'!■'•••'• i. Pi ." - jit. A- r- ACADEMIE DBS SCIENCES ET LBTTRBS DE MONT'PELLIER. ANNEE 1847. fiw ,A. EXTKAIT Dli L'INSTITOT, JOURNAL liNIVERSEL DBS SCIENCES ET DES SOCIETES SA\ ANTES EN FnANCE ET A l'bTRANGEH. lre Section. — Sciences mathematiques, physiques et oaturelleS. Boulevard Poissonniere , 26, a Paris. ■ ACADfiMIE DES SCIENCES ETLETTRES DE MONTPELLIER. EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX DES SEANCES PENDANT l'aNNEE 1847. PARIS , 1MPRIMER1E DE COSSON, RUE DU FOUR-SAINT-GERMAIN , 47. 1847. ACADEMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER. SECTION DES SCIENCES. SEANCES DE 1847. rSmMa \ lrc seance, du IS Janvier 1847. Chimie. — M. Gerhardt, en recherchant les rapports de ge- neration et de metamorphoses qui existent entre les corps si nombreux de la chimie, a ete conduit a ranger dans une meme categorie des substances connues sous les noms les plus divers, telles que les azotures, les amidures, lesammoniures..., leplus grand nombre des corps azotes : uon qu'il existe entre ces corps une aualogie de composition , mais parce qu'ils prennent nais- sance dans des conditions semblables et se comportent dc la meme maniere sous l'influeuce de certains reaetifs. En el'fet, si nous consideions la maniere dont nous les produisons daus nos laboratoires, nous voyons que l'aminoniaque est toujours I'in- termediaire qui sert a fixer de 1'azote sur les autres corps ; nous remarquons aussi que ces corps sur lesquels agit l'ammoniaque renferment ou de 1'oxygene, ou du chlore, du brome, de I'iode. Prenons d'abord les corps oxygenes. L'azoture dc euivre, I'azoture de mercure , I'oxyde ammonio-mercurique, l'argent fulminant , 1'oxamide, le cyanogene, l'acide prussique, lc pro- toxyde d'azote, le benzonitrite , l'aniliue, etc., out ete obtcnus Kxtiaitdc I'InstUui, i" section, 1847. 1 2 par I'ammoniaque et certains corps oxygcnes, commc l'indiquent les formules suivantes : 2NH3+3Ug20=:oH20+2Hg;sN = azoture de racrcure 2Ml''+3Cu50=3HsO+2Cu5N = azoture de cuivre 2NH" , 3HgiO=H20-4-2Hg5NlI-0 — oxydc ammonio-mcrcurir|ue 2NH5+C*H,0*=2HsO-|-C*H*N*0*=oxainide 2MI"-t-C-H-04 ~z,H-'0+C2Ne = cyanqgene NH3+CH202=2H20+CHN = acide prussique NH'-f NHO3— 2H20+NsO = protoxyde d'azole i\Il=_j_C,H(i02=2H-0+C7H5N = benzonilritc NHr4-C°H0O=H2O+CcH''N + auiliue. L'eau est un produit constant qui accompagne la formation de ces corps. II existe done toute uue classe de combinaisons azotees qui renferment la somme des elements d'un corps oxygene connu, plus ceux de I'ammoniaque, moins les elements de l'eau. Uue consequence importantc decoule de ce qui precede : si Ton par- \ient a fixer de nouveau sur les corps azotes l'eau eliminee pendant leur formation, on doit pouvoir regenerer le corps oxygene et I'ammoniaque. Les moyeus de realise r cette rege- neration varient necessairemeut suivant la nature du corps oxygene qu'il s'agit de reproduire. Tantot il faut employer un acide fort, tantot un alcali energique. Guide par ces considera- tions, M. Gerhardt a fait passer du protoxyde d'azote sur de la chaux potassee chauffee dans un tube, et il a vu se degager de I'ammoniaque. II a aussi decouvert le corps qui correspond au protoxyde d'azote dans la serie des combinaisons du phos- phore et de l'azote : ce nouveau corps renferme PNO, e'est-a- dire equivalents egaux de phosphore,d'azote et d'oxygene; et,de meme que le protoxyde d'azote donne du nitrate et de I'amme- niaque, le corps PINO donne du metaphosphate et de I'ammo- niaque. (Juant aux corps azotes qui sejproduisent par faction de I'am- moniaque sur des corps chlores, M. Gerhardt exprime leur for- mation par les formules suivantes : NHS+C1°=3HCI-|-NCF = cblorure d'azole NH'!4-IIg-Cl5=nCI4-Hg2NMsCl = ehloramidurc dc lnercurc N!r+C7irC10=HCl-f-C'irNO=:Jienzan)id(< 3 2NH3+GOCl— 2HC1+C0N2FP -f carbamide 2NH3-f-PCl5=5HCl+PHN2 + pbosphure d'azote 2NH3-J-C3C13N3=2HC1-|-C3H<'N5C1 = chlorocyanamide. Ces corps azotes renferment la somme des elements d'un corps ehlore connu, plus ceux de I'aramoniaquc, rnojns les elements de l'acide hydrochlorique. Si le corps ehlore traite isolemcnt par la potasse donne un chlorure et un produit oxygene, il est evident, d'apres Iesformules qui precedent, quele produit azote pourra donner par cet agent de l'ammoniaque et le meme produit oxy- gene. Ainsi, par exemple, le perchlorure de phosphore donne, par la potasse, du chlorure et du phosphate; le produit azote correspondant donne de l'ammoniaque et du phosphate. Zoologie. Monographic des lnsectes myriapodes. — M. Paul Gervais fait connaitre les principaux resultats de l'etude nou- velle qu'il vient de faire des lnsectes myriapodes et dont Pexpose forme la plus grande partie du tome IV de Vllistoire nalurelle des Apleres publiee par M. Walckenaer. L'auteur y fait con- naitre I'organisation et la physiologie des Myriapodes, d'apres les recherches des naturalistes et d'apres ses propres observa- tions; ildiscute longuementles affinites des Myriapodes avecles autres classes des animaux articules condylopodes et les consi- der comme pins voisins des lnsectes proprement dits que des autres. Ces Myriapodes lui semblent etre un groupe d'animaux vermiformes appartenant a la meme serie que les lnsectes , et il abandonne l'idee qu'on doive les separer de ces derniers par les Crustaces et les Arachnides, pour les rapprocher des Vers. Dans la seconde partie de sou travail, M. Gervais a expose Thi- stoire de la science au sujet des Myriapodes, et il a eutrepris la classification et la description de toutes les especes connues,et de celles inedites qu'il a pu se procurer dans les collections. M. Mil- ne Edwards lui a communique" les Myriapodes conserves au Museum d'Histoire naturelle de Paris, et il a pu consulter les notes prises sur ce groupe sinjjulier par !M. Walckenaer. D'apres les observations de M. Gervais , les Myriapodes doi- vent former deux classes au lieu d'une : la classe des Diplopodes ou Chilognathes et celle des Chilopodesou Syngnates. Voici 1'enumeration mcthodique des families , des genres et du nombre d'especes de chacune d'elles. Classe *ieur de la Terre. II rappelle d'abord les recher- ehescontenues dans le cinquieme volume de la Mecanique ce- leste. Le cas examine par La Place est celui ou le rapport de la differeutielle de la pression a la differentielle de la densite dans la masse fluide serait proportionnel a la densite, c'est-a-dire ou La loi des densites est alorsp zz — sin na , a etant le rayon a de la couclie de densite p. Legendre avait deja considere cette loi dans les Memoires de l'Academie des sciences de Paris pour 1789. M. Roche a considere lecasou Ton aurait f^Ap+Bp'. up II en resulte pour la loi des densites pr=p0(l —Sa"1). Cette loi sa- lisfera a la grandeur connue de la precession, et a la valeur ^ de I'aplatissement de la Terre , si Pou prend &—£;. En suppo- sant la densite moyenne de la Terre egale a 5 £. Cette formule donne la densite e;;ale a 2, 1 a la surface, a 8 vers le milieu du rayon et a lofau centre. Ces nombres different peu de ceux obtenus par La Place. Si Ton calcule Pequation differentielle qui determine I'aplatissement des diverses couches du spheroide on trouve que , dans le cas actuel, elle n'est pas integrable en termes finis ; mais Pintegration par serie montre que cet aplatis- semeni, va en croissant du centre ou il est de ~ jusqu'a la sur- face ou on Pa suppose de ^fa. La loi de la densite determine celle de la pesanteur a Pinte- rieur de la Terre. Cette pesanteur va en croissant jusque vers les i^ du rayon ou elled^passe de ~ environ la pesanteur a la sur- face, elle repreud la meme valeur qua la surface vers les f^du rayon, et deeroit ensuite rapidement jusqu'au centre. Ces r&ultats sont fondes sur une hypothese. On peut cepen- dant faire voir qu'ils doivent peu differer de la verite, si Pon admet que la densite des couches terrestres dccroit d'uue maniere continue du centre & la surface, et qu'elle peut etre representee par uneserie rapidement convergente de la forme P=po (i+6a24-7a4+...); en effet, si on ne considere que les trois premiers termes de cette sCrie, qu'on les determine de maniere a satisfaire a la preces- sion, et qu'on attribue a la densite de la surface les deux valeurs extremes 2 el 2,75, on trouve deux lois differentes de densite entre lesquelles la vraie va|eur doit se trouver comprise. Or on peut s'assurer que ces diverses lois se confondent presque de- puis la surface jusqu'au milieu du rayon ; au-dela, la difference devient sensible, mais sans avoir une grande importance et la densite au centre ne doit pas devoir s'ecarter de 1 0 ou 11. Cosmogonie. — M.Ed. Roche presente ensuite a l'Academie quelques resultats de ses recherches sur les cometes. — En s'ap- puyant sur ce theoreme de mecanique celeste que de tons les ele- ments de l'orbite d'une comete la position du periheTie est celui qui varie le moins, il a ete conduit a penser que la disposition ac- tuelle des pmhelies des cometes pourraitconserver encore quelque trace de la disposition primitive desorbites.il a reduit a l'eclipti- que les longitudes du periheliedescometes du catalogue de Delam- bre et les a classees par ordre de grandeur de 0° a 360°. Pour attenuer I'influence des perturbations et des irregularites inevita- bles, il les a groupees de 30 en 30° et a construit une courbe dont chaque rayon vecteur est proportionnel au nombre des cometes qui ont, en moyenne, leur perihelie dirige suivant ce rayon. Cette courbe n'est pas un cercle comme cela devrait etre si le hasard avait preside seul a la distribution des orbites. l)cj;i M. Cournot,dans son memoire sur la distribution des orbites co- mCtaires dans I'espace, avait remarque que les perihelies ten- dent a se rapprocher de la ligne solsticiale. On trouve de plus que la courbe estcomposeede deux branches apeu pressembla- blesde forme, etsymetriquement placees par rapport a une li- gne qui differe peu de la ligne des equinoxes. Dans le voisinage de cette ligne il y a tres peu de perihelies, leur nombre augmente rapidcment de part et d'autre ,• il est a son maximum vers les longitudes de 1 15° et 240. La difference de grandeur des deux branches ne parait pas pouvoir etre expliquee entierement par Ja difference de visibility des cometes en ete et en hiver. La dis- tribution des cometes en deux classes suivant la btauehe dc courbe ou se trouve le perihelie, si cette distribution est due a une cause cosmogonique, indiqueque les cometes d'une meme classe ontuneoriginesimultanee. On remarquerade plus que le mouvement propredu Soleil est actuellement dirigea peu pres perpendiculairemental'axe desymetriedes deux combes. II est aisede trouver des hypotheses propres a representer ces circonstances. Imaginonsune nebuleusetres aplatie,de grandes dimensions , formee de cette matiere a laquelle La Place altribue la formation des cometes : en vertu de Pattraetion du centre de 1'anneau le Soleil Pa traverse adeux reprises, et a attire dans son systeme les nebulosites qu'il emporte depuis lors avec lui. On peut concevoir le mouvement du Soleil autour du centre de la nebuleuse, tel qu'il explique toutes les particularity observees. Les nebulosites qui sont tombees sur le disque meme du Soleil auraient forme les diverses atmospheres nebuleuses dont on a constate dernierement l'existence. Seance du 17 avril 1848. Geodesie. — M. Roche communique ses recherehes sur la figure d'equilibre des mers. La loi de la variation des degres et celle de la longueur du pendule a la surface des mers dependent de la constitution in- terieure du spheroide terrestre. Laplace, considerant la question au point de vue le plus general, a suppose la Terra formed de couches peu differentes d'une sphere et dont la densite estcon- stante dans I'interieur de chacune d'elles; mais en meme temps il aintroduit dans ses formules un terme V, comprenant Pac- tion des mers, des continents , et generalement de toute cause qui, alterant la regularite des couches , empecherait les hypo- theses ci-dessus 6noncees d'avoir lieu. II a ensuite compare ses formules a lobservation, et est arrive ainsi a ce resultat, que le terme V, est insensible. Si l'on compare les formules de Laplace aux dernieres ob- servations geodesiques, en adoptant la loi du pendule donnee par M. Biot, on arrive a un resultat tout different. On trouve que le terme V, n'est pas negligeable, et qu'il faut en tenir com- p'e si Ton veut mettre d'accord la loi des degres et celle du peu- 0 dule. II n'est done pas vrai de dire que la surface des merS, concue prolonged au-dessous des continents,represente la figure de la Terre depouillee de ses irregularites ; car ces irregularites agissent sur la surface meme des mers, et en modifient nota- blement la forme, de sorte que si ces irregularites cessaient lout-a-coup d'agir par attraction, la figure de la rner changerait sensiblement. On conclut de let que s'il existe une difference entre les aplatissements des deux hemispheres, elle est due au moins en partie a I'inegale distribution de ces irregularites a la surface de la Terre. Paleontologie. — Une note sur unenouvelle espece fossile d' Equiseium[Equisetum sulcatum) est communiquee par M. Fe- lix Dunal. La vegetation actuelle ne presente qu'un seul genre de la fa- mille des Equisetacees. On en connaitdeuxa l'etat fossile : 1° Le genre Catamites, dont les especes gigantesquessontau- jourd'liui ensevelies dans les terrains anciens : les terrains houillers; les couches d'anthracite des Alpes, des Vosges et meme de I'Inde ; les gres qui dans certains lieux accompagnent les houilles. 2° Le genre Equisetum, dont quelques especes fossiles se trouvent dans les memes gisements que lesCalamites, pendant que d'autres ont laisse leurs empreintes dans les terrains de se- diment superieur ; le calcaire glossier de Montrouge ; les mar- nes d'Arnissan pres Narbonne et les marnes irisees de Bale. Voici une nouvelle espece d'Equisetum fossile trouvee dans un terrain Iacusire, des environs de Villeneuve pres de Castel- naudary (Aude). — Uans des blocs de ce terraiuamonceles a Cas- telnaudary autour d'uu four a chaux, M. Dunal a observe I'an dernier avec M. Gervaisdes cavit^s presque cylindriques de 10 a J 2 lignes de diametre. En examinant attentivement ces ca- vites, il a vu qu'elles portaient sur leur surface interieure les empreintes des articulations et des gaines d'une grande Prele. D'autres cavites cylindriques beaucoup plus petites (1-3 lignes de diametre) s'observent autour des grandes et paraissent dues a des ramifications de la tige-mere dont les grandes cavites con- servent les empreintes. Ces cavites sur certains blocs avaient 4 pouces de longueur, etaient ouvertes a leurs deux extr^mjtes et Extrait de I'lnstitul, V* section, 1848. 2 10 d'un diametre sensiblement egal dans toute leur etendue ; sur d'autres blocs, ces cavites plus courtes etaient infe>ieurement fermees par un fond irregulier,presque h^mispherique, du roeme diametre que les autres portions de ces ouvertures.Les emprein- tes des Raines et des articulations qu'on observe sur leurs paroig internes apprennent que ces gaiues et ces articulations etaient fort rapprochees (21-22 lignesde distance.) Une empreinte bien conservee d'une portion de gaine montre que cette derniere avait 13-14 lignes de hauteur. Ce fragment fait penser que la gaine eutiere avait 12 a 15 lobessante espece, il a pense que quoi qu'elle soittres voisinedu Pin deCoise. P'mvs Larhio, ell? doit en etie disti-goee. Mais, commeelle croit assezloin de Moutpellier, dans une region toute diifeiente, il n'a pu lui con- server le. nom specifique de MoiKpeliensis, et il I'a remp'nce oar celui du botam'ste a qui t'on doU s, acuminatis, acutis recurvis, caducis • Extrait de Vlnstitut, 1 '• section, 1848. 3 18 foliii - euihlariis ncicularibus geminis basi vagina scariosa cinctis, la?le. viri- dibus, crassiusculis, 3 \-5 pollicaribus; amentis masculis numerous cylin- dricis in spicam densani coiigestis; amentis feminosis solilariis binis tcrnis quateniisve erectis; slrobilis conicis aculiusculis subkorizontulibus 1 I pollicaribus, squauiis leviter gibbusis sigillatis. Asthonomik. — M. Ed. Roche presente a I'Academie Ifecal- cul de Yinegalile parallaclique dt la lunyilude el du rayon vec- (cur de la Lime, par ia methode de la variation des eonstantes arbitrages, et eu ayantegard au carre dela force perturbatnee. A celte inegalite doit etre jointe une partie qui provieut de la reaction de la Lune sur le Soieil. Poissou, dans son Memoire sur le mouvement de Lune autour de la Terre, a calcule la partie de 1'equation parallactique qui depend de la rmsse de la Lune; mais son resultat est iuexact en ce qui concerne les terihes dus a la seconde approximation. M. Roche en indique la cause, et les precautions a prendre pour eviter toute erreur dans le calcul- des inegalites qui dependent du carre de la force pertur- batrice. Geologie. — M. Marcel de Series communique la note sui- vante sur deux montayncs remarquables des environs de Mo>it- pettier (le jdc Suinl-Loup ct le mont Onus). La chaine dout le Saint-Loup est le point culminant, se di- rige constamment de E. 15° N. a 0. 15°S., tandis que la chaine de l'Ortus n'oifre cette direction ({ue pendant une partie de son Vendue. Elle en change brusquement vers ses points les plus eleves, pour se porter du sud-est au nord-est. Le sominet du Saint-Loup attciut 659 metres, celui de l'Or- tus n'a pas plus de 525 metres. La difference qui est de 134 metres n 'aurr.it pas uuo grande importance dans la ques- tion qui nous occupe , si l'Ortus etait comme le Saint-Loup forme d'un seul pic de beaucoup superieur a la crete qui le con- tinue ; car on pourrait a la riguear ndmettre un affaissement de toute une moitie de la montagne disloquee. II en est cepen- danttout autrement, l'Ortus est en effet forme par plusieurs pics ayant des elevations' peu differentes. Les deux chaines, loin d'etre limitrophes, sont separees par une vallee d'une largeur d'environ 3000 metres, et dans cette vallee on decouvre trois chafnons dont la direction est totale- mentditlereutede ceiiedes chaines principals. Le premier de 19 ces chainons est & 1'ouest, tandis que les deux autres, conaus sous les noms de Roux et de Verdier, situes a I'extremite oppo- sec de la meme vallee, se trouvent tout a fait a Test (l). Les uns et les autres appartiennent aux terrains neocomiens qui composent egalement la partie superieure de I'Ortus, etdont il n'existe aucune trace sur le mont Saint-Loup. Les faces en regard des deux chaines ne sont point paralleles dans toute leur etendue; celle de I'Ortus tourne au nord-est vers sa partie moyenne, et forme pour lors un cintre dont les couches sont loin d'etre verticales, quoique leur ensemble se presentecomme une muraille d'aplomb. La face du Saint-Loup on pour mieux dire la cbaine dont il est le pojnt culminant, se dirige au contraire en ligne droite, etoffre au nord des couches completemeut redressees et tout a fait perpendiculaires. Aussi, le pic est-il inaccessible de ce cole. II est facile de juger, d'apres ces faits, qu'il n'est guerc pos- sible d'admettre, ainsi qu'on l'a suppose, que les deux chaines du Saint-Loup et de I'Ortus provierment d'une meme masse disloquee 5 car s'il en etait ainsi, lenrs ereles seraient moins di- vergentes, et leurs vallees tie separation moins etendues. Elles nese montreraient pas nou plus sillonnees de chainons diver- ♦ gents, et leur elevation relative serait moins variable. On trou- verait plus de persistance dans la direction, plus de symetrie dans la stratification des faces qui auraient ete jadis en contact. Tous les doutes disparaissent,clu reste, devant la constitution geologique des deux chaines et des pics qui les couronnent. La cbaine de Montferrand, dont le Saint-Loup fait partie, est toute entiere formee par les terrains jurassiques. Elle commence a sa base par le calcaire a gryphees du lias, auquel succedent des marncs fissiles, puis le calcaire oolitique inferieur, enfin I'etage oxfordien inferieur qui forme les couches verticales de la crete. La chaine de I'Ortus commence au contraire par le calcaire oxfordien de I'etage moyen , et se termine vers son sommet (1) Le chatnon occidental nomme Foubeton, dirige du sud-ouest au nord- est, est eleve au-dcssus de In vallee de Masclar de 157 metres. Le premier des chainons oiientaux a son point culminant de 298 metres au-dessus de la Mediierranee, tandis que le second acquie'rt settlement une elevation de 277 mctr. ; celui-ci est a la fob le plus orieutal el le plus elendu. Les chainons Roui et Verdier sont a 6003 ou 5000 metres au plus de celui de Foubeton. 20 ppr Irs rouches neoromiennes parfaitement caracterisees. II serait difficile, d'apres ces faits, de eoosiderer les deux ehalnes comme uoe metre masse disloquee; car Ton ne sauraii conee- voir comment les formations du Saiat-Loup, plus anriennes que cei'es de I'Ortus, auraieot eie cependanl portees a une plus grarde hauteur. Let- deux h-xlnes o it done ete toi'jours'iislincte^, mais leurs soiilt tements da'ent-''s de la meme epoque. et a quel systerae se rattachept-ils ? Cestcequ'il coo Went d'examinc? l.'Sge d'un soulevement est dom e, comme 01 sail, par celui des prem e.-es couches disposees hoiizontalement a la base de ce'les qui ont ete uisloquees ec plus ou mains redressees. Les deix cbaines, ayant sensibemeot la roeme direction generale, doiveit avoir suigi a la meme eooque, pcut-etre simultane- ment, si 'es (.remeres couches borizoi. tales qui les environnent sont de meme native geoiogique. 0 ', crest prec sement cequ'on observe sur ies deux cosines. 0 1 voit a leurs pieds !es terrains te?t?a4 -es Ifcaatrti ic'.eves »oesse rattachent, tour po le a ,roire que e'est plu it au sjsierre t es A pes pivnci- c. pales vi'a eelui de.* Alpes oce dentales quo^ue pli'S'curs geo- io^ues aient suppose le confr.i re. d'apes le seU' e..amcn ces dernieres couches relevee* . ti e /et, ainsi que 1 ous i avons frit observe/, ies couc'ies sou:evees ies pius recentes so it ici les ter- rains lertiai.-es lacustres. les mtimesquitermiaentlesdep6t,s ,e« dresses sur 'a penie des Aipes occdenia:es. Si les terrains tertiaires ma ins superieors ne sont pas re'eves aupres du S^nii-Loup et de I'Ortus, comma its le sont a la base des Alpes prw'c pJes, dont le Saini-Gothard et ies montagnes du Vali is font partie, la ra'son en est simple : e'esi que ces ter- rains y manquent completemeiu. Oa ne les y decouvra pas, 21 paree que 'a Mediterranee avait abandoune la vallee de Mnsclar av;uit le surgissement de ees deux pics ; par consequent, des de- puts marios tertiaires n'ont pas pu s'y precipiter. H faut, en ei'i'et, aller jusqu'au bassin de !a Loire pour en trouver de pa- reils. c'est-a-dire qui se rapporient a l'epoque tertiaire. De .emblables depots se re;. ou vent neanmoins lorsrtu'on se dii.'&e vers ie bassiu aemel de L IWediterranee; on ies voitcon- stamment rediesses (orsqu'iis sont en contact avec des terrains secondaires do meme a'ie que le Saint Loup. Ainsi, les depots pliocenes se neontrent releves au pied de la montagne de Ceite, eomposee comme le mont Saim-Loup par les calcaires ox"or» d'ens qui s.irmoiitent aupres de ceite ville les dolomites com- pactes liasiques (1). Lois meme qu'il o'en serait pas ainsi, tout ce qui1 fa ud rait en dedu re, c'est que Ion pourrait aussi bieo rapporter le sou- levemeot des deux cbalnes aux Alpes principles qu'aux Alpes occ'dentales. Mais leur direction tranche deeidement la ques- tion.En i-iTet, les deruie-es se diriment de N. 24° E. a S. 26° 0., c'est-a-diie divergent de 49° yvec les cbames de I'Ortus et du Saint-Loup. Les Alpes principales se dirigeiit au contraire de E. 16° N i 0. 16° S., ce qui est precisemertt la direct'on des deux chained, dont nous cherohon~ a determine! l'epoque a la- que'le on doit rapporter le soulevemenl. ll eA sie b e.i a la verae une difference , e 1* eut ee'les, puis- qie leideui de* uieres on., etc trouvecsde K. (5" N. a 0. (5° S.; ran s ceite me^un a e e p. st avec une bo sso'e au puis sucep- tib'e d'une approximation d"un degip, en sorie que Ion pent regarder ks deux directions comme i«ie"itiques. Nousconeluoos de tomes ces observations (jue les ciaine.s de I'Ortus et du Sa m-Loup om to u jours e.e distine.es, qu'elies (".) Si la direction de la montagne de Cel^e ne s'accorde pas avec celle in Saint-Loup, e'est que la premiere est pl/lot un pointeme:>t qu'une cliaine a direction determined. Le soulevemenl qui a produit la premiere de ces mon- tagnes a ete si violent que les roches soulevantes snnt parvenues a son som- met, en reielant sur leurs tlancs les formations qu'elies out trav* rsees. Les roches soulevuntes ont agi sur les n. asses anlerieurement d^posees dela mfeme maniere qu'un projectile doue d'une gra'nde vitesse. En pffet, un pared pro- jectile traverse les corps sur lesn.uels on le.dirige, sans laisser d'autres traces de son passage ; landis qu'anime d'une moindre vitesse, il opere des frac- tures plus on moins eiendurs. Cette particularity est tout-a-fait propre a la moDtagns de C«Ue, la eeule du ce geu.e cans les environs de Montpellier. 22 d 'tout cppendnnt de la m£mc epoque g*1 'log^que, et se ratta- clu-nt au systeme des Alpes principals. Seanct du 17 juillct 1848. Astkoivomie. — M. Ed. Roche lit une note sur line propriety remarquable de la loi de la pesanteur universelle, dont Laplace a fait mention dans son Exposition du systeme du monde. En voici I'enonce : — Si les dimensions de tous les corps de I'univers, leurs distances mutuelles et leurs vitesses venaient a augmenter ou a diminuer proportionnellement , ils decriraient des courbes entierement semblables a celles qu'ils deciiveut, en sorte que I'univers, airisi reduit successivemeut jusqu'au plus petit espac* imaginable, offrirait toujours les memes apparences a ses ob- servateurs. Cette proposition est une consequence d'un theoreme demon- tre par Newton, dans le livre des Principes, qui constitue la theoriede la similitude en meeanique, et dont M. Bertram! a indique I' usage pouf la comparison des effets des machines construites sur des echelles differentes. On deduit imme liatement de ce theoreme que la propriete dont il s'agit aura lieu pour le systeme du monde, considers dans deux etats de grandeurs differentes, si le rapport des forces acceleratrices estegal acelui des dimensions, dans les deux etats du systeme. II est evident que cette relation a lieu pour la loi d'attraction en raison inverse du carre des distances, lorsqu'on admet que les dimensions du systeme et de chacun des corps qui le eompssent ont varie dans un meme rapport, sans que leur densite ait change. Mais si Ton suppose que les dimensions du corps aient varie sans que leur masse ait change, ce qui revient asupposer quo ces corps sedilatent ou se contractent, sans que la quantitede mntiere augmente ou dlminue , alors la densite varie en raison inverse du cube des dimensions, et il est visible que la loi d'at- traction doit etre proportionnelle a la simple distance, pour que, dans les deux etats du systeme, les trajeetpires du meine corps boient semblables et deciites en temps egaux. Botanique.— M. Dunal presente quclques exemplaires d'une espece &' Allium nouvelle pour la flore/le Montpellier, qu'il a re- cueillie le 13 juillet sur la colline oxfordienne qui se trouve 23 entre la terre de IaPaiilade et le bassin lacustre de Grabels. Cette espece est presque nouvelle pour la science, puisqu'il y a a peine un an qu'elle a ete decrite par M. Gay, sous le nom d'Allium Durixanum, au moyen d'echantillons recoltes en Afrique par M. Durrieu. Corame la description de M. Gay tres etendue et tres complete ne laisse rien a desirer, M. Dunal n'a rien a y ajouter; seulemnt il fait executer en ce moment une belle fi- gure coloriee de ceite interessar.te espece, qu'il soumeltra a I'Academie dans une prochaine seance. — M. Dunal lit eusuiteun memoire intitule: De (.'influence mineralogicjue du sol sur la vegetation. L'influenee mineralogique du sol a ete fort controversee, parce que ses defenseurs etses adversaires s';:ppuyaient sur des fails incompletement observes. M. Dunal, dans son memoire, cherche a indiquer sommaire- ment par quelle nature d'observations et d'iuductions on peut determiner avec precision quels sont dans la distribution geographique des plantes les roles respectifs de la nature mine- ralogique <]u sol, de sou etat physique el du cliimt. Pour montrer les effets de la nature mineralogique du sol, il prend pour excmple le Chataignier (Castnnea vulgaris,' Lam.), dont on a parle sous ce point de vue. II examine les divers ter- rains dans lesquels on 1'observe, et nioritre quo dans tous il trouve une certaine quantite de silice qui lui est uecessaire. Cet arbre est surtoul commun dans les scbistes talqutux ou il abonde et prosperele plus, etqui lui fournisscntavec profusion la silice, dont il ne peut se p.isser. On I'observe en apparence sur certains calcaires au pied du Jura, mais c'est en realite sur dts oasis de gres que renferment ces calcaires. II est a Saint-Guiilen le Desert (Heiault), sur des calcaires oolhiques parsemesde nombreux nocules siliceux qui fdurnissent au Chataignier sa silice*. II en est a peu pies de m'eme dans les environs de Murviel (pres Montpellier). Les Cliatai- gniers y crcissent dans un calcaire oolilique inferieur sans si- lice, mais ils recoivent cette deruiere par les eaux de calcaires oolitiques a fueoidese.t a nodules siliceux qui abondeut sur une collinesituee au nord et au-dessus de la vallee. A la Bauquiere, aCuurpouirant et dans d'auttes localites du departemeut de 2/i I'tfernult, le Chatfi^nlcr se t>ouve sur dps collines do catHobX roules, en grande part'e juar'.zeux. A»os;, le Chataigoier peos- pere dans des terrain* de nature ires diverse, pourvu que ceux- ci puisseut lui iou nir de !a siliee, ce <|u: naet hors de dotite I'in- fluenee de la naiuie mineralogique du se'. Une seiie d* observations analogues des ^cations di Lecidea geographica.Y.ies, aete p>-esen iee de ia meme mani&'e, et a ete suivie de la meme conc'nsiun. It en est de meme pour ie Baple- vriiiii frurlicosum qui se irouvf abonda'it sit les dummies ooli- tiques des i.o.'ds de I BerauU, entre le pont de Saint- Jean de F<>s et Snint-Goi 'e i le beieri. a. .is que sur la montagnede Ceite. On observe auss: ceVa-brisseaii sur des rocbers iacostres de Mon- tredon. pres de Somm'eres, pa ce qu elles soni magnesiennes ; ou le irouve ega'ement dans les inches de nature lies diverse, mais qui toute-'u fournisseatde ia magoesie. Le Laurier [Lauru* uobilis, L.) esi sausage dans les environs de Montpe'>'f ■. a des liauteurs ij,esd "'erentes : 600™, 200™, et presque au ui»eau de la mer, toujour* dans, des roebes o.'u'- diennes, ce qui fait presumer que cette nature de te rain lui conviem parffUempnt. Les sab es ma>'.t:mes renferment un assez grand nomhre d'especes. comme les Piautago arenaria, Si'ene conua,Siaace ecluo'ides, etc.), qu'on trouve aussi sur des sables fort eloignes de la mer. On ne pourra dii-e si rela iient a I'etat de division du sol ou a sa nature miueValogique, qn'apres qu'on auva compare les analyses de ees sols el celies des p'auies qui y e-o'ssem. Un grand nombre de Lichens ha&Uentlesroches ea lea ires de toute nature mais 'es uns comme .les Partiieliaoce.Ua a, erase, londigera, etc., ne se trouvent que sur ce les clont h surface est bosseiee (les poudingues lacust'es, les marnes oxfordiennes) , f. les autres 'comme les Purmelia calcarca , cirdnnta , muro-. /id//, etc., so-- celies qui soni lis*ses , quelle oue soit dVUears leu r nature, oxford iooe, ooiitique, lacustte, neocomienneuu molasse. lei, c'esteVdemmeni I'p.iat de la surface du soi et non sanatu e niinera'ogique qui leiermine la station. Daosd'autres e'est evidemment fa difference ou climat. Ainsi le Lavandula vera, D. C. ('a Lavande) et e Lava, id. da ;>pica, D. C. (f Aspic) croissent l'uu et l'uutre sur des calcaires coialliens ou ox for- 25 diens ; mais le premier ne se trouve, a la m6me latitude, qu'a 4 1 5, G, 7 ou 8 cents metres au-dessus du niveau des mers, pen- dant que I'autre est toujours sur des collinesdont 1'altitude n'est jamais de 100 metres. Voila par quelles sortes d'observations et d'inductions M. Dunal a atteint le butqu'il s'etait propose. Zoologie. — - i\I. P. Gervais expose verbalement les remar- ques suivanfes sur les variations de la couleur chez les Came- leinis [C. vulgaris d'Algerie). Quaud on observe des Cameleons, on est d'abord etonne de la prodigieuse variability apparente de leurs couleurs. II semble que lous les modes de coloration leur soient propres; on concoit aussi comment ils out si vivement interesse les naturalistes depuis Aristote, et pouri|uoi tant d'explications out ete donnees de ce curieux phenomene. L'etat de sante ou de maladie, le sommeil ou la veille, les passions, lesob- jets environnants, etc., tout cela semble devoir etre et doit en effet etre invoque dans rinterpretation de ces innombrables changements. Mais quel en est le mecanisme? La respiration plusou moins active, le gontlement du corps a I'aide des pou- nions et de leurs sacs aeriens qui sont comparables a ceux des Oiseaux, les capillaires sanguius de la peau, la bile elle-meme (comme si I'ictere pouvait paraitre et disparaiire en quelques instants), le reflet des objets environnants et d*autres causes en- core ont ete successivement alleguees. Celle a laquelle on a le moins songe, le jeu d'un ou de plusieurs pigments est ccpen- dant la plus rationnelle. C'est ce que M. Milne-Edwards a tres bien demontre clans une note specialement consacree a ce sujet (Ann. des Sciences naturelles, 1834). Les variations du pigmen- tum sont Taction d'un mecanisme tout particulier, constituant I'agent essentiel de la versicoloration de ces Reptiles. Chez ces animaux, comme chez tant d'autres, on doit dislin- gner le systeme de coloration d'avec la teinte plus ou moins fon- cee des couleurs. C'est surtout la teinte qui varie. Le systeme de coloration, au contraire, reste a peu pres invariablement le meme, etcertaines taches sont d'une fixite remarquable. Telles sont les barres de la tete et des yeux, les zigzags ou taches en V de l'echine, les taches de la queue, celles desflancs et les barres desmembres et des doigs qui toutes sont principalemeDt jaunes, Extrait de VJnstitut, I" section, 1848. . 4 26 jaune dore ou jaune de rouille. Elles sont produites par un pigment susdermique. On les voit encore sue les individus frai- ehement morts, et meme bien mieux ohez eux que chez la plu- part des Cameleons vivants. Pendant la vie, elles sont plus ou moins evidentes suivant le lond sur lequel elles reposent. La teinte generale de ee fond est blanchatre, verdatre, brune ou brun fonce. Chacune de ces teintes peut etre partielleou bien plus ou moins generale. La teinte blanchatre n'esten realiteque l'abseuce ou I'occultation du pigment brun ; elle est constante sous la ligne mediane par absence de ce dernier. Le derme lui- meme est naturellement blanchatre. Quand on observe a la loupe un Cameleon qui passe du blau- cbStre au vert ou au brun, on voit poindre a la surface du derme, au-dessous de I'epiderroe, uue multitude de petites ponctuations noiratres. Ces ponctuations apparaissent en plus grand nonibre dans les sailliesou tubercules squamit'ormes de la peau. Quand il n'y en a qu'une mediocre quantite, le fond, de blanchatre qu'il etait, passe au vert ou au jaune verdatre ; quand it y en a beaucoup, et qu'il reste par consequent un moindre iutervalle blanchatre eutre eux, la teinte generale est d'un brun verdatre, violace ou noiratre. Ce pheuomeue de coloration est egalement parliel ou general, et lorsqu'il est partiel, il peut donner lieu a des marbrures, a des mouchetures et a bien d'autres disposi- tions; un cote peut aussi difterer du cote oppose, etc. L'appari- tion des ponctuations mil'aires du pigmeutum noir n'est pas completement empe^hee par le pigment jaune aux eudroits oc- cupes par celui-ci, quoiqu'il soit plus superficiel. Le melange du jaune et du noir en proportions divcrses intervient alors comme un element nouveau de variations, ce qui explique le changement de teinte des taches fines. On pourrait appeler der- mujue ce pigment noir ou brun. II De forme pas une couche de- pendante de lepiderrac, comme le corps muqueux duJNejjre; il est loge par petits grains isoles, les uus ilammesou en ineches, lesautres simplement ponctiformes, dans les mailles du derme, et celui-ci constitue une trame veritable dont les fibres, croisees & angle droit, sont contructiles a la mamere de celles du tissu dartoide. Celle eoutractilite est evidemmeut le principal agent de I'arrivec a la surface ou de la disparition intradermiquc des 27 grains colorants. Leur apparition en plus ou moins grand nom- bre determine ledegre d'intensite de la couleur. On comprend par ce qui precede pourquoi, lorsqu'on a fait macerer un mor- ceau de la peau du Cameleon, I'epiderme n'entraine pas avec lui en se detaehant la couche pigmentaire. On a fait intervenir les objets environnants comme cause des variations de la couleur chez les Cameleons; mais beaucoup d'auteurs out relegue au rang des fables tout ce qui avait ete dit a cet egard. L'observation montre cependant des similitudes fre- quences et tres manifestes entre la couleur des lieux occupes par les Cameleons et la teinte de ces animaux pendant ce meme temps. II y a des coincidences qui ne peuvent pas etreleseul effet du basard. Le blanchatre, le vert et le brun sont d'ailleurs la condition habituelle de coloration des milieux frequentes par les Cameleons. Le vert, parexemple, est la couleur du feuillage; le brun est habituellement celle du sol, des ecorces et des arbres depouilles de leurs t'euilles. Les Cameleons ne prennent pas loutes les couleurs possibles; ils n'en changent pas non plus subilement; mais il est incontestable que le plus souvent ils ne tardent pas a devenir blaucbatres , verdatres ou d'un brun plus ou moins fonce, suivant que les objets avec lesquels on les met en rapport le sont eux-memes d'une maniere plus ou moins evidente. Ils se mettent ainsi dans un veritable etat d'harmonie avec leur entourage, au moins dans certaineslimi- tes. Le cbaujjement qu'ils doivent eprouver s'execute avec plus ou moins de bouheur, et il est aise de faire des observations a cet egard. Nous n'en citerons qu'une. Un Cameleon que nous avions tenu libre pendant plusieurs semaines sur un Oranger place dans un jardin, resta presque constamment vert, comme les feuilies de cet arbre, pendant que nous I'y laissames dans sa cage ; a terre ou dans notre cabinet, sa teinte fut au contraire bruuatre plus ou moins marbree, etc., et cela pendant un temps egalement assez long. Sa nuance, qui qui n'etait plus vote alors, approchait reelbment de celle de la terre, du bois, etc., et Ton avait quelque peine a le distinguer des objets sur lesquels il reposait; de meme que precedemment, il etaii assez difficile de le retrouver dans le feuillage dont il avait pris l'aspecl. Le Cameleon est un animal lent et qui ne 28 peut eviter ses ennerais par la course, de memc qu'il ne peut, faute d'agilite, saisir sa nourriture a la maniere des autres Sau- riens. Pourquoi repousser I'idce que la nature, dont il a recu une langue si siuguliere, mais si evidemraent appropriee a la prehension de ses aliments, lui ait donne la versicoloration comrae moyen de se soustraire a la vue des etres qui le cai- gnent et de ceux que lui-meme il redoute. Cela n'est contraire en rien a ce que nous revele chaque jour I'etude de la creation. Seance du 14 aout 1848. Botanique. — M. Felix Dunal communique les observations suivantes surquelques especes de planles. 1° Junci. Linnee, dans son Species (I, p. 463), signale sous le nom de Juncus acutits une espece qu'il caracterise par les deux bractees epineuses et piquantes qui cntourent etroitement la base de la panicule de la plante. II y distingue deux varietes. Lamarck (Diet., t. Ill, p. 264) distingue du e supporte qu'a- vec peine fimmersion pendant quinze ou vingt secondes. Les Poissons, et en partieulier les Barbeaux, qu'il est plus facile d'dbserver a cet egard, n'y vont pas subitenvnt. Beaucoup s'arr&ent meme au dessus du point de deversement de la cas- cade et ne se hasardent pas au-Jessous. On en voit cependant quelques-uns dans les endroits oil l'eau est assez chaude pour affecter desagreabiement la main ; maisils semblent preferer la rive gauche aladroitc, etquoique l'eau soit peu profonde, ils se tiennent evidemrnent dans los couches inferieures , qui sont les moins chaudes , plutot que dans les superieures. Les tetards semblent prendre les memos precautions. Quant aux Grenouil- les, elles reeherchent, dins les endroits chauds, I'ombrage des herb', s a l'eau elle-mcme, el celles que Ton poursuit evitinl de plonger aussi longtemps qu'elles le peuvent. » On a signale dans la partie chaude du Chedakra des ani- maux detres petite taillc, doues de beaucoup d'agilite , que Ton adonnescomme etant de la clause des Mollusques bivalves. Nous nous sommes assures que ce sont drs Crustacea du {jenre Oyjmg, comme d'aillcurs I'agilite qai lour avail ele attribute tendait a le fairs supposer. Ils vivent en grand nombreparmi les plantes confervoides , dans les endroits de la riviere oil l'eau est assez 36 chami" pour que la main no pnisse pns la supporter sans eprou- \ir i.', sentiment assez vif de brulure. » Ou avait d'abord considere comme etant les Aquce thibili- tame des Romains, aujourd'bui Hammam-MeskhouLin, les eaux tiedes &' Hammam-Berda, qui soutsituees a huit kilometres de Guelma , sur le cheniin de Bone. Ces eaux & JIammam- Berda etaient egalement eonnues des anoiens , qui les nommaient A(\uoi calulce. On y arrive apres avoir laisse a quelques kilo- metres au nord les monta«nes neocomiennes de Nechmeya. Pendant les quelques instants que nous avons passes aupres clu bassin d' Hammam-Berda , nous n'avons vu dans les eaux qu'il retient aucun Poisson; maisnous y avons recue'lli , outre quel- ques Entomostraces , des Nais du geure Tubifex , une Planaire fort semblable au Planaria fusca et de nombreuses Paludines de ties petite taille. Ni la , ni ailleurs en Algerie , nous n'avons en- core pu trouver des Hvdres ni des Bryozoaires fluviatiles voisins de I'Alcvonelle , de la Plumatelle , etc., bien que Ton doive sup- poser qu'il y en existe. » Zooi.ooiE. — M. P. Gervais parle ensuite de plusieurs ani- maux uouveaux ou peu connus qu'il a rapportes d'Algerie. Tl donne , entre autres , les caracteres d'une espece nouvelle de Poisson du genre Gremelle, qu'il appelle Acerina Zillii. Cette espece a ete prise par M. Zill et par quelques autres voyageurs dans les eaux des puits artesiens qu'on a perces depuis quelque temps a Tuggurth. Seance du 18 dcccmbrc 1848. Meteorologie. Aware boreale du \7 novembre 1848. — M. Ed. Roche communique la description de cette aurore bo- reale qui, bien qu'incomplete, a ete trop remarquable a Mont- pellier pour qu'il ne convicnne pas d'en conserver les details. A S11 du soir ellf avait deja attire I'attention; mais ce n'est iju a 9li qu'eile a atteint sa plus belle phase. Voici quel etait alors I'aspt ct du ciel : au nord, une lumiere taut soit peu bleuatre eclairait l'horizon, sur une largeur de 50° environ, declinant ud peu versle couchant, et ressemblant a la premiere aube du ma- tin. Cette bande lumineuse, sur laquelle le coutour des monta- gnes se distinguait assez bien, etait interrompue a quelques de- grees de hauteur par une couche de nuages qui tranchaient par 37 l< or noirceur avec In chrtedu ciei. Au-dessus des images, une Iueur rouge, fort vive par moments, s'elevaita 50 ou 60 degres, sur une largeur de plus de 90°. Cette lueur, on si I'on veut ce Duage, cliangeait frequemmeut de forme el d'eclat : les bords n'en etaient pas nettement termines. ■ — La clarte de la hande hiniineiise a augmente jusqu'a 9h ^. Elle effacait alors la Grande Ourse : entre la Polaire, le Cygne et la Lyre, aucune etoile n'e- tait visible. Le image rouge, au milieu duquel brillait l'etoile Wega, eclatauie de blancheur, eprouvait d'un instant a I'autre des changements d'intensite. L'horizon semblait legerement boide d'une teinte rouge, qui n'etait peut-elre qu'un reflet de I'aurore boreale. Mais ce qu'il y avait de plus remarquable, c'est I'apparition de rayons ou jets de lumiere, de 2a 3 degres de laryeur, qui s'elevaient, a certains moments, dans une direction presque verticale, s'evanouissant quelques minutes apres, pour reparaitre sur d'autres points. Ces rayons, sensiblement paralleles au meridien magnetique, atteignaient presque jusqu'au zenith. Lesuns etaient blancs, les autres d'un rouge encore plus vifque le nuage sur lequel ils se dessinaient. Chacun d'eux presentait, pendant la duree de son apparition, une parfaite immobilite. — A l Oh, les jets de lumiere se succedaieut toujours a de couris iutervalles; mais, au lieu de s'elever parallelemtnt, ils parais- sai« nt diverger d'un point place au-dessous de l'horizon dans le meridien magnetique. La clarte blanch" a l'horizon avait dimi- nue d'intensite. Le nuaee rouge, partage en deux, s'etaitetendu vers le couchant, et embrassait un intervalle de 150°, savoir : 50° a i'estet 100° A I'ouest. L'etoile de 1'Aigle brillait a travers la lueur rouge qui, au levant, atteignait presque la constellation du Cocher. Pendant la duree du phenomene, 1'aiguille oimantee a pre- sente, non pas des secousses brusques, mais des variations lentes et irregulieres. Ses oscillations, dont ramplitude a ete de 1°26', ont indique, en moyenne, un deplacemeut vers Test. L'aiguille n'a repris sa direction ordinaire que le surlendemain. A partir de lOh, I'aurore boreale a eteens'affaiblissant; mais elle a persiste jusqu'au crepuscule du matin qui en a fait dispa- raitre les dernieres traces. Ou a \u, pendant la soiree, plusieurs belles etoiles fdantes dirigees vers le nord. 38 Chimte organique. — M. G. Chancel communique la pre- miere partie de ses recherches sur la aerie Oenzoique et ses de- rives. Si I'on trait' les produits de la distillation seche du benzoate de ehaux par I'acide nitrique, puis par le sulfliydrate d'ammo- niaque, on obtientuue belle substance cristallisee. que I'on pu- rifie par de nouvelles ciistallisations. Ce nouveau corps ueren- ferme pas d'azotu ; I'auteur s'en est assure par I'analyse, et il exi-te tout forme dans les produits de la eristallisation seche du benzoate de chaux ; 1 'action de I'aeide nitrique et du sulfliydrate d'ammoniaque n'a d'autre effet que de le debarrasser des im- pure tes qui empechent la cristallisation. On peut, en effet, ob- tenir directement cette substance en abandonnant dans des tla- cons fermes les produits liquides provenant de la cristallisatiou seche du benzoate de chaux, prealablement prives de benzolne. — Si Ton dissout ces produits dans I'acide sulfurique concentre, cette meme substance finit encore par se concreter a la surface de ee melange. Soumise a I'analyse, apres avoir ete purifiee par des distillations et des cristallisations reiterees, elle a donne des resultatsqui conduisent exactementa la formule C13H,0O. Cette formule est precisement celle que la theorie assigue a la benzone, car on a : 2(C7H*Ca02) = CCa^OS + Ci3HK>0 Benzoate de Carbonate de Benzone. chaux. chaux. Mais une metamorphose des plus nettes a fait connaitre les fonc- tious chimiques de cette substance, et a prouve qu'elle n'est autre chose, que Vacetoxyde de I'acide benzoique. — En effet, I'auteur a demontre autre part, qa'unc acetone est nn corps complexe renfermant le curbone sows- deux formes, dont I'une appartient a I' echelon du corps generateur et I' autre a I' echelon immedia- tement inferieur. — Aussi le caractere fondamental de ces sub- stances est de regenerer, dans des circonstances convenables, I'acide qui leur a donne naissance et un autre corps appartenaut a la serie d'un echelon inferieur. Si Pontraitela substance cristallisee dont il vient d'etre ques- tion par la potasse, elle se dedouble vers 260° uniquement en benzoate de potasse ct en beuziue (phene). II ne se degage pas 39 les plus faibles traces d'hydrogene. L'equation suivante read ties bien conipte de cette reaction : Cisflioo + (KH)O — tfH^KO^ -\- Qfi H<5 Benzoate de Benzine, potasse. Comme cette reaction est caracle>istique, l'auteur a donne a cette nouvelle substance le noin de benzophenone. On voit que la benzophenone n'est autre chose que de l'acide benzoique, plus du phene et moins de I'eau, car on a : C7HG02 4. C<5H« ~ C13Hi<>0 -f- fPO Acide benzoique. Phene. Benzophenone. Eau. Onnesaurait done, suivant M. Chancel, meconnaltre les liens qui existent entre cette substance et la sulfobenzide et la nitro- benzide de M. Mitscherlichj; ces deux corps ne sont, en et'fet, autre chose que la sulfophenone et la nitrophenone ; car on a : S2 0* + 2C6H6 — C^H'OSO* + 2 ir- o Acide sulfurique. Phene. • Sulfophenone. Eau. NH03 _|_ Cc HG — C6 IP IN 0* + H20 Acide nitrique. Phene. Nitrophenone. Eau. Ces corps, comme Pa deja fait voir M. Geriiardt, se ratta- cheut done aux ethers, taut par leur formation que (par leurs reactions. Propricies de la benzophenone. — Cette substance est inso- luble dans l'eau, assez soluble dans Palcoo! et tres soluble dans I'ether. Elle cristallise en magniflques cristaux, doues d'une odeur etheree tres suave, et qui sont des prismes droits a base deparallelogramme obliquangle. Elle fond a 46° en un liquide qui ne cristallise que par I'agitation ; elle entre en ebullition a 315° et distill e completement et sans alteration a cette tempera- ture; sa vapour est inflammable et briile avec une flammeeelai- rante. A froid, l'acide sulfurique et l'acide nitrique fumant la dissolvent, mais sans I'alterer ; I'eau la precipite de cette dis- solution. A chaud , l'acice nitrique la transforme en un nou- veau corps qui n'est autre chose que la benzophenone binitree C« H» X2 0. Sous I' influence du sulfbydrate d'ammouiaque, la ben/oplio none binitree *>e transforme en un alcalo'ide oxygeue, la flavine, decouvert recemment par MM. Laurent et Chancel. La composi- tion de la flavine s'exprime par la formule C13 H12 N2 0. M. Chancel continue ses recherches. II fera connaltre , dans one prochaine communication, de nouveaux corps analogues a la benzophenone. Physio logie. Comparaison de I'ceuf des Mammi feres et de Vozuj des Oiseaux. Nouvelle interpretation des elements qui enlrent dans lew composition. — Sous ce titre, M. A. Courty communique un travail dont nous allunsdouner 1'analyse. Lorsque M. Purkinje decouvrit, dans I'ceuf de la Poule, la vesicule a laquelle il a donne son nom, il la regarda comme l'element germinateur par excellence, et ce jugement fnt con- sacre depuis par l'expression de vesicule germinative sous laquelle on la designa. Lorsque, peu de temps apres, M. Baer decouvrit I'ceuf des Mammiferes, il ue crut pas pouvoir mettre en parallele un produit d'un si petit volume avec un oeuf d'aussi grandes dimensions que celui de I'Oiseau ; c'est pourquoi il I'assimila a la vesicule de Purkinje. Lorsqu'eniin IW. Coste demontra que$ dans I'ceuf ovarique des Mammiferes, il existe une vesicule semblable a celle que M. Purkinje avait trouvee dans I'ceuf ovarique des Oiseaux, il dut donner du premier une interpretation toute autre que celle qu'en avait donnee M. Baer. Dans I'ceuf des Mammiferes , comme dans I'ceuf d'Oiseau , il existait en effet une membrane vitelline, un vitellus, une vesi- cule germinative. Quanta la membrane vitelline, celle des Mammiferes est evi- demment comparable a celle des Oiseaux. II en est de meme de la vesicule germinative : chez les uns, comme chez les autres, cette vesicule a disparu des que I'ceuf a quitte l'ovaire; et meme il est probable qu'elle est loin d'avoir l'importance qu'on lui attribuait jusqu'a ce jour. Mais en peut-on dire aulant du vitellus? Won. Evidemment le vitellus des Mammiferes, et en general de tous les animaux a ovules peu developpes et de- pourvus de cicatricule, ne ressemble pas au vitellus des Oiseaux , ni de tous les animaux dont les ceufs se font remarquer par un 41 volume considerable u la presence d'une cicairicule. En voici les preuves : D'abord la sti jcture du vitellus est toute differente chez les uus et chez les autres : chez les Oiseaux , le jaune est forme de grandej vesieules tres mincej, tres fragiles, remplies de granu- lations moleculaires ; chez les Mammiferes, il est coustitue" par des granules el des globules pleins. Secondement sa destination est loin d'etre 'a meme : chez les premiers, on le voit persister sous la forme d'un globe volumineux de matiere nutritive, connu sous le nom de vesicule ombilicale ; chez les seconds, il est approprie, immediatement apres la feeondation , a la for- mation du blastodermic Troisiemement enfln , les phenomenes qui se manifestent dans le vitellus des Mammiferes, a la suite de la conception, ne se montrent pas dans celui des Oiseaux : le premier se segmente en deux, en quatre, en huit, etc. ; rien de semblable ne s'effectue dans le second. On ne peut done plus, sans forcer les analogies, comparer le jaune de l'cer? d'Oisf-au avtc I'element de I'oeuf des Mainrferes auquel ou a impose la meme denomination. Mais il y a, dans I'oeuf de 1'Oiseau, ne partie bien moins volumineuse que le globe vitellin, a laquelle le jaune de I'oei f des M; x m;(eres estdirectement assimilable : e'est la cicairicule. Fu eYet, d'abord le vitellus des Mammiferes et la cicatricule des Oiseaux sout formes, I'un et Pautre, d'un amas de granules presentant le meme aspect sous le m'efoseope; secondement, tandis que, chez les Mammiferes, e'est du vitellus que resulte le blastodermic, lequel se realise chez eux du premier coup, svv tous les points a la fo;s de la sphere vitelline; ('organisation de la meinc membrane, cheii les Oiseaux , commence a la cicatri- cule, et elle ne s'elend que peu a peu tout autourdu jaune, soit par un effet particulier de propagation organisatrice, soit par uueffetde transformation d'une couche granuleuse semblable a la cicatricule, mais extremement tenue, qui parait exister sur toute la suiface de la sphere vitelline. Enfln, le procede d'orga- nisation de ce blastoderme est le menne dans le vitellus des Mammiferes et dans la cicatricule des Oiseaux : ce proetde , e'est la segmentation. ^Extrait de I' Institute V section, 1848. 6 'r2 La decouverte de la segmentation , connue depuis longiemps dans I'ceuf des Batraeiens, des Poissons osseux et de la plupart des Invertebres, a ete faite par M. Coste, il y a quelques mois, dans I'ceufdesOiseaux, des Reptiles ecailleux et des Poissons ear- tilagineux;mais avec cette difference que, au lieu du vitellus pro- prement dit, c' est la cicatricule toute seule qui sesegmente dans les ceufs de ces trois classes. Or, c'est precisement cette difference qui a inspire a I'auteur de ce grand travail I'idee de comparer le vitellus des autres especes animales, Don plus au vitellus de ces trois classes, mais a leur cicatricule ; de la la disparition de pretendues exceptions, et une assimilation plus reelle des ele- ments reproducteurs femelles de tous lesanimaux. LesMollus- ques cephalopodes qui semblaient aussi , sous ce rapport, en dehors des autres especes , rentrent probablement dans la regie commune avec les Oiseaux , les Reptiles ecailleux et les Poissons cartilagineux ; car, dans les figures de I'ouvrage de Kolliker, on saisit uetteruent des traces de la segmentation , cet acte caracte- ristique de la premiere, periode embryounaire. II y a meme des animaux qui semblent , a cet egard , £tre intermediaires aux uns et aux autres ; qui , sans avoir une cica- tricule nettement limitee comme celle des Oiseaux, sans avoir uu vitellus homologue comme celui des Mammiferes, ont un jaune, pour ainsi dire, mixte : tels sonl les Poissons osseux, comme I'a faitdeja remarquer M. Coste dans son Hisloire ilu developpement des corps organises. Chezeux , la segmentation n'est pas bornee a la cicatricule, elle ne s'etend pas non plus a tout le jaune; mais elle porte sur une masse de granulations primitivement eparses, groupees apres la fecondation vers un point determine du vitellus et constituant la un veritable germe, distinct de la masse de vesicules huileuses et albumineuses ou des autres elements nulritifs qui ne participent pas a ce phe- nomene. Ainsi , tandis que chez certains animaux ( par exemple les Oiseaux) ily a une cicatricule netlement limitee, chez quelques autres (parexemple les Poissons osseux) il n'existe en quelque sorte qu'une cicatricule vague, et chez un grand nombre (comme les Mammiferes) tout I'ceul est cicatricule. Ainsi la cicatricule est, a proprement parler, tout I'oeuf de 43 1'Oiseau, elle en est du moins la partie la plus importante, elle est le germe femelle. Au contraire , I'ovule di s Mammiferes tout entier n'est autre chose qu'une cicatrieule. Cet element fonda- mental de l'oeul (sphere vitelline chez le Mammifere, cicatricule chez 1'Oiseau) est seul , ou associe a une mnsse nutritive plus ou moins considerable, telle est I'unique difference qui existe entre les ceufs a cicatricule et les oeufs qui en sont depourvus , entre les ceufs des Oiseatix , des Reptiles ecailleux , des Poissons cartilagineux , des Cephalopodes, et les ceufs de la plupart des autres animaux. Cette masse nutritive surajoutee au gprme, c'est le jaune proprement dit. Quanta la cause de cette difference, elle parait r^sidcr tout simplement dans de futures conditions d'existence. Chez les Ovipares et les Ovovivipares (dont les ceufs, pourvus dune coque, ne peuvent entrer en relation directe ni avec la mere, ni avee un milieu , tel que I'eau , ou ils aient a puiser leurs premiers elements nulrilifs), le germe est a l'etat de cicatricule; et une quantite de matiere nutritive, variable suivant les besoins de I'embryon a venir, lui est toujours surajoutee. Chez les Mam- mi'eres, les Batraciens, les Mollusques et la plupart des autres animaux inferieurs (qui sedevelopppnt dans l'eau , ou dans lout autre milieu liquide propre a la nutrition de Tembryon , tel que le sang dans le sein maternel), le germe est seul , il constitue l'oeuf tout entier, et ne porte avec lui aucune provision alimen- taire. Imprimerie de Cossom, rue du Four-Saint-Germain, 47. ACADEMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER. ANINfiE 1849. EXTRA1T DE L'INSTITUT, 10CBNAL I'NIVERSEL DES SCIENCES ET I>ES SOCIET<» 8AVANTES EN FRANCE ET A l'eTRANGER. !" Section. — Sciences matheiuatiques , physiques et naturelles. Boulevard Poissonuiere, 24, a Paris. ACADEMIE oes SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER. EXTRAITS DE9 PROCES-VERBAUX DES SEANCES PENDANT l'aNNEE 1849. PARIS , IMPRIMERIE DE GOSSON, HUE DU FOUR-SAINT-GEBMAIN , 47. 1849. ACADfiMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER. SECTION DES SCIENCES. SEANCES DE 1849. Seance du 15 Janvier 18/19. Statistique. — M. Lentheric neveu , presente au nom et de la partde M. Tholer, adjudant-major au 2e regiment du genie, un travail intitule : Pro jet (Curie statistique generate el penna- nente. On sait combien sont defectueuses les tables de mortalite que publie tous les ans, faute de mieux, PAnnuairedu bureau des longitudes, etqui furent dresseespar Duvillard avant la revolu- tion de 1789. LeprojetdeM. Tholer consiste a faire inscrire dans cbaque mairie,par les employes qui dressent les actes des deces successifs, des formules tres simples indiquant , pour chaque individu , le lieu de la naissance et du deces, l'age, le sexe, la profession , la maladiequi a cause la mort, la population de la commune, l'etat de fortune, lasaisotfde la raorl, la conformation del'individu, les ages du pere et de la mere a la naissance de cet individu, leur etat de fortune, etc. Ces formules seraient ecrites, au moyen de signes conventionnels, dout un tableau explique la signification et l'usage, sur un registre-provisoire a plusieurs colonnes con- tenant chacuneun des elements de la formule. Pour douner une Extrait de t'Institut, 1" section, 1849. i idde de la simplicity deces signes conventionnels, il nous suffira . Ayant trace sur des feuille.-. de papier des ligiies noires paral- lels, equidistant! s, dont fepaisseur egalait liuteivnlle plan laisse- entre elles , les exposant au plein jour et s'en eloignant jusqu'a ce que les lignes noires cessant d'etre distinguees le papier parut uniformement teinte de gris, M. Marie a observe que la distance du papier a l'oeii etait toujours telle que la gran- deur des images dans l'oeii fut a peu pres coDstante et egale a 0mm,00U 1 . Les distances a 1'ceil ont ete : 5m,8 ; 0m,75 ; 0m,53 ; 0m,4l. Les grandeurs eakulees des images ont ete : 0,00109; 0,00113; 0,00113 ; 0,00li2. M. Marie-Davy conclut de ses experiences : l° Que , pour lui du moins , la distance de la vue distincte n'a d'autre limite que la distance lam, et qu'elle peut s'etendre a 1'infmi ; 2° Que deux objets, a quelque distance qu'ils soient , ne ces- sent d'etre distingues l'un de l'autre quo quand leurs images dans l'oeii ne sont pas sufiisamment eloignees l'une de l'autre ,. de meme que deux pointes appliquees simultanement sur la peau ne donnent deux impressions distinctes qu'autant qu'elles ne sont pas trop rapprochees ; 3° Que chaque fibriliedu nerf optique correspond a une por- tion particuliere et distincte de la retine (papille) ; que dans les experiences indiquees plus haut , les raies ne disparaissent com- pletement que lorsque deux doubles raies (blauohe et noire) re- couvreut exactement une de ces papilles,ctquer par consequent, leur diametre est egal a 0,0022; Tievirauus a trouve 0,0038 pour le Lapin , Weber 0,003 pour f Homme; ces memes sur- faces varient de 0,002 a 0,003 cbez les Oiseaux ; 4° Que lorsqu'un objet est tellement situe que son image dans l'oeii a un diametre moindre que 0,0022 , il ne cesse pas pour cela d'etre visible , rnais que sa teinte s'affaiblit , et qu'il n'a plus d'angle visuel propre et variable avec la distance ; 5° Que chaque librille nerveuse transmet au cerveau la resul- tante des impressions faites par I'image sur la papille corres- pondante , en sorte que le resultat serait le meme si I'image au lieu d'etre parfaite presentait l'aspect d'une mosaique ; 6° Que, pour que la vision soit bonne, il n'est pas necessaire que I'image ait une nettete parfaite et qu'elle soit achromatique. En calculant rinfluence des diverses parties de l'oeii sur la vision, et partant de cette consideration que la vision cesse d'etre distincte lorsque la surface d'interjection de chaque fais- ceau convergent par la retine est plus grande qu'une papille , il en conclut : 1° Que les variations de la pupille, dans ses limites extremes, ne peuvent pas permettre un deplacement de Pobjetde plus de 15°"" pour une distance de 2dm, en sorte que la pupille joue un r61e extremement petit dans Paccommodement de l'ceil aux dis- tances , comme le demontrent d'ailleurs les pupilles artifi- cielles ; 2° Qu'un objet etant place a 4dm d'un oeil , la cornee transpa- rente seule et l'humeur aqueuse qu'elle recouvre donneraient une image a une distance de 6mm en arriere de la retine ; que le cristallin seul , avec le pouvoir reTringent relatif qu'il a au mi- lieu des humeurs de l'ceil, donnerait une image a 110mm der- riere la retine ; en sorte que le cristallin ne joue qu'un r61e tres restreint dans la vision, ce qui explique comment des verres tegeremeut convexes peuvent le remplacer ; 3° Que la myopie et la presbytie tiennent beaucoup plus a la courbure de la cornee qu'a celle du cristallin ; 4° Que le r61e du cristallin dans l'accommodement de l'ceil aux distances est nul ; 5° Que la propriete d'accommoder l'ceil aux distances est de- volue aux muscles moteurs de l'ceil qui font varier l'axe antero- posterieur de l'ceil et en meme temps la tension et la courbure de la cornee , et que cette action est secondee par le mouvement concomitant de 1'iris. Zoologie appuqueb. — M. Paul Gervais lit une note intitu- lee : Indications relatives aux animaux utiles de I'Alyerie. C'est la deuxieme partie des rechercbes qu'il a faites pendant ion excursion dans plusieurs points de nos possessions alge- riennes. Chimie organiqub. — M. Gustave Chancel communique verbalement la suite de ses rechercbes sur la serie benzoique. Ii met sous les yeux de 1'Academie plusieurs nouveaux compo- ses nitrogeues derives de l'acide nitrobenzoique. — Mention en a deja ete faite au corapte rendu de I'Acad^mie des sciences de Paris. Astronomib. — La note suivante sur la figure d'une masse fluide est communiquee par M. Ed. Roche. On sait que Huygens admettait la gravitation des corps celestes les uns vers les autres , en raison inverse du carre des distances ; mais ses ide"es sur la cause de la gravite" , qu'il ratta- chait a l'explication de la pesanteur de Descartes, au moyen de la circulation d'un fluide, lui firent rejeter l'attraction de mole- cule a molecule. Dans la Dissertation sur la cause de la gravite, Huygens suppose que chaque molecule d'une masse fluide ho- mogene tournant sur son axe tend vers le centre de gravite de cette masse, et que sa pesanteur est constante a toute distance. II determine la longueur de deux colonnes fluides partant du centre et aboutissant a la surface, de maniere qu'ellts se fas- sent equilibre : il trouve ainsi, pour la figure du meridien, une courbe du quatrieme ordre. Cette couibe, lorsque le rapport de la force centrifuge a la pesanteur a l'equateur est tres petit, de- v ient une ellipse dont I'aplatissement est la moitie de ce rapport. Huygens remarque que ce dernier resultat auiait encore lieu, en supposaDt a la pesanteur une loi differente; c'est ce qu'il estaise d'etablir. En effet, si Ton suppose que la pesanteur des molecules diri- gee vers le centre soit une fonction /(r) de sa distance a ce cen- tre, on trouve pour la figure du meridien /(r)rfr=^-(l-^j+C, o 2 p etant le sinus de la latitude, et le rayon de l'equateur 6tant pris pour unite. Si le rapport — — est ties petit, et que 1'on poss r— l-j-u, u etant tres petit , il en resulte Af{r)dr+uf{\)=^ (1-^)4-0. L I 0 2 Determinant la constante de maniere que ?f=rO a l'&juateur, on v«it que cette equation est celle d'une ellipse, dont 1'aplalisse- ment est — - — ; ce qui verifie le theoreme d'Huygens. 2/(1) ' H Jb Laplace, dans la M^canique celeste, tome V, p. 6, semble dire qu'Huygens est arrive aces resultats en supposant la pesanteur Extrait de Clntiitut, i" section, 1849. 2 10 vers le centre en raison inverse du carrede la distance. — Mais, dans eette hypothese , il est aise de voir que la figure dumeridien serait une courbe du sixierne degrc, et non du quatrieme, comme le dit Laplace. Dans l'Exposition du systeme du monde, livre iv, ch. vin , Laplace reproduit le raisonnement d'lluygens. Ou voit sans peine que ce raisonnement, en ce qui concerne la figure de la Tene, est indepundant de la forme particulie; ede la lui de la pesanteur, pourvu qu'elle soitfonetion de la distance et ne varie pas brusquemeutau voisinage de la surface; mais, pour cal.culer la loi de la pesanteur a la surface de la Terre, il fautnecessaire- mentfaireune hypothese sur sa variation a raison de la distance; et e'est alors seulement qu'Huygeus suppose qu'elle varie en raison inverse du cane de la distance au centre. Seance du 12 fevricr 1849. Mathematiques. — M. Lentheiie, neveu , communique la suite de son travail sur les poles et polaires. Dans un premier memoire,!u en 1848, 1'auteur avait prescnte la theorie complete des p61es et polaires , soit sur un plan, soit dans l'espace. II etait arrive a un theoreme qui ramene a des polaires planes les polaires de l'espace et dont void 1'enonee : — La polaire eonjuguee dune droite de l'espace est la polaire du point ou la droite rencontre le plan diametral conjugue de sa direction, la polaire etant prise par rapport a la section que le plan diametral determine sur la surface. Dans ce deuxierne memoire 1'auteur a expose la theorie curieuse des polaires reeiproques.il a donne du theoreme fun- damental de M. Poneelct une demonstration purement analy- tique qui se distingue de cellesque Ton connait par la simpli- city tie son evidence. II a eherche et discute l'equation g£ne- rale de la polaire reciproque d'unt' eonique et est arrive a ce resultat curieux , qu'il a demontre pour des cas particuliers , etdont il reste a trouver une demonstration generate simple, savoir : — Deux coniques etant polaires reciproques par rap- port a une uircctrice , les polaires reciproques de la directrice par rapport a chacune des coniques seront aussi polaires reci- proques par rapport a la directrice. 11 L'auteur continuora prochainement la suite de son travail. Paleontologie.— M. Paul Gervais rappelle queM. Dubreuil et lui viennent de faire connaitre deux especes interessantes d'animaux vertebres fossiles , recueillies aupres de Castries (Herault) , dans la molasse marine, dite pierre de Marabel, que l'on exploite pour les constructions. L'une de ces especes est le Mijtiobates micropteurvs, Agassiz, que Ton a aussi trouve dans le departement de la Gironde; 1'autre est un Dauphin encore iuedit, que MM. Dubreuil et P. Gervais comment Delphinus brevidens. M. P. Gervais rappelle ensuite quelles sonties differentes au- tres especes fossiles appartenant au genre Dauphin, qui ont &e trouvees dans les terrains teriiaires marins de l'Heraultet qu'il apu etudier. En voici 1'enumeralion : 1° Squalodon Gralcloupii, P. Gerv., Zool. franc., pi. 8, fig. 11 et 1 2 (de la molasse de Saint -Jean de Vedas, a Test de Mont- pellier) 2° Delphinus pseudodelphis, P. Gervais, d'apres une tetedont on voit la coupe dans une plaque dela molasse bleuatre de Ven- dargue, localite situee entre Montpellier tt Castries. Cette piece, qui appartient a la Faculte des sciences de Montpellier, indique un animal peu different du Delphinus delphis. C'est dans le meme lieu et dans la meme pierre qu'a ete trouve le Dermoche- lys pseudostrac'un , Paul Gervais. 3° Delphinus (indetermine). Des os ont ete trouves dans les sables subapennins de Montpellier et dans les manies egalement subapennines des environs de Pezenas. M. P. Gervais ajoute qu'il possede deux dents trouvees dans la molasse de Saint-Didier (Vaucluse), qui lui ont ete remises par M. Eugene Kaspail. Ces deux dents semblent appartenir a un Dauphin voisin du Delphinus brevidens cite plus haut. Seance du 12 mars 184& Meteobologie. — M. E. Roche communique l'observation suivante de. I'oiiroreboreale vue a Montpellier le 22 fevrierl849. A 7li |, on apercevait au nord de I'horizon une belle lueur rouge,s'elevaut a la hauteur de 20° environ, ou elle etuit termi- nee par un nuage assez epais. A fc>b 1 om ont commence a paraitre 12 les rayons ou jets de lumiere verticaux, alternativement rouges et blancs, se dessinant sur la lueur rouge qui embrassait a peu pres G° et declinnit alors sensibleraent vers I'ouest. Ces rayons s'elevaient de trois points de l'horizon, eloigners l'un de l'autre d'une vingtaine de degres. On a remarque que pendant que les rayons se montraient avec le plus d'intensite, e'est-a-dire, de 8h i2m a 8li 17m, l'aiguille aimautee eprouvait des variations appreciates a I'oeil, quoique tres petites, brusques et irregu- lieres. La lueur rouge s'est montree un peu a l'est vers 8li ^, raais bientot toute coloration a cesse, etil n'est reste de l'aurore bo- reale qu'une plus grande clarte du ciel a l'horizon, du c6te du nord. Bienquecette aurore ait ete moindre que celle du 17 no- vembre dernier , il est a rernarquer que les deplacements de l'ai- guille aimantee ont ete presque aussi considerables. — 31. Legrand a vu une autre aurore bore'ale , mais ties fai- ble, le 27 fevrier. Paleontologie. filephani et Maslodonte fossiles en Algerle. — M. Paul Gervais annonce qu'il vient de recevoirde M. Guyon, chirurgien eu chef a l'armee d'Afrique, le dessin d'une dent raolaire d' Elephant, trouvee a Cherchell, dans la province d'O- ran, et qui appartient a M. Corne. On donne cette dent cornrae fossile. Le dessiu ne laisse pas de doute sur sa nature generique, e'est bien une dent d'Elephant , mais appartient-elle a VEle- phas primigenias, fossile dans presque tout l'hemisphere bo- real, ou bieuest-ce la dent , ensevelie dans le sol.d'un Elephant d'espece actuelle, deTElephaut d'Afrique par exemple, ou bien encore une dent vraiment fossile, appartenant a cette derniere espece. M. P. Gervais avait d'abord penche pour la premiere de ces trois opinions. L'Elephas primigenius a d'ailleurs ete trouve fossile en Sicile, et sur plusieurs points de I'Algerie on a recueilli des ossements fossiles qui paraissent indiquer, comme aLunel, pres Montpellier, un melange des animaux mammife* res du nord de l'Afrique avec quelques-uns de ceux des caver- nes europeennes. Apres avoir fait une nouvelle comparaison du dessin qu'il a recu avec des dents ou figures de dents des Ele- phas primigenius et ajricanus, et en attendant un examen de la piece elle-meme, M.P. Gervais croit devoir s'abstenir. Le dessin de la dent de Cherchell montre en effet de l'analogie avec cer- 13 talnes molaires d'Elephas primigenius , mais il en a evidem- ment aussi avec la cinquieme molaire de VElcphas africanus. M. Guyon avait anterieurement signale la decouverte faite a Philippeville, ou les ruines romaines sont nombreuses, de deux portions de condyles d'un femur d'EIephant. Avec les deux fragments etaient une multitude de morceaux de poteries et de debris antiques. Quelques renseiguementsplusanciens soutegale- mentrelatifsades ossementsde grands animauxque Ton atrouves en Algerie et que Ton a suppose etredes Elephants fossiles.Aucun document n'avait encore demontre la presence dans cette partie de I'Afrique, ni ailleursdans le meme continent, du genre fossile des Mastodontes. M. P. Gervais fait connaitre a l'Academie la decouverte faite au Smendou , pres Constantine, d'une molaire et d'une cote appartenanta ce genre de Proboscidiens. La dent est une molaire dont quatre collines sont conservees et occupent une longueur de 15 centimetres. Elle a ete trouvee par M. le capitaine du genie Dumont dans le sol ravine par le Smendou et fait partie de la collection de M. le capitaine Collin, retraite a Metz. M. Gervais en possede un dessin tres bien execute que vient de lui envoyer M. le capitaine Rob et qu'il publiera dans une des prochaines livraisons de sa Zoologie francaise. — M. Marcel de Serres lit un memoire sur la source de I'A- bysse et la fontaine d'Embressac (Etangde Thau). — M. F. de Girard communique une note sur les moyens a employer pour prevenir le developpement de la muscardine. Chimie. — M. Gustave Chancel litun memoire sur les compo- ses nitrogen^s de la serie benzo'ique et leurs derives. Ce travail renferme une etude complete de F ether nilroben- zo'ique de Falcool, de I' ether nitrobenzoique du methylene, et de la nllrobenzamide ; — mais la partie principale de ces re- cherches se rapporte a Taction du sulfhydrate d'ammoniaque sur la nitrobenzamide. On obtient des cristaux qui renferment: C7H8N20-j-Aq. L'eau de cristallisation se degage entre loo° et 120°. M. Chancel fait observer que la formation de ce produit est conforme aux reactions deja connues du sulfhydrate d'ammo- niaque sur les corps nitres ; mais il ajoute que si la formation de ee corps rentre dans les reactions connues , le changement de 1« fonctions qui s'y est opere" est, jusqu'a present , sans exemple en chimie organique : ee corps n'appartient plus a la serie ben- zoique, car il represente la carbanilamide ou Vureeanilamujue^ c'est ce que prouvent les metamorphoses et les reactions consi- gnees dans ce memoire. Lacarbanilamideest soluble dansi'eau, l'alcool et l'&her ; sa dissolution aqueuse donue par l'evaporation spontanee de fort beaux prismes aplatis , transients et assez volumineux. Ces cristaux sont sans odeur, leur sa\eur est fraiche et d'une amer- tume peu prononoee, semblable a celle du salpetre. lis renfVr- ment 1 equivaleutd'eau de cristallisation et fondent a 72°. lis se deeomposent a une temperature eleven , en laissaut beaucoup de charbon. La carbanilamide presente les fonctions chimiques de l'ur^e , elle se combine avec les acides et les sels metalliques en pro- duisant des composes cristallisables. M. Chancel a analyse les sels suivants : Le nitrate (vHS]N20,N03H Le nitrate argentique C7HSN20,]\T03Ag Le cblorure C"HS]N20,HCI Le chloroplatinate C'— 0, les deux axes de l'equateur deviennent egaux. Si la Lune est supposee homogene, l'equation (i), completed, comme nous l'avons dit, devient integrable. En la joignant a l'equation precedente, on trouve a—c__ 5 1-J-4X' b—c __ 5 l+V c 4 r^ * c 4 rta Telles sont les formules generates qui determinent I'allonge- meat et l'aplatissement du satellite , quel que soit le rapport V des masses. On en deduit, comme cas particulier, les formules de Laplace en faisant I' tres grand. Supposant, au contraire , /'tres petit, l'ellipsolde devient de revolution, et son aplatisse- ment est egal aux J du rapport de la force centrifuge a la pe- santeur sous l'equateur. Les formules qui precedent exigent pour etre vraies : 1° que 1 — soit tres petit , car il est aise de s'assurer que Laplace a neglige — devant — ; 2<> il faut de plus que la figure du satellite differe peu d'une sphere, et pour cela que — soit tres petit. Si 1'un ou l'autre de ces rapports depassait T'ro-, par exemple , les formules ci-dessus ne donneraient plus une ap- proximation suffisante. Nous aurons occasion de revenirsur ce point, quand nous nous occuperons specialement des satellites. Seance du 21 mai 1S49. Anatomie compabee. Signification des pieces qui composcnt le plastron des Tortues.— M. Paul Gcrvais communique la note suivante : « Daus l'analyse, donnde dans le n° 802 de Vlnstilut , d'uu memoire que M. Richard Owen a presente eu Janvier 1849 a la 19 Society royale tie Londres , sar le devcloppement et les homo- logies de la carapace ct du plastron des Cheloniens , on lit ce qui suit : « Les os hyosternal , hyposternal et xyphosternal , ne font » pas partie du sternum, mais sont homologues avec les hsema- » pophyses (cotes sternales et abdorainales), celles des Plesio- » saures se rapprochant le plus de ce developpement particulier » chez les Cheloniens, spdcialement tel qu'on l'observe dans le » plastron des Terrapenes et des Tortues de mer non adultes. » » Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Meckel, Straus, Ratke, et tous les auteurs qui se sont occupes jusque dans ces derniers temps de 1'osteologie des Tortues, avaient regarde le plastron de ces animaux comme representant uniquement le sternum des Oiseaux et des Mammiferes. M. R. Owen , dans le passage rap- porte ci-dessus, propose une autre determination , qui me pa- ralt bien preferable et que j'ai moi-meme indiquee quelque temps avant lui. En effet, des le commencement de l'annee 1848, je l'ai publiee dans le travail general sur les Reptiles , que j'ai re- dige pour le Dictionnaire universel d'histoire naturelle. Voici quelques passages de ce travail , que M. Owen parait avoir ignore; je les emprunte textuellement aux pages 26 et 27 du t. XI du Dictionnaire cite : « Je dis a propos du plastron des Cheloniens « que sa piece ■ mediane (I'entosternal , Geoff.) est probablement le veritable » sternum , et qu'elle repond incontestablement au manubrium » des Sauriens; que les episternaux (Geoffroy) oules deux pieces » latero-anterieures semblent bien etre les analogues des bran- » ches laterales du manubrium (peut-etre aussi les acromiaux), » et que les six autres pieces (hyosternaux, hyposlernaux et » xyphyslernaux de Geoffroy ) sont des pieces d'un autre ordre » et qui restent a determiner. » Puis j'ajoute : « L'osteologiedes » Simosauriens nous donnera sans doute, lorsqu'elle sera mieux » connue , la cle definitive de cette enigme ; il en sera de meme » de l'osteogenie des Cheloniens. Peut-etre y verra-t-on un » moyen terme entre les six pieces pseudoslernales des Tortues » et les cotes abdominales des Crocodiles ou des Plesiau- » saures. » Mecamque celeste. Deuxieme note sur la figure de la Lune, 20 par M. Ed. Roche. — Dans notrc premier travail, nous avons donne la tbeorie de la figure peu differente de la sphere qui apu convenir a l'equilibre de la Luue supposee fiuide et homogene, et generalement d'un satellite soumis a I'attraction de sa planete, lorsque sa vitesse est suffisamment petite. Mais d'autres figures ellipso'idales peuvent satisfaire a l'equilibre d'une masse fiuide soumisea ees conditions. Nous avons montre, dans un autre me- moire , que cet e"quilibre est possible en general avec quatre figures ellipsoidales differentes pour une meme vitesse, si toute- fois cette vitesse ne depasse pas certaines limites; et nous avons donne le moyen de determiner, dans tous les cas, ces quatre ellip- soides au moyen des donnees de la question. Parmi ces quatre ellipso'ides il en est deux instables, et qui, par consequent, quel- que interessants qu'ils soicnt pour la theorie , ne doivt-nt pas nous occuper ici. Les deux figures stables sont , d'une part, le sphe"roide que nous avons eludie, et, de I'autre, un ellipsoide beaucoup plus allonge vers la planete autour de laquelle le sa- tellite circule. ... i y En supposant toujours tres petits les rapports — et — , les formules qui lient entre eux les trois axes de cet ellipsoide se simplifient notablement. On reconnait qu'il doit etre excessivc- ment allonge vers la planete , et a peu pres de revolution autour du grand axe. Cette figure ne se rencontre chez aucun des sa- tellites connus ; mais il est interessant de calculer ce qu'elle serait pour un astre de meme masse que la Lune et qui serait place a la meme distance de la Terre. L'allougement se deter- mine au moyen d'une equation transcendante , que Ton doit resoudre par des substitutions successives. On trouve aiusi ; b—c a—c -~— rzO,000 0051, =877; C C 1'axe dirige vers la Terre serait done egal a 878 fois l'axe des p61es. Telle est la seconde figure avec laquelle la Lune pourrait se maintenir dans un etatd'equilibre stable. Cetle autre figure d'equilibre subsiste lorsque la masse fiuide est soumise unique- ment a 1'attraction de ses propres molecules, et ellese deter- mine de la merae manicre. Elle se confond alors avec I'ellip- 21 soide a trois axes inegaux dont M. Jacobi a reconnu rexistencc. Cesresultats paraissent plus curieux qu'utiles; ils pourraient pourtant se trouver realises hors de notre systeme , sou pour les satellites et les planetes appartenant a certains soleils , soit dans les systemes formes de deux ctoiles qui circulent I'une autour de I'autre. Ges astres ont pu se trouver dans des condi- tions telles que Ie mouvement de rotation de l'un d'eux , ou meme de chacun , soit egal au mouvement de translation , de sorte qu'ils se presentent constamment la meme face. Si leurs masses sont comparables, nos formules pourront servir a deter- miner leur figure d'equilibre, tandis que celles de Laplace se- raient insuffisantes. II a meme pu se reneontrer cbez certains astres des circonstances initiates propres a la realisation de 1'ellipsoide tres allonge* qui satisfait aux conditions d'equilibre. Geologie. — M. Marcel de Serres souraet a ('attention de l'Academie une note sur les depots diluviens et les marnes ter- tiaires d'eau douce mis a decouverta Montpellier par suite des travaux executes pour les fondations du palais de justice de cette ville. Les terrains que 1'on a perces pour ces fondations se corapo- sent de depots diluviens etde terrains tertiaires d'eau douce qui leur sont immediatement inferieurs. Au milieu de la masse des premiers, c'est-a-dire des depdts diluviens, sont, d'apres M. de Serres, des portions plus ou moins etendues de formations ter- tiaires, fait qui ne peut guere s'expliquer qu'en supposant que les courants diluviens ont entraine, avec les limons et les cail- loux roules qui les constituent, partie des terrains sur lesquels ils ont exerce leur action. Ces depdts diluviens paraissent composes de deux systemes, dont l'un est plut6t charge* de graviers que de veritables galets, et dont le second ou Pinferieur, sans graviers, renferme un grand nombre de cailloux roules. Quelques-uns de ces cailloux sont pugillaires. Au-dessous de ce systeme inferieur apparaissent des pou- dingues calcaires, d'une faible epaisseur, mais qui offrent cette particularite que tous les galets qui en font partie appartien- nent aux diverses formations calcaires les plus repandues dans les environs de Montpellier, depuis les terrains d'eau douce 22 rooyens jusqu'aux terrains jurassiques, sans y coraprendrc le lias. Lcs sables d'cau douce, transported au milieu des dep6ts diluviens , se revoient au-dessous de ces depots en place. lis precedent desraarnes argileuses blanchatres, superposees elles- memesa des marnes argileuses jaunatres, dont l'epaisseur n'est pas moindrc de 1 lm,50. C'est dans ces dernieres qu'ont ete trouvees des coquilles d'eau douce deja decrites par M. de Serres, etdes os de Mammiferes terrestres, Rhinoceros, Ccrfs, Castor, Hyene, dont plusieurs sont deja figures par M. Gervais, dans les plan- ches dc sa Zoologie ffanpake. Paleontologik. — A 1'occasion de la communication prece- dente M. Paul Gervais rappelle qu'il vient de faire une nouvelle etude des Mammiferes dont les ossements ont ete trouves au- pres de Pezenas (Herault) , sur les bords du Riege ou Saint- Martial , petite riviere qui se jette dans la Peyne , a peu de dis- tance de cette ville. Les os deposes a la Faculte des sciences de Montpellier, et qui proviennent de la collection Reboul, appar- tiennent aux especes suivantes : 1° Elephas primigenius : tres grande race. 2° el 3° Equus : deux especes dout une de la taille de VEquus fossilis et une autre plus petite, intermediaire pourla grandeur entre celle-ci et l'Ane. 4° Bos priscus ( l'Aurochs fossile). 5° Cervus de grande taille , a bois gigantesques , ayant de l'analogie avec ceux du Renne , mais en differant surtout par ce que leur andouiller basilaire nalt a un decimetre environ au- dessus de la meuleet non immediateraentaupres d'elle. M. Ger- vais l'era figurer, sous le nom de Cervus martialis, les debris qu'il possede de cette espece de Cerf. II faut sans doute rappor- ter au Cervus martialis l'Elan, le Renne et le Cerf a bois gi- gantesques signales a Pezenas par M. de Christol , dans son memoire intitule : Comparahon de la population contemporainc des Mammiferes des deux bassins (ertiaires du deparlement de V Herault {Ann. sc. nat., 2e serie, t. IV; 1835). M. Paul Gervais a visite dernierement le terrain d'oii ces fossiles ont ete extraits. C'est un amas considerable de sables diluviens, les uns fins, les autres caillouteux, qui forment un coteau sur la rive droitc du Riege ou Saint-Martial et sont ra- 23 vin6s a leur base par ce ruisseau. Leur hauteur au-dessus du cours de ce dernier n'a pas moins de trente ou quarante metres et merae plus en quelqucs points. Leur superposition par rap- port aux sables marins qui sont abondants a Pezenas est facile a constater vers le petit pont , appele pont Saint-Martial ou du Riege, lequel est place sur cette riviere au point ou ellc coupe la route qui conduit a Roujan. On n'y voit pas degalets dans une gangue rougeatre, analogues p ceux du Palais de justice de Montpellier, lesquels rappellent singuliercment ceux de la Crau. D'autres ossements, recueillis aux environs de Pezenas, par M. Reboul , proviennent des sables marins ou de leurs depen* dances et sont d'especes contemporaines avec celles que Ton trouve a Montpellier. Ce sont desos de Dauphins et de Celaces balceniformes , ainsi que des restes d'un Rhinoceros qui parait etre de la meme espece que le Rhinoceros monspcsulanus (Rh. megarhinus et leptorhinus ). C'est certainement au meme ter- rain qu'il faut attribuer les debris rares ftHalilherium ou Me- taxijihcrium signales par M. de Christol aupres de Pezenas. M. Paul Gervais ajoute que les Mammiferes terrestresqui ont etetrouves dans les marnes jaunes d'eau douce de Montpellier font sans doute partie de la meme faune ( sixiemc faune masto- zoique). lis semblent etre enfouis dans une sorte de delta de- pendant du meme systeme que les sables marins subapennins de Montpellier, de Meze, de Pezenas, etc. Seance du iijuin 1849. Asteonomie. — M. E. Roche communique quelques applica- tions des formules qu'il a donnees precedemment pour deter- miner la figure des satellites. II se borne du reste a considerer l'eliipsoide peu different de la sphere , le seul qui se rencontre dans la nature. La densite des satellites de Jupiter etant tres imparfaitement connue, il convient d'abord de la supposer egale a celle de la planete. On sait que,toutes chosesfegalesd'ailleurs, les aplatissements de rellipsoide sont en raison inverse de sa densite ; il sera done aise de passer des nombres que nous allons donner, a ceux qui conviendraient a toute autre valeur de la densite. Cela pose, on trouve pour les quatre satellites de Jupi- ter les rcsultats svuvants : a* ief satellite — =0,02260 , —=0,00565, c c 2e — 0,00561, 0,00140, 3e — 0,00138, 0,00035, 4e — 0,00025, 0,00006, nombres bien plus considerables que ceux qui se rapportent a la Luue et qui sont 0,000038, 0,000009; ce qui provient de ce que ces satellites sont prc-portionnellement plus rapproches de leur planete. Si Ton considere enfin le premier satellite de Saturne, en lui supposant aussi une densite egalea la densite rooyenne de cetto planete, on reconnait que le rapport — — , au moyen duquel se d^terminent i'allongement et l'aplatissement de l'ellipsoide, est trop considerable pour qu'on puisse faire usage des formules approcliees qui ont ete employees pour la Lune et les satellites de Jupiter. II faut alors recourir aux equations generates, qui sont beaucoup plus compliquees. M. Roche a construit des ta- bles propres a les resoudre par tatonnement ; il suffira ici d'in- diquer les resultats. Des deux ellipsoides stables qui peuvent convenir au satellite, le moins different de la sphere a pour aplatissements : a — c b — c =0,152..., =0,0276...; c c !a grandeur de ces nombres resulte de la tres petite distance du satellite a la planete, distance qui n'est que 3,35 fois le rayon de Saturne. Plus pres de la planete , les deux ellipsoides stables existe- I-fV , raient encore, pourvu cependant que le rapport — n attei- gne pas la limite 0,069 ; ce qui aurait lieu si le satellite se trou- vait a 2,44 fois le rayon de la planete. En deca de cette distance, un satellite tres petit, de m6me densite que Saturne, ne pourrait se maiutenir en equilibre avec une figure elliptique. On remar- quera que cette distauce est a peine superieure au rayon exte- rieur de I'nnneau. II sera facile devoir cequc deviendrait cette 25 iimite si la densite du satellite n'etait pas egale a celle dela pla- nete ; mais nous ne nous arreterons pas a ces details. Nous nous borneronsa faire observer que la valeur Iimite 0,069 n'est exacte que lorsque Vest tres grand. Cette Iimite varie avec V : si, par exemple, Ies deux masses etaient egales, sa valeur serait 0,108; elletend vers 0,281, lorsque le rapport V tend vers z6ro. Ce dernier cas est celui ou la masse fluide n'est soumise a aucune attraction exte>ieure , mais seulement a Taction mutuelle de sea molecules : la Iimite 0,281 correspond alors a la figure de revo- lution commune aux deux systemes d'ellipsoides de Maclaurin et de M. Jacobi. II est inutile d'insister sur cette discussion qui a £te developpee ailleurs. Paijeontologie. — M. Paul Gervais annonce qu'il vient de communiquer a l'Academie des sciences de Paris (seance du 4 juin 1849), la decouverte faite par lui de quelques debris de Singes fossiles dans les marnes de formation fluviatile que Ton a ouvertes pour Ies fondations du palais de justice, a Montpellier m6me(V. l'Insiitut,u° 805, p. 178). Ilavaitdit que ce Singe ap- partient « incontestablement a l'un des trois genres Semnopi- » theque, Guenon ou Macaque, et plus probablement a ce der- » nier. » Deux autres dents qu'il a trouve'es plus rdcemment au memelieu confirment d'unemaniere complete cette determina- tion. L'une est une canine inferieure semblable a celle des Ma- caques ; l'autre une cinquieme molaire inferieure qui est pour- vue du talon posterieur qui caracterise les Macaques proprement dits. C'est au contraire a une espece de Guenon (Cercopithecus) que M. de Christol attribue les os de Singes qu'il vient de signa- ler dans les sables marins. — M. P. Gervais fait remarquer que l'animal du genre Castor qu'il a signale dans lememe gisement, n'est pas le Castor actuel, mais une espece bien e'videmment diffe*rente par la forme des replis d'^mail de ses molaires. Ce Castor parait fort voisin de celui que M. Bravard a decouvert en Auvergne dans le terrain tertiaire superieur, il sera eflalement necessairo de le comparer avec d'autres debris d'animaux ;du m^me groupe qui ont ete signales en Allemagne, mais qui n'ont pas ete decrits d'une maniere suffisante. Extrait de PtnitUut, v* section, ib4i'. 2G • I Seance du 9 juillet 1849. Mathemattqubs. — M. Lentheric (neveu) communique la suite de son travail sur les poles et polaires. Etant donates une surface du deuxieme ordre etune surface cylindriquequelconque, les polaires conjuguees des generatrices dela surface cylindrique sont toutes comprises dans le plan dia- metral conjugue" de leur direction commune et ont pour courbe enveloppe la polaire reciproque de la trace de la surface cylin- drique par rapport a la conique diametrale. Cas particulier de ce theoreme plus general : — Etant donnees une surface conique et une surface du deuxieme ordre, les po- laires conjuguees des generatrices de la surface conique sont toutes comprises dans le plan polaire du sommet et ont pour courbe enveloppe la polaire reciproque de la trace de la surface conique sur le plan polaire du sommet par rapport a la conique du plan polaire. Physique du globe. — M. Marcel de Serres resume ainsi les conclusions d'un travail sur la source de 1'Abysse et le gouffre d'Embressac (etangdeThau), qu'il a presente dans une seance precedente : La source de 1'Abysse est une veritable source, puisqu'on la \oit sortir au milieu des eaux salves de l'etang par cavite dont la profondeur n'est pas moindre de trente metres, tandis que la profondeur de l'etang ne depasse pas quatre metres dans cette partie. L'Abysse pourrait bien etre alimentee par les memes eaux qui forment la petite riviere de l'lssanca et vont se perdre dans la pointe septentrionale de l'etang de Thau, vers laquelle est situ6e 1'Abysse. L'ecoulement des eaux de l'etang de Thau dans le gouffre d'Embressac, ou celui des eaux de ce gouffre dans l'etang, n'a rien de regulier et n'est soumis a aucune intermittence. II Test sipeu que ce double pheuomene a lieu parfois en meme temps. La nappe d'eau la plus basse parait etreformee par les eaux de l'etang, quoique leur niveau soit supeiieur a celui du gouffre ou elles s'ecoulent. Mecaniquk celeste.— M. Ed. Roche presente une note sur la •pesanteur a la surface d'un ellipsoide a trois axes inegwx. 27 Lorsqu'une masse fluide et homogenc est soumise a dcs for- ces telles qu'elle soit en equilibre avec une figure ellipsoidale, la loi de la pesanteur a sa surface peut's'exprimerg^ometriquement d'une maniere tres simple. La pesantcur en un point quelconque de cette surface est proportionnelle a la longueur de la normale en ce point, prolongee jusqu'a la rencontre del'un des trois plans principaux de l'ellipsolde, et en raison inverse du carre de l'axe> perpendiculaire a ce plan. Gette propriete a lieu relativement a chacun des trois plans principaux; ilenresulte trois expressions differentes de la pe- santeur, qui doivent etre egales entre elles. On en deduit ce theo- rerae de g^ometrie : — Si Ton prolonge la normale a 1'ellipsoide jusqu'a la rencontre de ses trois plans principaux , on obtient trois longueurs respectivement proportionnelles au carre de 1'axe perpendiculaire a chacun de ces plans. — Ce theoreme cor- respond au suivant de g^ometrie plane : — > Si 1'on prolonge la normale a l'ellipse jusqu'a chacun des axes, ces deux lignes seront en raison inverse du carre de ces axes ; et par consequent, deux: normales a l'ellipse sont coupees par les axes en parties propor- tionnelles. Lorsque 1'ellipsoide est de revolution, la normale doit couper deux des plans principaux en un meme point , e'est-a-dire sur l'axe de revolution. Done alors la pesanteur est proportionnelle a la longueur de la normale prolonged jusqu'a l'axe de rotation, et en raison inverse du carre du diametre de l'equateur, comme l'a remarque Laplace. On voit aussi qu'aux divers points d'un rayon mene" du centre de 1'ellipsoide a la surface , la pesanteur, ou resultante de toutes les forces quiagissent sur un point, con- serve des directions paralleles , et qu'elle est proportionnelle aux distances a ce centre. Chimie. — M. Gustave Chancel communique a PAcademie la troisieme partie de ses recherches sur les composes nitrogenes de la serie benzoique et leurs derives. L'auteur a demontre, dans la premiere partie de son travail, que lorsqu'on traite la nitrobenzamide C7H6XNO (X=NO?) par Ie sulfhydrate d'ammoniaque, on obtient une nouvelle sub- sjance la carbanilamitie , C7H8IS2Ol qui n'appartient plus h la 28 geriebenzoique, maisaux series formique (C) et phenique (C6) : C7HSN20 -f 2H20 == (C03H2,CfiH7N,H3N Carbanilamide. Eau. Carbonate double d'aniline et d'ammoniaque. On observe des reactions non moins remarquables etdu m£me ordre quand on soumet a Taction dusulfhydrate d'ammoniaque les ethers nitrobenzolques de l'alcool et da methylene.il y a dans ce ca$, comrne dans celui qui vient d'etre rappele, passage dela s£rie benzoique aux series formique et phenique. On obtient # en effet, des corps analogues a l'oxamethane et a l'urethane ; avec cette difference, toutefois , que le residu de l'amraoniaque est remplace par le residu de l'aniline. L'ether nitrobenzo'ique de l'alcool ( le nitrobenzethyle ) , C9H9X02 r= C7fl5X02,C2H4, donne, dans ces circonstances, de Yether carbaniliqae de l'alcool, nouvelle substance a laquelle M. Chancel donne le nom de carbanilethane. C9H»N02=C02An2H,C2H4 [An2=(C6H7N-|-H)— H2] Auiline. L'ether nitrobenzoique du methylene (le nitrobenzonoetby- lide),C8H7X02 = C?H5X02,6H2, donne la carbanimethylane, e'est-a-dire l'ether carbanilique du methylene : C8HJNO* =3 C02An2H,CU2. Ces deux nouveaux composes sont liquides et insolubles dans l'eau; ilsne peuventetre distilles sans decomposition. L'ammo- niaque caustique les dissout a la longue et les transforme en carbanilamide : C02An2H, C2H* + H3N = COAn2Am* -f C2H6Q Carbanilethane. Ammoniaque. Carbanilamide. Alcool. [Am2 r= (H3N+H) -^ H2]. Zoologie. — M. Paul Gervais donne des renseignements nou- veaux relativement a plusieurs especes d'animaux vertebrespeu connus observes dans le midi dc la France. II s'occupe plus par- ticulierement des especes dont voici les noms : Vespbrtilio nigricans? L'espece de Chauve-Souris queM. 29 Crespon a trouvee a Nimes et qu'il a nominee Vespertilib ni- grans danssa Faune meridio7iale est bien distincte de la Pipis- trelle V.pipistrellus , quoique appartenant au meme sous-genre par son oreillonet son systeme dentaire. M. Paul Gervais en a donne" les caracteres dans l'article sur les Vcsperlilions qu'il vient de rediger pour le Dictionnaire universel d'histoire natu- relle. II considere corame n'en differant pas specifiquement une Chauve-Souris de Corse que lui a envoyee M. Requien. II est probable que le Vesperlilio nigricans , Gene, de Sardaigne, ne doit pas non plus enetresepare.Ce dernier nora sera sans doute prefere par les naturalistes. Mus campestris? Des os on fragments d'os en grand nombre et quelques machoires avec dents, que M. Requien a trouves a l'dtat fossile dans les breches de Bastia" (Corse) et envoyes a M. Paul Gervais pour les determiner, indiquent une espece tres \oisine du Mas campestris ou Mulot, sinon identique avec lui. On saitque les Mulots different notablement de la Souris par la forme des molaires ; avec les os de cette espece de Rat sont quel- ques debris de Musaraigne (Sorex). Bahbus caninus, Bonap., Fauna ital. Ce Poisson vitdans la riviere du Lez aupres de Montpellier. Blenmus vauus. Vit dans la meme riviere ainsi que dans le Vidourle, auprfcs de Sommieres (Gard). Cottus. Le Lez nourrit aussi une espece ou variete de Coitus differente du C. gobio. Ellea la tetemoins large et moins verru- queuse en dessus ; les couleurs un pcu autrement disposees; on compte 6 rayons a la dorsale anterieure, 17 a la dorsale poste- rieure et 12 a 1'anale. Ce Coitus n'a pu etre compare encore avec ceux qu'a decrits M. Heckel. Teratologib. *- M. Comas lit un memoire sur Yalbinisme envisage chez l'Homme et chez les animaux. Ce memoire est renvoye a l'examen d'une commission. Seance du 24 novembre 1849. Physique. — M. Marie donne l'analyse d'un travail de M. Knocbenbauer sur le passage de l'electricite a haute ten- sion au travers des conducteurs, et , en partant des resultats 30 fouruis par lc physiciea allemand, il arrive a cette loi : « que l'electricite a haute tension circulant dans des fils metalliques y rencontre une resistance proporlionnelle au carre de l'intensite du courant. ■> A En effet, la formule r — , deduite de la formule ccn- . A (<-R5 nue 1=—, en faisant abstraction des resistances aux change- ments de conducteurs , s'accorde d'une maniere rernarquable avec les resultats de M. Knochenhauer. Cette loi, du reste, est deduite de ce fait, que la resistance de deux fils semblablcs juxta-poses est raoitie de la resistance d'un seul de ces tils. Anthbopologie. — M. Marcel de Serres donne le resume" d'un memoire sur l'anciennete des races humaines qu'il vient de faire paraitre. II s'est plus particulierement propose de repondre k I'assertion emise par M. Serres, de l'lnstitut, et publiee, par M. Esquiros, dans la Bcvuc des deux mondes. Aux yeux de M. Serres la race la plus ancienne n'est pas, comme on le pensc assez generalement, la race caucasique ou blanche, mais bien la race ethiopienne ou negre. M. Serres s'appuie, a cet egard, sur des considerations d'histoire maturelle generale et en particu- lier sur la complication croissante des organismes suivant la succession des temps ge'ologiques; et, appliquant le merae rai- sonnement aux races humaines, il a conclu, dit M. Marcel de Serres, que l'homme superieur, le veritable Adam, est encore a naitre et le sera jusqu'a I'epoqueou les progres de notre espece, soit au physique, soit au moral, ne sennt plus possibles, et au- ront atteint leurs dernieres limites. M. Marcel de Serres admct 1'unite specifique des races humaines , et il conclut des diffe- rents fails qu'il a exposes dans son travail, que le type primitif de l'espece est plut6t dans la race la plus parfaite que dans celles qui , en abandonnant la civilisation, se sont degradees aussi bien au physique qu'au moral. II s'etend a ce sujet sur la race negre, et fait remarquer que son retour a la vie intelligente, dansquelques lieux, en exercant h cerveau qui est l'organe superieur de I'organisme, parait s'etre fait ressentir deja sur les autrcs appareils vitaux ct les avoir portes vrrs une sortc de 31 perfectionnement. Comment des lors lie pas supposer, dit l'au- teur, que, si les negres n'abandonnent plus les bienfaits de la civilisatien, its remonteront vers la race blanche, comme ils ten- dent a arriver vers elle, dans les croisements qu'ils contractent avec ce type primitif de Pespece humaine. L'observation directe, les traditions historiques et les recher- ches paleontologiques auxquclles M . Marcel de Serres s'est livre lui fournissent antant de preuvos favorables a son opinion et contraires a celles de M. Serres. II ajoute que les restes de notre espece que l'on decouvre dans les cavit£s souterraines, confon- dus avec des ossements d'animaux dont on ne rencontre plus le moindre vestige sur le globe, se rapportent uniquement a la race blanche. GioLOGiE. — La note suivante sur leshouilles du Larzac est communiques par M. de ftouville. « Le Larzac n'cst quel'un des termes d'une serie considerable de plateaux appeles causses qui s'etendent du nord au sud depuis Espalion a l'ouest et Mende et Marvejols au nord jusqu'a Cler- mont-1'Herault au sud-ouest et a Quissac au sud-est. Ce sont les causses de Concoures, de Severac, les monts Garrigues, etc. Le Larzac proprement dit comprend les plateaux du Caylar, de la Cavalerie, et domine les vallees ou se trouvent entre autres villes Milzaie, Nant, Cornus et Lodeve. Sous le point de vue geologi- que cette serie de causses forme une vaste plaine calcaire de 800 a 900 metres de hauteur , ondulee dans certaines parties de sa surface et entrecoupee de fentes primitivernent etroites, elaguees puis tard par Taction des eaux 9 c'est dans le fond de ces fentes que sont situees la plupart des villes, Milhau, Mende, Meyru- ces,etc. L'horizontalite gen^rale des assises, la hauteur uniforme des plateaux, la regularite" des superpositions porteraient a croire que cette vaste nappe calcaire a atteint son niveau actuel sous i'influence d'un soulevement qui aurait uniformement affecte en un m^me instant la masse tout entiere. Les valines sont pro- fondes, leurs bords escarpes presentent de precieuses coupes qu'il s'agit de bien reconnaitre une fois pour saisir la structure de toute la contree. - Si de Lodeve on monle au Caylar, on gravit successivement le gves bigarre de Soubes conteaaat une eomche de gypse blanc 32 exploits, et ensuite en stratification discordante avec le systeme de marnes et de gres une couche dolomitique des assises de cal- caire blanc, representant le Lias blanc des Anglais, Vinfra-lias de M. Leymerie, un systeme calcaire marneux impressionne" de Fu- cus, Yetage des marnes a fuco'ides de M. Dumas, deSommieres, un nouvel etage dolomitique imprimant, par ses rochers perei- lie"s a cassures rugueuses designes dans la contre'e sous le nom de Roquets, un caiactere pittoresque au village du Caylar eta la plaine qu'il domine : tout cet ensemble est, sur le haut du pla- teau, et seulement dans certains points, couronne par des ca- lottes isolees et d'une faible epaisseur de calcaire oxfordien et de coral-rag. Le plateau de la Cavalerie renferme quatre ou cinq groupes de combustibles : la Cavalerie, la Liquille,Ceral, Saint- Georges-de-Lusencon, sont autant d'exploitations placets dans des conditions geologiques identiques; e'est dans l'oolitbe a fu- coldes qu'elles se trouvent. Un puits de 10 metres de profon- deur creuse a la Cavalerie a donne la serie suivante de couches: 1° calcaire oxfordien en assises minces; 2° calcaire & grains fins; 3° plusieurs alternances d'une argile schisteuse noire avecde pe- tits lits de cbarbon non exploited ; 4° calcaire marneux bleuatre se delitant a l'air en feuillets marneux, oolithe marneuse ; 5° cou- che d'argile et de gres fin verd&tre avec Cyclades ; 6° couche d'argile schisteuse noire avec Paludines ; 7° couche de charbon exploitee de 70 a 75 centimetres ; 8° nouvelle couche coquilliere resultant d'un assemblage de Mytiles et de Cyrenes ; 9° calcaire oolithique a grains plus ou moins gros ; 10° argile noire. » La couche exploitee fournit deux varietds de charbon, Tune eclatante et bonne a la forge, l'autre impropre a la forge, opaque et d'une teinte plus obscure. M. Regnault, dans son travail sur les combustibles mineraux [Ann. des mines, 3e serie, t. XII, p. 161), donne l'analyse de la houille de Ceral et dit qu'elle » ressemble beaucoup par son aspect aux houilles a Iongue flara- » me du terrain houiller, et que ses fragments collent tres v bien. a » Les mines de la Liquille paraissent presenter un double gisement de combustibles ; le calcaire oxfordien y affecte nne puissance plus considerable ; ses couches les plus inferieures se dilatent en feuillets marneux assez riches en traces de fossiles, 33 parmi lesquels les Avicules et les Pectens dominent. C'est entre les feuil lets et la dolomie oolithique sous-jacente qu'on rencontre un lit assez mince d'argile schisteuse qui presente la meme ac- cumulation des memes Mytiles, mais en plus grand nombre que celle de !a-Cavalerie. Cette argile contient un petit filon de char- bon. II semblerait au premier abord que le filon exploite plus loin n'est que la continuation de eelui-ci ; mais le caractere pe- trograpbique des roches qui l'encaissent rappelle trop le facies de l'oolithe pour ne pas reconnaitre qu'il y est bien en effetcon- tenu, etque le filon rudimentaire que nous venonsde citer doit etre compris dans les assises oxfordiennes. » L'extreme rai'ete des fossiles de l'oolithe erapechede con fir- mer par la paleontologie un resultat deduit du simple caractere de superposition et de petrographie. Les fossiles vegetaux roan- quent eux-memes completement ; c'est a peine si Ton peut saisir dans les deblais quelques rudiments de bois carbonise adherant aux roches extraites ; les mineurs n'y ont jamais rencontre d'em- preintes. Cette absence de fossiles animaux et vegetaux pourrait provenir d'une part du facies pelagique de la formation calcaire du Larzac, et, de 1'autre, do la nature essentiellement ligneuse des plantes de l'epoque jurassique. » Mais il est un point de vue sous lequel les houilles du Larzac nous presentent un interet tout particulier, c'est ceiui de leur voie de formation ; elles presenteraient le premier exemple d'un veritable terrain wealdien dans le terrain jurassique. La presence des Cyclades et des Paludines deuoterait uu phe^nomene du meme genre que celui du terrain wealdien du nord de 1'Alle- magne, qui contient de veritables couches de houille. M. Dun- ker, qui en a fait la description, compte 108 alternances de gres, d'argile schisteuse et de calcaire, parmi lesquelles 13 assises contiennent des vegetaux : « La plus grande partie de ces char- » bons, dit-il, ressemblentdavantage par leurs caracteres a la » houille des formations anciennes qu'aux lignites ; elles n'of- » frentque tres rarement line structure de bois bien apparente. » » Cette citation de M. DuDker, rapprocheede celle de M. Re- gnault, conduit a conclure que les dep6tsde houille n'appartien- nent pas a une seule et meme periode geologique ; or, c'est la un des faits les plus generaux, uue des observations les plus Evtrait de I'litslihtt , \re section, 1S49. '> 3/i philosophiques qu'on pui ;se e.mslater en geologie, a savoir qu'uu memo phenomena a pu persister a travers tons les ages du globe tout en subissant Ls modifications que devait n iturello- racnt amener la succession des temps. » Seance du 17 decembrc 1849. PnvsiQUE. — M, Marie Davy fait connaitre les resultats de ses experiences sur les instruments de mesure del'electricite a haute tension : ] ° Pour une meme quantite d'electricite accumulee sur les conducteurs la distance d'explosion varie avec les diametres des boules du dechargeur ; 2° Elle varie avec le point du conducteur de la machine avec lequel le dechargeur est en communication, l'electrometre res- tant fixe ; 3°Le dechargeur et l'electrometre restant unis ensemble, leurs indications marchent au contraire toujours d'accord ; 4u La disiance d'explosion croit proportionnellement a la den- site du fluide sur le condensateur, cette densite etant mesurde par 1'electrometre a cadran ; 5° Elle croit proportionnellement aussi avec cette densite me- suree par le nombre d'etincelles uecessaires pour la produire ; 6° La quantite d'electricite qui reste sur la batterie apr6s la premiere decharge est dans certaines conditions extremement faible tout en restant proportion nelle a la charge primitive ; 7° Quelle que soit la distance d'explosion, la densite des llui- des sur les points des boules du dechargeur qui sont en regard est constante, en sorte que la resistance de l'air au passage de I'etiucelle est iudependante de l'epaisseur de la couche d'air a traverser par i'etincelle. — M. Legraud lit une note sur les variations de longueur que le bois eprouve dans le sens de ses fibres suivant les diverses con- ditions dans lesquelles il est place, et sur le compte qu'il faut te- nir de cette particularite dans la construction des instruments destines aux observations scientifiques. — M. Courty donne le resume d'un travail sur la pellagre auquel il a etc conduit par ses observations sur cette maladie dans la vallee de Vernet (Pyrendes-Orientales). 85 Optique. Nouvel 'malrmne.nl a Cu.sa.gc de la viie myope. — M. 1'abbe Peytal communique la note suivante : « On peut assigner deux causes priqcjpales de la fatigue quo les besides causent aux myopes : 1° la diversite dcs distances des images qu'elles offrent a leur vue, qui, quoique petite en elle-meme , est considerable par rapport a leur ceil, d'ou vient que celui-ci fait des efforts opposes pour les apercevm'r toutes distinctement; 2° la distance de leur oeil au verre, d'ou suit aussi que pour apercevoir la totalite du champ visible qui se trouve devant eux leur ceil se sert a la fois de toute la surface de ce verre. Or chacune de ses parties donne des aberrations differen- tes de sphericite et de refraugibilite , lesquelles sont d'autant plus fortes qu'elles se produisent a de plus grandes distances du centre ; I'ceil fait encore effort pour corriger a la fois ces aberra- tions diverses et se met dans un ttat force qui Ie fatigue beau- coup. Le plaisir de mieux voir distrait de cette penible impres- sion, mais le myope en posant ses lunettes a la vue faiiguee , son oeil a besoin d'un certain temps pour se remettre dans son elat primitif. Ces effets facheux sont d'autant. plus marques que Ton est plus myope , et si Ton n'use pas alors sobrement des lunettes la myopie ne fait que s'accroitre. D'ailleursquelque be- side que mette un myope il reste toujours au-dessous d'une bonne vue. » J'ai cherche quelque chose de meilleur dans un appareil compose. D'abord en prenant la lunette de Galilee achromati- see, je pare au second inconvenient que j'ai signale parce que l'oeil n'emploiera dans la vision que la parlie centrale du verre concave , mais alors pour la monter sur des besides il faudra la raccourcir extremement. Pour un myope die se prete heureu- sement a cela, die peut se reduire a quelques millimetres de longueur; die perd en meme temps de son grossissemeut par deux circonstances , son champ s'agrandit , mais aura-t-elle la nettete suffisante ? » J'ai cm , pour obtenir cette nettete a la fois dans ce vaste champ , devoir partir d'un principe nouveau qui n'est encore enonce" nulle part , mais qu'une multitude d'experiences com- parecs m'a fait reconnaitre. Le void : il faut dans les instru- ments composes que les lignes qui joignent le point lumineux 36 avec la premiere image , la premiere image avec la seconde et ainsi de suite , en fin la derniere im.ige avec le point de la retine impressionne fassent entreelles et avec la lignedu point lumi- neux au point impressionne les plus petits angles possibles, et Ton obtient alors, toutes clioses egales d'ailleurs, les conditions les plus favorables de nettete. On en voit assez clairement la rai- son dans I'extreme resserrement et allongement dans le sens du faisceau lumineux des surfaces caustiques ; car, dans les condi- tions que je viens de definir, la premiere caustique de la pre- miere image approchera davantage de se eomporter comme un point pour la formation de la secomle caustique de la seconde image, celle-ci pareillement de se eomporter comme un point pour la formation de la troisieme caustique, et ainsi de suite jusqu'a la caustique de la derniere image qui approchera davan- t;ige de produire sur la retine la sensation exacte d'un point lumineux. » Or, la realisation de cette cause de nettete pouvait etre ob- tenue a un d' gre extraordinaire dins inou nouvel appareil et a la fois pour tous les points compris dans son vaste champ. I| sufli>ait pour cela, apres avoir reduit la lunette de Galilee a un petit n >mbre de millimetres de longueur, de renoncer a toute amp ifhation et u'eviter egalemenl I'effet contiaire. D'apres cetle coudition et la position que devait avoir ['instrument par rappon a I 'ceil , les distances t'ocales de I'objectif et de l'oculaire ..in ee lonnees piii le the ries connues ; j'ai transports sur mon m>ti umeut la distance exacte des axes de mes yeux , je I'ai fait execuier avec precision , on m'eu a fait des besiclesqu'on ne distinguerait pas, si I'on n'etait prevenu, des besides ordinaires. II me reste mainteuant a en deer ire les effets. Myope de nais- sance, et n'ayant la vue distinete qu'a quatre-vingt-huit milli- metres au plus, j'ai eu en les essayaut la sensation toute nou- velle pour moi dune ties bonne vue , avec une nettete tout-a-fait extraordinaire et superieure a celle des meilleures lunettes an- glaises de Dollon. Je vois en raeme temps des deux yeux , les objets eloignes conservent les memi s grandeurs apparentes qu'ils presentent a la vue naturelle. J'ai compare ma vue artificielle avec de tie- bonnes vues , et je ne I'ai pas trouvee inferieure. Je voyais par exemple tres distiuetement a un kilometre de dis- 37 tancc, Ics cordes teudues du gymnase de la ciladelle , et un homme qui le traversal t. J'ai voulu aussi l'essayer sur Ic ciel ; je distinguais l'une de I'autre les principals etoiles des Pleia- des ; je voyais qu'il y en avait plus de einq. Je voyais aussi , quoique legerement , la nebuleuse d'Orion et les etoiles de lrc , 2e, 3% 4e, 5e et 6e grandeur, sans raeche, toutes reduites a des points et a la fois dans une vaste etendue. Car d'un ceil seule- ment j'embrasse cinquante dcgres dc champ, et j'en aurais eu davantage en employant des objectifs plus larges. Eu trois re- gards , a raison de 1'extreme nettete de la vue , j'ai visile ('hori- zon devant moi et reconnu ce qui peut y interesser. Je vois en meme temps , si je veux , tout-a-fait par cote en dehors de mon instrument , mais je puis voir aussi tres bien , et en m'eu ser- vant, ou je marche, et jusqu'aux plus petits objets que je tiens mieux qu'avec mes anciennes besides ; mais alors ma vue est comme presbyte. J'en ferai pour l'appartementquin'auront pas ce defaut. Quandje tourneles regards, les objets sont fixes, les lignesne se tordent pas , ce qui arrive avec les besides. D'ail- leurs toutes les causes de fatigue de la vue que produisaient celles-ci, et que j'ai signalees, ont disparu dans mon instru- ment ; apres I'avoir pose je ne lessens dans I'ceil rien de desa- greable ; seulement la vivacite de la sensation et 1'augmenta- tion dela lumiere produite par la convergence de 1'objectif , me forceront peut-etre d'interposer, par Ic grand soleil d'ete , un verre plan legerement azure entre les deux autres ; mais cela meme est un avantage, parce que par le temps sombre et dans le crepuscule j'y vois a merveille. » C'est ici un instrument nouveau , puisqu'il est construit d'apres un principe nouveau ; il est nouveau dans sa forme , et son resultat est de rendre a la vue myope la vue naturelle et nor- male. Je lui donnerai le nom de caliioscope , des deux mots grees zaMiov, raieux , et ffxo7rsw, je vois ; les anciennes besides de myopes, surtout les fortes , prendront bient6i le nom de ka- koscopes. » J'ajouterai que le principe que j'ai enouce et qui m'a con- duit a mon instrument s'appliiiue ties heureusement a I'expli- cation de la nettete dans l'oeil , et a sa plus grande netiete encore dans le sens de son axe. » Iniprimerie de Cosson , me du Four-Saint-Gcrmaiu, 47. ACADEMIE DES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER. ANNEE 1850. EXTUAIT DE L'INSTITUT, J0U1INAL UNIVERSE! 1)RS SCIENCES ET DES SOCIETES SAVANTES en France et A l'ethaxger. 1" Scclion.— -Sciences mathematiques, physiques et nalurellcs. Boulevard Poissonniere, 2/i, a Paris. ACADEMIE in:* SCIENCES ETLETTRES DE MONTPELLIER. EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX DES SEANCES PENDANT l'aNNEE 4850. sft-?^*a-r'^ PARIS , IMPRIMERIE DE COSSON, RUK PU FOUR-SAINT-GERMAIN , 47. 1850. £fll ACAI3EMIE PES SCIENCES ET LETTRES DE MONTPELLIER SECTION DES SCIENCES. SEANCES DE 1850. Seance du 23 Janvier 1850. ICHTHYOLOGIE. Action till fro'ld SUT Us PoiSSOTlS. — M. H. Mares communique les observations auxquelles vient cle donner lieu dans les etaugs du Bas-Languedoc V action du froid sur les roissons de ees etangs. Les froids qui ont signale la detniere semaine de 1849 et les quiuze premiers jours de 1850 ont ete assez vifs et assez soutenus pour exercer sur les Poissons qui habitent les etangs sales du littoral mediterranean une desastreuse influence. M. Mares a recueilli a cet egard les faits et renseignements suivants pendant les journ&s des 11 et 12 Janvier qu'il a pas- sees sur l'etang de Thau, le plusprofond de ceux qui bordent le departement de l'Herault. Des la premiere semaine de Janvier, le froid avait atteint le Poisson qui remontait tout engourdi a la surface de l'eau. Aussi en a-t-on pris des quantites tres considerables. Ainsi des barques sorties des pctits ports de Bouzigues, Balaruc et Meze, et monies par deux hommes seulement, sont rentrees chargees de plusieurs quintaux de ees Poissons. Les Daurades {Chryso- 6 phris aurala ) ont ete' saisies par les premiers frokls et cellos des etangs ont disparu. Les Loups ( Labrax lupus) ont aussi peri en grandequautiteainsi que les Muffes. Au eootraire, les Anguilles, cachees dans la vase , ont resiste au froid et reparu quand le temps a ete plus doux. Traversant I'etang le 11 Janvier, M. Ma- res a pris lui-memc trois Poissons de 1 kilogramme environ. Le premier se tenait a la surface de l'eau conservant encore son equilibre, mais presque engourdi et ne nageant plus que faible- ment. Le deuxieme flottait aussi a la surface, mais renverse sur ledos; il etaitencore vivant. Le troisieme etait couche au fond, le ventre en haut et tout-a-fait mort. Ces Poissons etaient tons trois des Muges; on les a trouves bonsa manger, mais leur chair etait un peu molle. Des effets semblables aceux qu'on a observes cette annce ne s'etaient pas produits aveeune semblableintensitedepuis 1829. Le froid depeupla alors les etangs comme il parait l'avoir fait cette annee quoique la temperature ait ete moins basse. Lebord de I'etang de Thau a cependant ete gele cette fois jusqu'a une distance de cinq ou six metres. Ua vent assez fort a regne a plusicurs reprises pendant la duiee des jours froids. Une obser- vation de temperature faite dans la premiere semainede Janvier, a huit heures du matin , sur une des hauteurs qui bordent I'e- tang, avait donne —6° centigratles. II est certain que ce n'estpas le minimum de temperature pendant la periode dont il est ici question. L'auteur de cette communication a aussi observe avec soin les Oliviers qui sont plantes sur quelques points des bords de I'e- tang, soit a Meze, soit a Marseillan, soit sur la montagnc de Cette, dans la region qui fait face au nord. II n'a pas constate qu'ils cussent scnsihlement soul'fert. II en est de memo pour la Vigne dans ces localites. Ceci confirme l'opinion des aneiens , que l'Olivier resiste au froid, meme prolonge, pourvu qu'il n'y ait pas des alternatives de degel , d'humidite et de vent froid. — M. le pasteur Gravvitz rapporte qu'il s'est rendu pendant les froids dont il vient d'etre fait mention a Mauguioetque Ton y a aussi ramasse sur I'etang une grande quantite de Poissons morts ou mourants. Dans cette loealite les pecheurs ontattribue la mortality plus grande qui a cu lieu le jour de Noel a une assez forte quantitc dc ncige dont I'etaag portait a sa surface les flo- cons glaees et que les Poissous semblaient manger avec avidite. Ciiimie. Analyse des eaux de la Mediterranee. — M. Marcel de Serres fait le rapport suivant sur differents memoires de M. Uziglio, relatifs a 1'analyse de l'eau de la Mediterranee. « La connaissance de la composition dc l'eau de 1'Ocean et des mers interieures est un fait qui interesse a un liaut degre la geo- logie, a raison de l'importance de ces grandes masses liquides dans l'histoire physique du globe. Elle n'offre pas moins d'inte- rct pour les chimistes et les industriels qui veulent exploiter les sels que ces eaux contiennent. M. Uziglio a cru avec raison de- voir refaire 1'analyse des eaux de la Mediterranee , les chimistes qui l'ont precede n'ayant pas evalue d'une maniere precise les proportions de potasse et de souJe qu'ellcs tiennent en disso- lution. » La composition de l'eau de la Mediterranee ne peut etre comparee a celle de 1'Ocean , puisqu'elle est circonscrite dans un bassin limited ferme, etqu'elle presente des-lors un plus grand degre de concentration. En effet, la salure des mers paraitetre enlretenue par les sels que les eaux continentales y entrainent sans cesse et par les substances solubles que les eaux minerales y deversent par suite de leur cours. Aussi les eaux des mers sont generalement plus salees aupres des cotes qu'au large. D'un au- tre cote, les eaux minerales, parliculierement les so-rces salees, ont la plus grande analogic de composition avec celle des eaux marines. » D'apres M. Uziglio, les principals substances contenues dans la Mediterranee sont les acides chlorhydrique , bromhy- drique, sulfurique et carbonique. MM. Figuier et Mialhe ont indique de plus dans 1'Ocean l'acide pliosphorique , dont ils ont trouve des traces combinees avec la magnesie. Quant aux bases, M. Uziglio y a observe la potasse , la soude , la magnesie , la chaux, 1'oxyde de fer , auxquelles il faut ajouter l'oxyde de manganese pour 1'Ocean. Le plus conuu des elements des eaux de la mer , le chlore, y ei,t aussi le plus abondant; en effet, 100 grammes d'eau de la Mediterranee en contiennent 2=' ,0-108 ttseulemcnt 0=r,0 Le systeme jurassique compose un plateau assez etendu 4 Test et a I'ouest, etdont r^hauteur moyenne est de 82 metres. II separe completement les vallees dc Montjiellier et de Mont- ferrier, et le col Monmau sert de passage de I'une a l'autre. Ce col, plus cleve que la chaine dont il fait partie, n'a pas moinsde 85 metres de hauteur. » Autour et au nord de l'axe de la chaine se sont groupes deux clages neocomiens: I'un infericur, le memc qui a precede sur ia face nieridionale du Monmau lcs terrains coralliens, sc represente ici sur la face seplentrionale superpose immediate- merit sur les couches jurassiques et n'arrive pas au dela de 65 metres. Le niveau du systeme neocomien a Serpulcs, qui suc- cede au premier, est encore plus bas, ne depassant pas 59 me- tres au-dessus du niveau de la mer. II est caracterise par ces Annelides et des coquilles fossiles. Nous ne signalerons que quel- ques especes et cntre autres la Scrpula socialis qui a du vivre en societe ties nombreuse dans les mers des temps geologiques; parmi les Mollusques une Belemnite rapprochee du Bileftvniles latus de Blainville, et une Nerite voisine de ia Neriia costellaia. Goldfuss qui l'a decrite 1'a indiquee comme ctant des terrains corallieus du Wurtemberg. Les autres especes appartiennent aux genres Lima,Mi/Ulus,ModiolaelOslrea. Les especes du der- nier genre vivaient bien en societe, mais efles ne paraisscnt pas avoir forme des bancs continus comme les Unities des terrainster- tiaires et des temps bistoriques. Les Serpules de cet etage cretaco sont ici en si grand nombre que les ealcaires de cette localite sont connus sous le nom de caleairc serpulicn ou marbre lu- raachellede LaVallctte. » Le troisieme etage neocomien se compose de ealcaires bico- lores le plus souvent d'un gris jaunatre et d'un bleu plus ou moios fonce. II ne rccele guere que des Ammonites pour la plu- part indeterminable?. Essentiellcment marneux , ce calcaire donne de l'excellente chaux hydrauliqre. Les couebes, plus epaisses dans la partic inferieure de la butte qu'ils composcnt que dans la partie superieure, ont ete si violemment boulevcr- se"es que leur inclinaison n'est pas moindre de 85°; elles sont meme parfois presque verticales et atteignent jusqu'a 82 metres de hauteur. Leur direction la plus constante se rapprochc assez du nordouest au sud-est. » Enfin le dernier systeme neocomien compose la petite col- line connue sous le nom du vieux Montfcrferrier dont la hauteur est de 87 metres. Les couches ealcaires a Terebratules et a Pei- gnes indeterminables du vieux Montferrier ont ete moins tour- mentees que celles du four a chaux 5 aussi leur plus grande ineli- naison est de 00° et leur plus faible de 40°. La direction des unes et des autres parait du rcste la meme. 15 » Les quatre etages neocomiens, si distinets dans lc vallon de La Valcite , paroissent proprcs a cctte localite dont ils ne sont que des accidents particuliers ; ear ils ne se renouvellent pas ail- leu rs avec l'ensemble des memes caracteres. Ces etages se mon- trent recouverts par les terrains quaternaires les plus reeenls des depots des eaux douces, et qui se maintiennent sur une assez graude etendue sur les deux rives du Lez. Le grand nombrc d'empreintes dc vegeiaux terrestres ct de coquilles de terres seehes et decouvertes que leurs masses ren ferment ne permet pas de les considerer comrae Iacustres. llsdoivent avoir ete pro- duits par des eaux courantes comme les depots qui se forment maintenant sur ies bords du Lez. » Leur niveau etant generalement superieur a celui du petit fleuve dont ils sont parfois assez eloignes, ils doivent avoir ete souleves. Leur exhaussement ne peut avoir eu lieu que lorsque les roches neocomiennes sur lesquelles ils sout immediatement superposes out elles-memes surgi et ont ete deplacees de leur primitive position. » Les formations d'eau douce terliaires se montrent dans la vallee de Montferrier, mais comme cettc vallee appartient aux bassins emerges, elles ne sont accompagnees par aucun ddpot marin de la mfime epoque. Quant a ces formations, leur soule- vement ne peut etre douteux, les roches basalliques qui se sout deplacees les ont portees a un niveau bien superieur a celui qu'oecnpent les terrains quaternaires. » Enfin; la petite chaine Monmiu se termine a Test par une petite chaine oxfordienne composes de rocliers verticaux a leur face septentrionale et qui rappeile eu quelque sorie celle dont e rnont Saint Loup est le point culminant. Enfin, vers le sud, la vallee du Lez est barrce pajvla continuation de la chaine Mon- mau qui prend ici le nom d^aigues-Longue, et dont le point le plus elevee est de 86 metres au-dessus du niveau delaMediter- rariee. Le col a I'aide duquel on passe d'une vallee dans I'autre n'a guere plus de 77 metres. A quelques pas au-dessous de ce col apparaissent de nouveau les dep6ts quaternaires dint a plus grande elevation est de 63 metres; ils se continuentensuite dans "a plaine qui a pour expression de son niveau moyen 29 a 30 metres. » m Physique. — Dausuu premier travail sar les instruments dc raesure pour I'electricitc a haute tension, M. Marie Davy est arrive aux conclusions suivantes : I. La distance explosive d'une balterie electrique, mesuiee a l'aide du dechargeur mieromelrique aJopte par M. G. Ricss et par M. Miisson, est independante : „ 1° Du diamelre des boules du dechargeur, celles-ci variant dans les limites tVm*i8 a 35mm,5 de diametrc ; 2° De la nature de ces boules ou de leur surface; 3° De l'etat de ces surfaces, du moins lorsque quelques pre- mieres deeharges ont moditie ces surfaces aux points ou part l'etiucelle; 4° De l'etendue du circuit que doit traverser l'electrite pen- dant la decharge. II. Cette distance explosive est proporlionneile a la pression atmospheriquc dans les limites de pression de 103 1""", 0 et 140mm,2 de mercure. III. Elle varic avec la temperature en taut que cette tempe- rature est liee a la densite de fair, en sorte que la distance explosive varie proportionnellement a la densite de l'air, du moins dans les limites de temperature 5° et 40°, 3 centigrades. IV. La distance explosive est sensiblement independante de l'etat hygrometrique de l'air aux temperatures de 10" a 11°. M. Marie Davy en couelut que le dechargeur micromelrique peutservir d'instrument normal demesuredesdensites du lluide electrique, pourvu que Ton ait soin de corriger ses indications de Pinfinence des variations de densite apportees a l'air par la temperature et la pression. II prend pour unite de densite du fiuide electrique la densite dc ce fluidc sur la boule positive du dechargeur au moment oil part I'etincelle dans un air see a zero d: gre sous la pression 760""". II pense que les electrometres a eadran devront toujours elre rejetes qu;md il sera possible ; que, dans les eas oil leur em- ploi sera indispensable; il sera necessaire de les graduer prea- lablcmcnt par comparaison et sur plan , avee un dechargeur micrometrique. Hvdrauuque. — M. Lefort, ingenicur en chef des ponts et chaussees , donnc lecture d'un memoire sur la determination 17 experlmentale des lois du mouvement de l'eau dans les tuyaux ou conduits. Apres avoir rappele le peu de secours que l'hydraulique doit ft l'hydrodynamique et demontre la necessite d'observations faites avec methode ct precision, il resume les recherches rela- tives a la resistance opposee au mouvement do l'eau par les tuyaux de conduite, et montre I'insuffisance des experiences qui ont servi de base a la formule de Prony. M. Lcfort fait l'expose theorique de la question et deduit de I'equation gene- rate du mouvement de l'eau dans une conduite cylindrique a inclinaison progressivement variable , une methode ties exacte pour l'appreciation de la resistance opposee par les parois. La mesure de cette resistance est donn^e par la difference des ni- veau* pioromdtriques, ind^pendamment de toute hypothese sur la forme de la fonction qui la represente. On pourra s'edever a- !a determination au moins approximative de la fonction par la comparaison des observations avec toutes les donnees qu'on peut supposer avoir quelque influence sur le phenomene. Ce memoire est terraine par une analyse sommaire des moyens d'experimentation. Seance du 11 mars 1850. M. Marcel de Serres continue l'expose' de ses recherches sur la geologie des environs deMontpellier. Zoologieet paleontologie. — M. Paul Gervais commu- nique quelques details empruntes au grand ouvrage sur le Chili que„M. Claude Gay publie en ce moment sous le litre d'Histo- riafisica y politico, de Chile. Ces details sont relatifs aux sujets suivants : Mammiferes vivants et fossiles, osteologie du Condor, Reptiles fossiles des formations secondares, Insectes apteres des diverses families des Phalangides , Acaridcs el Myriapodes. M. Gervais a aide M. Gay dans la redaction de ces divers cha- pitres ou bien il les a rediges lui-meme integralement et il cu a dinge" l'ieonographie confiee au talent de MM. Werner et Ni- colet. L'histoire des Mammiferes a ete en grande partie ecrite par M. Gay , mais M. Gervais a plus particulieremeut contribue a ce qui a trail aux especes suivantes : Cheiropteres : Vesperiilio chibensis, Waterh. Vcsp.velalus, Extiail de I'Institut, l'c section, 1850. 3 18 is. Geoff. Les caracteres principaux deces deux especes et ceux de deux Sicnoderma, voisins des Lasiures, sont exposes daus la planche 1 . Rongeurs : plusieurs especes entiereraent nouvelles : Oxy- mycterus scalops, Gerv. — Mus rupcslris, id. — Mus tuteacens, id. (planches 6 et 7). Ruminants : les Cervus puda et chilcnsis. Ces deux Cerfs, ddja decrits par MM. Gay et Gervais, en 1846, dans les Annates des sciences naturelles, le sont de nouveau, et trois planches leur sont consacrees. Les seuls Mammiferes fossiles sont le Mastodon andium, Cuvier et VEquus americanus, Gerv. Leurs debris sont l'objet des figures de la planche 8. Les ossements fossiles appartenant a la classe des Reptiles qu'a rapportes M. Gay et dont M. Gervais a donne la descrip- tion et la representation appartienuent a la serie des formations secondaires , et signalent uue espece tres probablement conge- nere des Plesiosaures , animaux caracteiistiques de la periode liasique. lis sont decrits sous le nom de Plesiosaurusfl andium. Voir pour ce qui est relatif aux autres animaux etudies par M. Gervais, ct, en particulier, aux Apteres, 1'ouvrage meme de M. Gay. Astbonomie. — M. Roche presente de nouvelles recherches sur la figure d'une masse fluide qui tourne sur elle-meme et autour d'un corps exterieur situe dans le plan de son equateur et tres eloigne. II a traile la question d'une maniere plus gene- rale, en ne supposant plus que la Vitesse angulaire du mouve- ment de translation de la masse soit egale a celle du mouve- ment de rotation. Cette egalite parait avoir lieu actuellement pour les satellites relativement a leur planete. Si elle n'avait pas lieu, le fluide n'aurait pas proprement de figure d'equilibre, mais il tendrait a chaque instant a prendre la figure ou il serait en equilibre sous Taction des diverses 'forces. De la resulterait une deformation continuelle du fluide, une sdrte de marde etendue a tout l'interieur de sa masse. Laplace a remarque que cette action so continuant tant que la masse reste fluide, devrait rapprocher sans cesse 1'un de l'autre les mouvements angulaires 19 de rotation et de translation, et, a la Iongue, faire tombcr leur difference entre les limites ou commence a s'etablir leur egallte rigoureuse. C'est la marche de ce pheoomene et ses effets pro- bables qui sont l'objet de ces recherches. Seance du 8 avril 1850. Optique. Callioscope. — En reponse aux demandes de rcnsei- gnements qui lui ont ete adressees sur son nouvel instrument de vision pour myopes, auquel il a donue le nom de callioscope (voir la seance de decembre 1849), M. 1'abbe" Peytal donne les indications suivantes : « Apres s'etre impost la condition de n'avoir dans cet instru- ment ni amplification ni diminution de grandeur apparente des objets et avoir determine aussi d'avance la distance de I'objectif a 1'ocnlaire, qui sera de 9 a J 1 millim. pour les besides portatives, il reste une indeterminee importante,du choix de laquelle depend toute la perfection de l'instrument ; c'est la distance focale de I'objectif. Pjr des experiences que j'ai fait varier autant qu'il m'a ete possible, j'ai ete amene a la cboisir £gale a la ligne me- nee du point interieur de l'ceil ou se croisent les axes des pin- ceaux lumineux jusqu'a la limite extreme de la vue tres distincte. Si Ton suppose de plus que Poculaire doive etre place a distance egale de ce point interieur de l'ceil et de I'objectif , on voitaus- sitotque le triangle formepar lecentre de I'objectif, le centre de 1'oculaire et la premiere image virtuelle d'un point lumineux queleonquetreseloignesitue horsdel'axe estegal au triangle for- me par le centre de 1'oculaire , la seconde image virtuelle de ce meme point lumineux et ee point interieur de l'ceil dont nous venons de parler; la condition de non-amplification et de non- diminution de grandeur apparente des objets est remplie par la- meme, et la distance focale de 1'oculaire de divergence ddtermi- nee 5 mais cet oculaire doit remplir de plus une fonction impor- tante, car un callioscope bien fait, outre qu'il a bien plus de champ, doit etre plus net, plus exempt d'aberrations et d'un effet plus agreable que son objectif. » Or, voici comment on concevra la possibilite d'un pared resultat. Supposez, ce qui se realisera aisement , que I'objectif achromatique, plan convexe, soude au mastic transparent, con- 20 serve des aberrations ties pelites dans le m6me sens que celles d'un objectif simple ; ecs aberrations pourront etre compldte- ment corrigees par l'oeulaire de divergence ; car, si Ton consi- dere en particulier les rayons d'une meme couleur elementaire £manes d'un point lumineux eloigne pris sur l'axe, on verra qu'en emergeant de l'objectif ceux qui iraient couper cet axe moins loin, traversent des anneaux de l'oeulaire plus larges, les- quels, ayantdes foyers particuliers plus courts que les anneaux interieurs plus etroits, peuvent reunir au meme point que ceux- ci dans la seconde image virtuelle toutes les directions des rayons de cette meme couleur ; mais en raisonnant d'une ma- niere semblable, on voit encore , en comparant les rayons de diverse nature, que les plusrefrangibles, en emergeant del'ob- jectif, concourant vers un foyer moins distant , peuvent aussi etre reunis aux rayons moins refrangibles concourant vers un foyer plus distant, par la raison que l'oeulaire entier aura une distance focale plus courte pour les premiers que pour les a utres. » Ce que nous disons pour l'axe principal a aussi lieu pour les axes secondaires ; on entrevoit done la possibility de rendrc 1'instrument aplanetique justement dans les proportions de pe- titesse que j'ai adoptees. L 'analyse mathematique est impuissante a en assigner a priori les conditions et il ne reste d'autre guide que I'experience. La question a resoudreest doncde determiner les deux courbure-s de l'oeulaire dont le foyer est donne. II fau- dra ici tatonner pour trouver les types d'iustruments qui con- viendront le mieux a cbaque degre de myopie. » J'ai experimente plusieurs fois que les effets denettete, dans la lunette de Galilee, varient considerablement lorsque l'oeu- laire est simple ou multiple et qu'on fait variersescourbures en conservant son meme foyer ; la ilonc, ou le biconcave n'aura pas reussi assez bien, on essaiera les plans concaves simples ou combines et les menisques ; mais il est bien entendu qu'on ne pourra prendre pour juges de ces essais que des yeux myopes voyant tres bien de pies et de meme portee que ceux pour les- quels on travaille ; on se souviendra aussi par tout ce que nous avons dit, que riustrumeut n'a qu'un point de vue, qui est la 21 place assignee & l'oeil et que ses beaux effets n'exlstent que pour ce point la. » On pourrait , si Ton ne voulait construire que des lorgnons ou des jumelles, poser la question d'une autre raaniere. Etant donne un callioscope parfait pour une certaine vue myope , en construire nn de meme perfection et de raeme effet pour une vuc differente, en laissaat arbitraires les dimensions de ce second instrument. On demontrerait tres aisement qu'il remplira les conditions voulues s'il est geometriquement proportionnel dans toutes ses parties au premier, dans le rapport de la portee de la seconde vue a la premiere; mais ce type unique, toujours sem- blablea lui-merae et variant de grandeur, deviendra le lorgnon ou jumelle pour n0s 6, 8 et 10 de myopie ; s'il etait besides , pour n08 3 et 4 , compare aux jumelles ordinaires , il n'aurait pas d'amplification , mais un champ bien plus vaste ; il serait 1'egal des meilleures vues. » Paleontologie. — M. Paul Gervais rappelle la communica- tion qu'il a laite precedemment (seance du 12 mars 1849) au su- jet des Elephants fossiles ou subfossiles que Ton trouve en Al- ge>ie, et il met sous les yeux de l'Academie une sixieme dent molaire inferieure d'un animal de ce genre trouvee avec quelques pieces moins importantes au village de Milltsimon0 2, aupres de Guelma, dans la province de Constautine. Cette dent, qui lui a ete remise par ML Duval, chirurgien sous-aide, appai tient a I'es- pece de l'Elephant actuellement vivauten Afrique (Eleplias afri- canus). Les renseignements qu'il a pu se procurer a son egard ne permettent pas de decider encore si elle est celle d'un animal mort a l'etat sauvage, ou, ce qui est plus probable, d'un individu ayantvecuen domesticite soit chez les Carthaginois, soit cbez les Romains. Chimie. — M. Cauvy donne des details sur une disposition particuliere qu'il a imaginee pour appliquer la lampe d'emailleur a la determination exacte des quantites de metaux utiles conte- nues dans leurs minerals et notammentau dosage de I'oret de I'argent. A l'aide de cet appareil, M. Cauvy, operant sur 0s*,2 d'un minerai argentifere ou aurifere , peut en vingt minutes , sans effort ni fatigue , eu fixer la richessc plus exactement 22 qu'on ne saurait le faire par un essai au creuset qui exige plu- sieurs heures. Pour eviter a 1'opdrateur la moindre fatigue, M. Cauvy se procure le vent necessaire a l'alimentation de son chalumeau au moyen d'un petit soufflet a pedale comme on le fait du resto dans les appareils dits lampe d'eraailleur ; mais comme les mains de 1'operateur se refuseraient bientot a tenir d'une maniere fixe le chalumeau et le charbon sin lequel le dard de la flamme est dirige, l'appareil de M. Cauvy se compose d'un plateau rectan- {julaire en fer blanc, au-dessous duquel sontfixees deux coulisses horizontales du meme m£tal qui servent a diriger Tune une lampe a huile dite de Berzelius, I'autre un demi-cylindre creux destine" a supporter le charbon. La lampe et le porte-eharbon sont fixes chacun sur une gaine qui pcut coulisser le long d'une cre- maillere de cuivre a 1'aide d'un pignoua bouton. Au moyen de cette disposition ces deux parties de l'appareil peuventetre mues chacune dans deux directions au moyen de la coulisse dans la- quelle elles sontengagees par le pied qui sert de support a la cre- maillere et verticalement au moyen de la cremaillereelle-meme. Rien n'est plus aise des-lors que de placer I'objet sur lequel on veut agir, non-seulement dans le dard de la flamme , mais encore dans telle ou telle partie du dard. Ce petit systeme est place en avant d'un chalumeau en cuivre dispose de telle sorte que son bee peut prendre toutes les directions desirables. Le tout est fixe au-dessus d'une caisse en bois dans laquelle est renferme un soufflet cylindrique a pedale. Les pieces exterieures peuvent etre demontees et placees dans la caisse. M. Cauvy a substitud a la regie d'Harcort et de Plattner em- ployee dans lesessais docimasiquesun micrometre transparent, et, a la loupe, le microscope d'un faible grossissement. On evite ainsi de detacher le bouton de la coupelle et Ton peut eva- luer son diametre avec une rigueur qui comporte a peine une erreur possible inferieure a^"11".!! sufiit en effet de placer la coupelle elle-meme usee sur les bords, afin que le booton soit mieux ^clairesur le porte-objet et sur le prolongement de I'axe de l'objectif dont on connait deja le grossissement. L'imagc du bouton est recue sur le micrometre transparent. Le microscope employe donno un grossissement de huit fois et le micrometre , 23 place au lieu de l'image , porte huit millimetres divises en dix parties egales. Au moyen de cet appareil on peut aisement faire en un jour plus de quinze essais et determiner avec exactitude la teneur en argent ou en or de minerals qui renfermeraient meme trop peu de metal pour etre exploiter. Siance du 13 tnai 1850. Geohetbie analytique. — M. Lentheric, neveu,fait l'analyse de la seconde partie d'un travail sur les polaires dont il a com- mence la lecture dans la seance de fevrier 1849 et signale en par- ticulierletheoreme suivantsurles surfaces polaires reciproques: « La surface polaire reciproque d'une surface reglee est aussi une surface reglee. Si la surface reglee est gauche , la polaire reciproque est aussi une surface gauche; si la surface est deve- loppable, la polaire reciproque est aussi developpable, les aretes de rebroussement de chacune sont les lieux des elements de Pautre. » M. Leniheric a aussi constate l'existence des surfaces polaires reciproques doubles , analogues aux courbes polaires recipro- ques dont il est question dans la premiere partie de son travail imprimee dans le 1. 1 des Memoires de (Academie de Montpel- Her (Fascicule de 1849.) Botanique. — \u nom de M. EspritFabre, d'Agde, M. Dunal fait la communication suivante : « On trouve en abondance dans les terrains compacts et dans les sables sales du littoral m^diterraneen, compris entre l'em- bouchure de 1'Herault , pres d'Agde et 1'embouchure de l'Aude, pres de Narbonne, une tres belle Graminee qui a echappe jus- qu'A present a l'attention des botanistes. Son habitation dans des localites peu visitees, la circonstance qu'elle fleurit rarement et seulement pendant I'hiver , expliquent comment cette belle es- pece, dont la hauteur est de plus d'un metre, est passee inaper- cue. C'est une nouvelle espece de Sparlhia,que je nomme Spar- Una versicolor, a cause des changements de couleur que pre- sented ses tiges et ses feuilles aux diverses epoques de sa vege- tation.Les bestiaux la mangent verte et il est a peu pres certain que,bien fanee, elle donnera un precieux fourrage. On peut done 24 espe>er qu'elle foumira les moyens de changer en prairies fert iles les terrains sal6s improcluctifs de notre littoral. De plus, par ses nombreuses racines fibreuses , tres charges de chevelu , elle est de nature a fixer les sables qui ne sont pas trop sees. Cette Gramiuee a uu rhizome rampant tres long , d'ou naissent de nombreux drageons couches et une multitude de tiges eu rameaux verticaux charges de feuilles dans toute leur longueur, glabres et lisses, couleur lie de vin a leur naissance, passant ensuite au vertfonce, pour prendre plus tard une couleur orangee et euiin celle de la paille. Les gaines des feuilles sont finement rayees de lignes blanches. Le limbe qui acquiert jusqu'a cinq decimetres de longueur est fortement canalicule" et se roule promptement, surtout a sa partie superieure. A la place de la ligub', on voit , a l'entree de la gaine, de chaque cote, une touffe de poils soyeux; les epis, au nombre de trois a cinq, forment une ftrappe lache. Chacun d'eux est simple , forme par deux rangers d'epilletsuni- lateraux, sessiles, etroitement imbriques, comprimes , uniflo- res, d'un pourpre violet. » M. Dunal a communique a l'Acadenaie une description plus complete de la plante que M. Fabre a adress^e aux Annates des sciences nalurelles et une belle figure qui fait partie de la collec- tion de velins de botanique que possede la Faculte des sciences de Montpellier. Seance du 17 juin 1850. Zoologie. Nouvelle espece de Litlwdcrme. — M. P. Gervais communique une notice sur plusieurs especes d'animaux saus vertebres qu'il a recueillis dans la Mediterranee, sur les c6tes dudepartement del'Herault, et en particulier sur une espece du genre Lithodcrmus, de Cuvicr. II fait remarquer que ce genre appartient bicn a la famiile des Siponculides, ainsi qu'il s'en etait d'ailleurs assure par I'examen du Litkodermus cuiicus, de- crit parCuvier, qui est conserve au Museum de Paris. Le nou- veau Lithoderme qu'il a decouvert a environ quatre centime- tres de longueur; sa pe;iu est garnie de pieces durcs, arrondies, en forme de pustules, rogulierement espacecs, un peusaillantes, plus grandes sur le corps que sur le cou, ou elles sont disposees 25 en series lunaires. II prendra le nom dc Lithodermus pustulosis. On le trouve au port deCette, dans les pierres, la plupart oxfor- dienues, qui sont perforees par les Venerupes, les Gastroclie- nes, etc. Sur la plage de Perols, M. Gervais a trouve une Bentale, frafchement rejetee par la mer, dont l'inlerieur etait occupe par un Lithodermus pustulosus, comme il aurait pu I'etre par le ve- ritable constructeur de cette coquille. Paleontologie. Licorne el Parmacelle fossites. — M. P. Gervais donne ensuite la description d'une espece nouvelle de ces deux genres trouve'e par lui dans les terrains pliocenes de Montpellier. La Licorne qu'il nomme Monoceros gallicum, dif- fere, a quelques egards, du M. monacantkos, de Brocehi, qui est des terrains du meme age, en Italie, et etait reste jusqu'ici la seule Licorne fossile que Ton connut. Voici ses principaux ca- racteres: Spire courte, dernier tour fort grand, renflc, marque en dehors de cotes longitudinalesplus ou raoins ruclimentaires, inegales, faiblenient interrompues par des stries decurrentes verticales, ties peu marquees; un sillon contournant le dernier tour par sa face exterue aboutit a la dent aigue du bord droit; ce bord tranchant, un peu epaissi interieurementpar dessaillies, interrompues elles-memes par les cannelures dela face iuterne, et qui ne sont pas dentiformes comme celles du M. monacantkos. Longueur, 0,053; largeur, 0,038. Parmacella unguiformis, dudepotmarneux aSemnopitbeques, Chalicomys, Cerfs, Helices, et autres animaux terrestres ou fluvia- tiles du palaisde justice de Montpellier. Cette espece se distin- gue de celles que Ton connait a l'etat vivant, et en particulierdu P. Gervaisii, de la Crau (Bouches-du-Rh6ue), par la dimension proportionnellement plus petite deson sommet spiral et par I'e- paisseur un peu plusgrandede sa partieaplatie. M. Gervais fait remarquer qu'il a compare les individus de cette espece recueillis par lui, avec le type du Testacella brantoniana, Marcel de S., et qu'il est hors de doute que les deux genres Parmacelle ei Tes- tacelle sont fossiles dans le terrain pliocene de Montpellier. Chimie. — M. G. Chancel communique les deux faits sui- vants: 1° Contrairement aux indications qui se trouvent dans la plu- part des traites de chimie, le benzoate de cuivrenc pout pas etre Extrait de I'Insfitut, V« section, 1850. U 2C obteuu a I'etat cristallise lorsqu'on ajoute de I'acide acctique a la solution aqucuse. II est decompose dans cctte circonstance en acide benzoique eten acetate de cuivre. Le corps que Ton avait pris pour du benzoate de cuivre n'est que de I'acide benzoique cristallise et impregne d'acetate de cuivre. 28 Un grand nombre d'experiences ont de'montre que le phosphore n'absorbe pas les moindres traces de l'oxygci.c de I'air atmospherique a une basse temperature, et qu'en hiver ce corps ne peut pas servira ['analyse de I'air, a moins d'etre place dans un lieu chaud. Geometrie analytique. — M. Lentheric neveu fait connai- tre latroisieme paitie de ses recherches sur les p6les et polaires. II fait voir que la theorie generate pour les signes et surfaces du deuxieme ordrc s'etend aux lignes et aux surfaces de tous les ordres, et que, pour arriver a cette extension, il faut simplement supposer, Icscalcuts restanl idenUquemenl les memes, que l'e- quation des lignes ou surfaces estdu degre m, et modifier quel- ques denominations dans la partie deja publiee de son raemoire. En partant des definitions des poles, courbes ou surfaces po- laires donnees par Bobillier, M. Lentberic reproduit les theore- mesde ceg^ometre, et fait voir, en outre, que la demonstration tres simple qu'il avait d£ja donnee du theoreme de M. Poncelet s'applique aux lignes et aux surfaces de tous les ordres. Ainsi la polarite reciproque serait independante du degre de la ligne ou de la surface directrice ; conclusion que I'auteur croit nouvelleet dontil se propose dedevelopperulte>ieurement les consequences. Chimie appliqlee. — M. Lutrand lit un memoire sur les moyens de tuer et de conserver les Cantharides. — Au lieu de faire perir ceslnsectes en faisaut intervenir le vinaigrcqui extraitne- cessairement une certaine quantite de leurs principes actifs, M. Lutrand conseille de placer dans une atmosphere deletere les Insectesque Ton veut conserver pour les usages pharmaccuti- ques. II a employe successivement I'acide carbonique, I'acide sulfureux,lechlore, l'azote, Phydrogene, I'ammoniaque, les hui- les empyreumatiques, les essences des labiecs, le camphre, la naphthaline, la creosote, la valeriane, le ehloroforme, I'ether, I'aldehyde, etc. II a determine avec soin le mode d'action decha- cunede ces substances. 27 L'auteur s'est arrete a I'emploi du ch'.oroforrae. Cet agent tup, en effet, tous les Insectes qui le respirent, avec une promptitude remarquable, et qu'on aurait de la peine a graduer pour faire uaitre, a volonte, plusieurs periodes. Cela etant, il se croit autorise a dire que si on suit le conseil donne par un medecin de Pont-de-Vaux (avril 1849), de I'em- ploi du chloroforme pourasphyxier les Abeilles, lorsdela recolte du miel, 1'existencedes Abeilles doitcourir des dangers; et il se demande s'il ne vaudrait pas mieux faire usage, dans ce cas, de I'acide carbonique. Ce gaz, en effet, n'asphyxie que momentane- ment les Cantharides. II les plonge dans une sorte de somraeil ou de torpeur qui cesse lorsqu'on les expose au contact de I'air. Cette resurrection a lieu, alors meme que les Cantbarides sont restees plongees pendant longtemps dans I'acide carbonique. — C'est encore le chloroforme qui fournit a M. Lutrand le meil- leur moyen de conservation des Cantharides. C'est unpreserva- tif nouveau superieur a tous ceux dont on a conseille I'emploi jusqu'a ce jour, pour s'opposer au developpement des Insectes destructeurs. II lui scmble meriter a I'avenir, de trouver place dansl'arsenal du collecteur d'Insectes et du conscrvateur d'his- toire naturelie. Seance du 15 juitlet 1850. Physique. — M. l'abbe Peytal propose la construction d'un ihernwmelrographe pour tous les instants delajourn^e, qui tiendrait note tout seul de toutes les variations de temperature. II consisterait en un thermometre de Breguet en helice , a deux lames de metaux differents soudees ensemble. L'on donnerait de la regularite aux mouvementsde son extr^mite mobile, en la soudant a un rayon de longueur invariable , tournant autour du centre de l'belice de l'instrument; les mouvements de ce rayon feraient tourner aussi une roue dented ayant meme cen- tre , laquelle lerait marcher par un engrenage une cremaillere glissant dans un sens rectiligne , et portaut a son extremite" un crayon. Dans une direction rectangulairea celle-la , une seconde cremaillere semblable , mue par un mouvement d'horlogerie , ferait passer sous ce cra\on , pressant ties peu , un papier rec- tangulaire. L'on obtiendrait ainsi le trace d'une courbcdonl les 28 abseissea represeuteraient lcs divcrses epoqucs de la journee, et les ordonnees les temperatures corrcspondantcs ; et si Ton tra- vaillail avec soin l'belice de ee tbermometrc , de roaniere a ren? dre les mouvements circulaires de son exiremite exactement proporlioniU'ls aux variations de temperature, la balance pour- rait doinier tres exactement la temperature moyenne de la jour- nee. Pour cela Ton diviserait en deux , aux ciseaux , le papier reetangulaire, suivant la eourbe qu'y aurait tracee le crayon de ■ 'instrument , et Ton peserait la partie inferieure. L'ordonnee indi quant la temperature moyenne serait egale au quotient de la division du poids de celte partie inferieure par le produit de la longueur de la base de ce papier reetangulaire , multiplied par le poids de I'unite de superficie de ce papier employe. Anatomie pathologique. — M. Courty fait connaitre les conclusions suivantesd'un memoiro sur I'histologiedestumeurs. « 1° J'ai rencontre chez l'Homme,dans laprofondeurdrstissus et loinde toute production epitheliale, des tumeurs uettcment eirconscrites et formees exclusivement de cellules d'epitbelium eylindrique et pavimenteux. La presence de ces tumeurs coiu- cidait le plus souvent avej celle d'une tumeur epitbeliale a la surface de la levre. » 2° La difference ent re le squirrhe et i'ericepbnloide ne tient pas d'une maniere absolue a la presence ou a 1'absence de tissus fibreux , ui a des differences de forme ou de dimensions des ele- ments histologiques ; elle tient seulement a une difference de condensation textulaire de ces elements. Ainsi j'ai vu des squir- rbes ne renfermant pas une fibre de tissu fibreux ou cellulaire, et j'ai vu des encephaloides en renfermant un grand nombre. Les cellules cancereuses ne different passensiblemententrcellesdans 1'une et I'autre forme. » 3° II est des tumeurs appartenant a la classe des sarcomes ou fibro-plastiques de M. Lebert, que je crois devoir ranger, d'apres I'inspection mieroscopique , commed'apres les sympto- mesgeneraux , dans laclasse des cancers, quoiquYlles nesoicnt pas forme s de cellules cancereuses. En effet, on n'y trouvc ni fibres , ni globules fusiformes, mais dies sont exclusivement eomposees de celt les a paroi tres mince , souvent difficile adis- Uiiguer du noyau , qui est lui-meme ties volumincux et rcsscm- 29 bio par sa forme , sa composition , ses nuclenles, aux noyaux des cellules caneereuses. Je regarde ces elements comme de ve- ritables cellules caneereuses embryonnaires, auxquelles la rapi- dite et la force de developpement du produit heteromorphe n'ont pas permis d'atteindre l'etat adulte. Cette presomption est d'au- tant plus probable que parfois ou trouve , dans 1'examen de ces tumeurs, uneou deux cellules qui se rapprochent assez des cel- lules caneereuses typiques. „ 40 par contre j'ai trouve l'etat pour ainsi dire caduc des cellules caneereuses. Dans de vieux cancers ulceres, surtout au col de l'uterus, j'ai rencontre de ces cellules tres agrandies , a paroi dense, epaissie , ridee, parcheminee, eta forme plus ou moins contournee ou aplatie , au point de rappeler, sauf le noyau et quelques autres caracteres , des cellules epitheliales aplaties et dessechees. » Geologie. — M. Marcel deSerres lit deux memoires intitules : 1° Nouvelles rechercbes geologiques faites a Balaruc-les-Bains (Herault); 2° Des puits artesieus creusesdansle departement de I'Herault. — M. d'Hombres-Firmas communique ses observations sur la petite caverne du roc de Duret , pres Alais (Gard ) , et sur les animaux dont il y a trouve les ossements. II a confie la determi- nation specifique de ces derniers a M. P. Gervais , qui a reconnu qu'ils appartenaientaux especes suivantes : Blaireau , Belelle , Loup on Cliien, Cochonou Sang Her, Mouton , Bceuf ordinaire, Lapin et Coq. Cette liste ne permet pas d'attribuer avec certi- tude au remplissage de cette caverne une epoque ante-histori- que , PHyene ni aucune espece eteinte n'y ayant encore ete rencontree. Chimie. — M. F. Lutrandasoumisaujugement de 1'Acade- mie quelques remarques qui trouveront place dans l'histoire du coton-poudie et du collodium. La preparation du cotou-poudre exige quelques precautions , surtout si on opere sur des quautites uu peu considerables. On sait aussi que pour que la solution de ce produit se fasse bien dans letber, il n'est pas indifferent de Pobleuir par tel ou tel procedc. L'iraportance de cette solubilite a ete mieux sentic le 30 jour oil un jeune etudiant en medeciue , M. Maynard , de Bos- ton , a fait comiiiitrc I 'application qu'on pcuten faire, encbirur- gie, comme agent adbesif. Aujourd'hui il n'est personne qui conteslc l'etendue des services que le chirurgien est en droit d'at- tendre de la solution etberique du coton-poudre dans le traite- ment des amputations , des plaies ordinaires , etc. .. M. Lutrand a cherehe a determiner les conditions dans les- quelles on doit se placer pour arriver aux meilleurs resultats. Pour la preparation du coton-poudre, il conseille de mettre le coton au contact d'un melange , en proportions convenables , de nitrate de potasse sec , d'acide sulfurique concentre et d'acide nitrique fumant , pendant un temps que la marche de la reac- tion lui a appris a regler. II reunit , comme on voit , les deux procedes generalement employes , celui de Knop (melange d'a- cide nitrique monohydrate et d'acide sulfurique concentre ) , et celui de Mialhe ( melange de nitrate de potasse et d'acide sulfuri- que ). Dans ce cas , I'acide sulfurique a deux actions : 1° il sert a decomposer le nitre ; 2" il tient I'acide nitrique dans un etat de monohydratation , I'imbibitiou du coton devient aussi plus fa- cile, et le fulmi-coton qu'on obtient en plus grande quantite offre plus d'uniformite de composition dans toutes ses parties. II importe de ne pas operer sur des masses a la fois , surtout en ete , si on veut eviter la combustion qui se manifeste si souvent. M. Lutrand a eu occasion de constater l'alteration lente et la decomposition spontanee que le coton-poudre est suscepti- ble d'eprouver a la Iongue. II a reconnu l'odeur manifeste de I'acide formique sur un echantillon d'une centaine de grammes, qu'il conservait dans un flacoa depuis environ un an... Quant au collodium , les deux formules genendement em- ployees pour sa preparation , donnent, celle de M. Mialhe , un produittrop consistant ; celle qu'on trouve dans I'Annuaire de therapeutique, de M. Bouchardat , un produit trop fluide. En- core ici , M. Lutrand conseille de combiner, en quclque sorte, ces deux formules. Au lieu de mettre sur 1000 grammes d'e- ther G4 grammes de poudre-coton , comme M. Mialhe , ou seu- lcmcnt 22,37, comme i'indique M. Boucbardat , M. Lutrand ( n emploic 32 grammes , tout juste la moitie de la dose 31 proposee par M. Mialhe. II ajoute a Tether 8 p. 100 d'alcool. L'alcool , en effet, facilite d'une maniere notable la solution du coton-poudre ; il dissout rneme ce qui resisterait a l'ether seul... Enfin , M. Lutrand a signale quelques nouveaux usages du collodiurn. II donne sur ce sujet des details qu'il a deja com- muniques dans ses lecons particulieres , et dont la plupart se trouvent consignes dans !a th