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EN ( _—_—_—. ve Musee Eve ARTS TU UUY: 5 sn it PAL le CM & me an vês DRE NS ee AE ie LUS A éd PL A9" LME TERME RMI EU on W RE A AAA AAA PET "HET LA PR - A NES EEEE MAMAN AMIE PE Eee EM at 7 2 À AU 2 uen uv MOREL LE SÉCENEEN PTT VUS VUE Vérin VE PRÉCIS ANALYTIQUE DES TRAVAUX DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , BELLES-LETTRES ET ARTS DE ROUEN, Dspuis sa fondation en 1774 jusqu’à l’époque de sa restauration , le 29 juin 1803; PRÉCÉDÉ DE L'HISTOIRE DE L'ACADÉMIE. Fi FR oNk ob. HWITA JA Se CE mx dérrré t Fausé eo pat 2 Ne: Me es aus #_aa : à L) « * e 1 # Pa ve NH M FR, F RE x! CR es L 4 és 2e LT AU LA PS 4 “e 24 4 | jé REP eg RUN ONE e se DAIT 2 + eo à < 4 = es ra à : : Le ' ‘ ÿ ART n PEUT { \ , La OT | ; L 10n CE Ç H L d sd - » OL * À | v : : L F - + ” # , * : ATX f | F "ui: 4 l LI » _ L d me, Er”. À L 4 CES. d L | % Lou . + ) 6 i / e Its \ a#4 AA :Pde à gd ÿ 1 ne, +” : 4 nd, +. 1 A tr + FL: TRE d L1 D à "+ N s 1 N / | t - Lt à n . SM a y" D F , ne \ + e : ) (2 L 1: V 4 1 "1 r | Fi . ” " 1 PRÉCIS ANALYTIQUE DES TRAVAUX DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DE ROUEN, Dspvis sa fondation en 1744 jusqu'à l’époque de sa restauration, le 29 juin 1805; PRÉCÉDÉ DE L'HISTOIRE D£ L'ACADÉMIE ; Par M. GOSSEAUME, D.-M., MEmork& ET ÂARCHIVISTE DE L'ÀACADÉMIE TOME QUATRIÈME. 771 à 1700. ts LL: 7 At ROULCN, DE L'IMPRIMERIE DE Pr. PERIAUX, IMPRIMEUR DU ROI ET DE L'ACADÉMIE, ae. ‘rt + dE TE far cs) tre LC ua * mt 6 xÈT h à fre, 4 L CPET ES une Vs 2 Cu ti F7 Se Mgua Le ge À “2 Ai Fo 240. ve] é TR S U'EME DE L'HISTOIREÉ D E L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, DES BELLES-LETTRES ET DES ARTS DE ROUEN, DNS A SOU D'NSIC'OURIS Proxoxcé à la Séance de l’ Académie du 19 décembre 1817, par M. GossEAUME , en présentant à cette Compagnie le quatrième Volume manuserit du Précis analytique de ses Travaux , depuis janvier 1771 jusques et compris décembre 1780, 1: 4 See Rs J'ai l'honneur de présenter à l’Académie le qua- trième volume manuscrit du Precis analytique de ses anciens Mémoires, comprenant , ainsi que les précédents, une série de dix années, à dater de 17971 jusqu’en 1780 inclusiyement, Vous aviez daigné Tome IF, 1771 à 1700. A (C2) approuver, Messieurs, l’ordre que j'avais suivi dans la rédaction des premiers volumes , la raison et les motifs d'une juste déférence à vos intentions m’im- posaient la loi de ne pas m'en écarter dans la dis- position des articles qui composent celui-ci. En continuant l'espèce de revue des objets prin- cipaux dont l'Académie s’est occupée pendant ce decennium , nous la voyons diriger spécialement ses travaux vers les arts commerciaux : nous voyons M. d'Ambournay, soumettant à l’analyse tinctoriale une immense quantité de végétaux indigènes, im- primer à la laine des Eh PERTE À ÉMIS et brillantes, nous révéler le secret de nos propres richesses , et nous montrer que dans une infinité de circonstances nous pourrions nous affranchir du tribut que nous payons à l'étranger, Avant les tra- vaux de cet infatigable Collègue, la teinture sur le fil de lin était généralement réputée petit teint. Le premier , il fit voir à l’Académie ( séance du 18 août 1775) des mouchoirs de fil de lin teints en rouge. Les registres portent « que ces mouchoirs, » conformément au vœu des réglements sur cette » matière, avaient supporté le débouilli, et n’en » avaient pas moins conservé leur éclat ; nous avons » été nous-mêmes dans le cas de reconnaître, d’après » différentes comparaisons , que, du nombre de » ceux-ci qui ont été déjà travaillés et usés, tous » ont conservé une intensité de couleur et de tein- » ture bien antrement forte que ceux des Indes » qui ont subi les mémes épreuves et le même » use. » Ftaient présents à cette séance MM. David, de Couronne , d'Ambournay , Hébert , Lechandelier, Scanegaiti , l'abbé Bacheley , de la Folie. C'est ainsi que se préparaient les succès de nos chimistes (5) modernes ; et deux ans après , les registres de PAcadémie sont dépositaires de suecès obtenus dans le même genre de travanx et dans tontes les coulenrs par l'un de nos Collègues auquel l'art de Ja teinture a dans cette ville des obligations que je me plais à publier. M. de la Folie, inscrit au nombre de nos Callôgnes en1772, vint adjoindre ces talents à ceux de M. d’Am- bournay, son ami. On ni doit, 1° Des procédés ingénieux pour perfectionner la fabrication du papier blane. 2° Des vues économiques sur l’art de colorer la pâte des papiers teints, et de rendre la couteur solide. 5° Des améliorations à la méthole de brûler le soufre dans la fabrication de lPacide sulfarique , en faisant connaitre l'utilité d'y ajouter une quantité déterminee de sel de nitre. 4° Un procédé nouveau pour blanchir le basin, L'échantillon qu'it fit voir à la séance du 351 juillet effaçait, disent nos registres, les plus beaux blancs d'Hollande. Quel était ce procédé? Je ne vois rien qui l’annonce ; mais il était fort expédiif, et il serait bien singulier que notre Collègue eût deviné la méthode bertholienne long-temps avant son in- venuon. 5° Le vernis qu'il proposa en 1779 pour conserver le cuivre servant de doublage aux vaisseaux mérita l'attention du Gouvernement , qui ordonna qu'on en ferait l'essai pour le doublage d’une frégate neuve destinée à un voyage de long cours. Hélas ! une mort inopinée nous a ravi ce Confrère également aimable et estimable , qui ne se montra parmi nous avec le germe de tous les talents que pour nous faire sentir plus vivement sa perte. À 2 C4) ‘La chimie, à cette époque, semblait s’agiter dans les limites qui la resserraient , et chercher à agrandir son domaine. Rouelle, Macquer , Bucquet , de Morveau préparaient la révolution que Lavoisier e opérée. L'eau de la mer et plusieurs sources miné- rales furent analysées avec soin ; mais on ne s'en tint pas à des objets de pure curiosité: on chercha à se procurer de l'eau douce aux dépens de l'Océan ; on crut mème un instant avoir résolu ce probléme sans le secours de la distillation, et ‘par une simple filtration ; on combattit avec cha- leur pour la défense d’une illusion aussi douce, et l'évidence eut bien de la peine à déssiller des yeux trop agréablement fascinés (1). En tournant nos regards du côté des mécaniques, nous voyons cetie belle partie de la physique cul- tivée spécialement par MM. Scanegatti, David , de Cessart , etc. , etc. Ce dernier a communiqué à l’Académie plusieurs modèles de machines mgé- nieuses, parmi lesquelles la scie horizontaie des- tinée à receper les pieux dans les constructions hydrauliques ne tient pas la moindre place. M. David en simplifia l'appareil, en y substituant la scie cir- culaire ; mais la machine de M. de Cessart était en possession du succès le plus constant, et ne méritait pas de décheoir de la place que sa per- fection lui assure ; et la même qui a serv: à receper les pilotis du pont de Saumur et du pont de Tours, qui a été employée aux travaux importants du port et des bassins du Havre , est encore celle que l’on emploie sous nos yeux pour receper les pieux qui servent de base aux culées et aux piles du nouveau pont de pierre que l’on construit à Rouen. (1) Voir le 5° vol. , p. 132 el suiye (5) . Cet article nous conduit naturellement, Messieursy au rédacteur esümable auquel nous devons le Précis des Mémoires intéressants consacrés à la physique en général et aux mécaniques en particuker. M. Menume a bien voulu me seconder dans cette partie; c’est à sa bienveillance et à son zèle que je dois l'avantage de vous en offrir une rédaction aussi correcte que lumineuse, Il n’est personne parmi nous, Messieurs, qui ne sente combien il est diffi- cile de décrire une machine, et de la faire com- prendre sans le secours des figures. Mais le talent triomphe de tous les obstacles , et je préviens votre jugement , Messieurs , en observant que cette partie du recueil que j'ai l'honneur de vous présenter, et qui comprend un bon nombre de pages, est celle qui en forme le principal orne- ment. l’Académie appréciera sans doute l'obli- geance de notre aimable Confrère ; je le prie, de mon côté, d’agréer l'hommage solennel de ma re- connaissance. Les belles-lettres ne nous offrent pas un aspect moins intéressant, Indépendamment d’un grand nombre de nos Collègues, dont quelques-uns existent encore, mais dont jene pourrais louer lestravaux sans craindre de blesser leur modestie, je citerai des hommes connus par des ouvrages imposants, qui se sont dis- tingués dans la classe qui nous occupe, et qui, après avoir mérité notre admiration lorsqu'ils existaient , peuvent encore après leur mort nous servir de modèles. Non, les noms des Terrisse, des Ballière, des David ne seront jamais prononcés dans cette enceinte sans exciter d’honorabies souvenirs. A cette classe appartiennent encore M. l'abbé Auger, qui tant de fois embellit nos séances par la lecture de morceaux choisis de ses sayautes traductious de A 5 e Arte VA s A44le Fe y Cicéron , Démosthères, Isocrate , etc, M. Charles, qui souvent vous intéressa, Messieurs , par des dis- cours et pnrement écrits et recpirant la plus douce morale. {et homme de bien, également savant et modeste , fut, par son esprit conciliateur, un ange de paix à la campagne, qu’il se plaisait à habiter; magistrat intègre , 1} fot à la ville une des lumières et un des ornements dn barrean. La poésie, de son cûté, se présente ici avec de: titres bien imposants. Le P. Girault composait presque sous vos yeux sa version latine des fables de la Fontaine ; il vous en communiqua un grand non bre avant que den faire jouir le public, et vous ente: souvent, Messieurs, l’occasion d'admirer la fecondité du fabuliste latin, la docilité avee laquelle il écouta't les observations que l’on pou- vait Ini faire, et sa promptitude à reforger, pour parler le langage d'Horace, des vers qui semblaient moins régulièrement tournés, Maïs anssi vous avez remarqué que la comparaison de ses variantes rame- naït presque toujours aux premières idées de l’au- teur, et ajoutait à ses autres qualités le mérite très- rare d’une deféreuce sans bornes. Une mémoire fidèle, qui tenait en dépôt tons les poëtes fameux du siècle d'Anguste , lui donnait dans ces circons- lances un avantage précieux, et secondait sa fécon- dité naturelle. L'Eloge da P, Girault, composé par M. de Cou- ronne , et dont l'extrait fait partie de ee volume, ne laisse rien à désirer sur l'originalité et le mérite de cet auteur, bien digne par sa bonkommie d'être Je traducteur de La Fontaire, Me permetira-t-on d'y ajouter l'anecdote suivante ? & J avais toujours » aimé, me disait-il un jour, les Muses latines, et » je ue sais pourquoi les supérieurs de la maison pa as nt ts : . Sos. Res net en ot Éd Se tt É. cn à Éd S é , on Éd ts (79 » de l'Oratoire, où je demeurais alors, me nom- » mêrent professeur de philosophie. Par suite de » la même bizarrerie , ils avaient nommé professeur »” de rhétorique dans le même college un de mes » confrères, auquel la philosophie eût beaucoup » mieux convenu. Prié par lui de lai faire quelques: » vers qui pu sent lui servir de matériaux pour les » compositions de ses élèves, j'essayai de mettre » en vers quelques fables de La Fontaine ; elles » furent goûtées, et je me suis insensiblement engagé » dans ure version génerale....» A quoi tient le développement des talents ! M. Lemesle, ancien négociant, mélait aux finesses de l’apologue les doux accents de sa Muce facile, et l’employait à célébrer une profession qu’il avait honorée par sa probité, les douceurs de la vie cham- pêtre et les charmes de l'amitié. Trop pen de ses productions agréables sont demieurées au secrétariat des belles-lettres. J'ai eu honneur d'écrire à MM. les héritiers de M. Lemesle pour en réclamer au moins une copie, en leur indiquant et le titre et l'année dans laquelle ces divers morceaux furent lus à l'Aca- démie, et j'espère obtenir une réponse favorable, daus l'hypothèse que ces poésies se soient trouvées daus les papiers de sa succession. La négligence avec laquelle on remettaitaux secré- tariats de l'Académie la minute des Mémoires qui avaient été entendus à ses séances, négligence dont je me suis plaint bien des fois, est une des causes qui rendent si peu étendu le chapitre des poésies contenues dans ce volume. Ajoutons à ces motifs une considération générale qui n'échappe à per- sonne , c’est que, lorsque les hommes dirigent leurs trayaux vers les sciences exactes , il leur reste bien À # (8) peu de loisirs à consacrer aux productions brillantes de l’imagination. Après cet exposé, qui vous donne un fa‘ ble aperçu des travaux de l'Académie pendant les dix annees que ce quatrième volume embrasse en même temps qu'il sert à compléter son histoire, il ne me reste plus, Messieurs, qu’à déposer entre vos mains vos titres de gloire. 1ls eussent gagné sans doute beaucoup à être rédigés par une main plus habile, mais j ai osé defric her an champ qui meta échu par déshérence, et je ne vois pas sans plaisir arriver le terme de mes travaux, Puissent les productions de nos illustres devanciers exciter en nous, Messieurs, urie noble émulation ? Puisse ce nouveau témoignase de mon zèle me donner quelques droits à votre estime ! (9) PERTE 2° 9 PPS TOENE ES" DRNNSEU TERRE SLR DL DE 2 LUE TS SCENE TE TE NET SERRE TABLEAU des Membres composant l’Académie en 1760. M. le maréchal duc d'Harcourt, protecteur. Officiers en exercice, MM. De Cessart, ingénieur en chef des ponts et chaussées, direcleurs Gosseaume, docteur en médecine, etc., vice-directeur. D’'Ambournay , des Sociétés académiques de Lyon, Berne, Londres, secrétaire de la Socitté d'Agriculture, secrétaire perpctuel pour les sciences. Haillet de Couronne, de l’Academie de Caen, lieutenant général criminel du bailliage de Rouen, secretaire perpetuel pour Les belles-leitres, Rondeauux de Sétry , de la Société d'Agriculture , maitre des comptes, intendant du Jardin royal des Plantes. L'abbt Vrégeon, ex-curé de Salmonville-la-Sauvage, de l'Aca= démie de Clermont, trésorier. Académiciens titulaires, MM. Delaroche, D.-M. et doyen de MM. les médecins de Rouen. Ledanois, chimiste. Pinard, D.-M., professeur royal en botanique, de l’Académie de Dijon, de la Socitté d'Agriculture, Descamps, peintre du Roi, professeur de l’école gratuite de dessin, de la Socitté d'Agriculture , de l’Académie impériale franciscaine, de l’Académie royale de Peinture , Sculpture ct Architecture de Paris. L'abbé Terrisse, doyen du chapitre, de la Société d'Agriculture. (10) L'Ange de la Maltitre, chevalier de Saint-Louis. L'abbé Yart, censeur royal , des Académies de Caen, Lyon, etes Lecanu, opticien. Hoden , directeur des pompes de la ville. Ballière, chimiste. De Brienne, archevèque de Toulouse. Ligot, professeur de mathématiques. Dulague, professeur d'hydrographie. Poullain, trésorier de France. De Miroménil , de l’Académie de Caen , de la Socicté d’Agri- culture , ancien premier président, garde des sceaux, Gilbert, architecte, de la Société d'Agriculture. De Cuct, archevèque d’Aix, vétéran. De Normanville, de la Société d'Agriculture. Le cardinal de la Rochefoucauld, de l’ordre du Saint-Esprit, archevêque de Rouen, de la Société d'Agriculture. D'Ornay, procureur du Roi au bureau des finances, de l’Aca= démie de Caen. L'abbé Neveu, chanoine de la Ronde. Bacheley , graveur. Charles, substitut de M. le procureur général et avocat du Roi aux requêtes. L'abbé Deshoussayes, chanoine de la eathédrale, prieur de Letton , des Académies de Caen et Lyon. Léchevin, chirurgien principal de l’hôpital général. De Saint-Victor, eonsciller honoraire au parlement, président en la conr des comptes. Jadouille , sculpteur. David, D.-M., chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, de l’Acadt- mie de Chirurgie, de l’Enstitut de Boulogne. Thiroux de Crosne , intendant de la généralité de Rouen. Chef-d’Hôtel. Scanegatti, physieien. Godde, commissaire des guerres. Cr) L'ahbé Bacheley, chanoine du Saint-Sépunlere, correspondant de J’Académie royale des Sciences de Paris. Lepecq de la Clôture, D.-M., docteur régent de la Faculté de Médecine de Caen. Associés titulaires, MM. De Bréquigny, de l’Académie des Inscriptions, à Paris. Descroizilles, apothicaire à Dicppe. Budhor, professeur de mathématiques à Strasbourg. Le cardinal de Luynes, des Académies de Paris. Lcbas, graveur, des Académies de Peinture , etc., à Paris, Eizen, professeur de l’Académie de Saint-Lue, à Paris. Dumolard, à Paris. Pingré, chanoine régulier de la congrégation de France, de l’Aca- démie royale des Sciences, à Paris. Trochereau, à Paris. Delafaye, chirurgien, de PAcadémie de Chirurgie, à Paris. Bouin, chanoine régalier de Ja congrégation de France, corres- pondant de l’Académie des Sciences de Paris, à Saint-Lo. Wille, graveur, de l’Académie de Peinture, etc., à Paris. L'abbé Froment, chanoine et ancien principal du collége de Vernon. Le comte de Tressan , lieutenant général des armées du Roi, de l’Acadtmie des Sciences de Paris. L'abbé de la Chapelle, de la Société royale de Londres, censeur royal à Paris. Morand, chirurgien, de l'Académie royale des Sciences , à Paris. Raullin, D.-M., de l’Académie de Bordeaux, à Paris. Louis, secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Chirurgie, à Paris, Lemesle , négociant au Havre. Couture , de l'Académie royale d'Architecture , à Paris: De Vigsoy, architecte du Roi, à Paris. ( r2 y Pigal, de l'Académie royale de Peinture; ete., à Paris.. L'abbé Delacroix, de l’Académie de Lyon. Le P. Daire, célestin, à Paris. Pouteau, chirurgien à Paris. D'’André Bardou , professeur de l'École royale de Peinture, directeur perpétuel de celle de Marseille , ete. ; à Paris. Bomare , démonstrateur d'histoire naturelle à Paris. De la Lande, astronome, de l’Académie des Sciences de Paris. Le duc d'Harcourt , gouverneur de la province de Normandie, à Paris. L'abbé Bouillé, secrétaire des commandements de M. le maréchal d’Harcourt. Perronnet , premier ingénieur des pontset chaussées., à Paris. Toustain de Richebourg, lieutenant de MM. les inaréchaux de- France, L'abbé Auger, grand-vicaire du diocèse de l’Escar,, à Paris, Voiriot, peintre du Roi, à Paris. Forfait, ingénicur de Ja marine, à Brest. Associés libres, MM. Mme Dubocage, des Académies. de Padoue, etc. Marmontel, de l’Académie francaise, historiographe de France,, à Paris. “Chomas, de l’Académie francaise, à Paris. Macquer, des Académies des Sciences de Paris, Stockholm, eac., à Paris. Gaillard , de l'Académie des Inscriptions, à Paris. Cochin, écuyer, chevalier de l’ordre du Roi, garde des des= sins du cabinet du Roi, secrétaire perpétuel de l’Académie de Peinture , etc., à Paris. Houard , avocat , correspondant de l’Académie des Inscrip=- tions, etc., à Dieppe. Kecker, directeur géutral des finances, en Cour, (13) Adjoints n MM. Labbe Levasseur , curé de Fontaine. Pillore, chirurgien. L'abbé l'Allemand, vicaire général du diocèse d’Avranches. Marescot de Lisors, conseiller au parlement, avocat général à Ja cour des comptes. Rondeaux de Monbray, maître des comptes. Mustel, chevalier de Saint-Louis, des Sociétés d'Agriculture de Paris, Rouen, etc. Duval, horloger. Descamps fils, peintre. Dé Montholon, premier président du parlement. De Fontanes. Le marquis de Beuvron, lieutenant général de la province de Normandie. Lebrument , architecte. Mesaize , apothicaire. Associés à Adjoints, MM. Berryer, maitre des eaux et forêts à Paris. Michault, avocat. L'abbé Jacquin, à Paris. à Jamard, curé, pricur de Rocquefort. Patulo , de la Société royale d'Agriculture de Paris. Darnauld, à Paris. Fourray, hydrographe du Roi à Dieppe, L'abbé Guibert, à Dieppe. Ferrand, professeur à l’école de chirurgie de Paris, éenseur royal de l'Académie de Florence, à Paris. Groult, procureur du Roi de Pamirauté à Cherbourg L'abbé Clouet, à Madrid. C:4) Elie de Beaumont, de l'Académie de Bordeaux , intendant des finances de M. le comte d'Artois. De Marcenay, peintre à Parise Lemoine, avocat, archiviste du comtat de Lyon, de l’Acadtmie de Metz. Buchoz, médecin du feu roi de Pologne, médecin de Moxsreur. De Bordenave, professeur royal de chirurgie, de l’Académie des Sciences de Paris. Dreux Duradier, avocat. Rouxelin, secrétaire perpétuel de l'Académie de Caen. Monet, inspecteur général des mines, de la Socicté royale de Turin, à Paris. L'abbé Godescar , chanoine de Saint-Honoré. De Mentelle , inspecteur de l’école royale militaire, à Paris. De Sauvigny, officier de cavalerie, à Paris. De la Harpe, de l’Académie francaise, à Paris. Leclerc, D.-M. à Paris. Beauzte, professeur de grammaire à l’école royale militaire, à Paris, Restout, de l’Académie royale de Peinture, ete., à Paris. Oursel, procureur du Roi de la maitrise, à Dieppe. Lemire, graveur à Paris. Bonté, D.-M. à Coutances. Levallois, à Brest. Demachy, chimiste, de l'Acadtmie de Berlin, censeur royal à Paris, L'abbé Dicquemare, de l’Académie royale de marine, professeur de physique expérimentale au Havre. De Champeaux, chirurgien à Lyon. Le chevalier d'Angos, officitr au régiment de Navarre, corres- t pondant de l’Académie des Sciences de Paris. Philippe, de l’Acadëmie d'Angers, censeur royal, professeur d'histoire à Paris. Nonotte, de l’Académie royale de Peinture, à Paris, Maclot, professeur de mathématiques à Paris. (15) Duchemin de la Chënaye, lieutenant général civil et criminel, 4 Mortagne. D. Gourdin, bénédictin, ancien professeur d’éloquence. Marigues, associé à l’Académie royale de Chirurgie, major de l'infirmerie royale, professeur à Versailles, D. l'Abbé, bénédictin, à Paris. L'abbé Bessin, curé de Plainville. L'abbé Delisle, de l’Académie francaise, 4 Paris, Bellengé, de l'Académie royale de Peinture, etc., à Paris. Le comte de Laurencin, des Académies de Lyon, Ville- franche, etc. Parmentier, apothicaire, major des Invalides, à Paris. Pamard, chirurgien à Avignon. Leveau, graveur à Paris. Süe le jeune, prévôt du collëge de chirurgie, à Paris. Oberlin, correspondant de l’Académie des Inscriptions , des Autiques de Londres, bibliothécaire de l’Université, à Stras- bourg. ji De Bernitres, écuyer, l’un des quatre contrôleurs généraux des ponts et chaussées, des Académies de Metz, etc., à Paris. De Lassus, premier chirurgien de Mesdames , à Versailles, De Gaule , ingénieur hydrographe de la marine au Havre. De Querlon , de l’Académie de Marseille, à Paris. Romans de Coppier, de l’Oratoire, à Rouen. Court de Gcbelin , des Académies de Berne, de la Rochelle, Dijon, à Paris, De Vezou, écuyer, ingénieur géographe, historiographe et généa- logiste de S. M., à Paris. - De Mongez, chanoine régulier, de l’Académie de Dijon , à Paris. Cousin Despréaux, à Dieppe. Le vicomte de Toustain de Richebourg, major de cavalerie, de l’Académie de Caen, Des Essarts , avocat à Paris. Moutonnet de Clairfons, des Académies de Lyon, des Arcades, etc., à Paris. (16) Rotland de la Platitre, inspecteur des manufactures, des Acadé= mies de Paris, etc., à Amiens. Dagues de Clairfontaines ; des Académies d'Angers, etc, à Paris. Gueroult, professeur aux Grassins, à Paris. Aufray, des Académies de Metz, Marseille, à Paris. Bertholon de Saint-Lazare, des Acadëmies de Dijon, Marseille, Bordeaux. Associés étrangers, MM, Durocher, à Madrid, Délius, de l’Académie des Curieux de la Nature, 4 Erlang, Lyonnet , de l’Académie de Harlem, à la Haye, Mustel, à Amsterdam, Gentil, professeur d'anatomie et chirurgie à Londres, - Duperron, ingénieur des mines. De Maighen, chevalier de l’ordre du Christ, à Dieppe. Hill , intendant du Jardin des Plantes, à Londres. Neker, botaniste , de l’Académie de Manheim. L'abbé Grandidier , secrétaire et archiviste de l’église de Stras- bourg, des Académies de Bade, etc., etc,, à Strasbourg. Lisrs a tee (17) LisrTE des Mémoires présentés à l Académie ; el lus dans ses Séances particulières et publiques , depuis 1770 jusqu'en 1780 inclusivement. Nota. Les * indiquent les Mémoires que l'Aca- démie possède dans ses archives. DÉPARTEMENT DES SCIENCES, Auteurs, MM, Problème de Mécanique & one ou ss (Cheftd'Hôtel 17714 Essai sur la quadrature du Cercle * .... Oursel, Sur le Rameau ophtalmique nasal , et sur HOMOr ALES ces «où A octo ess seit se LAUTAUS Sur les Gaïnes musculaires * .,...:,,.: Aurau, Cavités synoviales Salah set os stat AUTHU, Pendule. nouveau * . ne se ce. ol GUESNON Muscades envoyées à l'Académie, ....., Dicquemaré, Compas à spirale Haas see ie bee Dicquemares IVature ét propriétés des Emplätres,.,.. Aurau. Arbres et Arbustes de pleine terre ; leur CUITE. evo eboh etes sessee ir. Rondeauxs Horloge à nouvelle équation ...:...,..:. Guesnon. Sur la Courbe de M. Fourneau, ...,,.. Poullain: Pétrifications vertébrales ..,........,,. De la Maltière. Additions à l'Horloge et au Pendule ci- HESSUS IN ee se sêle + ss 20 tes she ((UCSNONS Falsification du Savon blanc de Mar- SERIE ete ee escales, COUT: Sur l'Odorat, l'Éternuement , le Hoquet. Aurau. Tome IF, 1771 à 1780, B 771. 2772» (18) Utilité da Moxa contre les affections rhumatismales “.s.ssveossseocuessesne Éclipse du 29 avril*. nes rve Sur l'EÉther nitreux *..sessesvesesess Sur deux Boussoles qui affaiblissent réci- proquement leur actions....ssssssse Duplication du Cube. ...sss.ssssersse. Essai de Lecons familières de Pharma cie., tele. *e sonore nererrrvese Cause de l'ascension des Liqueurs dans Les tuyaux capillaires * .sssssesssssss Sur Le Bleu de Prusse *....s.svososes Réduction du Bois en marques, etc.s..» Barque insubmersible .,............4.. Éclipse de Lune, 24 octobre. .......rs Sur la Pourpre des Anciens +»... Moulin à vent, à godets...........: Sur les dangers de la Céruse dans le Gidre rec dette ste sple sis sisicie Affaissement de terres, à Honfleur..... Prolongation indcfinie du mouvement d'une Horloge à poids.................. Lignes proportionnelles entre deux lignes ZONES an eee es sletes oneles olefe eee € © » Papier de Taïti, rapporté par D]. de Bou- gainville.........ssss.ss.esssrese Sur l’évaporation de TG Mee-cosee cree Vices des Organes de la Circulation.... Sur un Vers marin, pourvu d'un suceoir à chaque extrémité ......s.ss..sss.e Essai sur les Lois rurales....,...ves.e JWachine pour tirer uniformément de l'eau d'un puits très-profond..,........... Pompe mue par Le vent , perfectionnée ... Auteurs, MM. Valentin, Dulague. Guesnon. Acad, de la Mar. Fourneaux, Lechandelicr. Poullain. Lechandeliers Gilbert. De Bernièrese D’Angose Neveu. Scanegatti, Consultation, Chef-d’'Hotel. Fourneauxs De la Maltière, De Marigues, che De Marigues, che Bacheley, D'Ornay. Scanegaîtie Scanegattis C19) | Arbres cultivés dans le jardin de 21. PS PO 12] dla 1: 0e SUP ÉNRENNERREE.| | es Danger du Cuivre en ustensiles de cui- GE cac 0 RTE COCO CURE A CE dE Plomb laminé ; ses avantages vevus.ete Machine à polir les Aiguilles. ..,....... Nouvel Instrument pour l'extraction des RULES AE C0 de ECHEC OMC Sur les Pieires de foudre... Nc... Sur le Bleu d'Argent du Commerce... Pèse-Liqueur. Dress se oleelee es ee Sur les Eaux de Bourbonne, Mémoire ER Uoomoconioote re ot auone Télescope den DDlIoee- ms rmecmseee Éclipse de Lune du 11 octobre. .. see Danger de la Céruse dans les Cidres.... Sur l'Art de parler. ID OMIO IDC CID AMONCS Velours de Coton, incarnat bon teint, en garence * s.ssresssenvserosesseese Divisangle*...ssssssssenersvesessee Feuilies et Graines de Thé du Paraguai.. Combien de temps la Rage peut-elle demeu- ren IUIenLe de se ses s eee sans es Duplicature du Cube. sssssssesssss. Efjets dangereux du Cuivre et du Plomb. Canal souterrain joignant l'Escaut à La DONNE eee etes eee sa sasiolelee elele Montre pleine de détails intéressants. .…. Eau saturée d'air fixe rss... Histoire naturelle du Thé , traduite de l'anglais... ss ssoesece ÆEzxpériences et Observations sur le Magné- PINTTERSS de sicie clefeloiele es atcle sin a sn ebeis Sur les Anémones de mersessssesssese Auteurs, MM, Ch. Mustel, Ch. Mustel, Sorel, Scancgatti, David, Bacheleye De la Folie, Scanesatti. Juvet, D.-M. De la Maltière, Dulagne. Martin, D.-M, Forment , ch. D’Ambournay, Delisle, mathém, Ch, Mustel, De Saint-Martin. Oursel. De Saint-Martine Godde , Cessart, Duval, Scanegattis Trochereau, De la Folie, Dicquemare, B 2 1772 1773 LE 1 2774 (20) Mouchoirs de Fil teïnts en rouge solide *. Sur le Mortier Loriot. .........s.re Etamage des Tuyaux de cuivre pour le service des Pompes.s.s.ssssssssus Sur Ta Tourbes. : 0er tbe tie seen das DURE OUTEURS se cree ee teens Améliorations du Papier bleu et blanc... Dachine électrique, portative......... Examen des Champignons RE TO Citons Îcthodé de tracer dans un Cylindre les cinq corps réguliers, elc............ Sur l'Ergot......sss.sessessssusss S. Pierre, S. Paul, figures de ronde-bosse. — La Religion, bas-relief........... Sur les Anémones de mer... .. sus... Becherches sur la Mémoire. …........... Levier particulier , appliqué à une Pompe. Sucre purgatif * ..ss..ssovouseoen ue Extraction en grand de l' Acide sulfurique, à l'aide du [Vitre * Sur la Mémoire des Enfants. .......... IVouveau Crible pour le Froment....... sense Pédicules de l’Angelica-Sativa, proposes pour remplacer le Thé... ...s.susese Blé frappé de la Foudre ; il est d’une pesanteur extraordinaire. ...sse.ssesss Diverses Pétrifications ........ us... Traitement des Hernies par les caustiques. Médaille d'Antonin, trouvée à dix pieds de terre, près du Havre... Utilité du Fumier de Vache pour la cica- trisalion des Arbres. su. octets Serres à Vitrages perpendiculaires . ..... Auteurs, MM: D’Ambournay. D’Ambournay. Quentin. Sellier. Dufay. De la Folie. Scanesatti. Pariwentier. Fourneaux, Parmentier, Jadouille, Dicquemare. Gourdin, Scanegatti. Lechandeliers De la Folie. D. l’Abbé, Harlay, Descroizilles, David, Scanegatti, Gautier, D.-M, Dicquemare, Sorel. Rondeaux, Aménilés chimiques, . us .sssussuse De la Foliea (21) Machine à Sur un anévrisme de l'Artère crurale*... repécher les Noyés: ...... Machine à récéper les Pilotis......... Sur diverses préparations chimiques SL EE IVouvelles expériences sur la pesanteur. . Thermo-Barometrele se sa te9ire de s.e à dde Sur le Vernis de la veuve Gosse et com- pagnie * .s.sssssssssossesss cesse Vernis qui doit préserver le Fer de la rouille tnfastesssascscep des ss ad Quadrature définie du Cercle sir vas De la courbure des Vaisseaux en vieillis- SARL Se Ne ste 018 de 0e sa aa SN AR crie IVouveaux Canons de mer *...sss.s... Loupe à l’esprit-de-vin *............. Madrépore agatisé. .....s.ss.s.ssse.. Observations d'un Homme mort de la Folie* Cause de la blancheur des Plantes privées du contact de la lumière*........... Observations sur les Cidres. .s.sss...... Acide vitriolique proposé comme engrais PS Préparation des Étoupes de-Lini...... Mines d'Alencon , contenant du Plomb. . Sur l'Étain soumis à l'action d'un Jeu OT 0 Conde SOC nAMET 8 Roue d'échappement , perfectionnée * ..….. Démonstration géométrique etat ete Sur la Botanique Mélslalsteriehe ee state elert Moyen d'améliorer le son de Georges- d'AMmhoisern'an c'ate else se de eo na a1e Sur la construction des INVavires*...,.... Clarriot des Pompes à Incendie , amélioré. Sur le Beurre de la Prévalaiss........ Auteurs, MM, Scanegatti. 27744 Sue le jeune, David. Bonté, D.-M. David, Scanegatti, ÂAnou, 3775 Robbergherr. Forfait, De Berniéres, De Perniéres, De Couronne, De Marigues. De Marigues. De la Folie, Jamard, Jamard, C. de la Verrerie. De la Folie, Oursel. Duval, Gosseaume. Anou. Forfait. Quentin Muloet 177$ L 776 (22) Sur une Trombe terrestre observée à la oulle dE. Vrtenetienente Pompes à Puits, amovibles à volonté... Machine pour faire des Rainures....... Crystallisation arborisée...........,.: Rouet à filer du Lin à deux mains....,. Auteurs, MM. Vincent. Quentin, Chef-d’Hôtel. De la Folie. Trisection mécanique * .,............. Chef-d’Hôtel, Probléme résalu {Si lidsle tetstere cie Boudors fils, Canal de Picardie * ses sosovess.s De Cessart. Aréomètre nouveau *. .ussssssossossve Appareil pour haler haut une Frégate du Scanegattie poids de 300 tonneaux *............ Forfait (Valeur et rapport des Nombres primitifs * Tremblement de Terre. ....ss..ssse.e Vernis pour le Fer.....,..........., Sur Le Fond de la Mer*........... Machine à battre les Indiennes*.....,.. Principes de la Peste et des Épizooties ke Sur les Anémones de mer... .........« Lettre pathologique. ................. Sur les suites des Nombres figures +..... Moyen de conduire à Paris les eaux de L'Fvette et de Bièvre. ....ssssressse Modèle d'Écluse * ( Voir le Mémoire por- tant 1777e soso ssessnssneueese Pompes améliorées.....ss.....ssssss Sur la Pesanteur. ss Mmoresée sera Prospectus de l'Histoire de la Touraine. . Traduction de l'Itinéraire de J, Ray... Corrections aux abords du Pont de Rouen. Sur le nombre de Trois........esve.e De l'Aubépine sur certains Poissons, .... Autruche femelle * ..,..sssssssssssree Blondeau. De la Folie. De Gaule. Scanegatti. Dantic. Dicquemare. Dhermont, D.-M. Perronnet, De Cessart, Thillaye. David, D. l’Abbé, Ballière. Scanegatti. De Mongés. Parmentier. D’Amnbournays (23) Barrière de sureté *,.,..ss.sssssssse Sur le Mortier des Romains, «eos... Basin blanchi par un procédé nouveau *... Cause de l'élévation des Vapeurs *...., Machine pour battre le Blé* ( Foir le Mé- moire portant 197%: Deocssossesssese Autre Wachine pour le méme USAGE sur. Pomme de Terre monstrueuse ..s.:.... Projet d'un Cours de Chimie.....,..., Examen analytique des Eaux minérales de Laigle.s.sssosssssesssesssesee Trisection de tout Angle.....,......, Rapport sur les Nombres figurés et ob- SENVES ele ao oisteie omis olerale es eleleivla le) 610 IVouvelle Cheminée ÉCOnOMIQUEr «sure Montre à Quantième*...s.sssss ss. Application de la Chimie à la Botanique, pour reconnaître les principes constilu= TENTE EOUM ET CEOSBONOOE DUO III Histoire naturelle du Paon.s......,.:.. Remède caraïbe contre la Goutte. « «.. 4 Elévation des Liqueurs dans les Tubes capillaires... «36 05 0e Machine pour la fabrication des Etoffes . « Sur les Marbres du Jubé de Notre-Dame. Ceintrement et déceintrement des Ponts. . Sur les Eaux et le desséchement des Vallées, Sur la scintillation des Etoiles fixes... Sur l'électricité et l'élasticité de l'Eau... Sur la fabrication de l'Huile de Vitriol.. Sur le Dortier des Romains. ..:....... Changements à faire au Pont de Rouen * (Au Mémoire ci-dessus 1777e Dore. Sur l'Opium RUE d'erreur ee lulolelelolo te tete Auteurs, MM, Groult. Duc d’Harcourt, De la Folie, Dufriche, De Cessart, Scanegatti, De Montholon, Théréde, D.-M, Oursel, Ballière, De Mongés, Duval. Gosseaume. De Limési, De Tressan, Paulet, Thérisse,' Perronnet. Sellier, Gourdin, De Monsés, De la Folie, Lafaye. De Cessart, Poullain , chire 1776 1997 5777 B778- (24) Auteurs, MM, Compas de Variation*............... De Gaule. IVouveau Four à Chaux, sessssse... D’Ambournays Coloration des Pierres eee s esse De la Folies Analyse des Pompes à Incendie *...... Thillaye, De la Matière médicale*.,....:+,4:.,. Gosseaume, Machine à filer la Laine ,..... ses. Scanegatti. Sur les Anémones de mer, ..:..:.:..., Dicquemare. Exploitation et emploi des Bois de ser- gice €: sic sit data stele ie RU ONE Aurore boréale...........:....:.. Vesou. Observations sur Les Cidres........... Mesaizes Circonstances qui exigent l'usage du For- CEpS vrrenseseseee ses Poullain , chirs Épreuve facile de la solidité de la couleur Liens te ccerececpiaisienst Del EolEs Usage du Forceps courbe *.,......,.:. Poullain, chire Sur les Observations météorologiques... De Monpés. Sur l'Eglise du Lieu-de-Santé......,.. Lebrument. Météore observé *.sseeresssescsses. Chef-d'Hôtele Catalogue des Plantes du Jardin de INarnGls melslelelslole css cle Elsieieteitte ce MANN OLettIElS (Probléme de Géométrie. …....ssss..... Oursel, T'einture solide sur Soie par le Sumac et La Herr céclecahes bal at uttreWDelanholies Instruments astronomiques *........se. Cavé, mathém, Contrevent de surelé..sss.ss.seeses.. Lebrument, Mémoire sur l'Indigo......,......... Me la Folie. (Théorie de la Teinture.......,....... De la Folie. Observation météorologique ........... De Mongés. Sur l'entretien des Chemins de traverse. . D’Ornay. Air fixe absorbé par l'essence de Téré- benthine,. : à soie nieiste(aioreieretete eat ae la FOR Coquillages incrusiés dans un Pavé de GTÈS verse senesenssesessenssee Scanegattie Rapport (25) Auteurs, MM, Rapport de la Circonférence au Rayon du CEFELE Te Ie ee «ose: de edelets er, LecpIDtée Savon de Térébenthine alcoolique *..... Mesaize, S'avon de Résine de Jalap....,....... Dejean, D.-M, Machine à laminer le Plomb.......,.. Scanegatti. GRALEMONSENLGUT ec dtsie velo old eve ose be 8 Decoppier, Thillaye. Sur le Fluide animal.ss.vessesesesese Gourdin. Jadouille, / Sur dla Tision dos. ssooes ee se esse. D'Aubermenil: Tuyaux de Toile pour les Pompes. .... Monument funèbre. .s.s.ssssssssssses Sur les Travaux de mer.....s..s.#.,. De Cessart. Fièvres malignes guéries par l'usage de INRIA En NAN e et elalelelelaiela state) o let aletelere een énee D',=Ma Dangers de Cantharides prises intérieure- TER saisies ele allie e ses e ce dialo sieled se L'LETEUCI; DM Tableaux malhématiques.............. Delisle, hydrogre Compas de Variation, à réflexion *..,., De Gaule. Boussole perfectionnée *......,.....+. De Gaule, Sur le récépement du Rocher de Quille- beufisssssssessssssesessssesesee anonymes Divisangle perfectionné....,..:....+.: Delisle, ÎVouveau Balancier de Pendule à Secondes, Grenier, horlogs Sur les Fosses d'aisance. s...sssee,e Parmentier. Phénomènes de l'Aiguille aimantée *.:.. Gourdin. Rouet à filer, dévider, retordre....... Scanegatti, Eclipse de Lune du #isosese Dulague. Microscope de Delbare..............+ Delaroche. Serrure de combinaison. s.....ssese..e Chef-d'Hotel, Pain de Pommes de Terre. ss... Godde, bus de la Pommade de saturne * ..... Poullain, chir. Hydropisie compliquée *........,..,.. Térède, D.-M. Art du Fabricant d'Etoffes de Laine, ete, Poiland dela Pla- tières Esprit ardent tiré du Laït de Fache*.,,, Godde, Bb 2 Ve] (26) Para-Tremblement *.s.sscsssosssssse Pain de Pommes de Terresssesssssses IVouveau Compas *esesssssssesssnse Causés ‘de la Pluie *. sous srooss Moyen de faire entrer les Vaisseaux de guerre dans les principaux ports de France 3". nteaiie siets.o ete 0 5 ne Moyens de subsistance en faveur du Sexe. Machine pour arroser les Préssssssssee Minéralogie normande eo... Éclipse de Soleil du 14 juin*.......e. Astroite silicifiée *..sssssssssssssese Combinaison savonneuse de Gayac et de SCORE. AIRIS LU FSU Sur un Empoisonnement...ssss.sssssss Divisangle......ss.s.sssssesssssee .Ramollissement des Os des iles, etc.*.. Doublage des Vaisseaux, en cuivre *... T'eintures obtenues de nos Végétaux indi- BÈNES vussssrsséésessssssetsssse Dose excessive de Sublime corrosif, avalée sans danger *s.sssssesessssessesee Cause de la Mort des Animaux foudroyés. Expériences fucographiques. ........... Crystallisations métalliques. .....:.... Bismuth minéralisé par le Soufre...... Description et usage d'un Trisecteur *... Brise-Silez pour les Routes ....,..... Cent guatre-vingt-quatre nuances de cou- leurs obtenues de nos Végétaux indi- LÈRES srsnnsonstessrsssseireessse Hauteur moyenne de la Seine à Rouen *.. Doyen de nettoyer Paris *....ss.sesse di 1 y. Sur les Sutures CAE Te Pet to de 2510167 0 Auteurs, MM. Bertholon, Parmentier, Gautier. Bertholon. Lebvre, ingén. Decoppier. Pouchet, Fouquet, chim. Dulagne. De la Maltière. Mesaize, De Marigues, Delisle, Gosseaume, De la Folie, D’Ambournaye Mortreuil, D’Ambournay, De Mongès. Mesaize, Chef-d’'Hôtel. De Cessart. D’Ambournay. Lemonnier, astr, Amfray. Mortreuil. (27) W'illemetia hieracioïdes....ss.sssess. T'rès-beau Jaune obtenu de la Fumeterre. . J'orme et usages de la Flüle chez les ARTS se des den soso teste ÎIVouvel Hydromètre. .....s....osssee Mine de Bismuth artificiel*.......... Nouvelles Expériences tinctoriales. ..... Amélioration des Prisons +..s....s.es Sur l'Opération de la Cataracte...s.... Accouchement d'un Enfant putréfié..... IVoyaux de Péches avalés............ Travaux au port de Dieppe.......... Juger en Mer la distance d'un Vaisseau. . Écluse de chasse du port de Dieppe..... Tour pour corroyer le Mortier*....... Annonce d'un Traité des Matières tincto- NIMES = senc cesse ets sestes Iachine Jumigatoire *......sssssss. Baromètre perfectionné *............. Jnclinaison de La Seine de Paris à Rouen. Fucographie , réclamation.............. Formation du Silex Je CPP Epidémie du Hawre................. Auteurs, MM. Willemet , bot. D’Ambournay. Gourdin, Scanegatti, Mesaize. D’Ambournay. Gosseaume. Jaymer, chir, Jaymer, chir, Jaymer, chir. De Cessart, Groult. De Cessart, Vauquelin. Rolland de la Pla- tière, Housset, D.-M, Lemonnier, Bouin et Lemon- nier, D’Ambournay. Bachéley , chan. Lepecq. DÉPARTEMENT DES BELIES-LETTRES. lota. Les Éloges ont un article séparé après les Poésies, Question grammaticale.............. Epitaphe no nsuvmibra seau AU Ce dissie re de JS LIEMDINE cases ssh etes ss Pallière. D'Ornay, Nonotte. Bb 2 1780. 17710 «772: 1773. 2774. 1775, - (28), Sur les Voyelles aspirées et nasales..,.. Sur l'Action de l'Orateur.......sr... Sur l'Artède traduire. . see ctettelaiele Sur la Colonade du Louvre, elc,..es... Application de la Chimie aux Arts... Discours de Rentrée» res eterss-ns se Essai historique sur Fénélon .......... Observations sur Londres... .......... Origine de la IVoblesse........,...... Les Délices du Genre humain. ......s.. L'Art d'étre heurentes. 0 se cles een Le Panégyrique d'Isocrate, traduction... Sur la Mort de Mg, le Duc de Bourgogne. Sur l'Amour de nos Semblables ........ Prospectus d'un Cours d'Éloquence an- RONDE mao 8 Ft do ASS Exercice sur l'Art poétique d'Horace. ….. -Votions grammaticales. .............. Traduction de la première Catilinaire... Févolution des Mœurse ss... Urilité des Aoademtes ess dense secs ee Panézyrique d'Évagoras , traduction. .... That el Albin Is ES Recent ue Première Philippique de D., traduction... dur l’Invention oratoire..... es... Tombeau trouvé, et Inscription. …....... Inscription pour la Salle des Spectacles. . Discours sur les Eloges.h...........: Der ESpri MAO riens se ao Vaciprise LS Ar MERDE ST EC -enct Moyens de ranimer l'Émulation*. io, T'emps où la Langue romaine était en usage. IVomenclature des Termes de Marine... Prospectus d'un Cours d'Eloquence grecque. Auteurs, MM. Forment, Gourdin, Auger. De Rochebin, De Machy. Lechandelier, De Clairfontaine. Mustel, Rouxelin, Gourdin, Auger. Bessin. D. l'Abbé, Auger. Gourdin. , Maclot. Auger, D. l’Abbe. C. de Laurencin. Auger. anonyme. Auger. Gourdin, D’Ornaye Yart. D’Ornay. Bacheley. Deshoussayes. D. l'Abbé. Auger, (29) Tombeau trouvé à Hénouville. ....ss..e Sacres des Rois de France. ...sssvsvee Mariages des Peuples anciens et modernes + Eléments de Grammaire. ss.sessseosess t Déclinabilité des Participes...... Sacre de Louis XVI... .so.soue La Charilé, Las-relief..s.s.sese Modèle d'un Enfant.,.......... Anti-Minerve des Gaules.......e Le Chimiste et l'Agronome*..... Précision du Style. .....s.sssss.sss.se Corneille , bas-relief......ss.s.seosee Paysage. ........sssssesssssessssee Traduction de Démosthènes , prospectus. . « Sur les Coutumes Anglo-IVormandes. +. Houard. ÎMelpomène et Thalie, bas-reliefs....... L'Homme malheureux rendu à la Sociéte.. Réjouissances du Roi boit*............ Précis du Droit des Gense.sesssrssre Sur la Sainte- Ampoule *.......ss.se. Sur les Mascarades ss eme secs Sur Pierre Dumoulin..s.sssssssesvse Dissertation critique sur Arislée....... Catafalque de M, le Duc deSaint- Aignan. . Discours préliminaire de l'Histoire de la NA LE MR D'OPOOTOPEE CUS CRIUEE Vie de Claude Frassen....vs.rssusee Abrégé de la Vie du P, Lecourayer... Projet d'enrichir les Pauvres, elc.. ÆAdoration de La Croix , modèéle.. LA Mibidu P, Laraméee dos. conso rs Sur quelques Auteurs de Picardie, . CRC ...… Auteurs, MM. Le Curé dudit lieu Decoppier. Decoppiere Froment, Froment, Gourdin, Jadouille, Jadouille, D. l'Abbé, De la Folies Yart. Jadouilles Bacheley. Auger. Jadouille, Decoppier. De la Maillar- dière. Decoppier, Decoppier, Toustain de Ri- chcboury. Dicquemare, Cousin-Despréaux Gourdin, Froment, Decoppier. Jadouille. Gourdin, Goôurdin, 1795% 1776: 1997 1797: 2778 3779 1780. (350) Æisipire de la Grèce... cescp-stupe Sur les Monts-de-Piélé.susesnc.meee Lois sur la Marine, conférence... ...... Thèse sur le Droit maritime. s......... Utilité des Arts relatifs au Des$in*.... Histoire générale physico-médicale de la Normandie, introduction. «...eossv.e Surun Livre rare, dissertation *.....,... Prolegomènes de Philosophie. .....ese. Sur l’Hisioire littéraire de Picardie. ...,. Prospectus d'un Journal de Lorraine et d'un Dictionnaire géographique de Bretagne. Sur la Profession d'Avocat..........: Sur un Passage de la Chronique de Voisy. Sur les Édifices gothiques...s.sssssss Sur le Maniéré en Peinture *.......... Histoire d'Omer Talon, .. corse coeee Divers Usages de la France.....,... ÆEssaitde (Grammaire... ose ve Sur l'Éducation des Femmes *...s.sos. Discours à la louange de Louis XF et Lions EXT RE ee eee sr cleete soie Sur l'Histoire de France de Fely...... Choix et Usage des Passions dans les MTS RnR SR Elie ner ele nacies -cials Extrait d'une Histoire abrégée d'Angle- LErrE se ss res aenesGees ce ses s%,,:'6)'« Vie de Hugues de Fouilloué.........e Ville découverte près Lisieux, en 1770.. Caractère des Productions dans les Arts. Éléments d'Histoire universelle littéraire. Traduction d’un Morceau de Tite-Live.. Wie de PA Hecquelesrissssssessssss + Auteurs, MM. Cousin-Despréaux Decoppier. Groult. Groult. Cochin. Lepecq. Houard. Langlois, Gourdin, Langlois. Houard, D. l'Abbé. Cochin, Gourdin. Laus de Boissy. P. Xavier, capuce Amfray. De Raptestin, Toustain de Ri- chebourg. Gourdin, Groult, profess, Gourdin, Hubert, ingén, Gourdin, anonyme. De Saint-Victor. Gourdin, C3) Auteurs, MM. Æducation physique et morale. ........ Gourdin. 1780. Anecdotes relatives au Parlement de Rouen, Danneville, Éducation paternelle. ......#......... Decoppier. Parallèle de la France et de l'Angleterre*. Amfray. Histoire d'Antoine Galland....,.,.... Gourdin, Sur l'Empire de l'Imagination et celui de PMR ANSD mue seen nest 000.se c'e « e TDÉCONDICES Catalogue du Cabinet de M, Lecat...,.. Observations criliques sur une Médaille.. De Saint-Victor. Vie du P, Lucien, capucin........,.. Gourdin, PO STE. Fragments du Poëme de la Navigation... Lemesle. : 17710 Pièces fugritives. ss vecosossssne ose Hortatio ad Juvenes ut Fontanum legant... Girault, l'ables traduites de l'Allemand. ....... Gourdin, Le Triomphe de la Vertu.......,,.... Lange fils. 1772 PE Re ee ame Ne ua She Lange fils. Idée du Sacerdoce, Poëme.........,. Quelques Morceaux imités de Perse et de TPTLTA OO MOTO OO MOTO O0 DOM ETC L'Ane et le petit Chien, Fable. ....... Traduction de deux Fables de La Fon- taine : Simius et Felis, et Pastor et Oves. Girault, Tombeau du Roi de Sardaigne. ee sets see GOUT: 177% La Vigne et le Lierre ; Le Paon, l'Enfant et la Foire... .s...sosssssssseesss De Machy. ÆRalon aux Enfers. eve uses ice ss ve. « De Mentelle. 1774. L'Origine du Prieuré des Deux-Amants.. Duval-Sanadon. 17950 Distique latin pour le Portrait de BI. de RMTOMENT Le ea dlesiue ce dessus use DENEZCUE., arf. T'ers français à la louange de ce Nagis- MD pe es ten pren ed role o 06.0 0 ee ds o.« De, VCZeUIS,, arte «775: «776. 2777e 1773. 1779 1780. : (5) Epttre à Corneille................. L'Ecolier et le Fromage ; le Ressort, Hhbles: "0% 57 00:30 0e cela cat L'Optique, Poëme.... ss... Traduction en vers latins du Sonnet de Desbarreaure » ose verse eco ee ue Mon Songe... .esssssssssssessesrssre Odes sur la Mer, sur des Arts... Epitre à un jeune Homme............. Les Montagnes......sessssssssssesse Le Cri de mon Cœur... La Linotte, le Buisson et la Rose ; l’Ecu- reuil et le Chat, Fables... .......ove Le Voyageur et le Philosophe, Fable... Le Voyageur et son Ami, Fable....... . Sur la Nature, Poëme.. ss. soon Sur le Voyage de l'Empereur d'Alle- MAGNE sers reresssesessssee de cute La Vertu à l'épreuvèés.....,.......0 Epitre à Franklin. ......s.sssssss..e Poëme à la louange de.............. A D. l'Archevéque de Rouen, nommé Cardinales rec reenereeteencetese L'Arbre nain, les Piseons, les Corbeaux ; la Tortue et le Scorpion, Fables. .... Conte allégorique........s..s.esss.s Traduction d'un Morceau de l'Iliade... Traduction de Caton d'Utique , d'Adisson, Quatre Fables ..... Sos Le VPœutde om RE LLA NM ME TENEE Énée et Didon PMAOMANCEr Lio e cb el Le jeune Enfant et son Ombre , Fable... Le Hasard et ses Guides ; Fable...... Le Peintre et les Rats, Fable.......e Auteurs, MM. Duval-Sanadou. De Machy. Saas et Querlon. De Fontanes, De Fontanes, De Fontanes. De Fontanes. De Fontanes. De Machy. De Couronne, De Machy. De Fontanes. De Machy, Yarts De Machy. M, de C. Groult , professe Guillemard. De Machy, Groult, profess, Danneville, De Machy. De Ma hy. De Machy. ÉLoces sr ÉLOGES RISTORIQUES. Eloge de M. Dufay , maître en chirur- gitrsss... Eloge dé M. Bréant........ Eloges de MAI. Botsduval , Dx- MS; : Ce (FE - Thibault, chirurgien ; Oran *....... Le] Eloge de M. Lecarpentier , architecte... Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Eloge Floge Eloge Eloge de A1. de M. de 21. de M. de M. de MH. de D. de I. de 1. de H. Aurèle...: Millet *... de M. Morand, chirurgien... de M. Saas, chanoine... ....... hs des se du Parlement de Rouen. .,....1 OC OC CODOL de M: aller Ts dù Belloy*......s... Lechandelier Dufiy VA ….. Fontaine. ... de Cideville ss... 0...e Model y ClCorors sers Pinant , official...,..:. CRE] + . pis ete8. be 2e de Bouville, président... de M. dé Saint-Foix.. du P, Girault,..: ets. ....... IVotice sur J. Rohault et Hugues Da- MIENS cp. Zloge Eloge Eloge Eloge Æloge Eloge Eloge de M. den LME. «3. de D. Lequieu, PA à de Jussieu. Tome IF, 1771 à 1780, du Chancelier de Llhépital..,... de M. de Vignéral du Sevray.. de M, Lemoine, peintres... de M. Hébert, peintre... ….... Auteurs, MM; D’Ambournay, Mutel, D’Ambournay, De Couronne, D'Arbournays De Couronne. Yart, Alexandre, De Couronne, De Couronne. De Couronne, D’Ambournay, De Machy. De Couronne. D'Ambournay. De De De De De Couronne, Couronne, Couronne, Couronne, Couronne, Gourdin, Danneville, D’Anbournay, De Couronne, De Couronne, Gourdin. Gosseaume. De Couronne, C 1971, 1772 17794 1780» (54) Auteurs, MM, IVotice sur les Ouvrages de M. Buchoz. otice sur Antoine Masson et Hyacinthe Doha ad se sie 2 TUE ON Gourdin, Votice sur M. d'Angerville.…. ere 2 -Gosstiume, Eloge de M. de la PBourdonnaye.,..., De Couronne. Eloge de M, Dreux-Duradier, ..:.... De Couronne. Eloge de M. Chardin , peintre....::. De Couronne. Eloge de M. de la Folies... D’Ambournay, Eloge de M. Lacroix rte. esse de ne D'Ambournay. RS > Comme (35) SÉANCES PUBLIQUES DE L'ACADÉMIE. Ordre des lectures ; prix décernés ; programmes des prix proposés. Prix décernés aux élèves des écoles D'anatomie , De chirurgie, De l’art des accouchementse De botanique, De dessin et de peinture, De mathématiques, D'hydrographie. Séance publique de 1771 (7 août}. Cette séance a eu lieu dans la salle de l'Hôtel-des Ville. Ordre des lectures, Discours d’ouverture , par M. de Maquerville, directeur. Rapports des Travaux académiques, par MM. de Couronne et d’Ambournay. Eloge de M. Dufay, par M. d’Ambournay, Réflexions sur la Traduction, par M. Auger. Sur l’Odorat , par M. Aurau. Traduction de deux fables de La Fontaine, par le P. Girault. Sur la Fégétation, par M. Mustel, C 3 (36) Morceaux du poëme de la Navigation, par M. Lemesle, Mémoire couronné, dont l’auteur est M. Gourdin- Prix académiques. Le prix proposé par l’Académie, et dont le sujet était de « déterminer dans les principes du goût ce » qui appartient à la nature et ce qui appartient à » l'opinion , pour en conclure jusqu’à quel point » un homme de génie doit s'accommoder au goût » de son siècle et de sa nation », est adjugé à D. Gourdin, bénédictin et professeur d’éloquence à Beaumont , en Auge. Programme du prix à décerner en 1772: « Une pièce de vers de cent cinquante à deux » cents vers ; le sujet laissé au choix des auteurs. » ÉLÈVES COURONNÉS. Æcole d’ Anatomie. MM. J.-B. Roguian , J.-B. Courant , Fr. Milhet, Fr. Leriche. Ecole de Chirurgie, Les prix remis à l’année prochaine, Æcole des Accouchements. MM. Gamard, Dieu. Access. , M. Bailhatre. Ecole de Botanique. MM. Gamard, Ferier, Bailhatre. 0377 Ecole de Dessin et de Peinture. | Dessin. MMS 7 Tubeuf , bréveté par le. Roi pour demeurer trois ars à Rome, D'après nature. Alix, Lesneur, de Bouil- lencourt, D'après la Posse, Noté de Nanteuil, Lerique. Classe de Dessin. Scelles. Access. , M. Piquenot. Ecole de Mathématiques. MM. Forfait, Leblanc, Jean. Access. , MM. Jacques, Isembert. Ecole d'Hydrographie. MM. Mabire, Allais, Forfait, Acces. M. Lépine. Séance publique de 1772 (5 août). Cette séance a eu lieu dans la salle de l'Hôtel-de- Ville. Ordre des Lectures. «Discours d’ouverture , par M. de Couronne. Comptes rendus des Travaux académiques ; par MM. les Secrétaires. Eloges historiques de MM. Beyer et Duclos, par M. de Couronne. Eloge historique de M. Bois- Duval, médecin, par M. d'Ambournay. [8 Me" (38) Fables, par M. de Machy. Dissertation sur la Pourpre, par M. l'abbé Neveu. Remarques sur les Satires de Perse et de Juvénal, par M. Yart, Satire sur le Luxe, poëme couronné ar un 4 - anonyme. ; Analyse du poème sur la Peinture, par M. de Couronne. Eloges historiques de MM. Dreant et Aurau, par M. de Couronne. Prix académique. Programme du prix ä décerner en 1773: « Le mécanisme de la secrétion des urines. » ÉLÈVES COURONNÉS. Ecole d’ Anatomie. MM. Dumuis, Douet, Bacon, Frécourt. Ecole de Chirurgie. M, Dumuis. Ecole des Accouchements. MM. Pequet et Bailhatre ex æquo. Ecole de Botanique. MM. Perrier , Thillaye, Caillouet, Bailhatre. Ecole de Dessin et de Peinture. Dessin d'après nature, MM. Lerique, Noté. D'après la Bosse. Lequeu, Selle. (59) Classe de Dessin. MM. Descours. Access, , M. Caussin. Foison , Vauquelin ex æquo. Architecture. Æ£Ecole de Mathématiques. MM. Leblanc, Bournisien , Laureau , caporal au régiment de Navarre. Access. , MM, Jean, Cousin , Levavasseur. Ecole d’Hydrographie. MM. Forfait , Laureau , caporal ; Bourgachart. Access, , M. Lequesne. Seance publique de 1773 (4 août). Cette séance a eu lieu dans la salle de l'Hôtel-de- Ville. Ordre des lectures. Comptes rendus par MM. les Secrétaires. Eloge historique de M. Carpentier, architecte, par M. de Couronne. Tradnction de la fable le Savetier et le Financier, par le P. Girault. ITéroïide, par M. le comte de Laurencin. Traduction de lapremière Catilinaire , par M. Auger. Le quatrième chant du poëme de la Peinture, par MN. Breant. Prix académiques. Le prix académique n’est point décerné: Programmes nou veallx : 1® « Quelles ont été les découvertes anatomiques GC 4 (40) » depuis le commencement de ce siècle, et les avan- » tages que l’art de guérir en a retire. » 20 &« Une Notice raisonnée des historiens anciens » et modernes de la Neustrie, pour servir d'intro- >» duction à l’histoire générale de notre province. » ÉLÈVES COURONNÉS. Ecole d’Anatomie. MM. Thillaye, Despicrres, Baron, Francourt. Ecole de Chirurgie. MM. Dumuis, Guerin. Ecole des Accouchements, MM. Dumuis, Guerin. Ecole de Botanique. MM. Coulon, Colombe, Buisson. pets de Dessin et de Peinture. Dessin d’après nature. MM. Selles, Noté. Access., M. Lequeu D’après la Bosse. Caussin , Siot. Aecess., M. Hubert, Classe de Dessin. Beijambe , Desrosiers. Access. , M. Chevillard. Ecole de Mathématiques. MM. Dumanoir , Bournisien, Loreau , Leyavasseur; àT Chatel. Ecole d'Hydrographie. MM. Loreau, Bouchard, Bournisien. (41) Séance publique de 1774 (4 août ): Cette séance a eu lieu dans/la salle de l'Hôtel-de- Ville. Ordre des lectures. Comptes rendus des Travaux académiques , par MM. les Secrétaires. Discours sur les Eloges, par M. Yart. Examen d’une Terre verte trouvée au Pont-Aude- mer, par M. de la Folie. Eloge de Marc-Aurèle, par M. Yart. —— de M. l’abbé Suas, par M. de Couronne. Prix académiques. Le prix de littérature est prorogé, Programme nouveau : « L'eloge du parlement. » ÉLÈVES COURONNÉS. Ecole d' Anatomie. MM. Despierres , Colombel, Gresset. Ecole de Chirurgie. MM. Baron, Hurel, Gresset. Access., M. Testu. Ecole des Accouchements. MM. Montreuil, Lefebvre, Hurel. C4) Ecole de Botanique. MM. Caillouel, Coulon ex æguo ; Lautour, soldat au régiment Dauphin. Ecole de Dessin et de Peinture. Dessin d’après nature. MM. Courtin, Sicot. P . Access. , M. Theveni. D’après la Bosse. Hubert. : Access., M. Durosier, D'après le Dessin. Benard , Aumont. Access. , M. Dumontier. Architecture. Granger. Access. , M. Houssaye, Ecole de Mathématiques. MM. Poincheval, Lejeune, Maillard. Access. , MM. Lebel, Peinetier. Ecole d’'Hydrographie. MM. Bourgachart et Lebouvier ex ægno; Caillouel, Lemetais. Access. , M. Hue. Séance publique de 1775 (2 août }. Cette séance a eu lieu dans la salle des Carmes. Ordre des lectures. Comp'es rendus des Travaux académiques ; par MM. les Secrétaires. Discours sur la Précision du style, par M. Yart. + mama + éutifté “ASS ft. (43) Eloges de MM. Millet, d'Alet, du Belloy , par M. de Couronne. Prospectus d’un Cours d’Eloquence grecque , par M. Auger. Eloge de M. Lechandelier, par M. d'Ambourpaye Le Ressort, fable, par M. de Machy, Sur l’Air fixe, par M. de la Folie. Récépage des Pilotis, par M. David. Prix académiques. Le prix sur les découvertes anatomiques , rem- porté par M. Lassus, premier chirurgien de es- dames. Les autres sont prorogés à l’année 1776. Nouveau sujet : « Les progrès des arts industriels à Rouen et ses » environs, sous le règne de Louis XV. » ÉLÈVES COURONNÉS. Ecole d’Anatomie. MM. Colombe, Bugle, Thillaye. Ecole de Chirurgie. MM. Broche, Lepère, Testu. Access., MM. Le- ‘febvre, Colombe. Æcole des Accouchements. MM. Lepère, Lefebvre ex æqguo ; Denicourt, Le- LEsStU Ex æquo, Ecole de Botanique. MM. Lefebyre, Bugle ex æguo ; Delaitre. C4) ÆEcole de Dessin et de Peinture, Dessin d’après nature, MM. Desrosiers, Picot. P , D'aprés la Bosse. D'après le Dessin. Peinture. Architecture. Access. , M. Lenouvel. Pichon. Access., M. Benard. Benard, Access., M. Allais. Alphonse Cousin. Buflet. Access., MM. Lorcières, Houssaye. Ecole de Mathématiques. MM. Maillard, Lucas, Yger, Ecole d’Hydrographie. MM. Lemetais , Poincheval ; Levieux, Delahaye ex æquo. Séance publique de 1736 ( 16 août ). Cette séance a eu lieu dans la salle des Carmes. Ordre des lectures. Comptes rendus par MM. les Secrétaires, Eloge de M. l'abbé Pinand , par M. de Couronne, —— de M. Dufiy, par M. d’Ambournay. —— de M. l'abbé Fontaine, par M. de Couronne. Les Montagnes, poème, par M. de Fontanes,. Sur une Autruche, par M. d'Ambournay. La Linotte, fable , par M. de Machy. C45) Sur l'Air, par M. de la Folie. Eloge de M. de Cideville, par M. de Couronne. Prix académiques. M. Danneville , conseiller au parlement, obtient le prix, dont le sujet était « l'éloge du parlement, » Programme pour 1777? « Une pièce de vers de cent à deux cents vers; » le sujet au choix des concurrents. » ÉLÈVES COURONNÉS, Ecole d’ Anatomie. MM. Guiet, Lebugle ex æquo ; Bayeux. Ecole de Chirurgie. MM. Lepére, Testu, d’Oranges. Access. , M. Le- bugle. Ecole de Botanique. MM. Delaitre, Henry. Ecole de Dessin et de Peinture. Dessin d'après nature, MM. Bellejambe, Dumontier, Access,, M. Bordin. D’après la Bosse. Allais. Access., M. Benard. D’après le Dessin. Lafosse, Lethier. Access., M, Bailleul. Architecture. Lequieu. Ecole de Mathématiques. MM. Bros, Foucher, Moisan. 4ccess., M. Thiefray. C46) Ecole d’Hydrographie, MM. Auzout, Leboursier, Levieux , Leconte, - Séance publique de 1777 (4 août ). Cette séance a eu lieu dans la salle des Carmes, Ordre des lectures. Comptes rendus des Travaux académiques , par MM. les Secrétaires. Application de la Chimie à la Botanique , pour reconnaitre les principes des Végétaux , par M. Gos- seaume. Sur les Marbres du Jubé de Notre-Dame, par M. Thérisse. Urilité des Arts relatifs au Dessin, par M. Cochin. Eloges de MM, de Rowille, de Suint-Foix , du P. Girault, par M. de Couronne, Sur le prétendu Enlèvement des Archives de la Cou ronne par Richard I, par M. Howard. Deux fables, par M. de Machy. Modèle et démonstration de Machines, par M. de Cessart. Prix académiques. Les précédents sujets sont prorogés. Programme pour 1758: « Quel moyen le moins dispendieux d'élever à la superficie de la terre Peau d'un puits de trois cents pieds de profondeur ? » = - U - 1 È { 1 4 | C47) ÉLÈVES COURONNÉS. Ecole d’Anatomie. MM. Levreux, Double, Pilon, Berger, Compaing. Ecole de Chirurgie. MM. Levreux, Berger, Bonnard. Ecole de Botanique. MM. Giros, Levreux ex æquo ; Pilon, Henry, Dauger , Guiet , Berger, Sellier , Alexandre. Ecole de Dessin et de Peinture. Dessin d’après nature. MM. Jacques, Pichon. | Access. , M. Bordin. D’après la Bosse. Lethier. Access., M. Bailleul. D’après le Dessin. Ferrand, Douin. Access,, M, Boël. Architecture. Dufay. Ecole de Mathématiques, MM. Lemoiran, Thieflray , Lebel, Ecole d'Hydrographie. MM. Rathiéville, Pigeon, (48) Séance publique de 1778 (5 août }; Cette séance a eu lieu dans la salle des Carmes: Ordre des lectures. Comptes rendus des Travaux de l’année académique, par MM. les Secrétaires. Eloge du Chancelier de Lhôpital, par M. Panneville, Théorie de la Teinture, par M. dé la Folie. 3 Eloges de MM. Lemoine et Hébert, par M. de Couronne. Laminoir pour le Plomb ; sa description , par M: Scanegatti. Eloge de M1. de Viguéral, par M. d'Ambournay. Deux fables, par M. de Machy. Phénomènes de la Lumitre, par M. de Mongès. Prix académiques, Celui relatif à l’histoire de Normandie est prorogé t2779" Nouveau programme : « Indiquer le moyen de récéper sous l’eau le » rocher de Quillebeuf, » ÉLÈVES COURONNÉS. Ecole d’Anatomie. MM. Girault, Pégon, Perger, Compaing, Henry, ‘Danger , Sellier. Access. , MM. Decaen, Leger et Boumare. Ecole € 49 ) Ecole de Chirurgie. MM, Girault, Mortreuil, Berger , Sellier, Com- paing. Accéss., MM, Danger, Henry. Ecole de Botanique. MM. Plé, Sellier, Bonamy , Delaunay. Ecole de Dessin et de Peinture. Dessin d’après nature. MM. PBenard, Bordin, Allais Access., M. Finars. D’après la Bosse. Douin, Access., M. Lacrique. D'après le Dessin. : Duchemin, Dacoudray, Access,, M. Aubert, Peinture. Picot, ärchitecture. Lequeu. Ecole de Mathématiques, MM. Lebel, Bros. Ecole d'Hydrographie. MM. Borget, Platner , Quibel. Séance publique de 1759 (4 août ). Cette séance a eu lieu dans la salle des Carmes. Ordre des lectures. Comptes rendus des Travaux de l’année académique , par MM. les Secrétaires. Tome IF, 17791 à 1780. D C5) Extrait du Mémoire couronné. Conte allégorique, par M. de Cessart. Réponse, par M. d'Ornay. Eloge de D. l'Abbé, par M. de Couronne. Découverte d’une ancienne Cité près Lisieux, par M. Hubert, Notice sur M, Bernard de Jussieu, par M: Gos- seaume. Sur la Peinture , par M. Cochin. Deux fables, par M. de Machy. Prix académiques. Celui relatif au récépement du rocher de Quille- beuf obtenu par M. David, inspecteur des travaux publics de Langedoc. Access., M. Motet. Celui relatif à l'histoire de la Neustrie prorogé jusqu’en 1781. Programmes nouveaux : 1° « Quels avantages procurerait à notre province » l'établissement des administrations provinciales? » 20 « Quelles sont les différences qui distinguent » la craie, la pierre à chaux , la marne , la terre » des os? » ÉLÈVES COURONNÉS, £cole d’ Anatomie. MM. Peley, Mortreuil, Dehors, Lenoir. Ecole de Chirurgie. MM. Mortreuil, Peley. Access. , M. Dchors, Ecole de Botanique. MM, Lemarchand, Dehors, Lepère, [ v (51) Ecole de Dessin et de Peintures Dessin d'après nature, MM. Allais. D'après la Bosse, Ducoudray, Planter. Access., M. Leman. D'après le Dessin. Delabrière. Access., M. Lecoupeur. Ecole de Mathématiques, MM. Bernage, Plainpel, Delabarre. Ecole d’Hydrographie. MM. Mulot, Hébert, Echagné. Séance publique de 1780 ( 2 août ). Cette séance a eu lieu dans la salle des Carmes, Ordre des lectures, Comptes rendus des Travaux de l’année académique, par MM. les Secrétaires. Eloge de M. de la Bourdonnaye. Sur l’'Imagination , par M. Decoppier. Couleurs obtenues de Végétaux indigènes, par M. d'Ambournay. Notice sur M. d’Angerville, par M. Gosseaume. Sur l'Education, par M. Gourdin. Travaux du port de Dieppe, par M. de Cessart. Eloges de MM. Chardin et Dreux Duradier, pac M. de Couronne. Ence et Didon , romance , par M. Danneville, D 2 (52) Eloges de MM. de la Folie et l’abbé Delacroix , par M. d’Ambournay. Sur la Machine de M. Scanegatti. Rapport. Deux fables, par M. de Machy. Prix académique. Remis à l’année prochaine. ELÈVES couURoNNÉS, Ecole des Accouchements. MM. Decaen, Peley. Access., M. Rain, Ecole de Botanique, MM. Lepère, Houssaye, Bouteiller, Ecole de Mathématiques. MM. Oursel, Dubosc, Bordin. £Ecole d’Hydrographie. MM. Dubosc, Hoden, Legrand. sr ES TINNIT Er EE —— SUITE DU PRÉCIS ANALYTIQUE DES TRAVAUX DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, DES BELLES-LETTRES ET DES ARTS D'EVR OU EN, DEPUIS SA FONDATION EN 1744. DÉPARTEMENT DES SCIENCES. dé SCIENCES MÉDICALES. x Histoire de la Guïne des Muscles ; par M. AURAN. ( Deuxième Mémoire. } Nos ne possédons dans nos archives ni le pre- mier de ces Mémoires offert à l’Académie en 1770, ni le second présenté le 15 mars de la présente année ; et ce Que je vais en dire est extrait d’un rap- port de M, ... sur les deux Mémoires. D 3 1771 [71e (547 « Cet ouvrage, dit M. le Rapporteur, a été pré- cédé d’un premier que M. Auran communiqua à l'Académie l’année dernière , et dans lequel l’autenr fit l'exposition des connaissances générales qui doi- vent servir d'introduction à l'histoire anatomique de toutes les gaines musculaires du corps hunrain, histoire que M. Auran sé propose de compléter. » Mais, pour bien entendre ce que nous avons à dire du second Mémoire , il faut donner une idée du premier. » L'auteur, après avoir exposé les connaissances des anciens anatomistes et des modernes pour mon- irer le point d'où il est parti pour perfectionner cette partie , fait considérer les imperfections des ouvrages que l’on a publiés sur cette matière, et les additions nombreuses dont il l’enrichit, Il fait une courte énumération des usages généraux qu’il auribue à ces enveloppes dont il porte le nombre à quinze, et qu’il distingue eu membraneuses, en aponévrotiques et en mixtes ; donne leur caractère , indique leurs propriétés, et passe à la description de la gaîne des muscles de la cuisse depuis le bassin jusqu’à la jambe. Il rencontre en chemin des parties qu'il faut détruire avant que de parvenir à la gaine; il la décrit, ét en expose les usages. Il termine son remier Mémoire par une remarque intéressante pour la perfection de l'opération de la hernie cru- rale étranglée, que la description d’un nouveau ligament qu’il nomme vasinal des vaisseaux cruraux lui a donné occasion de faire. » Dans le second Mémoire , et conformément au plan qu'il avait adopté pour le premier, M. Auran donne un extrait des ouvrages des auteurs qui Pont précédé, les apprécie , et montre les perlections qu'il y ajoute. Il tâche par-tout de bien désiguer (55) les rapports qui se rencontrent entre cette portion intéressante de l'anatomie et l'art de guérir, et se {latte d’en déduire des éclaircissements sur plusieurs points obscurs de la pathologie, et d'y trouver de nouvelles idées salutaires pour le traitement de plu- sieurs maladies. » 4 Avantages de la Cautérisation par le Moxa, princi- palement dans les douleurs rhumatismales et gout- teuses ; par M. VALENTIN. L'auteur de ce Mémoire commence par dénoncer les abus coupables que l'on a fait, dès la naissance de l'art de guérir; du cautère actuel comme remède: Il fait connaitre les lois sages qu'Hippocrate avait tracées relativement à cet agent très-puissant, et qui, par cette même énergie, pouvait , suivant Pemploi légitime ou inconsidéré qu’on en faisait ; produire les effets les plus utiles ou les plus dan- gereux, Tombé presque entièrement dans l'oubli, on voit, bien des siècles après, des hommes célé- bres dans la médecine opératoire, Fallope , André de la Croix, Ambroise Paré, etc., le préconiser de nouveau ; enfin, en 1755, l'Académie royale de Chirurgie de Paris proposer pour sujet de prix cette importante question : « Déterminer si le cautère » actuel n’a pas été trop employé par les anciens, » et trop négligé par les modernes: » « Les excellents ouvrages qu’elle a couronnés dé: montrent assez (c'est M. Valentin qui parle) que nous devons également éviter les excès des anciens, et bannir la timidité de ceux qui ont existé immé- diatement avant nous. » Les auteurs de ces Mémoires, chargés de traiter D 4 17710 V7 (56) une question générale, ne pouvaient pas s'occuper de chaque point en particulier, ce que les progrés de l'art semblent exiger. En effet, entrer dans le détail des maladies qui peuvent être guéries par le feu , de celles au contraire où il serait inutile et méme dangereux ; déterminer les espèces de celui- ci suivant les cas, ce serait éviter des échecs aux maîtres de l’art, donner un frein au charlatanisme, et assurer de très-grands avantages à la société. » Je sens combien un pareil ouvrage demanderait de soins, d'application et d'expérience ; en consé- quence , je me borne à ofirir sous un même point de vue les avantages qu’on peut retirer de la cauté- risation par le moxa dans les douleurs de goutte, et principalement dans celles de rhumatisme. » Nous ne suivrons pas M. Valentin dans les détails historiques relatifs au moxa, au grand usage qu’en ont fait les Egyptiens et les Chinois, et que ces derniers en font encore, aux temps où la pratique s'en est introduite dans l’Europe, de toutes les subs- tances végétales qui peuvent remplacer le duvet de l'armoise ; nous ne répéterons pas non plus Îles réflexions judicieuses par lesquelles l'auteur établit _que ce n’est pas par des qualités occultes , inhé- rentes à tel ou tel caustique , que ces divers agents opérent d’une manière si différente, mais par l'inten- sité plus ou moins grande du feu, la durée et la gradation de la douleur. Cette manière de cautériser, considérée comme un nouveau moyen de guérir, devait dès-lors âe- venir la proie des charlatans. L'esprit d'enthousiasme qui accompagne toujours les nouveautés donne un air de ressemblance à tous les cas ; on abusa ainsi d'un remède héroïque , et on le décrédita en l’em- ployant sans discernement et sans mesure. (57) Il s'est rencontré, enfin, des génies heureux qui, ne consultant que les faits et sachant apprécier chaque chose à sa juste valeur, ont rendu à l'humanité ces movens de se soulager dans des douleurs que nul autre remède ne pent calmer. Après avoir rendu hommage à ses laborieux de- vanciers, M. Valentin entre dans le détail de ses propres observations et de ses nombreuses expé- riences , desquelles il conclut : Que le moxa a souvent réussi contre les douleurs athritiques, mais que son efficacité contre les dou- leurs rhumatismales est infiniment mieux constatée ; Que plus le siége du mal est profond , plus le succès est équivoque ; Que, lorsque le principe de la douleur est véné- rien, scrophuleux , scorbutique , il élude le pouvoir du moxa ; Que , lorsqu'une ou deux mèches d’une étendue raisonnable ont été employées sans succès , il est inutile de tourmenter ultérieurement le malade ; Que le centre douloureux, souvent indiqué par Ja couleur terne ou jaunâtre de la peau , est le lieu d'élection pour l'application du cône ou de la mèche ; Que lon doit distinguer dans l'emploi de ce remède deux effets, l’un présent, l’autre consé- cutif : : Le premier, dépendant de la douleur ‘et de la puissance attractive du feu ; Le second, de la suppuration et de l’issue ouverte à la matière irritante, double point de yue également fayorable au moxa, | 1771 (58) ÆExtrait du Mémoire sur la formation des Ækcès du Foie ; à La süite des plaies de tête ; par M. FERRAND (1), Ce Memoire fut lu à la séance publique de l'Aca- démie royale de Chirurgie, et on pourrait demander pourquoi l'extrait s'en trouve-t-il consigné dans nos âctes. M. Ferrand avait été associé à l'Académie royale des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts de Rouen dès 1760 , et il est probable qu’il fut tenté de faire connaître à cette Compagnie un ouvrage qui Jui faisait honneur. M. Ferrand , après avoir posé en fait l'existence de ces abcès, et avoir appuyé son assertion par les autorités les plus respectables, examine les diffé- rentes opinions de Baillon, Willis, Barbette, Pou- teau, David et Pertrandi ; les réfute tour-à-tour, à la réserve du dernier dont il admet la théorie. « Il résulte, dit l’auteur de ce Mémoire, que le sentiment de M. Bertrandi mérite la préférence... L'Académie ne peut donc encore que s’applaudir de Vavoir adopté. Cependant, il ne faut pas se dissi- muler que l'exclusion de la sympathie des nerfs est le côté faible de la dissertation de M. Berirandi. Les vomissements bilieux, qui annoncent que l’es- tomac est coaffecté, prouvent que le foie l’est pareil- lemeni par l’action sympathique des nerfs qui influent nécessairement sur l’'inflammation qui précède les abcès du foie, » La sympathie des nerfs, connue d'Hippocrate, de Galien , d’Érasistrate, de Macrobe, admise par RE UNE, RER 0 SORENPMN A MEN (1) oir les Alémoires de l’Académie royaie de Chirurgie, C59) Barbette , Pigray et plusieurs autres, a été soutenue par M. Ristch dans une dissertation sur les abcès du foie , à la suite des plaies de tête. » 11 semble que la concomitance de ce moyen, lin d’affaiblir l'explication de M. Bertrandi, com- p'ète ses preuves, en donnant la solution des vraies difficultés que lon pourrait raisonnablement pro- poser contre le sentiment de ce célèbre chirurgien, eulevé trop tôt à l'anatomie et à la chirurgie, » De thermis Borboniensibus apud Campanos , Adum- bratum specimen praclicum , c’est-à-dire, Essai- pratique sur les Eaux thermales de Bourbonne , en Champagne ; par M. Juver, D.-M. de l'hôpital militaire de Bourbonne. Manuscr. f° corthä max. Cette dissertation se trouve indiquée dans le pre- mier volume de la France littéraire, édition de 1769, ce qui me fait présumer qu’elle a été livrée à lim pression , et ce sera pour moi un motif de n’en donner ici qu’un précis fort abrégé. Après une expo- sition assez détaillée des qualités physiques des eaux de Bourbonne , limpidité, légèreté, saveur , cha- leur, l’auteur ajoute qu’elle exbale une odeur sul- fureuse , quoique réeilement elle ne recèle aucun atome de ce minéral. M. Juvet passe ensuite aux propriétés médicales de ces eaux qu’il nomme miraculeuses, Portentosas; et après avoir protesté de son antipaihie pour les pavacées , il énumère les maladies contre lesquelles les eaux de Bourbonne ont eu des succès. Son cata- logue est fort considérable ; et de l’aveu des meil- leurs praticiens, elles mérnent des éloges. L'auteur de l’article Eaux minfrares du Diction- 1771. (60 ) naire des Sciences médicales range les eaux de Bour- bonne dans la classe des eaux thermales salines. « Cette eau, ajoute-t-il, a une saveur manifes- tement salée et légèrement amère. On y trouve des muriates de soude et de chaux , du sulfate de chaux, du carbonate de chaux, et une faible por- tion de substance extractive ; mais les proportions ne sont pas exprimées. » Leur température varie de 46, à Go+o , du thermomètre centigrade. » On dit que de vase adhérente aux parois des bassins qui la contiennent a une odeur faiblement sulfureuse. » * De tout ce que dessus, on peut conclure que nous n'avons encore des eaux de Bourbonne que des analyses incomplètes. Sur l’Anévrisme de l'Artère crurale ; par M. Sur Île jeuve, alors Prévèt du €Collége de Chirurgie de Paris. Ce fut M. David qui présenta ce Mémoire à l'Académie de la part de l’auteur , qui en même temps était son ami. « On appelle anévrisme (c’est M. Sue qui parle }) toute tumeur des artères occasionnée par la dilata- tion de leurs tuniques. On le divise en vrai et en faux. Dans la première espèce, il se forme une poche qui se remplit de sang et s'amplifie peu à peu. Dans la seconde espèce , il y a solution ce continuité dans les tuniques de l'artère, épanche- ment de sang dans le tissu cellulaire ou ailleurs... » Quoique l’anévrisme de l'artère erurale ne so pas absolument rare , la plupart des auteurs wen (Gt) pnt traité qu'en passant, en décidant qu'il était incurable. » M. Sue , en rapportant le jugement de plusieurs hommes de l’art, confirmatif de ce pronostic funeste, y joint l'observation de M. Lacombe d’une anasto- mose bien singulière dont on peut lire les détails au Journal de Médecine, t. 17, p. 262; l'artère cru- rale allait se perdre à deux pouces au-dessous du kyste, dans la veine du même nom, pour reprendre un pouce au-dessous son cours ordinaire. «Il est hors de doute que le seul moyen que l'on puisse tenter dans ces circonstances est la liga- ture de l'artère faite au moment de la rupture de la tumeur, et il est étonnant que des chirurgiens trop timides soient demeurés tranquilles spectateurs de la mort de leurs malades sans oser la tenter. » Nous ne suivrons pas l’auteur dans l'ex position des causes variées de cet accident malheureux, pour arriver plus promptement à l'exposition de son sen- timent sur la manière de le combatire. « La compression graduée dans l’anévrisme vrai peut être suivie d'un plein succès, sur-tout lorsque l'anévrisme a son siége à la partie moyenne de la cuisse , et qu’il ne fait que commencer ; elle peut même réussir dans l’anévrisme faux, naissant et peu considérable, » Mais la ligature est le moyen le plus assuré ; il est cependant nécessaire, pour que l'opération réussisce , qu’il se rencontre des artères collatérales capables, en se dilatant, de remplir les fonctions de l'artère oblitérée. » Ici, M. Sue se livre à des détails anatomiques sur les ressources que présente la nature , et dans les- quels nous ne le suivrons pas. Nous n'insisterons pas davantage sur la manière 1774: 1774 (62) d'opérer, parce que des procédés opératoires , qui pouvaient être moins connus lorsque M. Sue écri- vait, ont reçu depuis cette époque une publicité et la plupart des améliorations sensibles, M. Sue ne néglige pas d'indiquer les attentions propres à seconder les efforts de l’art et de la nature, la diète , les saignées répétées à propos, etc., elc.; détails nouveaux que nous ne décrirons pas davan- tage , parce qu'ils se trouvent consignés dans tous les traités modernes d'opérations avec les amélio- rations que la raison et l'expérience ont suggérées. Ces observations, au surplus, n’enlèvent rien au mérite du Memoire de M. Sue ; il est écrit avec méthode et avec sagesse, et annonce dans son auteur un praticien exercé et un écrivain judicieux, Féflexions théoriques et pratiques sur plusieurs Médi= caments chimiques ; par M. BONTÉ , D.-M. à Coutances. On doit distinguer dans ce Mémoire tout ce qui tient à l'observation et ce qui n’est que de pure spéculation. Ce qui tient à l'observation est précieux, quand il émane d’un médecin également instruit et bon observateur. Quant à la partie théorique , comme elle repose en entier sur des bases que la chimie pneumatique a complétement renversees, ce serait un travail stérile que de les reproduire au grand jour. M. Bonté semble admettre encore dans l’antimoine un principe arsénical. Sans doute ce minéral peut s’ailier avec l’arsénie ; mais redouter ce dernier dans l’antimoiue, diaphorétique lui-même, c’est étendre trop loin ses soupçons. ( 65.9»: M. Bonté revendique à diverses préparations mar- tiales des propriétés qu’on ne peut leur refuser sans injustice. La vertu stimulante que le fer possède, le coloris qu'il rétablit dans les pâles couleurs, les heureux eflets qu'il produit dans les langueurs de l'estomac et les affections causées par l'atonie le montrent sous ces rapports comme l’un des meédi- caments les plus précieux. C’est une conséquence de ces principes qu’il doit étre évité dans les aflec- tions où la chaleur domine et la tonicité est déjà fort exaltée. Réflexions sur le Sucre purgatif; par M. LECHANDELIER, Apothicaire. « Le sucre purgatif, qui a été décoré du titre de royal pour lui donner du crédit, est un de ces remèdes clandestins dont aucun auteur à moi connu ma donné une description publique ; j'en possède plusieurs formules, qui toutes se composent de subs- tances résiveuses unies au sucre, et la moins pur- gative contient une once de résine pour chaque livre de sucre. » On indique cependant la dose de ce sucre d’une demi-once à une once et demie, c’est-à-dire que l'on fait prendre à des enfants tendres et délicats jusqu’à seize grains de substance résineuse, dose visib'ement exorbitante et d'un danger évident. » M. Lechandelier propose ecsuite une formule infi- miment moins active, mais dont la scammonée est encorc l'agent purgatif. La difficulté de mêler exac- tement la résine et le sucre quand on opère en grand fera toujours préférer des formules particulières dans lesquelles la dose des substances purgatives soit d'teriminée pour chaque individu. 1774 1775. (64) C'est vraisemblablement l'inconvénient attaché à cette pratique qui a fait abandonner les poudres ; les tablettes et autres compositions purgatives. Observations anatomiques faites à l’Ouverture du Cadavre d’un Homme mort de la folie ; par M. de MariGuss, Chirurgien à Versailles , et notre Associé. « Le cocher de M. le C, de ..., âgé d'environ trente-cinq ans, fut conduit à l’infirmerie royalé de Versailles, en novembre 1774, pour y être traité d’un accès de folie dont il était attaqué depuis plu- sieurs jours...... Tous les secours lui furent vaine- ment prodigués, et ce malheureux succomba après sept semaines de maladie. L'ouvertare en fut faite en présence de médecins et chirurgiens instruits , et la tête fut le premier objet de cet examen. » Les téguments, loin d’être infiltrés, parurent d’une sécheresse extraordinaire ; le péricrâne plus sec, plus adhérent que dans l’état naturel. » Intérieurement, la dureméëre présenta les mêmes accidents ; ses artères étaient gorgées de sang ; ses veines étaient pareillement gonflées, et on observait à travers leurs tuniques que les colonnes de sang étaient souvent interrompues par de petites colonnes d'air, dont quelques-unes avaient jusqu’à trois lignes de longueur. » Le cerveau, coupé par tranches, présenta la mème sécheresse. Pressé avec le doigt, il se res- tituait aussitôt par sa force élastique. Chaque ven- tricule contenait environ une cuillerée d’eau. La cloison qui les sépare présentait à sa partie anté- rieure uue ouverture qui permettait au fluide de . passer (65) paster d'ûn ventricule à l'antre. Le plexus choroïde, fort volumineux, gorgé de sang, communiquait , de l’un et l’autre côté, par l'ouverture ci-dessus. » Les éminences nates et testés , et la glande pinéale étaient tellement confondues, que l'on avait de la peine à les reconnaitre... » Pour faire la démonstration du troisième ven: tricule, le manche du scalpel suffit ordinairement pour détruire la voûte ; il fallut employer le tran- chant, à cause de sa ténacité: » Le cervelet ; la moëlle allongée, la moëlle dé l'épine portaient le même caractère de sécheressé et de ténacité, ce qui s'accorde parfaitement avec la remarque du célèbre Meckel, que les cerveaut des personnes mortes de la folie étaient plus secs et plus consistants que les autres, 55 Nos ne suivrons pas M. de Marigues dans l’expli- cation qu’il essaie de donner de cet état, le rôle qu’il fait jouer an fluide ammal, etc , parce què dans une pareille exposition il se méle toujours beaucoup de raisonnements hypothétiques ; et nous passons à l'ouverture des autres cavitéss Ouverture de la poitrine. — « Lies poumons étaient fort volumineux , très-bleuätres et extrêmement gorges de sang, sans aucune adhérence. Le cæur et les gros vaisseaux avaient un diamètre plus çon- sidérable que dans un état ordinaire, et étaient pareillement gorgés de sang coagulé ; les cavités droites et les vaisseaux qui y correspondent étaient d’uné capacité beaucou p plus grande que les mêmes parties correspondantes. Du côté gauche , très-peu de sérosité dans le péricarde. Ouverture du bas-ventre, —» Cette ouverture noûs offritun épiploon très-maigre et très-petit ; l'estomac Tome IF, 1971 à 17804 E ‘ 2774 KL. DE 1 a (65) et le pancréas étaient dans un état naturel, mais le foie et la rate étaient volumineux et gorgés de sang noirâtre. » Les intestins gréles étaient logés en grande partie dans un sac membraneux , elliptique et flottant en sa partie antérieure, lequel, s'étendant de l'hypo- coudre gauche à lhypogastre , avait ses attaches latérales aux vertèbres lombaires et au sacrum; recouvrait la vessie et une grande partie des intes- uns: il paraissait formé au dépens du mésocolon, et composé d’une double membrane formant une cavité qui eût pu contenir deux pintes d’eau , et renfermait au plus un verre d’une liqueur un peu laiteuse. » Cette singularité, au surplus, et ce sont les con- clusions de l’auteur, ne paraît pas avoir influé sur l'état du sujet de cette observation ; et les désordres du cerveau sont une cause infiniment plus probable de la maladie à laquelle il a succombé. » De la Cause matérielle de la Peste et des Épizooties ; par M. Dawric, « Il serait sans doute très-important de connaître Ja cause matérielle de la peste, quoique des savants d’un grand mérite pensent que l’Europe soit délivrée pour toujours de ce fléau terrible, qui de 1006 à 1680, a été cinquante-deux fois épidémique dans toute l’Europe. Mais l'impossibilité de voir reparailre cet ennemi formidable du genre humain est encore loin d’être démontrée ; et ne doit-on pas regarder comme un diminutif de Ja peste les fièvres puvrides, malignes, épidémiques ? Les épizooties, d’un autre coi# deviennent de jour en jour plus communes. (67) 14h N'y a-{=i] qu'un mode unique d'infection ? on le principe délérère a-1-il diverses manières de se communiquer? On a beaucoup écrit sur cette ma- tière, qui n’est pas à beaucoup près éclaircie , et' l'observation seule a le droit de nous instruire et de diriger nos pas. Dans les hommes mores d’épidémies, comme dans les animaux morts d’épizooties, on Wouve COons= tamment dans le canal intestinal des traces d’inflam mation , de putridité, de gangrène, et lon voit rare= ment que cette dernière s’étende à d’autres parties, à moins que ce ne soit par dépôt critique. On trouve presque toujours dans le premier estomac des bêtes à cornes des aliments arides et desséchés ; dans Île troisième , une masse alimenteuse durcie par lardeur du mal, et connue sous le nom de gé'eau; dans le quatrième, une matière jaune infecte, semblable aux excréments, » On voit la vésicule du Gel distendue par une bile noirâtre souvent caustique, dénaturée au point de faire eflervescence avec les acides ; on y ren* contre des calculs biliaires, des vers, etc. » Ces faits et plusieurs autres me paraissent prou- ver que le principal foyer de cette terrible maladie est dans le canal intestinal, et que les sucs diges- tifs sont les premiers infectés. » Nous he suivrons pas M. Dantic dans l'analyse chimique de la salive, du suc pancréatique et autres, et les conclusions physiologiques et nosologiques qu'il en déduit ; on sait combien peu il faut compter sur de pareilles inductions. La pratique du docteur Lettrom , qui dans ces circonstances prescrit le vin , les acides, le kina ; les plantes acescentes, les fruits aigrelets, est celle que M .Dantic adopte, Rz76, (68 ) « Le plus grand nombre des végétaux contient beaucoup d'acide, qui s’y trouve dans le double état de concentration et de volatilité. La partie vola= tile a d'abord été connue sous le titre d’air fixe, et le célèbre Priestley est le premier qui l'ait reconnu pour un acide. » Le succès de ces moyens administrés contre les maladies putrides conduit l’auteur du Mémoire que nous analysons à ces conséquences : Qu'il y a qu'une seule cause des maladies putrides, malignes , épidémiques et des épizooties, l’alkalescence des sucs digestifs. Non-seulement un levain contagieux peut pro- duire cet effet, mais aussi tout ce qui tend à dé- pouiller les sucs digestifs de leur acide, une nour- riture alkalescente , des végétaux épuisés de leur acide par une trop parfaite maturité et par d’exces- sives chaleurs. La maturité épuise les végétaux de leurs principes salins. La fougère, en parfaite matu- rité, ne donne pas le quinzième de son poids d'alkali Exe, et avant cette maturité elle en fournit jusqu’au tiers de son poids; de là Puuilité du régime végétal durant les grandes chaleurs, et l'importance de favo- riser la culture des choux, des navets, des carottes, des pommes de terre dans les temps de disette. La boisson ne favorise pas moins cette cause per- yicieuse, et On w’a que trop d'exemples des effets désastreux des eaux stagnantes, corrompues, du danger d’entasser les animaux dans des écuries basses, mal acrées , remplies de fumiers à demi- putrélés, Un autre moyen de communication de la conta= gion est l'inoculation de ses miasmes par des bles- sures et par voie d'absorption, L'auteur en rapporte un exemple notoire. (69 ) Ilexpose letraitement auquel il soumit ses chevaux, vaches et bœufs pendant une épizootie meurtrière. « Je pris le parti, 1° de ne pas faire entrer ces ani- maux dans les écuries ; 2° de séparer les bêtes saines des malades ; 5° de faire prendre chaque jour à chaque bête malade une pinte de bon vinaigre, dans lequel on avait fait dissoudre une once de sel de nitre ; 4° de leur donner pour boisson de l’eau fortement blanchie avec la farine de seigle et Le petit Jait aigre ; 5° de donner aux malades qui témoi- gnaient quelque envie de manger, de l’herbe très- fraiche ; 6° de passer un séton mobile au fanon de chacun, et par ce procédé ( ajoute M. Dantic) je sauvai un grand nombre de ces animaux malades. » Quant aux bêtes saines, 1° on les tenait jour et nuit au grand air ; 2° on leur passa un séton ; 3° on leur donnait le vinaigre et l’eau blanche ci-dessus ; 4° on les conduisait dans des pâturages où l'herbe était tendre ; 5° on les abreuvait dans l’eau courante ; 6° on les baïgnait tous les jours, ou au moins on les lavait ; 7° on les préservait du soleil ardent, sans toutefois les enfermer ; 8° enfin, on les faisait tra- vailler lésèrement , et ces précautions eurent le plug grand succès. » Le quinquina, à la dose d’une livre chaque jour, en décoction , pour chaque bête malade, est un secours puissant ; mais, continue M. Dantic, « comme cette écorce est fort chère, on peut la remplacer par l'écorce du chène, du frêne, de l’éerable, qui con- tiennent à-peu-près les mêmes principes. On peut également substituer à la farine de seigle celle d'orge , d’avoine , de sarrasin, de maïs, de millet, de pois, de haricots, de féves de cheval, de pommes de tetre ;. comme , à défaut de petit lait aigri, on peut employer le vinaigre, le suc d’oseille, erc. E 3 1776 Y776: Co) » Pendant que les bêtes furent dehors , je fis net- toyer les écuries, laver les crèches, les murailles et les harnois. De deux jours en deux jours, on arrosait les écuries, on les parfumait de temps en temps avec le génièvre. » Au mois d'octobre , le froid se fit sentir, les bêtes rentrèrent et la maladie ne se fit pas sentir de nouveau. » J'aurais pu retrancher de cet extrait toute la partie théorique dans laquelle une imagination un peu féconde peut se donner carrière, parce qu'il est « des termes où la raison doit s'arrêter. Ultime quoque » metaphysicæ, et primæ physicæ causæ medicoinves- » tigatu necessariæ , utiles, vel possibiles non sunt. » Boerh. Inst. méd. (28). » J'ai cru, cependant, devoir exposer très-brièvement les idées de l’auteur sur la cause d’une maladie formidable qu'il paraît avoir observée attentivement, et contre laquelle il proposa des secours utiles et couronnés par le succès. ee —— æ Sur l'utilité d'une Analyse méthodique des Fésgétaux ; : 7 5 par M. GossEAUME. ‘L'étude des plantes n'offre de véritable intérés qu'autant que l'on peut y joindre la connaissance de leurs propriétés dans la medecine et dans les arts. Dépourvue de cet avantage, elle ne peut que satis- faire la vauité du fleuriste , alimenter la curiosité du paturaliste qui étudie les phénomènes de la végéta- tion, ou devenir un objet de. spéculation pour um cultivateur. Malheureusement , cette partie si intéressante de! lüistoire des végétaux est encore la plus négligée, 1 (70 Des régions les plus éloignées on nous apporte d’abon- dantes moissons de plantes nouvelles; les collections et les jardins de botanique se multiplient, et nous ne sommes pas beaucoup plus avancés qu'aux siècles de Calien et de Dioscoride , relativement aux vertus qu'elles possèdent. ,,..,...: 4... J'ai indiqué dans un autre Mémoire les avantages que, sous ce rapport, la chimie peut rendre À la médecine, et combien il serait digne des chimistes de nos jours de diriger leurs travaux vers ce but utile. Ce travail, au premier coup-d'æil, paraît effrayant; mais, en considérant que les plantes d'une même famille vraiment naturelle possèdent des propriétés analogues, on voit la carrière se raccourcir, et on peut en mesurer l'étendue avec plus de sécurité. On consultera utilement à cette occasion la belle préface que M. Adanson a mise à la téte de ses Fumilles des Plantes, quoique à vrai dire il ne faille pas toujours adopter ses assertions sans en discrter la valeur. « C’est plutôt à l’analogie botanique qu'il » faut s’en rapporter , nous dit-il, pour constater ces » vertus. » Cela peut être vrai, s'il n’est question que de l'analyse par le feu, qui dénature, qui détruit tous les principes des végétaux ; maïs le feu serait, dans cette circonstance, le dernier des moyens analytiques que je me proposerais d'employer, et je demanderai un moment d'attention sur les déve- loppements que j'ose ici me permettre. 19 En recherchant les vertus d'an végétal, les sens d'abord doivent être prüdemment interrogés, et sur tout les sens de la vue, de l’odorat et du goût. La nature a communément donné aux plantes mal fai- santes un aspegt sinistre, une odeur repoussante, une sayeur nauséabonde. E 4 N777 C72) 2° Les réactifs ne seraient pas inutilement employés dans la recherche des principes constitutifs des végétaux. 5° L'analyse par extraction donnerait approxima- tivement la quantité des parties résineuses, gom- meuses, etc., qu'ils recélent. 4° La crystallisation ferait connaitre les sels crys- gallisables qu'ils contiennent. Cet examen, sous des mains habiles, s'étendrait facilement aux sels déli- quescents. 59 La distillation ferait découvrir les principes vola- tils qui auraient éludé les analyses précédentes. 60 Enfin , l’incinération indiquerait la quantité de salin que l'on peut obtenir de la plante soumise à celte épreuve. Présentement, en me rapprochant du sentiment cle l’auteur cité, et persuadé avec lui que les plantes d’une même famille ont des propriétés analogues , je choisirais d’abord une ou deux espèces de chaque famille, en donnant la préférence à celles qui sont d'un usage habituel ; leur analyse rigoureuse don- nerait une idée suffisante des qualités de la famille gnüère. Le nombre des familles de plantes de M. Adanson est de cinquante-huit. Et combien de familles ne fournissent à la matière médicale que très-peu d'in dividus ? La longue famille des graminées, celle des orchis , celles des gingembres et tant d’autres sont dans ce cas. . Ne nous dissimulons pas cependant que toutes les parties d'une même plante ne possèdent pas les mêmes propriétés. Je donnerai le sureau poux exemple ; mais cette observation ne roule que sun des exceptions , et la travail général n'en recevraïg qu’une surcharge peu considérable. (73) Le sujet que je traite me conduit à une réflexion : si l’ut lité d'nne plante est en raison de l'abondance, de la profusion même avec laquelle la nature nous la présente, quelles doivent être les vertus de la famille des euphorbes , de celle des champignons que nous ne connaissons gnères que par leurs qua- lités délétères ? Quel sujet plus digne des recherches des savants? Quant aux moyens d'exécution de la belle entreprise que je propose, c’est un appel à faire aux grands collèges de pharmaciens de nos villes capitales ; mais il faudrait travailler sur un plan uniforme, pour parvenir à des conclusions analogues. Il existerait encore un moyen subsidiaire, qui ébaucherait au moins le travail: ce serait d’exiger de chaque candidat pharmacien qui aspirerait à la maitrise l’analvse d’une plante quelconque, qui lui serait proposée et ferait partie de son chef d'œuvre; et, certes, cette opération, piquante au moins par sa nouveauté , aurait un but d’utilité bien incon- testable , et rempiacerait éminemment ces formules fastidieuses de tablettes d'électuaires , de sirops, d’onguents, etc., dont les programmes pharmaceu- tiques sont farcis. Les limites que je dois me tracer ne me permet- tent pas de donner à cet extrait plus d’étendue ; mais ce que j'ai dit sufit pour donner une idée de l'importance du travail, et de la possibilité de le bien exéeuter. La Société qui aura le courage de l’entreprendre et de l’exécuter pourra dire avec autant de vérité que le Jyrique romain : Exesi monumentum æœre pcrsnniuse 17774 K777e C749 a Quels sont les signes qui, lors de l'Accouchement et La tête de l’enfant se trouvant enclavée , indiquent la nécessité de recourir au Forceps courbe ; par M. Pourcain, Maître en Chirurgie à Rouen. Nous ne donnerons que le titre de ce Mémoire , parce que, suivant le rapport qui en fut fait à l’Aca- demie, on y chercherait en vain des vues neuves. La théorie et les inductions sont celles des meilleurs auteurs. Ce sont les réflexions de M. Louis qui font naître celles de M. Poullain ; c’est l'autorité de Ridley et de Levret qui les appuient. Mais c’est un mérite que de savoir faire une heureuse application des principes d’ailleurs connus, et de les justifier par sa propre expérience. Dissertation sur l’Opinm ; par M. PouLLAIN, Maître en Chirurgie à Rouen. Ce Mémoire est par'agé en deux parties : La première roule sur l'action génerale de lopiumx et celle qu’il exerce spécialement sur le sang ; La seconde , sur l'usage légitime de l’opium et l'avantage que l’on peut en tirer dans le traitement des maladies chirurgicales. Première partie. — « L'opium raréfe-t-il le sang où le condense-t-il? » M. Poullain se prononce pour l’afiir- mative, ets’autorise d’un accident dontila été témoin, d’expériences tentées sur des animaux, et du témoi- guage d'auteurs célèbres. Un jeune homme , dans un accès de mélancolie, avala un gros et demi d’opium en pilules, moitié C5 de trois gros qu'il avait achetés, la grande amer- tume de cet extrait l'ayant empêche d’avaler la dose entière. Accablement, stupeur , convulsions, tont annonça les eflets de l'expansion des 'iqueurs. M. Poul- lain, qui durant virge quatre heures ve quitta pas le malade , eut le temps de l’ob-erver. L'émétique au début et à forte lo.e, les acides furent les moyens principaux dont il fit usage. la rougenr de la face, la précipitation de la respiration ; la plenttude du pouls, excepté le temps des leipothymies et des fai= biesses; la suear profuse, quitermina par une crise heureuse cette scène épouvantable , tout annonça les effets de l'expansion. M. Poullain cite à l'appui de son sentiment Frédéric Hoffman , Lieutaud , Richard Mead, les Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Paris. Il eût pu en citer un bien plus grand nombre. Il se fortifie de nouveau par des expériences qui lui sont personnelles, expériences faites sur des ani- maux qui, sacriliés après avoir pris une dose consi- dérable d'opium, ont offert dans la fluidité de leur sang la preuve de la qualité expansive de l'opium; et c’est ainsi qu’il combat l'opinion de Malston, qui le juge répressif et coagulant. La seconde partie du Mémoire de M. Poullain roule sur les propriétés de l’opium , administré avec dis- cernement dans les maladies chirurgicales, fractures, affections impétigineuses , plaies et ulcères, douleurs cancéreuses , opérations sur des parties extrémement nerveuses, elc., etCc., etc. Par-tout il fonde sa théorie sur l'observation, et beaucoup lui sont personnelles et présentées avec méthode et clarté ; mais il montre également que l'érudition ne lui est pas étrangère , et les autorités v777 3777 C76) qu'il emprunte des auteurs sont bien choisies et placées à propos. M. Ballière qui avait été nommé commissaire pour rendre compte de ce mémoire à l'Académie y rap- porte l’histoire d’un chartreux qui prenait chaque jour un demi gros d’opium pour se tenir éveillé, J'ai connu une dame assez délicate qui en prenait soixante grains tous les soirs pour se procurer trois ou quatre heures de sommeil. Mais je reviens au mémoire. Quoiqu'il ne contienne véritablement rien de neuf, il est riche en observations et se fait lire avec intérêts Mémoire sur le remède anti-gouteux des Caraïbess M. le comte de Tressan avait communiqué au publie le résultat de ses observations, d’après sa propre expérience , sur le remède des Caraibes. M. d'Ambournay vient dans un nouveau mémoire. présenter à l’Académie des observations confirmati- ves des précédentes, également fondées sur l'épreuve qu’il en avait faite. Tout le monde sait aujourd’hui que ce remède fameux est la dissolution de la résine de gayac dans le tafña ou alcool de sucre. M. le comte de Tressan , d'après l'approbation de MM. de Lassonne , Poissonnier, Macquer et Malouin , avait essayé ce remède sur lui-même et avait éprouve dans les accès de goutte à laquelle il était sujet un adoucis- sement prononcé, Excité par cet exemple séduisant, M. d’Ambour- nay avait également fait usage de ce prétendu spéei- fique, et avait éprouvé du soulagement. C’est au dé- tail de ces tentatives que ce mémoire est consacré, eb gotre respectable confrère s’en montre le judicieux C7) apologiste en restreignant à des circonstances particu- lières les succès obtenus, et se gardant de préconiser son remède comme l’antidote universel de toutes les affections goutteuses, Et en eflet , il est une infinité de circonstances dans lesquelles cet ennemi du genre humain a éludé les vertus anti-goutteuses du remède des Caraïbes, et ce spécifique est tombé dans l'oubli. Il en sera de même de tons les remèdes , sans exception, tant que leur application ne sera pas dirigée par un dis- 1779 1779° (154) une carte minéralogique de la Normandie où le nom de chaque village serait accompagné d’une marque de convention , indicative des substances fossiles utiles que l'on en peut tirer. Projet d'établissement d'une Pharmacie universelle dans tout le Royaume, etc. etc. Cette petite portion d’un titre beaucoup plus étendu , et qui promet des avantages inappréciables , suffit pour donner une idée du long mémoire des- tiné à le développer. Mémoire sur le Mortier du sieur Lor:oT , Mécanicien ; ; » par M. D'AMBOURNAY: Ce mortier avait été annoncé comme inaltérable à la pluie, à la gelée, aux intempéries des saisons , propre par conséquent à former des terrasses, des aquedues , des bassins. Malheureusement le succès n’a pas répondu à l'attente : M. d'Ambournay lui- même en a fait des essais infructueux. ‘Nous nous croyons ainsi dispensés d’entrer dans les longs détails que sa préparation exige: (35) HIiSTOIRE NATURELLS, Extrait d’un Discours sur la Botanique ; pat - M. Gosseaume , Docteur-Médecin. Cet opuscule , dont je ne donnerai ici qu’un apperçu très-succinet, est une espèce de discours apologétique consacré à l’une des sciences les plus agréables et les plus utiles à la fois. Il se partage ainsi naturellement en deux parties : l’agrément et l'utilité de la botanique. » Parmi les sciences physiques dont l’étude oc- cupe nos loisirs, il en est qui, en étalant de grandes beautés, les accompagnent d'accessoires propres à porter la tristesse dans lame : l’anatomie est dans ce eas. Ce n’est qu’à travers les débris de notre fréle machine qu’elle nous révèle les merveilles de notre organisation ; c’est dans le sein de la mort qu'elle nous oblige à chercher les ressorts de la vie. » La minéralogie exige des excursions également pénibles et dangerenses. C’est dans la profondeur des carrières qu’elle se plait à cacher ses trésors, et quels hasards n'obliget-elle pas alors à affronter , hasards de la part d’un air vicié par des mofletes délétères , hasards résultants des embrâsements sou- terrains , des courants d'eau qu’un coup de marteau malencontreux peut faire jaillir, des éboulements &es terres , tous accidents malheureusement trop L'4 1775. 2775. (15) communs et qui entourent le minéralogiste de toutes les horreurs de la sufiocation , de l'inceudie, du paufrage et du tombeau .…, … » C'est au milieu de prairies émaillées de fleurs, sur le penchant de riants côteaux , au milieu de forêts verdoyantes , dont le silence n’est interrompu que par le ramage des oiseaux , que Flore se plaît à se parer de ses plus beaux atours. Tous les objets qu'elle preseute charment tous les sens à-la fois. La stellaire et le muvyuet disputent de blancheur avec la veige , le pommier et léglantier sont nuancés d’un tendre incarnat ; lPulmaire , l'aube- épine, la violette qui se dérobe aux regards et se trahit par les parlums qu’elle exhale |, embaument l'air des plus douces odeurs ; et si la fatigue nous invite au repos , si la chaleur éveille la soif, quil est agréable do se reposer à l'ombre des coudriers , de cueillir à l’ertour laielle , la framboise et la fraise : la fraise, fruit délicieux que la nature créa dass un jour de faveur , et qui, par sa beauté , son odeur, sa saveur exquise , ne nous laisse envier aucune des productions de l'Amérique et de l'Asie La seconde partie offre à M. Gosseaume un champ non moins vaste que la première. C'est la botanique qui nous nourrit, qui nous fournit nos pius nombreux, j'ai presque dit nos plus précieux médicaments, c'est elle qui nous abrite contre Pin- clmeuce;des saisons, et qui nous procure le moyen de dissoudre le froid, pour me servir de l'expres- sion d'Horace, le froid presqu’aussi insupportable que la faim dans nos regions boréales. Au surplus, je wextrairai de cette seconde partie que l'épisode suivant, parce qu'iloffre des faits genéralement moins Conuus et piquants, toutefois par leur siugularité. \ C137) #” Lorsque des motifs d'utilité déterminent à atta- quer , la coignée à la main, ces forêts antiques qui rendirent jadis des oracles , etqui , couvrant alors les riches plaines de la Beauce , furent témoins de tant de sacrifices barbares, ne croyez pas, Messieurs , que des moissons de jeunes chênes s'élèvent pour les remplacer : c'est le saule, le tremble, le bouleau, dont aucune souche ne se mélait à ces géants re- doutables à toutes les frêles productions végétales , qui se présentent. pour les remplacer , et ce n’est qu'après un certain nombre d'années que le chêne semble se réveiller d’an long sommeil et finit par étoufier des pigmées téméraires qui osaient usurper ses droits. Utilité de démontrer en France la Botanique en langue Jrançaise; par M. GossEAUME. Lorsque ce mémoire fut présenté à l'Académie, les démonstrations au jardin du Roi, à Paris, et daus les autres jardins de botanique , en France, se faisaieut en latin, et la plupart des auditeurs ne connaissaient pas même le nom des plantes dont on leur expliquait les caractères et les propriétés, « Hippocrate, grec , dit M. Gosseaume , écrivait en grec, et le naturaliste de Véronne écrivait en laun. Graces aux soins et aux talents de M. de Fon- tenelle , les mémoires de l'Académie royale des Sciences de Paris, originairement écrits en latin et perdus pour une infinité de lecteurs , ont passe , à l’aide de la traduction très-élégante qu'il en fit, dans toutes les bibliothèques de la France et de l'étranger ; et nous devons sans doute à la facilité d'écrire dans uv idiome connu une iufinité de meé- 1779 1775 (138) moires intéressants composés par des artistes habiles. et non lettrés , et dont les expressitions altérées par des versions latines nécessairement très-fautives n’eus- sent présenté qu’un squélette , au lieu d’un corps vivant et bien nourri, » Que de loisirs agréablement et utilement occupés ne regretterait-on pas si le Pline français eñt em- ployé la langue latine dans }a composition de l’ou- vrage dont il ne cesse d'enrichir notre littérature et notre histoire naturelle? Il est probable que s’il eût écrit en latin il y a cent cinquante ans, son ouvrage n’eût été ni moins précieux par ses recherches, ni moins brillant dans ses tableaux , mais, perdu pour la nation presqu’entiére, quelques savants exalte- raient ses talents , et le nom de Buffon serait ignoré de presque toute la France. C'est par de semblabies motifs que M. Gosseaume réclame en faveur de la botanique l'avantage d'être présentée en français par une plame savante : »Eh ! quelle autre science mérite plus d’éveiller les talents que cette belle partie de l'histoire naturelle qui pré- sente un enchainement successif de merveilles. Les belles descriptions de Bufon et de Montheillard ont prouvé que l’éloquence. savait peindre comme le pinceau , et était capable de reproduire et d’éter- niser tous les chefs-d’œuvre de la nature, » Une science d’une application aussi continuelle , d’un usage aussi journalier mériterait bien sans doute d'être mise à la portée du plus grand nombre. Un exemple familier va rendre la chose sensible. » Je reviens de la promenade , dit M. Gosseaume, où j'ai recueilli quelques fleurs. Je trouve à la maison plusieurs personnes réunies , et des dames en plus grand nombre. La curiosité se porte naturellement sur la cueillette que j'ai faite; on m'interroge sur là C139 ) prémière qui se présente ; je réponds doctement , Madame, c’est le leontodon taraxacum , celle-ci le centaurea cyanus ; cette autre, le dianthus arenarius ; cette autre encore, le briza minor , je ne suis pas plus entendu que si je parlais irlandais ou bas-bre- ton ; mais qu’en parlant français je nomme la première le pissenlit , tout le monde reconnaïtt une plante dont on mange les feuilles en salade. Il en est de même si je nomme la seconde le bluet ; la troisième , Væillet sablier où qui croit sur les sables ; la qua- trième, l’amourette, Ce nom , déjà, éveille l'imagi- Vation; si à raison de la mobilité de ses épis trian- gulaires j'ajoute le surnom de langue des dames , la conversation alors ne tarit plus, et ma plante est gravée dans la mémoire d’une manière indélébile ; mais si j'ajoute au premier nom que les folioles du calice sont réfléchies , que les feuilles lisses sont dentées en crémaillère, la plante parle aux yeux, la phrase peint à l'oreille, et ce n’est plus ma faute sije ne suis point entendu. » M. Gosseaume désirerait encore qu’indépendem- ment d'un ouvrage français et complet sur la bo- tanique, on publiât une flore française très-porta- tive, où le caractère des plantes et leurs principales propriétés seraient sommairement indiquées. Ce veni mecum, à la portée de tout le monde, se- rait universellement recherché, et dédommagerait bien l'auteur des soins qu'il aurait exigés. Sur la cause qui fait blanchir les plantes ; par M. Maricuss , Chirurgien, à Versailles. M. Baume, pharmacien célèbre , à Paris , écrit , Éléments de Pharmacie ; page 33 : « Que les plantes 1775. \773. Oro) » que les jardiniers recouvrent de terre pour les » faire blanchir ne perdent leur couleur verte et » ne deviennent blanches que par le développe- » ment de l'acide sulfurique qu’elles contiennent, » et qui devient sulfureux. » » Diverses expériences que j'ai faites m'empéchent d'adopter le sentiment de cet estimable écrivain , mais avant que de les exposer , établissons quelques principes. » La nature a mis dans is plantes une matière: colorante dont le fer est la base, et qui se trouve renfermée dans des cellules dort les tiges , les feuilles, et les parties de la fructification sont four- nies. Cette matière indissoluble dans l'ean s'y dé- laye cependant ; et plus l’eau de végétation sera abondante dans les plantes , moins la couleur verte sera foncée. » Ainsi, les plantes bien exposées à l'air ne s’of- frent à nos yeux sous une couleur très-verte que parce qu’elles transpirent sans obstacle , et parce que les molecules colorantes plus rapprochées pro- duiseut plus complètement l’agréable effet qui en est la suite, » Mais l'effet contraire doit avoir lieu lorsqu'on les force de croître dans des lieux couverts et hu- mides où l’air ne se renouvelie qu'avec difficulté, les plantes alors ne transpirent qu'avec peine, l’eau de végétation surabonde , la matière eolorante se délaye au point de perdre ses proprictés. » Ce que nous voyons arriver dans les plantes a lieu pareillement dans les corps animés. Lorsque le principe aqueux surabonde, la peau se décolore , les cachectiques , les leucophlegmatiques , les by- dropiques n’ontla peau trés-blanche que par la rete- nue du principe aqueux dans le tissu de leurs parties. Urar) » L'étiolement des plantes dépend de la même cause , leur texture plus tendre qui permet plus facilement l'allongement de leurs parties, » Nous nous abstenons de toutes réflexions sur ce systême ; notre ministère se reduit à préseuter fidè- lement les idées des auteurs que nous laissons ainsi seuls responsables de leurs opinions. ( Note de l'Editeur. ) Sur les Anémones de mer ; par M. l'abbé Dicquemare. « À la fin de juillet dernier , j'adressai à l'Aca- mie quelques observations sur Les anémones de mer qui parurent mériter son attention. Ces mêmes ané- mones , dont javais retranché la moitié da corps où se tronvent les membres et la bouche, et auxquelles toutes ces parties s'étaient reproduites au point que Panimal avait mangé , ces mêmes parties ont été coupées de nouveau et repous-ent pour la seconde fois, de manicre que l’animal recommence à mauger. » Autre singularité : la bouche séparée du corps reçoit encore quelquefois des membres qui lui restent unis les aliments qu'ils peuvent attraper et les avale. » Je me suis assuré , par des expériences réité- rées, que lors même qu'il ne reste à ces animaux que la base de leur corps et un tronc assez court, ils paraissent autant et plus affectés de la lumière qu'avant que d’être mutiiés. » Je crois toucher au moment de voir réussir une expérience qui n’est pas moins singulière que la pré- cédente. » Le 12 juillet je coupai par la moitié du corps une anémone le celles qui s’attachent aux rochers, 1775, 17720 Cr42) Cette base marcha contre les paroïs du vase jus- qu’au 28, se détacha ensuite, devint d’une mol- lesse extrême , et porta même une mauvaise odeur. Je soupçonnai qu’elle était morte ; mais comme elle ne se déformait pas, j'ai eu la constance de la soi- gner. Enfin, depuis ce temps , elle reprend vigueur de jour en jour, et je crois appercevoir des com- mencements de membres nouveaux. » Ces effets dont je ne puis maintenant exposer tous les détails , semblent indiquer combien peu nous sommes avancés dans la connaissance des re- productions , des forces et des ressources de la nature , elC. » Sur un Touyou; par M. D'ANBOURNAY: » Nous avons vu dans les ménageries de Ver- sailles et de Chantilly des autruches d’Afrique mâles et femelles ; les œufs de celles-ci quoique yraisemblablement fécondés n’ont pu éclore ni par V'incubation , ni par le secours de l’art. Il n’en faut pas conclure que l'influence du climat ait oblitéré dans l’un et l’autre sexe l'énergie prolifique, puisque malgré le long temps depuis lequel les perroquets pondaient stériiement en France , on vient enfin de parvenir à les y faire éclore. » Le Touyou , improprement nommé autruche d'Amérique , est originaire des terres magellaniques. Cette espèce est moins grande que l’autruche d'Afrique , ses plumes moins belles, elle a trois doigts en devant du pied , le talon charnu et cal- Jeux, sa tête est à-peu-près configurée comme celle de l'oie. » On avait embarqué à Buénos-Ayres, pour Cadix, (143) cinq de ces oiseaux ; mais quatre moururent dans la traversée , le cinquième arriva très-fatigué , et l'on en fit présent à M. B"Y Lecoulteux , député de la nation française à Cadix. Aprés les soins nécessaires à laréparation de ses forces , il le confia à un capitaine de ce port chargé dele remettre à M. de la Noraye qui le fit porter à son jardin de Canteleu. » Ce fut en 1975 que le touyou prit possession de ce nouveau domaine. Il s'y accoutuma bientôt, et devint si privé qu’il prenait à la main sans blesser les doigts tous les aliments qu’on lui présentait. » Il preferait le pain et les légumes doux tels que les laïitues, les épinards; d’ailleurs il paissait l'herbe de la cour. ‘On fut obligé de lui interdire l'entrée du parterre dont il dévorait toutes les fleurs. Il wa jamais fait de mal à aucune des volailles , recherche la compagnie des hommes et des enfants ; mais, lorsque cette société lui manque , sa ressource est celle du chien de chaine, gros mâtin de Brie tès-doux et très-brave. Il vient se coucher à côté de sa loge lorsque le besoin de paitre ne l'occupe point. Cet ami lui permet de prendre une part de la nourriture qu’on lui apporte, et le défend lors- qu'il est libre comme il défendrait son maitre, L'oiseau est trèés-vite à la course, pour laquelle il s'aide quelquefois de ses ailes , et se débarasse alors du poids de son col en le levant sur son dos. » Son œsophage parait latéralement placé à droite du col et faire plusieurs sinuosités , ce qu’il est facile d'observer lorsqu'il avale un morceau de pain un peu gros. Le tou you a très-bien résisté au froid rigoureux de l'hiver dernier. Il s'aceroupissait sur la neige et y dor- mail paisiblemeut. 1770 1976. Hist, n2= turelle des Oiseaux, Tome II. 1779° (1449 # On ignorait son sexe jusqu’au commencement de ce mois que les enfants voisins qui viennent ordinaire: ment le visiter et lui faire part de leur déjeüner trou- vèrent un très-gros œuf qu’ils cassérent en se le dis+ putant. Cet événement éveilla l'aitention du jardi- nier qui, dans l'intervale de vingt quatre jours, en ramassa sept, dont le plus considérable pesait vingts deux onces, Sa circonférence était de dix pouces quatre lignes, et sa longueur cinq pouces trois lignes: Leur forme est plus ovale et leur couleur plus ci« trine que celle des œufs de l’autruche d'Afrique. » La hauteur de notre oiseau est de trois pieds de la terre au dos. » Sa tête, lorsqu'il se promène, s'élève à quatré pieds. il atteint sans sauter ce qu’on lui présente à la hauteur de cinq pieds. » On lit, dans le douzième volume du 7’oyrageur Français , que leur chair est assez bonne, mais sèche: On pourrait perfectionner cette viande , dit M. de Monibeillard , en élevant des troupeaux de jeunes touyous , les engraissant et employant tous les moyens qui nous out réussi à l’égard’ des din- dons. » Observation d’un Madrépore conique, de l'espèce des astroites, pétrifié en silex ; par M. Ds La MALTIÈRE, , » Il n’est pas rare de trouver aux environs de Rouen des madrépores pétriliés; mais la plupart ne sont plus que des masses informes très-dificiles à recounaître , si ce n’est par des naturalistes habiles et très-versés dans cette espèce de travail. Celui (145) Celui que j'ai l'honneur de présenter à l’Académie, je l’ai trouvé sur le chemin du Boïsguillaume , près d’un monument isolé, d'un mauvais goût, nommé vulgairement /e Dieu-Battu, Cette pétrilication était renfermée dans un silex conique. En brisant ce silex avec un autre silex, le cône du madrépore ayant été entamé , il a été facile de reconnaître qu'il était entièrement converti en silex. Le travail des polypes sur les surfaces se trouve si bien conservé qu’on y distingue facilement , même sans loupe , les creux et les petits centres qui carac- térisent les astroïtes. Pierres vertes trouvées à la porte Cauchoïse. M. de la Follie a fait voir à l'Académie un échaïi- tillou de pierres vertes dont on a retiré plusieurs tom- bereaux en travaillant aux fondations d’un bâtiment voisin de cette perte. Ces pierres sont couvertes de stalactiques vert d'émeraude et transparentes. Il regarde le cuivre comme Île principe qui les colore ; mais il ne peut fouruir que des hypothèses sur les circonstances qui ont réuui dans cet endroit le minéral dont il s’agit, Moyen de connaître en peu de temps toutes lès ri: * chesses minéralogiques ; etc.; de la France ; par M. Dazrer. L'auteur de ce mémoire vondrait que toutes les fois que l’on exploiterait uné carrière , une minière quelconque , ou que l’on découvrirait quelques objets Tome 1F°, 1951 à 1780, K 17796 1780, 1780. (146) d'histoire naturelle intéressants, on [üt tenu d'en en voyer des échantillons à MM, les Intendants par l’in- termédiaire de MM. leurs subdélegués. Il étendrait même cette obligation à toutes les substances mari- times capables de piquer la curiosité , madrépores, coquilles, etc. MM. les Intendantsles adresseraient ou à l'Académie des Sciences , ou au cabinet du Jardin du Roi. Nouvelles observations lithologiques sur la formation du silex ; par M. l'abbé Bacnetey. Le titre seul de ce mémoire annonce qu'il avait été précédé par un autre mémoire aux développements et aux preuves duquel celui-ci est consacré. Ce mémoire primitif ne s'est pas trouvé daus nos archives; mais celui-cile suppléera jusqu’à un certain point et suffira pour donner une idée des opinions de son auteur sur un des points les plus importauts de l'histoire naturelle. « Soutenir que la mer a occupé autre fois toute la terre ferme que nous habitons, et que toutes les pierres des carrières ont été formées par les coquil- Jages et autres corps marins qui peuplent l'océan, sont deux vérités qui me paraissent évidentes et qui doivent le paraître à tous ceux qui voudront bien peser les preuves qu’un savant académicien en a données; mais il s’en faut beaucoup que j'apperçoive le même dégré d’évidence dans les différents sys- têmes que l’on a proposés sur la formation des cail- Joux. Pour moi il me paraît également certain que les cailloux en grandes et en petites masses, c'est-à- dire le roc vif et les cailloux ordinaires, ne sont autre chose que des bancs ou des blocs de pierres calci- (147) nables qui se sont transformés en rocseten cailloux , dans lesquels on voit encore des coquilles, des co- raux et autres productions marines , en aussi grand. nombre et Lee communément que dans les pierres calcaires... ..... » Je suis en état de démontrer que tous les corps marins peuvent se convertir en silex : les coquilles, les coraux , les champignons marins , les différents madrépores que j'ai fait entrer dans la collection que j'ai soumise à l'examen de MM. les commissaires de l'Académ'e , en sont une preuve incontestable, d’où il est aisé de conclure que la plupart des bisets qui se trouvent si communément daus les pierres de taille y ont été formés par les madrépores. Mais comment cette transformation s’est-elle opérée ? Je ne me charge pas d’expliquer un mystère dont la nature, jusqu'ici, s’est réservé le secret, n’ayant pas assez de matériaux pour le faire avec uu pareil avantage ; et je laisse cette question à résoudre à des savants plus habiles que moi. ; » Les morceaux qui forment ma collection et dont plusieurs sont moitié silex et moitié pierre calcaire, semblent encore démontrer deux vérités , l’une que le roc vif ainsi que les pierres calcinables est disposé par couches horizontales ; l’autre que la conversion de ces pierres calcaires , etc. , eu silex, commence tou- jours par le milieu. » Je vais plus loin, et crois pouvoir conclure rite l examen de ces méimes piée es que le S pier res fign= gurées et les taches si communes dans les cailloux sont dues aux madrépores et aux-coraux dout-ils sont formes. » En examinantplusieurs de mes cailloux , on y re- marque uue inlinité de points , les uns opaques, les autres trausparents ; les uns et les autres sout for- k 2 1780. 1760. (148 més par les tuyaux des madrépores, obstrués dans ceux qui sont opaques par de petites portions de terre calcaire. » A la suite de ce mémoire se trouve le post-scrip- tum dont l'extrait suit : “ J'ai présenté autrefois à l'Académie de Rouen (*) un mémoire sur la méme matière avec un grand nombre de morceaux dont je lui fis présent........ M. Lerat n’écrivit au nom de l’Académie pour me re- mercier; puis il ajoutait que l’Académie n'avait voulu rien décider ni pour ni contre M. de Buflon. Le res- pect dont je suis pénétré pour cet homme célèbre ne m'empécha pas de présenter la même question à l'Académie des Sciences de Paris qui nomma origi- nairement pour commissaires MM. de Jussieu , Du- hamel, de Fougeroux et Brisson. M. de Buffon fut nommé subsidiairement après... Il résuite de leur rapport, signé de MM. les commissaires et de M. de Buflon lui-même , que j'avais très bien démontré par des faits que la différente forme des cailloux , ainsi que les taches brunes et autres figures qu’on y re- marque, appartiennent à des corps marins ....... et que si on suivait tous les madrépores ainsi que je l'ai fait... il resterait dans les cailloux peu de formes à expliquer. M. l'abbé Bacheley ajoute : « Ce fat en cette occa- sion que l'Académie m’honora d’an lettre de correæ pondant qui me donne le droit d'assister à ses assem- blées. » _. ES (*) Ce mémoire n’annonçant point la date, j'en ai fait la recherche sur les anciens régistres , et trouvé , Sous celle du 20 novembre 175%, ce qui suit , écrit de la main de M. Lecat : « M. Lecat a lu un memoire de M. Bacheley , prêtre au prieuré de Saint-Hymes , intitulé Observa- Lions dithologiques sur la formalion des cailloux. C1493 120271552795 MéritoroLocre. Observation d'une aurore boréale ; par M. DE Vezov, 21] 3 : * Ingénieur Géographe. [ahc) « Le lundi 3 novembre 1777, vers les six heures du soir, la partie septentrionale de l'horizon se trouva éclairée par une aurore boréale qui avaitune forme demi-circulaire et occupait un grand espace. » La lumière qu'elle répandaiït était aussi forte que celle que procure le soleil lorsqu'il est à seize degrés environ au-dessous de l'horizon, ou que celle de la June pleine quand elle borde l'horizon. A l'aide de cette lumière, on distinguait facilement les objets exté- rieurs , et jusqu’à plüsieurs gros villages plus ou moins éloignés, » À huit heures , cette aurore fut encore plus lu- mineuse. Sa lunuère était tantôt d’un vert d'éme- raude , tantôt d'un bleu clair et magnifique , tantôt d’un blanc aussi éclatant que le diamant le plus pur. » Cette aurore, une des plus maguifiques que l'on ait vues , était très-éclatante à onze heures ; elle était encore fort beile à une heure du matin, et ne cessa d'être visible qu’à la uaissance du jour. » La lumière de cette aurore était si brillante, qne les étoiles de la grande ourse, qui, comme vous le savez, sont fort belles, étaient absorbées : à peine les yoyait-on. Depuis neuf heures jusqu’à minuit il a filé desexha- laisous enflammées que le vulgaire nomme étoiles. —————————— (*) La lettre de laquelle ce qui suit est extrait est datée de Paris; mais l'observation a été faite à Soisi , à 7 lieues S.-E. de la capitale, K 5 1 1 177. (150) A SE AT EconoMiïE. Mémoire sur Les eaux et le dessèchement des vallées ; par M. DE BERNIÈRES, Cette dissertation assez étendue pent être réduite à un petii nombre de propositions, par le seul retran- chement des répétitions qui s’y rencontrent , et les explicatious que la clarté de ces mêmes propositions rend superflues. « Trop ou trop peu d'humidité sont également con- traires à la sante des animaux et des végétaux. L'air, pour convenir à nos usages, doit contenir une certaine quantité d'humidité ; trop sec on trop humide , il dé: range l'économie animale et végétale. » L'eau faitle principal aliment de ce qui respire et de ce qui végète; elle est le principal lien qui réunit les molécules constituantes des corps ; sans elle, tout se réduirait en poussière ; elle est le modérateur du feu; tout carps ni n’en serait pas imprégné s’enflammerait eise détruirait, » La trop grande hamidiié produit l'effet contraire : elle amallit, elle relâche tous les ressorts de la vie ; glle occasionne la langueur dans l'exercice des fonc- tions ; elle éteint le feu et engourdit la nature. » Jettonsles yeux un moment sur les contrées brû- lantes de l'Afrique qui sont privees d’eau et dévorces par un soleil ardent. Il n’y reste qu’un petit nombre d'hommes errants ; les végétaux y languissent ; et les vents, chargés d'exhalaisons mortelles, tuent quei- quelois en uninsiaut. Crbi 3 » D'un antre côté, les grandes contrées de l’Amé- rique, telles que la Guyane , couvertes d'épaisses fo - rêts et où Îles eaux staznantes forment d'immenses marais, repandent dans l'air une humidité empoison- ace , funeste aux habitants. » La France , la plus riche contrée de l'Europe et Ja plus habitée , est un pays de plaiues entrecoupées de vallées dans lesquelles serpentent une infinité de ruisseaux et de rivières qui rafraichissent l'air , tem- pérent les ardeurs de l'été et portent partout la fe- condité, Son sol se compose de terre et de bancs de pierres la plupart calcaires ; l’eau qui forme la nappe d’eau continue du pays se trouve presque partout à cent pieds et deux eents pieds de sa surface; et les vallées sont partout relevées de vingt, trente , cin- quante pieds de couches de galet, de sable , de tourbes , de terres limonenses qui ont successive- ment relevé le lit des rivières, la nappe d'eau des vallées et celle de tout le pays. » Ce serait une erreur de prétendre dessécher cer- taines vallées pour entirer un plus graud parti. Main- tenez les rivières dans leurs lits par de bonnes di- gues ; si la pente des rivières est trop rapide , multi- pliez les moulins ; traversez de larges fossés les par- ties trop humides que vous voudrez cultiver , rele- vez le reste du terrein aux dépends des terres qui en provieuuent, Rien de plus beau qu'une lieue de vallée cultivée et qui fut autrefois un marais au-des- sus de la ville d'Amiens ; plus d’un quart est en fos- sés, mais ou est bien dédommagé par lesabondantes récoltes de ce qui reste....... » C'est une nécessité de conserver à l'air et à la terre un dégré d'humidité convenable. Le défaut de plantations dans nos plaines de haut pays en augmente l'aridité ; tout pays trop planté est toujours hu- LA K 4 177), ‘773. (152) mide ; tout pays sans plantations esttoujours trop sec. Ilest donc possible de corriger , d’après ces données, les inconvénients de chaque localité , et d'en corriger l'insalubrité par des travaux bien réfléchis et dirigés par la sagesse. » De l’acide vi'riolique employé comme engrais des terres à blé ; par M. Jamarp. L'auteur de ce Mémoire prévient que c'est sur des terres nouvellement marnées qu’il a dirigé ses tenta- tatives ; et voici sa manière d'opérer : « Le 15 octobre 1775, j'ai fait délayer dans un baquet, au milieu de ma cour, environ cinq cent cinquante livres de terre de jardin : la terre bien délayee, on y a versé vingt livres d'huile de vitriol , il en est résulré une vive effervescence ; la chaleur étant cessée , j'ai fait porter ce mélange dans un gre- nier avec quinze boisseaux et demi de froment, chaque boïsseau du poids de soixante livres. La terre et le froment ont été réunis, bien mélés avec des pelles , et c’est ce blé ainsi préparé que j'ai semé ; savoir : douze boisseaux dans quatre acres de terre, et les trois boisseaux et demi de blé restant dans cinq autres vergées. » Le compte rendu des produits ne montre pas de benéfices bien sensibles. D’autres essais ont semblé plus fructneux ; mais M. Jamard convient lui-même de bonne foi que ces essais n’ont pas été assez multi- pliés pour conduire à des résultats décisifs. Si le succès , en le supposant réel, dépendait de la combinaison de l'acide sulfurique avec la terre eal- aire, autant vaudrait employer le plâtre qui, tout préparé " épargnerait bien de l'embarras. C:53) Aréomètre nouveau ; par M. SCANEGATTI. « On payait autrefois un même droit sur toutes les espèces d’eaux-de-vie , ce qui déterminales commer- gants à en faire fabriquer de très-fortes qu’ils addition- naient ensuite d’eau pure , gagnant ainsi la moitié du droit imposé, Ce fut pour remédier à cet abus que les fermiers généraux firent admettre un aréomètre d'un sieur Cartier , pour déterminer la force des eaux- de-vie et percevoir des droits proportionnels. » Mais ces dégrés de force ne furent partagés qu'en trois classes, les eaux-de-vie simples , réputées telles jusqu'au dégré 21 ; les eaux-de-vie doubles, jusqu’au dégré 55; et au-dessus, c'est de l'esprit de vin. Or, combien d’inconvénients résultent de ce réglement, Puisqu’à 25 dégrés je paie comme à 55, deux cents quafante-six livres par muid aulieu de cent-cinquante- un. C’est pour remédier à ces inconvénients que jai fabriqué et que je propose un nouvel aréomètre d'après lequel on paierait des droits gradués et proportionnels à la qualité des eaux-de. vie, Son alidade contient une division de vingt parties, Le terme zéro indique la pesanteur de l’eau distillée, Le dégré un annonce que le fluide contient une partie d'esprit de vin et dix-neuf parues d’eau; et ainsi de suite. Au dégré 20, c'est de l'esprit de vim » I résulte que par le seul et unique droit imposé sur l'esprit de vin on peut percevoir un droit pro- Portionnel sur toutes les espèces d’eaux-de-vie, et que quand de la dilataion plus ou moins grande de l'instrument occasionnerait l’erreur d’un 1776. 1776 17 7e (154) dégré , elle ne serait jamais sensiblement préjudi- ciable ni au négociant ni au fermier, » Causes de l’affaiblissement des fabriques de soie en France; moyens de les soutenir. Je trouve ce Mémoire anonyme accompagné de plusieurs lettres souscrites du uom de M. Paulet, ce qui ferait sonpçouner qu’il en serait auteur ; mais ces letires ne faisant pas de ce mémoire une mention expresse, je n’ose rien affirmer relativement à son véritable anteur , et me contente d’en offrir le précis. « Tous les peuples de l'Europe ont envié la pros- périté des fabriques de soieries francaises, et ont cher- ché, sinon à nous enlever, au moins à partager les avantages de ces magnifiques établissements... Les manufactures étrangères, qui out depuis qua- rante ans augmenté de vingt mille métiers au môins , sont la preuve de cette vériré. » La ville de Lyon, quiétaiten possession de donner le ton à toutes les autres villes manufacturières, s’est endormie sur ses intérêts les plus chers, et na pas voulu voir les tentatives journaliéres que faisaient les puissances étrangères pour arracher de son sein les principes de sa prospérité et s’en enrichir ellesmêmes. L'émigration des ouvriers de Lyon était telle , à l'épo- que da mariage de Louis XVI, alors dauphin de France , que la fabrique de cette cité ne put remplir les commandes qui lui furent faites à cette occasion ; et, peu de temps après ; On comptait dans la seule ville de Vienne plus de six cents ouvriers déserteurs de ses fabriques. A cette première cause de dépérissement du com (155) merce de E.yon il faut en joindre, dit l’auteur , une seconde , c’est l’introduction des étoffes étrangères, qui enlèvent à la France des sommes d’argent consi- dérables et paralysent ses ateliers. On a éprouvé dans des états voisins que les droits d’entrée n'étaient qu’un moyen impuissant d’en arrêter l'introduction , et ce n'est que par une proscription absolue de ces tissus des Indes et autres, qu’on peut en affranchir le com- merce. Nos manufactures de soie peuvent d’ailleurs fabriquer toutes les espèces de tissus qui nous vien- nent des indes ; et si la supériorité des matières pre- mières qu'un climat plus favorisé de la nature et peut-être aussi la qualité de leurs müriers leur pro- cure , leur donne quelqu’avantage (*), le goût et la délicatesse de nos dessins et la pureté de l'exécution neus élèvent beaucoup au-dessus de ces fabriques doublement étrangères.......... » Nous remarquerons que depuis dix ans environ les richesses de nos étofles ont déplu à la nation elle- même. Croyant obtenir du plus beau, on a ajouté la broderie, et ce double luxe fit un mauvais effet: on reconnut qne l’on ne pouvait broder avec avantage que sur Puni, et ce motif fit abandonner ces superbes dessins qui seuls auraient enchaîné une nation rai- sonnable. On vit alors les trois quarts des grandes fabriques meitre bas leurs étolles faconnées et se ré- (*) IT parait démontré 19 que le mèrier de la Chine donne une soie plus moëlleuse et plus belle que le mûrier noir ; 20 qu'il peut prospérer dans nos provinces méridionales ; il résiste dans la Normandie à l’äpreté de nos hi- vers. 11 serait bien digne de l'attention de nos fabricants éclairés de mul- tiplier à ce sujet les tentatives : le dégré de supériorité que l'introduction des mérinos et leur multiplication donne à nos drapenies , forme un pré— jugé favorable à la culture du mürier de la Chine, et aux résultats que l'on pourrait eu obtenir. {Note de l'Editeur.) 1777 u 77 7e (:56) duire à n’en faire qu’à petits dessins, Ces petits des- sius , plus faciles à exécuter, ont relevé l'espoir des fabriques étrangères, diminué Pémulation de nos dessinateurs au point que des maisons qui en ôceu- paient habituellement sept ou huit avec de forts appoiutements se sont réduites à un ou deux. » À Paris, où naguères il y avait plus de six cents métiers, on en compterait à peine aujourd’hui une cinquantaine. » Ilest vrai que les manufactures de gaze s'y sont tellement accrues que le nombre des métiers s’est . rapidement élevé de huit cents à deux mille cinq cents ; mais l'augmentation des soies des Indes, et les gazes qui viennent de l'étranger ont déjà porté un coup fatal à cette branche de commerce. » L'auteur ne trouve de remède solide à ce mal que , l'entière prohibition des gazes étrangères. I désirerait de plus que la Cour , en donnant l’exem- ple, réglàt la nature et le goût des étofles de chaque saison , et remit en honneur nos superbes tissus , autrefois l’orgueil de nos fabriques , l'admiration de l'Europe et le désespoir de nos rivaux. Nouveau systéme inventé par M. PAULET, auteur de l'Art du Fabricant d’étoffes de soié , et par le moyen duquel une seule personne peut faire fucile- ment les étoffes de soie faconnées , les gazes et les toiles à fleurs. Nous ne pous donner que le titre de ce Mémoire qui ne se trouve point dans nos archives, non plus que les dessins qui devaient l'accompagner et desti- nés à faciliter l'intelligence du texte. Sur les commerces de la l’iande et du Pain, Ce Mémoire anonyme se partage en deux parties, Ja première relative au commerce de la viande ; la se- conde à celui du pain. L'auteur voudrait que le prix de la viande fût taxé relativement à la qualité des espèces de viandes que l’on vend aux boucheries ; savoir : Le bœuf, la vache, le veau , le mouton, la brebis ; et qu’il fût défendu de tromper le public en vendant une espèce pour une autre. Il demande qu’une police pareille soit exercée sur le pain ; que non-seulement le prix soit fixé sur la qualité, ce qui se rapporte à la blancheur des fa- rines, à la manipulation et à la cuisson ; mais que de plus le poids, qui rarement se rencontre dans le pain , fût rigoureusement exigé, C’est particulièrement dans la dégradation des poids que le déchet est le plus sensible ; et il faut convenir que la manipulation alors et la cuisson coù- tent un peu plus; mais au moins, en reglant d’après des expériences bien faites le prix de chaque espèce de pain relativement à la qualité , il faudrait que celui qui achète uue livre de pain blanc à un prix plus élevé que le pain bis obtint seize onces de pain chez le boulanger ; mais si la police jui permet de retran- cher une ou deux onces sur chaque livre , et que de son côté le boulanger en retranche aussi , le parti- culler qui croit payer une livre de pain à un prix connu la paie eflectivement un cinquième et peut- étre un quart au-dessus, 179778 1777e Moyens d’occuper avantageusement en France des bras oisifs, et de tirer de la misère quelques-unes de ses provinces, Ce Mémoire anonyme est l'ouvrage d’un habitant de quelqu’une de nos provinces méridionales où l’on s'occupe de la culture des müriers, de l'éducation des vers à soie, et de la fabrication des étofles de soie, L'auteur observe que dans le dévidage de la soie les cocons étant dépouillés de tout le fil qu'on peut leur enlever , il reste une espèce de coque que l’en rejette sous le titre de déchet. On réserve chaque année un cinquantième des plus beaux cocons pour graine. La chrysalide se méë- tamorphose en papillon, et celui-ei fait à sa prison une ouverture suflisante pour s’en échapper. La soie de ce cocon ainsi percée ne peut plus se dévider avec celle des cocons entiers : c’est l'objet d’une flerie particulière ; et la soie qui en résulte se nomme ga- lette. Les cocons dépouillés vont grossir le dépôt des dé- chets : c’est le sujet d’une autre espèce de filerie qui occupe beaucoup de bras. Mais tous ces fils ne sufli- sent pas à la fabrication des tissus plus grossiers aux- quels on les destine , et on est obligé d’en tirer.les fils de la Suisse , du Piémont et de l'ltalie pour plus de six millions par an. F Il y a même une singnlarité qui mérite une alten- tion particulière : c’est que les Suisses viennent ache- ter à très-bas prix nos déchets et nous en vendent la soie à un prix fort élevé, C’est une économie que l’auteur voudrait que l’on C159) fit d'abord. 11 désirerait qu’on appliquat à ce tra- val les détenus dans les maisons de force , les pau- vres sans travail dans les hôpitaux; il voudrait même qu’on en fit des achats considérables aux Indes, où on les emploie vraisemblablement, dit-il, à la fabri- catiou du papier; mais il voudrait aussi que tous les bénéfices vertissent invariablement au profit des malheureux , soit qu’on les fit servir à l'amélioration de leur nourriture ou de leurs vêtements , etc., sans que sous aucun prétexte on püt en distraire la moin- dre portion au profit de l'établissement ou à celui des preposes. Ce serait un moyen efficace de bannir l’oisiveté de ces asiles du malheur, d’exciter lémulation par l’es- poir de la récompense, de fortifier la santé, et de faire refleurir les bonnes mœurs. Avis utile pour le commerce ; par M. DE LA Forris. On vend des indiennes rayées en bleu et blanc qui ont beaucoup de vogue : nos manufactures fran- çaises les fabriquent en couleur solide avec l'indigo ; mais les manufactures suisses font entrer en France une quantité de pièces dans les mêmes dessins dont la couleur est très-vive et en même temps si mau- vaise qu'elle ne résiste pas au plus léger savonnage. C'est le bleu de Prusse qui en est le principal colo- rant, et qui communique au coton une couleur très- brillante, mais elle s’altère par l'impression des alcalis les plus faibles. M. de la Follie donne un procédé pour fabriquer ces teintures mauvais teint, procédés sans doute bien conuus et qu'il est inutile de promuilguer. 17774 1778. 1778 1779° ( 160 ) Maïs il communique en méme temps un moyen facile de reconnaître la frande : c'est la lessive des savonniers dans laquelle il snfñit de tremper l'in- dienne mauvais teint dont le blen disparaît à l’ins+ tant pour ne présenter qu'une couleur de rouille, Ne pourrait-on pas multiplier en faveur des personnes du sere les moyens de subsistance? par M. € CopPpier. Jamais le Gouvernement ne s'est occupé aussi sé. rieusement que sous le règne actuel des vues de bienfaisance ; et si le projet d'Henri IV n’était le rêve d’an cœur vraiment royal , il serait réservé à son petit-fils de l’effectuer, et le moindre de ses sujets aurait la poule au pot le dimanche. Mais pourquoi les sources de subsistances qui jus- qu'à ce jour ont coulé pour les infortunés sont-elles plus abondantes en faveur des hommes qu’en fa- veur des femmes? Pourquoi tout en faveur du sexe le plus robuste, et rien en faveur du sexe le plus élicat? L’auteur de la nature il est vrai, en formant un sexe plus faible , la assujetti à moins de besoins res lativement au nécessaire physique; maisnos mœurs, notre législation même l’écartent d’une infinité d'em- plois lucratifs. On lui ferme l'entrée des charges, de presque 1ous les emplois ; la marine, la navi- gation, la milice , la finance, nos colléges, nos séminaires, le barreau , la médecine, l’état ecclé- siastique offrent en faveur des hommes une infinité de ressources et dèmoyens de subsistance; je displus les hommes ont encore envahi un grand nombre d'états ( 119 d'états faciles à exercer et que la nature a dévolus à la faiblesse, à la patience et à la dextérité des femmes. C'est d’après ces données que Pauteur re- vendique en faveur des femmes tous les genres de travaux à l'aiguille , la couture en linge , la bro= derie , la fabrication des points , des dentelles, a tapisserie , la boutounerie ; le commerce de dé- tail, etc., etc. Si l'on croit devoir exclure les fem- mes de l'exercice de la medecine ; toutes les con- Venances réclament en leur faveur l’art des accou- chements, C’est à leur patience, à leur sensibilité naturelle que semblent exclusivement dévolus la garde des malades, le desservice des hôpitaux, le soin des enfauts dans les pensionnats et les col- léses, etc., etc: Que d’établissements formés en faveur des hom- mes! Colléges, séminaires , écoles gratuites de des- sin , d'architecture, de peinture, de mathématiques, d'hydrographie ; on les compierait par millizrs, et à peine en compte-t-on quelques-uns en faveur des femmes. M. de Coppier voudrait que les couvents de re- ligieuses se convertissent en colléges et en écoles pu* bliques et gratuites en faveur du sexe, où on,leur ense gnerait tous les métiers et tous les Arts Com pa tibles avec leur faiblesse et proportionnés à, leurs facultés, à leur capacité, à leur intelligence. Ce,se- rait le moyen d'’écarter des cloïres l'oisiveté er l'en nui qui l’accompagne sans çesse , de procurer tous les genres de secours à ia portion de la société la plus intéressante , la plus faible et la plus négligées Les femmes , les premières iustitutrices des hom- mes, formées dès l’enfance à dés travaux utiles.et à l'exercice de toutes les yertus, deviendraient des excellentes mères de famille, et prépareraent, par Tome IF, 1771 à 1780, 177 0e 4779: ( 6° ) leurs exemples et leurs préceptes , le règne des ta- lents et celui des bonnes mœurs, Recherches sur l'Agriculture ; par M. DesFricHes DE VaALazé, ancien Officier d'infanterie. . “« L'agriculture est mon occupation favorite , et je répète avec complaisance cetie maxime d’un poëte philosophe : « Heureux celui qui, ne tenant à nul # emploi, peut donner tous ses soins à la culture » des champs que Jui ont laissé ses pères! » Mais je ne l'avais jamais considéré que comme un objet d’anmusement, lorsque je trouvai l’occasion de mettre en valear trois cents arpents de bruyères ; et, à cette occasion, je dirai plutôt ce que j'aurais dû faire que ce que j'ai fait réellement. Je regarde comme un principe applicable à tonte espèce de culture que quelle que soit la nature de votre terrein, prairies, friches, bruyères dont vous voudrez tirer un parti avantageux, il doit être préparé par de nouveaux laboürs à des productions fructueuses. Dans les prairies , les racines des graminées se multiplient au point de se nuire à la fin et ne produisent plus que des tiges étiolées sans suc et saus valeur. La terre d’ailleurs s'aflaisse , se durcit par un long re- pos et présente à la végétation un nouvel obstacle, » On a souvent recommandé de peler la super- ficie de la prairie qu'on voulait labourer , de brülec ce gazon desséché, et d'en répandre les cendres comme engrais, Cette pratique , qui a ses partisans, ne serait pas la mienne ; à la bonne heure que l’ou brûle les plantes hautes et voraces, les genêts , les épines, les joncs ; mais, pour le fonds de la prai- € 165 ) tie , labourez à raies plates et dans une direction contraire à celle que vous vous proposez de donner à vos sillons ; un mois après , labourez dans un sens qui coupe à angle droit le premier labour ; faites briser avec la houe les glebes de terre; quinze jours après, donnez un troisième labour avec les mêmes précautious , laissez La terre en repos durant l'hiver labourez de nouveau au printemps, et semez'de l’avoine ou des pois. ÿ » La méme pratique est applicable aux terres ex nature de friche qui ne sont pour l'ordinaire que des prés arides. » Quant aux bruyères, ilest indispensable, quand elles sont fortes, de les essarter et de les brüler # elles seraient trop long-temps à se pourir, au lieu que les herbes plus tendres fournissent en peu de temps à la terre un engrais utiles » Après s'être pénétré de la nécessité de labourer les bruyères , il faut, sans différer , entourer son héritage de fossés et y planter des haies : l’épine blanche entremélée d’églantiers forme sous ce rap- port des clôtures très-solides et qui bravent ordi: nairément la dent des animaux. Ii est pareillement utile de séparer par des fossés vos diverses portions d'héritage ou vos diverses espèces de culture, et d'en garnir les berges de plantations de saule noix et de bouleau ; le premier se plante de bouture et profite partout ; indépendamment da coup d'œil agréable et de l'ombrage qu'elles procurent et qui permet d'y respirer le frais à toutes les heures du jour , elles dédommagent par leurs coupes régulières du tort qu’elles pourraient faire aux moissons qui les avoisinent, » Quant aux arbres fruitiers, on peut en faire des ceintures autour de ses fossés ou les planter en massif L 2 1979: 1779- 4780. (164) dans des portions de terrains consacrées à cet usage ; mais n’en garnissez jamais vos terres à blé, car, in. dépendamment de l’ombrage muisible qu’ils procu- reut , ils n’y prospèrent presque jamais par la né: gligence des charretiers qui, en labourant, les écor- chent ou les renversent. » _ Nous ne suivrons pas l’auteur du mémoire que nous analysons dans les devis estimatifs des dépenses que les défrichements entrainent , parce que ces prix sont extrêmement variables relativement aux temps et aux lieux ; mais nous ne devons pas oublier un conseil très-sage qu'il donne aux proprié- taires , de présider à toutes ieurs opérations. « Il n'est pour voir que l'œil du maître. » Projet d’établissement d'une ou plusieurs fontaines au faubourg Cauchoise ; par M. J, Hope , Pom- pier. On peut bien dire ici: « De bobus narrat arator.» C'est le directeur des pompes de la ville qui propose l'établissement de fontaines publiques , et qui dis- serte sur sur une matière qu’il parait avoir étudiée. C'est, dit M. Hoden, de la fontaine Gñalor, dont la source est au pied du Mont-aux-Malades , et de sa cuve établie au-dessous de la porte Bou- vreuil que la fontaine qui coule au haut de la rue Cauchoise et dans l'intérieur de la ville tire son ori- gine, ce qui suppose déjà une pente assez considé- rable de cette cuve à la foutaine Cauchoise, » Mais de la source à la cuve , la pente doit être pareillement considérable et la masse de l’eau assez grande , puisqu’au rapport de Farin elle suffisait C 65. ) pour faire tourner le moulin du château d’où la rue du Moulinet tire son nom. C’est de cette source même que M. Hoden pro- pose de tirer un filet d'eau et de ie conduire au lieu le plus élevé possible dela rue Cauchoise , extrà muros. » Quant aux moyens d'exécution , on pourrait, selon le même auteur, profiter d’un ancien aqueduc qui règne le long du fossé de la ville, et qui di- minuerait les dépenses d’un aqueduc tout neuf. » Cependant , il est probable qu'en dirigeant, d’après des nivellements bien faits, les canaux de- puis leur départ à la source , il serait possible de faire jaillir la fontaine dans nne parüe plus élevée de la rue Cauchoise qu'en profitant de l’aqueduc ci-dessus, M. Hoden propose un second moyen beaucoup. plus problématique que le précédent. Il consisterait à rechercher une source qui a dù couler entre le cimetière de la rue Saint-Maur et la rue Crevier. » M. Lesueur, dit M. Hoden, m'a raconté qu’il existait une ancienne conduite d’eau en tuyaux de terre Ccuile passant par-sa propriété, au haut de la rue Chasse-Marée, Le père de M. Lesueur la dé- Couvrit à cinq ou six pieds de profondeur , ily a une quarantaine d'années , à l’époque du mémoire, en 1780. Cette conduite traversait diagonalementle jar din de M. Dubuc , auditeur des comptes , appelé dans les anciens titres le Jardin de fa Fontaine à parce qu'il y avait une fontaine et un réservoir au carrefour des rues Saint-Maur et Saint André. » Il est probable que cette source a été aban- donnée , ajoute M, Hoden, lors de la confection du fossé qui de Bouvreuil s'étend à la porte Cauchoïse , vers,1250; mais, suivant le rapport de M. Lesueur, le fontainier de la ville, auquel M. Lesueur son pére. L 3, 1780. 1780, (166) avait fait part de sa découverte , y avait introduit une sonde de près de quatre-vingts pieds de longeur sans en trouver le terme. » Quel avantage inappréciable pour tout le fau- bourg Cauchoise si l'on pouvait retrouver une source à une élévation pareille! » Qu'est devenue cette fontaine , s’est-elle perdue dans les terres , a-t-elle tari par la destruction des forêts qui couvraient alors les côteaux qui de ce côté commandent la ville ? Il est bien reconnu aujourd'hui que les forêts favorisent la formation des fortaines, Je connais des sources assez abondantes que j'ai vu plusieurs fois à sec, et c'était toujours à la coure des forêts qui les dominent ; à mesure que le bois repoussait , l'écoulement recommençait et augmen- tait dans la même proportion. ( Note de l'Editeur.) Sur les causes de la mendicité; moyens de la réprimer ; par M. .... Un rapport aussi clair que précis de ce long mé- moire par M. Dornay nous pente d’en présenter une autre esquisse. « L'auteur distingue l'origine de la mendicité des causes qui la produisent. Ceite distinction est ingé- nieuse ; mais peut-on pareillement admettre que les hôpitaux , les prisons , les galères soient les causes occasionnelles du plus grand nombre des mendiants , et w’a-t-on pas plus de motifs de l’attrnibuer à la fainéan- use, au-libertinage , à l'amour de l'indépendance , au défaut d'instruction ? » [l’auteur , pour supprimer la mendicité, ne re- connaît que deux moyens : des dépôts et des mais sons de force. (167) Si ces moyens avaient le mérite de la nouveauté, on pourrait s'attacher à les discuter; mais ce sont des lieux communs, le Gouvernement en a reconnu l'inutilité. Il existe des dépôts et des maisons de force ; et cependant le nombre des mendiants s'accroit tous les jours. Il faut donc recouxir à d’autres moyens. Pour subvenir aux frais que le plan de l'auteur exige , il a recours à une contribution forcée ou gra- tuite sur les fonds ecclésiastiques. Ce moyen n’est pas plus nouveau que ce qui précède ; mais peut om penser que le Gouvernement l'ignore , et sil n’en use pas, on doit présumer qu'il a de puissants motifs pour n'y pas recourir. Cette manière d'envisager ce mémoire ne nous empéche pas de rendre à l’auteur toute la justice qu'il mérite, nous le regardons comme un citoyen estimable et qui recherche de bonne foi ce qui peut contribuer au bonheur de sa patrie, Sur quelques améliorations dont les prisons sont sus- ceptibles ; par M. Gosseaums, Docteur-Medecin, Les circonstances dans lesquelles ce Mémoire fut écrit pouvaient lui donner quelque dégré d’utilue. Ces circonstances n'existent plus : c’est un motif de uen donner ici qu’un simple apperçu. Il se partage naturellement en deux parties ; l’une relative à la sûreté, l'autre qui regarde la salubrité. La sûreté est éminemment du ressort de l'admi- nistration , et il importe à la tranquillité publique qu'une maison de détention soit munie de clôtures iaviolables,. L4 1780, 1780, (168) Quant à la salubrité, elle est plus particulièrement du ressort de la medecine , et spécialement fondée sur la localité, l'air , les aliments , la propreté 4 couchure , les secours moraux. Il serait à désirer que toute maison de détention fût situce en un lieu assez élevé pour la soustraire à l’influence de l'humidité ; que les cours qui en dépendent fussent vastes et suffisamment exposées à l’action du vent et du soleil. Le pain doit être toujours bien fermenté ; bien euit : c’est un article qui reclame une attention con= tinuelle , parce que le pain est la base de la nourri= ture des détenus. La propreté est relative aux cours , aux salles com= munes, aux dortoirs, à l'individu lu:-même. Il se- rait à désirer que les cours fussent lavees et baluyées plusieurs fois chaque jour, qu’on my laissät crou- pir ni urines, ni immondices ; que les lieux d'ai- sances fussent placés sur des aqueducs bien grillés pour la sûreté, mais susceptibles d'être nettoyes par l’action de l’eau. Les salles réclament la même attention. M, Gosseaume proscrirait des dortors la paille gpanchée sur le plaïcher, parce qu’ele se convertit promptement eu uue litière infecte où la vermine fourmille. I y substituerait le lit de camp séparé par cases, chaque case fournie d’une paillasse et d’une cou- yerture. Des croisées qui resteraient ouvertes le jour , et des ventilateurs renouvelleraient l'air. Le liuge mérite une attention spéciale; et la pro- preté, relativement à cerobjet, a sur la santé Ha plus uissante influence, L'homme en captivité est sujet aux maladies ; l'homme en liberté n’en n’est pas affranchi , et c’est (169) dans cette circonstance que le premier surtout rc- clame tous les secours de l'humanité et de la bien- faisance. Des infirmeries où les secours nécessaires seraient réunis sont un article de première nécessité. Un autre article de la plus grande importance est celui des secours moraux. L'homme accusé peut ne pas être coupable, et il serait coupable en effet qu’il n’en aurait qu'un besoin plus impérieux de toutes les consolations et de toutes les ressources de la religion. Et à cet égard il serait bien à désirer que les conciergeries ne renfermassent que les accusés dont le procès s'instruit présentemeut, et que les dépôts des accusés et des condamnés à la réclusion fussent relégués à la campagne , à portée des tribunaux et sous la direction de congrégations religieuses de fem- mes pour les femmes , d'hommes pour les hommes ; que tous y fussent exercés au travail , l'oisiveté étant pour tous le malheur le plus redoutable. Les produits du travail seraient invariabiement consacrés à l’amé- lioration de leur sort. Là , des instructions cha- ritables les rappelleraient aux principes de la pro- bité et de l'honneur; et lorsque les condamnés à la réclusion seraient , à l'expiration de leur peine , ren- dus à la socicté, on aurait des garanties plus assurées de leur retour à l'ordre et à la vertu. Quant aux dépôts , il faudrait profiter des édifices nationaux que le Gouvernement possède encore : la maison de Saint-Yon présente, sous ce rapport et pour la ville Rouen, un établissement tout formé. 1780; (170) AAA RAA AAA AA AAA SCIENCES PHYSIQUES ET ARTS MÉCANIQUES. Pendule à thermomètre métallique ; par M. Gurswon. Parmi les pièces relatives aux sciences et qui appar- tiennent aux archives de Ja Compagnie depuis 1771 jusqu’à 1780, se présente d’abord une note , sans nom d’auteur, portañt la date de 1771 : cette note n'est qu'une simple indication des pages et des plan- ches où se trouvent les descriptions de thermo- mètres métalliques de formes différentes, etde pen- dules compensateurs. Dans le traité d’horlogerie de Thiout, dans l'Encyclopédie, dans les ouvrages de Jalien Leroi, de Lepante, de Ferdinand Berthoud, Ja construction du pendule à thermomètre métal- lique adopté par M. Guesnon est désignée dans cette note comme plus avantageuse. Compas à spirale; par M. Dicqusmare. Le 27 février 1771, M. l'abbé Dicquemare a pré- senté un mémoire sur un compas à spirale ayant pour objet de suppléer à l'appareil des forces centrales alors employé par l'abbé Nollet dans ses cours de physique. À mesure que ce compas, dont les bran- ches sont écartées par un ressort , tourne autour d’une de ses pointes, la branche mobile s'approche de l’autre au moyen d’une roue dentée qui y est fixée par son centre, et qui engraine avec les ailes » C171) d'un pignon , lequel sert en même temps d’écrou et se meut le long d’une vis dont l’axe est courbé en forme d'arc : cette vis tient par une de ses extré- mités à la branche fixe et traverse la branche mo- bile qui suit ainsi le mouvement de l’écrou. Pour faire usage de ce compas, on trempe les dents de la roue dans de l’encre d’imprimeur , et elle marque en roulant sur un carton autant de tour de spire que l’on veut. Le mémoire est accompagné d’un dessin qui représente le compas à spirale et d’une spirale décrite à laide de ce même compas. Un rapport de MM. de la Maltière et Scanégatti fait connaitre les inconvénients et le peu d’exactitude qui doivent résulter de l’usage de ce compas à spirale , et en même temps la difficulté de le construire. Tubes capillaires ; par M. PoutLain. M. Poullain a lu à la séance du 31 juillet 1971 um mémoire sur les tubes capillaires. Après avoir rap- pelé les hypothèses de Kook, de Newton et de quel- ques autres physiciens sur la cause des phénomènes produits par ces tubes, l'auteur essaie d'expliquer ces mêmes phénomènes en admettant que les corps sont enveloppés d'une atmosphère particulière for- mée d'une émanation subtile et continuelle de leur propre substance, émanation qui est plus ou moins abondante selon leur nature : cette atmosphère, qui selon l'auteur remplit la partie supérieure du tube, diminue la pression de l'air atmosphérique dans l'intérieur , et rend prépondérante sa pression sur la surface extérieure da liquide, de là résulte l'élé- vatiou de ce liquide au-dessus du niveau. Quant à 7710 1771. Cr1729 l'abaissement du mercure , l'auteur l'explique par l’excès du poids des molécules du métal sur celui des molecules d’air de même volume. La belle théorie de M. Laplace, qui embrasse d’une manière complète toutes les circonstances des phé- nomenes capillaires, dispense de réfuter les hypo- thèses qui l'ont précédée. Electricité de la Torpille ; par M. LECHANDELIER, Dans une lettre datée du 26 novembre 1772, M. Lechandelier a transmis à M. d'Ambournay, se- crétaire perpétuel de l’Académie , l'exposition dé- taillée de plusieurs expériences sur l'électricité d’une torpille vivante faites en présence de l’Académie de la Rochelle ; cette observation a été insérée dans les journaux du temps et se trouve dans Îles Éléments de Physique de Sigaud de Lafond , tome IV, page 48, éditiou de 1787. L55:1%::h35:h257h))2)] HYDROGRAPHIE ,; NAVIGATION, ARCHITECTURE NAVALE , @lCe Sur le Canal de Picardie ; par M. De CrssART. L'Académie doit à M. de Cessart , ingénieur en chef des ponts et chaussées, des Observations sur la construction du canal souterrain de Picardie pour la réunion des rivières de Somme et de l’Escaut. Ces, observations ont mérité à l’auteur une leure d’ap- C173) probation de la part de M. Turgot contrèleur gé- néral : cette lettre est transcrite en tête du mémoire. L'auteur commence par décrire les circonstances du cours des rivières de la Somme et de l’Escaut; il rappelle les résultats des expériences faites sur la diflérence de leurs nivaux en différents points ; les moyens que l’on a proposés pour établir un canal de navigation entre ces deux rivières ; enfin, les motifs qui ont fait adopter le plan de creuser un canal souterrain de sept mille toises de longueur , avec une voûte de vingt pieds de largeur , vingt pieds de hauteur, pour sontenir cinq pieds de hau- teur d’eau et recevoir les plus grands bateaux de l'Escaut, (qui ont cent pieds de longueur et qua- torse de largeur ; qui tirent de trois et demi à quatre pieds d’eau , et qui sont quelquefois chargés de fayence ou de foin jusqu'à dix-huit pieds de hau- teur,) en pratiquant des banquettes pour les ma- riniers conducteurs. M. de Cessart a visité , en 1774, les travaux déjà commencés , et il rend compte des réflexions que cette inspection Jui a fait naître. La portion de ga- Jerie exécutée traverse un terrein de marne , appelé crayon , mêlée de silex noirs de différentes gros- seurs ; l'humidité ne pénètre pas jusqu'à la voûte qui est à cent-quarante pieds au-dessous de la sur- face des champs ; mais à de moindres profondeurs, il peut se faire des infiltrations ; les cailloux se dé- tachent facilement , étant trois fois plus pesants qu'un pareil volume de marne : l'ouverture d'un grand puits de huit pieds de diamètre a faci- lité l'évaporation de l'humidité ; s’il se rencontrait un banc de sable sur la ligne projettée du canal, il vaudrait mieux le faire dévier en plaçant un puits à l’angle des deux directions. Les dimeu- 1774. (174) sions données au canal ne paraissent pas suffisantes pour le passage des grands bateaux de l'Escaut , ce qui se prouve par un calcul détaillé d’après les conditions d'équilibre d'un corps flottant : pour atteindre le but proposé , il faudrait donner au canal vingt- quatre pieds de largeur , supprimer les banquettes et faire remorquer le grand baïeau à l’aide d’un petit bate:u de quatre pieds de largeur servi par six où huit rameurs. Pour donner plus de solidité à la voûte du canal , M. de Cessart voudrait qu'elle fût coupée en forme d'ogive très-surhaussée , et il établit par des raisonnements solides les avantages de cette forme de voûte sur celle à plein ceintre, (Le principal de ces avantages sera de prévenir les effeis de l'iufiltration de l'eau, ) Cette voûte en ogive aurait vingt-sept pieds de montée ; vingt-quatre pieds de base ; les deux arcs de cercle de 56 pieds de rayon auraient vingt-huit pieds de corde et trois pieds de flèche, ce qui donne quinze lignes de courbure par pied d’elévation. La continuation du canal , en creusant la voûte en forme d'ogive, n’exigera aucun changement de disposition et n’ajoutera qu'un ‘quart à la quautité d’ouvrage comprise dans le premiet projet. Un cahier de cinq dessins lavés et coloriés accom- pagne le mémoire de M. de Cessart. Le premier représeute la coupe du canal commencé par M. Lau- rent avec une voûte circulaire ; le deuxième , la coupe du canal avec une vodte d'ogive; le troisième , la coupe du canal à voûte circulaire avec ses ban- quettes et une section de grand bateau ;le quatrième , la coupe du canal en voûte d'ogive, sans banquettes, avec une section de grand bateau ; le cinquième , vue section par l'axe du canal, dans lequei on sup- pose uue grande barque de l’'Escaut remorquée par. C:175) six mariniers ayec douze rames et un conducteur au gouvernail pour maintenir la barque dans le mi- lieu du canal ; ce dernier dessin représente aussi l'ouverture d’un puits percé dans le milieu de la voite d’ogive. Bois propre au pilotis ; par M. SELLIER. M. Sellier , de l’Académie d'Amiens, a adressé, le 12 juillet 1774, un Mémoire contenant des obser- vations sur des bois de différentes natures qui ont séjourné plus ou moins long-temps sous les eaux ou dans les tourbes. Lorsqu'on reprenait en sous- œuvre les piles et culées d’un pont ; on reconnut que les pilotis de bois de hêtre sur lesquels reposait une très-ancienne tour étalent sans consistance et se coupaient avec la bêche. L'auteur a remarqué que le saule , que l’aulne et autres boïs tendres trouves dans les tourbes n’ont point de solidité et ne peu- vent être employés dans les pilotis : il lui a été pré- senté un échantillon de bois de chêne également trou vé dans la tourbe et qui était entièrement pourri ; depuis , il a vu des quartiers de bûche de chêne qu'on avait recueillis à une assez grande profondeur daus la tourbe , et qui étaient noirs et cassants comme du charbon. Dans la tourbière du marais de Saint- Pierre d'Amiens, on a trouvé, à huit ou neuf pieds de profondeur , des morceaux de bois de chêne en- üérement charbonnés ; l’auteur a rencontré aussi dans des dépôts de sable de rivière des bois de chêne réduits en charbon, Il est remarquable que le chêne se noircit tandis que les bois tendres conservent leurs couleurs. De ces observations, l’auteur conclut que toutes espèces de bois sont susceptibles de s'amollir , 1774 1774: (176) de se brûler, de se carboniser , de se pourrir dané l'eau , daus les terres humides ou dans les tourbes, et cela dans un temps plus ou moins long; que dès lors il serait avantageux de connaître le temps que chaque sorte de bois peut séjourner sous l’eau sans y subir d’'altération, Machine à recéper ; par M. Davis. Le 23 novembre 1774, M. d'Ambournay, secré- taire perpétuel, a remis à Académie une Description qui lui avait été adressée d'une nouvelle machine à recéper avec autant d’aisance que de sûreté les pieux à telle profondeur qu’on le Gésire au-dessous de la surface de l’eau : cette machine est de l'invention de M. David. L'auteur de la description rappelle que dans la construction des ponts, des quais, des jetiées, il faut fonder sur pilotis; que pour parvenir à couper les pieux, on avait recours autre- fois aux bâtardeaux qui entrainaient beaucoup de dépenses, des longueurs , et quelquefois des acci- dents; ilrend ensuite un juste hommage à MM. Voglie et de Cessart pour leur ingénieuse machine à scier les les pieux sous l’eau , machine si connue de tous les ingénieurs ; cependant , il la croit inférieure à celle de M. David , qui lui paraît plus simple et aussi sûre dans ses effets. Cette nouvelle scie a la forme d’une roue , du centre de laquelle part un axe qui s'élève au-dessus d'une cage, laquelle reçoit deux supports horizontaux qui glissent dans des coulisses pratiquées supérieurement et inférieurement dans cette cage et qui, percés de trous dans lesquels l'axe de la roue est reçu, servent à porter la scie contre le pilouis à recéper Care) recéper peñdant le temps quon fait tourner l'arbre et avec lui la scie qu’il porte : ce qu’il y a surtout de remarquæble , c’est que le même mouvement fait avancer la scie contre le pieu à mesure qu’elle le coupe , et que son action a lieu dans un plan parfaite- ment horizontal. Remarques sur la construction des Navires destinés au commerce ; par M. ForFair. M. Forfait ayant observé que dans la construction des bâtiments de comruerce on ne suivait aucune règle certaine, a cherché à établir des principes qui pussent concilier l’économie avec la solidité , l'élé- gance des formes et les principales qualités d’un bon navire : pour cela , il a consulté en même temps la théorie et l'expérience. Les deux conditions à remplir sont qne le navire ait une cale spacieuse et qu’il puisse se. manœuvrer avec le plus petit nombre possible d'hommes. L'auteur a représenté par des figures les coupes principales des bàtiments français, hollandais, da+ nois , suédois , etc. , et il prouve , par la considéra- tion des forces qu’exercent l’eau etle vent , que cette forme est très-désavantaseuse parcequ'elle augmente Ja vitesse et l'étendue des roulis : on doit éviter que la partie du flanc d'un navire qui est exposée à sortie de l'eau ou à y être plongée par le roulis soit dans une direction trop près de la verticale. On fait voie que le navire serait moins sujet à l'inconvénient du roulis si la coupe principale avait la forme d'uutra- pêze dont la petite base serait par en bas : d’après cela, il couvient d'élargir les flancs du navire aus dessus dn plau de flouaison; il suflit de donner trois Tome IV, 1754 à 1780 M 17704 Cr78) à quatre pouces de plus en largeur au-dessus de la surface de Peau que dans le plan de cette surface. Use figure fait connaître la forme qui paréît la plus avantagense à donner aux bâtiments du commerce. Pour justifier son choix , l'auteur cite les exemples de plusieurs flûtes dont les unes avaient beaucoup de roulis et les autres très-peu , parce que leur forme s’éloïgnait ou se rapprochait de celle ci-dessus. On dé- montre que la stabilité dans les vaisseaux n’augmente pas toujours le roulis , le mouvement de tangage est plus dangereux que le roulis, plus fatiguant pour la mèture , et plus à charge à l'équipage. Il y a plusieurs moyeus de l’éviter ou de le diminuer , et l’auteur discute les avantages qu'on en obtient. La qualité d’être bon marcheurs ne doit pas être négligée dans les bâtiments du commerce, et, pour l'obtenir, Pau- teur propose de douner autant d'élancement qu'il se pourra sans nuire à la solidité et à la liaison des pièces qui terminent l'avant du navire ; enfin , on rendra les bâtiments plus sensibles au gouvernail , et on angmen- tera leur solidité en posant l’étambot à plomb. Au reste, M. Forfait, qui sait que l'exécution ne donne pas toujours les résultats indiqués par la théorie , veut qu'on ne suive que par dégréles vues qu'il propose , et qu’on ne se rapproche , dans la cons- trucuion des bâtiments marchands, des principes qui l'ont dirigé qu’à mesure qu’on en éprouvera de bons effets. Trombe terrestre; par M. Vincewr. M. Vincent, prêtre et professeur de seconde au collége d'Eu, a présenté , le 15 novembre 1775, le Détail historique d’une trombe terrestre observée près de la ville d'Eu, le 16 juillet de la même aunce. C179) L'auteur commence par des considésations générales sur les phénomènes de l’atmasphère, et sur la né- cessité de recueillir avec soin tout ce qu’ils offrent de remarquable: Il rappelle ensuite diverses observa- tions detrombhes mentionnées dans les mémoires des sociétés savantes ; enfin, il rend compte dés effets produits par la trombe dont il s’agit : il s’est rendu sur les lieux avec M. Charles , subdélégué et juge de la ville d'Eu, et là, ne consultant que des té- moins , ils ont appris toutes les circonstances rela- tives à ce météore. Loupe de Trudaine ; par M, DE BERNIÈRES* Les eflets surprenants obtenus à l’aide de la fameuse lentille de Trudaine font lire avec intérêt les details historiques sur la construction de cette machine. Ces détails sont contenus dans une note adressée à la Compagnie, le 28 juin 1775, par M. de Bernières, écuyer , l’un des quatre contrôleurs généraux des ponts et chaussées, qui a inventé et fait exécuter cette belle lentille, L'auteur raconte que MM. Brisson, Cadet, de Montigny, Macquer et Delavoisier avaient été chargés par l’Académie des Sciences de Paris de faire une suite d'expériences avec la lentille de verre massif du Palais-Royal, et qu'ayant connais- sance des loupes à liqueur dont il se servait, ls Jui démandèrent s’il croyait possible d’en faire une de quatre pieds de diamètre. Sa réponse fut aflirma- tive, et M. de Trudaine., conseiller d'état , inten- dant des finances, s’est chargé de toutes les dépenses : le travail de la construction a duré deux années ; M. l'abbé Terrey, contrôleur des finances et direc= M 2 177 2775. ( 180 ) teur des bâtiments du Roi, a donné son autorisation pour qu'il fût construit dans le jardin de lInfante un pavillon dans lequel cette loupe et ses dépen- dances ont été placées. M. de Bernières a composé sa lentille de deux glaces qui, avant d’être cour- bées, avaieut cinquante-deux pouces de diamètre et dix lignes d'épaisseur , et qui avaient été coulées à la manufacture de Saint-Gobin par les soins de M. Deslandes , directeur; il alfallu prendre des pré- cautions infivies pour courber ces glaces et les polir : après cette longue et délicate opération , ces deux glaces qui faisaient partie d’une sphère de huit pieds de rayon , qui avaient conservé huit lignes d’épais- seur et 5o pouces de diamètre, ont été jointes par leurs bords taillés en biseau et serrées l’une contre l'autre par un cercle de cuivre. Dans cet état, le vide lenticulaire intérieur était de quatre pieds de diamètre sur six pouces et demi d'épaisseur en son milieu , et il est entré dans cet “espace près de cent-soixante pintes d'esprit de vin pesant chacune vingt-six onces six gros. Jusqu'’alors, M. de Bernières avait rempli ses loupes avec de l’eau _distillée ; une Jongue série d'expériences lui a prouvé que l'esprit de vin.est préférable aux autres liquides. La lentille ainsi construite. a été montée sur un . charriot à l'aide duquel elle pouvait être exposée aux rayons directs du soleil, en suivant les mouvements de cetastre. Le foyer de cette lentille était à dix pieds -et demi de son centre par une température moyenne, et il était de la largeur d'un écu de trois livres ; en interposant une petite loupe de verre massif à sept pieds et demi de distance, le foyer commun des - deux loupes n'était plus qu’à neuf pieds du centre de la grande, et sa grandeur était celle d’une pièce de vingt-quatre sols. L'activité de ces deux foyers C'r82 était telle que les métaux s’y fondaient : un écu de six livres n'employait que quinze secondes à se ré- duire en bain au foyer commun de la grande et de la petite lentille ; il ne faltait que cinq secondes pour un Jouis d’or. Quoique la lentille de Trudaine soit connue des personnes qui cultivent les sciences phy- siques, il a paru iutéressant de rappeler les circons- tances de sa construction d’après une note de M. de Bernicres lui-même , à qui on doit l'invention et le succès de cette merveilleuse machine. Une lettre du même M. de Bernières à M. le se- crétaire des sciences , sous la même date du 28 juin 1775, exprime toute la gratitude de l’auteur pour l'honneur qu’on lui fait espérer d’être nommé mem- bre associé de l’Académie. Wernis pour préserver le fer de la rouille ; par MM. Lorior et CREvEz. Le 23 décembre 1774, en présence des officiers du port et antres fonctionnaires publics réunis par les ordres du commissaire général de la marine, con- formément à la décision du ministre M. de Sartines , ila été fait , au Havre-de-Gräce, diverses expériences pour constater sile vernis des sieurs Lotiot et Crével, de Paris, était propre à préserver le fer de la rouille. Pour cela, on a enfoncé dans des billes de bois pli sieurs clous de longueurs et de grosseurs différentes etenduits de ce vernis; après avoir fait éclater ces billes pour en retirer les clous ,'on a reconnu que le vernis adhérait à tous les points de leurs surfaces : excepté àla tête où ils avaient été frappés à coupsre- doublés avec une masse de fer du poids de huitliyres. M 5 17706 ( 182 ) On a fait appliquer sur une bordure de navire une feuille de fer blanc et nne feuille de tôle , l'une et l'autre enduites de vernis : toutes deux ont conservé leurs vernis, excepté la première à l'endroit seule- ment où le coin de bois avait frappé. Pour mieux éprouver le vernis, on a cloué sur le toit d’un han- gard une feuille de tôle vernissée , et on a fixé sur uue poutre des clous, des chevilles, une verge de fer , un cadenas, un fusil, une bayonnette , tous enduits de vernis pour les laisser exposés à l'air exté- rieur pendant une année. Une copie du procès-verbal qui constate ces di- verses expériences a été communiquée à l'Académie le 11 janvier 1775. Canons courbes ; par M. DE BERNIÈRES. Le 15 février 1775, M. Scanégatti a remis à l'Aca- démie, de la part de M. de Bermières, contrôleur des ponts et chaussées un A/émoire sur une nouvelle Jorme de canous pour la mer et dent l'axe est un arc d’un quart de circonférence : l'avantage de ces canons courbes vient de ce que leur poids tend à faire des- cendre le centre de grayité du navire au-dessous de la ligne de flottaison , ce qui dispensera de charger la cale d’un lest considérable et empéchera le na- vire de tirer ‘autant d’eau ; il suffira le plus souvent de former la première batterie avec ces sortes de canons. Dans la position naturelle de chaque canon, la tangente à la culasse et la tangente à la bouche seront l’une verticale , l’autre horizontale, et le boulet sera lancé horizontalement ; les trois quarts du poids de chaque pièce seront au-dessous de la ligne de flottaison , et la bouche sera, comme à l'ordinaire, | (185) de quatre pieds au dessus ; le recul de ces canons sera peu considérable, ils seront aussi faciles à pointer que les canons droits, et leur fonte ne sera ni plus longne , ni plus coûteuse. Après avoir développé ious les avantages qui doi- vent résulter de cette nouvelle forme de canons, l'auteur éloigne de lui le reproche d’avoir voulu per- fectionner l'art de détruire les hommes : il n'a eu pour but que la solidité et a conservation des vais- seaux de l'Etat; il invoque les lumières du savant corps de la marine et de l'Academ'e de Rouen. Avant de communiquer ses idées, l’auteur a fait plusieurs expériences avec un petit canon courbe , et toutes semblent justifier sa théorie. M. le comte de Milly, ancien militaire et homme très-instruit , ayant vu chez l'auteur le canon en forme d’arc de cercle, trouva que cette forme serait très-utile dans la dé- fense des places, parce qu’elle permettait de pointer de havt en bas. Dans une lettre du 5 mars 1775, M. de Bernières remercie la Compagnie d’avoir accueilli favorable- ment le mémoire sur les canons courbes et exprime le vœu d’être admis au nombre de ses membres cor- respondants ; il rappelle avec beaucoup de modestie ce qu’il appelle ses faibles titres ; savoir, 1° son inven- tion des bateaux insubmergibles , à l’occasion de la- quelle il a recu du ministre nne lettre portant que Su WMujesté avait la plus haute idée d'une découverte qui intéressait si particulièrement l'humanité ; 50 ses loupes de liqueur dont la plus grande , celle dite loupe de Truduine, venait de servir à fondre le platine et promettait d'autres succès ; 39 les résultats d’un grand nombre d'expériences sur le pouvoir réfractif de différents liquides. M 4 17754 7De (184) Courbure des vaisseaux dans le sens de leur longueur > par M. ForFaAIT. M. Forfait, élève ingénieur à Brest , a adressé de ce port ; sous la date du 11 janvier 1775, une lettre respectueuse et modeste accompagnée d'un mémoire très-étendu renfermant déjà le germe des connais- sances qui ontillustré depuis la carrière de son auteur. Pour éviter la longueur d’une analyse trop détaillée , ou se contentera d'indiquer sommairement l’objet de chaque article. Tous les bâtiments, vaisseaux de ligne , frégates , corvettes, flûtes, gabarres, etc. , quand ïls ont vieilli à la mer ou séjourné dans un port , sont sujets à se courber dans le sens de leur longueur , de ma- nière que la concavité de l’arc est tournée vers le. fond de beau : il s’agit de trouver les causes de cette courbure, d’en apprécier les inconvénients et d'en prévenir ou d'en diminuer les effets : l’auteur s’est assuré par le calcul et par les observations &ue pour les vaisseaux de 74 la flèche de lare de courbure est de quinze à dix-huit pouces. Dans l’article pre-. mier, sur les inconvénients qui résultent de l'arc, on fait sentir que la solidité du vaisseau est la pre- mière qualité qu’il doit avoir et qu'il est nécessaire que toutes ses parties soient constamment bien liées : c'est ce qui n’a plus lieu lorsque le vaisseau vient à se courber ; il résulte aussi de la désunion de ses parties que le vaisseau perd de son élégance et de sa beauté, L'auteur établit par an calcul très-clair que cette altération de la forme primitive empêche les bâtiments de porter des charges aussi considé- (185) rables et de marcher aussi vite que si cet inconvé- nient n'avait pas lieu. L'article second a pour objet de rechercher les causes de l'arc : l’anteur les trouve , 1° dans la trop grande longueur que lon donne aux vaisseaux ; 59 dans la finesse de leurs extrémités qui sont char- gées d’un trop grand poids relativement à la force dont elles sont capables ; 5° dans la manière de les lancer à l'eau ; 40 dans la manière de les amarrer. On a remarqué qu’à la mer les navires arquent moins que dans les ports, parce qu'ils calent davantage, et que le poids du grand mât et de ses apparaux empéche le milieu de se relever. La manière dont on lance les vaisseaux à l’eau, en les faisant glisser sur un plan incliné dans le sens de leur longueur, tend à"faire disjoindre leurs parties, parce que le choc de l’eau s’exerçant d'abord sur une des extré- mités , ne détruit la quantité de mouvement acquise par la masse entière qu’en fatiguant les diflérentes pièces de ce vaste assemblage ; aussi on entend un craquement général quand on lance le vaisseau à l'eau. La construction dans les bassins n’a point cet inconvénient ; l’auteur calcule les efforts que sup- porte le navire dans cette opération, et quoique la courbure qu'il prend alors se fasse dans un sens con- traire à celle qu’il prendra dans la suite , on conçoit que l’une dispose à l’autre. La plus grande cause de courbure vient de la manière dont on amarre les vaisseaux désarmés dans les ports sujets aux flux et reflux : on a remarqué que des vaisseaux de même dimension se conservent plus longtemps dans les Ports sans marée. L'auteur entre dans l'examen dé- taillé des mouvements que tendent à produire l’eau et le vent et des résistances qu’opposent les amarres, et Il fait voir que les résultantes de ces différents e 773 Le L] 177% ( 186 } efforts n'étant pas directement opposées le navire éprouve des secousses qui font baisser l'une ou l'autre de ses extrémités , et contribuent ainsi à la formation de l'arc. Le troisième.et dernier article est consacré à l'expo- sition des moyens quor pourrait employer pour empêcher les vaisseaux d'arquer : d’abord il con- vient de diminuer queique chose sur leur longueur, et déjà trois vaisseaux de bycanons ont été construitsde cinq pieds plus courts que précédemment. La finesse des extrémités est absolument nécessaire à l'avant pour procurer la vitesse du sillage, et à l'arrière pour rendre plus sensibles les effets du gouvernail ; il convient de diminuer le relèvement des ponts à avant et à l'arrière ; de ne donner aux ponts dans le sens de la largeur que la courbure nécessaire pour l'écoulement des eaux, et de reudre ces mêmes ponts. trés-solides ; il serait bon que ie navire calàt toujours jusqu’à la ligne d’eau en charge , sauf à placer beau- coup de lest dans le milieu , très-peu à l'avant et point du tout en arrière : il est très-pernicieux à bien des égards de lester avec l’eau de mer; ces diflé- rentes pratiques ont pour but d'établir Péquilibre entre la poussée verticale du fluide et les poids des différentes parties du systéme. Pour éviter le choc qu'éprouve le navire quand on le lance, on pour- raitle construire sar un chantier presque horizontat ou qui v’aurait guères plas de pente que le navire n’a de tirant d’eau ; on disposerait d’ailleurs Pappa- reil pour le lancer de manière que le navire tombât à l’eau à trèspeu-près dans la position qu’il doit affecter quand il est à flot; on pourrait encore lancer lesnavires par le travers , c'est-à-dire parallé- lement aux quais : l’auteur donne à ce sujet la des- cription détaillée de l'appareil qu’il a imaginé pous (187) lancer les vaisseaux de cette manière ; il fait remar- quer que les principales pièces sont disposées pour prévenir tout accident, et que l’excès de dépenses qu'occasionnera ce nouveau mode sera compensé par les avantages qu’on en retirera, Enfin , on pré- viendra les inconvénients qui résultent d’un mauvais systéme d’amarrage en faisant en sorte que la ré- sultante des eflorts des amarres agisse dans le sens de la longueur du navire : pour cela , l’auteur pro- pose d’employer des coflres ou des canots rebutés; on placerait deux de ces coffres à Pavant et deux à l'arrière de chaque vaisseau qui serait entouré d’un gros cable , lequel serait suspendu à des cordes qui passeraient par chaque sabord et seraient attachées aux anneaux de l’eutrepont ; ce cable serait retenu par de petites cordes amarrées aux anneaux des coffres. En donnant à ces coffres ou bateaux quinze pieds de longueur, cinq pieds huit pouces de lar- geur , et trois pieds de urant d'eau , on fait voir, par le calcul, que quelque soit la force du vent et de la marrée, jamais le vaisseau n'éprouvera de se- cousses nuisibles. Dans toute l'étendue de ce mé- moire , il y a pour chaque démonstration une figure qui en facilite l'intelligence. Barrière pour les pièces de terre closes ; par M. Grourr. Il arrive souvent que près des villes et dans les terreins renfermés les voleurs enlévent les fruits, les haies , les clôtures de toute espèce. M. Groult, pro- cureur du Roi à l’amirauté de Cherbourg , pour soustraire ses clos à ces sortes de déprédations, a 1770: 1776: 1776. (188) fait construire des barrières solides , très-difficiles à enlever de leur place , et y a fait ajuster ie serrure simple, sans ressorts , à l’abri de la pluie et dont le mécanisme ne pouvait être trouvé par quiconque n’en connaissait pas le secret. M. Groult , après avoir fait pendant quatre à cinq ans l'expé- rience de ses barrières et de ses serrures, et reconnu qu’elles n'avaient point été forcées ni endommagées, en a adressé à la Compagnie, le 17 juin 1576, une description accompagnée d’un dessin , en promettant de fournir tous les éclaircissements convenables aux académiciens qui voudaient faire exécuter de sem- blables fermetures. Cause de l’élévation des vapeurs dans l'atmosphère ; par M. DurFRiCHE DE VALAZÉ. L'Académie a reçu , le 51 juillet 1776, de M. Du- friche de Valazé , ancien officier d’infanterie, nne Dissertation sur la cause de l’élévation des vapeurs dans l'atmosphère. L'auteur admet que la couche d'air en contact ayec l’eau en agite les molécules infiniment petites , les déplace, les enlève de ma- hière que les globules d'eau se mêlent avec les glo- bules d'air , et que cet effet se reproduit d’une couche d'air à l’autre ; le ventet la chaleur augmententla quantité de vapeurs qui s'élèvent ainsi dans Patmo- sphère. La chaleur , en s’introduisant dans les corps en chasse les particules humides qui s’échappent dans Pair ; les eaux des mers, des lacs, des fleuves contiennent de l'air dans leurs pores , et cet airs dilaté par les rayons de la lumière solaire, est poussé au-dehors par sa force expansive et entraine les mo- lécules aqueuses dans l’atmosphère. C189) Cette hypothèse vague , aussi facile à concevoir qu’à imaginer, ne présente à l'esprit rien de satis- faisant ; les expériences précises des physiciens mo- dernes sur la formation des vapeurs dans le vide, sur la mesure de leur force élastique et de leur poids sous un volume donné, à une pression et une tem- pérature connues , sur leur mélange avec les gaz, fournissent aujourd'hui une théorie solide de l’éva- poration et de l'hygrométrie. Appureil pour tirer une frégate sur la cale ; par M, ForrFair. L'Académie doit au même M. Forfait la description d'un appareil pour tirer une frégate sur la cale, et la relation d’une opération de ce genre faite sur une frégate pesant trois cents tonneaux. Les planches qui étaient jointes à ce mémoire ne se trouvent pas dans les archives de la Compagnie , mais on reconnaît, d’après le texte, que l'appareil consiste à entourer la frégate d'une ceinture formée de gros cables à laquelle sont appliquées des caliornes ; ces caliornes étaient disposées de manière à produire un mouve- ment ascensionnel et un moavement de translation ; la machine était mise en jeu à l’aide de cabestans que faisaient tourner des forçats ; on avait formé au milieu de la cale une coulisse pour y introduire la quille de la frégate dont les flancs devaient glisser sur de longues pièces de bois, le tout étant bien graissé pour diminuer le frottement. Au commence- ment du flot, on présenta devant la cale la frégate armée de sa ceinture ; alors on amarra les caliorues à la ceinture et on fit marcher les cabestans : le nas 1776. 1776. (190 ) vire s’avança étant poussé à-la-fois par la mer qui continuait de monter et par l'effort de l'appareil; au moyen de cordages qui passaient par les sabords on baissait graduellement la ceinture et les caliornes afin de rendre la direction de la puissance autant pa- rallèle que possible au plan de la cale. L'auteur rend compte de plusieurs particularités et de quelques légers accidents qui eurent lieu pendant l'opération ; il termine par calculer en détail les forces employées et les résistances à vaincre , en faisant entrer en con- sidération le poids des différentes masses, le frotte- ment , la roideur des cordes. Sur le fond de la mer; par M. DeGaurte. Un auteur ayant avancé qu'il existe deux fonds de la mer, l’un permanent composé des mêmes couches que le noyeau de la terre; l'autre accidentel et variable, formé des matières soumises à l'action de la mer, M. Degaulle, ingénieur de la marine au Havre , a réfuté cette opinion dans des réflexions qui ont été présentées à l'Académie , le 20 mars 1776. M. Degaulle regarde la doctrine qui admet deux fonds dans la mer comme pouvant entrainer les ma- rins dans des erreurs funestes. Pour détruire cette doctrine , il s’elforce d'établir qué les eaux de la mer à la profondeur de soixante à quatre-vingts brasses n’éprouvent que peu d’agitation , et que l’action du flux et du reflux est presqu’insensible à cette dis- tance. En admettant que le mouvement des eaux agität les dernières couches inférieures et qu'il y apportàt des corps étrangers ;, alors la uature du fonds dans un même point devrait toujours changer; | (191 ) cependant plusieurs chservations prouvent le con- traire ; par exemple , celles faites de la Hève à Har- fleur et su Pas-de-Calais. Si les eaux de la mer n'éprouvaient de mouvement qu'à une certaine dis- tance de leur surface , elies laisseraient tomber au fond les corps qu’elies auraient entraînés , et le fond primiuf , sans cesse recouvert , ne pourrait plus se reconnaître. L'existence des deux fonds dans Ja mer n’est justifiée ni par les expériences de la sonde, ni per une saine théorie. Ce qu'on doit conclure, c'est qu’il y a des espaces assez etendus dont le foud est constamment de la même nature , et que dans d’autres parages le fond change d'un point à un autre, mais que sa qualité, pour chaque point, reste la même. M. Degaulle indique les moyens de faire de bonnes observations de sondes en s’attachant surtout à bien connaître la position du point pour lequel on opère. C’est ainsi que lui-même a dressé la carte de sondes pour la Manche de Bretague, publiée à la fin de l'année 1574. Machine à battre le blé; par M. pe Cessarr, Un mémoire qui prouve dans son auteur un génie inventif et de profondes connaissances dans les lois de la mécanique , a été adressé à l'Académie , le 16 mars 1776, par M. de Cessart , ingénieur du Roi en chef pour les ponts et chaussées et ports mari- times de la généralité de Rouen. Ce mémoire a pour objet de faire connaître la construction et les avan- tages d’une machine à battre le blé. L'auteur observe d’abord que le moyen qui se présente naturellement d'égrencer les épis par le frois- 1776. C:92) sement des doigts ne pouvant suflire, il a fallu re courir aux machines : le fléau est une invention utile et simple , mais qui est susceptible de perfectionne- ment ; on estime que dans l'usage ordinaire du fléau, le batieur perd ia moitié de sa force ; en prenant pour unité l’effet de la force d’un homme appliqué à mouvoir un treuil de dimensions moyennes, et en partant d'expériences faites en 1762 sur les percus- sions des corps comparés à leurs pressions, on trouve que l’effet de la force d’un homme appliqué à un fléau est représentée par un peu moins que un demi, Il résulte de là que la machine du fléau comparée à celle du treuil fait perdre à l'agent plus de la moitié de sa force ; encore tous les hommes ne sont-ils pas propres à battre le blé avec tous les avantages du fléau ; les femmes, les enfants, les vieillards, les personnes faibles obligées de se servir de fléaux plus légers emploient plus de temps et se fatiguent davan- tage pour battre la même quantité de blé. Le but de la machine en question est d'exiger moitié moins de force pour obtenir le même eflet. On recueille en France , terme moyen, soixante millions de sep- tiers de blé ou seigle , et un sixième en sus de menus grains, dont les frais de battage sont évaluës à plus de quatre-vingt-sept millions. Le succès de la machine assure une économie de trente millions : pour cela, il faut qu'un enfant de quinze ans ou un vieillard puissent faire frapper et conduire à sa volonté deux fléaux comme le plus fort batteur , de mauière qu'il batte un septier par jour ; les hommes forts en feront davantage. La machine toute montée ne doit pas coûter plus de soixante-douze francs ; elle exigera peu d’entretien et sera d’une construction facile. Toutefois cette machine renferme des conditions dif- ficiles à remplir, car elle doit reproduire la force, Ja | | | . | 195) Ÿa souplesse Ges bras d’un habile batteur et la fa- culté qu'il a de se déplacer pour parcourir tous les points de l'aire. Pour ne pas réduire les batteurs de profession à mauquer detravail, et leur laisser le temps de choisir d'autrés genres d'occupations , il sera bon de n’in- iroduire que progressivement les machines à battre le blé comme on a fait pour les métiers à bas et les mécaniques propres aux filatures de coton, Après ces considérations préliminaires que l’auteur a développées dans la première partie de son mé moire , il consacre la seconde à la description dés taillée de la machine à battre Le blé : un dessin lavé présente, sur une échelle assez grande ; le plan et l'élévation de cette machine avec toutes les pièces qui la composent. Cette machine, qui n’est autre chose qu’un porte- fléau , est disposée de manière que, l'homme. n'a qu'un mouvement de rotation à donner à une ma- nivelle coudée , et de temps en temps un autre mou- vement latéral à faire imperceptiblement pour que les fléaux puissent frapper sur tous les points de l'aire, Sur un pivot de bois haut de cinq pieds est placée une pièce de bois horizontale ot, longue de quatre pieds, qui porte à son extrémité un châssis rectan- gulaire incliné dont les deux grands côtésont six pieds de longueur; la partie inférieure de,ce châssis est soutenue par des roulettes, qui La font, mouvoir en tous sens. Au milieu de, ce.chässis est une traverse. à laquelle sont fixées les extrémités des fléaux et qui est le centre de leurs mouvements; à quatorze pouces, du centre du châssis, vers son extrémité supérieure, est placée la manivelle ; pour relever chaque fléau , on se sert d’une courroie qui joiut l'extrémité mobile du fléau , c'est-à- est celle qui.porte la baite , avec, ioume IF, 4 1780, N 1776. (194 ) l'extrémité d'un balancier en boïs qui oscille autour du centre, par le moyen d’une verge également en bois et qui fait agir la manivelle : pour que le mou- vement de chaque fléau se fasse exactement dans un plan vertical, on dispose des demi-cercles de châraigner qui servent de coulisses aux balanciers. A chaque révolution de la manivelle le grain est frappe de deux coups de fléau. On trouve dans le mémoire les dimensions de chaque pièce de la machine, l'indication de la ma- tière dont elle est formée et de la manière dont il faut préparer et assembler toutes les parties de l’ap- pareil. Le reste du mémoire est consacré à calculer, d’après la théorie des moments , la force nécessaire pour obtenir quarante tours de manivelle par mi- nute : pour cela, l'auteur considère le fléau dans deux positions ; savoir : 1° à l'instant où la puis- sance commence à le soulever; 2° lorsqu'il est dans une position horizontale. Le résultat de ses calculs le conduit à conelure que la machine qu’il propose permet d'appliquer la force de l'homme d’une ma- nière trois fois et demie plus avantageuse qu’avec le fléau ordinaire ; qu’à l’aide de cette machine on pourra employer utilement à battre le blé les en- fants , les femmes , les vieillards, les individus d'une faible constitution, et que dans tous les cas on obtient une grande économie sur les frais du battage. L’au- teur , avec la modestie qui est toujours l'apanage du vrai talent , invoque pour le perfectionnement de sa machine les lumières et les avis des hommes industrieux qui, par état ou par goût, s'occupent de découvertes utiles. Le mémoire est termine par le devis estimatif des différentes pièces de la machine qui, en matériaux et main-d'œuvre , ne doit coûter que soixaute-douze francs. Exploitation et emploi des bois de service ; par M: ForFaiT. Ce nouveau travail de M. Forfait, lu à la séance du 9 juillet 1777, renferme un grand nombre d’obser- vations sur les différentes sortes de bois propres aux constructions maritimes; sur les détériorations qu'ils éprouvent par leur séjour dans l'eau ou leur expo- siion à l'air; sur les moyens de les avoir de la meil- leure qualité possible dans les ports où on les met en œuvre. L'auteur trace d’abord un tableau abrégé des progrès de la civilisation | de l'industrie , du commerce ; de Îa navigation ; et il fait voir com ment on courrait ainsi à grand pas vers une disetté effrayante de bois de construction et de chaufag?, si le Goavernement , pour la prévenir , n'eût ordonné des plantations proportionnées aux dépenses, en ré= glant le temps et la forme dés coupes. La plupart des auteurs quiont étudié la nature des bois l'ont plutôt considérée en naturalistes qu'en in- génieurs. M. Forfait voudrait qu’on indiquât la meil- leure manière d’élever les arbres, de les abattre ; les précautions nécessaires pour les mettre en ré- serve et les conserver long-temps avec le moins d’al- tération possible ; enfin, le choix qu’il en faut faire pour les employer plus avantageusenient par rapport à leurs espèces et à leurs différentes qualités : c'est ce qu'il a entrepris de faire , et son mémoire n’est que le commencement d'un ouvrage plus étendu qu’il se proposait de completter. Il a observé que les boïs qui nous viennent de l’étranger sont souvent gâtés avant d’être mis en œuvre. Selon lui, les bois du nord N a «777° (196 ) sont gras et sujets à se pourrir; les bois de l'Amé- rique méridionale sont supérieurs à ceux de l'Amé- rique septentrionale ; de même ceux de Provence surpassent ceux de Normandie ; en général , les bois français sont d’un très-bon usage ; ils sont seulement susceptibles de se travailler quant on les expose à ane chaleur un peu trop vive. Les bois gras doivenr.être préférés dans les ouvrages à l'abri de l'air , et les boïs secs dans les ouvrages exposés aux grandes intempé- ries. La quantité des bois français étaut très-inferieure aux besoins de la marine , il importe que les ordon- nances sur les forêts soient strictement observées. Il conviendrait d’encourager les marchands par l'appât d'nn bénéfice réel et sans les assujétir à trop de formalités, à vendre an Roi de préférence les arbres et les pièces précieuses par leur forme ou leurs dimensions qui peuvent être employés dans les arsénaux. L'usage de faire flouer les boïs et de les empiler en les laissant exposés aux variations de cha- leur et d'humidité de l'atmosphère est très préju- diciable; il y a aussi beaucoup d’inconvénients à les laisser séjourner dans l’eau, et surtout à les équarrir aussitôt qu’ils ont été abattus..... L'auteur, après avoir donné beaucoup de détails sur ces diverses causes d'altération, propose pour prévenir leurs fu- nestes elfeis 1° de ne pas laisser dans les ventes les arbres exposés aux intempéries des saisons; 2° de construire des radeaux pour les transporter dans les entrepôts; 5° de les empiler , de les couvrir avec soin pour éviter qu’ils ne prennent de lhamidité; 4 de les laisser sécher dans leur écorce ou au moins dans leur aubier, et d'attendre pour les mettre d’échan- tillon qu’on soit prêt à les employer ; 5° de ne mettre les bois en place que quand ils seront bien secs, et de faire les ouvrages le plus à abri qu'il se pourra; C197) 6° d'entamertrès-neu les conchesligneuses , et, quand on ne pourre s'en dispenser , d’intercepter la com- munication entre deux pièces voisines par l’inter- mission de quelque corps étranger et peu suscep- tible de corruption, Ces diverses précautions exige- ront un sureroit de dépenses, mais qui ne pourræ être mis en parallèle avec fe bien qui en résultera, car si un vaisseau du premier rang dure seulement deux ans de plus, on gagnera au moins cent cin- quante mille francs , on plutôt on épargnera le quart du bois nécessaire à la construction. M. Forfait ne se flatte pas d’avoir épuisé son sujet; 1 désire’ que son travail donne lieu à de uouvelles recherches et à d’utiles rélormes. Description de différentes machines ; par M. D£ CESS ART. \ L'Académie ayant recu successivement plusieurs mémoires sur différentes machines présentés pan M. de Cessart, ingénieur en chef des ponts et chans- sées à Rouen, le méme auteur a donné, le 6 août:1777, une description succincte de ces machines. La première a pour objet de simplifier la manière d'ouvrir les portes des écluses , en plaçant un quart de cercle en bois au centre de mouvement de la porte, lequel se prolongera dans l'épaisseur des bajoyers; sur ce quart de cercle se développera un cable roulé dans son milieu sur la fusée d’un cabestan et fixé par ses extrémités sur le quart de cercle ; on indique les épérations à faire pour déterminer le centre du mou- vement de la porte et pour faciliter le jeu du quart de cercle. Afin d'éviter une description détaillée ,. N 5 1777a 1777e C 198 ) l'auteur avait fait exécuter un modèle qu’il a pré- senté à la Compagnie. La seconde machine a été imaginée pour scier les pieux dans l'eau. Après avoir rappelé les difficultés qu’on éprouva en 1756 pour la construction de la première pile du pont de Saumur, M. de Cessart a exposé le modéle en petit de cette belle machine dont il avait médité les principaux mouvements avec . M. de Voglie, ingénieur en chef, et qui a servi en 1757 pour la seconde pile du pont de Saumur, et de- puis pour les neuf autres pilles du même pont de Saumur, et pour celui de Tours. On peut , à l’aide de cette machive, couper les pieux de niveau à telle profondeur que l'on voudra sous l’eau. ( Elle est actuellement employée, en 1817, pour la fondation des piles du poui de Rouen.) Sa construction, le développement de ses parties, et la manière de la faire agir sont indiqués dans le texte et les planches de l'Encyclopédie. La troisième machine , pour faciliter le battage du blé, a été précélemment décrité d'après le mémoire principal qui la concerne. La quatrième machine est destinée à simplifier la manœuvre de l'ouverture du pont de bateaux de Rouen, Cette simplification consiste à faire écarter les deux bateaux suffisamment pour laisser passer les navires à l'aide de deux ceabestans ordinaires garnis de leurs leviers et auxquels il suflira de faire faire six tours sans que les ouvriers soient obligés de descendre dans les bateanx. Un modèle repré- sentant cette nouvelle d'spositin a été présenté par M de Cessart à M. le comte de Falkeinstein qui avait exprimé à M. de Trudaine, alors ministre , le désir de voir le pont de bateaux de Rouen et le mécanisme de son ouverture. RE 27 | ( 199) Sur l'élasticité et la compressibilité de l’eau ; par M. l’Abbe Moxcez. La question de la compressibilité des liquides a été long temps agitée parmi les physicieus. M. l'abbé Mongez, chanoine régulier, professeur de philoso- phie au prieuré de Saint-Lo , dans un mémoire plein d’érudition , lu à l’Académie le 14 mai 1777, a exposé tous les faits et les raisonnements qui ten- dent à prouver que les liquides sont élastiques , d'où il résulte qu'ils sont compressibles : l'auteur n’a eu besoin pour parvenir à ce résultat que d'analyser et de faire connaître l'ouvrage sur l'élasticité des fluides publié par le Père Herbert, professeur de physique de l’Académie de Vienne en Autriche, et c’est le but qu’il s'est proposé dans son mémoire, Il rappelle l’expérience des académiciens del Ci- mento qui ont soumis à une forte pression une boule d'or mince et exactement sphérique qu’ils avaient remplie d’eau , et une autre expérience également conuue des physiciens , qui cousiste à charger un volume d’eau d’une longue colonne de mercure; il résulte de ces expériences que l’eau et les autres Jiquides ne sont pas compressibles ou ne le sont que dans un dégré inappréciable; mais on oppose à ces conséquences que les liquides , comme ies autres corps, étant poreux ,; sont par cela même compres- sibles , et qu’étant capables de transmeitre le son, cela poouye qu'ils sont élastiques et compressibles. La première partie du mémoire de M. Mongez a pour objet de prouver que les molécules des liquides jouissent d'un ressort parfait ; et la seconde partie, N 4 7772 ( °00 ) que la compressibilité des corps est une suite né« cessaire de jeur élasticité. Sur la manière de faire les observations météorolo- giques ; par M. Abbé Mowcrz. La manière anciennement en usage de noter les observations météorologiques en indiquant par des nombres les hauteurs du baromètre et les dégrés du thermomètre ne permet pas de saisir d’un coup- d’œil les variations de ces instruments dans un long intervalle de temps ; et lorsque l’on veut chercher la loi de ces variations et Pense successif des phé- nomènes de l'atmosphère , il faut faire de longs et fastidieux calculs. M. l'abbé Mongez , dans un mé- moire présenté à l’Académie le 14 janvier 1778, à fait remarquer les inconvénients de ces volumineux registres d'observations dont on ne tire que peu d’uti- lité pour les progrès de la météorologie. Il propose de représenter par un iracé graphique les resul- tats des observations, et, parmi les procédés qne Fon peut employer, il donne la préférence au ta= bleau mé Fr Te inséré dans le journal de phy- sique de juin 1955; il indique le moyen de perfec- tionner ce tableau en Pappliquant à trois observa- Len par jour au ben d'une seule. Le v@&u de 1. Mongez a été rempli, et les physiciens modernes tôh usige de constructions géométriques très-com- modes pour rendre sensible à l'œil et à l'esprit le tableaû” Comparatif de longues suites d'observations. Çv CUee le Traité de n4 sique ; par Biot. } "he... ( 201 ) Compas de variation à réflexion ; par M. Decauire, La variation de l'aiguille aimantée est l’observa- tion Ja plus essentielle en mer après celle de la: tatis tude : elle se fait au moyen du compas de variation et du compas azimuthal ; ce dernier instrument est trés-peu. connu . des, marins, et le premier: oflre: le double inconvénient d'exiger le concours de deux observateurs et de ne mesurer les angles que daus le plan horizontal. Bouguer , Halley et Duhamel ont perfectionné cet instrument et M. Degaulle, ingé nieur de la marine au Havre , a imaginé d'appliquer au compas, de variation le mécauisme de l'octant, de maisère qu'un seul observateur suflit pour dé- terminer en.mer à toute heure du jour , la varia- tion de l'aiguille aimantée et la bauteur du soleil sans qu’il soit nécessaire de voir l’horison de la mer. Cette découverte a valu à son auteur nne gratification de douze cents livres , et une pension de six cents livres de la part du Gouvernément. M. Degaulle a fait con- naître les diverses additions qu'il a faites au compas de variation dans deux mémoires présentés à l’Aca- démie le 18 juin 1777 et le 18 novembre 1778. Outre la description de l'instrument , la manière de le cons- truire, de le vérifier, de s’en servir, ces mémoires ‘contienvent les résultats de plusieurs observations de variation de la boussole , d'amplitude , d'azimuth et “de latitude faites en mer et àcterre soit à l’aide du vrai horison, soit à l’aide de l'horison artificiel, nt serait superflu de faire une analyse plus étendue de ces deux mémoires parce que le nouvel instrument de M. Degaulle est mentionné dans plusieurs traités LTD et 1778. 1778. ( 202 } d'hydrographie, et qu’il a été publié au Havre , à l’époque de sa découverte , une brochure ayant pour titre : Construction et usage du nouveau compas aztmu-= thal à réflexion. Observation d’un phénomène singulier de lumière ; par M. l'Abbé Moncez. Le même M. Mongez a communiqué à l'Académie , le 29 avril 1778 , une observation sur un météore lu- mineux qui lui a offert des particularités remarqua- bles : La nuit , par un beau ci'air de lune , l’auteur marchant le long d’un champ de lin ; la tête de son ombre, projettée sur le lin , parut environnée d'un grand éclat de lumière en forme d’auréole, et des pieds de l'ombre partaient deux grandes traces lumi- neuses à droite et à gauche qui , allant toujours en s’élargissant et s’affaiblissant d'intensité , semblaient se perdre à l’extremité du champ ; l’auréole et les traces lumineuses accompagnaient constamment tous les mouvements de l’ombre : un champ de seigle, déjà en épis , donna l'auréole, mais point de traces lumineuses, M. Mongez , après avoir fait sentir la né- cessité de recueillir avec soin tous les phénomènes que présente la lumière pour parvenir à une théorie solide de cette branche importante de la physique, entre dans l'explication détaillée du fait quil à observé ; il attribue la formation de l’auréole et des traces lumineuses à la réfléxion et à la réfraction des. rayons de lumière par les gouttes de rosée qui cou- vrent les petites feuilles des végétaux. € 205) Observation d’un météore igné; par M. CHEFDHOTEL. Le 22 janvier 1778, M. Chefdhotel observa, à cinq heures du soir, une petite demi-heure après un coup de tonnerre assez violent qui avait été pré- cédé de quelques autres plus faibles, un cylindre de feu d'environ deux pieds de diamètre apparent qui venait du sud est et qui était incliné d’à-peu- près 70° a l’horizon. En moins d'une demi-minute ce cylindre s’est ailougé de près de quatre-vingts pieds et fut transporté avec la rapidité de l'éclair dans une cour ou son extrémité inférieure s’est élargie en forme de cône, après quoi il disparut sans bruit sensible et sans faire aucun dommage. Le 28 du méme mois, M. Chefdhotel a rendu compte de ce phénomène à la Compagnie. Sur la vision; par M. DAUBERMÉNIL. Après un brillant exposé des avantages et des jouissances que la lumière procure aux animaux, M. Daubermenil , dans une dissertation présentée à l'Académie le 22 juillet 1778 , traite la question si long-temps agitée de savoir pourquoi les objets se peignant renversés au fond de l'œil nous les voyons droits. Un naturaliste célèbre ayant avancé que sè le sens du toucher ne rectifiait pas le sens de la vue, nous nous {romperions sur la position des objets ; nous les jugerions renversés. M. Dauberménil répond que ce qui est en haut nous paraissant être en bas, la . 1778: 1778. (204) main ne pourrait rectiher les erreurs de l'œil; selon l'auteur , l'incertitude provient de ce qu’on ne fixe pas assez le wrai sens du mot renversé : tout objet que nous voyons a pour nous sa partie supérieure du côté de notre tête, et sa partie inférieure du côté de nos pieds. Or, l’image de notre corps où de quel- ques-unes de ses parties étant renversée au fond de notre œil comme celle des autres objets, ceux-ci conservent la même position relative, et nous Îles voyous droits. Cette explication avait été donnée par M. Duval, professeur de philosophie au collége d'Harcourt ; mais M. Dauberménil assure qu’il n’en ayait aucune connaissance. Analogie du magnétisme et de l'électricité ; par M. GourDIN. L'un de nos plus anciens et plus savants collègues, M. Gourdin, a recueilli, dans une dissertation pré- sentée à l'Académie le 18 noyembre 1778, un grand 1ombre de faits et d'observations sur l'aiguille aimantée , desquels il résulte une analogie frappante entre les phénomènes produits par laïimant et ceux qui sont dûs à l’électricité. Indépendamment des sa- vantes recherches contenues dans le mémoire de l'au- teur , on y distingue une gande sagesse de prin- cipes sur Ja formation des théories , dans lesquelles on doit éviter les écarts d’une imagination trop ar - dente , et la réserve d’une timidité trop circons- pecte. Les vues de l'auteur sur l’analogie entre le magnétisme et l'électricité sont adoptées par tous les physiciens, mais beaucoup de faits s'opposent à ce qu'on puisse regarder comme parfaitement ide ° ( 205 ) tiques les causes qui donnent naissance aux deux classes de phénomènes. ( Voyez les Traités de Phy- sique de Haüy, de Biot, et le Précis historique des Phénomènes électriques, par Sigaud Lafond.) Moyens de faire entrer les gros vaisseaux dans les ports de la Manche; par M. LErFsBvRE. L'Académie doit à M. Lefebvre , ingénieur en chef des ponts et chaussées et ports de commerce de la généralité de Caen, un Mémoire très-étendu sur les moyens de faire entrer de toutes marées les plus forts vaisseaux de guerre dans les principaux ports que la France possède sur le canal de la Manche. Le mé- moire, composé de plusieurs parties rédigées à dif: férentes époques , a été reçu le 12 mai 1779; ile contient pas seulement des vues générales , mais des plans détaillés, des moyens d'exécution , des devis qui annoncent un ingénieur aussi habile à faire exé- cuter de grand travaux que savant à les concevoir, L'auteur commence par exposer combien il est iin- portant pour la prospérité et la sûreté du commerce, pour la gloire nationale, d’avoir sur la Manche des ports qui mettent nos vaisseaux à l'abri de toute entreprise de Ja part des Anglais; il observe ensuite que les accès de quelques-uns de nos ports sont cou- verts d’écueils; que dans les autres ports il ne monte pas assez d'eau pour les gros vaisseaux , même daus les fortes marées, et qu’il faudrait y creuser à grands frais des bassins avec des écluses, des radicers, des chenaux, qu'on ne pourrait garantir des ensable- ments et atiérissements. Pour éviter l'énorme dé- pense de creuser un port assez profond, M. Lefebvre 1779: 1779. ( 206 ) propose d'introduire les vaisseaux en diminuant leut tirant d’eau et les soulevant par le moyen d’alléges : ‘ces ailléges seraient de longues et fortes gabarres accouplées deux à deux , et qui porteraient de l’une à l’autre des sangles cablées qui formeraient une espèce de filet où hamac. Lorsqu'un vaisseau au- rait passé entre deux haies d’alléges, formées de deux, quatre , six, suivant sa force, on laisserait ces alléges se remplir d’une suflisante quantité d’eau à l'aide de robinets ou de soupapes pratiquées à leurs carènes ; alors , en relevant les sangles cablées ar le moyen de treuils placés sur les bords des alléges, et vidant ensuite les alléges avec les nom- breuses pompes dont elles seraient garnies , le vais- seau s’éléverait , et, comme il n'aurait plus alors que douze à quinze pieds de tirant d’eau au lieu de vingt-cinq, on pourrait le conduire à force de ras mes dans le port ou dans un arrière-bassin pratiqué dans l'intérieur des terres et qui communiquerait avec la mer par un canal. Le chameau dont se servent les Hollandais est fondé sur le méme principe que les alléges; mais l'auteur u’avait pas connaissance de cette invention, et il trouve à ses alléges plusieurs avantages sur le cha- meau. Pour le passage d’un vaisseau accolé de ses alléges , il faudra des écluses plus grandes que lon ne pourra plus fermer avec des portes busquées; l'auteur y substitue un bateau-porte, en quoi il s’est rencontré avec M. Grognard qui a suivi le même procédé à ‘Toulon. M. Lelebvre donne les dimensions , et tous les détails nécessaires pour construire ses allépes et le bateau-porte. De nombreux dessins étaient joints à son mémoire et il se disposait à faire exécuter des modèles de chaque machine ; il rend compte des (207) travaux qu'il a projertés pour les ports de Cher- bourg et de Caen; il indique les avantages qui ré- sulteraient pour la marine royale et marchande de l'adoption de son sysiême des alléges ; il expose les moyens de construire les radiers des grandes écluses en voûtes renversées et d'employer plusieurs assises de caissons échoués pour établir des forts destinés à défendre les rades et les côtes. Un dernier cha- pitre contient le résumé de tout l'ouvrage. MM. David et Scanégatti ont fait, le 14 juillet 1979, un rapport à l’Académie sur le mémoire ci-dessus, En accordant à l’auteur un tribut mérité d’éloges, MM. les commissaires trouvent de grandes difficultés à faire manœuvrer les alléges pour peu que la mer soit agitée , et surtout lorsqu'on serait menacé par l'ennemi ; le bateau-porte destiné à fermer l'entrée da bassin et qui doit avoir cent-quarante pieds de long , leur parait d'une trop forte dimension pour qu’on s'en promette un succès certain. Quant au projet dé fonder des môles , des forts par encaissement à des profondeurs de trente à quarante pieds dans la mer, les commissaires applaudissent à la sagacité de l’au- teur , et d’après le vœu d’appartenir à l'Académie qu'avait exprimé M. Lefebvre dans sa lettre d'envoi, ils proposent son association comme une acquisition flatteuse. Sur la cause de la pluie; par M. BrrTho1oNw. Parmi les causes de la pluie, M. Pertholon, de Saint-Lazare, comptela répulsion électrique. Dans son mémoire, ( reçu le 12 mai 1779, accompagné d’une lettre d'envoi dans laquelle il exprime le vœu d’être associé aux travaux de l'Académie , } il rappele que 1779 ( 208 ) les nuages orageux ‘sont électriques ; qiie les corps électrisés de la même manière se reponssent et qu'ils s’attirent dans le cas contraire ; d’après cela , il se représente que quand des nuages chargés d’électri- cité passent à une petite distance de la surface de la terre , le fluide électrique par sa force répulsive tend à s'échapper du nuage et entraine avec luiles molécules aqueuses qui, se réunissant dans Pair à d’autres molécules , y forment des souttes qui tom bent en pluie sur la terre. L'air ne devient conduc- teur de l'électricité que par les vapeurs humides qu’il tient en suspension , mais si ce même air est trop chargé d’eau et qu’il soit en contact avec la masse de la terre, il ne retient aucune portion de l’élec- tricité qu’on lui transmet. Si le nuage est électrisé en moins ; alors ses molécules aqueuses sont attirées par la masse de la terre qu’on suppose électrisée en plus ; ce qui produit encore de la pluie; mais sil arrive que la surface de la terre soit électrisée posi- tivement et que l'atmosphère soit électrisée negati- vement , alors l'humidité de la terre est entrainée par le fluide électrique qui s'échappe dans l'air ; de la, la rosée et les brouillards ; les mêmes resultats auront lieu quand la terre qui contieut de l'humidité sera électrisée négativement et que l'air sera électrise positivement. A l’appui de sa théorie , l'auteur décrit plusieurs expériences sur les-attractions et les répul- sions électriques qui présentent l'image de Ja pluie descendante et de la rosée ascendante, dont il trouve la cause dans l'électricité. Sur ( 209 ) Sur un para-tremblement de terre et un para-volcan; par M. BERTHOLON. Après un tableau effrayant des ravages occasionnés par les tremblements de terre eties volcans , M. Ber- tholon , de Saint-Lazare , auteur du memoire que nous ànalysons et qui a été lu à la séance du 24 fé- vrier 1779, présente une longue éntumération des funestes effets produits dans les différentes parties du globe par cé redoutable fléau depuis les temps les Dés reculés jusqu à nos joùrs, Cette première partie du mémoire est très-étendue et prouve que son autéur a fait de nombreuses recherches histos rÎques. Dans la seconde partie de son mémoire, M. Bertholon s'attache à faire voir que les tremble- ments de terre et les volcans. ne sont que des élec- tricités souterraines, et, en se fondant sur ce principe justifié par toutes les expériences et qui sert de fon- dement aux parätonnerres, savoir, que les corps métalliques sont d'excellents conducteurs du fluide électrique et que les pointes laissent facilement échapper ce même fluide et le soutirent à de grandes distances ; il à imaginé uün äppareil propre à prés venir les volcans et les tremblements de terre ; et qu'il uomme para-vo/can et para-tremblement de terre. Cet appareil consiste en une très-grande barre de fer profondément eufoncée dans la terre par uu bout et dout l'autre bout s'élève très-haut däns l'air » ses deux extrémilés sont garnies de plusieurs pointes aiguës qui divergent de haut en bas pour la partie inférieure et de bas en haut pour la partie supe- riéure ; ces barres dé fer doivent être ÿerniés pour Tome 1F, 1771 à 1700. 0 1779: 1779 et 1750. Gaté ) émpécher la rouille ; mais on peut faire en plomb les parties de l’appareiïl qui doivent rester sous la terre. L'auteur décrit une expérience d'électricité qui représente en petit les effets d’un volcan et d’un trem- blement de terre : ceite expérience est analogue à celle de la maisonnette électrique pour imiter ou pour prévenir l’action de la foudre. Il est évident qu’on doit placer les appareils ci- dessus dans le voisinage des lieux les plus exposés aux désordres dont on veut les préserver. Les puits, les caverues , les carrières sont des soupiraux utiles qui , jaissant une libre issue au fluide électrique , ne per- mettent pas aux volcans de se former. L'auteur cite en faveur de cette opinion plusieurs exemples de pays exempts des tremblements de terre et où se trouvent des traces très-profondes formées naturel- lement ou creusées par la main des hommes, Si l'on objecte que l'appareil du para-tremblement de terre et du para-volcan est dispendieux à établir, l’au- teur oppose les épouvantables désastres dont il s’agit de se garantir; il répond qu'après iout ces dépenses sont moins énormes que celles qu’entrainent les guerres injustes, les constructions d’édilices somp- tueux , etc.; enfin , M. Bertholon exprime le vœa que les rois de Naples, de Portugal et d'Espagne exécutent les moyens qu'il propose....,.. Sur le doublage en cuivre des vaisseaux ; par MM. ForFaAIT et DELAFOLLIE. Le 22 octobre 1779, M. Forfait, autorisé de ses chefs, écrivit à M. Delafollie, pour lui faire part que , sur huit frégates doublées en cuivre à Brest, | | (211) deux étaient rentrées après deux ans ; que les feuilles de cuivre qui couvraient la partie supérieure de la varêne , étaient usées , criblées de petits trous , et qu’il importait de savoir si ce peu de durée du cuivre devait être attribué à sa mauvaise qualité ou aux procédés employés pour l'appliquer sur le bor- dage des bâtiments. En conséquence , M. Forfait adressa à M. Delafollie cinq morceaux de cuivre; savoir : deux de France, tirés de planches neuves, un d'Angleterre , ayant servi à doubler un bâument, deux retirés de la frégate la Surveillante, après 116 jours de navigation, et le pria de faire des recher- ches sur la qualité de ces cuivres, et le meilleur race à suivre pour le doublage. I décrit celui qu'on à pratiqué à Brest et celui en usage chez les anglais ; il communique, en oùtre, quelques expé- riences faites sur un vernis composé par M. Dela- follie pour garantir les clous et les chevilles des vais- seaux contre l’impression de l'eau. Dans sa réponse, rédigée en forme de mémoire, du 6 novembre 1779, M, Delafollie rend compte à M. Forfait des résultats de ses expériences : il pense que la feuille de cuivre français a trop peu d'épaisseur , et qu’elle a eu trop de feu au recuit, et quoique’les cuivres de Suëde et d’Angleterre soient plus ductiles que ceux de France , on doit, ne füt-ce que par patriotisme, préférer ces derniers. Les cuivres français et anglais , soumis aux mêmes épreuves , n’ont pas présenté de diflérence. L’enduit gras et résineux , sur lequel on a posé les feuilles de cuivre , n’est nullement capable d'empêcher la for- mation du vert-de-gris; pour éviter cet inconvé- nient , il faut appliquer immédiatement sur le cuivre des corps privés de sels; la couche de peinture blanche à l'huile est préltablé au goudron, pourvü 0 2 177 et 1780. (20) qu’elle soit bien sèche quand on y applique l8 cuivre. Le vernis à l’esprit-de-vin ne corrôde point le cuivre, mais, pour en faire usage , il faut qué lés feuilles de cuivre soient bien polies; ce vernis est, d’ailleurs , un peu dispendieux. Le procédé qui parait à M. Delafoilie le plus simple, le plus économique ét lé meilléur, est le suivant : il faut étendre sur une table des feuilles de papier fort, verser alternativement , sur chaque sürface, du noir de fumée , et frotter avec un tampon de linge, dé fäcon que le papièr devienne d'un noir luisant; on posera ce papier charbonuéux sur le franc-bord déjà peint à l'huile et bien séché , puis on ÿ appliquera les feuilles de cuivre. L'auteur expose les motifs qui lui font donner Ja préférence à ce procédé. Un éta- mage sur les feuilles de cuivre, à égales parties d'étain et de plomb, serait plus dispendieux et ne remplirait pas aussi bien l'objet désiré. On pourrait encore frotter chaque feuille de cuivre bien néa toyée avec de l'huile de lin , et la faire sécher sur un fourneau de charbons ardents : ce vernis est inattaquable par les acides , et coûterait au plus 50 francs pour chaque frégate. L'académie ayant eu Île malheur de perdre M. Delafollie, qui était l'un de ses membres les plus distingués , désira avoir connaissance de ses derniers travaux, et il fur écrit à M. Forfait, qui enu- Yoya , le 5 juillet 1780 , des copiés de sa lettre à M. Deélafollie , et du mémoire de celui-ci sur le doublage des vaisseaux en cuivre. M. Forfait com- muniqua, en mêmé temps, les essais qu’on avait faits des procédés proposés par M. Délafollie. IL a été impossible d'appliquer sur le papier le veruis de noir de fumée. On a fait vernir à l’huile 200 feuilles de doublage , qui ont été appliquées sur deux Gar3%) fyégates ; ce procédé, annoncé comme simple , a oPert de grandes difficultés dans la pratique. Le vernis d'huile de lin ne parait mériter qu'une con- fiance médiocre. M. Forfait pense que c’est ja mau- vaise qualité du cuivre qui a donné si peu de du- rée aux premiers doublages ; car, ayant revu des frégates doublées avec du cuivre des villes ansea- tiques, et qui avaient navigué plus long-temps que celles mentionnées ci-dessus , il a remarqué que leur doublage n'avait point encore souffert d’altération. On doit donc s'attacher à faire choix de bon cuivre, M. Forfait conclut que les moyens proposés par M, Delafollie sont ingénieux , mais difficiles à pratiquer ; et peut-être HS : du reste , il paie un juste tribut de regrets à la mémoire de ce savant esti-. mable, Application du Baromètre à la mesure des hauteurs ; par M. LEMONNIER. Dans une lettre datée de Paris du 25 octobre 1780, et mentionnée dans les registres de l'Académie , séauce du 22 novembre suivant , M. Lemonnier in- dique à M. Ballière un procédé exact pour cons- tuire un bon baromètre dont le mercure sera bien purgé d'air et de vapeurs ; il observe que la règle de M. Deluc pour mesurer les hauteurs par le ba- xomètre donse une erreur de 25 ou 24 pieds sur 1000 : il propese de comparer la marche de deux baromètres de constrnciions différentes, et que l'on ansporterait de Paris à Rouen. M. Lemonuier a profite de son passage par Rouen pour coustater avec M. Bouin le niveau de la rivière et sa pente depuis O 5 1780. (214) Paris jnsqu'à Rouen, au moyen du baromètre et des échelles construites par M. Bouin, et qui sont aux piles du pont. Machine pour corroyer le mortier ; grue simplifiée ? par M. VAUQUELIN. Notre collègue M. Vauquelin, chargé en 1780 de. diriger les travaux pour la construction d’un chà- tean sur la terre de M. de Bouville , conseiller au parlement de Normande , a eu occasion de faire exécuter deux nouvelles machines , dout l’une a pour objet de corroyer le mortier avec plus de soin et d'économie que par le procédé en usage , et dont la seconde , destinée à remplacer la grue , sert à élever les matériaux à moins de frais et avec plus de promptitude. La première machine est un bassin cireulaire, dont Paire et les parois sont en brique : une pièce. horizontale armée de trois socs et de trois coins se meut autour d’un axe vertiçal implanté au milieu du bassin. Pendant que deux hommes jettent avec des pelles la chaux et le sable , en proportion con- venable , un cheval, attelé à l'extrémité d’un le- vier, communique à tout ce mécanisme un mou- vement circulaire, et, dans une heure et demie, on obtient 56 pieds cubes de bon mortier : quatre hommes ont mis quatre heures vingt minutes pour. en corroyer la même quantité par le procédé or- dinaire, La seconde machine est une espèce de chèvre. dont la partie supérieure porte un levier horizontal de 16 pieds de longueur, qui permet d'élever les Li piérres et autres objets verticalement et hors des murs ; on les ramène ensuite en dedans, en incli- nant le levier. Dans le mémoire que M. Vauquelin a adressé à l’Académie à ce sujet, il donne une description détaillée et très-claire de ces deux ma- chines qu'il a inventées, et il fait connaître les ré- sultats avantageux qu'il en a obtenus. 255215212995) BEAUX-ARTS. Discours lu à l’Académie Royale des Sciences , Delles-Lettres et Arts de Rouen ; par M. Cocuin, Secrétaire de l'Académie Royale de Peinture, etc., de Paris, » La reconnaissance que je dois à l’Académie pour l'honneur qu’elle m'a fait en m'’associant à ses tra- vaux , a fait naître en moi le désir de chercher à ui être de quelque utilité dans les arts que je pro- fesse , et sur lesquels elle étend son domaine ; c’est le motif de l'hommage que je lui fais de cet essai. « Après avoir sommairement esquissé les avantages du dessin pour le commerce et pour les diverses manufactures , et montré que c’est aux talents de ses dessinateurs et au goût qui préside à la confec- tion des objets qu'elle fabrique , que la France doit la préféreuce que l'on accorde à ses articles de com- merce dans les divers marchés de l'Europe, lAu- teur passe à l'utilité des Académies, comme moyen d'instruction , et combat l'objection spécieuse de 0 4 1780. ITA Ç216) savareté des grands talents, malgré le grand nombre des Académies. « Les Académies ne donnent ni le géñie, ui le talent : les hommes extraordinaires, nés pour PArtes l'art à sa plus haute élévation , sont en petit nombre dans chaque siècle, et çe sont des éclairs qui pour- raïent être suivis d’une vuit profonde , si des étaz blissements durables ne conservaient , en quelque manière , la lumière qu'ils ont fait briller. » Les Académies répandent l'instruction , con- servent les vrais principes , combattent le mauvais goùt..…... » De l'utilité générale des Académies dérive l’utis lité particulière des écoles académiques gratuites. » La ville de Rouen jouit de cet avantage. L'étude des arts y est fructueuse, et conduite avec toute la sagesse et l'intelligence possibles : la quantité d'élèves avancés qui, sortis de son école, viennent, chaque année , perfectionner leurs talents à Paris, en est une preuve très-honorable pour le professeur qui leur a donné les plus excellentes instructions , CM. Descamps ).« M. Cochin regrette un avantage qui manque méme à l’école de Paris, » Ce serait une école da naturel pour ÿ peindre le nu , étude importante pour laquelie on ne trouve aucun établissement gratuit. » La figure de l'Homme enseigne tout : elle est la source des belles formes et de toutes les graces dont les productions des arts soient susceptibles. » Les étrangers reprochent à l'école française de produire rarement des peintres coloristes , reproche que lon fait aussi aux célèbres écoles romaine et florentiue. Cette longue étude du dessin que nous gxigeons ayant que de mettre le pinceau à la main de l'élève , ne serait-elle pas, en partie , cause du (217) défaut de sentiment quant au coloris... Dans l’école yénitienne et l’école flamande on faisait peindre de très-bonne heure les élèves , et malgré le reproche que l’on fait à ces maîtres d’être moins dessina- teurs que ceux de l’école romaine , leurs ouvrages n’en sont pas moins recherchés par des hommes de goût. » J'oserai donc proposer une autre conduite, du moins à l'égard des élèves en qui l’on aperçoit de Ja chaleur , et quelque sentiment tendant à l’effet ; je désirerais qu’on les fit peindre de boune heure, c’est à-dire, dès qu'ils sont parvenus au degré où on leur permet de dessiner d'après le naturel. Mais, dans cette tentative prématurée, je ne voudrais pas qu’il leur fût permis de peindre la chair ni le nu, mais des vases, des draperies mélangées de quel- ques têtes ; tous ces objets posés à d'assez grandes distances pour que les élèves fassent obligés d'en embrasser les objets par masses , et de ne pas les accoutumer à des manières petites et trop de- taillées, » Je suppose d'ailleurs que l'étude du nu serait suivie avec la plus grande assiduité, et que cette étude d'objets colorés n’en serait que_le délasse- ment. Si l’on craignait méme que les élèves ne né- gligeassent le dessin, on pourrait ne proposer uu tableau de ce genre que tous les trois mois. Ainsi je crois que l’ctude des formes de la nature, qui indique le nu, marchant de concert avec celle de la couleur et des eflets de la lumière, cette ma- nièré d'étudier , qui aurait si souvent la nature pour modèle | conduirait au vrai et écarterait , autant qu'il est possible , de ce qu’on appelle maniéré. n Je vais plus loin , et j'ose dire qu'elle serait trés-importante pour ramener ja peiuiure de lhis- 1777% 17770 (218) toire à des effets vrais. A cet égard même, il ne serait pas difficile d'établir un ou deux prix pour l'exécution d’un tabieau d'histoire peint tout entier d'après nature. N’'est-il pas évident qu’il serait plas instructif pour les élèves qui ÿ concourralent , qu’il ne lPest de les abandonner d’abord à leur propre génie qui leur fait faire tant de tentatives peu fructueuses ? » J'espère , Messieurs, que vous me pardonnerez de nrêtre étendu sur cette idée que je crois nou- velle : elle m'a paru devoir fructifier dans toute école académique , et on peut prédire que vos élèves munis de tels secours, qui viendraient à Paris, s’y trouveraient distingués dans une partie essentielle de la Peinture que nous avons peut-être trop négligée. Sur les inconvénients du Maniéré ; par M. Cocniw. Chaque artiste a sa manière de peindre ou de dessiner , et il faut distinguer la manière du ma- niéré. La première est un mode particulier qui, sans s'écarter des lois de la nature , distingue chaque dessinateur ; le second est tonte expression apprise: ou imaginée, qui n'a pas le vrai pour principe. 5 En suivant les progrès de chaque école, on re- connaît que presque tous ceux qui y ont étudié, ont été imitateurs asservis du maniéré, dont les premiers maîtres leur avaient donné l'exemple... Michel-Ange et Raphaël, les chefs de l’école ro- maise, ont montré le plus grand caractère dans la composition et dans le dessin; cependant, soit par l'infériorité du géuie, ou par le malheur attaché à (219) Fimitation , ou soit qu’en eflet on puisse faire quel- ques reproches à ces premiers maitres sur des dé- fauts de vérité et sur des excès maniérés , leur ma- nière en a produit chez leurs élèves une outrée dans ses formes : on y trouve de la souplesse , mais si excessive qu'il semble que les os même aient plié; des membres serpentés, des muscles gonflés avec excès , etc. » Raphaël cependant avait plans rarement donné de ces exemples forcés , et souvent s'était appro- ché de la nature. » Les diverses écoles ne sont pas exemptes de reproches à ce sujet... Les Carraches , les meil- leurs imitateurs qu'il y ait eu dans les arts, adou- cirent l'austérité des premiers maîtres, en y ajou- tant les graces dont le Corrège avait donné l'exemple. Ils laissèrent à leurs élèves la l'berté de se livrer à l'impulsion de leur génie. De là ces difilérences remarquables entre les manières du Dominiquin, du Guide , de l’Albane , de Lanfranc, et de plu- sieurs autres hommes excellents , formés à leur école. » Je crois que l'on peut attribuer la plus grande partie des erreurs que l’on remarque dans quelques maîtres , à la recherche d’un beau idéal supérieur à la nature : c’est ce principe séducteur qui flatte Pimagiration de l'artiste , en lui faisant espérer l’im- possible , c'est-à-dire de surpasser la nature ; ce v’est que la nature vicieuse qu’on doit se permettre de réformer. » Si donc par le beau idéal on entend des beau- tés qu’il faut chercher dans son imagination et hors de la nature , j'ose dire que c’est une illusion, et qu'il n'est pas accordé aux hommes d'imaginer au- çuue beauté dont l’auteur de la nature ne leur ait 1778. 1778, ( 220 ) donné le type. La figure antique de l'Hercule n'a de véritables beautés que par les côtés où elle se rapproche de la nature ; et, lorsqu'elle s'en écarte, toutes ses formes exagérées ne sont plus que des faussetés savantes, dont l'exemple peut être dan- gereux, » À la dénomination erronée de beau idéal , substi- tuons celle du beau de convention , et nous nous formerons une juste idée du vrai beau, parce que toutes les beautés isolées dont se compose le tout, sont puisées toutes dans la nature. L'A pollon antique. et le Gladiateur sont dans ce cas. Peut-être n'a-t-il jamais existé de modéle aussi accompli ; mais ik n'existe ancune de leurs beautés qui ne soit puisée. dans la nature , et l'existence de leur réanion est rigourensement possible. » On peut se maniérer dans les formes qu'on donne aux objets , dans les couleurs, dans les ef- fets de la lumière, dans la disposition des composi- tions , dans le mouvement des attitudes, enfin dans toutes les parties de l’art, » On se manisre dans les formes toutes les fois, que l’on s’écarte de celles que la nature présente ; dans les tons de couleur , lorsque l'on en admet que la nature repousse dans la circonstance. C'est, sur-tout dans le ton des ombres que lon aperçoit le plus le maniéré. Chaque mare a le sien et il, est bien difficile à un élève de ne pas l'adopter. Les ombres de Rubens sont généralement rous- câtres ; celles de Paul Véronèse sont un pen vio-, lAtres. Le Baccicio est d’un jaune orangé ; Solimeni alecte le bleuâtre , etc. , etc., d’où il résulte qu’il est très-diilicile d'échapper entièrement à ce dé- faut ; mais au moins doit-on s’eflorcer de s’y livrer, le moius qu'il est possible. IV a Ur) » Îl en est de même des ellets de la lumière. La Supposition d’une lumière quelconque une fois éta- blie, toutes les autres Iumiéres , ou de reflet ou dè renvoi, lui sont subordonnées , et on ne saurait déroger à ce principe sans faire une fausseté. » On se manière dans la disposition des composi- üons, en adoptant une seulé distribution, un seul agencement de grouppes , pour toutes ses compo sitions, » On se manière dans la force des attitudes, en donnant à ses figures un excès de mouvement. « M. Cochin donne des exemples choisis de ces di- verses manières, et il en conclut qu’il est bien dif ficile de se soustraire ehtièrement à quelqu'un de ces defauts. » Je crois , ajoute-t-il en finissant , avoir sullisam- ment prouvé que le danger de se mauiérer résulte, 1° De l'erreur de chercher le beau idéal hors dé Ha nature. 2° De suivre trop aveuglément la manière de son Maître, * De ce qu’on se relâche trop tôt de la recherche du vrai, se contentant d'à-peu-près. 4° En ce que l'on ne pose pas pour base de ses études que la nature est, à tous égards, le maitre qu’il faut consulter dans tous les temps, et auquel H faut obéir. » Je me propose d'examiner , dans un autre mé- moire, s’il est des moyens de préserver les élèves de tomber dans des habitudes maniérées, et de les conduire à l'étude de la nature par une route qui les écarte, autant qu'il est possible, de ce danger, 1778: { 222 ) Moyens d’éviter de tomber dans le Maniéré ; par M. Cocuin. » Après avoir exposé le danger de tomber dans le maniéré , et indiqué comme le seul moyen de l’éviter , de revenir toujours à consulter la nature ; de ne reconnaîtré pour principes que ceux qu’elle enseigne, et pour lois que celles auxquelles elle est assujettie , je vais tenter de présenter des moyens de se diriger dans l'étude de cette nature, de ma+ nière à ue s’en point écarter, et en conserver lou* jours les documents ,-même lorsque l’on sera ar rivé au point de pouvoir , avec quelque fondement ; prétendre oser la corriger , c’est-à dire, à n’en imi- ter que les perfections. » Je ne dissimule point que ce que je vais pro“ poser pourra paraître singulier , peut-être méme nuisible à quiconque refusera de se dépouiller de tout préjugé; mais , en y réfléchissant, on recon- naîtra bientôt que la marche que je propose tend au même bat que la méthode ancienne , et qu’elle y ténd par les mêmes moyens; que je ne propose qu’une transposition des mêmes études, dans la vue de les proportionner au degré des progrès des élèves, de leur offrir les connaissances par grada- tion , et à mesure qu’ils acquièrent des lumières...: » J'ai déjà annoncé que je crois qu’il y aurait de l'avantage à ne point laisser dessiner si long-temps les élèves, sans leur donner les éléments de la cou- leur et des effets de la lumière ; je vais ici plus loin , et je dis que le moyen de conduire les élèves par le chemin de lu vérité, serait, dès qu’on aper- De ts (QE DR çoit en eux quelqu'exactitude à copier des dessins de têtes, de parties, et d'academies, de les faire peindre aussitôt d’après nature , et de consacrer à ce travail la plus grande partie de leur temps. Ce ne serait pas d’abord à l'huile, la manipulation est trop diflicile, mais au pastel : ses tous déjà préparés et mélangés donnent promptement quelque satisfac- uon à celui qui opère , et lui présentent des moyens prochains d'imitation. » Je les conduirais , par gradation, des objets dont limitation est la plus facile à ceux qui pré- sentent le plus de difficultés. Ces exercices donne- raient à l’élève la satisfaction d’avoir fait quelque chose de ressemblant , et par conséquent un tableau. » Dans le commencement , le maire lui indique- rait les teintes les plus convenables, celles qu'il devrait mélanger. On lui applanirait même les dif- ficultés en lui ébauchant quelque partie, ou en re- touchant celles qu’il aurait manquées. Cette pre- mière peine ne serait pas de longue durée ; bientôt l'élève désirerait d’exécuter seul... Alors il serait question de conseils mesurés à sa portée : on le dirigerait lorsqu'il s’écarterait trop , sans cependant exiger de lui des connaissances et une justesse qu'il ne peut encore avoir. A ces objets , faciles à rendre, on substituera des objets à nuances plus variées et plus délicates, des vases plus riches ; et, corrigeant les défauts les plus grossiers , ceux de justesse sur-tout , on exigera que Vélève s'attache particulièment à limitation de la couleur , de la rondeur , et à l’eflet de la lumière. » En général je crois qu'il sera toujours avapta- geux , dans les commencements , que l'élève ne peigne la nature que d’une assez grande distance , ce qui le dispensera d’une iufinité de détails aux- 1979 (224 ) quels il serait assujetti s'il les peïgnair de plus près. » Je suppose que les progrès se développent : on a déjà tenté quantité d'objets moins difficiles pour les tons que la nature humaine, comme des plantes, des fleurs , des fruits, des animaux et des oiseaux morts , des draperies, des cuirasses, enfin tout cé dont on à cru limitation instructive. Il en faudra venir à peindre des têtes , des mains , des pieds, des demi-figures , et enfin des figurés entières, et toujours d'après nature. » Je n'ai point fixé le temps où il convient de mettre le pinceau à la main pour peindre à l'huile ; cela doit dépendre du jugement de celui qui en- seigne : je crois que le plutôt est le meilleur; ce- pendant , je crois qu’il convient que l'élève ait déjà quelqu’habitude de la nature et de ses effets , afin qu’en peignant à l’huile, et cherchant à connaître les teintes qu’il obtiendra du melange des couteurs, il sache, du moins en partie, ce qu’il veut leur faire produire , et qu'il ne travaille pas machinale- ment et sans bat. » Je suppose, d'ailleurs, que l'étude du dessin marche de concert, et il n’y a pas à craindre, vu la force de l’habitude , qu'aacun maître le laisse ja- mais négliger. Peindre , d’ailleurs, avec le pastel où le pinceau , c’est toujours dessiner ; et lélève ne perd jamais de vue sa destination; c’est-à-dire qu'il travaille pour devenir peintre, » L'étude du modéle étant la base de tous les talents dans les arts, et ne pouvant être journelle- ment suivie dans les écoles qu’avec le crayon, dès qu'il est en état d'en profiter , il est d'absolue né- cessité qu’il ne la suspende en aucune manière ; mais à quel degré l'élève doit-il être parvenu pour qu’on la lui permette ? d'ose ed Ge ments > Peer e ie {225 ) » Jose croire et prononcer qu'il faut l'y appli- quer beaucoup plutôt qu'on ne le fait. Je sais bien que l'élève peu avancé dans le dessin , ne voit d’abord rien des graces et des beautés de la nature, et que les premières figures qu’il dessine ont l'air d’être faites d’après une peau empaillée. Mais celui qui semble plus avancé par le souvenir des dessins qu’il a copiés , n’y voit pas davantage ; sil y met queique chose de plus, c’est de pure mémoire , et peut-être ce souvenir le retarde-t-il plus qu’il né l'avance ; car s’il veut faire des progrès , il faut qu'il abandonne toute réminiscence pour se livrer exclu- sivement à l’étude de la nature. » Je ne crois la bosse utile aux commençants qu'à raison de sa fixité et qu’elle est un objet d’imita- tion qui conduit à l'exactitude nécessaire pour l'étude de la nature. » Celui qui se destine à la peinture doit joindre à ses études celle du paysage : la connaissance de la nature , dans les grands espaces, lui est nécessaire. Je voudrais , autant qu'il est possible , qu’on ne se livrât pas à cette étude sans le secours de la cou- leur. La couleur à l'huile , dans ce cas, est impra- ticable ; le pastel n'offre pas, à beaucoup près, les mêmes difficultés , mais il se prête diflicile- ment à un feuillet délicat. On parvient cepen- dant , avec du travail, à surmonter , en partie, cette difficulté. 11 n'y a de bonnes manières à ce sujet que celles que l'on s'est faites d’après nature, » S'il est vrai que l’on n’exige pas, à la rigueur, cette exactitude dans les tableaux d'histoire, on ne peut cependant y tolérer aucun des défauts de vérité trop sensible. Il faut que par-tout on aper- çoive que le peintre connait les ellets vrais, et que Tome IF, 1771 à 1580 P 1779 2970. (26) s'il prend quelques licences, c’est qu'il est entrainé par la fiction poétique. » Si je n'ai point parlé de l'étude de l’anatomie , c'est que les moyens que l’on emploie ordinaire- ment pour lenseigner , d’abord sur des parties moulées , ensuite sur le cadavre, et enfin sur la pature vivante, ne laissent rien à désirer. Je dirai seulement qu’il faut la renouveler souvent ; rien ne s’oublie plus aisément , et on n’est sûr de bien savoir l'anatomie , qu'après en avoir fait plusieurs cours en différents temps et dans l’âge où la mé- moire est dans toute sa force. » La perspective ne s’oublie pas aussi facilement, et m'est pas moins nécessaire ; cependant, si on était long-temps sans la pratiquer , on pourrait perdre, sinon la science , au moins ce que j'appellerai le sentiment de cette science, c'est-à-dire qu’on doit être en état, un point de distance où un point principa l étant douné , de tracer , de pur sentiment, l’eflet qui doit en résulter. Ce talent suppose que l'on ait étudié l'architecture et les autres objets auxquels on applique la science de la perspective de tant de manières. À l'exercice de ces opérations , il faut joindre celui de la composition , multiplier les es- quisses , et les soumettre aux réflexions que dictent le jugement et le goût; voir surtout un grand nombre de compositions de différents maitres : la manière des uns tempère celle des autres ; c’est dans ce cas ‘que l’on peut dire que la surabondance d'idées peut avoir l'avantage de ne laisser dominer que celle de bien rendre la vérité de l’action de son sujet. » Après avoir suivi la marche des études, par une gradation du plus facile au plus difficile , et mis l'élève en état de rendre tous les objets à un degré de vérité satisfaisant , c’est alors que je voudrais les (227) faire concourir au prix que j'ai proposé dans mon premier discours. Ce prix remporté, ou disputé avec avantage , annoncerait les talents nécessaires pour se mettre en état de concourir au grand prix de peintures » C'est entre ces deux prix que je fixe l’époqua où l’on doit commencer à étudier les tableaux des grands maîtres et les beiles sttues : les yeux doi- vent être suffisamment ouverts , la nature doit être assez connue, pour que l’on puisse présumer de m'avoir plus à craindre de tomber dans des manières fausses. » J'ai rèmis pareillement l'étude de l'antique au temps où l'élève est en état de sentir ce que les suulpteurs antiques ont conservé de la nature , et ce en quoi ils l’ont embellie, en réunissant en un méme sujet toutes les beautés éparses dans divers individus. Quoiqu'il en soit , l'antique est de tous les exemples le plus instructif pour la pureté du dessin et la noble simplicité du goût. » À l’aide des études que nous avons indiquées), l'élève n’a parcouru encore qu’une partie de sa car- rière ; cè œui lui reste exige l'élévation de l'esprit; un goût exquis , et toute la force d’une imagina+ tion enflammeée par le sentiment du béau. Il est déjà peintre ; mais il faut devenir grand peintre, » L'étude des belles choses qui sont en Italie est done essentielle , mais elle est délicate par la possibilité d'y prendre des manières dangereuses, si l'on ou blie un instant que c’est la nature qu'il s'agit tou jours d’imiter. Je ne puis me dissimuler que dans la méthode que j'ai proposée le rénversemeut des usages recus n'ait quelque chose qui révolte d’abord; ce n’ést cependant qu'une transposition d'étude , et un renvoi à des temps où l’éléve est le plusien état d'en profiter, Pa 177% 1779e ( 228 ) n Je n'oserais avancer que , dans les écoles des grands maitres d'Italie, on ait suivi la manière d’en- seigner que je propose; mais l’école des Carraches a dü suivre une marche analogue : on n’y a négligé l'étude d'aucun objet accessoire. jx? » Que l’on cache la plus grande partie d’un ta- bleau du Guerchin ou du Guide , qu’on n’en laisse apercevoir qu’un casque ou un brodequin , on y reconnaitra qu’ils ont été peints d’après nature, et le faire d’un grand homme. » Peut-être dira-t-on que tout peintre d’histoire est en état de traiter des objets de genre ; mais il n’y à que trop de preuves du contraire , et com- bien y en a-t-il qui fassent nn portrait avec succès ? » C’est pour les faire parvenir à une instruction solide , que j'ai proposé de conduire les élèves par Ja route des détails de la nature, depuis le vrai le plus simple jusqu'au vrai de fiction , et qu’en même- temps j'ai insisté sur ce qu’on les fit toujours peindre d’une distance suffisante , qui leur apprit à traiter la pature avec un faire large, et par grandes masses, en rendant les détails avec vérité, mais en les su- bordonnant aux grands eflets généraux , et c'est je crois ce qui, joint à la science du dessin, constitue la perfection de l’art. » De mon côté j'ai donné une grande étendue à cet extrait, à cause de l'importance du sujet, de la sagesse des vues, et du grand nombre de vérités pratiques que le mémoire de M. Cochin renferme, J'ai regretté même les retranchements que j'y ai fait; mais jy étais obligé par la nature de mon tra- vail , et je me suis eflorcé de les faire tomber sur des objets accessoires , et de n’en sacrifier aucun d’une importance majeure. ( Vote de l'Editeur. } ( 229 ) ANA AAA RAS CRITIQUE, Supplément à la notice du livre singulier et rare, intitulé : Dice Archiæ Henrici Regis Christianis- simi Progimnasmata , qui se trouve imprimé dans le 25° volume des mémoires de l'Académie des Inscriptions ; par M. Houarp. » M, Secousse nous a fait, dans la notice qu’il a donnée de cet ouvrage , un:portrait bien hideux de Raoul Spifame. » Si l’on en croit ce critique célèbre , Spifame était un calomniateur , un faussaire , un forcené ; il disposait , au gré de son imagination , de l'autorité royale : son cabinet était une manufacture d’arrêts d'où , sans caractère et sans autorité , il forgeait des lois sous le nom de son souverain , il déchirait ses proches; sa propre fille ne-fut pas à l'abri de ses diflamations. » Je l'avouerai, le nombre et la gravité de ces im= putations n'a inspire de la défiance sur leur exac- titude. Je n'ai pu concevoir qu’un homme à qui M: Secousse accorde de lesprit, de l’érudition, dans le recueil duquel il découvre le modèle de plusieurs de nos lois, recueil d'où les personnes en place peuvent encore , selon lui, tirer des secours ; un homme enfin qui a eu cette gloire , que peu d'années après sa mort , le conseil d'état et les par- lements ont adopté ses vues sur des articles impor- tants de police générale , ait porté l’impudeuce et R 3 1777: 1777. ( 230 }) Pinsensibilité ponr sa propre réputation jusqu’à cet excès de jouer publiquement, sous les yeux du mo- narque , le rôle de législateur , et de devoiler à ses, contemporains, par la voie de l'impression , Poppro= bre de sa propre famille. Les travaux des gens de lettres caractérisent leurs inclinations , et il y a tout à parier qu’un écri- vain dont les vues , en général, sont patriotiques , m'est ni fourbe ni mauvais parent , ete. » Cette réflexion m'a donc déterminé à recher- cher , dans les differentes pièces qui composent ce recueil, le véritable caractère de lauteur.….. J'ai découvert que Spifame n’a jamais voulu faire croire. que les modèles qu’il a dressés sous le nom d’arrèts fussent de véritables arréts ; que ce n’est point lui qui les a rendus publics, et que le titre seul d’Essais qu’il donne à 4 1773 Journal des Savants , septembre 1755. 1772e | ( 280 ) pareille , et M. de Boïsduval partagea avec M. de la Roche la gloire et le bonheur c’en arrêter les ra= vages : c'était une fiévre très-putride et vermineuse. La confiance des pauvres , l'estime et l'amitié des ricLes soutinrent M. de Boisduval dans ses pénibles travaux. Son cœur aimant avait besoin de s’'épancher, et sou bonheur était de se livrer à la gaieté dans des societés douces et choisies. » De deux mariages qu'il avait contractés il n’a laissé aucons eufants. Bon médecin, bon ami, bon époux , bon maïre , il excita la sollicitude univer- selle lorsque le 21 septembre il fut attaqué d’une pé- ripreumonie à laquelle il succomba le quatrième jour, muni des sacrements de PEglise. Tous les ordres de Ja société partagèrent cette perte. M. de Boisduval était le medecin d’un grand nombre de communautés religieuses : à sa mort, toutes ces p'euses solitudes re- tenurent d’accents lugubres et des yœux présentés à l'Eternel pour le bonhear d’un ami et d'un bien- faiteur, Eloge de M.Thibaulr,Chirurgien; par M.p'AMBOURNAY, L'éloge de M. Thibault se Ke étroitement à celui de M. Dufay. Ils furent unis par leur profession, léurs travaux littéraires et leur passion pour la bota- nique, et l'amitié la plus intime cimenta ces pre- miers rapports. « M. Thibault naquit à Rouen le 10 juin 1702. M. son père, chirurgien distingué, ne lui eut pas plutôt douné les premiers éléments de son art qu'entrainé par le goût des voyages le jeune Thibault s'embarqua pour l'Amérique en qualité de chirurgien major. À peine de retour , il y fit un second voyage. L'étude «1 y ai Ya 0 w + Te RL L + « JB. DESCAMPS, Peintre. du Bot: Directeur de l'Academie des Arts du Dessin dela Mlle de Rouen | (281) des mœurs, des maladies, des productions naturelles d’un pays tout nouveau pour lui l'occupèrent tour- à-tour. » Revenu dans sa patrie, il se fit recevoir maitre en chirurgie par le grand chef d'œuvre, mode de réception où les examens sont plus nombreux et plus étendus. » Il épousa peu de temps après Mademoiselle Marie- Magdeleine ‘l'iphaigne de la Roche. Son penchant décidé pour la botanique et l’histoire naturelle lui fit obtenir une place dans une Société naissante dont M. de la Roche, son beau-frère, et M. Dufay , son ami, furent les premiers promoteurs. ( fuyez l'éloge de M. Dufay.) » La vie active que M. Thibault avait mence dans * sa jeunesse lui avait rendu le travail nécessaire , et il venait au jardin se délasser des fatigues de l'esprit par l'exercice corporel. » Comme chirurgien, il s'était particnlièrement livré à la pratique des accouchements et s’y était fait ayantageusement connaître. » M, de la Martinière, en le nommant son lieute- tenant en la communauté de Rouen, l’engagea à donuer des lecons publiques d'un art de la perfec- tion duquel dépend Ja conservation de la plus belle moitié du genre humain, Ses leçons eurent plus de so- lidiié que d'éclat ; près de quarante années d'exer- cice lui avaient donne le temps de mürir ses connais- sauces et de joindre à une théorie solide de nom- breux exemples de pratique. Sentant sa santé s’affai- blir, il transmit cette honérable fonction à M. Beau- mont, qui depuis l’a toujours exercée. » Une affection nerveuse mina sourdement la cons- titution vigoureuse de M. Thibault, et le conduisit au tombeau le 5 mai 1772, H ne Jui est point resté 1772e 1772, ( 282 ) d'enfants de son mariage ; il a laissé à ses héritiers uue fortune honnête et des vertus à imiter. » Eloge de M. Aman; par M. D’AmsourNay. « La faulx du trépas semble s’exercer particulière- remeut celte annee sur les ministres de la santé. M. Aman est une troisième victime dont nous deplo= rons la perte, et qui seule prouverait, s’il en était be- son, que ni les talents, ni la jeunesse ne sont un rempart assuré contre les traits de la mort. » Né en 1759 , son inclination le destina de bonne heure à l'exercice de la chirurgie , c'était la profes- sion de M. Aman père qui ne negligea rien pour seconder ses dispositions naturelles, 11 en reçut les premières leçons à l'Hôtel-Dieu d'Aix, vint à Paris en 1760 et y étudia avec tant de succès que deux ans après il fut choisi poar l’un des chirurgiens de l’hô- pital militaire de Strasbourg, ou M. Leriche , chi- rurgien-major , l'institna démonstrateur d'anatomie. » Il fut lié de correspondance avec le célèbre Lecat; et la place de gagnant maitrise à l’Hôtel-Dieu de Rouen ayant, en 1767, été déclarée vacante , il se présenta au concours et fut admis d’une voix unanime. » Son activité et son zèle s’acerurent sur ce nou- veau théâtre, et, par l'exemple du génie ardent qui animait tout autour de lui, M. Aman mérita un prix d'émulation à l'Académie royale de chirurgie, et plusieurs mémoires intéressants qu'il communiqua à notre Académie lui en ouvrireut les portes en 1770. » Que n’avait-on pas à espérer de son activité et de sa jeunesse ! Il fut moissonné comme une fleur , et eulevé à notre espérance le 22 août 1772.» ( 283 ) Eloge de M, Lecarpentier , architecte; par M. De CourRoN NE, Nous nous contenterons de présenter un précis très-abrégé de cet éloge parce qu'il a été rendu publie par la voie de l'impression, ( Voir {fiches de Nor- mandie, ) « Né à Rouen en 1709, il se sentit entraîné vers l'architecture par un penchant irrésistible, Seul il étudia les ordres, lut tous les ouvrages d'architec- ture qu’il put se procurer ; enfin, il eut le bonheur de se faire connaître de M. Gabriel, architecte du Roi, qui faisait construire alors la chambre des comptes de Paris, et fut chargé de suivre l’exécu- tion de cet important ouvrage, ce qui le mit à portée de connaître les détails article par artiele ; rien ne fut neglige de sa part, il ne dédaigna pas de tailler la pierre, de diriger le trait, de iracer les épures. » Les dessins qu’il donna à M. Isambart, d'Or- léans, pour l'embellissement de sa maison, paru- reut à M. Leméle, son ami, si bien conçus, si rem- plis de goût et d'économie à la-fois que ce dernier le chargea de la construction de sa maison, Il y déve- loppa taut d'intelligence que M. le duc de Luxem- bourg qui en fut instruit le chargea des embellisse- ments de son hôtel à Paris. 11 fut désigné par arrét du conseil pour constater le danger d’habiter l’'an- cien Hôtel de-Ville de Rouen et proposer le projet d'un nouvel hôtel, Il fut chargé alors d'importantes bâtisses au Havre , et particuliérement de l'hôtel des douanes et de celui du commandant. » À son retour à Rouen , il Lätit le portail de l'ar- 1773. (284) chevêché ; fut appelé à Paris où il construisit pour M. de la Bossière , fermier général , un pavillon où il réunit tous les ornements et toutes les richesses de Parchitecture. Il bâtit peu après l'hôtel de M. Bourette, aussi fermier général ; puis le château de M. de la Borde, à sa terre de....... » En 1755, M. le maréchal duc de Luxembourg Pintroduisit chezle koi, auquel il présenta les plans, élévations , coupes et devis d’un hôtel-de-vilie pour Rouen ; ils reçurent la sanction de Sa Majesté , e M. Lecarpentier fut chargé de l'exéeution ; on sait quels furent les motifs qui empéchèrent de réaliser ce beau projet. Enfin , M. Lecarpentier mit le comble sa gloire dans Pélévation de l'hôtel de Bourbon, ouvrage immense et digne de figurer avec éclat dans lun des plus beaux quartiers de la capitale. » En 1955 , il fut reçu avec applaudissements de l'Académie royale d’architecture ; et l’anuée sui- vante , l’Académie royale des sciences , belles- lettres et arts de Rouen l’associa à ses travau*, distinctions flatieuses auxquelies il se montra extrêmement sen- sible, Non content des succès qu’il avait obtenus, il voulut survivre à lui-méme en formant de bons élèves. Je citerai entre autres MM. Couture frères, dont le plus jeune , adjoint à notre Académie, a décoré son jardin de botanique. La belle sphère en fer doré qui couroune fa serre chaude est un pré- sent de M. Lecarpentier. Cet artiste distingué se retire enfin dans une maison qu'il avait bâtie sur les boulevarts et dans laquelle ,. après une maladie d’une assez courte durée, ik termina sa carrière le 16 juillet 1775. (285) Eloge de M. Morand. Ce tribut d'honneur , payé à la mémoire de l’un des chirurgiens les plus celèbres de la France, par M. Dambournay , au nom de l’Académie, ne se trouve point dans nos archives; mais des notes com muniquées par M. Morand fils, nous mettront à portée, sinon de le suppléer, au moins de ne pas laisser sa place entièrement déserte. M. Morand naquit à Paris en 1695, de Jean Mo- rand , gagnant maitrise à l'hôtel royal des Invalides , le premier qui ait été créé chirurgien-major de cette maison. Il y puisa les premières leçons d’an art qu'il devait illustrer à son tour , et les talents de tous les genres environnérent son berceau. Né avec des dispositions heureuses, ses progrès furent ra- pides , et les places les plus importantes devinrent la récompense de son savoir. Préposé d’abord au ser- vice des infirmeries de l’hôtel royal des Invalides , il y fut bientôt nommé chirurgien titulaire , fat mis à la tête de l'hôpital de la Charité, occupa tour-à- tour les emplois les plus importants de la chirurgie militaire , et dans tous fit éclater la supériorité de ses talents Nommé professeur aux écoles royales de chirurgie, il y donna publiquement des leçons pendant 16 années consécutives : ce vaste théâtre ne suflisant pas encore à ses nombreux élèves , sa propre maison devint un centre d’études, vers lequel ils affluaient de toutes les parties de l'Europe. Il fut bonoré de la confiance de plusieurs souverains, et le roi d'Espagne lui fit faire des propositions pour l’attirer daus ses états et l’atacher à sa personue. 1774 avr. 1712; DOV. 1726 fév. 1730, 1716. 1759. 1740-1741. en 172b;, ( 286 ) 1774. Toutes les distinctions vinrent le chercher dans sa patrie qu'il illustra par ses talents. 1! fut associé 1721. à l'Academie royale des sciences de Paris, à la So- 1728. ciété royale de Londres , à l’Institut de Boulogne en 1757. L'Académie royale de Rouen le compta au 1740, nombre de ses fondateurs. Il y précéda l’obtention de ses premières lettres-patentes. Il fut pareillement 1746. associé à l’Académie de Pétersbourg, à celle de 2955. 1759. Stockholm ; à celles de Florence et de Cortone , à 1763. 1769. celle de Porto , et a celle de Harlem en 1730. Il fut nommé censeur royal , et eut l'honneur d’étré placé 1759. 1752 trois fois , en qualité de directeur de l'Académie, €t 1758. } Ja tête de sa Compagnie. Enfin le Roi mit le comble 1751 3 ses bontés en lui donnant des lettres de noblesse 1752 et le nommant chevalier de son ordre. Et tant de distinctions honorables , parce qu'elles furent méritées , sont venues s’eusévelir dans la tombe. Depuis plus de six mois la santé de M. Morand s’affaiblissait de jour en jour ; il fut enlevé à l’ami- tié et à l'estime publique le 22 juillet 1773. La nature l'avait comblé de tous ses dons ; une taille avanta- geuse , un air aflable , un son de voix agréable , une élocution facile, relevaient en lui tous les fruits de l'étude et l’immensité du savoir. Eloge de M. l'Abbé Saas; par M. D5 Couronnes. M. Jean Saas , prêtre, chanoine de l'église métro- politaine de Rouen , l’un des titulaires de l’Académie royale des sciences , belles-lettres et arts de Rouen , naquit le 4 février 1705, à S.-Pierre-de-Franqueville, fit ses études au collége de Rouen, et s’y livra à (287) la poésie latine. Etant parvenu à la prêtrise en 178, il fut employée au secrétariat de l'archevêché , nom- me cure de Saint-Jacques sur Darnétal en 1742, et chanoine de la cathédrale en 1751. Laborieux , in- fatigable , M. Saas consacra à l'étude tous les ins- tants dont son état fort assujettissant lui permit de disposer. La critique littéraire fut le genre vers le- quel le porta son caractère sérieux et sévère. Il suppose une lecture immense, une mémoire fidèle et un jugement sain. « Corrigez , disait-il, corrigez, » doctes français, perfectionnez le Moréry , l’'En- » cyclopédie ; ce sont les fautes des grands hommes » qu'il faut relever ; plus un nom est illustre dans » la littérature, plus il est à craindre qu'il n’en- » traîne dans l'erreur. Les vrais savants aiment la »” vérité. » Beaucoup des mémoires critiques de M. l'abbé Saas ont été imprimés sous des titres divers, rare- ment sous son nom; sur quoi on peut consulter la France littéraire et les ouvrages périodiques du temps. Placé à la tête de la bibliothèque du chapitre , dont il mit en ordre et les manuscrits et les livres im primés, il y perfectionna le goût naturel qu’il avait pour la bibliographie , s’initia dans la connaissance des bonnes éditions et des éditions rares, et devint dans cette partie un des érudits les plus distingués de son siècle. L'Académie des sciences, etc., de Rouen, n’était pas encore légalement constituée , lorsque M. l’abbé Saas fut appelé à partager ses travaux. Il y lut suc- cessivement un grand nombre de mémoires dont plusieurs ne se sont pas trouvés dans nos archives. Quant à ceux que nous possédons , nous nous som- mes fait un dévoir de les faire counaitre dans le 1774e ( 288 } précis analytique de nos anciens manuscrits ,; €t sous les années dans lesquelles ils furent présentés à l'Académie. L'anecdote suivante doit trouver place dans cet éloge. Tout le monde connait la jolie idylle de M" Deshoulières , Hélas ! petits moutons... En 1752 , on renouvela des doutes sur le véritable auteur de cette pièce, que l’on prétendit revendiquer en faveur de l'auteur presqu’ignoré d'un livre intitulé : Prome- nades de messire Antoine Coutel , seigneur de Mou- teaux. M. l'abbé Saas se déclarà le chevalier de Me* Deshoulières , et obtint un triomphe complet en montrant que Coutel n'avait été qu’un copiste. Notre confrère se préparait à faire imprimer son anti-Morery in-folio , lorsque laltération visible de ses forces l’obligea à cesser toute espèce de travail littéraire, et, en 1770, il traita du prix de ce ma- nuscrit avec M. Desaint, libraire à Paris. M. Saas ne s’occupa gutre du rithme ni des mo- dulations heureuses d'un style nombreux ; l'exac- titude des faits parut seule le toucher. Un homme instruit , et qui l’a bien connu, l'a désigné sous les traits suivants : « Il abhorrait les jansénistes, il adorait les jésuites ; il ataqua Voltaire, les philosophes, les encyclopédistes , et cependant Bayle fut son héros. » La maladie de langueur dont nous avons parlé le conduisit enfin au tombeau le 10 avril 1774. ÆEloges C 289 ) Eloges de MM. Millet, Dallet et Dubelloy ; par M. DE CouRoNNE; Après avoir annoncé qu'il n'avait pu obtenir au- cuns détails sur la vie privée des trois collègues estimables dont P Académie déplore ici la perte, M. de Couronne débute ainsi : « Le 9 de février 1774, M, Jean-Baptiste Millet que son amour pour l’étude avait précédemment fait admettre à la bibliothèque du Roi, fut associé à l'Académie en qualité d’adjoint, » Sa vie n’a été qu’un passage ; mais, quoiqu’une maladie lente et cruelle l'ait enlevé dans l'âge de l'adolescence , à cet âge déjà il avait acquis une éru- dition peu commune. Non-seulement les langnes grecque et latine lui étaient familières , il savait également l'italien , l'espagnol, l'anglais etl'allemand ; il ne craignait pas même de porter ses regards sur les langues orientales, » Le public a de lui les Etrennes du Parnasse. Cet ouvrage, dont il a publié les six premiers volumes, devait s'étendre beaucoup âu-delà des poëtes grecs et latins compris dans ces six volumes. » Il préparait ure bibliothèque française des théâtres, ouvrage qui dévait renfermer l’analyse de ce que, dans ce genre et dans ses différents âges, l'Europe a pu produire. Il est facile de concevoir l’immensité de cette collection, et quelles espérances en faveur de celui qui, dès sa première jeunesse ; avait su méditer le plan de si vastes entreprises ! La mort, dont la continuité du travail seinble avoir accéléré la marche , l’a moissonné comme une fleur ; Tome IF, 1771 à 1760. d\ 1775 M. Millen M. Dallet. ( 290 ) à peine avait-il atteint sa 28° année. Sa physionomie pleine de candeur était Vimage de son ame , ét l’aménité de sa conversation avait un charme inex= primable auquel il était difficile de résister. Cet estimable collègue naquit à Metz, le 27 août 1716, et reçut sa première éducation à Valognes, sous les yeux d’un oncle professeur de théologie. Peu favorisé de la fortune , il exerça à Valognes et à Paris l'honorable et difficile emploi de précep- teur, vint ensuite habiter la Flèche , en qualité de gouverneur d’un jeune seigneur. Il revint enfin à Valognes où il éleva un pensionnat. Il y termina une vie doublement laborieuse et par la nature de ses fonctions et par les douleurs de la goutte , âgé de 5g ans. L'histoire naturelle et la poésie , qui étaieut le délassement de ses travaux , le mirent en correspondance avec MM. de Buffon, Lecat, et M. le comte de Caylus. Il s’était formé un cabinet d'histoire naturelle qu'il laissa , avec un grand nom- bre de manuscrits, à un frère chéri et dont il fut tendrement aimé. Quant à ses poésies , nous connaissons de lui, et il nous a communiqué, 1° un poëme sur la prise de Clierbourg. 2° Une ode intitulée le retour de la paix ; 5° Un petit poëme sur le malheur ; 4 Un autre sur la goutte ; 5o Une pièce intitulée : Cris de l’ Amour filial sur Le tombeau d’une Mère ; 6° Cris de l'Amitié à l'ombre de M... Tous ces morceaux qui annoncent de la sensibi- lité peignent également la douceur de son caractères C9) « M. Pierre-Laurent Buirette du Belloy , avocat, Jun des quarante de l’Académie frarçaise , naquit à Saint-Flour en Auvergne , le 17 novembre 1728. » Un voyage qu'il fit en Normandie vers la fin de 17572 établit ses premières relations avec l’Acadé- mie royale des sciences , belles-lettres et arts de Rouen, et le 27 janvier 1775, il fut aggrégé à cette compagnie sous le titre d’associé libre. Nous ne suivrons pas M. de Couronne dans l’ana- lyse des ouvrages de M. de Belloy. Cette analyse; en 1775, avait des droits qui 40 ans après ne sont plus les mêmes. Le Siëge de Calais à fait une for- tune immense, On peut voir dans le Cours de Litté- rature de M. de la Harpe le jugement qu'il porte de M. de Belloy, auquel , malgré la sévérité de ses critiques , il ne peut refuser de l’imagination et du ralent, Eloge historique de M. Le Chandelier , Apothicaire » par M. DAMBoURNAY. Le Le manuscrit de M. Dambournay n'existe point dans nos archives, et c’est d’après des notes que j'y rencontre que j'essaie de remplir cette lacune. M. Charles-Pierre Le Cliandelier naquit à Fécamp, le 29 juillet 1715. Il Gt ses humanités chez un de ses parents, curé dans le voisinage. Il fut ensuite eu- voyé à l'Hôtel-Dieu de Paris, où il demeura long- temps en qualité d'élève , et de là vint demeurer sous le même titre, chez M. Pia, apothicaire cé- T 2 1775e M. du Belloÿ: T. II. Jeré Partie. 1776. Croi) lëbre de Paris. En 1740 , il vint s'établir à Rouen, et y exerça sa profession durant 35 ans avec hon- neur. En 1764, il fut associé à notre Académie, et y lot un grand nombre de mémoires qui tous furent entendus avec intérêt. Nous n’en répéterons pas le catalogue , parce que tous sont analysés ou dans ce volume , ou daus celui qui le précède. Grave , laborieux , M. Le Chandelier ne se borna pos à l'exercice de sa profession : il a encore formé un grand nombre d’élèves qu'il se plaisait à ins- truire , et qui, à leur tour , ont accru le nombre des bons pharmaciens. Il a laissé plusieurs enfants, dont le plus jeane Jui a succédé dans la même profession, et a été nommé lun des pharmaciens du Jury de médecine du département de la Seine-Inférieure. M. Le Chandelier est mort le 8 février 1775. Eloge de M. l'abbé Pinand ; par M. DE CouroNNE. « M. Jacques Pinand, licencié ès lois , grand- vicaire et oflicial de Montivilliers, naquit en la pa- roisse de Longpaon , à Darnétal , de parents peu fortunés , le 20 juillet 1692. Devenu prêtre en 1716, il fut placé en qualité de précepieur auprès des enfants de M. de S. Supplix. Cette éducation terminée , il fut nommé curé de Buglise. Il prit possession de ce bénéfice en 1721, et peu apres il reçut le titre de doyen des curés de l’arroudissement du Havre. En :755, il obtint une autre cure plus agréable et d’un revenu plus considérable. M%* de Sabbeville, ’ (295) qui le connaissait et l’estimait , lui donna la cure d’Octer Île ; elle y jo gnit le titre de chef de l'exemp- tion de l'abbaye , qui s’étendait sur 15 à 16 pa- roisses, Il devint enfin le directeur de-cette maison, » Telles furent les c'rconstances qui l’engagèrent dans un procès contre M. de Tavannes , archevêque de Rouen , qui se crut fondé à réclamer coutre les priviléges de l'abbaye. n M. l’abbé Pinand se livra à la recherche des ütres ; ce qui lui coûta beaucoup de travail et de fatigues , mais la victoire de j’abbaye*fut complète. » Ami des lettres, M. l'abbé Pinand, fut un des fondateurs de notre Académie , et son-nom se trouve inscrit au catalogue qui accompagne nos premières lettres - patentes. Versé dans la connaissance des langues hébraïque , grecque, latine , italienne , es- paguole et anglaise , il réunissait en lui tous les moyens qui conduisent an savoir. Il s'etait formé une bibliothèque choisie, à laquelle il avait réani, en cartes géographiques et en estampes choisies ,. tout ce qui peut utilement occuper les loisirs d’un homme de goût. » Il cultiva l'histoire naturelle etles muses latines. » 1] a commuvwiqueé à l'Académie un mémoire sur les po'ypes ; plusienrs pièces de vers latins de sa composition ; l'observation d’une pièce de bled qui, daus |a même aunee, avait donné deux récoltes ; la traduction en vers français des psaumes 136 et 359, et on a annoncé de lui un commentaire sur la Bible. » [| avait formé le projet de travailler avec M. de Brecquigny à l’histoire de l'établissement des Nor: mands en France. Jusqu'à quel point ce travail a-t-il été conduit ? .... Nous citerons comme un de ses meilleurs ouvrages une dissertation sur la significa- E & ” 1 79e 1776. € 294 ) tion de ces mots Terra Salica; il y discute trois opi- nions , celle des abbés Dubos et de Vertot , celle du célèbre Eccard ; celle enfin de l'illustre Scriec- kius , des origines celtiques, qui dérive ces mots de la langue teutonique , shaligan-lant , terre de con- quête , et se détermine en faveur de cette dernière. Aimable et plein de talents, M. Pabbé Pinand eut des amis estimables et amis des lettres. Il termina son honorable carrière le 28 novembre 1775, âgé de 84 ans. » Il est doux pour nous , ajoute M. de Couronne, que le tribut légitime dû à l'homme de lettres se confonde ici avec l'hommage que mérite l'homme vertueux. » Eloge de M. Pierre-Louis Dufaï; par M. DAMBOURNAX, Ce mémoire ne se rencontre pas dans nos archives et nous tâcherons de le suppléer sur des notes qui en tiennent la place. M. Pierre - Louis Dufaï naquit à Paris en 1705. ou 1706. Son père , capitaine de haut- bord , le laissa orphelin à l’âge de quatre à cinq ans ; il fut amené à Dieppe , et y fit de bonnes études au collége de MM. de l'Oratoire. A dix-sept ans il passa em Angleterre , où il apprit la langue an- glaise assez bien pour la parler et traduire les. écri- yains. Il se trouva impliqué dans plusieurs mauvaises affaires qui lui firent perdre les sept huitièmes de sa fortune , sans porter à son honneur la plus légère atteinte. Célibataire et réduit à la fortune la plus bor- née , il troava , daus l’étude de l'histoire naturelle, (295 ) une allégeance à ses malheurs. Il en cultiva avec avantage toutes les parties, botanique , conchiliolo- gie, ichthyologie , etc. Cetie étude le mit en relation avec plusieurs na- turalistes distingués, M. B. de Jussieu , M, Duhamel et autres. Malgré ses faibles ressources pécuniaires , il avait acquis plusieurs bons instruments avec lesquels il faisait des observations astronomiques , ce qui lui fit donner par les matelots le suruom de ? Homme qui parle à lu Lune. Il se promenait seul à la campagne, et sur Île ri- vage de la mer, et fut arrêté plusieurs fois comme un espion. C’est dans ces promenades solitaires qu'il fit en plantes , en coquilles , en poissons , une col- lection assez nombreuse pour en former un œabi- net que les voyageurs ne manquaient pas de visiter, Peu de personnes éprouvèrent plus que lui les ca- prices de la fortune. Né dans Paisance , il vécut pauvre et mourut riche; mais, par une nouvelle bi- zarrerie , quand la fortune vint le chercher , il avait perdu un trésor sans lequel tous les autres ne sont rien , la santé. Une paralysie, dont les progrès furent graduels, le priva peu à peu de l'usage de la pa- role. Après avoir ainsi langui quelques années , une nouvelle attaque le frappa. On le trouva à moitié cou- ché, et ne donnant que par signes des marques de connaissance. On Jui prodigua tous les soins sans le moindre succès , et il s'éteignit le 7 de mai 1776. Il est peu de sciences dans le domaine desquelles il n'ait fait quelque excursion. Il fut inscrit sur les registres de l’Académie en 1760. Il y présenta une méthode raisonnée pour la lis quidatton des biens en Caux. Les notes sur lesquelles cet extrait est rédigé font, T4 1779» 4709 (296) mention, comme de l’un des meilleurs mémoires de M. Dufai, d'une dissertation sur les mariages avenants, et la légitimité des filles, sujet qui paraît fort analogue à celui du mémoire précédemment cité. Eloge de M. de Cideville ; par M. De CouRoNNE. « M, Pierre-Robert Le Cornier , chevalier , an- cien conseiller au parlement de Normandie, né à Rouen , le 2 septembre 1695, eut pour père et mère messire Robert Le Cornier , chevalier , sieur de Cide- ville , conseiller au parlement , et noble dame Louise Le Cornier de Sainte-Hélène. Il fut allié à l'ancienne famille des L’huillier, et par conséquent parent du célèbre Chapelle. » L’éducation du jeune Cideville, et dans la maison paternelle et au collége , fut extrémement soignée ; son goût pour la belle liiérature se développa de bonne heure , et comme Fontenelle , avant que d’en- rer dans le monde , il fut couronné aux palinods de cette ville. » Tandis qu’il se livrait aux exercices qui donnent de la force et de la grace au corps, il cultivait les arts agréables qui font le charme de l'esprit , la musique, la peinture , la poésie. » M. de Cideville le père, après avoir Jlong-temps supporté le poids de la magistrature , crut devoir appeler son fils à lui succéder en qualité de con- seiller au parlement de Normandie. » Les Muses dürent le regretier , maïs, sans perdre le goût qui l’entrainait vers elles, M. de Cideville se livra tout entier à l’étude des lois, et mérita sa propre estime en captivant celle du public. ( 297 ) » Il eut le bonheur d'avoir à la campagne des voi- sins amis des lettres, MM. de Joigny et de Vertot, dans le commerce desquels il put perfectionner ses connaissances. Placé dans un monde plus nombreux, et dans la plus haute compagnie, il sy fit distinguer par son goût naturel et par son aménité. Il sut plaire à M. de Luxembourg, gouverneur de cette pro- vince. Admis dans son intimité, il proposa l’institu- tion d’un concert public , établissement agréable qui réunit long-temps la compagnie la plus distinguée. n C'est à la protection de M. de Luxembourg , et à l'amitié de M. de Fontenelle qu’il dut le succès d'une entreprise plus importante, l’érection d’une Académie des sciences, belles-lettres et arts dans cette capitale. » On trouvera dans le premier volume de ces mé- moires ( T.E. p. 9 et suiv. ), la part que M. de Ci- deville eut à cet établissement et à celui d’une école publique de dessin , et les peines qu'il prit pour _les faire réussir. » Non content d'avoir mérité le titre de fonda- teur de l'Académie , il lui donna encore pour col- laborateurs ses amis distingués dans tous les genres de connaissances, MM. de Fontenelle , du Renel de Bettencourt , Linant , Bréant , Pabbé Pinand , et l'abbé Fontaine, Lui-même ne demeura pas oisif parmi nous. Nous possédons de lui plusieurs mé moires qui respirent Pamour des sciences et ce feu sacré pour la propagation des lumières dont lui- méme était animé. » Il avait quitté les fonctions de la magistrature, et s'était retiré à Paris , où il passait les hivers dans la culture des lettres et le commerce délicieux de sociétés choisies. L'été n’était pour lui qu’une alter- native de jouissances : sa maison de campagne dé 1776. € 298 } l’Aunay était le temple de l'amitié et celui des. talents. ». Intimement lié d'amitié avec M. de Voltaire, son camarade d’études au collége de Louis-le-Grand, serait-il possible que la poésie füt demeuree étran- gère à ses goûts? Il nous a Jaissé l'ébauche de plu- sieurs pièces de théâtre, parmi lesquelles le T'iomphe de la Beauté mérite d’être distingué, Ce titre seul in dique une sensibilité et un esprit de galanterie qui lui procurèrent d’illustres amies. Nous citerons MM°:5 de Staël, Bignon , Ogier, Dupin, Duboccage, la. marquise de Créqui, etc. » Il entretenait avec ses amis une correspondance active ; c’est à ce doux commerce que nous devons plus de cent lettres originales de M. de Voltaire , et les lettres charmantes de M°% la marquise de Créqui , dont le rédacteur de ces mémoires a donné. une notice. » A tous les titres que M. de Cideville avait à la. reconnaissance de l'Académie , il en voulut ajouter. un dernier , en faisant passer dans ses mains son excellente bibliothèque , ses manuscrits et les re- cueils de plusieurs de ses illustres amis. Il en avait été l’un des fondateurs, il en devint le bienfaiteur ; que de titres pour vivre éternellement parmi nous !: Hélas, il existerait encore si les qualités de lesprit et du cœur arrêtaient la faulx du trépas ; mais rien, pe peut nous y soustraire, et cet homme excellent cessa de vivre le 5 mars 1776. » Nous devons à son amitié son portrait peint par M. Viniot, notre associé à Paris; il était d'avance gravé dans nos cœurs par le respect et la recon=. naissance, ( 299 ) Eloge de M. l’abbé Fontaine; par M. pe Courowwe. M. Pierre Fontaine naquit à Rouen le 7 février 1712. Destiné à Pétat ecclésiastique , il se livra à l'étude avec ardeur , et se distingua par un goût par- tüculier pour la poésie. Elevé au sacerdoce , il remplit pendant dix an- nées à la collégiale de la Ronde, les fonctions de Yicaire perpétuel. Dès ses premières années , il publia, sous le voile de l’anonyme et le titre de Muse Normande , un petit recueil de onze pièces anacréontiques. Son églogue , intitulée Daphnis , est une imitation de la Ve de Virgile ; elle a pour objet la convalescence du Roi. Cette pièce fut suivie d’une jolie épiître en vers, intitulée /e Coût et le Caprice. Nous en avons publié quelques fragments. Cette même année, il fut as- socié à l'Académie le 25 juillet. Il s’y était fait con- paître par sa traduction de plusieurs odes d'Ana- créon, et depuis il n’a cessé de répandre le charme sur nos séances par ses poésies varices. Il publia plusieurs petits poëmes, parmi lesquels nous distinguerons son épitre sur le goût : elle est adressée à M. Duboulay , et fut enteudue avec plai- sir à la séance publique de 1750. Mais l’ouvrage essentiel de notre confrère est sa traduction en vers des poésies d'Horace. Ce poëte, dont J.-B. Rousseau nous a tracé d’une manière si élégante, si vraie , le portrait, est un des auteurs les plus difliciles à traduire , quand on en veut exprimer la naïveté, la concision , les graces, l’élé- 1776. 1756. 17504 1777e 2777: ( 300 ) vation et la grandeur. C’est déjà un grand mérite que d’avoir osé former un pareil projet, et d’avoir eu des titres pour le former. Cet ouvrage doit être incessamment imprimé, et nous laïssons au public judicieux le soin d'en appré- cier le mérite. Nous ne devons pas oublier que M. l'abbé Fon- taine s’est encore exercé sur Anacréon et Pindare À : id e » 0 et qu’il nous en a communiqué plusieurs morceaux. C'est par ces études agréshies, qu'il charmait ses loisirs à la campagne, et-qu'il contribuait à nos plai- sirs; mais ce serait une foible partie de son éloge si vous W’ajoutions aussitôt qu'il fat un homme de bien et uu curé vertueux , bon parent et ami fi- dèle, Une hydropisie de poirine , causée par le vif chagrin qu’il ressentit de Ia mort d'un père chéri, répandi l’amertume sur ses derniers instants, et nous enleva cet estimable confrère le 25 août 1775, à l’âge de 65 ans. Notice sur M. le Président de Rouville; par M. »s CouRONKE. « Le nom seul de ce magistrat, dit Porateur, rap- pelle la réunion de toutes les vertus sociales... L'im- mensité des devoirs de la place éminente que M. de Rouville occupait au parlement n'absorba pas toute son attention. Il sut tempérer l’âpreté de la juris- prudence par l’agrément des belles-lettres : elles der vinrent le charme de sa vie. Dans tous les temps il offrit l'exemple d'une modération rare et l'union de Ja dignité avec la douceur des mœurs , et l'aménité: du caractère, {301 ) » Fixons à son égard +1 comme académicien quel- ques dates particulières, Il était né en août 1707; fut associé à l'Académie de cette ville dès sa première institution, et s’y fit remarquer par son assiduité et par son amour pour les beaux-arts dont plusieurs lui étaient familiers. » Lorsque la Société d'agriculture fut instituée, M. de Rouville fut appelé à en partager les travaux. » Mort en 1777, il est probable que pendant cette longue succession d'années il a présenté à l'Académie plusieurs mémoires, Aucun v’est parvenu jusqu’à nous, et nous sommes privés de pouvoir justitiee par des exemples l'idee que uous ayons douuée de ses talents. » Notice sur M. de Sainte-Foir; par le même M, ps CouRoNNE. « Né le 25 février 1608, d'une famille noble, à Rennes en Bretagne , et mort à Paris le 25 août 1776, cet auteur célébre est trop connu, ses ouvrages ont été si judicieusement discutés, qu’il serait superflu d'entrer à ce sujet dans un detail circonstancié, Ses Essais sur Paris sont entre les mains de tous les hommes de goût ; ses pièces charmantes de théâtre ont fait l’'amusement de la cour et de la ville. On a pu lui reprocher de la roideur dans ie caractère , et même un peu de sécheresse , mais en faut-il moins un militaire généreux et brave, un philosophe pleui de droiture, un écrivain distingué ? Ce fut en 1746 qu’il fut associé à cette Académie , et il y prit séance le 25 juin. Plus d’une fois il s’oc- cupa des travaux de cette Compaguie, et fut, en 1777 { 302 ) 1746 , compris au nombre des commissaires chargés de l'examen des poésies présentées pour le concours. Eu 1746 encore , il lut des réflexions sur cette question : Æst-il avantageux que les gens de La cam- pagne sachent lire et écrire ? \ Le 28 février il lut une de ses pièces représen- tées à la cour le jour du mariage de M. le Dauphin, En nous proposant de ne pas faire l’énumération des ouvrages de M. de Sainte-Foix, à raison de leur grande publicité, nous nous permettrons d’ajouter ici que ses Essais sur Paris ont été traduits et im- primés en langue danoise. M. de Couronne termine ainsi cette notice : « Par l'effet d’un style agréable et piquant , d’une satyre vive, d’une diction elé- gaute , il trouva le secret de se faire écouter. w Eloge du P, Girault ; par M. de Courowns, M. J.-B. Girault, de la maison de l'Oratoire dé Rouen, naquit à Troyes en Champagne , le 19 juin i7or. Je ne dois pas laisser ignorer que c’est à sa mère, versée dans l'étude des langues , qu'il dut la connaissance des principes de la langue latine, A l’age de 21 ans, il entra dans la maison de l'Oratoire , et fut promu à la prétrise en 1757, et pendant 25 ans chargé de l'éducation publique. Il fit paraître de bonne heure une aptitude singulière pour la poésie latine , et composa divers petits poëmes dont plusieurs ont été imprimés. Mais un ouvrage beaucoup plus important par la difficulté de rivaliser de naïveté, de justesse | de précision avec l’immortel La Fontaine , est la traduc- tiou de ses fables charmantes en vers latins. Cette ( 503 ) traduction, qui a eu plusieurs éditions, est trop connue pour qué nous nous permettions d’én pré- senter un aperçu. On lui a reproché d'avoir quelquefois détourné le sens de La Fontaine , et la fable 1°"° du 5° liv. en fournit un exemple. Mais, en examinant le carac= tère des vers dont il s'agit, on voit que la délicatesse du traducteur, et la gravité de son ministère , ne lui permettaient pas de traduire littéralement son original, L'anecdote suivante , peu connue, donnéra une idée de sa franchise. Un homme de lettres posses- seur d’une trentaine de fables de La Fontaine, tra= duüites en vers latins, lui proposa de s'associer à Jui pour leur impression. A la première lecture, lé P. Girault réconnut l’ouvrage des PP. Tissart et Vinet oratoriens , et le déclara franchement aa plagiaire, en lui faisant observer qu’en les lui accordant , et toutes dates ,rapprochées , il n’avait pas quatre ans quand il les fit paraître. Compatriote de La Fontaine , il en eut encore la bonhommie , la franchise , la sincérité. 11 parlait de ses fables comme il eût parlé de celles d’un étran- ger : un vers lui paraissait-il mauvais , il disait, cela est bien médiocre ; en était-il content , il disait , ce- lui-ci est bien bon. Il connaissait bien les poëtes latins, et ses notes, ses variantes en sont la preuve. Cet homme, qui rappelait , par sa candeur , les mœurs du bon vieux temps, fut enlevé à la consi- dération et à l'estime universelle , le 5 octobre 1776; à l'âge de 76 ans. : f Etant à Rouen ( je n'habitais pas encore cette ville ) , et désirant faire l'acquisition du 1°° volume 1777: 1777e 1778: (304) . des fables du P. Girault, je demandai à M. Ballière, à qui je devais m'adresser : au P. Girault, me ré- pondit-il.... Je-me transporte à l’Oratoire , et des mande au portier si le P. Girault était chez lui, et si je ne lui serais pas importun ; non, non, Mon+ sieur , me répondit-il, quand il s'agit de causer , il a toujours du temps de reste. Je vis le P. Girault qui me retint presqu’une heure, me raconta l'his- toire de sa vie, et plusieurs anecdoctes singulières qui lui étaient propres, et se peignit lui-même d’après nature. ( Note de l'Editeur. ) Eloge de M. Le Moine, sculpteur ; par M. De CouroNNE,. « M. Jean-Baptiste Le Moine, né à Paris en 1704, eut pour père Jean-Louis , sculpteur du Roi, cé- lèbre par plusieurs grands ouvrages. Cette origine favorisa sans doute les dispositions que le jeune Le Moine recut de la nature. » Ilse livra à l'étude avec une ardeur incroyable, et Le, jour ne suflisant pas à son zèle, il y consacrait une partie des nuits. Il obtint le grand prix , digne récompense de ses veilles. » En 1958, il fut admis à l’Académie roy rale de peinture et sculpture, professeur en 1744, et direc- teur en 1768, place honorable dont il fit l’hommage volontaire à M. Pierre , premier peintre du Roi. » Il serait difficile de suivre M. Le Moive , et de spécifier tous les ouvrages qu'il exécuta. Essayons au moins d'indiquer les plus considérables. . » Le premier fut l’achèvement en marbre du grouppe de Saint-Jean en Grève. 11 y fit une tenta- tive , et nous le dirons pour l'instruction des élèves et les garantir du désir d'innover. » 1] ( 305 ) » 1 avait oui-dire que Le Pernin, par le mélange des marbres, était parvenu à donner à la sculpture tout l'effet da tableau. Mais il m'avait va ni lPlialie, ni les chef-d'œuvres de ce sculpteur fameux , et ses essais n’eurent aucun succès. Une seconde tentative à Saint-Louis du Louvre ne fui pas plus heureuse. » Une entreprise beaucoup plus importante fut là stalue équestre que demandait la ville de Bordeaux, La réussie fut eucore malheureuse, Lemoine en tomba malade , et le déplaisir d'avoir compromis sa réputation y eut sans doute plus de part que la perte énorme qui en résultait pour lui. De grands secours lui furent offerts, et deux années lui sut- firent pour réparer cette infortune : une nouvelle fonte réussit complètement, et Pordeaux jouit bien- tôt de ce monument magnifique. En conduisant sa statue, Lemoïixe passa par Rouen, l’Académie pio= fita de cette circonstance pour s'associer cet artiste célèbre. Nous ne devons pas oublier une anecdote flatteuse pour Lemoine. Avant que l’on transportät sa statue, le Roi fut la voir, et appercevant Madame Lemoine alors enceinte , il se nomma le parrain de l'enfant qu'elle portait. » Quelque temps après il exécuta en marbre, » poux l'église des Jacobins , le tombeau de Pierre Mi:nard, monument qui a été reproduit par le burin de Lépicier; et le tombeau du cardinal de eut pour l’église de Saint-Lonis du Louvre. Le prélat y est représenté mourant dans les bras de la Peligion. » Ce bel ouvrage fut suivi de la statue de Louis XV en pied et en bronze pour la ville de Rennes, C'était a l’occasion de la convalescence du Roi, circonstance caractérisée par la déesse de la saute qui en forme un accompagnement agréable, » Un nouveau nionumeut projeté pour la ville de Tome [F, 1571 à 1780, Li 1778: en 1748 3778. ( 306 ) Rouen devait présenter le Roi élevé sur un pavois soutenu par trois des principaux officiers, suivant l’an- tique usage. On suppose facilement les motifs qui en° ont empêché l'exécution. » Nous pourrions citer un grand nombre de bustes qui tous annoncent le beau talent de notre célèbre artiste. La reconnaissance nous fait un devoir de citer celui du Roi et celui de Fontenelle dont il fit pre- sent à l'Académie ; il devait y joindre celui de Jou- venet. » En considérant une si grande suite de travaux, et de travaux considérables, on pourrait supposer que cet artiste aurait amassé à ses enfants une for- tune brillante, et il ne leur a laissé qu’une fortune médiocre. Egalement généreux et désintéressé , il peya libéralement les talents auxiliaires auxquels il fut obligé de recourir, et s'oublia presque toujours Ini-même. » Nous ne devons pas omettre que des quatre magnifiques statues que l'on admire dans la belle galerie de peinture du roi de Prusse, et qui toutes sont des chef-d'œuvres d'artistes français, la Vénus et le Mars de Coustou ; la Diane de Pigalle; Apollon de Lemoine er est le complément. » Une paralysie, suite d’une apoplexie dont cet artiste célébre fut frappé en 1777, lui fit tomber le ciseau de la main. Il languit encore durant un an, ettermina sa brillante carrière le 25 de mai 1778, âgé de 74 ans. n Il a laissé des élèves distingués , et nommer MM. Falconet, Pajon, Caflieri, Dhuëz et Millot, c'est annencer les héritiers de son génie. » ( 307 ) Eloge de M. Hébert, peintre; par M. 5e CouroNxe: « M. Jean-Samuél Hébert naquit à Paris le 16 mai 1697. » Il professa d’abord la religion prétendue réfor- mée ; mais, revenu au sein de l'Eglise, il fit son abju- ration en octobre 1776, entre les mains de M. l'abbé Terrisse, dans la chapelle de l'archevéché, et n’a laissé subsister aucun doute sur la sincérité de sa croyance, Il perdit de bonne heure son père, bijou- tier instruit. Ses parents, qui le destinaient au même commerce , lui donnèrent un maître de dessin , ta- Jent essentiel pour tous les arts soumis à l'influence du goût. Les progrès rapides du jeune Hébert dé« termina M. Bell, son parent et l’un des premiers peintres de son temps , à se charger de son instruc= tion. Son goût naturel le détermina à se livrer en- tiérement à la peinture , et il ne fut plos question de bijoux. La miniature fut le genre qu’il adopta , et il y devint habile. » Héritier de bonne heure de la fortune paternelle grossie de plusieurs successions collatérales , il vint à Rouen, âgé de 25 ans environ, et s'y occupa d’une fabrique de savon. Cet essai malheureux lui coûta plus de cent mille livres, ce qui fit à sa fortune un tort irréparable, » Il se souvint alors de ses premières études qui lui procurèrent une existence honnête, » Il avait été l'un dés premiers associés de cette Académie et il y Jut plusieurs mémoires. En 1745, il en présenta un sur Îla perspective : aucun ne se trouve daus nos archives, vra 177 Se F778- 2779" Imprimé à Paris en 1756. En 772. mai { 308 } » En 1745 , l'Académie le nomma son trésorier, et il en remplit les fonctions sans interruption et à la satisfaction universelle pendant vingt-neuf années consécutives ayant éfé proroge d'année en année par l’assentiment unanime, » L'âge et les infirmités le déterminèrent en 1776 à donner sa démission, La Compagnie, aflligée de sa retraite, ne put pas se refuser à son désir, Nous pré- vimes alors qu’il fallait nous préparer à une séparae tion plus douloureuse , et en ellet nous eûmes la douleur de le perdre le 15 juillet 1778 ; il était âgé de plus de8:r ans, » Il fut académicien zélé pour la gloire de sa Com- pagnie, et cher à tous ses collègues par son ameuité et toutes les qualités sociales. Æloge de Don Lablé, religieux bénédictin; par M. pe COURONNE. « Don Labbé, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, naquit à Noissy ; diocèse de Paris, en 1731. Il fit profession à l’abbaye de Seez , à l’âge de 22 ans, et fut envoyé à celle de Saint-Ouen de Rouen. » Il se fit connaître à cette Académie par la com- mun cation d’un ouvrage composé pour l'école royale militaire de Paris , ayant pour titre : ’Héroïsme , ou Histoire militaire des plus illustres capitaines, et y fut associé sous le titre d’associé à adjoint. » Il communiqua également à l’Academie un nou- vel ouvrage manuscrit qu’il se proposait de publier, sous le titre de l’Amonr de ses semblables; puis un troisième sous le titre de Mémoire pour servir à l'hus- toire des révolutions des mœurs. C 309 } n Enfin rous eûmes de lui, en 1778, des Obser. tions sur les anciens édifices gothiques. H demeurait aiors à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où il a fini sa carrière à l'âge de 46 ans. » Ce ne sera pas s'écarter sensiblement de notre sujet que d’abserver ici qu'en 1741 M. Soufllot pu- blia un mémoire ayant pour titre : Parallèle des églises gothiques et des églises suivant les règles de l’architecture grecque. » Et combien serait.il intéressant d'avoir une bonne histoire de l'architecture, à partir de la décadence de l'empire romain. Combien de grands ouvrages Îles goths et les arabes où maures ne nous ont-ils pas laissé. ... Mais revenons à don Labbé; cet homme laborieux , qui fut moissonné à la fleur de son âge , fut d'une société agréable par la douceur de son eom- merce et la variété de ses connaissances, Piacé à Saint- Germain dans le sanctuaire des sciences , quels fruits v'edt-il pas produits avec les heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature ! Hélas ! la mort frappe sans choisir. Mais peut-elle éteindre , peut elle même aflaiblir le souvenir de l'homme aimable, et l'hommage que mérite l'homme vertueux ? » Elvse de M. Pernard de Jussieu ; par M. GossrAUME, (e) » h Après un avertissement sommaire où il expose les motifs qui empéchèrent l’Académie de rendre des \ Panuée dernière à Ja mémoire de M. de Jussieu l'hommage que mérite cet homme si justement cé- fèbre , l’autenr entre en matière aiusi qu'il suit: uw M. de Jussieu naquit à Lyon en 1699. Ses pa- rents, qui tenaient dans cette ville un rang houuète Wii * à à Mercure de France, page 1191. Juin, 1779e CSraP) lu idonnèrent une éducation soignée... Sa famille semblait destinée à illustrer la médecine et la bota- nique spécialement, Il avait été précédé dans cette belle carrière par son frère Antoine qui avait été jugé digne de s’asseoir à la place que Tournefort et Vail- Jant avaient occupée. M. Bernard de Jussieu n’était âgé que de 22 ans lors- qu’il fut nommé démonstrateur au jardin royal des plantes. Emule et collègue d'un frère chéri , ils don- pérent jusqu’en 1751, que M. Antoine de Jussieu mourut, l'exemple de deux savants distingués qui cou- rent Ja méme carrière sans autre rivalité-que celle qui avait pour but l’ayancement et les progrès d'une science à laquelle ils consacraient tous leurs loisirs. » C'est darsles ouvrages des grands hommes qu’on doit puiser la matière de leur éloge. Si les produc- tions de M. de Jussieu n’offrent pas d'abord cet éclat qui éblouit , il n'en est aucune qui ne soit marquée au coin de l’utilité et d'une saïne critique. » Le premier ouvrage qu’il publia deux ans après son installation est une nouvelle édition de l'Histoire des plantes des environs de Paris , catalogue raisonné que Tournefort avait fait paraître , mais auquel la multitude des affaires de ce restaurateur de la bo- tanique l'avaient empêché de donner ioute la per- fection dont il était susceptible. » Cette nouvelle édition devait regarder M. de Jussieu, chargé des herborisations à la campagne et intéressé à compléter cette espèce d'itinéraire fait pour servir de guide à ses nombreux élèves. » C'est dans une de ces excursions aux environs de Moutmorency , qu’il fit une application heu- reuse de l’eau de Luce contre la morsure de la vipère. » M. de Jussieu avait recu de la nature cette apti- (3:11) tude à l’obeervation et cette patience rare qui seule conduit aux découvertes utiles. Il publia en 1739 daus les memoires de l’Académie des sciences ses idées sur le développement et l'explosion de la pous- sière qui recouvre les anthères des fleurs. 11 publia la même année un autre mémoire sur les étamines des fougères, et y joignit pour exemple la descrip - ton du pitularia et du lemna. » Les corallines étaient un probléme en histoire vaturelle malgré les recherches d’Impérati en 1699, et de Peyssonel en 17527, ou plutôt la botanique les revendiquait ainsi que les coraux , etc. Un mémoire de M. le comte de Marsilly semblait décider pour toujours cette question importante, Notre auteur cé lèbre, d'après des expériences décisives, rendit enfin eu règne animal cette portion considérable de lhis- toire naturelle, et montra, dans un mémoire publié en 1741, que ces concrétions singulières et prodigieu- sement variées sont l’ouvrage de polypes. » Mais le travail le plus considérable de M. de Jussieu , celui qui lui a coûté plus de temps et pius de recherches, est sa Méthode des familles des plantes. » Ce fut à Trianon que M. de Jussieu en fit l’essai dans la plantation du magnifique jardin de botanique que Louis XV -y avait formé et qu'il se plaisait à visiter souvent, Éorsque cette notice fut jue à la séance publique de :779,, M. A.-L. de Jussieu, ne- veu de notre illustre confrère , et lui-même recom- mandable par ses vastes connaissances , n'avait pas eucore publié son Genera plantarum, et l'auteur pou- vait entrer alors dans bien des détails relatifs à cette méthode et qui seraient superflus aujourd'hui. C'est dans la belle préface de ce Genera plantarum qu'il faut les chercher, et on les y trouvera détaillés avec 9 (3512) une précision et une ordonnance digne des plus grauds éloges. » M. Bernard de Jussieu fit plasieurs voyages en Normandie ; il y avait des amis. Et où n’en n'avait-il pas ? Son aflabilité et son profond savoir le rendirent précieux à tous ceux qui eurent le bonheur de le connaître. Je pourrais citer à Rouen MM. de Laise- ment , d’Angerville, Dufay , Lecat. A Conches, M. Daujon |, médecin distingué et connaisseur en plantes, » Il fitle voyage de Conches pour herboriser dans la belle forét de ce rom et ne crut que la Dentaire, Dentaria heptaphyllos bacciferu C. B. y croissait spontauément que lorsque M. Daujon la lui eut fait cueillir. ( Voir Histoire des plantes des environs de Paris, tome IL, page 351.Voir le Bo’anicum Parisiense de S. Vaillant ,{°, édité par Buerhaave , page 47 , où cette anecdote est répétée ), » M. Bernard de Jussieu mourut âgé de 79 ans la inême année que nous avons perdu Haller et Linné, époque funeste qni laisse dans cet ordre de savants un vide immense. » Ami des hommes, ami des sciences naturel!es, M. de Jussieu leur sacrifia jusques aux intérêts de son cœur. Tout entier à l'instruction des uns et aux progrès des autres, il eut des motifs de mécouten- tement de la part des premiers, et lui seul negligea de s'en plaindre. » Il ne counut ni la rivalité qui dégrade lestalents , ni la vanité qui les dépare. n CHF, Eloge de M. De la Bourdonnaye ; par M. pe COURONNE. M. De la Bonrdonnaye , conseiller-d'état, ancien intendant de Rouen , associé vétéran de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de la même ville, naquit à Bordeaux , en 1700. Recu maitre des requêtes en 1724, il fut nommé eu 1551 pour remplir dans cette ville la place dis- tinguée d’intendant que M. sou père avait precé- demment occupée. Si nous nous permettons de définir cette magis- trature , nous dirons qu’un intendant est l’ame de Ja province que le Roi lui confie : tout par lui germe, prospère, fructifie ; police , finances, commerce, manufactures , telle est une partie des trésors remis à sa garde et confiés à son intelligence. Placé im- médiatement entre le souverain et le peuple, il est l'organe immédiat du premier , et l’interpr.te de la multitude, chargé de porter au p'ed de trône de justes réclamations , et d’y faire valoir tout ce qui peut accroître la gloire et la prospérité de la Gé- uéralité qui lui est confiée. Que lPon juge présente- ment de l'importance d’une telle place, dans la Nor- mandie agricole , manufacturière et maritime ! Pendant vingt-quatre aus M. De la Bourdonnaye soutint glorieusement ce fardeau , et en conservant les bonnes graces de son roi, sut mériter la con- fiance et la tendre alection des habitants de cette province..... Mais considérons aussi M. De la Bourdonnaye comme Académicien ; Et pourrions-nous oublier la 1780. 1760, (314) part très-active qu'il eut à la création de cette Aca- démie , à l’établissement et à la dotation des écoles de botanique , d'anatomie et de dessin? Il se plai- sait à éclairer ces institutions utiles par ses conseils, et à les animer par sa présence, Persuadé que dans une société de gens de lettres, il est de la dignité d’un premier magistrat d’en partager les fonctions , il s’imposa la loi d’un commun travail, et fournit d'excellentes observations dans lesquelles on trouve également l'homme de goût et l'administrateur ha- bile. ( Voir Ie vol. p. 175, Ie vol. p. 168 et 190. ) Assidu à nos séances , il les présida en 1745, ayant été nommé vice-président dès l'année précédente. Aimable et d’un commerce doux et facile , éga- lement capable de supporter le poids d'une grarde administration , et de faire les délices de la societé , il ne dédaignait pas de folatrer quelquefois avec les Muses, et on a vu de lui des poésies légères ou la gaieté embellissait la raison, En 1755, nous le vimes avec regret s'éloigner de ces contrées, Appelé à Paris , il fat chargé , comme conseiller d'état, de présider divers bureaux ; mais nous pouvons dire qu’il ne cessa d'habiter parmi nous , ebses lettres ont en tout temps justifié qu’il avait conservé un sincère attachement pour cette province, pour l'Académie et les divers établisse- ments qui s'étaient formés dans son sein, et à la stabilité desquels il avait si puissamment coopéré. Des infirmités, suite presqu’inévitable de la vieil- lesse , l’avertirent de songer à la retraite ,etilse fixa entièrement en Bretagne. C’est là que dans la pratique des verius et l'exercice des devoirs de la religion, après deux ans de maladie et de langueur , il mourut au château de la Bourdonnaye, Le 12 juillet 1779, âgé de près de 80 ans. C315) Le caractère particulier de M. De la Bourdonnaye fut la modestie et la candeur ; s’il eût suivi son goût, il eût vécu en simple parüculier et éloigné des af- faires. Obligé par état à une représentation conti- nuelle , il ne cessa jamais d’être bon, affable, d’un accès facile , et prompt à obliger..... Son image et le souvenir de ses bienfaits ne s'effaceront jamais de notre mémoire. Eloge historique de M. d’Angerville ; par M. GosSEAUME. M. d'Angerville , plus connu à Rouen sous le nom de Saint-Sylvestre, naquit en cette ville en 1706, de parents distingués par la noblesse et leurs succes dans la culture des fleurs. M. de Saint-Sylvestre commença ses études à Rouen, et alla les finir à Paris; il y mérita des prix et se distingua tellement que les supérieurs de la communauté de Sainte-Barbe où il demeurait , le chargérent, tout étudiant qu’il était , de faire des conférences à ses camarades. M. de Saint-Sylvestre se destinait an sacerdoce ; la pureté de ses mœurs et son érudition Jui en ap= planissaient la route ; malheureusement les affaires de la Constitution causaient alors les débats les plus orageux , et croyant voir dans la signature du formu- laire sa conscience tyrannisée , il abandonna ce pro- jet pour se livrer à l'étude de la médecine ; mais il ne réussit pas plus dans cette seconde tentative. Le nombre d’années que les lois exigent pour les études en médecine lui donnaient une nouvelle et longue carrière à parcourir, Duraut ce temps s'introduisit 1780. 177le (3516) l'usage précédemment inconnu d’exiger des aspi- rants aux degrés dans cette facuhié la même signa- ture. Le formulaire gardait les avenues du temple d'Esculape, lorsque M. de Saint-Sylvestre se pré- seuta pour y pénétrer, et , fidèle à ses principes , il renobça à son entreprise. Depuis cet instant il se consacra uniquement à la pratique des vertus domestiques, et à l'etude de l'histoire naturelle, Cette étude , pour un grand nom- Dre d'amateurs, n’est qu'un objet d'agrément : M. de Saiut-Sylvesitre ne l’estima que par les avan- tages qu’elle procure, La botauique sur-tout devint son étude favorite : celte science tient de si près à V'art de guérir ; elle présente à l'homme instruit de si grandes , de si nombreuses ressources , qu’il était impossible que M. de Saiïni-Sylvestre ne s'y livrât pas avec une ardeur soutenue. Ami et associé de M. de Jussieu , en qualité de correspondant de l’Académie royale des sciences de Paris, il lui était permis de travailler sur ses prin- cipes. Aussi dans la plantation d’un jardin de bo- tanique qu'il avait formé, avait-il suivi l'arrange- ment par families de plantes. C’était dans cet asile solitaire que souvent je l'ai vu faire une application féconde de ses profondes méditations. La plante la plus commune était pour lui la sonrce de l'entretien le plus intéressant , et, en effet , lorsqu'on ne néglige rien de ce qui intéresse son histoire, le détail de ses propriétés dans la médecine et dans les arts, etc. , etc. , que de choses à dire, que de merveilles à révéler ! Tous les hommes ne sont pas capables de ces études réfléchies , ni doués d’une patience capable d’en dé- yorer les longueurs. Dans un voyage que M. de Jussieu fit à Rouen (37) avec soû ami M. Rouelle, chymiste célèbre , ils se trouvérent réunis un jour chez M. de Saint-Syl- vestre, avec M, Delaisement, M. Lecat et M. Bal- lière. Il n'était pas possible d’associer des hommes plus savants et des caractères plus opposés. J'ai fait connaitre la tranquillité de MM. de Jussieu et de Saint Sylvestre , et M. Lecat toujours en activité ; pour M. Rouelle, il était dans un état habituel de couvulsion, On se promenait dans le jardin , tandis que MM. de Jussieu et de Saint Sylvestre , le nez fixé vers la terre, et la lorgnette à la main, examinaient un in- secte sur uu brin d'herbe. M. Rouelle ne put se contenir long-temps, et, s'adres:ant à M, Ballière : “ Monsieur , lui dit-il, leur patience met un terme » à la mienne, et je suis tenté de leur froisser le nez » contre terre pour les tirer de leur spéculation. « On attendait de M. de Saint-Sylvestre un ouvrage auquel il était en état de donner une grande per- fection , la Floré des environs de Rouen, et on ignore quel motif l'a empêché d'exécuter ce projet. Mais on a dû trouver dans ses papiers les materiaux de cet ntile travail. Il est à désirer que ces mémoires, qu'un herbier considérable , et qu'un grainier bien fourni ne soient pas perdus. M. de Saiut-Sylvestre passait ure partie de ses jours à donner chez lui des consultations à de pauvres malades , ou à les visiter chez eux et les consoler dans leurs afllictions. La médecine avait été une de ses premières iuclinations , et « Il est mal aisé qu'on oublie » Ce qu'on a tendrement ahué, » Ce fut daus cet exercice de traval et de bienfai- 1780, 1780. (318) sance qu’il passa sa vie, Les infirmités la lui rendirent Jlaborieuse sans la lui rendre à charge ; il profita de ses beaux jours sans en abuser, et supporta la dou- leur sans murmure: | - Indulgent envers tout le monde, sévère envers Jui seal , il fut savant sans orgueil , bienfaisant sans ostentation , religieux sans bizarrerie. Eloge de M. Dreux du Radier ; par M. 02 CouRoNNS. « M.J.-F. Dreux du PRadier, avocat au parlement, ancien lieutenant particulier de Châteauneuf, sei- gneur des Marchais, Lennetteau , Pouthiersault ; associé aux académies de Lyon, Angers, la Ro- chelle , Châlons et Rouen , naquit le 10 mai 1714, à Châteauneuf en Thimerais , petit canton de l’Ile-de- France. » Destiné par ses parents à l'étude des lois , il fut placé en terminant son cours de philosophie chez un procureur, et sut allier la culture des lettres aux épineux principes de la jurisprudence. Ayant fini son droit et obtenu , suivant l'usage , le titre d'avocat, il acheta la charge de lieutenant particulier, civil et criminel du bailliage de Châteauneuf. « Relégué , » dit-il, dans ma province , l'amour des lettres n'y » suivit , il y devint une ressource nécessaire à l'en- w nui de ma petite magistrature. » » Exilé à Poitiers en 1749, pär un ordre surpris, et qui, en 1750, fut révoqué , il profita de son sé- jour en cette ville pour y recueillir les matériaux des divers ouvrages qu'il a composés sur cette ville C319) et la province du Poitou. Il revint à Châteaunenf ; mais chaque jour ses études lui devenant plus in- téressantes , il songea à se défaire de sa charge et à se fixer à Paris, où il demeura dix ans, de 1750 à 1760. » C'est à ces dix années de séjour dans la capi- tale que se rapportent les connaissances qu’il fit des hommes les plus distingués dans la république des lertres ; mais l'étude, qui peut suflire à l'esprit, ne suflit point au cœur. Le cœur a besoin de repos ; de consolations, d'amis, et M, Dreux du Radier en eut. Nous citerons MM. Davy de la Feutrière , con- seiller au parlement , Falconet, Bonamy , Le Camus D. M. , M. Secousse, etc. » Ici M. de Couronne se livre à l’énumération des nombreux ouvrages sortis de la plume de M. Dreux du Radier , non-eulement de ceux qui se trouvent indiqués au catalogue imprimé des ouvrages de ce savant en 1776, mais de ceux dont il est fait mention dans un manuscrit dont M. Dreux du Radier fit dépositaire M. Beaucousin , avocat en 779, et que ce dernier avait communiqué à M. de Couronne. Il est peu de genres dans lesquels M. Dreux du Radier ne se soit exercé ; histoire , chronologie , ju- risprudence , littérature , poésies latines et fran- çaises , anecdotes , critique , etc. Cette nomenclature seule remplirait plusieurs pages et excédérait de beaucoup les limites que nous avons dû nous tracer, Que serait-ce si nous suivions M. de Couronne dans l'examen critique qu’il fait, et le jugement qu’il porte de beaucoup de ces ou- vrages. Aussi son éloge pourrait facilement former un petit volume, qui toutefois présenterait aux bi- bliophiles un grand intérêt. 1 780. 1780. Bcyer. Mém. pag. 228. (3%) » En 1760 , M. Dreux du Radier s'aperçut que la vie trop agitée, trop bruyante de Paris lui deve- nait à charge, Préférant alors le repos que l'homme vertueux sait toujours faire tourner au profit de la société, négligeant des espérances flarteuses et fon- dées, il se retira à la campagne dans un petit do- maine qui lui appartenait, s’occnpant à perfection- ner divers ouvrages manuscrits. Il y devint encore , comme avocat , le conseil de tous les gens honnêtes de son canton. Il obtint ce que peut ambitionner un cœur honnête , otium cum dignitate ; c'est dans un petit endroit nommé le trou Saint Eliph, près le château de la Loupe-au-Perche , qu'il fut enlevé à l’estime et à l'amitié. (*) Son testament olographe est daté du 9 août 1779, et lui-méme, penché sur le bord de sa tombe, a tracé avec courage l’épitaphe qu'il désira qu'on y inscriyit. Hic jacet J. Fr. Dreux Peccator unus è multis. Artibus ingenuis vixi , jurique dicatus, Unis una fuit cura placere bonis : Plurima seripta mihi sunt , et mihi plurima lecta; O utinam rectè lectaque scriptæque siat ! A cette occasion , M. de Couronne: ajoute : « Je regrette de trouver ici une double similitude. Be- verland a dit dans son épitaphe : Non unus & multis peccator hic jaceo, 0 (*) Il avait éponsé , à l'âge de 28 ans, Melle Copineau de Mareuil , et u’en a point eu d’enfants. Et € 5380 Et Calmet, Multa lezi, scribsi, à utinam bent ! Nous donnerons pour exemple de la poésie fran çaise de M. Dreux du Radier , ces vers improvisés devautla statue de Montesquieu , LA Des plus rares talents quelle heureuse harmonie ! C’est l’ame d’Epicure et celle de Platon ; La douce volupté , la sublime raison , Animent tour-à-tour sa plume et son génie : Historien , législateur ,: Il connaît la nature et suit toujours ses tracess Des peuples et des rois il fut le précepteur, Il fut le disciple des graces. L'anecdote qui suit montre combien il faut sé défier des jugements précipités. M. Dreux du Radiet avait traduit en vers français l’épigramme de Ca- tulle : u Lesbia mi dicit semper male , etc, Il montra sa traduction à M. l'abbé Desfontaines, critique célébre et bien connu dans la république des lettres , et sans lui dire qu’elle fût de lui. Le critique trouva que la pièce française ne va« lait rien. C’est la traduction d’une épigramme la- tine, dit M. du Radier , qui alors récita la pièce de Catulle , en remplaçant Lesbia par un autre mot; le latin vaut encore moins, répliqua M. l'abbé. Alors M. du Radier lui répondit avec douceur 4 la traduction est de moi, et je vous l’abandonne ; mais l'original est de Catulle. Le censeur fut assez déconcerté ; et en effet c'est Tome 1F, 1771 à 1780, À 1780, 1780. Epitre à Marot. (32) une des plus jolies épigrammes de ce poëte char- mant , dont J.-B. Rousseau a dit : Catulle, en grace et naïves beautés, Avant Marot mérita la couronne, Œloge de M. Chardin, peintre ; par M. De Couronne. M. J.-B.-Siméon Chardin , naquit à Paris le 21 no- vembre 1699. Son père, menuisier distingué , desti- nait son fils à sa profession ; mais le goût que Île jeune Chardin manifesta pour la peinture , déter- mina le père à le placer chez M. Cazes, peintre du Foi. Il y trouvait peu de motifs d'instruction , et il y fit peu de progrès. Le hasard lui fit sentir la nécessité d’une étude profonde de la nature, M. Noël-Nicolas Coypel , eut besoin d'un jeune homme pour le seconder dans quelques ouvrages ; le jeune Chardin fut appelé. La première chose que M. Coypel lui donna à peindre fut un fusil, dans le portrait d’un chasseur, Le maître eut l'attention de placer le fusil qui servait de modèle sous le jour le plus favorable, L'élève fut d’abord étonné de voir un homme aussi habile prendre tant de précautions : il réussit cependant, mais ce ne fut pas sans peine , et conçut que c’était la nature qu’il fallait étudier. Fidèle à cette inspira- tion , il acquit cette touche harmonieuse et large, et cette magie de couleurs qui depuis l'ont rendu si célèbre. Une circonstance singulière le fit connaître. Un chirurgien, ami de son père, lui demanda un ta- Dleau pour le placer au-devant de sa maison. Quel- (523) ques instruments de chirurgie étaient tout cé que le chirurgien réclamait, I peignit une nombreuse com- position de figures, Le sujet était un homme blessé d'an coup d'épée qu’on avait apporté dans la bou- tique da chirargien qui visitait ses plaies. Le com- missaire , le guet et autres personnages remplissaient la scène. Le tableau n’était que heurté, mais traité avec goût. Un matin , avant que personne fût levé dans la maison du chirurgien, il fait poser son ta- bleau. La multitude se pressait pour le voir : le chi- rurgien demande à son réveil le sujet de ce rassems blement , et voit le tableau. Il est tenté de se fâcher, ne retrouvant rien de ses idées ; mais les eloges du public pacifièrent tout. L'Académie le vit, l'admira, et connut ainsi le mérite du jeune Chardin, Le père de M. Chardin voulait que son fils fût reçu maître de la communauté de Saint-Luc ; il fallut obtempérer, et il fut reçu maître. Eucouragé pat des éloges flatteurs , il osa aspirer à une place à l'Académie royale de peinture : mais, désirant pres- sentir le sentiment des principaux ofliciers , il se pers mit un innocent artiüce ; il plaça dans une première salle , et comine au hasard , ses tableaux, et se tint dans ia seconde. M. de l'Argilliéres, excellent peintre, et l’un des meilleurs coloristes, arrive, s'arrête, et, après les avoir considérés et en entrant , « Vous avez » là, dit:il, de très-bons tableaux ; assurément ils sont » de quelque bon peintre flamand. » Puis s'adres- sant au jeune Chardin, « Voyons, dit-il, vos ou- » vrages. » Monsieur , répondit le jeune homme , vous venez de les voir... — Quoi, ces tableaux ! …., — Oui, monsieur. = Oh, dit M. de l’Argillières , présentez-vous, mon ami, présentez-vous ; et M, Chardiu fat agréé avec ün applaudissement général, Agrée et reçu eu 1728, il Lut fait conseiller en 1745, Aa 1780e 5780, (524) et trésorier en 1755. 1l trouva les finances de l'Aca- démie dans un grand désordre. M. Chardin les ré- tablit par une sage économie , et les secours que procura M. le marquis de Martigny. Il obtint en 1757 un logement aux galeries du Louvre. Le voisinage de lillustre M. Cochin fut pour eux le principe d’ure intimité que la mort seule a pu interrompre. Lorsqu’en 1765 , il témoigna le désir d’appartenir à l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, eette compagnie venait de faire une perte bien douloureuse dans la personne de M. Mi- chel-Ange Slodts. M. Chardin paraissait suscité pour en adoucir l’amertume , et il fut le digne successeur de cet homme si justement célèbre. Notre confrère a vécu jusqu’à un âge fort avan- cé, sans que l’amour du travail se soit ralenti un moment eu lui. Pendant plus de quarante ans, il n’a cessé d'exposer au salon ses brillantes productions, et jamais vieillard n’a porté plus loin le feu de la jeunesse. En 1779 , il avait exposé, entr'autres ou- vrages , une tête d’un jeune garçon peinte au pastels Madame Victoire de France , frappée de la beauté de ce morceau , désira en savoir le prix. M. Chardin répondit que l'honneur que lui faisait Madame, en daignant l’accepter , était pour lui le plus doux sa- laire. Madame lui fit présent d'une très-belle taba- tière en or, et il en fut pénétré de reconnaissance, Mais tandis qu’il jouissait de ses triomphes , il por- tait dans son sein les germes d’une destruction pro- chaine , il était depuis long-temps tourmenté des douleurs de la pierre. L’enflure des jambes et l’hy- dropisie y mirent le comble. Il mourut le 6 dé- cembre 1779 , âgé de 80 ans. Tous ses tableaux sont extrêmement soignés; il les retouchait jusqu’à la plus parfaite imitation de la (3329 nature, Il réunissait la vérité et la simplicité à la plus grande force de coloris. Son caractère était doux et modeste , maïs dans Poccasion il savait montrer de la vigueur. Un artiste un jour lui vantant un moyen qu’il possédait ponr rehausser les couleurs , et l'impatientant de son ba- vardage : Eh Monsieur , lui ditil , qui vous a dit que l'on peignait avec des couleurs..... — Avec quoi donc? ...— Avec le sentiment , Mousieur. De deux mariages qu’il avait contractés , il n'eut qu'un fils qui donnait les plus grandes espérances. Il se noya à Venise, et cette perte lui fut extrême- ment sensible. M. Chardin vécut considéré de tous les justes es- timateurs des talents, et il emporte les regrets de: ses collègues, dont il fut lPami, et des élèves dont il fut le père. Il laisse la réputation d’un artiste su- périeur et d’un homme de bien. Eloge de M, de la Follie ; par M. D'AMBourNax. « M. Guillaume-Louis de la Follie, négociant , an- cien administrateur trésorier de l'Hôtel-Dieu , oûli- cier des troupes bourgeoises , titulaire de l’Acadëmie: royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, de la Société royale d’agriculiure de Rouen, naquit en cette vie le 14 mars 1739. Fils alors unique de parents tendres et fortunés , il reçut une éducation très-soignée. La musique, la dause, Pescrime furent les délassements de ses études, et, dés sa seizième année , il étonnait par ses connaissances et enchantait par ses talents. » Ses études finies, deux années passées chez un X 5. r789 1760. ( 526 ) procureur le mirent en état de défendre son propre bien et de douner des conseils utiles. » Rappelé à Rouen pour y apprendre les éléments du commerce , il continua de cultiver les arts agréa- bles, La pyrotechnie l'occupa quelque temps, et il imagiua des feux adoptés par des artistes en ütre. » Il étudia à Lyon le mécanisme des belles ma- nufactures de cette grande cité, et à Bordeaux les éléments du commerce maritime. Dans l’une et l'autre de ces villes il fut aëmis dans les meilleures sociétés et traité avec les égards que méritaient ses talents et sa politesse. Une circonstance particulière fit admirer sa dé- licatesse, Conduit à un concert où une jeune demoi- selle chanta avec beaucoup de goût , il complimenta la belle chanteuse et laccompagnateur avec déliea- tesse et de manière à décéler son propre talent. Elle lui proposa de chanter de nouveau sil voulait l’ac- compagner ; il s'en excusa d’abord sur la médiocrité de son talent : pressé de nouveau, il accepta ; mais, pour ne mettre aucun point de comparaison entre le premier virtuose et lui , il laccompagna tout en sons harmoniques et fut doublement applaudi et pour son talent et pour sa délicatesse. » C'était sous le célèbre Moudonville qu'il s'était perfectiouné dans ce genre très-insolite alors. » Ainsi, en s’instruisant et en s'amusant, il par- couru la France et une partie de l'Espagne. Ils revint à Rouen et s'occupa du commerce sans négliger les aris agréables ses uniques délassements, » Agé d'environ 30 ans, ii épousa une personne aussi raisonnable qu’aimable et vécut heureux avec elle. » S'il fit tous les efforts possibles pour echapper aux honneurs qui décorent les autres. places, 11 ne refusa jamais d’en partager les pénibles fonctions. I D (327) » Les deux tribunaux de commerce et des manu- factures lui conlièrent la décision des affaires les plus épineuses , et presque toutes par sa médiation ont été conciliées. » Où lui doit la suppression d'un supplément dange- reux adopté dans nos douanes et celle d’une nouvelle balance à cadran infidèle dans ses désignations. » En 1775 , il demanda et obuint le titre d’adjoint à notre Académie. Il fut assez rapidement nomme titulaire , vice-directeur , et directeur. » Viugt-neuf mémoires qu'il a donnéspendant l’es- pace de sept ans ont presque tous obtenu la distinc- tion d’être lus en séances publiques, Un grand nom- bre , de l’aveu de la Compagnie , ont été imprimés poar faire jouir le public des travaux d'un savant trop peu confiant dans ses lumières. » M. de la Follie cultiva les muses avec avantage. Nous connaissons de lui les deux premiers actes d’une tragédie qu'il a laissé imparfaite , et des vers de so- eicté pleins d'agrément. La morale et la philosophie eccupèrent aussi ses loisirs; mais il les Hit marcher sous la bannière des graces et de l’enjonement. » Sa maison fut toujours ouverte aux artistes aux- quels il communiquait généreusement ses procédés. Nos fayenceries, nos papeteries , nos imprimeries , nos blanchisseries , nos fabriques d'huile de vitriol, nos ateliers de teinture, lui doivent ou des amélio- rations ou des inventions utiles. » En 1779, il communiqua an gouvernement un vernis presque sans épaisseur sensible , qui préserve le cuivre employé pour le doublage des vaisseaux , de l'action corrosive de l’eau de la mer. Sur le rap- port favorable qui en fut fait, le Roi ordonna qu’en en ferait l'épreuve sur deux nouvelles fregates pré- sentement ( 1780 ) en station à l'Amérique. À 4 1780% 1780. (58) » M. de la Follie, par son affabilité et ses con- naissances variées, mérita d’avoir des amis, et des amis illustres, MM. les ducs de la Rochefoucault et de Liancourt, M. le comte Milly, M. Tolosan , le chevalier de Grignon , etc. À son insçu , ils avaient déjà obtenu de l'administration la digne récompense de ses services et de son désintéressement , lorsqu'un accident funeste prévint les effets de leur bonne volonté. Le 20 janvier de cetie année il se blessa à lg main droite avec les fragments d'un vaisseau de chymie; les progrès de l'inflammation farent rapides. La violence de la douleur nécessita une opération qui parut le soulager ; mais bientôt la fièvre se ralluma , et les a-cidents éludèrent toutes les ressources de 'art, Il fut enlevé à l'amitié , à l'estime , à la reconnais- sance le 2 février 1780. Eloge de M. l'abbé La Croix ; par M. D'AMBOURNAY« « M. La Croix, docteur de Sorbonne, doyen de Saint-Just, vicaire-général du diocèse de Lyon, abbé de Saint-Ramberg en Bugey , trésorier de France , des Académies de Lyon, Rouen , etc. , de la Société d’agriculture de Lyon , fnt un des hommes les plus instruits et les plus aimables de son temps. Né avec une constitution délicate , il trouva des res- sources précieuses dans la sobriété et un exercice raisonnable , dans la gaieté et les doux épanchements d'un caractère vif et franc. Jamais ame active ne sut mieux se délasser d’un travail par un autre. Sa maison était le temple de la paix , comme celui des sciences et des beaux arts. Une bibliothèque nom- breuse er bien choisie, d'excellents tableaux , des C 529) statues de grands maîtres , et les meilleures estampes annonÇalent son goût. » Dans un voyage qu'il fit en Italie avec M. Sou- bri son confrère au bureau des finances, il se lia avec le célèbre M. A. Slodts et M. Soufllot, dont il présagea les succès. » Etant à Rome, il désira célébrer dans la basi- lique de Saint-Pierre, mais il portait perruque, le sacristain exigea qu'il la quiuât, et il célébra en enfant de chœur. » On doit en partie à M. La Croix l’établissement à Lyon d'une école grataite de dessin, celui d’uve bibliothèque , d’un jardin de botanique , d'an cours de chymie et d’un cabinet d'histoire naturelle. » Sa maison de campagne, sans décoration fas- tueuse , présentait toutes les commodités que l'on peut désirer : ses bosquets , dessinés avec elegance , offraient des vases, des statues agréables, des ins- criptions spirituelles, C’est 1à que tous les ans il te- nait ce qu’il appelait ses états. Il y rassemblait tour- à-tour les personnes qu'il voyait à la ville, et la loi qu’il s'était imposée de ne recevoir que sur invita- tion, le mettait dans le cas de ne réunir que des hommes qui se convenaient entr'eux , et qui tous ensemble pouvaient penser tout haut. » Dans une ville,.de passage comme Lyon, il fut souvent obligé de haranguer , à la tête de son cha- pitre, des voyageurs du premier ordre, et son élo- quence naturelle le servit toujours heureusement, Une de ces circonstances lui procura l'amitié du cardinal de la Rochefoucault , qui, pendant son sé- jour à Lyon, se plaisait à venir se délasser chez lui du cérémonial et de la représentation. Lorsqu'en 1759 ce prélat présidait à Paris l'assemblée du cler- ge, il vitavec plaisir M. de La Croix au uombre des 1780. 1780, (530) députés, et partageait avec lui tous les moments de délassement que ses fonctions lui permettaient. Après la fiu de cette assemblée , cet homme aimable fit un voyage à Rouen, L'Académie s’empressa de l’adopter , et le pria d'être le lien d’une correspon- dance suivie avec celle de Lyon. » M. La Croix avait le talent de faire des vers de so- ciété fort agréables , mais il les a tenus enfermés dans son porte-feuille. » Nous avons appris avec douleur la perte de cet ami des beaux-arts, qui fit toujours servir à l’inté- rét de la société les fruits de ses longues études , et ce goût délicat et sûr qu’il avait reçu de la nature. FIN DU QUATRIÈME VOLUME, di A Os Gi PE 0 DES MATIÉRES. RAT A AAA Ron DE L'HISTOIrRE DE L’ACADEMIE, pager Discours prononcé par M. Gosseaume à /a séance du 12 décembre 1817, en présentant à l'Académie le g'atrième volume manuscrit du Précis ana/ytique des travaux de cette Compagnie , depuis janvier 1771, jusques et compris décembre 1780 , ibid, Tubleau des membres composant l’Académie en 1780, 9 Liste des Mémoires présentés à l'Académie , depuis 1970 jusqu’en 1780 inclusivement , 17 Séances publiques de l’Académie, 35 Svire pu PRÉCIS ANAIYTIQUE, 53 DÉPARTEMENT DES SCIENCES. SCIENCES MÉDICALES. Histoire de la gaïne des muscles ; par M. Auran, 53 Avantage de la cautérisation par le moxa , principa- lement dans les douleurs rhumatismales et gout- euses , 55 (552) Extrait d’un mémoire sur la formation des abcès du foie à la suite des plaies de la tête, 58 Essai pratique sur les eaux thermales de Bourbonne en Champagne ; par M. Suvet, 59 Sur l’anévrisme de l’artère crurale ; par M. Sue le jeune, 60 Féezions théoriques et pratiques sur plusieurs médi- caments Chymiques ; par M. Bonté, 62 R'flexions sur le sucre purgatif; par M. Lechan- delier , 63 Observations anatomiques faites à l’ouverture du ca- davre d’un homme mort de la folie, 64 De la cause matérielle de la peste et des épizooties ; par M. Dantic, 66 Sur l'utilité d’une analyse méthodique des végétaux ; par M. Gosseaume , 70 Quels sont les signes qui, lors de l’accouchement et la tête de l'enfant se trouvant enclavée , indiquent la nécessité de recourir au forceps courbe ? par M. Poullain , 74 Dissertation sur l’opium ; par le même, ibid. Mémoire sur le rermède anti-goutteux des Curaïbes ; par M. Dambournay, 76 Sur une affection nerveuse extraordinaire , guérie par les bains froids ; par M. Poullain, 77 Sur la nature du fluide animal ; par M. ***, 79 Sur une paralysie nerveuse; par M. ***, 80 Sur une fièvre maligne compliquée d’affection convul- sive , guérie par l’usage de l’eau ; par M. Terrède, 8x {3537} Sur les effets de la poudre de cantarides , prise inté- rieurement ; par le même, 83 Ramolissement des os des iles; par M. Gosseaume , 84 Mémoire dans lequel on recherche si, à l’inspection du cadavre d’une personne empoisonnée, on peut déterminer lequel du sublimé corrosif ou de l’arse= nic a été la cause de la mort ; par M. Marigues, 87 Observations sur des ovaires très-viciés ; par le même, ëg Sur la cause qui fait surnager à l'eau les pierres bi- liaires ; par le même, 92 Observation d’une dose considérable de mercure su- blimé corrosif, prise sans résultats désastreux ; par M. Morireuil , 93 Sur une hydropisie, accompagnée d'accidents extraor- dinaires ; par M. Terrède. 94 Sur l’usage abusif de la pommade de Saturne; par M. Poullain, 96 Sur l’abus des sutures ; par M. Mortreuil, 97 Coustitution épidémique du Iavre, en 1750 ; par M. Lepecgq, AS Des ligaments postérieurs de l’Utérus ; par M. Fer- ranud , 102 ARTS CHYMIQUES, Sur le besoin que la plupart des arts ont d'étre éclai- rés par la Chymie ; par M. de Machy, 105 (354) Sur une falsification du savon de Marseille ; par M, Godde, 109 Observations sur l’éther nitreux ; par M. de Guesnor, 107 Projet de leçons de pharmacie ; par M. Lechandelier , 109 Observations théoriques sur le bleu de Prusse ; par le méme , I1£ Solution d’une question proposée à l’Académie sur les dangers de la céruse dans les liqueurs potables, et les moyens d'en reconnaitre la présence ; par le même , 112 Supplément aux expériences sur. la fabrication de l’huile de vitriol, par M. de la Follie, 113 Papier violet , teint en paille ; par le méme, 116 Rapport de MM. Ballière , de la Follie , ec Godde sur le vernis des sieurs Lolliot et Crevel, 117 Sur le blanchiment des toiles ; par M, de la Follie, ù 1:19 Pierres trouvées à Alençon en creusant un puits , 120 Le chymiste et l’agronome, ibid, De l’application de la chymie à la botanique pour re- connaître les principes végétaux ; par M. Gos- seaume , 120 Expériences sur diverses combinaisons savonneuses ; par M. Mezaise, 124 Expériences sur la résine de gayac , traitée avec l’alkali du tartre, 126 Esprit ardent de lait de vache ; par M. Oscreiz- Kerssky , 127 (159227 Analyse chymique des eaux des fontaines et des puits de Rouen , de celle de la Seine et de celle de la source des fontaines de Dieppe; par M. Descroi- zilles , 128 Blanchiment du coton ; par M. A. Petit, 131 Mine de bismuth artificiel ; par M, Mesaize, 132 Moyens d'accroître nos richesses territoriales ; par M.*** À 133 Projet d'établissement d'une pharmacie universelle dans tout le royaume, 134 Mémoire sur le mortier du sieur Loriot; par M. d'Ambournay , 134 HISTOIRE NATURELLE, Extrait d'un discours sur la botanique ; par M. Gossesume , 155 Utilité de démontrer en france la botanique en langue française ; par le même, 137 Sur la cause qui fait blanchir les plantes ; par M. Marigues , 159 Sur les anémones de mer ; par M. l'abbé Dicque- mare, 144 Sur un Touyou; par M. d’Ambournay, 142 Observation d’un madrépore conique , de l'espèce des astroëtes , pétrifié en silex; par M. de la Malière, 144 Pierres vertes trouvées à la porte Cauchoïse ; par M. de la Follie, : 143 (356) Moyen de connaître en peu de temps toutes les ri« chesses minéralogiques , etc. de la France ; par M. Dallet, 145 Nouvelles observations lithologiques sur la formation du silex ; par M. l'abbé Bacheley, 146 MÉTÉOROLOGIF. Observation d’une aurore boréale ; par M. de Vezou, 49 Economie. Mémoire sur les eaux et le desséchement des vallées ; par M. de Bernières, 150 De l'acide vitriolique employé comme engrais des terres à blé; par M. Jamard, 152 Aréomètre nouveau ; par M. Scanégatti, 153 Causes de l’affuiblissement des fabriques de soie en France; moyens de les soutenir , 154 Nouveau systéme par le moyen duquel une seule per- sonne peut faire facilement les étoffes de soie fa- connées , les gazes et les toiles à fleurs ; par M. Paulet, 156 Sur Les commerces de la viande et du pain, 157 “Moyens d’occuper avantageusement en France les bras oisifs , 155 Avis utile pour le commerce ; par M. de la Follie, 159 Me pourrait-on pas multiplier , en faveur des personnes du sexe , les moyens de subsissances ? par M. de Coppier, 160 Recherches (357 ) Recherches sur l'agriculture ; par M. Desfriches de Valaze, 162 Projet d'établissement d’une ou plusieurs fontaines au faubourg: Cauchoise ; par M. J. Hoden, 164 Sur les causes de la mendicité ; moyens de la répri- mer ; par M....., 166 Sur quelques améliorations dont les prisons sont sus- ceptibles ; par M. Gosseaume , 167 SCIENCES PHYSIQUES ET ARTS MÉCANIQUES. Pendule à thermomètre métallique ; par M. Guesnon ; 170 Compas à spirale , par M. Dicquemare, ibid. Tubes capillaires ; par M. Poullain, UTX Electricité de la Torpille ; par M. Lechandelier, 172 HYDROGRAPHIE , NAVIGATION ; ARCHITECTURE NAVALE ; elcC. Sur le canal de Picardie ; par M. de Cessart, 172 Bois propre au pilotis ; par M. Sellier, 175 Machine à récéper ; par M. David, 176 Remarques sur la construction des navires destinés au commerce ; par M. Forfait, 177 Trombe terrestre ; par M. Vincent, 178 Loupe de Trudaine ; par M. de Bernières , 79 V’ernis pour préserver le fer de la rouille ; par MM. Lotiot er Crevel, | 181 Canons courbes ; par M. de Bernières , 183 à | (558 ) Courbure des vaisseaux dans le sens de leur longueur , par M. Forfait, 184 Barrière pour les pièces de terre closes ; par M.Grout, 187 Cause de l’élévation des vapeurs dans l'atmosphère; par M. Dufriche de Valazé, 188 Appareil pour tirer une frégate sur la cale; par M. Forfait, 89 Sur le fond de la mer ; par M. Degaulle, 190 Machine à battre le blé ; par M. de Cessart, 191 Æxplication et emploi des bois de service; par M. Forfait , 199 Description de différentes machines ; par M. de Ces- sart, Ar Sur l’élasticité et la compressibilité de l’eau; par M. l'abbé Mongez , 199 Sur la manière de faire les observations météorolo- giques ; par le même, 200 Compas de variation à réflexion , par M. Degaulle, 201 Observation d’un phénomène singulier de lumière , par M. l'abbé Mongez , 202 Observation d'un météore igné ; par M. Chefd’hôtel ; 203 Sur la vision; par M. Daubermesnil, 203 Analogie du magnétisme et de l'électricité ; par M. Gourdin, 204. Moyens de fuire entrer les gros vaisseaux dans les ports de la Manche ; par M. Lefebvre , 205 (559) Sur la cause de la pluie; par M. Bertholon, 207 Sur un para-tremblement de terre et un para-volcan ; - par le même, 209 Sur le doublage en cuivre des vaisseaux ; par MM. Forfait et de la Follie, 210 Application du baromètre à la mesure des hauteurs; par M. Lemonnier , 213 Machine pour corroyer le mortier; grue * simplifiée ; par M. Vauquelin, 214 B£EaAux-ARTS. Discours lu à l’ Acudémie par M. Cochin, 215 Sur les inconvénients du maniéré ; parle même, 218 Moyens d'éviter de tomber dans le maniéré ; par le même, 222 CRITIQUE. Supplément à la notice d’un livre singulier et rare ; par M. Houard, 229 Sur l’enlèvement prétendu fait en 1194 des archives de la couronne de France par Richard I, roi d’An- gleterre; par M. Houard, 232 HisToIRE, Dissertation sur nos réjouissances du Roïboit ; par M. Romans de Coppier, 255 Extraits d’un abrégé de l’histoire d’Angleterre , par Goldsmith ; traduits en français , par M. Groult, 237 Ye 2 (540 ) Précis oratoire du règne de Jean-Sans-Terre , roi d’Angleterre ; par M. l'abbé Groult, 240 Concours. Extrait de la séance publique de 1770, 242 — du 7 août 1571. — Dissertation sur les principes du goût ; par M. Gourdin; , 243 Mémoire sur les argiles en général; par M. Chellé, f 252 Mémoire sur les découvertes anatomiques qui ont été Jaites depuis le commencement de ce siècle, et les avantages que l’art de guérir en a retirés ; par M. de Lassus, 255 LITTÉRATURS. Rapport de M. de Miromesnil sur une traduction en vers latins des fables de Lafontaine ; par le père Giraud, 258 Tableau généalogique de la maison royale de Bourbon ; par M. de Vezou, 259 Discours préliminaire de l'histoire de la Grèce; par M. Cousin-Despréaux , 259 Essai sur les plaisirs, ou l’art d'être heureux rappelé à ses vrais principes ; par M. Gourdin , 266 Du choix et de l’usage des passions dans les arts ; par le même, 261 Du génie , et du caractère distinctif de ses productions dans les arts, 270 Nouvelle explication d’un passage de l’art poétique d'Horace, 274 (341) ELOGES HISTORIQUES. Eloge historique de M. Antoine Dufay ; par M. d'Am- bournay, 276 — de M. de Poïisduval; par le même, 278 — de M. Thibault, chirurgien; par le même, 280 — de M, Aman; par le même, 282 — de M Lecurpentier, architecte ; par M. de Cou- ronre, 283 — de M, Morand ; par M. d'Ambournay, 285 — de M. l’abbé Saas; par M. de Couronne, 256 — de MM. Millet, Dallet et Dubelloy; par M. de Couronne, 289 — de M. Lechandelier; par M. d'Ambournay , 291 — de M. l'abbé Pinand ; par M. de Couronne, 292 — de M, P.-L. Dufay ; par M. d'Ambournay, 294 — de M, de Cideville ; par M. de Couronne, 296 — de M. l’abbé Fontaine ; par le même, 209 Notice sur M. le Président de Rouville ; par le même, 300 — sur M, de Sainte-Foix ; par le même, 3or Eloge du P. Girault; parle même, 302 — de M. Lemoine ; par le même, 304 — de M. Hébert ; par le même; 307 — de don Labbé, religieux benédictin ; par le méme, 508 — de 21. Bernard de Jussieu ; par M. Gosseaume, 30g — de M. de la Bourdonnaye; par M. de Couronne, 313 (342) Eloge de M. d’Angerville ; par M. Gosseaume, 315 — de M. Dreux du Radier ; par M. de Couronne, 318 — de M. Chardin; par le même, 322 — de M. de la Follie; par M. d'Ambournay, 325 — de M. l’Abbé Lacroix ; par le même, 328 FIN DE LA TABLF, Pages. 127 ERRATA. Lignes, 2 12 16 1 26 7 & Au lieu de Godde Cessart , Lisez de Cessart, — Viguéral, lisez Vigneral. — existante , lisez excitante, — contriction, lisez constriction. IT faut lire comme suit : Cette tumeur était l’ovaire, Isolée, elle, etc. Au lieu de Macquet , lisez Macquer. — je lait, lisez le lait, — d’un lettre, lisez d’une lettre, Le point qui suit le mot compensateurs doit étre placé à la fin de La 12° ligne. Au lieu de tour , lisez tours, — à la construction , lisez à sa construction. — les deux bateaux , effacez les. — feuillet, lisez feuiller. — fait; lisez faits. Après martiale mettez ; au lieu du point. Il faut lire comme suit : injuste ; l’une est attendrie , etc, Au lieu de lésitimité, lisez légitime. + A Le A + t " à % \ " ° nl | * - 9 t &, * Fr [ " À dr « A | + Nr ’ « (2 … ns. € . AU. ‘ Le , LE à RUE Mer’? “s “ F ! . 6 L li. & ol " I A Re 728 ie eg: URI AW: At Vu, ne À JUY V LEE AAAEE Le vuvuu ui vuv dur” VV euvEr VULG 79 an sr “ii M Se ill We ie ws + M tunes jh rene bceiil È PEL" À Ti VY PAPERS \ \ LA L AVE D N A UN \ J A is JUN UN V 4 | \ CACIRA ALT" - j JÉYATYEENN VUS ST TES SUN s. 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