■ï:>a ^ >■ f'^ '/^B: ^,: '/W^ B9ST9N /A€iiieflL LIBRflRY P*JReHflS€D FR9/A TH6 INe?/A€9FTH€ OLIV€R r. CDflDSCDPRTH FUND m m mm MM ^.lé..Xy k^ V I PREMIERS SECOURS lïAKI l'ARHlïÉE Dl) MÉDECIN. -a- IMPRIME CHEZ PAUL RENOUARD, ^ Bue Garancière , 5, PREIERS SECOURS AVANT L'ARRIVÉE DU MÉDECIN PETIT DICTIONNAIRE deis ca» d^arg^ence» A l'usage des gens du MONDE; Suiri d'une INSTRUCTION SUR LES GHAMPIfiNONS, Accompagnée de huit planches gravées et coloriée ^ d'après les dessins de M. Vauthier- PAR M. K GABET-GASSIGOURT, CHEVALIER DE l'oRDRE ROYAL DE LA LEGION d' HONNEUR, ETC.; DOCTEUR EN MEDECINE DE LA FACULTE DE PARIS ; PHARMACIEN BE S. A. R. MADAME LA DUCHESSE d'oRLÉANS, PRINCESSE ROYALE; MEMBRE A. DU CONSEIL DE SALUBRITE J MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS ; MEMBRE OU CORRESPONDANT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES OU d' ENCOURAGEMENT. -- PARIS. LABE, LIBRAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE, Place^de l'Ecole de Médecine, 4* 184^. .-^ /^Y/û/ 1/7^^ '^ AVIS PRELIMINAIRE, Le titre de ce recueil exprime as- sez nettement son objet , pour qu'if soit impossible de s'y méprendre. Il présente, suivant l'ordre alphabéti- que, si favorable à la promptitude des recherches, l'indication succincte de 11 AVIS PRELÎMI^^IÎIIE. moyens propres à remplir la lacune plus ou moins fâcheuse du temps qui s'écoule entre un accident et l'assi- stance indispensable de l'homme de l'art. Déjà l'avantage d'un guide de cette espèce fut offert au public sous di- verses formes; d'autres publications l'offriront sans doute à leur tour ; et chacun aidant ainsi, selon l'étendue de son ressort, à la propagation de documens nécessaires à toutes les classes de la société, viendra le temps où de saines notions se trouveront AYIS PRELÏIIMÎRÊ. Vïï généralement répandues; elles servi- ront, dans l'occasion, à éclairer et fixer l'incertitude d'un zèle secou- rable, trop souvent égaré par des préjugés et des routines; elles em- pêcheront surtout que le succès es- péré du savoir et de l'expérience , ne se trouve compromis d'avance par des imprudences funestes. Quelques-uns de nos savans pré- décesseurs ont paru donner à ce gen- re d'instruction populaire une exten- sion trop médicale. Nous efforçant d'éviter ce reproche, et nous renfer- lin AVIS PRELIMINAIRE. mant dans notre cadre, nous nous sommes abstenu, autant que possi- ble, dy faire entrer des doctrines curatives qui en eussent débordé la spécialité. Rien d'ailleurs n'eût été moins conforme au sentiment de l'auteur. Loin d'encourager la fausse et pernicieuse pensée qu'il y ait ja- mais sécurité complète pour des gens du monde à se traiter eux-mêmes, il souhaiterait bien plutôt de contri- buer à convaincre la portion nom- breuse du public , dont le faible est connu pour la soi-disant Médecine AVIS PRELIimAÎRE. IX à la portée de tous, que c'est un véritable jeu de hasard, ou la mise de chacun est la santé, où la chance définitive des profits , comme on sait, n'est guère du côté des joueurs. Tout ce que des luttes médicales infinies, tout ce que la satire et la muse comique ont fait connaître de- puis des siècles , à l'endroit des Mé-^ decins et de la Médecine, aboutit certainement à prouver que, Fart de guérir étant le plus difficile et le phis élevé de tous les arts, on ne peut sou- haiter trop de garanties de science, ATÎS PRELÎllNAIRi. d'expérience^ et de jugement dans l'homme à qui l'on confie le soin de la santé, le plus précieux de tous les biens de la vie! Grâces aux progrès de l'art et sur- tout à la forte organisation actuelle de notre Faculté de Médecine de Pa- ris, jamais ces garanties si désirables ne furent plus généralement offertes que de nos jours ; et il est maintenant peu de localités en France qui ne possèdent de bons Médecins. Mais malheureusement, le cas d'urgence échéant, le Médecin investi de la con- AVIS PRELIMIMÏRE. XI fiance la mieux méritée , se trouvera presque toujours retardé par la dis- tance des lieiiXj par les devoirs même de sa profession ou par d'autres cau- ses. Cette circonstance, dans les cas ordinaires, n'est assurément pas im- portante; on peut même dire qu'en général, plusieurs heures d'attente paisible, consacrées au repos et à la diète, sont assez bien occupées, sur- tout si l'on a la sagesse de s'abstenir de tout traitement spontané. Il n'en est pas ainsi des caà dont chacun est à portée d'apprécier l'extrême gra- XII AVIS PRELIMINAIRE. vite, et pour lesquels l'efficacité des secours dépend de leur application immédiate. Alors chacun devient nécessairement Opérateur et Méde- cin, dans la limite de l'urgence , et il y a Bill d'indemnité pour qui sait et veut être humain et secourable. Dès long-temps plusieurs de ces cas accidentels , tombés, en quelque sorte, dans le domaine de l'Hygiène publique , sont devenus l'objet d'in- structions publiées et affichées , par ordre de l'Administration Munici- pale ; nous en reprod uirons ici la sub- AVIS PRELIMINAIRE. XIII stance. Tant que nous nous sommes appuyé sur ces actes initiatifs de l'Au- torité, fort de sa garantie, nous avons accepté et transmis, comme chose jugée, ces instructions et leur portée médicale. Arrivé ensuite à des objets dont elle ne s'est pas occupée par- ticulièrement , nous nous sommes demandé, avant d'assumer une res- ponsabilité, s'il pouvait être douteux que Turgence lût bien réellement la même pour les cas d'empoisonne- ment et d'invasion foudroyante de certaines maladies , que pour les cas XIV AVIS PRELIMINAmE. d'Asphyxie et de morsures venimeu- ses ; et, la réflexion n'ayant servi qu'à nous confirmer dans une opinion po- sitive à cet égard, nous cherchâmes à nous expUquer pourquoi la pré- voyance administrative ne s'est pas étendue à tous les accidens qui pré- sentent pareille imminence de dan- ger. Il nous a semblé qu'on pouvait répondre avec vérité : ce qu'elle a fait en premier lieu ne permet pas de supposer qu'elle hésite, au besoin, à tirer du sanctuaire de la science quelques notions médicales, pour les AYTS PRELIMmAÏRE. ll¥ répandre dans toutes les classes de citoyens ; elle reconnaît au contraire pour indispensables et impératives ces concessions salutaires, en des circonstances si redoutables , qu'au- cun inconvénient possible n'équivau- drait au danger résultant de l'aban- don momentané du malade; si elle n'a pas embrassé tous les cas de cette espèce , c'est apparemment qu'ils ne ressortent pas au même degré de ses attributions^ qu'elle s'arrête au seuil du foyer domestique , et ne le fran- chit jamais que contrainte par un in- XVI AVIS PRELIMINAIRE. terêt public de Sûreté , de Salubrité ou de Justice. Du reste nous voyons uniquement des avantages à ce que les cas d'ur- gence soient ainsi réunis et publiés. Nul inconvénient sérieux, nous en sommes persuadés , ne saurait être inhérent à une pensée purement phi- lanthropique; et, s'il s'en présentait, il serait juste de l'attribuer à un vice de forme ou d'exécution, ou bien encore à l'intérêt privé donnant le change au public. En lisant ce recueil , on jugera si nous avons accompli notre AVIS PRELIMINAIRE. XVIÏ tâche avec conscience et désintéres- sement ; car nous conseillons aux personnes qui s'en proposeraient l'application , de le lire , au moins une fois, à loisir, afin de se mettre en état de le pouvoir consulter avec plus de fruit à Fimproviste. Dans notre ordre alphabétique nous avons admis indistinctement les dénominations tant anciennes et vul- gaires que nouvelles et scientifiques, en usant de la faculté des renvois, afin d'éviter les redites qui eussent inu- tilement grossi ce volume. Les ren- XTIII AVIS PRELIimAÏRE. seignemens se trouvent , en géné- ral, placés à la suite des dénomina- tions les plus répandues; non pas qu elles justifient toujours cette pré- férence par leur exactitude, mais parce que, au véritable point de no- tre tâche, qui est moins d'instruire que de secourir , nous devions, avant toutes choses, nous mettre directe- ment en rapport avec les lecteurs les plus étrangers à la marche des sciences. Nos conseils s'adressant à des per- sonnes le plus souvent prises au dé- AVÎS PRÉLBnSAÏRÈ. WL pourvu, nous faisons figurer en pre- mière ligne les ressources qu'on a presque toujours sous la main, tel- les que du savon ^ du sel de cuisine, des œufs, etc. D'autres fois, l'insuffisance de ces ressources nous a contraints d'indi- quer des agens thérapeutiques, mais en aussi petit nombre que possible, peu composés, la plupart d'une in- nocuité reconnue, et que, dans le cas contraire, le pharmacien ne vou- dra délivrer, sous sa responsabilité, qu'après s'être convaincu par lui- XX AVÎS PRELIMIMIKE. même de l'urgence exceptionnelle. Dans l'accomplissement de ce tra- vail oii nos efforts ont été constam- ment tendus vers la simplification, un embarras s'est présenté, nous l'a- vouons. Les praticiens ne sont pas toujours unanimes sur la préférence accordée à tel ou tel premier secours, dans un cas déterminé; et il ne nous appartenait pas de prononcer entre eux. Mais que faire? Faut-il laisser un malade exposé à succomber faute d'être secouru à temps .^ Faut-il li- vrer à l'indécision les personnes qui AVIS PRELIMINAIRE. XXI Tentourent? Nous ne l'avons pas pensé. Or, parmi les moyens qui of- frent chance de succès, nous en in- diquons ordinairement un qui a l'assentiment du grand nombre, et qui, sans compromettre l'effet du traitement ultérieur, ne peut que contribuer au salut du malade. Au reste, nul traitement consigné dans ce livre , sauf les premiers se- cours d'urgence; loin de les dépas- ser, lious avons mainte fois préféré demeurer en deçà , persuadé comme nous le sommes, qu'en des circon- XXÎI AVIS PRELIMïNAmE. stances d'une extrême gravité, c'est beaucoup que d'avoir fait bon emploi des deux premières heures, alors même qu'on aurait tenté seulement «ne partie des choses qui pouvaient être faites ; tandis, au contraire, que rien n'est plus incertain et plus hasar- deux que l'aveugle sécurité allant, sur la foi d'un livre, tenter sur le malade tout ce qui ne devrait être fait qu'en tenant un compte exact et judi- cieux du sexe, du temps, de l'âge, du tempérament, des forces, des com- plications, et de toutes les considé- AVIS PRELIieAÎRE. XXIII rations importantes qui régleront la conduite du médecin. Enfin nous déclarons que, pour Xesempoisonneîiiens^ nous avons sans scrupule mis à contribution nosToxi- cologistes, MM.Magendie, Sandras, Bouchardat , Miahle , etc., et princi- palement l'illustre maître M. Orfila ; nous avons puisé de même à de bon- nes sources l'indication de secours applicables à un très petit nombre d'affections, les unes très légères, les autres extrêmement graves. En un mot, nous nous sommes approprié le XXIY A¥IS PRELIMIMIRE. bien de l'humanité partout où nous l'avons trouvé, pour en composer cette sorte de compilation qui aura tout le mérite que nous lui souhai- tons, si le public lui reconnaît quel- que utilité. ;75^ UEùrr.^ r ^^^ ^^ PREMIERS SEcImS AVANT L'ARRIVÉE DU MÉDECIN;, PETIT DICTIOIVIVAIRE DES CAS D'URGENCE, yi lIvSAGE DES GENS DU MONDE. Pi Si Abeilie (Piqûre d'). Au moyen d'une petite épingle, retirez raiguillon avec précaution. On se trouvera bien aussi de frot- ter la partie piquée, avec une goutte ACC — ACC d'alcali volatil (Ammoniaque liquide) délayée dans trois ou quatre gouttes d'huile à manger. Accouchement. A la première dou- leur, envoyer chercher l'accoucheur. En même temps : i" Faire coucher la femme sur un lit de sangle, garni d'un matelas; réserver son lit ordinaire, pour qu'elle s'y repose après l'accouchement. 2" Un lavement d'eau simple la dis- posera d'une manière convenable. 3° Aucun vêtement ne doit gêner la patiente. 4^ Éloigner les personnes qui ne ACC — ACC doivent pas assister à l'accouchement; trois personnes au plus sont nécessaires. 5** Du moment que la tête du fœtus se présente , la patiente est couchée sur le dos , les épaules et la tête peu élevées; les cuisses fléchies sur le bassin , et les jambes sur les cuisses 5 les genoux mé- diocrement écartés. 6" Préparer du fil double de Lin ou de soie et des ciseaux. 7'' Si la femme paraît faible ou fati- guée, recourir à quelques moyens res- taurans des plus simples, soit du bouil- lon consommé , soit un peu de vin vieux ou de vin d'Espagne. 8" Lorsque l'enfant a franchi les ACC - ACC parties externes de la génération , se tenir prêt à le recevoir, à le soutenir, g" S'il n'est pas trop coloré, que sa face ne soit pas bleuâtre , qu'il res- pire, qu'il gesticule, poser une liga- ture sur le cordon ombilical, à la dis- tance de quatre travers de doigts de l'ombilic, et pratiquer un double nœud; faire une seconde ligature à quatre tra- vers de doigts de la première , du côté de la mère, de sorte qu'on puisse couper le cordon , dans l'intervalle des deux ligatures. lo*^ Si l'enfant, au contraire, a de la peine à respirer, couper d'abord le cordon par le milieu; et laisser couler ACE— ACE un peu de sang , avant de faire la liga- ture, comme il vient d'être dit. Dans ce cas , frictionner sur la région du cœur avec de l'eau-de-vie chaude ou du vi- naigre. Il" Laver l'enfant avec une éponge et de l'eau tiède ; l'envelopper de linges chauffés, jusqu'au moment de l'emmail- lotter. 12** La femme peut rester ainsi, sur le lit où elle vient d'accoucher, une demi -heure et plus , sans être délivrée , et attendre l'arrivée de l'accoucheur. Acétate de cuivre (Empoisonne- ment par 1'). Voir cuivre. ACI — ACr Acide arsénîeux ( Empoisonne- ment par F). Voir arsenic. Acide azotique (Empoisonnement pari'). Voir eau forte. Acide concentré ( Empoisonne- ment par un) . Il faut : i*" En attendant que le contre-poi- son soit prêt, gorger le malade d'eau froide , et mieux encore d'eau tiède. ql" Délayer 3o grammes ( i once ) de Magnésie calcinée dans i litre d'eau ; donner un verre de ce mélange au malade , à-peu- près de deux en deux minutes, en ayant soin, chaque fois, d'a- giter ce liquide , de manière que le mé- ACI -- ACI lange reste toujours JDlanc comme du lait. Le Carbonate de Potasse , à la dose de I à 2 grammes , dissous dans un demi-verre d'eau, est aussi recommandé; on renouvelle cette dose, au fur et à me- sure que les vomissemens ont lieu. A défaut de ces substances, on don- nera , de la même manière , une solu- tion de i5 grammes (demi -once) de savon par litre d'eau. Enfin , dans le cas où l'on serait au dépourvu de Magnésie et de savon, l'emploi de la craie ou blanc d'Espa- gne serait utile. S"* Donner aussi des lavemens avec ACI — AGI les liquides ci -dessus désignés. Voir POISONS IRRITANS. Acide Gyanhydrique. Voir acide PRUSSIQUE. Acide Oxalique (Empoisonnement par 1). Voir poisons irritans. Acide Prussique ou Acide Cjan- hydrique (Empoisonnement par F). Sans perdre un instant : I* Faire respirer de l'Ammoniaque étendu de douze parties d'eau. Admi- nistrer 10 à 25 centigrammes (4 à 5 grains) d'émétique, Tartre stibié , dans un verre d'eau. ACI -- ALC 1" Verser sur la tête , sur la nuque, sur tout le trajet de l'épine dorsale, de l'eau aussi froide qu'on peut se la pro- curer. 3^ Placer sur la tète une vessie rem- plie de glace concassée. On ne peut trop hâter l'arrivée du médecin. Voir poisoiys jy argotiques. Acide sulfurique (Empoisonnement par 1'). Voir huile de vitriol. Aconit (Empoisonnement pari'). Voir poisons narcotico-acres. Alcali caustique (Empoisonnement par un). Aux symptômes énoncés à l'ar- 10 ALC — ALC ticîe Poisons irritans, joignez une saveur urineuse d'une extrême âcreté. Pour antidote, ayez recours à l'eau très légèrement vinaigrée (une cuille- rée à soupe de vinaigre par verre d'eau), prise en grande quantité; par ce moyen, on favorise le vomissement, en même temps qu'on neutralise le poison. Yoir POISONS iRRiTANs , poor le traitement provisoire, en général. Alcali volatil Fluor ( Empoisonne- ment pari'). Yoir ammoiviàque. Alcool(Empoisonnement par r).Yoir POîSOiyS îfARCOTÎCO-AGRES. ALU — AXE II Alun^ Sulfate acide cV Alumine et de Potasse (Empoisonnement par 1'). Voir POISONS IRRITAIS. Amandes amères ( Empoisonne- ment par les).Yoir POISONS narcotiques. Ammoniaque , Alcali volatil fluor (Empoisonnement par F). Sans perdre im instant , faire avaler au malade , à des distances très rapprochées, des ver- rées d'eau à chacune desquelles on aura ajouté deux pleines cuillerées à soupe de vinaigre; ou bien donner de la limonade. Voir POISONS IRRITANS. Anémone pulsatille ( Empoison- n AOT — APO nement par 1'). Voir poisons irritahs. Antimoine (Empoisonnement par les composés de V). Voir émétique. Apoplexie. L'Apoplexie est une af- fection qui a pour siège le cerveau. Elle consiste en une hémorrhagie dans l'inté- rieur du crâne ; elle est caractérisée par des troubles dans les sensations , trou- bles qui varient depuis un léger étour- dissement jusqu'à la stupeur la plus complète, et par une paralysie qui peut également se manifester à tous les de- grés dans les organes du mouvement. Dans les cas graves, on observe consta- ment l'immobilité des pupilles et les APO— APO 15 convulsions. Les autres symptômes sont très variables. Souvent la saignée étant le remède héroïque en ce cas, on ne saurait trop se hâter d'envoyer chercher le médecin- chirurgien , qui peut seul juger de son opportunité , et la pratiquer sans délai. Pendant ce temps : i** Le malade sera couché, la tête et le tronc fortement relevés , de nîaniè- re qu'il soit tenu presque sur son séant, et que la tête ne penche ni en arrière ni en avant; le laisser nu-tête. 2° On s'empressera d'ôter sa cra- vate et autres ligatures de ses vête- mens qui peuvent gêner la circulation Î4 APO — APO du sang dans la partie supérieure du corps; on le déshabillera. 3° Autant que possible on évitera que la température du local soit au- dessus de lo à 12 degrés Réaumur (12 à i5 degrés centigrades.) 4" On placera sous le nez du ma- lade, mais durant peu de temps, et par intervalles j un excitant volatil, un flacon de Sel de vinaigre ou d'Ammo- niaque. 5° Si le malade peut avaler, on lui fera boire de la limonade ou autre bois- son acidulée. 6* On frottera les jambes avec de Feaii-de-vie camphrée, ou de l'eau-de- APO — APO 15 vie, ou du vin chaud; eusuite , on en- veloppera les jambes avec des linges trempés dans un de ces liquides très chauds. 7° On donnera un ou deux lave- mens dans chacun desquels on aura fait fondre quatre cuillerées de sel de cuisine, 8" On plongera les pieds du malade dans un bain chaud contenant jaS grammes (4 onces) de bonne farine de graine de Moutarde, délayée préalable- ment dans un peu d'eau tiède, ou un demi-kilogramme de sel de cuisine , ou bien encore, i litre de vinaigre. 9*" Si l'attaque d'Apoplexie s^est ma- nifestée après un repas copieux , on U ARA — ARI essaiera de faire vomir le malade en chatouillant la luette avec une barbe de plume, ou par quelque autre moyen analogue aussi simple. Là se borne ce qu'il est possible de faire sans connaissances médicales. Araignée des caves (Morsure de 1'). Laver avec de l'eau salée la partie mordue; appliquer un emplâtre de Thériaque ; en prendre à l'intérieur 4 grammes (i gros), en deux fois. Aristoloche et ses préparations (Em- poisonnement par 1'). Voir poisons nar- €OTICO-ACRES. ARG — AF.S 17 Argent ( Empoisonnement par les préparations d'). Voir pierre infernale. Arrête de poisson. Voir corps étrangers. Arsenic 7 V acide Arsénieux , oxyde blanc d'Arsenic , les A rsé niâtes, etc. (Empoisonnement par 1') . Tandis qu'on s'empresse d'appeler le médecin, il faut : i"* Gorger le malade d'eau commune et mieux encore d'eau tiède. 2** En même temps, se procurer pour contre -poison , l'une des substances suivantes que leur innocuité permet d'administrer à forte dose î Le Proto-sulfure de fer, 18 ARS — ARS he Persulfure de fer hydraté^ sec et non arsenical , Le Sesqui - oxyde de fer hydraté , 3o grammes ( i once ) et davantage , délayées dans l'eau, pour former une bouillie , qu'on donne par cuillerées a soupe , à de courts intervalles. 3*^ Avant comme après l'adminis- tration du contre-poison^ ne cesser de favoriser le vomissement, par une abon- dante boisson d'eau tiède; et, s'il est nécessaire et possible , à l'aide de deux doigts , index et médius , enfoncés dans r arrière-bouche, ou bien du chatouil- lement de la luette par l'extrémité d'une barbe de plume. ASP — ASP 10 4° Si l'empoisonnement datait de plu- sieurs heures , et que le médecin ne fût pas encore arrivé, il faudrait ensuite purger le malade avec 4^ à 60 grammes ^ huile de Ricin (i once ili à 2 onces). On seconderait l'effet purgatif^ au moyen d'un demi-lavement d'eau tiède. 5° Après l'évacuation du poison, pas- ser à l'usage d'une boisson diurétique. Voir ces mots ; voir aussi poisons irri- tais. Asphyxie. \2 Asphyxie est la suspen- sion d'action des poumons ou de la res- piration , par une cause quelconque. Les personnes asphyxiées n'étant sou- âO ASP — ASP vent que dans un état de mort appa- rente , on doit donner des secours à tout asphyxié , à moins que la mort ne 5oit évidente. Voir mort. Pour obtenir du succès, il faut que les secours soient prodigués , quelque- fois pendant plusieurs heures de suite , sans se décourager, car on a des exem- ples d'asphyxiés rappelés à la vie, après des tentatives prolongées durant six heures et plus. Il faut éloigner toutes les personnes inutiles ; cinq à six individus suffisent pour donner les secours, un plus grand nombre ne pourrait que gêner ou nuire. Le local dans lequel on transportera AZO — AZO 2r je malade sera , autant que possible , spacieux, bien aéré, à une température modérée. Les secours devront être administrés activement , mais sans précipitation et avec ordre. \J Asphyxie a lieu par la submersion ^ par les gaz méphitiques , par la foudre ^ par le froid, par la strangulation , par la chaleur j voir ces mots. Azotate d'Argent (Empoisonne- ment par 1'). A'oir pierre its-feri^t ale. Azotate de Potasse (Empoisonne- ment par r). Voir poisoiss irrîtans. 22 BAE — BAR Baryte et ses sels (Empoisonnement par la). Les symptômes sont les nau- sées , les vomissemens pénibles et réité- rés, les vertiges, l'insensibilité, l'état d'affaissement, les mouvemens convul- sifs , partiels et généraux , etc. Le contre -poison est le Sulfate de Soude (sel de Glauber) , ou de Magnésie (sel de Sedlitz), ou de Potasse, à la dose de 3o grammes (i once) pour [ litre d'eau. Voir poisons irritais. Belladone (Empoisonnement par la ). Yoir POISONS ïnarcotxco-acres. Eîurre d^Anîimoine (Empoison- nement par le). Yoir poisoiss irritais s. Bismuth (Empoisonnement par les préparations de). Administrer la boisson albumineuse (voir ces mots), provoquer le vomissement par une boisson mucila- gineuse. Voir poisons irritans. Blessure. Yoir contusion, colp{jre, FRACTURE, PLAIE. Boisson albumineuse. Cette ijois- son se prépare en délayant douze ou 24 BOÎ — BRI quinze blancs d'œufs dans i litres d'eau; il ne peut y avoir d'inconvénient à y joindre les jaunes d'œufs. On admi- nistre cette boisson par verres, à des distances très rapprochées, principale- ment dans les cas d'empoisonnement. Boisson diurétique^ d'après M. Or- fila. Elle se compose ainsi qu'il suit : Eau commune . • . 3 litres. Vin blanc. .... i/2 litre. Eaif^e seltz .... 4 bouteille. Nitre 30 grammes (i once}. Bourdon (Piqûre du). Voir abeille. Brione (Empoisonnement par la). Voir POISONS IRRITANS. BRO — BRI' m Brome et ses préparations ( Empoi- sonnement par le). Voir poisoas ïrri- TANS. Brucine (Empoisonnement par la). Yoir poisopîs i>îarcotico-acres. Brûlure, r Lorsque des vètemens se trouvent appliqués sur la partie brû- lée, ilfaut les fendre, et les enlever très lentement, afin de ne pas déchirer et arracher l'épiderme soulevé par la sérosité. 2" Plonger, sans délai s'il se peut, et pendant long-temps (au moins une demi-heure) la partie brûlée, soit dans l'eau froide pure; soit dans ï Eau Fé^ 26 BM — BRI géto - minérale du Codex ^ également froide. 3" Couvrir ensuite la partie brûlée avec des compresses de linge doux et blanc de lessive, imbibés du même li- quide, et les humecter presque conti- nuellement. 4*" Quand l'épiderme n'est pas sou- levé, on peut employer avec avantage la pornmede terre crue, réduite en pulpe ou râpée, et attendre ainsi l'arrivée du médecin. 5* Lorsque ces applications pro- longées ont calmé la douleur et l'in- flammation , si le médecin - chirurgien n'est pas encore arrivé, on peut couvrir CAM — CAN 27 les parties brûlées d'une couche de Gé- rai de Saturne^ selon le Codex. A dé- faut de Cérat, on emploie l'huile d'Olive fraîche , ou deux parties de blanc d'œuf délayées avec une partie d'huile d'Olive. Camphre (Empoisonnement parle). Voir POISONS NARGOTICO-ACRES. Gantharides (Empoisonnement par les). Les symptômes particuliers, indé- 2, 28 CAN — CM pendamment des symptômes communs aux poisons irritans , sont des douleurs dans les hypochondres , une sensation horrible de chaleur dans le bassin , et particulièrement au col de la vessie, avec difficulté d'uriner, ou rétention d'urine. Pendant que vous faites appeler le médecin : 1" Provoquez le vomissement par d'abondantes boissons, comme il est dit à l'article Poisons irritans, 2® Frictionnez la partie interne des jambes , des cuisses , et le ventre avec de VEaU'de-^ie camphrée. j° Faites boire une décoction mu- CAR — CAR 29 cilagineuse (voir ces mots), ou bien de l'Orgeat, du Lait d'amandes. 3° Imbibez , dans le même liquide mucilagineux et modérément chaud, des linges ployés en larges compresses que vous appliquez sur le ventre. 5** Servez-vous encore d'un demi-litre de cette décoction pour administrer un lavement. & Si l'empoisonnement est l'effet de Tapplication des cantharides sur la peau , il n'y a pas lieu de faire vomir. Voir POISONS IKRITANS. Carbonate de cuivre ( Empoison- nement par le). Voir ccivrk. r>0 CAR — CAT Carbonate de plomb (Empoison- nement par le). Voir plomb. Cataplasme de moutarde , Sina- pisme, Prenez farine de Moutarde aSo grammes (1/2 livre), eau tiède quantité suffisante pour délayer la farine de Moutarde, de manière à obtenir une masse en consistance de cataplasme. Ne pas employer de vinaigre. Cataplasme émoUient. Prenez fa- rine de Lin fraîche aSo grammes (1/2 livre), eau commune quantité suffisante pour faire , en y délayant la farine , une bouillie très claire , et faites chauffer, en remuant continuellement avec une CER — CeA 5! spatule ou une cuiller de bois, jusqu'à ce que la matière ait pris une consis- tance convenable. Gérium (Empoisonnement par le). Voir POISONS IRRITANS. Céruse, Carbonate de plomb (Em- poisonnement par la). Voir plomb. Gévadille et ses préparations (Em- poisonnement par la). Voir poisoins NARCOTICO-ACRES . Chaleur (Asphyxie par la). Si Y as- phyxie a eu lieu par l'effet du séjour dans un lieu trop chaud , il faut , en attendant le médecin : 3^i CHA — CHA I* Porter l'asphyxié en un lieu plus frais, mais pas trop froid. 2* Le débarrasser de tout vêtement qui pourrait gêner la circulation. 3^ Donner des bains de pieds mé- diocrement chauds, auxquels on fera bien d'ajouter des cendres ou du sel , plusieurs poignées. 4" Lorsque le malade peut avaler , lui faire boire, par petites gorgées, de Feau froide acidulée par du vinaigre (demi-cuillerée dans un verre d'eau), ou du jus de citron , et lui administrer des lavemens d'eau vinaigrée, mais plus chargée en vinaigre que l'eau destinée CHA — CHA 53 à être bue ( 3 à 4 cuillerées à soupe pour I litre d'eau). 5** Si le mal persiste et fait des progrès, il faut, sans attendre l'arri- vée du médecin, appliquer huit à dix sangsues derrière les oreilles et à l'anus. 6" Si l'Asphyxie a été déterminée par l'action du soleil, comme cela ar- rive surtout aux moissonneurs et aux miUtaires , le traitement est le même ; mais il faut, dans ce cas, mettre le ma- lade à l'ombre, attendre que la sueur ait disparu ; puis appliquer sur la tête, des compresses trempées dans de l'eau fraîche dont on abaissera graduellement la température. 54 CHA— CHA Champignons vénéneux (Empoi- sonnement par les). Envoyer prompte- nient chercher le médecin. 1° En même temps, si l'on est bien assuré que l'empoisonnement a eu lieu par les Champignons, favoriser l'éva- cuation du poison à l'aide de l'émé- tique, Tartre s tibié ^ lo centigrammes {t. grains), dans trois cuillerées à bouche d'eau, qu'on prendra chacune dans un demi- verre d'eau , à un quart d'heure de distance, et jusqu'à vomissement. 1" Quand les alimens qui contien- }ient les champignons vénéneux sont évacués de l'estomac ^ administrer, par cuillerées à soupe, soit du sirop d'Éther, CHA — CHE 55 soit de Teau sucrée à laquelle on ajoute huit à dix gouttes ô^Éther Sulfurique, On peut renouveler la dose au bout de vingt minutes. 3" Pour boisson , donner par petites tasses, à distance d'un quart d'heure, de l'eau édulcorée avec le Sirop de Vi- naigre ^ ou de Feau sucrée à laquelle on ajoute une cuillerée à café de bon vinaigre de table. Voir poisoi^s WAnco- ÏKGO-ACRES. Charbon (Asphyxie par la vapeur du). Voir GAZ aiÉPHrriQUES. Ghélidoine ( Empoisonnement par la). Voir poisojfs irritans. 50 cm — cm Chiens enragés (Morsure des). I* Toute personne mordue par un ani- mal enragé , ou soupçonné tel , devra , à l'instant méme^ presser sa blessure dans tous les sens , afin d'en faire sortir le sang et la bave. 9.'' On lavera ensuite cette blessure^ sait avec de l'Alcali- Volatil étendu d'eau, soit avec de l'eau de lessive , soit avec de Feau de savon, de l'eau de Chaux ou de l'eau salée, et, à défaut, avec de l'eau pure , ou même avec de l'urine. 3' On fera ensuite chauffer à blanc un morceau de fer, qu'on appliquera profondément sur îa blessure. Ces moyens bien employés suffiront CHI — cm 57 pour écarter toute espèce de danger. Toutes les fois qu'ils pourront être administrés par un homme de l'art , il y aura avantage de sécurité pour la per- sonne mordue; et dans tous les cas, il est nécessaire d'en appeler un , même après l'emploi de ces moyens , attendu qu'il pourra seul bien apprécier la pro- fondeur des blessures, et qu'une cauté- risation qui aurait été incomplètement opérée serait sans efficacité. On ne saurait trop rappeler au public le danger qui existe dans l'usage de prétendus spécifiques , vendus et distri- bués par les Empiriques. On ne con- naît , jusqu'à ce jour, contre la rage , 58 CHL — CÏÏR que la cautérisation suivie d'un traite- ment local convenable. Il serait avantageux de ne pas tuer, comme on le fait ordinairement, les chiens qui auraient fait des morsures , afin qu'on pût constater s'ils sont véri- tablement enragés ; on prévient que ces chiens seront toujours reçus à l'Ecole Royale Vétérinaire d'Alfort. Chlore (Empoisonnement par le). Voir ACIDE CONCENTRÉ. Chlorures ( Empoisonnement par les). Voir poisons irritans. Chrome (Empoisonnement par les CHU — COL m préparations de ). Voir poisons irri- TAIfS. Chute. Voir contusion, fra^ctuee^ PLAIES. Ciguë et ses préparations (Empoi- sonnement par la). Voir poisons nar- COTICO-ACRES. Cobalt ( Empoisonnement par les préparations de). Voir poisons irri- TANS. Codeïne (Empoisonnement par la). Voir OPIUM. Colchique (Empoisonnement par Je). Voir POISONS narcotico-âcres. m COL — coK Ck)lique des peintres ou Satur- nine. Voir PLOMB. Cioloquinte (Empoisonnement par la). Voir poisons irritais. Congestion cérébrale. Voir coup Contusion. Lésion produite par le choc ou la pression d'un corps dur et obtus. La contusion peut être accom- pagnée de plaie. Voir plaie. On applique sur la partie contuse , sans plaie, des compresses imbibées d'eau froide; et on les humecte d'eau froide dès qu'elles commencent à s'é- €0X ~ COX Al chauffer. L'eau Fégéto-minérale du Co- dex, l'eau vinaigrée à laquelle on ajoute un peu de sel commun , agissent d'une manière résolutive plus efficace encore. Convulsion des enfans. Quelle que soit la nature des convulsions des en- fans , il faut envoyer chercher le méde- cin , le plus tôt possible. i ° Provisoirement , il convient de leur administrer un bain de pieds dans l'eau, chaude autant qu'ils la peuvent supporter, et dans laquelle on ajoute ime ou deux poignées de sel de cuisine, ou un verre de vinaigre, ou 5o grammes environ (i once 1/2), de bonne farine de 4^2 CON — COi\ Moutarde, délayée d'abord dans un peu d'eau tiède, avant qu'on y ajoute de l'eau chaude. op Au bout de dix minutes, on re- tire le malade de son pédiluve , et on le couche chaudement. 3° Au bain de pied on fait succé- der des cataplasmes émoUiens et bien chauds , dont on enveloppe les mêmes parties. 4° On lui fait prendre , à demi- heure de distance, quelques petites tas- ses d'infusion chaude de fleurs de Til- leul ou de Bourrache, préparée comme duThé, édulcoréeavecdu sirop de Gom- me ou de Guimauve , selon le Codex. COR — COR ^5 Corps étrangers, arrêtés dans le gosier et dans V œsophage. Lorsqu'une épingle, une arrête ou autre corps se trouve dans F arrière-bouche à portée de la vue ( c'est-à-dire en faisant ouvrir la bouche grandement , et déprimant la langue avec le manche d'une cuiller), tenter de l'extraire à l'aide des doigts ou de pinces ; et si l'on ne réussit pas immédiatement , envoyer au plus vile chercher le médecin-chirurgien. Essayer provisoirement de faire ren- dre ce corps étranger par le vomisse- ment en buvant abondamment une dé- coction mucilagïneuse ^ tiède (voir ces mots) ; un mélange d'eau et d'huile , 44 COO — COO d'eau et de blancs d'œufs, ou même au moyen de blancs d'œufs purs. On parvient quelquefois facilement à entraîner dans l'estomac certains corps, tels que de petites arrêtes de poisson , en faisant avaler des bouchées de pain imparfaitement mâchées. Nous ne pouvons parler ici que de ces cas les phis simples , les seuls sus- ceptibles d'être quelquefois secourus par des personnes non initiées aux pra- tiques chirurgicales. €oque du Levant (Empoisonne- ment par la). Voir poisons ivarcotico- ACRES. cou— cou m Coup de sang. Le Coup de sang es£ une affection caractérisée par un violent étourdissement, par une perte incom- plète de connaissance , une congestion remarquable des parties supérieures, et particulièrement delà face. Le Coup de sang doit être considéré comme un de- gré ou une forme d'Apoplexie, car il résulte d'un empêchement soudain de la circulation du sang dans les vaisseaux du cerveau et de ses membranes. Si l'affection est légère, les accidens diminuent d'intensité d'eux - mêmes , avant l'arrivée du médecin ; il suffit de coucher le malade dans un lit fort in- cliné de la tête aux pieds , et de le dé- 46 COU — COU gager des ligatures , cravate ou ceinture qui gênent la circulation. Si l'indisposition persistait, il faudrait appliquer les mêmes secours provisoires que pour l'Apoplexie (voir ce mot). Appeler toujours le médecin. Coup. Voir CONTUSION. Coup de soleil. Tout le monde con- naît les symptômes les plus ordinaires de cet accident , caractérisé d'abord par la rougeur et la chaleur intense de la peau. Au préalable, pendant qu'on fait appeler le médecin , on a recours aux boissons rafraîchissantes et acidulés ; COI — cou 47 l'eau vinaigrée avec une cuillerée à café de bon vinaigre de table par verrée, les sirops de Limons ou de Groseilles, On peut user aussi du bain d'eau tiède. Coupure ( Voir plaie ). Par le mot Coupure^ on entend vulgairement les plaies de la main faites avec un instru- ment tranchant. Les soins les plus ordinaires consis- tent : 1" A nettoyer les bords de la plaie en les lavant soigneusement avec de Feau. îî** Rapprocher ces bords, afin de 48 CUR — CM rétablir les parties dans leur rapport naturel, et les y maintenir enfin , comme chacun sait , au moyen de Taffetas {ry^ngletene humecté, ou de bandelettes âe Sparadrap agglutinatif , légèrement chauffées. Curare ( Empoisonnement par le). Poison de l'Orénoque. Voir poisons HARCOTICO-ACRES. Crachement de sang. Hémoptysie, Si le CrfLchement de sang se prolonge avant l'arrivée du médecin , si le ma- lade éprouve dans la poitrine un senti» ment de bouillonnement, si le sang est CRA — CRA VJ abondamment rendu sans effort , il faut ; t" Provisoirement envelopper les pieds avec des compresses trempées dans de l'eau et du vinaigre presque bouillant. a*' Faire de semblables applications sur les parties charnues internes des membres inférieurs ; ou mieux , enve- lopper les pieds de cataplasmes émoi- liens, bien chauds (voir cataplasmes ÉMOLLiENs), saupoudrés de bonne Farine de Moutarde. 3" Donner une boisson adoucissante, telle qu'une infusion théifornie de 3 m CRE — CRO Eleurs de Mauue qu'on sucre , ou bien du Sirop de Gomme et de l'eau. 4° Rafraîchir l'air de la chambre. 5" Observer le silence, et le recom- mander au malade , ainsi que le repos. Créosote (Empoisonnement par la). Voir POISONS IRRITANS. Cristaux de Vénus ( Empoisonne- ment par les). Voir cuivre. Croton Tiglium et son huile (Em- poisonnement par le). Voir poisons ir- RJTAIÎS. Cr^Q^qif^^^^ap est une maladie des OC: . ) CRO — CRO 5î voies respiratoires ; il affecte presque exclusivement les enfans en bas âge. L'invasion a souvent lieu la nuit ; les symptômes qui peuvent le faire craindre sont une toux violente et opiniâtre ^ rauque et presque toujours accompa- gnée de l'extinction de la voix; dans tous les cas , le timbre en est considé- rablement altéré. L'air entre dans la poitrine avec sifflement dans la gorge. A l'apparition de ces symptômes, à quelque heure du jour ou de la nuit que ce soit, les parens ne sauraient mettre trop d'empressement à réclamer l'assistance d'un médecin. Si la toux^rend un caractère parti- 3. 52 CRO — CRO culier qu'on a comparé au cri d'un jeune coq , et désigné sous le nom de toux croupale , il n'y a plus de doute , plus un instant à perdre. Si le médecin doit tarder, il est quelques soins indis- pensables à donner au malade; la fa- mille peut en prendre la responsabilité. Ainsi, 1° mettre quelques Sangsues (voir ce mot) à l'anus (3 ou 4 pour un enfant de quatre, cinq ou six ans). 2° Préparer des Cataplasmes avec 7 ou 8 cuillerées de farines de Lin et de Moutarde mélangées et délayées dans l'eau cbaude ; les appliquer sur les jambes et autour des chevilles, jusqu'à production d'une vive dquleur. cm - cui 'i** En même temps, on administre à l'enfant du Sûvp dlpécacuanha, par cuillerées à café, tous les quarts d'heure, jusqu'à production de vomissement. Tels sont les premiers secours à don- ner à un enfant gravement malade; on peut joindre à ces moyens actifs une i3oisson douce, telle qu'une infusion de Fleurs pectorales sucrée et chaude ; et l'on hâtera l'arrivée du médecin qui seul saura procéder à l'emploi de moyens plus directement appliqués sur le mal. Cuivre (Empoisonnement par les composés du), Carbonate de Cuivre ou Vert-de-gris; Acétate de Cuivre, Ferdet, U GUI — GDI ou Cristaux de Vénus; Sulfate de hi-Oxy- de de Cuivre ou Vitriol bleu, etc. Indépendamment des symptômes gé- néraux produits par les Poisons irritans (Voir ces mots), énumérons une saveur et des rapports Cuivreux, propres à dé- celer les composés du Cuivre , s'ils étaient avalés par mégarde ; 1** Pendant qu'on s'empresse d'ap- peler un médecin ou chirurgien , on peut faire boire de Y eau albumineuse (voir BOissoîfs albumineuses) par ver- rées , à des distances très rapprochées ; et , à son défaut, gorger le malade à' eau sucrée et tiède , s'il est possible , pour le faire vomir. cil— cil o5 2° Pendant ce temps, se procurer l'un des antidotes suivans, que leur innocuité permet d'administrer à forte dose : Proto-Sulfure de Fer Hydraté , Per-Sulfure de Fer Hydraté y sec et non arsenical, Poudre de Fer porphy risée , Limaille de Zinc, Fer réduit par V Hydrogène , A la dose de 3o grammes (i once) et plus , délayés dans un peu d'eau su- crée, pour former une bouillie liquide, qu'on donne par cuillerées à soupe , à de courts intervalles. 3° Accompagner l'administration de l'antidote , d'une boisson abondante 50 CYA — CYA cVeau, pour favoriser le vomissement. 4° Dans la même intention, on en- fonce, s'il se peut, l'extrémité des deux doigts^ index et médius , dans l'arrière- bouche ; ou bien on chatouille cette partie, avec la barbe d'une plume. 5" Si le Poison est avalé depuis long- temps, et si le malade a beaucoup vomi, on s'abstient de provoquer de nouveau le vomissement ; le lait coupé d'eau, une Décoction mucilagineuse ^ en boisson et en lavemens , conviennent alors. Voir POISONS IRRITANS. Cyanure d'iode (Empoisonnement par le). Voir poisons narcotico-acres. DAT — DEC 57 Datura-stramonium. ( Empoison- nement par le). Voir poisons i^arcotico- ACRES. Décoction mucilagineuse. Prenez racine de Guimauve mondée, ou bien graine de T^in 60 grammes (2 onces) , eau commune 4 litres ; après dix mi- nutes d'ébullition , faites un peu repo- ser hors du feu, puis passez le liquide à travers nne toile. 58 DEL — EAlî Belphîoe (Empoisonnement parla). Yoir poisows irritans. Digitale-pourprée et ses prépara- tions. (Empoisonnement par la). Voir POISOPfS NARCOTICO-ACRES. Eau Chlorurée (Préparation de 1'), Prenez : 3o grammes ( t once) , de Chlo- rure de Chaux, et i litre d'eau commune, versez sur le Chlorure une petite quan- EAU — EAU m tité d'eau pour l'amener à l'état pâteux; puis délayez-le dans la quantité d'eau indiquée. Tirez la liqueur à clair, et conservez-la dans des vases de verre ou de grès bien fermés. On peut encore employer avec avan- tage l'Eau Chlorurée préparée avec le Chlorure d'Oxyde de Sodium , en met- tant 5o grammes (i once 1/2, à-peu-près) de ce Chlorure dans un demi-litre d'eau. UEau Chlorurée^ utile , comme on le peut voir, dans les cas ^Asphyxie par Les gaz méphitiques^ est employée, avec le même succès, en lotions, comme préservatif de tous les genres d'infec- tion. m EAU — EAU Eau d3 Barèges factice. Il n'est pas sans exemple que des malades aient aAalé la solution qui leur était livrée pour être versée dans leur bain. Si ce cas se représentait, il faudrait avoir re- cours au traitement général indiqué contre les Poisons irritans. Eau-de-vie (Empoisonnement par 1'). Voir POISONS IRRITANS. Eau-forte , Acide Nitrique , Acide Azotique ( Empoisonnement par V). Si- gnes particuliers, indépendamment des signes généraux : l'intérieur delà bouche et de l'arrière-bouche , ainsi que la sur- face de la langue, sont d'un blanc mat; EAU — EAU 6! la membrane muqueuse est épaissie et comme brûlée ; la langue est quelque- fois d'une couleur orangée; les dents sont vacillantes, et leur couronne pré- sente une teinte jaune prononcée. Voir ACIDE CONCENTRÉ, et POISONS IRRITANS. Eau de Javelle^ Chlorure de Potasse ou de Soude (Empoisonnement par F). Donner à boire abondamment une Dé- coction jnucilagineuse , ou bien adminis- trer la Boisson alhumineuse ; voir ces mots ; voir aussi poisons irritans. Eau Régale , Acide Nitro-Hydro- Chlorique (Empoisonnement par). Voir ACIDE CONCENTRÉ. m ELA — EME Elaterium (Empoisonnement par 1'). Voir POISONS IRRITAIS. Ellébore (Empoisonnement par F). Voir POISONS NARCOTICO-ACRES. Emétine (Empoisonnement par 1'). Voir ÉMETIQUE. Emétique , Tartre émétique , Tartre stibié, Tartj'ate de Potasse et cC Antimoine (Empoisonnement par 1'). Si le poison n'a pas été expulsé par l'effet même de la contraction qu'il provoque , on ad- ministrera une décoction de Quinquinay 3o grammes pour 6oo grammes d'eau ( I dans 1 1 onces) ; le Quinquina jaune est EMP — MT 65 préféré ; la décoction de Noix de Galle (3 ou 4 concassées pour i/a litre d'eau) serait encore bonne ; enfin on pourrait provisoirement administrer une forte in- fusion de Thé; les Thés verts, Hrscvin su^ périeuj\ et Perlé, sont les qualités les plus recommandées. Voir poisons irritans. Empoisonnement. Voir poison ; poisons initans ; poisons narcotiques ; poisons narcotico-acres , Entorse. V Entorse est une lésion que des mouvemens faux ou forcés occa- sionnent dans les ligamens et les autres parties molles qui entourent les articu- lations. Quand la lésion consiste en une U ENT — Ei\T distension médiocre, on lui donne vul- gairement le nom de Foulure : c'est im premier degré de l'Entorse. Les pre- miers secours seront administrés ainsi qu'il suit : i" A moins que la personne qui éprouve l'accident ne soit une femme à son époque menstruelle , la partie lésée sera plongée dans l'eau fraîche , durant ime heure au moins. ql"" On enveloppera cette partie de compresses trempées dans de l'eau vi- naigrée froide (3 cuillerées à soupe de vinaigre de table pour demi-litre d'eau), ou mieux encore dans Y Eau Végéto-mi- nérale, d'après le Codex, avec addition EPI — ETA 65 de îo grammes ou une cuillerée à bou« che ai EaU'de-vie Camphrée. 3" On placera le membre de manière qu'il soit maintenu horizontalement , et dans un état d'immobilité aussi complet que possible. L'homme de l'art jugera s'il convient que d'autres moyens soient employés. Epingle. Voir corps étrais^gers , ar rêtés dans le gosier. Esprit de vin (Empoisonnement par l'). Voir POISOHS NARCOTICO-ACRES. Etain (Empoisonnement par les sels d'). L'antidote spéciale est le lait. Voir POrSOlS^S IRRITANS. 66 ETH — FAU Ether acétique^ hydrochlorique, nitri- que, sul/un'que, etc. (Empoisonnement par F). POISONS narcotico-acres. Euphorbe (Empoisonnement par ]'). Voir POISOIN'S IRRITAIS. Evanouissement. Voir syncope. Fausse Angusture ( Empoisonne- ment par la). Voir poisons narcotico- ACRES. FER — FOU 67 Fer (Empoisonnement par les pré- parations de). Voir POISONS irritans. Fève St-îgnace (Empoisonnement par la). Voir poisons narcotico-acres. Foie de soufre (Empoisonnement par le). Yoir POISONS ireitans. Fosses d'aisance (Asphyxie par les émanations des). Voir gaz méphitiques. Foudre ( Asphyxie par la ). Lors- qu'une personne a été asphyxiée par la foudre , il faut : i"* La porter sur-le-champ au grand air, si elle n'y est pas déjà. m FOU — FRA a** La dépouiller promptement de ses vé terriens. 3** Faire des affusions d'eau froide, pendant un quart d'heure. 4" Pratiquer des frictions aux extré- nutés. 5" Chercher à rétabhr la respira- tion par des compressions intermit- tentes de la poitrine et du bas-ventre, comme il est dit pour les Asphyxiés par submersion. VoirsuBMERSioiN. 6" Si la vie se rétablit, traiter le ma- lade comme les autres asphyxiés rappe- lés à l'existence. Voir asphyxie. Foulure. Synonyme d'Entorse. Voir ET^TORSE. FRA — FRA 69 Fracture et Luxation. On nomme Fracture^ la solution de continuité d'un ou de plusieurs os ; Luxation ^ le chan- gement dans les rapports naturels des surfaces articulaires des os. Lorsqu'une cause violente a produit lui de ces accidens , ne vous préoccupez pas de discerner une fracture d'avec une luxation ; cette exploration plus ou moins difficile concerne le praticien exercé; mais donnez quelques soins, qui sont les mêmes pour les deux cas. Et d'abord ne vous alarmez pas outre mesure, comme il arrive d'ordinaire; nous voyons, en pareille circonstance, courir de toutes parts à la recherche 70 FRA — FRA dim homme de l'art ; et n'avoir point de cesse qu'on n'en ait amené un ou plusieurs. Sachez donc bien que ces accidens n'exigent pas de secours chirur- gicaux aussi prompts qu'on se l'imagine généralement ; et que , dans les cas de fractures des membres surtout, on peut attendre, sans le moindre inconvénient, pendant plusieurs heures , l'arrivée du médecin - chirurgien de son choix ; à moins que la fracture ne soit compliquée d'une plaie et d'une perte de sang abon- dante. Il faut seulement : r Placer le ma- lade dans une position qui lui soit la moins incommode possible. FRA — FRA 71 2" Le déshabiller de manière à lui épargner le mouvement ou les secousses; s'aider, à cet effet , de ciseaux pour découdre ou couper les vètemens de la partie blessée. 3' La recouvrir de compresses im- bibées d'eau fraîche et mêlée, s'il se peut, de lo grammes ou une cuillerée à soupe à' Eau-de-vie Camphrée par demi litre ([ livre), 4" Si la lésion affecte un membre, le poser sur un ou deux oreillers, for- mant gouttière ou l'enveloppant tout- à-fait , et l'y contenir par le moyen d'at- taches , cordons , rubans ou autres. 72 FRO — FRO Froid (Asphyxie par le). i° Lorsque la mort apparente a été produite par le froid, il est de la plus haute importance de ne rétablir la chaleur que lentement et par degrés. Un asphyxié par le froid qu'on approcherait du feu, ou que, dès le commencement du secours , on ferait séjourner dans un lieu, même médio- crement échauffé, serait irrévocable- ment perdu. Il faut, en conséquence ,^^ ouvrir les portes et les fenêtres , afin que la température de la chambre où est déposé le malade , ne soit pas plus élevée que celle de l'air extérieur. a^ On portera l'asphyxié le plus promptement possible, de l'endroit où FRO — FRO 7o il a été trouvé, au lieu où il doit recevoir des secours. Pendant ce transport, on enveloppera le corps d'une couverture (ou bien, à défaut de couverture, on se servira de paille ou de foin), en lais- sant cependant la face libre. 3° On évitera de faire exécuter au corps , et surtout aux membres , des mouvemens brusques. 4'' On déshabillera l'Asphyxié, et l'on recouvrira toxit son corps, y compris les membres, de linges trempés dans de l'eau froide , rendue plus froide encore, en y ajoutant des glaçons concassés. Il est préférable , toutes les fois que cela est possible , de se procurer une 74 FBO — FRO baignoire et d'y mettre l'Asphyxié dans une assez grande quantité d'eau froide, pour que son corps, jusqu'au cou, et les membres principalement en soient cou- verts. On aura soin , durant ces opéra- tions, d^enlever les glaçons qui pour- raient se former à la surface du corps. 5° Lorsque le corps commence à se dégeler, et que les membres ont perdu leur raideur, et offrent de la souplesse, on fait exercer à la poitrine, ainsi qu^au ventre, quelques mouvemens (comme pour les asphyxiés par submersion) ^ afin de provoquer la respiration. 6° En même temps on pratique des friidtions sur le corps, soit avec de la FRO — FRO 75 ïieige,si l'on peut s'en procurer, soit avec des linges trempés dans de l'eau froide. 7° Dans ces circonstances, si la rai- deur a cessé, et si l'on a pu mettre le malade dans un bain , l'on augmen- tera la température de 3 ou 4 degrés, de dix minutes en dix minutes, et on la portera, peu-à-peu, jusqu'à 35 degrés du thermomètre centigrade (28 degrés du thermomètre selon Réaumur) . Si l'on ne peut pas disposer d'une baignoire, il faut se servir de linges, progressivement plus chauffés, dont on enveloppe le corps, ou bien avec les- quels on le frotte , avec ménagement , mais avec persévérance. 4. 76 FRO — FRO 8" Lorsque le corps commence k de- venir chaud, ou lorsque des signes de vie s'y manifestent, on l'essuie avec soin; et, avant qu'il n'ait entièrement recouvré sa chaleur naturelle , on le place dans un Ht. 9" Quand le malade commence à pou- voir avaler , on kii fait prendre ime tasse d'eau froide à laquelle on a ajouté une cuillerée à café d'Fau de Mélisse spiritueuse. \çf Si le malade continuait à avoir de la propension à l'engourdissement , on lui ferait boire un peu d'eau vinai- grée (une demi-cuillerée à soupe de vi- naigre pour un demi-verre d'eau;, et FRO — FRO 77 si cet assoupissement était profond , on administrerait des lavemens irritans, soit avec de Teaii et du sel de cuisine (une cuillerée de sel dans 1/2 litre d'eau), soit avec de l'eau de savon (i5 grammes ou ij'i once de savon pour 1/2 litre). Il est utile de faire observer, d'après l'instruction officielle, que de toutes les asphyxies , l'asphyxie par le froid offre le plus de chances de succès, même après douze ou quinze heures de mort apparente. On comprend quelle partie des se- cours précédens serait applicable aux cas des congélations partielles. 78 GAR — GAZ GaroUf Daphne mesereum^ cortex^ Gnidu, saint'hois (Empoisonnement par le). Voir poisons irritais. Gaz méphitiques (Asphyxiés par les). On comprend sous la dénomina^ tion générale di Asphyxiés par les gaz. iné ptiques , les asphyxies produites par la vapeur du charbon, par les éma- nations des fours à chaux ; des fosses d'aisances ; des puits; des puisards ; des GAZ — GAZ 79 citernes ; des égouts ; des cuves à vin , bière, cidre, vinaigre; des cuves renfer- mant de la drêche ; en un mot , par les gaz impropres à la respiration. Toutes peuvent être traitées par les moyens qui suivent : 1° Il faudra sortir promptement l'As- phyxié du lieu méphitisé, et l'exposer au grand air. 1" On le déshabillera, avec le plus de promptitude possible ; mais si l'As- phyxie a eu lieu dans une fosse d'ai- sances, on arrosera préalablement k corps de l'Asphyxié avec de VEau Chlo- rurée, et on le déshabillera immédiate- ment, afin d'éviter le danger auquel on 80 GAZ - GAZ s'exposerait en approchant trop près de son corps. 3** On place le malade assis dans un fauteuil ou sur une chaise ; on le maintient dans cette position ; un aide, placé derrière, kii soutient la tête. On lui jette avec force de l'eau froide, par potée , sur le corps et principalement au visage : cette opération doit être con- tinuée long-temps , surtout dans les cas d'Asphyxie par la vapeur du charbon , ou des cuves en fermentation ; en un mot , dans le cas d'Asphyxie par le gaz Acide Carbonique. 4** De temps à autre, on s'arrête pour tâcher de provoquer la respira- GAZ — GAZ 81 tion ; à cet effet on comprime, à plu- sieurs reprises, la poitrine de tous côtés, en même temps que le ventre , par clés pressions de bas en haut. 5° Si l'Asphyxié commence à donner quelques signes de vie , il ne faut pas discontinuer les affusions d'eau froide ; seulement il faut avoir grande attention, dès qu'il fait quelques efforts pour res- pirer, à lui jeter de Teau , de manière qu elle ne puisse entrer dans la bouche. 6° Si le nialade paraît disposé à vo- mir, il faut lui chatouiller l'arrière-bou- che avec la barbe d'une plume. 7° Dès qu'il peut avaler, il faut lui faire boire de l'eau vinaigrée ( environ 8^ GAZ — GAZ une moyenne cuillerée à soupe de vi- migre par verrée). 8° Lorsque la vie sera rétablie, il faudra , après avoir bien essuyé le ma- lade, le coucher dans un lit bassiné, et donner un lavement avec de l'eau dé- gourdie, dans laquelle on aura fait fondre du savon ( la grosseur d'une îioix), ou encore à laquelle on aura pjonté , pour chaque lavement, deux cuillerées à soupe de vinaigre. C'est au médecin de juger s'il y a lieu de donner un vomitif; c'est à lui seul aussi de choisir les moyens de traitement h employer, après que l'Asphyxié est re- venu à la vie. GOia— HAU 83 Qomjaie''Gutte,Gutta Cauibogiœ^Em- poisonTiementparla).V.POiso]N^s IRRITAIS. Gratîole, Gratiola officinalis (Empoi- sonnement par la). Voir POISONS IRRITANS. Guêpe - frelon , Vespa ; Fucus et Crahro (Piqûre de la). Voir abeille. Haut-mal^ Mal-Caduc^ Epilepsie, Le malade jette un cri , tombe soudain HAU — HAU comme frappé d'insensibilité aux agens extérieurs; il ne voit plus , ne sent plus, n'entend plus ; les veines du cou se gon- flent; la face se tuméfie, et devient ronge, violette ; la bouche se garnit d'écume ; tous les muscles sont en état de convul- sion et de raideur, plus marquée d'un côté du corps que de l'autre; les mou- vemenssont peu étendus; les mâchoires, ordinairement rapprochées, se meuvent violemment, et les membres se contour- nent parfois d'une manière extraordi- naire. Ces symptômes suffisent ici pour indiquer la nature du mal. L'attaque d'Epilepsie est suivie d'un état somno- lent de courte durée. HEM — HER 85 Il faut se borner à laisser au malade toute la liberté possible ; à le placer de sorte qu'il ne se puisse blesser dange- reusement; à desserrer les vétemens qui pourraient gêner le cou, la poitrine ou les membres. Rien autre chose à faire sans l'avis du médecin. HématéiKèse. Voir vo3nssEi\iErxT de SANG. Hémoptysie. V. crachement de sang. Hernie ou Descente, Communément on applique ces dénominations au dé- placement d' une partie des intestins, qui, échappée de la cavité abdominale (le m HER— eER ventre ) , vient former une tumeur plus ou moins saillante à l'extérieur. Elle pa- raît, le plus souvent, à la suite d'un effort violent. Sa réduction, ordinairement fa- cile, se maintient à l'aide d'un bandage. Il arrive que des personnes atteintes de Hernie et portant un bandage , com- mettent l'imprudence de l'ôter ; il s'en- suit le passage d'une partie des intestins par l'anneau , siège de la Hernie , leur descente plus ou moins bas , et parfois un étranglement qui fait obstacle à leur rentrée dans le bas-ventre. En ce cas^ en même temps qu'on fait appeler un méde- cin-chirurgien , il faut sans retard cou- cher le malade sur le dos, la poitrine sou* Hll-HUï 87 levée , les cuisses fléchies sur le bas- ven- tre, de manière à procurer aux parois de celui-ci le plus grand reiâchement possible. Sur la Hernie on applique des compresses trempées dans l'eau froide et souvent renouvelées ; puis enfin , on peut essayer, par une pression douce, à la base et dans la circonférence de la tu- meur, de la faire rentrer dans F abdomen. Hoiie de Vitriol ^ Acide Sulfurique (Empoisonnement par 1'). Un signe par- ticulier de l'empoisonnement par cet Acide , lorsqu'il est concentré , est de déterminer, au pourtour de la bouche, aux lèvres et même aux mains, des lOD — ÏOD taches grisâtres ou noires. Voir poisons ÎRRITAKS et ACIDE CONCENTRÉ. Iode et ses préparations (Empoison- îiement par F). Les symptômes sont ceux que présentent en général l'empoison- nement par les Poisons irritans ( voir POISONS irritans). L'on provoquera d'abord le vomissement par la boisson d'eau W.kàç'. , donnée en abondance. En second lieu, l'on administrera, en bois- IRÏ — lYR 89 son et en lavement, de leau dans la- quelle on aura fait bouillir de TAmidon^ (une cuillerée à soupe , à-peu-près , ou lo grammes par litre d'eau) ; puis enfin le médecin qu'on a fait appeler combat- tra les symptômes de Gastro-Entérite. Iridinm (Empoisonnement par les sels d'). Yoir poisons irritap^s. ïvraîe , Lolium ( Empoisonnement par r ). Voir poisons narcotico- acres. Ivresse. Faire respirer de l'Ammo- niaque , par intervalle et avec précau- tion; administrer 4 à 5 gouttes du même liquide dans un demi-verre d'eau su- JAL — JOU crée , bien remué. Renouveler la dose au bout de quinze minutes , s'il est né- cessaire. Jalap , Convolvulus Jalapa , et ses préparations (Empoisonnement par le). Voir POISONS IRRITAIS. Joubarbe des toits ^ Sempervivum tectorum (Empoisonnement par la). Vo^ir POISONS IRRITANS. JUS — LAU 9! Jusquiame, Hyosciamus (Empoison- nement par la). Voir poisons narco- TICO-ACRES. Laitue vîreuse^ Lactuca virosa (Em- poisonnement par la). Voir poisons nar- COTICO-ACRES. Laurier cerise, Prunus Lauro- Cera- sus (Empoisonnement par le). Voir poi- sons narcotiques. m LAU— lAN Laurier rose , Nerium Oleander (Empoisonnement par le). Voir poisons lïARCOTICO- ACRES. 'lA\hscï^%'Q^Prot-Oxjde de Plomb fon- du^ Oxjde de Plomb demi vitreux ( Em- poisonnement par la). Voir plomb. Luxation. Voir fracture. Mal-Caduc. Voir Haut-Mal. Mancenillier Hippomane (Empoi MEC — MIN 95 sonnemeiitpar le suc du). Toir poisons JRRITANS. Bléconine (Empoisonnement parla). Voir OPIUM. Mercure (Empoisonnement par les préparations Mercurieiles). Yoir sublimé CORROSIF. Meurtrissures. Voir plaies. Mine de Plomb, dans son acception vuli^^aire et défectueuse. Voir arseiîîic. Miises (Asphyxie par les émanatioDS des). Voir gaz méphitiques. ^ MOL — lOR Molybdène (Empoisonnement par les Sels). Voir poisons irritans. Morphine (Empoisonnement par les sels de). Voir opium. Mort (Constatation de la). Plusieurs maladies pouvant simuler la mort, tou- tes les familles ont le plus grand intérêt, le cas échéant, à reconnaître, avec cer- titude , si la mort est réelle ; afin que , dans le cas contraire , un malade soit secouru, et non pas exposé à être inhu- mé vivant , comme il n'y en a eu mal- heureusement que trop d'exemples. Il importe donc à tout le monde de sa- lOR — MOR 95 voir que l'aspect cadavéreux de la face, la pâleur de la peau ou sa lividité, l'af- faissement des yeux ou leur obscurcis- sement, l'absence de la circulation et de la respiration , le refroidissement du corps , sont des signes incertains de la mort. Il existe trois signes certains de la mort : 1° La raideur cada^^érique ; son siège est dans les muscles ; elle se ma- nifeste peu de temps après le décès, chez les individus qui succombent épuisés, à la suite d'une longue maladie; elle est plus lente à se manifester après une mort prompte. Sa durée est d'autant plus 96 MOU — MOU longue qu'elle est survenue plus tard; elle persiste plus à l'air frais et sec qu'à l'air chaud et humide; sa durée moyenne est de -26 à 36 heures. La raideur cada\>érique est vaincue facilement par un effort, et ne reparaît plus ; en quoi elle diffère de celle qui est l'effet d'un état convulsif. On la dis- tingue également de la raideur produite par la congélation; celie-ci résulte de l'accumulation de petits glaçons qui se forment dans les articulations, et se reconnaît au bruit qu'ils produisent quand on fléchit un membre di^ cadavre. 2° Le second signe est X anéantis- sement de la contractilité musculaire. MOR — MOR 97 Si Ton met un muscle à nu, à l'aide d'une petite incision pratiquée sur une partie du membre où cette blessure ne puisse avoir aucune suite fâcheuse , et si l'on pique alors le muscle avec l'ex- trémité d'un instrument aigu, l'absence de toute contraction dans le muscle, indique une mort certaine; dans le cas contraire , il n'y a pas certitude de la mort. 3° Le troisième signe de la mort est \3i putréfaction commencée. Elle se re- connaît à une coloration verdâtrc ou brunâtre, débutant par le cou, la tête ou le ventre, et accompagnée d'une odeur putride particulière. Il est donc m HOU — MOU de la plus haute importance qu'en tout pays, comme il l'est à Paris, le décès soit (CX)nstaté par les soins d'un homme de l'art. Tant que l'un des trois signes qui précèdent n'a pas été reconnu , on peut dire que le décès n'est pas constaté. moules marines (Empoisonnement par les). Il est certainement aussi dif- ficile de déterminer à quel genre d'em- poisonnement il convient d'assimiler les accidçns produits par les Moules, que de déterminer la véritable cause de ç€!S accidens. Par l'effet, soit d'une altération mor- MOr — MOU 99 bide que ces mollusques subissent , soit des substances suspectes dont elles se trouvent quelquefois nourries, soit enfin d'ime prédisposition de l'estomac, elles produisent chez certains individus des symptômes tout-à-fait particuliers, d'une intensité prononcée , susceptibles même d'amener une issue fatale, et pourtant Bon moins susceptibles parfois de se calmer et se dissiper, avec une surpre- nante promptitude et par les moyens les plus simples. Les symptômes suivans caractérisent r empoisonnement par les Moules ; étouf- fement violent et croissant; face rouge €t tuméfiée; éruption de vésicules, sem- 100 MOU — MOU blables à celles que produit la piqûre des Orties ; d'autres lois, plaques blan- châtres, volumineuses et saillantes, cou- vrant toute la surface du corps ; sou- vent enchifrènement subit et intense et éternuemens fréquens; angoisse et in- quiétudes générales; douleurs à l'épi- gastre ; certaines fois, expectoration avec excrétion abondante des narines, et, en apparence , tous les symptômes d'un violent rhume qui marcherait avec ra- pidité ; larmoiement pénible ; peu de transpiration ; frissons irréguliers , etc. Quant aux premiers secours ; j° Si l'indisposition survenait à Ja suite d'un repas copieux , et qu'il y eût MOU— MOU ÎOÎ indigestion, il serait bon de commencer par provoquer le vomissement au moyen deTémétique, Tartre stihié^ à la dose de •1 G centigrammes (2 grains), dissous dans un verre d'eau, à donner en trois fois , à vingt minutes de distance. :»'* Mais, en des cas ordinaires, on a vu des symptômes prononcés céder cP abord à quelques petites tasses d'eau sucrée. 3° \]Éther sulfurique est le remède souverain contre l'indisposition pro- duite par les Moules; on en peut admi- nistrer une petite cuillerée à café par quart de verre d'eau sucrée , répété à vingt minutes de distance ; on se trouve 102 lOU— -101 bien aussi de le respirer. A défaut d'É- ther-^ Oïl a recours* aux spiritueux^ Y Eau de Mélisse^ ÏEau de Cologney etc. 4" Après la cessation des symptômes, quelques tasses d'infusion de Feuilles d'Oranger, préparées comme du thé et sucrées, feront cesser la fatigue et l'agi- tation . Moocbes (Mort aux), dénominati®» vulgaire (Empoisonnement par la). Voir ARSENIC, Mouron des Champs ( Empoison- nement par le ). Voir poisons nargo- MR - NAR Î05 Narcéine (Empoisorïïïemeiit parla). Voir OPIU3I. Narcisse des Prés (Empoisonne- ment par le). Voir poiS€>ws ieritajts. Narcotine ( Empoisonnement par la). Voir opiUM. 104 NIC — NOY Nickel (Empoisonnement par les sels de). Voir poisons irritans. Nitrate d'Argent (Empoisonnement par le). Voir pierre infernale. Nitrate de Potasse ^ Nitre, Azotate de Potasse (Empoisonnement par le). Voir le traitement pour les poisons ir- RITANS. Nitre^ idem. Noix Vomique ( Empoisonnement par la). Voir poisons narcotico-acres. Noyés. Voir submersion. (EN — OPI 105 Œnanthe (Empoisonnement par F). Voir POISONS NARCOTICO-ACRES. Opium et ses préparations (Empoi- sonnement par F). Quoique la marche de l'empoisonnement par Y Opium ne soit pas des plus rapides , son terme fatal n'en serait pas moins certain , si l'on n'avait pas recours à un traitement approprié, et qui n'est pas sans diffi- 5.. 100 OPl — ÔPI ctilté , vu l'état de stupéfaction de l' esto- mac. !** On se hâtera d'aller chercher le médecin -chirurgien; seul il peut^ après avoir en partie neutralisé le poison , procéder à l'extraction du liquide con- tenu dans l'estomac, en usant d'un pro- cédé mécanique expéditif ( la Sonde Œsophagienne adaptée à une seringue) ^ et pratiquer des saignées , selon que l'état pléthorique du malade lui sem- blera le requérir. 2° En attendant le docteur, on se bornera , dans les premiers momens , à se procurer et disposer à l'avance, les choses dont on Mt communément usage, 0PΗ opi im en circonstance pareille : ce sera mettre à profit un temps précieux. Ainsi , quand il n'y a pas de doute sur l'empoisoianement par l'Opium, il faut préparer une décoction de Noix de Galles. A cet effet, prenez i5 grammes (1/2 once) de ISoix de Galles; concassez- la; faites-la bouillir dans environ un litre d'eau commune, pendant un quart d'heure ; laissez le liquide un peu repo- ser, et passez-le à traverâiui^ littgè*.- Si pourtant le médecin tardait bea:it- coup à venir, il serait urgent de tentef l'évacuation du poison, par les moyens indiqués à l'article Poisons Narcotiques. Voir ces mots. 108 OR — OXY Or ( Empoisonnement par une pré- paration d'). Voir POISONS irritais. Orpiment , Sulfure cV Arsenic jaune (Empoisonnement par 1'). Voir ar- SEjyic. Osmium (Empoisonnement par le per-oxyde d'). Voir poisons irritans. Oxyde blanc d'Arsenic. Acide- Arsénieux (Empoisonnement par 1' ). Voir arsenic. PAL — PBO 109 i ? îïK Palladium (Empoisonnement par les sels de). Voir poisoin^s jhritans. Pendaison (Asphyxie par la). Voir STRAIN-GULA.T10rf. Phosphore (Empoisonnement par le). Le Phosphore doit être incontesta- blement rangé parmi les Poisons Irri^ tans (voir ces mots). Toutefois , si le fiO PII— PIE Phosphore venait d'être pris à l'état so- lide, l'indication étant d'abord de l'ex- pulser comme un corps étranger, il faudrait commencer par administrer lo à i5 centigrammes d'Emétique {Tartre stîbié) dissous dans un verre d'eau (laS grammes ) , en trois fois , et à quinze minutes d'intervalle; jusqu'à vomisse- ment. Pierre Infernale , Nitrate ou Azo- tate d'Argent (Empoisonnement par la). On peut 0'li>server, comme signe piarti- culier, qiie les lèvres sont tachées en pourpre , surtout lorsque ce seli a: été pris à l'état liquide. La membrane , qotii pi€i— Pie m tapisse rintérieur de la bouche, présente quelquefois aussi des parties brûlées d'un blanc grisâtre. L'antidote est l'eau salée (une cuillerée de sel de cuisine dissoute dans un verre d'eau) , administrée en boisson , peu de temps après l'ingestion du poison. Don- ner ensuite une décoction mucilagineuse (voir ces mots). Voir poisons irritaiss. Pignon d'Inde (Empoisonnement par le). Voir poisons irritans. Piqûre. Nous n'indiquons aucun se- cours d'urgence contre cet accident lé- gery la plupart du temps. Cependant si la piqûre atteint une partie très pourvue 112 PLA~PLA de nerfs, tel que le pied, cette blessure, quoique souvent peu graves en appa- rence, aux yeux des gens du monde, peut être suivie d'accidens formidables, et réclamer impérieusement les soins d'un médecin-chirurgien, pour prévenir des suites fâcheuses. Plaie. 1° Quelle que soit la cause de la solution de continuité des parties molles, il y a peu de soulagement à espérer d'une main inexpérimentée. Il faut attendre l'assistance du médecin- chirurgien qu'on doit envoyer chercher au plus tôt, et le plus promptement pos- sible. PLA — PLA 115 2° Il est cependant quelques soins provisoires à donner, il est même des plaies qui veulent être secourues sans retard ; ce sont celles qui sont accom- pagnées d'un écoulement de sang abon- dant. Cet accident porte le nom d'Hé- mdrrhagie. Le sang fourni par les artères sort rouge et par jet saccadé, il vient du cœur. Celui des veines sort noir, il vient des extrémités des vaisseaux, et généra- lement d'une partie du corps plus éloi- gnée du cœur que la plaie elle-même. 3° Si le sang s'écoule lentement et en petite quantité , on juge qu'il vient de vaisseaux d'un petit calibre ; une com- 114 PLA - PLA pression modérée , exercée sur la piaie elle-même , en réunissant ses lèvres , après qu'elles ont été nettoyées avec beaucoup de soin, suffit pour rarréter. Pour nettoyer convenablement les bords de la plaie, on a du se servir d'eau pure et d'une éponge très propre; disposer la blessure suivant une direc- tion inclinée , de manière qae l'écoute- ment de F eau en fasse sortir les suém stances qui la salissent , et qoîte cellesKîi ne soient pas au contraii^e entraînées» €^ retenues au iomà de la plaie. 4° Si Time artère est ouverte, ia com- pression a hesoin à'éi^e. fortjêt On pe^ l'exercer avee les doigts oui uïi^ eom- PLA — V^X 1Î5 presse épaisse, soutenue par un bandage convenablement serré. Lorsque F artère repose sur un os^, on peut exercer cette compression au niveau de la plaie. Dans le cas où le sang ne s'arrêterait pas , il faut chercher à comprimer au- dessus de la plaie et du côté du cœur, jusqu'à ce qu'on ait réussi , par une pression exacte et sufEsante , à arrêter l'Hémorrhagie; il faut, en outre, main- tenir cette compression ,, jusqu'à l'arri- vée du médecin. 5° Si le sang sort d'une grosse veine, une compression modérée sur la plaie du côté des petits vaisseaux qui four- 116 PLA — PLO nissent le sang à cette veine, une bonne position de la partie blessée, telle que la circulation y soit libre , suffisent pour ces cas ordinairement moins graves. Le repos le plus absolu est nécessaire à tous les blessés. Platine ( Empoisonnement par les préparations de). Voir poisons irritans. Plomb (Empoisonnement parles pré- parations du). Aussitôt que les peintres, les fabricans de couleurs, les ouvriers Cérusiers, et en général tous les ouvrière manipulant les préparations du Plomb ^ éprouveront les signes précurseurs qui suivent , ils devront s'empresser de con- PLO — PLO 117 suîter leur médecin. Ces signes, dits prodromes , constituent un état intermé- diaire à la santé et à la maladie ; le sujet n'est pas encore malade, mais il n'est plus bien portant. i** Coloration bleuâtre , d'un gris ardoisé , de la portion des gencives la plus voisine des dents; celles-ci d'un brun très foncé à leur base , tandis que leur sommet est d'un brun clair, tirant sur le jaune ou le vert. s"* Saveur sucrée, styptique, astrin- gente; ou, à-la-fois fétide et styptique, haleine également fétide. 3° La peau d'un jaune sale ou ter- reux; ou simplement d'un jaune pâle uà vm—fm légèrement cendré ; le blanc de Foeii y rurine, les matières fécales offrant aussi une couleur jaune. 4° Amaigrissement surtout à la face ; elle est sensiblement ridée. Provisoirement on ne peut que se bien trouver de prendre un bain de Barèges artificiel; mais il ne faut pas pour x3eda négliger de consulter. Usant aia&i de prudenca, on peut prévenir un mal cruel , la Colique de Plomb. I^ Colique de Plomb ^ dite des Pein- tres qxsl Saturnine^ véritable empoison- nement , a pour symptômes plus con- stans : douleur à l' ombilic; sensations violentes de tortillement diminuant par PLO — PLO 119 lapi^ssion; constipation opiniâtre; vo- missement de matières d'un vert de poireau , visqueuses , fétides, d'une sa- veur acre et métallique. Cette affection, à laquelle on applique assez générale- ment un traitement compliqué dit Trai- tementde la Charité, réclame nécessai- rement l'assistance d'un médecin. Gentil Y Empoisonnement résultant de prépai%itio?is de Plomb introduites dans le canal digestifs le premier se- cours est le Sulfate de Soude^ à dose de 3o grammes (i once) , en solution dans environ un verre d'eau ; on peut en renouveler la dose , après avoir effec- tué le vomissemejnt par une abondante 120 POÏ — POl boisson d'eau tiède. Voir poisons irri- TANS. Poison en général. — En cas d'em- poisonnement , faites avant tout appeler lui médecin - chirurgien ; car, s'il se peut qu'il soit présent dès le début du mal , il aura souvent occasion d'em- ployer , pour extraire de l'estomac le poison , des moyens prompts et surs, impraticables par des personnes étran- gères à l'art de guérir ; il lèvera des difficultés qu'une main habile seule peut surmonter. En allant chercher le médecin, n'o- mettez pas de le prévenir qu'il s'agit POI — POI \^\ d'un cas présumé d'empoisonnement , afin qu'il se munisse de suite des in- strumens qu'il penserait lui pouvoir être nécessaires. Pendant ce temps , les personnes à portée de secourir le malade, ont-elles reconnu par des renseignemens prompts et positifs, quelle espèce de poison il s'agit de combattre? Elles trouveront dans ce livre, à l'article de cette sub- stance vénéneuse, l'indication de l'anti-^ dote spécial, s'il existe. Malheureusement on n'a pas toujours des renseignemens aussi précis; et l'embarras est grand alors, même pour l'homme de l'art, d'avoir à démêler, d'après l'inspection 122 POI-POI des symptômes, la nature du poison, et même à reconnaître si l'on est en pré- sence d'un cas d'empoisonnement. Il est toujours indispensable d'éva- cuer le poison au plus vite ; mais il faut distinguer d'abord si c'est un Poison Irritant j ou bien si c'est un Poison Nar- ûotique ou Narcotico-âcre ; car, dans les deux cas , les moyens d'évacuation sont différens, comme on le va voir. Le traitement contre l'action du Poi- son Irritant n'admet pas que, dès le début, on provoque le vomissement par lès substances Émétiques ; elles se- raient dangereuses. Le Poison Narcotique ou le Poison P61 — POI 125 Narcoticoâcre , au contraire , exige que le vomissement soit provoqué y de prime abord, par Fingestion de médicamens qui sollicitent avec énergie la contrac- îilité musculaire de l'estomac. Poisons Irritans : Acide concentré, Alcalis caustiques ,, Anémone pulsatille , Antimoine (Prép. 4'), Argent (Prép. d') , Alun , Arsenic , BëH-yte et Sels , Bismuth (Prép. de ). Brione , Brome et Prép., Cantharides , Cérium(Selsde), CSiéUctoiae , 6. Chlorures , Chrome (Prép. de) Cobalt (Sels de). Coloquinte , Créosote , Crolon Tiglium , Cuivre (Prép. de), Delphine , Elatérium , Etain(Prép.d'), Euphorbe , Fer (Prép. de), Foie de Soufre , Garou , 124 POI — POI Comme Gutte, Gralîoky Iode etPrép. d' , Iridium ( Sels d' ) , Jalap (Résine de), Joubarbe des toits. Manganèse ( Sels de ), Mancenillier (Suc de), Mercure (Prép. de), Molybdène (Prép. de), Moules marines , Narcisse des prés. Nickel (Sels de), Nitre , Or ( Prép. d' ) , Osmium (Péronide d'). Palladium (Sels de)^. Phosphore , Pignon d'Inde ^ Platine (Sels de),. Plomb ( Prép. de ) , Renoncule , Ricin , Rhodium ( Sels de ) , Rhus Radicans , Rhus Toxicodendron „ Sabine , Sel Ammoniac , Staphysaigre , Strontiane (Sels de) y Urane (Selsd'), Zinc (Prép. de), etc. L'empoisonnement par les Poisons Irritans se reconnaît à un grand nombre de symptômes , parmi lesquels il suffit ici d'indiquer les suivans : ardeur et €onstriction à la bouche, à la langue, à POI — POI 125 l'œsophage, à Festomac et aux intestins; douleurs atroces dans toute l'étendue du canal digestif, principalement clans l'estomac et dans l'œsophage; hoquet, nausées fréquentes ; vomissemens très douloureux , opiniâtres , quelquefois sanguinolens, et qui font craindre la suffocation; déjections sanguinolentes avec ou sans ténesme; pouls petit, serré, fréquent, souvent imperceptible; res- piration gênée, accélérée ; sueur froide ; décomposition subite des traits du vi- sage ; convulsions et contorsions hor- ribles. La matière du vomissement produit-elle un bouillonnement , dit effervescence , IM PÔl— Pôï quand elle est projetée smr le carreau ^ sur la pierre , le marbre ou les cendres ? Concluez de ce phénomène que F em- poisonnement a lieu par un Acide con- centré. Voir ACIDE CONCENTRÉ. La matière du \omissement, au con- traire, ne bouillonne-t-elle pas, comme il est dit ? Il est possible que le Poison Irritant soit un Alcali-caustique ; on en est si^ir, si la matière verdit le Sirop de Violettes. A défaut de Sirop de Violet- tes 9 versez du vin rouge dans un verre blanc ; ajoutez-y une portion de la ma- tière vomie ; si elle contient un Alcali* caustique , le vin passe à une couleur vert-brun ; vous faites disparaître cette POI — POI 127 nuance foncée, en ajoutant du vinaigre. Voir ALCALI-CAUSTIQUE. Parmi les Poisons Irritans , on distin- gue , aux caractères suivans , l'action des Poisons dits Métalliques ; la saveur est acre , métallique , plus ou moins analogue à celle de l'encre; le malade se plaint d'un resserrement à la gorge; la matière vomie ne fait pas efferves- cence sur le carreau, et ne verdit pas le Sirop de Violettes. Dans tous les cas d'empoisonnement par les Irritans j hâtez- vous, i°, pour fa- voriser le vomissement, de gorger d'eau tiède le malade ; à défaut de celle-ci , donnez de l'eau ordinaire. 128 POI — POÏ 2° Le plus tôt possible, administrez le contre-poison spécial , s'il existe. 3" Après l'expulsion du poison contenu dans l'estomac, donnez en boisson une Décoction mucilagineuse . Yoir décoctioin" MUCILAGINEUSE. 4** Appliquez sur le ventre des linges trempés dans le même liquide tiède , et toujours entretenu en cet état. 5" Si le malade supporte impatiem- ment le poids de ces linges, mettez -le dans un bain tiède... Mais, avant cela, sans doute, le médecin sera venu. Poisons narcotiques ! Acide-Cyanhydrique , Amandes amères , POI — POI 129 Cyanures , Laurier cerise . Jusquiame , Opium , Laitue vireuse , Solanum, etc. Parmi les symptômes généraux que produisent les Poisons Narcotiques , les principaux sont les suivans : stupeur, engourdissement, pesanteur de tête; envie de vomir, légère d'abord, puis insurmontable; sorte d'ivresse; regard hébété ; délire furieux ou gai , quel- quefois douleurs dans les entrailles; convulsions légères ou fortes , dans la partie droite ou la partie gauche du corps; paralysie des jambes, pouls gé- néralement plein. A l'inverse du traitement provisoire ^ 150 POI — PO! contre T empoisonnement par les Poi- sons Irritans , le traitement contre les Narcotiques , de même que celui contre les Narcotico - acres , réclame T emploi des Émétiques, et il proscrit , du moins à son début , l'emploi des boissons abondantes qui , prises avant l'évacua- tion de la substance toxique, la dissou- draient et faciliteraient son absorption. D'un autre côté, l'action stupéfiante, ou narcotique , exercée par ces poisons sur l'estomac , oppose un obstacle au vomissement; elle oblige à faire usage de forts Émétiques. En de pareils cas, j»I. Orfila préconise l'emploi d'un ap- pareil aspiratoire ( la canule œsopha- POΗ POÎ 13! gienne adaptée à une seringue), mis en jeu par un opérateur exercé. L'office du médecin - chirurgien , en outre, est indispensable pour combattre la congestion du cerveau, par la sai- gnée à la jugulaire, faite en temps op- portun, selon l'intensité du mal, et selon la constitution plus ou moins forte et pléthorique du malade. Mais enfin , si cette assistance devait être long-temps attendue , voici ce qu'il faut faire ou disposer à l'avance : I'' Provoquer l'expulsion du poison par le vomissement , en faisant avaler rÉmétique, Tartre stibié ^ à la dose de 20 à 3o centigrammes (5 à 6 grains); 132 POI — POI ou bien, en cas d'insuffisance, le feZ/^^é* de Zinc^ à la dose de 70 à 90 centigram- mes (i 5 à 18 grains) ; ou bien, en dernier lieu , le Sulfate de Cuwre^ à la dose de i5 à 20 centigrammes (3 ou 4 grains). i"" Eviter de faire dissoudre ces sub- stances Émétiques dans une trop grande quantité d'eau*, c'est-à-dire ne pas dé- passer la mesure d'un verre d'eau de moyenne capacité, celle de 100 grammes environ. 3" Favoriser, en outre , le vomisse- ment , en chatouillant la luette avec la barbe d'une plume ; ou bien en plon- geant l'extrémité des deux doigts, index et médius, dans l'arrière-bouche. POI — POI \Zù 4** Après l'expulsion du poison, faites boire de l'eau acidulée avec du Vinaigre ou du suc de Citron , ou des Sirops de Vinaigre ou de Limons, alternativement avec une infusion forte et chaude de café ; ces boissons seront données par petites demi-tasses , de dix en dix minutes , à-peu -pi es. Poisons Narcotico-âcres : Aconit , Colchique , Alcool , Coque du Levant , Aristoloche , Curare , ^thusa , Cyanure d'Iode , Belladone , Datura , Camphre , Digitale , Cévadille , Ellébore noir , Champignons ven. Ether, Ciguë , Fausse Âugusture , 134 POI— POl Fève saint Ignace , Seigle ergoté , Ivraie, Tanguin de Madaga- Laurier rose , scar , Mouron des champs , Tiecunas , Œnanthe , Upas Anthiar , Rue , Upas Thieuté , Scille, Varaire,etc. Parmi les symptômes produits par les poisons NarcoticO'âcres , on remarque les suivans : agitation, cris aigus, mou- vemens convulsifs des muscles de la face, des mâchoires et des membres; dou- leurs plus ou moins aiguës à l'estomac et dans les diverses parties de l'abdo- men ; souvent nausées , vomissemens opiniâtres et déjections alvines. Comme dans les empoisonnemens par les Nar- coliques^ le pouls est souvent fort et POI — POI 155 plein, mais il est parfois petit, lent y irréguîier. D'autres symptômes très va- riables sont communs aux effets des Narcotiques et aux Narcotico-âcres; il ne serait pas utile de les énumérer ici. Le traitement provisoire sera le même que celui de l'empoisonnement par les Narcotiques , sauf que , le vomissement n'éprouvant pas le même obstacle, il suffira de i o à i 5 centigrammes ( 2 à 3 grains) d'Emétique Tartre stibiéj aux- quels on fera bien d'ajouter i gramme (18 grains) d'Ipécacuanha en poudre; le tout délayé dans une petite quantité d'eau , 100 grammes au plus pour une verrée ordinaire. 156 PUI — PlIÏ S'il y a déjà quelque temps que le poison a été avalé, et qu'il soit permis (le soupçonner qu'il est passé clans les intestins, on fera prendre, avec les lo à i5 centigrammes (2 à 3 grains) d'É- niétique , Tartre stïhié , 3o grammes ( f once) ou même un peu plus, de Sulfate de Soude {Sel de Glauber) ; on administrera du même sel, et à la même dose, en lavemens. Puisards (Asphyxie par les émana- tions des). Voir gaz méphitiques. Puits (Asphyxie par les émanations des). Voir càz méphitiques. RAG — RIC 157 Rage (Préservatif contre la). Voir CHIENS ENRAGÉS. Réalgar ou Réalgal ^ Sulfure d Ar- senic rouge (Empoisonnement par le). Voir ARSENIC et poisons irritans. Renoncule j Ranunculus (Empoison- nement par la). Voir poisons irritans. Ricin ou Palma-Ghristi , Ricinus im RHO — RUE communis (Empoisonnement par le). Voir POlSOTfS JRRITAWS. Bhodium ( Empoisonnement par les préparations du). Voir poisons irri- TANS. Blms Radicans (Empoisonnement par le). Voir poisons irritans. Ehus Toxîcodendron (Empoison- nement parle). Voir poisons rRRiTAWS. Mue , Ruta grcweolens ( Empoison- nement par la). Voir poisons narcotico- ACRES. SAB — Sill 1^9 Sditoïne , Juniperus S ah ina (Empoison- nement par la ). Voir poisons irritans. Sangsue , Hirudo officinalis , famille des Hirudinées ou Sanguisugaires. Les Sangsues qu'on doit préférer sont celles d'une taille moyenne^ d'environ 8 centi- mètres ou 3 pouces, qui offrent le plus de vivacité, s'attachent plus facilement à la main qui les saisit. Les Sangsues très 140 SAN — SA?f grosses et qui se meuvent lentement sont , au contraire , peu disposées à mordre. Avant de les appliquer, il convient généralement de les laisser hors de l'eau pendant 4 à 5 heures en hiver, et pen- dant 2 ou 3 en été ; et de les frotter xlans un linge bien sec. En même temps, on prépare la place sur laquelle on veut qu'elles mordent , c'est-à-dire qu'on la nettoie en la la- vant, la rasant au besoin , et la mouil- lant ensuite avec un liquide doux, du lait frais, de l'eau sucrée, du jaune d'œuf, ou mieux encore avec du sang tiré de quelque animal. SAN — SAN Uï Ordinairement, avant de les appliquer à l'anus , on administre un lavement. Le plus communément, on pose les Sangsues, une à une, en les saisissant par la queue, qui est leur grosse extré- mité, entre le pouce et l'index; d'autres fois on les place dans un verre à patte qui les empêche de s'éloigner du lieu où l'on se propose de les appliquer. Après que les Sangsues ont mordu, on les doit laisser tranquilles. Lorsqu'elles sont gorgées de sang^, c'est-à-dire après un laps de temps qui varie de demi-heure à une heure , elles se détachent d'elles-mêmes, et tombent d'ordinaire sans mouvement. U2 SAK — SAN Si elles continuent à sucer au-delà de cette durée , ou restent adhérentes à la peau^ on les fait tomber en leur pinçant la queue, ou bien en les saupoudrant d'une légèî^ pincée de sel marin ou de tabac en poudre. Les enfans et les femmes exigent des précautions particulières, en ce qui con- cerne Tapplication des Sangsues. Les petits enfans surtout, ayant le système des petits vaisseaux sanguins très développé , sont exposés à une perle de sang facile, et qu'ils supportent mal , si elle est abondante. Il convient (donc de leur appliquer les Sangsues en petit nombre , 3 ou 4 seulement. Sil'o® SAN — SAN 145 s'aperçoit que le malade pâlit, on fait d'abord tomber les Sangsues par les moyens indiqués ci-dessus ; puis on ar- rête l'écoulement du sang, en recou- vrant chaque plaie triangulaire d'un petit morceau ^Agaric de Chêne pré- paré ou Amadou , sur lequel on ap- puie^ quelques instans , avec le bout du doigt; on applique ensuite des petites compresses et un bandage. Si ce moyen ne suffit pas pour arrêter l'Hémorrhagie (ce dont on ne tarde pas à s'apercevoir) , il faut , soit couvrir les petites plaies d'un tampon de charpie, imbibé d'un liquide spiritueux, et roulé dans une poudre de Colophane ou de lu SAN — SAN Sangdragon; soit toucher chacune d'elles avec uii morceau de Pierre Infernale. Dans le cas, au contraire, où l'on doit entretenir l'écoulement du sang, après la chute des Sangsues, on étuve les plaies qu'elles ont produites, avec une éponge fine imbibée d'eau tiède, ou bien on Jes recouvre d'un Cataplasme émoïlient. Voir ce mot. L'application des Sangsues est une opération si simple, qu'en général il n'y a aucun inconvénient à ce qu'elle soit faite par des personnes étrangères à la médecine, néanmoins les observations qui précèdent font assez voir que cette application exige, chez les jeune s enfans, SCI — SCO 14^ en particulier une certaine surveillance, car une perte de sang un peu trop abondante peut leur être beaucoup plus nuisible qu'elle ne le serait à des adultes. Cette circonstance, ainsi que la difficulté qu'on éprouve assez sou« vent à arrêter le sang chez les jeunes sujets , doivent engager à ne leur appli- quer des Sangsues qu'avec l'aide, ou au moins avec la surveillance d'un homme de l'art. ScillC; Scilla (Empoisonnement par la). Voir poisons warcotico-acres. Scorpion (Piqûre du). Toucher la 7 im SEi— sm plaie avec de l'Alcali volatil Fluor; en prendre i5 à 20 gouttes à rintérieur, dams un verre d'eau sucrée. Seigle ergoté ( Empoisonnement par le). Voir poisoixs narcotico- acres. Sel d'Oseille, Sur-proto-Oxalate de Potassium (Empoisonnement par le). Yoir POISONS irritais. Sel Ammoniac , Hjdro - Chlorate d Ammoniaque (Empoisonnement par le). Voir poisons irritans. Sinapisme. Voir cataplasme de MOUTARDE. SOL — STR U7 Solanine (Empoisonnement par la). Voir POISONS NARCOTIQUES. Soleil (Asphyxie par le). Voir cha- leur. Soude (Empoisonnement par la). Voir ALCALI-CAUSTIQUE. Staphysaigre ^ Delphinium Staphi- sagria (Empoisonnement par la). Voir POISONS IRRITANS. Strangulation (Asphyxie par la). I ° Détacher, ou bien, pour aller plus vite, couper le lien qui entoure le cou , et , s'il y a suspension (pendaison), des- cendre le corps, en le soutenant de ma- 148 STR — STR lûère qu'il n'éprouve aucune secousse , tout cela sans délai , et sans attendre C arrivée de V officier public. — Défaire toute pièce de vêtement qui pourrait gêner la circulation. 2** Placer le corps, toujours sans lui faire éprouver de secousses, selon que les circonstances le permettront, sur un lit, sur un matelas ou sur de la paille, etc., de manière cependant qu'il y soit commodément, et que la tête, ainsi que la poitrine , soient plus élevées que le reste du corps. 3° Si le corps est dans une chambre, veiller à ce qu'elle ne soit ni trop chaude, ni trop froide, et à ce qu'elle soit aérée» STR — STR i49 4** Appeler au plus tôt un homme de l'art, parce que la question de savoir s'il faut ou s'il ne faut pas faire une saignée , reposant en grande partie sur des connaissances anatomiques relatives à la direction de la corde , il n'y a que le médecin qui puisse bien apprécier les circonstances que présente cette direc- tion. 5" Si, après l'enlèvement du lien, les veines du cou sont gonflées ; si la face est rouge , tirant sur le violet ; si l'em- preinte produite par le lien est noirâtre, et si l'homme de l'art tarde d'arriver, on peut mettre derrière les oreilles, ainsi qu'à chaque tempe , 6 à 8 Sangsues. 150 STR — STR 6" Si la suspension ou la strangula- tion a eu lieu depuis peu de minutes, il suffit quelquefois , pour rappeler à la vie, de faire des affusions d'eau froide sur la face ; d'appliquer, sur le front et sur la tête, des linges trempés dans l'eau froide ; de faire en même temps , des frictions aux extrémités inférieures. 7° Dans tous les cas, il faut, dès le commencement, exercer sur la poitrine et le bas-ventre , des compressions in- termittentes, comme pour les noyés , afin de provoquer la respiration. 8"* On ne négligera pas , non plus , de frictionner l'Asphyxié avec des fla- nelles , des brosses, surtout à la plante STR — STR m des pieds et dans le creux des mains. 9*^ Des lavemens ne peuvent être utiles que lorsque le malade a com- mencé à donner des signes non équi- voques de vie. io° Dès qu'il peut avaler, on lui fait prendre, par petites quantités , de F eau tiède additionnée d'un peu à' Eau de Mé- lisse spùitueuse, de vin ou d'eau-de-vie. 11^ Si, après l'avoir complètement rappelé à la vie, il éprouve des étour- dissemens , de la stupeur, les applica- tions d'eau froide , sur la tète , sont utiles. î 2^ £n général, l'Asphyxié par stran- gulation doit être traité, après le réta- 152 STR — SUB blissement de la vie, avec les mêmes précautions que les autres Asphyxiés. Strychnine (Empoisonnement par la). Voir poisons narcotico-acres. Sublimé Corrosif^ Deuto-Chlorure de Mercure, et par \q,s préparations Mer^ curielles (Empoisonnement par le) . Aux caractères de l'empoisonnement par les irritans y ajoutez que la solution d'un sel mercuriel n'a pu être avalée, sans révéler sa présence par une saveur styptique et métallique , à un degré in- supportable. I** Il faut, tandis qu'on fait appeler SUB — SUB 155 un médecin ou chirurgien , faire pren- dre au malade, soit une boisson Alhu- mineuse , soit une boisson Mucilagineuse (voir ces mots) ; l'une ou l'autre mar- quant une température de 20 à 2 5 de- grés au thermomètre centigrade (16 à 20 degrés Réaumur). 1" Continuer l'usage de la boisson , après le vomissement. S*" En même temps, on tâchera de se procurer du Proto-Sulfure de Fer, con- servé dans l'eau distillée et bouillie. L'innocuité de cette substance permet de l'administrer à forte dose : 3o gram- mes (i once), et au-delà, délayée dans un peu d'eau sucrée , pour former une ÏU SIB — SUB bouillie liquide^, qu'on donne à distance d'un quart d'heure; ou même à une distance plus rapprochée, si l'on obtient des vomissemens au moyen de la bois- son tiède. Yoir poisoin^s irritâtes. Submersion (Asphyxie par). SLègles à suivre pour ceux qui repèchent un AToyé. i** Dès qu'un Noyé est retiré de l'eau, s'il est privé de mouvement et de sentiment, il faut le tourner de côté, et de préférence sur le côté droit. — Incli- ner légèrement la tête en avant , en la soutenant par le front; écarter douce- ment les mâchoires, et feciliter ainsi la SIB — SUB ioo sortie de l'eau qui pourrait s'être intro- duite parla bouche et par les narines. On peut même, après le repêchage du Noyé , pour mieux faire sortir Teau , placer la tête un peu plus bas que le corps; mais il ne faut pas la laisser plus de quelques secondes dans cette position . 2° Pendant cette opération qui ne devra pas être prolongée au-delà d'une minute , comprimer doucement et par intervalles le bas-ventre de bas en haut, et se conduiïe de la même manière pour chaque côté de la poitrine , afin de faire exercer à ces parties, les mou- veraens qu'elles exécutent lorsqu'on respire. i56 SUB — SUB 3"* Si le Noyé est assez près d'un dépôt de secours publics, pour qu'il y puisse être transporté en moins de cinq à six minutes , soit par eau , soit par terre , il faut , dans la première supposition , le coucher en bateau, de manière que la poitrine et la tête soient plus élevées que les jambes ; dans le second cas, on le placera sur le brancard^ de manière qu'il y soit presque assis ; et on le transportera le plus promptement possible , mais en évitant les secousses , jusqu'au dépôt de secours. 4" Si le Noyé se trouve éloigné du dépôt de secours à une distance de plus de cinq à six minutes de transport, et SUB — SUB 157 si la température est au-dessous de zéro (s'il gèle), il convient d'ôter les vêtemens du Noyé , en s'aidant de ciseaux , afin de procéder plus vite; d'essuyer le corps et de l'envelopper dans une ou plusieurs couvertures de laine ; ou bien encore, à défaut de couvertures, de l'en- tourer de foin, en laissant toujours la tête libre, et de le porter ainsi au lieu où l'on devra continuer les secours. Soins à donner au Noyé , lorsqu'il est arrivé au dépôt de secours. I" Dès l'arrivée du Noyé, ou même avant, s'il se peut, on enverra chercher un médecin ou chirurgien. 158 SUB — SUB 1° Immédiatement après l'arrivée du Noyé, s'il est encore habillé, on lui ôtera ses vêtemens, et, pour aller plus vite, on les coupera avec des ciseaux. On essuiera son corps ; on lui mettra une chemise ou bien un peignoir, ainsi qu'un bon- net de laine; et on le posera doucement sur une paillasse ou sur un matelas, entre deux couvertures de laine, placés sur une table. La tête et la poitrine devront être plus élevées que les jambes. 3° On couchera le corps, une ou deux fois , sur le côté droit ; on fera légère- ment pencher k tête, en la soutenant par le front, pour faire rendre l'eau. Cette opération ne devra durer qu'une demi- SUB — SUB 159 minute chaque fois. Il est inutile de la répéter, s'il ne sort pas d'eau ou de mu- cosités^ (des glaires, de l'écume). 4° On imitera les mouvemens que font la poitrine et le ventre lorsqu'on respire , en exerçant avec les mains sur ces parties , comme il est déjà dit plus haut, des compressions douces et lentes, et laissant un repos d'environ un quart de minute entre chaque opé- ration. On réitérera cette tentative de temps à autre, (de dix minutes en dix minutes, plus ou moins). 5" Tout en exerçant ces compres- sions , on s'occupera d'aspirer l'eau ^ l'écume ou les mucosités qui pour- 160 SUB - SUB raient obstruer les voies de la respira- tion. A cet effet, on prend la seringue à air (seringue d'étain, munie d'un ajutage en cuivre). On pousse le piston jusqu'à l'ajutage; on enduit cet ajutage de suif, ou mieux encore d'un mélange de mine de plomb et de graisse; on le place dans la douille en cuivre du tuyau flexible , on l'y fixe par une fermeture à baïonnette; on introduit ensuite la canule du tuyau flexible dans une des narines que l'on fait tenir complètement fermée par un aide, ainsi que l'autre narine, et la bouche dont on rapproche les lèvres; enfin on tire doucement et SUB — SUB 161 graduellement vers soi le piston de la pompe ou seringue. Si, par ce moyen , on avait aspiré beaucoup de mucosités, et s'il en sortait encore par la bouche ou par les narines, il serait utile de répéter l'opération. Quand il s'agit d'un enfant au-dessous de trois ans , on aspire , chaque fois , jusqu'au quart de la capacité de la se- ringue; pour un enfant plus âgé, jus- qu'à 1 2 ou 1 5 ans , on aspire jusqu'à la moitié; et, s'il s'agit d'un adulte, on peut aspirer jusqu'à la capacité entière de la seringue. 6" Aussitôt que la respiration terid à se rétablir, c'est-à-dire, dès qu'un s'a- 162 SUB-SUB perçoit que le Noyé avide d'air semble, pour ainsi dire, le Kapper, il faut cesser toute aspiration , ou l'emploi de tout autre moyen spécialement dirigé vers le rétablissement de ces fonctions pulmo- naires. 7° Si les mâchoires sont serrées l'une contre l'autre, surtout si les dents, étant au complet , laissent peu d'interstices entre elles, il convient d'écarter très légèrement les mâchoires , à l'aide du petit levier en huis. On maintient ensuite leur écartement, en plaçant entre elles un morceau de liège ou de bois tendre. Cttte opération a besoin d'être exécutée avec ménagrement et sans violence. SUE — SUB iU 8° Dès le commencement des opéra- tions qui viennent d'être décrites, c'est- à-dire, dès l'arrivée du Noyé, un des aides doit s'occuper de tout ce qui est nécessaire pour réchauffer le corps. 9" Pendant qu'on s'applique à réta- blir la respiration, l'aide remplit d'eau le caléf acteur, et verse dans la galerie inférieure l'Alcool nécessaire pour la porter à l'ébullition 5 une fois que cet Alcool est éteint, l'aide introduit l'eau chaude dans la bassinoire qu'on pro- mène ensuite par-dessus le peignoir de laine, sur la poitrine, le long de l'é- pine du dos et sur le bas-ventre , en s' arrêtant plus long- temps sur le creux 164 SUE — SLB de l'estomac et aux plis des aisselles. On frictionne les cuisses et les extrémi- tés inférieures avec des frottoirs de laine préalablement échauffés ; on frictionne aussi la plante des pieds et l'intérieur des mains, avec des brosses, sans cepen- dant trop appuyer, surtout au com- mencement de l'opération. fo'' Quels que soient les moyens employés pour réchauffer le corps d'un Noyé, il convient de se régler sur la tem- pérature extérieure. Tant qu'il ne gèle pas , on peut être moins circonspect. Cependant, il ne faut jamais chercher, particulièrement dès le début des se- cours, à exposer le corps du Noyé à une SUB — SUB Î65 chaleur supérieure à 35 degrés centi- grades (28 Réaumur). Le degré de cha- leur de la bassinoire est, il est vrai, plus élevé ; mais comme elle agit à travers une couverture ou une chemise de laine^ et ne reste pas long-temps appliquée sur la même place , son action se trouve suffisamment affaiblie. S'il gèle , au contraire, et si le Noyé^ après avoir été retiré de l'eau , est resté exposé à l'air froid , assez long-temps pour que des glaçons se soient formés sur son corps, il faut, dès qu'il ar- rive et même avant son arrivée, ouvrir les portes ainsi que les fenêtres , afin d'abaisser la température au degré de im SUB — SUB glace fondante (ce qu'on constate par le thermomètre) ; lui appliquer sur le corps des linges trempés dans de F eau à zéro d'abord , dont on élève peu-à-peu la température. Cette élévation peut être de deux degrés ^ toutes les deux minutes; et, lorsqu'on est arrivé à vingt degrés, on a recours aux frictions, ainsi qu'à la chaleur sèche. Il faut en même temps , refermer les portes et les fenêtres, pour élever la température du lieu où l'on donne des secours. Il ne faut cependant pas que la chaleur du local arrive plus haut que 17 degrés du thermomètre centigrade (i4 degrés du thermomètre de Réaumur). } SUB — SIB 167 II'' Tout en employant les moyens néeessaires pour réchauffer le Noyé et pour rétablir la respiration , on ]e fric- tioDHe, avec à^s frottoirs de laine chauds, sur les cuisses, sur les bras- et, de temps à autre, de chaque côté de l'épine du dosj on brosse doucement, mais long-temps, la plante des pieds ainsi que le creux des mains. On peut ayssi frot- ter, avec les frottoirs de laine , le creux d.€ l'estomac, les flancs, le ventre et les reins, dans les intervalles de temps où l'on n'y promènera pas la bassinoire. 12° Le malade doBue-t-il quelques signes de vie? il faut continiaer lies fric- tions et remploi de- la cbaljeur, en 168 SUB — SUB se gardant bien d'entreprendre rien qui puisse gêner, même légèrement , la res- piration. Si le Noyé fait des efforts pour respirer, il faut, pendant quelque temps, discontinuer toute manœuvre de na- ture à comprimer la poitrine ou le bas- ventre. i^ Si, pendant les efforts plus ou moins pénibles que fait le Noyé pour aspirer l'air, ou pour le faire sortir, on s'aperçoit qu'il a des envies de vomir, il faut provoquer le vomissement, en chatouillant le fond de la bouche, avec la barbe d'une plume. i4° Dans aucun cas, il ne faut intro- duire le moindre liquide dans la bouche SUB— SUB !69 d'im Noyé, à moins qu'il n'ait repris ses sens, et qu'il puisse facilement avaler. î5° Si le médecin n'est pas encore arrivé , on peut faire prendre au malade une cuillerée dH Eau- de-vie Camphrée ou à' Eau de Mélisse spiritueuse mêlée à une cuillerée d'eau, et le coucher dans un lit bassiné, ou du moins sur un brancard garni d'un matelas et d'une couverture, en ayant soin de lui tenir la tête élevée. 16'' Si le ventre est tendu, on donne un lavement d'eau tiède dans laquelle on a fait fondre une forte cuillerée à bouche de Sel. Mais il ne faut jamais employer ce moyen avant que la res- 170 SUB-SUB piration et la chaleur soient bien réta- blies. i 7° Dans le cas où, après une demi- heure de secours assidûment adminis- trés, le Noyé ne donnerait aucun signe de vie, si le médecin n'était pas en- core arrivé, on pourrait recourir à l'in- sufflation de fumée de Takac dsLU& le fondement. Voici la manière de la pratiquer : I^' appareil qui sert à cet usage se nomme appareil Fumigatoire^'^our. le mettre en jeu, on humecte du Tabac, à fumer ; on en charge le fourneau for- mant le corps de la machine fumig^??, toire, et on l'allume ayec ua. morceaifc. sm— suB m iAmadou ou avec un Charbon ardent ; on adapte le soufflet à la machine ; quand on voit la fumée sortir abon- damment du bec du chapiteau, on y adapte le tujaiu fumigatoire ^ au bout duquel on ajoute la canule qu'on in- troduit dans le fondement du Noyé. On fait mouvoir le soufflet ^ afin de pousser la fumée dans les intestins du Noyé. Si la canule se bouche en ren- contrant des matières dans le fonde- ment (ce qu'on reconnaît à la sortie de la fumée au travers des jointures de la machine, ou à la résistance àa soufflet),, oala nettoie àTadde de ï aiguille à dà- gmger,, et l'on recommence., en. ayant 8. Î72 SUB — SUB le soin de ne pas introduire la canule aussi profondément. Chaque injection de fumée devra du- rer une à deux minutes au plus, et, dans aucun cas, elle ne devra être portée au point qu'on s'aperçoive que le ventre se ballonne (qu'il augmente de volume d'une manière sensible, qu'il se gonfle et se tende). Après chaque opération, qu'on pourra répéter plusieurs fois, de quart d'heure en quart d'heure , à plusieurs reprises on exercera de légères pressions sur le ventre, de haut en bas; et, avant de procéder à ime nouvelle fumigation, on introduira dans le fondement une canule SUB — SIB 173 fixée à une seringue ordinaire vide, dont on tirera le piston vers soi, de manière à retirer Tair que les intestins pourraient contenir en excès. 1 8° Quand le Noyé revient à la vie , il faut, si Ton ne peut pas faire autre- ment, le porter sur le brancard, à l'hô- pital le plus voisin; mais, lorsqu'on peut disposer d'un lit , on le bassine, et on y laisse reposer le malade , pendant une heure ou deux. S'il s'y endort d'un bon sommeil , on l'y laisse dormir. Au contraire, si sa face, de pâle qu'elle était, devient très colorée, pendant l'envie de dormir ; et si , après avoir réveillé le ma- lade, on le voit retomber dans un état de m4 i§iiB-siiB somnolence, on doit préparer des Cata- plasmes de Moutarde (voir cataplasmes DE moutarde), et les lui appliquer entre les épaules, ainsi qu'à l'intérieur des cuisses et aux mollets. On lui posera, en même temps, huit Sangsues derrière les oreilles. Voir sangsues. Composition de la boîte de secours aux XJoyés. lies Autorités Communales et les pro- priétaires riverains ont dû concevoir quelquefois l'idée de doter leur localité du bienfait d'une boite de secours aux Noyés; nous seconderons leurs inten- tions, en donnant les renseignemens suivans. StB-SIJB \76 La boite de secours revient à rxidmi- nistration Municipale du Départemenl de la Seine, au prix suivant, savoir : 1° Le coffre (chez M. Aublet , entre- preneur de serrurerie, rue de la Made- deleine, n° 8) 34 fr. i"" Les instrumens et objets accessoires (chez M. Samson, rue de l'École-de-Médecine , n° 3t)). ... * 90 65 3° Médicamens, environ. .16 » Total. . .i4o 65 Voici le détail des objets contenus dans la boîte de secours, suivant l'ordrCj^ de leur emploi ordinaire : 176 SUB — SUB I ° Une paire de ciseaux, de 1 6 cen- timètres de long, à pointes mousses. 2** Un peignoir de laine. 3° Un bonnet de laine. 4** Une seringue ou pompe à air, avec son tuyau élastique et sa canule à narine. 5" Une petite boîte contenant un mélange de graisse et de mine de plomb, pour graisser l'ajutage et la douille de la seringue à air. 6° Un levier de buis. 7*" Un caléfacteur de demi-litre à un litre. 8° Deux frottoirs de laine. Q" Deux brosses. SUB ~ SUB 177 lo** Une bassinoire à eau bouillante, II** Le corps de la machine fumiga- toire. 1^° Son soufflet. 1 3" Un tuyau et une canule tumiga- toire. i4" Une boîte contenant du Tabac à fumer. 1 5"* Une seringue à lavement avec ca- nule. 1 6** Une aiguille à dégorger la canule. 17** Des plumes pour chatouiller la gorge. 18" Une cuiller étamée. 19" Un gobelet d'étain. 20" Un biberon. 178 SIJB - S118 2 1*" Une bouteille contenant deFEau- de-vie Camphrée. 22° Un flacon contenant de l'Eau de Mélisse spiritueuse. 23° Un flacon renfermant un demi- litre d'Alcool. 24** Une petite boîte renfermant plu- sieurs paquets d'Emétique, chacun de lo centigrammes (2 grains). 2 5** Un flacon à l'émeri et à large ouverture contenant 5oo grammes (1 livre) de Chlorure de Chaux en poudre. 26° Un flacon de 200 grammes de Vinaigre. 27° 100 grammes de Sel Marin en trois paquets. SUL — StJL 179 'î^S" Des bandes à saigner ; des com- presses et de la charpie. 29° Un nouet de Soufre et de Cam- phre pour la conservation des objets de laine. So" Une palette. 3 1 ° Un briquet. Outre ces objets ^ on place un ïher- mamètre centigraîle, dans ie local où la boîte de secours est déposée. Sulfate de bi*- Oxyde de Cuivre (Empoisonnement par le) . Yoir ce fvre . Sulfite de 2>mc ( Ejupoisonnemen t par le). Voirroisojfs irrupans. 180 SUL - SYN Sulfure de Potasse ou de Soude (Empoisonnement par le). Voir poisons IRRITAiyS. Suspension (Asphyxie par la). Voir STRANGULATION. Syncope. La Syncope est un acci- dent plutôt qu'une maladie. Elle est caractérisée par la perte subite du sen- timent et du mouvement, et par la sus- pension momentanée plus ou moins complète de la circulation et de la res- piration. L'individu chez lequel la Syncope se manifeste est tout-à-coup affaibli ; il ne SYN — SYN 181 peut plus rester debout; il tombe et semble s'affaisser. La face devient pâle et froide; les yeux, quoique ouverts, ne distinguent plus; en même temps la respiration est ralentie ou suspendue; les battemens du cœur sont faibles et lents ; le pouls est insensible. Ces symptômes suffisent pour carac- tériser la Syncope^ et la faire distinguer de la perle de connaissance occasionnée par une congestion cérébrale; ce der- nier accident s'accompagne ordinaire- ment de la coloration de la face et des yeux, de la persistance des battemens du cœur et de la respiration. Pour remédier provisoirement à la ti2 STN-SIN Syncope^ il convient, avant tout, de placer le malade dans une position ho- Tizontàle, c'est-à-dire de le coucher, la tête aussi basse que le tronc ; de l'expo- ser à l'air frais. 'On emploie, en même temps, des excitans extérieurs, tels que l'eau froide qu'on lance à la face, avec force et en petite quantité ; des frictions sur la région duxœur et des 'tempes avec du Yinaigre, de ^Ëau de Mélisse spiri- tueuse ou de Y Eau de Cologne ; on fait respirer du Sel de Vinaigre ou de VEther. Lorsque la Syncope cesse, il faut se bien garder de rendre trop vite le ma- lade à la position verticale ; elle provo- querait le retour 3e l'accident. TAB — TIC im Tabac, Nicotiana j^mpoisoimement par le). Voir poisons naucotico-acres. Tanguin de Madagascar (Empoi- sonnement par le). Toir poisons nar- COTI(ÎO-ACRES. Ticunas (Empoisonnement par le), poison de la vallée de TAmazone. Voir POISONS NARCOTICO-ACRES. 184 UPA — IRA Upas Anthiar^ Anihiaris Toxicaria^ de Java (Empoisonnement par 1') . Voir POISONS WARCOTICO-ACRES. Upas TIeuté, de Java (Empoisonne- ment par 1'). Voir poisons narcotico- ACRFS. Urane (Empoisonnement par les sels dT. Voir POISONS IRRITANS. YÉR — VER 185 Vératrîne ( Empoisonnement par la). Voir poisons narcotico-acres. Verdet (Empoisonnement par le). Voir CUIVRE. Verre et Émail. L'ingestion du Verve ou de \ Émail en poudre dans l'estomac n'est pas un empoisonnement, à proprement parler; ces substances 186 VER -VER n'y peuvent exercer qu'une action mé- canique. Si le F'erre ou V Émail sont avalés en poudre grossière , et tels que les frag- mens soient plus ou moins anguleux , piquans ou tranchans , il faut : i" Faire prendre une nourriture pâ- teuse, féculente et abondante, telle que de la panade ou de la bouillie épaisse. 2° Si le médecin n'est pas arrivé , on peut administrer l'Émétique , Tartre stibié (5 centigrammes ou i grain), dis- sous dans un quart de verre d'eau ; et l'on favorise encore le vomissement en plongeant l'extrémité des deux doigts , index et médius, dans l'arrière-bouche. TER — YIN 187 3® Après le vomissement, on fait pren- dre uneboisson Mucilagineuse. Voir bois- son MUCILAGINEUSE. Si le Ferre on V Émail a été pris en poudre extrêmement fine, il agira, à-peii- près delà même manière que toute autre poudre insoluble et indigeste; et, dans ce cas, il pourra suffire d'administrer la boisson Mucilagineuse, Vert - de - Gris ( Empoisonnemen t par le). Voir cuivrée. Vinaigre (Empoisonnement par le). Voir POISONS IRRITANS et ACIDE CONCEN- TRÉ. 188 VIN — YIP Vin Frelaté ou Lithargyré ( Em- poisonnement par le). Voir plomb. Vipère ( Morsure de la). On peut cautériser , soit avec un fer rouge , comme il a été dit pour la morsure d'un chien enragé^ soit par F application d'un caustique; mais ces opérations , pour être faites d'une manière pro- pre à assurer la sécurité complète du blessé, réclament la main de l'homme de l'art, qu il faut aller trouver sans délai. Provisoirement, il convient de serrer le membre, en appliquant fortement une ligature circulaire (un mouchoir VIP — VÏP 189 ou une bande, si on en a une à sa dis- position ), au-dessus de la place mor- due. L'antipathie générale qu'inspirent les reptiles nous dispense de recomman- der la prudence à leur approche; ii y a plutôt lieu de chercher à prémunir le public contre la crainte illusoire et la perturbation , que souvent ont causées certains animaux inoffensifs, tels que les Couleuvres. La Vipère, le seul serpent à redouter dans nos climats, se distingue des Couleuvres dont la morsure est tout- à-fait sans danger, par des signes carac- téristiques de la tête. La tête de la Vipère a forme de coeur; 190 VIP — Yffi un peu tronquée, à cause du museau; elle est sensiblement plus large que le corps. A peu de distance du museau , est une petite ligne transversale noire ; derrière la tête sont deux lignes noires très écartées, divergentes; et,, derrière chaque œil^ une bande noire, large, se prolongeant au loin sur le& côtés du corps; les yeux, sont tçès vife, ont F iris rouge et la prunelle noire. La tête desr Couleuvres représente fréquemment une ellipse parfaite; mais, le plu& souvent,, im ovale dont la par- tie antérieure , tronquée aussi du côté du museau , est plus ou moins apla.- tie.. VIT — VOM ÎU Vitriol Bleu^ Sulfate de Cuivre (Em- poisonnement par le). Voir cuivre. VomissemBnt de Sai^ Hématé- mèse. Tandis qu'on envoie chercher le médecin, on peut appliquer sur le creux de l'estomac, des linges trempés dans Teau salée avec une poignée de sel de cuisine pour environ i litre d'eau. En outre, observez le même traitement pro- visoire que pour lie Crachement de sang (Voir ces mots). 192 zm— zm Zinc (Empoisonnement par les pré- parations de). Favoriser le vomissement par des boissons abondantes , et princi- palement par celle du Lait étendu d'eau. Voir POISONS IRRITANS. RECAPITULATION DES SllBSTMCES INDIQUÉES DASS CE DICTIOMIRE, POUH L ADMINISTRATION DES PREIIIERS SECOURS. Amadou , Amidon , Alcali volatil Fluor, ('arbonate de Potasse , Cendres , Cérat de Saturne , Citron, Craie , Ean , Eau Cliloruréc , — de Chaux , — de Cologne, — deSeltz, — de Mélisse spiri- tueuse , Eau- de- Vie, — Camphrée , — Végéto-Minérale , Éther Sulfurique , 194 RECAPITULATION. Farine de graine de Lin , — de graine de Moutarde, Fer en poudre porphyrisé, — réduitpar l'Hydrogène, Fleurs de Bourrache , — de Mauve , — Pectorales , OEufs, Per-Sulfure de Fer-Hy^ draté , Proto-Sulfure de Fer, Quinquina jaune con- cassé , Graine de Lin , Racine de Guimauve , Huile à manger, Huile de Ricin , Lait, — d'Amandes douces, Limonade , Magnésie calcinée Nitre , Noix de Galles, Savon , Sangsues , Sel Marin , — de Vinaigre , Sirop d'Éther, — de Gomme Arabique, — de Guimauve , — de Groseilles , — d'Ipécacuanha , — d'Orgeat, PREMERS SECOURS. 195 Sirop de Vinaigre , Tartre stibié, Sesqui - Oxyde de Fer- Thé vert, Hyswin supr., Hydraté , Sparadrap , Sucre , Sulfate de Cuivre, — de Magnésie, — de Potasse , — de Soude , — de Zinc, Tabac, — ou Perlé , Thériaque, Vin blanc, — rouge , — de Malaga , Vinaigre de table , — des 4 Voleurs, Zinc en limaille. Beaucoup de ces objets sont d'un usage domestique , et se trouvent, pour ainsi dire , dans toutes les maisons ; à l'égard des autres qui sont plus parti- culièrement officinaux, on a pu remar- quer, en parcourant ce livre , que plu- 196 RECAPITULATION. sieurs sont fréquemment laissés an choix, comme susceptibles d'être rem- placés les uns par les autres ; ce qui réduit à un petit nombre effectif les substances médicinales indispensables. Les personnes qui croiraient devoir s'en approvisionner à l'avance, parce qu'elles habitent loin de la ville, s'entendront, à cet égard, avec leur médecin. On sentira combien il est à désirer, pour des cas d'urgence surtout, que toutes ces choses soient de qualité bonne et certaine; car, il n'est pas d'objet, si minime en apparence , qui n'ait alors son importance réelle. Une solution de (romme Arabique, une simple infusion PREMIERS SECOURS. Î97 de Racine de Guimauve, par exemple, seraient préférables à du Sirop de Gom- me ou de Guimauve pris chez l'épicier ou le confiseur. En général, nous enten- dons que les préparations indiquées se- ront faites d'après la Pharmacopée Fran- caise. Qu'on se tienne en garde surtout contre la qualité très douteuse des Pou- dves ou Farines provenant du commerce en gros ; la Farine de graine de Lin, en partie épuisée , est faiblement émol- liente , quelquefois même, elle est telle- ment ancienne et rancie, qu'elle exerce une action irritante, absolument oppo- sée à celle qu'on se proposait; d'un 198 RÉCAPITULATION. autre côté, \a Farine de graine de Mou^ tarde^ lorsqu'elle est éventée , a beau- coup perdu de la propriété rubéfiante sur laquelle on doit pouvoir compter, au besoin, pour opérer une dérivation vive, prompte et puissante. On fera donc bien de ne se servir que de Farines de graine de Lin et de Moutarde^ préparées chez les Pharmaciens même. INSTRUCTION SUR LES CHAMPIGNONS IHSTROCTIOI CHAMPIGNONS. GENËBALIIES. Il nous a semblé qu'après avoir dit quels premiers remèdes sont applicables aux atteintes des Champignons vénéneux^ il serait à propos d'ajouter quelques pages concernant les moyens propres à prévenir de tels accidens; d'indiquer aux [)ersonnes qui recherchent les Champi- 202 CHAMPIGNONS. gnons comestibles ^ les endroits où elles les recueilleront avec sécurité, et ceux où elles ne trouveraient, au contraire, que des espèces dangereuses ou suspec- tes ; de leur faire connaître , non pas toutes les espèces de bons Champignons, mais le moyen de les distinguer des mauvais , dont la ressemblance avec les premiers disparaît heureusement devant une vérification facile de certains carac- tères des espèces, toujours correspon- dans au mode d'action particulier de la substance sur l'économie animale. Le Champignon^ comme le mot pa- raît l'indiquer, croît dans les champs, safis soins et sans culture. Ce corps sin- GENERALITES. 205 gulier que l'obscurité de ses moyens de reproduction, le mode non moins obscur de son développement , l'absence de feuilles et de racines apparentes, sa diversité de formes et de couleurs, la simplicité de sa texture, sa consistance tendre ou molle, spongieuse ou coriace, toutes ses propriétés physiques enfin , rendirent long-temps difficile à classer, est admis généralement dans le règne végétal, où cependant il n'occupe qu'un des derniers rangs parmi les corps or- ganisés. , Les Champignons , Fungi , forment une famille très nombreuse de plantes Cryptogames ^ dénomination dérivée de 104 CHAMPIGNONS. deux mots grecs qui signifient noces cachées. CHOIX ET PRÊPARITIOS. Les Champignons bons à manger croissent dans les bois découverts , sur leurs lisières, dans les friches gazonnéesj parmi les mousses , ou sur les pelouses sèches, exposées au soleil. Leur odeur est suave, elle est dési- gnée sous la dénomination particulière û' odeur de Champignon, Leur saveur est délicate et agréable. CHOIX. 205 La consistance de leur chair est plus ou moins ferme et cassante. Il les faut récolter jeunes , et avant qu'ils aient dépassé leur développement complet ; car les espèces les meilleures, si elles sont trop avancées, peuvent causer des indispositions. Souvent on use de la précaution de faire quelque temps macérer les Champignons dans de Feau vinaigrée, qu'on a soin de reje- ter ensuite. Les mauvais Champignons ou Chani- pignons vénéneux se reconnaissent aux conditions suivantes ; il suffit même de Tune d'elles pour justifier la défiance. On trouve les Champignons vénéneux 206 CHAMPIGNONS. dans les bois épais, couverts, frais et humides ; sur les vieux troncs et les souches pourries ; sur les corps orga- nisés en état de décomposition. Leur odeur est déplaisante ; plusieurs même exhalent une odeur infecte. Leur saveur est poivrée, acre à la langue ou amère. La chair en est généralement molle , ou bien elle se rompt à la manière du liège, et , pour cette raison est dite de consistance subéreuse; ou bien encore la chair en est coriace. Leur cassure est souvent laiteuse. Rien de plus incertain, de plus va- riable et obscur que la condition pre- CHOIX. 207 mièrequi développe le principe toxique des Champignons; l'expérience, trop souvent funeste , nous a enseigné que les genres , contenant les meilleures espèces, sont également les genres dans lesquels se trouvent les plus dan- gereuses; que l'âcreté du principe vé- néneux, dans les mêmes espèces, varie du plus au moins, d'après les circon- stances de climat, de sol, de saison, le degré de maturité, ou bien encore par l'effet de certaine fermentation après la cueillette, au point que des espèces ré- putées les plus vénéneuses ont beaucoup perdu de leur énergie , et que les plus saines produisent des accidens graves» 208 CHAMPIGNOKS. Tout le monde sait que les végétaux du Nord sont moins généreux en prin- cipes actifs, par conséquent en princi- pes caustiques ou acres que les végétaux correspondans , mûris par la tempéra- ture vivifiante des climats méridionaux; d'une autre part , on sait que les habi- tans barbares des régions septentrionales d'Europe et d'Asie, à mesure que la nature semble leur refuser l'aliment sa- pide, deviennent avides des plus fortes saveurs ; l'huile de Baleine , les graisses rances, les fruits sauvages sont les ali- mensdont ils s'accommodent le mieux; et Ton assure même qu'ils mangent avec délices de \ Amanite-faus se -Oronge^ la CHOIX. 209 plus mortelle peut-être des espèces de Champignons, sans qu'elle paraisse pro- duire sur eux d'autre effet qu'une tor- peur, sorte d'ivresse analogue à celle que produit l'usage abusif de l'Opium sur les Orientaux. En contraste avec ce fait curieux , nous serions à même de citer des exemples récens d'empoisonne- mens occasionnés par des Morilles, l'une des plus douces espèces de Champi- gnons; il est vrai que ces Morilles avaient été récoltées depuis plusieurs jours, et conservées dans un lieu très chaud. On n'a pas encore bien étudié la na- ture chimique du principe toxique des Champignons, mais on connaît sa solu- 210 CHAIPÏ&NONS. bilité dans les véhicules aqueux , spiri- tueux , éthérés, et surtout acides ou salés ; elle est mise à profit dans les pays du Nord où ces végétaux abondent , et sont une grande ressource alimentaire, pour les dépouiller de leur âcreté per- nicieuse. Au rapport des voyageurs , les Russes recueillent , à l'époque de la maturité , les variétés de \ Amanite-fausse-Oronge^ espèce des plus dangereuses, et les font d'abord bouillir dans une grande quan- tité d'eau, pendant plusieurs minutes; il les lavent ensuite dans de nouvelle eau chaude qu'ils rejettent également; puis les mettent macérer dans le vinaigre CHOIX. 211 ou dans l'eau salée de sel de cuisine 5 enfin ils les font sécher; ou bien encore, après la macération dans le vinaigre, au lieu de les faire sécher, ils les salent, et les conservent pour l'usage. Ces procédés transforment le Cham- pignon en une substance noire, aplatie, légère au goût, un peu mucilagineuse , assez agréable, et tout-à-fait innocente. On la fait cuire le plus souvent avec de l'huile , et on l'assaisonne. Ces documens ne pourraient-ils pas expliquer, jusqu'à certain point, l'asser- tion bien extraordinaire de personnes^ honorables d'ailleurs, et dont le nom même n'est pas sans autorité dans la '2VI CHAMPIGNONS. science, qui prétendent avoir mangé de toute espèce de Champignons tendres , sans jamais en être incommodées ? Le plus sûr de beaucoup est pourtant de ne pas s'y fier ! ORGANES DES CHAMPIGNONS. Avant de donner les caractères bota- niques de quelques espèces essentielles à connaître, nous devons, pour l'intel- ligence même des descriptions, dire de quelles parties ou organes les Champi- gnons peuvent se composer. Ces organes sont : ORGANES. 215 j*" \^e Chapeau, Chapiteau ^ Piléore ^ ou la Tête, partie plus ou moins orbica- laire ou hémisphérique , charnue , do- minant le Champignon, i'' La face inférieure du Chapeau or- dinairement concave est garnie, soit de Feuillets ou Lames placées de champ, et qui s'étendent du centre à la circonfé- ï^ence, soit de Tubes ou Pores dirigés verticalement. Les botanistes pensent que ces Z^/^ze^ ou ces Tubes, Replis saillans , simples Veines dans certains genres , sont for- més par une membrane qui porte les semences, et que, pour cette raison, ils ont appelée membrane séminifère. 214 CHAMPIGNONS. 3° La Tige^ dite plus ordinairement Pédicule j Pied, Stipe, sorte de queue ou pivot qui supporte le Chapeau ; quand le pédicule manque , l'espèce est dite sessile. 4° Le Champignon très jeune a la forme d'un œuf, tantôt nu ^ tantôt renfermé dans une poche dite la Bourse ou le Voha; c^XXç^ enveloppe s'ouvre et se déchire irrégulièrement, pour laisser sortir le Champignon, quand il prend de l'accroissement. 5° Dans un grand nombre d'espèces, le chapeau est entièrement recouvert, ou seulement sa face inférieure est re- couverte d'une membrane nommée Té- ORGANES. 215 gumeiit ou Foile ; dans le second cas , elle s'attache, d'une part, à toute la cir- conférence de cet organe , de l'autre au sommet du Pédicule. 6° Le Yoile, finissant par se déchirer, laisse autour du Pédicule un lambeau circulaire, nommé Collier, Collet ou Anneau. 7° 'Lqs organes reproducteurs de cette classe de végétaux sont encore peu con- nus ; ils se , présentent ordinairement sous forme de poussière fine , placée dans l'intérieur du Champignon , ou étendue sur les Lames ; les petits corps composant cette poussière sont nommés Sporules. 216 CHAMPIGNONS, Nous ne faisons que mentionner les Bacines, petites ûbr es blanchâtres, très déliées, et généralement à peine sensi- bles à l'œil. fiEMES DES CHAMPIGNONS. Parmi les Genres nombreux de Cham- pignons, les seuls qui renferment à-la- fois des espèces vraiment dangereuses et des espèces comestibles , sont les ^ga- lies, et surtout les Amanites, Les Espèces qui pourraient être nui- sibles dans les autres Genres , dont les GENRE AGARIC. 217 plus répandus trouveront ici place, se révèlent par des propriétés physiques, assez désagréables ou même repous- santes, pour qu'on ne soit pas tenté de les manger. GENRE AGARIC (Agaricus). Le Genre Agaric comprend toutes les Espèces de Champignons dont le Cha- peau est garni , à sa face inférieure , de Lames perpendiculaires et rayonnantes , simples et entières. Ce Genre ii2i point de Bourse, Les principales Espèces ^ Agarics^ont 218 CHAMPIGNONS. divisées, d'après M. le professeur Achille Richard, en quatre groupes ou sections. SECTION I. Espèces à Pédicule central et pourvu d^uu Collier ou Anneau. Espèce Agaric des champs, ou Cham- pignon Ordinaire , Champignon des Bruyères^ ou vulgairement Champi- gnon Boule- de-neige , cultivé, Saussiron de la Meuse {Agaricus Campestris, de Bulliard). Voir figure i, planche i. C^est la seule Espèce de Champi- gnons frais, sauf la Morille au Prin- temps, qu'on vende sur les marchés de Paris, parce qu'elle est cultivée, GEME AGARIC. 219 «t quelle pourvoit amplement aux besoins de la consommation. Cette circonstance favorable d'ailleurs à une culture assez importante, a l'avantage de rendre simple , facile et certaine l'inspection exercée sur cette sorte de denrée, dans l'intérêt de la santé des habitans. Et l'on conçoit que la sur- veillance eut été insuffisante et trop souvent illusoire, si elle eût embrassé la vente publique d'un grand nombre d'Espèces de Champignons recueillis de toutes mains dans la campagne. Pour l'immense consommation de la Capitale, on se procure artificiellement ce Champignon qu'on nomme encore 220 CHAMPIGNONS. Champignon de Couche, parce qu'an le fait venir sur des couches de fumier el de crottin de cheval , en y projetant ces filamens blancs et floconneux qu'on dé- signe sous le nom de Blanc de Champi- gnon^ et qui sont en effet le seul moyen de propagation de cette espèce (i). L'aspect général du Champignon de Couche est blanc , quelquefois légère- ment brunâtre. Voici ses autres carac- tères botaniques : (1) Consulter, pour la culture du Champignon, l'excellent article Couches à Champignons de la Mai- son rustique du xix® siècle , tome Horticulture, page 36 et suivantes ; on peut y consulter aussi l'articfe Champignons .. pour ce qui concerne la récolte. GENRE AGARIC. 221 Chapeau convexe, lisse, uni, large de 5 à 8 centimètres (a à 3 pouces). Lames y de couleur rosée ou vineuse un peu terne, et qui noircit quand le Champignon vieillit; inégales, étroites et distinctes du Pédicule. Pédicule à-peu-près cylindrique , non renflé , pourvu d'une Collerette plus ou moins complète ; plein, charnu ; haut de 3 à 5 centimètres (i à 2 pou- ces). Le Champignon Ordinaire est exempt de danger, pourvu qu'on le cueille avant son complet développement, c'est-à- dire, avant que son Chapeau ne se soit étalé , tandis que ses bords sont en w& Œkmmmm, quelque sorte repliés en dedans , et pourvu qu'il soit employé frais. On se doit méfier d'une Espèce d'un autre Genre que ce Champignon, et qui lui ressemble par le port et la forme ; c'est Y Amanite Vénéneuse de Persoon^ l'une des Espèces que BuUiard avait à tort rangé parmi les Agarics. Il est facile de la distinguer à son pédicule renflé à la base ou bulbeux; à sa saveur acre, et à son odeur forte et nauséabonde. Voir figure i , planche 2. Espèce Agaric élevé, vulgairement Boutaroty Cormelle, Coulemelle ^ Cou- leuvrée^ Couleuvrelle ^ Coulsé, Golmelle^ GENRE AGARIC. 225 Grisette^ Parasol^ Poturon^ Vertet^ etc. {Agaricus Procerus de Perso on , AgarU eus Colubrinus de Bulliard). Voir figure II, planche i. Ce Champignon croît en Automne; il s'élève quelquefois à la hauteur de 53 centimètres (i pied). Son aspect géné- ral a une teinte bistre étendue sur le blanc. Chapeau d'abord ovoïde , puis étalé , large de 27 à 33 centimètres (10 à 12 pouces) , convexe , couvert d'écaillés imbriquées. Lames blanches, inégales , peu nom- breuses , formant une sorte de bour- relet au sommet du Pédicule. 224 CHAMPIGNONS. Pédicule élevé de 3o à 33 centimètres (il à 12 pouces), reçu dans une dé- pression du Chapeau , bulbeux à sa base , un peu dur, coriace, et pour cette raison rejeté. Odeur et saveur agréables. Au lieu de ce champignon de bonne qualité, on a quelquefois récolté XAga^ rie Annulaire , Tête de Méduse de Pau- let {Agaricus Annularius de Bulliard). Pour éviter une erreur pareille, on se rappellera d'abord que \ Agaric Annu- laire ne croît pas aux lieux où nous avons dit se trouver les bons Champi- gnons ; ensuite, on peut le reconnaître à son Pédicule écailleux à la partie su- GENRE AGARIC. 225 périeure , laquelle est de plus garnie (Tun Collier entier et concave, c'est-à- dire redressé en forme de godet; gla- bre , ou garni de petites écailles. SECTION II. Xspèces à Pédicule central et dépourvues de Collier. Espèce Agaric Mousseron {^Agari- eus Mouceron de Bulliard). Voir figure I , planche 3, U Agaric Mousseron ressemble au Champignon de Couche par la taille et par sa couleur blanchâtre un peu fauve. Il est très charnu. Chapeau de 4 centimètres (i pouce 1/2) m$ CHAMPIGNONS. au plus de diamètre; très convexe, presque globuleux, luisant; circon- férence un peu sinueuse. Z«772ei' étroites, serrées, et entièrement blanches. Pédicule haut de 3 à 4 centimètres (i pouce à I pouce 1/2); l'absence de Collier distingue cette Espèce du Champignon Ordinaire, On peut tor- dre le Pédicule sans le rompre. Chair blanche, cassante et d'une sa- •veur agréable. On rencontre \ Agaric Mousseron du côté de Neuilly-sur-Marne ; mais il est commun surtout dans le Midi de la France ; il y est de qualité plus savou- GENRE AGARIC. 227 reuse, ainsi qu'un Agaric Muscat qui conserve son parfum , même après la dessiccation. Espèce Agaric faux Mousseron , vulgairement Mousseron d Automne , de Dieppe ou Godaille , Mousseron Pied-dw {^Agaiicus Pseudo^Mouceron , de Bulliard). Yoir figure ii, plan- che 3. Diffère légèrement de la précédente Espèce par sa couleur extérieure qui est jaune-roussâtre, et par son Chapeau un peu mamelonné au centre. Ne confondez pas les Espèces précé- dentes avec de petits Mousserons sus- 228 CHAMPIGNONS pects ; vous les reconnaîtrez à leur CAa- peau dont la face supérieure est humide, dont la substance est molle ; à leur Pé- dicule creux et cassant, et à leur saveur désagréable. SECTION III. Espèces à Pédicule central contenant un suC| et pour cette raison dites IiAGTAXfiES. Ces espèces sont en général suspectes; cependant quelques-unes peuvent être mangées sans inconvénient; il se fait une consommation assez grande de l'Es- pèce suivante, recueillie dans les forêts de Sapins , où elle croît abondamment et par touffes. GENRE AGARIC. 229 Espèce Agaric Délicieux ( Agaricus Deliciosus de Schœffer). Voir figure ii, planche 2. Chapeau orbiculaire , large de 5 à 7 centimètres (2 à a pouces i li) ; un peu concave en dessus ; d'abord jau- ne , marqué de zones plus foncées , il devient souvent fauve et même rou- ge âtre. Lames inégales, de couleur plus pâle. Pédicule J2aine épais, charnu, ferme et plein, de 5 à 8 centimètres (a à 3 pouces) de hauteur. Si Ton casse Y Agaric Délicieux , il en sort un suc jaune rougeâtre plus ou moins intense , et produisant une légère 250 CHAMPIGNONS. âcreté qui se dissipe par la cuisson. Ce Champignon conserve néanmoins une saveur poivrée. Malgré le surnom qui le recommande aux amateurs, nous conseillons de n'en user, comme d'aliment, qu'après l'avoir fait tremper quelque temps dans l'eau vinaigrée, qu'on doit ensuite rejeter. On distinguera ce Champignon de deux espèces dangereuses : Y Agaric Caustique et Y Agaric Meurtrier. Espèce Agaric Caustique {Agaricus Pjrogalus de Bulliard ). Voir figure i , planche 4- Chapeau atteignant un diamètre de 8 GEME AGARIC. 251 à 1 6 centimètres (3 à 6 pouces); d'a- bord convexe, puis presque plane , un peu déprimé au centre; tantôt rouge, et tantôt d'un jaune livide; souvent marqué de zones noirâ- tres. Lames nombi-euses, inégales, adhérentes au Pédicule; elles sont, ainsi que ce- lui-ci, de la même couleur que le Cha- peau. Pédicule haut de 2 à 4 centimèti^es (i pouce à I et 1/2), nu, plein, cylindri- que, épais de 3 millimètres environ (3 à 4 lignes). Suc laiteux, blanc , acre et caustique à sa maturité. 252 CHAMPIGNONS. Espèce Agaric Meurtrier; vulgai- rement Calalos des Bordelais, Morton^ Mouton^zoné , Raffoult , Rougeole à lait acre {^Agaricus Necator de Bulliard, A. Terminosus de Schœffer). Voir figure II, planche [\, Chapeau dont le diamètre ne dépasse pas lo centimètres (3 pouces 1/2); sa face supérieure , d'abord convexe , puis plane , puis concave dans le centre , est couverte de peluchures plus fon- cées, qui lui donnent un aspect velu; elles disparaissent avec l'âge. Cette face est souvent marquée de zones concentriques dont la nuance tannée va s' éteignant vers la circonférence; GENRE AGARIC. 255 les bords roulés en dessous, très velus et frangés , grandissent souvent plus d'un côté que de l'autre. Lames inégales, blanchâtres ou de cou- leur jaune pâle, en petit nombre, et formant un bourrelet , à leur inser- tion au Pédicule. Pédicule cylindrique, plein, nu, épais et haut de lo à 12 centimètres (3 à 4 pouces) au plus. La chair est ferme; un suc laiteux et blanc découle de sa brisure. Sa saveur est acre et caustique. Ce Champignon se rencontre com- munément, dans les bois, parmi les ga- zons, à la fin de l'Été et en Automne. 234 CHAMPIGNOSS. SECTION IV. Espèces à Pédicule latéral. Le Pédicule est conique , il s'insère latéralement à la circonférence du Cha- peau, Nous ne mentionnons le caractère distinctif des Espèces de cette section que pour signaler un groupe de Cham- pignons vénéneux. GEI^Ki: AMANITE (Amanita). Le genre Amanite offre les caractères suivans : Champignon sortant d'une GENRE AMAKÎTE. 255 Bourse ou Volva; Chapeau ^sivm en des- sous àe Lames rayonnantes et supportées par un Pédicule plus ou moins renflé à sa base, ou bulbeux. Ce genre qui renferme les Espèces les plus meurtrières, diffère donc du Genre précédent [Agaric^ surtout par l'exis- tence d'un Folva, Espèce ÀMAjjnTE-OnojN-GE-VRAiE , vul- gairement Cadran^ Dorade, Irandja, Jaune d'œuf^ Jazeran, Jaxeraud [Ama" nita Auraiitiaca de Persoon; Agaricus Aurantiacus de Bulliard). Voir plan- che 5, Cette bonne Espèce se présente d'à- 236 CHAMPIGNOIVS. bord sous la forme d'un œuf, parce que le Foli^a qui l'enveloppe est entièrement blanc. Puis celui-ci, venant à se sépa- rer, à la partie supérieure, en plusieurs lobes, le Chapeau et le Pédicule se déve- loppent rapidement. On les reconnaît aux caractères suivans : Chapeau convexe , d'une belle couleur rouge orangé ; strié, large de 1 2 à 1 5 centimètres (4^5 pouces)» Lames \di\xnes ^ inégales, épaisses. Pédicule jaune, cylindrique, plein, por- tant un Collier membraneux et ra- battu . Il est très important de ne pas con- fondre cette espèce avec la suivante, GENRE AMINITE. 237 qui lui ressemble beaucoup, et qui est fort dangereuse. Espèce Amakite-fausse-Oronge, vul- gairement Agaric aux Mousses {Ama-- nita Muscaria de Persoon , Agaricus Pseudo-Aurantiacus de Bulliard ). Voir planche 6. Cette Espèce vénéneuse présente les caractères suivans : Foli^a ne recouvrant pas complètement le Champignon. Chapeau marqué de plaques jaunâtres et irrégulières. Lames blanches. Pédicule blanc. 1^ CHAMPIGNONS. Dans la même Section se trouve en- core une espèce extrêmement dange- reuse; c'est la suivante. Espèce Amaiyite Vénéneuse {Amanita /^e/îe/zoi-a de Persoon) ; elle réunit plu- sieurs variétés, considérées à tort comme des espèces distinctes par divers auteurs, ^t faussement attribuées au genre Agaric. Le chapeau de X Amanite Vénéneuse est parsemé de plaques écailleuses. Les trois variétés suivantes se recon- naissent à la couleur que chacune des dénominations indique : i" variété. Amanite Bulbeuse blanche dit Oronge Ciguë blanche de Paulet GEIRE AMANITE. 259 (Agaricus Bulhosus Vernus de Bulliard), elle est blanche dans toutes ses parties. Voir figure i, planche 7. %"" variété. Amanite Suif urine ou Oi^onge Ciguë jaunâtre de Paulet {Ama- nita Citrina de Persoon). Chapeau^ ainsi que l'^/z/ze^i^, d'une cou- leur jaune Citron, marquée de taches ou verrues brunes. Pédicule long de 8 à 11 centimètres (3 à 4 pouces). 3* variété. Amanite Verdâtre^ Oronge Ciguë Verte de Paulet {Amanita Viridis de Persoon. Agaricus Bulhosus de Bul- liard ). Ce sont ces variétés dont nous avons 240 CHAMPIGNONS. dit qu'il fallait bien prendre garde de ne les pas confondre avec le Champi- gnon de Couche, ainsi que cela se trouve expliqué à l'occasion de ce Champi- gnon. Le Bulbe de Y Amanite Vénéneuse est un caractère constant et très dis- tinctif. En définitive , V Oronge Vraie diffère de la Fausse Oronge et des variétés vé- néneuses, 1° par le Volva qui enveloppe entièrement \ Oronge Vraie dans sa jeu- nesse ; 2° par la couleur orangée de son Chapeau, qui du reste n'est jamais ta- cheté de verrues blanches ni parsemé d'écaiiles ; 3<> par ses Lames qui ne sont jamais blanches; ces caractères sont GENRE BOLET. 241 trop saillans pour ne pas prévenir toute erreur. GENRE BOLET (Boletus ). On peut avancer d'une manière géné- rale, que toutes les Espèces de Bolets dont la substance est tendre et charnue peuvent être mangées sans inconvé- nient. Il n'y a d'Espèces vénéneuses que parmi celles dont la substance est co- riace et subéreuse. Ce Genre, d'après M. le professeur A. Richard, comprend tous les Cham- pignons charnus ou subéreux dont le %^ CHAMPIGNOIS. Chapeau est garni de Tubes ou de Pores très rapprochés à sa surface inférieure. Tous les Bolets peuvent être rangés en deux Groupes ou Sections, l'une com- prenant les Bolets à Pédicule central; l'autre, les Bolets sans Pédicule, SECTION I. Espèces Bolets à Pédicule central. Parmi une vingtaine d'Espèces ou Va- riétés, cette section n'en présente au- cune qui soit vraiment vénéneuse, mais plusieurs seraient désagréables à man- ger, soit parce qu'elles sont de consis- tance molle et spongieuse, soit à cause de ramertume de leur saveur , ainsi qu'elle se fait remarquer particulière- ment dans le Bolet Chicotin ( Boletus Felleus de Bulliard). Leur chair, quand on l'a coupée, se colore plus ou moins en rœe ou en rouge. Espèce Bolet comestible, vulgaire- ment comme Bolé , Bruguet^ Cèpe ou Ceps^ Giroule, Porchin- Potiron [Boletus Edulisàe Bulliard). L'usage en est beau- coup moins répandu dans le Nord que dans l'Ouest de la France, dans le Midi et en Italie. On le reconnaît aux carac- tères suivans : Voir figure i, planche 8 . Couleur teinte fauve ou jaune grisâtre. II. 244 CBAMPIGNONS. Chapeau convexe , hémisphérique , épais, charnu, large de 12 à i5 cen-^ timètres (4 à 5 pouces). Tubes d'abord blancs, prenant plus tard une teinte jaunâtre. Pédicule épais et charnu, renflé en Bulbe à sa base ; présentant des veines réti- culées , c'est-à-dire croisées en ré- seau; haut de II à i4 centimètres (4 à 5 pouces). La chair du Bolet Comestible est ten- dre, blanche , et ne change pas de cou- leur, après qu'on l'a rompu. Sa saveur est douce, agréable, et rap- pelle tout-à-fait celle du Champignon de Couche, GENRE BOLET. 245 Espèce Bolet Orangé, vulgairement Gyrole Rouge, Fonge Orange, Roussile; {Boletus Aurantiacus de Bulliard). Voir figure II, planche 8. Chapeau convexe, large, épais, d'un beau rouge orangé. Tubes blancs. Pédicule gros , renflé , hérissé de petites pointes rouges. La chair est blanche, légèrement rose, après la cassure. Cette Espèce ou Variété est assez bonne : il la faut manger jeune ; on la corrige d'ailleurs, en la faisant macérer dans de l'eau vinaigrée. On trouve assez fréquemment dans â46 CHAiPlGIÔIS. les diverses parties de la France , d'au- tres Espèces de Bolets qu'on mange , comme les d^ux précédentes. Nous ci- terons entre autres : i° le Bolet Bronzé^ Ceps Noir [Boletus Mreus de Bulliard), d'un brun noirâtre; a** le Bolet Blanc (Boletus Alhus du même), d'un blanc de lait ; 3° le Bolet Rude [Boletus Sçaber de Persoon ) . SECTION IL Espèces Solets sans Pédicule. Nous nous bornons à indiquer ce groupe qui présente seulement des Va- riétés plus ou moins dures ou subéreuses aEME lORILLE. i47 (c'est-à-dire de consistance analogue à celle du liège); nous Tnentionneroîîs toutefois le Bolet Ongulé , autrement Bolet de Chêne, dit Agaric des Chirur- giens^ des Pharmacies (Boletus Ungulatus Bulliard. Boletus IgmarïuSj Sowerb.) GEIÏKE mOHILLE (Morchella). Champignons charnus , sans Voha ^ dont le Chapeau plus ou moins globu- leux est recouvert supérieurement de larges alvéoles, ayant des bords mem- braneux et persistans. La description 248 CHAMPIGNONS. d'une seule Espèce fera connaître ce Genre déterminé par Dillenius. Espèce Morille ordinaire ou Com- mune {Morchella Esculenta dePersoon). Sa couleur est grisâtre. Chapeau le plus souvent elliptique, à-peu-près rabattu , adhérent complè- tement au Pédicule , couvert de cel- lules très creuses et fort irrégulières. Pédicule blanc, court, épais, lisse et fis- tuleux. Cette Espèce croît dans les terrains calcaires des bois , dans les endroits dé- couverts, et surtout aux places où l'on a brûlé du charbon. Elle se conserve pen- GENRE MORILLE. 249 dant long-temps, quand on Ta fait des- sécher; à cet effet, on traverse les Pédi- cules avec un fil, et Ton forme des cha- pelets qu'on suspend dans un lieu sec. D'autres Espèces ou Variétés diffèrent de celle-ci par le Chapeau plus ou moins allongé , et par la couleur d'un jaune fauve ou tirant sur le brun ; toutes sont bonnes à manger, et ne varient que par la saveur plus ou moins délicate. Une analogie trompeuse de forme pourrait , jusqu'à certain point , faire confondre ces plantes avec celles du Genre Phallus; c'est pour cela que nous allons donner une notion de ces der- nières. 1 1.. 2g0 CMAIPIGKONS, GElffRE PHAXLUS. La description de l'Espèce principale fera bien distinguer le Genre entier. Espèce Satyre {Phallus Impudicus). Voha prenant origine au plus bas du Pédicule. Il a primitivement l'aspect et la forme d'un œuf de Poule. De sa base part une Racine longue et pivotante. Le Volva est originairement rempli d'une matière gélatineuse, abondante et épaisse ; cette enveloppe membra- GEISRE PHALLUS. 251 n^use se divise en lanières , par suite de l'accroissement du Champignon qui s^allonge d'une manière rapide, et pour ainsi dire élastique. Chapeau tombant en forme de cloche du sommet perforé du Pédicule^ et entourant celui-ci sans y adhérer; extérieurement creusé de cellules po- lygones assez profondes , remplies d'une matière verte, d'abord so- lide, puis bientôt liquide, épaisse, gluante , dont l'odeur est infecte , cadavéreuse et se répand au loin. Cette matière ne parait être qu'une masse de très petites semences mêlées avec une substance gélatineuse. 252 CHAMPIGNONS. Pédicule long de ii à i3 centimètres ( 4 à 5 pouces ) , blanchâtre , formé d'un tissu réticulé, c'est-à-dire en réseau; fortement plissé avant son développement complet , puis se di- latant rapidement à cette époque ; cylindrique , renflé vers son milieu , fistuleux et creusé de cellules pro- fondes à sa surface. GEMRE CHANTERELLE ( Cantharellus ). Les caractères du Genre sont un Cha- peau membraneux ou charnu, dont la partie inférieure ou Membrane Sémini- GENRE CHANTERELLE. 255 fere présente des Plis ou Veines gui rayonnent, se divisent (i) et se rejoi- gnent (2). Ce Chapeau est avec ou sans Pédicule, central ou latéral. IjÇ. Pédicule ne présente jamais ni Volva , ni Collier. Espèce Chanterelle comestible, Cas- sine ^ Chevrette y Chevrille ^ E scr avilie ^ Gallinace^ Gjrole ordinaire ^ Jaunelet , Mousseline^ etc. {Cantharellus Ciharius de Fries , Merulius Cantharellus de Per- soon et Decandolle, Agaricus Cantha- rellus de Bulliard). (1) Sont Dickotomes. (8] S'anastomosent. 254 CHAIPÏGSONS. La couleur de ce Champignon, tant extérieure qu'intérieure , est entière- ment d'un beau jaune d'or. Chapeau d'abord convexe et arrondi; puis évasé , presqu'en entonnoir ; gé- néralement irrégulier et lobé sur les bords , c'est-à-dire sillonné. Pédicule dilaté à son sommet et se con- tinuant insensiblement avec le Cha- peau; il est nu, plein, charnu, épais de 2 centimètres (5 à lo lignes). La saveur de ce Champignon cru est un peu poivrée. On ne confondra pas cette Espèce avec la suivante , dont l'odeur ni la sa- veur ne sont aussi agréables. GENRE CLAVAIRE. 235 Espèce Fausse Chanterelle [Can- tharellus Nigripes de Persoon ; Agaricus Cantharelloïdes de Bulliard). En voici les signes distinctifs : Chapeau d'un jaune sale. Pédicule noir, plus long du double et plus grêle que celui de la Chanterelle Comestible. GEMRJE: CI.AVAIRE (Clavaria;. Suivant M. Adolphe Brongniart, ce G^çre se divise en deux Sections, savoir : 1° Clavaire ç,ï\ forme de Buisson; 2° Cla- vaire en forme de Massue. 256 CHAMPIGNONS. SECTION I. Clavaire en forme de buisson. Champignon s' élevant à la hauteur de 5 à II centimètres (2 à 4 pouces) , sous l'aspect de buissons formés d'une tige plus ou moins grosse et courte , qui se divise en un grand nombre de rameaux comprimés , rapprochés , et d'une longueur à peu-près égale. Les meilleures Espèces sont les sui- vantes : Espèce Cla^vaire fauve, Balai, Barbe deBouc^ Barbe de Che^^re^ Bouquin-barbe^ Espignette, Cheveline, Gallinette, Gan- GENRE CLAVAIRE. 257 teline, Mainotte, Poule^ Pied de Coq^ Tri- pette [Clavaria Flava de Fries, Clavaria Coralloïdes de Bulliard ). Cette espèce est roussâtre ou d'un jaune orangé. Sa tige, grosse de 3 centimètres (i pouce) environ, est blanchâtre; ses ra- meaux simples inférieurement se divi- vent en haut; ils sont égaux, formant une tête arrondie, de 9 à 11 centimètres (3 à 4 pouces). Espèce Clavaire Coralloïde, Buisson ( Clavaria Coralloïdes de Linné ) , ne diffère de la précédente que par sa cou- leur toute blanche , et par ses rameaux 258 CflAlPie^M. de loingueur inégaie et moios ramassa. SECTION II. Clavaire en forme de massue. Espèces simples^ en forme de massue, tantôt très renflée , comme dans la Cla- vairePistillairey la plus grande du genre, et qui ne vient que sur terre, tantôt allongée, comme dans la Clavaire Cy- lindrique. Aucune des Espèces de cette seconde Section, dont un grand nombre croissent sur les feuilles mortes ou dans les bois pourris, n'est bonne à manger, FIN. TABLE SYNONYMÏQUE DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES ET BOTANIQUES DES CHAMPIGNONS UKSTieisnis DAirs ï.a prégéd£Kte ursT&uerio». Noms vulgaires «t Botaniqaei i. Noms Botaniques. Pages. Agaric (Genre) . . . . Agaric ( Genre ) . . \ ai7 — Annulaire. >. * « — Annulaire. . . . 224 >— aux Mousses. . . Amanite Fausse Oronge. 237 — Caustique. . . . Agaric Caustique . . . 23o — Délicieux. . . . — Délicieux. . . . 229 - Élevé — Élevé 222 — des Cliamps. . . — • des Champs. . . 218 — des Chirurgiens. . Bolet de Chêne .... 247 — Mousseron. . . . Agaric Mousseron. . . 225 — Meurtrier. . . . — Meurtrier. . . 23 I Amanite (Genre). . . . Amanite {Genre) , . . 234 — Bulbeuse Blanche. — Bulbeuse Blanche, 238 — Fausse Oronge. . — Fausse Oronge, <• 237 260 TABLE SYNONYMIOUE Noms Yïilgaires et Botaniques. Noms Botaniques. Pages, Amanite Oronge Vraie. — Sulfiirine, , . — Vénéneuse . . — Verdâtre. . . Amanite Oronge Fraie. ^35 — Sut f urine, . , aSg — Vénéneuse, . 238 — Ferdâtre. . . 289 Balai Clavaire Fauve , . Barbe-de-Bouc — Fauve, . Bolé Bolet Comestible. Bolet (Genre) Bolet {Genre). , Bolet Comestible. ... — Comestible. — Blanc. ..... — Blanc , . — Bronze t — Bronze . . — Chicotin — Chitotîn . — Comestible. ... — Comestible. — Ongulé — Idem.. . ~ Orangé — Orangé. . — Rude ...... — Rude. . . Boule de neige Champignon Ordinaire Bouquin-Barbe Clavaire Fauve, Boutarot Agaric Élevé, , Brugnuet. , Bolet Comestible. 256 256 243 241 243 246 246 243 243 247 247 245 246 218 256 222 243 DES CHAMPIGNONS. 261 Noms Tulgalres et Botaniques. Noms Botaniques. Pages. Buisson Clavaire Coralloîde. . . iS'j Cadran • • . Calalos Cassine. ....... Cèpe Ceps Ceps noir Champignon CultiTé. , . — de Bruyères. — de Couche, . — Ordinaire . , Chanterelle ( Genre). . . Chanterelle Comestible. . Cheveline. ...... Chevrille. ••.... Chevrotte Clavaire (Genre). . . . — Coralloïde.. . . — Cylindrique. • • — Fauve — Pistillaire. . , . Cormelle, ...... 'Amanite Oronge Vraie, Agaric Meurtrier . . , Chanterelle Comestible. . Bolet Comestible, . . . Idem — Bronzé Champignon Ordinaire- Idem Idem; Idem Chanterelle {Genre). . . — Comestible. . Clavaire Fauve, . , . Chanterelle Comestible, , — Idem. . . Clavaire ( Genre ) . . . — Coralloïde . , — Cylindrique. • — Fauve, • • « — Pistillaire. ♦ . Agaric Élevé a35 23a 253 243 243 246 218 218 218 218 252 253 257 253 253 256 257 258 256 258 22^ 2d2 TABLE SIIOimnOlE Noms vulgaires et Botani^es. Noms Botaniques. Pages» Coulmelle. . *^ . ■. • . Agaric Élevé., , , aaa Couleuvrée Idem aaa Couleuvrelle. ..... Idem. ....... aaa €ôulsé Idem. aaa Dorade Amanite Oronge Vraie. 235 Escraville Chanterelle Comestible . 2 53 Espign^te ^ Clavaire Fauve 257 Fausse Chanterelle . . . Fausse Chanterelle. . . i.55 — Orouge Amanite Fausse Oronge. 287 Faux Mousseron .... Faux Mousseron. ... 227 FoDge Orange Bolet Orangé .... 245 Oallinace. .,»*.. Chanterelle Comestible . 253 Gallinette Clavaire Fauve .... 257 Ganteline. ...... Idem.. ...... 257 Godaille.. Agaric Faux Mousseron, 227 Gamelle. ...... Agaric Élevé 222 Grisette Idem 223 GyroUe Ordinaire • . , Chanterelle Comestible,. 253 DES GÏÏAIPIGNOXS. 265 Noms vulgaires et Botaniques. Noms Botaniques. Pages. Gyrolle Rouge Bolet Orangé 245 Giroule Bolet Comestible, , . . 24^ Iraadja Amanite Oronge Vraie . 2 35 Jaune d'œuf. ..... Idem a35 Jaunelet Chanterelle Comestible. . 253 Jaxeraud. ...... Amanite Oronge Vraie» 235 Jazeran.. Idem 235 Mainotte Clavaire Fauve. . . . 257 Morille (Genre). . . . Morille {Genre). ... 247 — Commune.. . • — Ordinaire, . . 248 Morton. Agaric Meurtrier. ... 232 Mousseline Chanterelle Comestible.. 253 Mousseron d'automne. . Agaric Faux Mousseron. 227 — de Dieppe. . Idem. ..... 227 — Pied-dur. . . Idem 227 Mouton Zone Agaric Meurtrier, . . 232 Oronge Ciguë Blanche. . Amanite Bulbeuse Blanche. 2 38 — Jaunâtre. , — Sulfurîne ... 239 — Verte» , . — Ferdâtre . . . 239 264 TABLE STNONYMIQUE. Noms Tulgaires et Botaniques. Noms Botaniques. Pages. Oronge Vraie Amanite Orotige Fraie, 235 Parasol Agaric Élevé aaS Phallus (Genre). .... Phallus {^ Genre) ... a5o Pied de Coq Clavaire Fauve, ... aS; Porchin-Potiron Bolet Comestible, ... a 43 Poturon. Agaric Élevé aa3 Poule Clavaire Fauve. ... a 57 Rafïoult Agaric Meurtrier . . . a.3i Rougeole à lait acre. . . Idem aSa Roussile Bolet Orangé a 45 Satyre Satyre ....... a5o Saussiron Champignon Ordinaire. 218 Tête de Méduse. . . . /(garic Annulaire. . . 324 Tripette Clavaire Fauve . . . . aSy Vertet. Agaric Élevé aa3 -O IMPaiMB CHEZ PAUL RENOUARD, rue Garancière» 5. PI. I '""■/'■ r/,ouù,u;/ ,fc„7 '/^'^;. : PI. - 5" »«i^ /iu.r^-„,^u^ar>-o,t,-. ,-'¥;, ^'-f'^".' .'^^^.i^-^n^^^a^,-^^ r/,o„/u„;/ ^'c-l,// 10. I). r^/çrfrf^^j^ (^n(c^/e^'(t^^— ,.JTçt7?^<^{U) ^yy^c'^^z/fa .y. PI, 6. HinthU-^' pi. Choitha^u^ sc-a/,ar,i .,cuip §^ m^ ■mm^'^^ ■^^^::^}^^ki(%rs! tx'^mm Mr::.^ r-.v%t-4 1» ^m:X >S.imM,