tibiales marquées de bandes transversales un peu effacées ; et la queue d'un brun de rouille, coupée, vers son extrémité, par une bande noi- râtre. Aux descriptions qui précèdent, nous ajouterons les caractères sui- vants : Tarses robustes, vêtus, en avant, dans leur moitié supérieure. Doigts courts, forts, le médian avec cinq écailles à l'extrémité, l'externe de quelques millimètres plus court que l'interne. Ongle du pouce le plus long de tous. Longueur de l'aile pliée, 0'°,56 ; — de la queue, 0'",2d ; — du bec, prise de l'échancrure du front, à la pointe de la mandibule supérieure, en suivant la courbure, 0^,046; — hauteur du bec, à la base, 0'°,024 ; — largeur du bec, a la base, 0",022 ; — longueur de l'ongle du pouce, 0", 027. La Buse féroce habite l'Europe, l'Asie et l'Afrique orientale. En Europe, on la rencontre dans les environs de Sarepta et sur les bords du Volga. Elle vit de couleuvres, de lézards et de petits rongeurs, principalement de spermophiles. Sa ponte est de trois à quatre œufs, tellement semblables à ceux de la Buse vulgaire par la forme et la couleur du fond et des taches, qu'il serait difficile de distinguer les uns des autres, si l'on n'avait pour guide les dimensions, qui sont généralement un peu plus fortes sur les œufs de l'espèce dont il s'agit. Us mesurent : Grand diam. O'^jOG ; petit diam. 0",047. Observation. — Le nom de Butaeles, donné par Lesson aux Buses pattues, restant sans emploi par suite de la priorité qu'Arckibuteo a sur lui, vient d'(}tre repris, non plus comme synonyme, mais comme nom d'un genre, dont la Buse féroce est le type. Malgré ses pieds sensiblement plus longs et plus forts, malgré sa queue un peu plus allongée, les caractères du genre Buteo prédo- minent tellement dans cet oiseau: sa physionomie générale, son mode de co- loration, ses éliments oologiques, en font tellement une Buse, qu'il sera bien difficile aux novateurs de faire accepter le nouveau genre Butaetes. BUTKONIENS. 59 GENRE XI ARCIilBUSE — ARCHIBUTEO, Brehm. Fai.co, p. Gniel. S.N. (178S). BuTEO, p. Vieill. Orn. élèm. (1816). Archibuteo, Brehm, his (1828). Bdtaetes, Less. Ornith. (1831). BuTAQUiLA, Hodgs. Zool. Mise. (1844). Forme du bec, des narines, des ailes, de la queue, cire et lorums, comme dans le genre Buse; tarses emplumés en avant et sur les côtés, nus en arrière, sur la ligne médiane; cette partie nue recouverte de petites plaques épidermiques. Sous le rapport des caractères, les Archibuses ne se distinguent des Buses que par leurs tarses emp'umc^s et des ailes sensiblement plus allongées : sous le rapport des mœurs et des habitudes, elles leur ressemblent complètement. Le mâle et la femelle diffèrent peu. Leur mue est simple. Une seule espèce existe en Europe. Observation. — Quoique ce genre soit généralement adopté, nous ne l'admeltons qu'avec hésitation, par la raison que le seul caractère sur lequel on puisse l'aisonnablement le fonder, perd un peu de sa valeur, lorsqu'on voit de vraies Buses avoir les tarses à moitié et presque aux deux tiers emplumés ; et par cet autre motif, qu'en ayant égard aux mœurs, au genre de vie, au mode de nidification, à la forme et à la couleur des œufs, etc., on arrive forcément à cette conséquence : que le type de ce genre, V Archibuteo lagopus, est une vraie Buse. 20 — ARCHIBUSE PATTUE — ARCHIBUTEO LAGOPVS ' ' Brehm ex Brûnn. Sourcil Jioir; tarses amplement vêtus jusqii aux doigts ; queue, en dessous , blanche à son origine, brune dans le reste de son étendue. Taille : 0",55 environ. Falco lagopus, Brûnn. Ornith. Bor. (1764), p. 4. Falco sclavoniciis, Lath. Ind. (i7()0), t. I, p. 26. FAixoprrMiPRS, Daud. Ornith. (1800), t. II, p. 163. BuTEO T.AGOPUS, Vieill. N. Dict. (1816), t. IV, p. 482. Archibuteo lagopus, Brehm, Lis (t828). p. 1269. AcciPiTER lagopus, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 360. BuTAETEs BUTEO, Less. Omith. (1831), p. 83. . BuTAETES lagopus, Bp. B. of Eur. (1838), p. 3. Gould, B. of Eur. pi. 13. GO OISEAUX DE PROIE. Mâle adulte : Dessus de la tèle et du cou d'un blanc jaunâtre, avec des raies ou des taches oblongues brunes ; dessus du corps et scapulaires d'un brun tirant sur le noir, nuancé de roussâtre sur les bordures des plumes ; sus-caudales blanches, tachetées de brun ; gorge blanche, lavée d'un peu de roussâtre et striée de brun ; cou et poi- trine d'un blanc jaunâtre, variés de larges taches oblongues brunes; abdomen et flancs de cette dernière couleur, souvent avec un faible liséré jaunâtre sur le bord des plumes ; sous-caudales d'un blanc jau- nâtre ; joues colorées comme la gorge ; petites couvertures des ailes brunes ; les grandes et les rémiges noirâtres ; queue blanche à son origine, brune dans le reste de son étendue et terminée par un liséré blanc terne ; plumes des jambes d'un blanc roussâtre, varié de grisâtre et de taches brunes ; bec noir, bleuâtre à la base ; iris noisette ; cire et doigts jaunes ; ongles noirs. Dans les très-vieux sujets, le brun du dessus du corps est bleuâtre et les bordures sont moins larges. Femelle adulte : Elle a plus de blanc roussâtre en dessus et en des- sous ; le brun de l'abdomen et des flancs moins étendu et moins pro- fond ; et les bordures des plumes plus larges. he?, jeunes ont des teintes beaucoup moins foncées. Dans l'un et l'autre sexe, et quel que soit l'âge, le plumage de cette espèce varie du brun plus ou moins foncé, au blanc gris plus ou moins jaunâtre. L'Archibuse pattue habite les régions froides de l'Europe et de l'Asie. Elle est de passage irrégulier dans le nord et le midi de la France, en Anjou, dans le Dauphiné, la Champagne, etc. Elle niche sur les rochers et les grands arbres ; pond quatre ou cinq œufs, tout à fait semblables pour la forme et la coloration à ceux de la Buse vul- gaire. Ils sont ovales; leur coquille est d'un grain assez serré, et leur teinte générale est d'un blanc très-légèrement lavé de bleuâtre, relevé par des taches plus ou moins grandes, plus ou moins nombreuses, de brun de rouille, ou de brun cendré pâle. Ils mesurent : Grand diam. 0",0o5; petit diani. 0%04o. Cette espèce a les mœurs, les habitudes et le régime de la Buse vulgaire; seulement, elle paraît préférer les lieux découverts. Elle émigré durant le mois d'octobre, ObserTation. — L'on a mis en doute l'existence de cet oiseau dans l'Amé- rique septentrionale ; rien n'est cependant plus certain. Des sujets venus de cette partie du Nouveau-Continent (Collect. Degland), d'autres provenant de Saint-Pierre de Miquelon (Collect. Hardy), ne diffërent en rien de ceux que l'on rencontre en Europe. DUTEOÎSIENS. 61 GEINRE XII BONDRÉE — PERNIS, G. Cav. Falco, p. Linn. S. iY. (i7GG). Pernis, g. Cuv. Règ. cumn. (1817). Bec comprimé, à dos saillant; narines oblongues, percées obliquement sur le bord de la cire, qui est nue ; lorums garnis de plumes serrées, écailleuses; ailes longues; queue égale; tarses courts, couverts de plumes au-dessous de l'articulation tibio- tarsienne, réticulés dans le reste de leur étendue ; doigts courts, le médian et l'externe unis à la base par un repli membraneux. Les Bondrées se distinguent des Buses, parmi lesquelles beaucoup d'auteurs les ont confondues, non-seulement par quelques-uns de leurs caractères phy- siques, mais aussi par leurs mœurs. Elles sont moins indolentes et ont un vol plus léger, la tète un peu moins grosse et les formes généralement moins massives. Leur régime diffère aussi de celui des Buses. Le plumage des sujets adultes offre beaucoup plus de fixité, considéré d'in- dividu à individu, mais il varie suivant ITige et le sexe. L'une des deux ou trois espèces qui composent ce genre, est commune à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique. 21 — BOXDRÉE APIVORE — PEKXIS JPllORUS Bp. ex Linn. Front et joues bleuâtres ; rémif/es secondaires ra>/ées de cendré et de brun noir ; queue barrée, à distances inégales, par trois bandes noires. Taille -.O'^.^O à 0°',55. Faixo apivorus, Linn. S. N. (1760), 1. 1, p. 130. Bdteo apivorus, Briss. Omit h. (1760), t. I, p. 410. Falco poliorhynchos, Bechst. Tasch. Deuts. (l801), t. I, p. 19. Pernis apivords, Bp. B. of Eur. (1838), p. 3. AccipiTER lacebtarius, Pall. Zou'jr. (1811-1831), t. I, p. 3o9. Buiï. Pl.enL 420, mule. Mâle adulte : Parties supérieures d'un brun plus ou moins foncé, tirant sur le cendré au vertex, avec les bordures des plumes plus claires et tournant au roussâtre sur la nuque et le dos ; gorge blanche, avec la tige des plumes brune ; bas du cou et poitrine d'un blanc mar- (\i OISEAUX DE PROIE. que de taches allongées triangulaires d'un brun roussâtre bordé de cendré, avec un trait brun plus foncé au centre des plumes ; abdomen, sous-caudales et jambes blancs, barrés de brun roussâtre, avec des bordures d'un cendré clair ; front et joues d'un cendré bleuâtre, s'é- tendant sur les côtés du cou; couvertures des ailes comme le dos ; rémiges primaires brunes en dedans, lavées de cendré en dehors, et terminées de blanchâtre; rémiges secondaires rayées de brun noi- râtre et de gris bleu, également terminées de blanchâtre ; queue on- dulée de brun et de cendré en dessous, avec trois larges bandes trans- versales noires ; terminée de blanc sale et nuancée d'une teinte plus claire en dessous ; bec brun jaunâtre à la base ; cire brunâtre ; iris et pieds plus ou moins jaunes. Femelle adulte : Entièrement d'un brun roussâtre, plus foncé au milieu de chaque plume ; le front seulement avec du bleu cendré. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la femelle, mais ils ont des taches noires au miheudes plumes, et une taille beaucoup plus petite. Après la première mue : Leur plumage offre du blanc et du jaunâtre au dessous du corps, à la tète et sur les ailes. Dans cette espèce, peu de sujets se ressemblent durant le jeune âge ; aussi toutes les descriptions laissent-elles beaucoup à désirer. Il en est qui ont la tête blanche pointillée de brun, et le dessous du corps ma- culé de blanc ; d'autres ont une teinte générale brune, avec la tête et la nuque pointillées de blanc; il en est dont le front et la gorge sont blanchâtres (coUect. Degland). Chez de jeunes sujets tirés à la fin d'août, l'iris est quelquefois d'un brun gris tirant sur le vert. Variétés : Le Musée d'histoire naturelle de Bruxelles possède une Bondrée commune presque blanche, tuée dans le canton de Wellen. On en rencontre qui sont tapirées de blanc, ou dont les parties infé- rieures sont entièrement de cette couleur (collect. Degland). La Bondrée habite particulièrement les contrées orientales de l'Europe el l'Asie occidenlaie. Ou la trouve aussi en Afrique. Elle est commune dans le département des Hautes-Alpes, se montre en Anjou, en Auvergne et dans les Hautes-Pyrénées. Elle est plus rare dans le nord de la France, où on ne la voit guère qu'en septembre, octobre et au commencement de novembre; ce- pendant, elle se reproduit dans les forêts de Phalempin, de Mormal et d'Hesdin. Elle niche sur les arbres élevés. Son aire, construite avec des bûchettes, est garnie, au centre, de quelques feuilles sèches. La ponte est rarement de plus de deux œufs, à fond jaune ou jaunâtre, avec des taches roussâtres ou rougeâtres très-intenses, el quelquefois si nombreuses que l'œuf en est entiè- MILVIENS. R;^ rement recouvert. Ordinairement ces taches sont toujours plus épaisses et plus rapprochées vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0°',0o ; petit diam. 0",045. Selon toute apparence, le mule de cette espèce pourvoit, en partie, aux besoins de sa femelle, pendant que celle-ci couve. Un nid de Bondrée, conte- nant deux œufs couvés, que nous avons eu occasion de voir, était garni, sur ses bords, d'une assez grande quantité de nourriture. 11 renfermait, entre autres animaux, un petit canard et un poisson encore entiers, mais en voie de décomposition. La Bondrée se nourrit d'insectes et principalement de guêpes, quelquefois aussi de lézards, d'autres petits vertébrés, et même de blé. En captivité, elle préfère les abricots, les figues, les poires à la viande. M. le professeur Schiiiz en a nourri plusieurs avec ces fruits : elles sont devenues fort grasses et très- privées, mais sont restées des oiseaux tristes, criards et sans énergie. SOUS-FAMILLE V MILVIENS — MILVINJE Bec entier, courbé (Us la base; tarses courts ; doigts faibles ; ailes allongées et pointues ; queue longne, échancrée ou fourchue. Cette division renferme les Falconidés dont le vol est le plus léger et le plus élégant. Elle a pour type les Milans, et réunit aussi les Élauions. GENRE XIll MILAN — MILVUS, G. Cuv. Falco, p. Linn. S. N. (170G). MiLvus, G. (;uv. iîè^. a>Ù7n. {\S\1). Bec assez fort, court, rétréci et anguleux en dessus; narines elliptiques, obliques; ailes longues, étroites, ne dépassant pas l'extrémité de la queue; celle-ci très-longue, plus ou moins fouixhue; tarses courts, réticulés et écussonnés ; doigts médian et externe unis à la base par un repli membraneux; ongles longs, faibles et pointus. Les Milans ont des caractères génériques qui les distinguent des autres Rapaces d'Europe. On les reconnaît facilement à leurs tarses écussonnés et à leur queue fourchue. 64 • OISEAUX DE PROIE. Ces oiseaux sont d'excellents voiliers et se transportent, à l'époque des émigrations, à des distances immenses. Quoiqu'ils ne passent pas pour des Rapaces courageux, quelques espèces ne manquent pas de hardiesse. En général, ils n'attaquent que des êtres faibles, de petits oiseaux, de petits rongeurs, des reptiles, des poissons et des in- sectes coléoptères. Le mâle diffère de la femelle, et les jeunes portent une livrée qui les dis- lingue des père et mère. Trois espèces sont admises aujourd'hui comme européennes. 21i — ACLAN ROYAL — MILVUS REGALIS Briss. Bec légèrement festonné sur les bords de la mcindiônle supé- rieure; tarses emplumcs dans leur moitié supérieure ; doigts latéraux égaux ou presque égaux, atteignant le milieu du doigt médian ; queue longue et très- fourchue. Taille :^'^,^^. Falco MILVUS, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 126. MiLvus REGALIS, Briss. Ornith. {1160), t. 1, p. 414. Falco austriaccs, Gmel. S. N. (1788), 1. 1, p. 2(32. MiLVUs cASTANEUs ET Russicus, Daud. Oniith. (1800), t. II, p. 146 et 188. MiLvus icTiNUs, Savig. Ois. d'Égyp. (1809), p. 88. AcciPiTER REGALIS, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 3o8. MiLVUs RUBER, Brehm, Hand. Nat. Vôg. Dcuts. (1831), p. 50. Buff. PL cnl. 422, sujet probablement femelle. Mâle adulte: Tête et cou d'un blanc cendré, strié longitudinalement de brun ; corps d'un roux ardent, brunâtre en dessus, au centre des plumes, flammé de brun en dessous, avec de petits traits longitudi- naux noirs ; rémiges noires ; queue très-fourchue, rousse, portant des bandes brunes plus apparentes sur les pennes latérales ; bec brun de corne, avec la pointe noire ; cire, iris et pieds jaunes. Les sujets vieux ont plus de brun sur le corps et des teintes plus blanches à la tête et au cou. Femelle adulte : Elle est d'un brun moins foncé au centre des plumes ; les bordures de celles-ci sont d'un roux clair ou blanchâtre ; sa queue est moins fourchue que celle du mâle. Jeunes avant la preuiière mue : Tête grise; dessus du corps brun, avec quelques taches blanches ; dessous blanc et varié de tachés brunes, plus étendues et plus nombreuses sur les longues plumes qui couvrent les jambes. MILVIENS. 6S ,4^rès^ /« m?/e, ils ressemblent beaucoup à la femelle. ■ Le Milan royal est un oiseau du nord et du sud-est de l'Europe et de l'Asie. En France, il vit sédentaire dans certaines localités, notamment dans le département des Landes et, trés-probablemerff, dans celui des Hautes-Pyrénées, où l'on rencontre des sujets de tous les âges. On le trouve aussi, mais en moins grand nombre, en Provence, en Champagne, et il se montre accidentellement de passage dans le bas Languedoc et aux environs de Lille, Il paraît être de passage régulier en Belgique, à l'automne et au printemps. Son apparition dans ce royaume coïncide presque toujours, d'après ce que dit M. de Sélys-Lonchamps, dans sa Faune Belge, avec celle des Bécasses, et les na- turalistes danois ont remarqué qu'il arrive dans leur contrée, Ipour y nicher, en même temps que ces oiseaux. il niche sur les hêtres, les cliênes élevés, rarement sur les rochers. Sa ponte est de trois ou quatre œufs grisâtres, ou gris roussâtre, quelquefois blanchâtres et très-légèrement teintés de jaune, avec des taches rousses, ron- gea très ou brunes, tantôt rares et à demi effacées, tantôt nombreuses et très- apparentes. Ils mesurent : Grand diam. O^jOG ; petit diam. 0".04 à O'",04o. Le Milan royal est considéré comme un oiseau lâche et très-vorace. Il se nourrit de mammifères, d'oiseaux de petite taille, d'insectes et de reptiles; à défaut de proie vivante, il se rabat sur les charognes. Il hante, de préférence, les pays en plaine. Cet oiseau a un vol élégant et se plaît à exécuter mille évolutions dans les airs. On le voit planer, pendant des heures entières, à une hauteur considé- rable, et y tracer lentement de grands cercles, en n'agitant pour ainsi dire pas les ailes. ; U5 — mLAN XOIR — MILVIS MGER ■ . "'y . .. • Briss. Bec noir; tiers supérieur des tarses seulement emplumé ; doigt interne plus court que l'externe ; celui-ci dépassant un peu le milieu du doigt médian; queue peu fourchue. r«?7/e:0'",55. MiLVUs NIGER, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 413, Falco ater, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 262. ' - MiLvcs ATER, Daud. Ornith. (1800), t. II, p. 149. Falco fusco-ater, Mey. et Wolf. Tasch. Deuts. (1810), t. 1, p. 27. AcciPiTER MiLvus, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 356. MiLVus ^TOLius, Vieill. N. Dict. (1818), t. XX, p. 562. MiLVDS FuscDS, Brchm, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 53. Buff. PI. enl. 472, probablement un jemie sujet. Deglam) et Gerbe. I- — 5 6(i OISEAUX DE PROIE. Mâle adulte : D'un gris brun très-foncé en dessus ; tète et gorge striées de brun sur un fond blanchâtre ; dun l»run roussâtre en dessous, rayé de brun noir ; rémiges noirâtres ; queue de la même couleur que le dessus du corps et traversée de bandes plus foncées ; iris noirâtre ; bec noir, moins foncé en dessus ; cire et pieds jaunes. Femelle adulte ."Mêmes couleurs que chez le mâle, mais plus ternes. Jeunes : Plumes de la tête, du cou, et couvertures des ailes bordées de blanc roussâtre ; queue sans bandes transversales, ou avec des ban- des très-peu apparentes ; bec brunâtre, plus foncé à la pointe. La vraie patrie du Milan noir paraît être l'Afrique septentrionale. Il habite aussi les contn^es chaudes de l'Europe, et notamment le midi de la Russie, où il est commun. Il est plus rare en France que le Milan royal. Selon M. Darracq, on le voit presque toute l'année planer sur l'Adour, entre Bayonne et l'embouchure de celle rivière. 11 vient se reproduire en Champagne, dans les environs de Troyes; est de passage régulier en Lorraine, où il se propage quelquefois ; enfin on le trouve encore dans le bas Languedoc, les Hautes-Pyrénées, en Suisse et dans la Ligurie. M. Nordmann, en mars 1834, en vit des troupes nombreuses rôdant par la ville de Moscou, cl ramassant les débris do cuisine déposés dans les rues. il niche sur les arbres élevés, pond trois ou quatre œufs, généralement plus ronds que ceux du Milan royal, d'un blanc jaunâtre, ou d'un gris rou;sâlre très-pâle, avec de grandes et de petites taches brunes, fort nombreuses et très- rapprocliées; quelquefois ils sont à peu près blancs, avec de grosses taches d'un rouge obscur vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. C^jOa à 0'°,055 ; petit diam. O'^jOi à O'",04o. Ses mœurs et ses habitudes ressemblent à celles de l'espèce précédente; mais il paraît se nourrir principalement de poissons. Temminck dit qu'il poursuit particulièrement l'alose, et M. Nordmann assure qu'on le voit en Bessarabie et au Caucase, mêlé aux Vautours, s'abattre sur les charognes. *À^ — MILAX ÉGYPTIEX — MILÏUS /EGYPTIVS G. R. Gray, ex Gmel. Bec jaunâtre; moitié supérieure des tarses emplumée ; doigt in- terne plus court que l'externe, celui-ci dépassant de beaucoup le milieu du doigt médian; queue plus fourchue que chez le Milan noir (adultes). Taille ;0'^,ri-i. Falco ^gyptius et FoasKAHMi, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 26) et 263. Falco pauasitus, Daud. Ormth. (18U0), t. II, p. 150. MILVIENS. 67 Falco parasjticus, Lath. Ind. Suppl. (If^OI), p. ;i. M[LVCS ^TOLitT?, Savig. Ois. d'Éyyp. (1!^09), p. 89, et pi. 3, fig. i. jeune, qu'il rapporte à l'espèce précédente. > Mir.vus PARAsiTicus, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 10. Hydroictinia parasitica, Kaup, Gen. der Falc. in : Isis (1847). p. 117. MiLVUS ^GYPTius, G. R. Gray, Gcn. of B. (1844-1846), t. I,p. 24, et supp. p. '2. MiLVUs PABASITUS, Bp. Ciital. Parzad. (I8b6), p. 2. Le Vaillant, Ois. d'Af. pi. 22, sous le nom de Parasite. Mâle adulte : D'un brun de tau eu dessus, plus foncé à l'occiput et au dos, avec la lige des plumes noirâtre et les bordures cendrées ; joues et gorge blancbâtres ; abdomen, cuis-^es et sous-caudales d'un roux ardent ; grandes rémiges d'un brun noir, rémiges secondaires d'une teinte plus claire ; queue brune, coupée par des bandes d'une teinte plus foncée et terminée de fauve ; bec jaunâtre, avec la pointe noirâtre : cire bleuâtre ; pieds jaunes. > Femelle adulte : Absolument semblable au mâle, mais avec des couleurs moins vives. Jeunes : Plumage brun ; (jueue peu étagée, presque carrée ; bec brun. Le Milan égyptien ou Parasite est propre à l'Afrique, et visite la Dalraatie et la Grèce. Il niche sur les rochers et sur les arbres élevés; pond, scion Le Vaillant, quatre œufs tachés de roux sur un fond blanc; et, d'après Audouin, trois ou quatre, d'un blanc jaunâtre, entiôreme'nt couverts détaches brunes, cou- lluentes, laissant à peine apercevoir le fond. Le Parasite se nourrit d'oiseaux, de poissons et de charognes. Il est Irès- vorace et d'une hardiesse incroyable. Ce que Le Vaillant dit des importuuités de cet oiseau; de son audace à venir, pour ainsi dire, vous arracher des mains une proie qu'il convoite, a été confirmé par le D'' Petit et Quarlin-Dillon, pendant leur fatal voyage en Abyssinie, de 1838 à 1841. Le D"" Petit, dans des notes manuscrites qui ont été en partie publiées par M. 0. des Murs (1), dit avoir vu, au Caire, un Milan parasite enlever brusquement, à une femme arabe, un morceau de pain couvert de fromage, au moment où elle le portail à la bouche. Un autre de ces oiseaux arracha un jour, des mains de son pré- parateur, une partie de la dépouille d'un pigeon qu'il était eu train de re- tourner. Ce Milan, au rapport du D'' Petit, plane sur les villes, les villages et les camps, en aussi grand nombre que le Percnoptère au Caire. 11 dit en avoir vu, à Addonfito, plus de quatre mille planer ensemble. ObserTation. — Quelques Ornithologistes, parmi lesquels Vieillot et Tcm- minck, ont rapporté au Milvus 7uger, le Milvus œgyptius, que sou bec jaune, sa queue plus longue et plus fourchue, ses teintes plus claires en dessus, plus (I) Encyclopédie d'hist. mit. Oiseaux, t'« part. p. 93. 68 OISEAUX DE PROIE. rousses en dessous, ne permettent cependant pas de confondre. Le prince Ch. Bonaparte, qui identifiait (également ces deux oiseaux [Birds of Europe, 1838, et Uccell. Europ. 1842), a fini par les admettre comme espèces dis- tinctes, et a même, pendant un moment, reconnu deux espèces dans le Pa- rasite : l'une qu'il uonimaiL ^Egypfius, avec Forskal, et l'autre Farasitus, avec Daudin [Consp. Accipitrum. — Rev. et Mag. de zool. 1854, p. 534). Mais il n'a pas persévéré dans son erreur, et dans le Catalogue Parzudaki, il n'admel flu?, que \e Milvus parasitus, dont il fuit '^-£',àlre sale ; occiput et nuque roux, tachés de noirâtre; dessus de la tête, du cou, dos et croupion, d'un gris bleuâtre clair, avec le centre des plumes plus foncé et formant tache ; couvertures des ailes de la couleur du dos, bordées de cendré et marquées de bandes transversales, plus ou moins visibles, d'un brun bleuâtre ; lorums et région ophthalmi(jue noirs, cette couleur s'élar- gissant sous l'œil et s'etendant assez bas sous forme de moustaches ; gorge, devant, côtés du cou et poitrine d'un blanc roussâtre ou jau- nâtre clair, sans taches ; le reste des parties inférieures d'un blanc jau- nâtre plu^ iuli'use, avec Talidomen varié de rares taches ovalaires ou FALCONIENS. S'.', affectant une forme carrée ; les plumes tibiales marquées, sur la tige, de très-petites taches en fer de lance, et les sous-caudales striées longi- tudinalement, au centre, de brun presque effacé ; rémiges noirâtres lisérées extérieurement de cendré ; reclrices, d'un gris bleuâtre plus clair que celui du dos, coupées par des bandes d'un brun noirâtre, et terminées de blanchâtre; bec bleuâtre à la pointe, jaunâtre à la base; cire et pieds jaunes ; cercle nu des yeux d'un jaune orangé. Les sujets adultes diffèrent peu des sujets vieux par les teintes des parties supérieures, mais ils ont généralement la gorge et le devant du cou finement striés; ils portent des taches petites et en larmes sur la poitrine ; des taches de même forme, mais plus grandes, sur l'abdo- men, ovales et irréguUèrement carrées sur les flancs, en fer de lance triangulaire et très-élargi sur les plumes tibiales, et en bandes irrégu- lières et transversales sur les plus longues des sous-caudales. La livrée des, jeunes avant la première mue, n'est pas connue. Cet oiseau, dont Belon a parlé sous le nom de Taniclen {Hist. nat. des Ois. p. 1 1 7), habile l'Afrique septentrionale et orientale. On le rencontre dans toute la Barbarie et il se montre accidentellement dans l'Europe méridionale. B. Espèces chez lesquelles les ailes dépassent plus ou moins l'ex- trémité de la queue^ et dont le plumage., en dessous., est unicolore ou marqué de taches oblongues. Hobereaux [Bypotriorchis, Boie, et Erythropus^ Brehm). 35 — FAUCON HOBEREAU — FALCO SUBBUTEO Linn. (Type du genre Hypotriorchif,', Boie ; Dendrofalco, Bp.). Parties supérieures d'un cendré bleuâtre uniforme ; sur la nu- que deux taches rousses ; poitrine et abdomen roussdtres, marqués de tac] Les longitudinales ; plumes tibiales d'un roux vif, le plus souvent avec des taches oblongues ; moustaches grandes et longues ; pieds jaunes. Taille : 0"',30 environ (mâle) ; 0™, 32 « O'", 3 3 (femelle). Falco SUBBUTEO, Linn. 5. N. (1766), t. I, p. 127. . l Dendrofalco, Briss. Ormih. {\im),U I, p. 375. "-v'"' $$ OISEAUX DE PROIE. HypoTRiORCHis suBBUTEO, Boïe, Jsis (1826), p. 976. Dendrofalco subbuteo, Bp. Rev.crit. (1850), p. 131. • i • •) Buiï.Pl.ent. 432. Mâle tué en juin : Parties supérieures d'un cendré bleuâtre, varié de roussâtre au front et au vertex, avec deux taches rousses à la nuque et la tige des plumes d'une nuance noire ; gorge, devant et côtés du cou blancs ; poitrine, abdomen d'un blanc lavé de roussâlre, marqué de taches larges et longitudinales noirâtres; bas-ventre, sous-caudales et jambes d'un roux très- vif, quelquefois avec des taches sur les culottes ; joues et moustaches noires, ces dernières se prolongeant du bec aux parties latérales du cou ; couvertures alaires semblables au manteau ; rémiges brunes, terminées par un léger liséré grisâtre; queue de même couleur, marquée sur les barbes internes des dix pennes laté- rales, de bandes transversales d'un cendré roussàtre, en dessus, cen- drées en dessous ; bec bleuâtre ; iris couleur noisette ; paupières, cire et pieds jaunes. Femelle : Elle est d'une teinte plus brune en dessus, avec le roux des parties inférieures moins vif. Jeunes de r année : D'un noir fuligineux en dessus, avec les plumes bordées de jaune roussàtre, surtout à la tête et aux ailes, et d'un roux plus obscur au ventre, aux sous-caudales et aux jambes, qui portent des taches longitudinales brunes; iris gris-brun. Cet oiseau habite toute l'Europe, l'Afrique et l'Asie. Il est assez répandu en France, notamment dans le Nord, et en Allemagne ; on le dit rare en Hollande. Il niche, suivant les localités, sur les arbres frès-élevés ou dans les fentes des rochers. Ses œufs, au nombre de trois ou quatre, sont blanchâtres, rous- sâtres ou rougeAtres, avec de petits points irréguliers, nombreux, d'un brun rougeâtre et quelques taches peu étendues, de même couleur ou fauves. Ils sont, du resle, fort semblables à ceux de la Cresserelle, mais plus unifor- mément pointillés et plus gros. Ils mesurent : Grand diam. O^'jOSo ; pelit diam. 0'°,031 . Le Hobereau se tient en été dans les bois et se montre en plaine enaufonme. Il se nourrit de petits oiseaux, principalement d'alouettes. A défaut de chair palpitante, il se repaît d'insectes, surtout de criquets, dans les lieux où ces insectes abondent. 54 — FAUCOX ÉLÉOXORE — FALCO ELEONORjE Gêné. Teintes générales d'un brun de fumée, plus foncé en dessus qu'en dessous (inâle adulte), ou d'un brun gris en dessus, d'un brun varié FALCOiNIENS. 87 tk' roux en dessous, avec des stries et des taches longitudinales d'un brun foncé (femelle); pieds d'un jaune citron; base de la mandibule inférieure jaunâtre. ... r^??7/^:0'",40r; 0'",42. Falco Eleonor-e, Gêné. Rev. zool. (avril 1839), t. II, p. lOo, et Mon. Ac. di Tormo (1S40), t. II, pi. 1 el 2. Falco arcadicus, Lindcrmayer, Isis (1843), t. I, p. 330. Falco CONCOLOR, Von der Mùhie, Ornith. Griec/i. (1844), p. 14. Dendrofalco ELEONORiE, Bp. Rev. crit, (1850), p. 13 (. Hypotriorcbis Eleonor^, Bp. Cat. Parzud. (1836), p. '2. Schleg. et Susem. Vôg. Eur. pi. 53 et 54. Bp. Faun. liai. t. I, pi. 24 [jeune). Mâle : Généralement d'un brun de fumée variant du gris clair au gris noir ; plus foncé en dessus qu'en dessous, avec la queue marquée, sur les barbes internes, de bandes transversales plus claires, dont le nombre varie de douze à quatorze ; rémiges brunes en dessus et cen- drées en dessous ; tour des yeux d'un jaune pâle ; bec noir de corne en dessus, jaune en dessous dans sa moitié basale; cire et pieds d'un jaune citron ; iris brun; ongles relativement grêles. Femelle : D'un brun gris de fumée ; gorge, côtés et devant du cou d'un blanc gris ou trè.s-légèrement roussâlre, avec quel(|ues stries brunes çî et là ; une large moustache d'un brun noir partant des com- missures du bec ; poitrine, abdomen, flancs d'un brun varié de roux; bas-ventre, sous-caudales et culottes d'un brun de rouille vif, avec des stries et des taches oblongues, brunes. Les plus longues plumes des jambes atteignent pre.sque les doigts. La femelle est un peu plus grande que les individus bruns, que l'on considère comme des mâles. Toutefois, Gêné fait observer que quel- ques sujets reconnus pour tels, étaient entièrement semblables à celui qui est représenté sur sa planche 1, et M. Ileuglin posséderait une jeune femelle complètement d'un gris de fumée très-foncé. Jeunes de Vannée : D'un brun foncé, avec les plumes de la poitrine et du ventre frangées de brun rougeâlre ; celles du front, de la gorge, du devant du cou, des jambes et les sous-caudales d'un brun rougeâtre clair, marquées de taches longitudinales, qui deviennent transversales sur les tibiales, en fer de flèche aux sous -caudales. Le Faucon Eléonore habite laSardaigne, la Grèce et le nord de l'Afrique. M. Lindcrmayer a vu plusieurs sujets qui avaient été tués, les uns, près de Tripolitza, en automne 1838; les autres, sur les nionlagnes de Uelphi, enjuil- 88 OISEAUX DE PROIE. let 1839. Il s'égare parfois dans le midi de la France, et il y aurait été observé, selon M. Jaubert, sous toutes ses livrées. Ce Faucon, d'après Gêné, niche, en Sardaigne, dans les creux des rochers et des récifc, le long des côtes maritimes. Sa ponte est de trois ou quatre œufs d'un brun rougeâtre clair, couverts de taches nuageuses ou finement pointillés de brun ferrugineux plus foncé. Ils mesurent : Grand diam. 0'",041 à 0'°,042; petit diam. O-^jOSS à 0'°,034. Mœurs et régimes inconnu, 5o — ? FAUCON COXCOLORE — FALCO CONCOLOR Temm. Tout le pluma f/e d'un gris ardoise clair ; bec noir-bleuâtre seu- lement à la pointe ; jau?iâtre dans le reste de son étendue ; queue, en dessous, unicolore ou marquée de bandes peu visibles ; doigt externe plus long que l'interne. Taille : O'^jSO (mâle) ; 0™, 32 « O'", 3 3 (femelle). Falco CONCOLOR, Teuim. Mmi. (1840), 4e part. p. 589. Susem. Yôg. Eur.ii[. 9, fig. 1. Mâle adulte : Tout le plumage d'un gris ardoise clair, faiblement lavé de roussâtre, un peu plus sombre en dessus qu'en dessous, avec de fines stries noirâtres sur le rachis des plumes; une teinte un peu plus foncée dessine faiblement les moustaches ; rémiges noires ; queue de la couleur du dos, marquée de bandes transversales à peine visibles ou nulles; bec jaunâtre dans la moitié au moins de son étendue, à partir de la base jusqu'à 0",003 environ en avant de la cire, d'un noir bleuâtre dans le reste de son étendue ; cire et tarses jaunes. Femelle adulte : Teintes générales un peu plus foncées et plus lavées de brun, surtout à la tête. Jeunes sujets : D'un brun de fumée nuancé de gris clair. Le Faucon concolore habite l'Afrique septentrionale et orientale. On le trouve en Barbarie et en Egypte et il visiterait accidentellement , d'après Temminck, laDalmatie et les îles de l'archipel grec. Habitudes, régime et propagation inconnus. Observations. — 1° Selon quelques naturalistes, l'existence de cet oiseau, comme espèce européenne, reposerait sur de faux renseignements. Cependant, son apparition en Europe ne paraîtra pas impossible, si l'on veut bien considé- rer qu'il habite la Barbarie, comme le démontrent les c.iptui es qui ont été faites en Algérie et dans les environs de Tunis. Le prince Ch. Bonaparte qui, en 1830 {Consp. Gen. Avium, p. 'Lb), l'a rayé de la liste des oiseaux d'Europe, FALCONIENS. 89 après l'y avoir admis en 1838 el en 1842 {Birds of Eur. etc. et Cat. met. degli Ucc. Europ.), l'a regardé de nouveau comme européen dans le Catalogue Parzudaki. Pour avoir ainsi repris, en 1856, un oiseau qu'il repoussait en 1850, le prince devait nécessairement avoir, quoiqu'il se taise à cet égard, quelque capture authentique à invoquer. C'est cette présomption qui nous l'a faitadmet- tre, mais avec doute, puisque les uns nient le fait de son apparition acciden- telle en Europe, pendant que d'autres l'affirment. 2" Comme le Falco concolor (Temm.) et le Falco ardosiacus (Vieill.) ont été con- fondus et peuvent l'être encore, malgré les caractéristiques qui en ont été données; caractéristiques qui ne sont point essentiellement différentielles; nous croyons devoir mettre en relief deux seuls caractères, si bien distinctifs des deux espèces, qu'il est impossible de ne pas les reconnaître à première vue. Ainsi, le Falco concolor se distingue toujours par son bec jaunâtre dans sa moi- tié postérieure, d'un noir bleuâtre dans la moitié antérieure, et par son doigt externe qui, l'ongle compris, est constamment de 0'",006 ou 0"",007 plus long que le doigt interne. Ces deux doigts sont par conséquent très-inégaux. — Chez le Falco ardosiacus, au contraire, ces deux doigts sont égaux, et le bec (la cire à part) n'est jamais bicolore, mais complètement noir, sauf un très- petit espacejaunâtre, qui est à la base de lamandibule inférieure. 56 — FAUCON KOBEZ — FALCO FESPERTINUS Linn. (Type du genre Eryihropus, Brehm; Pannychistes, Kaup.) Teinte générale d'un gris bleuâtre unicolore, avec le ventre, les sous-caudales et les plumes tibiales d'un roux vif (mâle) ; dos d'un gris plus clair, rayé de noir ; abdomen roux, avec des tacites longi- tudinales (femelle) ; tour des yeux et prieds rouges. Taille: 0'",28 à 0'°,30. Falco vespertinus, Linn. iS. iV. (1766), 1. 1, p. 129. Falco RDFiPEs, Beseke, Vo^. J^THr/a/u/i (1822), p. 13. Erythropus vespertinus, Brehm, his. (i82S), p. 1270. Pannychistes rufipes, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 57. Falco rubripes, Less. Ornith. (1831), p, 93. Buff. PL enl. 431, yndle adulte, sous le nom de : Variété singulière du Ho- bereau. Mâle adulte : Plumage d'un gris bleuâtre, plus foncé en dessus et sur la tige des plumes ; cuisses, jambes, ventre et couvertures inférieures de la queue d'un roux vif ; grandes et petites rémiges d'un gris de plomb ; les intermédiaires brunes sur leurs barbes externes ; bec li- vide, noirâtre vers la pointe ; cire, pieds, tour des yeux d'un rouge brunâtre : iris brun clair. ' , - 90 OISEAUX DE PROIE. Femelle : D'une teinte plus claire eu dessus, et ray^e transversale- ment de noirâtre sur le dos, les ailes et la queue; front blanchâtre; vertex et derrière du cou roux, avec la tige des plumes brune ; gorge et cou roussâtres; poitrine, abdomen roux, avec quelques raies longi- tudinales brunes ; bas-ventre et couvertures inférieures de la queue roussâtres ; cire, paupières et tarses moins rouges que dans le mâle. Dans un âge avancé, le dessus de la tète est unicolore. Jeunes : Ils ressemblent à la femelle ; la tète est seulement moins rousse et plus striée de brun ; tarses gris. Le Kobez habite l'Asie, l'Afrique, le midi et l'est de l'Europe. Il est commun en Hongrie, en ['ologne, dans la Russie méridionale, en Autriche, dans leTyrol et dans les Apennins. Il est rare en France, où l'on prétend cependant qu'il se reproduit, (^e qu'il y a de certain, c'est qu'il est de passage dans le département de l'Isère et dans nos départements méridionaux. M. Bouteille {Ornithologie du Dauphiné, 1. 1, p. 75) dit que dans les premiers jours de mai 1824 on vit, pen- dant deux jours, dix à douze Kobez voltiger au-dessus des eaux dans les marais de la plaine de Tullins. Us étaient peu sauvages et ont été presque tous tués. Depuis on en a vu d'aulres dans la même localité : un dernier passage a eu lieu en d(S42. On cite un autre passage considérable qui s'est eflectué en Provence durant le mois de novembre 1821. Cette espèce ne prend pas toujours la peine de faire son nid : elle s'empnre de celui de la Pie. Lorsqu'elle en construit un, elle le place sur les arbres éle- vés qui forment la lisière des bois, sur les peupliers voisins des prairies. M. Scblegel dit qu'en Grèce, où elle se reproduit, mais en petit nombre, elle place souvent s^on aire sur les toits des maiions. Sa ponte est de trois, quatre et jusqu'à six œufs, courts, d'un roux de rouille clair, avec des mouchetures et de petites taches d'un rouge brun. Ils mesurent : Grand diam. O^jOSo; petit diam. 0'",03. Le Faucon Kobez a des mœurs qui dilfèrent sensiblement de celles de ses congénères. Il aime à vivre dans la société de ses semblables ; aussi le trouve- t-on^ une grande partie de l'année, réuni en troupes plus ou moins considéra- bles. Le soir, avant le coucher du soleil, tous les individus d'un canton se réu- nissent, s'amusent, pendant plusieurs heures, à exécuter des évolutions aé- riennes, puis se portent ensemble sur un arbre pour y passer la nuit. Là, ils se tiennent serrés autant que possible, et ils s'entassent, pour ainsi dire, sur les plus hautes branches. M. Nordmann en a vu jusqu'à quarante perches sur un robinier de sept ans, et un seul coup de fusil, tiré sur une pareille troupe, lui a procuré plusieurs fois au delà d'une douzaine d'individus. « Ce qui m'a toujours frappé dans ces cas, dit-il, c'est la grande dispropor- tion que j'ai trouvée entre le nombre des mâles et celui des femelles. Une fois, sur onze individus tués, il n'y eut que trois femelles; une autre fois, sur neuf individus, je comptai deux femelles seulement. Dans l'air, aussi, j'ai toujours compté plus de mâles que de femelles (1). »> (l) Catalogue raisonné ile la Fau?te pontique, p. 8i. - v . i FAI.GONIF.N'S. 91 On voit le Faucon Kol)ez, immobile pendant des heures entières au même endroit, ne le quitter momentanément que pour se précipiter sur les insectes qu'il aperçoit, et dont il fait sa principale nourriture. Il est trùs-habile à saisir au vol les grandes espèces de sauterelles. Il fouille, dit-on, dans la fiente des Ilotes à cornes, pour en extraire les scarabées qui s'y cachent. Il fuit aussi la chasse aux lézards, aux petits mammifères, et mange même des baies. C. Espèces dont les ailes ne s étendent qiiaiix deux tiers environ de la queue , et dont les parties inférieures^ dans les deux sexes, sont variées de taches oblongues. Emérillons i/Esalon, Kaup). 57 _ FAUCON É:MÉRILL0\ — FALCO LITHOÎALCO Gmel. ex Briss. Parties supérieures d'un cendré bleu (mâle), ou d'un gris brun (femelle), variées de roux ; parties inférieures rousses (mâle), ou d'un blanc roussâtre (femelle), avec de nombreuses taches longitu- dinales ; moustaches faibles, nulles à la base du bec ; pieds jaunes. Taille : mâle, 0".26 ; femelle mesurant quelque fois 0'",31 . LiTHOFALco et iEsALON, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 349 et 382. Falco REGrr.us, Pall. Voy. (1776), t. VIII de l'édit. fr. in-8, p. 27. FALfo LITHOFALCO et iESALON, Gmcl. 5. N. (1788), 1. 1, p. 278 et 284. Falco smirillos, Savig. Oii.d'Égyp. (1809), p. 100. Falco c^mus, Mey. et Wolf, T Sparvios PALUMBARIUS, Vieill. N. Dict. (1817), t. X, p. 331. AcciPiTER GALLiNARUM, Brehm, Handb. Nat. Vog.Deuts. (1831), p. 83. Buir. PL ^jnl. 418, adulk ; 42;> et 461, jeunes sujets sous le nom d'Autour sors. ACCIPITRIENS. !I7 4 Mâle adulte : Parties supérieures de la tête, du cou, du corps et sus-caudales d'un cendré bleuâtre, avec des taches blanches à la nuque; dessus et dessous des yeux, devant et côtés du cou, variés de brun, de blanc et de stries noirâtres; poitrine, abdomen et jambes d'un blanc ondulé transversalement de brun, avec un trait de même couleur sur la tige de chaque plume, disposé de manière à offrir la forme d'un fer de lance ; sous-caudales d'un blanc pur ; couvertures alaires pareilles au dos ; rémiges brunes, portant des bandes transver- sales noirâtres sur les barbes internes ; queue, en dessus, de la même couleur que le manteau, d'un cendré clair varié de gris et de blanc en dessous, traversée par quatre bandes noirâtres et terminée de blanc ; bec noir-bleuâtre; cire jaune-verdâtre ; iris et pieds jaunes. Femelle adulte : Elle ne diffère du mâle que par une taille un peu plus forte, une teinte plus rembrunie en dessus, et des traits bruns plus nombreux au cou. Jeunes de r année : Dessus de la tête, du cou et du corps d'un brun roussâtre, avec les bordures des plumes de la nuque et de quelques- unes du vertex rousses ou d'un blanc roussâtre; celles du dos et des scapulaires terminées de grisâtre ; sus-caudales barrées alternative- ment de brun et de gris roussâtre, terminées par cette dernière teinte ; devant et côtés du cou blancs, avec des stries larges et allongées d'un brun roussâtre; poitrine, abdomen, sous-caudales et jambes d'un roux blanchâtre, marqué de taches longitudinales et lancéolées roux-mar- ron ; côtés de la tête variés de stries blanches, brunes et roussâtres ; couvertures alaires pareilles au manteau, bordées d'une teinte claire et terminées de gris roussâtre ; rémiges primaires brunes, avec des bandes noirâtres sur leurs barbes internes ; quelques taches roussâ- tres sur les externes, qui sont terminées, ainsi que les secondaires, de gris roussâtre ; queue cendré roussâtre en dessus, portant quatre larges bandes transversales noires, d'une teinte généralement cendrée en dessous et terminées de blanchâtre. Un jeune sujet en mue, tiré près de Lille, le 1" septembre 1834, avait l'iris blanc-jaunâtre, la cire jaune-verdâtre, les commissures du bec d'une nuance plus jaune que cette partie, les pieds d'un jaune citron. Des sujets tirés au sud de Moscou, envoyés en communication par M. Hardy, ont une teinte générale rousse beaucoup plus pâle que les jeunes individus que l'on tue en France. La distribution des taches est tout à fait la même. DE(;LA^D et Gerge, I. — 7 98 OISEACX DE PROIE. L'Aulour habite l'Asie, l'Afrique et une grande partie de l'Europe. Il vit, l'été, dans le Nord et l'hiver dans le Midi ; on le dit commun en Suisse et en Allemagne. Il n'est pas rare, en France, dans les montagnes boisées du Dau- phiné, où il se reproduit. Il se reproduit aussi dans les Hautes-Pyrénées, dans les Basses-Alpes, en Anjou, en Champagne et en Lorraine. II niche sur les arbres trôs-élevés, particulièrement sur les vieux hêtres et les chênes. Ses œufs, au nombre de quatre, sont d'un gris azuré sans taches. On en rencontre, mais très-rarement, qui offrent quelques taches d'un brun vineux pâle. Il y a des variétés assez bleues; il y en a d'autres presque blanches. Celles-ci proviennent ordinairement de jeunes sujets. Moquin-Tandon n'en a jamais rencontré avec des raies et des lâches brunes, comme les œufs décrits par Temminck. Ces œufs varient aussi par la forme. Ils mesurent : Granddiam. O-^jOSo ; petit diam. 0 ,045. L'Autour n'est ni moins impétueux ni moins audacieux, lorsqu'il poursuit une proie, que l'Épervier ordinaire. M. Hardy en a vu tuer un sur une poule qu'il venait de saisir dans la cour d'une ferme. Il se nourrit de perdrix, de pi- geons, d'oiseaux de basse-cour, de lapins et d'autres petits mammifères. GENRE XIX ÉFERYm^—ACCIPlTER^Briss. Falco, p. Linn. S. /Y. (1735). AcciPiTER, p. Briss. Ornith. (1760). Nisvs, G. C[i\. Tab. du Règ. ani)n.{\19Q-l800). AsTDR, Dum. Zool. anal. (1806). ' DjEDAU0N,^.S^\ig. Ois. d'Égyp. {[SÙS-ISIO]. ■■■ ' ' Sparvius, p. Vieill. 0?7m7/i. é/ém. (1816). j • ■■ . Bec court, courbé dès la base, très-crochu, festonné sur ses bords ; narines médianes, elliptiques, en partie couvertes par les plumes sétiformes du front; ailes médiocres; queue longue, large, plus ou moins arrondie; tarses très-grêles, scutellés sur le devant ; doigts longs et grêles; ongles très-acérés. Les Éperviers, par leurs formes élancées, rappellent beaucoup celles des Busards ; mais ils n'ont ni les habitudes ni le genre de vie de ceux-ci. Ils habi- tent les grands bois pendant l'été, et se répandent dans les campagnes en automne et en hiver. Leur nourriture consiste en insectes, en petits mammifères, mais plus parti- culièrement en oiseaux, qu'ils saisissent au vol. Le mâle diffère sensiblement de la femelle, et les jeunes présentent une livrée particulière. La plupart des espèces qui composent ce genre sont étrangères à l'Europe : une seule, offrant une race distincte, lui est propre. ACCIPITKIENS. ,99, Observations. — 1° Les Épei'viers se diflerencient assez des Autours par leur bec relativement plus faible, par des tarses grêles, allongés, par des formes plus élancées, etc., pour qu'on puisse en former un genre distinct ; genre^ du reste, qui paraît aujourd'hui généralement adopté. 2" Aucun fait n'étant venu détruire les doutes émis dans la première édition, relativement à l'apparition du Gabar, en (Irèce, nous croyons, de nouveau, ne pas devoir l'admettre comme européen. 3» Malgré la critique du prince Ch. Bonaparte, nous maintenons ÏAstur major, mais à titre de race seulement et en le rapportant au genre Accipiter. Si nous avions dû le rayer du Catalogue des oiseaux d'Europe, la notice insérée par M. de Tarragon dans la Revue et Magasin de zoologie pour 1854 (n° 092) et des rensei- gnements puisLS dans une lettre écrite à M. Hardy, par M. de Brécourt, nous auraient déterminés à le conserver. Du reste, par un de ces revirements dont il a donné de fréquents exemples, le prince Ch. Bonaparte, après avoir dé- claré avec autorité que le Grand Épervier {Aslur major) n'était qu'une espèce nominale, non-seulement a fini par le reconnaître comme race (Cat. Parzud. 18o6, p. 2), mais a même admis, en cette qualité, un autre Épervier, distingué par Nordmmn sous le nom spécifique de Ferrugineux. 41 — ÉPERVIER ORDIXAIRE — ACCIPITER NISUS ■ ■ - ' • ^ I ' Pall. ex Linn. Plumage des parties supérieures d'un gris d' ardoise ; parties in- férieures blanches, barrées de brun et de roux; bandes de la queue au nombre de cinq sur les rectrices externes. Taille : 0"\32 (mâle) ; 0'",37 (femelle). Falco NisL's et MiNUTUs, Linn. 5. A^. (1766), t. I, p. 130 et 1-^1. AcciPiTER MACL'LiTus, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 314. ■ ^ D.EDALI0N FRINGILLARIUS, Savig. Ow. d'^^y/J. (1809), p. 94. y': AcciPiTER Nisus, Pall. Zoo.9r. (1 su -1831), t. I, p. 370. Sparvius nisus, Vieill. N. Dicl. (1817), t. X, p. 319. AsTURNisus, Keys. et Blas. Wirhelth. (1840), p. 3l . Buir. PI. enl. 467, mâle adulte , sous le nom de Tiercdct hagard d'épervier ; 412 vieille femelle. Mâle adulte : Parties supérieures d'un cendré ardoise, avec une tache blanche à la nuque ; parties inférieures blanches, rayées trans- versalement de roux et de brun, avec un trait de cette dernière cou- leur sur la tige des plumes, à la poitrine et à l'abdomen ; du roux vif sur les côtés du cou, et des stries longitudinales brunes à la face anté- rieure de cette partie ; sous-caudales d'un blanc pur ; joues comme le vertex, nuancées de blanchâtre au-devant des yeux et de roussàtre au dessous; couvertures des ailes et rémiges pareilles au manteau, 100 OISEAUX DE PROIE. les dernières barrées transversalement sur leurs barbes internes ; queue de la même teinte en dessus, cendré bleuâtre en dessous, terminée de blanc et coupée par cinq bandes transversales noirâtres, plus foncées sur les barbes internes ; bec bleuâtre à la base, noir dans le reste de son •'tendue ; cire verdâtre ; iris et pieds d'un jaune citron. Chez les vieux individus, l'iris est queLiuefois rouge-orange. Chez d'autres , les parties inférieures sont lavées de roux vif ; mais les sous-caudales sont toujours d'un blanc pur. Femelle adulte : Beaucoup plus grosse que le mâle ; d'un brun cendré moins ardoisé eu dessus ; d'un blanc lavé de cendré très-clair en dessous, ondulé transversalement de brun au bas du cou, à la poitrine, à l'abdomen et aux jambes, avec un trait de brun de plomb foncé sur la tige des plumes ; gorge et devant du cou d'un blanc pur, avec des stries brun de plomb ; sous-caudales d'un blanc parfait ; joues variées de brun et de blanc; région parotique comme le vertex, mais lavée de roussâtre ; raie sourcilière blanche, variée de brun, se perdant avecle blanc de la nuque; côtés du cou blancs, striés de brun et de roussâtre, couvertures alaires comme le dos, avec leur tige d'une teinte plus foncée ; rémiges brunes, portant des bandes transversales d'une nuance plus foncée sur les barbes internes ; queue comme celle du mâle, d'une teinte générale plus cendrée. Dans un âge moins avancé l'extrémité des plumes, sur le corps et les ailes, est d'une teinte cendrée claire ; les rémiges sont terminées de blanchâtre ; le devant et les côtés du cou, lavés de roussâtre ; la poitrine, l'abdomen et les jambes, barrés de brun et de roux> à peu près comme dans les mâles. Jeunes de Vannée : Parties supérieures brunes, avec les bordures des plumes rousses; parties inférieures roussâtres, avec des taches roux foncé, sous forme de fer de lance, à la poitrine, à l'abdomen et aux jambes ; sous-caudales blanches, terminées de roux ocreux ; devant et côtés du cou striés de brun ; joues variées de brun et de roussâtre ; raie sourcilière d'un roux blanchâtre ; ailes pareilles au dos ; les rémiges pri- maires terminées de blanchâtre, et les secondaires de roussâtre; queue terminée de cendré, les pennes bordées de roussâtre, portant cinq ou six bandes transversales suivant le sexe, qui se distingue facilement par la taille. L'Épervier ordinaire habite l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Il est sédentaire en iJauphiné et dans quelques autres localités de la France. AGCIPITRIENS. 101 I.es vieux mâles se montrent rarement dans le département du Nord : ceux que nous voyons en octobre, novembre, décembre et mars, époques de leurs passages, sont tous jeunes ou femelles. Cette espèce établit son nid sur les hêtres, les chênes et surtout les sapins. Sa ponte est de trois à six œufs courts, d'un blanc pâle, tantôt légèrement azuré, tantôt jaunâtre, avec des taches rousses ou brunes irrégulières, souvent nombreuses au gros bout, où elles forment quelquefois une couronne. On rencontre des variétés finement pointillées, ou à peine marquées de petites taches; on en rencontre aussi qui sont sans taches. Ils mesurent : . ,, ., , Grand diam. 0'",03:i à 0'",037 ; petit diani. 0™,03 à 0'",035. L'Épervier ordinaire fait une chasse continuelle aux petits oiseaux, aux petits mammifères et aux insectes. La faim le rend audacieux. On l'a vu pénétrer dans les appartements avec l'oiseau qu'il poursuivait, et qui était venu y chercher un abri. A— ÉPERVIER MAJEUR — ACflPITER MAJOlî n" ■ ' Degl. ex Becker. Phimarje des parties supérieures hrun, avec de fines bordures rousses ; parties inférieures bhmclies, barrées de gris brun et de fauve clair ; bandes de la queue au nombre de huit sur les rectrices latérales. Taille : 0"\36 à 0"\38 (mâle) ; 0"',38 à 0"',40 (femelle). • • ' Falco Nisus-MAJOR, Beck. in : Meisner, Vôij. Sdnveiz (18 lo), p. 2!. , AsTL'R major? Degl. Ornilh. Eur. (1849), t. I, p. 86. . , ;,., Mâle en été : Parties supérieures d'un cendré brunâtre, tacheté de blanc à la nuque ; une large bande blanche, au-dessus des yeux ; parties inférieures d'un blanc d'argent, avec des raies transversales d'un brun noirâtre, affectant, sur la poitrine, la forme d'un fer de lance, comme chez certains Faucons très-adultes ; côtés de la poitrine et du cou d'une teinte marron ; sous-caudales d'un blanc pur sans taches ; queue coupée par sept à huit bandes transversales noirâtres ; cire, tarses et iris jaunes. Femelle en été : Comme le mâle, en dessus; blanche en dessous, avec les bandes transversales de la poitrine plus noires, plus larges, plus nombreuses, s'étendant plus bas et n'affectant pas la forme d'un fer de lance, mais un peu échancrées à leur bord supérieur ; taches de la nuque et bande sourcilière moins larges. L'habitat du grand Épervier n'est pas bien déterminé. Cet oiseau n'a été rencontré jusqu'ici qu'en Suisse et, en France, dans les départements de la Somme, de la Seine-Inférieure et d'|i:ure-el-Loir. Il niche sur les arbres, et 102 . OISEAUX DE PROIE. construit avec des bûchettes, qui ont quelquefois l'épaisseur du pouce, une aire de 0",70 de large. Ses œufs, d'aprùs Becker et Meisner, seraient plus gros, plus arrondis que ceux de VAccipiter nims, et seulement pointillés de brun sur un fond gris-blanc. M. le comte de Tarragon, gui a pu observer à loisir le couple dont il a fait l'objet d'une notice intéressante, a vu cet Épervier venir hardiment, plusieurs fois par jour, saisir les hirondelles au vol, dans la cour de l'habitation au voi- sinage de laquelle il avait établi son nid. Il a constaté que le sol, au pied de Farbre qui recelait ce nid, était parsemé de plumes et d'os de différents oi- seaux, de poules entre autres, et que le plancher même de Taire était tapissé d'ossements. Le cri des vieux ressemble, à s'y méprendre, à celui d'un jeune chat. A l'é- poque des amours, ils le font entendre fréquemment et à de courts intervalles. Observation. — L'existence de cet oiseau, sinon comme espèce, du moins comn)e race locale, n'est généralement pas reconnue. MM. Schinz, Delamotte et de Sélys-Longchamps le regardent comme une vieille femelle do l'Épervier ordinaire. Temminck n'ose en affirmer ni en nier l'existence, n'ayant pas vu de sujets désignés sous ce nom. M. A. Malherbe, qui partage l'opinion de MM. Schinz, Delamotte et de Sélys-[>ongchamps, la croit d'autant plus fondée que l'individu femelle qu'il a vu comme tel (Collect. Degland), a éprouvé une altération au bec, soit par le climat, soit par la nourriture, soit par des ma- ladies; que M. Zahnd, préparateur du Muséum de Berne, lui a assuré qu'il a examiné avec soin un grand nombre d'Éperviers et n'a jamais trouvé la grande espèce; que M. Hollandre, ancien directeur du Cabinet zoologique de Metz, a ouvert beaucoup d'Éperviers de forte taille et n'a reconnu que des femelles plus ou moins âgées. Ces raisons ne sont pas sans réplique. Si le sujet femelle qui les a motivées et un autre mâle que possède M. Delahaye, à Amiens, ont le bec mal conformé ou altéré accidentellement; au bec près, ils ressemblent parfaitement à un in- dividu qui fait partie de la collection de M. Hardy. Voici, du reste, ce qu'en pense cet ornithologiste : « J'ai un mâle de cette prétendue espèce, tué ici '( en mai. Je croyais préparer un femelle et fus très-surpris de trouver un « mâle bien caractérisé par l'état des organes génitaux. Le bec, loin de « ressembler à votre dessin, qui ne paraît indiquer qu'un jeu de la nature, est, .œrH^z/(Osi«) ou individus vieux, passent les premiers vers la fin de mars, et que les Busards {Cir. rufus), su- jets d'âge moyen, ou jeunes, passant seulement en avril. Cet excellent obser- vateur les a vus appareillés ensemble et chasser de compagnie. Il possède, ilIUr.IENS. 107 dans sa collection, une série d'individus indiquant les ditlercnts états de plu- mage, sans interruption, depuis le jeune Busard jusqu'à la Harpaye (1). 45 — BUSARD SAINT-MARTIX — C IRC US CYANEUS Boie exLinn. , ,, (Type du genre Strigiceps, Bp.) Crmipion blanc, varié de roux (femelle), ou c/'uu blanc pur (mâle) ; sous-caudales imicolores (mâle) ou marquées de grandes taches (femelle) ; ailes atteignant le bout de la queue ; la troisième et la quatrième rémiges égales et les plus longues. laille : 0'",45 (mâle) ; O^^^Si (femelle). Falco CYANEUS et Pygarghs, [.inn. S. N. (1766), 1. 1, p. 126. FaLCO BOHEMICUS, ALBICANS, GRISET'S et MONTANTS, Gmel. S.N. (178.S)j t. I, p. 76 et 79. CiRcus GALLiNARius, Savig. Ois. d'Égyp. (1809), p. 91. AcciPiTEtt VABiABiLis, Pal). Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 36i. Falco strigiceps, Nils. Orn. suec. (1817), t. 1, p. 21. CxBCUs CYANEUS, Boic, Isis (1822), p. 549. Strigiceps pygargus, Bp. B. of Eur. (1838), p. 5. Strigiceps CYANEUS, Bp. Coi. Parsnt/. (1836), p. 2. BufF. PI. enl. 443, femelle, sous le nonri de Sonhiise ; 5-59, ynàlc adu.llc, sous le nom d'Oiseau Saint-Martin ; ASO, jeune. Mâle adidte : Tête, cou, dos, croupion et poitrine d'un cendré bleuâtre, avec les plumes du vertex striées longitudinalement de brun au centre ; plumes du dos et scapulaires largement bordées de brun ; sus-caudales, abdomen et sous-caudales blancs, les premières avec quel- ques taches rousses ; moitié supérieure des grandes rémiges également blanche, le reste noir ; rectrices, à l'exception des médianes, bleuâtres et barrées de cendré plus ou moins foncé ; quelquefois des taches brunes, rousses et blanchâtres se montrent à la nuque et sur d'autres parties du corps; d'autres fois le bas de la poitrine et de l'abdomen est traversé par de légères lignes courbes d'un brun roussâtre ; bec noir de corne, tirant sur le bleuâtre à la base ; commissures du bec, paupières et cire d'un jaune verdâtre ; pieds d'un jaune-citron pur. Les très-vieux sujets sont entièrement d'un gris bleuâtre en dessous, avec le croupion blanc, sans taches. (1) Le prince Ch. Bonaparte, dans le Catalogue Parzudnki, indique comme race de YJEruginosus un Circus Byzantinus. Il est difficile, sur un simple nom, de porter un jugement sur cette prétendue race. ION OISEAUX DE PHOIE. Femelle adulte : D'une taille plus forte ; d'un hrun terne, varié de roux à la tête, au cou, sur le haut du dos et sur les ailes ; roussâtre en dessous, avec de larges taches longitudinales brunes ; grandes rémiges rayées de noir ; queue d'un gris brun, barrée de roux vers la base, de brun ou de grisâtre inférieurement ; croupion blanc. Dans un àr/e moins avancé^ le plumage offre une teinte plus claire, avec de nombreuses taches rousses sur les parties supérieures ; la cou- leur roussâtre des parties inférieures est plus prononcée, et les taches brunes y sont plus étroites; enfin les barres de la queue sont beaucoup plus apparentes. Jeunes avant la première mue : D'un brun roussâtre en dessous, avec les plumes bordées Je roux. Une femelle adulte tuée près de Lille, le 2 septembre 1835, avait l'iris brun-roux ; un jeime mâle, pris à la même époque, l'avait brun foncé. Telle est, du reste, la couleur qu'a l'iris des jeunes Saint-Mar- tins à la sortie du nid. Variétés : M. le D' de Montessus^ dans une communication qu'il nous a faite, annonce qu'il possède une femelle adulte, dont le plumage est généralement d'un noir obscur comme celui de la variété noire de l'espèce suivante. Le Busard Saint-Martin habite l'Europe, l'Asie etl'Afrique septentrionale. 11 est conamun en Russie e! en Sibérie, est de passage en Sicile, se montre, mais rarement, en Provence, dans les Hautes-Pyrénées, et, plus souvent, dans le nord de la France. Il niche à terre, dans les bois marécageux, parmi les joncs et les roseaux. Un nid, trouvé près de Lille il y a une quinzaine d'années, était établi sur un petit monticule au milieu de l'eau. La ponte est de quatre ou cinq œufs, d'un blanc grisâtre ou azuré, généralement sans taches. Ils mesurent: Grand diam. 0™, 043; petit diam. O^jOSS. '' Chez cette espèce, ainsi que chez la précédente, les œufs présentent quel- quefois des taches, peu apparentes, d'un brun vineux pâle. Rarement le Busard Saint-Martin se pose sur les arbres. M. Nordmann,qui a eu de fréquentes occasions de l'observer, dit ne l'avoir jamais vu se percher. Celte espèce a parfois un vol si bas, qu'elle rase en quelque sorte la terre. Elle fait une grande destruction de petits rongeurs, de petits oiseaux et de reptiles. L'hiver, lorsque la faim la presse, elle recherche le voisinage des habitations rustiques et se rabat sur les imniondircs. CIRCIENS. 109 44 _ BlSARl) C:E\DRE — CIRCUS CINERACEIS Naum. ex Montag. Croupion blanc, varié de rou.r (femelle) ou blanc pur (mâle) ; soiis-ccmdales marqmes de taches oblongnes ; deu.r bandes noires sur l'aile ; ailes atteif/nant le bout de la queue ; troisième rémige la plus longue de toutes. Taille: 0"\41 rtO"^,43. Falco cineraceus, Montagu, Tram. oftheLinn. Soc. t. IX.. p. 188. CiRcusMoNTAGi'i, Vieill. N. Dict. t. XXXI, p. 411. CiRCUS CINERACEUS, ?«aum. Vôg. Dents. (1S22), t. I, p. 402. Strigiceps cinerac&us, Bp. D. uf Ear. (1838), p. 5. P. Roux, 0/-ni7/i./3/or. pi. 18,Hi«7r'; 19, /eme//e. Gould, Birdsof Ear. pi. 34. Mâle adidte : Dessus du corps d'un cendré bleuâtre, plus foncé que dans le Busard Saint-Marlin ; gorge et poitrine d'un cendré bleuâtre clair; abdomen et cuisses rayés longitudinalement de roux ardent; ailes pareilles au dos et traversées obliquement par une bande noire; queue barrée de rouseâtre et de blanc ; bec brun de corne ; iris et pieds jaunes. Femelle adulte : Elle ressemble à celle du Busard Saint-Martin ; mais sa taille est beaucoup moins grande, et elle a la région opbtbal- mique blanchâtre, et le dessous du corps rayé longitudinalement de roux vif. Dans un âge avancé, elle est unicolore en dessus. Jeunes avant la mue : Les deux sexes sont alors parfaitement sem- blables. Ils sont d'un brun foncé en dessus, avec les plumes bordées de roux; d'un roux ferrugineux en dessous, avec une raie brunâtre sur la tige de chaque plume ; ils ont la face blanchâtre, les paupières et la région parotique de la même couleur que le dos. Variétés : Le Busard cendré ou Montagu offre, comme le précédent, de grandes variations dans le plumage. Il y a des mâles dont les par- ties inférieures sont presque entièrement blanches, sans raies longitu- dinales rousses ; il y en a d'autres dont les raies longitudinales sont d'un roux très-foncé, et se prolongent jusque sous la gorge. On rencontre aussi des femelles avec toutes les parties supérieures d'un roux uni- forme; et les très-vieilles ont souvent les parties inférieures privées des raies qui existent sur celles d'un âge moins avancé. iio oiseaux: de i'koie. . Une variété fort remarquable, dont on a voulu faire une espèce sous le nom de Busard Cafre, a tout son plumage d'un brun noir. M. de La Fresnaye, à l'article Busard du Dictio?î?iaire univei^sel d'histoire na- tu?'elle, dit que cette variété s'accouple indifféremment, soit avec des individus noirs comme elle, soit avec d'autres ayant le plumage ordi- naire, et que l'on trouve, dans le nid, des petits en livrée noire et d'autres en livrée normale. Ce dernier fait est contredit par M. de Montessus, médecin à Châ- lons-sur-Saône. Les détails donnés par M. de Montessus («i Litter.), sur cette variété noire, sont trop intéressants pour que nous croyions devoir les consigner ici. « Jeunes de r année : D'un noir profond et général ; l'iris, brun- « noirâtre d'abord, prend peu à peu une teinte claire, pour devenir « jaune en dernier lieu. c( Tous les petits d'une même nichée se ressemblent. Jamais les « noirs ne se rencontrent dans le même nid avec ceux dont le plumage « est roussâtre. « Les vieux (père et mère) appartiennent ou n'appartiennent pas à « cette variété. Ainsi le mâle peut avoir, comme dans l'espèce ordi- « naire, le ventre blanc moucheté de taches rousses, ou bien offrir un (( plumage généralement de couleur plombée, même sous le ventre, u mais dont la nuance est plus ou moins foncée et tourne plus ou moins a à l'ardoise ou au cendré. ft \j,di femelle peut aussi porter les attributs d'une femelle ordinaire ; « mais quelquefois son plumage est généralement d'un noir obscur, « tirant sur le marron, même sur toutes les parties inférieures. » M. le D' de Montessus possède deux femelles qui présentent cette dernière couleur. L'une avait des petits noirs et était accouplée avec un mâle à ventre blanchâtre, moucheté de roux ; l'autre avait des œufs : son mâle n'a pu être tué. Cette variété est très-commune dans le département de Saône- et-Loire. , Le Busard cendré ou Monlagu liabite l'Europe tempérée, l'Asie et l'Afrique. Il est commua en Ualmatie, en Hongrie, en Pologne, en Crimée, en Hol- lande, et, durant l'été, dans quelques localités de la France. Il arrive dans les déparlements de la Vienne, de la Somme, de Saône-et- l.oire, du Pas-de-Calais et sur quelques autres points de la France, vers la mi-avril, et en repart fin d'août ou dans le courant de septembre. Les vieux émigrent les premiers, les jeunes une ou deux semaines plus tard. ciRciExs. m l*eu de joui'ri après son arrivée, il s'accouple et établit son nid à terre, parmi les herbes, soit dans les endroits marécageux, soit dans les grandes bruyères, soit au milieu de coupes de bois. 11 le compose de petites branches et de bû- chettes; sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un blanc grisâtre, quelquefois d'un blanc pur, sans taches. Lorsqu'ils offrent des taches, ce qui est fort rare, elles sont, comme chez ses congénères, très-peu nombreuses et d'un brun vi- neux très-clair. Ils mesurent : Grand diam. 0'°,04; petit diam. O^jOS. Ce Busard se nourrit d'insectes, d'œufs, d'oiseaux, de mammifères de petite taille et de petits reptiles. Suivant M. Barbier-Montault, avocat à Loudun, il ne se nourrirait que d'in- sectes ; du moins cet observateur n'a trouvé que des sauterelles, en grand nombre, dans l'estomac d'une cinquantaine d'individus qu'il a eu occasion d'ouvrir dans les mois d'août et de septembre. D'après M. Nordmann, profes- seur à Odessa, il aurait un appétit dévorant et ferait une grande consom- mation de jeunes alouettes, de sousliks et de zemnis. 11 en a vu, bien des fois, cinq ou six chasser ensemble et saisir les petits rats-taupes au moment où ils soulèvent la terre. M. Descourtils-Bessy, qui a eu aussi occasion d'ob- server des Busards Montagus, a souvent trouvé dans leur jabot des débris de grenouilles et des lézards entiers, plus fréquemment encore des petits de Rous- serolle, de Fauvette phragmite et même des œufs, qu'il conserve dans son cabinet. Une fois, il a été témoin d'un acte de voracité, qu'il est bon de con- signer ici, parce qu'il tend à confirmer le dire de M. Nordmann. Plusieurs jeunes individus qu'il tenait ensemble, dans la même volière, finirent par s'entre-tuer et se dévorer. Une femelle, qui avait mangé ses frères et sœurs, succomba quelques jours après, des suites de blessures qu'elle avait reçues. Aussitôt les couvées terminées, tous les Busards Montagus d'un même can- ton se réunissent pour passer la nuit ensemble dans un marais qu'ils choisis- sent à cet effet. M. Barbier-Montault dit qu'il les a vus quelquefois, dans le pays qu'il habite, non par centaines, mais par milliers, tant leur nombre y est grand; qu'ils se laissent alors approcher, et ne semblent pas craindre le coup de fusil (1). 4o — BUSARD DE SWAIIVSOIV — C IRC US SIVAINSONII ■ . -i Smith. Cro'upmi blanc ^ avec des bandes transversales cendrées ou rous- sâtres ; sous-caudales imicolores ; même proportion des rémiges que chez le Circus cineraceus. Taille : 0'",45 (mâle) ; 0",50 (femelle). CiRcus SwAiNsoNii, Smith, Soulh Afrk. Quarter. (1830), p. 3S4. Cmcus ALBEscENs, Less, Ornith. (1831), p. 85. (1) Voyez sa Notice sur les mœurs du Busard Montagu {Revue zooloijù/ ne), année 1838, p. 221. 112 OISEAUX DE PROIE. CiRccs PALLiDUS, Sykes, Procced. of the Zool. soc. (1832), p. 80. Strigiceps PALLIDUS, Bp. B. of Eur. {IS38), p. 3. , Falco dalmatinus, Rûpp. Mus. Senck. (1836-1837), t. II, p. 177. Falco PALLIDUS, Temui. Man. (1840), 4^ partie, p. 595. Busard méridional, Crespon, Orniih. du Gard (1840), p. 47. .. ,. ;, CiRcus ciNERACEUs PALLIDUS, Schleg. /?eu. cn7. (1844), p. 6. Strig:ceps Swainsonu, Bp. Rev. crit. (1850), p. 133. Smilh, Illust. zool. S. Afr. Birds, pi. 43 et 44. .. . - ■ Gould, 5,0/ i?t/,r. pi. 34. Mâle adulte : Gris-bleuâtre, tirant sur le brun au dos, plus ou moins varié de brun au vertex ; sus-caudales d'un blanc linéolé transversale- ment de cendré ; joues, cou et poitrine d'un cendré tirant sur le bleuâtre, avec quelques stries longitudinales d'un brun peu foncé; abdomen et cuisses blancs ; couvertures des ailes pareilles au dos ; ré- miges brunes, les trois premières variées de cendré ; queue d'un cendré bleuâtre, avec des bandes transversales brunes, peu apparentes, au nombre de six ; bec d'un noir tirant sur le bleu ; iris jaune-verdâtre ; pied d'un jaune peu foncé. Selon Temminek, les parties inférieures seraient entièrement d'un blanc pur, depuis la gorge jusqu'à l'abdomen, et plus ou moins striées de brun à la poitrine et au ventre. Femelle adulte ou vieille (Collect. Degland) : Brune en dessus, avec la tête et le cou roux, variés de brun, et des taches rousses sur les petites couvertures des ailes; parties inférieures d'un roux ocreux; plumes de la queue avec des bandes transversales brunes et rousses. D'après Temminek, la femelle aie plumage coloré comme celui du Busard Saint- Martin ; mais les couleurs en sont plus pâles. Mâle jeune ^ prenant la robe de F adulte: Dessus du corps semblable à celui de la femelle, avec la tète, le cou et la poitrine variés de brun, de gris bleuâtre et de roussâtre ; la région oplitlialmique d'un blanc gris; l'abdomen et les cuisses rayés longitudinalement de roux; six bandes brunes sur les six pennes intermédiaires de la queue. Chez un jeune sujet tué par M. Crespon, l'iris était jaune pâle. Ce Busard ressemble beaucoup plus au Busard Montagu qu'au Busard Saint-Martin : il ne diffère, en quelque sorte, du premier, que par la taille et par des teintes plus claires : il s'éloigne du dernier par les ailes et la longueur relative des rémiges. Le Busard pâle ou de Swainson habite l'Europe orientale, l'Asie et l'Afrique. On le rencontre assez communément en Espagne, et il se montre aussi en Italie, eu Allemagne et en France. CIRCIENS. 113 M. Crespon possède un jeune sujet tiré près do Nîmes, en mars 1835; M. Ral- tliasar, de Douai, a, dans sa collection, un mâle adulte qui a été tué à Haim- baucourt, distant d'un myriamèlre de cette ville. Deux autres, faisant partie de la collection de M. Bâillon, ont été capturés aux environs d'Abbeville. Entin, M. de Sélys-Longchamps cite une autre capture, faite près de Mayence. D après M. Baldamus, il se reproduit assez fréquemment en Hongrie, en Va- lachie, et dans la Russie méridionale ; il niche à peu près dans les mêmes conditions que ses congénères, et ses œufs ont la couleur et le volume de ceux du Circus cyaneus : ils sont d'un blanc azuré, avec des taches irrégulières d'un brun vineux très-pâle, plus ou moins grandes et plus ou moins nombreuses. Ils mesurent : Grand diam. 0-", 045 ; petit diam. 0™, 034 à 0'»,n35. Le Busard de Swainson fréquente presque uniquement les plaines rases et pierreuses; il perche rarement sur les grands arbres. Le mâle et la femelle, hors l'époque des amours, paraissent vivre isolément. Il se nourrit de petits reptiles, d'oiseaux et d'insectes. DEUXIEME DIVISION OISEAUX DE PROIE NOCTURNES ACCIPITRES NOCTURNl Malacopter^, Mey. et Wolf. Tasch. Deuts. (ISIO). AcciPiTRES iNOCTURNi, Vicill. Oniilli. élérn. (1816). Oiseaux DE proie noctcrxes, G. Cuv. Règ. anim. (1817-1822). Rapaces nocturn-e, Schleg. Rcv. crit. (1844). Yeux dirigés en avant ; doif/ts, citez le plus grand nombre, pins ou moins cet us de plumes ou garnis de poils ; plumage luxe, moel- leux ; mœurs pjlus nocturnes que diurnes. Les oiseaux qui composent cette division paraissent, en général, ne jouir de toutes leurs facultés visuelles que pendant le crépuscule et le clair de lune. (( Leur énorme pupille, dit G. Cuvier, laisse entrer tant de rayons, qu'ils sont éblouis par le plein jour. Leur crâne épais, mais d'une substance légère, a de grandes cavités qui communiquent avec l'oreille et renforcent probablement le sens de l'ouïe, mais l'appareil relatif au vol n'a pas une grande force; leur iourchette est peu résistante ; leurs plumes à barbes douces, finement duve- tées, ne font aucun bruit en volant. » Cette division ne comprend qu'une famille qui répond au gianJ geni'e Sirix de Linné. Decland et Gerbe. I. — ^ 14 RAPACES. FAMILLE IV STRIGIDÉS — STRIGID.E Ulul^, Savig. Ois. d'Égyp. (1808-1810). ^GOLii, Vieill. Orn. élém. (1810). Strigid^, Leach, Srjst. Cat. M. and B. Brit. Mus. (1816}. Strixidées, Less. Ornith. (1831). Bec court, comprimé en coin, crochu ; cire molle, entière- ment recouverte par les plumes décomposées et les soies raides des côtés de la face ; yeux grands, situés au centre de disques radiés, plus ou moins complets; tête grosse, lisse ou ornée d'aigrettes. Les Strigidés sont répandus dans loules les parties du monde. Le plus grand nombre n'exercent leur industrie qu'au coucher et au lever du soleil, ou durant la nuit. Les uns, hantent les bois, les forêts sombres; les autres, les r.uines isolées, les grands monuments ; ceux-ci, les rochers, les cavernes; ceux- là, les terriers. La plupart sont sédentaires ; d'autres émigrent. Leurs cris stri- dents, tristes ou lugubres, ont principalement contribué à les faire considérer comme oiseaux de mauvais augure. Leur nourriture, selon les espèces, con- siste soit en mammifères, soit en oiseaux, soit en reptiles, soit en insectes, dont ils rejettent les poils, les plumes, les os, les élytres, par petites pelotes. Ils paraissent supporter facilement un long jeûne. La plupart des Strigidés, les petites espèces surtout, sont antipathiques aux autres oiseaux et notamment aux insectivores, qui ne manquent jamais de les assaillir et de les poursuivre avec acharnement, lorsque l'un d'eux se montre en plein jour. Le mrde et la femelle se ressemblent, ou diffèrent très-peu. Les jeunes nais- sent couverts d'un duvet très-épais. Ils ont, jusqu'à leur première mue, chez presque toutes les espèces, la face d'une teinte plus foncée que les adultes. Observatious. — Quoique la famille des Stiigidés paraisse très-naturelle ; que les oiseaux dont elle se compose offrent des caractères qui ne permettront jamais de les confondre avec d'autres Rapaces, il n'en est cependant aucune qui se soit prêtée et qui puisse se prêter encore à plus de combinaisons. Les uns, établissent sur les espèces européennes seulement, quatorze ou quinze genres, presque autant qu'il y a d'espèces; les autres, n'en recon- naissent que douze ou treize; il en est qui n'en comptent que huit ou neuf; d'autres, enfin, réduisent ce nombre à cinq et même à deux. Mais, dans ce dernier cas, une foule de groupes, nominalement distincts, répondent à au- tant de genres. Des oiseaux pour lesquels Duméril n'établissait que trois coupes STRIGIDÉS. ' lis génériques, nombre évidemment insulfi^ant, forment donc aujourdluii pour quelques méthodistes, une quinzaine de genres. D'un autre côté, ces genres sont répartis, par ceux-ci, dans quatre et mi^nie cinq sous-familles; par ceux-là, dans trois ou dans deux; mais, tandis que, pour les uns, telle espèce appartient à telle de ces sous-familles ou à tel genre; elle fait partie, pour les autres, d'une autre sous-famille, d'un autre genre, ou devient type générique. Ainsi, la Sirix xiralensis est un Ululien pour M. G. R. Gray, un Surnien pour M. 0. des Murs, un Strigien pour le prince Ch. Bona- parte. La Strix Je«^ma/mï est devenue successivement un Scotoplu lus, un ^[/o- lim, une Nyctale; la Strix brachyotus est tantôt un Otiis, tantôt un JEgolius, tantôt un Brachyotus. Les ornithologistes ne sont donc d'accord ni sur le nombre de coupes que comporte la famille des Strigidés, ni sur la valeur de ces coupes, ni sur les rapports des espèces entre elles. Celle divergence paraît provenir de ce que les uns ont pris, pour caractères dominants, le plus ou moins de développe- ment des disques périophtbalmiques; les autres, la présence ou l'absence d'ai- grettes à la tôte; ceux-ci, la vestiture. des tarses; ceux-là, le plus ou moins d'étendue et la configuration de la conque auditive; d'autres, la forme et la longueur relative de la queue, des ailes, elc. Par la combinaison de quelques-uns de ces caractères, il nous semble que l'on peut établir dans la famille des Strigidés, trois sous-familles assez natu- relles : celle des Asioniens, pour les espèces dont la tête est ornée d'aigrettes; celle des Strigiens, pour les espèces qui, avec la tête lisse, ont des disques com- plètement confondus au-dessous du bec, et des pieds généralemeni nus ou simplement couverts de quelques poils; celle des Ululiens, pour les espèces dont la télé est également lisse, mais dont les disques dessinent une échan- crure au-dessous du bec, et dont les pieds sont le plus souvent vêtus. Cette dernière division réunit les Ululinœ et les Surniinœ, qui ne nous pa- raissent pas pouvoir être séparés. Si les Surniens diffèrent un peu des Ululiens par la configuration et l'étendue de la conque auditive, ils se rattachent à ceux-ci par tant d'autres attributs, que l'oreille n'est plus un caractère domi- nant, mais secondaire. D'ailleurs, ce caractère, dont quelques ornilhologistes se sont servis pour l'établissement des grandes subdivisions dans la famille des Strigidés, n'a pas, ce semble, donné des résultats heureux, puisqu'il a conduit à faire ranger, d'une part, les Grands-Ducs et les Scops avec les Chevêches et les Harfangs, parmi les Surniens; d'autre part, les Moyens-Ducs et les Bracbyo- tes avec les Hulottes, parmi les Ululiens. Ces rapprochements sont la condam- nation du caractère, en tant que caractère prépondérant, et si ceux à l'aide desquels nous réunissons les deux familles sont un peu arbitraires, ils ne conduisent pas, du moins, à des rapprochements impossibles. \iÔ: RAPAGES. ( ■> A SOUS-FAMILLE IX ■':'''y':,:\ ULULIENS — ULULINjE Tête dépourvue d'aigrettes ; disques de la face dessinant au-des- sous du bec une échancrure profonde ; doigts généralement empjlu- més. Cette division comprend tous les Strigidés d'Europe, à tête lisse, moins les Effraies; par conséquent les Harfungs, les Hulottes, les Chouettes, les Chevê- ches, etc., répartis dans les genres suivants. -'/ — '; ■ • ■■• GENRE XXI SURNIE — 5£/iîA^/^, Duméril Strix, p. Linn., 5. i\^. (1740). ., SuRNiA, Dum. Zool. anal. (1806). Bec court, comprimé, très-arqué; narines basâtes, ovalaires, cacliées par tes piumes sétiformes qui recouvrent en grande partie le bec; disques peu développés; conque auditive peu mar- quée; ailes obtuses, allongées; queue plus ou moins allongée, large, étagée; tarses courts, entièrement couverts, ainsi que les doigts, de plumes courtes. Les Surnies ont, plus que les autres Strigidés, des habitudes diurnes. Elles se montrent fréquemment et chassent môme durant le jour. Toutes se distin- guent par un plumage plus ou moins rayé transversalement sur les parties inférieures, et par leurs pieds vêtus d'une épaisse couche de plumes décom- posées. Obseriration. — Le genre Surnie ne renferme pour quelques méthodistes que la Sumia funerea ; pour d'autres, au contraire, et notamment pour MM. Keyserling et Blasius, indépendamment de cette espèce, il comprend encore la Str. nyctea^lvi Sir. passerina et la Str. noctua. M. 0. des Murs, repor- tant ces deux dernières au genre Athene ou Noctua, ne conserve comme Sur- nies que la Funerea et la Nyciea, auxquelles il associe la Strix walenns. Mais la Str. iiralensis n'a de rapport avec les Surnies que par sa queue notable- ment allongée et par ses doigts emplumés : ses autres caractères et son fa- ciès la rapprochent davantage des Hulottes. Pareille observation peut se faire lelativement à la Strix noctua, dont MM. Keyserling et Blasius ont fait une Surnie. Elle se distingue manifeslenieut de celles-ci par ses pieds, par sa LILULIENS. . 117 queue, et, l'on peut ajouter, par son système de coloration. En sorte, que le genre Surnie, ainsi dégagé de la Strix untlensis et de la Strix nodua, ne com- prendra pour nous que les (rois espèces suivantes. 46 — SURNIE CAPARACOCH — SURNIA FUNEREA (1) Brehm ex Linn. D'un brun noir, taché de blanc en dessus; toutes les parties infé- rieures, depuis la gorge jusqu'à l'extrémité des sous-caudales ^ mar- quées de taches transversales ; ailes atteignant le tiers de la longueur de la queue, qui est allongée. Taille : mâle, 0^,38. "' " '"'' " '^.^'' ? Strix funerea ! et ulula, Linn. S. N. (1766), t. I^ p. 133. Strix canadensis et Freti Hudsonis, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 518 et 520, Strix hudsonia, Gmel. S. N. (178S), t. I, p. 295. , , STRfx FUNEREA et Vur. A etB, Lalli. Lui. (1790), t. I, p. 02. * ' "' ^"^' Strix nisoria, Meyer, Vôg. Lin. und Esihl. (lS15), p. 31. ' '--' Strix doliata, Paîl. Zoogr. (1811-1831), t. l, p. 316. . -, Strix hudsonia, Vieill. N. Dict. (1817), t. VU, p. 19. ' , , Surnia boreaus, T-ess. Ornith. (1831), p. 100. , , Surnia funerea, Brehm, Hnnd. Nat. Vôg. Denis. (1831), p. 101. , . Surnia ulula, Bp. Ucc. Europ. (1842), p. 22. Noctca ulula, Schleg. Mas. des Pays-Bas (1862), Striges, p. 42. ' Buff. PL cul. 463, sous le nom de : Chouette à longue ejucue de Sibérie. Mâle : D'un brun obscur en dessus, avec de nombreuses taches blanches, en gouttelettes à la tête, triangulaires à la nuque, en barres transversales aux scapulaires, au bas du dos et aux sous-caudales ; gorge et devant du cou d'un cendré blanchâtre; poitrine, al)donien, sous-caudales blancs, rayés transversalement de brun roussàtre, le blanc dominant sur le bas du cou et les côtés de la poitrine ; jambes, tarses (I) Malgré l'observation du prince Ch. Bonaparte (Rev. crit. p. 21), nous cfinservom? le nom de Funerea de préférence à celui de Ulula, que le prince a essayé de lui substi- tuer. Deux motifs nous y déterminent. Il n'est nullement démontré que le nom de Ululo soit applicable à l'espèce dont il est ici question. La Strix ulula de la Fauna Suecica (1746, p. 17, Sp. 4S), a l'abdomen marqué de taches oblongues, tandis que la Strix fu- nerea a sur cette même partie des bandes transversales, différence qui n'eût point échappé à l'auteur de la Faune suédoise. Linné, d'ailleurs [Syd. nat., t. L P- 133, 2e édit), donne la Strix canadensis de Drisson, qui est le Caparacoch de tous les ornitholo- gistes, comme synonyme de la Funerea. Il ne saurait donc y avoir erreur sur ce point. En second Jieu, la confusion est déjà assez grande sans l'augmenter encore, comme l'a fait le prince Ch. Bonaparte, en employant, sans nécessité, le même nom, dans la même famille, et comme nom d'espèce pour la Caparacoch, et comme nom de genre pour la Strix laponica. H8 . RAPACES. et doigts d'un blanc terne, varié de raies transversales rousses, entre- coupées et peu apparentes; joues d'un blanc nuancé de cendré noirâtre devant les yeux, avec une bande noire qui prend son origine à ces organes, encadre les oreilles et se termine sur les côtés du cou, qui sont d'un blanc assez pur ; ailes de la couleur du dos, avec des tacbes blan- cbes sur les bords des couvertures moyennes et des rémiges ; queue brun cendré, terminée de blanc, et marquée, à de grands intervalles, de raies en zigzag blanches et d'un cendré roussâtre ; bec jaunâtre en dessus, brunâtre en dessous ; iris jaune. Femelle : Elle ressemble au mâle ; mais elle est un peu plus forte, et a ses teintes moins pures. Jeunes : Teintes générales d'un brun foncé, avec les raies des parties inférieures plus larges, plus rapprochées, ce qui rend ces parties plus rembrunies ; joues, côtés et devant du cou cendrés ; des raies noires et blanchâtres forment une sorte de collerette sur cette dernière partie ; taille moins forte que celle des adultes. Cette espèce habite l'Europe septentrionale, l'Asie et l'Amérique boréale. On la rencontre quelquefois en France. Un sujet a été tué près de Tournay, en 1830, trois autres ont été vus, pendant l'été de 1834, aux environs de Metz. L'un d'eux, à ce que rapporte Hollandre {Faune de la Moselle, p. SI), fut tué et envoyé à M. Mareux, qui le conserve dans sa collection. La Caparacoch se reproduit en Laponie et dans les monts Durais. Elle niche dans les trous d'arbres, et ses œufs, au nombre de trois ou quatre, sont ova- laires et blancs. Ils mesurent en moyenne : Grand diam. O^jOSS; petit diam. 0">,03. D'après les auteurs, elle se nourrirait de petits rongeurs et d'insectes. Observatiun. — Cette espèce est décrite dans le Tableau méthodique de V En- cyclopédie sous le nom de Cliouette des monts Ourals et figurée sous celui de Chouette à longue queue. Celle qu'on y désigne sous le nom de Capai'acoch est une autre espèce figurée, pi. 209, t. Il, sous celui de Chat-huant de la Baie d'Hudson . Les sujets d'Amérique diffèrent un peu de ceux d'Europe. Ils ont les parties supérieures plus rembrunies, les bandes transversales des parties inférieures plus larges, et généralement moins de blanc. Ceux d'Europe sont en dessus d'un cendré brun-roussâlre, et ont, en dessous, des bandes étroites moins brunes et tirant sur le roussâtre. 47 — SURME HARFAXG — SURNIA NYCTEA Keys. et Blas. ex Linn. Tout le plumage blanc (vieux) ou blanc, avec des taches anyu-- leuses en dessus, en croissant sur les parties inférieures (sujets IILULIENS. 110 jeunes) ; plumes ffu recouvrent les doigts s étendant au delà des ongles. . ' ■* Taille : 0'",54. Strix nyctea, Linn. S. N. (17036), t. I, p. 132. Strix alba, Bi'iss. Oniilh (1760), t. I, p. S22. ^ Strix NivEA, Daud. Oniith. (1800), t. 11, p. 190. Strix CANDiDA, Lath. Ind. Siippl. (1802), p. 14. Nyctea ERMiNEA, Steph. Gen. Zool. (IS2o), t. XUI, p. 03. Syrnium NYCTEA, Kaup. Nat. Syst. (1829), p. 59. Nyctea candida, Bp. B. of Eur. (1838), p. 6. SuRNiA NYCTEA, Kcys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 33. Nyctea nivea, Bp. Cat. Parzud. (18o6), p. 3. Buff. Pl.cnl. 4o8, sujet d'âge moyen. Mâle adulte : Parties supérieures d'un blanc plus ou moins tacheté de roussâtre ou de brunâtre ; face, gorge, poitrine, abdomen, sous- caudales, jambes, tarses et doigts, du blanc le plus pur; bec et ongles noirs; iris j aune- soufre , chez les individus vivants, jaune-orange suivant Temminck. En avançant en âge, les taches s'effacent, deviennent plus rares et disparaissent entièrement. Les vieux sont d'un blanc éblouissant. Femelle : Plus forte que le mâle ; face, cou et pieds seulement d'un blanc parfait, sans taches ; le reste du corps couvert de taches brunes, placées en bandes transversales sur un fond blanc ; ces taches s'effacent, deviennent moins nombreuses à mesure que l'oiseau vieillit, mais ne disparaissent jamais entièrement. Jeunes de Vannée : Ils ont des taches plus foncées et plus nom- breuses, ce qui rend le plumage très-rembruni. Ils naissent couverts d'un duvet brun, qu'on aperçoit encore à tra- vers les plumes, lorsqu'ils sont sur le point de quitter le nid. Le Harfang appartient aux n'gions du cercle Arctique. On le trouve en très- grand nombre à Terre-Neuve, à la baie d'Hudson, au Groenland ; il est rare en Islande, et se montre accidentellement en Hollande, en Allemagne et en France. Un jeune sujet a été tué près d'Abbeville. Temminck cite une capture faite en Hollande en 1802. Cette espèce niche sur les rochers escarpés, quelquefois sur les vieux pins. Ses œufs, au nombre de deux, sont d'un blanc pur. Ils mesurent : Grand diam. 0",05; petit diam. 0'",04d. Elle ne vole et ne chasse que le soir, pendant la nuit et au crépuscule du matin. Suivant Vieillot, eUe fait une guerre destructive aux gelinottes, aux colins, aux lapins, et voit très-bien le jour. 120 RAPACES. 48 — S L RAIE CHEVÉCHETÏE — SIRNI.1 PASSERINA Key.';. et Blas. ex Linn. . , . , U un cendré brun pointillé et taché de blanc en dessus-, poi- trine variée^ sur les côtes ^ de raies transversales; ventre et sons-cau- dales blancs. Taille : mâle, 0™,16; femelle, 0™,18. ■ - > ■ Strix PASSERINA, Linn. Fi-zM». 5«ef. (1761), p. 26. . • Stbix pcsilla, Daud. Ormth. (1800), t. II, p. 205. Stiux pycM^A, Bechst. Nat. Deuls. (180a), t. II, p. 978. Strix acadica, Temai. 3Ian. (1820), t. I, p. 96. Glalxidium passerinum, Boie, Isis (1826), p. 976. ScRNiA PASSERINA, Kejs. el Blas. Wirhelth. (1840), p. 32, Noctua PASSERINA, Schleg. Mm. des Pays-Bas (1802), Striges, p. 41. Le Vaill. Ois. ciAfr. pi. 46. • Mdle : Parties supérieures d'un cendré brun, parsemé de petits points d'un blanc terne à la tête et à la nuque, de points roux pâle, plus grands, au bas de la nuque, de points blanc-roussâtre , en lignes transversales, sur le dos, les scapulaires et les sus-caudales; parties inférieures d'un blanc éclatant, avec des taches longitudinales brunes, continentes et rayées de roussâtre sur les côtés de la poitrine, moins nombreuses au bas-ventre et aux sous-caudales ; face variée de noi- râtre et de petites taches blanches ; gorge et côtés du cou avec un grand espace blanc, sous forme de demi-collier, et de petits points de même couleur sur la dernière de ces parties ; ailes pareilles au manteau, avec les taches et les points en raies plus blancs ; queue de la même teinte que celles-ci, portant quatre bandes blanches, transversales et étroites ; tarses et doigts blancs, tachetés de roussâtre ; bec plombé, jaunâtre à la pointe ; iris jaune. Femelle : Sensiblement plus forte que le mâle ; teintes moins nettes ; taches plus nombreuses, plus grandes et plus roussâtres en dessus ; moins de taches brunes à la poitrine ; plus de blanc à la face ; raies transversales de la queue plus larges, au nombre de trois seule- ment. • - Ilq?) jeunes avant la mue nows'èowimQ.omwi?,. On trouve la ChevèchcUe non-?culement en Europe, mais en'^ore en Asie. Elle est commune, dit-on, en Laponie, et se montre assez fréquemment dans le nord de l'Allemagne, en Suisse et en Savoie. , , ULULIENS. ' !-• Elle niche dans les trous des vieux sapins, dans les fentes des rochers; sa ponte est de trois à cinq œufs 'hlancs, assez globuleux. Ils mesurent : Grand diam. O-^jOSi ; petit diam. 0°>,029. Sa nourriture consiste en petits rongeurs, en oiseaux, en sauterelles, en sca- rabées et en phalènes. . , GENRE XXII CHEYÊCHE — NOCTUA, Savig. Strix, p. Linn. S. N. (1706). NocTUA, Savig. Oi.y. (/'£,<7yyu. (1808-1810). Athene, Boie, Isis (1822). ;.-, ■■, . Carine, Kaup, i\«/. Sî/si. (1816). ' ■ Sdrnia, p. Keys. et Blas. "VFfrie/^/*. (1840). Bec court, comprimé, à arête courbée; narines marginales, elliptiques, renflées, cachées par les plumes sétiformes de la base du bec; disques de la face peu étendus; conque auditive petite, ovale; ailes obtuses, arrondies; queue généralement courte et presque égale; tarses et doigts couverts de plumes sé- tiformes, clair-semées sur les doigts. Les Chevêches ont généralement une petite taille et la plupart se distinguent par une queue très-courte, dont les ailes atteignent presque l'extrémité. Elles ont des habitudes nocturnes, se nourrissent de petits mammifères, vivent sur les lisières des bois, en plaines ou en montagnes, et se retirentordinairemenldans les creux des arbres ou des rochers, dans les masures. Observations. — Comme le fait observer, avec raison, M. Schlegel, on ne peut se prononcer sur la Strir meridionalis indiquée par Risso dans i,on Histoire nat. des prod. de l'Europe méridionale (t. 111, p. 3:2). Doit on rapporter celle Slrix à la race qui habite l'Egypte et l'Algérie, ou faut-il la considérer conmie un état d'âge de notre Chevêche commune ? C'est ce que le signalement incomplet qu'en donne Risso ne permet pas de dire. Le prince Ch. Bonaparte, qui d'a- bord l'identifiait à Slrix persica, Vieill. [Rev. et Mng. de zool. 1854, p. iJ43), en a fait en dernier lieu, sous le nom de Meridionalis, une variété locale de notre Chevêche {Cal. Parzud. p. 2). Mais la première détermination est tout aussi peu fondée que la seconde, attendu qu'il est impossible de dire ce qu'est réellement la Strix meridionalis de Risso. C'est avec plus de raison que le Prince a rapporté à la Slrix persica, de Vieil- lot, la Slrix hactriana (Hutt.) ou numida (Le Vaill. jun.). (juoique la Slrix per- sica, par la teinte presque Isabelle des parties >upérieures du coi ps, diiîère no- tablement de la Slrix numida, il est cependant difficile, sous ces états un peu dissemblables, de ne pas voir avec M. Pucheran {Rev. et Mag. de zool. 1849, p. 19), un même oiseau et une variété locale de notre Chevêche comnmne. 122 R A PAC ES. 49 — CHEVÊCHE COMMUNE — NOCTVA MINOR Briss. Plumage brun en dessus, varié de taches blanches ou blan- châtres ; blanc en dessous^ avec des taches longitudinales sur la poitrine^ l'abdomen et les flcincs ; sous-caudales et plumes de la face postérieure des tarses blanches ; doigts médiocrement em- p lûmes. Taille :0''\2^. NocTiu MiNOB, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 115. Strix noctua, Retzius, Faiin. Siiec. (1800), p. 315. Strix PASSERiNA, Bechst. Nat. Deuts. (1805), t. II, p. 96^. Noctua GLAUX, Savig. Ois. d'Égyp. (1809), p. 105. Strix nudipes Nilss. Orn. Suec. (1817), t. \, p. 68. Noctua passerina, Jenyns. 3fan. Br. vert. an. (1835), p. 9i. Athene PASSERINA, Boïe, /sî's (1 822), p. oi9. ^THENE NOCTUA, Boie, Isis (1826), p. 315, Athene psilodactyla, Brchm, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 1 10. SuRNiA NOCTUA, Keys. et Blas. Wirbelth. {[8i0), p. 32. Noctua veterum, Licht. in: Schleg. Mas. des Pays-Bas (1862), Striges,-p.'iS. Buffon. PI. enl. 430. Mâle : Parties supérieures d'un gris brun tirant sur le roussâtre , va- rié de taches blanches et blanchâtres, petites, oblongues et lavées très- légèrement de roussâtre sur la tête; grandes, plus ou moins arrondies, quelques-unes comme effacées sur le manteau ; face variée de brun, de roussâtre et de blanc, avec un demi-collier blanc et noir sur les côtés, roussâtre et marqué de zigzags bruns sous la gorge ; celle-ci blanche ; poitrine, abdomen blancs, tachetés, par mèches longitudinales, de brun et d'un peu de roussâtre ; sous-caudales, tarses et pieds blancs ; cou- vertures alaires de la même teinte que le dos, avec un plus grand nom- bre de taches d'un blanc plus pur ; rémiges d'un gris brun marqué de taches triangulaires d'un blanc roussâtre sur les barbes externes des primaires, de bandes transversales de même nuance sur leurs barbes internes et sur toutes les secondaires ; queue marquée comme les ré- miges primaires, excepté les deux pennes médianes, qui portent des bandes transversales comme les secondaires ; bec brun-jaunâtre ; iris jaune-citron brillant. Femelle : Un peu plus forte que le mâle ; sans blanc à la gorge et sans demi-collier blanc et noir sous la face ; celle-ci cendrée et rayonnée ULULIENS. 123 • de brunâtre et de roussâtre ; teintes générales un peu moins vives; un peu plus de roussâtre sur les parties supérieures ; plus de blanc sur les parties inférieures, surtout à la poitrine. Jeunes de Vannée : Ils ressemblent à la femelle, mais ils ont les bords des plumes des parties supérieures d'une teinte plus rousse. La Chevêche commune habite non-seulement presque toute l'Europe, mais encore l'Afrique et l'Asie occidentale. On la trouve partout en France soit sé- dentaire soit de passage, selon les localités. Elle niche dans les trous des vieilles murailles, sous les toits des tourset des anciennes églises, dans les trous des rochers et les crevasses des vieux arbres. Sa ponte est de trois ou quatre œufs, presque ronds et d'un blanc pur. Us me- surent : Grand diam. 0'",034; petit diam. 0"',028. Les petits bois, les cantons où il y a de vieux châteaux abandonnés, de grands rochers, sont des localités que la Chevêche habite de préférence. En automne et en hiver elle s'approche des lieux habité?. Prise jeune et tenue en captivité, elle s'apprivoise facilement et ne cherche pas à s'échapper quand on la laisse libre. Lorsqu'on lui donne de petits oiseaux, elle les déplume avant de s'en re- paître. En liberté, elle se nourrit de mulots, de campagnols, de chauves-souris et d'insectes. A — CHEVÊCHE DE PERSE — NOCTUA PEIlSIC A Plumage d'un brun roussâtre^ varié de taches blanches en dessus^ d'un blanc lavé de roussâtre en dessous, avec des taches longitudinales sur la poitrine^ l'abdomen et les flancs; sous-cau- dales et plumes de la face postérieure des tarses roussdtres ; doigts médiocrement emplumés. Taille : 0^,22 d 0"',23. Strix NOCTUA, Forsk. Anim. orient. (i77o), p. 8, n° 2. Strix passerina, Sonnini, Voy. en Égyp. (1799), t. I, p. 349. Strix persica, Vieill. N. Dict. (1817), t. VII, p. 20. NocTUA passerina, Rupp. Neue Wirhelth. Faim. Abyss. (i83o),p. 4o. Strix NOCTUA meridionalis, Schleg. Rcv. crit. (1844), p. 15. NocTUA VETERUM MERIDIONALIS, Schlcg. Mus. dcs Pctys-Bus (1862), Striges, p. 21». LeVaill. jun. Expéd. scient, de V Algérie, pi. 4, sous le nom de Slrix numida. Mâle et femelle : Parties supérieures d'un brun roussâtre, avec des taches blanchâtres de la forme de celles de la Chevêche commune ; par- ties inférieures d'un blanc roussâtre, avec des taches brunes , plus al- longées et plus larges, principalement aux flancs et à l'abdomen; sous- caudales roussâtres ; plumes des tarses blanches à la face antérieure. 124 RÂPACES. roussâtres à la face postérieure ; queue marquée de taches rousses, ar- rondies et disposées de manière à former des bandes transversales plus ou moins interrompues ; doigts assez fournis de plumes jusqu'aux doigts ; bec brunâtre à la base et jaunâtre à la pointe; iris jaune -citron vif. ,-:'■ ■■• -; ' Ulula barbata, Keys. et Blas. WirheUh. (1840), p. 32. Sthix microphthalmos, Tyzen. Om. Fuie, 1, p. 8G (fig. du frontispice). Mâle et femelle : Parties supérieures grises, avec des taches et des raies brunes et roussâtres en zigzag, et d'autres, blanches, sur les scapu- laires ; parties inférieures et sous-caudales blanchâtres, légèrement lavées de roufsâtre sur les côtés de la poitrine, parsemées irrégu- lièrement de taches nombreuses, brunes, fuligineuses, longitudi- nales, avec des raies transversales en zigzag ; jambes et pieds mar- qués, entravers, de zigzags bruns et blancs; face rayée de brun sur un fond gris-bleuâtre, entourée d'un cercle varié de noir, de blanc et de roux, surtout en bas ; couvertures alaires variées d'un grand nombre de taches et de zigzags comme le dos; rémiges [.ortant de larges bandes transversales cendrées, variées, sur les barbes in ternes, de zigzags d'une teinte roussâtre, et d'autres d'un brun foncé ; toutes ces taches sont rembrunies vers l'extrémité des rémiges primaires ; queue brune, tra- versée par de larges bandes cendrées , tachées et rayées irrégulière- ment de brun ; bec jaune, en grande partie caché par les plumes de la face. Jeunes sujets : Ils nous sont inconnus. Cette Chouette habile le nord de l'Europe et de rAsie. On la trouve en La- ponie et au Groenland, où cependant elle est rare. Elle fréquente les grandes forêts, se nourrit de mammifères et d'oiseaux, et établit un nid. à claire-voie, sur les arbres, dans le genre de celui du Ramier. Observations. — 1° D'après le comte Tyzcnhaus, de Wilna(/kz;. et Mnn, 'le J32 RAPACES. Zool. ISol, p. 571), l'on confondrait deux espèces distinctes sous le nom de Ulula cinerea. L'une, Strix lapponka, Relz. habiterait le nord de l'Europe et de l'Asie; l'autre, Strix cmerea, Gmel. (Great cinereous owl, Audub. Birds ylm.pl. 351. — Syrnium cineream, Bp. Birds of Eur.'-p. 6), appartiendrait exclu- sivement à l'Amérique septentrionale. Ce qui nous paraît incontestable, après vérification, c'est, comme le fait re- marquer le comte Tyzenhaus, que les sujets d'Iiurope diffèrent de ceux d'Amé- rique : 1° par une tête plus grosse; — 2° par le nombre plus grand de cer- cles concentriques des disques de la face, ce nombre étant de huit ou neuf sur les individus d'Europe, et de six seulement sur ceux d'Amérique ; — 3° par la présence d'un grand croissant noir au-dessus du coin interne de l'œil, ce croissant manquant chez la Slrix cinerea ; — 4" par les plumes des doigts qui dépassent la moitié de la longueur des ongles, tandis que sur les sujets améri- cains elles laissent à découvert les écailles terminales des doigts; — 5° enfin par les mœurs. Le Syrnium lapponicum se tient dans les grandes forêts, loin des eaux et des habitations: se nourrit de petits mammifères et d'oiseaux, et construit son nid avec des bûchettes disposées à claire-voie. Le Syrnium cinereum, au contraire, habile le nord de l'Amérique ; fré- quente, d'après Audubon, les bords des eaux ; s'approche des ports maritimes, même en plein jour; se nourrit de poissons; construit son nid avec des ro- seaux et le garnit de plumes en dedans. Audubon, dont l'habileté ne saurait être mise en doute, ainsi que le fait observer le comte Tyzenhaus, dit que chez la Strix cinerea l'occiput et la nu- que portent deux taches transversales blanches sur chaque côté des barbes, vers l'extrémité des plumes. Il y a quatre paires de taches pareilles chez la Lapponica. La Strix lapponica de Retzius serait, d'après le comte Tyzenhaus, l'oiseau adulte {Strix microphthalmos du frontispice de son Ornithologie) et la Strix bar- bata, Pall. le jeune de l'année. Quant à la Strix cinerea de Gmelin, elle ap- partiendrait exclusivement à l'Amérique du Nord et aurait été confondue avec la Strix lapponica. Le prince Ch. Bonaparte, qui, en 18o0, faisait encore Strix lapponica synonyme de Strix cinerea; qui, en 1852, reconnaissait sous ces deux noms deux espèces distinctes, n'admet, en 1856 [Cat. Parzud. ^. "l), qu'une Ulula cinerea, A. Lapponica, Bp. ex Retzius, Cette sorte de compromis n'a que l'inconvénient de consacrer une erreur. Cinerea dominant Lapponica, ce n'est pas i?p. ex Retzius qu'il aurait fallu écrire, mais Dp. ex Gmel. STRIGIENS. 133 SOUS-FAMILLE X STRIGIENS — STRIGIN^ Tête dépourvue d'aigrettes ; disques de la face formant au-des- sous du bec une collerette complète; doigts nus, ou simplement couverts de quelques poils . Les Strigiens se distinguent des autres Rapaces nocturnes par la réunion, au-dessous du bec, des disques périophthalmiques, ce qui leur donne une physionomie toute particulière, et par leurs pieds nus ou presque nus. Ils ont d'ailleurs des mœurs parliculières; vivent dans les liabilalions de l'homme et ne fréquentent qu'accidentellement les bois. Le genre type de cette sous-famille est fondé sur une espèce d'Europe. GENRE XXVII EFFRAYE — STRIX, Linn. Strix, Linn.5. iV. (1735). Aluco, Fiem. Phil. ofzool. (1822). Stridula, De Sélys, Frtune belge {l fi i2). Rec droit à la base, courbé seulement à la pointe; narines larges ; disques périophthalmiques complets, très-larges; conque auditive, vaste et pourvue d'un opercule; ailes acuminées, plus longues que la queue, qui est relativement courte et large ; tarses déliés, plus longs que le doigt médian, complètement vêtus de plumes duveteuses; doigts garnis seulement de poils épars. Les Effrayes sont cosmopolites: une seule appartient à l'Europe, et elle est l'unique espèce linnéenne qui figure dans le genre Strix des méthodistes con- temporains. o4 — EFFRAYE COMMUNE — STRIX FLAMME A Linn. Hun fauve glacé de cendré et piqueté de noir et de blanc en dessus; d'un blanc variable en dessous, sans taches ou pointillé de brun ; tarses longs de 0'°,06. Taille : 0'^,36. 134 RAPACES. Strix flammea, Linn. S. N. (17(ïfi), t. I, p. 133. Aluco, Briss. Ornith. (1760), t. I, p. 503. Aluco flammeus, Flem. Brit. an. (1828), p. 37. Strix guttata, Brehin, Randh. Nat. Vôg. Beuts. (1831), p. 106. Buff. PL enl. 440. Mâle et femelle : Parties supérieures d'un roux jaune, varié de gris et de brun glacés, pointillé de noir et de blanc ; parties inférieures blanches ou fauves, parsemées de petites taches brunâtres ou noirâtres et quelquefois sans taches ; face blanche ou grise, avec le tour des yeux d'un brun plus ou moins roussâtre ; queue légèrement barrée de brun ; iris brun-noir (I). -r. ...'.:-; ïi - Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent aux adultes; seu- lement, ils sont un peu plus petits, et ont les plumes plus soyeuses. Les nouveaux-nés sont couverts d'un duvet blanc, que l'on retrouve encore chez ceux qui commencent à voler. Variétés : Cette espèce présente quelques variétés qui ne dépendent ni de l'âge, ni du sexe, ni des saisons. On en trouve qui ont la face et les parties inférieures du corps d'un roux vif, et d'autres qui ont ces parties d'un beau blanc. , , L'Effraye est répandue dans toute l'Europe. On la trouve aussi dans l'Asie occidentale et dans l'Afrique septentrionale. C'est de tous les Strigidés le plus sédentaire et le plus commun en France. Cette espèce niche dans les tours, dans les clochers, les chûteau.v abandon- né^, les creux des rochers. Sa ponte est de trois ou quatre œufs, quelquefois de cinq, un peu allongés et d'un blanc pur. Ils mesurent : Grand diam. 0"',04 ; petit diam. 0'",032 à 0™,034. L'Effraye, considérée par le vulgaire comme un oiseau de mauvais augure, est peut-être de tous les Rapaces nocturnes le plus utile à rhon!me,par la rai- son qu'il purge les champs el le voisinage des habitations d'une foule de pe- tits mammifères nuisibles, dont il fait sa principale nourriture. (1) Dans les jeunes comme dans les vieux, l'iris est toujours brun-noir et non pas jaune, ainsi que le dit Temmincii, et ainsi qu'il est représenté dans les Planches enluivinées de BuCfon. Toutefois, M. Middel, préparateur de l'Université de Liège, a afflimé àM. deSélys- Longchamps, en avoir monté une qui avait l'iris jaune. M. de Sélys-Longchamps se de- mande s'il n'y aurait pas deux races ? Nous ne le croyons pas, et nous pensons que le pré- parateur de Liège a été induit en erreur par un commencement de putréfaction. 11 arrive quelquefois, lorsque les oiseaux sont morts depuis plusieurs jours, qu'une ma- tière grasse blanchâtre ou jauniâtre recouvre le globe oculaire. ASIONIEAS. 13o 'i'i f\] "' SOUS-FAMILLE XI .; ■ ■v^\cLÔ ..( i: ASIONIENS — ASIONIN.B ^,„. .,,,:>, a*; Tête ornée de chaque côté^ en arrière et en dessus des yeux, dmi bouquet de plumes plus ou moins allongées, et formant deux aigrettes divergentes. ObserTation. — Cette sous-famille correspond complètement au genre Asie de Brisson, aux Hiboux de Temminck et de M. Schlegel et aux Bub .ninés de M. 0. des Murs. Les trois genres qu'elle comprend ont été répartis par le prince Ch. Bonaparte d'abord (1838-1842) dans trois sous-familles : les Scop- dans celle des Surniens ; les Ducs dans celle des Buhoniens, dont ils étaient types; les Hiboux dans celle des Ulaliens. Mais la sous-famill(?des Buboniens ayant été rayée en 1830, l'on ne sait pour quel motif, les Ducs sont venus pren- dre place à côté des Scops dans celle des Surniens, les Hiboux restant toujours Ululiens. Enfin, après avoir été Buboniens, puis Surniens, les Ducs, pour le prince Ch. Bonaparte, sont devenus des Uliiliens (i8o4), mais des Ululiens Bubonés. Si les caractères à l'aide desquels nous réunissons dans une même division les genres Otus^ Bubo, Scops, ne sont pas des plus naturels, au moins n'auront- ils pas l'inconvénient de donner lieu à toutes ces fluctuations, fjrt savantes sans doute, mais qui, jusqu'à présent, ne sont qu'un progrès vers la confusion. ""''^;,'Z Z^'V GENRE XXYIIl Z. HIBOU — OTiS,G.Cuy. Strix, p. Linn. G.N. (1735). Asie (1), Briss. Ornz7/t. (I7<;n). Otus, g. Cuv. labl. duRëfj. anim. (1707-1800). BcBo, Savig. Oi.s. (f^^r?/;). (1808-1810). .Egolius, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840). Bec recourbé dès la base; narines grandes, elliptiques, mé- dianes; disques périophthalmiques complets, irréguliers; conques (1) A l'exception de Swainson.de Strickland,deMacgilUvray, deRicliardson, les métho- distes, par un oubli involontaire, sans doute, ont passé sous silence le genre Asio, créé par Biisson, pour les Strigidés pourvus d'aigrettes, et notamment pour les e-pèces dont, plus tard, G. Cuvier a fait son genre Otu9. Peut-être conviendrait-il de restituer à ce genre le nom que lui a donné Brisson. Ce changement serait d'ailleurs parfaitement jus- tifié par la loi de priorité. 136 RAPACES. auditives grandes étendues, en demi-cercle du bec au sommet de la tête, et munies d'un opercule membraneux ; ailes allongées, atteignant ou dépassant l'extrémité de la queue ; tarses complè- tement couverts de plumes; doigts vêtus jusqu'à la base des dernières phalanges. Les Hiboux sont cosmopolites et trois d'entre eux appartiennent à l'Europe. L'une de ces trois espèces, à la vérité, n'y fait que de rares apparitions ; les deux autres y sont communes. Obseryatîons. — Les Hiboux, sous le rapport du grand développement de l'oreille externe, sont dans la seclion des Strigidt's à aigrettes, ce que sont les Chouettes et les Hulottes dans la division des espèces à tôte lisse. G. Cuvier, Lessonct quelques autres naturalistes ont compris dans ce genre le Brachyole, le Hibou vulgaire ou Moyen-duc, et l'Ascalaphe qui, tous, ont pour caractères génériques un disque complet, une oreille externe ample, operculée; des tarses et des doigts emplumés; un bec à moitié caché par les plumes décomposées de la face. D'autres ornithologistes, ayant plutôt égard à la taille des oiseaux qu'au dé- veloppement de la conque auditive, ont séparé l'Ascalaphe des Hiboux, pour le ranger à côté du Grand-duc, dans le genre Buho, ne considérant comme 0^^■ que VOtas hrachyotm &i VOlus vulgaris. D'autres enfin, constatant, parmi les Hiboux, quelques différences dans la longueur des tarse?, des ailes, dans le développement des aigrette?, ont vu là des caractères suffisants pour faire des trois espèces des types de trois genres distincts. Certainement l'Ascalaphe n'est pas plus un Brachyote que celui-ci n'est un Hibou vulgaire; mais les différen- ces qui existent entre ces oiseaux sont-elles de nature à les faire séparer géné- viquement? Nous ne le pensons pas. Tout ce qui nous paraît raisonnablement possible, c'est la création de simples groupes que l'on pourrait caractériser de la manière suivante : a. Espèces à aigrettes très-courtes; ailes atteignant l'extrémité de la queue ; tarses de la longueur du doigt médian {Olas hruchyolus. — Type du genre Bki- c%o<»5, Gould); i. Espèces à aigrettes très-développées ; ailes et tarses comme dans le pre- mier groupe {Olus vulgaris) ; c. Espèces à aigrettes de moyenne longueur; ailes n'atteignant pas l'extré- mité de la queue ; tarses plus longs que le doigt médian {OUis ascalaphus. — Type du genre Ascalaphia, Geoffr.). 11 est bien entendu qu'en caractérisant ces groupes, nous ne prétendons pas caractériser des genres. oo — HIBOU BRACHYOTE — OTUS BRACHYOTVS Boie ex Gmel. Teintes générales d'un roicr jaunâtre, variées en dessus, comme ASIONIENS. 137 en dessous, de taches longitudinales ; barbes internes des rectrices coupées par quatre bandes espacées. J(??7/^:0",35. '' Strix brachyotus, Gniel. S. N. (1788), t. I, p. 289. Strix brachydra, Nils. Faim. Suec. (1807), t. I, p. 62. Strix «golius et ulula, Pall. Zoogr. (18H-183I), t. I, p. 309, 322. Otus brachyotus, Boie, his (1822), p. 549. Otus PALUSTRis, BrehtQ, Handb. Nat. Vog. Dents. (1831), p. 124. Brachyotus palustris, Gould, B. of Eur. pi. 40. Strix palustris, Schinz, Eur. Faim. (1840), 1. 1, p. 139. iEcoLius BRACHYOTUS, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 32. Brachyotus ^golius, Bp. Consp. Accip. Rev. et Mag. de zool. (1834), p. 541. BufF. PL enl. 438, sous le nom de Chouette. Mâle : Plumage d'un jaune d'ocre en dessus, varié de taches brunes au centre des plumes, longitudinales à la tête et au cou , irrégulières au dos; d'autres taches blanches, de différentes formes, occupent les ailes; parties inférieures d'un blanc plus ou moins roussàtre ou isabelle^ flammé de brun au cou, à la poitrine, et rayé de la même couleur à l'abdomen et sur les flancs; plumes rayonnantes du disque facial va- riées de gris , de roux et de brun tirant sur le noir autour des yeux ; queue rousse, avec des taches et quatre ou cinq bandes brunâtres ; tarses et la plus grande partie des doigts couverts de plumes soyeuses, qui deviennent de plus en plus courtes en approchant des ongles; bec noir; iris jaune brillant. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par une taille sensiblement plus forte et des teintes un peu plus claires. Jeunes de raiinée : Semblables aux adultes, avec le tour des yeux noir. Variétés : On rencontre des individus dont le plumage tourne à l'al- binisme (Collect. Degland). Le Hibou brachyote habite le nord de l'Europe, l'Asie et l'Afrique septen- trionale. Il est de passage régulier en Angleterre, en Hollande, en Belgique et dans beaucoup d'autres contrées de l'Europe. En France, à l'époque de ses migrations d'automne, il est répandu partout. Il niche à terre, sur quelque éminence, ou dans des trous, quelquefois dans un nid de Busard, Sa ponte est de quatre œufs blancs, un peu allongés. Ils mesurent en moyenne : Grand diam. 0",04; petit diam. 0°',032. Cette espèce est très-sociable; elle a des habitudes presque terrestres, car elle descend souvent à terre, soit pour s'y reposer, soit pour guetter les petits 138 RAPACES. mammifères, tels que les campagnols, les mulots, etc., dont elle fait sa princi- pale nourri ture. ObserTation. — Isidore GeofFroy-Saint-Hilaire avance que le mâle seul a depatites ai gr elles : il est certain cependant que les femelles en sont égale- ment pourvues. M. Nordraann dit qu'il existe dans la Russie méridionale une variété de cette espèce qui a, au lieu d'aigreltes courtes, deux bouquets de plumes semblables aux aigrettes du Strix utus, que cette variété vit avec l'oiseau type; qu'on en voit souvent plus de vingt, en novembre,, sur le même arbre, et que l'un et l'autre y sont sédentaires. ■ . 06 — HIBOU VULGAIRE — OTVS VULGABIS Flemm. Parties supérieures dun roux jaunâtre^ vermiculé de gris et de brun^ et variées de taches longitudinales et transversales ; parties inférieures marquées de taches oblongues, dentelées sur les flancs ; bardes internes des rectrices coupées par huit ou dix bandes. Taille : 0"\35. '"'"'[ Sipax OTUs, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 132. :, : ; Asio, Briss. 0/7iî7/i. (1760), t. I, p. 4S6. . . ■ BcBo OTUS, Savig. Ois. d'Éf/yp. (1809), p. 109. Otus vui.GARis, Flemm. 5n7. «n. (1828), p. 60. ' ' ■ '. Otcs coiiMUNis, Less. 0/va7/i. (1831), p. 1 10. ■"■• /Egolids OTLis, Keys. et Blas. WirbeUh. (1810), p. 32. ■ , Otos OTUS, Schleg. iîey. cn7. (1S44), p. 14. ,. , ^ , Buff. PL enl. 29. Gould, 5. o/^ta-. pi. 39. ' '.' '' Mâle : Parties supérieures d'un roux jaunâtre, varié irrégulière- ment de gris et de brun, avec des taches longitudinales et des raies transversales ondulées; parties inférieures d'un roux plus ou moins foncé, marquées, au centre des plumes, de taches brunes, allongées, coupées, par quelques raies ondulées d'une teinte plus claire ; face va- riée de gris, de roussâtre et de brun près des yeux ; queue rousse en dessus, avec des bandes brunes; grise, rayée de brun en de-sous; plumes des pieds roussâtres; bec brun de corne ; iris jaune-orange. Femelle : Un peu plus forte que le mâle ; teintes plus foncées. Jeunes de P année : Comme les adultes, avec les yeux entourés de plumes noires- En îiaissant : Ils sont couverts d'un duvet cendré et noir, mêlé de roussâtre. ASIONIENS. 139 Cette espèce est répandue dans toute l'Europe; elle est commune et séden- taire en France, en Belgique et en Sicile. On la trouve aussi en Asie. Comme la plupart des Strigidés, elle entre en amour de très-bonne heure. Il n'est pas rare de rencontrer des jeunes, pris au nid, vers la fin du mois de mars,, et surtout en avril, lille niche dans les fentes des rochers, dans les trous des arbres, quelquefois dans les nids abandonnés d'écureuil, de ramier, de cor- neille, de pie. Ses œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont un peu obLjngset d'un blanc pur. Ils mesurent : Grand diam. 0"',034; pelit diam. 0'",029. Le Hibou vulgaire paraît avoir des mœurs sociables, comme le Brachyofe. En automne on le voit souvent par petites bandes de sept ou huit individus, qui, lorsqu'on les disperse, ne tardent pas à se réunir de nouveau. L'été, il fré- quente les bois,, les forêts et les vieux bâtiments abandonnés; l'hiver, il s'ap- proche des lieux habités. ^ '67 — HIBOU ASCALAPHE — OTUS ASCALAPIIUS Less. ex Savig. Plumage cl un fauve roussàtre, vermiculé et taché de blanc et de brun en dessus; marqué^ à la poitrine, de taches ohlorujues et de raies transversales vermiculées sur les flancs^ l' abdomen, les sous- caudales ; barbes externes et internes des rcctrices coupées [jar quatre bandes. , Taille : 0'^,^1 environ. BuBO AscALAPHUs, Savig. Oh. d'Égyp. (1809), p. 110. Strix ASCALAPHus, Vicill. Tah. Encij. (1823), p. 1276. Otus ascalaphcs, Less. Omitfi. (1831), p. 109. AscALAPHiA Savignii (Is. Gcoff.), iu G. R. Gray, Gc7i. of B. (1841), p. 7. Temm. et Laug. P/. co/. 57. . • '.. , • . Mâle et femelle : D'un roux blanchâtre, varié de différentes nuances, avec des taches et des- raies d'un brun noir, lancéolées à la tète et h. la nuque, par grandes masses sur les ailes, en bandes larges ou en zig- zags étroits sur les rémiges et les rectrices, en mèches allongées sur les côtés de la poitrine, et en zigzags transversaux, très-fins, sur le reste des parties inférieures; gorge et milieu de la poitrine blancs; sous-cau- dales blanches, barrées de cinq ou six raies d'un brun noirâtre ; plumes duveteuses des pieds blanchâtres ; bec noir; iris jaune. Jeunes : Inconnus. L'Ascalaphe habile l'Afrique orientale, l'Asie septentrionale et centrale, et se montre accidentellement dans le sud et l'orient de FEuiope. On le dit com- mun en Egypte. 140 lUPAGES. Il se nourrit de taupes, de rats, de mulots, de petits oiseaux et d'insectes. Sa propagation est inconnue. • - GENRE XXIX DUC — BVBO, G. Cuv. Strix, p. Linn. S. N. (i73o). • ^ Feliceps, Barrôre, O/ii. specim.nov. (1745). AsiOj p. Briss. Ornith. (1760). BuBO, G. Cuv. Règ. anim. (1817-1829). Otus, Schleg. i?ei'. crz7. (1844). Bec fort, épais, saillant; narines larges, arrondies; disques pôriophthalmiques médiocres, peu étendus au-dessus de l'œil, ir- réguliers; conque auditive relativement petite, ovale, n'occupant pas la moitié de la hauteur du crâne ; ailes médiocres ; queue courte et arrondie; tarses courts, robustes, entièrement em- plumés ; doigts forts, vêtus jusqu'aux ongles. Les Ducs sont les plus grands des oiseaux de proie nocturnes. Leur force musculaire et leurs puissantes serres en font des oiseaux redoutables pour les mammifùres de moyenne taille, tels que les lièvres, et pour les grands galli- nacés sauvages. Ils sont répandus dans toutes les parties du monde et l'un d'eux est propre à l'Europe. Observations. — Le prince Ch. Bonaparte a admis en dernier lieu {Cat. Parziid. p. 2), avec le Bubo maxhnus, deux races européennes, sous les noms de Bubo sibiricus {Strix sibirica, Licht. Str. turcomana, Eversm.), et Bubo athe- niensis. Ce Bubo uthcniensis qui, jusqu'en 1854, époque où il a été spécifique- ment distingué, mais avec un point de doute [Rev. et Mag. de zooL p. 541), n'était pour le Prince qu'un Bubo maximus; qui, en 1856, perdait son rang d'espèce douteuse, pour devenir race, mais, sans point de doute {Cat. Par:ud. p. 2), ne représente, par le fait, ni une race, ni même une variété locale, mais simplement un état d'Age du Bubo maximus. Quant au Bubo sibiricus que le prince Ch. Bonaparte a également admis un moment comme espèce, pour en faire ensuite une race, il ne diffère absolu- ment du Bubo )naxi7nus que par les teintes plus ou moins blanchâtres du plu- mage. Nous avons vu dans le cabinet de M. Hardy, un Bubo sibiricus tué par M. Martin, dans les monts Durais, dont le collier, le milieu de la poitrine, le ventre, les bordures des grandes couvertures des ailes, étaient d'un blanc pur, pendant que le reste du plumage avait des teintes tout à fait semblables à celles qu'offrent certains sujets pâles du Bubo maximus. Un autre Grand- Duc de Sibérie, qui nous a été communiqué à Paris, et que nous avons pu examiner à loisir, nous a présenté exactement les mêmes dimensions tant ASIONIENS. iil du bec, des ailes, des pieds, etc. que chez le Bubo maximxis. Mais toul son plumage était blanc et blanc-roussâtre, varié de taches et de traits bruns. Il différait donc sous le rapport des teintes générales, non-seulement du Grand- Duc d'Europe, mais encore du sujet de la collection de M. Hardy, chez lequel le blanc est moins répandu et les autres couleurs moins pâles. Eu égard à cette irrégularité, nous serions tentés de croire, avec M. Schlegel, que \& Bubo Sibiricus ne représente qu'une variété individuelle, assez fiéquente toutefois, du Bubo maximus. Ce changement de couleur, se produisant avec plus ou moins d'intensité, sous l'influence du climat, serait analogue à celui que subit, dans les régions boréales, le plumage du Bubo virginianus. 38 — GRAND-DUC — BUBO MAXIMUS Flemm. ex SiLbald. Plumage varié et onde de noir et de jaune roux en dessus ; fauve- brun en dessous, avec de grandes taches longitudinales et de fines raies transversales sur r abdomen et les flancs ; première rémige de 0",03 environ -plus courte que la seconde, la troisième la plus longue de toutes. Taille : 0'",60 en moyenne. Strix BUBO, Linn. 5. iV. (1766), t. 1, p. t31. Bubo et Bubo italicus, Brifc. Omilh. (1760), t. I, p. 477 et 482. Bubo maximus, Flem. Brit. anim. (1828), p. 57. Bubo europ^us, Less. Ornith. (1831), p. Uo. Bcbo germanicus, Brehm, Handb. Nat. Vog. Dents. (1831), p. 119. Otus bubo, Schleg. Rev. crit. (1844), p. xui. Buff. PL ml. 435. Mâle : Plumage, en dessus, varié de gris et onde de noir sur un fond jaune-roux ; jaune-roux plus clair en dessous, avec des taches brunes longitudinales et des raies transversales ondulées ; plumes des aigrettes noirâtres au centre, rousses sur les bords; gorge blanchâtre; plumes des tarses et des doigts rousses, mouchetées de brun ; bec noir ; iris orangé-rouge. Femelle : Sensiblement plus forte que le mâle ; avec moins de blanc à la gorge, et les teintes rousses moins vives. Jeunes de Vamiée : Ils ressemblent à la femelle. Variétés : Les teintes du plumage varient beaucoup dans l'un et l'autre sexe, suivant l'âge et le climat. Elles sont tantôt plus, tantôt moins foncées et tournant au blanchâtre ou au roussâtre. Le Grand-Duc habite l'Europe et l'Asie septentrionale. Il est sédentaire dans 142 RAPACES. les hautes montagnes de l'Isère et de la Provence; est commun en Suisse, en Sicile, en Italie, et se montre accidentellement dans le nord de la France. Il n'est pas rare en Crimée et en Bessarabie. Il fréquente les rochers qui bordent la Meuse et l'Ourthe, et s'y reproduit. Il niche dans les creux de rochers, dans les crevasses des vieilles tours où il se retire durant le jour; pond deux œufs, rarement trois, ronds^ et d'un blanc pur. Ils mesurent : Grand diam. 0",05; petit diam. O^jOiS. ni» ';.■;.:::! i '■.' .■ .uuïiiiu o.:>;a - ^ Le Grand-Duc est, dil-on, fort courageux et ne craint pas le chien. Lorsqu'il est attaqué et pressé de trop près, il se place sur le dos et se défend avec ses ongles. Un auteur dit avoir été témoin d'un combat entre un Aigle et un Grand-Duc, combat où celui-ci fut vainqueur. Il s'était si fortement attaché, avec ses serres, au corps de son adversaire, qu'on put les prendre vivants. En liberté, cet oiseau se nourrit de lièvres, de lapins, de perdrix, de tétras, et, au besoin, de rats et d'insectes. , GENRE XXX SCOPS — SCOPS, Saviff. rr : \ ■■■■>v Strix, p. Linn. 5. iV. (1835). Scops, Savig. Ois. d'Égyp. (1808-1809). BuBO, Boie, iszs(1822). •- -. , . ^ ^,„ .., Ephialtes, Keys. et Blas. Wirbdth. (1840). , ', V '■ ' ■ : Bec tii's-incliné dès La base; narines }3etites, ovalaires; dis- ques périophthalmiques peu développés et imparfaits ; oreilles à fleur de tête, petites, ^ rondes, dépourvues d'opercule ; ailes dé- passant la queue, qui est courte et carrée ; tarses moyens, vêtus en avant, écailleux en arrière; doigts nus. • -m' .^v. On trouve des Scops dans toutes les parties du monde. Parmi les espèces connues, une seule est européenne. 39 — SCOPS D'ALDROA ANDE — SCOPS ALDROFANDI (1) Willuglibi. ,. D'un gris roiissâtrc ^ varié de brun ; première rémige à peu près (1) Le Scops d'Europe est un de ces exemplesifréquents deriiiconvénient qu'il y a, au point de vue de la nomenclature, à prendre Linné pour point de départ et à s'en tenir ab- solument à ses écrits. Le nom de Scops étant devenu générique, d a fallu nécessairement ou créer un nom spécifique nouveau, ou en trouver un parmi les doubles emplois du Systema Naturœ. Les deux choses sont arrivées, et la synonymie de l'espèce s'en est con- sidérablement accrue. Si les ornithologistes, se montrant moins scrupuleux, avaient, dans ASIONIENS. d43 égale à lu cinquième, la deuxième plus longue que la quatrième, la troisième la plus longue de toutes ; tarses vêtus jusqu'à la se- conde phalange du doigt médian. ■.■■;■■■ Taille : 0"\18 à 0™,19. ..'::? ^.!;:, ^,.. ..î^iwiCir ■!. -■ j:,ii h ï' c.-. î ;)':■ in f.i Scops Aldrovandi, Willug. Onu'f/i. (1676), p. 60. ,, , ■;, -; -.-,'•'••>■■: -,';,;,•;.[, Strix scops, Linn. »S. iV. (1766), t. I, p. 132, jj-^j ^^(j,,._,.^ ^., .,^ , . ,-ij m' '-'^ Scops, Briss. Omilh. (1760), t. I, p. 495. ■' - '- -/; ' ,,/]'i-.'^,y,^i'' Strix GUI, Scop. An?i. ^ii'/. nfli. (1768), p. 10. _ ;t,:,-ij. i Strix zorca el carniolica, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 290. ,, ,1. .,,-,(,; ..<,!,■.; Scops EPHiAi.TEs, Savig. OiA". (/'ii^i^^*. (1809), p. 107. ■ •- ; BuBO SCOPS, Boie, Lis (182:2). p. 5i9. ^ y, ■ . Scops carniolica, Brehui, Handb. Nat. Vog. Deuts. (1831), p. 126. _; [ ; Scops europ^us, Less. Omilh. (1831), p. 106. . •■ ; ;,,,•[ ,^1 j^.,]-; Scops zorca, Swains. Classif. of B. (1837), t. H, p. 217. j •,(!!:,• a-;. j]j Ephialtes Scops, Keys. et Blas. \VirbeUh. (1840), p. 33. ,,,,• ,., r, •'.,.,,,,.,, Otus scops, Schleg. iîey. cn7. (1844), p. 16. , ,, j ,.; i.>^, i;. ,,,:,. Buff. PI. enl. 436, sous le nom de Petit-Duc. • , ' Mâle : Parties supérieures brunâtres, variées de gris, de roux, de blanchâtre, avec des traits longitudinaux noirâtres au centre des plu- mes, des raies vermiculées transversales et des taches irrégulières noi- res, cendrées ou rousses sur les scapulaires ; parties inférieures d'une seule teinte moins foncée, rayées transversalement de cendré, de rous- sâtre, et marquées, en long, de larges taches brun-noir plus vif qu'en dessus; ailes colorées comme le manteau ; queue pareille au dos, avec six ou sept bandes transversales roussâtres, accompagnées d'une autre bande étroite brune ; bec noir ; iris jaune. Femelle : Un peu plus forte que le mâle et plus grisâtre. Jeunes de r année : Semblables à la femelle ; iris d'un jaune plus pâle. Le Scops habite toute l'Europe tempérée et méridionale, l'Afrique septen- trionale et l'Asie occidentale. cette circonstance, fait des excursions en dehors du Sysfema Naturœ ou de la Fauna Sweaca, ils auraient trouvé dans Willughbi, Ray, Klein, Raczinski,le nom tout fait de Scops Aldrovandi qui, on l'avouera, n'est pas plus mauvais que ceux d'europœus, cnmiolica, ephialtes et suttoui zonca {ei non sor/:a, comme on l'écrit depuis Gmeliii), qui est un nom tiré dupatois sicilien. C'est ce nom d' Aldrovandi ,isi(iis accepté par le prince Ch.Donaparte, mais rejeté depuis, que je me permets de sub-tituer au nom peu connu de Gui donné par Scopoli et que je trouve dans les notes manuscrites de M. Degland. Les ornitliologistes qui, s'enfermant dans la période linnéenne, repousseraient, par respect du principe de priorité, la dénomination spécifique d' Aldrovandi, devront admettre celle de Gui sous laquelle M. Degland voulait décrire le Scops d'Europe. Z. G. 144 RÂPACES. II est sédentaire en Sardaigne selon Cetti, et n'habite que temporairement le reste de l'Europe. De mars en octobre il est commun dans la Provence, le Languedoc, le Dauphiné, les Hautes-Pyrénées, l'Italie et la Crimée. On le trouve quelquefois aux environs de Paris. Il émigré en automne. Il niche dans les fentes des rochers, dans les trous des murs, dans les creux des vieux arbres, jusque dans l'intérieur des villes. Sa ponte est de trois ou quatre œufs, presque ronds, d'un blanc pur. Ils mesurent : Grand diam. 0",028 à O-^jOiiO ; petit diam. 0"',025. Sa nourriture consiste en petits mammifères, et surtout en insectes. Des in- dividus tués en mai, près de Paris, avaient l'estomac rempli de chenilles et de débris de coléoptères du genre hanneton. De tous les Rapaces nocturnes, le Scops est celui qui devient le plus fami- lier. Il arrive à la voix de celui qui l'élève. Nourri en liberté, il revient fidè- lement au lieu où l'on a fait son éducation; mais, aussitôt l'époque des mi- grations arrivée, il n'est plus possible de le retenir : ni l'abondance de nourriture qu'on lui fournit, ni les caresses et les soins qu'on lui prodigue ne peuvent le déterminer à rester. Il faut alors l'enfermer, si on veut le conser- ver. Son départ a régulièrement lieu en septembre et son retour au printemps. Il est probable qu'il passe l'hiver en Afrique et en Asie. .1 t- DEUXIÈME ORDRE PASSEREAUX — PASSERES Passeres et Pic-E, p. Linu. 5. iY. (1735). ■ Passeres et ScANsoRES, G. Cuv. Tab. élém. d'Hisl. mit. (1797), ScANSOREs et AuBULATOREs, Illlg. Procl. syst. (1811). Omnivores, Insectivores, Granivores, Zygodactyli Anisodactyij, Alcyones et Chelidones, Tem. Man. (1820). Syi.vicoLiE, Vieill. Orn. élém. (1816). Ins;-:sores, Vig. Gm. of B. {{^^i-ù). Scansores et Oscines, p. Key. et Blas. Wirhtlih. (l'^40). Bec très-vanable, dépourvu de cire; ailes et queue de lon- gueur et de forme variables; pieds courts ou de moyenne lon- gueur, le plus généralement quatre doigts; ongles grêles, plus ou moins courbés. Les Passereaux diiïèrent des Oiseaux qui composent les autres ordres par des caractères en quelque sorte négatifs. Tous, à l'exception du Coucou vulgaire, sont nionogauies. Ils se nourrissent soit de fruits, soit de graines, soit d'insectes, de larves, de poissons, et quel- quefois de tout ce qu'il» trouvent. En -général, ils sont de petite taille. C'est parmi eux qu'on rencontre les oiseaux chanteurs par excellence, et beaucoup d'entre eux fournissent à nos tables un inels des plus délicats. Les femelles ont, chez la plupart des espèces, un plumage moins brillant que les mâles. Les jeunes sont nourris pendant quelque temps dans le nid, par le père et la mère. Observation. — En réunissant les Picœ et les Passerez de Linnée dans un seulordre,nousne faisons que suivre l'exemple de la plupart des ornithologistes de nos jours. Nous avons cependant retiré d'avec les Passereaux, les Pigeons que quelques auteurs laissaient parmi eux. Ceux-ci, tant par leurs caractères que par leurs habitudes, leurs mœurs, etc., forment un ordre particulier. De toutes les grandes divisions dont se compose la classe des Oiseaux, celle qui comprend les Passereaux est une des moins naturelles : les espèces oflrent les formes les plus variables, des habitudes et des mœurs excessivement difte- rentes. De là résulte qu'aucun ordre n'a subi plus de modifications. Nous ne Degland et GEnnE. ' '• — 1" i !(; PASSEREAUX ZYGODACTYLES. passerons pas en revue toules celles qui ont été proposées depuis Linné; < ependant, nous ne pouvons nous dispenser de dire quelques mois du système que quelques auteurs cherchent à faire prévaloir. Ces auteurs, invoquant un caractère anatomique mis en évidence par les travaux de Nilzch et de J. MûUer, partagent l'ordre des Passereaux en deux tribus : celle des Vohicres, pour les Passereaux qui accomplissent les fonctions vocales à l'aide d'une seule paire de muscles; celle des Oscines, pour les Passereaux qui ont le larynx pourvu de plusieurs paires de muscles. Mais, comme le fait observer avec ■ juste raison M. Pucheran, dans un article consacré à l'analyse du Conspertas generum Avium {Rev. et Mag. de zool. 1851 , 2<= sér. t. 111, p. S59), la base de cette division offre un inconvénient bien supérieur à celui qui nous est pré- senté par les caractères du bec et des pieds; car elle ne peut se manifester extérieurement par des modifications appréciables^ ce qui est indispensable en zoologie. Des deux inconvénients, nous choisirons le moindre, et basant nos divisions principales des Passereaux sur la disposition des doigts, nous les distin- guerons, à l'exemple de quelques ornithologistes, en Zygodacty/es, en Syndac- tyles, en Déocdactyles et en Anomodactyles. Nous proposons cette quatrième divi- sion pour des Passereaux qui n'appartiennent, par la forme de leurs pieds, à aucune des trois divisions précédentes. PREMIERE DIVISION PASSEREAUX ZYGODACTYLES PASSEIŒS ZYGODACTYLI ScANSOREs, G. Cuv. Tah. élcm. d'HM. nut. (1797). ZYGODACTYLES, p. VieiU. Orn. éléin. (18 10). Deux doigts devant, deux ou très-rarement vn seul derrière, les antérieurs soudés à la base^ les postérieurs libres. Les oiseaux de celte division, à causée de l'organisation de leurs pieds, sont généralement connus sous le nom de Grimpeurs. Cependant tous ne jouissent pas de la facullé de grimper. Si les uns, comme les Picidés, exercent habituel- lement ce mode de locomotion, en s'aidant de leurs pieds et de leur queue, les autres sont plutôt percheurs que grimpeurs et peuvent tout au plus s'ac- crocher au tronc ou aux branches des arbres sans les parcourir. En outre, ceux- ci ont une langue ordinaire; ceux-là une langue pénicillée; d'autres une langue très-extensible et Jombriciforme. lin raison de ces difiërences, et en n'ayant égard qu'aux espèces d'itlurope, on peut distinguer les Zygodactyles en Zygodactyles macrogloiscs el en Zygodactyles microglosses. ' ' PICIDÉS. 147 1° ZYGODACTYLES MACP.OGLOSSES — ZYGODACTVLI MACROGLOSSI FAMILLE V PICIDÉS — P ICI DM Sphéoramphes, Duiii. Zool.anal. (ISOO). Sagittilingi'es, lllig, Trod. syst. (1^11). Macrogi.ossi, Vieill. Orn. clém. (I81C}. PiCiD^, Vig. Gen. of B. (lS2o). PicÉEs, Less. Ornilh. (1831). Bec droit, aciiminé, avec ou sans sillons latéraux; langue longue, loiTibriciforme, très-extensible; queue généralement composée de pennes raides et acuminées, et quelquefois de pennes flexibles et arrondies. Les Picidés forment une famille tri-s-naturcUe, fondée non-seulement sur des caractères physiques, mais encore sur les mœurs et les habitudes. Ils sont solitaires ; nichent dans des trous naturels, qu'ils agrandissent quelquefois; marchent difficilement à terre et volent par saccades. Au lieu d'être des oiseaux destructeurs^ comme on le croit généralement, ils sont au contraire excessivement utiles à la sylviculture et àl'agriculture, en ce qu'ils consomment considérablement d'insectes et de larves nuisibles à nos forêts et à nos ver- gers. Les Picidés sont répartis sur presque toute la surface du globe. Observations. — 1" On admet généralement dans cette famille huit espèces européennes. Vieillot et les auteurs anglais citent une neuvième espèce (le Vlcus villosus, Gmel.), comme ayant été observée près d'Halifax dans le York- sliire. J. E. Gray l'a signalé {Li>it of the Spec. Brit. anim. 3^ part. Birds, p. 123), et Lathàm l'avait depuis longtemps reconnue comme oiseau rare de la Grande- Bretagne. Aucune nouvelle capture que noussachions, n'étant venue justifier la place que l'on assigne à ce Pic parmi les espèces d'Europe, nous nous bor- nons à la mentionner. 2° Le prince Ch. Bonaparte, dans le Cat. Parzndaki, p. 9, a admis comme européen, mais avec un point de doute, \ePicm uralensis, Malh. 11 est exces- sivement douteux, en effet, que l'espèce appartienne à notre Faune, car elle n'a jamais été signalée dans les limites de l'Europe. 148 PASSEREAUX ZYGODACTYLES. SOUS-FAMILLE XII PICIENS — PICINjE Bec sillonné longitudinalement sur le côté ; rectrices à pennes ■f aides, élastiques, arquées. i m., x ,, ,. . Cette division comprend les Oiseaux grimpeurs par excellence. Quatre genres européens en font partie. , ,, GENRE XXXI , ' DRIOPIC — DRYOPICUS, Ruie ^ ,, , . Picus, p. Linn. 5. iV. (173o). : :. V- ^ ■ , i - . : •■ • \, ,'::-,■ Dryocopus, Boie, /*'?'s (1826). ',^ ^ • Dendrocopcs, Brehm, 75(s(182S). " ' k ' Carbonarius, Kaup, Si/si. £■«/'. Thier. {\829). ir .; i..- 1 ii Dryotomus, Swains. F«»?(. 5or. A;n. (1831). Rec plus ou moins droit, allongé, à sillons latéraux plus près du sommet que des bords de la mandibule supérieure ; narines basales, latérales, couvertes par un pinceau de plumes raides ; ailes sur-obtuses; queue longue, étagée; tarses courts, emplu- més presque jusqu'aux doigts.' Les Driopics, reprcsenlc^s en Europe par une espèce unique, ont les mœurs générales des Picidés. Leur taille est forte, et leur plumage généralement noir ou d'un brun sombre. Ils ont les plumes de l'occiput allongées en forme de huppe. La femelle et lejeune avant la première mue, se distinguent du mâle. Leur mue est simple. 60 — DRIOPIC XOIR — DRYOPICUS MJRTIVS Roie ex Lion. Plumage noir^ avec le vertex ou l'occiput rouge ; tarses em- plumés au delà de leur moitié, laille: 0",45 « 0°^,46. Picus MARTius, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 173. Picus NIGER, Briiis. Or/iilh. (1760), t. IV, p. 21. PICIENS. 149 UuYocorus MATîTius, Boie, /5zs (1826), p. 977. ,■ •■■' ' Carbonarius martius, Kaup, Nat. Syst. (1S29), p. 131. ' ■ ■ i.e a,* . ■.!■.. ■ Buff. Pl.enl. 596. MàJe adulte : Entièrement d'un noir profond, avec le dessus de la tête d'un beau rouge, et l'abdomen nuancé de roussâtre dans les très- vieux sujets ; bec noir en dessus et à la pointe, avec le reste blanc-bleuâ- tre; iris blanc-jaunâtre; pieds noirs. Femelle adulte : Semblable au mâle, mais avec une tache rouge seu- lement à l'occiput. : : A Jeunes avant la première mue [mâle] : Vertex varié de rouge et d»^ noir ; iris blanc-gris. Variétés : Le Pic noir varie accidentellement ; on rencontre des sujets plus ou moins tapirés de blanc, et d'autres avec le dessus de î;i tête d'un rouge orange. On trouve le Driopic noir dans les forêts montagneuses du nord de l'Europe, -de l'Allemagne, de la Suisse, de la France, de la Sicile. Il se montre acci- dentellement dans celles de la Ligurie. Son nid, établi dans les trous des vieux arbres, contient trois ou quatre œufs, un peu allongés, d'un blanc lustré, sans taches, que le mâle couve alter- nativement avec la femelle. Ils mesurent : Grand diam. 0",03 ; petit diam. 0'",021 ou 0"',022. Celte espèce est très-farouche; on ne l'approche que trôs-difficilement pour la tirer. On l'accuse, à tort, défaire de grands dégâts dans les forêts, en creu- sant les arbres pour y établir sa demeure : elle ne perce que les troncs malades. Vieillot dit cependant que, dans le Nord, elle attaque les ruches d'abeilles, et fait des trous dans les arbres, au point qu'ils sont bientôt rompus par les vents. Elle se nourrit d'insectes, quelquefois de baies, de semences et de noix. M. Bailly avance qu'en Maurienne le Driopic noir fait, en automne, des provi- sions de semences du Pi?ms cembra (I). Il épluche sur place ces semences, en en brisant l'enveloppe, et transporte ensuite l'amande dans des trous qui lui servent de magasins. , ' (1) Ce fait, en ce qui concerne les Pics, est tellement en dehors de ce que l'on connaît, qu'il sera probalilement accueilli avec incrédajité. Je l'eusse peut-être passé sous silence, ou admis avec le plus grand doute, si la science n'était en possession d'un fait analogue, mais bien plus extraordinaire encore. M. H. de Saussure, dans un excellent petit écrit qu'il a publié en 1858, sur les mœurs de divers oiseaux du Mexique, rapporte qu'un Pic de ces contrées, le Co/aptes rubrkutus, fait des magasins de r.ourriture. 11 a vu sur le Pi- zarro, ancien volcan qui s'élève dans la plaine de Pérote, une quanlité prodigieuse de hampes d'agaves dont la cavité cenlrale était encombrée par une série de glands, que ce Colapte y avait introduits à l'aide d'une série de trous pratiqués dans la partie solide de la tige. Le moment où M. H. de Saussure a fait cette curieuse découverte, était celui où cette espèce usait de ses provisions. Le Pic noir ne serait donc pas le seul dans la famille des Picidés, à se créer des ressources pour les moments de disette. ^' Z. G. loO PASSEREAUX ZYGODAGTYLES. Le mâle paraît partager les soins de l'incubation. Son ventre alors se dé- pouille comme celui de la femelle. M. Bailly l'a pris lui-môme, en cet élat, dans un nid qui renfermait quatre œufs. GENRE XXXII PIC _ PIC US, Linn. Picus, Linn. 5. N. (173o). Dendrocopis, Koch, 5«ier. Zoo/. (1816). Dryobatep, Boie, /s/s (1826). Dendrodbomas, Kaup, Nat.Sijst. (1829). Bec droit, de moyenne longueur, à sillons latéraux plus rap- prochés des bords mandibulaires que du sommet du bec ; na- rines basales, latérales, cachées par un pinceau de plumes raides; ailes sur-obtuses; queue moyenne, arrondie; tarses courts, en partie emplumés. Les espèces auxquelles on conserve aujourd'hui le nom générique donné aux Pics, par Linné, ont une taille moyenne; un plumage ordinairement varié de noir, de blarx et de rouge, et la nuque dépourvue de longues plumes en forme de huppe. La femelle se distingue du mâle par quelque attribut, et les jeunes, avant la première mue, diffèrent de l'un et de l'autre. Leur mue est simple. Parmi les nombreuses espèces que l'on rapporte à ce genre, quatre appar- tiennent à l'Europe. 61 — PIC ÉPEICHE — PICUS MAJOR Linn. Plumage noir, varié de blanc, avec le bas du dos noir, les sous- caudales rouges et les flancs d'un blanc sale, sans taches. Taille : 0™ , 2 4 m y iron . Piccs MAJOR, Linn. 5. N. '1766), t. I, p. 176. Picos cissA, Pall. Zoogr. (lSll-ls3t), t. I, p. 412. De.ndrocopl's MAJOR, Koch, Baier. Zool. (1816), t. I, p. 72. Dryobates major, Boie, Lis (182S), p. 32o. Buff. PL enl. 59o, femelle — 196, sous le nom à'Épeiche mâle ou Pic varié. Mâle : Dessus du corps d'un noir kistré, avec une plaque rouge-cra- moisi à l'occiput ; dessous du corps d'un gris roussâtre jusqu'au ventre ; cette partie et les sous-caudales rouges ; plumes du capistrum noires ; PICIENS. ' 15i front blanc-roussâtre ; région parotique, côté de la tête et du cou, d'un l)lanc plus ou moins pur ; une bande noire qui prend son origine à la base du bec, passe au-dessous des joues, se divise et se rend au dos et sur les côtés de la poitrine ; scapulaires d'un blanc pur; rémiges tache- tées de blanc ; rectrices latérales tachetées, en bandes transversales, de noir sur un fond blanc, les autres entièrement noires ; bec et pieds d'un l)run de plomb ; paupières nues, de la couleur du bec; iris brun-rou- geâtre. Femelle : Point de rouge à la nuque; dessous du corps plus blanc que dans le mâle, auquel elle ressemble, à cela près. Jeunes avant la première mue : Front et vertex d'un rouge rem- bruni; dessous du corps d'un brun terne, parsemé de points noirâtres; noir des côtés du cou moins étendu et moins foncé. On trouve le Pic épeichedans toute l'iiurope. 11 n'est pas rare en France, où il se reproduit dans beaucoup de localités. Il niche dans les trous des vieux arbres et pond de quatre à six œufs, un peu courts et d'un blanc lustré, sans taches. Ils mesurent ; Grand diam. 0'°,023; petit diam. 0™,01S. Ce Pic vit, l'été, dans les bois, et se répand, en automne, jusque dans les jar- dins voisins des habitations. Sa nourriture consiste en insectes de diverses es- pèces et souvent en graines de laryx et en noisettes. M. de Sélys-Longchamps dit qu'il se suspend à ces fruits, l;i lète en bas, à la manière des Becs-croisés et des Mésanges. 62 — PIC LEUCOXOTE — PICVS LEUCONOTUS Beclist. Plumage noir varié de blanc, avec le bas du dos blanc, les sous- caudales rouges, et les flancs roses, flammés de noir. Taille : 0'",28 environ. Picus LEUCONOTOs, Bcchst. Oni. Tasch. (1802), p. 66. Picus LEUCONOTUS, Bechst. Nat. Deuts. (1805), t. Il, p. 1034. PicusciRRis, Pall. Zoor/r.(!81 1-1831), 1. 1, p. 4l2. Gould, B. ofEur. pi. 228 . Mâle : Dessus de la tête et nuque rouges ; dos, croupion, front, joues et devant du cou blancs ; poitrine, abdomen également blancs au milieu, roses et flammés de noir sur les côtés; région anale et sous-caudales d'un rouge cramoisi ; moustaches noires, passant, en s'élargissant, sur les oreilles, pour aller, d'une part, au dos, de l'autre, sur les côtés de lo2 PASSEREAUX ZYGODaCTYLES. la poitrine ; couvertures des ailes et rémiges noires, avec des bandes blanches sur les premières et de petites taches de même couleur sur les secondes ; rectrices latérales tachées de noir sur fond blanc, les au- tres noires; bec brun-bleuâtre ; pieds brun cendré ; iris orange. Femelle : Pas de rouge à la tête ; les taches longitudinales noires des parties inférieures plus foncées et plus nombreuses. '■'■■''' hes jeunes avant la première mue nous sont inconnus. ■" ''■' Ce Pic, considéré généralement comme un oiseau propre au nord de l'Eu- rope, habite la forêt qui avoisine Urdos, dans les Hautes-Pyréisées, et s'y re- produit. M. Loche a tué dans cette localité de vieux et de jeunes sujets. D'après M. Martin, il serait commun dans les monts Ourals, et selon M. de Sélys-Long- charaps, il habiterait les forêts de pins laricio, en Corse. On le voit quelquefois dans le nord de l'Allemagne. Contrairement à ce que dit Temminck, il est fort rare en Suède. M. Sundevall, directeur du Musée d'histoire naturelle de Stockholm, est quelquefois deux ou trois ans sans pouvoir se le procurer. Il niche dans les trous des arbres, et sa ponte est de quatre à six œufs, d'un blanc sans taches, un peu moins lustrés que ceux de ses congénères. Ils me- surent : Grand diam. 0", 026 à 0",027; petit diam. 0™, 021. Ses habitudes et ses mœurs sont celles del'Epeiche. Il se nourrirait d'insectes et principalement de punaises des bois. Gô — PIC JlIAR — PICIS MEDIUS '. Linn. Plumage variée avec le bas du clos noh\ les sou^i-caKclales rouges^ les flancs roses et rayés de brun foncé. Taille : 0",22. , . , . ,, , PicDs MEDIUS, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 176. "' • ' ■ •'■ •• ■ v Picus VARics, Briss. Ornilh. (1760), t. IV, p. 38. . . ■' , > Picus CI1N.EDUS, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 413. Bulî. PL enl. 6H, sous le nom de Pic varié à tête rouge. Mâle : Dessus du corps d'un noir lustré, avec les scapulaires blan- ches, les rémiges tachetées de cette couleur, le front cendré roùssâlre, le verlex et l'occiput d'un beau rouge ; dessous du corps d'un blanc roussâtre, avec les joues d'un cendré brunâtre, les côtés du cou et de la poitrine bordés d'une bande noire , les flancs roses et rayés longitudi- nalement de brun noirâtre, l'abdomen et les sous-caudales d'un rouge cramoisi; rectrices médianes noires, les latérales bordées et tachetées plus ou moins de blanc sale ; bec d'un brun de plomb ; iris brun. PICIENS. i33 Femelle : Elle a le rouge de la tête moins vif ; les plumes de cette partie moins longues, moins effilées ; la bande noire des côtés du cou moins foncée et le rouge de l'abdomen moins étendu. Jeunes avant la première mue : Ils ont le rouge de la tète rembruni et moins étendu ; celui de la région anale d'un rose clair et les flancs plus bruns. Le Pic mar habite lonte l'Europe. En France il est plus abondant dans le midi que dans le nord. Cependant il paraît ne pas être rare en Lormine. M. J. Hollandre dit qu'on le rencontre particuliciement dans les forêts de chênes de Merten, près de Saint-Avond, et aux environs de Sarrelouis. Il se montre quelquefois dans le Boulonais et accidentellement en Hollande. Le Pic mar niche dans les trous des vieux arbres; pond de quatre à six œufs, un peu courts, d'un blanc pur, sans taches. Ils mesurent : Grand diam. O'", 022 ou 0",023; petit diam. 0™,019. Cette espèce a les mêmes mœurs que les précédentes et paraît se nourrir préférablement de fourmis et de larves. 04 — PIC ÉPEICHETÏE — PICIS MIN OR Liun. Plumage noir varié de blanc ; sans ronge sous la queue et sans rose aiir flancs. Taille :Q'^,{o environ. PiCDS MINOR, Linn. S. N. (176(3), t. 1, p. 176. Piccs VARics MINOR, Brjss. Ornith. (1760), 1. 1, p. 41. Piccs PiPRA, Pall. Zooyr. (1811-1831), t. I, p. 414. Dryobates MINOR, Boie, Lis (1826), p. 326. Buff. fl. cnl. 598, f. \, mâle: f. 2, femelle, sous le nom de Petifjiic varié. Mâle : Front, joues et côtés du cou d'un blanc terne, avec le vertex rouge et une bande noire qui, de la base du bec, descend sur la poi- trine; parties supérieures du corps d'un noir profond, avec des bandes blanches irrégulières ; parties inférieures d'un blanc terne ou gris^ rayées finement de noir suivant la longueur des plumes ; pennes laté- rales de la queue blanches, terminées et rayées de noir ; les autres de cette dernière couleur ; bec et pieds brun de plomb ; iris rouge. Femelle : Point de rouge sur la tête ; les parties inférieures plus grises que dans le mâle ; les flancs plus rayés de noirâtre. Les jeimes avant la première mue nous sont inconnus. 11 est plus répandu dans le nord que dans le midi de l'Europe. On le trouve assez communément en France. M. A. Malberbe l'indique comme oiseau de loi PASSEREAUX ZYGODACTVLES. Sicile et d'Afrique; le marquis Durazzo et le prince Ch. Bonaparte le signalent en Italie. 11 est rare aux environs de Lille ; plus abondant en Anjou et dans la Lor- raine, où il se reproduit. Il niche dans les trous des arbres; pond quatre à six œufs, un peu courts, d'un blanc pur, sans taches. Ils mesurent : Grand diam, 0™,0i9; petit diam. 0",0I4 ou 0™,01o. Mœurs, habitudes et régime comme chez les espèces précédentes. GENRE XXXIII PICOÏDE — PICOIDES, Lacép. Picus, p. Linn. S. N. (173o). PicoiDEs, Lacép. 31. del'Imt. (1799), Tridactylu, Steph. Gen. zool. (1815). Dryobates, Boie, Isis (182S). Apternus, Swains. Classif. o/" J5. (1 837). Bec droit, large à la base, à sillons latéraux très-près des bords de la mandibule supérieure; narines basales, latérales, cachées par un pinceau de plumes raides; ailes moyennes et pointues ; tarses en partie \êtus; doigts au nombre de trois seu- lement, deux devant et un derrière; tête dépourvue de huppe. Trois ou quatre espèces, ayant les mœurs générales des Pics, composent ce genre. L'une d'elles est à la fois asiatique et européenne, les autres appar- tiennent à l'Amérique du Nord. Go — PICOÏDE TRIDACTYLE — PICOIDES TRIDACTYLVS Lacép. ex Linn. Plumage noir, varié de blanc ^ avec le verte.x varié de jaune ou de blanc argenté. Taille: 0"", 11. PicDS TRiDACTYLUs, Liuu. S. N. (1766), t. 1, p. 177. Dryobates tridactylus, Boie, Isis (1828), p. 326. PicoiDEs TRIDACTYLUS, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 133. PicoiDEs EUROPEUS, Less. Ornith. (1831), p. 217. Apterncs tridactylus, Bp. B. of Eur. (1837), p. 39. Gould, B. ofEur. p. 232. Wern, PL du Man. de Teimn. (sans numéro d'ordre). PICIENS. loj Mâle : Front noir ; sommet de la tête d'un jaune d'or, varié du lignes d'un blanc argenté ; occiput et joues noirs ; moustaches noires, se prolongeant en bandes sur les côtés du cou et de la poitrine ; parties supérieures du corps noires, variées de blanc sur le cou et les ré miges ; parties inférieures du corps blanches , avec des raies plus ou moins nombreuses à l'abdomen et sur les flancs ; bec et pieds noirâtres ; iris bleu. Le très-vieux niàle a les parties inférieures plus blanches et le jaune de la tête plus vif, plus étendu. Femelle : Point de jaune sur la tête ; seulement de petites raies d'un blanc argenté sur cette partie. hesjetaies avant la première mue nous sont inconnus. Le Picoïde tridactyle habite l'Europe et l'Asie septentrionale. D'après M. Baldamus, il est plus commun que les autres Pics dans les monts Carpa- thes. Tomminck le dit commun en Suisse, où il habiterait exclusivement les forêts et les vallées au pied des Alpes. 11 n'est pas rare dans le canton de Berne? dans celui de Zurich ; mais on ne le trouve point aux environs de Genève. On le voit accidentellement en France. Il niche dans les trous des arbres et pond quatre ou cinq œufs, d'un blanc luslré, sans taches. Ses mœurs et ses habitudes ne diffèrent pas de celles des autres Pics. Il dé- truit considtjrahlement dinsectcs nuisibles au\ forêts, notamment des espèces des genres i?o//7'c/iiiç et Ceramhix, aussi est-il protégé dans certaines localités des Carpathes. GENRE XXX JV GËCINE — GECINIS, Boie PiCDs, p. Linn. 5. N. (173;;). Gecinds, Boie, /y(s (1831). Brachylophus, Swains. Clamf. o/" 5. (1831). Chloropiccs, Alalh. Mon. des Pm (1862). Bec droitj plus court que la tète, large à la base, à sillons latéraux très-rapprochés dti sommet de la mandibule supé- rieure; narines basales, latérales, cachées par un pinceau de plumes raides; ailes longues, sui^-obtuses ; queue moyenne, étagée; tarses courts, médiocrement emplumés. Les espèces de ce genre ont un plumage généralement verdâtre, ce qui leur a valu le nom générique de Cldoropicm, que M. Malherbe a proposé de substi- tuer à celui de Gecmus. |.=)0 PASSEREAUX ZYGODACTYLES. Le mâle se distingue de la feuielle par quelque attribut parliculier, et les jeunes, avant la première mue, ont une livrée qui leur est propre. ., (^ ,,-,j; Deux espèces d'Europe font partie de ce genre. G6 — GÉCIXE VERT — GECINUS FIRIDIS • ^ Boie ex Linn. ,, , Plumage vert, avec le dessus de la tête rouge et des bandes transversales sur toutes les pennes de la queue, chez les adultes. Picus viRiDis, Linn. S. N . (1766), t. I, p. 175. •" ' ■ -r. ;' v -'i- ■.■f'' Gecinl's VIRIDIS, Boie, /sis (1831), p. 542. ; -^. ^ .; . J Bbachylophus VIRIDIS, Svvaios. C/«s?. of B. (1831), p. 308. Chloropicus viRiDis, Malh. Mon. des Pics [iSQ2), t. II, p. 118. ï ' •!'! '- Buff. PL enL371 et 879. ' : Mâle : Front, vertex, occiput et moustaches d'un rouge brillant; dessus du cou et du corps d'un vert jaunâtre, avec le croupion et les sus-caudales jaunes; dessous du corps vert-olivâtre clair; région oph- thalmique et joues noires ; rémiges marquées sur les barbes externes de taches quadrilatères blanches ; queue brunâtre en dessus et rayée transversalement d'olivâtre; bec noirâtre en dessus, jaune sur les côtés et enMessous, vers la base ; iris blanc ; pieds bruns. Femelle : Elle ressemble au mâle, mais elle a les moustaches noires. Jeunes avant la première mue : Vertex d'un rouge terne ; corps va- rié de taches irrégulières jaunâtres en dessus, brunes et blanches en dessous ; iris gris-blanchâtre. Variétés : Cette espèce varie accidentellement. On rencontre des individus entièrement blancs ou tachetés de blanc, d'autres à plumage jaune, d'autres enfin d'un gris verdâtre. On trouve le Gécine vert dans toute l'Europe. Il est sédentaire et commun dans le nord de la France, ainsi que sur d'autres points de l'Empire. Il nirlie dans les trous des arbres ; sa ponte est de cinq à huit œufs, un peu allongés, d'un blanc lustré, sans taches. Ils mesurent : Grand diam. 0'",028; petit diam. 0'",02 environ. Ce Gécine, comme toutes les espèces de cette famille, vole par bonds, et fait entendre souvent, en volant, un cri aigu et dur. Il se tient dans les bois et les vergers, et vit d'insectes, de larves et quelquefois de baies. M. de Kercado, propriétaire dans le déparlement de la Gironde, ayant re- marqué que cet oiseau attaque de préférence les cicatrices et Icscaiies formées PICIENS. , . , ■ 157 par la taille des arbres, conseille, pour diminuer les dégâts ou les empêcher, de laisser un moignon de 0"',0Q à0™,08, au lieu de couper les branches à ras de leur naissance, afin d'éviter l'espèce de godet quise forme par la cicatrice et qui retient assez d'eau pour commencer la dégradation de l'arbre. Il paraît que le Gécine vert profite volontiers de ces lésions, pour creuser les trous dans lesquels il se retire et niche (i). 67 — GÉCIAE CEXDRÉ — GECINUS CANUS ' Boie ex Gmel. Plumage vert, avec le dessus de la lête cendré [le front rouge chez le mâle) et des bandes transversales sur les deux peiines médianes de là queue, seulement chez les adultes. ., . , , Taille: 0™,28^; 0"\30 (1). PiCDS-viRiDis NoRWEGicus, Bi'iss. Oniith. (1709), t. IV, p. IS. Picus CANUs, Gmel. S. N. (I7S8), t. I, p. 434. Picus NoRWEGicus, Lath. lad. Ornilk. (1790), 1. 1, p. 236. PiCLS-viRiDis CANUS, Mcy. et Woif, Tasch. Dents. (1810), t. 1, p. 120. Picus cHLORio, Pall. Zoogr. (181 1-1831), p. 408. Gecinus canus, Boie, Isis (1831), p. 542. Chloropicùs cancs, Malh. Mon. des Pics (1862), t. 11, p. 124. P. Roux, Ornith. Prov. pi. 59, f. l, mâle; f. 2, femelle. C:^on\à,B.of Eur. pi. 227. Mâle : Parties supérieures d'un vert jaunâtre, avec nuance cendrée à la tête et le croupion jaune ; parties inférieures d'un gris verdàtre, tirant sur le blanc au cou ; front rouge cramoisi ; lorums noirs ; étroi- tes moustaches de même couleur, et partant de la base du bec; grandes couvertures alaires traversées par des bandes brunâtres peu appa- rentes ; rémiges marquées de taches d'un blanc grisâtre; queue brune, avec les deux rectrices médianes rayées transversalement de gris jau- nâtre ; bec brun de corne , plus coloré en dessus qu'en dessous ; iris d'un rouge pâle; pieds noirs. Femelle : Point de rouge au front; le noir des lorums et des mous- taches moins étendu ; tête et cou cendrés ; chez les très-vieilles , quel- quefois, mais très-rarement, quelques plumes rouges ou jaunes sur la tête. Jeunes avant la première mue: Leurs teintes sont plus ternes; tou- tes les rectrices, les couvertures supérieures des ailes, les barbes exter- (I) Actes de lu Société Linnéenne de Bordeaux, t. VI, 4'= livraison. 158 PASSEREAUX ZYGODACTYLES. lies des rémiges secondaires et tertiaires portent des bandes trans- versales. Les mâles ont du rouge au front et les moustaches noires; les femelles n'ont ni rouge ni moustaches. Variétés : On cite une variété d'un blanc citrin. Cette espèce habite particulièrement le nord de l'Europe ; on la dit abon- dante en Norwége et en Russie ; elle est assez commune en Suisse, aux envi- ions de Zurich et dans quelques localités de la France. Elle niche dans les trous de vieux arbres; pond de quatre à six œufs, un peu plus petits et moins allongés que ceux de l'espèce précédente, d'un blanc pur, sans taches. Ils mesurent : Grand diam. C", 026 ; petit diam. 0",019. Le Gécine cendré a les mûmes habitudes que le précédent, et paraît se nourrir principalement de fourmis. SOUS-FAMILLE XIII TORQUILLIENS — TORQUILLIN.E Bec dépourvu de sillons latéraux ; queue arrondie et composée de pennes larges et flexibles. Cette division comprend seulement un genre, qui a des représentants en Europe, en Asie et en Afrique. GENRE XXXV TORGOL — YUNX, Linn. YuNx, Linn. 5. N. (1748). ToRQuuj.A, ririss. Ondth. (1760). Bec droit, conique, presque rond, pointu, emplumé à la base; narines basales, nues, en partie fermées par une membrane; langue très-extensible, mais sans aiguillons ; ailes médiocres ; rectrices, longues et flexibles, impropres à servir d'arc-boutant; tarse squammeux. Les espèces dont ce genre se compose ne grimpent pas le long du tronc des arbres, comme celles des genres précédents, mais s'y cramponnent pour y TOUQUILLIENS. 139 chercher leur nourriture à l'aide de leur langue extensible, qu'elles ialrodui- sent dans les fentes et au-dessous de l'écorce. L'une d'elles est commune à l'Europe, à l'Asie occidentale et à l'Afrique septentrionale. Le mâle et la femelle se re!>sernblent. Les jeunes, avant la première mue, diffèrent peu des adultes. Leur mue est simple. 68 — TORCOL VULGAIRE — YUNX TOUQIILLJ Liiiii. Plumage varié de blanc ^ de gris, de noir et de ferrugineux, avec les pennes des ailes marquées, comme un damier^ de taches quadri- latères. Taille lO"^ M. Ydnx TORQUiLi.A, Liun. s. N. (1766), t. I, p. 17:2. ToRQun.LA, Briss. Oniiih. (1760), t. IV, p. 4. Buff. PL enl. 698. Mâle : Parties supérieures brunes, grivelées de roussâlre et variées de roux, de noir et de gris blanchâtre, avec une bande noire sur le mi- lieu de la nuque, et des mèches longitudinales de même couleur sur le dos; gorge, devant du cou, haut de la poitrine et flancs roux; rayés transversalement de brun ; le reste des parties inférieures blanchâtre, couvert de petites taches triangulaires brunes ; rémiges! brunes, mar- quées, comme un damier, de taches rousses quadrilatères ; queue d'un gris cendré, pointillée de brun et de roussâlre, avec des raies transver- sales en zigzag, plus foncées et plus larges vers le bout; bec couleur de corne ; pieds gris-jaune verdàtre ; iris gris-roussâtre. Femelle : Elle ne difTère du mâle que par des teintes un peu moins foncées, et il faut avoir en même temps les deux sexes sous les yeux pour saisir la différence. Jeunes avant la pre)niêre mue : Ils ont plus de gris en dessus et moins de roux en dessous : les teintes sont généralement plus claires. On trouve le Torcol en Europe, en Asie et en Afrique. Il habite toute la France, où il devient commun à son passage d'automne. II se reproduit dans la plupart des provinces de la France; niche principa- lement dans les trous des arbres fruitiers, et pond de cinq à huit œufs blancs, sans taches. Ils mesurent : Grand diam. O'^jOlO ; petit diam. 0",015. Le Torcol est un oiseau solitaire et taciturne. On le voit souvent à terre^ fouillant les fourmilières pour en extrah-e les fourmis qui s'y cachent. Le mâle et la femelle ne vivent ensemble qu'à l'époque des amours. ■UW ' PASSEREAUX ZYGODACTYLES. 2» ZYGODACTYLES MIGROGLOSSES — ZYGODACTYLl MICROGLOSSI FAMILLE VI CUCULIDÉS — CUCVLWjE Sphénoramphes, p. Dumér. Zoo/, «/ta/. (1806). .,'.', ■■.■-. . / . -, v^\ Amphibolt, Illig. Prod. syst. {{%{{). Imberbi, Vieill. Onu7/t. e'/ém. (1816). » ■ > ,, Cdculid^, Vig. Gen. of B. (1823). Coucous, G. Cuv. iîè(/. anim. (1829). '.-." .'"i. CucLLKEs, Less. 0/-;u7A. (1831). CucuL^, Scliinz, isar. F«un. (1840). Bec plus ou moins arqué, rarement plus long que la tête, à bord des mandibules le plus généralement entier ; région périophthalmique dénudée dans une étendue plus ou moins grande. Cette famille, qui correspond en grande partie au genre Cuculus de Linné, a été subdivisée par les mHhodistes contemporains en huit ou neuf sous-fa- milles. Deux d'entre elles, les seules dont nous devions tenir compte, ont des représentants en Europe. SOUS-FAMILLE XVI CUCULIENS — CUCULINJE J Bec moins haut que large à la base ; narines jjIus ou moins dé- couvertes ; ailes longues et pointues . '■ ' . Les Cuculiens vivent presque exclusivement d'insectes. Quelques-uns ont la singulière habitude de pondre dans le nid de divers petits oiseaux, auxquels ils laissent le soin de faire éclore leurs œufs et d'élever les petits qui en naissent. Deux des genres que comprend cette sous-famillc, ont chacun un représen- tant en Europe. CUCULIENS. «61 GENRE XXXVI V COUCOU — CUCULUS, Linn. CucuLi'S, Linn. s. N. {ll.lo-Miiii) et Aitci. Bec plus large que haut à la base, légèrement arqué, entier, comprimé graduellement jusqu'à la pointe, qui est aiguë; na- rines basâtes, arrondies, en partie couvertes par les plumes du front; ailes allongées, sub-obtuses; queue longue, arrondie, étagée; tarses de la longueur du plus long doigt, ou plus courts annelés en bas, et emplumés plus ou moins au-dessous du talon tête dépourvue de huppe; tour de l'œil peu dénudé- Les Coucous sont des oiseaux vifs et alertes. Ils ont quelque chose de l'oiseau de proie lorsqu'ils volent; se tiennent dans les hois, dans les forêts, et quel- quefois dans les bosquets, près des habitations. Leur nourriture consiste en in^ectes de diverses espèces, et, dans les mo- ments de disette, en baies et ensemences. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes en diffèrent. Ceux de l'es- pèce qui se reproduit dans nos climats, nous quittent plus souvent, avec la 11- vvée du premier ûge. Leur mue est simple. observation. — Ce genre comprenait, dans lu première éli'ion, le Coucou gris, le Coucou geai, et le Coucou cendrillard, nous n'y laissons que la pre- mière de ces espèces, le Coucou geai et le Coucou cendrillard appartenant à d'autres genres. • ' . . (jî) — COI ICO l GJUS — Cl CUL US CJNORUS Linn. . Première rectricc df chaque côté noire, terminée de blanc, avec de petites taches blanches régulièrement espacées anr les barbes externes ; tarses vêtus jmquav tiers inférieur. , , r««7/e:0'",30. CucuLCs CANORUS, Liiiu. s. N. (17t)B), t. I, p. tfiS. CucuLUs RUFus, BsclisL Orn. Tuich. (1802), t. 1, p. 84. CucuLus HEPAïicus, Lath. In. Orn. (1790), t. 1, p. 215. CucuLUs BOREALis, Pall. Zooijr. (181 1-1831), t. I, p. 442. Buff. PL enl. 811, sous le nom de Coucou gris. P. Roux, Orn. Pruv. p. 65. jeune rai sortir du nid, et 6Ô,7e)//i'? a l'dije d'un an. 1)E(.i..\M) et GEr.ni:. f- " ' ' 162 PASSEREAUX ZYGODACTYLES. Mâle : Tête, cou, poitrine et parties supérieures du corps d'un cen- dré bleuâtre, plus foncé sur les ailes ; abriomen et cuisses blanc:?, rayés transversalement de brun noir ; queue noire, avec des lacbes blancbes à l'extrémité, sur les baguettes et le long des barbes internes ; bec noir de corne, avec la base des commissures jaune ; paupières, iris et pieds jaunes. Femelle : Elle ressemble au mâle ; seulement elle est un peu plus petite. Il y en a qui sont rousses aux parties supérieures, avec des bandes transversales noirâtres à la tête, au cou, au dos, aux ailes; de petites taches irrégulières sur le croupion, et des raies diagonales noires, res- semblant à des V retournés, sur les barbes des pennes de la queue, qui se termine par une double bande noire et blanche, et porte sur la tige des rectrices de petits points blancs alternant avec les raies diagonales; la gorge, la poitrine, les côtés et le devant du cou roussâtres; l'ab- domen, les cuisses et les jambes blancs, avec des raies transversales comme sur les parties supérieures. Jeunes avant lapremière mue: Parties supérieures d'un brun lustré, varié de roussâtre et de blanc ; parties inférieures blanches, avec des bandes transversales brunes, plus rapprochées au cou et à la poitrine ; iris gris de perle. Jeunes après la joremière mue : Plus de blanc aux parties sujiérieu- res; les raies rousses y existent encore, mais elles sont plus fondues et moins apparentes ; gorge grise ; haut de la poitrine roussâtre. L'iris, à mesure que l'oiseau avance en âge, devient gris clair, puis brunâtre, puis brun clair et enfin jaune. Ce n'est qu'après plusieurs mues que l'oiseau obtient son plumage stable. Toutefois, M. de Sélys-Longchamps fait observer qu'un Coucou qu'il a élevé en captivité a pris, avant l'âge d'un an, la livrée des adul- tes, sans passer par le plumage roux. Le Coucou gris habile l'Europe pendant l'ôli' et probalilcment l'Afrique et l'Asie durant 1 hiver. On le trouve partout en France, en Suisse, en Italie, en Sicile, cmMorée, dans l'Archipel, en Hollande, en Allemagne, dans le midi de la Hussie et en Algérie. Les mœurs exceptionnelles du Coucou gris sont aujourd'hui assez bien con- nues, par suite des oi)servalions nombreuses dont il a éié l'objet. Celles que M. F. Prévost, chef des travaux zoologiques au Musée d'histoire naturelle de Paris, a faites, tendent à démontrer quela femelle de cette espèce est essentiellement polygame. A son arrivée chez nous, dans le courant du mois d'avril, chaque Coucou se cantonne, choi^^it un certain espice limité, dons lequel il reste tout CUCULIENS. 163 Ï6[é. Cependant cette sorte de cantonnement n'a lieu que pour les mâles; les femelles parcourent un espace beaucoup plus considérable. D'après M. F. Pré- vost, lorsqu'une femelle a fait choix d'un mâle, qu'elles'cst accouplée, qu'elle a pondu et qu'elle s'est assurée que les oiseaux dans le nid desquels elle a de- posé «on œuf en prennent soin, elle va chercher un nouveau mâle, qu'elle abandonne ensuite comme elle a abandonné le premier. Selon le même obser- vateur, c'est ce nombre d'accouplements successifs et éloignés qui ne permet- trait pas au Coucou femelle de couver ses œufs et de soignerses petits, et c'est pour satisfaire à cet instinct de changement qu'elle a reçu cet aulre instinct par lequel elle confie sa progéniture à des soins étrangers. On a dit et on croit généralement que le Coucou gris dévore les œufs et les petits des espèces dans le nid desquelles il dépose son œuf. C'est là une erreur qui provient sans doute de ce que jamais, ou presque jamais, de jeunes Coucous n'ont été trouvés en compagnie des petits appartenant aux espèces qui sont chargées de les nourrir. Mais le fait peut recevoir aujourd'hui son explication, sans qu'il soit nécessaire de l'altiiburr au prétendu naturel carnassier de l'oi- seau dont il s'agit. 11 est certain que le jeune Coucou, presque immédiatement après son éclosion, estseul chargé dusoin d'expulser les œufs ou les petits que renfrrme le nid où il est né. C'est ce qu'il parvient à faire en poussant devant lui ces œufs ou ces petits, au moyen de mouvements brusques et presque con- vulsifs de tout le corps, mais principalement des membres antérieurs. Les insectes de toute espèce et surtout les chenilles velues, composent pres- que uniquement la nourriture du Coucou gris. Les nids que la femelle semble préférer, pour y déposer ses œufs, sont ceux des petites espèces insectivores, telles que les Fauvetles, les Accenteurs, les Pouillols, les Pipis, les Rubiettes et les Traquets. Le Vaillant et M. F. Prévost ont constaté qu'elle pondait à terre, prenait le produit de sa ponte dans le bec et le transportait dans le nid dont elle avait fait choix. Le nombre d'œufs que pond chaque femelle est de cinq ou six, qui sont dispersés dans autant de nids diiïérents. Il est rare qu'un même nid en contienne deux; le plus ordinaire- ment on en trouve un seul. Ces œufs sont très-petits relativement à la taille de l'oiseau, et varient beaucoup pour la couleur. Ils sont ou cendrés, ou roussâ- tres, ou verdâlres, ou bleuàires avec des taches petites et grandes, rares ou nombreuses, d'un cendré foncé, vineuses, olivâtres ou brunes, avec quelques points et parfois des traits déliés noirâtres. Nous en possédons deux du blanc le plus pur, et un autre d'une seule teinte bleu-verdàtre, pris dans un nid de Stapazin. Toutes ces variations de couleur dépendent, suivant Moquiii-Tan- don, de l'âge, de l'état de sanlé de l'oiseau, d-- l'abondance de la poule, de la nature des aliments, et non pas de la localité, comme le dit Temuiinck. ils me- surent : Grand diam. 0'",022 à 0",026 ; petit diam, O'",01Gà O^^jOlT. Observation. — Le Coucou roux, C hepaticus des auleurs, est un jeune dans sa seconde année. Lne femelle de cette prétendue espèce (Collcct. Degland) tirée dans le mois de mai, avait dans l'oviducte un œuf entièrement formé. Une autre femelle ne ditférait du mâle adulte que par un peu plus de l'oux au cou (même Collection). M, Nordmann, dans son Ctitalogne misonvé de 164 PASSEREAl'X ZYGODACTYLES. la Faune Pontique (p. 208), dit que la plus grande partie des Coucous roux qu'il a tues en mai et au commencement de juin, dans les environs d'Odessa, étaient des femelles, d'où il semble résulter que les femelles portent le plu- mage roux plus longtemps que les mâles, du moins dans la localité qu'il h;il)ite. •;;'"■■ ■^'""'■■'" GENRE XXXVIl - • ' OXYLOPHE— OXYLOPHUS, Swains. CucuLus, p. Linn. S. N. (173.j). • CoccYzus, VieiU. Onu élém. (1816). : . ; . ; ' Edoucs, Less. Omilh. (1831). ' OxYr.opnus, Swains. Classif. of B. (18:î7). ■ ^ ' / CoccYSTEs, Keys. et nias. "VFïr/>e//A. (1840). - Bec aussi haut que laige à la base, convexe, entier, comprimé vers la pointe, qui est un peu crochue; narines basales, ova- laii^es, presque entièrement découvertes ; ailes long-ues, sub- obtuses ; queue très-longue, arrondie, étagée ; tarses courts, épais, vêtus seulement à leur origine ; (ête ornée d'une touffe de plumes allongées et raides ; tour de l'œil bien dénudé. L'une des trois ou quatre espèces qui composent ce genre, à la fois propre à l'Afi ique et à l'Asie, se montre accidentellement, mais fréquemment, dans la midi de l'Europe. 70 — OXYLOPHE GEAI ~ OXrLOriillS GLANDJRIIS B|). ex Linn. liémjyef) brunes, 1er minées de blanc, ainsi que les grandes et les pcliles couvertures des ailes, qui sont cendrées; gorge et poi- trine rousses; ventre blanc. , ^ Tcdlle : 0™,43. CucuLUS GLANDARius, Linn. xS. N. (1706), t. 1, p. 169. C.i-cuLUs Andalu:?!^:, BribS. Orniih. (176(i), t. IV, p. 126. Clculus pisanus, Gniel. S. N. (1788), 1. 1, p. 416. CoccYzos PISANUS, Vicill. Encyc. métk. (1825), p. 1347. CoccYzus GLANOARius, Savi, Oui. Tosr. (1829), t. I, p. lo4. CccuLUs MACROURUS, \ii chiii, Jlaiidb. Nat. Voy. Deuts. (1831), p. 153. OXYLOPHCS GLANDARIUS, Bp. B. of Eur. (1838), p. 40. CoccYSTEs Gi.ANDARios, Kcys. et Blas. WirbeUh. (1840), p. 34. Temm. et Laug. PL col. 414, Femelle adulte. P. Uoux, Orn. Pror. pi. 67, dye moyen; ()'<, jeune. ; GOCCYZIENS. ""•-' - (^ Mâle et femelle adultes : Dessus el côtés de la tête d'un cendré plus ou moins foncé, avec la ti£!;e des plumes noire; nurpie, dos, croupion et une partie des sus-caudales gris-brun, légèrement lustré de verdàtre, avec la pointe des scapulaires et une partie des sus-caudales latérales blanches; parties antérieures et latérales du cou, inférieures du corps, jambes et sous-caudales d'un blanc [dus ou moins pur, lavé très-légè- rement de jaunâtre sur les côtés du cou, au bas des jambes, et de cen- dré aux flancs; région parotique, côtés de la nuque d'une teinte plus rembrunie que la tète ; ailes pareilles au manteau, avec les couvertures terminées de blanc et le bout des rémiges liséré de gris ; rectrices noi- râtres, terminées de blanc, excepté les deux médianes qui n'olTrent à leur pointe qu'un petit liséré blanchâtre; bec noir, avec la base de la mandibule inférieure rougeàtre; iris jaune ; pieds verdàtres. Avant d'atteindre cet eVr//, le plumage est plus bistré, plus varié, avec des taches blanches plus étendue^ ; la gorge, les côtés et le devant du cou, le l)aut de la poitrine sont d'un roux jaunâtre, et la huppe est moins longue. Jeunes de l'année : Huppe très-courte, noire ainsi que la tête ; taches des ailes d'un blanc roussàtre; devant et côtés du cou, poitrine d'une teinte rousse foncée ; toutes les parties inférieures d'un blanc roussâtre ; bec et pieds brun de plomb; iris gris. Cet oiseau ]ial)ile le nord de l'Afrique et la Syrie; se montre accidentelle- ment dans le midi de la France, en Italie, en Sicile et en AlLimague. Il n'est pas rare dans le midi de ri']spagne. lia, comme le Coucou gri.s, l'habitude de pondre dans le nid d'autrui, et de ne point donner ses soins à ses pfUits. SOUS-FAMILLE XV COCCYZIENS — COCCYZINM Dec plus haut que larrje à la base ; narines en partie opercuijes ; ailes médiocres ou cdlongées, le plus souvent arrondies. Les Coccyziens se propagent comme les autres Passereaux ; c'est-à-dire qu'ils construisent un nid, couvent leui's œufi et élèvent eu.v-ni(3mcs leurs petits. im PASSEREAUX ZYG0DACTYLE9. GENRE XXXVÏIl COULIGOU — COCCrZUS, Vieill. CocuLUS, p. F-inn. S.N. (1766). CoccYzus, Vieill. Orn. élém. (iSif)). CuREUs, Boie, /sii (I83i). Erythrophbys, Swains. C/a6'>î/. o/'i?. (i847). CoccYGius, Nitzsch, Plerylogr. (1X40). Bec robuste, aussi long que la tête, arqué, aigu et comprimé dans toute sa longueur; narines basales, ovalaires ; ailes siib- obtuses, médiocres, pointues, atteignant le milieu de la queue; celle-ci longue, large et étagée ; tarses couverts de larges scu- telles ; tour de l'œil très-peu dénudé. Ce genre est exclusivement américain. L'une des espèces qui le composent se montre accidentellement en Europe. Les naluralisles anglais en citent plu- sieurs captures faites en Irlande et dans la Grande-Brelagne. 71 — COULICOU AMÉRICAIN — COCCYZUS AMFAilCANUS Jenyns. ex Linn. Cendré en dessus, blanc en dessous; barbes internes des rémifjes rousses: mandibule inférieure jaune ; partie dénudée qui entoure l'œil d'un jaune safran. Taille: 0"", 29. CucuLUS AMERiCANUs et DoMiNictîs, Linn. s. N. (1760), t. I, p. l'^O. CucuLUS cAROLiNiEKSis, Briss. Ornith. (1760), t. IV, p. 112. CoccYzus PYROPTERUS, Vieill. N. Dict. (1817), t. VHI, p. 270. CuREUs AMERICANUS, Boic, his (1831), p. 541. Erythrophrys CAROLiNiENsis, Swaius. Class. of B. (1837), I. 11, p. 322. CoccYZUS AMERICANUS, Jcnvns, Man. Brit. Vert. anim. (183o), p. loo. Erytiirophrys AMERICANUS, Bp. B. of Eur. (1838), p. 40. Cucb'LUSciNEROsus, Tcmm. Man. (1840), 3^ part. p. 277. CoccYSTEs AMERICANUS, Kcvs. ct Bl.is. Withellh. (1840), p. 24. Buir. PL cal. 816, sous le nom de Coucnti de la Caroline. Mâle : Gris cendré olivâtre, à reflets métalliques verdàtres et rous- i-âlres sur les parties supérieures de la tète, du cou, du corps et les sus- caudales; toutes les parties inférieures blanches, tirant sur le gris au cou, à la poitrine et aux flancs; ailes et les deux rectrices médianes COCCYZIENS. 167 pareilles au manteau ; rectrices latérales noires, avec l'extrémité blan- che ; bec brun en dessus , jaune en dessous ; pieds noirs ; iris rou- geàlre. Femelle : Elle se distingue du mâle par les parties supérieures, qui sont plus rembrunies, sans reflets, et par le blanc plus cendré des par- ties inférieures. Les jeunes de l' année nous sont inconnus. On (rouve particiiliùremont cet oiseau dans l'Amérique du Nord. Vieillot, qui a ou occasion de l'observer, dit qu'il est ii'paiidu depuis la Jamaïque jus- qu'au Canada; qu'il passe l'été dans le nord et l'hiver dans les Grandes-An- tilles. D'après Yarrel, cité parTemminck, deux captures du Coulii'ou américain auraient élé faites en Irlande, une troisième dans le comlé de Cornwall et une qualrième dans le pays de Galles. Celte dernière est très-probablement celle à laquelle fait allusion M. Edw. Gray, dans son Catalogue dos animaux de la Grande-Bretagne {List of tlie specim. of Br'it. Anim. Part. III, Birds, p. 12(3). L'individu conservé au Biitis/i Muscam, comme don du comte de Cuwdor, au- rait été tué dans le l'embrokesbire. Il niche sur les arl)rcs; construit son nid avec de petites branches sèches et des racines en dehors; avec des herbes fines et des poils en dedans, et pond, selon 'Vieillot, quatre ou cinq œufs d'un brun bleurilre. Le Coulieou américain est, suivant cet auteur, d'un naturel très-déiiant, et son chant a de l'analogie avec celui du Coucou gris ; il lui a paru prononcer les syllabes cuulicon, coulieou, répétées plusieurs fois de suite. Oliscrvations. — Temminck pense que ce Coulieou se reproduit en Eu- rope, parce qu'il a peine à croire à une émigration du nouveau monde dans notre continent. Cependant il ne paraît pas impossible que des individus de cette espèce puissent passer des régions boréales de l'Amérique dans celles de l'Europe qui les avoisinent, et qu'ensuite ils s'avancent jusque dans nos con- trées,ce qui arrive pour d'autres oiseaux de l'Amérique du Nord. Si nous ne citons pas comme cxemjile do l'apparition du Coccyzui america- nus en Europe, la capture faite dans le midi de la l'raiice des deux Coucous particuliers dont parle M. Jaubeit dans sa brochure intitulée : Owe/y«ei- /«'^s sur l'Orniih. Eur. (ISol , p. 33), c'est que rien n'indique que ces Coucous se rapportent réellement à l'espèce dont il est question. lUi PASSEREAUX SYNDACTYLES. DEUXIEME DIVISION , PASSEREAUX SYNDACTYLES PAS S ERE S SYNDACTYLI Angdlirostres, IlHg. ProrJ. syst. (1811). A:.CYONES, Mey. et Wolf, Tasch. De»;.*. (ISiO). Pelmatodes, Vieil]. 0/». i?/p?n. (I8!tt). Syndactyli, g. Cuv. Rèii. anirn. (1817). • Tiois doigts devant, un derrière; le médian, en général, étroi- tement uni à l'externe jusqu'à la troisième articulation, et à l'interne jusqu'à la première. Ce sous-ordre, qui est très-naturel, en tant que l'on cousidùre l'ensembie des formes et celle des pieds, corrrespcnd, sauf les RoIIiers, au quatorzième or- dre de Brisson, au quatrième ordre de Meyer et Wolf, à la deuxième division des Passereaux de G. Cuvier, aux Anguliroslres d'iiliger, etc. FAMILLE VII CORACIADIDÉS — CORACIADWAi AMPEUD.E, Bp. B. ofEur. (1838). CoRACUD.E, Bp. Ut:c. £yr. (lSi2). CoRAciADiD^., Bp. C. R. de l'Ac. des se. (18o4). ToDiD.£, p. G.R. Giay (1841). Bec plus court que la tête ou aussi long, et de forme variable ; ailes pointues, généralement allongées; tarses courts; plu- mage décomposé et varié de couleurs vives, non métalliques; formes massives. I.es Coraciadidés ou Rolliers, ont été placés par plusieurs naturalistes à côté des Corbeaux, dont ils diffèicnt cependant parleurs narines nues, par leur ré- gime essentiellement insectivore, leur mode de nidification. C'est aussi par le régime, à part les caractères zoologiqucs, qu'ils se distinguent des Ampélidés, parmi lesq'iL'ls le prince Ch. Bonaparte les avait d'abord compris. CORAClAniDÉS. 169 Si le caractère de la suidactylité n'est pas chez eux très-prononcé, ils ont, sous l)ien d'autres rapports, de trop grandes affinités avec les Guêpiers ou Méro- pidés, pour qu'on puisse les comprendre dans la même section. Cette famille est représentée en Europe par un genre unique. ; GENRE XXXIX ROLLIER — C0RAC7AS, Liuii. CoRACiAS, Linn. S, N. (173"j). Galgulus, Briss. 0/-n///i. (1760). " •- . '; , Bec de la longueur de la tête, nu à la base, plus haut que large, incliné à la pointe qui est un peu cfochue et sans échan- crui-e; narines basâtes, oblongues, obliques, à moitié fermées; ailes longues, suh-aiguës; queue composée de douze pennes, de forme vatùable; tarses forts, annelés, plus courts que le doigt médian ; doigts entièrement divisés. Les Holliers sont déliants et très-farouches, llshabitent les forêts; viventd'in- sectes, qu'ils chassent à la manière des PiesGi lèches, en les attendant, pa- tiemment perchés sur les branches mortes des arbres ou des arbustes, et ni- chent dans des trous d'arbres, de rochers escarpés ou dans ceux qui sont pra- tiqués le long des berges sablonneuses et élevées. Leurs œufs sont globu- laires et très-luslrés. M. Von der Mùhle, qui a observé eu Grèce l'e-spèce vulgaire, trouve que les Rollier? se rapprochent beaucoup des Guêpiers par leurs habitudes ; qu'ils en ont le plumage, les pieds courts, et qu'ils présentent le même système de pe- tites écailles à la face postérieure des tarses. C'est à cause de ces affinités qu'ils ont été placés à la suite de ces oiseaux par le comte de Keyserling et le professeur Blasius ; que le prince Ch. Bonaparte les en a également rappro- chés, et que nous rangeons la famille, dont le genre qu'ils forment est le type, dans la division des Passereaux syndactyles. Les Rolliers appartiennent à l'Afrique, à l'Asie et à l'Océanie; un seul se trouve à la fois eu Europe et dans l'Afrique septentrionale. 711 — nOLIJEK ORDIXxVïRE— iOli ICl.lS GAIiRUL.4 ■ ' Linn. Queue presque carrée, la rectrice la plus extérieure de chaque côté ne dépassant les autres que de quelques millimètres ; grandes rémiges brunes. ' ; ' \ ' ' . . Taillp : O'^.Sl enviro/i. _ , . ,.., -, i70 PASSEREAUX SYNDACTYLES. CoRAciAs GARRULA, Linn. 5. iV. (I76fi), t. I, p. 159. ■■ • ■ Gai.gulds garrclus, Vieill. N. Dut. (1819), t. XXIX, p. 428. BufT. PL enh 486. Mâle adulte: Vertex, dessus, côtés et devant du cou d'un vert-bleu d'aigue-marine à reflets, avec des traits d'une nuance plus claire, paral- lèles à la tige des plumes, sur la dernière de ces parties; dos et scapu- laires d'une belle couleur fauve ; petites couvertures supérieures des ailes d'un bleu violet ; couvertures moyennes de même couleur que la tète ; croupion nuancé de vert et de violet; poitrine, abdomen d'un vert d'ai- gne-marine clair; rémiges brimes, les deux ou trois premières barrées de vert ; rectrices nuancées de bleu et de vert sombre à la ba'^e, d'un vert d'aigue-marine clair dans le reste de leur étendue , les médianes exceptées, qui sont d'un brun nuancé de verdâtre ; bec noirâtre, presque brun à la base ; pieds, à l'état frais, d'un jaune-bistre clair ; iris brun- noisette. Femelle adulte : Ses couleurs sont, en général, plus ternes et la par- tie fauve du plumage tire sur le gris. Dans un âge très-avancé, elle prend les teintes pures du mâle. Jeunes des deux sexes, pendant leur première année : Ils sont d'un gris glacé de bleu vert sur la tète, la poitrine et le ventre ; d'un brun terne sur le dos. Leur queue, dont la penne extérieure, de chaque côté, n'excède pas les autres, est en grande partie d'un vert bleuâtre foncé. Le Rollier ordinaire appartient non-seulement à l'Europe mais aussi à l'A- sie occidentale et à l'Afrique septentrionale. M. Malherbe le dit répandu en Algérie. On le trouve en Grèce, en Sicile, en Italie, dans le midi de la France, en Allemagne, et fort avant dans lo nord de l'iîuiope. Il est de pas>age, de loin en loin, et toujours isolément, en Franche-Comté, en Lorraine, en Champagne et dans le nord de la France. Il s'est montré, en 1823, danslesenvironsde Lille, et M. Balthazar, en juillet 1842, en a vu un qui venait d"êlre tué prés de Douai. 11 est commun en Morée, pendant l'automne, et dans les États romains, où il :>'avance, dit-on, jusque dans les jardins. Quelques couples se reproduisent dans le midi de la France. Il niche dans tes trous des arbres, dans les vieux bcltimcnts. M. de Sélys-Longcharaps en a vu qui avaient établi leur nidàPœstum, dans les corniches des temples grecs. La ponte est de quatre à sept œufs globulaires, d'un blanc très-lustré, sans ta- ( lies. Ils mesurent : Grand diam. O-^jOSS; petit diam. 0'°,02. Le Rollier vulgaire vit dans les bois, sur les coteaux, dans les campagnes arides. Il se nourrit non-seulement de vers, d'insectes, tels que des grillons, des sauterelles; mais aussi, dit-on, de petits reptiles et particulièrement de MÉROPIDES. m grenouilles. En automne, époque uùil devient très-gras, on le recherche pour la table, en Morée et surtout dans les Cyclades. FAMILLE VIII MÉROPIDES — MEROPIDjE Meropid^, Vig. Gtii. of B, (182û). Bec aussi long ou plus long que la tète, effilé, un peu courbé et pointu; ailes longues, étroites; queue de foi-me vai'iahle ; tarses courts; plumage varié de couleui^s vives; formes élancées. (lotie famille, délachée de celle des Alcyonidés, est très-nalurelle. Quoique los Guêpiers aient de grands rapports d'organisation avec les Marlins-Pècheurs, ils s'en distinguent cependant par leurs formes beaucoup moins lourdes, par leurs ailes et leur queue plus allongées, et par leurs mœurs. Parmi les genres qui en font partie, un seul a des représentants en Europe. GENRE XL GUÊPIER — MEROPS, Linn. Merops, s. N. (17f)G) et Aiict. Apiaster, Driss. Ornilh. (17C0). Bec allongé, légèrement courbé, tétragone, épais à la base, pointu, à arête vive; narines basâtes, petites, en partie cachées par des plumes; ailes longues, pointues, à première penne courte et étroite; queue allongée, légèrement arrondie, les deux rectrices médianes dépassant notablement les autres; tarses courts, grêles. Les Guêpiers fréquentent de préférence les terrains sablonneux ; vivent d'insectes, principalement de guêpes, qu'ils saisissent souvent au vol; voyagent par troupes, et abandonnent les lociililésoù ils ne trouvent plus une nourri- ture suffisante. Ils nichent dans des trous, et leurs œufs, de forme arrondie, sont blancs, sans taches. Le mâle et la femelle offrent h. peu prùs le même plumage. Les jeunes, avant la première mue, en différent sensiblement Leur mue est simple. 172 PASSEREAUX SYNDACTYLES. Les Guêpiers habitent les climats chauds de l'ancien continent et de l'O- céanie. Deux espèces seulement sont considérées comme européennes. . _,., , 75 — (iUÈPIER VULGAIRE — MEHitPS JPIASTER • Linn. Gorge et croupion j aimes ; les deux rectrices médianes dépassant les autres de 0"\.02 à 0",03 au pi us. Taille : 0"',26 sans les filets de la queue. Merops apiastem, Linn. S. N. (176(i), t. I, p. 182. Merops chrysociîphai.us, Gmel. 5. N. (1788), t. I, p. 4(i3. Buïï.Pl. enl. :m. Mâle : Dessus de la tête, du cou et haut du dos rouge-marron ; bas du dos, croupion et la plus grande partie des sous-caudales d'un roux jaunàire, très-légèrement nuancé çà et là de bleu verdàtre ; gorge, de- vant du cou d'un jaune d'or, avec un demi-collier noir, qui sépare cette couleur de celle de la poitrine; front, poitrine, abdomen et sous-cau- dales de couleur d'aigue-marine ; une bande noire s'étend du bec au delà de la région parotique ; ailes d'un vert olivâtre , avec leur partie moyenne d'un roux foncé, et toutes les rémiges terminées de noir ou de noirâtre; queue d'un vert olivâtre, plus obscur que celui des ailes; bec noir; pieds bruns; iris rouge. Femelle: Elle est plus petite que le mâle ; elle a des teintes géné- ralement plus claires ; le front blanc-roussâtre, bordé, en arrière et sur les côtés, d'un peu de verdàtre ; les grandes couvertures alaires d'un roux jaune; les deux rectrîces médianes de 0'°,017 à 0",020 seulement plus longues que les autres et sensiblement plus étroites à leur extré- mité. Jeunes avant la première mue : D'un brun verdàtre en dessus, d'un jaune terne à la gorge et au cou , sans trace de demi-collier noir; rec- trices médianes de la longueur des autres ; bec plus court que dans les adultes ; iris rose. Le Guêpier vulgaire habite le midi de l'Europe, l'Asie occidentale et l'Algé- rie, où il est très-répandu. Il a des habitudes erratiques; voyage par bandes plus ou moins nombreuses; ne fréquente jamais que les vallées, les bords des rivières, les plaines elles coteaux sablonneux. S'il saisit ordinairement au vol les insectes des genres Bembex et Vcspa dont il se nourrit, souvent aussi, comme l'a vu Savi, il descend à terre pour s'emparer de ces hyménoptères au moment où ils sortent de leur retraite, ou lorsqu'ils cherchent à y pénétrer. MEROPIDES. 173 Ses passages, en Italie et dans le midi de la F'raiice, sont annuels ; mais ils n'ont lieu régulièrement qu'au printemps. Quelques-uns des sujets qui visilentla Provence s'y arrêtent parfois et s'y re- produisent. Ils établissent leur nid dans les trous des berges sablonneuses qui bordent les rivières ou la mer. La ponte est de cinq à sept œufs, à peu près ronds, d'un blanc lustré, sans taches. Ils mesurent : Grand diam. 0«',024 à 0"',02o; petit diam. 0™,022. Une bande de (juinze à vingt individus vint s'établir au commencement de juillet 1840 à Pcnt-Remy, non loin d'Abbeville, dans une localité où il existe une grande falaise de terre, criblée de trous pratiqués par les liiron- delles de rivage. On prit dans ces trous une femelle couveuse, et M. Bâillon y découvrit des œufs. L'espèce, en France, se reproduirait donc accidentellement ailleurs que dans le Midi. 74 — GUEPIER D'EGYPTE — MEROPS /EGYPTIUS Forskal. Devant du cou i'<>u,f et croupion vert-bleu ; les deux rectrice^ médianes terminées en pointe et dépassant les autres de 0"',04 à 0™,0o an moins. Taille : 0'",24 sans les fdets de la queue. Merops iEGYPTius, Forsk. Descript. aniin. 11. Or. (1775), p. 2, sp. 2. MiiROPs PËBsiCA, Pall. Voy. (1770), éd. fr. in-8, t. \Ili, append. p. 30, Le Vaill. Promerops, pi. C et 6 6/.s, sous le nom de Gtu'pier Saviguy. Mâle et femelle adultes : Front avec une petite bande blanche ; une autre bande plus large, de couleur d'aigue-marine, variée d'azur, s'é- tend jusqu'aux sourcils inclusivement; nuque, dessus du cou et du corps d'un vert nuancé de bleuâtre ou légèrement teint d'olivâtre ; gorge jaune; devant du cou marron vif; poitrine et abdomen d'un vert tendre, plus ou moins pur, quelquefois nuancé de roussàlre ; sous-cau- dales couleur d'aigue-marine; une bande noire, bordée inférieurement par un trait d'aigue-marine, s'étend du bec au delà de la région paro- tique, en passant sur les yeux ; ailes de la couleur du dos, avec les pen- nes terminées de brunâtre ; queue d'un beau vert bleuâtre en dessus, grise en dessous ; bec noir ; pieds d'un brun de corne. hes jeunes avant la première mne nous sont inconnus. Le Guêpier d'Egypte habite l'Afrique orientale, l'Asie occidentale et se mon- tre accidentellement dans le midi de l'Europe. Le marquis Durazzo dit. dans son Catalogue des oiseaux de la Ligurie, que deux individus de cette espèce, l'un mâle et l'autre femelle, furent tués en 174 PASSEREAUX SYNDACTYLES. 1834 dans les environs de Gênes. M. Al. Malherbe a vu, pendant son séjour en Sicile, une femelle qui avait été capturée pris de Palerme. Enfin, d'après M. Crespon, deux auties sujets ont été tués en mai 1832, près de l'emljou- cliure du Lez, dans le département de l'Hérault. Selon Pallas, ce Guêpier niche sur les bords escarpés de la mer Caspienne. Mœurs, habitudes et régime inconnus. FAMILLE IX ALCÉDINIDÉS — ALCEDINID^ Leptoramphes, p. Dum. Zool. (imil. (i(SOC). Angulibostres, p. lllig. Prod. syst. (1811). Pei.matodes, p. Vieill. Orn. clé)n. (181 G). Halcyonid^, Vig. Gen. of B. (l82o). AiXYONÉs, Less. Ornith. (1831). Alcedinid^, Bp. B. of Eur. (1838). Bec plus long- que la têîe, évasé ta la base, droit, anguleux ou lélragone, à arête déprimée; ailes médiocres; queue généi\^le- ment courte, ou exceptionnellement prolongée par les deux rec- trices médianes ; tarses courts. Celte famille, qui correspond presque complètement au genre Alccdo de Linnée, a des représentants dans toutes les parties du monde. Tous les oiseaux qui la composent ont une physionomie parliculière, qui ne permet pas de les confondre. Leur tête est grosso, leur corps épais et ramassé, leurs couleurs, chez la plupart du moins, sont vives et irisées sur quelques parties du plu- mage. Quoique très-naturelle, la famille des Alcédinidés, en raison des différences nolfiblcs dans les habitudes et le régime des oiseaux qui la composent, a été subdivisée par Le Vaillant en Marlins-Chasseurs el en Marlins-I'échcurs, qui sont devenus pour la plupart des ornithologistes des Daceloninœ et des Alctâi- ninœ. De ces deux sous-familles, la dernière seule compte jusqu'ici des espèces européennes. ObseTvation. — C'est prématurément, à notre avis, (\\.\Q.V Alcedo smxjrnensis, Linn. {hpida madu'jascarensis cœntha, Briss.), l'un des représentants du genre Halcyon, Swains. dans la sous-famille des Dacéloniens, a été introduit parmi les oiseaux d'Europe. L'espèce habite l'Asie Mineure, on ne saurait en douter, surtout après l'excellente notice qui lui a été consacrée par M.Strickland(A/'M. of Nat. hif'Ior. 1842, t. IX, p. 441) ; mais, de cet habitat, on ne peut déduira* ÂLCÉDIMENS. 175 sa présence en Morc'e ou on Croie, et l'aclmotlre par anticipation dans la Faune europt'enne.. comme l'a proposé M. Strickland et comme l'a fait le prince Cil, Bonaparte, dans le Catalogue Parzudaki; aucune capture, du reste, n'est encore venue légitimer la présomption de M. Slrickland. SOUS-FAMILLE XVI ALCÉDINIENS — ALCEDININ.£ Bec épais ^ tétragone ou quadrangidairo ; tarses courts et faibles; queue courte. Habitudes riveraines. GENRE XLI MARTIN-PÉCHEUR — ALCEDO, Linn. ArxEDO, Linn. S. N. (17GG)et Auct. Bec plus haut que lai'ge, comprimé, diminuant progressive- ment de la base à la pointe, à arôte de la mandibule supérieure arrondie dans toute son étendue; narines basâtes, nues, li- néaires, obliques; ailes courtes et arrondies; queue plus ou moins courte, cunéiforme ou arrondie ; tarses un peu placés à l'arrière du corps. LesMartins-Pècliours sont des oiseaux solitaires, qui vivent sur les bords des riviùros, des étan,^3, de la mer, et se nourrissent principalement de poissons. Le mâle et la femelle ont le même système de coloration el ne difïï'rent que par de faibles nuances dans Je plumage. Les jeunes avant la première mue ressemblent beaucoup à la dernière. Leur mue est simple. 75 — MARTIX-PÉCHEUR VULGAIRE — ALCEDO ISPIDA Linn. Bande d'un roux marron sur les côtés de la tête; irait noir entre l'œil et le bec ; tête, nuque, ailes tachetées dr bleu d'azur. Taille : 0"',12, le bec non compris. 176 PASSEREAUX SYNDACTYLES. Alcedo 15PIDA, Linn. S. N. (1706), 1. 1, p. 179. Gracula ATTiii^, Ginel. .S. A\ (1788), t. I, p. 398. nuiï. PI. eul. 77. Mâle en été : Parties supérieures d'un vert bleuâtre, avec le dos, le rrou pion, les sus-caudales d'un bleu d'azur, et de petites taches de celte couleur sur la tête, le cou et les ailes ; gorge et haut du cou d'un blanc plus ou moins pur; poitrine, abdomen et sous-caudales d'un roux de rouille; une bande rousse qui se prolonge au-dessous des yeux et que limite en arrière une tache blanche, occupe les côtés de la tête ; une deuxième bande d'un vert bleuâtre , varié d'azur, s'étend du bec jus- qu'aux épaules ; lorums noirs; rémiges brunes, bordées de vert bleuâ- tre ; bec rouge à la base et brun dans le reste de son étendue ; pieds rougnâtres ; iris brun-roux. Mâle en automne : Gorge et haut du cou d'un blanc roussâtre ; pieds rouges. Femelle : Couleurs bleues lavées de verdâtre , et les autres couleurs d'une teinte plus foncée. Jeunes avant la première m.ue : Parties supérieures d'un vert obs- cur, moins mélangé de bleu ; parties inférieures d'un roux lavé de bru- nâtre ; bec noir et sensiblement plus court que celui des adultes. Le Marlin-POclieur vulgaire est répandu dans toute l'Europe. 11 habite aussi l'Asie occidentale et l'Algérie. On le trouve sur toutes les eaux de la France. 11 niche le long des ruisseaux, des riviùres, sur les bords de la mer, dans lies Irous qu'il creuse lui-même, suivant M. Baldamus; mais souvent aussi, il s'empare, à cet effet, des galeries pratiquées par les rats d'eau et par les Hi- rondelles de rivage. Sa ponte est de six à neuf œufs, globuleux, d'un blanc pur et lustré, lis mesurent : . • r' /. Grand diam. 0"',021 ; petit diam. 0°',02. Le Marlin-Pècheur ne s'écarte jamais des bords des rivières, des ruisseaux, des étangs. 11 fréquente même les antes de la mer où l'eau est peu profonde et tranquille. Son vol est ba> et très-rapide. Il se nourrit d'insectes aquatiques, mais principalement de petits poissons, qu'il saisit presque à fleur d'eau, en tombant d'aplomb sur eux. GENRE XLIJ CÉRYLE — CEHYLE, Boie Ai.CEDO, p. Liim. i!>. iV. (1760). ' , -. Ceryi^k^ Boie, /its' (1828). .,, .. IsPiDA, Swains. CMs.îï/. o/"^. (tî^37). ■ .-' '.■ v ALCÉDINIENS. 177 Bec robuste, entamant les plumes du front, à arête mousse, comprimé sur les côlés et très-légèrement renflé à la man- dibule inférieure; narines basâtes, nues, étroites, obliques; ailes moyennes, sub-aiguës ; queue allongée, large et arrondie ; tarses très-courts et robustes. Les Céryles ont les mœurs, les habitudes, le régime des Marlins-Pècheurs proprement dits. Leur plumage n'a ni la vivacité, ni le brillant des couleurs des autres es- pèces de la famille, dont ils se distinguent aussi par la toutTe de plumes allon- gées qui ornent leur lêle. Ces oiseaux sont propres à l'Asie, à l'Afrique et à l'Amérique. Deux d'entre eux visitent trùs-accidentellement l'Europe. 7G — CÉRYLE PIE — CERYLE RUDïS Buie ex Liiin. Plumage varié de noir et de blanc ; un large trait blanc en forme de sourcil; un ou deux colliers noirs, interrompus, sur la poitrine. Taille : 0™,22 sa?îs le bec. AiXEDO RUDis, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 181. IsPiDA EXALBO et NiGRO VARIA, Biiss. OniHk. (1760), t. IV, p. ;>20. Cerylerod[s, Boie, Isis (1828), p. 316. Ceryle varia, Strickl. Buff". PL enl. 62, jeune, sous le nom de Mariin-Pêchenr du Sénpgal et 716 mâle adulte, sous celui de Martin-Pêcheur happé du rajj de Bonne-Espérance. Mâle : Parties supérieures d'un Ijlanc pur, marqué au centre et à l'ex- trémité des plumes d^î taches noires, qui sont longitudinales à la tête et au cou, oblongiies au dos, en cœur ou triangulaires an croupion ; par- ties inférieures d'un beau blanc lustré, avec un lar^e collier inter- rompu, d'un noir pur, à la poitrine; loruras, sourcils et une bande derrière les yeux, blancs; une large bande noire s'étend du bec à la nuque, en couvrant la joue el la région parotiijue ; ailes noires, avec les plumes terminées de blanc ; queue en grande partie blanche dans sa moitié antérieure, en partie noire dans sa moitié postérieure, et ter- minée de blanc; bec et pieds noirs. Femelle : Elle e^l un peu moins grande que le mâle : elle a plus de blanc dans le plumage; le demi-collier de la poitrine est moins étendu, et elle a quelquefois un second collier très-étroit. Jeunes : Dessus du corps d'un blanc moins pur, avec de nombreuses Dei^land et Gerbe. I. — 12 178 PASSEREALX DEODACTYLES. mèches noires; collier pectoral a peine intli([né par quelques taches noi- râtres ; bec sensiblement moins gros et moins long et plumes de l'occi- put moins allongées qne chez les adultes. Cette espèce habite l'Afrique, l'Asie occidentale, et se montre quelquefois dans l'iiurope orientale et méridionale. liilea été observée et luée en Espagne, en Sicile, en Turquie et dans l'archipel grec. On ne l'a point encore rencontrée en France. Elle a les mœurs et le mode de nidification du Martin-Pécheur vulgaire. Ses œufs, selon M. Baldamus, auraient à peu près le ^olume de ceux, du Scops d Europe. 77 — ŒIIYLE ALCVOX — CEiiYLE ALCYON Bùie ex Linn. Une tache blanche entre l'œil et le bec; un large ceinturon bleuâtre ou cendré, sur la poitrine ; les deux rectrices médianes, scalenicnt, avec une rangée de points blancs le long du rachis. Taille : 0" , 2 4 « 0™ , 2 5 sans le bec . Alcedo alcyon, I.inn. .S. iV. (I7(J0), I. 1, p. 180. Ceryi.e ALCYON, Boic, ]sis (1828), p. 316. IspiDA ALCYox, Swains. Class. of B. (1837), t. II, p. 336. Buff. PL eid. 7io, 77i(Ue adulle, sous le noni de Martin-Pécheur huppe de la Louisiane. Mâle : Dessus de la lèle, joues, nuque, dessus du corps, couvertures des ailes, sus-caudales et un large ceinturon à la poitrine d'un cendré bleuâtre; tache devant les yeux, gorge, cou, abdomen et sous-caudales d'un blanc pur ; flancs et une bande sur le ventre d'un roux de rouille vif; grandes rémiges noires, avec des taches transversales blanches en dedans et à la pointe; les secondaires d'un cendré bleu en dehors, noi- res en dedans, bordées de blanc à l'extrémité ; queue pareille au dos, avec les deux pennes médianes régulièrement tachées de blanc le long de la tige; les autres, avec des taches blanchâtres sur les barbes exter- nes et des bandes transversales sur les internes ; bec noir; iris noisette. Femelle: Semblable au mâle, mais un peu plus petite, sans roux à la poitrine, aux flancs, et avec moins de points blancs sur les deux rec- trices médianes. Jeunes de r année : Semblables à la femelle , avec le ceinturon pec- toral et les flancs cendrés ; ceux-ci marqués de nombreux zigzags blancs. •lEHTIIIiriES. 17!) Le Céryle alcyon est propre à l'AmcTique septentrionale. Son existence, comme oiseau d'Europe, ne repose que sur la capture de deux sujets, faite en Irlande, selon M. Thompson. Vieillot dit que celte espèce se nourrit de poissons et de lézards. Sa propa- gation est inconnue. TROISIEME DIVISION PASSEREAUX DÉODACTYLES PASSEBES DEOBACTYLI Anisodactyli, p. Vieill. Orn. cinn. (iSlG). ProDACTYM, I. Geof. Saiut-Hil. Ensuis, de znoL ginér. (1841). Quatre doifjts, trois (hvaiit , un derrière, Fe.rterne chri(jé eu avant et soudé au médian seulement jusquà la jiremièrc articu- lation. Les Oiseaux qui offrent les caractères assignés ù cette division, sont excessive- ment nombreux et présentent, quant au bec, des formes très-variées. Ces formes peuvent cependant se ramener à des types déterminés, ce qui permet de subdiviser les Passereaux déodaclyles en groupes, arbitraires à la vérité, mais propres à en faciliter la distribution. I" DÉODACTYLES TÉNUIROSTRES ^ DEODACTYU TENUIROSTRES FAMILLE X CERTHIIDÉS — e£'fl77///Z>^ Tenuirostres, p. Dum. Zool. anal. (180G), Anerpontes, Vieill. Om.éicm. (181 G). CerthiadjE, Vig. Ge/i. o/'5. (t82o). CERTH1D.E, Bp. 5. o/" £■«/-. (1838). Certhiid^e, Bp. C. Gen.av. (1850). Bec entier, aussi long ou plus long que la tête, de forme va- 180 " PASSEREAUX DÉODACTYLES. riahle ; tarses généralement courts, nus, annelés ; quatre doigts, trois en avant, un en arrière, l'externe plus long que Tinterne, le pouce, y compris l'ongle, généralement aussi long ou plus long que le médian ; queue à pennes lâches ou raides. ^''- La famille des Certhiidés comprend les Sit'elles, les Grimpereaux, les Ticho- dromes, tous oiseauv qui giimpent ioit sur les arbres, soit sur les murailles et les rochers, pour y chercher les insectes dont ils se nourrissent. Celte famille, eu égard à la forme qu'affecte le l;ec, peut être subdi\isée en Sitllnœ et en Certhiinœ. SOUS-FAMILLE XVII SITTIENS — SITTINjE Bec droit, à bords dessinant des lignes ondulées ou irrégulières . GENRE XLIII SITTELLE — 5/rr^, Linn. SiTTA,Linn. 5. iV. (1733) et y4(tcL ^.., Bec entier, fort, cunéiforme; narines basâtes, recouvertes par les plumes du front ; ailes médiocres ; queue carrée, à pennes faibles, larges et arrondies; tarses courts, forts; pouce long, pourvu d'un ongle robuste, allongé et crochu. Les Sitlelles ont les habitudes des Pico et des Mésanges. Elles grimpent aux arbres sans se servir à cet effet de lenr queue ; parcourent un tronc, une bran- che, dans tous les sens, et^e suspendent même à l'extrémilé des rameaux flexi- bles. Elles vivent d'insectes et de graines, surtout de chènevis et de tournesol, et nichent dans des trous d'arbres, ou dans des crevasses de rochers. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes, avant la première mue, en diffèrent fort peu. Leur mue est simple. Observation. — La Sitla europœa, var. Sibirica, Pall. {Sifla sericeo, Temni.) ne nous paraît différer de la Silt>i europœa, Linn., que par un bec un peu plus grêle. Nous n'oserions cependant affiimer que ce caractère soit constant, at- tendu que nousn'avonseu à noire disposilion qu'un seul individu. C'est aux na- turalistes qui peuvent souiiiellre à leurs études un certain nombre d'exera- SITTIENS. ■ 181 plaires à résoudre la question. En attendant, nous croyons devoir identifier la Sitta sericea,Temm., ou usiatica, Bp. à la SiUa ewopœa, Linn. Quanta la Sitta affinis, Blytli, dont le prince Ch. Bonaparte a fait en der- nier lieu une race propre à la Grande-Bretagne, elle ne diffère en rien de notre Sittelle de France {Sitta cœsia, Mey. et Wolf) et doit lui être rapportée. 78 — SITTELLE D'EUROPE — SITTJ EVROPJEA Linn. Région anale et soi(-^-cduda/es roitssâtres, celles-ci terminées de blanc; tout le reste des parties inférieures blanc ; rectrice la plus extérieure, de chaque côté, noire â la base, marquée, vers le bout, d'une tache blanche et terminée de cendré; deuxième rémige égale à la cinquième, troisième et quatrième égales et les plus longues. Taille : 0^^,116 à O"", 121. Sitta ecuop-Ea, Linn. 5. N. (1766), t. I, p. 177. Sitta europ^a, var. Sibirica, Pall. Zoofir. (1821), 1. F, p. îi^K. Sitta uralensis, Lichst. in : Gloger, Ilandh. Nui. Vôf/. Eur. (1834), p. 377 et 378 {nota). Sitta asiatica, Bp. B. of Ear. (1838), p. 10. Sitta sericea, Tenim. Man. (1840), 4*^ pari. p. 64b. Gould, B. of Eur. pi. 236, sous le nom de Sitta asiatica. Mâle : Parties Piipérieuivs d'un cendré bleuâtre clair; joues, gorge, devant du cou, poitrine et ventre d'un blanc lustré ; couvertures in- férieures de la queue et côtés de l'abdomen d'un roux ferrugineux, avec des tacbes blanclies, occupant l'extrémité des plumes; une large bande noire s'étend du bec sur les côiés du cou, en passant sur le lo- rum, l'œil elle méat auditif; couvertures inférieures des ailes blancbes ou blancbâtres, maculées de noir; rémiges d'un cendré bleuâtre, blan- châtres sur les barbes internes, à peu ]»rès dans le quart de leur éten- due, à partir de la base ; rectrices médianes d'un cendré bleuâtre comme le dessus du corps, les autres noires, avec les quatre extérieures marquées, vers l'extrémité, d'une tache blanche ; bec et pieds bleuâtres. Femelle pareille au mâle, mais avec l'abdomen très-légèrement teint de roussâtre. Les jeunes de F année ressemblent à la femelle. Cette espèce habite l'Europe septentrionale et orientale el l'Asie septentrio- nale. Elle niche dans les trous des arbres, et pond de cinq à sept oeufs blancs, avec 182 PASSEREAUX DÉODAGTYLES. de petites taches et de trôs-pelils poinis plus ou moins nombreux et disséminés, bruns ou d'un brun roussâlre. Quelquefois la plupart de ces poinis tournent au noir. Ils mesurent : Grand diam. 0'",02 ; petit diam. O^jOlo. La Sittelle d'Europe fréquente les grands bois, grimpe aussi le long des murs vient même, d'après Linné, chercher un abri sous les toits des habitations. 70 — SITÏELLE TORCHEPOT — SITTA CiESIA Mey. et Wolf. Gorfje et joues blanchâtres, tout le reste des parties inférieures d'un roux plus ou inoins foncé selon les régions ; rectrice la plus extérieure, de chaque côté, noire à la base, marquée vers le bout d'une tache blanche et terminé de cendré; deuxième rémige pjl us courte que la sixième, cinquième piresque égale à la troisième et à la quatrième qui sont les plus longues. Taille : 0'^,['d en?jiron. SiTTA, Briss. Omith. (1760), t. IH, p. .•iSS. SiTTA ECR0P.EA, Lath. Iiul. (1730), t. 1, p. 2Ci. SiTTA c^siA, Mey. et Wolf, Tasch. Dcuis. (ISIO), t. I, p. 12''. SiTTA AFFINI3, Bly th, /ourrt. As. Soc. Ben. (1846), t. XV, p. 288. Buff. PI. enl. 623, f. 1, sous le nom de Tordie-pot. Mâle : Parties supérieures de la tète, du cou, dos, croupion, sca- pulaires, sus-caudales, couvertures des ailes, d'un cendré bleuâtre ; gorge et joues blanchâtres; devant et côtés du cou, poitrine, ventre, flancs d'un roux clair, rembruni de marron aux jambes et sur \qs> côtés du corps, particulièrement à la région anale ; sous-caudales marron, ter- minées de blancbâtre ; une bande noire, pa>sant parles yeux, s'étend du bec au delà de la région parotique, sur les côtés du cou ; grandes couvertures des ailes brunes, bordées extérieurement de cendré ; ré- miges brunes, les quatre ou cinq premières Aqa primaires bordées ex- térieurement de gris blanc, les autres frangées de cendré, toutes avec les barbes internes bordées de bancbàtre ; rectrices médianes de la couleur du dos, les autres noires à la base; la plus extérieure de chaque côté, marquée, vers le bout, d'une bande transversale blanche et ter- minée de cendré; les trois suivantes sont également cendrées au bout et portent sur leurs barbes internes une tache blanche, qui devient terminale sur la troisième et sur la quatrième ; bec cendré bleuâtre ou couleur de plomb ; tarses d'un gris jaunâtre ; iris noisette. SITTIENS. IH.f Femelle : Elle a les teintes générales moins pures, et la bande qui traverse les yeux d'un noir moins foncé. Jeunes avant la première mue : Parties inférieures d'un roussâtre fauAe, nuancé de roux foncé sur les flancs ; bande noire de la tête plus étroite, moins étendue et moins pure; le reste du plumage à peu près comme celui des adultes. La Siltelle torche-pot habite l'Europe méridionale et occidenlule. Elle est commune dans presque tous les grands bois de la France, de l'Alle- iiiagne, de la Suisse, de la Belgique, de l'Italie. Son nid établi dans un trou d'arbre, dont elle rétrécit quelquefois l'ouverture avec de la terre boueuse, est néi^^ligemmcnt construit avec quelques l)rins d'herbes, de mousse, ou simplement avec des déirilus de bois vennou'u. Sa ponte est de cinq à sept œufs un peu allongés, blancs, ou d'un blanc sale, quelquefois nuancé de jaunâtre, avec de petites taches et des points dissémi- nés et plus ou moins abondants, rougeûtres, ou bruns, ou noirs, ou cendrés. Ces teintes se montrent tantôt ensemble, tantôt isolément. En général, les petites taches sont assez rapprochées vers le gros bout pour dessiner une couronne. Ils mesurent : Grand diam.O™, 02; petit diani. O^jOio. Cette espèce se tient constamment sur les arbres; elle en parcourt en tous sens les branches grandes et petites, et se suspend assez souvent à l'extrémité des rameaux, comme font les Mi'sangcs. VA\e a un cri monotone qu'elle répète à tout instant de la journée, même en cherchant sa nourriture. Observation. — Cette Sittelle a été méconnue Jusqu'à ces dernières an- nées par tous les naturalis'es, et l'on peut dire que Linné, et Meyer et Wolf n'ontpaspeu contribué à la faire confondre avec la précédente : Linné en ci- tant dans la synonymie de la SiUa eumpœa, la Sitta de Drisson, dans laquelle il est difficile, d'après la descri[.tion si parfaite qu'en donne l'auteur, de ne pas reconnaître l'espèce à poitrine et à ventre roux [Sitta cœsia) : Meyer et Wolf en figurant cette même espèce à ventre roux, sous le nom de SiUa europœa. Quoi- que, dans le texte, ils la nomment Sitla cœsii, on ne peut voir là qu'une sim- ple substitution de nom et nullement une distinction d'espèce. Mc'yer et Wolf, en effet, donnent pour synonyme de cette Cœsioj VEuropœi de Linné et la Sittelle de Bufl'on, oiseaux que l'on a cessé de confondre depuis que Blylh, en 1846, frappé de la différence qui existe entre la Sittelle du nord de l'Europe [Sitta europœa, Linn.) et celle qui hal.'ite la France et la Gi'ande-Brefa^ne, a proposé de distinguer celle-ci sous le nom dWffinis ; nom qui n'a pu prévaloir, celui de Cœsia lui étant antérieur. 80 — SITTELLE SYRIAQUE — SITT.I SYlil ICA Ehreubera;. Parties inférieures blanches, de la gorge au bas de la poitrine. 184 PASSEREAUX DEODACTYLES. rovssâtres dans tout le reste de leur étendue ; queue nnicolore, avec une tache blanchâtre à l'extrémité de la rectrice latérale. Taille : 0">J6. SiTTA sYRiACA, Ehi'enb. in : Temm. Mon. (1835), 3^ part. p. 286. SittaNeumayeri, Michahelles,/i'?5 ((830), p. 814. SiTTA RUPE^Tius, Caulraiiicin :TcmrQ. loc. cit. p. 2S7. SiTTA SAXATii.is, Schiuz, EuT. FcuH. (1850), l. I, p. 2C6. „ . . -, Gould, Bilds vf Eur. pi. 235 sous le nom de Silta rufesccns. . . Mâle et femelle. -V-Aviibi, supérieures d'un cendré bleuâtre, à peu près comme chez la Siltelle torche-pot ; joues, gorge, devant du cou et poitrine d'un Ijlanc pur ; abdomen et sous-caudales rous.-àtres; flancs de même couleur, mais plus foncés ; bande noire s'étendant du bec au dos, en ])as?ant sur les yeux et les côtés du cou; rémiges brunes; reclrices également brunes, avec une petite tache roussâlre vers l'ex- trémité et sur les barbes internes de la plus latérale, de chaque côté. Jeunes : Croupion avec une faible teinte roussâtre, et bande noire des yeux et du cou moins prononcée que chez les adultes. La Sitlelle syriaque habite l'Europe méridionale et l'Asie occidentale. On la trouve en l)aln)alie, dans le Levant et la Syrie, D'après Temniinck, elle niche parmi les rochers, et son nid, construit avec de la terre gâchce, en forme de calebasse et à ouverture latérale, est attaché, dans le fens de sa longueur, aux parois verticales des rochers. L'intérieur est garni de nialières molles. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, vui peu allongés, blancs, avec quelques taches d'un rouge de brique très-pfde, princi- palement au gros bout. Us mesurent : Grand diam. 0"',022 ; petit diani. 0'",0! i. Cette espèce n'exerce point son industrie sur les arbres, comme la Sitlelle torche-pot, mais sur les grands rochers. On la voit sans cesse grimper le long de leurs parois escarpées, et chercher, dans leurs fentes et le-urs crevasses, les insectes dont elle se nourrit. SOUS-FAMILLE XVIII CERTHIENS — CEBTHIIN^£ Bec effilé, aigu, toujours plus on moins arqué, à bords régu- liers. CEUTlllENS. - 18S Cette division est représentée, en Europe, par les Grimpereaux et les Ticlio- dromcs, que Linné rangeait dans son grand genre Cerlhia, transformée au- jourd'hui en Cerlkiinœ. GENRE XLIV GRIMPEREAU — CERTHIA, Linn. Certhia, Linn. S. N. (1735) et Auct. Bec grêle, aussi long ou plus loug que la tête, plus ou moins arqué, compr'mé sur les côtés et pointu; narines basales, pla- cées dans un sillon longitudinal, demi-closes par une mem- brane; ailes médiocres, sur-obtuses ; queue allongée, à pennes raides, étagées, usées et pointues ; tarses courts; ongles allongés, très-courbés, le postérieur le plus long. Les espèces comprises dans ce genre, tirent leur nom de l'habitude qu'elles ont de grimper, à la manière des Pics, le long des troncs d'arbres. Elles ni- chent dans les fentes, les trous des arbres, sous l'écorce soulevée, et se nour- rissent de petits insectes, de leurs œufs et de leurs larves, qu'elles cherchent dans les anfractuosités de l'écorce. Le mule et la femelle se ressemblent. Les jeunes n'en diffèrent que par un bec plus court, moins fléchi et des teintes plus sombres. Leur mue est simple. Observation. — 1° Ce genre est représenté en Europe par la Cerlhia fami- liaris (Linn.), à laquelle il faut rapporter l'oiseau connu depuis peu sous le nom de Certlaa Cusiœ (Bailly), et par la Certhia hradiydacUjla (Mey.) des naturalistes allemands, que la plupart des ornithologistes ont considérée, jusqu'à ces der- niers temps, comme la véritable Ccrihin familiaiis de Linné. La Brachyductyla, malgré les traits qui la distinguent ùelaFamiliaris, pourrait bien n'être qu'une variété locale de celle-ci. 2° Le prince Ch. Bonaparte « d'après le vague pressentiment d'une seconde espèce de Certhia en Europe » {Rev. crit. p. 11), avait proposé, en 1838 {Birds ofEur. p. Il), une Certhia Natlereri, qu'il a abandonnée en 1842 {Cal. met. degli Uccelli Ear.), mais qu'il a reprise en 1850 {Rev. ait. p. 140, et C. Gen. Av. p. 224), lorsqu'il a été question de la Cerlhia Costa (Hailly). Le prince Ch. Bonaparte s est, sans plus de façon, approprié cette Certhia, en faisant Coslœ synonyme de Naltereri, et cette approprialion aurait peut-être tiui par être considérée comme légitime, si l'on n'avait reconnu dans la Cerlhia Coslœ, la Cerlhia familiaris de Linné. La Nattercri, à notre avis, ne doit entrer dans la synonymie ni de la Familia- ris ni delà. Brachydacty la, attendu qu'il est impossible de reconnaître une es- pèce d'après un nom, et surtout lorsque cette espèce, de l'aveu de l'auteur, n'est établie que sur un vague pressentiment. !*<»; PASSEREAUX DÉODAl'.TYl.ES. iiî — GRIMPEREAU FAMILIER — i ERTHIA FAMILIJRIS Linn. Parties inférieures d'un blanc pur, à F exception des plumes fé- morales et des sous-caudales , qui sont teintées de roux clair ; cou- vcrtures inférieures de l'aile sans taches. 7W/^: 0,136 à (r,\2%. Cf.rthia FAMiLiAitis, Linn. S. N. (I7(i6), t. I, p. 1S4. CEaiHiA scANDULA, Pcill. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 432. Ckrtia Cost.îî, Bailly, 5t«//. de la Suc. d'hlst. nat. de la Savoie (janvier l8o2) et Oni.de la Savoie (1833), t. II, p. 48o. Mâle et femelle adultes^ en plumage d'automne : Dessus et côtés de Ja tète, nuqne, haut du dos, ailes variées de blanc roussâtres, de blan- châtre et de roux sur un fond brun, le blanc roussàire formant au centre de cha(jue plume dn vertex, de l'occiput et de la nuque une petite tache oblongue ; larges sourcils et bords palpébraux blancs, les premiers se confondant avec les taches blanches de la partie supéro- latérale du cou; bas du dos, croupion et sus-caudales d'un roux châ- tain, avec un trait roux-blanchâtre, plus ou moins prononcé au centre de quelques plumes; parties inférieures d'un blanc pur et lustré, à rexce[)tion des régions anales, fémorales et dessous-caudales (}ui sont lavées de roussâtre; rémiges brunes en dessus, cendrées en dessous, avec la pointe blanchâtre ; les cinq ou six premières lisérées, en dehors, de gris clair, les suivantes bordées de roussàtre dans leur tiers supé- rieur; toutes, excepté les trois ou quatre premières, manjuées, vers le milieu de leur étendne, d'une tache d'un blanc jaunâtre, placée entre deux autres taches^d'un brun noir; ces taches occupent, sur la plupart des rémiges, les barbes internes et externes ; sur les deux premières qui en présentent, elles sont situées sur les barbes externes ; couvertures supérieures des ailes maculées de blanc ou de jaunâtre à l'extrémité ; queue brune en dessus, cendrée en dessous, lavée très-légèrement de roussàire; tarses et doigts d'un gris brun; ongles cendré-;, avec la pointe brune; bec brun-noir en de.^^sus, jaunâtre à la base, et brun à la pointe en dessous; iris brun clair. La femelle ne diffère du mâle ({ue par une taille un peu ])lus petite. MiUe et femelle adajtes, aupriatemps : Parties inférieures d'un GEHTIIIENS. 187 blanc moins éclatant, et passant au Ijlanc terne ou sale à mesure que la saison avance ; le roux du croupion plus [tàle ; les plumes du dos et des ailes d'une teinte tirant sur le cendré et bordées ou frangées d'un blanchâtre plus ou moins accusé; rectrices usées, raccourcies et comme brisées à leur extrémité. Jeunes avant la première mue : D'une teinte générale plus sombre; les taches des parties supérieures roussâtres ; le blanc des parties infé- rieures moins éclatant ; toutes les rectrices bordées de roux de rouille clair ; le bec à peine fléclii vers la pointe et plus court. Le Grimpereau familier Iiabile le nord de l'Europe, les montagnes de la Suisse, delà Savoie et les Basses-Alpes. Use lient dans les Torêts de mélèzes, de pins, de sapins, principalement dans celles qui sont situées sur le versant nord des régions moyennes des montagnes. Il y reste l'hiver comme l'été, suivant l'abbé Caire, et n'en descend pas môme lorsqu'elles sont couvertes de neige. Dans la Savoie, d'après M. Bailly, il n'en serait pas tout à fait ainsi : quelques individus se montreraient dans les bois des collines, des plaines, au pied des montagnes. Il niche dans les trous nalurels de vieux pins, et le plus souvent sous les grandes plaques d'écorce soulevée, et en partie détachée du iiois. M. Bailly dit qu'il ne fait qu'une seule ponte par an et par extraordinaire deux, si on lui en- lève la première. Suivant l'abbé Caire, il en ferait deux : une au commence- ment du printemps, l'autre vers la fin de juin. Son nid est assez grossière- ment formé avec des brins d"herbe, de mousse, de soie d'araignée, de bonne et d'autres matières duveteuses. La première ponte est de six œufs, la seconde de quatre seulement. Ils sont blancs, piquetés et tachetés, principalement au gros bout, de brun rougeâtre, formant queiquefuis une couionue. Ce qui, d'après nous (1), distingue les œufs de cette espèce de ceux de l'espèce suivante, c'est que les taches ou les points qu'ils offrent ont ordinairement une teinte plus sombre, sont moins nombreuses et moins larges, et que le fond de la co- quille est d'un blanc plus franc. Ils mesurent: Grand diam. O'",01o à 0"',OIG; petit diam. 0'", 012. Le Grimpereau familier, selon les observations de l'abbé Caire et de M. Bailly, est plus méfiant, plus farouche que la CcrthiabracliijJjiclijla que nous voyons dans nos jardins publics, dans nos vergers, le long des loulcs ; et Sdu cri d'appel serait moins aigu et plus doux. «11 — GlUMPEUEAU BRACÏÏYDAC.TYLE ( Eh TIIIA BliACn YDAL T Y LA Brehm. Parties inférieures blanches, avec la^ plumes des flancs^ de la ré- (1) l\ev. et Ma>j. de zool. (1852), 2'' sér. t. IV, p. 108. 188 PASSEREAUX DÉODACTYLES. nion anale et les soris-candales d'un brun ronssâtre ; couvertures inférieures de l'aile tachées. r«///e:0'",125«0'",126. Ckrthia, Biiss. Omilh. (1760), t. III, p. 603. ; Certuia famiuabis, Teiiim. J/«n. (iSlo), p. 252. Certhia BUACHYDACiYLA, Brehui. Hanôh, Nul. Yôg. Deuts. (1831), p. 210. Buir. P/. e?i/. 631, f. 1. Mâle et femelle : Dessus de la tète, du cou et du corps varié de brun, de rous.^âtre et de blaiic sale, sous forme de traits allongés; croupion et sus-caudales roux ; dessous du corps blanc, nuancé de cendré à la poi- trine et de brun roussâtre sur les flancs et les sous-caudales ; joues d'un brun varié de roussâlre et de grisâtre ; une bande blanchâtre au-dessus des yeux, s'étendant et s'élargissant en arrière ; pennes alaires brunes, avec une tache blanchâtre à leur pointe, et traversées, à compter de la ([uatrième, par une large bande roux-jaunâtre, située entre deux autres bandes noires; petites et moyennes couvertures terminées de blanc roussâtre; reclrices d'un brun roussâtre; bec brun en dessus, blanc- jaunâlre en dessous ; pieds d'un gris brun, iris brun. Jeunes avant la première mue : Leurs teintes sont plus ternes ; les taches blanches du corps et des ailes ont une nuance jaunâtre ; toutes les pennes caudales sont bordées de jaune rouille ; le bec est plus court et peu courbé. Ce Grimpcreau habite une grande partie de l'Europe. Il est sédentaire en France, et partout assez commun. Il niche dans les Irous naturels des arbres. Sa ponte est de six à neuf œufs oblongs, blancs ou légèrement grisâtres, avec une muUilude de pelits points rougcâlies, nombreux au gros Lout, où ils forment une surte de couronne. Ils mesurent : Grand diam. 0",0I6 ; petit diam. 0^,012. Comme le précédent, ce! oiseau est un grimpeur par excellence; jamais il ne se perche, comme les autres oiseaux, sur les branches horizontales, et, môme lorsqu'il doit, il garde une position verticale ou oblique, en s'accrochant au moyen de ses pieds. Il est vif, actif, et parcourt le tronc d'un arbre, de bas en haut, avec une agilité extraordinaire. ^ _, Observation. — La CerUiin hrachydaclyla ayant été confondue avec la Cerlhin familiuris, nous établissons, ici, les caractères qui les dislini^uenl, et à l'aide desquels on peut sûrement les reconnaître. CERTHIENS. 189 ,..,, CERTniA FAMILTARIS Linn. {Certh. Costœ, Bailly) Parties inférieures blanches, à l'ex- ception des régions crurales et des sons-caudales, qui sont d'un blanc lé- gèrenient lavé de roux clair. Flancs d'un blanc pur. Bord externe et couvertures infé- rieures de l'aile d'un blanc parfait. Deuxième rémige plus courte que la huitième. Longueur totale, prise sur des sujets adultes, tués à l'automne: 0", 137 à 0°>,13S. Queue, mesurée de la naissance des rectrices médianes à leur extrémité. Minim. : 0°',062. Maxim. : 0"',0G'6. Aile pliée, mesurée de l'articulation radio-carpienne à l'extrémité des plus grandes rémiges. Minim. : 0'",064. Maxim. : 0"',QQS. Ongle du pouce plus long que le doigt, Minim. : 0™,008. Maxim. : O'",010. CERXniA BRACHYDACTYLA Brehm. [Certh. familiariSj Temm.) Parties inférieures d'un blanc rous- Scltre, la gorge et la poitrine seules étant blanches. Flancs d'un brun roussAtre clair. Bord externe et couvertures infé- rieures de l'aile blanchâlrcs et tachés de brun roux ou de brun noirâtre. Deuxième rémige plus longue que la huitième. Longueur totale, prise sur des sujets tués à la même époque : 0'",127 à 0",129, Queue, mesurée de la naissance des rectrices médianes à leur extrémité. Minim. : 0™,0o4. Maxim. : O^jOdS. Aile pliée, mesurée de l'articulation radio-carpienne à l'extrémité des plu? grandes rémiges. Minim. : 0"j0o9. Maxim. : 0'",062. Ongle du pouce plus court que le doigt ou rarement aussi long. Minim.'. O^.OOG. Maxim. : O'^jOOT. GENRE XLA^ ; ; TimODlXOME — TIC HODRO MA Certhia, p. Linn. s. A''. (l73o). TiCHODKOMA, lllig. Prod.Syst. (1811). Petrodroma, Vicill. Orn. élém. (1816). Bec très-long, gi'êle, arqué, pointu, dépi'imô et triangulaire à la base, arrondi dans le reste de son étendue; narines basales, nues, à moitié formées par une membrane; ailes amples, âpre- l'.lO PASSEF.EAUX DÉODACTYLES. mière rémige, allongée; queue légèrement arrondie, avec les baguettes faibles; ongle du pouce mince, courbé, aussi long que le doigt. Ce genre, démembré du genre Certhin de Linné, comprend des oiseaux qui vivent d'araignées, d'autres insectes et de larves qu'ils cherchent en grimpant le long des rochers. Le mâie et la femelle se ressemblent sous la livrée d'automne, et diffèrent sensiblement sous la robe d'amoui'. Les jeunes, avant la première mue, ont un plumage qui se distingue peu de celui de la femelle. La mue est double dans les deux sexes. «5— TICHODROME ÉCHELETTE— r/r^O/>iiOJ/ 7 MIRARIA lUig. ex Linn. Joues et abdomen cendrés ; deux grandes taches rondes et blan- ches sur les quatre premières rémiges et une à l'extrémité dessous- caudales; bec beaucoup plus long que la tête. Taille lO"" Al environ. Certhia muraria, Linn. S. N. (17fi6), t. I, p. 184. Certhia mi'Ralis, Briss. OrniUi. (17(i0), t. 111, p. 607. TicnoDROMA muraria, Illig. P/-o(Z. Syst. (I8H), p. 210. Petrodroua muraria, VieilL N. Dict. (1818), t. XXVLp. 106. TicHooROMA PHŒNicopTERA,Temm. ifan. (1820;, t. I, p. 412. Huff. PL enl. 372, f. 1, mâle en robe d'été ; f . 2, mâle en robe d'automne, in- diqué comme /"cme/Ze. Mâle durant les amours : Dessus de la tête, croupion et sus-cau- dales d'un cendré noirâtre ; dessus du cou et du corps d'un cendré clair ; joues, gorge et devant du cou d'un noir profond ; dessous du corps d'un cendré noirâtre plus foncé que celui de la tête ; sous-cau- dales terminées de blanc; couvertures alaires et parties supérieures des barbes externes de la plupart des rémiges d'un roux vif ; ces dernières d'un brun noir partout ailleurs, avec deux taches blanches sur les barbes internes; queue noire, avec les deux rectrices externes terminées par une large tache blanche et les autres par un peu de cen- dré ; bec, pieds et iris noirs. Femelle durant les amours : Semblable au mâle à la même époque; mais avec le noir de la gorge un peu moins étendu et moins pur. Mâle et femelle en automne et en Jiiver : D'un cendré clair en des- sus, un peu roussâtre à la tête et à la gorge ; devant du cou d'un blanc CERTHIENS. : J91 très-légèrement lavé de cendré ; le cendré noirâtre des parties infé- rieures du cor[)s moins foncé qu'au temps des amours. Nota : Indépendamment des taches blanches des quatre premières rémiges, la femelle a encore des taches jaunes, de même forme, sur les dernières rémiges. Ce caractère n'existant pas chez le mâle, est propre à l'en faire distinguer. Jewies avant la première mue : Rémiges et rectrices terminées de cendré ; les teintes en dessus et en dessous plus claires que dans les adultes; l'extrémité des plumes de la tète et du dos rosée ; bec très- court. Après la mue cC automne : Les deux sexes et les jeunes présentent la même robe. Le Tichodrome éclielclte ou de murailles habite les contrées méridionales de TEurope et l'At^ie occidentale. On le trouve assez communément en France, dans les Hautes et Basses-Alpes, dans les Pyrénées, sur les hautes montagnes de la Provence et du Dauphiné. Il est de passage périodique en Anjou, mais on l'y voit toujours isolément et il s'égare quelquefois dans le département de la Seine-Inférieure. 11 niche dans les fentes des rochers, dans les trous des vieux murs. Sa ponte est de cinq ou six œufs, un peu ventrus, d'un blanc sans taches, ou avec quel- ques points noirs, mais excessivement petits. Us mesurent : Grand diam. 0'",02; petit diam. 0"",0lo. Le Tichodrome est un oiseau qui vit solitaire sur les montagnes élevées, d'où il ne descend qu'aux approches de l'hiver. Il est si peu farouche qu'on peut l'ap- procher à la distance de quelques pas sans qu'il montre beaucoup d'inquiétude et même sans qu'il cherche à fiiir; seulement, lorsqu'on e.-t trop près de lui, il suspend les actes auxquels il se livre, et paraît surveiller vos mouvements. Le nom d'édielclle qu'il a reçu lui vient de l'habitude qu'il a de grimper par sauts successifs conlre les murailles des grands édifices, des places fortes, et coalre les rochers coupés à pic, pour y chercher sa nourriture. Lorsqu'il grimpe, à chaque saut qu'il fait, il agite et déploie légèrement ses ailes; en d'autres termes, il papillonne continuellement. CbserTatioii. — Des individus de cette espèce ont parfois le bec beaucoup plus long que d'autres, comme cela se voit chez le Grinipcrcau familier, la Huppe et le Casse-Noix. M. Brehm, d'après cette particularité, qui dépend sur- tout de l'âge, mais que d'autres causes peuvent produire, a cru devoir établir [dusieui's espèces, qui sout purement nominales. i02 PASSEREAUX DÉODAGTYLES. FAMILLE XI UPUPIDÉS — UPUPIDM .\o/. TÉNUiROSTRES, p. Diim. Zoo/. O^îo/ ,( I SOI)). ^ , ^ ^ Epopstdes, Vieill. Om. ^/(/»i. (1810). Promeropid^, p. Vig. Gen. o/i?. (1823). -•■•'' ''-' "i--' •■ Upup^, Less. Orn.27/i. (1831). ■ • - ■' Upcpid^, Bp. B. ofEur. (1838). Bec plus long que la tête, arqué; huppe composée de deux rangées de plumes disposées parallèlement, et pouvants'abaisser ou se développer en évenlail, à la volonté de l'oiseau. Cette famille repose uniquement sur le genre Upupa de Linné. Observation. — Nous sommes loin de considérer comme convenable, et par conséquent comme définitive, la place, qu'àl'exempie de G. Cuvier et de plusieurs autres naturalistes, nous assignons aux Upupidés. Ces oiseaux, avec leur bec long et grôle, n'ont, si l'on peut dire, que de faux airs de Ténuirostres. Leurs autres caractères et leurs mœurs les en séparent. Du reste, de quelque groupe qu'on les rapproche, ils paraissent toujours déplacés. Aussi, conviendrait- il peut-être de créer pour eux, dans la division des Passereaux, une section particulière. ' GENRE xLvi ;;' ; ,' ; :; ".;'.;':;'.:„, RUVFE— UPUPA, Urm. , ! !; '!' Upi'pa, Linn. 5.i\r. (1735) et Aw/. ' ' ■'' ' Bec très-long, entier, convexe, comprimé, trigone à la base, grêle dans le reste de son étendue, avec la mandibule supérieure plus longue que l'inférieui'e; narines basâtes petites, ovalaires ; ailes assez longues, obtuses, à première rémige allongée; queue moyenne, carrée, composée de dix pennes; tarses et doigts courts ; ongles peu recoui^bés, celui du pouce presque droit, les anté- rieurs creusés en gouttière au dessous. Les espèces qui composent ce genre appartiennent toutes à l'Afrique; mais l'une d'ellcti est commune à celte partie du monde, à l'Europe et à l'Asie. UPUPIDÉS. 193 Les deux sexes ont la plus grande ressembl.uice, et les jefines, avant la pre- mière mue, en diffèrent peu. Leur mue est simple. 84 — HUPPE ATJLGAIRE — IPIPI EPOPS Liiin. Plumes de la huppe terminées par ime tache noire , limitée en dessous par une tache blanche; une bande blanche, en chevron brisé, vers le milieu de la queue. r^////e: 0"^,30. Upupa EPOPS, Linn. S. N. (1766), t. J, p. 183. Updpa vulgaris, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 433. Buff. PL enl. 32. Mâle en été : Plumes de la huppe rousses, terminées par une tache noire, au-dessous de laquelle existe, chez la plupart des sujets, une tache blanche ; joues, cou et poitrine d'un roux vineux ; haut du cou d'un cendré roussâtre; milieu du dos blanc-roussâtre ; queLjues ta- ches longitudinales brunes sur les tlancs ; ailes noires, avec les cou- vertures rayées, bordées et terminées de blanc jaunâtre ; rémiges pri- maires barrées obliquement de blanc dans leur ijuart inférieur, les autres portant cinq bandes transversales également blanches; queue noire, traversée, au milieu, par une bande blanche, qui forme, quand elle est étalée, une sorte de croissant à concavité postérieure ; bec rou- geâtre à sa base, brun dans le re>te de son étendue; pieds et iris l)runs. Mâle en automne : Teintes rousses moins intenses; taches longitu- dinales des flancs plus nombreuses; le noir des ailes et de la queue moins pur. Femelle : Semblable au mâle en automne. Jeunes de fannée^ en automne : Bec moins courbé et huppe plus courte que ch^z les adultes ; tète, cou, dos et poitrine d'un cendré lavé de roussâtre ; une tache grisâtre à la gorge ; un grand nombre de taches longitudinales brunes sur l'abdomen et les flancs. hes jeunes, à la sortie du 7iid, ont un bec à peine fléchi, et qui me- sure au plus 0'",035, de la commissure à la pointe. La Huppe vulgaire est propre à l'Asie, à l'Afrique orientale et septentrionale, et à une grande partie de l'Europe, qu'elle n'habile cependant pas toute l'an- née. Elle y arrive régulièrement tous les ans en avril et en mai, et en repari en septembre et en octobre, pour passer, dil-on, en Afrique. Elle niche dans les trous des arbres vermoulus, quelquefois dans les cre- Degland et Gerbe. !• — 13 194 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Tasses des rochers et dans les currières. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs, dont la couleur varie beaucoup. Le plus généralement, ils sont d'un gris cendré roussûlre, ou verdâtre, ou vineux sans taches, llsmesurent : Grand diam. C^O^G à 0"',027 ; petit diam. 0"',019. La Huppe vulgaire est un oiseau solitaire, qui vit sur la lisière des bois; dans les terrains incultes, aussi bien que dans les pâturages, les idaines basses et humides. Sa démarche est à la fois grave et gracieuse. Rarement elle se pose sur le haut des arbres. Elle cherche sa nourriture en fouillant avec son bec la terre, la mousse. Quoique partout répandue en France, elle n'y est nulle part abondante. 20 DÉODACTYLES CULTRIROSTRES — DEODACTYLI CULT BIROSTRES FAMILLE XII !,!,',,"'' COP.VIDÉS — CO/iF/Z».£ Pi.ENiROSTRES, p. Dum , Zool. anal. (1806). ConACES, IWig. Prod. Sijst.{\H\\). CoNiROSTREs, p. G. Cuv. Bpfj. an. (I.S17). CoRViD^, Leachin :Vig. Gen. of B. (1825). CoRACOiD^, Schiiiz, £'«/•. Faun. (1840). Bec en couteau, épais, à base nue ou emplumée, entier ou échancré vers la pointe ; quelquefois allongé, arrondi et un peu arqué, d'autres fois court et un peu grêle; narines couvertes par des poils et des plumes décomposées; tarses annelés ; queue car- rée ou étagée, composée de douze pennes. Cette famille, très-naturelle, renferme les Corbeaux proprement d'ts, les Co- racias, les Chocards, les l'ies, les Geais et les Casse-noix, que Linné rangeait dans son grand genre Curvus. Tous ces Oiseaux ont une taille nssez grande et des formes massives. Ils sont omnivores ; mais, les uns, sont plus particulièrement carnivores, et le régime des autres est plus frugivore. Observation. — La famille des Corvidés, en ne tenant compte que des oi- seaux d'Europe, est subdivisée pur quelques uns en trois sous-familles: celle des Garrw/iVt«', ayant le genre Garrulus pour type; celle des Corvinœ compre- nant les Corbeaux, les Casse-Noix et les l'ies; celle des FreyilUnœ, fondée sur les Cra\e3 et les Chocards. Le prince Cli. Bonaparte, détachant les Casse-Noix des ' CORVIENS. 19o Corvinœ, a établi, en dernier lieu, pour ces oiseaux, une quatrième sous-famille sous le nom de Nucifraginœ. Il a en outre retiré les Pies de la sous-famille des Corviens, pour les ranger dans celle des Garruliens, mais sous la rubrique de Picaceœ, les Geais étant des Ganulecv. Quoique les Pies, par leurs habitudes, leur régime, leur mode de nidification, soient plutôt des Corviens que des Gar- ruliens, c'est cependant à ceux-ci qu'ils appartiennent, en effet, par la forme de leurs ailes et par leur plumage varié. Quant aux Casse-Noix, leurs ailes longues, effilées, les rattachent aux Corviens, et l'on ne saurait les en séparer, pas plus qu'on ne peut en séparer les Graves et les Chocards, malgré le carac- tère anormal que leur bec présente. SOUS-FAMILLE XIX CORVIENS — COBVIN^£ Bec aussi long ou plus long que la tête, de forme variable; plu- mage gènéralenierd noh\ à reflets métalliques ; ailes allongées, poi/itues. Les attributs extérieurs, à l'exception des reflets métalliques du plumage, sont moins caractéristiques de cette sous-division que les mœurs. Toutes les espèces qui en font partie sont sociables, ont la marche plus que le saut pour mode de progression ordinaire et celles qui, pour nicher, choisissent les arbres et non les anfractuosités des rochers ou les trous d'un mur ou d'un tronc d'ar- bre, construisent un nid a\ecun dôme à claire-voie. L'on peut donc dire que toutes nichent à couvert. u . GENRE XLVII CORREAU — CORVLS, Linii. CcRvcs, Linn. 5. j.Y. (1735). ■. . Bec gros, robuste, bombé à la base, arrondi en dessus, com- primé, à bords tranchants, entier ou échancré à la pointe; narines basâtes, rondes, couvertes de plumes sétacces, dirigées en avant ou quelquefois contournées vers la carène du bec; ailes allon^i^ées, pointues, acuminées, sub-obtuses, atteignant le bout de la queue, qui est égale ou arrondie ; tarses longs, forts, largement scuteilés; doigts presque entièrement divisés. 196 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Les Corbeaux sont des oiseaux défiants. La plupart vivent en société. Ils sont très-répandus en Europe, et se réunissent, l'hiver, en grandes bandes, pour émigrer dans les régions tempérées, ou exploiter les champs en commun. L'été, ils se tiennent dans les prairies humides, les bois, sur les rochers ou les édifices élevés, pour s'occuper de la reproduction. Tous sont omnivores. Ils ont la réputation d'avoir l'odorat très-développé et de sentir de très-loin un cadavre qui peut leur servir de pâture. Leur vol est élevé, soutenu, et peut résister aux vents impétueux; leur marche est grave, gracieuse, balancée quand elle n'est pas précipitée; mais lorsqu'ils veulent l'accélérer ou prendre leur essor, elle devient lourde et s'opère par sauts obliques. Leurs cris sont rauques et discordants. Ils ne manquent pas de courage, d'intelligence, et s'apprivoisent avec faci- lité. On parvient ménie à leur faire articuler quelques mots. Ils ont l'habitude de cacher leur nourriture lorsqu'ils n'ont plus faim ; ils cachent aussi des objets qui ne peuvent leur être d'aucune utilité. Leur mue est simple; les deux sexes portent le même plumage. Les jeunes en diffèrent peu. Observations. — 1° Il semblerait que ce genre, réduit, comme il l'était.aux Corbeaux proprement dits, eûtdûéchapper àde nouveaux démembrements. Ce- pendant M. Kaup a cru devoir en détacher le Freux pour en faire le type de son genre Trypanocorax {{), les Corv. corax et cornix pour en constituer le genre Corone. Boie avait déjà fait du Choucas le genre Lycos, que M. Brehm Echangé, plus tard, en Alonedala. Aucun caractère important ne justifie ces genres; et, à quelque point de vue qu'on se place, les Freux et les Choucas sont de vrais Corbeaux. 2° Le Corbeau chouc {Corvus sperrnolegus, Vieill.), admis dans la première édition comme excessivement douteux, est une espèce apocryphe à éliminer; et si nous conservons le Corbeau leucophée {Corvus leucophœus, Vieill.), ce n'est qu'à titre de variété locale du Corvus corax. , 8o — CORBEAU ORDINAIRE — CORVUS CORAX Linn. ,, . Noir; bec plus long que la tête, très-arqué en dessus ; première et huitième rémiges égales^ deuxième aussi longue que la cin- quième^ les troisième et quatrième les plus longues. Taille : 0™,67 environ. Corvus corax, Linn. S. N. (1766), t. I, p. loo. CoRVcs MAXiMus, Scopoli. An. I, Hist. Nat. (1769), p. 34. Gould, i?i/Yi6o/"£'«r. pi. 220. ;. , (1) Le même genre avait été précédemment établi par le même auteur (1829), sous le nom de Colœus, pour le Choucas et le Freux. CORVIENS. ' ' 197 Mâle: Plumage entièrement noir, avec des reflets violets ou pourpres en dessus, verts en dessous; bec et pieds noirs; iris d'un brun noirâtre. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par une taille plus petite et des reflets moins éclatants. Jeunes avant la première mue : Plumage noir, sans reflets. , , ,) Après la mue : Semblables aux vieux. Variétés accidentelles : On cite des individus variés de roux ou de blanc, ou entièrement de couleur Isabelle. Le Corbeau ordinaire habite l'Asie septentrionale, l'Islande, où il est très- comnaun, et plusieurs autres parties de l'Europe. Il vit sédentaire dans diffé- rentes localités de la France. Il se reproduit dans la forêt de Crécy, dans le Boulonnais, la Lorraine, en Dauphiné, en Anjou, en Provence, dans les Basses-Alpes. Il se propage aussi dans toute la Belgique et en Hollande. Son nid est placé sur les arbres les plus élevés, sur les rochers escarpés, quelquefois sur les vieilles tours aban- données. Sa ponte est de trois à six œufs oblongs, d'un verdâtre sale, avec des taches irrégulières, grandes et petites^ et quelques traits d'un brun plus ou moins foncé. Ils mesurent : Grand diam. 0",047 cà 0"S04S ; petit diam. O^jOSi à 0™,032. Le Corbeau ordinaire se nourrit de tout ce qu'il trouve : charognes, voiries, petits mammifères, oiseaux, poissons morts ou vivants, insectes, fruits, graines, etc.; aussi sa chair a-t-elle un mauvais goût et exhale-t-elle une odeur désagréable. Quoique omnivore, il préfère la chair au grain, lorsqu'il a le choix; il rejette, sous forme de pelites pelotes oblnngues, comme les oiseaux de proie, les substances non digestibles, telles que les poils, les os. Il n'est pas aussi migrateur que ses congénères et semble même attaché à la localité où il est né. Pris jeune, il se familiarise promptement et parvient à imiter le cri de quelques animaux, et môme la parole de l'homme. En domesticité, il se défend contre les chats et les chiens. Lorsqu'on le laisse libre dans une basse-cour, il attaque et dévore les jeunes poaleis jus- qu'au dernier. A — CORBE.VU LEUCOPHÉE — CORVÇS LEVCOPII.^VS Vieill. Noir, varié régulièrement de blanc à la téte^ aux aile sur les parties inférieures ; bec plus long que la tête. Taille : O^'jTS environ. CoRVus BOREALis ALBUs, Briss. Oniith. (1760), t. VI, suppl. p. 33. CoRVcs coRAx, var. ^, Gmel. 5. iV. (17S8), t. I, p. 364. . ,. ,• CoRvus LEUcoPH^cs, Vieill. iY. i)ic^. (1817), t. VllI, p. 27. CoRVDS LEucoMELAS, "Wagl. Syst. Aviiim (1827), g. corvus, sp. 4. . . . ^ Vieill. G(/L (/es 0/s. (1820), pi. 100. _ i .■ .! u. lyt'j:: 198 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Plumes sétacées qui recouvrent les narines, dessus et côtés de la tête, gorge, abdomen, couvertures inférieures de la queue et une partie des rectrices, couvertures supérieures des ailes, rémiges pri- maires et plusieurs des secondaires d'un blanc pur ou d'un blanc terne ; le reste du plumage d'un beau noir, avec des reflets bleus, particulièrement sur le devant du cou et de la poitrine ; bec, pieds et iris noirs (1). Le Corl)eau leucophée habite l'île de Feroë. Il niche parmi les rochers, el pond de quatre à cinq œufs, semblables pour la forme, les dimensions, la couleur, à ceux du Corbeau ordinaire. Suivant Vieillot, cet oiseau serait très-carnassier; il ferait souvent sa proie des agneaux, et oserait mt^me attaquer les béliers et d'autres animaux, lor;;que les grands hivers le pri\ent de sa nourriture habituelle; mais il y a certaine- ment de l'exagération dans ce récit. ,, , . ; . Obseryatioii. — Vieillot, qui, d'atiord, avait considéré le Corbeau leuco- phée comme une race constante du Corbeau ordinaire, l'a admis, dans sa Galeiiedes Oiseaux, comme une espèce distincte et particulière, par la raison qu'il ne s'allie point au Corbeau ordinaire, qui habite la môme contrée; qu'il se lient toujours isolé de celui-ci ; qu'il a une taille et un bec plus forts, et que son plumage est régulièrement taché de noir et de blanc, particularité que n'offre pas la variété accidentelle blanche et noire du Corbeau ordinaire. Temminck, de son côté, l'admet aussi provisoirement comme espèce distincte, et Wagler qui l'a décrit sous le nom de Corvns leucomelas, ne doute point de son authenticité, et s'exprime à cet égard dans hîs termes les plus formels : species distinctimma, dit-il, el neuliquam prœcedentis variétés. Mais plusieurs autres natu- ralistes sont loin de le considérer comme tel. Ainsi, G. Guvier, MM. de Key- serling. Blasius et Schlegel, ne voient dans cet oiseau qu'une variété, propre au Nuid du Corviis curax. M. de Séîys t.ongchamps a été informé par des \oya- geurs que celte race ou variété locale n'est pas constante à Feroë. M. Nordmann qui a eu occasion de comparer les Corv. leucophœns et corax, n'a pu saisir au- cune différence spécifique. Un sorte, que, au lieu d'être une race locale, le Corbeau leucophée n'est peut-être qu'une variété accidentelle, mais fréquente du Corbeau ordinaire, 86 — CORiîEAU CORXEILLE — CORJUS COROXE Liiin. (Type du genre Corone, Kaup.) - ., , Bec noir, à peine aussi long que la tête^ toujours emplumé à la (1) Dans la figure qui accompagne le texte de Brisson, quelques plumes noires existent sur le s( nimet de la tête, sur les côtés et le devant du cou et sur les ailes ; ne serait-ce pas un jtiine sujet qui prend la robe des adultes? une dépouille, avec quelques plumes noires sur les ailes, existe au Muséum d'histoire naturelle de Paris. CORVIENS. 199 base; jwemière rémige pJn^ coiirte que la newnème, la deuxième plus courte que la sixième, la quatrièm.e la plus longue. ,,. ii, •,,] Taille : O"^ , 5 1 environ . -' ■ ■' '^^ ■. :■:"'■ :il;.1 CoRvrs coRONE, Liiin. S. N. (1766), t.I, p. lo5. , ]„:]u} BufF. PL enl. 49o, sous le tiom de Corbeau. Mâle : Plumage entièrement noir, à reflets violets, principalement aux ailes; bec et pieds noirs; iris brun noisetle. Femelle : Pareille au mâle ; mais plus petite. Jeunes avant la première mue : Plumige sans reflets violets. Après la mue, ils ne difî"èrent pas des père et mère. Variétés accidentelles : Cette espèce présente d<^ fréquentes variétés. On rencontre des individus dont le plumage est d'un noir fuligineux, avec les ailes d'un cendré rous.-âtre : d'autres sont d'un blanc pur ou d'un blanc nuancé de jaunâtre (Collect. Degland). Le Muséum d'his- toire naturelle de Paris en possède un dont le plumage entier est isabelle. La Corneille habite l'Europe et l'Asie. Elle est sédentaire et commune en France. On dit qu'elle est également commune en Morée et en Allemagne ; qu'elle est rare en Italie et en Si ile, et qu'on ne la trouve ni en Suède, ni en Nor- ■wége. Nilsson [Ornith. suecica, t. I, p. 80), avoue en effet ne l'avoir jamais vue vivante en Suède, et il ajoute que l'exemplaire décrit par lui provenait de l'île Gotlland, où l'espèce ne serait pas rare, comme on l'a constaté de- puis. M. Al. M ilherhe {Faune de la Sicile, p. I3i), fait observer, en effet, qu'elle est indiquée dans le catalogue desoiseaux de l'île de Goltland, publié en 1841, par M.Andrée {Mém.dc l'A'-ad. dei Se. de Stockholm), comme oiseau commun dans cette île. Elle niche dans les bois et dans les vergers, sur les arbres élevés; pond de quaire à six œufs allongés, d'un bleu pille verdâtre, avec de grandes et petites taches irréguliéres, d'un gris cendré et olivâtre, et d'un oli\âtre plus ou moins brun, trés-rapprochées au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0"',0i3; petit diam. 0'",023. ''' La Corneille vit, l'hiver, dans le nord de la France, en société des Freux et des Corneilles mantelées, qui couvrent les champs, à cette époque. Au déchn du jour, ces oiseaux gagnent ensemble les bois, et fout relentir les airs de leurs croassements. Un seul arbre porte quelquefois un groupe de cinquante à soixante individus. Au mois de mars, ils se séparent par couples, pour s'occuper de la reproduction. Les jeunes, à la sortie du nid, vivent en famille jusque vers le mois d'octo- bre, et se réunissent alors en bandes plus ou moins considérables. Cette espèce a les appétits du Corbeau ordinaire. Elle aime comme lui la 200 PASSEREAUX DÉODACTYLES. charogne et le poisson vivant. M. Millet raconte qu'il a vu, en 1826 et en 1R27, sur le bord de la Mayenne et à l'emljouchure de l'Authion, sept ou huit Cor- neilles prendre de petits poissons vivants, à la manière des Mouettes, surtout des ablettes, et aller les manger à terre ou sur un mur voisin. On en voit des bandes considôi-ables, en hiver, fréquenter les côtes de Dunkerque, pour s'y repaître de ce que la mer laisse en se retirant. • 87 — CORBEAU MARTELÉ — COItlUS CORNIX ' Linn. •■ •• ^'' Tête, ailes, queue noires; le reste dn plumage gris cendré ; pre- mière rémige plus courte que la huitième, deuxième plus courte que la sixième, la troisième et la quatrième les plus longues. Taille : 0"',^o environ. CoRvus coBNiXj Linn. S. N. (1766), t. I, p. 136. . CouNix ciNEREA, Briss. Ornilh.{{lG0), t. II, p. 19. CoRONE CORNIX, Kaup, iV'(^. S(/.sf. (iH2'J), p. 99. . ,: Buff. PL cnl.lQj sous le nom de Corneille manteUc. ' ■ Mâle : Tête, gorge, devant du cou, poitrine, ailes et queue noirs, à reflets bronzés, le reste du corps gris cendré et quelquefois un peu varié de brun ; bec et pieds noirs ; iris brun foncé. Femelle : Un peu moins forte que le mâle ; avec le gris nuancé de roussâtre et les reflets des ailes et de la queue moins vifs. J^es jeunes avant la p)remière mue nous sont inconnus. Variétés accidentelles : Gomme la précédente, cette espèce offre des variétés à plumage blanc et d'autres à plumage presque noir. Le Corbeau mantclé habite l'Asie et l'Europe septentrionale. L'été, on le trouve en grand nombre en Suéde, en Norwége, et dans beaucoup de contrées du Nord. Au rapport de M. Nordmann, il n'est nulle part aussi abondant qu'en Imérilie et dans le Ghouriel. L'hiver, il gagne des contrées plus tempérées, et arrive alors en France, surtout dans nos départements du Nord. Il se montre rarement en Languedoc, en Provence et en Dauphiné. M. Baldamus dit qu'il se trouve toute l'année en assez grand nombre en Hongrie, dans la Turquie. Ilvit aussi en Grèce, selon le comte Von der Mûhle. 11 niche dans les bois, sur les arbres, et à terre, lorsqu'il s'établit dans les dunes. Sa ponte est de quatre à six œufs oblongs, d'un bleu pâle verdâlre, ou d'un blanc verdStre, avec des taches et des points olivâtres et bruns, plus nom- breux vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0",042 à 0'",043; petit diam. 0™,028. Cette espèce arrive dans nos départements du Nord vers la mi-octobre. Elle se lient dans les champs ensemences, dans les prairies, sur les chemins et sur CORVIENS. 201 les bords de la mer, où elle se nourrit, comme la Corneille, do grains, de vers, de poissons morts ou vivants, de crustacés, etc. M. Nordmann rapporte que, dans le Ghouriel, les dommages qu'elle cause aux cultivateurs sont si grands, que ceux-ci posent des gardes et envoient leurs femmes et leurs enfants dans leurs champs, pour crier et y faire retentir des instruments bruyants, dans le but de l'éloigner. 88 _ CORBEAU FREUX — CORIUS FRUGILEGUS * Linn. (Type du genre Trypanocorax, Kaiip.) Noir ; bec un peu plus long que la tête, nu à la base chez les adultes ; première rémige plus courte que la huitième, la deuxième plus courte que la cinquième, troisième et quatrième égales et les plus longues. • . Taille : 0"',30 environ. CoRvus FRUGILEGUS, Linn. s. N. (1766), t. I, p. 156. CoRNix FRUGiLEGA, Briss. Omith. (1760), t. II, p. 16. CoRvus AGRORUU, GRANOuuM et ADVENA, Brclmi, Haiidb. Nat. Vôg. Dcuts. (l'S31), p. 170 et 171. Coi.Œus FuuGiLF.GUs, Kaup, iVrfL 5y?<. (1829), p. 114. . . Buff. PL enl. 484 et 483, jeune sous le nom de Corneille. Mâle : Plumage d'un noir à reflets pourpres, brillants en dessus et moins éclatants en dessous; bec et pieds gris ; iris brun noir. Femelle : Un peu moins grande ; plumage moins brillant. Jeunes avant la première nme : Bec garni de plumes à la base , comme chez la Corneille. Dès l'automne, cette partie commence à se dégarnir, et à la fin de l'hiver on ne peut plus les distinguer des vieux : ils ont alors, comme eux, la base du bec dénudée, calleuse et blan- châtre. A la sortie du nid, ils sont gris de lin. Variétés accidentelles : Cette espèce se présente quelquefois avec l'extrémité des pennes secondaires , des petites et des moyennes cou- vertures des ailes tachée de blanchâtre (Gollect. Degland). D'autres fois le plumage est tapiré. Chez quelques individus le bec devient très- long, très-effilé. Le Freux habite de préférence les régions septentrionales de l'Europe et l'Asie occidentale. L'hiver, il arrive par bandes nombreuses dans la plupart de nos départements du Nord et du Centre. Ces bandes se dispersent dans le courant de mars. 202 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Il se reproduit dans quelques cantons de l;i France et en Belgique, et niche, en société, sur les arlires. M. deSélys-Longcliamps dit, dans sa Faune Bchje (p. 69), qu'à la tin de mars, les Freux se réunissent par milliers dans certaines localités de la Belgique, et construisent souvent jusqu'à quarante nids sur un môme peuplier. Ils semblent y travailler en commun : une fois établis, on ne peut plus les en déloger. Ils reconstruisent sans cesse les nids que l'on abat, sans s'inquiéter des coups de fusil. La ponte est de trois à cinq œufs, qui varient beaucoup pour la forme et pour la couleur. Ils sont oblougsou arrondis. Les uns sont verdâtres, avec des taches irrégulières, grandes et petites, olivâtres et brunes ; les autres sont d'un blanc verdâtie, bleuAtre ou gi-isàtre sans taches, ou blancs, avec une couronne de taches brunes au gros bout; chez d'autres, les taches sont si nombreuses et si rap[irorhées que l'œuf est presque entièrement brun. M. Hardy a toujours remarqué que les œufs blancs ou bleuâtres sont plus petits, plus arrondis cl toujours clairs, et qu'an les recueille ordinairement dans des nids qui renferment des petits prêts à s'envoler. Ils mesurent en moyenne : Grand diam. 0"',044; petit diara. 0'",03. Le Freux fait de grands ravages aux champs. Il n'est pas carnassier comme les espèces précédentes, mais il se nourrit principalement de grains, de raisins, de fruits, de vers et d'insectes; aussi sa chair n'exhale pas de mauvaise odeur et n'est: pas d'un goût trop désagréable. Sf) _ CORÎÎEAU CHOUCAS — CORFUS MONEDULA Linn. (Type du genre Ltjcos, Boie; Monedula, Drelini.) Noir, plus OU moins varié de cendré derrière le cou, selon F âge et le sexe ; première rémige plus courte que la neuvième, deuxième et cincpiième égales, la quatrième plus courte que la troisième. Taille: 0"\41 ^^0™,418. CoRvus MONEDULA, Linn. s. N. (1700), t. I, p. l^iG. Lycos monedlla, Boie, hù (i8'i2), p. Soi. Coi.Œus MONEDULA, Kaup, Nat. Syst. (1S29), p. 1 14. Monedula turrium, arborea et septentuionalis, Brehm, Hand. Nat. Vôg. Dents. (1S:<1), p. 172, 173. Buir. PL enl. ^22, jeune, et 523, adulte, sous le nom de Grolle ou Choucas gris. Mâle : Yertex, dos, croupion, ailes et queue noirs, à reflets verdâ- tres ou j?risâtres; derrière et côtés du cou d'un cendré perlé luisant, et quelquefois avec une sorte de collier blanc ; dessous du corps d'un noir peu lustré ; bec et pieds noirs ; iris blanc. Ces teintes sont ]>lus éclatantes en été. Femelle : Cendré du cou moins étendu; plumes de la tête, du corps, ■ CORYIENS. 203 des ailfis et de la queue avec des reflets moins éclatants, et parties in- férieures d'un noir tirant sur le grisâtre. Jeimes avant la première mue : Ils n'ont pas de reflets dans le plu- mage et pas de cendré au cou. Variétés accidentelles : Son plimiage varie comme celui de ses congénères. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris possède un indi- vidu tout blanc. Le Choucas est rrpandu dans toute l'Europe et dans l'Asie occidentale. Il vit sédentaire dans quelques contrées de la France, mais il ne se montre, dans beaucoup d'autres, qu'à l'époque delà reproduction. On le dit très-commun en Morée, et on assure qu'il y vole en si grande bandes que le soleil en est, pour ainsi dire, obscurci. Il niche sur les anciennes tours, dans les crevasses des vieux baiiments, quelquefois sur les arbres, et construit son nid avec des bûchettes qu'il re- cueille à terre ou qu'il détache des arbres. Dans ce dernier cas, les manœu- vres auxquelles il se livre, pour en venir à ses fins, sont des plus curieuses. Après avoir saisi avec le bec la petite branche morte qu'il veut casser, il s'a- gi!e de mille manières, s'élance en arrière, s'élève, se laisse tomber, sans lâ- cher prise. Si, malgré tous ses efforts, la brindille à laquelle il s'attaque ne cède point, il l'abandonne pour une autre. Mais, le phis souvent, ses tentatives sont couronnées de succès. Ce manège dure quelquefois des heures entières. La ponte est de quatre à sept œufs, d'un gris bleuâtre ou verdâtre pâle, avec des taches arrondies, noirâtres et bistres, assez accentuées et plus rapprochées vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. O-^jOSo; petit diam. O^^OS.j. Le Choucas se réunit en troupes pendant l'hiver, et se môle à celles que for- ment les Corneilles, les Freux. Il vit l'été, en famille, jusque dans nos villes. Sa nourriture consiste en fruit-, en graines, en vers et en insectes. ObserTation. — Le Corviis collaris, Drunimond, signalé en Macédoine, est une espèce purement nominale, établie sur un Corvus munedula. GENRE XLVni CllOCkl^ï) — PYRIlHOCORAX,Yie\ll CoRvcs, p. Linn. S. N. (173o). Pykrhocouax, Vieill. Ont. élém. (i8t(j). Bec médiocre, à peine de la longueur de la tête, arrondi h la base, comprimé en devant, un peu courbé en dessus, légèrement échancré à la pointe; narines basales, ovoïdes, pei^cées dans une membrane et cachées par des plumes sélacées; ailes longues et 204 PASSEREAUX DÉODACTYLES. pointues; queue assez longue, arrondie; tarses forts, scutellés; doigts robustes, à scutellés élevées ; ongle du pouce le plus fort. Ce genre ne comprend qu'une espèce, qui a une grande analogie de forme avec le Choucas; elle n'en diffère que par le bec, qui ressemble à celui des Merles . G. Cu vier l'a placée, à tort, à la suite de ces oiseaux, dans sa division des denlirostres : elle appartient évidemment à la famille des Corbeaux, non-seu- lement par son système de coloration et par quelques autres attributs physi- ques, mais aussi par ses mœurs, ses habitudes, ses cris, son mode de voler, de nicher, etc. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes en diffèrent peu. Leur mue est simple. 90 — CHOCARD DES ALPES — PYRRHOCOILIX ALPINLS ■ . • Vieill. .-. .,-...^ ... .., .i . . . Plumage noir; bec grêle et jaune ; pattes rouges ou noires ; pre- mière rémige très-courte, la rleuxième moins longue que la sixième, la quatrième la plus longue de toutes. Taille : 0"',40 environ. CoRvus PYnRHOcoRAX, Linu. S.N. (1766), t. I, p. loS. Pyrrhocorax alpinds, Vieill. A^ Dict. (1817), t. VI, p. 36^. Pykrhocorax PYRRHOcoRAX, Temm. Man. 1^ édit. (1829), t. I, p. 121. Buff. P/. enl. '62{, jeune sous le nom de Choucas des Alpes. Mâle et femelle : Plumage entièrement noir, à reflets verdâtres, plus éclatants en dessus ; bec jaune-citron ; pieds rouge-vermillon ; iris brun. Jeunes avant la première mue : Noirs, sans reflets; base du bec jaunâtre, le reste noir, ainsi que les pieds. Jeunes après la première mue : Le noir est plus brillant ; le jaune occupe tout le bec, et les pieds sont d'un rouge brun. On trouve le Chocard sur les Alpes et les Pyrénées. 11 serait, dit-on^ assez commun en Grèce, dans les environs d'Athènes. 11 niche sur les rochers les plus escarpés et dans les endroits les plus inac- cessibles, très-rarement sur les arbres. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs blanchâtres, avec des taches d'un jaune sale. Ils mesurent : Grand diam. 0",032; petit diam. 0'n,022 à 0"',023. • Le Chocard se tient, l'été, sur les montagnes, et descend, l'hiver, dans les vallons et les plaines. Sa nourriture consiste principalement en semences, en baies, en vers, en petits crustacés et en insectes. Il se contente de charogne dans les moments de disette. CORYIEXS. 203 GENRE LIX CRAYE — CORACIA, Briss. CoRvus, p. Linn.5. i\r. (1733). CoRACiA, Briss. Ornilh. (1760). Fregilus, g. Cuv. Règ. anim. (1R17). Pyrrhocoras, leuxxn. Man. (1S20). Bec entier, allongé, grêle, arrondi, arqué et pointu ; narines arrondies, recouvertes par des plumes sétacées; ailes allongées, sur-obtuses ; queue médiocre, carrée ; tarses minces, de la lon- gueur du doigt médian, scutellés; pouce robuste; ongles cro- chus et aigus. Les Graves sont, comme les Chocards, de vrais Corbeaux. G, Cuvier n'au- rait pas dû les en éloigner pour les placer parmi les Ténuirostres, à côté des Huppes. Ils diffèrent des Cocards par leur bec, qui est arqué, plus long que la tète et sans échancrure à la pointe, comme cliez ceux-ci. Du re<;te, les uns et les autres sont de véritables Choucas à bec grêle. On ne peut doue les ranger loin de ces derniers. 91 — CILVVE ORDLXAIRE — CORACIA GILICLLA G. R. Gray ex Linn. Noir ; bec rouge . pattes roinjes ou noirâtres ; première remise très-courte, la deuxième moitis longue que la sixième^ la quatrième la plus longue. Taille: 0",42 « 0«',43 (1). Corvus gracull's, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 158. CoRvusEREMiTA et Docius, €mel . S. iV. ( 1738), t. I, p. 375 et 383. Graci LUS EREMiTA, Koch, Bcùer Zoùl. (1816), t. I, p. 91. CoRACiA ERYTHRûRAMPHos, Vicill. iV. Dict. (1817), t. VIII, p. 2. Fregilus graculus, G. Cuv. Règ. anim. (1817), t. I, p. 4(J6. ' Pyrrhocorax graculus, Temm. Man. (1820), t. I, p. 112. Pyrrhocorax RUPESTRis, Brehm, Handh.Nat. Vôg.Deuts. (1831), p. 173. Fregilus EUROPiEUS, Less. Ornilh. (1831), p. 324. Fregilus erythropus, Swains. Clnssif. ofB. (1831), t. II, p. 268. Coracia gracula,G. R. Gray, Gen.ofB. (1847-1849), t. II, p. 321. Buff. PI. enl. 255, sous le nom de Coracias des Alpes. (1) M. l'abbé Caire a constaté que les Graves qui nichent aux sommités des Alpes sont beaucoup plus petits que ceux qui nichent dans les régions moins élevées; ils ont ordi- nairement 0™,06 de moins. 206 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Mâle : D'un noir à ivfleîts l)rillaiUs verts, bleus et pourpres ; bec et pieds d'un rouge vermillon; iris brun. Femelle : Elle a le bec moins gros, moins effilé ; le plumage un peu moins brillant, et les pattes moins robustes. Jeunes avant la première mue : Plnmage sans reflets ; bec et pieds noirâtres. 11 habite les Alpes Suisses et les Hautes et Bassos-Alpes, les Pyrénées, les montagnes très-élevées de la Provence, et se montre accidentellement dans le nord de la France. Selon M. Cunivet, il se reproduirait dans les falaises de Jo- bourg et à Aurigny. 11 fait son nid dans les Tentes des rochers les plus escarpés, sur les tour.s des bAtiments élevés, souvent sur les clochers des églises, et niche en société, mais en moins grand nombre que le Chocard. Sa ponte est de trois ou quatre œufs d'un gris sale, un peu voidatre ou d'un verdâlre sombre, avec de petites taches d'un gris cendré, et d'autres taches, plus ou moins grandes, d'un roux vif ou d'un brun rouge un peu vineux. Ils mesurent: Grand diam. 0™,03o ; petit diaoï. 0«',025. ' • ^^v\ iwa Les Graves ne forment pas des bandes aussi nombreuses que les Ghncards et les Gorbeaux. L'hiver, ils descendent des montagnes dans les plaines, et vont, sur les chemins, fouiller les excréments des bêtes de somme, pour y trouver quelque nourriture. Ils montrent un naturel assez familier lorsqu'on les prend jeunes, et s'apprivoisent facilement. GENRE L CASSE-NOIX — iVf/C7Fi?AGi, Briss. CoRVUS, p. Linn. S. N. (l73o). NiiciFRAGA, Briss. 0//r«7/i. (1760). Caryocatactes, G. Guv. Règ.anim. (1817). Bec droit, entier, plus ou moins allongé, plus ou moins épais, parfois dilaté dans le miliiu , aplati et émoussé à son extrémité, à mandibule supérieure plus longue que l'inférieure; narines basales, petites, cachées par des plumes sétacées ; ailes lon- gues, sur-obtuses; queue arrondie; tarses médiocres, scu- telîés comme chez les Pies; ongles courbés, aigus, surtout celui du pouce, qui est le plus long. Les Casse-Noix vivent dans les forêts montagneuses, surtout dans celles qui sont composées d'arbres résineux. G'esl à tort que de Lafresnaye [Dœi, imiv. d'hùl. nul., t. IV, p. 298)j s'uppuyaut sur une opinion que Teuiminck avait émise ' ■ CORVIENS. 207 en IH50, mais qu'il a roclifioe en 183.;, attribue aux Casse-Noix les habitudes des Grimpeurs. Ces oiseaux, par leurs allures et leur genre de vie, se rappro- chent beaucoup des Pies, ainsi que l'a recoium Temmitick dans la '6^ partie de son Manuel d'Ornithologie. La conformation des ongles leur permet de se cramponner aux arbres, m.iis non de grimper: ils peuvent bien, avec leur bec, en soulever l'écorce, ils sont impuissants aies creuser comme le font les Pics. Leur uouriilure consiste en graines, en insectes, en noyaux de fruits, en noi- settes qu'ils récoltent d'une façon toute particulière et dont ilb font des provi- sions. Le mâle et la femelle se ressemblent; les jeunes en diffèrent peu. Leur mue estsiinple. Une seule des trois espèces qui composent ce genre appartient à l'Europe. 92 — CASSE-XOIX VULGAIRE MCIIRAGJ CJRYOCATACTES Teinm. ex Liiiii. Brun, parsemé de taches blanches soks forme de gouttelettes, plus larges en dessous qu'en dessus ; queue ternnnêe par une bande blancJie plus ou moins large. 2\iille : 0™,35 environ. CoRVOscARYocATACTEs, Llnu. S. N. (1766), t. I, p. 157. Caryocatactes macllatus, Koch, Baier Zool. (1S16), t. I, p. 93. NuciFRAGA guttata, Vielll. N. /)?>/. (1816), t. V, p. 334. Caryocatactes nucifuaga, Nihs. Ornith. suec. (1817), t. I, p. 90. NuciFRAGA CARYOCATACTES, Temm. i/a/i. (1820), repart, p. 117. NuciFRAGA BRACHYHHYNCHA et MACRORHYNCHA, Brchm, Hcindb. Nut. Vôg. Deuts. (1831), p. 181 et 182. Cabyocatactks CARYOCATACTES, Schleg. Rcviie (1844), p. 53. Bulî. PL enl. 30. ]\Jàle et femelle, vieux : Plumage d'un brun de suie foncé et sans taches au-des^us de la tète et du cou ; couvert de taches blanches, sous forme de larmes, petites ^ur les parties supérieures, larges sur les par- ties inférieures, et de stries an-tlevant du cou; ailes et queue d'un noir à reflets verdàtres ; les premières avec les petites couvertures variées de gouttelettes blanches, la dernière avec les pennes terminées par un grand espace blanc, exct-pté les deux médianes, qiu n'uffrent (ju'une très-légère bordure ; sous-caudales blanches ; bec et pieds noirs ; iris noisette. Dans un âge moins avancé., les ailes et la queue n'ont presque pas de reilels, les rémiges sont bordées de brun roussàlre et terminées de 208 PASSEREAUX DÉODACTYLES. blanc, ainsi que les grandes et les moyennes couvertures supérieu- res ; les reclrices médianes, lorsqu'elles ne sont pas usées, offrent une large bordure blanche à leur extrémité ; le bec est un peu plus court que chez les vieux. Vindictes accidentelles : Tout le plumage blanc ou Isabelle, quelque- fois les ailes et la queue blanches. Le Casse-Noix habite les montagnes couvertes d'arbres résineux des Hautes- Alpes, de la Suisse, de FAllemagne, de la Suède, de la Norwége, de la La- ponie, et passe à des intervalles irréguliers et quelquefois très-éloignés, en Normandie, en Lorraine, en Languedoc, en Basse-Provence et dans le nord de la Fiance. En 1844, on l'a tué à Douai, à Dunkcrque, à Abbeville, à Dieppe, à Troyes et en plusieurs endroits de la Belgique. Ou croit généralement (et tous les auteurs se répètent à cet égard), que le Casse-Noix vulgaire niche dans les trous des arbres. D'après M. Baldamus (m Litter.) il n'en serait jamais ainsi. Sur six nids qu'il a observés lui-môme, à dif- férentes dates, aucun n'était dans de semblables conditions : tous reposaient sur les branches des arbres, où les oiseaux les avaient établis. Ils avaient la forme et la composition du nid du Geai ordinaire : en d'autres termes, la char- pente extérieure consistait en petites bûches, la couche interne en petites ra- cines, et ils étaient à ciel ouvert. La ponte est de cinq ou six œufs d'un gris bleuâtre clair, parsemés de très-petits points violets et d'un brun de rouille, plus nombreux vers le gros bout. Quelquefois les mouchetures sont assez grandes pour former tache. Ils mesurent : Grand diam. O-^.OSS à O^.OSô; petit diam. 0'°,024 à O-^jOSS. Toutes les espèces de la famille des Corbeaux sont méfiantes, rusées et fa- rouches; le ('asse-Noix fait exception; il est presque aussi confiant que le Bec- Croisé et se laisse aborder de très-près. Du reste, il jacasse comme les Geais, les Pies et les Corboaux,et comme eux se nourrit de toutes sortes de substances. Il émigré irrégulièrement et ne s'égare dans nos départements du Nord que de loin en loin. En 1844 il s'est fait, dans les environs de Lille, et dans beau- coup d'autres contrées de la France, un passage qui a duré de la mi-septembre au mois de novembre. Sur beaucoup de pouits où il s'est montré alors, on n'en avait pas vu depuis vingt à vingt-cinq ans. A Metz, où on a constaté son appa- rition à la môme époque, il s'était montré en 180S, en 1820 et en 1836. M. de Sinéty, dans une communication faite le 2 mai 1853 à l'Académie des sciences de Paris, a ajouté une page des plus curieuses à l'histoire du Casse- Noix. A la fin de juillet et pendant le mois d'août, quand les noisettes sont mûres, il a vu cet oiseau descendre des régions neigeuses des Alpes Suisses, se répandre dans les lieux où croissent les noisetiers, cueillir les fruits de ces arbres, les éplucher de manière à les dégager seulement de leur enveloppe foliacée, puis, les introduire une à une dans son gosier et en emporter de la sorte jusqu'à douze ou treize à la fois. Ces provisions, entassées dans l'œsophage, mais plus particulièrement dans une poche dilatable, située inuiiédiatement sous la langue, forment un énorme goitre qui atteint quelquefois le double du vo- CORVIENS. 209 lume de la tête tle l'animal ; goitre qui est très-apparent, même quand l'oiseau vole. M. de Sinély a souvent tué des Casse-Noix dans ce nionient-là et a quel- quefois retiré jusqu'à sept noisettes du sac buccal, et six de l'œsophage. Un sujet tué en novembre 18o4, à Barcelonetle, avait la poche gorgée non plus de noisettes, mais de graines du Pinus ciinbra. Observation. — Le hec du Casse-Noix n'oiïrant pas toujours la même lon- gueur ni la même giosseur, M. Brehra a établi sur ces différences deux espèces : l'une, sous le nom de Nucif. macrorhynclia ; Vautre, sous celui de Nucif. brachy- rhyticha. M. Bâillon lésa admises dans son Catalogue des oiseaux du département de laSomme,elM. de Sélys-Longchamps les a considérées comme races locales et a fait connaître leurs caractères essentiels et accessoiies. Voici ces caractères tels qu'il les a indiqués, dans une note fort intéressante sur une émigration de Casse-Noix, d'après des indiviilus capturés en Belgique et d'autres exemplaires provenant de la Suède et de la Laponie. CASSE- NOIX recueillis en Bel yi que, dans le Jura et les Pyicnées. Nucif. caryocatactes (Temm.). Nucif. macrorhyncha (Brehm). Caractères essentiels. Bec droit, cunéiforme, moins épais, les deux mandibules non renflées, ni bombées; la pointe de la supérieure aplatie, très-mince. — (Ce bec tient à la fois de celui de l'Étourneau, de la Sittelle et des Pics ; il ressemble à un bec de Crave qui ne serait pas arqué.) Caractères accessoires. l,e bec varie eu longueur; la man- dibule supérieure dépasse souvent d'une à deux lignes. — Les plumes sétacées qui cachent les narines s'é- tendent davantage sur les côtés et se réunisseni au front. — Les moustaches de la gorge et du haut de la poilrine sont blanches. — Les pieds sont un peu moins robustes. — Parfois l'arêle de la mandibule supérieure est un peu arquée, mais alors le dessous du bec est un peu fli^-hi dans le même sens et nullement bombé. Degi.and et Gerbe. CASSE-NOIX lues en Suède et en Laponie. Nucif, bracbyrhy.\cua (Brehm). Caractères essentiels. Bec droit, plus fort, un peu convexe, les deux mandibules étant un peu ar- quées, dans le milieu, de part et d'au- tre; la pointe de la supérieure aplatie, épaisse. — (Ce bec a la plus grande ressemblance avec celui du Freux, quant à la forme ; il est même un peu plus épais et proportionnellement moins long.) Caractères accessoires. Le bec varie en longueur; la mandi- bule supérieure dépasse moins en gé- néral. — Les plumes sétacées qui cachent les narines laissent larêfe découverte sur le front. — Les mous- taches de la gorge et du haut de la poitrine sont très-lavées de couleur de nniille, chez les trois evemplaires, blanches cliez une qualrièine en ap- parence jeune, — - Les pieds sont plus robusles. f. — 14 -210 PASSEREAUX DÉODACTYLES. LesCisse-Noi.v des montiigae? alpines de Tliaropo centrale, auraient donc le bec moins long et moins t'pais que ceux qni habitent la Scandinavie. Mais ce caractère, sujet, d'ailleurs, à de grandes variations, suffit-il pour constituer deux espèces et même deux races difterentes? C'est ce qu'il est difficile d'admettre. Quoi qu'il en soit, on a trouvé en France les deux prétenduos races vivant et voyageant ensemble. Selon M. Bâillon, elles se montrèrent en nom- bre égal, en Picardie, lors du grand passage de 1814. Parmi ceux qui ont été tués aux environs de l'IUe, à la même époque, il y en avait à gros bec, à bec plus mince, et d'autres avec un bec intermédiaire. Ceux qui s'y sont montrés en 18 ii avaient tous lo bec plus ou moins allongé. Chez aucun il n'était bombé comme celui des Casse-Noix reçus de la iNorwége par M. de SélysLongchamps. SOUS-FAMILLE XX GARRCLIENS — GARRULINJi Bec rarement aussi long que la trtc, généralement plus court; plumage varié, avec p)eu ou pjoint de reflets métaUiCj[ues ; ailes de moyenne longueur. Ce qui caractérise les oiseaux qui font partie de cette sous-famille, c'est un plumage généralement plus décomposé qiie celui des Cor\iens, mais à cou- leurs plus variées. Les Garruliens sont aussi plus frugi\ores que les Coibeaux. Ils font des bois ou des lieux couverts leur demeure habituelle, et le plus grand nombre construit un nid à ciel ouvert. GE^yRE Ll PIE — PIC A, Briss. CoRvus, p. Linn. 5. iV. (1735). PicA, Briss. Ornith. (1760). Garrulus, Temui. Man. (183o). Bec médiocre, droit, convexe, émoussé, à bords Iranchanls, un peu échancré à la pointe; narines oblongues, cachées par les plumes sétacées du front; ailes sur-obtuses, courtes, dépassant peu le croupion, à première rémige allongée et écliancrée; queue longue et étagée; tarses beaucoup plus longs que le doigt médian, forts, scuteilés; ongles allongés, couibés et gros. s GARRULIENS. 2H Les Pios ont de grands rapports avec les Corbeaux et sont omnivores comme eux. Elles en dillèrcnl cependant, non -seulement parleurs ailes conrles, leur queue longue et élagée, mais encore par leur marche, qui s'eiïectue souvent à l'aide de petits sauts obliques, tandis que celle des Corbeaux est constamment posée et grave. Elles ont, comme eux, l'habitude de cacluT le sur[ilu3 delear nourriture, quand elles sont suffisamment repues. Ellis cnchcnî même les ob- jets qui ne peuvent leur Cire d'aurune utilité. Le mfile et la femelle se ressemblent, et les jeunes en diiïèicnt pou. Leur mue est simple. La plupart des e-^;cces connues sont cosmopolites, les autie^ sruit communes à l'Europe, à l'Asie, à l'Alrique et à l'Océanic. Deux d'entre elles hal-iteni l'Eu- rope. 95 — PIE ORDIXAIRE — PIC A C Al DAT A Linn. Scapidaires et parties inférieures, depids le haut de la poitrine jusquaiix sous-caudales^ d'un Idanc pur ; première réndge plus courte que la huitième^ la deuxième à peu près égale à la septième. Taille: 0^,50 environ. PiCA CAUDATA, Linu. S. N. (17 iS), (je édit. sp. 8. V CoRvus PICA, Linn. S. N. (1700), l. I, p. 157. PiCA, Briss. Orniih. (1700), t. Il, p. 35. PjcA MEi.ANOLEcr.A, Vicill. N. Dict. (ISI8), t. XXVi, p. 1 il). PtCA ECHOPPA, Boie, Isis (1822), p. 551. PicA ALBivENTRis, VicilI. Fauu. //: (1828), p. 119. Gauriilus Picus, Temm. 3Ian. 3" part. (1835), p. 63. PiCA VATUA, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 54. Buir. PL enl. 488. Mâle : Tèle, cou, dos, la presque totalité de la poitrine, jambes et sous caudales d'un noir profond, velouté, avec des reflets métalliques d'un vert bronzé au front et au vertex ; scapulaires, barbes externes des rémiges primaires, bas de la poitrine et abdomen d'un blanc pur ; ailes et queue d'un noir à reflets verts, bleus, pourpres et violets sui- vant l'incidence de la bnuière ; au-devant du cou, les tiges des plumes ont aussi des reflets brillants ; bec, pieds et iris noirs. Femelle : Un peu plus petite que le mâle, avec les couleurs moins vives. Jeunes avant la prcnùcre mue : D'un noir fuligineux à la tète, au cou et au dos; blanc des scapulaires lavé roustàtre ; queue moins longue, moins reflétante. Variétés accidentelles : Le plumage de celte espèce est sujet à de 212 PASSEREAUX DEODACTYLES. fréquentes et nombreuses variétés, parmi lesquelles l'albinisme complet est assez commun. On rencoutre assez souvent aussi des sujets bïonds ou isabelles, et d'autres tapirés de blanc. Les variétés gris de lin et cendrées sont beaucoup plus rares, et le mélanisme se produit très-acci- dentellement, et seulement en ca[>tivité. La Pie ordinaire est répandue dans toute l'Europe, dans le nord de l'Asie et de l'Afrique; elle est st^dentaire et Irès-commune en France et dans la Russie méridionale. Elle niche sur les arbres élevés, et, en Norwége, quelquefois sur les édifices. Son nid, composé de bùcheites, de branches épineuses et de terre gâchée à l'extérieur, de racines flexibles, de débris de végétaux à l'intérieur, est sur- monté d'une sorfe de dôme à claire- voie. Il est ordinairement placé au faîte des branches \erlicalcs les plus flexibles. Dès les premiers jours de février, dans nos Iccalilés, la Pie sq^n\et à l'œuvre ; en Suède et dans le midi de la Russie, elle est plus précoce et commence à nicher \ers la mi-décembre. Vieillot avait observé qu'elle construisait plusieurs nids à la fois, mais qu'elle ne perfection- nait que celui qui devaitrecevoir ses œufs. M. Noidmann a confirmé ce fait, et si ce qu'il raconte, à ce sujel, est bien l'expression de la vérité, on ne peut se refuser à rccoanaître à la Pie beaucoup d'intelligence et de ruse. (. Quati'e ou cinq couples de Pies, dit cet auteur, dans son Ornithologie pon- fique, nichent depuis plusieurs années dans le jardin botanique d'Odessa, oti j'ai ma demeure. Ces oiseaux me connai^sent très bien, moi et mon fusil, et quoiqu'ils n'aient jamais été l'objet d'aucune poursuite, ils mettent en prati- que toules sottes de moyens peur donner le change à l'observateur. Non loin des habitations se trouve un petit bois de vieux frênes, dans les brymches des- quels les Pies établissent leur nid. Plus prés de la maison, entre celle dernière et le petit bois, sont plantés quelques grands ormeaux et quelques robiniers : dans ces aibres, les ru es oiseaux établissent des nids postiches, dont chaque couple fuit au moins trois ou quatre, et dont la construction les occupe jus- qu'au mois de mars. Pendant la journée, surtout quand ils s'apeiçoivcnt qu'on les observe, ils y travaillent avec beaucoup d'ardeur, et si quelqu'un vientpar hasard les déranger, ils volent autour des arbres, s'agitent et font entendre des cris inquiets ; uiais tout cela n'est que ruse et fiction, car tOut en faisant ces démonstraiions de trouble et de sollicilude pour ces nids postidies, ils avan- cent insensib'emenl la consiruclion du nid destiné à recevoir les œufs, en y travaillant dan- le plus grand silence, et pour ainsi dire en cacbelle, durant les premières heures de la matinée et vers le soir. Si parfois quelque indiscret vient tes v surprendre, soudain ils revolent, sans faire en'endre un son, vers leurs autres nids, et se remettent à l'œuvre comme si de rien n'était, en mon- trant l&iijours le même embarras et la même inquiétude, afin de détourner Taltenlion et de déjouer la poursuite. » La poule est de truis à six œufs, quelquefois de sept, oblongs, d'un verdAlre sale, plus ou moins clair, avec des taches oli\âlres et brunâtres plus rappro- chées au gros bout. Ils mesurent : GARRULIENS. 213 Grand diam. 0", 032; petit diani. 0", 02:?. ■. V ■ ■■ La Pie se lient de préférence près des lieux habités et vit fonjours par cou- ples, ni^îme à l'automne et en hiver, t^poques pendant lesquelles on la voit for- mer de petites familles plus ou moins nombreuses. Elle est excessivement dé- fiante, querelleuse et audacieuse: elle atlaque les oiseaux de proie, les chasse de son voisinage, et lorsqu'elle est impuissante à en venir à ses fins, elle ameute par ses cris tous k's individus des environs, qui l'aident à mettre en fuite l'en- nemi commun. L'été, elle détruit beaucoup de jeunes oiseaux. ■■"■■ : • 94 — PIE BLEUE — PICJl CYANEA ' '■ ' ■ ' ■'; ,, , , ^, , , , , Wagl. exPall. , ^ , . v/,^^, "" ,-/ Tête dépourvue de hiqne, d'un noir à reflets ; dos d'un blan- châtre téf/êrement lavé de rouge ; rectrices blanches à leitrémité^ les médianes dépassant peu les autres et bordées de blanc seulement au bout. '" ■' ■' "■ Taille : O'",3o environ. •<". ; CoRViTs CYANCS, Pall. Yoy. (1770), t. VIll de l'édit. fr. in-8, Append. p. 34, et Zoogr. (1811-1831), t. \, p. 391. CoEvus CYANEUs, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 373. PiCA CYANEA, "Wagl. Sijst. Av . (1827), gen. Pica. sp. G. Garrulus cyanus, Temm. Man. (183o), 3^ pari. p. 04. Cyanopolius CooKi, Bp. ^r. r/ss. ^o'/znn^. (184;)). ' Cyanopica CYANEA ET CooKi, Bp. C. Geii. Av. (1850), p. 382. Pall. Zoo^r. pi. XVL * ■ Gould, i?. ofEur. pi. 217. Sujets adultes : Joues, dessus de la tête d'un noir à reflets d'acier poli, dos et scapulaires d'un gris blanchâtre, légèrement nuancé de rouge; nuque blanchâtre ; gorge et devant du cou blancs; tout le reste des parties inférieures semblable au dos, mais avec des teintes un peu plus pâles ; ailes et queue d'un bleu d'azur ; rémige? j)rimaires bordées de blanc en dehors, dans une grande étendue de leur largeur; rectrices terminées de blanc ; bec et pieds noirs. Les jeunes avant la première mue nous sont inconnus. La Pie bleue habile l'Espagne, le nord de l'Afrique et l'Asie orientale. D'après le comte de Riocour, la Pie bleue d'Europe niche en Espagne, sur les arbres, dans des nids composés de bûchettes très-menues. Elle y serait commune et fréquenterait les jardins de l'Estramadure. Ses œufs, au nombre de cinq à six, ont une grande analogie de forme avec ceux des Pies-Grièches. Ils sont courts, obtus, couleur café au lait clair, avec des points et des taches 214 PASSEREAUX DÉODACTYLES. d'un cendré vineux et d'un roux de rouille, plus nombreuses vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0'°,020 à 0™,027 ; petit diam. 0'",02i à 0",022. Cette espèce se nourrit de fruits et d'insectes. , : Observations. — 1» Le prince Ch. Bonaparte considère comme espèces dis- tinctes le Corvus cijanm (Pall.) de l'Asie orientale, et la Pica cyanea (Cook) de l'Espagne. Il fait du premier sa Cyanopica Pallasi, et de la seconde sa Cyano- vica Cooki. Malgré une légère différence dans la taille et dans l'étendue de la tache terminale des rectiices, dilférences, d'ailleurs, qui ne sont point con- stantes, la Pie bleue d'Asie et la Pie bleue d'Espagne ne forment qu'une seule et même espèce. 2° Temmiiik fait observer, avec raison, que la Pie à tête noire de Le Vaillant [Ois. d'Afr. pi. iis) est une espèce différente de la Pie bleue. Vieillot a donc eu tort de considérer ces deux oiseaux comme identiques. GENRE LU GEAI — GARRULUS, Briss. Corvus, p. Linn. 5. N. (1735). Garullus, Briss. Oinith. (1760). Glandaiuus, \io{:{\, Baier, Zoul. (1810). Bec médioci-e, épais, droit, comprimé, à l)ords ti-anchants. courbé brusquement et légèrement denté k la pointe; narines ovalaires, cachées par des plumes sétacées; ailes de moyenne longueur, obtuses, à première rémige allongée et arrondie; queue carrée ou légèrement arrondie; tarses robtistes, de la lougueur du doigt médian ; ongles moyens, peu recourbés; plumes de la tête allongées et pouvant se relever en huppe. ^ , Les Geais diffèrent principalement des Corbeaux par leur bec court et par les plumes lâches du vcrtex. Ils se lienncnt dans les bois; sont vifs, criards, et font une consommation considérable de fruits. Le niTile et la femelle se ressemblent ; les jeunes en diffèrent peu. Leur mue est simple. Parmi les espèces dont ce genre se compose, deux appartiennent à l'Eu- rope. GARRULIENS. • "2)5 9o — GEAI ORDINAIRE — G IRRULUS GLANDJRIUS Yieill. ex Liiin. Desms de la tête fjris, varié de taches ohlonf/iies noires ; gorr/e blanche; queue noire ^ nnicolore. Taille : 0™,35 eiwiron. CoRvcs Gi.AXDAnirs, Linn. S. N. (I7GG), 1. 1, p. 150. Glandarius pictus, Koch, Baier. Zool. (!?^I0), p. 99. Gaurulus glandarius, Vi( ill. N. Dut. (isn), I. Xll, p. 471, Lanius Glandarius, Nilss. Ornith. suec. {[8\1), pars pr. p. 73. nufr. PL enl. 481. Mâle au printemps : Plumes longues du front et du vertex d'un blanc gris, tirant sur le bleuâtre, et tachetées longitudinalement de noir au centre; dessus et côtés du cou, parties supérieures et infé- rieures du corps d'un gris vineux, un peu plus clair au milieu de l'abdomen; sus et sous-caudales d'un blanc pur; gorge et une partie de la face antérieure du cou d'un gris blanc ; couvertures des ailes rayées transversalement de bleu clair, de bleu plus foncé et de noir ; grandes rémiges bordées de blanc en dehors ; rémiges secondaires blanches et noires, quelques-unes variées de bleuâtre et de marron ; queue cendrée à la base et noire dans le reste de son étendue; bec noir; pieds d'un l)run livide; iris bleuâtre. Mâle en automne : Il a les teintes plus rembrunie-! ; les rémiges primaires bordées de blanc cendré, et le blanc de la gorge moins net. Femelle : Elle ne diffère, en tout temps, du mâle, que par des teintes moins vives et une tète moins grosse. Jeunes avant la première mue : Semblables à la femelle, mais avec des teintes plus sombres. Variétés accidentelles : Cette espèce offre à peu près les mêmes varié- tés que la Pie vulgaire. On rencontre des individus à [)lumage entiè- rement blanc (Gollect. Degland] ; gris de lin, et couleur Isabelle. On trouve le Geai dans presque toute l'Europe. 11 est commun ot sédentaire en France. Il niche sur les arbres et quelquefois sur les Ituissons. Son nid, composé de petites branches à l'extérieur, et de radicules à l'intérieur, a une forme demi- sphérique. Sa ponte est de quatre à sept œufs, d'un gris olivâtre {lûle, avec un grand iioml)rô de taches roussâtres, peu foncées et presque confondues vers le gros bout. La teinte du fond varie Ijcaucoup : elle passe par des nuances insen- 216 PASSEREAUX DEODACTYLES. sibles au gi'is foncé, au brun, au vert, ar bleu clair et au roux vif; dans cer- taines variétés, l'œuf est entièrement unicolore. Ils mesurent ; Grand diatn. 0",(l31 à 0'",032; petit diam. 0'",021 à 0'",022. Le Geai vit dans les bois, principalement dans ceux de chêne Idanc; il n'en sort, l'été, quepour reporter dans les vergers, et se melireà la quôle des fruits dont il est très-friand. A l'automne, il fait une consommation considérable de glands^ et fiéquente alors la lisière des bois. Il s'apprivoise facilement et apprend à répéter quelques mots. Sa chairn'est pas désagréable uu goût. A — GE.VI DE KRV-MCK — GARRLLUS KRYMCKI Kaleniczenko. Dessus de lu tête noir; gorge roussdtre; queue noire, aeec quel- qnes raies transversales cendrées vers la base des deux rectrices médianes. r^////É':0'",33 rt0"',34. CoRVDS Gi.ANDAnirs, Var. piko nigro, Ilobenacker, Enum. Av. Sch. in ; Bull. Soc. nat. de Moscou (1837), p. 141. Gahrulus KuYMCKi, Kalenicz. Bull. Soc. nat. de 3fos^ou (1839), p. 319, pi. 14. CoBVL's iLiCETi, Mus. BeroHii. (Oe Sélys in Lilter. 1846). Garrulls glamjarius melanocepualus, p. Sclileg. Rev. crit. (1844), p.oa et 74. Suseniihl. Eur. V%. 1. Il, pi. G. Sujets adultes : Plumes du sommet de la tête noire.<, touffues, longues; dessus et côtés du cou d'un roux vif; parties supérieures et inférieures du corps, ailes, sus et sous-caudales comme dans le Geai ordinaire ; joues,, gorge et une partie de la face antérieure du cou d'un ceudré rous.^âlre ; deux grandes moustaches noires; queue noire, avec quelipies bandes transversales d'un cendré bleuâtre, à la liase des deux pennes médianes; bec presque aussi gros que celui du Geai ordinaire ; pieds brunâtres. Le Geai de Krynick habite le Caucase et la Crimée, où il paraît remplacer le Geai ordinaire. D'après des renseignements qui nous ont élé fournis par MM. Veireaux, on le tiouverait aussi en Syrie. Mœurs, habitudes et propagation comme chez le Garrulus glandarius. Observation. — M. Nordmann, qui a pu comparer un grand nombre de Geais à tète noire et de Geais ordinaires, s'est convaincu que les premiers ne sont qu'une variété de ceux-ci, opinion que nous parlageons. 11 dit qu'il a vu en Crimée, au mois de seplembre, des individus tenant le milieu entre l'oi- seau type et la race à tête noire. Ces individus ne seraient-ils pas des jeunes de l'année ? De son côlé, Tcmminck admet une espèce ou variété locale du Geai ordi- GARRULIENS. 217 iiaire, d'après des sujets provenant de quelques localités africaines, et ne trouve entre ceux-ci et ceux du Caucase qu'une dilTérencc de taille. 11 est cependant certain que les Geais à tâle noire de la Syrie e( de l'Algc^rie diffèrent sensible- ment de ces derniers. Ils sont non-seulement plus petits, mais ils ont la huppe moins forte, les joues, la gorge et une partie de la face antérieure du cou blanches, et non cendré roussâtre ; le bleu des ailes est moins étendu et d'une teinte plus claire: la queue porte sur toutes les pennes des barres transver- sales cendré bleuâtre (la plus latérale de chaque côté exceptée), tandis qu'il n'y en a que quelques-unes sur les médianes, dans les individus du Caucase. Le bec de ces derniers est plus gros, et se rapproche plus de celui du Geai ordinaire. Les deux sujets du Musée de Turin, cités par Temminck, qui ont été décrits et figurés par Gêné dans les Mémoires de V Académie royale des sciences de cette ville (t. XXXVII, p. 291), ont été tués, l'un aux environs de Bulbeck, et l'autre au mont Liban. Si l'on trou\e des individus semblables en Grèce, ainsi que le prétend Temminck, et surtout si l'on en sert sur les tables, dans plusieurs points de cette contrée, il est bien étonnant que M. Von der Mûhle, pendant un séjour de six années, n'en ait pas rencontré et qu'il n'ait vu que le Geai ordinaire. Il est donc probable, pour ne pas dire certain, que le Geai à calotte noire de l'Asie Mineure et de l'Algérie {Gnnulas melanocephalas, Gêné) ne se montre pas en Europe ; que la race du Caucase, seule, se trouve dans celte partie du monde. Nous croirions plus volontiers cà l'apparition, dans l'Europe méridionale, du Geai dont M. J. Verreaux a donné une excellente description [Rcv. et Mag . de zûol. 1857, 2' série, t. IX, p. 470) sous le nom de Garrulus minor. Ce gèai, qui a la plus grande ressemblance avec notre espèce commune, s'en distinguerait toutefois par des dimensions moindres, par des teinte^ plus sombres et par des taches, au sommet de la tète, plus noires, plus larges, sans trace des raies transversales qui s'observent chez le Garrulus glandarins. Nous signalons ce Geai, qui n'est peut-être qu'une variété locale du nôtre, à l'attention des na- turalistes qui habitent le midi de 1 Europe. GENRE Lin MESANGEAT — PERISOREfS, Bp. Lanius, p. Linn. S. N. (I76i)). CoRVL-s, p. Gm. S. K (178S). Garuulds, p. Vieill. iV. i)>,-ll). Perisoreus, Bp. B. of Ear. (1838). Bec court, conique, large à la base, comprimé, un peu ar- qué et échancré à la pointe; narines cachées par les plumes sétacées qui, du front, s'avancent jusqu'au milieu du bec; ailes 218 PASSEREAUX DÉODACTYLES. médiocres, arrondies, sur-obtuses; queue moyenne, étagée ; tarses forts; pouce armé d'un ongle robuste et aussi long que le doigt. • ' Les Mésangeais se distinguent parliculièrement des Geais proprement dits par la forme conique de leur bec et par celle de la queue. Deux espèces composent ce genre : l'une est commune à l'Europe et à l'Asie septentrionale; l'autre est propre à l'Amérique boréale. Î)G— MÉSAXGEAI UUTXTEUR—PEIUSOREUS INFAUSTUS Bp. ex Litm. Brun-gris roussutre^ avec le desnis de la tète et les joue'^ brimes; queue rousse, avec les pennes médianes cendrées. Taille : 0™,30 environ. I.ANius iNFAUsxrs, Linu. Fana. suce. (1701), p. 32. CoRvus RLssiCL's, S. G. Gmcl. Voy. (!7ol-17o2), t.I, Spec. 50. CoRVus INFACSTCS, Spomi. Mus. Cails. (I786-17S9), pi. 76. CoRvus siBiRicus, Gmel. 5. TV. (1788), t. I, p. 373. Garrulus i>'faustis, Vieill, N. Dict. (1817), t. XII, p. 478. PiCA INFACSTA, Wagl. 5*/.».<'. Av. (1827), Spec. 20. Perisorecs infalstus, Bp. B.ofEiir. (1838), p. 27. Buff. PL enl. 008, adulte sous le nom de Geai de Sibérie. Mâle et femelle adultes : Dessus de la tète, joues, haut de la nuque d'uu brun uoiràtre ; bas de la nuque, dos et scapulaires d'un cendré très-légèrement nuancé de gri>âtre et de roussàlre vers les parties postérieures; croupion d'un rous-àtre plus prononcé; sus-caudales d'un roux vif; parties inférieures d'un cendré grisâtre au cou, à la poitrine, et prenant une teinte rousse à l'abdomen et snr les flancs; sous-caudales rousses; ailes d'un cendré à reflets, avec les petites couvertiu'es d'un roux rouge et les bariies internes des rémiges brunes; rectrices d'un beau roux, avec une légère teinte cendrée sur les barbes externes, vers leur extrémité ; les deux médianes d'un cendré à reflets ; bec, pieds et iris bruns. Jeunes : Tète d'un brun moins foncé, avec des plumes moins allon- gées; parties inférieures d'un cendré plus rembruni. Le jMésangeai imitateur habite l'Europe boréale, orientale et l'Asie septen- trionale. On le trouve en Norwége,en Suède, en Laponie el en Sibérie. M. Martin a eu l'occasion de l'observer dans les monts Durais. Il dit que son vol est silencieux comme celui des Chouettes; qu'il s'abat, l'hiver, sur b^s grands chemins pour y recueillir le grain qui se trouve dans les tienles du cheval. Il LANIEXS. 219 se laisse approcher de très-près, et niche plus au nord que le gouvernement de Prini Selon Temminck, il élahliiait sou nid sur L's pins et les sapins, et sa lonte serait de cinq ou six œufs d'un gris bleuâtre, plus petits que ceux de la F*ie, et avec des taches plus foncées. 3« DÉODAGTYLES ADUNCIROSTRES — DEODACTYLI ADUNCIROSTRES FAMILLE XIII LANIIDÉS — LANIIDM CoLLURioNES, Vjeill. Ornilh. élém. (1810). Laniao-E, Vig. Gen. of B. (1825). Lanidjî, Bp. B. ofEur. (1838). Lanhd-*:, Bp. C. Ge«. Ay. (iSuO). Bec convexe, comprimé, denté et ct^ochu, avec l'extrémité de la mandibule inférieure retroussée, aiguë; pieds et ailes mé- diocres. Celte famille est nalurclle. Les oiseaux qui la composent ont des mœurs et des habitudes remarquables. Ils se nourrissent exclusivement d'insec'lcs de toutes sortes, et quelques espèces ajoutent à ce régime de pelils oiseaux et de très-petils mammifères. Ces habitudes carnassières les avaient fait ranger par la plupart des ornithologistes modernes parmi les oiseaux de proie, dont les éloignent cependant leurs caractères physiques et leurs habitudes. Ils n'ont ni cire ni ongles rélracliles, et lorsqu'ils se sont emparés d'une proie un peu volumineuse, il:5 se servent delour bec et rion de Lîurs serres pour la transpor- ter d'un lieu à un autre. Parmi les nombreuses subdivisions que comporte cette famille , la suivante a seule des représentants en Europe. SOUS-FAMILLE XXI LANIENS — LANJIN.£ Bec très-crochf, fortement ihmté; ailes courte^!, à première ré- mige peu développée et (je né raie nie lit étroite; queue bicolore, étaijée ou arrondie. 220 PASSEREAUX DÉODACTYLES. La sous-division des Laniince a t'té réduite, en dernier lieu, par le prince Ch. Bonapai te, aux vraies Pies-Grîpches , c'est-à-dire à ce groupe qui a pour type nos Pies-Gi lèches d'Kurope il en a même retiré les Lanius Tchagra, type du genre Téléphonas, qu'il range parmi les Malaconoli/tœ, mais que nous ramène- rons dans cette sous-famille. Quelques auteurs, prenant en considération la couleur du plumage, ont fondé deux genres sur les Laniens d'Europe : un pour les espèces à plumage gris, un autre pour celles chez lesquelles le roux domine. Kaup, poussant plus loin ce démembrement, a distrait de ces dernières la PieGrièche rousse pour en faire le repré- entant de son genre Phoneus. En admettant toutes ces coupes et en rendant au groupe des vraies Pies- Grièches le Lan. Tchagra, les Laniens d'Europe ne formeraient pas moins de cinq genres : Lanius (type : Lan. excii- hitor); Leucomelopon (lype : Lan. nubinis); Enneoclonvs (type ; L^in. collurio); Phoneui (!ype : Lan. riifits), et Telephonus (type : Lan. Tchagra). De tous ces démembrements, le dernier peut seul se justifier; quant aux Lewonietopon, Enneoctonus et Phoneus, ils ne sauraient être distraits du genre Lanius. GENRE LIV PIE-GRIÉCHE — LANIUS, Linn. Lanius, Linn. S. N. (17.'i6). Lanius et Enneoctonis, Boie, Isis (18'J6). Lanius, Collurio et Phoneus, Kaup, Nat. Si/st. (1829). Lanius, Lelcometopon et Enneoctonus, Bp. C. Syst. (18b4). ,, ^ ,,,.,,; Bec robuste, convexe, tt^ès-comprimc, garni à la base de poils raides ; mandibule supérieure dentée et échancrée à la pointe, l'inférieure plus courte et relevée au bout; narines presque rondes, à moitié fermées par une membrane voûtée; aiîes sub- obluses ; queue de longueur variable, plus ou moins élagée ou arrondie sur les côtés; tarses et doigts scutellés; ongles crochus, acérés, le postérieur le plus fort. Les PiesGrièches sont vives, courageuses, querelleuses et cruelles. Quoique de petite taille, elles attaquent des oiseaux beaucoup plus gros qu'elles. On prétend même qu'elles font fuir les Pies, les Corneilles et même les Cresse- relles. Leur nourriture consiste principalement en gros insectes de l'ordre des Or- thoptères, quelquefois en petits mammifères et en petits oiseaux. Elles se tien- nent dans les bois, sur les coteaux, durant le printemps, et descendent, vers la fia de l'été, dans les plaines et les vergers. Le mâle diffère plus ou moins de la femelle. Les jeunes ont un plumage très- ut LANIENS. ." 221 distinct avant la première mue. A la mue, ils changent un peu, et ce n'est que dans leur seconde année qu'ils ont leur livrée parfaite. La mue est simple. Chez quelques espèces elle paraît double, une partie du plumage changeant deux fois dans l'année. Observation. — On admet généralement sept espèces de Pies-Grièches en Europe, en y comprenant le Tchaijra. Risso en a décrit une huitième sous le nom de Lan. castaneus; MM. de Keyserliug et Blasius en indiquent une autre sous celui de Lan. major; enfin, le prince Ch. Bonaparte compte aussi comme européen l' Lan. /ihœaicurus, de l'Asie seplenirionale. La première {Lan. castaneus, Risso) aurait la queue cunéiforme, les rec- trices du milieu d'une couleur ferrugineuse à leur exirémilé; le corps, en dessus, d'une couleur marron el blanc en dessous. Elle habiterait les Alpes méridionales et on la trouverait toute l'année aux environs de Nice. Cet oi eau, qui n'existe dans aucune collection, ne seruit-il pas le Tchagra? D'après une indication aussi succincte que celle qu'en a donnée Risso dans son Hist. des princip. proiuct. de l'Europe tnéridionale, il est impossible d'émettre une opi- nion à ce sujet. La seconde [Lan. major, Pall.) a été trouvée en Russie el en Sibérie. C'est probablement un état d'âge ou unefemellede noire Pie-Grièchegrise.M.Schle- gel fait observer fort judicieusement que le Lan. major a les dimensions du Lan. excuhitor ; que Pallas cite la pi. enl. 44o de Buffon comme appartenant à son espèce; que la description qu'il en donne se rapporte, en tout point, à la femelle ou au jeune mâle de la Pie-Grièclie grise; qu'il ne diffère d'eux que parce qu'il n'a qu'une tache blanche sur l'aile, el que les \oyugeurs, depuis Pallas, ne l'ont plus reni onlré. Quant au Lan. phœnkurus , Gmel. , il n'a pas Jusqu'ici , d'après M. de Sélys- Longchamps, été trouvé, même accidentollemetit, dans les limites géographi- ques de l'Europe, et doit, par conséquent , jusqu'à nouvel ordre, rester en de- hors de la faune européenne. ! 97 — PIE-GRIECHE GRISE — LANIUS EXCUBITOR Linn. Dos cendré y un ou deux miroirs blancs sur F aile ; deuxième rémige plus courte que la sixième ; queue longue., très-étagèe, avec les quatre pennes les plus latérales blanches et noires ; un trait blanc sur la paupière ; point de rose à la poitrine. Taille : 0"',23 « 0'",2i. Lanios ExcuBiTOi, Liuu. 5. N. (1766), t. I, p. 135. Lanics ciNERELs, Bri?s. Ornilh. (1760), t. 11, p. 141. Lanivs major, Pall. Zoogr. (181 i-183i), t. 1, p. 401. Buff. PI. enl. 443, sous le nom de Pie-Grièche. 222 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Mâle : D'un cendré clair en dessus et aux sus-caudales; d'un blanc terne en dessous ; une bande noire traverse les yeux et couvre Torifiee des oreilles; raie sourcilière étroite et grisâtre ; ailes noires, le plus ordinairement avec deux taches d'un blanc pur sur les rémiges pri- maires et secondaires , quelquefois avec une seule tache sur les pri- maires; queue avec les quatre pennes médianes noires et une tache blanche au bout, l'externe, de chaque côté, entièrement blanche, les autres noires dans leur partie moyenne, blanches à leur origine et à leur extrémité; bec noir, avec la base de la mandibule inférieure d'une teinte claire ; pieds noirs ; iris brun. Femelle : Plumage ]»lus foncé en dessus; parties inférieures moins blanches et marquées de petits croissants grisâtres, peu apparents ; rec- trice la plus externe, de chaque côté, noire à la base, sur les barbes in- ternes, le reste d'un blanc pur. Jeunes avant la première mue : Couleurs beaucoup plus ternes que chez les adultes ; parties inférieures fortement variées de raies trans- versales en croissant, plus larges et plus nombreuses que chez la fe- melle ; extrémité des rémiges blanche. Après la miie^ et à mesure que les individus avancent en âge, ces raies s'effacent : elles ne sont plus apparentes, chez les mâles, après la seconde mue. Variétés accidentelles : Brisson cite une variété complètement al- bine, et Millet en indique une autre également blanche, mais avec l'extrémité des rémiges noire. Ne pourrait-on pas regarder comme un fait accidentel l'absence d'une des deux taches blanches de l'aile ? La Pie Griùclic grise est répandue en Europe : elle est sédentaire dans le nord de la France, et de passade dans les déparlements des Dasse?-Ali)es, des Pyrénées, du Gard el des pays circonvoisins. Ou la trouve assez communément aux environs de Lille, où elle se reproduit. Elle niche ordinairement sur les arbres élevés, quelquefois dans les buis- sons, et construit un nid avec des herbes sèches, de^ bûchettes, de la mousse à l'extérieur, de la laine à Tintéiieur. Sa ponle est de cinq à sept œufs, d'un blanc verdâlre trés-sale, avec des taches d'un gris olivâtre el d'un olivâtre foncé, plus nombreuses au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. O^jOiT ; petit diam. environ 0'",02. La Pie-Grièche grise se lient dans les bois, les forêts, durant l'été, et s'ap- proche des habitations en automne et en hiver. ■ • ' LANIENS. ^. 223 98 — PIE-GRIÈCHE MÉRIDIONALE LAN ILS MEIUDIONAUS Teram. Dos cendré foncé; un petit miroir blanc sur T aile ; deuxième rémige plus courte fjue la sixième; queue longue, très-étagée, avec les quatre pennes les plus latérales noires et blanches; un trait blanc sur la paupière supérieure et une teinte rosée sur les parties infé- rieures, chez les adultes. Taille: 0''\2d. Lanics MERiDiONALis, Tcmm. Man. 2' édit. (1S20), t. \, p. 143, 3' part. (1835), p. 80. Temm. et Laug. PL col. 1 i3. ^Jàle : Haut delà tète, dessus du cou, dos, croupion et sus-caudales d'un cendré foncé bleuâtre, avec les sca[)ulaires les plus rapprochées du corps blanchâtres; une bande noire au-dessus des yeux, s'étendant des commi-^sures du bec à l'orilice de l'oreille, qu'elle recouvre, et une raie sourcilière étroite, blanche, partant du bas du front, et se terminant à l'angle postérieur des pau[)ières; parties inférieures d'un blanc vineux, plus clair au cou, nuancé de cendré sur les flancs et les jambes ; sous- caudales blanches, rémiges noires, avec une tache blanche sur Ihs primaires et l'extrémité des secondaires ; queue comme celle de la Pie- Grièche grise; mais les rectrices sont toutes noires à leur origine, et la plus externe, de chaquecôté, n'est blancheque dans les deux liersinfe- rieurs ; les autres sont plus ou moins terminées de blanc, et la pointe des quatre médianes offre une taclie ou un liséré de cette couleur; bec brun, moins foncé en dessous ; pieds d'un brun roussàlre ; iris noir. Femelle : Plumage, en dessus, plus foncé que dans le mâle ; parties inférieures plus sombres et variées de petits croissants brunâtres ; le noir des joues moins pur. Jeunes avant la première mue : Ils nous sont inconnus. La Pie-Giièche méridionale habite Je nord de l'Ah-ique^ l'Italie et le midi de la France. Selon M. Cre?pon, elle est plus répandue dans le déparlement du Gard que partout ailleurs en Europe. Elle niche snr les arbres. Sa ponte est de cinq à six œufs d'un gris sale ou d'un gris rousï^âtie, avec de petites taches noniljrcuses et i-uppiuchées, rous- ses, brunes et grises. Ils mesurent : 22 i ' PASSEREAUX DÉODACTYLES. Grand diam. 0'»,024 ; pelit diam. O^^OIS. M. Crespon dit que dans le midi de la France et particulièrement dans les environs de Nîmes, où elle est sédentaire, cette espèce se tient dans les bois et se plaît surtout dans les endroits arides et pierreux. Observation. — Vieillot, considérant la Pie-Grièche méridionale comme identique à sa Pie-Grièche boréale [HUt. des Ois. de r Amérique septentrionale, 1. 1 , p. 80), la décrite sous le nom de Laaius borealis, dans la Faune française, p. 150. 90 — PIE-GRIÈCHE D'ITALIE — LANIUS MINOR Ginel. Zios cendré ; vn grand miroir blanc sur taile; deuxième rémiye beaucoup plus longue que la cincpdcme ; queue médiocre , prresque carrée au milieu, avec la penne lapins hU craie entièrement blanche : poitrine rose chez les adultes ; point de trait blanc sur l'œlL Taille: 0"\22 , Lanius uiNOU, Gmel. 5. iV. (1788),t. I, p. 308. Lanius iTALicus, Lalh. //«/. (1790), t. I, p. 71. ' ■ • '' Lanius \iGL,Pall. Zoo,(/r. (!811-1S31), t. I, p. i03. , ' ■' ■ r.j,, - Enneoctoncs iTAiJCis, Lip. Rev. zool. (1853), p. 438. , , . , • , ; BufF. Pl.enl. 32, f. 1. Mâle : D'un gris cendré sur la tête, le cou, le corps et les sus-cau- dales; front, joues, n^gioa parolique d'un noir profond ; corge et sous- caudules blanches; poitrine, abdomen et flancs d'un blanc lavé de rose, surtout sur ces derniers; ailes noires, avec une grande tache blanche ou miroir sur les pennes primaires; queue avec les pennes médianes entièrement noires; les autres terminées de jilus ou moins de blauc, cette dernière couleur augmentant à mesure que l'on s'éloigne du centre, de sorte que les deux rectrices les plus externes sont entiè- rement l)lunches ; bec et pieds noirs ; iris brun-grisâtre. Ferncle: Couleurs plus ternes ; le noir des joues moins étendu ; celui du front remplacé par du Ijruu ; presque pas de rose sur les [)arties in- férieures. Jeunes avant la première mue : Dessus de la tète, du cou, du corps et sus-caudales d'un cendré terne, plus ou moins lavé de roussùtre et ondulé transversalement de brun; parties inférieures d'un blanc sale, légèrement lavé de roussàlre et de cendré sur les flancs ; bas- ventre et sous-caudales d'un blanc pur ; une bande noire sur les yeux LANIENS. 223 et les oreilles; ailes noires, avec les couvertures supérieures bordées de rous!-âtre cendré, et les rémiges secondaires, les plus rapprochées du corps, terminées de blanc roussâtre ; les autres et les primaires terminées de blanc ; rectrices noires , les qurdre médianes termi- nées de roussâtre; les deux plus externes, en partie, entièrement blanches. Nota. Les deux sexes, après la mue d'automne, n'auraient pas, suivant Temminck, de noir au front ; cette couleur serait remplacée par du cendré; ce ne serait qu'au printemps que le noir paraîtrait; alors, aussi, le rose serait plus vif. Cette espèce habite l'Espagne, l'Italie, la Turquie, la Franco. En été, elle est assez commune clans le nord de l'Allemagne. Elle est lrès-rép;indue, au printemps et en été, dans la Provence, le Lan- guedoc, et se monire, à la même époque, dans nos départements septentrio- naux. Elle se reproduit dans beaucoup de localités du midi et du nord de la France ; niche sur les arbres élevés ou dans les buissons, et, selon la contrée où eile se trouve, construit un nid avec des herbes et des plantes odoriférantes. Dans la Provence , il est excessivement rare de ne pas trouver dans la charpente exté- rieure du nid de cet oiseau des tiges, en plus ou moins grande quantité, de l'im- mortelle sauvage. Sa ponte est de cinq à six œufs obtus, le plus ordinairement verdâtres, quelquefois grisâtres ou légèrement bleuâtres, avec des taches d'un gris violet et d'autres taches olivâtres, plus nombreuses au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0"',02a; p-lit diam. O^^OIT. Cette espèce, qui ne vient dans nos contrées que pour se reproduire, vif, comme la Pie-Griéche giiï^e, dans les bois de haute futaie, dans les champs cultivés, où se trouvent de grands arbres, et a les mêmes mœurs, les mêmes habitudes. 100 — PIE-GRIECIIE ROUSSE — LJNIUS RUFUS Briss. (Type du genre Pltoneus, Kaup.) Dos noir ou brun ; dessus de la lète roux ; bas du dos cendré ; un miroir blanc sur F aile ; scapidaires blanches ; deuxième rémi ge plus longue que la sixième; queue mogenne, légèrement arrondie ; avec les qualité pennes les plus latérales blanclies et tachetées de noir rers le bout. Taille : 0'",19 environ. DeglAi\d et Gerbe. I. — 13 226 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Lanu'S buffs, Briss. Onulh. (1760), t. II, p. 147. Lanus pomeranus, Gmel. S. N. (1783), t. I, p. 302. Lanius bdtilus, Lath. Ind. (1790), t. 1, p. 70. Lanics ruficf.ps, Reizins in : Bechst. Nat. Dents. (lî^Oo), t. II, p. 1327. Lanius melanotis. Brehm, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 238. Phoneus rlfus, Kar.p, Nat. Sîj^t. (182!»)'P- 33. , , * -> Enneoctonl's rufus, Bp. B. ofEur. (1838), p. 26. BufF. PL enl . 9, f. 1,mâle, et31, f. \, jeune, sous le nom ào, Pie-Grièche rousse de France, femelle. Mâle : Vertex et nuque d'un roux ardent ; haut du dos d'un noir profond; bas du dos d'un cendré foncé; scapulaires et sus-c.iudales blanches ; parties inférieures également blanches, lavées de roussàtre à la poitrine, sur les flancs et les sons-caudales ; front, une bande large sur les joues et les côtés du cou, d'un noir pur; un peu de blanc rous- sâtre au-devant des yeux et derrière les narines ; ailes semblables au dos, avec un miroir blanc sur les rémiges primaires ; les deux reclrices médianes entièrement noires; les suivantes également noires, mais plus ou moins blanches à leur origine et terminées par un liséré de cette couleur; les deux externes, qui sont beaucoup plus courtes que les autres, blanches, avec une teinte noire sur les barbes internes; bec et ])ieds noirs; iris brun clair. Femelle : Verlex et nmjne d'un roux vif; dos brun, légèrement sali de roussàlre ; croupion et sus-caudales d'un cendré blanc-jiunâtre ; scapulaires blanches ; parties inférieures comme dans le mâle ; front et espace devant les yeux blanchâtres; couvertures alaires brunes, bor- dées de gris roussâtre en dehors ; rectrices médianes brunes, au lieu d'être noires. Jeunes de Vannée : Parties supérieures variées de brun, de roux et de cendré, avec des lunules plus prononcées sur les sus-caudales et les ailes ; parties inférieures d'un blanc sale, avec des croissants roussâtres ou brunâtres à la poitrine et sur les flancs ; rémiges brunes, bordées et terminées de roussâtre et de blanc terne ; queue brunâtre, terminée de blanchâtre ; les deux pennes les jdus externes bordées aussi de blancliâire, les autres de roussâtre ; bec et pieds moins bruns que dans les adultes. Les mâles, à cet âge, ont les teintes plus foncées que les femelles. La Pie-Grièche rousse habite l'Europe et toute la France tempt'rée et méri- dionale. Elle est commune en Lorraine, au\ en\ irons de Monipellicr, dans la Piovcnce, les Basses et Hautes-Pyrénées, et n'est pas rare aux environs de Lille, où elle se reproduit dans les petits bois. LANIENS. '22^^ 11 paraît qu'on la trouve aussi dans le nord de l'Afrique, soit qu'elle y vive sédenlairement, soit qu'elle pousse ses migraiions jusque dans celte partie du inonde. Elle niche sur les arbres, quelquefois dans les buissons, et, comme la Pie- Grièche d'Italie, construit son nid avec dos plantes odoriférantes. Sa ponte est de six œufs d'un l)!aiic sale, quelquefois d'un blanc grisâtre ou l'ieuâlre, ou roussâtre, avec des taches brunes ou oli\ Aires vers le gros bout; ces taches y forment parfois une sorte de couronne. Ils mesurent : Grand diam. 0'",025; petit diam. 0"',OiO à 0'",017. La Pie-Grièche rousse fréquente peu l'intérieur des grands bois; elle se tient sur leurs lisières et vit de préférence sur les coteaux boisés, dans les taillis et les vergers. Elle pousse très-loin le talent de l'iniilation, et s'approprie le chant ou les cris des oiseaux qui habitent le même canton qu'elle. Lorsque les petits peuvent voler, ils accomcagnent le père et la mère et vivent en famille. L'hiver, on ne la voit pas en France; elle y arrive au printemps, et en re- part au conmiencement de l'automne. 101 — PIE-GRIÈCHE MASQUÉE — LANIUS NUBICUS Lichl. (Type du genre Leucometopon, Rp.) Dos noir ; un miroir blanc sitr l'aile ; deuxième rémige plvs^ longue fjiœ la sixième ; queue longue et étagée, avecla penne la plus latérale blanche et sa tige noire, la suivante également blanc] a', la baguette et la bordure des barbes interïies noires. Taille : 0™,19. Lanmus NfJBir.us, Licht. Douhl. des zooU Mm. (1823), p. 47. Lanius personatus, Schleg. Bev. fr!7. (1841), p. 2t. Lanius leucometoeon. Von dcr Mùhie (if<4i), P- '^''^• Leucometopon .n'ubicus, Bp. Rv. zool. (1833), p. 438. Temm. et Laug. PL col. 250, t. II. Mâle : Parties supérieures de la tète, du cou, du corps et sus-cau- dales noires, avec le front et les scapulaires blancs ; parties inférieures fauves, surfout les flancs; gorge et sous-caudales prescjue blanches; ailes pareilles au dos, avec un miroir l)lanc, les petites couvertures et les rémiges bordées et terminées de blanc ; reclrices noires, excepté les plus latérales, de cliacpie côlé, qui sont blanches et ont leur tige noire ; bec et pieds d'un brun noir. . Femelle : Teintes moins noires en dessus, moins rousses sur les flancs, avec le front d'un blanc rous âtre, les rémiges ])ordées de gris et les pieds d'un brun de corne. 228 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Jeunes avant la première mue : Parties siipérieurfs brunes, avec les plumes bordées de blanchâtre; parties inférieures blanches, variées de lignes brunes, disposées transversalement sous forme de croissants. La Pie-Griùche masquée habite la Grèce, la Nubie, l'Arabie, l'Aliyssinie et l'Egypte. Elle niche dans les broussailles des lieux incultes ou sur les oliviers ; con- stiuil un nid circulaire, qu'elle compose extérieurement dei feuilles tendres et lanugineuses de quelques labiées méridionales, et intérieurement de brins d'herbes et de pétales de fleurs. Sa ponte est de sept à huit œufs d'un gris ver- dùtre pâle, lavé de jaunâtre, avec des taches irréguliéres, noirâtres, surchar- gées, au gros bout, d'autres taches d'un vert brun. Ils mesurent : Grand dium. 0"',02; petit diam. 0°',0I2 àO'",013. Cette Pie-Gricche arrive en Grèce vers la fin d'avril ou au commencement de mai, et en repart, avec ses jeunes, vers la fin d'août; elle se lient dans les vastes et longues vallées. Son chant est très-agréable et ressemble beaucoup à celui de la Pie-Grièche rousse. 102 — riE-GRIÈCHE ÉCORCIIEUIl — LANIUS COLLlIiW Linn. (Type du genre Euneoclonus, Boie; CoUurio, Kaiip.) Dos roux-marron ; tête et bas du dos cendrés ; pas de miroir sur l'aile ; deuaième rémige plus longue que la cinquième ; queue presque carrée, acec les quatre pen/ies les plus latérales noires dans leur tiers inférieur. Taille -.O"", il. Lanics collurio, Linn. S. N. (I7G6), t. !, p. 136. Lanius sPiNiTORQuus, I5echst. Nat. Dcuts. (180?)), t. Il, p. 1335. Enneoctonus collurio, Boie, Lis ^1826), p. 973. Lanius dumetorum, Brehm, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (tS3l), p. 234. Buir. PL cul. 31, fig. 2. Mâle : Dessus de la tête, nuque, croupion et sus-caudales d'un cen- dré pins ou moins bleuâtre; dos et scapulaires d'un roux marron ; par- ties inférieures blanches, lavées de rose roussâtre à la poitrine et sur les flancs; gorge, milieu de l'abdomen et sous-caudales blanches; ré- miges bordées de roussâtre en dehors; les t]uatre rectrices médianes noires, avec les deux tiers antérieurs blancs et l'extrémité bordée de cette couleur ; bec noir ; pieds et iris bruns. Femelle : D'un roux terne en dessus, avec un trait d'un blanc sale au-dessus de l'œi! ; une bande rousse derrière les yeux ; dessus de LANIENS. 229 la lête, nuque et croupion d'une nuance cendrée, parties inférieures d'un blanc plus ou moins pur, avec des lunules d'un brun rous^âtre, nombreuses et prononcées à la poitrine et aux flancs ; bec brunâtre, moins foncé à la base ; pieds et iris comme cbez le mà'e. Jeunes avant la 'première mue : Ils ressemblent aux femelles, mais ils en diffèrent sensiblement par des lunules brunes, qui existent sur le roux des parties supérieures, et par les pennes de la queue, qui sont terminées de blancbàtre. La Pie-Grii'elie Écorclieur est répandue dans toute l'Europe. Elle est com- mune en France. Elle niche sur les arbres épineux et très-souvent d.ms les buissons. Sa ponte L'st de cinq ou six œufs d'un blanc sale, tantôt bleuâtre ou grisâtre, tantôt roussâlre ou rougeâlre, le plus souvent jaunâtre, avec des points et des taches, les uns brun-rouge, les autres brun-o ive. Il y a des variétés dont le fond est rose; dans (jnelqu 'S-uncs, les taches sont d'un brun rouge assez vif. Généra- lement ces taches paraissent accumulées vers le gros bout, ou forment une zone vers le centre. Ces œufs mesurent : Grand diam. 0'",023 à 0^,024 ; petit diam. ^"jOte. Cette Pie-Grièche, comme la précédente, préfère les bois-taillis aux gros bois, les lieux accidentés, et imite le chant ou les cris des oiseaux qui s'éta- lilissent dans son voisinage. Elle a, en outre, la singulière habitude d'embro- cher aux épines de certains arbustes les insectes et les autres animaux dont elle fait sa proie, ce qui lui a valu, dans plusieurs endroits, le nom vulgaire û'Em- brocheur. GENRE LV TÉLÉPHONE — TELEPHONUS, Swains. Thasixophilus, p. Vieill. Orn. éUm. (ISIG). PoMATORDYNcnus, p. Boie, his (1826). Teiephonus, Swains. Cla^s'f. of B. {[S31). TcniGRA, p. Less. Oniith. (1831). ■ Bec robuste, très-comprimé, avec quelques poils raides à la base, à arête convexe, à pointe crochue et écliancrée; narines basales, arrondies, en partie cachées par les plumes frontales; ailes médiocres, sub-obtuses; queue longue et arrondie; tarses allongés; doigts longs, le pouce robuste, portant un ongle plus fort que les autres doigts. Ce genre repose sur des espèces exotiques. Parmi elles, une seule visite 1 Eu- rope. 230 PASSEREAUX DÉODACTYLES. 105— TÉLÉPHONE TSCUAGKA—TELEPHOiYUS TSCHAGRA Bp. ex Le Yaillaut. Dos brun; vertex ?i02r ; couvertures aJaires rousses ; point de miroir sur l'aile ; deuxième rémige plus courte que la septième; queue allongée, très-étagée, toutes les pennes, les deux médianes exceptées, terminées par une grande tache blanche. Taille: 0"',25 «0™,26. PoMATORHY.\cHUS TSCHAGRA, Boie, his (l82(i), p. 973. ïbXEPnoNus ERYTHuopTERUs, Swiiins. — Cluisif. of Birds (1837), t. II, p. 219. Lanics cucui.atus, Temrn. Man. (1840), i* part. p. COO. Lanjus TSCHAGRA, Schleg. Rev..c>it. (1844), p. 21. Telephom's TSCHAGRA, Bp. Ccit. Parzud. (1856), p. 8. ' Le Vaill. Ois. cVAfr. pi. 70, sous le nom de Tschagra. Adultes : Sommet de la tête et un trait à travers les yeux, noirs ; une bande roust^âtre, partant des narines, passe au-dessus de l'œil et s'é- tend jusqu'à l'occiput où elle se confond avec celle du côté opposé ; dos, dessus et côtés du cou d'un brun gris-rous.>-âtre, un peu cendré vers le croupion ; de-sous du corps d'un gris bleuâtre, tirant sur le blanc à la gorgeet au milieudu ventre; ailesd'un roux vif, avec quelques grandes couvertures brunes; toutes les pennes de la queue, excepté les deux médianes, noires et terminées de blanc ;celles-ci d'un brun roussâtre et coupées transversalement de brun plus foncé ; bec noir; pieds gris de plomb sur les sujets montés. JVota. Suivant Temminck, les sexes diffèrent seulement par les teintes du plumage. Le Tschagra habile l'Afrique septentrionale et fait des apparitions dans l'Europe méridionale. On l'a tué aussi dans les départements de l'ouest de la France, notamment en Bretagne. Ses mœurs et son régime r.ippellent beaucoup ceux de nos Pies-Grièches, et il pond de cinq à sept œufs, fort analogues, par la forme, le volume et les cou- leurs, à ceux de la l'ie-Griéche méridionale. STURNIENS. ' 231 4û DÉODACTYLES CO>ilROSTRES — DEODACTYLI COMROSTRES A — COMROSTRES LONGICONES — CONIROSTIŒS LO.^GICOM FAMILLE XIV STUPiMDÉS — STUJiNID.£ , Gregarii, p. lllig. Prod. Sysl. (ISII). Leimonites, Vieill. Crn. élém. (ISIU). Sturmd^, Vig. Gen. of B. {\Hlh). TcRDiD^, p. Schinz. Eur. Fauu. (1S40). Bec droit, longicôiie, à pointe obtuse et un peu aplatie, quel- (Juefois comprimé et un peu fléchi à son extrémité, à base for- mant un angle dans les plumes du front; ailes allongées, queue variable, composée do douze pennes. La famille des Sturnidéb n'a pas de limites bien arrèli'es. Pendant que les uns n'y comprennent que les Stournes, les Marlins, les Elourneaux, les Pique- Bœufs ; d'autres, indépendamment de ces oiseaux, y rangent encore les Quis- cales, les Carouges, les Troupiales, qui vivent pac grandes troupes comme les espèces des groupes précédents, et dont le bec entame anguleusemi nt et plus ou moins profondément les plumes du fronl. S'il y a divergence sur l'étendue à donner à la famille des Sturnidés, il y a généralement accord pour recon- naître que les divers groupes que nous venons de nommer constituent autant de sous-familles distinctes. La suivanie a seule des représentants en Europe. SOUS-FAMILLE XXII STURNIENS — STURNIN^iË Bec médiocre à la buse ; tête déiiourvae de caroaculcs; queue égale ou légèrement échancrée. Cette sous-famille, pour quelques auteurs, n'est représentée en Europe que par le genre Sturnwi. A l'exemple de M, G. R. Giay et de quelques au Ires mé- thodistes, nous y réunirons le genre Pasior, qui ne nous paraît pas devoir en être éloigné. Les Marlins, en eil'et, par leur organisation et leurs mœurs, ont la plus grande analogie avec les Étourneaux. 232 PASSEREAUX DEODACTYLES. GEINRE LVl ÉTOURNEAU — STUIÎM'S, Linn. Sturxus, Linn. S. N. (17C6), et Âuct. Bec aussi long ou plus long que la tête, droit, conique, légè- rement déprimé vers la pointe, entamant les plumes du front; narines latérales, à demi fermées par une membrane; ailes longues, sub-obtuses, à première rémige presque nulle; queue moyenne, ample et légèrement écliancrée; tarses allongés, scutellés. Les Ktournoaux' vivent d'in?ectes, de baies et quelquefois de grains. Ils s'as- semblenl, l'hiver, en grandes bandes, qui se niélent alors à celles des Cor- neilles. Le mâle et la femelle se ressemblent: celte dernière porte seulemer.t un plus grand nombre de taches. Les jeunes, jusqu'à la première mue, ont un plumage diffèrent de celui des aduKes. La mue est ordinaire en automne el ruptile au printemps; aussi, dans celte dernière saison, le plumage est plus brilla:it. Ohsei'Tation. — On reconnaît généralement deux espèces dans les É'our- neaux d'Europe : le Slurnus vulgarU et le Stnrnus unicolor. Nous croyons avec MM. Schlegel, de Keyserling et Blasius, de Sélys-Longchamps, etc., que le dernier ne représente qu'une race locale du Stumus vulyans. En d'autres ter- mes, les deux espèces ne paraissent que des vaiiélés l'une de l'autre. 104 — ÉTOURNEAU VULGAIRE — STUILMS FLLGARIS Linn. Noir à reflets, plus ou moins parsemé de petites taches triangu- laires à r extrémité des plumes du corps, roussâtres en dessus, dim blanc argenté en dessous. Taille : 0'",23. Sturncs vulgaris, Linn. S. N. MTCG), t. I, p. 200. Sturnus VAiuus, Mey. et Wolf. Tasch. Dents. (1810), l. I, p. 20S. Buff. PL enl. 75 sous îe nom de Sansonnet ou Etuurneuu de France. Mâle au printemps : Plumage d'un noir lustré à reflets violets et verts, marqué plus ou moins, en dessus, de |)etits points triangulaires d'un blanc roussàtre, el de ta(;hes bkuiciiàtres ou dessous; rémiges et STURME.NS. 233 rectrices d'un brun noirâtre, bordées extérieurement de roussâtre; bec jaune, d'avril en juillet; pieds couleur de chair; iris brun-noi- sette. Mâle en automne : Bec brun, avec la pointe jaunâtre; plumage terni, marqué d'un plus grand nombre de taches d'un blanc rousïàtre ; pieds brunâtres. Femelle au printemps : Plus tachetée que le mâle, principalement en dessous; bec moins jaune que dans le mâle. Jeuîies avant la première mue : Plumage d'un brun cendré ou d'un brun noiiâlre, sans taches, un peu plus foncé en dessus qu'en des- sous; gorge et abdomen blanchâtres; pieds bruns. Avant de quitter le nid, les plumes des parties inférieures sont flammées de brun au centre. On peut, à cet âge, reconnaître les sexes : les mâles sont marqués, sous la langue, vers la pointe, d'un trait longitudinal noirâtre. Après la mue, les jeunes et les vieux se res.^emblenl; ils ont les taches des parties supérieures plus étendues, d'un roux plus clair et les parties inférieures blanches ; les rémiges et les rectrices bordées de roux en dehors; le bec lileuàlre et les ])!eds brunâtres. Les vieilles et les jeunes femelles ont des taches plus nombreuses, plus rapprochées et lunulée^^. Variétés accidentelles : En captivité, le plumage de cet oiseau est susce[itihle de varier. En liberté, les variétés qui se produisent sont quelquefois remarquables. On rencontre des individus du bl me le plus pur; d'autres sont jaunes ou-jaunâtres ; il en est dont le plumage, en- tièrement d'un cendré clair, est varié de nombreuses taches d'un cendré plus foncé, occupant le centre de chaque plume. L'Élourneau hal)ilc l'Europe et l'Afrique septentrionale, est frùs-commun dans le nord de la France, en Belgique et en Hollande. II niche dans les trous des arbres, des clochers, sous les toitures des maisons, dans les fentes des vieilles murailles ; beaucoup nichent dans h s trous des édi- fices élevés de Lille. Sa ponte est de quaire à tept œufs d'un bleu pâle un peu verdûlre, sans aucune tache. Ils mesurent : Grand diam. 0'",027 à 0'",02S ; petit diam. O^jOS. L'Élourneau se tient de piéférence dans les lieux humides, les prairies, les marais; il se plaît au milieu du bêlait, dans la fiente duquel il trou\e de quoi se nouirir. Kn hiver, on le voit en grandes troupes sur les crêtes des fossés, ou au milieu des bandes de Corneilles et de Choucas. Dans aucun pays, il ne paraît, en été, plus nombreux qu'en Hollande. C'est un oiseau recherche par les amateurs, à c:iu.e de raptiludc qu'il a à 23 i PASSEREAUX DÉODACTYLES. parler et à siffler les airs qu'il entend, et de la facilité avec laquelle il s'appri- voise. ..u\ Sa chair est coriace et a un goût amer, aussi n'est-elle pas estimée. A — ÉTOVR^EAV m^lCOTuORE — STURNUS UNICOLOR De la Marmora Noir à refiefs, avec ou sans taches; les plumes des parties in- férieures très-longues, effilées et pendantes au bas du cou. Tcdlle : 0'",23 ou 0"\24. . . ^ SïURNUs UNicoLOR, de la Marmora, 3fem. délia Acad. R. di Tor. (1819). Stuhm:s vulgaris unicolou, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 57. Vieill. Gai. des Ois. pi. 91. - Gould, Btrds ofEur. pi. 211. Mâle : Tout le plumage d'un noir lustré, avec des reflets pourpres, moins brillants dessous que dessus ; plumes du vertex et du jabot longues et effilées ; bec jaune à sa pointe, noirâtre à sa base ; pieds d'un brun jaunâtre; iris brun foncé. Femelle : Pareille au mâle, mais avec des reflets moins éclatants, et les plumes du dessus de la tête et du devant du cou moins effilées. Jeunes avant la première mue : D'un brun plus foncé que cbez les jeunes de rÉtourneau vulgaire. Après la ?nue : Les plumes sont légèrement tachetées de blanchâtre jusqu'au printemps suivant ; alors, les taches disparaissant, ils res- semblent aux adultes. L'Élourneau unicolore habite la Sardaigne et la Sicile. Il niche dans les trous des arbres, des clochers et dis vieux édifices. Sa ponte est de quatre à six œufs de la même forme et de la même couleur que ceux de l'espèce précédenle, mais généralement un peu plus petits. Ils mesurent : Grand diam. 0"',02S ; petit diam. O^jOlS. L'Élounieau unicolure a Us mœurs et le genre de vie de l'Étourneau vul- gaire. 11 se réunit, comme lui, l'hiver, et forme alors des bandes considéra- bles. L'un et l'autre vivent, l'clé, dans les mômes localités, sans toutefois s'accoupler ensemble. GENRE LVll MARTIN — PASTOR, Tcmm. Tc;rdcs, p. Linn. S. N. (1766). Merula, p. Briss. Ornilh. (1760). STURNIENS. 23S Sturnus, Scop. An. 1. Ilist. Nat. (1T6U). Pastoh, Temm. ^Ja)l. (i8i;j). PsAnoÏDES, Vieill. Orn. élém. (18IC). AcEiDOTHEiîES, Runz. Elcm. di zool. (IS19). BosEis, Brehirij his (1828). Bec en cône allongé, droit, comprimé, courbé vers la pointe, qui est légèrement fléchie et échancrée; mandibule supérieure formant un angle aigu dans les plumes du front ; narines basa- les, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane couverte de petites plumes; ailes assez longues, aiguës, à première rémige presque nulle, la deuxième atteignant presque le bout de la queue, qui est carrée ; tai'ses allongés, annelés ; doigt externe soudé à la base avec le médian ; ongle du pouce aigu et courbé; tête ornée d'une huppe retombant en arrière, cIilz les adultes ; tour des yeux emplumé. LesMarlins habitent les pays chauds, surtout ceux où les sauterelles et d'au- tres insectes sont a])ondanls. Le niâle et la femelle se rcsscmldent dans notre espèce; cette dernit^re ne diffère sensiblement que par une huppe nioiris longue. Les jeunes ont un plu- mage qui leur est propre. Leur mue est simple. Observation. — Le genre Martin est mieux place dans la famille des Slur- nidés que dans celle des Merles. L'espèce d'iiurope, qui en fait partie, n'a ni la conformalion ni les mœurs de ces derniers. Elle ne diffère pour ainsi dire pas des Étourneaux ; aussi quelques ornithologistes ne Ten ont-ils pas séparée génériquemeut. lOo — MARTIN ROSELIX — PASTOR ROSEUS Temm. ex Linn. Têie, cou, ailes et queue noires ou noirâtres, le reste du corps plus ou moins rose ; plumes effilées tombant en huppe sur la nuque (adultes) ; plumage brun clair; nuque dépourvue de huppe (jeunes). Taille : Cr,223 à 0",224. TuRDus RosEus, Linn. 5. N. (1766), t. 1, p. îi9i. MEurLA RosEA, Briss. Orniih. (17C0), I. Il, p. 230. Sturnls ROSEUS, Scop. An. i. Hist. nat. (1769), p. 191. Tordus seleucis, Gmel. 5. N. (I78s), t. \, p. 837. Pastor ROSEUS, Temm. Man. (181 o), p. 83. AcuiDOTHEiiES ROSEUS, Ranz. Ek'in. di Ont. (1823), t. V, p. 177. 23li PASSEREÂIX DEODACTVLES. DosEis ROSRA, Brohm, Hando. iMnt. Vôg. Dents. (1831), p. 401. Buff. PL e.tl. 2ol, sous le nom de Maie couleur de rose de Bouryogne. ' Mâle adulte : Tète, cou, haut de la ])oitrine d'un noir à refle-s vio- lets; dos, croupion, sus-cauda]e>, altdomen d'un rose tendre; bas du ventre et jambes noirs; sus-caudales noires, bordées et terminées de blanebâlre ; ailes d'un brun à reflets verts ; queue brune à reflets ver- dàtres , bec d'un jaune rose en dessus, avec la moitié })0stérieure de la mandibule supérieure noire; pieis jaunâtres; iris noiràîre. Femelle : Huppe ])lus courte, couleurs du plumage moins vives ; pennes alaires et caudales à reHels presque nuls. Jeunes avant la première mue : Point de huppe; d'un brun Isabelle en dessus et en dessous, avec la gorge, le milieu de l'abdomen d'un gris blanchâtre ; plumes alaires et caudales brunes, frangées de blanc et de cendré ; bec brunâtre clair, plus foncé à la pointe en dessus, jaune en dessous, pieds d'un brun rougeàtre ; iris brun foncé. Jeunes après la première mue : Huppe apparente, tète et cou noi- râtres, avec les plumes bordées de cendré ; dos, croupion, sus-cau- dales, bas delà poitrine et flancsd'un blanc rous^âtre, avec des plumes roses et largement bordées de cendré ; milieu de l'abdomen d'un blanc pur; sous-caudales brunes, bordées de cendré ou de roussâtre; pennes alaires et caudales noirâtres, à reflets plus ou moins vifs et frangées de cendré tirant sur l'isabelle; bec jaune à sa base, le reste d'un brun rougeâtre. Jeunes après la deuxième mue : Ils ont le même plumage que les adultes. Leurs teintes sont toujours plus pures et plus brillantes en été qu'en hiver. Le Martin Hoselin habite les contrées chaudes de l'Afrique et de l'Asie. 11 est très-répandu dans toute la région du Caucase. M. Norilniann l'a trouvé dans toutes les prairies de l'Abasie, de la Mingrélie, de l'Iniérélie et du Gliouriel. 11 est de passage irréguiier dans le midi de ILurope et de la France, quel- quefois dans le nord de cet état, en Belgique^ en Angleterre et en Suisse. C'est dans les trous des arbres, les crevasses des murs et des roijhers, dans les endroits paisibles que niche le Martin Roselin. D'après M. !5aldauius(m Lit- tcr.), il s'est re[)roduitj il y a quelques années, danslcs steppes de la Hongrie cen- trale et méridionale. Son nid n'est pas très-artistement construit, et plusieurs individus nichent à côté les uns des autres. La ponte est de cinq à sept œufs, à coquille mince et d'un bleu verdûtre très-pâle. Ils ressemblent beaucoup à ceux du Starnus vuUjaris et mesurent : Grand diam. 0'",024 à 0"',02:j ; petit diam. O'^OIS à 0'",019. D'après Sa\i, plusieurs paires ont nithé en Italie en 1789. En 1807, une FP.JNGILLIDÉS. 237 femelle, donl l'oviductc portail un œuf prêt à êirc pondu, fut tuée prc^s de "W'inteiihur (Suisse). Le Marliri Roscliu se nourrit de sauterelles et d'autres insectes, dont il fait une immense contoniniation. 11 rend, sous ce rapport, les plus grands services à l'ogiicullure. H est essenlielleinent voyageur ; ses migrations se fonl toujours en grandes troupes. On en vil beaucoup dans le midi delà France, au prin- temps, en 1837 et en 183S ; ils si'journèrent pendant un mois aux environs de Nîmes. M. Cresp^n, à qui nous empruntons ces renseignements, était sûr d'en trouver chaque malin dans les luzernes, chassant les sauterelles, ou bien posés sur de grands saules. Ceux, pris aux filets, qu'il cocserva en volière, riaient d'un naturel gai, pélulant, et devinrent trùs-familiers. Un d'eux par- \int à prononcer quelques mots qu'on lui répétait souvent. 11 chantait du matin au soir, en toute saison. M. Nordmann, à qui l'on doit un excellent mémoire sur cet oiseau {Cat. rai- sonné des Ois. de la Faune pontique, p. 507), assure qu'il niche en grand nombre dans les provinces méridionales de la Russie, sans toutefois qu'il ait pu en- core découvrir un nid; mais, à la mi juin, il voit arriver dans le jardin botanique d'Odessa, des jeunes, au nombre de cinq ou six, qui suivent leur mère cl en reçoivent lu becquée. Les Mai tins Hoselins ^ivenl [,ar couples, l'été. Le mâîe et la femelle de cha- que couple sont alors constamment l'un près de l'autre, soit à terre, soit sur les arbres. Ln d'autres temps, ces oiseaux se réunissent en troupes et forment de grandes volées très-serrées. Descendus dans une prairie, ils se dispersent aussitôt dans toutes les direi lions pour chercher leur nourriture, à la manière des Élourneaux. B — COMROSTUES BRÉVICONES — COMIIOSTIŒS BIlEVICOiSl FAMILLE XV FRINGILLIDÉS — FRL\GILLIDM CiîAssiROSTBEs, Liuu. 5. N. (1766). Co.NHio^TnEs, p. Uuniéril, Zoo/, anal. (1806). Passehin-i, Mey. et Wolf, Oniitk. T^ic/i. (ISIO). Granivoui, Vieill. Ornith. élérn. (t8l6). Fringili.idjE, Vig. Gen. of B. (lS2b). Fringilles, Less. Oinilh. (1831). Fri.ngilloïdes, Schleg. R'iv. crit. (1844). Bec court, conique, épais, à mandibules rectiligues ou se 238 PASSEREAUX DÉODaCTYLES. cioisant, à bords perpendiculaires ou rentrants; ailes moyennes; queue variable; pieds médiocres, courts; tarses nus, annelés. Cette famille, qui léponil à peu près à la sixième classe du Sysfema nalurœ (édit. de 1760), et dans laquelle on fait entrer la plupart des oiseaux à bec co- nique et court, est la plus nombreuse, la plus variée et la moins naluri^lle. Ce qui paraît lier les diverses espèces entre elles, c'est qu'elles sont granivores ou séminivores, et, encore, ce régime n'est-il pas exclusif pour toutes; car il en est qui sont autant insectivores que granivores. Quant aux mœurs, aux habi- tudes, au mode de nidification, rien n'est plus disparate. Les unes vi\ent tou- jours dans un certain isolement; les autres ont l'instinct d'associallon excessi- vemeul développé, s'attroupent par bandes et se rapprochent même pour ni- cher. Celles-ci ont un vol piécipité; celles-là, un vol lent et onduleux; il en est qui niclient pies de terre ou même à terre; d'autres ne construisent leur nid que sur les arbres ou les arbustes, les unes négligemment, les au!r(?savec beaucoup d'art. La même disparité existant sous le rapport des caractères physiques , les Fringillidés ont dû nécessairement être subdivisés. Les sous- fumilles que nous admettons, sauf celle des Fringilliens, qui pourrait encore être modifiée, nous paraissent grouper assez convenablement les espèces selon leuis affinités. SOUS-FAMILLE XXIII PLOCÉPASSÉRIENS — PLOCEPASSERINjE Dec robuste, un peu bombé, légèrement renflé vers la pointe, à arête convexe, à base moins large que la tête. Celte divicion, dont il est difficile d'indiquer nettement les caractères pro- pres, est cependant une des plus heureuses qui aient été créées dans la nom- breuse famille des Fringillidés. Les Moineaux, sur lesquels elle est principalement fondée, sont loin d'être des Fringilliens, comme on l'admet généralement encore. M. de la Fresnaye avait depuis longtemps fdit remaïqucr {Rcv. et Mug. de zoul 1850, t. Il, p. 315), qu'ils ont complétemeni les habiiudes, le motie de nidification, rin.-linct d'as- sociation, et uiême les couleurs de certains Tisserims, et avait élé conduit à les ranger parmi les Vluctii-œ. M. 0. des Murs, dans un excellent travail qu'il a publié en 1860 [Rtv. et Mutj. de zool. l.Xll, p. W), a démontré que l'i'.ffinité des Moineaux et des Tisseriens se poursuit même dans les œufs, et a conclu à leur rapprochement, comme l'avait fait M. de la Fresnaye. Pour lui, les Moineaux et le genre Plocepusser, fondé ^ur des espèces afiicames, forment dans la fa- n)ille des Plocéidés la division des Plocépussérlens , que nous adoptons sans PLOCÉPÂSSÉRIENS. 239 hésiter, mais en b rapportant provisoirement aux Fringillidés. Nous disons : provisoirement, parce qu'il pourrait se faire que les Piocépnssériens n'appar- tinssent réellement pas à celte famille. En efief, toutes les espi'ices euro- péennes qui en font partie, apporlent,en naissant, un caractère qui fait abso- lument défaut au genre Pa^se/' ; elles étiolent ayant la tète, les épaules, le dos ornés de (ouffes plus ou moins épaisses de plumes duveteuses, tandis que les Moineauv naissent complètement nus. Or, s'il était démonli'é quelesPlocéidés, lorsqu'ils viennent d'éclore, n'ont pas de duvet sur le corps, il est évident que c'est parmi eux et non parmi les Fringillidés, qu'il conviendrait de placer les Plocépassériens : c'est un point à élucider. En attendant, le caractère que nous signalons ici et sur lequel nous appelons, pour d'autres cas, les études des or- nithologistes, justifie pleinement, à notre avis, la division établie par M. 0. des Murs. GENRE LVIU MOINEAU — PASSER, Briss. Frin'Gilf.a, Linn. 5. N. {1733). Passe», Briss. Onnth. (1760). Pyrgita, g. Cuv. Règ. anim, (1817). Bec court, un peu bombé, incliné à la pointe, à bot^ds delà mandibtile supérieui^e renti-ants, eataillés vei's le bout, dans le premier âge et souvent même chez les adultes ; ailes et tarses médiocres; queue moyenne, échanci'ée. Les Moineaux ont, en général, des formes ramassées, et ceux qui habitent l'Europe portent un plumage triste, qui varie suivant les sexes et l'âge. Tous vivent de graines, qu'ils avalant entières ou qu'ils triturent, d'insectes, de chenilles dont ils nourrissent leurs petits, et, en hiver, de tout ce qu'ils trouvent. Ils sont trés-féconds. Malgré les services incontestables qu'ils rendent à l'agriculture en détrui- sant des chenille?, des insectes et toutes sortes de mauvaises graines, ils font une si grande consommation de céréales, qu'ils sont considérés comme des animaux nuisibles, et qu'on permet, dans certains départements, de les dé- truire en tout temps. • L'hiver, ils vivent en sociélé et en Irès-grandes bandes ; mais, tandis qu'une partie resie dans les environs du lieu nalal, l'aulre partie semble émigrer ou errera l'avenlure, en se mêlant à quelques autres espèces de la niénie famille. Ils ont un cri ftirt importun, qu'ils font entendre principalement loi squ'ils sont rassemblés et qu'ils vont se livrer au repos; ils forment alors un concert des plus discordants. Quoique peu farouches , ils sont défiants et rusés. Q;iand ils sont à terre, ils avancent, le plus ordinairement, à l'aide de petits sauts, et lorsqu'ils s'envolent, c'est bruyamment et tous à la fois. Leur vol est rapide, court, et rarement élevé '2iO > PASSEREAUX DÉODAGTYLES. Leur miio est simple; le changement de plumage, au printemps, a lieu par l'usure des plumes et non par leur chute. Ce genre, tel qu'il est établi, ne comprend, à une ou deux espèces près, que des oiseaux de l'ancien continent. Obsei-T.t' — PASSER ITÀLI.^ Degl. ex Vieill. . . Dessus dr la tête marron ou brun ; une large bande transversale (1) Les Hironrlelles, quoique sans armes défensives, ne laissent pas prendre leurs nids sans une vive opposition. Aidées de tous les individus de leur espèce qui habitent la loca- lité et qui arrivent à leur cri d'alarme, elles cherchent, en voltigeant toutes ensemble autour du nid envahi, et en poussant des cris aigus, à épouvanter le ravisseur; mais celui-ci ne s'en efTraye point et n'aliandonne pas facilement la place. Tapi dans son trou, il distribue de vigoureux coups de bec à celui des assaillants qui ose s'approcher de trop près. Entin, fatiguées, découragées, les hirondelles finissent presque toujours par aban- donner leur gîte au ravisseur. Toutefois, s'il faut en croire certaines relations, elles se seraient vengées plusieurs fois des Moineaux qui les avaient privées de leur nid, en venant toutes ensemlile les y enfermer, en houcliant l'ouverture du nid au moyen d'une masse de terre gâchée. Ce dernier fait, qui est relaté par des auteurs très-sérieux, aurait be-oin cependant d'être confirmé par de nouvelles observations. C'est dire, qu'en l'expo- sant, nous n'en garantissons pa^ î'aulhe"ticité. PLOCEPASSERIEN'S. 243 d'un blanc pur (ni roimâtre sur F aih; ; flancs unicolores ; mêmes proportions des rémiges que chez l'espèce pjrécédente. Taille : 0™,15 environ. Fringilla Itaujî, Vieill. N. Dict. (ISIS), t. XII, p. 199. Fringilla cisalpina, Temm. Man. (1820;, 2^ édit. t. 1, p. 3."il. Pyrgita Itauca, Ch. Ronap. B. of Ew. (1838), p. 31. Passer domesticcs, Var. B. Itnlicus, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 40. Passer domesticus cisalpinus, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 64. Passer Italie (1), Degl. Ornith. (1849), t. I, p. 207. Vieill. Gai. des ois. pi. 63. Roux, Ornith. Prov. pi. 82 bis, mâle adulte en étt'. Gould, pi. 185, f. 2. 31àk au printemps : Dessus de la tête, du cou et du corps d'un mar- ron vif, avec des raies noires sur le dos ; sus -caudales brunes, bor- dées de cendré roussàtre ; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir profond ; le reste des parties inférieures d'un blanc jaunâtre, l.ivé de cendré brunâtre sur les flancs ; lorums noirs, surmontés d'un I.t^lit trait blanc ; région parotiqne et côtés du cou d'un l)lanc pur ; pe- tites couvertures alaires d'un roux marron vif; les moyennes noirâtres terminées de blanc, qui forment, par le rapprochement des plumes, une bande transversale comme chez le Moineau domestique ; les grandes couvertures également noirâtres et largement bordées de fauve ; rémi- ges brunes, lisérées de roux en dehors ; queue brune ; bec noir; pieds rougeâtres; iris brun. Le même en automne : Plumage plus terne ; la teinte marron de la tète et du cou légèrement lavée de cendré ; celle du dos remplacée par une teinte fauve ; plumes noires du cou et de la poitrine bordées de cendré ; dessous du corps avec une nuance cendrée plus brune ; région parotiqne et côtés du cou lavés de cendré foncé ; bande blanche de l'aile lavée de roussàtre ; pennes caudales lisérées de roussàtre. Femelle: Semblable à la femelle du Moineau domestique ; mais elle a des teintes moins foncées : le dessus de la tête et du cou d'un cendré brun clair ; la gorge et le devant du cou blanchâtres. Jeunes avant la pronière mue : Ih ressemblent à la femelle; mais les commissures du bec sont saillantes et jaunes comme chez les jeunes du Moineau domestique. Variétés : Comme le précédent, il offre des variétés accidentelles. (I) La première édition porte Ilalicu.s au lieu d'Italàe, mais c'est là une faute d'impres- sion, que Vobservaliun 2>^ de la page "209, rectiliait. 244 PASSEREAUX DÉODACTYLES. M. A. Malherbe en a recueilli plusieurs dans les légations de Bologne, et en a vu une d'un blanchâtre uniforme, avec deux taches noires de chaque côté du bec. Elle avait été prise aux filets, près de Catane. M. Meslier de Rocan, de Metz, en a obtenu de complètement blanches. On rencontre le Moineau cisalpin dans loute l'Italie et la Sicile, où il rem- place notre Moineau domestique. Il est de passage en septembre et en octobre, dans les départements méridionaux de la France. M. Nordmann en a trouvé sur les côtes de l'Abasie, et M. Stricklar^d près de Smyrne. Comme notre Moineau, il établit son nid sous les toits des maisons, dans les trous des murs, sur les arbres, et lui donne la même structure et la même forme. Sa ponle est de quatre à six œufs, allongés, blanchâtres , couverts de petites taches oblongues, bleuâtres ou brunes, et mesurant en moyenne : Grand diam. 0"',0-2; petit diam. 0°',014. Son histoire naturelle ne diffère pas de celle du Moineau domestique, dont il a la voix et les allures. ObserTation. — Vieillot est le premier qui, sous le nom de Frinr/illa Ita- liœ, ait fait connaître cette espèce ou race, qui lui avait été coumiuniquée par le professeur Bonelli. Temminck ne l'avait d'abord indiquée, dans la première édition de son Manuel qu'à titre de race constante ; il l'a admise comme espèce dans la deuxième édition du môme ouvrage. Mais Temminck, qui s'est élevé tant de fois, et avec raison, contre l'abus et l'inconvénient de créer sans né- cessité des noms nouveaux, n'aurait pas dû, dans cette ciiconslance, substituer la dénomination spécifique : Cisalpinu, à celle de : Italiœ, que Vieillot avait proposée, et qui doit prévaloir. B - MOINEAU ESPAGNOL - PASSER inSPA\IOLE.\SIS Degl. ex Temm. (i). Dessus de la tête marron ; bande transversale de l'aile blanche et noire; flancs flammèches de noir (maie) ; deuxième rémige plus longue que la cinquième, de très-peu plus courte que les troisième et quatrième qui sont égales et les plus longues. Taille : ^^^ï^ environ. Fringuj.a HispANiOLENSis, Tcmm. Man. (1S20), 2** édit. t. I, p. 3o3, et 3'^ part. (183.^), p. 2o7. Frikgiixa sAi.icicoLA, Vieill. Faune franc. (1.S2S), p. 417. Pyrgita Salicaria, Bp. B. of Eur. (1838), p. 31. Passer domesïicus, Var. Y. Salicariiis, Keys. et Blas. Wirhelth. (1840), p. 40. Passer SAtiCARius, Schleg. Ilev. ait. (1844), p. G4. Passer hispamolensts, Degl. Ornith. (1849), t. 1, p. 209. (1) Quelque défectueux que soit le nom Hispaniolensis, la loi de priorité impose l'obli- gation de le conserver. PLOCÉPASSÉRIENS. 245 Passer saucicola, Bp. Cat. Farzud. (ISo6), p. 3. P. Roux, Ornit/i. Prov. pi. 84, màk adulte. Goiild, B. ofEur. pi. 180, t. 1. 3Idie au printemps : Dessus de la tôte et du cou d'un marron foncé ; dessus du corps noir avec les bordures des plumes d'un cendré rous- sâtre ou blanchâtre et les sous-caudales d'un brun cendré; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir profond ; milieu de l'abdomen et sous-caudales d'un blanc pur ; flancs lavés de cendré et marqués de taches longitudinales noires; un trait au-dessus de l'œil, région parotique et côtés du cou d'un beau blanc ; ailes avec une bande transversale blanche et noire, occupant l'extrémité des moyennes cou- vertures ; petites couvertures d'un roux marron, les grandes large- ment bordées de cendré roussâtre ; queue brune, avec les pennes lisérées, très-faiblement, de cendré ; bec noir ; pieds tirant sur le rouge ; iris brun. Màie en automne : Il a les plumes noires du cou et de la poitrine bordées de cendré, comme le Moineau domestique, et le blanc de la ré- gion parotique lavé de cendré. Femelle : Tête, dessus du cou et du corps d'un gris brun, avec les plumes du manteau et les pennes des ailes lisérées ou bordées de jau- nâtre ; dessous du corps d'un blanc sale, avec de faibles taches brunâ- tres au devant du cou, à la poitrine, et des teintes cendrées et rous- sâtres sur les flancs; bec brunâtre en dessus, jaunâtre en dessous. Jeunes avant la première mue: Ils ressemblent à la femelle; les teintes sont seulement un peu plus pâles et les commissures du bec sont saillantes et jaunes. Le Moineau espagnol habite l'Espagne, la Sardaigne, la Sicile, l'Italie et le nord de l'Afrique. 11 est très-commun eu Algérie. En automne, il est de pas- sage régulier dans le midi de la France. Il se mêle, comme le Moineau cisal- pin, aux Moineaux domestiques qui émigreut alors par grandes bandes, et voyage avec eux. Il niche, comme ces derniers, dans les trous de murs on sur des arbres, fait deux pontes, quelquefois trois, et pond généralement quatre œufs, semblables à ceux du Moineau domestique pour la forme, la couleur du fond et celle des lâches. Ils mesurent : Grand diam. 0™,0i8 à 0"',019; petit diam. O-^-OlL Le docteur A. Labouysse, dans un opuscule intitulé : Lettre sur les Oùcaux de la partie littorale de la ■province de Comtantinc , a donné sur cette race de très-intéressants détails. Ses nueurs sont absolument celles du Moineau domes- tique. . . •2i(; PASSEREAUX DEODACTYLES. 107 — MOIXEAU FRIQUET — PISSER MONT AN US Bris s. (Type du genre Pyrç-i^fl, Bp.) ' Dessus de la tête roiige-bai; une tache noire sur /'oreille ; deux bandes transversales étroites et blanches sur l'aile ; deuxième rémige plus courte que la cinquième^ les troisième et quatrième égales et les plus longues. Taille : 0"^,\'d environ. Fringilla MONTANA, Linii. s. N. (1766), t. I, p. 324. Passer montaisus et campestris, Biiss. Ornith. (1760), t. Ili, p. S2. Passer montanina, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. Il, p. 30. Pyrgita MONTANA, Boie, Isis (1822), p. 5o4. Buff. PL enl. 267, f. 1, sous le nom de Friquet. Mâle au printemps : Sommet de la tête, occiput et une partie de la nuque rouge-bai ; bas de la nuque, haut du dos et scapulaires roux- marron, tacheté longitudinalement de noir; bas du dos, sus-caudales d'un cendré rougeâtre, ces dernières avec une teinte brune sur leur partie moyenne ; gorge, devant du cou, noirs ; dessous du corps blan- châtre, lavé de brunâtre sur les flancs et les sous-caudales ; région paro- tique et côtés du cou blancs; lorums et une tache sur l'oreille, noirs ; une sorte de collier interrompu blanc, tacheté de noir, à la nuque ; ailes de la couleur du dos, avec deux bandes transversales blanches ; la pre- mière plus large et surmontée d'une ligne noire ; rémiges noirâtres, bordées de roux en dehors ; queue brune, très-faiblement lisérée de rous^àtre ; bec noir; pieds gris-roussâtre ; iris brun. Mâle en automne : Plumes bordées de cendré. Ces bordures s'efia- cent en avançant en saison et n'existent plus au mois de mars. Femelle : JMoins foncée en couleur que le mâle ; noir du cou moins étendu, et collier blanc moins apparent. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la femelle ; le roux des parties supérieures tire sur le gris-âtre, et le noir du cou est moins étendu. Comme les jeunes sujets du Passer domesticus., ils ont les commissures du bec saillantes et jaunes. Variétés : Le plumage du Fri(|uet varie accidentellement : comme celui de ses congénères, il est ou complètement blanc, ou tapiré, ou de couleur isaljelle. PLOCÉPASSÉRIENS. 547 Le Friquet est répandu dans toute l'Kurope. 11 est sédentaire et commun dans beaucoup de localités du nord, de l'ouest et du centre de la France, et il est de passage dans nos départements du sud. Il niche dans les trous et sur les branches des arbres, dans les carrières, queiqiiefuis dans les nids d'hirondelles. Sa pcnle est de cinq à sept œufs, plus petits que ceux du Moineau domestique, et, comme eux, Fort variables pour la couleur. Le plus ordinairement, ils sont gris ou d'un brun clair, avec de fines stries, plus ou moins nombreuses, d'un gris brun ou d'un brun violet. Ces stries sont quelquefois si multipliées, qu'elles couvrent entièrement le fond de la coquille. Celle-ci est un peu lustrée. Ils mesurent : Grand diam. 0"',02 environ ; pelit diam. O-^jOli ou 0",0I5. D'un naturel bien plus farouche que les précédentes espèces, celle-ci se tient de préférence dans les champs, sur la lisière des bois, dans les endroits plan- lés de saules. En hiver, il se mêle aux bandes de Moineaux domestiques, de Pinsons, de' Bruants jaunes, et cherche avec eux sa nourriture, qui consiste en graines de toutes sortes, en insectes et en fruits. B. — Espèces dont les ailes^ au repoSy s'étendent au delà du mi- lieu de la queue^ qui est tachée à son extrémité, et dont la gorge est toujours blanchâtre, chez les deux sexes, à tous les âges. 108 — MOINEAU SOULCIE — PASSER PETRONIJ Degl. ex Linn. (Type du genre Petrania, Ivuup.) Une taclie hhinché et romlp à F extrémité de chaque penne de la queue, les deux médianes exceptées; une tache jaune au -devant du cou chez les adultes, deuxième rémige plus longue que la cinquième, la troisième la plus longue. Taille: 0"\loG. Fringuxa petronia, Linn. S. N. (I76fi), t. I, p. 322. Passer SYLVESTRis, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 88. • Petronia rupestris, Bp. B. of Eur. (t83S), p. 30. Passer petronia, Degl. Ornilh. (1849), t. 1. p. 213. Buff. PL enl. 22o, sous le nom de Moineau de bois ou Soulcie. Mâle en été : Dessus de la tête et du cou d'un brun grisâtre, avec deux bandes latérales d'un brun foncé s'arrétant vers la nuque ; dessus du corps d'un brun cendré clair, varié de taches longitudinales noirâtres et brunes, avec les l)ordures des plumes d'une teinte plus claire, et la plupart des •248 PASSEREAUX DEODAGTYLES. scapulaires terminées de blanchâtre; croupion et sus-caudales d'un cendré brun-jaunâtre, plus clair sur le bord des plumes ; g;orge, bas de la face antérieure du cou, poitrine, abdomen, d'un blanc terne avec des taches grises et brunes, surtout aux flancs, et une tache de jaune vif au miUeu du cou; sous-caudales d'un blanc terne, avec des taches longitudinales brunes; côtés de la tête et du cou cendrés, avec une bande blanc-roussâtre au-dessus des yeux, et une bande brune en dessous ; ailes colorées comme le dessus du corps, avec les couvertures terminées de gris roussâtre, les rémiges brunes et lisérées, en dehors, de cette dernière couleur; rectrices brunes, terminées, à Fexceplion des deux médianes, par une tache blanche et ronde, située sur les barbes internes ; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; pi.edsrous- sâtres ; iris brun. Mâle en automne : Teintes générales plus rembrunies ; des taches noires plus larges et d'autres blanchâtres en dessus; les scapulaires, les couvertures des ailes et les rémiges terminées de blanchâtre ; le des- sous du corps, avec des taches longitudinales brunes plus larges et plus foncées. Femelle : Elle diffère peu du mâle ; a la tache jaune du cou moins étendue, et toutes les teintes moins vives. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la femelle ; mais ils n'ont pas de tache jaune au-devant du cou. Nota. Le plumage du Moineau Soulcie, dans l'un et l'autre sexe, a des teintes toujours plus claires en été. Dans cette saison, les plumes sont plus ou moins usées ; le brun a une nuance cendrée ; la poitrine et l'abdomen sont plus blancs. Les individus que l'on élève en cage perdent quelquefois la bande sourcilière blanchâtre et la tache jaune du cou (Observât. Degland). l,e Moineau Soulcie habite les contrées miTidionales de l'Europe. !1 est commun dans le midi de la Fiaace, en Anjou, dans les Hautes-Pyré- nées, les Basses-Alpes, le Var, où il vit sédentaire, et se montre accidentelle- nient de passage dans le Nord et en Lorraine. On le prend quelquefois dans les environs de I\aris. Une femelle a été capturée prés de Lille, en octol)re dS39. 11 niche dans les trous et les crevasses des vieux arljres. Son nid, comme celui du Moineau domestique, est composé de foin, de paille, de beaucoup de laine et surtout de pl_mes. Sa ponte est de cinq ou six œufs, oblongs, blan- châtres, roussâtres ou j:uinâtre>, avec des taches allongées, bi'unes, noirâtres ou d'un gris violet, plus ou moins nombreuses, plus ou moirts rapprochées, et quelquefois disposées en couronne vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diani. 0"',02:j ou 0'",0243 petit diam. 0"',0io. PYRRHULIENS. 249 Autant le Moineau domestique lecherclie les cités populeuses, autant le Sûulcie s'en éloigne. C'est tout au plus si on le rencontre dans le voisinage des fermes isolées. 11 vit au sein des pays montagneux et boisés, et descend l'hiver dans les plai- nes basses. Les réunions qu'il forme alors sont excessivement considérables. Son cri de rappel, qu'il fait entendre surtout en volant, a beaucoup d'analogie avec celui du Moineau Friquet, mais il est plus traînant, plus accentué, plus aigre, et le piaulement des jeunes encore au nid ressemble à s'y méprendre à celui des jeunes Moineaux domestiques. Son vol est rapide et bruyant comme celui de ses congénères, et lorsqu'il vole en compagnie un peu nombreuse, on voit tous les individus composant la bande, rapprochés et formant un peloton serré. Comme les autres Moineaux, il n'a pas de chant proprement dit; comme eux, au lieu de marcher, il sautille; enfin, comme eux aussi, il naît complète- ment nu. SOUS-FAMILLE XXIV PYRRHULIENS — PYRRHULINjE Bec très-bombé, éçjalement renflé partout, obtus, ù mandibule supérieure dépassant ï inférieure et forte ment infléchie à ï extrémité. Cette division, qui correspond au genre Pyi-rhula de Temminck, comprend les Bouvreuils et les Dur-becs. GENRE LIX BOUVREUIL — PYRRHULA, Briss. LoxiA, p. Linn. S. N. (1733). Pyrrhula, Briss. Oniilh. (1760). Bec court, gi'os, très-bombé en tous sens, ou comprimé à la pointe de la mandibule supérieure, qui dépasse l'inférieure; narines arrondies, cachées par les plumes frontales ; ailes cour- tes sub-aiguës ; queue ordinaire, échanci^ée ; tarses et doigts courts. ("e genre, formé par Brisson aux dépens des Loxùp de Linné, comprend des espèces dont les mœurs rappellent celles des Becs-croisés, et qui, par leurs ca- ractères physiques, ont de grands rapports avec les Gros-Becs. Les Bouvreuils habitent les climats froids et tempérés, se tiennent dans les 250 PASSEREAUX DÉODACTYLES. forêts, les bois, les bosquets, et se nourrissent de graines dépouillées de leur péricarpe, de bourgeons de difféients arbustes. Leur mue est simple. Le mâle et la femelle ont un plumage distinct. Ce genre, que nous limitons aux Bouvreuils proprement dits, c'est-à-dire aux espères qui composaient la deuxii-me section du genre P(/rr/i«/a dans la première édition (p. IS.-i), est exclusivement asiatique et européen; mais il n'a en Europe qu'un seul représentant^ auquel on donne une race. 109 — BOUVREUIL VULGAIRE — PYRRHULA VULGÂRIS Temm. Croupion et ventre blancs ; une bande transversale cendrée sur l'aile; première rémige égalant la cinquième et beaucoup plus courte que la quatrième ; ailes longues de 0™,084. LoxiA PYRRHULA, Lath. Ind. (1790), t. I, p. 387. Pyrrhula RUBicnxA, VùW.Zoogr. (1811 -1831), t. II, p. 7. Pyrrhula eukopjîa, Vieill. N. Dict. (1816), t. IV, p. 286. Pyrrhula VULGARIS, Temui. Man. (1820), t. I, p. 338. Buff. PI. enl. 145, f. 1, mâle; f. 2, femelle. Mâle : Dessus de la tête, tour du hec, ailes, sous-caudales et queue d'un noir lustré à reflets violets ; parties supérieures du cou et du corps d^un cendré bleuâtre ; croupion blanc ; côtés et devant du cou, poitrine, abdomen, rouge de minium ; bas-ventre et sous-caudales d'un blanc pur; ailes avec une bande transversale blanc-grisàtre ; pieds bruns ; bec et iris noirs. Femelle : Comme le mâle en dessus ; gris-rougeâtre en dessous, avec moins de blanc au croupion, au ventre ; et le cendré du dos moins pur. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la femelle ; mais ils ont la tête gris cendré, la gorge et la poitrine gris-roussâtre, l'ab- domen fauve, et la bande transversale des ailes roussâtre. Variétés : On cite des variétés noires, blanches, ou maculées de blanc et de noir. Les premières se produisent assez souvent en cage, et paraissent dues à l'usage trop exclusif du chènevis comme nour- riture. Le Bouvreuil habite les pays montagneux, principalement ceux du nord et du centre de l'Europe. 11 est de passage régulier dans les environs de Lille, en décembre et janvier, PYRRHULIENS. 251 quelquefois en très-grandos bandes. A son retour, au printemps, il se montre en très-petit nombre. 11 se reproduit eu Belgique, dans quelques cantons de nos dt^parlements du Nord, en Ardennes, en Anjou, en Bretagne, en Dauphiné, sur les Pyrénées, etc. 11 niche dans les bois, sur les arbres ou dans les buissons; construit avec art un nid en forme de coupe, et le compose à l'extérieur de bûchettes, de brins d'herbe, de racines chevelues et d'un peu de crin en dedans. Sa ponte est de trois à cinq œul's, bleuâtres ou d'un blanc azuré un peu verdàtre, avec des taches brunes et violettes, qui forment souvent une couronne vers le gros bout. Ils mesurent : Grand" diam. 0'",02I à 0",022; petit diam. 0'°,015à 0'",()16. Quoique essentiellement granivore, le Bouvreuil se nourrit, au printemps, de bourgeons d'arbres fruitier-. 11 vit très-bien en captivité, et l'on parvient môme à l'accoupler avec le Serin. A — BOUVREUIL POIVCEAU — PYRRHULA COCCINEA De Sélys. Même disposition des couleurs, mêmes proportions des rémiges que chez l' espèce précédente ; ailes longues de 0°,096. r«///6':0",18. LoxiA PYnnnuLA, Linn. S. iV. (1766), t. 1. p. 300. PvRRHULA MAJOR, Brchm, Handb. Nal. Yôy. Beats. (1831), p. 252. PvRRUULA COCCINEA, de Sélys , Failli, belge (liS42), p. 79. Sous le rapport des couleurs et de leur distribution, ce Bouvreuil ne diffère absolument en rien du précédent. Il habite l'Europe septentrionale et centrale, l'Asie septentrionale et orien- tale; vit sédentaire sur les Alpes françaises, et se montre de loin en loin dans le nord de la France. Cet oiseau se reproduit dans les zones froides des Basses-Alpes. Il établit son nid sur les jeunes sapins, à 1 mètre ou 2 du sol , et fait deux pontes dans la saison : la première en juin, la seconde en août. Les œufs, au nombre de trois à cinq, sont semblables à ceux du Bouvreuil vulgaire pour la forme et la dispo- sition des taches; ils sont seulement un peu plus forts et d'un blanc bleuâtre généralement un peu plus foncé. Observations. — 1° Selon Vieillot, le grand et le petit Bouvreuil forment deux races dislinctes qui habitent les mômes contrées, mais font bande à part ; c'est aussi l'opinion de M. de Sélys-Longchamps. Ce dernier fait est corroboré par l'observation suivante : En décembre 1830, un grand nombre de Bou- vreuils ponceaux se montrèrent dans les environs de Lille. On n'en avait pas vu depuis quinze ans, et il n'en est plus venu depuis. Ces Bouvreuils voya- geaient par troupes composées d'un petit nombre d'individus, et ne se mô- 2o2 PASSEREAUX DÉODACTYLES. laient point aux Bouvreuils vulgaires, qui ne se montrèrent pas, cette année, aussi communs qu'ils le sont ordinairement. Dans les Basses-AlpeS;,où le grand Bouvreuil se reproduit, rabl)é Caire a également constaté qu'il ne se mêle point aux bandes du Bouvreuil vulgaire. 2° Temminck dit que les prétendues espèces, grand et petit Bouvreuils, ne sont que des variétés dues à des causes locales et au plus ou moins d'abon- dance de nourriture au milieu de laquelle ces oiseaux ont vécu. On ne saurait nier que les climats n'exercent une certaine influence sur l'organisme des êtres vivants; qu'une nourriture abondante, en donnant plus de développement aux muscles et aux tissus adipeux, ne puisse augmenter le volume d'un oiseau ; mais, pour le cas dont il s'agit, on ne peut invoquer l'action des agents exté- rieurs: la taille du Bouvreuil ponceau est constamment plus forte que celle du Bouvreuil vulgaire; il y a différence dans la proportion de leurs rémiges, dans l'étendue de leur voix, et, de plus, il est certain que ces oiseaux font tou- jours bande à part. GENRE LX ËRYTHROSPIZE — ERYTHROSPIZA, Rp. Pyrbhula, Temm. (lS3o). Erythuospiza, Bp. (1838). Rec ti'ès-coui't, fort, bombé, à mandibules de même hauteur et à bords rentrants ; narines basâtes, cacliées par les plumes du front ; ailes longues, sur-aiguës, queue courte, échancrée. Ce genre ne renferme que trois espèces qui sont propres à l'Afrique et à l'Asie. L'une d'elles fait de rares apparitions dans l'Europe méridionale. 110 — ËRYTHROSPIZE GITHAGINE ERYTHROSPIZA GITIIAGINEA ^ Rp. ex Temm. D'un gris jaunâtre (mâle) , ou d'un brun jaunâtre pâle (femelle) ; bec renflé comme celui du bouvreuil, d'un jaune orange ; pieds rougedtres. Taille : 0"\12«0"\13. Fringilla GiTHAGiNEA, Licht. Duub. des Zool. Mus. (1823), p. 24. Pyrrhula Paybaud^i, Audouin, Ei^y. explic. des pi. (182o), t. XIH, p. 369. Pyrrhci.a gituaginea, Temm. Man. (183o), 3* part. p. 249. Eryturospiza GITHAGINEA, Bp. 5. ofEur. (1838), p. 34. Temm. et Laug. PL col. 400, f. 1 [mùlc) ; f. 2 [femelle). PYHtllU'LIENS. 253 Mâle : D'un cendré pur sur la tète; d'un cendré brunâtre à la nu- que, au dos et aux couvertures des ailes ; croupion, bordure externe des rémii^es et des rectric^s teintés de rose ; tour du bec, dos et parties inférieures d'un gris nuancé de rose ; bec, iris et pieds bruns. Femelle : De couleur Isabelle, avec une teinte brunâtre en dessus, blanchâtre au ventre, et une teinte rose seulement au croupion et à la bordure externe des pennes alaires et caudales ; bec et pieds comme chez le mâle. Jeunes avant la première mue : Plumage plus rembruni que celui de la femelle adulte. Après la mue, le jeune mâle lui ressemble beau- coup; mais il commence à offrir du rose au cou et autour du bec. Cette espace habite l'Afrique septentrionale , l'Asie occidentale, et visite l'Europe méridionale. Ses passages dans les îles de rArcliipel et en Italie, sans être annuels et réguliers, sont cependant assez fréquents. Mœurs, régime et propagation inconnus. GENRE LXI ROSELIN — CARPODACUS, Kaup. Rec médiocrement long, robuste, conique, à mandibule supé- rieure un peu arquée et légèrement comprimée à la pointe ; narines cachées par les plumes du front; ailes arrondies, sub- obtuses; queue moyenne, légèrement écliancrée; tarses mé- diocres. Passer, p. Pall. Zoo;//. (ISI 1-1831). Pyrrhula, Temm. iia/i. (I8i(i). Carpodacus, Kaup, Nat. Stjst. (1829). Erythrothorax, Brehm (1831). Erythrospiza, Bp. Dhtrib. met. degli An. vert. (1832). Les Rofelins sont propres à l'hémisphère boréal. Trois d'entre eux appar- tiennent à l'Europe (1), les autres habitent l'Asie et l'Amérique septentrio- nale. (1) Le Prince Ch. Bonaparte, dans le Catalogue Purzudaki, donne comme espèce euro- péenne \&Pyrrhula rhodochlamys de Brandt (Carp. snphia et idtodochlamijs, Bp et Sclil.). Cet oiseau n'ayant jamais été, que je sache, observé dans les limites de l'Europe, je ne crois pas devoir le joindre aux trois espèces décrites ci-après. l^. G,) 2b4 PASSEREALX DEODACTYLES. 111 — ROSELIX RUBICILLE — CARPODACIS RVBICILLJ Bp. ex Gûldenst. Teintes dit dos uniformes ; point de double bande sur les ailes ^ queue presque égale. Taille : 0™,20 environ. LoxiA RUBiciLLA, Gûldenslaedl, Nov. com. Ac. se. Imp. Petrop. {177n), l. XIX, p. 464. CoccoTHRAUSTES CAUCAsicus, Pall, Zooqr. (1.SH-1S31), t. II, p. i3. CoRYTHLs cACCAsicL's, Kevs. et Blas. Wirbelih. (IS40), p. 40. Carpodacus RUBICILLA, Bp. et Schl. Mon. des Lox. {1.S50), p. 126 et pi. 26. Mâle : Dessus de la tête, joues, f^orge, devant du cou et poitrine d'un rouge cramoisi, avec de petites taches triangulaires blanches au contre de chaque plume ; dessus du cou et dos d'un cendré nuancé de rose , cette dernière teinte étant plus prononcée au croupion ; ahdomen et région anale d'un rose clair, onde de blanc ; rémiges brunes, Hsérées de blanc rosé ; rectrioes noirâtres , la plus extérieure de chaque côté bor- dée de blanc sur les barbes externes, les autres bordées de rose ; bec brun en dessus, blanchâtre en dessous ; tarses et pieds noirs ; iris brun. Femelle : Elle diffère à peine du mâle selon Giildenstaedt ; le rouge du plumage serait seulement moins intense. D'après le prince Ch. Bo- naparte, elle serait d'un cendré pâle en dessus, d'un cendré blanchâtre en dessous, avec des taches brunes. Un sujetqueM. de Sélys-Longchampspossèdeetqu'il considère comme femelle, est d'un cendré roussâtre, un peu plus clair sur les parties in- férieures, avec des taches longitudinales noirâtres au centre des plumes. Cotte espèce est propre aux Alpes caucasiennes, dont elle habite les régions froides. Elle vit de préférence le long des torrenls où croît l'hippopliaé argou- sier [hippojihac rhamnoides), et fait une grande consommation des baies de cet arbuste. Son cri a beaucoup d'analogie avec celui du Bouvreuil. A certaines époques de l'année, plusieurs familles se réunissent et forment des bandes nombreuses. Propagation inconnuCé Uîi — ROSELIX CRAMOISI — CARPODACUS ERYTHRïNVS G. B. Gray ex Pall. Teintes dU dos uniformes, avec des stries à peine sensibles au PYRRllILIENS. 255 centre ries plumes; vue double bande transversale peu marquée sur les ailes; queue très-échancrée. Taille : 0",14. LoxiA ERYTHRiN'A, Pall. Nov. com. Ac. s. Imp. Pelrop. (1770), t. X[V, p. o87, pi. 23, f. i. Frtngilla ERYTHRiNA, Mey. Vôg. Livon. und Esthl. (ISlo), p. 77, pi. FniNGiLLA FLAMMEA, Reiz. Fuun. Sitec. (1800), p. 247. Pyrrhula erythrina, Tcmm. Mon. (1820), t. I, p. 336. LiNARIA ERYTHRINA, BoiP, Isis (1822). Eryturothorax RCBRiFRONs, Bi'Ghni, Hnndb. Nat. Vôg. Dents. (1831), p. 249. Fringilla in'certa, Risso, Hisl. nat. de l'Eur. mérid. (1826), t. 111, p. 52. Carpodacds erytdrinus, g. R. Grav, Gen. ofB. (1844-1840), î. Il, p. 387, n" I. Cui.oRospizA INCERTA, Rp. B. ofEiir. (1838), p. 30, et C. Gen. Av. (18b0), t. I, p. ois. Erythro?piza INCERTA, Dcgl. Omilk. (1849), f. II, p. o40. Rp. et Schleg. Mon. dt-s Lux. pi. 14, mâle et femelle. Mâle adulte au printemps : Dessus de la tête et du cou, plumes qui entourent le bec et recouvrent les narines, croupion, d'un rose cramoisi ; dos de la même couleur, mais plus sombre; scapulaires et couvertu- res alaires d'un brun cendré, lustré de rougeâtre vers l'extrémité des plumes; une double bande transversale d'un blanc rougeâtre sur l'aile; rémiges et rectrices d'un brun cendré, lisérées en dehors de rougeâtre ; gorge, devant du cou, haut de la poitrine d'un rouge cramoisi, comme au croupion ; abdomen blanc, teinté de rougeâtre et faiblement lavé de rose au bas-ventre et aux sous-caudales; bec, iris et pieds bruns. Femelle adulte : D'un brun cendré tirant sur le roussâtre en dessus ; d'un blanc jaunâtre en dessous, avec des taches brunes à la gorge, au devant du cou, à la poitrine et à l'abdomen; bas-ventre et sous-cau- dales d'un blanc jaunâtre; ailes d'un brun cendré, la double bande transversale à peine marquée. Une autre femelle, capturée aux environs de Gènes, ne diffère de la précédente que par des teintes jaunâtres et roussâtres bien plus pro- noncées, et par la double bande des ailes plus marquée. Jeune mâle, n ayant pjas encore sa livrée d'adulte .'Brun-olivâtre en dessus, avec les bordures des plumes roussâtres, et de petites ta- ches noires au front et à la partie antérieure du vertex; gorge, devant du cou blancs, très-légèrement lavés de roussâtre, marqués de quelques faibles taches brunâtres ; côtés de la tête et du cou roussâtres, très-fai- blement tachetés d'une teinte tirant sur le brun ; deux rangées de ta- 2o(; PASSEREAUX DÉODACTYLES. ches, sous forme de moustaches, au-dessous du bec; poitrine, haut de l'abdomen et flancs largement tachetés de brun roussâtre sur un fond cendré ; les taches de la poitrine allongées, celles des flancs très-longues, flammées ; milieu du ventre, sous-caudales d'un blanc roussâtre ; ailes atteignant l'union du tiers supérieur de la queue avec le tiers moyen ; couvertures alaires supérieures d'un brun noirâtre, avec les bordures d'un roussâtre tirant sur le jaune, et deux larges raies obliques de cette teinte, formées par l'extrémité des petites et moyennes rectrices ; cou- vertures inférieures cendré roussâtre jaunâtre ; rémiges brunes, bor- dées en dehors d'olivâtre, arrondies à la pointe, la première plus lon- gue que la quatrième, les deuxième et troisième à peu près égales et les plus longues de toutes ; queue très-échancrée, brune, avec les pennes bordées d'olivâtre; bec bombé, un peu recourbé à la pointe, légère- ment comprimé, d'un brun bleu de plomb, plus foncé en dessus et sur les côtés; pieds d'un livide brunâtre, avec quatre scutelles quadrila- tères à la partie antérieure des tarses ; iris brun foncé. Un autre jeune mâle, capturé près de Marseille (Collect. Degland), est absolument semblable à celui-ci. Le Roselin cramoisi habite l'Europe orientale et l'Asie occidentale et centrale . Il est de passage plus ou moins régulier en Italie et dans le midi de la France. Ses apparitions dans la Lombardie, la Ligurie, la principauté de Nice et la Provence sont assez fréquentes; il s'égare même quelquefois dans le nord de la France, comme le témoigne la capture faite, le 17 septembre 1849, dans un des faubourgs de Lille, du jeune mâle décrit ci-dessus (1). D'après M. Martin (m Liller.), cet oiseau est commun dans les monts Durais. II ne recherche pas les forêts, mais plutôt les rivières dont les bords sont cou- verts de broussailles et d'aulnes. A son arrivée, au printemps, il paraît ne vivre que de petites chenilles qui se trouvent dans les chatons de l'aulne. Après la floraison de cet arbuste, il se nourrit de graines. On voit souvent la femelle à terre, pendant que le mâle, perché sur les plus hautes branches d'un arbre, fait entendre, comme cri d'appel, quelques notes fort monotones. Le cri de la femelle est à peu près le même, mais il est moins fort. Le Roselin cramoisi niche dans les broussailles. M. Martin a constaté que sa (1) C'est le même oiseau qui est décrit à la page 540, t. II, de la première édition. Cet oiseau a valu à M. Degland, de la part du prince Ch. Bonaparte, deux attaques plus inconvenantes l'une que l'autre {l\ev. ait. p. 31 et Rev. et Mug. de zool. 1855, p. 78). M. Degland avait fait à la seconde, une réponse où il relevait des erreurs grossières; mais il n'a jamais pu en obtenir Yin-iertion dans le recueil qui renfermait l'attaque. Je trouve, dans ses notes, toute la correspondance qui a été échangée à ce sujet, correspondance qu'il se proposait de publier en partie, soit à titre à' observation, dans l'article du Cur- podacus erythrinus; soit comme documents historiques. C'est sous cette dernière rubrique qu'on trouvera, à la lin du volrnie, la réponse de M. Degland. Z. G. PYRRIIULIENS. 257 ponte est de cinq ou six œufs, bleuâtres comme ceux du Bouvreuil vulgaire, avec quelques petites lâches noirâtres ou d'un brun roux au gros bout. Selon M. Baldanius {in Litter.), cet oiseau se reproduit aussi dans les Car- pathes et même dans l'est de l'Allemagne, sur les montagnes de Lausitz. Sui- vant lui, les œufs sont verdâtres avec des points noirs. Ils mesurent : Grand, diam. O^jOiS; petit diam. 0™,014. 113 — ROSELIX ROSE — CARPODACIS ROSE US Kaup ex Pall. Dos varié de larges taches longitudinales ; nne double bande transversale large sur les ailes; queue peu échancrée. Taille: 0°M4rtO'",15. FRiisGn.LA RosEA, Pall. Voy. (1776), dd. franc. in-S, t. VIll, append. p. t>9. Passer ROSEGS, Pall. Zoogr. (l81i-lS31), t. If, p. 23. Pyrrhula eosea, Temm. Man. (tS20), t. I, p. 33o. Carpodacus roseus, Kaup, Nat. Syst. (1829). Erythrospiza rosea, Bp. B. of Eur. (1838), p. 34. Bp. et Schleg. 3Ion. des Lox. pi. 19, )7idle et femelle adultes ; pi. 20, mâle vieux. Mâle vieux '.Yvoni et gorge d'un blanc argentin et lustré; dessus de la tête, du cou et du corps d'un rouge ponceau très- vif, avec les plumes du dos et les scapulaires tachées longitudinalement de noir au centre ; moyennes et grandes couvertures des ailes largement bordées de blanc rose à l'extrémité, ce qui forme une double bande ; joues, des- sous et côtés du cou, poitrine d'un rouge cramoisi ; ventre et couver- tures inférieures de la queue d'un blanc rose ; rémiges et rectrices bru- nes, bordées de rose en dehors ; bec et pieds d'un brun clair. Femelle : Parties supérieures d'un gris cendré, varié de noirâtre ; croupion blanchâtre; parties inférieures blanches, tachetées de brun noirâtre. Jeujies sujets : D'un brun olivâtre en dessus, avec des teintes jau- nâtres au croupion, grisâtres au manteau ; ailes et queue d'un brun noirâtre, avec les pennes bordées extérieurement d'olivâtre ; bas- ventre et sous-caudales blancs ; flancs tachés longitudinalement de brun oli- vâtre foncé. Jeunes mâles, avant la première mue : Tout le plumage d'un gris rougeâtre, taché longitudinalement de brun, avec deux bandes d'un jaune rougeâtre sur l'aile, et le croupion jaunâtre. Après la mue, un peu de blanc paraît au front, le rouge devient plus Degland et Gerbe. ' I- — i" 2S8 PASSEREAUX DÉODACTYLES. éclatant, tandis que les taches s'effacent. Tel est le sujet décrit par Pallas. Cette espèce habite la Sibérie, et se montre très-accidentellement en Russie, en Hongrie et en Allemagne. Ses mœurs, ses habitudes, son régime, sa propagation, sont à peu près in- connus. Pallas nous apprend seulement qu'il niche dans le nord de la Sibérie, sur les bords des fleuves, et qu'il forme, l'hiver, de petites troupes. On sait encore que son chant est fort simple et n'a rien d'agréable. GENRE LXII DUR-BEC — CORYTHUS, G. Cuv. • LoxiA, p. Linn. S.N. (1735). ; . Stuobilophaga, Vieill. On?, e'/em. (ISi6). CoRYTHUS, G. Cuv. Rècj. anim. (1817). PvRRHULA, Temm. i/a«. (1820). Bec un peu allongé, arqué, à arête arrondie, un peu com- pi^imé latéralement, la mandibule supérieure dépassant l'infé- rieure ; narines basales, cachées par les plumes du front ; ailes sub-aiguës; queue longue, ample, échancrée ; tarses robustes ; doigts allongés ; ongle du pouce le plus long et le plus fort. Ce genre, qui correspond aune division des Bouvreuils, delà première édi- tion (t. I, p. 183), ne comprend que deux espèces : l'une est asiatique; l'autre est commune à l'Asie, à l'Amérique et à l'Europe. 114 — DUR-BEC VULGAIRE — CORYTHUS ENVCLEATOR Flem. ex Linn. Bec fortement recourbé vers le bout ; plumage cl'itn rouge rose (mâle) ou grisâtre (femelle) ; deux bandes transversales blanches, sur les ailes, et rémiges secondaires bordées de blanc, , , Taille: 0"\21 à 0^22. , , : , LoxiA ENCCLEATOR, Linu. S. N. (1766), t. T, p. 299. CoccoTHRAUSTES CANADENsis, Briss. Omith. (1760), t. III, p. 2b0. Strobilophaga enucleator, Vieill. N. Dict. (1817), t. IX, p. 609. ,' -. CoRYTHUS ENUCLEATOR, Fleui. Brit. anim. (1828), p. 76. ,, -, PyRRHULA ENUCLEATOR, TcmUl. MilH . (1820), t. I, p. 333. Buff. Pl.enl. 135, f. 1, ??î«/e7eu/(e sous le nom de Gros-Bec du Canada. ' Bp. et Schleg. Mon. des Lox. pi. H et 12. " LOXIENS. ' "259 Mâle : Plumage d'un rouge carmin plus ou moins vif, avec les plu- mes du dos et les scapulaires brunes au centre, le bas-ventre et les flancs d'un gris cendré; les moyennes couvertures alaires bordées de blanc rosé, formant deux bandes transversales, les autres lisérées et terminées de blanc plus ou moins pur ; les rémiges et les rectrices brunes, bordées de grisa l'extérieur; bec, pieds et iris bruns. Femelle : Plumage d'un gris cendré assez foncé, mélangé de brun en dessus du corps, passant au jaune Isabelle plus ou moins orangé à la tête, au cou et aux parties inférieures du corps ; ailes et queue noires, avec deux bandes transversales blanches sur les premières ; toutes les rémiges secondaires lisérées de blanc, les primaires et les rectrices bordées d'orangé. Jeunes avant la jwcmière mue : Ils ressemblent aux femelles ; mais leurs teintes sont plus cendrées, et ils n'ont pas de rouge. On le trouve dans les régions arctiques des deux mondes, où il est commun, surtout au Canada. II est de passage accidentel en Angleterre, en Allemagne, en Suède et en France, où il a é\.& tué plusieurs fois, tant en Champagne qu'en Provence. Il établit son nid sur les buissons et les arbres de moyenne taille ; le cons- truit à peu près comme le Bouvreuil vulgaire, avec des hûcheltes et des ra- cines, et pond, en Juin, trois ou quatre œufs verdîltres, avec des tachés d'un brun olivcltre. Ils mesurent : Grand diam. U"',02o ; pelit diam. 0",01o. Le Dur-Bec vit principalement dans les forêts de pins et de sapins, et se nourrit presque exclusivement de semences corticales. SOUS-FAMILLE XXV LOXIENS — LOXIIN.^ Bec plus haut que large, à bords flexueux, à mandibules recour- bées l'une vers F autre à F extrémité, et se croisant généralement. ©bsepTation. — M. Schlegel et le prince Ch. Bonaparte, prenant en con- sidération la teinte du plumage, non comme caractère essentiel, mais comme caractère propre à « en représenter d'autres moins difficiles à saisir qu'à énu- mérer, » ont formé une sous-famille de Loxiens qui leur paraît « éminemment naturelle, » quoiqu'elle soit un assemblage d'oiseaux les plus disparates. Elle comprend, en effet, avec les Becs-croisés qui en sont le type, les Durs-Becs, 260 PASSEREAUX DÉODACTYLES. tous les genres démembr(5s du genre Pyrrhula (moins Jes Bouvreuils propre- ment dits, que les teintes du plumage en excluent sans doute), les Niverolles, les Linottes et les Sizen'ns. Après avoir vainement cherché quels sont les carac- tères, « moin Klifticiles à saisir qu'à énumérer, » qui lient ces divers oiseaux et en font une sous-famille éminemment naturelle, nous avons cru ne devoir considérer comme Loxiens que les espèces du genre Loxia. GENRE LXIII BEC-CROISÉ — LOAYi, Briss. LoxiA, Briss. Oruf//i. (1760). Crucirostra, g. Cuv. Anat. comp. Tah. l, Ois. (1799-1800). Bec allongé, comprimé, à mandibules déviées et croisées en sens inverse, l'extrémité du demi-bec inférieur pouvant se loger indifféremment à droite ou à gauche du demi-bec supérieur; narines basales, très-petites, couvertes par un faisceau de plumes roides et touffues; ailes-sub-aiguës ; queue courte, échancrée ; tarses courts, robustes ; ongles for(s et crochus. Les Becs-croisés ont des formes lourdes et ramassées. Ils vivent principale- ment de semences d'arbres, qu'ils extraient, à l'aide de leur bec, du centre des fruits résineux ou conifères. La conformation de leurs doigts leur perniet de se suspendre à ces fruits afin de mieux les attaquer. Le mâle, la femelle et les jeunes, avant la première mue, ont un plumage particulier. Ce genre est propre à l'Europe, à l'Asie et à l'Amérique. ObserTations. — Le genre Bec-croisé, limité par Brisson aux Loxiœ dont les mandibules se croisent, renferme trois espèces européennes. M. Schlegelet le prince Ch. Bonaparte, dans \b\xv Monographie des Loxiens, ont admis, conmie variété de la Loxia curvii'ostra, un Bec-croisé que le pasteur Brelim a nommé Loxia rubrifasciata. 11 ne se distinguerait du Bec-croisé commun que par la teinte, rougetltre chez le mâle, d'un brun jaunâtre ou brunâtre chez la fe- melle, qui occupe l'extrémité des grandes et des moyennes couvertures alàires, et produit sur l'aile une double bande. Chez les jeunes, cette double bande ne serait pas très-apparente et ressemblerait tout à fait aux bords clairs et biunâ- tres des couvertures des ailes du Bec-croisé ordinaire. Depuis 1819, le pasteur Brehm n'aurait vu qu'un très-petit nombre de sujets de cette prétendue va- riété. L'on ne saurait mieux se faire une idée de la Loxia ruhrifasciata, dont M. Scblegel a donné une excellente figure {Mon. des Lox. pi. 5), qu'en suppo- sant une Loxia bifasciata dont la double bande et lu pointe des rémiges seraient LOXIENS. 201 rougeâtres, au lieu d'Otre blanches; en sorte que, si les deux oiseaux ne diffé- raient pas par les proportions, on sérail tenté de rapporter la Ruhrifosciala à la Bifasclata plutôt qu'à la Curviroslra.Veu\.-è{vQ même, la Loxla rubrifasciata est- elle le produit d'un accouplement fortuit du Bec-croisé ordinaire et du Bec- croisé bifascié. Le prince Ch. Bonaparte, qui en avait d'abord fait une espèce {Coiisp. Gen. av. p. 527), n'y a plus vu, en dernier lieu (CaL Parzud. p. 4), qu'une race de la Loxia cwviroslra. Elle ne constitue probablement qu'une va- riété accidentelle, à laquelle il n'y a, par conséquent, aucun rang à assigner. 113 — BEC-CROISÉ ORDIXAIRE — LOXIA CURFIROSTH,! Linn. Bec allongé, faiblement courbe ; mandibule supérieure dépassant beaucoup la mandibule inférieure ; pointe de celle-ci dépassant le bord supérieur de la première ; ongles assez longs ; point de taches ni de bandes blanches sur les ailes. Taille: 0",16. LoxiA cDRViROSTRA, Linn. 5. N. (1766), t. I, p. 299. LoxiA, Briss. Ornith. (17G0), t. III, p. 329. Cbucirostra ABiETiNA, Moy. Yog. Liv. und Esthl. (1815), p. 72. CuRviRosTRA piNETORCM, Brchm, L('/ir6. (1823), t. I, p. t6ii. Observât. Buff. PI. enl. 218, sous le nom de Bec-croisé d'Allemagne. Bp. et Schleg. 31on. des Lox. pi. 2, mâle adulte; pi. 3, femelle et jeune. Mâle vieux : Toutes les parties supérieures, la gorge, le devant et les côtés du cou, la poitrine, les flancs, une partie de l'abdomen ou rouge de brique, ou rouge vermillon, ou rouge ponceau plus ou moins intense, selon les individus, quelquefois nuancé de verdàtre ou de jaunâtre ; milieu de l'abdomen blancbâtre, souvent lavé de rose ; sous-caudales blanches, largement tachées de brun au centre ; rémiges etrectrices d'un brun foncé ou d'un brun noirâtre, faiblement lisérées, en dehors, de jaunâtre ou de rougeâtre ; bec d'un brun de corne ; iris et pieds d'un brun noirâtre. Dans un âge moins avancé, le rouge n'est ni aussi vif, ni aussi pur ; il est varié de plus de jaune et de verdàtre. Quelquefois une teinte gé- nérale grisâtre règne aux parties supérieures, pendant que les parties inférieures sont d'un rouge terne ; d'autres fois le plumage, tant en des- sus qu'en dessous du corps, est comme tapiré de jaunâtre. Femelle : D'un gris verdàtre, glacé de cendré, avec le croupion jaune, le milieu de l'abdomen et sous-caudales blanchâtres, ces dernières étant tachées de brun. Sous une livrée moins parfaite, les plumes, celles des 2U2 PASSEREAUX DEODACTYLES, parties supérieures principalement, sont d'un brun verdâtre au centre, avec de larges bordures d'un cendré olivâtre. Elle ne paraît prendre, à aucun âge, la livrée rouge du mâle. Mâle et femelle jeunes^ avant la première mue : D'un gris brun en dessus, varié de gris cendré et de longues mèches noirâtres ; d'un gris blanchâtre ou d'un blanc jaunâtre en dessous avec de nombreuses taches oblongues noirâtres ou d'un brun foncé ; ailes coupées par une double bande d'un blanc sale ou d'un blanc jaunâtre. Après la première mue, les jeunes mâles prennent des teintes jau- nâtres sur plusieurs parties du corps, notamment au croupion, mais ils ne perdent pas entièrement les mèches noirâtres du premier âge. Ce n'est qu'à la deuxième mue que ces mèches disparaissent complète- ment. Le Bec-crois6 ordinaire est riîpandu dans le nord de l'Europe jusqu'au Groenland. Il habite aussi l'Europe méridionale et tempérée, l'Asie septentrio- nale et le Japon. On le dit commun dans plusieurs contrées de l'Allemagne et dans le nord de la Russie. Au rapport de ^\. Nordmann, depuis que les coni- fùres plantés dans le jardin botanique d'Odessa ont commencé à porter leurs fruits, de petites troupes de Becs-croisés y arrivent régulièrement à l'époque delà maturité de ces fruits. Il vit sédentaire en Suisse, dans les Hautes-Pyré- nées, sur nos Hautes et Basses-Alpes, et se montre irrégulièrement de passage dans plusieurs de nos départements du Nord, du Sud, du Midi et du Centre ; mais ses apparitions s'y font le plus généralement en troupes nombreuses. Suivant M. Brehm, le Bec-croisé ordinaire niche en toutes saisons, et Tem- minck assure qu'il se reproduit aussi bien en décembre qu'en mars, avril ou mai. Dans les Hautes-Pyrénées et en Suisse, il paraît nicher en mars ou en juin. M. L. A. Necker a vu un nid pris, aux environs de Genève, vers la fin de mars 1806 : il renfermait trois petits déjà forts. Ce qui est certain, c'est que dans les Basses-Alpes ses pontes ont lieu de très-bonne heure : l'abbé Caire a pu se procurer trente œufs de cette espèce, du 15 janvier au lo février. Son nid est grossièrement composé d'herbes, de mousse et de feuilles de sa- pins. C'est ordinairement sur cet arbre, aussi bien que sur les pins^ à la nais- sance des petites branches, que la femelle l'établit. La ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs, d'un blanc légèrement verdâtre ou d'un gris pûle un peu bleuâtre, avec quelques points et un petit nombre de taches brunes ou d'un brun noirâtre; ces taches sont ordinairement plus nombreuses au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0'",02 ; petit diam. O'",0lo. Le Bec-croisé voyage par petites troupes composées d'individus des deux sexes et de tout âge. Il recherche particulièrement les lieux couverts de pins, de larix ou d'autres conifères. Dans ses migrations, il fréquente les plaines cultivées, les jardins, les vergers, et s'attaque alors à foutes sortes de graines, notamment au chanvre, au tournesol. Il est si confiant, que l'approche de LOXIENS. 263 l'homme ne le fait point fuir, et qu'il donne dans les pièges les plus grossiers. Xa détonation d'une arme à feu ne l'effraye même pas : aussi pourrait-on tuer un à un et sur le môme arbre, tous les individus d'une bande. Le cri d'appel de cette espèce rappelle un peu celui du Gros-bec vulgaire. 116 — BEC-CROISÉ PERROQUET LOXIA PITYOPSITJACLS Bechst. • Dec très-gros, court, très-courbe ; la mandibule supérieure dé- passant très-peu la mandibule inférieure ; la poi)ite de celle-ci s' élevant à peine au niveau du bord supérieur delà première ; on- gles courts ; point de taches ni de bandes blanches sur les ailes. Taille: 0"M7 «0^,18. LoxiA cuRviRosTRA MAJOR, Var. Y. Gmel. 5. N. (1788). t. I, p. 843. LoxiA piTYOPSiTTAcus, Bechst. Nat. Dents. (1807), t. 111, p. 20. Crucirostra pinetorum, Mey. Vôg. Liv. imd Esthl. (1815), p. 71. Crucirostra PITYOPSITTACUS, Brchm, Lehrh. (18-23), t. I, p. 104. Schleg. et Bp. Mon. des Lox. pi. 1, mâle et femelle adultes. Mâle: Plumage d'un rouge brique plus ou moins nuancé de jaunâ- tre et de verdâtre, comme chez le Bec-croisé ordinaire, plus vif sur la tête et au croupion ; pennes des ailes et de la queue noirâtres, lisérées de rougeâtre sur leurs barbes externes ; ventre et sous-caudales roses, tachetés de brun ; bec, pieds et iris bruns. Femelle : D'un cendré nuancé d'olivâtre, avec le croupion jaune- verdâtre, la gorge et le devant du cou gris ; pennes alaires et caudales d'un brun noirâtre, lisérées en dehors d'olivâtre; ventre et sous-cauda- les blancs, avec quelques taches brunes. Jeunes avant la première mue : D'un cendré brun en dessus, avec des taches plus foncées sur la tête et le dos, le croupion elles sous-cau- dales jaunâtres; d'un cendré blanchâtre en dessous, avec des hgnes longitudinales brunes. Le Bec-croisé Perroquet habite l'Asie, les régions du cercle arctique, la Rus- sie, la Pologne, l'Allemagne. 11 est de passage accidentel en France cl se mon- tre plus ou moins régulièrement en Italie, durant l'automne. Un mâle adulte a été tué en mai, dans le bois de Berséc, à "23 kilomètres de Lille, au milieu d'une troupe de cinq ou six individus. 11 niche en hiver. Son nid, qu'il établit sur les plus et les sapins, est, dit-on, artistement construit. M. Nordmanu avance qu'il se reproduit en abondance sur les montagnes du Ghouriel. Sa ponle est de quatre ou cinq œufs, d'un 264 PASSEREAUX DÉODACTYLES. blanc légèrement verdâtre ou jaunâtre, avec de frès-pelits points rougeatres ou brunâtres, plus nonobreux au gros bout, ils mesurent : Grand diam. 0'",02I à 0°=',022; petit diam. O'",01o à 0'°,0!6. Mœurs, habitudes et régime comme chez l'espèce précédente. 'i' 117 — BEC-CROISÉ BIFASCIÉ — LOXIA BIFASCIATA de Sélys ex Brehm. Bec robuste, à mandibules égales, se croisant très-pev à la pointe ; doigts courts ; une double bande blanche sur les ailes. Taille: 0"M5, Crucirostra BIFASCIATA, Brehm, /4Î.5 (1827), p. 820. LoxiA T^NioPTERA, Gloger, Isis (1828), t. XX, p. 411. • .- ". LoxiA BIFASCIATA, Dc Sélvs, Fcum. Bt'hje (1842), p. 76. ' ■ , Bp. et Schl. Mon. des Lux. pi. 8, mâle et femelle adultes. Mâle : Plumage d'un rou^e cinabre plus foncé sur la tète et sur le cou, tirant sur le rose au croupion, nuancé de brunâtre sur les joues, les côtés du cou et au dos, avec la partie médiane de l'abdomen d'un blanc roussàtre, le bas-ventre et les sous-caudales blancs, tachetés de brun ; ailes et queue noires , les premières portant deux bandes transversales blanches, comme chez le Pinson, avec les rémiges ter- minées de cette couleur ; rectrices bordées en debors de rougeàtre et terminées de blanc ; bec brun clair jaunâtre à la mandibule inférieure ; pieds et iris bruns. Femelle : D'un gris brun, avec des plumes bordées de vert jaunâ- tre; croupion jaune clair ; parties inférieures gris-verdâtre et le ventre blanchâtre ; deux bandes transversales sur les ailes. Jeunes de Tannée : Parties supérieures d'une teinte généralement cendrée, nuancée de roussàtre, avec les plumes de la tète et du dos noires au centre, le croupion et les sus-caudales d'une jaune aurore ; devant et côtés du cou marqués de petites taches noires, sur un fond gris- roussâtre ; poitrine et flancs roussâtres, variés de taches brunes ; bas- ventre d'un gris jaunâtre sans taches; sous-caudales de même couleur, avec des taches lancéiformes. Le Bec-croisé bifascié habite l'Europe septentrionale et orientale, ainsi que le nord de l'Asie. Un vieux mâle a été tiré à Longchamps-sur-Geer en 1827 dans la propriété de M, de Sélys; il faisait partie, d'après l'auteur dans la Faïaie belge {i'« part. p. 76), d'une petite volée qui s'était abattue sur des larix. Deux femelles y ont été également tirc'es en novembre 1845. Celles-ci faisaient partie d'une COCCOTIIRAUSTIENS. 260 troupe de Becs-croisés ordinaires. Enfin, un individu adulte (Collecf. Degl.) a encore été tué en Belgique aux environs d'Anvers. En France, on peut citer la capture faite à 1(3 kilomèlres environ de Caen d'un beau mâle adulte (Collect. Le Sauvage). D'un autre côté, M. Schlegel et !e prince Ch. Bonaparte nous apprennent qu'on a pris cet oiseau, en 1802,, à Belfast en Irlande; que, depuis, on l'a vu plusieurs fois par petites troupes, en Angleterre, en Suède, en Russie, dans plusieurs parties de l'Allemagne, depuis la Silésie jusqu'aux bords du Bhin; que c'est ordinairement en automne et en hiver qu'il visite les parties tempé- rées de l'Europe, mais qu'en 1826 on l'observa en Thuringe pendant les mois de juillet et d'août. Il voyage souvent en compagnie du Coccothmustes vulgaris. Son cri d'appel répété deux ou trois fois de suite, est moins aigu que celui du Bec-croisé ordi- naire. Ses œufs sont au nombre de quatre ou cinq, d'un gris verdâtre ou légère- ment bleuâtre, avec des points et quelques traits bruns ou noirâtres plus nom- breux au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0'%017 à 0">,018; petit diam. 0"',01 environ. ObserTatioii. — La Loxia hifasciala se distingue de la Loxia curvirostra non- seulement par la double bande blanche de l'aile, qui existe à tous les âges, mais par des ailes et des doigts plus courts. Elle se rapproche bien davantage de la Loxia leiicoptera (Gmel.) avec laquelle on l'a souvent confondue; cepen- dant elle en diffère notablement par une taille plus forte, un bec plus robuste, une queue moins fourchue, et par la couleur rouge de brique chez le mâle. SOUS-FAMILLE XXVI COCCOTHRAUSTIENS — COCCOTHRAUSTINM Bec très-fort, pointu, à mandibule supérieure renflée et dessi- nant, au profil, une courbe bien développée ; à base généralement aussi large que la tète. » Celte division n'a pour représentant, en Europe, que le genre Coccothraustes. GENRE LXIV GROS-BEC — COCCOTHRAUSTES, Briss. Loxia, p. I.inn. S. N. (1735). Coccothraustes, Briss. Omit h. (1760). Fringilla, p. Temm. il/a;(. (18 lii). 266 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Bec très-robuste, épais, bombé, pointu, à mandibule supé- rieure entamant légèrement les plumes du front ; narines ba- sales, rondes, petites et en partie cachées par les plumes du front; ailes moyennes, pointues, sub-aiguës; queue courte; tarses courts ; rémiges secondaires coupées carrément à l'ex- trémité. Ce genre, établi par Brisson sur le Gros-Bec d'Europe, est réduit aujourd'hui à l'espèce type. Le comte de Keyserling, le professeur Blasius et M. Schlegel, lui ont associé le Coccofhraustes caucasiens (Pall.),ou Loxia rubicilla {Gu\den?>t) , mais cette espèce paraît mieux à sa place parmi les Roselins qu'à côté du Gros-Bec. . ..i, 118— GROS-BEC VULGAIRE COCCOTHRAISTES ÏLLGARIS Vieill. Bec nacré ; une tache blanche sur les rémiges primaires et à l'extrémité des rectrices. Taille : 0-",l8. ' : ■ .' ; ' ' ,^;; LoxiA coccoTHRAUSTEs, Linn. s. N. (1766j, t. I, p. 299. ■ . ■ ■ CoccoTHRAUSTES, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 219. Fringuxa COCCOTHRAUSTES, Temm. Man. (181o), p. 203. CoccoTHRAUSTES vuLGARis, Vieill. N. Dict. (1817), t. XUl, p. 519. Buff. PL cnl. 99, mâle; 100, femelle. Mâle : Dessus et côtés de la tète d'un marron clair en devant et foncé en arrière, avec le capislrum, les lorums et la gorge noirs; large demi-collier cendré sur la nuque et les côtés du cou; dessus du corps d'un brun roux foncé ; sous-caudales rousses ; dessous du corps d'un roux vineux, avec le bas-ventre et les sous-caudales d'un blanc pur ; sur les ailes, un espace longitudinal blanc, lavé de roux en arrière, avec les petites couvertures d'un roux noirâtre ; les rémiges les plus rapprochées du corps, tronquées, à reflets métalliques bleus et violets; les quatre premières entières, noires, et portant sur les barbes internes une grande tache blanche ; cette tache existe aussi sur quelques-unes des pennes suivantes ; queue noire, terminée par une tache blanche qui se prolonge sur les barbes internes des rectrices , les médianes exceptées ; celles-ci d'un brun roux et terminées de blanc; bec noir; pieds couleur de chair ; iris blanc, tirant sur le rose. COCCOTIIRAUSTIENS. 2'67- Femelle : Elle a les couleurs moins vives ; celles de la tête et des par- ties inférieures tirent sur le gris ; le blanc des ailes et de la queue est plus ou moins nuancé de cendré ; les sous-caudales, les rémiges les plus rapprochées du corps et une grande partie des barbes externes des primaires sont de cette dernière couleur. Jeunes avant la première mue : Tète et gorge d'un jaune sale ; dessus du corps d'un brun terne, avec des taches jaunâtres ; croupion et sus-caudales d'un blanc jaune-roussâtre ; parties inférieures blan- châtres et tachetées de brun sur les côtés de la poitrine et de l'abdomen ; bec brun-blanchâtre, avec la pointe d'une teinte plus foncée. Variétés accidentelles: On en cite d'entièrement blanches, de jau- nâtres, et quelques-unes avec la queue, les ailes ou d'autres parties blanches. Nota. M. Schlegel, dans la Fauna Japonica^ a décrit sous le nom de Coccoth. vulgaris Japonicus^ un gros-bec, qui ne diffère du vul- garis d'Europe que par des couleurs un peu moins vives. Temminck dit ces deux oiseaux absolument semblables. Le Gros-Bec habile (ouïe l'Europe, l'Asie et l'Afrique septentrionale. Il est sédentaire dans le Nord et dans d'autres localités de la France, et se montre de passage accidentel en Hollande. 11 niche dans les forêts et les bois, sur les arbres élevés, quelquefois aussi dans les vergers. Son nid est grossièrement construit avec des bûchettes, des racines capillaires, de la laine et quelques crins. Sa ponte est de trois à cinq œufs, un peu allongés, d'un blanc cendré ou d'un gris sombre, avec des raies et des taches d'un bleuâtre foncé et d'un brun noir. Ils mesurent : Grand diam. O^jOio; petit diam. O'",0i7. Le Gros-Bec, durant l'été, se tient de préférence dans les bois ; il s'approche des habitations en hiver, et descend, en cette saison, jusque dans les jardins des environs de Lille, pour y chercher une nourriture qui manque partout ailleurs. Celle-ci consiste principalement en semences , en baies, en fruits à noyaux et même en pépins de raisin. Il est d'un naturel trùs-silencieux, n'a point de chant proprement dit, et n'est recherché que pour ses formes et son plumage. 268 PASSEREAUX DÉODACTYLES. SOUS-FAMILLE XXVII FRINGILLIENS — FRJNGILUN.E Bec droit ou presque droit , pointu, à base inoins large que la tête ; à mandibule supérieure dépassant notablement la mandibule inférieure. Celle sous-famille est, de toutes, la moins naturelle. Les éléments qu'elle ren- ferme sont des plus divers. Si les Chardonnerets, les Tarins, les Linottes, les Sizerins, les Venturons et même les Verdiers y sont à leur place , il n'en est plus ainsi des Pinsons et des Niverolles. Ceux-ci sont aussi peu Fringilliens que les Moineaux. Ils en ont les apparences, mais ils n'en ont ni les mœurs ni les habitudes, et si nous les laissons parmi eux, c'est avec le sentiment qu'ils ap- partiennent à un autre groupe. GENRE LXV YERDIER — Z/G67îLV{/5 (1), Koch LoxiA, p. Linn. S. iV. (1735). Passer, p. Briss. Onuth. (l7(iG). FniNGiLi.A, p. Temm. i)/«». (1815). LiGURiNUSjKoch, 5aïer. Zoo/. (1816). Serinus, Boie, Zs«5 (1822). Chloris, Brehm, L/s (1828). Chlorospiza, Bp. Distr. meth. An. vert. (1832). Bec fort, épais à la base, un peu aplati sur les côtés, à bords très-légèrement rentrants , à mandibule supéi^ieure voiitée , pointue, un peu plus longue que l'inférieure ; narines rondes, basales, cachées par les plumes du front ; ailes allongées; queue moyenne, très-fourchue; tarses médiocres. Les Verdiers n'ont pas de caractères physiques bien tranchés ; cependant, lorsque l'on considère leurs formes générales, et, surtout, lorsque l'on a égard aux moeurs, au mode de nidification, au système de coloration, on est conduit à les distinguer génériquement des autres Fringillidés. Ces oiseaux sont propres à l'Asie, à l'Afrique et à l'Europe. Une seule espèce appartient à cette dernière contrée. (1) Le nom de Ligurimis ayant la priorité sur Chlorospizn, doit être substitué à ce dernier, malgré les prétentions contraires du prince Ch. Bonaparte. FRINGILLIENS. 269 Nota. Tout ce qui a été dit de la Chlorospiza incerla dans la première édi- tion, t. I, p. 201, doit être rapporté au ùirpudacus erythriiufs. 119 — VERDIER ORDIXAIRE — LIGURJNUS CIILORIS . . - Koclî ex Linn. Vert-olive, avec du jaune pur sur les rémiges et à la hase de la queue. Taille : 0"',15. LoxiA CHLORis, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 304. Chloris, Briss. Ornilh. (1760), t. II!, p. l'JO. Fringilla chi.oris, Temm. Man. (1815), p. 206. LiGURiNUS CHLORIS, Koch, Bdier. Zool. (1816), t. I, p. 230. Serinus CHLORis, Boie, his (1822), p. 555. Chloro?p]za chi.orip, Bp. B. of Eur. (1838), p. 30. Chloris flavigaster, Swains. Nat. Syst. Birds (1831). Buff. PL enl. 267, f. 2, sous le nom de Verdier. Mâle en été : Tète, dessus et côtés du cou, dos et scapulaires olive- jaunâtre, avec les joues nuancées de cendré ; croupion et sus-caudales d'un vert jaune plus ou moins pur ; raie sourcilière, gorge et milieu de l'abdomen d'un vert jaune pur; poitrine et flancs vert-jaune, nuancé de brun cendré, surtout aux flancs; bas-ventre et sous-caudales d'un blanc jaunâtre, mélangé d'un peu de cendré sur ces dernières; petites couvertures alaires d'un vert jaunâtre , les moyennes cendrées, avec des taches noires, ainsi que les rémiges les plus rapprochées du corps; rémiges primaires et secondaires noirâtres en dedans et à leur extré- mité, et jaunes en dehors, les secondaires terminées f»ar un liséré blanchâtre ; rectrices jaunes à leur base, cendrées sur les bords et noi- râtres à leur extrémité, excepté les quatre médianes qui sont sans jaune, bordées de vert olive dans deux tiers de leur étendue et de cendré à leur extrémité ; bec et pieds couleur de chair; iris brun foncé. Femelle en été : Parties "supérieures d'un brun cendré, nuancé d'olivâtre; gorge et miheu de l'abdomen d'un vert jaunâtre; le reste des parties inférieures, nuancées de vert jaunâtre au bas-ventre, aux sous-caudales, de brunâtre aux flancs; jaune des ailes et de la queue plus pâle et moins étendu que chez le mâle. Les mâle et femelle, en automne^ ont les plumes ombrées de gris cendré et le bec brun en dessus. Jeunes avant la première inue : Brun, varié de verdàtre sale en 270 PASSEREAUX DÉODACTYLES. dessus ; blanc gris-jaunâtre en dessous, avec des taches longitudinales brunes au centre des plumes ; jaune des ailes et de la queue plus clair que chez les adultes ; bec brun ; pieds tirant sur le brunâtre. Après la mue : Ils ressemblent aux adultes en automne. Variétés accidentelles : Elles sont blanches, ou jaunâtres, ou ma- culées de blanc ou de jaune. On trouve le Verdier ordinaire dans presque toute l'Europe. Il est très-ré- pandu en France, où il vit sédentaire dans beaucoup de localités. Son nid, construit avec assez d'art, et composé d'herbes sèches et de mousse à l'extérieur, de bourre, de laine et de quelques crins à l'intérienr, repose, le plus souvent, sur une large base, entre les nombreux scions qui poussent le long du tronc d'un arbre émondé, ou tout autour d'une branche ctêtée. Sa ponte est de quatre à six œufs, d'un blanc légèrement azuré, quelquefois un peu jaunâtre, avec de petits points bruns, fauves, et d'un gris violet, plus rapprochés au gros bout. Us mesurent : Grand diam. 0°>,019; petit diam. 0",015. Cette espèce recherche pendant l'été les lieux bas et humides, les vallées, les lisières des bois, les fossés, les bords ombragés des rivières, s'établit même dans les jardins et les promenades des villes. Elle occasionne de grands dégAts dans les chènevières, ou les iinières voisines du lieu où elle s'établil. Du reste, toutes les graines lui conviennent ; elle s'attaque même aux pépins de raisins. ..,'.. ...-.^ . GENRE LXVI , ,, PINSON — FRINGILLA, Linn. Fringilla, Linn. S.N. (1735). Passer, Pall. (181 1-1 Buff. PL enl. 5i, f. 2. Mâle en été : Tête , partie supérieure du cou et du corps d'un noir hleuâtre, avec les scapulaires et une bande transversale jaune-rous- sâtre sur les ailes, et une autre blanche, plus large, au-dessus de celle-ci ; croupion blanc pur ; sus-caudales noires, quelques-unes bor- dées de cendré ; gorge, devant du cou et poitrine d'un roux tirant sur l'orange; abdomen, sous-caudales d'un blanc nuancé de roussâtre, avec les flancs tachetés de noir ; joues et côtés du cou noirs ; petites couvertures supérieures des ailes blanches ; rémiges et rectrices noires, la plus externe de ces dernières blanche , avec le tiers inférieur et une partie des barbes internes noires ; bec bleuâtre ; pieds olivâtres ; iris brun. Mâle en automne : Il a les plumes noires de la tête, du cou et du corps bordées de grisâtre et de jaunâtre ; le bord externe des rémiges secondaires blanchâtre ; celui des primaires et des rectrices d'un jaune verdâtre. Ces bordures disparaissent aux approches du printemps, bec jaune, avec la pointe noire. Femelle : Tête, dessus du cou et haut du dos d'un gris roussâtre ; une bande noire descend, des yeux, sur les côtés du cou ; jaune des parties inférieures et des ailes d'une teinte plus claire. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la femelle ; mais ils n'ont pas de bande blanche sur les ailes ; la teinte rousse est très- faible, les autres couleurs sont moins pures et tirent sur le grisâtre ; bec brun de corne. Après la mue^ les jeunes mâles ont les plumes noires largement bor- dées de roussâtre ; une large tache d'un blanc roussâtre derrière le cou, séparée, par deux bandes noires, de deux autres bandes grises, qui existent sur les côtés de cette partie. Variétés accidentelles : On en trouve de plus ou moins blanches, de jaunâtres et de noirâtres. Le Pinson d'Ardennes habite, l'été, les régions les plus septentrionales, et l'hiver, les régions tempérées de l'Europe. Il est de passage en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en France. Dans nos déparlemenls du Nord, on le voit régulièrement tous les ans, et en très-grandes bandes, aussitôt que la gelée survient; il est surtout abondant, dans les hivers rigoureux, sur les côtes de Dunkerque, où on le tue par milliers. Il disparaît vers la fin de février. Il niche dans les bois, sur les pins et les sapins. Sa ponte est de quatre ou 276 PASSEREAUX DEODACTYLES. cinq œufs d'un blanc grisâtre, nuancé de verdâlre, avec quelques taches bru- nes, formant une couronne vers le gros bout. Us mesurent : Grand diam. O^.OZ; petit diam. O^^Ola. Si la tendance qu'ont certains oiseaux à vivre rapprochés les uns des autres est une preuve de leur sociabilité, on peut dire que le Pinson d'Ardennes est plus sociable que le Pinson ordinaire. L'hiver, il compose des bandes plus ou moins nombreuses. Tous les individus qui font partie de l'une de ces bandes, se rapprochent en volant, et tous prennent leur essor en même temps. Son chant est plus faible et moins varié que celui du Pinson ordinaire, aussi l'es- pèce est-elle moins recherchée. Les Pinsons d'Ardennes sont pour nos oiseleurs de véritables thermomètres qui, non-seulement annoncent la saison rigoureuse, mais encore en indiquent la durée, par le plus ou moins grand nombre de sujets qui forment les bandes. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on n'en voit pi'esque pas dans les hivers peu froids, et qu'aussitôt que la température devient douce, ils disparaissent. GENRE LXVII NIVEROLLE — MONTIFRINGILLA, Rrehm. Passer, p. Briss. Omit h. (ilCO). Plectrophanes, Boie, L« (1822). MoNTiFRiNGiLLA, Brchui, Isis (1828). Orites, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840). Bec robuste, allongé, conique, droit, à mandibule supérieure dépassant un peu l'inférieure ; narines basâtes, très-peu cou- vertes par les plumes du front ; ailes très-longues, aiguës, attei- gnant presque le bout de la queue ; celle-ci ample, à peine échancrée ; tarses forts ; ongles, celui du pouce surtout, longs et crochus. Les Niverolles se distinguent des autres Fringillidés par leurs ailes longues et par l'ongle du pouce, dont les dimensions atteignent celles du doigt. Elles ont, comme certains Bruants, de la tendance à engraisser; aussi leur chair est-elle plus estimée que celle des Pinsons. Le mrde et la femelle ont un plumage à peu près semblable, et les jeunes avant la première mue n'ont pas une livrée bien différente. Une seule espèce européenne appartient à ce genre. Le Passer alpicola (Pall.), que le prince Ch. Bonaparte y comprend, dans le Catalogue Parzuda/d, et dont la planche 189 de Gould {B. 0/ jE'ur.) serait la représentation, n'a jamais été observée jusqu'ici en Europe. FRINGILLIENS. 277 123 — XIVEROLLE DES NEIGES MOXTIFRIAGILLA NI F. 1 LIS Brehm ex Briss. Couvertures des ailes, la plupart des rémiges secondaires, toutes les rectrices, à l'exception des deux médianes, d'un blanc pur ; ongle du pouce plus long que le doigt. Taille: ^",19 environ. Fringilla nivaus, Briss. Ornifh. (1700), t. III, p. 102. Plectrophanes FRiNGiLLOÏDEs, Roic, Isis (1822), p. 554. MoNTiFRiNGii.LA NtVAi.is, Brehm, Handb. Nut. Vôg. Deuts. (1831), p. 209. Leccosticte nivaus, 0. des Murs, Eivyc. d'iust. nat. part. 5, p. 297. P. Roux, Orn. Prov. pi. 89, mâle en hiver. Mâle au printemps : Dessus de la tête et du cou d'un cendré tirant sur le bleuâtre ; dos, scapulaires d'un brun nuancé de roussàtre sur les bordures des plumes ; sus-caudales en partie blancbes, en partie noires, avec leurs bords roussâlres; parties inférieures d'un blanc lavé de cendré à la poitrine et au cou, avec une grande tache noire sous la gorge ; abdomen blanc ; sous-caudales blanches, avec quelques taches brunes à leur extrémité ; ailes noires, avec une grande bande longitu- dinale blanche, formée par les couvertures et la plus grande parlie des rémiges secondaires; rémiges primaires lisérées en dehors et terminées de gris roussàtre ; rectrices médianes noires, lisérées de gris roussàtre ; les autres blanches, terminées par un peu de noir, bordé de roussàtre ; la plus externe, de chaque côté, entièrement blanche ; bec noir ; j)ieds et iris bruns. Mâle €71 automne : Teintes plus rembrunies en dessus ; tache noire du cou moins étendue ; les bordures des plumes qui la forment , cen- drées ; bec jaunâtre, et pieds d'un brun plus foncé. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par le cendré de la tète, qui tire sur le roussàtre et l'absence de tache noire au cou. Jeunes avant la première mue: Dessus, côtés de la tète, et nuque d'un brun cendré, avec les plumes légèrement frangées de roussàtre ; dessus du corps brun, avec les plumes lisérées de roux; devant et côtés du cou d'un blanc cendré; poitrine, abdomen et sous-caudales d'un blanc roussàtre ; plumes blanches des ailes et de la queue lavées de roux ocreux sur leurs bords ; plumes noires des mêmes parties bordées et 278 PASSEREAUX DÉODACTYLES. terminées de cendré, les deux rectrices médianes exceptées, qui sont bordées de rouf sàtre ; bec jaune safran ; pieds d'un brun roussâtre. Celte espoce habite, en Europe, les Hautes et Basses-Alpes, les Pyrénées et les Apennins, et se montre accidentellement dans le nord de la France. On l'a tuée, en automne, dans les environs d'Amiens. Elle s'avance même, d'après Bechstein, jusqu'au centre de l'Allemagne. La Niverolle construit son nid dans les crevasses des rocliers, sous les toi- tures des maisons. On a vu des couples venir se reproduire sous le toit hospi- talier du couvent du grand S;iint-Bernard. Sa ponte est de trois à cinq œufs du blanc le plus pur, ou très-faiblement lavé de vcrdâtre, avec des poirits roux et de petites maculafures de même couleur, à peine visibles, sur legros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0%02o ; petit diam. 0™,016 à O^jOlT. Cet oiseau établit sa c'emeure sur nos Alpes, dans le voisinage des neiges et des glaces, dans les mêmes régions, par conséquent, que les Lagopèdes. Ses mœurs rappellent beaucoup celles du Moineau cisalpin. Il vit dans les lieux habités, aussi bien que dans les solitudes les plus profondes. L'hiver, lorsque les neiges deviennent trop abondantes, il descend dans les régions moins froi- des, mais toujours montagneuses, rarement dans les plaines. 11 se nourrit de toutes sortes de graines, de semences de pin, de sapin, et d'insectes. GENRE LXVIII CHARDONNERET— CylTîZ)^^^/:/^, Briss. Fringili.a, p. Linn. S. N. (173o). Cardueli?, Biiss. Oniilh. (1760). Passer, p. PalL Zoogr. (1811-1831). Spinus, Koch, Bai. Zool. (18 16). Bec en cône allongé et très-légèrement fléchi, comprimé vers la pointe qui est très-aiguë; à bords de la mandibule inférieure formant, vers la base, un angle saillant ; narines peu recouvertes par les plumes du front; plumes tibiales descendant à peine au- delà de l'articulation tibio-tarsienne ; tarses courts, minces ; pouce plus court que le doigt du milieu, y compris les ongles ; ceux-ci médiocres, comprimés ; ailes dépassant le milieu de la queue, qui est de moyenne longueur et échancrée. Les espèces qui composent ce genre ont des mœurs douces et familières. Elles émi^rent par troupes plus ou moins considéra].)les, restent rassemblées durant l'hiver et forment alors de grandes bandes. Leur nourriture consiste en pelilcs FRINGILLIENS. 270 graines de toutes sortes. Elles nichent à l'extrcmilé des rameaux flexibles des arbres de taille moyenne, et apportent beaucoup d'art dans la construction de leur nid. Le uiâle et la femelle se ressemblent, et les jeunes, avant la première mue, portent une livrée particulière. Leur mue est simple. Observation. Ce genre réduit aux Chardonnerets proprement dits, les Tarins en étant génériquement distraits, ne renferme plus, comme oiseau d'Europe, que l'espèce type. Leprince Ch. Bonaparte, dans le C«/rt/o//z(ePa?\;H(/'(/tî, y introduit une deuxième espèce, la Fringilla oricntalis (Eversm.) ; seulement il oublie de nous dire sur quel point de l'Europe cet oiseau a été rencontré. La Fringilla orientalis, es- pèce asiatique, étend, il est vrai, son habitation jusque dans la Sibérie occi- dentale, mais son apparition dans les limites géographiques de l'Europe n'a jamais été signalée d'une manière certaine. 124 — CHARDONNERET ÉLÉGANT C ARDUE LIS ELEGANS Steph. loiftes les rémiges, à l'exception de lapremière, tachées de jaune vers le milieu de leur longueur ; les deux ou trois rectrices latérales, de chaque côté, tachées de blanc vers leur tiers postérieur ; vertex et côtés de la nucjue noirs. Taille : 0™,15 environ. Fringilla carduelis, Linn. 5. N. (1766), t. I, p. 318. Carduelis, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 53. Passer carduelis, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. II, p. lo. Spinus carduelis, Koch, Baier. Zool. (1816), t. I, p. 233. Carduelis elegans, Stephens, Gêner, zool. Aves, (1826), p. 30. AcA.xTHis carduelis, Kcvs. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 61. Buff. PL enl. 4, f. i. Mâle : Toute la face rouge cramoisi; vertex avec une plaque noire, prolongée jusqu'à la nuque, s'étendant de chaque côté du cou en forme de demi-collier, et suivie d'une bande transversale blanche ; dessus du corps d'un brun roux clair ; sus-caudales nuancées de blanc et de rous- sâtre ; devant du cou blanc, s'étendant, sur les côtés, jusqu'au noir de la nuque ; milieu de la [joitrine, abdomen et sous-caudales blancs ; le reste des parties inférieures nuancé de fauve ; lorums noirs ; ailes d'un noir à reflets veloutés, avec une grande bande transversale d'un jaune vif, et la plupart des rémiges terminées de blanc; queue noire, avec les 280 PASSEREAUX DÉODAGTYLES. deux ou trois pennes latérales tachées largement de blanc à l'inté- rieur (1), et les autres, terminées par une tache arrondie de même cou- leur, qui disparaît, au printemps, par l'usure des plumes; bec blan- châtre avec la pointe brune ; pieds brunâtres; iris brun foncé. Femelle : Elle n'a pas autant de rouge à la face ; le noir de la tête et des ailes est moins intense, et mélangé de brunâtre, et les parties infé- rieures sont nuancées de roux. Jeunes avant la première mue : Point de rouge à la tête ; plumage varié de brunâtre et de grisâtre. Â2:)rès la mue : Le rouge de la tête paraît ; mais il n'a tout son éclat et toute son étendue qu'à la deuxième année. Variétés accidentelles : Le plumage du Chardonneret est sujet à de nombreuses variations. On trouve des individus entièrement blancs ou couleur Isabelle ; d'autres n'ont que la tête blanche ; il en est qui l'ont noire ou marquée de raies oblongues ; enfin, il en existe dont la gorge est blanche. Cette variété, que l'on connaît sous le nom de Chardon- neret fevé ou royal ^ est très-recherchée par les oiseleurs et toujours d'un grand prix. Il paraîtrait que l'oiseau ne présente cette particula- rité que dans un âge avancé. La captivité apporte souvent des changements dans le plumage du Chardonneret. Il n'est pas rare d'en rencontrer chez lesquels le rouge passe à l'orange ou au jaune, et d'autres qui sont complètement noirs. On trouve le Cliai'donneret dans presque toute l'Europe. Il est commun en France. En automne et en hiver, il se réunit à d'autres Fringillidés, et forme avec eux des troupes considérables. Il niche dans les jardins, les vergers, sur les tilleuls, les poiriers, les pom- miers, les chÊnes verts, les mûriers, les ormes, etc. Son nid, construit avec beaucoup d'art et de solidité, a la forme d'une coupe un peu profonde. Il est composé de brins d'herbes, de racines capillaires à l'extérieur, de coton de saule ou de peuplier et de crins à l'intérieur, le tout formant un tissu compacte et serré. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs un peu oblongs, d'un blanc légè- rement azuré ou verdàtre, avec quelques points isolés, couleur de brique, et d'autres points plus rapprochés et mêlés à de petites taches brunes, vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0"',017 ; petit diam. 0™,013. Le Chardonneret est un des oiseaux qui répondent le mieux aux soins que l'on prend de leur éducation. A l'état de domesticité, il s'unit avec le serin, et (I) Les individus qui ont quatre des pennes de la queue tachées de blanc, sur les barbes inlernes, sont désignés par les oiseleurs sous le nom de quatrains; et ceux qui en ont six, par celui de aixains. FRINGILLIENS. 281 produit des métis dont la robe est moins riche, mais dont le chant a plus d't5- clat, plus de durée et offre des sons plus mélodieux. Ces métis sont rarement féconds et la stérilité paraît être surtout l'apanage des femelles. On n'a jamais \u celles-ci pondre, tandis qu'on a des exemples de mâles qui, s'étant accou- plés avec des serines, ont fécondé leurs œufs. Nous avons vu nous-même, à Paris, chez un amateur, une nichée de trois petits, dont le plumage participait de celui du mfile métis et de la femelle serine. En liberté le Chardonneret recherche plus particulièrement, pour sa nour- riture, des graines de chardons. GENRE LXIX TARIN — CHRYSOMITRIS, Boie Fringilla, p. Linn. S. N. Spinds, Koch, Baier. Zool. (1S16). Carduelis, Steph. Gêner. Zuol. (1820). Chrysomitris, Boie, Isis (1828). AcANTHis, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840). Bec médiocrement allongé, aussi haut que large à la base, comprimé vers la pointe, mince et très-pointu ; narines basâtes, un peu couvertes par les plumes du front; ailes aiguës, dépassant le milieu de la queue ; celle-ci large et échancrée ; tarses courts ; ongles comprimés, aigus, crochus. Les Tarins, par leurs caractères zoologiques, sont trôs-voisins des Chardon- nerets, et se rapprochent des Sizerins par leurs habitudes. Les deux sexes portent une livrée différente et les jeunes, avant la pre- mière mue, ressemblent à la femelle. Leur mue est simple. Obseryation. Ce genre n'a qu'un représentant en Europe. Une deuxième espèce, la Fringilla Pistacina (Eversm.), est donnée comme européenne par le prince Ch. Bonaparte, dans le Catalogue Parzudaki. Nous ferons pour cette espèce l'observation que nous venons de faire à propos de la Fring. orientalis dans le genre Carduelis. 12o — TARIN ORDINAIRE — CHRYSOMITRIS SPINUS Boie ex Linn. Toutes les rémiges, à l'exception des trois premières, largement tachées de jaune à la base ; rectrices jaunes à la base^ Jioires dans le reste de leur étendue. Taille: 0",11 à 0™,12. 282 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Fringilla spinus, Linn. S. N. (1766), t. 1, p. 322. ■ ' LiGURiNus, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 63. Spinus viridis, Koch, Baier. Zool. (1816), p. 23o. LiNARiA SPINUS, Leach, Syst. Cat. M. and B. Brit. Mus. (1816), p. 15. Serinus spinus, Boie, Lis (1822), p. 555. Carduelis spinus, Steph. Gêner. Zool. Aves (1826), t. XIV, p. 33. Chrysomitris spinus, Boie, Isis (1828), p. 322. AcANTHis spinus, Kejs. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 41. Buff. PL enl. 485, f. 3, indie en robe cVautomne. Mole en été : Vertex et nuque noirs ; dessus du cou et du corps, d'un vert olivâtre, varié de noir et de cendré, avec le croupion et deux bandes transversales, l'une jaune, l'autre olivâtre sur les ailes; gorge noire ; joues, côtés et devant du cou, poitrine et abdomen d'un jaune verdâtre, nuancé d'olivâtre et tacheté de brun ; rémiges brunes ; moi- tié supérieure de la queue jaune, le reste brun; bec blanchâtre, avec la pointe et le dessus brunâtre; pieds grisâtres; iris brun. Mâle en automne et en hiver : Plumage plus rembruni, avec les plumes noires de la tète et de la gorge lisérées de gris. Feînelle : Point de noir à la gorge et au dessus de la tête ; ces parties variées légèrement de gris ; dessus du corps d'un cendré verdâtre, avec des taches longitudinales noirâtres; dessous blanchâtre, nuancé de jaunâtre au cou, dont les côtés, ainsi que les flancs, sont variés de nombreuses taches longitudinales d'un brun noirâtre; le jaune de l'aile moins vif et moins étendu. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent beaucoup à la femelle. Les mâles ne prennent la robe parfaite que dans la seconde année. Variétés accidentelles : Les plus fréquentes sont celles à plumage entièrement blanc, ou tapiré de blanc, et celles à couleur isabelle. On rencontre le Tarin dans toute l'Europe. 11 est de passage annuel et régulier dans le nord de la France, où un grand nombre séjournent durant l'hiver. Il niche dans les forêts de pins et de sapins. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un blanc grisâtre, avec quelques petites taches d'un rouge brun. Ils mesurent : Grand diam. O^jOlS ; petit diam. 0™,01 environ. 11 y a peu de Fringillidcs qui se familiarisent aussi vite que le Tarin, et qui s'habituent aussi facilement à la captivité. 11 se reproduit dans les grandes vo- lières et donne d'assez beaux métis inféconds, avec le Serin domestique et même avec le Chardonneret. C'est un oiseau très-sociable qui vit, l'hiver, en troupes plus ou moins nombreuses. A cette époque, on le trouve le plus or- FRINGILLIENS. 283 dinaireinent dans les lieux plantés d'aulnes, dont il mange les bourgeons, à défaut d'autre nourriture. Son passage a rL^guliùrement lieu en octobre, mais il ne se montre pas tous les ans en même nombre. C'est en février et mars qu'il abandonne nos contrées. GENRE LXX YENTURON — CITRIXELLA, Rp. FaiNGiLLA, p. Linn. S. N. (1766). Spinl's, Koch, Baier, Zool. (1816). CiTRiNELLA, Bp. B. ofEur. (1838). Cannabina, Degl. Orn. Eur. (1849). Bec médiocre, entier, aussi haut que large, conique, droit, comprimé vers la pointe ; mandibule supérieure un peu plus longue que l'inférieure ; narines basales, cachées par les plumes du front ; ailes longues, aiguës ; queue très-échancrée ; tarses courts ; ongles allongés, peu recourbés. I es Venturons se dislinguent des Linottes plutôt par les mœurs et les habi- tudes que par les caractères physiques. Cependant ils ont une queue plus Ibur- (hue, et les deux sexes, du moins chez l'espèce d'Europe, ont un plumage à peu près semblable. f,eur mue est simple; et les jeunes, en sortant du nid, portent une livrée particulière. Ce genre n'a d'autre représenlant en Europe que l'espèce type. 12G — VEXTUROX ALPIX — CITRINELLA ALPIN A Bp. ex Scop. Deux bandes transversales sur F aile, d'un jaune verdâtre chez P adulte, d'un blanc jaunâtre chez le jeune ; rémiges et rectrices lisîrées de rerdàtre. Taille : 0'^,\'d environ. Fringilla CITRINELLA, Liun. s. N. (n66), t. I, p. 320. Serinus italicus, Briss. OrnitJi. (1760), t. 111, p. 182. Fringilla aliina, Scop. An.I Hist. nat. (17G9), p. 20o. Serinus citrinella, Boie, his (1822), p. 553. CiTRiNELLA SERINUS, Bp. 5. of Eur. (1838), p. 34. Cannabina citrinella, Degl. Oruith. (1849), t. 1, p. 234. Citrinella alpina, Bp. Gen.Av. (1850), t. 1, p. o20. Dull". PL eiil. 6j2, f. 2, mâle, sous le nom de Venturon de Provence. 284 PASSEREAUX DEODACTYLES. Mâle : Dessus de la tête, du cou et du corps d'un gris vert jaunâtre; front, gorge, tour des yeux, poitrine, abdomen, croupion, petites cou- vertures des ailes, d'une teinte plus jaune que celle du dos ; deux bandes obliques, de même couleur, sur le milieu des ailes ; rémiges et lectrices noirâtres, bordées de verdâtre en dehors ; bec brun ; pieds rougeâtres; iris brun clair. Femelle : Plumage plus rembruni, avec moins de jaune en dessous, et les bandes des ailes blanchâtres. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures d'un cendré roussâtre, avec une tache longitudinale noire au centre des plumes ; parties inférieures d'un blanc roussâtre, avec de nombreuses taches brunes, clair- semées et moins prononcées au milieu de l'abdomen ; ailes d'un cendré noirâtre, avec les couvertures largement bordées et terminées de blanc jaune d'ocre, formant deux bandes transversales, l'une sur les moyennes et l'autre sur les grandes couvertures ; rémiges brunes, bordées et terminées de gris ; rectrices également brunes, bor- dées et terminées de cendré blanc. Le Venturon habite les contrées méridionales de l'Europe, telles que la Grèce^ l'Italie, la Suisse, la i^rovence, où il est sédentaire dans certaines loca- lités, et où il passe régulièrement tous les ans en plus ou moins grand nom- bre, pendant les mois d'octobre et de novembre. Il se montre accidentellement dans le nord de la France. Un mâle adulte a été pris près de Lille, le 14 octo- bre 184S. Il niche dans les rameaux les plus touffus des sapins, dans les buissons. Son nid est presque aussi artistement construit que celui du Chardonneret, Sa ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs, d'un blanc très-légèrement azuré, avec des taches couleur de brique et brunes vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0'",0I8; petit diam. 0™,0l4. Le Venturon est un oiseau doux, timide et peu farouche. Il fréquente, l'hiver, lesplaines en friche qui couronnent les coteaux, se plaît dansles lieux acciden- tés, et se retire, l'été, dansles régions moyennes des montagnes élevées et à demi boisées. Sa nourriture consiste en graines de plantes alpestres et surtout, durant l'hiver, en celles de la lavande commune {lavandula spica). Selon M. Crespon,on peut faire reproduire cet oiseau avec le Serin domestique. GENRE LXXI SERIN — SERINUS, Koch. Fringilla, p. Lin. S. N. (1735j. Serinis, Koch, Baier. Zool. (1810). Pybrhula, Keys. et Blas. Wtrbdlh. (IS40). FRINGILLIENS. 28^ Bec court, conique, renflé, voùt6 en dessus, à mandibules d'égale hauteur ; narines basales, en partie couvertes par les plumes du front; ailes médiocres, obtuses; queue moyenne, échancrée ; tarses de la longueur du doigt médian. Par leurs habitudes et leur genre de vie, les Serins ont quelques rapports avec les Linottes et les Chardonnerets. Ils émigrent souvent en compagnie de ces oiseaux et, comme eux, se nourrissent de graines de diverses plantes et ja- mais de bourgeons. La plupart ont un chant varié et étendu. Parmi les espèces que comprend ce genre, deux se rencontrent en Europe ; les autres sont propres soit à l'Asie, soit à l'Afrique. 127 — SERIN MÉRIDIONAL — SERIN US MERIDIONALIS Bp. Croupion jaune; sous-caudalcs blanches; une double bande transversale sur l'aile ; mujue jaunâtre, mélanfjèe de verddtre. Taille: 0",11 « 0",12. Fringilla serinus, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 320. Serinus, Briss. Omith. (1760), t. III, p. 179. LosiA SEBiNus, Scop. Ahh. I Illst. nat. (17(i9), p. 203. Fringilla Islandica, Fab. Prod. Isl. \n.:Isis supp. (1824), p. 792, et (1826) p. lOoS. Serinus MERIDIONALIS, Brehm, TLoid. Nut. Vôi/. Dents. {\S3\), p. 2jo. Pyrrhula serinds, Keys. et Blas. Wirbelih. (1840), p. 40. BufF. PL enl. 6o8. Mâle au printemps : Parties supérieures olivâtres, avec des taches longitudinales noires, le vertex, une sorte de demi-collier au bas du cou et le croupion jaune jonquille ; gorge, poitrine, abdomen d'un jaune jonquille verdàtre ; bas-ventre et sous-caudales blancs ; flancs rayés longitudinalement de brun ; bande sourcilière jaune ; joues et côtés du cou verdàtres, variés de cendré et de jaunâtre; ailes pareilles au manteau avec deux petites Itandes transversales jaunâtres ; rémiges et rectrices brunes, bordées de verdàtre ; bec brun de corne en dessus, blanchâtre en dessous ; pieds et iris bruns. Le plumage d'automne, par suite du renouvellement des plumes, a des teintes moins pures et mélangées, presque partout, d'un cendré jaunâtre, qui disparaît au printemps par l'usure des plumes. Femelle : Elle a moins de jaune dans le plumage, plus de noir en dessus, et plus de taches brunes en dessous. 28C PASSEREAUX DEODACTYLES. Jeunes avant la première mue : Ils sont variés de gris et de ver- dàtre, avec des traits bruns allongés. Le Serin méridional ou Cini est propre à l'Asie occidentale, à l'Afrique sep- tentrionale et à l'Europe, dont il habite plus particulièrement les contrées mé- ridionales. 11 n'est pas rare dans le midi de la France et, en Allemagne, dans la vallée du Rhin. En avril, il se montre assez souvent à Liège. On le ren- contre aussi dans les Hautes-Pyrénées, la Lorraine, la Bourgogne, où il se reproduit, et il s'égare même quelquefois dans les environs de Paris. Il établit son nid sur les arbres fruitiers, les chênes verts, quelquefois sur les arbustes, tels que les romarins et les genévriers. Ce nid est construit pres- que avec autant d'art que celui du Chardonneret. La ponte est de quatre ou cinq œufs, petits, obtus, blanchâtres, avec une légère teinte cendrée, offrant, sur la grande extrémité, des taches peu nombreuses, brunes et rougeâtres, auxquelles se mêlent quelques petits traits irréguliers d'un rouge foncé. Ils mesurent : Grand diam. O^Oio; petit diam. 0™,0l. Le Cini se nourrit exclusivement de petites graines. L'hiver, lorsque toute autre nourriture lui manque, il se rejette sur la lavande commune {Lavandula spica) dont il extrait les semences. C'est toujours par petites troupes qu'il effec- tue ses migrations. Observation. — Le Gros-Bec Islandais [Fringilla Islandica,¥dJa.), décrit par Temminck, dans la quatrième partie de son Manuel d'Ornithologie, est une espèce purement nominale ; Faber, qui l'avait établie, l'a plus tard reconnu lui-même. Dans noire opinion, le Gros-Bec Islandais, tel que le décrit Tem- minck, d'après Faber, est un Cini ea plumage d'automne. 128 — SERIIV ÎVAIN — SERINUS PUSILLUS Brandi ex Pall. {Type du genre Mefopunia, Bp.) Croupion gris, tacheté de noirâtre ; sous-caudales d'un blanc nuancé de jaune safran et taché de noirâtre ; nuque grise , tachée de noir. Taille : 0™,H environ. Passer pusillus, PalL Zoogr. (1811-1831), t. II, p. 28. Serinus pusiLi.us, Brandt, Bull, phys, math. Acad. I. St-Pétersb. (1843), t. I, p. 366. Serinus AURiFRONs, Blyth. Or^githus PUSILLUS, Cab. Orn. iiotiz. {iSil). Pyrrhula FUSILLA, Dcgl. Om. Eur. (1849), t. I, p. 194. ■ ' Metoponia FUSILLA, Bp. Cut. Parzud. {lS'6(i), p. 3. Haut de la tête, région parotitiue et gorge d'un noir terne, avec le FRINGILLIENS. 287 front d'un rouge vif clair ; nuque, dessus du corps et sus-caudales gris, flammèche de noirâtre au centre des plumes, celles-ci bordées de jaune safran et de gris blanc ; dessous du corps d'un blanc sale, avec des taches longitudinales noirâtres sur les flancs et les sous-caudales, le tout lavé irrégulièrement de jaune safrané ; ailes noirâtres, les petites couvertures supérieures largement bordées de jaune safrané ; rémiges primaires lisérées de cette couleur et les secondaires de gris blanc ; queue noirâtre, avec le bout également liséré de gris blanc ; bec brun ; pieds noirs. Tels sont deux exemplaires adultes recueillis au Caucase, que pos- sède M. de Sélys-Longcliamps (1). Suivant notre savant ami, ce sont probablement de jeunes sujets non adultes ou en plumage d'hiver, que Pallas aurait décrits de la manière suivante : « Varié de gris et de noir ; front d'un rouge brique ; vertex noi- râtre; cou et dos à plumes grises, brunes au milieu ; ventre et couver- tures inférieures delà queue blancs ; pieds noirs ; bec brun. » Cette espèce est plus asiatique qu'européenne. Pallas dit qu'elle est commune au Caucase et le long de la mer Caspienne; qu'elle se tient, l'été, vers la ré- gion des neiges, avec la Fringilla nlvalis et la Sylvla enjthrogastra, ei, qu'en hiver, elle descend vers les parties subalpines de la Perse. Mœurs, régime et propagation inconnus. GEINRE LXXII LINOTTE — CANNABINA, Brehm. Fringilla, p. Linn. S. N. (1735). Passer, p. Pall. Zoogr. (lSU-1831). LiGURiNUS, Kocli, Baicr. Zool. (iSlG). LiNARiA, Boie, is2s (1822). ^ . Cannabina, Brehm, Im (1828). LiNOTA, Bp. Disi. meth. An. vert. (1832). Bec court, droit, à pointe presque mousse, renflé au niveau et au delà des narines, à bords rentrants, ceux de la mandibule inférieure formant, vers la base, un angle mousse; narines à peine recouvertes par les plumes du front; ailes atteignant à peine (1) Voir l'excellente note de M. de Sélys-Longchamps, dans la Revue Zoolorjique^oxxx 1S47, p. 120. 288 PASSEREAUX DÉODACTYLES. le milieu de la queue, sub-aiguës; queue médiocre, très-échan- crée ; tarses courts ; ongles médiocres, comprimés. Les Mnoltes ont à peu près les mœurs des Chardonnerets. Elles émigrent comme eux en troupes, vivent rassembléespar grandes bandes, durant l'hiver; volent très- serrées, s'élèvent et s'abattent en même temps. Leur vol est suivi et ne s'exécute pas par élans comme celui des Moineaux. Elles se nourrissent de toutes sortes de menues graines. Elles nichent, le plus ordinairement, sur les arbustes, à une hauteur très-médiocre, et construisent leur nid avec beaucoup plus de négligence que les Chardonnerets. Le mâle diflère sensiblement de la femelle. Les jeunes, avant leur pre- mière mue, ressemblent à celle-ci ou s'en distinguent par un plumage parti- culier. Leur mue est simple ; mais, chez quelques-uns, la mue ruptile a lieu au printemps. Observation. — Quoique les Linottes aient les plus grands rapports avec les Chardonnerets, il n'est cependant pas possible de les confondre; leur bec est plus court, plus droit, plus parfaitement conique, à bords plus rentrants, moins comprimé; leur queue est plus longue, et leur forme générale moins ramassée. Tel que quelques auteurs l'ont établi, ce genre renferme les Linottes pro- prement dites et les Sizerins. Nous en avons distrait ces derniers, qui nous pai'aissent pouvoir former une division générique parfaitement distincte. Nous en séparons aussi les Venlurons, quoique, sous bien des rapports, ils se lient aux Linottes. 129 — LIXOTTE \TLGAmE — CANNABINA LIXOTA G. R. Gray ex Ginel. Bec brunâtre ou noirâtre ; croupion blanc ; rémiges et rectrices noires, lisérées de blanc sur leurs barbes externes ; pieds d'un brun clair. Taille -.O'^AA. FaiNGiLLACAN-NABiNA, Linn. s. iV. (1706), t. I, p. 322. LiNARiA et LiNARiA EUBUA MAJOR, Briss. OmiUi. (1760), t. III, p. 131 et 13o. Fringilla LiNOTA, GmcL s. N. (1788), 1. 1, p. 916. Passer papaveeina, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. II, p. 27. LiGURiNus CANNAB1NA, Koch, Bcùer. Zool. (1810), t. I, p. 231. LiNARiA CANNABiNA, Boic, Ms (1822), p. 554. Cannabina piNETORUM et -ARBusTORL'M, Brclim, Handb.Nat. Vôg. Dents. (1831), p. 276 et 277. Linota CANNABINA, Bp. B. of Eur. (1838), p. 34. Cannabina LINOTA, G. R. Gray, Gen. of Birds (1841), p. 59. Buff. PL eitl. 151, f. 1, mdlc ou femelle adulte sous le nom de Linotte-, f. 2, FRINGILLIENS. 289 mâle en automne, sous le nom de Petite Linotte des vignes; 48o, f. 1, mâle en robe d'été, sous le nom de Grande Linotte des vignes. Mâle en amour : Front et vertex d'un rouge sanguin ; occiput et nuque cendrés ; dessus du corps d'un châtain ou marron rembruni, avec le croupion blanc, varié de noir ; gorge et devant du cou d'un blanc grisâtre, varié de taches longitudinales brunes ; poitrine d'un rouge cramoisi ; milieu de l'abdomen et sous-caudales blanchâtres ; flancs d'un brun rougeâlre ; côtés du cou semblables à la nuque ; ré- miges brunes, quelques-unes blanches sur les barbes externes ; queue également brune, avec lesrectrices latérales bordées de blanc en dehors, et en grande partie de cette couleur sur les barbes internes ; bec brun en dessus et bleuâtre en dessous ; pieds d'un brun rougeâtre ; iris brun. Mâle en automne : Parties supérieures d'un brun varié de roussâ- tre ; sinciput et poitrine d'un brun cendré, avec un peu de rouge obscur, nuancé de grisâtre ; le reste des parties inférieures blanchâtre sur le milieu du ventre, varié de brun et de roux sur les côtés ; Je rouge n'occupe que la partie moyenne des plumes, lesquelles se terminent par un peu de gris roussâtre, qui disparaît à mesure que l'on avance vers l'été. Femelle au printemps : Point de rouge à la tête, qui est cendrée et tachetée de noir, ni sur la poitrine ; cette dernière est roussâtre, variée de brun, ainsi que les parties supérieures du corps. Femelle en automne : Semblable au mâle dans cette saison ; mais ses teintes sont plus claires, et la bordure blanche des rémiges est moins pure et a moins d'étendue. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la femelle en au- tomne. A cet âge, il est impossible de distinguer les sexes. Nota. Le plumage variant naturellement suivant l'âge, le sexe et les saisons, on conçoit que cette espèce doit offrir de grandes différences suivant l'époque plus ou moins éloignée de la mue ordinaire, qui a lieu en automne, et de la mue ruptile du printemps. Variétés accidentelles : Elles sont aussi fréquentes que chez le Char- donneret vulgaire, et sont totales ou partielles. On trouve des indi- vidus blancs ou tapirés de blanc, d'autres de couleur Isabelle plus ou moins franche, on en voit aussi de noirâtres. La Linotte vulgaire habite l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Elle est seulement de passage sur quelques points de la France, en automne Degland et Gerbe. ^' '^ 290 PASSEREAUX DÉODACTYLES. et au printemps; mais elle est sédentaire et abondante dans d'autres lieux ; par exemple, en Lorraine, en Anjou, en Provence, en Bretagne, etc. Elle niche à une petite élévation du sol, sur les arbustes, les buissons. Sa ponte est de quatre à six œufs oblongs, d'un blanc légèrement azuré, avec de petits points et quelques traits d'un rouge de brique ou d'un brun foncé. Ils mesurent : Granddiam.O^jOlS; petit diam. 0™, 013. Cette espèce, que l'on voit, durant l'été, dans les localités accidentées, mon- tueuses et boisées, descend, l'hiver, dans les plaines et se rassemble alors en nombre quelquefois prodigieux. Elle se nourrit de graines de millet, de lin, de rabette, de chènevis. Le mdle est fort estimé à cause de son chant doux, agréa- ble et varié ; mais la captivité lui fait perdre la belle couleur rouge des plumes de la poitrine. Elle s'accouple assez facilement avec le Serin domestique. 150 — LI3ÎOTTE A BEC JAUNE CANNABI?iA FLAVIROSTRIS Brehm ex Linn. Bec jaune ; croupion rouge (mâle) ou roussâtre (femelle); deux bamJes transversales sur les ailes ; pieds noirs. Taille :^'\0[2 environ. Fringii.la flavirostris, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 322. • LiNARiA MONTANA, BHss. Oniith. (1760), t. m, p. 145. . Fringilla MONTiuM, Gmel. S. N. (17b8), t. I, p. 917. Cannabina FLAVIROSTRIS ct MONTiuu, Brchiu, Tlaud. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 278. LiNOTA MONTIUM, Bp. i?. o/'i?(ir. (1838), p. 34. ' » • P. Roux, Orn. Prov. pi. 93, mdle. . . Schleg et Bp. Mon. des Lox. pi. 50, mdle et femelle. Mâle en noces (Gollect. de Riocourt) : Dessus de la tête, nuque et cou , eu arrière, variés de taches brunes et d'un roux jaunâtre sale, le brun occupant le centre des plumes et le roux jaunâtre en colorant les bords; ces teintes sont disposées par bandes longitudinales pdus ou moins régulières et alternes ; scapulaires et plumes du dos d'un brun foncé, frangées de roussâtre ; croupion d'un beau rouge cramoisi, avec de fines stries plus foncées au centre des plumes ; sus-caudales noirâtres, lisérées de blanchâtre; front, sourcils, joues, gorge, devant et côtés du cou d'un roux jaunâtre, varié de quelques fines mèches brunes sur les côtés du cou seulement ; régions parotiques striées de brun clair et de jaunâtre; poitrine et flancs marqués de larges taches, très-brunes à la poitrine, d'un brun roux sur les flancs, disposées par bandes longilu- FRINGILLIENS. 2!ll dinales continues; abdomen et sous-caudales d'un blanc légèrement lavé de jaunâtre, cette teinte étant un peu plus prononcée sur les sous- caudales ; couvertures supérieures de l'aile d'un brun sombre, les petites bordées de roussâtre, les moyennes également frangées de roussâtre sur leur bord externe, et terminées de blanc, ce qui produit sur chaque aile une bande transversale ; rémiges d'un brun noir, les trois premières des primaires finement bordées, en dehors, de gris dair, les cinq ou six suivantes largement frangées, à la base, de blanc pur, formant une sorte de miroir oblong, quand l'aile est pliée; les secondaires frangées de noirâtre à la base, ensuite de gris roussâtre, et terminées de blanchâtre ; rectrices noires, les médianes entourées par un fin liséré gris, toutes les autres bordées extérieurement et intérieu- rement de blanc, ces bordures étant d'autant plus larges que les pennes sont plus extérieures ; pieds et ongles noirs; bec d'un brun clair à la pointe, d'un blanc jaunâtre dans le reste de son étendue; iris brun. Mâle en automne : Le plumage, en général, est plus roussâtre ; les bruns sont moins intenses ; le croupion est moins rouge et rayé longi- tudinalement de brun, et le bec est plus jaune. Femelle : Point de rouge au croupion ; les teintes rousses sont plus claires, et le dessous du corps est moins blanc. hes jeunes de r année ne diffèrent de la femelle que par des teintes plus rembrunies. La Linotte montagnarde ou à bec jaune habite le nord de l'Europe, Tir- lande, la Suède, la Norwége. Elle est de passage régulier dans le nord de la France, et se montre avec moins de régularité dans nos dé]iartements méri- dionaux. Elle niche sur les montagnes arides et rocheuses, à une petite distance du sol, dans des arbustes nains ou des buissons. Sa ponte est de cinq à six œufs, semblables à ceux de la Linotte ordinaire, mais ils sont un peu plus petits et présentent fréquemment une teinte générale d'un beau vert bleu. Cette espèce, que l'on voit en petit nombre dans nos climats, à l'époque des migrations, et souvent par couples seulement, est très-indolente et très-douce. Son chant est strident et monotone. Elle a le genre de vie de la précédente. GENRE LXXIII SIZERIN — LINARIA, Vieill. Fringilla, p. Linn. S. N. (173o). LiNARiA, Yieill. Om. é/c/«. (181(3). 292 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Spinus, Koch, Baicr. Zoùl. (1816). LiNOTA, Bp. Dist. meth. An. vert. (1832). AcAKTHis, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840). LiNACANTHis, 0. des Murs, Encycl. d'hisl. nat. (1834?).. Bec court, parfaitement droit, très-aigu, comprimé dans toute son étendue, plus haut que large; mandibule supérieure à bords droits, sensiblement plus longue que l'inférieure , et la débor- dant légèrement sur les côtés, celle-ci bidentée de chaque côté à sa base ; narines profondément situées sous les plumes roides qui embrassent la base de la mandibule supérieure, et qui s'a- vancent jusque vers le milieu du bec ; ailes et queue assez allon- gées, cette dernière très-échancrée ; plumes tibiales épaisses, cachant une partie des tarses qui sont courts et faibles ; pouce aussi long et même plus long que le doigt du milieu, y compris les ongles; ceux-ci forts, longs, dilatés à leur insertion, creusés, en dessous, d'une large gouttière. Les Sizerins vivent en troupes pendant l'hiver, comme les Chardonnerets et les Linottes. Ils fréquentent alors les lieux plantés d'aulnes, de bouleaux, de peupliers dont ils mangent les graines ou les bourgeons. Ils ont, comn^e les Mésanges, la singulière habitude de s'accrocher aux petites branches des ar- bres et de les parcourir avec une agilité surprenante. Leur chant est strident, aigre, et n'est composé que de phrases courtes. Le mâle et la femelle diffèrent sensiblement. Les jeunes ont un plumage assez semblable à celui de cette dernière. Leur mue est simple; mais, au printemps, une partie de leur plumage subit des changements qui sont le résultat de la mue ruptile. ObserTations. — 1° Abstraction faite d'une certaine analogie dans le sys- tème de coloration , il est impossible , à moins de ne pas vouloir prendre en considération les caractères physiques, de laisser les Sizerins soit avec les Char- donnerets, soit avec les Linottes. La plupart des auteurs modernes les rangent parmi ces dernières, mais les Sizerins ne sont, si nous pouvons dire, des Li- nottes que par la couleur rouge des plumes de la poitrine et du front : pour le reste, ils en diffèrent complètement. Leur bec n'a plus la même forme; leurs narines sont profondément cachées par les plumes qui descendent du front; leur mandibule inférieure présente une double dent; leurs doigts sont plus courts, leurs ongles plus forts, plus longs et autrement conformés; leurs mœurs, enfin, offrent quelques différences remarquables. Si, parmi les nom- breux démembrements du genre Fringilla , de Linné , il en est un que l'on puisse justifier, c'est sans contredit celui sur lequel Vieillot a fondé son genre Linaria. FRINGILLIEXS. 293 2° Sous le prt'(ex(e étrange qu'un nom générique employé, soit en botanique, soit en ichihyologie, soit en entomologie, etc., pourrait être une source d'er- reurs si on le conservait à un groupe d'oiseaux, l'eût-il reçu depuis des siècles, quelques naturalistes ont pris à tâche de débarrasser les méthodes ornitholo- giques de tous les noms de genre qui se trouvaient répétés dans une autre classe. Celte réforme, dont les ornithologistes semblent avoir pris l'initiative, pro- bablement p'irce que leur science leur a paru moins noble que celle des en- tomologistes ou des botanistes, était elle applicable à Lùîor/a ? Les botanis- tes pouvaient-ils ici alléguer la priorité? iNullement. Si Tournefort a donné le nom de Linariaà. un genre de plantes, Gessner, près de deux cents ans aupa- ravant, l'appliquait génériquement aux Linottes et aux Sizerins. Depuis, Wil- lughby, Ray, Brisson et même Linnée, dans la sixième édition du Sysfcma Natwœ, l'ont en quelque sorte consacré en l'adoptant. Ainsi, Linaria appar- tient aux ornithologistes, qui, les premiers, en ont fait le générique des Size- rins et des Linottes. Du reste, à quelle erreur ce nom peut-il donner lieu? Quel est le naturaliste qui doutera s'il a affaire à une espèce de Scrophula- rinée, de Ver némerlien ou de Fringillien, lorsque, dans un traité d'ornitholo- gie, il rencontrera Linaria rufescens ou canescem ? Le prétexte allégué est donc puéril et sans fondement, et Linaria, ayant la priorité sur tous les autres noms génériques donnés aux Sizerins, doit être conservé. 3° Aux quatre Sizerins d'Europe depuis longtemps connus et acceptés, le prince Ch. Bonaparte en a réuni un cinquième, qu'il nomme Acanthis Groen- îandica [Cat. Parzud. p. 4), sans ajouter la moindre indication de caractère. Ce Sizerin, qui est au^èiV Acanthis lanceolata de M. de Sélys-Longchamps [Rev. et Mag. de Zoo/. 1857, p. 123), nous est inconnu. Peut-être est-il représenté dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par deux ou trois des exem- plaires inscrits sous le nom de Fring. linaria. Si cetle conjecture était fondée, la Groenlandica serait particulièrement caractérisée par des taches lancéolées noires et très-nombreuses sur la poitrine et sur les flancs. Quoi qu'il en soit, ce Sizerin, originaire de l'Amérique septentrionale, n'aurait jamais été trouré, d'après M. de Sélys-Longchamps, dans les limites géographiques de l'Europe, et ne constituerait, du reste, qu'une race de la Lin. borealis (Vieill.). 151 — SIZERIX BORÉAL — LIN.4RIA BOREALIS Vieill. . Croupion constamment blanc, flammèche de brun noir (jeune mâle et femelle), ou nuancé de rose tendre (mâle adulte en au- tomne), ou d\m rouge rose (mâle en amour); queue longue de 0'°,055 ; bec, mesuré du front à la pointe, un peu plus court, ou à peine aussi long que le doigt médian, F ongle non compris. Taille: 0™,13 environ. Fringuxa i.inaria, Linn. S. N. (1766), t. 1. p. 322. Linaria rubra mixor, Biiss. Ornith. (1760), t. III, p. 138. ' 294- PASSEREAUX DEODACTYLES. Passer linaria, PaW.Zoorjr. (18H-1831), t. II, p. 25. • - "■ ?Spinuslinaria, Koch, ^'uer. Zoo/. (1816), t. I, p. 233. ' : , . i' : Linaria BOREALis, Vieill. N. Dict. (1819), f. XXXI, p. 341. :. /i LiNOTA BOREALIS, B. of Eur. (1S38), p. 3i. : if-^ AcANTHis BOREALIS, Keys. et Blas. Wirbelth. 1840, p. 41. AcANTHis LINARIA, Bp. Rcv . crit. (IS.jO), p. 172. Vieill. Gai. des Ois. pi. 6o. Mâle en été : Verlex et front rouge de sang ; parties supérieures du cou et du corps variées de gris brun ; deux l)andes obliques blanches sur les ailes ; croupion blanc, taché de brun et nuancé de rouge, ainsi que les sus-caudales; devant du cou et poitrine d'un rouge pourpre, le reste des parties inférieures blanc ; flancs tachés longitudinalenient de brun ; lorums et gorge noirs ; sourcils blanchâtres ; rémiges et rectrices l)runes ; ces dernières bordées de blanchâtre ; bec brun foncé ; iris bruns ; pieds noirâtres. Mâle en automne : Couleurs, en général, plus ternes; chez les sujets vieux, seulement, du rouge au croupion ; cette partie fortement tachée de brun, les pliAues noires du cou terminées par un liséré roussàtre ; bec jaune de cire, avec la pointe et une raie le long de l'arête des man- dibules d'un brun noir. Femelle : Du rouge sur le vertex seulement ; côtés du cou et de la poitrine roux ; abdomen d'un blanc sale ou roussàtre ; flancs et sous- caudales tachés de brun. • : : hes jeunes avant la première mue nous sont inconnus. Les jeunes de l'année ressemblent aux femelles, et les mâles n'ont du rouge qu'au sommet de la tête. Le Sizerin boréal habile, l'oîé, les régions arctiques de l'ancien et du nou- veau continent. On le trouve, en Europe, jusque dans la partie moyenne de la Norwége et de l'Islande. En Amérique, il se montre jusque dans le nord du Canada. Il est de passage irrégulier dans plusieurs contrées tempérées de l'Eu- rope. Il fréquente les vallées humides, quelquefois même les lieux marécageux; mais il se tient de préférence dans les endroits rocailleux et arides. Selon Vieillot, il se reproduit au Groenland, établit son nid sur les arbrisseaux, et lui donne la forme de celui de la Linotte vulgaire. Sa ponte est de quatre à cinq œufs d'un blanc bleuâtre ou verdâlre, parsemés de petites taches d'un brun rouge. Ils mesurent : Grand diam. 0>",016; petit diam. 0"',013. Les individus nourris en captivité pondent, quelquefois, des œufs qui ne difl'èrent en rien lIù ceux provenant d'oiseaux libres. Les migrations du Sizerin boréal dans les contrées méridionales et tempérées FRINGILLIENS. 29S de l'Europe ne se font pas à des époques périodiques et régulières, comme cel- les de la plupart des oiseaux, et notamment du Sizerin cabaret; elles n'ont lieu que tous les quatre, cinq et môme six ans. Tantôt il se montre en très- petit nombre, d'autres fois il compose des bandes considérables. 152 — SIZERIX DE HOLBÔLL — LIN ARIA IIOLBÔLLII Brebm. Croupion blanc, flammèche de noirâtre (mâle jeune et femelle), ou nuancé de rouge rose (mâle en amour); queue longue de 0"\065 ; bec, mesuré du front à la pointe, beaucoup plus long que le doigt du milieu, F ongle non compris. Taille : Ç!l^,\k environ. LiNARiA HoLBOLLii, Brehm, Ilandb. Nat. Vog. Beats. (1831), p. 280. AcANTHis HoLBOLLiij Bp. et Sclilcg. 3Ion. des Lox. (ISbO), p. 53. 3Idle adulte : Front et vertex d'un rouge sanguin ; dessus du cou et du corps d'un gris roussâtre, varié de taches oblongues brunes ; crou- pion d'un blanc rosé, mêlé de quelques taches l)runes, la teinte ro>e s'é- tendant un peu sur les sus-caudales, dont les plus longues sont brunes, lisérées de gris roussâtre ou de blanchâtre; lorums et gorge noirs; devant du cou et poitrine d'un pourpre clair ; tout le reste des j)arties inférieures blanc, avec les flancs et les sous-caudales tachés longitudi- nalement de brun ; ailes coupées obliquement par deux bandes blan- châtres ; rémiges et rectrices brunes, extérieurement bordées de gris roussâtre, tournant au blanc à Textrémilé des rémiges secondaires et des rectrices ; bec jaunâtre, brun à la pointe ; iris bruns ; pieds d'un brun rougeâtre. Femelle adulte : Elle a du rouge seulement à la tête ; les parties inférieures sont moins blanches, plus roussâtres ; les cotés de la poitrine, les flancs et les sous-caudales sont variés d'un plus grand nombre de taches brunes. Jeunes avant la première mue : Inconnus. Le Sizerin de Holbôll habite l'Europe septentrionale et occidentale. Quoique beaucoup plus rare que le Sizerin boréal et le Sizerin cabaret, il paraît faire cependant des apparitions assez fréquentes en Saxe et en Belgique, car M. Schlegel, dans la Monographie des Loxiens qu'il a publiée avec la colla- boration du prince Ch. Bonaparte , dit en avoir examiné un nombre considé- rable, pris dans ces deux pays. ObserTatiou.— Le Sizerin de Holbiill, que son bec, relativement plus long 296 ■ - PASSEREAUX DÉODACTYLES. et plus volumineux que celui du Chardonneret, caractérise si bien, a cependant de si grands rapports de coloration avec la. Linaria borealis (Vieill.), qu'il a paru à quelques naturalistes ne former qu'une race de ce dernier. Leur opinion serait assurément fondée, si , comme l'avancent MM. de Sélys-Longchamps et Schlegel, l'on trouvait des individus à bec intermédiaire, et faisant en quel- que sorte transition. Toutefois, il nous semble qu'indépendamment du bec, la Linaria Ilolbôllii se distingue encore par une taille un peu plus forte (ce qui est dû, sans doute, à un plus grand allongement de la queue), et par les taches généralement plus larges et plus prononcées des parties supérieures et infé- rieures. 135 — SIZERLX BLANCHÂTRE — LINABIA CJNESCENS Gould. Croupion d'un blanc pur (mâle et femelle en hiver) , ou d'un blanc teint de rouge rose (mâle en amour) ; queue longue de 0",065; bec, mesuré du front à la pointe, à peine aussi long que le dotgt médian^ l'ongle non compris. Taille lO'^.ï^. Linaria CANEscENS, Gould, B.ofEur. (1833-1837), pi. 193. Fringilla boreaus, Temm. M an. (l83o), 3« part. p. 244, et 4* part. (1840), p. 644. LiNOTA CANESCENS, Bp. B. ofEuv. (1838), p. 34. LiNARiA HoRNEMANiNM, Holb. in i Kroger Nciturhisiorisk Tcds/irift {\8i2), t. IV, p. 398. ACANTHIS CANESCENS, Ep. iî(?y. criï. (18o0), p. 172. " ' Bp. et Schleg. Mon. des Lox. pi. 34. ^- : Mâle en été : Yerlex et front d'un rouge de sang ; dessus du cou et du corps blanchâtres, avec des mèches longitudinales noirâtres; crou- pion, devant du cou, poitrine d'un rouge rose ; le reste des parties in- férieures blanc ; lorums et gorge noirs ; rémiges et rectrices brunes, bordées de blanc pur ; bec brun à l'époque des amours, jaune en des- sous et brun en dessus le reste de l'année ; pieds bruns en hiver ; iris brun. Femelle en été : Semblable au mâle, mais sans rouge au cou et à la poitrine, avec le dessous du corps blanc, rayé de brun sur les côtés. Mâle et femelle en hiver : Fond du plumage blanc, flammé de brun ; croupion d'un blanc pur ; noir des lorums et de la gorge terne. hesjewics avant la première inue nous sont inconnus : hes jeunes de l'année ressemblent beaucoup à la femelle, mais ils , , FRINGILLIENS. __ 297 ont toutes les parties antérieures du corps fortement lavées de jau- nâtre, et le rouge du sommet de la tète moins étendu. Cette espèce habite le Groenland, et se montre accidentellement en Allema- gne, en Belgique et dans le nord de la France, Le Sizerin blanchâtre niche sur les arbustes et les buissons. Il a les mœurs de SCS congénùres. Un sujet pris aux filets, près d'Abbeville, et nourri en cage, faisait partie de la collection de M. Bâillon. ObserTation. — Temminck rapporte à la Linaria canescens le Sizerin bo- réal de Vieillot et de P. Roux, qui en est parfaitement distinct. Le mâle et la femelle de son Gros-Bec boréal (en livrée d'automne), sont des individus de l'espèca décrite par Vieillot. Celle-ci {Linaria 6orra//5) se distingue toujours de la Linaria canescens par une taille plus petite, par une queue plus courte, par son croupion qui n'est jamais d'un blanc pur et par ses ongles plus allon- gés. Temminck n'aurait probablement pas confondu ces, deux espèces bo- réales, s'il les avait eues en même temps sous les yeux. loi — SIZERIN CABARET — LINARIA RUFESCENS > VieiU. Croupion constamment roiissâtre, flammèche de brun (mâle en automne, mâle jeune et femelle), oii d'un rouge cramoisi (mâle en amour); queue longue de 0'",05; bec, mesuré du front à la pointe, impeuplus court que le doigt médian, l'ongle non compris. Taille :0"',\\. Linaria minuia, Briss. Ornilh. (1760), t. III, p. 142. FiUNGiJ.LA LINARIA, vaf. A. Lath. Ind. (1790), t. I, p. 453. Spinus linaria, Koch, Baier. ZooL (1816), t. I, p. 233. Linaria rufescens, VieiU. N. Dict. (1817), t. XXXI, p. 342. LiNOTA LINARIA, Bp. B. of Eur . (1838), p. 3i. Linaria fi.avirostris , Brehm, Hanclb. Nat. Yôg. Denis. (1831), p. 282. AcANTHis RL'FEscENs, Bp. Rcv. crit . (1830), p. 171. LiNACANTHis RUFESCENS, 0. des Murs, Encycl. d'hist. nat. 5^ part. p. 304. Buff. PL enh 485, f. 2. Bp. et Schl. Mon. des Lox. pi. 54, mâle et femelle. Mâle en été : Vertex et front d'un rouge sanguin ; nuque et dessus du corps variés de brun et de roux clair, avec deux bandes transver- sales blanchâtres sur les ailes ; devant du cou et poitrine d'un rouge cramoisi ; abdomen et sous-caudales blancs, variés de taches brunes, plus nombreuses sur les flancs; lorums et gorge noirs; rémiges et 298 PASSEREAUX DEODACTYLES. rectrices brunes, iisérées de roussâtre en dehors; bec jaune, avec le dessus et la pointe noirs ; pieds brunâtres ; iris brun. Femelle en été : Point de rouge sur le devant du cou et à la poi- trine ; celui de la tète moins éclatant que dans le mâle. : , JSlàle et. femelle en automne : Plumage plus rembruni, fortement varié de brun et de roussâtre, avec le croupion marqué de mèches brunes, plus larges et plus foncées. Au printemps, le rouge des parties inférieures, qui se développe durant l'hiver, s'étend jusqu'au bas-ventre, beaucoup plus loin que chez la Linaria borealis. Celle-ci a, du reste, le fond du plumage plus blanc et la tache noire de la gorge plus grande. Jeunes avant la première mue : Point de rouge à la tète et à la poi- trine ; le fond du plumage plus roussâtre ; semblable à la femelle après la mue. Nota. Le plumage de cette espèce et des précédentes perd beau- coup de sa fraîcheur en captivité; le rouge du front devient terne et prend une teinte orangé sale ; celui de la poitrine disparaît complè- tement. Ce n'est qu'à l'âge de deux ans que, dans l'état de liberté, ils prennent leur belle livrée. Le Cabaret ou Sizerin roussâtre habile le cercle arctique, et passe régulière- ment, en automne et au printemps, dans plusieurs localités de la France et surtout dans le nord. D'après Vieillot, le Cabaret ne se trouve pas dans le nord de l'Amérique, où le Sizerin boréal est commun. Il niche dans les taillis. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un blanc gri- sâtre ou légèrement azuré, avec de irès-petites taches et quelques traits gris roux et bruns, plus nombreux au gros bout, où ils forment quelquefois une couronne. Ils mesurent : Grand diam. 0'",016; petit diam. 0",013. Le Sizerin cabaret n'émigre pas de loin en loin comme le Sizerin boréal; ses passages sont réguliers et annuels; seulement il se montre en plus ou moins grand nombre , selon les années. On a remarqué qu'il était moins abondant les années où le Sizerin boréal se montre. L'un et l'autre ont le même genre de vie, mais leur chant diffère sensiblement. Le Sizerin cabaret est recherché cause de son plumage, de sa vivacité et de son ramage. EMBÉRIZIENS. 209 SOUS-FAMILLE xxviiï , ;:' : EMBÉRIZIENS — EMBERIZINjE Bec droit, pointu, à bords rentrants ; palais généralement tuber- cule, ou tout au moins fortement convexe. Les Erabériziens se distinguent facilenaentde tous les autres Fringillidés par la forme particulière de leur bec. Ils sont répandus dans l'ancien et dans le nouveau continent, et la plupart d'entre eux se rencontrent en Europe. ObserTations. — Le genre linnéen Emberiza, auquel répond cette sous-fa- mille, en tenant compte seulement des espèces européennes, a été, comme le genre Fringilla, si profondément démembré, que son nom même a disparu de certaines méthodes, et que le prince Ch. Bonaparte l'a réduit, en dernier lieu, aux Emb. citrinella et cirlus. Débarrassé, d'abord, des Pleclrophanes, par Meycr; ensuite des Bruants pa- ludicoles, par Boie, qui en a fait des Cynchrami ; puis du Proyer, que Brehm a nommé génériquement 3Iiliaria,\e genre Bruant, ainsi réduit, a encore fourni à Kaup les éléments des genres Cia , Cirlus , Citrinella, Orospina, reposant, les trois premiers, sur les Emb. cia, cirlus, citrinella; le dernier, sur l'espèce nominale jEJmô. provincialis. Le prince Ch. Bonaparte, qui stigmatisait en 1850 {Revue critique, p. 37) « les absurdes genres de Kaup, » tombait en 1856 dans un excès plus grand encore, et admettait pour les Emberizœ (les Pleclrophanes, distingués par lui en Pleclrophanes et en Centrophanes, étant écartés), huit gen- res, qu'il se bornait à nommer, sans leur assigner le moindre caractère. Ces genres sont : Cynchramus {Miliaria, Brehm), pour VEmb. miliaria. Emberiza, pour les Emb. citrinella, cirlus, cia, cioïdes, pithyornus, chrysophris. BuscARLÂ, pour les Emb. provincialis, lesbia (espèces nominales) ei pusilla, parmi lesquelles cette dernière est seule à conserver, VEmb. provincialis étant une jeune Emb. Schœniclus, et VEmb. lesbia une jeune Emb. rustica. ScuŒNicoLA {Cynchramus, Boie), pour les Emb. Schœniclus ei Pyrrhulohles. HoRTDLANUS, pour VEmb. hortulanus et VEmb. cœsiu, dont il faisait, en iSbO, une Fringillaria et la congénère ù'Emb. striolata. Hypocentor, i^ourVEinb. auréola, qu'il rangeait, en 1850, dans son genre Euspiza, et VEmb. rustica, dont il avait fait jusqu'alors un vrai Bruant {Embe- riza). Fringillaria, pour VEmb. striolata. Enfin Granativora {Vasserina, Vieill.), pour VEmb. melanocephala, resté jus- qu'alors une Euspiza. Quelques mois plus tard {Revue et Mag. de Zool. avril 1857, 2* sér. , t. IX, p. IGO), le prince Ch. Bonaparte reproduisait ces mêmes genres, moins Gra- 300 PASSEREALX DÉODACTYLES. nativora, laissé parmi les Spiziens, et en ajoutait un nouveau sous le nom d'O- yiycho.yjiza, pour V E inb. fucata{Pii\\ .). En outre, quelques-unsd'entre eux étaient remaniés, et telles espèces qui avaient appartenu jusque-là aux Emberizœverœ, comme les Emb. chrysophris,pithyornus, cia et cioïdes, devenaient, la première, un Hypocentor; les trois autres, des congénères à' Emb. pusilla, dans son genre Buscmia. Les Emb. cirlus et cilrineUa, comme nous l'avons dil plus haut, res- taient seules des Emberizœ. Lorsqu'on cherche quelle peut être la valeur de ces diverses coupes, on trouve que la plupart d'entre elles ne peuvent reposer que sur des caractt-res insigni- fiants et souvent sur le plus ou moins de développement, le plus ou moins de courbure de l'ongle du pouce. Si le Proyer peut être détaché des vrais Bruants à cause de sa queue presque u'nicolore , de son plumage identique dans les deux sexes, et surtout de ses mœurs; si VEmb. striolata, ]iarses tarses et ses on- gles griMes, par son bec, par ses ailes sub-obtuses, se différencie assez nettement ; si l'on peut fonder un genre sur les Bruants paludicoles, à cause de leurs ha- bitudes, de leur palais lisse et d'un faciès caractéristique; si, à la rigueur, VEmb. auréola, qui n'a pas le tubercule palatin des Bruants, peut, par cela seul, en être détaché, il nous paraît difficile de ne pas comprendre tous les au- tres Bruants sous le même nom générique. Dans tous les cas, VEmb. cia ne peut être éloigné de VEmb. cirlus, surtout pour être associé à VEmb. pusilla qui pour nous est un Cynchramus, ou Bruant paludicole. Par le même motif VEmb. pilhyornus, qui a un tubercule au palais, ne saurait être congénère de celte pusilla, qui n'en a pas, et doit rentrer, avec le Bruant fou, le Bruant cen- drillard et l'Oitolan, dans le genre Emberiza. Quant à VEmb. chrysouhris, nous ne le rangeons parmi les vrais Bruants qu'avec doute, attendu qu'il ne nous a pas été possible de constater sur le seul exemplaire que possède le Muséum d'histoire naturelle, si l'espèce a ou n'a pas un tubercule au palais. Peut-être serait-il mieux à sa place parmi les Bruants paludicoles, auxquels il semble se rapporter par son système de coloration. En conséquence, la sous-famille des Eaibériziens, en y comprenant VEmb. melanocephala, qui, pour quelques ornithologistes, fait partie d'une autre sous- famille, nous semble pouvoir se composer des genres Passerina, Fringillaria, Miliaria, Emberiza, Cynchramus et Plectrophanes, ce dernier faisant le passage aux Alaudidés par ses caractères et par les habitudes des espèces qui le com- posent. GENRE LXXIV PASSÉRLXE — PASSERINA, Vieill. Emberiza, p. Scop. An. I. Hist. nat. (1769). ' Passerina, Vieill. Ornith. élém. (1816). E[:sp^zA, Bp. Distr. met/i. An.verteb. {iS32). ■ "^ ' Hypocentor, Cah.Mas. Orn.IIein. (18o0-18ol). ' ' Graxativora, Bp. Cat. Parzud. (iSu6). ' ' Bec conique, allongé, comprimé vers la pointe, à bords iien- EMBÉRIZIENS. 301 trants, légèrement ondulés, à commissures obliques, à arête très-gibbeuse au-dessus des narines et s'élevant au niveau du crâne; palais lisse, à peine convexe; narines ovales, en partie cachées par les plumes du front; ailes sub-aiguës, allon^-ées; queue longue, ample, échancrée ; tarses épais ; doigts médiocres, le médian, y compris l'ongle, de la longueur du tarse; onf^les médiocres, peu recourbés, aigus. Les Passérines se distinguent des vrais Bruants par l'absence du tubercule palatin, par un bec plus allongé, plus élevé, à commissures plus obliques; mais ils n'en différent pas sous le rappoit des mœurs. Le mille et la femelle adultes ne portent pas la même livrée, et les jeunes ont un plumage qui a de l'analogie avec celui de la femelle. Leur mue est simple à l'automne, ruptile au printemps. Observation. — Les deux espèces que nous comprenons dans ce genre, ont été pour le prince Ch. Bonaparte, des Embeihœ en 1838, des Euspizœ en 18oO,etaont devenues étrangères l'une à l'autre en 1856. V\xn(i[Emh. auréola), a repassé aux Enibériziens, comme type du genre Hypocentor de M. Cabanis; l'autre (/sm?/. melanoccpluda), est restée Spizien, mais en perdant son générique Euspiza pour devenir, elle aussi, type d'une coupe (Granativora) de nouvelle formation. Une seule cbose a disparu complètement au milieu de toutes les créations, mutations, rectifications dont quelques méthodistes contemporains nous ont donné le spectacle ; c'est le nom générique imposé par Vieillot aux oiseaux dont il est question. Ce nom n'est plus aujourd'hui que le très-hum- ble synonyme de genres ultérieurement créés à ses dépens. Que les Passé- rines de Vieillot fussent susceptibles de démembrements, on ne saurait le nier; mais, au moins, fullait-il, comme on l'a fait pour les genres Linnéens, Frin- gilla, Motacilla, Picus, etc., bien autrement disparates, conserver à l'un des démembrements, le nom donné par le créateur du genre. Ce nom, l'équité et la loi de priorité nous font un devoir de le rétablir^, en l'affectant aux espèces suivantes. 15o — PASSÉRIjVE auréole — PASSERINA AUREOLA Yieill. ex Pall. (Type du genre Hypocentor, Caban.) Croupion roux-marron pourpre (mâle adulte) ; rémiges lisérêes de jaunâtre en dehors ; la première et la deuxième égales et les plus longues ; une longue tache oblique blanche sirr la rectrice la plus extérieure et un trait de même couleur sur les barbes internes de la suivante. r«///^; 0'",i5. • , 302 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Emberiza pinetorum, Lepechin, Voy. (1771), t. II, p. 1S8. Emberiza AUREOLA, Pall. Voy. (1776), éd. franc in-S°, append. t. VIII dep. 61. Emberiza Selysii, Verany, Ac^ (/« Congrès Se. de Naples (184.')). Emberiza dolichoma, Bp. Atti délia seltimn adun. degli Scien. Ital. (1845), p. 71o. Passerina AUREOLA ct coLLARis, Vieill. N. Dict. (1S19), t. XXV, p. G et 9. EuspiZA AUREOLA, Bp. Rcv . crit. (1830), p. 160. ''-^ Hypocentor aureolus, Cab. Mas. Ornith. Hein, pars 1", Ose. (ISaO-iS^l), p. 123. Gould, B.ofEur. pi. 17 5. Mâle adulte : Dessus de la tête, du cou, du corps, d'un roux marron- pourpre ; face d'un noir profond ; devant du cou avec un large collier marron; une partie du cou, poitrine et flancs d'un beau jaune serin, avec des mèches couleur marron sur ces dernières parties ; milieu du ventre et sous-caudales blanchâtres ; poignet de l'aile d'un blanc pur ; couvertures alaires comme le dessus du corps ; rémiges brunes, lisérées de gris ; pennes caudales comme les rémiges, avec une grande tache conique Ijlanche sur la plus externe de chaque côté et une petite tache longitudinale sur la suivante ; bec brun en dessus, rougeâtre en des- sous ; pieds bruns. Femelle adulte: Y eriex et croupion, seulement, d'un roux marron- pourpre ; nuque et manteau d'un brun terne, avec de grandes mèches noires ; face d'un gris noirâtre; 'devant du cou avec un collier marron très-étroit; flancs nuancés d'olivâtre et marqués de larges mèches brunes ; poignet de l'aile d'un gris blanchâtre ; point de tache blanche sur la deuxième rectrice externe. Jeu?ie mâle d'un an : Dessus de la tête et du corps d'un gris brun, avec une tache brune au centre de chaque plume ; une large raie sour- cilière, allant du front à l'occiput, bordée de roux marron très-pâle; croupion roux-marron, avec un trait brun au centre de chaque plume ; petites et moyennes couvertures des ailes noirâtres, bordées de gris blanc ; au bas du cou et s'étendant d'un côté à l'autre, en passant sur la poitrine, un collier jaune pâle ; poitrine et flancs de la même couleur, mais avec des mèches brunes, qui grandissent en avançant de la ré- gion fémorale ; abdomen et une bande qui, du bec, s'étend derrière l'œil, où elle s'élargit, d'un blanc pâle et jaunâtre. Jeunes avant la première mue (quelques jours après la sortie du nid) : Dessus de la tête, du cou, dos, croupion d'un brun olivâtre, mélangé de jaunâtre, avec des mèches noires au centre des plumes ; sourcils d'un jaune sale, arrêtés, en haut, par de rares taches d'un brun EMBÉRIZIENS. 303 noir ; tache parotique d'un brun jaunâtre, encadrée par une étroite bande noirâtre ; parties inférieures d'un jaune serin terne, varié, sur la poitrine, de mèches brunes; flancs d'un brun jaunâtre, marqués de flammèches brunes; sons-caudales d'un jaune pâle ; ailes brunes, tra- versées par deux bandes d'un blanc jaunâtre ; rémiges secondaires largement frangées de brun jaunâtre ; rectrices brunes, la plus exté- rieure coupée obliquement par une grande tache blanche ; la suivante avec une longue tache de môme couleur sur les barbes internes ; pieds couleur de chair. La Passérine auréole liabite l'Asie, depuis l'Oural jusqu'au Kauitschatka. Elle est de passage en Italie, dans le midi de la France, eu Crimée et proba- blement dans quelques autres parties méridionales de la Russie. Elle niche à une petite distance du sol. Sa ponte est de quatre œufs, obtus aux deux bouts, à fond blanc, et marqués assez régulièrement de petits points d'un brun foncé. Ils mesurent : Grand diam. 0'",023 ; petit diam. 0'",0i6. L'Auréole vit par petites familles, et jamais par bandes, comme l'a constaté M. Martin. Les jeunes sur le point de quitter le nid sont très-farouches et il est difficile de les élever. Le régime de cet oiseau consiste en très-petits co- léoptères et en pucerons. M, Martin, qui en a ouvert plusieurs, n'a jamais ren- contré une seule graine dans leur jabot. Suivant cet observateur habile, l'Auréole a des mœurs douces et paisibles. Elle arrive dans les monts Ourals vers la fin de mai, et se cantonne dans les taillis déjeunes bouleaux, en plaine, jamais dans les grands bois. Elle est très- peu sauvage à l'époque des amours. Le mâle fait entendre alors, d'une voix pleine et très-étendue, un chant peu varié, mais qui ne manque pas d'agré- ment, et s'éloigne peu du lieu qu'il a choisi pour se reproduire. ObserTations. — 1° « I^a remarquable Euspiza dulichonina «, Hp. {Rev. crit. tSoO, p. 37), ou Dolychonka, Bp. (même ouvrage, p. 166); ou JDolichonia, Bp. (Co?isjj,Av. 1830, t. I, p. 468); ou Eyporentor dolychomtts,Bp. [Cat.Parzud. 1836, p. 4), est tout simplement, ainsi que M. de Sélys-Longchamps l'a pensé {Rev. et Marj. de zool. 1857, t. IX, p. 127), un jeune de VEmh. auréola, Pall. La diagnose que le prince Ch. Bonaparte trace de sa Dolichonia {Consp. Av. p. 468) se rap- porte exactement à la description que nous donnons du jeune à la sortie du nid; description qui a été faite sur des sujets de la collection de M. Hardy, re- cueillis, par M. Martin, dans les monts Ourals. Du reste, les caractères tirés de la forme du bec et des pennes de la queue, caractères à l'aide desquels le prince Ch. Bonaparte a cherché, jusqu'à la fin, à légitimer sa prétendue espèce, confirment pleinement l'opinion de M. de Sélys-Longchamps, car ils appar- tiennent au premier âge. 2° M.Jauberi(i?eî;.e^ Mag. de zool. 1833, t. VII, p. 309 et 312) veut faire une Evib. auréola, en livrée de premier âge, de l'oiseau représenté dans les Enlu- minures de Butfon (pi. 636, f. 1) sous le nom de Gavoué de Proife/tce. Nous ne 304 PASSEREAUX DEODACTYLES. saurions partager sa manière de voir, oitime en reiranchant, comme il le fait, unemouslache certainement Irès-gènante, et qui existe non-seulement dans la figure donnée par Martinet, mais aussi dans la trop courte description laissée par BulTon. V Auréola, sous tous ses plumages connus, et quel que soit le sexe, a toujours du jaune aux parties inférieures, et n'a jaipais le poignet rouge; le Gavoué de Provence, au contraire, a les parties inférieures brunâtres ou blan- châtres et le poignet rouge. Par ce dernier caractère, et par la tache brune de la région parotique, il se rapporte manifestement à une espèce du groupe des Bruants paludicoles, et probablement au Schœniclus, ce que l'on soupçonnait depuis longtemps, et ce que le prince Ch. Bonaparte a fini par admettre. 3" Ce n'est plus dans le Gavoué que le prince Ch. Bonaparte {Rev. et Mag. de zool. 1857, t. IX, p. 164), a vu une jeune Auréola, mais dans le Mililène de Provence figuré sous le numéro 2 de la môme planche {Enlum. 6'56). Nous avouons ne rien comprendre à un pareil rapprochement. Si un oiseau s'éloigne, sous tous les rapports, de l'Auréole, c'est certainement le Mitilène de Buffon. Nous venons de dire que l'Auréole, dans son premier âge,a le croupion brun-oli- vâtre flammèche; des sourcils jaunâtres; toutes les parties inférieures jaunes, avec des mèches à la poitrine et sur les flancs. Plus cet oiseau est jeune, plus son bec paraît convexe, parce qu'il est plus court. Le Mitilène des planches enluminées n'a rien de semblable dans son plumage, et, qui plus est, aucun état de l'Auréole ne peut lui être compaié. Enfin son bec, par sa forme droite, s'éloigne de la forme convexe que présente, à tout âge, celui de l'Auréole. L'idée de l'identifiera cette espèce est donc inexplicable, et elle l'est d'autant plus de la part du prince Ch. Bonaparte, qu'il n'était pas sans savoir que l'on peut rapporter avec quelque certitude le Mitilène au Rustique. 15G — PASSÉRINE MÉLANOCÉPHALE PASSERINA MELINOCEPHALA Yieill. ex Scop. (Type du genre Empiza (1842), Bp.; Granaiivora (1856), Bp.) Croupion roux clair (mâle adulte), oz/ cendré roussdtre (femelle) ; rémiges lisérées de blanc en dehors, la première et la deuxième égales et les plus longues ; la rectrice la plus extérieure, seulement, lisérée de blanc. Taille : 0™,18 environ. Emberiza melanocephala, Scopoh, An. I. Eist. Nat. (1769), p. 142. Tanagra MELANicTERA, Gûldcnst. Nov. com. Acad. se, Petrop.{ill6) ,1. XIX, p. 466. Fringilla cuocea, Vieill. Ois. chant. (ISOd), pl. 27. ' Xanthornus caucasicus, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 428. Passerina melanocephala, Vieill. N. Dict. (1817), t. XXV, p. 2.*^. EcspizA melanocephala, Bp. B. ofEur. (1838), p. 32. EMRÉUIZIENS. 305 Embertza granativora, Ménést. Cnt. Cauc. (If^^'i), p, 40. ■• ''•'' GrANATIVORA MELANOCEPHALA, Bp. Crt^. Parz«ii ( 1 856), p. 5. P. Roux, Om. Prov. pi. 104 bis, mâle au printemps; 104 ter, femelle. Gould, B. of Eur. pi. 172. Mâle en été :. Dessus de la tète, région des yeux et des oreilles d'un noir pur ; dessus du cou, du dos et croupion roux ; parties inférieures, côtés du cou et sous-caudales d'un beau jaune jonquille,, nuancé de roux vif sur les côtés de la poitrine; ailes brunes, avec les rémiges bordées dp grisâtre ; queue d'un brun cendré roussâtre, avec les bordures des pennes d'une teinte plus claire ; bec bleuâtre ; pieds et iris d'un brun roux. Mâle en automne : Noir de la tète moins pur, les plumes de cette partie étant lisérées de brun ; roux des parties supérieures moins vif, légèrement nuancé de grisâtre ; jaune des parties inférieures d'une teinte plus claire, et roux des côtés de la poitrine peu apparent et moins étendu. Femelle : Gorge blanche ; parties supérieures d'un cendré roussâtre; parties inférieures d'un roux blanchâtre, nuancé de jaune en quelques points. Les jeunes avant la première mue nous sont inconnus. l.a Passorine mdanocéphale ou Crocote habite le midi de l'Europe et l'Asie Mineure. Elle est commune en Morée, et se montre accidentellement en France et en Allemagne. Elle niche sur les buissons, particulièrement sur le Bnriurus aculcatus, à peu de distance de terre. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs blanchâtres, ou d'un cendré verdâtre, avec de trùs-petils points et des taclies grises et d'un brun plus ou moins verdâtre. Ils mesurent : Grand diam. 0'",022 à 0™,023 ; petit diam. 0™,0i6. Mœurs, habitudes et régime inconnus. GENRE LXXV FRINGILLAIRE — FRINGILLARIA, Swains. Fringilla, Licht. Douhl. Zool. Mus. (1823). Emberiza, Cretzschniar, in ; Hu[)p. (182G). Fringillaria, Swains. Nul. Stjst. B. (1S33). PoLYMiTRA, Caban. Mus. Om. Hein. (I850-18ol). Rec conique, comprimé dans sa moitié antérieure, aigu, en- tamant le front, à bords presque droits, peu rentrants ; palais Degland et Gerce. I. — i2 0 306 PASSEREAUX DÉODACTYLES. lisse (?) ; narines basales, ovalaires ; ailes médiocrement allongées, sab-obtuses; queue longue, ample, presque égale, iinicolore; tarses minces; doigts antérieurs grêles, courts, le médian moins long que le tarse; pouce épais ; ongles très-courts, très-faibles, aigus et peu recourbés. , , .. ... r >h ur- (}..'»■•:-'' ■ Les Fringillaires sont parfaitement caractérisés par des doigts et des ongles très-grêles et courts , et par des ailes obtuses. Ils font le passage des Embéri- ziens auxFringilliens par leurs formes générales. Leurs mœurs sont fort peu connues. L'une des espèces qui composent le genre se montre accidentellement en Europe. ' 157 — FRIÎVGILLAIRE STRIOLÉ FRINGILLARIA STRIOLATA ' r " ' Swains, ex Licht. Croupion roux; rémiges lisérées de roux en dehors, la première plus courte que la quatrième et même que la cinquième ; point de taches blanches aux rectrices. Taille : 0™,14 environ. Fringilla STRIOLATA, Licht. Doiibl. ZooL Mus. (1823), n" 245, p. 24. Embebiza STRIOLATA, Cretzschmar, in : Rùpp. Reise Nordt. Afr. (1826), Vog, p. 13, pi. 10, a. Fringillari A STRIOLATA, Swalns. Nat. Syst. B. (1837), p. 290. PoLYMiTRA STRIOLATA^ Caban. Mm. Ont. Hein. \)dr?, l^jOsci. (1830-1831), p. 129. Gould, B. of Eur. pi. 132. Mâle adulte : Tête, cou et poitrine d'un cendré bleuâtre, variés de taches longitudinales noires ; parties supérieures d'un roux rougeâtre très-légèrement nuancé de brunâtre ; abdomen et ventre d'un roux moins vif, tirant sur le grisâtre et tacheté de brun sur les cotés ; rémiges et rectrices noirâtres, bordées de roux en dehors : bec brun en dessus, jaunâtre en dessous ; pieds couleur de chair ; iris brun clair. Fe7nelle : Tète variée de brun et de roussâtre ; dessus du corps d'un roux moins vif que dans le mâle et taché de brun ; cou, haut de la poi- trine d'un cendré varié de brunâtre; abdomen, flancs et sous-caudales roux ; petites couvertures des ailes d'un roux vif, les moyennes et les grandes brunes, avec de larges bordures d'un roux vif ; rémiges et rec- trices brunâtres et bordées de roussâtre. ■• ■ i EMBÉRIZIENS. 307 La FringiUaria striolata habite l'Afrique seplentrionale. Elle se montrerait accidentellement clans l'Europe méridionale, et ne serait pas rare, dit-on , en Andalousie. Ses mœurs, son régime, ses habitudes et sa propagation sont inconnus. ObserTation. — L'apparilion de cet oiseau en [uirope ne reposerait pas, selon M. de Sélys-Longchauips , sur des renseignements assez authentiques, et devrait, par conséquent, n'être admise qu'avec doute. Cependant, Temminck et, après lui, le prince Ch. Bonaparte l'indiquent comme se trouvant dans la péninsule Ibérique, et il n'y a pas impossibilité, en effet, à ce qu'il puisse s'y montrer. C'est aux naturalistes de l'endroit , à ceux de l'Andalousie particuliè- rement, où Temminck dit l'oiseau assez commun, à élucider cette question. GENRE LXXYI PROYER — MILIARIA, Brehra. Emberjza, p. Linn. .S. N. (1748). MujARiA, Brehm, Isis (1828). Spina, Kaup, Nat. Syst. (1S29). Cynchramls, Bp. -B. o/ £'«/•. (I83a — PROYER D'EUROPE — MILIARIA EUROPEA Swains. Croupion cendré roussâtre ; rémiges lisérées, en dehors de cen- dré roussdtre ; rectrice lapins extérieure^ de chaque côté, marquée de marbrures blanchâtres à peine visibles. Taille: 0"',I9. Emberiza miliaria, Linn. S. N. (1766), t. 1, p. 308. Cynchramus, IMss. Ornilh. (1760), t. III, p. 2'J2. Miliaria septentrionalis, Giîrmanica et peregrina, Brehm, Handb, Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 291 et 292. Miliaria eliropea, Swains. Nut. Syst. B. (i837), t. II, p. 290. Cynchramus miliaria, Bp. B. of Ehï\ (1838), p. 35. Spinus miliarius, g. R. Gray, Gen. of B. (1841), p. 61. Cryptophaga mu.iaria, Caban. Mus. Orn. Hein, pars l*,Osci. (I8o0-1851),p. 127. Buff. PI. enl. 233, sous le nom de Bruant de France, appelé Proyer. Mâle en été : Toutes les plumes des parties supérieures brunes, bor- dées de gris et plus ou moins usées ; celles des [)artie3 inférieures d'un blanc gris, variées de petites taches d'un brun roussâtre, rondes et trian- gulaires au cou, allongées sur la -poitrine et les flancs; couvertures alaires pareilles au matifean ; rémiges et rectrices lisérées de blanchâtre; bec bleuâtre ; pi^ds brunâtres ; iris brun. Mâle en automne et en hiver : Plumage varié de brun et de rous- sâtre en dessus ; d'un blanc jaunâtre en dessous, avec de nombreuses et larges taches brunes au cou et à la poitrine. EMBERIZIEN'S. 309 Femelle : Elle ne diffère du mâle que par des teintes un peu })lus claires. Jeunes avant la première nnie : Plumage plus roux en dessus, et plus marqué de taches brunes et noirâtres en dessous. Variétés accidentelles : On trouve des individus à plumage blanc, ou jaune clair, ou tacheté de gris et de blanc. Le Proyer est répandu dans toute l'Europe. On le trouve communément en Franco, où il ^it sédentaire dans quelque^: contrées. Il niche à terre dans les giu'rets, les champs ensemencés, les prairies. Sa ponte est de quatre à six œufs, un peu allongés, d'un gris cendré roussâtre ou •violacé, avec des taches brunâtres et d'autres taches, ainsi que de petits traits en zigzag d'un brun noir. Ils mesurent : Grand diam. 0'",025 à 0'",026 ; petit diam. C^OIS. Cette espèce a le vol très-rapide et bruyant. En automne, elle forme des bandes plus ou moins nombreuses; les individus qui les composent vivent rap- prochés les uns des autres, et, même en volant, s'écartent peu. L'hiver, ceux qui n'ont point émigré se mêlent aux bandes de Moineaux, de Pinsons et de Bruants et s'approchent des habitations. GENRE LXXVÏI BRUANT — EMBERIZA, Linn. Embepiza, Linn. 5. N. (17iSj. CiTiuNELLA, cnux'S, CIA, Kaup, Nat. Syst. (1829). BuscARLA, p. Bp. Rev. et Mag. de Zool. (1857.) Bec conique, comprimé, pointu, entamant le front, à bords des deux mandibules très-infléchis en dedans ; commissures plus ou moins obliques ; palais généralement muni d'un tubercule oblong; narines basaîes, orbiculaires ; ailes amples, sub-aiguës; queue allongée, ample, échaucrée; tarses minces, de la longueur du doigt médian, l'ongle compris; ongles grêles, comprimés, aigus, peu arqués, celui du pouce à peine aussi long que le doigt ou plus court. Les Bruants, par leurs habitudes, ont de grands rapports avec les Pinsons. Us sont le plus souvent à terre; lorsqu'ils marchent, la plupart d'entre eux ont l'habitude de relever les plumes de l'occiput; leur vol n'est généralement pas rapide et s'exécute par élans successifs. Ils se nourrissent de graines fari- neuses, de baies et d'insectes. La plupart d'entre eux fréquentent la lisière des bois, les bords des chemins et les champs cultivés. Les uns nichent à terre, 310 PASSEREAUX DEODACTYLES. dans une touffe d'herbe ; les autres, dans les broussailles, les arbustes, mais à une petite élévation du sol. Les petits naissent couverts d'un léger duvet. Le mâle et la femelle, sauf une exception, sont parfaitement distincts. Les jeunes, avant la première mue, ressemlilent plus ou moins à la femelle. Le plus grand nombre, indépendamment de la mue ordinaire, qui s'opère vers la fin de l'été, subissent, au printemps, un changement de coloration dans le plumage. Ce changement provient de ce que la partie moyenne de la plume, toujours plus vivement colorée, est mise à découvert par l'usure des barbes à teintes ternes qui la bordent. ■ •. --■ ■ 159 — BRUAXT JAUXE — EMBEIUZA CITRINELLA 1 Linn. , (Type du genre Citrinella, Kaup.) Croicpion fauve ; rémiges Usérées de jaune en dehors ; sur les barbes internes des deux premières rectrices latérales, de chaque côté, une tache oblongue blanche, qui occupe les deux tiers de la première et seulement le tiers inférieur de la seconde. Taille: O"",!?. Embeuiza citrinella, Linn.. 5. N. (1766), t. F, p. 309, tiAuct, Buff. PL ml. 30, l. I, »i«/e, sous le nom de Bruant de France. Mâle en été : Parties supérieures variées de noir, de roussâlre et de grisâtre, avec le croupion d'un marron clair; tête, devant du cou et parties inférieures du corps d'un beau jaune, plus ou moins pur, avec le vertex, la nuque, la région parotique variés de brun; la poitrine t achetée de rougeâtre et de marron, et les flancs de noirâtre ; rémiges noirâtres, bordées de jaunâtre ; rectrices également noirâtres, avec les deux les plus latérales en grande partie blanches sur les barbes inter- nes ; bec bleuâtre ; pieds jaunâtres ; iris bruns. Chez les vieux individus, le jaune est plus éclatant, et le vertex ne porte pas de taches brunes. Femelle : Un peu plus petite que le mâle, plus tachetée de brun- noir olivâtre, avec moins de jaune à la tète, au cou et aux parties in- férieures. Mule et femelle en automne et en hiver : Plumage moins brillant ; les mâles n'ont pas de couleur grisâtre aux parties supérieures, et ont moins de jaune à la tête; les femelles ont le vertex fortement rayé de brunâtre et un plus grand nombre de taches à la tète et au cou. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent à la fenn-lle, mais EMBÉrUZIE.NS. 311 n'ont pas de jaune à la tête ; cette ]>artie est tachetée de noir olivâtre, ainsi qne toutes les parties inférieures du corps. Variétés accidentelles : Cette espèce offre des variétés isabelle et d'antres d'un jaune pur (Collect. Degland). Cette dernière n'est même pas très-rare. Nous avons vu sur les marchés de Paris, une nichée renfermant trois individus, dont deux avec un plumage d'un jaune serin parfait et les yeux rouges, et le troisième avec la livrée ordinaire des jeunes. On trouve aussi des individus à plumage complètement blanc. . . t.e Bruant jaune est répandu dans une grande partie de l'Iîurope. Il est sé- dentaire et très-commun dans toute la France. Il niche dans les buissons et dans les haies: pond quatre ou cinq œufs, d'un blanc griscllre ou roussûtre, nuancé d'une légère teinte violacée, avec des taches d'un roux violet, d'autres taches et des traits d'un brun noir. Ils me- surent : Grand diam. 0-", 022 ; petit diam. O'",0 16. Le Bruant jaune se tient aux bords des bois et des buissons en été; se mêle, en hiver, aux bandes de Moineaux, de Pinsons, et descend alors jusque dans la cour des fermes. Sa chair est trés-délicate et recherchée en automne, époque où, en général, les oiseaux ont le plus de graisse. 140 — BRUAXT ZIZI — EMBERIZA CIRLUS Linn. (Type du genre Cirlns, Kaup.) Croupion olivâtre ; rémiges lisérées de jaunâtre en dehors ; sur les barbes internes des deux premières rectrices latérales^ de chaque côté, une tache blanche qui occupe les deux tiers inférieurs de la 'première et un bien moindre espace de la seconde. Taille : 0'^,iQ^ e?wiron. Emberiza cirlds, Linn. .S. N. (1766), t. I, p. 311. Lmberiza sepiaria, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 263. Emberiza el^athorax, Bechst. Nal. Dents. (1807), t. III, p. 292. Buff. PI. enl. 653, f. 1, vieux mâle sous le nom de Bruant de haie; f. 2, femelle ou jeutif. Mâle en été : Dessus de la tète, du cou et du croupion, d'un cendré olivâtre, marqué de taches longitudinales noirâtres ; une bande jaune au-dessus des yeux ; une autre, de même couleur, au-dessous ; ces deux bandes sont séparées par un trait noir qui prend naissance sur les côtés du bec, et traverse l'œil; dos roux, nuancé de brun ; gorge noire; bas 312 PASSEREAUX DÉODACTYLES. du COU jaune ; poitrine d'un cendré verdàtre, avec du marron vif sur les côtés ; abdomen jaune ; couvertures et pennes alaires brunes, fran- gées de cendré et de roussâtre ; rectrices également brunes, les deux les plus latérales, de chaque côté, avec une longue tache blanche sur les barbes internes ; bec cendré verdàtre et brun en dessus ; pieds rou- geâtres; iris brun. Mâle eh. hiver : Le jaune des parties inférieures d'une teinte plus faible; les plumes noires de la gorge et des joues libérées de gris jau- nâtre ; le marron des côtés de la poitrine et du dos moins vif, et des taches plus larges et plus nombreuses sur les parties supérieures. Femelle en été : Point de jaune, au-dessus et au-dessous des yeux, ni de noir à la gorge ; moins de roux au dos et sur les côtés de la poi- trine ; toutes les parties inférieures jaunâtres, striées de noir. Femelle en hiver : Les couleurs sont ])lus ternes, et les taches des parties supérieures et inférieures plus larges. Jeunes avant la première mue : D'un brun tacheté de noir en des- sus ; d'un jaunâtre nuancé d'olivâtre eu dessous, avec des taches noi- râtres. Le Zizi est répandu dans les contrt'es méridionales de l'Europe. Il est de passage dans nos départements du Nord et vil sédentaire dans les Pyrénées, en Anjou et en Provence, où il est très-commun. Il niche dans les haies et les buissons, près de terre. Quelques individus se reproduisent aux environs de Lille, dans les jardins et les vergers. Sa ponte est de quatre à cinq œufs grisâtres, avec des taches, des points et des raieti cendrés et noirs. Ils mesurent : Grand diam. O", 022 ; petit diam. 0"", 016. Ses habitudes et ses mœurs sont les mêmes que celles du Bruant jaune. Du- rant l'hiver, il vit en compagnie de cette espèce et du Pinson. Lorsque la terre est couverte de neige, il s'approche avec eux des habitations. 141 — BRUANT FOU — EMBERIZA CIA Linn. (Type du genre Ciu, Kaup.) Croupion roux-rougedtve, rémiges lisérées de cendré en dehors, la première plus courte que la quatrième, ne dépassant pas la cin- quième; une tache conique blanche à F extrémité de la première et de la deuxième rectrice externes, de chaque côté. Taille: 0'^,166. EMBÉRIZIENS. 313 Embf.riza CIA, Linn. S. N. (1700), t. 1, p. 310. Embëriza l'RATE.NSis, Bi'iss. Ornith. (I7G0), t. III, p. 20(5. i ■, • Embeuiza barbata, Scop. An. 1. Hht. nat. (I70S), n° 210. , • Embekiza LOTnARiNGicA,GmeI. S.N. (1788), t. I, p. 882. BuscARLA CIA, Bp. Rev. eiMag. de ZooL (1857), ,2^ sér. t. IX, p. 103. BufF. PL enl. 30, 1'. 2, sous le nom de Bruant de prés de France, et 511, f. 1, sous le nom d'Ortolan de Lorraine. Mâle en été : Tète et cou d'un cendré bleuâtre, avec deux bandes noires sur les côtés du vertex ; deux autres bandes de môme couleur, l'une qui traverse l'œil, l'autre qui prend naissance, sous forme de moustache, sur les côtés du bec, viennent se réunir derrière la région parotique, et forment une sorte d'encadrement de chaque côté de la tète ; parties supérieures du corps variées de taches longitudinales noires, sur fond roux, légèrement varié de cendré ; croupion roux-mar- ron; gorge blanche; devant du cou et poitrine d'un beau cendré bleuâtre ; le reste des parties inférieures d'un roux assez vif, plus ar- dent sur les côtés de la poitrine et de l'abdomen ; ailes traversées par deux bandes étroites, blanchâtres ; les couvertures de la couleur du dos : rémiges noirâtres, bordées de roussâtre ; queue noire, avec les pennes médianes bordées de roux, et les deux plus externes marquées d'une large tache blanche sur les barbes internes ; bec noirâtre eu dessus, gri- sâtre en dessous ; pieds et iris bruns. Mâle en automne : Il a les bandes noires de la tête moins marquées et variées de brunâtre ; moins de roux et une teinte [»lus cendrée sur les parties supérieures ; le cendré du cou plus clair, et le roux de la poi- trine et de l'abdomen moins vif. Femelle : Tète, dessus du cou et du corps variés de roussâtre et de noir; croupion et sous-caudales d'un roux vif ; parties inférieures d'un roux assez clair, avec la gorge blanchâtre ; le devant du cou et la poi- trine nuancés de gris sombre, tacheté de brunâtre ; flancs d'une teinte plus rousse.et plus ou moins tachetés de brun roussâtre. Jeunes: avant la première mue : Dessus de la tête et du cou cendré, avec un trait noir sur le milieu de chaque plume ; dessus du corps et des ailes varié comme dans la femelle, mais d'une teinte roux cendre ; sus-caudales rousses, tachées longitudinalementde noir ; gorge, devant et côtés du cou, haut de la poitrine cendrés et marqués de taches noires ; le reste de la poitrine et de l'abdomen très-légèrement lavé de roussâtre. A la sortie du nid, les jeunes ont tout le plumage d'un jaune gri- 311 PASSEREAUX DEODACTYLES. sàtre sale, parsemé de taches plus foncées, plus nombreuses aux parties inférieures qu'en dessus. A la mue, le plumage propre à chaque sexe se dessine ; les plumes de rétat adulte qui paraissent les premières sont celles de la poitrine et de l'abdomen. . .^ .,. ^, ,, ,, . , .,,^ , -_ '. ^ - ■.^ .- • ^ Emberiza sclavonica, Degl. Ornith. Eur. (1849). t. I, p. 252. Bcscarla priHYORNUs, Bp. Rev. et Mag. de Zool. (1857), 2« sér. t. IX, p. 163. Gould, i?. of Eur. pi. 104. Mâle adulte : Milieu du vertex d'un blanc éclatant, avec les côtés et EMBÉRIZIENS. 31'S le front d'un noir profond ; dessus du cou varié de blanc et de brun roussâtre ; dessus du corps d'un roux plus ou moins vif, marqué^ sur le haut du dos, de taches longitudinales noires ; sus-caudales également rousses; gorge, région ophthalmique d'un roux très-ardent; région parotique, devant du cou, milieu de l'abdomen et sous-caudales blancs; poitrine et flancs tachetés de roux plus ou moins vif ; couvertures et pennes alaires d'un l)run noirâtre, bordées ou lisérées de cendré rous- sâtre et de roux ; queue noirâtre, avec les pennes bordées de cendré roussâtre, et une grande tache conique blanche sur les deux plus externes de chaque côté ; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous ; pieds roussâtres ; iris brun. Mâle jeune: Front et dessus de la tête mélangés de brun et de blanc, le blanc dominant à l'occiput ; un Irait également blanc , sur- monté d'une bande d'un brun noirâtre , s'étend du bec à la région parotique ; région ophthalmique jaunâtre, entourée de ferrugineux ; dessous de la gorge d'un ferrugineux assez intense; devant du cou et haut de la poitrine blancs; milieu de la poitrine blanchâtre, varié de ferrugineux ; abdomen et sous-caudales d'un blanc pur ; flancs blancs, flammèches de ferrugineux ; le reste du plumage à peu près comme chez le mâle adulte. Femelle : Elle a un faible indice de tache blanche sur la tête ; les parties supérieures d'un brun roussâtre ; les parties inférieures blan- châtres ; les ailes et la cjueue comme chez le mâle, et n'a point de roux à la gorge. Les jeunes avant la première mite nous sont inconnus. Le Bruant pithyorne ou à couronne lactée halnte la Sibérie et se montre ac- cidentellement en Allemagne, en Ligurie, en Dalmatie et dans le midi de la France. Ses mœurs, ses habitudes, son régime et sa propagation sont peu connus. Pallas, qui n'a jamais rencontré cette espèce que dans les bois de pins, dit que sa voix ressemble à celle du Cynchrame schœnicole; d'après M. Barthéle- my-Lapommeraie, au contraire, son cri d'appel, comme il a pu en juger d'après un jeune mule, vivant en volière, ne dilTérerait pas de celui du Bruant iaune. !"■ .- (I \ y- î ^ i ., ■ ..:.' ■ Observation. — Le prince Ch. Bonaparte a décrit comme jeune ^J^ife. p?' tliljornm [Rev. et Mag. de Zool. 1857, 2* sér. W IX, p. 164) un oiseau que l'on trouve figuré sous le nom d'Emb.scotata (Bonomi) à la pi. 7 du même recueil. Cet oiseau était si bien pour le prince un Pithyornus,'qu'il a fait une note rectifi- cative (même ouvr. p. 209) dans laquelle ce nom est substitué à celui de Scotata, que le graveur avait reproduit d'après l'étiquette que portait le sujet figuré. 3l(i PASSEREAUX DÉODACTYLES. M. leconi(e de Riocour^ possesseur actuel de cel oiseau, a bien voulu nous le communiquer. Malgré la plus scrupuleuse attention, nous n'avons découvert en lui aucun caractère qui pût le faire rapporter au Pitliyorne : quant à son plumage, il n'ofi're pas même une ressemblance éloignée avec celui de cette espèce. On dira peut-être, pour expliquer une aussi grande différence^ que l'oi- seau dont il est question est un jeune, comme l'a prétendu le prince Ch. Bo- naparte. Mais les jeunes portent toujours le cachet de leur âge : avant la pre- mière mue, les plumes, surtout celles du ventre, ont un caractère bien connu; après la première mue, ce sont le bec elles pattes qui peuvent encore trahir l'Age. Jamais un jeune passereau quelconque ne se présente avec un bec et des pattes noirâtres ou d'un brun sombre, lorsque les parents dont il provient ont, à l'état adulte ou pendant les amours, les mômes organes faiblement colorés. C'est plutôt le contraire qui se produit : le bec et les pieds brunissent à mesure que le jeune oiseau vieillit. Or le prétendu Pithyornus n'a ni le ptilose, ni le bec, ni les pieds du jeune âge, et cet oiseau nous a toujours paru être un Schœ- nicole à teintes générales un peu plus ferrugineuses que celles que l'espèce offre habituellement. On se ferait, d'ailleurs, une fausse idée de ces teintes, si l'on en jugeait par la figure que nous avons citée : elles y sont généialement exagérées. La gorge, surtout, e.4 loin d'être aussi rousse et ton encadrement aussi pur, aussi parfait, aussi large. En un mot, c'est une figure outrée sous le rapport des couleurs. 143 — BRUAAT ORTOLAN — EM DE RIZ A HORTULANA Linn. (Type du genre Gli/cyspina, Caban, llortulnnus, Bp.) Croupion cendré olivâtre ; rémiges lisérées de cendré en dehors^ la première et la deuxième égales et les plus longues ; une tache blanche sur les première, deuxième et quelquefois troisième rémiges externes de chaque côté. Taille : O"",!.^ « 0"\16. Emberiza HORTULANA, Liun. ._^. N. (1766), t. 1. p. 30!». HoRTCLANUs, Hriss. Onuth. (17C0), t. III, p. 269. Emberiza chi.orocephala, Gm. 5. N. (178.^), t. I, p. 887. Emberiza Tcnstalli, Lath. Ind. Orn. (1790), t. I, p. 418. CiTRiNEi.i.A HORTULANA, Kaup, N((t. Syst. (1829), p. 142. Hortulanus chlorocephalus, Bp. Cal. Parzud. (I806), p. 4. Glycyspina HORTULANA, Cabau. Mus. Orn. Ilein. pars i% Osci. (1S50-18.'>I), p. 128. BufT. PL enl. 247, f. 1, feiaelk ou jcunt;. Mâle en été : Tète, cou et haut de la poitrine d'un cendré plus ou moins nuancé d'olivâtre, quelquefois marqué de faibles taches ])rinies. EMBÉRIZIENS. 317 avec le bord des paupières, les moustaches et le devant du cou d'un jaune paille ; plumes du dos noirâtres au centre, rousses sur les bords ; croupion et sus-caudales d'un gris roux ; abdomen roux d(; tan plus ou moins foncé ; sus-caudales roussàtres ; couvertures des ailes noires, les petites et les moyennes bordées et terminées de cendré roiissàlre, les grandes d'une teinte |)lus rousse ; rémiges brunes , lisérées, en dehors, de blanc roussàtre ; qneue d'un brun plus foncé, avec les deux pennes médianes bordées de roussàtre, et les deux les plus latérales marquées, sur les barbes internes, d'une longue tache blanche ; bec et pieds rou- geâtres; iris brun. Femelle en été : Teintes du dessus du corps moins nettes ; côtés du cou et haut de la poitrine manpiés de taches brun olivâtre; moins de jaune à la gorge que dans le mâle ; bas de la poitrine, abdomen et sous-caudales d'un roux pâle, avec un trait brunâtre sur la tige des plnmes des flancs. Mâle et femelle e)i automne : Teintes plus ternes ; les plumes des parties su[)érieures ont leurs bordures plus rousses; côtés du cou et haut delà poitrine martjués de larges et longues taches noires ; les stries des flancs plus apparentes. Jeunes avant la premièi^e mue : Ils ressemblent à la femelle dans son plumage d'automne ; ont la gorge d'un cendré clair et les pieds couleur chair livide. Variétés accidentelles : On cite des variétés blanches, de jaunes et de noires, et de tapirées de blanc. L'Oi'lolaa habite principalement t'Europe tempérée et méridionale ; il est très comuiun en Italie, en Sicile^ dans le midi et le nord de la France, depuis le mois d'avril jusqu'à la fin d'août. Il niche dans les buissons, les haies, les champs de colza. Son nid est com- posé d'herbes sèches, de radicules et de quelques crins en dedans. La ponte est de quatre ou cinq œufs, un peu courts, d'un gris rougeâtre pâle, un peu violacé, quelquefois légèrement bleuâtre, avec quelques points et des traits bruns et noirs. Us mesurent : Grand diam. 0'", 02 environ; petit diam. O^jOlo. L'Ortolan ne s'attroupe jamais en grand nombre comme les Bruants fou et jaune; vers la fin de l'été, on le trouve par petites familles composées de qua- tre à six individus. A l'époque des pontes et surtout pendant l'incubation, le mule chante du matin au soir : il chante même durant la nuit. Il cesse de se faire entendre lorsijue les couvées sont terminées. Son arrivée en France a rè-'ulièrement lieu en avril, et son départ s'efTeclue vers la fin d'août et de septembre. Celte espèce est très-recherchée dos gourmands à cause du bon goût et de 318 PASSEREAUX DÉODACTYLES. la délicatesse de sa chair. Elle devient très-grasse en peu de temps et lors- qu'on la tient en captivité, dans un demi-jour. A son passage d'automne, on en prend beaucoup avec des filets à nappe, en Belgique, dans le midi de la France et en Italie; et, à son arrivée au printemps, elle de\ient, sur les bords de la Méditerranée, depuis Port-Vendres jusqu'aux environs de Perpignan, l'objet d'une chasse particulière, fort destructive. Cette chasse se fait à l'aide d'une seule nappe que le vent contribue à abattre. 144 — BRUANT CEXDRILLARD — EMBERIZA CjESIA Cretzsch. Croupion cendré roussâtre; rémiges lisérées de cendré roussâtre en dehors, la première et la deuxième égales et les plus longues ; une tache blanche sur les première, deuxième et troisième rectrices externes de chaque côté . , . , , ... . Ta///^: 0",14. Emberiza c^sia, Cretzschmar, in : Riipp. Rehe Nordt. Afr. (182(3), Vôjj. p, 7, pi. 10, G. Embeiuza rufibarbata, Hemp. Ehremb. Symh. Phys. (1820-1845), Aves. Fringillaria ciESiA, Bp. lîev. crit. (1850), p. IGo. GLYcyspi>A cMiiA, Caban. Mus. Om. Hein, pars 1% Osci. (1850-1851), p. 129. HoRTULANUs c^sics, Bp. Cat. Parmd (1856), p. 4. P. Roux, Om. Prov. pi. 112 bis, mâle, sous le nom de Bruant fou mâle, variété. Rùppel, R. N. Afr. Vog. pi. 10, f. h, mâle au printemps. Mâle au printemps : Dessus de la tète, du cou et poitrine d'un cendré bleuâtre ; parties supérieures du corps variées de brun et de roussâtre, comme chez l'ortolan ; gorge, devant du cou, abdomen roux de rouille ; pennes alaires et caudales noires, bordées de roux ; les deux rectrices les plus latérales, de chaque côté, marquées d'une grande tache oblongue blanche et la troisième d'une plus petite tache de même couleur ; bec et pieds rougeâtres. Femelle : Elle a les parties supérieures variées de brun et de roussâ- tre, ce qui lui donne la plus grande ressemblance avec la femelle du Bruant ortolan en été ; les parties inférieures et les sous-caudales d'un roux de rouille, avec des stries brunes sur les côtés du cou et le haut de la poitrine. Les jetines avant la première mue nous sont inconnus. Nota. Le mâle et la femelle, suivant Temminck, auraient en au- tomne des teintes moins pures, de petites stries brunes longitudinales répandues sur la teinte cendré bleuâtre de la tète et de la nuque, des EMBÉRIZIENS. 319 bordures brunes aux plumes de la poitrine, et le roux de la gorge moins vif et moins pur. Le Bruant Cendrillard habite la Syrie, la Nubie, l'Egypte et la Grèce^ et se montre accidentellement en Europe. P. Roux l'a trouvé en Provence et l'a pris pour une variélL- du Bruant Fou. Un autre sujet a été tué aux environs de Marseille par M. Bossonnier, qui en a fait hommage au Muséum d'histoire naturelle de celte ville; enfin, Tenmiinck cite une autre capture faite en 1S27, près de Vienne, en Autriche (i). Mœurs, habitudes, régime et propagation inconnus. ^ c 143 — BRUANT A SOURCILS JAUNES EMBERIZA CHRYSOPHRYS paii. ,. ,.|,';; Une grande raie sourcilière jaune, s étendant au-delà du méat auditif; queue très-échancrée, la première rectrice externe, de chaque côté presque entièrement blanche, une longue tache de même couleur sur la seconde . ' '^ - ■ Taillle : 0'",15 environ. • E.MBER1ZA cuRYsopoRYs, Pall. l^of/. (177(:)), édit. franc. in-S", t. VIII, Append. p. 66. Hypocenïor CHRYSOPHRYS, Bp.-iî(?y. et Mag. de Zool. (18i>2), t. IX, p. 162. De Sélys-Longchamps, Faune belge, pi. 4. Mâle : Dessus de la tête noir, avec une ligne longitudinale blanche au milieu, se confondant, en arrière, avec une sorte de demi-collier de même couleur ; un large et long trait jaune-citron au-dessus de chaque œil; parties supérieures du corps d'un ferrugineux gris-brunâtre, plus foncé au centre des plumes, qui sont rousses sur les bords ; parties in- férieures d'un blanc gris au cou, avec une sorte de plastron sur la poi- (1) Le Bruant Cendrillard est une espèce dont les apparitions en Europe sont beaucoup plus fréquentes qu'on ne pense. Je ne crois pas m'éloigner de la vërifë en disant qu'elles doivent être annuelles dans une partie de l'Espagne et du midi de la France. Me trouvant en avrd 1801 à Port-Vendres, j'ai vu chez l'agent maritime de la localité une femelle vivante, dont il avait fait chasse la veille de mon arrivée. Quelques jours au- paravant un autre chasseur avait pris deux mâles, dans la même matinée, à quelques centaines de mètres de la ville. Plusieurs personnes m'ont confirmé le fait et m'ont en outre assuré que ce Bruant était parfaitement connu de tous ceux qui, sur les côtes du Roussillon, se livrent à la cliasse au fdet pour capturer l'Ortolan à son retour en France, et qu'd n'y avait pas d'année où l'on n'en prit quelques-uns. Le Cendrillard a tout à fait les allures de l'Ortolan; il vole et rappelle comme lui; aussi les chasseurs ne le distin- guent-ils de cette espèce, que lorsqu'il tombe dans leur filet. Comme l'Ortolan aussi, il engraisse avec rapidité et devient alors un mets friand. (Z. G.) 320 PASSEREAUX DÉODACTYLES. trine, composé de plumes brunes et rousses; d'un blanc gris seulement au ventre, moucheté de points bruns au bas de la poitrine et sur les flancs ; rémiges brunâtres, bordées de roussâtre en dehors ; reclrices brunes, les trois quarts des externes blanches, avec le bout brun en dehors ; les deux avant-dernières à moitié blanches vers la pointe ; bec et pieds brunâtres ; iris brun. Tel est un individu qui se trouve au Musée d'histoire naturelle de Lille. Femelle et Je^mes : Inconnu». 11 habite, la Daourie et la Sibérie, et se montre accidentellement en Prance. Le sujet qui se trouve au Musée d'histoire naturelle de Lille a été pris, au filet, derrière la citadelle de cette ville. Mœurs et propagation inconnues. GENRE LXXVllI CYNCHRAME — CYNCERAMUS, Roie. Emberiza, p. Linn. S. N. (1748). Cynchrauus, Boie, Isis (1826). ScHŒNicoLA, Bp. C. Gen. Av. (1830). Rec variable dans sa forme; comprimé, entamant le front; palais lisse; narines basales, arrondies, en partie protégées par les plumes du front ; ailes sub-obtuses, n'atteignant pas le milieu de la queue ; celle-ci longue, large et écliancrée ; tarses minces; doigis grêles, celui du milieu de la longueur du tarse; ongles longs, minces, aigus, recourbés, celui du pouce le plus fort et aussi long ou presque aussi long que le doigt. Le» Cynchrames ont des mœurs et des habitudes qui les distinguent parfai- tement des Bruan's proprement dits. Us ne se plaisent plus, comme ceux-ci, dans les champs bordés de haies, dans les bois taillis, sur les coteaux; mais dans les lieux marécageux, sur les bords des torrents, des fleuves, des étangs couverts de roseaux, de saules, de hautes plantes aquatiques, et ne s'aventurent dans les campagnes voisines que pour pâturer. Ils se distinguent encore par un vol plus saccadé, plus sautillant, plus irré- o^ulier; par un cri d'appel plaintif, prolongé, qui n'a pas la moindre analogie avec celui des autres Lmbériziens, et par l'habitude qu'ils ont de grimper, à la manière des Calamoherpiens, le long dos tiges verticales des roseaux. Iintîn, lorsque quelque chose les affecte, lorsqu'ils se préparent à prendre leur essor, EMBÉRIZIENS. 321 ou qu'ils viennent de se poser, ils impriment à la partie postérieure de leur corps des mouvements brusques et répétés, comme font les P^riquets. Leur nourriture consiste en insectes et en graines. Le mâle adulte porte deux livrées : une d'hiver, l'autre d'amour, et se dis- tingue de la femelle beaucoup plus sous la dernière que sous la première. Les jeunes des deux sexes, avant la première mue, diiïèrent peu les uns des autres, etportenj un plumage analogue ù celui de la femelle adulte. Leur mue est simple à la fin de l'été et ruptile au printemps. ObserTations. — 1° Indépendamment des Emh. schœnirlus et pyrrhuloides, nous croyons devoir ranger dans celte division VEmb. pusilla (PalL), dont les rapports avec ces espèces sont tels, que le prince Ch. Bonaparte a pu confon- dre et figurer sous le nom à.'Emh. Durazzi {Faunaltal. fasc. XXVI) une vraie pusilla, et un oiseau dont il a fait successivement une Emb. Durazzi, le Gavoué de Provence, de BufFon , et qu'il a fini par rapporter, avec raison, à VEmb. schœniclus. A la yériiô, VEmb. pusilla de Pallas n'a pas le bec de VEmb. schœniclus; mais VEmb. pyrrhuloides, qu'il est impossible d'en éloigner, l'a-t-il davantage? VEmb. pusilla mCde adulte n'a pas, non plus, dans son plumage de noces, le masque et le plastron qui distinguent les mâles des Emb. schœniclus el pyrrhu- loides ; mais les mâles du Bruant jaune et du Bruant Zizi ou de haies, sont bien autrement distincts, et, cependant, l'idée de les séparer génériquement n'est jamais venue à d'autres naturalistes qu'à Kaup. Le groupement des es- pèces peut donc reposer sur des attributs autres que la forme du bec ou la coloration des mâles. Les caractères que présentent les femelles et les jeunes (dont généralement on tient trop peu de compte), indiquent mieux, pour le cas dont il s'agit, les rapports naturels des espèces. Les femelles et les jeunes de VEmb. schœniclus, aussi bien que de VEmb. pyrrhuloides, se distinguent pur un plumage largement flammèche sur le corps el sur les flancs; par la double série de taches, en forme de moustaches, qui , après avoir encadré la gorge et le devant du cou, se confondent avec d'autres taches qui couvrent la poi- trine, et par la plaque à bords plus foncés de la région parotique. En outre, le mâle et la femelle des deux espèces sont encore remarquables par la teinte rousse, ou d'un brun roux, qui colore à tous les âges le poignet de l'aile et le bord externe des rémiges. Or, tous ces caractères sont si prononcés chez VEmb, pusilla, qu'abstraction faite du bec, de la taille el des bandes qui ornent le des- sus de la tête, on prendrait volontiers cette espèce, surtout dans son plumage d'hiver, pour un jeune ou une femelle du Cynchrame schœnicole. 2° Nous rapportons aussi, mais avec beaucoup de doute , au genre Cynchra- mus, VEmb. rustica (Pall.) à cause de son plumage flammèche, de sa tache pa- rotique, de ses ailes colorées de roux et de ses œufs, qui ont une grande res- semblance avec ceux des Cynchr. schœniclus ei pyrrhuloides. Pour arrêter dé- finitivement la place de cet oiseau, il faudrait connaître ses divers âges et ses habitudes mieux qu'on ne les connaît. Dans tous les cas, nous ne saurions, avec M. Cabanis et le prince Ch. Bonaparte {Rev. et Mag. de Zool. 1857, t. III, p. 162), y voir un Hypocentor, surtout un congénère des Emb. aureolaet chry- sophrys, et il nous paraît difficile de l'éloigner des Bruants paludicolos, desquels Deglakd et Geube. ï- — 21 322 PASSEREAUX DEODACTYLES. paraît aussi se rapprocher VEmb. fucata de Pallas. Toujours est-il que ces di- vers oiseaux ont des traits communs qui les lient : chez tous, le brun ferrugi- neux ou le roux dominent, principalement aux ailes ; en sorte que, quoi que l'on fasse, qu'on les réunisse dans une coupe unique, ou qu'on les subdivise génériquement, ils n'en constitueront pos moins, par l'ensemble de leurs ca- ractères, un groupe naturel que nous ne serions pas étonné de voir convertir en sous-famille. 3° C'est par erreur et parce qu'on avait cru voir dans l'oiseau figuré par Buffon sous le nom de Gavoué de Provence (Planches enluminées, 6oC, f. 1), un jeune sujet d'Emb. fucata que cette espèce avait été considérée comme accidentellement européenne. On reconnaît généralement aujourd'hui qu'elle ae fait pas partie de notre Faune, aucune capture authentique ne lui donnant le droit d'y figurer. Toutefois, comme il ne serait pas impossible qu'un acci- dent, la poussant au delà des limites de son habitat, la fît arriver en Europe, comme y sont arrivés le Bruant à. sourcils jaunes, le Calliope et d'autres es- pèces qui vivent dans les mêmes contrées, nous donnerons ici son signalement, afin qu'on puisse la reconnaître au besoin, et la distinguer des espèces voi- sines, avec lesquelles on l'a quelquefois confondue. VEmh. fucata, Pall. [Zoogr. Ross. Asiat. t. II, p. 41, pi. 46), à l'état adulte, a le dessus de la tête et du cou d'un gris cendré ou d'un gris lavé de roussâtre et varié de nombreuses taches oblongues noires, occupant le centre des plumes; le dos d'un brun roux, marqué de longues mèches noires; le croupion d'un roux vif, avec une tache plus sombre au centre des plumes; les sus-caudales d'un brun roux, tachées longitudinalement de brun foncé; les lorums et les cercles ophthalmiques d'un blanc roussâtre; la région parotique tachée de marron foncé; la gorge et le devant du cou d'un blanc nuancé de roussâtre, encadré par deux lignes de taches noires, qui partent du bec et descendent, en s'élargiàsant, sur la poitrine où elles se dispersent; un ceinturon étroit d'un brun roux, ou une zone de taches de môme couleur sur la poitrine; deux grandes moustaches d'un blanc roussâtre descendant du bec et séparant, sur les côtés du cou, le hausse-col noir de la tache parotique; le milieu du ventre blanc; tout le reste des parties inférieures d'un blanc roussâtre ou Isabelle, varié, sur les flancs, de traits bruns déliés; les petites couvertures des ailes d'un roux vif; les moyennes noires, terminées de blanc roussâtre; les grandes noires, frangées et terminées de blanc roussâtre, ce qui produit une double bande sur l'aile; les rémiges brunes, la première lisérée de blanchâtre, les autres de roux et de roussâtre; les rectrices d'un brun noir, les deux médianes largement frangées de brun roussâtre, la plus extérieure blanche à peu près dans la moitié de son étendue, la suivante avec une petite iache angulaire à son extrémité; les pieds jaunâtres; le demi-bec supérieur brun, l'inférieur jaunâtre. La taille, comme l'a dit Pallas, approche de celle du Bruant fou; le uemi-bec supérieur, vu de profil, dessine chez l'adulte une ligne convexe; l'ongle du pouce est à peu près de la longueur du doigt, peu recourbé et très-effilé vers le bout ; les proportions des rémiges varient : tantôt la première égale la troisième, la deuxième étant la plus longue; tantôt la première n'égale que la cinquième. EMBERIZIENS. 323 les deuxième et troisième étant les plus longues; tantôt, enfin, la premitre égale les deuxième et troisième. VEmb. fucata, par son système de coloration, a des rapports manifestes avec les Em. schœniclus, ruslica et pinilla; cependant, il n'est pas possible de la con- fondre avec aucune de ces espèces. Son croupion et sa zone pecjorale d'un roux ardent, abstraction faite des autres caractères, la distingueront toujours, à première vue, des Einb. schœniclus et pvsilla; et le profil convexe de son demi- bec supérieur suffirait aussi pour la différencier des Einb. rustica et jnisilla, si ces deux espèces n'en étaient encore bien distinctes par les bandes si carac- téristiques de la tête, et, la dernière, par la tailie. 146 — CYIVCHRAME SCHOEIVICOLE CYNCHRJMLS SCHOENICLUS Bo»e ex Linn. Bec médiocre; arête de la mandibule supérieure dessinant, au profil, à tout âge, une courbe quelquefois assez prononcée ; tête noire (mâle en noces), ou dessus de la tête dun brun roux, taché de noir (femelles et jeunes) ; croupion cendré, varié de mèches brunes. Taille : 0™,lo environ. Emberiza.schcemci.us, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 311. HoRTULANUs ABUNDiNACEUs, Briss. Oniiih. (1760), t. in, p. 274. Emberiza pAss£RiNA,Pall. yoy.(1776), l'éd. franc. in-8°, t. VIII, Append. p. 62. Emberiza arundinacea, s. Gmcl. Rei$e (I770-17S4), t. II, p. 173. Cynchramus schœniclus, Boie, Isii (1826), p. 974. CYNCHiiAMus stagnalis et SEPTENTRIONALIS, Brclim, Haiulb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 301 et 302. Emberiza Durazzi, p. Bp. Faun. Ital. (1832-1841), Ois. pi. 36, fig. 2. ScHŒNicoLA ABUNDINACEA, Bp. Rev. cvit. (1850), p. 164. Bdscarla pityornis, Bp. Rev. et Mag. de Zool. (1837), p. 16i et 209, et fig. 7, sous le nom à'Ember. scotaia, Bonomi. Buft". PL enl. '2il, f. 2, tnâle ; 497, f. 2, femelle; et 6o6, f. \, jeune, sous le nom de Gavouéde Provence. Mâle à rage de deux ans et en plumage d'été: Tête, devant du cou et une partie du haut de la poitrine d'un noir pur ; paupière supérieure et trait, de chaque côté, derrière la mandibule inférieure blancs ; un demi-collier, de même couleur, au cou ; dessus du corps noir ; varié de roux vif, surtout aux ailes, avec le croupion cendré et varié de noir et de brun ; parties inférieures d'un blanc grisâtre lustré, flammées d'un peu de roux sur les flancs ; pennes des ailes brunes, lisérées de roussâtre et de blanchâtre ; pennes de la queue noires, avec les deux 324 PASSEREAUX DÉODACTYLES. externes, de chaque côté, en partie blanches sur les barbes internes et externes ; bec noir en dessus ; pieds d'un brun roussâtre ; iris brun foncé. Mâle à l'âge d'un an et en automne : Les plumes noires de la tête et du cou sont bordées de roussâtre. Femelle en été: Gorge et un trait au-dessus des yeux d'un blanc roussâtre ; tête variée de brun foncé et de roux ; teintes, en dessus, moins pures que chez le mâle ; parties inférieures fortement tachetées longitudinalement de noir roussâtre ; point de collier blanc. Jeunes avant la première mue : Ils diffèrent peu de la femelle adulte qui vient de muer. Les mâles ont le collier indiqué par du cendré clair; la gorge et le devant du cou sont d'une couleur noirâtre, variée de roux. Les femelles ont les plumes du dessus de la tête et du manteau noires et bordées de roussâtre ; la gorge, la poitrine, l'abdomen et les flancs d'un roux clair, atec des raies longitudinales noires. Jeunes et vieux en automne et en hiver : Ils ont les plumes de la tête variées de roux et de gris, sur un fond noir ; celles de la gorge ter- minées de gris blanchâtre ; celles du dessus du corps largement bordées de roux, et les parties inférieures sont d'un blanc nuancé de roussâtre, avec les côtés de la poitrine et les flancs flammés de brunâtre. Variétés accidentelles : On trouve des sujets à plumage isabelle {Collect. de M. Hardy à Dieppe) et d'autres à plumage tapiré de blanc (Gollect. Degland). l,e Cynrhrame de roseaux est r(5panclu en Europe, du nord au midi ; on le trouve communément dans le nord de la France, où il arrive en avril pour repartir en automne. il niche près de l'eau, au milieu des roseaux. Sa ponte est de quatre à cinq œufs oblougs, d'un gris violet sombre, parfois nuancé de roux, avec des taches et des traits en zigzags, d'un brun noir. Ils mesurent : Grand diam. 0",02; petit diam. 0'",014 à O^jOIS. Cette ospt'ce, vers la fin de l'automne et pendant l'hiver, vit par petites bandes qui, après avoir erré pendant le jour, dans les champs, se réunissent, le soir, dans les roseaux d'un étang ou d'un marais voisin. Là, après avoir caqueté pendant quelque temps, comme font les Moineaux qu'un même arbre rassemble pour la nuit, tous les individus cherchent un gîte dans les herbes épaisses qui croissent au pied des roseaux ou sous leurs racines mômes. Le Bruant de roseaux est insectivore et granivore; il vit très-bien en capti- vité, devient très gras en automne, et ne le cède pas à l'Ortolan pour la déli- catesse de la chair. EMBÉRIZIENS. 32.> 147 — CYiVCHRAME PYRRHULOÏDE CYNCHRAMUS PYRBMIJLOIDES • . Caban, ex Pall. . ^ Bec gros, fort; arête de la mandibule siipérie^ire dessinant, au profil, à tout âge, une courbe très-prononcée qui rend le bec presque obtus; tête noire (mâle en noces), ou dessus de la tête d'un brun roux, taché de noirâtre (femelles et jeunes); croupion cendré, va- rié de mèches ou de fines stries noirâtres. .. Taille: O'^Jô. Emberiza pyrrhuloides, Pall. Zoogr. (ISl I-183I), t. H, p. 49. Emberiza PALDSTRis, Savi, Orn. Tosc. (1829-1831), t. 11, p. 91, et t. III, p. 225. Emberiza caspia, Ménést. Cat. des Ois. du Cane. (1832), p. 41. ScHŒNicoLA PYRRHULOIDES, Bp. Rev. cvit. (1850), p. 164. Cynchramcs pyrrhuloides, Caban. il/ws. Ont. Rein, pars 1^, Osci. (1850-1851 J, p. 130. P. Roux, Orn. Prov. pi. 114 bis. Bp. Failli. liai. Av. pi. 35, mâle, femelle cl jeune. Mâle en été : Dessus et côtés de la tête, gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir profond ; une bande blanche, se confondant avec un demi-collier de même couleur qui occupe la nuque, règne de chaque côté du cou ; plumes du dos, entre les épaules, d'un beau noir au centre, grises ou d'un blanc grisâtre sur les barbes internes, d'un roussâtre pâle sur les barbes externes ; bas du dos d'un blanc roussàtre très-clair ; bas du cou en arrière et croupion cendrés, avec i{uelques fines stries noirâtres au centre des plumes de cette dernière région; sus-caudales d'un blanc cendré sans stries ; parties inférieures du corps et sous-caudales blanches, avec les côtés de la poitrine et les flancs marqués de stries longitudinales déliées et quelquefois peu appa- rentes, d'un brun roux ; couvertures supérieures des ailes noires au centre et largement bordées, les petites, de roux vif clair, les moyennes elles grandes, de cendré roussâtre ; rémiges noires, égalementfrangées de cendré roussâtre ; rectrices pareilles aux rémiges, les deux plus la- térales avec la moitié des barbes internes blanches ; bec et pieds d'un brun noir ; iris brun châtain. Mâle en automne • Plumes noires de la tête, du cou et de la poitrine frangées de roux brun ; celles qui forment le collier blanc du cou et de la nuque terminées de cendré roussâtre ; le roux des parties supé- 326 PASSEREAUX DÉODACTYLES. rieures du corps et des ailes plus ardent et plus étendu ; le blanc des parties inférieures fortement lavé de roussâtre. Femelle en automne : Parties supérieures de la tète, du cou et du corps roussâtres, avec le centre des plumes de l'occiput, du dos et des ailes d'un brun foncé ; parties inférieures du corps et côtés du cou éga- lement roussâtres, mais d'une teinte plus claire ; bande brune sur les joues; une autre bande, de même couleur, part delà base de la mandi- bule inférieure et vient entourer la gorge ; traits bruns longitudinaux sur les côtés de la poitrine et sur les flancs ; milieu du ventre et sous- caudales blancbâtres. Jeimes avant la première mue : Ils diffèrent peu de la femelle. Leurs couleurs ont la même distribution, mais elles sont généralement plus ternes. Nota : On remarque une différence très-sensible, sous le rapport de l'intensité des couleurs, entre les individus qui nous viennent de l'Asie, et ceux que l'on capture en Italie et dans le midi de la France. Les premiers ont généralement plus de blanchâtre dans le plumage, et des teintes rousses plus claires et plus pâles. Ces teintes, chez les individus tués en France, sont mélangées de plus de brun et sont, par conséquent, plus foncées. Cet Embérizien liabite tout le sud da l'Europe et l'Asie occidentale. On le trouve assez communément dans le midi de la France, en Italie et en Sicile. Il niciie au bord des marais, dans les joncs, entre les racines des plantes aquatiques, et notamment sous la soude ligneuse. Son nid est composé exté- rieurement de filaments de végétaux, d'herbes sèches, et intérieurement de bourre et de crins. Ses œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont exactement semblables, pour la teinte générale, pour la forme, lu disposition et la couleur des taches, à ceux du Cynchrame des roseaux ; mais ils sont sensiblement plus gros et mesurent : Grand diam. 0'°,021 à0"',022; petit diam. O'^jOlo àO^.OlC. Cette espèce, par ses mœurs et ses habitudes, ne ditfère point de la précé- dente. Elle pousse des cris qui ont de l'analogie avec ceux de la Grenouille ; seulement ils sont aigres et ils ont plus de sonorité. Sa nourriture consiste en graines et en insectes. Observation. — Nous ne saunons admettre que VEmh. intermedia de Mi- chahelles soit une espèce, ni même une race ou variété locale propre au raidi de l'Europe. Nous n'avons vu jusqu'ici dans un assez bon nombre d'exmplaires déterminés Emb. intermedia, que des Cynchr. pyrrhuluides à bec un peu moins fort que chez les vieux individus, ou des Cynrlir. schœniclus, dont le bec, un peu plus arqué et un peu plus obtus, sortait de la forme ordinaire. I/hybridité a-t-elle produit quelques-unes de ces formes intermédiaires ? Il n'y aurait rien EMBÉRIZIENS. 327 là d'impossible; loulefois, l'âge est certainement pour beaucoup dans les mo- difications qu'éprouve le bec de ces oiseaux. On a dit, il est vrai, pour légitimer cette prétendue lace locale, qu'elle se distinguait, par ses mœurs, de VEmb. schœniclus ; qu'elle avait des habitudes plus aquatiques. On a mèrne cru trouver une différence très-grande et, par conséquent, très-caractéristique dans la couleur des œufs des deux oiseaux. INous avons observé et tué si souvent, dans le midi de la France, le Schœniclus et le Pyrrlmloides, en compagnie de tous leurs intermédiaires possibles, que nous ne craignons pas d'affirmer qu'il n'y a entre ces oiseaux aucune diffé- rence de mœurs, d'habitudes. Quant aux œufs, ils sont tellement semblables que, si on les mélange, on s'expose à les confondre. Une très-légère différence de volume, différence qui n'est point générale, n'est pas toujours propre à les faire distinguer. 148 — CYACHRAME X.ilX — CYNCHRAMUS PUSILLUS (1) Z. Gerbe ex Pall. ,. < . Bec petit; arête de la mandibule supérieure dessinant^ au profil, une ligne notablement co7icave (vieux sujets), ou une ligne très- légèrement convexe (jeunes de l'année), sur le milieu de la tête une bande rousse ou d'un roux grisâtre, limitée de chaque côté par deux bandes d'un noir plus ou moins pur; croupion d'un brun ver- dâtre , varié de mèches noirâtres . . , . Taille : 0^,1 2. Embehiza pusilla, Pall. Yoî/. (1770), édit. franc. in-S*», t. VIII, Append. p. 63. Emberiza Durazzi, p. Bp. Faun. Ital. (1832-1841), Ois. pi. 36, f. \ . Blscarla pcsilla, Bp. Rev. et Mag. de Zool. (1857), l. IX, p. 1G3. Mâle adulte au jjrintemps : Sur la tète, du front à l'occiput, une bande médiane d'un beau brun de rouille, nuancée de rougeâtre, et limitée, de chaque côté, par une raie noire qui, partant également du front, va se perdre derrière le cou ; lorums et bande sourcilière d'un roux jaunâtre ; tache parotique d'un brun de rouille, circonscrite par uu trait noirâtre ou d'un brun noir ; parties supérieures du corps d'un gris roussàtre, varié de mèches longitudinales brunes ou noirâtres, occupant le centre des plumes ; gorge, devant et côtés du cou, poitrine d'un blanc légèrement roussàtre , avec une série de petites taches brunes formant moustaches, et descendant jusqu'à la poitrine, où elles se confondent avec des taches de même couleur dont cette partie est (1) Tout ce qui a été dit de cet oiseau dans la première édition, doit être considéré comme nul. 328 PASSEREAUX DEODACTYLES. parsemée ; abdomen blanc, légèrement nuancé de roussâtre ; sous-cau- dales unicolores ; flancs roussâtres, flammèches de brun ; rémiges brunes, bordées de roux ; grandes et moyennes couvertures des ailes lisérées de roux et terminées par une tache blanche ou blanchâtre, ce qui produit une double bande transversale ; rectrice la plus latérale coupée obliquement par un large espace blanc ; la suivante marquée seulement d'un trait de même couleur ; bec brun de corne en dessus, plus pâle en dessous ; tarses et iris bruns. Femelle adulte : Elle a des teintes généralement moins vives que celles du mâle, et le blanc des parties inférieures est plus pur. Jeunes en automne : Ils présentent la même distribution générale de couleurs que les adultes, seulement les teintes sont en grande partie dissimulées par les bordures du nouveau plumage. Sur la tête, ces bor- dures, lorsque les plumes ont leur position naturelle, produisent trois lignes d'un roux gri.-^âtre : une médiane, large, et deux plus étroites, partageant longitudinalement les bandes noires que présentent les su- jets en robe de printemps ; en sorte que, vue par-dessus, la tête offre sept raies alternantes, trois roussâtres et quatre noirâtres ; le manteau a plus de gris ; la gorge et les parties inférieures sont quelquefois d'un blanc pur, mais les taches brunes se montrent en plus grand nombre sur la poitrine ; les ailes et la queue sont d'un brun foncé, lisérées de roux pâle. Nota. Le Cynchrame nain est le plus petit des Embériziens d'Eu- rope ; cependant sa taille est très-variable suivant l'âge. Son plumage, au contraire, varie peu du jeune à l'adulte, et d'un sexe à l'autre. Cet oiseau lialjite l'Asie et le nord de l'Europe. Pallas l'a vu en grand nom- bre dans la Daourie, près des torrents des montagnes. Il se montre acciden- tellement dans le centre de l'Europe et paraît être de passage périodique, assez régulier, en Italie et en Provence, il est rare qu'on ne constate pas tous les ans, à l'automne, tant à Gènes, à Nice, qu'à Marseille, la capture de plusieurs individus. Ses œufs ont de grands rapports avec ceux des deux espèces précédentes. Ils sont d'un gris cendré, varié de larges macules presque effacées, roussâtres et violettes, et parsemés de taches et de traits irréguliers bruns et d'un brun noirâtre, plus nombreuses vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0'",018 à 0'°,020; petit diam. O'-jOia à O-^jOU. Ses mœurs et ses habitudes ne sont pas très-connues. 11 est peu probable, malgré l'assurance qu'en donne le marquis Durazzo [Uccdli Liijw i, p. 49, sous le nom à'Evib. Durazzi), que l'espècL^ séjourne et se reproduise sur les Alpes Mguriennes, dans les bois toullus. Pallas l'a fréquemment rencontrée le long EMBÉRIZIENS. 329 des ruisseaux et dans les bois frais qui bordent les torrents de la Daourie. Elle rechercherait donc le voisinage des eaux, ce qui établit un rapport de plus avec le Schœnicole. Observation. — Le bec du Cynchr. pusillus varie, suivant l'âge, presque autant que celui du Schœnichis ou du Pyrrhuloides. Dans le premier âge, cet organe est bien plus petit et plus court que dans un âge plus avancé, et, ce qui n'a pas lieu d'étonner, vu les fréquents exemples de ce genre, la forme change à mesure que l'individu vieillit. Tous les jeunes de première année que nous avons vus, soit à Gênes, dans le cabinet d'histoire naturelle ; soit à Nice, chez M. Verany ; soit à Paris, au Muséum d'histoire naturelle, et chez M. le comte de Riocour; tous les jeunes de premier âge, disons-nous, ont la mandibule supérieure notablement convexe, l'arête descendant du front à la pointe, en décrivant une légère courbe. Chez tous les sujets vieux, au con- traire, l'arête, déprimée au centre, se relève vers la pointe, de manière à des- siner une ligne concave, comme chez VEmb. rustica. Entre ces deux extrêmes se placent des sujets chez lesquels le demi-bec supérieur a un profil plus ou moins droit. Ce changement de forme ne serait- il pas la source de quelques- unes des erreurs auxquelles l'espèce a donné lieu ? 140— CYXCHRAME HVSTIQUE — CYNCUILLUUS RUSTICUS Z. Gerbe ex Pall. Bec médiocre; arête de la mandibule supérieure dessinant, au profil, chez l'adulte, une ligne notablement concave ; sur le milieu de la tête u?ie bande noire (adultes en noces) , ou d'un gris brun, va- rié de noirâtre (jeunes en automne), limitée de chaque côté par une bande sourcilière blanchâtre; croupion roux, ou rouge de brique, avec ou sans bordures grisâtres. ra?*//^: 0"",134 àO'",I35. Emberiza rl'stica, Pall. Voy. (1776), éd. franc, in-8", t. VllI, Append. p. 04. Emberiza lesbia, Gmel. S.N. (1788), t. I, p. 882; — Calvi, Cat.d'Om. di Genow(1828), p. 46. Emberiza borealis, Zetterstodt, Faun. Lappon. (1838), t. I,p. 107. Hypocentor BDSTicus, Cab. Mas. Orn. Hein, pars 1% Osci. (1850-1851), p. 131 (note). Buff. PI. enl. 656, f. 2, jeune, sous le nom de Mitilène de Provence. Pall. Zoogr. pi. 47, f. 2. Teram. et Schl. Faun. Jay. pi. 58. Mâle adulte, en plumage parfait : Tête d'un noir profond, circons- crit par deux bandes sourcilières blanches, dilatées en arrière, et s'u- nissant à une tache étroite blanche qui occupe la nuque ; gorge et côtés 330 PASSEREAUX DEODACTYLES. du COU d'un blanc pur ; méat auditif et lorums d'un brun noirâtre, gorge et devant du cou blancs, encadrés par une étroite bande noirâtre ; un large collier, d'un rouge brique, descend de la nuque sur la région thoracique qu'elle enveloppe ; flancs variés de larges mèches de même couleur ; plumes du manteau noires au centre, d'un roux foncé sur les bords ; cette dernière teinte s'éclaircit sur le croupion ; milieu du ventre et abdomen d'un blanc pur; poignet d'un marron vif; rémiges d'un brun noirâtre, reclrices brunes en dessus, presque noires en dessous, avec un long espace blanc sur la plus extérieure, et une petite tache de même couleur à l'extrémité de la suivante ; pieds d'un jaune livide ; bec brun-jaunâtre à arête noire ; iris brun. ' ' ' Chez les sujets adultes, en livrée (V automne, les bordures du nou- veau plumage en dissimulent les teintes vives ; le noir de la tête est atténué par un gris brun, qui dessine une ligne longitudinale sur l'oc- ciput ; la rangée de taches noires qui encadrent le blanc de la gorge est à peine visible ; les sourcils sont nuancés de brun, et le roux de la poi- trine est moins brillant. A mesure que la saison avance, les bordures disparaissent et mettent à découvert les teintes du plumage parfait. Ce changement est surtout sensible à la poitrine et sur la tête, où se voit alors, comme reste des bordures, une étroite bande médiane grisâtre, plus ou moins accentuée. Cette bande disparaît souvent à l'arrière-saison et le dessus de la tête est alors complètement noir. Jeunes en livrée cl automne : Dessus de la tête gris-olivâtre, poin- tillé de brun foncé ; raie sourcilière d'un blanc sale ; sur la nuque une étroite tache de cette couleur ; méat auditif d'un br un olivâtre ; gorge, devant et côtés du cou d'un blanc sale, avec deux petites moustaches brunes; poitrine traversée par une large zone de taches rougeâtres, qui descendent sur les flancs en s'y élargissant ; partie postérieure du cou d'un roux ardent, qui se confondra plus tard avec celui de la poitrine ; plumes du dos noires et rougeâtres au centre, bordées de cendré oli- vâtre ; celles du croupion d'un rouge brique, légèrement frangées de gris; poignet de l'aile roux; grandes et moyennes couvertures d'un gris olivâtre sur les bords, blanchâtres à la pointe, ce qui produit une double bande transversale ; abdomen et sous-caudales d'un blanc pur ; rectrice la plus extérieure avec une grande tache blanche, à peine vi- sible. Cet oiseau est propre à l'Asie septentrionale et orientale, et se montre acci- EMBÉRIZIENS. 331 dentelleaienl clans l'Europe méridionale et septentrionale. Il a éié capturé plusieurs fois en Italie et en Provence. D'un autre côté, Zettersted et Nilsson l'ont signalé comme faisant des apparitions accidentelles dans le nord de l'Europe. Ses œufs ont un fond gris-jaunàtre et sont couverts de larges maculalures confluentes, irrégulii'res, brunes et violettes, auxquelles se mêlent quelques traits et de petites taches plus accentuées et plus foncées. Ils mesurent : Grand diam. 0'^,0\9 à 0",020; petit diam. O'",01o. Les mœurs de cette < spôce, à l'état de liberté, sont fort peu connues. Pallas nous apprend seulement qu'on le rencontre dans les saussaies de la Daourie. M. Barthélemy-Lapommeraie a conservé vivant pendant deux ans un indi- vidu qui avait été pris dans les environs de Marseille. Il s'accommodait du ré- gime de la volière, c'est-à-dire de millet et de chèneviS;, montrait un caractère vif et gai, et avait un cri d'appel semblable à celui des vrais Embériziens. Son ctiant, qu'il fit entendre en 1838, depuis le mois d'avril jusqu'à la fin d'octobre, avait quelque rapport avec celui de la Fauvette à tête noire. Sa livrée pâlissait un peu à la mue d'automne. ObserTation. — D'après M. Jaubert [Ruv. et Mag. de Zool. 1855, t. VII, p. 170 et 226), il y a deux oiseaux dans VEmbetiza lesbia de Temminck. M. Jaubort a raison, seulement ses déterminations sont erronées et accroissent la confusion qu'il a cherché à faire disparaître. Ainsi, il trouve dans le premier signalement de VEmh. lesbia [Man. d'Ornith. 1820, 1. 1, p. 317) une description a-sez bonne de VEmb. pusilla, Pall., tandis que le second signalement (ili«M. d'Ornith. IS3^, 3* part. p. 23o) s'appliquerait exactement au jeune de VEmb. riistica, Pall., jeune, en livrée d'automne. Or la Lesbia du 1. 1" du Manuel (p. 317) n'est point une Emb. pusilla, mais bien une Enib. rustica {MUilène de Provence de Buffon, PL enl. 636, f. 2), comme MM. Schlegel, Degland et d'autres ornithologistes l'ont reconnu. Quant à la Lesbia de la 3^ partie du Manuel (p. 235), il serait à désirer qu'elle fût réellement identique, comme le veut M. Jaubert, au Rus- tique jeune, dont il a donné la description {Rev. et Mag. de Zool. 1855, t. VII, p. 224). L'ornithologie européenne s'enrichirait d'une espèce bien précieuse, et l'on ne mettrait plus en doute l'apparition accidentelle en Europe de VEmb. fucata, Pall. La Lesbia de la 3* partie du Manuel n'est, en effet, que la Fucata de Pallas, et il est difficile de la décrire plus exactement que ne l'a fait Temminck sous le nomà' Emb. lesbia, vieux nulle au imntemps. GENRE LXXIX ' PLECTROPIIANE — PLECTROPHÀNES Emberiza, p. Linn. S. ^V. (17 iS). Plectiîophanes, Mey. et Wolf. Tasch. Dents. (1810-1822). HouTULANus, p. Leach. Si/st. Cat.M. and D. Brit. Mus. (181 0). Passerina, p. Vieill. Om. élém. (1816). Centrophanes, Kaup, Nut. Syst. (1829). Leptoplectron, Reichenb. Av. Syst. (1850). 332 ^ PASSEREAUX DÉODACTYLES. Bec court, conique, droit, à commissures dirigées oblique- ment en bas, à bords peu rentrants, à palais épais, mais dé- pourvu de tubercule; narines arrondies, en partie cachées par les plumes du front; ailes allongées sub-aiguës ; queue moyenne, médiocrement échancrée ; tarses minces ; doigts latéraux égaux ; ongle du pouce presque droit, subulé et plus long que le doigt. Si les Plecfrophanes, par l'ensemble de leurs caractères, sont des Bruants, ils ont, par leurs habitudes, parle développement et la forme de l'ongle du pouce, de grands rapports avec les Alaudiens. Ils perchent peu, sont presque toujours à terre, ont la démarche des Alouettes, et s'élèvent souvent comme elles dans les airs en chantant. Us paraissent propres aux régions boréales des deux continents, qu'ils n'abandonnent temporairement qu'au moment des plus grands froids. Le mâle et la femelle, sous leur plumage de noces, diffèrent. Leur livrée d'automne, quoique différant aussi, a beaucoup plus d'analogie. Les jeunes ont un plumage assez semblable à celui de la femelle. Leur mue Cot ordinaire en automne et ruptile au printemps. Observation. — UEmberiza borealis de la première édition n'est qu'un double emploi de Plectrophanes nivalis, et doit être supprimée. iNous nous sommes assurés, par l'exameu comparatif d'un grand nombre de sujets de di- vers âges, que le Borealis n'était, en effet, qu'un Nivalis dàge moyen. loO — PLECTROPHANE DE \EIGE PLECTROPHANES NIVALIS Mey. et Wolf. ex Linn. Uiie grande tache oblongue sur faile^ entière ou coupée par un trait noir ou roussâtre ; les trois rectrices les plus latérales, de cha- que côté, blanches, avec un trait noir à la pointe ; ongle du pouce presque droit. Taille: O"",!? « 0™,J8. Emberiza nivalis, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 308. HoRTiii.ANUs NivAi.is, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 285. Emberiza montana et mdstelina, Gmel. S. N. (1788), t. 1, p. 867. Emberiza glacialis, Lalh. Jnd. (1790), t. I, p. 39.'^. Plectrophanes nivalis, Mey. et Wolf. Tasch. Dents. (IStO). Hortolanus glacialis, Leach, Syst. Cat. M. and B. Brit. Mus. (1816), p. 15. Passerina nivalis, Vieill. N. Dict. (1817), t. XXV, p. S. Emberiza borealis, Degl. Ois. obs. en Ear. (1839), p. 76. Buff. PL enl. 497, f. 1, mâle sous le nom d'Ortolan de neige. — oil, f. 2, femelle sous le nom d'Ortolan de passage. EMBÉRIZIENS. 333 Mâle en été : Tête, con, grandes et petites couvertures des ailes; moitié supérieure des rémiges, sus-caudales, parties inférieures du corps et de la queue d'un blanc pur ; le miroir blanc de l'aile coupé quelquefois par une bande noire ; dos, scapulaires, plumes polliciales et la moitié inférieure des rémiges d'un noir profond ; les deux rec- trices médianes de cette couleur, la voisine blanche dans les deux tiers supérieurs en dehors, le reste noir ; les trois plus latérales blanches avec un Irait noir à leur pointe sur les barbes externes; bec et pieds entièrement noirs ; iris brun. Mâle en automne : Dessus de la tête, du cou et du corps varié de roux de rouille ; toutes les plumes noires du dos, les scapulaires et les sus-caudales bordées et terminées de roux nuancé de griï^âtre ou de brunâtre ; parties inférieures du corps blanches, avec un hausse-col sur la poitrine et les flancs roux de rouille ; blanc des ailes traversé par du roussâtre ; rémiges terminées de blanchâtre et plus ou moins lisérées de cette couleur ; les quatre rectrices médianes bordées et terminées de blanc roussâtre ; bec brun à la pointe, jaune dans le reste de son étendue ; pieds et iris bruns. Feynelle en été : Tète et cou d'un blanc nuancé de roux de rouille ; plumes du dos, scapulaires et sous-caudales noires, bordées de blanc roussâtre ; haut de la poitrine varié de roux ; le reste comme dans le mâle. Femelle en automne : Parties supérieures noires, avec toutes les plumes bordées et terminées de grisâtre, nuancées de brun et de rous- sâtre à la tête, variées de grisâtre au dos et sur les scapulaires ; parties inférieures blanches, avec une teinte grisâtre au cou, et un peu de roux sur les côtés de la poitrine ; petites couvertures alaires et rémiges primaires d'un brun noirâtre, bordées et terminées de blanchâtre ; rémiges secondaires blanches; plumes polliciales ; rectrices d'un brun noirâtre, terminées et bordées de gris roussâtre, excepté les trois plus externes, de chaque côté, qui sont d'un blanc pur, avec une tache longitudinale brune vers leur extrémité, sur les barbes externes ; bec jaune, avec la pointe brune ; pieds et iris bruns. Jeunes de Vannée : Ils ressemblent à la femelle en automne, mais les bordures des plumes, en dessus, sont plus larges et plus rousses ; le brun du vertex est plus foncé ; le blanc des parties inférieures est moins pur ; celui du cou est légèrement lavé de roussâtre ; la poitrine et les flancs sont d'un roux de rouille prononcé ; les petites couvertures 334 PASSEREAUX DÉODACTYLES. alaires sont noi res, bordées de blanc ; les moyennes également noires, bordées de roux et terminées de blanc ; les rémiges secondaires ont leurs barbes externes d'un brun noirâtre, bordées de blanc ; les pri- maires sont terminées de gris blancbâtre ; les rectrices sont bordées d'une teinte plus rousse, et le brun des deux plus externes de chaque côté s'étend tout le long de la baguette. Variétés accidentelles : On en trouve de blanches, de jaunâtres et de tapirées de noir et de brun. Le Plectrophane de neige habite les régions du cercle Arctique, et se montre régulitirement de passage dans l'Europe centrale. Ses apparitions dans le nord de la France sont annuelles. Il niche parmi les rochers; pond cinq ou six œufs oblongs, d'un blanc légè- rement azuré, avec de petits points gris-violet et quelques autres points d'un brun noir au gros bout. Grand diam. 0"',022 à 0°',023; petit diam. O^jOio à O^.OIC. Ce Plectrophane vit plus à terre que sur les arbres et les buissons. Il a un peu les mœurs et le vol des Alouettes, se mêle quelquefois aux bandes que celles-ci forment, et voyage avec elles. A l'arrière saison, il se réunit par petites troupes de vingt à trente individus. C'est ainsi attroupé que, pendant l'hiver, et surtout par les grands froids, nous le voyons arriver dans le nord de la France et sur nos côtes maritimes. 11 vit très-bien en captivité, et se contente d'avoine, de mie de pain et de blé. 13i — PLECTROPHAIVE LAPON PLECTROPIIANES LAPPONICVS Selby ex Linn. (Type du genre Centrophanes, Kaup.) Point de tache blanche sur l'aile; une grande tache blanche sur la rectrice la plus latérale, et une petite à V extrémité de la sui- vante ; ongle du pouce notablement.recourbé . ' ' '■ Taille : 0'",15 environ. ' .1 • . Fringilla LAPPONiCA, Linn. 5. N. (1766), t. I, p. 317. Fringilla calcarata, Pall. Voy. (1776), éd. franc. in-8°,t. VIII, Append., p. 57. Emberiza calcarata, Temm. Man. (1815), p. 190. Hortclanus montanus, Leach, Sxjst. Cat. M. and. B. Brit. Mas. (1816), p. 16. Emberiza i.apponica, Nilss. Orn. Suec. (1817-1821), t. I, p. lo7. Passerina LAPPONICA, Vicill. A''. Dict. (1817), t. XXV, p. 12. Plectrophanes calcaratus, Mey. et Wolf, Ta.^c/i. Deuts. (1822), suppl. p. 57. Plectrophanes LAPPONICA, Solby, Trans. Linn. Soc. t. XV, p. 156. Centrophanes LAPPONICA, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 158. Gould, B. ofEur. pi. 169. ■ ''' • ' ' EMBÉRIZIENS. 335 Mâle en été : Tête, gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir profond velouté, avec une bande blanche au-dessus des yeux et sur les côtés du cou ; nuque portant un demi-colher roux ardent, sé- paré du noir de la partie antérieure du cou par le blanc des côtés ; dessus du corps noir foncé, avec les plumes bordées de roux ; la plus grande partie de la poitrine, abdomen et sous-caudales blancs, avec les flancs marqués de taches longitudinales noires ; rémiges noires, lisérées en dehors et terminées de blanc, surtout les plus rapprochées du corps; rectrices noires, bordées de cendré, la plus latérale, de chaque côté, blanche sur le quart inférieur des barbes externes, avec un trait noir à l'extrémité, la suivante avec une tache blanche à la pointe ; bec jaune avec le bout brun ; pieds et iris de cette dernière couleur. Mâle en hiver : Plumes noires du dessus de la tête et du corps bor- dées de roussâtre ; demi-collier roux de la nuque tacheté de noir ; gorge, abdomen et sous-caudales d'un blanc terne, avec des taches noires sur la poitrine et les flancs ; lorums et sourcils gris-blanchâtre ; région parotique variée de noir et de roussâtre ; ailes portant deux bandes obliques, blanchâtres, à l'extrémité des grandes et des moyennes couvertures ; rémiges brunes, bordées de gris ; queue éga- lement brune, avec les pennes bordées de roussâtre et les deux plus ex- ternes de chaque côté avec du blanc, comme en été, mais moins pur. Femelle eti été : Sommet de la tête, dos et couvertures alaires noi- râtres, avec les plumes bordées de roussâtre ; dessus du cou et crou- pion d'un brun roux, avec de petites taches noires ; gorge blanche, en- cadrée de brun ; devant du cou, poitrine, abdomen et sous-caudales d'un blanc nuancé de roussâtre et strié de noirâtre sur les côtés de la poitrine et les flancs ; côtés de la tête variés de noirâtre et de roussâtre ; sourcils et côtés du cou d'un blanc roussâtre. Femelle en automne : Colorée comme en été, avec les teintes plus ternes, le noir tirant sur le brun et le roux sur l'isabelle. Jeunes de Vannée : Parties supérieures variées de brun et de cendré roussâtre, sans demi-collier roux au cou ; parties inférieures d'un blanc gris, nuancé d'isabelle à la poitrine et sur les flancs, avec des taches brunes et noirâtres ; lorums et sourcils d'un gris roussâtre ; joues variées de brun et de roussâtre ; côtés du cou tachetés de brunâtre ; ailes brunes, avec les moyennes et de grandes couvertures largement bordées de roux, les rémiges terminées et lisérées de blanchâtre ; rec- trices brunes, bordées de roussâtre, avec le blanc des deux pennes ex- 336 PASSEREAUX DÉODACTYLES. ternes, de chaque côté, remplacé par une teinte gris-roussâtre ; bec jau- nâtre ; pieds roussâtres ; iris brun. Le Pleclrophane Lapon ou montain habite les régions boréales, et se montre irrégulii^rement en France, en Belgique et dans plusieurs contrées de l'Alle- magne, à l'époque de ses migrations d'automne. On prend de temps en temps ce Pleclrophane aux filets, sur les côtes de Dunkerque et aux environs d'Anvers; mais les individus capturés sont toujours des jeunes en plumage d'hiver. Il niche à terre, dans les endroits marécageux, selon Fabricius, et pond cinq ou six œufs d'un gris roussâtre, avec des taches brunâtres. Ceux que nous pos- sédons sont d'un gris cendré, couverts de maculatures d'un brun clair, de stries et de points d'un brun foncé ou d'un noir pur. Us mesurent : Grand diam. 0",022j petit diam. O^jOlG. Cet oiseau a l'habitude de courir à terre et de ne chanter qu'en se soute- nant dans les airs, comme les Alouettes. 4» DÉODACTYLES SUBULIROSTRES - DEODACTYLI SUBULIROSTRES FAMILLE XVI ALAUDIDÉS — ALAUDIDjE Ai.AUDiN^, Vig. Gen. of. B. (1825). Alaudées, Less. Man. d'Om. (1828). ALAUDiDiE, Schinz. Eur. Faun. (1840). Bec variable dans sa forme et dans sa longueur ; narines plus ou moins cachées par les plumes du front ; la plupart des ré- miges secondaires échancrées au bout, en forme de cœur; les plus longues des pennes cubitales n'atteignent généralement pas l'extrémité de la plus longue des rémiges primaires ; ongle du pouce droit ou presque droit, aussi long ou plus long que le doigt. La famille des Alaudidés est Irès-naturelle. Indépendamment des caractères généraux que nous venons d'indiquer, les oiseaux qui la composent ont un corps massif, une poitrine bien développée, un système de coloration et un genre de vie fort analogues. L'organisation de leurs pieds en fait des oiseaux ALAUDIENS. 337 essentiellement marcheurs. Ils perchent irès-peu, ou ne perchent ordinaire- ment que sur de larges surfaces, et ne sautent point. Leurs mœurs sont géné- ralement sociables, et leur nourriture consiste en graines et en insectes. Les jeunes de toutes les espèces ont, au sortir du nid, une livrée qui les distingue franchement des adultes, et, dans toutes, l'ongle du pouce, chez les femelles, est plus court que chez les mâles. Observation. — La place des Alaudidés dans la division des Passereaux déodactyles n'est pas bien délerminc^e. Si, d'une part, les oiseaux qui compo- sent cette famille ont des affînitc's réelles avec les Coniroslres, par ies Embé- rizidés; de l'autre, ils se lient plus manifestement encore aux Subulirostres par les Motacillidés. Leurs caractères sont donc, en quelque sorte, des carac- tères de transition. Les Alaudidés, par la forme et les dimensions du bec, se divisent en deux sous-familles. SOUS-FAMILLE XXIX ALAUDIENS — ALAUI)IN.£ Bec plus court que la tête, droit. GENRE LXXX ALOUETTE — ALAUDA, Linii. Alacda, Linn. 5. N. (1735). Bec plus court que la tête, conico-cylindrique, garni à la base de petites plumes rigides, dirigées en avant, et cachant une partie des narines; ailes oblongues; queue médiocre, plus ou moins échancrée ; tarses moyens, un peu plus longs que le doigt médian; ongle du pouce de la longueur de ce doigt, ou un peu plus long, presque droit. Les Alouettes sont propres à l'ancien continent. Elles ont des mœurs sucia- bles, et se rassemblent, l'hiver, en troupes plus ou moins nombreuses; elles chantent en volant et s'élèvent alors fort haut dans les airs. Le mâle diffère peu de la femelle, et les jeunes, avant la première mue, ont une livrée particulière. Leur mue est simple. Degland et Gerbe. !• — 22 338 PASSEREAUX UEODACTYLES, Observaiions. — i" On compte comme parfaitement authentiques, cinq espèces d'Alouelles européennes (I). Si l'on admettait toutes celles qui ont été décrites comme distinctes, ce nombre s'élèverait à neuf ou dix, mais celles-ci sont mal fondées et purement nominales. Ainsi : L'Alauda Kullyt décrUe et figurée par Temminck, d'après un individu unique, capturé près de Dijon, n'est, comme on l'a reconnu, qu'une simple variété accidentelle de l'Alouette Calandrelle. L'Alauda picta, observée par Ilarniann, près de Strasbourg, ctdécrile dansles Ohservationes z-oologicœ (1804, p. 200) n'est manifestement qu'une variété de YAlauda arborea. L'Alauda montana, Crespon {Faun. mérid. t. I, p. 319), représente un jeune sujet de VAkinda arvensis, en voie de muer. L'un des types qui nous a été en- voyé par l'abbé Caire ne laisse pas de .doute à cet égard. VA/auda cantarella que le prince Ch. Bonaparte a persisté à donner comme espèce, doit être considérée comme purement nominale. Elle forme double emploi de V Arvensis, dont elle n'est même pas une race locale, mais une simple variété dépendant de la saison, et ne difl'èrc en rien de la plupart des sujets qui, l'été, se répandent dans presque toute la France pour se reproduire, et dont le plumage, à cette époque, prend des teintes plus sombres, par suite de l'usure des plumes. Quanta VAlnuia Morealica trouvée en Grèce par M. Von der Miible, les carac- tères qu'elle offre peuvent la faire rapporter, avec quelque certitude, à l'A- louelte calandrelle. 2° Nous comprenons parmi les Alouettes, les Calandrelles, dont on a fait deux genres particuliers {Calandrella, Ka.u^, et Auimomaties, Cuban.), mais qu'il est impossible d'en détacher. Une différence insignifiante dans la longueur des doigts, dans la forme du bec, dans la coloration du plumage, ne nous paraît pas suffisamment générique. Les mœurs, les habitudes, le chant, les cris, le mode de nidification, tout, en un mol, fait des Calandrelles les congénères des Alouettes. A la rigueur il faudrait même leur réunir les Calandres, pour lesquelles on a fait le genre Melanocorypha. Si une espè( e pouvait être détachée du genre Alaudn, ce serait, avec beaucoup plus de raison, l'Alauda arborea, qui ne vit jamais par bandes comme VAlauda arcensis ou l'Alauda brachydnc- /?//«, mais simplement par petites familles; qui perche fréquemment, qui vole, chante,, rappelle, d'une manière qui lui est propre; qui a l'occiput orné de plumes plus longues que les autres, formant une huppe bien marquée, et dont aucun ornithologiste n'a pensé à faire un genre particulier. Ce qu'on n'a pas fait pour YAlauda arborea, qui se distingue par tant de points des autres Alouettes et surtout des Cochevis (Galeiidu), à côté desquels Boie, Kaup, Brchm, l'ont à tort placée, pourquoi le faire pour les Calandrelles, que tout rattache au genre Alauda ? (1) L'une d'elles, dont M. Degland faisait une Atnuda hmrliydaclyh, d'après le té- moignage de M.M. Nordmann, Sclilegel, Keyserliiig et Blasius, VAlauda jjùpolc(to,VsLU., alternativement admise et rejetée comme espèce d'Europe, vient d'être restituée à la Faune européenne, par M. Vian, qui en a fait le sujet d'une excellente notice. Z. G. ALAUDIENS. . , 339 132 — ALOUETTE DES CHAMPS — ALAVDA ARVENSIS Liiin. Plumes de Foecip'ut wi peu plus lonçptes que les autres, mais ne formant pas Iwppe ; première rémige très-petite, deuxième égale à la troisième ou plus longue et plus étendue que la quatrième ; la rectrice la plus extérieure bordée de blanc en dehors. Taille :0''\\S. Ar.AUDA ARVENSIS, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 2S7. Alauda vuLGARis, Lciich, Syst. Cat. M. and B. Brit. Mus. (1816), p. 2i. Alauda cœlipetta, Pall. Zoogr. (IS11-1S3I), 1. I, p. 524. Ai.AUDA CANTAUELLA, Bp. B. of Eur. (1838), p. 37. Alauda montana, Crespon, Faiin. mérid. (1844), t. I, p. 319. Buff. PL enl. 3U3, 1. I. Mâle : Parties supérieures variées de noirâtre, de gris roussâtre et de blanc sale ; parties inférieures blanches, avec le bas du cou, la poi- trine et les flancs teints de roussâtre et tachetés plus ou moins de brun ou de brunâtre ; une bande étroite d'un blanc roussâtre au-dessus des yeux ; rémiges et rectrices médianes brunes et bordées de fauve ou de blanchâtre ; rectrices latérales noirâtres, bordées en dehors d'une teinte moins rousse, et les deux plus externes, de chaque côté, de blanc pur ; bec brun en dessus, moins foncé en dessous ; pieds brun clair roussâtre ; iris brun. Femelle : Plumage rembruni en dessus, la poitrine plus tachée de brun, moins de blanc à la queue, et l'ongle postérieur moins long que chez le mâle. Les teintes du plumage, dans l'un et l'autre sexe, varient suivant l'âge, les saisons et les localités. Il en est peu d'entièrement sembla- bles. Jeunes avant la première mue : Les plumes des parties supérieures sont noirâtres au centre, avec des bordures roussâtres ; la gorge est d'un blanc lavé de roux ; la poitrine roussâtre, variée de brun pâle, et l'abdomen blanc. Variétés accidentelles : Il existe des variétés noires, isabelles, rousses, gris de lin et à rémiges blanches (Gollect. Degland). On cite aussi des variétés entièrement blanches. L'Alouelte des champs ou vulgaire haliile non-seulement toute l'iilurope, 340 PASSEREAUX DÉODACTYLES. mais aussi l'Asie et l'Afrique septentrionale. Elle est commune dans toute la France, et ne serait pas rare en Algérie, surtout l'hiver, selon M. Malherbe. Rlle niche dans les champs, à terre, dans un petit enfoncement. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, un peu ventrus, roussâtres, gris ou d'un blanc gri- sâtre, pointillés et tachetés de gris et de brun. Ils mesurent : Grand diam. 0",023; petit diam. 0"',0n. L'Alouette commune émigré au mois d'octobre, par grandes bandes. Cepen- dant une partie vit sédentaire dans nos contrées. L'hiver elle est en si grande quantité sur nos côtes maritimes, qu'on en prend des milliers, au collet, au moment des neiges. A cette époque les marchés de Paris et des principales villes du nord de la France en sont très-abondamment pourvus. Il semblerait qu'une pareille destruction, qui se renouvelle tous les ans, devrait occasionner, non pas l'anéantissement de l'espèce, mais au moins la diminution du nombre d'individus qui la composent; cependant il n'en est rien : nous la voyons an- nuellement en quantité aussi prodigieuse que par le passé. Sa chair est, en automne, fort délicate et par cela même très-estimée. Cette Alouette n'a pas seulement le mérite d'être un bon mets, elle est encore recherchée par les amateurs, à cause de son chant. Cette Alouette ne perche pas. Elle se nourrit de graines, de végétaux et de vermisseaux. lo5 — ALOUETTE LLLU — ALAVDA ARBOREA Linn. Plumes de F occiput allongées , pouvant se relever en huppe ; première rémige courte, deuxième égale à la cinquième et moins longue que la quatrième; l'extrémité des trois rectrices les plus la- térales marquée de blanchâtre . Taille -.O'^'Ab. Alal'da ARBOREA, Liun. s. N. (1766), t. I, p. 2ST. Alauda nemorosa, Gmel. S. N. (l'^SSj, t. I, p. 797. Alauda CRisTATELLA, Lath. Iiul. (1790), t. II, p. 499. Galerida neuorosa et arbouka, Brehni, Handb. Nat. Vog. Deuls. (1831), p. 316-317. LcLLULA ARBOREA, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 92. Buff. PL enl. 303, f. 2, sous le nom de Petite Alouette huppée. Mâle : Parties supérieures variées de brun noirâtre et de roux, avec une raie blanchâtre qui passe au-dessus des yeux, sur l'occiput, et borne en quelque sorte le vertex ; parties inférieures d'un blanc jau- nâtre, nuancé de roux et tacheté de noirâtre au cou, à la poitrine et sur les flancs ; pennes alaires noires et bordées de roux ; rectrices brunes, bordées de roussâtre, les latérales terminées de blanc, et la plus externe, ALAUDIENS. 3 41 de chaque côté, d'un gris brun ; bec brun, moins foncé en dessous ; pieds rougeâtres ; iris brun. Femelle : Peu différente du mâle ; elle n'a pas de teinte jaune sur les parties inférieures et les taches de la poitrine sont plus nombreuses, plus rapprochées. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures variées de noir et de jaune roussâtre ; sourcils et gorge jaunâtres, poitrine roussâtre, mouchetée de brunâtre; abdomen blanc ; bec plus court. On la trouve clans presque toutes les parties de l'Europe, dans l'Asie occi- dentale et dans le nord de l'Afrique. Elle est répandue partout en France ; est sédentaire dans quelques contrées, comme dans les Landes et dans le dépar- tement du Var, n'est que de passage dans d'autres, par exemple, dans les en- virons de Paris et dans quelques autres départements du nord de la France. Elle niche dans les champs, les guérets, les bruyères, à l'abri d'une pierre, d'une motte, d'une plante. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs grisâtres ou d'un gris roussâtre, pointillés et tachetés de gris et de brun. Ils mesurent : Grand diam. 0",02 environ; petit diam. 0™,015. Cette espèce ne s'attroupe pas en grand nombre comme l'Alouette commune, et n'est pas aussi solitaire que le Cochevis huppé. Elle vit ordinairement par petites familles composées de dix à vingt individus. Très-rarement elle fré- quente les grandes plaines; on la trouve plutôt dans celles qui couronnent les coteaux, ou qui sont à leurs pieds, dans les petites vallées; elle se plaît dans les lieux incultes, accidentés et couverts de thym. Elle émigré par petites bandes, qui ne se mêlent point à celles que forment les Alouettes communes. Elle a encore pour habitude de percher sur les arbres, ce que ne font point ou que très-rarement les Alaudidés. Io4 — ALOUETTE CALANDRELLE PLAIDA BRACHYDACTYLA Leisler. (Type du genre Calandvella,}s.aM^; Coryphidea, Blyth; Calandritis, Caban.) Bec aussi long que celui de /'Alauda arvensis, comprimé ; -pre- mière rémige nulle ; la plus longue des jjennes cubitales dépas- sant toujours la c/uatrième rémige et atteignant souvent l'extré- mité de la plus longue ; flancs unicolores ; point de taches sur le milieu de la poitrine. Taille : O'^^l^. Alauda brachydactyla , Eeisl. in • Annal. Weter. Gesellsch. Natur. (1814), t. m, p. 357, pi. 19. Al.ADDA ARENARIA, Vleill. N. Dict. (1810), t. I, p. 343. :U2 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Calandrella brachydactyla, Kaup, Nat. Sy^t. (1829), p. 39. Melanocoryi'ha itala et BRAceYDACTYr.A, Brehm, Handb. Nat. Vog. Deuts: (1831), p. 311. ,: MeLANOCORYPHA ARENAEIA^ Bp. B. of. Eur. (1!^3S), p. 38. Phileremos BRACHYDACTYLA, Keys. et Blas. Wirhellh. (1840), p. 37. Calandritis brachydactyla, Caban. Mus. Orn. Hein, pars 1% Osci. (18of^- 1851), p. 122. Gould, B. of. Eur. pi. 163. . . , P. Roux, Orn.Prov. pi. 182. Mâle en été : Parties supérieures d'un cendré roussâtre, tacheté de }>run ; parties inférieures d'un blanc plus ou moins nuancé de roux à la poitrine et sur les flancs, avec quelques taches confluentes brunes au bas et de chaque côlé du cou ; lorums et sourcils d'un blanc sale ; ré- gion parotique variée de brun et de roussâtre ; rémiges et rectrices brunes, bordées de roux clair ; les deux rectrices les plus extérieures, de chaque côté, en partie lavées de blanc et de fauve ; bec brun ; pieds rougeàlres ; iris d'un brun clair. Mâle en automne : Dessus du corps plus rembruni, le centre des plumes plus foncé et les bordures plus rousses ; les taches brunes de la partie inférieure du cou formant, par leur réunion, une sorle de bande courte un peu oblique. Femelle : Peu différente du mâle : elle n'a pas de grande tache sur les côtés de la partie inférieure du cou, et a plus de blanc sur les parties inférieures du corps. Jeunes après la première mue : Plumes des parties supérieures noirâtres au centre, d'un jaune roussâtre sur les bords, avec une tache blanche à la pointe ; poitrine roussâtre et mouchetée de noirâtre ; le reste des parties inférieures blanc, raie sourcilière d'un bianc jaunâtre ; couvertures alaires, rémiges et rectrices noirâtres, bordées de blanc jaunâtre et terminées de blanc. L'Alouette Calandrelle hnbite l'Europe méridionale et orientale, l'Asie et l'Airique septentrionales. Elle est commune en Provence, dans le Languedoc, et dans presque tout le midi de l'Europe. On la dit fort répandue depuis le Pruth jusqu'à la mer Caspienne. La Champagne et la Bourgogne la possèdent et elle a été tuée près de Paris. Elle niche dans les champs, à terre, dans un petit enfoncement tapissé de quelques brins d'herbes. Sa ponte est de quatre à six œufs, un peu allongés, grisâtres ou d'un gris rouss-âtre, avec des taches grises et rousses, très-peu ap- parentes et presque confondues. Moquin-Tandon a observé des variétés sans taches et d'auties à fond blanc et ù fond roussâtre. Ils mesurent : Grand diam. C^jOlT; petit diam. 0™,01o. ALAUDIENS, ., - 343 La Calaiîdrelle, ausilôt après les dernières nichées, c'est-à-dire, vers les pre- miers jours du mois d'août, commence à se réunir à ses semblables. Après l'xVlouette commune, c'est celle qui forme, durant l'hiver, dans quelques-unes des localités de la Provence, les bandes les plus nombreuses. La plupart de CCS bandes émigrent de bonne heure pour la Grèce et l'Afrique, les autres ne quittent pas le pays. Les plaines élevées, les terrains calcaires, pierreux, sablonneux, sont la de- meure habituelle de cette espèce. Dans le sud de la Russie eUe se tient dans les steppes. Klle a à peu près le cri, les allures, le mode de voler de l'Alouette commune. lod— ALOUETTE PISPOLETTE — ^L^/:i>^ PISPOLETTA Pall. Bec très-court, petit, convedc en tous sens; première rémige nulle ; la plus longue des pennes cubitales ne dépassant pas la sixième rémige; flancs variés de longues mèches brunes ; poitrine striée et tachetée à peu près comme chez /'Aiaucla arvensis. Alauda PISPOLETTA, Pall. Zoogr. (ISl 1-1831), t. 1, p. a26. Cai.andritis PISPOLETTA, Caban. Mas. Orn. Hein, pars P, Osci. ( ISoO- ISol), p. 122. Mâle au printemps : Parties supérieures d'un cendré uniforme, avec des mèches brunes au centre des plumes, plus foncées sur la tète; raie sourcilière, gorge, côtés du cou^ abdomen et sous-caudales d'un blanc un peu fauve ; une longue tache brune sur les deux grandes sous- caudales ; poitrine d'un cendré pâle, uniformément striée de brun ; flancs d'un cendré fauve, avec des mèches brunes ; rémiges brunes, bordées extérieurement, la première de blanc fauve, et les autres de cendré à reflets ; queue brune, les deux pennes médianes plus pâles et les externes bordées de blanc pur, la première sur une grande partie de sa longueur, la seconde sur les barbes externes seulement ; bec d'un jaune livide, avec l'arête brune ; tarses roussâtres, avec les doigts lavés de brun, les ongles bruns et la plante des pieds grise. Sur des sujets dont la mue ruplile est moins avancée, les barbes plus larges des plumes des parties supérieures ont une faible teinte rose qui paraît particulière à la livrée d'hiver. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par des dimensions un peu moindres, l'absence de mèches brunes sur les deux grandes sous-cau- 34i PASSEREAUX DÉODACTYLES. dales, le blanc plus étendu sur la rectrice exterue, et la poitrine striée sur une largeur moindre (1). Les jeunes avant la première mue sont inconnus. L'Alouette Pispolette est une espèce propre à l'Asie. Suivant Pallas, elle sérail conamune dans les déserts voisins de la mer Caspienne, arriverait par bandes, dès le mois de février, vers le Volga inférieur, et se répandrait au printemps, dans les steppes, pour remonter au delà de Saratow. Les rensei- gnements obtenus par M. Vian, confirment les indications de Pallas. La Pispo- lette, d'après ces renseignements, serait assez répandue dans le gouvernement d'Astrakhan. Elle fréquente, comme l'Alouette calandrelle, les steppes arides, et niche à terre, dans les landes. Sa ponte paraît être de quatre à six œufs. Ceux que M. Vian a reçus sont ovoïdes, courts, lisses, presque mats et à grain très-fin. Le fond de la coquille est d'un blanc sale, semé de petites taches et de points très-noml)reux, surtout au gros bout, variant du cendré pur au cendré olivâtre. Ils mesurent : Grand diam. de O^jOiO à 0'°,020; petit diam. de 0",014 àO-^^Oio. ObserTation. — C'est avec l'Alouette calandrelle et avec l'Alouette des champs que la Pispolette a le plus de rapports, mais elle se distingue parfai- tement de l'une et de l'autre par son bec très-court et menu. Elle se difTé- rencie, en outre, de la première, par les proportions relatives des grandes cou- vertures alaires et des rémiges, par les taches des flancs et de la poitrine; et de la seconde peir une taille moindre, et surtout par l'absence de la première rémige. ioG — ALOLETTE ÏSABELLÏXE — ALAIDA LUSITANA (2) Gmel. (Type du genre Ammomanes, Caban.) Teinte générale isabelle ; bec plus gros, phts fort que celui ae F espèce type; première rémige étroite et du tiers de la longueur de la deuxième^ qui est plus courte que la cinquième. Taille: 0"',155. Alauda lcsitaxa, Gmel. S. N. (1788), t. \, p. 798. Alauda LusiTANiCA, Lalh. Ind. (1790), t. II, p. 300. Alauda deserti, Licht. Doubl. Zool. Mus. (1823), p. 28. (1|' Ces descriptions et les détails relatifs à cette espèce, sont empruntés à l'excellente notice que M. Vian a publiée en 18G1 {Rev. et Mag. de zoologie, 2^ sér. t. XIII, p. 346), sur la Pispolette de Pallas, comparée à l'Alouette Calandrelle. Z. G. (2) Le nom spécitique Lu^ituna, Gmel. [Lusitunica Lath.), ayant la priorité sur Deserti et sur Isahellina, nous n'hésitons pas à le conserver, sans nous préoccuper du jugement que pourra encore en porter la critique. VIsahellina est-elle ou n'est-elle pas la Lusifana de Gmelin? Là est toute la question, et, pour nous, elle est jugée. , - ALAUDIENS. 345 Ai.AUDA iSABELLiNA, Temm. M(m. 4° part. (1840), p. 637. Ammomanes DESERTi, Cab. Mus. Oin. Hem. pars 1% Osci. (I8o0-18ol), p. 12o. Annomanes {sic) ISABELLINA, Bp. Cat. Parzud. (1850), p. 8. Temm. et Laug. PL col. 244, f. 2, sous le nom d'Alouette isabelline. Mâle et femelle : Parties supérieures d'un roux isabelle, sans taches, plus intense au croupion et aux sus-caudales ; parties inférieures d'un isabelle plus clair, avec quelques mèches plus foncées sur les côtés de la poitrine et à la gorge, qui est blanchâtre ; rémiges et rectrices brunes, lisérées de roux isabelle ; bec blanchâtre, pieds d'un brun clair. Jeunes avant la première mue : Teintes plus claires, avec les plumes des parties supérieures, les rémiges et les rectrices frangées de grisâtre. Cette espèce a pour patrie l'Afrique orientale et septentrionale : elle se montre très-accidentellement dans le sud de l'Europe. On l'a capturée en Grècé^ dans le midi de l'Espagne et en Portugal. Mœurs, habitudes, régime et propagation inconnus. ObserTation. — Le prince Ch. Bonaparle, qui, dans la Revue critique, fai- sait Alauda deserii (Licbt.) synonyme d'Alauda Lusitana {Alauda isabellina, Temm.), reconnaît, sous ces deux noms, dans le Catalogue Parzudaki, deux espèces distinctes et européennes du genre Ammomanes, Cab. \J Alauda Lusi- tana visite bien réellement l'Europe, mais il est excessivement douteux, et le prince en convient lui-même dans sa réponse à M. de Sélys-Longchamps, que VAlauda deserti (en la supposant positivement distincte de Lusitana, Gmel. ou Isabellina, Temm.) s'y soit également montrée. Jusqu'à plus ample infor- mation on ne saurait donc l'admettre, et, jusqu'à plus ample comparaison, les deux oiseaux doivent être identifiés. GENRE LXXXl OTOCORIS — OTOCORIS, Bp. Alauda, p. Linn. S. N. (173o). Eremophila, Boie, Isis (1828). Phii.eremos, Brehm, Handh. Nat, Vôg. Deuts. (1831). Otocoris, Bp. (1839). Philamuus, g. R. Gray, Gen. ofB. (1840). Bec plus court que la tête, conique ; garni à la base de petites plumes rigides dirigées en avant, et cachant en partie les na- rines ; ailes allongées, sur-aiguës ; queue allongée, carrée ou lé- gèrement échancrée ; tarses assez forts, plus longs que le doigt 346 PASSEREAUX DÉODACTYLES. médian; ongle du pouce plus long que ce doigt, presque droit. I>es Otocoris sont encore caractérisés par deux petits pinceaux de plumes érecliles, qui occupent les côtés du vertex. Leurs mœurs diffèrent peu de celles des vraies Alouettes. Observation. — Ce genre est presque exclusivement asiatique. Une des espèces qui le composent fait de fréquentes apparitions en Europe; une deuxième s'y montrerait, dit-on, très-accidentellement; mais ses captures ayant besoin d'être confirmées, nous ne l'admettrons qu'à titre d'espèce eu- ropéenne douteuse; eiifin, une troisième a été signalée, vers ces derniers temps, comme visitant l'Espagne. , . .■,•,,,., ,,, •. •. '.i^!'- 1-57 _ OTOCORIS ALPESTRE — OTOCORIS A LP EST RIS Bp. ex Linn. Front ^ sourcils et cjorge jaunes; une bande noire, du bec au méat auditif inclusivement ; un plastron noir sur la poitrine ; rectrices médianes brunes , bordées de roux . Taille : 0'",j8. ■ - - Alauda ALPESTRis, Linn. S. TV. (1766), t. I, p. 289. Alauda virginiana, Briss. Oniith. (I~ in : Bp. C. Gcn. Av. (I8o0), t. I. p, 246. Alauda penicillata, Goulu, ) ^ v /> , i Otocoris ALBIGULA et scRiDA, Bp. C. Geii. Av. (1850), t. I, p. 246. Gray et Mitch. Gen. of B. pi. 92. Mâle adulte: Parties supérieures d'un cendré vineux ou roussàtre, nuancé de brun; un pinceau de plumes longues, effilées et d'un beau noir, de chaque côté du vertex ; front, sourcils, côtés du cou, gorge, ab- domen et ventre blancs ; une large bande noire naissant des côtés du bec, couvre les lorums, les joues, une partie des régions parotiques, et forme, en s' unissant de chaque côté à la branche montante du croissant noir de la poitrine, un cadre complet au blanc de la gorge et du devant du cou ; rémiges noirâtres, les primaires finement lisérées de blanchâ- tre, les secondaires largement frangées de gris roussàtre ; rectrices médianes brunes, bordées de roussàtre ; les autres noirâtres, avec la plus extérieure, de chaque côté, blanche sur les barbes externes ; bec d'un brun noir en dessus, d'un brun moins foncé en dessous ; pieds et iris bruns. Femelle adulte : Elle a des couleurs moins pures ; au blanc du front, des sourcils, de la gorge, se mêle souvent une teinte sale^ et le noir se nuance de brun ; elle n'a pas les pinceaux de plumes du vertex aussi allongés, et les branches du plastron de la poitrine ne se réunissent pas complètement aux bandes qui descendent du bec. Cette espèce est propre à l'Asie occidentale et se montre accidentellement, d'après le prince Ch. Bonaparte, à l'extrême frontière de l'Europe orientale. Elle a les habitudes des autres Alaudiens, mais on ne connaît point son mode de propagation. ALAIDIENS. 349 io9 — OTOCORIS BILOPHE — OTOCORIS BILOPHA G. R. Gray ex Temm. Front, sourcils et gorge blancs ; une bande noire , du bec au méat auditif inclusivement ; un plastron noir sur la poitrine ; rectrices médiaiies rougeâtres. Taille: O'^'.X^. Alauda BILOPHA, Temiii. PL col. 241, f. 1. Alauda BicouNis, Hempr. in : Caban., il/us. Orn. Hein, pars P, Osci. (1850- 1851), p. 122. OTOCORIS BILOPHA, G. R. Gray, Gen. ofB. (1844-1846), n" 3. Otocornis BILOPHA, Rûpp. Syst. ûber Vôg. N. 0. Afr. (I84o), p. 78. Mâle adulte : Bande passant sur le front et s'étendant au delà des yeux sous forme de sourcils ; gorge, devant du cou, partie inférieure du méat auditif, abdomen et ventre d'un blanc parfait ; plumes longues et eftilées, partant des côtés du front, passant au-dessus des yeux et simulant deux petites cornes, d'un noir pur; base de la mandibule su- périeure, une large bande couvrant les lorums, les régions ophthal- miques, une partie de la région parotique, et un large croissant sur la poitrine également d'un beau noir ; occiput, nuque, dessus du cou, du corps et des ailes, d'un roux rougeâtre; rémiges noirâtres, la plus extérieure lisérée de blanc, les secondaires largement frangées de roux rougeâtre clair, et les plus grandes des couvertures terminées de blanc ; rectrices médianes de la couleur du dos, toutes les autres noires, termi- nées de roussâtre, avec les deux latérales, de chaque côté, bordées de blanc sur les barbes extérieures ; bec noir, pieds noirâtres, iris brun foncé. La femelle adulte a les teintes noires un peu moins pures et le blanc des parties inférieures un peu sale. hesjemies avant la première ?nue sont inconnus. Celte espèce est propre à l'Asie occidentale, à l'Arabie et à la Barbarie. Elle visite accidenlelleinent l'Espagne. Lord Lilleford nous a affirmé le fait, ainsi qu'aux MM. Verreaux, et nous a dit avoir chassé et tué lui-même cet oiseau à Dehesa de l'Albufera, dans le royaume de Valence. Il savait que l'es- pèce se montrait dans la localité, par les captures qui déjà y avaient été faites. Mœurs, régime et propagation inconnus. 3o0 PASSEREAUX DEODACTYLES. ■ ' '■ GENRE LXXXII ' CALANDRE — MELANOCORYPHA, Soie. '5 Alauda, p. Linn. S. N. (1735). MELANocoRYpaA, Boie, /•.-^s (1828). Calandua, Less. Cornpl. à Buff. (1837). Bec plus court que la fêle, robuste, comprimé, élevé, arqué jusqu'à la poiute, garni à la base de petites plumes rigides, diri- gées en avant et cachant les narines ; ailes allongées, sur-aiguës, atteignant l'extrémité de la queue, qui est courte et écliancrée ; tarses robustes, un peu plus longs que le doigt médian ; ongle du pouce plus long que ce doigt et très-légèrement arqué. Les Calandres ont les mœurs générales des Alouettes proprement dites. Elles sont propres à l'ancien continent. Trois d'entre elles sont ou sédentaires, ou seulement de passage en Europe. Une quatrième espèce appartenant à ce genre, VAlamla mongolka, Pall. aurait, dit-on, été observée dans la Russie méridionale ; mais Schinz est le seul qui l'admelle comme Européenne, et il est à peu près certain aujourd'hui qu'elle n'a jamais été vue en deçà des limites de l'Asie orientale. 100 — CALAXDRE ORDINAIRE MELAAOCORYPni CALJNDRA Boie ex Liiin. Dessus de la tête, région parotique et sus-ccuidales dun bnm romsâtre ; une large tache noire sur les côtés du cou ; rectrices, les deux médianes exceptées, terminées de blanchâtre, et la plus extérieure prescjue entièrement de cette couleur. Taille : 0"\194 d O'^^iQ^ et )néme plus (i). Alaijoa calandra, Linn. S. N. (1706), t. l, p. 226. MeLANuCORYPHA CALANDRA, Boie, ii7S (1828), p. 322. Buir. PL enl. 363, f. 2. , . , Mâle au printemps : Parties supérieures brunes au centre des plu- (1) M. îvordmaiin, en faisant observer que cette Alouette est un des oiseaux qui varient le plus pour la taille, dit qu'il a eu sous les jeux des individus qui avaient près du double de la taille ordinaire et dont le bec était trois fois plus long que d'habitude. N'y aurait-il pas là un peu d'exagération ? ALAUDIENS. 331 mes, et d'un gris roussâtre sur les bordures; parties inférieures blan- ches, avec deux grandes taches ou une sorte de demi-collier d'un noir profond au bas du cou , une teinte roussâtre et des taches brunes à la poitrine; flancs d'un brun roussàtr»'; rémiges noirâtres et bordées de grisâtre, les moyennes terminées de blanc; rectrices noirâtres, la plus latérale, de cha({ue côté, presque entièrement blanche, la suivante ter- minée par un liséré de cette couleur, les médianes brunes et bordées de roussâtre; bec brun en dessus, roussâtre en dessous ; pieds d'un blanc rougeâtre; iris cendré. Mâle en automne ou après la mue : Les plumes du dessus du corps sont plus foncées au centre, et les bordures plus rousses. Femelle: Elle ressemble au mâle sous son plumage d'automne; mais elle a la tète plus petite et le bec moins gros, le demi-(;oIlier noir de la partie inférieure du cou très-étroit. Jeunes avant la première mue : Plumage plus foncé que celui des adultes, avec les plumes des parties supérieures et de la poitrine lisé- rées de blanchâtre ; bec et pieds jaunâtres. Variétés accidentelles : On cite des sujets blancs, maculés de blanc, de gris ou de noir, et d'autres de couleur isabelle. La Calandre ordinaire haljite l'Europe méridionale, l'Asie occidentale et rAfiique septentrionale. On la trouve en Italie, en Sicile, en Sardaigne, en Grèce et dans les parties les plus méridionales de la France. Elle est commune dans certaines localités des départements du Var, de l'Hé- rault, des Bouclies-du-l\hone. Suivant Eesson, elle apparaît, parfois, dans les départements des Deux-Sèvres et de la Charente-Inférieure. Elle est également abondante dans la Russie méridionale, surtout dans les steppes. Elle niche à terre, dans les champs de luzerne ou de blé, dans les guércts. Sa ponte, qui a lieu deux fois l'année, en avril et en juin, est de quatre à six œufs d'un blanc roussâtre sale ou d'un gris jaunâtre, avec des taches et des points gris, roux et bruns, plus nombreux au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0"',02;j à O^.OiO ; petit diam. 0'",01ô cà 0»>,017. La Calandre a les mœurs et les habitudes de l'Alouetle commune, et surtout de la Calandrelle, et, comme le Cochevis, elle a la faculté d'apprendre et de répéter des airs. Elle est plus farouche que ses congénères, et vit en troupes depuis septembre jusqu'en février, époque de ses pariades. Elle est sédentaire dans le midi de la France; se nourrit de blé et davoine en été, de vers et d'herbes durant l'hiver. Sa chair est peu estimée. 352 PASSEREAUX DÉODACTYLES. IGl — CALANDRE SIBÉRIEXXE . MELANOCORYPHA SI BI RICA Boie ex Gmel. Dessus de la tête, région parotique, sus-caudales d'un roux fer- rugineux vif; côtés du cou marqués de quelques mèches brunes ; rectrice la plus extérieure entièrement blanche. Taille : 0"\20 environ. Alauda CALANDRA, Pall. Voy . (1770), éd. franc. in-S", t. VHI, append. p. 80. Alauda siBiRicA, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 799. Alauda leucoptera, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 518. Alauda BI11ACCLATA, Ménést. Cat. des Ois. du Cauc. (1832), p. 37. Phileremos SIBIRICA, Kejs. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 37. Calandrella SIBIRICA, Bratidt, in : Bp. C. Gen.Av. (1850), t. 1, p. 243. Mâle adulte, tué en mai (1) : Dessus de la tête, région parotique et sus-caudales d'un roux ardent, chaque plume étant bordée ou termi- née de grisâtre ; les sus-caudales, dont les plus longues atteignent pres- que le bout de la queue, ont, en outre, une large bande longitudinale brune sur la ligne médiane ; lorums et une bande derrière les yeux blancs ; dos et scapulaires bruns, avec des bordures roussâtres ; face et côtés du cou d'un blanc terne, parsemé de rares mouchetures brunes; gorge , poitrine, dessous du corps et sous-caudales blanchâtres, lavés de roux et marqués de faibles points brunâtres à la poitrine ; flancs variés de flammèches brunes frangées de roussàtre ; rémiges brunes, les primaires lisérées et terminées de blanc, la plupart des secondaires blanches vers leur extrémité ; queue brune, avec la rémige la plus extérieure, de chaque côté, entièrement blanche; bec brun livide; pieds d'un brun foncé. D'autres sujets mâles, dont la date de la capture n'est pas indiquée, mais qui, très-probablement, sont moins âgés, ou ont été tués sous leur livrée d'automne ou dliiver, offrent moins de roux à la poitrine; les taches de cette région sont plus nombreuses, plus apparentes, plus noi- râtres ; les couvertures alaires ont de plus larges bordures ; les plumes de l'occiput sont rayées longitudinalement de brun; le blanc des ré- miges et des rectrices est plus éclatant, et les pieds sont d'un gris bru- nâtre. (1) Les descriptions suivantes sont faites d'après une dizaine de sujets provenant, les uns, de Sarepta; les autres, des Lords du Volga. / ALAUDIENS. 353 Femelle adulte : Semblable au mâle, mais avec la teinte rousse de la tète, des petites couvertures alaires et des sous-caudales beaucoup plus faible ; les bordures des plumes du dos plus larges et plus cendrées ; le front pointillé de noir ; le vertex et l'occiput rayés longitudinalement de noirâtre ; la poitrine moins rousse et plus tachée de brun, ainsi que les côtés du cou et les joues ; bec comme celui du mâle, mais un peu moins fort ; ])ieds d'un gris cendré. Jeunes sujets : Ils ressemblent aux femelles, avec des teintes plus sombres et une taille moindre. La Calandre sibérienne habite l'Asie septentrionale et l'Europe orientale. Pallas la dit commune dans les steppes que parcourt la rivière Om, et dans la région de l'Altaï. Elle niche à terre comme les autres Calandres, et sa ponte est de quatre à six œufs. Ceux que nous possédons et qui ont été pris avec les femelles, sont d'un gris verdâtre, fortement pointillés et tachés de brun roussàtre. Les taches sont continentes vers le gros bout et y forment une sorte de couronne. La grosse extrémité est renflée et l'extrémité opposée très-pointue. Ils mesurent : Grand diam. 0'",022 ; petit diam. O^.Oie à 0'",0t7. D'après Pallas, cette Calandre fréquente les champs arides qui bordent rirtisch, et se montre fréquemment sur les bords des chemins. 162— CALANDRE ^tG^l£.—MELANOCORYPHA TATJRIiA Boie ex Pall. Plumage noir au printemps^ jaunâtre en automne; rémiijes et rectrices complètement noires au printemps et en été, plus ou moins liséréesde grisâtre pendant le reste de F année. r«///e: 0'",206à0",207. Alauda tatarica, Pall. Voy. (1776), éd. franc. in-8°, t. VIll, Append. p. 7S. Alaudanigra, Falck. Voy. (1784-1786), t. 111, p. 393. Tanagra siBinicA, Sparm.ilius. Caris. (1786-1789), pi. 19. Alauda mctabujs, S. G. Gmel. Nov, corn. Petrop. (1788), t. XV, p. 479. Alauda Yeltonensis, Lalh. Ind. (1790), t. II, p. 496. Melanocorypha tatarica, Boie, Isis (1828), p. 322. Buff. PL enl. 650, f. 1, sous le nom d'Alouette noire. Vieux mâle en été : Tète, corps, ailes et queue d'un noir profond ; bec jaunâtre, avec la pointe brune ; pieds noirs. Mâle adulte au printemps : Plumes noires , avec un léger liséré blanchâtre au croupion et aux flancs. En automne après la mue : D'un jaune gris, avec des taches, sous DeCjL.vnd et Gerbe, '• ^3 .3:34 PASSEREAUX DÉODACTYLES. forme d'écaillé'', à la poitrine ; le ventre, les ailes et la queue noirs ; les rémiges secondaires et les rectrices bordées de gris blanc. Les plumes sont alors sensiblement plus longues qu'en été et sont noires de la base à0'",004 environ de la pointe; pendant fliiver, elles s'usent, s'aigui- sent, pour ainsi dire, et laissent apercevoir le noir qui se trouve au- dessous de la couleur grise ou jaunâtre dont elles sont bordées; au printemps^ elles se débarrassent entièrement de leurs bordures chez les vieux individus. Femelle : Suivant Temminck, elle aurait le plumage d'un noir moins profond ; le front grisâtre ; la gorge, le cou et la poitrine variés de gris. Jeunes de r année : Ils sont d'un gris plus foncé en dessus ; ont les plumes plus largement bordées de jaune, et les pennes alaires et cau- dales lisérées et terminées d'une teinte plus claire. On n'aperçoit pres- que pas de noir, et les plumes des ailes et de la queue ont une teinte brunâtre. Il n'existe aucune différence entre les sexes. La Calandre nègre habile la Ilussie méridionale et le nord de l'Asie. Sa propngation est inconnue. Pallas dit que cette espèce se tient dans les terrains arides et salins de la Tartarie, entre le Volga et l'Iuik, et qu'elle émigré, l'hiver, par grandes bandes, ce que M. Nordmann a confirmé. Suivant cet habile observiiteur, elle arriverait dans le gouvernement d'Eka- tcrinoslaw et en Crimée \ers l'automne, et quelquefois à la lin d'août. SOUS-FAMILLE XXX CERTHILAUDIENS — CERTHILAUDIN.E Bec aussi long ou plus loni/ que la tête, le plus généralement im peu flévlii au bout. Les Cochevis, si l'on ne considère que l'espèce d'Europe, n'ofl'rent pas à un haut degré les caractères des Certhilaudiens. Cependant quelques espèces exo- tiques, par la forme et la longueur de leur bec, se rattachent à celle section, et c'est ce qui nous détermine à les y rapporter. Du reste, les Cochevis sont loin, sous bien des rapports, d'être de vrais Alaudiens. . ■ CERTHILAUDIENS. 355 GENRE LXXXIII SIRLI — CERTHILAUDA, Swaiiis. Alauda, p. Linn. S. N. (1735). Certhilacda, Swains, Zool. Journ. {\^2.1). Al^mon, Keys. et h\i\s.Wirbeîth. (1840). Bec aussi lonn: que la tête, triangulaire à la base, notablement arqué; narines basâtes, arrondies, recouvertes par une mem- brane; ailes allongées, sub-aiguës ; queue assez longue, large et faiblement échancrée ; tarses robustes ; doigts courts, minces ; ongle du pouce égalant le doigt. Les espèces dont se compose ce genre sont propres à l'Asie et à l'Afrique Deux d'entre elles font des apparitions accidentelles dans le sud de l'Europe. 165 — SIRLI DES DÉSERTS —CER THILA UDA D ESER TOR UM Bp. ex Stanley Parties inférieures blmiches, variées de nombreuses taches ohlon- gues ; la p/us grande des couvertures a/aires atteignant presque T extrémité de la cinquième rémige ; rectrice latérale de chaque côté, bordée de blanchâtre en dehors. Taille : 0"',22 environ. Alal'da desertorum, Stanl. SaUs Beise Abyss. App. p. GO. Alauda bifasciata, Licbt. Doubl. Zool. Mas. (1823), p^ 27. CeRTIîM.AUDA BIFASCIATA, Bp.i?. o/" iî'N/-. ( 1 838), p. 37. Al^mon desertorum, Keys. et Blas. WiibcUh. (1840), p. 36. Certhilauda desertorum, Bp. Rev. cril. (1830), p. 144. Teaim.et Laug. P/. col. 393. Mâle et femelle adultes : Isabelle en dessus, tirant sur le cendré à la tête et au cou ; blanc en dessous, avec des taches obliques brunes sur la poitrine; région parotique couverte de plumes blanches et noirâtres; un trait de cette dernière couleur sur les côtés de la tête, partant de la commissure du bec ; rémiges primaires d'un brun roussâtre, les secon- daires blanches et marquées de brun en travers ; rectrices de la même couleur que les rémiges primaires, excepté les médianes , qui sont couleur isabelle, les deux ou trois plus latérales bordées de blauc en dehors ; bec et pieds jaunâtres ; iris brun. (D'après Temm.) 3:j(î PASSEREAUX DÉODACTYLES. Jeunes : Tête et cou cendrés, avec chaque plume marquée de brun le long de la tige ; région auriculaire presque toute blanche ; haut de la poitrine marqué de mèches noires ; dessus du corps plus rembruni, et dessous plus roussâtre. Cette espèce habite le nord et l'est de l'Afrique, l'Asie occidentale, et passe très-accidentellement en Sicile, eu Espagne et dans le midi de la France. r.lle niche cà terre, an pied d'un buisson, et sa ponte serait de trois à cinq œufs d'un gris sale, pointillé de fauve. Selon M. 0. des Murs, le Sidi se tient habituellement sur les terrains élevés et arides, y court rapidement et gratte la terre de ses pattes, à la manière des Gallinacés. 164 — SIRLI DE DUPONT — CERTHILAUDA DIJPONTI Keys. et Blas. ex Yieill. Parties inférieures roussdtres variées de quelques taches oblon- yues ; rectrice latérale blanche, avec les barbes internes bordées de noir, la suivante bordée de blanc en dehors. 2 aille : 0™,21 environ. Ar-AUDA DupoNTi, Vieill. Faun. franc. (1828), p. 173. ALiEMON DuPONTi, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 36. Certbilauda Duponti, Bp. Ucc. Eiir. (1842), n" 103. Alauda FERRL'GiNEA, Vou der Mùhle, Ornitlt. Griech. (1844). P. Roux, Om. Prov. pi. 186. Adultes : Tète, nuque et dos variés de roux et de brun; gorge d'un blanc pur; devant du cou, poitrine, abdomen et flancs d'un isabelle roussâtre, avec des mèches longitudinales noires; bas-ventre, jambes et sous-caudales sans taches ; joues roussâtres; ailes variées de roux et de brun comme le dessus du corps; queue avec la penne externe blan- che et bordée de noir en dedans, la suivante noire, bordée de blanc en dehors, les troisième et quatrième entièrement noires, les quatre mé- dianes brunes; bec noir; ])ieds couleur de chair; iris brun. Jeunes : Plumes des parties supérieures avec de larges bordures d'un isabelle clair ; celles des parties inférieures avec des taches ou mèches plus larges. Le Sirli de Dupont habite l'Asie occidentale, l'Afrique septentrionale, et se montre accidentellement dans le sud de l'Europe. On l'a observé dans le midi de l'Espagne, quelquefois, dit-on, aux îles d'Hyères, et plusieurs exemplaires auraient été trouvés sur les marchés de Marseille. Mœurs, habitudes, régime et propagation inconnus. GERTHILAUDIENS. 357 GENRE LXXXIV COCim\[^ — GALERIDA,Boie Alauda, p. Linn. S. N. (173a). i Galep.ida, Boie, Isis (1828). Bec au moins aussi long que la tête, fort, notablement in- fléchi, garni à sa base de plumes rigides dirigées en avant et cachant en partie les narines ; ailes sur-aiguës, atteignant à peine le milieu de la queue, qui est très-légèrement échancrée ; tarses robustes, un peu plus longs que le doigt médian ; ongle du pouce de la longueur de ce doigt, fort et droit; tête surmontée de plumes allongées, étagées et érectiles en forme de huppe. Les Cochevis diffèrent beaucoup, par leurs mœurs et leurs habitudes, des autres Alaudidés. Jamais ils ne se réunissent en troupes nombreuses. Si l'hiver rapproche les individus d'un môme canton, ces individus ne vivent pas réunis, ils paraissent plus familiers que les Alouettes, s'approchent davantage des lieux habités, et ne sont pas autant voyageurs. Lorsqu'ils changent de canton, ce n'est jamais par bandes. Leur vol est plus lourd, leur marche plus vive, leurs cris d'appel sont moins aigres. De tous nos Alaudidés d'Europe, l'Alouette iulu et le Cochevis huppé sont les seuls qui aient un chant flùté ou de bec. Sous tous ces rapports, le genre que l'on a fondé sur celte derniùre espèce est parfaitement justifié. Le mule et la femelle se ressemblent. Les jeunes, avant la première mue, ont une livrée particulière. iXous n'avons en Europe qu'un seul représentant de ce genre. lOo — COCHEVIS HUPPÉ — GALERID.I CIUSTAT.I Boie ex Linn. Première rémige courte, deuxième plus courte que les troisième et quatrième, égale d la cinquième; les deux rectrices les plus laté- rales bordées de roussâtre en dehors. Taille: 0^^,18. Alal'da cristata, Linn. S. N. (1766), t. 1, p. 288. Ai.AUDA UNDATA, Gmel. S. N. (1788), t. I, p. 797. Alacda galerita, Palî. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 524. Galerida cristata et undata, Boie, Isis (1828), p. 32). Galerida viarum, Brehm, Hand. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 3!.";. Lullula cristata, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 92. 3:i8 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Bu (F. PL enl. 503, f. I, sous le nom de Cochevis, et 662, sous le nom de Co- quilhide. Mâle en été : D'un gris cendré en dessus, avec une teinte plus claire sur le bord des plumes ; d'un blanc teint de roussâtre en dessous, avec des taches noirâtres au bas du cou, à la poitrine et sur les flancs; sour- cils d'un blanc roussâlre; yeux traversés par une bande d'un gris rous- sàtre ; rémiges et rectrices d'un brun roussâtre ; rectrices latérales noi- râtres, avec les deux plus externes, de chaque côté, bordées de roux en dehors; bec brunâtre, plus foncé en dessus; pieds gris; iris brun-noi- sette. Mâle en hiver : Il a les teintes plus rembrunies. Femelle : Elle a la tête moins grosse, le bec moins fort et les taches de la poitrine moins noires que chez le mâle. Jeunes avant la première mue : Plumage généralement plus clair que celui des adultes, avec une tache blanchâtre à l'extrémité des plu- mes, et une autre tache irrégulière, brune, à la tige. Nota. Deux Alouettes venant du midi de l'Espagne (Collect. De- gland), ressemblent beaucoup au Cochevis ; mais elles en dilièrent par le bec, qui est plus court ; la mandibule supérieure, qui est moins fléchie à son extrémité; par une taille sensiblement moins forte, et par des couleurs plustrancbées. Le Cochevis huppé, hpe du genre, habite non-seulement toule l'Iiurope, mais aussi l'Afrique septentrionale. On le dit commun, toute Tannée, en Algé- rie. Il est commun et sédentaire dans presque toule la France. 11 niche tluns les champs, à terre, au milieu d'un sillon, d'un pas de bœuf ou de cheval, à l'abri d'une molle de terre, d'un petit buisson ou d'une touffe d'herbe. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, assez ventrus, d'un gris l'ous- sâtre ou jaunâtre, quelquefois d'un cendré clair, avec des points et de petites taches brunes et rous:^âtres ; les taches sont plus nombreuses et plus foncées au gros bout. Us mesurent : Grand diam. 0'",022; petit diam. 0'",0i7. Cette espèce ne vit jamais en troupe comme l'Alouette des champs. VAXa choisit ordinairement pour résidence les champs qui avoisinent les grandes routes, sur lesquelles elle se rend souvent, surtout l'hiver, pour y chercher de la nourriture dans la fiente des chexaux. Sa chair est beaucoup moins bo'-nc que celle des autres Alaudidés; mais l'oiseau est plus recherché par le. oiseleurs à cause de la facilité qu'il a d'ap- prendre et de répéter les airs qu'on lui serine. ANTIIIENS. 3o9 FAMILLE XVII MOTACILLIDÉS — MOTACILLIDM Canori, p. Illig. Vrod. Syst. (ISH). Sylviad^e, p. Yig. Gen. of Birds (1825). MoTACiLi.iDiE, Bp. Ucccl. Euv. (1842). SYLV1C0L1D.E, Cab. 3Ius. Orn. Hein. (1850-1851). Bec droit, échancré à la pointe de la mandibule supérieure ; narines découvertes ; la plupart des rémiges secondaires éclian- crées au bout, en forme de cœur; la plus longue des couver- tures alaires atteignant presque l'extrémité des plus longues rémiges ; queue longue ; tarses et doigts grêles et allongés. 'DbserYation. — Quoique les Motacillidés aient, comuie les Alouettes, les pennes secondaires des ailes échancrées à leur extrémité, et que, parce motif, on puisse, à la rigueur, les ranger dans une même famille, cependant ils dif- fèrent assez les uns des autres pour qu'on doive les séparer. Ce qui distingue les Motacillidés, c'est, non-seulement leur bec échancré, leurs narines décou- vertes, leurs tarses grêles, etc., mais aussi leurs formes élancées, l'habitude qu'ils ont de percher et d'agiter la queue de haut en bas, lorsqu'ils marchent, et souvent même lorsqu'ils sont au repos. Toutes ces considérations, suffisantes pour distinguer les Alaudidés des Mo- tacillidés, ne le sont cependant pas assez pour placer ces oiseaux très-loin les uns des autres, comme quelques auteurs l'ont fait. Les Motacillidés, et parmi eux les Pipis, sont tellement voisins des Alouettes, que plusieurs ornitholo- gistes, ne prenant sans doute en considération que les habitudes générales, le système décoloration, les circonstances de propagation, se sont crus autorisés à les classer, les uns, dans le même genre; les autres, dans la même famille. Eu égard à la forme et à la longueur des pennes de la queue, aux propor- tions relatives des doigts et des tarses, au système de coloraticn et à des diffé- rences d'habitudes, les Motacillidés peuvent être divisés en deux sous-familles- SOUS-FAMILLE XXXI ANTHIENS — ANrHTN^£ Queue échancrée, à pennes assez huf/es ; jiouce,y compris /'on- ;i60 PASSEREAUX DÉODACTYLES. gle, généralement aussi long que la partie nue des tarses ; plumage plus ou moins grivelé en dessus et en dessous. Ce qui caractérise particulièrement cette sous-l'amille, c'est que le plumage des oiseaux qui en font partie est généralement varié de mèches brunes en dessus et en dessous du corps. Les Anthiens ont aussi, comme les Alaudiens, mais à un moindre degré, l'habitude de se soutenir dans les airs, en chantant, surtout à l'époque des amours. Les Anthiens d'Europe sont distribués dans (rois genres. GENRE LXXXV AGRODROME — AGRODROMA Anthus, p. Bechst. Om. Tasch. (1802). Agrodroma, S^wams, Classif.ofB. (1837). Bec presque aussi long que la tête, fort, comprimé, notable- ment infléchi vers le bout de la mandibule supérieure, qui est échancré ; narines basâtes, découvertes, ovalaires ; ailes allon- gées, sub-aiguës; queue longue, ample, échancrée; tarses assez forts, plus longs que le doigt médian; ongle du pouce plus court que le doigt ou à peine aussi long et recourbé. Sous le rapport des mœurs, les Agrodromes sont, dans la sous-famille des Anthiens, ce que les Cochevis sont dans celle des Alaudiens : ils ne sont pas plus de vrais Pipis que ceux-ci ne sont de vraies Alouettes. Aussi cette coupe nous paraît-elle plus légitime que celle qui a pour type VAnthus Bichardi, quoique les caractères physiques sur lesquels elle repose paraissent moins génériques. Les Agrodromes vivent solitaires ou simplement par petites familles. Ils s'écartent des champs en culture, des prairies naturelles et artificielles, des bois taillis, et paraissent ne se plaire que dans les terres en friche, dans les landes, sur les coteaux arides, couverts de bruyères, ou sur les dunes sablon- neuses. Leur vol, leur démarche, leur cri d'appel, ont bien moins de rapport avec ceux des Pipis qu'avec ceux des Alouettes, et notamment de la Calan- drelle. Lorsqu'ils marchent, ils ont un balancement de queue bien prononcé. Le mâle et la femelle adultes ont un plumage qui diffère fort peu, et les jeunes, avant la première mue, portent une livrée aussi caractéristique que celle des jeunes Alouettes. La mue est simple. Ce genre est représenté en Europe par une seule espèce. ANTHIENS. 361 160 — AGRODROME CHAMPÊTRE AGRODROMJ CAMP EST RIS Swains. ex Briss. Les deux rectrices les plus extérieures^ de chaque côté, blanches ou roussdtres, avec vue bande longitudinale brune sur les barbes internes; un petit trait brun sous forme de moustaches . Taille lO"^ Al. Alauda CAMPESTRis, Bi'iss. Omitli. (1760), t. III, p. 349. Alauda mosellana, Gmel. S. N. (1788), f. I, p. 794. Anthus CAMPESTRis, Bechst. Nat. Deuts. (1807), t. IH, p. 722. Anthus rdfescens, Tenim. 3/an. (1813), p. 150. Anthus RUFUS, Vieill. N. Dict. (1818), t. XXVI, p. 493. Agrodroma CAMPESTRIS, Swains. Nal. Si/st. (1837), t. II, p. 241. Buff. PL enl. 661, f. 1, adulte, sons le nom d'Alouette de marais; 6o4, f. 1, jeune, en mue, sous le nom de Fiste de Provence; f. 'i, jeune, avant la mue, sous le nom de Pivote ortolane de Provence. Mâle au printemps : Gris-roussâlre en dessus, avec une légère teinte brune au centre des plumes ; blanc-isabelle aux sourcils, à la gorge et au milieu de l'abdomen ; roux-jaunâtre à la poitrine et sur les ilancs, avec quelques taches ou sans taches brunes ; un trait brun sur les cotés du cou ; rémiges primaires brunes, largement bordées de roux Isabelle ; pennes caudales également brunes , excepté les plus latérales, qui sont d'un blanc roussâtre en dehors, principalement la plus externe ; bec noirâtre en dessus, jaunâtre en dessous; pieds gris-jaunâtre; iris brun. Mlle en juillet : Parties supérieures d'une teinte plus grise; parties inférieures blanches, sans taches, excepté sur les côtés de la poitrine ; toutes les plumes usées, frangées d'une teinte plus claire. Mâle en automne : Plumes des parties supérieures plus foncées au centre ; petites et moyennes couvertures des ailes bordées de gris rous- sâtre ; trait brun des côtés du cou plus large, et taches plus ou moins nombreuses sur la poitrine et les flancs. Femelle : Elle ressemble au mâle, en toutes saisons ; elle a seulement les teintes un peu moins foncées, et une sorte de collier à la poitrine, formé par un grand nombre de taches longitudinales. Jeunes avant la première mue : Plumage plus brun en dessus, avec les plumes bordées de roussâtre clair ; poitrine et flancs marqués de ta- ches plus nombreuses et plus allongées. 362 PASSEREAUX DEODACTYLES. L'Agrodrome champêtre ou Rousseline habite les contrées tempérées el mé- ridionales de riiurope, l'Asie occidentale et le nord de l'Afrique. Il est de passage irrégulier, en septembre et en avril, dans le nord delà France, très-rarement aux environs de Lille; est assez commun en Sicile et en Provence, surtout dans les départements du Var, des Basses-Alpes, des bouches-du-Rhône, où on le rencontre depuis avril jusqu'en septembre. 11 niche à terre, dans les sables, les champs, à l'abri d'une pierre, d'une motte, d'un petit buisson; quelquefois sur les montagnes, dans les crevasses des rochers. Sa ponte est de quatre à six œufs d'un blanc sale, grisâtres, rous- sâtres ou verdâtres; couverts de petites taches plus ou moins abondantes, gri- sâtres, d'un brun roussâlre, rougeâtre ou verdàtre, et quelquefois finement pointillés de verdûtre ou de brun roux. Ils mesurent : Grand diam. 0'",02i à O"',023 ; petit diam. O^jOio à 0",017. L'Agrodrome rousseline se tient de préférence dans les lieux incultes et pierreux, sur les coteaux couverts de bruyères et de thym. Il court avec grâce et vitesse, et se perche très-rarement sur les arbres. Son cri a beaucoup d'ana- logie avec celui de l'Alouette calandrelle, en compagnie de laquelle il se plaît. Il se nourrit principalement d'insectes névroptères. ObserTation. — Nous croyons devoir rapporter à ÏAgrodrcnna campestris les deux oiseaux figurés dans les Enluminures de Buffon, pi. 654, l'un {fig. i), sous le nom de Fide de Provence; l'autre (fig. i), sous celui de Pivote orlolane de Provence. P. Roux, trompé sans doute par la brièveté qu'otîre l'ongle posté- rieur dans les deux figures, et peut-être aussi par une appellation vulgaire que l'on donne généralement en Provence à VAntlais arboreus, a \'\xnn \ennQ àQ cette espèce dans l'oiseau représenté sous le n° 2. Temminck semble avoir adopté cette manière de voir. Or ia Pivote orlolane, dont Vieillot a fait une es- pèce particulière sous le nom d'Anthus maculatu?, aussi bien que le Fisle de Provence, représentent deux états différents de l'Af^roc/roma campestris iQuxie. Nous avons constaté que, dans le jeune âge, chez cette espèce^ comme chez les autres Anthiens et chez les Alaudiens, l'ongle du pouce n'avait ni la forme ni le développement qu'il acquiert à mesure que l'oiseau vieillit. Du reste, de jeunes individus capturés quelques jours après la sortie du nid, et que nous avons sous les yeux, sont, à quelque différence près dans l'intensité des teintes du plumage, la représentation exacte des deux figures de la planche enluminée 654. GENRE LXXXVI GORYDALLE — COBYûALLA, Vig. Antiius, p. Vieill. N. Dict. (1818). CORYDALLA, Vig. GcH. of B. (182o). Bec à peu piès aussi long que la tête, assez fort, surtout à la base, échaucré à la pointe; narines basâtes, découvertes, ova- ANTIIIENS. 363 laires ; ailes médiocrement allongées, sub-aigiiës ; queue longue, légèrement échancrée ; tarses grêles, élevés, plus longs que le doigt médian ; pouce beaucoup plus court que son ongle, qui est très-effilé et presque droit. Par leurs caractères, les Corydalles ont de grands rapports avec les Alouettes. Leurs mœurs, leurs habitudes auraient, dit-on, la plus grande analogie avec celles de l'Agrodrouie rousseline {Agrod. campestri^). Le mâle et la femelle portent le même plumage, et les jeunes, avant la pre- mière mue, ont une livrée particulière. Leur mue est simple. Observation. — Tout en admettant ce genre, nous ne pouvons nous dis- penser de faire observer que malgré la hauteur des tarses , malgré la longueur et la forme de l'ongle du pouce, seuls caractères que l'on puisse prendre en considération, l'espèce type ^era probablement rendue au genre Anthus, ou au genre Agrodroma, lorsque son histoire sera mieux connue. 167— COR YD ALLE DE RICHARD— COjR YDJLLA RIC HARDI Yig. ex Yieill. Ongle du pouce (J'wi tiers environ plus long que le doigt ; les deux rectrices les plus extérieures^ de charjue côté, blanches, avec une bande longitudinale brune plus ou moins étendue sur les barbes internes. Taille: 0"',18. Anthus Richardi, Vieill. .Y. Bid. (18I.S), t. XXVI, p. 491. Antous LONGiPES, Hollandre, Faune de la Moselle (lS2o et 1830)^ p. 84. CoRYDALi.A Richardi, Vig, Gen. of B. (1825), p. 5. Anthus rupestris, Ménést. Cat. des Ois. du Cauc. (1832), p. 37. Anthus macronyx, Gloger, Hnndb. Nnt. Vôg. Eur. (1834), p. 260. Gould, Birds of Eur. pi. 13o. Mâle en été: Parties supérieures brunes, avec les plumes bordées de rouss-âtre à la tête, au dos, et de grisâtre au cou ; parties inférieures d'un blanc terne, lavé de roux au cou, à la poitrine, sur les flancs et les sous- caudales; un large trait jaunâtre, partant du bec, passe au-dessus des yeux et s'étend au delà du méat auditif; ligne brune transversale au- dessous des joues ; une autre ligne longitudinale sur les côtés du cou, et des tacbes oblongues, de même couleur, sur le baut de la poitrine ; petites couvertures des ailes noirâtres, bordées de bJancbâtre; grandes couvertures et rémiges brunes, bordées et terminées de roussàtre; rec- trices médianes également brunes, bordées de roussàtre; les latérales 364 PASSEREAUX DEODACTYLES. noires , excepté les deux plus externes , qui sont presque entièrement blanches et qui ont, la première, la baguette entièrement blanche, et l'antre brune ; bec brun foncé en dessus, brun roussâtre en dessous ; pieds gris-roussâtre ; iris brun-grisâtre. Mâle après la 7nue^ en automne : Son plumage est plus roussâtre en dessus ; la couleur blanchâtre ou grise qui borde les couvertures des ailes est remplacée par du roux jaunâtre ; le blanc de la gorge et du mi- lieu de l'abdomen est plus pur , la poitrine est fauve. Jeimes avant la première mue : Ils diffèrent des adultes : les teintes du plumage les rapprochent du Pipi rousseline jeune. Brun-noirâtre en dessus avec toutes les plumes bordées et terminées de roussâtre ; gorge et milieu du ventre blancs; devant du cou, poitrine, flancs et sous-cau- dales d'un blanc roussâtre , avec des taches brunes sur les côtés du cou et sur la poitrine. Le Pipi Richard habite l'Asie occidentale et l'Afrique septentrionale. On le rencontre aussi, mais toujours en petit nombre, et le plus souvent en voyageur, dans la Russie méridionale, en Allemagne, en Angleterre, dans l'île Helgoland, en France, en Suisse, en Espagne, en Sardaigne, en Italie, en Grèce. Tous les ans, aux mois de septembre et d'octobre, il se montre de passage dans les environs de Lille, où plusieurs individus adultes ont été pris à des dates difFérenles. A la même époque, et annuellement aussi, on le rencontre assez fréquemment sur le marché à la volaille de Paris, dans les bourriches d'A- loueltes qui sont expédiées de la Picardie. 11 séjourne sur d'autres points de l'empire, pendant la belle saison, et s'y reproduit môme. Les œufs, que nous avons reçus des Pyrénées orientales, nous donnent la preuve qu'il niche quel- quefois, sinon régulièrement, dans l'ancienne province de Roussillon. 11 niche à terre. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, qui sont, d'après P. Roux, d'un blanc sale, avec des taches irrégulières rougccitres. Nous en possédons qui diffèrent notablement de ceux décrits par P. Roux et qui ont les plus grands rapports de forme et de coloration avec certaines variétés d'oeufs de l'Alouette des champs. Ils sont d'un gris verdâtre, finement et uniformé- ment mouchetés et tachés de brun roussâtre, et mesurent : Grand diam. O'njO'io; petit diam. O^jOlS. L'histoire de cet oiseau est encore peu connue. On sait seulement qu'il ne perche pas, ou fort peu comme l'Agrodrome champêtre, que son cri ressemble à celui de cette espèce, seulement est plus aigu, moins tremblotant, et qu'il vole avec vitesse. Il est probable qu'il se nourrit d'insectes. Savi n'a rencontré dans l'estomac d'un individu qu'il a disséqué, que des débris de fourmis. ANTHIENS. 365 GENRE LXXXVII PIPI — ANTHUS, lîechst. Alauda, p. Linn. S. N. (1735). Anthcs, Bechst. Nut. Dmts. (1802). Spipola, Leach, Syst. Cat. M. and B. Brit. Mu. (1816). Leimoniptera el Pipastes, Kaup, Nat. Syst. (1829). Bec médiocre, mince, plus large que haut à la base, com- primé dans sa moitié antérieure, à bords de la mandibule supé- rieure échancrés vers la pointe; narines basâtes, découvertes, ovalaires ; ailes allongées , sub-aiguës ; queue de moyenne lon- gueur, ample, échancrée; tarses et doigts allongés, grêles; pouce, y compris l'ongle, aussi long ou plus long que le doigt médian ; ongle postérieur généralement plus long que le pouce, subulé et légèrement recourbé. Les Pipis fréquentent les champs en culture, les prairies naturelles et arti- ficielles, tant des plaines que des hautes montagnes, les lieux marécageux, les jeunes faillis, les jardins potagers. Leur démarche est lente et gracieuse comme celle des Alouettes. Ils chantent en voletant, et se nourrissent plus d'insectes et de vers que de graines. Le mâle et la femelle adultes diffèrent plutôt par la longueur de l'ongle du pouce que par la livrée. Les jeunes, avant la première mue, se distinguent par un plumage plus sombre et plus tacheté. Leur mue est simple. ObserTations. — i° Le plumage des Pipis varie suivant l'âge, les saisons, l'état de mue et les localités. Il en résulte que le même nom a été quelquefois donné à des espèces différentes, et, souvent, que la même espèce a reçu plu- sieurs dénominations spécifiques. C'est ainsi que le Pipi obscur ou maritime est devenu Anthus Uttoralis, rupestris, immiitabilis, et que le Spioncelle a été décrit dans ses diverses livrées, sous les noms d' Anthus aquaticus, montanus,et probablement palustris, car le Pipi auquel Meisner a donné ce nom {Ann. der Allg. Schtveizer. 1824, t. I.p. 160), nous paraît être un jeune en plumage d'au- tomne de V Anthus spinoletta. 2" Quelques naturalistes, en Angleterre et en Allemagne, parmi lesquels J. Ed. Gray, Thienemann, Zander, comptent au nombre des oiseaux acciden- tellement européens : V Anthus pensylvanicus {Alauda pensylvanica, Briss.Alauda ludoviciana, Gmel.), espèce propre à l'Amérique septentrionale, et très -com- mune, d'après M. Holboll, au Groenland, où elle vit dans les prairies en plaines voisines de la mer. Si nous ne suivons pas l'exemple donné par les auteurs cités, c'est que le Pipi capturé en Ecosse, près d'Edimbourg, que l'on rapporte 366 PASSEREAUX DÉODACTYLES. au Pensylvanicus, demande à mieux [êlre étudié, ce Pipi n'élant, peut-être, qu'un Anihas obscurus, sous une livrée ayant de l'analogie avec celle de VAnth. pensylvanicus. lea — PIPI DES ARBRES — ANTHVS ARBORELS Bechst. ex Briss. (Type du genre P/y^ws/c^, Kaup ; Dendronanthux, Blyth.) Ongle (Ju pouce plus court cjue le doigt, et fortement argué: rectrice la plus latérale blanche, avec une large bande brune sur les barbes internes ; une petite tache conique blanche à F extré- mité de la suivante; croupion varié de mèches brunes â peine sensibles. Taille lO'^.i^. Alauda auborea et pratensis ?, Briss. Onàth (1700), l, III, p. 340 et 343 » Alauda TRiviALis, Guiel. S. N. (1783), t. I, p. 170. Alauda mixor, !,atb. Ind. (1790J, t. II, p. 49i. Anthus ARBOREUS, Beclist. Nnt. Beats. (1807), t. III, p. 706. Motactixa Spipola, PaW.Zoogr. (t.S] 1-1831), t. I, p. 512. PiPASTEs ARBOREUS, Kaup, Ncit. Syst.{\S29), p. 33. Dendronanthus ARBOREUS, Blytl), in: Bp. C. Gen. Av. (I8o0), t. I, p. 248. Buff., PL enl. 600, f. 1, sous le nom de Farlouse (1). Mâle en été : Cendré olivâtre en dessus, avec des taches longitudi- nales brunes au centre des plumes de la tète, du cou et du dos; milieu du ventre et région anale Lianes ; poitrine et flancs d'un roux jaunâtre, avec des taches allongées noirâtres; sourcils, paupières et gorge jau- nâtres ; un trait noir sur les côtés du cou ; couvertures supérieures des ailes, rémiges rectrices, médianes bruneset bordéesde grisâtre ; rectrices latérales noirâtres, à l'exception de la plus externe, qui est d'un gris blanchâtre en dehors et dans la moitié de son étendue, sur les barbes internes; la suivante est terminée par une petite tache blanche ; bec brun en dessus et roussàtre en dessous; pieds verdâtres; iris brunâtre. Mâle en automne : Parties supérieures d'un brun varié d'olivâtre, avec les couvertures des ailes bordées de gris roussàtre; parties infé- rieures d'un roux jaunâtre pur, prenant une teinte blanche au milieu du ventre; taches de la poitrine plus allongées. Femelle en été : Ses teintes sont plus rembrunies en dessus et les taches plus nombreuses, en dessous, que chez le mâle. (I) Voyez la note au bas de la page 3CS. ANTIIIEXS. 367 Femelle en automne : Elle ne diffère en rien du mâle après la mue. Jeunes avant la première mue : Leur plumage offre des teintes plus jaunes. Variétés accidentelles : Plumage d'un beau blanc ou d'un blanc nuancé de roux, jaunâtre au cou et i^ur les cotés de la poitrine et de l'abdomen (Gollecl. Degland; don de M. Duhamel).] Le Pipi des arbres habite non-seulement loule l'Iiurope, mais encore l'Asie et l'Afrique sepientrionale. Il est commun dans toute la France, surtout depuis le mois d'avril jusqu'à la fin d'octobre. Il niche sur les coteaux couverts de bois taillis, de bruyères, dans les prai- ries. Sa ponte est de quaire ou cinq œufs qui varient beaucoup pour les cou- leurs. Taulùt ils sont d'un rouge vif ou d'un rouge pâle, tantôt d'un gris pur, d'autres fois d'un gris rose ou violet, et toujours couverts de stries, de taches ou de points, plus ou moins grands, plus ou moins nombreux, rougeàtres ou bruns. On trouve des variétés, dont les taches, d'un brun rouge assez intense, confondues ensenii)le: cachent presque le fond de la coquille. Ils mesurent : Grand diam. 0'",02 environ ; petit diam. O'",0lo. Ce Pipi perche beaucoup plus que ses congénères ; ne va jamais par ])andes ; se tient, l'été, dans les taillis, les vigms ; recherche les prairies naturelles et ar- tificielles pendant l'automne, et prend, à cette époque, beaucoup de graisse, ce qui le rend tellement paresseux pour voler, qu'on peut passer à côté de lui sans qu'il prenne son essor. Observation. — La. Pivot te ortoJanc (\es Enluminures de BufTon (pi. Go4, f. 2), serait, suivant P. Roux {Oririth. provençale)^ un jeune individu du Pipi des ar- bres. Vieillot {Faun. française, p. 176), la donne pour une espèce distincte, sous le nom d'Anthui maculalus. Comme nous l'avons dit à l'article de l'Agrodrome champêtre, cette figure, malgré la brièveté et la courbure de l'ongle du pouce, représente un jeune Ayrodroma campestris. 1G9 — PIPI DES PRÉS — ANTHUS PRATENSIS Becbst ex Linn. (Type du genre Leinwnipteru, Kaiip. ) Ongle du pouce plus long que le doigt, faiblement recourbé; rec- trice la plus latérale blanche, avec une large bande brune sur les barbes internes ; une petite tache conique blanche à l' extrémité de la suivante; croupnon unicolore ou varié d'étroites mèches brunes peu accentuées. Taille : 0'",15 environ. Alacda PRATENSIS, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 287. Ai.AL'DA SEPiARiA, Briss. Omiih. (1760), t. 111, p. 347. 368 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Anthus pRATENSis, Bechst. Nat. Deuts. (1807), t. III, p. 732. Antuus SEPiARiDS, Vicill. N. Dict. (1818), t. XXVI, p. 486. Leimoniptera PRATENSIS, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 39. Akthus tristis, Baill. Méin. de la Soc. d'enc. d'Abbeville (1834), p. 62. BufF. PL enl. 6G0, f. 2, sous le nom de Cujelier (I). Mâle en été : Parties supérieures brunes au centre des plumes et grises sur les bords, avec le croupion olivâtre ; parties inférieures d'un blanc terne, avec des taches d'un brun foncé sur les côtés du cou, à la poitrine et sur les flancs; taches de la poitrine plus petites, isolées et en forme de larmes ; ailes de la couleur du dos, avec l'extrémité des grandes et des moyennes couvertures lisérée de gris, ce qui forme sur l'aile une double ligne courbe; rectrices médianes brunes et légèrement fran- gées de grisâtre; les latérales également brunes, avec la plus externe blanche en dehors, et marquée d'un grand espace de même couleur sur les barbes internes ; la suivante terminée par une petite tache cunéiforme blanche ; bec brun en dessus, roussâtre sur les bords et en dessous ; pieds d'un jaune roussâtre ; iris noir. Mâle après la mue, en automne : Parties supérieures avec les plu- mes plus noirâtres au centre et bordées de roux olivâtre ; parties infé- rieures, ï^ourcils et paupières d'un blanc jaunâtre ou roussâtre, avec un trait sur les côtés de la gorge , et des taches oblongues et longitudi- nales d'un brun noir, sur les côtés du cou, du corps et sur la poitriue ; les petites et moyennes couvertures des ailes bordées et terminées de o-ris olivâtre plus ou moins vif ; les rémiges et les rectrices médianes noi- râtres et bordées de gris olivâtre ; les rectrices latérales également noi- râtres, avec du blaïic distribué sur les deux plus externes, de chaque côté, comme en été. A mesure que l'on approche du printemps, les teintes s'affaiblissent par l'usure des plumes, et, en juillet, l'extrémité des pennes caudales et des grandes couvertures des ailes est pointue, efTdée. Femelle : Quelle que soit la saison, elle ne diffère du mâle que par des teintes moins vives , et les taches du dessous du corps plus nom- breuses. Variétés accidentelles : Il existe des individus avec la gorge et un (l) Temminck fait observer avec raison, que les noms de la pi. CGO des Enluminures, de Butlbn, sont mal indiqués. Le nom de Cujelier devrait être affecté à la fig. 1 et celui de Farlouse à la fig. 2. L'erreur est très-certainement le fait du graveur de lettres, car j'ai vu chez M. Gatin, parmi d'autres dessins originaux des Enluminures, celui de la planche en question, et les deux oiseaux y sont parfaitement nommés. Z. G. ANTHIENS. 3«9 collier blancs (Gollect. De^'land). D'autres ont un plumage tapiré de blanc, ou d'un blanc parfait. T.e Pipi des prés habite non-seulement toute rEurope, mais encore l'Asie et l'Afrique septentrionales. En septembre et en mars, il est de passage sur tous les points de la France. Il niche à terre, dans les prés humides, et construit un nid avec des herbes sèches et du crin ; sa ponte est de cinq ou six œufs oblongs, d'un gris verdâtre ou d'un olivâtre sombre, quelquefois d'un gris rougeâlre, avec de petites taches ou de fines stries, plus rapprochées au gros bout, sur lequel existe souvent un trait délié noir. Ils mesurent : Grand diam. 0'»,019; petit diam. 0'",0I4. Le Pipi des prés forme, au commencement de l'automne, de petites familles qui, après leurs migrations, se réunissent et composent quelquefois des bandes assez nombreuses, il recherche, l'hiver, les lieux bas et humides, les prairies, naturelles et artificielles. L'été, on le trouve jusque sur les plateaux des hautes montagnes. Sa chair est très-délicate. ObserTation. — UAnthus tristis décrit par M. Bâillon, comme espèce dis- tincte, dans son Catalogue des oiseaux observés dans le département de la Somme , doit être rapporté à cette espèce, dont il n'est qu'une variété accidentelle. 170 — PIPI GORGE ROUSSE — ANTHUS CERVINUS Keys. et Blas. ex Pall. Ongle du pouce de hi longueur du doigt, faiblement courbé, très-grêle; rectrice la plus latérale blanche, avec une large bande brune sur les barbes internes ; une petite tache conique àl'e xtré- mité de la suivante ; croupion varié de larges mèches noirâtres^ bien accentuées. Taille: 0'",14 « 0™,15. MoTACiLLACERViNA, Pall. Zoo^r. (LSli-LS3l), t. I, p. 511. Anthus CECii.n, Aud. Deser. de r Egypte, Zool. (1828), t. XXIII, p. :]C0. Anthcs rufogularis, Brehm, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 320. Anthus CERVINUS, Kcvs. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 48. Anthus PRATENSis RUFOGULARIS, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 36. Qo\i\à, BirdsofEar. pi. 140. Mâle et femelle au printemps : Parties supérieures d'un brun clair, avec des stries noires, rapprocliées à la tête, à la nuque ; des mèches longues et larges, de même couleur, lisérées de cendré au dos et aux ailes; lorums, région parotique, d'un brun clair; sourcils, gorge, es- pace au-dessous du méat auditif, devant du cou d'un beau roux rou- Degland et Gerbe. '• 2 4 r 370 l'ASSEHEALX DEODACTYLES. geâlre lie de vin ; le reste des parties inférieures d'un isabelle pur, avec une zone de petites taclies lancéolées à la poitrine et des stries noires aux flancs ; queue comme dans VAnl. protemis^ mais avec un trait noir sur les deux plus longues sous-caudales; bec brun-noirâtre; pieds d'un brun clair; iris brun. Mâle en automne : Comme au printemps en dessus ; sourcils, gorge, espace au-dessous de l'oreille marqué de roux; poitrine, baut de l'ab- domen et flancs couverts de grandes mèches et de petites taches noires sur un fond blanc ou blanc tirant sur l'isabelle ; les deux plus longues sous-caudales portant une grande flammèche noire ; bec brun, avec la base jaunâtre en dessous. Il ressemble alors au Pipi des prés dans la même saison, mais il a le roux de la gorge plus étendu et les taches plus larges et plus noires. Jeunes de F année : Mèches des parties supérieures et des flancs très- grandes; gorge blanchâtre, encadrée par une zone de grandes et de petites taches rapprochées, noirâtres. Le Pipi gorge-rousse habile l'Asie, le nord de l'Afrique, et principalement Tunis. 11 est de passage en Sardaigne, eu Sicile, en Dalmatie, dans le midi et quelquefois dans le nord de la France. Il passe quelquefois dans les environs de Paris : trois des captures qui y ont été failes, ont été signalées par nous dans la Rcvae zoolofjiqnc ])ouv 1845 (t. YUI, p. 253). M. Baklamus le dit assez com- mun en Laponie. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs. M. Lunel, qui en a découvert une nichée prés deMontpellier, les dit sensiblement plus allongés que quelques œufs d'An- ihui pratensis, qu'il avait comme terme de comparaison : ils seraient blan- châtres et recouverts de points rougeâtres, tiès rapprochés et comme eiïacés. Suivant M. BaUlamus, ils ressemblent à certaines variétés d'œufs d'Ant/ms ar- hureus. La fond de la coquille serait d'un gris violet, plus ou moins pâle, varié et comme couvert de stries, de taches et de points d'un brun violet. Les mœurs, les hal)itudes du Pipi gorge-rousse sont celles du Pipi des prés; mais son cii d'appel, si les renseignements que nous avons recueillis sont exacts, aurait beaucoup d'analogie avec celui de VEmberiza schœniclus. ObserTations. — C'est à (ort, selon M. Nordmann (Cat. raif. de la Faun. Pont. I. m, p. lo9), que l'on veut ériger VAnthus cervinvs en espèce. Cet oi^ seau n'est, selon lui, qu'une simple variété lorale de Y Anthwi pratensis, ùoni il ne diffère que par la couleur rougeâtrc lie de vin, que la gorge el la poitrine prennent au printemps. M. Schlegel partage l'opinion de M. Nordmann. Le prince Ch. Bonaparte qui, dans son Catalogue mrllwdique des oiseaux d'Eu- rope (1842), et dans son Conspectus Avia7n (1850), admettait VAnthus cervinus comme espèce, le passe sous silence dans le Conspectus Avium Europœarum AMTIllEiXS. 371 {Rev. crit. 1850), puis le fait figurer de nouveau, mais à titre de simple race de VAnthus prateDsis, dans le Catalogue Parzuduki. Dans la première édition de VOrnithnlof/ie européenne, le Pipi gorge-rousse n'a été admis, comme espèce, qu'avec un pointde doute. Tous les individus consi- dérés comme tels, et observés dans la Nouvelle Russie, en Allemagne, en France, semblent, en ellet, ne constituer qu'une variété à gorge plus rousse de Y Anllins pratensis.WàhXe?, sujets venus de l'Egypte, de la Barbarie, en dillcrent as-ez pour qu'on puisse les distinguer spécitiquement. i, es Pipis de celle pro- venance, comme le fait justement remarquer Temminck, ont, en toute ;aison, lorsqu'ils sont adultes, la gorge d'un rou\ intense, les mèches des parties supé- rieures et inférieures plus noires, plus larges, plusnombreuses; enfin, l'ongle du pouce noiablemeut plus grêle que chez le Pipi des prés. Nous avons pu \é- rifier fous ces caractères et constater ^uvàv's Anthus cervinus recueillis en Egypte, ce que M. Jaubert a vu sur d'autres sujets provenant de la niême contrée, à savoir : qu'ils ont de leintes générales plus sombres que les Pipis à gorge rousse caplurés en France ou dans le nord de l'Europe, et que leur taille est plus forte, r^nfin, les ailes et la queue présentent également de plus grandes dimensions, en sorte que. si \ Anthns rufogularit. Brehm, ne dilfère pas suffi- samment de VAnihus pratensis pour être érigé en espèce, Ton peut dire que ÏAnthus rvfogularis, Temm. établi sur les sujets d'Egypte et de Syrie paraît former une espèce distincte. Mais cette espèce visite-t-elle l'Europe? Le fait n'est pas impossible : toutefois, il demande à être constaté. 171 — PIPI SPIOXCELLE — ANTHVS SPINOLETTA Bp. ex Linn. Ongle du pouce plus long que le doigt, très-comprimé et nota- blement arqué; rectrice la plus latérale blanche sur tout son bord externe, marquée d'une tache conique de même couleur sur ses barbes internes; une très -petite tache blanche à l'extrémité de la suiccmte ; croupion unicolore. Taille: 0»,17 à 0"M8. Alauda SPINOLETTA, Linn. s. N. (1766), t. I, p. 2^8. Anthus AQUATicus, Bcchst. Nat, Dcuts. (IS07), t. III, p. 745. Anthus MONTAiNUS, Koch, Baicr . Zool. (1810), t. 1, p. 179. Alauda testacea, Pall. Zoogr. (ISI 1-18.31), t. I, p. o26. Anthus spinoletta, Bp. B. of Eur. (1838), p. 18. Bufl". PI. enl. 601, r. 2, sous le nom (V Alouette pipi. Mâle en plumage de noces : D'un brun cendré uniforme en dessus, avec les bords des plumes d'une teinte moins foncée, et des reflets gris- bleuâtre à la tête, au cou et sur les scapulaires ; d'un blanc terne en des- sous, avec le devant du cou, la poitrine et les flancs plus ou moins lavés 372 PASSEHEAUX DEODACTYLES. de roux rose pur ou varié de mèches brunes, surtout sur les côtés du ocrps; unlarge trait blanc-roussàtre au-dessus de l'œil, s'étendant du bec à l'oreille ; couvertures des ailes bordées et terminées de grisâtre, ce qui donne lieu à deux bandes obliqjies et transversales sur l'aile; rémiges brunes, lisérées de gris verdàtre; rectrices médianes brunes, avec les bords moins foncés ; rectrices latérales noirâtres, la plus ex- terne bordée de blanc en dehors , portant une tache coijique de même couleur en dedans, la suivante terminée par une tache conique égaic- ment blanche, qui occupe le milieu de la penne; bec noir ; pieds d'un brun marron ; iris brun clair. Femelle en plumage de noces : Pareille au mâle ; seulement elle a le roux des parties inférieures d'une teinte un peu plus claire, et le trait sur l'œil plus blanc (1). Mâle et femelle aprh la mue^ en automne et en hiver : Piirties su- périeures d'un brun cendré, teint de vert roussâtre, avec le centre des plumes plus foncé ; parties inférieures blanches, variées de taches et de mèches brunes, plus ou moins étendues, sur les côtés de la face anté- rieure du cou, à la poitrine et sur les flancs ; un trait plus blanc au-des- sus des yeux ; couvertures des ailes terminées et largement bordées de gris blanchâtre; blanc de la queue plus étendu et plus éclatant; sou- vent une tache de cette couleur à l'extrémité de la troisième rémige ; bec brun en dessus et roussâtre en dessous, vers la base. Jeunes de l'année^ à leur passage : Ils ressemblent aux adultes en automne, mais ils ont des taches plus nombreuses, plus rapprochées et souvent confluentes en dessous; les parties supérieures ont une teinte plus rembrunie ; la queue est plus échancrée, les deux pennes les plus externes, dechaquecôté,otTrent [)lus de blanc, et la suivante une petite tache à sa pointe ; le bec et les pieds sont d'un brun plus clair. Ce Pipi tiabile presque toute l'Europe et le nord de l'Afrique, 11 n'est pas rare en France. Dans les environs de Lille, il n'est de passage qu'en automne; n)ais, dans d'autres localités du nord de la Fiance, il fait un second passage au printemps. Il niche parmi les pierres ou dans les endroits rocailleux. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, un peu ventrus, d'un gris vineux ou d'un gris violet, quelquefois rougcâlres, d'autres fois bleuâiros, avec quelques taches plus fon- (1) Temminck, dans la 4" partie de son Mamn'l d'OmitlLologie (p. G27}, doute si la femelle a le même plumage d'été que le mâle, ou si elle conserve le plumage d'hiver avec les nuances plus nettes, comme cela a lieu chez le Pipi obscur. La femelle de cette espèce éprouve, comme le mâle, des changements notables à l'époque de la reproduction. ANTIIIEN'S. 373 céeSjOÎ d'autres lâches d'un roux brun ou d'un l)run noir. Ils mesurent : Grand diam. 0"',022 ; petit diam. 0'",016. Le Pipi Spionccdle a des hibitudes tr(>s-oppo^ées selon les saisons : ainsi, tandis que, durant l'automne et l'hiver, il descend dans les plaines l)assesoù serpenlent des rivières dont il fréquente les bords; on le voit, au printemps et l'élé, sur les plateaux des grandes montagnes, (elles que les Pyrénées, les Alpes, à une hauteur considérable au-dessus du niveau de la mer, el quelquefois dans des localités lout à fait arides. On le trouve, à la fin de juillet, prùs de Ba- guères, sur le pic du Midi. Observation. — VAiithus a'juntirm est l'oiseau jeune ou adulte en robo d'autumne ou d'hiver, époques où il descend dans les vallées, les plaines, el fiéquenfe les bords des eaux; VAnthus montanwi de Koch {Baier. Zool. t. I, p. 172) est l'oiseau en livrée d'été et durant tout le temps qu'il habile le sommet des montagnes. 172 — 1>11»I OBSCUR — AMSllS OBSCUIWS Keys. et Blas. ex Penn. Ongle postérieur plus long que le doigt ; rectrice la plus latérale (Fu)! eenilré roussâtre, avec vne large tache brune sur les barbes internes, et une petite tache d'un cendré roussâtre à l'extrémité de la suivante ; raie sourcilière blanchâtre, étroite, apparente sut - tout derrière les yeux. 7W^:0"\166. Ar.AiDA OBSCUBA, Peunaiit, Bi it. Zool. {17Gri), t. I, p. 7S2. Akacda PETiiosA, Mont. Trnas. Linn. Soc. (i"92), 1. IV, p. 41. Anthusrcpestris, Nilss. OmUh. Suer. (1.S07), t. I. p. 24?), p. 9 et 10. SiMPOLA OBscuRA, Leach, Sysl. Cat. M. and B. Brit. Nhx. (ISIC), p. 22. Anthl's PETROsrs, Flem. Hist. Brit. An. (1H2.S), p.7i. Anthus i.rrTOBALis, Bi'ehm, Hnnd. Nul. Vôq. DeiU^. (1.S:$I),p. 331. Anthus aquaticcs, Selby, Brit. Ornith. (18:i3), t. I, p. 2.'>S. Anthus OBsruRus, Iveys. et P.las. Wirbelth.{\xU)), p. 48. Anthus immutabilis, Degl. Omith. Europ. (184'J), t. 1, p. 249. Gould, B. ofEur.])\. 138. Mâle adulte : Parties supérieures comme chez le Pipi spioncelle sous sa robe de printemps, mais d'une teinte un peu olivâtre sur les bords des plumes; parties inférieures blanchâtres, lavées de chamois rougeâtre et [tins ou moins marquées de taches cendrées et brunâtres sur les cô- tés du cou, à la poitrine, sur les flancs et les sous-caudales, de jaunâtre au milieu du ventre ; un petit trait derrière l'œil, et gorge d'un gris- blauchàlre ; bords des couvertures et des pennes des ailes légèrement 37i PASSEREAUX DÉODACTYLES. liséréesde grisolivâtre; rectrices brunes, bordées de verdâtre, la plus extérieure cendrée, bordée en debors et terminée de blanc grisâtre, la suivante avec une petite tache blanche à la pointe ; bec brun, plus foncé en dessus qu'en dessous; pieds d'un brun roussàlre; iris d'un brun noirâtre. La variété C de VAnthus obscurus de Temminck [Man. 4*^ part, p. 685) paraît se rapporter à cette livrée. Mâle adulte sous une autre livrée : Joues, dessus de la tète, du cou et du corps d'un brun olivâtre tirant sur le gris; lorums d'un brun foncé; un petit trait blanc étroit et court derrière l'œil; gorge et devant du cou d'un blanc nuancé de jaunâtre au bas de cette dernière partie et très-faiblement tacheté de brunâtre : deux lignes brunes descendent de la base de la mandibule inférieure et bornent la face antérieure du cou ; parties inférieures du corps d'un blanc jaunâtre, nuancées de rous- sàlre à la poitrine, de brunâtre sur les flancs, et tachetées longitudina- lement de noirâtre, princi|)alement à la poitrine ; couvertures des ailes noirâtres, les petites et les moyennes bordées de gris tirant sur le roux, les grandes lisérées de roussâtre ; rémiges brunes, légèrement bordées d'olivâtre ; rectrice la plus externe brune en dedans, grise en dehors et terminée de blanc ; la suivante bordée de gris en dehors, avec la pointe blanche, les autres brunes, bordées de gris olivâtre ; bec entièrement noir; pieds d'un brun foncé. La variété A de VAnt/ius obscurus de Temminck [Man. ¥ part, p. 630) paraît se rapporter à cet état de plumage. Femelle en été : Parties su[)érieures semblables à celles du mâle; parties inférieures marquées d'un grand nombre de taches d'un brun olivâtre, avec une teinte rouge chamois moins nette et moins étendue ; la gorge elles sous-caudales plus blanches. he plumage d'automne des deux sexes ressemble beaucoup à celui du Pipi spioncelle sous son plumage d'hiver, mais il en diffère par la teinte jaune-roussâtre de la gorge et de l'abdomen, par les taches oli- vâtres qui sont plus nombreuses et comme fondues sur les côtés du coUj à la poitrine, sur les lianes, et par les taches des deux pennes les plus latérales de la (jueue, ({ui sont grises au lieu il'ètre Itlanches. Les jeunes, après la première mue, ressemblent aux adultes en robe d'automne. Le Pipi obscur habite l'Europe septentrionale et occidealale. On le trouve sur les côtes de la Norwége, de la Suède, de l'empire Britannique. En France, : MOTÂCILLIENS. ' 375 il vit sédentaire sur celles de la Bretagne, de la Normandie, et il est de passage plus ou moins régulier sur beaucoup de points de notre littoral de l'Océan, depuis Du nkerque jusqu'à Bayonne. 11 niche près des bords de la mer, sur les falaises, parmi les rochers, et très-abondamment sur les îles et les presqu'îles que l'on renconlre entre Brest et Lorient. Sa ponte est de cinq ou six œufs, qui varient du cendré au gris brun ou au gris verdâtre, fineuient tacheté et pointillé, surtout au gros bout, de roussùtre et de brun plus foncé. Us mesurent : Grand diam. 0'",022; petit diam. 0">,0i6. Ce Pipi se plaît sur les grèves et parmi les rochers que la mer couvre et découvre alternativement. On l'y voit constamment occupé à poursuivre les insectes, les mouches et les petits crustacés qu'abritent les fucus et les algues que la mer a rejetés. SOUS-FAMILLE XXXII MOTACILLIENS — i!/07'AC/LL/7V^ Queue égale, très-loncpie, à pennes relativement étroites; ponce, y compris F ongle, moins long que la partie nue des tarses ; plu- mage rarement tacheté sur la poitrine. Les Molacilliens ont la queue généralement aussi longue ou plus longue que le corps, étroite; les couleurs distribuées par granties niasses. Leurs mœurs sont plus aquatiques que celles des Anthiens, et ils ont l'habitude de balancer plus fréquemment et plus violemment la queue. Deux genres européens font partie de celte division. GENRE LXXXVllI BERGERONNETTE - BUDYTES, G. Cuv. MoTACiLLA, p. Linn. S.N. (1735). Bl DYTEs, G. Cuv. /î(^;/. anî'm. (1817). Bec grêle, droit, anguleux entre les narines, qui sont décou- vertes et ovales ; ailes longues, sub-aiguës ; queue moins longue ou à peine aussi longue que le corps ; tarses longs, grêles; ongle du pouce plus long que le doigt et peu arqué. Les Bergeronnettes fréquentent, dans les pays eu plaine, les chaumes, les 376 PASSEREAUX DÉODACTYLES. terres en labour, les prairies naturelles et artificielles, nouvellement fauchées.; elles se plaisent moins li long des rivières que les Hochequeues, et recher- chent les lieux où paissent des troupeaux: de moutons et de bœufs, ce qui leur a valu le nom vulgaire de Bergeronnettes. Leurs mœurs sont sociables; elles émigrcnt par petites familles et forment, l'hiver, des troupes quelquefois nombreuses. Leur vol est irrégulier, cl elles crient en volant. Elles ont le r(5- gime des autres Motacilliens. Le mrde et la femelle portent en hiver un plumage à peu près semblable; en été, le mâle se dislingue de la femelle. Les jeunes, avant la première mue, sont diflerenls des adultes. Leur mue est double : l'une s'opère à la fin de l'été, l'autre au commen- cement du printemps. Cette dernière est partielle. Les bergeronnettes appartiennent à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique. Les espèces que l'on observe en Europe sont au nombre de deux ; mais l'une d'elles compte plusieurs variétés locales. 175— BERGEROxWETTE PKIMAIVIÈRE— /?L/>1 r£S FLAJA Bp. ex Linn. Tête d'un gris de plomb clair (mâle), ou verddtre (femelle) ; une large raie sourcil ière blanche; gorge jaune (mâle), ou blanchâtre (femelle) ; croupion vert-olive; les deux rectrices les plus latérales, de chaque côté, blanches^ avec une bande longitudinale brune. Taille; 0"\1G5. MoTAcn.LA iLAVA, Linu. 5. N. (1766), t. 1, p. H;J1. MoTACii.LA VERNA, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 468. MoTACiLLA FLAVEOLA, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. yOl. Bddytes flava, Bp. B. ofEur. (1838), p. 18, MoTACiLLA NEGLECTA, Gould, Proceed. Zool. Soc. (1832), p, 120. BulWPl. enl. 674, f. 2, sous le nom de Bergeronnette du printemps. Mâle au printemps : Dessus de la tète, nuque et joues d'un cendré bleuâtre; dos et croupion olivâtres, sans taches; côtés, devant du cou et le reste des parties inférieures d'un beau jaune jonquille, avec quel- (jues taches brunâtres sur le haut de la poitrine ; paupières blanches; une raie sourciHère de même couleur s'étendant des narines à l'occiput ; une autre raie, plus petite, part de la mandibule inférieure et sé[)are le cendré des joues du jaune de la gorge; ailes brunes, avec les petites couvertures terminées de gris jaunâtre ; les moyennes terminées et bor- dées de même, elles grandes l)ordées seulement; les huit rectrices mé- dianes noirâtres et lisérées d'olivâtre, les deux plus latérales, de chaque MOTÂCILLIENS. 377 côté, blanches, avec la plus grande partie des barbes internes noirâtre ; bec, pieds et iris noirs. Mâle en automne : D'un vert olivâtre rembruni en dessus ; d'un jaune moins pur en dessous, blanchâtre au cou, nuancé d'olivâtre aux lianes ; petites et lîioyennes couvertures alaires bordées et terminées de jainie olivâtre. Femelle an printemps : Tète d'un vert olivâtre comme le dos ; pau- pière et raie sourcilière jaunes, au lieu d'être blanches ; le reste du plu- mage comme chez le mâle à la même saison. Femelle en automne : D'un cendré olivâtre en dessus ; jaune en des- sous; tirant sur le blanc à la gorge, sur le roux à la poitrine et sur le jonquille au ventre et aux sous-caudales. Jeunes avant la première mue : D'un cendré gris-roussâtre en des- sus; d'un blanchâtre, nuancé de brun jaunâtre à la poitrine, sur h'S flancs, les sous-caudales, avec de grandes taches noirâtres au bas du cou, où elles forment une sorte de croissant, et (juelijues-unes sur le milieu de la poitrine; raie sourcilière blanche, surmontée d'une autre bande noirâtre ; joues et côtés du cou variés de brun et de gris jaunâtre ; gorge blanchâtre ; petites et moyennes couvertures des ailes terminées de blanchâtre ; queue comme chez les adultes en automne; bec, pieds et iris brunâtres. Après la première mue : Les parties supérieures ont une teinte vert- olivâtre, surtout au croupion ; les parties inférieures sont blanches à la gorge, d'un jaune roup. ex Savi Téfe d' toi gris de plomb fond' (mâle) ,o?^ olivâtre (femelle) ; point de raie sourcilière (mâle), on un simpde trait jaunâtre (femelle) ; gorge blanche (mâle), ou blanchâtre (femelle) ; croupion et rectri- ces comme chez la Budytes flava. Tw///^; 0™,16. MoTACiLLA ciNEiiEOCAPiLLA, Savi, 0/7(z7. ToiY. ( 1 83 1 ), t. m, p. 2IG. Budytes cinereocapilla, Bp. B. of Eur.(\S^8), p. lii. MoTAClLLA FLAVA CINEREOCEPHALA, Scllleg. BeV . Crit. (1X44), p. 38. MoTAcn.LA FfcLDEGGii (1), MichacUes, Lsis (1831), 4* cah. MOTACtLLA DALMATICA, RrUCll, Isis (1832). Bp. Failli. Ital. t. I, pi. 31, f. 2. 3Idle : Dessus de la tète, du cou et joues d'un brun de plomb som- bre ; dos et croupion vert-olivàtre ; raie sourcilière, gorge, côtés et de- (1) Le prince Ch. Bonaparte qui avait fait, avec raison, Motacilla Fehlegyii (Micha.) synonyme de Motucitla cinereocapilla (Savi), a cru devoir faire de ta première, dans le Catalogue Purzudaki une race distincte. II aurait pu en trouver bien d'autres et aurait été tout aussi fondé à établir une race pour des individus à télé et à joues noires, avec un large sourcil d'un blanc brillant; une autre pour des individus à nuque et dos noir, à joues grises, sans trace de sourcils; pour les sujets à front gris, à nuque noirâtre, à larges sourcils jaunes, etc., etc. ; la Motuci/iti F/'li/eygii n'est qu'une variété à tête grise, tirant sur l'olivâtre, delà Cinereocephahi. 1- G. 380 PASSEREAUX DEODACTYLES. vaut du cou d'un blanc pur ; ordinairement point de raie sourcilière ; poitrine, abdomen et sous-caudales d'un beau jaune, avec les parties latérales du cor{>s lavées d'olivâtre ; quelquefois des taches de même couleur au bas et sur les côtés du cou; ailes et queue comme chez la Bergeronnette printanière ; mais les couvertures alaires terminées et bordées de jaune olivâtre ; bec, pieds et iris bruns. Nota. Deux mâles adultes et en noces^ l'un d'Italie, l'autre d'Es- pagne, ont, le premier, le blanc de la gorge dé[»ourvu de taches; le se- cond , un collier formé de taclies d'un noir olivâtre encadrant le blanc de la gorge. (CoUect. Degland.) Femelle : D'un vert olivâtre en dessus, tirant sur le roussâtre à la tête et au dos; jaune en dessous, tirant sur le roux à la poitrine; gorge et paupières blanches ; fine raie sourcilière de même couleur, apparente seulement devant et derrière l'œil. Jeunes : D'un cendré verdâlre en dessus, avec la tète olivâtre; jau- nâtres en dessous, avec la gorge blanche , et une fine raie sourcilière jaunâtre. Cette Bergeronnette habile l'Europe méridionale, l'Asie et l'Afrique sep- tentrionale. Elle est assez commune en Italie, en Sicile, en Espagne, dans le midi de la France, et se montre accidentellement dans nos départements du Nord, Elle a été trouvée sur le marché de Lille, au printemps, et M. de Sélys-Longchamps en a tué un individu dans les prairies, près de Liège, en mai 1842. Mœurs, habitudes, régime et propagation exactement comme pour la Bu- dyt.es flava. C — BERGERONÎNETTE MÉLANOCÉPUALE — BUDYTES MEL4NOCEP114LA Ménést. e\ Lichst. Tête noire; -point de raie sourcilière; gorge jaune (mâle) ; crou- pion et rectrices comme chez la Budytes flava. Taille : 0'M6. MOTACU.LA MEI.ANOCEPHALA, Lichst. Doubl. Zool. Mui. (1^2:^), p. Sfi. RcDYTESMl£LA^Ol:E['HALA, JMénést. Cut. des Ois. du Cnnc. (IS;J2), p. 34. MOTACHJ.A FLAVA MEEANOCEf'll AI.A, Schleg. Ecv ait. (IS4i-), p. 3S.J)), p. 422. BCDYTES CITREOLA, Bp. B. ofEuf. (1838), p. 10. Goukl, B. ufEur. pi. 14i. Mâle tué en été (monts Garais) : Tète, parties supérieures et devant du cou, presque toute la poitrine et l'abdomen, d'un beau jaune citron ; lianes d'un cendré noir-bleuâtre ; sous -caudales d'un blanc jaunâtre ; une large bande, d'un noir bleuâtre, descend de la partie supé- rieure du cou sur les côtés de la poitrine ; dos et sus-caudales d'un noir l)leuàtre; couvertures supérieures des ailes de la couleur du dos, largement bordées ou terminées de blanc ; rémiges noirâtres ; rectrices également noirâtres, à l'exception des deux plus latérales, de chaque côté, (}ui sont d'un blanc pur, avec une large bande brune sur le bord de leurs barbes internes ; cette bande diminue d'avant en arrière pour se terminer en pointe ; bec et pieds d'un brun foncé. Femelle: Tète, cou et parties inférieures d'un jaune citron un peu moins vif; parties supérieures d'un cendré olivâtre. Le înàle en automne et en hiver ressemble à la femelle. 382 PASSEREAUX DEODACTYLES. La noigeronnetle cllriiic habite l'Europe orientale et l'Asie. Elle a été ap- portée de Boukhara par le docteur Eversmnnn. M. Nordmann, dans son Cnla- loijiie (les Oiseaux de la Faune ]ionliqne, cite des captures qui ont été faites aux en\irons de Taganrog et en Crimée, et rapporte qu'elle se trouve assez coni- munénient dans la chaîne Ouraliennc. Ce dernier fait est confirmé par M. Martin. Cet habile observateur, qui a pu s'en procurer un assez grand nombre d'exemi)laires, écrit que la Bergeronnette citrine est assez commune dans les nionls Durais, à certaines époques de l'année. « Elle y arrive lorsque la glace couvre encore les lacs, dont elle fréquente les abords. Lorsque les glaces sont fondues, elle s'éloigne des bords de l'eau pour aller habiter un terrain plus sec. Elle fait sa nourriture des insectes qu'elle rencontre sur les herbes marécageuses. C'est parmi ces herbes qu'elle établit son nid. » Sa ponte est encore inconnue. • , Observation. — Le professeur Calvi, dans son Catalogue des Oiseaux de Gènes, cile la Motacilla cilreola parmi les oiseaux qui se montrent en Ligurie. Le marquis Durazzo {Uccelli Liguri, p. 31), dont nous partageons l'opinion, fait remarquer que la C'Ureola du professeur Calvi doit être rapportée à la Budgtes Ragi. GENRE LXXXIX HOCHEQUEUE — MOTACILLA, Linn. MoTACU.LA, Linn. S.N. (1735). FicEDUf-A, p. Briss. Ovnith. (1760). Bec grêle, droit, anguleux eutt-e les narines, qui sont décou- vertes et ovales; ailes longues, sub-aiguës ; queue plus longue que le corps ; tarses longs et minces; ongle du pouce de la lon- gueur de ce doigt et courbé. Les espèces qui appartiennent à ce genre fréquehtent les champs fraîche- ment labourés ou en labour, les prairies, le bord de l'eau. Leur vol est court et ondulé, leur démarche gracieuse. Lorsqu'elles marchent, et très-souvent lorsqu'elles sont au repos, leur queue a un balancement continuel et assez rapide de haut en bas, ce qui leur a valu le nom vulgaire de Hochequeue. On les appelle aussi Lavandières, à cause de l'habitude qu'ont la plupart d'entre elles de fréquenter les lavoirs. En volant, elles font constamment entendre un cri interrompu. Leur nourriture principale consiste en vers et en insectes. Le mâle et la femelle se ressemblent en hiver : en été;, le premier dilTère sensiblement de la seconde. Les jeunes, avant la première mue, se distinguent des adultes; ils prennent la livrée de ceux-ci à la fin de l'été. Leur mue est double : elle s'opère dans les aïois de juillet et de février; mais cette demière n'est que partielle. Les Hochequeues sont propres à l'Europe, à l'Asie et à l'Afrique. MOTACILLIENS. 383 Observation. — Le genre MotnciUn, pour quelques auteurs coiiîemporains, ne renferme plus que les Hochequeues à plumarje gris et blanc, comme celui de la Mutdcilla alba ; c'est ainsi, du reste, que G. Cuvier l'a compris. Nous rapportons à ce genre la Molacilla sulphurea, qu'il parait difficile d'en déta- cher. Cette espèce, dont Kaup a fait un genre particulier sous le nom de Ca- lohdtes, nom que le prince Ch. Bon;i[)aite a change, plus ti\rd, en celui de P((llennra, est, sauf la couleur du plumage, une vraie Hochequeue par les ca- raclcres, les habitudes, le chant, les cris, le mode de niditicalion. lui ayant égard au système de coloration^ c'e^t tout au plus si l'on pourrait établir deux groupes sans caractères génériques : l'un, pour les espèces cher, lesquelles le gris et le blanc dominenl; l'antre, pour les espèces chez lesquelles le jaune est la cou- leur principale. Nous les indiquons sans les adopter. 17o — HOCHEQUEUE GRISE — MOTACILLA ALBA Linn. Croypion cendré ; dos cendré (vieux), ou hrun-olwâlre (jeunes); les deux rectrices latérales, decharjue côté., blanches., avec nue bande noire longitudinale., cpii occupe les deux tiers supérieurs des barbes internes. Taille •.^'^ ,\^ environ. MoTAciLLA ALBA, Linu. ,S'. N. (1766), t. I, p. 331. MoTACiLLA ciNEREA, Briss. Oiiiith. (1760), t. m, p. 461, Butr. PI. cnl. 6.)2, f. \, sujet en robe d'été; f. 2, sujet en robe d'automne; 074, f. 1, j<'U)tc, avant la première mue, sous le nom de Benjeronnette yrise. Ma le au printemps : Front, joues, côtés du cou, abdomeu et sous- caudales d'un blanc pur; vertex, nuque, dessus du cou, gorge, devant du cou et poitrine d'un noir profond ; dos, croupion et flancs d'un cen- dré bleuâtre ; sus-caudales et jambes noirâtres; ailes également noirâ- tres, avec les couvertures bordées de gris et de I)lanc, et les rémiges lisérées de blanchâtre ; pennes caudales noires, à l'exception des deux plus latérales, de chaque côté, qui sont d'un beau blanc dans presque toute leur étendue, et n'ont qu'une partie des barbes internes noire; une raie de celte couleur à la [)artie supérieure des barbes externes de la troisième; bec, pieds et iris noirs. Femelle au printemps : Elle ressemble au mâle, mais elle a le noir de la tète moins étendu ; le front, les joues et les côtés du cou d'un blanc pur ; les bordures des couvertures des ailes d'une teinte grise* Mâle et femelle enautomne : Parties supérieures d'un cendré moins foncé, passant au bleuâtre au crouption et au noir sur les sus-caudales ; 3Si PASSEREAUX DEODACTYLES. à la poitrine, une sorte de hausse-col noir dont les pointes latérales re- montent sur les côtés du cou jusqu'à la région parotique; couvertures des ailes bordées et terminées de gris blanchâtre; le reste du plumage comme eu été ; bec brun, plus foncé en dessus qu'en dessous. Jeunes avant la jjremière mue : D'un brun cendré tirant sur le roussàtre en dessus, avec les plumes des ailes bordées et terminées d'une teinte plus claire ; d'un blanc sale en dessous, avec une nuance rous- sàtre au cou , à la poitrine, et un croissant brunâtre sur cette dernière partie; bec et pieds roussàtres. Après la première mue : Le front, la gorge et le devant du cou sont d'un blanc plus ou moins nuancé de jaunâtre; le vertex,la luique d'un cendré verdàtre, j)lus ou moins lavé de noir sur les côtés; le reste comme chez les adultes. Celte espèce est répandue dans toute l'Europe, l'Angleterre exceptée, en Asie et en Afrique. Elle est commune et sôdenluire en France. Elle niche à proximité des eaux, parmi les rochers, sous les ponts, entre les racines des arbres riverains, dans des masures, des (as de bois ou de fa- gots, sous les toits des maisons. Sa ponte est de cinq à six œufs d'un blanc grisâtre, quelquefois légèrement azuré ou rougeâtre, avec une nmllitude de petites taches ou de points, les uns gris cendré, les autres d'un rouge brun ou d'un brun noirâtre. Ils mesurent : Grand diam. 0'",02; petit diam. O^jOtS à 0°,0i6. La Hochequeue grise émigré au commencement de l'automne, par petites troupes. Elle fréquente les lieux bas et humides, les bords des rivières, les terres momentanément submergées par les pluies torrentielles, et celles qui sont en labour. Aussi longtemps qu'elle vole, elle fait entendre une sorte de cri d'appel. Observation. — La Hochequeue grise offre la race suivante, que les uns considèrent connue simple variété dépendant de l'âge ou des localités, et que d'autres ont érigée en espèce. A ~ HOCHEQUEUE DVARRELL — MOTACILL YARRELLII Gould Croupion noir, avec le dos de la même couleur (vieux) , ou oU- vâtre (jeunes sujets) ; rectrices comme chez la Motacilla alba, mais avec une bande noire plus large et plus foncée sur les rectrices blanches. MoTAcnxA LUGUBRis, Tcuim. Man. (1820), t. I, p. 2o3. Motacilla ALBA, Flem. Z?/77. A/<. (1828), p. 72. MOTACILLIENS. 38S MoTACiLLA Yarrellii, Gould, B. of Ëur. (1832-1837), pi. 142. MOTACILI.A AI.BA LUGUBRIS, Schleg. jRfti'. cut. (1844), p. 37. Gould, B. ofEur. (1832-1837), pi. 142. Mâle en été : D'un noir profond en dessus, à la gorpje, au devant du cou, à la poitrine et aux jambes, avec les couvertures des ailes bordées de cendré et de blanc terne; d'un blanc pur au front, aux joues, sur les côtés du cou , à l'abdomen et aux sous-caudales ; d'un noir ardoisé sur les flancs; le reste du plnmage comme chez la Bergeronnette grise. Mâle en hiver ou après la mue d'automne : Parties supérieures d'un noir lavé de cendré ; sur la poitrine un hausse-col noir, dont les côtés remontent vers les oreilles ; le reste comme en été. Dans toutes les saisons, la femelle diffère très-peu du mâle ; cepen- dant, chez elle, le plastron, pendant les amours, au lieu de s'étendre jus- qu'au menton, s'arrête au haut de la poitrine ; le noir du dos est moins étendu et offre des teintes cendrées ; les bordures des grandes couver- tures alaires tirent sur le gris cendré. Jeunes de l'année : Parties supérieures d'un cendré brun, lavé d'o- livâtre, excepté sur la tête, le croupion et la queue, qui sont noirs ; blanc du front, des joues, du cou, nuancé de jaunâtre; bordures des plumes du hausse-col sensiblement frangées de grisâtre. Elle habite l'Anglelevre et visite périodiquement d'autres parties de l'Europe occidentale. On la trouve rarement dans le nord de la France, où cependant elle doit nicher quelquefois, car un beau mâle, en amour, a été tiré près de Mlle dans le mois de juin. Elle est commune en Bretagne et en Anjou. M. Millet, dans sa Faune de Maine-et-Loire^ dit qu'elle y arri\e vers le milieu de l'autonme et qu'elle en repart vers la fin de mars, époque à laquelle les mâles et les fe- melles sont en habit de noces. Elle se reproduit en Angleterre. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, d'un gris pâle, un peu azuré, avec de très-petits points cendrés et d'un brun foncé, les derniers plus nombreux au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. O^jOi environ j petit diam. 0°',01o. Cette race se tient dans les mêmes lieux que la Bergeronnette grise, a les mêmes mœurs, le môme genre de vie, et émigré, comme elle, par petites troupes. 176 — HOCHEQUEUE lîOARULE M0TAC1LF.A SU LP HURE A Bechst. (Type du genre Calobates, Kaup; Pallenuva, Bp.) Croupion j aune-ver dâtre ; rectrice la plus extérieure entière- Degland et Gerbe. I- 2o 386 PASSEREAUX DÉODACTYLES. ment blanche ; les deux suivantes blanches et bordées de brun en dehors. Taille lO"^, 10. MoTACiLLA FF.AVA, Bfiss. Oniilli. (1700), t. III, p. 471. MoTAciLLA BOARULA, Penn. Brit. Zool. (1708), t. I, p. 492. MoTACiLLA suLPHUREA, Bechst. Ntit. Deuls. (1807), t. in, p. 459. MoTACiLi.A MELANOPA, Pall. Zooçjr. (1811-1831), t. I, p. 500. MoTACiLLA uoNTiL'M, Brelim, Unnd. Nat. Voij. Dents. (1831), p. 34o, CALOBATEri sLLPQUREA, Kuup, Nut. Sysl. (1820), p. 33. Pali.enura flava, Bp. Reo. cril. (18o0), p. 146. Pallenura sulphurea, Bp. Cat. Farzud. (1856), p. 7. BufF. PL enl. 28, f. 1, sujet en plumage d'hiver. Mâle en robe de noces : Parties supérieures d'un cendré nuancé d'o- livàtre, avec le croupion jaune-verdàtre ; gorge et devant du cou d'un noir profond; poitrine, abdomen et sous-caudales d'un beau jaune, avec les flancs et les jambes lavés d'olivâtre; joues cendrées, avec un trait blanc au-dessus des yeux, s'étendanl du bec à la région parotique ; un autre trait, plus large, sépare le cendré des parties supérieures du noir du cou ; ailes noirâtres , avec les petites et moyennes couvertures faiblement bordées de grisâtre, et les grandes de blanchâtre ; les six pennes médianes de la queue noirâtres , la plus latérale entièrement blanche, les autres blanches , avec les barbes externes noirâtres sur la plus grande partie de leur étendue; bec brun, plus foncé en dessus qu'en dessous ; pieds brunâtres ; iris noir. Femelle en robe de noces : Fort semblable au mâle ; mais le noir de la gorge et de la jiarlie antérieure du cou est moins pur et varié de quel- ques taches d'un gris roussàtre ; le cendré des parties supérieures est moins foncé ; la ligne sourcilière et le trait de chaque côté du cou sont d'un blanc roussàtre. Mâle et femelle après la mue d'automne et en hiver : Point de noir à la gorge et au cou : celte couleur est remplacée par du blanc; raie sourcilière roussàtre; poitrine d'un jaune roussàtre ; abdomen et sous- caudales d'un jaune moins brillant qu'en été ; côtés de la poitrine et flancs nuancés de cendré ; bec et pieds d'une teinte moins foncée qu'en été. Celle espèce habite l'Europe tempérée el méridionale, le nord de l'Afrique et de l'Asie. Elle est sédentaire en France, dans les Basses-Pyrénées, les Basses-Alpes el le Var. On la rencontre plus rarement dans l'est el le nord de l'Empire. Dans HYDROBATIDÉS. 387 les environs de Lille, on ne la voit qu'en automne et en hiver, et toujours isolément. M. Malherbe dit que c'est la seule espèce du genre qui soit séden- taire en Sicile. Elle niche sur le bord des rivières, des torrents, dans les trous des berges, sous le tronc d'un arbre, dans une anfracluosité de rocher. Sa ponte est de quatre à cinq œufs d'un bliinc sale, ou légèrement roussâlre, quelquefois de couleur Isabelle, avec une multitude de Irès-petiles taches et de slrics, pres- que efTacées, grisâtres, jaunAtres et ronssûtres. ils mesurent : Grand diam. 0'",0-2; petit diam. 0",Oib. La Hochequeue boarule abandonne rarement les bords des rivières, des ruisseaux, des torrents, et ne va chercher sa nourriture dans les plaines sub- mergées et dans les champs fraîchement labourés, que très-accidentellement. Quelquefois, pendant l'hiver, elle s'avance et vient même s'établir dans les jardins, les cours et les basses-cours. Elle n'a point le naturel sociable de ses congénères, et vit presque toujours isolément. 11 nrrive même fréquemment que la renconire de deux individus e^t une occasion de dispute et de combat. Elle émigré ensuivant le cours des livières. FAMILLE XVIII HYDROBATIDÉS — HYDRODATIDjE (1) Canoiu, p. lllig. Prod.Syst. (1811). Dentirostkes, p. G. Cuv. Rcij. Anim. (1817). (I) « Excellente famille ! » s'écrie le prince Cli. Bonaparte à la page GO de la Revue cri- tique. « Mais comment se fait-il que M. Degland qui, comme il le dit dans la note p. 440, « ?ie s'est pas senti le courag». de substituer le nom Hydrobates (donné par Temniintk à « des Canards et par Boie aux vrais Pétrels ou Oiseaux de tempêtes) à celui de Cinclus, « puisse avoir le cour.nge de l'imposer à la famille?... ■> Je ferai observer qu'il n'est pas exact de faire dire à M. Degland : qu'z7 ne s'est pas senti le courage de sulislituer le nom Hydrobates à celui de Cinctus- (*). M. Desland a tiré son nom de famille, non pas de H ydro/jates, donné par Boie, en 18;.'2, à des Procellaridés et plus tard, par Temminek, à des Canards, mais de Uydrnhala, apidiqué génériquement aux Cintles, par Vieillot, dès IsiG. Quoi qu'il en soit, la famille, au dire du prince Ch. Bonaparte, est excellente, et nous ne pouvons mieux faire que de la conserver, même avec le nom qu'elle porte dans la première édition. 2- G. (•) Voici intégralement la note à laquelle le prince fait allusion. Je la donne pour que le lecteur puisse juger de sa manière lumes; devant du cou et poitrine d'un blanc sale; parties inférieures noirâtres, avec des bordures cendrées; ailes et queue noires. Cet oiseau paraît habiter l'Europe occidentale. D'après M. Brehm, il arrive- rait pendant les hivers rigoureux sur les côtes de la Baltique, dans l'île de Riigen; il serait peu déliant et se nourrirait d'insectes. FAMILLE XIX ORIOLIDÉS — ORIOLIDM Textores, Vieill. Orn.élém. (1S|6). Oriolip.î:, Bnie, Isis (iS2G]. OaiouxiL, Swains. Nat. Syst. (1831-1837). Bec dilaté, à arête entamant les plumes du fi^ont; fosses iia- 392 PASSEREAUX DÉODACTYLES. sales profondes ; ailes allongées, dépassant le milieu de la queue, qui est de moyenne longueur ; tarses robustes , à peine aussi longs que le doigt du milieu. La plupart des naturalistes ont placé les Loriots dans la famille desTurdidés; d'autres, tout en les laissant avec ceux-ci, en forment une sous-famille parti- culière ; d'autres enfin en composent une famille, qu'ils éloignent môme de celle qui a les Merles pour type. Sans nous ranger complètement à l'opinion de ces derniers, nous considérerons cependant les Loriots comme tout à fait distincts des Turdidés, dont les séparent en réalité des caractères tranchés, des mœurs et un système de coloration particuliers. Celte famille ne compte, en Europe, qu'un seul genre. GENRE XCI LORIOT — ORIOLUS, Linn. Oriolus, Linn. S. N. (1766) et Anct. Bec allongé, conico-convexe, un peu déprimé à la base, com- primé vers la pointe, qui est échanc^rée et inclinée; narines ba- sales, ovales, percées dans une membrane; ailes sub-obtuses, à première rémige assez étendue ; queue moyenne, ample, échan- crée ou arrondie ; tarses scutellés, plus courts que le doigt mé- dian ; ongle du pouce le plus fort et recourbé. Les Loriots sont des oiseaux qui ne passent que la belle saison en Europe. Ils vivent par paires, dans les bois et les vei'gers, et se réunissent par familles pour ellectuer leur départ. Ils se nourrissent d'insectes et de fruits mous. Le mille, dans la première année, diffère peu de la femelle : à la seconde mue, il prend une livrée distincte. Les jeunes, à la sortie du nid, ressemblent à la femelle. Leur mue est simple. Une seule espèce européenne appartient à ce genre. 178 — LORIOT JAUXE — ORIOLUS GJLBULA Linn. Jaune, avec les ailes noires (mâle) ; vert-jaunàlre^ nuancé d'oli- vâlre en dessus (femelle) ; première rémige étroite^ moitié Je la longueur de la deuxième ; rectrices, les deux médianes exceptées^ terminées par un grand espace jaune. 7W//6^:0'",275. • . ■ ORIOLIDÉS. 393 Oriolus GALBUi.A, Linn. S. i\\ (1766), t. I, p. 160. ■ , . : CoRACiAs ORiOLUs, Scop. A. I. Hist . Hut. (1706), p. 41 . BufF. PL enl. 26, mâle. Mâle vieux : Tète, cou, parties supérieures et inférieures du corps d'un jaune éclatant ; lorums, ailes, pennes médianes de la queue et une partie des pennes latérales d'un noir profond, avec un liséré d'un blanc jaunâtre à l'extrémité des rémiges, une tache jaune au milieu des pri- maires, et le tiers inférieur des rectrices latérales jaune; bec rouge -brun ; tarses couleur de plomb ; iris rouge vif. Femelle : Vert-jaunâtre, nuancé d'olivâtre en dessus ; d'un gris blanC;, teint plus ou moins de jaunâtre en dessous, avec des raies longitudina- les brunes au centre des plumes; ailes brunes, nuancées d'olivâtre, avec l'extrémité des rémiges et une tache au milieu des primaires d'un gris jaunâtre ; queue également brune et nuancée d'olivâtre, avec l'extrémité jaune. Jeunes avant la première mite : Brun-olivâtre en dessus, avec les plumes bordées de jaune verdâtre ; blanc argentin en dessous, avec des taches longitudinales brunes au cou, à la poitrine, à l'abdomen, et une légère teinte jaune sur les flancs, au bas -ventre, aux sus et sous-cau- dales. Après la j^remière mue^ le jeune mâle ressemble à la femelle, au point de pouvoir être confondu avec elle; mais, après la deuxième mue, il en' est parfaitement distinct. Ce n'est qu'à la quatrième ou à la cinquième année que ses couleurs ont acquis toute leur perfection et tout leur éclat. Variétés accidentelles : On trouve des sujets tapirés de blanc en des- sus, et d'autres dont le dos est varié de plumes noires. Il habite une grande partie de l'Europe pendant la belle saison. On ne le voit, en Angleterre, qu'accidentellement. Il niche sur les arbre?, principalement sur les ormes, les peupliers, les chênes blancs; son nid, arlislement construit en forme de coupe peu profonde, est suspendu à l'enfourchure des petites branches. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs, d'un blanc pur, avec quelques points gros et petits, d'un brun noir; quelquefois ces points sont d'un gris plus ou moins clair. Ils mesurent : Grand diam.0'",03; petit diam. O-^jOS. Le Loriot se montre en Europe vers la fin d'avril et repart à la fin du mois d'août et en septembre. Il se lient dans les bois, les vergers où il y a des arbres , élevés. Sa nourriture consiste en insectes, en baies et principalement en ce- rises, en mûres et en figues, dont il fait une grande consommation. Il supporte la captivité plus dilficilemeiit que les Merles, les Grives; cepea- 304 PASSEREAUX DÉOUACïYLES. dant on peut le conserver en cage, en lui donnant, pour aliment, un mélange de mie de pain, de chènevis broyé, de viande cuite, et, de temps en temps, quelques vers à farine. FAMILLE XX TURDIDÉS — WRDIDM Canori, lllig. Prod. sijst. (181 1). Dentirostiîe-, g. Cuv. Règ. Anim. (I.'^IT). Mf.rcud^ et Sylviad.ï:, Vig. Gen.of B. (lS2;i). Sylvies, Lcss. Or/H7/t. (1831). TuRDiD^, Rp. B. of Eiir. (1838). Bec médiocre, pi-esque droit, plus ou moins fléchi à la pointe, à mandibule supérieuie entière ou échancrée; ailes et queue de longueur et de forme variables; tarses médiocres ou allongés, recouverts, en avant, par plusieurs scutelles ou par une seule, qui en occupe alors pi^esque toute l'étendue. Observations. — 1" Cette famille, quoique naturelle, repose sur des carac- tères mixtes; aussi n'est-on pas d'accord sur sou étendue. Les éléments q'.ie les uns y introduisent ne sont pas exactement ceux qu'y admettent les autres; ceux-ci y comprennent tels oiseaux que d'autres en éloignent, et rcci[)roque- menf. Vigors, qui lui donnait le nom de Merulidœ, la composait seulement des Merles, des Loriots, des Cincles et des genres exotiques qui onides rap- ports étroits avec ces oiseaux. Les Traquels, les Fauvettes, les Rubieltes, les Accenteurs, en étaient exclus, pour devenir des Sylviadœ, parmi lesquels figu- raient encore les Pipis et les Bergeronnettes. C'est, à peu de chose près, l'arran- gement admis par G. R. Gray. \.es Merulidœ de Vigors, devenus pour G. U. Gray des ^M^•f/^V/(p, comprennent aussi les Merles, les Loriots, les Cincles; et les Sylviadœ, devenus des Luscinidœ, renferment la plus grande partie dos genres Mutacilla et Parus de Linné. En 1838, le prince Ch. Bonaparte, réunissant les Merulidœ aux Sylviadœ de Vigors, en composait sa famille des Turdidœ, dans la- quelle figuraient, par conséquent, les Merles, les Cincles, les Loriots, les Tra- quels, les Accenteurs, les Rubiettes de G. Cuvier, les Fauvettes, les Pipis, et même les Mésanges. Cependant, en 1842, il en élaguait les deux derniers genres et les Loriots, et, en 1850, il l'épurait de nouveau et en détachait les Cincles. Ainsi réduits, les Turdidés du prince Ch. Bonaparte correspondent ex;\ctetnent à la famille des Merles (Merulidœ), telle qu'elle est établie dans la ju'omière édition de cet ouvrage. BRACIIYPODIENS. 395 Les Turdidés nous paraissent, comme alors, suscepliblcs d'élre suljdÏNisés : seulement, au lieu de trois sections, l'une pour les Méruliens, dont les Saxi- coliens ne peuvent fitre séparés; l'autre pour les Fauvettes riveraines ou Ca- Jauioherpiens; la troisième pour les Fauvettes vraies ou Sylviens, nous détachous de celles-ci les Accenleurs pour en constituer le groupe des Accen- toriens, et nous admettons une cinquième sous-famille, celle des Brachypo- diens, pour les Turdoïdes, qui nous paraissent à leur place aussi bien parmi les Turdidés que parmi les Timalidés. 2'^ Le prince Ch. Bonaparte n'a pas approuvé la réunion en une seule sous- famille des Merles, des Hubiettes de G. Cuvier, et des Traquets, éléments des sous-familles Meruliiixe et Saxicolinœ, créées par Vigors en 1825, et non par le prince. Sur quoi peut-on se fonder pour motiver la séparation des Méruliens et des Saxicoliens? Fst-ce sur une ditrérence de taille? Le supposer seulement serait absurde, list-ce sur des caractères physiques? Mais quels sont ces carac- tères ? On ne peut invoquer ni la structure des tarses, ni le volume des yeux, ni la livrée si particulière des jeunes avant la première mue, ni aucun autre ciiraclère essenlieL Tous, Méruliens et Saxicoliens, ont l'œil très-ouvert; chez tous, sans exception, la robe des jeunes dill'ère de celle des adultes; et, chez les uns comme chez les autres, si la généralité des espèces a les tarses pi'esque entièiement couverts, en avant, par une seule grande écaille, on en trouve aussi chez lesquelles ces organes portent plusieurs sculelles. Est-ce enfin sur des considérations tirées de certaines habitudes? de l'habitat, par exemple? Mais la conséquence d'un pareil considérant conduit forcément à faire Turdiens une foule de Saxicoliens, tels que les Hossignols, les Gorges-bleues, les Bouges- gorges; et, ce qui serait grave, à ranger parmi les Turdinœ la Ruticilta plMiii- cura et la Pralincola ruhetra., qui fréquentent les bois, les vergers, les prés, pendant que la Hulirilla titinjs et la Prdlin'ola rubicula, qui sont essentiellement saxicoles, resteraient Saxicoliens. Ainsi donc, à quelque point de vue qu'on se place. Il distinction des MeniUna' et des Saxicoiotœ en deux sous-familles n'est pas juslitiable. SOUS-FAMILLE XXXIII BRACHYPODIENS — DRACHYPODINuE BoACHYPODiN^, Swains. Nat. Syst. B. (1837). Pycnonotik^, g. R. Gray, Gen, ofB. (184!). IxoDiNiE, Bp. Ucc. Ear. (1842). Sommet de la tête arromli; tarses courts, relativement épais, recouverts par plusieurs scutelles de moyenne yrandeur ; ailes ar- rondies ; yeux bien ouverts. 396 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Les mœurs des Brachypodiens sont encore fort peu connues ; aussi y a-t-il incertitude sur la place qu'ils doivent occuper. Nous croyons devoir les laisser provisoirement parmi les Turdidés, auxquels ils paraissent se rapporter par leurs caractères généraux. GENRE XCIl TURDOIDE — IXOS, Temm. Ixos,Temm. (182?) Pycnonotl's, p. Boie, /s7s^l826). H.EMAT0BN1S, Less. (1839). Bec plus court que la tête , comprimé, fléchi dès la base, qui est garnie de poils raides, courbé à la pointe; narines basales, la- térales, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane nue; ailes courtes, arrondies, sur-obtuses, dépassant très-peu la base de la queue; celle-ci allongée, largo, arrondie; tarses grêles, plus courts que le doigt médian; doigts et ongles faibles. Observation. — Ce genre, ;"i la fois asiatique et africain, n'a jusqu'ici qu'un seul représentant en Europe. Le Pycnonulus chrysurrhœus (Turdus aurigaster, Vieill. N. D. d'Hist. Nat. XX, p. 258; Tard, chrysorrhœus, ïemm. pi. col.), que M. Thompson indique dans ses Ann. Nat. Hislory, comme ayant été tué en Irlande, dans les montagnes de Beresford, près de Waterford, et que M. Yarrell, dans la deuxième édition de %e% British Birds, compte parmi les oiseaux de la Grande-Bretagne, ne serait, selon M. de Séljs-Longchamps (m Litter.), qu'un oiseau échappé de cage. 179 — TURDOÏDE OBSCUR — IXOS OBSCURUS Temm. Première rémige s étendant jusqu'à la moitié de la deuxième, qui est plus courte que la septième, la troisième étant la plus longue de toutes. Taille : 0^,21 environ. IxosoBscuRCs, Temm. Man. (1840), 4' part., p. 60f^. Pycnonotcs obsccrus, Blyth, Cal. Birds. Mus. As. Soc. HjEuatornis LUGUBRis, Less. Tîeu. Zool. (1840), t. III, p. 98. Mâle : Tète d'un brun sombre; dessus du cou, du corps et couvertu- res supérieures des ailes d'un brun terreux, un peu lustré sur ces der- nières ; poitrine et flancs d'un brun clair , tirant un peu sur le roussâ- TURDIENS. 397 tre ; milieu de l'abdomen d'un cendré blanchâtre ; bas-ventre et sous- caudales d'un blanc assez pur ; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre ; iris, bec et pieds noirs. Femelle adulte : Elle est sensiblement moins brune que le mâle. Jeunes sujets : D'un cendré brunâtre en dessus, au cou, à la poitrine, aux flancs ; d'un brun tirant sur le noir à la tête ; abdomen et sous-cau- dales d'un blanc argentin. Le Tiirdoïde obscur habite le nord de l'Afrique. 11 est commun en Algérie, et fait, dit-on, de fréquentes apparitions en Andalousie. Il fréquente les lieux humides, les bords des ruisseaux boisés, et même les vergers d'oliviers. A l'époque des amours, il fait entendre un chant relenlis- sanl, qui a quelque analogie avec celui du llossignol ; seulement il est plus fort. Son régime consiste en vers, eu mouches et en petits fruits. SOUS-FAMILLE XXXIV TURDIENS — TURDINjE Meri'Mn^, p. Vig. Geu. of B. (lS2b). TurdinjE et SaxicolinvE, Bp. B. of Eur. (183S). Sommet de la tête arrondi ; tarses allongés, généralement grêles, le plus ordinairement recouverts^ en avant et dans presque toute leur étendue t par une seule scutelle ; yeux grandement ouverts. Toutes les espèces de cette division chantent harmonieusement; leur mode de progression est la marche; toutes impriment à leur queue des mouvements de haut en bas, plus ou moins vifs, plus ou moins brusques; toutes descendent ordinairement à terre pour y chercher leur nourriture; et, chez presque toutes, les jeunes, avant leur première mue, portent une livrée très-caracté- ristique, qui les distingue franchement des adoltes. GENRE XCIII MERLE — TURDUS Tordus, Linn. 5. iV.(l'733). IxocossYPUus, Arcedthornis, Cichloïdes, Merula, Copsychus, Kaup, Nat. Syst. (1829). ' 398 PASSEREAUX DEODACTYLES. Syi.via, p. Savi, Orn. Tosc. (1829). OahociNCLA p. Planesticl's, Cychlocelys et Merula, Bp. Cat. Parzud. (1850). Bec comprimé aussi haut que large à la base, qui est garnie de soies raides ; mandibule supérieure échancrée à la pointe; na- rines basales, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane; ailes variant du type sur-aigu au typesub-obtus, atteignant le mi- lieu de la queue ou le dépassant à peine ; queue ample, arrondie ; tarses allongés. Les oiseaux qui appartiennent à ce genre sont principalement larvivores, ver- mivores, baccivores et frugivores. Ils se tiennent dans les bosquets, les bois, les foi'êls, durant le temps de la reproduction. En automne, la plupart se réunis'.;ent par familles, ou forment des bandes plus ou moins nombreuses, qui émigrent pour aller chercher au loin une nourriture plus facile que celle que pourraient leur fournir les lieux où ils ont passé la belle saison. Quelques-uns voyagent isolément et vivent presque toujours solitaires. Le mâle et la femelle, chez certaines espèces, ont un plumage distinct; ils ne dillcient pas chez d'autres; mais, dans ceux-ci comme dans ceux-là, les jeunes, avant la première mue, ont toujours une livrée particulière. La mue est simple. Observations. — i" Parmi les espèces qui font partie du genre Merle, il y en a dix-huit dont l'existence comme oiseaux propres à l'Europe, ou comme s'y montrant accidentellement de passage, est aujourd'hui assez génth'alement reconnue. Quelques autres n'ont été admises que sur des données fausses ou trop incertaines pour qu'on doive les enregistrer. De ce nombre sont : Le Turdusrufa^, Wils. oiseau de l'Amérique septentrionale, que Schinz in- troduit dans sa Faune d'Europe (p. 103), comme ayant été observé en Angle- terre ; La Grive bassette, inscrite par Hisso {Bist. des produrt.de VEur. méridionale) connne ayant été tuée sur les Alpes-Maritimes, mais dont il est difficile de se faire une i iée d'après les simples indications qu'en doime l'auteur; Le Turdas vnriiis (Horsf. nec Pall.; Oreocincla Heinci, Càhan.), que le prince Ch. P)0naparte a admis dans la Revue critique sous le nom é' Oreocincla varie, espèce du Japon, dont l'apparition en Europe est loin d'être certaine; Le Tardus Eodijsonii, Homeyer {Oreocincla mollissinia, Bjylh), espèce égale- ment asiatique, que M. Naumann décrit et figure comme oiseau accidentelle- mont européen, ce qui n'est démontré par aucune capture authentique; Enfin, le Turdus ilUuninus, Lôbenstein, décrit par M. iN'aumann dans !e premier cahier de \a. Naunumnia pour 18b2 (t. II, p. 80), et figuré dans le troisième fas- cicule du môme recueil. Cet oiseau, malgré des dimensions en tout plus fortes que celles du Turdus iliacus, et un plumage un peu dilTéremmenl taché et co- loré, pourrait n'être qu'une variété accidentelle de ce dernier. Son existence, comme espèce, a donc besoin d'être affirmée par de nouvelles captures. TURDTEXS. 399 2° Comme tous les genres liiinccns, celui que composent les Merles devait subir des modilications profondes. Le nombre des coupes génériques qui ont l'té faites à ses dépens ne s'élève pas à moins de dix pour les espèces euro- péennes seulement. Sauf les Merles Saxicoles, dont Boie a fait ses Pelrucos- su/)/ii, ces genres ne reposent absolument sur aucun attribut important. On ne I)cut même pas les caractériser en ayant égard au système de coluration; car les femolles^ chez beaucoup d'espèces, différant des mâles par un plumage loul particulier, échappent à la caractéristique que l'on voudrait établir sur la li- vrée de ceux-ci. Du reste, le systèn:e de coloration seul ne saurait, dans aucun cas, de venir générique :il ne peut être qu'un moyen propre à faire établir des groupes excessivement artificiels pour les espèces qui ont entre elles le plus d'aflinités. Ceux dans lesqliels nous avons essayé de distribuer les Merles n'ont donc pas d'autre importance. Ce ne sont pas des genres que nous caracté- risonSj mais de simples groupes. A — Espères dont les mâles no)it^ à l'état adulte^ ni mouchetures à la (jorrje^ ni taches, ni griveluies sur les parties inférieures ; la. li- vrée de la femelle différant de celle du mâle. 1«0 — MERLE NOIR — TUIWUS MERULA (Type du genre Mcrtdii, Dole) Première rémige impropre au vol, deuxième plus lontjue que la septième et beaucoup plus courte cpie la sixièuie; troisième, ejua- Irième et cinrjuième les plus longues ; plumage noir (mâle adulte) , ou brun en dessus, roux et gris en dessous (femelle), ou brun, avec des taches rousses et blanchâtres (jeunes). Taille : 0'",263 à 0'",264. TuRDDS MERULA, Liun. S. N. (1760), t. I, p. 295. Meuui-a MERULA, Bo'ie, Lia (1822), p. 552. Sylvia MtRL'LA, Savi, Orn. Tosc. (1829), t. I, p. 205. Mehula vulgaris, Bp. B. of Eur. (i8;î8), p. 17 (1). Bull'. Pl.eiil. 2, mdlc, sous le nom de 3Ierle commun; 555, femelle. Mâle : Tête, cou, corps, ailes et queue entièrement d'un noir pro- (1) Le prince Charles Bonaparte, à la page 04 de la Revue critique, tout en approu- vant M. Deiiland, de ne pas avoir adopté le genre Mcru/a, se défemi de l'avoir admis, si- non de l'avoir tait. 11 eA possible qu'en i850, au moment où il écrivait sa critique, le i)rince répudiât ce genre, mais il l'avait admis en 1838 [Gtog. and comp. List of the birdsof Eut.); il l'a adopté de nouveau en 1854 [Consp. syst. Ornithulorjiœ), et il l'a con- 'i;rvé en 185G, dans le Cat. Parzudaki. Z. G. 400 PASSEREAUX DÉODACTYLES. " • fond; bec et bord libre des paupières jaunes ; pieds et iris d'un brun noir. Femelle : D'un brun noirâtre en dessus ; d'un blanc gris tacheté lon- gitudinalement de brun au devant du cou ; roussàtre et varié de noi- râtre à la poitrine; cendré brunâtre à l'abdomen, avec des traits lon- gitudinaux sur la tige des plumes; bec brun; pieds et iris noirâtres. Jeunes avant la première mue : Plumage brun, avec une tache rous- sàtre au milieu de cha({ue plume; bec et pieds bruns. Pendant la mue, le plumage du mâle noircit, le bec jaunit et les ta- ches rousses disparaissent. Après la seconde mue, il ne diffère plus de celui des vieux sujets. Variétés accidentelles : Le plumage du Merle offre de fréquentes variétés. On trouve des sujets entièrement blancs , d'autres tapirés de blanc, avec la queue ou la région parolique blanche ; d'autres sont cou- leur Isabelle ; il en est enfin dont le plumage est gris de lin. (Collect. Deglaud). On trouve le Merle noir dans presque toute l'Europe, en Asie et en Afrique. Il est répandu en France, où il vit SL-dentaire dans quelques localités. Il niche dans les bois, sur les buissons, rarement sur les arbres élevés, sou- vent très-près du sol, quelquefois au pied d'un taillis, sur le revers d'un fossé boisé. Son nid, assez artistement construit, en forme d'écuelle profonde, est composé de terre détrempée, de mousse et de racines. Sa ponte est de quatre à six œufs verdâtres, bleuâtres ou d'un gris souibie, avec des taches plus ou moins nombreuses et plus ou moins grandes, d'un roux de rouille, bleuâtres ou olivâtres et cendrées, quelquefois peu apparentes et presque confondues. Ilsme-urent : Grand diam. 0'",03 environ ; petit diam. 0'",02l. Cet oiseau vit solitaire; il est défiant, très-farouche et voyage isolément ou par petites familles. Pris jeune, il s'apprivoise aisément, apprend à siffler et môme à parler. Sa chair est très-savoureuse, surtout lorsqu'elle est grasse. Obser-vation». — 1° P. Roux a figui'é dans l'atlas de son Ornithologie prO' lienrnle (pi. 170) une variété constanle qui a, dans sa jeunesse, la queue tra- versée par une large bande blanche, bande qui disparaît dès la première mue. Celte variété paraît très commune sur les hautes montagnes des envi- rons de ISice; nous l'avons rencontrée assez fréquemment sur le marché de cette ville, en août 1847, et l'avons également observée plusieurs fois dans les environs de Paris. Malgré sa fréquence, celte variété est pour nous purement accidentelle au lieu d'être constante, comme le veut Pi Roux. Nous avons constaté l'albinisme partiel de la queue chez trois indi\idus sur cinq, qui composaient une nichée dont le père et la mère avaient la queue unicolore, et ce fait seul nous semble démontrer que la variété en question ne peut être attribuée qu'à une cause fortuite. TURDIE.NS. 401 2° Nous croyons devoir appeler rallention des ornithologistes sur un Merle noir; à gorge blanchâtre, mouchetée delioir; à bec et pnupiùres jaunes, dont nous avons vu, il y a d'eux ;uis, chez les MM. Verreaux, sept ou huit exemplaires que. .M. Tiirati de Milan leur avait envoyés en commnnicaliou. Ce Merle, qui se rapportait assez exactement au Merle brun figuré par Vieillot à la pi. CXXXVI de son Ornithologie fraiiraise, ouvrage resté inachevé, serait-il une variété locale du Merle noir ou simplement un jeune mclle de première année ? lai — MERLE A PLASTRON — TURBUS TOHQUATUS Linn. (Type du genre Copsichus, Kaup) Première rémige presque nulle ; deuxième plus loiu/ue que la cinquième, et surtout que la sixième ; troisième, la plus lomjiie ; plumage noirâtre, avec un demi-collier blanc (mâle) ou roussdtre (femelle) sur la poitrine. Taille. : 0'",29 environ. TijiiDcs TORQUATus, Linu. 5. N. (1760), t. I, p. 296. MiiuuLA MONTANA, Briss. Oruilk. (1760), t. Il, p. 2o0. Merula TORQUATA, Boie, /i'ts (1S22), p. 552. CopsiCHDs TORQUATUS, Kaup, Nut. Sijst. (1829), p. 157. Sylvia ToiîQUATA, Savi, Oni. Tosc. (1829), t. I, p. 206. Merula collaris et Alpestris, Brehm, Handb. JSat. Vôg. DexUs. (1831) p. 376-377. Butr. PI. enl. 182, jeune, sous le nom de Merle de montagne ;^\ G, mâle adulte, sous le nom de Merle à collier. Mâle : Parties supérieures d'un brun noir enfumé ; gorge, devant du cou, abdomen et ventre d'un brun noir moins intense, avec les plumes bordées de gris plus ou moins blanchâtre; un large plastron, sur le baut de la poitrine, d'un blanc pur au printemps, d'un blanc sale et quelquefois varié de brunâtre en automne ; ailes semblables au manteau , avec les petites et les moyennes couvertures bordées de gris et la plupart des rémiges frangées en dehors de la même couleur; bec en [lartie jaune en été et noirâtre en automne ; pieds bruns ; iris noisette. Femelle : D'un brun fuligineux, avec les bordures des plumes gri- sâtres; le plastron roussâtre;le devant du cou blanc et tacheté longiludi- nalement de bi'un , le bec sans jaune. Jeunes avant la première mue: Plastron peu ap[)arent , étroit, d'une teinte roussàtre et varié d'un brun gris ; le reste comme chez la femelle. Degland et Gerbe. I. — 2 6 40-i PASSEREAUX DÉODÂCTYLES. Jeunes à la sortie du nid : D'un brun olivâtre nuancé de roux en dessTis, avec une tache noire au centre des plumes ; petites et moyennes couvertures alaires terminées par un trait sris jaunâtre; grandes cou- vertures, rémiges secondaires et tertiaires largement frangées de gris jaunâtre; rémiges primaires bordées d'une teinte plus pâle ; sus-cau- dales brunes, avec la tige et une petite tache jaunâtre; devant de la gorge jaunâtre, avec quelques petites taches noires ; côtes et bas du cou, toutes les parties inférieures du corps et sous-caudales jaunâtres comme la gorge, toutes les plumes terminées par un rebord noir. Le jeune Merle à plastron a une grande ressemblance, à ce moment, avec un jeune Turdus viscivorus^ du môme âge. Variétés accidentelles : Il en existe de toutes blanches et de tapi- rces de blanc. Le Merle à plastron est propre à l'Europe, à l'Asie occidentale et à l'Afrique septentrionale. On le trouve dans presque tout le nord de l'Europe, en Suisse, dans les Vosges, les Hautes et Basses-Alpes, l'Auvergne, les l'yrénées, la Savoie, la Grèce. 11 est de passage dans le nord de la Fran( e, en automne, vers la fin de no- vembre, et au printemps, vers la fin d'avril ou au commencement de mai. Il niche à terre, au pied d'un buisson, dans les haies. Sa ponte est de (juali'c, à six œufs verdàlres ou bleuâtres, avec des taches d'un cendré foncé, d'un brun noirâtre ou d'un roux de rouille. Ces taches sont ordinairement plus nom- breuses vers le gros bout. Ils mesurent: Grand diam. 0"',03 ; petit diani. 0"',022. Cet oiseau vit sur les hautes montagnes boisées et rocheuses. !1 voyage isolé- ment ou par petites familles, conime le Merle noir, et sa chair a la n;cme dé- licatesse. B — Espèces chez lesquelles les parties inférieures du corps ^ à rage adulte^ sont dépourvues de taches, la gorge seule étant niouclietéc ; la livrée de la femelle ne différant presque pas de celle du mâle. — MERLE PALE — TUIWITS PALLIDVS Gmel. (rris olivâtre en dessus ; gorge et devant du cou d'un gris hru- ndtrc (vioux mâle) , ou gorge et devant du cou hlanch/ifrcs, enca- drés par une série de mouchetures conflueutesdUai brun gris {diànl- iQ^)] poitrine et flancs d'y n roujc ocreux sans taches (adultes), ou TURDIENS. • 403 mouchetés (jeunes); ventre blanc; rectriccs frangées de gris oU- vdtre, la plus extérieure tachée de blanc ou de roussdtre à r extré- mité; sourcils très-prononcés en arrière de l'œil. Taille : 0'\22. TtiRDus PALi.iDrs, Gmel. S. N. (IlS.'^i), t. I, p. 8lo. Tlirdus pallens, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 4;;7. Ti;rdus imaccs, Var. Pallidus, Naum. Nat. 1%. Dmls. (1822), t. Il, p. 279. TijRDUs Seyffkutitzii, Brehm, Lehrb. Nut. Eur. Vôj/. (1829), t. 11, p. 972. TuRDus Werneui, Gêné, Mem. Ac. R. Torino (I83i), t. XXXVll, p. 290. Pi.ANESTicL's ouscuRt'S, Bp. Cttl. Parzud. {18o6), p. 5. Gêné, M. Ac. B. Tor., t. XXXVII, pi. 2, femelle jeune? Naumann, Yog. Deuls. (1854), pi. 3ij7, mâle d'âge intermédiaire. Mâle vieux : Parties supérieures d'un brun olivâtre uniforme, un ])pu ])lus clair sur le corps qu'à la tète , et glacé de cendré derrière le cou; menton blanc ou blanchâtre; gorge, joues, devant et côtés du cou d'un gris ardoiïé foncé, qui s'éclaircit et se fond insensiblement, sur les côtés du cou, avec les teintes des parties supérieures; au bas du cou, avec celles de la poitrine ; cette dernière région et flancs d'un roux ocreux sans taches ; abdomen d'un blanc pur ; sous-caudales blanches dans toute la [)artie découverte, tachées de brun olivâtre à la base et sur les côtés; bande sourcilière blanche ou d'un blanc strié de brun-cendré, étroite au-devant (le l'œil, plus large en arrière; paupière inférieure de même couleur ; lorums et régions paroliques d'un brun noirâtre, ces dernières finement striées de blanc jaunâtre et glacées de cendré; moyennes couvertures externes des ailes terminées par une tache blan- châtre ou jaunâtre, l'ensemble de ces taches formant une bande trans- versale ; rémiges et rectrices brunes, bordées de gris olivâtre ; la plus extérieure des rectrices porte à l'extrémité, sur les barbes internes, une petite tache blanchâtre ou roussâtre ; la suivante est également tachée, mais dans une moindre étendue, et la troisième offre quel(|uefois une étroite bordure terminale; demi-bec supérieur noirâtre, demi-bec in- férieur brun seulement à la pointe ; jaunâtre dans tout le reste de son étendue; pieds et iris bruns. Mâle, après la première mue : Les côtés de la tête et du cou sont ' nuancés de plus de cendré ; la gorge et le devant du cou sont bian- ' châtres, et cette teinte est limitée, de cluujue côté, par une série de tacheSj- brunâtres formant bande; les lorums sont brnns ; les régions [)aroTi! ticpies d'un brun olivâtre clair ; les grandes couvertures su[)érieures et'"- secondaires des ailes terminées par une tache blanchâtre ou jaunâtre, 404 PASSEREAUX DÉODACTYLES. dont l'ensemble forme une tache transversale; la tache terminale des trois rectrices les plus extérieures occupe un ])lus grand espace; le reste du plumage ressemble à celui des individus vieux, mais les couleurs en sont plus fraîches. Femelle ? Front , parties supérieures de la tête , du cou , dos et queue , en dessus , d'un brun olivâtre uniforme ; gorge blanche ; haut de la poitrine d'un brun olivâtre clair, nuancé de jaune ocreux ; cette dernière teinte , mais plus rembrunie, couvre les flancs dans toute leur étendue; hypocondres très-légèrement olivâtres ; bas de la poitrine, ventre et sous-caudales blancs^ ces dernières tachées de brun à la base ; loriuii noirâtre; bande sourcilière blanchâtre; région parotique d'un brun olivâtre foncé, rayé très-finement de blanchâtre; côtés du cou rayés et tachés d'olivâtre sur fond blanc ; moyennes couvertures supé- rieures de l'aile tachées de blanc à l'extrémité ; couvertures inférieures grisâtres , avec quelques mèches jaunâtres; rémiges d'un brun olivâtre en dessus , d'un gris cendré en dessous, les primaires Ihiement lisé- rées de blanchâtre extérieurement ; rectrices d'un gris cendré en des- sous ; bec et tarses comme chez le mâle. Jcwies avant la première mue : Parties supérieures d'un brun oli- vâtre terne, avec la j>lui)artdes plumes , celles du dos princi[)alement , terminées par du brun foncé et marquées, au centre, d'une strie jau- nâtre qui dégénère en une tache de même couleur ; gorge et devant du cou d'un blanc roussâtre, taché de brun-cendré clair et limité, de chaque côté, ])ar une double rangée de taches brunâtres ; poitrine et côtes de l'abdomen d'un brun ocreux pâle , varié de noinl)reuses taches trans- versales brunes, qui occupent l'extrémité des plumes; régions crurales brunâtres, tachées de brun plus foncé; le reste des parties inférieures d'un blanc jaunâtre, varié de taches arrondies brunes ; sourcils, côtés de la tête d'un roux jaunâtre sale, strié et taché de brun ; ailes et (jueue comme chez les individus jeunes après la première mue. Cette espùce a pour patrie l'Asie méridionale et oricnlale. Elle visilc l'iùi- rope plus ou moins régulièreuient. On l'a capturée en Saxe, prés de llerzberg, d'après Temannck; Bonetli et Gêné l'indiquent connue se montrant dans les environs de Turin : deux individus tués, l'un en 1827, l'autre en 1828, sont dé- posés dans le Musée de cette vilte. Enfin M. Jaui)ert avance qu'elle se montre assez fréquemment dans les environs de Marseille, pendant le mois de novem- bre. Presque tous les ans, on trouverait sur les marchés de celle ^ ille quelques sujets isolés. Habitudes, régime et propagation inconnus. TURDIENS. 405 185 — MERLE OLIVE — TUIWrS OLIVACEVS Liim. Brun olivâtre en dessus ; tête de même couJeu]\ mais im peu plus sombre; gorçfe bJam-Iie, striée de brun; poitrine olivâtre sans taches (adiillos) ; ventre, flancs^ couvertures inférieures des ailes fauves^ sans taches (adultes), ou mouchetés (jeunes) ; rectrice la plus exté- rieure sans tache à F extrémité. Taille ; 0"\24 « fr,25. Tunnus olivaceds, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 0. Mkrijla oi.ivacea, Briss. Ornilh. (1760), t. il, p. 294. Planesticl's oi,ivaceus, Bp. Cat. Paizud. (1856), p. 3. Le Vaill. Ois. d'Af., pi. US, aduUe; 99, jeune. Mâle adulte : Dessus Je la tète , du cou, dos, croupion , couvertures supérieures des ailes et de la queue bruu olivâtre ; cjorge et devant du cou blancs , striés de brun ; cotés du cou tachés de jaune ; poitrine d'un olivâtre clair sans taches, lavé de jaunâtre; ventre, flancs, cou- vertures inférieures des ailes d'une belle couleur fauve ; sous-caudales blanches, tachées de brunâtre et de roussâtre; rémiges brunes, fran- gées de brun olivâtre ; rectrices médianes de la couleur du dos, toutes les autres brunes et comme gaufrées de bandes transversales ; bec jau- nâtre , avec l'arête et la base de la mandibule supérieure brunes ; pieds jaunâtres ; iris brun. Femelle adulte : Elle ne diffère du mâle que par la taille, qui est un peu plus petite , et par le fauve moins vif des parties inférieures. Jeanes avant la première mue : Le plumage des parties supérieures, aussi bien que celui des parties inférieures, est coloré comme chez les adultes; mais les teintes sont généralement plus foncées; les bordures des rectrices et des rémiges tournent au roussâtre; les stries de la gorge sont noirâtres ; la plupart des plumes du dos ont une strie jau- nâtre le long du rachis , et celles des pai'ties inférieures ont une tache terminale d'un brun sombre ; le denii-bec su[)érieur est brun , et le demi-bec inférieur d'un jainie pâle, ainsi que les pieds. Le Morle olive habite l'Afrique méridionale et ?e montre accidenfcllement dans riîuropo uiéridionale. Le professeur de Flippi, dans une coniniunication Irès-inlércbsante, faile, en IS'ij (I), au Congrès scientifique de Naples, dit que (1) Atti (h'Ud settimn AiJnnnnzn der/Ii Sripnz. ilal. icjuitn in N/ijio/i, lS4r), pp. 730. 406 PASSEREAUX DEODACTYLES. cette espèce fut prise en grand nombre à Polavina, province de Brescia, dans l'automne de tS43; et que, pendant plusieurs jours, les marchés publics en furent pourvus. Le Musée de Milan conserve un mâle et une femelle pris à celte époque. Selon Le Vaillant, le nid de celle espè-ce n'est pas maçonné comme celui du Merle ou de la (irive commune, mais simplement formé de petites branches entrelacées, et composé en dedans de racines déliées; sa ponte est de quatre à cinq œufs, arrondis, à fond blanc verd;Ure et parsemés de taches d'un brun rouge presque confluenles vers le gros bout. Le Merle olive a les mœurs et le régime des espèces qui vivent sédentaires en Europe. 184 — MEULE EURATIQIE — TIIUJUS MK^ItlTOltlUS Linn. Bntn iwiràtre en dessus; tête (F un noir ardoisé ; f/orge blanche, striée de noir ; poitrine, abdomen et flancs (Tun roux vif sam ta- ches {adiiUes) , ou mouchetés (jeunes); rectrices frangées de cendré, la plus extérieure tachée de blanc à F extrémité . Taille: 0™,24 environ. TuRDUS MiGRATORius, Liuu. S. N. (i76ti), t. I, p. 2!»2. TuRDUS CANADENSTS, Briss. Ortiilh. (l'^CO), t. Il, p. 22o. Merula MiGRATORiA, Gould, BIrd. of Eur., pi. 74. Buff. FI. enl. 530, f. 1 , sous le nom de Grive du Canada. Mâle en été : Dessus et côtés de la tête d'un noir ardoisé; dessus du cou, du corps et sus-caudales d'un brun noirâtre ; devant du cou blanc, mar(|né loniiiludinalement de traits noirà'res ; ])oitrine et abdomen d'un roux très- vif ; bas-ventre d'un blanc pur; sous-caudales brunes, tacbetées de blanc ; bord libre des paupières blanc ; ailes semblables au manteau, avec les moyennes couvertures lisér-ées de cendré ; rémi2;es et rectrices brunes, également bordées de cendré , la plus externe de ces dernières terminée en dedans par une tache blanche, et la suivante par un liséré de môme couleur. Mâle en automne : D'une teinte plus verdâtre en dessus ; toutes les plumes rousses des parties iiiférinures terminées de blanchâtre. Femelle en pluinar/e d'été : D'une teinte plus cendrée en dessus; d'un roux moins vif en dessous, avec une partie des plumes de l'ab- domen terminées de blanc. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures brun noirâtre ; d'uu noir m.at à la tète , avec des taches et des traits roussàtres au TURDIENS. 407 Of^nfre des plumes du dos ; gorge et milieu du cou d'un blanc légère- ment lavé de roux ; poitrine et abdomen d'un roux vif, tacheté de noir en travers , à l'extrémité des [)luniês; lias-venlre blanc ; couver- tures alaires d'un brun j)lus clair (]ue celui du manteau ; rémiges et rectriccs noirâtres, les dernières bordées de blanc à l'extrémité. Le Merle erratique habite particulièrement l'Amérique septentrionale, et se montre accidentellement en Ei ropc. Tennr,inck avance qu'on l'a observé et tué plusieurs fois en Allemagne. M. Naumann dit également qu'on l'a vu quelquefois sur les marchés de Vionne. II se reproduit dans l'Amérique du Nord; son nid, comme celui du Merle noir, est composé de petites racines, d'herbes et de terre gâchées. Sa ponte est (le quatre ou cinq œufs, d'un vert blenàlre assez foncé, sans taches. Grand diam. 0'",02S; petit diam. 0'",019. Les individus de cette espùce se rassemblent vers la fin de l'été el émigrent en troupes plus ou moins nombreuses. C — Espèces chez lesquelles les j:)arties inférieures , 07i tout au moins les flancs^ offrent^ à /'«ye adulte^ des taches le plus généra- lement f/randes et anguleuses ; la livrée de la femelle différant nota- blement de celle du mâle. 18ii — MERLE LITORXE — TLIWVS PILJHIS Linn. (Type du genre Arceuturnis, Kaup) Brwi-châlnin aux épaules ; tète, nuque et croupion cendrés ; cô- tés de la poitrine et flancs variés de taches lancéolées; couvertures supérievres des ailes lavées de roux-châtain; rectrice la plus exté- rieure fuwnient bordée de blanc à r extrémité. Tail/e : (y\215. Tcunes nlaris, Linn. 5. N. (1760), l. I, p. 2!H. TcRDUs Musicus, I^all. Zoogr. (LSI 1-1831), t. I, p. 45'i. Sylvia iMLAnis, Savi, Orn. Tosc. (1S27), t. I, p. -iOl). Ap.ceutorxis pilaris, Kaup, Nul. Sijst. (18'29), p. 33. Diiff. PI. ml. 400. Gould, B. ofEur. pi. 70. Mâle en automne : Dessus de la tête, du cou, bas du dos et croupion d'un gri>^ cendré; baut du dos, scapulaires et couvertures supérieures 408 PÂSSF.HEAl'X DÉODACTYLES. des ailes d'un bnin châtain; gorge, devant da con et poitrine d'ini roux clair, varié de mouchetures noires, qui prennent une forme lancéolée sur les côtés de la poitrine ; ventre blanc; sous-caudales blanches, ta- chées de brun; plumes des flancs marquées, au centre, de taches lancéolées noires et bordées de blanc ; rémiges brunes , les primaires bordées de cendré, les secondaires lavées de châtain clair; rectrices d'un brun noirâtre en dessus, d'un gris cendré en dessous, avec les deux externes bordées de gris-brun et frangées de blanc à la pointe ; bec noirâtre à la pointe, jaunâtre dans le reste de son étendue; tarses et iris brunâtres. Mâic au printemps : Le gris de la tète et du cou prend une teinte bleuâtre, et le bec, d'un beau jaune à la base, est d'un noir profond à la pointe. Femelle en automne : Elle a la gorge blanchâtre , et le cendré de la tête plus nuancé de brun, par conséquent plus foncé, et les tarses bruns. Au printemps, les teintes bleuâtres du cou ne sont pas aussi pures que celles du mâle. Individu de la Russie, tué en été : Dessus de la tète et du cou cendré, avec des taches noires au milieu du vertex ; manteau d'un' cendré roussâtre; crou[>iou et sus- caudales cendrés, avec la tige des plumes d'une teinte blanchâtre; devant du cou roux pâle, avec des taches oblongues, noires au centre et à l'extrémité des plumes ; côtés de la poitrine noirs, avec des bordures d'un cendré roussâtre; abdomen blanc; flancs et sous-caudales de cette dernière couleur avec de larges taches noirâtres; tarses d'un brun roussâtre ; tout le plumage offre des traces plus ou moins sensibles de l'usé des j)lumes. Variétés accidentelles : Plumage pres(pie entièrement blanc, on brun taché de roux (Mus. de Bruxelles) , ta[iiré de blanc chez d'autres, ou complètement noir, comme celui du Merle vulgaire, avec une sorte de collier cendré au bas de la nuque (CoUect. Degland) . La F.itorne habile les forêts du nord de l'Europe el de l'Asie septentrionale. Elle est de passage régulier dans beaucoup de localités de la France. Elle nielle sur les arbres élevés, et l'on prétend que quelques couples font annuellement leurs pontes sur les Alpes, sur les Apennins et aux environs de Bergues. Dans tous les cas, elle se reproduit en assez grand nombre dans les forêts de l'Allemagne ceutrale et septentrionale. Sa ponle est de quatre à six œufs d'ua gris verdàlre ou bleuâtre, avec de petites taches d'un roux de rouille ou brunes, quelquefois conflucntes. Ils mesuient : Grand diam. 0'", 027 à ()■", 028; petit diam. 0'",0:i. TURDIENS, 409 La Liforno est l'espi^'CP d'Euro^ie qui émigré le plus tard : elle arrive en France après loulcs les aulres. Eti automne, les bandes émigrantes sont quel- quefois composées d'un noml^re considcTaljJe d'individus. Il en est parmi eux qui se cantonnent à leur aiTivée chez nous, et qui passent l'iiiver en compa- gnie du Mauvis et de la Draine. La chair de cette espèce n'est pas aussi estimée que celle des autres Merles. 18G — MEULE BRIN — TURDUS FISC ATI S Pall. Brun noirâtre sur la tête et le cou; une large ceinture noire, va- riée de blanc, sur la poitrine (mâle adulte), ou, simplonent , de f/randes taches triangulaires noires (femelle et jeunes) ; sur les flancs, de larges taches noires en fer de lance ; couvertures suprricu- res des ailes et rémiges secondaires largement frangées de roux ; rectrices brunes, frangées de roux seulement à la base; sourcil large et très -étendu en arrière. Taille: 0'",24 à 0"\25. Tordus ob?cukus, Gmel. 5. N. (17S8), t. II, p. SIO). TuRDL's FUPCATUs, Pal!. Zoofjr. (tSli-lS3!), t. I. p. 451. TuRDCfe NACMANNii, p., Temm. Mim. 4'^ part. (IS-iO), p. 004. Cychloselys fcscatls, Bp. Cut. Purzud. (t.SiJG), p. '.). TuRDus EUNOMus, Temm. PL col. 514. Gould, B. uf. Eur. pi. 79, sous le nom de Tardas Naumannii. Mâle adulte : Dessus de. la tète et du cou d'un brun noirâtre ; dos d'un brun cendré, tournant au brun sombre au centre des plumes; sns-candalcs noirâtres, frangées de roux de rouille; un large sourcil l)lanc^ lavé de jaunâtre, partant du bec, s'étend au delà du méat audi- tif, que recouvre une large tache noire; gorge, devant et cotés du cou d'un blanc jaunâtre, cou[)é, de cliaque côté, par une double rangée de petites taches triangulaires noires, qui grandissent en s'éloiguiuit des comniissures , près de;-quelles elles prennent naissance; entre celte doulde ligne de taches , se disséminent, sur le fond de la teinte géné- rale , depuis le menton jusqu'au bas du cou, quatre à cinq rangées d'autres taches bien accusées , d'un brun roussâfre clair, occupant le centre des plumes; les teintes du cou sont brusipiement arrêtées, en bas, par un large plastron pectoral noir, varié de blanchâtre, cette teinte borilant les plumes; milieu du ventre blanc ; sous-caudales blanches dans toute la partie découverte, tacliées de brun à la base, cette couleur étant peu visible lorsque les plumes sont en place ; le reste des parties 41 (» PASSEREAUX DÉODACTYLES. inférieures blanchâtre et varié de grandes taches triangulaires noi- râtres, très-nombreuses sur les flancs ; couvertures supéripures des ailes roussàtres ; couvertures inférieures d'un roux de rouille ; rémiges et rectrices noires , frangées extérieurement de roux , les premières, presque dans toute leur étendue , les secondes seulement à la base ; pieds d'un brun pâle; bec jaunâtre, avec l'arête du demi-bec supérieur bruîie ; iris brun roussâtre. Femelle : Dessus de la tèle et du cou d'un gris brun, s'éclaircissant à la nuque ; plumes du dos brunes au centre, roussâtres sur les bords ; plumes du crou[iion et sus-caudales d'un roux rougeâtre, frangées de gris; sourcils, gorge, devant et côtés du cou blancs; ceux-ci marqués d'une double rangée de très- petites taches brunes; du brun nuancé couvre aussi le méat auditif; point de plastron noir sur la poitrine ; cette région, ainsi que les flancs, variés de taches isolées brunes, à franges Idanches ; ventre et sous-caudales blancs , celles-ci tachées de brun roux à la base; moyennes couvertures supérieures des ailes brunes, frangées de blanc ; rémiges brunes , les secondaires bordées en dehors de Im'uu roussâtre ; rectrices de la couleur des rémiges , lisérées exté- rieurement, à la base, d'un roux moins pur que chez le mâle. Mâle jeune : Parties supérieures du corps à peu près comme chez la femelle; gorge d'un blanc lavé de jaunâtre et varié de petites taches brunes ; sourcils, côtés du cou et parties inférieures lavés de jaunâtre, comme la gorge ; un collier noirâtre bien accusé, mais moins prononcé que chez le mâle adulte; couvertures des ailes frangées de roussâtre, et terminées de Idanc jaunâtre; bases des rémiges marquées d'une tache rous.'^âtre ; couvertures inférieures de la queue d'un brun châ- tain , terminées de blanc jaunâtre, avec une double tache brune à la pointe ; bec noir seulement à l'extrémité ; pieds jaunâtres. Cette espùce hal)ite l'As-e septentrionale et orientale, et se montre acciden- tellement en Kurope. D'après les naturalistes allemands, elle aurait été prise plusieurs fois en Autriche et en Hongrie. L'on ne connaît ni ses œufs ni son mode de nidification. Palias, qui l'a fré- quenniient observée dans les montagnes alpines de la Daourie, dit que le cri qu'elle fait entendre, en volant, rappelle celui de la Cresserelle. 187 — MERLE XAIMANIV — TUItDUS NAUMANNI Temm- Gris-bnni orangé on gris-hrun roussâtre en dessus; poitrine rousse (mâle adulteK on. d'un gris cernlré, varié de grandes taches Tl'UniENS. 411 noires et biiines (remellc et jeiuies) ; sur 1rs flancs, de hu-yrs ta- ches anguleuses (fun nu/./ de rouille (mà!o), ou noirâtres (femello) ; couvertures supérieures des ailes et rémiges secondaires médioc re- nient frangées de brun roux; rectrices rousses dans leur plus grande étendue: sourcil large et très-êtendu en arrière. Taille : 0"\25 environ. Tordus dubius, Bechst. Natur. Dcuts. (1807), t. III, p. 306. TuRDCs Naomanni, Ternni. Man. (l!<20), t. I, p. 170. — (1835), 3e pari. p. flr,. TuRuus nuFicoi.Lis, Glog. ncc Pall. Haadb. Vôg. Eur. (1834), p. 180. Cycitloselys ? DL'Bius, Bp. Cat. Parzud. (1836), p. 5. Naiimanti, Vôg. Detib. pi. 338. Mâle vieux : Pin mes du dessus de la tète d'un liriin cendré au centre, d'un brun roux sur les bords; dessus du cou gris, lavé de rous- sàlre ; dos d'un gris aurore nuancé de cendré ; croupion et sus-caii- dales d'un roux rougeàtre, à bordures plus claires; gorge, devant du cou, poitrine, flancs d'un roux ocreux, plus intense à la poitrine et sur les flancs, où chaque plume est bordée de blanchâtre; sous-caudales d'un roux ocreux à la base, avec la une pointe blanche et blanc rous- sàtre ; bande sourcilière large et s'étendant du bec à la nuque, d'un Idanc roux ; lorums bruns ; région parolique d'un brun roussàtre, glac*' de cendré ; moyennes couvertures des ailes bordées et terminées de roussàtre; rémiges brunes, les primaires lisérées de grisâtre, les secon- daires frangées de roussàtre ; rectrices d'un brun roux ou d'un roux orangé, bordées de brun extérieurement, et, vers la pointe, sur les barbes internes; la plus extérieure, de chaque côté, complètement rousse, avec un fin liséré plus clair en dehors ; bec noir à la pointe, jaunâtre dans le reste de son étendue; tarses bruns, glacés de jaune ; iris brun. Mâles., sons une livrée moins parfaite : Ils ont la bande sourci- lière d'un roux moins ])ur ; la région parotique d'un brun gris, le de- vant et les côtés de la gorge d'un b!anc roussàtre, varié de stries et de taches noires disposées en séries ; les moyennes couvertures des ailes bordées de blanc roussàtre; les deux rectrices médianes en pariie ou entièrement brunes _, et toutes les autres variées de brun vers l'cxtré- milé , sur une plus grande étendue de leurs barbes internes , et plus largement bordées de brun sur les barbes externes ; bec noirâtre. Femelle : Partie supérieure d'un brun cendré, presque comme chez le Turdns ruficoUis, mais avec des teintes plus claires ; gorge, devant 412 ' PASSEREAUX DÉODACTYLRS. ' , et côtés du cou blanchâtres, variés de taches brunes et noirâtres, disposé'^'s par séries ; poitrine blanchâtre, lavée de gris, et marquée de nombreuses taches brunes et d'un brun roux ; ventre blanc; flancs d'un cpudré clair, tachés de cendré plus foncé et de brun; sous-cau- dales rousses à la base, blanches ta la pointe; moyennes couvertures des ailes et rémiges secondaires frangées de blanc jaunâtre ; rémiges primaires lisérées de cendré; rectrices médianes brunes , la plus laté- rale, de chaque côté, presque entièrement rousse, les barbes externes étant seulement bordées de brun ; toutes les intermédiaires en partie rousses et brunes, le brun qui occupe les barbes externes et l'extrémité des pennes augmentant de la deuxième à la cinquième, qui n'est plus rousse qu'à la base. Jeunes capturés en septembre (environs de Marseille) : Méats auditifs et dessus de la tète brunâtres ; cette dernière partie pointillée de noir ; manteau d'un brun roussâtre , passant, par demi-teintes, à un roux orangé foncé; croupion et sus-caudales de cette dernière couleur ; sour- cils, gorge et cou d'un blanc roussâtre , ce dernier pointillé de brun sur les côtés; haut de la poitrine marqué de taches longitudinales d'un roux vineux, qui descendent sur les flancs et les sous-caudales, où chaque plume est lai'gement frangée de blanc ; abdomen et cuisses d'un blanc ])ur; point de miroir blanchâtre aux ailes; rectrices médianes d'un brun foncé, les latérales presque entièrement d'un roux orangé; des- sous de la queue d'un roux plus clair. Le Merle Nnumann habile l'Europe orientale et l'Asie occidonlale. On le rencontre assez souvent en Hongrie, et plus nccideniellement en Autriche, en Slk'sie, en Dalmatie, dans le sud de la France et en Italie. Habitudes, régime et propagation inconnus. ia« — MERLE A COU ROUX — TUIWUS IWFICOLLIS Pall. Brnn-cemlré en dessus ; devant du cou, Jwut de la poitrine rou.r dérouille ( nulle adulte^, ou devant du cou 1)1 anc roussâtre et poi- trine cendrée, marqués de taches brunes (remelle) ; flancs variés de taches petites , pjeu nombreuses et plus ou moins effacées; point de roux sur F aile ; rectrices médianes de la couleur du dos, toutes les autres rousses sur les barbes internes, ou d'un rou.r irrégulièrement varié de brun ; sourcil étroit, peu étendu. Taille: 0'",26 environ. TUHDIENS. 413 TuBDUs RUFicoi.Ms, Pall. Voij. (177('>), édit. franc, in-8", t. VIII, append. p. 07 el Zûivjr. (1811-18:51), t. 1, p. 452. ïiT.DUs ERYTiiiiURU?, llod^^s. Jouïn. As. Soc. Bcmjal. (1837), t. VI, pars 1, p. 101. Planesticus RUFicoi.iJs, Rp. Cal. Parz-ud. (I8i)ii), p, 5. Naum. Vôg. Dents, pi. 360. Pall. Zoo(jr. Ross. As. pi. ? (23 d'après le tcxlc). Mâle adulte : Tontes les parties supérieures d'un brun cendré uni- forme; sourcils, région ophlhalmique, gorge, devant du cou, poitrine d'un beau roux de rouille, un peu plus clair à la gorge, sur les côtés de laquelle se montre, chez b'S sujets d'âge moyen, une double rangée de stries noires, descendant des commissures; lorums d'nn brun roux; région parotique d'un cendré brunâtre; abdomen d'un blanc j)ur, ou d'un blanc varié, sur les côtés, de mèches cendrées peu marquées ; sous- caudales blanches, tachées, à la base, de roux-brun, qui n'est point visible lorsque les plumes sont en place; flancs et côtés du ventre cen- drés; couvertures supérieures des ailes, de la couleur du dos, bordées de cendré plus clair ; couvertures inférieures d'un roux orangé clair ; rémiges brunes, frangées de cendré; rectrices médianes d'un brun cendré, lavé de roussâtre ; le même brun-cendré colore les barbes ex- ternes des quatre rectrices suivantes, qui sont d'un roux ferrugineux j-ur les barbes internes; rectrice la plus extérieure ])resque com[)léle- ment d'un roux ferrugineux, un fin liséré brun roussâtre bordant seu- lement les barbes externes vers l'extrémité ; pieds noirâtres ; bec ]»r<^s- que entièrement jaune ou jaunâtre, avec l'arête noirâtre à partir des narines ; iris brun ; paupières jaunes. Femelle adulte : Parties supérieures comnie chez le mâle adulte ; sourcils cendrés; lorums et méats auditifs noirâtres ; gorge blanche; devant el côtés du cou d'un blanc roussâtre, tournant au jaunâtre ; ces deux régions sont parsemées , sur les côtés principalement, de stries et de petites taches noires, disposées en séries longitudinales; poitrine fortement cendrée, variée de taches d'un brun noir ; milieu de Tabdo- men blanc, finement strié de brun cendré; flancs cendrés, manpiés de taches brunes; sous-caudales blanches, tachées de brun à la base; ailes à peu près comme chez le mâle adulte; rectrices médianes de la couleur du dos, en dessus ; la plus extérieure, de cluK^ue côté, d'un roux foncé sur les barbes internes , d'un brun clair sur les barbes externes; toutes les intermédiaires en partie brunes, avec une tache oblongue ou des marbrures d'un roux terne vers l'extrémité ; bec brun, 414 PASSEREAUX DEODACTYLES. glacé de jaunâtre en dessus, jaunâtre en dessous, avec la pointe brune ; pieds bruns. Mâle jeune : Parties supérieures à peu près comme chez les adultes; gorge et devant du cou d'un blanc roussâtre, varié de taches d'un roux plus intense, formant, par leur ensemble, quatre à cinq petites bandes longitudinales; plumes de la poitrine d'un roux de rouille, bordées de roux plus clair, avec des taches noires au centre de la plupart d'entre elles; parties inférieures nuancées de plus de cendré que chez les adultes et variées de taches plus nombreuses, plus larges, ])lus accu- sées; sourcils et région ophthalmique rousi-âtres ; méatauditif brun ; lo- rum d'un brun noir ; moyennes couvertures su[iérieures des ailes légè- rement tachées de blanchâtre à l'extrémité ; rectrices plus rousses que chez la femelle; bec également glacé de plus de jaune ; tarses bruns. Cette espèce habite l'Asie centrale. Pallas l'a rencontrée en abondance dans les l)ois de mélùzes des régions alpestres de la Daourie. \L\\e. fait des apparitions très-aLcidenlelles en Europe. Elie aurait été prise plusieurs fois, assnre-t-on, sous son plumage de jeune, dans le nord de l'Alleniayne. L'on ne connaît ni ses œufs ni son mode de nidification. Son cri, selon Pallas, aurait de l'analogie avec celui des Pics ; il se rapprocherait donc du cri de la Litorne. Obs(.>rTsttioii8. — Pallas {Zoogr. Ross. Asiat., t. I,p. 4b3), signale une variété qui aurait le dessus du corps d'un gris verdâtre, beaucoup plus nuancé de cendré sur la tête et le cou que sur les autres parties supérieures du corps ; les sourcils blancs ; le devant du cou blanchâtre, avec une double rangée de taches lancéolées; la poitrine d'un roux de rouille pâle, avec les plumes bordées de blanc et marquées de points lancéolés noirs, vers l'extrémité; les rectrices, les deux médianes exceptées, complètement couleur de rouille, bordées et ter- minées de cendré. Cette variété est rapportée par M. Gloger, par le prince Ch. Bonaparte et par d'autres naturalistes au l'urd. dubius, Beclist., ou Twd. Naumanni, Temm., pro- bablement à cause de la teinte rousse des rectrices. Me pouvant dire jusqu'à quel point cette opinion est fondée, les faits qui ont pu la motiver nous faisant défaut, nous nous bornerons à faire observer que cette variété pourrait bien ne représenter qu'un mâle 2'urd. rufirollis dans un plumage intermédiaire. Pallas, du reste, met une certaine insistance à la lui assimiler. Après avoir avoué qu'il aurait pu la prendre pour une espèce distincte, s'il n'avait eu sous les yeux tous les [ikimages de transition, il déclare être certain qu'elle ne dilTère nullement du 2\mL ruficollis. Sous aucun de ses états ce lurd. ruficollis n'a, comme le Tard. Naumanni ou dubius de quelques auteurs, les rémiges et les cou\erlures supérieures des ailes frangées de roux, et les flancs \ariés de larges taches, en fer de lance, noires ou rousses. Ces caractères si dillerentiels n'auraient point échappe à l'atlas, et c'est parce qu'il ne les signale pas sur sa variété B, ru/icol- TURDIENS. 41o /«'.■, quo nous n'avons pas cru devoir rapporter cette variété au 2\inhis Nan- 189 — MERLE A GORGE NOIRE — TUÎWVS ATRIGULARIS Temm. Cendré olwàire en det;ms; gorge, devant du cou, haut de ta poi- trine noirs (mâle adulte), (>?/f/'?//i blanc roussdtre^ strié de noir, avec des taches noires en fer à cheval sur le haut de la poitrine (femelle et jeunes); flancs seulement striés (aclulles), ou faiblement tachés (jeunes) ; point de roux ni aux cdles ni à la queue; sourcils à peine accuséspar une teinte plus pâle. Taille : 0"\29 environ. TuRDUs ATRIGULARIS, Temm. 3Ian. (1820), t. I., p. 169, et 3" part. (1835), p. 93. Sylvia ATRIGULARIS, Savi, Oni. Toic. (1831), t. 111, p. 203. Merula ATRIGULARIS, Bp. £. uf Eur. (1838), p. 17. Planesticus ATRiGULAïus, Bp. Cal. Parzud. I8u4, p. o. Naum. Vûg. Deuts. PI. 69, fig. 1, mâle adulte. — PI. 361, fig. 1 et 2, mâles, d'Age intermédiaire, sous le nom de Tardus alrigularis. Mâle adulte : Parties supérieures d'un cendré olivâtre, plus sombre sur le milieu de la tète et du dos ; plumes de la gorge, du cou, du haut de la poitrine d'un noir profoud, burdées de blanchâtre; côtés de la poitrine et flancs cendrés, marqués de rares et étroites taches, presque eflacées, de cendré plus foncé ; milieu au ventre blanc, varié quelque- fois d'un petit nombre de stries cendrées, peu accusées ; sous-caudales noirâtres à la base, puis roussàtres et blanches à l'extrémité ; couver- tures supérieures des ailes frangées d'un cendré lavé de jaunâtre ; cou- vertures inférieures d'un roux ocreux pâle ; rémiges et rectrices d'un brun noirâtre, avec une fine bordure plus pâle, tournant au roussâtre ; bec d'un brun noirâtre, jaune à la base de la mandibule inférieure : pieds et iris bruns. Mâle jeune, en automne: Parties supérieures d'un gris olivâtre, ailes brunes, avec les rémiges et les couvertures supérieures bordées de blanchâtre ; gorge et devant du cou blancs ; des stries noirâtres qui se convertissent en taches angulaires de plus en plus grandes à mesure ([u'elles s'éloignent du menton , parcourent sur plusieurs lignes ces deux régions, et vont se réunir à un large ceinturon noir, à bordures blanchâtres, qui occupe le haut de la poitrine et le bas du cou, dun côté à l'autre ; bas de la poitrine, côtés de l'abdomen et flancs d'un gris 416 PASSEUEAUX DEODACTYLES. cendré, avec une tache d'un i^ris plus sombre au centre des plumes ; mi- lieu (le ral)domen blanc, varié de (juelques taches grises ; sous-caudales blanches , bordées de blanc jaunâtre et brunes à la base ; queue d'un brun olivâtre; bec brun de corne, avec la mandibule inférieure jau- nâtre à la base; iris et pieds bruns. A mesure que l'oiseau avance en âge, le noir de la poitrine monte de plus en plus et finit par envahir le devant et les côtés de la gorge et du cou, pendant que les taches gris foncé des parties inférieures s'atténuent et se rétrécissent. Femelle : Y^arlies sui)érieures d'un gris olivâtre, avec des teintes plus foncées sur les ailes; devant du cou d'un roux jaunâtre, strié longitudinalement de noir; taches en fer à cheval de la poitrine bor- dées de grisâtre ; abdomen d'un cendré blanchâtre , marqué de stries et d'étroites teintes grises, surtout aux flancs; sous-caudales d'un blanc nuancé de brun jaunâtre. Femelle jeune, en automne : Teintes généralement moins pures ; bor- dures de quelques plumes de la poitrine jaunâlres ; sous-caudales bor- dées d'un léger liséré blanchâtre; taches des parties inférieures plus larges. , ... Le Merle à gorge noire hal)ito l'Europe orientale et l'Asie septentrionale. 11 s'é- gare assez souveiil dans les parliesorientiilesde rAlleiii;igne;on l'aaussi Irouvéen Italie, eu S irdaigiie, en Dairaalie, et plusieurs fois en France. En janvier 1826/ un beau mule, qui fait partie du Musée de Turin, fut pris dans les environs de cette ville. M. Jauhert cite deux captures faites prt'^s de Marseille, et M. J. de Lamot^e indique celle d'un mille en plumage d'hiver, qui eut lieu près d"Ab-_ beville, au commencement de novembre 1842. Habitudes, régime et propagation inconnus. ' '. IDO — MERLE SIIiÉRIE:V — TURDUS SIBIRICUS , Pall. Noir bleuâtre en dessus (mâle), ou brun olivâtre (femelle); larges sourcils blancs (mâle), ou jaunâtres (femelle) ; sons-caudales bico- lores ^bleuâtres ou brunes à la base, blanches à la pointe, ces deux couleurs étant parfaitement visibles, lorsque les plumes sont en place. Taille: 0"\24 ft0"\25. TuRDUs SIBIRICUS, Pall. Yoy. (177(j), édit. franc. in-S», t. VIII, p. (i8. TunDUS LEUcociLLUs et AuuoREUs, Pall. Zooiir. (1811-1831), t. I, p. 448 et 450. TuRDUs Bechsteini, p. Naum. Nul. Vûg. Beuls. (1822), t. II, p. 310. TURDIENS. 417 TunDUs ATRo-CYANEus, Homeyer. 7i^25 (I84i), p. GOi. TcRDus MUTABH.is, Temiii. Faun. Jap. (1847). Cyclosklys sibiricl's, Bp. Cat. Pnrzud. (I^."i6), p. 5. Gûuld, 5. o/'£'ià^ du cou, varié de taches triangulaires brunes et jietites sur les côtés de la gorge, plus grandes mais ])lus affaiblies sur le bas du cou, pres- que effacées sur le haut de la poitrine où elles s'arrêtent; abdomen et sous-caudales blancs ; flancs et régions crurales d'un brun cendré; un trait blanchâtre, à peine sensible, s'étend du bec au-dessus de l'œil; joues et régions parotiques d'un brun rou.'^sâtre, striées de blanchâtre ; couvertures supérieures des ailes de la couleur du dos, avec des bor- dures sensiblement plus claires ; rémiges à barbes internes brunes en dessus, à barbes externes d'un brun roux ; toutes les rectrices d'un brun roux en dessus, d'un roux cendré en dessous; pieds blanchâtres ; bec jaunâtre à la base de la mandibule inférieure, brun dans tout le reste de son étendue; iris brun. La femelle a les taches des côtés de la gorge et du cou un peu plus faibles. hesjeimes de r année se distinguent par des taches d'un blanc rous- sâtre à l'extrémité des couvertures moyennes des ailes et quelquefois • TURDIENS. 4-2o des scapulaires ; par les bordures d'un roux assez vif des penne? de l'aile, et par des pieds plus pâles. Cette espèce est propre à l'Amérique septentrionale, et s'i''gnre accidentelle- ment en Europe. Kilo aurait élé capturée en Poméranie d'api es M. Homeyer, qui l'a rapportée avec raison au Turdiis minor de Gmelin. OliserTniion. — L'oiseau auquel nous conservons ici le nonn de minor est-il bien celui que Gmelin a dé^igné sous le même nom ? Quoique les espèce-; inscriles dans la (reizième édition du Sy^tema N'itnrtr ne soient pas toujours faciles à. reconriiiîlre, d'après la trop courte diagnose qui leur est consacrée; cependani, le Tunlus minor y est trop bien caractérisé pour qu'il puisse y avoir de méprise. Ce minor est uniformément bai ou d'un roux brun en dessus, blanc en dessous, avec la poitrine jaunâtre variée de tacbcs noirâtres {spadiceui^ stibtiis; alhiis. peclore flnvicnnte, manilis alri'i imriiù. et il est identique, d'après Gmelin, au Turdiis iliaciis caroliniemis (Briss.), dont la des- cription, d'une exactitude remarquable, comme toutes celles que Brisson a pu faire de visu, ferait disparaître toute incertitude, s'il pouvait en exister. Or, des trois petites Giives américaines qui se montrent arcidenlellemenl en Europe, quelle est celle à laquelle sont applicables les caractères recor.nus par Gmelin au Turd. minor ? quelle est, par conséquent, celle qui doit conserver ce nom? Parmi ces caractères, il en est un qui domine les autres : c'est celui que four- nissent les teintes du plumage supérieur; en y ayant égard, on constate que le spécifique minor ne peut rester à l'oiseau auquel le prince Ch. Bonaparte a persisté à le donner, attendu que cet oiseau {MeruJa Wiho)ii, S\v. Mer. oli- vacea, Brew. Tind. Si''ainso)nï, Tschudi), au lieu de la couleur bai ou rnux- brun [spadiceus) des parties supérieures que Gmelin reconnaît à son 7\ird. minor, est au contraire d'un brun oli\Atre {olivaceus) bien prononcé. Il ne saurait non plus convenir au Merle que Wilson nomme Turd. soliia- rius (1), quoique Vieillot (2) et, plus tard, M. Gambel (3), l'aient confondu avec le minor de Gmelin; car le solitarius, par son dos d'un brun olivâtre, lavé de roussâtre ; par son croupion, ses sous-caudales d'un roux cla r, et sa queue rousse s'en distingue plus encore que le précédent. La seule espèce qui réponde à la dingnose du Turd. minor, à la description du Tiirdus iliaru<; rarolinicn^i.^ (Bri>?.) auquel Gmelin le rapporte, ne peut donc être et n'est, en eflef, comme MlTl. Swaiuson et Homeyer l'ont reconnu, que le Turd. mustelinus (Wils. nec Gmel.), ou Turd. Wihoni (Bp. nec Swains.). Le nom que lui avait imposé Gmelin doit, par conséquent, lui être restitué. (1) Turdii'i sob'farim (\u texte, t. V, p. 35; mais point Turd. solUnnus de la pi. 43, f. 2, qui est l'espèce à parties supérieures olivâtres, c'est-à-dire le Turd. rninnr f}p. ou Merula Wilsoni, Sw. ; oliuacea, Brew. (2) Oiseaux de l'Amérique sep. t. H, p. 7. (3) Observât, on some Birds from Florida collechd hy D^ //^rm«H«, dans Prncced. Acad. nat. se. ofPhiladf.lphiu, 1848-18i9, t.iV. 426 P\SSEHF\rX DÉODACTYLES. 190 — HfERLE SOLITAIRE — TURDUS SOLïTARUS Wils. D'un bnm lavé de roumitre du front au bas du dos ; crou- pion et sus-caudales d'un roux pâle ; devant du cou, poitrine, côtés de F abdomen parsemés de taches noircit res; rectrices d'un brun roux. Taille : 0"',iS environ. ÏURDUs MiNOR, p. Vieill. Ois. Am. Sept. ^1807), t. II, p. 79. Tdrd'js solitauics, Wils. Am. Orn. (ISI2), t. V, p. 9o (le texte seul). MusciCAPA GtJTTATA, Pull. Zoofjr. (ISl 1-1831), t. I, p. 4G5. Mercla soi.iTARiA, Swains. in : Richard. Faun. Bor. Am. Birds (l'S.31), p. 70 (le texte seul). TuRDus Pai.i.asii, Caban. Orn. not. in : Wtegm. Arch. (1847), p. 20o. Naumann. Vôg. Deuts. pi. 355, fig. 1, adulte; fig. 2, jeune. Mâle vieux : Parties supérieures d'un brun lavé de roussàtre, pas- sant au roux sur le croupion et les sus-caudales ; parties inférieures blanches, très-faiblement nuancées de jaunâtre vers le haut de la poi- trine", et maniuées de nombreuses grivelures, noirâtres sur les côtés de la iiorge et du cou, d'un brun noirâtre sur la poitrine, d'un brun clair et presque efifacées sur les côtés de l'abdomen ; ventre blanc, sous-cau- dali^s d'un blanc faiblement lavé de rotis^âlre ; tlancs et régions crurales d'un briui cendré; étroits sourcils, peu étendus en arrière, d'un blanc roussàtre ; lorums d'un brun cendré ; régions parotiques brunes, va- riées de stries jaunâtres; petites et moyennes couvertures des ailes de la couleur du dos, avec des bordures roussâtres ; rémiges à barbes internes brunes en dessus, à barbes externes roussâtres; toutes les rectrices d'un brun roussàtre en dessus, d'un roussàtre cendré en dessous ; pieds d'un gris brun ; bec noirâtre, excepté à la base de la mandiltulr inféripure, qui est jaunâtre; iris bruns. hs. femelle a les taches un peu moins nombreuses et un peu moins vivement colorées que chez le mâle. Les jeunes sujets se distinguent des vieux par des teintes générales d'un roux plus frais en dessus, aux bordures externes des rémiges et à la queue ; par la teinte blanc rous.-âtre qui borde et termine les peti- tes et les moyennes couvertures des ailes ; par du jaune plus intense à la gorge, au cou et à la poitrine; et par des taches plus accentuées sur l'abdomen. Tl RDIENS. 427 Cette espèce habite toute l'Amt'riquL' du Nord et se montre très-accidentel- lementen Europe. Naumann a signalé dansl'Lw pour 182t) (p. 5iO), rapparilion d'un mâle qui fut piis vivant, le 22 décembre 1825, dans un bois près de Kleinzerbst, dans le duché (rAnhalt-Gœlhen. Un deuxième exemplaire de la même espèce, que possède lo Muséum de Strasbourg, a été iué en Suisse. I.e Merle solitaire niche sur les arbustes. Son nid est simplement composé de brins d'herbe, de crins, de \ eliles ia( ines et de mousse, sans que ces élé- menls soient liés entre eux avec de la terre détrempée. Ses œufs, ;!u nombre de quatre à six, ont un fond bleu verdAti'c, comme certaines variétés d'œufs du Merle commun, sont couverts de grandes et de petites (achesd'un roux de rouille pâle, confluentes vers le gros bout, et tiquetés de brun de rouille plus foncé et de brun-cendré. 197 —MERLE DE SWAINSOIV — TURDUS SIVAINSONII (\) Caban. Toutes les parties supérieures , du front à t extrémité de la queue ^ duu, brun olivâtre uniforme; devant du cou, poitrine et côtés de ï abdomen parsemés de taches d'un brun sombre. Taille : 0"',19 environ. TnHDCs soLiTARius, p. Wils. Am. Orii. {Ii^l2), t. 'V (la tig. 2 de la pi. 43 seu- lement). MiHULA Wu.soNi, Swains. nec Bp. ; in : Richards. Faim. Bor.Am. liircb (IS31j, p. 182. Merula or.ivACEA, Brewer. Proce/id. Bost. Soc. Nat. Hist. (18i')), t. I,p. t'Ji. TciiDus SwAiNsoNu, Ciib. in : T^cliudi, Fami. Peruan. (1845), Ornith. p. 188. Tlirdds minimus, Lafrcsn. Rev. Zoul. (l8iS), t. XI, p. 5. TcîRDDs MiNOR, Bp. uec Guicl. C. Gen. Av. (1850). t. I, p. 271. Wilsoii, Am. Oriulh. pi. 43, f. 2, sous le nom de Tard, solilarius. Naumann. Vôj. IJeuts. pi. 355, fig. 4, sous le nom de Tardas Sivninsonii. Mâle vieux : Toutes les parties supérieures d'un brun olivâtre uni- forme ; parties inférieures blanches, lavées de jaunâtre à la poitrine et variées de nombreuses taches et grivelures, noires sur les côtés de la i:orii;eet sur le cou, d'un brun foncé sur la poitrine, d'un brun cendré sur les côtés de l'abdomen; ventre et sous-caudales blancs ; flancs et (I) En adoptant, pour cette espèce, le nom proposé par M. Cabanis, nous ne nons écar- tons pas de la règle que nous nous elForçons de suivre. Wihoni (Swains ) et olii-arous (L>:ew.), ont, il est vrai, la priorité sur Swainsonii; mais ils ont aussi contre eux d'avoir été antérieurement employés, le premier, par le prince Charles Bonaparte, qui le don- nait à l'espèce que nous avons dit être le Turd. miaor de Gmelin; le second, par L tuié, qui l'a.l'eciait au Merle olive du cap de Bonne-Espérance [Turd. olwaceus). L'un ou l'au- tre de ces noms, d'après les principes étaljlis, ne pouvant être accepté, celui que nous empruntons à M. Cabanis est donc, par le fait, le plus ancien. 428 PASSEREAUX DÉODACTYLES. refilons cruralps d'un brun cendré, variés de quelques taches plus fon- cées; plumes ciliaires, et un trait qui s'étend du bec au-dessus de l'œil blanchâtres; lorums d'un brun cendré clair; joues et régions paroti- ques d'un brun verdâlre, striées de blanchâtre; couvertures supérieu- res des ailes de la couleur du dos, sans taches, et avec des bordures nn peu plus claires, mais peu distinctes; rémiges brunes, frangées, à la base seulement, d'une teinte brune tournant au roux ; rectrices,en des- sus, d'un brun olivâlre, comme le dos, d'un gris brun en dessous; pipiis d'un gi^is brun ; bec noirâtre, excepté à la base de la mandibule inférieure qui est jaunâtre ; iris brun. La Femelle aies grivelures du cou et de la poitrine moins nombreu- ses et plus pâles. \-.es jeunes de V année ont toutes les parties supérieures exactement colorées comme chez les sujets vieux ; mais ils s'en distinguent par Ihs bordures roussâlres des couvertures supérieures des ailes et de toutes les rémiges, et par la teinte jaune plus prononcée des sourcils, des plu- mes ciliaires, des joues, des côlés et du devant du cou. Celte espèce, liabite l'Amérique septentrionale et méridionale et fait des ap- paritions accidentelles en Etîrope. Elle a été tuée en Belgique, en France, et, d'ai>r'>s le prince Cli. Bonaparte, en Uiijii^el en Allemagne. Un spécimen, trouvé en 18 48 sur le marché de Namur, a fourni à M. Deby l'occasion de publier sur cet oiseau une excellente notice dans le journal anglais Zoologiat. Cet exemplaire fait actuellement paitie de la collection de M. de Sélys-Longchamps. jMœuis, habitudes et propagation inconnus. GENRE XCIV ROUGE-GORGE — RU BE CUL A, Brehm MoTAcn.LA, p.Linn.5. N. (1735). Syi.via, p. l.ath. Ind. (1790). EnYTHAcus, p. G. Cuv. Anat. comp. tab. \ (1790-1800). Dandalus, Boie, Jsis (182(3). RuBECULA, Brehm, /sw (1828). EuYTHACA, Swains. Faun. Bùi\ An. (1831). Luscioi.A, p. Schleg. Eev.crit. (1844). Bec médiocre, moins lonp: que la tête, à arête arrondie entre les narines , garni à la base de quelques soies roides ; narines oblongues, à demi fermées par une membrane; ailes sur-ob- tuses, moyennes ; queue à peu près égale, unicolore, à reclrices TUHDIENS. 429 terminées en pointe, et légèrement échancrées, à l'extrémité, sur les barbes internes ; tarses et doigts minces, presque entière- ment recouverts, en avant, par une grantle scutelle; ongles forts, recourbés. Les Rouges-Gorges ou Rubiettes ont tout à fait les allures des Grives et des vrais Merles ; ils sout coaime eu'c vifs et gloutons el ont la marche pour mode de progression. Familiers avecl'homme, jusqu'à venirquelquefcis s'abriter sous son toit, ils ne peuvent supporter le voisinage de leurs semblables. Leur cbant mélancolique ne manque pas d'harmonie. Leur nourriture consisie en ^ers, en insectes, qu'ils cherchent à terre à la manière des Merles, des Rossignols, el en baies. Leur chair est très-délicate, mais n'est jamais grasse. Ils paraissent se plaire dans le voisinage des eaux, sur les lisières des bois, dans les haies qui bordent les chemins, les bosquets et uièuie dans les parties les plus obscures des forèls. Ils émigrent isolément. Le mâle et la femelle portent le même plumage. Les jeunes, avant la pre- mière mue, se distinguent par une livrée toute particulière. Leur mue est simple. L'espèce type de ce genre appartient à l'Europe (1). 198 — ROUGE-GORGE FAMILIER RUBECVLA F AMI LIA RIS Blyth. Gorge et devant du cou d'un roux vifwiiforme (adultes), une tache à l'extrémité de chacune des couvertures moyennes des ailes. Tcdlle : 0'",145 environ. MOTACILLA RL'BECDLA, LioU. S. N. (I7()G), t. I, p. 337. RuBEcuLA, Briss. Ortiitk. (1700>, t. 111, p. 418. Syi.via rl;becui,a, l.alh. Lai. (fiUU), t. II, p. 320. Daindai.l's liUBECii-A, Bcio, Isis (1826), p. 972. Rlbecula FAMiLiARis, Blylh, Aniin. Kingd. Birds (ISiO). Ebythacus hubecula, Macgill. UUt. Brit. Binh (1839-1841), t. II, p. 263. LuscioLA uuBtcui.A, Schlcg. Rev. ait. (1844), p. 32. BulL PL eul. 3(11, lîg. 1. (1) Par leurs mœurs, leurs liabitudes, leur genre de vie, leur manière de voler, de marcher, leurs caractères généraux et surtout par la forme qu'all'ecte l'extrémile posté- rieure des recirices.les Uoiiges-Gorges sont des Merles, et leur vraie place est à côté du genre Merula, peut être même conviendrait-il de les ranger dans ce genre. Ils ne se lient, que par la taille, aux genres PliUomcl'i, Rnticillu, Cyanecula et CalUope. Z. G. 4.30 PASSEREAUX DEODACTYLES. Mâle : Parlies supérieures d'un brun olivâtre; front, joues, gorge, devant du cou et poitrine d'un roux vif; le reste des parties infé- rieures d'un blanc argentin lustré, avec les côtés de la poitrine d'un gris cendré et les flancs brunâtres ; couvertures des ailes semblables au manteau, les moyennes terminées par une petite tache jaune; rémiges noirâtres, bordées de gris rousi-âtre en dehors ; rectrices d'un gris brun, avec les deux médianes lavées d'olivâtre; bec noirâtre ; pieds bruns; iris brun-roux. Femelle: Elle ne diffère du mâle que par le rouge des parlies infé- rieures, qui est un peu moins foncé et moins étendu. Jeunes avant la première mue : D'un brun moucheté de roux en de^sus ; d'un roux tacheté de brun olivâtre en dessous. Le l^ougc-Gorge familier habile presque loule l'iiurope. Il est partout com- mun en France. 11 niche sous les Jouissons, entre les racinr^s, au milieu des herbe?, sur le re- vers des fossé?, rarement dans les trous d'arbres. Sa ponte est de qr.atre à sept œufs, d'un blanc jaunTitre, ou légèrement fauves, ou entièrement blancs, avec des poinis roux ou roiigeûlres, plus nombreux et plus rapproches au gros luiil, où ils forment quelquefois une couronne par leur réunion. Ils me- surent : Grand diam. 0m,02 ; petit diam. 0™,0I5. Sa nourriture consiste en insectes, en vermisseaux pendant l'été, en fruits mous, et en baies dans l'arriùre-saison. Il passe le temp-; des amours dans les bois; s'approche des habiîalions à l'arrivée des fioids. Une partie esl séden- taire, mais le plus grand nombre émigré. On voit, en hiver, des individus de cette espèce pénétrer dans les maisons, les chaumières, où ils obtiennent sou- vent riiospilalilé en fa\eur de leur familiarité et de leur chant. ' ,■, GENRE XCV ROSSIGNOL — PEILOMELA, Selby. MoTAciLLA, p. Linn.S. N. (1735). Dal'lias, Boie, /5î5(i83l). PHU.0MELA, Selby, Brit. Om. (1S33). LcscKji.A, Keys. et l>las. lV7r6e///t. (IsiO). -..'.. Lusci.NiA, G. R. Gray. Gen. of. Birds [\'>'A). . . Rec de la longueur de la tête, à arête saillante entre les na- rines et garnie de quelques soies roides à la base, comprimé dans sa moitié antérieure; narines elliptiques, à demi fermées par une membrane ; ailes moyennes sub-obluses; queue ample, TUHDIENS. 431 allongée, légèi emerit arrondie, unicolore ; tarses longs, recou- verts en avant Dar irois sculeiles, dont une très-"i'ande ; doiirts externe et interne écaux. Los Hossignols, par Jeui' physionomie génc'rale, par leurs liabiîudes, leur naturel, leurs allures, ont beaucoup plub de rapports avec les Merles qu'avec les Fauveltes, parmi lesquelles l'auteur du Rôyne animal les laissait. Ce sont des oiseaux vifs, gloulons, inquiets, fuyant toute sociélé, mOme celle de leurs semblables. Commeles Merles et les Rouges-Gorges, ils marchent et ne sautent point; comme eux aussi, ils descendent souvent à terre pour eherchiT sous les feuilles, sous la mousse, ou les détritus de végétaux, les vers et les insectes dont ils se nourrissent. Leur voix est des plus harmonieuses, mais ils ne la font entendre qu'à l'époque de la reproduction. Ils choisissent le plus or- dinairement pour demeure les lieux sombres, ombragés et frais ; ils aiment aussi les jardins plantés (ie charmilles, et voisins de quelque cours d'eau. Dans leurs migrations, qui sont toujours solitaires, ils paraissent avoir des routes régulières dont ils s'écartent peu, et reviennent tous les ans dans les lieux qu'ils ont choisis une première fois. A l'automne, ils deviennent très-gras. Le mule et la femelle sont absolument semblables, et Us jeunes, avant la première mue, en diffèrent par une livrée particulière. Leur mue est simple. Le genre Rossignol, fondé sur une espèce qui est à la fois eui'opéenne, asia- tique et africaine, en comprend une seconde que quelques auteurs ont consi- dérée comme simple race de la première, mais qui nous paraît bien distincte. 199— ROSSIGNOL OllDIXAIRE — PHILOMELA LISCINIA Selby, ex Linn. Partie.'s supérieures d'un brun roux clair; première reneige petite, deuxième égale à la cinquième^ beaucoup plus courte que la quatrième, la troisième la plus longue ; sous-caudales d'un rous- sdtre nniforme. Taille : 0™, 1 ë à 0™, 1 7 environ. MoTACiLLA LuscTMA, Liun. S. N. (17(1G), t. 1, p. 32S. Sylvia i.usciNiA, Lath. Ind. (1790), t. II, p. "iOli. CuRuucA n'sciNiA, Koch, Daier. Zool. (18 16), t. I, p. \r>i. Pu.LOMELA LUsciNiA, Sclby, B/it. Or)t. (1833), t. I, p. 206. LUSCIXIA ['HILOMKLA, Bp. B. df. Eiir. (1.S38), p. 15. Lusciùi.A LUSCINIA, Keys. et Blas. Wirbelth. (I.S40), p. 48. Erythacus LUSCINIA, DegL 0/vi. £ur. (1843), t. 1, p. 4!J9. Buff. PL eut. 015, t. H. Mâle adulte : Parties supérieures brun-roux, avec les sus-caudales plus rousses ; parties inférieures blanchâtres, avec la poitrine, les côtés 432 PASSEREAUX DÉODACTÏLES. et le bas du cou cendrés, les flancs et les sous-caudales d'un cendré roussâtre; bords des paupières blanchâtres ; joues et régions parolicjues d'un brun roux ; ailes pareilles au dos ; queue d'un roux de rouille vif; bec liruii, avec les bords de la mandibule supérieure, les bords et la base de la mandibule inférieure jaunâtres ; pieds roussâtres ; iris brun noisette. Femelle adulte : Elle ne se distingue du mâle que par des teintes un peu moins pures, une taille sensiblement plus faible, une têle plus ar- rondie et des yeux moins grands. Jeunes avant la première mue : Plumage brun, moucheté de roux clair en dessus et aux ailes, onde de même couleur au-devant du cou, à la poitrine, et nuancé de gris-brun sur les flancs. Le Rossignol ordinaire habite presque toute l'Europe, l'Asie occidentale cl l'Afrique orientale. Durant l'élé, il est commun dans le nord et le midi de la France; il y arrive au coihuiencement ou à la fin d'avril, et en repart dans le courant de sep- tembre. Il fait entendre son chant immédiatement après la pariade; niche dans les bois et les bosquets, sous les buissons louflus, prùs du sol ou tout à faità terre, parmi les herbes. Son nid est Irùs-profond, peu solide, composé principale- ment de feui.les sèches, d'herbes, de bourre cl de quelques crins. Ses œufs, au nombre de quatre à six, sont oli\âtres, ou couleur de bronze; quelques variétés sont un peu brune>, et d'autres légèrement verdrures ou bleuâtres, lin général, ils sont sans taches; mais, par exception, on en trouve qui ont une couronne bien prononcée vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0'°,02 ; petit diam. U^.OIo. Cet oiseau est fort recherché par les oiseleurs et par les amateurs à cause de son chaut. ♦iOO — ROSSIGNOL PROGXÉ — PHILOMELA MAJOR Brehm, ex Shewenck. Parties supérieures crvn hrun roux sombre ; première rémige très- petite ^ deuxième égale à la quatrième et beaucoup plus longue que la cinquième^ la troisième la plus longue; sous-caudales d'un blanc roussâtre tachées de brun. Taille :{)'\\%. Lc^ciMA MA.iOH, Schwenckfold, Uist.nut. Siles. (ItiO:}), Av. p. '20t). MoTACii.i-A rusciNiA MAJOR, Gmcl. S. iY. (17î07), t. III, [i. oUT. MOTACILLA AEDON, Pall. Zooj?-. (i 81 1 -1 83 1 ), t. 1, p. 48(j. TURDIENS. 433 Philomei.a ma.tor, Brehm, Hand. N>if. Vog. Lpitts. (1831), p. 3o6. LuscioLA PHiLOMKLA, Kevs. et Blas. Wirhellh. (1(S40), p. 58. Erythaccs PHir.oMELA, Degl. 0/7?. Eur. (1849), t. I, p. bOl. Goiild, Birds ofEur. pi. 117. Mà/e et femelle adultes : Dessus du corps d'un brun gris sale ; gorge blanchâtre ; devant, côtés du cou et poilrine bruns, nuancés de gris clair ; flancs bruns; ventre d'un blanc sale ; sous-caudales d'un blanc très-légèrement lavé de roussâtre, avec des taches brunes vers l'extré- mité des plus grandes ; ailes d'un brun foncé, avec des bordures de roux sale aux couvertures alaires ; queue d'un brun marron plus foncé et j>!ns terne que chez le Rossignol ordinaire ; bec et pieds bruns. Nota : Le ])lumage de cet oiseau est généralement et dans toutes ses parties plus foncé et plus obscur que celui du Rossignol ordinaire ; et, sons ce rapport, l'on peut dire que le Philomèle est à celui-ci, ce que la Yerderoile est à l'EfTarvatte. hes jeunes avant la première mue nous sont inconnus. Le Philomèle habile les contrées orientales de l'Europe, occidentales de l'Asie et de l'Egypte. On le dit commun en Espagne, et on te trouve en Suisse, en Daim itie, en Bohême, en Poméranie, en Hongrie, en Crimée, en Polo- gne, etc. Il se nionlre quelquefois dans les en\ irons de Paris ; nous avons vu, en septembre 1847, deux sujets qui y avaient été pris. Il niche sous les buissons, tout à fait à terre, et fréquente les lieux bas et hu- mides; d'après Temminck, ses œufs, au nombre de quatre ou six, ont la môme forme que ceux du Ros ignol ordinaire et sont d'un brun olivâtre uni- forme, sans taclics. Ils mesurent : Grand diam. 0'",021 à 0",022; petit diam. O^-jOlO. Le chant de cette espèce est, dit-on, moins varié, moins doux que celui de la précédente, et a plus d'étendue. I^^Ue le ferait entendre principalement du- rant la nuit. GENRE XCVI GORGE-BLEUE — CYANECULA, BreBm MoTAciLLA, p. Linn. 5. N. (1735). Sylvia, p. Lalh. Ind. (1790). S.AXicoLA, p. Koch Baier. Zool. (1816). Cyanecl'la, Brehm, his (1828). Pandicilla, Blyth, Consid.07i gêner.? {{%22). LuscioLA, p. Schleg. Rcv. crit. (1844). Bec médiocre, plus court que la tête, à arête assez vive, à bord des mandibules légèrement rentrant , presque aussi haut DEGLAfto et Gerbe. I. — 2 8 43i PASSEREAUX DÉODACTYLES. que large à la base, qui est garnie de quelques soies roides; na- rines arrondies, découvertes; ailes sub-obtuses , médiocres, arrivant au tiers de la longueur de la queue ; celle-ci égale, bi- colore ; tarses grêles, presque entièrement recouverts, en avant, par une grande scutelle ; doigts et ongles médiocres. Les Gorges-Bleues témoignent pour l'homme aussi peu de crainte que les Rouges-Gorges. Ils vivent sur les lisières des bois, et se plaisent surtout dans les terrains marécageux, dans les prés humides, le long des cours d'eau cou- verts de broussailles, d'oseraieset de roseaux. lisse nourrissent d'insectes et de vers qu'ils cherchent au pied des buissons ou désherbes. Leur chair est délicate, et i!s ont de la tendance à engraisser, comme la plupart des oiseaux dont G. Cuvier faisait son gcnve Erythacus. Ils n'éniigrenl jamais en troupes ou en familles, mais toujours isolément. Le mâle et la femelle, quoique fort semblables, présentent cependant des caractères qui les distinguent. Les jeunes, avant la première mue, ont une livrée fort analogue à celle des jeunes Rouges-Gorges. Leur mue est simple. 4lbserTa1ions. — Plusieurs auteurs admettent en Europe deux espères de Gorges-Bleues : la Cyancculasuecica et la Cyanecuki cœrukcula, mais cette der- aière n'est manifeslcment qu'une variété ou race locale de la Suecica. Quant aux espèces ou sous-cspéces que le pasteur Brehm a établies sous les noms de Wolfii, obscura, kncocyanea, orientais, elles ne sont pas même des races locales, mais de simples variétés dépendant de l'flge ou du sexe. 201 — GOUGE-BLEUE SVtHOlSE — CYJNECVLJ SIECICA Brebm ex Linn. Gorge el milieu du cou bleus, avec une tache fTun blanc d'argent. au centre (mâle adulte), ou sans tache (très-vieux mâle) ; gorge et côtés du cou d'un blanc roussâtre, circonscrit par une espèce de hausse-col (femelle et jeunes) ; une bande transvermle sur F aile. Taille: 0"\15 environ. MoTiciLLA SUECICA, Liuu. Fciwi. Siiec. (1740), p. 83, sp.220. Cyanecula, Briss. Or/uth. (1700), t. 111, p. 413. MoTACiLLA snixicA, Var. B. Gmel. S. N. (1788), t.l, p. 989. Sylvia suecica, Lalh. Ind. (1790), t. II, p. 521. Sylvia cyanecula, Mey. etWolf, Tasch. Deuts. {iS\0), t. l,p. 240. Saxicola suecica, Koch, Baier. Zool. (t81G), p. 189. Ficedui.a suecica, l?oio, Isis (1822), p. 5o3. Cyanecula SUECICA et Wolfii, Biehm, Handh. Nat. Ydy. Deuts. (1831), p. 503 et 352. TUUDIENS. ^ i35 LuPcroLA [Cijanerula) suecica, Keys. et Dlas. Wirbelth. (1840), p. 58. LusciOLA cYANECLi.'.A, Schleg. Rev. cri'L (is'ti), p. 32. Erythacus CYANEcui.A, Degl. Orn. Eur. (IS'fO), t. I, p. 511. Butr. P/. enl. 361, f. 2, nulle, avec la tache bliuiche ; CIO, f. 1, mâle, sans tache blanche ; f. "2, femelle; f. 3, jeune. Mâle adulte : Parties supérieures d'un cendré brun, plus foncé au centre des pluiues, à la tête, à la nuque, au dos ; sus-caudales brunes; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un bleu d'azur, avec une tache d'un blanc argenté au milieu ; une bande transversale d'un noir velouté se confond avec le bleu de la poitrine ; les plumes qui forment cette bande, souvent terminées de blanc, sont suivies d'une autre bande plus large, d'un roux plus ou moins vif ; abdomen d'un blanc gri^àtre, lavé de cendré sur les flancs et au bas des jambes ; sous-caudales rous- sâtres ; raie sourcilière d'un blanc roussàtre; joues brunes; pennes alaires brunes, bordées d'une teinte plus claire tirant sur le roussàtre ; les deux tiers supérieurs de la queue roux, le tiers inférieur noirâtre, ainsi que les deux rectrices médianes, qui sont, ainsi que les autres, bordées et terminées de grisâtre ; bec et pieds noirs ; iris brun foncé. Suivant Temmintk, la tache argentée du cou disparaîtrait dans les vieux sujets. Femelle : Mêmes teintes en dessus; gorge, milieu et rôtés du cou, d'un blanc tirant sur le roussàtre, avec deux raies longitudinales noi- râtres sur les parties latérales, se réunissant à une espèce de hausse- col de même couleur, qui, lui-même, est suivi d'une raie transversale blancbe et d'une ceinture roussàtre. Le reste comme chez le mâle. Jeunes avant la première mue: Tout le plumage, en dessus, brun- noir et roussàtre; cette dernière couleur occupant le centre de la plume et le brun-noir lui formant une large bordure; poitrine et devant du cou offrant les mêmes teintes; ventre d'un blauc roussàtre, finement strié de brun-noir ; sus-caudales d'un roux vif ; sous-caudales d'un roux moins pur. Après la mue : Ils ressemblent à la femelle : les mâles ont un trait bleu sur le bas des joues, partant du bec ; une bande transversale de même couleur au bas du cou, une autre bande rousse sur la poitrine, séparées l'une de l'autre par une ligne blanche ; la tacbe blanche existe au milieu du cou, toutes les plumes bleues de cette partie et de la [)oi- trine sont bordées de grisâtre. Le plumage varie beaucoup durant la première année : ce n'est (ju'a- près la seconde mue qu'il devient stable. 436 PASSEREAUX DÉODACTYLES. La Gorge-Bleue suédoise habile l'i-^urope, l'Asie et l'Afrique septen- trionale. On la trouve en Sud-de, dans la Russie mi'ridionale, dans une grande partie de l'Alleniagne, en Belgique, en France, où elle se reproduit dans quelques dcparlennenls, tels que ceuv de la Charenfe-lnféiieure, de la Saône et de Saône-et-Loire ; et où elle est seulement de passage dans d'autres, Elle construit dans les buissons, les osiers, les broussailles, dans des toufl'es d'herbes, et gént^ralement près de terre, un nid fait sans art. Sa ponte est de cinq ou six œufs d'un vert olivâtro, ou d'un vert bleuâtre, avec des taches de même couleur, un peu plus foncées, quelqueTois à peine visibles. Ils me- suronl: Grand diam. 0™,02; petit diam. 0'",0i4 à O^jOio. ObserTations. — 1° Cette espèce offre de grandes variations sous le rapport de la lâche qui occupe le devant du cou. M. Bernard Altum a indiqué, dans la NaiiuuDinia {\ii'6'^, 11' livr. p. KiG), siv variété?, constatées sur des oiseaux pris en mars et a\ril. li a obtenu des individus chez lesquels le bleu de la gorge et du cou encadre une grande tache blanche ou roussâlre ; d'autres chez lesquels la tache blanche est plus étroite ou presque effacée ; d'autres chez lesquels la gorge et le devant du cou sont entièrement bleus, comme sur le sujet figuré diins la planche fiiO des Enluminures de Butfon; d'autres, enfin, dont le hausse-col Ijleu ofl're, au centre, une tache roussa qui, elle-mOme, est cir- conscrite par un cercle blanc, comme l'indique Linnée dans la Fauna siKcica. Toutes ces vaiiétés correspondent à des espèces ou sous-espèces admises par quelques auteurs, mais que M. Bernard Altum repousse a\ec raison. Il va même jusqu'à conclure, des faits obscj'vés par lui, que la race suivante {Motncilla cœrulecula,Pdl\., qu'il identifie à Ii Cyanecula orientale, Brehm), n'est pas même une variété locale, mais la même que la Cyanecuin suecira de Linnée. Il est certain que, si la Cyanecula cœrulecula n'a, pour se distinguer, que le miroir roux, sans entourage blanc, au centre du hausse-col, l'opinion de M. Bernard Altum pourrait être fondée. lin attendant que de nouvelles observations viennent élucider la question, nous admettrons la Cyanecula cœrulecula, à l'exemple de plusieurs ornithologistes, mais à titre desimpie variété locale. 2" La Cyanecula Wulfii du pasteur Brehm est un double emploi de la Cyan. suecita. lille n'en diffère que par l'absence de la taohe blanche au milieu du bleu d'azur, et par une légère dill'érence dans la longueur des tarses, différence qui ne peut êlie prise en sérieuse considération, attendu que la longueur des tarses varie beaucoup chez cette espèce, comme, du reste, chez beaucoup d'aulies. 3° Teniminck croit que celle Gorge-Bleue ne se montre qu'accidentellement dans le nord de l'Kurope, et qu'on n'y trouve que les sujets à tache rousse au milieu de la plaque bleue. Probablement Temminck se trompe, car des sujets tués à Moscou ofl'reut, les uns, la tache blanche, les autres, la tache rousse. Il y en a même qui ont la tache en partie blanche et eu partie rousse. M. Hardy a vu, comme nous, des variations semblables, sur des dépouilles ap- portées des bords du Nil par l'expédition du Luxor. TURDIENS. 437 A — GORGE-BLEUE ORIENTALE — CYANECULA CMRULECVLA Bp. ex PiiU. Gorge et devant du cou bleus, avec une grande tache d'un roux vif au centre (mâle adulte), ou sans trace de bleu, avec les côtés du cou blancs, pointillés de noir (femelle et jeune) ; une bande transversale sur l'aile. Taille : 0'",15 environ. MoTACiLLA CMRViECULA, Pall. Zoogr. (1SH-1S31), t. I, p. 480. J Sylvia cyanea, Eversm. Add. Pall. Zoogr. (1835-1 842). Lusr.ioLA CYANECULA ORiENTALis, Sclileg. Bev. cn7, (184'0, p. 3'2. EuYTHACus suEcicA, Degl. Orn. Eur. (1849), 1. 1, p. 543. Cyanecula cfiRL'LECULA, Bp. BfV.crit.{\Rô'3), p. 155. Cyanecula CYANE, Bp. Cut. Pufzud. (I85(i), p. 5. • 3Iàle : Parties supérieures et ailes d'uu cendré brun, plus foncé que dans Tespèce précédente, avec quelques parties des sous-caudales roiigeâtres ; gori^e, devant du cou et haut de la poitrine d'un bleu d'azur éclatant, avec une grande tache d'un roux vif au centre ; une bande d'un noir bleuâtre immédiatement au-dessous du bleu de la poitrine, suivie d'une autre bande rousse plus étendue ; abdomen, flancs et sous- caudales d'un cendré lavé de brun rous.-âlre, tirant sur le blanchâtre au milieu du ventre ; raie sourcilière, d'un gris clair, s'élargissant en arrière de l'œil, comme chez la précédente; bec noir; iris et pieds bruns. Femelle : Suivant Pallas, elle n'aurait jamais de bleu au cou. Jeunes avant la première mue : Plumage un peu plus reuibruni en dessus (pie celui des adultes, avec la gorge et le devant du cou blancs; cette dernière partie bordée et mouchetée par-ci, par-là, de noir. Cf'lte race habite la Russie et la Sibérie occidentale. Elle se montre accidenlellomcnt, dit-on, en Allemagne et en France, mais il est probable que les sujets qu'on lui rapporte représentent la variété de la Cyanccula suecica à miroir roux, cerclé de blanc ou de blanchâtre. Observation. — Dans celte variété locale, comme dans l'espèce précé- dente,la longueur des tarses varie quelquefois d'une manière remarquable. 438 PASSEREAUX DÉODACTYLES. GENRE XCVII ROUGE-QUEUE — RUTICILLA, Brehm MoTACiLLA, p.Linn. 5. A'^. (1735). Sylvia, p. Lai h. lad. (1790). Saxicola, p.Kûch, Baier. Zoo/. (1816). FiCEDULA, p. Boie, Isis (1822). Rlticilla, Brehm, /sî5 (i828). Phœnicura, Swains. Faim. Bor. Am. (1831). LuscroLA, p. Schleg. Rev. cnt. (iS4l). Bec plus court que la tête, à arête mousse, large à la base, qui est garnie de quelques soies roides, comprimé et échancré à la pointe; narines ovalaires, à moitié couvertes par une mem- brane; ailes obtuses, s'étendant presque jusqu'aux deux tiers de la queue; celle-ci ample, légèrement échancrée, bicolore; tarses grêles, un peu plus longs que le doigt médian, presque entièrement recouverts, en avant, par une seu!e scutelle ; doigts et ongles médiocres. LesRouges-Queues sont des oiseaux tristes et solitaires comme lesPLHrocincles, auxquels quelques-uns tiennent par plus d'une de leurs habitudes. Les uns vivent de préférence sur les coteaux pierreux, sur les haules monlagnes ro- cheuses; les autres fréquentent plus particulièrement les lieux en plaine, les lisières des grands bois, les prairies bordées de saules. Tous aiment à se per- cher sur les points culminants des rochers, des chaumières, des grands édi- fices, des tours en ruine, et tous émigrent isolément. Leurs cris sont plainlifs, leur chant est doux et mélancolique. Pendant qu'ils sont au repos, ils impri- ment de fréquents et brusques mouvements vibratoires à leur queue. Leur nourriture consiste en insectes qu'ils prennent à terre en fondant dessus, ou en les chassant au vol, à la manière des Gobe-Mouches. Le mâle et la femelle diffèrent, et lesjeuties, avant la première mue, ont une livrée qui leur est propre ; après la première mue, ils ressemblent assez à la femelle. Leur mue est simple à la fin de l'été, ruplile au piintemps. Trois espèces européennes appartieniient à ce genre. 202 — ROUGE-QUEUE DE MURAILLE RUTICILLA PHOENICLRA , Bp. ex Linn. Croupion et abdomen roux ; rémiges secondaires frangées de gris TURDIEXS. 439 roussâtre , première rémùje impropre au vol, deuxième plus lonf/ue que la sixième, les troisième et quatrième égales et les plus lon- gues. r«///f : 0"'.l45. MoTACii.LA pnŒXicuRU?:, Linn. 5. iV. (1766), t. I, p. 33o. RuTiciLLA, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 493. Sylvia phœnicurus, Lalh. Ind. (1790), t. II, p. 511. Saxicoi.a PH.«Nicunus, Koch, Buier. Zoo!. (INIG), t. II, p. 188. Ficed[:la phnicurus, Ixi^i (1822), p. 5o3. Phœnicura RUTICILLA, Swains. Nat. Syst. B. (I''^37), t. II, p. 2i0. LuscioLA PHŒN'icuRA, Schleg. Rev. crit. (I8'i4), p. .'!l . l'^BYïHACus PHŒNICURUS, Degl. Om. Eut. (1849), 1. 1, p. •i02. Duff. P/. enl. 3dl, f. 1, mâle; f. 1, femelle. Mâle adulte, en été : Front et sourcils blancs ; dessus de la tête, du cou, du corps, d'un cendré bleuâtre; croupion et sus-caudales d'un roux ardent; face, joues, gorge, devant et côtés du cou, baut de la poi- trine d'un noir profond; le reste des parties inférieures d'un roux bril- lant, moins foncé sur les flancs et très-clair au milieu du ventre et aux sous-caudales ; ailes brunes, avec les pennes plus ou moins lisérées de gris rousf^àtre ; rectrices rousses, avec les deux médianes brunes dans les deux tiers postéi'ieurs; bec noir ; pieds brunâtres ; iris brun-noir. Mâle adulte., en automne : Parties supérieures nuancées de rous- sâtre, plumes blancbes du front et des sourcils bordées de cendré bleuâtre; plumes noires des joues, du cou et celles des parties infé- rieures du corps bordées de gris et de blanc ; bordures alaires plus lar- ges et plus rousses ; bec brun. Fe?7ielle adulte, en été : D'un cendré nuancé très- légèrement de bleuâtre à la nuque, aux joues, et au devant du cou ; front, gorge, mi- lieu de l'abdomen grisâtres ; poitrine, flancs, sous-caudales plus ou moins roux ; ailes brunes, avec les ])lumes bordées de roussâtre ; queue comme chez le mâle, mais d'un roux un peu ])lus terne. Femelle adulte, en automne : D'un cendré plus roussâlre en dessus ; roux de la poitrine et des flancs plus prononcé; front et ligne sour- cilière roussâtres ; gorge, cou et milieu du ventre grisâtres; bec brunâtre. A l'approche de la mue, les plumes sont, dans l'un et l'autre sexe, plus ou moins usées à leur extrémité. Jeunes avant la première mue : D'un brun noirâtre en dessus, avec 440 PASSEREAUX DEODACTYLES. une tache roux d'ocre au centre des plumes ; sous-caudales d'un roux vif, les premières terminées par une bordure noire ; ventre et flancs d'jin roux ocreux faible, avec des lunules noirâtres à l'extrémité de chaque plume ; plumes du cou, de la poitrine, des flancs et de presque tout l'abdomen, bordées et terminées de brun noirâtre; pieds d'un brun rougeàtre, avec le dessous des doigts jaune; bec brunâtre en dessus, jaunâtre en dessous et sur les bords, avec l'intérieur de la bouche jaune- orange. Jeune mâle après la première mue : Il ressemble au mâle adulle en robe d'automne ; mais il a le front et la ligne sourcilière roussâtres ; les ]>lumes noires des joues et du cou largement bordées de cendré rous- sâtre ; toutes les grandes pennes des ailes terminées de grisâtre ; le bec et les pieds bruns. Le Rouge-Queue de muraille habite l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Il est trùs-répandu en France, où nous le voyons depuis le mois de mai jus- que vers le milieu du mois d'oclobre. 11 niche dans les trous des arbres vermoulus, dans ceux des vieux murs, sous les toils des maisons isolées. Sa ponte es(, de cinq à sept œufs, d'un bleu céleste, sans taches. Us mesurent : Grand diam. 0",0l8; petit diam. 0",0i3. A l'époque de ses migrations, celle espèce recherche les prairies bordées de saules et les lisières des bois. Observation. — La Rutkilla arhorea du pasteur Brehm, que le prince Cb. Bonaparte semble avoir admise comme espace {Notes ornith. sur les CoUed. de M. Delallre, 18o4; tirage à part, p. 31), n'est qu'un vieux mâle en noces, chez lequel la mue ruptile a donné de l'intensité au noir de la gorge et plus d'étendue au blanc du front. 205 — ROUGE-QUEUE TITHYS — RLTICILLA TITJIYS Brehm ex Scop. Croupion et abdomen (ïun cendré bleuâtre-, rémiges secondaires largement frangées de blanc, ce c/ui forme une sorte de miroir sur F aile (mâle), ou frangées de gris cendré (femelle et jeune) ; jwemière rémige impropre au vol, deuxième plus longue que la septième; quatrième et cinquième égales et les plus longues. Taille : O^jlo environ. MoTACiLLA ERYTHACUs? Linn. S. N. (1766), t. I, p. 33d. RuTiciLLA G[BRALTAi(ENsis, Briss. Oniitli. {ilQO), t. m, p. 407. Sylvia TITHYS, Scop. Alt. l. Hist. Nid. (1769), p. lo7. TL'RDIENS. 44i Saxicola tiihys, Kocli, Baier. Zool. (I81t)), t. I, p. 186. Rlticilla tithys, Brelim, Handh. Nat. Voj. Dents. (1831), p. 36:). PUŒNICURA TITHYS, Juid. et Sclb. ///. ZOOl. pi. 86. LuBcioi.A TITHYS, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 31 . Erythacos tithys, Dcgl. Om. Eiir. (1849), t. I, p. 504. Gould, Birds uf Eur. pi. (J6. Mâle adulte, en été ,- Dessus de la tète, du cou et du corps d'un cendré foncé tirant sur le bleucàtre ; capistrum, joues, gorge, devant et côtés du cou, toute la poitrine d'un nciir profond ; abdomen et flancs d'un cendré bleuâtre ; sous-caudales d'un cendré roussàtre ; ailes brunes, avec les rémiges primaires lisérées de grisâtre, et les secondaires bordées lar- gfment de blanc pur à la partie supérieure;, ce qui forme, quand l'aile est pliée, une taclie ])lus ou moins étendue : couvertures supérieures de la (jueue et rectrices d'un roux ardent, à l'exception des deux médianes qui sont brunes ; bec et [deds noirs ; iris brun-noir. Mâle en automne: Plumes noires de la tête, du cou et de la poitrine bordées de blanchâtre; milieu de l'abdomen grisâtre; sous-caudales rousses ; grandes couvertures des ailes terminées de cendré blanchâtre ; queue terminée de brunâtre. t Femelle adulte, en été : D'un cendré brunâtre moins foncé en des- sous qu'en dessus ; grisâtre au ventre, et roussàtre sur les sous-cauila- les; plumes des ailes bordées de gris-cendré, couvertures su[»érieiu-es et pennes delà queue d'un roux terne, avec les deux rectrices médianes brunes, comme chez le mâle. Femelle en automne : Mêmes couleurs qu'en été; mais les plumes légèrement frangées de roussàtre. » Jeunes avant la première mne : Cendré roussàtre en dessus et en dessous, plus clair et plus roussàtre au ventre, avec les plumes bordées de brun ; sous-caudales couleur chamois ; ailes légèrement bordées de roussàtre ; queue comme celle de la femelle ; bec brunâtre en dessus, jaunâtre en dessous, et jaune-citroti aux commissures. Après la première mue, ils ont les parties supérieures d'un cendré tirant sur le bleuâtre à la tête, au cou, et sur le rous^âtre au croupion et aux sus-caudales, avec les rémiges bordées et terminées de gris, et les parties inférieures, principalement les flancs, nuancées de gris, de brun et de rougeâtre vineux. Le Rouge-Queue tithys liabite l'Europe, l'Asie et l'Afrique. On le trouve dans beaucoup de localités de la France, notamment en Lorraine, en Bour- gogne, dans les Basses-Alpes et en Provence, où il est sédentaire. 11 est cum- 442 PASSEREAUX DÉODACTYLES. mun en Allemagne, en Sicile, en Piémont, et passe accidentellement en Angleterre. 11 arrive dans le nord de la France en avril et émigré dans le courant d'oc- tobre. C'est dans les crevasses des rochers et des vieux murs, sous les toits des mai- sons solitaires et abandonnées, même dans les grandes villes, dans des Irons de bâtiments élevés, que le Tilhys fait son nid (1). Sa ponte est de cinq ou six œufs, d'un blanc sans taches. Ils mesurent : Grand diam. O'njOlS; petit diam. 0'",013. 11 se reproduit en assez grande abondance dans la ville de Lille, et fait deux couvées par an. Dès l'aube du jour, on le voit posé sur une cheminée ou sur le pignon d'une maison, d'où il fait entendre ses cris d'appel ou son chant d'a- mour. Ordinairement il vient se reproduire sur les lieux qu'il a une foisadop - tés ; mais, si on l'y inquiète, si on lui dérobe ses œufs ou ses petits, il les aban- donne pour toujours. Le Tilhys imprime fréquemment à sa queue un mouve- ment de vibration très-vif. Observations. — Nous croyons devoir appeler de nouveau l'attention des naturalistes sur un oiseau que nous avons distingué spécifiquement, mais cependant avec doute, sous le nom de Ruldcltede Caire {Riilicilhi Caini^Z. G(>rl)e, Biriionn. univ. d'Hist. nat. (184S), t. XI, p. '239; — Erythacus Cairii, Degl. Or7î. europ. (1849), t. I, p. iiO?), du nom de 1 abbé Ca'we, ornithologiste distingué, auquel nous sommes redevables de quelques obser\alions intéressantes sur les oiseaux qui habitent les Basses-Alpes. Le doute que nous émettions en 1S48 persiste encore aujourd'hui, quoique nous ;iyons examiné, depuis, un assez giand nombre d'individus, tant mâles que femelles, tués au moment des ni- chées. La Ruticilla Citirii doit-elle être considérée comme variété locale, ou ne serait-elle qu'une Ruticilla tithys ayant conservé jusqu'au printemps sa robe d'automne? Quelques observations bien simples, que nous n'avons malheu- reusement jamais pu faire, résoudraient ces questions : il suffirait d'élever, dans des conditions lavorables, les jeunes du prétendu Cairii, de voir s'il mue veis la fin de l'été, comme fait le Tithys, quelle livrée il revêt alors, et quels sont les changements qui se produisent dans cette livrée, au printemps et à la seconde mue. Si ces observations venaient nous confirmer ce que nous a appris l'abbé Caiic, ce que des pâtres et des chasseursont constaté avec lui : que l'oi- seau dont il est question nous quitte sous son plumage d'automne, ou peut-être de premier âge; qu'il se produit sous ce plumage; qu'il n'en change pas du- rant le séjour qu'il fait chez nous; s'il était vrai aussi qu'il n'habitât que les hautes régions des Alpes, que son chant différât sensiblement de celui de la Ruticilla /î7%s, et qu'il fût seulement de passage où celle-ci est sédentaire; il serait démontré que la Ruticilla Cairii n'est pas une RutiriUa tithys ayant conservé la livrée d'automne et qu'elle constitiîe, sinon une espèce, du moins une variété locale con?tante. Toutes les recherches qui ont été faites, au prji- (1) Le iTince Ch. Bonaparte, dans «es Nofe.s- omiftioluf/ir/iws sur les Collections de M. iJelutIre, cite le fait reiiiarqualile d'un couiitc qui, en Allemagne, a consiruit son nid et élevé sa couvée dans une locomotive de cliemin de fer fonctionnant très-fréquemment. Tl-RDIENS. 4't3 temps, dans le but de trouver des sujets à plumage intermédiaire, ont toujours été infructueuses. Les individus, en chair, dont nous avons constaté le sexe, aussi bien que les nombreux exempliires en peau, que l'abbé Caire a préparés lui-même et donl il a également vérifié le sexe, avaient tous un plumage sem- blable, les milles, à celui du mâle ; les femelles, à celui de la feuielle dont voici les descriptions succinctes. Mâle tué le 1" mai : Tout le plumage d'un brun cendré, un peu plus clair sur les parties inférieures, avec une légère teinte roussâtre au front et au-dessus de la tête; espace entre le bec et l'œil et région parotique d'un brun sombre; bord libre des paupières, gris; fraiiijjes des pennes secondaires de l'aile bien moins larges (pie chpz la Ruticilla titJiys, et grises; toutes les rémiges lisérées de cendré clair; sus-cau- dales d'un roux vif; sous-caudales d'un roux blanchâlre; rémiges, rectrices, bec et tarses comme cbez la Uouge-Queue tilhys. Taille : 0"\145. Femelle tuée an printemps : Tout le plumage d'un brun cendré plus clair que cbez le njàle, et nuancé de roussâtre à la poitrine ; point de brun entre le bec et l'œil ; gorge roussâtre. Le reste comme chez le mâle. La Rouge-Queue de Caire, mâle, différerait donc de la Rouge-Queue tilliys par sa teinte générale d'un brun cendré ; par l'absence de noir dans son plumage ; par les bordures des rémige's secondaires, qui, au lieu d'être blanches et assez grandes pour former une sorte de miruir sur l'aile pliée, sont grises et à peine sensibles. Elle habite, l'été, le sommet des Basses- Alpes; est assez commune, dans celle saison, aux environs de Bircelonnelte et passe régulièrement, en avril, près de Mo usliers-Sai nie-Marie. Elle niche dans les chalets ou cabanes isolées des Basses-Alpes, et fait deux pontes : la première, à la fin d'avril, dans les zones moyennes, alors que les montagnes sont encore en grande partie couvertes de neige; la seconde a lieu à leur sommet, tout près des neiges éternelles, où se reproduisent l'Accen- teur pégot el la Niverolle, et où l'on ne voit jamais la Rouge-queue tilhvs. Son nid est composé de brins d'herbe sèche et de beaucoup de plumes à l'intérieur; sa ponte est de quatre à cinq œufs blancs, mais d'une nuance plus pAle que ceux duTithys, et tirant sur le bleuâtre. Ils mesurent : Grand diam. 0'",0i8 à 0'",0I9; petit diam. 0'°,0I4 àO'",OI5. Cette Rouge-Queue, à son passage près de Moustiers, ne se tient pas dans les niéiiies localités que le Tithys. On ne la rencontre que dans les vallons, les blés, les prés bordés de haies, de buissons, d'osiers, d'aubépines, etc., où elle se relire au moindre bruit. Le Tilhys, au contraire, se tient toujours dans les endroits rocailleux el sur les vieilles masures ou les habitations abandonnées. 4i4 PASSEREAUX DEODACTYLES. Ces différences de mœurs, d'après l'abbé Caire, sont très-caractéristiques. Sa Rouge-Queue arrive aux environs de Moustiers-Sainte-Marie, du 5au ISavril: après celte époque, on l'y chercherait en vain, elle est déjà bien haut dans les montagnes. 204 — ROUGE-QUEUE A VENTRE ROUX RUTICILLA ERYTIIllOGASTRA Brehm ex Guldenst. Dos et gorge noirs ; abdomen et queue roux ; un miroir blanc sur l'aile, de la troisième à la dixième des rémiges primaires. Taille: 0'",185 environ. MoTACiLLA ERYTHROGASTRA, G ùldenstaedt, Nov. Cornm. Petr. (t77a), t. XIX, p. 469, pi. 16 et 17. MoTACKXA AUROitEA, var. Cerauiiia, Pall, Zoogr. (1811-1831), t. 1, p. 478. I.USCIOLA ERYTHROGASTHA, Schlcg. /J'^V. CVit. (1844), p. 31. IlUTICILLA ERYïHROGASXnA, Bp. C. ijeii. Av. (18.)0), t. I, p. 2!)6. Ch^morrhous eryturogaster, Bp. Cat. Parzud. (I8b6), p. o. Gould, B. of Asia. Mâle : Vertex, jusqu'à la nuque, et miroir sur les rémiges primaires (l'un blanc sale ; capii^trum, gorge, joues, région parotique, cou et haut du dos d'un noir profond, poitrine et toutes les parties inférieures d'un roux marron foncé; ailes d'un noir intense, avec un miroir carré blanc sur le milieu de sept des rémiges primaires; queue d'un roux marron comme le croupion ; plumes tibiales^ près de l'articulation tibio- tarsienne, d'un brun marron sombre ; bec et pieds noirâtres ; iris brun. (D'après Guldenstaedt). Femelle : Région anale et queue d'un roux marron plus pâle que chez le mâle, avec les deux rectrices intermédiaires et l'extrémité de toutes les autres, brunes ; le reste du plumage est brun-cendré plus foncé en dessus qu'en dessous, et nuancé de roux sur l'abdomen. Cette espèce habite l'Europe orientale et l'Asie occidentale. Gùidcnslaedt l'a rencontrée dans le Caucase, sur les bords graveleux des tor- rents. Kn volant, elle lait entendre un petit cri, comme les Bergeronnettes, et agite la queue avec inquiétude lorsqu'elle se repose sur quelque arbuste. Elle est àlafois insectivore et baccivore. TURDIENS. 44S GENRE XCVIII PËTROCINCLE — PETROCINCLA, Visors 'o"^ TuRDUs, p. Linn.5. N. (I7;]:i). MoNTicoi.A, Boie, Isis {I822). Prtrocincla, Vig. Gen.of Birds (1825). Petrocus-yphus. Boie, his (1820). Sylvia, p. Savig. Orn. Tosc. (1827). Bec allongé, sub-cylinclrique, plus large que liaiil à la basu, à bords de la mandibule inférieure taillés, vers la pointe, daus le sens de la courbure de la mandibule supérieure; narines basa- les, latérales, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane; ailes allongées, dépassant le milieu de la queue ; celle-ci mé- diocre, tronquée ; tarses de moyenne longueur. Les oiseaux qui composent ce genre vivent presque constamment sur !es nionta-nes nues, arides et rocheuses^ sur les masures, les chàteîiux eu ruines. Ils sont beaucoup plus insectivores que les Merles, quoique cependiinl ils se nourrissent aussi de baies. Leur naturel est solitaiie; jamais il n'éuii- grent en bandes. Ils niclienl dans les feules et trous des rochers, des vieux édi- fices, et n'habilent que les pays t 'mpérés et chauds. Le mâle et la femelle sont seml)!:ibles chez les uns, et diffî-renf chez les autres. Les jeunes, avant leur première mue, se distinguent des adultes. Leur mue est simple. OiiserTations. — Pour beaucoup d'ornithologistes, les espèces qui com- posent ce genre font partie des Merles proprement dits. Mais, en supposant qu'on ne doive pas les distinguer génériquement, il serait beaucoup plus ra- tionnel de les ranger parmi les Traquets, avec lesquels elles ont de grandes affinités, qu'avec les Merles, dont elles n'ont que la taille et le faciès. Tous les caractères qui les difl'éreucient de ces derniers les rapprochent des premiers- et c'est surtout par les mœurs, les habitudes, les circonstances de reproduction que les Pétrocincles ont le plus de rapports avec les Traquais. Ils vivent soli- taires comme eux; se tiennent constamment dans les lieux découvei ts; font entendre un chant fort analogue au leur; ont un balancement de haut en bas, non-seulement de la queue, mais de tout le corps, et nichent à couvert, leur nid ne renfermant jamais de terre gâchée comme celui des Merles pro- prement dits. La plupart des ornithologistes qui ont adopté le genre Pétrocincle y rangent le Tardas saxatUis et le Turdas cyaneus. D'autres ont pi'is ces deux e.'-pèccs pour types de genres distincts. Sur le premier a été fondé le genvePetioc/iuia (Vig.) ou Monlicola (Boie) et sur le second le genre Petrocossyplms (Boie). 11 446 PASSEREAUX DEODACTYLES. est difficile de saisir les caractères sur lesquels reposent ces deux genres, D'uh autre côté, les deux e.'^pèccs ont des mœurs si peu dilicrentes; elles vivent et se reproduisent au milieu de conditions telleiiient identiques, qu'on ne peut raisonnablement les S(5parer. 20^1 — PÉTROCIXCLE DE ROCHE PETROCINCLA SAXATILIS Vig. ex Linn. , , ^ = ■ (Type du genre Monticola, Boie) Première rémige très-covrte ; deuxième beaiicoiip jihis longue que la quatrième ; les deux rectrices médianes plus courtes que les autres ; fond du plumage roux ou roussdtre aux parties inférieures. Taille : 0^,WQàO"\201. TuiîDUs SAXATILIS, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 294. Mehula SAXATILIS, et Mercla SAXATILIS MiNOR, Briss. OrnUh. (1760), t. H, p. 238 et 240, Lamls infal-stus, Gmel. S. N. (i:.SS), t, 1, p. 310. Saxicola MONTANA, Kccli., Baicr. Zoo/. (1^*10), t. 1, p. 1.S5. Monticola SAXATILIS, Boie, /»i.v (1822), p, 5;i2, Petrocincla SAXATILIS, Vig. Gen. o/"Ô.(i82o), p. 3'.'6. Petiiocossyphcs SAXATU.is, Boic, /52S (1826), p. 972. Pktbocossyphcs Goureyi et polyglottus, Br ehm, Handb . Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 370, Buff. PL enl. 26i, mâle adulte. Mâle : Tète et cou d'nn bleu cendré ; dos noir, tacheté d'un peu de blanc au milieu, d'un blanc pur au crou|)ion; sus-caudales, les plus près du dos, d'un noir bleuâtre varié de rous^-âtre ; les autres d'un roux ardent ; poitrine, abdomen et sous-caudales d'un roux vif; couvertures des ailes d'un brim noirâtre, avec les petites et quelques-unes des moyennes terminées de grisâtre; rémiges brunes; rectrices d'un roux très-ardent, excepté les deux médianes qui sont brunes ; bec et pieds noirâtres ; iris brun clair. Femelle : Parties supérieures d'un brun terne, nuancé de cendré et manqué de petites taches noirâtres, plus apparentes sur la tète et sur le croupion, qui offre en outre une teinte jaunâtre ; sus-caudales d'un roux vif; gorge et devant du cou d'un blanc jaunâtre, avec les plumes lisé- rées de cendré ; poitrine et abdomen d'un roux clair, avec des raies on- duleuses transversales, brunes et blanchâtres ; ailes pareilles au man- teau, avec un peu de blanchâtre à l'extrémité des couvertures ; queue TrRDIENS. 4i7 iVnn roux moins ardent que chez le mâle, avec les deux plumes mé- dianes d'un brun roussitre. Je/mes à la sortie du nid : Brun cendré en dessus, avec les plumes de la tète, de la nuque et du dos d'un cendré roussâtre au centre, et hrunes à l'extrémité ; devant du cou et poitrine comme le dos, mais avec des taches plus grandes ; abdomen roussâtre avec les plumes irrégu- lièrement terminées de brun ; sous-caudales d'un roux clair unicolore; queue comme chez la femelle. Cette espèce est propre à l'Europe méridionale. On la rencontre en Italie, en Sicile, en Corse, dans le midi de la France, les Pyrén(5es, le Dauphiné, en Franclie-flomté et en Suisse. Klie niche ordinairement dans les fenles des rochers, dans les trous des vieilles tours, des masures. M. Crespon a obtenu des œufs et des petits de couples qui avaient (établi leur résidence dans les arènes et sur le clocher de la citadelle de ISîmes. Son nid se compose de mousse, de brins d'herbes à l'extérieur et de Hues racines à l'intérieur. Sa ponte est de quatre à cinq œufs très-courts, d'un blanc verdrilre sans taches. On trouve des variétés avec quelques points roussàlre-, peu apparents, au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0"',028; petit diam. 0'",0I9. Cet oiseau se tient, l'été, sur les hautes montagnes nues, et descend vers la fin d'août sur les coteaux arides et pierreux, il aime à se percher au pli:s haut des branches morles qui couronnent les arbres élevés. Il fréquente aussi les vieux é'Jitîces et s'avance quelquefois jusqu'au sein des villes. A l'autouiiie, il se nourrit de baies du pistachier lenstiqueetde figues, devient alors fort gras, et excellent à manger. ObserT.ition. — Le professeur Calvi {Cat. Oniit. di Genova, p. 22) et le marquis Durazzo (f/ect-//« Liguri, p. 42) avancent que les individus qui se re- produisent sur les montagnes qui avoisinent la mer ont toujours une grande tache sur le dos, et que cette tache manque complètement chez ceux qui se propagent sur les montagnes de l'intérieur. 206 — PÉTROCIACLE BLEU — PET ROC IN CL A CYANEA Keys. et Blas. ex Liim. (Type du genre Petrocossyphus, Boie) Première rémige assez longue, deuxième plus courte que la quatrième ; les deux pennes médianes de la queue dépassant un peu les suivantes ; fond du plumage bleu ou bleuâtre. Taille : 0™,233. TuRDDs cYANUs, Linu. s. N. (1766), t. I,p. 296. Mf.uula c^rulea, Briss. OrniUu (1760), t. II, p. 282. TuBDUs soLiTARius, femelle, et Manillensis, jeune, Lalh. Ind. (1790), p. 345. 448 PASSEREAUX DEODACTYLES, Petrocoppyphus cyanus, Boio, Isis (182f)), p. 972. Petrocinci.a cyana, Kcys. et Blas. Wirbclth. (1840), p. 50. Petbocossyphus CYANEUS, Ch . Bp. B. of Ear. (183!^), p. 10. Buff. PL ciil. 2o0, mâle, sous le nom de Merle solitaire femelle d'Italie. Mâle vieux : Entièrement d'un bleu assez foncé, à reflets, partout ailleurs (|u'aux ailes et à la queue ; ailes noires, avec les couvertures claires et les reclrices bordées de bleu obscur ; bec et pieds noirâtres ; iris brun foncé. Femelle : D'un brun bleuâtre, avec les plumes bordées de cendré en dessus ; cou et poitrine avec des taches roussâtres ; sur le ventre et les côtés du corps des raies transversales brunes. ' Jeunes avant la jwemière mue : Ils ont les parties supérieures d'un brun cendré, parsemées de petites taches blanches , avec une légère teinte bleuâtre sur le cou et le dos ; les ailes et la queue sont d'un brun noirâtre. Après la première mue et à Vàrje d un an, les mâles ont le plu- mage d'un bleu plus obscur, avec des croissants noirs et bleuâtres, étroits, dispo^és alternativement sur les parties inférieures ; quelque- fois il en existe aussi sur les parties supérieures, mais ils sont moins a[)parenls et ont une teinte roussâtre. Le Pétrociiicle bleu habite l'Europe méridionale et l'Afrique septentrionale. On le trouve en E.^piigne, en Sardaignc, en Corse, en Sicile, enMorée et dans le midi delà France, où il est sédentaire. Il se montre annuellement dans la Franche-Comté, aux environs de Besan- çon. Il niche toujours dans quelque trou de rocher ou d'un bâliment en ruines. Son nid est composé de feuilles, de racines, de bourre et de crins. Sa ponte est de cinq ou six œufs oblongs, d'un bleu verdûlre pûle et sans taches. Ils mesurent : Grand diam. O'",028 à0"',029 ; petit diam. 0'",02. Ce Pétrocincle ne se repose que très-accidentellement sur les arbres. On le voit toujours sur les points les plus culminants des tours isolées, des vieux édilices, des rochers escarpés ; sur ceux principalement qui ont à leur pied de grandes cavernes ou de profondeset larges anfractuosités qui puissent lui otl'rir un abri. 11 est plus insectivore que le précédent. Sa voix est des plus suaves et des plus mélancoliques. Observation. — Le Merle azuré {Turdus azureus, Lebrun) indiqué par M. Crespoii dans sa Faune méridionale, p. 179, et que nous avons vu dans l'inté- ressant Musée de M. Doumet, à Cetle^ est bien certainement un hybride de cette espèce et de la précédente (1). (I) Le prince Cli. Uonaparte qui, dans le Conspect. Gen. Avium, p. 297, considère le ■ ■-' TlUiDlliNS. . - 449 GENRE XCIX .jX\'fà-:r: TKAQUET — 6'lX/(;0L^,Bechst. " ■:.^ MoTACuxA, Linn. 5. .V. (1735). ViTi FLORA, Briss. 0//«/7/t. (17G0). ~ - , ( Syi.via, Lath. Ind. (1790). Saxicola, Bechet. Om. Trtsc/t. (1802). " ■ Œnanthe, Vieil. On*, e/ém. (181 G). ' Campicola, Swains. Zool. Juurn. (1827). Bec à peu près aussi long- que la tête, grêle, droit, très-fendu, plus large que haut à la base, qui est garnie de quelques poils; mandibule supérieure un peu obtuse, échancrée et courbée seu- lement à la pointe; narines ovalaires, à moitié fermées par une membrane; ailes allongées, sub-obtuses, atteignant le milieu de la queue ou la dépassant : queue moyenne, légèrement arrondie ou carrée; tarses longs, grêles, comprimés; plumage, en des- sus, uniformément coloré. Les oiseaux que comprend ce genre, coiiiuis sous les noms de Motteux,Tra- quels, vivent dans des lieux incultes, pierreux, sur les coteaux, les monta- gnes arides, el descendent vers la fin de l'été dans les terres labourées, lis aiment à se percher sur des points culminants: ceux-ci sur une plante élevée, sur les branches nues d'un buisson, d'un arbuste ; ceux-là sur une pierre, sur une grande motte, sur les aspérités les plus saillantes d'un rocher. Tous sont insectivores et baccivores, et ont une chair des plus exquises, surtout vers la fin de l'été, Le mâle et la femelle ont ordinairement une livrée diiïérente. Les jeunes en onl toujours une particulière. Leur mue est simple en automne et ruptile au printemps. Oliservation. — Le genre Saxicola, tel que Bechstein l'avait composé, com- prenait des oiseaux à dos uniformément coloré, et des oiseaux à dos varié de taches sombres. Ceux-ci, que Brisson avait déjà groupés sous le nom de Rube- Ira, pour les distinguer des premiers, qu'il réunissait sous celui de Viti/lora, ont été pris par Koch en 1816, comme éléments du genre Pratincola, aujour- d'hui généralement adopté. Ce dénsembrement n'est pas le seul qu'aient subi les Traquets. M. Cabanis, en 18bO, en a distrait la Saxicola leucura, pour en Turdus azurcus comme un jeune du Pctroci)ss>jii/nis- cyuneus et s'élève contre l'idée qu'il puisse être un hybride {Miniine htjhiiihi^'. cum saiatili! sed jun.), Unit, dans le Cut/i- loyue Parzudaki, p. 5, par l'admettre comme race, avec cette étrange contradiction : Hijliridus ftnn inoidknlti snxatdi. Dkgi.ami cl Gkhui.. ' f ' "^^ 4S0 l'AbSEHEAlX DEODACTYLES. faire utie Dromolœa, genre qui ne repose absolument que sur des dillerences de coloration. 207 — TRAQUET MOTTEUX — SAXICOLA OENANTHE Beclist. ex Linn. Dos gris-cendré (mâle en noces) , on gris roussâtre (mâle en automne et femelle) ; couvertures supérieures des ailes noires (mâle), ou d'un brun foncé (femelle), 7^0//?^ de bande longitudinale blanchâtre sur les barbes internes des rémiges ; du bec, au méat au- ditif, un large trait 7ioir passant par l'œil {m'aie) ; rectrices inter- médiaires noires dans le tiers ou seulement dans le quart postérieur ; deuxième rémige égale ou plus longue que la quatrième. Taille: 0M6 «0"',17. MoTACiLLA ŒNANTHE, Linn. S. N. (1TG6), t. I, p. 332. ViTiFLORA ciNERA et GRisEA, Briss. Om. (1760), t. m, p. 4o2 et 4^iL Sylvia ŒNANTHE, Lath. Lul. (1790), t. Il, p. 529. Saxicola ŒNANTHE, Bechst. Om. Tasch. (1S02), t. I, p. 217. Œnanthe cinebea, Vieill. N.Dict. (1818), t. XXI, p. 418. Vitiflora ŒNANTHE, Boie, Isis (1822), p. oH2. Buff. Pl.eril. 554, f. 1, mâle; f. 2, femelle. Mâle en été : Dessus de la tête, du cou, du corps, scapulaires d'un beau gris cendré ; sus-caudales d'un blanc pur; devant du cou, poi- trine, flancs et sous-caudales nuancés de roussâtre; une large bande d'un beau noir part du bec, encadre l'œil et s'étend sur la région paro- tique où elle se dilate; front, soiu-cils, menton et milieu de l'abdomen blancs ; ailes noires, avec les couvertures secondaires bordées très-lé- gèrement de fauve et terminées de grisâtre ; base des deux rectrices médianes et les deux tiers postérieurs des latérales d'un blanc très-pur; le reste des pennes d'un noir profond ; bec, pieds et iris noirs. Mâle en automne : Parties supérieures d'un cendré nuancé de rous- sâtre; parties inférieures d'un roussâtre plus intense qu'en été ; joues, ailes et (jueue d'un brun noir, avec les couvertures supérieures des ailes et les rémiges plus ou moins bordées de roussâtre. Femelle en été : Cendrée en dessus ; d'un roux clair en dessous, plus foncé à la poitrine ; sourcils d'un blanc roussâtre ; loruras et ré- gions parotiques bruns ; ailes brunes, avec les couvertures supérieures bordées de roux et les rémiges bordées et terminées de grisâtre ; queue lomme chez le mâle, mais plus brune que noire. TLUyiLvNS. 431 Femelle en automne : Semblable au mâle dans la même saison, mais plus rousse. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures nuancées de rous- hâlre et de gris brunâtre , avec des mouchetures blanches sur la tête et les ailes ; parties inférieures d'un blanc plus ou moins roussâtre, avec la gorge, le devant du cou, la poitrine plus ou moins mouchetés de noirâtre ; pennes et couvertures alaires bordées et terminées de roux plus ou moins clair ; rectrices terminées par du gris roussâtre ; bec et pieds noirs ; iris brun. Jeunes après la première mue : Parties supérieures d'un gris mêlé de roussâtre ; front, sourcils et parties inférieures d'un blanc nuancé de roux ; toutes les plumes bordées de cette couleur; une bande noirâtre va du bec à l'oreille ; croupion et extrémité de la queue roussâtres. Nota. Des sujets tués à Dunkercjue, dans le mois de mai, sont beau- , coup plus forts que d'autres, capturés dans les environs de Lille. Ils en diffèrent encore par les teintes de leur plumage. Leurs tarses sont plus allongés ; leur taille égale a peu près celle du Traquet rieur ; ils ont le dessus du corps moins gris, nuancé de roussâtre; le dessous d'un beau roux, surtout à la poitrine, au devant du cou et sur les flancs, et les plumes des ailes d'un noir moins profond. Le Traquet motteux habite toute l'Europe, l'Asie et l'Afrique septen- trionale. A son double passage au printemps et à l'automne, il est commun sur les côtes de Dunkerque, et excessivement abondant sur celles de la Méditerranée dans les environs de Marseille, d'Hyères, d'Antibes, etc. Il niche dans les champs, sous les fagols, dans un tas de bois, de pierres, dans un trou de vieille muraille, toujours, enfin, sous quelque abri. Sa ponte est de cinq ou six œufs d'un bleu verdâtre pâle, le plus souvent sans taches, mais quelquefois avec de très-petits points peu abondants, bruns ou d'un roux de rouille, sur le gros bout. Moquin-Tandon a observé de son côté cette variété, et une autre à peu près blanche et sans tache. Ils mesurent : Grand diam. 0°',022; petit diam. 0",016. Le Motteux, que nous voyons arriver vers le commencement du priuleujps, paraît ne se plaire que dans les lieux découverts, peu productifs, et sur les coteaux d'une médiocre élévation. Il ne s'enfonce jamais dans les bois. Son vol, îrès- irrégulier, n'est pas foit élevé. Ce n'est pas un oiseau d'humeur sociable : bien que plusieurs individus se rapprochent, vers la fin de l'été, pour émigier, ils ne forment cependant pas une réunion bien étroite. On les voit toujours dis- persés daUï unassez grand espace, et s'évilcr plutôt que de se recheichei". 452 PASSEREAUX DÉOUACTYLES. iioa — TRAQUET SAUTEUR — SAXICOLA SALTATOR Méiiétr. Gris brunâtre, tournant au fauve^ en dessus (mâle et femelle) ; couvertures supérieures des ailes d'un brun clair, largement bordées de gris fauve chez les deux sexes et à tous les âges ; une large bande longitudinale blanchâtre sur les barbes internes des rémiges ; du bec à F œil, un trait noirâtre (mâle), ou brun (femelle); rectrices intermédiaires noires à peu près dans la moitié de leur longueur ; deuxième rémige égale à la quatrième ou plus longue quelle. Taille: 0"M6 «0"M7. MoTACiLLASTAPAZiNA, Pall. Zooar la n''ii;ioii LE1 LEI COIIELE — .S./A/rOL./ LEIJCOMEL I Temm. ex Pall. Dos noir-hrun (mâle) ou bnni (femplle) ; joues ^ f/orc/e et côtés (ht cou dun noir profond (mâle); coiwerlures supérieures des ailes noirâtres; rectrices interinédiaires noires dans le quart postérieur ; deuxième rémige plus courte que la quatrième ; sojis-caudales rous- sàtres. Taille : 0"\i54 à (r.l55. MoTACiLLAi.EucoMELA, Pall. i\''. Com. Pe. 423. YlTIFLORA LEUC0MKLA, Bp . B.ofEuV. (1838), p. !(i. Gould,5. of Eur. pi. 89. Mâle adulte : Joues, gorge, côtés et devant du cou d'un noir pro- fond ; dos et ailes d'un noir moins foncé ; vertex, nuque, croupion, sus- ia8 PASSERKAI \ UEODAr.TVLKS. caudales et parties intVîi-ieures du corps d'un blanc pur, sous-caudales roussâtres; les trois quarts supérieurs de la queue d'un blanc de neitije, le quart inférieur et plus de la moitié inférieure des deux pennes mé- dianes d'un noir profond, bec, pieds et iris noirâtres. Femelle: D'un gris brun en dessus, avec une teinte plus pâle snr la tête ; cendrée en dessous ; sourcils et gorge blancs. Jeunes de r année : Tète variée de blanc et de brun ; plumes du dos et couvertures des ailes bordées de roussâtre ; gorge et devant du cou rayés deroussâtre et de noir ; abdomen d'un blanc sale. Les jeunes mâles ont les flancs d'un gris cendré. Ce Traquet habile l'Asie occidentale et les confins de FEurope orientale. M.Nordmann le dit extrêmement commun dans laiNouvelle-Russie. D'après le même auteur, il niche assez souvent dans les endroits d'un accès difficile, dans les fen(es des rochers, quelquefois aussi dans les tas de pierres. Il ni- cherait même, selon Temminck, sous le toit des églises et' des maisons. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, semblables à cens des autres Traquets. Il en a aussi les mœurs et le genre de vie. Observation. —La Sarkola bigeiis, Licht., confondue dans la plupart des collections avec la Sax. leiicomeln,Và\\., ne paraît être qu'une variété locale de celle-ci : elle ne s'en dislingue, en effet, que par une taille un peu plus forte et par des sous-caudales plus nuancées de roux. Peut-être même les deux oi- seaux sont-ils identiques comme le pense M. Schlegel. Ce n'est donc qu'avec le plus grand doute que nous l'inscrivons, môme à titre de race locale. A — TRAQUET DFATIL — SAXICOLA LUGENS làcht. Sons-caifdaks d'un brun roux ; proportion des rémiges, colora- tion de kl queue comme chez la Leucomela. , Taille : O'^AI environ. . Saxicola LUGENS, Licht. Donbl. Zool. Mus. (1823), p. 33. Temm. et Laug. PI. col. 257, I. III, sous le nom de Saxicola Icucomela. Adultes : Joues, gorge, devant du cou, milieu du dos et couvertures supérieures des ailes noirs ; dessus de la tête, nuque, poiti'ine, abdo- men et croupion blancs ; bas ventre et sous-caudales d'un roux ferru- gineux ; rémiges noires ; les secondaires avec le fin bout blanc, man- quant assez souvent par suite de l'usure des plumes ; rectrices médianes blanches de la base au milieu, noires dans le reste de lejir étendue, toutes les autres blanches et terminées par une étroite bande noire : bec et pieds noirs ; iris d'un brun noirâtre. ' - TIUDIENS. i;ii) Jeunes : Leur plumage a beaucoup d'analogie avec celui de la Saxi- cola œnanthe^ mais ils s'en distinguent par la gorge qui est toujours noirâtre, et par les plumes du bas ventre et du dessous de la queue, dont la teinte est d'un brun ferrugineux clair. Leurs tarses, du reste, sont plus courts. Ce Tiaquet, qui a pour patrie le Levant, l'Egypte et la Nubie, fait de rares apparitions en Europe. Les sujets tués en Grèce par le comte Von der Mûhle, et que M. Schlegel assimile à la Saxicola kucomehi, appartiendraient à celte vuriélé. Mœurs, régime et propagation comme pour l'espèce précédente. 212 — TRAQUE! RIEUR —SAXICOLA LEUCURA Keys. et Blas. ex Gmel. (Type du genre Dromol : . AccENTOR, Temm. J-ia?*. (1835). ■ ' ., , .■ Calliope, Gould, 5. o/' £'«>'. (1N30). LuscioLA, Keys. et Blas. W(Tie///i. (1.S40). Bec de la longueur de la lête, fort, presque aussi haut qu large à la base, qui est garnie de quelques soies, à arête sail- lante entre les narines ; celles-ci oblongues, à demi fermées par une membrane; ailes moyennes, queue égale, unicolore; (arses et doigts comme dans le genre Philomela. Les habitudes, le genre de vie des Calliopes,nesont point connus. Cependant comme ces oiseaux, par leurs formes générales, ont les plus grands rapports avec celles des Rouges-Queues, des Gorges-Bleues, des espèces enfin dont G. Cuvier a formé son groupe des Rubiettes, il est à présumer qu'ils en ont aussi les mœurs. Le mâle et la femelle se distinguent, mais sans trop différer. Leur mue est simple. Ce genre est représenté en Lurope par une espèce, qui est propre à l'Asie. lilo — CALLÏOPE DU KAMTSCHATKA CALLWPE CJMTSCHirnENSIS . Slrickl. ex Gmel. • Gorge et devant du cou dvn rouge clair brillant (mâle adulte), ou dune faible teinte rougedtre ou rose (femelle et jeunes), enca- dré par vue bande d'un gris noirâtre ; jn'emière rémige impropre au vol, deuxième plus longue que la septième, troisième et qua- trième les plus longues. Taille: 0™,16 à 0"\18. MoTAcn.LA cALLioPE, Pull. Yo]). (i776), édil. franc, in-8, t.VIil, append., p. 76. TijRDUs Camtschatkensis, GmeL S. N. (1788), I. 1, p. 817. TuRDiîs Caij.iope, Lath. ind. (1700), t. I, p. ;î:5I . AccENTOK Cai.liope, Temm ;1/"/'. (1835). :^" pail., j). 172. AGCENTORIENS. 465 (^AI.LIOPE CaMTSCHATKENSIS, Stl'ickl. : ;; :^.;-; - ' Calliope Lathamii, Gould, B. ofEur. (1836), pi. 114. LuscioLA {Melodes) Calliope, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 38. Mâle adulte, en été : Dessus de la tête, du cou et du corps d'uu brun de terre d'ombre uniforme ; gorge et devant du cou d'un rouge clair très-brillant, encadré par une bande d'un gris noirâtre, qui devient cendré vers la poitrine ; cette partie et les flancs d'un brun olive roussâlre ; milieu de l'abdomen et sous-caudales d'un blanc isabelle; lorums et base de la mandibule inférieure d'un noir profond ; un trait d'un blanc pur au-dessus des yeux, et un autre trait, plus large, sur les côtés de la gorge, l'un et l'autre partant de la base du bec ; ailes et queue de la même couleur que le dessous du corps, avec les rémiges finement liserées de roussâtre ; bec et iris bruns ; pieds gris. Mâle adulte, en automne : Comme en été, mais avec les plumes de la gorge et du cou liserées de blanc pur. Femelle adulte : Parties supérieures comme chez le mâle ; gorge d'une faible teinte rouge en haut, d'un blanc rose en bas, s'étendant sur le devant du cou ; lorums gris, surmontés par un petit trait d'un blanc terne ; point d'encadrement de gris noirâtre à la poitrine, cette partie d'un olive grisâtre. Jeune mâle : Plumage comme celui de l'adulte, avec la gorge et le devant du cou d'un rose clair ou d'un rouge jaunâtre. La Calliope habite l'Asie septentrionale et orientale, et se montre acciden- tellement en Europe. Deux sujets, à la connaissance de Temniinck, ont été tués en Russie, l'un en Crimée, l'autre près de Moscou. Deux autres captures, opé- rées cette fois en France, ont été signalées, Tune par nous {Revue zooloijique, 1834, p. 10), l'autre par M. Jaubert. Le sujet que nous avons vu, magnifique mâle, tué en août 1829 dans le département du Var, est conservé à la Biblio- thèque de Draguignanj l'autre est déposé, d'après M. Jaubert, dans le riche Musée de Marseille. SOUS-FAMILLE XXXV ACCENTORIENS — ACCENTORINjE Sommet de la tête arrondi; bec aigu, à bords infléchis en de- dans; tarses recouverts par plusieiirs grandes scutelles ; œil mé- diocrement dilaté. Degi.and et Gerbe. T. 3 ci 466 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Les oiseaux qui appartiennent à cette division se distinguent particulière- ment des autres Turdidés par leur bec, dont les bords sont bien recourbés en dedans. Indépendamment de ce caractère, qui esttrès-trancbé,ilsse distinguent encore par quelques particularités de mœurs. Du reste, ils ne sont niTurdiens ni Sylviens, mais semblent faire le passage des uns aux autres. Leur mode de progression n'est plus la marche, mais le saut; jamais ils n'impriment à la queue, comme les Turdiens, des mouvements de haut en bas, et les jeunes, à la sortie du nid, n'ont pas comme ceux-ci de livrée très-caraclérisée, auoique cependant ils se distinguent des adultes. GENRE Cil ' '■ ■ "'' ACCENTEUR — ACCENTOR, Rechst. ' ' "'^ ■'''' MoTACiLi-A, p. Linn. S. N. (1766). Stcrnus, p.Gmel. 5. A".(1788). ^ , , ■ ..\r AccENTOR, Bechst. Na(. Deuts. (1807). Bec plus large que haut à la base, droit, pointu, échancré et très-légèrement incliné à la pointe de la mandibule supérieure ; narines nues, percées dans une membrane ; ailes allongées, sub- aiguës , dépassant le milieu de la queue ; celle-ci de moyenne longueur, égale; tarses robustes, de la longueur du doigt mé- dian ; ongle du pouce fort, de la longneur de ce doigt. Les Accenteurs sont des oiseaux d'un naturel doux. Quoiqu'ils vivent géné- ralement dans des lieux solitaires, sur des montagnes alpestres, ils ne sont point effarouchés lorsqu'ils se trouvent en présence de l'homme. Leur chant est agréable, et leur nourriture consiste en insectes et en graines. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes, avant la première mue, en diffèrent. Leur mue est simple. Ce genre est représenté en Europe par une seule espèce. 216 — ACCEPTEUR ALPIX — ACCENTOR ALPINES '' Bechst. exGmel. Une double rangée de tac/tes sur l'aile; dessus de la tête d'un brun cendré; sous-caudales avec une large tache longitudinale au centre ; première rémige égale à la deuxième et quelquefois la plus longue de toutes. Taille : 0"\18 environ, i. ' ' ' ^wv^a^ ^.vy -js y., \sv:iv.vM\ MoTACuxA ALPiNA, Gmcl. S. N. (1788), l.f, p. 957. Stc-rnus moritanus elcoi.i.ARis, Gnicl. 5. N. (1788). t. F, p. 804 et 805. '\> .i ACCENTORIENS. 467 AccENTOR ALPiNus, Bechst. Nat. Dents. {IIOI), t. III, p. 700. Buff. PL enl. G68, f. 2, sous le nom de Fauvette des Alpes. Mâle : Parties supérieures de la tête, du cou et du corps d'un cendré rembruni, avec des taches allongées brunes sur le dos, au croupion, et les scapulaires bordées largement de roux ; gorge blanche, marquée de taches noirâtres sous forme d'écaillés ; poitrine d'un brun cendré ; abdomen et flancs cendrés et flammés de roux vif; sous-caudales blan- ches, tachetées de brun ; petites et moyennes couvertures noires, ter- minées de blanc ; rémiges brunes, les primaires lisérées de gris, les secondaires frangées de roussâtre ; rectrices de la même couleur que les pennes des ailes, toutes bordées de gris, et terminées de blanchâtre ; bec brun en dessus et jaune à la base de la mandibule inférieure ; iris brun clair ; pieds jaunâtres. Femelle: Elle ne diffère du mâle que par des teintes un peu moins vives. Jeimes avant la première mue : Parties supérieures à peu près comme chez les adultes, mais plus marquées de roussâtre au dos ; ailes bordées de gris roux, avec les petites et les moyennes couvertures terminées de blanchâtre ; rectrices tachées de blanc roussâtre à leur extrémité ; toutes les parties inférieures variées de gris noirâtre et de blanchâtre, tournant çà et là au roussâtre. L'Accenteur alpin ouPégot est propre à l'Europe méridionale. ■ ■ - '•' Il habite, l'été, les pics les plus élevés des Alpes, des Pyrénées; il descend, l'hiver, lorsque les neiges envahissent les hautes montagnes,dansles plaines, les vallées et s'égare quelquefois fort loin des lieux où il est né. Il se montre acci- dentellement dans le nord de la France, en Belgique, en Angleterre. On l'a tué quelquefois à Saint-Omer et près de Bergues. Un individu a été pris près d'Anvers pendant l'hiver de 1835. Il niche dans les fentes des rochers, quelquefois aussi sur les toits des mai- sons isolées et dans les villages situés sur les montagnes. Ses œufs, au nombre decinq ou six, sont oblongs et d'un bleu pâle sans taches. Ils mesurent : Grand diam. O^jOlQ; petit diam. O-^jOU. L'Accenteur Alpin est si peu farouche et tellement confiant, qu'on peut l'approchera la distance de quelques pas seulement. Son chant a beaucoup d'analogie avec celui des Traquets, mais il est plus doux, plus varié. 11 le fait souvent entendre en s'élançant dans les aiis et eny papillonnant, à la manière de la Grisette. Il se tient ordinairement sur les pointes des rochers. Sa nourri- ture consiste, dans la belle saison, en insectes et en larves; en hiver, il vit de graines et de petits colimaçons. 468 PASSEREAUX DEODACTYLES. GENRE Cil] MOUCHET — PRUNELLA, Vieill. MoTACiLLA,p. Linn. 5. iV. (1735). Sylvia, p. Lath. Ind. (1790). AccENTOR, p. Bechst. Nat. Dents. (1807J. Prunella, Vieill. Orn. élém. (1816). Bec mince, droit, aigu, échancré et un peu incliné à la pointe de la mandibule supérieure; narines nues, percées dans une membrane; ailes de moyenne longueur, sub-obtuses, n'atteignant pas ou atteignant à peine le milieu de la queue ; celle-ci mé- diocre, égale; tarses assez forts, de la longueur du doigt mé- dian; ongle du pouce assez fort, moins long que ce doigt. LesMouchets ont des mœurs el des habitudes un peu différentes de celles des Accenteurs. Ils ne vivent pas comme ceux-ci sur les montagnes nues et l'ocheuses, mais dans les régions basses et boisées, dans les vallées humides, couvertes d'épaisses broussailles, de buissons fourrés, au pied desquels ils des- cendent fréquemment pour y chercher les vers, les insectes, les graines dont ils se nourrissent. Ils sont très- familiers, très-doux et font entendre un chant mélancolique, mais agréable. Le mâle et la femelle ne diffèrent presque pas. Les jeunes avant la première mue s'en distinguent. Leur mue est simple. ObserTations. — 1» Vieillot, qui avait créé ce genre en 1816, l'a abandonné deux années plus tard [Nouv. Dict. d'hist. nat. 1818), pour réunir au genre Accentor les espèces qu'il en avait détachées. Quelques auteurs ont eu raison de le rétablir. LesMouchets, en effet, semblent se distinguer des Accenteurs, par leurs habitudes, autant qu'ils s'en distinguent par leur bec, par la forme et la longueur de leurs ailes. 2° Aux deux espèces européennes que compte le genre Mouchet, le prince Ch. Bonaparte en réunit une troisième, VAccentor altaicus, Brandt, oiseau de la Sibérie, dont l'apparition en Europe reste à démontrer. 217 — MOUCHET CHANTEUR — PRUNELLA MODVLARIS Yieill. ex Linn. Une très-petite hande transversale blanchâtre sur l'aile, quel- quefois point ; dessus de la tête cendré (adultes), on brun -gris (jeunes de l'année) ; sous-caudales avec une tache longitudinale brune, au centre. Taille: 0"M45. ACGENTORIENS. " 4BH MoTACiiXA MODDLARis, Linn. s. N. (1760), t. I, p. 329. . ;■ V,,; -!;,■ CuRRUCA SEPIABIA, Briss. Orni7/i. (1760), t. 111, p. 394. - i ■:,:'. Sylvu MODOi.ARis, Lath. Ja!c?. (1730), t. H, p. 511. c AccENTOR MODULARis, Bechst. Ncit. Deuts. (1807), t. III, p. 617. Prunella MODULARIS, Vieill. Orn.élém. (1816), p. 43. Tharraleds MODULARIS, Kaup, Nat.Syst. (1829), p. 137. Buff. PL cnh 615, f. l,sous le nom de Mouchet. Mâle en été : Tête et cou cendrés, avec des taches brunâtres au vertes, à la nuque ; régions parotiqiies d'un brun nuancé de roussâtre; dos et ailes fauves, avec des taches longitudinales noirâtres et une petite tache d'un blanc jaunâtre à l'extrémité des moyennes et des grandes couvertures ; croupion et sous-caudales d'un brun tirant sur le rous- sâtre ; parties inférieures d'un cendré bleuâtre, avec une teinte et des taches roussâtres et brunes aux côtés de la poitrine et sur les flancs ; bas ventre d'un blanc pur ; sous-caudales d'un cendré roussâtre, flam- mées de brun ; rémiges et rectrices d'un brun terne, légèrement bor- dées de roussâtre ; bec noirâtre, plus foncé en dessus qu'en dessous ; pieds roussâtres; iris brun. Mâle en hiver : Tête et cou moins cendrés et variés détaches brunes ; flancs plus sombres ; extrémité des moyennes et des grandes couver- tures alaires avec une tache plus blanche; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous. Femelle : Teintes un peu plus rembrunies que chez le mâle, plus de taches brunes à la tête, et moins de roux sur le cou et le corps. Jeunes avant la première mue : Dessus du cou et gorge d'un gris blanc, légèrement tacheté de noirâtre, devant du cou et poitrine rous- sâtres, avec des taches noirâtres sur la première partie et brunes sur l'autre; milieu de l'abdomen blanchâtre. Le Mouchet chanteur, vulgairement aussi Traîne-iïuz.fson, habite presque toute l'Europe tempérée. Il est très-commun en France, où il vit sédentaire dans beaucoup de localités. Il se reproduit dans les bois, les jardins, au milieu des taillis, sur les buis- sons, dans les haies. Son nid est composé de mousse, de feuilles sèches, de brins d'herbes, de radicules et de quelques crins à l'extérieur. Ses œufs, au nombre de cinq ou six, sont d'un bleu céleste sans taches, quelquefois avec de très- petits points noirs qu'on peut effacer avec la plus grande facilité. Ils me- surent : Grand diam. 0",019 ; petit diam. 0"',0i4. Durant l'été, cette espèce fréquente les bois; elle s'approche des habitations dans le mois de novembre, et s'avance jusque dans la cour des fermes pour y chercher des graines. Sa nourriture, pendant la belle saison, consiste princi- i70 PASSEREAUX DÉODACTYLES. paiement en insectes et en vers, qu'il cherche en fouillant au pied dos arbustes, sous les herbes et les feuilles. MM. deSélys-Longchamps et de Lamotte pensent que c'est presque toujours dans le nid de cette espèce que le Coucou dépose ses œufs; le dernier avance même qu'il n'en a jamais trouvé dans d'autres nids. Nous avons dit à l'article Coucou ce qu'il faut penser à ce sujet. Cet oiseau vit très-bien en volière et s'y nourrit de graines, comme les gra- nivores. ^ 218 — MOUCHET MONTAGIVARD ';' " PRUN ELLA MONT AN ELLA Bp. ex Pall. Une doïible rangée de taches transversales jaunâtres sur F aile ; dessus de la tète noir ; tige des rectrices rougeâtre. Taille : 0"',145 à 0™,148. ' ""■■■ ' ' ." : ' .' ' MoTAciLLA MONTANELLA, Pall. Voy . (1776), édil. franc, in-8, t. VIII, append. p.7d. ,-n.:.r-.. -^ ■-.... SyLVIA MONTANELLA, Lath.//K/. (1790), t. II, p. 526. ■ .i.tV-cr- AccENTOR MONTANELLUs, Temm. ilfa?i. (1820), t. I, p. 253. ,.,'. f, Prunella MONTANELLA, Bp. Cal. Pavzud. (1856), p. 7. . Gould, 5. o/'£'ur. pi. 101. ; , !'• ,,'. Mâle : Dessus de la tête d'un noir profond ; dessus du cou, dos et scapulaires d'un cendré rougeâtre, avec des taches longitudinales d'un rouge brique ; parties inférieures d'un isabelle jaunâtre, varié de ta- ches brunes à la poitrine, de taches d'un cendré rougeâtre sur les flancs ; un trait jaunâtre au-dessus de l'œil, s'étendant du bec à la nu- que ; une large bande noire passant sous l'œil et couvrant le méat auditif; ailes d'un cendré brun, bordé de cendré rougeâtre ; avec deux rangées de petits points jaunâtres, formant une double bande transver- sale ; queue brune, avec la tige des plumes d'une teinte rougeâtre ; bec jaune à la base et brun à la pointe ; pieds jaunâtres. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par le noir moins intense du dessus de la tête, du dessous des yeux et de la région paro tique. Yi^s jeunes avant la première mue sont inconnus. Celte espèce habite l'Asie occidentale et se montre accidentellement en Europe. Pallas l'avait rencontrée en Crimée; d'après le témoignage de M.Nordmann, on l'y voit, en effet, à son passage en automne. A cette époque, elle fréquente- rait même les jardins d'Odessa. Selon Temminck, elle se montrerait acciden- tellement en Hongrie et en Italie. .^■^i^rrn'SYLviENS. • •.:'!■- ■a'-ï 471 Elle a des habitudes alpestres, durant l'élé, et descend, l'hiver, dans les plaines. Son mode de propagation est inconnu. .\ ^ . .V' •- 1,;; ?, . ; Observation. — Quelques ornithologistes ont voulu voir dans la Motacilla montanella, Pall., une espèce différente de VAccentur moiUanellus, Temminck. M. Brandt a môme proposé de distinguer ce dernier sous le nom d'Accentor Temmincki. Le prince Ch. Bonaparte, qui avait d'abord adopté cette prétendue espèce, l'a ensuite abandonnée. Temminck dit, du reste, que « l'individu en- voyé par Pallas ne diffère en rien de ceux tués près de Naples. » On peut con- clure d'une pareille affirmation que la Motacilla montanella, Pall. et VAccentor montanellus, Temm. sont identiques. SOUS-FAMILLE XXXVI SYLVIENS — SYLVIINJE Sommet de la tête arrondi ; bec aussi haut que large à la base, à bords droits; tarses recouverts ^mr plusieurs grandes scu telles; ongle du pouce plus court que ce doigt ; œil médiocrement dilaté. Les oiseaux qui font partie de cette section se distinguent des Turdiens par lesscutelles multiples des tarses et parleurs yeux qui sont médiocrement ou- verts ; ils se distinguent essentiellement des Acceutoriens par leur bec dont les bords ne sont point infléchis en dedans. Ils ont des mœurs sylvaines ; ils sautent et ne marchent point ; ils ne descendent que très-rarement à terre, cherchent leur nourriture dans les buissons, sur les arbustes, dans les herbes, et sont d'une extrême mobilité. Lorsque quelque chose les affecte, ils gonflent leur gorge et hérissent les plumes de la tête. Leur chant est agréable; mais il n'est pas flûte comme celui des Turdiens. ....v.u y.v-.n. .iu •; •,:..-.- >.i. .'-a^a\ ;v.>r— ■v.\.\] ■■'•.:. '- V . •■^" ';M'3i;4l.'; ■> .Ul j/t. i^'5v v' ' ' ■■■■■■■ ' GENRE CIV FAUVETTE— 5 JXF/^, Scop. (1) Motacilla, p. Linn. 5. iV. (1735). , Sylvu, Scop. A?ê. 1 ZTisL iVai. (1769). ''""""'''.'.'. (1) Une erreur qui s'est introduite dans la science et qui s'y maintient depuis soixante ans, est celle qui attribue à Latham la création du genre Sylvia. Il est certain que La- tham n'a fait que l'adopter. Les dates sont ici démonstratives. Dès 17G9, Scopoii, dans son Annus 1 lUstorico-Naturalis, retire du grand genre Motacilla les Fauvettes, les Ros- sigQols, les Rouges-Queues, les Traquets, les Pouillots, etc., et en compose uu genre sous 472 PASSEREAUX DÉODACTYLES. CuRRUCA, p. Koch, 5a8er. Zoo/. (1816). •- ■. _>"['i MoNACHOs et Epir-Ais, Kaup. Nat. Syst. (1829). Adounis, G. R. Gray, Gen. o/"5. (1841). Bec droit, comprimé dans sa moitié antérieure, garni de quel- ques poils à la base, à mandibule supérieure échancrée vers la pointe ; narines oblongues, operculées, ouvertes de part en part ; ailes sub-aiguës, atteignant, ou à peu près, le milieu de la queue; celle-ci de moyenne longueur, carrée, unicolore; tarses assez forts ; ongles faibles, recourbés. Les espèces qui appartiennent à ce genre ont un naturel doux, familier même ; se plaisent dans les bosquets, sur les lisières des bois, dans les vergers, dans les jardins qui sont au sein des villes. Elles sont frugivores et insectivores f mais, à l'époque où les fruits abondent, elles font de ceux-ci leur nourriture presque exclusive. Elles sont surtout friandes des fruits sucrés, tels que les figues, les mûres, les groseilles, les baies de sureau. Soumises pendant quelques jours au régime de ces fruits, elles prennent un embonpoint excessif, et leur chair est alors des plus délicates. Leur vol est bas, irrégulier, sautillant, vif et s'exécute au moyen de brusques battements d'ailes. Elles émigrent isolément, et ne voyagent que le matin et le soir, quelques heures avant et après le cou- cher du soleil. Leur chant est doux, agréable et varié. Le mâle et la femelle se ressemblent ou ne diffèrent que très-peu. Lorsque les deux sexes sont distincts, les jeunes, avant la première mue, offrent le plumage de la femelle. Leur mue est simple. Observations. — 1» Aucun ancien genre n'a subi d'aussi nombreux dé- membrements que celui des Sylviœ. Sans parler des Accenteurs, des Rouges- Gorges, des Rouges-Queues, des Gorges-Bleues, des Traquels, des Rossignols, des Effarvattes, des Pouillots, des Roitelets, des Hypolaïs, etc., qu'on en a justement retirés, les Fauvettes, c'est à-dire ce groupe de Sylviens (moins les Rossignols et les Hypolaïs) dont Boie, dans sa classification des Oiseaux d'Eu- rope (Ueber. classif. infond, der Europ. Vogel, in : Isis, 1822, p. 552), a fait son genre Curruca, ont fourni au prince Ch. Bonaparte {B. of Eur. and North Amer. 1838, et Cat.meth. degli Uccelli Ew. 1842) les éléments des six le nom de Sij/via, genre qu'il reproduit plus tard dans son Introductio ad Histor. Naiu- ra/em, publiée en 1777. Or les premières éditions des grands ouvrages de Latham, du Synopsis Aviimi, et de l'Index Ornitholoyicus, dans lesquels l'ornithologiste anglais ne compose pas le genre Sylvia autrement que l'avait fait Scopoli , portent, l'une, la date de 1781 ; Tautre, celle de 1790. Indépendamment des dates on trouve aussi dans Latham des preuves propres à établir la priorité. En ellet, dans son Synopsis, Latham lui-même attribue à Scopoli la création du nom générique Sylvia, puisque parmi les synonymies qu'il donne de diverses Sylviœ d'Europe, on trouve celles de Sylvia Titfiys, Scop. ; Sylv. lusciniu, Scop. Sylv. Schœnohenus, Scop. C'est donc bien Scopoli qui est le créateur du ^enre Sylvia, que Latham n'a fait qu'adopter et étendre. Z. G. . -. . SYLVIENS. * ■ 1 473 genres ou sous-genres suivants : Melizopuilus, déjà créé par Leach, pour la Syiv. provincialis ; — Pyrophthalma, pour les Sylv. melanocephala et sarcla; — Stoparola, subdivision du genre 5;/ /yî'a, pour les Sylv. conspicillata et subalpina; — SYLviA,pour les Syh\ curruca et cinerea; — Curruca pour les Sylv. hortensis, orphea, atricapilla et Rupellii; — et Adophoneus, antérieurement Nisoria, pour la Sylv. 7iisoria. Si à ces divisions génériques l'on ajoute celles queKaup {Nat. Syst. 1829) a établies sous le nom de Monachus, pour la Sylv. atricapilla; — d'EBYTHROLEDCA,pour la 5?//u. su6«//jm«, on voit que les Curruca.' de Boie,dont on avait déjà éloigné les Rossignols et les Hypolaïs, ne forment pas moins, aujour- d'hui, de huit genres. Nous sommes loin d'admettre toutes ces coupes pour lesquelles il est impossible de trouver une caractéristique générique. 11 n'y a absolument que la forme de la queue; sa longueur, relativement à l'étendue des ailes, et sa coloration, qui fournissent des caractères distinctifs. Or, ces at- tributs, comme nous l'avons fait observer ailleurs (1), autorisent tout au plus à reconnaître trois groupes que l'on puisse élever à la dignité de genre. Ce sont aussi les seules divisions que nous avons admises. 2" Si nous adoptons, pour ce genre, le nom de Sylvia, de préférence à celui de Curruca que quelques auteurs lui ont donné, c'est que le nom de Curruca ayant été affecté spécifiquement par presque tous les ornithologistes, depuis Linnée, à la Babillarde, ne saurait s'appliquer génériquement à un genre dont cette espèce ne fait point partie. 11 vaut donc mieux, pour éviter toute erreur, et pour être logique, conserver le nom de Sylvia au genre dont la Sylv. atri- capilla est le type, et donner celui de C»/v7'>\ v'WN Grand diam.O'" ,02; petit diam. 0'",0l 4. La Fauvette à tête noire se nourrit d'insectes, de larves et de baies. Elle aime les lieux frais et ombragés, fréquente les bois, les bosquets, les vergers et même les jardins de l'intérieur des villes. Le mâle a un chant des plus mélodieux, aussi les qualités de sa voix le font-ils rechercher par les amateurs. Observations. — La Sylvia rubricapilla, Landbeck, dont on trouve une fi- gure dans le quatrième cahier de la. Nauman?iia, pour 1854, n'est qu'une variété accidentelle, à tête d'un brun rougeâtre, delà Sijlvia alncapilla. 220 — FAUVETTE DES JARDINS — SYLVIA HORTENSIS Lath. ex Gmel. (Type du genre Epilais, Kaup) Rémiges secondaires frangées d olivâtre clair; sons- caudales SYLVIENS. „^i8g//j 473 uni colores ; dessus de la tête de la couleur du dos ; première rémige impropre au vol, deuxième égale ou presque égale à la troisième, qui est la plus longue. Taille : O"',!^^ environ. i ■)!;;': .; :i^ .■- iicv: :;!i'>;ii MoTAciLLA HORTENsis, Gmel . S. N. (1788), t. I, p. Qoli. Sylvia HORTENSIS, Var. Passerina, Lath. Ind. (1790), t. II, p. 507, et 508. CuRRUCA HORTENSIS, Koch, Baier. Zool. (1816), t. l,p. loo. Sylvia /Edonia, Vieil!. N. Dict. (1817), t. XI, p. 162. EpiLAis HORTENSIS, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 145. Adornis HORTENSIS, G. R. Gray, Ge/i. o/" 5. (1841), p. 29. i .. >. Buff. Pl.enl. 579, f. 2, sous le nom de Tetite Fauvette. Mâle au printemps : D'un gris rembruni olivâtre en dessus ; devant du cou blanchâtre, poitrine et flancs d'un gris nuancé de roussâtre ; ventre, sous-caudales, tour des yeux et pli de l'aile d'un blanc pur ; ailes et queue comme le dessus du corps, avec les rémiges frangées d'une teinte plus claire, terminées, ainsi que les rectrices, par un fin liséré grisâtre ; bec et pieds bleu de plomb ; iris brun. ■ ;. .;c r Feme//e; Parties supérieures plus grises que chez le mâle, et moins nuancées d'olivâtre ; les inférieures plus claires, avec moins de rous- sâtre. "^'^*' ..,-:>.■.■..•■, . >■-; Jeunes avant la première mue : D'un gris rembruni sans teinte olivâtre. iSlota. On rencontre des sujets, surtout en automne, dont toutes les parties inférieures sont d'un brun jaunâtre, plus prononcé sur la poi- trine et sur les flancs que partout ailleurs. La Fauvette des jardins habite presque toute l'Europe tempérée. On la trouve très-communément en France, surtout dans les départements de l'Ouest et du Nord. Elle y arrive à la fin d'avril, pour les quitter au commencement de l'au- tomne. Elle niche dans les buissons, sur les arbrisseaux, les toufTes d'herbes, à un mètre ou deux du sol. Son nid, construit en forme de coupe, avec des hei'bes sèches et quelques crins à l'intérieur, contient de quatre à six œufs, d'un blanc grisâtre, glacé de fauve, avec des taches café au lait, rousses et brunes, et quel- quefois avec des points d'un brun noir. Ils mesurent: Grand diam. O-^jOa ; petit diam. 0^,014. Elle habite, comme la précédente, les bois, les bosquets, les jardins, les vergers, et a le même régime. Le mâle fait entendre aussi un chant des plus agréables. En automne, elle prend beaucoup de graisse et peut alors rivaliser avec l'Ortolan, sous le rapport de la délicatesse de sa chair. Les gourmets la nom- ment Bec-f\gue.:-?■ SYLVIENS. ]:i^.8f/[ 470 22ii — BABILLARDE ORPHÉE — CURRUCA ORPHEJ .5; ; >o Boie ex Temm. -''"'■"■ '' "' Rémiges secondaires frangées de gris roussâtre ; la rectrice la plus extérieure blanche sur toute t étendue des barbes exter- nes et sur la moitié des barbes internes ; la suivante blanche seulement à la pointe ; première rémige impropre au vol, deuxième égale à la cinquième, les troisième et quatrième égales et les plus lonques. '■"". \'^-' ^7' \.l--' V .'-' ï,.'.' ' ■'"" Taille: iY'.U environ, ':,:,.!-,'' t ■ - ^-- : • i: - ■ '- . •■ -! : CuBRUCA? Briss. Omilh. (1760), t. Ilf, p. 372. '," ' ;\,', ,:, - ,..'■'.■ .":>;;" Sylvia ORPHEA, Temm. Mz/i. (181;;), p. 107. , ,.,.;.,, .,.,,,• Sylvia grisea, Vieill. N. Dict. (1817), t. II, p. 188. ,, ' ,/ '. : ' ' . , , CuRRUCA ORPHEA, Boie, Isis (1822), p. 352. BufF. PL enl. 579, f. 1, femelle, sous le nom de Fauvette. Mâle : Tête jusqu'au-dessous des yeux, d'un brun noirâtre ; dessus du cou et du corps d'un gris cendré olivâtre, avec quelques-unes des sous-caudales roussâtres ; gorge et abdomen blancs ; poitrine et flancs d'un rose très-clair; sous-caudales d'un roux clair; rémiges noirâtres, bordées de cendré-brun ; rectrice la plus extérieure blanche sur les barbes externes et dans la plus grande étendue des barbes in- ternes, avec la tige noire ; toutes les autres rectrices noirâtres, la plu- part finement terminées de blanc ; bec noir en dessus, jaunâtre en dessous, iris jaunâtre ; pieds bruns. D'après M. Bouteille, les vieux mâles perdraient en automne le noir de la tête, et le reprendraient au printemps. Femelle : Du noir seulement entre le bec et l'œil, point sur la tête ; un petit trait blanc se rendant à l'œil ; dessus du corps d'un cendré teint de roux, poitrine faiblement lavée de cette dernière couleur. Jeunes avant la première mue : Us ressemblent à la femelle ; leurs teintes sont seulement un peu plus ternes. L'Orphée habite l'Europe centrale et méridionale et l'Afrique septen- trionale. Elle est très-abondante en Provence, dans le Piémont, la Lombardie, la Dalniatie; on la trouve aussi, mais plus rarement^ en Suisse, dans les Vosges, les Ardennes, le Dauphiné, en Belgique et dans le déparlement du Nord, où elle arrive en avril et d'où elle part en septembre. Elle se montrerait, selon M. Nordmann, dans le midi de la Russie. '180 PASSEREAUX DEODAGTYLES. Elle se reproduit en petit nombre dans le Boulonnais ei la Lorraine; elle niche dans les haies et les buissons, sur les oliviers; construit négligemment un nid avec des brins d'herbes^des toiles d'araignées et de lalaine ; pond quatre ou cinq œufs, d'un blanc sale, légèrement jaunâtre, avec des points et des taches brunes et grises. Ils mesurent : Grand diam. 0'^,01Q ; petit diam. 0",015. M. Bouteille nous apprend qu'elle fixe son domicile en Dauphiné, dans les bocages, les jardins et les terrains semés de légumes; qu'elle établit son nid dans les ramées, sur les arbustes, et y fait entendre un chant d'une agréable mélodie; que, lorsque les insectes commencent à manquer, elle se nourrit de baies, de fruits mûrs, et qu'elle devient alors fort grasse et un bon manger. Temminck lui donne d'autres habitudes. Selon lui, elle habiterait, pendant la belle saison, les montagnes de moyenne élévation, et se tiendrait dans le voisinage des forêts de pins. Vieillot dit que son genre de vie varie selon les localités; qu'en Hollande elle construit son nid dans les roseaux, et le compose d'herbes aquatiques, et qu'en Provence elle choisit les lieux arides, près des forêts de pins, au sommet desquels le mâle se tient dans la saison des amours. , Observation. — Le prince Ch. Bonaparte fait cette espèce congénère des Sylv. atricapilla et hortensis. Un tel rapprochement est inadmissible : celles-ci ont la queue unicolore, chez l'Orphée elle est bicolore. Du reste, s'il était pos- sible de réduire sa taille d'un tiers, on en ferait une vraie Babillarde ordi- naire, ayant, à de très-légères nuances près, les mêmes couleurs et dans la même disposition. 11 est donc impossible de voir, dans l'Orphée, autre chose qu'une Babillarde de forte taille. 225 — BABILLARDE GRISETTE — CURRUCA CINE RE A Briss. Rémiges secondaires frangées de roux vif; la rectrice la plus extérieure blanche sur les barbes externes et sur une grande éten- due des barbes internes, la suivante blanche à la pointe seulement ; première rémige impropre au vol^ deuxième égale, ou peu s'en faut, à la quatrième^ la troisième la plus longue. Taille : O'^.i^ environ. MoTAcnxA sYLviA, Liuu. s. N. (1766), 1. 1, p. 330. Cdrruca cinerea, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 376. Sylvia cinerea, Lath. Ind. (1790), t. II, p. 514. Sylvia FRUTicETi et C1NERARIA, Bcchst, Nat. Dents. (1807), t. 111, p. 530 et 534. CuRRticA SYLVIA, Slcph. Geti. Zoûl., t. XIII, p. 210. Buff. PL enl. 579, f. 3, sous le nom àe Fmivette grise ou Grisette. SYLVIENS. 481 Mâle en été : Dessus de la tète et du cou cendré ; parties supé- rieures et joues d'un gris brun-roussâtre ; paupières et gorge blanches ; poitrine et flancs d'un cendré lavé de roux rosé ; milieu de l'abdomen blanc ; couvertures et pennes des ailes brunes, bordées de roux vif, à l'exception de la première rémige, qui est lisérée de blanc en dehors ; rectrices brunes, l'interne exceptée, qui est blanchâtre à la pointe, sur les barbes externes et sur une partie des barbes internes ; la suivante a seulement, à la pointe, une légère tache blanchâtre ; bec cendré ; pieds couleur de chair ; iris brun roussâtre. Femelle en été : Point de rose à la poitrine; cette couleur est rem- placée par une teinte roussâtre ; le blanc de la gorge est moins pur. Une femelle prise le 10 mai 1844 avait les plumes, principalement celles des parties supérieures, usées, ce qui la faisait paraître moins rousse que le mâle. Mâle et femelle en automne : Dessus du corps d'une teinte plus sombre, avec la poitrine et les flancs d'un cendré roussâtre ; gorge et milieu de l'abdomen blancs ; bec et pieds d'un brun livide. Jeunes avant la première mue : Ils ont les parties supérieures d'un brun fauve, sans teintes grises; le haut de la poitrine, les flancs, les sous-caudales d'un fauve clair ; la gorge et le milieu du ventre d'un blanc roussâtre. Après la mue : Ils ressemblent aux adultes dans leur plumage d'au- tomne, et ont une légère teinte roussâtre sur les parties inférieures. Variétés accidentelles : On rencontre des sujets tapissés de blanc, et d'autres dont le plumage est entièrement d'un blanc pur. La Grisette habite toute l'Europe, l'Asie occidentale et l'Afrique. Elle est commune partout. Elle arrive en France vers la fin de mars, et repart en septembre. Elle niche dans les taillis, les buissons, les broussailles, les champs de pois, de fèves, de colzas; donne à son nid la forme d'une coupe; le construit d'herbes sèches, de laine et de crins, et pond de quatre à six œufs d'un blanc grisâtre, plus ou moins glacé de verdâlre, et finement pointillé de cendré et de brun. Les points sont tantôt très-foncés et très-apparents, tantôt faibles et à peine distincts du fond de l'œuf. Ils mesurent : Grand diam. 0"",018; petit diam. 0™,0i4. Cette espèce se tient dans les bois humides, les bosquets, les champs de colzas, de fèves, dans les haies, etc. On la voitsans cesse s'élever perpendicu- lairement, pirouetter en chantant, retomber sur le buisson d'où elle est sortie, et s'y enfoncer en continuant son ramage. Dans le midi de la France, elle se nourrit presque exclusivement, vers la fin de l'été, de figues, des fruits du pistachier lérébinthe, et sa chair en acquiert beaucoup de délicatesse. Degland et Gerbe. !• ^1 482 ■ PASSEREAUX DÉODACTYLES. ObserTation. — La Fauvette Rousseline , Sylv. fruticeti de Meyer et de Vieillot (Buff. PL enl. 581, f. 1, sous le nom de Fauvette rousse), est une Gri- sette en robe d'automne, telle qu'on la trouve, chaque année, à la fin d'août ou au commencement de septembre, époque où l'on ne voit plus alors un seul in- dividu avec la robe de la Grisette. 224— BABILLARDE SUBALPINE — CURRVCA SUBALPIN A Boie ex Bonelli (Type du genre Stoparola, Bp. ; Erythroleuca, Kaup) Rémiges secondaires largement frangées de gris roussâtre ; rec- trice la plus extérieure blanche sur les barbes externes, avec un grand espace blanc sur les barbes internes ; la suivante blanche seu- lement à la pointe ; première rémige impropre au vol, deuxième presque égale à la cinquième, les troisième et quatrième égales et les plus longues. Taille: 0'",126 ft0™,128. Sylviasdbalpina, Bonelli, in : Temu). i/an, (1820), t. I,p. 214. Sylvia PAssERiNAjTemm. 3/an. (1820), t. I, p. 213. ' .' (' CURRUCA SCBALPINA etPASSERINA, Boie, /51.S (1822), p. 552. ■ Sylvia leucopogon, Mey. et^Yolf, Tasch. Dents. (1822), t. III, p. 91. Sylvia Bonelli, Keys. et Blas. Wivhdth. (1840), p. 57. Temm. et Laug. PI. col. 231, f. 2 et 3, mâle et femelle, sous le nom de Bec- fin subalpin. Mâle au printemps : Parties supérieures d'un cendré couleur de plomb, nuancé de bleuâtre à la tète, sur les côtés du cou et au croupion ; gorge, devant du cou, poitrine et flancs, d'un roux plus ou moins foncé, tirant sur le marron à la gorge et sur les côtés de la poitrine ; milieu de l'abdomen blanchâtre ; un trait d'un blanc pur descendant de chaque côté du bec, en forme de moustaches, sépare le roux du cou du cendré bleuâtre des parties supérieures ; ailes brunes, avec les cou- vertures et les rémiges bordées de roussâtre ; rectrices également brunes, avec la plus externe, de chaque côté, blanche en dehors et en dedans, sur le tiers inférieur de son étendue ; les deux suivantes ter- minées seulement de blanc ; bec brun, rougeâtre à la base en dessous; iris jaune ; pieds couleur de chair. Mâle en automne : Parties supérieures d'un cendré plus ou moins nuancé d'olivâtre ou de roussâtre ; parties inférieures d'un roux moins ardent, très-clair sur le flancs; milieu de l'abdomen plus blanc. SYLVIENS. 483 Femelle au printemps : D'un brun clair en dessus, très-légèrement nuancé d'olivâtre ; d'un gris roussâtre en dessous, avec les côtés du cou et les flancs plus roux et le milieu de l'abdomen blanc, couvertures et pennes des ailes faiblement bordées de roussâtre ; queue brune, avec la penne externe d'un blanc terne en dehors et grisâtre, en bas, sur les barbes internes ; bec moins brun en dessus que dans le mâle. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures d'un cendré roussâtre ; parties inférieures rousses ou d'un brun clair, avec le milieu de l'abdomen blanc ; ailes brunes, toutes les couvertures largement bordées de roux terne ; rectrices brunes, légèrement frangées et ter- minées de cendré roussâtre , avec la penne externe, de chaque côté, bordée en dehors et terminée de cendré blanchâtre. Nota. M. Malherbe, en faisant observer que cette espèce varie beau- coup dans son plumage, dit qu'il y a des individus qui ont toutes les parties inférieures d'un blanc pur. Ce sont probablement des jeunes après la première mue. La Babillarde subalpine ou Passerinette habite l'Europe et l'Afrique. On la trouve assez abondamment en Algérie, en Egypte, en Sardaigne, en Italie, en Dalmatie, en Silésie, et jusque dans les steppes delà nouvelle Russie et dans le Ghouriel. En France elle est très-commune dans certaines contrées du Languedoc et de la Provence, où elle vit sédentaire. Elle nicbe sur les arbustes, les buissons, à peu de distance du sol ; construit avec assez d'art un nid en forme de coupe, et pond quatre ou cinq œufs d'un blanc cendré, avec des points d'un gris roussâtre, plus nombreux vers le gros bout, et à peine distincts de la couleur du fond. Ils mesurent : Grand diam. O^jOlS à 0",014 ; petit diam. 0™,01. C'est dans les localités montueuses, couvertes de broussailles et d'arbustes, que la Passerinette vit de préférence. Jamais elle ne fréquente les grands bois. Elle fait très-souvent entendre un cri d'appel strident, qui s'étend au loin et décèle sa présence. Comme toutes ses congénères, elle aime beaucoup les fruits sucrés. ObserTations. — 1° Cette espèce a été décrite en double emploi par Tem- minck, en 1820, dans le deuxième volume an Manuel (T Ornithologie , sous le nom de Bec-fm subalpin. Savi et P. Roux ayant démontré que ces deux es- pèces n'en formaient qu'une, le savant ornithologiste bollandais s'em- pressa de se ranger de leur avis. C'est du vieux mâle, au printemps, qu'il avait fait sa Sylv. subalpina, et de la femelle à la même saison, sa Sylv. passerina. Les jeunes, suivant qu'ils se rapprochent plus ou moins de l'époque de la mue, constituent la Passerinette mâle et femelle des auteurs. 2° M. Kaupapris cette Babillarde pour type de son genre £'ri/,021 à 0",022 ; petit diam. O^jOlG. Observation. — L'on chercherait vainement un caractère organique qui puisse justifier le genre que M. Kaup et le prince Ch. Bonaparte ont fondé sur cette espèce. Abstraction faite de certaines dispositions dans la coloration du plumage, la Curruca nisoria ne diffère pas génériquement des autres espèces de celte section. Elle a surtout les plus grands rapports avec la Curruca cinerea par ses mœurs et ses habitudes. ■ f " SYLVIENS. 487 22 7 — BABILLARDE MÉLAIVOCÉPHALE CURRUCA MELANOCEPHALJ Boie ex Gmel . (Type du genre P?/rop/iM«/»zf7^ Dp.) Rémiges secondaires frangées de gris roussâtre ; la rectrice la plus extérieure blanche sur les barbes externes, avec une grande tache de même couleur sur les barbes internes; la suivante blanche seulement à la pointe ; première rémige impropre au vol, deuxième égale à la septième, les troisième^ quatrième et cinquième égales et les plus longues. ra///e;0™,135. MOTACILLA MELANOCEPHALA, Gmel. 5. N. (17S8), t. I, p. 770. Sylvia melanocephala, Latli.//îfZ. (1790), t. II, p. 500. Sylvia buscicola, Vieill. N. Dict. (1817), t. XI, p. ISd. CuRRUCA melanocephala, Boie, Isis (1822), p. 5;)3. Pyropotiialma melanocephala, Bp. Ucc. Earop. (1842), p. 37. Melizophilus melanocepualus, Caban. Mus. Orn. Hein, pars 1^ Ose. (18bO- 1831), p. 33. Gould, Birds of Eur. pi. 142. 3Iàle : Tète noire jusqu'à la nuque et jusqu'au-dessous des yeux; dos gris foncé, tirant sur le roussâtre ; gorge, devant du cou, yjoitrine et ventre d'un blanc grisâtre, nuancé de brun roussâtre sur les parties latérales du corps ; rémiges brunes, bordées de roussâtre ; rectrices noi- râtres, l'externe blanche en dehors, tachée de blanc en dedans, à la pointe; sur la deuxième et quelquefois sur la troisième une tache de même couieur à Texlrémité; bec noirâtre en dessus et blanchâtre en dessous, vers la base ; bord libre des paupières d'un rougeâtre clair à l'état frais ; pieds bruns, iris châtain. Femelle: Dessus de la tète d'un cendré sombre ; dessus du corps d'un brun roussâtre ; gorge blanche, poitrine et ventre d'un blanchâtre nuancé de roussâtre sur les côtés ; le blanc de la rectrice externe lavé de roussâtre et de cendré, Jeimes avant la première mue : Ils ne diffèrent presque pas de la femelle ; mais ils ont les commissures du bec plus épaisses et plus jau- nâtres. • ' Nota. Un mâle tué près de Gènes (Collect. Degland, exempl. donné par M. Malherbe), est sensiblement plus petit que d'autres venus du 488 PASSEREAUX DÉODACTYLES. midi de la France ; ses teintes sont plus pures, tirant sur le bleuâtre au dos, aux flancs, et sur le blanc argentin au devant du cou, au milieu de la poitrine et du ventre. Cette espèce habite l'Afrique et les contrL^s les plus méridionales de l'Eu- rope, telles que la Sicile, la Sardaigne, la Corse, la Toscane, la Dalmatie, les Étals romains, les départements les plus méridionaux de la France et le midi de l'Espagne. M. Nordmann dit qu'on la trouve dans la Bessarabie, sur les bords du Danube. Elle vivrait, dit-on aussi, dans l'Asie Mineure. Elle est sédentaire dans le midi de la France, d'après M. Crespon,et en Sicile, selon M. A. Malherbe. Elle niche dans les buissons, sur les arbrisseaux, les arbres fruitiers, à peu de distance du sol ; pond cinq ou six œufs d'un gris roussâtre, avec de petits points fauves ou d'un roux olivâtre, plus rapprochés au gros bout, et peu appa- rents. Ils mesurent : Grand diam. 0"",018 à O-^jOig ; petit diam. 0'",0i3 à 0",0i4. Son régime est, comme celui de ses congénères, insectivore et frugivore. ObscrTation. — Cette espèce, réunie à la Sylv. sarda, compose le genre PyrophUtalma du prince Ch. Bonaparte. Non-seulement ce genre doit être rayé, mais encore les deux espèces ne peuvent rester ensemble. Chez la première, les ailes atteignent le milieu de la queue, qui est ample; chez la seconde, celle-ci est étroite et dépasse beaucoup les ailes. Quoique ces espèces aient pour caractère commun des orbites nus (caractère que l'on rencontre aussi chez quelques autres), on est en quelque sorte contraint de les éloigner, lorsque l'on considère l'ensemble du système de coloration. La Sylv. sarda, sous ce rapport et sous celui de la forme de la queue, se place naturcllementà côté du Melizopk. provincialis. C'est donc à cette espèce qu'il faut l'associer; de môme qu'il con- vient de réunir la. Sylv. melanocepluda aux Currucœ, parce qu'elle en a les habi- tudes et que ses couleurs ont une disposition fort analogue. Ce n'est d'ailleurs pas d'après le caractère fourni par la nudité des orbites, qu'on pourrait la sé- parer génériquement, parce que, dans ce cas, il faudrait lui réunir la Sylv. conspicillata, qui offre le môme caractère. Or, il est impossible de ne pas voir dans celle-ci une Curruca.Le fait est tellement saillant, que quelques auteurs, parmi lesquels nous citerons M. Nordmann, ont pu croire et avancer même, à tort évidemment, que les Curr. cinerea, passerina et conspicUlata pourraient bien ne former qu'une espèce. 228 — BABILLARDE RÏJPPELL — CURRUCA RLPPELLII Bp. ex Temm. Rémiges secondaires frangées de gris blanchâtre; la rectrice la plus extérieure blanche, avec une tache ?ioire à la base, la suivante blancheseulement à la jwinte ; première rémige impropre au vol, deuxième égale à la quatrième, la troisième la plus longue. Taille : (i'^^i^ environ. \ SYLVIENS. , M9 Sylvia Ruppellii, Temni. Man. (1835), 3^ part. p. 129. Sylviacapistbata, Rûpp. -/l/u5. SeHÂ:. t. II, p. 181. Cdrruca Ruppellii, Bp. B.of Eur. (1S38), p. 14. .. . • Temm. et Laug. PL col. 2i5, f. \,inâ!e. Maie au printemps : Dessus de la tète noir ; dessus du cou et du corps gris foncé; gorge et devant du cou d'un noir pareil à celui du vertex ; dessous du corps blanc, avec une teinte rose au milieu de l'ab- domen, et une autre cendrée sur les côtés ; joues d'un cendré foncé, avec une bande blanche qui, des commissures du bec, se rend sur les côtés du cou et encadre le noir de la gorge ; ailes d'un brun noirâtre, avec les grandes couvertures lisérées de gris blanchâtre ; les huit rec- trices médianes noires ; la plus externe, de chaque côté, blanche, mar- quée d'une petite tache noire à la base, la deuxième noire, avec une grande tache blanche à l'extrémité ; bec noir, blanc à la base de la man- dibule inférieure ; pieds d'un brun clair. Femelle au printemps : Point de noir au devant du cou ni sur la tête ; les plumes du sinciput sont seulement plus foncées que celles du dos; gorge blanchâtre; parties inférieures grises, très-faiblement lavées de rose sur la poitrine ; pieds jaunâtres. Jeunes mâles : Ils ne se distinguent de la femelle que par les teintes plus ou moins noirâtres de la tète et de la gorge. Celte espèce habite les bords de la mer Rouge et du Nil, dans les contrées boisées, et se montre en Grèce, où elle a été tuée plusieurs fois. On la trouve aussi dans nos possessions de l'Algéi'ie. Elle a les habitudes et le genre de vie de ses congénères ; construit^, comme elles, négligemment un nid, à peu d'élévation du sol et pond quatre uu cinq œufs grisâtres ou verdâtres, couverts de points et de très-petites taches plus foncées, ayant les plus grands rapports avec ceux des Curruca cinerea et mêla- nocephala. Ils mesurent ; Grand diam. 0",017 à 0",018; petit diam. 0'°,0I4 à 0",0I7. Observation. — Cette espèce, rangée par le prince Ch. Bonaparte à côté des Sylv. atncapilla, hortensis el orphea, concourt à former le genre Curruca de cet auteur. La place que nous lui donnons nous paraît lui mieux convenir sous tous les rapports. GENRE CVI PITCHOU — MELIZOPHILUS, Leach. MoTACiLLA, p. Gmel. S, N. (1788). Sylvia, p. Lath. Ind. (1790). 490 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Melizophilus, Leach, Sijst. Cat. M. and B. Brit.Mus. (1816). CuRRUCA, p. Boie, Isis (1822). THAMNODUS,Kaup, Nat. Syst. (1829). Bec menu, droit, comprimé dans sa moitié antérieure, garni de quelques poils à la base, à mandibule supérieure échancrée à la pointe; narines ellipsoïdes, operculées, ouvertes de part en part; ailes sub-obtuses, arrondies, très-courtes, ne dépassant pas de beaucoup la base de la queue; celle-ci longue, étroite, étagée, bicolore, la rectrice la plus extérieure, étant toujours en partie blancbeou blanchâtre; tarses grêles; ongles faibles, re- courbés. ' ' ' Les Pitclious ont les mœurs génc^rales des autres Sylviens, comme ils en ont le genre dévie; mais leurs habitudes diffèrent un peu. Ils n'habitent jamais les grands bois, les vergers ; ne fréquentent que les coteaux incultes, les mon- tagnes couvertes d'arbres nains, de ronces, de bruyères. Ils ont presque con- stamment la queue relevée, môme lorsqu'ils fouillent les buissons ou les grandes herbes pour y chercher leur nourriture. Leur chant est plus strident que celui des Babillardes, plus faible et composé d'un petit nombre de phrases courtes. Le maie ne se distingue de la femelle que par des couleurs plus vives, et les jeunes, avant la première mue, ont un plumage plus sombre, mais peu diffé- rent de celui de la femelle adulte. La mue est simple; seulement, par l'usure des plumes, le plumage du printemps prend des teintes plus pures. ObserTation. — Le prince Ch. Bonaparte n'a admis dans ce genre qu'une seule espèce : lnSylv. provincialis (Gmel.). M. Cabanis y rapporte, comme nous l'avons fait depuis longtemps (1), la Sylv. sadar, (Marm.), qui a tous les caractères, les habitudes, le chant du Pitchou, etc., et qu'il est par consé- quent impossible d'en séparer, surtout pour la ranger, comme l'a fait le prince Ch. Bonaparte, à côté de la Curruca melanocephala (type de son genre Pyroph- thalma) avec laquelle elle a peu d'affinité. 2 29 — PITCHOU PROVENÇAL MELIZOPHILUS PROIIXCIALIS v Jenyns ex Gmel. • - Rémiges secondaires frangées de roussdtre ; la rectrice la plus extérieure hlanchâtre sur les barbes externes et à l'extrémité^ la suivcmte avec une fme tache de même couleur au bout ; première (1) Did. univ. d'IIist. nat. (1848), t. XII, p. 113, l" co!. ' . ... SYLVIENS. 4'9I rémige impropre au vol, deuxième im. peu plus longue que la sep- tième, les quatrième et cinquième égales et les plus longues. . Taille: O'^JSd. , ;. . , ■ ..; MoTAciLLA PRoviNciALis, Gmel. S. iV. (178S), t. I, p. 9:iS. ''' Sylvia DARTFORDiENSis, Lath. /«(/. (1790), t. II, p. 517. ' ^' '"-^ Melizophilus dartfordiensis, Leach Syst. Cal. M. and. B. Brit. Mus. (1816), p.2o. Sylvia ferruginea, Vieill. N. Dict. (1817), t. XI, p. 218. i ( -; , Sylvia PROVINCIALIS, Temm. Man. (1820), t. I, p. 21 1. CcuKUCA PROVINCIALIS, Boie, Isis (1822), p. o53. Melizophilus provincialis, Jenyns, Mo.a. Brit. Vert. An. (lS3o), p. 112. Thamnodus PROVINCIALIS, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 109. Buff. PI. enl. 655, f. 1, mâle, sous Je nom de Pitle-chou de Provence. Mâle en été : Parties supérieures d'un cendré tirant au bleuâtre à la tête et sur les côtés du cou, à l'olivâtre au dos et aux ailes ; parties inférieures d'un roux ferrugineux foncé, avec quelques petites taches blanches à la gorge, et le milieu de l'abdomen d'un blanc argentin ; ailes noirâtres, lisérées de rouss^âtre sur toutes les couvertures supérieures; queue lu'une, avec la penne externe bordée en dehors et terminée de blanc; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; paupières d'un jaune orange ; pieds et iris jaunâtres. Mâle en automne : Le roux des parties inférieures tire sur la cou- leur lie de vin ; les taches de la gorge sont plus nombreuses et plus apparentes. Femelle : D'un cendré moins foncé en dessus ; d'un roux ferrugi- neux plus clair en dessous, avec plus de stries blanches à la gorge. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures comme chez la femelle ; parties inférieures variées de plumes blanchâtres, et plus striées de blanc, à la gorge, que chez les adultes ; iris brun. Le Pitchou provençal est propre à !"Europe méridionale et occidentale. Il habite particulièrenaent le midi de la France, TEspagne, l'Italie, où il est sédentaire; vit aussi dans quelques contrées de l'Angleterre; se montre en Dauphiné, en Anjou, en Bretagne, notamment dans le Finistère, où il nous a paru séjourner, et fait des apparitions accidentelles dans nos départements septentrionaux. Il niche dans les buissons, les haies, à peu de distance du sol; construit, avec assez d'art, un nid en forme de coupe; le compose d'herbes sèches au dehors, de laines et de crins au dedans, et pond quatre ou cinq œufs d'un gris pâle, ou d'un blanc grisâtre un peu jaune, avec de petits points roux, rougeâ- tres, ou bruns, peu apparents et très-rapprochés vers le gros bout de l'œuf, où ils forment quelquefois une couronne. Ils mesurent : 492 PASSEREAUX DEODACTYLES. Granddiam. 0",013 à 0'",014;petitdiam. O^jOl. C'est sur les coteaux secs, arides, couverts de bruyères, de genêts, et dans les landes où croissent les ajoncs, qu'on rencontre cette espèce. Elle est vive, pétulante et tient constamment la queue relevée, soitqu'elle perche, soit qu'elle coure à terre. Elle se tient presque toujours cachée dans le plus épais d'une broussaille ou des arbustes qu'elle fréquente. Son vol est bas et s'exécute par soubresauts. Sa nourriture consiste principalement en insectes et en baies. 230 — PITCHOU SARDE — 3IELIZ0PHILUS S ARDUS Z. Gerbe ex Marmora Rémiges secondaires frangées de gris ; la rectrice la plus exté- rieure^ finement lisérée de blanchâtre sur les barbes externes^ avec une tache de même couleur à l'extrémité; première rémige impro- pre au vof deuxième plus courte que la septième^ la quatrième la vlus longue. Taille: 0'",134 «O'°,13o. Sylvia Sarda, Marmora, Mem. délia Acad. di Torino (Mémoire lu le 28 août 1819). CoKBUCA Sarda, Boie, Isis (1822), p. 5.j3. Pyrophthalma Sarda, Bp. Ucc. Europ. (1842), p. 37. Melizophilus Sarda, Z. Gevhe, Dict. wiiv. d'Hist. nat. (1848), t. XII, p. 113. Temm. et Laug. PL col. 24, f. 2, mâle adulte. Mâle : Cendré noirâtre en dessus, plus foncé au front et près des yeux, plus clair à la nuque, aux côtés et au devant du cou ; brun- roussàtre sur les côtés du corps ; d'un blanchâtre teint de vineux au milieu de l'abdomen ; pennes des ailes et de la queue noirâtres ; rec- trices externes, de chaque côté, bordées et terminées de blanc, les autres lisérées de gris verdâtre; bec noirâtre en dessus ; jaunâtre en dessous, vers la base ; bord libre des paupières rouge ; pieds jaunâtres. Femelle: Teintes généralement plus pâles que dans le mâle; le cendré plus blanchâtre à la gorge et au milieu du ventre. Les jeunes avant la première mue nous sont inconnus. Cette espèce habite l'Europe méridionale et l'Afrique septentrionale. En Europe, elle n'a encore été trouvée qu'en Sardaigne, en Corse et en Sicile. Il est probable qu'elle doit se montrer en Provence ; Vieillot dit qu'on l'y voit quelquefois; mais jusqu'ici elle n'y a pas été observée, que nous sachions. P. Roux et M. Crespon n'en font pas mention. Elle niche sur les arbrisseaux, à peu de distance du sol ; construit assez ar- listement un nid profond, et pond de quatre à six œufs d'un blanc sale un peu CALAMOIIERPIENS. 493 jaunâtre, avec des taches grises et rougeûtres, trùs-rapprochées au gros bout. Ils mesurent ; Grand diana. O^jOlS ; petit diam. 0'°,012. SOUS-FAMILLE XXXVII ! CALAMOHERPIENS — CALAMOHERPINJE Sommet de la tête déprimé ; front anguleux; bec généralement plus large que haut à la base, à bords droits ; tarses recouverts par plusieurs grandes scutelles ; ongle du pouce fort, au moins aussi long que ce doigt, à de rares exceptions près ; queue le plus géné- ralement inégale ; œil médiocrement dilaté. Tous les oiseaux qui appartiennent à cette section ont des caractères qui les font aisément distinguer des Sylviens et des autres Turdidés : leur front est anguleux, leur tète déprimée, leur ongle du pouce robuste, leur queue le plus souvent élagée ou conique. Mais c'est surtout par les mœurs et les habitudes qu'ils se distinguent. Presque tous fréquentent les cours d'eau, les étangs, ou font leur demeure des lieux bas et humides. Beaucoup d'entre eux ont l'ha- bitude de grimper le long des tiges verticales des plantes ou des arbustes aqua- tiques. Leur nourriture consiste presque exclusivement en insectes à élytres, en mouches, en vers, en tipules, en petits mollusques univalves qu'ils cher- chent sur le bord des eaux : rarement ils mêlent des baies à ce régime. Enfin leurs cris, leur chant ne sont, en général, ni aussi doux, ni aussi cadencés que ceux des Sylviens. GENRE CVII AGROBATE — jEDON, Boie Sylvia, p. Temm. Mm. (1828). TuRDDS, p. Mey. et Wolf, Tascli. Deuts. (1822). ^DON, Boie, Isis {iS-2Q). Erythropygia, Smith (1833). Acrobates, S\\3.ms. Nat.Sy si. B. (1837). Salicauia, Keys. et Blas. Wirbelth.{[SiO). Bec comprimé dans toute son étendue, pi^esque aussi haut que large à la limite du front, plus haut que large dans tout le reste de sou étendue; bords des mandibules dessinant une ligne 49i PASSEREAUX DÉODACTYLES. courbe ; mandibule supérieure très-fléchie à la pointe , dont l'échancrure est à peiue visible; narines ovalaires; tarsesjforts, plus longs que le doigt du milieu, l'ongle compris; doigts courts, épais, pourvus d'ongles faibles, celui du pouce peu recourbé et plus court que ce doigt ; ailes médiocres, sub-aiguës; queue am- ple, longue, arrondie. i s s . v . t * Observations. — 1° Si les caractères tirés de la forme du bec, de la lon- gueur des tarses, de celle de l'ongle du pouce, de la forme et de l'étendue de la queue, laissent peu d'incertitude sur la valeur de ce genre, il n'en est plus de m^.me relativement à la place qu'il convient de lui assigner. Faut-il le ran- ger dans la division des Sylviens ou dans celle des Calamoherpiens? Temminck qui, en premier lieu, avait placé l'espèce type dans sa section des Riverains, l'a plus tard rapportée dans celle des Sylvains, par la raison, dit-il, qu'elle a les mœurs et le genre de vie des espèces qui habitent les bois. Ce qui nous a déterminés à ranger ce genre dans la division des Calamoherpiens, quoique la forme et la couleur de ses œufs en fassent manifestement un Sylvien, voisin des Currucœ, c'est que l'oiseau sur lequel ce genre est fondé a le front anguleux des Rousserolles. Du reste, nous devons avouer que nous ne considérons pas cette place comme définitive, par la raison que les éléments fournis par les mœurs font presque entièrement défaut. Comme le genre Hypolaïs, celui-ci paraît être un genre de transition. 2° M. Ménétriés, dans son Catalogue raisonné des Oiseaux du Caucase (p. 32, n° 60), a signalé, sous le nom de Sylvia familiaris, un oiseau que Temminck, MM. de Keyserling et Blasiusont rapporté à la. Sylvia galactodes. M. Schlegel, au contraire, l'a distingué de celle-ci, et son opinion a été partagée par plusieurs or^ nithologistes,et notamment parle prince Ch. Bonaparte dans sa Revue critique (1). Après un examen comparatif des plus minutieux avec YyEdon galactodes, nous ne pouvons nullement partager l'opinion de M. Schlegel. Les sujets que nous avons vus avec les taches noires de la queue formant bande, sont tous des ^don galactodes adultes et vieux; les sujets à taches moins grandes, plus ou moins orbiculaires et ne formant pas bande, sont tous des jeunes ^^(/o?i galac- todes, dans leur plumage de première année, ou des femelles. Du reste, l'es- pèce, quant aux teintes générales, au volume du bec, à la forme et à l'étendue des taches noires de la queue, aux dimensions de l'ongle du pouce, et même à la proportion des rémiges, est sujette à de fréquentes variations, dépendant de l'âge et du sexe. Nous avons sous les yeux deux sujets tués dans la province d'Oran, le même jour et dans la même localité, dont l'un (mâle très-adulte) est yEdon familiaris par les taches noires de la queue, la compression du bec, la couleur des sus-caudales ; el^Sdon galactodes, par les dimensions que M. Schlegel (1) Le prince Ch. Bonaparte qui l'admettait, sans discussion, dans sa Revue critique, la rejette, également sans discussion, dans le Catalogue Parzudaki et dans ses Annotations sur la revue de ce Catalogue, par M. de Sélys-Longchamps (Rev. et Mug. de zooL, 1S57, p. 137). CâLAMOHERPIENS. i95 assigne à la première rémige, et par la deuxième rémige bien plus courte que la cinquième : l'autre sujet (mâle ou femelle de l'année), jEdon galactodcs par les teintes générales, les taches de la queue, l'étendue de la première rémige, est faniiliaris sous tous les autres rapports. Nous retrouvons les mômes varia- tions sur un grand nombre d'exemplaires que MM. E. et J. Verreaux ont obligeamment rais à notre disposition. Il nous paraît manifeste que les deux espèces n'en forment qu'une seule. 251 — AGROBATE RUBIGINEUX — JE;Z)OiV GALACTODES Boie ex Temm. Parties supérieures dun gris roiissàtre vif; parties inférieures couleur isabelle; toutes les rectrices, à l'exception des deux mé- dianes^ tachées de noir vers leur extrémité. - 7a2//e:0'",174àO™,175. ;: Sylvia GALACTODES, Temui. il/an. (1820), 1. 1, p. 182. Sylvia RUBiGiNOSA, Tcmm. i/««.(iS35), 3e part. p. 129. TuRDOS RUBiGiNOSus, Mbv. et Wolf, Tasch. Deuis. (1822), t. III, p. 66. JEdon GALACTODES, Boie, Isis (1826), p. 972. Salicaria GALACTODES, Keys. et Blas. Wirhelth. {\B>iO), p. 55. Sylvia familiaris, Ménét. Cat. rais. (1832), p. 32. Salicaeia familiaris, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 29. ' ■ ^DON FAMILIARIS, Bp. Rev. cHt . (1859), p. 149. Temm. et Laug. FL col. 251 , f. 1 . Mâle très-adulte : Parties supérieures d'un gris roussâtre assez vif, nuancé de brun au-dessus de la tête, de ferrugineux aux sus-caudales ; parties inférieures d'un blanc isabelle, lavé de roux sur les côtés du cou, à la poitrine et sur les flancs ; lorums bruns ; raie sourcilière d'un blanc légèrement roussâtre ; ailes d'un brun clair, avec les couvertures bor- dées de roux clair ; les rémiges primaires lisérées et terminées de roux, les rémiges secondaires également frangées de roux et terminées de blanchâtre; queue d'un roux vif, avec les quatre rectrices les plus laté- rales terminées par une tache blanche, qui diminue de grandeur de la première à la quatrième, où elle n'occupe presque plus que l'extrémité des barbes internes ; cette tache est précédée d'une autre tache trans- versale noire, arrondie du côté de la base, concave du côté de la pointe, et dont la grandeur est en sens inverse de celle qu'offre la tache blan- che ; en d'autres termes, elle grandit de la première à la quatrième ; l'extrémité de la cinquième rémige, finement lisérée de blanchâtre, offre aussi une tache ovalaire noire, obliquement située sur les barbes in- 496 PASSEREAUX DÉODACTYLES. ternes, et entamant un peu les barbes externes ; rectrices médianes uni- colores; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous vers la base et sur les bords des mandibules; pieds d'un brun jaunâtre ; ongles bruns. Femelle : Elle diffère du mâle par des teintes moins brunes sur la tète, moins roussâtres à la poitrine et sur les flancs, et surtout par les taches noires de la queue : elles n'ont pas une aussi grande étendue, et la tache de la rectrice la plus extérieure est quelquefois réduite à une étroite bande transversale, qui entame à peine le rachis de la penne. Jeimes de P année : Parties supérieures d'un gris Isabelle nuancé de roussâtre clair, principalement à la tête et au dos, et de roux un peu plus vif aux sus-caudales ; parties inférieures d'un Isabelle très-fai- blement lavé de roussâtre au devant et sur les côtés du cou et de la poi- trine, sur les flancs et les sous-caudales ; lorums brunâtres ; raie sour- cilière Isabelle ; ailes d'un brun roussâtre très-clair, avec les pennes primaires frangées et terminées de gris roussâtre, et les secondaires largement bordées et terminées de gris roussâtre tournant à l'isabelle ; queue d'un roux un peu moins vif et un peu moins foncé que chez les adultes, avec les trois rectrices les plus latérales, de chaque côté, termi- nées par du blanc roussâtre ; la tache noire qui suit, grandit de la pre- mière à la troisième et diminue de celle-ci à la cinquième, mais cette tache, très-petite et ovale sur la première, presque effacée sur la cin- quième, n'occupe que les barbes internes et ne dépasse point le rachis ; pieds d'un brun clair glacés de jaunâtre ; ongles blanchâtres. L'Agrobate ruljigineux habite l'Europe mL'ridionale et orientale, l'Asie oc- cidentale et l'Afrique septentrionale. On le trouve en Espagne, en Grèce. Il est commun en Egypte et en Algérie, dans les environs de Ghelma. Il niche dans un buisson, entre les branches basses d'rfn arbuste et près du sol, comme le Rossignol; construit assez négligemment son nid, et pond de cinq à six œufs, qui ont les plus grands rapports de forme et de coloration avec certaines variétés d'œufs de la Cunuca cinerea; mais ils sont beaucoup plus gros. La couleur du fond de la coquille est tantôt grisâtre ou d'un blanc sale tantôt d'un blanc jaunâtre ou verdâtre, et cette couleur est relevée par de nombreux petits points, par des stries et par de petites taches irrégulières, la plupart confluentes, d'un brun olivûtre ou d'un brun roussâtre, mêlées à d'autres petites taches cendrées situées plus profondément. Ils mesurent : Grand diam. 0'",020 à 0'°,021; petit diam. 0^016 àO-",*)!?. Comme les Traquets, il a l'habitude, lorsqu'il saute, de relever et de baisser fréquemment la queue, qu'il tient ouverte en éventail. ; ■ CALAMOHERPIENS. ' 49f GENRE CVIll HYPOLAÏS — HYPOLAIS, Brehm. MoTACiLLA, p. Linn, S. N. (1735). Sylvia, p. Lath. /^if/. (i790). • ; ■ •;.) AsiLus, p. Bechst. Orn. rrt5f/i. (1802). ■■■]:[> Phyllopneuste, p. Mey, et Wolf, Tasc/i. Deuis. (1810). CuRBDCA, p. Boie, Isis (1822). Hypolais, Brehm, Uebers. Deuts. Vôg. (1828). FicEDULA, Keys. et Blas. TFm'^cZ/A. (1840). Muscicapoïdes, de Selys, i^awne ie/^/e (1842). ' Bec très-large à la base, déprimé dans toute son étendue; mandibule supérieure légèrement échancrée à son extrémité, renflée, à arête peu saillante; bords des deux mandibules droits ; narines ovales; ailes sub-aiguës ; queue égale ou légèrement arrondie ; doigts grêles, celui du pouce moins long que ce doigt ; plumage uniformément coloré. Les Hypolais sont des oiseaux querelleurs, hargneux, sans cesse en mou- vement; ils fréquentent les bosquets, les lisières des bois, les vergers, les jar- dins ; leur chant est très-varié. Elles ont le talent de l'imitation et s'appro- prient le ramage des autres oiseaux. Leur nourriture consiste principalement en insectes ailés qu'elles saisissent quelquefois très-adroitement au vol : à la fin de l'été, elles mangent aussi des baies et des fruits. Leur nid est construit avec beaucoup d'art. Le mâle et la femelle portent le même plumage. Les jeunes, avant leur première mue, dilTèrent fort peu des adultes. Leur mue est simple. ObserTations. — 1° Les Hypolaïs ont été longtemps confondues avec les Fauvettes vraies, dont elles diflèrent cependant par leur bec large et déprimé, comme celui des Gobe-Mouches, ce qui leur a fait donner par M. de Sélys- Longchamps le nom générique de Muscicapoïdes. Des deux espèces que Tem- minck a connues, l'une fait partie de son groupe des Bec-fins riverains, l'autre de son groupe des Muscivores.M. Schlegel plaçait également la Sijlvia oliveto- rum dans la section des Riverins; mais il l'en a retirée en dernier lieU;, pour la ranger avec les Eypolais polyglotta, icterina et elœica, dans la section des Pouillots [Ficedulœ] correspondant aux Muscivores de Temminck. Les Hypolaïs, par leurs caractères, leurs mœurs, leur mode de nidification, leur chant, etc., non-seulement sont complètement distinctes des Pouillots, mais sont généri- quement inséparables, et la tentative qu'a faite le prince Ch. Bonaparte de les démembrer en Hypolais et en Chloropeta nous paraît des plus malheureuses. 2° Quoique les Hypolaïs ne fréquentent pas beaucoup les lieux aquatiques, il est Degland et Gerbe. I. — 32 498 PASSEREAUX DEODACTYLES. cependant impossible de ne pas les rattacher à la division des Calamoherpiens : il serait même tout à fait arbitraire de les éloigner des Rousserolles, dont elles ont en partie le système de coloration, le genre de vie, les mœurs, pres- que le mode de nidification (surtout quant à la forme du nid), et dont elles ne diffèrent, au physique, que par un bec plus large, plus déprimé, et par un ongle du pouce moins robuste et moins long. Par ce dernier caractère, et sous le rapport des habitudes, elles paraissent être un passage des Sylviens aux Calamoherpiens. 3° La Sylvia flaveola (Vieill.) est une espèce à éliminer. Le caractère unique sur lequel elle repose : bec comprimé dans toute sa lojigueur , est un caractère ar- tificiel, provoqué par M. Wattrin qui, par un procédé vicieux de montage, altérait la forme de la plupart des oiseaux à bec fin qu'il préparait. C'est d'a- près une Calamoherpe arundinacea sortie de ses mains, que Temminck a, de son côté, faussement attribué à cette espèce un bec comprimé dès la base. La pré- tendue Sylvia flaveola (Vieill.) est un spécimen de ce genre. Nous nous en sommes assuré par l'examen des quatre dépouilles déterminées par Vieillot, et nous avons constaté (i) que trois de ces dépouilles (Collect. Degland ; Collect. du comte de Riocour, et type de la Collection Vieillot) appartiennent à de jeunes Hypolais icterina, et que l'autre (Collect. Bâillon) était celle d'une jeune Hypolais polyglotta. 4° L'oiseau décrit par M. Jaubert sous le nom d'Hypolais Verdoti {Rev. et Mag. de Zool. 18oo, t. Vil, p. 70) est très-certainemerd une Hypolais elœica. Un individu, sous son plumage de jeune, que nous devons à l'obligeance de M. Jau- bert, ne nous laisse aucun doute à cet égard. 5° La Sylvia caligata (Licht.), ou Sylvia scita (Eversm.), dont on a fait tantôt une Lusciola, tantôt une Calamodyta, tantôt une Calamoherpe, et en dernier lieu le type du genre Iduna, nous paraît devoir être rapportée aux Hypolais. Nous donnons à l'article qui concerne cette espèce, les raisons qui nous ont déterminé, dès 18bo, à la ranger parmi celles-ci. 6° Nous avons dû omettre dans la synonymie, soit de la Polyglotte, soit de rictérine, la Sylvia hypolais (Lath.), par la raison qu'elle nous paraît, par sa taille, par sa poitrine tournant au jaune, par son ventre argenté, se rapporter à un Pouillot plutôt qu'à l'une de ces deux espèces. Latham, d'ailleurs, indi- que la Sylvia hypolais comme se trouvant en Angleterre ; or les Hypolais pa- raissent étrangères à cette partie de l'Europe, ^r; ,■.,...' g ■■ i ko 252 — HYPOLAIS ICTÉRINE — HYPOLAIS ICTERINA ,: , , Z. Gerbe ex Vieill. Parties supérieures olivâtres; parties inférieures jaunes ; ailes au repos s' étendant au delà du milieu de la queue ; première ré-- (1) Mémoire sur l'Hypolaïs ictéiine, ï{evue zoologique, 1844, t. VII, p. 440; et 1846, t. IX, p. 435. Nous avons vu depuis le type même de la collection Vieillot, acquis par M. Florent Prévost, pour le Muséum de Paris. .' ' CALAMOHERPIENS. 'W9 mige impropre au vol^ deuxième plus longue que la cinquième, égale ou presque égale à la quatrième ; la troisième la plus longue. r^/Z/e: 0'",135. MoTACiLLA HYPOLAis? Linii. S. N. (1766), t. I, p. 330. Cdrbdca ARUKDiNACEA ? Bi'iss. Omitli. (1760), t. m, p. 378. SYLViAuiPPOLAiSjBechst.nec L6e///i. (1840), p. 56. , •, , Hypolais polyglotta, de Sélys, Faune belge (1842), p. 99. . Salicaria iTALiCA de Filippi, in : Bp. Rev. crit. (1850), p. 151. Hypolais ICTERINA, Z. Gerbe, i?ey. Zoo/. (1844), t. VIII, p. 240 ; — (1846), t. IX, p. 433, eiDid. univ. Hùt. nat. (1848), t. XI, p. 237. Buff. PI. enl. 581, f. i, sous le nom de Fauvette des roseaux. Bp. Faun. liai. pi. 28, f. 2, sous le nom de Sylvia hypolais. \^ Mâle et femelle en été : D'un gris olivâtre en dessus, d'un jaune un peu clair en dessous, avec les flancs très -légèrement lavés de cendré ; lorums, plumes ciliaires, raie sourcilière, étroite et peu étendue, éga- lement d'un jaune clair; régions parotiques d'un gris olivâtre ; couver- tures et pennes des ailes brunes, les premières bordées de gris olivâtre, les rémiges primaires bordées de même, et les secondaires frangées de blancjaunâtre ; rectrices brunes en dessus, grisesen dessous, frangées de gris verdâtre, la plus latérale de chaque côté d'une teinte moins foncée que les autres ; bec brun clair, avec la mandibule inférieure jaunâtre ; pieds bleuâtres, avec le dessous des doigts jaune; iris brun foncé. L'un et l'autre, en automne, ont moins de cendré et plus de verdâtre. Jeunes avant la première mue^ d'un cendré brunâtre très-peu lavé d'olivâtre sur les bords des plumes, en dessus; d'un cendré blanchâtre, nuancé d'un peu de jaunâtre, en dessous ; lorums et tour des yeux gris blanc jaunâtre ; couvertures et pennes alaires brunes, bordées large- ment de cendré roussâtre ; queue d'un brun cendré, d'une teinte plus claire au bout et sur le bord des pennes ; bec court, d'un brun de plomb en dessus et jaunâtre en dessous ; pieds bleuâtres, glacés de jaunâtre. Après la mue : lis ressemblent aux individus vieux, mais ils ont des teintes plus ternes en dessus, les parties inférieures d'un jaune plus clair, et le bec moins long. L'Hypolaïs ictérine est répandue dans une grande partie de l'Europe Cuuli- nentaie. 500 PASSEREAUX DEODACTYLES. On la trouve dans le nord et dans le midi de la France, en Belgique, en Alle- magne, en Italie, en Crimée. Elle niche sur les arbustes, souvent sur les lilas, dans les bosquets, les ver- gers et même dans les jardins de nos villes. Son nid, construit avec beaucoup d'art, en forme de coupe, a la plus grande ressemblance avec celui de l'Hypolaïs polyglotte. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, d'un rose violet ou lilas, avec des points et des taches rondes, noires, plus espacées que sur ceux de l'espèce suivante, et sans traits irréguliers. Ils mesurent : Grand diam. 0'",0I9 environ; petit diam. O^jOiS. Dans le département du Nord, où elle est très-commune, l'Ictérine se tient indistinctement dans les bosquets humides, dans les jardins et les vergers éle- vés et secs. Elle y arrive dans la première quinzaine de mai et en repart vers la fin d'août. Dès son arrivée, le mâle fait entendre, du haut d'un arbre ou de la branche d'un buisson, un chant très-varié et fort, en imitant celui de plu- sieurs autres oiseaux; aussi n'y est-il connu que sous le nom de Contrefaisant. Il est d'un caractère vif, folâtre et jaloux : jamais on n'en voit deux dans le même jardin. Au moment de son arrivée, il se cantonne, et l'on n'entend d'autre chant que le sien. Si on le tue, il est, un jour ou deux après, remplacé par un autre. L'Ictérine se nourrit d'insectes qu'elle saisit au vol. Elle mêle à ce régime de fort petits colimaçons, des fruits et des baies (1). ObserYations. — loNous citons avec doute dans la synonymie de l'Ictérine la Molacilla hypolais de Linné, quoique l'on s'accorde aujourd'hui à voir cette Motacilla dans l'oiseau dont il vient d'être question. La courte diagnose qu'en donne Linné, la synonymie qu'il lui rapporte, ne justifient pas trop, en effet, cette manière de voir. Si le virescente cinerea des parties supé- rieures, et le subtus flavescens, peuvent être attribués à l'Ictérine, abdomine albido, superciliis albidis ne lui conviennent guère, puisque, chez elle, l'abdo- men et les sourcils, d'ailleurs peu marqués, sont aussi jaunes que le reste des parties inférieures. D'un autre côté, l'on ne saurait reconnaître l'Ictérine dans la Curruca de Brisson [Ornith., t. III, p. 372), que Linné rapporte à son Hy- polais, cette Curruca étant une Fauvette à queue bicolore (probablement une Griselte), à plumage gris brun en dessus, d'un blanc roussâtre en dessous. 2° L'oiseau que Temminck a décrit sous le nom de Sylvia icterma, n'est pas le même que l'Ictérine de Vieillot. 11 est généralement reconnu que ceiiQSylvia iderina n'est qu'un Pouiilot fitis mâle, un peu plus fort que d'ordinaire et tel qu'on en tire assez souvent en avril. Il en est de même de la Sylvia icterina du prince Ch. Bonaparte {Fauti. Ital. liv. I, pi. ? f. 2), espèce, décrite et figurée probablement de souvenir, puisque, de l'aveu de l'auteur, le type unique de cette icterina fut englouti dans la mer. La figure qui en reste est positivement celle d'un Pouiilot ordinaire, en- core sous son plumage d'automne, quoique l'oiseau ait été tué en avril et dans un pays chaud! • -■,/>"• (1) M. de Sélys-Longchamps a donné dans la Revue Zoologique pour 1847 (p. 122), une notice fort intéressante sur les mœurs et l'habitat de cet oiseau. CALAMOHERPIENS. 50i Enfin la Sylvia icterina de M. Eversmann est une espèce du genre Phillo- ptieuste. 3» M. Schlegel, dans un mémoire intitulé : Observations sur le Sous-Genre des Pouillots (in : Bijdr. Afd. I,p. 21), semble vouloir rapporter au Phillopneuste sibila- trix la Sylvia icterina et la Sylvia flaveola de Vieillot. « Ces oiseaux, dit-il, offrent tant d'analogie avec le Pouillot siffleur qu'ils ne paraissent pas en différer par l'espèce, à moins qu'ils ne forment des espèces inconnues des naturalistes, ce dont il sera permis de douter. » Nous n'avons cessé de répéter dans maintes occasions, depuis 1844, que la Sylvia flaveola était une espèce factice à élimi- ner. Quant à la Sylvia icterina, nous avons également démontré {Rev. Zool, 1846, t. IX, p. 433) qu'elle représentait l'une des espèces confondues sous le nom d'iTiz/Jo/fn'i. Cependant quelques personnes ont émis des doutes à cet égard, et M. Schlegel a longuement discuté pour prouver que nous étions dans l'er- reur, en prenant pour l'Ictérine de Vieillot l'Hypolaïs des méthodes. Quoiqu'il nous répugne de revenir sur un fait que nous croyons définitivement acquis à rornithologie, l'estime que nous faisons de l'opinion de M. Schlegel nous met dans l'obligation de confirmer par de nouveaux éléments l'exactitude de notre détermination. Depuis la publication de notre notice sur l'Hypolaïs ictérine, M. P. Gervais, professeur à la Faculté des sciences de Paris, nous a généreusement cédé un mémoire inédit de Vieillot sur les Pouillots et les Fauvettes. L'auteur y est un peu plus explicite que dans ses autres travaux, et voici les caractères qu'il y assigne à la Sylvia polyglotta et à la Sylvia icterina, « espèces tellement voi- sines, dit-il, qu'il est difficile de les distinguer si on les voit isolément, » iNous mettons ces caractères en regard, afin que l'on puisse en mieux saisir la diffé- rence. SYLYIA POLYGLOTTA Gris cendré olivâtre en dessus, jaune pâle en dessous. Bec déprimé depuis la base jusqu'au delà du milieu. Penne bâtarde (première rémige impropre au vol) assez large, arrondie à la pointe, longue de 7 lignes. Première rémige plus courte que la quatrième, quelquefois de la même longueur; les deuxième et troisième les plus longues. Queue? Rémiges secondaires les plus rap- prochées du corps , frangées d'une teinte blonde à l'extérieur. SYLVIA ICTERLNA Gris olivâtre en dessus, jaune en dessous. Bec déprimé à l'origine, ensuite aussi haut que large. Penne bâtarde ( première rémige impropre au vol) en forme de sabre pointu, longue de 6 lignes. Première rémige plus large que la quatrième, égale [ou presque égale à la troisième ; la deuxième la plus longue. Queue carrée. Rémiges secondaires les plus rap- prochées du corps, largement frangées de blanc jaunâtre à l'intérieur. Si l'on veut faire l'application des caractères différentiels indiqués ici d'après Vieillot, l'on se convaincra aisément que son Icterina est bien l'espèce à la- 502. ■ PASSEREAUX DÉODACTYLES. quelle nous avons conservé ce nom. Du reste, si les textes sont bons à consul- ter et à discuter, les types sont supérieurs aux textes et à tous les raisonne- ments possibles. Or nous avons vu, il y a quelques années, entre les mains de M. Florent Prévôt, cbef des travaux zoologiques au Muséum, parmi quelques oiseaux qui lui restaient encore de la collection par lui acquise après le décès de Vieillot, une Iclerina type (probablement celle à laquelle il est fait allusion dans la Faune française) étiquetée de la main de Vieillot, portant le n" 193 de sa collection (1), et dont l'identité avec l'espèce que nous avons décrite comme Ictérine ne faisait pas l'ombre d'un doute. Comme l'excès de preuves dans les questions de ce genre ne saurait nuire, et que deux faits valent mieux qu'un seul, nous avons fait appel à l'obligeance bien connue de M. le comte de Riocour, afin d'obtenir communication de l'Iclérine que Vieillot cite toujours comme type dans les trois ouvrages où il parle de cet oiseau. Or cette Ictérine, que nous avons sous les yeux en écrivant ces lignes, répond de la manière la plus complète à celle qui provenait directement de la collection de Vieillot et qui était, il y a quelques années encore, dans les magasins du Muséum d'his- toire naturelle de Paris. Nous avons donc la preuve irrécusable : 1° que notre Hypolais icterina est bien la Sylvia icterina de Vieillot, ou V Hypolais, non pas des méthodes, mais de la plupart des ornithologistes allemands, et particulièrement de Becbstein; — 2° que uotve Hypolais polyglotta est bien aussi la Sylvia polyglotta de Vieillot, ou ÏHypolais de la plupart des ornithologistes français, et notamment de Millet. ' 255 — HYPOLAIS POLYGLOTTE , HYPOLAIS POLYGLOTTA {^) Z. Gerbe ex Yieill. Parties supérieures olivâtres^ parties inférieures jaunes; ailes^ au repos, n atteignant pas le milieu de la queue ; première rémige impropre au voJ , deuxième égale ou presque égale à la sixième, les troisième et quatrième les p)lus longues, ;■,,.., -■ .-. ■< - ■ Taille: 0"',12 « 0"\13. .. (1) L'Hypolaïs polyglotte, dans le catalogue autographe de la même collection, est re- présentée par trois exemplaires qui sont inscrits sous les n^^ 192 (adulte), 193 (jeune avant la mue), iSi (jeune avant la première mue). Deux de ces exemplaires sont encore dans les magasins du Muséum d'iiistoire naturelle. (2) Le prince Ch. Dona parte s'est attribué le mérite de la priorité pour Hypolais poly- glotta (Rev. crit. 1850, p. 15i ; et Cat. Parzud. 1856, p. G). C'est une prétention que je ne relèverais pas si dans la synonymie qu'il donne de cette espèce, aussi bien que de la précédente, je ne trouvais ceci : Syluia hypolais, Gerbe; — Sylvia icterina, Gerlje. J'i- gnore quelle a pu être l'intention du prince Ch. Bonaparte en m'attribuant ces synony- mies, mais j'aflirme, et l'on peut s"en convaincre, que dans les trois occasions où j'ai appelé l'attention des naturalistes sur ces oiseaux, si bien distingués par Vieillot, et que l'on persistait à confondre, j'ai invariablement nommé Hypolais polyglotta (et non Sylvia •^■■T CALÂMOHERPIENS. 503 Sylvia polyglotta ! Vieill. N. Dict. (1817), t. XF, p. 200. Syn. excl. Sylvia hypolais, Millet, nec Latli. Faune de Maine-et-Loire (1828), t. I, p. 231 ; syn. p. excl. Hypolais polyglotta, Z. Gerbe, Rcv.Zool. (1844), t. VII, p. 440, 81(1840), t.IX, p. 434. FiCEDDLA POLYGLOTTA, Schlcg, Ohs. sw le S.-G. (ks PouHlots (1S48), p. 27. p. Roux, Orn. Prov. pi. 224. 0. des Murs, Icon. Ornith. pi. 57, f. 1. ■;-;». Mâle en été : Parties supérieures d'un gris olivâtre, nuancé de vert au croupion et aux sus-caudales ; parties inférieures d'un jaune soufre pâle, lavé d'un peu de giis sur les côtés de la poitrine et sur les flancs ; lorums, plumes ciliaires, raie sourcilière, étroite et peu étendue, d'un jaune clair ; région parotique comme le dessus et les côtés du cou ; couvertures et pennes alaires brunes, bordées d'olivâtre ; rectrices également brunes, lisérées de gris verdâtre ; bec brun verdâtre en dessus, livide jaunâtre en dessous ; pieds bleuâtres, avec les doigts jau- nes en dessous ; iris brun foncé . Femelle en été : Elle ressemble au mâle, seulement elle est un peu plus petite, a des teintes un peu plus ternes en dessus, et a les parties inférieures d'un jaune un peu plus clair. Jeunes avant la première mue : D'un cendré roussâtre en dessus; d'un blanchâtre lavé de jaunâtre en dessous, principalement à la poi- trine ; rémiges et rectrices brunâtres, bordées et terminées de cendré roussâtre. L'Hypolaïs lusciniole ou polyglotte habite la France, Tltalie, la Scandinavie, d'après le prince Ch. Bonaparte, et le nord de l'Afrique. Elle est commune dans tout le midi de la France, et on la trouve eu assez grand nombre dans les environs de Paris et de Dieppe. M. de Sélys-Longchamps l'a rencontrée une ou deux fois en Belgique. Aux deux époques de ses migrations, hypolais), la Sijlvia polyglotta de Vieillot; Hypolais ictevina (et non Sylvia iderina), la Sylvia iderina du même auteur {Rev. Zool. 1844, t. VII, p. 440, — et 1846, t. IX, p. 434. — Dict. imiv. d'Hist. nat. 1848, t. li, p. 237). Que ce fût le bon plaisir du Prince d'oublier l'insignifiant travail que j'ai fait sur les Hypolais, il en était parfaitement libre, mais du moment où il faisait allusion à ce travail, son devoir était de citer exactement, parce qu'une fausse citation est une erreur introduite dans la science. L'inexactitude que mon droit me contraint de relever n'est mallieureu- sement pas la seule qui soit à signaler dans la Revue critique, dans le Consp. Gen. Avium et dans le Catalogue Parzudaki. L'on n'a qu'à consulter ces trois ouvrages et l'on verra (pour ne pas sortir des Hypolais) avec quelle justice le prince Ch. Bonaparte reconnaît et établit les droits de priorité. Pour ce qui me concerne surtout, il semblerait que les noms que j'ai donnés, lorsqu'ils ne sont pas passés sous silence, sont volontairement travestis. C'est aussi mou droit de les rétablir, et j'en use. Z. G. 504 PASSEREAUX DÉODACTYLES. au printemps et à l'automne, elle se montre quelquefois dans les départements du nord de la France, où l'espèce précédente n'est pas rare. Celte espèce niche dans les bois, les taillis, sur les arbustes, les grandes plantes et dans les haies; en Provence, elle établit souvent son nid sur les vignes, les amandiers et les branches basses du chêne blanc. Ce nid, artiste- ment construit en forme de coupe profonde, est composé, en dehors^ avec des tiges d'herbes sèches, de toiles d'araignée, de la laine, et, en dedans, avec du duvet cotonneux de diverses plantes, de coques de chrysalides, d'herbes fines et de quelques crins. La ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs, d'un rose violet, avec de grands et de petits points brunâtres ou noirs, assez rares, et quelques traits irréguliers de môme couleur. Ils mesurent : , Grand diam.O-^jOlS àO-^jOlQ; petit diam. 0'",013. La Lusciniole ou Polyglotte;, dans les localités où on la rencontre, se montre en avril et disparaît vers la fin d'août. Dans le département du Var, on la trouve encore en septembre et même en octobre. Elle recherche les bois et les bos- quets des terrains secs et élevés ; dans le Midi, elle fréquente les coteaux cou- verts de vignes, d'arbres fruitiers; dans les environs de Paris, elle habite les lieux bas et frais, les jardins. Durant l'époque de la reproduction, elle se tient dans l'épaisseur des taillis, des buissons; à son arrivée et au moment de son départ, on la rencontre sur les arbustes des prairies qui avoisinent les rivières. Elle est très-querelleuse, acariâtre, farouche, et se laisse difficilement approcher. Son cri d'inquiétude a, suivant M. Hardy, du rapport avec celui de la Mésange. « C'est du fond des buissons, ou sur leurs branches les plus élevées^ et quelquefois sur un arbre voisin, dit M. Millet (1), qui nous paraît avoir bien observé cette espèce, que le mâle, depuis son arrivée, jusqu'à la fin de juin, se plaît à faire entendre son chant, qui ne manque pas d'agrément, et qui peut, il nous a semblé, être énoncé ainsi : piiro ptirovx, ptiro ptiro ptiroux ; ces différentes syllabes, longuement répétées et vivement exprimées sur des tons différents, sont pré- cédées de deux ou trois sons flûtes : ireû, treà, treû, ou bien de ceux-ci : trûi, trùi, trûi. Outre ce chant, qui est celui d'allégresse, on lui connaît encore un petit bruissement ou murmure : hre, re, re, re, qui, quoique moins prolongé, ressemble beaucoup à celui du Moineau, bruissement qu'il ne fait entendre que lorsqu'il est agité de quelque crainte. Bientôt après l'avoir proféré, le mâle monte à l'extrémité du buisson qui le cachait, ou bien sur un petit arbre voisin, afin de mieux reconnaître le danger, et fuit ensuite avec sa femelle. » 254 — HYPOLAÏS DES OLIVIERS HYPOLAIS OLIVETORVM Z. Gerbe ex Strickl. (Type du genre Chloropeta^ Bp.) Parties supérieures cFun gris brun olivâtre, parties inférieures {\) Faune de Maine-et-Loire, \..\,^.2Z2. ' '' CALAMOHERPIENS. 505 blanchâtres ; mies au repos atteignant le milieu de la queue ; pre^ mière rémige impropre au vol^ deuxième beaucoup plus longue que la cinquième, égale ou presque égale à la quatrième^ la troisième la plus longue. Taille : 0™,16 à0™,l7. Sylvia OLivETORUM, Strickland, in : Temm. Man, (1840), 4« part. (1844-1846), p. 611. Salicaria olivetordm, GoLiId, B. of Eur. (1832-1837), pi. 109. Calamoherpe? OLIVETORUM, Bp. B. of Eur. (1838), p. 13. Calamodyta OLIVETORUM, G. R. Gray, Gen. of B. (1844-1846), n° 20. Hypolais OLIVETORUM, Z. Gerbe, Rev. Zool. (1844), l. VII, p. 440; (1846), t. IX, p. 434, et Dict. univ. d'Hist. juU. (1848), t. XI, p. 237. Ficedula OLIVETORUM, Schicg, Ohs. sur le S.-G.des Pouillots (1848), p. 27. Chloropeta OLIVETORUM, Bp . Cat. Parzud, (1836), p. 6. 0. des Murs, Icon. Ornilh. pi. 48, f. 2. Mâle et femelle adultes : Parties supérieures, côtés de la tête et du cou d'un gris olivâtre, à peu près comme chez la Curruca garnda; parties inférieures d'un blanc sale, tournant au jaunâtre à la poitrine et à l'abdomen, et au gris jaunâtre sur les flancs; sous-caudales d'un blanc terne, tachées longitudinalement de brunâtre ; plumes ciliaires blanches ; raie sourcilière étroite, peu étendue en arrière et jaunâtre ; couvertures supérieures des ailes bordées de grisâtre, couvertures infé- rieures jaunâtres, les plus extérieures tachées de blanc; rémiges brunes, les primaires lisérées de gris verdâtre ; les secondaires frangées de blanchâtre, formant une sorte de miroir ; rectrices brunes ; la plus extérieure, de chaque côté, blanchâtre sur les barbes externes et à l'ex- trémité, les deux ou trois suivantes terminées par un liséré blanchâtre, qui disparaît souvent par l'usure des plumes ; bec brun de corne pâle avec les bords des mandibules d'une teinte plus claire; pieds d'un brun jaunâtre ou bleuâtre, selon la saison. hesjeu7ies avant la première mue ont les parties supérieures d'un gris brun roussâtre, et les parties inférieures lavées de plus de jaunâtre. L'HypoIaïs des oliviers est propre à l'Europe méridionale et orientale, et, selon le prince Ch. Bonaparte, à l'Asie occidentale. Elle n'a encore été trouvée qu'en Grèce et dans les îles Ioniennes. Elle paraît fréquenter les vergers d'oliviers, dans lesquels elle niche. Son nid, un peu plus grand que celui des Hypolais polyglotte et iclérine, a cepen- dant la même forme, et est composé des mêmes éléments à l'extérieur. L'inté- rieur est fortement matelassé du duvet cotonneux de certaines plantes. Ses tm PASSEREAUX DÉODACTYLES. œufs, au nombre de quatre à six, sont d'un joli lilas clair, avec des points noirs de différentes grandeurs, disséminés et plus nombreux sur la grosse extrémité. Ils mesurent : Grand diam. 0°',021 à 0"',022; petit diam. 0",0i6 à 0",017. Observation. — Les premiers ornithologistes qui ont décrit cette espèce, la considérant comme voisine de la Rousserolle, l'ont placée dans le genre dont celle-ci est le type. Beaucoup de naturalistes en ont fait depuis, comme nous, une Hypolaïs. Le prince Ch. Bonaparte qui, lui aussi, la rangeait dans son genre Calamoherpe {Uccelli Europ. 1842, p. 34), l'a, plus tard, reconnue Hypo- laïs, mais Hypolaïs fausse {Spuriœ) et en a constitué avec YHypolais elœica d'abord un petit groupe {Co7'is. Gen. Av. t. I, p. 604) qu'il distinguait des Hy- polaïs vraies {Legithnœ), puis {Cat. Parzud. p. 6) le genre Chloropeta, dans lequel il comprend aussi VHypolais pallida. Ce genre n'est pas seulement discutable. Nous ne pensons pas qu'il vienne jamais à l'idée d'aucun naturaliste de séparer génériquement la Saxicola œnanthe de la Saxicola stapazina, sous le vain pré- texte que l'une a le plumage gris en dessus, tandis qu'il est plus ou moins roux chez l'autre ; ni de faire de la Calamoherpe turdoides, à bec comprimé et à plumage roussStre, le type d'un genre d'où serait exclue la Calamoherpe palus- tris, à bec déprimé et à plumage tournant au verdâtre. Celui qui l'essayerait serait tout autant autorisé que l'a été le prince Ch. Bonaparte, en créant son genre Chloropeta. ' M r 25o — HYPOLAÏS PALE — HYPOLAÏS PALLIDA Z. Gerbe. Parties supérieures d'un gris olivâtre pâle (adultes), ou cVun fjris roussâtre (jeunes), parties inférieures d'un blanc très- faible- ment lavé de jaunâtre ; ailes au repos n atteignant pas le milieu de la queue; première rémige impropre au vol, deuxième plus courte que la sixième, à peine égale à la septième ou sensiblement plus courte., les troisième et quatrième à pjeu près égales et les plus lon- gues ; sous-caudales recouvrant à pjeine les deux cinquièmes de la queue ; bec, des commissures à la pmnte, un peu plus long que la partie nue des tarses. 7^?z7/e : 0'",126«0™,128. '"' ' ^.: ■ ■ ■■^^ Hypolaïs paluda, Z. Gerbe, Rev. et Mag. de Zool. (avril 18o2), 2« sér. t. IV, p. 174. Hypolajs ciNERAscENs, de Sélys, m LiV/e/-. (28 juin 1852). Mâle et femelle adultes, vers la fin du printemps : Parties supé- rieures d'un gris verdâtre pâle, lavé de roussâtre au bas du dos et au CÂLA.MOHERPIENS. 507 croupion, ce qui rend ces parties plus claires ; sus-caudales d'un brun très-affaibli, tirant au verdâtre, avec une large bordure plus claire, apparente surtout dans toute la partie visible des deux plus longues, lorsqu'elles ne sont pas usées ; parties inférieures d'un blanc lavé de gris verdâtre sur les côtés de la poitrine et les flancs, de jaunâtre pâle, très-affaibli, sur le devant et les côtés du cou, au ventre et aux sous- caudales, ou de brun roussâtre excessivement dilué, ce qui produit une apparence de blanc sale ; régions parotiques verdâtres, nuancées de jaunâtre ; lorums d'un brun jaunâtre ; un trait jaunâtre terne, partant des narines, s'étend un peu au delà de l'angle postérieur de l'œil, sous forme d'étroit sourcil ; plumes ciliaires d'un blanc jaunâtre plus frais ; ailes d'un brun clair, avec les rémiges secondaires largement frangées de gris verdâtre, les rémiges primaires lisérées de verdâtre plus clair, les unes et les autres portant, sur les barbes internes, une large bor- dure d'un blanc jaunâtre ; cette couleur est aussi celle des plumes axil- laires et des tectrices alaires inférieures ; queue de la couleur des ailes, avec la rectrice la plus extérieure, de chaque côté, blanchâtre sur les barbes externes, et sur le bord des barbes internes, dans une assez grande étendue à partir de la pointe ; la suivante seulement avec un fin liséré blanchâtre sur le bord des barbes internes, et à la pointe ; bec brun en dessus, jaune orange en dessous ; tarses d'un brun jau- nâtre ; iris brun noisette. Mâle et femelle jeunes^ après lamue : Tout le plumage, en dessus, plutôt nuancé de roussâtre que de verdâtre ; tout le plumage, en des- sous, avec des teintes jaunes plus prononcées ; les franges des couvertures alaires et des rémiges secondaires plus larges et plus claires ; les bordures, tant externe qu'interne, de la rectrice la plus extérieure, d'un blanchâtre tournant au roux. hes jeimes de l' minée diffèrent fort peu des adultes sous leur livrée d'automne. L'Hypolaïs pâle paraît habitfir l'Afrique septentrionale. On la rencontre assez fréquemment en Algérie et dans la province du Maroc. Son apparition en Eu- rope, considérée jusqu'ici comme accidentelle, est peut-être plus fréquente qu'on ne croit. Le sujet qui, en 1852, nous a servi à établir l'espèce, faisait partie d'un envoi que M. Parzudaki avait reçu du midi de l'Espagne. Quelques jours plus tard, M, J. Verreaux nous montrait un deuxième échantillon, fausse- ment nommé Sylvia olivetorum, et ne portant sur son étiquette aucune indi- cation de localité : cet échantillon, l'un des premiers connus en France, fait aujourd'hui partie de la belle collection de M. le comte de Riocour. Depuis, nous 508 PASSEREAUX DEODAGTYLES. avons eu à notre disposition;, avec le nid et les œufs, un assez bon nombre , d'exemplaires de provenance africaine. D'après les renseignements que nous avons pu recueillir, cette espèce a exactement les mœurs et les habitudes des autres Hypolaïs. Son nid est aussi artistement construit que celui de V Hypolais polyglotta ou de VHypolais oliveto- rum, et ses œufs au nombre de quatre à six sont d'un gris lilas, un peu moins clair que ceux de VHypolais elœica et variés de points d'un brun noir, auxquels se mêlent quelquefois de rares traits brunâtres, excessivement déliés. Ils me- surent : Grand diam. 0",017 àO'",Ot8; petit diam. 0",01o. Obserfations. — d° Comparée aux autres espèces européennes du genre Hypolaïs, Y Hypolais pHillida se distingue : De VHypolais olivetorum, par des couleurs plus claires, et surtout par une taille de 0",03 au moins plus petite. Comme il ne sera jamais possible de confondre ces deux espèces, nous n'insistons pas sur leurs caractères diffé- rentiels. Elle se distingue des Hypolais polyylotta et icterina par la coloration des parties inférieures, qui est blanchâtre ou blanc jaunâtre, au lieu d'êlre jaune soufre, et par la forme de la queue, qui est plutôt arrondie à son extrémité qu'égale ou légèrement échancrée. Elle se distingue enfin de VHypolais elœica, avec laquelle, cependant, elle présente les plus grands rapports, par un bec plus fort, plus large; par une queue de 0",00o au moins plus longue (0'",054 H. pallida; 0"',048 et môme 0'°,046 H. elœica) et par les proportions des rémiges. Mais le caractère dominant, le plusdifTétentiel par conséquent, caractère que nous avons constaté sur tous les individus que nous avons examinés, est celui que l'on peut tirer des dimensions relatives des sous-caudales et des rectrices. Chez VHypolais pallida les sous-caudales couvrent à ])eine les deux cinquièmes des rectrices; tandis qu'elles en couvrent toujours les deux tiers au moins, chez les Hypolais elœica, icterina et polyglotta. 2° La Curruca pallida, Hempr. et Ehrenb., à laquelle le prince Ch. Bonaparte semble rapporter notre Hypolais pallida, ne nous étant connue que par les quelques lignes qui lui sont consacrées dans les Symbolœ physica^ {A.\es Dec. 1*), nous ne saurions dire si leur identité est réelle. C'est aux naturalistes qui posséderaient cette Curruca, dont les exemplaires ne doivent pas être rares dans les cabinets de l'Allemagne, à nous éclairer sur ce point. En attendant qu'ils veuillent bien répondre à l'appel que nous leur faisons, nous ne pouvons nous dispenser d'exprimer ici quelques doutes. MM. Ehrenberg et Hemprich assimilent leur Curr. pallida à la Sylvia arundi- nacea, Nuhiœ (nec Galliœ rneridionalis), inscrite dans le Catalogue des doubles du Musée de Berlin, sous le n° 384. Dans la comparaison qu'ils établissent entre cette Curr. pallida et la Sylv. arurulinacea d'Europe, qui en serait très-voisine, ils reconnaissent, entre autres caractères, que leur espèce difTère de cette der- nière par un bec plus court, plus aigu; par la proportion des rémiges, la deuxième étant plus longue que la septième. Or notre Hypolais pallida a un bec plus obtus, plus long que celui de la Sykia [Calamolmjje) arundinacea d'Europe, CALAMOHERPIENS. 509 dans quelque sens qu'on le mesure; ef, chez elle, la deuxième rémige est constamment plus courte ou à peine aussi longue que la septième. Nous ferons en outre observer que dans la comparaison de la Curr. pallida {Sylvia arundinacea, Nubiœ, in : Licht.) avec la Sijlvia arundinacea d'Europe, il n'est nullement question des couleurs, ce qui semble indiquer que, sous ce rapport, les deux espèces sont semblables. Or notre Hypolais pallida, à dos gris verdâlre et à ventre blanc, lavé de jaune, se distinguant franchement de la Sylvia arimdinacea à dos brun roussàtre et à ventre roussûtre, nous ne com- prendrions pas que cette différence, plus caractéristique que celles qu'indiquent MM. Ehrenberg et Hemprich, n'eût pas été signalée, si leur Curr. pallida était réellement l'ilypolais à laquelle nous avons imposé ce nom siiécifique. Il est donc permis de douter, jusqu'à démonstration du contraire, que l'oiseau désigné dans les Sytnbolœ Physicœ sous le nom de Curruca pallida soit le même que notre Hypolais pallida. C'est ce doute qui nous a fait négliger de citer dans la synony- mie de l'espèce que nous venons de décrire : Chloropeia pallida, Bp. ex Ehrenb. {Cat. Parzud., p. 6). 25G — mPOLAÏS Ai\IBIGLË — HYPOLAIS EL/EICA Z. Gerbe ex Linderm. Parties sifpérieur es d'un gris olivâtre pâle (adultes), ou cFun gris roussàtre (jeunes) ; parties inférieures d'un blanc sale., faible- ment lavées Je brun jaunâtre ; ailes au repos atteignant à peine le milieu de la queue; première rémige impropre au vol, deuxième égale à la sixième et quelquefois plus longue, les troisième et qua- rième égales et les plus longues; sous-caudales recouvrant plus des deux tiers de la queue. Sylvia {Salicaria) el^ica, Lindermayer, Isis{iSi2), p.342, et/{eu. Zoo/. (1843), t. VI, p. 2J2. Hypolais el^ica, Z. Gerbe, Rev. Zool. (1844), t. VII, p. 440; — (1846), t. IX, p. 434, et Dict. iiniv. d'Hist. nat. (1848), t. XI, p. 237. FicEDOLA AMBiGUA, Schlcg, Rcv. cut . (1844), p. 24. FicEDULA EL^icA, Schlcg, Obs. SUT le S.-G. des Pouillots (1848), p. 27. Hypolais Verdoti! Jauberl, Rev. et May. de Zool. (1853), 2* sér. t. VII, p. 70. Chloropeta el^ica, Bp. Cat. Parzud. (1856), p. 6. 0. des Murs, Icoii. Ornith. pi. 38, f. 1. Mâle et femelle adultes : Parties supérieures d'un gris olivâtre clair; parties inférieures d'un blanc jaunâtre pâle, plus accusé à la gorge, au devant du cou et aux sous- caudales; régions parotiques d'un 510 PASSEREAUX DEODAGTYLES. brun olivâtre teinté de jaunâtre ; joues d'un blanc jaunâtre ; lorums et raies sourcilières d'un gris jaunâtre terne ; ailes d'un brun clair, avec les couvertures bordées de gris roussâtre et les rémiges de grisâtre clair ; queue de la couleur des ailes, avec la rectrice la plus extérieure, de chaque côté, d'un gris roussâtre clair ou blanchâtre sur les barbes externes, et sur le bord des barbes internes, dans une assez grande étendue à partir de la pointe ; quelquefois les deux suivantes portent à l'extrémité une petite tacbe et un fin liséré gris roussâtre clair, sur les barbes internes ; bec brun en dessus, jaune en dessous ; tarses bruns, glacés de jaunâtre ; iris brun clair. Jeunes de Vannée : Toutes les parties supérieures d'un gris rous- sâtre ; les couvertures des ailes et les rémiges secondaires largement frangées de cette couleur ; parties inférieures plus jaunâtres que cbez les adultes, avec la poitrine roussâtre ; pennes de la queue un peu plus largement lisérées de gris roussâtre; pieds plus bruns. Cette Hypolaïs paraît propre à l'Egypte et aux îles de l'Archipel grec. Elle fréquente les vergers d'oliviers et niche sur ces arbres. Son nid, aussi artistement construit que celui de ses congénères, est, comme celui de l'f/^po- lais olivetorum, garni à l'intérieur de beaucoup de duvet cotonneux. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un gris rougeâtre clair ou lilas, avec des points clair-semés d'un brun noir, et non point d'un gris verdûlre pâle, irrégulièrement tachés de noirâtre ou de noir verdâtre, comme l'a avancé le docteur Linder- mayer. Ils mesurent : Grand diam. 0°>,016 à 0",017;peat diam. O-^SOUà 0'",0i5. .', •.>^^■^ 'i <\\ ■ - ObserTatîon. — M. Schlegel a rangé cette espèce dans son sous-genre Pouillot {Ficeâula) sous le nom de Ficedula amhigua, mais elle n'a de l'analogie avec les Pouillots que par son système de coloration : sous tous les autres rap- ports, c'est bien une Hypolaïs comme tous les ornithologistes l'admettent au- jourd'hui. 257 — hypolaïs? botté — HYPOLAIS'i CALIGATA (1) Gerbe ex Licht. '' . .; . ''- . (Type du genre Wm«o, Keys. et Blas.) '■' '^ ''^J Parties supérieures olivâtres; parties inférieures blanchâtres^ lavées de roux jaunâtre ; ailes au repos atteignant le milieu de la (1) Dès 1S53 {171 Lifter, à Degland), j'avais donné à cette espèce le nom û'Hypolais scita, d'après un exemplaire que je dois à l'obligeance de M. Giéra, naturaliste à Mar- seille ; exemplaire qui lui avait été cédé par M. Eversmann. J'ignorais alors que la Sylv. CALÂMOHERPIENS. SU queue ; première rémige impropre au vol, deuxième plus courte que la sixième, égale à la septième, les troisième, quatrième et cinquième à peu près égales et les plus longues; sous-caudales recouvrant plus de la moitié de la queue . r«?7/^:0"',115. ? MoTACiLLA SALICARIA, Pall. Zoogr. (18ii-lS31), t. I, p. 432. ■}.[ Sylvia CALiGATA, Licht. iiî : Eversm. iîtf«. Orenh. Buchara{[ii23}, p. 128. ■,.>, LuscioLA CALIGATA, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), Calamodyta CALIGATA, G. R.Gray, Gen. 0/5.(1844-1846), n° 91. Sylvia sciTA, Eversni. A(i(/en. P«//. Zoo^r. (1842), p. 12. Salicaria caligata, Schleg. Rev. crit. (1844), p. 30. ; Calamoherpe CALIGATA, Degl. Orn. jEwr. (1849), t. I, p. 576. Calamoherpe scita, Bp. C. Gen. Av. (1850), t. I, p. 285. IdDNA CALIGATA, Dp. C. GcH. Av. {\8o0), t.I, p. 295. Hypolais scita, Z. Gerbe, in : Cat. de la Collect. Degl. (1857), p. 123, — à l'ex- clusion du nom français, qui appartient à une autre espèce. Mâle et femelle adultes : Parties supérieures d'un gris olivâtre plus sombre sur la tète, plus clair au croupion et très-faiblement nuancé de roussâtre; parties inférieures blanchâtres, lavées d'un jaune rouille, très-dilué, surtout à la gorge qui est presque blanche; côtés de la poi- trine et flancs légèrement glacés de brunâtre ; lorums jaunâtres, striés de brun clair; plumes ciliaires, raie sourcilière, étroite et peu étendue en arrière, d'un blanc jaunâtre sale ; régions parotiques d'un gris olivâtre, strié de jaunâtre; couvertures supérieures des ailes brunes, bordées de gris roussâtre ; couvertures inférieures d'un blanc jaunâtre sans tache; rémige brun clair, les primaires lisérées de grisâtre, les secon- daires frangées et terminées de gris roussâtre ou verdâtre ; rectrices d'un brun clair en dessus, d'un brun cendré en dessous, les deux médianes à bords plus clairs, la plus extérieure avec toutes les barbes externes, la pointe et le bord libre des barbes internes blanchâtres, la suivante terminée de blanchâtre et bordée de cette couleur sur les scHa dût être rapportée à la Sylv. caligata (Licht.), ou Motac. salicaria (Pall.). L'identité de ces deux oiseaux étant aujourd'hui parfaitement établie, je change le spécifique scita en celui de caligata. La loi de priorité exigerait cependant que le nom de salicaria donné par Pallas eût la préférence ; mais ce nom ayant été employé comme générique par les uns, ayant été donné par les autres, tantôt à la Calamodgta aquatica, tantôt à la Cala- moherpe arundinacea, d'autres fois à Y Hypolais icterina, etc., je crois qu'il y aurait plus d'inconvénient h le faire revivre qu'à le sacrifier à caligata, qui ne peut donner lieu à erreur. Du reste, il est encore douteux si la salicaria de Pallas est la scita d'Eversmann, ou caligata de Lichtenstein. ^- ^' 512 PASSEREAUX DÉODACTYLES. barbes internes seulement ; demi-bec supérieur brun, demi-bec in- férieur jaunâtre ; tarses d'un brun jaunâtre. Les jeunes de l' année ont, comme ceux de toutes les espèces du genre, les parties supérieures et le dessus des ailes nuancés de plus de roussâtre, et les parties inférieures lavées d'un jaune rouille plus franc. Quant au reste, ils sont semblables aux adultes. Sous cette livrée, ils ressemblent beaucoup à certaines variétés de Calamoherpe arun- dinacea, jeune, en plumage d'automne. Cette espùce habite la Russie et la Sibérie. D'après Pallas, elle fréquente les bords des fleuves couverts de saules; se tient à la cime des arbres; est sans cesse en mouvement; fait continuellement enten- dre un chant desplus agréables; et construit, à la bifurcation des rameaux, un nid composé de brins d'herbes. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs. Observatioiis. — 1° Si nous n'admettons pas, avec toute certitude, la Sylv. caligata au nombre des Hypolaïs, c'est qu'un élément important et des plus propres à fixer notre opinion fait jusqu'ici défaut : nous ne connaissons point ses œufs. Or les œufs, pour ce qui concerne les Hypolaïs, sont, à notre avis, le com- plément essentiel, la confirmation des attributs génériques. Le seul motif qui nous fasse employer le signe dubitatif est donc l'ignorance dans laquelle nous sommes de la couleur des œufs de cette espèce; mais, sous tous les autres rap- ports, elle nous paraît bien une Hypolaïs. Elle appartient à ce groupe par l'ensemble de ses teintes; par la forme générale de ses ailes; par l'échancrure qu'offrent, vers l'extrémité, les troisième, qualrièm e et cinquièmerémiges, échancruredue au raccourcissement subit de leurs barbes externes; par les dimensions de la première rémige; par sa queue en tout semblable, môme dans la coloration de ses rectrices extérieures, à celle des Hypolaïs pallida et elœica; enfin par la forme des ongles et par la brièveté de celui du pouce. Seulement, ce dernier paraît un peu moins courbé que chez les autres Hypo- laïs. Mais cette différence, très-peu sensible d'ailleurs, n'est pas de nature à éloigner la S?/ /t^. caligata du groupe auquel nous la rapportons. Quant à son bec, il est exactement semblable, sauf les dimensions, à celui de VHypolais elœica. L'espèce paraît donc, sous tous les rapports, -une Hypolaïs, et le genre Iduna que l'on a fondé sur elle, ne reposant absolument sur aucun caractère dis- tinctif important, doit être supprimé. Par les mêmes motifs, elle ne saurait être une Calamoherpe ou nnefialamoclytay comme l'admettent quelques auteurs. Celles-ci ont l'aile plus concave, plus arrondie ; la queue cunéiforme, à pennes acuminées ; l'ongle du pouce très- fort, aussi long ou plus long que le doigt, différences essentielles et généri- ques, qui éloignent par conséquent la Sylv. caligata des Rousseroles et des Phragmites. '2° Quelques ornithologistes rapportent la Motacilla salicaria de Pallas à la Sy Ma caligata. M. Eversmann {Bull, de la Soc. I. des Nat. de Moscou, 1848, p. 225) a émis un doute à cet égard. D'après lui, la Sylv. caligata, qu'il assimile CALAMOIIERPIENS. 313 à la Syîv. scita, serait distincte de la Motac. salkaria, et celte salicaria devrait plutôt être rapportée, ce qu'a fait du reste Pallas, à la Curruca arundinacea de Brisson. M. Eversmann, en faisant cette assimilation, se trompe, croyons-nous, comme Pallas s'est trompé. La Ciirr. arundinacea de Brisson, qui paraît être une des Ilypolais de France, a une taille plus forte, un bec plus long que la Motac, salicaria. Pallas donne à son espèce à peu près 0'",18 de vol ; Brisson en recon- naît près de 24 à la Curr. arundinacea. Celle-ci est gris-olivâtre en dessus, jau- nâtre en dessous; celle-là est gris cendré sur le corps, d'un blanc nuancé de cendré aux parties inférieures et surtout aux flancs; enfin la première a les rectrices arrondies à l'extrémité, la seconde les a sub-aiguës. Ces différences démontrent suffisamment que la Moloc. salicaria de Pallas ne peut être iden- tifiée à la Ciirr. arundinacea de Brisson. M. Eversmann nous semble plus dans le vrai lorsqu'il émet un doute sur l'identité de la Motac. salicaria et de la Sijlv. caligata. En eflet, si la plupart des organes de cette caligata présentent à peu près les dimensions que Pallas reconnaît aux mêmes organes chez la Motac. salicaria, il en est aussi pour lesquels l'accord cesse d'exister. Ainsi, la Sylv. caligata très -adulte que nous avons sous les yeux, et un individu jeune que M. le comte de Riocour a bien voulu mettre à notre disposition, ont la queue d'un centimètre environ plus courte que celle de la Motac. salicaria de Pallas (0'",043 pourO'",Oj2) : leur bec, au contraire, est plus long de0™,003, qu'on le mesure du front à la pointe (O^jOM pour 0",008), ou des commis- sures (O^^Oie pour 0",013). D'un autre côté, Pallas donne à la Motac. salicaria des couleurs qui ne sont pas tout à fait celles delà Sylo. caligata. En sorte que, si la somme des rapports est supérieure à la somme des différences, celles-ci sont cependant assez grandes pour que l'on puisse douter, comme M. Evers- mann, de l'identité des deux oiseaux. GENRE CIX ROUSSEROBLE — CALAMOEERPE, Boie Tordus, p. Linn. S. N. (1748). MoTACiLLA, p. Linn. S. N. (1766). Sylvia, p. La th. Ind. (1790). Calamodyta, p. Mey. et Wolf, Tasrh. Deuts. (1810-1822). AcROCEPHALus, p. Naum. Vôg.{[Sid). €alamoherpe, Boie, Isis (1822). Arundinaceus, Less. Ornith. (1831). Salicaria, Selby, Brit. Ornith. {{S33). Bec large à la base, comprimé sur les côtés, à arête saillante surtout au front, échancré à la pointe de la mandibule supé- rieure; naiûnes ovales; ailes assez longues, sub-aiguës; queue conique, étagée ; tarses grêles ; doigts allongés, minces, celui du Deglaînd et Gerbe. I- — 3 3 514 PASSEREAUX DÉÛDACTYLES. milieu, y compris l'ongle, de la longueur du tarse; ongle du pouce fort et plus long que ce doigt; plumage uniformément coloré. Les oiseaux qui appartiennent à ce genre fréquentent les niarais; les bords boisés ou couverts de roseaux des étangs, des rivières; les jardins frais et hu- mides. On les voit, sans cesse en mouvement, grimper le long des branches des arbustes, des plantes aquatiques, qu'ils parcourent de la base au sommet avec la plus grande agilité. Comme les Hypolaïs, ce sont des oiseaux har- gneux, colères, que le voisinage d'un autre oiseau importune. Leur chant na- turel est des plus désagréables; cependant, quelques espèces le modifient en s'appropriant, en partie, celui d'autres oiseaux chanteurs. Ils nichent à quelques pieds du sol. Leur nid est des plus artistement construits et des plus fortement matelassés dans le bas. Ils sont essentiellement insectivores et se nourrissent principalement de libellules, de petits hannetons, de cousins, de taons. Comme les Hypolaïs, ils prennent quelquefois ces insectes au vol. Le mâle et la femelle portent le môme plumage. Les jeunes, avant la pre- mière mue, se distinguent des adultes par des teintes un peu différentes. Leur mue est simple. Observations. — Indépendamment des espèces que nous admettons dans ce genre, il en est quelques autres qui s'y rapporteraient si leur authenticité n'était pas mise en doute ; mais on peut, avec quelque certitude, les considérer comme des variétés accidentelles et des variétés d'âge des Calamoherpe palustris et arundinacea, décrites ci-après ; telles sont ; La Syloia nigrifrons, Bechst. {Calamoherpe nigrifrons, Boie), dont on n'a observé jusqu'ici que quelques individus en Thuringe et en Silésie, et que nous considérons, avec quelques auteurs, comme une variété accidentelle de la Calamoherpe palustris. La Calamoherpe alnorum, Brehm, qui n'est, comme le fait observer Tem- minck, qu'une Calamoherpe palustris. La Calamoherpe Brehmii,àoni\a. queue est traversée, à son extrémité, par une bande d'un roux plus foncé que celui qui colore le reste des pennes. Cette pré- tendue espèce n'est qu'une Calam. arundinacea . Le marquis Durazzo, dans son Catalogue des Oiseaux de la Ligurie, dit avoir observé ce caractère sur beaucoup d'individus, et avoir remarqué, en outre, que le bec était chez eux plus petit et plus noir, comparativement, que chez l'EfTarvatte. Mais nous avons vu plusieurs fois cette variété se produire sur de jeunes Calatri. arundinacea que nous élevions, en sorte que nous ne conservons pas le moindre doute sur son caractère tout à fait accidentel. La Sylvia affinis n'est également, d'après Hardy, qu'une Calamoherpe arundinacea adulte: les jeunes de cette espèce, à plumage plus roussâlre, étant considérés, par M. Hardy, comme la vraie arundinacea. Enfin la Calamoherpe pratensis, Jaubert, n'est qu'une Calamoherpe palustris, comme nous croyons l'avoir démontré [Rev. et Mag.de Zooh, ISoo, p. 4o)). CALAMOIIERPIEXS. 513 Les seules espèces européennes bien déterminées que l'on puisse rapportera ce genre sont donc les Calamoherpetunluides, arundinacea clpaluslris. 258 — ROUSSEROLLE TURDOIDE CALAMOHERPE TURDOIDES Boie ex Meyer ' Brwi-roiissâtre en dessus, avec le croupion roux chdr; blanc jaunâtre en dessous; première rémige impropre au vol, deuxième égale à la quatrième et quelquefois sensiblement plus lonijue, la troisième la plus longue; tarses brunâtres. Taille :0'^,i9. Tdrdcs ARONDiNACEns, Llun. s. N. (I7G6), t. I, p. 2flG. Sylvia TLRDOiDEs, Mevcr, Vôg. Liv. mal. Esll. (ISlo), p, 110. Calamoherpe TURDOIDES, Boie, Isis (1822), p. 5o2. Abundinaceus TURDOIDES, Less . Ornith. (1831), p. 419. Saltcaria TURDOIDES, Kejs. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 53. AcROCEPHALUs ARUNDiNACEUs, G. R. Gray, Lisl of the Gen.ofB.[[Si[), p. 28 Salicaria turdina, Schleg. Rev. cril. (1844), p. 27. Buff. PL enl. p. 513. Mâle et femelle au printemps : D'un brun roussâtre en dessus, un peu plus rembruni à la tète et au cou; d'un blanc jaunâtre en dessous, foncé sur les lianes, plus clair au milieu de l'abdomen, gri- sâtre à la poitrine, qui offre quelques traits bruns ; gorge d'un blanc gris; un trait blanc jaunâtre au-dessus des yeux, s'étendant du capis- trum à la région parotique ; plumes des ailes brunes, avec de longues bordures roussàtres ; rémiges terminées de grisâtre ; bec brun en dessus, d'un livide jaunâtre en dessous et sur les bords des mandibules ; bord libre des paupières jaune ; pieds brunâtres ; iris brun-roussâtre. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures d'un brun roux, avec les plumes bordées d'une teinte plus claire, roux d'ocre, et les rémiges terminées par un liséré blanchâtre ; parties inférieures roux d'ocre clair, avec la poitrine, les flancs, les sous-caudales d'une teinte plus foncée et la gorge blanchâtre ; queue pareille aux ailes, avec le bout d'un roux blanchâtre. Cette espèce habite l'Europe, l'Afrique et l'Asie. On la trouve abondamncent dans le midi de la France, dans le Piémont et la Sicile; elle est assez commune dans nos départements septentrionaux, en Belgique, en Hollande, en Aile- 516 PASSEREAUX DÉODACTYLES. magne. Des individus apportés du Bengale nous ont paru eatièrement sembla- bles à ceux qui vivent chez nous. Elle niche sur les bords des rivières, dans les taillis, parmi les roseaux, môme dans les fosses des places fortes. Son nid, arlistement construit et pro- fond, est fixé à plusieurs tiges, au moyen de petites herbes marécageuses. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs oblongs, d'un blanc verdâtre, quelquefois bleuâtre ou grisâtre, avec des points d'un gris violet ou d'un roux plus ou moins foncé, et de larges taches rousses ou brunes. Ils mesurent : Grand diam. O-^jOSS; petit diam. 0"',0i9. C'est vers la mi-avril qu'elle arrive dans le nord de la France. Elle nous quitte à la fin d'août. Durant son séjour chez nous, elle se tient dans les ma- rais et les étangs boisés. Pendant la saison des amours on entend le mâle chan- ter du matin au soir, accroché à la tige d'un jonc ou d'un roseau. Il est alors peu farouche et se laisse aisément approcher. Lorsqu'on le tire et qu'on le manque, il s'enfonce dans les plantes, et reparaît presque aussitôt au sommet d'une tigede roseau ou d'herbe, enrépétantson chant : cri cri cra cra caracara. On ne l'entend plus après les premiers jours de juillet, époque où les nichées sont terminées. 259 — ROLSSEROLLE EFFARVATTE CALAMOUERPE ARUNDINACEA Boie ex Grael. Bnin-roussâtre en (/essiis, avec le croupion roux clair ; la plus longue des rémiges primaires dépassant les plus longues des rémiges secondaires de O'^jlô environ; première rémige impropre au vol^ deuxième égale à la quatrième^ la troisième la pdus longue. Taille :0'^,\3. MOTACILLA ARUNDINACEA, Gmcl. S. N". (1~S8), t. I, p. 992. SyLVIA ARUNDINACEA, LnÛï. Lid. (1790), t. II, p. 510. SïLviA STREPERA, Vieill. N. Dict. (1817), t. II, p. 182. AcRocEPHALUS ARDNDiNACEUs, Naum. Vôg. (1819), p. 201. Calamoherpe arcndinacea, Boie, Isis (1822), p. 972. Salicaria ARUNDINACEA, Sclby, 5n7. Ornith. (1833), t. I, p. 203. Sylvia affinis, Hardy, An^i. de l'Assoc. Norm. (1841). Calamodyta STREPERA, G. R. Gray, Gen. of B. (1x44-1846), t. I, p. 172. Calamoherpe obscubocapilla, Dubois, in : Cabanis, /owm. Orn. (1856), p. 240. P. Roux, Ornith. Prov. pi. 227. Gould, B. ofEur. pi. 109. Mâle et femelle en été : Parties supérieures d'un brun roussâtre, très-faiblement lavé d'olivâtre ; crouyàon et sous-caudales d'un brun roussâtre plus vif et plus clair; parties inférieures roussâtres, clair à CâLâMOIIERPIENS. 317 la gorge et au milieu du ventre, lavé de cendré roussâtre sur les flancs et les côtés de la poitrine; lorums, raie sourcilière et bord libre des paupières d'un blanc roussâtre ; ailes et queue comme les parties supérieures, avecles pennes bordées de cendré roussâtre ; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; pieds d'un brun jaunâtre; iris noisette. Jeunes avant la j^remière mue : Ils ont une taille moins forte, le bec moins large, les teintes plus rembrunies et plus rousses, surtout sur les parties inférieures. L'Effarvatte habite presque toute l'Europe tempérée. Elle est partout commune en France durant l'été. Elle niche parmi les roseaux, les grandes plantes aquatiques, les saussaies. Son nid, artistement construit en forme de panier oblong, est attaché à quel- ques roseaux, comme celui de la Turdoïde. Ses œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont d'un vert olivâtre ou d'un gris vcrdâtre obscur, avec de grandes taches d'un brun olive, plus rapprochées au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. O^jOt? à 0™,018 ; petit diam. 0'",I4. Elle a les plus grands rapports avec la Rousserolle turdoïde par sa forme, son plumage, son genre de vie, son chant, e(c.; elle arrive, comme elle, vers la fin d'avril ou au commencement de mai, cl part, comme elle, à la fin d'août. On la trouve sur les bords des rivières, des marais couverts de joncs et de ro- seaux, dans les jardins. Elle se montre rarement à découvert, et se tient pres- que toujours cachée dans les herbes, les grands roseaux, au pied desquels elle cherche sa nourriture. Dés son arrivée, le mSle fait entendre son chant, qui con.-iste dans les syllabes : tron, tron, irui, trui, /ciri, kiri, haups, haups répétées à des intervalles à peu près égaux, mais avec des modulations diffé- rentes. Observations. — 1° Temminck s'est trompé en assignant à cette espèce un bec comprimé à la base, plus haut que large dans toute sa longueur. Il a été induit en erreur par le sujet qu'il a pris pour type, et qui se trouve dé- posé au musée de Leyde. Cet oiseau, qui a été préparé par un nommé Wattrin, a^ en effet, le bec comprimé dans toute son étendue; mais cette forme est évidemment le résultat d'une déformation opérée par le préparateur, et peut- être aussi par la dessiccation, qui détermine parfois de grands changements dans cette partie. 2° L'existence de deux races d'Effarvaltes, indiquées par M. l\i\n]j {Catalogue des Oiseaux observés dans le département de /a Se»ie-/n/en'e«re, juillet 1840), ne nous paraît pas suffisamment justifiée pour être admise. Les recherches que nous avons faites à ce sujet, et l'examen d'un grand nombre d'Eflarvatles, reçues de différentes localités, tendent à prouver que les sujets à bec étroit sont des jeunes et ceux à large bec des adultes. C'est ce qui explique pour- quoi les premiers n'ont été observés, par notre ami, qu'en automne, et les derniers, de la mi-mars à la fin d'août. 518 PASSEREAUX DÉODACTYLES. 240 — ROUSSEROLLE VERDEROLLE CALJMOHERPE P A LIST RIS Boie ex Bechst. Brun-olivntre en dessus, ou cendré roussâfre, suivant la saison, avec le croupion gris-verdâtre clair; la plus longue des rémiges primaires dépassant les plus longues des rémiges secondaires de 0™,20 environ ; première rémige impropre auvol, deuxième plus longue que la quatrième , égale ou presque égale à la troisième, qui est la pjlus longue. Taille : 0'",J33. Sylvia palustris, Bechst. Nat. Dents. (1807), t. III, p. 639. Sylvia stbepera, 2« race, Vieil!. N. Dict (1817), t. II, p. 182. Calamoherpe palustris, Boie, IsU (1822), p. 302. Salicaria palustris, Keys. et Blas. Wirhelth. (1840), p. o3. Calamoherpe pratensis, Jaubert, liev. et Mag. de Zool. (IBoo), t. VII, p. Oo. Gould, B. of Eur. pi. 109. Mâle et femelle au printeyrips : Parties supérieures d'un brun olivâtre, un peu nuancé de cendré; parties inférieures d'un blanc roussàtre, très-clair à la gorge et au ventre, nuancé de jaunâtre à la poitrine et aux sous-caudales, de gris brun aux flancs ; loruras et un trait au-dessus de l'œil blanc-roussâtre ; ailes brunes, avec les plumes bordées de cendré ; queue de la même couleur, avec les pennes lisérées de grisâtre; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; iris noisette; pieds brunâtres. A mesure que l'on avance dans la saison, la couleur des parties supérieures devient plus cendrée. Mâle et femelle adultes, en autonne : D'une teinte roussâlre en des- sus; les parties inférieures plus teintées de roussàtre; les sus-cau- dales tirant sur le roux. Au printemps ces dernières sont plus claires. Jeunes avant la première mue : D'un verdâtre clair en dessus, d'un blanc roussàtre en dessous. La Verderolle se rencontre dans plusieurs contrées de l'Europe tempérée. On la trouve en Russie, en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en Suisse, en Italie et dans quelques localités de la France. Elle se montre assez souvent dans le département du Nord. M.Deméezmacker l'a tuée plusieurs fois aux environs de Bergues, où, très-probablement, elle se reproduit. M. Bâillon l'a capturée près d'Abbeville. M. l'abbé Caire l'a rencon- CALAMOIIERPIENS. . ol9 trée fréquemment dans les Basses-Alpes. Dans ce département, cet oiseau ne se trouve jamais qu'aux environs de Barcelonnetle et aux sommités des mon- tagnes. Enfin M. Bailly la signale dans la Savoie. Elle niche sur les bords des rivières, sur les branches basses des saules, des ormes, des buissons ou dans les hautes herbes des prairies, dans les seigles, les chènevières. Son nid, artistement construit et profond, n'est composé, à l'extérieur comme à l'intérieur, que de brins d'herbes sèches bien souples. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs bleuâtres, ou d'un gris légèrement lavé de verdâtre, avec des taches et des points d'un gris brun et d'un brun olivcltre, plus nombreux au gros bout. Ils représentent presque, en petit, Tœut de la Rousserolle turdoïde, et mesurent : Grand diam. O^^jOU; petit diam. 0'°,0I0. Indépendamment de son chant naturel, la VerderoUe a la faculté de s'appro- prier celui des autres oiseaux et d'en composer un ramage des plus variés et des plus agréables. D'après l'abbé Caire (in : Gevhe, article Rousserolle, Dict.univ. d'Hist. Nat.), cette espèce chante admirablement; elle contrefait, à s'y mé- prendre, le Chardonneret, le Pinson, le Merle, et généralement tous les oi- seaux qui fréquentent les mêmes lieux qu'elle. Son chant est pins riche en reprises que celui du Rossignol, et il est si varié qu'on l'écouterait, sans lan- guir, du matin au soir. La VerderoUe ne fréquente pas exclusivement les endroits marécageux. Aux environs de Bergues, on la trouve en plaine, le long des champs ensemen- cés, situés loin des eaux. Elle y apparaît dès le mois de mai et disparaît dans le mois d'août. En Belgique, où l'espèce n'est pas rare dans les jonchaies elles oseraies des bords de la Meuse, M. de Sélys-Longchamps dit qu'elle habile sou- vent, loin des eaux, les pièces de seigle et de fourrages de la Hesbaye, et qu'elle se perche sur les saules qui bordent ces champs. Dans les Alpes suisses et les Alpes françaises, elle fréquente les prairies élevées, et ne niche jamais, d'après l'abbé Caire, que sur les plantes élevées à 0'^,l'6 ou 0°',20 du sol. Observation. — Un bon nombre de Verderolles de diverses provenances, du nord de la France, de la Belgique, de l'Allemagne, delà Savoie, des Basses- Alpes et du département de l'Ariége ne nous ont ofleri aucuu àiiïérence ni dans les teintes, ni dans les dimensions des diverses parties, et très-peu dans les proportions des rémiges. GENPxE ex LUSCINIOLE — LUSCINIOPSIS, Bp. STLviA,p. Savi, Ornith. rose. (1827). PsEDDO-LusciNiA, Bp. 5. o/" jEJu/-. (1838). Salicaria, Keys. et Blas. Wirhelth. (1840). LusciNiopsis, Bp. Ucc. Europ. (1842). CettiAjZ. Gerbe, Dict. univ. d'Hid. Nat. USiS). LusciOLA, Bp. Cat. Par zud. {[^oîj). 520 PASSEREAUX DÉODAGTYLES Bec mince, droit, aigu, très-comprimé dans la moitié anté- rieure, plus haut que large dans les deux tiers antérieurs, aussi haut que large à la base; mandibule supérieure échancrée de chaque côté à la pointe; narines oblongues, étroites; ailes allon- gées, aiguï'S, sans trace d'échancrure aux rémiges primaires ; queue ample, étagée, composée de douze pennes ; doigts minces, celui du mùlieu, y compris l'ongle, plus long que le pouce, l'on- gle de ce doigt comptant pour moins de la moitié; plumage serré, uniformément coloré aux parties supérieures. Les Luscinioles ont tout à fait les haJjiludes et le genre de vie des Bouscarles. Elles sont tout aussi paresseuses que celles-ci à prendre leur essor, quoique leurs ailes soient beaucoup mieux taillées pour le vol. Le mâle et la femelle portent lamt'me livrée. Leur mue est simple. Lesjeunes avant la première mue, sont inconnus. ii41 — LUSCIiVIOLE LLSCIMOÏDE LUSCINIOPSIS LLSCIMOIDES Z. Gerbe ex Savi Parties supérieures (Tun brun châtain roussâtre; devant du cou le plus généralement sans mouchetures, ou avec de fines taches jilus ou moi?îs apnarentes ; sous-caudales d'un brun roussâtre, terminées de blanchâtre ; première rémige impropre au vol, la deuxième et la troisième égales et les plus longues. 2 aille : 0'°,12. Sylvia LusciNioiDES, Savï, N. Gior. Lettcr. (1824), n" XIV, et (1S25), n° XXll. PsEUDO-LusciNiA Savji, Bp. B. of Eur. (1838), p. 12. Salicarialuscinioides, Keys. et Blas. Wirbelth, 1(840), p. 33. LusciNiopsis Savh, Bp. Ucc.Europ. (1842), n» 153. Calamodyta LusciNioiDEs, G. R. Gray, Gen. of B. (1844-1846), t. I, p. 172. Cettia luscinioides, Z. Gerbe, Dict. univ. d'hist. mit. (1848), t. XI, p. 240. LusciNJOLA Savii, Bp. Cat. Parzud. (1836), p. 6. Savig. Description de l'Egypte, pl. 13, f. a. Gould, B. o/'.Ewr. pl. 104. Mâle adulte : Toutes les parties supérieures d'un châtain rembruni sans tache, avec les sus-caudales d'une teinte plus vive et coupées de bandes transversales brunes peu visibles ; gorge d'un blanc roussâtre, CALÂMOHERPIENS. 521 finement striée de brunâtre ; ventre blanchâtre; côtés du cou, poitrine, flancs et sous-caudales d'un brun roussâtre ; celles-ci frangées de gri- sâtre à l'extrémité ; joues et régions paroliques d'un blanc roussâtre, avec la tige des plumes blanchâtre; rémiges d'un brun châtain, avec une bordure plus claire ; rectrices d'un brun châtain moins foncé, coupées transversalement par d'étroites bandes parallèles, un peu plus apparentes que celles des sus-caudales ; bec d'un brun noirâtre en dessus, jaunâtre à la base de la mandibule inférieure; pieds d'un brun clair ; iris d'un châtain jaunâtre. Femelle adulte : Elle ne diffère du mâle que par la gorge plus blanche, par des traits plus apparents et plus larges à la partie anté- rieure du cou, et par les bordures terminales des sous-caudales, qui sont plus blanchâtres. hes jewies avant la pre)nière mue sont inconnus. Celte espèce est propre à l'Europe, et plus particulièrement aux contrées méridionaleSc On la renconire en Italie, en Provence, en Languedoc, dans le Roussillon, en Espagne, dans les localités voisines de la chaîne des Pyrénées. Elle se montre aussi dans la Nouvelle-Russie, aux environs d'Odessa, en Hollande, et dans le nord de l'Angleterre. Selon M. Baldamus, elle niche parmi les roseaux, à une petite distance du sol. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un blanc sale ou grisâtre, entière- ment couverts de petites stries, de points et de taches d'un brun grisâtre, rous- sâtres et cendrées. Ils ont de l'analogie avec ceux de W'Edon galactodes^ et me- surent : Grand diam. 0",02; petit diani. O^jOii à O-^jOlS. La Luscinioïde vit dans les marais, principalement dans ceux dont les bords sont couverts de joncs, de roseaux, de hautes herbes, de tamarins et de saules. Elle grimpe avec une grande agilité ; n'a pas un vol bien étendu ; ne s'élève jamais haut dans les arl)res ; relève constamment la queue, en écartant les pennes, comme la Bouscarle Cetti. Elle est aussi, comme celte espèce, si peu farouche et tellement paresseuse à voler, qu'on a quelquefois de la difficulté à la faire partir du buisson ou du massif de roseaux qui la recèle. Les chiens, surtout, ne paraissent pas lui inspirer beaucoup de crainte. Sa nourriture, qu'elle cherche au pied des roseaux, des arbustes, consiste en insectes, en vers et en petits mollusques fluviatiles. 242 — LUSCIÎVIOLE FLUVIATILE LUSCINIOPSIS FLUÏIATILIS Bp. ex Mey. et Wolf Parties supérieures cVun brun olivâtre; devant du cou varié de 522 PASSEREAUX DÉODACTYLES. nombreuses movchetures ; 8ous-caudales cV un olivâtre clair, termi- nées de blanc ; première rémige rudimentaire , la deuxième sensi- blement plus longue que la troisième et la plus grande de toutes. Taille lO'^.i^l û0'",148. Sylvia FLDViATiLis, Mcy. et Wolf, Tascli. Dents. (1810), 1. 1, p. 229. AcROCEPHAix's STAGNALis, iNaum. \%. (1819), p. 202? LocusTÊLLA FLUviATiLis, Goulii, B. of Eur. (1S36), pi. 102. Saucaria FLUVIATILIS, Kevs. et lîlas. Wirhelth. (1840), p. 53. LusciNiopsis FLDVjATiLis, Bp . Ucc. Eurojj. (1842), n° 152. "n Mâle en robe de noces : Tête, dessus du cou et du corps, sus-cau- dales d'un brun olivâtre sans taches; gorge, devant du cou, haut de la poitrine blancs, avec de nombreuses taches d'un olivâtre rembruni ; le reste de la poitrine d'un blanc olivâtre ; milieu du ventre d'un blanc pur; flancs et sous-caudales d'un olivâtre clair; ces dernières terminées par un grand espace blanc ; raie sourcilière blanchâtre ; ailes et queue d'un brun olive moins verdâtre que le dos ; rémiges avec les bandes transversales d'une teinte plus foncée, qui ne sont bien visibles que lorsqu'on place l'oiseau obliquement ; bec brun clair ; pieds d'un rouge livide. Femelle : Parties supérieures comme chez le mâle ; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un blanc sale, faiblement marqués de taches allongées d'un cendré brun. En automne, les plumes ont une légère bordure cendrée : cette bor- dure disparait au printemps. Cette espèce habite l'I^urope méridionale et orienlalc, et l'Afrique septen- trionale. On la trouve en Autriche et en Hongrie, sur les bords du Danube et en Egypte. Elle niche dans les roseaux, construit son nid avec assez d'art et pond de quatre à cinq œufs d'un ])lanc un peu sale, tantôt grisfitre, tantôt roussâtre, avec quelques taches grises et d'un brun foncé. Ils mesurent : Grand diam. 0", 019; petit diam. 0™, 015. Elle vit d'insectes et de petites mouches. , GENRE CXI BOUSCARLE — CETTIA, Bp. Sylvia, p. Teram. Jian. (1820). Calamouerpe, p. Boie, Isis (1822). CALAMOIIERPIENS. 523 PoTAiioDLS, p. Kaup, Nat. Syst. (1829). Cetti.a, Bp. B. ofEur. (1838). Calamodyta, p. g. R. Gray, List of the Gen. of B. (1S41). Salicauia, p. Keys. et Blas. Wirhellh. (1840). Bec mince, droit, aigu, très-comprimé, plus haut que large dans les deux tiers antérieurs, aussi haut que large à la base; mandibule supérieure à arête très-prononcée, échancrée de chaque côté à la pointe; narines oblongues, étroites; ailes cour- tes, sub-obtuses, arrondies; queue ample, étagée, composée de dix pennes seulement; tarses de médiocre longueur; doigts épais, celui du milieu, y compris l'ongle, moins long que le pouce, l'ongle comptant pour la moitié, au moins. Plumage très-doux au toucher, comme décomposé, uniformément coloré. Les Bouscarles vivent sur les bords très-boisés des rivières, des lacs, ou grandement couverts de roseaux, au milie^u desquels elles se tiennent presque constamment cachées. Elles grimpent habilement le long des liges des arbustes ondes plantes aquatiques; volent trés-raal; sont paresseuses à prendre leur essor; se nourrissent d'insectes et de petits colimaçons qu'elles cherchent au pied des buissons, des roseaux ou des herbes aquatiques. Le mAlect la femelle portent le même plumage, et les jeunes, avant la pre- mière mue, diffèrent peu des adultes. Leur mue est simple. Ob8erTatîoiis(l). — Quoique lesSylvia Cetli, Sylvia luscinioidescl Syîvia tnela- nopogon, qui composaient le genre Cettia, dans la première édition, aient entre elles les plus grands rapports, on doit.toutefois reconnaître que ces espèces pré- sentent des diderences, qu'à la rigueur on peut considérer comme génériques. Ainsi, malgré les affinitésqui existententre la Cclti et lu Lusciniop. luscinioides quant à l'ampleur et à la forme des rectrices, à la forme du bec, des narines, aux couleurs du plumage, aux mœurs, aux habitudes ; affinités qui ont pu faire prendie ces deux oiseaux pour des variétés de la môme espèce, on ne peut se dissimuler, cependant, qu'ils ne se séparent par trois caractères très- tranchés : la nature du plumage, la forme de l'aile, le nombre des pennes de la queue. Le genre' Cei//a fondé sur la Sylvia Cetli; le génie Lusciniopsis établi (1) M. Degland rangeait, à mon exemple, dans le genre Ccttia trois espèces qui, pour quelques auteurs, font partie de trois genres distincts. Les notes qu'il a laissées pour un supplément n'indiquent pas qu'il voulût modifier cet arrangement. Cependant les obser- vations que je lui avais communiquées sur la complexité du genre, observations qui m'a- vaient été suggérées par un examen ultérieur et plus attentif des espèces, l'avaient con- vaincu de la nécessité de le modifier. Les changements que je propose ici auraient eu, je pense, son approbation. Du reste, je suis seul responsaljle de ce nouvel arrangeaient, s'il est sujet à critique. , Z. G. 524 PASSEREAUX DEODACTYLES. sur la Sylvia luscinioides, à laquelle il faut, x'éunir la Sylvia fîaviatilis, comme l'avait fait le prince Ch. Bonaparte en 1842, peuvent donc se justifier. Quant à la Sylvia mekmopogon, la nature de son plumage; la forme du bec, des narines; l'épaisseur des pieds; la longueur du doigt postérieur, qui égale et surpasse même, en y comprenant l'ongle, celle du doigt médian; enfin son aile sub-obtuse, la retiendraient, très-certainement, à côté de la Cetti, si le nombre de ses rectrices, qui est de douze, et son plumage varié, en dessus, de taches oblongues, ne l'en séparaient. Mais ces deux caractères, qui sont lesseuls que l'on puisse invoquer pour isoler la Sylv. melanopogon de la Cetti, font-ils mieux de la première une Calainodyta, comme le veulent la plupart des ornithologistes?... En aucune façon. La Sylv. melanopogon n'a absolument de commun avec les Calamodytœ {Sylv. phragmitiselSylo. aquatica) que les taches du plumage : elle s'en distingue par le bec, les narines, un plumage plus dé- composé, des pieds plus forts, un ongle du pouce plus robuste et plus long, une queue plus ample, à pennes moins acuminées, et, surtout, par la forme de l'aile, qui est sub-obtuse, pendant qu'elle est sub-aiguë chez les Syl. phrugmitis et aquatica. Séparée de la Cctti, ]a. Sylv. melanopogon ne peut donc rentrer dans le genre Calamodyta dont presque tous ses caractères l'éloignent, et devient dès lors le type d'une section particulière. 245 — BOUSCARLE CETTI — CETTI A CETTI Degl. ex Marm. Parties supérieures d'un brun châtain ; les plus grandes des sous-caudales ne recouvrant, à peu près, que la moitié de la queue et plus courtes de 0™,01 au moins que la rectrice laplus latérale; première rémige atteignant le milieu de F aile ; deuxième égale d la neuvième, quatrième et cinquième les plus longues. Taille : 0'",'14 (mâle); 0"',13 (femelle). Sylvia Cetti, Marmora, Mem. délia Acad. di Torino (1820), t. XXV, p. 254. Sylvia sericea, Natt. in : ïemm. Man. (1820), t. I, p. 197. . Sylvia platuba, Vieill. Encyc. Mélh. (1820), p. 466. Calamoherpe Cetti, Boie, /iï5 (1822), p. bo2. PoTAMODL's Cetti, Kaup, Nat. Syst. (1820), p. 129. Cettia altisonans et sericea, Bp. B. of. Eur. (1838), p. H et 12. Salicaria Cetti, Keys. et Blas. Wirbellh. (1840), p. 5o. Calamodyta Cetti et sericea, G. R.Gray, Gen.of. Birds (1844-1849), n°MO et 17. Cettia CiiiTi, Degl. Om. Eur. (1849), t. 1, p. b78. Bradypterus Cetti, Caban. Mus. Om. Hein, pars 1^ Ose. (18oO-l8oi), p. 43. Buff. PI. enl. 635, f. 2, sous le nom de Bouscarle de Provence. Z. Gerbe, Mag. de Zool. (1840), p. 21, mâle. Mâle : Dessus de la tête, du cou et du corps d'un brun marron obscur ; CALAMOHERPIENS. 525 gorge, devant du cou et milieu du ventre blancs ; poitrine blanche, lavée de jaunâtre; flancs, bas- ventre et bas des jambes d'un brun roux ; sous-caudales de la mèuie couleur et terminées de blanc ; joues, côtés du cou et de la poitrine nuancés de roux et de gris cendré ; raie sour- cilière longue et blanchâtre; bord paipébral blanc en haut et en bas, noir derrière et devant ; couvertures alaires et rémiges brunes, les premières largement bordées de marron obscur , les dernières fine- ment lisérées de cette couleur ; queue pareille aux ailes^, avec les pennes bordées de marron, et coupées par de petites bandes parallèles peu apparentes, et plus visibles à la face inférieure qu'à la face supérieure ; bec noirâtre, excepté à la base de la mandibule inférieure, qui est cou- leur de chair ; pieds brun clair; iris brun fauve. Femelle : Elle est plus petite que le mâle ; les teintes de son plu- mage sont généralement un peu plus claires, et la tache jaunâtre de la poitrine est souvent atténuée au point d'être imperceptible. Les jeunes avant la première tnue ont des couleurs plus ternes et plus brunes. Cette espèce est surtout propre ;i l'Europe méridionale. Elle habite la Sicile, la Corse, la Sardaigne, l'Espagne, la France, et on la trouve en Angleterre et dans le Caucase. Elle est très-commune dans nos pro- vinces méridionales, en hiver surtout. Nous l'avons rencontrée dans plusieurs rivières du département du Var. j\î. Crespon l'a également vue en grand nom- bre dans plus ieurslocalilés de la Provence, et M. Loche l'a tuée à Behobie, dans les environs de Pau et de Bayonne. Elle niche dans les broussailles épaisses, sur les grandes plantes aquatiques, à peu de distance de terre; son nid, composé de feuilles et de tiges de grami- nées, est construit avec assez d'art. Ses œufs, au nombre de quatre ou cinq, sont d'un brun rouge de brique uniforme, plus ou moins foncé et sans taches. Us mesurent : Grand diam. O^Oig; petit diam. 0"',014. Elle vit dans le voisinage des eaux, au milieu des buissons et des hautes herbes qui croissent sur le bord des rivières et dans les marais. « Presque « constamment elle demeure cachée dans leur épaisseur, les parcourt en divers « sens, grimpe le long des tiges, y est, en un mot, dans une activité conti- « nuelle. Si elle se met en évidence, ce n'est, on peut le dire, que passagère- « ment et lorsque surtout elle va abandonner une touffe pour se porter dans « une autre. Son chant est doux, éclatant, sonore, saccadé, brisé, de peu d'é- « tendue et fort peu varié. Elle le fait entendre durant toute l'année. Sa nour- « riture consiste en divers insectes ailés, envers, et en larves qu'elle rencontre « dans le voisinage des eaux (1). » Elle a l'habitude, en grimpant ou en sautant (1) Z. Gerbe, Mémoire sur la Fauvette Cetti, inséré dans le Mag. de Zool. pour 1840. 526 PASSEREAUX DÉODACTYLES. de branche ea branche ou sur le sol, de relever brusquement la queue, qui s'étale alors un peu, et de détendre un peu les ailes. Suivant de la Marmora,Savi et le prince Ch. Bonaparte, elle serait sédentaire; nous avons la certitude, au contraire, qu'elle émigré et qu'elle suit succes- sivement le cours des fleuves; qu'à certaines époques de l'année, principale- ment en novembre et en décembre, elle se montre là où, soit avant;, soit après ces époques, on la chercherait en vain, et qu'alors aussi elle se trouve en plus grand nombre dans les lieux qu'elle habile ordinairement. ObserTatiou. — Le Sylvia sericea, Nat(. [Cetlia sericea,\i^. Ucc.Europ. 1842), n'est qu'un double emploi de la Ceitia Celti, comme, du reste, iNatferer l'a reconnu lui-môme depuis. GENRE CXII AMNICOLE — AMNICOLA, Z. Gerbe (1). Sylvia, p.Temm. Man. (173:i). Calamodyta, p. Bp, B. of Eur. (1838). Salicaria, p. Keys. et Blas. Wirbelth. (t840). LusciNioi.A, p. G. R. Gray, Gen. of B. (1841). Cettia, p. Z. Gerbe, Dict.univ. d'IIist. nat. (1848). Bec effilé, droit, aig-ii, très-comprimé jusqu'à la base, oii il est aussi haut que large ; plus haut que large dans le reste de son étendue ; mandibule supérieure à arête vive, échancrée de cha- que côté à la pointe; narines oblongues, linéaii^es ; ailes courtes, sur-obtuses; queue médiocrement allongée, à pennes relative- ment larges et arrondies à l'extrémité; tarses minces; doigts assez forts, celui du milieu, y compris l'ongle, à peu près de la longueur du pouce, l'ongle de ce doigt comptant pour la moitié au moins; plumage très-doux au toucher, comme décomposé, varié de taches oblongues. (1) J'ai donné à la page 623 les raisons qui me font se'parer ge'nériquement la Sjjlv. me- lanopogon de la Cettia Celti, à côté de laquelle je l'avais rangée, et des Phragmites, parmi lesquelles tous les ornitholdgistes la laissent encore. Je puis me tromper en l'iso- lant de ces dernières et en fondant sur elle un genre, mais l'on m'accordera bien que ses caractères sont loin d'être en parfait accord avec ceux des Phragmites, et qu'à moins de n'avoir égard qu'aux taches du plumage, ce qui conduirait à des conséquences que je laisse déduire, il est difilcde de trouver une caractéristique qui lui soit commune avec les Phragmites. Z. G. CALaMOIîERPIENS. 527 Les oiseaux qui appai'liennent à cette section, n'abandonnent jamais le bord des eaux, ils ont tout à fait les allures de la Bouscarle Celti et de la Lusci- nioïde; volent fort mal; sont sans cesse en mouvement pour chercher parmi les herbes, les roseaux, les épaisses broussailles qui encombrent les bords des rivières, des marécages, les petits insectes et les larves dont ils se nourrissent. Ils agitent constamment les ailes, relèvent et étalent légèrement la queue. Le mâle et la femelle portent le même plumage, et les jeunes, avant la pre- mière mue, n'en diffèrent que par des teintes un peu plus sombres. Leur mue est simple. 244 — AMNICOLE A MOUSTACHES IVOIRES AMNICOLA MELAAOPOGON Z. Gerbe ex Temm. Une bande blanche au-dessus des yeux, s élargissant beaucoup en arrière de ces organes ; lorums et un trait sous l'a'il noirs, tarses noirâtres; première rémige impropre au vol, la seconde à peu près égale à la huitième, la quatriènw et la cinquième égales et les plus longues. Taille: 0"^,] 3. Sylvia melanopogon, Temm. Ma?i. (if^35), 3* part. p. 121. Calamodyta melanopogon, Bp. B. of Eur. (1838), p. 12. Salicaria melanopogon, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 53. Lusciniola melanopogon, g. R. Gray, List of the Gen, of B. (1841), p. 28. Cettia melanopogon, Z. Gerbe, Dict. univ. d'Hisl. nat. (1848), t. XI, p. 240. Temm. et Laug. PL cul. 24o, f. 2. Blàle et femelle au printemps : Front, vertex et occiput d'un noir enfumé; nuque, dos et croupion d'un brun châtain foncé, avec une raie longitudinale noire au milieu des plumes du dos ; haut de la poi- trine et milieu de l'abdomen d'un blanc pur; sous-caudales d'un blanc sale, tirant sur le roussâtre ; poitrine, flancs et bas des jambes de couleur feuille morte, moins foncée au milieu de la poitrine ; lorums et un trait au delà des yeux noirs ; raie sourcilière blanche, large et s'éten- dant beaucoup au delà de l'œil; ailes et queue noirâtres, avec les plumes bordées et terminées de roussâtre ; bec et pieds bruns ; iris noisette. Mâle et femelle en automne : Parties supérieures d'une teinte moins foncée avec des traits noirs au centre des plumes de la tète, et les bordures de celles du corps plus rousses ; blanc du cou, de la poitrine et du ventre moins pur ; côtés de la poitrine et flancs d'un brun rouge plus foncé. S28 PASSEREAUX DEODACTYLES. Jeunes avant la première mue : D'une teinte générale d'un brun foncé, légèrement lavée d'olivâtre en dessus. Cette espèce est propre à l'Europe muridionale. Elle habite la Sicile, l'Italie, le midi de la France et se montre accidentelle- ment dans le nord de ce royaume. M. Crespon la dit sédentaire dans le dé- partement du Gard, où il l'a tuée à toutes les saisons, dans les lieux les plus inondés. Elle niclie sur les buissons, construit un nid en forme de coupe et pond quatre ou cinq œufs d'un blanc azuré, avec quelques points bruns, rapprochés vers le gros bout. Tels étaient ceux d'une nichée découverte par M. Lebrun aux environs de Montpellier. Ils mesuraient : Grand diam. 0™, 014; petit diam. O-^jOH. Cet oiseau n'est pas très farouche et il se laisse approcher d'assez près pour qu'on puisse le tirer avec du sable. Il vit de mouches et de petits coléoptères. GENRE CXIII LOCUSTELLE — LOCUSTELLA, Kaup CcriRUCA, p. Briss. Ornith. (1760). Sylvia, p. Lath. /«ci.(1790). AcROCEPHALCs, p. Naum. V6;/. (1<*^I9). Calamoherpe, p. Boie, Isis (1822). LocusTELLA, Kaup, Nat. Syst. (1829). Salicaria, p. Selby, Brit. Orn. (1833). Bec droit , épais à sa base, comprimé seulement dans la moitié antérieure, plus large que haut à la base, échancré à la pointe de la mandibule supérieure ; narines oblongues, ova- laires ; ailes médiocres, sub-aiguës ; queue assez allongée, étagée, cunéiforme, à pennes acuminées et larges ; tarses épais ; doigts grêles et longs, celui du milieu, y compris l'ongle, beaucoup plus court que le pouce, l'ongle de ce doigt, qui est faible et très-comprimé, comptant pour la moitié environ ; plumage serré, varié de taches oblongues. Les Locuslelles aiment les lieux frais et humides, fréquentent môme les bords des rivières, des marécages, mais très-souvent aussi on les trouve dans les pâturages, dans les haies, les genêts épineux, les bruyères et même sur les coteaux éloignés de l'eau. Elles marchent et ne sautent pas : rarement aussi elles grimpent. Elles ont un chant strident, nichent très-près de terre, et se CALAMOIIERPIEXS. ■ 529 nourrissent de petits insectes et de vers. Leur vol est lourd, peu soutenu. Comme les Phragmites, elles deviennent tellement grasses à la fin de l'été, qu'aprôs deux ou trois vols, péniblement exécutés, on peut les prendre à la main. Le mâle .et la femelle portent le même plumage. Les jeunes, avant la pre- mière mue, ont des couleurs peu différentes de celles des adultes. Leur mue est simple. Obseryations. — 1° Les Locustelles ont été distraites génériqucment par M. Kaup de la division dans laquelle elles avaient été placées; M. Gould lésa également séparées, et le prince Ch. Bonaparte, qui d'abord les avait associées aux Phragmites, a plus tard adopté le genre qu'elles forment. 11 nous semble qu'on peut, en effet, distinguer les Locustelles des autres groupes et môme des Phragmites avec lesquelles elles paraissent avoir queh]ue analogie. Si les Locustelles ressemblent un peu à ces dernières, par leur système de colora- tion et par la forme du bec, elles en diffèrent totalement sous tous les autres rapports. Ainsi elles ne sont point des oiseaux grimpants à la manière des Phragmites; leurs doigts sont plus grêles, leurs tarses épais, l'ongle du pouce qui, dans les espèces des genres Calamodyta, Calamoherpp,Ceitia,esi robuste et arqué, est relativement, dans les Locustelles, d'une faiblesse extrême et moins recourbé. D'autres différences peuvent se tirer des mœurs, des habitudes. Les Locustelles sont douces, paisibles, paraissent avoir beaucoup d'attachement pour leurs semblables; elles n'ont donc point le caractère hargneux, acariâ- tre des Rousscrolles, des Phragmites. En second lieu, elles s'éloignent beau- coup plus que celles-ci du voisinage des eaux. Enfin la marche leur est habi- tuelle, tandis qu'elle est interdite aux Phragmites : celles-ci sautent et ne marchent pas. Ces différences de mœurs, d'habitudes, en rapport avec les différences physiques que l'on peut saisir, nous paraissent justifier suffisam- ment le genre Locustella. 2° La Sylvia cerlhiola (Temm.), dont le prince Ch. Bonaparte faisait une Lo- custelle, est une espèce à rayer de la liste des oiseaux d'Europe. C'est à tort, selon M. Schlegel, qu'elle y a été introduite, l'oiseau n'ayant été trouvé par Pallas que dans la Sibérie orientale. Il faut aussi en rayer la Sylvia {Calamoherpé) tenuirostris du pasteur Brehm, cette prétendue espèce, comme M. Hardy l'a reconnu, n'étant autre qu'une Locustella nœvia à bec un peu plus grêle que de coutume. 243 — LOCUSTELLE TACHETÉE — LOCUSTELLA NJEVIA Degl. ex Briss. Tout le plumage en dessus, excepté aux su.s-caudalcs^ sous- caudales et quelquefois le devant du cou variés de taches oblongues ; première rémige rudimentaire , la deuxième plus courte que la troi- sième qui est lapins longue, 1 aille : 0'",14 environ. Degland et Gerbe, !• — 3* 530 ■ PASSEREAUX DÉODAGTYLES. CuRRUCA ciNEREA N.EviA, Bdss. Omitli. (1760), t. VI, Suppl. p. H2. Sylvia LocusTELLA, Lath. Ind. (1790), t. II, p. Uo. MusciPETA LOcusTELLA et oLivACEA, Koch, Baier. Zool. (1SI6), p. 160 et 107. AcRocEPHALTjs FLuviATiLis, Naum. Vôg. Dents.{{%\^^), p. 192. Calamoherpe LOCUSTELLA, Boie, Isis (1822), p. oo2. Calamoherpe tenuirostris, Brehm, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 410. Salicaria LOCDSTELLA, Sell)y, Brit. Orn. (1833), t. I, p. 199. LocusTELLA Rayi, GouM, 5. ofEur. (1831), pi. 103. LocusTELLA N^viA, Degl. Om. Euv. (1849), t. I, p. o89. BufF. PI. enl. S81, f. 3, sous le nom iï Alouette locustelle. Mâle et femelle en robe de noces : Parties supérieures d'un cendré olivâtre, avec des taches noirâtres au centre des plumes, plus petites et plus rapprochées à la tête, plus larges et plus intenses au dos, peu sensibles aux sus-caudales ; gorge et milieu de l'abdomen cendré blan- châtre ; devant et côtés du cou, poitrine, d'un cendré sans taches, lavé de roussâtre ; sous-caudales de même couleur, flammées de brun au centre; paupières et un trait au-dessus de l'œil, grisâtre; lorums cendrés; couvertures et pennes des ailes d'un brun foncé et largement bordées de cendré olivâtre; queue, d'un brun olivâtre, moins foncé sur les bords et à la pointe des rémiges, marquée de nombreuses raies transversales visibles seulement en plaçant l'oiseau un peu oblique- ment ; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous et sur les bords des mandibules; pieds gris jaunâtre; iris brun gris. Mâle et femelle en automne : Ils ont une teinte plus rembrunie en dessus, plus jaune en dessous, avec les côtés de la poitrine et de l'abdomen d'un cendré lavé d'un peu de roux jaunâtre. Les individus non adultes, à l'âge d'un an environ, portent au bas du cou quelques petites taches ovoïdes et brunâtres. Jeunes avant la première mue : Leurs teintes sont moins foncées et ils ont au cou de nombreuses taches brunes. La Locustelle tachetée habite les contrées tempérées de l'Europe et divers points de la France, notamment la Bretagne, où elle est très-commune. Elle se montre dans les campagnes de Lille, et s'y reproduit probablement quelquefois; car un individu mâle y a clé tué dans le mois de juillet 1829. On la voit au printemps dans les environs d'Amiens, d'Abbeville, de Dieppe; elle arrive en avril dans ces localités, se loge alors dans les jeunes taillis, les ajoncs des parties élevées, et repart en août. Elle vient aussi se reproduire dans quelques-uns des bois qui avoisinent Paris. Elle niche dans les buissons, les ajoncs, les taillis en côtes et très-près de terre. Son nid, construit sans art, et non point avec beaucoup d'élégance comme l'a avancé Vieillot, est uniquement composé d'herbes sèches en dehors comme GALAMOHERPIENS. 331 en dedans. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs d'un cendré faiblement nuancé de rougeâtre, ou seulement gris, avec de fines stries et des taches d'un brun rouge; ces taches, plus rapprochées vers le gros bout, y forment quel- quefois une couronne. Us mesurent : .) Grand diam. O'^fiiS ; petit diam. O'^Oi-i à 0«>,013. ■ ; -'•'''" Cet oiseau, d'après M. Hardy {in Litler.), est timide et défiant, vivant toujours près déterre, dans l'épaisseur du fourré, fuyant à travers les cépées, ou courant prestement et en relevant sa queue longue et épanouie. Il échappe aisément aux poursuites du chasseur, qu'il sait dérouter en se cachant de telle sorte qu'il ne peut ni l'apercevoir ni le déterminer à sortir du buisson qui le recèle. Ces mœurs cachées rendent fort difficile la découverte de son nid. Sa vie se passe donc plutôt à terre que sur les arbres ou les arbustes. Sa dé- marche est lente, gracieuse et mesurée comme celle des Pipis des arbres et després, en marchant, elle a un petit tremblement de tout le corps,commesises jambes ne pouvaient la soutenir, et lorsque quelque chose l'affecte, elle déve- loppe sa queue en éventail, par de petits mouvements brusques. Le chant de la Locustelle tachetée a beaucoup de rapport avec le bruit que produisent les Sauterelles en frappant leurs élytres les unes contre les autres, ou avec le bruit que le grain produit sous la meule. Klle pousse parfois un cri très-prolongé qui lui a valu, dans le département de Maine-et-Loire, aux envi- rons de Beaupréau, le nom de Longue-Haleine, et sur quelques points de l'ar- rondissement de Dieppe, celui de Crécelle, à cause de la ressemblance de ce cri avec le bruit des petites crécelles dont on amuse les enfants. « C'est, dit « encore M. Hardy, en se tenant immobile sur le bout d'une branche, le cou « tendu et le bec ouvert, que le mâle fait entendre, surtout après le coucher « du soleil et de grand matin, ce cri monotone auquel, par une faculté de ven- « triloquie, il semble donner, à volonté, plus ou moins d'extension, de ma- « nière à tromper souvent sur la distance qui le sépare de la personne qui a l'écoute; chant d'amour qui s'éteint, en été, avec la vivacité des désirs dont il « était l'expression. » 246 — LOCUSTELLE LANCÉOLÉE LOCIJSTELLA LANCEOLJTA Bp. ex Temm. . ^ Parties supérieures variées de tacites longitudinales; parties inférieures, le milieu du ventre excepté, couvertes de nombreuses taches lancéolées. Taille: {i'^^ïO environ. Sylvia lanceolata, Temm. Man. (1840), 4e part. p. 614. CisTicoLA LANCEOLATA, Durazzo, UccelU Liyuri (1840), p. 35. Salicaria LANCEOLATA, Schlcg. Rev. dit. (1S44), p. 30. Calamodyta LANCEOLATA, Bp. C. Gen. Av. (1850), p. 2S7, LocDSTELLA LANCEOLATA, Bp. Cal. Parzud. (1856), p. 6. ' 532 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Mâle et femelle : Parties supérieures d'un cendré olivâtre rembruni, avec de larges taches d'un brun noir foncé au centre des plumes ; gorge, devant du cou, poitrine et bas-ventre d'un blanc jaunâtre ; flancs, abdomen et une partie des sous-caudales d'un cendré roussâtre ; toutes les parties inférieures, de la gorge aux sous-caudales inclusive- ment, le milieu du ventre excepté, couvertes de nombreuses taches noirâtres de forme lancéolée. Les yezmes ne sont pas connus. Cette espèce habiterait, dit-on, l'Asie septentrionale et ferait de rares appa- ritions, dans l'Europe méridionale et orientale. Un sujet, faisant partie de la collection du marquis Durazzo, a été pris le long des remparts de Gênes. MœurS; habitudes, régime et propagation inconnus. Observation. — M. Malherbe fait observer, dans la Faune de la Sicile {p. 67), que c'est prématurément que cette espèce figure parmi les oiseaux d'Europe, et qu'elle n'a pas été tuée, ainsi que le dit Temminck, près de Mayence. Là dépouille que M. Bruch avait communiquée à l'auteur du Manuel d'Ornitho- logie, et un autre spécimen semblable, avaient été rejgus de la Russie, sans indication d'origine : M. Maherbe dit tenir le fait de M. Bruch. Mais si Tem- minck a été induit en erreur sur la provenance de la Sylvia lanccolaia, la cap- ture faite, le long des remparts de Gènes, d'un individu de cette espèce, cap- ture mentionnée parle marquis Durazzo dans ses Uccelli Liguri notizie (p. 35), n'en est pas moins certaine. GENRE CXIV PHRAGMITE — CALAMODYTA, Mey. et Wolf MoTACiLLA, p. Linn.S. iV. (1735;. : ' Sylvia, p . Lath. Ind. (1790). AcROCEPHALUS, p. Nauni.yd(/. Deu^s. (1^19). ' ' ' Calamodyta, Mey. et Wolf, 2'asch. Dents. (1822). Calamoherpe, p. Boie, /sz5(1822). CALAMODUS,Kaup, iVai. 5?/5^ (1829). , ^ Salicaria, Keys. et Blas. "VF«>ie///t. (1840). _ <, • LusciNioLA, G. R. Gray, Gen. ofB. (1841). Bec petit, droit, médiocrement comprimé, plus large que haut à la base; mandibule supérieure à arête mousse, échancrée de chaque côté à la pointe; narines ovales, recouvertes par un opercule bombé; ailes courtes, sub-aiguës; queue médiocre- ment allongée, étagée, cunéiforme, à pennes très-acuminées et CALAMOIIERPIENS. 533 étroites; tarses minces; doigts déliés, celui du milieu, y com- pris l'ongle, plus long que le pouce, l'ongle de ce doigt comptant pour moins de la moitié; plumage serré, varié de taches oblon- gues. Les Phragmites, que la plupart des auteurs confondent avec les Rousserolles proprement dites,'ont cependant des caractères qui les distinguent de celles-ci et des autres espèces riveraines. Indépendamment des différences que fournis- sent la forme du bec, celle de la queue, etc., on peut encore prendre en con- sidération celles que présentent les mœurs. Les Phragmites fréquentent les roseaux, les joncs, les] broussailles qui en- tourent le bord des étangs, des rivières ; mais, à l'époque de leurs migrations, on les rencontre souvent dans les prairies, dans les luzernes, dans les champs de pommes de terre. Elles sont alors tellement grasses, que le moindre voiles fatigue et qu'elles deviennent assez souvent une proie facile pour les chiens et les chasseurs. Elles se nourrissent principalement d'insectes et parfois de graines de plantes aquatiques. Leur chant consiste en une suite de cris aigus, discordants et pressés. Elles donnent à leur nid une large base de sustenta- tion, et ne le fixent jamais aux liges des roseaux, aux broussailles flexibles des osiers. Le mâle et la femelle ne diffèrent pas sensiblement l'un de l'autre. Les jeunes, avant la première mue, ont des teintes un peu plus foncées. Leur mue est simple. Observation. — Nous n'admettons que deux espèces dans cette division. La Sylvia cariceti de Naumann ou siriata de Brehm, qui devrait en faire partie, et que reconnaissent comme espèce, MM. Cabanis, Keyserling et Blasius, n'est établie, suivant M. Schlegel, que sur des individus en robe de noces de la Ca- lamodyta aquaiica, dont elle ne diffère, du reste, que par quelques stries noires sur les flancs, la poitrine et les côtés du cou. 24 7 — PHRAGMITE DES JONCS CALA3I0DYTA PlIRAGMITIS Mey. et Wolf ex Bechst. Une large bande sourcilière d'un blanc presque jnir (adultes) , ou jaunâtre (jeunes); dessus de la tête varié de noirâtre; croupion et sus-caudcdes unicolores ; première rémige impropre au vol^ la seconde presque égale à la troisième^ qui est la plus longue. Taille ; 0^,125 environ. Sylvia phragmitis, Bechst. Nat. Deuts. (1807), t. III, p. 633. Calamodyta phragmitis, Mey. et Woif, Tasch. Deuts. (1810-1822), t. I, p. 234. MusciPETA PHRAGMITIS, Koch, Baier.Zool. (1816), t. I, p. 163. 534 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Sylvia schœxobœnus, Vieill. nec Scop. N. Dict. (lSi7), t. XI, p. 196. AcROCEPHALUS PHRAGMiTis, Naum. Vôg. Deuts. (1819), p. 202. Calamoherpe PHRAGMITIS, Boie, Isis (1822), p. 5o2. "' ^ •• Calamodus PHRAGMITIS, Kaup, Nat, Syst. (1829), p. 11 H. ■ ' • . Salicaria PHRAGMITIS, Selbv, Brit. OrnitJi. (1833), t. I, p. 201. Gould, ^. G/". £'i]. \il. j\Iàle et femelle au printemps : Parties supérieures d'un joli gris cendré, passant au jaune roux au croupion et aux sus-caudales, avec des taches noires formant deux bandes longitudinales sur les côtés du vertex, petites et moins apparentes au cou, larges et profondes au dos, étroites sur les couvertures de la queue ; parties inférieures d'un jaune roussâtre très-clair, tirant sur le blanc h la gorge et au milieu de l'ab- domen ; une large bande sourcilière de même couleur que la gorge, une autre brune sur l'œil, plus large sur la région parotique; couver- tures des ailes brunes, largement bordées de gris cendré ; rémiges noi- râtres lisérées de gris; rectrices brunes, bordées de grisâtre, la plus externe, de chaque côté, d'une teinte cendrée ; bec brun en dessus, jau- nâlre en dessous et sur les bords des mandibules ; pieds jaunâtres, avec le dessous des doigts jaune ; iris noisette. Mâle et femelle en autoimie : D'un jaune roussâtre en dessus, avec des taches noires au centre des plumes, comme au printemps ; d'un 536 PASSEREAUX DÉODACTYLES. roussâtre plus clair en dessous ; toutes les pennes alaires et caudales bordées de roux jaunâtre ou de gris. Jeunes après la mue : Ils ressemblent aux adultes, mais ils offrent au devant du cou et sur les flancs des stries brunes, plus ou moins nombreuses. Cette espèce est propre à l'Europe méridionale et occidentale. On la rencontre aussien Afrique. On la trouve en Suisse, en Sicile, en Allemagne, en Sardaigne, et, en France, sur les bords du Var, du Rhône et dans les marais de la Crau. Elle est de passage annuel dans les départements de l'Aube, de la Somme et du Nord. Elle niche sur les bords des étangs et des rivières, parmi les roseaux; cons- truit un nid semblable à celui de la Phragmite des joncs et pond quatre ou cinq œufs d'un gris verdâtre sale ou jaunâtre, avec des points gris et olivâtres plus ou moins foncés et plus nombreux sur le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0^,017; petit diam. 0",0I3. La Pliragmite aquatique a absolument les habitudes de la Phragmite des joncs; seulement elle paraît fréquenter bien moins les prairies naturelles et artificielles que ne le fait celle-ci vers la tin de l'été. GEARE CXV CISTICOLE — CISTICOLA, Lesson Sylvia, p. Temm. Man. (1820). CisTicoLA, Less. Tr. d'Ortiiih. (1831). Salicaria, Keys. et Blas. Wirhelth. (1840). Bec très-comprimé dans sa moitié antérieure, à mandibule supérieure recourbée dans presque toute sa longueur, très- aiguë à la pointe, qui est entière; narines grandes, oblongues; ailes courtes, obtuses, très-arrondies , l'extrémité des rémiges secondaires atteignant presque celle des primaires; queue moyenne, étagée; tarses forts; doigts minces, longs, celui du milieu, y compris l'ongle, de la longueur du tarse; ongles assez robustes , celui du pouce sensiblement plus long que ce doigt, peu recourbé. Plumage tacheté. Le genre Cisticole se distingue de tous les autres genres qui composent cette division. Quels que soient les rapports que les Cisticoles, par leur faciès, par leur système de coloration, aient avec certaines espèces dites riveraines, il est impossible de ne pas les séparer génériquement. La forme toute particu- ■ CALAMOHERPIENS. 537 lière de leur bec, de leurs ailes, et, plus encore, leurs habitudes, leur mode de nidification, autorisent suffisamment un pareil démembrement. Comme les Phragmites, les Cisticoles se répandent dans les pfdurages en plaine, et, comme elles, la graisse dont elles se couvrent vers la fin de l'été, rend leur vol d'autant plus difficile, qu'elles sont très-mal organisées pour voler. Elles se nourrissent de petits insectes qu'elles cherchent dans les herbes. Le mâle et la femelle ne diffèrent pas sous le rapport du plumage. Les jeunes, avant la première mue, ressemblent aux adultes. Leur mue est simple. ObserTation. — LemarquisDurazzo, indépendamment de la Syh-ia cisticola, a admis dans ce genre l'espèce décrite par Temminck sous le nom de Sylvia lanceolala [Uccelli Lvjuri, 1840, p. 35). Cette espèce est aujourd'hui rangée, avec plus de raison, parmi les Locustelles. 240 — CISTICOLE ORDEVAIRE — C/S T/COL^i SCHOENICOLA Bp. Parties supérieures variées de taches longitudinales ; parties in- férieures unicolores ; rectrices, à r exception des deux médianes, avec une tache noire et une bordure blanche à l'extrémité ; quatre ou cinci des rémiges secondaires, égales à la deuxième des rémiges •primaires. Taille: O^^JOS. Sylvu cisticola, Temm. i)/fm. (LS20),t. I, p. 22S. Cisticola schœnicola, Bp. B, of Eur. (1838), p. 12. Salicaria cisticola, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. cio. Drymocia cisticola, g. R. Gray, Gen. of B. (184i-1846j, n° 49. Temm. et Laug. PI. col. 6, f. 3. Mâle et femelle : Dessus de la tète et du corps d'un brun noirâtre au centre des plumes, d'une nuance rousse et grisâtre sur les bords, avec le dessus du cou varié des mêmes teintes et le croupion roux ; poitrine, flancs et sous-caudales d'un jaune roussâtre ; ailes colorées comme le dos; queue d'un brun noirâtre, avec les pennes cendrées ou blanches à l'extrémité; bordées de roussâtre et une tache noire sur les latérales ; bec, pieds et iris brunâtres. D'après Savi, on ne peut guère distinguer le mâle de la femelle qu'à la saison des amours. A cette époque, la femelle aurait l'intérieur dubec jaunâtre et le mâle d'un noir violet. Jeunes avant la première mue : Ils ressemblent aux adultes ; seule- ment, les taches des parties supérieures sont moins étendues et d'un noir moins profond. 538 PASSEREAUX DÉODACTYLES. €et(e espèce habite les contrées méridionales de i'iiurope et l'Afrique sep- tentrionale. On la rencontre dans les marais des environs de Rome, dans ceux delà Tos- cane, de la Sardaigne et de la Sicile, où elle est très-commune, et où, selon M. A. Malherbe, elle passerait l'hiver et se répandrait dans les jardins des environs de Palerme et de Messine. En France, on la trouve sur les bords du Var, à Berres dans les plaines marécageuses de la Camargue, où elle est très- abondante, et dans tous les étangs qui bordent la Méditerranée, depuis Aigues- Mortes jusqu'à Perpignan. Elle niche dans des touffes d'herbes, construit, avec beaucoup d'art, un nid en forme de bourse ou de quenouille, ayant une ouverture oblique en haut; l'attache à une touffe de carex, et le compose de matières cotonneuses et soyeuses, telles que de la laine, des toiles d'araignées, du duvet des plantes. Sa ponte est de quatre à six œufs oblongs, qui varient de couleur, parfois dans la même nichée. Ils sont d'un blanc légèrement azuré, quelquefois un peu bleuâtre, d'autres fois roses ou tout à fait blancs, sans taches ou avec quelques taches d'un brun foncé, et ils mesurent: Grand diam. 0'n,010; petit diam. 0™,Oii. Savi, qui a observé avec soin cette espèce dans les marais de Pise, nous ap- prend qu'elle y fait trois couvées, la première à la mi-avril, et la dernière dans le mois d'août; qu'elle se tient, en arrivant, dans les champs de blé, où elle élablit son premier nid, et plus tard, dans les marais où elle fait sa der- nière ponte. Durant l'époque des amours, le mâle a un cri perçant et sonore ; il le fait surtout entendre lorsque, prenant son essor, il s'élève à une hauteur considérable dans les airs, en décrivant des courbes et de petites ondulations. FAMILLE XXI TROGLOm'TimS — TROGLODYTin^ TROGLODYTiNiE, Swains. iVa^Sysf. (1837). ■ -■., Cekibinm, Bp. Birds of Eur. {IS38). Troglodytid^, 0. Des Murs. Ennjc. Om. (t8o4). Bec plus OU moins fin, plus ou moins courbé, entier, poinUi; tarses longs et grêles; ailes courtes, arrondies; queue plus ou moins courte, plumage en entier ou en partie rayé transversale- ment. Les oiseaux qui font partie de cette famille, ont généralement des mœurs aquatiques, et grimpent avec facilité comme les Calamoherpiens. Ils ont l'ha- TROGLODYTIDÉS. - 539 bilude de tenir ia queue constamment relevée. Leur nid, lorsqu'il repose sur des arbres ou des arbustes, est couvert par le haut, et présente, comme celui des Pouillots, une ouverture latérale; et leur voix, relativement à leur taille, a une très-grande étendue. Cette famille est représentée en Europe par un seul genre. GENRE CXYI ! TROGLODYTE — TROGLODYTES, Yieill. MoTACiLLA, p. Linn. G. i\^. (t73o). FicEDULA, p. Briss. Ornith. (t7G0). Sylvia, Lath. Iiid. (1790). Troglodytes, Vieill. Ois. de l'A7n. sept. (1807). Anorthura, Rennie, Mont, Oni.Did. (1831). Bec grêle, siibulé, entier, allongé et très-légèrement arqué ; narines basales, ovales, recouvertes d'une membrane; ailes couiies, arrondies, concaves, sur-obtuses; queue courte, arron- die; tarses longs, assez forts ; doigt externe uni à sa base avec le médian ; ongle postérieur le plus long, fort et très-arqué. Ce genre est aujourd'hui adopté par tous les ornithologistes. L'espèce euro- péenne qui en fait partie, se distingue des Calamoherpiens et des Réguliens, avec lesquels elle a été longtemps confondue, non-seulement par tous ses ca- ractères, mais encore par ses mœurs et son genre de vie. Elle a le corps ra- massé; elle porte la queue relevée, et vit, le plus souvent, cachée dans les endroits obscurs, les trous, les broussailles, les tas de bois, etc. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes, avant la première mue, n'en diffèrent que par des teintes plus ternes. Leur mue est simple. ObserYatiou : M. J. C. H. Fischer décrit et figure dans le Journal d'Orni- thologie de M. Cabanis (1801, t. IX, p. 14, pi. 1), sous le nom de Troglodytes bo- realis. un Troglodvte du nord de l'Europe, peu différent, par ses teintes, du Trogl. parvulus, mais qui s'en distinguerait par des raies transversales plus prononcées aux parties inférieures et notamment à la poitrine et sur l'abdo- men; par un bec et des pieds plus robustes, des doigts et des tarses plus longs, une aile plus étendue. Voici, du reste, d'après M. Fischer, les dimensions de quelques-uns de ces organes dans les deux oiseaux. Trogl. parvulus. Trogl. borealis. Longueur des tarses 0"',020 0'",024 — du pouce 0"',009 O'^OIO — du doigt médian... 0'",013 0°',017 — de l'aile pliée C^jOoO C'jOoG 540 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Les œufs du Trogl. horealis seraient aussi, en général, un peu plus gros que ceux de l'espèce vulgaire. Ils ont d'ailleurs la môme forme et sont piquetés de même. Le Troglodyte boréal nous étant inconnu, nous ne pouvons nous prononcer sur sa valeur spécifique. Nous dirons toutefois qu'il nous semble constituer, au plus, une variété locale, et qu'il n'est pas rare, lorsque l'on prend les dimen- sions de plusieurs exemplaires de Troijl. parvulus ou europœus, de constater des ditférences tout aussi grandes que celles sur lesquelles M. Fischer fonde son Trogl. horealis. Quant aux raies noires du plumage, elles varient également d'intensité, et nous voyons des mfiles Trogl. parvulus qui les ont presque aussi prononcées que celles du spécimen figuré par M. Fischer. 2o0— TROGLODYTE MIGKO^— TROGLODYTES PARVULUS Koch . . Tout Je plumage, les rectrices et les rémiges variés de bandes transversales noirâtres. Taille :()"'.{{) environ. MoTACiLLA Troglodytes, Linn. S. N. (17GG), t. I, p. 337. Regulus, Briss. Ornilh. (1760), t. III, p. 426. . Syi.via Troglodytes, Lath. Lui. (1790), t. II, p. o47. Troglodytes parvulus, Koch, Baier. Zool. (1816), t. I, p. 161. Troglodytes Edeop^ds, VieilL N. Dict. (1819), t. XXXIV, p. 5H. Troglodytes punctatus, Boie, Isis (1822), p. ool. Anorthcra coiiiiuNis, Réunie, Mont. Orn. Dict. (1831 ?), p. 570. Troglodytes vulgaris, Temm. Man. (1833), 3"^ part. p. 160. Troglodytes Troglodytes, Schleg. i?etJ. crî7. (1844), p. 44. Buff. PL Enl. 615, f. 2, sous le nom de Roitelet. Mâle : Parties supérieures d'un brun roux, avec des raies transver- sales étroites et noirâtres sur le dos, les ailes et la queue ; parties infé- rieures d'un cendré roussâtre, plus clair et tirant sur le bleuâtre à la gorge, à la poitrine, avec des taches blanchâtres et des raies transver- sales noires au bas-ventre, sur les flancs et sur les sous-caudales; raie sourcilière d'un blanc roussâtre ; joues et eûtes du cou variés de brun et de blanc roussâtre ; rémiges brunes, avec les cinq premières marquées alternativement de noir et de roussâtre en dehors ; bec brunâtre, plus foncé en dessus qu'en dessous ; pieds gris roussâtre ; iris noirâtre. Femelle : Elle est un peu plus petite, a les teintes plus rousses, et les raies transversales noires moins apparentes. Le Troglodyte habite toute l'Europe, l'Asie et l'Afrique septentrionale. II est très-commun dans le nord de la France, pendant la belle saison et dans le midi durant l'automne et une partie de l'hiver. PIIYLLOPNEUSTIDES. #41 Il niche près de terre, parmi les herbes, souvent entre les racines des arbres, quelquefois dans le creux des arbres vermoulus, d'autres fois sous les toits des chaumières. Son nid, très-grand et artistement construit en forme de bourse ou de sabot, avec une ouverture supéro-latérale, est en grande partie com- posé de mousse. Sa ponte est de six à huit œufs, gros, relativement à l'oiseau, d'un blanc pur, finement piquetés de brun foncé ou de noirâtre, surtout au gros bout. Ils mesurent : Grand diam.O",OiS à 0",016; petit diam. 0'",0I2. Cet oiseau, connu dans plusieurs contrées de la France sous le nom im- propre de Roitelet, se plaît dans le voisinage des habitations, se tient de pré- férence, l'été dans les bois, et l'hiver dans les haies, les vergers et les jardins où il y a des branchages, des fagots, des piles de bois, parmi lesquels il cherche sa nourriture, qui consiste en mouches, en araignées et en chrysalides. Il est sans cesse en mouvement, voltige d'un endroit à un autre, disparaît et reparaît sans craindre l'approche de l'homme. Le mâle a un ramage fort agréable qu'il fait entendre môme dans la mauvaise saison. FAMILLE XXII PHYLLOPNEUSTIDÉS — PUYLLOPNEUSTIDM Régulinés, 0. Des Murs, Encydop. d'Hist. A^at. Ois. (t8o4). Bec court, subulé, échaucré à la pointe de la mandibule su- périeure; narines généralement découvertes; tai^ses allongés, grêles, ainsi que les doigts; ongle dti pouce médiocre; queue échancrée. Par leurs mœurs et leurs habitudes, les Phyllopneuslidés ont de grands rapports avec les Paridés. Actifs autant que ceux-ci, on les voit incessamment fouiller un arbre, un arbuste, branche à branche, rameau à rameau, pour y découvrir une pâture. Ils ont, comme eux, l'instinct de sociabilité très-déve- loppé ; forment une grande partie de l'année de petites familles; réclament avec inquiétude lorsqu'ils se voient isolés. Mais pendant que les Paridés sont à la fois insectivores, séminivores et frugivores, les Phyllopneuslidés sont exclu- sivement insectivores. Ils en diffèrent encore par leur mode de nidification. Jamais ils n'établissent leur nid dans des trous, et ce nid, soit qu'il ait le sol pour appui, soit qu'il repose sur des ronces, sur une touffe d'herbes ou qu'il soit fixé à l'extrémité d'un rameau, est toujours en boule, avec une ouverture plus ou moins latérale. Les deux sexes diffèrent très-peu l'un de l'autre. Chez la plupart des es- 542 PASSEREAUX DÉODACTYLES. pèces, les jeunes, sous leur première livrée, s'en distinguent. Leur mue est simple. ObserTatîon. — Cette famille, dont le genre Phyllopneusle, sans être abso- lument type, est cependant l'un des éléments principaux, renferme pour nous non-seulement les Pouillots, mais aussi les Roitelets, les Réguloïdes, auxquels viennent naturellement se réunir les genres exotiques Abrornis, Acanthiza, Eorornis, etc. Tous ces oiseaux par leurs formes, par leurs mœurs, ont entre eux les plus grandes affinités. Leurs habitudes naturelles rappellent beaucoup celles des Paridés; leurs caractères généraux semblent en faire des Sylviadés (des Sylviens si l'on n'élève le grand genre Sylvia qu'au rang de sous-famille). Toutefois, on ne saurait les ranger ni parmi les premiers, ni parmi les seconds. S'ils ont les allures des Paridés, s'ils sont sociables et vivent, comme eux, pres- que toute Tannée en famille, ils s'en distinguent franchement par un bec ténu, échancré à la pointe, par des tarses et des doigts plus grêles et généralement plus allongés, enfin par le régime. L'on pourrait ajouter qu'ils n'ont ni la même fécondité, ni le même mode de nidification. D'un autre côté, si par quelques-uns de leurs caractères, par une certaine analogie de coloration, la plupart desPhyl- lopneustidés paraissent se rattacher aux Sylviens, ils s'en éloignent sous tant d'autres rapports qu'il est impossible de les laisser dans la même division. La forme sphérique qu'ils donnent à leur nid, leur régime dans lequel n'entrent jamais ni baies, ni fruits, mais seulement des insectes sous leurs divers étals: leurs cris, leur chant, leur vie en famille, l'habitude qu'ils ont de chercher leur nourriture en voletant, en se suspendant à l'extrémité des rameaux, comme les Mésanges, en font des oiseaux plus distincts des Sylviadés qu'ils ne le sont des Paridés. La famille des Phyllopneustidés, que nous subdiviserons en Phyllopneustiens et en Réguliens, en ayant égard à la présence ou à l'absence de plumes oper- culaires aux narines, nous paraît donc suffisamment autorisée. SOUS-FAMILLE XXXVIII PHYLLOPNEUSTIENS — PHYLLOPNEUSTINJE Narines nues; grandes sous-caudales atteignant, au moins^ le milieu des rectrices. Les Phyllopneustiens sont représentés en Europe par les genres Phyllo- pneuste ei Réguloïdes, celui-ci liant les Pouillots aux Roitelets. PHYLLOPNEUSTIENS. 543 GEIXRE CXVÏI POUILLOT — PHYLLOPNEUSTE MoTACiLLA, p. Linn. S. N. (I73o). Fjcedula, p. Briss. Ornith. (1760). Sylvia, p. Lath. Lui. (1790). PHYLLOPNEUSTE, Mey. et Wolf, Tmch. Deuts. (1815). Regdlds, p. G. Cuvier, Règ. an. (1817). Phylloscopus, Boie, Isis (1826). Bec droit, petit, comprimé, à peine échancré vers le bout de la mandibule supérieure, qui est un peu mousse; narines oblou- gues, recouvertes par une membrane; ailes sub-obtuses, allon- gées, dépassant généralement le milieu de la queue; celle-ci dilatée à son extrémité, qui est échancrée; tarses longs, minces; doigts grêles, le médian bien plus court que le tarse; ongle du pouce faible, médiocrement arqué et plus court que ce doigt. En outre, toutes les espèces de ce genre ont un plumage ver- dâtre en dessus. Les Pouillots sont, après les Roitelets, les plus petits des oiseaux d'Europe. Ils sont vifs, remuants, légers ; ils aiment la société de leurs semblables, vivent comme les Mésanges et les Roitelets par petites familles, et ont encore ceci de commun avec ces oiseaux, qu'ils visitent, d'un arbre, toutes les branches, tous les rameaux, et qu'ils lé font en papillonnant presque sans cesse. Ils cherchent aussi sous les feuilles, sur les brindilles et les branches, les petites chenilles blanches, les larves, les menus insectes, les mouches qui s'y cachent, et dont ils font leur unique nourriture. Le plus souvent ils prennent ces dernières au vol, à la manière des Gobe-mouches. Jamais, dans aucune saison, ils ne tou- chent aux baies ni aux graines. C'est toujours à terre, au pied d'un buisson, d'un arbuste, sur le revers d'un fossé, dans ou sous une touffe d'herbe, que les Pouillots établissent leur nid. Ils lui donnent une forme ovale ou sphé- rique, et ménagent, sur l'un des côtés, une ouverture proportionnée à leur taille. Ce nid n'est donc pas à ciel ouvert, comme celui des Sylviens ou des Calamoherpiens. Ils émigrent par petites troupes, souvent en compagnie des Mésanges et des Roitelets, et voyagent pendant le jour. Les uns quittent l'Europe à l'automne, les autres passent l'hiver dans les contrées les plus méridionales. Le mfde et la femelle portent absolument le môme plumage. Les jeunes, avant la première mue, en diffèrent fort peu. Leur mue est simple. Obserrations. — l°Les Pouillots ont été rangés pendant longtemps dans le 544 PASSEREAUX DEODACTYLES. grand genre Sylvia. G. Cuvier, en iSOO, dans le deuxième tableau qui ac- compagne les deux premiers volumes de ses Leçons d'Anotomie comparée, les distingua généiiquement des Fauvettes proprement dites. En 1810 Meyer et Wolf les réunirent aux Hypolaïs, aux Roitelets et aux Troglodytes et en com- posèrent une section particulière avec le titre de famille. Cette famille est de- venue plus tard le genre Phyllopneuste, genre que la plupart des ornitholo- gistes admettent avec les modifications qui en ont successivement écarté les Troglodytes, les Roitelets, les Hypolaïs. MM. Schlegel, de Keyserling et Blasius ont cependant persisté à réunir, non plus sous le nom générique de Phtjl- lopneusie, mais sous celui de Ficedula, correspondant aux Becs-fins Muscivores de Tenrminck, les Hypolaïs et les Pouillols. Ainsi que nous l'avons dit ailleurs, ces oiseaux sont complètement distincts, et les derniers doivent seuls rester dans le genre Phyllopneuste. 2" M. Kaup a fait du Pouiilot siffleur ou sylvicole le type de son genre Sibi- latrix. Ce Pouiilot a, il est vrai, l'aile plus longue que celle de ses congénères, puisqu'elle atteint presque l'extrémité de la queue; mais, à part ce caractère, il ne diffère en rien des autres espèces et ne peut, par conséquent, en être dis- tingué génériquement. 3° Les Pouillots varient d'une manière incroyable sous le rapport des cou- leurs, de la taille, des dimensions du bec, de la longueur des pennes de l'aile et de la queue. Quelques auteurs ayant pris pour des caractères spéci- fiques ces variations, qui dépendent le plus souvent de l'âge, du sexe, de l'é- poque de l'année, ont fondé sur elles des espèces purement nominales, ou qui ont besoin d'être mieux étudiées, avant d'être définitivement admises. De ce nombre sont : Lvl Sylvia flaviventris, Vieill. {N. Dict. d'Hist. nat. t. XF, p. 241), qui n'est qu'un Pouiilot fitis jeune, en plumage d'automne ; La Sylvia angusticauda, Z. Gerbe {Faune de VAube, p. 130), espèce que nous avons toujours considérée comme fort douteuse et qui n'est probablement aussi qu'une Phyllop. trochilus, sous la livrée d'automne. Il en est de môme du Pouiilot que le pasteur Brehm, d'après M. de Sélys- Lon^champs, aurait communiqué à Temminck, sous le nom de Sylvia fitis. Très- certainement aussi, la Sylvia sylvestris, Meins. (Anna/, der allgem. Schvjeiz. Gesclls. t. I, p. 166), n'est qu'une Phyllop. trochilm telle qu'on la tue souvent à la fin du printemps et pendant l'été, lorsque les teintes jaunes du plumage ont perdu de leur intensité et tournent au blanchâtre. La Sylvia Tamarixis, Crespon {Faune méridionale, l. I, p. 209), est également un Pouiilot titis de petite taille et à plumage déjà en grande partie décoloré. Nous avons constaté son identité avec la Phyllop. trochilus, sur l'exemplaire type de la collection de M. Crespon. La Sylvia icterina Eversm. {Phyllopneuste Eversmanni Bp.), dans laquelle le prince Ch. Bonaparte a voulu reconnaître la fameuse espèce « tuée sous ses yeux par M. Cantrain à Ostie, le 1^'' avril 1832, » est bien une Phyl- lopneuste. Mais à en juger par trois exemplaires que MM. E. et J. Verreaux ont reçus de la Sibérie, dont l'un fait actuellement partie de la collection de M. le comte de Riocour, et si toutefois ces exemplaires se rapportent bien, PIIYLLOPNEUSTIENS. g.45 comme nous le croyons, à la Sylv. icterina de M. Eversmapn, cet oiseau devra probablement 6lre identifié à la Phyllop. rufa, avec laquelle il nous paraît avoir de très-grands rapports par ses couleurs el ses pieds noirâtres. Enfin la Sylvia brevirostris, Strickl. {Proceed. Zool. Soc. 1836, p. 98), à par- ties supérieures d'un brun oliviltre, à parties inférieures blanchAtres, à pieds noirâtres, nous paraît aussi très-voisine de la Phyllop. rufa, dont elle ne diffère que jiar une taille un peu plus forte; caractère qui n'a pas ici une grande valeur, vu les variations que les Pouillols présentent sous ce rapport. EI)e se distinguerait de la Phyllop. troclnlns par un bec un peu plus court et par ses tarses noirâtres. Cet oiseau, d'ailleurs, n'a pas encore été signalé dans les li- mites de l'Europe, et a besoin d'être mieux étudié. 2ol — POUILLOÏ FUIS— PHYLLOPNEUSTE TROCHILUS Brehm ex Lin n. Dessous du corps d'un blanc lavé de jaunâtre et flammèche de jaune à la gorge, au cou, à la poitrine (adultes) , ou entièrement jaune (jeunes de l'année) ; ailes dépassant légèrement le milieu de la queue ; première rémige impropre au vol, deuxième plus courte que. la cinquième, plus longue que la sixième de 0^,003 ou 0°',004 ; tarses jaunâtres. TaUle: 0'",12. MoTACiLLA TROCHiLDS, Liun. 5. N. (1766), t. l,p, 338. AsiLUS, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 479. Sylvia tbochilus, Latli. Lui. (1790), t. II, p. 530. Sylvia fitls, Bechst. Nat. Dents. (1807), t. III, p. 643. PHYLLOPNEUSTE FiTis, Mev. et Wûlf, Tusck. Dcuts. (1810), t. I, p. 248. FiCEDULA FiTis, Koch, Buier. Zool. (1816), t. I, p. lo9. Phylloscopls TROCHILUS, Boie, Iszs (1826), p. !t72. PHYLLOPNEUSTE ICTERINA, Bp. ncc Vjeill. B. of Eur . (1838), p. 13. PHYLLOPNEUSTE TROCHILUS, Brehm, Hand. Nat. Vôg. Deuts. (1828), p. 429. FiCEDULA TROCHILUS, Keys. et Blas. Wirbelth. (1840), p. 56. Buff. PI. erd. 651, f. 1, sous le nom de Chcmtre. Mâle au printemps : Dessus de la tête, du cou et du corps, d'un cendré verdâtre ; une bande de même couleur traverse les yeux ; sour- cils d'un blanc jaunâtre ; joues, gorge, devant du cou, abdomen et sous- caudales d'un blanc pur à la gorge et au milieu de l'abdomen, d'un blanc nuancé de gris et de jaune disposé par mèches à la poitrine, sur les flancs, et de jaune seulement sur les sous-caudales ; bas des jambes d'un jaune verdâtre ; rémiges et rectrices gris brun, bordées de vert jaunâtre; bec brun olive en dessus, jaunâtre en dessous vers la base et Degland et Gerbe. ï- — 3 5 546 PASSEREAUX DÉODACTYLES. sur les bords ; pieds olivâtres en avant et sur les côtés, jaunâtres en arrière et sous les doigts ; iris brun foncé. Avant le printemps, le plumage est un peu plus nuancé de jaune en dessous. A mesure que la saison avance le jaune pâlit, et on trouve en juin des mâles qui ont la gorge, la raie sourcilière et le ventre entière- ment d'un blanc terne, et quelquefois d'un blanc assez pur. Femelle : Elle ne diffère pas sensiblement du mâle : elle est seule- ment un peu plus petite et a des teintes un peu moins prononcées. Mâle^ femelle et jeunes après la mue: Dessus de la tête, du cou, du corps, et une bande sur les lorums et les yeux d'un cendré jaune- verdâtre ; gorge, raie sourcilière, bas des joues, devant et côtés du cou, dessous du corps d'un jaune vif, plus foncé à la poitrine, plus clair au milieu du ventre et sur les sous-caudales ; ailes et queue comme au printemps, mais avec les bordures des plumes plus jaunâtres ; bec brun en dessus, roussâtre en dessous à la base ; pieds d^un cendré bleuâtre en devant, jaunâtre en arrière et au-dessous des doigts ; iris comme au printemps. Jeunes avant la première mue : Parties supérieures d'un cendré moins olivâtre que chez les adultes; parties inférieures d'un jaune jon- quille ; bec un peu plus court, glacé de jaunâtre. Le Pouillot flfis est propre à l'Europe, l'Asie et l'Afrique septentrionale. Dans le nord de la France, qu'il n'habite que temporairement, il arrive vers lu mois de mars, pour disparaître en septembre. Mais beaucoup de sujets s'arrêtent et hivernent dans la Provence. Il niche au pied d'un buisson ou à terre, parmi les herbes et la mousse. Son nid, composé de feuilles, de brins d'herbes et de quelques plumes, est ova- laire, assez grand, et a une ouverture latérale. Sa ponte est de cinq ou six œufs, d'un blanc pur ou légèrement jaunâtre, avec des points et des taches peu nombreuses d'un rouge de brique pâle. Ils mesurent : Grand diam. 0"',0V6; petit diam. 0", 012. Durant le temps de la reproduction, le Fitis se tient dans les bois ; après la mue, il s'approche des habitations et fréquente les vergers; pendant l'hiver, les individus qui s'arrêtent dans le midi de la France hantent les bords des rivières, des ruisseaux. 2S2 — POUILLOT VÉLOCE — PHYLLOPNEUSTE RUFA Bp. ex Briss. Dessous du corps flammèche de brun et de jaune; ailes ne dépas- sant pas le milieu de la queue ; première rémige impropre au vol. PIIYLLOPNEL-STIENS. S47 deuxième égale à la septième ou plus courte, les quatrième et cin- quième égales et les plus longues ; tarses noirâtres. Taille: 0"M2 environ. Cl-rruca r.UFA, Briss. Ornith. (1760), t. 111, p. 389. Sylvia rufa, Lalh. Lui. (1790), t. Il, p. ol(5. FiCEDULA RUFA, Bechst. Oni. Tasch. (1802), 1. 1, p. 10)0. Sylvia hippolais, Leacli, Syst. cat. M. and B. Brit. Mus. (1816), p. 24. Sylvia collybita, Vieill. N. Dict. (1817), t. XI, p. 233. FiCEDULA RUFA, Koch, Baier. Zool. (1816), p. 160. Phylloscoi'cs RUFL's, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 94. Phyllopneuste RUFA, Bp. B. of Eur. (1838), p. 13. Gould ,Birds of Eur. pi. 131, f 2. 3Iàle : Dessus de la tète, du cou et du corps d'un gris brun, plus ou moins olivâtre, un peu plus rembruni au vertex ; sourcils et paupières jaunâtres ; une tache brunâtre devant et derrière les yeux ; gorge et devant du cou d'un blanc jaunâtre ou blanc sale ; poitrine, abdomen et flancs d'un blanc terne, nuancé de brun clair et de jaunâtre, disposé en stries; sous-caudales d'un jaune clair ; ailes d'un brun gris, avec les plumes frangées d'olivâtre; rectrices semblables aux rémiges; bec brun, jaune sur les bords; pieds d'un brun noirâtre ; iris brunâtre. Femelle: Elle est moins jaune, en dessous, que le mâle. Jeunes avant la première mue : Ils ont les parties supérieures comme la femelle, mais un peu plus foncées ; et les parties inférieures jaunâtres, avec les flancs nuancés de brun. Le Pouillot véloce est propre à l'Europe et à l'Afrique. Il liabite la France, la Suisse, l'Allemagne, l'Italie, la Sicile, et se montre, mais en petit nombre, dans nos déparlements du Nord, où il arrive vers la fin de mars, et d'où il repart en septembre. Il niche à terre, au pied des haies, des arbrisseaux, entre les racines des arbres, au milieu des herbes; compose un nid avec beaucoup de plumes à l'intérieur, et pond quatre ou cinq œufs blancs, avec de petits points noirs, très-nombreux vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. O-^jOlS ; petit diam. 0°>,0I 1 à 0'",012. Comme ses congénères, le Pouillot véloce vil, l'été, dans les bois. M. Malherbe nous apprend qu'en Sicile, où il est sédentaire, il descend l'hiver dans les plaines, et vient dans les villages chercher un abri jusque dans les maisons ; qu'on en trouve alors jusqu'à sept ou huit dans le même trou. Nous savions déjà par nos propres observations que quelques-uns restaient, durant l'hiver, dans la Provence. Ceux que la bienfaisance du climat retient dans les contrées méridionales de la France, se donnent, l'hiver, rendez-vous sur les bords des rivières, des ruisseaux dont les bords sont couverts de broussailles,, dans les o4,s PASSEREAUX ÛEODACTYLES. jardins abritiis, et y forment des réunions très-nombreuses. On les voit volti- geant sans cesse à la surface de l'eau pour y saisir les moucherons et les lipules, dont, à cette époque, ils se nourrissent en grande partie. 2o5 — POUILLOT SIFFLEUR PHYLLOPNEISTE SIBILA TRIX Brehm ex Beclist. (Type du genre Sibilatrix, Kaup; Stjluicola, Eyton) Gorge, devant du cou, haut de la poitrine jaunes; le reste des parties inférieures blanc ; ailes dépassant de beaucoup le milieu de la queue ; première rémige impropre au vol, deuxième plus longue que la cinquième, la troisième lapilus longue ; tarses d'un brun jau- nâtre. - Taille : iTAVi^ à ^"^,['2^ environ. Asiix's SIBILATRIX, Bechst. Orn. Tasch. (1802), p. 176. Syi.via sYLVicoLA, Lath. Ind. Suppl. (1802), p. 33. Sylvia siBii.ATiux, Bechst. Nat. Deuts. (1807), t. 111, p. 561. FiCEDULA SIBILATRIX, Kocb, Baiev. Zool. (1816), t. 1, p. 159. CuRRCCA SIBILATRIX, Fleui. Brit. Anim. (1828), p. 70. Sibilatrix sylvicola, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. '-iS. Phyllopneuste SIBILATRIX et SYLVICOLA, Brehm, Handb. Nat. Vûg.Dcuts. (1831), P. 425 et 426. Sylvicola SIBILATRIX, Eyton, Brit. Birds (1836), p. 14. Teinm. et Laug. PL col. 245, f. 3. Mâle : Dessus de la tête, du cou et du corps, d'un cendré vert, nuancé de jaunâtre; sourcils, joues, gorge, devant et côtés du cou, haut de la poitrine d'un bean jaune ; un trait brunâtre passe sur les yeux ; bas de la poitrine, abdomen et sous-caudales d'un blanc argentin, lavé de grisâtre sur les flancs, de jaune verdàtre sur les cuisses; talons couverts de plumes jaunes ; ailes brunes, avec les plumes bordées de jaune verdàtre ; quene également brune, avec les pennes lisérées de jaune verdàtre en dehors ; bec et pieds d'un brun jaunâtre ; iris brun- roussâtre. Femelle : Elle diifère du mâle par une taille moins forte, et par les joues, la gorge et le cou qui sont d'un jaune plus pâle. Cette couleur n'est presque pas apparente sur le haut de la poitrine. Jeunes avant la première mue : Semblables aux adultes en dessus et en dessous, avec le jaune du cou d'une teinte plus pâle. PIIYLLOPNEUSTIENS. 549 Le Pouillot siffleur ou Sylvicole est répandu clans une grande partie de l'Eu- rope. Il habile l'Allemagne, l'Kalie, la France, où il est commun ; l'Angleterre, la Hollande et quelques autres contrées du Nord, où il est plus rare. On le trouve aussi en Algérie. Il arrive en mai dans le nord de la France et disparaît à la fin d'août. On le voit, aux mêmes époques, en Lorraine, dans les bois et les vallons de Saulnay et de Monfraux. Il niche enfre les racines des arbres, mais le plus souveni à terre, parmi les mousses et les herbes. Sa poule est de cinq ou six œufs, courts, blancs, ou d'un blanc grisâtre, couverts de petits points bruns, plus nombreux au gros bout. Ils mesurent : Grand diam. 0"',0i5 ; petit diam. 0'",0I2. Obser-vation. — Le Pouillot sylvicole a été confondu avec VHypolais icterina, dont il diffère cependant par la taille, les teintes des parties inférieures, la proportion des rémiges, le chant et les œufs. 2o4 — POUILLOT HO^ELLl — PHYLLOPNEUSTE BONELLI B[). ex Vieil 1. Dessous du corps bhmc, légèrenient Javé de jaunâtre aiur jambes et aux soKS-caiid aies ; ailes atteignant à peine le milieu de la queue ; première rémige impropre au vol, la deuxième sensiblement plus longue que la septième^ égalant quelquefois la sixième, les troi- sième et quatrième les plus longues ; tarses d'un brun clair. Taille :{)''\\{^. Sylvia BoNELLi, Vieill. N. Dict. (ISIO), t. XXVIII, p. '.il. Sylvia Nattereri, Temm. Man. (1820), t. I, p. 227. Phyllopneuste Boneli.i, Bp. B. of Eur. (1838), p. 13. FicEDULA HoNELLi, Kcys. cl Blas. Wiihelth. (1840), p. 56. Temm. et Laug. PL col. 24, f. 2. 3/«/e.- Parties supérieures d'un gris cendré, légèrement nuaiicéd'oli- vâtre sur le dos, de jaunâtre au croupion et aux sus- caudales ; parties inférieures d'un blanc pur et lustré, lavé de grisâtre sur les cotés delà poitrine, d'un peu de jaunâtre sur les flancs, près des jambes ; ailes i»runes, avec les couvertures supérieures bordées de grisâtre et les rémiges frangées de jaune verdàtre; queue d'un brun plus clair que les ailes, avec les trois quarts supérieurs des pennes bordés de jaune verdàtre, surtout vers leur moitié supérieure ; bec brunâtre en dessus, blanchâtre en dessous et sur les bords ; pieds brunâtres ; iris brun- roussâlre. SdO passereaux déodactyles. Femelle : D'un blanc moins éclatant en dessous. Jeunes avant la première mue : Cendré roussâtre en dessus ; blanc luisant et soyeux en dessous, avec les côtés de la poitrine, les flancs et les sous-caudales lavés d'un roussàtre très-clair ; joues, côtés du cou d'un cendré roussàtre clair; couvertures supérieures des ailes et rémi- ges bordées de jaune verdâtre vif ; rectrices bordées de même. Le Pouillot Bonelli liabite principalement le centre et le midi de l'Europe elle nord de l'Afrique. 11 est commun en Provence, en Italie, en Suisse; n'est pas rare en Anjou, en Lorraine, et a été capturé dans le Tyrol et en Crimée. M. Meslier de Rocan, ex-sous-intendant militaire à Metz, en a tué plusieurs dans un bois voisin de cette ville, où il se reproduit; M. Jules de Lamotte Fa trouvé aux environs d'Abbeville; M. Millet le dit très-commun dans les bois et les forêts des arrondissements de Baugé, Saumur et Beaupréau ; il arriverait dans ces dernières localités à la mi-avril, et en repartirait à la fin d'août ; enfin nous l'avons rencontré plusieurs fois dans les bois qui avoisinent les environs de Paris, et notamment dans les bois de Meudon et de Clamart. Il niche à terre, au milieu des herbes ou au pied des taillis ; construit un nid semblable à celui du Pouillot siffleur et pond de quatre à six œufs, courts, blancs, ou d'un blanc roussàtre, avec des points d'un brun rouge, quelquefois assez vif, très-nombreux et très-rapprochés surtout au gros bout. lis me- surent : Grand diam. 0"',014 à 0'^,0\'6; petit diam. 0",0i2, GENRE CXVIII RÉGULOÏDE — REGULOIDES (1), Blyth. MoTACM.LA, p. Gmel. S. N. (1788). Syi.via, p. Lath. Ind. (1790). Regull's, Gould, B. of Eur. (1832). Phyllopneuste, Blyth, Ann. Macj. Nat. Hist. (IS43). Phylloscopus, Blyth, Jbwrn. As, Soc. Beng. (1843). Regulotdes, Blyth, Journ. As. Soc. Beng. (1847). PHYLt.oBASiLEt's, Cab. Mus. Oni. Hein. (18oD-lS51). (1) Le générique Reguloides étant hvljride, M. Cabanis lui a substitué celui de Pltyllo- hdsileus, qui est certainement plus grammatical, et que nous aurions adopté si nous n'avions à respecter les droits de priorité. Il est de règle, en zoologie, qu'il faut, autant que possible, ne point tirer un nom de deux langues différentes; mais il est de règle aussi que l'on doit invariablement adopter la dénomination originellement donnée par le fondateur d'un genre, d'une espèce, c'est-à-dire la plus ancienne, à moins que cette dénomination ne soit absurde, barbare, cacoplionique, susceptible d'Induire en erreur. Tel n'est point le cas de Reguloides, auquel, en A'ertu de cette règle, nous avons dû donner la préférence sur Pliyllobasileics. PIIYLLOPNEL'STIENS. 5ol Bec droit, mince, comprimé, échancré vers le bout de la man- dibule supérieure, qui est un peu mousse; narines oblongues, recouvertes par une membrane; ailes obtuses (deuxième rémige égalant la septième ou un peu plus longue, troisième et cin- quième égales, quatrième la plus longue de toutes) ; queue di- latée à son extrémité, échancrée ; tarses allongés, minces ; doigts grêles, le médian plus court que le tarse ; ongle du pouce de la longueur du doigt ou à peine un peu plus court, notablement arqué. Observation. — Les Réguloïdes ou Faux-Roitelets, par l'ensemble de leurs caractères, ont beaucoup plus de lapports avec les Pouillots, qu'avec les Roi- telets, lis ont les narines nues, le bec, les tarses et presque la forme de l'aile des premiers ; ils s'en rapprochent encore par l'étendue de leurs sous-caudales et par leur système de coloration : ils n'ont des seconds que la double bande bien accusée des ailes. L'ongle du pouce semble avoir aussi un développement et une forme qui le font plus semblable à celui des Roitelets qu'à celui des Pouillots ; mais, nous le répétons, c'est certainement avec ceux-ci qu'ils ont le plus d'affinités, aussi n'hésilons-nous pas à en faire des Phyllopneustiens plu- tôt que des Réguliens. 26o — RÉGLLOÏDE A GRAIVDS SOURCILS REGULOÏDES SUPERCILIOSUS Larges sourcils d'im jaune verddtre (mâle) ou d'un blanc jau- nâtre (femelle) jjresque confluents à la nuque ; sur le milieu de la tête une bande longitudinale pâle ^ moins apparente chez la femelle que chez le mâle; une double bande jaunâtre sur hdle; sous-cau- dales lavées de jaunâtre. Taille : 0",10 (mâle) «0'",093 (femelle). MoTACiLLA suPERciLiosA, Gmcl. G. N. (1788), t. I, p. 97o. Sylvia supERCiLiosA, Lath. Ind. (1790), t. Il, p. 526. MoTACILLA PROREGULOS, Pall. Zoo^T. (| 811-1831), t. I, p. 499. Regdlus modestds, Gould, Birds ofEur. (1832-1837), pi. 149. Regui.us iNORNATDS, Blytli, JouTH. As. Soc. Beng. (1842), t. Xf, p. 191. Regulus PRORtGLLL's, Kcvs. ct Blas. Wirbellh. (1840), p. ai. Phyllopneustk modesta, Blyth, Atin. Magas. Nat. Hiit. (1843), t. XII, p. 98. Regdloides modestds, Blytb, Jonrn. As. Soc. Beng. (1847), t. XVI, p. 441. Regcloides PROREGDLUS, Blyth, in : Bp. Cousp. Gen. Av. (1830), p. 291. Phyllobasileus proregulus. Caban. Mus. Orn. Hein. pars. 1* Ose. (iSoO-lSoi), p. 33 noie. 552 PASSEREAUX DÉODACTYLES. Phyllobasileus suphrciliosl's, Caban, in : Cabanis,' Journ. Oniith. (1858), p. 81. . , Mâle adulte : Front d'un beau vert-jaune, qui envahit, en se fondant, près de la moitié antérieure de la tête ; sinciput vert olivâtre, les plumes médianes de cetle région ayant les unes, les barbes gauches, les autres, les barbes droites d'un blanc jaunâtre, d'où résulte une sorte de bande médiane faisant opposition au verdâtre du reste de la tête ; parties supé- rieures du cou et du corps d'un vert olivâtre, qui s'éclaircit sur le croupion, et prend, chez le vieux mâle, une teinte d'un beau vert jaune ; côtés du cou nuancés de gris ; sourcils larges et presque con- fluents derrière la tête, d'un beau jaune verdâtre clair, qui dégénère en blanchâtre derrière l'œil et s'atténue insensiblement en avançant vers la nuque ; lorums, un Irait à travers l'œil et région parotique d'un brun verdâtre clair ; parties inférieures blanchâtres, nuancées de jau- nâtre à la gorge, au milieu du ventre, aux sous-caudales, et de ver- dâtre sur les flancs ; une double bande d'un blanc jaunâtre sur l'aile ; la première, à l'extrémité de la dernière rangée des couvertures moyennes ; la seconde, à l'extrémité des grandes couvertures ; rémiges brunes en dessus, d'un gris brun en dessous, extérieurement frangées de vert jaunâtre ; rectrices pareilles aux rémiges; bec brun; tarses et ongles noirâtres. Femelle : Front verdâtre, tout le reste des parties supérieures d'un vert olivâtre, s'éclaircissant sur le croupion ; côtés du cou moins nuan- cés de gris; sourcils d'un blanc jaunâtre dans toute leur étendue; lorums, trait à travers l'œil et régions parotiques moins bruns que chez le mâle ; parties inférieures blanchâtres, lavées de jaunâtre seule- ment à la poitrine et aux sous-caudales ; ailes et queue comme chez le mâle, mais avec des franges moins vivement colorées ; bec brun ell dessus, brun jaunâtre en dessous. Cette espèce est propre ù l'Asie, et s'égare quelquefois en Europe. Gmelin l'indique comme habiiant la liussie ; cependant Pallas ne l'a rencontrée que dans l'Asie centrale, eu Daourie, le long du fleuve Irkoutsk. Quoi qu'il en soit, elle a été observée en Dahnatie, et s'est même montrée en Angleterre. Un individu y a été pris, près de iNewcastle, par M. Hancock. Les mœurs, le régime et la propagation de cet oiseau sont inconnu». RÉGL' LIENS. 5^'3 SOUS-FAMILLE XXXIX RÉGULIENS — liEGULfNyE Narines recouvertes par des plumes disposées sous forme d'oper- cule; gramles sous-caudales ri atteignant pas le milieu des rectrices. Cette sous-famille, qui repose sur le genre Regulun, est particulièrement ca- ractérisée par les plumes rigides et décomposées qui couvrent les narines. Elle fait le passage des Fhyllopneusliens aux Parieiis. GENRE CXIX ROITELET— REGULUS, G. Cn\. MoTACiLLA, p. Linn. S. N. (i73;j). Svlvia, p. Lath. lad. Orn. (1790). Regulus, G.CawAiiat.comp, tab. \ (1799-iSOO). Bec grêle, court, très-aigu à la pointe, à bords des mandi- bules un peu rentrants; narines ovales recouvertes, par deux pe- tites plumes rigides, voûtées, à barbes très-désunies et très-peu barbelées; ailes moyennes, sur-obtuses; queue courte, échancrée, composée de dix pennes ; tarses minces, doigts antérieurs grêles, le médian, y compris l'ongle, aussi long que le tarse; pouce fort, l'ongle dont il est armé, plus long que le doigt, robuste, arqué; plumes du vertex un peu plus longues que les auti-es et suscep- tibles de se relever. Les Roilelets sont les plus petits des oiseaux d'Europe. Par l'habitude qu'ils ont de vivre, l'hiver, en petites familles; de se cramponner et de se suspendre aux branches des arbres et des buissons pour y chercher leur nourriture, les Roitelets rappellent les Mésanges. Comme elles encore, ils sont très-vifs, très- agiles, très-remuants, et ne paraissent pas être sensibles au froid. Leur mue est simple. Le mâle et la femelle offrent entre eux de bien légères différences. Les jeunes, avant la première mue, s'en distinguent. 2o6 — ROITELET HUPPÉ — REGULUS CRISJ\4TUS Charlet. Olivâtre^ nuance de jaunâtre en dessus; vertex jaune aurore; 534 PASSEREAUX DEODACTYLES. poiiU de bande blanche sur les joues ; une huppe (adultes) ou point de huppe (jeunes). Taille : 0"\096 d C^^OQT. Regulbs cristatus, Charleton, Exerdt. (1677), p. 93, n° 1. MoTACiLLA REGULUs, Linn. s. N. (1766), t. I, p. 338. SvLviA REGULUS, Util. Itid. (1790), t. IF, p. 548, Regui.l's FLAvjcAPiLLUj, Nauiii. T%. Deuts. (1823), t. III, p. 968. Gould, Birds vf Eur. pi. 48, t. I. Mâle : Milieu du vertex d'un jaune aurore, bordé en devant et sur les côtés de jaune capucine et de noir ; dessus du cou et du corps d'un olivâtre nuancé de jaunâtre ; front, tour des yeux, joues, gorge, devant du cou, poitrine et abdomen d'un cendré lavé de roussâtre, avec un peu de brun derrière les commissures du bec ; ailes portant deux bandes transversales l)lanches et une taclie noire carrée au-dessus de la bande inférieure, qui est plus large ; rémiges primaires bordées de jaune verdâtre, les secondaires terminées de blanchâtre; rectrices colorées comme les rémiges ; bec noir ; pieds bruns ; iris noirâtre. Femelle : Même distribution de couleurs ; mais le centre delà huppe est d'un jaune citron et les teintes du corps sont moins foncées. Jeunes avant la 'première mue : Point de huppe ; tête cendré oli- vâtre, sans jaune et sans bande noire au-dessus des yeux ; corps et ailes colorés comme chez la femelle, mais d'une teinte olivâtre plus terne. Variétés accidentelles : Temminck cite des sujets qui ont le sommet de la tête d'un bleu azuré, d'un jaune livide, et d'autres avec une partie du plumage blanchâtre. On trouve le Roitelet huppd presque partout en Europe. U est de passage annuel dans tous les départements de la France, en au- tomne et au printemps. U niche sur les pins et les sapins. Son nid, artistement construit, presque sphérique, ouvert en dessus, est généralement composé de mousse. Sa ponte est de sept à onze œufs, ordinairement obtus, d'un blanc jaunâtre ou rous- sâtre, sans taches, ou avec des points et des taches grisâtres et roussâtres, plus apparents vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diani. 0™,0I3; petit diam. O'",009. Use reproduit en Angleterre, en Italie, en Suisse, en Allemagne et en France, dans les départements de la Vienne, des Basses-Alpes et quelquefois dans les environs de Paris. Le Roitelet huppé est peu défiant, peu craintif; il se laisse facilement ap- procher et se laisse même prendre, le soir, avec la main. En automne et en hiver il voyage par petites bandes, se mêle à des troupes de Sittelles, de Mé- sanges, et exploite avec elles les lisières des bois. RÉGI' LIENS. o5^ 2o7 — ROITELET TRIPLE RAXDEAU JiEGULUS IGMCAPILLUS Licht. ex Breliin Vert-oUvdtn' en dessus ; vertex jaune-aurore vif ; deux bandes blanches sur les joues; bec fort à la base, comprimé et grêle à la pointe ; un petit trait noir sous le bec, chez les adaltes. rr////e:0'",094^/(r,095. Sylvia igmcapilla, Bi-ehra, in : Temm. Maa. d'Ornith. 2^ édit. (1S20), t. I, p. 23 1 . Regulus PYROCEPHAi.us, Brehiii, Lehrhuch (1823), 1. 1, p. 276. Regulus ignicapillus, Licht. Doub. Zool. Mus. (1823), p. 36. Buff. PI. enl. 6r)l, f. 3, mâle, sous le nom de Souci ou Poul. Mâle : Milit^ii du vertex d'un jaune aurore vif, bordé en devant et sur les côtés de jaune capucine et de noir profond ; dessus du cou et du corps d'un vert olivâtre, lavé de jaune rougeâtre sur les côtés du cou ; parties inférieures d'un cendré légèrement lavé de roux, surtout au cou ; front roussâtre, deux bandes blanches au-dessus et au-dessous de l'œil, qui est traversé par une autre bande noire; moustaches noires, étroites, descendant du bec sur les côtés du cou ; ailes traversées par deux bandes blanches comme chez l'espèce précédente, mais moins étendues ; bec noir ; pieds et iris noirâtres. Femelle : Même disposition de couleurs, avec les teintes moins pures et le jaune du milieu du vertex d'une nuance orange. hes jeunes avant la première ?7uieno\is sont inconnus. Le Roitelet triple bandeau habite une grande partie de l'Europe, notamment la France, l'Allemagne et la Sicile. Vieillot l'a rencontré dans l'Amérique septentrionale, et l'a considéré, en pre- mier lieu, comme une race du Roitelet huppé; mais, plus tard, dans la Faune française, il l'a distingué spécifiquement sous le nom de Regulus mystaceus. Il niche sur les pins et les sapins ; pond de cinq à sept œufs oblongs, d'un blanc couleur de chair ou grisâtre, avec quelques petits points gris et rous- sâtres peu apparents. Ils mesurent : Grand diam. 0'",013; petit diam. 0"\009. Temminck a cru remarquer une différence dans les habitudes du Roitelet huppé et du Roitelet triple bandeau. Ainsi, il aurait observé que ce dernier, au lieu de fréquenter la cime des arbres, comme, selon lui, le ferait le Roitelet huppé, vivrait de préférence sur les buissons et les branches basses, et qu'il voyagerait par paires et non par petites bandes, comme le Roitelet huppé. Nous pouvons affirmer, que ces deux faits sont loin d'être parfaitement établis. 336 PASSEREAUX DEODACTYLES. Ces deux espèces ont des habitudes exactement semblables; elles fréquentent indistinctement les arbres de haute futaie, les bois taillis, les charmilles, el sont toujours par petites troupes, excepté toutefois à l'époque des amours. Le seul fait qui nous a paru constant, c'est que le Roitelet triple bandeau, dans ses migrations d'automne, précède le Roitelet huppé, tandis que le contraire au- rait lieu au printemps. Le premier se montre, dans les pays où il passe, au commencement d'octobre; le second ne s'y voit que quinze ou vingt jours plus tard. FAMILLE XXIII PARIDÉS — PARID/E iEciTHALi, Vieill. Ornith. élément (ISIG). PiPRiD£, p. Yig. Gen. of B. (182.j). MÉSANGES, Less. Traité d' Ornith. (1831). PariK;E, Swains. Clasvif. of B. (1837). Paridjî, Degl. Oniilh. Europ. (1849). Bec court, entier, conico-convexe ; nainnes couvertes par des soies ou des plumes dirigées en avant; tarses et doigts épais ; on- gle postérieur robuste et plus long que les antérieurs. Les Paridés constituent une famille que les mœurs, les habitudes, les élé- ments ouiogiques, caractérisent autant que les attributs physiques. Les oi- seaux qui en font partie ont à peu prés tous le même genre de vie. Ils sont d'un naturel vif, pétulant, querelleur. La plupart sont erratiques, et tous vivent par petites familles, une grande partie de l'année. Leur nourriture consiste en graines, en fruits, en insectes, en œufs de lépidoptères, qu'ils cherchent en se suspendant aux rameaux des aibres. Ils sont en général d'une grande fécondité. Les uns nichent dans les trous d'ar- bres et de murailles, les autres entre les tiges des roseaux ou à l'extrémité d'un rameau flexible. Il en est. quelques-uns qui mettent beaucoup d'ait dans la construction de leur nid. Chez la plupart des espèces, le mSle et la femelle se ressemblent ; chez quel- ques autres, ils portent un plumage distinct. Leur mue est simple. Observations. — La famille des Paridés, même en ne tenant compte que des espèces européennes, diffère, dans sa composition, selon les méthodistes. Les uns la bornent aux Mésanges ; les autres réunissent à celles-ci les Sittelles, mais en sous-famillc; d'autres en éloignent ces dernières et leur substituent les Roitelets. En outre, pendant que ceux-ci ne reconnaissent pour les Mé- sanges qu'une sous-famille, ceux-là en admettent deux : celle des ^■Egithalinœ, PAUIENS. . 537 reposant sur les Remiz et les Moustaches ; et celle desParina', comprenant toutes nos Mésanges sylvaines. Les Sittelles, à la vérité, par quelques-unes fie leurs habitudes, ont des affi- nités avec les Mésanges ; mais elles en ont de bien plus grandes encore avec les Grimpereaux, et, de plus, elles se rapportent à ceux-ci par la forme des pieds, par l'allongement du pouce, par le développement et la courbure des ongles. Leur place naturelle est donc plutôt parmi les Certhiidés que parmi les Pa- ridés. Il en est de même des Roitelets proprement dits : leur genre de vie semble en faire des Mésanges ; mais leurs habitudes générales et leurs caractères orga- niques les rattachent plutôt aux Acanthizes, aux Abrornis, aux Réguloïdes, et par ceux-ci aux Pouillots, près desquels nous avons cru devoir les ranger. La famille des Paridés, à part les éléments exotiques qui peuvent venir s'y grouper, ne comprend donc que les Mésanges, que nous diviserons, à l'exemple de M. Cabanis, en Pariens et en Égithaliens. SOUS-FAMILLE XL PARIENS — PARINyE Bec plus haut que large ; mandibules égales ou presque égales, r inférieure se relevant à la pointe ; pjremière rémige bien Jévelop- pée et atteignant à peu près le milieu de l'aile. Les Pariens vivent en général dans les vergers, les bosquets et même dans les grands bois. Quelques-uns fréquentent plus particulièrement les plaines basses et humides. Ils sont donc plus sylvains que riverains ou aquatiques. Tous, à une exception près, établissent leur nid dans des trous. GENRE CXX MÉSANGE— P^iîr5, Linn. Parus, Linn. S. N. (1733). Cyanistes et LoPHOPHANEs, Kaup, Nat. Sijst. (1829). Bec du tiers à peu près de la longueur de la lêfe, fort, droit, coniforme, à pointe arrondie; narines basales, petites, cachées par les plumes soyeuses du front; ailes médiocres, sur-obtuses, à première rémige allongée; queue moyenne, égale ou arrondie et légèrement échancrée; tarses courts, forts, sculellés; doigts 5b8 PASSEREAUX DÉODACTYLES. médiocres, le médian presque aussi long que le tarse; pouce robuste, pourvu d'uu ongle assez fort et recourbé. Les Mésanges habitent les bois, les vergers. On les y voit sans cesse en mou- vement, grimper ou se pendre aux rameaux des arbres, dont elles visitent chaque feuille pour y découvrir les insectes, les larves^, les œufs, dont elles se nourrissent. Elles sont courageuses, jusqu'à un certain point féroces, ne re- doutent pas les oiseaux plus gros qu'elles, les attaquent et les tuent même lorsqu'on en tient en volière avec elles. Malgré cela, leur naturel est so- ciable. Les espèces se recherchent entre elles, et si un individu d'une bande s'en isole ou s'égai'e, on l'entend aussitôt réclamer. Elles ne broient pas les graines, comme font les vrais granivores, tels que les Chardonnerets, les Gros- Becs • mais elles les percent avec leur bec, après les avoir préalablement assu- jetties contre une branche, à l'aide de leurs pattes. C'est aussi de cette manière et en frappant à coups redoublés sur le même point, qu'elles parviennent à percer les noix, les amandes et les noyaux bien plus durs de l'olive, pour en extraire la semence. Les Mésanges sont cosmopolites : on en trouve dans toutes les parties du monde. Parmi les espèces connues, cinq seulement appartiennent à l'Europe. Observations. — i° Les cinq espèces que nous comprenons dans ce genre ont été réparties par Kaup dans trois coupes distinctes. Le Par. crisiatus, à tête surmodtée d'une sorte de huppe, est devenu le type de ses Lo-phophanes ; les Par. cœruleus et cyaneus, à plumage où le bleu domine, ont été groupés sous le nom de Cyanistes. Mais ces espèces se rattachant, sous tous les autres rap- ports, aux vraies Mésanges {Parus), ne sauraient en être génériquement distraites. 2" L'apparition de la Mésange bicolore (Par. bicolor, Linn.) dans les limites de l'Europe, étant contestée, même par ceux qui l'avaient précédemment ad- mise, cette espèce, jusqu'à nouvel ordre, est à supprimer. 2 08 — MÉSANGE CHARBOMVIÈRE — PARUS MAJOR Linn. Parties inférieures jaunes, avec une bande longitudinale 7Ujire sur l'abdomen ; rectrice la plus latérale blanche sur ses barbes ex- ternes. Taille: 0™,lo. Pauus major, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 341 . Parus fringiu-ago, Pall. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 000. Parus R0BUSTU3, Brehm, Handh. Nat. Yôg. Beats. (1831), p. 461. Buff. PL en/. 3, f. 1. Mâle : Tète, cou et haut de la poitrine noirs, avec des reflets blan- châtres; région parotique d'un blanc pur, étendu jusqu'à l'œil, de PARIENS. 5S9 manière à former une sorte de plaque triangulaire ; bas de la nuque blanchâtre ; manteau vert-olive jaunâtre ; bas du dos et sus-caudales d'un cendré bleuâtre ; poitrine, abdomen d'un jaune soufre, avec une bande d'un noir profond sur la ligne médiane; région anale et sous- caudales blanches ; petites et moyennes couvertures alaires d'un cendré bleuâtre, avec une bande transversale blanche sur l'extrémité de ces dernières; grandes couvertures noires, bordées de gris bleuâtre; lec- trices de même couleur, avec la plus latérale blanche en dehors et à l'extrémité ; bec noir ; pieds brun de plomb ; iris noir. Femelle : Noir de la tête moins brillant que dans le mâle ; parties inférieures d'un jaune moins pur, et une bande noire moins étendue sur l'abdomen ; à cela près, elle diffère peu du mâle. Jeunes à la sortie du nid : Noir de la tête, du cou, de la poitrine et de l'abdomen moins profond, passant au cendré sur les bords des plu- mes ; jaune des parties inférieures plus pâle ; blanc de la région paro- tique et de la bande transversale de l'aile lavé légèrement de jaune; petites et moyennes couvertures alaires bordées d'une faible teinte d'un cendré olivâtre, les grandes de blanc jaunâtre; rémiges primaires bor- dées de cendré blanchâtre, les secondaires de vert jaunâtre ; bec brun de plomb, avec les commissures saillantes et jaune orange, ainsi que l'intérieur de la bouche ; pieds d'un livide bleuâtre. Cette espèce est très-commune dans toute l'Europe, et vit sédentaire en France. Elle niche dans les trous des vieux arbres, des édifices abandonnes, dans les t'entes des murailles; pond de huit à quatorze œufs, quelquefois jusqu'à dix- huit, d'un blanc légèrement nuancé de jaunâtre, avec de petits points, les uns d'un rouge pâle, les autres d'un brun rouge foncé, plus nombreuses et plus rapfirochés au gros bout. Us mesurent : Grand diam. O^jOlS à 0™,019 ; petit diam. 0™,013 à O^jOli. La Mésange charbonnière erre, l'hiver, par petites troupes ; fréquente alors nos vergers et nos jardins. Au printemps elle se retire dans les bois et les forêts ; quelques couples cependant restent près des habitations. En captivité, elle te contente de graines de chènevis (1). (1) Je signalerai à l'attention des naturalistes un fait des plus curieux que j'ai vu se produire déjà deux fois sur le même individu. Une Mésange charbonnière, prise au nid en juillet I8S3, est, depuis ce moment, élevée en captivité et soumise presque exclusivement au régime du chènevis. Sous l'influence de ce régime, son plumage, après six mois de cage, avait beaucoup perdu de son éclat, et les teintes blanches, bleuâtres et jaunes étaient comme lavées de brun. En mars, toutes ces teintes tournaient au brun de suie et le dos était fortement noirâtre. Enlin, en juin, l'oiseau était complètement d'un brun noir; le noir de la tète, du cou et de la poitrine ne se dis- 360 PASSEREAUX DÉODACTYLES. 2,^9 — MÉSANGE NOIRE — PARUS ATER Linn. Deux bandes blanches sur F aile; une tache de rnême couleur à la nuque ; abdomen gris blanchâtre . Taille : O"",!!! à (r,I12. Parus ater, Linn. S. N. (1706), l. I, p. 341. Parus atricapillus, Briss. Ornith. (1760), t. III, p. 531. Parus carbûnarius, Vall. Zoogr. (1811-1S3I), t. 1, p. 356. Parus abietum, Brehm, Handb. Nat. Vôg. Dents. (1831), p. 406. Pœcile ater, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 114. GouU\, Birds of Eur. pi. 133, t. I. Mâle : Tête, côtés de la nuque, devant du cou, haut de la poitrine d'un noir lustré ; joues, côtés et derrière du cou blancs ; parties supé- rieures du corps d'un cendré bleuâtre, nuancé d'olivâtre ; bas de la poitrine et abdomen d'un gris blanchâtre, avec les flancs et les sous- caudales d'un cendré roussâtre ; ailes pareilles au dos, traversées par deux bandes blanches formées par l'extrémité des moyennes et des grandes couvertures ; rémiges et rectrices brunes, bordées très-légère- ment de cendré; bec noirâtre ; pieds gris de plomb ; iris noirâtre. Femelle : Semblable au mâle ; elle a seulement un peu moins de blanc sur les côtés de la tête, et moins de noir à la gorge, au cou et à la poitrine. Jeunes avant la premièi^e mue : Ils nous sont inconnus. On trouve la Mésange noire dans presque toute l'Europe et en Sibérie; elle est sédentaire dans quelques localités de la France, et seulement de pas- sage dans d'autres et en Belgique. tinguant que par plus d'intensité. Environ deux mois et demi après survenait la mue. Quoique le régime n'eût pas e'té changé, et que le renouvellement de plumage se fit sous son influence, l'oiseau reprit, par la mue, les couleurs pures jaunes, Manches, noires, bleues et vertes qu'il a en liberté. Mais ces couleurs, cinq mois après, commençaient à se modiûer, passaient de nouveau par toutes les phases que je viens d'Indiquer, arrivaient, à la lin d'avril, au noir de suie intense, et, comme la première fois, la mue survenant en août, rendait à l'oiseau sa belle livrée. A l'heure où j'écris ceci (24 octobre 1865), il serait diflicile de distinguer le captif d'un individu tué en liberté. Pourquoi le régime influe-t-il sur le plumage vieilli, pendant qu'il n'a aucune action sur celui qui se développe? Les recherches que je poursuis me mettront peut-être sur la voie d'une solution ; en attendant, le fait en lui-même m'a paru assez intéressant pour être mentionné. Les modifications de couleur qui se manifestent partiellement sur le plumage de certains oiseaux, sans inter- vention de la mue, sont probablement dues, sinon en totalité, du moins en partie, à une cause de ce genre. Z. G. PAllIEXS. 561 Ses émigrations, dans le nord de la France, ne sont pas annuelles; elles sont beaucoup plus régulières en Lorraine, en Anjou et dans nos départements méridionaux. Elle niche dans les trous des vieux arbres, dans le crevasses des vieux murs • pond de huit à dix œufs blanc?, nuancés d'une légère teinte jaune, et marqués de petites taches d'un rouge pûle. Ils mesurent : Grand diam. 0",Oi:i; petit diam. O-^jOli à 0",012. Cette espèce vit et voyage par petites bandes, comme la précédente ; se tient, l'été, dans les bois et sur les montagnes, et descend, l'hiver, dans les lieux ea plaine. 2G0 — MÉSAIVGE BLEUE — PI RUS C ERULEIS Linii. (Type du genre djanistcs, Kaup.) Collier et bande, (Tun bleu noirâtre, s étendant du bec à la na- que, en passant sur l'onl ; une tache bleue plus ou moins étendue sur r abdomen, qui est jaune; queue moyenne, légèrement échancrée. Taille : 0",11 ft 0'",12. Parus c^eruleus, Linn. S. N. (1766), t. I, p. 341. Cyanistes c^ruleus, Kaup, Nat. Syst. (1829), p. 99. Parcs c^rulescens, Brehui, Handb. Nat. VOi/. Deuts. (1831), p. 463. Buff. PL enl. 3, f. 2. Mâle : Vertex bleu azuré ; front, région parotique, bande au-dessus des yeux, et partie postérieure de la tête blancs ; trait d'un bleu noi- râtre sur les yeux ; une bande de même couleur s'étend, de chaque cùté, de la gorge à la nuque ; dessus du corps d'un vert olivâtre ; sus-cau- dales bleues; bas du cou et dessus du corps jaunes; une tache oblongue d'un bleu noir sur le milieu de l'abdomen ; ailes bleues, avec les moyen- nes et les grandes couvertures supérieures et les rémiges secondaires terminées de blanc; queue bleue ; bec brun de corne ; pieds brun de plomb ; iris noirâtre. Femelle : Pareille au mâle ; la tache bleu-noir de l'abdomen moins étendue et moins prononcée. Jeunes avant la première mue /Teintes beaucoup moins vives; le blanc est jaunâtre et le bleu grisâtre ; taille moindre que dans les adultes. Variétés accidentelles : L'on rencontre des individus à plumage Isa- belle (Gollect. Méezemaker), nous en avons vu un complètement blanc ; il en existe d'autres avec les ailes et la queue entièrement d'un brun bistre. Degland et Gekbe. I. — 3 6 562 PASSEREAUX DEODACTYLES. La Mésange bleue habite toute l'Europe et \it sédentaire en France. Elle niche dans les trous et les crevasses des arbres, des murailles ; pond huit ou dix œufs un peu courts et blancs, marqués de très-petits points bruns et de taches couleur de brique. Ils niesui'ent : Grand diam. O-SOIG; petit diaui. 0'°,0i2. Cette espèce, quoique plus petite que la Charbonnière, est, plus qu'elle, au- dacieuse, acariâtre, cruelle. Elle s'acharne même contre les individus de son espèce, qui sont faibles ou maladifs. Elle attaque les autres petits oiseaux dans le but de leur manger la cervelle, aussi porte-t-elle les coups de bec à la tête. En automne et en hiver, elle s'approche des habitations et fréquente les jardins ; au printemps, elle se relire dans les bois. 2(31 — MÉSANGE AZURÉE — PARUS CYANVS Pall. Une bande d'un bleu foncé du bec à la nuque, en passant sur Vœil', extrémité des grandes couvertures des ailes ^ bord externe des rectrices latérales et toutes les parties inférieures d'un blanc pur ; c/ueue allongée , un peu étagée. Taille: 0'",125. Parus c^rulecs major, Briss. Ornilh. (1760), t. III, p. 548. Parus cyanus, Pall. Nov, Coin. Petrop. (1769-1770), pars 1% t. XIV, p. 388; pi. 23, f. 3. Cyanistes cyaneus, Kaup, Nut. Syst. (1829), p. 99. , Goukl, Birds ofEar.^L {53. Mâle : Dessus de la tête d'un blanc nuancé de bleu d'azur ; une grande tache blanche sur la nuque ; dos, croupion et haut de l'aile d'un bleu d'azur ; front, côtés de la tête et toutes les parties inférieures d'un blanc pur, avec une tache bleue au milieu de l'abdomen ; une bande bleu obscur, étendue du bec à la nuque, passe sur les yeux, s'élargit ensuite et entoure la tête ; grandes couvertures alaires d'un bleu foncé, bordées de bleu plus clair et terminées de blanc ; les deux rectrices médianes d'un bleu d'azur, comme le dos ; les latérales bordées et ter- minées de blanc. Femelle : Dessus de la tête blanc cendré ; toutes les teintes bleues moins pures ; la bande qui passe sur les yeux moins large vers la nu- que; pas de tache bleue à l'abdomen, suivant Meyer. Les jeunes de l'année nous sont inconnus. ' ' La Mésange azurée habite le nord de l'Europe et de l'Asie, et se montre l'hiver dans le centre et le sud de la Russie, en Pologne, en Allemagne. PARIENS. ;)63 Selon M. Nordmann, elle apparaît Irès-rarenient aux environs d'Odessa ; mais elle est assez commune en Bessarabie, le long des bords, couverts de saules, des rivières et des lacs. Mœurs, habitudes, régime et propagation inconnus. 202 — MÉSAXGE HUPPÉE — PAULS CRISTATUS Linii. (Type du genre Luphoplianes, Kaup) Cendrée en dessus; une huppe composée de plumes a/ion/jées, aciiminées, noires au centre^ blanchâtres sur les bords ; gorge noire. Taille : 0'",125. Parus cristatus, Linn. S. N. (17(10), t. I, p. 340. Parus mitratus, Brelira, Handb. Nat. Vôg. Deuts. (1831), p. 467. LopHOPHA.NES CRISTATUS, Kaup, Nul. Syst. (1829), p. 92. BulT. PL cnl. 502, f. 2. Mâle : Plumes du dessus de la tête formant une belle huppe, noires au centre et bordées de gris blanchâtre ; nuque et dessus du corps d'un cendré roussâtre ; dessous gris blanchâtre, plus foncé et nuancé de roux sur les flancs, l'abdomen et les sous-caudales ; gorge et devant du cou noirs, avec un collier de cette couleur qui remonte à l'occiput, précédé d'un autre collier blanc, plus large; joues et côtés du cou blanchâtres variés de noir ; ailes et queue pareilles au dos, avec les rémiges secon- daires bordées de gris roux et les primaires de blanc sale; bec noir; pieds gris de plomb; irisbrun-roussâtre. Femelle : Plumes de la huppe bordées de plus de gris ; noir de la gorge moins étendu, et parties inférieures plus foncées. Jeunes avant la première mue : Huppe plus courte, noir du cou moins profond, varié de gris ; dessous du corps plus rembruni. La Mésange huppée habite presque toute l'Europe tempérée et n'est pas rare en France. On la trouve assez communément dans la forêt de Mormal, où elle paraît sé- dentaire. Elle vit aussi, en assez grand nombre, dans les Basses-Alpes. Elle niche dans les creux des arbres, dans les trous et les fentes des mu- railles, et aussi, selon Temminck, dans les nids abandonnés d'Ecureuil et de Pie. Elle pondrait, selon cet auteur, jusqu'à dix œufs; cependant M. l'abbé Caire, qui a fréquemment vu ou pris lui-même des nichées de cette espèce, nous a assuré qu'elle n'en pond jamais plus de cinq. Ces œufs sont blancs, avec de petites taches d'un rouge de sang pâle ou d'un rouge de brique. Ils mesurent : Grand diam. 0™,01o ; petit diam. O^jOlS. Mœurs, habitudes et régime comme chez les espèces précédentes. 564 PASSEREAUX DÉODACTYLES. GENRE CXXI NONNETTE — POECILE, Kaup Parus, p. Linn. 5. iV. (1733). . ' ' -^ Pœcile, Kaup, Nat. Syst. (1829). Bec moitié aussi long que la tête, robuste, cunéiforme, com- primé jusqu a la pointe, qui est mousse; narines, comme dans legenre Parus ; ailes sur-obtuses, atteignantle milieu de la queue, à première rémige courte; queue moyenne, légèrement échan- crée; tarses plus longs que le doigt médian ; pouce gros, pourvu d'un ongle long, robuste, comprimé et courbé. Les Nonnetles, détachc''es des vraies Mésanges, s'en distinguent plutôt par l'ensemble de leurs couleurs, que par leurs mœurs, leurs habitudes et leur mode de nidification, qui rappellent absolument celles des autres Pariens. Ce- pendant elles paraissent se plaire davantage dans les lieux bas et humides. L'Europe, l'Asie, l'Amérique septentrionale fournissent des reprt^senlants à ce genre. Les espèces d'Europe ont donné lieu à de doubles emplois et quel- ques-unes ne sont pas encore parl'ailement déterminées. Observation : — Le Parus frigoris (de Sélys), introduit comme espèce nou- velle parmi les oiseaux d'Europe, et compris comme tel par le prince Ch. Bo- naparte, dans le Catalogue Par zudaki, est un oiseau à éliminer, non-seulement comme européen, ainsi que l'a depuis longtemps reconnu M. de Sélys lui- même, dans ses observations sur le catalogue que nous venons de citer ( i ), mais encore comme espèce. M, de Sélys-Longchamps qui l'avait créée (2) en prenant surtout en considération l'habitat, est d'avis aujourd'hui {in Litter. 10 mars 1 865) : i" que l'exemplaire sur lequel il a établi, avec doule, le Parus frigoris est iden- tique au Parus atricapillus du Canada; l" que l'habilat de cet oiseau en Islande est une erreur. Il n'avait indiqué cette provenance que d'après la Fausse indica- tion donnée par le marchand, et inscrite sur l'étiquette, que l'oiseau provenait de l'expédition française en Islande. 2G5 — \ON.\ETTE DES 31AIIA1S — POECILE PÎLUSTlilS Kaup ex Linn. Dessus du corps gris cendré ; Joues el régions parotiques dun (1) Revue et Magasin de Zoologie, 1867, 2^ série, t. IX, p. 12(J(iiote). (2) Ballet, de L'Acad. Roy. des Sciences de Bruxelles, l^r juillet 1813, t. X, n» 7, el Revue zoologique, 1843, t. VI, n» .213. PARIENS. 56S blanc pur ; calotte noire se prolongeant au delà de la nuque; lon- gueur de la queue, en moyenne. 0™,06. Taille: 0",125 environ. Parus palustris, Liiin. S. N. (I7GG), t. I, p. 341. Parus cinereus montanus ! Baldensteia, Neve Aljniia (1829), t. Il, p. 21. Pœcile palustris, Kaiip, Nat. Syst. (1829), p. 144. Parus boreams, Sélys, Bull. Acad. des Se. de Brux. (1843), t. H, p. 28. Pœcile boreali?, Bp. Cotisp. Gen. Av. (1850), p. 230. Parus alpestris, Bailly, Bull, de la Soc. d'Hisi. Nat. de Savoie (janvier 1851). p. 22. 3hUe au printemps : Dessus de la tête d'un noir profond, se prolon- geant sur la nuque ; joues et régions parotiques blanches ; parties supé- rieures d'un gris cendré rembruni ; gorge noire dans une assez grande étendue; poitrine et abdomen blanchâtres ; flancs légèrement ocracés ; ailes et queue brunes, avec les pennes bordées de cendré ; bec et pieds couleur de plomb foncé ; iris noirâtre. Mâle en plumage d'hiver : Le noir de la gorge un peu moins étendu qu'au printemps, les plumes de cette région ayant une bordure blan- châtre que la mue ruptile fait disparaître; le blanc des joues un peu sali par une teinte grise ; parties supérieures nuancées de plus de brun et les parties inférieures plus ocracées. Femelle adulte : Elle ne diffère du mâle que par le noir de la gorge, qui est notablement moins étendu, et par le blanc des côtés de la tète, qui est un peu moins pur. Jeunes avant la première mue : Ils ont la calotte moins foncée que les adultes ; le noir de la gorge en grande partie dissimulé par des bordures cendrées ; les joues et les régions parotiques blanchâtres, et les couleurs générales nuancées de plus de brun. Cette espèce hahile les régions septentrionales et méridionales de l'Europe. On la trouve non-seulement en Suéde, en Norwége, en Laponie, en Russie, mais encore dans les zones fi'oides des Alpes Suisses et Françaises. Dans nos contrées, elle fait deux pontes par an : une première au pied de montagnes; une seconde dans les régions moyennes de ces mêmes montagnes, après que les neiges les ont abandonnées. Son nid, construit sans art, est logé dans les troncs creux des arbres fruitiers, des sapins, des mélèzes; et sa ponte est ordinairement de six à dix œufs renflés, obtus aux deux extrémités et par- semés de petites taches et de points rouges. Quelquefois ces taches sont assez nombreuses au gros bout, pour se confondre; mais le plus ordinairement elles n'y forment qu'une couronne très-incomplète. Ces œufs diflerent notablement de ceux de l'espèce suivante, et se rapprochent tellement de ceux de la Mésange 366 PASSEREAUX DEODAGTYLES. huppée, qu'il est souvent difficile de les en distinguer, lorsqu'une fois ils sont mâles, ils mesurent : Grand diam. 0''SOIo à O^jOlG ; petit diam. 0'",012 à 0",0I3. Cette Nonnette, dans nos contrées, habite de préférence les régions des Alpes couvertes de sapins et de mélèzes. Lorsque les neiges la contraignent d'en abandonner les zones moyennes, elle descend dans les bois des vallées, mais elle s'élève de nouveau à mesure que les neiges fondent. Elle est Irès-sociable et vit en commun avec les autres Pariens et même avec les Roitelets. Mais c'est surtout en compagnie de la Petite Charbonnière qu'on la rencontre le plus fréquemment. Son régime est celui de toutes les Mésanges. Observations. — 1° Quoique le nom de Palustris semble peu convenir à un oiseau qui, dans nos contrées du moins, vit sur les montagnes plutôt que dans les plaines marécageuses, nous devons cependant le conserver à cette es- pèce, puisqu'il est reconnu qu'elle représente le Parus palustris de Linné, qui n'est pas le Parus palustris de Temminck et du plus grand nombre des ornitho- logistes. Ce dernier, que l'on a considéré longtemps comme le vrai Par. Palustris, parce qu'il fréquente réellement les lieux marécageux, et parce que la diagnose linnéenne lui est aussi bien applicable qu'à l'oit^eau auquel Linné l'affectait, constitue l'espèce suivante, que nous croyons devoir distinguer sous le nom dePar.commimis, d'après Baldenstein, qui-, dès 1829, avait parfaitement reconnu l'espèce, à laquelle il attribuait des habitudes et des caractères différents de ceux du Par. palustris. Malgré les rapports étroits qui existent entre la Nonnette de marais {Par. pa- lustris, Linn.) et la Nonnette vulgaire {Par., palustris Temm.), la première se distingue de la seconde : 1° par une taille d'un centimètre environ plus grande; cette différence étant principalement due à ce que la queue, chez elle, a en moyenne O^'jOe, tandis que celle de la Nonnette vulgaire n'a que 0"',0o2 ; — i" par une aile plus longue de O^jOOô : cet organe, mesuré de rarticulation radio-carpienne à l'extrémité des plus grandes rémiges, ayant 0"',000 chez la Pœcile palustris {Par. palustris, Linn.), et O^jOCO seulement chez la Pœc. communis {Par. palustris, Temm.); — 3" par un bec plus fort, plus élevé, plus large à la base, moins comprimé dans sa moitié antérieure, chez la première; — 4° par des pieds et des ongles notablement plus robustes; le pouce ou le doigt du milieu, l'ongle compris, ayant environ, chez la Nonnette des marais {Pœc. palustris), 0",002 de plus que chez la Nonnette vulgaire {Pœc. communis); — 'ô° enfin par le blanc des joues un peu moins pur chez celle-ci que chez celle-là. 2° La Mésange que M. Bailly avait d'abord assimilée au Parus lugubris, Nat- terer {Bull, de la Soc. d'Iiist. Nat. de Savoie, janvier 1851, p. 22), et dont il a fait plus tard une espèce nouvelle sous le nom de Par. alpesiris (même re- cueil, 1852), doit être rapportée, ainsi que le Par. borealis (de Sélys), à la Pœcile palustris {Par. palustris, Linn. nec Temm.), dont ils ne sont que de doubles emplois. . . PARIENS. o67 264 — AONiVETÏE VULGAIRE — POECILE COMMUNIS Z. Gerbe exBald. Dessus du corps cendré olivâtre foncé ; joues et côtés du cou gris- blanchâtre ; calotte noire, se prolongeant notahlenwnt au delà de la nuque ; longueur de la epieue, en moyenne, 0"\52. T'aille : {)'^,\\'^ environ. Parus palustris, Temm. nec Linn. Man. (1815), p. 170. Parus cinereus communis ! Baldenstein, Neue Alidna (1S29), t. Il, p. 30. Parus salicabius, Brehm, Ilandh. Nat. Vog. Dents. (1831), t. 1, p. 4(15. Parus fruticett, Wallengren, Naumannia (18^J4), p. 141. Buff. PL ml. 3, f. 3, sous le nom de Mésange de marais ou Nonnelte cendrée. Mâle : Dessus de la tète, derrière du cou et un petit espace à la gorge noirs ; parties supérieures du corps d'un cendré roussâlre ; région parotique, devant du cou et parties inférieures du corps d'un gris blanchâtre, lavé de roussâtre sur les côtés du cou, les lianes et les sous-caudales ; ailes et queue d'un brun cuivré, bordées de cendré roussâtre; bec lirun ; pieds brun de })lomb ; iris noir. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par le noir de la tète qui est moins profond, et celui de la gorge qui est moins étendu. Jeunes de r année : Ils ressemblent à la femelle, mais ils ont les cou- leurs plus rembrunies. Dans l'un et l'autre sexe, en automne, les plu- mes noires de la gorge sont terminées de grisâtre. Cette dernière teinte s'efface au printemps par la mue rnptile. Variétés accidentelles : On trouve des sujets sans tache noire à la gorge et d'autres dont le plumage est tapiré de blanc. Hybrides : Cette espèce s'allie quelquefois à la Mésange bleue, et de leur union résultent des métis très-remarquables. Nous en avons conservé un, vivant, pendant deux ans, qui portait le cachet de sa double origine. Cepen- dant la forme Nonnelte dominait manifestement en lui. Deux mues qu'il a subies en cage n'ont apporté aucune modification dans ses couleurs. En voici la description : Tout le dessus du corps d'un gris lavé de brun ; les rémiges et les lectrices brunes, bordées de roussâtre ; une bande transversale blanche à l'aile, passant sur l'extrémité des grandes couvertures secondaires : une tache noire à la gorge; les joues blanches; toutes les parties infé- rieures blanchâtres, un peu lavées de roussâtre sur les flancs ; le som- met de la tète noir, circonscrit par une large couronne blanche, cou- 368 PASSEREAUX DÉODACTYLES. vrant le front, la région sourcilière, l'occiput ; une large bande d'un noir bleuâtre passant à travers l'œil et s'étendant du bec à la nuque, où elle formait, par sa réunion à celle du côté opposé, un collier interrompu, dont les branches latérales s'avançaient à (juelques millimètres seule- ment sur les côtés du cou; enfin des pieds bleuâtres. ., Cet hybride ne rappelait donc le Parus cœrulcus que par la bande blanche de l'aile ; par ses pieds bleuâtres; par la bande noire à travers l'œib se réunis- sant, sur la nuque, ;i celle du côté opposé, et par la couronne blanche enca- drant le noir du sinciput. Par tout le reste de son plumage, il ressemblait à la Nonnetle vulgaire. 11 avait été pris vers la fin de septembre ISol, dans les en- \ irons de Paris. On trouve la Nonnette vulgaire dans toutes les régions tempérées de l'Eu- rope. \A\e est commune en France. Elle niche dans les trous des arbres vermoulus, particulii^rement dans les pommiers, les poiriers, les saules. Sa ponte est de huit à dix et jusqu'à quinze icuf^ courts, blancs, avec de très-petits points rougeâtres, rapprochés au gros bout ; quelquefois ces points sont remplacés par des taches d'une assez grande étendue et confluentes vers le gros bout. Ils mesurent : Grand diam. O^^jOId; petit diam. 0°' ,012. Elle vit de préférence dans les marais boisés, sur les bords des rivières cou- verts de saules; elle fréquente cependant les bois et les forêts, et s'approche des habitations, en automne. ObserTations. — 1° C'est à tort que Temminck a rapporté à cette espèce la Mésange à tête noire du Canada, décrite par Vieillot sous le nom de Iviskis {Parus atricapillus, Gm.). Le Par. atricapiUus a la queue plus longue ; les joues et les côtés du cou blancs; les grandes couvertures alaires, les rémiges bordées de blanc; le milieu de la poitrine et' de l'abdomen également d'un blanc plus ou moins pur ; enfin sa taille est plus forte. 2° M. Hardy a reçu de Moscou une Pœcile à bec petit comme chez la Pœc. communis de France, et à livrée parfaitement semblable à celle de la Pœc. pa- luslris. Un autre sujet pareil se trouve dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Serait-ce une variété constante comme en offrent d'autres espèces, ou n'est-ce qu'une variété accidentelle'? Nous ne saurioiis en décider. 26o — \OXXETTE SIBÉllIEXXE — POECILE SIBIRICA Raup ex Gra. Dessus du corps cendré roussdtre ; calotte d'un brun de suie; gorge, devant du cou, haut de la puitrine noirs ; tempes et côtés du cou blancs; sous-caudales ocracées. Taille : 0°",137 « 0'",138. PÂRIENS. 569 Paris sibiricus, Gm. S. N. (I78S), t. t, p. 1013. Pœcii.e sibirica, Kaup, Nat. Syst. (1S20), p. 1 lii. BufF. PL enl. 10^, f. 3, sous le nom de Mésange de Sibérie. Mâle en été : Dessus de la tête et du cou d'un cendré brun de suie ; dos et sus-caudales d'un cendré roux prononcé ; gorge, devant du cou, haut de la poitrine et quelquefois toute la poitrine d'un noir profond ; une partie de la poitrine, milieu de l'abdomen blancs ; flancs et sous- caudales lavés de roux ocreux ; tempes et côtés du cou d'un blanc très- pur ; ailes d'un cendré brun à reflets-, avec les couvertures et les rémi- ges bordées de cendré clair ; queue brune, avec des reflets cendrés et la penne externe, de chaque côté, lisérée de gris blanc ; bec noir; pieds gris de ploml) ; iris brun foncé. Femelle : Pareille au mâle, mais un peu plus petite, avec des teintes moins pures, et le noir du cou et de la poitrine moins étendu. Mâle et femelle en automne : Dessus de la tête et du cou d'un cendré brun tirant sur le roussâtre; plumes noires du cou et de la poitrine lavées de gris. Jeunes avant la première ?722^c.' D'une teinte beaucoup moins rousse <'n dessus, d'une teinte rembrunie en dessous, sans nuance rousse aux flancs, plumes noires du cou bordées de cendré. EHe habite la Scandinavie, le nord de la Russie et la Sibérie. Mœurs, habitudes, régime et propagation inconnus. ObserTation. — Suivant M. Linder, conservateur du Musée de Gen(H'e, on trouverait cette espèce dans les Alpes Suisics, sur les rives du Rhône. N'y aurait- il pas confusion d'espèces ? 2G6 — BONNETTE LUGUBRE — POECILE LUGUBRIS Kaup ex Natterer Dessus du corps cendre brunâtre ; calotte n'allant pas au delà deïoccrpatt^ gorge et devant du cou, d'un noir de suie ; joues et tempes blanchâtres. Taille: 0^,\%^ à 0^,\m. Parus ll-gubuis, INatter. in Temm. Man. 2" édit. (1820), t. I, p. 293. Pœcile LUGUBRIS, Kaup, Nat. Syst. (1829). Penthestes LUGUBRIS, Rcichenb. Av. Syst. Nat. (18bO). Gould, Birds ofEur. p. loi, f. 1. Mâle : Dessus de la tête d'un noir de suie, ne s'étendant pas au delà de l'occiput ; dessus du cou et du corps d'un cendré brun ; gorge et 570 PASSEREAUX DEODACTYLES. devant du cou d'un noir moins profond que celui du vertex ; poitrine et abdomen d'un blanc lavé de gris terne sur les côtés et de roussâtre au bas du ventre ; tempes et côtés du cou nuancés de gris brun ; ailes et queue de même couleur que le dos, avec les pennes lisérées de cendré verdâtre ; bec et pieds gris ; iris brun. Femelle: Teintes moins pures que dans le mâle ; dessus de la tête, gorge et devant du cou d'un brun noirâtre. Les jeunes avant la première ?72iienous sont inconnus. Cette espèce a été observée en Dalmalic, en Hongrie et dans la Russie méri- dionale. Ses mœurs, son régime, sa propagation sont inconnus. ObserTation. — MM. de Keyserling et Blasius rapportent à tort cette espèce à la Nonnetle Sibérienne. Elle en diffère par un bec plus gros, des tarses et des doigts plus forts, et parla calotte, qui est noire au lieu d'être brune. GEARE CXXIJ ORÏTE — ORfTES, Mœhring. Parus, p. Linn. S. iV. (i73o). Orites, Mœhr. Aviiim gcn. (l7iJ2). Mecistlira, Leach, Syst. Cat. 31. and B. Brit. Mus. (l un couple s'est reproduit près d'Avignon, et M. Lune) a été assez heureux pour découvrir son nid. Les œufs qu'il renfermait étaient blancs, parsemés de petits points rougeâtres, plus nombreux sur le gros bout, où ils formaient couronne, et avaient exactement la forme et les dimensions de ceux de l'Hirondelle rustique. D'après les observations faites sur les sujets qui visitent l'Italie et le midi de la France, les habitudes de cette espèce sont les mêmes que celles de l'Hiron- delle rustique. Observation. — L'Hirondelle rousseline a été confondue avec la plupart des espèces à calotte et à croupion roux, notamment avec VEirundo Daurica ou alpestris. M. de Sélys-Longchamps, dans une excellente notice sur cette espèce et sur celles du même groupe [Bulletins de l'Académie Royale de Bel- gique, t. XXII, n» 8), a parfaitement établi les caractères qui les différencient. Ainsi VHir. Senegalensis et VHir. capensis se séparent nettement de l'Hir. rufula par ce seul caractère, que, chez elles, les couvertures inférieures de la queue, semblables au dessous du corps, ne sont point terminées de noir comme chez cette dernière. Les Hir. Jayonica, mehmocrissaet Daurica ont, comme la Housse- oD2 PASSEREAUX DEODAGTYLES. Une, les sous-caudales subitement terminées de noir; mais VHir. Japonica se distingue de celle-ci par des stries à la nuque et au croupion; par des joues brunes, et par l'absence de taches sur la rectrice la plus extérieure. Chez VHir. melanocrissa la rectrice lalérale est également sans tache, le roux du croupion est uniforme et ne dégénère pas en blanc jaunâtre, et la région anale offre une sorte de ceinture rousse, que n'a pas l'Hirondelle rousseline; enfln VHir. Dau- rica, avec laquelle YHir. rufula a de si grands rapports, que M. de Sélys-Long- champs ne peut affirmer si celle-ci constitue réellement une espèce ou une simple race, se distingue par son croupion plus uniformément coloré ; par les stries plus accentuées, plus larges des parties inférieures ; par des joues grises, et par de fines stries au milieu de la nuque, au croupion et à la région anale. GENRE CXXX CHÉLIDON — CHELIDON, Boie HuirNDO, p. Linn. S. N. (1735). »• Cheudon, Boie, his (1822). ^ Bec court, relativement robuste, arrondi en dessus ; narines basales, arrondies; ailes sui^-aiguës; queue moins longue que les ailes au repos, assez fortement échancrée; tarses de la lon- gueur du doigt médian, grêles et complètement emplumés, ainsi que les doigts. Le genre Chélidon est particulièrement caractérisé par la vesliture des tarses et des doigts. Les espèces qui le composent ont des mœurs plus sociables que celles du genre précédent. Elles vivent constamment réunies en grandes troupes ; se prêtent mutuellement secours pour chasser l'ennemi commun; nichent les unes à côté des autres, et leurs nids, auxquels elles ne laissent qu'une ouverture étroite, sont souvent à l'appui l'un de l'autre; enfin elles émigrent toujours par bandes considérables à la fin de l'été. C'est particulièrement au sein des villes et sous le toit de l'homme qu'elles s'établissent ; cependant elles adoptent aussi les lieux solitaires. Le mâle, la femelle et les jeunes ont un plumage à peu près semblable. Leur mue est simple et ne s'effectue pas durant leur séjour chez nous. 1^ Ce genre est représenté en Europe par une seule espèce. 277 — CHÉLILIDOX DE FEXÉTRE — CHELIDOX IRBICA Boie ex Linn. Point de collier ; parties supérieures d'un noir lustré, le croupion excepté, qui est dun blanc pur ., ainsi que les parties inférieures. Taille :0"',\^. HIRUiNDINIDÉS. 393 HiuuNDO URBICA, Liiiii, 5. N. (170G), t. I, p. 344. HiBUNDOMiNOR scu RU3T1CA, Briss. Oin'lk. (ITuU), t. II. p. 490. Chelidon URBICA, Boie, his (1822), p. ."ioO. HiRUNDO LAGOPODA, Pull. Zoogr. (1811-1831), t. I, p. 532. CuELiDox FEiNESTRARLM, ct RUPEsTRis, Brelim, Handb. Nal. Vôg. Deuts. (1831), p. 140. Buff. FI. eiil. ;i42, P. 2, sous le nom de Petit Martinet. Mâle : Plumage noir lustré en dessus, à reflets bleuâtres ; blanc en dessous et au croupion ; tarses et doigts couverts de petites plumes blanches assez rares ; bec et iris noirs. Femelle : Elle ne diffère du mâle que par la gorge, qui est d'un blanc sale. Jeunes avant la première mue : D'un brun fuligineux en dessus, avec les pennes secondaires terminées de blanc. Variétés accidentelles : On trouve des sujets tapirés de blanc et d'autres entièrement blancs ou d'un blanc légèrement coloré de rous- sâtre. La Chelidon de fenOtre est conamune, en (5té, dans toute la France et dans une grande partie de l'Europe. On la trouve également en Asie et en Afrique. Elle niche à l'extérieur des maisons, dans l'encoignure des fenêtres, sous les grandes portes, contre les rochers coupés à pic. Son nid, construit à l'extérieur avec de la terre gâchée, et garni intérieurement de quelques brins de paille et de plumes, affecte une forme demi-sphérique. Sa ponte est de quatre à six œufs, un peu moins oblongs que ceux de l'Hirondelle de cheminée, blancs sans taches, ou bien marqués de quelques petits points à peine perceptibles, moins rares vers le gros bout que partout ailleurs. Ils mesurent : Grand diam. 0'",020; petit diam. 0'",014 à 0™,0io. Cette espèce arrive dans le nord de la France huit ou dix jours après l'Hi- rondelle de cheminée et nous quitte plus tard. Lorsque la saison est tempérée, on en voit aux environs de Lille jusqu'au lo décembre. Elle passe l'hiver en Afrique et en Asie avec la plupart de ses congénères. Suivant M. Malherbe, un assez grand nombre hiverneraient en Sicile, notamment à Catane. GENRE CXXXI PROGNÉ — PROGNE, Boie HiRLNDO, p. Linn. S. N. (1730). Procne, Boie, his (1826). Cecropis, p. Less. Compl. à Baff. (1837). Bec plus long que la moitié de la tête, robuste, comprimé de la base à la pointe, à mandibule supérieure infléchie et dessinant, Degland et Gerde. ^' 3 8 594 PASSEREAUX DÉODACTYLES. au profil, une courbe régulière bien prononcée ; narines basales. larges, ovales ; ailes sur-aiguës ; queue fourchue, moins longue que les ailes au Vepos ; tarses robustes, courts, nus ; doigts épais, nus, le médian, y compris l'ongle, un peu plus long que le tarse ; ongles médiocres. Les Prognés ont les mœurs des Chélidons; vivent généralement, comme elles, au sein des villes ; construisent avec de la terre détrempée un nid sem- blable par la forme à celui de la C/ielidon nrbica,el font une chasse continuelle aux insectes ailés. Leur vol, d'après Vieillot, est aussi hardi et aussi rapide que celui du Martinet noir, et elles marchent mieux que les autres Hirundinidés. Le mille et la femelle portent un plumage un peu difl'érent, et les jeunes ressemblent à celte dernière. Leur mue est simple. Les Prognés sont exclusivement propres à l'Amérique. L'une d'elles se montre (rès-accidentellement en Europe. 278 — PROGNÉ POURPRE — PROGXE PVRPUREA Boie ex Linn. Plumage noir-hleu (mâle) , ou brun varié Je gris en dessus (fe- melle et jeune). J'aille : 0",2j environ. H*iRUNDO punruREA, Linn. S. N. (1760), t. I, p. 344. HnuJNDO Apos CAROLiNENsis, Briss. Ornith. (1700), t. H, p. oili. HiRUNDo vioLACEA, Gmel. s. N. (17.SS), t. I, p. 102G. HmuNDO CERCLEA, Vicill. Ois. de l'Am. sept. (1807), pi. 2() et 27, et H. ver- sicoLOR, N. Dict. (lSi7), t. XlV, p. 300. Progne purpurea, Boie, his (182(5), p. 071. Bufl". P/. enl. 722, mâle, sous le nom d'Hirondelle de la Louidane. Môle adulte : Tout le plumage noir, avec des reflets bleus, violets et pourpres, selon l'incidence de la lumière ; rémiges et rectrices d'un noir mat ; bec, pieds et iris noirs. Femelle adulte : Tète, cou, gorge, dos et croupion bruns, variés de taches grises ; vertex et petites couvertures supérieures des ailes à reflets bleuâtres ; poitrine tachée de brun ; ventre blanchâtre ; rémiges, rectrices, bec et pieds noirâtres. Jeunes avant laiwemière mue : Plumage analogue à celui de la fe- melle adulte. La Progné pourpre habite l'Amérique septentrionale et se montre très-acci- deutellement en Angleterre. M. Yarrell, dans la deuxième édition de ses Oi- HIRUNDINIDÉS. S9j xeaux de la Grande-Bretagne, signale, d'après une letlre de M. Fred. Maccoy de Dublin, la capture, près de Kingston, d'une femelle de Proyne purpurea. il cite aussi deux autres captures faites à Paddington près de Londres. Le sujet pris à Kingston, a été déposé par le D'' Seauler dans le Musée royal de Dublin. Cette espèce construit un nid comme notre Chélidonde cheminée, et fait ordinairement, dit-on, deux pontes de quatre ou cinq œufs. S'il faut en croire Catesby et quelques autres naturalistes qui, probablement, n'ont fait que le copier, les habitants des États-Unis accorderaient une certaine protection à cet oiseau, non-seulement parce qu'il diminue le nombre des mouches et des maringouins dont on est très-incommodé dans ces contrées, mais encore parce qu'il paraît rendre un grand service aux volailles, en les avertissant, par ses cris, de l'approche des oiseaux de proie. Aussitôt qu'un rapace se montre près des habitations rurales, toutes les Prognés du même canton se mettent à sa poursuite, et ne cessent de le harceler que lorsqu'elles sont venues à bout de l'éloigner. GENRE CXXXU COTYLE — COTYLE, Boie HiRUNDO, p. Linn. S. N. (173;j). CoTYLE, Boie, Lis (1822). Bec petit, brusquement réti'éci de la base à la pointe ; narines basales, arrondies, saillantes ; ailes sui-aiguës; queue moins longue que les ailes, médiocrement échancrée; tarses de la longueur du doigt médian, minces et garnis de quelques plumes seulement à la face postéiieure ; doigts nus. Les Cotyles se distinguent des Ghélidons et des Hirondelles, par leurs narines saillantes, leur queue médiocrement échancrée et leurs tarses vêtus de quel- ques plumes seulement en arrière. Les espèces qui en font partie, vivent en famille. Elles ont un naturel plus farouche que les Ghélidons ; s'éloignent des lieux habités ; fréquentent particulièrement le voisinage des eaux, ne bâtissent point leur nid, mais creusent à cet effet de longs boyaux, dans les berges sa- blonneuses. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes, avant la première mue, ont une livrée qui les distingue. Leur mue est simple, et s'effectue après leur dé- part. Parmi les espèces connues, une seule appartient à l'Europe. 396 PASSEREAUX DÉODACTYLES. 279 — COTYLE RIVER AIXE — COTYLE RIPA RU Boie ex Linn. Une large bande en forme de ceinture à la poitrhie ; parties su- périeures cendrées ; parties inférieures blanches. Taille : 0'",I4 environ. HiuuNDO PtiPARiA, Linn. 5. N. (1700), t. I, p. 34 i. ' HiRUNDO ciNEUEA, Vieill. N. Bict. (1817), t. XIV, p. 520. CoTYLE RiPARiA, Boie, Isis (1822), p. ooO. CoTYLE FLUviATiLis et MicRORHYNCHOs, Brchm, Hundb.Nal. V6(j. Denis. (1831;, p. 142. Buff. PL enl. 3io, f. 2, sujet avant la première mue. Mâle : Gris-brun en dessus, aux joues, à la poitrine et aux flancs ; gorge, devant du cou, ventre et sous-caudales blancs, avec quelques plumes brunes au milieu de l'abdomen ; bec et iris bruns. Femelle : Elle a des teintes généralement plus ternes. Jeunes avant la première mue : Toutes les plumes bordées de gris tirant sur le roux en dessus ; le blanc de la gorge nuancé de rous- sâlre. Variétés accidentelles : Il existe des sujets dont le plumage est en- tièrement blanc. La Cotyle de rivage habite l'Europe, la Sibérie. Elle est très-commune dans le raidi de la Russie. On la trouve, en France, en moins grande quantité que les Hirondelles de clieminée et de fenêtre; cependant elle n'est pas rare, prèsdeParis, sur les bords de la Seine et de la Marne, sur ceux de la Sarthe et de la Loire, de la Saône et du Rhône. On la rencontre aussi aux environs de Toulouse et de Montpellier, et sur plusieurs points de la Bretagne et de la Normandie, le long de la mer.. Selon M. Malherbe, un grand nombre d'individus hivernent en Sicile. Elle niche dans des sortes de terriers qu'elle creuse, à l'aide de ses ongles, dans les berges taillées à pic des carrières, des rivières et des bords de la mer. Un assez grand nombre nichaient dans les fortifications de Lille avant les répa- rations qu'on y a faites; il en niche encore dans celles de Cambrai. Sa ponte est de cinq ou six œufs oblongs, d'un blanc pur et lustré. On en trouve parfois mais très-rarement, avec quelques points couleur de rouille. Ils mesurent : Grand diam. 0™,0i9 ; petit diam. 0'",0i2 à 0",013. Cette espèce arrive dans le nord de la France après les Hirondelles et les Chélidons et repart avant elles. Lorsqu'on l'inquiète dans le canton qu'elle a adopté pour se reproduire, elle l'abandonne et va s'établir dans une autre lo- calité. HIRUNDINIDÉS. 3»7 GENRE CXXXIII ' BIBLIS — BIBLIS, Less. HiRUNDO, p. Linn. S. N. (1735). CoTYLE, p. Roie, Isis (i(S2'2). BiBLis, Less. Compl. à Buff. (1837). Ptyonopbogne, Reichenb. Bec médiocre, déprimé à la base; narines basales, arrondies, un peu saillantes ; ailes très-allongées, sur-aiguës; queue moins longue que les ailes, égale ; tarses de la longueur du doigt médian, grêles et nus, ainsi que les doigts. Beaucoup de naturalistes rangent les Riblis parmi les Colyles; leur sépara- lion peut cependant bien mieux se justifier que celle des Chélidons et des Ço- tyles. Elles se distinguent des unes et des autres par des ailes plus allongées, par leur queue égale, et par leurs tarses complètement nus. Comme elles, d'ailleurs, elles vivent en familles, mais leur naturel est plus farouche. Elles fréquentent les lieux montueux et solitaires, les vallées profondes; bâtissent un nid à l'abri des rochers escarpés, volent ordinairement à une assez grande hauteur, et leur vol est plus lourd que celui des autres Hirundinidés d'Europe. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes, avant la première mue, en diffèrent notablement. Leur mue est simple et s'effectue avant leur départ de nos climats. Ce genre n'a qu'un représentant en Europe. 280 — BIBLIS RUPESTRE — BIBLIS RUPESTRIS Less. ex Scop. Sur tout le plumage, des teintesplus ou moins grises selon l'âge; rectrices, à F exception des deux médianes et des deux latérales, pourvues d'une tache orale, blanche, sur les barbes internes.. Taille: 0'",143 à G-", 144. HiRUNDO nui'ESTRis, Scopoli, xl». 1 Hist. Nat. (176!^), p. 107. HiRiiNDo MONTANA, Gmcl. S. N. (1788), t. I, p. 1019. CuELiDON RUPESTRIS, Boie, Isis (1822), p. 5o0. CoTYLE RUPESTRIS, Boic, Isis (1826). BiBLis RUPESTRIS, Less. Compl. à Buff. (1837), I. VIII, p. 493. Ptyonoprogne RUPESTRIS, Cab. in : Bp. Cat. Parzud. (iSoO), p. 8, Gould, Birds ofEar. pi. oC. Mâle et femelle : Gris cendré clair en dessus ; blanc, nuancé de rous- 51)8 PASSEREAUX DÉODACTYLES. sâtre à la gorge, au devant du cou, à la poitrine, à l'abdomen, et d'un gris brun sur les flancs et au bas du ventre ; les pennes caudales, à l'exception des deux médianes, portent une tache ovale blanche sur les barbes internes ; bec noirâtre ; iris noisette foncé suivant les uns, et de couleur aurore suivant P. Roux et M. Crespon. Jeunes avant la première mue : Ils ont les plumes des parties su- périeures bordées de roussâtre ; celles des parties inférieures d'un jaune roussâtre, et la gorge mouchetée de brun sur un fond blanc. La Biblis rupestre habite la Sicile, la Sardaigne, laSuisse,leniidide la France, le nord de l'Afrique et l'Asie occidentale. Elle est assez commune en Suisse, en Savoie et dans les Pyrénées; elle est abondante dans le département des Basses-Alpes, près de Moustiers et dans le Var, sur quelques-unes des grandes montagnes rocheuses qui bordent la rivière d'Argens ; M. Crespon l'indique dans le département du Gnrd; enfin elle est de passage dans quelques autres lieux de la Provence, en Languedoc, en Anjou et dans le département de l'Isère. Elle niche dans les cavernes et les anfractuosités des rochers ; construit un nid avec de la terre gâchée, de la menue paille et des plumes; pond de cinq à six œufs blancs, tachetés et piquetés de roux de rouille foncé ou de brun* M. Thiemann les indique, mais à tort, comme étant d'un blanc pur sans taches. Ils mesurent : Grand diam. 0'",02 ; petit diam. 0'",013 à O'",014. Cette espèce vole plus lentement que les autres Hirundinidés d'Europe, et toujours dans des régions plus élevées. A moins que l'imminence d'une tem- pête ne la force à descendre dans la plaine pour y chercher sa nourriture, on la voit presque constamment décrire des ondulations au-dessus des rochers qu'elle habite. Elle arrive en Italie et dans les contrées méridionales de la France avant toutes les autres et en repart la dernière. Nous pensons même que quelques in- dividus doivent hiverner dans certaines localités du Piémont, voisines de la France; car, lorsque l'hiver n'est pas très-rigoureux, il n'est pas rare d'en voir, dans les mois de décembre et de janvier, volliger au-dessus de l'embouchure du Var et, dans Nice, au-dessus du torrent qui traverse cette ville. Comme celte espèce (ce qui lui est particulier) mue avant d'émigrer, il pourrait se faire que les individus qui se montrent dans une saison où, d'ordinaire, on n'en trouve plus, fussent des jeunes provenant des dernières couvées, et qu'une mue tar- dive aurait forcés à rester dans nos climats. CYPSÉLIDÉS. b99 QUATRIÈME DIVISION PASSEREAUX ANOMODACTYLES PASSEBES AN03I0DACTYLI Doigts antérieurs entièrement divisés, avec on sans membrane intcrcJigitale ; pouce généralement très-court, dirigé en ava?it, ou opposé, ou réversible. M-ilgré les apparences de forme qui semblent les rattacher aux Déodactyles, par les Hiriindinidi'S, les Passereaux pour lesquels nous proposons cette divi- sion, ne leur appartiennent cependant point. Les Hirundinidés sont de vrais Déodactyles par les pieds et surtout par la forme du sternum ; les Cypsélidés et les Caprimulgidés s'en séparent si bien sous ce double rapport, qu'ils y seront toujours déplacés. C'est ce qui nous a déterminés à former pour eux un groupe particulier, sous un nom qui exprime l'un de leurs caractères anormaux. FAMILLE XXVII CYPSÉLIDÉS — CYPSELW/E Hibundintd.î:, p. Vig. Gen. of B. (1825). CuELTDONES, p. Lcss. Tr. (/'Orn. (1831). Cypselinjî, Hp. 5. o/'£w. (1838). Cypseud-e, Bp. Ucc. Eur. (1842). Bec déprimé, crochu, largement fendu, sans poils roides à la base; ailes très-longues; tarses nus ou emplumés, courts, forts; doigts généralement robustes, presque égaux, comprimés, ainsi que les ongles. Les Cypsélidés n'ont pas les pieds organisés pour la marche; aussi le vol est- il leur mode unique de locomolion, et lorsqu'ils veulent prendre du repos, ils ne le peuvent qu'à la condition de s'accrocher aux parois d'un mur, d'un ro- cher, ou de se blottir dans un trou. Ils saisissent leur proie et boivent en volant. Cette famille est représentée en Europe par un genre unique. Observation. — Les Cypsélidés sont généralement placés par les mélliodistes à côte des Hirondelles et dans la même famille. En iS'.iS {Birds Eur. and 600 PASSEREAUX AXOMODACTYLES. A^ Am.) le prince Ch. Bonaparte créa pour eux la sous-famille des Cypselinœ; et pour les Hirondelles celle des Hinmdininœ, formant, l'une et l'autre, la fa- mille des Hinnviinidœ. Plus tard, en J842 {Cat. Meth. degli Ucc. Eur.), les deux sous-familles, converties en familles, sont restées cependant encore à côté l'une de l'autre ; mais en 18bO {Consp. Gen. Av. et Rev. crit.) les Martinets et les Hirondelles, étrangers désormais les uns aux autres, ont été rangés par le prince Ch. Bonaparte, celles-ci dans la section des Dentirostres, de la tribu des Passereaux chanteurs ; ceux-là dans la section des Hiantes, de la tribu des Passereaux volucres, et à la suite des Caprimulgidés, qu'ils entraînaient avec eux. Il est regrettable que le prince Ch. Bonaparte n'ait pas cru devoir donner les motifs d'un si profond changement. Les Martinets ne sont certes pas des Hirondelles et l'on a eu raison d'en former une famille distincte, mais les en éloigner à ce point de mettre entre eux tous les Zygodaclyles, tous les Syn- dactyles et une pai'lie des Déodactyles, nous semble peu justifiable. Malgré la différence tirée de la forme du sternum et de celle des [)ieds, différence qui peut tout au plus les mettre en dehors des Déodactyles, les Martinets nous pa- raissent devoir rester au voisinage des Hirondelles. GENRE CXXXIV MARTINET — CYPSELUS, Illig. HiRUNDo, p. Linn. S. N. (173o) ? Apus, Scop. Intr. ad Hist. Nat. (1777). MicROPUs, Mey. etWolf, Tas^li. Deuts. (1810). Cypselus, Illig. Prod. Syst. (18H). Bec petit, dépi^mé et triangulaire à la base, étroit et comprimé à la pointe; mandibule supérieure crochue, l'inférieure un peu retroussée à son extrémité; narines longitudinales, larges, ou- vertes au milieu et bordées de petites plumes; ailes très-lon- gues; queue fourchue, composée de dix pennes; tarses très- courts, robustes, emplumés jusqu'aux doigts; ceux-ci courts et forts, les antéiùeurs séparés, égaux, le postérieur articulé sur le côté interne du tarse et dirigé en avant ; ongles étroits, crochus, aigus et rétractiles. Les Martinets ont des habitudes fort analogues à celles des Hirondelles. Ils chassent souvent de concert, et vivent, comme elles, d'insectes qu'ils saisissent en volant. Leur vol est plus étendu et plus rapide; jamais ils ne se posent à terre, et si, par accident, ils y tombent, il leur est difficile et souvent impossible de reprendie leur essor. On a signalé chez eux l'existence d'une dilatation ou poche sous-linguale, CYPSÉLIDÉS. !), t. I, p. 166. MiCROPUS ALPiNus, Mey. et Wolf, Tasch. Dents. (1810), 1. 1, p. '282. Cypselds MELBA, lUig. Prod. Syst. (1811), p. 230. Cypselus ALPINUS, Teoim. 3Ian. (1813), p. 270. MiCROPUS MELBA, Roie, Is«5 (1 844), p. Ifio. Gould, Birds of Eur. pi. iJ3, f. 2. Mâle an printemps : Parties supérieures d'uu gris brun uniforme ; parties inférieures d'un blanc pur ; une large bande de la couleur du dos ceint la poitrine, et s'étend sur les flancs et les sous-caudales ; ailes et queue pareilles au manteau ; bec brun noirâtre ; plumes des tarses brunes ; iris noisette. Femelle : Teintes du plumage un peu moins foncées que dans le mâle, avec la bande pectorale moins large. Jeunes avant la première mue : Toutes les plumes d'un gris brun, bordées de blanc roussâtre. Après la mue., ils ressemblent aux adultes, et ceux-ci ont alors un lin liséré gris clair sur toutes les plumes colorées en brun. Le Martinet Alpin est propre à l'Europe méridionale et à l'Afrique. Il habile les Alpes du Dauphiné, de la Suisse, de la Savoie, les Pyrénées, les Apennins, et se montre accidentellement en Lorraine et en Angleterre. Il niche dans les fentes des rochers. Sa ponte est de trois ou quatre œufs allongés, d'un blanc pur, sans taches. Ils mesm'ent : Grand diam. 0™,025 ; petit diam. 0'",0I7. Cette espèce, d'après l'auteur de VOnnlhoîogie du Dauphiné (t. II, p. 20), ar- rive dans le département de l'Isère à la fin de mars ou au commencement d'a- vril. Pendant la première quinzaine, elle hante les marais et les étangs, et se dirige. ensuite vers les montagnes pour y passer la belle saison. Elle émigré en automne, plus tôt ou plus tard, suivant le temps. CAPRLMULGIENS. 003 FAMILLE XXVIII • CAPRIMULGIDÉS — CAPRIMULGIDjE C,\pRiMULGiD-E, Vig. Gen. of B.{\%io). Bec aplati à la base, profondément fendu jusqu'au milieu de l'œil au moins, garni à la base de soies longues et roides ; re- courbé en crochet à son extrémité, le plus ordinairement entier; yeux très-grands; plumage fourni, doux, peu serré; tarses épais, généralement très-courts, nus chez les uns, en partie cou- verts de plumes chez les autres. Les Caprimulgidés ont de l'analogie avec les oiseaux de proie nocturnes sous plusieurs rapports : leurs yeux sont grands, leurs oreilles larges, leurs plumes molles et flexibles, et leurs mœurs crépusculaires; mais leurs affinités avec les Martinets et les Hirondelles sont bien plus grandes encore; aussi com- prend-on qu'on les ait, pendant longtemps, rapportés à la même famille. Ce- pendant un caractère essentiel les distingue des Hirundinidés et des Cypsélidés : ils ont la base du bec enveloppée de longs poils, caractère qui fait absolument défaut chez les Martinets et les Hirondelles. SOUS-FAMILLE XLIII CAPRIMULGIENS — CAPRIMULGINJE Base de la mandibule supérieure garnie de longs poils rigides, dirigés oblicjuement en avant; narines le plus ordinairement tu- huleuses, découvertes ; tarses emplumés ; pouce très-court ; ongle du doigt médian pjectiné. Les Caprimulgiens sont particulièrement caractérisés par un pouce très-court, pourvu d'un ongle presque rudimentaire, et surtout par l'ongle du doigt mé- dian qui est long, large et dentelé comme un peigne. Cette sous-famille est représentée en Europe par un seul genre. 604 PASSEREAUX ANOMODAGTYLES. GENRE CXXXV ENGOULEVENT — CAPRIMULGUS, Linn. CAPRiuuLGrs, Linn. 5. A^ (1736). ■ • • Nyctichei.idon, Reniiie, Ornith. Dict. (1831). Bec faible, court, mince, fendu jusqu'au delà des yeux, dé- primé à la base, à mandibule supérieure dépassant la mandibule inférieure; narines basales, découvertes, arrondies, tubuleuses, percées obliquement en avant; ailes longues, sub-aiguës; queue carrée ou légèrement arrondie; tarses courts, entièrement ou h moitié emplumés ; doigts antérieurs réunis par une mem- brane jusqu'à la première articulation ; l'interne, l'externe et le pouce courts, armés d'ongles petits; le médian, y compris l'ongle, un peu plus long que le tarse. Les Engoulevents se nourrissent exclusivement d'insectes, qu'ils chassent au déclin du jour ou pendant la nuit, lorsqu'il fait clair de lune. Le mâle et la femelle ne diffèrent que par de légères nuances et quelquefois par les taches des pennes latérales de la queue, qui sont blanches chez le premier et rousses chez la femelle, lorsqu'elle en possède. Les jeunes, sous le premier plumage, différent peu des adultes. Leur mue est simple. Ce genre a des représentants dans toutes les parties du monde. Deux es- pèces font partie de la Faune européenne : l'une est propre à l'Europe, l'autre y est accidentellement de passage. 283 — EXGOULEVEXT D'EUROPE CAPRIMULGUS EUROPJEUS Linn. Une bande blanchâtre de chaque côté de la tête se dirigeant des commissures vers l'occiput ; point de hausse-col ni de collier sur la gorge et le devant du cou ; première rémige à peu près égale à la troisième. Taille :0"',2S à 0'", 29. Caprimulgos EUitop^us, Linn. S. N. (ITGli), t. I, p. 346. Caprimulgus punctatus, Mey. et Wolf, Tasch. Deuts. (1810), t. I, p. 284, Caprimulgus vulgaris, Vieill. Faiin. fr. (1828), p. 140. Caprimui.gl's maculatus, Brehm, Handb. Nat. Vôg. Dcuts. (1831), p. 131. CAPRIMULGIENS. ' 605 NYCTicHELiDONEUROP.'EuSjRennie: Montaguin 0/-;u7/<.Dic;.(!831),2<'édit.,p.335. BufF. PL enl. 193, sous le nom de Crapaud volant. Mâle : Parties supérieures variées de lignes grises et brunes, trans- versales, en zigzags, avec des raies et des traits longitudinaux noirs sur la tète, le cou, le dos, les scapulaires, et des taches rousses ou rous- sâtres sur les ailes ; parties inférieures variées de brun et de roussâtre, et ofTrant des raies transversales grises à la gorge, à l'abdomen, à la poitrine ; une bande blanchâtre de chaque coté de la tête, se dirigeant des commissures vers l'occiput ; une tache blanche sur le devant et le milieu du cou, et quelques taches rousses sur les côtés de cette partie ; rémiges brunes, avec des taches rousses sur les barbes externes, et une grande tache blanche ovalaire sur les barbes internes des trois premières; queue traversée de bandes noirâtres sur un fond gris moiré, sur les pennes médianes, roussâtre sur les autres, avec les deux externes terminées de blanc ; bec et iris noirâtres ; pieds brunâtres. Femelle : Pareille au mâle, mais sans taches blanches aux aiies et à la queue. Jeimes avant la fremière mue : Plumage varié comme celui des adultes, mais avec moins de roux, la teinte grise dominant partout. La queue, terminée de roussâtre, est sensiblement plus courte. Api'ès la mue, ils ne diffèrent plus des adultes. On trouve l'Engoulevent vulgaire presque partout en Europe ; mais il est plus commun dans le midi que dans le nord. Il niche à terre, dans les bruyères, les bois, au pied des buissons, entre les racines des arbres ou bien à l'abri de quelque petit rocher. Sa ponte est de deux œufs allongés, presque également obtus des deux bouts, blanchâtres, ou d'un blanc grisâtre et quelquefois jaunâtre, avec des taches et des marbrures cen- drées, violettes et brunes. Ils mesurent : Grand diam. 0'",030; petit diam. 0"',022. Ses mœurs sont crépusculaires. Lorsqu'il vole, le soir, autour d'un arbre où s'agitent des insectes dont il se nourrit, il fait très-souvent entendre un bour- donnement sourd et faible. Il chasse le plus souvent à la manière des Hiron- delles, et a la singulière habitude, lorsqu'il perche, de se tenir, comme le Scops, dans le sens longitudinal de la branche. Il arrive dans le nord de l'Europe en mai, et repart vers la fin de septembre. 284 — EA GOULE VEXT A COLLIER ROUX CAPRIMVLGUS RUFICOLLIS Temm. Un large collier roux embrassant la nuque ^ rejoignant et bor- OOG PASSEREAUX ANOMODACTYLES. dant, en avant ^ le blanc du cou ; première rémige plus courte que la quatrième et même que la troisième. Taille : 0'",32 environ. ' . Caprimui.gus ruficoi.lis, Temm.iliflH. (1820), 2« t-dit. t. 1, p. 438. Caprimclgcs rcfitorqoatus, Vieil!. Faun. /r. (1828), p. 142, e[ Encycl. Mrth. p. 5403. Werner, A3, 2^ tri- mestre, t. XXXVII, p. 90(!, note A. 609 ce n'est pas moi, mais bien elle. Sa cécité a disparu un peu tard, il est vrai, car le Prince a persisté jusqu'à ce jour, non-seulement à séparer spécifiquement la Fringille incertaine du Bouvreuil cramoisi, mais à la classer loin des Pyrrhulés, dans une famille tout à fait distincte ! Je n'avais pas attendu la note qui motive cette réponse, ni même le travail de M. Jaubert pour identifier la Fringilla incerta à la PyrrJmla ery- thrina. Je l'ai fait dès 1851, à la suite de l'examen de plusieurs exem- j)laires de Bouvreuil cramoisi jeunes et femelles reçus d'Allemagne. J'en ai parlé à quelques-uns de mes correspondants soit français, soit étrangers, peut-être même à M. Jaubert, je ne sais au juste. Dans tous les cas, le prince Ch. Bonaparte ne saurait nier qu'en déplaçant la Fringilla incerta du genre dans le([uel on la confinait, je n'aie ra- mené l'attention des ornithologistes sur cet oiseau, et n'aie, par consé- quent, un peu contribué à faire opérer une de ces éliminations de ûmsses espèces qu'il considère, avec raison, comme bien plus importantes que la fondation de nouvelles; J'ai l'honneur, etc. Signé, Degland, D. M. P. Lille, avril 1(S35. La correspondance à laquelle a donné lieu cette lettre, que le prince Ch. Bonaparte « trouvait juste et convenable, mais un peu longue (1), » et dont M. Degiand n'a cependant jamais pu obtenir l'insertion dans le recueil où il avait été si injustement attaqué ; cette correspondance formerait une brochure assez volumineuse et fort instructive à plusieurs égards. Je me bornerai à en extraire la lettre suivante, qui a été motivée par la note dérisoire que voici: « M. Degland nous écrit pour réclamer la priorité « de l'abolition de l'espèce nominale Frinfjilla incerta^ Risso, « et S. A. le Prince Bonaparte nous autorise à déclarer en son « nom qu'il le croit fondé en droit. Il est évident que c'est la « capture du beau nulle adulte, en robe d'automne^ faite aux en- « virons de Lille, qui a donné lieu à cette découverte (2). » (1) LeUie de M. Gucriii-Meiiovillc à M. Dcylaml ; Paris, JO avril Wo'o. (2) IXemie et Mcnjusin de Zouloijk', 18i)o, V^' sciie, I. VII, |i. '.'08, DEOLA^D et GKr.BE. 1. — 39 6iO A Monsieur le Directeur de la Revue et Magasin de Zoologie : Monsieur le Directeur, La note que vous avez insérée, coiitre mon gré, dans le dernier nu- méro de la Revue, me met dans la nécessité de réclamer. Ma réponse au prince Ch. Bonaparte n'avait pas pour objet d'établir, en ma faveur, c( la priorité de l'abolition de l'espèce nominale Fringilla incerta^ » mais de démontrer que le Prince ayant persisté jusqu'à ce jour (jan- vier 1855) à voir dans cette Fringilla autre chose qu'un bouvreuil, ce ne pouvaient être ses observations plus ou moins plaisantes qui ni'a- vaient fait ouvrir les yeux^ et assigner (septembre 1849) à cet oiseau sa vraie place. Si cette réclamation ne vous paraît ni trop longue ni trop inconve- nante, veuillez, je vous prie, l'insérer dans le prochain numéro de la Revue. Quant à la réponse que vous avez refusé de publier, quoique la jus- tice vous en fit un devoir, je la mettrai moi-même sous les yeux du public avec tous les pourparlers auxquels elle a donné lieu et toutes les variations qu'a subies la note contre laquelle je réclame. Agréez, etc. Deglaxd, D. m. p. Lille, 29 mai 185o. Cette lettre, quoique très-courte, est restée dans les cartons comme la première : la cause, trop facile à saisir, qui s'est op- posée à la publication de la première, devait nécessairement empêcher la publication de la dernière. CoiiuEir, , — T\|). tlbter. dt Ckétî''. V o ® "o 2& 'tî<ÎL »p- o -^ C^3