DEN ES CAES 5 D'HISTOIRE NATURELLE DE BELGIQUE 3 DU MONTIEN DE BELGIQUE a Sins PAR : ï A | > È Maurice COSSMANN. ee ‘ DIRECTEUR DE LA “ REVUE CRITIQUE DE PALÉOZOOLOGIE , Ù À à rue _ ANNÉE 1908 due BRUXELLES IMPRIMERIE POLLEUNIS & CEUTERICK DREESEN & DE SMET, SUCCESSEURS 37, RUE DES URSULINES, 37 tr Me. | | ROYAL D'HISTOIRE NATURELLE DE BELGIQUE RE SV PÉLÉCYPODES MONTIEN DE BELGIQUE PAR Maurice COSSMANN [2 DIRECTEUR DE LA “ REVUE CRITIQUE DE PALÉOZOOLOGIE , ANIN-ÉE 1908 BRUXELLES IMPIRIMERILE, POLLEUNIS & CEUTERICK DREESEN & DE SMET, SUCCESSEURS 37, RUE DES URSULINES, 37 Préface Stratigraphie Description des Pélécypodes Le 4e TABLE DES MATIÈRES Division of Mollueks: TABLE ALPHABÉTIQUE DES GENRES ET ESPÈCES amphibola (Corbulomya). ancestralis (Chama). antiqua (Corbulomya) . Arca. Arcoperna Barbatia . Basterotia . Briarti (Cardium) Briarti (Erycina) . Briarti (Phacoides) . Briarti (Tellina) . capillacea (Scintilla). Cardita Cardium ,. Chama . Clavagella . contortus (Phacoides) . Corbis . Corbula Corbulomya. Corneli (Gastrochæna). Corneti (Phacoides). Crassatella . Crenella Cyrena. : debilis (Gobræus) dimorpha (Cardita). Diplodonta . PAGES PLANCHES 98 IT 44 l 29 Ill 62 73 63 et 74 67 44 IV 47 IV 20 Il 12 ( 47 IV DD 42-14 44 7 14 Il 32-33 25-27 et 76 98-29 10 IT 21 Il 48-50 68 34 3) NI 53 VI 36-37 FIGGCRES 27-32 38-40 37-40 13-14 distincla (Trinacria) . dolabrata (Modiola). Dolloi (Phacoides) Duponti (Gobræus) . Duponti (Meretrix) . Duponti (Pectunculus) . Duponti (Phacoides) Duponti (Sphenia) Duponti (Venericardia) erugata (Venericardia). Erycina ; excelsa (Crassatella) excelsa (Sphenia). fallaciosa (Basterotia) . Fossularea . Gastrochæna . gibbosula (Arcoperna) . Gobræus . : hastata (Modiolaria). haudrugata (Sphenia) . hexagonalis (Lima) . Hindsiella inæquicrenata (Perna). Kæneni (Corbula). Kœneni (Fossularea) lamellicardo (Phacoides) . PAGE 75 65 20 ra] S -31 PLANCHES VIL VIII [l II IV VI PAGES, FIGURES 46-47 12-15 35-37 52-55 26-29 40-45 19-25 41-46 12-17 1-3 4-8 6-8 5-11 47-49 48-49 16-19 13-15 40-41 33-34 40-45 17-20 11-12 26-29 IV Leda. + Lefevrei (Corbula) . Lima. Limopsis . Te lithodomoides (Arcoperna) . longidentata (Pseuderiphyla) Martesia . Meretrix. minuseula (Leda). minuscula (Prærangia). Miodon. modica (Teredo). Modiola Modiolaria . montensis (Arca). montensis (Corbis) . montensis (Corbula). montensis (Grassatella). montensis (Lima). montensis (Meretrix) montensis (Mytilus). montensis (Nucula) . montensis (Ostrea) . montensis (Phacoides) . montensis (Tellina) . Mytilus. . nannus (Phacoides) . Nucula. S oblonga (Crenella) Ostrea . Pecten . Pectunculus. Perna . Phacoides. Pireti (Gyrena). Pireti (Lima) . TABLE DES PAGES PLANCHES 60 76 VII et VIII 69-71 60 67 VIT 51 IV 11 38-41 60 VI 35 IV 56 9 [ 64 65-68 62 VI 32 IT 95 IT 48 IV 70 VIL 38 IV 69 VII et VII 58 VI 73 VIIL 15 Il 13 l 69 22 Il 58-59 68 VII 73 72 6 72 14-24 34 IV 69 VII FIGURES 01-55 19 29-95 60-63 38-39 11-14 15-16 46-51 1-5 12-16 64-67 35-38 17-20 50 16-18 23-29 1-11 1-10 9-12 19-24 20-21 MATIÈRES Pireti (Meretrix) . Pireti (Phacoides) præcursor (Hindsiella). Prærangia 100. gen.. primigenia (Clavagella) Proxima (Meretrix) . Pseuderiphyla. rhamphidium (Leda) . Rutoti (Barbatia). Rutoti (Cyrena) . Rutoti (Martesia). Rutoti (Meretrix). Rutoti (Phacoides) . Rutoti (Venericardia) . scaberrima (Barbatia) . Scintilla . semen (Miodon) . seminulum (Gorbulomya) seminulum (Phacoides) semirugata (Corbula}) . sinuatella (Nucula) . Solenomya . Sphenia Nne Sportella. subæquilateralis (Sportella) . subtruncatosus (Unio). symmetrica (Diplodonta). Tellina . D tenuis (Diplodonta). tenuitesta (Cardium) Teredo. AS transversaria (Corbis) . trifidum (Cardium) . Trinacria. Unio. É Venericardia . Vincenti (Diplodonta) . Vincenti (Modiolaria) . PAGES PLANCHES 41 IV 24 IL 46 IV 35 7 I 38 51 60 VI 63 VIT 34 IV 11 IL 40 IV 18 I 54 VI 74 VIT 47 56 VI 28 Il 93 IT 97 ILE 29 VI 48 8-9 et 12 45 45 IV 57 VI 36 III 12-13 37 HIT 43 IV 9 33 LIT 42 IV 75 57 52-54 37 IV 66 VIT FIGURES 30-39 30-33 48-55 1-4 1-4 26-27 PRÉFACE La Direction du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique m'a fait le très grand honneur de me confier la détermination et la description des Pélécypodes fossiles du Montien des environs de Mons, d'après les splendides matériaux déposés dans ses vitrines et recueillis il y a plus de trente ans déjà. Seule, la Monographie des Gastropodes avait été entreprise et menée à bonne fin par Briart et Cornet, dans une série de Mémoires publiés par l'Académie des Sciences de Bruxelles de 1870 à 1880. Il importait évidemment de compléter l'histoire de cette faune et de combler la lacune existant encore dans la série des Mollusques, par l'examen des Pélécypodes. La position du Montien dans l'échelle stratigraphique des terrains a donné lieu à des controverses : le travail de Briart et de Cornet, sur les Gastropodes, avait laissé l'impres- sion que beaucoup d'espèces étaient communes avec celles du Bassin de Paris, notamment avec celles du Lutécien ; mais il nous a toujours semblé que les assimilations faites par ces deux savants étaient basées plutôt sur une comparaison imparfaite avec les gravures des ouvrages de Deshayes, que sur la juxtaposition des échantillons eux-mêmes. Aussi, dans les deux derniers volumes de mon Cafaloque illustré des coquilles fossiles de l'Eocène des environs de Paris (1SSS-1S89), ai-je insisté, à maintes reprises, sur la nécessité de rectifier un bon nombre de ces déterminations de Briart et de Cornet, soit en attribuant de nouvelles dénominations aux espèces montiennes, rapprochées à tort de celles du Lutécien, soit en les rapportant à des formes infraéocéniques, comme paraissait l'indiquer l'abondance des Pseudolives. Quelques savants ont même été plus loin, en proposant de faire descendre le Montien presque jusque dans la Craie, au niveau du Danien par exemple. C'est, à mon avis, une exagération en sens inverse, que ne justifie aucunement l'examen attentif de la faune de Mons : le facies est bien plus éocénique que crétacique, il n'y a rien de commun avec les formes des sables de Vaals, par exemple, si riches en Gastropodes. C'est donc à ce titre que l'étude des Pélécypodes montiens se présentait à nous avec 1. — 1908. 2 PRÉFACE un intérét tout spécial, comme étant susceptible de confirmer ou de contredire les hypothèses précédemment émises sur l’âge du Montien. Or, ainsi qu'on pourra s'en assurer en feuilletant le présent Mémoire, bien que l'immense majorité des espèces décrites soit entièrement nouvelle, les quelques espèces antérieurement connues sont manifestement thanétiennes; c’est également avec ce niveau paléocénique qu'il faut chercher les affinités des espèces nouvelles : les différences de ces dernières avec celle du Lutécien dénotent une évolution complète qu'explique seul le hiatus de l’'Eocène inférieur (Sparnacien et Cuisien). De l'absence à Mons des Cucullées et des grandes Huîtres, il n’y a à tirer aucune conclusion contraire à ce rapprochement, attendu que cela tient aux conditions spéciales dans lesquelles s’est effectué le dépôt des couches de Mons, dépôt d’estuaire comme tend à le démontrer l'introduction stratigraphique qu'a bien voulu rédiger M. le Conservateur Rutot, pour l’'annexer à ce Mémoire. Il résulte de ce qui précède que le Montien ne serait peut-être qu’une facies distinct du Heersien ou du Thanétien, mais la contemporainéité n’en semble nullement prouvée. En tout cas, la révision ultérieure des Gastropodes décrits par Briart et Cornet s'impose dorénavant, tant au point de vue spécifique qu'au point de vue générique. Nous espérons pouvoir mener un jour à bonne fin cette tâche complémentaire qui ne laissera pas que d’être ardue à cause de la difficulté d'identifier les types de Briart et Cornet. C'est pourquoi, nons n'avons pas voulu attendre que le moment en soit venu pour faire connaître les Pélécypodes qui représentent déjà, à eux seuls, un total de plus de quatre-vingts espèces. 1907. — M. C. STRATIGRAPHIE En 1865, MM. A. Briart et F. L. Cornet ont annoncé à l’Académie de Belgique la découverte d'un calcaire grossier à faune marine, en dessous des dépôts marins du Landenien (Eocène inférieur) ("). La découverte s'est faite par hasard ; nos deux savants confrères, revenant d’excursion, passèrent, à la limite de Mons et d'Obourg, devant les terres retirées d'un puits domestique qui venait d'étre creusé. Intéressés par ces déblais, Briart et Cornet remarquèrent aussitôt la présence de fragments d’un calcaire grossier jaunâtre, pétri de fossiles, et ressemblant à certains facies du Calcaire grossier de Paris. Renseignements pris au sujet des terrains traversés, il fat reconnu que ce calcaire, loin de représenter un équivalent du Calcaire grossier de Paris, était de beaucoup plus ancien, attendu qu’il reposait sous des couches appartenant à la base de l'Eocène inférieur. Bientôt, l'examen des fossiles, très nombreux et parfaitement conservés, permit de reconnaître que, malgré certaines ressemblances, les espèces étaient fort différentes de celle du Calcaire grossier de Paris. Toutefois, les matériaux tombés en la possession de nos deux savants confrères n'étant pas suffisants pour une étude complète, une demande fut faite au propriétaire du puits, M. Goflint, à l'effet d'opérer quelques recherches dans la roche en place, mais la permission d'explorer le puits fut refusée. MM. Briart et Cornet s’adressèrent alors à M. F. Coppée, propriétaire d'un vaste parc voisin et autorisation ayant été gracieusement accordée, un nouveau puits fut creusé à quelques mètres à peine du puits Goflint. Ce puits rencontra, heureusement, les couches fossilifères et c'est du « puits Coppée » qu'ont été extraits les nombreux matériaux réunis dans les collections Briart, Cornet et Houzeau de Le Haie. Ces deux dernières ont été reprises par le Musée royal d'Histoire naturelle et réunies (:) A. Briart et F.-L. Cornet. Note sur la découverte dans le Hainaut, en dessous des sables rapportés par Dumont au système landenien, d'un calcaire grossier avec faune tertiaire. BULL. DE L'ACAD. ROY. DE Becc., XX, 1865, 4 STRATIGRAPHIE à quelques autres, d'ordre secondaire; elles constituent actuellement la plus riche série de fossiles du Calcaire grossier de Mons connue (?). De 1870 à 1880, les savants académiciens publièrent par fascicules (?), la description des Gastropodes du Calcaire grossier de Mons. La détermination des Lamellibranches et des autres organismes inférieurs n’a donc jamais été entamée avant la belle étude de M. M. Cossmann, sauf toutefois les Echinodermes qui ont fait l'objet d’un Mémoire du regretté G. Cotteau (°). Toutefois, en 1902, M. Leriche, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Lille, a publié (“) les poissons de Montien, parmi lesquels il reconnut cinq espèces, dont trois existaient déjà dans les niveaux supérieurs du terrain crétacé. Ces descriptions de fossiles ne sont pas les seuls travaux auxquels la découverte du Calcaire grossier de Mons a donné naissance. Briart et Cornet, continuant leurs recherches stratigraphiques, reconnurent bientôt les extensions du Calcaire de Mons dans la vallée de la Haine (°) et, en 1877, ils firent connaître l'existence, au dessus du dépôt à faune marine, d’un autre calcaire constituant une assise supérieure du Montien, caractérisée par la présence de coquilles d'eau douce (*). C'est à partir de 1880 que je commençai mes explorations dans le Hainaut en vue de l'étude monographique des terrains : Urétacé supérieur et Eocène, et je pus faire ainsi de nombreuses observations, à la suite desquelles je reconnus que le Montien avait une exten- sion plus grande que le croyaient ceux qui l'avaient découvert. En effet, Briart et Cornet admettaient, comme termes du Montien : le Calcaire gros- sier de Mons, avec une facies local : le Calcaire de Cuesmes à grands Cérithes et les couches d’eau douces supérieures. Grâce à la circonstance si favorable de l'ouverture d’un grand nombre de belles exca- vations, en vue de l'exploitation industrielle de la craie phosphatée et à la découverte de fossiles en certains points, j'acquis la conviction que toute l’épaisse strate appelée « Tuffeau de Ciply » et considérée par mes éminents confrères comme d'âge crétacé supérieur, ou Maestrichtien, se rattachait en réalité au Montien. Je pus non seulement raccorder le Calcaire de Cuesmes à grands Cérithes au « Tuffeau de Ciply », mais je démontrai que le Maestrichtien était représenté, dans les environs de (:) La collection personnelle de A. Briart se trouve actuellement à l'École des Mines de Mons. (2) A. Briart et F.-L. Cornet. Description des fossiles &u calcaire grossier de Mons. Mém. cour. et des sav. étrang. de l'Acad, roy. de Belg. Seuls, les gastropodes ont été décrits dans les trois fascicules parus (T. XXXVI, 1870; T. XXX VII, 1873; T. XLIII, 1880.) (3) G. Cotteau. Description des Echinides du Calcaire grossier de Mons. Mém. cour. de l’Acad. roy. de Belg. in-4, T. XLIL, 1879. (#) M. Leriche. Les Poissons paléocènes de la Belgique (MÉx. ou Mus. Roy. D'Hisr. Nar. De BecG, T. II, 4902.) (5) A. Briart et F.-L. Cornet. Notice sur l'extension du Cualcaire grossier de Mons dans la Vallée de la Haine. (Bur.. Acao. roy. DE BELG., XXII, 1866.) (6) A. Briart et F.-L. Cornet Note sur l'existence d'un calcaire d'eau douce dans le terrain du Hainaut. (Bu. Acap. RoY. DE BELG. XLIII, 1877.) STRATIGRAPHIE 5 Mons, par un Tuffeau particulier, à faune nettement crétacée, pour lequel je proposai le nom de « Tuffeau de Saint-Symphorien ». Bon nombre de coupes présentaient, du reste, en superposition directe, avec gravier séparatif, le Tuffeau de Ciply sur celui de Saint-Symphorien et enfin, à Ciply, en plusieurs points favorablement disposés, je rencontrai, à la base même du Tuffeau de Ciply, une faune riche, qui renfermait tous les éléments marins du Calcaire grossier de Mons type des puits Goffint et Coppée. Les résultats prévus étaient donc définitivement acquis et en y joignant mes nombreuses observations faites dans la vallée de la Haine et notamment à la tranchée de Hainin, je me trouvai en mesure d'établir définitivement l'échelle stratigraphique du Montien avec ses variations locales (1). Dans l’état actuel de nos connaissances, nous pouvons résumer comme suit ce que nous savons du Montien. Cet étage ne se rencontre, en Belgique, que dans la vallée de la Haine, où il semble remplir un golfe assez étroit, dirigé de l'Ouest à l'Est, s’ouvrant dans la direction de la frontière française et se prolongeant vers l'Est par une vallée où coulait un cours d’eau venant se Jeter au fond du golfe, à l'emplacement qu'occupe actuellement la ville de Mons. A l'est de Mons, à la limite du territoire de la Ville et de la commune d'Obourg, là où sont les puits Goflint et Coppée, les influences saumâtres se font déjà largement sentir et les apports continentaux sont nettement indiqués par la présence de formes terrestres. A l'emplacement de Mons et vers l'Ouest, le Calcaire grossier passe au facies purement marin du Tuffeau de Ciply et du Calcaire à grands Cérithes, et ce facies marin se montre encore très nettement caractérisé dans la tranchée de Hainin. Enfin, lorsque les eaux marines se retirèrent après leur faible incursion dans le golfe de Mons, les eaux douces, suivant la mer en retraite, poursuivirent leur cours et déposèrent, au dessus des sédiments marins, au moins jusque la frontière française, des sédiments très variés, mais surtout argileux, qui se présentent actuellement à nous sous forme d'argile, d'argile sableuse, d'argile ligniteuse, de marne et de calcaire siliceux, très dur, à faune d'eau douce. Ces couches, nettement superposées aux dépôts marins, constituent donc l’assise supérieure du Montien. (9 En 18$5 et 1886 j'ai, soit seul, soit en collaboration avec mon confrère M. E. Van den Broeck, présenté à la Société géologique de Belgique, en de nombreuses notes, le résultat de nos recherches sur le Crétacé supérieur et sur le Montien ou Paléocène de la Vallée de la Haine et la plupart de ces notes ont été ensuite réunies en un tiré sous le nom général d’ * Observations nouvelles sur le tuffeau de Ciply et sur le Crétacé supérieur du Hainaut ,. Liége 1886. Je suis revenu à diverses reprises sur le même sujet, nolamment dans une note intitulée “ Montien et Muestrichtien ,, annexée à mon travail “ Essai de synchronisme des couches maestrichtiennes et sénoniennes de Belgique, du Limbourg hollandais et des environs d'Aix-la-Chapelle ,. Buzz Soc. BELGE DE GéoLo@rr, T. VIII, 1894) et dans le “ Compte-rendu de la session extraordinaire de la Soc. Belge de géologie dans le Hainaut et aux environs de Bruxelles du 23 au 27 Août 1903 , que j'ai rédigé pour le bulletin de la société. 6 STRATIGRAPBIE Ajoutons que vers l'Est, à la hauteur de Leval-Trahegnies, il existe, ainsi que A. Briart l'a constaté, sous du Landenien inférieur marin, une importante couche d'argile grise, plastique, avec veines de sables, reposant sur la craie blanche et que je rapporte au facies fluvial du Montien. Cette argile parait s'étendre vers le Trieu de Leval où elle est exploitée et c'est en ce point que des ossements de vertébrés, des coquilles d’eau douce et une flore d'aspect parti- culier qui a été décrite récemment par M. P. Marty, ont été découverts. Dans le facies marin du Montien, tel qu'il est actuellement connu, nous avons donc à considérer trois groupes fauniques locaux qui sont : 1° le gravier ou poudingue de base du Montien, qui en deux points, à Ciply, m'a fourni de nombreux fossiles exclusivement marins ; 2° la masse du Tuffeau de Ciply, qui renferme le facies local de Cuesmes, à grands Cérithes, et dans laquelle j'ai recueilli, tant à Cuesmes qu’à Ciply et à Saint-Symphorien, une faunule essentiellement marine et 3° le Calcaire grossier de Mons proprement dit, qui n’est, en réalité, qu’un facies mixte, le passage du régime marin au régime saumâtre, causé par le déversement, au fond du golfe montien, du courant d’eau douce qui venait de l'Est. Enfin, si les matériaux existaient en quantité suffisante, il y aurait encore à prendre en considération le facies purement marin de la tranchée du Haïinin, caractérisé par la présence de polypiers. De ces facies marins, le seul qui ait donné lieu jusqu'ici à des travaux descriptifs est le Calcaire grossier de Mons à faune mixte, et il doit bien être entendu que tous les matériaux décrits proviennent exclusivement du puits Goffint et surtout du puits Coppée, d'où a été retirée la grande majorité des fossiles, grâce à des travaux effectués spécialement en vue de les recueillir (?). Les descriptions de A. Briart et F.-L. Cornet ont donc rapport uniquement aux Gastropodes découverts dans les deux puits signalés et le présent travail de M. Cossmann a également pour but de faire connaître les Lamellibranches provenant de ces deux mêmes puits. Ainsi, seuls, les mollusques du facies local « Calcaire grossier de Mons » sont décrits jusqu’à présent, tandis que tous ceux des autres facies sont tenus en réserve. Au nom de la Direction du Musée, j'exprime l'espoir de voir l’'éminent paléontologiste français, qui a bien voulu nous accorder sa précieuse collaboration, entreprendre après le présent travail, non seulement la révision complète des Gastropodes du Calcaire grossier de Mons, nécessitée par de nombreuses découvertes et observations nouvelles, mais aussi la détermination et la description des mollusques des deux autres facies à faune purement marine, et dont la connaissance présente aussi un très grand intérêt et une réelle importance. A. RurTor. (1) M. Ad. Piret a fait, notamment, exécuter dans le puits Coppée, des travaux de recherches qui ont amené la découverte de quelques formes intéressantes. DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES PAR M. COSSMANN Clavagella primigenia, Desh. PL I, fig. 14. 4857. Desh. Desc. anim. ss. vert. Paris, T. I, p. 94, PI. XV, fig. 1-2. 1886. Cossm. Catal. ill., T. I, p. 21. 1904. Cossm. et Piss. Zconogr., T. I, PI. I, fig. 1-5. Valve adhérente grande et large, se raccordant avec le tube par une dépression excavée, marquée de quelques rayons obsolètes; sa surface lisse ne montre que des accroissements peu réguliers, suivant un tracé ovoïde, se redressant en arrière transver- salement à la dépression rayonnante; du côté antérieur, une autre dépression resserrée sépare la valve de l’origine de la couronne de tubulures dont on distingue les racines à leur naissance. Valve libre ovale, très inéquilatérale, un peu atténuée en arrière, largement arrondie en avant, à bord palléal faiblement arqué; crochet obtus, enroulé, situé à peu près au tiers de la longueur, du côté antérieur ; bord cardinal déclive et rectiligne en arrière du crochet, saillant et arqué en avant. Surface dorsale comprimée, ornée de fines stries granuleuses et rayonnantes, du côté antérieur ; rides d’accroissement irrégulières. Dimensions. — Longueur de la valve libre : 23 millim.; largeur : 14 millim. Rapp. et dffér. — Bien que Deshayes n'ait décrit C. primigenia que d’après un moule interne provenant de la localité de Gannes (Oise), je n'hésite pas à y rapporter les échantillons du Montien pourvus de leur test : la valve libre a exactement la forme de l'empreinte de la valve adhérente figurée par Deshayes, les proportions sont les mêmes, les 8 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES traces laissées par les accroïssements sur le moule ont aussi la plus grande analogie. Il n'y a donc véritablement aucun motif pour supposer qu'il s’agit d'une espèce distincte dans le Montien. Deshayes rappelle, dans sa diagnose, que C. primigenia ressemble à certaines espèces crétaciques, mais il n’a pas précisé sa comparaison; il est probable qu'il avait en vue C. cretacea d'Orb., de Royan qui n’est également connue qu’à l’état de moule interne. Localité. — Mons (Puits Coppée); collection Houzeau, au Musée royal. Sphenia Duponti, 200. sp. PL II, fig. 41-46. Taille très grande ; forme oblongue, transverse, subquadrilatère, très inéquilatérale, extrémité anale allongée et atténuée, côté buccal plus élargi, l'un et l’autre subtronqués ; crochets obtus, involvés et opposés, situés au tiers de la longueur, du côté antérieur; bord cardinal déclive en arrière du crochet, excavé en avant sous le crochet, puis saïllant et arrondi; bord palléal, peu arqué, presque parallèle au bord supérieur. Surface dorsale aplatie, séparée de la région anale par un angle rayonnant, et de la région buccale par un bombement obsolète; rides d’'accroissement peu régulières, peu marquées aux abords des crochets et sur la région buccale, plus accentuées vers les bords et surtout aux abords de l’angle postérieur, plus écartées et fasciculées sur la région anale, entre l'angle et le contour. Charnière de la valve droite comportant une petite fossette ligamentaire peu profonde sous le crochet, limitée en avant par une dent peu saillante et assez obsolète; le cuilleron saillant de la valve opposée n’est guère visible que sur un fragment encore adhérent au calcaire. Cicatricule interne descendant perpendiculairement du crochet au bord palléal, sur la valve droite; elle forme un large sillon presque rectiligne, encadré par deux costules dont la saillie s'atténue progressivement vers le bord, et se perd avant d'atteindre l'impression palléale qui paraît obscurément frangée. Dimensions. — Longueur : 44 millim. ; hauteur : 26 millim. Rapp. et différ. — Si lon compare cette coquille, qui n'est pas très rare dans le Montien, à S. Passyana Desh., du Bartonien des environs de Paris, on trouve — quoiqu'elle soit presque aussi variable — qu'elle s’en distingue non seulement par sa grande taille, mais par ses rides et par son angle rayonnant du côté postérieur ; c’est également par les mêmes caractères qu'on ne peut la confondre avec S. myalis Desh., du Cuisien des environs de Paris, ni avec S. Terquemi Desh., du Sparnacien, qui est court et tronqué. Localités. — Puits Coppée, valve libre. — Puits Goffint, valves fixées. — Obourg, collection Cornet. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PELÉCYPODES 9 Sphenia excelsa, #0». sp. PI. II, fig. 47-49. Taille assez grande; forme cunéoïde, élevée, inéquilatérale, peu convexe; côté anté- rieur ovale, côté postérieur atténué et subrostré, bord palléal arqué; crochet un peu gonflé, pointu, prosogyre et situé au deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur ; bord supé- rieur un peu convexe en avant, excavé en arrière, puis légèrement retroussé le long du rostre anal. Surface dorsale faiblement bombée, séparée du contour anal par une dépression bien marquée, quoiqu'elle ne soit pas limitée par un angle rayonnant ; elle n'est pas complètement lisse, vers les bords surtout, elle présente une apparence plus rugueuse, et la région anale porte des rides d’accroissement très obsolètes, peu régulières qui se replient parallèlement à la troncature du contour postérieur, de même que ce dernier fait un angle obtus avec le contour palléal. Charnière de la valve droite munie d’une dent mince et lamelleuse, très oblique et très saillante, presque contiguë à la pointe du crochet ; en arrière de cette dent est une large et profonde fossette triangulaire, pour l'insertion du ligament. Impression du muscle antérieur subtriangulaire, très voisine da bord; impression de l’adducteur postérieur petite, ovale, séparée du bord par une petite crête un peu saillante qu'isole une large fossette. Sinus palléal large et court, arrondi ; impression palléale peu distincte, paraissant écartée du bord. Dinensions. — Longueur : 16 millim.; hauteur : 12 millim. Rapp. el différ. — Cette coquille a une forme tout à fait distincte de celle de S. Dupont; mais, par sa charnière, elle appartient bien au même Genre, quoiqu'à un groupe un peu différent qu'on n'a pas — à ma connaissance du moins — séparé de Sphenia s. striclo, parce que ce sont des formes très irrégulières, présentant tous les passages intermédiaires entre les extrêmes : ce groupe est celui de S. rostrata Lamk. et de S. anqusta Desh., dans le Bassin de Paris. Toutefois, S. excelsa se distingue de ces deux dernières espèces par sa forme plus haute, moins rostrée, moins inéquilatérale, et par l'absence d'angles rayonnants du côté anal. On peut aussi la comparer à Sphenia nitens Bayan, qui est plus tronqué à l'extrémité anale, et plus déclive en arrière du crochet ; ou encore à S. donacformis Desh., du Cuisien, qui a une plus trigone, avec un crochet situé plus au milieu. Localité. — Mons (Puits Coppée); unique. Teredo cf. modica Desh. PL. I, fig. 15-16. 1857. Desh. Desc. anim. ss. vert. Paris, T. 1, p. 117, PI. II, fig. 27. 1886. Cossm. Catal. ill, T.T, p. 25, PI. T, fig. 10-41. 1904. Cossm. et Piss. Zconogr., T. 1, PI. I, fig. 5-5. 2, — 190$. 10 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES On n’a pas recueilli, jusqu'à présent, dans le Montien, de valves isolées de Teredo; seuls, les tubes que nous avons à notre disposition ne peuvent servir de base pour carac- tériser une espèce ; c’est pourquoi je rapporte provisoirement ces tubes, assez fréquents dans le Calcaire de Mons, à une espèce que Deshayes a décrite du Cuisien et que j'ai également signalée dans le Thanétien des environs de Reims. Quelques-uns de ces tubes ont, en effet, l'apparence courte et pelotonnée que représente la fig. 27 de la PI. IT, dans l'ouvrage de Deshayes; mais il en est d’autres qui sont à l’état de fragments rectilignes, d’un diamètre de 7 millim., à surface dépourvue des renflements dont il vient d’être question, cependant il est vraisemblable qu’il n'existe à Mons qu’une seule espèce et cela prouve, une fois de plus, qu'on ne peut établir aucune espèce d’après les tubes seuls. Deshayes n'avait à sa disposition que le tube figuré par lui quand il a décrit 7. modica; mais on a depuis découvert des valves, et c’est l’une d'elles qui a été figurée dans l’Iconographie. Localité. — Mons (Puits Goffint), tubes figurés, collection Cornet au Musée Royal. — Puits Coppée, tubes pelotonnés, Musée royal. Gastrochœæna Corneti, 209. sp. PL. IL, fig. 36-39. Taille petite; forme contournée, vésiculaire, bâillante sur la région antéro-palléale, très inéquilatérale; extrémité antérieure très courte, rétrécie, terminée par un bec un peu saillant; extrémité postérieure ovale et faiblement élargie; contour buccal largement échancré dans la partie qui correspond au bâillement des valves; crochets gonflés, prosogyres, situés tout à fait en avant, près du bec antérieur. Bord cardinal mince, édenté, faiblement incurvé. Surface dorsale divisée en deux régions inégales par une dépression qui rayonne du crochet jusqu'au bord palléal et sur laquelle les plis d’accroissement deviennent lamelleux en se repliant pour la traverser; ces plis sont d’ailleurs plus fins et plus serrés sur la région antérieure que sur la région postérieure. Impressions musculaires très inégales et très inéquidistantes, la postérieure très éloignée du crochet, petite, circulaire et presque contiguë au bord; sinus palléal grand, squalène, s’avançant horizontalement presque jusqu'au droit des crochets. Dimensions. — Longueur : 9 millim. ; largeur : 5 millim. Rapp. el différ. — J'ai récemment décrit (1907, App. IV, Cat. all., p. 11) une espèce (G. Moloti) thanétienne qui a beaucoup d'analogie avec celle du Calcaire de Mons; cependant je ne crois pas qu'on puisse les confondre, parce que Gr. Cornetr est moins large, parce que son bord cardinal est moins rectiligne, et parce que les accroissements forment des lamelles plus visibles en se repliant sur la dépression dorsale. D'autre part, G. bipartita Wat., du Cuisien, a certainement une forte plus étroite et plus allongée, avec des crochets situés moins en avant. Je ne compare même pas notre nouvelle espèce avec G. ampullaria Lamk., du Lutécien, dont la forme est franchement ovale. ti M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 11 Localité. — Mons (Puits Goflint), cinq ou six valves outre les cotypes figurés qui ne sont pas les plus grands : ceux qui atteignent la taille maximum précitée ne sont pas les mieux conservés. — Puits Coppée, deux paires de valves, collection du Musée royal. Martesia Rutoti, n0%. sp. PI. IL, fig. 34-35. Taille très petite; forme ovoïdo-quadrangulaire, assez convexe, inéquilatérale ; côté antérieur court et fortement échancré, côté postérieur allongé, atténué, ovale à son extré- mité ; bord palléal presque rectiligne en arrière, se raccordant en avant par un quart de cercle avec l’échancrure buccale ; crochet gonflé, enroulé, prosogyre, situé au tiers de la longueur du côté antérieur. Surface dorsale bombée, partagée en deux régions inégales et inéquisculptées par une rainure peu profonde qui part du crochet et se dirige un peu obliquement en s’effaçant vers le bord palléal ; sur la région antérieure sont disposées de fines lamelles d’accroissement, très serrées, croisées à peu de distance en avant de la rainure par une dépression rayonnante et obsolète, puis repliées suivant le contour anguleux de l’'échancrure, sans aucune trace de crêtes crépues vers l'extrémité buccale; sur la région postérieure, les lamelles se transforment en rides d'abord régulières, puis rugueuses et entremêlées sur la dépression anale, et enfin elles suivent plus finement la convexité du bord supérieur en arrière du crochet ; le bord cardinal se retrousse en avant et forme un bourrelet qui recouvre partiellement le crochet; un processus dentiforme et saillant se dresse sur ce dernier. A l’intérieur de la valve, la trace de la rainure externe forme une petite costule peu saillante; l'impression du muscle postérieur est très allongée, en forme de massue; le contour de l’échancrure forme un petit bourrelet qui se détache de la surface operculaire obturant le bâillement antérieur. Dimensions. — Longueur : 3,5 millim.; hauteur : 2 millim. Rapp. et différ. — Aucune des espèces parisiennes ne peut se confondre avec celle-ci, à cause de son échancrure térédiniforme presque à angle droit; en outre, ses lamelles fines et simples ne ressemblent guère à celles plus grossières et crépues de 1. prorina Desh., du Cuisien et du Thanétien. M. aperta Desh., du Bartonien, dont la forme se rapproche le plus de celle de 1. Rutoti, n'a pas de rainure dorsale aussi marquée, et ses lamelles sont finement denticulées en avant. D'autre part, les Aspédopholas déjà connus, qui sont bien rainurés sur le dos, n'ont pas d’échancrure antérieure. En résumé, la séparation de cette nouvelle espèce paraît bien justifiée. Localité. — Mons (Puits Goffint); unique, Musée royal. 12 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Sphenia haudrugata, 202. sp. PI. II, fig. 40-41. Test mince. Taille très petite ; forme ovale, allongée, peu convexe, peu inéquilatérale ; côté antérieur un peu plus large et plus court que l’autre, le bord cardinal étant déclive en arrière du crochet ; bord palléal faiblement arqué, raccordé par un quart de cercle avec ie contour antérieur; crochet petit, peu gonflé, à peine prosogyre. Surface dorsale peu bombée, à peu près lisse; séparée de la dépression anale par un angle rayonnant et très obsolète; un autre angle obtus, mais mieux marqué, sépare cette dépression d’un corselet excavé et contigu au bord supérieur. Charnière de la valve gauche comportant un large cuilleron, saillant et excavé, qui est tronqué en avant par la petite fossette oblique, destinée à recevoir la dent de la valve droite. Impressions musculaires peu distinctes ; sinus arrondi et court. Dimensions. — Longueur : 6 millim. ; hauteur : 3 millim. Rapp. et différ. — Bien que je ne connaisse qu’une seule valve gauche — entière et dégagée — de cette petite espèce, il m'est impossible de la rapporter à aucune des deux autres formes que je viens de décrire dans le Montien : elle est beaucoup moins inéqui- latérale que S. Dupondi, et en outre elle ne porte pas les rides qui caractérisent cette dernière espèce ; d'autre part, elle n’a pas la forme rostrée de S. excelsa, et il est maté- riellement impossible qu’elle représente la valve gauche de celle-ci, dont on ne connait précisément que la valve droite. Dans l'Éocène du Bassin de Paris, on ne peut la comparer à S. Passyana qui, si elle est aussi longue, est beaucoup plus inéquilatérale, avec des stries d’accroissement plus marquées; S. sryalis Desh., du Cuisien de Brasles, a presque la même forme que S. Aaudrugata, mais son crochet est placé plus en avant et son bord palléal est plus rectiligne, avec un cuilleron moins étendu à la charnière de la valve gauche; enfin S. angulala Desh., du Sparnacien, est moins oblong que la coquille montienne, et sa région anale est plus anguleuse. Localité. — Mons (Puits Coppée); unique, collection Houzeau au Musée royal. — Puits Goflint, deux fragments douteux, adhérent à la gangue. Tellina Briarti, #0. sp. PL. I, fig. 5. Test mince. Taille moyenne; forme peu convexe, allongée et rostrée, inéquilatérale ; côté antérieur ovale et élargi; côté postérieur rétréci, tronqué et brièvement rostré ; bord palléal arqué, se raccordant en avant par une courbe régulière, sinueux et excavé à la naissance du rostre, en arrière ; crochets petits, peu saillants, faiblement opisthogyres, M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 13 situés presque au milieu de la longueur, quoique un peu en arrière; bord supérieur déclive de part et d'autre du crochet, particulièrement rectiligne en arrière de ce dernier et vers le rostre. Surface dorsale déprimée, séparée par un angle rayonnant et obtus de la région du rostre qui est excavée et vaguement limitée du côté du bord supérieur; ornementation dimorphe, composée, sur la région dorsale et antérieure, de stries serrées et régulières qui se transforment, vers le quart postérieur, en lamelles peu saillantes, à raison d’une lamelle pour deux intervalles de stries; ces lamelles deviennent plus saillantes sur l’angle rostral, elles sont ondulées par la dépression anale, relevées sur l'autre angle, et elles se replient finement contre la carène du corselet. Charnière comportant : sur la valve droite, deux dents cardinales très inégales, l’antérieure petite, la postérieure bifide, et deux longues dents latérales, équidistantes, séparées du bord par les fossettes destinées aux dents de la valve opposée; sur la valve gauche, deux dents cardinales, l'antérieure oblique et bifide, l'autre contiguë à la nymphe qui s'étend longuement, séparée du corselet par une rainure; plus, deux dents latérales presque confondues avec le bord. Impressions musculaires très inégales et iniquidistantes ; sinus grand, gibbeux, s'étendant bien au delà de laplomb du crochet. Dimensions. — Longueur : 26 millim. ; hauteur : 12 millim. Rapp. et différ. — Quoique cette coquille soit du même groupe que 7°. pseudorostralis d'Orb., qui a vécu dans le Thanétien des environs de Paris, elle doit en être séparée à cause de sa forme moins étroite et de son rostre moins allongé; les mêmes caractères l'écartent aussi de 7. rostralis Lamk., mais elle est plus rostrée que T°. rostralina et s'en distingue par son ornementation moins lamelleuse. J'ai signalé précédemment (Cat. 1ll., T. [, p. 69, ISS6) les variations que présente T, pseudorostralis en passant du Thanétien dans les divers niveaux du Cuisien : la forme qui se rapproche le plus de 7. Briarli est évidemment celle du Thanétien quoiqu'elle constitue encore une mutation ancestrale et distincte, constante dans ses proportions. Localité. — Mons (Puits Coppée), cotypes du Musée royal. — Puits Goflint, même collection. Tellina (Peronidia) montensis, #00. sp. PI. I, fig. 9-12. Taille moyenne ; forme peu convexe, subtrigone, inéquilatérale ; côté antérieur, ovale, arrondi, à peine plus long que le côté postérieur qui est subrostré et terminé par un bec court; bord palléal arqué, raccordé en courbe avec le bord antérieur, un peu sinueux en arrière vers le bec anal; crochets petits, obtus, non inclinés et presque médians ; bord supérieur déclive et à peu près rectiligne en arrière du crochet. Surface dorsale à peine bombée au milieu, déprimée vers l’angle obtus qui sépare la région anale excavée, corres- pondant au bec subrostré; corselet oblong, délimité par une carène obtuse; stries 14 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES d’accroissement irrégulières et peu marquées, sauf vers les bords. Charnière comportant : sur la valve droite, deux dents cardinales, l’antérieure obtuse et simple, la postérieure oblique et bilobée, en outre deux fortes dents latérales inéquidistantes, séparées du bord par de profondes fossettes ; la nymphe aplatie et assez épaisse s'étend entre le crochet et la dent latérale postérieure qui est plus écartée que l'autre; sur la valve gauche, deux dents cardinales divergentes et bilobées, séparées par une assez large fossette triangulaire, en outre deux dents latérales, peu distinctes et contiguës au bord. Impressions musculaires très inégales et inéquidistantes, la postérieure arrondie et plus écartée ; sinus palléal large et ovale, un peu ascendant, son contour inférieur étant rapidement séparé de l'impression palléale qui est obscurément frangée. Dimensions. — Longueur : 30 millim. ; hauteur : 18 millim. Rapp. et différ. — J'ai longuement hésité avant de séparer définitivement cette espèce des deux coquilles thanétiennes du Bassin de Paris : 7. Brimonti et T. pseudodonacialis. Les différences sont cependant constantes, elle est plus allongée et moins haute que chacune de ses deux congénères, plus équilatérale que la première, avec des stries moins régulières et moins bien marquées ; elle est surtout caractérisée par le bec sinueux de son extrémité postérieure qui la rapproche davantage de 7. Edivardsi Desh., du Cuisien ; mais celle-ci a des lamelles qui manquent complètement sur la surface de 7. montensis qui parait plutôt lustrée comme 7. corneola Lamk., quoiqu'avec une forme moins inéqui- latérale que celle de cette coquille lutécienne. En résumé, malgré le désir que j'aurais eu de ne pas créer de nom nouveau, il me paraît impossible de confondre 7°. snontensis avec les formes existantes. Localité. — Mons, cotypes figurés, collection du Musée royal. — Puits Goffint et Puits Coppée, même collection. Phacoides (1//l{ha) contortus |Defr.|. PL. I, fig. 13-14. 4821. Lucina contorta, Defr. Diet. Se. Nat., T. XXVIT. 1893. Lucina contorta, Desh. Dese. coq. foss., T. I, p. 99, PI. XVE, fig. 1-2. 1858. Lucina contorta, Desh. Dese. an. ss. vert., T. I, p. 645. 1887. Lucina (WMiltha) eontorta, Cossm. Cat. àll., T. IT, p. 52. 1905. Phacoides (Miltha) contortus, Cossm. et Piss. /conogr., PI. XXIV, fig. 82-8. Taille grande ; forme discoïdale, irrégulière, inéquilatérale, un peut moins haut que large; côté antérieur plus court et arrondi, côté postérieur brisé et tronqué; bord palléal arqué, surtout en avant; crochet non gonflé, prosogyre, assez saillant; bord supérieur excavé en avant, déclive en arrière du crochet. Lunule lisse, profonde, lancéolée, limitée par une rainure adjacente à un rebord saillant; corselet s'étendant sur toute la longueur déclive M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 15 du contour supérieur, limité par une carène aiguë, portant encore un ligament grisâtre, attaché sur sa large surface aplatie. Surface dorsale peu bombée, séparée par un pli rayon- nant de la région anale qui est faiblement excavée jusqu’à la carène du corselet: du côté antérieur, il y a des cicatricules rayonnantes et irrégulières dans le voisinage de la lunule; ornementation formée de stries concentriques jusqu’au diamètre de 2 centimètres et demi, puis de lamelles courtes et peu régulières qui deviennent plus saillantes et plus écartées vers les bords, sur la dépression anale et sur les cicatrices buecales. Charnière de la valve droite composée de deux dents cardinales, séparées par une profonde fossette; l’antérieure est simple, lamelleuse et oblique, la postérieure est trigone, largement bifide et séparée de la nymphe par une étroite rainure; aucune trace de dents latérales. Languette musculaire antérieure descendant en courbe jusqu'à l’aplomb du crochet; impression du muscle posté- rieur énorme et arrondie; surface interne vaguement rayonnée, surtout en avant entre la languette et l'impression palléale qui est assez écartée du bord. Dinensions. — Largeur ou diamètre bucco-anal : 55 miliim. ; hauteur : 50 millim. Rapp. et différ. — 1 y a quelques petites différences entre l'échantillon du Montien et les individus que je possède d’Abbecourt et de Noailles près Beauvais; ceux-ci ont des lamelles plus serrées, plus régulières, avec une forme plus transverse; mais je possède de Bracheux un exemplaire bivalve qui a les lamelles aussi écartées que celui du Montien vers les bords, et dont la forme est identique. Comme l'espèce est variable et que je n’en connais qu'un individu recollé, de Mons, il me parait difficile de ne pas le rapporter à l’espèce de Defrance. Localité. — Mons (Puits Coppée), unique, collection Houzeau au Musée royal. Phacoides montensis, #07. sp. PL. IL, fig. 1-10. Taille assez grande ; forme discoïdale, orbiculaire, un peu inéquilatérale ; côté antérieur régulièrement arrondi; côté postérieur tronqué et subanguleux; bord palléal continuant l'arc de cercle du côté antérieur, jusqu’à la troncature anale avec laquelle il se raccorde par un angle arrondi; crochets petits, pointus, prosogyres, situés un peu en avant de la ligne médiane ; bord supérieur excavé en avant, déclive et rectiligne en arrière du crochet. Lunule étroite, relativement courte, assez profonde, lisse, limitée par un rebord cariné; corselet aplati, détendant sur toute la longueur décline du contour supérieur, portant encore sur quelques échantillons le ligament grisâtre, limité à l'extérieur par une carène très aiguë. Surface dorsale luisante et peu bombée, séparée par un double pli sinueux de la région anale qui est déprimée, et par deux autres faibles dépressions incurvées de la région buccale contiguë à la lunule; ornementation très fine sur la région dorsale qui porte des stries d'accroissement très serrées mais peu régulières, et en outre, des rayons excessivement ténus et divergents qu'on ne distingue que quand la surface est fraîchement conservée ; aux 16 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES deux extrémités, ces stries sont remplacées par de courtes lamelles non moins serrées, en travers desquelles les dépressions rayonnantes sont soulignées par de petites cicatricules transverses. Charnière comportant : sur la valve droite, deux dents cardinales très inégales, divergentes, séparées par une profonde fossette triangulaire ; l’antérieure est mince et bien séparée du rebord buccal, la postérieure est large, trigone, aplatie mais non bilobée, séparée de la nymphe par une étroite fossette; enfin deux dents latérales très inéquidis- tantes, l'antérieure plus rapprochée du crochet et assez obtuse, la postérieure mince et écartée, sans aucune fossette adjacente; sur la valve gauche, deux dents cardinales incur- vées, l’antérieure large et aplatie, la postérieure plus mince, séparée de l’autre par une fossette trigone et presque contiguë à la nymphe; plus, deux fossettes courtes et peu profondes, destinées à recevoir les dents latérales de la valve droite. Languette musculaire assez large, presque tangente à l'impression palléale, et se terminant en deçà de l’aplomb du crochet; une cicatrice sinueuse la relie à la cavité du crochet; impression du muscle postérieur grande et ovale, encadrée par une faible saillie rayonnante; impression palléale écartée du bord, avec quelques traces de franges dans l’intervalle. Dünensions. — Les deux diamètres : 47 millim. Rapp. el dhiffér. — Par sa charnière, cette belle espèce appartient au groupe typique de Phacoides que Fischer a désigné sous le nom Dentilucina ; on sait à présent, depuis les travaux de M. Dall sur les Lucinacea, que cette dénomination est complètement synonyme de Phacoides Blain. Toutefois, ce n’est pas à P. concentricus Lamk., ni à P. emendatus Desh., qu'il faut comparer P. montensis, attendu qu'il s’en écarte par son ornementation beaucoup plus atténuée et par sa forme moins régulièrement orbiculaire. Parmi les espèces thanétiennes, P. gratus, Defr. a aussi des lamelles plus régulières avec une languette musculaire beaucoup moins développée; P. Graresi qui a aussi des rayons gravés sur la surface externe, n'atteint pas la même taille et n’a pas le contour postérieur aussi nettement tronqué; quant à P. uncinatus Defr., c'est une coquille bien plus inéquilatérale que que P. inontensis, avec une charnière beaucoup plus puissante, même pour une taille moindre, sa languette musculaire ne ressemble pas à celle de l’espèce montienne et on n’y distingue pas de cicatricule sinueuse; enfin P. decipiens et P. pronus sont de petites espèces subquadrangulaires qu'il est impossible de confondre avec la nôtre. On voit par ce qui précède que, malgré l'abondance des formes antérieurement décrites dans les étages de l'Eocène inférieur du Bassin de Paris, il n’en est aucune à laquelle on puisse rapporter cette grande et fréquente coquille qui caractérise bien le Montien. Elle n'appartient pas au même Sous-Genre que P. conlortus dont elle se rapprocherait par sa taille; mais ses dents latérales et sa forme orbiculaire, sa cicatrice interne, ses rayons externes, ne permettent pas de pousser plus loin la comparaison. Localité. — Mons (Puits Coppée), cotypes figurés, collection Houzeau au Musée royal. — Puits Goffint, Musée royal. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 17 Phacoides (Cavilucina) Duponti, n0®. sp. PI. I, fig. 19-95. Test peu épais. Taille moyenne; forme convexe, parfaitement orbiculaire, presque symétrique, à extrémités presque également arrondies, avec un bord palléal régulièrement arqué; crochets petits, pointus, peu saillants, presque opposés, situés à peu près au milieu de la largeur; bord supérieur légèrement excavé en avant, déclive et peu bombé en arrière du crochet. Lunule creuse et courte, limitée par une très faible rainure ; corselet très étroit, lancéolé, caréné à l'intérieur, portant souvent un reste de ligament noirâtre. Surface dor- sale bombée, faiblement déprimée sur la région anale qui est limitée par un pli rayonnant et obsolète ; ornementation composée de fines lamelles concentriques, s'étendant régulière- ment sur toute la surface, et dont les intervalles sont treillissés par des rayons excessive- ment fins et serrés. Charnière édentée, sauf sur la valve gauche qui porte en avant du crochet, à mi- distance entre l'emplacement des dents cardinales et celui des dents latérales, une petite saillie dentiforme à laquelle correspond, sur la valve droite, une légère fossette qui paraît bien visible sur tous les échantillons. Languette musculaire antérieure étroite et très courte, écartée de la ligne palléale ; impression du muscle postérieur subtrigone et limitée par un léger renflement qui part de la cavité du crochet; impression palléale assez écartée du bord, avec quelques traces de franges très obsolètes dans l'intervalle. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 26 millim.; diamètre umbono-palléal : 24 millim. Rapp. et différ. — Cette intéressante espèce a beaucoup d’analogie avec P. elegans Defr., des environs de Paris : elle a la même ornementation et la même dent semi-latérale du côté antérieur; mais sa forme est plus transverse, moins haute et moins régulière, en outre sa lunule est beaucoup moins enfoncée et moins nettement délimitée. Il n’est pas absolument certain que ces deux espèces soient bien à leur place dans la Section Cavilucina Fisch., qui a pour génotype Lucina sulcata Lamck., attendu que ce dernier n’a pas de dent semi-latérale et que sa lunule est beaucoup plus enfoncée à l'emplacement de la charnière absente. Mais j'hésite à proposer une nouvelle Section dans un Genre où les subdivisions me paraissent déjà bien émiettées. Il faut d’ailleurs une grande attention pour distinguer entre elles toutes ces formes de Lucinacea du Montien, qui ont pour caractère commun des lamelles régulières sur la sur- face dorsale, quoique leurs charnières soient absolument dissemblables; si on ne les examinait que du côté du dos, on risquerait de les confondre. Localité. — Mons, récolte Piret, collection du Musée royal ; autres cotypes, collection Cornet au Musée royal. 3, — 1908, 18 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Phacoides (Cavilucina) lamellicardo, nov. sp. PI. I, fig. 26-29. Taille moyenne ; forme discoïdale, orbiculaire, un peu inéquilatérale, le côté antérieur étant un peu plus court que l’autre; extrémité anale non tronquée, bord palléal semi- circulaire ; crochets petits, pointus, prosogyres, situés aux deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur brièvement excavé en avant, déclive ou faiblement convexe en arrière du crochet. Lunule profonde, courte et large, surtout sur la valve gauche où elle envahit l'emplacement de la charnière jusqu'au contour inférieur du bord cardinal ; elle est marquée de quelques rayons obsolètes, et limitée à l’extérieur par une rainure contiguë à un rebord caréné et lamelleux ; corselet très étroit et très allongé, bordé à l'extérieur par une paroi carénée qui porte invariablement de courtes lamelles incurvées et transverses. Surface dorsale peu bombée, ornée de fines lamelles d’accroissement qui s'étendent régulièrement jusque sur les faibles dépressions anale et buccale où elles se serrent davantage en s’infléchissant légèrement. Charnière édentée, montrant seulement sur le crochet une protubérance très obtuse et une rainure superficielle, qu'on ne peut réellement qualifier « dent et fossette cardinales ». Languette musculaire antérieure étroite et très courte, descendant très peu obliquement jusqu’au quart de la largeur transversale de la surface interne de la valve; impression du muscle postérieur en forme de palme, située très bas ; impression palléale écartée du bord, limitant la surface jaune de l'intérieur qui contraste avec la couleur blanche de l'intervalle compris jusqu’au bord palléal. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 28 millim.; diamètre umbono-palléal : 26 millim. Rapp. et différ. — Aucune forme de Cavilucina n’est aussi aplatie que cette espèce et ne porte les lamelles qui caractérisent les rebords de sa lunule et de son corselet : ce ne sont pas des accroissement gérontiques, car on les observe même sur de jeunes individus. On ne peut confondre P. lamellicardo — même quand on ne l'examine que du côté du dos — avec P. Duponti qui a la même ornementation, parce que les valves sont beaucoup moins bombées. Sa lunule enfoncée à la place de la charnière absente, la rapproche complète- ment des autres Cavilucina, ainsi que la brièveté de sa languette musculaire. Localité. — Mons, Musée royal. Phacoides (/echicardo) Rutoti, nor. Sect., nor. sp. PL. 1, fig. 3031. Recticardo. n0®. Sectlio.— Forme de Lucine arrondie et striée ; charnière comportant, sur chaque valve, deux dents cardinales, dont la postérieure est tellement bilobée qu'on croirait qu'il y a trois dents et que la séparation des deux lobes constitue une fossetto; pas M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 19 de dents latérales, mais le bord cardinal se prolonge en avant suivant une arête rectiligne qui se termine à pic à la naissance de la languette musculaire et qui est séparée du bord supérieur par une large dépression à laquelle ne correspond aucune saillie opposée; du côté postérieur, une petite protubérance dentiforme sur chaque valve, sans trace de fossette pour la loger du côté opposé. — G. T. : Ph. Rutoti, n. sp. Diagnose spécifique. — Taille au dessous de la moyenne ; forme discoïdale, orbiculaire, peu inéquilatérale; côté antérieur un peu plus court et plus arrondi que le côté postérieur qui est obtusément anguleux et subtronqué ; bord palléal circulaire ; crochets petits, pointus, prosogyres, situés un peu en avant de la ligne médiane; bord supérieur à peine excavé en avant, déclive en arrière du crochet. Lunule plane, mais obliquement enfoncée, limitée par une profonde rainure. Corselet très étroit, allongé, limité par une carène émoussée. Surface dorsale peu bombée, avec une faible dépression postérieure, ornée de stries concentriques très régulières et serrées, qui se transforment sur la dépression anale en fines lamelles un peu sinueuses, à partir du pli rayonnant qui limite cette région. Charnière ci-dessus décrite en détail dans la diagnose sectionnelle ; languette musculaire relativement courte et étroite ; impression du muscle postérieur semi-elliptique et écartée ; impression palléale peu éloignée du bord; en outre, une petite cicatrice oblique et rectiligne, part de la cavité du crochet et aboutit à l'extrémité de la languette. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 21 millim.; diamètre umbono-palléal : 20 millim. Rapp. et différ. — Cette bizarre espèce ne peut être classée ni parmi les Phacordes s. s., puisqu'elle n'a pas de dents latérales, ni parmi les Cavilucina, dont la rapproche sa lunule enfoncée, puisqu'elle a de fortes dents cardinales, ni parmi les Zucinoma qui ont une forme plus inéquilatérale et une lunule moins marquée; mais ce qui l’écarte de tous ces groupes et ce qui m'a décidé à proposer pour elle une nouvelle Section, c’est la saillie par- ticulière de l’arète formée par le bord cardinal qui s’avance en avant et qui se termine abruptement au dessus de la naissance de l'impression du muscle antérieur; en outre, si l'on n’y regarde pas de près, on pourrait croire que la charnière comporte trois dents cardi- nales, tellement la postérieure (toujours la même sur ces deux valves, au lieu de l'alternance habituelle) est profondément bilobée; comme il n’y a de fossettes que pour recevoir deux dents, on en conclut que c’est simplement une exagération bifide de cette dent postérieure. L’ornementation de la surface dorsale ressemble aussi à celle de Dosinia; je ne connais aucune forme éocénique qui s’en rapproche. Localité. — Mons, deux valves droites figurées, Musée royal. — Puits Goffint, cotype de la valve gauche, collection Cornet au Musée royal. 20 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Phacoides (Recticardo) Dolloi, n0v. sp. PI. I, fig. 35-37. Taille assez petite; forme subquadrangulaire, peu convexe, un peu inéquilatérale ; côté antérieur plus court et arrondi; côté postérieur subanguleux ; bord palléal semi-circu- laire; crochets petits, pointus, prosogyres, situés un peu en avant de la ligne médiane; bord supérieur brièvement excavé en avant du crochet, déclive et rectiligne en arrière iusqu’à l'angle de jonction avec le contour palléal. Lunule lisse, profondément enfoncée sur la région cardinale, limitée par un angle; corselet presque linéaire, occupant toute la longueur rectiligne du contour supéropostérieur, caréné à l'extérieur. Surface dorsale peu bombée, ornée de lamelles courtes et écartées, équidistantes, dans les intervalles desquelles on distingue de fins rayons surtout sur le bord palléal, et qui se replient en devenant plus serrées et plus saillantes sur la dépression anale, jusqu'à la carène du corselet où elles forment quelques dentelures. Charnière de la valve droite comportant deux dents cardinales, l'antérieure contiguë au bord lunulaire, mince et très courte, la postérieure bilobée et sub- divisée en deux arètes divergentes par une dépression triangulaire; nymphe courte et peu saillante; bord antéro-cardinal prolongé en arète assez courte jusqu'à la naissance de la languette, puis se recourbant en avant en une lamelle qui se détache et encadre cette languette large et peu allongée; impression palléale écartée du bord. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 13 millim. ; diamètre umbono-palléal : 12 millim. Rapp. et différ. — Cette petite coquille dont je ne connais Jusqu'à présent que deux valves opposées, la gauche non intacte, appartient vraisemblablement à la nouvelle Section Rectlicardo par sa dent postérieure très fortement bilobée, presque dédoublée en deux dents distinctes, et par son arète cardinale prolongée en ligne droite jusqu’à la languette ; mais ici, cette arète se prolonge en une lamelle circonscrivant la languette, ce qui n'a pas lieu chez P. Rulohi, génotype de Recticardo; ce prolongement est isolé par une très profonde rainure qui se termine un peu en deçà de la cavité lunulaire. En outre, P. Dolloi se distingue de P. Rutoti par son ornementation lamelleuse au lieu des stries imbriquées de ce dernier. Il y a là évidemment des divergences de caractères qui contribuent à restreindre les critériums de Rechicardo à la disposition toute spéciale de la charnière. Localité. — Mons, deux valves opposées, collection du Musée royal. Phacoides (/ere) Briarti, 0%. sp. PI. I, fig. 17-18. Taille petite; forme un peu convexe, transverse, inéquilatérale et irrégulière ; côté antérieur un peu plus long et aigu, côté postérieur plus court et subtronqué, bord palléal M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 21 en arc de cercle; crochet pointu, assez saillant, prosogyre, presque médian; bord supérieur profondément excavé en avant du crochet et présentant au delà une seconde sinuosité, déclive et faiblement convexe en arrière, jusqu’à la troncature anale qui se raccorde par des angles arrondis avec le contour supérieur et avec le contour palléal. Lunule très grande et courte, lisse, très profondément excavée sous le crochet, limitée par un rebord saillant ; corselet allongé, presque linéaire, caréné à l'extérieur. Surface dorsale gibbeuse et bombée vers le crochet, limitée de part et d'autre par des angles rayonnants et très arrondis qui la séparent : en avant, d'une dépression antélunulaire assez profonde et arquée, qui correspond à la sinuosité du contour ; en arrière, d’une dépression large et moins profonde, légèrement incurvée, qui correspond à la troncature anale; ornementation composée de plis concentriques, peu réguliers et peu serrés, qui s’atténuent sur les dépressions anale et buccale, et qui sont crénelés, dans le voisinage des crochets, par deux ou trois rainures rayonnantes, rapidement effacées. Charnière édentée; nymphe aplatie et obtuse; bord cardinal sinueux au dessus de la cavité du crochet, impression du muscle postérieur trian- gulaire; cicatricule interne oblique ; impression palléale écartée du bord et obsolète. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 7,5 millim.; diamètre umbono-palléal 6,5 millim. Rapp. et différ. — Cette petite coquille se distingue aisément de Here Barbieri — qui à vécu aux trois niveaux supérieurs du Bassin de Paris, mais qu'on ne connaît pas à l'étage Thanétien — par sa forme moins inéquilatérale, par sa troncature anale, moins marquée, non excavée, par sa dépression buccale plus courte, par sa lunule plus grande, et surtout par son ornementation moins marquée, plus effacée, sur laquelle les créne- lures ne persistent pas au delà de la région du crochet. Quoique la charnière paraisse édentée, on y distingue la trace obsolète d'une seule dent cardinale qui est limitée en dessus et séparée du crochet par une petite dépression distincte de la cavité lunulaire. Ce groupe est caractérisé par son impression musculaire antérieure, qui ne forme presque pas de languette allongée. Localité. — Mons, une seule valve gauche, collection du Musée royal. Phacoides (Parvilucina) Corneti, no». sp. PL. II, fig. 11-18. Taille petite; forme convexe, orbiculaire, plus ou moins régulièrement circulaire, presque équilatérale ; crochets petits, pointus, faiblement prosogyres, situés à peu près sur la ligne médiane des valves ; côté antérieur un peu excavé en avant du crochet, tandis que le bord supérieur est convexe en arrière, c’est la seule dissymétrie des deux côtés buccal et anal. Lunule petite, courte, excavée sous le crochet, limitée par une rainure adjacente à un rebord; corselet allongé, presque linéaire, limité par un angle émoussé. Surface 22 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES dorsale régulièrement bombée, légèrement déprimée du côté anal qui est limité par un pli rayonnant et peu visible; ornementation souvent effacée par l’usure, composée, chez les individus fraîchement conservés, de stries concentriques et régulières, avec quelques arrêts d'accroissement. Charnière petite, comportant : sur la valve droite, une dent cardinale saillante et pointue sous le crochet, une dent latérale antérieure peu proéminente et très rapprochée, une dent latérale postérieure plus écartée et à peine visible; sur la valve gauche, deux dents cardinales séparées par une profonde fossette et divergentes, et deux fossettes latérales, destinées à recevoir les dents de la valve opposée. Languette muscu- laire antérieure courte et large, non parallèle au bord; impression du muscle postérieur ayant la forme d’une demi-ellipse allongée ; impression palléale bien marquée, assez écartée du bord qui est dépourvu de crénelures. Dimensions. — Diamètres : 10,5 millim. au maximum. Rapp. et différ. — Les Parvilucina du Bassin de Paris sont nombreux ; mais il n'y a dans le Thanétien, que P. seminulum, Desh., qui représente cette Section de Phacoides : or l'espèce thanétienne, moins circulaire et moins équilatérale que P. Corneli, porte en outre des lamelles courtes qui ne ressemblent nullement aux stries de l'espèce montienne, de sorte qu'on ne peut évidemment les confondre. P. Corneti se rapprocherait plutôt de certaines variétés de P. albellus, Lamk., espèce parisienne et polymorphe du Lutécien et du Bartonien; mais, outre que ce dernier a invariablement une forme plus inéquilatérale, subtronquée en arrière, ses dents latérales sont plus marquées et ses bords sont généra- lement crénelés dans la région palléale. Quant à P. nanus, Desh., du Sparnacien, c’est une coquille beaucoup plus haute que notre espèce, à cause de la saillie du crochet; P. latebrosus, Desh., du Cuisien, est plus gonflé, plus mince surtout; P. cannabinus, Desh., variété de la précédente, est en outre plus transverse, avec des bords crénelés. Localité. — Mons (Puits Goflint), cotypes, collection Cornet au Musée royal ; plésio- types, collection du Musée royal. Phacoides (Parrilucina) nannus, #07. sp. PI. IL, fig. 19-24. Test assez épais. Taille très petite; forme convexe, plus haute que large, inéquilatérale ; côté antérieur largement arrondi, côté postérieur déclive et subtronqué, bord palléal plus arqué en avant qu’en arrière. Crochets saillants, pointus, prosogyres et inclinés en avant; bord supérieur excavé en avant, gibbeux en arrière du crochet. Lunule très petite, excavée sous le crochet, peu distincte ; corselet linéaire, subcaréné. Surface dorsale très bombée, à peine déprimée du côté anal, à peu près lisse ou marquée d’accroissements excessivement ténus, interrompus par quelques gradins d'arrêt. Charnière forte pour la taille de la coquille, comportant : sur la valve droite, une petite dent bifide sous le crochet et deux fortes dents M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 23 latérales, très inégalement écartées ; sur la valve gauche, deux dents cardinales divergentes, séparées par une profonde fossette, et deux fossettes latérales, bien marquées, destinées à recevoir les dents de la valve opposée. Languette musculaire antérieure assez allongée et écartée de la ligne palléale ; impression du muscle postérieur grande, en forme de segment de cercle limité vers la cavité interne par une ligne droite rayonnante ; bords non crénelés. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 4,25 millim.; diamètre umbono-palléal : D millim. Rapp. et différ. — Cette espèce a tout à fait la forme élevée et convexe de P. nanus Desh., du Sparnacien des environs de Paris; mais elle s'en distingue, non seulement par ses bords non crénelés, mais encore et surtout par sa surface complètement lisse. Il est assez facile de le séparer de ?. Corneli qu'on trouve dans le même gisement et qui atteint une taille plus grande, mais dont les jeunes individus ont une forme bien plus circulaire, une charnière moins épaisse et une surface régulièrement striée. La dénomination nannus n'est pas synonyme de nanus, puisqu'elle a pour étymologie le mot grec, tandis que l'espèce sparnacienne est tirée d’un mot latin. Localité. — Mons (Puits Goflint), cotypes, collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, collection du Musée royal. Phacoides (Parrilucina) seminulum {Desh.|. PI. I, fig. 25-29. 1838. Lucina seminulum, Desh. Dese. Anim. ss. vert. Paris, p. 673, PI. XLIV, fig. 5-8. 1887. Lucina seminulum, Cossm. Caé. üll., T. IT, p. 44. 1905. Phac. seminulum, Cossm. et Piss. Jconogr., PI. XXVI, fig. 82-66. Test mince. Taille minuscule; forme médiocrement convexe, orbiculaire-transverse, inéquilatérale ; côté antérieur arrondi, plus allongé; côté postérieur tronqué, un peu plus court; contour palléal arqué surtout en avant; crochets petits, pointus, incurvés, proso- gyres, situés un peu en arrière de la ligne médiane ; bord supérieur excavé en avant, déclive et rectiligne en arrière du crochet. Lunule lisse, un peu allongée, cordiforme, très excavée, limitée par une rainure adjacente à un rebord saillant ; corselet linéaire, caréné sur toute la partie rectiligne du contour supérieur. Surface dorsale peu bombée, séparée par un pli rayonnant de la dépression anale et excavée qui correspond à la troncature légèrement sinueuse du contour; ornementation formée de lamelles courtes et écartées qui se replient sur la dépression anale. Charnière assez épaisse, composée : sur la valve droite, d'une petite dent cardinale saillante, située sous le crochet, et de deux courtes dents latérales, à peu près équidistantes ; sur la valve gauche, de deux petites dents cardinales, très rapprochées, et de deux fossettes latérales, correspondant aux dents de la valve opposée. Languette musculaire antérieure bien gravée, très courte et anguleusement arquée ; impression du 24 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES muscle antérieur petite et arrondie ; impression palléale dédoublée, voisine du bord qui est finement crénelé. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 5 millim. ; diamètre umbono-palléal : 4 millim. Rapp. et différ. — Je ne crois pas qu'on puisse séparer les échantillons du Montien de ceux d’Abbecourt, dans le Thanétien du Bassin de Paris ; c’est une espèce qui a d’ailleurs une assez grande extension stratigraphique, puisqu'elle a vécu jusque dans le Cuisien : elle est caractérisée par sa forme transverse, par ses lamelles régulières, généralement conser- vées quand les spécimens ne sont pas usés, par les crénelures de son bord palléal, enfin par deux critériums qui n'avaient pas été signalés, la petitesse de la languette musculaire et sa forme arquée ou repliée qui est tout à fait caractéristique. J'ai comparé de nouveau les échantillons du Montien avec la figure de Lucina planistria von Koœnen, dans le Paléocène de Copenhague ; je crois bien que c’est une espèce voisine, cependant l'ornemen- tation de la coquille danoïse ne paraît pas comporter de lamelles, et l’auteur indique un treillis de fins rayons. Localité. — Mons (Puits Goffint), plésiotypes, collection Cornet du Musée royal. — Puits Coppée, collection du Musée royal. Phacoides (Parvilucina) Pireti, n0v. sp. PI. II, fig. 30-33. Taille minuscule; forme très convexe, arrondie, inéquilatérale ; côté antérieur plus long, arrondi comme le côté postérieur qui n'est pas tronqué; crochets gonflés, pointus, prosogyres, situés un peu en arrière de la ligne médiane ; bord supérieur très excavé en avant, un peu déclive en arrière du crochet, de sorte que les deux côtés paraissent inégale- ment arrondis. Lunule lisse, grande, assez longue; corselet obtusément caréné ; ornementa- tion composée de fines stries concentriques sur toute la surface dorsale qui est uniformément bombée et à peine déprimée du côté anal. Charnière composée : sur la valve droite, d'une dent cardinale et minuscule, et de deux petites dents latérales presque équidistantes, la postérieure plus lamelleuse que l’antérieure; sur la valve gauche, de deux dents cardinales inégales, divergentes, et de deux fossettes bien marquées. Languette musculaire antérieure très courte et formée de deux lobes presque à angle droit ; impression du muscle postérieur petite et arrondie; impression palléale voisine du bord et dédoublée; bord palléal non crénelé. Dimensions. — Diamètres : 3.5 millim. Rapp. et différ. — Voisine de P. seininulum Desh., cette petite espèce s’en distingue par ses stries au lieu des lamelles de l’autre coquille ; elle est aussi un peu plus convexe et moins transverse; enfin elle n’a pas le bord crénelé. P. Pireti que j'ai dédié à M. Piret, parce qu'il m'en avait autrefois envoyé quelques valves, se distingue de P. nannus par sa M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 25 forme moins élevée et par ses stries. On ne peut admettre, d'autre part, que ce soit de jeunes individus de P. Corneti, parce que la forme est beaucoup moins élevée et que l'impression du muscle antérieur se réduit à deux lobes à angle droit au lieu d’une languette continue. On pourrait encore la rapprocher de P. ventricosus Wat., du Cuisien des environs de Paris; mais ce dernier est plus symétrique et n’a pas l’ornementation de P. Pireti. P. pusillus est plus mince, plus lisse, et sinueux en avant. Quant à P. planistria V. Kæn., autant qu'on peut en juger par la figure, sa forme est plus tronquée en arrière, et l’auteur n’a pu indiquer si le bord est lisse ou crénelé. Localité. — Mons (Puits Coppée), cotypes, collection du Musée royal. — Puits Gofint, collection Cornet au Musée royal. Corbula montensis, 200. sp. PI. Il, fig. 12-16. Taille très petite, inéquivalve, la valve gauche ou supérieure s’emboîtant un peu dans l'autre; forme assez convexe, oblongue-transverse, un peu rostrée en arrière, inéquilaté- rale; côté antérieur plus court et ovale, côté postérieur plus allongé et tronqué à l'extrémité anale ; contour palléal bombé au milieu, légèrement sinueux vers le bec postérieur ; crochets gonflés, prosogyres, situés à peu près au tiers de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur déclive de part et d'autre du crochet, mais plus relevé en arrière qu'en avant, et faisant un angle arrondi avec la troncature anale et oblique. Lunule excavée, cordiforme, indistincte ; corselet étroit et caréné ; surface lisse, peu bombée sur la région dorsale qui est séparée de la dépression anale par une carène obtuse, rayonnante et sinueuse; les stries d'accroissement sont plus visibles sur la dépression anale. Charnière forte, comportant sur la valve droite, une grosse dent cardinale sous le crochet, avec une large fossette en arrière; sur la valve gauche, une profonde fossette cardinale située en avant d’un petit cuilleron saillant: la valve droite porte, en outre, sur tous les bords, une rainure pour l'emboîtement de la valve gauche. Impressions musculaires grandes et bien gravées; sinus palléal très court et tronqué; impression palléale voisine du bord. Dimensions. — Longueur : 3,25 millim. ; hauteur : 2,25 millim. Rapp. et différ. — On distingue cette minuscule coquille de C. prxidieula Desh. — qui a exactement la même forme, — non seulement par sa petite taille, mais encore par sa surface dorsale dénuée de rides, par sa forme un peu moins inéquilatérale, le côté posté- rieur étant moins allongé que chez l'espèce parisienne; en outre, sa lunule est plus excavée et son bord supérieur est plus relevé en arrière du crochet. Les différences avec C. aula- cophora Morlet, du Bartonien de Paris, sont encore plus tranchées; ce dernier est, en effet, plus étroit, et surtout son bord supérieur est bien plus déclive en arrière du crochet, outre 4, — 1908. 26 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES que ses rides sont très marquées vers les bords. C. montensis paraît très abondant dans le Calcaire grossier de Mons, c’est pour ce motif que j'ai choisi ce nom spécifique. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal. — Puits Goffint, collection Cornet au Musée royal. Corbula Kœneni, #0». sp. PI. IL, fig. 17-20. 1883. C. cf. regulbiensis Morr. in v. Kœnen. Pal. faun. Kopenh., p. 102, PI. V, fig. Ga-5. Taille petite; forme convexe, inéquivalve, oblongue-transverse, presque équilatérale, quoique un peu tronquée du côté anal, tandis que le côté antérieur est ovale et un peu plus court; bord palléal faiblement arqué, non sinueux en arrière; crochet petit, non gonflé, très légèrement prosogyre, situé un peu en avant de la ligne médiane; bord supérieur également déclive de part et d'autre du crochet. Surface dorsale bombée, séparée par une carène rayonnante et sinueuse de la région anale qui est excavée et à laquelle correspond la troncature oblique du contour postérieur ; ornementation effacée vers le crochet, composée de rides concentriques et régulières, surtout visibles vers les bords et en avant, ne persis- tant pas au delà de la carène qu’elles r’atteignent que tout à fait vers le bord palléal. Charnière de la valve droite comportant une petite dent cardinale, adjacente à une profonde fossette postérieure qui est destinée à recevoir le cuilleron de la valve opposée qui est relativement peu saillant; impressions musculaires bien gravées, très inégales, l'antérieure plus allongée et située plus bas que l'autre; sinus presque nul, impression palléale écartée du bord et doublée — contre ce dernier — par la ligne d’emboîtement de la valve opposée. Dimensions. — Longueur : 7,5 millim. ; hauteur : 4,5 millim. Rapp. et différ. — La valve que je viens de décrire n'est pas tout à fait identique à celles que M. von Kœnen a décrites, du Paléocène de Copenhague, et qui paraissent un peu plus élevées par la saillie du crochet; mais les autres caractères étant identiques, je ne crois pas qu'on puisse en séparer l'échantillon du Montien. Cet auteur a rapporté la coquille danoise à C.requlbiensis Morr., qui est une forme bien plus haute et tout à fait rostrée en arrière ; je la rapprocherais plutôt de C. s/riatina Desh., espèce cuisienne qui a toutefois le bec un peu plus sinueux et plus allongé que C. Kæneni. Dans ces conditions, la coquille de Mons et de Copenhague m'a paru constituer une espèce distincte, à laquelle je me fais un plaisir d’attacher le nom du savant directeur du Musée de Gættingen. Localité. — Mons (Puits Coppée), type de la valve droite, collection Houzeau au Musée royal. — Puits Goffint, peu rare, type de la valve gauche, collection Cornet au Musée royal. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 27 Corbula (Cuneocobula) semirugata, #0. sp. PI. II, fig. 21-96. Taille moyenne; forme cunéoïde, peu convexe, très inéquilatérale ; côté antérieur assez court et ovale; côté postérieur allongé et rostré, obliquement tronqué à son extrémité ; bord palléal faiblement arqué en avant, un peu sinueux en arrière vers le bec anal; crochets petits, peu gonflés, opposés, situés presque au tiers de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur déclive et à peu près rectiligne en avant du crochet, excavé en arrière sur le contour du rostre. Corselet s'étendant sur toute la longueur du rostre, lisse, limité par une carène aiguë qui aboutit à l'angle supérieur du bec. Surface dorsale peu bombée en avant, marquée en arrière d’une large dépression rayonnante, presque rainurée contre une carène aiguë et sinueuse qui aboutit au bec inférieur du contour: entre cette carène et celle du corselet, est une région étroite et excavée qui correspond à l’échancrure anale du rostre ; la région antérieure est ornée de fortes rides très régulières qui s’atténuent subitement au milieu de la surface dorsale et qui cessent totalement sur la dépression juxta-cardinale, où elles sont remplacées, ainsi que sur l’excavation rostrale, par de fines lignes d’accroissement, visibles surtout sur les bords. Charnière comportant : sur la valve droite, une énorme dent cardinale, contiguë à une profonde fossette triangulaire du côté postérieur, plus une lamelle latérale et antérieure, a$sez saillante; sur la valve gauche, un cuilleron bilobé en arrière d'une petite fossette cardinale et une fossette latérale antérieure, cachée sous le rebord du contour. Impressions musculaires très inégales et inéquidistantes ; sinus palléal à peu près nul ; impression palléale écartée du bord, peu distincte. Dimensions. — Longueur : 12 millim. ; hauteur : 7,5 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce atteint une taille beaucoup plus grande que celle de C. angulata Lamk. et de C. biangulata Desh., du Bassin de Paris; mais elle s’en distingue surtout par sa surface semi-ornée qui la caractérise au premier coup d'œil. Dans sa diagnose de C. biangulata, Deshayes ne fait nullement mention d’une dent latérale antérieure, il indique seulement que la dent cardinale est profondément bilobée sur la valve gauche; cependant j'ai constaté sur la plupart des spécimens de C. angulata l'existence d'une légère saillie sur le bord antérieur de la valve droite, sans aucune fossette opposée; d'autre part, il n'y a rien de semblable chez C. biangulata. I ne faut donc pas attacher trop d'importance à cette pseudo-dent latérale, ni en tirer cette conclusion que Cuneocorbula serait un Genre distinct de Corbula. Localité. — Mons (Puits Coppée), rare entière; collection Houzeau au Musée royal. — Puits Goïfint, collection Cornet au Musée royal. 28 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Corbulomya amphibola, Cossm. PL IL, fig. 27-32. Taille moyenne; forme inéquivalve, assez convexe sur la valve gauche, trigone, élevée, subéquilatérale ; côté postérieur plus aigu que l’antérieur qui est presque arrondi; bord palléal arqué; crochets petits, obtus, opposés, situés à peu près au milieu; bord supérieur déclive en arrière et faiblement convexe en avant du crochet. Lunule indistincte, corselet étroit, assez long, limité par une petite rainure rectiligne. Surface dorsale un peu bombée, séparée de la région antérieure et plane par un angle très obsolète; dépression anale contiguë au corselet, courte et limitée par un rebord incurvé; stries d’accroissements irrégulières, un peu plus visibles vers les crochets. Charnière peu développée, comportant : sur la valve droite, une dent triangulaire et saillante en avant du crochet, avec une fossette profonde et bien échancrée en arrière de cette dent; sur la valve gauche, un cuilleron en éventail, divisé en plusieurs lobes, en avant duquel est la fossette trigone pour loger la dent de la valve opposée. Impression du muscle antérieur grande et allongée ; impression du muscle postérieur plus arrondie et plus élevée, contiguë à un sinus court et arrondi; impression palléale peu distincte, mais écartée du bord, surtout en avant. Dimensions. — Longueur : 14,5 millim. ; hauteur : 11 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce est caractérisée par sa forme presque équilatérale, plus élevée qu'à l'ordinaire, et par la petitesse de son cuilleron qui n’est d’ailleurs à peu près intact que sur l’une des valves gauche, tandis que de la valve droite, je ne connais qu'un spécimen incomplet; outre ces valves dégagées, il existe des individus encore engagés dans la gangue, dont on ne peut étudier la charnière et qui n’ont été rapportés à la même espèce que par l’analogie de leur aspect extérieur. Parmi les coquilles parisiennes de ce Genre, on ne peut comparer C. amplubola qu'à C. pullus, Desh., du Cuisien; mais, outre que la taille de ce dernier est beaucoup moindre, sa forme est beaucoup moins équi- latérale que celle de la coquille montienne, son bord palléal est plus arqué et son côté antérieur est plus tronqué. Quant à C. antiqua, Desh., du Thanétien, c’est une espèce plus allongée, avec une troncature très nette du côté antérieur. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, même collection. Corbulomya c/. seminulum, Desh. PI. III, fig. 32-36. 1857. Desh. Desc. Anim. ss. vert. Paris, T. L, p. 208, PI. XIIL, fig. 52-55. 1886. Cossm. Cat. ül., T. I, p. 45. 1904. Cossm. et Piss. Zconogr., T. I, PI. HI, fig. 19-4. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 29 Test assez épais et taille relativement grande (à Mons) ; forme peu convexe, oblongue, trigone, inéquilatérale ; côté postérieur allongé et aigu, côté antérieur déclive et subtron- qué; bord palléal peu arqué; crochets petits, pointus, à peine prosogyres, situés presque au tiers de la longueur, du côté antérieur: bord supérieur déclive de part et d'autre du crochet, surtout rectiligne en arrière. Lunule indistincte ; corselet assez large, peu allongé, limité par un rebord un peu saillant. Surface dorsale aplatie, séparée de la région lunulaire par un angle obsolète, et de la dépression excavée qui est adjacente au corselet par un angle incurvé; stries d’accroissement peu marquées et peu régulières. Charnière de la valve gauche composée d’un large cuilleron postérieur et peu saillant, divisé en éventail, en avant duquel est une petite fossette trigone pour recevoir la dent de la valve opposée. Impression du muscle postérieur petite et profondément gravée, contiguë à un sinus très court et arrondi, non moins bien gravé; ligne palléale écartée du bord. Dimensions. — Largeur : 10 millim. ; hauteur : 6 millim. Rapp. et différ. — L'état défectueux de conservation des valves montiennes que je rapporte à cette espèce m'a rendu prudent quant à la détermination : je préfère l’attribuer provisoirement à une espèce connue du Cuisien, qui a à peu près la même forme, quoique avec une taille sensiblement moindre. Si l'on rapproche ces échantillons de C. antiqua, Desh., du Thanétien, on remarque qu'ils ont une forme plus élevée, moins rostrée en arrière, et que leur taille est encore bien plus grande. En résumé, il est probable que lorsqu'on aura retrouvé de meilleurs matériaux, on sera conduit à séparer définitivement cette seconde espèce de Corbulomya du Montien, qui est beaucoup plus aplatie, moins élevée et plus inéquilatérale que C. aimphibola des mêmes gisements. Localilé. — Mons (Puits Goflint), collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, un spécimen douteux, non dégagé de la gangue. Corbulomya antiqua, Desh. 1857. Desh. Desc. anim. ss. vert. Paris, T. [, p. 209, PI. XXII, fig. à-7. 1886. Cossm. Catal. I., T. I, p. 45. 1904. Cossm. et Piss. Iconogr., T. [, PI. IIL, fig. 19-5. Taille très petite; forme oblongue, transverse, inéquivalve, presque inéquilatérale, assez convexe ; côté antérieur un peu plus allongé, ovale ; côté postérieur un peu plus court, subtronqué; bord palléal légèrement arqué, se raccordant par un angle arrondi avec la troncature anale; crochets petits, pointus, peu saillants, opposés, situés au milieu de la longueur; bord supérieur à peu près également déclive de part et d'autre du crochet. Lunule indistincte ; corselet court, limité, surtout vers le crochet, par une petite carène; 30 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES surface lisse, bombée, marquée en arrière d’une dépression rayonnante et excavée qui correspond à la troncature anale et qui est limitée, du côté du dos, par un angle arrondi. Charnière comportant : sur la valve droite, une grosse dent cardinale formant un crochet saillant un peu en avant du crochet umbonal, adjacente à une profonde fossette ligamen- taire échancrant le bord cardinal qui est marqué en avant d’une rainure pour recevoir la valve opposée plus petite ; sur la valve gauche, un cuilleron en éventail situé en arrière d’une profonde fossette triangulaire, et divisé en trois lobes. Impressions musculaires à peu près égales et équidistantes; sinus palléal très court et très large; impression palléale bien marquée et parallèle au bord. Dimensions. — Longueur : 5,5 millim.; hauteur : 3,5 millim. Rapp. et différ. — C. antiqua était imparfaitement connue de Deshayes quand il a rédigé son second ouvrage sur le Bassin de Paris; mais, depuis cette époque, l'exploration persévérante des gisements des environs de Reims a rendu cette espèce moins rare, de sorte qu’on a pu la définir plus exactement, et de bonnes figures ont pu en être publiées dans notre « Iconographie ». La comparaison des spécimens du Montien avec ceux de Châlons-sur- Vesle ne m'a pas permis d'observer aucune différence appréciable : ici, la similitude est bien plus grande et la détermination plus certaine qu'en ce qui concerne C. cf. seminulum qui est d’ailleurs plus élevé et qui paraît atteindre une taille plus grande dans l'étage Montien que dans le Bassin de Paris. Si on rapproche cette espèce de C. Chevallieri Desh., du Bartonien, on remarque qu'elle est moins trigone et moins tronquée en arrière. Ces trois espèces forment un petit groupe bien différent par sa forme de C. complanata et de C. subcomplanata. Cest la Section Lentidium Crist. et Jan. Localité. — Mons (Puits Goffint), peu commun, collection Cornet au Musée royal. Gobræus (Psammotæna) cf. debilis | Desh.| PI. III, fig. 50-51. 1857. Psammobia debilis, Desh. Desc. Anim. ss. vert. Paris, T. I, p. 377, PI. XXI, fig. 15-17. 1886. Psammobia debilis, Cossm. Cat. àll., T. I, p. 95. 1904. Gobræus (Psammotæna) debilis, Cossm. et Piss. /conogr., T. I, PI. VIE, fig. 41-4. Test relativement épais. Taille moyenne; forme allongée, peu convexe, inéquilatérale, tronquée en arrière; crochets petits, peu saillants, opposés, situés au tiers de la longueur du côté postérieur ; bord supérieur un peu déclive de part et d'autre du crochet. Lunule et corselet étroits, allongés, lisses, limités l'un et l’autre par un angle subcaréné; surface dorsale aplatie en arrière, peu bombée en avant, séparée de la région anale et légèrement excavée par un angle très arrondi, adjacent à une faible dépression rayonnante. Charnière de la valve gauche comportant deux petites dents cardinales, très divergentes, l’antérieure M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 31 épaisse, perpendiculaire et située sur le crochet, la postérieure mince, inclinée à 45° et séparée de la précédente par une profonde fossette triangulaire; en avant, le bord cardinal aplati est limité en dessus par une petite arète courte et déclive qu’il ne faut pas confondre avec une dent cardinale ; nymphe épaisse, longue, taillée à son extrémité postérieure, bien visible du côté de la surface dorsale. Impressions palléales bien gravées, sinus palléal un peu ascendant. Rapp. et différ. — Je ne puis indiquer les dimensions de cette coquille montienne, qui ne m'est connue que par deux fragments, dont un seul montre la surface interne; elle me semble devoir se rapporter à l'espèce montienne par ses dimensions et par sa forme ; en tous cas, on ne pourrait l’en séparer avec certitude que si l’on recueillait ultérieurement des individus plus complets. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal. Gobræus (Psammotæna) Duponti, nov. sp. PI. IL, fig. 52-55. Test mince. Taille assez petite; forme peu convexe, oblongue, un peu inéquilatérale ; côté antérieur ovale, côté postérieur plus court et obtusément tronqué ; bord palléal faible- ment arqué; crochets petits, peu saillants, opposés, situés un peu en arrière de la ligne médiane ; bord supérieur presque horizontal, à peine déclive de part et d'autre du crochet. Lunule et corselet allongés, étroits, limités par un angle net; surface dorsale médiocre- ment bombée, séparée par un angle rayonnant et très obsolète de la dépression anale qui est excavée et qui correspond à la troncature du contour ; elle est brillante et seulement marquée de très fines stries d’accroissement dont les arrêts sont parfois plus visibles sur la dépression postérieure. Charnière composée, sur chaque valve, de deux petits dents très inégales, l'antérieure épaisse et trigone, la postérieure mince ou peu visible, contiguë à la nymphe, et sur tout le contour antérieur, le bord cardinal est profondément rainuré. Impressions musculaires situées très haut, profondément gravées, limitées à l’intérieur par une costule rayonnante ou par un fort épaississement qui part de la cavité du crochet sans atteindre l'impression palléale très écartée du bord; sinus palléal peu visible. Dimensions. — Longueur : 9,5 millim.; hauteur : 5,25 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce ne peut se confondre avec G. debilis qu'on trouve dans le même gisement : non seulement elle est plus petite et plus bombée, avec un test beaucoup plus mince, mais surtout elle a une nymphe beaucoup plus courte, à tel point que l'on pourrait la comparer à celle d’Asaphinella; cependant, les dents n’ont pas la saillie divergente qu'on observe chez ce dernier Genre dont la forme est d’ailleurs moins allongée. G. Dupont est en outre caractérisé par les épaississements rayonnants qui encadrent, à l'intérieur des valves, les impressions musculaires; on n’en observe de semblables chez 32 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES aucune des Psammobies parisiennes, sauf peut-être chez G. callosus Desh., du Lutécien, dont tous le test est plus épais et qui a une forme plus symétrique. Enfin les rainures creusées le long du bord cardinal de G. Duponti ne se voient guère que chez G. Loustauæ Cossm., du Lutécien des environs de Paris. En résumé, il y a lieu de séparer cette espèce qui n’est pas très rare, mais dont il est peu facile d'obtenir des valves intactes et détachées de la gangue, par suite du peu d'épaisseur du test. Localité. — Mons (Puits Coppée), récolte de M. Piret, au Musée royal. Corbis montensis, #00. sp. PI. IL, fig. 1-3. Test épais. Taille assez grande ; forme assez convexe, à peu près ovale, inéquilatérale ; côté antérieur largement arrondi, côté postérieur plus atténué; bord palléal peu arqué, très faiblement sinueux en arrière, à sa Jonction avec le contour anal; crochets peu gonflés, prosogyres, situés à peu près au milieu de la longueur; bord supérieur excavé en avant, peu convexe et déclive en arrière du crochet. Lunule en fuseau, grande, creuse, lisse, limitée par un rebord caréné; corselet très étroit, lancéolé, lisse, excavé, limité par un rebord saillant. Surface dorsale bombée, à peine déprimée aux deux extrémités, ornée de très fortes lamelles concentriques et écartées, qui sont déchiquetées ou crénelées sur les régions anale et buccale, mais surtout en avant où les crénelures apparaissent subitement avec une élégante régularité; dans les intervalles de ces lamelles, sont de fines rayures radiales qui séparent des rubans aplatis ou à peine convexes, décussés par de fines stries d'accroissement ; en avant, les rainures s’élargissent, les rubans rétrécis se transforment en costules qui découpent les crénelures précitées sur les lamelles concentriques. Charnière puissante, comportant : sur la valve droite, deux dents cardinales très inégales, la postérieure épaisse et perpendiculaire, séparées par une profonde fossette ; plus, deux dents latérales, l'antérieure formant une énorme saillie au bout de la lunule, la postérieure plus lamelleuse et plus écartée du crochet; sur la valve gauche, deux dents cardinales divergentes, l’antérieure plus épaisse, et deux dents latérales contiguës à des fossettes destinées à loger les dents de la valve opposée ; nymphe large et aplatie, servant d'appui à un fort ligament externe, dont les traces se voient encore sur la plupart des gros spécimens. Impressions musculaires très grandes et bien gravées, l’antérieure allongée et subtrigone, la postérieure transverse et subtrapézoïdale; impression palléale prenant naissance à l’angle antérieur de l'impression du muscle postérieur, comme s'il y avait un rudiment de sinus palléal, écartée du bord qui est finement crénelé au milieu, et plus grossièrement aux extrémités. Dimensions. — Longueur : 56 millim. ; hauteur : 42 millim. Rapp. et différ. — Par sa forme extérieure cette espèce, importante à Mons, présente M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PELÉCYPODES 33 une réelle analogie avec Corbis Davidsoni, du Thanétien des environs de Paris, quoiqu’elle soit cependant un peu plus atténuée en arrière; mais son ornementation est radicalement différente : en effet, ses lamelles sont beaucoup plus écartées à la même taille et jusque sur le crochet, ses rayons sont beaucoup moins serrés et ses crénelures antérieures sont moins fines, ce qui contribue à donner à toute sa surface un aspect beaucoup plus grossier; il y a aussi quelques différences dans la charnière qui est plus étendue en largeur chez C. montensis, tandis que le crochet de C. Davidsoni est plus saillant et moins médian; il est à remarquer enfin que le bord palléal de C. Davidson: est plus également crénelé dans sa longueur, et qu'il ne fait aucune sinuosité du côté postérieur, Comme ces critériens distinctifs paraissent constants, il y a réellement lieu de séparer €. montensis. Localité. — Mons (Puits Coppée), cotypes, collection Houzeau au Musée royal. Corbis transversaria, #0. sp. PI. IL, fig. 6-11. Taille moyenne; forme oblongue, transverse, peu convexe, inéquilatérale; côté antérieur ovale, côté postérieur plus atténué, bord palléal irrégulièrement arqué ; crochets petits, pointus, peu saillants, prosogyres, situés à peu près au milieu; bord supérieur brièvement excavé sous le crochet, puis relevé en arc en avant, déclive et presque rectiligne en arrière. Lunule très courte, cordiforme, excavée; corselet étroit et caréné; surface couverte de lamelles courtes et peu écartées, un peu crénelées en avant et de fins rayons partout égaux. À l’âge adulte, ces lamelles deviennent imbriquées et la surface antérieure est grenue comme une râpe. Charnière de la valve droite comportant deux dents cardinales, inégales, l’antérieure mince, la postérieure largement bifide, et deux dents latérales inéquidistantes, lamelleuses ; impression du muscle antérieur triangulaire, impression du muscle postérieur circulaire ; bord palléal très finement crénelé. Dimensions. — Longueur : 36 millim. ; hauteur : 25,5 millim. Rapp. et différ. — T] n’est pas possible d'admettre que cette coquille représente le jeune âge de C. montensis parce que ses lamelles sont bien plus serrées, imbriquées, ses rayons plus fins, et parce que sa forme est beaucoup plus transverse, moins bombée; ces deux caractères l’écartent également de C. Dardsoni, dont les crénelures palléales sont aussi plus courtes, Elle est plus longue encore que les jeunes individus de C. lamellosa Lamk., et elle se distingue de toutes ces formes éocéniques par sa lunule courte et cordi- forme, par son bord antérieur relevé en avant de cette lunule. Localité. — Mons (Puits Coppée), commune, collection Houzeau au Musée royal. 011008: 34 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Cyrena Rutoti, #0. sp. PL. IV, fig. 5-10. Taille moyenne; forme convexe, arrondie ou subquadrangulaire, gibbeuse en arrière, très inéquilatérale ; côté antérieur court et arrondi; côté postérieur plus développé, dilaté et arrondi en haut, peu convexe et même presque rectiligne sur le contour anal; bord palléal arqué, se raccordant en courbe avec les deux contours latéraux ; crochets un peu gonflés, prosogyres et fortement inclinés vers le tiers de la longueur de la coquille, du côté antérieur; bord supérieur déclive et un peu arqué de part et d’autre du crochet. Lunule et corselet indistincts ; surface dorsale très bombée au milieu, largement déprimée en arrière, lisse ou simplement marquée par des accroissements un peu rugueux. Charnière comportant | trois dents cardinales et deux dents latérales inéquidistantes sur chaque valve; deux des dents cardinales sont bifides - l'antérieure et la médiane sur la valve gauche, la médiane et la postérieure sur la valve droite. Impressions musculaires grandes, arrondies, situées assez haut à l'intérieur des valves; impression palléale peu distincte, non sinueuse. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 25 millim.; diamètre umbono-palléal : 24 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce est beaucoup plus convexe et plus gibbeuse que C. lucinæformis de Laub. et Carez, qui a à peu près la méme forme en plan; elle s’en distingue en outre par ses dents latérales plus inéquidistantes, l’antérieure est presque contiguë aux dents cardinales chez C. Rutoti. Quant à C. Lambert: Desh., du Sparnacien, c'est une coquille plus oblique et moins gibbeuse en arrière que l'espèce montienne. Je ne compare pas cette dernière à C. Lemoïnei Desh., du Thanétien, qui est une Corbicule plus aplatie, à longues dents latérales striées ; elle paraît d’ailleurs très rare dans le Montien. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal. Cyrena (Velorita) Pireti, nov. sp. PL IV, fig. 15-16. Taille assez petite ; forme convexe, subtrigone, peu équilatérale, oblongue-transverse ; côté antérieur plus court, ovale-arrondi; côté postérieur plus allongé, plus atténué quoique ovale; bord palléal arqué, se raccordant par des courbes régulières avec les deux extré- mités ; crochets faiblement gonflés, un peu saillants, à peine prosogyres, situés vers les deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur non excavé en avant, déclive en arrière du crochet. Lunule et corselet convexes, très courts, surtout la lunule, et limités chacun par une strie profonde; surface dorsale assez bombée, séparée par un angle très adouci de la région anale qui est légèrement déprimée, quoiqu'il n’y ait aucune M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 35 apparence de troncature sur le contour ; stries d’accroissement fines et régulières sur le dos, plus rugueuses sur la dépression anale. Charnière de la valve droite munie de trois dents cardinales, l’antérieure étroite et peu visible, confondue avec le bord supérieur, la médiane et la postérieure plus épaisses, divergentes et bifides; dents latérales lamelleuses et iné- quidistantes, l’antérieure plus rapprochée, plus épaisse et moins allongée que l’autre, avec de profondes fossettes pour recevoir les dents de la valve opposée. Impressions musculaires, élevées, peu distinctes et en partie masquées par la saillie des bords; sinus palléal très court, largement arrondi, raccordant l'impression du muscle postérieur avec l'impression palléale qui est bien marquée et assez écartée du bord lisse. Dimensions. — Longueur : 10 millim. ; hauteur : 7,5 millim. Rapp. et différ. — L'existence d’un sinus palléal et la petitesse de la dent cardinale antérieure qui est alignée sur le bord supérieur placent cette coquille dans le Sous-Genre Velorila Gray, qui est d’ailleurs déjà représenté, dans le Paléocène du Bassin de Paris, par une espèce sillonnée (V. ##bricata, Cossm.), à sinus encore plus court, et dont la forme diffère totalement de celle de l'espèce montienne : il n'y a donc aucun rapprochement à faire entre la coquille thanétienne que j'ai précédemment décrite et C. Pirehi qui a plutôt l'apparence extérieure de C. cycladiformis Desh., ou de C. angustidens Mell., quoiqu'elle soit cependant moins élevée et moins anguleuse en arrière que chacune de ces deux dernières espèces ; d’ailleurs, son sinus l'en écarte complètement, de sorte que, malgré sa grande rareté, je n'hésite pas à la séparer à première vue. Localité, — Mons (Puits Coppée), unique valve droite, recueillie par M. Piret, collection au Musée royal. Prærangia minuscula, #0. gen., nov. sp. PI. IV, fig. 11-14. Diagnose générique. — Coquille trigone, cyréniforme, à charnière hétérodonte, com- posée de deux dents cardinales, avec une large fossette postérieure pour loger le cartilage et une nymphe peu saillante pour recevoir le ligament ; dents latérales minces longues, la postérieure plus écartée et dans le prolongement de la nymphe. Impression palléale faiblement sinueuse. Génotype : P. minuscula, nov. sp. Rapp. et différ. — A première vue, cette petite coquille ressemble à un jeune Cyrena ; mais en examinant la charnière, on remarque qu'elle comporte, sur chaque valve, des fossettes cardinales, exactement opposées, qui ne correspondent pas à la saillie d’une dent et qui rappellent complètement celles des Rangiidæ; en outre, il n’y a que deux dents car- dinales et un court sinus comme chez les coquilles de cette dernière Famille, tandis que les Cyrenidæ ont trois dents cardinales invariablement, et pas de sinus. J'ai comparé aussi 36 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Prærangia à Parisiella qui a pour type une très petite coquille à deux dents cardinales; mais Parisiella n'a qu'une dent latérale postérieure sur chaque valve, pas de sinus, et sa nymphe est bien plus saillante. Toutefois, Prærangia se distingue de Rangia par sa ligne palléale peu sinueuse et par sa petite taille. Diagnose spécifique. — Taille minuscule; forme subtrigone, peu convexe, inéqui- latérale ; côté antérieur arrondi, un peu plus court que le côté postérieur qui est plus atténué, quoique ovale; contour palléal arqué, raccordé en courbe avec les deux extré- mités ; crochets petits, peu saillants, tout à fait prosogyres, situés aux deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur également déclive de part et d'autre du cro- chet. Lunule et corselet indistincts ; surface dorsale un peu bombée vers les crochets, lisse sauf des stries d’accroissement très fines, avec des dépressions peu marquées vers les régions lunulaire et supéro-postérieure. Charnière conforme aux indications de la diagnose géné- rique ; seule, la valve droite porte des rainures latérales et bien marquées, pour recevoir les dents de la valve opposée ; nymphe peu distincte et très courte, formant le rebord de la fossette du cartilage ; la dent latérale antérieure est plus courte et plus rapprochée des cardi- nales que l’autre. Impressions musculaires ovales, peu visibles et situées assez haut ; la ligne palléale fait an léger crochet aigu avant de se relier à l'impression de l'adducteur postérieur. Localité. — Mons (F. Obourg), très rare, cotypes, collection du Musée royal. — Puits Goffint, collection Cornet au Musée royal. Diplodonta symmetrica, 207. sp. PI. IL, fig. 56-57. Test assez mince. Taille grande; forme globuleuse, presque symétrique, arrondie, un peu plus dilatée en arrière qu’en avant; bord palléal circulaire; crochets gonflés, presque opposés ou à peine prosogyres, situés à peu près au milieu de la valve; bord supérieur un peu plus déclive et rectiligne en arrière qu’en avant du crochet. Lunule et corselet indis- tincts ; surface dorsale régulièrement bombée, très faiblement déprimée sur la région anale, marquée de stries d’accroissement peu régulières. Dimensions. — Diamètres : 26 millim. Rapp. et difféèr. — Bien que je ne connaisse que l'extérieur des valves de cette coquille, je n'hésite pas à la considérer comme distincte de celles du Bassin de Paris : en particulier, elle s'écarte de D. ingens, du Thanétien, par sa forme symétrique et à peu près circulaire. D. aizyensis Desh., du Cuisien inférieur, qui a presque la même forme, est cependant un peu plus transverse et moins globuleux, avec des crochets situés plus en avant. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 37 Diplodonta tenuis, #0. sp. PI. III, fig. 58-60. Test mince. Taille moyenne; forme peu convexe, irrégulièrement arrondie, inéqui- latérale ; côté antérieur plus court, semi-circulaire ; côté postérieur dilaté, très peu arqué; bord palléal en arc d’ellipse; crochets petits, peu gonflés, prosogyres, situés aux deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur arqué en avant, déclive en arrière du crochet. Lunule indistincte; corselet très petit, peu allongé, très étroit, limité par une strie; surface dorsale médiocrement bombée, avec une large dépression anale, marquée partout de stries d’accroissement très fines et peu régulières. Charnière de la valve droite munie de deux très petites dents cardinales, la postérieure profondément bifide, séparées par une petite fossette isocèle; nymphe étroite et allongée; bord cardinal aplati et faiblement rainuré en avant du crochet. Impressions musculaires peu distinctes, allongées et situées assez haut ; impression palléale peu visible, située assez près du bord, non sinueuse. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 13 millim.; diamètre umbono-palléal 12 millim. Rapp. et différ. — Il est impossible de rapporter cette coquille à l'espèce précédente, à cause de sa forme moins globuleuse et non circulaire, dissymétrique, subtronquée en arrière ; mais elle est moins inégale et moins globuleuse que D. ingens Desh., avec des crochets beaucoup moins gonflés ; à ces divers points de vue, elle se rapprocherait plutôt de D. grata Desh., du Lutécien des environs de Paris, mais son bord cardinal est plus faiblement rainuré et ses dents sont plus petites, enfin elle est un peu moins élevée en arrière. D'autre part, ce n’est pas un f'elaniella, à cause de sa charnière plus fine et de son impression palléale non dédoubiée. Localité. — Mons (Puits Goffint), valve droite, collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, une valve gauche fixée sur la gangue, collection Houzeau au Musée royal. Diplodonta (Felaniella) Vincenti, 0". sp. PL IV, fig. 1-4. Taille assez petite; forme peu convexe, un peu plus large que haute, faiblement dissy- métrique; côté antérieur largement arrondi, un peu plus court que l’autre qui est plus atténué et moins arqué; bord palléal peu convexe, raccordé en courbe avec les deux contours latéraux; crochets petits, peu saillants, presque opposés, situés un peu en avant de la ligne médiane; bord supérieur à peu près également déclive de part et d'autre du crochet, non rectiligne. Lunule très petite, peu distincte, mal limitée; corselet très étroit, 38 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES allongé, bordé par une rainure; surface dorsale médiocrement bombée, déprimée sur les deux régions anale et buccale, marquée de stries d’accroissement peu régulières et peu visibles. Charnière de la valve droite comportant deux petites dents cardinales, séparées par une large fossette triangulaire, l’antérieure mince et voisine du bord, la postérieure assez oblique et largement bifide ; nymphe étroite, assez longue, terminée abruptement; bord cardinal marqué en avant d’une large rainure qui persiste sur tout le contour antérieur. Impressions musculaires allongées, à peu près égales, mal gravées dans le test, et situées assez haut; impression palléale bien marquée, formée de deux lignes distinctes qui sont séparées par un intervalle brillant et presque aussi large que l’espace compris entre la ligne. inférieure et le bord palléal. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 8,5 millim.; diamètre umbono-palléal 7,9 millim. Rapp. et différ. — D. Vincenti appartient à un groupe absolument différent des deux autres Diplodontes du Montien; outre qu'il est moins convexe et plus symétrique que D. lenuis, sa charnière est plus forte, sa nymphe est plus allongée, et son impression palléale est dédoublée comme chez tous les Felaniella. Si on le compare aux formes de la même Section dans le Bassin de Paris, on trouve qu'il est beaucoup plus symétrique que D. duplicata Desh., du Thanétien, moins arrondi et moins élevé que D. inæqualis Desh., du Thanétien, et que D. sincenyensis Desh., du Sparnacien ; sa forme transverse se rappro- cherait plutôt de D. Eudora Desh., du Cuisien, qui est plus quadrangulaire et plus con- vexe, ou de D. segregata Cossm., du Lutécien, qui est plus atténué en avant. En définitive, malgré le nombre déjà important des espèces antérieurement décrites, il se trouve, après une comparaison minutieuse, que c’est une forme entièrement nouvelle à laquelle nous donnons le nom de notre sympathique confrère, M. Vincent. Localité. — Mons, très rare, collection du Musée royal. Meretrix (Callisla) montensis, Cossm. PL. IV, fig. 17-20. 1892. M. proxima. Desh., var. montensis Cossm. Catal. àll., T. V, p. 50. Test peu épais, souvent endommagé. Taille moyenne; forme peu convexe, allongée, inéquilatérale; côté antérieur court, arrondi; côté postérieur plus long, ovale et plus atténué; bord palléal arqué, raccordé en arc de cercle à ses deux extrémités avec les contours latéraux; crochets petits, pointus, prosogyres, situés au tiers de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur légèrement excavé en avant, déclive mais non rectiligne en arrière du crochet. Lunule grande, lisse, cordiforme, non excavée, limitée par une profonde strie; corselet très étroit et très allongé, peu distinct; surface dorsale médiocrement M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 39 bombée, séparée de la région anale et comprimée par un angle très obsolète, ornée partout de sillons concentriques et réguliers qui séparent des rubans étroits et imbriqués surtout vers les bords. Charnière de la valve droite munie de trois dents cardinales, les deux antérieures lamelleuses et obliquement parallèles, séparées par une large fossette triangu- laire de la dent postérieure qui est très longue et inégalement bilobée par une large dépression ; fossette latérale antérieure très rapprochée des cardinales et encadrée de deux rebords dentiformes, peu saillants; sur la valve gauche, les deux dents cardinales antérieures sont en forme de À, la médiane plus épaisse, et la postérieure mince et lamelleuse est contiguë à la nymphe qui est deux fois plus longue ; la dent latérale antérieure est courte, saillante, pointue, elle est tout à fait voisine de la lamelle cardinale antérieure. Impression musculaire antérieure ovale, bien gravée ; impression musculaire postérieure circulaire, moins visible ; impression palléale très écartée du bord, munie en arrière d’un sinus ovale, ascendant et peu profond. Dimensions. — Longueur : 24 millim. ; hauteur : 18 millim. Rapp. et différ. — Dans le Supplément au « Catal. illustré de l'Eocène », j'ai séparé cette coquille comme une variété de M. proxima qui se trouve dans le Bassin de Paris depuis le Thanétien jusqu'au Bartonien; j'avais, en effet, observé à cette époque, sur l'unique valve qui m'avait était offerte du Montien, que la forme de cette dernière était plus courte, plus élevée, surtout avec des crochets situés moins en avant. Ces différences sont constantes, ainsi que j'ai pu le constater sur un assez grand nombre d'échantillons, quoique ceux-ci soient presque toujours endommagés, généralement privés de leur charnière; celle-ci présente d’ailleurs quelques dissemblances, la dent latérale est plus courte chez M. montensis, les mâchoires qui la reçoivent sur la valve droite sont plus lamelleuses, plus saillantes ; la nymphe est plus que deux fois plus longue que la cardinale postérieure ; enfin la cardinale postérieure de la vallée droite est moins largement bilobée. Pour tous ces motifs, la transformation de ma variété en une espèce tout à fait distincte est justifiée. | Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal; commune, mais rarement intacte à l'état de valve libre. Meretrix (Para) Duponti, #0. sp. PI. IV, fig. 26-29. Taille moyenne; forme ovale, peu convexe, inéquilatérale ; côté antérieur court, arrondi, un peu plus atténué que le côté postérieur qui est plus long, plus large et subtronqué à l'extrémité anale, quoique son contour ne cesse pas d'être incurvé; bord palléal peu arqué, se raccordant par des courbes régulières avec les contours latéraux; crochets un peu gonflés, inclinés et prosogyres, situés à peu près au tiers de la longueur, du côté 40 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES antérieur ; bord supérieur non excavé en avant du crochet, déclive ou faiblement arqué sur une grande longueur en arrière de ce dernier. Lunule grande, allongée, lancéolée, presque plane, limitée par une profonde strie; corselet indistinct; surface dorsale un peu bombée au milieu, marquée en arrière d’une double dépression à limites indécises ; ornementation composée, sauf sur la région des crochets, de stries d’accroissement irrégulières et inégales qui sont plus serrées et plus rugueuses sur la région anale. Charnière peu épaisse, compor- tant : sur la valve droite, trois dents cardinales, les deux antérieures minces et parallèles, séparées par une large fossette de la dent postérieure qui est allongée parallèlement à la nymphe et inégalement bifide; plus, une fossette latérale antérieure, contiguë aux cardi- nales et comprise entre deux mâchoires inégales ; sur la valve gauche, trois dents cardi- nales, l’antérieure lamelleuse, la médiane épaisse et trigone, la postérieure mince et séparée par une rainure de la nymphe qui est deux fois plus allongée; dent latérale anté- rieure mince, saillante et assez courte. Impressions musculaires grandes, inégalement ovales ; impression palléale écartée du bord, échancrée en arrière par un sinus long et peu ouvert. Dimensions. — Longueur ; 31 millim. ; hauteur : 22 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce est beaucoup plus allongée que AJ. suessoniensis Desh., et elle s’en distingue par l’absence de stries régulières sur toute sa surface; son ornementation rappelle plutôt celle de A7. parisiensis Desh., mais ce dernier est beaucoup plus arrondi et a le sinus plus largement ouvert; en outre, on n'y constate qu'une seule dépression anale et plus profonde que celles de 7. Dupont. D'autre part, ni par sa forme, ni par son sinus, ni par sa charnière, elle ne se rapproche du Sous-Genre Calhsta, et en particulier, de A]. montensis ci-dessus décrit : c'est bien une coquille de la Section Pitaria Dall. Je ne la compare même pas aux formes thanétiennes du même groupe (WT. obliqua, MT. avia) qui sont plus élevées et plus courtes. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal. — Puits Goffint, collection Cornet au Musée royal. Meretrix (Pilaria) Rutoti, nov. sp. PL IV, fig. 21-95. Taille au-dessous de la moyenne; forme ovale-transverse, peu convexe, inéquilatérale ; côté antérieur plus court et plus arrondi que le côté postérieur qui est un peu dilaté en arrière du crochet; bord palléal arqué; crochets petits, peu proéminents, prosogyres, situés un peu en deçà du tiers de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur presque également convexe de part et d'autre du crochet. Lunule grande, lancéolée, lisse, limitée par une strie; corselet distinct, allongé, déprimé; surface dorsale à peine bombée, avec une dépression anale vaguement limitée, ornée partout de stries d’accroissement serrées M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 41 et régulières, un peu rugueuses sur le coude qu’elles forment en se repliant sur la dépression anale. Charnière étroite, comportant : sur la valve droite, trois dents cardinales, les deux antérieures minces et parallèles, la postérieure plus épaisse, allongée parallèlement à la nymphe dont elle est séparée par une étroite rainure; large fossette latérale antérieure, comprise entre deux étroites mâchoires; sur la valve gauche, trois dents cardinales minces et divergentes, la postérieure contiguë à la nymphe qui n’est pas beaucoup plus longue; dent latérale antérieure courte, triangulaire et saillante. Impres- sions musculaires ovales, peu grandes, situées assez haut ; impression palléale écartée du bord, avec un large sinus arrondi à son extrémité. Dénensions. — Longueur ; 14 millim. ; hauteur : 11 millim. Rapp. et différ. — J'ai séparé de M. Dupont les quelques valves que je viens de décrire et qui étaient confondues avec cette espèce, parce qu'elles n'ont pas tout à fait la même forme, parce qu’elles portent des stries régulières, une seule dépression anale plus étroite et plutôt comprimée qu'excavée; enfin parce que la charnière et le sinus présentent quelques petites dissemblances qui ressortent suffisamment de la comparaison que le lecteur pourra faire entre les deux diagnoses. Elles appartiennent bien à la même Section Pitaria et elles n’ont pas la forme trigone de Tvelina. D'autre part, malgré l’analogie de leur ornementation avec celle de A7. suessoniensis, je ne puis les confondre avec cette espèce cuisienne qui est beaucoup plus arrondie et plus inéquilatérale. Il est incontestable que toutes ces espèces sont très voisines les unes des autres et qu'on ne peut arriver à les distinguer qu’en faisant une grande attention à tous les caractères, même les plus infimes, Localité, — Mons (Puits Coppée), valve droite non dégagée de la gangue, collection du Musée royal. — Puits Goffint, deux valves libres, collection du Musée royal. — Plus rare que A. Dupont. Meretrix (Prtaria) Pireti, nov. sp. PI. LV, fig. 30, 35. Taille petite; forme un peu convexe, obronde quoique gibbeuse, inéquilatérale ; côté antérieur ovale, atténué ; côté postérieur très dilaté en arrière du crochet, arrondi sans troncature, et se raccordant avec le bord palléal qui est régulièrement arqué ; bord supé- rieur déclive en avant, relevé en arrière des crochets qui sont légèrement gonflés, prosogyres et inclinés au tiers environ de la longueur, du côté antérieur. Lunule assez grande, cordiforme, limitée par une strie; corselet indistinct; surface dorsale un peu bombée surtout en arrière en deçà de la dépression anale, entièrement lisse. Charnière comportant : sur la valve droite, trois dents cardinales, les deux antérieures minces et parallèles, la postérieure profondément bifide et séparée de la nymphe qui est aplatie; fossette latérale antérieure très rapprochée, comprise entre deux petites mächoires très 6. — 1908. 42 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES inégales; sur la valve gauche, trois dents cardinales divergentes, la médiane un peu plus épaisse, et une petite dent latérale antérieure très saillante. Impressions musculaires arrondies, situées très haut ; impression palléale assez éloignée du bord, échancrée par un sinus large et arrondi à son extrémité. Dimensions. — Longueur : 10,5 millim. ; hauteur 8 millim. Rapp. et différ. — Les quelques valves que m'a autrefois soumises M. Piret, avaient été confondues par moi avec M. humerosa Desh. (v. Cat. ill., 1892, T. V, p. 30); mais un nouvel examen des matériaux plus abondants que je viens d'étudier m'oblige à ramener cette coquille montienne dans la Section Prlaria, où elle vient se placer à côté des deux espèces précédentes ; elle s’en distingue cependant par sa forme moins allongée, très dilatée et gibbeuse en arrière, par sa surface entièrement lisse ; elle ne peut être confondue avec les jeunes spécimens de A7. aria Desh., du Thanétien, parce qu’elle est moins convexe et que son contour ne montre aucune troncature anale. Quant à A7. hwmerosa, c’est une coquille beaucoup plus triangulaire, quoique gibbeuse aussi, et son sinus est aigu comme celui des 7#relina qui ont en outre une faible sinuosité postérieure sur le contour palléal. Localité. — Mons, collection du Musée royal. — Puits Goffint, collection Cornet au Musée royal. Cardium (77achycardium) trifidum, Desh. PI. IV, fig. 39-41. 1858. Deshayes. Desc. Anim. ss. vert., Paris, p. 556, PI. LVI, fig. 5- 1886. Cossmann. Catal. ill, T. I, p. 165. 1892. Cossm. Jbid., T. V, p. 51. 1903. Cossm. et Piss. Zconogr., T. I, PI. XVIL, fig. 69-6. Test épais. Taille au dessous de lg moyenne [dans le Montien|; forme convexe, légèrement oblique, arrondie ou subquadrangulaire, inéquilatérale et dissymétrique ; côté postérieur subtronqué; bord palléal plus courbé en arrière qu'en avant; crochets gonflés, saillants, opposés et cordiformes, situés à peu près au milieu de la valve, malgré l’obliquité ; bord supérieur à peu près rectiligne et horizontal de part et d'autre du crochet. Lunule allongée, lisse, non limitée; corselet très court, limité par une strie; surface dorsale très bombée, régions anale et buccale excavées ; ornementation formée de 35 à 38 côtes rayonnantes, tripartites, séparées par des intervalles profonds et anguleux, chargées — quand elles sont intactes — de nombreuses aspérités pointues, qui sont plus saïllantes aux extrémités. Charnière puissante, comportant : sur la valve droite, une forte dent cardinale en crochet saillant, contiguë à une profonde fossette antérieure, et séparée par une fossette plus étroite de la nymphe qui est épaisse et saillante ; deux fortes dents latérales, équidistantes, l’antérieure contiguë à une fossette qui est encadrée par une mâchoire UT M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 43 supérieure assez saillante; sur la valve gauche, deux dents cardinales, l’antérieure épaisse, la postérieure mince et contiguë à la nymphe, plus deux dents latérales, l’antérieure surtout puissante, avec des fossettes faiblement bordées du côté de la cavité de la valve. Impres- sions musculaires arrondies et inégales, la postérieure plus grande; bord palléal profon- dément crénelé par les abouts des côtes. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 18,5 millim.; diamètre umbono-palléal : 17,9 millim. Rapp. et différ. — L'examen de nombreux individus de cette espèce commune n’a fait que confirmer ma première impression : il n’est pas possible de séparer la coquille montienne de celle du Thanétien, car les différences sont insaisissables. Toutefois les échantillons de Mons n'atteignent jamais la moitié de la taille à laquelle l'espèce arrive dans les environs de Reims. Localité. — Mons (Puits Coppée), plésiotypes, collection du Musée royal. — Puits Goflint, collection du Musée royal. Cardium (Plagiocardiun) tenuitesta, 109. sp. PI. IV, fig. 42-43. Test mince. Taille au dessous de la moyenne; forme convexe, oblique, transverse, inéquilatérale ; côté antérieur plus court, plus atténué et plus arrondi que le côté postérieur qui est dilaté et subtronqué, bord palléal arqué; bord supérieur excavé de part et d’autre du crochet qui est gonflé, très prosogyre, et incliné au tiers de la longueur, du côté antérieur. Lunule et corselet très petits, très étroits, lisses et peu distincts ; surface dorsale très bombée, non limitée à la séparation de la dépression anale qui est large, mais peu profonde; environ cinquante côtes rayonnantes, aplaties, séparées par de fines rainures qui s'élargissent à l'arrière, et probablement ornées de petits tubercules, autant qu'on peut en juger par quelques traces qui en ont subsisté. Dünensions. — Diamètre bucco-annal : 15 millim.; diamètre umbono-palléal 12 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce, dont le test est si mince qu’elle n’a pu être conservée que sur la gangue, est beaucoup plus oblique et plus transverse que C. fugax Cossm., du Thanétien d'Abbecourt; elle paraît d’ailleurs plus convexe, mais je n’ai pu en comparer l'ornementation ni la charnière. Elle ressemble un peu, sauf la taille, à C. Passyt Desh., du Lutécien, mais ses côtes sont moins convexes et plus régulièrement espacées à l'arrière. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal. Rare. 44 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Cardium (Zoxocardium) Briarti, n0v. sp. PI. IV, fig. 36-38. Taille très petite; forme assez convexe, oblique, inéquilatérale ; côté antérieur plus arrondi et plus atténué que le postérieur qui est dilaté et tronqué presque en ligne droite ; bord palléal arqué; crochets petits, gonflés, opposés, situés un peu en avant de la ligne médiane ; bord supérieur un peu déclive en avant, plus relevé en arrière du crochet. Lunule et corselet indistincts; surface dorsale un peu bombée, surtout vers la séparation de la dépression anale qui est largement excavée ; environ 40 côtes rayonnantes, aplaties et séparées par de fines rainures en avant, plus convexes et séparées par des sillons plus larges en arrière, ornées de petites perles confluentes et peu saillantes en avant, plus solides et plus saïllantes en arrière. Charnière de la valve droite comportant une petite dent cardinale et deux mâchoires latérales assez fortes qui encadrent une fossette plus profonde et plus large en avant qu’en arrière ; nymphe courte, mais épaisse et saillante. Impressions musculaires un peu longues et bien gravées, situées très haut; impression palléale très écartée du bord qui est finement et brièvement crénelé. Dimension. — Diamètre : 4,5 millim. Rapp. et différ. — Cette coquille est d’un tout autre groupe que C. fenwitesla : outre que son test est plus épais, elle a moins de côtes et celles-ci sont différemment ornées; on ne peut donc supposer que ce soit un jeune individu de l’autre espèce dont la forme est tout à fait différente. Celle-ci peut être comparée à C. patruelinum Desh., du Cuisien des environs de Paris; mais les crénelures de ses côtes paraissent plus perlées, et sa forme moins convexe, moins quadrangulaire, sa charnière est plus épaisse. Localité. — Mons (Puits Goffint), unique, collection Cornet au Musée royal. Chama ancestralis, #07. sp. PI. I, fig. 38-40. Test très épais. Taille assez petite; forme gibbeuse, élevée en corne d’'abondance; contour de la valve irrégulièrement arrondi, abstraction faite du crochet qui, sur la valve gauche, est extrêmement gonflé, détaché et contourné, prosogyre vers le quart antérieur de la largeur; côté antérieur subanguleux, plus court que le côté postérieur qui est semi-circulaire; bord supérieur déclive de part et d'autre du crochet. Région lunulaire profondément excavée sous la saillie enroulée du crochet; surface dorsale très bombée en dehors de cette excavation, déprimée vers la région anale; ornementation de la valve gauche comportant des lamelles irrégulières et écartées, repliées et plus serrées sur la région excavée du côté buccal. Charnière de la valve gauche munie d’une longue dent pliée, M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 45 oblique en arrière où elle est contiguë à une large fossette, parallèle en avant au bord supérieur dont elle est séparée par une rainure assez fine. Impressions musculaires grandes et profondément gravées, arrondies; impression palléale écartée du bord. Dimensions. — Diamètre bucco-anal : 11 millim.; hauteur, y compris la saïllie du crochet : 13 millim. Rapp. et différ. — On ne connait pas de Chama dans le Thanétien des environs de Paris ; l'espèce montienne est bien différente de C. phcatella Mell., du Cuisien, par ses gros plis écartés; on la comparerait plutôt à ©. papyracea Desh., du Bartonien, quoi- qu’elle soit moins anguleuse. Localité. — Mons (Puits Coppée), unique, collection Houzeau au Musée royal. Sportella subæquilateralis, #07. sp. PI. IV, fig. 44-47. Taille moyenne ; forme peu convexe; oblongue-transverse, presque équilatérale et symétrique ; côté antérieur un peu plus régulièrement arrondi que l’autre; bord palléal faiblement arqué ; crochets petits, peu saillants, prosogyres, situés à peine en avant de la ligne médiane; bord supérieur légèrement convexe de part et d'autre du crochet. Lunule indistincte. Corselet étroit, lancéolé, limité par un rebord subcaréné; surface dorsale peu bombée, faiblement déprimée aux extrémités, marquée de stries d’accroissement qui sont plus visibles sur ces extrémités. Charnière comportant : sur la valve droite, une forte dent cardinale en saillie sur un bord aplati et large surtout en avant; sur la valve gauche, deux petites dents divergentes, séparées par une large fossette. Impressions palléales inégales et allongées, l’antérieure plus étroite, en massue ; impression palléale dédoublée et frangée, la ligne supérieure très écartée du bord et bien gravée, séparée de la ligne inférieure par une zone brillante et par une zone irradiée. Dimensions. — Largeur : 9 millim. ; hauteur : 6,5 millim. Rapp. et diff. — Cette intéressante coquille se distingue aisément de S. Beïançont Cossm., du Thanétien de Jonchery, par sa forme plus aplatie et plus symétrique, avec des crochets moins inclinés en avant. Elle parait plus allongée que S. dubia Desh., du Lutécien, et elle a les crochets moins saillants que S. Caillati Desh., également du Lutécien. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection du Musée royal. 46 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Hindsiella præcursor, 0%. sp. PL. IV, fig. 48-55. Test peu épais. Taille petite; forme variant avec l’âge de la coquille, oblongue, inéquilatérale, inéquivalve, peu ou point courbée à l’état népionique, fortement bilobée à l'état adulte ; côté antérieur plus court et plus atténué que l’autre, mais arrondi comme lui ; bord palléal presque rectiligne sur les jeunes valves, bientôt excavé, puis profondément échancré entre les deux lobes chez les individus qui ont atteint leur taille définitive ; crochets petits, obtus, à peine saillants, prosogyres, situés aux deux cinquièmes de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur un peu déclive en avant, fortement convexe en arrière du crochet. Lunule excavée, corselet indistinct; surface dorsale aplatie à l'état népionique, puis se creusant peu à peu, à mesure que la valve grandit, et marquée, vers la taille adulte, d'une profonde dépression presque médiane qui sépare les deux lobes convexes et inégaux, assez bombés, dont est constituée la coquille adulte; ornementation formée de stries d'accroissement fines et peu régulières qui n’empêchent pas la surface d’être brillante, sauf vers les bords des spécimens gérontiques où elle est plus rugueuse. Charnière comportant : sur la valve droite, une forte dent cardinale, saillante sous le crochet, plus une fossette ligamentaire assez large, qui s’allonge sous le bord postéro-supérieur ; sur la valve gauche, une dent cardinale beaucoup moins saillante que celle de la valve opposée qui se loge un peu en arrière, quoique en deçà de la fossette ligamentaire qui est plus étroite parce que la valve gauche est un peu inférieure à la valve droite. Impressions musculaires allongées, parfois très bien gravées ; impression palléale un peu éloignée du bord auquel elle n'est pas complètement parallèle, l'excavation médiane étant moins marquée que chez ce dernier. Dimensions. — Longueur : 5 millim. ; hauteur : 2,5 à 3 millim., selon qu'on mesure du crochet à l'échancrure, ou du crochet à la tangente aux deux lobes. Rapp. et différ. — Cette espèce est moins allongée que 77. arcuala Lamk., du Lutécien des environs de Paris; elle est beaucoup moins élevée et moins inégalement lobée que Z1. inæquilobala Desh., du Cuisien d'Aizy. Je ne la compare méme pas aux autres espèces parisiennes dont elle s'écarte encore davantage; on n'en connait pas, jusqu'à présent, dans le Thanétien des environs de Reims, peut-être à cause de la fragilité des valves qui ont pu disparaître dans la fossilisation. Z1. præcursor constitue donc, pour le moment, le premier représentant de ce genre éocénique, c’est ce qui a motivé le choix de son nom. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal. Assez répandue. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 47 Scintilla (Spaniorinus) capillacea, nor. sp. PI. IV, fig. 56-57. Taille moyenne; forme convexe, oblongue-transverse, inéquilatérale; côté antérieur court, semi-ovale ; côté postérieur plus allongé, faiblement tronqué, quoique arqué à son extrémité; bord palléal médiocrement incurvé, raccordé par des ares de cercle avec les contours latéraux; crochet obtus, peu saillant, prosogyre, situé presque au tiers de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur non excavé en avant, déclive et à peu près rectiligne en arrière du crochet. Lunule indistincte; corselet étroit, lancéolé, caréné. Surface dorsale régulièrement bombée, marquée en arrière d’une dépression rayonnante, assez étroite et un peu excavée, qui est séparée du reste de la surface par un angle très adouci; stries d’accroissement excessivement fines, capillacées, sauf sur la dépression anale où elles deviennent plus rugueuses. Charnière de la valve droite munie d’une dent cardinale attenant au bord antéro-supérieur, obliquement découpée et saillante sous le crochet, à laquelle succède immédiatement en arrière une profonde fossette ligamentaire qui échancre longuement le bord cardinal; impressions musculaires peu distinctes, allongées, surtout la postérieure qui se relie à l'impression palléale par un trait un peu incurvé et bien visible, simulant un sinus. Dimensions. — Longueur : 9,5 millim.; hauteur : 6,5 millim. Rapp. et différ. — I] est impossible de confondre cette espèce avec S.pr'inæra Cossm., du Thanétien des environs de Reims, à cause de sa forme plus allongée et de son côté antérieur plus court que l’autre, tandis que c’est l’inverse chez sa congénère du Bassin de Paris. Elle a plutôt la forme et les proportions de S. angusta Desh., du Bartonien; mais on l'en distingue par son côté antérieur un peu plus court, par son bord palléal moins rectiligne, par sa dépression excavée du côté anal, correspondant à une troncature plus nette sur le contour postérieur, enfin par ses stries capillaires sur le dos, rugueuse sur la dépression. Les autres espèces parisiennes sont généralement moins allongées que S. capillacea et leur côté antérieur est habituellement plus allongé que l’autre, comme chez S. primæra. Localité. — Mons (Puits Coppée), unique, collection Houzeau au Musée royal. Erycina Briarti, #0. sp. PI. IV, fig. 58-59. Test mince. Taille très petite; forme aplatie, ovale et presque symétrique; contours latéraux largement arrondis, bord palléal régulièrement arqué; crochet petit, peu saillant, prosogyre, situé un peu en arrière de la ligne médiane ; bord supérieur légèrement excavé 48 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES en avant, déclive et presque rectiligne en arrière du crochet; c'est la seule dissymétrie de la valve. Lunule et corselet indistincts; surface dorsale peu convexe, déprimée aux extrémités, brillante quoiqu’elle porte des stries d’accroissement excessivement fines et peu régulières. Charnière de la valve droite munie d'une petite dent cardinale, courte et oblique sous le crochet, adjacente à une fossette ligamentaire qui échancre le bord cardinal en arrière: dents latérales minces, courtes et saillantes, très inégalement écartées, l'antérieure deux fois plus rapprochée de la dent cardinale que l'autre dent latérale posté- rieure. Impressions musculaire et palléale peu distinctes. Dimensions. — Largeur : 4,5 millim. ; hauteur : 3,5 millim. Rapp. et diff. — Si l'on compare cette petite coquille à Æ. prisca de Laub., du Thanétien des environs de Reims, on trouve qu’elle est beaucoup plus symétrique et plus arrondie du côté postérieur, que son crochet est situé plus au milieu et peut-être encore moins saillant. Par sa forme, elle se rapprocherait davantage de Æ. arcla Desh., du Lutécien de Grignon, mais elle est cependant moins élevée et elle a le bord palléal moins arqué que chez cette dernière. Æ. obsoleta Desh. a aussi quelques rapports avec £. Briart ; toutefois, c'est une coquille plus élevée et plus subanguleuse en arrière, avec des dents latérales plus longues et plus équidistantes. Æ. transversaria Desh., du Fayel, est moins symétrique que Æ. Briarti, avec des crochets situés plus en arrière. Localité : Mons (Puits Coppée), unique, collection Houzeau au Musée royal. Solenomya, sp. Je me borne à signaler un fragment d'une assez grande espèce de Solenomya, prove- nant de la partie postérieure d’une valve gauche et montrant cinq ou six costules obsolètes, rayonnantes et écartées, que croisent des plis d’accroissement très effacés et peu réguliers. Cette coquille devait être assez large relativement à sa longueur, et je ne vois, dans le Bassin de Paris, aucune forme dont elle puisse être rapprochée. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal. Crassatella montensis, 20. sp. PL IV, fig. 64-67 ; et PI. V, fig. 1-4. Test très épais. Taille assez grande ; forme oblongue-transverse, assez convexe, très inéquilatérale ; côté antérieur court et arrondi, côté postérieur allongé et rostré; bord palléal convexe en avant, sinueux en arrière, vers le bec de l'extrémité du rostre ; crochets très gonflés, quoique petits à l’état népionique, prosogyres et inclinés fortement vers le quart de la largeur, du côté antérieur, formant une saillie trigone qui représente, avec le M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 49 bord cardinal le tiers environ de la hauteur de la valve; bord supérieur déclive et rectiligne de part et d'autre du crochet. Lunule haute et large, aplatie et limitée par une large dépression rainurée; corselet très large et très allongé, aplati ou faiblement déprimé, limité par une rainure obsolète contre un rebord peu saillant. Surface dorsale bombée au milieu, un peu déprimée en arrière en deçà de l'angle rayonnant et incarné qui limite la région anale et aplatie, et qui correspond au bec du rostre tronqué; dans la région du crochet, on distingue des plis d’accroissement assez saillants et très réguliers, repliés sur la région anale, qui donnent aux jeunes individus aplatis l'aspect d'une espèce distincte; ces plis s’effaçent sur le dos vers le diamètre de 5 millim., et ne persistent que sur la région buccale où ils deviennent même plus grossiers et irréguliers vers le bord. Charnière comportant : — sur la valve droite, deux dents cardinales très inégales convergeant vers le crochet, l'antérieure mince et presque contiguë au bord, la postérieure épaisse et formant une saillie trigone en dessus du contour cardinal; fossettes intercalaire et postérieure plus courtes que les dents; fossette latérale postérieure très obsolète ; — sur la valve gauche, deux dents cardinales forment des pyramides situées assez bas, la posté- rieure plus épaisse que l’antérieure, séparées par une large et profonde fossette trigone, tandis que la fossette antérieure se réduit presque à une large rainure ; dent latérale posté- rieure peu saillante et allongée. En outre, il existe sur la valve droite une petite saillie dentiforme, et sur la valve gauche, une fossette obsolète en arrière de la dent cardinale postérieure. Fossette ligamentaire située au dessus des dents cardinales et dans le crochet, comme une poche allongée et assez creuse, sur chaque valve; sa surface montre généra- lement une teinte violacée qui contraste avec l’aspect jaunâtre du reste des valves. Impressions musculaires très profondément gravées, situées assez bas, l’antérieure allongée, la postérieure arrondie ; impression palléale rainurée, plus écartée du bord en avant qu'en arrière; bord palléal finement crénelé au milieu et en avant, lisse sur la troncature anale. Dimensions. — Longueur : 55 millim. ; hauteur : 39 millim. ; épaisseur d’une valve : 15 millim. Rapp. el différ. — Cette espèce, caractéristique du Montien, est beaucoup plus allongée et plus rostrée que C. plumbea Ch., du Bassin de Paris; elle aurait plutôt la forme trigone de C. salsensis d'Arch. ; mais elle est encore plus allongée et beaucoup moins élevée. L'aspect des jeunes individus est tout à fait différent à cause de leurs plis d’accroissement et de leur forme aplatie; mais en les rapprochant de la surface voisine des crochets chez les individus adultes, on reconnaît ensuite que c’est l’état népionique de la coquille. Localité. — Mons (Puits Coppée), abondante ; collection Houzeau, au Musée royal. — Puits Goflint, jeunes individus, collection Cornet au Musée royal. 7. — 1908. 50 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES Crassatella excelsa, 70%. sp. PI IV, fig. 68; et PI. V, fig. 5-11. Test épais. Taille grande; forme convexe et gibbeuse, élevée, inéquiiatérale; côté antérieur court, demi-circulaire ; côté postérieur allongé, anguleux et tronqué ; bord palléal arqué en avant, rectiligne et sinueux en arrière où il se raccorde par un angle arrondi avec la troncature anale ; crochets saillants, élevés, gonflés quoique peu contournés, prosogyres, situés au tiers de la longueur, du côté antérieur. Lunule lisse, cordiforme, assez grande, limitée par un rebord peu saillant; corselet lisse, lancéolé et assez large, limité par un rebord caréné; surface dorsale bombée en avant et au milieu, avec une dépression rayonnante en arrière, en deçà d’un angle arrondi et incurvé en $ renversé, qui limite une large dépression anale, faiblement excavée et correspondant à la troncature presque rectiligne du contour; ornementation composée de lamelles courtes, assez rapprochées, bien visibles sur toute leur longueur dans la région du crochet, jusqu’au diamètre de 2 centimètres; à partir de cette dimension, elles s’effacent graduellement sur la région dorsale, mais elles persistent en avant et sur l'angle anal où elles sont plus saillantes qu'ailleurs, puis aussi sur la dépression postérieure où elles sont divisées en trois par deux petites crêtes rayonnantes; vers le bord palléal, on ne remarque plus que des plis d’accroissement irréguliers. Charnière relativement peu épaisse pour la taille de la coquille, comportant : — sur la valve droite, une grosse dent cardinale et médiane, triangulaire, épaisse, sous le crochet; plus, une mince dent lamelleuse et antérieure, à peine séparée du bord par une faible rainure, et séparée de la précédente par une profonde fossette allongée, tandis que la fossette postérieure est moins élevée; — sur la valve gauche, deux dents cardinales courtes et très saillantes, l’antérieure mince et oblique, la postérieure réduite à un talon presque transversal, la fossette intermédiaire très large et très profonde; plus, une dent latérale postérieure, écartée, longue et un peu épaisse, à laquelle ne correspond pas de fossette bien visible sur la valve opposée; fossette ligamentaire arrondie, striée et violacée, séparée du corselet et de la charnière par des arètes dont l’une est crénelée. Impressions musculaires bien gravées, l'antérieure trapézoïdale, la postérieure arrondie; impression palléale assez régulièrement parallèle au bord qui est finement crénelé au milieu, et lisse sur la troncature anale. Dimensions. — Largeur : 58 millim.; hauteur : 45 millim. ; épaisseur d’une valve : 20 millim. Rapp. et différ. — 11 est impossible de confondre cette espèce avec C. montensis. parce qu’elle est beaucoup plus élevée, moins rostrée, parce que ses crochets sont moins en avant, et enfin parce qu’elle a une ornementation qui fait complètement défaut sur la surface de l’autre coquille. Dans le Bassin de Paris, on peut la comparer à C. sinuosa M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PEÉLÉCYPODES 51 Desh., du Lutécien, qui est aussi élevée et tronquée en arrière; mais cette dernière a une charnière beaucoup plus puissante, une ornementation formée de plis au lieu de lamelles et persistent sur toute la valve, sauf précisément en arrière. C. distincta Desh. est beaucoup plus allongé et plus transverse, avec des lamelles plus écartées, comme C. gibbosula. Enfin, C. scutellaria Desh., du Thanétien, est une espèce à peu près lisse, plus trigone, avec une énorme charnière qui occupe le tiers de la hauteur de la valve. Il paraît donc avéré que la coquille montienne est bien distincte de celles antérieurement décrites. Localité. — Mons (Puits Goflint), peu rare, collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, autre cotype de la valve droite, collection Houzeau au Musée royal. Pseuderiphyla longidentata, nov. sp. PI. IV, fig. 60-63. Taille très petite; forme convexe, subtrigone, presque équilatérale; côté antérieur ovale, côté postérieur un peu plus atténué, bord palléal arqué; crochets très petits, à peine saillants, prosogyres, situés à peu près au milieu ; bord supérieur rectiligne et déclive de part et d'autre du crochet. Lunule et corselet indistincts ; surface dorsale peu bombée, non déprimée en arrière, lisse ou simplement marquée de stries d’accroissement très obsolètes, non régulières. Charnière peu épaisse, bien développée dans le sens de la longueur, mais étroite, comportant : — sur la valve droite, deux petites dents cardinales, minces et divergentes, séparées par une fossette triangulaire ; plus, deux dents latérales très allongées, minces et lamelleuses, inéquidistantes, la postérieure plus écartée, l’antérieure se reliant à la dent cardinale, toutes deux séparées du bord par des rainures servant de logement aux dents latérales de la valve opposée; — sur la valve gauche, deux petites dents cardinales divergentes, séparées par une fossette trigone qui reçoit la dent antérieure de la valve droite, et deux dents latérales, l'antérieure plus courte et bien plus rapprochée que la postérieure, toutes deux contiguës au bord supérieur ; fossette ligamentaire grande, triangulaire, s'étendant obliquement du crochet à la limite inférieure du plateau cardinal. Impressions musculaires indistinctes ; impression palléale écartée du bord qui est lisse. Dimensions. — Longueur : 3,5 millim.; hauteur : 8 millim. Rapp. et différ. — Lisse comme Crassalella leriqata Lamk., cette petite coquille s’en distingue par sa forme beaucoup moins quadrangulaire, non tronquée en arrière, par sa dent latérale antérieure plus rapprochée des cardinales, enfin par ses crochets situés plus au milieu. Quant à Crass. remiensis Cossm., récemment décrit du Thanétien, et qui est également trigone et symétrique, c'est une forme plus aplatie, avec de larges sillons concentriques sur la surface dorsale. Dans le Paléocène de Copenhague, M. von Kænen a signalé et figuré, sans la nommer cependant, une petite Crassatelle finement sillonnée, 52 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES dissymétrique, tronquée et déprimée à l'arrière, qui ne peut évidemment pas se rapporter à notre espèce montienne. On remarquera que je sépare définitivement, comme un Genre distinct, la Section Pseuderiphyla qui présente, dans sa charnière, des différences très sensibles avec Crassatella. Localité. — Mons (F. Obourg), collection du Musée royal, les deux valves cotypes. Venericardia Duponti, #0». sp. PL. V, fig. 1217; PL. VI, fig. 1-5. Test épais. Taille grande; forme un peu variable avec l’âge de la coquille, convexe, oblique, inéquilatérale, subtrigone à l’état gérontique; côté antérieur court, régulièrement arrondi; côté postérieur rectiligne et tronqué, surtout à l’état népionique, mais la tronca- ture s’atténue à mesure que la coquille vieillit, de sorte que le contour devient un peu arqué à l’état gérontique ; bord palléal arqué, raccordé par des courbes avec les contours laté- raux; crochets gonflés, saillants, prosogyres, inclinés vers le tiers de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur excavé sur le crochet, puis convexe en avant, déclive et peu arqué en arrière du crochet. Lunule lisse, assez profonde, très courte et cordiforme, limitée par une profonde rainure contre un rebord saillant ; corselet très étroit, lancéolé, lisse, limité par une rainure très profonde. Surface dorsale très bombée au milieu, excavée vers la région lunulaire, marquée d’une dépression anale qui correspond à la troncature du contour postérieur ; ornementation formée de 28 côtes rayonnantes, aplaties, ou peu convexes vers les bords, séparées par des rainures profondes qui, chez les jeunes individus, atteignent le tiers de la largeur des côtes ; du côté antérieur, les costules portent des crénelures serrées et très visibles chez les jeunes individus, mais elles s’effacent à l’âge adulte; du côté posté- rieur, les côtes sont aussi crénelées, mais elles se rétrécissent en outre au point de devenir moins larges que les sillons séparatifs; vers les bords des spécimens gérontiques, les accroissements forment sur les côtes de petits plissements irréguliers et incurvés. Charnière très puissante, composée : — sur la valve droite, de deux dents cardinales, l'antérieure réduite à une arête perpendiculaire et contiguë au bord lunulaire, la posté- rieure énorme, trigone, oblique, striée sur les flancs, séparée de la précédente par une fossette plus étroite qu’elle, et de la nymphe par une autre fossette très allongée; — sur la valve gauche, de deux dents cardinales très écartées, l’antérieure courte, épaisse et peu oblique, la postérieure lamelleuse et très saillante, séparée de la nymphe par une fine rainure, striée en courbe sur les deux faces; plus, une petite protubérance dentiforme à l'extrémité de la rainure lunulaire, représentant une dent latérale, à laquelle correspond une petite fossette tout à fait obsolète sur l’autre valve. Impressions musculaires très pro- fondément gravées, l’antérieure étroite et allongée, la postérieure à peu près arrondie, M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 53 reliées par une ligne palléale assez écartée du bord qui est fortement crénelé par des dentelures plates, correspondant aux intervalles des côtes externes. Dimensions. — Longueur : 55 millim. ; hauteur : 50 millim. Rapp. el différ. — A première vue, on pourrait penser que cette coquille commune à Mons et d’ailleurs variable, représente une simple mutation ancestrale de V. planicosta Lamk., comme il en existe déjà une dans le Cuisien, qu’on n’a pu séparer du type lutécien. Mais, en examinant attentivement les caractères des valves montiennes, on s'aperçoit bientôt qu’elles présentent des différences constantes qui justifient la séparation d’une espèce tout-à-fait distincte. D'abord, la forme n’est pas complètement identique : à tout âge, V. Dupont est plus élevé, moins transverse et plus tronqué en arrière que V. plami- costa ; ses crochets sont placés un peu moins en avant, principalement chez les jeunes individus de même taille; c’est surtout son ornementation qui s’écarte absolument de celle de la mutation cuisienne de l'espèce de Lamarck, car elle a moins de côtes qui persistent davantage jusqu’au bord palléal, tandis que, chez les individus de Cuise, ces côtes rayon- nantes s’effaçent généralement à partir du diamètre de 3 centimètres ; les sillons séparatifs des côtes sont beaucoup plus profonds et plus larges, dès la taille moyenne, que chez V. plamcosta; enfin, même chez les tous jeunes spécimens, on distingue invariablement V. Dupont par l'allongement et la faible largeur de son impression musculaire antérieure ; il y a aussi quelques différences dans la charnière qui est plus redressée, moins procum- bente, chez V. Duponti. À ce point de vue, on pourrait rapprocher l'espèce montienne de V. densata Conrad., du Claibornien, qui a été longtemps confondu avec V. planicosta, mais que j'ai définitivement séparé de l'espèce européenne; toutefois les individus homologues de Smithville (Texas) — qui représentent l'Eocène inférieur et qui n’atteignent pas la grande taille de V. densata — ont les côtes encore plus étroites que celles de V. Dupont, leurs crochets sont situés plus en avant, et leur côté postérieur n'est pas tronqué comme chez l’espèce montienne. À Claiborne dans l’Alabama, et à Jackson (Mississipi), V. densata se présente sous une forme arrondie, munie de plus de trente côtes rayonnantes, bien rainurées il est vrai, mais toujours plus larges que celles de V. Dupont; enfin la charnière est encore plus puissante chez les deux individus du Claibornien. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal; etc. Venericardia erugata, #0. sp. PI. VI, fig. 48. Taille au dessous de la moyenne ; forme peu convexe, discoïdale, très inéquilatérale ; côté antérieur court et arrondi; côté postérieur dilaté, tronqué, presque rectiligne; bord palléal arqué, raccordé par des courbes régulières avec les contours latéraux ; crochets petits, pointus, peu gonflés, prosogyres, inclinés vers le tiers de la longueur, du côté 5A M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES antérieur ; bord supérieur non excavé en avant, rectiligne et relevé en arrière du crochet. Lunule lisse, très petite, convexe, limitée par une forte rainure; corselet très étroit, lancéolé, strié en travers ; surface dorsale peu bombée, un peu déprimée en avant, large- ment excavée en arrière par une dépression qui correspond à la troncature anale ; orne- mentation composée de trente côtes rayonnantes environ, généralement dépouillées de crénelures par suite de l'usure du test, mais chargées d’aspérités saïllantes en arrière, de crénelures peu proéminentes au milieu, et de perles arrondies sur la région antérieure. Charnière peu épaisse, comportant : — sur la valve droite, deux dents cardinales très inégales, l’antérieure confondue avec le bord, la postérieure épaisse et transverse, séparée de la nymphe par une fossette allongée; — sur la valve gauche, deux dents cardinales, l’antérieure réduite à une petite protubérance sous le crochet, la postérieure formant une longue lamelle très inclinée, séparée de la précédente par une fossette qui occupe presque toute la longueur du bord cardinal; en outre, une petite saillie dentiforme, à l'extrémité de l’arête lunulaire de la valve gauche, reçue dans une fossette très obsolète sur la valve opposée, tient lieu de dent latérale antérieure. Impressions musculaires inégales; l'antérieure trapézoïdale et allongée, la postérieure circulaire; impression palléale très écartée du bord qui est fortement crénelé sur toute l'étendue du contour. Dimensions. — Diamètres : 13 millim. Rapp. et différ. — V. erugala ressemble, par sa forme et par sa dépression anale, à V. eudedalæa Bayan, du Cuisien des environs de Paris; mais on l'en distingue immé- diatement par son ornementation qui se compose de côtes moins nombreuses, plus écartées et moins finement crénelées. Elle est beaucoup moins arrondie que C. aizyensis et que C. Prevosti qui ont également vécu dans le Cuisien. D'autre part, on ne peut admettre que ce soit le jeune âge de V. Duponti, non seulement à cause de son ornementation bien différente, mais aussi à cause de sa forme plus dilatée en arrière, moins transverse; la charnière est également très différente, quoique la disposition des dents soit la même. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection du Musée royal. Venericardia Rutoti, #00. sp. PI. VI, fig. 9-14. Taille petite; forme passablement convexe, subquadrangulaire, très inéquilatérale ; côté antérieur court, arrondi; côté postérieur trois fois plus allongé que l’autre, subtronqué, anguleux, presque rectiligne ; bord palléal peu arqué, se raccordant par un angle arrondi avec le contour postérieur; crochets assez gonflés, pointus, prosogyres, inclinés vers le quart de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur excavé en avant, rectiligne en arrière du crochet. Lunule courte, lisse, convexe, limitée extérieurement par une rainure extrémement profonde qui aboutit assez loin du crochet à une saillie du bord supérieur ; M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 55 corselet lisse, étroit, lancéolé, limité par un rebord peu saillant. Surface dorsale un peu bombée au milieu, largement déprimée en arrière, vis-à-vis de la troncature anale, ornée de 20 à 22 côtes rayonnantes, étroites, écartées en éventail, séparées par des intervalles plus que deux fois plus larges, munies de petites crénelures serrées qui se transforment, sur la dépression anale, en aspérités plus saillantes et plus écartées ; les sillons interca- laires ne semblent pas ornés de stries, même sur les spécimens fraîchement conservés. Charnière plus développée sur la valve gauche que sur la valve droite, comportant : — sur la valve droite, deux petites dents cardinales inégalement épaisses, la postérieure trigone et plus inclinée, et une dent latérale antérieure qui est séparée du bord par une profonde fossette ; — sur la valve gauche, deux dents cardinales, l’antérieure minuscule sous le crochet, la postérieure longue, étroite et inclinée, séparée de l’autre par une large fossette triangulaire ; plus, une forte dent latérale antérieure qui se confond avec la saillie de l'extrémité de la rainure lunulaire. Impressions musculaires inégales, situées très haut à l’intérieur des valves, l’antérieure étroite, allongée et incurvée comme un haricot, la postérieure plus ovale; impression palléale peu distincte, écartée du bord qui est grossière- ment crénelé. Dimensions. — Longueur : 7 millim.; hauteur : 6 millim. Rapg. el différ. — Parmi les espèces parisiennes, je n’en connais qu’une qui puisse être rapprochée de V. Rutoh, c'est C. æquicostala Cossm., du Bartonien de Valmondois, qui a aussi une forme quadrangulaire et un petit nombre de costules rayonnantes et écartées ; mais cette dernière est plus courte, plus élevée, ses crochets sont situés moins en avant, et les intervalles des côtes sont à peu près égaux à celles-ci. Quant à V. Daridsoni Desh., qui a aussi des côtes écartées, c’est une espèce plus arrondie qui appartient à un groupe différent de celui de V. ARwtot. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal. Cardita dimorpha, 07. sp. PL. VI, fig. 15-16. Taille petite; forme peu convexe, allongée, transverse, tout à fait inéquilatérale, presque dimorphe, tellement ses deux côtés sont différents par leurs dimensions et par leur ornementation même; côté antérieur très court, atténué, arrondi à son extrémité infé- rieure ; côté postérieur presque quatre fois plus long que l’autre, dilaté et subanguleux, obliquement tronqué vers le haut, plus ovale vers le bas; bord palléal excavé et sinueux, raccordé par des arcs de cercle à ses extrémités avec les contours latéraux; crochet non gonflé, petit, peu saillant, prosogyre, situé au cinquième de la longueur, du côté anté- rieur ; bord supérieur déclive et légèrement excavé en avant, rectiligne et parallèle au bord palléal en arrière du crochet. Lunule très courte, bombée, limitée par une rainure ; corselet 56 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLECYPODES étroit, allongé, caréné; surface dorsale aplatie ou même excavée au milieu, légèrement bombée à l'arrière, déprimée sur la région anale qui correspond à la troncature supérieure ; ornementation composée d'environ dix-huit côtes rayonnantes, étroites et serrées sur toute la région médiane et buccale où elles sont séparées par de fines rainures et crénelées par des sillons d’accroissement qui y découpent des aspérités subquadrangulaires, surtout à l'avant; à partir d’une ligne qui va du crochet à l'extrémité postérieure du bord palléal, les côtes grossissent subitement, sont séparées par des intervalles presque aussi larges qu'elles, et ne portent que des nodosités transverses, très écartées, subimbriquées ; de sorte que la coquille paraît avoir été formée de deux fragments dissemblables, accidentellement recollés. Charnière de la valve droite comportant : deux dents cardinales divergentes et très inégales, l’antérieure arrondie et située très bas; impression palléale peu distincte ; bord faiblement crénelé en avant, fortement festonné en arrière quoique non digité. Dimensions. — Longueur : 6,5 millim. ; hauteur : 8,5 millim. Rapp. et différ. — Si l'on compare cette espèce à C. aspera Lamk. qui a vécu dans les étages moyen et supérieur de l'Eocène parisien, on trouve qu’elle est encore plus allongée et plus étroite, mais surtout que son ornementation lui donne un aspect tout à fait dimorphe, tandis que la transition est bien plus graduelle chez l'espèce de Lamarck. C. squamatina Desh. est une coquille plus quadrangulaire et plus courte que l'espèce montienne, avec des côtes plus égales. Localité. — Mons (Puits Coppée), valve unique, collection du Musée royal. Miodon semen, 209. sp. PL. VI, fig. 17-21. Test très épais. Taille très petite; forme convexe, oblique, élevée, inéquilatérale ; côté antérieur allongé, ovale; côté postérieur très court, subtronqué et subanguleux,; bord palléal largement arqué, raccordé par une courbe régulière avec l'extrémité antérieure, par un angle arrondi avec la troncature anale; crochets peu gonflés, peu saillants, pointus, peu inclinés quoique prosogyres, situés en arrière de la ligne médiane, vers le tiers de la largeur de la valve; bord supérieur déclive en avant, un peu arqué en arrière du crochet. Lunule lisse, plane, lancéolée, limitée par une strie adjacente à un rebord peu saillant ; corselet étroit et allongé, limité par un angle obtus; surface dorsale bombée, séparée de la dépression anale par un angle très arrondi, ornée de sillons concentriques, très serrés vers les crochets, plus écartés et plus grossiers vers les bords, ne persistant pas sur la dépression anale. Charnière très épaisse et très forte, comportant : — sur la valve droite, deux dents cardinales très inégales, l'antérieure épaisse sous le crochet, la postérieure minuscule, réduite à une petite arête oblique et courte contre la nymphe; plus, deux fossettes latérales M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLECYPODES 57 inéquidistantes, destinées à loger les dents de la valve opposée; — sur la valve gauche, deux dents cardinales divergentes et incurvées, séparées par une large fossette, et deux dents latérales, très inégales, l’antérieure formant sur le bord une arête longue et écartée des précédentes, la postérieure courte, adjacente à une fossette très voisine de la fossette cardinale postérieure ; nymphe bien distincte, courte et épaisse. Impressions des adducteurs profondément gravées, l’antérieure allongée, la postérieure arrondie et située plus haut que l’autre ; impression palléale écartée du bord qui est grossièrement crénelé dans toute son étendue. Dimensions. — Diamètres : 3,5 millim. Rapp. el différ. — Les différences que présente la charnière de ce groupe de coquilles justifient pleinement la séparation du Genre Miodon Carpenter, dont l’ornementation, quoique variable (tantôt treillissée, tantôt seulement sillonnée), s’écarte aussi de celle de Venericardia et surtout de celle de Cardita s. s. Par ses sillons, l'espèce montienne se rapproche de A7. modicuin Desh., du Lutécien de Chaumont-en-Vexin ; mais elle est encore plus inéquilatérale, plus épaisse, et ses crénelures palléales sont beaucoup plus grossières. Quant à A]. Bezançoni Cossm., du Lutécien de la Ferme de l'Orme, c’est une coquille plus arrondie et plus fortement crénelée sur les bords, quoiqu'elle soit inéquilatérale et sillonnée comme Â1. semen. La convexité des valves de ce dernier est aussi un caractère distinctif qui ne permet pas de le confondre avec A. atomus Desh. qui est plus trigone, plus élevé et beaucoup plus aplati. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection du Musée royal. — Très commune. Unio subtruncatosus, 709. sp. PI. VI, fig. 22. Test assez épais ; forme déprimée, ovale-oblongue, inéquilatérale ; côté antérieur très court, arqué; côté postérieur allongé, dilaté, anguleux, subtronqué à l'extrémité; bord palléal arqué, faisant un angle arrondi à sa jonction avec la troncature; crochet peu saillant, pointu, situé tout à fait en avant; bord supérieur relevé et rectiligne en arrière du crochet, puis coudé et rectiligne jusqu’à la troncature à laquelle il se relie par un angle arrondi. Charnière de la valve gauche comportant deux dents cardinales, minces et obliques, séparées par une assez large fossette, puis une fossette postérieure, arrondie et crénelée, et enfin une protubérance émoussée qui fait une saillie sur le contour inférieur du bord cardinal ; en arrière est une longue rainure latérale qui sépare du bord supérieur une arête assez saillante. Impression du muscle postérieur squalène, limitée à l'intérieur par un renflement bien marqué; surface interne nacrée. Dimensions. — Longueur : 25 millim.; hauteur : 20 millim. Rapp. et différ. — Bien que je ne connaisse que la vue intérieure d’une seule valve 8. — 1908. 58 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLECYPODES gauche, je n'hésite pas à la séparer spécifiquement d'U. #runcatosus Michaud, du Sparnacien des environs de Paris, à cause de sa forme plus oblongue, plus anguleuse en arrière, et à cause de sa charnière qui présente de grandes différences, notamment la protubérance posté- rieure qui borde une sorte de cratère crénelé, probablement destiné à recevoir une saillie de la valve opposée. Localité. — Mons (Puits Goffint), un seul spécimen fixé par sa surface externe sur la gangue, collection Cornet au Musée royal. Nucula montensis, 20». sp. PL. VI, fig. 23-29. Test fragile. Taille moyenne; forme assez convexe, oblongue-transverse, très inéqui- latérale; côté antérieur allongé, semi-elliptique; côté postérieur très court, tronqué obliquement, atténué ou même subanguleux à son extrémité inférieure ; bord palléal peu arqué au milieu, se raccordant par une courbe régulière avec le côté antérieur, et aboutis- sant presque orthogonalement à la troncature anale; bord supérieur presque parallèle au bord inférieur, en avant du crochet qui est obtus, peu saillant, opisthogyre et situé presque au quart de la longueur, du côté postérieur; troncature anale à peu près rectiligne en arrière du crochet. Lunule étroite, lancéolée, extérieurement bordée par un angle obtus ; corselet court, excavé, limité par une faible dépression non bordée. Surface dorsale régulièrement bombée, seulement déprimée sur la région lunulaire et sur celle du corselet, lisse sauf des accroissements peu réguliers qui se transforment en plis assez marqués sur l'angle arrondi qui précède la dépression lunulaire; en outre, on distingue de fins rayons sous l'épiderme brillant du test, et particulièrement visibles sur la région postérieure vers le bord palléal. Charnière comportant, sur chaque valve, deux séries de dents perpendiculaires au bord cardinal, plus grossières et plus écartées aux extrémités, diminuant de taille et d'espacement à mesure que l’on se rapproche du crochet; cuilleron ligamentaire très obliquement enfoncé sous la série antérieure des dents cardinales, faisant une très faible saïllie sur le contour du bord. Impressions musculaires subquadrangulaires, bien gravées dans le test nacré de l'intérieur des valves ; impression palléale peu visible, mais toute la région environnante est frangée par de petites stries perpendiculaires et serrées ; bord palléal finement crénelé. Dimensions. — Longueur : 18 millim.; hauteur : 12 millim. Rapp.et différ. — On distingue, à première vue, N. montensis par sa forme oblongue et parallèle, qui ne ressemble aucunement à celle de N. nor Desh., si répandu dans les divers niveaux de l'Eocéne inférieur des environs de Paris; d'autre part, N. densistria v. Kœn., du Paléocène de Copenhague, a également une forme trigone et une ornementa- tion qui l'écartent, sans hésitation, de notre nouvelle espèce. La forme de la coquille montienne se rapproche beaucoup plus de celle de N. Woodi Cossm., du Bartonien de M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 59 Valmondois; mais son corselet est moins saillant, et le cuilleron du ligament est plus petit, plus oblique. Il n’y a pas de formes aussi allongées dans le Lutécien, dans le Cuisien, ni dans le Thanétien, qui puissent relier N. montensis à N. Woodi. Localité. — Mons (Puits Goflint), cotypes, collection Cornet au Musée royal; peu commune. — Puits Coppée, collection du Musée royal. Nucula sinuatella, #0. sp. PI. VI, fig. 30-83. Test fragile. Taille moyenne; forme peu convexe, ovoïde, très inéquilatérale; côté antérieur très allongé, elliptique, formant presque toute la valve; côté postérieur excessi- vement court et tronqué dans son ensemble, quoique son contour soit en partie convexe, puis sinueux en arrière, bord palléal fortement arqué, se raccordant par une courbe régulière avec le contour antérieur, et par un bec court avec la sinuosité anale; crochets à peine saillants, opisthogyres, fortement inclinés vers l'extrémité anale, presque d'aplomb au dessus du bec palléal ; bord supérieur convexe en avant du crochet, réduit à néant en arrière. Lunule indistincte; corselet bombé, occupant toute la région anale, limité par une étroite et profonde dépression rayonnant en courbe et aboutissant à la sinuosité du contour au dessus du bec palléal. Surface dorsale ornée de rayons serrés et finement burinés dans le test, plus marqués en avant où ils semblent treillissés par des accroissements assez réguliers; un angle arrondi limite la dépression anale sur laquelle les stries d’accrois- sement deviennent plus serrées, tandis qu'elles sont presque lamelleuses et plus écartées sur le bombement du corselet. Charnière munie, sur chaque valve, de deux séries inégales de dents pliées en chevrons très serrées, celles de la série postérieure décroissant davantage et plus subitement vers le crochet que celles de la série antérieure qui sont trois fois plus nombreuses; cuilleron ligamentaire très petit, superficiel, très oblique sous le crochet, ne faisant presque aucune saillie sur le contour inférieur du bord cardinal. Impressions musculaires presque égales, irrégulières, profondément gravées dans le test; ligne palléale non parallèle au bord qui est finement crénelé jusqu’au bec anal seulement, mais pas au delà. Dimensions. — Longueur : 14,5 millim. ; hauteur : 11,5 millim. Rapp. et différ. — Il est assez facile de séparer cette espèce de N. #ontensis qui a non seulement une forme beaucoup plus allongée, mais encore une ornementation moins visible et une charnière bien différente. N. snualella est surtout caractérisé par la sinuosité de son contour anal, qui rappelle celle de N. subovata d'Orb., du Lutécien des environs de Paris; mais l'espèce montienne a un bec plus aigu, et les crochets situés beaucoup plus en arrière; son cuilleron est beaucoup moins allongé et beaucoup moins saillant. Si l’on compare N. sinualella avec N. ininor Desh., de l'Eocène inférieur des environs de Paris, on 60 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES remarque que l'espèce montienne est beaucoup moins élevée et moins trigone, plus sinueuse en arrière, avec un bec plus saillant ; en outre, ses séries de dents sont plus inégales. Localité. — Mons (Puit Goffint), cotypes rares, collection Cornet au Musée royal. — Plésiotype adhérent à la gangue (F. Obourg), coll. du Musée royal. Leda rhamphidium, #0%. sp. PI. VI, fig. 34-37. Taille très petite; forme peu convexe, inéquilatérale et dissymétrique; côté antérieur ovale et allongé ; côté postérieur court, terminé par un petit bec aigu et peu allongé; bord palléal bien arqué jusqu'à une sinuosité postérieure qui échancre son contour auprès du bec précité; crochets petits, un peu gonflés, opisthogyres, situés au tiers de la longueur, du côté postérieur; bord supérieur à peine convexe en avant, presque rectiligne en arrière du crochet. Lunule indistincte ; corselet court et limité par un faible sillon ; surface dorsale peu bombée, lisse, séparée de la région du bec par une profonde dépression rayonnante qui correspond à la sinuosité anale du contour palléal ; bec peu gonflé, vaguement limité par des angles très émoussés. Charnière étroite, comportant une vingtaine de dents sériales en avant, une douzaine en arrière, les dents antérieures décroissant graduellement vers le crochet, tandis que les dents postérieures, plus arquées, plus égales, cessent subitement en deçà de la fossette médiane et triangulaire qui est située sous le crochet. Impressions musculaires peu visibles, l’antérieure arrondie ; impression palléale faiblement sinueuse en en arrière. Dimensions. — Longueur : 6 millim.; hauteur : 8 millim. Rapp. et différ. — Aucune des Leda du Bassin parisien ne ressemble à cette petite coquille dissymétrique, remarquable par son petit bec écourté: celle qui s’en éloigne le moins est vraisemblablement L. lærigata Wat., du Cuisien; mais l'espèce montienne est beaucoup plus inéquilatérale, moins gonflée, plus allongée, et ses crochets sont situés beaucoup plus en arrière. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection du Musée royal, peu rare. Limopsis minuscula, #07. sp. PI. VI, fig. 38-39. Test mince. Taille minuscule; forme convexe, subquadrangulaire, un peu oblique, inéquilatérale; côté antérieur très court, presque rectiligne et perpendiculaire; côté postérieur peu arqué, obliquement allongé; contour palléal médiocrement convexe, se raccordant par des arcs peu développés avec les contours latéraux ; crochets petits, quoique M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 61 gonflés, faiblement prosogyres, situés presque au quart de la largeur, du côté antérieur; bord supérieur horizontal en avant, déclive en arrière du crochet. Surface dorsale bombée, marquée en arrière d'une large dépression anale sur laquelle on aperçoit quelques costules rayonnantes, tandis que le reste de la surface ne porte que de fines stries d’accroissement. Charnière peu développée, comportant seulement deux ou trois dents sériales en avant, et quatre en arrière, celles-ci plus couchées que les dents antérieures qui sont perpendiculaires au bord. Impressions musculaire et palléale peu visibles ; bord palléal muni de quelques crénelures assez grossières en avant, lisses en arrière. Dimensions. — Largeur et hauteur : 3 millim. Rapp. et différ. — Cette petite espèce a beaucoup d’analogie avec L. altera Desh., du Cuisien des environs de Paris; toutefois, elle paraît plus rectangulaire, plus convexe, plus courte encore en avant, et sa dépression anale est beaucoup plus profondément convexe. Si on la compare à Z. chonioides Cossm., du Cuisien de St-Gobain, on remarque qu'elle est plus oblique, moins arrondie et plus déprimée sur la région anale. Elle est bien moins oblique que Z. nana Desh. et que ZL. perobliqua Cossm., du Lutécien; enfin elle n'a pas la forme rhomboïdale de Z. Gysseyi de Raïnc. Il n’y a pas de Zimopsis connu, jusqu'à présent, dans le Thanétien ; ZL. minuscula est donc le premier représentant de ce Genre dans le Paléocène ; mais on en a cité dans le Crétacique et même dans le Jurassique. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection Cornet au Musée royal, la valve type et un fragment; une autre valve droite (F. Obourg), collection du Musée. Pectunculus Duponti, #09. sp. PI. VI, fig. 40-45. Test épais. Taille moyenne; forme très convexe, semi-ellipsoïdale, orbiculaire, quoique inéquilatérale et dissymétrique; côté antérieur arrondi, côté postérieur subanguleux et subtronqué; bord palléal assez régulièrement arqué; crochets très saillants, très gonflés, cordiformes et opposés, situés à peu près au milieu de la valve; bord supérieur à peu près rectiligne ou faiblement déclive de part et d'autre du crochet. Surface dorsale extrémement bombée, séparée de la dépression anale par un angle arrondi; quelquefois, un second angle rayonnant subdivise la dépression anale à laquelle correspond la troncature du contour postérieur; toute la surface est couverte de costules rayonnantes et aplaties, avec des stries burinées dans l'épiderme et croisées par des accroissements peu réguliers. Charnière assez épaisse, avec une aréa ligamentaire relativement étroite sur laquelle sont disposés dix sillons en chevrons; une dizaine de dents sériales fortement repliées, du côté antérieur; les huit dents postérieures sont plus tuberculeuses et plus écartées ; il n'y a même pas d'interruption des dents sous le crochet, et les deux séries se rejoignent par six dents minuscules, trois de chaque côté, inclinées en sens opposé. Impressions 62 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES musculaires oblongues, très profondément gravées et encadrées par une saillie rayonnante; impression palléale parallèle au bord qui porte des crénelures régulières, plus fines aux extrémités. Dimensions. — Largeur et hauteur : 38 millim. ; épaisseur d’une valve : 18 millim. Rapp. el différ. — Cette espèce, caractéristique du Montien, n'a pas la moindre analogie avec P. terebratularis Lamk., qui est le fossile typique du Paléocène; elle s’en distingue par sa forme beaucoup plus convexe, en calotte presque hémisphérique, par son contour moins large, par son aréa ligamentaire beaucoup plus restreinte, par ses dents sériales moins nombreuses, non interrompues sous les crochets. Si on la compare à P. pulvinatus Lamk., dont elle a un peu la forme, on remarque qu’elle est beaucoup plus fibreuse, munie d’une forte dépression anale, et que ses dents sont beaucoup plus grosses. Quant à Pect. Corneti von Kœn., du Paléocène de Copenhague, c’est une coquille plus aplatie et costulée, dont le côté antérieur est plus atténué que l’autre. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal. Arca montensis, #0, sp. PI. VI, fig. 46-51. Test fragile. Taille moyenne; forme convexe, oblongue, irrégulière, dissymétrique ; côté antérieur court, ovale, atténué ; côté postérieur allongé, obliquement tronqué; bord palléal rectiligne ou excavé au milieu chez l'adulte, se raccordant en courbe avec le côté antérieur, et formant un bec avec la troncature anale; crochets saillants, petits, pointus, opposés et très écartés, situés au tiers de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur complètement rectiligne et horizontal. Surface dorsale déprimée au milieu, peu bombée en avant, séparée de la région anale par un angle arrondi ; dépression anale large et excavée, subdivisée par plusieurs angles rayonnants, limitée par une carène du côté de l’aréa ligamentaire; ornementation formée de nombreuses costules rayonnantes, assez régulières, avec des costules intercalaires et moins saillantes du côté antérieur, granuleuses à l'inter- section des accroissements qui suivent la sinuosité du contour palléal; sur la dépression anale, les costules sont plus inégales, il y en a quatre ou cinq plus fortes, et les -accrois- sements deviennent plus lamelleux. Aréa ligamentaire très grande, s'étendant sur toute la longueur de la coquille, et sur une largeur égale au quart de cette longueur; le tiers de la surface environ, au centre, est formé par un triangle squalène, d'une couleur brun foncé, avec cinq ou six chevrons écartés; dents sériales minuscules en avant et au milieu, plus grosses et plus obliques en arrière, disposées sur un bord cardinal extrêmement étroit. Impression du muscle antérieur arrondie, impression postérieure étroite, allongée, subrectangulaire ; impression palléale parallèle au bord qui est lisse. Dimensions. — Longueur : 27 millim. ; hauteur : 12 millim. ; épaisseur d’une valve : 6 millim. tt EEE M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLECYPODES 63 Rapp. et différ. — Moins irrégulière et moins longue que A. biangula Lamk., la coquille montienne s'en distingue surtout par ses crochets placés plus en avant et par ses dents sériales qui sont plus inégales. C’est surtout d'A. minuata qu'on doit la rapprocher ; mais l’ornementation de la région antérieure est plus fine chez À. montensis; en outre, la région anale est plus inégalement subdivisée, l’aréa ligamentaire est plus large que celle d'A. minuata. Quant à À. disjuncta, sa forme est différente et son ornementation est plus fine; À. laudunensis est plus rhomboïdal, et sa dépression anale n’est pas subdivisée comme celle d'A. montensis. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal; très rare entière et adulte. — Puits Goffint, collection Cornet au Musée. Barbatia Rutoti, #0. sp. PL. VII, fig. 4-10. Test peu épais. Taille moyenne; forme oblongue-transverse, médiocrement convexe, très inéquilatérale ; côté antérieur très court, arrondi ; côté postérieur très allongé, obli- quement tronqué; contour palléal rectiligne ou excavé, se raccordant par des arcs de cercle avec les contours latéraux; crochets gonflés, pointus, prosogyres, inclinés vers le sixième de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur rectiligne de part et d'autre du crochet, faisant un angle plus ou moins ouvert avec les contours latéraux. Surface dorsale peu bombée, aplatie ou un peu excavée sur la région médiane, séparée de la région anale et creuse par une portion un peu bombée, mais non anguleuse; ornementation composée de filets rayonnants, assez écartés, articulés par les accroissements, souvent effacés par l'usure et plus visibles aux extrémités ainsi que sur les bords. Charnière étroite, comportant une aire ligamentaire de même longueur sur laquelle s’allongent à l'arrière des rainures peu profondes qui se replient en chevrons courts à l'avant; dents sériales ininter- rompues sous le crochet, obliques et assez écartées à l'arrière, beaucoup plus serrées à l'avant, décroissant assez régulièrement jusqu'à un point situé en arrière du crochet. Impressions musculaires très inégales, l’antérieure petite et ronde, la postérieure grande et trapézoïdale ; impression palléale voisine du bord, parallèle à ce dernier. Dénensions. — Longueur : 23 millim. ; hauteur : 10 millim. Rapp. et différ. — B. Rutoli a beaucoup d’analogie avec B. modioliformis Desh., qui est très répandu dans l'Éocène inférieur des environs de Paris ; la forme des valves est semblable, la position des crochets est identique, mais l'ornementation est différente et se compose de costules beaucoup plus écartées, au lieu des filets rayonnants et serrés qui caractérisent l'espèce parisienne; ces costules écartées ressemblent plutôt à celles d'une autre espèce bartonienne (B. Ecards: Desh.) qui n’a d’ailleurs pas la même forme que B. Rutoh. L'espèce montienne se distingue, en outre, de B. modiohformis par ses dents 64 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES sériales qui décroissent plus graduellement vers le milieu et qui sont moins serrées en arrière. Il ne paraît donc pas douteux que la coquille montienne représente une mutation bien distincte à laquelle il convient de donner un nom nouveau. Localité. — Mons (Puits Goffint), types figurés, collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, collection Houzeau au Musée royal. Fossularca Kæœneni, #0. sp. PI. VIL, fig. 11-12. Taille très petite; forme rhomboïdale, assez convexe; inéquilatérale; côté antérieur court et arrondi, côté postérieur allongé et obliquement tronqué ou excavé par une faible sinuosité ; bord palléal rectiligne, raccordé en avant par un arc de cercle avec le contour buccal, et en arrière, par un angle arrondi avec la troncature anale; crochet gonflé, pointu, prosogyre, situé à peu près au tiers de la longueur, du côté antérieur; bord supérieur rectiligne, parallèle au bord palléal et aussi long que lui. Surface dorsale faiblement excavée par une dépression rayonnante et médiane, séparée par un angle arrondi de la région anale qui est assez profondément excavée, surtout contre l'angle, ce qui produit une petite sinuosité du contour anal; ornementation composée de nombreuses costules rayonnantes, également serrées sur toute la surface, séparées par de simples stries, et croisées par des accroissements qui y découpent, surtout sur la région anale, de de petites granulations crénelées et peu saillantes. Charnière très étroite, s’étendant sur toute la longueur du bord cardinal; fossette ligamentaire triangulaire sous le crochet; dents sériales assez fortes pour la taille de la coquille, au nombre de quatre en avant et de six ou sept en arrière, assez obliques, cessant subitement sur le tiers médian de la longueur du bord environ, où l'on ne distingue que d'imperceptibles crénelures. Dimensions. — Longueur : 4 millim. ; hauteur : 2 millim. Rapp. et différ. — J'ai tout d'abord comparé cette valve aux figures d'Aca lmopsis v. Kœnen, du Paléocène de Copenhague, dont l'ornementation ressemble beaucoup à celle que je viens de décrire; mais la coquille danoise a une forme plus arrondie aux extrémités, plus courte (au moins sur l’un des deux échantillons figurés), moins inéquilatérale, de sorte qu'il ne paraît pas possible de réunir ces deux coquilles et que j'ai attribué à celle du Montien le nom du savant professeur de l'Université de Gœættingen. Dans le Bassin de Paris, À. dispar Desh. — qui ressemble le plus à À. Kænent par sa forme rhomboïdale et sa sinuosité postérieure — s’en distingue par ses proportions moins allongées et surtout par son ornementation; quant à À. Cossmanni de Laub., du Thanétien de Chenay, c'est un Fossularca beaucoup plus arrondi à ses extrémités et plus élevé. Parmi les formes rhomboïdales, il y a encore À. quadrilatera Lamk. qui a des côtes bien plus grosses et une forme moins inéquilatérale. M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 65 Localité. — Mons (Puits Goffint), valve gauche unique, collection Cornet au Musée royal. Modiola cf. dolabrata, Desh. PI. VII, fig. 12-15. 4859. Desh. An. ss. vert., T. IT, PI. LXXI, fig. 20-21. 1887. Cossm. Cat. ill., T. If, p. 155. 1906. Cossm. et Piss. Iconogr., T. I, PL. XXVIIL, fig. 115-1. Comme je n’ai pu examiner que des fragments de cette Modiole, je n'ose la séparer de l'espèce thanétienne des environs de Paris : ce sont des portions du test adhérentes à la gangue sableuse, et l’on ne peut essayer de les dégager davantage sans risquer de les briser entièrement. Le plus grand individu devait mesurer 48 millim. de longueur sur 25 millim. de largeur ; il montre tout le contour buccal et une partie du contour palléal; le test paraît lisse ou simplement marqué par des accroissements irréguliers, avec des traces de colo- ration brune. Sur un autre individu bivalve, mais incomplet, on peut constater la dilatation du contour anal. Enfin un troisième fragment nous permet d'étudier la vue intérieure de la coquille, dans la région du crochet qui est presque terminal; l'extrémité antérieure est atténuée ovalement, la charnière se réduit à une longue rainure parallèle au bord buccal et bordée par une arète obsolète qui cesse en avant vers le point où le contour se retrousse à l’extérieur. L'échantillon thanétien — qui est figuré sur la PI. XX VIII de l'Iconographie parisienne — paraît un peu plus étroit et moins dilaté du côté anal que les spécimens du Montien ; il est très probable que ces derniers appartiennent à une mutation distincte de l'espèce de Deshayes; mais je ne puis la caractériser avec les matériaux dont je dispose actuellement, de sorte que cette détermination n’est que provisoire. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal. Modiolaria (Semimodiola) cf. hastata [Desh.]. PI. VIL, fig. 13-15. 1832. Modiola hastata, Desh., Desc. cog. [oss., T. 1, p. 262, PI. XI, fig. 9-11. 1859. Modiola hastata, Desh. Desc. An. ss. vert., T. Il, p. 13. 1887. Modiolaria hastata, Cossm. Cat. àll., T. II, p. 158. 1906. Modiolaria hastata, Cossm. et Piss. Iconogr., T. I, PI. XXVIIL, fig. 117-5. Les fragments que je rapporte à cette espèce ressemblent beaucoup aux individus du Thanétien des environs de Paris; on sait que les valves sont caractérisées par leur forme 9. — 1908. 66 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES de hache, non anguleuse en arrière comme A. angularis; les bords sont fortement crénelés à l'intérieur sur toute l'étendue du contour des valves, mais les crénelures sont particuliè- rement arrondies dans la partie saillante et retroussée qui dépasse le crochet. Sur la surface dorsale, il n’y a qu'une très courte interruption des costules rayonnantes et aplaties qui ornent toute la région palléale et qui divergent fortement du côté anal; ces costules s'amoindrissent graduellement jusqu'à la région lisse qui sépare, du côté buccal, la région antérieure où reparaissent les stries. D'après un fragment, la coquille devait atteindre, dans le Bassin de Mons, une longueur de plus de 2 centimètres, mais l'individu à peu près complet — que j'ai fait figurer — ne mesure que 8 millim. et demi de longueur, sur 5 millim. de largeur. Dans le Bassin de Paris, M. hastata a été signalée depuis l'étage Thanétien jusqu’au Bartonien ; l’existence de la même espèce dans le Montien accroitrait encore cette longévité exceptionnelle, si toutefois l'identification est confirmée. Localité. — Mons (Puits Goflint), collection Cornet au Musée royal. — Puits Coppée, récoltes Piret, au Musée royal. Modiolaria (Planimodiola) Vincenti, #0». sp. PI. VII, fig. 26-27. Test peu épais. Taille assez petite; forme peu convexe, ovale et atténuée en avant, elliptique en arrière; crochet gonflé, prosogyre, situé à peu de distance de l'extrémité antérieure. Surface à peine bombée, divisée en trois régions: la région palléale — qui occupe près des deux tiers de l'ensemble — est couverte de costules aplaties qui séparent des rainures trois fois moins larges, ponctuées (ou décussées vers les bords) par des lignes d'accroissement excessivement fines et serrées, qui ne remontent pas sur les costules ; celles-ci cessent subitement à la limite de la région buccale qui est lisse, sauf des accrois- sements peu réguliers, et qui est marquée par une dépression obsolète rayonnant du crochet jusqu'au bord où elle produit une légère sinuosité du contour ; région antéro-umbonale ornée de six ou sept côtes divergentes qui vont en décroissant graduellement vers la région lisse et qui festonnent le contour antérieur, jusque sous le crochet. Charnière linéaire, sans aucune trace de dents ni de rainures; bord antérieur fortement crénelé ou denticulé par les côtes; contour palléal finement dentelé par l'extrémité des costules; surface interne nacrée, ne laissant pas distinguer l'impression du muscle. Dimensions. — Longueur : 9 millim. ; largeur : 5 millim. Rapp.et différ. — Gette espèce est moins large et a les côtes moins nombreuses que M. aizyensis Cossm., de l'Yprésien d'Aizy; on la distingue de M. sulcata Lamk., du Lutécien, par sa forme non anguleuse en arrière et moins allongée dans son ensemble ; elle n'est pas rostrée en avant comme M. subrostrata Desh., du Lutécien; elle a plutôt de M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 67 l'analogie avec M. arenularia de Rainc. et M.-Ch., du Bartonien des environs de Paris; mais ce dernier a le contour buccal plus excavé et le crochet situé moins en avant. Localité. — Mons (Puits Coppée), une valve et un fragment, collection du Musée royal. Arcoperna gibbosula, #07. sp. PI. VIT, fig. 16-19. Test mince, translucide et fragile. Taille très petite; forme gibbeuse et convexe, obli- quement ovale et dilatée du côté postérieur, atténuée à ses deux extrémités; crochets très gonflés, à prodissoconque obtuse, cordiformes et prosogyres, situés très près de l'extrémité antérieure qui est par suite très courte. Surface dorsale très bombée et subanguleuse quoique arrondie au milieu, faiblement déprimée du côté anal, obscurément rayonnée par de très fines stries rayonnantes qu'on n’aperçoit que sous un fort grossissement. Charnière un peu épaissie sous le crochet, puis subitement linéaire en arrière de ce dernier; bords fine- ment crénelés, sauf sur l'étendue linéaire de la charnière, les crénelures sont plus fortes en avant du crochet. Surface interne un peu nacrée, ne permettant pas de distinguer l'impres- sion des muscles. Dimensions. — Diamètre umbono-palléal: 4 millim.; diamètre bucco-anal : 2 millim. 1/2. Rapp. et différ. — Par sa forme dilatée, cette espèce se rapproche d'A. Searlesi Chelot, du Bartonien du Vouast; mais elle est beaucoup plus gibbeuse et plus sinueuse en arrière; À. profunda Desh., du Lutécien des environs de Paris, est beaucoup plus allongé et beaucoup moins dilaté en arrière. Quant à l'espèce d’Aizy (A. radiolata), sa surface treillissée et sa forme arrondie ne permettent pas de le rapprocher de l'espèce montienne. Watelet a décrit, sans la figurer, une espèce de l'Eocène inférieur de Vauxbuin que personne n’a jamais retrouvée : il m'est donc impossible de la comparer avec À. gébbosula, et si par hasard, il y avait identité entre les deux formes, la coquille de Watelet ne pourrait conserver son nom puisqu'elle n’a pas été clairement définie par une figure. Localité. — Mons (Puits Goffint), une paire de valves, collection Cornet au Musée royal. Arcoperna lithodomoides, 707. sp. PI. VIL, fig. 22-95. Test mince et fragile. Taille très petite ; forme de Lithodome, convexe, allongée, un peu contournée, très inéquilatérale ; côté antérieur presque nul, côté postérieur allongé et semi-elliptique, bord buccal faiblement excavé au milieu ; crochets gonflés, petits, proso- 68 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES - gyres, situés presque à l'extrémité du contour antérieur. Surface dorsale très bombée, seulement aplatie ou un peu déprimée sur le flanc buccal dans la partie qui correspond à l'excavation du contour, paraissant terne, mais couverte de très fines stries rayonnantes qui paraissent burinées dans l'épiderme. Charnière linéaire, édentée, réduite à un petit rebord très mince sous le crochet; imperceptibles crénelures sur toute l'étendue des bords des valves, sauf immédiatement en arrière du crochet, elles sont plus visibles en avant que sur le bord palléal. Surface interne nacrée, ne permettant pas d’apercevoir la trace de l’impres- sion des muscles. Dimensions. — Longueur : 2 millim. 1/2 ; largeur : 1 millim. Rapp. el différ. — Quoique cette coquille ait l'apparence d'un Lithodomus, elle appartient bien en réalité au Genre Arcoperna par son ornementation et par les crénelures de ses bords; il existe d'ailleurs dans le Bassin de Paris, quelques espèces d’Arcoperna qui ont aussi une forme anormale, par exemple: À. Searlesi Chelot, et A. profunda Desh., qui ressemblent plutôt à des Modioles, A. Mellerillei d'Orb. qu'on pourrait confondre avec M. angularis; A. tenera Desh. a également l'aspect d'un Lithodome, mais c'est une coquille plus étroite et plus allongée que la coquille montienne qui paraît bien distincte de toutes les formes connues jusqu'à présent. En particulier, on la distingue aisément d'A. gibbosula, du même gisement, par sa forme non oblique et un peu excavée sur le con- tour buccal; en outre ses stries sont encore plus fines et sa surface dorsale, quoique très élevée, est réellement moins gibbeuse. Localité. — Mons (Puits Coppée), deux valves du même individu, recherches de M. Piret, collection du Musée royal. Crenella oblonga, #0». sp. PI. VII, fig. 20-21. Test mince et fragile. Taille très petite ; forme convexe, subquadrangulaire, inéquila- térale ; côté antérieur à peine proéminent, côté postérieur arqué et bien développé, contour palléal semi-circulaire, contour buccal presque rectiligne; crochet saillant, gonflé, obtus et prosogyre, incliné tout-à-fait en avant. Surface dorsale bombée au milieu, aplatie sur le flanc buccal, médiocrement dilatée du côté postérieur, finement ornée de stries excessi- vement serrées et burinées dans l’épiderme. Charnière réduite à un petit rebord antérieur et crénelé qui s'étend un peu en arrière du crochet et qui cesse subitement ; au delà, le bord supéro-postérieur est tout-à-fait linéaire et lisse ; le reste des bords de la valve est muni de fines crénelures un peu plus allongées sur toute la région palléale. Surface interne nacrée, ne permettant pas d’apercevoir l'impression des muscles. | Dimensions.— Diamètre umbono-palléal : 2 millim. ; diamètre bucco-anal : 1 millim. 1/2. Rapp. et différ. — 1] existe dans le Paléocène de Copenhague, une espèce que M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 69 M. von Kœnen a dénommée C. sphæricula, et qui se distingue de la nôtre par sa forme beaucoup plus arrondie, presque symétrique. En réalité, ©. oblonga ressemble plutôt à Arcoperna gibbosula qu'à une Crenella : cependant il appartient bien à ce dernier Genre, et, en tous cas, il s’écarte complètement d'A. gébbosula par sa forme non oblique, subqua- drangulaire; c'est également par sa forme non excavée qu'on le distingue d'A. lthodo- moides. Quant aux espèces du Bassin de Paris, elles sont généralement plus arrondies et moins hautes; en particulier, C. cucullata Desh., du Lutécien, qui est presque aussi oblongue que l'espèce montienne, elle a une forme ovale et non quadrangulaire, les côtés latéraux n'étant pas dilatés au même endroit. Localité. — Mons (Puits Coppée), valve droite unique, collection Houzeau au Musée royal. Mytilus montensis, #00. sp. PL. VIL, fig. 50: et PL. VIII, fig. 16-18. Test fragile. Taille assez petite ; forme peu convexe, atténuée et aiguë en avant, arrondie et élargie en arrière ; contour buccal faiblement excavé, contour anal dilaté et arqué, contour palléal semi-elliptique; crochet terminal et obtus. Surface externe lisse. Dimensions. — Diamètre umbono-palléal : 12 millim. ; diamètre bucco-anal: 8 millim. Rapp. et différ. — Cette coquille n’a pas la forme des autres Modioles ; elle est plus élargie, plus aplatie, et son crochet paraît terminal autant que l’on peut en juger par une valve droite à peu près complète qui montre la vue interne. Aucune des espèces du Bassin de Paris n’est aussi élargie en arrière, notamment NW. subantiquus d'Orb., du Thanétien de Chälons-sur-Vesle. Localité. — Mons (Puits Goftint), deux échantillons fixés sur la gangue, collection Cornet au Musée royal. Lima Pireti, #00. sp. PI. VIL, fig. 28-31. Taille assez grande ; forme peu convexe, ovale-oblique, inéquilatérale ; côté antérieur court et excavé, côté postérieur dilaté et arrondi; contour palléal semi-elliptique; crochets petits, pointus, opposés, sans aucune saillie. Surface dorsale peu bombée au milieu, séparée de la région buccale par un angle assez vif vers le crochet, puis atténué, obtus et même “effacé vers le bord des individus adultes ; région buccale excavée contre cet angle, puis relevée en bourrelet contre le contour antérieur ; région anale étroite et déprimée, isolée par une dépression rayonnante; ornementation dorsale composée d'environ 950 côtes 70 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES aplaties, très serrées en arrière et au milieu où elles sont séparées par de simples rainures, plus étroites et plus écartées en avant où elles égalent leurs interstices ; quelques-unes __ mais rarement — sont bifides en avant; toutes sont ornées, surtout vers les bords, de petites aspérités transverses, plus serrées en avant où elles deviennent imbriquées et presque tubulées; leurs intervalles sont complètement lisses, et elles ne persistent pas sur la région buccale où il n’y a que de petites stries perpendiculaires à la troncature byssale, croisées par des stries d’accroissement peu régulières; enfin, sur la région anale, il n'y a que de petites costules rayonnantes et très serrées. Surface ligamentaire trigone, partagée en trois aréas par une large fossette oblique et peu profonde ; au dessous du bord cardinal qui est presque rectiligne, on aperçoit de chaque côté, sur chaque valve, une petite protu- bérance dentiforme et obtuse. Impression musculaire subcentrale et peu distincte; bord palléal grossièrement crénelé par les côtes externes. Dimensions. — Hauteur : 40 millim. ; largeur : 29 millim. Rapp. et différ. — Par sa forme oblique et contournée, cette intéressante espèce s’écarte absolument de Lima spatulata Lamk., du Lutécien des environ de Paris; elle a d'ailleurs beaucoup plus de côtes rayonnantes. Elle est plus atténuée en avant que L. flabelloides Desh. et son excavation byssale est encore plus marquée. $ï elle se rapproche de L. pretiosa par le nombre de ses côtes rayonnantes, elle s’en distingue immédiatement par la largeur et l'ornementation de ses côtes, ainsi que par sa forme générale. Si on la compare à L. quadrilatera Watelet, du Cuisien, qui a une forme aussi oblique et excavée en avant, on remarque qu’elle est beaucoup plus étroite, moins anguleuse, avec des crochets moins saillants et une aréa plus élevée. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Houzeau au Musée royal; Puits Goffint, collection Cornet au Musée royal. Lima (Aces/a) montensis, 207. sp. PI. VII, fig. 35-38. Test mince. Taille petite; forme aplatie, oblique, inéquilatérale ; côté antérieur court, à contour à peu près rectiligne; côté postérieur dilaté, à contour semi-elliptique; bord palléal arrondi; crochets petits, pointus, opposés, un peu saillants sur le contour antérieur qui est presque en ligne droite de chaque côté, mais l'oreillette postérieure fait une saillie beaucoup plus grande que l’autre, sous un angle un peu plus ouvert. Surface dorsale peu bombée, séparée par un angle vif de la région buccale qui est excavée un peu en retrait sur le contour de la valve formé par cet angle; région anale excavée, s'étendant sur toute l'oreillette postérieure et isolée par une faible dépression rayonnante; ornementation composée d'une soixantaine de stries rayonnantes qui séparent des costules légèrement arrondies et lisses, persistant jusque sur l'oreillette postérieure ; l'excavation buccale paraît M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 71 complètement dénuée d'ornementation. Aréa ligamentaire triangulaire avec une fossette oblique et obsolète au milieu ; une dent latérale de chaque côté du bord cardinal, l’antérieure surtout bien marquée. Impression de l'adducteur postérieur en forme de haricot allongé ; bord palléal très finement crénelé. Dimensions. — Hauteur : 7 millim. ; largeur : 5,5 millim. Rapp. et différ. — Cette petite coquille est du même groupe que Z. Caillati Desh., mais elle a les oreillettes beaucoup plus saïllantes et l’aréa cardinale moins élevée; en outre, elle paraît avoir plus de côtes rayonnantes. Dans le T. III des Moll. éocén. de la Loire infér. (p. 17), j'ai rapporté au sous-Genre Aces{a deux Limes du Bois Gouët et j'ai ajouté que c’étaient les premiers représentants de ce groupe dans l'Eocène : il y a là une erreur, puisque Z. Caillati appartient évidemment au même Sous-Genre, caractérisé par ses oreillettes saillantes et par ses dents latérales. Toutefois Z. montensis s'écarte de L. Dwmasi par son ornementation moins fine et par son oreillette antérieure plus ossible ; elle a aussi l’aréa mieux marquée que ZL. hyphanta, du même gisement. Localité. — Mons, très rare, collection du Musée royal. Lima (Zinatulu) hexagonalis, r0v. sp. PI. VIL fig. 33.34. Test mince. Taille minuscule; forme gonflée, à contour irrégulièrement hexagonal, inéquilatérale, un peu oblique; côté antérieur court, subanguleux; côté postérieur plus dilaté, mais formant une ligne brisée par deux angles arrondis; contour palléal en arc de cercle court, raccordant les deux éléments rectilignes des contours latéraux; crochets gonflés, opposés et cordiformes, situés à peu près au milieu du bord cardinal et rectiligne sur lequel ils font une assez forte saillie, l'angle que fait ce bord avec les contours latéraux est plus ouvert du côté anal que du côté buccal. Surface dorsale très bombée au milieu, médiocrement déprimée sur les flancs, très légèrement excavée sur la région des oreillettes, dans la partie adjacente au contour déclive de part et d'autre du bord cardinal ; ornemen- tation composée de 25 à 30 costules rayonnantes et minces, séparées par des intervalles plus larges en avant qu'en arrière, disparaissant complètement sur le flanc buccal et sur l'oreillette antérieure, s’atténuant graduellement sur le flanc anal; les intervalles des côtes sont finement décussés, surtout sur la moitié antérieure de la valve par de fines lignes d’accroissement. Aréa ligamentaire peu élevée, faiblement squalène, avec une fossette médiane très étroite et peu profonde. Impression de l’adducteur peu distincte ; bord palléal crénelé par les côtes, un peu plus finement en arrière qu'au milieu; contour antérieur lisse. Dimensions. — Hauteur : 3 millim. ; largeur : 2,25 millim, Rapp. et différ. — Cette petite coquille se distingue de la plupart de ses congénères de l’Eocène, — et en particulier de Z. bulloides Lamk., du Lutécien — par son contour 72 M. COSSMANN. -- DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES nettement hexagonal et par sa forme moins étroite ; si on la rapproche de l’espèce cuisienne (L. analoga Wat.) on remarque immédiatement qu’elle est moins ovale et moins symé- trique ; au contraire, Z. tenuis Desh. et Z. Barreti Morlet, sont plus obliques et moins gonflés; quant à Z. Morlierei Wat., qui est aussi très oblique et pentagonal (au lieu d'hexagonal), son oreille antérieure occupe toute la largeur rectiligne du contour buccal, au lieu de la brisure qu'on remarque chez Z. hexagonals. Localités. — Mons (Puits Coppée), une seule valve gauche figurée, collection Lefèvre au Musée royal. — Puits Goffint, uue autre valve gauche un peu endommagée, collection Cornet au Musée royal. Perna inæquicrenata, #0. sp. PI. VII, fig. 40 45. Test épais. Taille probablement assez grande, autant qu'on peut en juger par les fragments recueillis qui ne montrent que les abords de la région du crochet, et dont le contour buccal est obliquement excavé suivant un arc de cercle à grand rayon. Surface ligamentaire garnie de crénelures perpendiculaires, égales à leurs interstices, et dont la largeur croît graduellement à partir des crochets vers l'extrémité anale. A l’intérieur des valves, la surface nacrée vient former sur le crochet une excavation bien limitée, contre laquelle aboutit le rebord buccal qui est séparé de l’aréa ligamentaire par une rainure étroite et profonde, prolongée jusqu’à la pointe du crochet. Rapp. et diffjér. — Moins quadrangulaire que P. Bazini Desh., du Thanétien, cette espèce montienne s’en distingue aussi par l'inégalité de ses crénelures ligamentaires. Quant à la petite espèce récemment décrite dans les sables thanétiens de la Vesle, P. Saadti, elle paraît plus ovale que P. ënwquicrenata, elle est moins pointue au crochet, et surtout son aréa ligamentaire est beaucoup plus élevée, eu égard à sa petite taille, ses crénelures plus allongées sont partout égales entre elles. Localité. — Mons (Puits Goffint), coll. Cornet au Musée royal. Pecten, sp. PI. VIL fig. 39. Je ne puis attribuer de nom spécifique à un fragment de valve supérieure, encore engagé sur la gangue et qui montre seulement des côtes rayonnantes, arrondies, très inégales, une plus forte de trois en trois; quelques accroissements sublamelleux traversent ces côtes, et l'on distingue en outre à la loupe de très fines stries transverses, excessivement serrées et régulières, qui ornent également les interstices des côtes. Cette ornementation M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLECYPODES 73 ressemble plus à celle des Janires qu'à celle des Chlamys, mais je ne puis rien affirmer dans l’état de conservation où est ce fragment ; il est seulement intéressant de noter que ses affinités sont plutôt crétaciques qu’éocéniques : il n’y a rien de semblable dans l'Eocène du Bassin de Paris, ni à Copenhague. Localité. — Mons, unique, collection du Musée royal. Ostrea montensis, 707. sp. PL VILL, fig. LIL. Taille moyenne; forme un peu irrégulière, inéquivalve, médiocrement allongée ; valve inférieure profonde, obliquement contournée, ayant le côté postérieur plus allongé et excavé, le côté antérieur largement arrondi; crochet droit, pointu; surface dorsale fixée par une assez large portion de la région aux abords du crochet, ornée de plis d'accrois- sement peu réguliers, qui se serrent beaucoup sur le contour postérieur et excavé ; — valve supérieure très aplatie, allongée, peu contournée, à crochet obtus, ornée d'accroissements sublamelleux, quoique peu réguliers. Impression musculaire ovale-transverse, non centrale, située vers le bord excavé de la valve inférieure. Aréa ligamentaire très angulaire, avec une large fossette médiane. Diünensions. — Hauteur : 60 millim. ; largeur : 40 millim. Rapp. el différ. — Cette coquille a une grande analogie avec 0. heleroclila Defr., du Sparnacien de la vallée de l'Oise : toutefois elle me paraît plus contournée et son crochet est plus élevé, son impression musculaire est plus transverse, située moins haut à l'intérieur de la valve inférieure. Elle n'est pas repliée comme 0. resupinala, du Thanétien, qui a d'ailleurs une forme moins élargie et moins contournée. Quand à 0. enaspecla, c'est une espèce dont la valve inférieure est moins profonde et plus élargie. (. #10ntensis varie peu, et il ny a aucune hésitation à réunir sous ce nom toutes les valves d'huîtres qu'on rencontre dans ce gisement qu’elle caractérise d’une manière très nette. Localité. — Mons (Puits Goffint), collection du Musée royal; Puits Coppée, collec- tion Houzeau au Musée royal. Nora. — Par suite d'une erreur de pagination du manuscrit, les espèces suivantes n'ont pas été imprimées à leur véritable place. Basterotia fallaciosa, #0. sp. PI. VIL fig. 48-49. Test assez épais. Taille très petite; forme convexe, ovale-tranverse, inéquilatérale ; côte antérieur plus court, plus atténué, arrondi en demi-cercle ; côté postérieur plus long 10. — 1908. 74 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES et plus large, également arrondi en demi-cercle; bord palléal presque rectiligne au milieu, se raccordant graduellement en courbe avec les contours latéraux; crochet assez saillant, médiocrement gonflé, prosogyre, situé aux deux cinquièmes de la longueur, du côté anté- rieur; bord supérieur déclive et presque rectiligne en avant, plus arqué et plus élevé en arrière du crochet. Surface dorsale lisse, peu bombée et presque aplatie au milieu vers le bord; région anale plus convexe que la région buccale. Charnière de la valve droite composée d'une dent tuberculeuse et saïllante sous le crochet, adjacente à une profonde fossette antérieure; nymphe obsolète, en retrait sur le contour antérieur du bord cardinal. Impressions musculaires peu distinctes ; impression palléale écartée du bord. Dimensions. — Longueur : 4 millim. ; hauteur : 3 millim. Rapp. et différ. — Épaisse comme une Corbule, cette petite coquille ressemble par sa forme à plusieurs espèces du Genre Basteroha, Sous-Genre Fulcrella; sa charnière répond bien à ce rapprochement, quoique l’échancrure du contour inférieur du bord cardinal, en arrière de la dent, soit moins marquée que sur la plupart des autres formes parisiennes. Ce n’est cependant pas un Sportella à cause de cette échancrure, et parce que le plateau cardinal n’a pas l'aspect aplati qui caractérise ce dernier Genre. Par sa forme inéquilatérale, on peut la rapprocher de B. oncodes Cossm., du Cuisien d'Héronval, quoi- qu’elle soit cependant moins gonflée, et que son crochet soit situé moins en avant. D'autre part. B. edentula Desh. (Poromya), d'Aïzy, a une forme plus inéquilatérale encore et son test est plus mince, B. Baudoni Desh., du Lutécien, a les deux extrémités moins inégales et le crochet moins saillant. Il n’y a, dans le Thanétien, aucune Fulcrella à laquelle je puisse comparer notre nouvelle espèce montienne qui s'écarte complètement des Baste- rolia s. s. et en particulier, de B. complanata Desh. Localité. — Mons (Puits Coppée), une seule valve, collection Lefèvre au Musée royal. Barbatia (Acar) scaberrima, #07. sp. PI. VII, fig. 1-3. Taille petite; forme déprimée, subrhomboïdale, inéquilatérale; côté antérieur plus court, un peu arrondi; côté postérieur obliquement tronqué, presque rectiligne ; contour palléal légèrement excavé au milieu, raccordé par un arc de cercle avec le contour buccal, faisant un angle arrondi avec le contour anal; crochet petit, non saïllant, prosogyre, situé au tiers de la longueur, du côté antérieur ; bord supérieur à peu près rectiligne de part et d'autre du crochet, faisant des angles très obtus avec les contours latéraux. Surface dorsale à peine bombée, déprimée au milieu, séparée par une côte saillante de la région anale et excavée qui correspond à la troncature du contour; ornementation composée de nombreuses côtes rayonnantes et inégales, plus serrées au milieu qu'aux extrémités, surtout aux abords de l'angle décurrent du côté anal, où il y a des écarts plus larges que les côtes; elles sont M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLÉCYPODES 75 traversées par des accroissements assez distants qui y forment des crénelures, perlées du côté antérieur, transverses sur le milieu du dos, tubulées du côté postérieur, principalement la dernière tubulure de la côte coïncidant avec l'angle anal, laquelle dépasse le contour. Aréa ligamentaire très étroite, ne portant que deux ou trois chevrons presque parallèles au bord cardinal qui est muni de dents sériales assez grosses, peu nombreuses (cinq en arrière, trois en avant), séparées par une interruption compiète sous le crochet. Impressions muscu- laires peu distinctes ; bords inégalement crénelés. Dimensions. — Longueur : 9 millim. ; hauteur : 5 millim. Rapp. et différ. — Cette espèce ne ressemble ni à À. lamellosa ni à A. Lyelh, de l'Eocène des environs de Paris ; elle aurait plutôt de l’analogie avec les jeunes individus d'A. scabrosa Nyst, quoique sa forme soit plus anguleuse en arrière, avec de véritables tubulures sur les côtes rayonnantes, du côté anal. A. Baudont Cossm., du Lutécien, a les côtes moins inégales, sur la région dorsale, que l'espèce montienne; enfin A. scw/plala est beaucoup plus finement ornée. Toutes ces coquilles font partie d'un groupe qui se rapproche beaucoup des Barbatia, mais que Gray a séparé sous le nom Acar (anagramme d’Arca), caractérisé par la forme déprimée des valves, par leur ornementation grossière, par leur charnière. Localité. — Mons (Puits Coppée), unique, collection Lefèvre au Musée royal. Trinacria distincta, #09. sp. PL VII, fig. 46-47. Taille très petite; forme convexe et carénée, trigone, inéquilatérale ; côté antérieur arrondi, côté postérieur rostré et pointu, bord palléal faiblement arqué et raccordé par un quart de cercle avec le contour buccal; crochet petit, pointu, un peu gonflé, opisthogyre, situé un peu en avant de la ligne médiane; bord supérieur faiblement convexe de part et d'autre du crochet. Surface dorsale légèrement bombée en avant et au milieu, limitée en arrière par un angle vif et rayonnant, au delà duquel la région anale est plane ou faiblement excavée vers le contour rectiligne du rostre; l'ornementation paraît nulle, cependant on distingue sur le dos quelques fins rayons, surtout en avant et également près de la carène, outre les stries d’accroissement très serrées quoique peu régulières ; la région anale parait complètement lisse. Charnière assez forte, arquée ou anguleuse sous le crochet, comportant, outre une minuscule fossette au milieu, deux séries opposées de cinq dents perpendicu- laires au bord cardinal, plus épaisses aux extrémités qu’au milieu. Impressions musculaires peu distinctes ; impression palléale écartée du bord. Dimensions. — Longueur : 3,5 millim. ; hauteur : 2 millim. Rapp. et différ. — Cette coquille est beaucoup moins convexe et moins gibbeuse, moins inéquilatérale aussi que 7°. éæquilateralis Desh., qui a vécu dans le Cuisien et le 76 M. COSSMANN. — DESCRIPTION DES PÉLECYPODES Sparnacien des environs de Paris ; elle porte des rayons qui manquent chez ce dernier ; mais surtout on l'en distingue par la forme de son rostre dont le contour est plus rectiligne, et par la saillie moindre de ses crochets ; enfin 7. distincla a une où deux dents en moins du côté anal, et les deux parties du bord cardinal font un angle plus ouvert. Il existe encore, dans le Cuisien, une autre petite espèce (7°. plesiomorpha Gossm.) qui est moins trigone et qui a le rostre beaucoup plus obtus que 7. distincta. La coquille montienne, quoiqu’à l’état d'unique valve, est donc bien distincte de toutes ses congénères de l'Eocène. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Lefèvre au Musée royal. Corbula (Ayina) Lefevrei, #07. sp. PI. VII, fig. 51-58; et PL VIII, fig. 19. Taille très petite; valve droite ayant la forme gibbeuse, analogue à un grain de millet, irrégulièrement arrondie, inéquilatérale; côté antérieur plus atténué, semi- elliptique; côté postérieur un peu plus long, plus dilaté et tronqué par un contour rectiligne; bord palléal arqué, surtout au milieu ; crochets petits, gonflés, élevés, proso- gyres, situés un peu en avant de la ligne médiane; bord supérieur déclive de part et d'autre du crochet, où même un peu excavé en arrière. Surface dorsale très bombée au milieu, quoique un peu déprimée vers l'angle qui limite l'excavation anale correspondant à la troncature du contour postérieur; plis d'accroissement assez réguliers, serrés, persistant jusque sur la région anale, plus effacés vers les crochets. Charnière de la valve droite comportant une dent cardinale antérieure, adjacente à une profonde fossette postérieure sous Le crochet. Impressions musculaires peu visibles; sirius à peu près nul. Dimensions. — Diamètre : 2 millimètres. Rapp. et différ. — Si on compare cette petite coquille ave C. muricina Lévesque, du Cuisien des environs de Paris, on trouve qu'elle est moins transverse, plus élevée et qu’elle s’en distingue par ses plis d'accroissement, par son angle et sa troncature anale. C. minuta Desh., du Lutécien, est encore plus allongé dans le sens transversal et est aussi lisse. C. Arnouldi Nyst, du Sparnacien, est beaucoup plus trigone et également lisse. Mais C. pseudopisuin est infiniment plus gibbeuse et munie de gros plis d’accroissement. Localité. — Mons (Puits Coppée), collection Lefèvre au Musée royal. wf Pat En -— — Sum. 1 oo à » - . — “ 4 tai = LL 4+ : PAR CN TURN dE LÉGENDE DE LA PLANCHE I PAGES, . Clavagella primigenia, Desh. . à = : : ; Grand. natur. 7 . Tellina Briarti, Cossm. . z ; é : : : : Gr. nat. etgross. 3/2. 12 . Tellina (Peronidia) montensis, Cossm. . - : ë : Gross. 5/2. 15 . Phacoides {Wiltha) contortus [Defr.]. . ; 5 : : Grand. natur. 14 . Teredo c/. modica, Desh. : - 5 ; : : ë Grand. natur. 9 . Phacoides (Here) Briarti, Cossm. . $ ; ; : 8 Gross. 2/1. 20 . Phacoides (Cavilucina) Duponti, Cossm. . ; : : : Grand. natur. 17 . Phacoiïides (Cavilucina) lamellicardo, Cossm. . : ; ; Grand. nalur. 18 . Phacoides (Recticardo) Rutoti, Cossm. . : : - ° Grand. natur. 18 . Phacoiïdes (Recticurdo) Dolloi, Cossm. . : : : : Gross. 2/1. 20 . Chama ancestralis, Cossm. . : , à - : : Gross. 5/2. 44 ne. Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. V, 1908. PIS Pholotypes et Photocollogrammes Sohier el Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. 1-10. 11-18. 19-24. 25-29. 90-55. 34-55. 56-59. 40-41. LÉGENDE DE LA PLANCHE II Phacoides montensis, Cossm. Phacoides {Parvilucina) Gorneti, Cossm. Phacoides (Parvilucina) nannus, Cossm Phacoides {Parvilucina) seminulum [Desh | Phacoides (Parvilucina) Pireti, Cossm. Martesia Rutoti, Cossm. Gastrochæœna Corneti, Cossm. Sphenia haudrugata, Cossm. Grand. natur. Gross. Gross. Gross. Gross. Gross. Gross. Gross. PAGES, 15 21 22 23 24 11 10 42 Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. V, 1908. 2 Phototypes et Photocollogrammes Sobier et Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. LÉGENDE DE LA PLANCHE . Corbis montensis, Cossm. . Corbis transversaria, Cossm. . Corbula montensis, Cossm. . Corbula Kæneni, Cossm. . Corbula (Cuneocorbula) semirugata, Cossm. . Corbulomya amphibola, Cossm. ÿ. Corbulomya c/. seminulum, Desh. . Corbulomya antiqua, Desh. ÿ. Sphenia Duponti, Cossm. . Sphenia excelsa, Cossm. 51. Gobræus (Psammotæna) c{. debilis |Desh.} . 55. Gobræus (Psammotzna) Duponti, Cossm. . Diplodonta symmetrica, Cossm. . Diplodonta tenuis, Cossm. IT Grand. Grand. Gross. Gross. Grand. Gross. Gross. Gross. Grand. Grand. Grand. Gross. Grand. Gross. natur. natur. 6/1. 3/1. ! natur. 3j2. 3/2. 4h. natur. natur. natur. 9/1. natur. 2/1. Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. V, 1908. 24 EME HO! Phototypes et Photocollogrammes Sohier et Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. 1-4. 5-10. 11-14. 15-16. 17-20. 21-25. 26-29 50-59. 50-38. LÉGENDE DE LA PLANCHE IV Diplodonta {Felaniellay Vincenti, Cossm. Cyrena Rutoti, Cossm. Prærangia minuscula, Cossm. Cyrena (Velorita) Pireti, Cossm. Meretrix ((allista) montensis, Cossm. Meretrix (Pilaria) Rutoti, Cossm. . : . Meretrix /Piluria) Duponti, Cossm. Meretrix /Pilaria) Pireti, Cossm. Cardium (Plagiocardium) tenuitesta, Cossm. . Cardium /Trachycardium) trifidum, bDesh. . Cardium (Loxocardium) Briarti, Cossm. . Sportella subædquilateralis, Cossm. 55. Hindsiella præcursor, Cossm. . Scintilla (Spaniorimus) capillacea, Cossm. 5-59, 60-63. Eryeina Briarti, Cossm. Pseuderiphyla longidentata, Cossm. . ÿ1. Crassatella montensis, Cossm. . . Crassatella excelsa, Cossm. . Gross. 3/2. Gr. nat. el gross. 5 Gross. 4/1. Gross. 2/1. Grand. natur. Grand. natur. Grand. natur. Gross. 3/2. Grand. natur. Grand. natur. Gross. 5 1. Gross. 3/2. Gross. 5/1 et 5/1. Gross. 52. Gross. 4/1. Gross. à/1. Grand, natur. Grand, natur, dé di né is! | 0 Mém. Mus. roy M HIST NAT Belg. — T. V, 1908. PICIM 6 Phototypes et Photocollogrammes Sohier et Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. 1-4. Crassatella montensis, Cossm. 5-11. Crassatella excelsa, Cossm. . 12-17. Venericardia Duponti, Cossm. LÉGENDE DE LA PLAN . . . : PAG Es. Grand. natur. L 48 Grand. natur. 50 Grand. natur. 82 Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. V, 1908. PV Pholotypes et Pholocollogrammes Sohier et Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. LÉGENDE DE LA PLANCHE VI PAGES, 1-5. Venericardia Duponti, Cossm. . . : : : : Grand, natur. 52 4-8. Venericardia erugata, Cossm. ; : : F ; ; Gr. nat. et gr. 2/1. 53 9-14. Venericardia Rutoti, Cossm: . : ; : : ’ ; Gross. 2/1 et 3/1. 54 15-16. Cardita dimorpha, Cossm. : ; ; : : À : Gross. 5/1. DD 17-21. Miodon semen, Cossm. : : > è : ù : : Gross. 5/1. 56 22. Unio subtruncatosus, Cossm. . ' à ; : : : Grand. natur. 57 25-29. Nucula montensis, Cossm. : : ; : : s Gr. nat. et gr. 2/1. 58 50-55. Nucula sinuatella, Cossm. : : : ÿ ë ; : Gr. nat. etgr. 241. 59 54-57. Leda rhamphidium, Cossm. > . : à 7 : ; Gross. 4/1. 60 58-59. Limopsis minuscula, Cossm. ; A : : : : 3 Gross. 6/1. 60 40-45. Pectunculus Duponti, Cossm. . à : : : 2 : Grand. natur. 61 45-51. Arca montensis, Cossm. . : : : : : : ; Gr. nat. etgr. 2/{ 62 Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. V, 1908. PIPAVII Phototypes et Photocollogrammes Sohier et Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. 1-5. 4-10. 11-12. 15-15. 16-19. 20-21. 29-95. 26-27. LÉGENDE DE LA PLANCHE VII Barbatia (Acar) scaberrima, Cossm Barbatia Rutoti, Cossm. Fossularca Kæneni, Cossm. Modiolaria (Semimodiola) cf. hastata | Desh.| Arcoperna gibbosula, Cossm. Crenella oblonga, Cossm. Arcoperna lithodomoides, Cossm. Modiolaria /Planimodiola) Vincenti, Cossm. . Lima Pireti, Cossm. . Lima (Limatula) hexagonalis, Cossm. . Lima /Aceslu) montensis, Cossm. . Pecten sp. ). Perna inæquicrenata, Cossm. Trinacria distincta, Cossm. . Basterotia fallaciosa, Cossm. . . . : : 0, Mytilus montensis, Cossm. 5. Corbula (Aginu) Lefevrei, Cossm. Gross. Gr. nat. et gr. 5/2. Gross. Gross. Gross. Gross. Gross. Gross. Grand. Gross. Gross. Grand. Grand. Gross. Gross. Gross. Gross. 3/1. o/1. 5/1. S 5/1. 8/1. 8/1. 5/1. patur. C1 naltur. natur. d/1. TR TOUT D © = 1 19 Mém. Mus. roy. Hist. Nat. Belg. — T. V, 1908. PI. VII Phololypes et Photocollogrammes Sohier et Cie Fossiles du Calcaire grossier de Mons. LÉGENDE DE LA PLANCHE VIII 1-11. Ostrea montensis, Cossm. . 12-15. Modiola c/. doläbrata, Desh. 16-18. Mytilus montensis, Cossm. 19. Corbula /Agina) Lefevrei, Cossm. Grand. natur. 15 Gr. nat. et gr. 2/1. 6à Gross. 2/1. 69 Gross. S/1. 76 Fossiles PI: Phototypes et Pholocollogrammes Sohier et Cie du Calcaire grossier de Mons. RL e CRE FAR HO : rar SU EE di : A SANTE fa , fs ” 1 a a Nr Pa 2e ns rs A SE Pi Pris DRE l'AS s. À ES “ee À $