cishs An = ENT es Lois s PR de SARA RER = ES ! in HAnenns (ses te È $ 0 PPT EE “ 11e Born OA0a2 x gu PRO EN : ARTAOETE note re OR tp $! as sat ANA teses ne ri Dee ae Resp enaT the PA Has PP OP D a etes Pr HRDtE AE de à (nn ent RH 4h DR Il eee ne ar Fe b TS 5 RAR RAR SN dre dr Ares AVATARS MN REMAU TEEN es SU Pnprnes ë ess ae Le Pot P ARE nt 15 tr ; 3) tata es TILL LOS sv: esse Le 17 is is Pr es nee Heu æ Le Heete inst ee. es (ee F5 58 ete (SeSRt. fi $ TES % Kés 1 «5 de Mt » tes ue tes : tort a RENE à dei Fe 5 ra à à (te D ME eue FRE rie que + s | 4 Ÿ mt Roue F DR EE Ses PPROT EE E aie TAN ace cit ni Ho 3. cuis id PÉTER ET ÉRESER E (a : mr, ets AL ETMBESEE ne MERE OES nu He ï Eure RER , De RAVETER ue RER oPrE CNE (ass v, Fée ve a Lo NSALETIIE su Hire. sr tot eue ti BEN Es demie We PERD & À ie , POPTIPÉPÉEIFTIET] LLELT. tete HET MS nt pos Sn ob N Has VMS) qu CNE a ; init a à" Ads à 1 DA dr. AM LT 20 n PAL FIELD COLUMBIAN MUSEUM LIBRARY. Wir Chicago. d Nà Le k 7 vi re PA L [l de: i 2 4 nv L N var. ANS ñ [! à ï Digitized by the Internet Archive + in 2015 “ee TABLE MÉTHODIQUE. DU TOME TROISIÈME. Pages. Genres. 226 Barge rousse. , Limosa rufa CXXV 297 — de Meyer. — Meyeri. — 2928 — à queue noire... — melanura. — FAMILLE XXXIV. — NUMÉNIDÉES. — NUMENIDÆ. — 229 Courlis pluvial. Numenius pluvialis. CXXV 250 — arqué. — arquata. = 251 — à bec grêle. ÿ = tenirostris. — 2352 Ibis falcinelle. Ibis falcinellus. CXXVI FAMILLE XXXV. — GRUFS. — GRUIDÆ. CXX VII 9253 Grue cendrée. Grus cinerea. = FAMILLE XXXVI., — HÉRONS. — ARDEIDÆ. CXXVII 934 Cigogne brune. Ciconia fusca. — 235 — blanche. — alba. — 256 Spatule blanche. Platalea leucerodius. CXXIX 237 Héron cendré. Ardea cinerea. — 238 — pourpré. — purpurea. — 259 — aigrette. — egrelta. — - 240 — garzelte. — garzella. — 241 — chevelu. — comata. _ 242 Butor bihoreau. Bolaurus nyclicorax. CXXX 243 — vulgaire. — vulgaris. — 244 — pelit. — minulus. — Planches. OFufs. Oiseaux. XLII 191 — 191 «. XLITI 192 XXXVIT 193 XL 194 LI 195 XLI 196 XXXIX 197 XLIV et LI 198 LXXI 199 XXX VIII 200 xronooi XXXVII 202 XLIIL 205 LXXIIL 203 a. LI 204 XLIV 205 XXXVIL 206 LI 207 SIXIÈME ORDRE. — ALECTORIDES. — ALECTORIDES. FAMILLE XXXVII, — RALE, — RALLIDÆ, CXXXI 245 Rale d’eau. Rallus aquaticus. — 246 Poule d’eau ordinaire. Gallinula communis. CXXXIT 247 Crex des prés. Crex pratensis. — XLI XXXVIIL XLI 208 209 210 —— CLVIII D — Pages. Planches. Genres. OEufs, Oiseaux. 248 Marouelte tachetée. Porzana maculata. CXXXIII XXXVIIL 211 249 — poussin. — pusilla. — XXXIX- 212 250 — Baillon. — Baillonii. —_ XLI 915 FAMILLE XXXVIII. — CINCLIDES.— CINCLIDÆ. — 251 Cincle d’eau. Cinclus aquaticus. CXXXIV XLIV 214 SEPEIÈME ORDRE. — ÉCHASSIERS PAZLMIPÈDES. — GRALLA- TORES PALMIPÉDES. FAMILLE XXKIX. — RECURVIROSTRIDES. — RECURVIROSTRIDÆ CXXXV 252 Recurvirostre avocetle. Recurvirostra avocelta. — XLI 215 HULTIÈME ORDRE. — PINNATIPÈDES. FAMILLE XL. — PHALAROPES. — PHALROPIDÆE. CXXXVI. 253 Phalarope hyperboré. Phalaropushyperboreus — XXXIX 216 254 — plathyrhynque. —- plathyrhynchus, — XXXVIIL 217 FAMILLE XLI, — FOULQUES. — FULICADÆ. CXXXVII 255 Foulque nGirâtre. Fulica atra. — XXXVII 218 FAMILLE XLIA — PODICEPS. — PODICIPIDÆ. CXXXVIII 256 Grèbe peiL. Podiceps minor. — XLIII 219 257 — oreillard. —- auritus. — LXVII 290 258 — cornu. — Cornulus. — XLIV 291 259 — à gorge grise. - cinereogularis. — XL 299 260 — huppé. — cristatus. —- XLIV 295 NEUVIÈME ORDRE. — PALMIPÈDES. — NATATORES. CAMILLE XL. — PLONGEONS, — COLYMBIDE, CXLI 261 Plongeon à gorge rousse. Colymbus rufogularis. — LIT 294 262 _ à gorge noire. - nigrogularis. — XLVIIT 295 265 -— glacial. — g'acialis. — XLVIHI 296 FAIMLLE XLIV, — PÉLICANS, — PELICANIDX. CLI 264 Fou blanc, Sula alha. CXLII LVIII 997 265 Cormoran ordinaire. Cormoranus communis. CXLIIT LIV 298 266 huppé. cristalus. ; LIX 229 267 pygmée. - pygmæus. - LAV 250 — CUX — Pages. Genres. FAMILLE XLV. — PROCELLAIRES., — PROCELLARIDÆ CXLIV LXXIV 2) LXXIV 252 2 Planches. OEufs. Oiseaux. LIX LVII 254 268 Puffin arctique. Puffinus arcticus. — 269 Pétrel glacial. Procellaria glacialis. CXLV 270 Thalassidrome de tempête. Thalassidroma pelagica. — 271 — de Leach. — Leachii. — NAMILLE XLVI. — MOUETTES, — LARIDÆ. CXLVI 272 Stercoraire à longue queue. Lestris longicauda. — 275 — parasite. — parasitica. = 274 — arctique. — arclica. — 275 — brun. — fusca. — 276 Mouette à pieds jaunes. Larus flavipes. CXLVII 277 — à manteau noir. -— njigripallus. = 278 — argentée. — argenlalus. = 279 — leucoptère. — leucopterus. == 280 — glauque. — glaucus. — 281 — blanche. — eburneus. — 2892 — tridactyle. — tridactylus. — 283 — cendrée. — Cinereus. — 284 — ricuse. — ridibundus. _ 285 — pygmée. — minulus. = 286 — de Sabine, — Sabini. — 287 Ilirondelle de mer Caspienne. Sterna Caspia. — 288 — rieuse. — risoria. — 289 — de Kent. — cantiaca. = 290 — Dougall. — Dougalli. = 291 —- arclique. — arclica. = 299 — vulgaire. — vulgaris. — 295 — pelile. — minula. — 294 Hydrochelidon noirâtre. 295 — cendré. — cinerea. = 296 — leucoptère. — leucoptera. — FAMILLE XLVII. — ALQUES. — ALCIDÆ. —= 297 Guillemot gryllé. Uria grylle. CXLIX 28 — troile. — troile. — 299 — à oreilles blanches. —- Jeucolis. — 800 Mergule naine. Mergulus alle. == 501 Macareux arctique. Fratercula arctica. CL 502 Alc lorda. Alca torda — FAMILLE XLVWEII, — CANARDS, — ANA'FEDÆ, 605 Harle blare, Mergus albellus. = 504 — huppé. — cristatus, — 505 — grand. - major. — Hydrochelidon nigra. CXUVIII L 9236 XLVI 957 XLVIT 258 LX 939 LIL 240 LV 241 LIV 9242 LIX 243 LXII 244 LXIV 245 LIIL 246 XLIX 947 LX 948 LXX 249 XLIIL 250 XLIT 951 XLV 952 XLIX 253 LXXIT 954 XLV 255 XLVI 256 XLVII 257 LXVIT 258 XLVI 259 LVI 260 LVI 561 LXVI 962 LXIX 9255 LXIX 964 LVII 265 LXXIV 966 LXVIITD 267 LXIX 268 506 Canard ladorne. 507 508 309 510 511 512 513 514 515 816 O1 O1 O1 O1 O1 CI C1 O1 O1 C1 C1 C © NN NW NW NO 19 NO A XX à NO — © © 0 1 © OX A CI s ot 4 O1 Qt C1 O1 O1 QE OI £ O1 O1 O1 CI V ES sauvage. strépère. à queue effilée. siffleur. glaucoptère. crecca. Souchet spatule. Morillon à huppe rousse, érythrocéphale. à iris blanc. huppé. milonina. noir. lugubre. à lunettes. sonneur. de Barrow. histrion. glacial. Eider vulgaire. royal. Oie égyptienne. — à collier. — à joues blanches. — à front blanc. — de Temminck. — des champs. — à bec court. — des moissons. — cendrée. Cygne d'Islande. sauvage. à bec (uberculeux. Se 0) la Anas tadorna. fera. strepera. caudacuta. fistularis. glaucoptera. crecca. Rhynchaspis spathulata Fuligula ruficristata. — erythrocephala — leucophthalma — crislata. marila. — nigra. — Jugubris. — perspicillata. — clangüla. — Barrowii. — histrionica. — glacialis. Saumateria vulgaris. — spectabilis. Anser egypliacus. torquatus. leucopis. albifrons. Temminckii. arvensis. brachyrhynchus. segelum. cinereus. Cygnus islandicus. ferus. tuberculirostris. — NX _ CO — Pages. Genres. CLIT Planches. OEufs. Oiseaux. LXIIL 269 LVII 270 LXXI 271 LV 272 LXI 275 LV 274 LVIIL 275 LXV 276 LXV 277 LV 278 LXI 279 LVIIL 280 LXXIV 281 LXV 282 LXX 283 LXXIII 284 LXXII 285 LVIIT 286 LXXIIL 287 LXVI 288 LXI 289 LXVII 290 LXV 291 LXXIIT 292 LII 293 LXXI 294 LXXIII 294 a. LXII 295 LXXIV 295 a. LXIV 296 LXVII 297 LXIII 298 LXIT 299 LXIV 600 LPO 7 ee DA State CCS PISE A 22) ( Lee : SPAS LE 24 7 PRIT A 4 DA. (491) Genre Marge. — Eimosa, Brisson. — m9 0 —-— BARGE ROUSSE. LIMOSA RUFA, BRISsoN. RUFQOUS GODVVIT, — ROSTROTME UFERSCHNEPFE, Temm., t. IT, p. 668. — Gould., t. IV, pl. 506. — Naum., t. VIII, pl. 215. — Degl., t. II, p. 175. — Thien., pl. XVII, fig. 11.— De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 208. — Savi, ORNiTH. TosCANA, t. Il, p. 298. — V. d. Mühle, OrniTH. GRIECHENLANDS, n° 251. — Malh., Os. D'ALGÉRIE, p. 21. — SCOLOPAX LAPPONICA, Linné. — S. LEUROGEPHALA , Lath. — TOTANUS FERRUGINEUS, Meyer et Wolf. — T. Leucornæus et GREGARIUS, Bechs. — LimiLuLa Laponica, Vieill. — LiMOsA GRISEA MAJOR, Priss. — L. Laponica. Cette barge habite les contrées boréales de l'Asie; on la rencontre aussi en Laponie, en Finlande, en Russie, en Norwége et en Suède. A l'époque de son émigration, elle se montre aussi en Allemagne , en Hol- lande, en Grande-Bretagne. en Belgique et en France. Les barges fré- quentent les plaines qui avoisinent la mer et les grandes plages que la mer laisse à sec à la marée descendante. Là, réunies en bandes assez nombreuses, elles s'amusent à courir sur le sol humide dans toutes les directions, jusqu'à ce que le reflux les oblige graduellement à revenir sur la terre ferme. Alors elles vont sur les pâturages voisins et sur les prairies adjacentes chercher des vermisseaux, des insectes et des larves, qui sont leur principale nourriture. De temps en temps l’une d'elles se dé- tache de la troupe et s'envole pour aller voir si la mer se retire de nou- veau. Ce moment arrivé, elles se lèvent en poussant de grands cris et en faisant beaucoup de vacarme pour se diriger vers la mer, où elles ne tardent pas à se séparer pour se livrer à la recherche des vermisseaux et insectes aquatiques. Se plaisant beaucoup sur les grèves limoneuses de la mer, on les y voit souvent ayant de l’eau jusqu'au ventre, s'amu- sant ainsi jusqu'à ce que la marée montante les chasse de nouveau vers l'intérieur des terres. Leur vol est léger et rapide, et, lorsqu'elles sont nombreuses, on les à souvent. et non sans raison, comparées à un long nuage qu’une brise légère chasserait à travers les airs. La chasse des barges rousses offre beaucoup de difficulté à cause de leur extrême timidité. C’est une erreur de croire, parce qu'on les voit réunies en grand nombre sur les bords de la mer, qu'il sera facile d'en tirer quel- ques-unes; elle ne se laissent pas approcher même à portée de fusil. Dès qu'un chasseur se montre, elles l'ont déjà aperçu à plusieurs centaines de pas, et toute la bande se lève précipitamment et avec grandes cla- meurs. Toutefois, elles ne tardent pas à s’abattre un peu plus loin, et si le chasseur s’avance, espérant avoir plus de chance, elles se lèvent, comme la première fois, et, s’il les poursuit encore, elles continuent à le désap- pointer de la même manière, jusqu'à ce que, de guerre lasse, il renonce à toute poursuite. Ce n’est guère que celles qu’on rencontre isolées, ou qui se sont égarées dans l’intérieur des terres. qu’on peut espérer de ti- rer. Leur chair est grasse et passe pour être un manger très-délicat. Elles nichent sur les bords de l'eau, dans une petite excavation qu'elles remplissent de brins d'herbe et de racines. Leur ponte ordinaire est de quatre œufs, rarement davantage. 27 a ( 491 &. ) TT @ @— — BARGE DE MEYER. LIMOSA MEYERI, Leiser. ” MEYENR’S GODWIT, — MEYER’S UFERSCHNEPFE. Temm., t. IV, p. 422. — Gould. t. IV, pl. 507.— Naum., t. VII, pl. 214. — Degl., 1. I], p. 175. — De Selys-Longch., FauNE BELGE, n° 209. — ToTANus LEUCOPHÆUS, Benicken. — LimicuLA MEYyeRI, Vieill. — LimosA GRiSEA MAJOR, Briss. On rencontre cette barge dans différentes latitudes de l'Asie; en Eu- rope, on ne la trouve guère qu'en Danemarck et sur les côtes maritimes de l'Allemagne, mais dans ses émigrations elle visite les rivages de la Hollande, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de la France. Elle vit plutôt sur les bords de la mer que dans l’intérieur des terres, où l’on ne la rencontre que peu. Dans leurs émigrations, ces barges voyagent pendant la nuit et par petites troupes ou par couples, en suivant les bords de la mer. Pendant le jour, elles se réunissent fréquemment aux barges rousses On les reconnait à leur taille un peu plus grande et à leur plumage jaune rougeitre ; elles sont d’ailleurs moins communes que les barges rousses. On les rencontre souvent sur les bords de la mer, cherchant des insectes, des larves et des vermisseaux aquatiques; elles ne dédaignent pas non plus de petits crabes, des mollusques et du frai de poisson. À la marée montante, elles se répandent dans les prairies et les pâturages qui avoisinent la mer. En volant, elles décrivent une ligne oblique dans l'air, et, si elles se trouvent avec des barges rousses, elles forment une ligne séparée. D'un caractère méfiant et timide, elles savent éviter avec beaucoup d'adresse les poursuites du chasseur, qu’elles aper- çoivent déjà de loin. Elles sont très-voraces et deviennent très-grasses ; leur chair est aussi délicate et aussi estimée que celle des bécasses; elles placent leur nid à terre, dans une petite excavation qu’elles remplis- sent de brins d'herbe. Leur ponte est de trois ou quatre œufs au plus. Comme plusieurs naturalistes ont adopté cet oiseau comme une espèce distincte, je l'ai figuré dans mon ouvrage, pour le rendre aussi complet que possible, quoique, selon moi, ce ne soit qu'une variété de la barge rousse, A7) ; A 7 peace Jécite- me Fntage Q (us PDT LS us ù PR Ne PO 0 \ : Vy + Alès , th ne “y deg ï à } Le — 3% © u=——- BARGE A QUEUE NOIRE. LIMOSA MELANURA, Leiscer. BLACK-TAILERD GUDNVIT. — SCHWARZSOHNWANZIGE-UFERSORNEPFE. Temm., t. 1, p. 554. — Gould., t. IV, pl. 305. — Naum., t. VIII, pl. 212. - Degl., t. If, p. 171.— Thien., pl. XVIL fig. 10.—De Selys-Longch., FAUNE BELGE, no 210.—Malh., FAUNE SICILE, p. 183. — Savi, ORNtrH Toscana, 1. If, p. 501. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 230. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 25. — Rüpp, Ve. N. O. Arrixa’s, no 455. — ToTANus ÆGOCEPHALA, Beets. - T. Limosa, Mey. et Wolf. -- ScoLorax Limosa el ÆcocernALA, Linné — S. BELGIcCA, Gmel. —- Limosa RUFA MAJOR, Briss. — L. ÆcocxpnaLa, Bonap. L. ISLÂNDICA et BRACHYPTERA, Brehm. Cette barge se trouve dans toute l'Europe. Il y a cependant des con- trées qu’elle préfère et où elle est fort commune, tandis que dans d’autres elle se montre rarement; ainsi, en Grande-Bretagne, en France, en Italie et en Hollande, on la voit beaucoup, mais on la rencontre peu en Belgique et encore plus rarement en Allemagne. — Elle habite aussi certaines parties de l'Asie et de l'Afrique. Les barges se plaisent à l’entour des marécages, des terres fangeuses et des étangs vaseux, où elles plongent continuel- lement leur long bec dans la boue pour y chercher des vermisseaux, des insectes aquatiques, des larves et de petits mollusques dont se com- pose principalement leur nourriture. Elles avalent aussi du gravier et de petites pierres qui servent à la trituration de leurs aliments. D'un naturel très-vorace, elles sont, pour ainsi dire, constamment occupées à chercher leur nourriture, et, leur attention étant ainsi absorbée, il est facile au chasseur, malgré leur naturel timide et soupçonneux, de les ap- procher. Tristes et mélancoliques, le moindre bruit les déconcerte, et l'aspect de l'homme, même à une grande distance, les fait partir avec frayeur. Leur chair est assez délicate et n’est guère inférieure à celle des bécasses. Leur cri est plein, flûté, et ressemble à un lodjo lodjo modulé légèrement, et qui n’est pas désagréable; c'est surtout dans les endroits où elles couvent qu’on les entend le plus. Ces oiseaux quittent en au- tomne, par bandes nombreuses, la contrée où ils ont passé l’été pour se diriger vers des latitudes plus méridionales, et voyagent pendant la nuit. La femelle fait son nid dans les marais, sur un tertre un peu élevé où elle creuse un petit trou qu’elle remplit négligemment de feuilles sèches, de racines et de brins d'herbes. Sa ponte est de quatre œufs. Le mâle et la femelle soignent leur couvée avec beaucoup de tendresse, et, si l'on s’en approche, ils voltigent avec inquiétude autour de leurs petits, jettent des cris plaintifs, et se demènent beaucoup, afin de donner à ceux-ci le temps de se cacher. (195) Genre QCourlis. — Vumnenius, Brisson. er COURLIS PLUVIAL. NUMENIUS PLUVIALIS, pugois. WHIMBREL CURLEN. — REGEN-DBRACHVOGEL. Temm., &. IT, p. 604. — Gould., t. IV, pl. 305. — Naum., t. VII, pl. 217. — Degl. t. II, p. 167. — Thien., pl. XVI, fig. 4. — De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 216.—Malh., FAUNE SICILE, p- 180. — Savi, Ornrrx. Toscana, t. IE, p. 522. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 246. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 24. — Holb., FAUNA GROENLANDS, p. 38. — Rüpp., VG., N. O. AFRIKA'S, n° 453. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE. — SCOLOPAx PHÆOPUS, Linné, p.20. — Numexius mor, Briss. — N. Puæopus, Lath. Ce courlis habite plutôt le nord que le midi de l'Europe. I] vit sur les iles de Féroé et d'Islande, on le rencontre aussi fréquemment en Suède en Norwége, en Laponie, en Finlande, en Russie, en Grande-Bretagne et en Hollande, mais il se montre plus rarement en Allemagne, en Belgique et en France. Il fréquente aussi les immenses contrées qui s'étendent au nord de l'Asie et de l'Amérique septentrionale. À l'époque de leur migra- tion, ces courlis voyagent pendant le jour et ils s'élèvent à une grande hauteur. [ls hantent les bords de la mer, sans toutefois s’en approcher trop, et se tiennent sur les terres basses et les plages que la mer laisse à sec, quand elle s’est retirée. Mais, aussitôt que la marée com- mence à monter, ils se dirigent vers l’intérieur des terres et se retirent dans les prairies, les pâturages et les champs en friche. S'il y a un chan- gement dans le temps, surtout à l'approche d’un orage, ils deviennent inquiets, et l'air retentit de leurs enis incessants. Pendant la pluie, ils sont tristes et dans un état de prostration qui les rend indifférents à tout. Mais, aussitôt que le ciel s'éclaircit, ils reprennent leur gaieté et la viva- cité de leurs mouvements. D'une prudence extrème, ils savent distinguer leurs ennemis avec beaucoup de pénétration, et l'apparition d’un chas- seur, même à une grande distance, les mettra en fuite, tandis qu'ils se laissent approcher par les femmes et les enfants. Lorsqu'ils vont par troupes, l'un d'eux fait sentinelle et a soin d’avertir les autres à l'ap- proche d'un danger, pour qu'ils aient le temps de se retirer. Ils établissent leur nid sur les bords des marais, dans une petite exca- vation abritée d'herbes et de broussailles; ils en garnissent l'intérieur de quelques feuilles sèches. Leur ponte ordinaire est de trois ou quatre œufs au plus. Ils prennent les plus grands soins de leur couvée; mais, comme ils s'alarment de tout, ils la trahissent presque toujours, lorsqu'on s’en approche, par leur inquiétude, leurs cris et leurs mouvements. x | 194 ) ——te @ GR — COURLIS ARQUE. NUMENIUS ARQUATA, LATHAM. COMMON CURLENWV. — GEMEINE BRACHVOGEL, Temm., t. Il, p. 603. — Gould., t IV, pl. 302. — Naum., 1. IX, pl. 246. — Degl., t. Il, p. 165. — Thien., pl. XVI, fig. 4. — De Selys-Lonch., FAUNE BELGE , n° 215. — Malh., FAUNE SICILE, p. 179. — Savi, ORNITH. Toscawa, t. IT, p. 320. — V. d. Mühle, ORNITH. GRIECHEN- LANDS, n° 248. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 24. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 21. — Rüpp., Ve., N. O. Arrika’s, n° 432.— ScoLopax ARQUATA, Linné. — NumenIuS ARQUATUS, Temm. Ce courlis habite toute la Sibérie jusqu’à la presqu'ile de Kamtschatka; on le rencontre aussi dans quelques autres parties de l'Asie, ainsi que dans le nord de l'Afrique. En Europe, il vit en Laponie, en Norwége, en Suède, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Hollande et en France. Dans tous ces pays, les courlis arqués sont nombreux. Leurs Yoyages ont lieu au printemps et dans l’arrière-saison : ils s’assemblent alors par bandes de dix à vingt-cinq, et même quelquefois jusqu’à cent, pour changer de climat. Ils vivent ordinairement sur les bords de la mer ; mais on les rencontre aussi près des rivières, des lacs et des étangs, car ils aiment le changement, et ne restent jamais longtemps dans le même endroit. Ce même besoin de changer de lieu fait qu'ils ne se bornent pas seulement à fréquenter le voisinage des eaux ; on les voit aussi dans les pâturages, les bruyères et les prairies entrecoupées de ruisseaux, ainsi qu'en d'autres lieux marécageux, où ils aiment à marcher dans la vase Jus- qu'au ventre, et nagent même par besoin. D'un caractère très-sociable, ils aiment à être en compagnie, mais seulement avec leur espèce. Ces courlis sont aussi doués de beaucoup de circonspection et de prudence, et, s'ils ont besoin de prendre quelque repos, ils se gardent bien de s'endormir tous ensemble ; quelques-uns d’entre eux se tiennent à une petite distance du lieu où s’est établie la troupe, et sont aux aguets pour donner l’alarme, en cas de danger, et, si quelqu'un s'approche, ils se lèvent bruyamment en poussant le cri de wi twi ou twu twi, pour avertir leurs camarades, qui ne tardent pas à prendre également la fuite. Ces précautions rendent leur chasse fort difficile. Ces oiseaux donnent quelquefois au chasseur une preuve bien touchante de l'attachement qu'ils ont l’un pour l’autre, lors- qu'il lui arrive d’en blesser un. L'oiseau atteint cherche à suivre ses ca _marades en poussant des cris lamentables; mais, ne le pouvant plus, il finit par tomber à terre en se débattant avec désespoir. Les autres, au lieu de continuer leur vol, reviennent. s’empressent autour de leur ca- marade blessé, et semblent accablés de douleur de le voir en cet état. En s’oubliant ainsi, leur tendresse les expose davantage aux coups du chas- seur, et Souvent, au lieu d’une victime, il en reste plusieurs sur le carreau. Ces courlis vivent principalement d'insectes, de larves, de vers et de limaçons ; ils boivent aussi beaucoup, et se baignent souvent. La femelle niche dans le voisinage des eaux ; elle y choisit un endroit aride, et une légère excavation qu'elle garnit de quelques plantes lui suffit pour y faire sa ponte, qui est ordinairement de quatre œufs. DE 4 À À ñ iv} LA \ (A ET Î Pa Se È ER ET CN ATP AU % PAR ' L oi Li “ww ge ; Ÿ r ALT 14 Lt L < (RE ff L el ti: " ‘ } % 1 ï si : FE #3 vw \ i vis de : 1 4 FE ; : ra ; : } f F AUTS. 3 : Ï : n y ti À 4 * f Pat 0 4 (ES HE LE AA dl N j n 14 FE} ns LE E s ; * LEA" ki ar HS ra ses RES LORS EN AA te : À Lx Fi QUE TON ÉRONTNeT ER RU À ÿ h ! cl Let ñ : FA MECS LCR SI NNT EUR Rte te tt C " L Î tie PO PASSANT: PETTEN LE CS k ï xl À pe Pr ne Se ED MEUTR Ÿ i | ; NUET PART UE. 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Lorsqu'on n’examine ce courlis que d’une manière superficielle, on le confond facilement avec le courlis pluvieux ; tous les deux sont de la même grandeur. C’est un habitant des pays chauds, et on le rencontre beaucoup en Grèce, en italie, en Sicile et en Dalmatie, mais il lui arrive de visiter, à l’époque de ses migrations, des pays où on ne le voit pas habituellement ; c’est ainsi qu'il vient quelquefois en Autriche, en France et en Belgique. Dans cette dernière contrée on en tua un près de Louvain en 1854; il se trouve dans la collection de M. Isidore Bovie. Un second fut tué non loin d'Ostende. en 1856. On trouve également ces courlis dans quelques par- ties de Afrique, comme en Algérie, en Égypte et en Nubie. Ils vivent tantôt dans le voisinage des eaux courantes, tantôt dans ce- lui des eaux stagnantes, mais ils vont rarement sur les bords de la mer. Il st à remarquer que tous les jours ils quittent le voisinage des eaux pour se répandre dans les prairies, les pâturages et les champs en friche où ils semblent se plaire davantage, puisqu'ils y restent plus longtemps. Toutefois, ils ne peuvent se passer d’eau, car ils boivent beaucoup et se baignent fréquemment. Pour les chasseurs, c’est un gibier difficile à at- teindre, car ils ne se laissent point approcher. Leur chair, d'un goût agréa- ble, est assez estimée en Italie où on en fait le plus grand cas. Ils nichent dans les prairies, les vergers et les bruyères. Une petite excavalion garn'e de brins d'herbes et d’un peu de mousse leur suffit pour y déposer leur couvée qui se compose d'ordinaire de trois ou quatre œufs. PALIN AUS APP . CRE PANNE LA ( 196 ) Genre Ibis. — Æbis, Lacépéde. DÆ ES IBIS FALCINELLE. IBIS FALCINELLUS, remix. GLOSSY IBIS, — SICHSLSCHNADBLIGER 1B18. Temm., t. Il, p. 598. — Gould., & IV, pl. 501. — Naum., & VIN, pl. 219. — Deel., t. II, p. 161. — Thien., pl. LXVIIL, fig. 4. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, no 217. — Malh., Faune SICILE, p. 178. — Savi, OrNrrH. Toscana, t. IE, p. 327. — v. d. Müble, ORNrrit. GRIECHENLANDS, n° 250.— Malb., Ois. D'ALGÉRIE, p. 20. — TANTALUS FALCINELLUS, Linné. — T. IGNEUS Er viripis, Gmel. — T. LONGIROSTRIS, Brehm. — NuMENIUS viRiDis ET CASTANEUS, Briss. — N. 1GNEuS, Lath. — PLEGADIS FALCINELLUS, Kaup. — Inis viminis, Vieill. Cetoiseau habite l'Égypte, la Nubie, la Perse, l'Arabie, les bords de la mer Noire et de la mer Caspienne et la Sibérie. En Europe, on le voit en Turquie, en Grèce, en Dalmatie, en Hongrie; il fréquente aussi les rives du Danube jusqu'en Autriche. On le trouve également en Italie et dans le midi de la France, mais il se montre rarement en Belgique. Le prince Guillaume de Looz, en tira un en 1848, près de Grez-Doiceau, et un autre fut tué près de Namur en 1854. L'ibis ne parait en Europe qu’en avril et en mai, et disparait en septembre, époque de son émigration. Ils se réunissent par bandes assez nombreuses pour se mettre en route, et voyagent pendant le jour. Ils s'élèvent à une grande hauteur, et leur vol à quelque chose de majestueux, car ils forment une longue file serrée, et décrivent dans l'air des sinuosités et des méandres curieux, sans jamais rompre leur ligne. Comme tous les oiseaux aquatiques, ils se tiennent dans le voisi- nage des rivières et des lacs, ct fréquentent aussi les plaines maréca- geuses, les étangs et les marais salants des bords de la mer, car ils aiment à marcher dans la vase et à s’y enfoncer aussi profondément que leur jambes le leur permettent. Hs savent, en cas de besoin, nager, ce qui leur arrive surtout lorsqu'ils poursuivent un petit poisson ou une grenouille. Ils vivent aussi d'insectes, de vers, de petits mollusques et de frai de grenouilles. Cet oiseau a un caractère méfiant, timide et circonspect ; l'approche d’un homme, surtout d’un chasseur, le met à l'instant en fuite. Sa chair est exellente, et, en Hongrie, on en fait le plus grand cas. Ces ibis nichent en Europe, mais particulièrement dans les plaines marécageuses de la Hongrie, où ils se trouvent en grand nombre. Une petite élévation entourée d'eau ct de vase, d’un abord difficile, est le lieu qu'ils préfèrent pour y établir leurs nids, qui, construits grossièrement avec des feuilles de roseaux et d’autres plantes aquatiques, sont placés à de petites distances l’un de l'autre. Leur ponte est ordinairement de deux ou trois œufs. 4 ardt à pren D re ET " — RARE | ee CHE SCALE: ( 197) Genre Grue. — res, Bechstein,. > © — — GRUE CENDRÉE. GRUS CINEREA, secusrenn. GREY GRANE. — GRAUER KItANICH. Temm., t. I, p. 557. — Gould., t. IV, pl. 270. — Naum., t. IX, pl. 261. — Degl., L. Il, p. 119. — Thien., t. XIV, fig. 11.—De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n0 227,—Malh., FAUNE SICILE, p. 169. — Savi, ORNITH. Toscana, 1. II, P. 551. — V. d. Mühle, Ornrru. GRIECHENLANDS, no 208.— Rüpp, Ve. N. O. Arrixa’s, no 419. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, P. 20. — ARLEA GRUS, Linné. — GRus VULGARIS, Pallas. — G. Gommunis, Wolf et Meyer. Ce grand et bel oiseau se trouve dans presque toute l'Asie et dans l'Afrique. En Europe, on le rencontre principalement dans les contrées septentrionales : en Prusse, en Pologne. en Russie et surtout dans quel- ques provinces de cet empire, comme la Finlande, la Livonie et l'Estonie. En Suède les grues sont très-communes. Mais en Belgique, en Hollande, en Grande-Bretagne, en France et en Italie, on ne les voit guère qu'à l'époque de leur migration, car elles quittent en automne le Nord et vont hiverner dans le Sud. Elles YOÿagent par troupes pendant le jour et la nuit. Elles s'élèvent fort haut et dans un ordre tout particulier pour se Soutenir dans l'air et le fendre avec plus de facilité : elles forment un triangle à peu près isocèle, et celle qui se trouve à la pointe ou en tête est le chef de file de toute la troupe. Souvent on remarque aussi, lorsque le triangle qu’elles décrivent est fort grand, qu'une couple se détachent de la troupe et ne l'accompagnent qu’en se tenant à une certaine distance comme pour maintenir l’ordre et surveiller tous les mouvements de leurs compa- gnons. Si leur nombre est trop grand, elles se divisent, et au lieu de for- mer un seul triangle, elles en forment deux, trois. Leur cri indique leur passage, et ce cri s'entend fréquemment et même de loin ; C'est le chef de file qui le jetteet lesautres grues le répètent Les anciens, qui étaient grands observateurs de la nature, avaient une grande vénération pour les grues, et leurs poëtes ne les ont pas oubliées dans leurs chants. Elles aiment les grandes plaines solitaires bordées de marais ou de forêts maréca- geuses, car leur nature est en quelque sorte double, et elles participent à la fois des habitudes de l'oiseau des plaines et de l'oiseau aquatique. Nous venons de voir que dans les airs ces oiseaux ont un chef de file pour les conduire. À terre, elles ont pendant la nuit une garde qui veille pour la sûreté de la troupe, et tandis qu’elles dorment toutes, la tête cachée sous l'aile, la garde veille, prête à donner l'alarme en cas de danger. Cette pré- Yoyante vigilance rend leur chasse extrèmement difficile. Quoique la grue vive d'insectes, de vers, de petits reptiles, de grenouilles et de poissons qu’elle cherche dans les terres marécageuses, elle est aussi granivore; c'est pourquoi on la voit chercher les graines des terres nou- vellement ensemencées. Elle Supporte assez bien la captivité, mais comme elle boit beaucoup, on doit avoir soin de lui donner souvent de l’eau fraiche. La grue choisit pour placer son nid un endroit écarté dans les marais. Une petite butte de terre, une éminence de gazon ou le tronc d'un arbre lui suffit pour servir de berceau à sa progéniture. Son nid est assez spa- cieux et très-plat ; elle le garnit de brins d'herbes, de roseaux secs, de feuilles fines et douces. La femelle y dépose deux œufs. 7GD, ET nt ue 0 au fnjeteis AA x He. 9 se A (198 ) Genre Cigogne. — Ciconèisæ, Lrisson. Sn 6 CIGOGNE BRUNE. CICONIA FUÜSCA, enisson. BRON STOMCRK. — PBARAUNE S'R'ŒRR CHE. Temm., t. II, p. 564. — Gould., t. IV, pl. 284 — Naum., t. IX, pl. 259. — Degl., ©. I, p. 154. — Thien., pl. XV, fig. 2. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 219. — Math, Faune Sicire, p. 117. — Savi, Ornirur. ToscanA, t. II, p. 538. — v. d. Müble, OrNiru. GRIECHENLANDS, ne 260. —Rüpp., Ve. N. 0. Arrika’s, n° 441. — ARDEA NIGRA, Linné. — CiconrA NERA, Stor. —C. NIGRA, Bellon. La cigogne brune se trouve dans toute l'Europe; mais elle est loin d'être aussi commune que la cigogne blanche. Elle habite principalement la Suède, la Finlande, la Russie, la Pologne, la Hongrie et l'Allemagne; mais on la rencontre rarement en Italie, et en France. et encore plus rarement en Belgique et dans la Grande-Bretagne. En Asie, elle fréquente les bords du Don et tout le littoral de la mer Noire et de la mer Caspienne, On la trouve encore en Perse, en Syrie et dans les régions de la Sibérie, où il règne un climat plus tempéré. En Afrique, on ne la voit qu'en Égypte et en Nubie, et dans le Nouveau Monde, elle habite l'ile de Saint- Domingue et la Martinique. La solitude a des attraits pour la cigogne brune; elle fuit les habitations. ne fréquente que les lieux écartés, Les forêts solitaires et les montagnes, pourvu qu'il sy trouve quelques sources où une rivière, où elle puisse se désaltérer et se baigner. Elle aime aussi les prairies marécageuses et les étangs, mais jamais elle ne s'approche des bords de la mer, car elle n'aime point l’eau salée. Ce qu’elle préfère par- dessus tout, c’est de se poser sur la plus haute branche de quelque vieil arbre, d’où elle puisse jouir d’un point de vue très-étendu; et si elle y est bien, il n’est pas rare qu'elle y passe la nuit. Elle vole souvent à des dis- tances considérables pour trouver un arbre qui lui convienne. Les ci- gognes brunes, comme les blanches, font claqueter leur bec d’un bruit sec et réitéré, lorsqu'elles sont agitées par quelques passions. D'un ca- ractère sociable, on les voit souvent réunies au bord de l’eau, où, pour faire leur digestion tout à leur aise, elles ont la singulière coutume de S’aligner comme des soldats et de se tenir dans la plus complète immo- bilité pendant assez longtemps. Elles vivent principalement de gre- nouilles et de leur frai, quoiqu’elles mangent aussi des souris, des taupes, des petits oiscaux, des poissons, des insectes et des vermisseaux. Leur grande timidité les rend circonspectes ; il est difficile de les tirer: et lors- qu'elles sont blessées, elles se défendent encore à coups de bec avec beau- coup d'acharnement. Les chasseurs doivent donc bien se garder de vou- loir les saisir avec trop de précipitation lorsqu'elles ne sont que blessées. Elles nichent dans le voisinage des eaux, sur le tronc d'un arbre de moyenne hauteur. Des buchettes, des mottes de terre, des roseaux, de la paille et des jones sont les matériaux qui leur servent à la construction de leur nid, et lorsqu'elles les ont solidement entassés, elles les recouvrent de plumes, de chiffons et de laine pour en rendre l'intérieur plus doux. Leur ponte ordinaire est de deux jusqu'à quatre œufs, et, si on ne les tour- mente pas, elles reviennent tous les ans nicher dans le même endroit. sd Mi 3 | fr A fun Y + rt an Le dub tirée ON rat | CARE. F A, Part ut LEA NAUE f À ni | 4 dr DROIT fi» $ ZDQ Prin ES PRE) (@ ( 199) CIGOGNE BLANCHE. CICONIA ALBA, erIss0N. WHITE STORK. — WEISSE STORCH. Temm., t. Il, p. 360. — Gould. 1. IV, pl. 285. — Naum.. L. IX, pl. 228. — Degl., t. II, p. 132. Thien., pl. XV, fig. 1. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 218. — Malh. FAUNE Sice, P. 176 — Savi, Orniru. Toscana, no 356. — v. d. Mülhe, OrniTx. GRIECHENLANDS, n° 260 — Malh. Ois. n'ALGÉRIE, p. 20. — Rüpp. Ve. N. O. Arnika’s, n° 440. — ARDEA GICONIA, Linné. — CICONIA ALBESCENS ET NIVIA, Brehm. Toute l'Europe, l'Afrique et une grande partie de l'Asie sont la patrie de cet oiseau. Dans certains pays, 1l est fort commun et dans d’autres rare; ainsi on le rencontre beaucoup en Hollande et dans l'Allemagne septentrionale, mais en Belgique on le voit plus rarement. La cigogne se plaît dans les plaines d’une grande étendue; et dans les pays montagneux on ne la rencontre guère que dans les grandes vallées où il y a des prai- ries entrecoupées de ruisseaux, ou dans les marais resserrés entre les montagnes. La trop grande chaleur ainsi que les froids rigoureux ne conviennent point à sa nature; aussi a-t-elle soin de les éviter. Elle quitte généralement tous les pays de l'Europe, à l'exception de l'Espagne, où beaucoup passent l'hiver. L'époque de leur départ arrivée, toutes les ci- 80gnes qui habitent un certain arrondissement se réunissent dans une plaine, et, lorsque l'assemblée est complète, elles s'élèvent toutes ensemble en faisant entendre un claquement de bec, et en peu de temps se per- dent dans les airs. L'année suivante, au printemps, chaque couple revient aux mêmes lieux qu'il habitait l'année précédente. Le naturel des cigognes blanches est assez doux et leur attachement à l'homme et à la localité où elles ont séjourné est vraiment remarquable; car, loin de fuir nos habita- tions, elles s'installent non-seulement près des maisons isolées, mais en- core au milieu de nos villes et de nos villages. Elles s'établissent de pré- férence sur les cimes des arbres les plus élevés, et sur les toits des mai- sons d’où elles ont une vue étendue. Lorqu'elles nichent, et tant que dure l'incubation, elles sont plus hardies, bien que leur prudence ne les aban- donne jamais tout à fait, car elles reconnaissent un chasseur à une grande distance D'une voracité extrême, elles vivent principalement de gre- nouilles, mais aussi de poissons, de lézards, de serpents, de souris et de taupes, et ne dédaignent même pas les petits oiseaux aquatiques. Ëlles construisent la plupart du temps leur nid sur les faîtes des mai- sons, sur Îles ruines et autres édifices élevés, mais plus rarement sur les arbres dépouillés de leurs cimes. Comme en général tous les peuples ont une grande vénération pour les cigognes, il n'est pas rare de voir, dans les villages, les paysans placer une roue dans une position horizontale sur le toit de leur maison, pour que ces oiseaux puissent y établir plus facile- ment leur nid, qui, vu sa grandeur, a besoin d'un soubassement assez solide. Elles se servent, pour le construire, de brins de bois, de joncs et d’autres herbes des marais, qu'elles entassent en grande quantité en \ mêlant de la terre et des mottes de gazon. Leur ponte n’est pas au delà de trois à cinq œufs, et, pendant que la femelle couve, le mâle lui apporte Sa pâture. Les œufs une fois éclos, ils rivalisent de soins et d'activité pour élever leur jeune famille et pourvoir à ses besoins. 200 ( 200 ) a Genre Spaiule. — Plutalea, Linné. SPATULE BLANCIE. PLATALEA LEUCERODIUS, cLocer. WHATE-SPOONBILE — WEÏSSE LÔFFLENR. Temm., t. IE, p. 595. — Gould., t. IV, pl. 285. — Naum., t. IX, pl. 260. — Degl., t. If, p. 156. — Thien., pl. XVI, fig. 5. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 227. — Malh., FAUNE SICILE, P. 181. — Savi, Ornirm. Toscana, 1. I, p. 561. — V. d. Mühle, Ornrrx. GRIECHENLANDS, no 269, — Malh., Ors. D'ALGÉRIE, P- 20. — PLATALEA LEUCORODIA ét P. PLATEA, Linné. Cet oiseau vit dans une grande partie du continent de l'Asie et de l’Afri- que ; on le voit aussi dans diverses contrées de l'Europe, telles que la Turquie, la Grèce, la Dalmatie, la Hongrie, l'Italie, la France, la Grande-Bretagne, la Hollande et la Belgique. En Allemagne, il est plus rare. Comme tous les oi- Sceaux aquatiques, il habite les bords des rivières, des lacs et des étangs ; il fréquente aussi les marais. On le rencontre souvent sur les bords du Danube et sur les rivages de la mer Noire. Toutefois, il évite les bords de la mer et ne fréquente que les lagunes ou les marais qui y sont contigus. La spatule blanche n’a point, comme les bécasses, l'habitude de se cacher dans les roseaux ou autres plantes aquatiques; elle aime les endroits découverts, libres, et se perche volontiers sur des arbres élevés. Les branches entiè- rement dégarnies de feuilles sont celles qu’elle préfère, et elle y passe souvent la nuit. Son caractère est doux et inoffensif, comme celui de la cigogne, et elle imite avec son bec le claquement de cet oiseau. Pendant le jour, les spatules vont par troupes plus ou moins nombreuses. Leur vol a quelque chose de particulièrement agréable, il est léger et majestueux. Quand on les voit de loin, se balançant mollement dans les airs, le coi tendu, les ailes entièrement ouvertes, les jambes repliées en arrière et leur blancheur rendue encore plus éclatante dans l'azur du ciel par les rayons solaires, on est frappé d’admiration. Elles sont occupées du matin au soir à chercher leur nourriture; elles vivent principalement de petits poissons et d'autres animaux aquatiques. Leur plus grand plaisir aussi est d'enfoncer leur bec dans la vase, de la remuer, de la pétrir en quelque sorte, comme les canards ont l'habitude de faire. Elles sont très-méliantes et timides, et, comme elles se tiennent pour ainsi dire constamment dans les lieux décou. verts, le chasseur ne peut les approcher que fort difficilement. Les spatules nichent sur les arbres qui croissent près des étangs; à défaut d'arbres, elles établissent leur nid sur un vieux tronc ou au milieu des roseaux. Une motte de terre un peu élevée et bien abritée leur suffit pour ÿ bâtir leur nid, qui se compose de petites branches fines et de tiges de roseaux entrelacées avec assez d'adresse: l'intérieur en est garni de brins d'herbe et de feuilles provenant de plantes aquatiques. Elles nichent en société, et se réunissent ordinairement à plusieurs; leurs nids ne sont même pas fort éloignés les uns des autres. Ainsi réunies, elles remplis- sent l'air de leurs cris et de leurs glapissements. Leur ponte ordinaire est de deux ou trois œufs, mais rarement de quatre. Le père et la mère soignent leurs petits avec beaucoup de tendresse et pourvoient avec assi- duité à leur nourriture, les conduisent au marais pour les habituer à chercher leur pâture eux-mêmes, et ne les abandonnent que lorsqu'ils sont tout à fait en état de se passer de leurs soins. ; > | re = FE dé CCC Ît FE EL. PRE ANR LAN 1 PRE ( 201 ) Genre Héron. — Ardea, Linné. HÉRON CENDRÉ. ARDEA CINEREA, Line. GREY HERON. — ASCHGMRAUERER-HRENNME,. Temm., t. Il, p. 567. — Gould., t. IV, pl. 273. — Naum., . IX, pl. 250. — Degl., t. I, p. 132. Thien., pl. XV, fig. 5. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 220. — Malh., FAUNE Sicile, p. 170. — Savi, OrniTH. Toscana, t. Il, p. 343. — V. d. Mühle, ORNiTH. GRIEGHENLANDS, n° 252, Faber, ISLANDISCHE oRNiTI., p. 25. — Rüpp., Ve., N. O. Arrixa’s, n° 423. — Malh., Ois. D’AL- GÉRIE, D. 20. — ARDEA MAJOR, Gmel. — A. RnEmanA, Sander. On trouve ce héron dans une grande partie de l'Asie, en Afrique et en Amérique. En Europe il est fort commun dans quelques pays. A l'ap- proche de l'hiver il change de contrée; il quitte le Nord pour se diriger vers le Midi. L'époque de leur migration arrivée, ces hérons se réu- nissent au nombre de vingt à quarante pour se mettre en route, et ils s'élèvent alors à une grande hauteur. Ils vivent habituellement dans le voisinage des eaux, soit courantes, soit stagnantes, pourvu qu’elles soient poissonneuses, car ils font du poisson leur nourriture ordinaire. Cet oiseau ne cherche point l'abri des feuillages, ni un couvert dans les herbes ou une retraite dans les roseaux; toujours exposé aux intempéries de l'air, il se tient à découvert perché sur une branche d'arbre près de l'eau, vers le midi, afin de mieux observer les alentours. Quelquefois il s’aventure dans les prairies et les champs en friche. Dans les grandes chaleurs il se tient en repos ou dort; et ce n’est que vers le soir qu'il cherche un gite sur un arbre pour y passer la nuit. Le lendemain, à la pointe du jour, il s'éveille et se remet en mouvement pour chercher sa nourriture, car il lui en faut beaucoup. Il mange les poissons, et il est doué pour les prendre d’une rare adresse. 11 s’avance lentement dans l’eau là où elle est peu profonde, puis se tient immobile pour mieux guetter sa proie. Dès qu'il aperçoit un poisson, s’élancer à sa poursuite, le saisir et l'avaler en entier, est pour lui l'affaire d'un instant. 11 est aussi très-friand de gre- nouilles, de leur frai et de celui des poissons, mange également les Jeunes souris et les petits oiseaux aquatiques. En résumé, ces hérons, très:crain- tifs et par conséquent très-méfiants, se laissent difficilement approcher par les chasseurs, et l'aspect de l'homme, même très-éloigné, est pour eux un grand sujet d'alarme. Ils sont donc difficiles à atteindre. Ces oiseaux sont condamnés à une vie de souffrance et de privations, en hiver ils sont exposés tellement à la plus grande rigueur du froid, qu'on en a pris à demi-gelés et tout couverts de verglas; souvent aussi leurs pieds sont gelés et ils restent estropiés. [1 n’est donc pas étonnant que, par suite de ce genre de vie, leur maigreur soit excessive. Ces oiseaux nichent en société sur les arbres près de l’eau, où l’on trouve quelquefois deux ou trois nids sur le même arbre. Dans les contrées montagneuses ils nichent sur les rochers les plus élevés. Leurs nids sont assez spacieux et formés de bûchettes, de chaumes, de beaucoup d'herbes sèches et de jones, qu'ils recouvrent d’une couche de laine, de poils et de lumes. Leur ponte est de trois ou quatre œufs, et tant que dure l'incu- ation, le mâle pourvoit à la nourriture de la femelle et va à ln pêche pour elle. ÆC2 ( 202 ) — sn 4 ———_— - HÉRON POURPRÉ. ARDEA PURPUREA, LINNE. PURPLE HERON. — PURPUR-REIRER. Temm., t. II, p. 570. — Gould, 1. IV, pl. 274. — Naum., t. IX, pl. 221. — Degl., t. Il, p. 134. — Thien., pl. XV, fig. 4. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 221. — Malh., FAUNE Sicise, P. 170. — Savi, OrNirH. Toscana, t. IT, p. 345. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 251. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 20. — Rüpp., Ve. N. O. AFRIKA’S, n° 424. — ARDEA PURPURASCENS €t À. CRISTATA PURPURASCENS, Briss. — A. PURPURATA, CASPIA € VARIEGATA, Gel. — A. RUFA, Scop. Ce héron habite différentes contrées de l'Asie et de l'Afrique. On le rencontre aussi sur tout le littoral de la mer Noire. Il est fort commun dans toute la Turquie, en Grèce, en Italie, en Hongrie et même en Hol- lande, mais il est rare en Belgique et en France, et encore plus rare en Allemagne. Ces hérons nous quittent en automne pour se diriger vers des zones plus tempérées et ils reviennent au printemps de l'an- née suivante. Ils se plaisent dans les lieux aquatiques, les marais cou- verts de roseaux et entrecoupés d'étangs où ils peuvent à leur aise piétiner dans la vase et y chercher leur nourriture; car ils vivent prin- cipalement de petits poissons, de grenouilles et de leur frai. de ver- misseaux, d'insectes et de petites souris. Îls sont peu changeants de leur nature, et ils ne quittent pas volontiers l'endroit où ils se sont établis et où ils vivent dans un isolement tranquille; mais c’est surtout lorsque le temps est orageux qu'ils aiment à rester en repos. Bien qu'ils montent sur les arbres, ils ne se posent jamais sur les branches élevées, comme le héron cendré. Dans les chaleurs, ils ont aussi l'habitude, vers le milieu du jour, de s’'abandonner au sommeil pendant quelque temps. La nature ne semble pas les avoir doués d’une grande prudence, car ils ne font presque aucune attention au chasseur, et ils viennent quelquefois se mettre dans son voisinage sans se douter du danger qu'ils courent, quoiqu'il arrive aussi, lorsqu'ils l'aperçoivent, qu’une grande frayeur s'empare d'eux et qu'ils s’envolent promptement. Ils nichent ordinairement dans les marais, sur un tertre un peu élevé, bien garni de roseaux et de plantes aquatiques, et entouré d'eau et de vase, pour que l'abord en soit difficile. Leurs nids sont vastes, et composés de büûchettes entrelacées d'herbes sèches, de joncs et de roseaux ; l'intérieur en est garni de mousse ; leur ponte est de trois à quatre œufs. Les petits restent longtemps au nid et les parents pourvoient en commun à leur nourriture, jusqu’à ce qu'ils soient devenus presque aussi grands qu'eux-mêmes. L D pu NF LUE HAL QUES S'THME) ge: | HASiat On 1 HÉRON AIGRETTE. ARDEA EGRETTA, 2inNé (1). EGRET HERON. — AIGRETT REINER. Temm., t. Il, p. 572. — Gould. t. IV, pl. 276.—Naum., t. IX, pl. 259. — Degl., t. Il, p. 137.— Thien., pl. LXIX, fig. 4. — Malh., FAUNE Sicice, P. 171. — Savi, Ornirn. Toscana, t. II, p. 547. — V. d. Mühle, OrNir. GRIECHENLANDS, n° 255. — Rüpp., VG. N. O. Arrika’s, n° 426. — Malh., Ois. »'ALGÉRE, p. 20. — EcreTrA ALBA, SWaïins. — HERODIAS EGRETTA, Bojé. — A. cANnipA, Briss. — À. EGRETTOIDES et ALBA, Gmel. Ce héron habite diverses parties de l'Asie; on le rencontre dans le sud de la Sibérie, en Perse, en Syrie, sur les bords de la mer Noire et de Ia mer Caspienne. En Europe, il fréquente les bords du Danube, toute la Turquie, la Gallicie, la Hongrie, la Dalmatie, la Sicile et la Sardaigne. Il est rare dans le midi de l'Allemagne et de la France, et encore beaucoup plus rare en Relgique. Un beau héron de cette espèce fut tué près de Mons, en mai 1855 ; il est en la possession de M. Léon Waroquié. Un autre fut pris dans les environs de Tongres. Le héron aigrette se tient dans le voisinage des rivières, des étangs et des marais entièrement dé- couverts et dénués d’une végétation trop élevée, pourvu quil y ait çà et là quelques arbres sur les branches desquels il puisse se reposer quand il est fatigué. Il aime aussi à marcher dans la vase des marais pour y cher- cher des grenouilles dont il est très-friand, ainsi que de leur frai. Il mange également des poissons, des insectes, des vers et des souris. D'un carac- tère sociable, on le voit souvent en compagnie de hérons d’une autre espèce ou avec d’autres oiseaux de marais. A l'époque de leurs migra- tions, les hérons aigrettes se réunissent et voyagent pendant le jour; leur vol est alors très-élevé. La chasse au jeune héron est facile, mais il nen est pas de même du vieux qui, élant très-recherché par les chas- seurs à cause de sa précieuse aigrette, se voit l’objet de continuelles pour- suites, Il est donc constamment sur le qui-vive, et sa méfiance est ex- trême. Une belle aigrette, provenant d’un très-vieux héron, se paye, au chasseur lui-même, jusqu’à 20 francs. Le héron aigretle niche en société. La femelle bâtit son nid dans le voisinage des eaux, sur un arbre très- élevé; elle le construit de branchages qu'elle entrelace de Jones et de ro- seaux qu'elle recouvre ensuite de feuilles. La ponte est de trois où quatre œufs. (1) Beaucoup de naturalistes ont confondu cet oiseau avec l’#rdea leuce, Nlig., Ardea nivea, Jacq., À. br'asiliensis candida, riss., À. alba et Egretta leuce, Bonap., et Herodias leuce, Bojé, qui habite une grande partie de l'Amérique et qui se distingue dé l’Ærdea egretta par sa gran- deur et par les longues plumes effilées qu'il porte sur la tête, ainsi que par le bec orange chez les individus bien adultes, Les jeunes sont en tout semblables à ceux de l'A, egrotta. A. Su ‘ ' # ni 6 vw‘ LRU [re 1 à NES at 41 ( 203 a) HÉRON GARZETTE. ARDEA GARZETTA, ciné. LITTLE EGRET, — KLEINE SILBERREINUR. Temm., t. II, p. 374. —-Gould, t. IV, pl. 277. — Naum., 1. IX, pl. 223. — Degl.,t Il, p. 139. — Thien. Forrrr, pl. LXIX, fig. 6. — Malh. FAUNE DE SIGise, p. 172. — v. d. Mühle, OrniTa. GRIECHENLANDS, n° 254. — Rüpp , Vc. N. O. Arrika’s, n° 427. — HERODIAS NIVEA et H. sUBATA, Brehm. — Eropius GARZETTA, Macgill — EGRETTA GARZETTA, BOnap. — ARDEA CANDIDISSIMA, Gmel.— A. NivE4, Boie. Cet oiseau est répandu dans une grande partie de l'Asie et de l'Afri- que ; on le rencontre fréquemment au sud de la Russie, près de la mer Noire, en Turquie, en Grèce, en Hongrie, en Croatie, en Dalmatie, en Italie et dans le midi de la France; il n'arrive qu’accidentellement en Bel- gique, en Allemagne et en Grande-Bretagne, où il est considéré comme une grande rareté. Il y a quelques années on en prit un sur les fron- tières hollandaises, et un autre près de Namur vers la fin d'avril 1857. Dans certaines localités ils sont très-nombreux, mais quittent générale- ment à l’approche de l'hiver toutes les contrées de l'Europe. Il aime les grandes étendues d’eau, les bords des lacs, des cours d’eau peu rapides, des étangs et les marais, et ne cherche que rarement à se cacher entre les plantes aquatiques. Pour se reposer il se met volontiers sur les ar- bres tant élevés que bas, de manière à avoir un grand espace dé- couvert devant lui, pour observer de loin le danger qui pourrait le menacer ; on peut cependant assez bien l'approcher en usant de précau- tions. Cet oiseau ne doit pas être compté au nombre de ceux qui sont reconnus pour leur vie sociable; on le rencontre cependant de temps à autre en compagnie d’autres oiseaux aquatiques ; il s’apprivoise aisément et peut très-bien se faire à la vie de basse-cour. Il cherche de préfé- rence sa nourriture dans les eaux bourbeuses; elle se compose de petits poissons, de petites grenouilles et leur frai, ainsi que de vers et d insectes aquatiques. Il niche, en formant quelquefois de grandes colonies, dans des en- droits marécageux ou sur un saule à hauteur d'homme, ou bien à terre sur des roseaux rabattus. Le nid est construit avec des roseaux, de l'herbe sèche et même des racines et des feuilles de roseaux, le tout forme un tas aplati. Ce nid contient quatre à cinq œufs, et pendant que la femelle les couve, le mâle lui apporte sa nourriture. D DOTE TRMERNE VA Le MEPETAR ARE ; 1 CAGAT 4 LE + sul 7 u , dur Fr pi û He J'EVOARE RS ï ; fe é en De Es 28 SA IHN CCCCAUC ( 204 ) HÉRON CHEVELU. ARDEA COMATA, un. SQUACEO HERON. — SCHOPF-REINER. Temm., t. IT, p. 581. — Gould, t. IV, pl. 275. — Naum., t. IX, pl. 254. — Degl., t. Il, p. 141. — Thien., pl. LXIX, fig. 9. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 225. — Malh., Faune SICILE, p. 174.—Savi, ORNiTH., ToscanA, t.IL, p.551.—V.d. Mühle, OrnrrH. GRIECHENLANDS, n° 256. — Rüpp., V6. N. O. Arrika’s, no 459, — Malh., Ois. D'ALGÉR., p. 20.—Burenus COMATUS, Brehm. — B. RALLoines, Bojé. — ARDEA RALLOOIDES. Scopoli. — A. puuILa, Lepech. — À. cASTANEA et ERYTHROPUS, Lath. — A. squayorrA et MARSILLII, Gmel. Ce héron est un habitant de la Perse, de la Syrie et de l'Arabie. On le rencontre aussi fréquemment aux bords de la mer Caspienne et de la mer Noire. En Afrique, on ne le voit guère qu'en Égypte et en Nubie, et en Europe on le trouve seulement dans les contrées méridionales, en Tur- quie, en Grèce, en Hongrie, en Sardaigne, en Italie et en Espagne. On le voit encore dans le midi de la France; mais il se montre rarement en Allemagne et dans la Grande-Bretagne, et plus rarement encore en Bel- gique et en Hollande. Cet oiseau vit dans les lieux aquatiques, dans les grands marais entrecoupés d’étangs et abondamment pourvus de grands roseaux, de joncs, de saules et d’aunes. Mais il aime surtout les prairies marécageuses servant de pâturage au bétail ou aux cochons. Aussitôt que les premiers rayons du soleil commencent à poindre, il se donne beaucoup de mouvement pour chercher sa nourriture, qui consiste en insectes, larves et vermisseaux ; il avale aussi de jeunes grenouilles et de petits poissons. Il n’est point timide alors, et loin de vouloir se cacher dans quelque retraite solitaire, il recherche non-seulement la compagnie des autres hérons, mais encore indistinctement celle de tous les oiseaux aquatiques. La plus grande harmonie règne entre lui et ses compagnons, et il se divertit avec eux en jouant et en courant dans la vase. Sa voix, un son unique, faible et aigre, exprime à peu près les mot karr ou charr. Dans les fortes chaleurs, il cherche vers l'heure de midi une retraite Pour se livrer au sommeil. Sa chasse n’est pas difficile. Comme il n’est pas très-timide, et qu’une curiosité malavisée le porte souvent à examiner Son persécuteur au lieu de s'enfuir, la plupart du temps cette curiosité lui devient fatale, car Je chasseur, pouvant le viser plus à son aise, le manque rarement. La femelle niche dans les marais, et choisit ordinairement pour placer son nid un endroit bien écarté au milieu des Jones et des roseaux, et elle se Sert de ces mêmes plantes pour le construire, Sa ponte est de quatre ou cinq œufs, rarement davantage. EU D." A 24 mir ) Fe L® N Ne :\ à N RS NY IN 2 VER N \ d ({ 205) Genre FHulor. — Botaurus, Brisson. ne & œiee— BUTOR BIHOREAU. BOTAURUS NYCTICORAX, ousois. NIGHE BITTERN. — NACHTLICHE-ROHRDOMMEL, Temm., t. IL, p. 577. — Gould., t. IV, pl. 279. — Naum., t. IX, pl. 255. — Degl., t. IL, p. 149. — Thien., pl. XV, fig. 5. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 226. — Malh., FAUNE SIcire, p. 175. — Savi, ORnirn. ToscanA, t. IE, p. 553. — V. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, ne 259, — Rüpp. Ve. N. 0. ArriK4's, n° 434. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 20. ARDEA NYCTIOCORAX et MACULATA, Linné. — A, GARDENI. À. GRISEA et BADIA, Gmel. — NyCTICORAX ORIENTALIS et BADIUS. Brehm.— N. ARDEOLA, Temm.—N. GARDENI, Bonap. —N. criseus, Strickl. — N. EUROPÆUS, Steph. Get oiseau habite plusieurs contrées de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amé- rique. En Europe on le rencontre fréquemment en Turquie, en Hongrie, en Dalmatie et en Italie, mais il est rare en France et en Belgique, et encore plus rare en Grande-Bretagne, en Hollande et en Allemagne. I vit principalement aux bords des rivières abondamment pourvus de roseaux, d'arbres et de plantes aquatiques, et il se tient toute la journée sur une branche bien touffue, sans bouger, le cou rentré et dans un état somno- lent. Cet oiseau, d’un abord difficile, et que lés roseaux, sa demeure habi- tuelle, cachent si bien, voit aisément le chasseur sans être vu. Et ce n'est guère que lorsque celui-ci s'approche trop qu'il s'envole. Souvent aussi il arrive que le chasseur passe plusieurs fois sous l'arbre sur lequel il se üent, et ne l’aperçoit pas, tellement son immobilité est grande; mais l'a-t-il découvert, il lui est facile de le tuer, car à peine songe-t-il à fuir, tant sa timidité est grande pendant le jour; mais aussitôt que le soleil est cou- ché, son caractère change, il devient courageux, entreprenant ; il change de place à chaque instant et fait entendre sa voix retentissante et grave; mais ce cri désagréable ne l’est pas autant que la voix effrayante qui lui a fait donner le nom de corbeau de nuit. Dans le silence des nuits, ces cris ont une telle force qu'on les entend d'une demi-lieue, et rien ne saurait donner une idée de l'effet lugubre qu'ils produisent. Vers le matin, dès que le jour commence à poindre, il redevient solitaire et silencieux, et il re- tourne dans sa retraite pour y passer la Journée. Il vit principalement de poissons, de grenouilles et de leur frai; il fait aussi la chasse aux souris. Il établit son nid sur un arbre de peu d'élévation, le plus communé- ment sur un aune. Les joncs et les roseaux sont les matériaux qu'il em- ploie à sa construction, et il garnit l'intérieur de mousse et d'herbes fines. Sa ponte est de quatre ou cinq œufs. 121408 À : EU TE D. ( 206 ) ne he — BUTOR VULGAIRE. BOTAURUS VULGARIS, oupois. COMMON BITTERN. — GEMEINE RONRDOMMEE.. Temm., t. IT, p. 580. — Gould, t. IV, pl. 280. — Naum., t. IX, pl. 256. — Degl., t. I, p. 114, Thien., pl. XV, fig. 6. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 295. — Malh., FAUNE Sicire, p. 174. — Savi, Ornirn. Toscana, t. Il, p. 355. — V. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 206. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 20. — Rüpp. Ve. N. O. Arrix4’s, n° 433. — ARDEA STELLARIS, Linné. — BoTAURUS STELLARIS, Bojé, — B. maJor, Briss. — B. ARUNDINACEUS, Brehm. Cet oiseau, dont la vie est tranquille et solitaire, habite la Sibérie et différentes parties de l'Asie. On le rencontre aussi en Grèce, en Turquie, en Hongrie, en Allemagne, en Italie et en Espagne, dans certaines loca- lités de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France. Les butors se retirent des pays septentrionaux vers l’automne pour se diri- ger vers le Midi. Ils s'élèvent fort haut et volent avec facilité. Els vivent dans la solitude des grands marais, dans les buissons humides, ou aux bords des étangs abondamment pourvus de roseaux et de plantes aquatiques, afin qu'ils puissent s’y cacher à leur aise. [ls aiment aussi beaucoup à courir dans la vase et parmi les roseaux, sur les tiges desquels ils s'amusent fré- quemment à grimper. Cet habitant des roseaux ne se plait que dans les marais d'une certaine étendue; là il mène une vie solitaire et paisible, en restant des jours entiers dans le même lieu, dormant beaucoup et cher- chant toujours à se soustraire aux regards des hommes. Il quitte rarement sa cachette pendant le jour, et, comme il est fort rusé, le chasseur parvient difficilement à le tuer. Pour échapper à toute poursuite, il se tient im- mobile au milieu des roseaux, en retirant son cou de manière à se rendre invisible à son ennemi. Il est en effet très-difficile de l'apercevoir dans cette position, où l’on confond son cou et son bec avec les roseaux. Il ne se décide à prendre son vol que lorsque le chasseur est tout près de lui; il s'élève alors, en décrivant une spirale, à une telle hauteur qu'on le perd bientôt de vue. Les butors vivent principalement de petits poissons, de grenouilles, de souris, de vermisseaux et d'insectes. Leur voix reten- tissante, qu’ils font souvent entendre pendant qu'ils volent, ressemble à un croa, croa, souvent répété, et ayant quelque chose de sinistre. Mais c’est surtout dans la saison des amours que leur voix devient ronflante et fait presque autant de bruit que le mugissement du taureau, lorsqu'on les entend dans le silence de la nuit. L’on prétend que, pour pousser ce cri, ils se cachent dans les roseaux, leur séjour favori, et qu'ils plongent leur bec dans la vase pour donner plus de force à leur voix, qui devient alors si sonore qu'on l'entend à une demi-lieue. Ils répètent ce cri : ui-proum, Ui-proum, cinq ou six fois de suite, et leur gosier se dilate considérable- ment au printemps par les efforts qu'ils font en criant. Ils nichent dans les roseaux, et leur nid se compose également de ro- seaux et de leurs tiges, qu'ils recouvrent d'herbes. Leur ponte, qui a lieu en mai, dépasse rarement Ie nombre de trois, quatre, ou cinq œufs. La femelle couve seule, et le mâle pourvoit à sa nourriture pendant ce temps et quelquefois la récrée en lui donnant un concert de son mugissement. e, ( 207) BETOR PETIT. BÜTAURUS MINUTUS, voi. LITTLE DBITTERN. — KLEINE ROHRDOMMEE.. Temm., t. II, p. 584. — Gould., t. IV, pl. 284. — Naum., t. IX, pl. 257. — Degl., t. II, p. 447. — Thien., pl. XV, fig. 7.—De Selys-Longch., FAUNE BELGE, no 224, — Malh., Faune Sicizr, p. 175. — Savi, ORNITH. ToscanA, t. IT, p. 558. — V. d. Müble, Orniru. GRIECHENLANDS, n° 257.— Malh. Ois. D'ALGÉRIE, P. 20. — Rüpp., Ve. N. O. AFRIKA’S, no 434. — ARDEA MINUTA, Linné. — A, pa- NUBIALIS € SOLONIENSIS, Lath. — ARDEOLA MINUTA, Bonap. — A. NÆvra et PUSILLA, Brehm. — Bo- TAURUS RUFUS, Briss, On rencontre ce butor dans différentes parties de l'Asie et dans quel- ques pays de l'Afrique. En Europe, il habite principalement le Midi; on le trouve également sur tout le littoral de la mer Noire et de la mer d'Azof: il vit aussi en Turquie, en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Espagne et en France. Dans quelques parties de l'Allemagne, de la Hollande et de la Belgique, il est très-commun; mais il se montre rarement dans la Grande-Bretagne et en Suède. Les butors petits ont à peu près les mêmes mœurs que les butors vulgaires ; comme eux, ils habitent dans les ro- seaux, et ne se plaisent que dans les marais d’une certaine étendue ; ils fréquentent aussi les grands élangs, environnés de bois, d’aulnes ou de saules, sur les branches inférieures desquels ils aiment à se poser de temps en temps. Îls ne se montrent jamais en plein Jour, à moins d'y être for- cés, car ils dorment la plus grande partie de la journée cachés dans les roseaux. Ce n’est guère qu’à la tombée de la nuit, qu'ils renaissent à la vie, et ils sont alors en mouvement pendant toute ja nuit jusqu'au matin. Comme les butors vulgaires, ils font aussi entendre leur voix au prin- temps, mais elle n’est pas aussi retentissante. Leur nourriture se compose de petits poissons, de grenouilles, de limaçons, de vermisseaux et d’in- sectes. Le butor petit est d’un abord difficile, et les roseaux, sa résidence habituelle, le rendent pour ainsi dire invisible Sa chasse est par conséquent difficile, et exerce au plus haut degré la patience du chasseur. Le chien qu'on lance à sa poursuite pour le faire lever, n’a pas plus de chance, car l'oiseau, avec une adresse et une rapidité extraordinaires, grimpe de ro- seaux en roseaux, et parvient à se mettre en lieu de sureté, avant que le chien, qui ne peut le suivre avec la même vitesse, n'ait eu le temps de le rejoindre. Le chasseur désappointé, s'imagine que l'oiseau est parti, et il renonce à toute poursuite. Les femelles nichent ordinairement dans les endroits les plus inabordables, au milieu des plus épais fourrés de roseaux et de plantes aquatiques. Elles choisissent, pour y établir leur nid, une petite élévation entourée d’eau. La construction de ce nid est massive, et la partie inférieure se compose de tiges de roseaux et de racines forte- ment entrelacées, qu'elles recouvrent d'herbes et de feuilles desséchées. Leur ponte, qui a lieu en juin, est de trois jusqu'à cinq œufs. S'il arrive que quelqu'un s'approche du nid pendant que la femelle couve, contrai- rement à ses habitudes, elle se montre aussitôt et témoigne son inquiétude en grimpant avec agitation sur les roseaux, et en jetant des cris plaintifs. Si les petits sont déjà éclos, sa crainte redouble, et elle s'approche telle- ment de la personne qui vient la troubler ainsi dans son intérieur, qu'il est facile de l'assommer. Bi. ue 8 VA 7 Mn E CCE ( 208 ) Genre Bale. — Rallus, Linné. RALE D'EAU. RALLUS AQUATICUS, um. NVATEIR HMAFEL, — WASSETR-RALLIE. Temm., t. IL, p. 685. — Gould. t. IV, pl. 559. — Naum., t. IX, pl. 265. — Degl., 4. II, p. 264. — Thien., pl. XVIIL fig. 4. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 173. — Malh., Faune Siciee, P. 195. — Savi, OrnirH. ToscanA, 1. I, p. 574. — V. d. Mühle, Ornrrur. GRIECHENTANDS, n°205. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 62. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 21. Cet oïseau habite l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Hollande, la Belgique, la France et le nord de l'Asie. Il aime la solitude des marais bordés d’aunes et abondamment pourvus de plantes aquatiques; mais il évite soigneusement les lieux découverts, les étangs et les rivières où nulle végétation ne peut lui servir d'abri. Pendant le Jour il se montre fort peu, et ce n'est qu’à la dernière extrémité qu'il se décide à quitter sa retraite des marais. S'il veut se donner quelque mouvement, il court dans la vase et cherche dans un fourré plus épais une cachette nouvelle. Les flaques d’eau ne l’arrêtent pas ; il les traverse à la nage. li dort, pour ainsi dire, toute la Journée, et ce n’est guère que vers le soir, au crépuscule, qu'il semble renaître à la vie; un besoin continuel de changer de lieu semble alors s'emparer de lui; il va, il vient, il se choisit un nouvel asile Pour ny rester qu'un moment. Les lieux découverts, il les traverse en volant, mais après s'être donné tout ce mouvement, 1l finit ordinairement Par revenir à son ancien gîte en suivant le même chemin et en faisant entendre son cri aigu et perçant qui ressemble à un crréb, cribb, souvent répété. Les râles d’eau nous quittent en automne et voyagent pendant la nuit. Toutefois, l'approche de l'hiver ne les force pas toujours à s’éloi- gner; en France et en Belgique, par exemple. ils se contentent de changer de localité. Leur vol est lourd et pénible, et ils laissent pendre leurs jambes perpendiculairement pour s'élever avec plus de facilité. Ils vivent d'in- sectes, de larves, de limaçons, d’escargots et même de coquilles, dont les parties écailleuses leur facilitent la digestion. En hiver, faute d'insectes et de vermisseaux, ils se nourrissent des graines qu’ils trouvent sur les plantes aquatiques. Le râle d'eau aime la solitude et se tient pour ainsi dire constamment caché. Il est aussi très-rusé ; il est donc difficile de le faire lever, mais quand on est parvenu à lui faire quitter son gite, il n’est pas difficile de le tirer, à cause de son vol pesant. Quelquefois il lui ar- rive, en voulant se sauver, de se diriger vers un champ découvert, où, ne trouvant plus d’abri, il se laisse tomber à terre, tout étourdi, et ne trouve rien de mieux à faire que de se blottir contre une motte de terre, Sans chercher à se soustraire aux poursuites du chasseur, soit en courant avec rapidité, soit en prenant son essor. Ce râle emploie pour la construction de son nid, qui est scutelliforme, des brins d'herbe et des roseaux. 11 niche dans les marais sur des vieilles touffes de roseaux desséchés, ainsi que sur de petites élévations abritées par des saules. — Sa ponte est de six à douze œufs environ, et à peine les jeunes sont-ils éclos, qu'ils quittent leur mère pour aller chercher leur nourriture et une existence ailleurs. RE 0 PRE Per A He RS à 7.4 A CCC ( hole ( 209 ) Genre Poule d'eau. — Gallinaecte, Latham. POULE D'EAU ORDINAIRE. GALLINULA COM MUNIS, punors. COMMON GALLINULE, — GEMEINE TEICHHUMN. Temm., t. II, p. 695. — Gould. t. IV, pl. 342. — Naum., t. IX, pl. 270. — Degl., t. IF, p. 275. — Thien., pl. XVIIL, fig. 8. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n°174. — Malh., Faune SICILE, P. 195.— Savi, Ornrru. Toscana, t. II, p. 582. — Rüpp., VG. AFRIKA’S, no 479.— RaLLus cuLo- ROPUS, Nob. — Fuzica cHLoropus et F. FUSCA, Linné. —F. FISTULANS, GmMel. — SrAGNICOLA CHLO- ROPUS, LaCép. — GALLINULA MAJOR, Briss. — G. rLAvIPES et G. CHLOROPUS, Lath. Cet oiseau se trouve répandu dans toutesles parties du monde, et cen’est que dans les extrémités Septentrionales qu’il devient invisible. Il habite l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Hollande, la Belgique et la France. Dans quelques-unes de ces contrées, ilest même très-commun; mais il les quitte aux approches de l'hiver pour se diriger vers des climats plus doux. Cet oiseau vit principalement sur l’eau, et il lui faut des étangs entourés de roseaux où ombragés d'arbres. Ces oiseaux passent la plus grande par- tie de leur existence dans l’eau : ils sont d'habiles nageurs : ils plongent à de grandes profondeurs, savent même, lorsqu'ils sont poursuivis par le chasseur, nager sous l’eau, paraitre à la surface, et, pour se dérober en- tièrement aux poursuites de leur ennemi, ils s’accrochent à quelque plante, au fond de l’eau, et restent dans cette position pendant assez longtemps, sans éprouver le besoin de remonter pour respirer. S'il leur arrive d’être blessé mortellement, ils plongent encore, s’attachent à une tige de plante, et meurent ainsi; mais leurs refuges ordinaires sont les roseaux et autres plantes aquatiques, où ils se cachent Jusqu'à ce que tout danger soit passé. La recherche de leur nourriture les occupe aussi beaucoup; ils vivent principalement d'insectes, de larves, de limaçons, d'herbes fines, des graines et des semences qu’ils trouvent sur les plantes qui croissent an bord de l’eau. Lorsqu'ils sont à terre, ils savent courir avec une grande rapidité, et, quand ils veulent se reposer, ils grimpent sur une tige de roseau ou sur une branche peu élevée d’un arbre pour s’y poser; s'ils n’ont ni l’un ni l'autre à leur disposition, ils se contentent d’une motte de terre près du rivage. La femelle niche ordinairement au bord de l’eau, dans les roseaux, et elle ne souffre pas qu’une autre vienne s'établir dans son voisinage. Aussitôt qu’elle s'aperçoit qu'une autre femelle se dispose à construire son nid près du sien, elle l'attaque avec acharnement, s’élance sur elle, et l'oblige à prendre la fuite. La poule d'eau place son nid avec beaucoup d'adresse dans les l'OSEAUX, Mais à une certaine élévation, de manière que, si l’eau venait à monter, sa couvée ne füt point submergée. Ce nid est con- struit de tiges de roseaux ; l'intérieur en est garni de mousse et de feuilles sèches. Sa ponte est de sept jusqu’à dix œufs, et, pen de temps après l’éclo- sion, les parents conduisent les petits à l'eau pour leur apprendre à nager, à chercher leur nourriture et à se cacher en cas de danger. Les poules d’eau pondent deux fois, et, lorsque le père et la mère conduisent les petits de la seconde couvée à l'eau, ceux de la première viennent les trouver, et assistent leurs parents dans l'éducation de leur nouvelle famille avec une tendresse vraiment touchante. D. AM OA ù \ jan © (0) L 11 ar re, D à # 64 4 | 4 LA, LE CEE? d'A: PA Pr ;)| (210) Genre Crex. — Crex, Bechstein. CREX DES PRÉS. CREX PRATENSIS, pecusrein. LAND HALLE. — WIESEN KNARMREIN. Temm., t. IL, p. 686. — Gould., t. IV, pl. 541. — Naum., t. IX, pl. 236. — Degl., t. II, p. 266. — Thien. pl. XVIIL, fig. 5. — De Selys-Longch,, FAUNE BELGE, N° 109. — Malh., FAUNE SICILE, p- 194. — Savi, Ornirn. Toscana, L. IT, p. 374. — v. d. Mübhle, OrNITH. GRIECHENLANDS, n° 9201. — Rüpp. VG. N. O. AFRIKA’S, n° 475. — GALLINULA GREX, Lalh. — OrrycomerrA CREXx, Ray. — RaLLus GENISTARUN, Briss. — R. CREX, Linné. Ce crex se trouve dans toute l'Europe et dans plusieurs contrées de l'Asie. C’est un habitant des ZOneS tempérées, et on le rencontre beau- coup en Allemagne, en Hongrie, en ltalie, en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et en Hollande. Il se plaît dans les prairies voisines des champs de blé ou de trèfle parsemés de broussailles. Comme tous les oiseaux de passage, il nous quitte à l'approche de l'automne pour aller hiverner sous un ciel moins rigoureux. 1] voyage pendant la nuit, et on l'aperçoit rarement pendant qu'il fait jour; mais, dans les nuits tièdes et claires, on entend fréquemment sa voix; son cri : repp repp, souvent répété, produit un effet singulier dans le silence des nuits. Son vol est pesant et il cherche à suppléer par la rapidité de sa marche à la lenteur de son vol: il court en S’allongeant, se coule par-dessous les herbes et pa- rait plutôt glisser que marcher ; à peinele prendrait-on pour un oiseau, tant Sa marche est rapide. Il ne monte Jamais sur les arbres et se tient presque toujours par terre, car il y trouve un abri facile sous les plantes et dans les broussailles. La chasse de ces crex est difficile; leur naturel craintif, les rend très-rusés, et ce n’est guère qu'avec un bon chien qui sache les faire lever, qu’on peut espérer de Les tirer pendant qu'ils volent. Ils vivent d'insectes, de larves, de vermisseaux et de graines de graminées. On les appelle aussi rois des cailles, parce qu'ils arrivent à la même époque que les cailles et qu'on les rencontre fréquemment dans les mêmes en- droits. La femelle du crex niche dans les herbes ou dans un champ de trèfle, ordinairement au commencement de juin. L’herbe ayant alors acquis sa plus grande hauteur, il lui est facile d'y cacher son nid, qu’elle place dans une excavation peu profonde; elle en garnit l’intérieur de feuilles, de mousse et de racines. Sa ponte est de cinq jusqu'à neuf œufs, quelque- fois, mais rarement elle en a jusqu'à douze. Les petits, quoique ne sachant pas encore voler, savent déjà très-bien s'échapper en cas de surprise, el il est difficile de les attraper, (211) Genre Marouelle. — Porzana, Vieillot. ne MAROUETTE TACHETÉE. PORZANA MACULATA, ousois. SPOTTED CRAKE, — CGESPRENKELTE SUMPFMHUMN. Temm., t. II, p. 688. — Gould., t. IV, pl. 543. — Naum., t. IX, pl. 267. — Degl. t. II, p. 268. — Thien., pl. XVIIL fig. 6. — De Selys-Longchamps, FAUNE BELGE, N° 172. — Malh., Faune SICILE, p. 194. — Savi, OrxiTH. Toscana, t. Il, p. 376. — V. d. Mü N° 202. — GALLINULA PORZANA, Lath.—RaALLUS PORZANA, LATA, Brehm. — ORTYcoMETRA PORZANA, Bonap. — 0. ble, VG., GRIECHENLANDS , Linné. Crex PorzanA, Lichst.-— C. macu- MARUETTA Ray.— PORZANA MARUETTA, Vieill. Cet oiseau ne vit que dans les climats tempérés ; 1l habite l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, la France, la Belgique et la Hollande; souvent on le rencontre aussi dans quelques parties de l'Asie et même de l'Afrique. On le voit peu dans le nord de l’Europe. 11 se tient dans les marais ou dans les prairies marécageuses abondamment pourvues de roseaux, de plantes aquatiques et d'arbres où il puisse trouver une retraite sûre pour y passer la journée dans l’immobilité et la solitude. C’est avec peine que le chas- seur parvient à le dépister et à le faire lever, car il trouve fréquemment moyen d'échapper en courant avec rapidité dans les roseaux et les joncs où l’on ne peut le suivre. Rarement il cherche à s'échapper en s’envolant, car son adresse à disparaître au milieu des plantes aquatiques, soit en courant ou en nageant, est vraiment incroyable et bien supérieure à sa dextérité à voler. Comme nous l'avons déjà dit cet oiseau aime la solitude, et il est rare d’en voir plus de deux ensemble. Leur voix a un ton remar- quable. C’est toujours vers le soir qu'on les entend, et ils continuent leurs cris jusqu'à ce qu'il fasse tout à fait nuit. Vers l'aube matinale on les entend de nouveau, mais ils redeviennent silencieux peu après le lever du soleil. Ils cherchent leur nourriture dans les marécages et les terres fangeuses, et vivent principalement d'insectes, de larves, de lima- çons, de vermisseaux et des graines des plantes aquatiques. Ils nichent dans les marais ou sur les bords des grands étangs. S'ils ne peuvent trouver un emplacement bien sec, ils suspendent leur nid au milieu des Joncs et des roseaux. Ce nid, toujours solidement construit avec des ro- seaux et des herbes, est scutelliforme, et l'intérieur en est garni d herbes fines. La femelle pond ordinairement vers la fin de mal; elle à depuis neuf jusqu’à quinze œufs, et pour mieux abriter sa couvée, elle recouvre, en forme de bosquet, le nid avec les feuilles des plantes qui l'environnent. Par cette précaution, elle le rend pour ainsi dire invisible, et le chasseur le plus expérimenté a de la peine à le découvrir. A ee A Leu L LE AA au, Hu ( 212) MAROUETTE POUSSIN. PORZANA PUSILLA, puois. LITTLE CRAKE. — KMENHINE SUMPFHURN. Temm., t. II, p. 690. — Gould., t. IV, pl. 545. — Naum.. . IX, pl. 268. — Degl., 1. IE, p. 270. Thien., pl. LXXIIL, fig. 5. — De Selys., no 170. — Savi, OrniTH. ToscaNA, 1. IL, p. 379. — v. d. Mülhe, ORNiITH. GRIECHENLANDS, n°303. — RaALLUS MINUTUS. —R. pusiLLUS, Pall. — R. PARvUS, Scopoli.— R. rEvrousir, Vieill. — GALLINULA FOLJAMBIT, Montag. — G.pusiLLa, Bechst. — G.pARvA et MINUTISSIMA, Brehm. — ŒCREx. PUSILLA, Lichtenst. — OnTyGOMETRA PUSILLA, Bonap. — O. MINUTA, Keys et Blas. — ZAPORNIA MINUTA et PORZANA MINUTA, Bonap. Cet oïseau est un habitant de la Crimée, de la Russie méridionale, de la Turquie, de la Hongrie et de l'Italie ; on le rencontre aussi dans quel- ques localités de l'Allemagne, mais il se montre rarement en France et en Hollande, et encore plus rarement en Belgique et en Grande-Bretagne. Cette marouette nous quitte vers la fin d'août ou au commencement de septembre pour ne revenir qu'en mai. Elle fréquente les marais et les étangs, ainsi que les rives des fleuves abondamment pourvus de roseaux et autres plantes aquatiques dans lesquelles elle puisse facilement trouver une cachette. Elle se montre peu, et pour cette raison on la croit plus rare qu'elle ne l’est effectivement. Ses endroits favoris, lorsqu'elle veut prendre l'air et se donner du mouvement, sont les prairies marécageuses entrecoupées d'épais buissons où les chasseurs ne peuvent la suivre qu'avec beaucoup de difficultés. La chasse des maroucttes exige donc une patience à toute épreuve et ne peut se faire avec succès que lorsque le chasseur sait guetter pendant des heures entières le moment de leur levée. Elles aiment à se poser sur les tiges des plantes qui surnagent dans les marais ou sur les roseaux au milieu de l'eau, sont d’habiles naseuses, el savent au besoin plonger avec beaucoup de dextérité. Lors- qu'on les force à se lever, leur vol est rapide, bien qu'il soit peu assuré et même tremblant; elles ne volent pas loin et ne tardent pas à trouver une nouvelle cachette dans les roseaux. Les marouettes poussins vivent principalement d'insectes, de larves et de vermisseaux aquatiques qu'el- les cherchent dans la vase: elles mangent aussi les graines et les feuilles des jeunes plantes. Cet oiseau cache son nid dans les marais, au milieu des roseaux, il lui donne la forme d’une écuelle composée de jones et de feuilles entrelacées, dont il remplit intérieur d'herbes et de jeunes plantes bien sèches, et même, par surcroît de précaution, recouvre le tout d'une espèce de dôme formé de feuillages. I est donc difficile de découvrir ce petit berceau flottant, autrement que par un effet du hasard. Sa ponte est de six à dix œufs. PTIT. ot à DENT Ernie LS NN PILONe , 47 / 02 PNA te Li ébtite ( 215) — 2 © MAROUETTE BAILLON. PORZANA BAILLONT, ousors. BAILLON’S CRAKE. — BAILLONISCHES SUMPFHURNX., Temm., t. II, p. 692. — Gould., t. IV, pl. 544. — Naum., t. IX, pl. 269. — Degl., t. II, p. 272. — Thien., pl. LXXIIE, fig. 2. — De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 171. — Malh., Faune Sicise, D. 195.—Savi, Ornirn. Toscana, t. IE, p. 580. — v. d. Mübhle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 204.— Rüpp., Ve. N. O. ArrikA’s, no 477. — RALLUS BAILLONII, Vieill.— R.STELLARIS, Temm. — CRrex BAILLONIT, Selby. — C. PYGNÆA, Naum. — GALLINULA PYGMEA, Schinz. — G. BAILLONI, Vieill. — — ZAPORINA BAILLONI, Gould. — ORTYGOMETRA PYGMÆA, Ray. — O, BaizLonni, Steph. — Porzana PYGMÆ, Bonap. Cette marouette est un habitant des contrées méridionales; on la ren- contre en Grèce, en Italie, en Dalmatie, en Espagne et dans le midi de la France; on la voit aussi dans le sud de l'Allemagne, mais rarement en Belgique. Elle vit aux bords des étangs et des grands marais où les aulnes, les roseaux et les herbes aquatiques croissent en abondance, pour qu’elle puisse s’y cacher à son aise, car elle redoute beaucoup les endroits dé- couverts. Comme elle nage avec beaucoup de dextérité, les plus grandes flaques d’eau ne l’arrêtent pas ; elle ne plonge qu’en cas de danger. Elle court avec une légèreté inconcevable sur les plantes aquatiques pour y chercher sa nourriture qui consiste en insectes, larves, vermisseaux aqua- tiques et de petits coquillages. Poursuivie par un chasseur, elle déploie une adresse et une ruse extraordinaires pour lui échapper; et si, dans sa fuite, elle rencontre un buisson, elle y monte et de cette manière met les chiens en défaut. C’est seulement lorsqu'elle est serrée de près et sur le point d'être prise, qu’elle se décide à se lever. Son vol est bas, faible et tremblant en quelque sorte; elle ne vole qu'à de petites dis- tances pour de nouveau s'enfoncer dans les herbes aquatiques, où elle est toujours sûre de trouver un abri. Ces marouettes ont un caractère peu sociable; elles mènent une vie solitaire et sauvage. Quant à leur voix, on ne l'entend guère pendant le jour, c’est seulement vers le soir que leurs cris viennent rompre le silence du crépuscule. C’est aussi dans ce mo- ment qu'elles se lèvent, et leur vol est même assez élevé alors. A l'époque de leur migration, elles voyagent pendant la nuit, seule ou par couple. La femelle construit son nid entre les roseaux, avec des feuilles étroitement entrelacées qu'elle recouvre d'herbes fines et bien séchées. Ce nid, soli- dement fait, est pour ainsi dire suspendu au milieu des plantes aquati- ques, et pendant tout le temps que dure l’incubation, la femelle est oc- cupée à joindre ensemble toutes les feuilles qui entourent son nid, de manière à former au-dessus de sa tête un toit de verdure qui la dérobe à tous les regards. Sa ponte est vrdinairement de sept ou huit œufs. dr MAR OU His 4 sat Lee Al Age 11 si L à i L ( n l i tif LLEU À PL mA. Er ce Cp ONE RER TE LPC pa Née, res 4 sr , . > Genre Cincle. — Cinclus, Bechstein, — 25) @ CINCLE D'EAU. CINCLUS AQUATICUS, BEcusTEin. WATER OUZEL. — WEISSKENLIGE WASSER-SCHWATZER, Temm., t. IL, p. 177. — Gould., 1. II, pl. 83. — Naum., 2. LIT, pl. 91. — Degl., t. 1, p. 447. — Thien., pl. VI, fig. 4. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 102.—Malh., FAUNE SICILE, p. 58.— Savi, OrnrTu. Toscana, p. 200.—V. d. Mühle, OrNITH. GRIECHENLANDS, n° 1 11.— STURNUS CINGLUS, Linné. — Turpus cncLius, Lath. — MErRuLA AQUATICA, Briss. — AQuaTILIS cINCLUS, Mont. — HyproBATA ALBICOLLIS, Vieill. Cet oiseau habite presque toutes les contrées de l'Europe; on le ren- contre aussi dans l'Asie septentrionale, jusqu’à la presqu'ile de Kamtchatka, et dans le nord de l'Amérique. Les cincles d’eau aiment le voisinage des ruisseaux clairs et limpides qui descendent des montagnes et forment des cascades. Ils savent plonger avec une adresse remarquable, et, lors- qu'ils sont dans l'eau, ils ouvrent leurs ailes et les font aller comme des rames; souvent ils se tiennent tout à fait au fond de l’eau et ne remon- tent à la surface qu'à de courts intervalles pour reprendre haleine. Ils ne se posent jamais sur les arbres, mais préfèrent se mettre sur une pierre entourée d'eau ou sur une branche basse suspendue sur l’eau. Le chant du mâle a quelque chose de particulier : c’est un gazouillement entre- mêlé de ronflements retentissants. C’est surtout en hiver, quand le temps est clair, quil fait entendre sa voix. La chasse au cinele d’eau est difficile, car il est d'une timidité extrême, et rien n’égale sa prudence et sa cir- conspection. Aussitôt qu'il aperçoit un chasseur, il disparait sous l'eau. Au bout de quelques minutes, il remonte pour prendre l'air, mais à peine le chasseur a-t-il le temps de le reconnaitre, que l'oiseau plonge de nou- veau, reste pendant quelques instants sous l'eau et ressort dans une di- rection opposée pour s'envoler à tire-d'ailes en rasant la surface de l’eau. Il supporte les plus grands froids sans en éprouver le moindre inconvé- nient et sans que sa gaieté et sa bonne humeur en soient altérées. Il nage sous la glace, cherche sa nourriture dans l'eau, vit d'insectes, de vermisseaux et de larves, rarement des petits poissons. La femelle con- Struit son nid au bord de l'eau dans les trous qui se trouvent sous les racines des arbres, ou dans les fentes des rochers ; elle s'installe aussi quelquefois sous les arches des ponts. Si elle ne peut trouver un creux ou un enfoncement pour y abriter son nid, elle lui donne la forme d'un ballon, en laissant sur le côté une petite ouverture qui lui sert d'entrée ; elle le construit solidement avec de la mousse et de la paille et elle en ta- pisse l’intérieur d'herbes et de feuilles sèches. Sa ponte ordinaire est de quatre à six œufs. DER 7, Cr locritruteslEc ba er : load din v (245 ) Genre Hésurvirostre. — Recuwrvirostra » Linné. © RÉCURVIROSTRE AVOCETTE. RECURVIROSTRA AVOCETTA, uinné. AVOCET. — AVOSETT-SABLEIR, Temm., t. I, p. 590. — Gould., t. IV, pl. 318. — Naum., t. IX, pl. 235. — Degl., t. Il, p. 256. — Thien., pl. XVI, fig. 2. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 190. — Malh., FAUNE SIcILE, P. 195. — Savi, Ornirn. Toscana, 1. IL, p. 566. — V. d. Mühle, OrNITH. GRIECHENLANDS, n° 221. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 20. — Rüpp. Ve. N. O. ArrikA’s, n° 464. — RECURVIROSTRA FIS- SIPES. Brehm. L'Asie, l'Europe et l'Afrique sont la patrie de cet oiseau; mais c’est surtout en Afrique qu'il est le plus répandu, car on l'a observé depuis l'Egypte jusqu'au cap de Bonne-Espérance. On le trouve aussi fréquemn- ment en Sibérie, en Tartarie et sur tout le littoral de la mer Noire; mais en Hollande, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique et en France, il ne se montre que sur les côtes. En un mot, il préfère les bords de la mer, et ne s’en éloigne que fort rarement. Toutefois, on en tua un sur le grand étang de Saint-Josse-ten-Noode, près de Bruxelles, au mois d'octobre 1854. Les récurvirostres fréquentent également les plages que la mer laisse à sec lorsque la marée est basse; ils aiment à en parcourir la vase et à s'y vautrer en quelque sorte; mais à la marée montante, ils se rctirent vers l'intérieur des terres et s’établissent momentanément sur les bords de quelque étang ou marais, en attendant que la retraite de la mer leur permette de retourner à leur ancienne place. C’est aussi au bord de la mer qu'ils trouvent leur nourriture ; ils vivent principalement de ver- misseaux aquatiques, de frai de poisson, de jeunes crabes, d’insectes et de larves, et pour les attraper, ils suivent un procédé aussi ingénieux que singulier; ils passent leur bec, un peu entr’ouvert dans la vase, en l'incli- nant par un mouvement rapide tantôt à gauche, tantôt à droite, de ma- nière à saisir Lout ce qui se trouve sur son passage. Dans les marais, on les voit souvent dans la vase jusqu’au ventre, et, s'il y a des flaques d’eau, ils les passent à la nage, car ils nagent en perfection et accompagnent leurs mouvements d'un hochement de tête qui est fort gracieux. D'un caractère sociable, ils se réunissent par troupes quand ils veulent émigrer. Leur cri est clair, sonore; c’est une espèce de qui, qui, quelquefois putt, pute, qui n'est pas désagréable et qu’on entend mème d'assez loin. Mais leur thnidité est excessive, et, comme ils ont une vue très-perçante, il est dif- ficile de les approcher à portée de fusil sans être vu. Leur chasse est par conséquent fatigante, et exerce au plus haut degré la patience du chasseur. La femelle niche au bord de l’eau; elle aime les rivages plats et cou- verts de verdure, mais elle est rarement seule; ordinairement il y en a plusieurs ensemble, et elles établissent leurs nids à une petite distance l'un de l’autre. Une petite excavation, garnie de quelques feuilles sèches, de brins d'herbes et de racines, leur suffit pour y faire leur ponte, qui est de trois où quatre œufs. Le mâe et la femelle se relèvent réciproque- ment pour couver, et lorsque les petits sont éclos, les parents leur pro- diguent les soins les plus tendres; si quelqu'un s'approche de leur couvée, ils voltigent autour d'elle en poussant les cris les plus lamentables. mn À | tn" LI We LONÉ ra MENT (CR (26) Genre Phalarope. — Fhalaropus, Briss. PHALAROPE HYPERBORÉ. PHALAROPUS HYPERBOREUS, BEcHsTEIN. RED-NECHESD PHALAROPE. — ROTHMHALSIGER WASSERTRETER, Temm., t. I, p. 709. — Gould, t. IV, pl. 336. — Naum., t. VII, pl. 236. — Degl., t. Il, p. 246. — Thien., pl. XVII, fig. 10. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 191. — Meis. et Sching,, VG., Scuwerz, n° 295.—Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 37.— Holb., ORNITH. GROENLANDS, p. 41.— TRINGA HYPERBOREA et FUSCA, Linné.— T. LOBATA, Brün. —LOBIPES HYPERBOREUS, GuV. — PHALA- ROPUS CINEREUS et FUSCUS, Briss. — Ph. WiLLiANsr, HAW. — PH. ANGUSTIROSTRIS, Naum. Cet oiseau habite, en Europe, en Asie et en Amérique, les bords et les iles de l'Océan Glacial arctique. On le rencontre aussi beaucoup dans toute la Sibérie, dans l'Islande, la Laponie et le Groenland ; il a même été vu, par les navigateurs. au milieu des énormes glaçons qui flottent dans la mer Glaciale. Aux approches de l'automne, il se retire sur les côtes de la Suède, du Danemark et de la Grande-Bretagne; mais on ne le voit que très-rarement en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en France. Il vit, tantôt sur les bords de la mer, et tantôt en pleine mer, à une distance assez grande du rivage. Son vol est rapide ; il déploie beaucoup d'adresse dans ses évolutions aériennes; 1l brave les plus grands froids, et ne parait nulle- ment en souffrir, malgré la structure délicate de son corps. Les phalaropes hyperborés séjournent, pour ainsi dire, continuellement sur l'élément bu- mide, le traversent en tout sens ; quand ils sont fatigués de voler, ils des- cendent et se mettent à nager avec une adresse et une grâce charmantes. À bout de leurs forces, ils se laissent aller à la dérive, comme une barque sans rameurs, en suivant toutes les ondulations des vagues qui les pous- sent devant elles, en les berçant mollement comme pour les inviter au sommeil. Loin d’être timides, comme beaucoup d'oiseaux, ils se font, au contraire, remarquer par leur hardiesse, et ce n’est que lorsque la mer est excessivement houleuse ou agitée par la tempête, qu'ils se réfugient vers le rivage; ils cherchent alors quelque baie solitaire pour s’y abriter. Comme ils ne se laissent pas vite intimider, le chasseur peut facilement s'en approcher à portée de fusil et en tuer plusieurs avant qu'ils ne son- gent à fuir. Ces oiseaux cherchent leur nourriture au bord de l’eau, dans la vase; ils vivent principalement de vermisseaux aquatiques, d'insectes et de larves. Leur voix est sonore et stridente; c’est un trrr, turrr, qui a quelque chose de saccadé et qu’on entend même de loin. Vers la fin de mai, ils quittent la mer et cherchent, même quelquefois fort loin dans l’intérieur des terres, un endroit convenable pour nicher. Le mâle et la femelle s'aiment avec beaucoup de tendresse, et ne se quit- tent, pour ains! dire, pas un instant; ils nagent et perchent ensemble. S'il arrive qu'un autre mâle vienne interrompre leur tête-à-tête, il est reçu à coups de bec, chassé et poursuivi, même à la nage ; et l’on voit souvent les deux mâles se livrer des combats acharnés dans l’eau, et quelquefois dans l'air, pendant qu'ils volent. La femelle construit son nid près de l'eau, dans une petite excavation entourée d'herbe ; elle en garnit l'inté- ricur de racines et de brins d'herbe bien secs. Sa ponte ordinaire est de quatre œufs, et lorsque les petits sont éclos, le père et la mère en ont le plus grand soin, et rien n’égale leur inquiétude lorsque quelqu'un s'ap- proche de leur couvée. pe L'a0 ce (be: A VAE cu Ainuge D, Le Le L ALES) ep" (211) PHALAROPE PLATHYRHYNQUE. PHALAROPUS PLATHYRHYNCHUS, reumnor. FLAT-BILLEI PHALAROPE. — PLATTSCHNABLIGE-WASSERTRETEIR . Temm., t. Il, p. 712.— Gould. t. IV, pl. 537.— Naum., t. VILL, pl. 237. — Degl., t. Il, p. 249.— Thien., pl. LXUL, fig. 4.— De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 191. — Savi, OrniTH. ToscanA, t. If, P. 15.— Faber, IsLANDISCHE ORNITH., D. 98.—D" Rich. et Swains., FAuNA por. AMERJCANA, p. 407 — Holb., ORnitn. GROENLANDS, p. 41. — TRiNGA FULICARIA, Linné. — T. cLacraLis, T. LOBATA et T. HYPERBOREA, Ginel. — CRYMoPHILUS RUFUS, Vieill. — PHALAROPUS RUFESCENS, Briss. — PH. FuLi- CARIUS, Bonap. — Pa. GLAGIALIS et PH. LOBATUS, Lath. — P. RUFUS, Bechst. Le phalarope est également un habitant des contrées septentrionales et on ne le voit guère que dans les latitudes les plus élevées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Il fréquente les iles de la mer Glaciale, et on le rencontre aussi beaucoup en Sibérie; mais il ne se montre que rare- ment en Allemagne, en France, en Italie, dans la Grande-Bretagne et en Belgique; on doit le considérer comme un oiseau moins rare que le phalarope hyperboré (4). IL vit presque toujours sur les bords de la mer où sur la mer même, et il peut supporter les froids les plus rigoureux sans en souffrir. Dans les mers glaciales on voit souvent ces phalaropes, réunis en petites bandes, voltiger et jouer au milieu des bancs de glaces. Habiles et hardis nageurs, ils sont pour ainsi dire constamment dans l'eau, malgré le froid extrême de cet élément, et ils ne le quittent ordinai- rement que pour quelques moments, car ils ne tardent pas d'y retourner pour se livrer à leur exercice favori. À l’époque de leur migration, ils quittent la mer et se montrent dans l'intérieur des terres, aux bords des lacs et des étangs. Ils vont alors par troupes ou deux à deux, et ils font dans les plantes aquatiques la chasse aux petits insectes. Ils ne sont nullement timides, et la vue d'un navire ne les fait point fuir; au contraire, ils s'en approchent, en font le tour, et si l'on cherche à les effaroucher, ils s’éloignent lentement et comme à regret; peu de temps après, 1ls reviennent et suivent le navire en nageant et en voltigeant. Sou- vent aussi, lorsqu'ils sont en pleine mer, onles voit tous ensemble se lever subitement s'envoler àunegrandehauteur, décrire un immense cercle, puis redescendre lentement sur la mer. Leur vol est mesuré et a quelque chose de majestueux. Cest au mois de juin et dans les contrées les plus septentrionales qu'ils font leur nid. Ils choisissent ordinairement pour l’établir une petite excavation, au milieu de l'herbe, située près d’un étang ou d’une rivière ; ils en garnissent l'intérieur d'herbes fines et de mousse. Leur ponte est de quatre œufs, rarement davantage. Ils prennent un soin extrême de leurs petits qui ne tardent pas à apprendre à bien courir et à se cacher dans l'herbe. Toutefois les parents ne les conduisent en pleine mer que lors- qu'ils sont déjà tout à fait élevés et qu'ils peuvent sy aventurer sans danger. (1) Dans l'espace de quinze années, je n'ai vu qu'une seule fois un phalarope hyperboré, tan- dis que j'ai eu plusieurs fois le phalarope plathyrhynque en ma Dossession, — M, le vicomte de Spoelbergh en possède également un qui a été tué dans les environs de Louvain. PIS. ( 248 ) Genre Foulque. — Fulica , Linné, FOULQUE NOIRATRE. FULICA ATRA, LINNE. BLACK-COOT. — SCHWARZES VWASSERMUIN. Temm., t. Il, p. 206. — Gould., t. IV, pl. 358. —- Naum., 1. IX, pl. 271. — Degl., 1. II, p. 280. — Thien., pl. XVIIL, fig. 9.—De Selys-Longch., FAUNE BELGE, no 175.—Malh., FAUNE SIciLE, p. 499. — Savi, OrniTa. Toscana, t. II, p. .— V. d. Mühle, Ornrru. GRIECHENLANDS, n° 207. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 21. — Rüpp., Ve N. 0. Arrik4’s, n° 481. — FyLica ATERRIMA, Gmel. — F. ÆTmopes, Sparm. Presque toute l'Afrique est la patrie de cet oiseau; on le trouve aussi en Asie et en Amérique; en Europe, on le rencontre à peu près partout. excepté dans les pays situés sous les latitudes boréales. Dans les climats plus doux du Midi, il reste toute l'année sans songer à émigrer ; même en Belgique, il reste également lorsque les hivers ne sont pas froids: mais il quitte, en automne, toutes les contrées où l'hiver est trop rigoureux pour se diriger vers le Midi. C'est en volant que les foulques font entendre leur voix, qui n’est pas fort agréable, quoiqu'on l’entende de fort loin : c’est une espèce de keuw, keuw ou kuw criard et monotone. Leurs endroits favo- ris sont les lacs et les étangs situés dans les lieux bas et entourés de ro- seaux et d'autres plantes aquatiques, afin qu'elles puissent s’y cacher tout à leur aise, mais elles restent la plupart du temps sur l’eau, et pour ainsi dire pendant la plus grande partie de l’année, car elles nagent en perfec- tion et savent aussi plonger. Ce n’est guère que la nuit qu'elles quittent l'élément humide pour mettre pied à terre, où elles se choisissent un en- droit bien sec pour y passer la nuit, pourvu toutefois qu'il soit entouré d'eau. Elles vivent principalement d'insectes et de vermisseaux aquati- ques, de larves, de limaçons, de frai de grenouilles ; elles avalent aussi les bourgeons, les fleurs et les graines des plantes qui croissent dans l’eau, ainsi que du sable. Les foulques noirâtres sont d’une méfiance et d’une prudence extrêmes, car ils savent distinguer l’homme inoffensif du chas- seur acharné à leur perte; aussi déploient-ils une très-grande adresse à éviter ce dernier, soit en passant d’un étang à un autre, en rasant l’eau avec rapidité et en battant des ailes pour accélérer leur fuite, soit en plongeant tout à fait et en se cramponnant à la tige d’une plante aqua- tique. Tout leur corps, la tête exceptée, est dans l’eau, et ils se main- tiennent dans cette position jusqu’à ce que tout danger soit passé. Leur accouplement a lieu de bonne heure, au printemps, et les mâles se livrent des combats acharnés pour la possession des femelles. Ils sont Honogames et se montrent très-jaloux de la compagne qu'ils ont choisie. Au mois d'avril, la femelle établit son nid entre des roseaux secs sur une hauteur entourée d’eau. Sur ceux-ci elle en entasse d’autres, et assez pour qu'ils puissent s'élever au-dessus de l'eau; l'intérieur du nid est garni de feuilles et de sommités de roseaux ; il est gros mais très-compacte, et peut même, en cas de crue subite des eaux, surnager sans aucun inconvénient pour la couvée, car l'eau n'y pénètre pas. Leur ponte est de sept jusqu’à quatorze œufs. Le mâle ne quitte pour ainsi dire pas un instant la femelle ; il l'aide dans le choix d’un emplacement convenable pour établir leur nid, puis ils le construisent ensemble et se partagent les soins de l'incubation. Lu h AL | Mit d 7 2 A 1 ibid Tr Lui HR ; "art x va noi LA A xt À , (# 4. 7 Te PP RS LA een. 2 Æ 2 A) Ole. 2 cage A du (219) Genre Grèbe. — Podiceps, Latham. GRÈBE PETIT PODICEPS MINOR, LATHAM. LATTLE GREBE. — KLEINE STEISFUSS. Temm., t. II, p.727. — Gould., £. V, pl. 392. — Naum., t. IX, pl. 277. — Degl., t. II, p. 307. — Thien., pl. XIX, fig. 4. — De Selys, Faune BeLGe, n° 510. — Malh., FAUNE SiciLE, p. 228. — Savi, Onnirn. Toscana, t. ILE, p. 17. — V. d. Mühle, Ornira. GRiecenLAnDs, n° 996. — — Malh., Ois. »'ALcémE, p. 22. — Rüpp., Vo. N. O. Arrix4’s, no 502. — CoLympus MINOR, Linné. — C.PyYRENAICUS, Retz. — C. FLUvIATILUS. — PopIcEPS PALLIDUS et PYCMEUS, Brehm. Cet oiseau se trouve répandu dans le centre et le midi de l'Europe. On le rencontre aussi en Asie et dans l'Amérique du Nord. L’Allema- gne, la Hollande, la Grande-Bretagne, la Belgique, la France et l’italie sont les pays qu'il fréquente le plus. Il vit ordinairement sur les rives solitaires des lacs et des étangs qui sont abondamment pourvus de ro- seaux et d’autres plantes aquatiques. A l'approche de la mauvaise saison, les grèbes petits quittent les pays où il règne un hiver trop rigoureux, et se dirigent vers le Midi; ils voyagent pendant la nuit, et par petites étapes, parce qu'ils éprouvent de la difficulté à voler, et qu’ils sont obli- gés de s'arrêter souvent. Ordinairement ils s’assemblent, vers le SOIr, Sur quelque étang où, en attendant le moment du départ, ils s'amusent à folâtrer dans l’eau. Ils essayent la force de leurs ailes ; ils s’excitent et s’a- gacent mutuellement, jusqu'à ce que les dernières lueurs du crépuscule viennent mettre un terme à leurs jeux. Alors ils s'élèvent tout d’un COUP, comme s'ils obéissaient à un signal, tous ensemble dans l'air, et s’éloignent à tire-d’aile du lieu qui fut le théâtre de leurs joyeux ébats; mais il arrive fréquemment qu'ils s’assemblent plusieurs soirs de suite, avant de se dé- eider à partir. Ces oiseaux vivent presque constamment sur l’eau; ils savent nager el plonger avec une dextérité remarquable. Ils vivent prin- cipalement d'insectes, de larves, de vermisseaux aquatiques, de petits limaçons et de frai de grenouilles. Ils mangent aussi les bourgeons, la graine et les feuilles de quelques plantes. Ils passent la plus grande partie de la journée à dormir dans les roseaux, et c’est seulement à la tombée de la nuit qu'ils s’éveillent pour se donner du mouvement. Leur cri ressemble à un bib bibil, répété souvent et avec monotonie. La timidité du grèbe petit est extrême, sa chasse n’est point facile ; car aussitôt qu'il aperçoit une chasseur, il plonge et passe à l'autre rive, où il se cache parmi les roseaux en se couchant dans toute sa longueur, le corps à moitié dans l’eau, en sorte qu'on n'en voit à la surface que le dos, le dessus de la tête et les yeux. Dans cette position, on le distingue difficilement; car il ne fait pas le moindre mouvement, jusqu’à ce que tout danger soit passé. En un mot, par son extrême adresse à plonger dans les moments critiques, il met la patience du chasseur à l'épreuve pendant des heures entières, et finit par se dérober entièrement à ses poursuites. La femelle fait son nid au milieu des roseaux: elle le construit avec des chaumes, des racines et des herbes, qu’elle entrelace solidement. Au commencement de mai, elle y dépose sa couvée qui consiste en trois ou cinq œufs, et lorsqu'il lui arrive de quitter pour un instant son nid, elle les recouvre soigneusement de litière. gl Arr mt Len Etre LT F) ne | AR LEP 4 ñ A Lou.» DE APTE : GRÈBE OREILLARD. PODICEPS AURITUS, Larnam. EAREB GREBE. — GEORRTE STEISSFUSS. Temm., t. IE, p. 725. — Gould., 1. V, pl. 591. — Naum., t. IX, pl. 276. — Degl., t. II, D. 505. — Thien., pl. XIX, fig. 3. — De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, N° 309. — Malh., Faune SICILE, p. 227. — Savi, Onnrru. ToscanA, t. LIL, p. 48. — V. d. Mübhle, Orniru. GRIECHENLANDS, n° 297. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 62. — CoLympus AURITUS, Linné. — Pomiceps nicri- COLLIS, Sunder. — P, RECURVIROSTRIS, Brehm. Cet oiseau, très-rare dans quelques contrées de l'Europe, est très-com- mun dans d’autres; ainsi on le voit beaucoup dans le sud de l'Allemagne, en Hongrie, en Italie, en Espagne et en France, tandis qu'il se montre peu en Belgique, en Hollande et en Grande-Bretagne. I] vit sur les bords marécageux et solitaires des Jacs et des grands étangs. 11 se tient constam- ment sur les eaux, plonge et page pour ainsi dire toute la journée. Ses mouvements sont très-vifs et il poursuit le poisson jusqu'à une grande profondeur. Pour reprendre haleine, il remonte à la surface de l’eau, puis il replonge de nouveau pour s’élancer à la poursuite de sa proie. Cette vivacité dans les mouvements, cette facilité à disparaître dans les profon- deurs des eaux pour remonter d’un autre côté sans être vu, rendent, comme on le conçoit aisément, sa chasse extrèmement difficile. Il faut le tuer du premier coup, car s'il n’est que blessé, il plonge et s'attache à quelque racine au fond de l’eau et y meurt. Ces grèbes cherchent leur nourriture dans les marais ; ils vivent principalement d'insectes, de larves, de frai de grenouilles, de jeunes grenouilles et rarement de petits pois- sons. [ls avalent fréquemment les plumes qui se trouvent sous leur ventre, probablement pour faciliter Ja digestion. En automne ils quittent nos contrées septentrionales pour aller au Midi. Ils voyagent pendant la nuit par bandes assez nombreuses, se réunissent quelques jours auparavant Sur un étang où ils attendent le moment propice au départ. Les grèbes oreillards nichent et construisent leur nid entre les roseaux, il est plat et informe, composé de tiges et de racines, de manière que, quoique à demi-plongé et comme flottant, il ne peut être emporté par l'eau. À peine le prend-on pour un nid en le voyant. La ponte est ordi- nairement de quatre ou cinq œufs, et l'incubation se fait par le mâle et la femelle alternativement, et ils restent après l’écloison avec leurs petits jusqu’à ce qu'ils soient en état de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins. re n > Pédi Es ÿ tt U ‘ , c) 9 7 6 ) #) Lee Cl'd til D Te. 2 rue CZ (221) GRÈBE CORNU. PODICEPS CORNUTUS, LaTram. DORNED GRERE. — GEMHORNTE STEISSFUSS, Temm., t. 11, p. 849. — Gould., 1. V, pl. 390. — Naum., t. IX, pl. 244, — Degl., t. IT, p. 505. — Thien., pl. XIX, fig. 1. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 340. — Savi, ORNITH. ToscaANaA, t. UM, p. 20. — Holbôll, Fauna GROENLANDS, p. 40. — CoLvmBus coRNurus MINOR, Briss. — C. oBscurus, Gmel. — C. CASPICUS, Less. — Ponicers oscurus et P. Casrious, Lath. — P. scLa- Vus, Bonap. — P. Bicorms, Brehm. — P. ARGTIQUS, Bojé. Cet oiseau hahite l'Amérique septentrionale, le Canada, la Floride, le Groenland et la Sibérie: mais on le rencontre aussi dans toutes les contrées boréales de l'Europe, telles que la Russie, la Suède, la Norwége et l'Islande. I] vit également en Grande-Bretagne, mais il se montre plus rarement en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en France. Le grèbe cornu se plait dans le voisinage des eaux, dans les lieux marécageux abondamment pourvus de plantes aquatiques, quoiqu'il fréquente aussi les étangs et les bords des rivières, surtout là où elles forment des anses bien abritées et solitaires. Ces grèbes, comme tous les oiseaux aquatiques, plongent, mais ne tardent pas à re- monter à la surface de l’eau. Ils volent beaucoup, comme tous leurs congénères, et l’aspect d'un chasseur ne leur inspire pas de crainte. Au lieu de plonger, après un coup de feu qui ne les atteint pas, ils s’envolent et n’en deviennent pas plus prudents ni plus prévoyants. Si un de leur troupe est blessé et tombe, il arrive fréquemment que les au- tres accourent et s’assemblent autour de leur compagnon, comme pour lui témoigner toute la part qu'ils prennent à son malheur. Quelquefois c'est le mâle ou la femelle d’un couple qui s'aime bien qui a été atteint, et alors la tendresse qu'ils se montrent donne lieu à des scènes tou- chantes. Celui qui survit s'agite, voltige et se lamente autour de son com- pagnon et ne veut pas le quitter. Leur nourriture, qu’ils cherchent en nageant ou en plongeant, consiste en insectes aquatiques, en larves et en vermisseaux. Pour la construction de leur nid, ils emploient des plantes aquati- ques fraiches, mêlées à d'autres qui sont à moitié pourries; les entre- laçant solidement ils en forment une masse sphérique qui surnage et qu'ils attachent aux jones ct aux roseaux pour que les eaux ne puis- sent l'enlever. Leur ponte est de quatre à cinq œufs; c'est bien rare lorsqu'il y en a six. # ACL di : j CA Co a 7e Cube. … Leone. GRÈBE À GORGE GRISE. PODICEPS CINEREOGULARIS, DUBOIS. GREV-THROATEM GREBE., — GBAUKEHLIGER STEISSFUSS, Temm., t. U, p. 720. — Gould. t. V, pl. 389. — Naum., t. IX, pl. 275. — Degl., t. II, p. 499. — Thien., pl. LXXIE, fig. 6. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 307. — Savi, OrnirH ToscanA, t. IT, p. 21. — Holbôll, Fauna GROENLANDS, n° 57. — Dr Rich. et Swain., FAUNA BOR. Am., P- 411. — Cozvmpus SUBORISTATUS, Jacq. — C. PAROTIS, Gmel. — PEDEAYTHYIA SUBCRISTATA, Pall. — C. RuBricozus, Linné. — Ponicers SUBRISTATUS, Jardine. — P. rugricouis, Latham. On rencontre cet oiseau dans les régions moyennes de la Sibérie, dans toute la Russie, en Gallicie, en Hongrie et dans quelques parties de l’AI- lemagne; mais on le voit peu en Italie, en France, en Grande-Bretagne, en Belgique et en Hollande. Ce grèbe se tient principalement aux bords des lacs et des rivières abondamment pourvus de roseaux et de plantes aquatiques ; il nage beaucoup et plonge souvent pour chercher sa nour riture, qui consiste en insectes, en larves, en petits poissons et leur frai. Peu timide, il ne le devient qu'après avoir essuyé le coup de feu du chasseur. Lorsqu'il couve, sa hardicsse pour défendre sa progéniture va jusqu'à l'imprudence; il s’oublie pour ne songer qu'à elle, et ce n’est qu'après que le chasseur a déjà plusieurs fois tiré sur lui qu'il se sauve enfin, soit en plongeant ou en se cachant dans les plantes aquatiques où on ne le trouve que difficilement. Il se remet néanmoins bien vite de ces émotions, lorsque le danger est passé. Sa voix est sonore, et il répète ses cris avec lenteur et en observant la mesure ; souvent il arrive aussi que la femelle répond aux cris du mâle, et rien ne saurait donner une idée de l'effet lugubre et saisissant qu'ils produisent. Ce duo entendu dans le calme des nuits, sur la surface silencicuse des eaux, est (out à fait propre à inspirer la terreur au campagnard Supersülieux. Bien que ces grèbes soient d’un caractère peu sociable, ils nichent quelquefois à plusieurs en- semble sur les bords du même étang. [ls s’entr’aident dans la construction de leurs nids, qui se composent d'une masse compacte de plantes aqua- liques, de roscaux et de boue pélris ensemble; au milieu se trouve un petit renfoncement, souvent à moilié rempli d'eau, dans lequel ils dé- posent leurs œufs. Le mâle et la femelle couvent Jour ét nuit, et se relè- vent réciproquement. üir LAS Î } anal, dy aopr RER Var 4 RU RU DEL ati AE es VS ——— ce D é—— - GRÈBE HUPPÉ. PODICEPS CRISTATUS, LarTran. CRESTED GREDE. — HMAUBEN STELISSFUSS. Temm., 1. 1, p. 717. — Gould., t. V, pl. 588. — Naum., 1. IX, pl. 272. - Degl., L. IE, p. 498. — Thien., pl. LXXIV, fig. 5. — De Selys-Longch., Faune BELGE, n° 506. — Malh., FAUNE SICILE, p. 226. — Savi, Ornirn. Toscana, t. INT, p. 25. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 298, — D' Rich. et Swai., Fauna Bor., Am., p. 410. — CoLvmpus crisrArTus, Linné. — C. coRoNATuS, Briss. - G. uRINATOR, Gmel. — LAPHAITHYA GRISTATA, Kaup. Cet oiseau se trouve répandu dans toute l'Europe, excepté dans les la- titudes élevées. On le rencontre aussi dans quelques contrées de l'Asie et dans le nord de l'Afrique. Les pays de l'Europe qu'il fréquente le plus sont le Danemark, la Grande-Bretagne, la Belgique, la Hollande, la France, l'Italie, la Hongrie et l'Allemagne. Il vit sur les bords de la mer et sur les lacs, mais aime surtout à se retirer au fond d’une baie, bien abritée et tranquille, formée par l'Océan. On le voit beaucoup aussi sur les caux stagnantes abondamment pourvues de roseaux et d’autres plantes aquatiques. Partout donc où il y a de l’eau, on est sûr de le rencontrer. Toutefois, on ne le voit jamais sur la haute mer, car il ne quitte pas le rivage. Comme la terre n’est pas son élément, il l’évite autant qu'il peut, et se tient pour ainsi dire constamment sur l'eau à une grande distance des bords; il y dort, y nettoie son plumage et s’y étale au soleil. Rien n'égale la vivacité de ses mouvements lorsqu'il est sur l’eau; il fend l'onde avec une rapidité inconcevable et plonge avec une grande dextérité; pendant la nuit il est presque constamment en mouvement. Son carac- tère est timide, craintif; la vue d’un homme le met à l'instant en fuite. Surpris à l'improviste, il plonge, nage sous l’eau et ne remonte qu’à une distance quelquefois de deux cents pieds de l'endroit où il a disparu. Si à cette distance il croit n’être pas encore en süreté, il plonge de nou- veau pour reparaitre beaucoup plus loin, de manière que les coups de fusil ne peuvent plus l’atteindre. Alors, heureux d’avoir échappé au dan- ger et tout fier de son adresse, il nage tranquillement et il examine son ennemi de loin. Les grèbes huppés vivent principalement d'insectes aqua- tiques, de larves et de petits poissons. Ils construisent leur nid avec des roseaux, des jones et d’autres plantes aquatiques, à moitié pourries, qu'ils vont chercher au fond'de Peau. Avec ces matériaux, ils forment une masse compacte qu'ils attachent aux roseaux environnants. Ce nid ainsi fait, quoique à demi plongé et comme flottant, ne peut être emporté par l'eau. La femelle y dépose trois ou quatre œufs, et lorsqu'elle quitte sa couvée pour chercher sa nourriture, elle la recouvre soigneusement de feuillages pour qu'on ne l'aperçoive pas. CL ge LCI 22 AT AE LTCCAACS Leg Æ LES EI OLA FU ADO Cule (224) Genre Plongeon. — Colymbus, Linné. PLONGEON À GORGE ROUSSE. COLYMBUS RUFOGULARIS, MEYER et WOLF, RED-THROATED DIVER. — ROSTROTHKEHLIGE MEERTAUCHER. Temm., 1. H, p.916. — Gould., 1. V, pl. 395 — Naum., t. XIE, pl. 529. — Degl., 1. II, p. 493, Thien., pl. XXVIL, fig. 6. — Savi, OrniTH. ToscaNA, 1. II, p. 30. — v. d. Mühle, n° 299. — Faber, ISLANDISCHE ORNiTH., p. 59. — Holb., FAUNA GROENLANDS, P. 79. — CEPPHUS SEPTENTRIO- NALIS, Pall. — EUDYPTES SEPTENTRIONALIS, Illig. — CoLympus SEPTENTRIONALIS, Linné. — C. Lune, Brün, — C. STELLATUS et C. sTRIATUS, Gmel. — C. BOREALIS, Lath. — C. MiCRORHYNCHOS, Brehm. Ce plongeon habite la Sibérie jusqu'au Kamtschatka, l'Amérique du Nord, le Groënland. la baie d'Hudson, le Labrador, d'où il visite le nord des États-Unis. En Europe, il se trouve assez communément sur la mer Blanche, en Russie, en Finlande, en Laponie, en Suède, en Norwége et aux îles Fœroë. Pendant ses migrations d'hiver, il visite l'Allemagne, la Hollande, la Belgique, la France et la Grande-Bretagne. Dans ces dernières contrées, ce n'est guère que des jeunes ou des individus en plumage d'hiver qu'on y a observés, et ce n'est que très-rarement qu'on y a vu des oi- seaux adultes en plumage d'été. Il vit aussi bien sur la mer que sur les lacs et les étangs, nage et plonge avec facilité, mais ne peut séjourner longtemps sous l’eau. Cet oiseau ne vient que rarement sur la terre ferme, où il se montre fort maladroit: mais, par contre, il s'élève de l'eau avec dextérité et à une grande hauteur. Sa nourriture favorite se compose de poissons et d'insectes aquatiques, moins souvent de grenouilles et de matières végétales. D'une nature très-curieuse, il se laisse approcher assez près, ce qui cause souvent sa mort. Sa chair n’est pour ainsi dire pas mangeable, car elle a un fort mauvais goût et une odeur d'huile de baleine très-prononcée, qui reste même après la préparation de la peau. Il niche au bord des lacs et des étangs solitaires, vers le milieu de juin. Le nid est fort simple: il est formé d’un tas de branchages entassés, sur lequel se trouve parfois une couche de plantes aquatiques. La femelle ne pond ordinairement que deux œufs, qu’elle couve alternativement ; mais le plus souvent l’un des deux se gâte. Peu de temps après l’éclo- sion, le petit est conduit sur l’eau sous la conduite de ses parents, où ils lui apprennent à chercher sa nourriture. Le mâle, toujours aux aguets, avertit, par un cri aigu, sa petite famille au moindre danger, et il tâche alors de s'échapper en plongeant. Tes CO A GOl pe notre RAR on SN ——— PLONGEON À GORGE NOIRE. COLYMBUS NIGROGULARIS, pusois. BLACK-THROATED DIVER. — SCHWARZKEHLIG-MEERTAUCHER, Temm., L. IL, p 915. — Gould., t. V, pl. 594. — Naum., t. XII, pl. 328. — Degl., L. Il, p. 490. — Thien., pl. XXVIL, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 304. — Savi, OrNiru. ToscANA, t. LIL, p. 28. — CrPpaus ARcTICUS, Pall. — EunyrTes ARCTICUS, [llig, — CozLvupus ARCTICUS, Linné. — C. Bautmcus, Horsch. et Schill. — C. MEGARHYNCHOS, Brehm. Ces oiseaux habitent la Russie et la Sibérie, et vont de [à aux îles Kouriles et au Japon pour y passer l'hiver. On les rencontre aussi dans l'Amérique du Nord, et ils sont communs en Suède, en Norwége et en Finlande; pendant l'hiver, ils viennent en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en France et en Grande-Bretagne, mais très-rarement en Italie. et encore n'est-ce que de jeunes individus qu'on y a pris. Ils se tiennent aussi volontiers sur la mer que sur d’autres grandes eaux profondes, ainsi que sur les grands cours d'eaux découverts. Ils nagent avec le corps fort enfoncé dans l’eau, de manière qu’on voit à peine la partie supérieure du dos. Ces plongeons sont fort timides, et ils tâchent de se soustraire aux poursuites du chasseur en plongeant aussi longtemps qu'ils le peuvent, mais dès queleurs forces sont épuisées, ils cherchent leur salut dans le vol. La chair à, comme celle de la plupart des oiseaux de ce genre, un goût désagréable et une forte odeur d'huile de baleine, que la peau conserve même après avoir été empaillée. Leur voix forte et retentissante s'entend sur l’eau à une grande distance. Ils se nourrissent la plupart du temps de poissons qu'ils retirent de l'eau en plongeant, ainsi que d'insectes aquatiques, moins souvent de grenouilles, pour lesquelles ils ne se mon- trent pas friands. Îls nichent vers la mi-juin dans les contrées du Nord, au bord des eaux solitaires ; le nid se compose ordinairement d’une excavation garnie de brins d'herbe, et quelquefois il s'y trouve une couche de plantes aquatiques. La femelle pond ordinairement deux œufs, à coquille épaisse et solide, dont la forme est tantôt plus arrondie, tantôt plus allongée. nl Ar TRS: HS LP TA ) ) | Hu A Res ( 226 ) — ss 6 en —— PLONGEON GLACIAL. COLYMBUS GLACIALIS, Line. NORTHERN DIVER. — EIS MEERTAUCHER. Temm., t. I, p. 910. — Gould., t. V, pl. 595. — Naum., L. XII, pl. 527. — Degl., t. IT, p. 488. — Thien., pl. XXVIT, fig. 4 — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 303. — Savi, ORNITH. ToscaNa, t. IT, p. 26. — Faber, IsLANDISGHE ORNITH. p. 57.— Holbôll, FAUNA GROENLANDS, p. 97. —MERGUS MAJOR, Briss. — EupyTes GLACIALIS, I1lig. — CoLynBus ToRQuATUS, Brün. — C. Maxmis, Brehm. Les contrées de la zone boréale sont la patrie de cet oiseau. Il ha- bite la Suède la Norwége, la Laponie, l'Islande, le Groenland et plusieurs autres parties du nord de l'Amérique, ainsi que le nord de l'Asie. À l'approche de l'hiver, lorsque le froid dans ces latitudes élevées de- vient plus intense, ils émigrent et se dirigent vers des contrées où il règne une température moins âpre. Dans les hivers rigoureux, on les voit même arriver sur les côtes de l'Allemagne, de la Belgique, de la Hollande, de la Grande-Bretagne et de la France. Toutefois, ce ne sont guère que les plus jeunes de cette espèce qui voyagent ainsi, pour se transporter vers les embouchures d’autres rivières où ils espèrent trouver une nourriture plus abondante que celle qu'ils ont dans le Nord. Ils vivent de poissons, et en détruisent un grand nombre dans les parages où ils s'établissent. On les voit des heures entières guetter leur proie, plonger pour l’attraper et l’avaler même pendant qu'ils sont encore sous l’eau. Le cri du mâle, haut et retentissant, S'entend au loin et produit un effet lugubre et saisissant lorsqu'il est répété par l'écho dans les falaises solitaires. C’est un how hou hou très-monotone, et auquel la femelle répond. Ces plongeons, vivant presque toujours sur l’eau, l'Océan est leur élément, et ils s’y livrent à tous les genres d'exercices: ils nagent, ils plongent et restent sous l'eau pendant cinq à six minutes; quelquefois on les voit dormir sur l'eau ayant leur tête cachée sous l'aile. Pour plonger, ils ne font point usage de leurs ailes, ils n’ont besoin que de leurs pieds. On les dit d’un naturel querelleur et peu sociable. Leur chasse est très- difficile, car ils plongent avec une telle promptitude, qu'ilsévitent le plomb, en disparaissant à l'éclair du feu au même instant que le coup part. Une fois effrayés, ils ne reparaissent plus, du moins à portée du fusil. Cette espèce de plongeon niche au mois de juin, sur les bords de la mer du Nord, et de l'océan Glacial. Leur nid se trouve par terre au milieu des broussailles;ilest construit sans art et se compose d’une couche épaisse de feuilles aquatiques desséchées. La femelle pond ordinairement deux œufs qu’elle couve en alternant avec le mâle. Ils s'aiment avec tendresse, et ont pour leurs petits beaucoup d’attachement. Chaque année, ils revien- nent nicher au même endroit, et, si l'un d’eux a été tué, le survivant y revient avec un nouveau compagnon. D 0] (227) Genre Fou. — Sula, Linné. 2e À Em FOU BLANC. SULA ALBA, MEYER sr WOLF. WHITE SOLAN. — WEISSE TéLPEL. Temm., 1. IE, p. 905. — Gould., 1. V, pl. 412, — Naum., t. XI, pl. 278. — Degl., L. II, p. 385.— Thien., pl. XX VII, fig. 3. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 268. — Faber, IsLANDIscnE Or- NITH., p. 84.— Holb., FAUNA GROENLANDS, P.78.— ANSER BASSANUS, Klein, — PELECANUS BASSANUS, Linné. — DysPoRuSs BASSANUS, IIlig. — SuLA BASSANA, Briss. — S. masoR, Brehm. — S. mAcuLa- Tus, Gmel. jeun. Les fous blanes sont répandus sur toutes les mers de notre hémisphère boréal, et on les rencontre en très-grand nombre sur les côtes maritimes de la mer du Nord, de l'océan Atlantique et de la mer Baltique. Ils aiment les hautes falaises battues par la tempête, les rochers dénudés et les îles arides situées au nord de l'Écosse; ils vivent principalement par mil- liers sur l'ile Bass; mais ils sont plus rares sur les côtes de France, de Belgique, de Hollande et d'Allemagne, où l’on ne voit guère que ceux qui y ont été jetés par la tempête. Une fois sur le continent, ils ne tardent pas à se diriger vers l'intérieur et à s'y égarer ; car, aussitôt qu'ils ont perdu la mer de vue, ils ne savent absolument plus ce qu’ils font, ils ne songent même pas à prendre aucune nourriture et passent au-dessus des montagnes et des vallées jusqu'à ce que, épuisés par la fatigue, ils tombent ; dans cet état, ils se laissent prendre et ne cherchent point à fuir. Ils mar- chent mal et c’est avec peine qu’ils savent rester debout ; mais à nager, à plonger et à voler, il y a peu d'oiseaux qui les surpassent. Ils vivent de poissons, et les harengs sont leur nourriture favorite. Pour les attraper, ils rasent, d’un vol rapide, la surface de la mer, et, aussitôt qu'ils aper- çoivent un poisson, ils s'arrêtent et se halancent pendant quelques in- Stants dans l'air; puis, tout d’un coup, ils plongent, souvent à trois, quatre pieds de profondeur, en fermant leurs ailes, et rarement un pois- son leur échappe. Ils sont très-voraces et ils digèrent facilement. Leur cri, qu'ils font souvent entendre, est un rab rab très-monotone. Ils ni- chent par bandes nombreuses sur les rochers au milieu de la mer. Leurs nids, composés de joncs et de plantes marines qu’ils recouvrent quel- quefois de plumes, sont rapprochés les uns des autres, et placés sur les gradins et les saillies formés par les rochers. Leur ponte n'est que d’un seul œuf. Après l’éclosion, les parents nourrissent leur petit en lui appor- tant des poissons en abondance; les jeunes, ainsi nourris et bien soignés, deviennent ordinairement fort gras. Dans beaucoup de localités, on les vend au marché, et même les iles où les fous blancs ont l'habitude de sinstaller sont affermées à des personnes qui font trafic avec les jeunes. ' ÿ Fi ON rw rte Cersnes CH Clllttttte 70e nl 2 Loire. ( 228 ) &ense Cormoran. — Cormoranus, Dubois. CORMORAN ORDINAIRE. CORMORANUS COMMUNIS, puois. COMMON CORMORANT. — GEMEINE CORMORAN. Temm., t. [E, p. 894. — Gould., t. V, pl. 407.— Naum., t. XI, pl. 279. — Degl., t. II, p. 375. — Thien., pl. XXVIL, fig. 1.—De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 266.—Malh., FAUNE SICILE, p. 295. — Savi, OrNiTH, Toscana, t. IL, p. 105. — V. d. Muhle, ORNITH. GRIECITENLANDS. p. 291.— Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 53. —Malh., Ois. D’ALGÉRIE, p. 25.— Rupp, VG. N. O. Arrix4’s, n° 531. -— Holb. FAUNA GROENLANDS, p. 40. — PELECANUS CARBO, Linn. — CARBO cORMORANUS, Meyer et Wolf. — C. aguaricus, Gesner. — C. MAJOR, Tem. — HaLicus CoRmoRANus, Illig. — Hynrocorax GARBO, Viell. — PHALACROGORAx CARBO, P. ARBOREUS el HUMILIROSTRIS, Brehm. Cette espèce se trouve répandue dans toute l’Europe, dans le nord de l'Asie et de l'Amérique. On la rencontre également dans l’île de Feroë, en Suède, en Norwége, en Russie, en Hongrie, en Allemagne, en Bel- gique, en Grande-Bretagne, en Hollande et en France. — Le cormoran n'est point un oiseau erratique proprement dit ; néanmoins il quitte en automne les lieux où il a passé l'été et il voyage. La mer semble être son élément et il a la faculté d'y rester fort longtemps. Il fréquente aussi les dunes qui avoisinent la mer et les îlots déserts dispersés le long des côtes. Cet amour de la mer ne l'empêche pourtant pas de visiter les eaux douces, les embouchures des fleuves et les rivières ayant un cours rapide. I] vit aussi sur les bords des eaux Stagnantes, mais il faut qu’il y ait des arbres dans les environs, sur lesquels il puisse percher lorsqu'il veut se reposer. On cite comme une particularité, qu'il ne manque jamais de revenir sur la même branche sur laquelle il a l'habitude de se tenir. Les cormorans en général marchent peu, mais 1ls sont bon nageurs et ils peuvent rester longtemps plongés sous l’eau, dans laquelle ils nagent dans toutes les directions avec facilité, et souvent ne remontent à la surface qu'à une grande distance de l'endroit où on les a vus entrer. Cette adresse à s'échapper rend leur chasse extrêmement fatigante; il est même difficile de es approcher dans leur lieu de repos sans en être aperçu. Leur voix est glapissante et rauque : c'est une espèce de hrakra qui s'entend de tres-loin. Le cormoran se nourrit principale- ment de poissons, et il est d'une telle adresse à pêcher et d’une si grande voracité, qu’il ne cesse de manger que lorsque son estomac, son cou et son jabot sont tellement remplis qu'il peut à peine fermer son bec et que sa respiration s’en ressent même. Dans cet état, 1l devient inactif et il va se percher sur les arbres qui sont à proximité. S'il a des petits, il va leur porter les aliments qu'il a conservés dans son Jabot. Les cormorans nichent aussi bien sur les rochers quesur les arbres, cela dépend des localités. Ordinairement ils sont à plusieurs et leurs nids sont assez rapprochés les uns des autres. Ces nids sont grands et se composent d'un tissu fangeux de touffes de joncs et de roseaux étroitement entre- lacés. Leur ponte est de trois ou quatre œufs, et aussitôt que les petits sont sortis de l'œuf, les vieux les conduisent à l’eau pour leur apprendre à nager. Au bout de fort peu de temps, cet élément leur devient aussi fami- lier qu'à leurs parents, et ils ne tardent pas à savoir nager avec beau- coup d'adresse. 1 RU nur ARE Are np LA 22 9 Test t 4 ) CL IH CI 9 #4 Te (220) CORMORAN HUPPÉ. CORMORANUS CRISTATUS, pupois. CRESTED CORMORANT. — HAUBES ŒCOBVT@ARAN. Temm., 1. Il, p. 900. — Gould. t. IV, pl. 410. — Naum., t. XI, pl. 280. — Degl., 1. II, p. 579. — Thien., p.XXVII, fig. 2. — De Sélys-Longch., FAUNE BELGE, n° 267.— Malh., Faune SICILE, p. 225. — Savi, OrwiTu ToscanA, 1. III, p. 106. — V. d. Mübl., ORNITH. GRIEKENLANDS, no 292. — Faber, IsLæÆNpiscHe ORNITH., p. 53.— PELICANUS GRACULUS , Linné., — P. crisrarus, Brün. — CARBO GRAGULUS, Meyer et Wolf. — C. crisrarus. Temm. — HyprocoRAx crisrarus, Vieill. — PHALACROCORAX CRISTATUS, Savi. — Pu. eracuLus, Damon. Ce cormoran est très-répandu au Groënland et en Islande; il se trouve en grande quantité sur les rochers escarpés, battus sans cesse par les va- gues, qui bordent les îles Féroë; on le voit aussi en Norwége, en Suède, en Laponie, en Finlande et dans les baies de la mer Glaciale, ainsi qu'en Russie, en Sibérie et jusqu'au Kamtschatka. Il est rare sur les côtes de Ja Grande-Bretagne et très-rare sur celles de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France. Il vit principalement près de la mer, et aime à se tenir sur les écueils de peu d'élévation, sur lesquels on en trouve parfois plusieurs centaines réunis et faisant entendre leur Voix basse et ronflante. Ces oiseaux plongent parfaitement et nagent quelque- fois sous l'eau à une grande profondeur : on les voit alors reparaitre à la surface, à une certaine distance, avec un poisson, dont ils font leur prin- cipale nourriture. Ils sont très-timides et prudents quand ils se reposent sur les rochers, et aperçoivent déjà le chasseur lorsqu'il est encore à une grande distance ; avant que celui-ci ait eu le temps de s’en approcher, toute la bande s’est déjà lancée dans les flots pour reparaitre en un autre endroit. Ces cormorans nichent dans le Nord, sur des rochers ou dans leurs cre- Yasses plus où moins verticales au-dessus des flots, où l'homme ne peut atteindre qu'avec de grands dangers. C’est dans ces endroits, si bien for- tifiés par la nature , que ces oiseaux établissent leurs nids très-près les uns des autres; ils sont composés de différentes plantes marines, formant un Las humide sur lequel se trouvent trois ou quatre œufs, que la femelle et le mâle couvent alternativement. Celui-ci montre beaucoup de soins et d'amitié pour sa progéniture, et va, sans se lasser, chercher de Ja nourriture pour ses pelits qui sont très-voraces; plus tard, il leur apprend à nager, à plonger et en général tout ce qui leur est nécessaire Pour pourvoir seuls à leur subsistance. l x $ dun) dou 15 LIQ À ? Cossnesest 27 ttc AN 4 [ec LPO ? ue : 7 + CORMORAN PYGMÉE. CORMORANUS PYGMÆUS, pugors. LITE CORMORANT, — ZWERG CORNMORAN. Temm., t. I, p. 901. — Gould. t. V, pl. 409. — Naum., 1. XI, pl. 284. — Degl , t. II, p. 380. — Savi, OrNiTa. Toscana, t. II, p.106. — v. d. Mühle, Orniru. GRIECHENLANDS, n° 293, — PELECA- NUS PYGMÆUS, Pall. — Carpo PYGMÆUS, Temm. — PHALACHROCORAX PYGMÆUS, Bonap.— Harræus PYGNÆUS, Illig. La Hongrie, la Dalmatie et les frontières militaires de la Turquie sont la patrie de cet oiseau, qu'on rencontre également sur tout le littoral de le mer Caspienne et de la mer Noire. 1] vit aussi dans les provinces mé- ridionales de la Russie d'Europe et d'Asie, mais se montre rarement en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique et en France. Les cormorans pygmées fréquentent toutes les eaux, la mer aussi bien que les lacs situés dans l’intérieur des Continents; mais ils aiment surtout les marais d’une grande étendue, riches en jones et autres plantes aquatiques, entrecoupés de flaques d’une eau profonde et poissonneuse où ils peuvent pêcher con- Stamment, car ils sont très-voraces et font aux poissons une guerre achar- née. Quand ils veulent se reposer, ils se placent sur un tronc d'arbre ou un poteau entouré d’eau et y restent en observation pendant des heures sans bouger. Cette immobilité leur plaît surtout quand il fait beau temps ; ils nettoient alors leur plumage à la douce chaleur des rayons solaires. Plongés dans une demi-somnolence pendant ces heures de repos, il est facile de les tirer; mais l'attente du chasseur est souvent trompée; il croit les avoir mortellement frappés en les voyant tomber à l’eau, dans laquelle ils disparaissent et remontent à la surface à une grande dis- lance et hors de sa portée. Ils nagent avec une dextérité incroyable et c'est à peine si on les voit quand ils sont dans l'eau, car ils n'y mon- trent qu'un peu ja tête et le haut du dos. Ils sont très-sociables, sur- fout envers leurs congénères; aussi les voit-on réunis en grand nombre dans les endroits où ils pondent, ils y vivent même en paix avec les oiseaux qui ne sont pas de leur espèce. Pour construire leurs nids, ils choisissent ordinairement un emplacement d’un accès dangereux pour les hommes; ils s'installent sur un tronc de saule entouré d’eau bourbeuse et de vase qui en empêchent toute approche même en nacelle, et sur: lequel on trouve quelquefois deux ou trois nids composés de branchages et de jones qu'ils entassent à une assez grande hauteur, et les fientes blanchâtres qu'ils ÿ déposent incessamment finissent par lui donner l'air d'avoir été grossièrement récrépi à la chaux. Leur ponte, qui a toujours lieu vers la fin de mai, dépasse rarement cinq ou six œufs, couvés par le mäle et la femelle alternativement, A De Le - e Ge 22 cl 44 HO CAN A SALE ( 231 ) Genre Puffin. — Puffinus. Brisson. ——— PUFFIN ARCTIQUE. PUFFINUS ARCTICUS, raBer. ARCNIC PURFFIN. —- ARCHISCHER PUFFEN. Temm., t. Il, p. 806. — Gould., 1. IV, pl. 443. — Naum., t. X, pl. 277. — Degl., t. II, p. 365. — Thien., pl. XXIL, fig. 2.—De Sélys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 296.—Malh., FAUNE SiciLe, p. 205. — Savi, OrnirH. Toscana, t. IL, p. 39. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 56. — PROCELLARIA Pureinus, Linné. — P. AxGLorum, Temm. — PurFiNus ANGLORUM, Ray. — THALASSIDROMA ANGLO- RUM, SWains. Cet oiseau vit sur l'océan Atlantique, entre l'Europe et l'Amérique, sur le banc de Terre-Neuve, l'Islande, l'ile de Man, l'ile de Féroé de Saint- Kilda et sur les côtes de la Grande-Bretagne ; mais il se montre rarement sur les rivages de l'Allemagne de la Hollande, de la Belgique, et de la France. Les puffins arctiques ont un caractère sociable et vont presque toujours par bandes plus ou moins nombreuses. L’immensité de l'Océan est leur domaine et 1l y restent pour ainsi dire constamment ; cependant les violentes tempêtes les forcent quelquefois à se retirer sur la terre ferme et quand ils s’apparient, on les voit fréquemment à terre. Ils ne savent mi marcher, ni se tenir debout, et tous leurs mouvements sont lents et gauches ; mais dans leur vol, ils déploient une légèreté et une rapidité remarquables. Ils sont aussi d'excellents nageurs et habiles plongeurs. Dans les temps calmes, on les voit souvent sans mouvement sur l’eau, à moitié endormis, se laissant emporter par les molles ondula- tions des vagues. Leur nourriture se compose principalement de pois- sons et de mollusques. Ils ont l'habitude de suivre les navires sans s’in- quiéter des dangers auxquels ils s’exposent, et par leur hardiesse ils deviennent souvent pour le chasseur une proie facile ; toutefois, il n’est pas aisé de les prendre, car atteints et même blessés mortellement, ils plongent aussitôt et ne reparaissent plus. Ils nichent en compagnie au bord de la mer où ils s'installent de préférence dans les trous inaccessibles des rochers qui descendent dans la mer et qui sont constamment battus par les vagues. Ils s’établissent également dans des ilots couverts d’une végétation maigre et rabougrie, et sur les flancs désquels ils se creusent avec leurs ongles et leur bec des trous, ordinairement placés les uns très-près des autres, dont le fond est plus large et plus spacieux que l’entrée; les femelles s’y installent et y font leur ponte sur quelques brins d'herbes qui leur servent de litière. Leur ponte est d'un seul œuf, que le mäle et la femelle couvent alter- nativement ; leur attachement pour leur progéniture est tel, qu'en cas de surprise ils ne cherchent pas à fuir et se laissent même prendre. Après l'éclosion des petits, le père et la mère pourvoient à leur nourriture avec beaucoup de soin et de sollicitude. AA i M! FE are LA “E | Peil ûl î vr ÿ ï hist \ Vi t eut } * ‘4 # na { à AU H Ut L ANT ONE PET TT Te | As 1: ar 1 L on Û “ J re \ à ré CD : 02 ? ? lacral [4 7) J 42) 2 / 2 7] 7 ALP CAO À de TH bver: [4 (252) Genre Pelrei. — Procellaria, Linné. PETREL GLACIAL. PROCELLARIA GLACIALIS, LINE. ICE PETREL. — EIS-STURM VOGEL. Temm., t. II, p. 802. — Gould. t. V. pl. 446. — Naum., t. X, pl. 276. — Degl., t. IT, p. 560, Thien., pl. XXII, fig. 1.—De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 295. — Fa ber, ISLANDISCHE OrniTH.. p. 107. — Holb., Fauna GROENLANDS, p. 38. — FuLmarus GLACIALIS, Leach. — P&OcELLARIA CINEREA, Bris. — P. BOREALIS, HIEMALIS ET MINOR, Brehm. Cet oiseau vit dans les zones glaciales de l'Europe, de l'Asie et del’'Amé- rique ; il visite dans ses voyages des contrées où on ne le voit pas ordi- nairement, c’est ainsi qu'il se rend en Afrique et en Australie. L'immen- sité de l'Océan est aussi son domaine, et il ne faut rien moins que des tempêtes violentes pour l’en chasser et le forcer à chercher un abri sur les côtes maritimes de la Grande-Bretagne, de la Hollande, dela Belgique, de l'Allemagne et de la France: sinon on ne le voit jamais dans toutes ces contrées. Ce n’est donc qu’à leur corps défendant et malgré eux-mêmes que ces pétrels se rendent sur la terre ferme: leur instinct les avertit qu’ils doivent infailliblement y périr, attendu qu'ils marchent avec difficulté et pour ainsi dire en rampant. Ils doivent donc, quoiqu'il leur arrive, néces- sairement préférer la pleine mer, où ils ont l'habitude de raser la surface des eaux en suivant les ondulations des vagues sans Jamais se laisser at- tendre et submerger par elles. Ils ont aussi la coutume de suivre les navires et de voltiger autour des mâts par (roupes peu nombreuses. Pendant ce temps, ils font entendre leurs cris rauques et retentissants qui ne peuvent être que désagréables aux navigateurs qu'ils accom- pagnent. Doués d’un caractère très-sociable, il est rare de voir un pétrel seul; ils vont presque toujours par bandes plus ou moins nombreuses. Sur la mer, ils sont faciles à prendre, et le moyen le plus sûr de les attraper est de se servir d’un hamecçon garni d’un petit morceau de viande: aus- sitôt qu’un pétrel s'y accroche, et que l'on veut s’en emparer, il lance par son bec un liquide jaunâtre et huileux. Leur nourriture ne se compose pas uniquement de poissons et de mollusques, ils vivent aussi de la chair de tous les animaux en décomposition que la mer rejette à sa surface. Leur voracité est telle, que, pour y satisfaire, lorsqu'ils ne trouvent pas leur nourriture habituelle, ils se posent sur le dos des baleines et vivent des parasites dont ces cétacés sont couverts. I est naturel qu'étant de si grands mangeurs, ils doivent devenir fort gras à certaines époques de l’année. Ils ont l'habitude de nicher sur des iles solitaires rarement visitées par l’homme, où ils vivent par centaines, quelquefois par milliers, Ne se construisant pas de nids, la femelle fait simplement sa ponte, qui ne se compose que d’un seul œuf, sur la terre nue, et elle partage alter- nativement avec le mâle les soins de lincubation. Le jeune ne quitte ses parents que lorsque sa croissance est presque achevée et qu'il est en état de pourvoir lui-même à ses besoins. AIT, A cine le Errae Genre Thalassidrome. — Thalassidromea , Vigors. se 6 œ—- THALASSIDROME DE TEMPÊTE. THALASSIDROMA PELAGICA, vicors. STORM PETREL.— SCHWALBEN STURMVOGEL. Temm., t. II, p. 810.— Gould., t. V, pl. 448. — Naum., 1. X, pl. 505.— Degl., 1. Il, p. 367. — Thien., pl. XCIL, fig. 8. — De Selys-Longch., n° 295. — Malh., FAUNE Sicine, p. 203. — Savi, OnnirH. Toscana, t. III, p. 40. — Faber, IsLANDISCHE ORNITH., p. 110. — Malh., Ois. D’ALGÉRIE, p. 22. — PROCELLARIA PELAGICA, Linné. — HYDROPATES PELAGICUS, Bojé. — THALASSIDROMA TEN- NIROSTRIS ; TH. FÆROENSIS et MINOR, Brehm. — TH. MELITENSIS, Heineken. Ces thalassidromes vivent sur l'Océan atlantique septentrional, entre l'Amérique et l'Europe, et on les y rencontre jusqu'au cercle polaire et même quelquefois au delà. Ils accompagnent par bandes nombreuses les navires qui traversent ces parages. Ils ne vivent pour ainsi dire que sur l'Océan, et ce n'est guère que dans la saison des tempêtes, lorsqu'ils sont exténués par la violence des vents, qu’ils se décident à chercher un abri sur les côtes de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France. Ordinairement c’est la violence des tempêtes même qui les jette sur les côtes de ces contrées, et souvent on y trouve un grand nombre de morts. D’autres se réfugient dans l'intérieur des terres où leur étourdissement devient tel, qu'ils se posent n'importe dans quel endroit, et qu’on peut facilement les prendre. Ainsi, on en a pris plusieurs à Anvers et sur les bords de la Meuse, près de Namur. En 1 854, on en prit un tout vivant, au canal, à Bruxelles. Leur seule défense, lors- qu'on les saisit, est de lancer par le bec un liquide huileux et jaunâtre, la nature ne leur ayant pas accordé d’autres moyens de résistance; à se sau- ver, ils ne paraissent pas y songer. L'horizon sans bornes de l'Océan parait être leur domaine. Ils traversent l'air en tout sens, tantôt volant avec la rapidité d’une flèche, tantôt rasant la surface agitée des vagues avec leurs ailes ouvertes dans toute la longueur de leur envergure. Souvent ils s’ar- rêtent et on les voit piétiner l’eau, l'aile détendue, comme s'ils étaient sur la terre ferme. Ils vivent d’animalcules aquatiques qui nagent à la surface de la mer et qu'ils saisissent en volant. Ce sont ces animalcules qui don- nent à ces oiseaux cette odeur de thériaque qu'ils exhalent. Ces oiseaux nichent dans les creux des hautes falaises qui bordent l'Islande et les îles de Féroë, ou sur le sommet inaccessible de quelque rocher baigné par la mer. L'intérieur du nid est garni d'herbes sèches et la femelle ÿ dépose un seul œuf qu'elle couve alternativement avec le mâle. Ils trahissent ordinairement leur retraite par leurs cris et leur ba- bil continuel. matt " f TE , AT 27 j at ; sde ie Lao PA CosQ ( 254) —— 200 QE THALASSIDROME DE LEACH. THALASSIDROMA LEACHII, 8ReHM. LEACH'S PETREL. — LEACHSCHE SCHWALBENSTURMVOGEL. Temm., 1. IV, p. 512. — Gould. t. IV, pl. 447. — Naum., t. X, p. 504. — Degl., t. II, p. 369. DeSelys-Longch., no 294. — Holbôll, Fauna GROENLANDS, p. 59. — PROGELLARIA LEAcHI, Temm. — P. LEUCORHOA , Vieill. — P. BurLocxi, Selby. — HoproBaTEs LEACHI, Bojé. — THALASSIDROMA, Buzzcocn, Fleming. L'océan Atlantique, depuis les côtes maritimes du nord-ouest de l'Europe jusqu'aux rivages de l'Amérique du Nord, est le domaine de cet oiseau, et on le rencontre en descendant les côtes du Canada jusqu'aux États-Unis. En Europe, il ne séjourne guère que sur quelques-unes des iles Hébrides et sur l'île de St.-Kilda où il passe l'été. Toutefois il arrive que la tempête jette quelquefois ces thalassidromes sur les côtes de la Grande-Bretagne, de la France et de la Belgique, où même ils s’égarent, et S'avancent fréquemment jusque dans l'intérieur des terres. C’est ainsi qu'en 1857 M. le vicomte de Spocibergh en eut un qui s'était égaré dans les environs de Louvain. Un autre fut tiré sur l’Escaut près d'Anvers ; un troisième fut abattu dans les environs de Liége en 1840, et un quatrième fut pris vivant dans un champ de blé, près de Vilvorde, en 1833. On en prit également dans diverses localités de l'Allemagne où ils s'étaient égarés. La mer est l'élément et la patrie du thalassidrome, et c’est un oiseau perdu, s’il lui arrive d’être jeté sur la terre ferme par la violence des vents ; il s’égare bien vite et il ne sait plus que devenir. Il aime aussi d'accompagner les navires ct il se plait dans la société des thalassidromes de tempête. Son vol est d’une rapidité et d'une légèreté inconcevables, et dans les tempêtes il sait raser la surface de l'Océan, en suivant les ondu- lations des vagues, avec tant d'adresse, que, malgré qu'on croie qu'il va être englouti à chaque instant; il reparaît toujours et il continue son vol sans s'inquiéter de la fureur des flots. Les mollusques qu'il trouve dans toutes les mers lui fournissent une nourriture abondante et facile. C’est surtout sur les iles Hébrides et sur l'ile St.-Kilda, la plus grande d'entreelles, queces thalassidromes ont établi leur demeure en compagnie d'autres oiseaux aquatiques. Ils se tiennent sur les rochers et les hautes falaises qui bordent ces îles, et ils nichent dans les creux et les anfractuo- silés qui ne manquent jamais.dans ces endroits. Leur ponte n’est que d'un seul œuf qu'ils déposent sur quelques brins d'herbe pour toute litière. : t: WT : { DPMIRNTLE LR l bt l (142 tju)g { ï j L AT AU j POLTTIID LS 2070 DO LE 74 2. LIL 2 AD S'ÂDÉ T bDé TD 2 à C Pr Em mm = Œenre Stercoraire. — Lestris, |lliger. STERCORAIRE À LONGUE QUEUE. LESTRIS LONGICAUDA, ouois. LONG-TAILED SKUA — LANGSCHYANZIGE RAUMRBNIEV EE. Temm., . IL, p. 776. — Gould., 1. V, pl. 442. — Naum., t. X, pl. 274. — Degl., L II, p. 298. — Thien., pl. XXI, fig. 6. — De Selys, FAUNE BELGE, no 292. — Savi, ORNITH. ToscaNA, 1. III, P.46.—Holb., FAUNA GROENLANDS, P. 56. — I'ARUS PARASITICUS, GMel. — CATARACTES PARASITICA, Pall. — CG. parasiricus et CEPraus. Brünn. — STERCORARIUS CEPPHUS, Gray. — S. LONGICAUDA- TUS, Briss.— Lesrris PARAsrrIGUS, Swains. — L. Burronir, Boie. — L. cREPiDArA, L. BRACHY- RHYNCHOS € MICRORHYNCHOS, Brehm. Pendant l'été, ces stercoraires habitent le nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. On les trouve alors dans la baie d'Hudson, au Labra- dor, au Kamtschatka et sur tous les cours d’eau de la Sibérie ; on les voit déjà en plus petit nombre en Islande. en Suède et en Norvége. En automne, ces oiseaux recherchent un climat plus doux, et viennent vers cette époque, séparément ou par petites bandes, sur les côtes de l'Allema- gne, de la Hollande, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de la France. Ils vivent principalement sur la mer et ne la quittent que rarement, mais les grandes tempêtes les jettent quelquefois sur les côtes. Il arrive aussi parfois qu’ils suivent le parcours des fleuves ; mais, dès qu'ils perdent la mer de vue, ils sont déroutés et prennent toutes sortes de directions ; c'est ainsi qu’on en trouve souvent sur des lacs, des étangs, dans des champs défrichés et des prairies. Ces oiseaux sont de parfaits nageurs ct ont un vol assez variable, dans lequel ils décrivent une fois des demi- cercles, d'autres fois des zigzags, quelquefois même ils planent sans pres- que mouvoir les ailes. Ils se nourrissent de poissons vivants ou morts, qu'ils arrachent à d’autres oiseaux, ainsi que de petits animaux marins : dans les champs, ils cherchent des limaces, des insectes et des larves. Ils sont d’un naturel peu timide, et par cela même faciles à abattre. Ces stercoraires nichent en société sur les rives sablonneuses des cours d’eau ou sur desilots. Leur nid n’est autre chose qu'une petite place où ils ont aplati l'herbe, et c’est là que la femelle pond ses deux œufs, vers la fin de mai ou au commencement de juin. Le mâle aide sa compagne à la couvaison ét même à nourrir les petits; ce dernier soin leur est nécessaire pendant longtemps, car ils croissent très-lentement, mais ils abandonnent déjà le nid au bout de quelques jours pour se cacher dans l'herbe ou cutre les broussailles. DALCTI AIT) CN CLCD CD DD a LT D PE 2) PA ILID) Ps LE 7 A ) LEP à 7 LL + DISC) 2/4 PAT ll d Dh DT ) # Re ( 256 ) RE —— STERCORAIRE PARASITE. LESTRIS PARASITICA, Temmincx. PARASITE SKUA. — SCHMAROTZER RAUBMEVE. Tenim., (. I, p. 796. — Gould., t. V, pl. 441. — Naum., 1. X, pl. 272. — Degl., t. II, p. 295. — Thien., pl. XXI, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 291. — Faber. IsLANDISCHE ORNITH.., p.105. — Rich. et Swains., Faua Bor., Am., p. 450. — Holb., Faua GROENLANDS, p. 55. — LARUS PARASITICUS, Linné.— L. cRePIpATUS, Gmel. — CATIHARACTA PARASITA, Pall. — C. cerpuus. Leach.—C. copRorHEREs, Brünn.—C. PARASITICA, Relz.— C. PARASITICUS, Fleim.— C. RICHARDSONII, Magill — STERGORARIUS PARASITICUS, Gray.— S. CErpaus, Step. — Lesrris RicHARDsONH1, Swains. — L cerraus, Keys. et Blas. — L. Bosi, L. SCHLEPII, L. BENIKENI, el L. MAGROPTEROS. Brehim. Cet oiseau habite les côtes de la Suède, de la Norvége, de l'Islande, des iles Féroë, Shetland, Orcades et Hébrides, ainsi que les côtes du nord de la Grande-Bretagne. En Asie, on le trouve dans une grande partie de la Sibérie, et, en Amérique, on le rencontre au Groënland, au Labra- dor, dans la baie d'Hudson et à la Terre-Neuve ; il visite généralement, après la propagation, les côtes des États-Unis. Ces stercoraires viennent aussi chaque année, vers cette même époque, sur les côtes de l'Allema- gne, de la Hollande, de la Belgique, de la France et dans les parties sud de la Grande-Bretagne. Ils vivent près des côtes et des iles, et sont d'une nature peu sociable, car il est rare d’en voir plusieurs ensemble. Ils se reposent, par couple ou séparément, sur les versants des rochers, et courent volontiers sur les côtes, le long des cours d’eau ou dans les champs défrichés, en s'éloignant souvent beaucoup de la mer. Leur nour- riture se compose de poissons vivants et morts, de crustacés, de coquil- lages, d'insectes, d’annélides, d'œufs d'oiseaux, de jeunes oiseaux et même de charognes. Cet oiseau vole avec dextérité, et, comme il est peu en état de pêcher lui-même ses aliments, il plane comme les busards en décrivant des cercles et sans presque mouvoir les ailes, et observe du haut des airs les petites mouettes, les hirondelles de mer, les guille- mots, etc. Dès qu'il voit que l’un ou l'autre de ces oiseaux s’est emparé d'un poisson, il s’abat sur lui avec la rapidité de l'éclair, le poursuit, le tourmente et le mord, jusqu’à ce qu'il lâche son misérable butin, quil rattrape alors avec beaucoup d'agilité. Vers la fin de mai, on trouve le nid de cet oiseau dans les marais avoisinant la mer, sur une petite élévation entourée de boue, où il aplatit l'herbe; se couchant ensuite sur le ventre et tournoyant sur lui-même, il Y forme un enfoncement dans lequel la femelle dépose ses deux œufs. On ne trouve souvent dans ces licux qu’un seul nid sur une grande étendue. _ } VAL d'u We MATE 1 Ni STERCORAIRE ARCTIQUE. LESTRIS ARCTICA, ousois. ARCTIC JAGER.—ARKTISCHE RAUBMEREKE. Yemm., t. Il, p. 795. — Gould., t. V, pl. 440. — Naum., t. X, pl. 300. — Degl., t. II, p. 291. — Thien., pl. LXXXVI, fig. 2. — De Selys., n° 290. — Savi, OrnirH Toscana, t. IIT, p. 48. — Faber, ISLANDISONE ORNITH., p- 104. — Holbôll, Fauva GROENLANDS , p. 54. — Schwein. et Rich. FAUNA BOR.AN., p. 429.— Larus PARASITICUS et L, cREPIDATUS, Meyer et Wolf. — LerTrris POMARINA, Meyer. — L. sPHÆRIuROS et L. BOJI, Brehm- — J. POMARINAS, Temm. — COPROTHERES POMARINUS, Reich, — STERCORARIUS STRIATUS, Briss. — ST. PoMARINUS, Vieill. Get oiseau est un habitant des contrées horéales et de la mer glaciale. En été cependant on le rencontre aussi sur les côtes de la Norwêége, de la Suède et du Danemark. Il fréquente également dans la belle saison tout le littoral de la mer du Nord, les côtes de la Grande-Bretagne et surtout les côtes de l'Écosse, mais on le voit rarement en Belgique et en Hollande et encore plus rarement en France. En Amérique, on rencontre les ster- coraires en assez grand nombre sur le banc de Terre-Neuve, ainsi que sur les autres îles disséminées le long de la côte de l'Amérique septentrio- nale; souvent ils abordent les côtes des États-Unis. Ils vivent principa- lement sur la haute mer, mais à l'approche de l'automne ils se dirigent fréquemment vers l'intérieur des continents, et on les rencontre alors souvent sur les bords des étangs et des rivières. D'un caractère peu so- ciable et très-rusé. on peut les considérer comme les ennemis des autres oiseaux, el ils poursuivent surtout les hirondelles de mer, les mouettes, les thalassidromes, pour s'emparer de leur butin. Pour attaquer ces : oiseaux, ils fondent sur eux en criant très-fort; la terreur qu'ils inspi- rent à leurs adversaires est ordinairement si grande que ceux-ci laissent tomber leur butin ou même rendent par le bec le contenu de leur estomac ; alors le stercoraire s’en empare avec une dextérité remarquable et l’avale à l'instant. Les poissons sont du reste sa principale nourriture et il mange tous ceux qu'il peut attraper, mais il est surtout un ennemi très-dange- reux pour les poissons fatigués qui se laissent en quelque sorte aller à la dérive, remontent à la surface ou nagent entre deux eaux. Îl s'empare aussi des poissons que la marée descendante laisse sur le rivage, etil ne dédaigne même pas ceux qui sont morts. Ces oiseaux vivent aussi de petits mol- lusques et de vermisseaux, et quelquefois ils s'installent sur le dos d’une baleine qu’ils débarrassent de tous les petits animaux parasites qui pullu- lent sur son immense surface. Pour changer leur genre de vie, ils se di- rigent souvent vers l’intérieur des terres pour faire la chasse aux insectes, aux larves, aux vermisseaux et aux chenilles ; ils aiment aussi à casser les œufs qu'ils trouvent dans les nids d'autres oiseaux, pour en sucer l'inté- rieur, el ils dévorent souvent même les Jeunes. Cette espèce niche en SOCIÉTÉ et à quelque distance de la mer, dans les prairies, sur le penchant d'une colline, ou dans le sable. Elle S'y creuse une petite excavation dans laquelle elle dépose deux œufs au plus. Aucun oiseau du reste ne cherche à le troubler dans son incubation, et tous fuient son VOIsinage pour son caractère déprédateur et traitre. Léa: ait | men) TT LT pa EL ANR al 7 if, ' Î JA d. t # tira 2 ç* TO T 27 ( 238 ) —R— STERCORAIRE BRUN. LESTRIS FUSCA, ousois. BROWM S'KUA. — BRAUNE RAUBMEVE. Thien., pl. XXI, fig. 4. — Selys, FAUNE BELGE, n° 289. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 102. — Holb., FAUNA GROENLANDS, p.54.— Lanus GATARRUACTES, Linné. —L .Fuscus, Briss. — CATARRACTES YULGARIS, Flem. — C. sxua, Steph. — CATARRACTA SKUA, Retz. — C. ruscA, Leach. — SrErco- RARIUS CATARRHACTES, Vieill. — Lesrris GATARRHACTES, [llig. — L. sxua, Brehm. Temm., t. Il, p. 792. — Gould., t. V, pl. 459. — Naum., £. X, pl. 270. — Degl , t. IL, p. 289. — Ce stercoraire habite aussi bien les contrées glaciales que les régions les plus tropicales de l'Amérique. 11 est commun sur les côtes du Groën- land, du Labrador, de la baie d'Hudson, de la Terre-Neuve, des iles Ma- louines, de la Terre-de-Feu et, en général, sur toutes les mers qui longent les côtes de l'Amérique, depuis le Groënland jusqu’au cap Horn. En Eu- rope, il se trouve aux iles d'Islande, Fœroë, Schetland, Orcades et Hébrides ; il visite aussi parfois l'Allemagne, la Hollande et la Grande- Bretagne, plus rarement la Belgique et la France. Ces oiseaux passent la plus grande partie de leur vie sur les mers, et ont, par cela mème, une grande force et beaucoup de persévérance dans leur vol ; quelquefois ils parcourent une certaine distance sans qu’on voie le moindre mouvement dans les ailes. Leur caractère fort envieux, méchant et surtout gourmand, les empêchent de vivre en bon accord avec aucune autre espèce d'oiseaux, qui les évitent en toute circonstance. Ils dévorent, pour leur nourriture, des animaux vivants ou morts, mais principalement les poissons, qu'ils pêchent eux-mêmes pour la plupart, ou qu'ils dérobent à d’autres oiseaux - en les poursuivant et les tourmentant jusqu’à ce qu'ils lâchent leur proie, qu'ils attrapent alors avec beaucoup d’agilité. Leur voracité est poussée à un tel point que lorsqu'ils ont des petits, ils visitent les nids qui se trou- vent Sur les côtes voisines, et dérobent les œufs ou les petits qu'ils con- tiennent pour les porter à leur propre progéniture. Ce pillage amène le plus souvent de grands cris de la part des petits et des parents, qui se voient ainsi ravir l’objet de leur unique soin, et, en défendant leur nichée, ils périssent quelquefois victime de leur dévouement, car l'oiseau des- tructeur les tue souvent d’un seul coup de bec. Les stercoraires bruns sont faciles à abattre sur la mer, mais il est plus difficile de les y prendre. ls nichent, en société de plusieurs couples de leur espèce, sur des ilots élevés ou sur des gradins de rochers, parfois aussi au bord des eaux douces, si elles ne sont pas trop éloignées de la mer. La femelle se creuse, dans l'herbe ou dans la mousse, une petite excavation pour y déposer ses deux œufs, qu'elle couve alternativement avec le mâle. k Lhfé to ; ; CET jy MIA EME 1H4 p j | Dur quie : 4 L | , de ui né ‘113 J'AI a Li AT TU PAL NN siaule} * ri TR qe 4, { TOUT A PR : ù | QUE 4 L Âge g CL 2 in CVS 7 (nd D2201 A 72 24 LL EL F ( 239) €enre Mouelle. — Earas, Linne. — A — MOUERTTE A PIEDS JAUNES. LARUS FLAVIPES, MEYER et WoLr. 2 YELLOW -EEGGRD GULL. — GELBFUSSIGE MEVE. Temm., t. I, p. 767. — Gould., t. IV, pl. 451. — Naum., t. X, pl. 267. — Degl., t. I. p. 504. — Thien., pl. XX, fig. 5. — De Sélys-Longch., Faune BELGE, n° 288. — Malh., FAUNE SiciLr p. 205. — Savi, OrnirH. ToscanA, t. II, p. 57.—V. à. Mülh. ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 511. — Rüpp. Ve. N. O. Arrixa’s, n° 505. — Larus ruscus, Linné. — L. GRISEuS, Briss., jeune. — Laroines Fuscus, L. MELANOTOS et L. HARENGORIUNM, Brehm. — Domixicanus Fuscus, Bruch. Vivant dans le nord de l’Europe, elle fréquente les côtes maritimes de la Norwége, de la Suède, de la Russie et du Danemark; dans la Grande-Bretagne, elle ne hante guère que les rivages septentrionaux. Après l'époque de l’'accouplement, ces mouettes visitent aussi les côtes de la Hollande, de la Belgique, de la France et de l'Allemagne ; souvent aussi elles se dispersent tout à fait et s’en vont visiterles parages où l’on ne les voit ordinairement jamais. Dans la belle saison, ces mouettes se tiennent habituellement au large, en pleine mer, ou sur des ilots et des rochers qui sont constamment battus par les vagues. Leur vol est rapide et léger, et elles exécutent toutes sortes d’évolutions aériennes avecune grâce parfaite. Parfois elles rasent la surface de la mer en suivant les ondulations des vagues avec tant de rapidité, qu’on les croit englouties à chaque instant; mais elles reparaissent toujours et ne se donnent tous ces mouvements que pour mieux saisir les poissons, morts ou vivants, qui sont à leur portée. Leur nourriture favorite sont les harengs; c’est pour cette raison qu'elles se tiennent fréquemment dans le voisinage des pêcheurs, en guettant l'instant ou ils retirent leurs filets pour s’y jeter et leur enle- ver souvent une notable partie de leur pêche. Leur prédilection pour la mer ne les empêche toutefois pas de faire des excursions dans l’intérieur des terres; elles font ces excursions par bandes assez nombreuses en poussant de grandes clameurs, et se répandent dans les champs et les prairies où elles cherchent des souris, des insectes et des vers. N'étant pas très-craintives, la vue de l’homme ne les intimide pas. À la chasse on peut en tuer facilement plusieurs, et si un coup de feu les fait fuir, elles reviennent un instant après à leur ancienne place. Ces oiseaux nichent en société vers la fin de mai. Leur nid se com- pose d'herbes et de mousses marines disposées sans art en un tas sur lequel la femelle dépose deux à trois œufs dont elle prend grand soin, et elle défend ses petits avec courage en cas d'attaque. Ce qui n’empèche pas qu'on leur enlève fréquemment leurs œufs, qui se vendent au marché pour être employés dans la cuisine. (4 de Le Fi HET e rh | JO $ € RL er PA PA Ni L : 1 CE” LAC te HT c Ÿ \ JUL AAA 24. 22 nn ei 24 ECEILE / 7 FA T'éurraege PAC PL Le 2 MOUETTE À MANTEAU NOIR. LARUS NIGRIPALLUS, pusors. BLACK-BACKED GULL. — SCHNVARZMNMANTEL MEVE. Temm., t. IT, p. 760. — Gould. t. V, pl. 430. — Naum., t. X, pl. 268. — Degl., t. II, p. 501. — Thien., pl. XX, fig. 2.— De Selys, FAUNE BELGE, n° 286.— Malh., FAUNE Sicire, p. 205.— Savi, ORNiTH. ToscaAnA, t. III, p. 53. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, p. 145. — Faber, ISLANDISCHE ORNiTH., p. 99. — Holb., ORniITH. GRONLANDS, p. 44. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp., Ve. N. O. Arrixa’s, no 503. — DOMINICANUS MARINUS, Bruch. — LARUS NIGER, Briss. — L. Nævius, Gmel. — L. marnus, Linné. — L. maximus, L. Muzrert et L. FaBricn, Brehm. Cette espèce habite le nord de l'Europe et de l'Amérique : elle se tient particulièrement sur les côtes de la Suède, de la Norwége, du Danemark, de la Grande-Bretagne, des iles d'Islande, Fœroé, Schetland, Orcades et Hébrides; plus rarement sur celles de l'Allemagne, de la Hol- lande, de la Belgique et de la France. Ces oiseaux volent continuellement sur la mer, ou se promènent sur le rivage, car l’eau salée est leur élément favori. Parfois on les voit aussi groupés sur des iles de rochers; s'ils sont trop éloignés de la terre, ils se reposent en nageant sur les vagues écumantes et se laissent aller au gré de l'élément, sans manifester la moindre frayeur. Toutefois, pendant les grandes tempêtes, plus d’un de ces oiseaux doit payer de sa vie l'audace qu'il y a montré. Leur cri, qu'ils mêlent au mugissement de la tempête, ressemble à ag ag ag, d'une voix basse. Ces mouettes sont très-méfiantes et évitent à temps le chasseur. Leur voracité est portée à un haut degré; elles se nourrissent de poissons vivants ou morts, d'huîtres, de coquilles, ainsi que de petits mammifères et d'oiseaux morts ou malades. Dès qu'elles se sont suffi- samment rassasiées, elles cherchent un lieu tranquille pour pouvoir digérer à leur aise, jusqu'à ce que la faim se fasse de nouveau sentir. Ces mouettes nichent, dans le Nord, sur des rochers, tantôt séparément, tantôt en compagnie de leurs semblables. Leur nid, qui est assez spa- cieux, se compose de morceaux de plantes marines, de graminées entre- mélées de terre, le tout recouvert d'une mince couche de graminées fines. Vers la fin de mai, la femelle y met ses deux ou trois œufs, qu’elle couve alternativement avec le mâle. Les petits sont élevés et nourris en commun; en cas de danger, les parents défendent leur progéniture à coups de bec. 272 Ze 2: D De Poutte N À NN NN Ÿ NEUR KK Le 2 108 The PAC c fe . ele 10 d ’ 2 | , f, ’, N'y eye "+ Ë PL jou 4 Hi 4 (f ? A gd * Ü L'e CRE 7 (241) ET — MOUETTE ARGENTÉE. LARUS ARGENTATUS, sRünnicn. SILVERY GULL. — SILBER MEVE. Temm., t. I, p. 764. — Gould., 1. IV, pl. 454. — Naum., t. X, pl. 266, — Degl., 1. II, p. 506. — Thien., pl. XX, fig. 5. — Sélys, FAUNE BeLce, n° 287. — Malh., FAUNE Sicie, p. 204. — — Savi, ORniTH. ToscaNA, t. ILI, p. 55.— v. d. Mübhle, ORniTH. GRIECHENLANDS, n°309. — Malh., Ois. ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp., Vg. N. O. Arras, n° 504. — Larus CINEREUS, Briss. — L. éLaucus, Retz. — L. ARGENTEUS et L. ARGENTATOIDES, Brehm. — L. marinus, Var. Lath. — LAROIDES ARGENTATOIDES, RICH, L. ARGENTEUS, L. MAJOR, L. ARGENTACEUS, L. ARGENTATUS et L. AMERICANUS, Brehm. Cette mouctte habite les côtes des États-Unis, et elle est communo sur celles de la Suède, de la Norwége, de Fœroë, de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France; on les trouve surtout en grande quantité sur les plages des petites îles telles que les Hébrides. Pendant l'automne et l'hiver, elles suivent les cours d'eau, et c’est ainsi qu'on les voit assez souvent sur l'Escaut et la Meuse et même sur les grands étangs, principalement lorsque la mer est agitée par de violentes tempêtes, qui les obligent de chercher un refuge dans l'intérieur des terres ; ce qui n’est guère pour longtemps, car elles ne tardent pas à retourner vers la mer. Elles sont très-sociables, et vont quelquefois en grand nombre trépigner sur les plages humides, ou s’y tiennent immo- biles pendant un temps plus ou moins long. Cette espèce, qui nage peu, fréquente le plus souvent des endroits où l’eau est tranquille, et c’est dans ces mêmes lieux qu’elles se reposent de préférence, en tenant le bec caché dans les plumes des épaules. Leur nourriture se compose de poissons, tant morts que vivants, mollusques, souris, petits oiseaux ainsi que leurs œufs, et, en général, de toutes les matières animales, même la fiente ; à la marée basse, elles cherchent dans les enfoncements les petits poissons, les crustacés et autres petits animaux que la mer y a laissés. Quoiqu'elles soient assez timides, elles ne manquent pas de curiosité; ce qui cause souvent leur perte, car il faut qu'elles voient toujours de près les objets qui attirent leur attention, chose que le chas- seur met souvent à profit pour les abattre. Ces oïseaux nichent en société, vers le milieu de mai, sur des rochers, au milieu de la mer, ou sur des îlots, et parfois si bas, qu'à la moindre tempête les flots enlèvent le nid avec tout ce qu'il contient. Le nid est gros- sièrement construit avec des plantes marines et des feuilles ; il consiste parfois aussi en une simple excavation formée par la nature ,' dans laquelle se trouvent quelques herbes servant de litière aux œufs, qui sont au nombre de deux à trois. Ces œufs sont fort recherchés, et pour certains peuples, ils font l'objet d'un grand commerce; chaque Jour on en enlève un du nid, et par cela on oblige ces oiseaux à en pondre davantage. Les mâles et les femelles se témoignent un grand amour réciproque, et se partagent également le soin de l'incubation et de l'éducation des petits, CARE Ÿ r \ au 1,0 qi EY GA | Rain VUE EI UT ? DO ZecDI S 4 LAC MOUETTE LEUCOPTERE. LARUS LEUCOPTERUS, rarer. NVHITE NVINGED GULL, — WEISSCHWINGIGE MEVE, Temm., t. IV, p. 486. — Gould., t. V, pl. 433. — Naum., t. X, pl. 265. — Degl., 1. II, p. 322. RereS Thien., GEes. Fort. pl. XCIL, fig. 2. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 285 — Faber, ISLANDISCHE OrNiTa., p. 91.— Rich. et Schwains., FauNA Bor., Au. p. 418. — Holb., Fauna GROENLANDS, p+ 91. — LAROIDES LEUCOPTERUS, L. SUBLEUCOPTERUS, L. GLAUCOÏDES, Brehm. — LARuS ISLAN- picus, Edmonst. — L. ARGENTATUS, Sabine. — L. miNor, Brehm. — L. arcTIcus, Macgill. — L. cLaucoïnes, Temm. Cette mouette est commune sur les côtes du Groënland et la baie de Baffin; elle émigre en hiver jusqu'aux États-Unis. En Europe, cette espèce visite en grand nombre, et régulièrement chaque année, l'Islande, d'où elle s'éloigne quelquefois en suivant les bancs de harengs et d’autres poissons, ou, poussée par de fortes tempêtes, elle s'égare jusque sur les côtes de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la Hollande et même de la Belgique et de la France; ce n’est toutefois que rarement qu'on l'observe dans ces dernières contrées. Cet oiseau n’abandonne jamais la mer, et, si la fatigue l’oblige à se reposer, il cherche loin de la terre ferme un rocher escarpé ; on en a même vu un grand nombre se reposant sur des glaçons, s’éloignant parfois ainsi de plusieurs lieues des côtes. On le voit encore suivre en nageant les ondulations des vagues pour se reposer d’un vol soutenu. Pendant les fortes tempêtes, cette mouette recherche des iles de rochers pour s’y abriter contre la fureur des éléments, en tenant les plumes redressées. Lors des beaux jours, elle est fort gaie et fait, en société de ses semblables, ses évolutions aériennes. La principale nourriture de ces oiseaux consiste en poissons, crustacés, petits coquil- lages et autres mollusques. Ils suivent souvent par bandes nombreuses les baleines, les phoques et les grands poissons pour s'emparer des petits poissons que ceux-ci font venir à la surface de l’eau, ou bien ils suivent les bancs de harengs, et annoncent de cette manière aux pêcheurs l’arrivée des baleines, des phoques et des poissons. Ces mouettes nichent en société, dans le Nord, sur des rochers escarpés battus de tous côtés par la mer. Le nid se compose d'herbes marines et autres matières végétales entremêlées de terre; dans l'intérieur, qui est bourré d'herbe sèche, se trouvent deux ou trois œufs. L \ } ' \ 1 { Vu Var tan Û | À n LR ATAN { 1 4h U 1 oi ‘ PNA LES TU AL: ble pur AU l CA yon | PACE PME LL \ * 1 ñ ke. ri W f He + Î 3," lys: ER ÿ PARENT )ARN DT \ # SAT VrtULE À 0e" DU LIRE An ‘ ' M ,, ul x 1 l î \ ‘ [A ù | ! A HAUT. à 140,45 ERA V 0] * sy is w TA 2 Ê Ve Cle 4 re : CO El C (ZE LL le (243 ) “> MOUETTE GLAUQUE. LARUS GLAUCUS, rüNNien. GLAUCQOUS GUELE. — GRAURUKRIGE NAN WE. Temm., t. II, p. 757. — Gould., 1. V, pl. 452. — Naum., t. X, pl. 264. — Deol., IH, p. 509. — Thien., pl. XX, tig. 4. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 284. — Faber, ISLANDISCHE OnNiTH., p. 98. — Rich. et Schwains., Fauna Bor., Am. p. 416. — Leucus GLAUCUS, Kaup. — LAROIDES GLAUCUS et L. cosuz, Bruck. — LARuSs GLactauts et Giçaxreus, Beniche, — L. coxsuz, Boie. — L. Menius et L. minor, Brehm. Cette espèce habite le Spitzherg, la Laponie, la Russie, la Suède, !a Norvége et les îles d'Islande, de Schetland et de Féroë. On la trouve aussi dans l'Amérique septentrionale, au Groënland et sur les côtes du Labrador. En hiver, elle quitte ces régions glaciales pour émigrer vers les côtes de contrées moins froides, et c’est ainsi que ces mouettes par- viennent, de temps en temps, mais en petit nombre, sur les côtes de l'Allemagne. de la Hollande, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de la France. Ces oiseaux vivent, pour ainsi dire, continuellement sur la mer, sur les écueils ou sur des îles rochers : on les voit cependant courir quelquefois le long du rivage. Ils paraissent aussi se plaire à patauger et à se tenir immobiles avec les pattes dans l'eau, qui est leur élément favori, et sur lequel ils déploient beaucoup d'adresse et de légèreté: se laissant balancer au gré des vagues qui les entraînent, ils s'élèvent avec facilité et parcourent de grandes distances sans remuer les ailes d’une manière sensible. Dans les contrées glaciales, il n’est pas rare deles voir se reposer sur des glaçons flottants et lutter contre les plus fortes tem- pêtes. Leur nourriture consiste en poissons, crabes et autres crustacés, ainsi qu'en mollusques, tant vivants que morts. Ces mouettes sont très- voraces et ne dédaignent pas même les intestins de poissons que les pê- cheurs ont jetés. Leur gourmandise et leur naturel envieux occasionnent souvent de grandes querelles parmi elles, et on ne les rencontre que rarement avec d'autres de leurs semblables. Elles sont très-timides, et on doit prendre de grandes précautions pour Îles abattre ; lorsqu'elles sont blessées, elles mordent avec fureur celui qui les approche. À l'époque de la construction du nid, ces mouettes se Joignent même à d’autres espèces pour nicher près de la mer sur des rochers. Leur nid se compose d'algues et d'herbes marines entremélées de branchages secs ; vers le centre se trouve un petit enfoncement qui contient, vers la fin de Mai, deux ou trois œufs. Le mâle prend également part à l'incubation, ainsi qu’à l'éducation de ses petits. Clthchir / CCC À 1 22 MOUETTE BLANCIE. LARUS EBURNEUS, né. EVORY GUL. — ELFENBEIN MEVE. Temm., t. II, p. 769. — Gould., L. V, p. 436. — Naum., 1. X, pl. 263. — Degl., t. 11, p. 315. — Thien., GEes. Forr., pl. XC, fig. 4. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 281. — Rich. et Schwains., Fauna Bor. An, p. 419. — Holb., Fauxa GROENLANDS, p. 51. — CETOSPARACTES EBURNEUS, Macgill. — Gavra EBURNEA, Boie. — G. NIVEA, Brehm. — PAGopxiLA EBURNEA, Kaup. — P. NiveA, Brehm. — Larus NIVEUS, Mart. — L. caNpipus, Fab. — L. BRACHYTARSUS, Holb. Toutes les contrées polaires sont la patrie de cette mouette. On la ren- contre principalement sur les îles de l'océan Glacial arctique, ainsi que sur les côtes du nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, telles que celles de Groënland, du Labrador, de la baie d'Hudson et de la baie de James. Ces mouettes viennent aussi de temps en emps, mais en petit nombre, sur la côte du nord des États-Unis. En Europe, elles sont assez Communes au Spitzherg, et probablement encore plus au nord, où nul être humain n'ose s’aventurer. Après l’incubation, elles se décident pour- tant à émigrer un peu plus vers le sud; toutefois, elles n’abandonnent pas les contrées froides, et ce n'est toujours qu'à cause de fortes tempêtes qu'elles viennent sur les côtes du sud de la Suède, de la Norvége et de la Russie, ainsi que sur celles de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgi- que et de la Grande-Bretagne. Elles vivent sur Ia mer entre des glaçons et dans les immenses plaines de glace, généralement dans les parties les plus désertes, où elles sont, avec les ours blancs et les phoque®, pour ainsi dire les seuls habitants. Ces oiseaux bravent toutes les intempéries de l'air et se livrent même à leurs joyeux ébats sans y être sensibles. Ils ont un vol très-calme, mais doivent Souvent se reposer; leur marche est aussi très-difficile; ils nagent assez bien, mais Jamais longtemps. Ces mouettes se nourrissent de poissons, tant morts que vivants, ainsi que de tout ce que les phoques leur abandonnent et même de la charogne. Elles sont très-sociables entre elles, et avec d’autres espèces de mouettes, mais elles sont aussi très-stupides et, à cause de cela, peu méfiantes, car on peut les abattre à coups de bâton. Ces oiseaux nichent en société sur des versants de rochers. Le nid est composé d'une couche d'algues marines et de lichens, sur laquelle on trouve deux où trois œufs, que le mâle et la femelle couvent alternative- ment, +585 MU ï , pal Ce dy < RS 'At Re Lot Eu de énieS ne Re 2 = PC LT TT Mr - x # + we ( 245) MOUETTE TRIDACTYLE. LARUS TRIDACTYLUS, Larrax. THREETOED GULL. — DBREIZENEN MEVE. Temm., t. Il, p. 774. — Gould.,t. V, pl. 435. — Naum., t. X, pl. 292. — Degl., t. II, p. 316. — Thien., pl. XXI, fig. 1. — De Selys-Longch., n° 282. — Savi, OrniTH. ToscANA, t. III, p. 70. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 306. — Faber, IsLAnpiscHe ORNiTH, p. 90. — Holbôlt, FAUNA GROENLANDS, p. 50. — Schwein. et Rich., p. 423. — Malh., Ois. DE L'ALGÉRIE, p. 22. — Rissa TRIDAGTYLA, Leach, — R. BOREALIS; R. GREGARIA et R. MINOR, Brehm. — GAVIA CINEREA, Briss, — Larus RissA, Brünn. — L. rIGA, Gmel. Cette mouette habite les contrées boréales de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique. Elle fréquente aussi les côtes maritimes et les iles de la mer glaciale, et se montre quelquefois sur les côtes occidentales de l’Afri- que. En automne elle émigre et vient sur les côtes de la Hollande, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de la France. Ces mouettes passent la plus grande partie de leur existence en pleine mer, bien qu’elles s’avancent souvent vers l’intérieur des continents en suivant les cours des fleuves, tels que l’'Escaut, la Meuse, le Rhin, etc. Sur les bords de la mer, elles n'aiment pas les plages basses et sablonneuses, il leur faut des rochers escarpés, de hautes falaises ou des îles d’un abord difficile et rarement visitées des hommes. De ces endroits elle font leurs excursions sur la haute mer, ou le long des côtes pour prendre des pois- sons. Leur vol est alors bas et lent, en rasant la surface de l'eau. Elles sont rarement seules; vont par troupes, tantôt petites, tantôt grandes, quelquefois même on en voit jusqu'à cent. Leur cri, très-monotone, se borne à un dack, dack, prononcé d’une voix aigre et cassante. Elles ne sont pas très-timides et leur chasse n'est pas difficile, on peut faci- lement les tirer. Lorsqu'on les surprend dans leurs nids, elles mon- trent tant de hardiesse, qu’elles se laissent assommer plutôt que d'aban- donner leur couvée. Ces oiseaux établissent leurs nids sur les côtes maritimes du Groën- land, de l'Islande, des iles de Féroë et de la Norwége, ou sur quelque ile déserte et entourée de rochers dans l'Océan glacial. Ils se réunissent par milliers pour nicher, et même d’autres oiseaux aquatiques viennent partager avec eux le roc sur lequel ils se sont installés, et chaque sail- lie, chaque gradin est rempli de nids et d'oiseaux. Ils se multiplient tellement dans ces lieux solitaires, que le ciel en est obseurci lorsqu'ils se lèvent tous ensemble et que le chasseur est tout étourdi des cris con- tinuels dont ils remplissent l'air. Leur nid est grand et se compose d’une masse compacte d'herbes aquatiques et d'algues marines mêlées à de la terre, sur laquelle la femelle dépose deux ou trois œufs qu'elle couve alternativement avec le mâle. ML HIS DEL "Ù qu di \rR PSTTTE [1 sr Rp ral VAN . P , td ’ \f qu ct tr ae s ah OUTRE dé 4 Ana ph mn à DU "1 TT A m4 272 MIAID ST AT SHC) 2 D LOC RE LOS Fc L È # | A Lt PART à (246) MOUETTE CENDRÉE. LARUS CINEREUS, cesner. GREY GULL. — GRAUEMEVE. Temm., t. Il, p. 771. — Gould., t. V, pl. 437. — Naum., t. X, pl. 261.— Degl., t. 11, p. 313. — Thien., pl. XX, fig. 6. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 283. — Malh. FAUNE DE Sicile, p. 206. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 508. — LAROIDES PROCELLOSUS, L. CANUS et L. cANES- CENS, Breh. — GaAvina HEINEr, Bruch. — Larus caNus, Lin. — L. nyBERNuS, Gmel. jeune. — L. PROGGELLOsUS, Bechs. jeune. — L. cyaNorayncaus, Meyer. — L. HEINEI, v. Homeyer. Cet oiseau habite l'Asie Mineure, la Russie, la Suède, la Norwége, le Danemark, l'Allemagne. la Hollande, la Belgique, la Grande-Bretagne, la France, l'Espagne et l'Italie. On rencontre de ces mouettes aussi bien sur la mer que sur les grands fleuves et les grandes eaux dormantes très- poissonneuses. Après l’époque de la couvaison, elles abandonnent cepen- dant ces localités et se réunissent alors par bandes plus ou moins nom- breuses pour aller dans une autre contrée chercher des eaux riches en poissons, car c’est leur principale nourriture, mais elles ne dédaignent pas non plus les vers, les mollusques et les larves d'insectes. Ces oiseaux vont même dans les champs, où ils font la chasse aux souris, aux limaces et aux lombrics, ils sont par cela très-utiles à l’agriculture. Leur vol est léger et majestueux et ils y mettent beaucoup de variation. Ils ne peu- vent supporter les tempêtes, aussi les fuient-ils à temps, car ils parais- sent connaître leur approche. Ces mouettes nichent en société de plusieurs centaines de leurs sem- blables, près de la mer et au bord d’autres eaux. Elles choisissent pour leur nid, une place sur les dunes, sur les îlots ou sur le plat des rochers. Au commencement de mai, elles commencent à grands cris la construc- tion de leurs nids, qu’elles placent très-près les uns des autres. Ceux-ci sont formés d'herbes, de racines, de roseaux, de paille et de fange ma- rine, formant un tas plus ou moins élevé; mais quelquefois les deux œufs qu'ils contiennent ont à peine une litière et reposent sur la terre nue. Auprès de tels endroits, les cris et le tapage ne cessent pas un instant, surtout lorsqu'on est à la recherche des œufs, qu’on apporte sur les mar- chés de certains pays, pour les faire servir dans la cuisine. fi ANG Br qia S'uhe #04 Le . , 44 4 Pen 2! ddr PE) ' D AP vie Ph ST NE À HAL A TER Afauy ou, Ja sp AN TN NRA OMEPES IPC SNS . LA ” ah e L + Fey F RIT DOME OUR PME 100 | » 2 \ rt UT M Le si C5, SE QUE 34 AUTRE riahi, : CS ÉÉ ARE 2 PCI LLIII1L 1 57 { ANT ( 247) TC MOUETTE RIEUSE. LARUS RIDIBUNDUS , znné. LAUGHING GULL. — LACH MEVE. Temm., t. Il, P. 780. — Gould., t. V, pl. 425. — Naum., t. X, pl. 290. — Degl., t. IT, p. 395. — Thien., pl. XXI, fig. 2. — De Selys, n°279. — Malh., FAUNE Sicse, p. 208. — Savi, ORNITH. Toscana, t. II. P. 61. — v. d. Mühle, Ornrrx. GRIECHENLANDS, n° 503. — Malh. Ois. D'ALGÉRIE, p. 29, — Rüpp. Ve. N. O.Arrikas, n° 508. — Gavia RIDIBUNDA, Briss, — LARUS cINE- RARIUS @t ERYTHROPUS, Gmel. — L. PROCELLOSUS et CANESCENS, Bechts. — JL. CAPISTRATUS, Tem m. — XEMA RIDIBUNDUN et X. PILEATUN, Bojé. — X. Capisrrarum, Brehm. — CHROICOCEPHALUS RiIpr- BUNDUS @L CAPISTRATUS, Eyton. — Cu. PILEATUS, Brehm. Cette mouette habite plusieurs contrées de l'Asie, de l'Afrique et du nord de l'Amérique. En Europe, on la voit à peu près partout, excepté dans les latitudes boréales, mais on la rencontre principalement dans Ja Russie méridionale, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Hollande, en France et dans beaucoup d’autres contrées. Dans quelques- unes même elle est très répandue, comme par exemple en Italie et surtout dans l’État de l'Église. Les mouettes rieuses quittent le Nord en automne: elles voyagent pendant le jour et par troupes. Leur vol est régulier, bien qu'elles décrivent une ligne oblique, où même souvent elles se séparent en deux lignes qui se joignent à l'extrémité, de manière à former un angle très-aigu. Toutefois celles qui vivent en France et en Italie n'émigrent point en hiver pour chercher un climat plus doux, et même en Belgique et en Hollande on en voit qui y passent la mauvaise saison. Cette espèce de mouette vit sur les bords de la mer, quoiqu’on les rencontre aussi aux embouchures des rivières, sur les bords des lacs et des grands étangs, et même dans les marais d’une grande étendue, où il y a beaucoup d’eau : ce qui ne les empêche pas de faire de fréquentes visites aux prairies et aux champs qui se trouvent dans le voisinage de leur domaine aquatique. Elles volent avec aisance et souvent par troupes, car elles ont un carac- tère très-sociable. Pour nager, elles déploient la même adresse et souvent elles passent la nuit sur l'eau dans un état somnolent et en se laissant aller à la dérive. Leur nourriture consiste en poissons, qu’elles mangent aussi bien vivants que morts, en insectes, larves et hannetons, qu'elles vont chercher sur les arbres avec beaucoup d’avidité. Elles ne dédaignent pas non plus les escargots et les chenilles, ce qui les rend très-utiles aux jardiniers, et on en à vu qui les gardaient dans les Jardins pour la des- truction des insectes: mais comme elles se baignent souvent, il faut qu'il ÿ ait un grand bassin avec de l’eau fraiche. D'un caractère querelleur, on les voit souvent se disputer pour la moindre proie qu'elles s'arrachent avec acharnement. Leur nom de rieuses leur vient de leur cri auquel on à trouvé quelque ressemblance avec un éclat de rire. Elles se réunissent en très-grand nombre, quelquefois jusqu'à mille pour nicher, et elles placent leur md, soit par terre, prés de l'eau, ou sur une ile; il est con- struit sans art, quelques jones, des roseaux, de la paille et de l'herbe réunis en un tas leur suffisent. Elles y déposent ordinairement deux à trois œufs que le mâle et la femelle couvent alternativement. Dans beaucoup de contrées on mange leurs œufs, et l'on donne aux cochons ceux qu'elles ont déjà couvés. t ’ i pl LE “ {! ut î 4 14 sn '4 ie LOUE IE ULÈRNRS | «Lit A + CR COUDES LEE DEL à V4 | À | HE s UE ñ y NUL AU (4 1# # \ : 1 de 1 js v! 1 Le | Mini } A i | L Pre : ner \ HR ait here HET ARS EN SU UE y a . 0 (PAS ri NET ?. , dde 7 Z LT F2 CRT '/ CL HHLOG LL. 7 D /02 D 2 » (248) MOUETTE PYGMÉE. LARUS MINUTUS, paas. LITTLE GULL, — ZWERG MEVE. Temm., t. II, p. 787. — Gould., &. V, pl. 439.— Naum., 1. X, p. 258. — Degl., 1. II, p. 330. — Thien, Fort, pl. LXXXVII fig. £.— De Selys, FAUNE BFLGE., n° 277. — Savi, ORNITH. Toscana, 1. IE, p. 68.— v. d. Mühle, OrniTu. GRIECHENLANDS, n° 302.— CHROICOCEPHALUS MINUTUS, Eylon.— Gavia miNuTA, Macgill. — XEMA MINUTUM, Boie. — LARUS ATRICILLOÏDES, Falk. — L. NIGROTIS. Less. La partie tempérée de l'Asie est la véritable patrie de cette mouette. Elle est commune sur les lacs et les cours d’eau du sud de la Sibérie, ainsi qu’en Tartarie, sur la mer Caspienne et le Volga; plus rare dans l'Amérique du Nord, sur la mer Noire, en Russie d'Europe, en Turquie et en Hongrie. On la trouve dans certaines contrées de l'Allemagne ; plus rarement en Hollande, mais en Grande-Bretagne, en Belgique, en France et en Italie elle est très-rare. Ces mouettes se tiennent sur le rivage de la mer, dans les baies et les embouchures des cours d'eau solitaires, sur des ilots et même sur les lacs et les grands étangs. Elles aiment beaucoup la société de leurs semblables, ainsi que celle d’au- tres mouettes et même d’hirondelles de mer avec lesquelles elles ont, par leurs habitudes, beaucoup d’analogie. Leur vol étant très-rapide et léger, elles font toutes sortes d'évolutions dans les airs ; souvent aussi elles sui- vent les flots dans leurs ondulations, mais toujours à égale distance, et résistent aux plus fortes tempêtes. Ces oiseaux sont assez prudents, et ils reconnaissent le chasseur de loin ; pourtant leur caractère observateur les fait souvent approcher d'assez près pour que le chasseur puisse les atteindre. Si celui-ci a manqué son coup, ils s’élancent parfois vers lui et périssent alors le plus souvent d’une seconde décharge qui leur est réservée. Ils se nourrissent d'insectes aqualiques, de larves, de mollusques et de petits poissons. La mouette pygmée niche en société entre des roseaux ou de l'herbe rabattue, dans les grands marais, les lacs et les étangs. Le nid se com- pose de roseaux secs, d'herbe et de mousse, le tout entassé sans aucun art, et vers le centre se trouve un petit enfoncement qui contient deux à trois œufs. 1h + an < sed (42 Ga 1 (14144 Dre C7) ( 249) MOUETTE DE SABINE. LARUS SABINI, LEacH. SABINE’S GULL. — SABINE MEVE. Temm., t. IV, p. 488.— Gould., t. V, pl. 429 — Degl., LI, p. 351. — Schleg., REVUE, p. xxvur. Thien., Fortpr., pl. IC, fig. 26. — Sélys., FAUNE BELGE, n° 280. — Roos, Voy. App., p 57. — Rich. et Swains, Fauna Bo. AM., p. 423.— CavrA SABINI, Macgill.— XEMA coLLaris et X. SABINI. Leach. Cette espèce, rare pour notre continent, habite les régions du cercle arctique, surtout les rochers glacials du Groënland et du Labrador. Les grandes tempêtes en rejettent parfois sur les côtes de la Grande-Bretagne, de la France et de la Belgique. C’est de cette manière qu'une de ces mouettes en plumage d'hiver, fut prise sur la Meuse, non loin de Maes- tricht; elle nous a servi de modèle pour la planche ci-contre; quant au Jeune ainsi que celle en plumage d'été, nous les avons dessinés d’après des individus provenant directement du Groënland. Il paraît, d’après le dire de quelques voyageurs, que cette espèce n’est pas commune dans cetle contrée. Sa manière de vivre ressemble beaucoup à celle des autres mouettes : elle vole en société et cherche sa nourriture tantôt sur l’eau, lantôt sur la terre; celle-ci se compose de poissons, de vers, d'insectes et même de restes d'animaux. Ces oiseaux, qui forment des colonies, nichent sur les versets de rochers presque inaccessibles; les œufs se trouvent au nombre de deux à trois dans un enfoncement, ct ne reposent que sur une faible litière. MA te ARS fl La EE ED RE Se Fe D No ere 5 Se CE DE CCE > / dub D 108 CE MOIS AI DT PAPE) CL TA? La e (250 ) &Genre Æirondetle de mer. — Sterna, Linné. SE À — HIRONDELLE DE MER CASPIENNE. STERNA CASPIA, PaLLas. CASPIAN TERN, — KASPISOHE MEERSCHWALBE. —— Temm., t. II, p. 735. — Gould., t. V, pl. 414. — Naum., t.X, pl. 248. mDesl, ID p.357 — — Thien., pl. XIX, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE , n° 269. — Malh., FAUNE SIcire, p. 210. Savi, ORnirm. Toscana, t. III, P. 96. —Rüpp., Ve. N. 0. AFRIKA’S, n° 516.— STERNA MEGARHYN- THOS, Meyer et Wolf. — Sr. TscxeGrava, Lepech. — Sr. SCHILLINGIT, Brehm. — SYLCHELIDON CASPIA, S. BALTHICA et SCHILLINGU, Brehm, — HYDROPROGNE GASPICA, Kaup. Cette grande espèce d’hirondelle de mer habite tout le littoral de la mer Caspienne, ainsi que les petites îles dont ses rivages sont parsemés. On la rencontre également dans les autres parties del’Asie ; elle vit aussi dans le nord de l'Afrique; en Europe, on la trouve dans l'Archipel et sur les bords de la mer Noire. Dans les latitudes septentrionales, elle est très- rare; pourtant elle se montre quelquefois sur les côtes maritimes du Danemark, de l'Allemagne, de la Hollande, de la Grande-Bretagne, de la France et de la Belgique. Selon toute apparence, cette hirondelle de mer voyage pendant le jour seulement et se tient, pour ainsi dire, constam- ment sur la mer, et, s’il lui arrive de la quitter, ce n’est que momentané- ment pour se reposer sur un rocher ou sur un banc de sable. Elle fré- quente aussi les plages sablonneuses et les bancs de sable que la marée submerge et laisse à sec tour à tour. Son vol est lourd, quoique ses mou- Yements paraissent aisés; à la nage elle montre beaucoup de dextérité et Court aussi très-vite. Ces oiseaux sont d’un caractère sociable, et on les voit souvent réunis en bandes nombreuses auxquelles se joignent toutes les espèces d'hirondelles, telles que les hirondelles de mer de Kent, etc. Leur chasse est difficile, parce qu'elles sont d'une méfiance extrême et que sur mer il n’est guère possible de les prendre par surprise. Elles vi- vent principalement de poissons, bien qu'à défaut de ceux-ci elles man- gent aussi des vers aquatiques et des crustacés. Pour nicher, elles se réunissent en une société souvent nombreuse, leur emplacement favori est la plage sablonneuse qui aboutit à la mer. Elles se creusent des enfoncements dans le sable, à une très-petite distance les unes des autres ; c’est dans ces creux qu'elles déposent deux ou trois œufs vers le milieu de mai. Il est à remarquer qu'elles ne couvent jamais toutes ensemble et en même temps ; pendant qu’un certain nombre couve, d'autres errent sans but dans les environs el souvent s’éloignent à d’as- sez grandes distances. En cas de danger, celles qui gardent les nids don- nent l'alarme pour rappeler les absentes, qui ne tardent pas à arriver et à voltiger autour de l'audacieux qui ose venir les troubler dans leurs retraites paisibles, Elles l’étourdissent par leurs cris retentissants, et il s'écoule bien du temps avant qu'elles redeviennent silencieuses et qu'elles repren- nent leur incubation interrompue, N'oublions pas non plus de dire qu’en Couvant, elles ont toutes la tête tournée vers {a mer pour s'y diriger en cas de danger. TETE 4 TP CHIPLÉL AD UL CE L * v# wi Ta, "22 Conte AT nest, 4 (251) HIRONDELLE DE MER RIEUSE. STERNA RISORIA, 8REHM. LAUGHING TERN, — LACH-MEERSDHYWALBE,. Temm., t. Il, p. 744. — Gould., t. IV, pl. 416.— Naum., t. X, pl. 279. — Degl., t. Il, p. 556. — Thien., pl. XIX, fig. 10. — De Selys-Longch., n° 270. — Malh., FAUNE SIGILE , p. 211. — Sawi, OrNITH. TOSCANA, t. III, p. 90. — V. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS , n° 318. — Malb., Os. D'ALGÉRIE, p. 22.— Rüpp. Ve. N. O. Arrixas, n° 315. — SrERNA ANGLICA, MONTAGU. — ST. ARANEA Vieill. — Sr. Arrinis, Horfs. — Sr. STUBBERICA, OÙtO. — GELCOHELIDON ANGLICA, G. MERIDIONALIS, G. BALTHICA et G. AGRARIA, Brehm. Cette hirondelle vit dans quelques parties de l'Afrique et dans les deux Amériques. En Europe elle fréquente les côtes maritimes de la Dalmatie, de l'Illyrie, de l'Espagne et du midi de la France; on la rencontre aussi dans quelques cantons de la Hongrie, mais elle se montre rarement sur les côtes de la Belgique, de la Hollande, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne. Elle n’a, comme tous les oiseaux erratiques, pas de domicile fixe et on la rencontre tantôt sur les bords de la mer, tantôt dans l'inté- rieur des terres ; elle se plaît aussi sur les bords des rivières et des lacs . bien que les rivages de la mer soient son séjour de prédilection, et même, lorsqu'elle s'y est fixée, elle ne paraît plus se soucier des étangs et des marais circonvoisins. Son vol est rapide, léger et hardi. Elle vole pour ainsi dire constamment en coupant l'air de mille manières: elle se pose rarement. Quant à nager, elle ne s’y décide qu'à la dernière extrémité, et elle se contente alors de se poser simplement sur l’eau, y reste immobile et ne tarde pas à s'élever de nouveau dans les airs. Son caractère est très- sociable et elle recherche la compagnie de son semblable avec empres- sement. Elles vivent conséquemment pour ainsi dire toujours réunies en bandes assez nombreuses. Leur voix ressemble à des éclats de rire : ce sont des hi hi hi et des heu heu prolongés qui sonnent fort désagréable- ment à l'oreille du chasseur lorsque après un coup manqué elles s'élèvent rapidement dans les airs. Leur timidité, qui est grande, leur donne beau- coup de prévoyance ; elles sont donc difficiles à tirer. Quant à leur nour- riture, elle se compose de petits poissons, de frai de grenouilles, de ver- misseaux, d'insectes aquatiques et de larves. Dans le temps des nichées, elles se réunissent sur les bords de la mer ou dans une petite île, sur un tertre un peu élevé, où elles se creusent dans le sol sablonneux une petite excavation peu profonde, dans laquelle elles étendent quelques racines et brins d'herbe. Sur cette couche assez dure la femelle dépose deux et jusqu'à trois œufs; ordinairement il ya toujours plusieurs nids réunis ensemble. 7 a be DD III :. € | ( 252) — be © —— HIRONDELLE DE MER DE KENT. STERNA CANTIACA, GmEuin. KENT STERN. — KENTISCHE MEERSCOHWALBE. Temm., t. II, p. 755. — Gould., £. V, pl. 416. — Naum., t. X, pl. 280. — Degl., t. II, p. 539. — Thien., pl. XIX, fig. 6. — De Selys, n° 271. — Malh., FAUNE Siciee, p. 210.—Savi, Orniru. Toscana, t. IL, p. 87. —v. d. Mühle, Ornrru. GRIECHENLANDS, n° 517. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 22. — Schwein. et Rich., Faune Bor. AN., p. 412. — STERNA mayor, Briss. — Sr. NUBILOSA, Sparmm. — STERNA CAYENNENGIS et ST. AFRICANA, Linné. — Sr. Bossn, Lath. — Sr. SruBBERICA, Otto. — Sr. CANESGENS, Meyer et Wolf. — Sr. CoLumBina, Schrank. — Sr. SrriATA, Gmel. — THALASSEUS CANTIACUS, Bojé. — Tu. cANESCENS et CANDICANS, Brehm. Cette espèce est répandue dans les deux continents, au nord et au midi, el dans les parties intermédiaires ; on la trouve au Kamtschatka et dans beaucoup de contrées de l'Asie aussi bien qu’en Afrique et en Amérique. En Europe, elle fréquente principalement tout le littoral de la mer du Nord, les côtes de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la Hollande. de la Belgique et de la France. Dans beaucoup d’iles de la mer du Nord on trouve ces hirondelles par milliers. Elles ne vivent du reste que sur les bords de la mer, et on les rencontre aussi bien dans les hautes fa- laises que sur les plages basses et découvertes, dans les dunes et sur les bancs de sables. Elles aiment surtout à s'établir dans les iles couvertes d'un gazon court, y passent même la nuit, en se couchant sur le ven- tre, la tête tournée vers l’eau. Dans cette position elles font entendre un gazouillement continuel qui a beaucoup de ressemblance avec celui du martine de muraille, et qui se prolonge Jusqu'à une heure assez avancée dans la nuit. En automne, lorsqu'elles émigrent vers un climat plus doux, elles font entendre ce même gazouillement : un grand nombre se dirige alors jusqu’en Afrique et beaucoup hivernent dans le midi de la France, d'ou nous les voyons revenir en avril. Elles volent pour ainsi dire constam- ment, et par un temps calme s'élèvent à une très-grande hauteur. Lors- qu'elles veulent pêcher, elles rasent la surface des eaux avec une rapidité extraordinaire, et aussitôt qu’elles apercoivent un poisson, elles épient, toujours en volant, le moment où, soulevé par les vagues, il remonte, pour s'en saisir avec une dextérité étonnante. Souvent elles s’alftroupent pour faire de grandes courses, et s’éloignent alors à une grande distance de l'endroit où se trouve leur nichée pour chercher des provisions à leur progéniture. Elles se réunissent par centaines pour nicher, et con- Struisent leurs nids dans un tout petit espace, en quelque sorte côte à côte, sur des buissons dénudés ou sur des ilots garnis d’une herbe courte et épaisse. Elles s'installent aussi quelquefois sur des bancs de sable, ou sur des rochers au milieu de la mer. Leur ponte est de deux œufs, rare- ment trois, qu’elles déposent sans faire de litière. Les œufs des hiron- delles de mer sont d'un goût agréable et fort recherchés dans quelques contrées où l'on les apporte par grandes quantités aux marchés. LU AN tL by, Ve PU Éle Mile da L us” LEUR é, CII PE DITS DZ > ? 5 | 222272 e CD 2. | LOS IE C7 A C HIRONDELLE DE MER DOUGALL. STERNA DOUGALLI, monracu. DOUGALE TERN, — DOUGALES-MEERSCNHVWALBE. Temm., t. Il, p. 758. — Gould., t. IV, pl. 418. — Naum., t. X. pl. 251. — Degl., t. II, p. 346. — Thien., pl. XXXV, fig. 5.— De Sélys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 273. — Savi, OrNiTa. Tosca wa, t I, p. 95. — V. d. Mülh., ORniTH. GRIECHENLANDS, n° 316. — SrerNa PARADISEA, Rrüun. De toutes les hirondelles de mer d'Europe, c’est peut-être la plus belle. Elle vit dans les climats les plus divers, et on la trouve sur les côtes maritimes de l’Angleterre et principalement de celles de l'Écosse, aussi bien que dans le midi de la France, en Toscane et en Grèce. On la rencontre rarement sur les côtes de l'Allemagne et de la Belgique et elle se trouve aussi dans l'Amérique septentrionale. La pleine mer est le domaine de cet oiseau, mais il hante peu les étangs et les rivières. Les lieux que ces hirondelles de mer aiment beaucoup à habiter, sont les petites îles soli- aires qui ne sont pas très-éloignées de la côte ; là on est sûr de les ren- contrer en société nombreuse. Volant constamment , tantôt elles s'élèvent très-haut dans les airs, les coupant de mille manières; tantôt elles rasent la surface des eaux avec rapidité. En volant eiles jettent des cris aigus et perçants, comme frèque. Par rapport à leur extrême timidité, ces oiseaux sont difficiles à atteindre pour le chasseur. Leurs migrations ont lieu vers la fin du mois d'août, et elles reparaissent dans les lieux où elles ont coutume de nicher au commencement de mai. Leur nourriture consiste en petits poissons, et pour les prendre elles déploient beaucou p d'adresse ; elles se tiennent en planant dans les airs, à très-peu d’élévation, et, aus- sitôt qu'elles aperçoivent un poisson, fondre sur lui et l'enlever est l'af- faire d’un instant. Elles nichent principalement dans les îles aux Dames qui se trouvent près de la Bretagne, ainsi que dans les groupes d’iles près des côtes nord du Northumberland. Dans ces îles, elles s'installent sur des monticules et sur les gradins des rochers où croissent quelques herbes et de bruyères. Elles n’y font pas de grands préparatifs : l'herbe qui s’y trouve déjà et un peu de mousse forment toute la litière pour y déposer leurs œufs, ordi- nairement au nombre de deux : elles les couvent avec le plus grand soin, montrent à leur progéniture beaucoup de tendresse et en cas de danger la défendent courageusement. CEROART NE PM AN HA dore 4 + LCOLUCII2 ©) _. ae 26. 2 « TdCIPLé PR III THIULT ee . 4 : ( 254 ) — "no HIRONDELLE DE MER ARCTIQUE. STERNA ARCTICA, rEmmmck. ARCTIC TERN. — ARKTISCHE MEERSCHWALBE. Temm., t. If, p. 742. — Gould., t. IV, pl. 419. — Naum., t. X, pl. 283. — Degl., t. IL, p. 344. — Thien., pl. XIX, fig. 9. — De Selys-Longch., n° 274. — Savi, OrnirH. Toscana, t. III, p. 86. — Holbôll, FAUNA GROENLANDS, D. 42. — STERNA MACRURA, Naum. — Sr. ARGENTATA, Brehm. — ST. BRACHYTARSA, Grabe. — Sr, Nirzori, Kaup. Cette famille d'hirondelles habite les côtes maritimes de la Sibérie et du Kamtschatka. Elle vit aussi dans le nord de l'Amérique, au Groenland, au Spitzherg et sur les blocs de glaces qui encombrent tout l'océan Arc- tique. On la rencontre également sur les côtes de la Norwége, de la Suède, de l'Islande, du Danemark et de la Grande-Bretagne, mais elle se montre rarement sur les rivages de la Hollande, de la Belgique et du nord de la France. Ces hirondelles, dont le véritable domaine est l'Océan, s’aven- turent très-peu dans l'intérieur des continents. Elles se plaisent princi- palement au fond des baies bien abritées ou dans les anfractuosités des rochers et des hautes falaises qui bordent la mer, bien qu'on les trouve également sur les grèves ou dans les îles sablonneuses qui avoisinent le rivage. De loin on les distingue déjà de l'hirondelle de mer vulgaire, à leur bec d’une couleur rouge écarlate, à leur corps mince et fluet et à leurs pennes caudales allongées. Elles volent avec légèreté et avec mesure, se posent à tout moment, mais seulement pour quelques minutes. Lorsque le temps est orageux, elles se mettent à l'abri du vent et se tiennent tranquilles jusqu'à ce que la tempête soit passée. D'un caractère doux et gai, elles vivent en paix avec les autres oiseaux, et leur peu de méfiance les rend souvent victimes de l'adresse du chasseur. Lorsqu'un coup de eu en atteint une et qu’elle tombe, une autre ne tarde pas de la rejoindre et voltige autour d’elle, comme pour lui témoigner toute la part qu’elle prend à son malheur. Le chasseur peut donc facilement abattre encore celle-ci, et s’il attend quelques instants, une troisième ne tarde pas à descendre pour se livrer aux mêmes démonstrations. Il peut ainsi, sans peine, en tuer plusieurs. Leur voix n’est pas désagréable : ce sont des ki ki, et des crique crique qui ne sont pas dépourvus d’un certain charme. On les voit souvent raser l’eau avec beaucoup de rapidité, et lorsqu'elles ont découvert un petit poisson, elles se jettent avec tant de vivacité sur lui, qu’elles lancent l’eau dans toutes les directions. Elles vivent aussi de petits crabes, de vermisseaux , d'insectes et de larves. Quant à leur nid, une petite excavation sur les bords de la mer suffit pour y déposer leurs œufs, ordinairement au nombre de deux ou trois. Ce nid est souvent dans une position tellement peu abritée, que dans les tempêtes les vagues leur enlèvent une partie de leur couvée. FT PORTE TETE — PSN T SON COUT ENS EE PEUT Pi s, Rte MOPE + RE, À n pig sn Se L } or LT #rXe 27 He! \£ HO LL Erre L :, sir débit “à L [ es intl alé éd styqls MB L A 4 a * (255) SUR HIRONDELLE DE MER YULGAIRE. STERNA VULGARIS, pupois. COMMON TERN, — GEMEINE MEERSCHYWALBE., Temm., t. Il, p. 740. — Gould., t. V, pl. 417. — Naum., t. X, pl. 282, - Degl., t. II, p. 349. — Thien., pl. XIX, fig. 6. — De Selys-Longch., n° 273. — Malb., Faune SICILE,p. 211. — Savi, OrniTH. Toscawa, L. IL, P. 85. — v. d. Mühle, OrniTn. GRIECHENLANDS, no 514, — Meyer, Vc. Liv,-u. Esraranns, 263. — Faber, IsLANDiscuE ORNITH., p. 88. — Rüpp., Vc. N. O. AFRIKA'S, n° 511. — STERNA HIRUNDO, Linné. — Sr. FLUVIATILIS, Gould. — Sr. BLASII, Brehm. Cet oiseau vit sur les côtes maritimes de l'Amérique septentrionale et sur celles de l'Europe, mais principalement sur les rivages de la Nor- wége, de la Suède, de l'Allemagne, de la Hollande, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de la France: mais il se montre rarement sur les côtes de l'Italie. L’hirondelle de mer fréquente les grands fleuves et les rivières, tels que l'Escaut, la Meuse, le Rhin, le Mein, l’Elbe, le Danube, etc. : elle hante aussi les bords des lacs et des étangs pour y chercher sa nourri- ture; mais ce qu’elle aime surtout, ce sont les plages basses et sablon- neuses de la mer séparées de la terre ferme par des lagunes d’une eau claire et limpide, ce sont là ses endroits de prédilection. Ces oiseaux se tiennent également aux embouchures des fleuves. Pour passer la nuit, ils s’assemblent dans quelque endroit écarté près de l'eau, où ils gazouil- lent et babillent jusqu’à ce qu'il fasse entièrement obscur: ils deviennent alors silencieux. Aussitôt que le jour commence à poindre, ils sont sur pied, se mettent à pêcher en rasant la surface des ondes, le bec tourné vers l'eau. Dès qu’un poisson se montre, ils agitent leurs ailes, puis fondent avec tant d'impétuosité sur lui, qu'ils lancent de l’eau en tous sens. Ces hirondelles font aussi la chasse aux petites grenouilles et à leur frai, et ne dédaignent pas non plus des insectes aquatiques. Il est rare de les voir entrer dans l’eau pour nager ou pour se baigner. Leur timi- dité est fort grande, mais elles savent éviter le chasseur avec beaucoup d'adresse, car elles le voient ordinairement déjà de loin; ce n’est guère que dans l'endroit où est leur couvée qu'il est possible de les tirer. Elles nichent à plate-terre dans des ilots au milieu des rivières et des étangs. Là, dans un coin entièrement dégarni de plantes, elles crensent une petite excavation dans le gravier et y déposent deux ou trois œufs que le mâle et la femelle couvent allernativement, mais avec peu d'assi- duité pendant le jour, et lorsqu'il fait beau temps, elles s’en abstiennent même tout à fait. CRC CR VV > Ze op ottt Te LE ? A TN (256) HIRONDELLE DE MER PETITE. STERNA MINUTA, né. LITTLE TERN. — KEKINE MEERSCOHRWAELBET. Femm., t. IE, p.752. — Gould., 1. IV, pl. 420.— Naum., t. X, pl. 254.— Degl., t. II, p. 348.— Thien., pl. XIX, fig. 12, — De Sélys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 27%. — Malh.. FAUNE SICILE, p: 215.—Savi, Ornita. Toscana, t. III, p. 94.—V. d. Mülh., n° 513. - Malh., OISEAUX D'ALGÉRIE. — Rüpp., Ve. N. O. Arrik4’s, n° 521. — STERNA MINOR. Briss. — Sr. METOPOLENCAS, Gmel. — ST. PARvA, Penn. — STERNULA MINUTA, Bojé. —-Sr. Fissires, Sr Pomarixa et Sr. Danica, Brehm. Cette espèce se trouve répandue dans toute l'Europe, l'Asie et dans l'Amérique du Nord, depuis New-York jusqu’au golfe du Mexique. En Asie, on en rencontre sur tout le littoral de la mer Noire et de la mer Caspienne; elle fréquente aussi les rives des grands fleuves, tels que l'Irtisch et d’autres fleuves de la Sibérie, où elle hante les côtes mari- times de toutes les contrées baignées par la mer. En Europe, on la trouve surtout sur les côtes de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Bel- gique, de la France et de l'Allemagne. Comme on le voit, cette hirondelle va sur toutes les eaux : qu’elles soient courantes ou stagnantes, douces ou salées, peu lui importe; mais elle a une prédilection marquée pour les rivières ayant les bords plats et ensablés. nus ou boisés. La sociabilité de ces hirondelles se borne à leur espèce; elles forment entre elles de petites réunions pour se livrer à leurs joyeux ébats. D'un caractère remuant et inquiet, elles volent pour ainsi dire constamment en traversant l'air en tout sens, et lorsqu'elles viennent à se rencontrer en se croisant, elles ma- mifestent leur joie par des cris perçants. Vers le soir elles se rassemblent dans l'endroit où eiles veulent passer la nuit. Ces réunions sont toujours trés-bruyantes, et ce n’est guère que lorsque le crépuscule a fait place à la nuit qu'elles cessent leurs clameurs. Chacune se retire alors à l'écart pour s’abandonner au sommeil. Dès la pointe du jour elles se réveillent pour recommencer leur vie bruyante et remuante de la veille ; elles se mettent à la recherche de leur nourriture qui consiste en petits poissons, crabes, insectes et larves. Pour les tuer il faut user de beaucoup de précautions et être bon chasseur. Le mâle et la femelle ont beaucoup d’attachement jun pour l'autre, et lorsque l’un est blessé ou tué, l’autre jette des cris lamentables et voltige autour de son malheureux compagnon qu'il ne veut point abandonner, jusqu'à ce que le chasseur par un second coup termine ses angoisses. Ces hirondelles nichent aussi bien sur les rivages de la mer que sur les bords des rivières, elles ont toujours soin de choisir un lieu bien soli- taire, et, comme le pluvier à collier et le pluvier petit, elles posent leurs œufs dans le sable sans aucun arrangement préalable. C’est sans doute en raison de cette conformité d’instinct, qu’on les voit souvent en com- pagnie de ces oiseaux et nichant même ensemble. Le mâle et la femelle couvent alternativement, mais dans la belle saison ils quittent à chaque instant leur couvée et ce n'est guère que pendant les jours pluvieux qu'ils couvent plus longtemps sans se relever. c = PA LL Aus DD Stadt: 2 LD? LE 29 00 7 02 D) A ae F4 W ) A DIS 7 LA 222 D 7 7 TS (257 ) Genre Hydrochelidon.— Hydrochelidon, Bojé. 2h Q —— HYDROCHELIDON NOIRATRE. HYDROCHELIDON NIGRA, BoëE. BLACK TERN. — SOHWWARZLICEE WASSERSCHWALBE,. Temm., t. Il, p. 749. — Gould., t. IV, pl. 422. — Naum., t. X, p. 256. — Degl., t. II, p. 349. Thienem, pl. XIX, fg. 11. — De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 276. — Malh., FAUNE SIcize, p. 215. — Savi, Ornirx. ToscanA, t. LIL, p. 79. — V. d. Mühle, Ornrrs. GRIECHENLANDS, n° 321. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp. Ve. N. O.ArriK4’s, n° 514. — STERNA FISSIPES, Linné. — ST. NÆvIA, Gmel. — Sr. Boysir, var. Lath. — HyDROCHELIDON NIGRUM , Bonap. — H. FISSIPES, Bojé. — H. oBscurA et PALLIDA, Brehm. Cette espèce est très-répandue et on la rencontre en Amérique, en Asie, en Afrique et dans diverses contrées de l'Europe. Elle est très-com- mune en Hongrie, en Danemark, en Grande-Bretagne et en Hollande; on la trouve aussi dans quelques localités de l'Allemagne, ainsi qu’en Belgique. Comme tous les oiseaux erratiques, cette hirondelle n’a pas de domicile fixe, et on la rencontre aussi bien le long des rivières que sur les bords des lacs et dans les endroits marécageux qui sont abon- damment pourvus de roseaux et de plantes aquatiques, et qui même exhalent des miasmes fétides; elle préfère les eaux bourbeuses et puantes des marais à l’eau claire et limpide des ruisseaux et des étangs; mais sa présence sur les bords de la mer est assez rare. Elles dorment or- dinairement à plusieurs sur des monticules entourés d’eau, et lorsqu'on ne les dérange pas, elles y prennent pied et y établissent leur gite nocturne pendant fort longtemps. Pendant le jour elles volent, pour ainsi dire, continuellement, et, réunies par bandes assez nombreuses, on les voit tantôt s’élevant dans les airs à une grande hauteur. en décrivant des cercles et des spirales, tantôt rasant la surface des ondes pour y cher- cher une nourriture qui consiste principalement en petits poissons, en insectes aquatiques, en larves et en frai de grenouilles. Comme leur ca- ractère est éminemment sociable, il est très-rare de rencontrer un couple qui vive isolé ; elles se réunissent par centaines, et, à l'époque de leur mi- gralion, leur nombre va quelquefois jusqu’à mille. Elles vivent aussi dans la plus grande union, et si l’une d'elles est atteinte d’un coup de feu, les autres voltigent autour de la blessée en gémissant et en faisant entendre un cri plaintif et doux qui ressemble à un gick, gick, souvent répété et qui n’est pas sans charme. Elles nichent dans les grands marais ou sur les bords des étangs ; et y choisissent de préférence quelque ilot d’un abord difficile, où elles placent leurs nids tout près les uns des autres. Quelquelois ces nids sont tout simplement attachés aux joncs, et elles déploient beaucoup d'acti- vité dans la recherche des matériaux dont ils se composent et qui consis- tent en des racines, des joncs et des feuilles d'herbes. Leur ponte a lieu au commencement de juin, et le nombre d'œufs dépasse rarement trois. PES DER & ED PRE CAS RE 072 > ( 258) HYDROCHELIDON CENDRÉ. HYDROCHELIDON CINEREA, oupois. GREY TERN.— GRAUE WASSERSCHWALBE. Temm., 1. Il, p. 746. — Gould., t. IV, pl. 421. — Naum., t. X, pl. 255. — Degl., t. II, p. 355. Malh., FAUNE SICILE, p. 212. — Savi, OrNiru. Toscana, t. IT, p. 92. — V. d. Müble, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 319. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp., Ve. N. O. Arrix4’s, n° 515. — STERNA HYBRIDA, Pall. — Sr. LEUcOPAREIA, Natt. — Sr. DELAMOTTI, Vieill. — HYDROCHELIDON LEUCOPAREIA, Bonap. — H. xyBripa, Bojé. — H. LEUCOGENIS, Brehm. Cet oiseau vit dans quelques parties de l’Afrique et de l'Asie. En Europe, il fréquente les frontières militaires de l’'Esclavonie, de la Hon- grie et de la Dalmatie; mais c’est surtout dans les grands marais qui avoisinent le Danube et les bords de la Save qu'il existe en très- grand nombre. On le rencontre aussi quelquefois sur les côtes maritimes de lltalie et de la France méridionale. En 1853, on tua un hydroche- lidon près d'Anvers; il fut donné à M. Crockaert, receveur, qui eut l'obligeance de me le céder. Comme la plupart des oiseaux aquatiques, ils se plaisent dans les grands marais où il y a de l'eau bourbeuse abon- damment pourvue de plantes qui surnagent. Dans ces lieux, on les voit pour ainsi dire continuellement raser la surface de l'eau, le bec incliné et prêts à fondre avec la rapidité de l'éclair sur tout ce qui se présente à leur vue et qui peut leur servir d’aliment. [ls vivent principalement d’in- sectes et de vermisseaux aquatiques, de larves, de frai de grenouille et de petits poissons. Ennemis de l'isolement et doués d’un caractère s0- ciable, on les voit réunis par troupes nombreuses, auxquelles se joignent fréquemment les hydrochelidons noirâtres. Pour prendre leur repos noc- turne, ils s’établissent en compagnie sur quelque monticule écarté, entouré d’eau de tous côtés; mais avant de s’y installer, ils voltigent en- core pendant quelque temps, jusqu'à ce que la nuit soit tout à fait ve- nue; alors ils ÿ arrivent tous sans bruit l’un après l'autre. N'étant nullement timides, on peut facilement les tuer dans les lieux où ils n’ont jamais été poursuivis. Is nichent dans les grands marais de la Hongrie, où ils se réunissent en assez grand nombre, et choisissent ordinairement un petit monticule entouré d'eau pour y placer leur nid, s'ils ne l'attachent pas simplement à des joncs un peu recourbés. Il se compose de roseaux et de plantes aquatiques bien séchées et jointes ensemble négligemment ; la femelle y dépose trois où quatre œufs tout au plus. CT D 0202) Cp) 7 ù £ æ Le C2 7 72 LATE 27 CDLUTE PDO ZT cpaguny 2. 7 »/ 7 c ‘ CC 1 (259 ) ——— à © he" « HYDROCHÉLIDON LEUCOPTÈRE. HYDROCHELIDON LEUCOPTERA, Bou. NVHITE-WINGED TERNE. — EISSFL GELIGE WASSERSCHWALBE, Temm., €. IT, p. 747. — Gould., t. V, pl. 425. — Naum., t. X, pl. 257. — Degl., t. II, p. 551. — Savi, OrNira. ToscaNA, t. III, p. 83. — v. d. Mühle, OrnrrH. GRIECHENLANDS, n° 520.— SrERNA NIGRA, Linné. — Sr. LEucOPTERA, Meiss. et Schinz. — HYDROCHELIDON SUBLEUCOPTERA, Brehm. La Dalmatie, la Hongrie, l'Italie, l'Espagne et le Midi de la France sont la patrie de cet oiseau, et il est bien rare -qu'il se montre dans nos lati- tudes septentrionales ; on le considère comme une grande rareté en Allemagne ainsi qu’en Belgique, où, en 1845, on en tua un. Il vit aussi dans quelques parties de l'Afrique et de l'Asie. Ces hydrochélidons fré- quentent les terrains bas et marécageux. Ils déploient plus de rapidité et de légèreté dans leur vol que les hydrochélidons noirâtres, avec lesquels ils vivent dans la plus grande harmonie, et l'on prétend même qu’ils sont. les plus lestes et les plus adroits de tout le genre. Ils sont d’une voracité telle que rien ne peut les rassasier. Sur l’eau, ils se nourrissent de ver- misseaux aquatiques, de petits poissons et de frai de grenouilles dont ils sont très-friands ; sur terre, ils s'abattent sur les champs de blé et y at- trapent les insectes qui se tiennent dans les épis. On doit pour cette rai- son les considérer comme rendant de grands services à l'agriculture par l'immense quantité d'insectes qu'ils détruisent. 11 faut être bon chasseur pour en tuer un, car leur excessive timidité les rend très-circonspects ; ils ne se laissent done pas approcher; ensuite, la rapidité de leur vol et leurs brusques changements de direction empêchent le chasseur de les atteindre. S'il réussit à en tuer un, les autres entourent le mort ou le blessé en battant des ailes et en remplissant l'air de leurs elameurs: dans ce moment, 1l est facile de les ajuster et d’en tuer plusieurs. Ils nichent en société dans les terrains bas et marécageux. Leur nid se compose de jones, de racines et de brins d'herbes mêlés grossièrement ensemble. Leur ponte ordinaire est de trois ou quatre œufs. Les parents montrent la plus grande tendresse pour leurs petits, et,en cas de danger, les défendent courageusement et au péril de leur propre vie, qu'ils per- dent souvent en voulant sauver celle de leur progéniture. CE EL 774 FN C > é ; d SE CA E € £ 224 { 260 ) &enre Guillemot. — Uria, Latham. —— <-— GUILLEMOT GRYLLÉ. URIA GRYLLE, LATHAM. GRYLL GUILLEMOT. — GRYEL LUMME., Temm., t. IT, p. 925. — Gould, t. V, pl. 399. — Naum, t. XIE, pl. 3350. — Degl. &. Il, p. 516. — Thien, pl. XXVIIL, fig. 4 — De Sel. FAUNE BELGE, n° 300. — Faber, ISLAND. ORNITH, p. 59. — CoLymBus GRYLLE, Lin. —-C. LAcrEOLUS. Gmel. — CEprnus LACTEOLUS el C. COLUMBA, Pall. — C. cry1LE, Boie. — C. ARTICUS, C. M£isnErI, C. FOERRORENSIS et C. GLACIALIS, Brehm. — GRYLLE coLumpA, Bonap. Ce guillemot habite les îles et les côtes des contrées polaires; on le voit au Groenland, au Labrador, dans la baie d'Hudson , Sur toute la côte nord de la Sibérie et de la Russie, jusqu’au Spitzberg, ainsi qu’en Norwége, en Suède et aux iles d'Islande, de Fœroé et de Schetland ; dans toutes ces contrées il est commun, bien qu’on ne l'y trouve jamais en grand nombre. En hiver, il vient sur les côtes de la Grande-Breta- gne, de l'Allemagne, de la Belgique, de la Hollande et de la France. Cet oiseau n’abandonne jamais la mer; ce n’est qu’accidentellement qu'il vient sur les eaux dans l'intérieur des terres. Son caractère est doux et confiant; il nage près des vaisseaux et des barques, en tenant le cou dressé, dans l'espoir d’obtenir quelque chose des marins, et s'approche quelquefois si près, qu’on peut le tuer à coups de rame. On les rencontre ordinairement par couples; ils se tiennent de préférence derrière les rochers et entre les glaçons, où l’eau est assez calme. A l’époque des amours, le mâle montre surtout une grande affection pour sa compagne, et la force, par mille gentillesses, ainsi que par ses cris aigus, à nager devant lui. Cet oiseau vole vite et à une petite élévation, mais il est un parfait plongeur et descend même jusqu’au fond de la mer pour y chercher sa nourriture, qui se compose de pelits crabes, de vers, de coquillages et de petits poissons. Il niche, à une petite hauteur, sur les rochers qui entourent les côtes ; la femelle dépose un ou deux œufs dans leurs crevasses sans aucun préparatif. Dès que les petits ont brisé leur écaille, les parents leur portent la nourriture avec beaucoup d’empressement: ils les conduisent plus tard sur l'eau et les protégent contre leurs ennemis. Les habitants du Nord recherchent beaucoup ces nichées, pour en prendre les petits, qui sont fort gras; ils les préparent immédiatement ou les conservent dans du sel pour l'hiver. A 77 Ce 2? 2 CS Z 2 2 DD: ca. GUILLEMOT TROILE. URIA TROILE, LATHAN. TROIL-GUILLEMOT, — TROIL LUMME, Temm., t. Il, p. 921. — Gould, t. V, pl. 396. — Naum, 1. XIL, pl. 551. — Degl., t. If, p. 511. — Theiu, pl XXVIIL fig. 2. — De Sel. Faune BELGE, n° 301. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 42. — CozymBus TRoIL., Lin. — C. minor, Gmel. — CEPPHUS LOMVIA, Pall. — Uri LoMvIA et U. suarBAG, Brün. — U. minor, Step. — U. NorweGIcA, Brehm. Cette espèce habite le nord de l'Amérique et de l'Asie; elle se trouve en Islande, en Norwége, en Suède, aux îles Fœroé, Hébrides, Orcades, Schetland et sur les côtes de l'Irlande et de l'Écosse; les tempêtes jet- tent parfois de ces individus sur les côtes de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France. C’est un véritable habitant des mers, et, dans les pays du nord, on trouve des bandes formées de plus d’un millier de ces oiseaux, car ils sont très-sociables. Un grand nombre d’entre eux restent, pendant l'hiver, dans le Nord et se contentent de parcourir une localité, sans s’en écarter ; mais ils souffrent alors beau- coup des rigueurs du froid et des tempêtes, de telle manière que plu- sieurs sont jetés sur les côtes, morts ou accablés de fatigue; ou bien encore, ils restent gelés sur la glace et deviennent ainsi la proie des rapaces. La plupart, cependant, émigrent vers des contrées plus tempé- rées, ce qui pourtant ne les empêchent pas qu'ils souffrent souvent, du- rant la traversée, des tempêtes, qui sont si fréquentes pendant cette saison. S'ils sont rejetés loin de la mer et que le hasard les a mis sur des eaux douces, ils deviennent comme fous, car ils ne peuvent supporter ces eaux. Ces oiseaux se nourrissent de petits crabes, de petits poissons, de vers et de coquillages. Bien qu'ils soient peu craintifs, il faut, pour les abattre, user de grandes précautions, car ils connaissent vite le bruit d'une arme à feu. i i Ces guillemots nichent dans le Nord, ainsi que sur les côtes de quel- ques iles septentrionales de la Grande-Bretagne. La femelle dépose son unique œuf, sur la pierre nue des versants de rochers, vers le commen- cement de juin. Les deux sexes manifestent beaucoup d'affection l’un pour l'autre et se tiennent presque constamment ensemble: ils élèvent en commun leur petit, le conduisent sur l’eau et lui apprennent à cher- cher sa nourriture. ( 269 ) GUILLEMOT À OREILLES BLANCHES. URIA LEUCOTIS, pusors. WHITE-EARED GUILLEMOT. — WEISSOHRIGE LUMME. Temm., t. IV, p. 574.— Gould. 1. V, pl. 397. — Naum., t. XII, pl. 332. — Degl., t. Il, p. 513. — Thien., pl. XXVIIL, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 302. — Faber, IsLANDISCHE ORNITH., p. 42. — Holb., Faune GRôNLANDS, p. 81. — ALcA LAUGvIGIA, Dlaff. — UrrA RINGVIA et U. ALGA, Brünn. — U. LeucoPHTBALMOS, Faber. — U. TRoILE, Temm. — U. LACRYMANS, Valenc. — U. Leucorcis et U. NorweGica, Brehm. Ces guillemots sont communs aux îles d'Islande, de Fœroé, Schetland, Orcades et Hébrides. Pendant l'hiver, ils émigrent un peu plus versle Sud, et sont alors quelquefois jetés par les grandes tempêtes sur les côtes de l'Allemagne, de la Belgique, de la Hollande, de la France et de la Grande- Bretagne. Ils vivent continuellement sur la mer, ou sur les écueils. Par- fois, harassés de fatigue, ils s’abattent sur des eaux douces, quoiqu'’ils les fuient dans toute autre circonstance; ils sont alors tellement trou- blés, qu’on peut facilement les atteindre. Ces oiseaux, bons nageurs et parfaits plongeurs, se reposent sur les flots après un vol soutenu, tout en se laissant aller à la merci des vagues écumantes et en cherchant des petits poissons, des crabes, des annélides et des mollusques dont ils font leur nourriture. Ils nichent sur les rochers de l'Islande et de Fœroé, en compagnie des guillemots troiles, ce qui a porté plusieurs ornithologistes à réunir les deux espèces en une seule. M. Graba trouva souvent les Uria leucotis aux iles Fœroé, mais il les regarde comme une variété des U. troiles. M. Faber croit également ne pas pouvoir les considérer comme une véri- table espèce ; tandis que MM. Brünich, Thienemann et autres observa- teurs en font deux espèces distinctes. Toutefois, le caractère spécifique de cet oiseau consiste seulement dans ses oreilles blanches. — L’unique œuf que déposent ces oiseaux est placé sur la terre nue des versants de rochers, où les femelles couvent les unes à côté des autres. Dès que l'œuf est éclos, le petit est conduit sur la mer par les parents: ceux-ci lui apprennent à pêcher sa nourriture et le protégent en cas de danger. ER D ÉCLERT COL ATU 2h07, 2 / cl rio mac sole A . AN Hi: LE er Ro TS NE, Re: de À CRT EL didoiu hbtyt r sréé LH ( 265 }) Genre Mergul. — Mergulus, Leach. ——— MERGULE NAIN. MERGULUS ALLE, Bot. LIXRLE RONCHE. — KEEINE KIKABEENTAUCHER. Temm., 1. 11, p. 928. — Gould., t. V, pl. 402. — Naum., t. XI, P. 534.— Degl., €. Il, p. 518. — Thien., pl. XXVIIL, fig. 3. — Sélys, FAUNE BELGE, n°0 299. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., P. 44. — Holb., Fauna GROENLANDS, P. 83.— ALCA ALLE, Linné. — A. CANDIDA, Brün.— A. ALCE, Gmel. — Uria ALLE, Temm. — U. MINOR, Briss. — ARCTICA ALLE, Gray. — CEPHUS ALLE, Less. — MERçGuLUS MELANOLEUCUS, Leach. — M. ALCE, Vieill. — M. ARCTICUS, Brehm. Cette espèce habite les contrées du nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, et on trouve ces oiseaux par troupes nombreuses au Groën- land, mais leur véritable patrie est, en général, les contrées glaciales du pôle nord. Pendant les hivers rigoureux, on les voiten abondance dans les baies des contrées moins froides, et parfois aussi sur les côtes de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique, de la France et de la Grande- Bretagne. Ils sont regardés par les habitants de l'Islande, de Fœroë et de la Norwége comme les messagers précurseurs des tempêtes. Ces oiseaux, quoique petits, ont pourtant la vie dure. Îls sont pour la plupart du temps sur la mer et s’y tiennent tout l'été, même pendant les tempêtes les plus terribles : ils se laissent aller à la merci des vagues qui s'élèvent comme des montagnes écumantes, en entraînant avec elles ces chétives créa- tures ; et malgré que cet élément destructeur les balotte et les jette de part et d'autre, ils ne le quittent pas, bravent l'effort de la tempête, par la légèreté de leur nage et la grande facilité avec laquelle ils plongent en tenant les ailes à demi-ouvertes. Dans cette attitude, ils se tiennent aussi bien dans les moments de péril que lorsqu'ils cherchent leur nourriture, qui se compose de mollusques, de frai de poissons et de petits crustacés. Le vol des mergules est rapide et soutenu. ls vivent principalement en grande société, et vers le soir, en faisant retentir l'air de leurs cris, ils se mettent sur un rocher, qu'ils quittent, dès que le danger les menace, en volant au-dessus de la mer jusqu’à une certaine distance, puis forment un cercle et viennent se remettre à la place qu'ils avaient occupée un PEU auparavant, et comme ils ne sont pas très-timides il est facile d’en abattre plusieurs. Pendant l'incubation, ils forment des colonies, mais ne font pas de nid; les femelles déposent simplement leur unique œuf, vers la mi-juin, sur la terre nue des rochers ou entre leurs crevasses ; le mâle et la femelle prennent alternativement le soin de l’incubation. Pendant les premiers jours, ils soignent pour la subsistance de leur petit, mais avant que celui- ci peut faire usage de ses ailes, il s'élance dans les flots, et plonge aussitôt pour chercher sa nourriture, mais les parents le conduisent et le proté- ent encore pendant un certain temps. En —— NE AC RATE PSEUDO NE ‘ \ + CAMEÉ. h Lam 19 © ES Sr &enre Macareux. — lratereula, Illiger. MACAREUX ARCTIQUE. FRATERCULA ARCTICA, muicer. ARTIC PUFFIN. — ARMKTESCHER LARVENTAUCHER. Temm., t. Il, p. 933. — Gould, t. V, pl. 403. — Naum, t. XII, pl. 535. — Degl., LIT, p. 521. — Thein., pl. XXVII, fig. 6. — De Sel. FAUNE Bezce, no 297. — Faber. ISLAND. ORNITH, p. SC. — ALCA ARCTICA, Lin. — A. LABRADORA, Ginel. — A. DELEATA, Brün. — A. CANOGULARIS, Meyer. — Luna ARCTICA, Pall. — Mormox aArRGrIGA, Macgill. — M. FRATERCULA, Temm.— M. cRABÆ, Brehm. Cet oiseau habite l'Islande, la Suède, la Norwége, la Finlande, le Spitzberg, les îles Fœroé et la plupart des îles du Nord, ainsi que les côtes de l'Océan glacial asiatique, jusqu'au Kamtchatka. En hiver, il émigre vers les mers situées plus au Midi, et arrive ainsi en Allemagne, en Belgique, en Hollande, en Grande-Bretagne et en France. Ces maca- reux ne vivent que sur la mer; ils composent des colonies nombreuses, sur les rochers, où vers le soir, ils s’'alignent et forment de longues files sur le bord des trous où ils habitent, ce qui est d’un aspect assez singulier. Leur cri a beaucoup d'analogie avec le bäillement de l'homme, et ressemble à aa-haah, entremêlé quelquefois des cris orr-orr. Les individus isolés sont très-craintifs, et, comme ils plongent presque con- tinuellement, on a beaucoup de peine à les atteindre; si pourtant on tire sur un groupe nombreux de ces oiseaux, ils sont plus francs, et ceux mêmes qui étaient cachés dans les trous du rocher, en sortent pour voir ce qui s'est passé et retournent ensuite à grands cris dans leur retraite. Ils se nourrissent simplement de crabes et de petits poissons. Ils nichent sur les côtes de toutes îles du Nord et sur les rochers; les trous, dans lesquels ils déposent leur unique œuf, sont profonds et ordi- nairement à la partie supérieure du rocher. Ils le creusent eux-mêmes, à l’aide de leur bec et de leurs ongles aigus, et choisissent, à cet effet, des endroits où la terre n’est pas trop dure; ils rassemblent ensuite un peu d'herbe, sur laquelle ils pondent leur œuf. Les deux sexes couvent alternativement et font aussi en commun l'éducation de leur petit. Les habitants du Nord recherchent beaucoup ces jeunes oiseaux, qu'ils enfument ou salent pour les conserver. Stues oi 0 # D EG D 72 ut) y O7 DA CZ LA B ( 265 ) Genre Alec. — Alec, Linné. TT RD ALC TORDA. ALCA TORDA, né. TVORD AUK. — TompD A L K. Temm., t. I, p. 936. — Gould., t. V, pl. 401. — Naum., t. XII, pl. 336. — Degl., t. II, p. 525. — Thien., pl. XXVII, fig. 7. — De Sélys-Longch., Fauxe Bezce » N° 198. — Malh., FAUNE SICILE, p. 229. — Savi, Onnrrm Toscawa, t. II, p. 52. — Faber, IsLÆnnisoue ORNITH., p. 46. — Hoïb., FAUNA GROENLANDS, P 84.—Praurus TONSOR, Klein.— ALca MINOR, Briss.— A, UNISULCATA, Brün.— A. pica, Gmel.— A. BALTICA, Brün. — A. GLACIALIS, ISLANDICA et MICRORHYNCHOS, Brehm. — UramaniA rorpa, Leach. — U. GLACIALIS, ISLANDICA, BALTICA et MICRORHYNCHOS, Brehm. Cet oiseau habite le Groënland, la baie d'Hudson, le Canada, le nord de l'Asie et de l'Europe, et on le rencontre en Écosse, dans les iles Féroë, en Islande, en Norwége, en Suède, en Russie et en Laponie: pendant l'hiver, il visite aussi les côtes de l'Allemagne, de la Hollande, de l’Angleterre, de la Belgique, de la France, et parfois, mais plus rarement, celles de l'Italie et de l'Espagne. La mer est son élément favori, ce que prouve la grande quantité qu’on voit voler pendant l'hiver sur la mer du Nord et la Baltique; mais ce n’est que très-rarement qu'il s’aventure sur les cours d'eau. Cet ale est lourd et Îlegmatique, et se tient parfois pendant des heures entières sur un rocher qu'il ne quitte pas sans nécessité ; aussi la difficulté de sa marche en est-elle peut-être un peu la cause, car ce n'est qu'à grande peine qu'il parcourt une petite distance ; mais, par contre, son vol est d'autant plus rapide et léger; il nage parfaitement et plonge quelquefois à une grande profondeur en se servant de ses ailes. Ces oiseaux volent en société, et rarement on entend leur cri , qui res- semble à un drr, àrr, d'une voix basse. Les ales vivent par milliers sur les iles Féroë ; les uns volant en compagnie des Guillemots avec lesquels ils vivent en comm unauté, d'autresrangés en bataille sur lesrochers, ayant la tête tournée vers la mer. Leur vie est très-dure, et quoiqu'ils soient mortellement blessés, ils plongent encore, et s’attachent à des plantes ma- rines, où ils finissent le plus souvent leur vie; ce qui fait qu’on ne peut s’en emparer que très-difficilement. M. Faber en vit même un dont les deux pieds étaient emportés et qui plongeait malgré cela. Ils ne font pas de nid, et c’est dans le Nord, près de la mer, sur desilots ou entre les crevasses des rochers que la femelle dépose son unique œuf sur la terre nue; elle le conve alternativement avec le mâle, et aussitôt qu'il est éclos, ce dernier aide sa COMpagne à pourvoir abondamment à la subsistance de leur petit. Dès que celui-ci a acquis un peu de force, quoique incapable encore de voler, il s'élance dans les flots, où ses parents le poursuivent et le protégent jusqu'à ce qu’il ait toute sa grandeur, sans toutelois le nourrir. Les habitants du Nord recherchent leurs œufs, qu'ils estiment beaucoup ; Mais nous autres habitants des contrées tempérées, nous le trouvons d'un goût désagréable. LP Le : 224072 LLC) 72 ( 966 ) Genre Harle. — Mergus, Linné. — Re — HARLE BLANC. MERGUS ALBELLUS, 1invé. WMITE MERGANSER. — WEISSE GÂNSESÈGER. Temum., L. IE, P. 887. — Gould., 1. V, P. 584. — Naum., t. XIE, pl. 324.—Degl., t. 11, p. 483. — Thien., Ges. Forr.. pl. LXXXI, fig. 6.—De Selys, FAUNE BELGE, n° 263.—Savi, ORNITH. ToscanA, 1 IL p. 118, — v. d. Mühle, Orniru. GRIECHENLANDS, no 290. — MERGELLUS ALBELLUS, Selby. — MerGus RHeNt, Ray. — M. PanNoxicus, Scop. — M. STELLATUS et M. GLAciALIS, Brünn. — M AsIATICUS, M. MINUTUS, Linné. — M. MUSTELINUS, Gesn. L'Amérique du Nord est la véritable patrie de cet oiseau ; pendant l'hiver, il émigre aux États-Unis, en Sibérie, sur les côtes de la mer Cas- pienne et de la mer Noire, et, pendant les hivers rigoureux, il n’est pas rare en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en France et en Grande- Bretagne. Ces harles vivent en société plus ou moins grande sur les lacs, les étangs et les cours d'eau, et supportent parfaitement les froids les plus intenses. Ils sont fort prudents et timides, et échappent aux poursuites du chasseur en plongeant aussi longtemps qu'ils sont à sa portée; mais, dès qu'ils sont hors d'atteinte, ils prennent leur essor. Leur nourriture se compose de petits poissons, de grenouilles et d'insectes aquatiques, qu’ils pêchent en nageant ou en plongeant. Si ces oiseaux sont en compagnie de leurs semblables, ils poursuivent tous ensemble les poissons, qui naturellement, par le bruit que ces oiseaux font sur l’eau, se cachent autant que possible. Parfoisils s’envolent à plus d’une lieue sur d'autres eaux pour y pêcher, ce qui n'empêche pas qu'ils ne reviennent un peu plus tard au premier endroit, pour pouvoir de nouveau faire la guerre aux crainlifs poissons, qui ont, pendant leur absence, quitté leurs demeures aquatiques. Is nichent au bord des lacs et des étangs ou sur de petits îlots, entre des broussailles ou des roseaux : le nid se compose de graminées sèches et de mousse; vers le centre se trouve un petit enfoncement bourré de plumes, qui contient de huit à douze œufs. HARLE HUPPÉ. MERGUS CRISTATUS, ren. CRESTED MERGANSER, — HAUBEN GÂNSESAGER., Temm., t. IL, p. 884. — Gould. t. V, pl. 585.— Naum., L. XII, pl. 525. — Degl., t. I], p. 480. — Thien., pl. XXVI, fig, 6. — De Selys-Longch., n° 264, — Malh., FAUNE SiciLe, p. 223. — Savi, ORNirx. Toscana, t. IL, p. 120. — V. d. Mühle, Ornirn. GRIECHENLANDS , n° 289. — Faber, Is- LANDISCHE ORNITE, p. 64. — Holbôll, Fauna GROENLANDS, p. 78.— Schwein. el Rich., FAuNA Bon. AM., p. 462. — Malh., Os. D'ALGÉRIE, p. 23. — ANAs LONGIROSTRA, Gesner. — SERRATOR LEU- COMELAS, Gmel. — MERGANSER SERRATOR, Leach. — M. CRISTATUS, Briss. — MERGUS SERRATUS et M. NIGER, Linné. — M. SERRATOR, Gmel. — M. LEUCOMELAS, Brehm. Le harle est un habitant des contrées boréales, de l'Asie, de l’Europe et de l'Amérique. La Norwége, la Suède, l'Islande et les iles de Féroë sont les pays où on le rencontre le plus. En hiver, il se montre aussi beaucoup sur les côtes de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Bel- gique, de l'Allemagne et de la France. Les harles vivent pour ainsi dire constamment sur l’eau, bien qu’on en rencontre quelquefois dans l’intérieur des terres, sur les bords des lacs, des rivieres et des étangs. Ils nagent avec beaucoup de dextérité et d'une maniere qui leur est particulière : leur Corps est quelquefois entièrement submergé et il n’y a que la tête seule qui est dehors; ils plongent à une grande profondeur et restent longtemps sous l’eau en serrant les ailes contre le corps. Pour voler, ils se réunis- sent ordinairement par bandes nombreuses : cependant, quelquefois ils sont en très-petit nombre. Ils volent avec rapidité en faisant entendre une espèce de sifflement. Leur voix est assez forte, c’est un £eurr, keurr, très-retentissant ; c’est un oiseau timide, se laissant difficilement appro- cher à portée de fusil. Aussitôt qu'il a vu la flamme du fusil, il plonge avec la rapidité de l'éclair et le coup ne l'atteint pas. Blessé mortellement, il plonge encore et ne reparait plus. I vit principalement de poissons, et mange aussi des grenouilles et des vermisseaux qu'il cherche dans la vase, el ne dédaigne pas non pius les petits mollusques. On trouve sou- vent dans son estomac des restes mal digérés de plantes aquatiques, mais il est probable qu'il les avale par inattention et non pour s'en nour- rir. À l’époque de leur accouplement, le mâle manifeste sa tendresse à la femelle d’une singulière manière qui consiste à élever son cou en l'air, en l'allongeant dénesurément, puis en l’abaissant subitement vers l’eau, il pousse de toute la force de son gosier un cri aigre et strident. Les harles huppés nichent dans les contrées Septentrionales. Îls creu- sent une petite excavation dans le sol; ils Ja remplissent de feuilles sèches qu'ils recouvrent ensuite d’une couche de plumes. Leur ponte est de sept à douze œufs. La femelle prend le plus grand soin de ses Jeunes, et, en cas de danger, les rappelle en poussant des cris sonores et ronflants. .: rt Je © au ,i 1 A y toit 40 lie aus sa pui SELS Wu LPO EUDE AO “ri féMR | 14 TANT TE 1} 11e 12] (IVe bu ali ! : CEA 2 , VE 7 222272 HE DE ? HARLE GRAND. MERGUS MAJOR, pusois. GREAT MERGANSER. — GROSSE GÆNSESÆGER, Temm., t. IE, p. 881. — Gould. t, V, pl. 384. — Naum., t. XII, pl. 526. — Degl., &. IL, p. 479. — Thien., pl. XXVI, fig. 6. — De Sélys-Longch., FAUNE BELGE, n° 264.— Malh., FAUNE SIciLE, p. 225. — Savi, OrnitTa. Toscana, 1. III, p. 422. — V. d. Mühle, Orniru. GRIECHENLANDS, n° 238. — Faber, IsLænpisce ORnitH., p. 64. — Rich. et Schweins, Fauva Bon. An., p. 461. — Anas RAUGEDULA, Gesner. — MERGuSs RAUGEDULUS, Aldrov. — M. MERGANSER, Linné, mas. — MercGus casTOR, Linné, fem. — M. RuBrICAPPILLUS, Geml., fem. — M. CiNerEuS, Briss., fem. — MERGANSER GASTOR, Bonap. Cet oiseau habite le Groënland, la Sibérie, la Russie, la Suède, la Norwége, et l'Islande, où il vit aussi bien sur les eaux douces que salées ; en automne ils arrivent par troupes nombreuses sur la mer en faisant retentir l'air de leur cris, et abordent les côtes de toutes les contrées du Nord. Ils suivent quelquefois les grands cours d’eau, et pendant les hivers rigoureux, ils apparaissent en Allemagne, en Hollande, en Grande-Bre- tagne, en Belgique et en France. Dans leurs migrations, ils volent en ligne droite et forment souvent un angle obtus. Ces harles plongent par- faitement , les ailes serrées au corps, et par un mouvement brusque ils disparaissent entièrement sous l’eau d’où ils ne tardent pas à reparaître; c'est de cette manière qu'ils poursuivent les poissons ainsi que les gre- nouilles, qui leur servent de nourriture, et cherchent aussi dans la boue des vers, des limaces et des insectes, qu'ils aiment beaucoup. C'est un oiseau timide, sauvage et turbulent ; cependant on peut assez aisé- ment le tirer, mais pendant son vol il est plus difficile à abattre, car il est très-rapide, à tel point qu'on entend une espèce de sifflement lorsqu'il fend les airs. [ls nichent au Groënland et en Islande au bord des eaux entre des pierres ou des broussailles ; le nid, composé de tiges herbacées, de brins d'herbe et bourré de plumes, contient huit à dix œufs que la femelle couve seule, et dès que ceux-ci sont éclos, elle conduit aussitôt les petits sur l’eau. Les Islandais estiment beaucoup ces œufs, mais leur gout est rance, et la chair de ces oiseaux à un goût huileux, ce qui fait qu'ils ne sont pas mangeables pour nous. | rap t : : hu CR d ' % LU no 0e T'RELISEE" PU D UVEUUR 10 L DE OY PA Wat e “+ E1 COLE ë 7 Le a 27 - SD LADY VI LHIPM IIS / PES Æ 22 ( 269) Genre Canard. — Anas, Linné. CANARD TADORNE. ANAS TADORNA, ui. TADORN DUCK. — TADORNE ENTE, Temm., L. IT, p. 835.— Gould., t. V, pl. 357.— Naum., t. XI, pl. 289.—Degl., t. II, p. 417. — Thien., pl. XXIL, fig. 5.— De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 236. — Savi, OrnirH. Toscana, t. IE, D. 179. — v. d. Mühle OrnirH. GRIECHENLANDS, n° 120, — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 79. — Malh., Ois. D’ALGÉRIE, p. 22. — Axas CORNUTA, Gmel.— À. MARITIMA, Gesn. — VULPANSER TADORNA, Keys. et Blass. — TADORNA VULPANSER, Selby. — T. BezLon, Steph. — T, FAmILIARIS, Bojé. ‘Ce canard fréquente les côtes maritimes de la Suède, du Danemark, de la Hollande, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de l'Allemagne : on le rencontre aussi en France sur tout le littoral de la Manche. C’est un oiseau qui tantôt mène une vie solitaire et tantôt recherche la compagnie de ses semblables. Souvent on les voit réunis en troupes nombreuses ; dans la mauvaise saison, ils émigrent et vont en Espagne, en Italie et dans le midi de la France. En Asie, les canards tadornes hantent les bords de la mer Caspienne et de la mer Noire, ainsi que les lacs et les marais sa- lants ; ils s’avancent même jusque dans les régions arides et glacées du Kamtschatka. En hiver, ils quittent le nord de l'Asie et se dirigent vers le Midi ; ils vont en Perse, en Chine et au Japon, où ils restent tant que dure la mauvaise saison. 11 est à remarquer qu'ils n'aiment pas à s’éloi- gner des bords de la mer, et que ceux que l’on rencontre parfois dans l’in- térieur des continents ne s’y trouvent que parce qu'ils se sont égarés. Ces canards commencent leurs voyages dès que la neige blanchit le sol et que la glace recouvre l’eau, car ils ne peuvent supporter le froid. Ils passent la plus grande partie de leur existence sur les bords de la mer, et on les ren- contre en grand nombre dans les baies bien abritées et qui s’avancent profondément dans l’intérieur des terres. Hs aiment aussi à fréquenter les lagunes, les plages basses et limoneuses et les lacs d'eau salée, mais, par- dessus tout, les marais salants. Très-habiles à la nage et d'un caractère fort sociable, on les voit souvent réunis par centaines. Poursuivis par le chasseur, ils montrent une sagacité et une adresse extrême à le dépister. Leur nourriture consiste principalement en herbes aquatiques et leurs graines, ainsi que des plantes marines, dont ils choisissent les parties les plus sapides et les plus tendres ; ils mangent aussi des insectes aqua- tiques, des coquillages ét des petits poissons et leur frai. Les canards tadornes s'installent pour nicher dans les trous abandon- nés des lapins sauvages, des renards et des blaireanx qu'ils trouvent aux bords de la mer, des lacs et des étangs. Leur couvée est de douze jusqu’à vingt œufs à la fois. La femelle a le plus grand soin de ses œufs et les re- couvre de plumes pour les préserver des intempéries de l'air. Dans quel- ques localités, les habitants construisent des terriers artificiels au bord de l'eau pour attirer ces canards, dont ils s'emparent ainsi que des œufs et des plumes. Leur chair a une saveur très-désagréable. LCL LCL LZ AUIOIL AS TAIT LCA LS dl HD 22 c 2) GANARD SAUVAGE «. ANAS FERA, GEsNER. WILD DUC. — WEKLMDE ENTE. Temm., t. II, p. 835. — Gould., 1. V, pl. 561. — Naum., t. X4, pl. 500. — Degl., t. II, p. 425. — Thien., pl. XXIV, fig. 2. — Sélys-Lonch., FAUNE BELce. n° 241. — Malh., FAUNE SICILE, p. 216. — Savi, OrniTH. ToscanA, t. IL, p. 161. — V. d. Mülh., ORniTH. GRIECKENLANDS, n° 276. — Faber, IsLæNniscne ORniTH., p. 76. — Malh., Oiseaux D’ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp. Vg. N. O. AFRIKA’S, n° 497. — Holb., FAUNE GROENLANDS, p. 65. — Rich. et Sweins., p. 442. — Anas Bo- SGHAS el ADUNCA, Linné. — ANas DomEsricA, Briss. — A. syLvesrris, Klin. — A. ARCHIBOSCHAS, Brehm. — Boscnas masor, Willugh. — B. pomesrica, Dumont. Une grande partie du globe est la patrie de ces canards; on les trouve en Sibérie, en Chine, au Japon et en Perse; en Amérique, dans la baie d'Hudson, au Canada, dans les États-Unis, jusqu'au Mexique, ainsi que dans le nord de l'Afrique, dans toute l'Europe, et dans plusieurs contrées de ce dernier continent ils sont en grande abondance. Dès que les pays du Nord se sont revêtus de leur manteau d'hiver et les eaux d’une glace épaisse, ils émigrent vers le Sud, où ils se tiennent sur des lacs et des grands marais dans lesquels il y a des flaques d’eau pourvues abondam- ment de saules, d’aunes et de roseaux, dans lesquels ils aiment quelque- fois à se cacher pendant le jour. Au crépuseule, ils recherchent le voisi- nage des petits étangs, des prés et des moissons, et, lorsqu'il y a beau clair de lune, ils s'occupent, pendant toute la nuit, à chercher leur nour- riture, qui consiste en feuilles fines, graminées, lentilles d’eau, bourgeons, blé, navets, insectes, vers, limaces, petites grenouilles, petits poissons et leur frai ; ils boivent aussi beaucoup, et pour cette raison, ils ne peuvent s'éloigner longtemps de l’eau. Ces oiseaux nagent très-légèrement, et en- foncent souvent leur tête entièrement dans l’eau pour chercher leur nour- riture, soit dans la vase, aux endroits peu profonds, soit sur des plantes aquatiques qui se trouvent à leur portée. Leur prudence et leur timidité sont extrêmes; dès qu'un chasseur s'approche de leur retraite, ils s'envolent dans les airs, les mâles ordinairement précédés des femelles. Ils nichent dans des endroits solitaires, au bord des marais et des eaux stagnantes ; leur nid, construit sur la terre, ou sur le tronc d’un saule, se compose de roseaux, d'herbes et de feuilles mortes ; la femelle y dépose huit à seize œufs, qu’elle recouvre entièrement de plumes chaque fois qu'elle les a couvés. Dès que les petits sont éclos, la mère les conduit sur l’eau; si pourtant le nid est sur un saule, elle les prend lun après l'autre avec le bec et les y jette; ensuite elle soigne pour qu'ils aient aussi une cachette en cas de danger. Le mâle laisse tous les soins de l'éducation et de l'entretien de la progéniture à la femelle, qui, comme une bonne mére, s’acquitte volontiers de cette besogne. (1) C'est la souche de nos canards domestiques. L'espèce que M. de Sélys-Lonchamps donne dans sa FAUNE BeLcs, n° 249, sous Je nom de 4nas pupureovtridis, n'est autre chose qu'un hy- bride de Anus boschas et À. moschalu, tous deux oiseaux de basse-cour. vb Eur f "LE ROLE EC LE DIU € = € PlAL 20 ST HA 2 / ÉE CANARD STRÉPÈRE. ANAS STREPERA, LNé. GADUALL DUCK. — SCHNATTER ENTE. Temm., t. IE, p. 857. — Gould. t. V, pl. 366. — Naum., 1. XI, pl. 302. — Desl., 1. II, p. 430 — Thien., pl. XXIV, tig. 3. — De Sel., Faune BeLGe, n° 244. — NMalh. FauNE DE Size, p. 217. — v. d. Mühle, OrNiTH. GRIECHENLANDS, n° 274. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH. p. 75 — Malh. Ois. D'ALGÉRIE. p. 22. — CHAELELASMUS STREPERUS, Gray. — CHAULIODUS STREPERA, Swains. — KTINORHYNCHUS STREPERA, Eylon. — QUERQUEDULA STREPERA, Macgill. — Anas CINEREA, Gmel. Femelle. Ce canard vit dans presque toute l'Europe sauf dans les régions po- laires; il est rare en Russie, en Suède et en Norwége, moins rare en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Hollande, en Belgique et en France ; il est assez commun en Hongrie et en général dans toutes les contrées du midi. On le voit aussi dans une grand partie de l'Asie, dans le nord de l'Afrique et dans certaines contrées de l'Amérique du nord. A l'approche de l'hiver cette espèce émigre vers des climats plus chauds, ce qui à lieu ordinairement la nuit par bandes de dix à trente individus. Ces oiseaux, qui recherchent toujours de préférence les grands marais, se tiennent aussi sur les lacs et les étangs. Pendant le jour ils aiment à se tenir dans des endroits solitaires, mais après le coucher du soleil ils vo- lent sur les étangs, les prairies marécageuses et les champs, pour y cher- cher, durant toute la nuit, leur nourriture qui se compose de vers, de limaces, de petits poissons, de grenouilles, de frai de poisson, de graines et de matières végétales. Au point du jour ils retournent dans leurs endroits solitaires ; ce sont en général des oiseaux très-farouches, et par conséquent difficiles à abattre, quoiqu'ils ne plongent qu’à la dernière extrémité. Le canard strépère niche dans les marais sur de petits tertres, ainsi qu'au bord des étangs. Le nid, négligemment construit, est composé de roseaux et de feuilles de graminées et au centre se trouve un petit enfon- cement. C’est la femelle seule qui procède à la construction du nid; dès que celle-ci à pondu ses neuf à douze œufs, le mâle, qui jusqu'alors lui témoignait beaucoup d'affection et de prévenance, l'abandonne. La pauvre mère se trouve ainsi forcée à pourvoir à tous les soins que réclame sa couvée. Si elle est obligée de l’abandonner momentanément, elle la re- couvre de plumes, afin de la soustraire aux yeux de ses ennemis. ut PAU DOTE à MARRANT LOT a 2.$ de nT+ re HEC Ÿ Fin ‘ Due , TL D 7 CL \ DOUÉ 7 Ve 74 2 CC), CANARD À QUEUE EFFILÉE. ANAS CAUDACUTA, GEsNER. PANTALEL DUCK. — SPSTZSCRITY ANZ - ENTRE. Temm., t. I, p. 858. — Gould., t. V, pl. 865. — Naum., t. XI, pl. 301. — Degl., L. II, p. 428. — Thien., pl. XXIV, fig. 4. — Sélys-Lonch., Fauxe BeLcr, no 244.— Malh., FAUNE SICILE, p. 217. Savi, OrniTe. ToscanA, 1. III, p. 1456. — V. d. Mülh., ORNiTH , GRIECKENLANDS, n° 275. — Faber, Iszænniscue ORniTH, p. 76. — Malh., OISEAUX D'ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp., VG. N. O. AFriKa's, n° 495. — Holb , FauxA GRoENLANDS, p. 64. — Rich. et Sweins., FauNA Bor. Am., p. 444. — ANas AcuTA, Linné. — A. LonGicaupA, Briss. — DariLa Acura, Leach. — D. caupacura, Sweins. — D. GAUDATA et LONGICAREDA, Brehm. Ces canards habitent le nord de l'Amérique, de l'Asie et de l'Europe, et visitent annuellement, pendant l'hiver, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Hollande, la Belgique et la France. Pendant le jour, 1ls se tiennent le plus souvent au milieu des lacs et des grands étangs, mais plus rarement sur des cours d'eau; aussitôt après le coucher du soleil jusqu’au crépus- cule, ils cherchent, aux environs, des eaux d’une plus petite étendue, ainsi que les endroits bourbeux et solitaires qui environnent la mer; pendant leurs migrations ils recherchent aussi, par bandes nombreuses, des endroits de cette nature pour sy reposer. Leur nourriture consiste en insectes, aussi bien terrestres qu'aquatiques, et en parties tendres de certaines plantes qu'ils cherchent dans les prés et les marais qu'ils tron- vent en nageant, ainsi qu’en jeunes racines de plantes aquatiques. Ces canards sont très-sociables et vont même avec d’autres espèces, mais ne se dispersent jamais avec elles, car ils se tiennent toujours à part, et font souvent entendre un cri ressemblant à quaak, quaak. Ces oiseaux étant très-peureux et fort prudents, on a beaucoup de peine à s’en appro- cher à portée de fusil; on tâche alors de s’en emparer de différentes ma- nières, car leur chair est très-délicate, surtout celle des jeunes individus. Ils nichent principalement au bord des lacs, des marais découverts et des étangs, près desquels se trouvent beaucoup de roseaux et d’autres plantes herbacées; quelquefois aussi ils bâtissent-leur nid sur de petits ilots dans un endroit convenable. Ce nid se compose d’un amas de roseaux, de pailles et de brins d'herbe, au milieu duquel se trouve un petitenfoncement où la femelle pond, vers la mi-avrit, huit à dix œufs, et journellement elle s'arrache des plumes pour les recouvrir. Si la femelle est troublée pen- dant l’incubation et forcée d'abandonner son nid, elle ne le quitte qu'en battant des ailes, criant et faisant l’estropiée, sans toutefois le perdre de vue, et aussitôt que tout danger a disparu, elle revient se mettre sur ses œufs, Le mâle ne prend aucune part à l’incubation ni à l'éducation des petits, Ÿ Ÿ NTQRR NN N V D À NON HN ù N 4 Ca CANARD SIFFLEUR. ANAS FISTULARIS, Brisson. WIGEON DUCK, — PFEIF-EHENTE. Temm., t. Il, p. 840. — Gould., t. V, pl. 365.— Naum., t. XI, pl. 203.—Degl., t. II, p. 431. — Thien., pl. XXIV, fig. 5. — De Sélys-Longch., FAUNE BELGE, n° 24%. — Malh.. Faune SICILE, p. 218. — Savi, Ornirx. Toscan4, t IT, p. 146. — V. d. Mülh., Ornrra. GRIECHENLANDS, n° 279, Faber, ISLÆNDISCHE ORNITH., p. 80. — Malh., Oisraux D’ALGÉRIE, p. 22. — Rüpp., Ve. N. O. AFRIKA’S, n° 492. — ANNAS PENELOPE, Linné.—MEREcA PENELOPE, Slep. — M. KAJOLKA et FISTU- LANS, Brehm. Ces oiseaux habitent principalement le nord de l'Europe, de l'Asie, et quelquefois aussi de l'Afrique ; ils sont très-répandus en Allemagne, en Hollande, en Grande-Bretagne et en Belgique: pendant leurs migrations, ils fréquentent l'Italie, l'Espagne et le midi de la France. Ces canards commencent leurs migrations par petites volées, qui ne tardent pas à s'accroître et à devenir de grandes troupes, formant quelquefois une longue ligne oblique. Ils volent à une grande hauteur, plus souvent la nuit que le jour; mais, lorsqu'ils ne forment qu'une volée irrégulière et serrée, ils se tiennent plus près de la terre, et font continuellement entendre un sifflement qu’on entend également lorsqu'ils sont sur l'eau, d'où leur est venu, à bon droit, le nom de canard siffieur. Il passent la plus grande partie de leur vie sur les lacs, les grands étangs , les marais, et aiment aussi à trépigner dans la boue que laisse la mer à la marée basse, ainsi que dans d’autres endroits marécageux entourés de roseaux, où ils cherchent leur nourriture, consistant en vers, insectes, limaces, petits poissons, lentilles d’eau, parties tendres de certaines plantes et semences. Lorsqu'ils cherchent leur aliments, ils ne se cachent pas beau- coup, ce qui fait que le chasseur peut aisément les faire lever, et comme ils volent très-serrés les uns aux autres, il lui est facile d’en tirer plu- sieurs d’un seul coup. Ils nichent ordinairement dans les marais et les grands étangs soli- aires, sur une petite élévation entre des roseaux ou des buissons de saules; la femelle construit son nid avec des feuilles mortes de roseaux et d'autres plantes ainsi que de l'herbe, formant un tas ayant au milieu un petit enfoncement dans lequel, vers la fin de mai, elle dépose de neuf jusqu’à douze œufs abondamment entourés de plumes. Au commence- ment de l'incubation, le mâle se tient dans les environs du nid, quoique n'y prenant aucune part; mais dès que la femelle s’est mise à couver pour de bon, les mâles se rassemblent et vont passer leur temps entre eux, laissant aux femelles tout le soin de leurs petits. nn à pue / °/ 1 CANARD GLAUCOPTÈRE. ANAS GLAUCOPTERA, pupois. GREY-WINGED DUCK. — ASCHBLAUFLUGELIGE ENTE. Temm., t. If, p. 844. — Gould, t. V, pl. 564. — Naum., t. XI, pl. 303. — Degl., t. il, p. 456. — Thiene., pl. XXIV, fig. 6.—De Sélys, Faune BELGE, n° 246.— Malh., FAUNE SIcicE, p. 218. — Savi, OrNiTa. ToscaNaA, t. IT, p. 154. — V. d. Mülh., ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 275. — Rüpp. Vg. N. O. Arrikas, n° 495. — ANAS QUERQUEDULA, Linné. — A. CircrA, Gmel. — CYANOPTERUS GIRGIA, Fyton. — QuERQUEDULA cGiRCI, Brehm. — PrEROCYNEA CIRCIA. — PT. GLAUCOPTERA et Pr. SCAPULARIS, Brehm. Ê La Russie d'Asie jusqu’aux confins de la presqu'île de Kamtschatka est la patrie de ce canard. Dans la saison rigoureuse il émigre en Perse, en Arabie, en Chine et dans l'Hindoustan; il se trouve aussi dans l'Afrique bo- réale, mais principalement dans une grande partie de l’Europe, comme en Norwége, en Suède et en Danemark. En automne, il visite l'Allemagne, la Hollande, la Grande-Bretagne, la Belgique et la France, et souvent même 1l pénètre vers des latitudes plus méridionales pour y passer l'hi- ver, car ils sont d’une nature très-délicate. Dans leurs émigrations, ces canards se réunissent en bandes peu nombreuses et voyagent pendant la nuit et quelquefois, mais plus rarement, pendant le jour. Dans leur vol, qui est haut et rapide, ils forment une file et suivent une direction oblique. Ils vivent dans le voisinage des eaux douces, tel que celui des lacs, des étangs et surtout des marais abondamment pourvus de jones, d’aunes et autres plantes aquatiques dans les fourrés desquels, ils aiment à se cacher pendant le jour. On les rencontre rarement sur les bords de la mer, et s’il leur arrive d’y aller, ce n’est guère que dans quelques baies solitaires et bien abritées, où à la marée basse, ils viennent patauger dans le limon. Dansles nuits claires, ils se rendent aussi dans les prairies submergées ou dans les pâturages entrecoupés de flaques d’eau. Vers le milieu de la journée, ils se retirent à l'écart et prennent quelque repos. Leur cri articulé d’un son guttural est Énèque, hknèque, qui n’a rien de remarquable. Ils vont en société, à la recherche de leur nourriture qui consiste en insectes, larves, vers, limaçons, jeunes grenouilles et petits poissons ; ils mangent égale- ment, toutes sortes de graines et quelques parties délicates de certaines plantes. Bien que ces canards soient très-timides, il n’est pas difficile à un chasseur un peu expérimenté de les approcher à portée de fusil. Leur chair, assez grasse en automne, a un fort bon goût et est très-recherchée. Ces canards nichent dans le voisinage des lacs, des étangs et des marais. Leur nid se compose de jones, de brins de paille, de feuilles sèches et d’herbages, qu’ils entassent en laissant au milieu un creux des- tiné à recevoir leur ponte, qui s'élève de neuf à quatorze œufs qu'ils re- couvrent abondamment de plumes, et ils disposent les plantes qui sont alentour, de manière à former une voûte qui les abrite et qui permet à la femelle de s’esquiver inaperçue en cas de danger. Dans le commence- ment, le mâle témoigne beaucoup de tendresse à la femelle et à sa jeune couvée; insensiblement, il se relâche et finit par abandonner à la femelle seule les soins qu'il avait tant de plaisir à partager avec elle. (Arai . ï di Va Ut ge ï Ca : NI TA re l'hcclut ( 275 ) CANARD CRECCA. ANAS CRECCA, zinné. TEAL DUCK. — KRIEKENTE, Temm., t. IT, p. 846. — Gould., t. V, pl. 362. — Naum., t. XI, pl. 504. —Degl., t. Il, p. 438. — Thien., pl. XXIV, fig. 9.—De Selys-Lonch., FAUNE BELGE, n° 247.—Malh., FAUNE SICILE, p. 219. — Savi, Ornir. Toscana, t. III, p. 148.— V. d. Mühle, ORNITH. GRIECUENLANDS, n° 277. — Malh., Ois. D’ALGÉRIE, p. 22. — Rupp., Ve. N. O. Arrix4’s, no 494.— Holb., FauNA GROENLANDS , p. 64. — Boscnas cREcCA, Swains. — QUERQUEDULA MINOR, Briss. — (. crECCA, Steph. — Q. GRoEN- LANDICA, (. SUBGRECCA et Q. cRECCOIDES, Brehm. Ce canard habite l'Europe, l'Asie et le nord de l'Afrique. En Europe, on le rencontre beaucoup en Russie, en Suède et en Norwége. C’est un oiseau erratique, qui, dans ses émigrations, traverse pour ainsi dire tous les pays. Il est très-peu sensible au froid ; cependant il quitte les contrées boréales à l'approche de la saison rigoureuse pour aller hiverner dans le Midi. Il vit principalement dans le voisinage des lacs dont les bords sont couverts de roseaux et de jones; il fréquente aussi les marais, les prairies submergées et les étangs. Mais il paraît que ce canard n’aime point la mer ni les côtes maritimes, car on ne l'y voit guère que dans les anses et les criques bien abritées et dont les bas-fonds fangeux lui offrent une ample moisson de vers aquatiques. N’étant pas très-timide, la présence de l'homme ne le met pas en fuite; il s'approche des habitations et va même sur les étangs au milieu des villages. Il est facile de tirer ces canards. Lorsqu'un chasseur tire sur un couple et qu'il atteint la femelle, le mâle s'envole, mais ne tarde pas à revenir et devient ainsi pour le chasseur une proie facile. Ne plongeant que lorsqu'ils sont - poursuivis ou atteints d’un coup de feu, ils ne tardent pas à re- monter à la surface pour chercher un lieu bien abrité et sec où, s'ils sont grièvement blessés, ils attendent que la mort vienne terminer leurs souffrances. Dans la journée ils pataugent dans la fange des marais et y cherchent leur nourriture, qui consiste en plantes et en vermisseaux aqua- tiques. Îls mangent aussi des herbages fins et des graines. On remarque qu'ils sont plus actifs et plus remuants le matin de bonne heure et le soir lorsque le soleil se couche que pendant la journée : ils se dispersent alors dans les prairies, courent les champs et les bruyères, et se jettent quel- quefois aussi dans les champs de blé. Pour nicher ils s’établissent dans les régions les plus septentrionales de l'Europe, et ils construisent leurs nids sur les bords des lacs, des étangs et des rivières. Ils s'installent aussi dans les grands marais. Leur nid se compose ordinairement d'une touffe de jones recouverte d’une couche épaisse de plantes aquatiques bien sèches. Pour en rendre l’inté- rieur plus doux, la femelle le garnit de plumes et de duvet ; sa ponte est de neuf jusqu’à quatorze œufs. Les petits s'émancipent peu aprés leur sortie de l'œuf, et ne tardent pas à nager avec autant d'adresse que les vieux. L'espèce sarcelline surpasse, du reste, tous les autres canards en adresse, vivacité et légèreté. ù 70 DT UUE 240 it LIN Df 107 PS CU FRS Ê A ( 276 ) &enre Souchet. — Hhynchaspis, Leach. SOUCIET SPATULE. RHYNCHASPIS SPATHULATA, puBors. SHOVLLER DUCK.— LÔFFEL-ENTE. Temm., t. Il, p. 842. — Gould., t. V, pl. 560. — Naum., 1. XI, pl. 306. — Degl., L. IT, p. 423. — — Thien., pl. XXIV, fig. 5. — De Selys-Lonch., FAUNE BELGE , n° 248. — Malh., FAUNE SIGILE, p. 219.— Savi, Ornira. Toscana, t. IT, p. 154. — Rupp., VG. N. O. Arrix4’s, n° 496, — ANAS cLy- PEATA, Linné. — A. RUBENS, Gmel. — A. PLATYRHyYNcHOS, Retz. — SPATULA CLYPEATA, Bojé. — CLYPEATA BRACHYRHYNCHOS, Brehm. — RuayNcHaAspis PLATYRHYNCHOS, R. POMARINA et R. BRACHY- RHYNCHOS, Brehm. — R. czyrearTa, Leach. Cet oiseau habite la partie méridionale de la presqu'ile scandinave, la Russie, l'Allemagne, la Belgique, la France et la Grande-Rretagne. On le voit aussi aux États-Unis, au Canada et au Mexique. En Asie, les canards souchets se trouvent répandus en assez grand nombre dans les parties tempérées et centrales. Dans la mauvaise saison ils vont même jusqu'en Égypte et en Nubie. Ils fréquentent principalement les lacs et les étangs dont les bords sont abondamment pourvus de jones et de plantes aquatiques. On les rencontre également dans les grands marais et dans les prairies submergées, entrecoupées d'herbes, de broussailles et de Jones qui puissent leur servir de retraite. Dans la mauvaise saison ils se dirigent vers un climat plus doux et voyagent pendant la nuit par bandes assez nombreuses. Leur vol est très-élevé : on les reconnait aux lignes inelinées et aux triangles réguliers tracés par la disposition de leur troupe. De temps en temps ils font entendre un cri sifflant et plaintif qu'ils répètent souvent et qui ressemble à un « wich wich » d’un effet très-monotone. Ils ne sont pas timides et se montrent fréquemment sur les eaux stagnantes, les étangs et les sources qui se trouvent près des habitations, sans être le moins du monde alarmés par le voisinage des hommes. Quelquefois ils sont même tellement insouciants de leur sûreté personnelle, qu'ils vont dans des endroits où un chasseur à l'affût peut faci- lement les tirer et en tuer plusieurs. Leur chair a un goût excellent, sur- tout en automne, qui est l'époque où ils sont tous gras. Comme presque tous les palmipèdes, ils passent la journée à fouiller la vase avec leur bec pour y chercher des vermisseaux aquatiques; ils nagent aussi dans les eaux stagnantes à l’entour des jones. Vivant principalement d'insectes qui se trouvent sur les plantes aquatiques, ils mangent également des vers, des limaçons, des graines et des herbes. Ils nichent sur les rivages des lacs et des grands étangs. Quand une femelle se montre au milieu des eaux, il n’est pas rare de voir plusieurs mâles à sa poursuite, et, pour se soustraire à leurs importunités, elle prend son vol et s'élève subitement dans les airs; les mâles s’envolent avec elle et l'obsèdent jusqu'à ce qu'elle se rende et s'éloigne avec celui qu’elle préfère. La fidélité conjugale du mâle n’a qu’une courte durée et il ne montre pas beaucoup d’attachement à la compagne qu'il a choisie; il ne l'assiste pas non plus dans la construction du nid; elle est obligée de faire tout. Ce nid se compose de jones, d'herbes et de plantes aquatiques étroi- tement entrelacés et formant une masse sphérique avec un creux au milieu, dans lequel la femelle dépose ses œufs dont le nombre varie depuis sept jusqu’à quatorze. REZ AD 2 CL eZ CC = AMSLIAU (4 CG 7 ee N (277) Genre Morillon. — Fuligula, Sicphens. MORILLON À HUPPE ROUSSE. FULIGULA RUFICRISTA, pusois. RED CRESTED POCHARD. — ROSTROTHHAUBEN TAUCHENTE. Temm., LI, p. 864. — Gould. t. V, pl. 369. — Naum., t. XII, pl. 308. — Degl., L. Il, p. 461. — Thien., Ges. Fort , pl. LXXIX, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 254. — Savi, ORNITH. Toscana 2. LIT, p. 155.—V. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 287. — Rich. el Schwains., FauNa Bor. Am, p. 452. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 23. — ANAS RUFINA, Pall. — A. ca- SARCA, Linné. — A. FISTULARIS CRISTATA, Briss. — BRANTA RUFINA, Boie. — CALLICHEN RUFI- NUS, el G. SUBRUFINUS. Brehm. — PLATyPuS RUFINUS. Brehm. — FuLiGuLa RUFINA, Slep. Ce canard habite le sud de la Sibérie, la Perse jusqu'aux Indes; il est très-commun sur les lacs salés des steppes de la Tartarie et près de la mer Caspienne. Chaque année, il visite. en automne, la l'urquie, la Grèce, la Hongrie, l'Italie et le midi de la France, et parvient quelquefois pendant ses migrations, mais très-rarement, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Hollande. Ces oiseaux se tiennent la plupart du temps sur les lacs d’eau douce ou salée, dans les endroits solitaires des cours d'eau, sur les grands étangs et les marais abondamment pourvus de roseaux et d'arbres, mais c’est vers leur centre découvert qu'ils se tien- nent de préférence. Ils sont très-prudents et méfiants, et fuient le chasseur de loin, surtout lorsqu'ils sont plusieurs ensemble, car alors ils s'aperçoi- vent plus tôt du danger, aussi sont-ils plus faciles à atteindre lorsqu'on les rencontre séparément. Leur voix est basse et sonore. Tout en nageant ils cherchent leur nourriture, qui se compose de petits poissons, de frai de grenouilles et de poissons, de limaces et de petits coquillages, ainsi que de bourgeons, de semences et de lentilles d’eau. Ces canards nichent près du rivage des lacs et des étangs ou sur des ilots. Le nid est formé de roseaux, d'herbe et d’autres matières sèches végétales; le tout est recouvert d’une couche de plumes. Ce nid contient six ou huit œufs, et le mâle se tient dans son voisinage jusqu’à ce que la femelle se soit mise à couver, il s'éloigne alors toujours davantage, et ne cherche pas même à porter secours à sa compagne ou à sa progéniture, lorsqu'elle est en danger, mais il regarde tout de loin d'un œil impassible. nr Ce è ORPAATE ca + ra de à So ni Der ‘ allie Heriii ts À de : ; 1 . PTT 22 2 2e (278) ——R—— MORILLON ÉRYTHROCÉPHALE. FÜULIGULA ERYTHROCEPHALA, oupors. RED-HEADED POCHARI. — ROTHBRAUNKOPFIGE - TAUGERENTE. Temm., t. Il, p. 868. — Gould., t. V, pl. 368.— Naum.,t. XII, pl. 308.— Degl., t. II, p. 455.— Thien., Fortr., pl. XXV, fig. 5. — Sélys., FAUNE BELGE, n° 256. — Savi, ORNITH. TOSCANA, t. III, p. 158.—v. d. Mülhe., ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 286,—Malh., OISEAUX D'ALGÉRIE, p. 25. — ÂNAS FERINA, Lin. — A. RurA, Gmel. — Nyroca FERINA, Flem. — PLATvPUS FERINUS, Brehm. — AYTHYA FERINA, Boie. — A, ERYTHROCEPHALA, Brehm. — FULIGULA FERINA, Steph. Get oiseau est répandu dans toute l’Europe, sauf les contrées polaires, dans l'Amérique du Nord, dans les contrées tempérées de l’Asie et même jusqu'en Égypte. Il est commun au Danemark, dans plusieurs contrées de l'Allemagne, en Hollande, en Belgique, en France et en Grande-Bre- tagne. Ces oiseaux vivent sur les lacs, les grands étangs et les marais entrecoupés de flaques d’eau profondes, et pourvus abondamment de saules, d’aunes et de roseaux. Ils ne se tiennent pas volontiers sur la mer et les cours d’eau, qui leur servent simplement comme abri pendant leurs migrations, qui ont lieu le plus souvent pendant la nuit, par troupes nombreuses et serrées et à peu d'élévation du sol. Ils plongent avec dex- térité et reviennent ordinairement à la surface de l’eau au même endroit où ils se sont enfoncés peu d'instants auparavant. Ils dorment quelque- fois pendant le jour, ordinairement en nageant, et si on les fait lever, on entend encore au loin leur voix sonnante ressemblant à charr, charr, charr. Leur nourriture consiste principalement en matières végétales, telles que racines et feuilles tendres, et ils manifestent une grande prédi- lection pour les graines de Potamogeton, comme par exemple du Pota- mogeton marinum et du P. pectinatum:; ils ne dédaignent pas non plus les petits poissons, les petites grenouilles et les mollusques. Au mois de mars, les mâles deviennent fort bruyants, et se choisissent une femelle; celle-ci fait son nid, qui se compose de roseaux et de brins d'herbes, sur les rives des lacs ou des grands étangs. Le mâle ne prend aucune part à celte construction, mais il témoigne son attachement pour la femelle en l'accompagnant dans ses différentes excursions, et ne la quitte pas même lorsqu'elle pond ses huit à douze œufs. Au moindre danger, il avertit sa compagne par de grands cris, et est toujours le pre- mier à fuir. Dès que la femelle couve ses œufs, le male ne s’en occupe plus, et si elle est obligée de s'éloigner un peu du nid, elle recouvre les œufs avec des plumes ; plus tard, lorsque les petits ont brisé l'écaille de leur prison, la femelle montre une grande affection pour eux el périt souvent victime de son dévouement, car au moindre danger, elle ras- semble sa progéniture, et se dirige immédiatement vers les fourrés de roseaux, dans lesquels elle la cache, et fait sentinelle à côté, sans songer à son propre salut. | | | | $ DA IT 2 ÿ CCD US CPL 27 2 22 — (279) RE MORILLON A TRIS BLANC. FULIGULA LEUCOPHTHALMA, ousors. NVRUTE-EYE POCHARD. — VWVEISSAUGIGE TAUCHENTE. Temm., t. I, p. 876. — Gould., t. V, pl. 568. — Naum., t. XII, pl. 509. — Degl., t. Il, p. 459. — Thien., pl. XXVI, fig. 5. — Sélys, FAUNE BELGE, ne 255. — Savi, ORNITH. Toscana, t. ILE, p. 158. — v. d. Mülhe, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 285. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 12. — Malh., OISEAUX D’ALGÉRIE, p. 23. — Anas Nyroca, Güld. — A. FERRUGINEA, À. AFRI- GANA et A. SCANDIACA, Gmel. — A. LEucoPHTHALMOSs, Bechst. — A. GLAUCION, Pall. — Nvnoca LEUCOPHTHALMA, Flem. — N. oBsoLerA, Brehm.—N. rocHarp, Selb. — AvrnyA NyrocA, Boie. — FuL1GULA NYROCA, Steph. Cette espèce habite la partie centrale de l'Asie, le nord de l'Afrique, et en Europe elle est assez commune sur les bords du Volga et de la Dwina, ainsi qu’en Gallicie et en Hongrie; mais elle est moins répandue en Norwége, en Danemark et en Allemagne: elle est assez rare en Hol- lande, en Belgique, en France et en Grande-Bretagne. Ces morillons re- cherchent de préférence les eaux douces, comme par exemple les lacs, les grands étangs et les marais qui sont abondamment pourvus de saules, d’aunes, de roseaux et d’autres plantes de ce genre ; on les rencontre aussi quelquefois dans les prairies marécageuses, mais ce n’est qu'accidentel- lement qu'ils s'aventurent sur la mer. Ces oiseaux nagent parfaitement et ils viennent souvent sur le rivage pour se reposer dans un endroit caché. ou pour y nettoyer leur plumage. Ils plongent fort bien, et presque continuellement, car ils se nourrissent principalement de bourgeons de racines, de semences et de feuilles de plantes aquatiques qui se trouvent en grande partie sous l’eau, mais ils ne dédaignent pas non plus les in- sectes, les petits poissons et leur frai, ainsi que les limaces. Ils sont peu prudents, surtout lorsqu'ils sont sur les étangs, en petit nombre ou sé- parément; 1l est alors facile d'en abattre, et s'il y en a un de blessé, il tâche de s'échapper en plongeant. Vers la fin d'avril, les mâles cherchent à obtenir la faveur des femelles, qu'ils poursuivent à la nage sans se lasser; mais le plus souvent plusieurs mâles montrent de l'affection pour une seule femelle, et il s'ensuit aussi- tôt un combat acharné, dans lequel ils se déchirent et se mordent, et font en même temps entendre un ton sonnant très-prononcé. Pendant ces sortes de combats, 1ls sont sourds et aveugles pour tout danger, et ils devien- draient souvent la proie du chasseur, si la pacifique femelle ne les aver- ürait par ses cris. Dès que la victoire est décidée, le couple vainqueur s'échappe des combattants et va dans un lieu solitaire. La femelle ras- semble alors au bord de l'étang ou sur une petite élévation du marais auprès duquel elle se trouve, des brins d'herbes, des feuilles de roseaux et de la mousse dont elle compose son nid, qui est toujours placé de manière à être caché par les plantes qui croissent dans son voisinage. La femelle pond ordinairement neuf à douze œufs, qu’elle recouvre de plumes, et aussitôt qu'elle les a tous déposés, la tendresse du mâle cesse et il ne s'occupe plus de sa compagne. r RE DT 14 ie Heu à PAIN" Ci Ur 4auk # a 200 / © + ai Pc 20 _ PE LL D 3 2 277 2e ( 280 }) — MORILLON HUPPÉ. FULIGULA CRISTATA, STEPHENS. TUFTED POCHARD. — HAURBEN TAUCHENTE. Temm., € If, p. 875. — Gould., t. V, pl. 370. — Naum., t. XIE, pl. 310. — Degl., t. II, p. 459. — Thien., pl. XXVI, fig. 2. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 258. — Savi, ORNITH. Toscaxa, L. DIT, p. 151. — v. d. Mühle, OrNrrx .GRIECHENLANDS, n° 284. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p 95. — Rüpp., 06. N. 0. Arrika’s, n° 499. — Awas FuLIGULA, Linné.— A. ScaNDIACA, Gmel.— À. Co- LYMBIS, Pall. — ANAS cRisTATA, Leach. — PLarvrus FULIGULA, Brebhm. — NyrocA FULIGULA, Flem. — AyTayA FULIGULA, Boie. — A. CRISTATA, Brehm. Ces morillons habitent le nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique ; ils se rencontrent communément en Suède, en Norwége, en Laponie. en Russie et en Sibérie jusqu’au Kamtschatka. En hiver, ils fréquentent la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Hollande, la Belgique et la France: ils s'abattent souvent sur ces contrées par troupes de plusieurs centaines, qui émigrent ordinairement la nuit. Les endroits où ils se tiennent de préfé- rence sont les lacs, les grands étangs et, en général, toutes les eaux dor- rmantes d'une certaine étendue, pourvu que les saules, les aulnes et les roseaux n'y fassent pas défaut. On les rencontre également au bord des cours d'eaux et des baies solitaires ; mais dans les localités où ils ne se lrouvent pas en süreté, ils ont soin de se tenir éloignés des roseaux pendant le jour. Vers l'heure de midi, il n’est pas rare de les voir dormir en nageant hors de portée de fusil ; ils sont, à cause de cela, un gibier difficile pour le chasseur. Ces oiseaux plongent parfaitement et se plaisent beaucoup à cet exercice : quelquefois réunis en plus ou moins grand nombre, ils s’enfoncent ensemble dans l’eau, ou bien les uns après les autres, mais à peu d'intervalle, pour ne reparaitre le plus souvent à la Surface qu'à une certaine distance du lieu où ils ont plongé. Leur nour- riture se compose d'insectes, de petits poissons et de grenouilles, de lima- ces et autres petits mollusques, mais plus rarement de matières végétales. Ces oiseaux nichent dans le Nord et quelquefois en Allemagne, entre les broussailles qui environnent les eaux. Le nid, composé de roseaux, de brins d'herbe et de mousse, a un petit enfoncement vers le centre, dans lequel se trouve huit à douze œufs. Dès que ceux-ci sont éclos, la femelle con- duit les petits sur l'eau, mais les rappelle au moindre danger; ils la suivent alors, très-serrés les uns aux autres, et celle-ci les abrite dans un lieu caché. Si pourtant le danger est imminent, les petits lâchent de se sauver en plongeant pour détourner de cette manière les yeux du chas- seur. Dès que la femelle couve, le mâle ne s’en occupe plus, et il témoigne la même indifférence pour les petits. + 47 Cite ag gr D : «1 ë, + » EU y4 là dut 4 . ” tj: }, ru PR à 1 . / x LL \ Hl { Pa | 4 b % * Lie on it l . Cie 4 Re A+: LE '£ de ra Dei evil — DTA Le VOD OZ CDLDL ; TL DL. LI 294 TC 07 < 27 ; lé CAC — (281) MORILLON MILOUINA. FULIGULA MARILA, STEPHENS. SCAUP POCHARD. — MARIL-TAUCHENTE, Temm., L IT, p.863.—Gould., t. V., pl 371.— Naum., 1. XII, pl. 311. —Degl., t. II, p. 453. — Thien., pl. XXV, fig. 4. — Selys, n° 237. —Savi, Onnirn. ToscaNA, t. I, p. 129. — v.d.Mühle, n° 285. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 72. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 23. — Anas MARILA, Linné, — A. FRENATA, Sparrm. — PLATYPUS MARILUS: P. ISLANDICUS et P. LEUCONOTOS, Brehm. — Nyroca maria, Flem. — Ayraya MARILA, Boie. — À. LEUCONOTUS et A. ISLANDICA, Brehm. Cette espèce habite le nord de l'Amérique et de l'Europe; on la ren- contre au Groënland, dans la baie d'Hudson. en Laponie, en Russie, en Suède, en Norwége et en Islande. Pendant l'hiver, elle visite les côtes de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique, de la France et de la Grande- Bretagne. Ces morillons ont une grande prédilection pour la mer, et recherchent généralement les eaux salées de préférence aux eaux douces, ce qui n'empêche pas qu'on les voit assez souvent sur les lacs, les étangs et même les marais. Ils. plongent avec dextérité et recommencent cet exercice en société et sans se lasser, de sorte que tantôt l’un et tantôt l'autre est sous l’eau; ils nagent aussi avec facilité entre deux eaux et restent quelquefois très-longtemps. Leurs migrations ont lieu ordinaire- ment la nuit, par volées plus ou moins grandes et à peu d’élévation du sol. S'ils émigrent pendant le jour, ils s'élèvent quelquefois très-haut, les uns derrière les autres, en formant une longue file et redescendent dans le même ordre, à moins qu'ils ne soient troublés par un danger quelconque. Le chasseur ne peut donc que fort difficilement en abattre plus d’un à la fois. Sur l’eau, ces oiseaux ne sont pourtant pas très-timides ; ils font parfois entendre un cri ressemblant à kavr, karr, karr. Leur nourriture se compose de poissons, de mollusques, d'insectes aqualiques, de bourgeons et autres produits tendres de végétaux. Ces morillons nichent au bord des eaux, dans les contrées du nord de l'Europe et de l'Amérique, entre des pierres ou entre des broussailles de saules, ou bien encore sur des îlots. Le nid est assez spacieux, et forme un tas composé de tiges et de brins d'herbe, sur lequel la femelle dépose ses huit à dix œufs, et journellement elle s’arrache des plumes pour les couvrir, La femelle montre beaucoup d attachement pour sa progéniture, qui, dès qu’elle a quitté son espèce de prison, est conduite par elle sur l'eau pour y chercher la nourriture. La grande habileté que déploient ces oiseaux en nageant, permet de bonne heure aux petits de fuir le danger. RULES LE DD A === 22774 A ds) La (28 ) TT ——— MORILLON NOIR. FÜULIGULA NIGRA, sav. BLACK-POCHARD. — SCHWARZE FAUCHENTE. Temm., t. IF, p. 856. — Gould. 1. V, pl. 378. — Naum., t. XIE, pl. 512. — Degl., t. IL, p. 470. — Thiene., pl. XXV, fig. 2. — Sélys, FAUNE BELGE, n° 252, — Malh., Faune SICILE, p. 221, — Savi, OrNiru. ToscaNA, 1. LE, p.127, — v. d. Mülhe, n° 280. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p.67. — Maïlh., Oiseaux D'ALGÉRIE, P. 25. — Anas niGrA, Linné. — À ATRA, Pall. — À. cinc- RASGENS, Bechst. — A. cIN&REA, Gmel. — OipemrA NIGRA, Flem. — O0. GIBBERA, O. NIGRIPES ct O. mecaurus, Brehm. — M£ëLANITTA NIGRA, Boie, — M. nicrirrs, M. MEGAUROS et M. GILBERA, Brehm. Ces morillons habitent le nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique ; pendant l'hiver, ils viennent en grand nombre sur les côtes de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique, de la France et de la Grande-Bretagne. IIS S’aventurent rarement dans l'intérieur des terres, mais les grands froids les y forcent quelquefois, et ils recherchent alors les fleuves ou d'autres eaux découvertes. Parfois il leur arrive de gèler contre la glace, et comme alors ils ne peuvent plus chercher leur nourriture, ils meurent de faim ou tombent en captivité. Ces oiseaux aiment à se repo- ser après le flux sur les bancs de sable ; ils marchent difficilement, mais nagent avec dextérité, en suivant même les ondulations de la mer lors- qu'elle est agitée; ils plongent aussi parfaitement et restent quelquefois longtemps sous l’eau. Leur vol est très-bruyant et ils se tiennent ordinai- rement les uns derrière les autres. Leur nourriture se compose de mol- lusques, de vers, de petits poissons, d'insectes aquatiques ainsi que de quelques matières végétales, mais ils montrent une grande prédilection pour les moules. Ils sont très-timides et se tiennent ordinairement à une grande distance du rivage, de manière à être hors de portée de fusil. Leur chair a un goût désagréable et n’est pour ainsi dire pas mangeable, ce qui n'empêche pas qu’elle soit quelquefois employée dans la cuisine faute de connaissance. ls nichent au bord des eaux, entre des broussailles de saules de peu d'élévation, ou parmi d’autres herbages ou des pierres. Leur nid, con- Struit avec des tiges de plantes, des rameaux, de l’herbe et des feuilles, contient au commencement de juin neuf à dix œufs. Pendant l'incuba- tion la femelle s’arrache des plumes pour en couvrir ses œufs ; le mâle se tient rarement près d'elle, mais toujours à quelque distance du nid, et dès qu’elle est bien à couver, il l'abandonne entièrement. LE D GE Pr + Vols à i tY rés ‘ ic MNT EUTE Je dre É IL 0 ne LCL 27 7) 22 24 PA CA LC AE L CZ ) : PACA ( 283 } MORILLON LUGUBRE. FULIGULA LUGUBRIS, ouors. DREAR POCHARD. — TRAUER - TAUCHENTE. Temm., t. Il, p. 854. — Gould. t. V, pl. 377. — Naum., t. XII, pl. 313. — Degl., t. Il, p. 472. — Thien., pl. XXV, fig. 1. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 253. — Savi, OrNiTH. Toscana, t. IT, p- 126. —v.d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 279. — Malh. Ois. D'ALGÉRIE, p. 23. — Rüpp., Oc. N. O. Arrix4’s, n° 590. — Anas rusca, Linné. — À. CaRBo, Pall. — A. NIGRA MAJOR, Briss. — A. FULIGINOSA, Bechst. — OineuiA FuscA, Flem. — MELANITTA FUSCA, Boie. — M. HoRNscau- cuir, M. meGapus et M. PLATYRHYNCHOS, Brehm. — FuLIGULA FUSCA, Savi. Les contrées de la zone polaire de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique sont la patrie de cet oiseau. Il est commun en Suède, en Norwége, en Laponie, en Russie, et très-commun en Sibérie, au Kamtschatka, au Groënland et à la baie d'Hudson; en hiver, il visite pendant ses migra- (l tions l'Allemagne, la Hollande, la Belgique, la France et la Grande-Bre- il tagne. Ces morillons vivent en petite société, aussi bien sur les côtes de | la mer et dans les baies solitaires que sur les lacs et les grands étangs, | et se tiennent de préférence au milieu des eaux. Quoiqu'ils ne soient pas fl très-timides, ils évitent cependant le chasseur; mais, si à son approche {ll ils se trouvent près d’un rivage, ils s'en éloignent promptement jusqu'à [k ce qu'ils soient hors de portée de fusil. Dès que tout danger a disparu, ils reviennent à la place qu'ils avaient occupée peu auparavant, ou se re- posent sur la terre ferme. On ne chasse pas beaucoup ces oiseaux, car leur chair a un goût désagréable. Ces morillons font quelquefois entendre en nageant un cri ressemblant à kra kra kra ; ils nagent avec dextérité pour pêcher leur nourriture, qui se compose de petits poissons, de coquil- lages, de limaces, de crustacés, d'insectes, de lentilles d’eau et d’autres matières végétales. Le mâle se choisit déjà une femelle au mois de mars, et lui témoigne à cette époque beaucoup d’attachement et de prévenances; mais la con- struction du nid ne commence qu’en juin. Ce nid est placé au bord de la mer, des lacs et des grands étangs, entre des roseaux ; il est composé de tiges de roseaux et de feuilles de graminées. La femelle y dépose huit à dix œufs, qu'elle recouvre de plumes; le mâle abandonne sa compagne dès que l’incubation est commencée et ne s’en occupe pas plus que de sa famille future. 2 AGE LA . 104 CE Le CT si / 2) “ÛC. CAC L A D C CC Z RTE Dane me NAN ET ; MORILLON À LUNETTES. FULIGULA PERSPICILLATA, BoNararTe. EVE-GLASS PDC AINRUD.—IERRLELNN MAUCHENTE, Temm., 1. Il, p. 855. — Gould., t. V, p. 376. — Naum., (. XII, pl. 314. — Degl., t. II, p. 474. — Thien., Ges. Fort, pl. LXXXI, fig. 2. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 251. — Rich. el Swains., FAuNA BOoR. AMERICANA, p. 449. — ANAS PERSPICILLATA, Linné. — MELANITTA PERSPICILLATA, Boie. — PELIONETTA PERSPICILLATA, Kaup. — OIDEMIA PERSPICILLATA, Step, Cette espèce habite l'Amérique du Nord, particulièrement la Terre- Neuve, le détroit de Baffin et la baie d'Hudson; en hiver, elle émigre jusqu'au Canada et aux Etats-Unis sur le Mississipi et le Missouri; elle visite parfois, en Europe, les îles Orcades et Shetland, ainsi que les côtes de la Suède, de la Norvége, de l'Allemagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France, pays dans lesquels on la rencontre seule ou par couple. Ce morillon vit de préférence sur la mer, et nage avec dextérité en sui- vant les vagues dans leurs différentes évolutions ; il va cependant aussi sur des eaux d'une plus petite étendue, comme les fleuves, les lacs et les étangs, s'ils ne sont pas trop éloignés de la mer. En Amérique, ils émi- grent par bandes nombreuses ; mais les quelques individus qui s'égarent en Europe se joignent aux fuligula lugubris et aux fuliqula nigra pour traverser la mer, de manière qu'on ne les aperçoit le plus souvent pas parmi ces derniers. C’est ainsi que nous vimes en 1845, sur notre marché de Bruxelles, une femelle parmi plusieurs fuligula nigra, qui n'aura probablement pas été aperçue par les amateurs qui visitent d’ha- bitude ce marché, bien qu’elle soit très-facile à reconnaître pour des ornithologues. La nourriture de cet oiseau consiste principalement en coquillages, petits poissons et crabes, ainsi qu’en annélides et parties vertes de végétaux. Cet oiseau niche tantôt sur le rivage de la mer, tantôt au bord des cours d'eau ou des étangs, entre des broussailles ou des pierres. Son nid est formé de matières végétales sèches, d'herbe et de feuilles de ro- seaux ; la femelle y dépose ses quatre ou six œufs qu’elle recouvre de plumes pendant l'incubation. Le mâle n’aide sa compagne ni dans la couvaison, ni dans l’éducation des petits. A # At j LEUEE ske Re RES » 0 À VCT SZ TS / 2CLLALL dl TP CEA ) ( 285) M —— MORILLON SONNEUR. FULIGULA CLANGULA, savr. BELL-RINGER POCHARD. — SCHELL-ALCHENTE. Femm., 1. IL, p.870.—Gould., t. V., pl. 319.— Naum., t. XII, pl. 516. — Degl., t. Il, p. 443. — Thien., pl. XXV, fig. 1. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 259. — Malh., FAUNE SICILE, p. 222. — Savi, Orxiru. ToscanA, t. III, p. 133. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 282. — Malh., Ois. D'ALGÉRIE, p. 25. — ANAS CLANGULA, Linné. — A. GLAUGION, Gmel. — A. ayemAuIS, Pall. — GLAUCION GLANGULA, Keys. et Blas. — CLANGULA VuLGARIS, Flem. — C. cLANGuLA, Boie. — C. CHRYSOPTHALMOS, Steph. — C. LEUCOMELAS et C. PEREGRINA, Brehm. La patrie habituelle de ce morillon est la Sibérie, la Russie, la Laponie, la Suède et la Norwége. En hiver, il visite, dans ses migrations, l’Alle- magne, la Hollande, la Belgique, la France et la Grande-Bretagne, et, pendant les grands froids, on le rencontre en grand nombre dans ces con- trées. Ils émigrent la nuit, même pendant les plus épaisses ténèbres ; on s'aperçoit pourtant facilement de leur passage par un bruit sonnant, provenant du mouvement des ailes, qu'ils font entendre en fendant les airs, et d'ou provient leur nom. Ils vivent, en nombre plus ou moins grand, sur la mer, les lacs, les grands étangs et même sur les cours d’eau. Ces oiseaux, parfaits plongeurs, nagent avec le corps fort enfoncé dans l'eau; mais, étant très-prudents et timides, au moindre danger ils s'éloignent du bord, ou bien plongent pour ne reparaître à la surface que dans un endroit où ils n’ont plus rien à craindre. Ils ne sont pas vus d'un bon œil par le chasseur, car leur chair n’est pas man- geable, et leur cri d'alarme avertit souvent d’autres oiseaux qui prennent la fuite avec eux. Leur nourriture se compose de poissons, de grenouilles, de mollusques, d'insectes, de lentilles d’eau, de graines et d’autres matières végétales. Ils nichent au bord de l’eau, dans une excavation ou dans le creux de vieux arbres. La femelle y dépose ses dix ou quinze œufs sur un tas de roseaux et de feuilles de graminées, qu’elle recouvre de plumes pendant l'incubation. Dès que les œufs sont éclos, elle conduit ses petits sur l'eau, où ils nagent et plongent aussitôt, et peuvent même se cacher en cas de danger. Les Lapons pendent des caisses au bord de l'eau ou contre le tronc des arbres, afin que ces oiseaux y déposent leurs œufs, dont ils enlèvent quelques-uns de temps en temps pour les faire servir dans la cuisine. «té € ee 1 Rd ie ARC PORN CS 7 SAS ES nu Ne 4 4 La 1 Hisÿ Ca ibex 4 | T0 4 LOL 5 ZE ee 2 LCL APT CT 2000 € € S rh 0 ? ; \ E | 1 FL 1gs “if i \ : Ou "hi ER : t Î PRO T he fo { } tout {tuer +40 ep citée AT Lt \ + AREA ab ur: Lis «+ V1. 72e hr ; à , À nr tés: FUN à Hu D 1 AE noie] 0. 1< Affu Gti lei pin an pain he 3 5) 4 drap sr Poil MIE à dit ati sr or LDTATE F1 " FRE LS MORILLON DE BARR 0 W. FULIGULA BARROWIT, ricHARDSON. BARRONV'S POCHARD. — DARROW’S TAUCHENTE. Temm., t. Il, p 552. — Gould., t. V, p. 580. — Naum., t. XII, pl. 317. — Degl., t. IT, p. 446. — Thien., pl. XXVI, fig. 4. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 260. — Faber, ISLANDISCHE ORNITH., p. 71. — Holb., Fauna GRôNLANDS, p. 65. — Anas IsLanDicA, Penn. — A. CLANGULA, Faber. — A. Barrowir, Temm. — PLarypus BARROwWI, Reinh. — GLaAucIoN IsLannicum, Keys. et Blas. — CLANGULA SCAPULARIS, Mehlis. — CG. IsLanDica, Bonap. — C. BarrowI1, Swains. Ce morillon se trouve dans l'Amérique du Nord, sur les côtes du La- brador et du Groënland. Il est commun en Islande, et arrive très-rare- ment sur les côtes de l'Allemagne, de la Hollande et de la Belgique. Il vit près de la mer et des baies solitaires, d'où il ne s'éloigne qu’en hiver, pour visiter les lacs, les étangs et d’autres eaux moins froides, sans toute- fois abandonner entièrement les contrées où il a passé l'été. La plupart émigrent cependant dans des climats plus doux, pour retourner, au com- mencement d'avril, dans leur froide patrie. Ces oiseaux nagent et plon- gent avec facilité et recueïllent quelquefois, à une grande profondeur, leur nourriture, qui se compose de petits poissons, de coquilles, de crustacés, de vers, d'insectes et de quelques matières végétales. Ces oiseaux nichent en Islande, au bord des lacs et des étangs, entre ou sous des pierres et même dans des excavations. Le nid, composé d'herbe, de mousse et de lichens, contient, au commencement de juin, de neuf à douze œufs abondamment entourés de plumes. Pendant l'incubation, la femelle n’abandonne que rarement le nid, et, quand elle est obligée de le quitter pour quelques instants. elle fait entendre en partant un cri per- çant. Si son nid vient à être découvert, le plus souvent elle ne l’aban- donne pas et se laisse prendre sans difficulté. Les Islandais leur enlèvent ordinairement plusieurs œufs, dont ils font grand cas; ils les conservent dans de la cendre, et ont l'habitude d'en régaler les voyageurs étrangers. LLC CAS a ce 60€ CAE LP pe LAC (287 ) MORILLON HISTRION. FULIGULA HISTRIONICA, LiNNE. HARLEQUIN POCHARP. — MHARLEKIN ENTE,. Temm., t. II, p.878.— Gould., t. V, pl. 381.— Naum., 1. XII, pl. 318. — Deel., 1. II, p. 451. — Thien., pl. XXVI, fig. 4. — De Sel., FAUNE BELGE, n° 262. — Faber, ISLAND. ORNITH., p. 75. — GLANGULA HISTRIONICA, Boie. — HARELDA HISTRIONICA. Keys. et Blas. — ANAS MINUTA, Lin., femelle. Ce morillon est un habitant des régions polaires : il se trouve dans le nord de l'Asie et de l'Amérique, en Sibérie, au Kamtchatka, dans la baie d'Hudson, au Labrador, en Terre-Neuve, au Groënland jusque sur les côtes des États-Unis. Il n'est pas commun en Russie et encore moins en Islande, en Norwége et en Laponie, et n'arrive querarement sur les côtes de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique, de l'Allemagne et de la France. Il ne vient dans ces dernières contrées que lorsqu'il y est jeté par de fortes tempêtes, car il se tient presque continuellement sur la mer et ne s’en éloigne que fort peu; cependant on le voit aussi parfois sur des cours d’eau rapides et près des cascades qu’il paraît beaucoup aimer. Il n'est pas grand voyageur, mais les froids l’obligent cependant à émigrer vers des contrées plus tempérées. Après la couvaison jeunes et vieux vivent en nombreuse société ; ils nagent et plongent parfaitement, et cherchent presque toujours leur nourriture au fond des eaux, même pendant les grands mouvements des flots et dans le bouillonnement de l'eau des cascades, et restent souvent très-longtemps sous cet élément sans respirer. Îls se nourissent de petits crabes, de coquillages, de frai de poissons, d'insectes et de différentes matières végétales. Ces oiseaux nichent dans le Nord, sur le rivage entre des broussailles. Le nid est composé de tiges, de brins d'herbe secs et de feuilles ; on y lrouve au commencement de juin cinq à sept œufs, que la femelle en- toure abondamment de plumes. Celle-ci couve avec beaucoup de con- stance el montre un grand amour pour ses petits. Le mâle ne s'occupe nullement de l’éducation de sa progéniture et ne revient dans sa famille qu’en automne. Comme ils plongent presque continuellement, ils sont très-difficiles à abattre; aussi leur fait-on peu la chasse, car leur chair n’est presque pas mangeable. 1 7 7 & NN N Ÿ NS \ N NT \ N K\ < \ à LC Tt lc Let 2. ( 28 ) TT — MORILLON GLACIAL. FULIGULA GLACIALIS, B0NAPARTE. ISE POCHARD. — EIS-TAUCHENTE,. Temm., 1. II, p. 860.— Gould., 1. V, pl. 382.— Naum., 1. XII, pl. 519. — Degl., t. Il, p. 447. — Thien., pl. XXV, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 261. — Savi, ORNifn. ToscaNA L. III p. 140. — Faber, IsLANDSOHE ORNiITH., p. 70. — Rich. et Schwains., Fauna Bor Am., p. 460. — Holb., FauNA GROENLANDS, p. 70. — ANAS GLACIALIS et À. mIEMALIS, Linné. — A: LONGi- CauDA, Leach. — A. LonGicAuDA IsLAnDica, Briss. — A. micLONIA, Bodd. — CRYMONESSA GLA- GIALIS, Macgill. — CLANGULA GLaciauis, Boie. — C. HiEmALIs, C. FaBeri, C. MUSICA, GC. MEGAUROS et C. BRACHYRHYNCHUS, Brehm. — HARELDA GLACIALIS, Step. — H. HIEMALIS, H. MUSICA, H. FABERI, H. MEGAUROS et H. BRACHYRHYNCHOS, Brehm. Le nord de l'Amérique, de l'Asie et de l'Europe est la patrie de cet oiseau. On le rencontre, en compagnie de plusieurs centaines de ses sem- blables , en Russie, en Suède, en Norvége, ainsi que sur les côtes de l'Allemagne. Pendant les grands froids, il visite des contrées plus tem- pérées, et vient alors, mais rarement, sur les côtes de la Hollande, de la Belgique, de la France et de la Grande-Bretagne. Ces morillons vivent habituellement sur la mer, surtout dans les baies, et parfois même sur des fleuves, des lacs et des étangs, mais généralement près du rivage. Ils nagent avec beaucoup de facilité, en suivant les ondulations des flots, et pêchent à de grandes profondeurs la plupart de leurs aliments, qui se composent de coquillages, de petits crabes et de poissons, ainsi que de quelques produits végétaux. Ces oiseaux sont peu timides et se laissent assez bien approcher ; mais, dès que le coup d'une arme à feu s’est fait en- tendre, ils disparaissent sous les flots. d'où ils ne tardent cependant pas à revenir à la surface, pour connaître la cause de la détonation; si alors un deuxième coup leur est envoyé, ils cherchent ordinairement leur salut dans le vol. Ils nichent dans les régions polaires, en Islande et au Spitzberg. En avril, les mâles poursuivent les femelles en faisant entendre un cri comme a-au-lu, et ce n'est qu'au commencement de mai qu'a lieu la construction du nid, près des lacs ou des étangs, sur des ilots, dans une petite excavation, ou bien entre des broussailles de saule. Le nid se com- pose d'un tas de feuilles de graminées et de beaucoup de mousse, sur lesquels la femelle dépose cinq ou six œufs qu’elle recouvre Journellement de ses propres plumes. Le mâle abandonne sa compagne au début de l'incubation, et celle-ci conduit ses petits sur l'eau dès qu'ils ont quitté l'œuf, ou bien elle les y porte dans son bec. Plus tard, lorsqu'ils ont acquis plus de force et de développement, elle les mène sur la mer, en compagnie du mâle, qui revient alors pour émigrer avec sa famille. 3 ii A Ji Ur . 1 l | | 1554 Fi Mise étibris n$P #44 MNT LR ar Î , ] y . ! ts, tie LOC À 2€ V2 DZ 7. 6 D chris COTE) D d LI © Î | | è no T4 fl e A # | LU ; k , : $ 4 l | | | | | ‘+ | | L fl | | à | À 41 { \1# FREE { L'ART T è Lu AT t Î l ' Ta 1 cu ” f de TL ue ft 4 dantté reel AU OR 710 OT 7 se MS GR MTREE à FAURE | 1NYÈSS PNEU LTE UT ET Er PU ii S CAPTER 54h eq (AE Me ‘0 pe ad ALES : | à PRIE MEET Ve: je qi DUR # ! 'u ‘4 x} +: De, TU ui L'r028 LA LES | (4 » : CE (4 L a Lu ‘4 M k + ù 2) L Co Ÿ } 1e: 141 lan ( 289 ) Genre Eider. — Somateria, Leach. TT — ÉIDER VULGAIRE. SOMATERIA VULGARIS, pusois. COMMON EIDER. — GEMEINE EIDERENTE,. Temm., L. Il, p. 848. — Gould, t. V, pl. 574. — Naum , t XIL pl. 522.— Deol., 4. II, p. 463.— Thien., pl. XXIV, fig. 10.—De Selys, FAUNE BELGE, n° 249 —Faber, IsLANDISCHE OrNiTH., p. 68. — Holb., FAUNA GROENLANDS, p. T9.—PLATYPUS BOREALIS et P. LeisLert, Brehm.—Anas moLis— SiMA, Linné. — À. CuraBerri, Pall. — Anser LANUGINOSUS, Leach. — SOMATERIA MOLISSIMA, Boie. — S. Sr. Curagerri, Eylon. — S. Danica; S. NorweGica: S. PLATYUROS: S PLANIFRONS ; S. BOREALIS ; S. Fæocensis ; S. IsLANDICA ; S. LEISLERI et S. MEGAUROS, Brehm. Ce canard habite le nord de l'Asie, de l'Amérique et de l'Europe. Il est assez répandu sur les côtes de la Norwége, de la Suède, de l'Islande. de la Laponie, du Spitzberg, des îles Hébrides et Orcades. Pendant l'hiver il vient souvent sur les côtes de l'Allemagne, de la Hollande. de la Belgique, de la France et de la Grande-Bretagne. Ces oiseaux, si utiles pour leur édredon, vivent sur la mer, nagent et plongent avec dextérité. même entre les écueils les plus dangereux. S'ils sont troublés par quelque danger, toute la troupe s'envole; d’autres fois, ils ne se montrent pas aussi timides et se laissent approcher de près. On a cependant, malgré cela, beaucoup de peine à s’en emparer, car, à la moindre blessure, ils plongent sou- vent pour ne plus reparaïître. Peu d'oiseaux rivalisent avec eux pour la dureté de la vie, et, bien qu'ils aient reçu une assez grande quantité de plomb dans le corps, ils ne meurent pourtant pas immédiatement et ont presque toujours le temps d'aller finir leur vie au fond des eaux. À l'approche de l'hiver, ils se rassemblent en grand nombre sur la mer et les écueils, où ils sont alors très-sauvages, et l’on entend déjà leurs cris bien avant qu'il soit possible de les apercevoir. Vers l'époque de l’accouplement, le mâle fait entendre un cri comme ho-hoo, et a hou. Leur nourriture se compose de petits poissons, d'insectes marins, de petits crabes, mais principalement de petits mollusques, qu'ils avalent avec les coquilles, ainsi que de plusieurs plantes aquatiques. Ils nichent, près de la mer ou dans ses environs, sur des écueils, aux bords des lacs et des étangs, sous des broussailles, dans l'herbe ou entre des genévriers. Aussi sauvages et timides qu'ils sont sur la mer, aussi doux ils se montrent pendant l'incubation, et l’on pourrait alors presque les considérer comme des oiseaux domestiques. Lorsqu'on s'approche d'une femelle pendant qu’elle couve, elle ne quitte ordinairement pas son nid, et on peut même la caresser et la soulever : mais dès qu'on s'éloigne, elle se remet sur ses œufs. Les cinq à huit œufs que dépose la femelle sont abondamment recouverts d'édredon, qui lui est enlevé ainsi que les œufs à deux différentes reprises par les habitants. Ces pauvres animaux se trouvent par cela forcés à pondre une troisième fois: mais cette der- nière ponte, on la laisse tranquillement couver par la femelle. Les mâles abandonnent leur compagne dès que les petits sont sur le point de briser leur écaille, et vont vivre entre eux jusqu’à l'automne prochain, époque à laquelle ils recherchent de nouveau les femelles. pions CLOUD LDC DEL / C2 9 Æ Ca / c CR ZT 222277 ) ( 290 ) EIDER ROYAL. SOMATERIA SPECTABILIS, LEAcr. KING EIDER. -— KONIGS-EIDER. Temm., t. IE, p. 851. — Gould., t. V, pl. 575. — Naum., 1. XIE pl. 325. — Degl., t. IT, p. 466, — Thien., GesauTe Forr., pl. LXXVIIL, fig. 2. — De Selys, FAUNE BFLGE, n° 250. — Faber. IsLAnpiscHe ORNiTH., p. 67. — Holb., FAuNA GRÜNLANDS, p. 75. — ANAS SPECTABILIS, Linn. — A. Freni Hunsonis, Briss. — PLATYPUS SPECTABILIS et PL. ALTENSTEINIH, Brehm. — SOMATERIA MEGARHYNCHOS el S. ALTENSTEINI, Brehm. La patrie de cette espèce sent les contrées glaciales de l'Amérique et de l'Asie, mais plus rarement celles de l'Europe. Elle est commune sur les côtes de la Sibérie, de la baie d'Hudson, du Labrador et du Groënland, et vient même, pendant l'hiver, jusqu à New-York. En Europe, on la ren- contre souvent au Spitzherg, et plus rarement en Norwége, en Suède et aux îles d'Islande et de Fœroé; ce n’est qu’accidentellement qu'elle vient, pendant ses migrations, sur les côtes de l'Allemagne, de la Belgique, de la France et de la Grande-Bretagne. Cet eider ne vit que près de la mer ou aux embouchures des fleuves. sur des îlots recouverts abondam- ment de mousse et d'herbe, et ce n’est que rarement qu'il s'aventure sur des lacs et des étangs. Ces oiseaux sont très-sociables et forment ordi- nairement de petites colonies. Ils nagent et plongent avec facilité et vont parfois chercher leur nourriture à une distance assez éloignée, en la pê- chant à de grandes profondeurs. Les petits poissons, les crabes et les mollusques forment leur nourriture favorite. Ils sont difficiles à abattre, et sont, du reste, fort peu inquiétés, à cause de l’uulité de leur édredon et de leurs œufs, qui sont très-recherchés. Ils nichent dans le Nord en société; leurs nids, construits dans l'herbe, très-près les uns des autres, sont formés de feuilles mortes et de mousse. La femelle y dépose quatre ou cinq œufs, qu’elle recouvre d'édre- don pendant l'incubation. Aussitôt que les petits ont brisé leur écaille, elle les conduit dans de petites baies solitaires ; plus tard, seulement lorsqu'ils ont acquis plus de force, elle les mène en pleine mer; mais, dès qu'ils sont fatigués, cette mère prévoyante les prend tous sur son dos. Après qu'ils se sont suffisamment reposés, elle se décharge de son précieux fardeau et continue à leur apprendre à plonger, pour pouvoir bientôt suffire eux-mêmes à leur existence. Le mâle ne prend aucune part à l'éducation des petits et laisse tous ces soins à sa compagne. OL 1 A. LADA 1 ne 7. 2 4 7 L ( 291 ) Genre Oie. — Anser, Brisson. TT — OIE EGYPTIENNE. ANSER ÆGYPTIACUS ; BRISSON. EGYPTIAN GOOSE. —EGYPTISCRHE GANS, ——— —— Temm., t. Il, p. 595. — Gould., 1. V, pl. 355. — Naum., 1. XI, pl. 294. — Degl., t. IE, p. 407. — Thien., pl. LXXV, fig. 1. — Sélys, Faune BELGE, n° 239, — Malh., FAUNE Sicire, D. 215. — v. d. Mühle, Ornir. GRIECHENLANDS, n° 269. — Rüpp. Vg. N. O0. ArRix4’s, no 487. — ANas ÆGPypriACA, Linné. — À. VariA, Bechst. — BERNICLA ÆGYPTIACUS, Eyton. — Taporna ÆGYPTIACA, Bojé. — CHENALOPEX ÆÆGyPTIACA, Steph. — ANsEr VARIUS, Meyer et Wolf, Cette oïe est répandue dans toute l'Afrique, depuis l'Égypte jusqu’au cap de Bonne-Espérance, et elle passe régulièrement chaque année en Grèce, sur la mer Noire. Il arrive parfois dans leurs migrations, que quelques couples sont déroutés et qu'ils se dirigent alors plus vers le nord ; c’est ainsi qu'on en prend quelquefois en Sicile, en France, en Belgique et même au sud de l'Allemagne. Ces oiseaux ne semblent pas avoir un grand penchant pour les bords de la mer, Car ils pénètrent dans l'intérieur des terres, et se tiennent sur des eaux courantes ou dormantes ainsi que près des sources des endroits les plus déserts de l'Afrique. Ils volent comme les autres espèces d'oies, en ligne oblique, les uns derrière les autres, et à mesure qu'ils s'élèvent, leur vol parait se ralentir, mais . une fois bien en train, rien ne les empêche pas de faire de grands voyages. Îls nagent aisément en enfonçant la poitrine assez profondé- ment dans l'eau. Les blés, les racines tendres, les insectes, les limaces et les vers forment leur nourriture favorite. Ces oies sont excessivement timides, et il est très-difficile de pouvoir s'en approcher, car le moindre bruit qui leur paraît suspect les met en fuite. Ces oiseaux nichent danses brülantes contrées de l'Afrique, quelquefois près des eaux, d’autres fois ils s’en éloignent beaucoup, et vont même jusque près des sources au milieu des déserts. Le nid forme un monceau de plantes, de roseaux et de feuilles, au milieu duquel se trouve un petit enfoncement garni de duvet de plantes et de plumes. Le mâle ne prend aucune part à la construction du nid, bien qu'il accompagne toujours la femelle; lorsque celle-ci dépose ses six à huit œufs, ainsi que pen- dant l’incubation, il fait sentinelle pour lavertir du moindre danger et s'envoler avec elle. L'amour qu'ils se témoignent mutuellement est réellement incroyable; la femelle est plus tranquille et plus timide que le mâle, tandis que celui-ci est assez sauvage et entreprenant ; il pro- Lége également ses petits, et plus tard il les conduit avec la plus grande tendresse. RE À CTI 7 Lo) 17 17 201 2 A 72722 SR rez 29 ) OIE A COLLIER. ANSER TORQUATUS, rriscu. RING QOOSE. — MINGEL-GANS. Tenim.. Lt. 11, p. 824. — Gould., t. V., pl. 352. — Naum., 1. XI, pl. 292. — Degl., €. I, p. 404. — Thiene., pl. XXII, fig. 6. — De Sélys, FAUNE BELGE, n° 234. — Savi, ORNiTu, Toscana, t. III, p. 180. — Faber, IszænDiscue Ornita, p. 80. — Holb., FAuNA GROENLANDS, p. 63. — Rich.et Sweins., FauNA Bor., Am., p. 469.— Anas BERNICLA, Linné. — A. TORQUATA, Belon. — BERNICLA BRENTA, Steph.— B. ToRQuATA, Bojé.—B. PLATYNROS, PELIDA, GLAUCOGASTER, COLLARIS @L MICROPUS, Brehm. — ANsER BERNICLA, Temm. A. BRENTA, Pallas. Cette espèce habite une grande partie de l'Amérique du Nord et se trouve en abondance au Groënland, à la baie d'Hudson, en Sibérie, en Russie, en Suède, en Norwége et en Islande. Dans ses migrations, elle vient aussi sur les côtes de l'Allemagne, de la Belgique, de la Grande- Bretagne et du nord de la France, et visite quelquefois la Hollande par bandes nombreuses. Ces oies sont tout à fait maritimes, car elles se tiennent principalement sur les rives sablonneuses de la mer, et dans les environs des prés et des pâturages. Elles volent en société, très-serrées les unes aux autres, pêle-mèêle, sans aucun ordre, et ne franchissent que de petites distances à peu d'élévation du sol, en faisant retentir l'air de leurs cris désagréables, ressemblant à rot, rot ; mais dans leurs migrations, elles s'élèvent davantage et forment une ligne oblique, quelquefois très-longue, où deux lignes formant un angle obtus. N’aimant que la société de leurs semblables, et on ne les rencontre que très-rarement avec d'au- tres espèces de leur genre. Quand elles viennent du Nord, elles sont peu prudentes, à tel point qu’on peut les tirer les unes après les autres sans qu'elles songent à s'envoler; mais plus elles s’approchent des contrées tempérées, plus elles deviennent méfiantes, car on leur fait continuelle- ment la chasse à cause de leur chair qui est très-estimée. Elles se nour- rissent d'insectes, de mollusques, de petits coquillages, des parties tendres de certaines plantes, ainsi que de semences, mais en plus petite quantité. Ces oiseaux nichent tout à fait dans le Nord, dans des marais ou des lacs, sur un petit monticule qui s'élève au-dessus de l'eau; le nid se com- pose de roseaux, de mousse et de feuilles sèches, et contient six à huit œufs, que la femelle couvre entièrement de plumes. F : 1h AUTRE LL \ 'H CA LEP EU ON : se à 1. nS * LATE UE | e JR AE 1n k CAT gi Re -S DE Par norte RAS EN OIE À JOUES BLANCHES ANSER LEUCOPIS, vecsrern. WHATE-BACKED GOO8KE. — NVVEISSWANGIGE GARS. Temm., t. II, p. 823. — Gould., t. V, pl. 350. — Naum., 1. XI, pl. 291. — Degl., t. IL, p. 402. — Thien., pl., LXXV, fig. 40.— De Sélys-Longch., Faune BELGE, n°0 237. — Faber, IsLæn- DISCHE ORNITH., p. 80. — Holb., FauNA GROENLANDS, p. 62. — Anas BRENTA, Klein. — À, LEu- coris, Temm. — A. ERYTHROPUS, Linné. — ANSER ERYTHROPUS, Degl. — A. BERNIILA, Pallas. — BERNILA LEUCOPIS, Bojé. Ces oies habitent le nord de l'Amérique, de l'Asie, et en Europe on les trouve en Russie, en Laponie, en Suède, en Norwége et en Islande; pendant leurs migrations elles viennent aussi jusque sur les côtes de l'AI- lemagne, de la Grande-Bretagne, de la Hollande, de la Belgique et de la France. Elles quittent le Nord à l'approche de l'automne, et vont passer l'hiver dans les pays dont le climat est moins rigoureux, pour retour- ner au printemps dans leurs froides contrées, en suivant presque toujours la direction de la mer. Au commencement de leurs migrations elles sont en petit nombre, qui s’'accroit insensiblement et ne tarde pas à devenir de grandes volées, disposées en une ligne oblique ou deux lignes formant un angle très-obtus ; elles volent ainsi nuit et jour à une grande hau- teur. Ces oiseaux préfèrent l’eau salée à l’eau douce et cherchent, en société, sur des terrains salés, des prés et des pâturages, leur nourriture, qui se compose d'insectes, de vers, de racines de plantes et de semences: ils se tiennent toujours dans les environs de l'eau, et font quelquefois entendre leur cri kah, kah, kah, d’une voix rude. Îls sont sociables avec les individus de leur espèce, et ne se lient à d’autres que lorsque leur nombre est insuffisant pour voyager. Ces oiseaux, quoique peu timides, ne se laissent pourtant pas approcher de trop près, surtout lorsqu'ils sont en troupe nombreuse. | Ils nichent tout à fait dans le Nord, dans les marais et les étangs soli- taires qui avoisinent la mer ; le nid, posé sur une petite élévation, se compose de roseaux, d'herbes et de mousse, sur lesquels la femelle dépose six à neuf œufs, qu'elle recouvre entièrement de plumes. Z ACL 2 a CI 77 OZ « / 2 PUMA), ZD EE ) 2 2 am OIE À FRONT BLANC. ANSER ALBIFRONS, MEYER £r WOLF. WWEITE FRONTD GOOSE, — VWVEISSTIRNIGE GANS, Temm., t. Il, p. 518. — Gould, t. V, pl. 289. — Naum., t. XI, pl. 289. — Degl., t. 11, p. 397.— — Thien., pl. XXI, fig. 5. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 236. — Savi, OrniTH. Toscana, t. III, P. 179. — v. d. Mühle, Ori. GRIECHENLANDS, n° 120. — Faber, IsLANDiSCHE ORNiTH, pl. 79. — Holb. FAuNA GROENLANDS, p. 62. — Rich. et Swain, FAUNA BOREALI AM., p. 466. — ANAS ALBIFRONS, Gmel. — À. eryraRopus, Linné. — ANSER SEPTENTRIONALIS SYLVESTRIS, Briss. — À. ERYTHROPUS, Steph. Cette espèce habite plutôt les contrées situées vers le nord-est de l'Europe que les zones polaires. Elle visite dans ses migrations des con- trées où elle ne vit pas ordinairement, c’est ainsi qu'elle traverse l’Alle- magne, la Belgique, la Hollande, la Grande-Bretagne et la France. Ces oiseaux aiment le voisinage de la meret paraissent surtout affectionner les côtes des mers du Nord; tous les ans, on les voit s’abattre par troupes nombreuses sur ces rivages ; quelquefois on les rencontre jusqu’à cinq ou six lieues dans l’intérieur des terres, mais en petit nombre. Leurs lieux de prédilection sont alors les champs nouvellement moissonnés et les prairies à moitié submergées. Pour passer la nuit, ils se retirent sur l'eau. Bien que d'un caractère sociable, on ne les voit guère qu'avec leurs semblables, et, s'ils fréquentent des oiseanx d’une autre espèce, ce n’est que lorsqu'ils ne sont pas en nombre suffisant pour prendre leur vol. Cette union, toutefois, n’est ni intime ni de longue durée, et, bien que réunis en une bande nombreuse, ils ne se confondent jamais entière- ment avec les autres oiseaux; une certaine démarcation est toujours observée, et ils ne tardent pas à se séparer. Le cri qu'ils font entendre en volant, est un clic clic ou clec clec très-bruyant, qui, répété con- tinuellement lorsqu'ils sont réunis en bandes nombreuses, ressemble à des éclats de rire prolongés. Quelques ornithologues leur ont donné, à cause de leur cri, le nom d’oie rieuse. Ils se nourrissent de racines, d'herbages, de graines et de froment, et avalent aussi parfois des insectes et souvent du sable pour mieux digérer. Nullement timides, le chasseur peut sans difficulté les approcher. Leur chair a un goût agréable, et une couche de graisse la recouvre entièrement en automne. Ils nichent dans les marais et leur nid se compose de branchages minces, de brins d'herbes et de mousse solidement entrelacés. Leur ponte est de six à huit œufs. La mère a beaucoup de tendresse pour ses petits et les défend courageusement en cas d'attaque. L L < LES A1 5} ; | | | ë | | ( f 1 Î ) | | » 18 Î CE REV + ñ Us # UT FR OT AV APER ne | f ARRET LE AN TE DEA! , sf 1 À u (à ! Ms d LES ; US | ; À "2e | SE Aa 4, MA (hi, . “e TE UE | (is TR ou 4 x 4 LUN LT 4 Re — CN, : - AUD TP A | 2 7 CZ ge RS" ere 4 ( 294 a. ) = — O1E DE TEMMINCK'. ANSER TEMMINCKIT, 501. TEMMINCKS GOOSE. — TEMMINCKS GANS. Temm., t. IV, p. 519. — Naum., t. XI, pl. 290 — Brehm, Berre. L. IE, p. 875. — Degl., t. Il, p. 399. — Anser mepius, Tem. dans Mayer’s Taschenb, t. III, p. 251. — A. FINNARCHICUS, Gunner. — À. BREvIROSTRIS, Hackel. — A. CINERASCENS, Brehm. — A. ALBIFRONS, Tem. jeune de À. miNuTuSs, Naum. Cette oïe habite la Laponie, la Suède, la Norwége et la Finlande, et arrive de temps à autre en Hongrie, en Allemagne, en Hollande et en Belgique. Dans ce dernier pays on en prit une en novembre 1856, et nous en trouvâmes également une sur le marché de la Madeleine à Bruxelles en 1858. Cette espèce ressemble beaucoup à l’oie à front blanc (Anser albifrons), mais elle est plus petite, plus gracieuse et elle a proportionnellement les ailes plus longues et plus pointues, ce qui la fait facilement reconnaître. Elle est très-leste, et, lorsqu'elle est avec d’autres de ses semblables elles volent toutes pêle-mêle les unes entre les autres en décrivant bon nombre de sinuosités dans les airs. Si pourtant elles font un long trajet, elles se rangent les unes derrière les autres en ligne oblique, et suivent quelquefois des bandes d’oies des moissons, tout en se tenant à distance; si ces dernières s’abattent dans un champ ou sur une eau quelconque, elles s'arrêtent également, mais ne se rapprochent pas plus de ses compagnes de voyage que pendant la traversée. Ces oies de Temminck nagent beaucoup et lorsqu'elles des- cendent sur l’eau, elles la croisent auparavant en tout sens avec beau- ” coup d’agilité. Leur nourriture consiste en racines, feuilles, graines, graminées et lentilles d’eau. Elles sont peu farouches, mais cependant très-prudentes, et le chasseur a beaucoup de peine à les abattre. Cette espèce niche en Laponie; le nid est probablement semblable à celui de l’oie à front blanc; quant aux œufs, ils sont plus petits que ceux de cette dernière, et ne se trouvent que dans bien peu de collections, car on ne peut les obtenir que des Lapons. (1): Nous avons adoplé le nom de M. Boie, car celui de Anser minutus de Naumann, a déjà été donné par nous, dix ans auparavant, à la Sarcelle de Madagascar de Buffon, dans une de nos précédentes publi- cations; qui estaccompagnée d'une figure du mâle et de la femelle de celte dernière espèce. ee CAPE k ? $ y +4 F7" CR FRERE] 4 ve CLONE ) l L | OIE DES CHAMPS. ANSER ARVENSIS, ere. FIELD GOOSE. — FELD GANS. Brehm. Vôcez Deurs., p. 389. — Naumann, t. XL, pl. 286. — Reïch., Deurs. Fauxa, p. 274, n°571.—Thien., Forte., pl. LXXV, fig. 7. — ANSER SEGETUM, Bruch.— A, RUFESCENS, Brehm. Gette oïe habite les régions glaciales de l'Asie et de l'Europe et fréquente, pendant les hivers rigoureux, l'Allemagne, la Hollande, la Bel- gique, la France et la Grande-Bretagne. Cette espèce a été confondue par plusieurs ornithologistes avec l'Oie des motssons, quoique cette dernière ne vienne que rarement en Belgique. Nous devons pourtant faire remarquer que l’Oie des champs est reconnaissable dans tout âge par la forme et la couleur de son bec, ainsi que par sa taille qui est un peu plus forte que celle de l'Oie des moissons. Elle aime à se tenir dans les prés et les champs qui avoisinent la mer, les cours d’eau, les lacs et même les petits étangs; on l'apercoit souvent en compagnie d’une dizaine de ses semblables, parcourant les champs ensemencés, ou ceux dont on a déjà fait la récolte, pour y chercher leur nourriture consis- tant en trèfles, navets, feuilles de choux, blé et autres jeunes grami- nées. Elles quittent souvent ces lieux pour en chercher d'autres, mais y reviennent chaque jour pendant tout le temps qu'elles se tiennent dans ces parages. Âu crépuscule, ces oiseaux se dirigent vers l’eau pour y passer la nuit, mais dès que le soleil s’est montré à l'horizon, ils retour- nent dans les champs pour y satisfaire leur appétit. Ils sont timides et d'une grande prudence : au moindre bruit qui leur parait suspect, tous dressent leur cou pour s'assurer s'ils ne courent aucun danger dans l'endroit où ils sont ; en sorte qu'ils aperçoivent déjà le chasseur à une grande distance, et peuvent s'envoler encore à temps. Leur chair est très- bonne, surtout celle des Jeunes qui forme un met exquis. Les oïes des champs nichent dans le nord, au bord des eaux et des marais, sur une petite élévation. Le nid forme un tas, composé de tiges de roseaux et de feuilles de différentes graminées, que la femelle recouvre abondamment de plumes, sur lesquelles elle dépose six à huit œufs: celle-ci prend seule tout le soin de l'incubation. 7e to bs h ! REDON. À UMITe + æ p Lai + eu! TR CURE AOSITT STD 112 277 He, 7 [e 2950.) OLE À BEC COURT. ANSER BRACHYRHYNCHUS, sauLon. PINK MFOOTED GOCSE, — KURZSCHABLICHE GANS. Temm., iv, p.520. — Degl., t. Il, p. 596. — Schleg., REVUE, p. CX.— Sélys., FAUNE BELGE, n° 255. — ANSER SEGETUM, Gmel. — A. PHOENICOPUS, Bartl. — A. oBscuRus, Brehm. Cette oïe habite le Nord de l'Europe, l'Islande, les Hébrides, et vient de temps à autre, pendant les hivers bien rigoureux, en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en Grande-Bretagne et en France. Pendant ses migrations. on voit cet oiseau, en compagnie de plusieurs de ses sem- blables, dans les prés et dans les champs, surtout lorsque ceux-ci sont fraîchement ensemencés. On confond souvent cette espèce avec l’oie des champs, à cause de sa grande ressemblance avec cette dernière, mais elle en diffère principale- ment par son bec, qui est beaucoup plus court. L'oie à bec court est très-farouche et prudente; aussi est-elle difficile à abattre. Elle vit fort bien en captivité et s’y multiplie. Sa nourriture, toute végétale, consiste en racines, feuilles, graines et même en jeunes pousses de blé, de choux et de navets. Cet oiseau niche au bord des étangs et des marais: son nid consiste en un enfoncement dans l'herbe bourré de roseaux, de brins d'herbe, et le tout recouvert encore d’une couche de plumes, sur lesquelles la femelle dépose six à dix œufs. 27 ae à PL _ ( 296 } OIE DES MOISSONS. ANSER SEGETUM, BEGasTEN. BEAN GOOSE. — SAAX GANS. Temm., t. IT, p. 820. — Gould., 1. V, pl. 348. — Num., 1. XI, p. 287. — Degl., t. Il, p. 395. — Thien., pl. LXXV, fig. 9. — De Sélys, FAUNE BELGE, n° 254. — Malh., FAUNE SICILE, p. 214. — Savi, Ornirm. Toscana, t, LIL, p. 177. — Faber, IsLAnDiscnE ORniTa., p. 78. — Malh., Oiseaux D'ALGÉRIE, p. 22. — ANAS ANSER, Linné. — À. SEGETUM, Gmel. — ANSER SyLvEsTRIs, Briss. — À. RUFESCENS et PLATYUROS, Brehm. Ces oiseaux habitent le nord de l’Europe et de l'Asie. En automne, ils émigrent en masse vers la Turquie, la Hongrie, l'Allemagne et la Grande- Bretagne; dans les grands froids, ils se rendent aussi en Belgique, en France et en Italie. Ces oies vivent principalement dans les prairies, les pâturages et les champs en culture qui se trouvent près des lacs, des rivières et des étangs, où elles peuvent, vers le soir, se désaltérer à leur aise. Elles passent également la nuit sur les eaux ou dans leur voisinage, et choisissent à cet effet un endroit bien abrité et sûr pour dormir debout ou couchées. Tous les soirs elles se mettent à la recherche d’un abri près des eaux, et même, lorsqu'elles sont couvertes de glace, elles y passent la nuit. Leur vol est rapide et léger, et quand elles sont à plusieurs elles forment une ligne oblique ou un angle aigu ; si leur nombre est considé- rable, elles forment plusieurs angles, et on remarque qu’une des lignes de chaque angle est plus longue que l’autre. A leur voix, qui est retentis- sante, on les croirait les plus hardis de tous les oiseaux, et c’est préci- sément le contraire, car leur timidité et leur circonspection sont extrêmes. Cest un gibier difficile à atteindre, et leur épais plumage les préserve souvent des coups de fusil. Blessées, elles ont encore la force de s'envoler. Leur nourriture principale se compose de racines, de feuillages et de toutes sortes de graines qu'elles mangent aussi bien vertes que mûres. En automne, elles se rendent dans les champs après la moisson pour glaner, et quand elles ne trouvent plus de grains, elles s'abattent sur les terres nouvellement ensemencées qu'elles dépouillent de leur semis; elles ne dédaignent pas non plus les légumes et les navets. Ces oiseaux nichent dans le Nord, aux bords des lacs solitaires et des étangs. Leur nid est composé de joncs, de roseaux et de brins d'herbes, qu'ils réunissent en un tas sur le milieu duquel ils déposent six, jus- qu'à dix œufs, qu'ils recouvrent de plumes. Le mâle et la femelle s’oc- cupent en commun de l'éducation de leur jeune famille. | AAA A UTTT Li AE UTA 1 mA MOMIE . nr CA TUTI [AU tira i CAD ChIU AI TA / 14 (29/70) ee e—— OIE CENDRÉE. ANSER CINEREUS, MEYER et WOLr. GREY LAG GOOSE. — GRAU GANS. Temm..t I, p.818. — Gould, t. V, pl. 347. — Naum., t. XI, pl. 285. — Degl., t. 11, p. 595. — Thien., Forrr., p. LXXV, fig. 5. — Sélys, FAUNE BELGE, n° 233. — Savi, ORNITH. ToscanA, I, p. 176. — v. d. Mühle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 268. — Anas ANsER, Gmel. — ANSER VULGARIS FERUS, Bechst. — A. FERUS, Sleph. — A. PALUSTRIS, Flem. — A. VULGARIS, Pall. — A, SYLVESTRIS, Brehm. Cet oiseau habite la Russie, la Sibérie et la Perse; 1l est assez répandu en Suede, en Norwége, ainsi qu'en Allemagne et en Grande- Bretagne; mais en Belgique et en France, ces oies ne viennent que pen- dant les hivers plus ou moins rigoureux, et en petit nombre. Leurs lieux de prédilection sont les grandes eaux profondes entourées abondamment de broussailles et de roseaux, aux environs desquelles se trouvent des prés, des pâturages et des champs, où elles vont ordinairement en petite société, chercher leur nourriture qui se compose de graines, aussi bien vertes que müres, de navets, de feuilles et de bourgeons tendres. Elles dépouillent souvent des champs entiers de leur semis, et sont, à cause de cela, de grands ennemis pour l'agriculteur, surtout dans les contrées où elles sont communes. Leurs déprédations ont plus d’une fois fourni l'exemple de récoltes ne rapportant pas la valeur de la semaille. Les dégâts qu'elles causent sont compensés par la bonté de leur chair, de leurs œufs et principalement par l'utilité deleurs plumes. Le vol de ces oies est très-tapageur; elles nagent avec dextérité, et évitent l’homme de loi ; par leur prudence et leur grande défiance, il est très-difficile au chasseur de s'en approcher à portée de fusil. À l'époque de l’accouplement, une orande jalousie s'empare des mâles, surtout de ceux qui ne se sont pas encore accouplés, qui se battent alors avec fureur, en se prenant par la gorge, s’arrachant les plumes et se donnant des coups de bec, jusqu'à ce que l'un d'eux cède; pendant ce temps, les femelles se tiennent non loin d’eux, le cou dressé et faisant entendre un caquetage continuel. Elles nichent dans des endroits solitaires, au bord de la mer, des marais et des lacs, sur une petite élévation entourée de bourbe ou d’eau de manière à en rendre l'accès difficile. Le nid se compose de différentes plantes, de tiges de roseaux, de feuilles et d’une épaisse couche de plumes sur lesquelles se trouve six à dix œufs. Le mâle n'aide ni à la construction du nid, ni à l’incubation, mais il est une sentinelle vigi- lante. Dès que les œufs sont éclos, il est aussi très-soigneux pour ses petits, qu'il ne quitte pas un moment, nage à leurs côtés et est toujours inquiet pour leur sûreté. : 5, DA? D l 2 / 2 ( 298 ) Genre Cygne. — Cygnarss, Brisson. TE ——— CYGNE D'ISLANDE. CYGNUS ISLANDICUS, 8REHM. ISLAND SVVAN. — ISLANDISCHER SCHWAN. Temm., t. IV, p. 527. — Gould., t. V, pl. 356. — Naum., t. XI, pl. 297. — Degl., t. II, p. 412. — Thien., p. LXXVI, fig. 2. — De Sélys-Longch., FAUNE BELGE, n° 251. — Faber, IsLANDISCH ORnITH., p. 81. — Rich. et Sweins., FauNa Bor., Am.,p. 463. — CyGNUS musICus, Schleg. — C. Minor, Pall. — C. Bewiexn, Yarell. — C. mELANORHINUS, Naum. Ce cygne, plus petit que le cygne sauvage, habite les régions septen- trionales de l'Europe et de l'Asie, et les contrées qu'il affectionne particu- lièrement sont la Sibérie et l'Islande. Cependant quand le froid devient trop rigoureux et que le sol se couvre d’une épaisse couche de neige et de glace, il se dirige vers le Midi et on le voit paraître en Allemagne, en Belgique, en Hollande, en Grande-Bretagne et en France, ainsi que vers d'autres contrées dans des latitudes plus méridionales. Ces cygnes voya- gent tantôt le jour, tantôt la nuit. Leur vol est extrêmement léger, et quand ils sont à plusieurs, ils se rangent en une file en suivant une direc- tion oblique. Leur voix est claire et sonore; entendue de loin, elle pro- duit l'effet du son des cloches. Ils voyagent par troupes nombreuses et dans leurs étapes ils s'arrêtent volontiers sur les bords des lacs et des rivières. C'est ainsi qu'on en vit plusieurs sur l'Escaut et la Meuse, près de Liége, pendant les années 1829 à 1830, 1837 à 1858 et 1844 à 1845: quelques-uns d’entre eux même furent tués. Bien que leur timidité doive les rendre plus prudents et plus circonspects, le contraire arrive, car ils fréquentent de grands étangs, des rivières et des marais, où les chasseurs peuvent facilement les atteindre; souvent on les trouve aussi dans les prairies submergées. À la course, ils sont plus rapides que toutes les autres espèces de cygnes, et leur cou raccourci leur donne une grande ressemblance aux oies, avec lesquelles il ne faut pourtant pas les con- fondre. Ils cherchent leur nourriture au bord de l’eau, dans le limon et la vase, qu'ils fouillent avec assiduité. Cette nourriture consiste en racines, insectes, larves et vermisseaux aquatiques, qu'ils aiment aussi à cher- cher dans les prairies marécageuses. Ces cygnes nichent dans les pays septentrionaux, aux endroits ma- récageux et solitaires, sur les bords des étangs et autres eaux stag- nantes. Ils s'installent sur une petite éminence entourée d'eau; leur nid se compose de joncs, de roseaux, de feuilles et de petites branches amoncelées en un tas avec un enfoncement au milieu, dans lequel ils dé- posent de cinq jusqu’à sept œufs, que la femelle, par un surcroît de ten- dresse, recouvre encore de plumes qu’elle s'arrache elle même. LÉ PAL ' ? HAS ir OAI ; ALE Wet a À LL ANNUAUE u \ } NS A 11 DURE ANT a 2 22 LPS >, ÉD 777774 HR) A LEA CAN CET MVP TA PER OPUS (299 ) CYGNE SAUVAGE. CYGNUS FERUS, erisson. WILD SWAN. — WILDE SOWHAK. Temm., t. Il, p. 828. — Gould. t. V, pl. 555, — Naum., t. XI, pl. 296. — Degl., t. II, p. 410. — Thien., pl. XXIIL, fig. 1.—De Selys-Longch., FAUNE BELGE, n° 230.—Math., FAUNE SICILE, p. 215. — Savi, ORNITH. ToscANA, t. INT, p. 170. — v. d. Mübhle, ORNITH. GRIECHENLANDS, n° 264.— Holb., FAUNA GROENLANDS, no 61. — ANAS CYGNUS FERUS, Linné. — A. Cyenus, Gmel. — ANsErR CYGNUS, Klein. — Cyenus oLoR, Pall. — C. Musicus, Bechst. — C. MELANORHYNCHUS, Meyer et Wolf. — C. XANTHORHINUS, Naum. C'est un habitant du nord de l'Europe; on le rencontre en Suède, en Norwége, en Laponie et en Russie. Il vit aussi en Sibérie et dans le Kamischatka. Dans l'Amérique septentrionale, il fréquente tout l'im- mense littoral de la baie d'Hudson, d’où, quand l’époque de ses migra- lions est arrivée, il se dirige vers le Canada et descend même souvent jusqu’au golfe du Mexique. Dans les hivers froids, il visite les côtes mari- times de l’Allemagne, de la Hollande, de la Grande-Bretagne, de la Bel- gique et de la France. Les cygnes sauvages, très-bons nageurs, vivent pour ainsi dire constamment sur la mer, mais sans jamais tout à fait perdre de vue la côte. Ils aiment à se tenir dans les baies bien abritées et solitaires, où ils peuvent prendre leurs ébats sans être vus; ils fré- quentent également les fleuves qui traversent des contrées désertes. Cet amour de la solitude ne les empêche pourtant pas de se réunir en bandes nombreuses quand l’époque d'émigrer est venue. Ils voyagent pendant le jour, quelquefois pendant la nuit, et toujours par troupes de quarante à quatre-vingts individus. Pour voler, ils se rangent en une file longue et oblique qui a quelque chose de majestueux lorsqu'on les aperçoit de loin s'élever lentement dans les airs. Quelquefois on voit des couples qui se sont égarés dans l'intérieur des continents et qui vivent dans l’iso- lement ; ceux-là deviennent une proie facile pour le chasseur. 11 est à remarquer que, lorsqu'ils vont par bandes nombreuses, leur timidité et leur circonspection redoublent, et le chasseur ne peut les approcher qu’en employant les plus grandes précautions. Leur voix, sans être harmo- nieuse, n'est pas désagréable ; toutefois. on ne saurait la considérer comme un chant; mais elle a quelque chose de mélancolique qui fait beaucoup d'effet lorsqu'on l'entend dans la solitude des campagnes. Îls vivent prin- cipalement de plantes marécageuses et aquatiques, mais se nourrissent aussi de graines, d'insectes, d’escargots, de vermisseaux et de jeunes grenouilles. Ils bâtissent leur nid sur un petit monticule. Les matériaux employés à sa construction sont des jones, des branches, des tiges de plantes et des feuilles sèches. Pendant l’incubation, la femelle s'arrache du duvet pour en recouvrir les œufs, qui sont au nombre de cinq à sept. Le rôle du mâle n’est pas moins touchant : il se tient en sentinelle près du nid, prêt à défendre sa compagne et sa progéniture en cas de danger ; il aide la femelle dans l'éducation des petits et il leur témoigne à tous: la plus grande sollicitude et tendresse. TR D Re nt CN CR D DS De PU es VV TE DU) 1 } AU À 00 He red Pre #) | DATE AUTO EUT | is “ x us sua | | Rs HAT MER 4811 HDCP 1 oo ' ja NS de DFA # a. al ‘ ANNE APT ja Ë 0 LA qu Lan one { Ch Lu ut na lai TR ie Kg # CH 7 | / OAI LPD EC 762 LL 224 HP) r 2 serrer était ( 300 ) ne — CYGNE À BEC TUBERCULEUX. CYGNUS TUBERCULIROSTRIS, puois. TUBERCLED-BRBILLET SWAN. — HNOCKERSCHNAREL SCHVVAN. Temm., €. IF, p. 850. —Gould., t V, pl. 354.— Naum ,t XL, pl. 295. — Degl., t. II, p. 414. — Thien., pl. XXIIL, fig. 2. — De Selys, FAUNE BELGE, n° 232 — Savi, Onxiru. ToscanA, 1. IT, p. 172.— Malh., Ots. n'ALGéRIE, p. 22. — Avas cyexus, Linné. — A. Ocor, Gmel. — Cyexus SIBILUS, Pall. — C. maxsurrus, Flem — C. o1or, Illig. — C. Gisvus, Bechst. Ce cygne habite les lacs tempérés de la Sibérie et de la Russie, et n'est pas rare en Suède et en Norwége. Pendant ses migrations, il visite l'Alle- magne, la Hollande, la Grande-Bretagne, mais plus rarement la Belgique et la France. Lorsqu'il émigre, il se tient toujours dans le voisinage des côtes, des lacs ou des cours d’eau bourbeux entourés de roseaux. II porte son cou en forme d'S, et sur l’eau il dresse ses tectrices alaires pour en former des espèces de voiles et se laisser aller à la merci des vents; cette attitude majestueuse et la blancheur de son plumage reflété dans l’eau, donne un aspect poétique au paysage qui l'entoure. Il vit en bonne inteligence non-seulement avec ses semblables, mais avec tous les oiseaux aquatiques. Sa marche est lente et il vole peu; mais, pendant ses migrations, son vol est assuré et assez rapide. Get oiseau est d’une nature peu défiante, ce qui fait que la chasse en est facile et sur- tout attrayante par la blancheur éclatante de son beau plumage; la chair des jeunes est bonne à manger, mais celle des vieux est trop coriace. Sa nourriture se compose de plantes aquatiques, de semences, de grenouilles, de limaces et d'insectes. On apprivoisait ce cygne déjà dans les temps anciens, et, à cet effet, on le prenait jeune et on lui cou- pait la première phalange des ailes pour l'empêcher de fuir. À l'époque de l’accouplement, le mâle prerd toutes sortes de poses grotesques, et attire la femelle par ses cris. Celle-ci construit son grand nid près de l’eau, entre des broussailles ou des roseaux, et de préférence sur de petits îlots. Ce nid se compose de chaumes, de roseaux et d'autres produits végétaux retirés en grande partie de l’eau ; le tout est recouvert d'une couche de plumes, que la femelle s'arrache elle-même, et sur lesquelles elle dépose de six à huit œufs. Le mâle se tient toujours dans le voisinage de sa compagne, et quelquefois il se met à coté d'elle sur le nid, ou la remplace pour l’incubation. | f f | RS CUS De te es TNT Tu ef EU, + ? Lee PORT ALES 209 XL VII. L'VIIE. nl = © D Dhstige 2 Pen nées à <. 2 0 dd qe mms Dire e LA me à sd eo 32. Ar LS CR NOR ch + œ } LÉ: CEA + 20 s 2 Lier 4 be crie #n 1e 4 * UE Ÿ 8x4 4 NE : di. 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