o-'g '? '- A Principes DE LA Culture payante COMMENT OBTENIR DE GROSSES RÉCOLTES AVEC LE MOINS D'ARGENT POSSIBLE? Tiaduit de l'anglais, à l'usage des cultivateurs de la Province de Quétec, par Emile Castel, Secrétaire iit \ 1 1 Ut s t , -^1 rtf If? OONN OONN Fig. I. — Effets de l'azote sur le blé et sur l'orge, (i) Dans les quatre vases à gauche, il y a du blé ; dans les quatre à droite, de l'orge. Tous les pots furent remplis de terre ordinaire pauvre en azote. La terre de ceux marqués O fut engraissée au prin- temps avec de la potasse et de l'acide phosphorique seulement. La (I) Les gravures qui servent à l'illustration de cette brochure sont celles qui ont servi pour l'édition anglaise. Les initiales, par lesquelles sont désignés les diffé- rents engrais, sont celles de leurs noms anglais. En voici un tableau avec leur signification en français auquel nos lecteurs pourront référer en cas de besoin : O, sûiis engrais — (ou quelquefois sans azotei . — K, Potasse ; — P, Acide phospho- rique ; — N, Azote; — L, Chaux ; — G. M, Engrais 7>erts. terre de ceux marqués N le fut avec de la potasse, de l'acide phos- phorique et, en plus, de l'azote, sous forme de nitrate de soude. Notez la remarquable différence dans ia croissance des plantes. Le blé et l'orge des pots marqués O ont poussé faiblement, mais dans ceux où, à la potasse et à l'acide phosphorique, on avait ajouté de f azote, le blé et l'orge ont poussé très vigoureusement. Le rende- ment en grain dann les pots marqués N (c'est-à-dire engraissés avec de l'azote) a été augmenté de 300 pour 100, ainsi qu'on l'a constaté en pesant la récolte. Il n'y a qu'une seule conclusion à tirer de cette expérience, savoir : qu'il est impossible d'avoir de bonnes récoltes de blé et d'orge dans des sols qui manquent d'azote. Etudions maintenant l'expérience représentée dans la gravure suivante : Fig. 2. — Effets de l'azote sur les pois. Nous avons des pois dans ces quatre pots : ils ont tous été rem- plis avec la même terre que ceux de rexpérience précédente. Le 8 traitement fut le même, c'est-à-dire que les pots marqués O ne reçu- rent que de la potasse et de l'acide phosphorique, tandis que ceux marqués N eurent en plus de l'azote. Voyez le résultat. C'est juste le contraire de celui obtenu avec le blé et l'orge. Dans les pots marqués O, les pois ont poussé avec tout autant de vigueur que dans les pots marqués N. (Fig. 2.) La gravure ci-après est une seconde illustration du même principe. o o N N Fig. 3. — Effets de l'azote sur la vesce (lentille noire). Ici, dans les 4 pots, nous avons de la vesce. Le sol et le traite- ment sont les mêmes que pour les expériences précédentes. Le résul- tat est à peu près le même que celui obtenu avec les pois. Dans les pots marqués O, la vesce a poussé avec tout autant de vigueur que dans les pots marqués N. En d'autres termes, l'azote ajouté n'a pro- duit aucune augmentation de rendement qui vaille d'être comptée. Aussi, n'y a-t-il pas lieu de s'étonner que tout cultivateur demande : D'où ces pois et cette vesce tirent-ils donc leur azote ? A cette question, il n'y a qu'une seule réponse correcte, que voici : les pois et la vesce (qui sont ce qu'on appelle des plantes légu- mineuses) ont la propriété de tirer de l'air gratis leur provision d'azote. Une fois admis, et cela a été prouvé clair comme le jour, ce prin- cipe est pour tous les cultivateurs sans exception d'une importance pratique, qui ne saurait être surfaite. Ces expériences avec les pois et la vesce, que nous venons de relater, ont été confirmées mainte et mainte fois dans les champs d'expériences de nos stations agronomi- ques et par des cultivateurs sur leurs terres. La découverte du fait que les pois, la vesce et autres plantes du même genre tirent leur azote de l'air, nous mène a diviser nos végé- taux agricoles en deux grandes classes : lai Les plantes qui tirent leur azote du sol. ib! Les plantes qui tirent leur azote de l'air aussi bien que du sol. Parmi les plantes qui appartiennent à la première classe, nous pouvons nommer le blé, le seigle, l'avoine, l'orge, le lin, etc., les patates, les betteraves, les carottes, les navets, etc., le tabac, le sar- rasin, la moutarde, les choux et les différentes variétés de vignes, etc. Aussi appelle-t-on toutes ces plantes " épuisantes," ou co?isomma- trices d'azote, car elles tirent de grandes quantités d'azote du sol, et laissent la terre pauvre et fatiguée après une série de récoltes répétées. D'où il suit, que ces plantes sont exposées à mourir de faim, si le sol ne contient pas suffisamment d'azote ; d'où encore, une croissance imparfaite, de faibles rendements et de maigres profits pour le culti- vateur. Parmi les plantes de la seconde classe, c'est-à-dire celles qui tirent leur azote de l'air, nous nommerons les pois, les fèves, les vesces, les lentilles, (le lupin), la serradelie, le sainfoin, la luzerne et les trèfles des différentes sortes, tels que le trèfle rouge, le trèfle in- carnat, le trèfle blanc, etc. N'oublions pas que le succès de ces plantes ne dépend pas du stock d'azote existant dans le sol. Elles tirent leur azote de l'air gratis. En réalité, les pois, les fèves, le trèfle, et autres plantes du même genre augmentent réellement le stock d'azote du sol et ces récoltes laissent la terre en meilleure con- dition qu'avant. Ainsi leurs racines et leurs feuilles ajoutent des éléments fertilisants, tandis que la pf)rtion, qui en est donnée au bétail, revient à la terre sous forme de fumier d'étable. De là vient qu'on appelle ces plantes "améliorantes" {ou productrices d azote') Comme nous l'avons vu dans les expériences ci-dessus avec les pois et la vesce, Taddition d'azote au sol n'a produit aucun effet appréciable ni sur leur croissance ni sur leur rendement. Il s'en suit donc, comme la nuit suit le jour, que les plantes qui tirent leur azote de l'air n'ont pas besoin d'être engraissées artificiellement avec de l'azote. Aussi, est-ce d'ordinaire un gaspillage d'argent que d'engraisser des pois, des fèves et auties récoltes semblables avec du nitrate de soude et autres engrais azotés. D'autre part, le blé, l'a- voine, l'orge et autres plantes " épuisantes," demandent de fortes proportions d'azote dans le sol pour atteindre leur plein développe- ment et donner de bons rendements Or, tout cultivateur le sait, l'azote est l'ingrédient le plus coû- teux de tout engrais. Une livre d'azote coûte généralement de 3 à 4 fois le prix d'une livre d'acide phosphorique ou d'une livre de potasse. Mais nous allons vous montrer qu'il est possible pour tout cultivateur d'obtenir, à très peu de frais, un bon approvisionnement d'azote, cet élément fertilisant, à la fois si précieux et si coûteux. Voyons comment cela peut se faire. En premier lieu, tout culti- vateur devrait cultiver des plantes "améliorantes," telles que trèfle, pois, etc. L'azote ainsi obtenu de l'air ne coûte rien. Aussi '' en enterrant ces récoltes à la charrue^' le cultivateur fournit de l'azote à sa terre au meilleur marché possible. Il fait mieux encore, car la matière organique des plantes .-ajoute de l'humus au sol et améliore sa condition mécanique. Tel est le principe des engrais verts, (c'est ainsi qu'on les nomme) appliqués à l'agriculture. Emploi des CDgrais verts. La méthode la plus ordinaire de se procurer des engrais verts, c'est-à-dire d'enrichir sa terre d'azote, consiste à semer avec une récolte de grain, du trèfle ou toute autre plante légumineuse. Après la récolte du grain, on enterre à la charrue, à la fin de la saison, la récolte de légumineuses, qui a tiré de l'air une provision d'azote. Le résultat de cette opération se fera sentir dans la croissance et le ren- dement des récoltes suivantes. Si, pour une raison ou pour une autre, cette recolle de légumineuses vient à manquer, on ensemence à nouveau, dans les pays où le climat le permet, avec des pois ou autres plantes qui mûrissent à l'automne, ou bien on choisit une récolte qui passe l'hiver, comme par exemple, le trèfle incarnat Les illustrations ci-après montrent les merveilleux effets des engrais verts sur les récoltes qui les suivent. Kn premier lieu, comparons les résultats des engrais verts avec ceux de l'azote, appliqué directement sous forme de nitrate de soude. C'est ce que montre la gravure suivante : i4b^ 14^ t «4 1 mm w^# Sans Azote Nitrate DE SuUlyE AVHC Moutarde Avec Vesce. Fig. 4. — Effets comparés du nitrate de soude et des engrais verts sur l'avoine. La plante cultivée dans les pots est l'avoine. Dans les pots qui n'ont pas reçu d'azote, l'avoine est chétive, vous le voyez. Dans les deux pots qui suivent, le sol a reçu 10 grammes (yi d'once environ) de nitrate de soude, et vous voyez comme l'avoine est vigoureuse. Le rendement a été augmenté de 70. pour les pots sans engrais, à 300 pour les pots qui ont reçu de l'azote. Le sol des pots marqués " Moutarde " a reçu des engrais verts, ainsi qu'il suit : on y sema d'al)ord en août de la moutarde blanche, qu'on coupa et qu'on enfouit dans la terre à la fin de l'automne. Au printemps suivant, on sema l'avoine. Ce genre d'engrais vert n'a 12 produit aucune augmentation de rendement ; il y a eu plutôt une légère diminution. Pourquoi ? Parce que la moutarde blanche con- somme l'azote qui se trouve déjà dans le sol. Cette plante n'absorbe pas l'azote de l'air. Quand on enfouit la moutarde dans le sol, son azote, prenant une forme moins soluble, n'est plus aussi facilement assimilable pour l'avoine, de sorte que le rendement en est plus faible que là où elle n'avait pas reçu d'engrais vert. (Le sarrasin enfoui aurait, comme on le verra plus loin, produit le même effet.) Combien est différente l'action de la vesce comme engrais vert ! c'est ce que nous voyons dans les deux derniers pots. Ici la vesce, après avoir absorbé l'azote de l'air, l'a transformé en azote organique (immédiatement utilisable) emmagasiné dans ses tiges, ses feuilles et ses racines. Cette matière organique azotée, en se décomposant dans le sol, y produit des nitrates en quantité suffisante pour nourrir les plantes. Résultat, l'avoine cultivée dans ces pots pousse à peu près aussi vigoureusement que celle engraissée avec le nitrate de soude. Les effets des engrais verts apparaissent encore dans la gravure ci-après. ,Mi)l^ ^ÀM> ■"■¥& ifi&L-i» Uit-l Wt I U.| I «JbH W1»^< W|^' ^ Sans Azote Avec LUPINS Avi'C Sarrasin. Avec Pois. Fig. 5.— Effets de différents entrais verts sur l'avoine. Nous voyons ici l'action comme engrais verts des lupins et des pois. 11 suffit de signaler la croissance vigoureuse el la forte augmen- 13 tation de récolte dans ces pots. Le contraste avec les plantes des pots, qui n'ont reçu aucun azote, est très frappant. Remarquez égale- ment que le sarrasin comme engrais vert n'a produit aucune augmen- tation. Pourquoi? Parce que cette plante tire son azote non pas de l'air, mais bien du sol. L'importante conclusion à tirer de toutes ces expériences peut- être formulée comme suit : Les seules plantes propres à faire des engrais verts sont celles qui ont le pouvoir ou la propriété d'assi- miler l'azote de l'air. Ces plantes sont toutes les variétés de trèfle, de vesces, (lentillesi de pois, la serradelle, les fèves, etc. Les autres récoltes, comme le blé, le seigle, l'avoine, l'orge, le sarrasin, la moutarde, etc , consomment toutes l'azote du sol et sont impropres à produire des engrais verts azotés. Ces dernières ne viennent bien que dans un sol sufifîsamment enrichi d'azote. Comme nous l'avons vu, le sarrasin et la moutarde ne conviennent pas comme engrais verts. Mais il a été quelquefois recommandé, et plusieurs cultivateurs ont suivi ce conseil, de les semer en culture dérobée, à l'arrière-saison, de les engraisser fortement avec des engrais azotés et puis de les enterrer à la charrue au printemps suivant. De nombreuses expériences, d'accord avec la pratique des cultivateurs les plus soigneux, ont prouvé que la recommandation n était ni sage ni économique. En voici la raison : l'azote, appliqué à l'état de nitrate de soude, qui est sa forme usuelle la plus soluble, se transforme en un composé organique moins soluble, qui n'est pas aussi facilement assi- milable pour la récolte qu'il s'agissait d'engraisser. L'illustration suivante va nous montrer une autre sorte d'expérience. Nous voyons ici les effets obtenus sur l'avoine en augmentant la dose de nitrate de soude dans les pots. Les doses appliquées sont de Yo, gramme, i gramme, i^ gramme et 2 grammes. (Une onceavoir- dupois équivaut à environ 28 grammes). Dans chaque cas. l'avoine pousse en proportion de la quantité d'azote reçue. En examinant la gravure, vous remarquerez que le rang de pots à droite montre l'avoine mieux poussée que celui de gauche. Cela tient à ce que ces pots ont reçu une application directe de nitrate de soude au printemps, tandis que ceux de gauche n'en ont eu qu'une indirecte à l'automne ; le 14 nitrate avait été appliqué à la moutarde cultivée dans les pots ; celle-ci fut enfouie dans la terre au printemps suivant. L'expérience prouve que l'application directe du nitrate de soude, au printemps, donne de .4,. ''-t '. »i^frl » I 1 I 4-ï I :/| ; I ji:::! i4-3 IraJE^ Is^s \^ o }4 I lyi 2 o Yz \ xYz 2 Fig. 6. — Effets de différentes proportions d'azote. meilleurs résultats que l'application indirecte de cette substance, à l'automne. Ij'azote assiire-t-il toujours un surplus de récolte payant ? Un seul mot suffit pour répondre à cette question : Non. Et par là, il faut entendre que les engrais azotés ne produisent pas, en toutes circonstances et sous toutes les conditions, leurs meilleurs effets. Les bénéfices à attendre de l'emploi des engrais azotés sur la ferme sont subordonnés à la suffisance de l'approvisionnement (i) d'eau, (2) de potasse, (3) d'acide phosphorique. L'approvisionnement d'eau pour les récoltes est nécessairement plus ou moins incertain, car le cultivateur ne peut faire pleuvoir à demande. Mais en ce qui concerne l'approvisionnement de potasse et d'acide phosphorique à fournir aux récoltes, c'est bien différent. Ces deux ingrédients sont abondants et bon marché. Tout cultivateur peut aisément se les procurer. Mieux que cela, la potasse et l'acide phosphorique sont des éléments absolument nécessaires à la vie des plantes. 15 Engraisser avec de l'azote seul, c'est ne considérer qu'un côté de la question, cela ne paie pas. En outre, c'est une erreur, car c'est un gaspillage d'argent. Par exemple, si vous donnez à du grain, à des patates ou à du tabac, une fumure d'azote seul, l'argent dépensé pour cet engrais coûteux sera en grande partie gaspillé, à moi?is qu'il n'y ait déjà dans le sol assez de potasse et d'acide phosphorique. Un cultivateur ne devrait jamais perdre de vue que les plantes légumineuses n'emmagasinent plus autant d'azote de l'air, lorsqu'elles souffrent du manque de potasse, ou d'acide phosphorique. Quand on cultive les pois, le trèfle, les vesces, et autres légumineuses comme engrais verts, il faut avoir soin de leur fournir de la potasse, de l'acide phosphorique, selon le besoin de la terre, pour qu'ils atteignent toute leur croissance et leur plein développement. Ceci nous amène à la question des engrais phospho-potassiques. Emploi des engrais phospho-potassiques. L'illustration suivante nous en montre un exemple intéressant. Là nous avons deux séries d'expériences, la première avec des pois, la seconde avec de l'avoine. Dans les deux expériences, le sol, l'espèce et la qualité d'engrais employés et tout ce qui s'en suit, tout est pareil. Ainsi les pots marqués O n'ont reçu aucun engrais. Ceux marqués K P ont été engraissés avec de la potasse et de l'acide phos- phorique. Ceux marqués KPN reçurent comme engrais les trois éléments fertilisants, savoir : potasse, acide phosphorique et azote (évidemment la chaux y était en quantité suffisante). Etudions l'effet de ces différentes fumures. Au premier coup- d'œil, le contraste est frappant. L'avoine dans les pots sans engrais a l'air chétive. Celle des deux pots suivants K P (engrais phospho- potassiques) ne vaut guère mieux. Remarquez maintenant la belle venue de l'avoine dans les pots marqués KPN (engrais complet). Cela montre bien clairement que les engrais phospho-potassiques ne produisent de botis résultats^ sur Pavoine, que combinés avec l'azote. Voyons maintenant l'effet des mêmes engrais sur les pois. Ici nous ne constatons pour ainsi dire aucune différence entre les pois des pots engraissés avec azote et de ceux engraissés sans azote. Dans les deux cas, ils ont poussé à peu près de même. Cela encore montre l6 bien clairement que /(?^ engrais phospho-poiassiques suffisent à produire sur les pois, de ho?is résultats, sans aucune addition d'azote. piF^^ ■ • *^&,'X ' ^ji lit' ■^f^itm «iiitifa I - 1 I , i ^Hy-f^'f ■■L^ ■i''i Fig. 7.— Effets de la potasse, de l'acide phosphorique et de l'azote sur les pois et sur l'avoine. Les résultats auraient été les mêmes, si l'expérience eût été faite avec du trèfle de n'importe quelle variété, les vesces, le lupin, le 17 soja, etc. De là nous pouvons donc tirer les deux conclusions qui suivent : 1 . Pour que les plantes légumifieuses soietit capables de tirer gratis de fair leur pleine provision cC azote et d' atteindre ainsi tout leur déve- loppement^ il faut que le sol contienne suffisamment de potasse, d' acide ptiosphorique (et de chaux), (i) 2. Pour que les grains et les fruits de toute sorte puissent utiliser r azote du sol, il est iiécessaire qu'il y ait aussi dans le sol une quantité suffisante de potasse^ d'acide phosphorique [et de chaux). La gravure qui précède peut servir aussi à démontrer les effets des engrais phospho-potassiques sur les prairies. . La végétation naturelle d'une prairie consiste en une variété d'herbes entremêlées de différents trèfles. Si l'on engraisse une prairie avec de la potasse, de l'acide phosphorique et de la chaux, on en voit généralement les effets, dès la première année qui suit l'appli- cation, par l'apparence et la végétation plus vigoureuse des trèfles, vesces et autres plantes légumineuses. Les herbes de ces prairies feront aussi ressortir les bienfaisants effets de ce traitement. La première et la seconde année, elles pour- ront sembler ne pas faire mieux qu'avant : et cela, parce qu'elles n'étaient pas suffisamment fournies d'azote. Mais dans la troisième et la quatrième années, les herbes commenceront à profiter et à pousser vigoureusement,' à mesure qu'elles utiliseront l'azote fourni au sol par les feuilles, les tiges et les racines des légumineuses. Tout cultivateur devrait employer les engrais phospho-potassiques sur ses prairies pauvres. On peut transformer une ^'■prairie dherbe" (Il L'édition anglaise de cette brochure mentionnait une fois seulement, entre parenthèses, (la chaux) comme un des éléments nécessaires à l'alimentation des plantes, et, suivant en cela une pratique assez générale parmi les auteurs, ne s'oc- cupait plus ailleurs (et notamment icii que des trois éléments — potasse, acide phos- phorique et azote. — qui sont bien, il est vrai, dans le plus grand nombre des cas. les seules matières dont la restitution directe au sol importe pour le cultivateur ; mais il existe des terres (et une grande partie de celles de la pr^wince de Québec sont dans ce cas-là) où la chaux c-t assez rare pour que la restitution au sol en soit devenue nécessaire. C'est pourquoi, sur la demande de M. Kd. A. Barnard, l'éminent directeur du Journal d' Agi iculture oflliciel de la Province de Québec, cette édition française, spécialement publiée pour les cultivateurs de cette province, mentionne partout la chaux comme un des éléments indispensables à l'alimentation des plantes. (Note du traducteur.) qui ne rapporte rien, en une ''^prairie de trèfle'" de grande valeu Par de fortes applications répétées de potasse, d'acide phosphorique et de chaux au besoin, on peut entièrement renouveler l'apparence même d'une prairie négligée, qui ne p'-oduit plus rien que des herbes sures, par le vigoureux développement et la prédominance des trèfles et autres légumineuses qui en seront le résultat. En résumé, il est nécessaire de fournir libéi alement le sol de potasse.^ d' acide phosphorique {et de chaux), afin de retirer le plein effet, sur la végétation, de l'azote existant dans le sol, ou qu'on lui fournirait à grands frais sous forme soit d' engrais chimiques^ soit d'engrais vertu, et de s'assurer ainsi un maximum de récolte. Emploi de la potasse sur la ferme. Les résultats d'un grand nombre d'expériences ont révélé de grandes différences dans les besoins des différents sols On peut se demander: Quelles sont les espèces de terre qui ont besom de potasse conwie engrais l Que chaque cultivateur pose la question à sa terre elle-même et cherche sa réponse dans la récolte obtenue. Règle géné- rale : les terres de savane, les terrains sablonneux et les sols riches en chaux sont pauvres en potasse, tamlis que les terres fortes, argileuses, en ont ou n'en ont pas besoin suivant les circonstances. Le moyen le plus pratique de découvrir les besoins particuliers, en fait de potasse, d'un sol quelconque est de faire un " essai de culture.'' Dans le champ à essayer, le cultivateur choisit deux petites parcelles (situées de telle façon, qu'elles représentent bien la moyenne du champ). Après avoir donné aux deux parcelles la même fumure en azote et en acide phosphorique, il laisse l'une sans potasse, tandis qu'il en donne à l'autre. La végétation et le rendement de la récolte, sur les parcelles ainsi traitées, indiquent à quel point la potasse est nécessaire. Les méthodes pratiques suivies pour les essais d'engrais, au point de vue tant des sols que des récoltes, seront plus particulièrement traitées dans la seconde partie de cette brochure. On y trouvera également un grand nombre d'expériences avec différents engrais, actuellement en cours à la Ferme expérimentale de Southern Fines, Caroline du Nord. 19 L'illustration ci-après fait voir les besoins en potasse de quelques récoltes usuelles. Nous voyons ici les effets de la potasse sur les pois cultivés, d'un côté, en terre argileuse, et de l'autre en terre sablonneuse. Le sol argileux employé pour cette expérience avait une certaine richesse M6,H,.1«5( ks,,,,,, P0TA5M' H(i,Hoi«f *6.i^.'vS« PuTASI Fig. 8. — Effets de la potasse sur les pois en terre forte et en terre légère. naturelle en potasse, dont il contenait 0.23 pour cent ; la terre sablon neuse n'en contenait que 0.04 pour cent. La différence, dans la manière dont les pois ont poussé, est bien celle à laquelle nous devions nous attendre. Les bons effets des engrais potassiques sont plus marqués dans le sol sablonneux que dans la terre forte, et pourtant dans la terre forte l'engrais potassique a produit une augmentation considérable de rendement, comme on peut le voir clairement en examinant les pots marqués K. La figure 9 représente une expérience du même genre. C'est une culture de seigle faite exactement dans les mêmes con- ditions que l'expérience précédente. Ici, les pots kkkk, fumés avec de la potasse, présentent dans l'aspect de la récolte un contraste frappant avec ceux qui n'ont pas reçu de potasse. Le seigle demande 20 une plus forte dose d'engrais potassiques que les pois. Il en est de même de toutes les récoltes de grain. L'emploi des engrais potassiques pour les récoltes de grain est aujourd'hui reconnu comme une nécessité, contrairement à l'idée ifcporas' 'totasi».! OOKKOOKK Fig. 9. — Effets de la potasse sur le seigle. qu'on se faisait autrefois que ce genre de récolte n'avait guère besoin de tels entrais. 0- Hpy. -U 1 n riî I O K K O O K Fig. 10. — Effets de la potasse sur l'avoine. 21 Mais naturellement il y a des grains qui demandent moins de potasse que d'autres. C'est ce qui apparaît dans la Fig. lo. Cette expérience avec l'avoine s'est faite de la même manière et dans les mêmes conditions que celles ci-dessus avec les pois et le seigle, c'est-à-dire que l'on a expérimenté avec deux sortes de sol, une terre forte et un sol sablonneux. Comme on le voit dans les figures 9 et lo, les engrais potassiques augmentent sensiblement le rende- ment de l'avoine, moins toutefois que celui du seigle. La conclusion à tirer de là est que l'avoine né demande pas autant de potasse que le seigle. De toutes les récoltes de grain, l'orge est celle qui paraît avoir besoin de plus de potasse. En réalité, le rendement de l'orge suit de près la proportion de potasse présente dans l'engrais qu'on lui appli- que. Parfois, l'engrais azoté ne produit pas sur l'orge l'effet générale- ment attendu. Cela ne doit pas être regardé comme une indication que l'orge n'a pas grand besoin d'azote ; mais cela tend seulement à démontrer que les engrais azotés, appliqués à l'orge, ne donnent pas tout leur effet, quand le sol est pauvre en potasse. POTASH> -.-CTASH" *a.-FHrrASll' iat'.KTAS'* ; s 'i ^ ^^- !^ !^ Fig. 1 1 — Effets de la potasse sur les pommes de terre. La patate (pomme de terre) est une plante qui demande beau- coup de potasse pour produire de gros rendements .Mais elle semble répondre mieux à une application indirecte de potasse i c'est-à-dire donnée à la récolte précédente, qui convertit les sels de potasse en composés organiques). Si l'on ne peut faire autrement que d'appli- 22 quer directement la potasse aux patates, le meilleur temps pour l'ap- pliquer est l'automne qui précède cette culture. Si on l'applique tard au printemps, la potasse ne donne pas les meilleurs résultats, spécialement dans les sols sablonneux. La gravure de la page précédente se rapporte également aux effets des engrais potassiques. Ici l'application de l'engrais eut lieu au printemps sur sol sablon- neux et sur sol argileux. Sous le rapport même du développement des feuilles, les patates ont poussé plus vigoureusement dans la terre argi- leuse que dans la terre sablonneuse. La récolte de tubercules augmenta dans les deux cas ; elle fut toutefois plus forte dans la terre argileuse que dans le sol sablonneux. Ainsi le rendement dans la terre forte fut de 9.17 onces de patates, tandis qu'il ne fut, dans la terre sablonneuse, que de 6,7 onces. Note de la traduction anglaise de Wagner : Les pages qui précèdent donnent en substance les principaux faits mis en lumière par le Professeur Wagner, dans son rapport sur " les méthodes rationnelles d'engraissement des plantes ". Les expériences des savants nous montrent que le problème de l'alimentation des plantes se réduit à une simple question d'azote, d'acide phosphorique et de potasse (et de chaux, quand celle-ci fait défaut), et que l'emploi raisonné des engrais consiste à fournir avec économie, en totalité ou en partie, ces éléments fertilisants qui manquent au sol et que la plante exige. »3 DEUXIEME PARTIE. Coiiiineiit se font les expériences. Nous désirons montrer, dans cette seconde partie, comment on peut mettre en pratique sur une plus grande échelle, datis un chatrip donné, les résultats obtenus en petit dans des expériences scientifiques. Les expériences du Professeur Wagner, que nous venons de relater, illustrent et expliquent l'économie d'argent qu'on peut réaliser par la pratique des engrais verts, cultivés avec une fumure phospho-potassique seule, système qui est de la plus grande importance dans la rotation des récoltes. Il y a cependant, sous ce rapport, d'autres problèmes à résoudre tout aussi importants et intéressants ; entre autres, l'étude des exigences spéciales des différentes plantes en éléments fertilisants. Les principaux éléments fertilisants sont la potasse, l'acide phospho- rique, l'azote (et la chaux). Il existe, tous les cultivateurs le savent, une grande différence dans les exigences des différentes plantes à l'égard de ces divers éléments fertilisants. Certaines plantes, telles que le blé et les autres céréales, exigent beaucoup d'azote, tandis que le blé-d'inde, le tabac et les choux ont un gros appétit pour la potasse et en demandent de fortes proportions. D'où la nécessité d'étudier chaque plante, séparément et à fond, de manière à trouver la qualité et la quantité d'éléments fertilisants qu'elle requiert pour donner le plus fort et le meilleur rendement. Examinons donc ce que l'on peut faire pour bien comprendre les besoins d'une récolte. Quand on recherche la qualité et la quantité d'engrais à fournir, la régie est (f appliquer en proportions variables, à la récolte à cultiver, les éléments fertilisants : potasse, acide phospho- rique^ azote {et chaux). Pour l'application de ce principe, l'expérimentateur fait choix d'une certaine quantité de terrain et la divise en '■'•parcelles d'expériences.'''' Ces parcelles doivent être toutes de la même grandeur ; leur nombre 24 varie avec le nombre de problèmes que l'expérience est appelée à résoudre. Sur chaque parcelle, la récolte reçoit le même traitement, excepté que les différents éléments fertilisants (potasse, acide phos- phorique, azote et chaux) sont appliqués en proportions variables, de manière que la différence entre les rendements des parcelles soit entièrement due aux différentes proportions d'engrais employées. K Potasse. P Acide phos- phorique. N Azote. KP Potasse acide phos- phorique. KN Potasse et azote. KPN Potasse, acide phos- phorique ET AZOTE KFNL Potasse, aci- de phospho- rique. azote ET CHAUX Fig. 12. Disposition d'un champ d'expériences. La gravure ci dessus donne au lecteur un exemple d'un champ d'expériences (i), divisé en parcelles pour faire des essais d'engrais sur une culture déterminée. La première parcelle marquée O ne reçoit aucun engrais, c'est la ^'^ parcelle-témoin^ La deuxième K ne reçoit que de la potasse ; la suivante P, rien que de l'acide phosphorique ; la quatrième N, rien que de l'azote ; la cinquième L, de la chaux seule ; avec elle, se termine la série des essais isolés, où les divers éléments fertilisants sont appli- qués seuls. Nous allons maintenant voir la série des essais combinés : la parcelle KP est traitée avec de la potasse et de l'acide phosphori- que combinés, tandis que sa voisine KN reçoit une combinaison de potasse et d'azote. A la parcelle PN, on applique de l'acide phos- phorique et de l'azote, sans potasse. A la parcelle KPN, ce qu'on peut considérer en bien des endroits comme l'engrais complet, c'est- (l) Ce plan dans l'édition anglaise n'avait que 8 parcelles; les 2 contenant la chaux ont été ajoutées à la demande de M. Barnard. (Voir note de la page l8). 25 à-dire les trois éléments : potasse, acide phosphorique et azote. Et enfin, la parcelle KPNL, reçoit en plus de la chaux, soit la forme de l'engrais, reconnu nécessaire dans les terrains où la chaux est rare. On a là un moyen très simple et très pratique de faire quelques essais avec les engrais (à l'égard de la qualité ou de la nature de l'en- grais à employer). Mais si l'on veut rechercher la quantité des divers éléments à employer, il faut un plus grand nombre de parcelles. La généralité des cultivateurs ne disposent ni du temps, ni du capital, ni de la main-d'œuvre nécessaires pour faire ces essais sur une certaine échelle. Il est donc de la plus haute importance pour les cultivateurs que de tels essais soient faits à leur intention, et que les résultats leur en soient communiqués, avec l'indication exacte des espèces et des quantités d'engrais à employer, pour assurer à chaque récolte, dans un sol donné, les rendements les plus payants. C'est ainsi que la Station expérimentale de New-York a entrepris, à la demande des cultivateurs de Long-Island, de rechercher, par des essais sur place, la quantité et la qualité des engrais les mieux appro- priés à la culture des patates dans l'ile. Plusieurs cultivateurs de Long-Island avaient l'habitude d'appliquer une tonne d'engrais chi- miques par acre et par an à leurs cultures de patates, que d'aucuns mêmes faisaient successivement sur le même champ pendant plusieurs années. Dans le bulletin No. 112. New Séries, (Novembre 1896) de la station de Geneva, N.-Y., le professeur Van Slyke rend compte des expériences, faites à cet effet en 1895 et 1896, et qu'il résume ainsi : " L'application de 1000 Ibs d'engrais à l'acre a produit un surplus de rendement de patates marchandes, qui, à 50 cts le minot, a donné un profit net de $27.18 en argent pour les deux années; l'application de 2000 Ibs (une tonne) d'engrais a donné, dans les mêmes conditions, $7.12 de moins de profit que l'application de 1000 Ibs." En faisant usage annuellement d'une tonne d'engrais, les cultivateurs de Long- Island, d'une part, . dépensaient moitié plus d'engrais qu'il n'était nécessaire, et, de l'autre, ils retiraient moins de profit. Jugez de quel avantage seront pour eux les essais du professeur Van Slyke. 26 Les stations expérimentales ont déjà donné beaucoup d'informa- tions aux cultivateurs sur les matières qui conviennent le mieux à leur sol et à leurs cultures. Elles ont fait, et poursuivent encore, de nombreux essais de cultures qui seront d'une très grande valeur pratique pour les cultivateurs. Ces essais, cependant, ne représentent qu'une faible partie de leurs travaux, car il y a tant de problèmes dont l'agriculture attend la solution, que les stations expérimentales ne peuvent limiter leur attention à certaines recherches, à l'exclusion des autres. Ferme expérimentale de Southern Fines, N. C. Les grands pays agricoles devraient établir sur divers points de leur territoire des fermes ayant pour but spécial de faire, de la manière la plus complète, l'essai des différents engrais sur les différentes récoltes. La nécessité d'établir des fermes de ce genre est depuis longtemps admise par tous ceux qui ont quelques connaissances des besoins de l'agriculture. Grâce à l'initiative de la Société d'Horti- culture de l'État de la Caroline du Nord, une ferme expérimentale a été créée, dans cet Etat, au printemps de 1895, aux environs de la ville de Southern Fines. La société a obtenu pour cette entreprise la co-opération de la station expérimentale de l'Etat à Raleigh, ce qui lui donne une forte base et garantit que le travail sera exécuté avec toute l'exaciitude et le soin voulus. Toutes les expériences s'y feront sous la direction et la surveillance personnelles d'experts, observateurs éprouvés ; aussi leurs résultats ne pourront-ils manquer d'être pour tous les cultivateurs en général de la plus haute valeur. Ainsi, la ferme expérimentale de Southern Fines a été établie dans le but de faire les essais les plus complets des différents engrais sur différentes récoltes. Ces expériences se feront sur une plus grande échelle que celles pratiquées jusqu'à ce jour dans le pays. Quelques détails sur cette ferme, sa situation, la nature de son sol, la manière dont elle a été défrichée et dont les parcelles d'expérimentation ont été disposées, ainsi que sur les travaux qu'on se propose d'y poursuivre, ne manqueront pas d'intéresser les cultivateurs de tous les pays. 27 D'abord, en ce qui concerne la situation, la ferme expérimentale se trouve dans cette région de la Caroline du Nord, connue sous le nom de zone du pin à longues feuilles. C'est une des meilleures régions du sud pour la culture des légumes et des fruits, sous le rapport du climat, du sol et des autres avantages naturels dont elle jouit. Le développement de la culture des fruits dans cette section du pays a été très rapide ; les vergers et les vignobles y ont été plantés, chacun par plusieurs milliers d'acres, dans les cinq ou six dernières années. Dans cette zone du pin à longues feuilles, le sol est d'une nature sablonneuse. La végétation naturelle y consiste en pins et en diffé- rentes variétés de chênes-nains. Lors de l'établissement de la ferme expérimentale, le sol y était vierge. C'était un de ses grands avan- tages, car l'effet des engrais à employer dans les essais ne sera pas influencé par le fait d'éléments fertilisants, apport de fumures anté- rieures, ou reliquat de récoltes précédentes. Pour répondre à son but, il importe qu'une ferme expérimentale présente dans la composition de son sol toute la variété possible ; la raison en est évidente. En d'autres termes, les sols qui contiennent d'un élément fertilisant plus que d'un autre, ne sont pas ceux qui donnent les résultats les plus exacts. Il est préférable que les princi- paux éléments fertilisants (azote, acide phosphorique et potasse) soient en quantités moindres, mais uniformes. Le sol lui-même, dans toute son étendue, doit présenter les mêmes caractères et se trouver dans les mêmes conditions physiques et naturelles; et enfin, le climat des lieux où l'on se propose de faire des expériences, quelque peu prolongées, doit être favorable à la culture d'une grande variété de plantes. Tous ces avantages et d'autres encore étant réunis à Southern Fines, Caroline du Nord, c'est ce qui a engagé la société d'horticulture de l'Etat à faire choix spécialement de cette localité pour ses expériences. Son premier soin fut de défricher et de " casser " la terre, ce qui s'est fait sans perdre de vue les expériences qu'on .se proposait d'en- treprendre. On arracha toutes les souches, au lieu de les brûler, ce qui aurait produit des cendres (qui sont un élément fertilisant) et mis 28 de l'engrais à certaines plantes, tandis que d'autres n'en auraient pas reçu. La courtoisie de la société d'horticulture de la Caroline du Nord et des directeurs de la ferme nous permet de donner ici quel- ques illustrations montrant les progrès des travaux. La gravure ci- dessous est une vue des champs d'expériences après le défrichement ; elle montre comment s'est fait l'enlèvement des souches. Fig. 13. — Enlèvement des souches. Dans la figure 14 ci-après, on voit les champs préparés, et prêts à recevoir la semence ou les plantes. Dans cette ferme, on a réservé aux expériences sur les "/ar^//- nages" environ 50 acres de terre, qu'on a divisées en parcelles de même grandeur connues sous le nom ^e parcelles d'expériences, de la même manière que les terrains destinés aux expériences sur la cul- ture des fruits. Ceux-ci sont divisés en séries de 29 parcelles, pour 29 Fig. 14. — Prêt à ensemencer. l'essai des différentes combinaisons d'engrais ainsi que le montre le tableau ci-après, page 31. Cette partie de la ferme n'étant pas prête pour les expériences sur les '•'• jardi7iages " au printemps de 1895, on y sema des pois à vaches dans le double but : l» — D'utiliser les qualités de cette légumineuse comme engrais vert pour enrichir le sol, tout en améliorant sa condition physique par un apport d'humus ; 2«> — Et pour empêcher la végétation spontanée des mauvaises herbes dans une terre neuve. Les expériences sur les "■jardinages " n'ont donc commencé qu'en 1896, Toutes les parcelles ont été cultivées, hersées et préparées de la même façon, la seule différence consistant dans la quantité et la composition des engrais employés. Mélangés avec plus de soin et de précaution qu'on ne le fait d'or- 30 GO Ci: S -Cd Fumure Normale k2pn en quantités variables avec chaux et engrais vert. 05 Z a- : « 5 1 oo z i « : : : : ►J s 1 2S •* ^ ; : : ; o | =^' eo ^ «S : : : : o ' ** z c 5* Z - « : : : : J s 1 ^ ^ ; : : ; O | =^* ?^ 0. z a : : : : J S 1 -* 3 Fumure Normale k2pn avec chaux et engrais vert. en • - :4 : : :■ -i a i ^ V' Z =- J^ : : : : J : 1 c^ <^ : : : : : 1 '^ ^ 1 uioin^} ajiaD.iBj ] c^ =5 ~ -=r II II : (J 1 ^ os : '^ -^ ; • ■ •: : o 1 - oc 1 • a. ^ : : : : | S | ^ Ed S Les trois éléments engrais complet en quantités variables î: ^ =■ î^ : : 1 : i i il » a a. fci : : ; : : : | « lO z a- t^ : : ; ; : : 1 i" -a- ^ ^ « ; ^ : : : : 1 r co z ^ w II II : : 1 - (>» Z ^ ^ i ; : : 1 — — z a- « : : : : : : 1 — E Z a, {4 : : : : : 1 o '^' : i : •: : : 1 ~ 05 Z a. i^ : : : : i 05 =C uiotaaj aiiaD-iBjj 00 za. u; :: :: •il'^l :;; - z a- : : : : : : 1 5o SÉRIli S fert soles jrais Dlets. ^ j z : « : : i i i I "^ " 1 a. u! Il II i i 1 ■* a S '5 S i ec Z O 1 1 O II 111=^ ai e s 3 u -td ,?, rt o c 3 CN O a. : : : o : : : | <^< - OO : :: :« ::|— .i •yi S ■M Désignation des engrais. Nos des parcelles. Z a. ui -J S 1 a. X) II =! OOOOo~( -SI" o o — o o o < -. m ci 73 a 0) p V > OJ -a 5 ci 1) 1) .5 ,c3 !! «j ■ C O e u 3 O cr h o- M C4 ^ ^' - -^ -« r^- - ^ ■a .(S co \N - ^ a o V o o:5J '5 "5 o G iiu.fc-5^ T3 ._ :z u o 'c y •- — • ° ~ — ba ■ B -0) -u c: ; 5 o o C ; .« -a; v4) rt • -« ïi i;; - = 1J "U C/l y) 3 M t/l £ 2 — • C C K 1) 3 « K - t- cfiyj C/2U U 4) O» in 11 55