sm-~.,a<-'f- :>^ -^ Societe Provancher d'flistoire Naturelle du Canada. m .^mms^ T> SOCIETE PROVIlNCHER D'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Abbe L. PROVENCHER I.e grand naturaliste canadien ERRATA Pages 26 et 27, Jacques Cartier, enlever le trait-d'union. f au lieu de 1 ( sur toutes les pages. Provancher \ \ Provencher -I [ instead oi J ^ \ on all the pages. SOCIETE PROVEN CHER D'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Abbe L. PROVENCHER Le grand naturaiiste canadien ^ SIEGE SOCIAL ; QUfiBEC, P. Q. I ff¥h SOCIETE PROVENCHER D'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA SOGIETE PROVENCHER D HISTOIRE XATURELLE DU CANADA BUREAU DE DIRECTION President Abbe Ph.-J. Fillion, M. A. ler' vice-president Colonel Oscar Pelletier 2eme vice-president Docteur S. Gaudreau Secretaire-tresorier. Jos. Matte Chef de la section scientifique Abbe Alexandre Vachon, M. A. Chef de la section de propaga?ide educationnelle Docteur D.-A. Dery Chef de la section deprotection....C.-E. Dionne, M. A. Chef de la section d' information scientifique et pratique Docteur J.-E. Bernier Directeurs Eug.-G. Audet Docteur L,-N.-J. Fiset Capt. T.-P. Gagnon ' SOCIETE PROVANCHER D'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Bureau de direction pour 1922 Presidents Colonel Oscar Pelletier ler vice-president. R. Meredith, N.P. 2€7ne vice-president Docteur A. I>6ry SecrUaire-iresorier. Jos. Matte Chef de la section sdentifique.. Abbe Alexandre Vachon, M.A. Chef de la section de propagande edu- cationnelle.... Docteur S. Gaudreau Chef de la section de protection.^ C.-E. Dionne, M.A. Chef de la section d'information sden- tifique et pratique. Docteur J.-E. Bernier [ Docteur L.-N.-J. Fiset I Directeurs \ Capt. A. Joly de LotbiniI:re I I Capt. T.-P. Gagnon 6 SOCIETE PROVENCHER pM 1 1 ^«^^| ^ - . Le premier president d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA INTRODUCTION C'EST dans la pensee de quelques fervents des sciences naturelles, en position de constater les lacunes de noire organisation pour la protection du gibier, du poisson et des oiseaux, qii/a germe Videe d'une association qui travaillerait d'accord avec les pouvoirs publics a ameliorer cet etat de chose. C'etait en 1918. Le hon fondionnement et les resultats si heureux ohtenus aux Etats-Unis par la Societe Audubon, fondee a New-York en 1886 par le docteur George Bird Grinnell, editeur du "Forest and Stream", et par >.s nombreuses societes du meme nom, formees dans plusieurs etats. et qui en 1905 re(,urent une direction unique sous le nom de 'The National Association of Audubon Societies", devaient fournir les idees directrices d'une organisation similaire chez nous. Von resolid de se faire incorporer dans ce but, et le 15 (wril 1919 "La Societe Provfncher d'Histoire Naturelle du Canada" obtenait ses lettres patentes du gouvernement canadien avec des pouvoirs tres eten- dus. Notre societe, dont le nom rappellera le souvenir d'un de nos naturalistes canadiens les plus celebres, voudrait faire aimer Vhistoire naturelle surtout par les enfants, en se servant de moyens faciles et agreables, faire mieux connaitre nos ressources naturelles, ameliorer, par exemple, les modes d* exploitation de nos pecheries, empecher par tous les moyens en son pouvoir la destruction de notre gibier. Elle voudrait faire naitre et grandir dans notre peuple Vinstinct de conservation qui se developpe si bien depuis quelques annees chez nos voisins americains, grace aux admirables methodes de la societe Audubon. Cette societe institua en 1910 sa campagne educationnelle dans les ecoles avec une energie telle qu'aujourd'hui pres de 600,000 enfants et 30,000 instituteurs regoivent Vinstruction systematique au moyen de feuilUs volantes comme ceUes que notre societe a commence ct con- tinuera a repandre dans la province. Six millions de feuilles ou pamphlets sont annuellement distribues par cette assodaiion aux Etats-Unis et dejd au-deld de 8,000 eleves au Canada jouissent de cette propagaruie educationnelle. Aussi la Societe Aubudon a-t-elle reussi par son travail a reveiller Vattention du public pour la protec- tion des especes indigenes et aujourd^hui elle jouit de In confiance populaire qui se manifeste tous les jours par un appui financier SOCIETE PROVEN CHER extraordinaire. C'est ainsi que monsieur Wilcox, en mourant, faisait en 1906 a V association un don de $336,000. Elle emploie d Vannee des conferenciers qui instruisent le public et les diverses organisations au moyen de conferences illustrees. Durant Vete elle donne a ses frais des cours speciaux aux instituteurs. Elle a un departement d' ornithologie dont le but est d' encourager les gens a attirer pres de eur demeure les oiseaux par differents moyens artijiciels, etc. La SociETE Pro VENCHER d'Histoire Naturelledu Canada croit que le meilleur moyen de reussir d atteindre son but, c'est dHmiter cette association, c'est-d-dire crier un grand mouvement educationnel, et cela par Vecole. C'est en effet la generation de demain qu'elle veut former. Par la persuasion, par V enseignement, elle arrivera a perfec- tionner le mode de protection de notre gibier, elle travaillera a deve- lopper les pickeries pour que le pays en retire le plus grand profit possible, elle etudiera les moyens a prendre pour favoriser les especes indigenes en voie de s'eteindre. Notre programme peut se resumer com,me suit : (a) Etudier Thistoire naturelle, specialement du regne animal et creer un sentiment populaire en faveur de sa vulgarisation; (b) Cooperer avec les autorites federales et provinciales et les organisations telles que clubs sportifs, etc., pour favoriser I'etude et la diffusion des connaissances de I'histoire naturelle dans les ecoles, convents, colleges et universites et pour la protection et I'accroissement des animaux indigenes: mammiferes, oiseaux, poissons, etc. Bien que son but soit de proteger activement la vie des especes indigenes, la societe reconnait pleinement les droits des sportsmen et elle n'entend pas causer d'ennui a ceux qui, legalement, chassent les oiseaux ou animaux gibiers. (c) Developper nos ressources cynegetiques et nos pecheries; (d) Promouvoir Fetablissement d'ecoles de pecheries; (e) Nommer des commissions d'etude; (/) Louer, acquerir et amenager des reserves et territoires, creer des champs d'alimentation pour les oiseaux et les gibiers; (g) Louer ou acquerir des droits pour favoriser la propagation et I'accroissement des especes en voie de s'eteindre ; (h) Etudier les lacs, rivieres, fleuves et golfes du Canada aux points de vue biologique et oceanographique; (i) Etablir un bureau d'information; (.7) Publier revues et journaux; (k) Posseder bibliotheque et musee; (I) Fonder des chaires d'histoire naturelle; (m) S'affilier a d'autres soci^t^s et s'affilier d'autres societes ou organisations tant au pays qu'a I'etranger; d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 9 (n) Recruter des membres; (o) Xommer des conferenciers, donner des conferences piibli- ques; (p) Nommer des gardiens speciaux: (q) Posseder des biens meubles et immeubles. Nous ne 7ious le dissimulons pas, nous nous imposons une lourde tdche, mats nous pensons pouvoir Vahorder avec confiance, comptant d'ailleurs beaucoup sur Vappui des pouvoirs publics, de nos membres et de nos amis. Outre cette propagande educationnelle que nous entendons bien faire, nous aiderons les autorites a faire respecter les lots de chasse et de peche. Aussi notre societe s'est-elle rejouie des derniers amen- dements apportes par notre gouvernement a la loi de chasse et elle le remercie. En 1916, monsieur James-W. Robertson, dans son rapport sur la conservation du poisson, disait entre autres chases: "Xous avons le plus beau champ de peche du monde: le rendement de nos pecheries est inferieur a la richesse de ce champ; nos methodes de peche sont anciennes; 7ios pecheurs manquent d' education et d^outillage moderne; la province de Quebec est en arriere; nous devons prendre Vinitiative et instruire nos pecheurs. Les autorites nous aideront dans ce sens." Ces paroles font voir un grand besoin qui existe, une lacune qu'il faudrait combler au grand avantage des notres. Notre charte federate nous permet d'operer dans tout le Canada, mais nous voulons que la province de Quebec soil le champ ou s'exerce tout d'abord notre activite. Notre societe a dejd re^u un accueil tres favorable de tons ceux qui ont connu son programme. Elle compte sur le concours moral et pecunier de ses membres, de ses amis et du public qui sauront comprendre Vai:uvre importante et pairiotique qu'elle a consenti a s'imposer. Le Ph]&sidext 10 SOCIETE PROxVENCHER MEMBRES FONDATEURS Adam, Dr. P., specialiste, Quebec. Ahern, G.-Stuart, Quebec. Alleyn, C.-E., notaire, Quebec. Alleyn, R., avocat, Quebec. AuDET, EuGENE-G., gerant de la Ban que Nationale, Quebec. Baillarg^, W., naturaliste, Riviere-du-Loup, P. Q. Beaudoin, Art., pretre, directeur du College de Ste-Anne-de-la- Pocatiere, P. Q. Beckett, R.-M., Quebec. Beetz, Johan, Jolian Beetz Bay (Cote Nord), P. Q. Bernier, Docteur J.-E., inspecteur des pecheries du golfe St- Laurent, St-Fabien, Co. Rimouski. Bernier, Capt. J.-E., explorateur arctique, Levis, P. Q. BouLTON, A. -R.-M., Quebec. CoMEAU, Nap.-A., auteur naturaliste, Godbout (Cote Nord), P. Q. Cote, Georges, pretre, professeur de chimie agricole a I'Ecole d'Agriculture, Sainte-Anne-de-la-Pocatiere, P. Q. Delage, Hon. C.-F., surintendant du Dept. de I'Instruction pu- blique, Quebec. Dery, Docteur D.-A., chirurgien-dentiste, Quebec. Desrivierbs, H., gerant, Banque de Montreal, Quebec. Dionne, C.-E., maitre es arts, auteur naturaliste, conservateur du musee de FUniversite Laval, Quebec. DoAK, Geo., gerant, Canadian Bank of Commerce, Quebec. Dobell, Wm.-M., Quebec. Dumas, Chs., secretaire au ministere de la voirie de la province de Quebec. Edge, Docteur Alex., medecin, Quebec. FiLLiON, Ph.-J., pretre, maitre es arts, membre de la Societe Chi- mique de Fiance, professeur de chimie a la Faculte des arts, Universite Laval, Quebec. FiSET, Docteur L.-N.-J., medecin-laryngologiste, Quebec. Fortier, Docteur Emile, medecin, Quebec. Gagnon, Lucien, employe au departement de la voirie de la pro- vince de Quebec. Gagnon, T.-P., capitaine de milice, Quebec. Gaudreau, Docteur S., chirurgien-dentiste, Quebec. Godbout, A.-A., comptable, Quebec. Goulet, L.-P., Quebec. D'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 11 HuARD, Chaxoixe V.-A., de la Societe Royale du Canada, redacteur du "Xaturaliste", conservateur du musee de rinstruction publique de la province de Quebec. Lagueux, Mgr Robert, cure de St-Roch de Quebec. Laird. Johx, gerant, Imperial Oil Co.. Quebec. Laurix, Jos., gerant de la Compagnie Paquet Ltee, Quebec. Lavoie, Raoul. naturaliste, L'Islet, P. Q. LeBox, Docteur H., chirurgien-dentiste, Quebec. Lechasseur, a., gerant, Banque Nationale, Trois-Pistoles, P. Q. Leclerc, Aurele, notaire, M.P.P., Quebec. LiXDSAT, R.-F , Quebec. Maheux, Georges, B^ A., entomologiste du ministere de Fagricul- ture dela province de Quebec. Mahox, Fred, Queoec. Malouix, Alfred, Ex-Gouverneur d'Anticosti, Baie Ste-Claire, Anticosti. M ARTEL, EusEBE, Qucbec. M.vTTE, J.-B.. comptable, Queljec. jVIatte, Jos., employe au ministere de la voirie dela province de Quebec. Meredith, R., notaire, Quebec. Michaud, Alex., avocat, Riviere-du-Loup, P. Q. Mitchell, G.-M., courtier, Quebec. MoxAGHAX, M., B. A., gerant. Mutual Life Ins. Co., Quebec. Moxtambault, R.-O., comptable, Quebec. Paquet, J.-H., Quebec. Payeur. HiLAiRE, notaire, Quebec. Pelletier, Oscar, colonel, Quebec. PiCHE, G.-C, chef du service forestier de la province de Quebec. Robitaille, Arthur, pretre, B. A., professeur de botanique et de zoologie a la Faculte des arts, Lniversite Laval, Quebec. Rousseau. J.-H., notaire, Trois-Pistoles, P. Q. Russell, A. Geo., gerant. Royal Bank of Canada, Quebec. T.vscHEREAu, Hox. L.-A., Premier Ministre de la Province de Quebec. Theriault, Elisee, avocat, M.P.P., Quebec. Thompsox, S., Quebec. Vachox, Alexaxdre, pretre, maitre es arts, professeur de chimie, de geologic et de mineralogie a la Faculte des arts, L^ni- versite Laval, Quebec. Wood, Lt.-Col. William, dela Societe Royale du Canada, Quebec. YouxG, Hermax, Quebec. 12 SOCIETE PROVENCHER II n'est pas donne a tons d'etre vm savant de cabinet. Le petit canadien de nos campagnes est bien place pour observer et etiidier toute cette nature qui I'entoure. Excitons son active curiosite par Timage et Thistoire de I'oi- seau regional. Resultat: amusement instructif et protection. Wapitis dans le pare Buffalo, Wainright, Alberta LA BECASSINE "A son tour 1' humble becassine Vient nous presenter son tribut. Pauvre oiseau que rhomnie assassine Et que son fusil prend pour but, En zig-zag, pres d'un marecage, Nous fuyons son plomb meurtrier, Nous, pour qui ce riant rivage, Etait jadis hospitalier." A. Marsais "Lievre je suis, de noble stature, Donnant plaisir aux nobles et gentils D'estre leger et vite de nature, Sur toute bete on me donne le prix." DU FOUILLOUX d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 13 Lettres Patentes Coxstituaxt la Societe Provexcher d'HiSTOIRE XaTURELLE DU C AX AD A CANADA L'HOXORABLE MARTIN BURRELL, SECRETAIRE D'ETAT DU CANADA A tous ceux qui les presentes verront ou qu'icelles pourront con- cerner. Salut: — Attexdu que, clans et par la premiere partie du chapitre 79 des Statuts Refondus du Canada de 1906, designe sous le nom de la "Loi des Compagnies" et les lois I'amendant, il est preserit" entre autres ehoses que le Secretaire d'Etat du Canada peut, par lettres patentes emises sous le sceau de son office, oct rover une charte a toutes personnes, au nombre d'au moins cinq, qui, apres s'etre con- formees aux dispositions de cet acte et des lois Tamendant. deman- deront une telle charte les constituant elles et toutes autres person- nes qui pourraient devenir meinbres de la corporation creee par elles en corporation et corps politique pour aucuns des objets du ressort du Parleinent du Canada, sauf la construction et rexploitation de lignes de chemins de fer, de telegraphe ou de telephone, ou les affaires de banque, ou remission du papier-monnaie, ou les opera- tions d'assurance ou les operations de compagnies de pret et de fiducie, apres qu'elles auront etabli a la satisfaction du Secretaire d'Etat qu'elles ont rempli les termes et conditions imposes par le dit acte et les lois Tamendant, prealablement a roctroi de la charte; Et Attexdu que phileas-joseph filliox, pretre, professeur de chimie a TUniversite Laval; oscar pelletier, colonel; st axis- las GAUDREAU, DAVID- ALEXIS DERY et HERMAX LEBOX. chirur- giens-dentistes; charles-eusebe dioxxe, naturaliste, conserva- teur du musee de I'Universite Laval; charles dumas, secretaire au ministere de la voirie de la province de Quel3ec;THOMAS-PHi- LIPPE GAGxox, capitaine de milice; alphoxse-ambroise god- bout, comptable; robert lagueux, pretre, cure de St-Roch de Quebec; eugexe audet. gerant de banque: alexaxdre vachox, pretre, professeur de chimie et de mineralogie a I'L'niversite Laval; JOSEPH matte, employe au ministere de la voirie de la province de Quebec; leox fiset, medecin-larj-ngologiste ; charles alleyx, notaire, tous de la cite de Quebec, dans la pro^^nce de Quebec, et josEPH-EMiLE BERXiER, inspecteur des pecheries du golfe St-Lau- rent, de St-Fabien, dans la dite province de Quebec, ont demande I'octroi d'une charte sous I'autorite dudit acte et des lois Tamendant, les constituant, eux et toutes autres personnes qui pourront devenir actionnaires dans ladite compagnie, en corpo- ration et corps politique sans capital-actions sous le nom de "SOCIEtE PR0\T]NCHER D'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA" pour les fins mentionnees ci-apres, et ont etabli d'une maniere sa- 14 SOCIETY PROVENCHER tisfaisante qu'ils ont rempli les conditions et procedures exigees par ledit acte et les lois I'amendant et etabli la verite et la suffi- sance des allegues de leur requete, et qu'ils ont produit au minis- tere du Secretaire d'Etat un duplicata du memorandum de con- ventions signe et scelle par les requerants, conformement aux dis- positions dudit acte et des lois I'amendant Sachez maintenant que je, martin burrell, Secretaire d'Etat du Canada, agissant sous I'autorite dudit acte et des lois I'amendant, constitue par les presentes lettres patentes, lesdits PHILFAS-JOSEPH pillion, OSCAR PELLETIER, STANISLAS GAU- DREAU, DAVID-ALEXIS DERY, HERMAN LEBON, CHARLES-EUSEBE DIONNE, CHARLES DUMAS, THOMAS-PHILIPPE GAGNON, ALPHONSE- AMBROISE GODBOUT, ROBERT LAGUEUX, EUGENE AUDET, ALEXAN- DRE VACHON, JOSEPH MATTE, LEON FISET, CHARLES ALLEYN et JOSEPH-EMILE BERNIER, et toutes autres personnes qui pourraient devenir membres dans la- dite corporation en corporation et corps politique sans capital-ac- tions sous le nom de "sociEtE provencher d'histoire naturelle du CANADA" avec tons les droits et pouvoirs conferes par ledit acte et les lois I'amendant, et pour les fins et dans les conditions suivantes, savoir: (a) Etudier I'histoire naturelle en general, et en particulier le regne animal au Canada, en r^pandre le goCit et en vulgariser les connaissances dans le public, et specialement dans les ecoles, con- vent, colleges et universit^s ■ et chercher a creer un sentiment popu- laire favorable a la protection des animaux indigenes, mammife- res, oiseaux, poissons et a leur propagation; (6) Explorer et etudier, specialement au point de vue biolo- gique, le golfe et le fleuve St-Laurent, le littoral, les fleuves, lacs, rivieres et territoires du Canada, pour y relever les phenomenes qu'il est utile de connaitre en vue de la protection des especes in- digenes; (c) Rechercher et mettre en pratique les methodes les meil- leures pour assurer la protection, la propagation et I'accroissement des especes indigenes, le developpement des ressources cynegeti- ques et les pecheries; (d) Louer, acquerir et exploiter des reserves et des territoires, des droits et des privileges pour poursuivre des experiences, faire des etudes, creer des champs d'alimentation et favoriser la pro- pagation des especes; (e) Etablir et diriger des secretariats ou bureaux d'informa- tion, comit6s, cercles ou succursales en differents endroits du Ca- nada; publier des etudes, ouvrages, bulletins, revues et journaux; organiser des conferences et congres; constituer et organiser des commissions d'enquete, d'etude et d'experimentation; fonder des d'hISTOIRE XATVRELLE DV CANADA 15 chaires; donner des cours et promouvoir rctablissement d'ecoles d'histoire naturelle, s'affilier a des societes semblables et recevoir elle-meme leur affiliation; (/) Acquerir, posseder et exploiter des biens meubles et im- ineubles, les loner, vendre et aliener; emprunter et contracter des obligations; exereer tons les pouvoirs qui appartiennent aux cor- porations eiviles ordinaires. et specialement ceux qui peuvent I'aider a atteindre son but et servir a I'execution de ses entreprises; perce- voir de ses membres des contributions et des cotisations, le tout en vue des objets ci-dessus; (g) En general, faire tout ce qui pent etre utile et mettre en oeuvre tons les mojens d'action propres a la poursuite des objets ci-dessus, mais en respectant les droits reconnus par les lois de chasse et de peche des diverses provinces, et pourvu que rien ne s'y oppose dans les lois federales et provinciales. La corporation fera affaire dans tout le Canada et ailleurs, Le bureau principal de la corporation sera en la cite de Quebec, dans la province de Quebec. Lesdits Phileas-Joseph Filliox, Oscar Pelletier, Sta- nislas Gaudreau. Joseph ^L\tte. Alexandre Vachon', David- Alexis Dery, Charles-Eusebe Dionne, Joseph-Emile Ber- NiER, Eugene Al det, Leon Fiset et 1 homas-Philippe Gagnon seront les premiers directeurs ou directeurs provisoires de la com- pagnie. II est ordonne et declare que les objets de la corporation seront poursuivis sans but de gain en faveur de ses membres et que tons les profits et autres accroissements de la corporation seront employes pour promouvoir ses objets. Pourvu toutefois que rien dans les presentes ne soit inter- prete comme autorisant la construction et I'exploitation des lignes de chemin de fer. de telegiaphe ou de telephone, ou les affaires de banque, remission du papier-monnaie, les operations d'assurance, les operations de compagnie de pret et les operations de compagnies fiduciaires par la dite compagnie. Donnees sous mon seing et le sceau de mon ofl&ce, k Ottawa, ce^quinzieme jour d'avril, 1919. (Signe) THOMAS MULVEY, Sons-Secretaire d'Etat. "Le chasseur prend son tube, image du tonnerre. II I'eleve au niveau de roeil qui le conduit; Le coup part, I'eclair brille, et la foudre le suit. Delille 16 SOCIETE PROVEN CHER ■5 S S ^ « ? § - 0 . Cue ^2, .21 -Jo « 3 ;J!!-"2"'Ji-2i »•- 3 C-^ c<« ■0 3 0^* .,— C = c3?:'l-''-2o "■ " « 0) S '■ « •> u •> 1) "fl *J " X a>« e ■- « 3 .5 o3.2oCc''> O C- • - C<» 3 '•3-§:Sr-3,B "*JI«33».;-0P > c » 0 p2:'" N - £ e 2 3_:« ^ 3— • 2 a*" « » 3 = ^. c 3 0-_« c7! " T • ^-ii^* £ a" ' <3 3 • 0 E « .2 0 «X C 0 «i 0 U M U C u^ 111 d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 17 REGLEMENTS I — NOM Cette societe porte le nom de "Societe Provexcher dHis- TOIRE NaTURELLE DU CaXADA". II — Bureau d'affaires Le bureau d'affaires de la societe est a Quebec. Ill — Objet Son objet est : (a) Etudier I'histoire naturelle, specialeinent du regne animal, et creer un sentiment populaire en faveur de sa vulgarisa- tion ; (b) Cooperer avec les autorit^s federales et provinciales et les organisations telles que clubs sportifs, etc., pour favoriser I'etude et la diffusion des connaissances de I'histoire natu- relle dans les ecoles, convents, colleges et universites et pour la protection et I'accroissement des animaux indi- genes: mammiferes, oiseaux. poissons, etc. Bien que son but soit de proteger activement la vie des especes indigenes, la societe reconnait pleinement les droits des sportsmen et elle n'entend pas causer d'ennui a ceux qui legalement chassent les oiseaux ou animaux gibiers. (c) Developper nos ressources cynegetiques et nos pecheries; (d) Promouvoir I'etablissement d'ecoles de pecheries; (e) Nommer des commissions d'etude; (/) Louer, acquerir et amenager des reserves et territoires, creer des champs d 'alimentation pour les oiseaux et les gibiers; (g) Louer ou acquerir des droits pour favoriser la propagation et I'accroissement des especes en voie de s'eteindre; (h) Etudier les lacs, rivieres, fleuves et golfes du Canada aux points de vue biologique et oceanographique ; (t) Etablir un bureau d'information; (j) Publier re\'ues et journaux; (k) Posseder bibliotheque et musee; (Z) Fonder des chaires d'histoire naturelle; (m) S'aflSlier a d'autres societes et s'affilier d'autres societes ou organisations tant au paj^s qu'a I'etranger; (n) Recruter des membres; (o) Nommer des conferenciers, donner des conferences publi- ques; 18 SOCIBTE PROVENCHER (p) Nommer des gardiens speciaux; (q) Posseder des biens raeubles et immeubles. IV — Subdivision La societe se div^ise en quatre sections: (a) section d'etudes scientifiques, (6) " de propagande educationnelle, (c) " de protection des especes indigenes, (d) '' d'information scientifique et pratique. V — Bureau de direction Les afifaires de la societe sont administrees par un bureau de direction elu pour un an a I'assemblee annuelle. II est compose de onze membres: un president, deux vice-presidents, un secretaire- tresorier, les quatre chefs de section et trois directeurs. Un nou- veau membre peut etre nomme a une charge devenue vacante dans le bureau de direction pour completer I'annee. Le bureau de direction se reunit aussi souvent qu'il est neces- saire. Son quorum est de cinq membres. II a le droit de regler le salaire des officiers et employes de la societe, accepter des nouveaux membres, destituer des membres, remplir une charge devenue vacante pendant I'annee, etablir le montant de contribution annuelle de chaque societe qui sera admise comme membre actif, etc. VI — President et vice-presidents Le president preside toutes les assemblees, voit a I'obser- vation des reglements, a la convocation des assemblees speciales et a la direction generale des affaires de la soeiete. II doit faire rapport a I'assemblee annuelle des travaux accomplis pendant I'annee. L'un des vice-presidents remplit les fonctions du president en I'absence de ce dernier. En I'absence du president et des deux vice-presidents a une assemblee, un president interimaire est nomme. VII — Secret aire-tresorier a) La secretaire-tresorier tient un registre dans lequel sont inscrits: lo copie des lettres patentes la concernant, 2o les regle- ments de la societe et 3o les nom, adresse et profession de chacun des membres. II tient un autre registre dans lequel il inscrit toutes les deliberations des assemblees de la societe et du bureau de direc- tion. II s'occupe de la correspondance et donne avis des reunions suivant la section 13. d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 19 b) II est charge de la perception des contributions annuelles et de toutes sommes dues a la societe. II tient un livre dans lequel il inscrit les depenses et les recettes. II ne paie aucun compte sans I'autorisation du bureau de direction. Tous les fonds per^us par le secretaire-tresorier sont deposes, au nom de la societe, dans une banque incorporee et n'en sont retires que sous sa signature et la contresignature du president ou de Tun des vice-presidents. II fait im rapport financier a I'assemblee annuelle et chaque fois qu'il en est requis par le bureau de direction. VIII — Verific ateur Un verificateur est nomme chaque annee par le bureau de direction pour la verification des operations financieres de I'annee. II fait rapport au bureau de direction. IX — Chefs de section Les chefs de section dirigent et surveillent les travaux des membres de leur section et font rapport au bureau de direction des travaux accomplis pendant I'annee. X — Membres La societe se compose de sept classes de membres: a)membres honoraires, b) bienfaiteurs, c) patrons, d) a vie. e) act if s. f) correspondants, 9) ecoliers. XI —Admission des membres Sont admises les personnes et les societes qui ont a cceur d'arriver a I'objet propose. La deraande d'admission est faite par ecrit au secretaire-tresorier, avec mention de la classe dans laquelle I'aspirant desire s'inscrire. Toutefois, pour I'admission des mem- bres ecoliers, il suffit de I'envoi au secretaire-tresorier, par I'insti- tuteur ou I'institutrice, d'une liste des membres avec le montant total des souscriptions. Toute admission d'un membre est decidee par le bureau de direction a la majorite des membres presents. XII — Reunions a) L'assemblee annuelle a lieu le premier lundi de fevrier; 6) Le president peut, en tout temps, convoquer une reunion 20 SOCIETE PROVENCHER speciale des membres, a la requete du bureau de direction ou a la demande par ecrit de trois membres; c) Le quorum d'une assemblee annuelle ou speciale est de douze membres; d) L'ordre du jour de I'assemblee annuelle est le suivant: 1 — Le president declare la seance ouverte; 2 — Lecture et adoption du proces-verbal de I'assemblee pre- cedente; 3 — Rapport du president; 4 — Rapport financier; 5— Avis de motion; 6 — Motions; 7 — Interpellat ion s ; 8 — Remarques, suggestions et discussion; 9 — Choix de trois scrutateurs; 10 — Election du bureau de direction; 11 — Ajournement. e) Le president peut, de temps a autre, convoquer une reunion dans un but d'etude et de discussion; /) Les chefs de section peuvent aussi convoquer des reunions de leur section. XIII — Avis de convocation Un avis est ins^r^ dans les journaux pour la convocation d'une assembl6e annuelle, au moins huit jours avant la date de I'as- semblee. Le bureau de direction est convoque par un avis du secretaire-tresorier donne a chacun de ses membres par paste ou par telephone. Les sections sont convoquees par poste ou par telephone par leurs chefs respectifs. XIV— Vote Les membres bienfaiteurs, patrons, a vie et actifs, ont seuls droit de vote, pourvu qu'ils soient presents a Fassemblee et qu'ils aient paye leur contribution. Le vote se fait au scrutin secret. XV — Contributions L'annee financiere commence le premier Janvier. La contii- bution devient due a cette date et doit etre payee, au plus tard, le 31 Janvier. La contribution des membres est d'apres I'echelle suivant^: a) Membres bienfaiteurs $ 100 00 b) " patrons 50 00 c) " a vie. 25 00 d) " actifs 1 00 e) " ecoliers 0 10 d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 21 La contribution des membres bienfaiteurs, patrons et a vie n'est payable qu'une fois pour toujoiirs. Celle des membres actifs et ecoliers est annuelle. Les membres eori-espondants n'ont au- eune contribution a payer. Les societes affiliees sont considerees comme membres actifs. Leur contribution annuelle est fixee par le bureau de direction. XVI — Demissiox Tout membre actif qui desire cesser de faire partie de la societe doit en donner a\as par ecrit au secret aire-tresorier avant le premier de decembre. Dans le cas ou il neglige de donner tel avis il est tenu au paiement de la contribution pour I'annee suivante. XVII — Droit de faire des reglemexts Tout autre reglement ou amendement au present reglement pent etre fait a une assemblee eenerale des membres par un vote reunissant au moins les deux tiers des bulletins des membres pre- sents et pourvu qu'un avis de motion a cet effet ait ete donne a I'assemblee generate precedente. La p^che a la ligne est un sport des plus sains, une distrac- tion de tous les ages; mais vider un lac ou une riviere au filet ou par la dynamite, est un crime national. La morue de Caspe a une reputation mondiale 22 SOCIETE PROVEN CHER -' '<• 'M^^H ■ '^- 1 -^^ 1 1 '^H ' . i I ■ 1 1 i Ml .iM u a IS >« a « Ou " iHh^^^ft M « »> > ■||^^^^ V 1 ^M^^^^^^^^^^^^^^H ^^^Br^^— -^^^^^^^^B ^2 ■ 1 1||A ' . -~~'^^^^^^^mMUM 1 .■ Hi fiii^iffWifil 1 ' d'hISTOIRE XATIRELLE DU CANADA 23 L'OCEANOGRAPHIE L'oceanographie ou I'etude systeniatique de la mer ne date guere que d'urie cinquantaine d'annees. Jusqu'au jour ou on a trouve les moyens de penetrer dans les profondeurs de Telement liquide pour y etudier les conditions physiques et biologiques on avait sur la mer des idees tout a fait erronees. On croyait, par exemple, qu'a partir d'un millier de pieds, a cause de Tabsence de la lumiere solaire, a cause de la temperature glaciale et de la pres- sion enorme qui y existaient, la presence d'eti-es organises et ait impossible. L' expedition oceanographique la plus importante fut celle du Challenger, qui fut dirigee par le savant Wyville Thomson, accom- pa^gne de Buchanan, de MacClear et de ^loseley. Pendant trois ann^s et demie, du 21 decembre 1872 au 25 mars 1876, le Challenger explora les oceans, parcourant I'Atlantique, le Pacifique et les mers du nord. Depuis ce temps, on a organise d'autres expeditions impor- tantes. Le prince de Monaco, voulant satisfaire ses gouts pour la navigation et pour la science de la mer a parcouru le monde et fait de nombreuses collections qu'il a consignees dans le Musee Ocea- nographique de Monaco et a I'lnstitut Oceanographique de Paris. Les diflferents pa3S ont fonne une vaste coalition scientifique pour I'exploration intemationale de la mer. Plusieurs congres ont eu lieu, un bureau central a ete institue a Copenhague, un labora- toire central a ete fonde a Christiania. Le Canada possede deux lalwratoires ou on fait une etude speciale de la mer et de son contenu: I'un est a St. Andrew's, N.-B., et I'autre a Nanaimo, C.-A.; on appelle ces laboratoires des stations biologiques. Ces laboratoires ont ete installes il y a une quinzaine d'annees. A part les deux stations indiquees on en avait fonde une troisieme a Go-Home, Ont., pour I'etude des eaux douces, mais, comme il n'y allait que tres peu de travailleurs elle a ete abandonnee il y a trois ou quatre ans. La station biologique de St. Andrew's ouvre au commencement de juin et ferme vers la fin de septembre. Elle est sous la direction du Dr Huntsman, de I'Universite de Toronto. Pendant les quatre mois d'ete les professeurs de differentes universites canadiennes. invites par la Commission Biologique, se rendent a la station pour y faire des travaux de recherche. Un bateau, le Prince, fourni par la Commission, fait, a dates fixes. la visite de differents endroits determines dont on fait une etude speciale de la flore, de la faune et de I'eau. On appelle nekton I'ensemble des animaux vivant a toutes les profondeurs et se mouvant de leur propre gre, comme la plupart 24 SOCIETE PROVENCHER des poissons, des reptiles et des cetaces. On nomme benthos les etres vivant sur le fond: cette categoric se divise en benthos fixe au sol et en benthos errant; comme les algues et les asteries. Enfin le plankton est constitue par les etres qui flottent dans I'eau inde- pendamment de leur volonte, livres aux conditions physiques et mecaniques, tels sont les diatomees, les copepodes, etc. Le plankton est suivi dans ses navigations par des animaux qui s'en repaissent; ces derniers sont suivis a leur tour par des poissons carnivores, et ceux-ci sont pourchasses par les pecheurs. Comme le plankton qui mene la marche est a la merci des con- ditions physiques, chimiques et mecaniques de la mer, on comprend que ce soit la temperature, la sahnite, la densite et les courants dont Teconomie est la loi des peches. Les migrations des poissons sont determinees par les mouvements du plankton qui est lui-meme soumis aux variations des courants, de la temperature, de la salure ou de la densite des eaux. Aux points choisis de la mer, a la surface, a differentes pro- fondeurs et au fond, a des dates fixes, on recueille par des filets et des seines de formes differentes tout ce qui est en suspens dans I'eau, et en meme temps, au moyen d'instruments speciaux, on prend des echantillons d'eau dont la densite et la proportion de sel doivent etre determinees avec soin. Ces differents travaux n'ont pas seulemcnt un interet theorique mais sont destines a avoir un but pratique dans la direction plus rationnelle de la peche. Alexandre Vachox, pretre -o- "La peche a la liKne retrace a I'enfance ses jeux; a i'age mur, ses loisirs; a la vieillesse, ses distractions; au coeur sensible, le ruisseau voisin du toit paternel; au voyageur, le repos tranquille des peuplad<«s dont il a en vie la douce quietude; au philosophe, I'origine de I'art." — (LAC£p£DE) D HISTOIRE N'ATURELLE DU CANADA 25 GIBIER SAm'AGE DU GOLFE ST-LAUREXT ExTRAiT DU RAPPORT ANNUEL DU DF N. LAVOiE, Commandant la goelette armee "la canadienne", dans le f leave et le golfe St-Laurent, en Tannee 1871. Avant de tenniner ce rapport, je crois de mon devoir de dire quelques mots sur la destruction illegale qui se fait du gibier sau- vage, au milieu des iles du golfe St-Laurent. J'ai deja, en diverses eirconstances, attire I'attention du de- part ement sur ce sujet. mais couime le mal augmente au lieu de diminuer, je siiis force d'}' revenir. Le vol des oeufs de ces oiseaux se fait surtout par les goelettes de la Xouvelle-Ecosse : le resultat est que Ton remarque une giande diminution dans le nombre des oiseaux frequentant le golfe, et si Ton ne prend pas des mesures expeditives pour mettre un tenne a ces pratiques abusives, le jour viendra oii ces oiseaux, autrefois si aljondants, seront complete- ment disparus. A part I'air de gaite qu'ils donnent a cette partie aride de la cote nord, il y a une autre raison pour demander leur conservation, lis fournissent une nourriture qui ne coute rien, et la vente de la plume procure a plus d'une famille le moyen de s'acheter les pro- visions de I'hiver. Lorsque les lois de chasse etaient administrees par la Division des Pecheries du Bureau des Terres de la Couronne. ''LA canadiennt:" pouvait, sans faire de depenses speciales, ope- rer un grand bien en chassant ou en apprehendant meme ces vo- leurs d 'oeufs, venus de la Xouvelle-Ecosse ou d'ailleurs. Depuis la confederation des provinces, ces lois sont dans le domaine du gou- vcrnenient local et ne valent guei-e mieux qu'une let t re morte. Je suis dopinion qu'il est de la plus haute importance de prendre des mesures afin que I'officier commandant ''la canadienne" ou les gardes-i^eche locaux re^oivent I'autorisation du gouverne- ment local, de mettre un terme a cette aveugle destruction; autre- ment. Textinction complete de ces oiseaux n'est qu'une question de temps. Les oiseaux du golfe St-Laurent font I'ornement des cotes et ont une grande valeur economique. II est penible de constater que, i^endant exactement un demi siecle, onn'a prisaucune mesure serieuse pour arreter leur destruc- tion malgre les nombreuses protestations que cet etat de chose la- mentable a toujours provoquees. Le resultat prevu depuis long- temps, comme suite de cette negligence inexplicable, s'est natm-el- i 26 so (I ETE PROVEN CHER lenient realise. La quantite que Ton rencontre niaintenant ne don- ne plus qu'une faible idee de ce qu'ils etaient au temps de I'amiral Bayfield. 8i Ton veut encore conserver les debris de quelques co- lonies qui ont pu survivre a la guerre acharnee qu'on leur a faite, il faut, sans retard, y organiser un service de protection present ant quelque garantie d'efficacite. Les arrangements a faire en vue d'un tel service sont faciles, le fonctionnement en serait peu dispdndieux et s'il ne s'appliquait qu'a la conservation des oeufs, il permettrait d^j^ a 500,000 oiseaux de naitre chaque annee. LaSociETE Provencher d'HistoireNaturelle du Canada est au courant des conditions qui existent dans le golfe St-Laurent et se croit en niesure de fournir certaines suggestions utiles a ce sujet. NOS OISEAUX DU TEMPS DE JACQUES-CARTIER Le XXI de May fismes velle ayans vent d'Ouest, et tirasmcs vers le Nord depuis le Cap de Bonne- veue iusques a I'lsle des Oy- seaux, laquelle estoit entierement enuironnee de glace, qui toutesfois estoit rompue et diuisee en pieces, mais nonobstant ceste glace nos barques ne laisserent d'y aller pour auoir des oyseaux, desquels y a si grand nombre que c'est chose incroyable a qui ne le void, parce combien que ceste Isle, laquelle pent auoir une lieue de cir- cuit, en soit si plaine, ,qu'il semble qu'ils y soyent expressement apportez et presque commesemez: Neantnioins il y en a cent fois plus a I'entour d'icelle, et en Fair que dedans, desquels les uns sont grands comnie Pies, noirs et blancs, ayans le bee de corbeau, ils sont tousiours en mer, et ne peuuent voler haut, d'autant que leurs aisles sont petites, point plus grandes que la moitie de la main, auec lesquelles toutesfois ils volent auec telle vitesse a fleur d'eau que les autres oiseaux en Fair, ils sont excessiuement gras, et estoyent appelez par ceux du pays Apponath, desquels nos deux barques se chargerent en moins de demi-heure, comme I'on auroit peu faire de cailloux. de sorte qu'en chasque nauire nous en fismes saler quatre ou cinq tonneaux, sans ceux que nous mangeasmes frais. Blanc-Sablon est vn lieu oii n'y a aucun abry, du Su ny du Suest, mais vers le Su-surouest de ce lieu, y a deux Isles I'vne desquelles est appel^e I'lsle de Brest, et I'autre I'lsle des Oiseaux, en laquelle y a grande guantite de Godets et Corbeaux qui ont le Ik'c et les pieds rouges, et font leurs nids en des trous sous terre comme connils. Des Isles (le Margaux, et des espcces d^oyseaux et animaux qui sUj trouuent, de t'lsles de Brion et du Cap du Dauphin: — Ces Isles estoyent plus remplies d'oyseaux que ne serait un pr^' d'herlw, les(iuels faisoyent la leurs nids, et en la plus grande de ('es Isles y en auait vn monde de ceux que nous appellions Mar- Oiyechus rociferus {.Linn.) Reich. 273 Le pluvier kildir Kildeer Canachites canadensis canace (Linn.) N^orton 298c Le tetras du Canada — {La perdrix de Savane) Canadian Spruce Grouse DHISTOIRE XATURELLE DU CANADA 27 gaux qui sont Wanes et plus grands qu'oysons, et estoyent separez en vn canton, et en I'autie part y auoit des Godets, mais sur le rivage y avait de ces Godets et grands Apponats semblables a ceux de ceste Isle, dont nous auons fait mention. Nous descen- dismes au plus bas de la plus petite et tuasmes plus de mille Godets et Apponats, et en mismes tant que voullumes en nos barques et en ussions peu en moins d'une heure remplir trente semblables barques. (Voyaye de J acgues-C artier au Canada en 153Jf). Y a une aultre sorte d'oyseaulx qui vont en Fair et en la mer, qui sont plus petiz, que Ton nomme Godez. qui se ariment et meptent a la dite isle soulz les plus gi-ands. II y en avoit d'aultre plus grans, qui sont blans, qui se mettent a part des aultres en vne partie de I'isle, qui sont fort mauuaiz a assallir; ear ils mordent eomme ehiens et sont nommez Margaulx. II y a auffi grand nombre d'oyseaulx eauoir grues, signes, ol- tardes, oyes sauuages, blanches et grises. cannes, cannards, merles mauuis, teurtres, ramiers, chardonneaulx, turnis, serins, linotes, roussignolz, passes solitaires et aultres oyseaulx comme en France. (Relation originale du voyage de J acques-C artier au Canada en 1534) 'Monseigneur saint Hubert Et saint Eustache qui fut veneur expert, Et bien chassant firent a Dieu service." Gaston Phoebus \ J^^ Peche fructueuse 28 SOCIETE PROVENCHER LES VIEILLES COUTUMES LA MESSE DES CHIENS A CHANTILLY II exista loiigtemps, au Chateau de Chantilly, un vieil usage qui donnait lieu a une ceremonie eminemment pittoresque: le jour de la fete de saint Hubert, les chasseurs assistaient a la messe, dans la chapelle du chateau, avec leurs chiens. A cette occasion, la chapelle etait paree comme aux grands jours de fete et des fleurs jonchaient le chenil, qui occupait une aile entiere de la seconde cbur circulaire du chateau. Le plus vieux gentilhomme, monte sur le plus vieux cheval, suivi du plus vieux chien et accompagne par le plus vieux piqueur, ou- vrair la marche du cortege des chasseurs et des chiens. Le tout se passait scion les regies d'une etiquette immuable. Introduits par ordre de lace, au centre de la chapelle, les chiens, peignes, brosses, savonnes, etaient ranges de front, d'apres Fage et le merite devant le tableau de saint Hubert, expose sur I'autel. Quant tous etaient en place, et les chasseurs a leur banc, et les chiens silencieux, I'aumonier du chateau commenQait I'office divin. A I'evangile, il montait en chaire et pronon^^iit le panegyrique de saint Hubert que les chiens eux-memes devaient ecouter sans bouger. Les piqueurs etaient la, prompts a rappeler a I'ordre le pointer qui eut bailie a I'exorde, ou le levrier qui eiit sommeille sur ses pattes.... Quant au predicateur, la tradition voulait qu'apres avoir celebre les vertus du patron des chasseurs, il recommandat aux gentilshommes presents d'efargner les petits oiseaux idiles a Vagri- cultnre et 'particulierement, le roitelet, la mesange, les bees-fins, les hi- rondelles qui vivent sous le toil du metayer et font aux la^'ves et aux chenilles une guerre sans merci... L'honielie terniinee, on achevait la messe. Quand le son du cor annongait la fin de la ceremonie, le cortege quittait la chapelle. Rendus a la liberte, les chiens se repandaient en aboiemcnts joyeux et prolonges et Ton partait pour la foret prochaine... (D'apres les notes conmiuniquees par M. I'abbe Pinel, cure de Uavanel (Oise) Colnptes nuratus luteous {Bangs) 412a Pic dore du nord — {Pivart ou poule de hois)* Northern Flicker ai.:..,::- Otocoris alpestris {Linn.) Bonap. 4^4 L'alouette ordinaire — (Ortolan) Horned Lark Los nonis fruncais des oiseaux illustr^s sur planches en couleur soiit tirfs de I'ouvrage de M. C.-E. Dionne: "Les oiseaux de la Pro- vince de Qu6bec". d'hISTOIRE NATl'RELLE DU CANADA 29 LES DIX COMMANDEMENTS DU CHASSEUR Sans rechigncr tii sauteras, De ton lit matinalement ; Dans les champs tii t'echineras, Jusqu'au soir inclusivement ; Beaucoup de chasseurs tu verras, Mais de gibier aucunement ; L'oeuvre de mort n'accompliras, Que dans tes reves seulenient ; Les poulets tu respecteras, Ainsi que les chats memement ; Le chien d'autrui tu ne prendras, Pour un lievre devenu grand ; Ton camarade tu tueras. Le mois possible assuiement ; Ton fusil tu dechargeras. En revenant soigneusement ; Vers huit heures-tu rentrei-as, Aneanti completement ; Et ne rapportant dans tes bras. Qu'un moineau mort d'isolement. SEPTEMBRE, AU LEVER DU JOUR "C'etait rheure ou les bois s'eveillent aux ramages Des ruisseaux babillards et des oiseaux sauvages; Oil, du soleil levant, les radieux reflets Redonnent leur couleur aux feuilles des forets." L.-P. Lemay "La plupart des oiseaux sont nos defenseurs naturels contre nos ennemis les plus nombreux, les plus invisibles, les plus inacces- sibles a nos coups. La Providence leur a donne une vue per^ante qui leur permet de decouvrir, meme a une grande distance, les insectes les plus petits, des ailes rapides pour les poursuivre, un bee vigoureux pour les broyer". A.-E. Brehm 30 SOCIETE PROVENCHER Temoignons notre reconnaisance a ces oiseaux qui nous rendent de si nombreux services malgre nos mauvais traitements. Protegeons de toutes les manieres ces amis que la Providence fournit aux cultivateurs; procurons-leur principalement des abris et respectons leurs nids afin de faciliter leur accroissement. Tout enfant naturellement bon et intelligent protege ra les oiseaux, mais cela ne suffit pas, il nous faut lui enseigner la maniere de les aimer. Mettons de cote ces coutumes barbares qui tendent a faire disparaitre les oiseaux. Quiconque les protege fait acte d'honnete citoyen en meme temps qu'il obeit aux intentions de notre Createur. — (L'hon. J.-E. Caron) "La peche a la trufte est le reve de I'ecolier. le joyeux passe temps du rentier, une supreme jouissance, un dernier rayon de soleil pour le vieillard, qui retiouve pour un instant son coup d'oeil, sa vigueur, sa souplesse, quand ce papillon des eaux bondit hers de son element, s'accroche a son hamegon. Un frisson magne- tique, reminiscence de ses vingt ans, passe alors dans toutes ses veines. L'oeil au bout de la ligne qui plonge ou remonte, les mains crispees sur sa perche, le coeur lui bat plus vite, saisi qu'il est d'une indicible emotion. Avec la resis- tance, il retrouve une recrudescence d'energie, des forces inconnues se reveillent en lui, le sang afflue a ses joues, son regard s'allume; le voila debout dans son canot, raidissant ses bras, se penchant, se relevant, tantot donnant du fil, tantot en reprenant, guettant, suivant les mouvements du poisson, de gauche a droite, de bas en haut, absorbe jusqu'au fond de I'ame par ses evolutions. Et la truite apparait a la surface, montrant ses flancs dores, mouchetes de vermilion et d'azur: oh! — le beau poisson! II I'amene amoureusement a lui, se penche, I'enleve: il est dans le canot. Guf! le pauvre vieux s'affaisse sur son siege, essouffle, epuise rendu; mais il en mourrait qu'il ne se plaindrait pas, car les soubresauts de la truite agonisante font retentir ik ses oreilles la plus delicieuse harmonie. C'est la meme truite que les enfants pechent dans les ruisseaux: la mi- gnonne, la gentille, la folatre petite truite, longue de quatre a cinq pouces; la gourmande qui happe tout ce qui tombe a sa portee: il suffit de voir comment elle est peinte et fleurie pour etre convaincu que c'est elle. II y en a de toutes les ?:ro8seur8. Dans un mince filet d'eau elle est petite, dans un remous de pro- ondeur elle est plus grosse, dans les lacs seuls elle atteindra son complet develop- pement." A.-N. MONTPETIT LjI iH f ^ ^m (W HH w 1 4 r ^^ t r: ,.-..,.- _ Sitla canadensis [Linn.) 7^S La siteile du Canada Red-Breasted Nuthatch Regulus satrapa (Light.) 74S Le roitelet huppe Golden-croMmed Kinglet Regulus calendula (Linn.) Licht. ^ ^9 L.e roitelet a couronne rubis Ruby-crowned Kinglet d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 31 LA FAUVETTE TRICHAS (Geothlipis t. trichas) La fauvette trichas est bien une des plus communes parrai celles qui sejournent au milieu de nous en ete; en effet, on la ren- contre dans presque tous les taillis, les bouquets de bois. le long des haies d'arbustes, etc. Cette jolie fauvette a toutes les parties superieures d'un vert olive fonce; cette teinte devient plus intense sur la couronne et sur le dessus du cou; les ailes et la queue, qui sont d'un brun fonce uniforme, sont liserees de la meme teinte que celle du dos; toutes les parties inferieures, ainsi que le bord de I'aile, sont d'un jaune brillant; ce meme jaune devient plus pale ou blanchit quelque peu sous le ventre; les cotes du corps sont laves d'olive brunatre; une large bande noire, bordee en arriere de gris, se voit sur le front . puis descend sur les cotes de la tete en s'elargissant et en envelop- pant tout I'ceil; le l^ec et les pieds sont noirs. Sa longueur totale est de quatre pouces et demi; les ailes et la queue mesurent chacune environ deux pouces. Voila pour le male. . Sa compagne a une teinte un peu plus pale en dessus, et le jaune du dessous du corps est moins vif et plus resti"eint; elle est sans bande noire au front ni des cotes de la tete, ce sont les couleurs du dos qui la remplacent. La fauvette trichas est non seulement commune dans la pro- vince en ete; mais elle lest encore dans les provinces maritimes, dans celle d'Ontario, en allant vers le sud jusqu'au New-Jersey, et a I'ouest jusqu'a la vallee du Mississipi oil elle est remplacee par une autre dont les teintes sont un peu moins vives. Quand, dans les premiers beaux jours du printemps, sous I'in- fluence vivifiante des chauds rayons du soleil, les plantes se reveil- lent de leur sommeil hibernal, que le gazon reverdit et que les pre- mieres feuilles ou les chatons des saules se ha tent d'apparaitre, au moment*enfin ou la nature entiere s'eveille, et que les chantres prin- taniers sont deja a I'oeuvre pour celebrer par leurs concerts jojeux I'annonce d'un nouveau printemps, nous apercevons des I'aurore d'un beau matin, perche sur un arbrisseau, un couple de ces fau- vettes qui viennent aussi celebrer par leurs joyeux raniages le retour de la belle saison dans leur nouveau sejour d'ete. Aussi, voyez avec quel entrain, avec quelle gaiete le male entonne sa chan- sonnette, qui se confond parfois avec celles des autres chantres de la nature. Parfois cependant, il interrompt son chant, pour venir sautiller ^a et la avec sa compagne, jouer, folatrer, se poursuivre a travers le feuillage naissant, tout en savourant avec delice I'arome des plantes que leur apporte le leger zephir. 32 SOCIETE PROVENCHER Apies avoir fait resonner Fair de ses joyeuses notes cent fois repetees, on se met en quete de nourriture, chaqiie arbuste, chaque branche d'arbre est inspectee avec soin et, si un malheureiix insecte est rencontre, d'lin coup de bee il est bientot saisi et englouti dans leur petit estomac, puis on procede ainsi jusqu'a ce que le repas soit termine, alors on se repose. Plus tard, lorsque le soleil darde obli- quement ses rayons sur la terre, nous les voyons de nouvcau sau- tiller d'une branche a I'autre, ou se poser a terre, saisir au passage le pauvre insecte qui s'avanture trop pres de leur bee. Ainsi quelques semaines s'6coulent a chanter, a folatrer sans but a travers le feuillage du petit canton que ce couple s'est choisi Pendant ce temps, la temperature est devenue plus tiede, et sous son influence, les feuilles se deploient ou atteignent toute leur crois- sance, les prairies reverdissent, les trilles, les erythrones, les violettes et autres fleurs printanieres des bosquets et des vallons ouvrent leur corolle multicolore au souffle bienfaisant des zephirs. La nourriture est devenue plus abondante, des legions d'insectes four- millent et se jouent dans I'herbe ou sur les arbres, tout enfin respire la joie et I'abondance. C'est alors que ce petit couple semble devenir plus soucieux' et, pour obeir a Fimpulsion generale de la loi de la nature, qui veille a ce que chaque espece ne s'eteigne pas, de concert il se met de suite a la recherche d'un endroit propice ou il pourra edifier un petit nid. Mais, cortrairement a la plupart des especes de sa famille, ce ne sera pas sur les branches qu'il le batira, mais bien a terre, sous les buissons. A cette fin, tous deux examineront attentivement chaque accident de terrain, chaque declivite du sol, le voisinage de racines emergeant de terre, et lorsque le local sera trouv^, voyez avec quelle activite ce petit couple apportera des brins d'herbes, du crin, de la mousse, etc., qu'il va chercher parfois a de longues dis- tances et sou vent au prix de beaucoup de fatigues. C'est surtout la femelle qui eonfectionne le nid; elle lui donne a I'exterieur une forme plus ou moins circulaire, en partie reconvert en dessus. Lorsque le nid est termine, elle pond ses quatre oeufs blancs, taches de brun roux. Pendant I'incubation, le male apporte souvent des insectes a sa compagne, ou il la remplace de temps a autre sur le nid, afin qu'elle puisse se delasser de. ses longs moments d'inactivite ou bien poursuivre des insectes. Parfois aussi, il se penche sur une branche a proximite du nid et il entonne sa chansonnette, mais a I'approche d'un danger quelconque, il va se cacher entre les feuilles, tout en surveillant avec anxiete, I'objet de ses alarmes; la femelle qui a egalement partage les craintes de son compagnon, se donne bien garde de remuer dans son nid, elle s'affaisse davantage, se fait la plus petite possible et surveille d'un a^il anxieux les mouvements de cet ennemi commun. Aussitot le danger d^tourne, le male revient de suite stir sa branche continuer sa chanson, afin de dis- siper les craintes de sa compagne. II arrive quelquefois qu'il s'eleve au-dessus des arbrisseaux pour entonner sa chansonnette et d'hISTOIRE NATURELLE DU CANADA 33 la tenniner sous le feuillec. Son chant qui se compose de quelques notes peut se traduire par ces mots, sit-su-hiiit, sit-su-huit, qu'il repete, trois ou quatre fois avec vivacity. Lorsque les petit s sont eclos, le couple redouble de vigilance pour derober les chers petits aux nombreux dangers auxquels ils sont exposes; egalement aussi pour leur procurer de la nom-riture. Voyez quels soins, quels detours, ils prennent pour arriver a leur nid si on les observe; ils demeureront souvent bien longtemps avec une chenille dans le bee qu'ils n'osent porter a leurs petits, dans la crainte de faire connaitre leur retraite; ils sauteront de branche en branehe, s'eloignant parfois du nid, et d'autres fois s'approchant quelque peu de leur ennemi, jetant leur petit cri plaintif de pit, pit, et cela jusqu'a ce que le danger soit passe. Aussi lorsqu'ils n'ont plus rien a craindre, avec quelle joie, ils s'empressent de porter la becquee a ces chers objets de leur ten- dresse, puis immediatement on se met de nouveau en quete de nour- riture; les interstices des troncs d'l^rbres sont minutieusement inspeetes, on examine attentivemeut, chaque feuille sm* ses deux faces, chaque branche, chaque racine denudee, le brin d'herbe n'est pas non plus oubUe, car c'est souvent a cet endroit que Ton trouvera des insectes ou des larves succulentes et molles. On s'etonne vraiment de voir ce petit couple deployer tant d'activite pour nourru- et proteger sa progeniture. Lorsque les petits sont devenus en etat de capturer eux-memes les insectes, leurs parents les abandonnent: c'est le moment alors de la separation totale, chacun voltige et cherche sa nourriture pour son propre compte, et nul ne se reconnait plus. La fauvette trichas est bien certainement une des plus ter- restres de sa famille puisqu'on la voit tres souvent se poser et courir a terre entre les racines des arbres a la maniere des troglodj'tes, auxquels elle est souvent assimilee lorsque Ton n'j' regarde point de trop pres. A Texemple de beaucoup d'autres oiseaux qui animent et egaient en ete nos forets et nos bocages, aussitot que Tautomne arrive avec son cortege de frimas et de froid, cette interessante fauvette s'envole vers le sud, sous un climat plus hospitalier. C.-E. DioxxE LE POINTER Mon chien bondit, s'elance et suit avec ardeur L'oiseau dont les zephirs vont lui porter I'odeur. II s'approche, il le voit; transporte mais docile, II me regarde alors et demeure immobile. J'avance, l'oiseau part, le plomb que Toeil conduit, Le frappe dans les airs au moment ou il s'enfuit. Saixt-Lambert M S O C I E T E P R O \" E X C H E R Orignai Bison au pare Buffalo, Wain right Grace i une protection pratique, I'etablissement d'un pare a Wainright, le Canada peut s'enorgueiilir du fait d'avoir sauve de la destruction complete le buffalo. D'un noyau de 700 au comnnencement nous en possedons aujourd'hui des milliers. d"histoire xatfrellf. du CAN" ad a 35 CE QUW FAIT NOTRE SOCIETE Notre societe, encore a son debut, et toute a son organisation, n'a cependant pas perdu I'occasion d'agir dans quelques cas ou I'ui-gence etait evident^. En eflfet, elle a deja a son actif un travail qui a produit des resultats. Voici une breve enumeration de ce qui a ete fait. Au print€aips de 1920, alors que par suite d'une entente entre les gouveraements du Canada et des Etats-Unis, et de Tadoption du "Migratorj- Birds Act", la chasse a I'outarde etait prohibee le printemps, nous avons envoye des circulaires a environ trois cents chasseurs, pour leur expliquer les nouvelles restrictions de la loi et les engager a s'y conformer. Au printemps de 1921, nous avons distribue aux memes chas- seurs des feuillets illustres sui- I'outarde et foumis par la branche des pares federaux d'Ottawa. De plus une lettre a ete envoyee aux cures de toutes les parcisses ou se chasse ce gibier, lui deman- dant de lire et commenter publiquement une circulaire dans le meme sens que celle envoyee I'annec precedente. Bien qu'il se soit produit des abus comme par le passe, ce dont nous ne doutons pas, nous avons regu des rapports nous demontrant que not re travail avait porte des fruits. Le canard eider subit une guerre achamee depuis nombre d'annees, surtout sur les iles et les rochei-s de la rive sud du Saint- Laurent. Des braeonniers y enlevent les oeufs par milliers chaque printemps, employant ainsi le moyen le plus sur d'exterminer un gibier aussi interessant. Des la fondation de notre societe trois de ses membres furent delegues pour faire enquete sur les lieiix, avec mission de se rendre compte des faits et d'etudier les meilleui-s moj-ens de remedier au present etat de chose. Comme mesure d'ur^nce pour empecher ces delits nous avons aussitot fait afficher aux endroits publics: gares. bureaux de poste, places d'eglise, etc., des placards rappelant la defense de la loi et les penalites a encourir. Encore la nous avons pu toucher du doigt les lx)ns effets de cette demarche. De plus un rapport detaille de cette enquete a ete prepare et une copie a ete transmise aux autorites federates avec diverses suggestions, entre autres celle de la creation de sanctuaires de nidification a ces endroits. Nous avons aussi signale aux autorites provinciates certains cas revoltants de massacre de gros gibier. Nous ne nous sommes pas bonies seulement aux cas actuels et pressants. Nous nous sommes aussi occupes d'un des articles les plus important s de notre programme: la propagande education- 36 SOCIETE PROVEXCHER nelle. Grace au coiicours hienveillant de quelques inspecteurs d'ecole, nous avons pu faire la distribution de litterature instruc- tive sur des sujets d'histoire naturelle a plus de quatre mille enfants de nos ecoles de Test de la province. Cette campagne de propa- gande educationnelle que nous entreprenons est vnie lourde tache a assumer; mais nous nous rendons coinpte que le nieilleur inoyen d'arriver a notre but c'est de former la generation future. Voila, en resume, notre modeste debut. Et n'eut ete la somme de travail que demande I'organisation d'une societe comme la notre, nous aurions certainement pu aboixler plusieurs autres articles de notre programme, ce que nous espercns faire dans vm avenir r;ap- proche. J. M. Distribuons dans nos ecoles I'image en couleur de nos oiscaux et leur biographic: protection sera le resultat. "Quel est celui qui n'aime a voir revenir avec le printemps, au moment meme oij la nature se reveille, cette multitude de chant res ailes qui animent nos forets et nos bocages et les egaient de leurs merveilleux concerts.'' C.-E. DiONNE {Les Oiseaux du Canada) Canards tues illeKalement au lac Ontario Aix sponsa (Linn.) Bonap. 144 Le canard huppe — (Le canard hranchu) Wood Duck .^i^^h* j^.-^ ■-T-t- Branta canadensis {Linn.) Bannister 172 La bernache du Canada — (L'outarde) Canada Goose D HISTOIRE XATURELLE DU CANADA 37 L'OUTARDE Infatigables voyageuses En troupe franchissant les mers, Siir les plages marcoageuses Nous deseendons du haut des airs ^'ous, qui de not re bande ailee Avez si bien trace I'essor, Merci: je pi-ends ma volee Vers la terre du Labrador. A. Marsais iSn. a/-«ai Moufflons, sur la route nationale, pres de Banff Tour attrapper la bete, il faut etre plus fin quelle " (Vieux proverbe) 'Le bon chien fait le bon chasseur. Le bon chasseur fait le bon chien." 38 SOCIETE PROVENCHER "Contribuer par mes ecrits, muses individuels. naturalisation des sujets a repandre, au sein de notre population, la connaissanee de nos oiseaux, et servir a lui faire aimer et proteger ceux qui sont utiles voila un des buts chers de ma vie". C.-E. DioNXE, {Les Oiseaux de la Province de Quebec) Par 1 'enfant nous repandrons au fo^^er de la famille les salu- taiies legons de la science naturelle. Les oiseaux sont indispensal)les a ragrieulture : ils maintien- nent I'equilibre dans la serie des etres, ils empechent surtout les insectes, ces ennemis si petits, si redoutables, de rendre la prepon- derance. Leur utilite ne peut s'estimer tant elle est grande. Protection des oiseaux Voila la devise de tout naturaliste, de toute personne instruite, de tout agriculteur, de tout bon citoyen. Les oiseaux rapaces purgent nos champs des campa^nols, des mulcts et des autres petits rongeurs quilesdevastent;ils detruisent des quantites incalculables de gros insectes nuisibles a nos recolt.es. Le coucou debarrasse nos bois et nos vergers des chenilles velues qui les envahissent. Tous les insectivores a bee fin tels que les merles, les grives, devorent journellement des milliers d 'insectes, de larves, de vermisseaux. I^es hirondelles chassent les mouches, les fourmies ailees, les charanQons Les pics-bois font une lutte sans merci aux ennemis de nos forets Les petites mesanges explorent minutieu- sement un arbre, un arbuste, du pied a la cime, pour y decouvrir les chenilles, les pucerons, et les oeufs des insectes de divers genres. Les etourneaux et les martins font dans les prairies, ce que les mesanges font dans nos vergers et nos forets: ils fouillent chaque touffe d'herbe, pour y trouver des sauterelles, leurs larves, des mordelles, des vers, des limaces. Les oiseaux a bees conique, tels que les chardonnerets, les pinsons, tout en detruisant les insec- tes, devorent les graines des plantes nuisibles. Tous les enfants connaissent les actifs pique-bois qui, de leiu- bee aigu, mart client constamment le tronc des arbres en en faisant le tour. Cet oiseau n'agit pas de cette maniere simplement dans le but de se recreer. Avec son bee aiguise il perce I'ecorce de I'ai'bre et va chercher en dessous, guide par son instinct, le ver qui rouge le bois et fait mourir un si grand nombre de nos plus beaux arbres d'oml)rage.— (L'hon. J.-E. Caron) Accijnter airicapillus \Wils.) Seehohm o34 L'autour a tSte noire American Goshawk / Dryohates ptibescens medianus (Swainson) Brewst. 394c Le pic minule du nord Northern Downy Woodpecker d'hISTOIRE XATURELLE DU CANADA 39 LA BfiCASSE D'AMERIQUE "Dans quelqiie savane obscau'c, Le jour, je reste sans biiiit. Pour chercher ma nouiriture Jc sors lorsque vient la nuit. Si le chasseur tant me prise Helas c'est pom- mon malheur. 11 trouve ma chair exquise Et me traque avec ardeur." A. Marsais Cerfs de V ironic fChevreuils) Notre societe doit un cordial merci aux commisisons de Con- servation et de Geologie du Canada, aux departements du Procu- reur-General et de la Colonisation de la Province de Quebec, ainsi qu'ji la compagnie du chemin de fer Pacifique Canadien pour leur bienveillance d'avoir bien voulu lui preter les vignettes qui ont servi a illusti*er ce prospectus. .19... Le Secretaire, Societe Provencher d'Histoire Naturelle du Canada^ TJniversite Laval, Quebec. 0 / J'ai 'pris connaissance des reglements de la SOCIETE PROVENCHER D'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA et je desire en f aire partie comme memhre (a) Des que je serai amse de mon admission je vou^ enverrai ma contribution au mordant de $ . Nom Adresse Profession (a) Bienfaiteur, patron, a vie ou axAif, suivant Varticle 15 des re- glement^. THE PROVENCHER SOCIETY OF NATURAL HISTORY OF CANADA Rev. L. PROVENCHER The Great Canadian Naturalist « HEAD OFFICE QUEBEC, P. Q. THE PROVENCHER SOCIETY OF NATURAL HISTORY OF CANADA THE PROVENCHER SOCIETY OF NATURAL HISTORY OF CANADA DIRECTION BOARD President _ Rev. Ph. -J. Fillion, M.A. 1st Vice-President _ Col. Oscar Pelletier Snd Vice-President Dr. S. Gaudreau Secretary-Treasurer Jos. Matte Chief of Scientific Research Section .Rev. Alex. Vachon Chief of Educational Propaganda Sec- tion Dr. a. Dery Chief of Protection Section C.-E. Dionne, M.A. Chief of Scientific and Practical In- formation Section Dr. J.-E. Bernier Directors , Eug.-G. Audet Dr. Leon Fiset Capt. T.-P. Gagnon ^ PROVANCHER SOCIETY OF NATURAL HISTORY OF CANADA Board of Direction for 1922 President Col. Oscar Pelletier Ist. Vice-President R. Meredith, N.P. 2nd. Vice-President Dr. A. Dery Secretary-Treasurer Jos. Matte Chief of Scientific Research section. .Rev. Alex. Vachon Chief of Educational Propaganda Section Dr. S. Gaudreau Chief of Protection Section C. E. Dionne, M.A. Chief of Scientific and Practical In- formation Section Dr. J, E. Bernier Dr. L. N. J. FiSET Directors { Capt. A. Joly de LoTBiNifeRE 1 i Capt. T. P. Gagnon 6 THE PROVBNCHER SOCIETY ■* ^■T^^^^H ^^^BF^M I^^H /^Jn-L- /J f r^ U^^'fVt i a ' y^^j A i/^^f-^^^'i^^^^^ But in some loved resort With water, wood, and wind; Where nature works. And beauty lurks, In all her craft enshrined". OF NATURAL HISTORY OF CAXADA 15 REGULATIONS I — Name This society is denominated The Provencher Society of Natural History of Canada. II — Head Office The head oflfice of the r^ociety is at Quebec. Ill — Object (a) To study the natural history, specially of the animal kingdom, and to create a sentiment in favor of its exten- sion; (6) To cooperate with the federal and provincial authorities and with organizations like sporting clubs, etc., to promote learning and diffusion of knowledge of natural histoiy in schools, colleges, convents and universities, and for the pro- tection and the increase of native animals, mammifers, birds, fishes, etc. Although the object is the protection of the native kind, the society does not reject to the sportsman the right of hunting birds and other species of wild fowl; (c) To expand our cj-negetic resources and our fisheries; (d) To promote the establishment of schools of fisheries; (e) To appoint investigating commissions; (/) To let, acquire, and manage land, organize feeding ground for birds and game; (g) To let or acquire the rights to promote the propagation and the increase of the species which are decreasing; {h) To study the lakes, rivers, streams, and gulfs of Canada in connection with biologj'^ and oceanography; (0 To found an information bureau; (j) To publish magazines, newspapers, etc.; (A) To possess libraries, museums; (/) To found professorships of natural historj-; (m) To get affiliated with other societies of this country and of foreign countries; (n) To recruit members; (o) To appoint lecturers and to give public lectures; (p) To appoint special game-wardens; (g) To possess moveable and inunoveable properties. 16 THE PROVENCHER SOCIETY IV — Direction Board The affairs of the society are managed by a direction board, appointed at the annual meeting for one year. There are eleven members: one president, two vice-presidents, one secretary-treas- urer, four chiefs of section and three directors. A new member may be appointed to a post if there is a vacation, before the end of the year. There is a meeting of the direction board when it is necessary. The quorum consists of five members. It is their duty to fix the salaries of the officers and clerks of the society, to accept new members, to dismiss members, to fill any office which may become vacant during the year, to fix the annual amount for the contribu- tion of each society admitted as active member, etc. V — Subdivision The society is divided into four sections: (a) Section of scientific studies, (6) " of educadional propaganda, (c) " of protection, (d) " of practical and scientific information. VI — President and Vice-Presidents The president presides over all meetings, supervises the ob- servance of the regulations, has the general direction of the business of the society, and convokes special meetings. He must make a statement of what has been done during the year. One of the vice-presidents acts as president in the absence of the former. When the president and the two vice-presidents are absent, a temporary president is appointed. VII — Secretary-Treasurer a) The secretary -treasurer enters in a register: 1° a copy of the letters patent by which the society is established and of all letters patent in reference to it; 2° names, addresses and occupation of each member. He enters in another register all the proceedings of the general meetings and of the direction board meetings. He looks after the correspondence and he advises members of the meetings according to section thirteen. 6) He must collect annual fees and all the sums due to the society. He enters in a book all receipts and expenses. He never pays a bill without the authorization of the direction board. All OF NATURAL HISTORY OF CANADA 17 the money collected by the seeretarj'-treasurer is deposited, in the name of the society, in an incorporated bank and it cannot be drawn out without the signature of the secretar\'-treasurer and the counter- signature of the president or of one of the vice-presidents. He makes a financial statement at the annual meeting and when it is requested by the direction board. VIII — Auditor An auditor is appointed even,' year by the direction board for the auditing of the financial operations of the year. He reports to the direction board. v IX — Chiefs of Section The chiefs of section guide and supervise the studies of their respective section and they make a statement of what has been done during the year. X — Members The society is composed of seven classes of members : a) honorarj' members, b) benefactor members, c) patron members, d) life members, e) active members, /) correspondent members, g) school members. XI — Admission of Members Persons and societies which are desirous of comphung with and qualifying for the aims of the society are admitted. The applica- tion for reception is filled in writing and sent to the secretarj^- treasurer specifying in whatever class the candidate is desirous of being inscribed. However, for the admission of school members, a list of the members with their total amount of subscriptions sent to the secretaiy -treasurer by the schoolmaster or the schoolmistress will be accepted. The admission of each member must be ap- proved by the majority of the members present to a direction board's meeting. XII — Meetings a) The annual meeting takes place the first Monday of Feb- ruary; h) The president may, at all times, convoke a special meeting of members by request of the direction board or by request of three members ; 18 THE PROVENCHER SOCIETY c) The quorum of an annual or special meeting is of twelve members ; d) The order of business of the annual meeting is the following : 1. — The president declares the meeting opened; 2. — Reading and approving the minutes of the previous meeting ; 3. — Report of the president; 4. — Financial report; 5. — Notice of motion; 6.^-Motions; 7 . — Interpellations ; 8. — Remarks and debates; 9. — Selection of three scrutineers; 10. — Election to directoin board; 11. — Adjournment. e) The president may, at all times, call a special meeting for study and debate ; /) The chiefs of section may also call meetings of their sections. XIII — Notice for Meetings A notice is published in the newspapers for the calling of the annual meeting, at least eight days before the date of the meeting. The directors' meeting is called by a notice of the secretary-treasurer given to each member by telephone or by mail. Sections are notified by mail or by telephone by their respective chiefs. XIV— Vote Benefactor, patron, life and active members are entitled to vote, provided they havQ paid their contribution. The vote is by ballot. XV — Contributions The financial year commences the first of January. The contri- bution is due at that time and must be paid before the 31st of Janu- ary, The scale of contributions is as follows: a) Benefactor members $ 100 00 6) Patron members 50 00 c) Life members 25 00 d) Active members 1 00 e) School members 0 10 There is only one contribution for benefactor, patron and life members. For the active and school members, the contribution is annual. Correspondent members have no contribution to pay. Affiliated societies are considered as active members. Their annual contribution is fixed by the direction board. OF NATURAL HISTORY OF CANADA 19 XVI — Resignations An active member desirous of resigning must give written notice of his intention to the secretary-ti-easurer before the first of December. If he neglects to give that notice he is obliged to pay his annual contribution for the following year, XVII — Right to make Regulations Other regulations or amendments to these regulations must be approved at a general meeting of members by a vote of at least two thirds of the votes of members present, and provided that a notice of motion has been given at the previous meeting. the old bass ground 'Our boat was a clumsy, leaky scow, made from an old barn door; Our poles were long and springy canes, bought at the village store; And the bait? Well sir, there's nothing that Bob and I ever found To equal a lively meadow frog on the Old Bass Ground. I recall the whooping "Bronzeback" I hooked after dark one night. He pulled like sixty, thrashed about, and after an awful fight. Got of! Gee! What a big one! I knew by the pull and sound But we could'nt coax him out again from the Old Bass Ground. You don't mean it. Bob! The Bass is still there? In that same quiet spot? The bend of the little river, down by the old back lot? To morrow is June? Hang business! I'll go with you, for I'm bound To find the grizzled "Bronzeback" I lost in the Old Bass Ground." 20 THE PROVENCHER SOCIETY 0 Ic 0 "0 •" »•" 5 ji "S "*' > ■- o «"" 6 " c • 2-* «>"£ X 3 g-J u 0 0 h fgX- 1 1 ill •< J 0 2= c h a S M 0 0 0 I Jo I IS"! >•! 2 ^ a M U.U. ^< V.-i c.t^fi^ntsiitsJ.ij. Philohela minor {Gmel.) Gray 228 La becasse d'Amerique American Woodcock Gallinago delicata (Ord.) A. (). U. Linle 230 La becaasine de Wilson Wilson's Snipe OF NATURAL HISTORY OF CANADA 21 WOODCOCK (Philohela minor) The woodcock, another member of the royal family among game birds, is practically the exclusive property of the American people to deal with as they list. It is true that a greater or lesser number of woodcock cross our northern frontier to breed, but the bulk of the species never leave our own borders. As a requisite to its presence the woodcock requires soft, moist earth in which to probe for earthworms, and its range may be said to be largely determined by the presence or absence of its favorite food. Study him at what season you will, meet him whei*e you may, the wood- cock is always an interesting bird. His spring-flight song, given as the" hours of darkness approach — for the woodcock is chiefly of nocturnal habits — is unique among the long-billed, long-legged fraternity, and the many details connected with- his housekeeping are well worth attention. And what music so sweet to the sports- men's ears as the silver}- whistle of the woodcock's wings when the bird, suddenly roused from his snug shelter beneath bush or bracken, mounts upward through the silver birches! Nor is any other prize among game birds dear to the sportmen's heart as this many-hued denizen of swamp and hillside when brought to bag in fair sportsmanlike fashion. All the more keenly then must sports- man and bird lover regret the fact that the woodcock is passing. While there is no present danger of extinction, spring and summer woodcock-shooting should be abohshed as a crime against a fine game bird and fair sportsmanship. (Henry W. Henshaw) Pale students, who consumes the night With learned vigils till the light ; Merchant, *vho toils in city street Through all the sumnners fervid heat; All ye tired sons of gold and gain. Turn from your weary task of pain. And haste to wood, and bay, and stream. Where health, and joy, and sunshine beam. GEXIO SCOTT 22 THE PROVENCHER SOCIETY PRAYER 'Give me, Great Father, give me strength and health, A liberal heart, affections kind and free; My rod, my line, be these my pride, my wealth! They yield me present joys, they draw my soul to Thee." (IssAc Walton) RATTLING RUN, ST. JOHN RIVER, NORTH-SHORE "Ye rivers, so Jiaunted with myriads of flies, Whose flashes of salmon breaks gladden the eyes; Scenes where the seals their gambolings make ; When shall I tread your fair precincts again ? When kindle my camp-fires over your plain ? When again cast my line and my flies, Charming my senses, feasting my eyes V THE BROOK TROUT "When the tangled willowy thickets lave Their dropping taasels within the wave. There lies a deep and darkened pool, Whose waters are crystal clear and cool. It is fed by many a gurgling fount. That trickles from upland pasture and mount. And when the deep shadows fall dense and dinit Th« speckled trout delight to swim." OF NATUKAL HISTORY OF CANADA 23 WILD LIFE SANXTUARIES (Lt.-Col. William Wood, Quebec) Animal sanctuaries are places where man is passive and the rest of Nature active. A sanctuarj' is the same thing to wild life as a spring is to a river. In itself a sanctuarj' is a natural "zoo". But it is much more than a "zoo". It can only contain a certain number of animals. Its surplus must overflow to stock surrounding areas. And it constitutes a refuge for all species whose lines of migration pass through it. So its value in the preservation of desirable wild life is not to be denied. Of course, sanctuaries occasionally develop ♦troubles of their own; for if man interferes with the balance of nature in one way he must be prepared to interfere in others. But all experience shows that an easilj' worked sj'stem will ensure a maximum of gain and a minimum of loss. Up till quite recently Nature had her own animal sanctuaries in vast and sparsely settled lands hke Labrador. But now she has none. There is no place left where wild hfe is safe from men who use all the modern means of destruction without being bound by any of the modern means of conser\'ation. And this is nowhere truer than in Labrador, though the area of the whole peninsula is equal to eleven Englands, while, even at the busiest season along the coast, there is not one person to more than every ten square miles. Since the white man went there at least three-quarters of the forests have been burnt, and sometimes the soil burnt too. Wild life of all kinds has been growing rapidly less. The walrus is receding further and further north. Seals are diminishing. Whales are beginning to disappear. Fur-bearing animals can hardly hold their own much longer in face of the ever increasing demand for their pelts and the more systematic invasion of their range. The opening up of the countrA' in the north will mean the extinction of the great migrating herd of barren-ground caribou, unless protec- tion is enforced. The coast birds are going fast. Some verj'^ old men can still remember the great auk, which is now as extinct as the dodo. Elderly men have eaten the Labrador duck, which has not been seen alive for thirty years. And young men will certainlv^ see the end of the Hudsonian and Eskimo curlews verj^ soon, under present conidtions. The days of commercial "egging" on a large scale are over, because eggs of the final lay were taken like the rest, and the whole bird life was depleted below paying quantities. But "egging" still goes on in other waj's, especially at the hands of Newfoundlanders, who are wantonly wasteful in their methods, unlike the coast people, who only take what the birds will replace. The Newfoundlanders and other strangers gather all the eggs they seei^put them into water, and throw away ever>' one that floats. Thus many more bird lives are destro3'ed than eggs are eaten or sold, because schooners appear towards the end of the regular laying 24 THE PROVENCHER SOCIETY season, when most of the eggs are about to hatch out — and these are the ones that float. But even greater destruction is done when a schooner stays several days in the same place. For then the crew go round, first smashing every egg they see, and afterwards gathering every egg they see, because they know the few they find the second time must have been newly laid. Many details were given of other forms of destruction, and some details of the revolting cruelties practised there, as in every other place where wild life is grossly abused instead of being sanely used. All classes of legitimate human interest were dealt with in turn; and it was shown that the present system — or want of system — was bad for each one: bad for such wild life as must still be used for necessary food, bad for every kind of business in the products of wild life, bad for the future of sport, bad for the pursuits of science, and bad for the prospects of wild "zoos". BLACK DUCK (Anas rubripes) It is a favorite object of pursuit by sportsmen, and in the struggle to maintain existence has learn edits lesson so well that it is still comparatively numerous in localities where less wary species would long ago have been exterminated. Originally a diurnal feeding species, like most ducks, persecution has taught the black duck to seek safety on the broad ocean during the hours of daylight, and to resort to inland ponds for the, purpose of feeding only after sunset. In order to protect this and other waterfowl one of the regulations under the federal migratoiy bird law forbids shooting after sunset and before sunrise, and the enforcement of this regula- tion will probably do more for the preservation of the black duck than any other provision that could be devised. That protection for this species is sorely needed appears from the fact that through- out its range, except in a few localities, the black duck has of late years steadily diminished in numbers. (Henry W. Hexshaw) Prime kinds of fishes are, and have for some j^ears been, in the cities of this country, expensive articles of diet. It was so in Ath^nes, in the earlier centuries. Xenarchus says in the Purple. (400 years B, C.) ''^ T -4 Anas obscura {Gn^eL] /-i" Le canard noir Black Duck Qiierquedula discors (Linn.) Stephens I40 La sarcelle a ailes bleues Blue Wintted Teal OF NATURAL HISTORY OF CANADA 25 •"as < ^^^'^ 5.' S Mr. Nap. Comeau, who has had over sixty years practical experience within the Labrador area, the well known authority on wild-life conservation in Eastern Canada, Author of "Life and Sport on the North Shore." OF NATURAL HISTORY OF CANADA 27 A VOICE FROM NORTH SHORE GODBOUT, April 30tb. 1921. To the Secretary, Societe Provencher d'Histoire Naturelle du Canada, Quebec, P. Q. Dear Sir: I feel highly honored in being able, as a member, to join hands with you in promoting increased knowledge of our animals, birds and fishes in the Province of Quebec. The subject deserves care- ful study if we wish to arrive at sensible legislation. Regulations, that were considered adequate years ago, are not so at present. In 1905, following a convention of the Fish and Game Clubs of the Province of Quebec, I suggested manj' changes in our game laws, which I am sorr\' to say were considered as too far advanced ideas! Most of these, however, were adopted a few years ago by the Provincial Government and later on by the Migratory Birds Convention at Washington. The advance of civilization, increase in population, widespread use of fire arms, cutting and burning of our forests by the settlers and the lumbermen, wanton killing by so-called sportsmen (happily few in our Province), market gunners, ignorant foreigners who shoot at everj'thing in sight and seem to be imbued with a sense of destruction, all these are factors that have driven the game out of its former haunts. In some cases changing the conditions so much, that certain species of birds have entirely disappeared, notably the passenger pigeon. Other species have decreased so much as to be threatened with extermination; in this class we have the wood duck, harlequin duck, eider duck, curlew and golden plover, etc. The United States gunners and egg collectors for commercial purposes, are the most to blame for the extermination of the Labrador duck and the passenger pigeon, for the wholesale destruction of the wood duck for its feathers, used in fly making. Many states had no game laws at all and all our migratory- birds, game or non game, were shot in or out of season. It was only when the American Ornithologists Union and other scientific societies raised an outcr>^ that proper legislation was enacted. So far as Canada was concerned, especially in the Prov- ince of Quebec, we had adequate protection. Ihe quantity of geese brant, black duck and allied species killed in our Province (Quebec) by shooting, is a mere drop in a bucket of water. I can 28 THE PROVENCHER SOCIETY count on the fingers of one hand the sportsmen that kill a dozen geese in a season in the counties of Chicoutimi and Saguenay. The ''Migratory Birds Convention Act" has been of immense benefit to the United States, because all their game birds breed in our territory, but I fail to see what Canada gains by it. In my humble opinion we rather lose, on account of unnecessary and use- less protection afforded to injurious birds, for what reasons other than sentimental, no one seems to know. I call this misplaced sentiment. Every year large sums of money are spent on fish hatcheries and fish protection, freezing plants and cold storage for bait, to be used in times of scarcity, and here comes this Act pro- tecting,, for a period of ten years, a whole lot of injurious fish eating birds, lake the merganser, for instance, an abundant duck, breeding along all our rivers and lakes, a very prolific bird, feeding mostly on the salmonidae. oons come next, similar in its choice of breeding grounds and food. Gannets, cormorants, murres, gulls, etc., are all in the same category, differing only in feeding on all kinds of fish, according to habitat. A bird in one section of the country may not cause much damage, while in another he may be a regular pest. The eider duck, at one time very abundant, breeding on nearly every island in the St. Lawrence, has been for some years now, showing a considerable decrease. A wise regula- tion has been passeVi, affording absolute protection for a period of five ytears; but why afford the giill family, its worst enemy, a pro- tection of ten years. The black backed gull, common everywhere in the gulf of St. Lawrence, will feed indiscriminately on fish, eggs and young birds. The jaegers or stercorarae are regular pirates. None of these birds are in danger of extermination. The prohibi- tion of taking the eggs of these birds is more than stifficient protec- tion. The nesting sites of many of these birds are inaccessible cliffs, very much similar to the Bird Rocks, Perce Rock, etc. There are hundreds of these around Baffin Land, Hudson Straits and the Labrador Coast. One loomery at Cape. Wolstenholme, western entrance of Hudson's Strait deserves special mentioh. It is of considerable extent, a high perpendicular cliff, full of fissures and ledges, totally inaccessible to man or beast. When a shot is fired from a boat at its base, the birds, mostly murres and dovekies (lesser auk) fly out in dense masses and the droppings from the birds falling on the water look like a rain squall. ' Icebergs in and out of the straits and along the Newfoundland and Labrador coasts are often covered with birds resting on them. Every traveller or navigator in these northern regions cannot help to observe them and be astonished at their countless numbers. For some unknown reasons, possibly scarcity of bait, (sand eels and other small fishes) there occurs now and then a southern migration of these murres and dovekies in a starving condition. Thousands drop dead along their line of migration as they proceed. In the fall of 1912 there was such a migration it lasted for over two weeks, the duration of the flight each day, morning and evening, was about six hours. Several days in succession I sat for an hour, counting the flocks as they passed a prominent point of laud, OF NATURAL HISTORY OF CANADA 29 trying to form a correct estimate of their numbers, and the lowest was about one hundred thousand birds an hour. Xo need foJ bird sanctuaries in these regions; there are abundance of natural ones. In populated districts it may be necessarj' to protect certain species, the eider duck, for instance, and reser\'e some specially Reeled islands where one or more guardians would have to reside. By proper management these sanctuaries would give in a few years sufficient revenue to pay all expenses. I refer you to my open letter to the Honorable Minister of Colonization published in the Chronicle in January-, 1906. I considered then and still do so, that the only means of con- trolling the transportation or sale of game was by issuing licenses to everyone using firearms for sporting purposes. The present coupon system without a license number leaves too many doors open for fraud and illegal shooting of large game especially. I would be pleased to write you more at length on many other subjects, but it would take a small volume to cover all the ground properly. In the meantime if you desire to use or publish any part of this letter, you are free to do so. Sincerely yours, NAP.-A. COMEAU WILSON'S SNIPE (Gallinago delicata) Wilson's snipe is a bird of fresh-water swamp and meadow, in which it finds concealment among the grass or grassy tussocks. It is particularly fond of places where the soil is boggj- enough to permit probing with its sensitive bill, for it finds much of its food beneath the surface in the shape of succulent worms. Owing to the nature of its haunts and its secretive habits, the snipe is familiar to but few outside the guild of sportsman. Even nature lovers know the bird chiefly by its sharp "scaip scaip," as it flushes sud- denly among the grasses. So quickly does the snipe get under way that one is apt to catch only a glimpse of a brown and black body at it cuts the air on powerful wings with many a twist and turn. It is this particular flight that endears the snipe to the sportsman, since a steady hand and a quick eye are needed to stop the bird when bent on escaping from a dangerous neighborhood. No one, however, who has marked the steady decline in the number of snipe that migrate across our territor\^ can doubt that the con- tinuance of spring shooting means the extinction of this highly-prized game. (Henby W. Henshaw) 30 THE PROVENCHER SOCIETY Wild silver fox skins Bonasa umbellus togala (Linn.) Ridgw. 801a La grelinotte du Canada — (Perdrix de hois franc) Canadian Ruffed Grouse Zenaidura macroura (Linn.) Ridgw. SI 6 La tourterelle de la Caroline Mourning Dove Eclopiales migratorius (Linn.) Swains. SIT) Le pigeon voyageur — (Tourte) Passenger Pigeon OF NATURAL HISTORY OF CANADA 31 RUFFED GROUSE (Bonasa umbellus) This, the partridge of the northern woods may well Ise termed the prince of American game birds. Its high position, however, is likely soon to be vacant and its place taken by some lesser mem- ber of the game bird galaxy unless vigorous efforts are made to check its decrease. Possessed of a vigorous constitution which enables the bird to brave the northern winter and defy all ordinarj^ vicissitudes of weather, vigilant and shy where much persecuted, strong of wing and skilled in mam- a while bj- means of which to elude the sportsman and his keen-scented dog, our partridge is well equipped to make a brave fight for existence. And how bravely it faced its fate ! Though usualh' a resident of forested tracts it is amazing how long the ruffed grouse will continue to live is leafy swamps of a few acres, or on little wooded islands, mere relics of its former domain. Gun and dog, natural diseases, sleety storms, and unfavorable breeding seasons are most potent for harm, while the high price placed on its flesh in the market is having its natural effect. In much of its range little time remains in which to save it. It is non-migratory, and hence only the States in which it lives can avert its impending doom. That the bird can be propagated in confinement is much in its favor, and a little of the money spent in attempts to introduce foreing game birds would go a long way toward rehabihtating the partridge. No sound that echoes through our woods has quite the effect on the wayside stroller as the martial summons of the ruffed grouse, and it will be thrice pity if future generations must miss the spring and fall roll call of this woodland drummer. (Henry W. Henshaw) Young Antelope in Buffalo Park. Wainright. Alberta 32 THE PROVENCHER SOCIETY SPRING "With Winter's, frown let sadness cease, And cankering care, And o'er the brow sweet smile of peace Wreathe garlands fair; From joyous Nature catch the smile, And every weary h