LIBRARY OF Ie85-I056 PETIT BUFFON a 53a Qa ^3? sa '^y S^ îâ IV PETIT BUFFON ILLUSTRÉ <3-— ;> eitraile des grands ouTrages DE BUFFON, LACÉpÈDE ET CUVIER PAR LE BIBLIOPHILE JACOB PARIS DIDIER ET C'% LIBRAIRES-ÉDITEURS 33, QUAI DES AUGUSTINS 1861 IMPRIMERIE P. -A. BOURDIER ET C* Rue Matarmo , 30. INSECTES. COZiÉOPTJÈasS. Les msectcs coIéo,>tères ont été plus étudiés que ceux des autres classes ils forment aussi un ordre plus nombreux en espèces. La iielleté de. leurs contours, la smgulanie de leurs (ormes, la solidité de leur corps les ont fait remarquer et rassemhler avec soin Les coléoptères ont deux ailes membraneuses, qu'ils ont le pouvoir de plier transversalement sous des es- pèces d'étuis coriaces, durs et élastiques, que l'on nomme élytres. C'est celte disposition des ailes qui fait leur caractère dislinctif. Lorsque les coléoptères volent, ils écartent leurs elytres, qui restent immobiles, et mettent leurs ailes en mouvement. Leur vol est lourd et bruyant ; leur impul- sion est telle qu'ils ne changent pas facilement de di- rection , ils se heurtent souvent contre les corps qui se trouvent sur leur passage, et leur essor est arrêté par ce choc. Un grand nombre de coléoptères volent plutôt h nuit que le jour. Leur nourriture est très-variée, bien que la bouche soit dans toutes les espèces, construite sur le même modèle dans toutes les parties. Ils n'ont jamais plus de deux yeux, et leurs antennes sont ordi- nairement insérées si près de l'organe visuel q.u'elles semblent y prendre nais:,ance. Leur corselet est dis- tinct et souvent armé db lubérosités, d'éperons et de dents. A la base de leuj s élytres, il y a dan» la plu- 1 2 IN'îECTES. pari He5 espères une petite pièife triangulaire que l'on nomme écusson. Les couleurs des coléoptères sont g«^néra!ement tran- chées, brillantes el fines ; plusieurs ont un éclat métal- lique, el Ton a reniarqué que ceux-ci partageaient avec plus ou moins de force la propriété vésicante des cantliarides. Plusieurs aussi rép.indent des odeurs agréaliles ou rcluitantes; quelques-uns font eniendre tih petit lirtiit en frollanl la partie postérieure Jellc elles subissent leur prenu'ère transformation. La chrysalide ou nymphe qui en résulte a toutes les par- ties de l'insecte parfait; mais ces parties sont emmail- lotées séparément dans une pellicule très-mince, ce qui les empcrhe de se mouvoir. Les coléoptères à l'état parfait mangent peu et cher- chent des aiimens bien dillércns de ceux qu'ils pre- naient lorsqu'ils étaient en larves. FiCui" existence est très-courte ; il en est fort peu qui vivent trois mois. La division de l'ordre nombreux des coléoptères est basée sur le nombre des pièces des tarses ou jambes. La première section a cinq parties à tous les tarses. La seconde a cinq articles aux tarses des deux pre- mières paires de pattes, et quatre à la dernière paire. La troisième a quatre articles à tous les tarses. La quatrième a trois articles à tous les tarses. COLEOPTEKES l-GaatHanie . z.Capricorne musqué . S.iiem .Héros. 4.Cassilc . B.Cerf-Volant . ô.Charençon (.m LOCAKVS. !'• SECTION ' DES COLÉOPTÈRES (47 genres). I.Z9 IiUCASTES OU LES CERFS -VOLASTS* Les îucanes, vulgairement appelés ccrfs-volans, sont remarqualiles par deux granilos cornes nioliiles cl t)ran- chues ; ils ont cinq arlicles aux tarses : la tête «Je ce colôoplore est garnie de qu.ilre antennes , et d'une Ironipe qui lui sert à prendre sa nourriture, composée uniquement de !a li(jupur qui découle des chênes. Les larves des lucanes vivent dans l'intérieur dos vieux ariires. Le lucane «loré du Cap de Bonne-Espérance a la tèîe et les ailes d'une vériialde couleur d'or. Les Hotlenlots rendent une espe(.'e de culte à ce genre d'insecte, et quand il entre un lucane ilans leurs haliilalions, ils lui imiiiolcni un ))œur. Si cet insecte daigne se reposer sur un lionmie, ils se persuadent que cet homme est lavo- risé du ciel, et lui décernent des honneurs en lui atta- chant très-respectueusement au cou la peau du ventre du même bœuf qui a été sacrifié au divin coléoptère. INSBCTK. XJBS PASSAUBS. Les passâtes habitent l'Amérique et Surinam. Ils ont beaucoup de rapport avec les lucanes. Le plus beau, qu'on appelle le passale interrompu, a de vingt ligne» à un pouce de longueur. Il est d'un brun presque noir et tres-iuisanl. Le mâle a sur le milieu de la tète une corne courte, droite, dirigée en devant. Le corselet et l'abdomen sont garnis de cils tout autour 3UB SCAB.ABE H£HCni.E. Il a environ cinq pouces et demi de long : c'est le plus grand insecte de la lamilie nombreuse des scara- bés. Sa télé, noire et luisante, est surmontée d'une corne très-longue, recourbée, garnie à sa partie supé- rieure de trois ou quatre dents saillantes; sur son cor- selet noir est une seconde corne avancée, velue en dessous, échancrée à son extrémité. Les élytres sont d'un gris verdàlre avec des |«rai)alo{;i«v Kn voici (].ucl(]ii(;s espèces. Le 5^ouiru[)o (les fuiiiicrs, moins j^ros (jue le hanne- ton, (l'un noir veiilâire (?u- les cotiienir , et dans celte position les byrrhes ressemblent a des graines hcini^pUériques. i.z:s IFS. Les ips ont les antennes plus longues que la léte et insérées au-dessous des yeux. La télé est assez grande et ovale; le corselet est un peu convexe; l'écnsson triangulaire ; les élylrcs ont la longueur de l'abdomen ; tous ces insectes sont allongés et lisses. La larve des ips est petite, allongée el blanclidlre; sa tête est brune et écailleuse; elle vit dans le bois mort el les champignons qu'elle réduit en poussière. On trouve aux environs de Paris l'ips a antenne» noires, d'un rouge jaunâtre et luisant; l'ips ruiipède, dont le dessus du corps est noir; el l'ips quadripus- tulé. Sa tèie et son corselet sont noirs ; ses élytres sont d'un noir luisant; elles ont cha<'une dt^uv luclies d'un rouge jaunâtre; le dessous du corps el les pâlies sont ooirs. LBS BOUCLIISS. 19 I.S3 nitzduz.es. Ce genre diflèredes ncucuers. par lesaniennes, coni- po&ées de onza articles ci insérées au-ilessus des yeux. Les niiidiiles bi)iit noires ou d'un brun lerrugineux ; elles oui «leux a irois ligues île long. On les trouve dans les charognes, sur les «:adavios desséches , sous les ecuices pourries des vieux ai hres el sur les Heurs. Les espèces qui frequenient les lieuis voient plus que celles qu'on ijouve sous les ecorces. Leurs larves res- acaibieui à celles des boucliers. LZ:S BOUCLZSILS. I Ce nom a été donoé par GeoOroy à un genre d'in- sectes dont la lornie imite assez celle des boucliers des anctciis. Le caractère des boucliers est d'avoir les an- tennes de plus en plus gro^^es en avançant de la base vers l'exiréniile, el en niéiiie temps perluliees ou com- posées de laiiK's iransversiis, enlilees par le milieu. Les larves des boucliers «uit six pattes, sont brunes, dures, presque écadleusea ulus élioites vers la queue qu'a la tète. On les trous e. amsi que l'insecte parlait, dans les corps d'animaux morts et a moitié gâtés. tO insBCTiiS. £E BrECRG?BORS. Les insectes de ce genre ' ot reçu les noms de fos~ soyeurs ci d' inhumeurs. IIsol^ dix lignes et plus de long, les antennes aussi longues qu la tète et terminées par quatre articles ; le corps noii , avec des pieds roussâ- ires; les élytres plus courtes t^ue l'abdomen. lies nécrophores vivent sur les cadavres en putréfac- tion ; aussi conservent-ils une odeur Irès-létide. Lors- qu'ils rencontrent une taupe ou une souris morte, ils se réunissent plusieurs pour l'enterrer, afin de la manger plus commodément : ils creusent la terre en commun et mettent beaucoup d'activité dans ce travail. C'est aussi dans les cadavres qu'ils déposent leurs œufs et que vivent leurs larves. Ces larves sont longues, d'un blanc grisâtre, avec la tète brune ; pour se changer en nymphes, elles s'enfoncent dans la terre à plus d'un pied de profondeur, s'y forment une loge qu'elles en- duisent de matières gluantes, s'y changent en nymphes, et resiiîHt environ un mois sous cette forme, avant de devenir insecte parfaik LES DRTOPg. tt IiE CLAIRON. Ce coléoptère ressemble au bostriche par la forme cylindrique de son corselet et par les pelotes dont se» tarses sont garnis ; il n'a point de tron)pe. On distingue plusieurs sortes de clairons, dont les larves habitent, le» unes dans le nid des abeilles maçonnes, d'autres dans les charognes, et une autre enfin sur le réséda. I.ES DR-rops. Les dryops-ont le corps oblong, deux antennes très- courtes, la tète un peu enfoncée dans le corselet ; ils sont noirs , légèrement recouverts d'un duvet gris-brun ; leurs élylres sont tinenient pointillées. Le dryops auriculé se trouve en France dans les eaux douces. Nous ne connaissons pas sa manière de vivre; on peut soupçonner qu'il se nourrit de pèlils insectes mycroscopiques. Il sort quelquefois de l'eau, mais ne s*éloignepas beaucoup du rivage. Sa larve est entière- ment inconnue. ^7 iniRCTM, I«ES GYRISarS OU TOITRNIÇUETS. Les gyn'ns , vulgairemônt nominés lonrniqiiets^ sont noirs: ils ont quatre grands veux à roseau ; les quatre pàltes postérieures en nageoires ; les antennes plus cour- tes que la lète. Leur nom provient de la manière dont ils tournent et décrivent des cercles sur la superficie des eaux stagnantes. Les gyrins ont la vue très-perçnnte , comme on peut en Mvoir la preuve: si l'on en place unilansun verre d'eau, après avoir l'ait d'abord qnel(|ues tours en nageant, il reste à la fin tranquille sur la surface (ie l'eau, et, dès que l'on fait un mouvement, sans mènie toucher au terre, on le voit soudain se mettre en agitation et ordi- nairemenl s enibncer dans l'e.u. La vitesse avec laquelle nagent les 8;yrins est surpre- nante : ils font des tours et des détours dans toutes les directions avec une rapidité qui é(hap[)e à l'œil ; et, comme ces insectes ont leur enveloppe très-luisante, lorsque le solei! proiette ses rayons sur eux , on croit voir autant de perles en mouvement. Quand ils plongent, une petite huile d'air, comme une houle argentée, leur reste attachée à l'extrémilé de l'ahclomen F.tant plus légers que l'caii^ ils sont ohligés, pour rester au fond, de se tenir aecrochés ri quelque plante aquatique. Les gyrins répandent une très-mauvaise odeur, qui s'attache aux doigts quand on les touche. Les femelles pondent leurs œufs sur des plantes aqua- tiques; au hout d'environ huit jours, de très-petites lar- ves, semhlahles à de petites scolopendres, sortent de ces œufs et se mettent à nager. Vers le commencement COLEOPTEKES f . -• ^4 j4 63 aa lirotyle 6éaLiit . 2E5C2ir'bot . SGribouri soyeux . 4- ^Y"'^^^ 9 ^J 4 , ' 5.Ha.Tineton . G.Helops . v.To-aTmqjaet . t. HYDftOPHILR. 2ii d'août, elles se rendent sur les larges feuilles du roseau, et s'enfenncnl dans une pciite coque ovale failc d'une maliore qu'elles tirent de leur corps el qui devient sem- bhd>k' à du p;q)icr gris ; aYont [)ris dans celle co(juc la Bgurede n}n)|ilie, elles en sortent sous celled'inserleailé vers la tin du même mois , et sautent tout de suite dans l'eau. I.'HT'BROPHILE. Le nom de ce gQnre d'insectes signifie aimant l'eau. Le plus coiiiniun d'entre eux est rii>dropliile hrun. Il a environ un |ioure et demi de long ; il et.i d'un noir oli- vâtre, luisant en-dessus, |)run en dessous ; les antennes «ont ferrugineuses, un peu plus longues que la tète; le corselet est presque toujours de la longueur des ély très; le mâle a le quatrième article des tarses anlérieurs grand et dilaté. Cet insecte a une partie dure et écailleuse , placée entre les pattes, entièrement unie au corps dans toute sa longueur, et qui se lerniino en pointe tres-aigue , au-delà des pattes postérieures. Celle pointe est immo- bile et son usage inconnu. L'hydrophile hrun est un insecte amphibie : il vit dans l'eau, qui est son principal élément, marche sur la terre et vole dans l'air. Il parait se nourrir de feuilles. On le trouve dans les rivières, dans les lacs, et surtout dans les étangs. Les femelles filent une esjiècede coque dans laquelle elles renferment Icursœufs. Les larves sont tres- voraces et Tivent d'insectes aquatiques et de petits crustacés. Elles s'onfooeent dans la terre pour se trans- 24 IlfSKCTBS. former, et se font une loge ovale ou sphérique dans la- quelle elles se changtnt en nymphe. Ainsi l'hydropliiie est aqunlique dans l'état de larve, terrestre sous la forme de nymphe et amphibie à l'état parfait. L'hydrophile a besoin de venir respirer de temps en temps à la surface de l'eau. Il surnage par sa pesaa leur spécifique, en haussant un peu les élylres, de sorte qu'un vide se forme entre les élytres et l'abdomen , qui est placé un peu au-de^-sus de l'eau : l'air extérieur pénètre dans ce vide et est porté dans des stigmates placés au-dessus des élylres. Ces stigmates et les vais- seaux auxquels ils aboutissent sont chez tous les insectes aquatiques l'organe de la respiration. XJBS B-TTIÇUES. Les dytiques ont beaucoup de rapports avecles hydro- philes par leur manière de vivre et leurs métamor- phoses. Ils en diffèrent par leurs antennes foliformes et l'appendice qu'ils ont à la base des cuisses posté- rieures. Les dytiques sont carnassiers et très-vorares ; ils font aux autres insectes une chasse continuelle , s'en saisis- sent avec leurs pattes antérieures comme avec des mains, et les portent ensuite à la bouche pour les dé- vorer. Deux dytiques , mâle et femelle, que conservait M. de Tigny, membre de la Société d'histoire naturelle de Paris, ayant été privé*: de nourriture pendant quel- LKS CARABES. S5 ques jours , la femelle se jeta sur le nidle , lui arracha la léte, el mangea toutes les parties molles du corps, sans loucher aux parties solides. Le dytique marginal se trouve dans toutes les eaux douces des environs de Paris; il a environ quinze lignes de long; les antennes sont fauves, la tète d'un noir ver- dâlre, le corselet de même couleur. Les élytres sont lis- ses chez le mdie et striées chez la femelle. Le dessus du corps est fauve. Les tarses antérieurs du mâle sont di- latés en forme de palette. LES CARABES. Linné a donné le nom de carabes à des insectes qu'on appelait autrefois buprestes, d'un mot grec qui signifie faire crever les bœufs, parce qu'ils sont funestes au bé- tail qui les avale en paissant. On distingue facilement les carabes des autres in- sectes à leurs antennes longues et minces , à la forme ovale et convexe de leur corps. La plus grande partie des carabes sont aptères ; ceux qui ont des ailes en font rarement usage. On trouve les c;irabes dans la terre et sous les pier- res; ils courent fort vite dans les jardins et dans les champs ; tous sont carnassiers et se nourrissent d'autres insectes. Leurs larves vivent dans la terre et dans le bois pourri. Les carabes répandent une odeur très-pénétrante qui approche de celle du tabac ; elle est produite par fê i:«SKCTK5. une matière onctueuse qui transpire de leur oorp». OuanH on touche l'insecto un peu rnrlement, il fail sor- tir, t.inl dr^ la lioiKhe que «lu derrière, une liqtieur .Vcre et caustique. Une gouilc de celte liqueur reçue dans l'œil y cause une douleur très-vive. Au Sénégal, les nègres font un savon noir excellent, dans la composition duquel ils font entrer une espèce de pelit carabe. !.£ CARABE SYCOPHANTE. Ce carabe a seizc^ ligne» de long; ses antennes sont noires et plus longues que le corselet. La l("le est noire; les yeux jaunâtres ; le corselet pointillé d'un n«)ir bleuâ- tre sur le milieu ; les élylres striées , d'un rouge cui- vreux, et d'un beau vert btillant sur les bords; le des- sous du corps est d'un noir bleuâtre. On trouve ce carabe en Europe, sur les frênes et les chênes. Sa larve, qui est noire, vil dans le nid des chenilles processtonymires : e\[o. leur perce le ventre et les dévore. Elle est tellement vorace , que , même dans les temps où les chenilles ne lui manquent pas , elle attaque les autres larves de son espèce. II CABABK-piTAKD, f7 IJC CAnABE-PÉTARB, LE BQMBARDUBR, OIT CANONNIER. Cette espèce de carabe, que Solandera fait connattr?» le premier, est de moyenne grosseur, a les veux sail- lans et d'un i)leu noirâlrc ; tes cornes courtes ; la télé, l'estoMiac, le vcnire et les patles d'un rouge mat; et les élytres garnies de pointes ol)tuses. C'est vers le commeni'omont d'avril que cet Insecte sort de terre : il reste d'ahord caché sous des pierres; mais, lorsqu'il se met en marche, il va toujours en sau- tant et sans faire usage de ses ailes; si on le touche, il jette aussitôt par l'anus, avec un bruit presque sembla- ble à celui t\'i\ne j>elite arme à feu, une fumée qui parait d'un bleu fort clair. Le bombardier a le grand ca^-ahe pour ennemi: ce- lui-ci est long-temps repoussé par l'artillerie du tireur ; liiais, si le bombardier n'est pas assez heureux pour trouver un trou, le carabe revient à la charge, le prend par la tête, la coupe et l'avale. Le bruit que (ait le hom'oardier provient d*une petite «fésicule remplie d'air qu'il a vers l'anus 2s INSECTES. XiA SCARITE AKÉNAIBX:. Ce! insecte se trouve dans les endroits sablonneux, en France, en Angleterre et en Suède. II a près de trois lignes de long; les antennes sont ferrugineuses ; la tête est d'un noir rougeâtre ; le corselet est lisse, d'un noir rougeâtre luisant, marqué d'un sillon longitudinal; les elytres sont striées, brunes ou rougeâlres; les pattes, couleur de rouille ; les jambes antérieures palmées. La scarite ne vole point et court très-vite ; elle s'en- fonce dans des trous qu'elle creuse avec ses pattes an- térieures ; elle est carnassière. Sa larve est inconnue. X.E MANTICORC. Le seul insect'^ qui compose ce genre se trouve au cap de Bonne-Espérance. Il a environ un pouce et demi de long ; le corps est noir, la tète grande , inégale; le corselet est lisse , postérieurement élevé , canneJé , échancré , avec les bords tranchans; les élytrcs sont planes , presque lisses au milieu , avec les bords laté- raux chagrinés. Le manlicore a la démarche vive des carabes ; il court sur les sables dans la partie la plus méridionale de l'A- frique, et se cache souvent sous les pierres ; il se nour- rit d'autres insectes. Sa larve n'est pas connue. LRS CICINUÈLltS. Î9 UES CICIBTDXXES. Les cicîndèles sont remarquables par une tdte assez grosse, des yeux saillans , des antennes filiformes, les pattes longues, minces et déliées. Elles sont voraces et carnassières, et pincent très-fortement leur proie avec les mandibules grandes et courbées en arc dont leur bouche est armée. Les cicindeles sont tres-agiles , courent avec heau-^ coup de vitesse et volent rapidement; elles habitent les lieux secs, arides et sablonneux. Les larves des cicindeles vivent dans la terre; elles s'y creusent des trous profonds et cylindriques, et se tiennent en embuscade précisément à l'ouverture des trous , en posant leur télé écailleuse à fleur de terre. Les insectes qui rôdent sur l'ouverture sont saisis par les mâchoires de la larve ou précipités dans le gouîl're par un mou\enient que fait sa tète, précisément comme celui d'une bascule. La cicindèle champêtre, commune dans toute l'Eu- rope, a les antennes noires , cuivreuses à leur base; la lèvre supérieure jaune. ; la tète et le corselet verts, avec quelques taches cuivreuses ; les élytres lisses, unies et vertes, avec six points blancs sur chaque ; le dessous dn corps d'un vect brillant, les pattes cuivreuses et un peu volues. 30 IMSSCTCS. X.'^LAPHRE UZ.IGINEUX. Cet insecte lait partie du genre des élaphros, (jui compte •'Mviroij dix espèces iï a un peu pius de U'iiis lignes de long ; les antennes sont noirâtres ; la tde cui- VH'Use ; les yeux Ires-saillans; le corselet hronzé; les elyires Lronzées , avec des élévations cuivreuses et brillantes. On le trouve aux environs de Paris, sur le bord des eaux. Il court avec beaucoup de vitesse sur le sable, et lait la cllas^eaux insectes plus petits que lui. Sa larve est iDcouuue. UB STAPHITLIN 20UZLD0SJ. Cet insecte appartient au genre des staphylins établi par Linné et subdivisé par Fabricius eu deux autres genres, les o\ip»jres et les pederes. Au premier coup-d'œil on jtrondrait le staphylin bourdon pour une abeille terrestre, a cause de sa cou- leur. Il a environ dix lignes de long; ses antennes sont noires ; la tète, le corselet, leselytresel l'abduinen sont noirs et Couverts de peiles d'un jaune doré. On trouve le slapliyiin dons les fumiers. Tons les in- sectes de ( e genre bantent les bouses , les cadavres et ies endroits humides. Ils se nourrissent d'insectes gu'ils poursuivent dans lus champs et saisic^seat avec leurs LES PTINSS. 31 mâchoire»î leurs larves vivent dans la terre et dans le fumier. Les Rtaphylins sont très-agiles, marchent tres-viie et volent avec rapidité. Qu;jnd ils veiileiu rentrer leurs ailes sous leurs ély- tres, les slnphylins contracleiil rexlrémilé de leur ab- domen , le loni disparnîlre eniieremeut et s'en servent pour pousser et plier leurs ailes. Les oxipores et les péderes diiïèrenl peu des slaphy- lins. Ce sont de petits insectes noirs qu'on rencontre les uns sur les bolets , sorte de gros champignons , les au- tres au bord des eaux. I.ES PTINZS. Le ptine est un genre d'jnsecte coléoptère à antennes filiforme. On en connaît en France deux espèces , le ptine à bandes et le ptine larron. Toutes deux sont petites et vivent dans les champs et dans les maisons On les trouve dans les tas de feuilles sèches, dans le foin , dans les herbiers et même dans les animaux con- servés par les naturalistes. Le ptine à bande est long d'une ligne et demie; son corselet est chargé d'aspérités. Les étuis sont convexes, bruns et traverses de deux bandes de poils blancs. Les antennes sont beaucoup plus longue? que le corps. Le ptine larron n'a qu'une ligne de long et ressem- ble à un petit globe mouvant. Ses élytres sont striées et de couleur de brique ; son corselet a deux dents. La larve du ptine est couverte de poiU qui forment 3? INSECTES. des anneaux alternativement bruns et blanchâtres. Pour se transformer, elle creuse un trou dans le bois ou le carion, et l'orme une coque d'un tissu serré. On trouve ces insectes en automne, au printemps, ei surtout en hiver ; c'est au milieu des plu» grands Iroids qu'ils ont le plus de vigueur et d'activité; ils fuient la lumière et sortent rarement pendant le jour. X.ES VBLII.I.ETTES. On donne ce nom à un genre de coléoptères qui ont, ainsi que les dermestes, la propriété de retirer les pattes et les antennes et de rester immobiles et comme morts dès qu'on les touche; mais ils en diflèrent par les an- tennes, dont les trois dernières articulations sont beau- coup plus longues que les autres ; le corselet forme une bosse dans laquelle la tête est enfoncée. Les vrillettes percent le bois et y font des trous ronds comme ferait une vrille; on voit tous les jours de vieux meubles percés et rongés par les larves blanches et hexa- podes de ces insectes. Elles se métamorphosent au fond du canal qu'elles ont creusé, et le tapissent avec des fils de soie pour y prendre la forme de chrysalides. Il y a des vrillettes du bois vert^ de la farine , du pain. Le bruit singulier que fait la vrillelte des tables a pu inquiéter quelques personnes , et lui a valu le nom LE PTILIN PECTIMCOHNE. 33 (fhorloge de la mort. C'est un petit battement sembla- ble au mouvement d'une montre, produit par les coups redoublés que fait l'insecte en frappant le vieux bois pour le percer et s'y loger. Au moindre bruit le petit ouvrier suspend ses travaux , mais les pulsations re- commencent quand on reste immobile dans l'apparte- ment. XX FTIX.Z9J PECTINICORNE. Un seul insecte compose ce genre : il a près de deux lignes de long ; il est entièrement d'un brun-marron foncé. Ses antennes sont longues et comme panachées, ce qui l'a fait appeler par Geoffroy plitin, du mot latin plilinus, qui signifie panache. La larve de cet insecte se loge dans le bois mort; elle y forme des petits trous ronds et profonds, où elle subit ses métamorphoses. On trouve l'insecte parfait dans les maisons ; on le voit marcher lentement «ur les vitres et le lonç d^s boiseries. «* IKSECTSS. XélE MELASZS* Le nom de cet însecte, lo seul de son genre, signifie noir. En France , il a onviron cjuatre lignes et demie de ong ; il est noir, et parnît luisant ; il a les antennes de la longueur du corselet, le premier article lon;^, N's deux smvans courts et simples . les autres prolongés latéra- lement , le corselet pointillé ; les pattes et les antennes sont d'un brun ferrugineux. Le mélasis est lourd et vole peu. On le trouve sur les vieux arhres; on suppose que sa larve vit dans l'in- térieur du bois mort et carié. I.£S BUPRESTES. Les anciens donnaient le nom de bupreste à des ia sectes auxquels ils avaient reconnu la propriété de faire périr les bœufs. Linné a donné le même nom aux insectes de ce i^enre, quoiqu'ils n'aient point cette pro- priété malfaisante. Le genre bupreste est comoosé d'environ cent qua- rante espèces, la plupart étrangères. Le plus grand des buprestes est le bupreste géant de Gayenne et de Suri- nam. Les naturels du pays font avec ses élytres, d'un vert cuivreux, des colliers et divers ornemens. Tuu.- les Lu]jrcï.lcs &unl reujurquablespar leurs cou- LU TAVrlNS. Zb lear* orillaotet. Ainsi le bupreste rubis, qu'on trouve sur les buissons , en Frnnce, en Espagne, en It.ilie et en Allemagne, a la tôle d'un viTl «loré ; le corselet, noir en dessus , est d'un rouge cuivreux sur les côtés ; les élytres pont d'un noir violet; le dessous du corps et les pattes d'un rouue cuivreux. Lo liu[)re?t(; vert, très-commun dans nos chantiers, a près de quatre lignes de long. Ses antennes sont bron- zées, en scie un peu plus longues que la tête. Tout le corps est d'un vert bronzé, plus biillani en dessus qu'en dessous. Les larves des buprestes ne sont point connues. Ce- pendant il est probable qu'elles vivent dans le bois Les buprestes marchent assez lentement, mais ont le vol très-agile. Quelques-uns se laissent tomber dans les broussailles lorsqu'on approche pour les saisir. X.ES TAUPISTS. On a donné aux insectes qui composent ce genre le nom d'elûter , parce que, lorsqu'ils sont renversés sur le dos , ils ont la iaculié de sauter et de s'élancer en l'air par une espèce de ressort. Les larves de ces insectes sont peu connues; il parait qu'elles vivent «lans les bois. Paru)i les taupins, on en connaît deux espèces , qui ont , comme les lampyres , la faculté de brillei . Leurs parties lumineuses sont deux petites taches jaunes, ar- rondies, saillantes , placées sur le corselet , qui luisent 36 INSKCTKS. dans l'obscurité tant que l'insecte est vivant. La lumière que ces taupins répandent est si forte et si brillante, qu'elle permet de lire l'écriture la plus fine, surtout quand on en lient huit ou dix dans un flacon de verre. Les Indiens s'en servent dans leurs voyages nocturnes en les attachant à leurs souliers , et les femmes font leur ouvrage a la lueur qu'ils répandent. L'une des espèces, le taupin lumineux, se trouve dans l'Amérique méridionale et aux Antilles. Il a un peu plus d'un pouce de longueur; tout le corps est d'un brun noirâtre, et légèrement couvert d'un duvet cendré. Le taupin phosphorique, long comme le précédent , se trouve à Cayenne et à Surinam. ■a»^- X.E BRII.E JAUSTATRE. Le drile, seul insecte de son genre, a environ trois lignes et demie de long; tout le corps est un peu velu; les antennes, la tête et le corselet sont de couleur brune; les élytres tlexililes, ponctuées, d'un jaune plus ou moins obscur ; le dessous du corps et les pattes bruns. On trouve le drile dans toute la France, sur les plantes ; il vole légèrement d'une fleur à l'autre. Sa îarve n'est pas connue LES TIU-EPHORKS 37 LE LTMAXILE NAVAI.. Cet insecle a environ cinq lignes de long ; il a les antennes brunes, moins longues que le corselet; la tête, très- petite et inclinée, est noire ; le corselet étroit, allongé, d'un jaune fauve, ainsi que les éljtres et le ficssus du corps. On le trouve sur les bois morts et sur le tronc des arbres; sa larve est inconnue, mais on sait qu'elle vit dans l'intérieur du bois, et qu'elle fait beaucoup de tort aux arbres. XiES TEIiEPHOBES. Ces insectes ressemblent aux cantharides, dont tou- tefois ils dilièrent par le nombre d'articles qui compo- sent les tarses. Le téléphore ardoisé , très-commun au f)rintemps, a environ. sept lignes de long et plus d'une igné de large ; ses antennes sont noires et fauves à la base; la tcle est noire; le corselet fauve avec une grande tache noire au milieu, et les élytres noirâtres et flexi- bles. Les téléphores courent très-vite et vivent dans les prairies , sur les plantes et sur les tleurs. Quelques espèces sont carnassières. Ils volent avec facilité et promptitude. Les larves des téléphores sont d'un noir mat, ve- louté ; elles vivent dans la tcne, dont l'humidilé l«'ur est nécessaire. Elles se nourrissent de vers, et, au be- soin, d'individus de leur espèce. Ces larves onidonné lieu à une observation curieuse. En 1791, après un grand l'roid qui se lit sentir en hi- ver, il y eut un dégel accomp;i;;né de neige. On remar- qua que les larves es antennes, la têle, le corselet et les pattes sont d'un jaune p^le ; les élyires sont noires ainsi que ta poitrine et l'ahdonien. I.a corne s mou, ras, divisé en douze anneaux, distincts. Lorsqu'elles veulent se changer en nymphes, elles construisent une coque. On trouve dans toute l'Europe la diapère des bolets sur les agarics du chêne et du bouleau. Elle a environ trois lignes de long et deux de large. Le corps est ovale, convexe, luisant, noir; les élytres ont quelques points rangés en stries, et trois bandes dentées, fauves. La diapere cornue, qui habile l'Angleterre, a une ligne et un quart de long. La léte est noire, obscure , échancrée antérieurement, armée vers sa base de deux cornes droites, élevées, fortes; le corselet est lisse, rougeâtre, luisant ; les éljtres sont striées, bleues ; l'abdomen est absolument noir; les pattes sont ferru- gineuses. I«£S OPATRXS. Ce genre d'insectes vit dans les terres arides et sa- blonneuses. On ignore ses larves. Les opatres les plus communs sont l'opatre gibbeux et l'opatre sabuleux. L'opatre gibbeux est d'une couleur terne et opaque ; ses antennes sont en forme de collier, grossissant un peu vers leur sommet; la tête petite, reçue dans le corselet, qui est bordé et échancré antérieurement; le IV. 4 50 INFECTS». corj)s oblong et bosselé j les élytre» embraêsent l'abdo- nieo et ne recouvrent point d'ailris. L'opatre sabuleux est très-noir et couvert d*une1^ gère poussière grise ; il a sur «es élytres trois lignes parallèles. XiES TtK±SJEL10K3i Ces insectes sont ainsi nommés à cause <\e lc«r cou- .eur sombre; celui qu'on a donné -pour type au genre «si le ténébrion de la farine. 1i esiftoir ou marron iui- «nnt ; il a les antennes moniliîormes ou en collier, <^oatre antennules ; îes élytrcs striées , le «orps allongé ; il vole rapidement et le plus souvent la nuit. Ses larves, sem- blables à un ver éc.ailleux, sont couvertes d'une peau jaunâtre et dure. Elles vivent dans la farine, dans le pain, le sucre et le bois carié : on les recberche pour la nourriture des rossignols. On trouve le lénébrion de la farine dans les cuisines, les boulangeries, les greniers. On peut citer encore le ténébrion culinaire, plus pe- tit que li^ précédent, maiâ conliguré de même, et d'une irouleur mmns rembrunie ; il est coiuattto smi* l'écorce 4»% ftf4)re«. LE BL.AJ>5 Mi;(.RO?«É. 61 Les blaps sont des insectes oblongs, qui ont des étuis convexes embrassant le corps de chaque côté, ra- rement des ailos, deux antennes, dont le dernier ar- ticle est un peu |)lus gros que les autres, la télé dis- tincte et avancée, les pattes assez longues. Le hlaps mucroné a «lepnis dix lignes jusqu'à un pouce de long. Il est entièrement noir et un peu lui- sant. Les antennes sont plus longues que le corse- let ; celui-ci lisse , presque aplati , légèrement écban- Cié antérieurement ; les él)'tres réunies par une suture. Cet insecte a une odeur infecte. On le trouve par toute l'Kuropc, dans les champs, dans les jardins, dans les caves, les endroits humides et malpropres. Pendant le jour, il se tient caché sous des pierres ; il en sort la nuit pour courir çà et là et chercher sa nourriture. On ne connaît point ses larves. 52 IN8KGTK8. LES PIMÉLIES, LES SIPIDZS8 ST XA8 SCAUZLJES. Les pimélies n'habitent que les pays chauds de l'A- sie et de l'Afrique; ciies se tiennent dans les terrains arides et sablonneux, particulièrement ceux des bords de la mer. La plus grande, la pimélie anguleuse, a quel- quel'ois un pouce de longueur. Son corps est entière- ment noir, sa tôle rugueuse, le bord des élytres denté en scie vers l'anus ; une ligne latérale fort élevée, dentée en scie ; trois lignes de tubercules épineux entre cette li- gne et la suture des étuis, et quatre autres lignes plus petites entre les tubercules épineux. Le dessous du corps et le bord extérieur des élytres sont couvert» d'un duvet blanchâtre. Les sipidies sont analogues aux pimélies, mais sans ailes ; elles se trouvent dans les climats chauds de l'an- cien continent. Ainsi que les pimélies, elles parcourent les sables et préfèrent les lieux secs et incultes. Leurs larves sont inconnues. Les scaures , qu'on range aussi d»ns la tribu des pimélies, habitent les contrées voisines des bords de la Méditerranée. Elles se plaisent parmi les décom- bres, dans les sables et dans les pierres ; leur démarche est pesante. Leurs cuisses sont munies d'une ou de deux épines. LXS HlÉXiOPS* Les hélops, qui ont beaucoup de rapports avec les ténébrions, ne fournissent aucun détail dans leur pre- mier état, et très-peu dans leur dernier. La forme de leur corps est oblongue, agréable, et quelques-uns soni décorés d'assez belles couleur?. Il y a quelques espèces qui n'ont point d'ailes, et celles qui en sont pourvues en font rarement usage. Ces insectes courent assez vite, et vivent dans les maisons, dans les endroits sa- blonneux. La larve est inconnue. ZiES ÉRODXXSi Les érodies sont des coléoptères qui ont le corps ovale, oblong, et d'une seule couleur plus ou moins noire dans toutes les espèces connues. Sans ailes, ils ne font usage que de leurs pattes pour marcher assez prestement. C'est dans les endroits sablonneux et hu- mides qu'on les rencontre ordiflairement. On ne con- naît point leifrs larves. Toutes leurs espèces, peu re- marquables d'ailleurs, sont étrangères à l'Europe. nsscTis. XiA MORDULIiE A AIGUII.I.ON. Cet insecte est tout noir ; sa tête est lisse ; ses an- tennes, placées devant les yenx, sont composées de onze articles dont les (pjatre premiers sont r^onds et gl()l)uleux, les sept derniers trianj^uluires. Le ventre se termine en pointe aij^uë, mais qui ne pique point. Lu mordelle à aiguillon se trouve en Europe sous les tleurs. Sa larve est inconnue. Lt:S B.IFIFHORES. Le Ijrpe de ce genre de coléoptères est le ripiphore subdiptère. On le trouve sur les fleurs, dans nosdépar- tomens méridionaux. Il a les antennes pecimées, des antennules fililormos, point d'écusson, la tèie inclinée sur la poitrine, presqsie point d'éljtres, le corps noir. Dans le ripiphore paradoxe , une partie du corselè» et les élytres sont jaunes ; le reste du corps est noir. Le ripiphore flahellé a les antennes llabellées ( en éventail I, l'abdomen, la poitrine et la bouche noire; lé fesie du corps couleur de brique. LES GISTËLEs. ^^ X.ES CISTil.ES. Les ciPtèleS ont le corps allongé , les antennes fili- formes, «le la loiiiiiiPiir (!»■ la moilié du corps, le oorsclet un peu rt-borilé: les él vires mri.icées. Irgèrnneni H-xi- bles à leur »xlrémilp : les lurses filiformes; le curps alloiicé el un peu convexe. i.es eislèies se trouvent sur les fleurs; elle> volent avec asseï de facilité. Leurs larves sont encore inconnues. ÎNSBCTE5. 5* SECTIOPr DES COLÉOPTÈRES (23 genre»). IiXS PRIOlffES. Les priones sont des insectes très-grands; leurs an tennes sont en scie et semblent comme implantées au milieu de leurs yeux ; leurs mâchoires sont fortes, leur corselet aplati, tranchant, denté ou épineux sur les côtes; leur corps est d'un hrun noirâtre. Le type (le ce genre est le prione cervicorne, dont la larve halute en Amérique le bois du fromager. Dans le pays on mange cette larve avec plaisir. On trouve en France, dans les trous des vieux chênes, le prione tanneur, brun, avec trois épines de chaque côte du corselet: le prione scabriforme, noirâtre, avec une seule dent sur le corselet. Les larves des priones se logent dans le bois des ar- bres qui sont sur le point de périr. Les priones ne volent que lé soir; ils sont lourds, et le moindre choc les abat. LES CALUDIBS. &7 X.ES CAPRICORNES. Le caractère le plus saillant de ces beaux coléop- tères est la forme de leurs antennes, qui sont fort lon- gues , rcjelées en arrière , et dont 1rs articles bien dis- tincts vont en diminuant insensiblement depuis la base jusqu'à la pointe. L'œil entoure la base de ces antennes, en sorte qu'elles semblent en sortir. Les capricornes sont, suivant, les espècpç, d'un beau bleu , ou d'un noir velouté , rouges ou verts , et avant une odeur de rose. Quand on les prend, ils font enten- dre une espèce de cri produit par le frottement du cor- selet sur le haut du ventre et des étuis. Les larves de ces insectes sont blanches, et se trou- vent dans l'intérieur des arbres, dont ils percent le boi» qu'ils réduisent en poudre. Z.Z:S CA-LLIDIES, Les callidies ont le corps allongé, les antennes fili- formes, assez longues, les yeux un peu échancrés, le corselet arrondi; rn les trouve sur le tronc à moitié pourri des arbres, dans les chantiers, où souvent on les saisit au moment qu'ils sortent du bois dans lequel la larve s'est nourrie. Ils entrent aussi quelquefois dans les appartemens. Diverses espèces fréquentent les fleurs, et se nourrissent de leur nectar. 58 INSRCTF.S. Ces insecte» font entendre un bruit occasioné par le frottement du corselet contre la base de 1 ecusson qui est chrigrinoe; ce bruit augmente à mesure^qu on les inciniolc d.i%antage el ns bolets. 11 a ciixiron deux lignes de long; ses antennes sont ronsses à la base, avec la ma-se brnne; la tête est noire, luiwnile ; le coriis est teslacé. biil'ant, flnenient pninliUé, el buidé: les élylres sont noires, lui- sanlf-s et pointi liées ^ le dessous du cprpâ tuu^, les pnites Bont lestacées. Z.A CHB'FSOMIXE, Lo caractère de cet insecte coléoptère, éont on compte vingt espèces i)ien dislinctes, est d'avoir les an- leiincs en forme de collier, le corps ovale, la poitrine un peu ronde, le corselet bordé sur ses côtés. Plusieurs espèces sont parées des couleurs brillantes de Tor et de l'airain. On admire surioui la vhrysotnèle à galons et Yarlequin doré. Leurs ailes étendues ollrent une couleur d'un très-beau rouge. La chrysomèle tenébrion , qu'on trouve sur le caille-lait, la garance et autres plantes ru- 64 INSECTES. biacées, est aptère, très-noire, avec les antennes et les pattes violettes. Les larves de ces insectes vivent dans les prairies; sur les arbrei, tels que le bouleau , le peuplier ; sur les plantes, telles que l'as^perj^'e, le nénuphar, la renoncule, quelquefoi* aussi dans le bois pourri. Parmi les chry- sonieles, il y en a qui, lorsqu'on les touche, jettent une liqueur huileuse et d'une odeur désagréable. Z.A GAI.ÉRU9XXS. Ce genre d'insecte se distingue de la chrysomèle, parce que les antennes de la chrysomèle vont en gros- sissant ver» le bout, au lieu que celles de la galéruque sont partout d'une égale grosseur ; le corps de la chry- somèle est sphérique, celui de la galéruque est plus allongé. On trouve les larves de cet insecte sur les feuilles de l'orme , du bouleau et de plusieurs autres arbres; mais une espèce très-singulière est la galéruque aquatique, dont la larve vit au lond de l'eau, sur les feuilles du po- tamogelon. Celte larve tirée hors de l'eau ne paraît point mouillée ; on croit qu'elle exhale une matière grasse qui ne permet point à l'eau de s'y attacher. i GAIBOUfil. 65 JUXS CEIXOCERES. Les criocères présentent assez d'intérêt par les cou- leurs éclatantes dont sont décorés leur corselet étroit et leur corps allonge. Ils vivent sur les Heurs ; ils font entendre un petit bruit lorsqu'on ies prend. Leurs larves sont courtes , molles , d'un aspect hideux et couvertes des débris des feuilles qu'elles ont rongée^. Trente espèces et plus composent ce genre. Les plus connues sont : Le criocère à douze peints. Son corselet est cylin drique, rouge. Les élytres sont rougeâtres, et il y a six points noirs sur chacune. Le criocère du lis ; il «st noir en-dessous et rouge en- dessus. Le criocère cyanelle; il est tout bleu. Le criocère mén^^ope ; il est bleu, avec les pattes et le corselet rouges !.£ GRIBOUBI. Cet insecte est très-connu et très-redouté des cultiva- teurs, parce qu'il ronge et détruit les dilférentes plantes sur lesquelles il se trouve ; on en distingue au moins soixante espèces dont voici les deux plus communes. Le gribouri soyeux , gros comme une punaise , a la tôle verte, les élytres et le corselet d'un vert doré, fine- l'f. f» 66 tliSECT£8. ment ponctué j les ailes et le dessous du corps vertj on }? trouve principalement sur le saule. Le gribouri biponciué est plus gf«nd d'un tiers qtie le préuédenl ; il a la tète et le corselet noirs ; les ély- tresd'un rouge lauve. Ce griliouri est connudes paysans sous ie nom de coupe-ùourijeon. (1 passe l'hiver dans l'état de larve ; il s'attache au pied des ceps qu'il lait souvent périr. Il sort de terre à la lin de mars, et se jette ?ur les bourgeons encore tendres des vignes : on lui .inime utileuieni le change en semant dans les vi- gnobles (Quantité de fèves, et l'on enlève à propos ce l'euiîlage mutile avec l'insecte qui s'y loge pour brûler le tout auprès des vignes. Le gribouri pique le raisin mâr afin d'y loger teh œufs j le Eoleil pompe rapidement le suc du raisin attaqué et le réduit en poudre ; bientôt il sort de ces œufs des légions de vers qui dévastent la vendange. Comme ces vers aiment les endroits humides, si l'on a soin de mettre du fumier dans le vignoble, ils s'y enfoncent, lorpqu'en automne ils cherchent une retraite pour s« chaRt;er en chrysalide : on les extermine alors à coup sûr et en grand nombre à la fois. LES CLTTRES. 67 TUES CI.TTILXS. Les clylres diffèrent des gnbouris par des autennes en scie , par des manail)ules arquées , par des aolen- nules dont le dernier article est plus mince que les au- tres. Le corps de œs insectes a une forme à peu près cylin- drique, et, quoique peu riche en couleurs hnlJantes et variées, il n'en parait pas moins agréable à la vue. Les clytres s'élèvent peu; les plus grandes espèces connues ont à peine six lignes de long. Leur vol n'est pas bien agile , et on peut les prendre facilement. Ces insectes se trouvent sur les Qeurs, et le plus ordinaire- ment sur celles des chênes. Leurs larves ne sont point connues. La cljtre quadriponctuée, assez commune en France, «nr le chêne, le prun(^lier et l'aubépine, a la tête, le cor- selet et l'écusson noirs, luisans ; le^ élytres sont d'un rouge pâle, avec deux taches noires sur chaque ; le des- sus du corps et les pattes sont noirs, légérenjent cou- vertes d'un duvet grisâtre. La clytre quadriponctuée a un peu moins de cinq lignes de long. $g iMSBCTESe. I.ZS BRUCHES. Les bruches diffèrent des charançons par leurs an- tennes filiformes un peu en scie, par le manque de trompes, et par les parties de leurs broches. Les larves des bruches ont le corps assez gros, avec neuf stigmates de chaque côté, par lesquels s'introduit l'air nécessaire à la vie. C'est dans cet état de larve que les bruches exercent tant de ravages sur les différentes graines de la plupart des lé-^umineuses et de quelques fruits à noyau , parti- culièrement dans les fèves, les lentilles, les vesces, les pois ; dans les sraincs du gleditsia , du tlieobroma, des mimosa et de plusieurs espèces de palmiers. La larve passe l'hiver dans la graine dont elle consomme une partie , s'y change en nymphe, et l'insecte parfait en sort au printemps. Avant de subir sa métamorphose, il a soin de se ménager une issue, en rendant, à un certain endroit de la graine , l'écorce si mince que le moindre effort suffit pour la percer. Faute de cette précaution , on trouve souvent l'insecte parfait mort dans les pois et les lentilles. Dans leur dernier état , les bruches fréquentent les fleurs ou différentes plantes. Les femelles déposent leurs œufs dans les graines, un à un ; cependant on en trouve quelquefois deux dans les fèves de marais. Le meilleur moyen de se débarrasser des bruches, c'est de plonger dans l'eau bouillante, dès que la ré- colte en est faite , toutes les graines destinées a la re- production. ,, La bruche des pois est noirâtre, couverte de poito LES ATTELABKS. 69 cendrés ; les éiylres, plus courtes que l'abdomen , sont striées et parsemées de petits points blancs. Il y a une petite épine de chaque côté du corselet et un pe- tit point blanc à sa partie postérieure ; l'écusson est presque carré ; l'extrémité de l'abdomen est blanchâ tre , avec deux taches noires , ovales ; les pattes sont noirâtres , avec les jambes et tarses antérieurs rou- geâtres ; les cuisses postérieures sont un peu renflées et munies d'une épine. I.ES ATTZZ.ABES. Les attelabes ont ordinairement le corps ovale , le tête allongée en forme de trompe , la bouche pourvue de mandibules ou mâchoires ; deux ailes cachéçs sous des étuis convexes : leurs antennes composées de onze articles , sont posées au milieu d'une espèce de trompe plus ou moins longue. Les larves des attelabes sont des vers apodes, mous, blanchâtres. Elles vivent de substances végétales, atta- quent les feuilles, les fleurs, les fruits et les tiges de» plantes. Elles sont d'autant plus nuisibles , qu'enfer- mées au milieu d'une tige ou au centre d'un fruit qu'elles rongent insensiblement, on n'est averti de leur présence que lorsque le mal est sans remède. Les larves des attelabes changent plusieurs fois de peau i et parvenues à toute leur grosseur , elles filent une coque de soie, ou la construisent d'une matière résineuse solide , et s'y transforment en nymphes. 70 IHSItCTRS. C'est ordiDairement sur les plantes qui ont nourri les larteg que l'on trouve les insectes parfaits. Ils sont occupés sur les tieurs à puiser la liqueur mielleuse qui y est enfermée } quelques-uns se nourrissent aussi du parenchyme on partie tendre des feuilles; mais, beaucoup moins voraces que dans leur état primitif, ils causent aussi moins de tort aux Tégétaux. Ii*ATTEIiABE TÊTE ÉCOB.CHÉE. Cet insecte a environ trois lignes de long et un^ ligne et demie de large. Les antennes , la télé , l'écus- son et le dessous du corps sont d'un beau noir luisant , le corselet est noir, ou entièrement rouj;e, ou rouge varié de noir j les élytres sont rouges avec des stries } les pattes sont noires ; la trompe est courte ; les yeux noirs , saillans et arrondis ; la tête est presque ovale , et amincie postérieurement à sa jonction avec le cor- selet : celui-ci est pareillement aminci à sa partie anté- rieure, de sorte qu'on voit entre eux une sorte d'étran- glement. La larve de l'attelabe tète-écorchée vit sur le charme, le bouleau, l'orme, le noisetier. Elle roule les feuilles en cylindre, les Terme par les deux bouts, et se nourrit et se transforme dans l'intérieur. :.S CHARARÇOR. tl X.ES BREXTES. Les brentes appartiennent à la famille des charançons. Elles ont le corps allongé, une trompe longue et cylin- drique, deux ailes cachées sous des étuis durs ; enlîn les cuisses simples ou dentées. Elles se trouvenldans les pays chauds et vivent sur les Heurs. On n'en a en- core découvert aucune espèce en Europe X.E CHARANÇON. Ce petit coléoptère, sans des soins continuels, dé- truirait toute la tarine de nos grains dans les granges. Il multiplie considérablement. A l'état de larve et d'in- secte parfait, il se nourrit de la substance du blé, de» fèves , des pois , des lentilles et autres graminées. Le charançon commun est brunâtre, long à peu prés d'une ligne et demie : sa tête est allongée en l'orme de trompe. On en rencontre diverses espèces dans les champs, sur la sabine, le lierre, les feuilles de noyer, de l'absinthe, de la nielle, les têtes d'artichauts. Ses larves ont six pattes et une tête écai lieuse. Elles se logent dans les «rains, y grandissent aux dépens de la sub- stance farineuse , passent à l'état de nymphe et sor tent en perçant la peau de leur habitation Ces in- sectes sont d'autant p'us à craindre que le froid les engourdit sans les fa re périr, et qu'ils peuvent sup- porter une chaleur de 70" Réaumur » 72 INSECTES. La larve du charançon sauteur établit son domicile dans l'épaisseur des feuilles. Cette espèce, qui à les pattes postérieures longues et fortes, saute avec beau- coup d'agilité. La larve du charançon de la scofulaire, parvenue à sa grosseur, forme au haut des ti^cs une sorte de vessie à moitié transparente, dans laquelle elle s'en- ferme pour se transformer. Celte vessie ronde et assez dure paraît produite par une humeur visqueuse dont on voit la larve couverte. I<£S BRACHYC£R£S. ( . s hrafhycéres ressemblent beaucoup aux rharen {,ons. Ils ont Ioï; antennes droites et assez courtes; la tête inclinée et scmblahle à une trompe ; les élytres ovales , sans ailes dessous. Les brachyccres ne se trouvent que sur la surface du sol. Ils marchent lentement, bien que leurs jambes soient assez longues classez grosses. Toutes les espèces eont étrangères à notre climat. Le brachycère aptère du cap de Bonne-Espérance , nommé par Degeer charançon croisé , est très-grand La trompe est noire, grosse, inchnéejles antenner noires; le corselet noir, avec quelques taches ferrugi- neuses, raboteux et inégal. On y remarque un enfon* cément en forme de croix. Les élytres et le dessous dt corps sont noirs, tachetés : l'abdomen a trois ran- gées de taches ferrugineuses bien marquées. LES BOSTBICHES. 73 I.ES BOSTRXCHES. Les boslricheB ont les antennes courtes, en massue ; la tête petite , rentrant dans le corselet ; point de trompe ; le corselet velu et d'une forme cubique, ex ceplé sur le devant , où est un enfoncement qui reçoit la tôle comme un camail ; le corps oblong ; les pieds épineux. Les bostrichcs sont très-nuisibles aux bois. On en distingue plusieurs espèces. Le bostriche capucin est noir. Son corselet est cou- vert de points élevés ; ses élytres sont rouges et pres- que raboteuses. On le trouve sur le bois de chêne qu'il ronge. Le bostriche imprimeur est rougeâtre, à duvet court, à élytn^s tronquées et dentées en arrière. Non seule- ment il altcique les chênes et les sapins, sous l'aubier desquels il s'introduit lorsqu'ils sont abattus , mais il pénètre encore sous l'écorce des arbres vivans. Le bostriche cylindre est noir et a les élytres striées. Cette espèce est grande et très-répandue dans la forêt de Fontainebleau , où elle se niche sous l'écorce des chênes. Les larves des bostricires vivent quelquefois deux à trois ans avant de parvenir à l'état parfait : leur corps est composé de douze anneaux. On les trouve dans les bois morts, sur lesquels elles laissent des traces im-- nienses et qu'elles réduisent en poussière. T4 insectes. XJSS :ÊROT7I.ES. Les érolyles ont le corps plus ou moins ova!e; le antennes en niasse comprimée ; le corselet échancré antérieurement ; un large rebord aux élyires ; les patle» simples, les trois premiers tarses garnis de houppes Les érotyles sont particuliers au climat de Gayenne et de Surinam. Ils fréquentent les plantes et les (leurs, et vivent à peu près comme les chrysomèles. Le plus grand , l'érotyle géant, a environ dix lignes de long et six de large; les antennes et la tête sont noires ; le corselet est noir, un peu inégal ; les élytres sont très-convexe» , noires , avec un grand nombre de petites taches rouges, doni quelques-unes réunies : le dessous du corps et les pattes sont noirs. Z.A CASSIX>£. La casside est ainsi nommée parce que son corselet s'allonge antérieurement, de manière à couvrir comme d'un casque la tête de Pinsecte. On rencontre souvent la casside sur les chardons. Elle dépose ses œufs sur les feuilles de l'aune et des fèves. Ses larves sont lar- ges, courtes, aplaties. Leur queue se recourbe en dessus de leur corps , et se termine par deux fourche» à la base desquelles se trouve l'anus. Parce moyen les excrémens que rend l'insecte restent soutenus sur celte LA CASSIDK. ''S espèce de fourche, ou ils s'amassent et forment conrime un parasol qui met son corps à l'abri Sa chrysalide, d'un verl pâle, est entourée d'appendices épineux, et a quelque ressemblance avec un écusson armoriai sur- monté d'une couronne. 7* m^RCTKS. 4« SKCTIOM DES COLÉOPTÈRES (un seul genre). XJL COCCINEI.I.S. Ce petit coléeptère est fort commun et très-connu sous le nom de bête à Bon Dieu. Il se tient sur lesfleurs. Ses élytres, tantôt rouges ou blanches avec des points noirs , tantôt noires avec des points rouges, tantôt vio- lettes et de diflerentcs nuances, ont l'éclat et le bril lant de l'écaille. Sa larve est ennemie des pucerons, et on la voit fréquemment sur les feuilles d'arbres char- gées de ces insectes. Pour se métamorphoser, elle se fixe sur une feuille par la partie postérieure du corps. COLEOPTERES F y6. -X \ % w -^i». ^J ^' ^7 7^ ^ .CicindeUe . 2.Cistelle . 3. Clairon . A.Clytre . 5Bete-a-bon-Dieu 65 46 3o ^ , 53 5 Crioc^^ . _7.Dia.pere . ÔXliphre . g.Erodie bossue LES ORTHOPTÈRES. 77 LES ORTHOPTÈRES. Les orthoptères se rapprochent des coléoptères par la forme de leur bouche cl par quelques-unes de leurs habitudes; mais ils s'en éloignent essentiellement par leur métamorphose. Leurs ailes sont au nombre de quatre, dont les deux supérieures sont demi-membra- neuses et tiennent lieu d'élytres. Elles sont très-larges sans être plus longues que leurs étuis et se plient lon- gitudinalement comme un éventail. C'est dans cette particularité que consiste le caractère essentiel des or- thoptères ; et de là leur nom tiré de deux mots grecs qui veulent dire ailes droites. Les ailes membraneuses des orthoptères sont sou- vent ornées de couleurs vives et variées. Les orthoptères ne se nourrissent que de substances végétales solides qu'ils broient avec la plus grande faci- lité, toutes les parties de leur bouche étant très-mobiles et mues par des muscles puissans. De tous les insectes, ce sont ceux qui mangent le plus; leur canal alimentaire est fort étendu, et présente plusieurs rcnflemens ; il suf- fit pour préciser l'idée que l'on doit se faire de la vora- cité de ces insectes, de rappeler les dégâts affreux cau- sés par ces nuées de criquets qui ravagent et dessèchent les champs et occasionent la disette. Tous les orthoptères ont des ailes fort longues dont ils se servent avec beaucoup d'agilité pour courir ou pour sauter; leur tète est grosse, leurs antennes très- longues. La plupart placent leurs œufs dans l'intérieur de la terre. Ces œufs sont mous , sphériques ou al- la msECTKS. longés. L'insecte qui en sort ne diffère de celui qui les a pondus que par la taille et par l'absence totale des ailes, dont la nymphe a le» moignon». ' Lex ortliopléres vivent peu de temps ; aucun ne passe l'hiver, ei l'espèce se per[)élue au moyen des œufs dé- posés dans la terre eu automne. Le corps des orthoptères est généralement gras et succulent, et Ton sait que plusieurs peuples d'Afrique mangent quelques espèces de criquets. Les insectes destructeurs des collections attaquent aussi ces insectes plus volontiers que les autres, et il est difficile, à cause de ceia , de les conserver long-temps. Ou compte dix genres d'orthoptères bien distinctB. Z.I: roBricuz.£ auricuIiAZIiz: , oc PERCE-OREILLE. Le perce-oreille est long, agile, et court fort vite. Il a la bouche garnie de dents et de barbillons ; ses an- tennes sont filiformes; l'extrémité de son ventre est armée de deux parties mobiles en formes de pinces; son corps est un peu aplati , lisse et d'un brun plus ou moins foncé. Les personnes timides ont peur de ces petits in- sectes, parce que, dit-on, ils s'introduisent dans les oreilles et les percent pour entrer dans le cerveau. La LES BLATTES. 79 vérité est que ce fait est impossible, et que ie perce- oreille est incapable de nuire, si ce n'est aux Heurs, et surtout aux oeillets, dont il coupe les pétales. Le perce-oreille est ovipare. Ses larves vivent du suc des plantes. Pour détruire cet insecte, les jardiniers fleuristes fi- chent des baguettes au pied des lleurs. Au haut de ces baguettes, on met des ongles de pieds de mouton. Les perce-oreille , qui aiment à se nicher dans les (rous , ne manquent pas de s'y retirer dans les temps humides et pendant la nuit, de sorte que le piège, en les visi- tant, Qn les y trouve encore. On les noie, on les écrase, ou on les donne aux poules. X.ES BI.ATTES. Ces insectes sont hideux à la vue ; les fourreaux de leurs ailes sont mous et comme membraneux ; ils ont deux vésicules placées aux deux côtés de l'anus ; ils courent très-vile j les mâles seuls peuvent voler, les femelles n'ajant que des moignons d'ailes. La larve des blattes ne diiiere de l'insecte parfait que par le défaut total d'ailes, de pattes et d'étuis. Elle se nourrit de farine. Les blattes les plus communes en Europe, sont la blatte orientale, et la blatte de France. La blatte orientale est originaire d'Asie. Elle fuit le Jour et la lumière ; elle sort la nuit et parcourt les ouisines, les boulangeries, pour ronger le pain et les provisions. Elle exhale une odeur nauséabonde. 80 lîlîSKCTËS. La blatte de France est grise, à taches jaunes, àély- Ires livides. Elle est commune dans les bois; le soir et pendant les jours sombres , on la trouve sous les fou- gères et les feuilles sèches. Il y a une espèce de blatte qu'on appelle ravct ou kakerlac dans les colonies françaises, et canorolas au Brésil. Elle cause de grands dégâts. Elle se glisse dans les coilres , les malles, les armoires, les magasins, tache tout, ronge les viandes fraîches et desséchées, le cuir, les livres, le bois; court sur le plancher, le long des murs, sur les-, tables, et se précipitant d'en haut, infecte les mets qu'elle rend dégoûtans. Pendant la nuit, el'e se promène sur les personnes endormies. Elle multiplie beaucoup, et dépose ses œufs par tas; heureusement que cftt insecte dévastateur a pour en- nemis beaucoup d'oiseaux, la volaille, la guêpe ichneu- mon et les grosses araignées. 3Li: GRTZ.I.ON' DES CHAMPS. Le grillon est brun ; ses antennes sont minces comme un fil, très-mobiles; sa tête est grosse, ronde, luisante; ses yeux sont jounes et saillans; son corselet est large et court ; dans les mâles, les étuis sont plus longs que le corps, veinés, comme chiffonnés en dessus, croisés l'un sur l'autre et enveloppant une partie du ventre. Dans les femelles, au contraire, les étuis sont plus pe- tits que le ventre et ne se croisent point. La femelle du grillon des champs porte à l'extré- LE GRILLON DOMESTIQUE. SI mué de sor> corps une pointe dure, presque aussi lon- gue que le ventre, plus grosse par le bout, composée de deux gaines qui enveloppent deux lames. Cet in- strument lui sert à enfoncer et déposer ses œufs dans la terre. Les pattes postérieures du grillon des champs sont plus grosses et font ressort pour le saut de l'animal. Le grillon des champs subit sa métamorphose dans la terre. La larve ne dill'ère de Tinsecte parfait que par le défaut d'ailes et d'étuis, car du reste «lie court el sJiaute aisément. Le grillon des champs se nourrit de racines, de four- mis et de petits insectes. Le chant du grillon mâle est dû à un jeu d'organes renfermés dans la capacité de son ventr*» et au frotte ment des élvtres l'une contre l'autre. Z.C GRIZ.X.OMr DOMESTIQUE. Le grillon domestique est de couleur cendrée bleuâ- tre, à tête grosse et arrondie. Il est commun dans nos villes. Il se niche dans des murs d'argile, contre les briques, dans des trous de cheminée, près des foyers, des fours et des fourneaux, enfin dans les endroits où il y a du feu toute l'année. Il chante continuellement, surtout le soir et la nuit, excepté dans les plus grands froids. Ce grillon mange de tout ce qu'il trouve : nain, fa- riné, viande, graisse, fruits. Son cri aigu et continuel IV. G 82 1N5£CTSS paraît désagréable à bien des gens, mais d'autres, au contraire, aiment à l'entendre, et croient même que. les grillons portent bonheur à leur maison. Des enfans, auxquels on a inspiré ce préjugé, ap- porlenl à la maison des grillons de campagne, pour les mettre dans les cheminées ; mais ces grillons sauvages ne sont pas faits pour habiter les loyers. Ils ont mènje tant d'antipathie pour les grillons domestiques, qu'ils les poursuivent et les détruisent. On fait en Afrique commerce de grillons. Les nègres se persuadent que le petit bruit de ces insectes contri- bue à procurer un sommeil tranquille, et ils en achè- tent à des marchands qui les colportent dans des es- pèces de fours eo fer battu. I.E TAUPE-GRII.I.Oia' OU COUILTIIiXERE. Cet insecte est de la longueur du doigt, d'un gris obscur. Sa tête est petite, allongée, garnie de deux antennes tiliformes et de quali-e antennules ; il a trois grands yeux durs, hrillans et noirâtres, et trois petits yeux lisses, tous rangés sur une même ligne transver- sale. Le corselet forme comme une espèce de cuirasse, allongée, presque cylindrique et comme veloutée. Les élytres ne vont que jusqu'au milieu du ventre ; elles sont ci'oisées l'une sur l'autre, et ont de grosses ner- vures brunes, noirâtres ; les ailes finissent en pointes plus longues que le ventre de l'animal. L'abdomen est mou, et se termine par deux appendices assez longs. Ses pattes antérieures sont très grasses, aplatres; LE TAUPE-GRILLOM 93 elles sont garnies de grilles semblables i des soies de sanglier. Le grillon-taupe cherche les lieux humides, et passe la plus grande partie de sa vie sous terre, principale-" ment dans les couches des jardins. Il sortlanuii. marche lentement, saute comme le? sauterelles. Il se nourrit de froment , d'orge et d'avoine ; il en porte Pelé dans les trous où il se relire l'hiver, il peut jeûner pendant quelques jours sans mourir; mais ce qu'il y a de plus singulier dans les parties internes de cet insecte, c'est qu'on y trouve piumeurs estomacs, comme dans les animaux, ruininans. Le taupe-grillon est ainsi nommé parce qu'il creuse le 'sol et élève de petits monceaux de terre comme les taupes. C'est le fléau des jardins potagers et des lieurs, parce qu'il coupe et ronge les racines de toutes les plantes, notamment des melons et des laitues. Ses pattes en dents de scie lui servent à cet usage. Le taupe-grillon mord avec force a l'aide des pinces dont sa t(He est armée. Lorsque les porcs, en fouillant la terre, avalent un de ces insectes tout vivant, ils péris- sent presque aussitôt, parce que !e taupe-grillon leur pique et déchire l'estomac et les intestins. Le taupe-grillon choisit pour son nid une motte do terre solide, grosse comme un oeuf do poule, dans la- quelle il pratique un trou. Il forme au-dedans de cette motte une chambre assez spacieuse pour recevoir ses œufs, qui sontau nombre d'environ cent cinquante. Il a grand soin d'atlermir les dehors de ce nid souterrain , et creuse tout autour une espèce de «hemin couvert pour rôder en sûreté et prévenir une attaque subite. Aux approches de l'hiver, le taupe-grillon emporte s«s œufs, les descend fort avant en terre, et ne les re- M INSECTES. monte que lorsque le temps s'adoucit. Ilsécloseni dans le mois de mai. De toutes les méthodes employées pour détruire les taupes-grillons, la meilleure est de remplir d'eau 'eur retraite, et d'y verser très-rapidement une cuillerée d'huile de lin, de noix, ou de chenevis. Un verre d'es- sence de térébenthine dans un arrosoir rempli d'eau est également d'un elïét infaillible. Z.ES £auti:reli.es. L'insecte donné pour type au genre sauterelle est la grande sauterelle verte. Elle a deux pouces de long. Son corps est d'un beau vert; seulement une ligne d'un bai brun passe sur le dos , la poitrine et le sommet de la tête, et deux lignes pâles au-dessous du ventre et de la dernière paire de jambes. La lète, placée verticale- ment, ressemble à celle d'un cheval. La bouche est mu- nie de deux mâchoires dentées; la première paire de jambes est plus courte que les autres ; une ouverture large, et fermée par une pellicule mince vers Torigine des élytres, fait la distinction visible des mâles d'avec les femer.ss, lesquelles ont d'ailleurs une tarière longue et en forme de coutelas aplati. Plusieurs naturalistes ont écrit que la sauterelle ru- minait : elle a en etïct deux estomacs. Sur la fin de l'été, la femelle cherche à déposer ses œufs dans les lieux incultes ou dans les prairies. Elle *!hoi.sit les fentes d'une terre meuble t crevassée ou sa- COLEOPTERES ET ORTHOPTERES p. Si. €y ââ »g« — LA LIBELLULK BRONZÉE. 95 Celle libellule est une des plus grandes et des plus «.'ommunes en été et en automne; elle hante les prairies et le bord des ruisseaux. Sa tête est jaune , ses yeux bruns; son corselet est brun, avec six lignes vertes; l'abdomen est cylindrique, brun ; les anneaux ont de chaque côté des taches d'un jaune verdâtre. Le ventre •tu mâle est terminé par des crochets très-longs. I.A I.IBEZ.I.UI.E BROUTZEE. Cette espèce est une des plus grandes ; sa tète , son «•orselet et le dessus de l'abdomen sont d'un beau vert foncé très-brillant , doré ; le co.rselet est couvert de poils roux ; les yeux sont d'un brun clair un peu ver- dâlre ; le derrière de la tète est noir ; la lèvre inférieure jaune. Le dessous du premier anneau a deux grandes taches jaunes ; le dessous des autres est noir, avec quel- ques taches brunes et grises; les ailes sont transpa- rentes, lavées d'une légère teinte jaune plus foncée à leur base; les nervures et les pattes sont noires. On la trouve aux environs de Paris. 96 INSECTES. I.A I.IBEI.I.UI.E VIERGE. Le mâle de cette espèce, très-commune aux environs de Paris, diffère de la feinelie par les couleurs. La ttlte, le corselet et l'abdomen sont d'une belle couleur dorée, bleue dans les mâles, verte dans les femelles ; les ailes des mâles sont d'un brun jaunâtre , avec une grande tache opaque d'un brun foncé. Celles des femelles sont jaunâtres ; elles ont près de l'extrémité une petite tache liîanche. Les pattes sont noires dans les deux sexes. LA X.IBELI.ni.E AITEIiIE. La tête de cette belle libellule est d'un bleu cendré; ses yeux sont bruns; le corselet est bleu, brillant, avec trois bandes longitudinales brunes; les anneaux sont bleus, tci'minés par un cercle noir ; les deux derniers sont bruns. Les ailes, que l'insecte porte relevées, sont pâles , très-transparentes , et beaucoup plus courtes que celles des autres espèces, desquelles on la distingue facilement par la largeur de sa tète. On connaît beaucoup de variétés de cette espèce, qui diffèrent par la couleur des taches du corselet et de l'abdomen. On les trouve toutes dans les prairies de» environs de Paris. LES THERMES. 97 I.ES THE&MXS OU THERMITES. La plupart de ces insectes sont exotiques. Les mœurs de ceux. d'Afrique ne nous sont connues que par les «létails intéressans que Sparrmann nous a donnés. Ces insectes causent des ravages soudains et immenses dans les propriétés de l'iiabitant des régions interlropicales La plupart des voyageurs dont ils ont attiré l'attention les ont np[>e\és foiirmii' blanches. Linné a regardé les thermes comrrje le plus grand iléau des deux Indes. Ils le sont ell'ectivement par les dommages qu'ils font en dévorant et perçant tous les bàtimens en hois, les ustensiles, les meubles, les étoffes elles marchandises; la pierre et les métaux peuvent seuls résister à leurs mâchoires destructives. Les thermes- vivent en société; ils bâtissent des nids fort extraordinaires , la plupart sur la superficie de la terre, d'où ils sortent par des passages souterrains ou des galeries couvertes. Ils sont omnivores. A un certain temps de leur existence, ils font des émigrations et des colonies. Chaque communauté est composée d'un mâle , d'une l'emelle et d'ouvriers. Sparrmann désigne ces derniers par les noms de travailleurs et de soldats, parce qu'il a vu les uns travailler et les autres combattre. Nous sommes portés à croire que ceux que Sparrmann ap- pelle les ouvriers sont les larves, et que les soldats sont les nymphes. Dans le premier état, suivant cet auteur, ils ont à peu près trois lignes de long, et vingt-cinq in- sectes pèsent environ un grain , leur forme extérieure etleur amour pour le bois leur ont fait donner, surtouf par les Français, le nom de poux de bniê. IV, ' 93 INSECTES. Les soldats ont une forme différente des travailleurs ; ils sont plus gros, longs d'un demi-pouce, et égaux en poids à quinze travailleurs. Leurs mandibules, confor- mées pour ronger dans le premier état , deviennes senil.ilahles à deux alênes dures et fort aiguës. L'insecte, dans son état parf;iit, a environ dix-hui> lignes de long ; il porte quatre ailes d'à peu près deu ' pouces et demi d'envergure , et égale en poids trente travailleurs, FI a deux grands yeux Irès-saillans placés de <;haque côté de la' tête. Lorsque la saison des pluies commence, tous les ther- mites sortent de leur nid ; leurs bataillons couvrent la terre, et surtout les airs : car leurs ailes ne sont faites que pour les porter quelques heure» , et, le lendemain de leur départ, on n'en trouve guère qui les aient con- servées. Les thermes sont suivis par une roule d'ennemis, oi- seaux, fourmis, reptiles, insectes. Il y a même des nègres qui les mangent, en font des pâtisseries avec de la farine, ou les lont griller comme des grains de café, à feu doux. Kœnig, auteur de V Essai sur l'histoire des insectes f assure qu'il en a goûté plusieurs fois, et que c'est un manger délicat, nourrissant et sain. au milieu de la détresse des thermes attaqués de toutes part» , quelques-uns sont rencontrés par des thermè* travailleurs qui courent sous des galeries cou- vertes prè» de la surface de la terre , et ils sont alors élus roii et reines de nouveaux états ; les travailleurs enferment un couple préservé du massacre dans une chambre d'argile , à laquelle ils ne laissent d'abord qu'une petite entrée; ce couple y demeure jusqu'à ce qu'il ait produit une famille capable de partager le tra- vail avec les prenniars propriétaires du local. LES THERMES. 9& Selon Sparrmann , la l'emeilc pond jusqu'à soixante œufs par minute, et il a vu de vieilles reines en pondre quatre-vingt mille et plus dans les vingl-quatrc heures. Ces œufs sont recueillis par les travailleurs et portés dans des logemens séparés que S{)arrmann app'?lle -iourriceries ; là los petits, lorsqu'ils sortent de l'ànil , iont pourvus de tout en abondance , jusqu'à ce qu'ils .soient en étal de prendre part aux travaux de ia so- ciété Sparrm.mn a décrit cinq espèces de thermes , le thermes fatal ou belliqueux, l'atroce, le destructeur, le mordant et celui des arbres. Le premier est le plus connu et le mieux observé Il est de couleur brune ; ses antennes sont de la lon- gueur du corselet ; le corselet est composé de trois seg- mer|s ; l'abdomen est gros, cylindrique; les ailes sont pâles, le bord externe des supérieures est teslacé ; les pattes soni de; longueur moyenne. On trouve le thermes talal en Afrique et aux Indes ; la ligure extérieure de l'éditice qu'il élevé est celle d'un petit mont en pain de sucre, d'une hauteur de dix ou douze j)ieds, souvent recouvertde gazon etautres plantes dont les graines ont élé apportées par les vents. Chacun ilc ces édilices est composé de deux parties distinctes : l'extérieur est une large écaille de la forme d'un dôme, assez vaste et assez forte; l'intérieur est divisé en un grand nombre d'apparlemens qui sont le domicile du mâle et de la femelle, le lieu où est nourrie leur nom- breuse progéniture, et les magasins. Les provisions du thermes fatal sont des gommes ou des jus épaissis de pbmtes. Les pièces qui sont occupées par des œufs et des petits sont entièrement composées de parcelles de bois* ÎOO INSECTES. qui semblent unies ensemble par des gommes. Ces édi- fices sont divisés en plusieurs petites chambres dont pas une n'a un demi-pouce de grandeur; ils sont ren- fermés dans des enveloppes d'argile. La chambre royale est au centre de l'édifice , sur le sommet du cône, à peu près de niveau avec la surface de la terre.; tous les appartemens qui l'environnent composent un labyrinthe compliqué ; les pièces sont séparées les unes des autres par des galeries qui se communiquent et se prolongent de tous les côtés jus- - qu'à la coque supérieure qui recouvre le toit. Les galeries descendent sous terre jusqu'à la profon- deur de trois ou quatre pieds ; les conduits pratiqués dans les parties les plus basses de l'édifice sont plus larges que le calibre d'un gros canon. C'est là que les ouvriers vont prendre le gravier fin, qui, travaillé dans leur bouche , prend la consistance d'un mortier et de- vient une argile solide et pierreuse ; les galeries sT)uter- raines sont les principaux passages par où les travail- leurs et les soldats vont et reviennent, portant du bois , du mortier, de l'eau ou des provisions. Les thermes ont soin de donner à ces chemins une pente douce. Le thermes atroce et le thermes mordant construi- sent des nids de forme cylindrique , hauts d'environ deux pieds, et très-solides. Le thermes des arbres élève des constructions sphériques entre les tiges des arbres, et souvent sur une seule branche , qu'il environne à la hauteur de soixante ou quatre-vingts pieds. On voit de ces nids aussi larges qu'une barrique; quelquefois ils les placent sur les toits et dans les maisons. Les thermes s'avancent sous terre , pénètrent dans les magasins , mangent les feuilles et les branches de palmier qui servent de couverture, '^l en pou de temps LES PLOQBES. lOl dévastent une maison de fond en comble. Ils percent et vident entièrement toutes les solives, touslespoieaux, excepté ceux de bois de fer, auxquels ils ne touchent jamais. Dans les pays où ces insectes sont communs, les vieux arbres des forets ne subsistent pas long-temps, et la destruction des cai)anes abandonnées est complè- tement opérée en quelques instans. Si l'on fait une brèche dans une des parties les plus minces d'un monticule de thermes, un soldat paraît et rôde autour de la brèche ; il est suivi par deux ou trois autres, puis bientôt par une troupe nombreuse qui se précipite avec fureur et mord tout ce qu'elle rencontre. Telle est l'histoire de ces insectes destructeurs, dont on ne pevrt s'empêcher d'admirer. l'industrie. IiES PLOQUXS. Le nom de ploque , venant d'un mol grec qui signi- fie réduire en parcelles , a été donné à de très-petits névroptères en raison des habitudes de leurs larves. Ces insectes sont vifs , marchent vite et sautent pour éviter le danger. On les trouve surles arbres, les pierres, dans le? livres, les collections d'insectes et les herbiers, aux dépens desquels ils vivent , sans faire cependant beaucoup de tort , vu leur petitesse. Les larves , qui ressemblent à l'insecte parfait , habitent les mêmes en- droits. A l'état de njmphes, elles portent des fourreaux d'ailes. Le plus commun des ploques est le pou de bois. Il n'a pas d'ailes et il est presque noir ; quelquefois 10? l^sKCT^s. blanchâtre, avec quelque» taches rouges. ï\ fait entendre dans les vieux bois un bruit semblable au mouveroect d'une montre. z.i:s P£Ri.z:s. Les perles ont deux filols articulés à l'extrémité de ralidomen ; les ailes transparentes, croiséesou inclinées à plat. Leurs larves sont aquatiques ; elles ont six pattes Cl une tête écailleuse *, elles filent un fourreau de soie qu'elles recouvrent de ditlérens matériaux ; ce fourreau hert à les loger et à les vêtir ; elles le transportent par- tout avec elles. Avant la transformation, elles en bou- chent l'ouverture avec plusieurs brins de soie d'un tissu peu serré, que Réaumur a nommé grille. Les in- sectes parfaits volent auprès des étangs , des ruisseaux et des mares. t,A PI:RX.£ BRU2tfE. Cette espèce est de couleur brune ; elle a sur le mi- îeu de !a tête et du corselet une ligne longitudinale 'aune; à l'extrémité de l'abdomen, deux longs filets; É«s ailes , qu'elle porte croisées , sont d'un tiers plus longues que son corps. La perie brune habite l'Europe : on la trouve, au prin temps, sur le bord des eaux dans les environs de Paris LA BAFIDIS. 103 Sa larve esl dans l'eau; elle coupe en petits carrés les feuilles de la lentille d'eau, et s'en fait un habit. On ne prendrait point son fourreau pour la demeure d'un m- secte ; il ressemble à un cylindre sur lequel serait roulé un petit ruban vert. XiA ILAriI>I£. Cet insecte a une. forme singulière ; sa tète et sou corps sont d'un noir un peu 'rinant; ses ailes transpa- rentes ont les nervures noires, avec une petite tache brune près de l'extrémité ; ces ailes sont appliquées tout le long du corps. Sa tête est large antérieurement, étroite poslcrii'urcment , un peu aplatie; son corselet est long, cylindrique; l'abdomen des femelles est ter- miné par un appendice rétréci. La larve de cet insecte vit sous l'écorce des arbres; elle diiièrc peu de l'inseclc parlait, elle porte les ailes dans une enveloppe de chaque côté du corps. La ratidie habite l'Europe; on la frouve en été aux environs de Paris, auprès des mares et des rivières, dans les prairies ou dans les bois. En certaines an- nées , elle est très-commime. 104 INSECTES. JJES BnrR]MŒI.ÉONS. Les myrméléons olîreni beaucoup plus d'intérêt sous l'état de larve que sous celui d'insecte parfait. La larve du mvrméléon qu'on trouve le plus communémenl en Europe est très-connue sous le nom de fourmilier. Cette larve a six pattes et douze jeux ; elle est divisée en trois parties, le corps, le corselet et la tête ; le corps est vo- lumineux et d'un blanc jaunâtre avec trois raies noires. Le corselet est court ; le cou est , dans de certains temps, remarquable par sa longueur ; dans d'autres , on ne le voit point; ce cou exécute des mouvemens de tous les côtés; il est incisé en-dessus , près de l'extré- mité de la tète. Celle larve n'a point d'anus : le résidu de ses alimens s'échappe par la transpiration ; elle n'a point de bouche, mais deux cornes dentées , mobiles, écaiJIeuses. Quoiqu'elle ne marche qu'à reculons , elle se saisit des insectes les plus agiles ; elle se loge dans le sable, et se tient tranquille au fond d'un trou fait en entonnoir; alors, malheur à tout insecte imprudent qui ose en approcher ; si elle est trop éloignée pour le prendre avec ses cornes , elle fait pleuvoir sur lui une pluie de sable avec sa tète, dont elle se sert comme d'une pelle ; le malheureux perd l'équilibre, chancelle , fait de vains efforts pour s'évader, et vient tomber au fond du trou , où les cornes de la larve, ouvertes pour le recevoir, le percent en se fermant. Maîtresse de sa proie, la larve la tire un peu sous le sable, l'y cache en partie , et la suce à son aise; une fourmi est souvent dévorée en un demi quart d'heure ; mais elle ne vient à bout d'une grosse mouche de la LES MYRMÉLÉONS. 105 viande qu'en deuv ou trois heures. Après avoir épuisé tout ce que Tinsecte avait de succulent, elle le tient t'aiblenienl entre ses serres, donne un coup de tête su- bit , et jette au-delà des bords de son trou le cadavre desséché. Ce n'est que dans des terrains composés de grains fins que ces larves dressent leurs pièges ; c'est ordinai- rement au pied des vieux murs et dans les endroits les plus dégradés qu'ils s'établissent de préférence, et sur- tout dans ceux qui sont exposés au midi. Chaque larve demeure dans le même trou plusieurs jours de suite ; quand les parois s'éboulent et que la pente du trou devient trop douce, elle l'abandonne pour en faire un nouveau. C'est un pai'li qu'elle prend encore quand elle a passé plusieurs jours dans son entonnoir sans y faire de capture. Le chemin qu'elle fait est marqué par une trace re- connaissable, c'est une espèce de petit fossé d'une ligne ou deux de profondeur; la larve marche à recalons; presque tout son corps est caché sous le sable. Quand la course lui parait assez longue, elle s'arrête, s'enfonce sous le sable, et travaille à se faire un entonnoir. Pour donner à son entonnoir de justes proportions , îa larve commence par en tracer l'enceinte , en entou- rant d'un fossé un espace circulaire plus ou moins grand. Celles qui sont près d'avoir tout leur accroissement fiabilent quelquefois dans des trous dont le diamètre de l'entrée a plus de trois pouces. La profondeur des en- tonnoirs nouvellement faits a environ les trois quarts du diamètre de la grande ouverture ; elle rejette le sable avec sa tête, qu'elle a chargée avec ses pattes de devant. Quelquefois elle termine son entonnoir en une demi- heure , quelquefois aussi elle est plus de deux heures à 106 IMSECTF.S. le faire. Si elle rencontre des grains de gravier ou de petites pierres, elle iail passer dessous rexirémité de son corps, s'agite, et conduit son fardeau sur le milieu de son dos , ou elle le met en équilihre. Elle monte à reculons Itr long de la pente déjà escarpée de l'enton- noir; de moment en moment la charge est prête à tomber, et ce n'est qu'en élevant ou ahaissant certaines parties do ses anneaux que la larve parvient à la rete- nir. Enfin, i^algré tous ses ellorts, la f>ierre lui échappe quelquefois, elle roule dans le fond du précipice; le lal)Orieux insecte a le courage d'aller l'y rechercher cinq à six fois. Quand il a fini son trou, il s'y cache, attend sa proie souvent irès-long-temps ; mais il est capable de jeàner plusieurs mois sans mourir. La larve du myrméléon, sortie de l'œuf en été ou en automne , ne change point en nymphe la niême année. Elle s'enfonce dans le sable pour faire une coque com- posée de grains unis ensemble par des fils de soie. Au bout de cinq jours , l'insecte parfait paraît. Il est de couleur grise ; ses yeux sont gros et saillans; son cor- selet a sur le milieu une ligne longitudinale jaune; son abdomen est composé de huit anneaux ; les ailes sont d'un tiers plus longues que l'aljdomen, elles sont trans- parentes, avec plusieurs taches brunes; les pattes ont quelques taches jaunes. Les royrméléons semblent se nourrir de fruits. LA ?ANORPK rOMMUNH. 107 X.ES ASCAI.APH£€. Les ascalaphes appartiennent au midi de l'Europe. On en trouve aux eiivirons Je Pai is , mais rarement Tascalaphe de Barbarie. Cet insecte a les antennes lon- gues, terminées en massue; six antennules ; la tête ar- rondie, le corps noir et couvert de poils fins et serrés ; quelques taches jaunes sur le corselet, les ailes trans- parentes et veinées. Le vol des ascalaphes est très-rapide ; ils habitent les endroits sablonneux; on ignore leurs larves. X.A PANORPE COMlKnTSnS. La panorpe commune a huit lignes de longueur ; les antennes sont ténues comme des tils , noires et aussi longues que le corps ; la tête est noire , terminée antérieurement par un bec allongé, cylindrique, dur comme de la corne, à l'extrémité duquel est la bouche. Les ailes sont au nombre do quatre , diaphanes , hori- zontales, marquées de bandes noires et de nervures; le corselet est noirâtre, tacheté de jaune ; la queue des mâles est remarquable par la singularité de sa struc- ture ; elle est articulée et terminée par deux crochets qui la font ressembler 4 la queue d'un scorpion : ces crochets sont de couleur rousse. L'abdomen de la fe- melle finit en pointe écailleuse. Les panorpes fréquentent les buissons, les bois, les 108 INSECTEi». prairies. Leurs larves sont inconnues ; mais, comme l'insecte parfait se trouve aux environs des ruisseaux et des étangs, il y a lieu de croire qu'elles vivent dans les eaux. LES HI^IEROBES. Les bémérobes ont quelque rapport avec les mjrmé léons ; mais ils ont les antennes plus longues; leur tête est large; leurs yeux saillans, gros, couleur de bronze ou rouge éclatant ; leurs ailes réticulées et très-grandes : dans l'état de repos, ils les portent en toit élevé; ces ailes sont délicates et minces : il n'est point de gaze qui ait une transparence semblable à la leur. Le nom d'hémérobe a été donné a ces insectes parce qu'ils vivent au plus deux ou trois jours sous la forme d'insecte parfait. On trouve très fréquemment ces insectes dans les jardins, où leurs femelles cherchent à déposer leurs œufs. On voit souvent sur les feuilles de dillérens ar- brisseaux de petites tiges de la grosseur d'un cheveu , longues d'environ un pouce, de couleur blanche, au nombre de dix ou douze, pendues les unes à côté des au- tres, quelquefois attachées au-dessous de la feuille , quelquefois en-dessus. Ces petites tiges sont un peu courbées, et terminées chacune par une espèce de petite boule allongée , qui est l'œuf de l'hémérobe. Quelques naturalistes avaient pris ces œufs pour des plantes parasites avant que Réaumur les eût reconnus pour ce qu'ils sont. lléaumtir pense que Tœuf de l'hennérobe est enve- LES HÉMÉfiOBES. 109 loppé, par un de ses bouts, d'une matière visqueuse pro- pre à être foliée, et que c'est ce bout qui sortie premier; 3ue la femelle l'applique sur la feuille, où une portion e cette matière s'attache ; qu'elle s'éloigne ensuite; qu'alors la goutte attachée par un bout à la feuille et par l'autre à l'œuf se tire en filet, se solidifie, et en- traine l'œuf auquel il est collé. Réaumur a donné aux larves d'hémérobes le nom de lion des pucerons , parce qu'elles se nourrissent de ces insectes. Ces larves ont à la partie antérieure de la tête deux espèces de cornes, au moyen desquelles elles sai- sissent leur proie et la sucent. Placée sur une feuille qui est couverte de pucerons, la larve n'a pas de grands mouvemens à faire pour se procurer sa nourriture. Beaucoup plus agiles que ces petits insectes faibles, elle s'empare à son gré de celui qui lui convient. Saisir le plus gros et le sucer est pour elle l'affaire d'une demi-minute. Ces larves si cruelles se battent souvent entre elles, et celle qui triomphe traite son adversaire comme un puceron. Les larves des hémerobes se fabriquent elles-mêmes des habillemens qui les couvrent depuis le cou jusqu'à l'extrémité du corps. Les peaux, le duvet, les parties sèches des pucerons, et différentes autres substances lé- gères leur servent à se faire des habits blancs, bruns ou noirâtres, grossièrement entrelacés. Ceè habits sont as- sujettis sur le dos parce qu'ils s'engrènent dans les sil- lons qui séparent les anneaux. C'est avec ses deux cornes que l'insecte prend les petites masses de duvet qu'il veut faire passer sur son dos; il a l'adresse de les tenir d'abord appuyées sur sa tète ; par un mouvement brusque, il les fait sauter sur son corps. "" IJNSECTES. .I1?« tT^TvI '' ""^"' ^""' ""^ «"-^"^^ abondance, «Iles parviennent pramptement au terme où elles doi- vent se métamorphoser. C'est ordinairement quinze ours après être sorties de l'œuf qu'elles ahandonnen' ^a feuille natale; puis elles se retirent dans les plis d une autre leudle et s'enferment dans une coque f ^ e dune so.e trcs-Manche , solide, ronde corime une boule, et de la grosseur d'un pois. Si la larve subit sa métam<.rphose en été, l'insecte parlait en sort environ quinze jours après ; ma s la nym- phe de celles qu. n'ont filé qu'en autUné passe l'hiver u.vanf n"^'-"' "V ';'"^^'"^''" "" ^^'-^ ^'"^ '« printemps étonné W^r"'. '' '""'? "" ''''' P*-^ S'''^"''«' '" ««^ ^'4 Z 1^ '"i^" '^ '^Ser dans une coque aussi pi- lle mais on est bien plus étonné lorsqu'on voit parai- Ire l insecte ailé qui en pro/ient ^ I<*H£I«DgROBE AQUATIQUE» Cet hémérohe est d'un noir mat ; ses ailes sont trans- pare ne s, avec une teinte brune et des nervures noires un le trouve a la fin du printemps au bord des eaux, où la lemelle pond une prodigieuse quantité d'ceufs, qu'elle arrange les uns près des autres sur la tige ou la feuille d une plante aquatique. Un naturaliste a compté cinq r quatorze lilets mobiles, dont la couleur est transparente, nuancée de brun ; elles sont fort vives, marchent con- tiîUK'IIement en faisant ties ondidations avec leur corps Parvenues a leur grandeur, elles sortent de l'eau, s'en- Aoncent dans la terre humide , et s'y creusent un trou assez large , d'où l'insecte ailé sort quinze jours "après. On a coupé la tête à une de ces larves, qui vécut encore plus de vingt-quatre heures après avoir été d(icapitée. • — -=^«c=«— I.'HÉM£ROBS PERI.ÎI Les antennes de cette espèce sont longues, jaunes; son corps est jaunâtre ; ses ailes sont de moitié plus longues que son corps ; elles sont blanchâtres, transpa- rentes; les nervures sont vertes; dans l'insecte vivant, les yeux sont trcs-brillans, H habite l'Europe ; on le trouve dans les bois et les endroits huinides; il esl commun aux environs de Pa- ris. Il a le vol lourd, on peut le prendre facilement. Si cet insecte, qui e§t très-joli . plaît par la beauté de ses couleurs, il dégoûte par l'odeur fétide qu'il répand; il laisse aux doigts qui l'ont toudié une odeur qu'ils gar- dent long-temps. Les larves de l'héniérobe perle se nourrissent de pu- cerons 112 INSECTRS L'hémérobe chrysops ressemble à l'hémérobe perle ; mais il est d'un vert pâle , avec quelques taches noires sur son corselet et èur son ventre. UL FRIGANE. Les larves de cet insecte sont aquatiques. Elles se font une enveloppe autour du corps avec de petits brins d'herbe et de bois qu'elles lient et collent les uns aux autres au moyen d'un fil mucilagineux qui sort de leur bouche. Elles sont de couleur cendrée, ressemblent à une petite chenille , et ont six pattes de chaque côté, avec lesquelles elles marchent sur l'eau. On les trouve dans les eaux courantes; les huîtres en sont fort avides. Dans certains pays, après les avoir tirées de leur étui, on les fait servir d'appât pour les petits poissons. La i'rigane est de couleur verte ou rousse, suivant l'es- pèce ; elle a de longues antennes en fdets , les pattes argentées, la bouche garnie de quatre barbillons, les ailes blanches. Elle porte ces ailes le long du corps en toit arrondi, ce qui lui donne quelque analogie avec un papillon et l'a lait surnommer mouche papillonnacée NEVR0PTERE5 it3 tia Jo4 ^07 to3 .Ephémère . sJxiqane . 5.Mynnéleon . A-^^i^oi'^s • SPerle LKS EPHEMERES. 1 13 UES ÉPHSMXRXS. Les naturalistes ont donné ce nom à plusieurs espèces j'insectes dont la vie est d'une très-courte durée. Il y an a qui naissent après le coucher du soleil et qui finis- sent avant son lever; d'autres vivent à peine une iieure ou une demi-heure. Quelques espèces ont p/usieuis jours d'existence. Les éphémères ont la tête grosse , les antennes fori courtes; les yeux presque toujours fort gros; quatre ailes minces et transparentes, qu'elles portent, comme les papillons, perpendiculairement à leur pian de position. Leurcorps est composé de dix anneaux ; du dernier sort une queue beaucoup plus longue que l'animal , et for- mée de deux ou trois filets extrêmement fragiles, à l'aide desquels ces insectes se tiennent à volonté sur ies eaux. Les éphémères vivent dans l'eau deux ou ttois ans sous la forme de vers. Elles se creusent, dans les terres de consistance glaiseuse, de petits trous dirigés hori- zontalement, dont l'ouverture peut avoir deux ou trois lignes de diamètre. Les éphémères paraissent tous les ans à la mi-août, avec une sorte de régularité ; ce n'est que pendant un certain nombre de jours consécutifs qu'elles remplissent l'air aux environs des rivières. Elles folâtrent sur la surface des eaux : si l'on tient une lumière , elles s'y portent de toutes parts, elles décrivent des cercles à l'entour et en tous sens; elles sont en si grande abon- dance dans de certaines années, que, dès que leur in- stant de vie est passé , on les voit tomber comme des IV. . 8 114 INSRCTSt. flocons de neige; la surface de l'eau en est couverte, la terre en est jonchée : elles s'amoncèlent sur le bord des rivières et forment une couche considérable. Les pêcheurs les regardent comme une m^nne qui sert de nourriture aux poissons. Les éphémères femelles pondent sept â huit cents œufs, disposés en grappe, qui tombent au fond de l'eau. Un grand nombre est victiuic de la voracité des pois- sons. Les éphémères qui vivent plusieurs jours présentent une particularité, c'est qu'à l'état d'insecte ailé, elles ont encore à se défaire d'une dépouille. On les voit cramponnées contre une muraille ou contre un arbre , et elles restent quelquefois plus de yingt-quatre heures dans celte position, en attendant qu'elles puissent quit- ter leur vieille enveloppe. LES HYMENOPTERES. Les insectes les plus industrieux sont placés dans Tordre no?iibreux des hyménoptères ; s'ils n'approchenl point des papillons et des coléoptères par l'éclat des couleurs , leurs membres sont déliés , ce qui rend eurs mouvemens légers et faciles , et leur instinct est dmirable. Le nom d'hyménoptères veutdire ailes membraneuses. jCs ailes de Qps insectes, presque dénuées de nervures, orment un de leurs caractères distinctifs; la pièce des pattes que l'on appelle la hanche est plus longue et plus visible dans les hyménoptères que dans la plupart d^s autres insectes. LES HYMÉNOPTÈRES. Jt5 J.o< roincl'rsdeshymciioplèrcssont toutes armées d'un aiguillon tros-piquant, qui leur sert à se «lérendre , à entamer les végétaux, à percer la peau des animaux ou à pénétrer dans les trous qui doivent recevoir leurs œufs. F,es larves'des hyménoptères sont pour la plupart privées de pattes. Dépourvues du moyen de se mou- voir et privées du secours de leurs parens, qui, suivant la loi établie pour tous les insectes, périssent avant la naissance de leurs petits, elles seraient mortes de faim, si la nature n'avait pourvu à leur subsistance par des moyens inattendus. Ainsi l'on remarque, parmi plusieurs genres d'hyménoptères vivant en société, des individus plus petits que les autres , armés d'un aiijuillon , nrH>is sans sexes. Ces individus, que l'on a nommés mulets ou neutres^ ont une vie plus longue, et peuvent voir se succéder plusieurs générations de mâles et de femelles. Ce sont eux qui élèvent les êtres nouveaux, qui vont chercher des alimens, et qui bâtissent l'habitation com- mune. Les larves des autres hyménoptères se nourrissent de matières liquides qu'elles trouvent dans Ips corps où leur mère les a déposées ou dans ceux qu'elle a mis en provision à côté d'elles. Les chrysalides des hyménoptères sont immobiles j mais les parties de l'insecte parfait y sont tres-distinc- tes, quoique enveIopf)ées dans une pellicule. C'est à la fin de l'été qu'on voit les hyménoptères voltiger en grand nombre au-dessus des fleurs dont la plupart sucent la matière sucrée , ou auprès des fruits qu'ils dévorent. 116 inSRCTBS. UBS TEXTBRÈDES. On donne communément aux tenfhrèdes le nom de mouches à scie. Elles sont en général peiileç, et se lais- sent approcher et même prendre facilement. Elles por- tent leurs ailes croisées sur le corps. La partie postée rieure des femelles est armée d'une tarière en scie. On trouve les tenthrèdes sur le rosier , le saule , le cerisier, le pin, le pécher, le pommier, le poirier, etc. Les unes ont le corps jaune, d'autres verdâtrc , d'au- tres noir : quelques-unes sont de la couleur des abeilles. On voit quelquefois au printemps tomber en abon- dance les boutons des arbres , et on attribue cette chute à des vents froids, qui très-souvent n'y ont au- cune part. A peine les Heurs des arbres fruitiers sont- elles développées que les tenthrèdes vont se reposer dessus ; elles percent le bouton avec leur petite scie , et glissent un œuf dans le centre. Les déchirures que leur scie fait dans les fd^res de la jeune plante ne man- quent pas de lui nuire , et le peu de suc qui y arrive le sert qu'à la nourriture de la larve. Au moment de la métamorphose, le fruit se dessèche, abandonne la branche et tombe. La larve en sort, entre en terre, s'y fait une coque , de laquelle elle sort tenthrède. Le bois de presque tous les arbustes sert égale- ment aux tenthrèdes pour y déposer leurs œufs. Il n'y a presque point de petite branche de rosier qui ne loge chaque année un grand nombre de ces œufs. Les endroits où ces insectes ont pondu sont aisés à recon- naître : ce sont des places longues, noirâtres et dessé^- chées d'an côté seulement, ou'on aperçoit à l'extrémité des jeunes branches. LA CLAVKLLAIKE. 117 Dans les beaux jours du printemps et de Tété on peut aisément observer les tenthrèdes travaillant à laire des entailles dans les branches, et surtout dans celles du rosier. Elles en font cinq, six, huit, quelquefois beaucoup plus, chacune ne devant contenir qu'un œuf. L'ouverture de chaque entaille récente est semblable à celle d'une saignée; mais de jour en jour ces entailles prennent de la convexité , en sorte qu'elles forment une file de grains de chapelet. Cette élévation des plaies de l'arbre n'est point occasionnée par la sève extravasée , mais par l'accroissement rapide des œufs. D'autres espèces de tenthrèdes ouvrent dans l'ar- brisseau une large plaie , et y placent leurs œufs à dé couvert et rangés par paires. D'autres les posent sur les nervures des feuilles ; quelques-unes les insèrent dans les boutons de rose : lorsque l'œuf est éclos ^ la larve s'y enfonce , gagne le centre de la petite branche qui supporte le bouton, et pénètre le long de la moelle en descendant. On reconnaît qu'une de ces larves s'est établie dans un bouton de rose lorsqu'on y voit une ouverture et plusieurs petits grains noirs qui sont les excrémens de la larve. &A CX.AVEI.I.AIRS. La clavellaire jaune , type du genre , a les antennes courtes , en massue à leur sommet; quatre antennules f liformes ; le corps gros, allongé : l'abdomen des fe- melles est terminé par une tarière, comme chez les tenthrèdes femelles. 118 INSECTES. Le vol de la clavellaire est lourd ; sa larve est verte, avec uDe raie noire sur le do». Zi'UROCEBJB GSANT. L'insecte donné pour type î)ar Linné à ce genre d'hyménoptère est l'urocere géant. Il est long d'un demi-pouce j ses antennes pont jaunes ; sa tête est brune en-dessus et jaune sur les côtés; son corselet est velu et tirun , ainsi que l'abdomen , dont les pre- miers et les derniers anneaux sont teints de jaune; les pattes sont jaunes; les ailes transparentes, à nervures couleur de rouille. On trouve cet insecte sur lf« arbres, en été. Il bour- •lonne en volant. La larve éciot et se transforme dans /'intérieur du bois. I.*OK7SSE UHriCOXiORS. Les orysses ont été séparés du genre urocère par Latreille. On trouve aux environs de Paris l'orysse unicolore. La tête, lo corselet et l'aiidumen sont en- tièrement noirs, sans tache. Les antennes sont noire* ; les ailes transparentes , et les supérieures variées de noir. La femelle porte une tarière filiforme , très-lon- gue et cachée; Les orysses unicolores se posent au printemps sur les LES iCHnEUMONS. j]^ vieux arbres exposés au soleil , quelquefois même sur ceux qu'on a déjà aballus et coupés. Le sapin, le hélre et le chêne sont les arbres qu'ils semblent préférer. Leurs métamorphoses sont inconnues , mais leurs lar- ves viveot certainement dans l'intérieur du bois. Le épingles avec lesquelles on a piqué ces insecte» s ^rouillent prompicment, et Lutreille a lait la même re- marque par rapport a la plupart des insectes iigoivorcs (ilans leur premier âge. X.£S ICHMXUMONTS. Les ichneumons, appelés aussi mouchei à antenne, vibrantes, ont quatre ailes, et sont armés de deuj fortes dents. Leur ventre lient à la poitrine par un file irès-fm. La queue des femeMes renferme une tarièrt capable de pénétrer les corps les plus compactes Lorsqu'une mouche ichneunione est pressée du be- soin de pondre ses œufs , elle va se poser sur une chenille ou sur une larve. L'insecte a beau s'agiter, la mouche enfonce sa tarière, et coule un œut au fond de la plaie qu'elle vient de faire. Les larves des abeilles maçonnes , les ci.'enilles les teignes, les petites araignées, les charairçons, les pucerons , deviennent ainsi la proie et le nid des ichneumons. La larve pompe les sucs nourriciers qui servent à l'entretien et à l'accroissement des che- nilles; et l'on voit avec élonnement, au bout de quel- ques jours, auprès des cadavres de chenilles à demi- roDgées , une vingtaine de petites coques de soie d'un 120 INSECTES. beau jaune : ce sont les larves des ichneumons qui fllcni ces coques pour subir leur métamorphose. LE CHAI.CIS NAIN. Le seul insecte du genre des chalcis très-commun aux environs de Paris est le chalcis nain. On le trouve en été dans les jardins, sur les fleurs. Il est très-vif : sa larve est inconnue. Le chalcis nain a les antennes noires, de la longueur de la tête , qui est aplatie ei d'un noir mat; le corselet est de même couleur, chagriné, terminé postérieurement par deux petites pointes courtes: l'abdomen est ovale, d'un noir luisant. Les deux premières paires de pattes sont jaunes, avec une taclie noire à la base des cuisses et sur le milieu des jambes ; les postérieures sont noires. Les cuisses sont renQées et dentées : elles ont une grande tache jaune à leur extrémité. LES CINIPS. Les cinips viennent de larves qui vivent enfermées dans des grottes ou tubérosités qu'elles produisent sur les feuilles ou les tiges des plantes. Les cinips femelles déposent leurs œufs dans les différentes parties des plantes : chaque œuf res'e dans la place qui lui est destinée, au moyen d'ung espèce de glu dont il est LK CIMIPS DES MOUCHES. 121 enduit.. Les sucs de la feuille ou de la plante s'épan- chant par les vaisseaux qui se trouvent ouverts en cet endroit, il se forme une excroissance ou tubérosité dans laquelle l'œuf se trouve renfermé. Quand la larve sort de l'œuf, elle ronge et suce la galle, qui croU et prend de la solidité à mesure qu'elle la mange. Quelques-unes de ces galles ont dans leur intérieur une seule cavité , dans laquelle plusieurs larves vivent ensemble, ou plusieurs cavités entre lesquelles il y a des communications. L'intérieur de quelques autres est rempli de plus de cent cellules , chacune occu- pée par un seul insecte ; enfin d'autres n'ont qu'une cavité, habitée par un insecte qui vit solitaire. Les galles otfrent une grande variété dans leur forme. Les plus communes ont la figure arrondie , comme celle qu'on appelle noix de galle. Le même arbre peut produire à la fois plusieurs espèces de galles. Les larves des cinips croissent avec une rapidité surprenante. Elles sont blanches , se tiennent roulées en boule dans une cavité sphérique. Elles convertissent absolument tout ce qu'elles mangent en leur propre substance , et ne rendent point d'excrémens. UE CIWIFS DES MOUCHES. Cet insecte a une ligne de long. Son corps est d'up vert foncé, doré et brillant; ses ailes transparente» sont placées horizontalement sur le corps. Il fait de petits sauts en volant et se pose souvent à terre. 1S3 INSECTES. Sa iarve vit dans rintérieur des mouches-mangcuscB de pucerons, et dans celui des coccinelles. Elle se change en iusecle parlail dans le corps même de 1«| nymphe, aux dépens duquel elle a vécu. Un autre cinips, le cinips des chrysalides, s'établit dans rintérieur des chenilles-mineuses du pommier. Une lroisieu)e espèce , le cinips des larves , vit dans le corps dus chenilles veiuus à seize pattes. Quand la larve va se iranslormer , elle sort du corps de la che- nille , et se place sur une feuille , le dos appliqué sur la surface, où il se trouve collé par une liqueur gluante. La larve du cinips noir vil dans les œufs des papil- lons, des punaises et autres insectes. UB CINIPS DU 2ÉDÉGAB,. Ses antennes sont noires , cendrées , plus lonnies que la télé ; la tête et le corselet sont verts; l'abdornen est d'une belle couleur pourpre et de forme ovale , allongée ; l'aiguillon de la femelle est beaucoup plus long que le corps ; les pattes sont jaunes ; les ailes transparentes, avec une légère teinte de brun. La larve de ce cinips vit dans Tintérieur des galles chevelues du rosier sauvage connu sous le nom de bédégar. Il habite l'Europe , et est commun aux envi« rons de Paris. -i»U I.I£RRE TERKESTIli:. Ce cinips est d'uo brun noirâtre ; son corselet est un peu velu. Sa larve vil dans une galle en ponioie qui crotl sur le lierre terrestre. L'intérieur tie celle j,'alie est très-spongieux. De pe- tites larves charnues, hlariches, parlent de la circon- férence et se divisent vers le ccnire , en laissant des vides entre elles. Au contre de la j^alle sont de petites boules ligneuses, grosses comme des pois, creuses, et contenant chacune une larve. I.ES CIKTIPS Z>U CHil^'E. On en compte quatre espèces : celui des feuilles , le cinips rosacé , celui des racines et le cinips solitaire. Lô cinips des léuilîes a environ une ligne de lon- gueur ; les antennes sont d'un jaune pâle ; le corselet c;t l'ahdomen d'un vert doré; les pattes pâles; les ailes trauspurenies. La larve est dans l'intérieur d'une galle qu'on trouve sur les feuilles de chêne. Cette galle paraît des deux côtés de la feuille; elle est formée de deux cônes. Sa cavité intérieure est trés-granJe , et ses parois n'ont à peu près que le douhle de l'épaisseur de la feuille : elle est un peu ligneuse. Le cinips rosacé a environ une ligne ; le corps est d'un vert doré sombre; les antennes et les paltes sont d'une couleur fauve. 124 INSECTES. Ce cinips dépose ses œufs dans les bourgeons du chêne et y produit une galle qui ressemble au calice des Heurs de la jacée. Le cinips des racines a deux lignes de long; il est brun, ses ailes sont transparentes. Sa larve vit dans la plus ligneuse de toutes les galles, qu'on trouve quel- quefois sur les liges et les racines du chêne et de dilfé rens autres arbres. Le cinips solitaire a une ligne et demie. Il est d'un brun bronzé ; ses ailes sont blanches. Sa larve vit soli- taire dans une petite galle ronde et ligneuse, qu'on voit sous les feuilles du chêne attachée aux nervures. Is^ CINIPS SU FIGUIER. Ce cinips a environ une ligne de longueur. Les, an- tennes sont noires, cendrées; tout le corps est d'un noir luisant ; les pattes sont d'un brun noir ; les ailes sont transparentes et sans taches. La larve est blanche ; elle n'a point de pattes : elle vit dans l'intérieur des graines de la figue. On se servait chez les anciens, et Ton se sert encore dans le Levant , des larves de ce cinips pour la cupn- fication. C'est un proct'dé qui consiste à employer les insectes qui ont vécu dans les figues sauvages pour hâter la maturité de quelques variétés de figues culti vées. Dans nos départemens méridionaux , ce n'est guère que dans les graines des figues sauvages que se 'rou- TES t.EUOOPSlS. 125 vent les larves des cinips. Lorsque les tleurs femelles du figuier sont assez caractérisées , les cinips pé nèirent par l'œil , et déposent un œuf dans chaque semence. Un mois sulfit à la larve pour parvenir à sa dernière TiétamorDhose. I.ES X.EUCOPSIS. i^es leucopsis sont très-faciles à distinguer des guê- pes par la forme de leur abdomen , comprimé, renflé vers le milieu , obtus à l'extrémité, composé de deux anneaux Ces deux anneaux sont séparés dans la plus grande partie de leur circonférence; ils ne sont joints ensemble qu'en dessous, par une espèce de charnière qui laisse à l'ir secte la faci-Hté de mouvoir son dernier anneau à volonté. L'arguillon du leucopsis femelle prend naissance près de la base de l'abdomen : il y est appliqué et re- couvert par une pièce droite qui se termine au-delà de l'extrémité de l'abdomen, où l'aiguillon se recourbe ?ur le dos et s'étend jusqu'au corselet. La femelle est également pourvue d'une tarière filiforme, également recourbée sur le dos. On trouve aux environs de Paris la leucopsis dorsi- gère. Elle a les antennes noires, jaunes à la base ; la tète noire ; le corselet noir, avec deux lignes jaunes à sa partie antérieure, une à sa partie postérieure au- dessus de l'écusson, et une de même couleur au-dessus de la base des ailes. L'abdomen est comprimé , obtus , I iC INSECTES. d'un noir hrillant , avec deux bandes ei des taches jaunes; les pattes sont jaunes; les cuisses postérieures larges , »vanlés pour leur travail et leur éeononjie ; mais ce qu'on a dit des prélcndurs provisions que les four- mis font l'été pour l'hiver se trouve détruit par des observations modernes. li y a deux espèces de fourmis qui frappent commu- nément notre vue en France; savoir: la petite espèce de fourmi rouge que nous voyons dans oos jardins , et la grosse fourmi des bois. On nomme fourmilière le b'eu que les fourmis ont arrangé pour y établir leur doînicile. On trouve dans une lourmilièrc des founnis n)àles , des femelles et des ouvrières sans sexe. Les fourmis mâles sont reconnaissables par leur pe- titesse et la gro'îseur de leurs yeux, /.es femelles sont Vrès-grandes , très-grosses, ailées, ainsi que les màies : elles ont un aiguillon à l'anus. Les ouvrières -ont égale- ment un aiguillon , mais elle? sont dépourvues d'ailes. On ne rencontre guère dans les fourmilières que le« ouvrières et les femelles ;• ces dernières s'y rendent pour déposer leurs œuts. Les mâles volent aux envi- rons , mais ils s'approchent peu de l'habitation gé nérale. Les fourmis s'étabh'ssent dans un terrain sec et ferme, au pied d un arbre, d'un mur ou d'une vieMIe masure : le tronc creusé d'un arbre caduc est encore une position très-avantageuse pour leur nid. Elles le placent toujours du côté échauflé par le soleil. L'entrée 128 INSECTES. de cette habitation est un peu cintrée en forme de voûte, soutenue par des racines d'arbres ou de plantes, re- couvertes de morceaux d'écorce tendre et légère , ou de côtes de feuilles décortiquées. Quelquefois il y a deux ou trois entrées pour une seule demeure : ces entrées conduisent à une cavité souterraine , enfoncée souvent d'un pied, et plus, en terre, assez large, irrégulière en dedans , mais sans aucune séparation m galerie. On sent qu'une pareille cavité doit coûter beaucoup de travaux à des insectes si petits, qui ne peuvent dé- tacher à la fois qu'une irès-petile molécule de terre, mais leur nombre supplée à la force et à la grandeur. Ce nombre prodigieux de fourmis travaille à la fois sans s'embarrasser. Elles ont soin de se partager en deux bandes : l'une est composée de fourmis qui emportent la terre dehors, l'autre de celles qui rentrent.poup travailler Lorsque la fourmilière est creusée , les fourmis s'y retirent tous les soirs. Ce n'est qu'après ce travail fait qu'elles songent à manger. Elles vont à la picorée : fruits, graines, insectes morts, charognes, pain, sucre, confitures, tout leur est bon. L'intérieur des maisons les mieux closes n'est point exempt de leurs ravages ; elles trouvent les moyens de s'y insinuer, d'entamer, de dépecer , de dévorer et d'enlever tout ce qui se trouve sur leurs pas. Dès qu'elles ont découvert quel- que butin, elles le portent à la fourmilière pour la con- sommation quotidienne. C'est là le réfectoire , la salle des festins, le lieu d'assemblée. Il n'y a point de salle particulière dans cette petite république: tout y est en commun. On voit ces insectes porter ou tirer des far- deaux beaucoup plus pcsans qu'eux. Si le fardeau est trop lourd , on va chercher du renfort. Les fourmis se LES FOURMIS COMMUWKS. 129 mettent quelquefois trois ou quatre pour le traîner, ou bien elles le déchirent avec leurs mâchoires, et rem- portent pièce à pièce. Les fourmis sont voraces, carnassières : elles ne s'allacheni pas seulement aux carcasses des hannetons et d'autres coléoptères ; n.ais si l'on jette dans la fourmilière une grenouille, un lézard, un rat ou un oiseau, on les trouvera, au bout de quelques jours, disséqués plus délicatement qu'ils ne pourraient l'être par la main du plus habile anatomiste. La nourriture que les fourmis rapportent n'est point gardée en réserve : elle est consommée sur-le-champ -, les restes sont emportés au dehors dès qu'ils com- mencent à se gâter. Les œufs des fourmis sont blancs et ohlongs ; le seul soin des femelles est de les pondre : les ouvrières .élèvent les larves: pendant les beaux jours de l'été, elles les apportent à l'entrée de leur souterrain ; elles les exposent dès le matin aux premiers ravons du so- leil. Les larves des fourmis n'ont point de pattes ; leur corps est composé de douze anneaux. Elles se trans- forment en nymphes fort molles et lluides, enveloppées d'une peau blanche et transparente. Après la fécondation , tous les mâles périssent, ainsi qu'une grande partie des femelles. Au commencement de l'hiver on ne trouve guère que des ouvrières , qui passent la mauvaise saison dans leur souterrain, en- gourdies sans mouvement, et entassées les unes sur les autres. Dès les premières chaleurs du printemps, ces four- mis commencent à se réveiller de leur état létJiargique, débouchent les ouvertures des galeries qui aboutis- IV. Q fSO IWSKCTKS. sent au lieu où elles se retirent , et sortent de lear de- meure, f '. 7 a du risque i irriter les fourmis , surtout dans les pays chauds. Les femelles, et notammi^nt les ou- yrièrcs , introduisent dans la peau une liqueur acre et mordicante , qui produit l'eûet d'un petit vésicatoire. flelle liqueur occasionne dans la partie oÛensée de pet! le» enflures rougeâtres, accompagnées de déman- geaisons, mais dont on se guérit en appliquant sur la Îjeav» des compr«fts«8 trempées dans rhuile d'ol've ou '^icali volatil. VRS rOVBMIS friELAXGtBJES. î>es fourmis du Sénégal élèvent des pyramides unies et cimentées au dehors, ayant une seule ouTerture qui se trouve vers le tiers de leur hauteur, d'où les fourmis descendent sous terre par une rampe oir<'ulaire. Sur laCrtte d'Or, en Guinée et i Mair, ra- vage nos espaliers, et surtout nos muscats, dout elle est très- friande. C'est à un pied ou un pied et demi de profondeur, au milieu d'un pré, d'un champ, sur les bords d'une allée ou d'un grand chemin, dans un lieu où la terre est facile à remuer, que l'on trouve les guêpiers; ils se font remarquer à la surface du sol par un trou qui peut avoir un pouce de diamètre, et par lequel les guêpes entrent et sortent continuellement. Ce trou est une espèce de galeri^que les guêpes ont faite à force de miner , et qui conduit par des détours au séjour ténébreux où est construit le guêpier. Lorsqu'on veut jouir du plaisir d'examiner un guê- pier , on peut commencer par faire périr les guêpes, en introduisant par l'ouverture une mèche soufrée , dont la vapeur les étouiïe. On fouille ensuite la ferre légèrement, et on découvre enfin une espèce de boule allongée ou sphérique, qui a jusqu'à quatorze ou quinze pouces dans son plus grand diamètre. On ob- I40 llf SECTES. serve toujours deux portes, l'une d'entrée, l'autre de sortie. Si l'on coupe un guopier en doux, on remarque d ij'iurd son enveloppe, dont l'épaisseur est d'un pouce ou d'un pouce et demi, et qui n'est composée que de plusieurs couches d'une espèce de papier. L'usage de ce mur est de garantir l'intérieur du nid contre l'humi- dité d;! la terre et de la pluie : ce papier y paraît peu pro- pre ; mais ici la structure de l'édifice" supplée à sa fai- bless.'^. Toutes ces feuilles de papier, au lieu d'être piatec et appliquées exactement les unes sur les autres, •ont t^éparées et ne forment qu'un assemblage de pe- tites voûtes. On rencontre très-fréquemment des guêpes atta- chées sur de vieux treillages, de vieux châssis ou au- trft.-« rois vermoulus; elles sont occupées à ratisser le bol» avec leurs dents, à en détacher les fibres, à les écharper, les couper, les mettre en masses rondes. C'est la matière première de leur papier. Humectes avec la liqueur qu'elles dégorgent, ces petites fibres qu'elles pétrissent avec leurs pattes et réduis<;nt en lames minces à l'aide de leurs dents, forment l'enve- loppe et les cellules du guêpier. L'intérieur du guêpier est un édifice qui a quelque- fois douze à quinze étages, mais dont les inférieurs sont bâtis les derniers. Entre chaque étage règne une colon- nade formée par les liens employés à tenir suspendu le gâteau inférieur. Ces étages sont des espèces de places publiques, ornées de colonnades ; les cellules n'ont qu'un seul rang, dont les ouvertures sont en bas. Elles sont uniquement destinées à loger les larves. On peut compter dans un guêpier de moyenne grandeur jusqu'à dix mille alvéoles; et comme chaque alvéole peut servir de berceau à trois jeunes guêpes, consé* LA GURPK COMMUNE OU DOMESTIQUE. 141 quemmenl un guêpier peut produire par an trente millt; guêpes. Une république de guc'pes, quelque nombreuse qu'elic ïioit, est presque l'ouvrage d'une seule mère, qui a été fécondée en automne, et commence a pondre au printemps. Elle creuse elle-niéme en partie la cavité qui contient le guêpier, ou bien elle profite d'un trou de taujie, dans lequel elle construit des alvéoles, et y dépose à mesure ses œufs. Au bout de vingt jours, ces œufs ont passé par l'état de larves et de nymphes. La mère les a nourries, veillées et soignées toute seule; mais à peine sont-elles écloses, qu'elles Taident dans les travaux du ménage. La mère guêpe donne naissance à des nidles, à des femelles el à des guêpes sans sexe, ou ouvrières, chargées presque seules de tout le travail. Comme ces dernières aident la mère dans ses travaux, la nature a sagement établi qu'elles naîtraient les premières. Un guêpier ne se peuple des deux sexes que vers la fin du mois d'août, après avoir été pourvu d'un grand nombre d'ouvrières neutres. Pour quinze ou seize mil- liers d'ouvrières, on trouve à la fin de l'été trois cents mâles et autant de femelles. A mesure que les larves éclosent, on va leur cher- cher la becquée; mais on proportionne l'aliment à la délicatesse de leur estomac, aussi ne leur dégorge-ton d'abord que du sirop de fruits, du jus de viande ou du hachis, jusqu'à ce qu'elles soient assez fortes pour pren- dre des nourritures plus solides, manger des ventres d'insectes, et même de la viande crue. Lorsque les larves sont arrivées à leur accrois- sement complet, elles filent une coque qui tapisse eî bouche leurs cellules ; elles passent à l'état de nym])hc9j 1 42 iRSEcrrss. e,l, au bout de quelques jours, à celui de gu(îpes , qui, dès rinstant qu'elles sont nées, vont sur-le-champ chercher leur nourriture. Les guêpes ne font point de provisions : ce sont des briganJs qui marchent par bandes, et semblent nés pour vivre à nos dépens ; nos viandes et nos fruits sont leur proie. Quelquefois k-s guêpes se jettent sur nos abeilles, les saisissent, les partagent en deux, et em- portent la partie postérieure, qu'elles savent contenir le miel et les intestins. On voit les guêpes en grand nombre dans la bouti- que des bouchers de village, où elles coupent des mor- ceaux si pesans, qu'elles sont obligées de se reposer à terre. Les bouchers, pour éviter un plus grand pillage, laissent sur leur établi un foie de veau ou une rate de bœuf, à laquelle les guêpes s'attachent de préférence. D'ailleurs elles leur rendent le service de poursuivre ces grosses mouches bleues qui déposent leurs œufs sur la viande; ces mouches n'osent plus approcher d'une boutique où elles aperçoivent les guêpes , leurs plus cruels ennemis. Dans les momens d'abondance, lorsque les ouvrières ont été an pillage, elles apportent la provision au logis et en font part à leurs compagnes. S'il survient des pluies, les guêpes sont obligées de jeûner. Ce n'est qu'au commencement de l'automne qu'un guêpier peut passer pour complet. La mère primitive commence à sortir vers le mois de septembre, et mène avec elle les mâles et les femelles nouvellement nés. Les mâles s'occupent à tenir le guêpier net, et à jeter dehors les corps morts. Les femelles sont plus actives. Leurs soins s'étendent à tout ; mais la ponte est la plus essentielle de leurs fonctions. LA GUÊPE DE CAYENNK. 143 Vers le mois d'octobre, une o«pèoc de fureur s'empare tout-à-coup des guêpes; une guerre intestine se déclare dans le guêpier ; les œufs, les vers, les nymphes sont jetés hors des cellules ; les pères cl mères, les ouvrières même ne font que languir; ils perdent la force de chercher leur nourriture, et périssent presque tous de faim et de misère. Si quelqu'une des femelles fécon- dées peut trouver un trou de mur pour s'y mettre à l'a- bri du froid, elle reparaît au printemps et jette seule les fondemens d'une nouvelle république. ImA guêpi: de catesinx. La guêpe deCayenne ou canonnière est plus petite que celle de notre climat ; elle naît, croît et vitpresquedcla même manière; mais son travail est plus digne d'atten- tion. Son guêpier est fait d'un carton qui ne serait pas désavoué par nos meilleurs ouvriers. Les guêpes de Cayenne atl.ichent leur guêpier à une branche d'arbre ; son enveloppe est une boîte de car- ton longue de douze à quinze pouces. Elle a la figure d'une cloche allongée , fermée par en bas, qui n'aurait pour toute ouverture qu'un trou d'environ cinq lignes de diamètre à son fond. L'intérieur est occupé par des gâteaux de même matière , disposés par étage ; la cir- conférence de chaque gâteau fait partout corps avec la boîte. Chacun de ces gâteaux, a un trou vers son n)ilieii, qui permet aux guêpes d'aller d'étage en étage. 144 INSECTES. I»A GUÊPE Af RIE£7Bi£. La guêpe aérienne est la plus petite de toutes celles qui vivent en société. Elle étaLIit son nid en (ficin air; elle l'attache communément à une branche d'arbre; on voit des nids de diverses grosseurs, depuis celle d'une orange jusqu'à celle d'un œuf de poule. Les gâteaux sont placés verticalement, et défendus par une enveloppe composée d'un très-grand nombre de feuilles, que, sans leur couleur grise, on pourrait pren- dre pour une énoime rose commençant a s'épanouir- Une espèce de vernis, dont les guêpes recouvrent la sur- face entière de leur nid, facilite l'écoulement de l'eau. Ce vernis est même si bon, qu'on a laissé tremper dans l'eau un de ces nids , qui n'a^été nullement altéré ni ra- molh. La vie et les occupations des guêpes aériennes sont à peu près les mêmes que celles des guêpes souter- raines. Z.E FBELOSr. Le frelon est infiniment supérieur en force aux autres genres de guêpes; il a jusqu'à quinze lignes de long , îiiais il n'est pas délie dans ses proportions ; sa couleur cfDminante est le brun ; il est un peu velu; il a l'abdo- men jaune avec deis ponctuations noires. La piqûre des frt-lons est très-douloureuse. On a vu LES lUCKRES. 14â un observateur, piqué vivement par un de ces insectes, perdre connaissance et avoir la lièvre pendant deux ou trois jours. Les gâteaux des fn Ions sont disposés de même que ceux des guêpes domestiques; mais les liens qui les at- tachent les uns aux autres sont plus hauts, plus massifs et encore moins réguliers. Le gâteau du milieu est beau- coup plus gros que les autres; et, comme ils sont laits d'une sorte de papier plus cassant parce que la matière employée n'est que de la sciure de bois pourri, les fre- lons ont soin de mettre leur nid dans le creux d'un tronc d'arbre, ou dans d'aulres lieux abrités, où l'eau ne saurait pénétrer. L'entrée du guêpier est un trou percé à côté de l'arbre, et qui, traversant le bois, vient sortir par l'écorce. I.ES EUCiBES. Ce genre d'insectes est composé de sept espèces ; la plus commune aux environs de Paris, l'eucère à lon- gues antennes, a environ six lignes de longueur ; ses antennes sont plus longues que son corps; elles sont noiies, composées de treize anneaux : l'insecte les porte couchées sur son corps ; le devant de la tête et la lèvre supérieure sont jaunes; le corselet et l'abdomen sont noirs , couverts de poils d'un jaune roux , quelquefois grisâtres. Les ouvrières ont moins de poils sur l'abdo- men que les mâles et les femelles. L'eucère à longues afitenoes habite l'Europe. On la IV. 10 146 INSECTES. trouve en été sur les Ueurs ; elle y ramasse le pollen des Heurs pour la nourriture de ses larves. Ces larves viennent d'œufs dispersés par les femelles dans des trous pratiqués en terre. IJSS ABEII.I.ES DOMESTICITES. Les abeilles ont la t(^le triangulaire, attachée au cor- selet par un cou très-court ; la bouche composée d'une lèvre supérieure, de deux mandibules et d'une trompe coudée. Lorsqu'une abeille entre dans une fleur épa- nouie pour recueillir la liqueur mielleuse qui y est con- tenue, elle allonge sa trom()c et en applique l'extrémité contre les nectaires des Ueurs. L'abdomen des abeilles lemellcs et ouvrières est ter- miné par un aiguillon iros-poinlu, renfermé dans une espèce de boîte ; cet aiguillon est con)posé de deux filets écailleux , et garni de quinze ou seize dentelures très- fines, qui renipéchcntde sortir des chaiis dans lesquelles l'abeille l'a introduit : aussi l'y laisse-t-elle souvent avec toutes ses dépendances lorsqu'elle veut le retirer avec trop de précipitation ; dans ce cas, elle meurt peu de temps après l'avoir perdu. Le poison acre que l'abeille insinue dans la plaie qu'elle fait est renfermé dans une vessie placée à la base de l'étui ou gaîne de l'aiguillon. En volant, ces insectes font entendre un bruit qu'on nomme bourdonnement. Il est occasionné par une forte vibration des ailes supérieures. Les abeilles sont plus ou moins velues selon les espèces; HYMENOPTERES ET HÉMIPTÈRES p j4p 2sS iA"beine . 2 Cinipa des feuilles de Qiène SCoclieDille surleçramcn 127 -tSg fîî ^-"^ ^^^ pourîni B.Gviepe . 6.Frdon . y Jchneumon . 6.Nomadç. LES ABEILLES DOMESTIQUES. 147 les poils qui les couvrent leur servent à ramasser la matière de la cire qu'elles trouvent dans les Heurs : lorsqu'une abeille veut faire sa récolte, elle entre dans le calice d'une Ijeur, frotte son corps le long des éta- mines, et, lorsque ses poils sont chargés de la pous- sière qu'ils en ont délacliée, elle part avec son butin, et dirige son vol vcrs'le nid. Elle a soin, avant d'y retour- ner, d'enlever cette poussière avec ses paUcs de der- rière, dont elle se sert comme do brosse, et d'en former deux petites pelotes qu'elle place à chacune de ses jambes postérieures. On trouve parmi les abeilles domestiques des indivi- dus de trois sortes, les mâles, les femelles et les ou- vrières ; celles-ci sont chargées de tout le travail ; ce sont elles qui vont à la récolte de la cire et du miel, qui construisent les nids et qui nourrissent les petits. Une ruche est ordinairement b.abilée par une seule femelle, par deux cents à huit cents mâles, et par quinze à seize mille ouvrières. Les femelles se distinguent à la longueur de leur abdomen ; les ouvrières sont plus pe- tites que les mâles et les femelles. Les ruches sont remplies de gâteaux composés de cellules de figure hexagone, appliquées les unes contre les autres. Cliaque côté du gâteau contient à peu près un nombre égal de cellules ou alvéoles, dont les unes servent à conserver le miel, les autres à contenir les œufs et par suite ies larves. Les abeilles placent leurs gâteaux parallèlement, et laissent entre eux un chemin d'une largeur suffisante pour que deux abeilles puissent y marcher à la fois. La matière employée dans la fabrication des gâteaux est la poussière qu'elles ramassent, convertie en cire dans leur est«^mac . après qu'elles l'oat introduite dans 1 48 INSECTES. leur corps , uon pas par leur trompe , mais par leui bouclie. Le premier soin des abeilles , dès qu'elles s'établis- sent dans une nouvelle ruche, est d'en boucber toutes les ouvertures avec du propolis, substance qu'elles tirent des jeunes bourgeons du peuplier, du saule et autres arbres. Elles enduisent également de propolis les bases qui soutiennent les gâteaux , et souvent elles en étendent sur les parois intérieures. La liqueur mielleuse que les abeilles enlèvent aux fleurs avec leur trompe e&t conduite par cet organe dans la bouche , où se trouve la langue , qui pousse le miel dans l'œsophage. Lorsqu'une abeille a rempli de miel son estomac, elle le porte à la ruche, et cher- che une cellule pour le dégorger. Souvent une de ces abeillesest rencontrée, dans son chemin, parqnelques- imes des ouvrières qui n'ont pu aller à la récolte. Alors elle s'arrête, redresse et étend sa trompe, et présente du miel à l'ouverture de sa bouche ; les autres y met- tent le bout de leur trompe et sucent le miel. Une partie du miel est destinée à la consommation journalière; une autre est renfermée dans des alvéoles qui ont chacune un couvercle de cire, et forme la pro- vision d'hiver. Les œufs sont placés dans les cellules qui ne con- tiennent point de miel. Les larves sortent des œufs au bout de tiois jours ; elles sont sans pattes , de couleur blanche, et roulées en cercle, au fond de leurs cel- lules, sur une couche assez épaisse de gelée blanchâ- tre. Les abeilles leur prodiguent les soins les plus ten- dres; elles les visitent sans cesse, renouvellent sans cesse la provision de bouillie qu'elles leur donnent, se relayent, et passent tour à tour leur tête à l'entrée de LUS ABEILLES DOMESTIQUES. 149 la cellule pour examiner attentivement si la larve est logée à l'aise et si elle a ce qu'il lui faut. Les larves de femelles et d'ouvrières ne restent que cinq jours sous cette forme : celles des mâles y passent un jour de plus. Lorsque les larves ont pris leur ac- croissement, les abeilles ferment leurs cellules avec un couvercle de cire , et la larve commence à filer pour tapisser l'intérieur de sa cellule. Elle fait une toile d'un tissu extrêmement fin et très-serré ; elle emploie trente-six heures à cet ouvrage , et trois jours après elle se métamorphose en nymphe. Au bout de huit jours, la jeune abeille sort de son enveloppe, perce le couvercle de sa cellule , et va se poser sur le gâteau. Les abeilles qui l'aperçoivent s'empressent autour d'elle, la lèchent, essuient ses membres huniides, lui présentent leur trompe chargée de miel, lui appren- nent où sont les parties de la ruche, soutiennent son premier essor, pendant que d'autres abeilles se hâtent de nettoyer la cellule vide et de la mettre en état de service. Les larves qui doivent devenir des femelles ou reines sont encore mieux traitées. Leurs cellules sont beau- coup plus grandes que les autres ; la pâtée leur est donnée avec profusion et a plus de saveur : elles sont placées dans leurs cellules verticalement, la tête en bas. Les femelles ne pondent dans les cellules royales qu'après la ponte des œufs mâles, et lorsqu'elles jugent la ruche assez peuplée pour fournir un essaim. Quand le nombre des abeilles est si considérable que la même ruche ne peut plus les contenir toutes, elles se déter- minent à former un essaim sous la direction de leur vieille reine. C'est ordinairement par un beau jour et 150 msKCTRs. un soleil ardent, depuis onze heures du matin jusque vers quatre heures du soir, que sortent les essaims, ils vont se réunir en pelotons sur un arhre voisin, et former une grappe plus ou moins grosse d'abeilles cramponnées les unes aux autres par les pattes. * Pour s'emparer des essaims, on force les aheilies à s'abaisser en leur jetant à pleines mains du sable ou de la Lerre. Puis, quand elles se sont placées sur une branche, on apporte une ruche auprès ; on l'y soutient renversée, et on lait tomber les abeilles dedans avec une baguette et avec la main, sans craindre leurs pi- qûres, parce que dans cette circonstance ellts ne font point usage de leur aiguillon. Il suffit que la plus grande partie de l'essaim entre dan» la ruche pour être suivie du reste. Alors on renverse la ruche, à laquelle on a soin de ménager des ouvertures. Si quelques abeilles s'obstinent à rester sur la l)ranche, pour les en éloigner, on l'rolte cette branche avec des feuilles de rose et de sureau, dont l'odeur déplaît aux abeilles. On frotte, au contraire, 'es parois de leur nouvelle hal>ilation avec des herbes et des Heurs dont elles aiment le parfum, comme des feuilles de mélisse, des tleurs de fèves, ou bien on l'enduit légèrement de miel, et, après le soleil couché, on transporte doucement la ruche sur le sup- port qu'on lui a destine. L'ancienne ruche ne tarde pas à se trouver aussi peuplée qu'avant le départ de l'essaim. Si la reine meurt par accident, les abeilles prennent des larves d'ouvrières pour la remplacer, agrandissent le» cellule» de ces larves, et leur donnent de la pStée royale. Toutes les abeilles communes étant originairement du sexe fé- minin, cette nourriture plus substantielle sulBt pour les rendre fécondes. M. Huber a observé que les larves LES ABEILLES DOMRSTIQUES. 151 qui n*Qnt reçu qu'une petite portion de bouillie royale ne pondent que des œufs de mâleâ et en petite quan- tité. Dès qu'une reine est née, son instinct la porte à dé- truire toutes celles qui doivent naître après elle , et elle s'approche des cellules pour percer les nymphes de son aiguillon ; mais les ouvrières se rassemlilenl en nombre et la forcent à s'éloigner. Cette jeune femelle est alors dans une agitation extrême : elle communique son trouille à un grand nombre d'ouvrières, les entraîne hors de la ruche, et va former une colonie. Cela n'arrive que dans le temps des essaims. Dans le cas où les abeilles ont nourri des larves d'ouvrières pour remplacer la reine qu'elles ont perdue, la femelle qui sort la première tue toutes les autres impitoyable- ment. Lorsque deux femelles sortent en même temps, elles se livrent un combat à mort, sans que les abeilles qui en sont spectatrices y prennent part, et celle qui triomphe est adoptée. Les abeilles adoptent également une reine étran- gère, si on leur en donne une, vingt-quatre heures après qu'elles ont perdu la leur ; mais si on la leur donne avant ce temps, elle est mal accueillie , et quel- quefois étouflée par les abeilles, qui la gardent comme prisonnière. Dès qu'elles l'ont reconnue , elles détrui- éent aussitôt les cellules qu'elles avaient agrandies pour élever des larves d'ouvrières à l'état de reine , et continuent leur travail comme si la nouvelle reine était née parmi elles. Dans les essaims dont les reines «ont complètement fécondes , les ouvrières procèdent au massacre général des mâles. C'est ordinairement dans les deux derniers mois de l'été que , pendant trois à quatre jours , elles 1 52 IHSECTKS. en font une tuerie effroyable. On les voit , du malin au soir , acharnées sur ces malheureux , qu'elle^ met- tent en pièces et traînent morts ou mourans hors de la ruche : elles n'épargnent pas même ceux qui ne sont point encore parvenus à l'état de nymphes. Il périt beaucoup d'abeilles tous les ans, les une» naturellement , les autres de mort violente. Ces in- sectes ont beaucoup d'ennemis : les mulots, les oi- seaux, quelques espèces de guêpes, d'araignées, de teignes et de mites. Nous ne nous étendrons ni sur l'utilité dont les abeilles sont à l'homme , ni sur les dillérens systèmes de ruches inventées pour faciliter la fabrication et la récolte du miel. Nous terminerons en disant quelques mots de la manière dont on enlève d'une ruche les gâ- teaux que. des milliers d'insectes bien armés sont très- disposés à défendre. L'homme qui entreprend cette espèce d'expédition mi- litaire a le soin de se couvrir le visage et les mains pour se mettre à l'abri des piqûres. Il engourdit les abeilles avec la fumée d'un tampon de linge qu'il fait brûler doucement sous la ruche. Cette fumée fait monter les abeilles au plus haut de la ruche , et en quelques mi- nutes elles perdent leur activité. Alors on couche la ruche, on chasse les abeilles de dessus les gâteaux, que •'on enlève en totalité ou en partie. Selon Réaumur , un bon essaim de deux ans peut donner annuellement deux livres et demie de cire et vingt à vingt-cinq livres de miel. l'abrilir bourdon. f^S Ii*ABEIXiI.E BOURDOX. L'abeille terrestre ou bourdon est couverte d'une multitude de poils longs et pressés qui la font paraître très-grosse. Elle doit son nom au bourdonnement que produit le mouvement de ses ailes. Elle fait son nid dans la terre, avec de la mousse fine qu'elle arrache brin à brin , et qu'elle élève en voûte à un ou deux pouces au-dessus du sol. Elle vole à la campagne, y fait récolte de miel et de cire, en compose une petite masse , et dépose dans le centre de cette masse deux ou trois œufs. Ces œufs ôclosent au milieu de la nour- riture qui leur est propre. Les larves, au bout de quelques jours , filent une coque dans laquelle elles s'enferment pour se métamorphoser Parmi les abeilles terrestres , il y a , ainsi que parmi les abeilles domestiques , des mâles , des femelles et des neutres. Les très-grands bourdons sont les fe- melles, et ceux de moyenne grandeur sont les mâles. Au reste , tous sans distinction mettent la main à l'œuvre et travaillent aux gâteaux. Les bourdons ne sont jamais plus de cinquante à soixante réunis dans le môme domicile. La colonie doit son origine à une seule mère qui l'a peuplée. Les gâteaux des bourdons sont un assemblage assez irrégulier de coques entremêlées de masses informes de pâtée d'une couleur brune. Quand les larves , en mangeant la pâtée qui les environne, se trouvent expo- sées à l'air, leur mère , ou quelqu'un de la famille , rapporte de la pâtée, afin de tenir toujours la masse sufljsaminent épaisse. '^* INSECtE». On trouve dans les nids des bourdons trois ou ouatre petits pots pleins d'un excellent mie». ^ Si l'on détruit la voûte de ces nids, et qu'on la ré- pande a distance, on voit l'aheille terreste revenir chercher !a mousse qu'on a dispersée. Elle se pose sur ses jaml.es, tournant le dos Lu nid et la tète à a .nousse qu'elle saisit avec ses dents. Les p e mieres ce. nrenrr.. ; "[^"'"'«''•'^el '"secte abeille carde use; ces premières jaml.es font passer la mousse sous 1p ventre; les secondes la reçoivent et la donnent aux troisièmes jamLes, qui poussent le peti paquet Se mousse aussi loin qu'il peut aller. E? répeS cet^e .nanœuvre, la mouche forme un petit tas^qu^n'a fa^ qu un chemin l.ien court. Si elle ist seule,^e le se re- met devant le tas, et elle recommence la m 'me ont ration pour porter la mousse jusqu'au nid. Zhlr- dinairement elles .e mettent plusieurs à la file poir terminer plus vite cette opération. ' ^ 4Jn plafond de cire brute unit les brins de mousse et les assujettit contre l'ellel du vent, et rend la oui unpermealde, quoique ce plafond soi! simlln t d'une épaisseur double de celle d'une feuille de^apl Une galène de mousse conduit à un trou placé^da^ns Je ba« du nid. par ou elles entrent sans être vues les arves des frelons font une destruction terrible des S'nouTn'-'" ""' ^'",' ^"^^'^«"^ sujettes à de feu corsP^^t^n'î''"' quelquefois par centaines sur de eurs off- n^'^''''"^ '*^'"'""^ s'attachent â la cire ae leurs plafonds pour les manger. — a»^i LES BEMBÈCES. I&5 Z.ES BEMBÈCES. Les beinbèces ont beaucoup de rapport avec les abeilles par la Ironipe, qui est divisée en cinq pièces ; avec les gucpes par la forme de l'abdomen ; mais ils ne vivent pas en société. Les femelles déposent leurs œufs séparément , dans des loges en terre ou contre le tronc d'un arbre. Elles les ferment après y avoir mis la provision nécessaire. Le bembèce pubescent est commun en France. Il a fa tète jaune et noire; le corselet noir, couvert d'un duvet verdâtrej l'abdomen noir, avec des bandes on- dées d'un jaune verdàtre ; le dessous du corps un peu velu ; les pattes jaunes , avec quelques taches noires fiur les cuisses. Ï56 INSECTES. LES ANDRÈIYES. Les andrènes se distinguent des abeilles par la trompe , la forme du corps et les tarses des pattes pos- térieures. Elles ne vivent point en société. Les fe- melles seules travaillent et pourvoient à la nourriture des larves. Elles creusent des trous dans les terrains battus ou sur les bords des fossés; elles déposent au fond une pâtée de miel noirâtre , légèrement sucré et d une odeur un peu narcotique. D'autres percent les bois et les pierres tendres. Nous allons examiner sé- parément plusieurs individus de ce genre intéressant et très-nombreux. I.'ASn>RÈ9rE PERCE-BOIS. L'andrène perce-bois vole le long des murs exposés au soleil, et dans les heures de la plus grande cha- leur, en cherchant quelque pièce de bois mort pour s'v établir. Le corps de cette andrène est d'un noir bleuâtre ; ses quatre ailes sont d'un violet foncé. Elle a de lon^s poils sur le corselet et autour de l'anus. La femelîe seule porte un aiguillon. Celte andrène fait dans le bois sec un trou oblique. Ce trou, changeant de direction à peu de distance dé I ouverture , aboutit à trois ou quatre galeries qui ont souvent de douze à quinze pouces de long. Pour cet ouvrage, l'andrène perce-bois n'a d'autrei l'audrènh charpentikre. ■ 157 instrumens que deux dents très-fortes et très-solides. Elle travaille pendant des semaines et même des mois entiers à cette résidence . où doit loger sa progéniture. Elle établit , outre les galeries , dix ou douze alvéoles de plain-pied , taillées dans le bois. Chaque alvéole reçoit une pillée de miel et de rire , au milieu de laquelle est déposé un œuf. L'abeille la bouche avec un plancher composé de sciure de bois et de matière visqueuse ; elle abandonne son nid , et sur- vit peu aux soins qu'elle a pris de sa postérité. Les larves des cellules les plus basses ont été pon- dues les premières, et sont par conséquent plus vieilles que celles des cellules supérieures : converties , avant les autres, en nymphes et en andrènes, elles débouchent le trou, et s'en vont successivement; chaque andrène n'a que son plancher à percer pour traverser des al- véoles vides et ouvertes. Comme elles naissent toutes la tcte en bas , leur première tentative pour ouvrir leurs prisons se fait sur le seul endroit où il était à propos de le faire. i.Ri:Nx: charpentuère. Cette andrène ressemble à la précédente. Elle fait un trou dans le bois pourri , y entre à reculons , dépose ses œufs avec du miel , et ferme la loge , où la larve éclot et subit sa métamorphose. 1&^ inSECTEf. Z.*A9TI>BàNi: MAÇGlffNE. L'andrène maçonne femelle est noire, fort velue et un peu jaunâtre par-dessous. Elle se sert de ses pattes et de ses dents pour construire son nid. Ses dents sont concaves, bordées de petits poils, et propres par conséquent à contenir les petites molles de mortier avec lequel elle élève un édilice. Elle est grosse comme le mâle de l'aheille à miel. Le mâle de l'abeille maçonne est de couleur fauve , le dessus de sa partie postérieure et son ventre sont chargés de poils noirs. Il n'a point d'aiguillon ; il est à peu près de la même grosseur que sa fomelle. L'andrène femelle seule travaille à établir son nid. Elle choisit l'angle d'un mur exposé au midi, môle du sable et de la terre détrempée avec une liqueur vis- queuse qu'elle dégorge de son estomac ; elle en forme une cellule, d'environ un pouce de hauteur et de près de six lignes de diamètre , dont elle polit l'intérieur. Lorsque la cellule est construite , elle y dépose une pâtée de miel et de poussière de fleurs, et y enferme un œuf. A peine cette cellule est-elle bâtie, que l'andrène jette les fondemens d'une seconde qu'elle remplit et finit comme la première. Elle en fait souvent sept à huit , disposées sans ordre , et séparées les unes des autres par un massif en maçonnerie. Il arrive souvent que, pendant que l'andrène ma- çonne est allée chercher des matériaux pour continuer sa cellule , une autre entre sans façon dans le bâtiment commencé, le visite et s'en em])are, ce qui produit un combat terrible. l'amdrèke maçomnk. 159 Quand les cellules sont toutes achevées, l'andrène les recouvre d'un épais enduit de mortier, et l'exlé- rieur du nid ressemble à une bosse pierreuse. Elle meurt bientôt, après avoir mis sa progéniture en sû- reté. C'est du 15 ïu 20 avril que les andiènes maçonnes commencent à construire leurs nids, ils sont habités pendant dix à onze mois consécutifs [)ar les larves , ensuite par les nymphes. Devenues andrones , ces nymphes, pour sortir, font un trou avec leurs dents dans ce mur , contre lequel s'émousseraient nos cou- teaux. Il y a une autre espèce d'andrène maçonne qui pro- fite des trous qu'elle trouve tout faits dans le bois: elle on enduit l'intérieur de terre iine, le remplit de pâtée, y dépose un œuf cl le bouche. Celte andrene ressemble assez à une abeille à miel, excepté que, le dessus du corps a moins de poils, et qu'il est rouyeàtre et lui- sant. Une troisième espèce choisit les tr.lus des pierres pour en faire des alvéoles. Cette andrène est surtout reconnaissable par des poils de deux couleurs : ceux du corps tirent sur l'orangé, ceux du corselet sont noirs. Ses dents ressemblent aux lames des ciseaux de tondeurs. D'autres andrènes font des nids de simple mortier de terre , d'autres encore creusent les murs de clô- lure. Une espèce d'andrène fait son nid dans le mortier qui unit les pien-es des murailles ; mais elle en tapissa l'intérieur de membranes soyeuses. Cette andrène place toujours son nid dans un mur exposé en plein nord. Elle n'a point de filière; mais 160 iUSECTES. elle dégage de son estomac une substance écunieuse dont elle garnit sa cellule. Plus petite que l'abeille à miel , cette dernière an- drène a les anneaux du corps bruns, mais bordés do poils roux. Sa trompe , loin de se terminer par une partie déliée , s'évase à quelque distance du bout. Lorsque cette trompe se plie en gouttière , elle peui retenir une matière visqueuse. I.RENE MnffZUSE. L'andrène mineuse a la couleur de l'abeille à m. .M. Elle enlève grain à grain la terre pour creuser un trou, et l'orme à l'entour un petit monticule. Le terrain le plus battu est celui qu'elle préfère. On voit quelquefois des allées de jardin criblées de trous qu'elle conduit pres- que perpendiculairement. D'autres espèces d'andrènes creusent horixontale- ment. Les sables, coupés à pic, offrent souvent des milliers de trous. Elles déposent de la pâtée dans K? fond de ces trous profonds de cinq à six poucefe , cf même d'un pied, y déposent un œuf, et font rentrer dans le trou la plus grande partie de la terre qu'elles en ont ôtée. Par celte industrie , elles empêchent les fourmis d'aller piller leur pâtée. Les andrènes qui fouillent dans les sables gras fiont noires et ont les ailes d'un violet foncé. l'andrène tapissière. 161 XXS AMBRESJXS COTTPEUSES. Ces andrènes creusent la terre comme les précé- dentes. Elles font leurs nids avec des morceaux de feuilles découpés, arrondis et courbés en tuyaux cylin- driques, disposés comme des dés à coudre mis les uns dans les autres. Les andrènes qui coupent les feuilles de rosier sont plus petites que les abeilles à miel ouvrières. Le dessus des anneaux de leur corps est d'un brun presque noir; chaque côté du corps a un rebord de poils pres- que blancs. La coupeuse des marronniers est plus grande que les mâles des abeilles à miel. Le dessus du corps est TOUX , et le dessous du ventre est d'un gris blanc. Lorsque les larves des andrènes coupeuses ont pris leur accroissement, elles se filent une coque de soie épaisse et solide , s'enveloppent dedans , et passent ainsi l'hiver sous terre. I.'Alin>RX:iffE TAFISSZÈRX. L'andrène tapissière est d'une petite espèce. Elle est plus velue que l'abeille à miel : elle a le corps propor- tionnellement plus court. Le premier travail d'une andrène tapissière qui veut faire un nid est de creuser d'abord dans la terre un trou perpendiculaire : elle lui donne trois pouces de IV. n ^6* IMSKC1K8. profondeur et un diamètre égal, depuis l'entrée du trou jusqu'à sept ou huit lignes de proiondeur; elle I évase ensuite comme nos caleiieres. Après que ce trou est creusé, il est question de re- vêtir les parois pour soutenir les terres et contenir la pâlee. L'andrène se transporte sur une ileur de coqiieli cot, où elle trouve, dans un des pétales, une pioc») qui a la ligure d'une moitié d'ovale. La tapissière rentre dans son trou avec la pièce qu'elle a enlevée , la dé- p ne, et l'étend le plus doucement possible. Elle ap- plique sur le fond et sur les côtés plusieurs Icuilles de coquelicot rassemMées avec art. Les dernières pic- ces qui terminent l'entrée du trou débordent loujour? de quelques lignes, et forment un beau rubaû couleur de feu. Après avoir déj)osé dans le trou son œuf au milieu d une pâtée de poussière d'élamines et de miel , l'an- drène rabat la tapisserie, la recouvre de terre; et quand cet ouvrage est achevé , on ne saurait plus re- connaître I endroit où le sol a été percé. L'andrène tapissière ne met guère que deux ou trois jours a la construction de ce nid. Réaumur pense qu elle en fait plusieurs du même genre. La nature , prévoyante envers l'andrène tapissière, ne lui fait quitter son état de nymphe que lorsque la tleur du coquelicot s'épanouit, alln que l'industrieux insecte trouve dans le même moment et vivres et mo. muer. LKS NOMAUSS. 163 I.ES KTOMABJBS. Les nomades cJillèreni des al)€illes en ce qu'elles ont le corps lisse, la létc arrondie et un peu plus larye que le corselet , le chaperon entlé , l'abdomen attaché au corselet par une pétiole très-courte. Les femelles ont un faible aii,'uillon caché dans l'abdomen. On triiuve , en été , sur les tleurs , aux environs de Paris, le nomade à antennes rousses. Ses antennes sont plus longues que le corselet ; le corselet est brun, avec des lignes lenugineuses et quatre points de même couleur sur l'ecusson. L'abdomen est ferrugi- neux , varié de jaune ; les pattes sont ferrugineuses. Les larves et les habitudes des non)ades ne sooi )oint connues. 164 llfSECTBS. LES LÉPIDOPTÈRES ET LEURS CHENILLES. On comprend sous celte dénomination les insecte» connus de tout le monde sous les noms de papillons de jour et de nuit. Ils ont tous quatre ailes, souvent très-étendues , membraneuses et recouvertes , en to- talité ou en partie, d'une poussière qui s'enlève faci- lement avec le doigt. Lorsqu'on examine cette pous- sière avec une forte loupe, on voit qu'elle est composée d'une multitude de petites écailles rangées avec beau- coup de symétrie , et disposées sur l'aile en quin- conce. Ce sont ces écailles , vivement et très-diversement colorées , qui donnent aux ailes des lépidoptères ces couleurs brillantes qui les font admirer. Le nom de lépidoptère, que l'on applique à ces in- sectes , est composé de deux mots grecs : le premier veut dire écaille , et le second aile. La bouche des lépidoptères est composée d'une trompe membraneuse , susceptible de se rouler sur elle-même en une spirale très-serrée que l'insecte place et cache sous sa tête. La tête de ces insectes est assez petite. On y voit deux yeux à réseaux assez saillans, presque globuleux, et souvent très-brillans. Au-dessus, et entre les yeux , sont placées les antennes Les lépidoptères ont le corselet très-velu , et leurs pattes sont au nombre de six LES I.EPlDOPTliRES ri I.KURS CHENILLES. lbî> Les larves des lépidoptères ont reçu le nom de chenilles. Elles sont allongées, molles, souvent poi lues, quelquefois épineuses. Leur corps cylindrique est partagé en douze anneaux. Leurs mandibules sont mues par des muscles puissans, et acquièrent ainsi la faculté de couper et de broyer très-tin des corps très solides, tels que les bois, les lichens, les brins d'i?. laine , la corn même. Ce sont surtout les feuilles , les fleurs , les fruit» , les jeunes pousses et les racines des arbres qui ser vent de nourriture aux chenilles. Ces animaux, comme toutes les larves , consomment en peu de temps une grande quantité do ces alimens, dévastent les forêts, les vergers, les jardins, ei, cachés sous les feuilles, dans les aisselles des branches, dans la terre même, se dé- robent à la poursuite de l'agriculteur désolé. Un fait qui nous étonne dans les chenilles, c'est que chaque espèce no peut s'accommoilcr que d'un certain nombre de plantes dillércntes, et qu'elle ftieuit si elle ,n'a pas la plante qui lui convient. La belle chenille du tithymale ne peut se nourrir que du suc vénéneux de cette fleur , et ce qui est un poison pour la plupart des animaux devient pour elle un aliment indispen- sable. Il est des chenilles qui préfèrent les matières ani maies aux matières végétales , et se nourrissent de plumes , de peau desséchée , de cire , de graisse et de laine. Elles savent même se faire avec celte substance des habillemens légers et solides qu'elles portent avec elles. Quelques-unes vivent dans l'intérieur des feuilles, des tiges ou des fruits , et s'y creusent des chemins couverts dont les déblais leur servent d'alimens. D'au- 160 IlfSECTKS. très vivent de lichens arides et desséchés qui croissent sur les écorces et sur les murs. Les chenilles n'ont jamais plus de seize pattes , ni moins de huit. Quel que soft le nombre total , il y en a toujours six ccaillcuses et en forme de grifles; les au- tres sont cylindriques, et couronnées de deux rnn^s de crochets aigus pour marcher. II faut que les rhenilles fixent d'abord, au moyen de leurs pattes écaiîîeuses, la première partie de leur corps , et qu'elles délarlient ensuite leurs pattes cylindriques successivement oi deux à deux. Quand tes chenilles ont pris tout leur accroissement, ellps se préparent à se clianger en chrysalides. Elles sécrètent de la soie, et en construisent des tissus plus ou moins serrés. La matière de cette soie est une sub- stance visqueuse renfermée dans deux longs canaux tortueux qui régnent sur les cùtés de l'estomac, et, s'ouvrant dans la lèvre inférieure, aboutissent à un tuyau fort grêle qu'on nomme la filière. Dans la transformation des chenilles, leur corps se raccourcit , et forme une chrysalide ou fève ovale , coriace, souvent brune, souvent ornée de rellets mé- talliques. Au bout d'un temps assez long, la peau coriace se brise , et l'insecte sort de son enveloppe , très-mou, très-faible, et en laissant tomber quelques gouttes d'une liqueur rougeâtre, qui paraît destinée à dissoudre ou à percer le cocon. Parvenus à leur point de perfection, les lépidoptères sont aussi arrivés bien prés du terme de leur carrière. Ils ont changé une vie obscure et cachée contre une existence brillante et vive : ils ne doivent point en jouir long-temps. LÉPIDOPTÈRES r .16/ j6ff LPriam . 2 Apollon . S.Aiirore . 4.Pâ.on.du Jour. LIS PAPILLONS. 107 LES PAPILLONS Les papillons viennent de chenilles à seize pattes , qui paraissent au printemps dans les jardins. Elles éclosent sur les choux ou autres plantes potagères. Le nombre de ces chenilles , et surtout de celles qui pro- duisent les papillons blancs, est parfois considérable. Pendant la chaleur du jour elles restent cachées sous terre, d'où elles sortent le soir pour manger. ^Toutes ces chenilles changent plusieurs fois de peau. C'est ordinairement huit ou dix jours après leur nais- sance qu'elles quittent leur première peau pour en pren- dre une nouvelle. Aux mouvemens convulsifs qu'elles se donnent pendant cette opération, on juge qu'elle est très-pénible pour elles : plusieurs y perdent la vie. C'est dans des trous de mur, sous des entablemens d'édilicos , que les chenilles des papillons se changent en chrysalides. Les unes se suspendent verticalement la tète en bas ; d'autres s'attachent contre les murs , avec une ceinture de soie qui les soutient. Les chrysalides des papillons sont de forme a-ngu- laire, et la tète de quelques-unes est terminée par deux espèces de cornes. Kllcs doivent leur nom aux riches couleurs qu'on voit briller sur quelques espèces, qui semblent couvertes d'or tant qu'elles renferment le papillon ; mais ces couleurs disparaissent lorsqu'il on est sorti. Parmi les chrysalides , on remarque celle qui vit sur les feuilles de la carotte, et une de celles qui vivent sur le chou. La couleur de la première est d'un beat 168 INSECTES. vert ; celle de l'autre est d'un jaune pâle , avec des lignes et des taches noires. Les chenilles qui' se changent en chrysalides au printemps et pendant l'été restent quinze à vingt jours sous cette forme; celles qui se changent au mois d'octobre ne paraissent sous la forme de papillons que le printemps suivant. En sortant de son enveloppe le papillon a les ailes épaisses et peu solides ; mais bientôt elles peuvent le soutenir. Il prend l'essor ; il va chercher sa nourriture sur les fleurs ; il en pompe le suc en y plongeant sa trompe à plusieurs reprises. Cette légère nourriture suffit à son existence, qui est de très-peu de durée. Le genre des papillons renferme près de cinq cents espèces, dont on trouve environ soixante aux environs de Paris. On les a divisées en six familles : 10 Les chevaliers. Ailes antérieures plus longues lie l'angle postérieur à l'extrémité, que de cette extré- mité à la base. 2° Les liéliconiens. Ailes ovales, allongées : les pos- térieures plus petites ; point de poussière farineuse dans quelques parties. S" Les parnassiens. Ailes arrondies : les antérieures et les postérieures à peu près égales ; quelques parties dégarnies de poussière farineuse. 4° Les danaïdes. Ailes entières, arrondies, à peu près égales en grandeur, blanches ou variées. 5° Les nympliales. Ailes dentelées sur leur bord. 6° Les plébéiens. Petits , ornés d'yeux en dessous, bruns et bleus , ou verdâtres en dessus LE PAPILLON DU FENOUIL. 169 PAPILLON PRIAM Ce papillon a la léte noire, le corselet de même cou- leur, avec des lignes transversales d'un rouge jaune , rabdomen jaune, les ailes d'un bleu verdâtre soyeux, et des taches rouges ou noires sur la poitrine. Le priam , l'un des plus beaux et des plus grands chevaliers, habite Amboine, une des îles Moluques. PAPILLON LEITUS. Ce magnifique papillon habite Surinam. Il est d'un noir velouté , avec des lignes d'un vert brillant sur le corselet, l'abdomen et les ailes. 11 a le vol très-rapide et s'élève très-haut. Sa chenille est verte , à tête bleue, et couverte de longs poils très-durs. Elle vit sur l'o- ranger L£ PAPILLON- DU FENOUIL» Assez commun aux environs de Paris , ce papillon a les ailes jaunes avec les nervures noires et un appen- dice en forme de queue. Sa chenille est de grandeur médiocre; elle aime les plantes ombellifères , et se nourrit de 4'euilles de carottes à défaut de fenouil. Elle 170 Tî^SWCIPES. est remarquable par une corne à deux branches , er forme d'Y, placée près de la f,c5te sur le premier an. ncau, et analogue à celle des limaçons. Cette chenille se métamorphose dans une position horizontale, accrochée par l'extrémité du corps et a' tachée par le milieu avec un til. Sa chrysalide est verte • elle a au-devant de la tête deux espèces de cornes oï eminences angulaire^. I.*AP0I.I.01ff. Ce papillon a les ailes d'un blanc jaunâtre; les supé- rieures ont cinq grandes taches noires vers le milieu et une bande transversale d'un gris noirâtre près de l'ex- trémité; les inférieures ont quatre taches en forme d'yeux , rouges, entourées de noir, avec un point Manr sur le milieu. Ce papillon habite les Alpes et les Pyrénées. Sa che n die vit sur l'orpin ou joubarbe et sur la saxifrage. Lorsque cette chenille étend son corps , elle a préside deux pouces de longueur et quatre lignes de diamètre. Elle est d'un très-beau noir velouté, et porte une corne grise en tout semblable à celle de la chenille du fe- nouil. Cette chenille de TApolIon s'enferme pour se méta- morphoser dans des feuilles qu'elle lie avec quelques h\& de soie. ^ ■^•»« • L», PArill.nx TKISTAN. 171 XJB PAPIIAOlff AUll^ii:* Ce papillon a les ailes blanches ; les supérieures ont , depuis leur milieu jusqu'à l'exirémitô, une jurande tache d'une belle couleur aujore , sur la partie antérieure de laquelle est un point noir. La femelle diUore du mal»; en ce que ses ailos supérieures sont blanches, avec uno petite tache noire sur le milieu. Ce papillon est très-commun dans les prairies, au printemps et en été. Sa chenille est verte et ressemble un peu à celle du petit papillon blanc. On la trouve, en 'uin et en juillet , sur le cresson sauvage et sur le Jilaspi. La chrysalide du papillon aurore est renflée dans le milieu , et ses deux bouts se terminent en fuseau; sa couleur varie du brun ou vert au jaune pâle ; elle passe l'hiver sous cette forme, et donne son papillon au prin- temps. Le papillon aurore est le plus beau de la famille des danaides blancs, qui comprend les papillons du chou , de la rave, du navet, de la moutarde , du cresson , du nerprun et du souci. ^•^- Jm-e papillon tristak. Ce papillon est entièrement brun ; on le trouve aux environs de Paris. Sa chenille vit sur les pois et autres graminées; on la trouve dans les bois à la fin de mai et au commencement de juin ; elle est velue, de couleur 172 INSECTES. grise., oT très-diffi'i^Ie à trouver, parce qu'elle se laisse tomber dès qu'on touche la plante sur laquelle elle se tient ; alors elle échappe à la vue à cause de sa couleur, qui ressemble à celle de la terre. Elle se suspend pour se transformer en chrysalide, el reste dans cet état jusqu'au mois de juillet, où paraît le papillon. JsT PAON DU JOUR. Ce papillon a quatre ailes d'un brun fauve en-dessus avec un œil sur chacune ; le dessous de ces quatre ailes est d'un brun noir. Il est commun aux environs de Paris. Les chenilles qui donnent cette espèce sont épineuses, d'un noir foncé, piquées de petits points blancs; on les trouve en été sur la grande ortie et sur le houblon ; elles vivent en société , et changent de peau dans des toiles qu'elles filent en commun. Le paon sort de ea chrysalide environ vingt jours après sa métamorphose ^•^- XJB MABlSb Le mars se trouve en été dans les bois aux environs de Paris. Le dessus de ses ailes est d'une couleur chan- geante; vue à un certain jour, l'une paraît brune, et l'autre d'un beau violet à reflets ; cela vient de ce que les écailles de» »iles sont plissées sur leur longueur à LH MORIO. 173 la manière d'un éventail , et de ce que les côtés du pli, différant de couleur, sont susceptibles de varier aux yeux de l'observateur. La chenille du mars est verte , avec des lignes obli- ques, blanches ; elle a sur le corps des aspérités et sur la tète deux épines ; elle vit sur le chcne , le saule et le frêne. Sa chrysalide est verte- Ce papillon a le vol Irès-rapide ; on le voit souvent le long des chemins, posé sur les bouses de vaches. UE: MORIO. Ce papillon, le plus grand de ceux des environs de Paris, se trouve en Europe et en Amérique. II est d'un beau noir velouté en-dessus et en-dessous, tacheté de jaune et de bleu ; ses ailes sont bordées de jaune. Sa chenille est épineuse, noire, avec des taches ferru- gineuses sur le dos. Elle vit en société sur le sauîc et le bouleau. Sa chrysalide est dentée, de couleur noire , avec quelques taches rougeâtres. Le morio reste environ quinze jours sous la forme de chrysalide. Il y a de ces papillons qui passent l'hiver cachés dans des trous d'arbres ou à l'abri le long de quelques murs; la bordure de leurs ailes est alors blan- che au lieu d'être jaune. 174 INSECTES. L^HYPSIPILS. L'hypsipile réunit la grâce de la forme à la variété des couleurs; ses ailes sont d'un beau jaune, variées de taches noires, rouges et hieues II paraît v^s le mi- lieu de l'été, aux environs de Vienne et de Ratishonne. Comme son vol est lourd , on le prend facilement. Sa chenille vit sur l'aristoloche ei la clématite. IiE PETIT SJACKÉ. Ses ailes sont d'un jaune fauve en-dessus avec des taches brunes séparées les unes des autres ; les infé- rieures sont presque entièrement couvertes de grandes et petites taches nacrées très-brillantes. Ce papillo/i est commun en France dans les mois de juillet et d'août. Nous ne connaissons point les mœurs de sa chenille. Il appartient à la famille des nymphales, ainsi oue le grand nacré, le Vulcain A-talante, le Robert- le-Diable et autres analogues. — <»6^ IJË CUPIDOBJ. On trouve ce papillon en .\ménque. Sa chenille vit sur le cotonnier ; elle est blanche avec des points noirs. Le CupidoQ est d'un blanc jaunâtre; ses ailes inférieures LIS BE8PÉR1SS. 175 ont sfx dentelures en forme de queues, dont une beau- coup plus longue que les autres ; le dessous de ces ailes a des taches dorées et argentées j ses antennes sont noires. W FOKTE-QUEUE BLEU STRIÉ. La famille des plébéiens comprend plusieurs petits papillons irès-connus et que nous devons nous borner a mentionner. Ce sont les papillons du bouleau , du prunier, du chêne , l'argus vert, le phla^as et le bronzé. Le porte-queue bleu strié, qui abonde dans nos jar- dins vers le milieu de l'été , est remarquable par l'ap- pendice très-délié en forme de queue placé près de l'angle i\c. ses ailes intérieures. Sa chenille vit dans l'in- lorieur des gousses du baguenaudier et autres plantes légumineuses, dont elle mange le fruit. Elle n'en sort t|ue pour se transformer en chrysalide. Vers les pre- miers jours de juin, elle cherche une feuille à laquelle elle s'attache par le milieu du corps. Le papillon parait environ vingt jours après. LES UESPEMES Les hespéries diffèrent des pajîillons par la manière dont elles portent leurs ailes ; dans l'état de repos, elles ont les deux supérieures relevées^ sàns qu'elles se tou- 176 INSECTES. chcnt, et les inférieures presque parallèles au plan de position. Ce genre renferme à peu près trois cent cin- quante espèces; on en trouve six ou huit aux environs de Paris ; on les voit voler, les unes au printemps , les autres en automne, dans les prairies ; toutes ces espèces sont petites.y^ LES SPHINX. Les sphmx ont quatre ailes comme les papillons, mais les supérieures sont proportionnellement beaucoup plus longues. Ils portent leurs ailes un peu penchées vers le plan de position. Ils ont le corps gros et massif, le cor- selet et l'abdomen couverts de poils courts, fins et ser- rés Ils ont le vol très-fort et très-rapide; en volant, ils font avec les ailes un bruit qu'on entend d'assez loin. C'est ordinairement au coucher du soleil qu'on les voit chercher leur nourriture dans le calice des fleurs, autour desquelles ils voltigent continuellement sans se poser, pendant qu'ils en pompent le suc avec leur longue trompe. Toutes les chenilles des sphinx ont seize pattes, point de poils, et portent sur le onzième anneau une corne dure et écailleuse dont l'usage est inconnu. La plupart sont d'un beau vert qui se ternit quand le moment de la transformation est proche ; c'est ordinairement dans la terre qu'elles se métamorphosent; elles s'entourent de quelques brins de soie liés avec un peu de terre , et se changent en chrysalides de figure conique. Quelques- JP 1 '77 . r/'/'ij , 7^'0St LE SPHINX TÊTE DE MORT. l?"? unes passent l'hiver sous cfelte forme j d'autres n'y res- tent que deux ou trois mois. 1.E SPHINX TÊTE I>E MORT. Ce que cet insecte a de remarquable dans ses cou leurs, c'est que sur son corselet noir on voit une large tache jaunâtre qui représente une tête de mort. On "trouve ce sphinx dans une grande partie de l'Eu- rope et en Egypte, où il est plus grand que partout ad- leurs, vers la'hn de septembre ou au commencemeni d'octobre. Il vient quelquefois voler le soir dans les appartemens où il voit de la lumière. • Sa chenille vit sur la pomme de terre ; elle est d un laune foncé, avec des taches d'un vert clair et d'un vert foncé. La corne se tortille vers le dessus de son corps comme la queue de quelques chiens. Celte chenille s'en- (once dans la terre vers le milieu de l'été, et paraît sous la forme d'insecte parfait les premiers jours d'au- tomne. . , . Dans une année où il régnait une épidémie en Bre- tagne, ce sphinx a jeté l'épouvante parmi les habitans, qui croyaient que sa présence occasionnait les nialadies, et que la figure bizarre de son corselet annonçait la mortalité. Ce qui pouvait augmenter leur terreur, c'est le bruit plaintif que fait entendre cet insecte en frottant SCS antennules sur sa trompe lorsqu'elle est roulée. IV. >2 178 IMSSGtVS. I.E SPHI9JX DU TROêKTE. Ce sjihinx a les ai!es supéncures veinées de brun , de noir, de blanc et d'un gris rosé; les inférieures roses avec deux bandbs noires. On le trouve en Europe ; il vole le soir dans les jardins, autour des lilas , des chè vres-feuil!es et autres arbustes. Sa cbenilleest d'un beau vert pomme; elle se nourrit de feuilles de troène et de lilas; elle s'enfonce dans la terre vers les premiers jours d'automne pour se changer en chrysalide, et reste sous celte forme jusqu'au commencement de l'été suivaDt. IiES SÉSTES, Les ailes du plus grand nombre des sésîes sont trans- parentes. Les sésies dilierent des sphinx par leur gran- deur, la forme de leur abdomen et les antennes , qui , terminées en pointe chez les sphinx , 5ont cylindriques chez les sésies et garnies d'un petit bouquet de poils. Le vol des sésies est rapide ; c'est vers la fin de l'été, pendant la chaleur du soleil, qu'on les voit planer au- dessus des fli.urs et passer de l'une à l'autre sans s'y poser. On trouve aux environs de Paris huit ou dix espèces de sésies. La plus remarquable est la sésie apriforme, qui ressemble à une guêpe. Sa chenille se cache dans la terre an pied des saules, dont elle mange la racine. Pour se changer en chrysalide, eTle file une coque d'un LES ZYGÈNES. 179 tissu très-serré , qu'elle recouvre d'écorce et de sciure de bois ; elle est allongée et de couleur brune. KES ZTGENBS. Vers le milieu de l'été on trouve dans les prairies des environs de Paris trois ou quatre espèces de lépi- doptères lourds , paresseux , qui paraissent engourdis et restent ordinairement sur les plantes : ce sont les zygènes. On les distingue des sésiea par la forme de leurs antennes, qui vont en grossissant jusque près du sommet et se terminent en pointe. Dans l'état de repos, leurs ailes couvrent entièrement l'abdomen, de manière à former au-dessus de lui une espèce de toit. Les chenilles des zygènes n'ont point de corne sur le onî^ième anneau , et lorsqu'elles veulent se changer eo chrysalides , elles filent une coque assez solide, le long d'une branche ou d'une feuille, s'y enferment et y res- tent peu de temps avant de passer à l'état d'insecte parfait. ^«•x LES BOMBroÉS. Les bonibyces volent peu pendant le jour; ils diffè- rent des autres lépidoptères par leurs antennes pecti- nées ou semblables aux dents d'un peigne, leur trompe roulée en spirale , leurs cuisses très-velues. Les che- nilles desbombyces sont remarquables par leur habileté à construire une coque plus ou moins solide. Réaumur pense que la matière à soie de tous les bora- byces pourrait être employée avec succès à faire des vernis. UE BOMBTCE GRAm> PAON. La chenille du grand paon , nommée par Béaumur chenille a tubercule du poirier, vit aussi sur le peuplier, l'orme, le rosier, la ronce, plus souvent sur le pom- mier, le prunier et le saule. Elle est d'un très-beau vert; ses anneaux sontgarnisde huit tubercules élevés, d'une belle couleur bleue, armés de piquans et de longs poils. Parvenue atout son accroissement, celte chenille file sur l'arbre qui l'a nourrie une coque très-solide , dans laquelle elle se change en chrysalide. Elle passe l'hiver dans cet état. Le bombyce sort ordinairement vers la fin du printemps. Il arrive quelquefois qu'il reste enfermé un ou deux ans. Le grand paon est le plus grand de tous les lépidop- tères qui habitent l'Europe ; il a les antennes pectinées, LE BOMBYCK QUEUE FOURCHUE. 181 les ailes brunes, avec des taches de diflerentes nuances en forme d'yeux. La toile de sa chenille est très-solide ; le fil en est aussi fort qu'un cheveu et peut être dévidé facilement. I.E FAÇUET DE FEUII.I.ES MORTES. La chenille de ce bombyce vit sur le chêne et les ar- bres fruitiers, auxquels elle fait beaucoup de tort; elle mange le plus ordinairement pendant la nuit. Le jour, quoiqu'elle soit fort grosse , il est assez difficile de la trouver à cause de sa couleur sombre. Elle file une co- que peu solide , dans laquelle elle fait entrer ses poils. Le bombyce, qui sort environ vingt jours après , a les antennes pectinées et les ailes dentelées; il est d'un brun ferrugineux. <»» Z3E BOMBTCE QUEUE FOURCHUE. Ce bombyce habite l'Europe ; il est d'un gris cendré. Sa chenille , qui vit sur le peuplier et le bouleau , est d'un très-beau vert sur les côtés , d'un gris rougeâtre sur le dos ; elle a deux lignes blanches qui s'étendent depuis la tête jusqu'à l'extrémité du corps. Sa tête est très-petite; son corps, gros antérieurement, diminue de grosseur jusqu'à l'extrémité, et se termine par deux appendices en forme de queue qui renferment deux 2 LE YEB-A-SOIK. J83 gneur, cinq à six de largeur, et au milieu quatre pouces d'élévation au-dessus du tronc ou de la branche. Fcndunt le jour, les chenilles restent renfermées dans la cavité de ce nid, ou, si elles en sortent, elles se col- lect les unes contre les autres sur une branche. G^st après le coucher du soleil qu'elles quittent leurs nids pour aller chercher leur nourriture ; elles marchent à la iile et processionnellemeot, ce oui leur a lait donner leur nom par Réaumur. Les chenilles du bombyce processionnaire font entrer tous leurs poils dans la composition de leurs coques; elles restent environ un mois sous la forme de chrysa- lide. C'est vers la lin de l'été que sort l'insecte partait. Quand on remue les nids de ces chenilles, il s'en élève des poils qui s'attachent sur la peau et causent des dérnangeaisons très-cuisantes. Les chenilles du bombjce laineux , qu'on trouve sur le pin , sur l'aubépine et le prunier sauvage , ont des habitudes analogues. I.E V£K-A-SOI£. Ce bombyce a les ailes blanches et les antennes pec- tinées; il habite la Chine et les climats un peu chauds de l'Asie. Sa chenille a seize pattes ; elle est lisse et d'un blanc jaunâtre; elle se nourrit de feuilles de mû- rier. On l'élève depuis long-temps en Italie, en Espagne et même en France , à cause de la beauté de sa soie. C'est vers la fin du printemps que cette chenille se 184 INSECTES. change en chrysalide ; elle se prépare à cette métamor- phose en restant plusieurs jours sans manger; puis elle se met à construire sa coque, qu'elle commence en étendant des fils d'une soie grossière , au milieu des- quels elle suspend sa coque véritable LE BOMB-rCE A XiIVRÉE. Il a environ un pouce et demi de largeur ; son corps et ses ailes sont d'un gris jaunâtre. Sa chenille est un peu velue ; elle a sur le milieu du corps une ligne lon- gitudinale blanche ; de chaque côté, deux lignes d'un iauae orangé, entre lesquelles il y en a une bleue : c'est l'arrangement de ces lignes qui lui a fait donner par Réaumur le nom de chenille à livrée. LE BOMBYCE COSSUS. La chenille du cossus est rougeâtre, avec la tête noire. Elle se nourrit du bois de l'orme, du peuplier et du saule, ronge l'écorce et fait des roules dans le cœur de ces arbres. Elle passe tout l'hiver à l'état de chenille, et se change en chrysalide dans l'intérieur de l'arbre. L'in- secte parfait paraît au bout de quarante jours; ses ailes sont grises avec des taches brunes et de petites lignes noires. Cette chenille a une odeur désagréable , occasionnée LK BOMBYCE DISPARATE. 186 par une liqueur bourbeuse qui sort de sa bouche ; on présume que cette liqueur lui sert à humecter le bois. Z(E BOMSTCE DISPARATE. Les deux sexes de ce bombyce diffèrent par la gran- deur et la couleur ; le mâle est d'un brun jaunâtre et plus petit que la femelle, qui est blanche, avec quelques lignes brunes. La chenille de ce bombyce est velue , de couleur brune, avec quelques lignes jaunes et grises, et quatre tubercules d'un brun rouge sur chaque anneau. Elle dé- vaste tous les arbres fruitiers. C'est à la fin de juin qu'elle file, entre deux feuilles ou sous l'écorce des ar- bres, une coque d'un tissu peu serré. L'insecte parfait en sort un mois après. La femelle dépose ses œufs sur l'écorce des arbres, et les couvre avec des poils qu'elle porte à l'extrémité de l'abdomen et qu'elle arrache successivement avec une espèce de pince située près de l'anus. Ces œufs pas- sent l'hiver sous cette couverture ; ils éclosent au prin- temps suivant. 186 ISSECtKS, Z.E BiKRIB'S'CE CHRITSO&RHEE. Il a les mêmes habitudes que le disparate. Sa che- lâille est velue, de couleur brune , avec une rangée de lâches blaacbee de chaque -c^lé -du corps et doux de taches rouges sur le milieu. Elle vit sur presque tous les arbres et leur est très-nuisible. ImE BOMSTCE f TOII.E. Ce hombyce est de couleur ferrugineuse; sa femelle n'a pas d'ailes, est lourde ei s'éloigne peu Je la coque d'où elle est sortie. Sa chenille vit sur rabricotier, le» prunier, l'aubépine, l'osier, le saule, l'aune et le chêne. Elle a sur le corps des espèces de brosses formées par dix faisceaux de poils et dirigées en divers sens. X,*HEPIAX.E BU HOUBIiOUr. Le genre des hépiales a des antennes très-courtes , une trompe peu visible, les ailes oblongues et placées en toit. L'hépiale du houblon a les ailes blanches en des- sus et le corps jaunâtre ; il habite l'Europe. Sa chenille, d'un blanc jaunâtre , vit dans les racines du houblon , qu'elle détruit et ronge entièrement. Elle fait entrer de la terre dans la composition de sa coque : cette coque LES If0CXU|iJ.LES. 'tô7 est cylindrique et plus longue du double que la chrysa- lide, qui se transporte d'un bouta l'autre en formant des ondulations , comme la chenille fait en marchant. Quand le temps approche où l'insecte parfait doit pa- raître, la chrysalide perce le bout de la coque , élève au-dessus de la surface de la terre la partie antérieure de son corps, et reste ainsi à découvert jusqu'à ce que l'insecte en sorte. Les œufs de celte espèce sont très-petits , d'abord blancs , puis noirs et semblables à de la poudre à canon. I.ES IlTOCTirELI.ES. On comprend sou3 cette dénomination les lépidop- tères qui ont des antennes en pointe, une trompe aiguë, le corselet très-gros , et qui volent vers le coucher du so[eil. Les noctuelles viennent de chenilles lisses ou velues ; parmi ces dernières on distingue celle qui vit sur le maronnier. Touies ces chenilles filent des coques peu solides, et le plus grand nombre s'enfonce dans la terre pour se transformer. Plusieurs sont ennemies non seulement des chenilles en général , mais encore de celles de leur espèce; elles les saisissent avec leurs mâ- choires, les déchirent, leur livrent des combats achar- nés et les dévorent avec fureur. La chenille de noctuelle trapèze est du nombre de ces chenilles carnassières ; elle est verte , avec une ligne d'un blanc jaunâtre sur les côtés 188 INSSCTR8. LES PHALÈNES HT LES CHENILLES ARPENTEUSES. Le genre des phalènes renferme une grande quantité d'espèces. Les phalènes ont les pattes de longueur moyenne ; les intermédiaires et les postérieures sont armées d'épines. Dans l'état de repos, ils portent ordi- nairement leurs ailes étendues horizontalement. Le plus grand nombre des phalènes volent, ainsi que les noc- tuelles, après le coucher du soleil; pendant le jour, elles restent cachées sous des feuilles ou aj)pliquées le long des branches ou des troncs d'arbres. Les chenilles de quelques phalènes ont reçu le nom de géomètres ou à' arpenleuses ; ces chenilles ayant plu- sieurs de leurs anneaux dépourvus de pattes, sont obli- gées , après avoir avancé leurs pattes antérieures , de former une espèce de boucle pour attirer à elles le reste de leur corps ; elles répètent cette manœuvre chaque fois qu'elles veulent changer de place. On appelle arpenteuses en bâton les chenilles de pha- lènes, qui, pouvant placer leur corps en l'air dans toutes les positions , entre là verticale et l'horizontale , sont souvent prises pour de petits morceaux de bois sec. Toutes les arpenteuses vivent solitaires; elles sont très-nombreuses. Les plus grandes , qui habitent les environs de Paris, n'ont pas beaucoup plus d'un pouce de longueur : la plupart se laissent tomber lorsqu'on touche à la feuille où elles sont ; elles ont à la bouche LA PHALENE DU STRATJOTE. 189 un fil très-fin et qu'elles peuvent allonger à volonté, prêt à l«»s soutenir en l'air. Les arpenteuses ne marchent jamais sans laisser sur le terrain qu'elles ont parcouru un fil qu'elles y attachent à chaque pas. Ce fil est toujours attaché près de l'en- droit où elles se trouvent , et par son autre bout à la filière ; c'est par le moyen de cette soie qu'elles des- cendent des plus grands arbres jusqu'à terre et qu'elles y remontent sans faire usage de leurs pattes, manœuvre qu'elles exécutent en saisissant ce iil avec les dents le plus haut qu'elles peuvent, et l'entortillant autour de leurs pattes membraneuses. On trouve des arpenteuses dans toutes les saisons, mais surtout au printemps, sur les chênes, les ormes, les érables, les peupliers, la ronce, le rosier, le sureau, le lilas , le jasmin , le frêne , le prunier épineux , etc. Lorsque le printemps est doux , toutes ces chenilles disparaissent vers la fin de la saison. Elles entrent en terre pour s'y faire une coque de feuilles pliées ou de grains de terre liés par des fils de soie. Quelques-unes s'attachent par le milieu du corps, comme font certains papillons , et passent l'hiver sous la forme de chrysa- lide. UL PHALENE DU STRATIOTE. Le mâle de cette espèce est d'un gris jaunâtre ; le? ailes supérieures ont des taches d'un gris obscur e* d'un brun clair, des lignes transversales ondées, blan- ches ; sur le milieu une petite tache blanche bordée de noir, et près du corselet deux petites taches noires; 190 IMSHGTH». les ailes inférieures sont blanches , avec deux lighéif transversales noires; le dessous des ailes est blanc avec quelques nuances d'un gris noirâtre. On la trouve aux environs de Paris ; sa chcninè est aquatique ; elle a seize pattes ; elle se tient ordinaire- ment dans l'eau, placée dans la cavité d'une des feuilles de la plante nommée par Linné siruiiote ; elle se couvre d'une portion de la même feuille , qu'elle coupe et qu'elle attache ensuite avec quelques hrins de soie ; dans celte position , elle mange la superficie grasse et épaisse de la feuille. Cette chenille est d'un vert clair et blanchâtre. Un naturaliste a observé que l'huile, qui fait mourir toutes les chenilles lorsqu'on les y plonge , ne produit aucun effet sur cette espèce. Cette chenille passe l'hiver et mange dans cette sai- son, tandis que les chenilles terrestres restent engour dies. Au commencenient de l'été , elle se change en chrysalide sans sortir de l'eau, et file entre deux feuilles une coque allongée d'une soie très-blanche, placée dans une enveloppe de soie de couleur grise. Cette chrysa- lide n'est pas aussi aquatique que l'est sa chenille ; l'in- térieur de la coque est rempli d'air qui sert à sa respi- ration, et, si on la plonge dans l'eau après l'avoir retirée de la coque, on la tue infailliblement; mais il est essen tiel à lexistence de ces chrysalides que les coques où elles sont renfermées soient dans l'eau. Vingt ou vingt- cinq jours après que la chenille s'est changée en chry- salide, la phalène paraît, traverse l'eau et va chercher un endroit sec. La femelle de ce phalène place ses œufs sur des feuilles qui cagent sur l'eau; ils éclosent environ huit jours après la ponte. LA tTRALK DES POMMRS. 191 MES PYfiALE9, Le:i pyrale» forment un genre de lépidoptères ayant dix aniennos composées d'articles égaux. Leurs che- nilles vivent en fermées danslcs (euilIesoudansTintcrieur des frui'ts. Une partie do ces chenilles tile des coques d'une forme particulière, que Réaumur a désignées sous le nom de coques en bateau. làK F'SrRAI.E BES POMMES. Lapyrale des pommes est d'un gris cendré; ses ailés supérieures ont à l'extrémité une large tache brune, sur laquelle on voit plusieurs points et taches d'or; le dessus des quatre ailes est gris, 9a chenille est de couleur rouge : renfermée dans l'intérieur des pommes , elle passe sa vie à manger; elle s^ouvre un chemin, d"u centre de la pomme à la cir- conférence , et c'est par cette ouverture qu'elle sort pour aller chercher un endroit où elle puisse se chan- ger en chrysalide. Il paraît que c'est sous les écorces des arbres qu'elle file sa coque, dans la construction de laquelle entre la substance qu'elle y trouve. Vers la fin de l'été, on voit paraître l'insecte parfait. La femelle dépose un œuf sur la pomme avant que les pétales de la ileur soient tombées ; la chenille perce aisément le fruit tendre et se trouve enfermée dedans, «ans laisser de traces extérieures de son passage. r9S IMSICTES. ]:.A PTRAX.E HÉRACZiIANX. Cette pyrale est commune aux environs de Paris ; elle a les ailes supérieures d'un gris brun , avec de pe tites taches, des raies noirâtres, et deux petits points blancs bordés de noir, au-dessus desquels est un petit trait noir. Sa chenille est de couleur verte ; elle est très-vive ; on la trouve sur le cerfeuil sauvage, dont elle roule les feuilles. Elle file un grand nombre de fils qu'elle attache aux deux bords opposés de la feuille ; le dernier HIé est toujours plus tendre que les précédens. Elle saisit avec ses pattes écailleuses le premier fil, qu'elle tire à elle , "et ne l'abandonne qu'après en avoir filé un second ; elle continue cette manœuvre jusqu'à ce qu'elle ait forcé la feuille à se courber dans toute son étendue. Ces fils forment ensemble une toile mince sous la- quelle la chenille se renferme ; elle mange peu à peu les parois de son habitation , et lorsqu'elle l'a consom- mée, elle va s'établir ailleurs. Pour peu qu'on touche à la feuille où elle est cachée, elle se laisse tomber à terre par une ou deux ouvertures qu'elle ménage à chaque bout. Au commencement de l'été, la chenille de la pyrale héracliane s'enfonce dans la terre, où elle se fabrique une coque ovale de quelques grains de terre légèrement liés avec un peu de soie. Elle reste environ un mois sous la forme de chrysalide ; au bout de ce temps, paraît l'insecte parfait. LA PYRALE CYNOSBANE. 193 X.A PTRAIiE DE X.A RESINX. Cette pyrale a les ailes supérieures d'un gris blan- châtre, avec des taches d'un ronge orangé. Sa chenille est d'un hrun jaunâtre : elle vil sur tes petits buissons du pin sauvage et dans l'in'.érienr des houles résineuses qu'on trouve sur les jeunes branches de cet arbre; elle s'y engourdit en automne et s'enferme dans une coque de soie fort mince, où elle passe l'hiver; au printemps, elle se ranime, mange de nouveau, et, au milieu de celte saison , se change en chrysalide pour accomplir au commencement de l'été la dernière métamorphose. Cette chenille a la propriété de supporter l'odeur de l'huile de térébenthine , qui est un poison mortel pour d'autres insectes. I.A P-CRA!.!: CrNOSBANE. Cette pyrale porte ses ailes appliquées contre les deux côtés du corps et formant sur son dos un toit arrondi. La tète, le corselet et la partie antérieure des ailes supérieures sont d'un brun presque noir; l'ex- trémité est blanche , terminée par des points noirs : on voit, à h P'Trtio antérieure, quelques lignes brunes; le dessous des quatre ailes est gris. La chenille de cette pyrale vit dans les jeunes pousses des branches de rosier ; elle creuse l'intérieur du bou- IV. -^' Il f^/j: INSECTE*. toQ et mange toute la substance qu'il renferme. Elle attaque aussi les feuilles nouvellement développées, et s'y forme un logement en les attachant ensemble avec plusieurs brins «Je soie. Vers le milieu du printemps , elle (île une coque ovale d'une soie très-blanche, s'y change en chrysalide et paraît sous la forme d'insecte parfait, environ quinze jours après. ■a»»' LES ALU CITES Les aluciles ou fausses teignes viennent de chenilles â seize pattes dont le corps' est lisse et sans poils j el\es se font des logemens , des galeries dans lesquelles elles restent cachées sans qu'elles y trouvent leur subsis- tance ; ce sont ordinairement les feuilles des plantes qu'elles lient ensemble et qu'elles plient de dillérentes manières pour se mettre à l'abri. Ces chenilles percent la membrane du côté où elles se sont placées , sans en- tamer l'autre; elles ne mangent que le parenchyme des feuilles. Toutefois, parmi les chenilles des alucites, il s'en trouve deux espèces qui vivent à nos dépens. £*AI.UCITE DES GBAINS. Cette alucîte porte ses ailes en toit arrondi ; elles ont leur extrémité élevée en queue de coq ; les supérieures sont d'un gris blanc , avec des taches brunes irrégu- L ALUCITE DES CEREALES. 195 Uèresvle dessous des quatre ailes et le dessus des infé- rieures est d'un gris blanchâtre. Elie a la partie anté- rieure,de la tête couverte d'une toulle de poils serrés. On la trouve fréquemment dans les maisons en Eu- rope. Sa chenille a seize pattes ; elle est rare , de couleur blanche. Quoiqu'elle soit petite, elle nous fait beaucoup de mal, puisqu'elle attaque souvent le froment et le seigle. Elle lie ensemble plusieurs de ces grains avec des lils Je soie ; dans l'espace qu'elle laisse entre eux , elle se file un tuyau de soie blanche d'où elle sort pour manger; la précaution qu'elle a eue de lier plusieurs grains ensemble fait qu'elle n'a point à craindre la di- sette. Parvenue à son accroissement, elle se change en chrysalide et paraît à la fin du printemps sous la forme d'insecte parfait. i.'Aï.ucii'i: ses céréaIiES. Cette espèce est un peu moins grande que la précé- dente ; elle porte ses ailes parallèles au plan de posi- tion ; les supérieures sont d'une couleur rougeâtre, bri- quetée et brillante; le dessous des quatre ailes et le dessus des inférieures sont d'un gris blanchâtre; ces dernières sont frangées. On trouve cette alucitc au raidi de l'Europe. Sa chenille est rose , blanche , à tète brune ; elle vit dans l'intérieur des grains d'orge et de blé, s'y trans- forme et n'en sort que sous la forme d'insecte parfait.^ Elle consomme toute la substance farineiise, laisse l'é- 196 INSECTES. corce intacte, et se file une coque de soie blanche dans la cavité ; cette coque est séparée en deux parties par une cloison ; la première partie est occupée par la che- nille ou la chrysalide ; l'autre contient les excrémens. Avant de se méianiorjihoser, la chenille de l'alucite des céréales se sert de ses mâchoires pour cou])er cir- culairenient l'écorce sans en détacher le morceau qui y tient encore par une petite portion ; de sorte que, quand l'alucite veut sortir, elle n'a qu'à pousser cette pièce, qui s'ouvre facilement. Les alucites se montrent communément dans deux saisons; les unes au [irintemps, dès que le hlé com- me,nce à paraître en épis : ce sont celles dont îes che- nilles ont pa?sé l'hiver dans le grain ; les autres en été : celles-ci proviennent des œnfs des premières et donnent naissance aux chenilles qui doivent produire les alucites de l'année suivante. Les papillons, qui sortent au mois de mai des grains renfermés dans les greniers, se hàteat de gagner la campagne; au lieu que ceux qui sortent après la moisson ne font aucune tentative pour s'é- chapper: il semh'e que leur instinct les avertisse qu'ils ne trouveraient plus dans les champs de quoi pour- voir au bien-être de leur postérité. I.'AI.UCIT£ DE I.A JUIiXE^TNE. Cette alucite a les ailes supérieures d'un blanc gris , avec des raies et quelques taches brunes ; le dessous des quatre ailes et le dessus des inférieures sont de couleur gri:*e. L ALUCITE DE DHGEER. 197 On la trouve en été dans les jardins aux environs de Paris. La chenille de cette alucite vit sur la julienne. Elle attache enseiuhle , au moyen de plusieurs lils de soie, les jeunes i'euiiles du cœur de la planle, au milieu des- quelles elle se tient cachée Sa couleur est d'un vert clair; elle a quelques tuhercules liérissés de poils. Les chenilles Ac cette espèce marehent lentement et toujours en déviilant un til. Lorsqu'on touche à la feuille où elles sont posées , elles se laissent descendre sur une soie et arrisent jusqu'à terre; lorsqu'elles croient le danger passé, elles remontent à l'aide du même Hl. Ces chenilles mangent de préférence les jeunes feuilles du cœur do la planle, où elles se réunissent assez sou- vent au nombre tle quatre ou cinq. Au commencement du printemps , elles s'enferment dans de trés-jolios coques faites d'une couche de soie dont les madles ressemblent aux points du fond d'une dentelle. L'msecte parfait sort au commencement de l'été ]:.*AI.UCITE DE DEGXÎER. Cette espèce est très-jolie ; elle a les antennes extrê- mement longues , noires à la base, blanches dans le reste de leur étendue; ses ailes supérieures sont d'un jaune brun, brillant comme l'or le mieux poli, avec des raies longitudinales noires, et vers le milieu une bande transversale d'un jaune doré , bordée de chaque côté par une ligne qui paraît noire ou violette, suivant le 198 iîlSECTES. jour où on la regarde ; les inférieures sont noires ; le dessous des quatre ailes est couleur de bronze obscur. On trouve celle alucite dans les bois des environs de Paris. On lui a donné le nom d'un savant entoniofo- giste danois. Zi'ALUCITi: DE REAUMITR. Cette belle espèce ressemble à la précédente par la forme et la longueur de ses antennes ; elle est d'un beau violet foncé ; ses ailes supériciires sont onlicre- rnent dorées, très-brillantes; les inférieures violettes, bordées presque tout autour de longs poils qui parais- sent dorés ; ses pattes sont dorées, couvertes de poils bruns. Elle babile l'Europe ; on la voit voler en troupe dans les bois près des arbres ; on la trouve l'été aux envi- rons de Paris. Sa chenille vit sur le saule et le bou- leau. LES TEIGNES On connaît surtout ces petits insectes par les ravages qu'ils font sous l'état de larves. Les teignes sont les lépidoptères les plus richernent vêtus ; un très-grand nombre ont les ailes couvertes d'or et d'argent ; elles portent leurs ailes ou roulées autour du corps ou en toit élevé. Les teignes viennent de chenilles qui s'enferment dans des ïourreàux qu'elles se fabriquent ou qui savëiil LEPIDOPTERES F 13» j84 1S6 •/// •*'' 1. Livrée . 2.Hépiale duHoutlon : B.Noctuelle . 4.Phalene 5.Pyra,le des, Pommes . b.Pyrale de la Resme . 7 lei^ne IFS TEIGNES. 199 trouver un logement spacieux dans l'intérieur des feuil- ïes. Les chenilles des teignes qui habitent près de nous détruisent tout, laines, pelleteries, collections d'histoire nîiturelle, etc. Elles vivent et s'hahillont à nos dépens; elles transportent leurs fourreaux partout : elles n'en changent jamais ; lorsqu'ils deviennent trop courts pu trop étroits, elles les allongent ou les élargissent. Celles qui se nourrissent de feuilles n'ont pas moins d'industrie. On sait qu'une feuille est composée de deux membranes, entre lesquelles est placée la partie charnue ou parenchyme. La chenille mine entre les deux membranes, dévore la substance charnue, et se fait place. Elle coupe ensuite, pour se vêtir, deux morceaux de feuilles avec ses dents, les assujettit ensemble et en fortifie l'intérieur avec de la soie. D'autres chenilles de teignes se couvrent avec de petits filamens de bois ou des tiges de gramen. C'est pendant la belle saison que ces chenilles pa- raissent sous la forme d'insecte parfait ; il y a un grand nombre d'espèces : les unes volent pendant le jour, les autres au coucher dd soleil. On voit les teignes domes- tiques venir se brûler le soir à la lumière. La durée de leur vie est courte ; «lies meurent im- médiatement après la ponte. fOO iirsECTSs. I.A TEIG]^£ FRIPIERE. Cette peli le teigne voln souvent dans les appartemens; elle est de couleur rendre brillant; elle a un point noir de chaque côté du corselet. Sa chenille a seize pattes ; elle se taille un habit d'une sorte de tissu de laine, de la couleur de l'étoile em- ployée à la fabrication, doublé intérieurement d'une soie grise. Des que ces chenilles sont nées, elles travaillent à se vêtir, cherchent de tous côtés des brins de laine, les saisissent un à un avec les mâchoires, les arrachent, et les lient en un seul tissu. Parvenues à leur accroissement, les chenilles d* s teignes vont s'établir dans les angles des murs ou au plancher. Elles y attachent leur fourreau qu'elles fer- ment par les deux bouts; ensuite elles se changent en chrysalides et restent sous celte forme environ vingt jours. Rjéaumur, non content d'observer la teigne fripière , a cheiché les moyens de nous en préserver, il a dé- couvert que l'huile de térélienthine, l'esprit de vin et la fumée de tabac éiaieni autant de poisons pour leurs chenilles, et qu'elles n'approchaient jamais des meu- bles et des étoiles frottés avec une toison grasse. Réaumur croit que h peinture pourrait tirer quelque avantage des excrémens des teignes, parce qu'ils con- servent la couleur des étoiles qu'elles ont mangées et peuvent être broyés à l'eau. LA TEIGNE DE LA CIRE. 201 X.A TEIGNE DES PEIXETEKIES. La couleur de celte teigne est d'un gris plojpbé bril- iant; elle a un petit point noir sur le milieu des ailes supérieures. La chenille de cette teigne construit son fourreau avec des puils. Elle ne se contente pas de couper ce qui lui est nécessaire pour se nourrir et se vèlir, elle arrache tout ce qu'elle leucontre; à délaut de poils, elle se sert de crins, de laine ou autres substances ani- males. Réaumuren a trouvé qui, renfermées dans des boîtes avec des papillons morts, s'étaient habillées avec les poils et les morceaux d'ailes de ces papillons , et avaient vécu de leurs corps desséchés. La chenille de cette teigne fuit la lumière et se re tire dans les endroits sombres. Ses métamorphoses sont semblables à celles de la précédente. tA TEIGNE DE lA CIRE. La teigne de la cire profite de la nuit pour s'insmuer dans une" ruche, et aller déposer ses œufs dans le corn de quelque gâteau. Au bout de peu de jours 1 œuf éclot; il en sort une petite chenille à seize pattes, rase, blanchâtre, à tète brune et écailleuse. Cette chenille, qui naît environnée d'ennemis prompts à la vengeance, ne peut éviter la mort que par son extrême petitesse, et par la promptitude avec laquelle elle file un petit tuyau de soie, qui la recouvre et met ses jours en su- 203 INSFCTF.S. reté : voilà 5on seul bouclier. Ce fourrotiu est d'abord proportionné à sa grosseur; il est collé contn; les al- véoles ; ainsi elle trbuvc sa nourriture à sa portée. Lors- que l'alimenl lui manque, elle allonge un tuyau qui forme u#e galerie tortueuse, ei. m.irche ainsi sous tjn chemin couvert. A mesure que U chenille croît, elle élargit sa galerie. Plus elle avance en pays ennemi, plus el-le la fortifie : au tissu de soie elle ajoute des morceaux de cire qu'elle liache, et ses excrémens, qui ressemblent à de la poudre à canon. Elle unit ces matériaux avec des fils, cl se l'orme un rempart inexpugnable aux traits des abeilles. L'intérieur est garni d'une soie douce, en sorte que son corps délicat repose mollement. La ga- lerie, qui n'était d'abord que de la grosseur d'un fil, devient de celle d'une plume à écrire. La chenille est obligée de mettre la tète dehors pour prendre sa nour riturc ; mais sa: tête et son premier anneau sont garnis d'écailles contre lesquelles s'éniousse l'aiguille de l'a- beille. Cet ennemi se multiplie quelquefois à tel point dans la ruche, qu'il renverse tous les travaux, et oblige les abeilles à abandonner le logement. Il est alors la cause de guerres cruelles; car les abeilles expulsées veulent se réfugier dans une ruche voisine, et le terrain reste au plus fort. Arrivée à son dernier degré d'accroissement, la che- nille de la teigne de la cire file une coque, s'y renferme et en sort à Tétat parfait, au mois de juin ou de juillet. CA TEIGNE DU FUSAIN. f03 IJL TEXGlïfE D1J MIEI.. Le nom de celte teigne semble indiquer qu'elle se nourrit de miel; cependant eUe ne mange que de là cire. Il paraît que ce nom lui a été donné pour faire connaître qu'elle est dans l'intérieur des ruches, et pour la distinguer de la précédente, dont elle flilïère par la taille et les couleurs. Elle est d'un gris cendré; le devant de sa tête est couvert de poils jaunâtres; ses yeux sont d'un rouge éclatant : elle marche extrême- ment vite et vole peu. Elle habite les environs de Paris. LA TEIGNE DU FUSAIN. Cette teigne a les ailes roulées -autour du corps; elle est très-vive ; ses ailes supérieures sont d'un beau blanc mat, avec plusieurs pe|its points noirs; ses in- férieures sont grises. On la trouve en été dans nos jardins. Sa chenille est rase, d'un blanc jaunâtre, avec des points noirs; elle se nourrit de fusain; elle est du nombre de celles qui vivent en société Ces chenilles sont quelquefois au nombre de deux cents, dans des nids où elles ne se tiennent ni con- stamment ni long-temps; elles en construisent plu- sieurs, sept à huit environ pendant leur vie; elles y mangent les feuilles qu'elles peuvent atteindre, et t 204 INSECTES. rentrent entièrement pour s'y reposer. Ces nids ne pa- raissent qu'un amas confus de toiles transparentes. Pendant toute leur vie, ces chenilles ne mangent que la sulistance de la partie supérieure de la feuille ; mais ce qui leur est particulier, c'est que leur corps n'y touche aucunement : leur nid s'étend jusqu'au dessus ; elles sont couchées dans ce nid, au-delà duquel elles allofi"enl la télé. Ces chenilles mandent toutes ensem- i)le, aux mêmes heures, et quoique leurs tètes soient inclinées vers dillérentes parties de la surlace de la feuille , leurs corps sont presque parallèles entre eux. "^ C'est à un des bouts de leur dernier nid que, vers le milieu du printemps , elles se construisent une coque d'une soie très-blanche, dans laquelle elles se changent en chrysalides. Au commencement de l'été on voit pa- raître l'insecte parfait. I.A TEIGNE DES TAPISSERIES. Cette teigne a les ailes supérieures brunes à la base, le reste est d'un blanc jaunâtre; sa tète est blanche, son corselet brun ; elle porte ses ailes appliquées con- tre le corps et un peu relevées en queue de coq. On la voit voler en été : elle cherche des étoftès de laine d'un tissu serré, pour y déposer ses œufs. La jeune chenille se nourrit de laine ; elle file en- suite au-dessus de son corps une espèce de berceau de soie, qu'elle recouvre d'une partie des flocons de laine qu'elle a arrachés. Elle creuse une espèce de fossé dans LA TEIGNE DE ROI. 205 le drap, et s'y tient cachée. Elle est difficile à décou- vrir, parce que son logement ne paraît être qu'un mor- ceau de drap mal fabriqué, dont on ne peut la faire sortir qu'en le frottant assez fort. Celte chenille passe l'hiver, et l'insecte parfait pa raît au commencement de l'été suivant. I.A TEIGNE MERIA]»£I.X.i:. Cette teigne, qui est très-petite, est extrêmement jo- lie: ses ailes, qu'elle porte appliquées contre son corps, ont une frange très-longue à l'extrémilé, qui est un peu relevée en queue de coq ; vues à la loupe, elles paraissent être entièrement faites de l'or le plus bril- lant. On la trouve en été au pied des ormes. Sa chenille mange le parenchyme des feuilles de l'orme , coupe deux morceaux dans la partie de la feuille qu'elle ne ronge pas , et s'en fabrique un habit qui a la Forme d'une queue de poisson. Elle en forti- fie l'intérieur avec de la soie, et, quand il devient trop petit, elle en fait un neuf, ce qui lui arrive deux ou trois fois pendant sa vie. I.A TEXGNE DE ROI. Cette teigne, qui est très-petite, égale en beauté la précédente; ses ailes paraissent être de l'or le plus brillant, avec sept taches argentées dessus. On la trouve dans les jardins,. autour des rosiers, où la femelle va déposer ses œufs sur les feuilles. ?06 INSECTES, Sa chenille est d'un jaune orangé ; sa tête est brune ; son corps se termine un peu en pointe. Elle mine les feuilles de rosier, où elle fait des espèces de galeries; il arrive quelquefois que trois chenilles habitent la même feuille , mais le plus ordinaiiemeiit il n'y en a qu'une. Vers le milieu de l'automne, ces chenilles abandon- nent leurs feuilles; elles percent la membrane supé- rieure pour sortir, et vont faire leurs coques dans quelque fente de branches ; ces coques sont ovales, jaunâtres, d'un tissu très-fort et très-serré ; elles s'y changent en chrysalides, pour n'en sortir que l'été sui- vant sous la forme d'insecte parfait. On pourrait croire que des chenilles logées entre les deux membranes d'une feuille n'ont pas d'ennemis à craindre, qu'elles sont cachées de manière à éviter leurs atteintes ; cependant l'ichneumon , persécuteur impla- cable des chenilles, soit les y trouver. La femelle de cet insecte, au moyen de sa tarière, perce la membrane de la feuille et dépose ses œufs dans le corps de la chenille. LES PTEROPUORES. Les ptérophorcs diffèrent de tous les autres lépidop- tères par la forme de leurs ailes. Ces ailes ne sont point entières dans toute leur longueur : chez quelques espèces , elles sont réunies seulement à la base ; chez d'autres, jusqu'aux deux tiers; vers cette partie, elles sont membraneuses, recouvertes d'une poussière écail- leuse ; mais les nervures des ailes se prolongent au-delà de la partie membraneuse, et forment autant de divi- LK PTÉROPBORE EN EVENTAIL. 207 sions dont le nombre n'est })as égal daas^ toutes les espèces. Chacune de ces divisions est bordée de tous les côtés par dés poils assez longs, qui touchent à ceux des nervures voisines, de sorte qu'au premier coup -d'oeil, ces ailes paraissent être d'une seule pièce. Mais, en les regardant attentivement, on en remarque facilement les divisions. Dans l'état de repos, les ptérophores portent leurs ailes étendues horizontalement. Leurs pattes sont lon- gues et minces; leurs jambes sont armées d'épines. Celles des chenilles qui sont connues ont seize pattes, pour se transtornier, elles se suspendent par l'extrémité du corps. On trouve les ptérophores en été dans les prairies ou près des orties ; en volant, ils ne s'élèvent pas beau- coup au-dessus des plantes. I Z.E PTÉRGPHORE EKT tvÊK^AIls, Les ailes de ce gracieux insecte ressemblent à uii éventail ouvert. Lés supérieures ont huit divisions, les inférieures quatre , et l'on voit sur chacune de petites raies transversales grises et brunes. On trouve ce ptérophore en automne, dans les cam- j')agries aux environs de Paris, courant sur les vitres des croisées. Sa chenille est de couleur verdâtre; elle a plusieurs rangées de tubercules ; elle vit sur le liseron. 508 IHSECTES. HÉMIPTÈRES Le nom d'hémiptère veut dire demi-élytres ; mais la forme ou la nature des élytres ne peut pas toujours servir à distinguer des autres insectes les hémiptères. Les uns ont des ailos presque entièrement coriaces; d'autres les ont complètement membraneuses. Tous les hémiptères sans exception ont une bouche faite pour pomper les liquides végétaux et. animaux dont ils se nourrissent. Cette houche est composée seu- lement d'un tube divisé par plusieurs articulations, le- quel prend naissance à la partie inférieure de la tête; il .est recourbé en dessous et appliqué sous le ventre, lors- que l'insecte n'en lait pas usage; mais, pour s'en ser- vir, l'insecte le redresse et le tient perpendiculaire à l'axe de son corps. C'est à l'aide de ce bec garni de soies déliées et ai- guës que les punaises, les cigales, les pucerons, les kermès, etc., sucent le sang dos animaux et le suc des plantes. On voit qu'ils sont forcés de se nourrir de ma- tières liquides. La faculté qu'ils ont de piquer forte- ment les rend pour la plupart le fléau des végétaux et le tourmeni des minimaux. Les hémiptères volent avec assez de facilité, surtout lorsqu'il fait chaud ; ils ont cependant moins d'activité que les espèces d'insectes dont nous avens déjà fait l'histoire. La métamorphose des hémiptères est de l'ordre de celles qu'on nomme demi-complètes. L'insecte, en sor- LES FULGORES. 209 lant de l'œuf, ressemble à sa mère, et n'en dillère que par la taille et l'absence totale des ailes. H grandit avec celle forme et change plusieurs fois de peau. Des moignons d'ailes lui poussent ensuite, et on le considère alors comme chrysalide. Enlin l'insecte change une dernière fuis de peau et parait avec les ailes et les élytres entières. ù LES FUXiGORESr Ces insectes sont remarquables non seulement par la forme pointue de la tête, mais encore par la beauté » et la variété des couleurs dont plusieurs sont ornés. Leurs antennes sont composées de cinq articles ; leur trompe est couchée et renferme trois soies. Le corse- let est moins long que la tcle, mais un peu plus large j les élylres sont arrondies, un peu plus longues et plus étroites que les ailes; elles ont les nervures ircs-éle- vées; les ailes sont le plus ordinairement colorées et pliées à leur bord interne. On connaît quelques fulgores qui ont la propriété de répandre pendant la nuit une lumière si considérable, qu'au rapport des naturalistes, elle permet de lire faci- lement les caractères les plus fins. La principale espèce est celle de la fulgore porte-lanterne. Elle a environ trois pouces et demi de longueur; le front est très- avancé, vésiculeux, arrondi à son extrémité, bossu en dessus près de son origine, garni en-dessous et sur les 210 IMSRCTRS. côlés de quatre rangées de tubercules épineux, aplatis, de couleur rougeâtre. Cette partie vésiculeuse est de couleur d'olive, elle a en-dessus quelques lignes rou- ge.ltres ; le corselet est d'un jaune pâle ; les élytres sont de la même couleur que le corselet, avec les nervures et quelques traits noirâtres ; les ailes so-nt grisâtres : elles ont chacune une grande tache en forme d'oeil en- Slourée d'un cercle noir, avec une douhle prunelle blan- che et noire ; l^ pattes sont d'un jaune pâle. On trouve là fulgore porte-lanterne à Cayenne et à FSurinam. W c'est la partie antérieure de la tête qui est lumi- X neuse .chez cet insecte, ainsi que chez les suivans. La fulgore porte-chandelle a environ deux pouces de longueur; le front est très-prolongé, cannelé en-dessus et en-dessous, de couleur jaune ; les yeux sont bruns; Ja tête et le corselet sont jaunes; l'abdomen est jaune Ten-dessus, noirâtre en-dessous ; les élytres sont d'un Iheau vert, avec plusieurs bandes transversales et des taches jaunes; les nervures sont élevées, et entre cha- cune on voit des traits qui forment des espèces de gril- les. Les ailes sont d'un jaune foncé, avec une laige bande noire à l'extrémité ; les pattes sont jaunes, les quatre jambes antérieures noires, les postérieures épi - neuse^s»-.. L^ fulgore européenne, qu'on trouve en France, en Italie et en Sicile, a environ six lignes de longueur. Klie est de couleur verte ; le front est prolongé, coni- que, velu ; il a eu-dessus deux lignes longitudinales éle- vées, et unies en-dessous ; les ailes sont transparentes, avec les nervures vertes. O La fulgore nerveuse, commune aux eavirojas de Pa- ris f a trois ii^'iies de lougueur. Elle e«t brune , sa tète , HEMIPTERES l.G'iale . a.Naur.ore>. S.Noctoiiecte . I^.ÏVicevon.(i.'r,'j:'/ 3tS ^33 4 ■3.Pun:nse . G.Thrips LES CIGALES. 211 de couleur jaunâtre, porte à ^a partie antérieure une plaque allongée, qui a trois lignes longitudinales, sail- lantes j le corselet est brun j les élytres sont blanches et transparentes, avec des taches brunes, dont plusieurs forment des bandes transversales, les unes vers la base, les autres sur le milieu ; il y a en outre sur les nervu- res un grand nombre de petits points bruns; les ailes sont transparentes, sans taches ; les pattes jaunes. On voit que les phis grandes des fulgores sont appor- tées en Europe de l'Anjérique méridionale ; elles vivent sur les arbres. Celles qui habitent l'Europe sont très- petites ; on les rencontre sur les arbustes et les buie-r sons. Leurs larves sont ioconnues X.ES CIGAIJES On distingue trois espèces principales de cigales qui dillerent en grandeur et en couleur. Il ne faut pas les confondre avec certaines sauterelles que l'on appelle improprement cigales. La tétc de IS" cigale plébéienne, commune au piidide la France, est large et counke. noire, tachetée de jaune. Ses yeux sont à facettes eH|iacés en saillie aux deux «•ôtés de la tête. Sf^2orsel.OT est d'un brun luisant. Elle a les ailes et les étuis minces, déliés, iranspare^is et posés en toit. Le reste du corps est formé de huit an- aeaiax écaille ux. Eli*^ ^ une trompe pliée sous la poi- / m 2il IWSKCTKS. trine qui lui sert à pomper le suc contenu dans les vaisseaux des feuilles et des branches. On observe sous le ventre de la cigale mâle deux calottes écailleuses que l'animal ouvre et ferme à vo- lonté. Ces calollcs couvrent des cavités que l'on peut nommer timbales à cause de leur ressemblance avec cet instrument militaire C'est à l'aide de cet appareil ^ /nu par des muscles vigoureux, que le mâle appelle sa femelle et chante ses amours. La cigale femelle porte à l'anus une tarière très-so- lide qui lui a été donnée pour couper, scier et percer les branches, afin d'y déposer ses oeufs. Cette tarière est composée de trois pièces, l'une taillée en fer de flèche, les deux autres dentelées très-finement en forme de scie. La cigale choisit une branche morte et sèche, mais tenant encore à l'arbre Elle fait pénétrer sa scie jusqu'à la moelle, et dépose dans le trou huit ou dix œufs à la file. Les fibres du bois bouchent bientôt l'entrée de ce nid. Elle recommence ensuite sa ma- nœuvre, et perce une nouvelle fossette un peu plus haut ou un peu plus bas. Malgré ces ir.ivaux, souvent un ichneumon , pourvu aussi d'un aiguillon, va dépo- ser ses œufs au milieu de ceux de la cigale, et il en naît des larves carnassières, qui dévorent les petits de la cigale à l'instant de leur naissance. A la fin ie l'automne, les larves de la cigale descen- dent au pijd de l'arbre. Elles sont blanches et pourvues de dix pattes. Elles se nourrissent de la sève des raci nés, jusqu'au temps de lotir changement en nymphes. Ces nymphes sont de la classe de celles qui marchent et prennent de la nourriture. Leur trompe est déjà par- faite; mais elles n'ont ni la tarière ni les instrumens du chant; à l'aide de teurs jambes antérieures, elles se \ LES CIGALKS. Sf3 creusent dans la terre des trous à deux ou trois pieds de profondeur, pour passer l'hiver à l'abri du froid, sans a\oir besoin d(; faire de magasin ni d*aller mendief chez la fourmi sa voisine , comme dit la fable. Au retour du printemps, ces nymphes quittent \s terre, grimpent sur les arbres, et s'accrochent aux branches et aux feuilles. C'est là que s'accomplit leui métamorphose. Les nymphes de cisa'ee pta^'ent autrefois regardées comme un mets exqu s le» t^rientaux, et particuliè- rement les Grecs, en faisaient Ins délices de leur table ; on mangeait les cigales, et l'on recherchait surtout les femelles fécondées. La cigale grand-diable mérite d'être remarquée. Elle porte sur son corselet deu\ espèces de larges cornes arrondies qui lui donnent un air liideux. ï^e petit-diable, outre deux cornes poin'nes dont les côtés de son cor- selet sont armés, en a une troisième au milieu, qui va gagner en serpentant l'extrémité de son corps. Cette dernière corne se trouve aussi, mais unique et toute droite, chez le demi-diable. 9f* INSE^tKX. , JJEB M£MBnAC£S. Les membràces sont de la famille des cifrales ; elles oni les antennes très-conrtefi, placées devant les yeiix, e» composées de deux articles et d'une soie. La tcte est irréguliore ; la bouche a la forme d'un bec allongé, composé de trois articles, et renfermant le suçoir. Les yeux sont petits, arn^ndis, situés de chaque côté de la tête, sur la partie antérieure. Le corselet est large ; l'écusson est prolongé jiisqfu'à l'extrémité de l'abdo- men. Les élyires iont grandes, élevées en toit au-dessus du corps. I-es larves des membràces ne st)nt point connues; mais comme sous leur derrière forme ces insectes ont beaucoup, de rapport avec les cigales, excepté qu'iTsne chantent pas, on peut présumer que les larves des in- sectes de ces deux genres vivent de la même manière. La membrace du genêt, très-commune en Angleterre et en Champagne, se trouve en été sur le genêt- Elle est d'un brun obscur; son corselet est large, lisse, terminé postérieurement par une longue pointe aigué, courbée sur ral)domen. La membrace cornue est commune aux environs de Paris, dans les bois, sur les tiges de fougères. Elle est d'un brun noirâtre ; sa tèi^ est comme écrasée ; son corselet est assez large, ei a de chaque côté une corne aiguë qui se termine en pouue assez longue ; sur le mi- lieu d.u corselet est une crête qui en se prolongeant forme une espèce de corne striée et terminée en pointe entre les élytres ; l'écusson est placé sous cette corne ; les éljtres sont obtuses, veinées de brun ; les ailes un peu transparentes. LKS TKTTIGOFS. 215 La memlirace cornue saute et n'est pas facile à prernii^e. >(^N La nicmbracc aureillarde est assez rare aux envi- rons de Pans. Elle est un peu plus grande que la pré- cédente, d'un l)run vcrdâlre, pointilléc de noir et bordée d'un peu de rouge; sa téie est très-large, aplatie : elle forme une espèce de chaperon; elle a trois pointes minces, une au milieu, et une de chaque c^Mé, avec quelques stries en-dessus; le corselet a de chaque côté une espèce de corne ou aileron arrondi, dilaté, élevé , porté un ]>eu en deiiors, terminé en crête. Le dessus du corps et les pattes sont d'un jaune verdàtre ; les élytres transparentes avec les nervures brunes. On trouve cette mcmbrace sur le chêne. 0 LES TETTIGONES OU CICADELLES. Les lettîgones diffèrent des grandes cigales en ce qu'elles ne chantent point; elles en diffèrent encore par les antennes : celles des cigalçs sont composées de cinq articles; celles des teltigones n'en ont que trois. La tête des teltigones est presque triangulaire ; la trompe est recourbée sous la poitrine, lorsque rinsccle n'en fait point usage. Les élytres sont presque érail- leuses, souvent relevées, beaucoup plus longues que l'abdomen. Les ailes sont transparentes, presque sans couleur; elles forment avec les élytres un toit élevé au- dessus de l'abdomen. L'abdomen chez les femelles est terminé par deux lames qui renferment une tarière. Î16 INSECTl'S. Les larves des tettigones ont six pattes. On les voit quelquefois sur les plantes. Quelques-unes ont la pio- priété sinf;ulicre de répandre par l'anus et les pores de leur corps des huiles qui, en se réunissant, forment une espèce d'écume sous laquelle la larve est cachée ; cette écumeest vraisemblablement destinée à garantir la larve des intempéries de l'air et à la cacher à ses ennemis. Si l'on ôte la larve de dessous cette liqueur mousseuse, elle ne tarde pas à en reproduire une nouvelle pour se mettre à l'abri. D'autres larves courent sur les plantes ; elles sont très-agiles et sautent avec beaucoup de légè- reté. Les larves se changent en nymphes qui ne diffèrent des larves qu'en ce qu'elles ont des rudimens d'ailes. Ces nymphes courent de même sur les plantes. Parve- nues à l'époque où elles doivent se métamorphoser, elles se débarrassent de leur enveloppe et passent à l'état parfait. Les tettigones marchent et sautent assez vivement. On en trouve beaucoup aux environs de Paris. 0 l'A TETTIGONE A TACHES ROUGES. Elle est d'un noir luisant *, les élytres ont trois grandes taches d'un rouge foncé, une à la base , une sur le mi- lieu , l'autre vers l'extrémité ; les ailes sont transpa- rentes, noirâtres, lavées d'un peu de rouge ; les jambes des pattes postérieures sont armées de deux épines assez fo''tes. On la troure en Europe, sur le saule et le gramen La trttigone spumaire. ■ JI7 Elle est assez rare aux environs de Paris. Elle saute peu. On la prend facilement. I.ÀTXTTIGONE SPUMAIRE OV A JÉCUME. Cette espèce est une des plus grandes de celles qu'on trouve aux environs de Paris; elle est de couleur brune, quelquefois un peu verdâtre. La tête, le corselet et les élytres sont pointillés. On voit sur ces dernières deux grandes taches d'un blanc jaunâtre , placées le lonj; du bord extérieur, l'une vers le milieu, l'autre près de l'ex- trémité; le dessous du corps est d'un jaune fauve. Sa lar^'e vit sur les plantes ; elle se tient ordinaire- ment sur une feuille , cachée sous un petit globe de mousse semblable à de la salive. On voit souvent, vers le milieu du printemps , cette mousse sur les feuilles dans les jardins. Si on l'ôte de dessus la larve , elle en produit bientôt une nouvelle. Les larves sont quelquefois rassemblées dans cette écume au nombre de six ou huit. Il paraît que les œufs passent l'hiver sur les branches et les tiges des plantes, où la femelle les a déposés en automne. Ces larves ont pour ennemie une petite espèce de guêpe qu'on voit fondre sur les masses d'écume, en tirer les larves ou les nymphes et s'envoler avec elles. La tettigone à écume est commune aux environs de Paris , à la fin de l'été et au commencement de l'au- tomne. Z.A PEJKTXATOJKE DU GROS£IX.Z.IXR9 Le? penlatômes subisseni les mf'mes métamorphose s que les punaises, o'ont elles se distinguent par la lonrc du corps. La pontatôrae du groseilliop^ commune aux environs de Paris, a environ cinq lignes de longueur ; In tête, I^^ corselet , rét:uspon et les élytres sont d'un brun gri- sâtre ; son abdomen est très-déprimé. Cet insecte répanr! une odeur fétide. Il dévore les chenilles, perce avec sa trompe les élytres des coléoptères et pompe tout l'inté- rieur de leur corps. lA PUNAISE UOMESTlQUr. Là pnnaisS domestique est de la figure et de la gros- seur d'une lentille , courte , fort plate , rhomhoidale , molle , roussàtre , d'une odeur puante et désagreahh' ; elle n'a jamais d'ailes. La tête est munie de deux petits yeux bruiis un peu saillans; en devant il y a deux pe- tites antennes composées de quatre articulations fort déliées, et en dessous est une trompe recourbée dans son état de repos et rentlée dans son milieu, dont la pointe, fort dure et très-aiguë, est logée entre les deux jambes de devaiit. Le corselet n'est formé que d'un an- neau un peu large ; le corps se compose de neuf an- neaux. Chacune des jambes a trois articulations. Tout le corps de cette punaise domestique est lisse, excepté quelques petits poils. Cet insecte, renversé sur LA PUNAISE DOMESTIQUE. 219 U'dos, n de la peine à se retourner, et il ne le peut que sur une surface très-polie. Quand l'animal est plein de sanj,', il a le dus un peu convexe, mais le ventre est tou- jours aplati. !.a femelle dépose ses œufs dans un lieu propre à les fnin» colore; c'est dans les vieux bAtimens, dans les ;i|)pnrlomens voisins des colombiers et des fours, dans les solives des maisons, dans les lits, surtout dans ceux dont le bois est de sapin, où il y a de vieilles paillasses, et dont la paille , les draps et les matelas ne sont pas assez souvent renouvelés. Elle choisitaussi les cloisons, les murailles enduites de plaire et recouvertes de pa- pier, les feuilles des vieux livres , etc. On en voit une plus grande quantité dans les chambres élevées, dans les lieux secs et exposés au midi, principalement dans les grandes villes, où les maisons ont plusieurs étages. Les petites punaises éclose.it dans l'état de nymphes, et quoique nées tout récemment et à peine visibles , elles ne laissent pas de courir très-vite et contractetit les mêmes habitudes que la mère. Presque toutes les punaises périssent pendant l'hiver dans les climats froids; trtaf§ dans le nôtre le Iroid les on;;onrdit et ne les lue pas. Au reste, la retraite où les fonieiles Ont déposé leurs œiifs est tellenietlt convenable, qu'aux approches de l'été ils s'ouvrent toujours pour laisser sortir les nymphes qu'ils lenferment.. ï,es punaises fuien» la lumière et se tiennent cachées pondant le jour; ce n'est que dans les ténèbres que s'exerce leur inquiétante voracité. A peme l'homme a-t-il étendu sur son lit ses membres fatigués , que les punaises se mettent ei> marche; elles accourent en foule de tous côtés et avec précipitation , se laissent tomber ?20 INSECTES. des rideaux et du ciel du lit , profitent de l'obscurité pour assiéger le dormeur et le molester continuelle ment, en se jetant principalement sur le visage et sui les parties du corps où la peau est îa plus tendre. Elles courent, sondent le terrain, font choix des endroits les plus favorables, et, à l'aide de leur trompe, puisent à longs traits le sang dont elles sont avides. Les punaises peuvent soutenir une longue abstinence. Quand elles ont long-temps jeune , elles sont tellement plates, qu'elles sont transparentes et semblent n'otfrir que deux pellicules minces collées l'une contre l'autre. Les punaises piquent de préférence la peau de cer- taines personnes ; elles s'éloignent de celles dont la peau est dure , la transpiration abondante. Les fumeurs en soijt généralement exempts. Mille procédés divers sont employés pour détruire les punaises : l'essence de téré- benthine , les fumigations mercurielles , l'eau de savon noir, les claies d'osier mises au chevet du lit, etc. Le meilleur moyen pour n'avoir pas de punaises est d'en- tretenir les appartemcns et les meubles dans une très- grande propreté. I.A PUNAISE DES JARI>IIffS> Cette pupaise est de couleur verte , quelquefois ta- chetée de points blanchâtres et d'autres fois de raies rouges; elle est très-puante et communique son odeur aux fruits et aux légumes sur lesquels elle passe. Sa larve ne diffère de l'insecte parfait qu'en ce qu'elle est dépourvue d'ailes. Elle vil sur les plantes où la femelle dépose ses œnfs. l'hydromètre. 251 Cette punaise nous rend service en détruisant les chenilles qui dévastent les arbres fruitiers : dès qu'elle voit une chenille, elle s'en approche tout doucement, et lui enfonce directement dans l'œil l'aiguillon dont elle est armée et qu'ordinairement elle lient enfermé dans un fourreau placé entre ses antennes. La chenille, se sentant piqtiée , fait des ellorts pour se débarrasser; mais la punaise, se laissant entraîner avec une résistance proportionnée, les rend inutiles et ne quitte pas sa proie. En peu d'inslans la chenille perd ses forces, diminue sensiblement de volume et meurt en moins de six mi- nutes. On remarque qu'à mesure qu'elle s'aflaibht, ses pattes se détachent les unes après les autres. La pu- naise l'emporte à l'écart pour s'en repaître. Il y a un assez grand nombre d'espèces de punaises dont les habitudes sont à peu près semblables et qui ne diffèrent que par la couleur. X.'HTBROMETRi: OU AIGUIIj:.E. Cet insecte est commun sur les eaux d'Europe; il a Je corps long de quelques lignes , d'un brun noirâtre, les antennes et les pattes d'un brun plus clair, les élytres de consistance inégale, les pattes très-longues, le mu- seau avancé, le corps presque filiforme; il marche et court sur la surface de l'eau comme sur un corps solide. 2fS IMSBCTfiS. Ï.A NXPE CENDRIÉE. Le type du genre nèpe est la nèpe cendrée ou scor- pion aquatique. Le scorpion aquatique se trouve dans les lleuves, les étangs, les marais , les eaux vaseuses. Sa tcle est Tort dure et d'un noir rougeâtre; on y distingue seulement deux gros veux et une trompe recourbée. Sa couleur est d'un gris tirant sur le roux; ses élytres sont d'un brun jaunâtre, de consistance inégale; son abdomen est très-déprimé; ses pattes antérieures sont dirigées en avant et forment tenaille. Les diilérentes métamorphoses du scorpion aquatique approchent beaucoup de celles des punaises. Il porte long-temps ses œufs, qui sont d'un rouge pourpre. Les larves n'ont ni ailes ni étuis. Ce petit insecte, qui n'a pas plus de sept à huit lignes de long, est vorace et se nourrit d'autres insectes itqua- tiques. Il passe le jour dans l'eau; mais la nuit, et même le soir, il prend son essor et voltige en divers endroits. I.A mOTOIlTECTE. L'insecte qui a été pris puur type du genre UMtouecic est connu vulgairement sous le nom de punaise à ^vi- rons. Il ressemble à la punaise, et se sert de ses pâlies, principalement de celles de derrière, pour nager dans les eaux stagnantes. Eiv nageant , il présente loujouis LA MAUCORK PUNAISE d'IiAU. 223 en haul le dessous du ventre: quand on veut le pren- dre, il s'enfonce rapidenient et disparaît. On distingue deux sortes de punaises à avirons, la grande et la petite. La première a la tête arrondie et les yeux fort gros ; au-devant de fa tête est une trompe fort aiguë qui se recourbe entre les premières jamiies ; sur les côtés sont des antennes fort petites. Le corselet est large, court et lisse, jaune et noir. L'écusson est grand et noir; les élytres sont croisées, giandes, grises, avec des taches marginales brunes; les pattes sont en forme de nageoires et aplaties: les deux dernières sont garnies de petits poils sur l'un des côtés. La petite espèce de punaise à avirons paraît dans l'eau comme un point gris. Cet insecte est sans étuis et sans ailes , de sorte qu'on le prendrait pour une nymphe. La larve de la grande e.=pèce ne dîflere de l'insecte parfait que par le défaut d'ailes et d'élytres. Ces insectes sont carnassiers et n'épargnent pas même leur espèce; ils saisissent leur proie avec leurs pattes antérieures et la sucent avec leur trompe. Z.A HÏAUCORE PUBJAISE 1>*£AU. La naucore punaise d'eau, type du genre naucore, est de couleur verdàlre, avec des taches brunes sur la tête et le corselet; ses antennes sont plus courtes que la tête et insérées sous les yeux; elle porte un bec court, conique, pointu, incliné sur la poitrine ; les tarses untérieurs sont armés d'un fort onglet; les ailes soûi 224 INSECTES. d'un gris de lin tendre dans leur partie supérieure , et noires dans la partie inférieure, qui reste toujours dé- couverte. Cette naucore se trouve dans les ruisseaux et les eaux stagnantes, et se nourrit de la substance charnue des plantes qui y croissent et même des insectes qui y vivent. La larve et la nymphe sont aptères, et les ailes ne leur viennent qu'après la première mue. La naucbre pique très-vivement et fait couler dans la blessure une liqueur venimeuse qui cause une douleur insupportable. -LES THRIPS. Les thrips ont les antennes de la longueur du corse- let, placées au-devant de la tête , rapprochées à leur base ; les articles sont distincts. Ils ont la tcle arrondie, de la longueur du corselet, mais moins large ; la bouche en forme de bec ; les yeux assez gros, sphériques ; les yeux petits et lisses à la partie supérieure de la léte ; les élytres et les ailes membraneuses, garnies de poils longs qui forment une frange sur les bords, et couchées ho- rizontalement sur l'abdomen. Ces insectes sont extrêmement petits; on les trouve sur les fleurs et sur les écorces. Leurs larves ne diffè- rent de l'insecte parfait que parce qu'elles n'ont ni ailes ni éiytres. Le thrips noir, qu'on voit aux environs de Paris , a une ligne au plus. Il est très-agile, court avec vitesse, mais vole à peu de distance. Lorsqu'on le touche , il élève le derrière et courbe son corps en arc. LES PS7Li.ES. 2;2ri LES PSTLLES. Ces petits inserles ont les ;\ntennes longues, minces, composées de onze articles peu distincts. Leur tôle est large et courte, leurs deux yeux sont snillans : on re- marque trois petits yeux lisses placés sur le derrière de la tète ; l'abdomen est un peu conique, les ailes sont membraneuses, veinées, grandes, posées en toit sur le corps; les pattes postérieures, quoique de longueur moyenne, ont un mouvement qui donne à l'insecte la faculté de sauter. Les psyiles viennent de larves à six pattes, dont la forme est allongée ; elles se changent en nymphes qui ne diiièrent des larves que par deux boutons aplatis , placés de chaque côté du corselet; ces boutons renfer- ment les ailes que doit avoir l'insecte parfait, ce qui donne à ces nymphes une fftrme singulière. On trouve les larves et les nymphes sur les feuilles dont elles se nourrissent. Pour subir sa dernière méta- morphose , la nymphe s'attache sur une feuille , où elle reste immobile jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à quitter son enveloppe. Les femelles sont pourvues d'une tarière dont elles se servent pour percer les feuilles des plantes où elles déposent leurs œufs. lY. la 9^6 INSECTES. IiA PS7I.I.E 3>U FIGUIER. Cette espèce, la plus grandedu genre, a environ deiix lignes de long; ses antennes sont velues, grosses, bru- nes, plus longues que le'corselet; elle est brune eu dessus , verdâtre en dessous ; ses ai'les sont transpa- rentes, avec des nervures brunes, et beaucoup plus longues que l'abdomen, sur lequel elles forment un toit aigu; ses pattes sont jaunâtres. La larve de cette psylle vit sur le figuier ; elle est verte ; sa tcîle est cachée sous le corselet et munie d'une longue trompe, dont elle se sert pour piauer et sucer les leuilles ; son corps est aplati. A la tin du printemps, elle se métamorphose , et l'on voit l'insecte parfait sur le figuier, où il est très-nombreux. Z.A PS-riiUB DU BUIS. La psylle du buis est verte; elle a sur le corselet quel- ques taches rouges; les ailes sont d'un roux pâle, beau- coup plus longues que l'abdomen , au-dessus duquel elles forment un toit aigu; la tarière de la femelle est grosse et assez longue. La larve est rougeâtre; elle vit dans les feuilles con- caves qu'on trouve à l'extrémité des branches du buis et des arbres verts. Souvent les larves sont réunies au nombre d'une vingtaine dans un duvet blanc ; en vieil- lissant elles deviennent jaunes. Elles ont la tôte, les antennes et les pattes noires. Les njmphcs sont vertes ; elles ont les fourreaux des ailes rouges. LA PSYLLE DF..S FIKKRES. 227 UL PS'TI.I.E SU SAPIN. Celle psylle, qu'on trouve en Europe, a une ligne et demie de longueur ; elle est de couleur jaunâtre avec les yeux bruns ; ses ailes sont transparentes : vues à un cerlain jour, elles ont un rctlet plombé. La femelle de cette psylle, en piquant les concavilés des branches du saj)in, y produit des tul)érosilés écail- leuses par suite de l'extravasation des sucs; elle y dé- pose ses œufs, cl les larves croissent dans les cellules de ces tubérosités; elUs sont enveloppées dans un du- vet blanc qui leur sort de l'anus. L'insecte parlait saule et vole très bien. Les feuilles du pin nourrissent une autre espèce de psylle , seulement couverte d'un duvet blanc qui se forme sous son corps. I.A PS7i:£ I.*ORME. Ses antenne» sont grosses. Il a le corps allongé , de couleur verte dans la jeunesse et brune ensuite, couvert d'une poussière blanche farineuse. Ses ailes sont très- longues et transparentes, avec une petite tache brune vers le milieu du bord extérieur. Son abdomen porte à l'extrémité deux petites pointes très-courtes. On trouve ce puceron sur les feuilles de l'orme, 232 INSFCTICS. renfermé dans une vessie ou esptke do galle creuse de la grosseur d'une noix , attachée à la feuille par un pédicule très-court. Elle est produite par l'extravasa- tion des sucs de la feuille piquée par ces pucerons. Habitée d'abord par la mère seule , cette galle aug- mente de volume à mesure que la famille s'accroît. Les vessies des feuilles de l'orme contiennent beau- boup de ces gouttes d'eau mielleuse dont les fourmis sont friandes. Réaunmr, qui a goûté cette liqueur , l'a trouvée aussi douce que le miel et d'un goût plus agréable IiE PUCERON BU HÊTRE. Ato II est vert, entièrement couvert d*un duvet coton- ^- neux, blanc, quelquefois long d'un pouce. Lorsque cet insecte est âgé , ce duvet le fait ressembler à un petit paquet de fil extrêmement fin et très-blanc. Ces fils sont flottans sur le corps de l'insecte , qu'ils recou- vrent de telle manière qu'il faut examiner cette masse de très-près pour découvrir l'insecte dessous. Cette matière tient très peu au corps des pucerons ; si l'on y touche, ils se mettent aussitôt à marcher ; peu à peu la matière cotonneuse se détache , et laisse presque entièrement leur corps à découvert. Les petits de cette espèce n'ont qu'un léger duvet de la longueur d'une demi-ligne , et ceux qui viennent de changer de peau n'en ont pas du tout. LE PUCr.r.dN DU TILf.KUL. ?3Ï I.E pucERONT 1ÎU beupi.i:er. Il est d'une couleur vcile , entièrement couvert d'un long duvet cotonneux. On le trouve en quanlilé sur les leuilles du peuplier noir , où il est reniermé dans une Icuille pliée en deux, qui forme une vessie. Chaque Touille est en outre couverte de tubérosités de couleur rougeâtre. I.E PUCERON DU I.AITEROBJ. îl est d'un vert mat. On le trouve sur le laiteron. Ce qu'il a de remarquable , c'est qu'outre les deux cornes qu'on trouve sur l'abdomen de la plus grande partie des pucerons, il a une espèce de queue recourbée en haut et placée entre ces deux cornes. laos-- — - Z.E PUCERON SU TII.I.EUX.. Ses antennes sont cannelées de noir et de blanc. Le corps est allongé, verdâtre, pointillé de noir. Les ailes sont grandes , transparentes , avec quelques taches noires à l'extrémité. A mesure qu'ils naissent, les petits de cette espèce s'aluchent aux jeunes pousses, sur lesquelles ils s'ar- 234 x.n PLCHBON» rangent par ordre de naissance. Ils se placent à la file les uns des autres sur un des côtés du jet, font prendre à la nouvelle tige différentes courbures, et se logent dans les cavités qu'elle forme. X.I: pncEnosr des ]écorces. Il est très-petit, entièrement d'un brun roux; mais ce qu'il a de plus singo''er, c'est sa trompe, qui est trois (ois plus longue que son corps. Il la porte sous son ventre, et l'extrémité en est recourbée vers le dos i il la raccourcit et l'allonge à volonté. Il s'en sert pour piquer l'écorce des arbres , dans laquelle il tient si bien que , lorsqu'on l'enlève de dessus l'écorce , on entraîne avec lui un petit Iragmcnt de bois. Ce puce- ron n'a point de cornes. On le trouve sur l'écorce du chône. mm0f^^ -^ LES BIBIOfIS. 395 DIPTÈRES. I.ES BIBION9> Ce genre présente deux espèces assez communes ; le bibioD de printemps et le bibion d'été. Le bibion de printemps porte dans quelques dépar- lemens , comme dans l'Eure-et-Loir et la Vienne , le nom de mouche do saint Marc , parce que c'est vers la fête de ce saint qu'il paraît dans les jardins. Le mâle est d'un très-beau noir, à ailes frangées; la femelle a le corselet rouge et l'abdomen d'un rouge jaunâtre. Le bibion d'été ou mouche de saint Jean se voit en été sur les arbres fruitiers. Il a le corps et le corselet rougeâtres. Les larves des biblons se tiennent dans la boue et dans le fumier de cheval. Les bibions portent leurs ailes de manière que l'une des deux couvre l'autre presque en entier; ils volent d'assez mauvaise grâce , les jambes pendantes. Ils vi- vent trois semaine» ou un mois. Ils se nourrissent du suc des bourgeons ot des Heurs qui ne sont pas épa- nouies. S36 IMSECTF.S. IiES COUSINS. Les cousiAs ont la tète arrondie, presque entière- ment occupée par de grands yeux à réseau ; une trompe composée d'une gaîne longue et velue et d'un suçoir; le corselet très-court ; les ailes membraneuses, et gar- nies d'un grand nombre de petites écailles sur les ner- vures ; les balanciers terminés par une petite masse comprimée ; les patles très-longues et très-minces , les antennes composées de treize ou quatorze articles. Les cousins sont connus par leur bourdonnement incommode , et plus encore par les piqûres qu'ils nous font. Dans quelles campagnes n'est-on pas importuné" des cousins durant l'été 1* Dans quelques contrées mé- ridionales de l'Europe, on ne &'en garantit pendant la nuit qu'en mettant aux lits une enveloppe de gaze qu'on nomme cousinière. Au rapport des voyageurs, ils sont tres-redoutables en Afrique et en Amérique , où on les appelle maringouins. Ils sont multipliés en Suède et plus encore dans la Laponie, où les habitans tâchent de les écarter en se frottant avec de la graisse et en faisant du feu autour des cabanes. La trompe ou l'aiguillon du cousin est composée d'une infinité de (ils tres-déliés et extrêmement minces. Quand il l'introduit dans la peau, elle y produit une tu- meur accompagnée de démangeaison. Quelquefois une liqueur qui sort du bout de la trompe, et qui paraît destinée à donner de la Huidité au sang trop épais pour couler dans la trompe du cousin , pénètre la plaie et augmente les douleurs. On parvient à chasser ces insectes dté chambres à r.ES COUSINS. 537 coucher en y faisant fumer quelques branches de ge- nièvre , et en ouvrant les fenêtre» en même temps. L'alcali volatil est un remède sûr contre leurs piqûres. Ces insectes se nourrissent de sang ; à défaut de cet aliment, ils sucent diliercntes fleurs, et particulière- ment !es chatons de saule. Dans les jours chauds, ils se tiennent tranquilles jusque vers le soir, et s'atta- chent au-dessous des feuilles. C'est dans les eaux croupissantes que vi\ent les larves des cousins ; elles y sont en très-grande quantité au printemps et en été. Elles sont très-vives , se tien- nent à la surface di^ l'eau , disparaissent au moindre bruit. Elles sont dépourvues de pattes , ont le corps composé de neuf anneaux ; la tête aplatie , garnie de deux jeux et de deux antennes ; la bouche munie de plusieurs antennules velues , qui , mues avec vitesse , produisent dans l'eau de petits courans, et portent vers la bouche de la larve des insectes imperceptibles , de petites plantes et des corps terreux. La larve du cousin change trois fois de peau en quinze ou vingt jours , en la fendant sur le dos, et faisant une ouverture assez grande pour donner pas- sage au corps. Au bout de ce temps , elle paraît sous la forme d'une nymphe , qui nage comme la larve , et , deux jours après , l'insecte complet perce son enve- loppe. Cette dernière mélanTorphose se fait très-vite. La nymphe se tient étendue à la surface de l'eau ; la peau de son corselet se fend , et laisse à découvert une portion du corselet du cousin , qui élève sa tète au- dessus des bords de l'ouverture li'eau est devenue contraire à l'animal nouveau ; il périrait infailliblement s'il y était renversé. Il se redresse donc, et s'élève au- tant qu'il peut; il se sert de sa dépouille comme d'une 238 INSECTES. espèce de batean. Quaad ses jambes sont afifermies , il »e pose sur l'eau , qui est pour lui un terrain assez ferme et assez solide ; ses ailes achèvent de se déplier; il s'envole et va chercher sa nourriture. Les cousins sont très-féconds ; chaque femelle pond environ trois cent cinquante œufs ciidque année. Pour faire sa ponte, elle cramponne aux feuilles ses quatre pattes antérieures, et croise ses deux pattes posté- rieures. C'est dans l'angle de ces pattes qu'elle place ses œufs, les uns à côté des autres. La niasse en forme une es[)èce de petit bateau qui (lotte sur l'eau. Chacun des œuf» a la forme d'une quille; ils sont placés le yros bout en bas. Ce sont surtout les femelles des cousins qui nous attaquent, et l'on peut se trouver au milieu d'une nuée de cousins mâles sans en être piqué. Peut-être les fe- melles ont -elles besoin d'ah'mens plus succulens , puis- qu'elles doivent nourrir une grande quantité d'œufs , et que celles de la dernière génération doivent survivre l'hiver. En eÛct , on les trouve pendant cette saison cramponnées contre les murailles, dans un état com- plet d'engourdissement. Elles résistent à toutes les ri- gueurs du froid ; mais dés que les glaces commencent à se fondre, elles se raniment, et vont faire leurs pontes dans les marais. X.E6 M^ ^STZ^ITES. On donne le nom de moustiques, mousquites ou mos- quilles, à des espèces de cousins, qui sont un Qéau à la Chine , aux Indes-Orientales , à la Côle-d'Or et dans LE TAON. l'Amérique méridionale. On les trouve par nuées dans les Antilles, suitout pcndani la nuit, prè« des bois , dans les lieux ni.trécagoiix et le long de la mer. Quoique les moustiques soient fort petits, leurs pi- qûres causent dans la chair une enflure très-doulou- reuse , et laissent une marque purpurine sur la peau. Le remède contre les blessures laites par les mous- tiques est le jus de limon, le vinaigre, et mieux encore l'alcali volatil. Les gens riches des deux Indes qui veulent éloigner ces fâcheux insectes pendant le jour, ont un nègre à cùté d'eux, armé d'un grand éventail , lorsqu'ils font la méridienne. On emploie une autre ressource pour la nuit : c'est un pavillon de gaze ou de mousseline très- clair dont le lit est environné ; on le nomme mosquiller ou moustiquaire On ferme par ce moyen l'entrée aux moustiques saos intercepter la fraîcheur de l'air. I.E TAOïg. Le taon, pour le port extérieur, ressemble à un mouche extrêmement grosse. Ses yeux sont grands et panachés; son ventre est gros et large, tacheté de jaune; ses ailes sont parsemées de bandes noires. Dans les grandes chaleurs, cet insecte tourmente les bœufs et les chevaux, les pique cruellement et leur suce le sàug. Comme on le rencontre sur le bord des eaux , on suppose que sa larve est aquatique. Le taon se sert des piques de sa bouche , arn)ée de deux dents aiguës qui &e meuvent de droite àg^ucbô. 240 insBCTKS. On confond généralement le taon avec la mouche asile, qu'on trouve, en été et en automne, dans les champs et les jardins; mais l'asile n'a point de dents et ne pique point. Elle se nourrit de petits insectes qu'elle saisit au vol, et qu'elle va dévorer sur une bran- che voisine. I.'HIPFOBOSQUE DU CHEVAIm L'hippobosque du cheval , ou mouche araignée , mouche bretonne , mouche de chien , mouche d'Kspa- gne , est un peu plus grand qu'une mouche ordinaire, îfl a le corps très-aplali, mélangé de brun et de jaune, couvert de poils; les ailes blanches, transparentes, et beaucoup plus longues que le corps. Dans l'été et en automne , ces insectes s'attroupent , voltigent et s'attachent en«end)Ie sur les chevaux. Ils forment tle grandes plaques sur le cou, les épaules, et sur d'autres parties du quadrupède, où la peau est fine. Ils passent même quelquefois sous la qutue, et c'est alors qu'ils incommodent davantage le cheval. Si on se contente de les chasser, après un vol très-court, ils reviennent sur le cheval qu'ils suivent obstinément et le fatiguent beaucoup. Ils attaquent aussi toutes les bêles à cornes et les chiens. Ils sont très-agiles et très- difficiles à saisir. Ordinairemeut leur ventre est peu rempli de matières succulentes, ce qui fait qu'on a de la peine à les écraser. La tête de l'hippobosque est armée d'une trompe aussi fine qu'an cheveu; c'est une lancette contractile, L*OHSTRH DD MOCTOK. 241 renfermée dans un étui et assez forte pour piquer la peau des chevaux et en sucer le snng. L'hippobosque femelle semble pondre une boule allongée, de la grosseur d'un pois, blanche d'abord, puis brune , dure et incapable d'extension. L'hippo- bosque sort de cette boule, tout formé , et aussi grand que sa mère. Cette boule n'est point un œuf véritable. La larve de l'hippobosque existe ; c'est un ver blanchâtre , mou , presque transparent , dont la tête est armée de deux crochets. En se métamorphosant, celte larve prend la forme d'un œuf. Sa peau s'épaissit , se forlilie , se durcit, et sert de coque à la nymplie qui se forme par degrés, et sort à l'état d'insecte parfait. L'œuf ne contient d'abord qu'une sorte de bouillie blanchâtre. Par une expérience curieuse , si l'on accé- lère la transpiration insensible de l'insecte en le fai- sant cuire quelques minutes dans l'eau chaude, la nym- phe se forme immédiatement. Ii'ŒSTRE DU MOT) TON. Cet œstre du mouton a le corps brun noirâtre, mé- langé et ponctué de blanc ; les ailes aussi ponctuées. Cet insecte est lent , fait rarement usage de ses ailes ou de ses jambes , et n'a d'activité que pour sa ponte. C'est dans les cavités ou sinus frontaux des moutoni qu'il dépose ses œufs, eu entrant par leur nez. Ces sinus sont toujours abreuvés d'une matière mucilagi- neuse dont les larves se nourrissent. Le mouvement !▼. 16 541 iHSEcrea. qu eUessedonnentdaosleur retraite, les piqûres qu'elle* font avec leurs crochets aux membranes sensibles qui tà- pissent ces parties sont les causes de ces accès de vertige oude frénésie qu'éprouvent quelquefois les moutons. Ces animaux, d'ailleurs si pacifiques , bondissent, s'élan- cent, se heurtent contre les arbres et les pierres. Quand le temps de la métamorphose est arrivé , les jlarves sortent de la tête du mouton, à la faveur de la mucosité qu'il jette en abondance ; alors ces larves tombent à terre , s'y cachent et se transforment. I.'aBSTR£ 1>£S INTESTINS DE CHETAI.. Cet insecte est long de quelques lignes. Il a le cor- selet ferrugineux , l'abdomen noir, des poils jaunâtres sur le corps, les ailes blanches. La femelle s insinue sous la queue du cheval ; ses mouvemens causent à l'animal une sorte de démangeaison qui l'excite à Caire sortir le bord de son intestin , et l'cpstre profite de cet instant pour s'j introduire , y lait sa ponte et s'en- vole. Le cheval alors devient fprieu.v , agile $a queue , donne. des ruades, se roule à terre, et quelque temps après il redevient tranquille. Les larves de cet ceslre, armées de crochets et d'épi-! nés- s'accrochent aux intestins, se nourrissent du chyle dont ils sont baignés, pénètrent jusque dans l'estomac ; et lorsqu'elles outpris tout leur accroissement, se lais- sent entraioer avec la matière que le cheval rejette » LÀ MOUCHE DOMESTIQUE. 243. tombent, et s'enfoncent dans la terre pour y subir leur métamorphose. Jl y a une autre espèce d'œstre semblable à un bourdon , qui dépose ses œufs sous la peau des bétes à corues XiA MOUCHE DOMESTIQUE. La mouche domestique est longue de trois lignes. Elle a les antennes noire» j le front blanc, satine; le corselet rouge brun , avec quatre raies noirâtres en longueur ; l'abdomen noirâtre avec des taches noires ; les ailes en partie de couleur de feuilles mortes. La mouche domestique se nourrit de tout ce qu'elle trouve indistinctement; elle incommode par ses piqûres les hommes et les animaux. Elle est conimune dans les lieux humides et chauds : on en voit une grande quan- tité en Italie. Autrefois l'Espagne en était si remplie qu'il y avait des hommes préposés pour leur faire la chasse et un grand-vencur de v^ouches. Quand on écrase entre les doigts la tête d'une mou- che , ils sont tâchws de rouge, non par du sang, comme on l'a imaginé , mais par l'numeur que contenaient les yeux. Un naturaliste a observé que le bourdonnement des mouches est produit par le frottement de la seule base de leurs ailes contre les parois du corselet. La larve de la mouche domestique vit dans le fumier de cheval. Les vapeurs sulfiireuses , arsenicales et mercurielles 244 INSECTES. font périr les mouches. Elles fuient l'odeur do la téré- benthine, mais elles aiment à l'excès la saveur des li- queurs épaisses et sucrées. Pour garantir les fruits de l'attaque des mouches, on suspend aux arbres des bouteilles remphes d'eau miel- lée; cette liqueur les attire, et elles s'y noient. La plombagine ou mine de plomb est un poison pour ces insectes. X.A MOUCHE I>E I.A VIANDE. Cette mouche n'est que trop commune ; elle est très- connue par le dégât qu'elle cause dans les boucheries. Elle choisit la viande pour y déposer ses œufs par groupes, d'où naissent, moins de vingt-quatre heures après la ponte , de petites larves blanches. Ces larves , avec leur bouche armée de crochets écailleux , creu sent et déchiquètent la viande ; elles en accélèrent la putréfaction en l'arrosant d'une liqueur visqueuse qu'el- les dégorgent. La mouche de la viande a la tête d'un jaune doré ; le corselet noir ; l'abdomen d'un bleu foncé brillant ; les pattes noires j les ailes brunes. LA MOUCHE DES TRUFFES. ^4;!^ IiA MOUCHE DES TRUFFES. La mouche des truffes est munie d'une trompe char- nue et n'a point de dents. Elle est de couleur rou- geâlre , pointillée de brun , couverte de poils longs, gros et raidcs. Celle mouche dépose ses œufs dans les endroits où i\y a des irufïes , parce que c'est la nourriture appro- priée aux larves tjui en naissent. Les larves, qui sont blanches et transparentes, rongent ce mets délicat. On aperçoit des essaims de ces mouches au-dessus de la portion de terre qui recouvre le végétal , et c'est pour celui qui le cherche un des moyens les plus sûrs de s'assurer du lieu où il doit trouver des truffes. î^6 IKSECTBS. APTÈRES. XJES PUCES. Le corps des puces est couvert d'une peau coriacéè et écailleuse. Elles sautent au moyen de leurs pattes postérieures qui sont très-longues ; elles sont avides dii sang des hommes et des animaux. La puce femelle dépose ses œufs sur les couvertures de lit ; il en sort de petites larves rougeâtres qui vivent sur les animaux, cachées entre leurs poils. On en trouve fréquemment dans les nids des oiseaux, et parti- culièrement des pigf'ons. Un naturaliste en a trouvé un nombre considérable sur de jeunes pigeons ; elles y étaient fortement attachées, et leur suçaient le sang. On peut élever ces larves dans des boîtes, en les nour- rissant avec des mouches dont elles sont très- friandes. Douze ou quinze jours après être sorties de l'œuf, elles forment une peliie coaue . s'y changent en nymphe, et, au bout, de trois ou quai.c jours en été, ou de quatre mois en hiver, elles deviennent insecte parfait. Quelques auteurs rapportent des faits qui prouvent autant l'adresse de^ertains hommes que la force de la puce. Un ouvrier anglais, nommé Marc, avait fait une chaîne d'or de la longueur du doigt, avec un cadenas fermant à clef; une puce attachée par celte chaîne la traînait avec facilité. Un autre ouvrier anglais avait construit en ivoire un carrosse à six chevaux , un co- cher sur le siège , avec un chien entre les jambes ; un LA CRiqUE. (47 postillon, quatre personnes dans le carrosse et quatre laquais derrière ; mais ce qui est surprenant , c'est que cet équipage était assez léger pour être traîné par une puce. Nous avons vu de nos jours renouveler ce ré- sultat d'une merveilleuse patience. ItA CHIQUE. La chique , redoutable aux habilans det Antilles , n'est guère plus grosse qu'un ciron , et ressemble à une petite puce. Elle s'introduit dans la chair , à la manière des cirons , et cause des démangeaisons dou-_ loureuses. Elle s'attache d'ordinaire au-dessous des on- gles des pieds, y suce le sang, y pratique une espèce de nid formé d'une tunique l^lanche et déliée , de la grosseur d'un petit pois. Pour la tirer de là , il faut cerner et sacritier la chair tout autour. Lorsqu'on est parvenu à l'enlever, il reste un irou qui quelqueibis dégénère en ulcère malin , surtout quand on a le mal- heur de crever la poche qui renferme les œufs. Ces oeufs éclosenl ; les chiques s'établissent par centaines près du lieu de leur naissance , et endommagent telle- ment les pieds qu'on est contraint de garder le lit. La chique attaque les chiens , les chats et même les singes. On emploie pour s'en préserver les feuilles de tabac broyées , et d'autres herbes acres et amères. On n'a pas encore déterminé exactement à quel ordre cet animal appartient. Î48 IRSECTKS. ' ARACHNIDES PALPISTE^, X.A BTZ'GAI.E XaAÇOlffNXi La mygale maçonne ressemble â l'araignée des caves. Elle est armée de deux Tories pinces qui paraissent être les seuls instrumens dont elle puisse se servir pour creuser un terrier comme un lapin , et pour y fabri- quer une porte mobile qui ferme si exactement qu'à peine peut-on introduire une pointe d'épingle entre les joints. La mygale maçonne choisit un endroit où il ne se rencontre aucune herbe, un terrain en pente pour que l'eau de pluie ne puisse pas s'y arrêter, et uiie terre exempte de pierres. Elle creuse son domicile à un ou deux pieds de profondeur , et lui conserve partout un diamètre égal à la grosseur de son corps. Elle le tapisse ensuite d une foile adhérente à la terre , soit pour évi- ter les éboulemens , soit pour avoir prise à grimper plus facilement, soit peut-être encore pour sentir du fond de son terrier ce qui se passe à l'entrée. La mygale maçonne construit à l'entrée de son ter- rier une fermeture , qui sert tout à la fois de porte et de couverture. Celte porte ou trappe es.t peut- être unique chez les insectes. Elle est formée de diflé- rentes couches de terre, détrempées et liées entre elles par des fils. Son contour est parfaitement rond ; le des- sus est plat et raboteux j le dessous est convexe et uni, LES ARAIGNÉES, 549 et de plus il est recouvert d'une toile dont le tissu est très-serré. C'est cette toile qui attache fortement la porte , et forme une espèce de charnière au moyen de laquelle la porte est fixée au bord le plus élevé de l'entrée. Cette porte, quand elle est soulevée, retombe par sa propre pesanteur. Si un observateur veut la sou- lever, la mygale s'y cramponne avec force, le corps renversé, et cherche à la retenir. On trouve la mygale maçonne dans le midi de la France , et surtout aux environs de Montpellier LES ARAIGNEES. Les araignées ont huit pattes , deux antennules, huit yeux lisses, hrillans et durs, la tête presque confondue avec le corselet. Leur aspect hideux inspire une espèce d'horreur à un grand nombre de personnes. Les arai- gnées mâles se distinguent des femelles par un abdo- men beaucoup moins gros, et par leurs antennules que termine un bouton. Les araignées tirent le fil dont elles font leur toile, de mamelons charnus placés au-dessous de l'extrémité du ventre. Qiiand une araignée veut commencer sa toile , elle applique une goutte de la liqueur contenue dans la filière contre un arbre ou contre un mur, et s'éloigne en filant. 1^'araignée des maisons revient sur ce premier fil pour en coller un second à côté dr l'en- droit d'où elle est partie , retourne sur ses pas pour en faire autant à l'autre bout , continue cette manœuvre 250 nSRCTBS. jusqu'à ce qu'elle ait fixé une assex grande quantité de fils dans cette direction ■, après quoi elle se place dans un sens conli^aire^ et forme une toile assez solide. La matière qui fournit la toile s'épaissit dans Itis vieilles araignées, et elles ne peuvent plus faire de toile ; la nature leur fournil une ressource : elles vont chasser de son nid une araignée de leur espèce , mais plus faible qu'elles, et s'emparent de sa toile. Les araignées ont, à l'extrémité de chaque jambe , entre les deux ongles, une petite pelote qui ressemble à une éponge un peu aiouiiiée. C'est à l'aide de celte éponge que l'araignée marche et grimpe sur les corps les plus polis. La ténuité des fils dont est composée la soie des arai- f;nées est très-propre à donner une idée de l'étonnanle divisibilité de la matière. Chacun des six mamelons est composé lui-même de mille filières insensibles qui donnent passage à autant de fils. on a tenté d'employer la soie des araignées. En 1 7t)9, Bon , premier président de la chambre des comptes de Montpellier, envoya à l'Académie des sciences des mi- taines et des bas faits de soie d'araignée. Ces ouvrages étaient aussi beaux et presque aussi forts que ceux de soie ordinaire. Réaumur a constaté que les fils d'araignées n'étaient nullement propres à être mis en œuvre II faut quatre- vingt-dix fils d'araignée pour faire un fil égal à celui du ver à soie. Quant aux coques dont les araignées entourent leur» œufs , Réaumur les examina , et s'aper<;ùt qu'il n'y avait que celles de l'araignée des jardins qui pussetil être de quelque usage. Il prit un certain nombre d'a- raignées , lés feola , car la haine mutuelle que se por- LES AAAIGNBKS. $5) tcnt cfes animaux ôtail tout moyen de les élever ensem- ble, les nourrit de lombrics et de la substance molle des plumes nouvelles , et parvint à obtenir de la Soie ; mais il calcula que pour avoir une seule livre de soie , ti était nécessaire de nourrir ainsi plus de Vingt-huit mille araignées. Les araignées femelles sont beaucoup plus grosses que les m.lïes. Elles sont ovipares. Les unes font une grande quantité d'oeufs , comme les faucheur^ ; les au- tres en font fort peu , comme nos araignées domesti- ques. Leurs œufs sont ronds, de la grosseur des se- mences de pavots. Elles les enveloppent dans une coquiMS OUDES JARBUffS. L'araignée diadème a quatre grands yeux couverts d'une croûte dure , polie et tr,Tnsparente. Ces quatre yeux sont placés en carré sur le Iront, et il y a deux autres yeux plus petits à chaque c6lé de la tête. La couleur de l'araignée diadème varie : il y en a de vertes , de blanches et de grises. L'araignée diadème nous lait ^oir une toile circu- laire , suspendue en l'air, fabriquée avec art. Elle forme d'abord plusieurs fils droits, qui, en se traver- sant, sont disposés en toile ; elle choisit le centre , et de là elle conduit toujours circulairement des fils peu distans les uns des autres , avec une régularité égale à celle du compas. Plus les cercles s'approchent du cen- tre , plus ils sont serrés , et plus par conséquent ils donnent de force à l'ouvrage. L'araignée se tient dans le centre de sa toile , auquel le moindre ébranlement reteatit, et eUe fond su,r l'inseçtç pris dans ses filets I.A TAREXTUI£. Cette espèce d'araignée ressemble à nos araignées domestiques, mais elle est dans toutes ses parties beau- coup plus forte et plus robuste. Elle a les jambes et le ventre tachetés de noir et de blanc ; le dos est noir; les yeux, couverts d'une corne humide et tendre , étin- cellent dans l'obscurité. DIPTERES a4» '35 338 l.Asile frelon . i.Bom'bile . S.CoTiops . 4.Lo-usin (qrossL ) '49 343 341 aSq B.Hippoboi^que du Gheva.1 , o.Mowche . ^.Lœstre . 8.Taoii LA TAJ»KNTUI.K. ?55 La tarentule a été ainsi nommée de Tarentc , vilU' de la Pouille où eH« est eommuno. On dit que cetif araignée est très-venimeuse. On ajoute que ceux qui sont mordus ont des symptômes divers : les uns chan- tent, les autres rfent, les autres pleurent. Les malades ne sont soulagés que lorsqu'on leur joue un air de mu- sique qui les ïlatle ; alors ils se mettent à danser jus- qu'à ce qu'ils soient en nage et hors d'haleine , ce qui les guérit. La plupart des naturalistes ont démenti ces faits. Ils assurent qu'il n'y a que des vagabonds qui , se disant piqués de cet insecte , paraissent guérir par la danse et la musique, et attrapent quelque argent aux pas- sans. La tarentule se nourrit de mouches et de papillons. Elle habite dans des trous de terre et dans les fentes de murailles , et ourdit une toile comme l'araignée do- mestique. Elle se bat avec les individus de son espèce, et les dévore si elle est victorieuse. La tarentule fait jusqu'à soixante œufs à la fois. Elîe les tient attachés à sa poitrine jusqu'à ce qu'ils soient éclos ; puis elle garde ses petits sous son ventre jus- qu'à ce qu'ils soient devenus assez grands pour marcher et pour travailler. 256 INSECTES. ^'HTBRACHinE , ou ARAIGNÉE AQUATIQUE. L'araignée aquatique est un insecte en quelque sorte amphibie; car il vit et nage dans les eaux, et sort quelquefois de cet élément pour se mettre à la poursuite des insectes. On voit l'araignée aquatique nager au milieu des mares etdes étangs avec beaucoup d'agilité, sur le dos le ventre en haut, tantôt en montant, tant en descen- dant. Son abdomen paraît brillant et comme enduit d'un vernis argentin. Cela provient de la couche d'air qu'il y a toujours entre l'eau et le ventre de cette araignée. Elle s'attache quelquefois à des brins d'herbe au fond de l'étang, remonte à la surface, élève son ventre hors de l'eau, le retire vivement, et entraîne une forte bulle d'air dont il reste couvert ; elle descend vers ses fils, y laisse cette bulle d'air, retourne à la surface , et par plusi urs voyages successifs augmente le volume de sa cloche. Quand ce domicile est capable de la conte- nir, elle le recouvre de matière vitrée , la renforce , la tapisse, y entre, en sort, y apporte les insectes qu'elle prend pour les manger. Les espèces, la grandeur pt la forme de ces loge- mens varient. Il y en a qui ressemblent à des cloches , et plusieurs autres à un rognon.» Les uns sont de la grosseur d'une noix . d'autres sont très-petits , et ser- vent à une espèce presque invisible , dont on ne peut apercevoir que la bulle d'air. APTERES 348 360 3S7 . iMitte . 2.My6ale . 5. Pou humain . 4. Scorpion . b.nnce LK SCORPION D*EUROPS. 55t LE SCORPION D^EUROPE. Le scorpion d'Europe ressemble à une pelile écre- visse. Il est de couleur brune. II a six yeux très-petits; la bouche munie de deux mâchoires ; deux bras ou te nailles terminés par des pinces; huit pattes four chues et pourvues de petits ongles crochus ; la peau écailleuse ; deux lames en peigne, avec dix-huit dente- lures, à la partie postérieure de la poitrine. Il tient toujours relevée sa queue longue et noueuse , armée d'un aiguillon. Cet aiguillon rend, quand l'animal pique, une gouttelette de liqueur blanchâtre , venimeuse, dont le réservoir est dans une vésicule placée dans le der nier anneau de la queue. Les scorpions femelles sont plus grands , plus gros , plus ronds et plus noirs que les mâles. Le scorpion est assez fécond et vivipare. Sa portée , qui n'est jamais moindre de vingt-six ou trente petits, en produit jusqu'à soixante-cinq. La piqûre du scorpion n'est pas mortelle ; mais elle cause de graves accidens. L'huile d'olive en friction, et surtout l'alcali volatil sont les meilleurs remèdes. Les scorpions se nourrissent d'insectes, d'araignées et de cloportes. Ils se dévorent entre eux. Cent scor- pions, que l'académicien Maupertuis mit ensemble, se mangèrent presque tous ; c'était un massacre conti- nuel , et en peu de jours il n'en resta que quatorze qui avaient détruit tous les aulref. nr. 17 358 iniBCTBà. LES FAUCHEURS. Les faucheurs ressemblent anx araignées, mais sont bien différemment configurés. TIs ont la tête , le corse- let et l'ahdomen confondus ensemble ; deux antennulcs filiformes , simples , terminées par un onglet ; deux mandibules coudées , terminées en pinces ; deux yeux placés sur un tubercule ; huit pattes longues , menues, avec les tarses très-articulés. Les jambes des faucheurs sont minces et longues, ce qui leur était nécessaire pour marcher au milieu des herbes. L'analogie du faucheur avec le crabe , et la facilité avec laquelle il se défait de ses jambes pour sauver le reste du corps des mains de l'enfant qui le poursuit, a fait présumer que de nouvelles pattes lui repoussaient sans dou(e. Les faucheurs filent en automne des fils brillans qui couvrent les chaumes et voltigent dans les airs. Ces paquets de soie argentée se collent un peu au doigt lorsqu'on les touche. Us sont connus des paysans sous le nom de fils ou cheveux de la bonne vierge. Les faucheurs déposent leurs œufs dans la terre. Ils ne vivent qu'un an , et ne paraissent se nourrir que de la rosée des plantes. Le genre des faucheurs compte douze à quatorze espèces. Les plus communes sont les suivantes : Le faucheur à quatre dents. Il a le corps gris-cen- dré, arrondi, quelquefois jaunâtre , avec deux rangs de tubercules en dessous; et les cuisses épineuses. LES FAUCHEURS. 259 Le faucheur aes mousses a le corps ovale , taché de lirun sur un fond jaune en dessus, pâle en dessous; une bande noirâtre sur le dos; les cuisses anguleuses. Le faucheur des murailles a le corps d'une couleur rousse plus ou moins foncée ; les pattes grisâtre?. / 2(10 INSECTES. ARACHNIDES ANTENNISTES I.E Pon> Cet animal , qui inspire l'éloignement et la répu- gnance , a cependant mérité l'attention des plus grands naturalistes. Il a une trompe courte , conique , percée d'un trou par lequel il passe un aiguillon vingt fois plus petit qu'un cheveu Sa tête est sans suture. Il a cinq articulations à ses anU^nncs, deux grillés à chaque pied , ei une petite peiuie entre les deux grilles pour mieux saisir les cheveux et s'y attacher. La tête du pou est allongée en a\ant et arrondie en arrière. La peau qui le couvre de toutes parts est dure, velue , transparente et tendue couime un parchemin ; SCS yeux sont noirs , Lriiians , non à réseau , et situés derrière les antennes, qui sont tllilormes Le cou pst lort court ; le corselet se divit;c en trois parties ; le dos est garni d'une espèce de Lioucliei. Soi les deux côtés on voit six pattes qui s'arliculeni à la partie inférieure du corselet; elles ont cliurune six phalanges velues , pointillées , à grilles , au uioveu detqueiies le pou sai- sit les corps d'un \olume firopori/onoé , su» lesquels il court assez vite. On aperçoit très-Lien, par le mo^en du microscope, tous les ujouvemens intérieurs de ce- petit insecte. Le ventre est un peu aplati, divisé en six parties, et terminé en dessous par une espèce de queue. Les lentes ou lendes sont les oeufs du pou. On en voit LE POU. 261 journellement sur 'es cheveux des enfans, et on dîs- eerne plus ou moins facilement celles qui sont encore pleines de celles d'où l'animal est sorti. Le pou acquiert sa forme parfaite dans son œuf, qui est assez gros. On y aperçoit vers les derniers temps , au travers de la coque , les yeux et le battement du cœur. Le pou a déjà la forme quil doit conserver. Pour sortir de son œuf , il force te limbe ovale qui termine la coque du côté de la tète, et qui se lève comme une botte à charnière. Le pou change plusieurs fois de peau à mesure qu'il prend son accroissement. Si l'on examine un pou au microscope, on verra ses vaisseaux pulmonaires au travers de son corps. On remarquera que sa trompe a la propriété de se replier ou de rentrer comme la corne du limaçon. Si l'on pose le pou sur la main qu'on a un peu frottée auparavant, il furète çà et là ; dès qu'il a trouvé un pore , il y plonge sa trompe, et presque au même instant un ruis- seau de sang passe dans son œsophage avec une rapidité capable d'effrayer l'observateur. Pendant la succion , les crochets de la gaine de la trompe s'enfoncent et se cramponnent dans les parois intérieures du pore de la peau , de sorte que la gaine est fixe , mais la trompe agit librement. Il est assez difiicilo de se débarrasser dy pou quand il est ainsi craniponnc. La fécondité du pou est considérable : dès qu'il est éclos, il est propre à reproduire son espèce. On a calculé que deux pous femelles pouvaient avoir dix- huit mille petits dans le court espace de deux mois. Le pou de? cheveux diffère du pou du corps par la coloration de son corselet. Il ne vit que sur la tête de l'homme Ses lentes , engendrées la nuit dans les che- 262 INSECTES. veux, pendant qu'ils sont chauds et humectés de sueur, périssent souveht lorsqu'elles viennent à être exposées à l'action d'un air froid ; mais quelquefois leur multi- plication est poussée à un tel point , qu'elle donne lieu à une maladie mortelle nommée pht/iinase. La. propreté est le meilleur préservatif pour s'en garantir. Les pous qui s'attachent aux animaux sont connus sous le nom de ricins, et forment un genre très-nom- breux. ZJ:S SCOLOP£NDRt:s Les scolopendres ont des antennes en scie, à articles courts et nombreux; de petits yeux simples, groupés de chaque côté ; la lèvre armée de deux crochets très- lorts, arques en pinces; le corps très-long, déprimé, compose d'articulations nombreuses, qui portent cha- cune une paire de pattes. Ces aniniaux sont très -vifs et courent avec une extrême agilité. Le type de ce genre est la scolopendre mordante. Elle est d'un brun foncé ; son corps est composé de vingt-un anneaux et autant de paires de pattes. Elle habite les Indes-Orientales. La scolopendre fourchue est commune en Europe sous les pierres Elle a un pouce de long; elle est dé couleur rousse et luisante. Elle a quinze paires de pattes, dont les deux dernières sont en forme de queue tourchue. La scolopendre éléchique est moins longue que la LES IULES. ^ S63 précédente ; elle est de couleur fauve. Elle a soixante- dix anneaux et autant de paires de pattes. On la trouve ordinairement sous terre ; elle est phosphoriquc la nuit. I.ES IULES. Ces animalcules , désignés dans les premiers ou- vrages de Linné sous le nom de scolopendres , en ap- prochent eflectivement par leur figure allongée et le nombre de leurs pattes; mais ils en diffèrent parla forme du corps, qui est rond, cylindrique, et par les antennes, qui ne sont jamais composées que de cinq anneaux. Les pattes des iules sont courtes et nombreuses. Ils marchent moins vite que les scolopendres. On connaît deux espèces d'iules autour de Paris. L'un, noirâtre, lisse, a deux cents pattes, et l'autre, noirâtre, en a deux cent quarante. Les iules étant en repos se replient sur eux-mêmes comme un serpent. Si on les touche , ils se roulent en spirale. On trouve les iules dans les bois, sur les sables arides et sous les pierres. riN DU QUATRIEME ET DERNIER VOLUME TABLE DU QUATRIÈME VOLU.ME. INSECTES Pages. Gjlkûptkres • • • ■ ^ ire SECTION DES COLi.OPTÈRES ( 47 GENRES.) — Les luca- nes et les'cerfs-volans . . . . ■■ 3 Les passâtes ■ ^ Le scarabé liercule ■* Le scarabé nasicorne 5 Le scarabe typhée 5 Le bousier * Le géotmijes ' • ' Le letrus ccphalote 8 Le sinodendi-on cylindrique. 8 Les hexodons 9 Les bannetons '' Les citiines *1 Le golialh *~ Les Iricbies V ^3 Les trox ■ 13 Les escarbots ou bisters. . . . 14 Les spbéridies 15 Les dermestes 1 3 Les anlhrènes lo Le byrrhe fascicule 17 Les jps • 18 Les nitidules 19 Le bouclier 19 Le nécropbore 20 Le clairon 21 Les dryops . . . . ■ • • 21 Pages Les gyrliis ou tourniq^ueVs . 22 L'bydropbile 23 Les dytiques. 24 Les carabes -^5 Le carabe sycopbante 26 Le carabe-petard,le bombar- dier , ou canonnier 27 La scarite arénaire 28 Le manticore 28 Les cincidèles 29 L'élaphre uligineiix 30 Le staphylin bourdon 30 Les ptines 31 Les vrillettes 32 Le ptilin pcctinicorne 33 Le mélasis 34 Les buprestes 34 Les laupins • 35 Le dnle jaunâtre...* 36 Le lymaxile naval 37 Les téléphores 37 Le malachiebronzé 38 Le inély re bleuâtre 39 Les lampyres ou vers-luisans. 39 Le lycus sanguin 41 L'omalyse suturai 41 2e SECTION DES COLÉOPTÈRES (22 genres). — Les méloés. 42 La cantharide ^3 266 TABLE DU QUATRIEME VOLUME. Pages Les mylabres de la cliicorée. 44 Les liories et les apales 45 Le ccrocome de Schceffer. ... 45 La lugrie hérissée 46 Le iiotoxe monocéros 46 Le co^^yy)hc 47 Lapyrochre rouge ou cardi- nale 48 Les diapères 48 Les opâtres 49 Les lénébrions 50 Le blaps mucronc 51 Les pimélie.*, les sipidies et les scaures 52 Lesliélops.. 53 fescrodies 53 La mordellc à aiguillon.... 54 Les ripiphores Si Les cistèles ... 55 3« StCTION DES COLEOPTERES (23 genres). — Les ph in- nés 56 Les capricornes 5" Lescallidics 57 La nccyd aie majeure. !':9 Les saperdcs 59 Les Slencores 60 Les leptures Gl Les spondylides 62 Les trogossites ou raudellcs.. 62 La tétralome des bolets, ou micétopliage 63 La cbrysomèle 63 La galeruque 64 Les criocères 65 Le gribouri 65 Les clytres 67 Les bruches . . 68 Les attelabes 69 L'atlelabe tête écorchée 70 Les brentes 71 Le charançon 71 Les brachyeères • 72 Pages. Les bostriches , 73 Les érotyles , 74 La casside 74 4e SECTION DES COLliOPTksr.â ( un seul GENRE. ) — La coc- cinelle..- 76 Les ORTHOPTERES 77 Le forllcule aurjctilairc, ou perce-oreillc 78 Les blattes 79 Le grillun des champs 80 Le grillon domcsticiue 81 Le taupe-grillon ou courti- lièie 82 Les s.Tuterelles 8.4 Les achètes 87 Le criquet 88 Les trunales 89 les manies 89 Les plia.'-mes et les spectres.. 91 LrS NKVROPTÉRr.S ........ . 92 Les U* ellules ou demoii elles 93 La lilielhile grande 95 La libellule bronzée 95 La libellule vierge 96 La libellule anélie 96 Les ibcrmès ou thenailcs ... 97 Les p loques 101 Les perles 102 La perle brune 102 La rafidlce .. 103 Les niyrméléons 104 i es a^calaph^s.. . 107 La patior|)e commune l07 I e- hémérohcs 108 LMiémétobc aquatique 110 L"!iLiiiérobe perle 111 La friganc. . . . • 112 Les éphémères 113 Les HTMÉNnPTÉRES 114 Les tenthrèdes 116 la clavellaire ' HT L'urocère géant. <•••.•.!..• IIS tABLB DU QUATRIEME TOLUMB Pages 287 L'orjsse unicolore 118 Les iclineumons 119 Le chalcis nain . ... 120 les cinips 1 20 Le cinips (les moucLe:< 121 Le cinips du bédcgar 122 Le cinips du lierre terrestre. 123 Les cinips du cliêne. . ..... 123 Le cinips du figuier 124 Les leucopsis 12.'i L'év.nnie appendigastrc 120 Les fourniis communes .... 127 Les fourmis étrangères 130 Le mutille européen. 132 La tipliie à grosses cuisses.. 133 Les scolies ou scoliètes 133 Le spliex des sables 134 Les cbrysis i34 Le crabron crible • . . . . 1 35 I>e cimbex jaune 136 Le cimbex du saule 137 TjSS guêpes 138 La guêpe commune ou do- mestique 139 La guêpe de Cayenne 143 La guêpe aérienne. 144 Le frelon 144 Les euccres 145 Les abeilles domestiques. .. . 146 L'abeille bourdon 153 Les bomijèces 155 Les an J rênes 156 L'anJrène perce-bois 156 L'an il rêne tbarpentièie..... 157 I/andrène maçonne 158 L'andrène mineuse 160 L'andrène coupeuse 161 L'andrène tapissièie 161 Les nomades 163 Les lépidoptères et leurs cbe- nilles 164 Les papillons 167 Papillon priai» 169 Pages. Papillon leitus 169. Le papillon du fenouil i69: L'apollon 170 liC papillon aurore 171 Le papillon tristan 171 Le paon du jour. 172 Le marse 1 72 Le morio 173 LMiypsipile 174 Le petit nacré 114 Le cupidon 174 Porle-queuc bleu strié 175 f.es hfspe'ries. 175 Lf^f sphinx 176 I^e sphinx à tête de mort.. . . 177 Le !.phinx du troène 178 Lessésies 178 Les zygènes 179 Le:< boiiibices 180 Le bombice grand paon 180 Le paquet de feuilles mortes. 181 Le burabicc queue fourcbue. l8l Le bombice processionnaire. 182 Le ver-à-ïoie 183 Le bombice à livrée 184 Le bombice cossus 184 Le boij^ice disparate 185 I-e bombice chrysorrhée ... . (86 I.e bombice étoile 186 L'iiépliiuie rlu boublon 186 Les noitiielles l87 Les phalènes et les chenilles arpentetiscs 188 La ph;ilène du stratiote 189 Les prrales 191 Les pyrales des pommes. ... 191 La pyrale béraclianc 192 La pyrale de la résine 193 La pyrale cynosbane 193 Les aluciles. 194 L'alucile des grains... 194 L'alucite des céréales 195 L'alucite de la Julieane. . . I0<î 968 •TABLE DU QUATRIEME VOLUME. Pages L^ftlucite de Degeer 197 L'alucite de Réaumur 198 l>es teignes 198 La teigne fripière 200 La teigne des pelleteries ... .. 201 La teigne de la cire , 201 La tei gne du miel 203 La teigne du fu^^ain. ■ 203 La teigne des tapisseries. .. 204 La teigne mérianelle 20.") La reigue de roi 206 iej ple'rophores 207 Le ptérophore en éventail .. 20-^ Hémiptères 208 Les fulgores 209 Les cigales 211 F^es membraces 214 Les tetlif^ones ou cicalelles . 215 La tettigone à taches rouges. 216 La tettigone spuinaire ou à écnnne 217 Le pentatome du groseillier. 218 La punaise domestique 218 ..^3 punaise des jardins 220 L'hydromètre ou aiguille.. . . 221 La nèpe cendrée 222 La notonecte jB. 222 La naucore punaise d'can... 223 Les thrips 224 Les psrUes 225 La psylle du figuier 226 La psylle du buis 226 La psylle du sapin 227 La psylle des pierres 227 La cochenille 228 Les pucerons 229 Pages. Le puceron de l'orme 231 Le puceron du hêtre 232 Le puceron du peuplier 233 Le puceron du laiteron 233 Le puceron du tilleul 233 Le puceron des écorces 234 Dij-TÈREs. — Les bibions. . • . 235 Les cousins 236 Les moustiques 238 Le taon 239 L'hippobosque ducTieval. . . . 240 L'œstre du mouton 241 L'œa mouche domestique 243 La mouche de la viande 244 La mouche des trufies 245 Aptères. — Les puces 246 La chique 247 Aricbnidks palpi>tes. — La mygale maçonne 248 Les araignées 249 L'araignée domestique 252 L'araignée vagabonde 253 L'araignée des caves ........ 253 L'araignée diadème ou des jardins 234 La tarentule 254 L"hydrachne , ou araignée aquatique 256 Le scorpion d'Europe 257 Les faiiclieurs 258 Aracnides antennistes. —-Le pou 260 Les solopendres 2(32 Les iules 263 Paris. — Imp. de P.-A. Bouudier et Cie, 30, rue Mazarine.