Cie ia ARE NO. | Musée national des sciences naturelles Publications en zoologie, n° 1 National Museum of Natural Sciences Publications in Zoology, No. 1 Les oiseaux de Vile Anticosti, province de Québec, Canada par Henri Ouellet National Museums of Canada 1969 re L Pi i LES OISEAUX DE L'ÎLE ANTICOSTI, PROVINCE DE QUÉBEC, CANADA Musée national des sciences naturelles National Museum of Natural Sciences Publications en zoologie, n° 1 Publications in Zoology, No. 1 Publié avec l’autorisation des Musées nationaux du Canada Issued under the authority of the National Museums of Canada LES OISEAUX DE L'ÎLE ANTICOSTI, PROVINCE DE QUÉBEC, CANADA par Henri Ouellet Ottawa, 1969 © Droits de la Couronne réservés En vente chez l’Imprimeur de la Reine à Ottawa, et dans les librairies du Gouvernement fédéral: HALIFAX 1735, rue Barrington MONTRÉAL Édifice Æterna-Vie, 1182 ouest, rue Ste-Catherine OTTAWA Édifice Daly, angle Mackenzie et Rideau TORONTO 221, rue Yonge WINNIPEG Édifice Mall Center, 499, avenue Portage VANCOUVER 657, rue Granville ou chez votre libraire, Prix: $1.75 N° de catalogue NM95-10/1F Prix sujet à changement sans avis préalable Imprimeur de la Reine pour le Canada Ottawa, 1969 Table des matières Résumé, ix Introduction, 1 Végétation, 1 Travaux antérieurs, 3 Travaux ornithologiques de 1963, 5 Habitats principaux de l’île Anticosti, 7 Abondance des espèces, 13 Affinités de l’avifaune de l’île Anticosti, 15 Conclusions, 21 Remerciements, 22 Liste systématique, 23 Gaviidae, 23 Podicipedidae, 24 Procellariidae, 24 Hydrobatidae, 24 Sulidae, 24 Phalacrocoracidae, 25 Ardeidae, 25 Anatidae, 25 Accipitridae, 33 Pandionidae, 33 Falconidae, 33 Tetraonidae, 35 Rallidae, 36 Charadriidae, 36 Scolopacidae, 38 Phalaropodidae, 42 Stercorariidae, 42 Laridae, 42 Alcidae, 45 Columbidae, 47 Cuculidae, 47 Strigidae, 48 Caprimulgidae, 49 Apodidae, 49 Trochilidae, 49 Alcedinidae, 49 Picidae, 50 Tyrannidae, 52 Alaudidae, 53 Hirundinidae, 53 Corvidae, 55 Paridae, 56 Sittidae, 57 Certhiidae, 57 Troglodytidae, 58 Mimidae, 58 Turdidae, 58 Sylviidae, 60 Motacillidae, 61 Bombycillidae, 61 Sturnidae, 61 Vireonidae, 62 Parulidae, 62 Ploceidae, 68 Icteridae, 68 Fringillidae, 70 Bibliographie, 77 Liste des planches I Cascade sur la rivière a l’'Huile, 6 II Forêt coniférienne de l’intérieur de l’île, vue des airs, au sud du lac Louise, 7 III Forêt coniférienne vierge, près du lac MacDonald, 8 IV A Forét coniférienne en regain, pres de Tour 2 (12 milles au nord de Riviere-Ste-Marie), 10 B Forêt coniférienne côtière au sommet des falaises escarpées de la côte septentrionale de l’île, 10 V A Brülé coniférien, à l’intérieur de l’île, au sud du lac Louise, 12 B Milieu humain: fermes abandonnées où la forêt en regain s’im- plante graduellement, 12 C Boisé de Peupliers faux-trembles (Populus tremuloides), à la suite d’un feu de forêt, près de la rivière à la Patate, 12 vi Liste des graphiques 1 Nombre d’espèces d'oiseaux nicheurs de chaque famille aux endroits énumérés (de A à H), 18 2 Nombre d’espèces d’oiseaux nicheurs de chaque famille aux endroits énumérés (de À à H), 19 3 Nombre d'espèces de Parulidae nichant dans les îles du golfe Saint- Laurent (de A à F), 20 Carte Île Anticosti et liste des principaux endroits mentionnés dans le texte, x Vil LL ay: Summary This review of the bird fauna of Anticosti Island is based on three months’ field work and on the literature. The taxonomy is reviewed in detail, and the conclusion has been reached that none of the subspecies described for Anticosti Island are valid. The important habitats of the Island are de- scribed, and a list of abundance of bird species is provided for each. It is suggested that the bird fauna of the Island more closely resembles the bird fauna of the Gaspé Peninsula than that of the other adjacent areas. Résumé Ce travail consiste en une analyse détaillée de la faune avienne de l’île Anticosti; il provient de trois mois de travaux sur le terrain, complétés par ce qui a été publié sur les oiseaux de cette région. On y étudie minu- tieusement toutes les sous-espèces qui ont été décrites pour cet endroit et l’on conclut qu'aucune d’elles n’est acceptable. A chacun des habitats principaux de l’île, on associe une liste des espèces d'oiseaux les plus abon- dantes. Enfin, il est suggéré que la faune avienne de l’île Anticosti ressemble plus à celle de la péninsule de Gaspésie qu'à celle des autres régions avoisinantes. CÔTE -NORD GOLFE SAINT-LAURENT TERRE-NEUVE æ GASPÉSIE Île Anticosti et liste des principaux endroits mentionnés dans le texte, avec leurs équivalents anglais, entre parenthèses, s’il y a lieu. 1—Port-Menier (Ellis Bay) et baie Ellis; 2—Baie-Ste-Claire et pointe de l'Ouest (West Point); 3—Tour 2; 4—Riviére-Ste-Marie (St. Mary River); 5—Lac Faure; 6—Riviére à l’'Huile; 7—Riviére-a-la-Loutre (Otter River); 8—Lac MacDonald; 9—Riviére Jupiter; 10—Pointe du Sud-Ouest (Southwest Point); 11—Lac Salé (Salt Lake); 12—Lac Louise; 13—Rivière à la Patate; 14—Baie et cap de l’Observation (Cape Observation); 15—Pointe du Pavillon; 16—Riviére-aux-Saumons (Salmon River); 17—Riviére-de-la- Chaloupe (Shallop River); 18—Pointe Dauphiné; 19—Pointe du Sud (South Point); 20—Baie des Oiseaux (Gullcliff Bay) et pointe de l’Est (East Point); 21—Baie du Naufrage (Wreck Bay); 22—Baie Innommée; 23—Baie-du-Renard (Fox Bay); 24— Cap de la Table (Table Head). Introduction Longue d’environ 140 milles (225 kilomètres) et large d’environ 30 milles (48 kilomètres), l’île Anticosti occupe l’entrée du golfe Saint-Laurent, où elle se situe entre la péninsule de Gaspésie et la côte méridionale de la pénin- sule Québec-Labrador. Sa topographie est assez uniforme, puisqu'on n’y trouve aucune montagne; ses points les plus élevés ne dépassent guère 400 pieds d’altitude (122 mètres) et se trouvent tous sur la partie septentrionale de l’île (Ouellet, 1964). D’autre part, la partie méridionale est basse et ne dépasse le niveau de la mer que de quelques pieds; ainsi, le faible dénivelle- ment des strates calcaires qui forment l’île s'oriente vers le Sud-Ouest. A l’ins- tar des autres îles du golfe Saint-Laurent, l’île Anticosti peut être comptée parmi les îles continentales, telles que décrites par Darlington (1963: 499). Il semble que, si jamais elle a été rattachée a la terre ferme, le «pont» existait à une époque trop ancienne pour avoir pu influencer la dispersion des espèces aviennes sans grande capacité de vol. Végétation La forêt coniférienne de l’île Anticosti prise dans son ensemble est typique des forêts du biome coniférien (Ouellet, 1966). Rowe (1959: 33) a classifié Vile dans la section Anticosti de la forêt boréale. Rousseau (1950) et Ray- mond (1950) ont ajouté de nombreuses espèces aux listes de plantes déjà fournies par leurs prédécesseurs et ont clairement démontré que l’hypothèse des «Nunataks» devait être rejetée pour l’île Anticosti. Pour plus de détails sur la flore de cette île, le lecteur pourra consulter la section écologique de ce travail ou encore les ouvrages cités précédemment. Travaux antérieurs Plusieurs personnes ont visité l’île Anticosti afin d’étudier son histoire paturelle, mais le nombre de celles qui ont particulièrement étudié son avifaune est plutôt restreint. L’auteur donne ici une liste détaillée des prin- cipaux travaux ornithologiques qui ont été effectués dans Vile et qui ont fait l’objet d’une publication. Il faudrait aussi mentionner que d’autres ornitholo- gistes ont aussi visité l’île, mais que les données qu'ils y ont recueillies ne semblaient pas justifier la publication d’un article. En 1915, P. A. Taverner, ornithologiste au Musée national du Canada, fit une brève visite dans l’île; ses observations sont conservées sur les fiches du Musée national des Sciences naturelles du Canada. W. Sprague Brooks a séjourné a Anticosti du 23 août au 15 septembre 1919 et a collectionné un certain nombre de spécimens; ses observations ont été transmises a H. F. Lewis, qui les a incluses dans un travail publié en 1924. Brooks (1920), de son côté, a décrit, à partir des spécimens qu'il a capturés, une nouvelle sous-espèce de Geai gris (Perisoreus canadensis barbouri; voir la discussion sous cette espèce). En 1923, Fritz Johansen a séjourné quelque temps dans Vile et a recueilli quelques spécimens, tout en notant plusieurs observations qui ont été publiées en 1924 par H. F. Lewis. Voici maintenant la liste des travaux ornithologiques les plus importants, effectués avant 1963: 1856: James Richardson a noté quelques espèces d'oiseaux de Tile Anticosti dans un rapport à la Commission géologique du Canada; cet ouvrage n'est pas d’un grand intérêt pour l’ornithologiste, puisqu'il y est surtout fait mention de la géologie de l’île (Bell, 1859). 1861: A. E. Verrill, un zoologiste, accompagné de deux naturalistes de Boston (E.-U.) a étudié l’histoire naturelle de l’île du 25 juin à la fin d’août. Il a publié, en 1862, une liste des oiseaux que lui et ses compagnons ont observés. La plus grande partie de leur temps fut occupée à l'exploration des côtes méridionales et occidentales de l’île. Les spécimens qu’ils ont recueillis sont conservés au Museum of Comparative Zodlogy de l’Université Harvard. 1881: la Société d'histoire naturelle de Boston organisait une expédition dans les îles et sur la Côte nord du golfe Saint-Laurent. L’ornithologiste de l’équipe était William Brewster, qui a recueilli une grande quantité de spécimens et de notes sur les oiseaux de l’île Anticosti. Son équipe a touché la pointe de l'Est, le 4 juillet, avec le voilier Arethusa. Il a visité la baie du Naufrage, Baie-du-Renard, la pointe de l'Ouest et Port-Menier; le départ eut lieu de Port-Menier, le 24 juillet. Les résultats furent publiés et constituent une étude objective de plusieurs espèces d'oiseaux qui furent observés dans le golfe Saint-Laurent; les nombreuses données obtenues dans l’île Anticosti 3 complètent la liste publiée par Verrill. Les spécimens collectionnés ont été remis au Museum of Comparative Zodlogy (Brewster, 1884). 1895: Paul Combes, un arpenteur français, a visité l’île durant l’été, afin d’en évaluer le potentiel général. Il a reconnu un grand nombre d’endroits de l’île et a même pénétré dans l’intérieur en remontant le cours de certaines rivières. Il a produit une liste dans laquelle il note les oiseaux qu’il a observés, sans trop de commentaires (Combes, 1896). Plusieurs de ses observations sont ici considérées comme discutables; l’auteur du présent travail doute, dans bien des cas, de la justesse de certaines identifications. 1896-1905: Après que Henri Menier, riche industriel français, eut pris possession de l’île Anticosti, qu’il avait achetée quelque temps auparavant, Joseph Schmitt s'installa en permanence dans l’île en qualité de médecin. Il y collectionna une grande quantité de spécimens, aussi bien zoologiques que géologiques, qui furent plus tard remis au Muséum d'histoire naturelle de Paris. En 1904, Schmitt publia son étude générale Monographie de l'ile d Anticosti, dans laquelle une liste des oiseaux qu'il a observés ou collection- nés occupe une place importante. I] déclare que lidentification des espèces mentionnées dans sa liste est assurée par un ou plusieurs spécimens, dont Videntification relève de C.-E. Dionne, de l’Université Laval. Dionne affirme plus tard, dans une lettre a H. F. Lewis (1924), avoir identifié pour Schmitt un bon nombre de spécimens, mais il ajoute que toutes les espèces de la liste de Schmitt n’étaient pas représentées par un ou plusieurs spécimens. C’est surtout pour cette raison que l’auteur du présent travail n’accepte pas plusieurs des mentions données par Schmitt, qui, sans un spécimen à l’appui, seraient improbables et préteraient a discussion. 1913, 1916, 1917: Willie Labrie a été employé a Vile Anticosti durant trois étés, au cours desquels il a noté un grand nombre de ses observations; il les a ensuite remises à C.-E. Dionne, de l’Université Laval. Ce dernier a publié ces données, avec commentaires, dans le Naturaliste canadien de 1920. 1924-1940: Harrison F. Lewis, officier fédéral du Service canadien de la Faune, a fait plusieurs courts séjours dans l’île et les résultats de ses tra- vaux ont tous été publiés; une liste complète de ses ouvrages traitant de l’île Anticosti est donnée dans la bibliographie du présent travail. 1937: une expédition de quatre membres, sous la direction de Frank W. Braund et E. Perry McCullagh, a séjourné dans la région de Baie-du-Renard, du 16 juin au 1‘ juillet 1937. Depuis Baie-du-Renard, ils ont exploré plu- sieurs points aussi éloignés que trente milles de cet endroit. Braund et un autre membre de l’expédition, ainsi que deux guides, ont exploré une région située à quelque quatre milles au sud de Baie-du-Renard, où ils sont demeurés du 27 au 29 juin; à cause du grand nombre d’anguilles qui se trouvaient dans les chutes de la petite rivière près de laquelle ils ont installé leur camp, cet endroit a, par la suite, été désigné sous le nom d’«Eel Falls». Les spécimens collectionnés ont été remis au Cleveland Museum of Natural History; plus tard, lors de la dissolution des collections zoologiques de cette institution, ces spécimens ont été répartis entre un certain nombre de musées américains. 4 Travaux ornithologiques de 1963 En 1963, l’auteur*, alors à l'emploi du Musée national du Canada, a sé- journé dans l’île Anticosti du 5 juin au 2 septembre. Au cours de cette pé- riode, il a visité les endroits suivants: Port-Menier, du 5 au 7 juin; du 19 au 23 juin; du 31 juillet au 4 août; du 12 août au 2 septembre; Tour 2 (10 milles au nord de l'embouchure de la rivière Ste-Marie), du 7 au 19 juin; Lac MacDonald, du 24 juin au 11 juillet; 19 juillet; Baie-Ste-Claire, du 16 au 31 juillet. D'autre part, nombre d’autres endroits ont fait l’objet de courtes visites au cours de la même saison: lacs Chevreuil, Faure, Baleine; Rivière-Ste-Marie; Rivière-à-la-Loutre; embouchure de la rivière Jupiter; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter; lac Salé; pointe Dauphiné; Rivière-de-la- Chaloupe; baie des Oiseaux; Baie-du-Renard; Rivière-aux-Saumons; Rivière- MacDonald; rivière a l’Huile; Anse-aux-Fraises; lac Louise et pointe de l'Ouest. L’auteur a été agréablement surpris de l’importance des routes carrossables de l’île, qui rendent la pénétration à l’intérieur plus facile et permettent un séjour à des endroits qui autrement n’auraient pu être accessibles. Au total, 377 spécimens ont été collectionnés; ils font présentement partie de la collection ornithologique des Musées nationaux du Canada, à Ottawa (Ontario). Le présent ouvrage est fondé sur ces spécimens, ainsi que sur les observa- tions recueillies par l’auteur. *Il est maintenant attaché au Musée Redpath de l’Université McGill, à Montréal (Canada). PLANCHE I Cascade sur la rivière à I’Huile. Les lits sédimentaires de l’île sont bien exposés, à gauche de l'étang. Habitats principaux de l’île Anticosti D’après les observations recueillies en 1963, il semble qu’environ sept types d’habitats importants dominent dans l’île Anticosti, du moins en autant que la répartition des espèces d’oiseaux est concernée. Chacun de ces habitats a des caractéristiques qui lui sont propres et qui semblent déterminer aussi bien l’abondance que la fréquence de certaines espèces. Forêt coniférienne de l'intérieur Ce genre de forêt est typique des forêts du biome coniférien (Ouellet, 1966). Cet habitat est caractérisé par une forêt dense de conifères, dont la hauteur ne dépasse guère 45 pieds (13.72 mètres). Les arbres sont assez rapprochés les uns des autres, rendant ainsi toute pénétration à l’intérieur de la forêt assez laborieuse. C’est le type de forêt par excellence que l’auteur a trouvé à quelques milles des côtes et particulièrement dans la région du lac MacDonald. Les espèces dominantes d’arbres de cette forêt sont les suivantes: Epinette noire (Picea mariana), Epinette blanche (Picea glauca), Sapin baumier (Abies balsamea), Mélèze laricin (Larix laricina), Bouleaux (Betula sp.) et Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides). PLANCHE II Forêt coniférienne de l'intérieur de l’île, vue des airs, au sud du lac Louise. Le lit de la rivière Jupiter apparaît au premier plan. PLANCHE III Forêt coniférienne vierge, près du Jac MacDonald. Forêt coniférienne en regain Ce type d’habitat est le résultat de la coupe de la forêt coniférienne décrite précédemment. Les conditions varient dans ce genre d’habitat, selon l’époque a laquelle remonte la coupe. C’est à Tour 2 et à Baie-Ste-Claire que cet habitat a particulièrement été étudié. Habituellement, tous les conifères d'importance ont été coupés et ceux qui persistent sont encore d’assez faible taille, dépassant à peine 10 ou 12 pieds en hauteur (3 ou 4 mètres). Le sol est généralement recouvert d’un épais tapis de branchages en état plus ou moins avancé de décomposition. Tous les arbres feuillus ont été laissés intacts, mais vu le changement des conditions de lumière et d’humidité qui s’est produit après que les résineux eussent été enlevés, on en trouve peu qui soient en bonne condition. Les espèces suivantes semblaient dominer dans cet habitat: Sapin baumier (Abies balsamea), Epinettes (Picea sp.), Bouleaux (Betula sp.), Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), de même qu’une abondante végétation arbustive, où des framboisiers (Rubus sp.), des Saules (Salix sp.) et des Aulnes (Alnus sp.) étaient le mieux en évidence. Forêt coniférienne côtière Sans doute à cause des vents, des écarts de température et de l’exposition à lair chargé de sels marins, cet habitat est une modification radicale de la forêt coniférienne de l’intérieur. L’Epinette noire (Picea mariana) domine le paysage et croît si abondamment qu’il est même très difficile de se faufiler entre les arbres, dont la hauteur moyenne est d’environ 18 pieds (5.5 métres). Le sol est habituellement libre de branchages mais recouvert d’un pouce ou plus d’aiguilles desséchées. Les arbres secs, mais encore sains, abondent dans cet habitat. Brilé coniférien La où la forêt coniférienne a été détruite assez récemment par le feu (il y a 10 ans environ), on trouve une abondante végétation arbustive composée de Framboisiers (Rubus sp.), d’Aulnes (Alnus sp.) et de Saules (Salix sp.), que dominent des troncs morts encore debout, des Bouleaux (Betula sp.) et des Epinettes (Picea sp.). Dans les endroits ravagés depuis plus longtemps, on voit une certaine quantité de Saules (Salix sp.) et d’Aulnes (Alnus sp.), mais ceux-ci semblent céder rapidement le pas au Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) et aux Bouleaux (Betula sp.); on rencontre aussi un certain nombre de repousses d’Epinettes (Picea sp.) et de Sapins baumiers (Abies balsamea), si la régénération est plus avancée (Vauréal). Milieu humain Sous ce vocable sont groupés le village actuel de Port-Menier et le site de l’ancien village de Baie-Ste-Claire. Le site actuel de Baie-Ste-Claire est des plus intéressants parce qu’il comporte de vastes 9 PLANCHE IV A Forêt coniférienne en regain, près de Tour 2 (12 milles au nord de Rivière Ste-Marie). Les décidus secs, Betula sp. et Populus tremuloides, dominent le paysage. PLANCHE IV B = ss Forêt coniférienne côtière au sommet des falaises escarpées de la côte septentrionale de Vile, à quelques milles à l’ouest du cap de l’Observation. Ces falaises s'élèvent à plus de 425 pieds (125 m). 10 étendues défrichées qui étaient autrefois utilisées pour la culture; dans ces prés, qui sont abandonnés depuis plusieurs années, on trouve main- tenant une grande abondance d’herbes à pâturage; mais, aux endroits où la régénération forestière est en train de réduire l'étendue des prés, des Saules (Salix sp.), des Aulnes (Alnus sp.), des Épinettes (Picea sp.) ainsi que des Sapins baumiers (Abies balsamea) se trouvent en grand nombre, quoique leur hauteur ne dépasse pas deux pieds (.61 mètre). La régénération est surtout marquée en bordure de la forêt et sur les rives des cours d’eau. Tourbière Les vastes tourbières de l’île Anticosti constituent un habitat important, que dominent les plantes arbustives. On y rencontre en abondance les espèces sui- vantes: des Saules (Salix sp.), des Aulnes (Alnus sp.), des Myrices baumiers (Myrica Gale), des Cypéracées (Carex sp.), des Ericacées (Ledum groen- landicum, Vaccinium sp.), des Camarines noires (Empetrum nigrum); un certain nombre de Mélèzes laricins (Larix laricina) occupent habituellement une certaine étendue entre la tourbière elle-même et le bord de la forêt conifé- rienne. Les étendues d’eau de quelque importance sont rares dans les tour- bières et celles qui ont été observées ne dépassaient généralement pas une acre. Marécage Habitat d'importance secondaire, vu sa rareté et sa faible étendue. Les marécages observés en 1963 étaient des terrains submergés, où de petits cours d’eau avaient été bloqués par des routes, et dans deux cas, par d’an- ciens barrages de Castors (Castor canadensis). 11 PLANCHE V A ee Brûlé coniférien, à l'intérieur de l’île, au sud du lac Louise. PLANCHE V B Milieu humain: fermes abandonnées où la forêt en regain s'implante graduellement, surtout en bordure des terres défrichées à Baie-Ste-Claire. PLANCHE V C de] “ PDT aS | Boisé de Peupliers faux-trembles (Populus tremuloides), à la suite d'un feu de forêt, près de la rivière à la Patate. 12 Abondance des espèces Six genres d’habitats ont été choisis afin de comparer l’abondance et la fré- quence relative des espèces d’oiseaux nicheurs de l’île Anticosti. Pour chacun de ces habitats, les espèces d’oiseaux les plus abondantes sont mises en listes. Elles sont placées par ordre décroissant sur chacune des listes. Forêt coniférienne de l'intérieur Perisoreus canadensis Junco hyemalis Loxia leucoptera Zonotrichia albicollis Passerella iliaca Turdus migratorius Hylocichla ustulata Regulus calendula Dendroica virens Iridoprocne bicolor Carpodacus purpureus Spinus pinus Parus hudsonicus Dendroica coronata pe Re ee BWNrR © (© 00 NP © D nm Forêt coniférienne en regain Zonotrichia albicollis Sphyrapicus varius Perisoreus canadensis Turdus migratorius Dendroica coronata Loxia leucoptera Junco hyemalis Iridoprocne bicolor Dendroica virens 10 Hylocichla ustulata 11 Regulus calendula 12 Vermivora peregrina 13 Parus hudsonicus 14 Carpodacus purpureus 15 Passerella iliaca D © NU BR © D nm 15 16 17 18 19 20 21 22 25 24 25 26 21 Dendroica striata Vermivora peregrina Seiurus noveboracensis Dendroica castanea Sphyrapicus varius Hylocichla guttata Hesperiphona vespertina Dendroica magnolia Sitta canadensis Corvus corax Colaptes auratus Dendrocopos pubescens Dendrocopos villosus Sitta canadensis Empidonax flaviventris Setophaga ruticilla Colaptes auratus Dendrocopos pubescens Troglodytes troglodytes Hylocichla guttata Dendroica magnolia Dendroica castanea Spinus pinus Hesperiphona vespertina Seiurus aurocapillus Dendrocopos villosus Corvus corax Corvus brachyrhynchos Forêt coniférienne côtière Turdus migratorius Zonotrichia albicollis Passerella iliaca Corvus brachyrhynchos Perisoreus canadensis Iridoprocne bicolor Sitta canadensis Parus hudsonicus Corvus corax Troglodytes troglodytes Regulus calendula Hylocichla ustulata Vermivora peregrina Junco hyemalis pee RS Ee Bi © D mn © © AANA NF © D mn Brüûlé coniférien 1 Zonotrichia albicollis 2 Turdus migratorius 3 Iridoprocne bicolor 4 Hylocichla ustulata Milieu humain 1 Turdus migratorius 2 Sturnus vulgaris 3 Quiscalus quiscula 4 Passerculus sandwichensis 5 Passer domesticus 6 Corvus brachyrhynchos 7 Iridoprocne bicolor 8 Spizella passerina 9 Spinus tristis Tourbiére et marais Passerculus sandwichensis Melospiza georgiana Euphagus carolinus Turdus migratorius Vermivora peregrina Geothlypis trichas Melospiza lincolnii Anas rubripes co 1 Où Un R Ù ND = En 15 16 17 18 19 20 24 22 23 24 25 26 2 28 DO NU 10 11 12 13 14 15 16 17 Carpodacus purpureus Dendroica coronata Hylocichla guttata Empidonax flaviventris Dendroica virens Dendroica castanea Mniotilta varia Colaptes auratus Dendroica magnolia Dendroica striata Setophaga ruticilla Melospiza lincolnii Dendrocopos pubescens Dendrocopos villosus Junco hyemalis Colaptes auratus Empidonax flaviventris Falco columbarius Carpodacus purpureus Melospiza melodia Setophaga ruticilla Perisoreus canadensis Colaptes auratus Parus hudsonicus Zonotrichia albicollis Hirundo rustica Regulus calendula Hylocichla guttata Parus hudsonicus Perisoreus canadensis Empidonax traillii Tridoprocne bicolor Dendroica coronata Dendroica magnolia Affinités de l’avifaune de l'île Anticosti Il serait normal de prétendre que l’île Anticosti est plus apparentée à la Côte nord du golfe Saint-Laurent qu’à tout autre endroit de ce secteur, tant à cause de sa position géographique qu’en raison de sa végétation qui ap- partient typiquement à celle du biome coniférien (Ouellet, 1966). Cependant, lorsqu'il s’agit de déterminer les affinités de l’avifaune de cette ile, le problème est beaucoup moins clair, si bien que l’île Anticosti doit être considérée comme faisant partie d’un complexe hétérogène compris dans les limites du golfe Saint-Laurent. A cette fin, 15 familles d’oiseaux terrestres et aquati- ques ont été sélectionnées à cause de certaines caractéristiques d’ordre éco- logique et zoogéographique. Le nombre des espèces d’oiseaux nicheurs des 15 familles choisies a été comparé pour les endroits suivants, qui ont été groupés par ordre croissant de superficie: milles carrés Km carrés Îles Saint-Pierre et Miquelon 93 240 Îles-de-la-Madeleine 102 265 Île-du-Prince-Édouard 2,184 5,570 Île Anticosti 3,104 8,060 Île du Cap-Breton 3,975 10,370 Côte nord du golfe Saint-Laurent 4,000 (une parcelle égale à) 10,400 Péninsule de Gaspésie 9,500 (estimé) 23,000 Île de Terre-Neuve 37,392 96,860 L’axe vertical de chaque graphique représente le nombre des espèces ni- chant aux endroits énumérés ci-dessus, lesquels se trouvent sur l’axe hori- zontal. En examinant attentivement chacun des graphiques, on remarque que le nombre des espèces de certaines familles est presque constant, quel que soit Vendroit du golfe. On trouve deux espèces de Paridae (graphique 2), la Mésange à tête noire (Parus atricapillus) et la Mésange à tête brune (P. hudsonicus), à tous les endroits mentionnés dans la présente étude. Cette situation s’ex- plique par le fait que ces deux oiseaux, parfois migrateurs à courte distance, sont des espèces généralement associées à la forêt coniférienne pure ou mixte; dans ce cas, la distance séparant les îles de la terre ferme ne sem- ble pas avoir affecté la dispersion de ces espèces. D’autre part, le nombre de Sittidae est constant (graphique 2) aussi longtemps que la forêt coniférienne domine, mais là où la forêt décidue prend une certaine ampleur, une autre espèce apparaît: tel est le cas dans l’Île-du-Prince-Édouard et dans l’île du 15 x Cap-Breton, ot la Sittelle a poitrine blanche (Sitta carolinensis) et la Sittelle à poitrine rousse (S. canadensis) se rencontrent dans l’habitat propre à chacune d'elles. La distance qui sépare de la terre ferme les îles du golfe Saint-Laurent ne semble pas devoir influencer la dispersion de certaines familles en restrei- gnant considérablement le nombre des espèces, comme le démontre le gra- phique 3; cependant, la latitude, et par conséquent les conditions écologiques, ainsi que la superficie totale des îles (graphiques 1 et 2) ont un rôle beau- coup plus important à jouer lorsqu'il s’agit de dispersion et de colonisation dune île. Chez les Parulidae (graphique 2), il semble que le nombre des espèces nicheuses s’accroit avec augmentation de la surface du territoire. Ainsi, le nombre des espèces de fauvettes nidifiant dans l’île Anticosti est beaucoup plus important que le nombre de celles qui nidifient aux iles Saint-Pierre et Miquelon, de même qu’aux Îles-de-la-Madeleine, mais légére- ment inférieur au total de celles qui nichent dans l’Île-du-Prince-Édouard. D’autre part, la péninsule de Gaspésie renferme un nombre plus grand d’espèces nicheuses, tandis qu’une superficie de 4,000 milles carrés sur la Côte nord du golfe Saint-Laurent, à la même latitude que l’île Anticosti, ainsi que l’île de Terre-Neuve en ont un nombre beaucoup moindre (graphi- ques 1 et 2). L’ile du Cap-Breton possède un nombre de Parulidae presque semblable a celui de Vile Anticosti. Il fallait s’attendre à trouver la plus grande quantité de fauvettes dans la péninsule de Gaspésie, qui, à cause de sa situation géographique, de sa topographie et de son étendue, offre un choix plus varié d’habitats. Le nombre des espèces nicheuses est moins grand sur la Côte nord du golfe Saint-Laurent, à la latitude d’Anticosti, comme le territoire considéré dans cette étude offre sur la Côte nord un choix d’habitats assez restreint; il semble également qu’un bon nombre d’espèces se rencontrant régulièrement en Gaspésie n’ont pas encore été notées dans cette région. La situation des Parulidae de l’île de Terre-Neuve est presque iden- tique; en effet, seul le secteur méridional de l’île peut offrir des habitats aussi diversifiés qu’en Gaspésie, mais l’étendue de ces habitats est nécessaire- ment restreinte puisque la plus grande partie de l’île se classifie sous l’écotone arctique (Ouellet, 1966), où le nombre d’espèces de fauvettes est très faible. Ainsi, plutôt que la distance depuis la terre ferme (graphique 3) ou la superficie entiére de Vile (graphique 2), la position géographique des iles du golfe Saint-Laurent par rapport a la latitude, et la disponibilité ou la variété des habitats relativement a la superficie des îles, semblent régir d’un manière plus efficace le nombre des Parulidae nicheuses. Au moins 15 espèces de fauvettes ont ainsi été placées sur la liste des oiseaux nichant a Anticosti; de ce nombre, au moins 7 espèces sont typiques du biome coniférien (Mniotilta varia, Vermivora peregrina, Dendroica magnolia, D. coronata, D. virens, D. castanea et D. striata). Les autres se trouvent dans d’autres habitats, où le choix d’une niche écologique est plus vaste, augmentant d’autant le nombre des espèces nicheuses; le nombre d'individus de ces espèces est cependant restreint, parce que l’espace de chaque niche écologique est réduit. La distance depuis la terre ferme, l'abondance de certaines espèces sur la terre ferme du golfe Saint-Laurent, et la disponibilité des habitats semblent régir la dispersion de certaines familles dans les îles du golfe. De ce fait, la 16 distribution de certaines espèces paraît conditionnée par ces facteurs; de plus, l'influence de la position géographique par rapport à la latitude semble affec- ter la dispersion de chacune des familles suivantes, considérées dans leur ensemble plutôt que dans une optique régionale (i.e. golfe Saint-Laurent) : Accipitridae, Falconidae, Picidae, Turdidae, Tyrannidae, Corvidae, Hirundini- dae et Anatidae. Le cas des Fringillidae peut être traité de la même façon que celui des Paru- lidae, auquel il ressemble étrangement. Pour les Tetraonidae cependant, la situation est légèrement différente. Les espèces forestières de cette famille, tels le Tétras des savanes (Canachites canadensis) et la Gélinotte huppée (Bonasa umbellus), n’ont pas atteint Vile Anticosti, ni l’île de Terre-Neuve, ni les Iles-de-la-Madeleine, par leurs propres moyens; cette situation s'explique par la difficulté avec laquelle ces espèces peuvent soutenir un long vol. La Gélinotte huppée (Bonasa umbellus) a été introduite dans l’île Anticosti et à Terre-Neuve et semble y prospérer; c’est donc que sa dispersion dans ces îles n’est pas gouvernée par la disponibi- lité de habitat, ni par la position géographique des îles, relativement à la lati- tude nord, puisque cette espèce se rencontre aussi loin au nord que Goose Bay, au Labrador. D’autre part, il est intéressant de constater que le Lagopède des rochers (Lagopus mutus) et le Lagopède des saules (L. lagopus) se ren- contrent dans l’île de Terre-Neuve (tous les deux) et aux îles Saint-Pierre et Miquelon (seulement le L. lagopus), et que le Lagopède des rochers (L. mutus) nichait autrefois dans l’île Anticosti. Ces oiseaux, comme le démon- trent leurs irrégulières invasions des territoires situés plus au sud de leur aire de nidification normale, sont capables de longs vols soutenus. Dès lors, il est possible qu’un certain nombre de ces oiseaux puisse s’étre rendu jusqu’à ces îles et les ait par la suite colonisées. Il est aussi possible que les oiseaux de ces deux espèces soient issus d’une population résiduaire relativement ancienne, qui a persisté dans ces îles après la retraite des glaciers et la fin de l'époque glaciaire. La population de Lagopèdes des rochers (L. mutus) de Vile Anti- costi paraît avoir été exterminée depuis le début du siècle, mais il semble que ses mœurs aient été différentes de celles des populations que l’on trouve au- jourd’hui plus au nord. Selon les observations de quelques auteurs (Verrill, 1862; Brewster, 1884; Schmitt, 1904), il semble qu'il se soit rencontré dans la forêt coniférienne dense, alors que de nos jours ce lagopède niche dans le biome arctique, surtout là où les conditions écologiques sont les plus rigou- reuses. TABLE 1—A. îles Saint-Pierre et Miquelon; B. Îles-de-la-Madeleine; C. Île-du-Prince- Édouard; D. ile Anticosti; E. ile du Cap-Breton; F. Côte nord du golfe Saint-Laurent; G. péninsule de Gaspésie; H. île de Terre-Neuve. TABLE 2—A. île du Cap-Breton; B. fle-du-Prince-Edouard: C. île Anticosti; D. Îles-de- la-Madeleine; E. île de Terre-Neuve; F. îles Saint-Pierre et Miquelon. 17 Falconidae e Picidae * Anatidae * Accipitridae e»= Fringillidae e A B C D E F G H GRAPHIQUE 1—L’axe vertical représente le nombre d’espèces d’oiseaux nicheurs de chaque famille aux endroits énumérés (table 1); ces en- droits sont ici groupés, sur l’axe horizontal, par ordre croissant de superficie. 18 Turdidaee Tyrannidae « Sittidae x Vireonidae X Tetraonidae ¥ Hirundinidaee Corvidae x Parulidae % Icteridae @ Paridae e GRAPHIQUE 2—L’axe vertical représente le nombre d’espéces d’oiseaux nicheurs de chaque famille aux endroits énumérés (table 1); ces endroits sont ici groupés, sur l’axe horizontal, par ordre croissant de superficie. 19 e Parulidae A 8 c D E F GRAPHIQUE 3—L’axe vertical indique le nombre d’espéces de Parulidae nichant dans les îles du golfe Saint-Laurent. Les îles (table 2) sont disposées le long de l’axe horizontal selon que la distance qui les sépare de la terre ferme va en augmentant. 20 Conclusions La distribution des oiseaux nicheurs de l’île Anticosti et des autres îles du golfe Saint-Laurent semble dépendre d’abord de l'abondance des oiseaux nicheurs sur la terre ferme et de la disponibilité des habitats et des niches écologiques dans les îles. La distance séparant les îles de la terre ferme et la superficie totale des îles ne paraissent influencer que secondairement la distribution de la majorité des espèces, particulièrement celles d’oiseaux terrestres (Ouellet, 1967). Comme le démontrent les données recueillies jusqu'à maintenant sur l'écologie et la distribution des oiseaux des îles du golfe Saint-Laurent, l’avifaune terrestre de l’île Anticosti ressemble plus à celle de la péninsule de Gaspésie et à celle du sud-ouest de l’île de Terre- Neuve, qu’à tout autre endroit dans le golfe Saint-Laurent. 21 Remerciements J’adresse mes plus sincères remerciements aux autorités des Musées natio- naux du Canada, qui ont rendu possibles les travaux sur le terrain, ainsi qu'aux autorités et aux membres du personnel de la Consolidated Paper Corporation Ltd., qui m'ont, d’une part, si aimablement accordé la permis- sion de séjourner dans l’île et qui, d’autre part, ont si souvent collaboré à mes travaux sur le terrain. Je remercie aussi M. Raymond A. Paynter, conservateur d’ornithologie au Museum of Comparative Zodlogy, d’avoir vérifié l’identification des lagopèdes collectionnés par Brewster en 1881. Jexprime également ma plus vive gratitude à mon épouse, Yvette Ouellet, pour avoir dactylographié le manuscrit, et à M. Austin W. Cameron, pour les nombreuses discussions profitables qui m'ont aidé à concrétiser certaines idées. J’adresse enfin mes remerciements à M. W. Earl Godfrey, conservateur d’ornithologie au Musée national des Sciences naturelles du Canada, à Ottawa (Ont.), qui a bien voulu lire le manuscrit et offrir des suggestions utiles. 22 Liste systématique GAVIIDAE Huart à collier. Gavia immer (Brünnich) Verrill (1862a: 142) mentionne que cette espèce était très commune et qu’elle nichait dans Vile en 1861. Brewster (1884: 405) note que sa répar- tition était générale dans le golfe Saint-Laurent en 1881. Le 7 juillet 1901, Schmitt (1904: 290) a trouvé des jeunes qui venaient juste d’éclore et affirme que cette espèce est assez commune. Dionne (1920: 26) considère ce huart comme très commun. Lewis (1924: 44) l’a trouvé en assez grand nombre à Port-Menier. Brooks (Lewis, 1924: 44) le considère comme com- mun. Braund et McCullagh (1940: 101) l’ont rencontré régulièrement le long des côtes, de même qu’à l’intérieur sur les lacs les plus importants. Ils ont observé de 2 à 10 oiseaux a Baie-du-Renard et a Eel Falls, entre le 17 et le 30 juin 1937. En 1963, l’auteur l’a observé comme suit: lac Chevreuil (1) 18 juin, lac Faure (1) 18 juin, 50 milles à l’est de Port-Menier (2) 22 juin, lac MacDonald (1-4) du 22 juin au 11 juillet, Baie-Ste-Claire (1-3) du 16 au 30 juillet, Rivière-de-la-Chaloupe (6 et 4) 8 et 9 août, 5 milles à l’est de Port-Menier (2) 19 août, Port-Menier (3) 24 août, rivière à la Patate (2) 31 août. Deux nids ont été trouvés au cours de la même saison. Le premier fut découvert, le 22 juin, sur un tapis de végétation flottante au bord d’un petit lac sans nom, à quelque 50 milles à l’est de Port-Menier; il contenait un seul œuf. La femelle a plusieurs fois tenté d’attirer l’attention de l’auteur en émettant un son rauque et guttural et en plongeant bruyamment à plu- sieurs reprises. L’autre, qui contenait un œuf brisé, a été trouvé le 2 juillet; il était placé parmi les joncs (Juncus sp.) du rivage d’une petite île, au lac MacDonald. Les adultes ne furent jamais observés près de cet endroit, bien que plusieurs huarts aient été vus à maintes reprises sur le lac. Il semble qu’il ait été abandonné après que l’œuf eut été brisé par un prédateur quelconque. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: lac sans nom à 50 milles à l’est de Port- Menier, 1 ® adulte, 22 juin; lac MacDonald, 5 4 adultes, 4, 7, 8 juillet et 11 août 1963. Huart à gorge rousse. Gavia stellata (Pontoppidan) Bell (1859: 246) mentionne avoir obtenu des spécimens provenant de Vile Anticosti. Verrill (1862a: 142) affirme que cette espéce était abondante et quelle nichait dans l’île en 1861. Brewster (1884: 405-406) l’a aussi observée en 1881. Schmitt (1904: 290), de méme que Dionne (1920: 26), 23 l'estime assez commune. Brooks (Lewis, 1924: 44) a vu une peau de cet oiseau chez un habitant de l’île en 1919. Lewis (1938b: 124) note qu'il a observé 2 adultes en compagnie d’un jeune en duvet, sur un étang près de Port-Menier, le 15 juillet 1938, ainsi qu’un adulte accompagné d’un jeune, le lendemain, sur un autre étang dans les environs. Braund et McCullagh (1940: 101) n’ont observé qu’un seul individu, le 23 juin 1937, à deux milles à l’est de Baie-du-Renard. L’auteur a fait les observations suivantes en 1963: lac MacDonald (6), 21 juin; Rivière-de-la-Chaloupe (2), 8 août; lac Salé (1), 9 août. PODICIPEDIDAE Grèbe cornu. Podiceps auritus (Linnaeus) Schmitt (1904: 290) mentionne un jeune capturé en octobre dans la baie du Sanatorium. Dionne (1920: 26) note deux oiseaux observés en 1916. Brooks (Lewis, 1924: 44) mentionne quelques individus, dont 3 jeunes et une femelle, vus au lac Gamache en 1919. Lewis (1924: 44) affirme avoir observé la pariade d’un couple a Port-Menier, le 14 juin 1922, et avoir apercu deux individus, le lendemain, au méme endroit. PROCELLARIIDAE Puffin fuligineux. Puffinus griseus (Gmelin) Le seul observateur qui semble avoir vu cette espèce est Schmitt (1904: 293), qui la considère comme assez rare en été, au large de l’île. HYDROBATIDAE Pétrel cul-blanc. Oceanodroma leucorhoa (Vieillot) Verrill (1862a: 141) a souvent observé cet oiseau dans les parages de l’île en 1861, mais il ajoute n’avoir pas trouvé son nid. Schmitt (1904: 293) abonde dans le même sens, en affirmant qu'il est assez commun en été. L’auteur a observé cette espèce à une seule occasion, au lac Louise (1), le 20 août 1963. Il est, semble-t-il, assez inusité de rencontrer ce pétrel sur un lac d’eau douce, à plusieurs milles à l’intérieur des terres. Pétrel océanique. Oceanites oceanicus (Kuhl) Brewster (1884: 402) a vu cette espèce en assez grand nombre un peu partout dans le golfe en 1881. Schmitt (1904: 293) note que ce pétrel est assez rare en été et qu’il «se rencontre très irrégulièrement le long de la côte». Pétrel tempête. Hydrobates pelagicus (Linnaeus) Schmitt (1904: 293) affirme avoir remarqué cet oiseau assez rarement en été. Puisqu’il n'existe aucune mention nord-américaine de cette espèce, l’auteur se voit dans l'obligation de rejeter cette donnée. SULIDAE Fou de Bassan. Morus bassanus (Linnaeus) La plupart des auteurs considèrent cette espèce soit comme commune, soit comme abondante, dans l’île Anticosti (Verrill, 1862a: 140; Schmitt, 24 1904: 293; Comeau, 1909: 428; Dionne, 1920: 26; Lewis, 1924: 46). Anderson (1922) semble être le premier auteur à mentionner que le Fou de Bassan nidifie dans l’île; il a trouvé un grand nombre de nids près de la baie des Oiseaux. Brooks (Lewis, 1924: 46) en a observé un assez grand nombre dans la région de Port-Menier en 1919, et, citant un certain monsieur Gagnon, mentionne une colonie dans des rochers près de la baie du Naufrage. Johansen (Lewis, 1924: 46) dit avoir vu plusieurs nids près du cap de la Table, le 5 août 1923; le 6 août, il a cependant vu des «cen- taines» de ces oiseaux qui nidifiaient dans des rochers près du cap au Sable. Lewis (1924: 46) cite aussi le capitaine Oscar Mercier qui croit que cette espèce nidifie dans les rochers de la baie des Oiseaux depuis environ 1913; la même personne affirme n’avoir jamais observé cet oiseau en aussi grand nombre en quelque autre endroit de l’île. P. A. Taverner (ms., Musée national des Sciences naturelles du Canada) a remarqué environ 500 oiseaux qui nidifiaient dans les rochers de la baie des Oiseaux, le 19 juillet 1928. Braund et McCullagh (1940: 102) ont souvent observé cet oiseau dans la partie septentrionale de l’île en 1937. Ils ont dénombré environ 500 oiseaux qui nidifiaient dans les rochers de la baie des Oiseaux. L’auteur a vu quotidiennement de 5 à 20 oiseaux au large de Baie-Ste- Claire, entre le 24 et le 30 juillet 1963. A la baie des Oiseaux, malgré la date tardive, plus de 150 individus ont été remarqués le 9 août; parmi eux il s’en trouvait sept ou huit qui étaient encore sur les nids et qui ne s’en- volèrent pas avec les autres malgré le bruit infernal de l’embarcation. D’autres observations ont aussi été faites: embouchure de la rivière Jupiter (25), 5 août; pointe du Sud-Ouest (20), 6 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: 3 milles au large de Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte en pleine mue, 24 juillet; au large de la pointe du Sud et à Ja baie des Oiseaux, 2 4 adultes, 9 et 10 août 1963. PHALACROCORACIDAE Grand Cormoran. Phalacrocorax carbo (Linnaeus) Les opinions concernant la distribution de cette espèce dans l’île sont très diverses. Verrill (1862a: 141) note que ce cormoran nichait en grand nombre dans les rochers de la pointe de l’Est en 1861. Brewster (1884: 393) dénombra vingt nids à la baie du Naufrage, en 1881, tandis que Schmitt (1904: 294) a trouvé cet oiseau assez commun en été, particu- lièrement dans la région de Baie-du-Renard, au début du siècle. Lewis (1924: 72) croit qu'il nichait encore dans l’île en 1922, mais il est très pessimiste quant au nombre d'individus qui pourraient s’y rencontrer. D’autre part, Braund et McCullagh (1940: 102-103) ont observé deux importantes colonies dans la région méridionale de l’île en 1937. La première, se composant de plusieurs centaines d’oiseaux, se trouvait dans des rochers situés à six milles à l’est de Baie-du-Renard. L’autre fut découverte près de Rivière-aux-Saumons. Ces auteurs n’apportent aucune donnée quantitative sur ces deux colonies. Plus tard, en 1940, Lewis (1941a: 362) a fait un in- 25 ventaire complet des colonies de Grands Cormorans de l’île Anticosti et a présenté les données suivantes: ROM CCMIMOUREL VATION Lee NN PR eotaeceataacts: 154 LOT VAL SN Geis Sel ee RIPON AN Ae Ma ee cd. NP ER EEE 30 RÉEL 0e COURT A MAS Reha ee es SS Relat acd 82 (SS QTE ECON ET RE. once mcrae aca Swe ec ee Ae 32 COPAMÉtAIIQUe PR PAR NOT des Ae. «8 nan. A 32 CAD IR ODÉS RE ET M rs du mme! ay 42 POINTES ANNE RE A AL dut Nue 24 Pointe Ay A BATENE Re de en en te 154 Pointe AJOSCDRE SANTE demand 34 BAC TS A lak hs ne née 16 De Ta-bate Protonde aucap de la Table... 100 |e Sel Lee En PME etcetera iN lis 10 De la ‘pointe aux Récits a la baie InnomiMÉe en 210 Cap ralig OADlem terme ee à DER te on the Cremeans 18 BAC ES OISEAU Patt Fete ee teak ee Nee bene te ean eee 180 Pombence sey. PMR NT Ate oka. ARR RER LME 92 C’est donc une amélioration considérable sur toutes les données précé- dentes, et celles obtenues en 1963 par l’auteur semblent suggérer que la population observée en 1940 s’est au moins maintenue stable, faute d’aug- menter. A la baie des Oiseaux, le 9 août, l’auteur a observé environ 125 de ces oiseaux en compagnie des Fous de Bassan (Morus bassanus) et des Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla). Une colonie de quelque 135 oiseaux a longue- ment été examinée, depuis une embarcation, le 11 août, à 4 milles environ au sud-ouest du cap de la Table. Une autre colonie, composée d’environ 75 oiseaux, a aussi été notée, le 11 août, près de la Rivière-aux-Saumons (3 milles au nord-ouest). La dernière colonie observée par l’auteur était située à 6 milles à l’est de Vauréal où quelque 120 oiseaux ont été dénombrés dans les rochers, le 12 août. Dans tous les cas précédemment énumérés, d’abondantes traces récentes de fiente indiquaient que les rochers avaient été utilisés en 1963; les nids, toutefois, n’ont pu être dénombrés à cause des difficultés d’ob- servation depuis une petite embarcation sans cesse en mouvement. L’auteur est cependant convaincu que, si l’on faisait un inventaire au début de juillet, un nombre beaucoup plus grand de ces oiseaux pourrait être observé et que d’autres colonies pourraient sans doute être trouvées, particulièrement sur la côte nord de l’île, où les rochers escarpés se rencontrent en assez grand nombre. Cormoran à aigrettes. Phalacrocorax auritus (Lesson) Verrill (1862a: 141) mentionne qu'il est possible que cette espèce niche en compagnie du Grand Cormoran (P. carbo), mais qu’il lui a été impossible de l'identifier. Schmitt (1904: 293) a cependant trouvé que cette espèce était assez commune de mai à septembre; il affirme même qu’elle nidifie dans Vile «au sommet de la falaise de la Baie des Oiseaux». Selon l’auteur du présent ouvrage, il semble que Schmitt ait confondu les deux espèces de cormorans, 26 puisqu'il est le seul à avoir rencontré la présente espèce à la baie des Oiseaux. Dionne (1920: 26) affirme que ce cormoran est assez commun dans l’île, mais Brooks (Lewis, 1924: 72) n’a pu déterminer l’espèce des cormorans qu'il a observés à Anticosti en 1919. Braund et McCullagh (1940) ne sem- blent pas avoir rencontré cette espèce. L’auteur a d’abord noté ce cormoran à la pointe du Pavillon, alors qu’un adulte fut longuement observé, le 7 août 1963; d’autres observations ont été faites comme suit: Rivière-de-la-Chaloupe (12 et 14), 8 et 9 août, et pointe Dauphiné (125), 9 août. A pointe Dauphiné, les 125 oiseaux ont tous été observés sur une épave de fer, dont l’échouement date d’environ 50 ans. Quelque 75 nids ont pu être dénombrés depuis l’embarcation et il est sûr qu’un plus grand nombre étaient logés dans des endroits dissimulés ne pou- vant être observés de celle-ci. Les nids visibles étaient placés partout où une surface plane suffisamment large pouvait les accueillir, même sur le rebord de la fenêtre de la timonerie. ARDEIDAE Grand Héron. Ardea herodias Linnaeus Verrill (1862a: 138) croit avoir vu un individu de cette espèce à Port- Menier en 1861. Schmitt (1904: 298) affirme en avoir collectionné un au même endroit et en avoir vu un autre «à la Crique de la Chaloupe» (Rivière- de-la-Chaloupe). Dionne (1920: 27) n’en a vu qu’un seul dans Vile, tandis que Braund et McCullagh (1940) ne semblent pas en avoir observé. L’auteur n’a observé qu’un seul individu a Rivière-à-la-Loutre, le 5 août 1963, alors que l'oiseau se nourrissait dans l’eau calme d’un étang. ANATIDAE Cygne siffleur. Olor columbianus (Ord) Schmitt (1904: 298) mentionne cette espéce d’aprés les observations d’un pêcheur de l’endroit. Comme il n’existe aucune autre donnée pour l’île Anticosti concernant cette espèce inusitée dans l'Est du Canada, l’auteur se voit obligé de la placer sur la liste hypothétique. Bernache du Canada. Branta canadensis (Linnaeus) La plupart des auteurs rapportent que cette espèce est abondante et nidifie dans l’île (Verrill 1862a: 139, Brewster 1884: 388, Combes 1896: 25, Schmitt 1904: 297-298, Dionne 1920: 27, Lewis fide Brooks 1924: 74). Lewis (1924: 74) a observé 16 individus à Port-Menier, le 10 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 103) ont noté des adultes et des jeunes en duvet, le 25 juin 1937, sur un petit lac à îlots, situé à 2 milles à l’est de Baie- du-Renard. Le 28 juin, ils ont surpris un couple sur un petit lac à quelques milles au sud de Baie-du-Renard (Eel Falls); le 21 juin, ils ont observé un individu en vol au-dessus du golfe Saint-Laurent, à 3 milles à l’est de Baie- du-Renard. L’auteur a observé cette espèce à plusieurs occasions en 1963, sans toute- fois parvenir à découvrir un nid. Le 6 juillet, 4 ou 5 individus ont distincte- ment été entendus, dans le brouillard, au lac MacDonald. Au lac de la Marne, près de Baie-Ste-Claire, un adulte accompagné de sept jeunes 27 encore partiellement en duvet ont été notés, le 16 juillet. Quelque 100 oiseaux ont été vus à Rivière-de-la-Chaloupe, les 8 et 9 août; parmi ceux-ci se trouvaient encore plusieurs jeunes incapables de voler. A Baie-du-Renard, environ 25 individus ont été notés, les 9 et 10 août. Un vol de quelque 75 oiseaux a été vu, survolant la baie Ellis, le 22 août, et environ 200 au même endroit, le 24 aout. Bernache cravant. Branta bernicla (Linnaeus) Migrateur abondant au printemps et à l’automne (Schmitt 1904: 298, Dionne 1920: 27, Lewis 1924: 74 et Lewis 1937: 77). De même que Braund et McCullagh (1940), l’auteur n’a pas rencontré cette espèce lors de son séjour dans l’île. Oie à front blanc. Anser albifrons (Scopoli) Schmitt (1904: 297) mentionne avoir observé «une oie blanche avec un peu de noir dans les ailes», dans un vol de Bernaches du Canada, le 10 septembre 1902, à Port-Menier. Vu cette description, l’auteur du présent travail n’accepte pas cette donnée, l’oiseau en question étant probablement une Oie blanche (Chen hyperborea) adulte. Oie blanche. Chen hyperborea (Pallas) Selon Schmitt (1904: 297), un certain nombre de juvéniles de cette espéce peuvent de temps en temps être vus le long des côtes. Canard noir. Anas rubripes Brewster Tous les auteurs (Verrill 1862a: 139, Brewster 1884: 388-389, Schmitt 1904: 294, Dionne 1920: 26 et Lewis 1924: 72) considérent ce canard comme commun, et même abondant en été. Schmitt affirme même qu'il y passe parfois l’hiver. Braund et McCullagh (1940: 103) ne l’ont observé qu’à une seule occasion: 6 en vol, le 23 juin 1937. L’auteur a consigné les observations suivantes en 1963: 8 milles a l’est de Port-Menier (1) 11 juillet; Baie-Ste-Claire (1) 30 juillet; lac Salé (40) 5 août, (250) 7 août; Riviere-de-la-Chaloupe (75) 8 et 9 août; Baie-du- Renard (200) 9 et 10 août; Port-Menier (200) 22 août, (75) 24 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: 3 milles à l’est de Port-Menier, 1 4 adulte et deux autres spécimens, dont le sexe n’a pu être déterminé, 22 août 1963. Canard chipeau. Anas strepera Linnaeus Verrill (1862a: 139) affirme avoir vu quelques individus de cette espèce et avoir capturé un juvénile à demi développé, vers la mi-juillet 1861. Cette mention est d’autant plus intéressante que ce canard nidifie habituellement beaucoup plus à l’ouest. Canard pilet. Anas acuta Linnaeus Schmitt (1904: 294) considère cette espèce comme rare, mais nichant dans l’île. Lewis (1924: 73) cite un passage d’une lettre de Verrill qui affirme qu’un des membres de son expédition a collectionné deux spécimens de cette espèce, le 6 août 1861; Lewis (1926: 80) en a lui-même observé 7, à Port-Menier, le 26 mai 1926, et 3 au même endroit, le 28 mai. L'auteur a observé 16 de ces oiseaux, le 20 août 1963, dans un étang près de Port-Menier, et environ 40, près du même endroit, le 24 août. 28 SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Port-Menier, 1 © adulte et 1 individu dont le sexe n’a pas été déterminé, 23 août 1963. Sarcelle à ailes vertes. Anas carolinensis Gmelin D’aprés les différents auteurs (Schmitt 1904: 294, Dionne 1920: 26, Lewis 1924: 73, Lewis 1926: 180, Braund et McCullagh 1940: 103), cette espèce est rare dans l’île. Dionne note cependant un couple accompagné de 9 jeunes, ce qui constitue la seule donnée positive de nidification pour cette espèce à Anticosti. L'auteur a observé un mâle, à 45 milles à l’est de Port-Menier, le 16 juin 1963; 2 adultes au lac Chevreuil, le 17 juin; et 4 individus, le 22 août, à Port-Menier, ainsi que 12 individus, le 24 août, au même endroit. Sarcelle à ailes bleues. Anas discors Linnaeus Brewster (1884: 389) mentionne que des pêcheurs de l’île lui ont rapporté que cette espèce se rencontre en petit nombre à Port-Menier, au cours des migrations. Braund et McCullagh (1940: 103) ont pris un male dans un petit marais près de Baie-du-Renard, le 20 juin 1937. Le 25 juin, ils ont vu un autre individu de cette espéce, a 3 milles au sud de Baie-du- Renard, tandis que le 28 juin ils forçaient deux oiseaux à s’envoler d’un petit étang de tourbière, à quelques milles au sud-est de Baie-du-Renard (Eel Falls). Canard souchet. Spatula clypeata (Linnaeus) Un spécimen de cette espèce a été collectionné dans un vol de Canards noirs (Anas rubripes), par H. E. Graham (1939: 122), le 11 octobre 1938, à la pointe de l’Ouest. Morillon à tête rouge. Aythya americana (Eyton) Schmitt (1904: 294) considère ce canard comme rare en migration. L'auteur du présent travail juge cette donnée douteuse, aucun spécimen n'ayant été soumis à Dionne pour être identifié. Morillon à collier. Aythya collaris (Donovan) Schmitt (1904: 295) a collectionné un spécimen de cette espèce, qu'il considère comme rare, le 26 mai 1902. Lorsqu'il discute de la situation du Petit Morillon (Aythya affinis) dans l’île, il affirme que ce dernier niche. Cette mention serait absolument inusitée et, pour cette raison, l’auteur est d’avis que Schmitt a confondu le Petit Morillon avec le Morillon à collier. En 1963, l’auteur a collectionné un mâle et une femelle de cette espèce, le 11 juillet, sur un étang situé a 8 milles a l’est de Port-Menier; ces deux Oiseaux étaient en état de reproduction, mais malgré d’intenses recherches autour de l’étang, le nid et les jeunes n’ont pu être observés. Sur un autre étang, à quelque distance du premier, un mâle et une femelle ont été notés a la méme date. Prés du méme endroit, huit adultes (males et femelles) ont été vus, les 13 et 14 juillet. Sans toutefois avoir de donnée positive sur la nidification de cette espèce, l’auteur pense qu’elle niche dans l'ile. SPECIMENS COLLECTIONNES: 8 milles à l’est de Port-Menier, 1 4 et 1 © en condition de nidification, 11 juillet 1963; 2 4 en condition de nidifica- tion, 13 juillet. 29 Grand Morillon. Aythya marila (Linnaeus) Schmitt (1904: 295) considère ce canard comme assez rare et affirme lavoir rencontré «seulement au printemps, pendant près d’un mois». Lewis (1924: 73) a observé, au lac Gamache, 12 canards qu’il croit être de cette espèce, le 10 juin 1922, et 4 autres le 14 juin. Lewis (1926: 180) fit d’autres observations, dont il n’était pas absolument sûr, vers la fin de mai et le début de juin 1926. En 1940, des observations similaires furent consignées et Lewis (1941: 75-76) parvint à observer, le 5 juin, la pariade d’un couple qu’il considère comme étant assurément de cette espèce. L’auteur a noté les observations suivantes: sur un étang situé à huit milles à l’est de Port-Menier (5) 22 et 23 juin 1963, (10) 11 juillet, ainsi qu’au lac MacDonald (1) 2 juillet. Petit Morillon. Aythya affinis (Eyton) Schmitt (1904: 295) estime que ce canard est assez rare en automne, en hiver et au printemps, il ajoute que «quelques-uns couvent sur ile». Lewis (1924: 73) remarque que Dionne a examiné des spécimens de cette espèce qui lui avaient été envoyés par Schmitt pour identification. Méme a ce compte, l’auteur du présent ouvrage n’accepte pas la mention de nidification fournie par Schmitt. En 1963, ce morillon n’a été vu qu’une seule fois, alors que deux males nageaient en compagnie de quelques Grands Morillons (A. marila) et Moril- lons à collier (A. collaris), sur un petit étang à environ 8 milles à l’est de Port- Menier, le 22 juin. Garrot commun. Bucephala clangula (Linnaeus) Verrill (1862a: 139) a capturé des juvéniles parvenus au tiers de leur croissance, le 19 juillet 1861, a Port-Menier. Schmitt (1904: 295) considère ce garrot comme assez commun l’année durant. Dionne (1920: 26) affirme qu'il est commun. Brooks (Lewis, 1924: 73) en a observé plusieurs au Jac St-Georges au cours de la dernière semaine d’août 1919. L’auteur a observé quatre individus a Riviere-de-la-Chaloupe, le 9 août 1963. SPECIMENS COLLECTIONNES: Rivière-de-la-Chaloupe, 1 4 et 1 9 juvé- niles, 9 août 1963. Garrot de Barrow. Bucephala islandica (Gmelin) Schmitt (1904: 295) a trouvé ce canard assez commun en automne, en hiver et au printemps; il estime que «quelques-uns toutefois couvent sur Vile en été». Cette dernière mention ne doit pas être retenue, puisque les preuves à l’appui ne sont pas substantielles et que la compétence de Schmitt est dou- teuse dans bien des cas. Canard kakawi. Clangula hyemalis (Linnaeus) Verril (1862a: 139) affirme que ce canard était très commun et qu'il ni- chait en grand nombre dans l’île en 1861. Brewster (1884: 389) a observé quelques individus, «sans doute stériles», à la pointe de l'Est, le 7 juillet 1881. Schmitt (1904: 295) affirme qu’il est commun depuis septembre jusqu’a la 30 fin d’avril, et qu’il «ne couve pas sur l’île». Dionne (1920: 26) note qu'il est commun et de passage. Lewis (1924: 73) a observé un seul individu à Port- Menier, le 13 juin 1922. L’auteur est d’avis que la mention de nidification obtenue par Verrill doive être retenue, puisqu'il semble que cette espèce ait été beaucoup plus abon- dante dans le passé et que des données sûres aient été obtenues sur la Côte nord du golfe Saint-Laurent (Todd, 1963: 171), soit à quelques milles de l'île Anticosti. Canard arlequin. Histrionicus histrionicus (Linnaeus ) Brewster (1884: 389) cite les pécheurs et chasseurs de Port-Menier com- me lui ayant rapporté que cette espèce se rencontre en grand nombre pendant Vhiver, particulièrement au large de la pointe de Est. Schmitt (1904: 296), au contraire, affirme que ce canard est rare en été et que quelques individus se rencontrent près de la pointe du Sud. L’auteur a vu un spécimen naturalisé de cette espèce dans une maison de Port-Menier, et le propriétaire lui a affirmé qu’il avait été pris près de la pointe de l'Ouest, au printemps. Ce spécimen est un male en plumage nuptial. Canard du Labrador. Camptorhynchus labradorium (Gmelin) Schmitt (1904: 296) affirme ne pas avoir observé ce canard dans l’île, mais il a recueilli le témoignage d’un habitant de l’île dont le père aurait tué un individu de cette espèce vers 1885. Vu le peu d’évidence, l’auteur ne peut ac- cepter d'emblée cette mention. Toutefois, il est possible que ce canard se soit rencontré dans l’île au cours des migrations, et qu’il y ait même nidifié. Combes (1896: 25) a mentionné cette espèce dans son ouvrage, donnant l'impression de l’avoir lui-même observée; si tel est le cas, cette donnée doit être considérée comme douteuse. Eider commun. Somateria mollissima dresseri Sharpe Verrill (1862a: 139) a trouvé ce canard commun dans les parages de l’île en 1861. Combes (1896: 25) le mentionne sur sa liste. Schmitt (1904: 296) considére la forme borealis comme migratrice, arrivant en septembre et par- tant a la fin d’avril ou au début de mai; il ajoute que cette forme nidifie dans les iles de Mingan et qu’elle est assez commune. D’autre part, il affirme que la forme dresseri est très commune et qu’elle aussi nidifie dans les îles de Min- gan. Il semble en effet que les idées de Schmitt sur la spéciation aient été très confuses. Dionne (1920: 26) note que cet eider est «très commun, surtout en automne et en hiver». Braund et McCullagh (1940: 104) ont observé deux individus a la baie Profonde, le 30 juin 1937. L’auteur a noté les observations suivantes: Baie-Ste-Claire (20) 16 et 18 juillet; embouchure de la rivière Jupiter (100, mâles et femelles) 5 juillet; pointe du Sud-Ouest (30) 5 août; pointe du Sud (20) 8 août. SPECIMENS COLLECTIONNES: embouchure de la rivière Jupiter, 1 ¢, 5 août 1963. Eider remarquable. Somateria spectabilis (Linnaeus) Verrill (1862a: 140) dit avoir vu une peau de cet oiseau a la pointe du Sud-Ouest en 1861. Brewster (1884: 390) n’a pas lui-méme observé ce 31 canard, mais il affirme qu’un des habitants de l’île lui a rapporté qu'il était aussi abondant en hiver que l’Eider commun (S. mollissima); il ajoute toutefois qu’au dire des gens de Baie-du-Renard ce canard n’est pas commun a cet endroit. Schmitt (1904: 297) et Dionne (1920: 27) considérent cette espèce comme assez commune. Macreuse à ailes blanches. Melanitta deglandi (Bonaparte) Brewster (1884: 390-391) a observé cette macreuse à la pointe de l’Est en 1881 et affirme qu’elle ne nidifie pas dans l’île. Schmitt (1904: 297) dit que cette espèce est migratrice et assez commune. Macoun (1909: 115) affirme qu’elle y reste environ un mois à partir de la fin de mai. Lewis (1924: 73) a observé un individu a Port-Menier, le 13 juin 1922, et il a fait quelques observations, en juin 1940: de la pointe de Ouest à Port- Menier, 100, 5 juin; de Port-Menier a la pointe de l'Ouest, 17, 7 juin; du cap de Rabast au havre du Brick, 70, 7 juin, et de Rivière-aux-Saumons a Baie-du-Renard, 6, 8 juin. Braund et McCullagh (1940: 104) ont observé plusieurs fois un petit groupe de ces oiseaux prés de Baie-du-Renard, en 1937, et ont obtenu les observations suivantes: de la rivière Galléote a la pointe Heath, 2, 17 juin, et 2 milles à l’est de Baie-du-Renard, 20, 20 juin. L’auteur a consigné les observations suivantes en 1963: lac MacDonald (1) 10 juillet; Baie-Ste-Claire (3) 16 juillet, (3) 26 juillet, (5) 27 juillet, (4) 30 juillet; Rivière-Bec-Scie (40) 5 août; embouchure de la rivière Jupiter (75) 5 août; pointe du Sud (40) 6 août; lac Salé (70) 7 août; pointe du Pavillon (120) 7 août, et baie des Oiseaux (20) 9 août. Macreuse à front blanc. Melanitta perspicillata (Linnaeus) Schmitt (1904: 297) mentionne que cette espèce est migratrice et assez commune. Dionne (1920: 27) la note comme commune, au printemps et à l'automne. Lewis (1924: 73) a observé un individu à Port-Menier, le 13 juin 1922. Lewis (1941: 76) a aussi noté 6 oiseaux entre le cap de Rabast et le havre du Brick, le 7 juin 1940. L'auteur a observé 15 de ces oiseaux près du lac Salé, le 7 août 1963. Macreuse à bec jaune. Oidemia nigra (Linnaeus) Schmitt (1904: 297) dit que ce canard arrive à la fin de mai ou au début de juin et qu’il reste environ un mois; il l’a trouvé assez rare. Dionne (1920: 27) l’a noté plusieurs fois. Bec-scie couronne. Lophodytes cucullatus (Linnaeus) Brooks (Lewis, 1924: 72) souligne que W. H. Twenhofel a vu plusieurs canards de cette espèce, au cours de l’été de 1919. C’est la seule mention de cette espèce pour la région. Cette donnée ne semble pas exacte, car aucun autre observateur n’a noté ce canard, et pour cette raison l’auteur n'accepte pas la mention. Bec-scie commun. Mergus merganser Linnaeus Combes (1896: 25) note cette espèce sur sa liste. Schmitt (1904: 294) Pa trouvée assez rare en été. Brooks (Lewis, 1924: 72), citant W. H. Twenhofel, l’a notée à quelques reprises. Braund et McCullagh (1940: 105) affirment que ce canard était très commun, entre le 17 et le 27 juin 1937, dans la région de Baie-du-Renard. 32 Bec-scie à poitrine rousse. Mergus serrator Linnaeus Verrill (1862a: 140) a trouvé ce canard très commun. Il a découvert un nid contenant 6 œufs, le 17 juillet 1861, et a observé des jeunes à partir du 3 juillet. Brewster (1884: 391) a noté une femelle accompagnée de ses jeunes, à Port-Menier en 1881. Schmitt (1904: 294) mentionne que ce canard «arrive le long de la côte en mai et disparaît presque aussitôt pour ne se montref de nouveau qu’en septembre». Il ajoute qu’il nidifie à l’in- térieur de l’île. Il affirme avoir trouvé un nid sur le cours de la rivière Jupiter, le 20 juillet 1903. Selon le même auteur, quelques individus passent l'hiver «autour de l’île». Dionne (1920: 26) le note comme commun. Brooks (Lewis, 1924: 72) l’a trouvé commun et affirme l’avoir rencontré dans toutes les parties de l’île où Vhabitat lui convient. Braund et McCullagh (1940: 105) ont rencontré cette espèce le long des côtes et à l’embouchure des rivières. Ils ont trouvé un nid qui contenait 12 œufs, près de Baie-du- Renard, le 18 juin 1937; la femelle put être collectionnée. ACCIPITRIDAE Autour. Accipiter gentilis (Linnaeus) Schmitt (1904: 301) mentionne que cette espèce est assez rare l’année du- rant. Dionne (1920: 27) note qu’elle n’est pas commune. Brooks (Lewis, 1924: 89) l’a trouvée commune près de Port-Menier, où des jeunes ont été observés à plusieurs reprises en 1919. Épervier brun. Accipiter striatus Vieillot Verrill (1862a: 137) a observé un individu qui s’est comporté comme s’il avait un nid, le 3 juillet 1861, près de Rivière-aux-Saumons. Schmitt (1904: 301) et Dionne (1920: 27) ont trouvé cet épervier commun en été. Brooks (Lewis, 1924: 89) croit avoir vu un individu, à la baie des Anglais, le 15 septembre 1919. L’auteur a observé cet épervier à quelques reprises dans la forêt conifé- rienne de l’intérieur de l’île en 1963: lac Chevreuil (1) 17 juin; 48 milles à Vest de Port-Menier (2) 17 juin; Baie-Ste-Claire (1) 17 juillet, (1) 18 juillet, (1) 22 juillet et (1) 25 juillet; Port-Menier (1) du 16 au 19 août; (3) 20 août et (4) 24 août. Le comportement de certains individus incline l’auteur à croire que cette espèce nidifie dans l’île. Buse à queue rousse. Buteo jamaicensis (Gmelin) Schmitt (1904: 302) affirme avoir rencontré cette espèce en assez petit nombre l’année durant. Un spécimen fut obtenu à Baie-Ste-Claire, le 15 juin 1901. Buse pattue. Buteo lagopus (Pontoppidan) Schmitt (1904: 302) note que cette espèce arrive en juin et qu’elle est «assez commune certaines années et assez rare en d’autres». Aigle doré. Aquila chrysaétos (Linnaeus) Combes (1896: 26) mentionne avoir obtenu une serre, prise sur un spéci- men capturé à la pointe Heath. Schmitt (1904: 302) affirme que cette espèce 33 est assez rare l’année durant et que chaque automne des jeunes sont capturés dans les pièges à renards. Il dit avoir trouvé un nid dans un rocher escarpé sur le cours de la rivière Jupiter. Aigle à tête blanche. Haliaeetus leucocephalus (Linnaeus) Verrill (1862a: 137) a vu un ou deux individus à Port-Menier en juillet 1861. Schmitt (1904: 302) considère cet aigle comme assez rare toute l’année et affirme qu’il nidifie dans les arbres en juin et juillet. Dionne (1920: 27) le note comme assez commun. Brooks (Lewis, 1924: 89) a observé un ou deux individus, chaque jour, du 23 août au 15 septembre 1919. L’auteur l’a observé comme suit en 1963: pointe du Sud-Ouest (1) 6 août, lac Salé (1) 6 août, pointe du Pavillon (1) 7 août. Busard des marais. Circus cyaneus (Linnaeus) Schmitt (1904: 301) note cette espèce comme assez rare en été et Dionne (1920: 27) mentionne qu’elle est «plutôt rare». PANDIONIDAE Aigle pêcheur. Pandion haliaetus (Linnaeus) Verrill (1862a: 137) affirme avoir observé quelques individus de cette espèce, au cours de l'été de 1861, sans avoir trouvé aucun nid. Brewster (1884: 382) a vu quelques-uns de ces oiseaux chaque jour, en 1881, aussi bien à Port-Menier qu’à Baie-du-Renard; toutefois, selon lui, cette espèce n'est pas commune. Schmitt (1904: 302-303) a trouvé cette espèce assez commune en été et mentionne qu'elle nidifie dans Vile. Dionne (1920: 28) la note comme trés commune. Brooks (Lewis, 1924: 89) a vu un indi- vidu quotidiennement, du 23 août au 15 septembre 1919. Lewis (1924: 89) mentionne un couple a Port-Menier, en juin 1922, et un nid occupé, au méme endroit, le 15 juin. Braund et McCullagh (1940: 105-106), en plus de col- lectionner une femelle à Baie-du-Renard le 22 juin 1937, ont observé un couple péchant chaque jour dans la baie du Renard, du 16 juin au 1° juillet. L’auteur a fait les observations suivantes en 1963: lac Macdonald (2) 25 juin, Baie-Ste-Claire (1) 17 juillet, Rivière-à-la-Loutre (1) 5 août, lac Salé (2) 6 août, Port-Menier (1) 24 août. FALCONIDAE Gerfaut. Falco rusticolus Linnaeus Schmitt (1904: 302) a rencontré cette espèce en été. D’après la nomen- clature de l’époque, il désigne la phase de coloration blanche de cette espèce sous le nom: Falco islandicus Brünnich, qu’il considère comme se voyant rarement et irrégulièrement en été; d’autre part, selon lui, Falco rusticolus obsoletus Gmelin équivaut a la phase de coloration foncée et se rencontre rarement aussi, mais plus fréquemment que l’autre phase. Dionne (1920: 27) note un individu de la phase de coloration foncée, observé en 1916; il s’agit d’un spécimen capturé a l’Anse-aux-Fraises, le 15 novembre (Lewis, 1924: 89). 34 Faucon pèlerin. Falco peregrinus Tunstall Dionne (1920: 27) note que ce faucon se voit assez souvent. Faucon émerillon. Falco columbarius Linnaeus Schmitt (1904: 302) mentionne ce faucon comme assez rare, en été. Dionne (1920: 27) le note comme tres commun. Brooks (Lewis 1924: 89) l’a trouvé tres commun près de Port-Menier, en 1919, et Lewis (1938b: 94) en a observé un qui s’attaquait a deux Grands Chevaliers à pattes jaunes (Totanus melanoleucus), à Port-Menier, le 25 mai 1926. L’auteur l’a observé assez fréquemment à l’intérieur de l’île, surtout près des endroits déboisés, en 1963; il a vu un individu aux endroits suivants: Tour 2, 14 juin, 35 milles à l’est de Port-Menier, 23 juin, 40 milles à l’est de Port-Menier, 19 juin; 48 milles à l’est de Port-Menier (2) 13 juillet; 36 milles à Vest de Port-Menier, 13 juillet; Baie-Ste-Claire, 23 juillet; Baie-du-Renard, 10 août; Port-Menier, 20 août et (6) 24 août. Ces nombreuses données et le comportement de certains individus indiquent que ce faucon nidifie dans l’île, même si le nid et les jeunes n’ont pu être découverts. Crécerelle d'Amérique. Falco sparverius Linnaeus Schmitt (1904: 302) a trouvé cette espèce assez rare en été et affirme que ce faucon «se montre de bonne heure au printemps. ..» Dionne (1920: 27) n’en note qu’un seul. L'auteur a observé ce faucon à quelques reprises dans des endroits dé- couverts et le long de certaines routes peu fréquentées, en 1963: 48 milles à l’est de Port-Menier (1) 13 juillet; Baie-Ste-Claire (1) 15 juillet; Port- Menier (1) 16, 17 et 20 août (6), 24 août et (8) 25 août. Il semble que cette espèce niche dans la partie occidentale de l’île, peut-on dire en se fondant sur l'attitude nerveuse des individus observés en juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: Port-Menier, 1 4 et 1 @ juvéniles, 17 et 25 août 1963. TETRAONIDAE Gélinotte huppée. Bonasa umbellus (Linnaeus) Lewis (1926: 180) a vu cette espèce pour la première fois, le 26 mai 1926, près de Port-Menier. Il mentionne que des gens de l’île lui ont rapporté que cet oiseau avait été introduit dans l’île peu de temps auparavant. Lewis (1941: 77), citant des habitants d’Anticosti, note que cette espèce se rencontrait partout dans l’île en 1940; il fit s'envoler un individu a Rivière- MacDonald, le 7 juin, et un autre près de Port-Menier, le 11 juin. L’auteur a observé cette gélinotte à quelques occasions et l’a entendu tambouriner à maintes reprises en 1963; il l’a vue comme suit: Tour 2 (2) 8 juin, (1) 12 juin; lac MacDonald (2) 5 juillet; Port-Menier (1 juvénile) 1° septembre. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2 (10 milles au nord de l’embouchure de la rivière Ste-Marie), 1 4 en condition de nidification, 8 juin 1963; lac MacDonald, 1 4 en condition de nidification, 5 juillet 1963. 35 Lagopède des saules. Lagopus lagopus (Linnaeus) Verrill (1862a: 138) affirme que, selon les gens de l’île, on trouve ce lagopède à l’intérieur de celle-ci; il ajoute que son équipe ne l’a pas observé. Brewster (1884: 383) note une femelle adulte en plumage d'été, ainsi qu’un juvénal d’environ dix jours, capturés à Baie-du-Renard, le 10 juillet 1881. Ces oiseaux ont été pris, à environ 4 milles à l’intérieur des terres, sur une élévation boisée de manière dense, d’épinettes et de Mélèzes laricins. Dione (1920: 27) mentionne à propos de ce lagopède que «de très commun autrefois, il est devenu très rare aujourd’hui». Brewster (1885: 220-221) rétracte son identifi- cation de 1884 et considère les spécimens collectionnés en 1881 comme appar- tenant à l'espèce Lagopus ruspestris; son identification a été vérifiée par Robert Ridgway et R. A. Paynter (in litt.). Labrie (Lewis, 1924: 88-89) n’est pas catégorique quant a l'espèce des lagopèdes qu'il a vus lors de son séjour dans l’île. Pour ces raisons, l’auteur place cette espèce sur la liste hypothétique, bien qu’il soit possible qu’elle se rencontre dans l’île certains hivers. Lagopède des rochers. Lagopus mutus (Montin) Schmitt (1904: 301) dit que ce lagopède est sédentaire et assez commun. Il ajoute qu’«à la fin de mai ou au commencement de juin, on voit souvent des parents avec dix ou douze petits». A part la correction de Brewster (1885: 220-221), la présente donnée est la seule qui se rapporte a cette espèce pour Vile Anticosti. Le Lagopède des rochers semble avoir été exter- miné de l’île, puisque sa présence ne paraît pas avoir été signalée depuis le début du siecle. La cause probable de sa disparition est sans aucun doute l'accroissement de la population du Renard roux (Vulpes fulva), à l’époque ou les peaux avaient une forte valeur commerciale. RALLIDAE Rale de Caroline. Porzana carolina (Linnaeus ) Schmitt (1904: 298) considére ce rale comme rare en été et mentionne un spécimen pris à la pointe de l'Ouest. Dionne (1920: 27) le note comme assez rare, n’ayant observé qu’un seul oiseau. Gallinule commune. Gallinula chloropus (Linnaeus) Schmitt (1904: 299) dit que cette espèce est assez rare en été et qu’elle se trouve sur «les bords des étangs et les lacs». Lewis (1924: 74) souligne que Dionne a identifié au moins un spécimen de cette espèce. Foulque d'Amérique. Fulica americana Gmelin Schmitt (1904: 299) a trouvé cette espèce rare en été. Lewis (1924: 74) note que Dionne a identifié un ou plusieurs spécimens appartenant à cette espèce. CHARADRIIDAE Pluvier à collier. Charadrius semipalmatus Bonaparte Dionne (1920: 27) mentionne que ce pluvier est commun surtout à l’au- tomne et Brooks (Lewis, 1924: 75) a noté un petit vol près de la Petite Rivière, le 26 août 1919. Lewis (1941: 77) a vu 90 individus à Port-Menier, le 5S juin 1940. 36 L'auteur, sans considérer cette espèce comme abondante, a fait les obser- vations suivantes en 1963: Baie-Ste-Claire (5) 30 juillet, lac Salé (15) 7 août, Rivière-de-la-Chaloupe (75) 10 août, pointe du Nord (100) 12 août, et Port-Menier (20) 22 août, (40) 23 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: 5 milles au nord de Port-Menier, 3 oiseaux, 23 août 1963. Pluvier siffleur. Charadrius melodus Ord Combes (1896: 26) enregistre ce pluvier pour la baie Gamache et Baie- du-Renard. Schmitt (1904: 301) dit l’avoir rencontré assez rarement a la fin d’août et en septembre. Dionne (1920: 27) le note comme rare, et se rencontrant seulement en automne. Il semble que cette espèce ait été mal identifiée par Combes et Schmitt, qui ne mentionnent pas le Pluvier semi-palmé (Charadrius semipalmatus) sur leurs listes. L’observation consignée par Labrie, en date du 15 octobre 1916, a l’Anse-aux-Fraises, près de Port-Menier (Lewis, 1924: 75), porte à croire que ce pluvier se rencontre dans l’île, au moins au cours des migrations. En raison de la compétence de Labrie, l’auteur accepte donc cette dernière don- née, malgré la date tardive à laquelle elle fut obtenue. Pluvier kildir. Charadrius vociferus Linnaeus Dionne (1920: 27) note un seul individu. Lewis (1924: 75) mentionne que Labrie lui affirmait avoir observé cet oiseau a la fin d’août 1913, à ) Anse-aux-Fraises. Pluvier doré. Pluvialis dominica (Müller) Schmitt (1904: 300) a trouvé ce pluvier assez commun de la fin d’août à la fin de septembre 1919. Dionne (1920: 27) l’a noté comme assez commun. L’auteur l’a observé ainsi en 1963: Baie-Ste-Claire (4) 30 juillet, (3) 13 août; Baie-du-Renard (1) 10 août. Pluvier à ventre noir. Squatarola squatarola (Linnaeus) Schmitt (1904: 300) affirme que ce pluvier est assez commun, depuis la fin d'août jusqu’au début d'octobre. Dionne (1920: 27) le note comme assez commun. Brooks (Lewis, 1924: 75) l’a vu en nombre considérable, près de Port-Menier, au cours de la dernière semaine d’août 1919. L'auteur l’a observé à quelques reprises, en 1963: Baie-Ste-Claire (5) 30 juillet, (2) 14 août, (10) 24 août; Port-Menier (10) 22 août, (6) 26 août. Tourne-pierre roux. Arenaria interpres morinella (Linnaeus) Schmitt (1904: 301) a trouvé cette espèce assez commune, de la fin d’août à la fin de septembre. Dionne (1920: 27) déclare qu’elle est commune à l’automne. Brooks (Lewis, 1924: 75) a vu plusieurs individus, le 26 août 1919, à quelques milles à l’est de Port-Menier. A Baie-Ste-Claire, l’auteur a observé environ 60 oiseaux le 27 juillet 1963, environ 50 le 29, et environ 200 le 30; 35 ont été vus au lac Salé, le 7 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 et 2 9 adultes, 29 juillet; 1 4 et 2 © adultes, 30 juillet 1963. 37 SCOLOPACIDAE Bécasse d'Amérique. Philohela minor (Gmelin) Brewster (1884: 387) affirme qu'un membre de son équipe a fait s’envoler un oiseau qu'il a cru de cette espèce a Baie-du-Renard en 1881. Braund et McCullagh (1940: 106) ont observé un seul oiseau de cette espèce, le 28 juin 1937, mais ils ne mentionnent pas l'endroit de Vile en question; il s’agit probablement de la région de Baie-du-Renard. L’auteur fit s'envoler un oiseau de cette espèce a deux reprises, près de Baie-Ste-Claire, le 23 juin 1963, et en entendit un autre à quelque distance de ce lieu, le même jour. Bécassine ordinaire. Capella gallinago delicata (Ord) Combes (1896: 26) a vu plusieurs de ces oiseaux près du lac et de la rivière Gamache, ainsi que près du lac Salé. Schmitt (1904: 299) dit que cette espèce «se voit surtout du commencement d’août à fin octobre» et affirme, de même que Dionne (1920: 27), qu’elle est commune. Brooks (Lewis, 1924: 74) a fait s’envoler un nombre considérable de ces oiseaux dans divers genres de tourbieres en 1919. Lewis (1924: 74) a observé un individu a Port-Menier, le 10 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 106-107) sont portés a croire que cette espèce est assez commune dans Pile, quoique leurs observations aient été effectuées seulement dans la région de Baie-du-Renard, où ils ont collectionné une femelle le 18 juin 1937. L’auteur a trouvé la Bécassine commune assez régulièrement distribuée dans les endroits marécageux ou dans les tourbières; il a noté les observa- tions suivantes en 1963: 53 milles à l’est de Port-Menier (2) 22 juin, 8 milles à l’est de Port-Menier (4) 23 juin, (2) 2 juillet; lac MacDonald (4) 29 juin et (2) 30 juin; Baie-Ste-Claire (4) 16 juillet, (3) 17 juillet, (4) 18 juillet, (3) 20 juillet, (3) 22 juillet, (6) 23 juillet; 48 milles à l’est de Port-Menier (3) 13 juillet; Rivière-de-la-Chaloupe (2) 8 août; Port-Menier (2) 16 août, (2) 24 août et (1) 26 août. SPECIMEN COLLECTIONNE: 50 milles à l’est de Port-Menier, 1 9 en condition de nidification, 22 juin 1963. Courlis corlieu. Numenius phaeopus hudsonicus Latham Brewster (1884: 388) a observé des courlis qu’il a cru être de cette espèce à la pointe de l'Est, le 7 juillet 1881. Schmitt (1904: 300) mentionne que ce courlis «arrive par groupes de 20 à 30 fin août» et qu'il est assez rare; il ajoute qu'il ne se voit pas régulièrement toutes les années. Dionne (1920: 27) l’a noté comme assez commun. L'auteur considère cette espèce comme abondante au cours de la migra- tion d’automne, tel que le démontrent les observations recueillies en 1963: Baie-Ste-Claire (2) 17 juillet, (120) 18 juillet, (75) 21 juillet, "(29022 juillet, (30) 23 juillet, (4) 24 juillet, (40) 25 juillet, (25) 26 juillet, (30) 27 juillet, (100) 29 juillet et (225) 30 juillet; Rivière-Bec-Scie (3) 5 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 et 2 9, 29 juillet; 1 4 et2 9, 30 juillet 1963. Tous les spécimens étaient des individus adultes; les femelles montraient des traces récentes de nidification (follicules vides et oviducte distendu). 38 Courlis esquimau. Numenius borealis (Forster) Schmitt (1904: 300) note que cette espèce est rare au commencement de septembre. Puisque Lewis (1924: 75) mentionne que Dionne n’a identifié aucun spécimen de cette espèce qu’aurait capturé Schmitt, il semble préférable de considérer cette mention comme douteuse à cause de la facilité avec laquelle elle peut être assimilée à celle du Courlis corlieu (N. phaeopus). Toutefois, l’auteur ne place pas le Courlis esquimau sur la liste hypothé- tique, vu le fait que l’île Anticosti se rencontrait sans aucun doute sur le parcours normal du Courlis esquimau, au moins durant les migrations d'automne et de printemps. Maubèche branle-queue. Actitis macularia (Linnaeus) Verrill (1862a: 139) a noté cette espèce comme commune et nichant dans l’île en 1861. Brewster (1884: 388) l’a trouvée abondante sur toutes les grèves rocheuses et dans les îles du golfe. Combes (1896: 26) inscrit cette maubèche dans son travail sans donner de commentaires. Schmitt (1904: 300) affirme qu’elle est assez commune et qu’elle «couve sur l’île, le long des rivières». Brooks (Lewis, 1924: 75) l’a trouvée commune en 1919. Lewis (1924: 75) ne la considère pas comme commune à Port-Menier, entre le 10 et le 16 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 107) ne l'ont pas trouvée commune en 1937 et mentionnent qu’elle ne se rencontre que localement. Ils ont trouvé deux nids à Baie-du-Renard. L’auteur a rencontré cette maubèche assez régulièrement et l’a observée du 17 juin au 24 août 1963, aux endroits suivants: lacs Chevreuil, Baleine, Faure, Salé et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Rivière-de-la-Chaloupe; Baie-du- Renard; baie des Oiseaux et Port-Menier; il a noté de 1 a 6 individus chaque fois. Une femelle, accompagnée d’un seul jeune, agé d’environ cinq jours, a été vue dans une petite ile au lac MacDonald, le 2 juillet; une autre fe- melle, avec 3 jeunes incapables de voler, a été notée sur le rivage du lac MacDonald, le 6 juillet; une observation similaire a été faite sur le méme lac, mais a un endroit différent, le 9 juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: lac Baleine, 1 ¢ adulte, 18 juin; lac Mac- Donald, 1 ? adulte, 26 juin 1963. Chevalier solitaire. Tringa solitaria Wilson Schmitt (1904: 300) a vu ce chevalier «au bord des marais au prin- temps»; il le considére comme assez rare. Brooks (Lewis, 1924: 75) a observé un individu près de la baie Ellis, le 28 août 1919. Lewis (1926: 180) a observé un spécimen pendant plusieurs minutes prés de Port-Menier, le 28 mai 1926. L’auteur a noté un individu, les 26 et 29 août 1963, ainsi que le 1° sep- tembre, au bord d’un marais, a 8 milles à l’est de Port-Menier. Grand Chevalier à pattes jaunes. Totanus melanoleucus (Gmelin) Verrill (1862a: 139) a noté ce chevalier comme trés commun sur les grèves tout l’été en 1861, mais il a habituellement observé des individus seuls jusqu’au 12 août. Brewster (1884: 386-387) l’a trouvé abondant, mais n’a pu établir avec certitude s’il nichait dans l’île en 1881. Schmitt 39 (1904: 300) le considère comme commun de la fin d’avril à la fin de sep- tembre et affirme qu'il nidifie dans l’île. Dionne (1920: 27) le note comme commun. Brooks (Lewis, 1924: 75) a observé un grand nombre de ces oiseaux près de Port-Menier, particulièrement les 26 et 27 août 1919. Lewis (1924: 75) ne l’a pas trouvé commun à Port-Menier entre le 10 et le 16 juin 1922. Johansen (Lewis, 1924: 75) a observé des vols à la rivière du Renard, le 6 août 1923; deux individus furent vus, le 25 mai 1926, à Port- Menier, par Lewis (1938b: 94). Braund et McCullagh (1940: 107) le considèrent comme commun partout où ils sont allés dans l’île. L’auteur a observé ce chevalier en assez grand nombre partout où il y avait des étendues d’eau, aussi bien douce que salée; de 2 à 15 individus furent vus du 7 juin au 2 septembre 1963, aux endroits suivants: Tour 2; lac Chevreuil; lac Baleine; lac MacDonald; 8, 45 et 48 milles à l’est de Port-Menier; Baie Ste-Claire; Port-Menier et tous les endroits visités autour de l’île. Le 2 juillet, au lac MacDonald, dans un marais humide traversé d’un ruisseau en bordure du lac, 2 adultes ont été surpris par l’auteur et ont tenté d’attirer son attention en volant très près au-dessus de lui et en criant très fort pendant plusieurs minutes; grâce à une recherche méticuleuse dans les herbes, 2 jeunes en duvet ont pu être vus et collectionnés. Le 6 juillet, un nid contenant deux œufs a été découvert dans une petite île du lac MacDonald; les œufs étaient chauds et un des parents a longuement survolé l’emplacement du nid pendant que des photographies en étaient prises. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: lac MacDonald, 1 4 adulte, 22 juin; 1 9 adulte, 1° juillet; 1 4 adulte et 2 jeunes en duvet (4 et 9), 2 juillet. 48 milles à l’est de Port-Menier, 1 4 adulte, 13 juillet. Baie-Ste-Claire, 2 38 adultes, 26 juillet 1963. à Bécasseau à poitrine rousse. Calidris canutus rufa (Wilson) Schmitt (1904: 299) a trouvé ce bécasseau rare en septembre. Il a été observé à deux reprises par l’auteur, en 1963: Baie-Ste-Claire (15) 29 juillet et (200) 30 juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 © adulte, 29 juillet; 2 ¢ et 1 © adultes, 30 juillet. Bécasseau a poitrine cendrée. Erolia melanotos (Vieillot) D’après Schmitt (1904: 299), ce bécasseau est commun de la fin d'août à la fin de septembre; il affirme même avoir observé quelques individus jusqu’en novembre. Dionne (1920: 27) le note comme très commun. Un vol de 15 individus a longuement été observé par l’auteur à Baie-Ste- Claire, le 22 juillet 1963, mais aucun spécimen n’a pu être capturé. x Bécasseau à croupion blanc. Erolia fuscicollis (Vieillot) Verrill (1862a: 139) a rencontré de nombreux vols considérables de ces oiseaux, le 14 août 1861, et affirme que ce bécasseau niche probable- ment à l’intérieur de l’île. Puisque la zone de nidification de cette espèce est mieux définie de nos jours, l’auteur rejette cette mention de nidification. 40 Schmitt (1904: 299) l’a trouvé assez commun en automne. Dionne (1920: 27) le note comme très commun et Brooks (Lewis, 1924: 74) mentionne qu'il était très abondant durant la dernière semaine d’août 1919. Bécasseau minuscule. Erolia minutilla (Vieillot) Verrill (1862a: 138) a noté un grand nombre de ces oiseaux en traver- sant une tourbière près de Port-Menier; il croit que cette espèce niche dans Vile; il ajoute qu'il a commencé d’être vu sur les grèves en petits vols, vers le 8 août, en 1861. Brewster (1884: 386) en a observé quelques-uns chaque jour, sur les grèves de Baie-du-Renard en 1881. Schmitt (1904: 299) dit que ce bécasseau est «très commun du 15 août au 15 septembre» et que deux jeunes habitants de l’île ont tué plus de 600 oiseaux, au fusil, en moins de deux heures, le 19 août 1902. Macoun (1909: 175) croit qu'il nidifie en petit nombre à l’intérieur de l’île. Brooks (Lewis, 1924: 74) la trouvé très commun sur les grèves de Port-Menier et des environs, à la fin d’août et au début de septembre 1919. Braund et McCullagh (1940: 108) ont collectionné une femelle qui s'était envolée avec un autre oiseau dans une tourbière, près de Baie-du-Renard, le 25 juin 1937. L’auteur a noté cette espèce comme suit en 1963: Baie-Ste-Claire (10) 30 juillet, Rivière-de-la-Chaloupe (200) 8 août; Baie-du-Renard (100) 10 aout; Port-Menier, de 25 a 150, du 16 août au 2 septembre. SPECIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 2 9 adultes, 30 juillet; Ri- vière-de-la-Chaloupe, 1 © adulte, 9 juillet 1963. Bécasseau roux. Limnodromus griseus griseus (Gmelin) L’auteur semble avoir obtenu la première mention de cette espèce pour l’île: un mâle adulte a été collectionné, dans un vol d’une douzaine d’oiseaux, à Rivière-de-la-Chaloupe, le 9 août 1963. Une femelle juvénile a aussi été capturée à 5 milles à l’est de Port-Menier, en bordure d’un étang vaseux, le 23 août; c'était un oiseau seul. Il était à prévoir que ce bécasseau se rencontrerait dans l’île, qui se trouve sans aucun doute sur la voie des migrations de cette espèce, dont la zone de nidification s'étend à travers la péninsule Québec-Labrador, à quelques centaines de milles à peine plus au nord. Bécasseau semi-palmé. Ereunetes pusillus (Linnaeus) Schmitt (1904: 300) a trouvé ce bécasseau assez commun; il ajoute que quelques individus peuvent être vus en juin, mais que cet oiseau est beaucoup plus commun à l’automne. L’auteur a observé 5 de ces oiseaux, le 26 août 1963, sur une grève de la baie Ellis, à quelques milles de Port-Menier. Sanderling. Crocethia alba (Pallas) Schmitt (1904: 300) a rencontré cette espèce de la fin d’août à la fin de septembre et affirme que quelques individus «couvent sur l’île dans les savanes qui sont voisines de la mer». Cette dernière affirmation tout au moins doit être rejetée, comme le démontrent les données récentes obtenues sur la répartition de cette espèce. Dionne (1920: 27) l’a notée comme très commune. 41 PHALAROPODIDAE Phalarope roux. Phalaropus fulicarius (Linnaeus) Schmitt (1904: 299) classe cette espèce comme rare en été; mais puisque Lewis (1924: 74) affirme que Schmitt n’a pas soumis de spécimen à Dionne pour identification, l’auteur du présent travail n'accepte pas cette donnée. Phalarope de Wilson. Steganopus tricolor Vieillot Schmitt (1904: 299) mentionne que ce phalarope est très rare en juin. Lewis (1924: 74) note que Dionne a identifié un spécimen de cette espèce dans la collection de Schmitt. Il faut donc considérer cette donnée comme valable et absolument accidentelle. Phalarope hyperboré. Lobipes lobatus (Linnaeus) Brewster (1884: 385) a noté quelques-uns de ces oiseaux, le 17 juillet 1881, à mi-chemin entre l’île Anticosti et la Côte nord du golfe Saint- Laurent, de même que plusieurs spécimens capturés entre l’île et Cap-des- Rosiers, dans la péninsule de Gaspésie. Schmitt (1904: 299) dit que cette espèce est assez commune et «se voit très irrégulièrement, ne restant tout au plus une semaine»; il a capturé un spécimen le 9 juin 1902. Lewis (1941: 77) a obtenu plusieurs observations de cette espèce en 1940: un groupe de 130 individus et un autre de 80, entre la pointe de l’Ouest et le cap de Rabast, 7 juin; des groupes de 300, 50 et 30, à l’est du havre du Brick, 10 juin; un vol de 5, au cap de Rabast, 10 juin. STERCORARIIDAE Labbe parasite. Stercorarius parasiticus (Linnaeus) Verrill (1862a: 141) affirme ne pas avoir observé ce labbe dans les parages immédiats de l’île en 1861, bien qu'il fût fréquemment noté dans le golfe Saint-Laurent. Schmitt (1904: 291) le considère comme assez rare de juillet à septembre; il affirme avoir dans sa collection trois spécimens d’âges différents. Labbe à longue queue. Stercorarius longicaudus Vieillot Schmitt (1904: 292) a collectionné un seul spécimen de cette espèce, qu'il considère comme très rare, au cours du mois d’août 1900. LARIDAE Goéland bourgmestre. Larus hyperboreus Gunnerus Schmitt (1904: 292) a trouvé ce goéland assez rare et mentionne qu’il «arrive a la fin d’août ou au commencement de septembre et ne s’en va que le printemps suivant». Goéland arctique. Larus glaucoides Meyer Schmitt (1904: 292) mentionne que cette espèce est rare en automne, mais qu’elle se voit «quelquefois en hiver». Lewis (1927: 186) a observé deux individus de cette espèce, à Port-Menier, le 21 mai 1927. 42 Goéland à manteau noir. Larus marinus Linnaeus Verrill (1862a: 141) ne croit pas que ce goéland nichait dans l’île en 1861. Brewster (1884: 396) l’a rencontré en grand nombre partout autour de l’île, en 1881; il a trouvé trois juvénaux d'environ une semaine à la baie du Naufrage. Selon Schmitt (1904: 292), il est assez commun du «commence- ment de mai a commencement de décembre» et quelques individus nidifient dans l’île; il a trouvé un nid contenant trois juvénaux fraîchement éclos, vers la fin de juin 1897, prés du lac de la Croix. Dionne (1920: 26) note qu’il est «assez commun surtout a l’automne et qu’il se voit toujours isolé- ment». Brooks (Lewis, 1924: 45) le considérait comme très commun près de Port-Menier en 1919. Lewis (1924: 45) a observé de 1 a 3 individus quotidiennement a Port-Menier, du 10 au 15 juin 1922. Braund et Mc- Cullagh (1940: 108) ont trouvé 10 couples de ces oiseaux nidifiant dans des ilots de végétation, sur un petit lac prés de Baie-du-Renard, le 18 juin 1937. L’auteur a observé cette espèce à plusieurs occasions en 1963, particulière- ment près des côtes; il a noté des nombres variant de 1 à 75 individus, du 5 juin au 2 septembre, aux endroits suivants: Port-Menier; Tour 2; lacs Chevreuil, Baleine et MacDonald; Baie-Ste-Claire, ainsi que partout sur la côte, tout autour de l’île. Goéland argenté. Larus argentatus smithsonianus Coues Verril (1862a: 141) a rencontré ce goéland en grand nombre en 1861, dans l’île, ou de nombreux nids furent découverts. Brewster (1884: 397) mentionne qu'il était abondant dans le golfe Saint-Laurent en 1881 et qu'il nidifiait presque partout, y compris dans l’île Anticosti. Schmitt (1904: 292) l’a trouvé très commun de mai à octobre; il affirme aussi qu’il nidifie dans l’île. Selon le même auteur, «quelques-uns ne partent qu’en novembre». Dionne (1920: 26) le note comme très commun et Brooks (Lewis, 1924: 45) le considère comme un nicheur abondant. Lewis (1924: 45) a observé quelques individus à Port-Menier, les 10 et 11 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 109) l’ont trouvé abondant dans la région de Baie- du-Renard en 1937. Les observations recueillies par l’auteur en 1963 sont similaires à celles mentionnées ci-dessus; en effet, de 5 à 200 individus ont été observés quoti- diennement, aux endroits visités, entre le 5 juin et le 2 septembre. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 24 juillet; 1 4 adulte et 1 9 juvénile, 26 juillet 1963. Goéland à bec cerclé. Larus delawarensis Ord Schmitt (1904: 292) classe cette espèce comme «assez rare dans les parages» de l’île; il a collectionné un spécimen, le 18 septembre 1901. Lewis (1926: 179-180) a observé 10 oiseaux, le 20 mai 1926, à Port- Menier, et par la suite quelques-uns de ces oiseaux furent vus presque chaque jour jusqu’au 30 mai; plus tôt, Lewis (1926: 180) avait observé 2 individus, le 25 mai 1925. L'auteur a observé 5 de ces oiseaux à Baie-Ste-Claire le 26 juillet, 5 au lac Salé le 7 août, et 2 autres à la pointe du Sud le 8 août 1963. SPECIMEN COLLECTIONNE: lac Salé, 1 @ adulte, 7 août 1963. 43 Mouette de Bonaparte. Larus philadelphia (Ord) Selon Schmitt (1904: 293), ce goéland est assez commun en été et arrive dans les parages de Vile au début de mai. Brooks (Lewis, 1924: 46) a observé quelques individus, les 22 et 23 août 1919, sur le Saint-Laurent, à peu de distance d’Anticosti. L’auteur a observé 4 oiseaux de cette espèce, le 6 août 1963, au lac Salé, et 3 le lendemain, au méme endroit. SPECIMEN COLLECTIONNE: lac Salé, 1 9 adulte encore en plumage nuptial, 6 août 1963. Mouette blanche. Pagophila eburnea (Phipps) Schmitt (1904: 292) note cette espèce comme très rare; il en a col- lectionné «un seul spécimen, en octobre 1902». Lewis (1924: 45) affirme que Dionne a identifié un spécimen de cette espèce dans la collection de Schmitt. D’autre part, Combes (1896: 25) semble confondre la présente espèce avec la Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) lorsqu'il dit que la Mouette blanche est très abondante à la baie des Oiseaux, où elle nidifie dans les rochers. Mouette tridactyle. Rissa tridactyla tridactyla (Linnaeus) Verrill (1862a: 141) a trouvé cette mouette nidifiant en trés grand nombre le long des côtes orientales et septentrionales de Vile en 1861 particulièrement entre la pointe de l'Est et la baie des Oiseaux. Brewster (1884: 398-400) a remarqué une colonie tres importante dans les rochers de la baie du Naufrage en 1881. Selon Schmitt (1904: 292), cette espèce est commune de mai a octobre et «couve en grand nombre à la baie des Oiseaux». Dionne (1920: 26) l’a notée comme très commune. Taverner (Lewis, 1924: 45) a observé un certain nombre d’individus a Baie-du- Renard, le 12 juillet 1915. Brooks (Lewis, 1924: 45) en a observé quel- ques-uns près de Port-Menier en 1919. Braund et McCullagh (1940: 109) ont aussi trouvé cette mouette abondante, particulièrement dans la région de Baie-du-Renard et a la baie des Oiseaux en 1937. Lewis (1941: 78) a estimé le nombre de nids occupés, a la baie des Oiseaux, a 7,500, le 9 juin 1940; d’autre part, le méme jour, il a dénombré environ 500 oiseaux qui nidifiaient dans les rochers de la pointe de l’Est. L’auteur a fait les observations suivantes, en 1963: Baie-Ste-Claire (3) 25 juillet; baie des Oiseaux (environ 5,000 oiseaux, jeunes et adultes, et plus de 2,200 nids récemment occupés) 9 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: baie des Oiseaux, 1 9 juvénile et 1 & adulte, 9 août; pointe du Sud, 1 9 adulte, 10 août 1963. Sterne commune. Sterna hirundo hirundo Linnaeus Schmitt (1904: 293) a trouvé cette sterne très commune, en été et en automne, et affirme que «quelques couples couvent sur l’île». Dionne (1920: 26) mentionne qu’elle «se montre commune surtout à l’automne». Brooks (Lewis, 1924: 46) a observé plusieurs sternes près de Port-Menier, en 1919, et celles qu’il a pu identifier appartenaient à cette espèce. Lewis (1924: 46) a aussi observé des sternes, en petit nombre, à Port-Menier, du 10 au 16 44 juin 1922, mais n’a pu déterminer leur identité. Braund et McCullagh (1940: 109-110) ont rencontré cette espèce sur la côte septentrionale de l’île en 1937. Lewis (1941: 78) a observé 5 sternes, qu’il croit être de cette espèce, près de l'embouchure de la rivière aux Saumons, le 5 juin 1940, et il pense qu’elles nidifiaient, d’après leur comportement. L’auteur a pu identifier positivement cette espèce à plusieurs reprises, en #963: lac MacDonald (2) 22 juin, (1) 24 juin, (1) 1° juillet, (3) 2 juillet et (2) 10 juillet; Baie-Ste-Claire (1) 21 juillet, (3) 22 juillet, (8) 24 juillet, (10) 25 juillet, (25) 26 juillet, (30) 27 juillet, (100) 28 juillet, (75) 29 juillet; lac Salé (40) 6 août, (150) 7 août; pointe du Sud (30) 6 aout; embouchure de la riviére Jupiter (20) 5 aout; Port-Menier, de 10 a 25 quotidiennement, du 14 au 29 août. Cette espèce fut aussi notée régu- lièrement partout autour de l’île, sur les côtes, entre le 5 et le 13 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: lac MacDonald, 1 4 en condition de nidi- fication, 2 juillet; Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 21 juillet; 1 4 adulte, 30 juillet 1963. Sterne arctique. Sterna paradisaea Pontoppidan Comme tous ceux qui ont précédemment visité Anticosti, l’auteur n’a pu identifier positivement cette espèce; cependant, elle se rencontre sans doute dans les parages de l’île, au moins durant ies migrations. ALCIDAE Grand Pingouin, Pinguinus impennis (Linnaeus) Bien que cette espéce soit éteinte depuis 1844, il est possible que quelques individus se soient rendus dans les parages de l’île ou même se soient posés sur celle-ci au cours de ses migrations vers le Sud. Gode. Alca torda torda Linnaeus Verrill (1862a: 142) mentionne que cette espéce était commune et nichait à plusieurs endroits le long des côtes septentrionales et orientales de l’île, en 1861. Brewster (1884: 411) l’a trouvée généralement répandue dans le golfe Saint-Laurent en 1881. Schmitt (1904: 291) mentionne que cet alcidé «se voit seulement en automne» et qu'il est assez rare. Brooks (Lewis, 1924: 45) a vu un adulte, capturé près de la pointe du Nord, le 13 septembre 1919. Lewis (1924: 45) a observé un seul individu près de la pointe de l'Ouest, le 16 juin 1922. Johansen (Lewis, 1924: 45) affirme que cette espèce nidifie dans les rochers, entre la pointe aux Récifs et la pointe du Naufrage, comme le montrent ses observations du 6 août 1923; il l’a aussi observée au cap au Sable et à la pointe du Renard. Selon Braund et Mc- Cullagh (1940: 110), cette espèce était assez commune sur la côte septentrio- nale de l’île en 1937; ils ont collectionné des œufs dans six nids près de Baie- du-Renard, les 20 et 21 juin. A cause du peu de temps consacré aux oiseaux de mer, l’auteur n’a obtenu que quelques observations sur cette espèce en 1963; un adulte a été vu pendant quelques minutes à Baie-Ste-Claire, le 24 juillet; du 5 au 11 août, quelques oiseaux ont été vus chaque jour, au large des côtes de l’île: em- bouchure de la rivière Jupiter (1), pointe du Sud-Ouest (40), lac Salé (20 adultes et 7 juvénaux) et Rivière-de-la-Chaloupe (8). 45 SPÉCIMENS COLLECTIONNES: lac Salé, 1 © adulte, 2 ¢ adultes et 1 juvénal, 6 et 7 août 1963. Marmette commune. Uria aalge (Pontoppidan) Verrill (1862a: 143) considérait cette espèce comme abondante et nichant en grand nombre le long des côtes, à l’est et au nord de l’île en 1861. Sous cette espèce sont groupées les deux phases de coloration qui étaient autrefois considérées comme deux espèces distinctes. Selon Schmitt (1904: 291), cet alcidé est très commun «tout l'hiver» et quelques individus nidifient à la baie des Oiseaux. Dionne (1920: 26) note que «de commun qu’il était, il est devenu maintenant très rare». Johansen (Lewis, 1924: 45) a rencontré cette espèce à la pointe du Grand-Rocher, le 4 août 1923, et à cap au Sable, le 6 août 1923; il mentionne qu'elle nidifiait à Baie-du-Renard le 5 août de la même année. Braund et McCullagh (1940: 110) ont trouvé cette marmette abondante le long de la côte septentrionale de Vile en 1937. Ils ont dénombré quelque 100 couples qui nidifiaient dans les rochers de la baie des Oiseaux, le 20 juin, et environ 75 dans les rochers près de Rivière-de-la-Chaloupe, le 26 juin. Lewis (1941: 78) a compté environ 220 oiseaux, nichant dans les rochers de la baie des Oiseaux, le 9 juin 1940. Marmette de Brünnich. Uria lomvia (Linnaeus) Bien que personne ne semble encore avoir noté cette espèce pour l’île Anticosti, il est presque sûr qu’un certain nombre de ces marmettes passent Vhiver dans les parages de l’île. Mergule nain. Plautus alle (Linnaeus) Schmitt (1904: 291) affirme que ce petit alcidé est commun et qu’il passe tout l’hiver dans les parages de l’île, y arrivant en septembre et partant en mai. Dionne (1920: 26) dit qu’il «se voit à l’automne et en hiver». Guillemot noir. Cepphus grylle atlantis Salomonsen Selon Verrill (1862a: 142), le Guillemot noir était très commun et nidifiait dans les crevasses de la majorité des rochers et souvent parmi les débris qui s’accumulent a leur base en 1861. Brewster (1884: 408) affirme qu'il était rare de trouver plus de quelques douzaines de couples nichant au méme endroit dans le golfe Saint-Laurent en 1881. Schmitt (1904: 291) Va trouvé commun «toute l’année» et ajoute qu’il nidifie dans les falaises de l’île. Dionne (1920: 26) l’a noté comme très commun. Brooks (Lewis, 1924: 45) a observé plusieurs individus près de l’île, le 23 août 1919. Lewis (1924: 45) en a vu 4 près de Port-Menier, le 10 juin 1922, ainsi que 4 ou 5 près de la pointe de l’Ouest, le 16 juin. Johansen (Lewis, 1924: 45) l’a aussi noté à la pointe du Grand-Rocher, le 4 août 1923. Braund et McCullagh (1940: 110) disent qu’ils Pont trouvé très abondant le long de la côte septentrionale de l’île, en 1937. Ils ont trouvé son nid à 3 milles à l’est de Baie-du-Renard et à 3 milles à l’ouest de Rivière-aux- Saumons, à la fin de juin 1937. L'auteur a observé cette espèce comme suit en 1963: Baie-Ste-Claire (10) 24 juillet, (6) 25 juillet. Du 5 au 13 août, faisant le tour de l’île en embarca- tion, il a observé de 5 à 75 individus chaque jour, au large des côtes. 46 SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: embouchure de la rivière Jupiter, 1 4 adulte, et 1 juvénile dont le sexe n’a pu être déterminé, 5 août; lac Salé, 1 juvénile dont le sexe n’a pas été déterminé, 7 aout; Rivière-aux-Saumons, 2 4 adultes et 2 juvéniles, 11 août 1963. Macareux arctique. Fratercula arctica (Linnaeus) Verrill (1862a: 142) affirme que cet alcidé nidifiait en nombre con- sidérable le long des côtes septentrionale et orientale de l’île en 1861. Brewster (1884: 407) l’a observé à la baie du Naufrage seulement en 1881. Combes (1896: 25) l’a trouvé assez abondant, particulièrement à la baie des Oiseaux. Selon Schmitt (1904: 291), il est assez commun de juin à août et nidifie en grand nombre à la baie des Oiseaux. Dionne (1920: 26) le note comme commun. Brooks (Lewis, 1924: 45), citant un monsieur Gagnon, mentionne qu’il nidifiait encore en nombre considérable à la pointe nord-est de l’île en 1919. Johansen (Lewis, 1924: 45) l’a observé au vol à la pointe du Renard, le 5 août 1923. Braund et McCullagh (1940: 110) l’ont trouvé commun sur la côte septentrionale de l’île en 1937. L’auteur a observé cette espèce comme suit: baie des Oiseaux (3) 9 août, Rivière-de-la-Chaloupe (6) 9 août, cap de la Table (2) 11 août 1963. COLUMBIDAE Tourterelle triste. Zenaidura macroura (Linnaeus) Schmitt (1904: 301) mentionne que cette espèce est assez rare en octobre et novembre et ajoute que «plusieurs de ces tourterelles passent ici chaque année en novembre et se posent toujours au même endroit de la Baie-Ste-Claire». Lewis (1924: 89) note que Dionne a identifié pour Schmitt des spécimens appartenant a cette espéce. Tourte. Ectopistes migratorius (Linnaeus) Verrill (1862a: 138) a observé un seul individu de cette espèce a la pointe Heath, en 1861; il rapporte que les gens de Vile considèrent cette espèce comme très rare. Selon Schmitt (1904: 301), elle fut observée oc- casionnellement a la suite de la mention de Verrill en 1862, mais aucun sujet n’a été observé «depuis les dix dernières années», soit depuis environ 1890. Il est presque sûr que la Tourte n’a jamais nidifié dans l’île Anti- costi, mais elle s’est probablement rencontrée à cet endroit assez réguliè- rement, surtout à l’automne ou immédiatement après la saison de nidifi- cation, comme on le remarque d’ailleurs aujourd’hui chez beaucoup d’espèces, dont un certain nombre d'individus entreprennent une migration postnuptiale vers le Nord, ou du moins au nord de leur zone de nidifica- tion. CUCULIDAE Coulicou à bec noir. Coccyzus erythropthalmus (Wilson) Schmitt (1904: 303), qui considère cette espèce comme rare en été, l’aurait entendue quelques fois. L'auteur n’accepte pas cette donnée puisque aucun spécimen de cette espèce ne semble avoir été collectionné dans l’île (Lewis, 1924: 90) et que seul Schmitt a noté cet oiseau sur sa liste. 47 STRIGIDAE Grand Duc. Bubo virginianus (Gmelin) L'auteur semble avoir été le premier à noter cette espèce dans l’île. A Baie-Ste-Claire, le 20 juillet 1963, un adulte, qui hululait, a été entendu pendant plus de vingt minutes, vers 22 heures; l’auteur s’est rendu à l'endroit d’où venait le cri, mais n’a pu voir l’oiseau. Tot le lendemain ma- tin, le même boisé fut méticuleusement fouillé et une plume, identifiée plus tard comme provenant des flancs du Grand Duc, a été trouvée sur le sol au pied d’un grand arbre desséché, parmi un bon nombre de «bou- lettes» fraîches, de poils et d’os de petits mammifères. Harfang des neiges. Nyctea scandiaca (Linnaeus) Combes (1896: 26) a vu un spécimen capturé à la pointe de l’Ouest. Selon Schmitt (1904: 303), cette espèce se rencontre irrégulièrement en hiver et, au cours de l’hiver 1901-1902, elle fut particulièrement abon- dante. On peut identifier un spécimen de cette espèce sur la planche 44 du travail de Schmitt. Chouette épervière. Surnia ulula (Linnaeus) Schmitt (1904: 303) a trouvé cette chouette commune en automne, en hiver et au printemps et ajoute qu’elle a été «trés commune en octobre 1902». Il semble y avoir un spécimen de cette espèce sur la planche 44. de la monographie de Schmitt. Dionne (1920: 28) l’a notée comme «très commune en 1913» et affirme qu’elle n’a pas été observée «plus tard». Chouette rayée. Strix varia Barton Schmitt (1904: 303), qui a noté cette chouette comme assez rare en été, semble être le seul auteur à avoir mentionné cette espèce pour l’île. L’auteur n’accepte pas cette mention, parce que Schmitt n’a apparemment recueilli aucun spécimen de cette espèce. Hibou des marais. Asio flammeus (Pontoppidan) Selon Schmitt (1904: 303), ce hibou est assez commun en été. Il semble y en avoir un spécimen sur la planche 44 de son travail. Nyctale boréale. Aegolius funereus (Linnaeus) Schmitt (1904: 303) a noté cette espèce assez rarement, l’année durant. Il mentionne qu’un de ces oiseaux «a vécu pendant tout le mois de janvier 1904, dans une grange de la ferme Sainte-Claire et se précipitait . . . sur quelques souris que les hommes faisaient sortir de l’avoine». L’auteur a pu reconnaître un spécimen de cette espèce sur la planche 44 de la mono- graphie de Schmitt, malgré la mauvaise qualité de la photographie. Petite nyctale. Aegolius acadicus (Gmelin) Selon Schmitt (1904: 303), cette espèce est assez rare toute l’année et un spécimen en a été pris dans un camp, à la rivière Grand MacCarthy, le 10 janvier 1903. 48 CAPRIMULGIDAE Engoulevent commun. Chordeiles minor (Forster) Schmitt (1904: 304) a trouvé cette espèce assez commune en été et ajoute qu’elle «vole au crépuscule au bord de nos lacs et rivières». Dionne (1920: 28) l’a notée comme n'étant «pas commune». Brooks (Lewis, 1924: 90) a vu un individu à Port-Menier, le 24 août 1919, et un autre, peut-être le même, au même endroit, le 28 août. L’auteur a observé un individu qui volait au-dessus du village de Port- Menier, le 24 août 1963, et 2 autres qui ont survolé le lac St-Georges, pendant environ 30 minutes, vers 19 heures, le 26 août. APODIDAE Martinet ramoneur. Chaetura pelagica (Linnaeus) Schmitt (1904: 304) considère cette espèce comme assez rare en été; il a collectionné un spécimen qui est tombé de la cheminée de sa de- meure, le 9 juin 1901, pendant que plusieurs oiseaux volaient autour de la maison. L’auteur a observé 2 oiseaux pendant plusieurs minutes à Tour 2, le 8 juillet 1963; ces 2 individus volaient très haut dans le ciel, puis sont descendus à une centaine de pieds au-dessus d’un boisé, dont les grands arbres avaient été coupés quelques années auparavant, et ont continué à survoler ainsi cet endroit pendant plusieurs minutes avant de disparaître. TROCHILIDAE Colibri à gorge rubis. Archilochus colubris (Linnaeus) Schmitt (1904: 304) relate deux occasions où il a observé cette espèce: dans le premier cas, il s'agissait d’une femelle vue, le 18 juillet 1898, «sur des fleurs de capucine», dans l’autre, d’une femelle observée, le 15 août 1901, «sur des fleurs de l’épilobe, le long de la route de la Baie Ellis». ALCEDINIDAE Martin-pêcheur d'Amérique. Megaceryle alcyon (Linnaeus) Verrill (1862a: 137) a observé cet oiseau à quelques reprises au cours de l’été de 1861, mais en petit nombre. Combes (1896: 26) a remarqué cette espèce à la rivière Bec-scie en 1895. Selon Schmitt (1904: 303), il est commun en été et nidifie dans l’île. Dionne (1920: 28) l’a noté com- me assez commun. Brooks (Lewis, 1924: 90) a observé un certain nom- bre d'individus à Port-Menier en 1919, de même que Lewis (1924: 90) le 14 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 111) le considèrent comme rare, n'ayant observé que deux individus, dans la région de Baie-du-Renard en 1937. L’auteur croit que cette espèce, habituellement facile à observer, est rare dans l’île, comme le montrent les observations suivantes: lac Mac- Donald (1) 29 juin, (1) 7 juillet, (1) 22 juillet; Baie-Ste-Claire (1) 30 juillet 1963. 49 PICIDAE Pic doré. Colaptes auratus luteus Bangs Brewster (1884: 382) a observé un ou deux de ces pics dans des clai- rières près des habitations des pêcheurs à Baie-du-Renard en 1881. Schmitt (1904: 304) considère ce pic comme assez commun en été, mais Dionne (1920: 28) le note comme plutôt rare. Brooks (Lewis, 1924: 90) a vu plusieurs individus près de Port-Menier en 1919. Lewis (1924: 90) n’a pas trouvé cette espèce commune, au même endroit, entre le 10 et le 16 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 111) croient que le Pic doré n’est pas commun dans l’île, d’après les observations qu'ils ont effec- tuées en 1937. Sans jamais observer beaucoup d'individus chaque jour, l’auteur a ré- gulièrement noté de 1 à 5 Pics dorés à la Tour 2, aux lacs Chevreuil, Fau- re, Baleine, Salé et MacDonald, à Rivière-de-la-Chaloupe et à Port-Menier, entre le 7 juin et le 2 septembre 1963. Il a découvert un nid le 8 juin, à Tour 2, dans un bouleau (Betula sp.) mort, à environ 8 pieds du sol. Un groupe familial, composé du mâle, de la femelle et de 5 juvéniles, a été observé pendant plusieurs minutes a Baie-Ste-Claire, le 20 juillet; à cette occasion, les juvéniles ne cessaient de crier pour obtenir de la nourriture des parents. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 4 adulte, 12 juin. Baie-Ste- Claire, 1 4 et 1 9 juvéniles, 20 juillet; 1 4 adulte, 25 juillet; lac Mac- Donald, 1 4 juvénile, 20 août 1963. Les deux mâles adultes ont été mesurés et comparés avec d’autres mâles adultes pris dans des endroits différents de leur aire de nidification; après une analyse complète des caractères de chaque forme, l’auteur rat- tache donc la population de l’île Anticosti à la sous-espèce luteus. Voici les mensurations des deux mâles adultes utilisés: aile culmen exposé tarse 162.0 mm 34.0 mm 29.0 mm 154.0 34.9 30.0 Grand Pic. Dryocopus pileatus (Linnaeus) Braund et McCullagh (1940: 112) ont observé un oiseau de cette espèce dans un boisé dense, à peu de distance à l’ouest de Baie-du-Renard, le 22 juin 1937. C’est, semble-t-il, la seule mention de cette espèce pour l’île An- ticosti. Pic maculé. Sphyrapicus varius varius (Linnaeus) Dionne (1920: 28) a noté ce pic comme assez commun. Brooks (Le- wis, 1924: 90) a vu un couple à 2 milles au large de Port-Menier, le 6 septembre 1919, et a observé 2 autres individus à une distance encore plus considérable du même endroit, le 9 septembre. Lewis (1924: 90) a vu 2 oiseaux, dont un mâle adulte, le 13 juin 1922, près de Port-Menier. Lewis (1926: 180) a noté la présente comme l'espèce de pic la plus abondante a Port-Menier, du 20 mai au 2 juin 1926. Braund et McCullagh (1940: 112) n’ont vu qu’un seul individu, qu’ils ont collectionné, près de Baie- du-Renard (Eel Falls), le 20 juin 1937. 50 L’auteur a trouvé cette espèce assez abondante et assez régulièrement répartie, particulièrement dans l’intérieur de Vile; de 1 à 10 individus ont été observés, entre le 7 juin et le 19 août 1963, aux endroits suivants: Tour 2; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDonald; 8 milles à l’est de Port-Menier. Un nid a été trouvé à Tour 2, le 10 juin; il était situé à environ 30 pieds au-dessus du sol, dans un Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), et les jeunes pouvaient être entendus très distinctement du pied de l’arbre, pendant que les deux parents ne cessaient de lancer des sons aigus. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 4 en condition de nidification, 10 et 14 juin; 1 © avec plaque d’incubation bien vascularisée, 7 juin; lac MacDonald, 1 4 et 1 @ adultes, 25 juin 1963. Pic chevelu. Dendrocopos villosus ssp Schmitt (1904: 304) inclut ce pic sur sa liste sans ajouter de commen- taire. Dionne (1920: 28) le note comme assez commun. Braund et Mc- Cullagh (1940: 112) mentionnent qu'ils l’ont observé en petit nombre dans les régions boisées qu’ils ont visitées. Ils ont trouvé 2 nids à Baie-du- Renard, ies 24 et 29 juin 1937. Bien que cette espéce ait été observée a plusieurs reprises en 1963, elle n’est pas abondante et semble restreinte aux boisés conifériens, où les ar- bres décidus se rencontrent plus ou moins abondamment. Les observa- tions suivantes ont été faites: Tour 2 (2) 8 juin, (2) 10 juin, (1) 11 juin, (3) 12 juin, (1) 13 juin, (1) 14 juin, (1) 15 juin; Baie-Ste-Claire (3) 22 juillet, (1) 30 juillet; Port-Menier (1) 26 août. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, | 4 en condition de nidification, 10 juin; lac MacDonald, 1 4 adulte, 1° juillet; 1 4 juvénile, 1° juillet et 8 juillet; Baie-Ste-Claire, 1 © adulte, 22 juillet 1963. Dans un ouvrage ultérieur sur la taxonomie du Pic chevelu, l’auteur pu- bliera ses conclusions sur l’affinité de la population de Vile Anticosti. Pic mineur. Dendrocopos pubescens ssp Verrill (1862a: 137) a trouvé ce pic commun dans l’île en 1861. Brewster (1884: 380-381) a trouvé un nid, dont les jeunes étaient presque en état de voler, à Baie-du-Renard, le 11 juillet 1881. Schmitt (1904: 304) et Dionne (1920: 28) le considèrent comme assez commun l’année du- rant. Brooks (Lewis, 1924: 90) affirme avoir observé 5 individus et avoir collectionné 4 mâles et une femelle en 1919. Lewis (1924: 90) croit, d’après ses observations, que ce Pic était le plus abondant de cette fa- mille en 1922. Braund et McCullagh (1940: 112) l’ont trouvé commun dans la région de Baie-du-Renard, où plusieurs nids ont été découverts en 1937. L’auteur a observé ce pic assez régulièrement en 1963, surtout dans les boisés en repousse ou persistaient un certain nombre d’arbres secs ou en décomposition. Les observations suivantes ont été faites: Tour 2 (1 a 4) du 7 au 19 juin; lac Chevreuil (3) 17 juin; lac Baleine (1) 18 juin; lac MacDonald (1) 25 juin, (1) 28 juin; Baie-Ste-Claire (5) 22 juillet; Port-Menier (1) 17 août. Un nid a été découvert, à Baie-Ste-Claire, le 22 juillet. 51 SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 4 en condition de nidification, 7 juin; 1 $ adulte, avec plaque incubatrice, 12 juin; 40 milles à l’est de Port-Menier (lac Chevreuil), 2 4 en condition de nidification, 17 juin; lac MacDonald, 1 9 adulte, 28 juin 1963. La question de l’affinité taxonomique de la population du Pic mineur de l’île Anticosti sera discutée dans un ouvrage à paraître. Pic à dos noir. Picoïdes arcticus (Swainson) Selon Schmitt (1904: 304), ce pic est assez commun et se rencontre l’année durant, mais il est plus abondant à partir de la fin de mai. Dionne (1920: 28) remarque qu'il semble rare. Brooks (Lewis, 1924: 90) a collectionné 2 spécimens en 1919. Lewis (1924: 90) a observé un individu près de Port-Menier, le 13 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 112) ont trouvé un nid près de Baie-du-Renard (Eel Falls), le 29 juin 1937, et ont collectionné le mâle. L'auteur a observé un mâle adulte, par la suite collectionné, le 26 juin 1963, au lac MacDonald. Pic à dos rayé. Picoïdes tridactylus (Linnaeus) Brewster (1884: 381-383) a observé une femelle accompagnée de 5 ou 6 juvénaux, à Port-Menier, le 24 juillet 1881; il a réussi à collectionner un juvénal. Schmitt (1904: 304) a trouvé ce pic assez commun, l’année durant. Brooks (1924: 90) a collectionné 2 oiseaux en 1919. Braund et McCullagh (1940: 112-113) ont observé ce pic plus fréquemment que l’espèce précé- dente et ont découvert un nid, contenant 4 juvénaux, le 28 juin 1937. TYRANNIDAE Tyran tritri. Tyrannus tyrannus (Linnaeus) Schmitt (1904: 304) a trouvé cette espèce assez rare en été et a collec- tionné 2 spécimens, le 7 mai 1902, a Baie-Ste-Claire. Lewis (1925: 116) a observé un individu, le 1°" août 1924, au lac St-Georges (Gamache) et un autre près de Port-Menier, le 30 mai 1926 (Lewis, 1926: 180). Lewis (1941: 78) a noté un individu a deux occasions a Port-Menier, le 8 juin 1940; le 11 juin, il a noté 2 oiseaux a Port-Menier et semble croire que cette espèce nidifie dans Vile. L’auteur a observé pendant plusieurs minutes 2 Tyrans tritris, a Baie-Ste- Claire, le 30 juillet 1963. Moucherolle à ventre jaune. Empidonax flaviventris (Baird et Baird) Verrill (1862a: 380) mentionne que ce moucherolle était plutôt commun à Port-Menier, en 1881. Schmitt (1904: 305) l’a trouvé assez rare en été. Brooks (Lewis, 1924: 125) a observé un couple d’adultes, accompagné de jeunes, a Port-Menier, le 8 septembre 1919. Lewis (1924: 125) considère qu’il était commun près de Port-Menier en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 113) n’ont vu que 4 spécimens, dont 3 furent collectionnés, le 28 juin 1937, dans la région de Baie-du-Renard. 52 L'auteur a observé régulièrement ce moucherolle (1-4 chaque jour) aux endroits suivants, en 1963: Tour 2; 8 et 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Baleine et MacDonald. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 4 adulte, 12 juin; 2 4 adultes, 13 juin; 1 4 adulte, 14 juin. Lac MacDonald, 1 4 adulte, 29 juin, 12 juillet et 20 août. Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 20 juillet; 1 4 et 1 @ adultes, 22 juillet 1963. Tous les spécimens pris étaient en condition de nidification, sauf celui capturé au lac MacDonald le 20 août. Moucherolle des aulnes. Empidonax traillii traillii (Audubon) Selon Schmitt (1904: 305), ce moucherolle est assez commun en été. Lewis (1924: 125) mentionne qu'il était assez commun à Port-Menier en juin 1922. L’auteur a observé 3 de ces oiseaux à Baie-Ste-Claire, le 23 juillet 1963, et parvint à collectionner 2 mâles adultes en condition de nidification. C’est la seule occasion où il a noté cette espèce dans l’île. Moucherolle tchébec. Empidonax minimus (Baird et Baird) Lewis (1924: 125) a observé un seul moucherolle de cette espèce: il chantait près du quai de Port-Menier, le 15 juin 1922. Moucherolle à côtés olive. Nuttallornis borealis (Swainson) Schmitt (1904: 304) note que ce moucherolle est rare en été. Brooks (Lewis, 1924: 125) a vu un individu, le 3 septembre 1919. L’auteur a observé cette espéce comme suit, en 1963: Tour 2 (1) 12 juin, lac Chevreuil (2) 17 juin, lac MacDonald (1) 28 juin. L’auteur croit que les 2 individus observés le 17 juin, au lac Chevreuil, défendaient un nid, parce qu’a son approche ces 2 oiseaux sont devenus trés nerveux et a l'occasion agressifs. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: 40 milles à l’est de Port-Menier (lac Che- vreuil), 1 4 en condition de nidification, 15 juin; lac MacDonald, 1 4 en condition de nidification, 28 juin 1963. ALAUDIDAE Alouette cornue. Eremophila alpestris (Linnaeus) Schmitt (1904: 305) dit que cette espèce se rencontre au printemps et à l’automne en vols considérables et affirme que deux individus sont restés à Baie-Ste-Claire au cours de l’hiver 1902-1903. Dionne (1920: 28) la note comme «assez commune au printemps et a l’automne». Lewis (1924: 125) a vu un oiseau dans une cage a Baie-Ste-Claire, le 10 juin 1922, qui, selon les propriétaires, aurait été capturé dans l’île. HIRUNDINIDAE Hirondelle bicolore. Jridoprocne bicolor (Vieillot) Verrill (1862a: 138) a trouvé cette hirondelle commune en 1861. Brewster (1884: 372) a observé 2 individus à Baie-du-Renard, le 9 juillet 1881. Selon Schmitt (1904: 307), elle est assez commune en été, arrive 53 en mai et part en aout; il a trouvé un nid, dans un trou de pic abandonné, duquel les jeunes étaient à la veille de partir, le 15 juin 1902. Dionne (1920: 29) l’a trouvée assez commune. Taverner (Lewis, 1924: 127) a observé 2 individus à Port-Menier, le 13 juillet 1915. Lewis (1924: 127) l’a trouvée commune à Port-Menier en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 113) ont observé cette espèce en grand nombre et en ont collectionné plusieurs spécimens à Baie-du-Renard en 1937. L’auteur a trouvé cette espèce assez commune et a observé de 2 a 100 individus, entre le 7 juin et le 29 août 1963, aux endroits suivants: Port- Menier; Tour 2; lacs Faure, Baleine, Chevreuil et MacDonald; Baie-Ste- Claire; 8 milles a Vest de Port-Menier; Rivière-de-la-Chaloupe; Baie-du- Renard. L’auteur a observé des adultes qui transportaient de la nourriture dans trois trous de pic, au lac MacDonald, le 5 juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 5 4 en condition de nidification, 15, 17, 19 et 24 juin; 1 ¢ adulte, 24 juin. Lac MacDonald, 4 ¢ et 1 © adultes, 4 juillet 1963. Hirondelle des sables. Riparia riparia (Linnaeus) Verrill (1862a: 138), qui a trouvé cette hirondelle commune en 1861, semble être le seul auteur à avoir mentionné sa présence dans l’île, et, pour cette raison, cette donnée doit être considérée avec un certain doute. Hirondelle des granges. Hirundo rustica erythrogaster Boddaert Selon Schmitt (1904: 307), cette espèce est rare en été et arrive au début de mai. Dionne (1920: 28) affirme qu’elle «se voit rarement». Lewis (1938a: 124) a observé 2 de ces hirondelles, le 16 juillet 1938, a l’Anse- aux-Fraises; le méme auteur (1941: 78-79) a vu un couple de ces oiseaux au même endroit, le 11 juin 1940, et a remarqué un nid dans une grange de Port-Menier, lequel, selon un habitant de l’île, avait été construit en 1939. L'auteur a observé cette espèce à quelques reprises en 1963: Baie-Ste- Claire (1) 19 juillet, (5) 20 juillet; Baie-du-Renard (5) 9 août, (1) 10 août. Un nid, que venaient de quitter 3 juvéniles, a été trouvé dans une grange abandonnée, a Baie-Ste-Claire, le 20 juillet. A Baie-du-Renard, un nid, récemment construit et occupé, était logé sur une poutre dans une maison inhabitée, le 5 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 19 juillet; Baie- du-Renard, 1 $ adulte, 10 août 1963. Hirondelle à front blanc. Petrochelidon pyrrhonota (Vieillot) Selon Verrill (1862a: 137), cette hirondelle nidifiait en grand nombre au cap à l’Aigle, près de Port-Menier, le 15 juillet 1861, et le nombre de nids se chiffrait à plusieurs centaines. Bien qu’il n’ait pas visité l'endroit mentionné par Verrill, Brewster (1884: 372) incline à croire que la colonie avait disparu de cet endroit en 1881. Lewis (1941: 79) a observé un individu de cette espèce près de Port-Menier, les 5 et 11 juin 1940; il mentionne qu’un habitant de l’île lui a affirmé que plusieurs couples ont construit leur nid sous les avant-toits d’une grange à Port-Menier en 1939, mais il ajoute qu'il n’en a lui-même noté aucune trace. 54 CORVIDAE Geai gris. Perisoreus canadensis nigricapillus Ridgway Tous les auteurs sont unanimes à considérer ce geai comme abondant dans l’île (Verrill, 1862a: 138; Brewster, 1884: 380; Schmitt, 1904: 305; Dionne, 1920: 28; Brooks, in Lewis, 1924: 125; Lewis, 1924: 125; Braund et McCullagh, 1940: 113-114). L’auteur a observé cette espèce, du 7 juin au 2 septembre 1963, et le nombre des individus notés chaque fois variait entre 5 et 25, aux endroits suivants: Tour 2; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDonald; Baie-Ste- Claire; Port-Menier; Rivière-de-la-Chaloupe; Baie-du-Renard; Riviére-aux- Saumons et pointe de l’Ouest. Plusieurs spécimens ont été collectionnés, mais 8 femelles et 5 males adultes, pris après la mue postnuptiale, ont été utilisés pour déterminer l’affinité taxonomique de la population de l’île Anticosti. Après comparaison avec d’excellentes séries provenant de la côte du Labrador, de la Côte nord du golfe Saint-Laurent, de l’intérieur de la péninsule Québec-Labrador et de l'Est du Canada, l’auteur en est arrivé à la conclusion que les spécimens capturés à Anticosti et décrits précédemment comme P. c. barbouri (Brooks, 1920: 49) ne différaient pas d’une façon assez distincte de la population qui se rencontre dans la péninsule Québec-Labrador pour qu’il soit justifié de considérer la population d’Anticosti comme une sous-espèce distincte. Les mensurations des spécimens d’Anticosti s'accordent avec celles des individus de la péninsule Québec-Labrador; leur coloration est, de même, presque identique à celle de nigricapillus. La seule différence, qui a pu être observée sur certains individus de l’île Anticosti, est que ces individus ont les parties inférieures légèrement plus pâles que chez nigricapillus, mais cette tendance n’est ni constante, ni générale. Vu la grande similitude de ces populations, l’auteur rattache donc la population de Geai gris de l’île Anticosti à la sous- espèce nigricapillus. Geai bleu. Cyanocitta cristata (Linnaeus) Combes (1896: 26) a rencontré cette espèce à la pointe de l'Ouest. D’après Schmitt (1904: 305), ce geai qui «arrive en mai et part en octobre» est «commun certaines années et rare en d’autres». Grand Corbeau. Corvus corax principalis Ridgway Verrill (1862a: 138) affirme que cette espéce n’est pas trés commune et qu’il n’en a observé que quelques individus en 1861. Brewster (1884: 378) a observé un de ces oiseaux a Port-Menier en 1881. Selon Schmitt (1904: 305), le Grand Corbeau est assez commun l’année durant et nidifie dans Vile. Combes (1896: 26) le mentionne sur sa liste. Dionne (1920: 28) le note comme assez commun. Brooks (Lewis, 1924: 125) l’a trouvé commun sur les grèves de Port-Menier en 1919. Braund et McCullagh (1940: 114) l'ont observé seulement à trois reprises dans la région de Baie-du-Renard en 1937. Cette espèce a été observée régulièrement du 7 juin au 2 septembre 1963, de 1 a 35 individus étant notés chaque fois, aux endroits suivants: Tour 2; 55 8 et 15 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Baleine et MacDonald; Port-Menier; Baie-Ste-Claire et rivière Jupiter. Deux adultes, accompagnés de 4 juvénaux, ont été observés à Baie-Ste-Claire, le 16 juillet. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Baie-Ste-Claire, 1 juvénile, dont le sexe n’a pu être déterminé, le 29 juillet, et 1 4 juvénile, le 30 juillet 1963. Corneille d'Amérique. Corvus brachyrhynchos brachyrhynchos Brehm Verrill (1862a: 137) a trouvé cette espèce très abondante et peu farouche, en 1861. Brewster (1884: 379) l’a trouvée abondante et aussi facile d’ap- proche que le Pigeon bizet (Columbia livia) en 1881. Combes (1896: 26) l’a placée sur sa liste. Selon Schmitt (1904: 305), elle est assez commune depuis mars jusqu’au début de novembre et quelques individus passent l’hiver dans l’île. Dionne (1920: 28) l’a notée comme assez commune. Brooks (Lewis, 1924: 125) l’a considérée comme très abondante près de Port- Menier en 1919, et Lewis (1924: 125) l’y a trouvée commune, du 10 au 16 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 114) l’ont observée quotidien- nement lors de leur séjour dans l’île, mais l’ont trouvée peu commune. Ils ont observé 2 groupes familiaux, le 24 juin, et ont collectionné une femelle à Baie-du-Renard, le 19 juin 1937. L’auteur n’a pas trouvé cette espèce abondante en 1963, quoiqu'il la observée régulièrement: Port-Menier (4) 7 juin, (5-25) du 14 août au 2 septembre; Tour 2 (2) 7 juin, (1) 8 juin, (1) 11 juin; Baie-Ste-Claire (3 adultes et 7 juvéniles) 16 juillet, (15) 17 juillet, (20) 18 juillet. Du 5 au 12 août, de 15 à 20 individus ont régulièrement été observés, partout autour de l’île. SPECIMEN COLLECTIONNE: Baie-Ste-Claire, 1 4 juvénile, 28 juillet 1963. PARIDAE Mésange à tête noire. Parus atricapillus ssp Verrill (1862a: 138) a trouvé cette mésange très commune en 1861. D’après Schmitt (1904: 308), elle est commune toute l’année. Dionne (1920: 29) la note comme commune, de méme que Brooks (Lewis, 1924: 146). Braund et McCullagh (1940: 114-115) la considérent comme assez com- mune. Ils ont observé plusieurs groupes familiaux dans la région de Baie-du- Renard et ont découvert un nid, le 29 juin 1937. L’auteur n’a pas observé un seul individu de cette espèce en 1963. Il ne peut se prononcer sur la validité de la forme aldrichi, parce qu’il n’a pu examiner aucun spécimen, cette forme n’est pas acceptée par l’American Ornithologists’ Union dans sa liste de référence (1957, 5° édition). Mésange à tête brune. Parus hudsonicus hudsonicus Forster Dionne (1920: 29) a noté cette Mésange comme commune. Brooks (Lewis, 1924: 146) l’a trouvée assez commune en 1919, et Lewis (1924: 146) a observé un individu à Port-Menier, le 14 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 115) ont vu la présente espèce plus souvent que P. atricapillus et ont remarqué plusieurs groupes familiaux, dans la région de Baie-du-Renard en 1937. 56 L'auteur a observé régulièrement cette espèce, de 2 à 20 individus étant notés chaque fois, entre le 7 juin et le 31 août 1963, aux endroits suivants: Tour 2; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDonald; 8 et 53 milles à l’est de Port-Menier; Baie-Ste-Claire; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter; Riviere-a-la-Patate; Port-Menier. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 $ adulte, 7 juin; 3 milles à l’ouest de Port-Menier, 2 9 adultes, 1 2 et 1 4 juvéniles, 17 août; 3 milles au nord-ouest de Port-Menier, 1 9 juvénile, 22 août; 8 milles à l’est de Port- Menier, 1 4 adulte; 2 ? juvéniles, 27 août, et 1 ¢ juvénile, 31 août. L'auteur a identifié les spécimens pris dans l’île comme hudsonicus à cause de leur grande ressemblance avec les spécimens de même condition pris dans l’est de la péninsule Québec-Labrador, à la même époque de l’année; leurs mensurations se comparent bien avec celles fournies par Godfrey (1951: 24) pour cette forme. SITTIDAE Sittelle à poitrine rousse. Sitta canadensis Linnaeus Verrill (1862a: 138) a trouvé cette sittelle commune en 1861. Dionne (1920: 29) la note comme commune. Selon Brooks (Lewis, 1924: 146), elle était commune à Port-Menier en 1919; Lewis (1924: 146) a observé 2 oiseaux au même endroit, les 14 et 15 juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 115) n’ont observé que 6 de ces oiseaux dans la région de Baie-du- Renard en 1937. L’auteur a trouvé cette sittelle assez commune en 1963; de 1 a 15 individus ont régulièrement été observés, du 7 juin au 31 août, aux endroits suivants: Tour 2; 8 et 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Faure et MacDonald; Baie-Ste-Claire; 24 milles au nord de l’embouchure de la rivière Jupiter; Rivière-à-la-Patate et Port-Menier. SPECIMENS COLLECTIONNES: lac MacDonald, 3 4 adultes, 2 9 adultes, 1 ¢ juvénile; Baie-Ste-Claire, 1 ¢ adulte, 1 ¢ et 1 @ juvéniles; 3 milles a l’ouest de Port-Menier, 1 4 juvénile; ces spécimens ont été pris du 25 juin au 31 août 1963. CERTHIIDAE Grimpereau brun. Certhia familiaris americana Bonaparte Lewis (1926: 181) a observé un seul individu près de Port-Menier, le 26 mai 1926. Braund et McCullagh (1940: 115) ont trouvé cette espèce peu abondante en 1937, n’ayant observé que 13 oiseaux dans la région de Baie-du-Renard, dont 3 furent collectionnés. L'auteur a aussi trouvé le Grimpereau brun peu abondant dans l’île, en 1963; 2 adultes, accompagnés de 5 juvéniles, furent observés à Baie-Ste- Claire, le 20 juillet, et un autre individu a été vu à Port-Menier, le 1°" août. SPECIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 et 1 9 adultes, ainsi qu'i 4 juvénile, le 20 juillet; Port-Menier, 1 juvénile, dont le sexe n’a pu être déterminé, 1°" août 1963. L’auteur a étudié et comparé de près les spécimens d’Anticosti et en est arrivé à la conclusion que le mâle et la femelle adultes, avaient des dimen- 57 sions légèrement plus petites que celles des individus de même sexe pris dans l'Est du Québec, en Ontario et dans les Provinces maritimes; de plus, la coloration roussâtre du plumage des spécimens pris à Anticosti était aussi riche que celle des autres spécimens et le blanc n’était pas plus pur. Les juvéniles, cependant, étaient légèrement différents des juvéniles pris en Ontario, au Québec et dans les Maritimes: la coloration des régions dorsales est d’un brun jaunatre plus intense. Ces différences sont si faibles que l’auteur ne reconnaît pas la forme anti- costiensis (Braund et McCullagh, 1940: 115) et rattache la population d’Anticosti à la sous-espèce americana. aile culmen exposé tarse 4 64.0 mm 14.5 mm 15.5 mm 2 62.0 13.4 15.0 TROGLODYTIDAE Troglodyte des forêts. Troglodytes troglodytes hiemalis Vieillot Verrill (1862a: 138) a observé un Troglodyte qu’il a cru de cette espèce, à la pointe du Sud-Ouest, en juillet 1861. D’après Schmitt (1904: 308), cet oiseau est assez rare en été, mais Dionne (1920: 29) l’a trouvé assez commun. Brooks (Lewis, 1924: 146) a observé un individu à Port-Menier, les 3 et 4 septembre 1919; Lewis (1924: 146) a noté cette espèce comme commune au même endroit en 1922. Braund et McCullagh (1940: 115) ont vu cet oiseau à trois reprises seulement près de Baie-du-Renard (Eel Falls), en 1937. L’auteur a trouvé cette espèce assez commune, du 7 juin au 25 juillet 1963, alors que 2 à 7 individus ont été observés presque quotidiennement aux endroits suivants: Tour 2; 8 et 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDonald; Baie-Ste-Claire. Un groupe familial composé de 2 adultes et de 6 jeunes a été observé à 8 milles à l’est de Port-Menier, le 12 juillet. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: lac MacDonald, 1 4 adulte, 28 juin; 8 milles à l’est de Port-Menier, 1 ¢ juvénile, 12 juillet 1963. MIMIDAE Moqueur polyglotte. Mimus polyglottos (Linnaeus) Schmitt (1904: 308) mentionne avoir capturé «un seul spécimen» à Baie-Ste-Claire, le 8 août 1902. Lewis (1924: 146) affirme que Dionne a identifié un spécimen de cette espèce dans la collection de Schmitt. TURDIDAE Merle d’Amérique. Turdus migratorius nigrideus Aldrich et Nutt Verrill (1862a: 137) mentionne que le Merle d’Amérique n’est pas com- mun et qu'il l’a observé surtout dans la région de Port-Menier, en 1861. Brewster (1884: 368) l’a trouvé commun partout dans le golfe Saint-Lau- rent et a observé des juvéniles a Port-Menier, le 24 juillet 1881. Combes 58 (1896: 26) l’a trouvé commun partout dans Vile en 1895. D’après Schmitt (1904: 309), il est commun de «mars ou avril, suivant la rigueur de l’hiver, à fin septembre» et «les jeunes quittent le nid vers le 15 juillet». Dionne (1920: 29) le note comme commun. Brooks (Lewis, 1924: 147) et Lewis (1924: 147) Vont trouvé commun à Port-Menier en 1919 et 1922 respec- tivement. Braund et McCullagh (1940: 115) le considèrent comme extré- mement abondant dans l’île et ont trouvé un certain nombre de nids en 1937. L’auteur est d’accord avec tous ceux qui ont étudié cette espéce et con- sidère le Merle d’Amérique comme très abondant, de 5 a 20 individus ayant été notés quotidiennement, du 5 juin au 2 septembre 1963, a tous les endroits visités dans l’île (voir l’introduction). Plusieurs spécimens ont été recueillis et étudiés; l’auteur en est arrivé à la conclusion que la population du Merle d’Amérique qui se répartit dans l’île Anticosti doit être rattachée à la forme nigrideus, bien qu’elle ne soit pas parfaitement typique de cette sous-espèce. En effet, la coloration grise des parties dorsales chez les spécimens capturés à Anticosti est beaucoup plus foncée que le gris des spécimens pris plus au sud (Québec, Provinces mari- times, Ontario); par contre, elle est légèrement plus claire que celle des individus collectionnés à Terre-Neuve et dans l’est de la péninsule Québec- Labrador. La coloration de la poitrine des spécimens d’Anticosti est aussi légèrement plus claire que celle des spécimens typiques de la forme nigrideus. Même si la population d’Anticosti est intermédiaire entre nigrideus typique et migratorius, l’auteur considère cette population comme appartenant à ni- grideus, parce qu’elle se rapproche plus de la forme nigrideus que de la forme migratorius. Grive solitaire. Hylocichla guttata faxoni Bangs et Penard Verrill (1862a: 137) a trouvé cette grive commune, en 1861, mais moins abondante que H. ustulata. Selon Brewster (1884: 369), elle était abondante en 1881, mais Schmitt (1904: 309) la considére comme assez rare en été. Dionne (1920: 29) la note comme commune. Brooks (Lewis, 1924: 146) a collectionné un juvénile a Port-Menier, le 6 septembre 1919, et Lewis (1924: 146) a observé 2 individus au méme endroit, le 13 juin 1922. L’auteur a souvent entendu cette espèce, mais ne l’a que rarement observée en 1963; habitat préféré de cette grive semble être la forêt coniférienne la plus dense. L’auteur l’a notée comme suit: Tour 2 (4) 8 juin, (3) 11 juin, Moye 12 jum, (4) 13 juin, (6) 14. juin, (10) 15 juin et (3) 19 juin; 53 milles a l’est de Port-Menier (2) 16 juin; lac Chevreuil (4) 17 juin; lacs Baleine et Faure (5) 18 juin; lac MacDonald (1 à 5) du 24 juin au 6 juillet; 8 milles a l’est de Port-Menier (1) 11 juillet; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet, (2) 17 juillet. Une femelle adulte en condition de nidification—plaque incubatrice bien développée et œuf sans coquille dans l’oviducte—a été prise à Tour 2 (10 milles au nord de l’embouchure de la riviére Ste-Marie), le 10 juin 1963. Grive a dos olive. Aylocichla ustulata swainsoni (Tschudi) Verrill (1862a: 137) considérait cette grive comme trés commune en 1861. D’aprés Brewster (1884: 369), elle était assez commune a Anticosti en 1881, mais difficile a observer; il a collectionné une femelle adulte a Baie- 59 du-Renard, le 11 juillet. Schmitt (1904: 309) la mentionne comme com- mune en été et ajoute qu’un grand nombre d'individus ont été trouvés morts «au pied du phare de la Pointe Ouest». Brooks (Lewis, 1924: 146) a collectionné un mâle, le 3 septembre 1919, et Lewis (1924: 146) l’a trouvée commune à Port-Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 116) la croient assez commune, mais très difficile à observer; ils ont trouvé un nid près de Baie-du-Renard (Eel Falls), le 25 juin 1937. L’auteur a trouvé cette grive assez commune dans les forêts conifériennes de Vile; de 2 à 20 individus ont été notés, entre le 7 juin et le 31 juillet 1963, aux endroits suivants: Tour 2; 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Che- vreuil, Faure, Baleine et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Port-Menier; Rivière- à-la-Patate. L’auteur a collectionné une excellente série de cette espèce, qu'il a pu comparer avec une grande quantité de spécimens pris ailleurs dans l'Est du Canada (Québec, Nouveau-Brunswick et Ontario). Les spécimens pris à Anticosti sont identiques à ceux pris ailleurs au Québec, au Nouveau-Bruns- wick et en Ontario, sauf pour la coloration dorsale, cependant, qui est légè- rement plus verdâtre; ces spécimens appartiennent toutefois à la forme swain- soni sous les autres rapports (Bond, 1963). Grive à joues grises. Hylocichla minima (Lafresnaye) Bien qu'aucun auteur n'ait observé cette espèce jusqu’à maintenant, il est sûr que, tôt ou tard, elle sera notée, puisque l’île Anticosti se trouve sans doute sur le chemin de cette espèce, lors de ses migrations. Grive fauve. Hylocichla fuscescens (Stephens) Brewster (1884: 368-369) a observé un couple de ces oiseaux à Port- Menier, le 24 juillet 1881, et croit que ces oiseaux nidifiaient. D’après Schmitt (1904: 309), cette grive est assez commune en été. Lewis (1924: 146) affirme que Dionne a examiné plus d’un spécimen pour Schmitt. Cette espèce ne semble pas avoir été revue depuis. Merle bleu à poitrine rouge. Sialia sialis (Linnaeus) Schmitt (1904: 309) considère cette espèce comme assez rare en été. Traquet motteux. Oenanthe ocnanthe (Linnaeus) Labrie (Lewis, 1924: 147) a observé un individu de cette espèce pendant 3 ou 4 jours, vers la fin d’avril 1913. L’auteur accepte cette donnée comme valable, bien que Lewis ait placé cette espèce sur sa liste hypothétique. SYLVIIDAE Roitelet à couronne dorée. Regulus satrapa satrapa Lichtenstein Selon Schmitt (1904: 309), ce roitelet est assez rare de mai à septembre. Braund et McCullagh (1940: 116) ont collectionné un mâle près de Baie- du-Renard (Eel Falls), le 29 juin 1937. Lewis (1941: 79) a observé un mâle qui chantait à Port-Menier et à l’Anse-aux-Fraises, le 11 juin 1940. L'auteur a observé cette espèce comme suit, en 1963: Tour 2 (1) 7 juin, (1) 8 juin; Baie-Ste-Claire (1 mâle et 1 femelle, accompagnée de 4 juvéniles qui étaient encore nourris par les adultes) 18 juillet; Rivière-à-la-Patate (4) 31 août. 60 SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Baie-Ste-Claire, 1 9 adulte, 18 juillet; 8 milles à l’est de Port-Menier (Rivière-à-la-Patate), un juvénile dont le sexe n’a pu être déterminé, 31 août 1963. Roitelet à couronne rubis. Regulus calendula calendula (Linnaeus) Brewster (1884: 369) a observé une femelle à Baie-du-Renard, le 11 juillet 1881. Schmitt (1904: 309) considère cette espèce comme «rare de mai à septembre», mais Dionne (1920: 29) la note comme commune. Lewis (1924: 146) ne l’a pas trouvée commune à Port-Menier en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 116) affirment qu’elle était plutôt commune dans la région de Baie-du-Renard en 1937. Ce roitelet était relativement commun en 1963; de 2 à 10 individus ont été notés aux endroits suivants, entre le 7 juin et le 31 août: Tour 2; 8 à 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDo- nald; Baie-Ste-Claire; Port-Menier; 24 milles au nord de l’embouchure de la rivière Jupiter; Rivière-à-la-Patate. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: huit spécimens 4, adultes ou juvéniles, ont été capturés aux endroits suivants, entre le 15 juin et le 20 août 1963: Tour 2 (10 milles au nord de Rivière-Ste-Marie), lac Baleine, Baie-Ste-Claire, 3 milles à l’est de Port-Menier, lac MacDonald. MOTACILLIDAE Pipit commun. Anthus spinoletta (Linnaeus) Schmitt (1904: 308) a trouvé cette espéce «assez commune», «mai-sep- tembre». Dionne (1920: 29) l’a notée comme commune, «surtout à l’au- tomne». Brooks (Lewis, 1924: 146) a observé un vol de 30 individus, le 11 septembre 1919, et un autre de 50, le 13 septembre. BOMBYCILLIDAE Jaseur des cèdres. Bombycilla cedrorum Vieillot D’apres Schmitt (1904: 307), cet oiseau est assez rare en été. Lewis (1941: 79) a observé 3 individus a Port-Menier, le 11 juin 1940. L’auteur du présent travail a observé un oiseau de cette espèce pendant plusieurs minutes, a Baie-Ste-Claire, le 18 juillet 1963. Pie-grieche boréale. Lanius excubitor Linnaeus Schmitt (1904: 307) affirme que cette pie-grièche est assez rare en été et que quelques individus sont vus «a la fin d’avril», mais qu’elle «est plus commune à l’automne». Dionne (1920: 29) la considère comme commune. Cette espèce se rencontre probablement dans l’île, mais seulement à Pautomne, en hiver ou au printemps. STURNIDAE Etourneau sansonnet. Sturnus vulgaris vulgaris Linnaeus Lewis (1941: 79) a observé 2 adultes qui semblaient nidifier, prés de Port-Menier, le 5 juin 1940. 61 L’auteur a trouvé cette espèce assez abondante à certains endroits de l’île en 1963: lac Chevreuil (1) 17 juin; Tour 2 (2 adultes, dont l’un transportait de la nourriture) 19 juin; Port-Menier (12) 22, 23 juin, (40) 11 juillet, (60) 12 juillet; Baie-Ste-Claire (des vols de 40 à 300) 11 au 30 juillet; Port-Menier (75-200) 11 août au 2 septembre; Rivière-à-la-Patate (5) 31 août; tout autour de l’île (25-40) 5 au 12 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Tour 2, 1 4 adulte, 19 juin. Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 20 juillet; 1 9 adulte, 1 4 juvénile, 22 juillet; 2 4 juvéniles, 26 juillet 1963. VIREONIDAE Viréo à tête bleue. Vireo solitarius (Wilson) L’auteur a observé 2 de ces Viréos à Tour 2, le 7 juin 1963; un de ces oiseaux a été collectionné: c'était un mâle adulte en condition de nidification. La mention de cette espèce semble être la première pour l’île Anticosti. Viréo aux yeux rouges. Vireo olivaceus (Linnaeus) Verrill (1862a: 138) a trouvé ce viréo commun en 1861. Braund et McCullagh (1940: 116) ont observé un couple a Baie-du-Renard, le 18 juin 1937. Viréo de Philadelphie. Vireo philadelphicus (Cassin) Lewis (1941: 79) a vu et entendu un de ces viréos, a Vauréal, les 8 et 10 juin 1940. PARULIDAE Fauvette noire et blanche. Mniotilta varia (Linnaeus ) Brewster (1884: 369) a entendu un individu a Baie-du-Renard, le 9 juillet 1881, et collectionné un male, au méme endroit, deux jours plus tard. Dionne (1920: 29) note cette espèce comme plutôt rare. Brooks (1924: 127) a observé un individu les 3, 8 et 13 septembre 1919, mais 2 le 12 septembre. Lewis (1924: 127) a trouvé cette fauvette plutôt commune a Port-Menier, en juin 1922. Bien que cette fauvette ait été observée a plusieurs occasions en 1963, elle ne semblait pas abondante dans la forêt coniférienne de l’île; les observa- tions suivantes furent obtenues; Tour 2 (2) 13, 14, 15 et 26 juin; Baie-Ste- Claire (3) 16 juillet; Port-Menier (2) 21 août; Rivière-à-la-Patate (2) 31 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 ? avec plaque incubatrice, 13 juin; 1 4 en condition de nidification, 15 juin. Rivière-à-la-Patate (8 milles au nord-est de Port-Menier), 1 4 juvénile, 31 août 1963. Fauvette obscure. Vermivora peregrina (Wilson) Brewster (1884: 370) a collectionné un spécimen a Baie-du-Renard, le 11 juin 1881. Lewis (1924: 127) a observé 2 individus à Port-Menier, le 14 juin 1922, et un autre, le 15 juin. Braund et McCullagh (1940: 117) ont collectionné 5 mâles à Baie-du-Renard, entre le 18 et le 27 juin 1937. 62 L'auteur a trouvé cette fauvette assez abondante, ayant observé de 4 à 15 individus, entre le 7 juin et le 31 août 1963, aux endroits suivants: Tour 2; 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDonald; Baie-Ste-Claire; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter; Rivière-à-la-Patate. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 2 4 adultes et 3 9 adultes, du 7 au 13 juin; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter, 1 juvénile, 21 août 1963. Fauvette à joues grises. Vermivora ruficapilla ruficapilla (Wilson) Lewis (1924: 127) a observé 2 individus à Port-Menier, le 13 juin 1922. Le même auteur (1941: 79) a vu de nouveau cette espèce à Port-Menier, les 8 et 11 juin 1940. Cette fauvette fut observée comme suit en 1963: Tour 2, (1) 8 juin; Baie-Ste-Claire (6) 23 juillet. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Baie-Ste-Claire, 3 4 en condition de nidifica- tion, 23 juillet 1963. Fauvette parula. Parula americana (Linnaeus) Brewster (1884: 370) affirme avoir observé un seul mâle de cette espèce à Baie-du-Renard, le 11 juillet 1881. Fauvette jaune. Dendroica petechia ssp Verrill (1862a: 137) a observé quelques individus dans l’île en 1861, mais Brewster (1884: 370) considérait cette fauvette comme la plus abon- dante à Baie-du-Renard en 1881. D’après Schmitt (1904: 307), elle est assez rare en été. Lewis (1924: 127) l’a trouvée assez abondante a Port- Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 117) ne la considérent pas comme commune, n’ayant observé que quelques individus a Baie-du- Renard en 1937. L’auteur a observé cette espèce seulement a Port-Menier, où 2 à 4 indi- vidus ont été notés aux dates suivantes: 16, 21 juin; 9, 15 juillet; 3, 15, 19 et 28 aott 1963. Aucun spécimen n’a pu être collectionné, et, pour cette raison, l’auteur ne se prononce pas sur l’affinité de la population qui se trouve a Anticosti. Fauvette a tête cendrée. Dendroica magnolia (Wilson) Verrill (1862a: 137) a collectionné un seul spécimen à Port-Menier, le 15 juillet 1861, mais Brewster (1884: 371) considérait cette fauvette comme la plus abondante de cette famille en 1881, aussi bien à Port-Menier qu’à Baie-du-Renard. D’autre part, Schmitt (1904: 308) l’a trouvée assez rare en été. Dionne (1920: 29) l’a notée comme commune. Lewis (1924: 127) la considérait comme assez commune à Port-Menier, en juin 1922. D’après Braund et McCullagh (1940: 117), elle était commune dans la forêt en bordure de la côte, dans la région de Baie-du-Renard, en 1937. En 1963, cette espèce n'était pas commune, bien qu’elle fût observée à plusieurs reprises: Tour 2 (2) 11 juin, (1) 12 juin, (2) 13 juin, (4) 14 63 juin, (5) 15 juin, (1) 15 juin, 53 milles à l’est de Port-Menier (2) 16 juin; lac MacDonald, (2-4) 24 juin au 9 juillet; Baie-Ste-Claire (2) 18 juillet, (2) 20 juillet. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 4 adulte, 11 juillet; 1 4 et 1 ¢ en condition de nidification, 20 juillet. Lac MacDonald, 1 4 adulte, 1° juillet; 1 4 adulte, 8 juillet. Baie-Ste-Claire, 19 adulte, 20 juillet 1963. Fauvette tigrée. Dendroica tigrina (Gmelin) Lewis (1941: 79) a vu et entendu un mâle, le 10 juin 1940, près de l'embouchure de la rivière MacDonald. Fauvette bleue à gorge noire. Dendroica cærulescens (Gmelin) Braund et McCullagh (1940: 117) ont vu et entendu un mâle, dans la région de Baie-du-Renard, les 18 et 22 juin 1937. Fauvette à croupion jaune. Dendroica coronata coronata (Linnæus) Schmitt (1904: 307) et Dionne (1920: 29) ont trouvé cette Fauvette assez commune en été. Brooks (1924: 127) a noté plusieurs individus, le 27 août et le 3 septembre 1919, mais un seul le 10 septembre. Lewis (1924: 127) considérait cette espèce comme assez commune à Port-Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 117) l’ont trouvée commune dans la région de Baie-du-Renard, en 1937; ils ont trouvé un nid contenant 3 œufs, à cet endroit, le 18 juin. L’auteur considère cette espèce comme assez commune, ayant régulière- ment observé de 4 à 12 individus, du 7 juin au 31 août 1963, aux endroits suivants: Tour 2; lacs Faure, Baleine et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Port- Menier et Rivière-à-la-Patate. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 4 4 et 1 @ adultes, 8 au 12 juin; lac MacDonald, 2 4 adultes, 1‘ et 4 juillet 1963. Fauvette verte à gorge noire. Dendroica virens virens (Gmelin) Brewster (1884: 371) a rencontré 2 ou 3 individus de cette espèce a Port-Menier et a Baie-du-Renard en 1881. Dionne (1920: 29) a noté 3 spécimens. Brooks (Lewis, 1924: 127) a observé plusieurs individus, le 27 aout, les 5 et 6 septembre 1919. Lewis (1924: 127) a trouvé cette fauvette commune à Port-Menier, en juin 1922. Selon Braund et McCullagh (1940: 118), elle était très abondante dans la région de Baie-du-Renard en 1937. L’auteur a trouvé cette Fauvette assez abondante en 1963, ayant noté de 2 a 12 individus, entre le 7 juin et le 31 août, aux endroits suivants: Tour 2; 8 et 53 milles a l’est de Port-Menier; lacs Faure, Baleine, Chevreuil et MacDonald; Baie-Ste-Claire; 24 milles au nord de l’embouchure de la i- vière Jupiter; Port-Menier et Rivière-à-la-Patate. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Tour 2, 1 4 en condition de nidification, 7, 15 et 18 juin. Lac MacDonald, 1 4 en condition de nidification, 29 juin; 2 $ en condition de nidification, 8 juillet; 1 juvénile, 20 août. 3 milles au nord-ouest de Port-Menier, 1 9 juvénile, 22 août. Rivière-à-la-Patate (8 milles au nord-est de Port-Menier), 2 juvéniles, 27 et 31 août 1963. 64 Fauvette à poitrine baie. Dendroica castanea (Wilson) L’auteur semble le premier a avoir noté la présence de cette espéce dans l’île Anticosti. Cette fauvette était en effet relativement abondante dans les forêts conifériennes denses de l’île. Les observations suivantes ont été recueillies en 1963: Tour 2 (3) 14 juin, (2) 15 juin; lac Chevreuil (4) 17 juin; lac Faure (2) 18 juin; lac MacDonald (2) 25 juin, (1) 1° juillet, (2) 3 juillet, (4) 5 juillet et (4) 6 juillet; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 4 en condition de nidification, 13 juin. 40 milles à l’est de Port-Menier (lac Chevreuil), 1 ¢ en condition de nidification, 17 juin. Lac MacDonald, 3 4 en condition de nidification, 25 et 28 juin, 3 juillet; 1 @ avec plaque incubatrice bien vascularisée, 29 juin 1963. Fauvette rayée. Dendroica striata (Forster) Brewster (1884: 371) a trouvé cette fauvette assez commune dans l’île en 1881. Dionne (1920: 20) la note comme plutôt rare. Brooks (Lewis, 1924: 127) a observé quelques individus, les 24 et 27 août 1919. D’après Lewis (1924: 127), elle était commune a Port-Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 118) considéraient cette espèce comme l’une des plus abondantes Fauvettes de la région de Baie-du-Renard en 1937, étant sur- passée en nombre par la Fauvette flamboyante (Setophaga ruticilla) seule- ment. En 1963, la Fauvette rayée était abondante dans la forét coniférienne dense. De 1 à 10 individus ont régulièrement été observés entre le 11 juin et le 31 août, aux endroits suivants: Tour 2; 8 et 53 milles à l’est de Port- Menier; lacs Faure, Baleine, Salé, Chevreuil et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Port-Menier; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter; Ri- vière-à-la-Patate; Rivière-de-la-Chaloupe; Baie-du-Renard et Rivière-aux- Saumons. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 3 4 en condition de nidification, 11 et 14 juin. Lac Chevreuil (40 milles à l’est de Port-Menier), 1 4 en condi- tion de nidification, 17 juin. Lac Baleine, 1 4 en condition de nidification, 18 juin. Baie-Ste-Claire, 2 4 en condition de nidification, 17 et 23 juillet. 3 milles à l’ouest de Port-Menier, 1 4 juvénile, 17 août. 3 milles au nord- ouest de Port-Menier, 1 juvénile, 22 août 1963. Fauvette couronnée. Seiurus aurocapillus (Linnaeus) Verrill (1862a: 137) affirme avoir collectionné un certain nombre de spé- cimens à Port-Menier, le 15 juillet 1861, mais Brewster (1884: 371) n’a observé que 2 de ces oiseaux a Port-Menier, le 24 juillet 1881. Dionne (1920: 29) note cette fauvette comme assez rare. Lewis (1924: 127) a vu, a Port-Menier, 2 de ces fauvettes, le 13 juin 1922, et une le 15. Braund et McCullagh (1940: 118) ne sont parvenus a identifier qu’un couple de ces oiseaux dans la région de Baie-du-Renard, en juin 1937. En 1963, la Fauvette couronnée n’était pas commune, mais elle fut régu- lièrement observée dans la forêt coniférienne: Tour 2 (1) 7 juin, (1) 8 juin, eer bo juin, (1) 12 juin, (2) 13 juin, (2) 14 juin, (2) 15 juin et (2) 19 juin; lac MacDonald (1) 25 juin, (2) 26 juin, (3) 27 juin, (4) 28 juin, 65 (4) 29 juin, (1) 1° juillet, (2) 3 juillet, (3) 4 juillet, (4) 6 juillet et (1) 19 août; Rivière-à-la-Patate (1) 31 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: lac MacDonald, 1 4 juvénile, 20 août; Rivière-à-la-Patate (8 milles au nord-est de Port-Menier) 1 4 juvénile, 31 août 1963. Les 2 spécimens capturés ont été comparés avec des séries de spécimens de même condition, pris dans l’Est du Canada, et se sont révélés identiques aux oiseaux capturés à Terre-Neuve; l’auteur rattache donc les spécimens pris à Anticosti à la forme furvior; il se peut que ces individus soient des migrateurs, vu la date tardive à laquelle ils ont été capturés. Fauvette des ruisseaux. Seiurus noveboracensis noveboracensis (Gmelin) D’après Schmitt (1904: 308), cette fauvette est assez rare en été. Toute- fois, Brooks (Lewis, 1924: 127) a observé plusieurs de ces oiseaux à Port- Menier, presque chaque jour, entre le 27 août et le 8 septembre 1919. Lewis (1924: 127) a noté un individu à Port-Menier, le 13 juin 1922, et 3 le 14 juin. En 1926, Lewis (1926: 181) considérait cette espèce comme commune, après le 28 mai. En 1963, la Fauvette des ruisseaux était abondante au lac MacDonald, où 2 à 15 individus ont régulièrement été observés, entre le 24 juin et le 10 juillet; plus de 25 furent notés, le 20 août. La seule autre mention consiste en une observation d’un mâle qui chantait au lac Faure, le 18 juin. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: lac MacDonald, des 4 en condition de nidi- fication, 24, 26 et 28 juin, 1° juillet; 1 9 en condition de nidification, 1° juillet; 2 juvéniles, 20 août 1963. Cette excellente série de spécimens a été étudiée soigneusement et l’auteur de ce travail est d’avis que la population d’Anticosti appartient à la sous- espèce noveboracensis. Fauvette triste. Oporornis philadelphia (Wilson) Un couple de cette espèce a été observé à Baie-Ste-Claire, dans un bûcher où des Framboisiers sauvages (Rubus sp.) recouvraient le sol, le 16 juillet 1963. La femelle était très nerveuse et, après plusieurs minutes d’attente, l’auteur vit qu’elle nourrissait un jeune; deux autres furent par la suite ob- servés. Le mâle, qui se tenait toujours à quelque distance de l’endroit, a été collectionné. Cette donnée semble constituer la première mention de cette espèce pour l’île Anticosti. Fauvette masquée. Geothlypis trichas brachidactylus (Swainson) Verrill (1862a: 137) affirme que cette fauvette est commune l'été durant, mais Brewster (1884: 371) ne l’a notée qu’à Baie-du-Renard, en juillet 1881; il a capturé un mâle en plein chant à cet endroit, le 11 juillet. Selon Schmitt (1904: 308), elle est assez commune en été. Dionne (1920: 29) la note aussi comme assez rare. Brooks (Lewis, 1924: 127) a observé un couple, le 1‘ septembre 1919, et un oiseau seul, le 5 septembre. Lewis (1924: 127) l’a trouvée commune à Port-Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 118) la considéraient comme commune en bordure des tourbières de la région de Baie-du-Renard, en juin 1937. 66 En 1963, la Fauvette masquée fut notée comme suit: lac Chevreuil (1) 17 juin; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet, (2) 17 juillet, (1) 18 juillet, (1) 25 juillet; Port-Menier (1) 24 août, (2) 26 août. SPECIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 16, 17 et 25 juillet 1963. Braund et McCullagh (1940: 118) ont décrit la population de la Fau- vette masquée de l’île Anticosti comme une sous-espèce différente: G. t. pela- gitis. Leur description était fondée sur 3 spécimens adultes. L’auteur a com- paré les mensurations des 3 spécimens pris en 1963 avec les mensurations de spécimens de la forme brachidactylus, et ces dernières correspondaient parfaitement aux autres. La seule différence qu’il a été possible d’évaluer était la coloration des régions dorsales; le vert olivâtre de ces régions était en effet légèrement plus brunâtre chez les trois spécimens d’Anticosti, lors- qu’on comparait ceux-ci avec des spécimens pris ailleurs au Québec et dans les Maritimes. L’auteur est d’avis que cette différence n’est pas suffisante pour que la forme pelagitis soit maintenue. Voici les mensurations des trois mâles adultes: aile queue culmen exposé tarse 54.0 mm 49.0 mm 11.0 mm 21.0 mm 53.0 53.0 11.0 20.0 7.0) 56.0 11.0 21.0 Fauvette à calotte noire. Wilsonia pusilla (Wilson) Brewster (1884: 371-372) a noté des adultes de cette espèce, qui nour- rissaient des juvénaux a Port-Menier en 1881. Schmitt (1904: 308) con- sidére cette espéce comme assez rare en été. Brooks (Lewis, 1924: 146) Pa trouvée commune près de Port-Menier, le 24 août 1919, de même que Lewis (1924: 146), en juin 1922. Fauvette du Canada. Wilsonia canadensis (Linnaeus) Dionne (1920: 29) note que cette fauvette est assez rare et que seule- ment 2 individus de cette espèce ont été observés. Labrie, dans une lettre adressée à Lewis (1924: 146), commente son observation en ces termes: «jai rencontré un couple de ces oiseaux, mâle et femelle, au cours de l'été de 1917; je les ai observés à plusieurs reprises et crois qu’ils ont niché, ayant vu la femelle transporter des matières fibreuses, en juin». Il ajoute que ces oiseaux étaient très nerveux lorsqu'il a visité de nouveau le même endroit, au cours de juillet, suggérant ainsi la présence d’un nid ou d’oisillons. L’au- teur du présent travail accepte cette donnée sans réserve. Fauvette flamboyante. Setophaga ruticilla tricolora (Müller) Verrill (1862a: 137) considère cette fauvette comme très commune et mentionne que des juvéniles en état de voler ont été vus, le 18 juillet 1861. Brewster (1884: 372) a observé plusieurs individus à Baie-du-Renard en 1881, mais a trouvé cette espèce commune à Port-Menier. D’après Schmitt (1904: 308), elle est assez rare en été, mais Dionne (1920: 29) la note comme commune. Brooks (Lewis, 1924: 146) l’a notée comme abondante à Port-Menier jusqu’au 9 septembre 1919. Lewis (1924: 146) la considère comme très commune à Port-Menier, en juin 1922. Selon Braund et McCul- 67 lagh (1940: 119), c'était la plus abondante des Fauvettes de la région de Baie-du-Renard en 1937. En 1963, la Fauvette flamboyante n’était pas commune, bien qu’elle fût assez régulièrement distribuée dans l’île; les observations suivantes furent obtenues: Tour 2 (1) 8 juin, (1) 12 juin, (2) 13 juin, (1) 14 juin, (2) 19 juin; lac Chevreuil (2) 17 juin; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet, (1) 17 juillet, (2) 23 juillet, (1) 25 juillet; Baie-du-Renard (2) 10 août; Port- Menier (2) 16 août. Il est à remarquer qu’elle ne fut pas notée au lac Mac- Donald, où se rencontre une forêt coniférienne presque pure et où son ha- bitat habituel semble faire complètement défaut. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2 (10 milles au nord de l’embouchure de la rivière Ste-Marie) 2 4 en condition de nidification, 8 et 19 juin; lac Chevreuil (40 milles à l’est de Port-Menier) 1 $ en condition de nidifica- tion, 17 juin; 3 milles à l’ouest de Port-Menier, 1 9 juvénile, 16 août 1963. PLOCEIDAE Moineau domestique. Passer domesticus (Linnaeus) Schmitt (1904: 306) a observé 3 individus de cette espèce, un mâle et 2 femelles, en décembre 1901, a Port-Menier, et a capturé le mâle et une des femelles. Il ajoute que l’autre femelle est disparue et que cette espèce n'a pas été revue durant son séjour dans l’île. En 1963, l’auteur a noté de 15 à 20 Moineaux domestiques à chacun de ses passages a Port-Menier. Deux couples transportaient des brindilles, le 7 juin. Cette espèce n’a pas été vue ailleurs dans l’île. ICTERIDAE Carouge à épaulettes. Agelaius phoeniceus (Linnaeus) Cette espèce fut observée en 1963, a Port-Menier seulement, comme suit: (2) 6 juin, (3) 28 août, (4) 29 août, (2) 1° septembre, (1) 2 septembre. Le 6 juin, un mâle et une femelle adultes ont été vus dans de hautes herbes en bordure d’un endroit retiré, au lac St-Georges; des habitants de l’île ont assuré à l’auteur que ces deux oiseaux sont demeurés au même endroit au moins jusqu’au 15 juillet. Il semble donc qu’au moins un couple de Carouges à épaulettes a niché dans l’île. Mainate rouilleux. Euphagus carolinus ssp Schmitt (1904: 305) a trouvé ce mainate assez commun seulement au cours de la migration d’automne. Dionne (1920: 28) affirme «qu'il se voit par petites bandes». Lewis (1926: 180) a observé un seul individu a Port- Menier, le 23 mai 1926. Lewis (1938a: 125) a observé 12 de ces oiseaux au lac Plantain, près de Port-Menier, le 16 juillet 1938. Braund et McCullagh (1940: 119) ont vu quelques couples, qui semblaient nicher, dans la région de Baie-du-Renard, en juin 1937. 68 Le Mainate rouilleux a été observé régulièrement en 1963, du 23 juin au 2 septembre, aux endroits suivants, 2 à 20 individus étant notés chaque fois: 8, 48 et 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Faure, Baleine, MacDonald; Tour 2; Baie-du-Renard; Port-Menier, Rivière-à-la-Patate. Les individus observés aux lacs Faure, Chevreuil et MacDonald nidifiaient sûre- ment, si l’on en juge par leur comportement. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: lac Chevreuil (40 milles à l’est de Port- Menier) 2 4 en condition de nidification, 1 9 avec plaque incubatrice bien vascularisée, 17 juin; lac Faure (25 milles à l’est de Port-Menier) 1 4 et1 9 en condition de nidification, 18 juin; lac MacDonald, 1 4 et 1 9 juvéniles, 1°" juillet 1963. Après avoir comparé les spécimens capturés à Anticosti avec d’autres de condition similaire, pris ailleurs dans l'Est du Canada, l’auteur rattache, pour l'instant, la population de Vile Anticosti à la sous-espèce carolinus, n'ayant trouvé aucune différence dans les dimensions ou la coloration des spécimens étudiés. Il est cependant possible que des spécimens pris en plumage d’automne révèlent que cette population appartient à la sous-espèce nigrans. Mainate bronzé. Quiscalus quiscula versicolor Vieillot Dionne (1920: 28) affirme que «le Mainate bronzé paraît être rare». Labrie, dans une lettre à Lewis (1924: 125), dit avoir vu ce mainate pour la première fois, en juin 1916, et avoir entendu cet oiseau à Port-Menier, sans parvenir à l’observer, en mai 1917; ces commentaires s’ajoutent à la donnée de Dionne sur le fait de la rareté de cette espèce dans l’île. Lewis (1926: 180) a fréquemment observé ce Mainate à Port-Menier, à partir du 20 mai 1926, notant 25 individus le 1° juin. Braund et McCullagh (1940: 119) Vont trouvé plus abondant que le Mainate rouilleux (Euphagus carolinus) dans la région de Baie-du-Renard en 1937, où ils ont observé un juvénal à peine capable de voler, le 24 juin. Cette espèce n'était pas abondante en 1963, bien qu’elle fût observée régulièrement: Port-Menier (10) 5 au 7 juin; (10) 22, 23 juin, 11 juillet; (40) 12 juillet; (50-60) quotidiennement, du 13 août au 2 septembre. Lac Chevreuil (3) 17 juin. Lac MacDonald (1) 2 et 3 juillet. Baie-Ste-Claire (2) 16, 17 et 22 juillet; (4) 18 juillet. Un male adulte fut collectionné a Baie-Ste-Claire, le 28 juillet 1963. Vacher à tête brune. Molothrus ater ater (Boddaert) Lewis (1924: 125) a vu un mâle dans une cage, a Port-Menier, le 10 juin 1922; on lui assura que ce spécimen avait été capturé, a cet endroit, environ un mois auparavant. En 1963, le Vacher a téte brune a été noté a plusieurs reprises: Tour 2 (1) 9 juin; 8 milles à l’est de Port-Menier (10) 22 juin; Baie-Ste-Claire (10) 16 juillet; Port-Menier (4 juvéniles) 17 août, (2) 20 août, (5-7) quotidien- nement, du 21 août au 2 septembre. Un mâle en condition de nidification a été collectionné à Tour 2 (10 milles au nord de l’embouchure de la rivière Ste-Marie), le 9 juin 1963. 69 FRINGILLIDAE Gros-bec à poitrine rose. Pheucticus ludovicianus (Linnaeus) D'après Schmitt (1904: 307), ce gros-bec est très rare en été et «arrive avec Zonotrichia albicollis». Lewis (1924: 127) affirme que Dionne a iden- tifié au moins un spécimen de cette espèce pour Schmitt. L’auteur a observé un jeune male ou une femelle adulte qui émettait sans cesse un cri d’alarme, le 23 juillet 1963, à Baie-Ste-Claire. Le spécimen n’a pu étre collectionné, mais il s’est trouvé a plusieurs reprises a moins de dix pieds de l’auteur, après que ce dernier l’eut attiré à lui en imitant son cri. Dickcissel. Spiza americana (Gmelin) Dionne (1920: 28) note ce pinson comme accidentel, d’après un spécimen trouvé mort dans l’île par Labrie. Lewis (1924: 127) affirme qu’il a examiné ce spécimen, conservé dans la collection de Labrie. Gros-bec errant. Hesperiphona vespertina vespertina (Cooper) L’auteur fut des plus surpris de trouver le Gros-bec errant relativement commun dans l’île Anticosti en 1963: Tour 2 (1) 13 juin, (4) 20 juin; lac MacDonald (4) 27 juin, (2) 28 juin, (3) 29 juin, (4) 30 juin, (2) 1° juil- let, (1) 5 juillet, (2) 6 juillet, (8) 8 juillet; 8 milles à l’est de Port-Menier (4) 12 juillet; Baie-Ste-Claire (2) 20 juillet, (2) 25 juillet; Port-Menier (3) 22 août, (2) 26 août, (3) 28 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Tour 2 (10 milles au nord de l'embouchure de la rivière Ste-Marie) 1 9 adulte, 13 juin. Lac MacDonald, 1 4 adulte, 5 juillet; 1 © adulte, 8 juillet 1963. La femelle collectionnée le 13 juin portait une plaque incubatrice bien développée, tandis que le mâle pris le 5 juillet était en condition de nidifica- tion. La femelle capturée le 8 juillet était accompagnée d’un mâle, qui ne ces- sait de lancer des cris d’alarme; elle portait dans l’oviducte trois œufs sans écaille, dont les dimensions étaient: 10.8, 9.7 et 8.4 mm, respectivement. Le même jour, au lac MacDonald, 2 adultes ont été observés, accompagnés de 4 juvénaux qui demandaient encore de la nourriture, mais qui étaient par- faitement capables de voler. Ces données semblent constituer à la fois la première mention de la présence de cette espèce dans l’île et la première mention de nidification du Gros-bec errant à cet endroit. Roselin pourpré. Carpodacus purpureus purpureus (Gmelin) Brewster (1884: 373) a trouvé ce pinson abondant aussi bien dans l’île Anticosti que partout ailleurs dans le golfe Saint-Laurent en 1881. Lewis (1924: 126) a vu un certain nombre de ces oiseaux, qu’on a dit avoir été capturés dans l’île, dans une cage à Port-Menier, le 10 juin 1922; il a observé 2 individus en liberté, le 14 juin, à Port-Menier. Lewis (1926: 180) a ob- servé quelques-uns de ces oiseaux a Port-Menier, entre le 25 et le 31 mai 1926. Braund et McCullagh (1940: 119) ont rencontré cette espéce dans la région de Baie-du-Renard en 1937, mais seulement 6 individus furent notés. En 1963, l’auteur a trouvé ce pinson assez commun dans la forêt conifé- rienne; des observations de 2 à 10 individus ont été obtenues, entre le 7 juin 70 et le 31 août, aux endroits suivants: Tour 2; 53 milles à l’est de Port-Menier; lacs Chevreuil, Faure, Baleine et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Baie-du- Renard; Port-Menier; Rivière-à-la-Patate. SPECIMENS COLLECTIONNES: lac MacDonald, 3 @ avec plaque incu- batrice bien vascularisée, 25 juin; 4 4 en condition de nidification, 26, 28 et 29 juin. Baie-Ste-Claire, 2 2, 17 et 19 juillet 1963. Ces spécimens ont été comparés avec d’importantes séries provenant de l'Est du Canada et l’auteur est arrivé à la conclusion que la population de Roselins pourprés de l’île Anticosti ne diffère pas sensiblement de la sous- espèce purpureus ni de nesophilus; cette dernière a été rejetée par Godfrey, qui a démontré qu’elle n’est pas valable (Godfrey, 1961) puisque les carac- tères utilisés par Burleigh et Peters (1948: 122) ne justifient pas que cette forme soit maintenue. La population de l’île Anticosti est donc rattachée à purpureus. Gros-bec des pins. Pinicola enucleator eschatosa Oberholser D’après Schmitt (1904: 306) et Dionne (1920: 28), le Gros-bec des pins est assez commun l’année durant. L'auteur a noté cette espèce comme suit en 1963: Tour 2 (2) 16 juin, (1) 19 juin; lac MacDonald (2) 26 juin, (1) 1° juillet; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet, (2) 22 juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: lac MacDonald, 19 en condition de nidifi- cation, phase de coloration rouge, 26 juin; Baie-Ste-Claire, 1 ¢, phase de coloration grise, 16 juillet 1963. Les mensurations de ces spécimens sont les suivantes: aile queue culmen exposé tarse House)... 110.0 mm 92.0 mm 15.0 mm 22.0 mm ons) ur ics: 111.0 91.0 15.3 2220 D’après ces mensurations et la coloration de chaque spécimen, l’auteur rattache la population d’Anticosti à la sous-espèce eschatosa. Sizerin à tête rouge. Acanthis flammea (Linnaeus) Bien qu'aucun auteur n’ait noté cette espèce dans l’île Anticosti, il est presque sûr qu'un certain nombre de ces sizerins se rencontrent dans l’île, au moins en hiver; il est possible aussi que le Sizerin blanchâtre (Acanthis hornemanni) se trouve aussi à cet endroit au cours de certains hivers. Chardonneret des pins. Spinus pinus pinus (Wilson) Brewster (1884: 373) a observé des vols de ces oiseaux dans la forêt coniférienne de Port-Menier, le 24 juillet 1881. Selon Schmitt (1904: 306), ce chardonneret est assez commun l’année durant et nidifie, car le même auteur affirme que «les jeunes ont déjà quitté le nid à la fin de juillet». Brooks (Lewis, 1924: 126) a observé un vol considérable, le 3 septembre 1919, tandis que Lewis (1924: 126) a observé 3 individus à Port-Menier, le 14 juin 1922. Le Chardonneret des pins était assez abondant et régulièrement distribué en 1963, de 2 à 10 individus étant notés, entre le 10 juin et le 2 septembre, aux endroits suivants: Tour 2, 53 milles à l’est de Port-Menier, lac Mac- Donald, Baie-Ste-Claire, Port-Menier. 71 SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: lac MacDonald, 2 4 en condition de nidi- fication, 1% et 10 juillet; 1 $ en condition de nidification, 29 juin 1963. La femelle collectionnée le 29 juin avait une plaque incubatrice bien vascularisée, ce qui porte à croire qu’elle couvait; le mâle s’est montré très nerveux et n’a cessé de voltiger autour de l’auteur, près de l’endroit où la femelle fut prise. Le nid n’a toutefois pu être découvert. Chardonneret jaune. Spinus tristis tristis (Linnaeus) Dionne (1920: 28) affirme que «le Chardonneret jaune paraît être rare». Brooks (Lewis, 1924: 126) a observé un petit vol de ces oiseaux à Port-Menier, le 3 septembre 1919, et Lewis (1924: 126), au même en- droit, a vu 2 individus le 14 juin 1922, et un seul le 15 juin. Braund et McCullagh (1940: 120) ont observé plusieurs de ces oiseaux dans la région de Baie-du-Renard en 1937. Les observations suivantes furent notées en 1963: Port-Menier (2) 13 juillet, (4) 1° août, (4) 1‘ septembre; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet, (2) 30 juillet. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 en condition de nidifi- cation, 30 juillet; Port-Menier, 1 ¢ en condition de nidification, 1° août 1963. Bec-croisé rouge. Loxia curvirostra ssp Les observations recueillies par l’auteur en 1963 semblent constituer la première mention de cette espèce erratique pour l’île Anticosti; elles se répartissent comme suit: Tour 2 (3) 11 juin; Baie-Ste-Claire (20) 16 juillet, (8) 23 juillet. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2 (10 milles au nord de l’embouchure de la rivière Ste-Marie) 1 4 et 1 $ adultes, 11 juin 1963. Les spécimens capturés à Anticosti semblent appartenir aux deux sous- espèces qui se rencontrent dans l'Est du Canada, pusilla et minor, vu leurs mensurations, tenant compte bien entendu de la variation individuelle. Cette situation se produit fréquemment chez cette espèce si nomade (Griscom, 1937). La femelle, tant par sa coloration que par ses dimensions, est sem- blable aux individus de la sous-espéce pusilla. Le male appartient a la sous-espèce minor à cause des dimensions du bec et des ailes: culmen épaisseur aile tarse queue exposé du bec 4 @ 86:5 mm 917.0 mmoS1.5 mm 17.0 mm. ‘11.2%mm @ 9 92.0 17.9 3310 18.5 11.0 Bec-croisé à ailes blanches. Loxia leucoptera leucoptera Gmelin Brewster (1884: 373) a observé un groupe familial composé de 4 adultes et de 4 juvéniles, à Port-Menier, le 24 juillet 1881. Schmitt (1904: 306) a trouvé ce bec-croisé assez commun l’année durant. Dionne (1920: 28) l’a noté comme assez commun. Taverner (Lewis, 1924: 126) a vu 2 in- dividus a Port-Menier, le 13 juillet 1915, tandis que Brooks (Lewis, 1924: 126) a noté un seul individu au méme endroit, le 28 aout 1919. En 1963, le Bec-croisé à ailes blanches était assez commun, de 3 à 30 individus étant régulièrement observés aux endroits suivants, entre le 7 72 juin et le 2 septembre: Tour 2; 8 et 53 milles a Vest de Port-Menier; lacs Faure et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Port-Menier. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 2 © adultes, 13 et 15 juin. Lac MacDonald, 1 9 adulte, 26 juin. Baie-Ste-Claire, 1 9% adulte et 1 ¢ juvénile, 16 juillet; 1 ¢ adulte et 1 © juvénile, 23 juillet. 24 milles au nord de l’embouchure de la rivière Jupiter, 1 juvénile, 21 août 1963. Pinson des prés. Passerculus sandwichensis labradorius Howe Selon Verrill (1862a: 138), ce pinson était commun en 1861 et nichait, dans Vile, presque partout où il y avait de l’herbe. Brewster (1884: 374) considérait cette espèce comme abondante dans toutes les îles et sur toutes les grèves herbeuses du golfe Saint-Laurent en 1881. Brooks (Lewis, 1924: 126) a trouvé ce pinson commun à Port-Menier en 1919, de même que Lewis (1924: 126) en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 120) l’ont aussi noté comme commun dans la région de Baie-du-Renard en 1937 et ont découvert 2 nids. En 1963, le Pinson des prés était assez commun 4 certains endroits de l’île, particulièrement près des côtes: les observations suivantes ont été faites: Port-Menier (2) 7 juin, (20) 16 août, (40) 17 août, (12) 22 août, (6) 24 août, (12) 26 août; Tour 2 (1) 12 juin; lac Chevreuil (4) 17 juin; lac Baleine (2) 18 juin; lac MacDonald (2 à 3) 24 juin au 5 juillet; Baie-Ste- Claire (15 à 40) 16 juillet au 30 juillet; lac Salé (12) 6 août, (15) 7 août; Baie-du-Renard (8) 10 août. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, lac Chevreuil, lac Faure, lac Mac- Donald et Baie-Ste-Claire, 12 spécimens adultes, 4 et 9, entre le 12 juin et le 24 juillet 1963. Les spécimens de l’île Anticosti ont été comparés avec d’excellentes séries provenant de l’Est du Canada et l’auteur a cru bon de rattacher la popula- tion de l’île Anticosti à la sous-espèce labradorius, en se fondant surtout sur la coloration de leur plumage. Junco ardoisé. Junco hyemalis hyemalis (Linnaeus) Verrill (1862a: 138) a trouvé le Junco ardoisé commun tout l'été en 1881; Brewster (1884: 376) abonde dans le même sens. Schmitt (1904: 307) le considère comme commun, de mai à octobre. Dionne (1920: 28) le note comme assez commun. Brooks (Lewis, 1924: 126) mentionne qu'il était étonnamment abondant à Port-Menier en 1919, mais Lewis (1924: 126) ne l’a pas trouvé commun au même endroit, en juin 1922, ne rencon- trant pas plus de 2 individus par jour. Selon Braund et McCullagh (1940: 120), ce junco était assez commun dans la région de Baie-du-Renard en 1937. L’auteur a régulièrement observé cette espèce en 1963, mais le nombre des oiseaux observés n'était pas aussi considérable que le mentionnent les autres auteurs; les observations suivantes ont été obtenues: Tour 2 (3-20) 7-19 juin; 53 milles à l’est de Port-Menier (10) 16 juin; lac Chevreuil (10) 17 juin; lacs Faure et Baleine (25) 18 juin; lac MacDonald (15-20) 24 juin au 11 juillet, (10) 19 août; Baie-Ste-Claire (3) 16 juillet; Baie-du-Renard (4) 10 août; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter (4) 21 73 août; lac Louise (1) 30 août; Rivière-à-la-Patate (4) 31 août; Port-Menier (12) 17 août, (6-8) 20 août au 2 septembre. SPÉCIMENS COLLECTIONNÉS: Tour 2, 1 4 et 1 2 en condition de nidifica- tion, 10 juin; lac MacDonald, 1 @ avec plaque incubatrice, 26 juin 1963. Pinson hudsonien. Spizella arborea (Wilson) Selon Verrill (1862a: 138), ce pinson était commun et nidifiait dans Vile en 1861. Dionne (1920:28) l’a noté comme rare. Lewis (1924: 126) rapporte que Verrill lui a affirmé dans une lettre avoir collectionné, a Anti- costi, un spécimen de cette espèce en 1881. L’auteur du présent travail n’accepte pas la donnée de nidification fournie par Verrill; il est toutefois probable que ce pinson s’arréte dans l’île Anticosti au cours de ses migrations. Pinson familier. Spizella passerina passerina (Bechstein) Lewis (1924: 126) a observé 2 males en plein chant, a Port-Menier, les 14 et 15 juin 1922; le méme auteur (1926: 180) a observé un autre individu en plein chant, au méme endroit, le 30 mai 1926. En 1963, le Pinson familier a été observé a quelques reprises: 8 milles a l’est de Port-Menier (3) 23 juin. Baie-Ste-Claire (2 groupes familiaux, dont les juvénaux étaient a peine capables de voler) 16 juillet. Port-Menier (2) 1e août, (2) 27 août 1963. SPECIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 @ adulte et 2 4 juvénaux, 16 juillet 1963. Pinson a couronne blanche. Zonotrichia leucophrys (Forster) Selon Schmitt (1904: 306), ce pinson est assez rare en été. Dionne (1920: 28) le note comme plutôt rare. Lewis (1924: 126) a vu un spécimen en cage, capturé précédemment dans l’île, le 10 juin 1922. Lewis (1926: 180) a observé de petits groupes, du 20 mai au 1‘ juin 1926, dans la région de Port-Menier. L’auteur a observé 4 individus, le 7 juin 1963, a Tour 2; ces oiseaux étaient évidemment en migration. Pinson à gorge blanche. Zonotrichia albicollis (Gmelin) Verrill (1862a: 138) a trouvé ce pinson très commun en 1861; Brewster (1884: 376) a constaté une situation identique en 1881. D’aprés Schmitt (1904: 306), il est assez commun de mai a octobre, mais Dionne (1920: 28) le note comme très commun. Brooks (Lewis, 1924: 126) l’a trouvé excessi- vement abondant en 1919, et Lewis (1924: 126) le considérait comme très commun a Port-Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 120- 121) mentionnent que ce pinson était abondant dans la région de Baie-du- Renard en 1937; ils ont aussi trouvé quelques nids a cet endroit. Les observations obtenues par l’auteur coincident avec celles des autres observateurs; de 5 a 15 individus ont été notés quotidiennement entre le 7 juin et le 31 août 1963, aux endroits suivants: Tour 2; 8 et 53 milles a l’est de Port-Menier; lacs Chevreuils, Faure, Salé, Baleine, Louise et MacDonald; Baie-Ste-Claire; Rivière-à-la-Loutre; Baie-du-Renard; Rivière-aux-Saumons; Rivière-à-la-Patate; 24 milles au nord de l’embouchure de la rivière Jupiter et Port-Menier. 74 SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 @? en condition de nidification, 10 juin. Lac MacDonald, 1 4 et 1 @ en condition de nidification, 26 juin; 1 4 en condition de nidification, 29 juin 1963. Pinson fauve. Passerella iliaca iliaca (Merrem) Verrill (1862a: 136) considère le Pinson fauve comme commun et affirme qu’il nichait dans l’île en 1861; le même auteur (1862b: 143-145) a décrit comme une nouvelle espèce, Passerella obscura, les juvéniles de ce pinson. Brewster (1884: 377) a trouvé cette espèce commune dans Vile en 1881; il note qu’elle était particulièrement abondante a Baie-du-Renard. Schmitt (1904: 307) l’a trouvée assez rare en été, mais Dionne (1920: 28) la note comme commune. Brooks (Lewis, 1924: 127) considérait ce pinson comme commun en 1919, et Lewis (1924: 127) affirme qu’il était commun à Port- Menier en 1922. Selon Braund et McCullagh (1940: 121), il n’était pas commun dans la région de Baie-du-Renard en 1937; ces deux auteurs ont observé un couple qui nourrissait des jeunes à la baie Profonde, le 30 juin. En 1963, le Pinson fauve était régulièrement réparti dans l’île, sans être abondant; il a été noté comme suit: Tour 2 (1-10) 7 au 19 juin; 53 milles à l’est de Port-Menier (4) 16 juin; lac Chevreuil (12) 17 juin; lacs Faure et Baleine (15) 18 juin, lac MacDonald (10-15) 24 juin au 11 juillet, (12) 19 août; 8 milles à l’est de Port-Menier (10) 12 juillet; Baie-Ste-Claire (10-15) 16 au 30 juillet; Baie-du-Renard (6) 10 août; Port-Menier (6-12) 16 au 30 août; 24 milles au nord de l'embouchure de la rivière Jupiter (10) 21 août; Rivière-à-la-Patate (3) 31 août. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2 (10 milles au nord de l’embouchure de la rivière Ste-Marie) 3 4 en condition de nidification, 13, 15 et 17 juin; lac Baleine, 1 4 juvénile, 18 juin; lac MacDonald, 1 4 et 1 $ en condition de nidification, 25 juin et 8 juillet; Baie-Ste-Claire, 1 4 adulte, 18 juillet 1963. Pinson de Lincoln. Melospiza lincolnii lincolnii (Audubon) Brooks (Lewis, 1924: 126) a capturé une femelle, le 6 septembre 1919. Lewis (1926: 181) a observé un mâle en plein chant à Port-Menier, les 23 et 29 mai 1926, ainsi que 2 autres le 5 juin 1940 (1941: 79). Près de Port- Menier, 2 individus furent observés par Lewis (1938a: 125), le 16 juillet 1938. En 1963, l’auteur a observé le Pinson de Lincoln à quelques reprises: Tour 2 (2) 7 juin, (1) 8 juin; 53 milles à l’est de Port-Menier (2) 16 juin; 8 milles à l’est de Port-Menier (4) 23 juin, (2) 12 juillet; lac MacDonald (2) 5 juillet; Baie-Ste-Claire (2) 16 juillet, (1) 17 juillet, (2) 18 juillet, (1) 20 juillet. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 et 1 9 adultes, 18 et 20 juillet 1963. Pinson des marais. Melospiza georgiana ericrypta Oberholser Brewster (1884: 376) a trouvé ce pinson abondant en 1881. Schmitt (1904: 307) le considére comme rare en été. Dionne (1920: 28) le note comme assez commun. Selon Brooks (Lewis, 1924: 126), il était apparem- ment rare en 1919, alors qu’une femelle a été capturée, le 5 septembre. Lewis WS) (1924: 126) le mentionne comme assez commun près de Port-Menier, en juin 1922. Braund et McCullagh (1940: 121) l’ont trouvé assez commun dans la région de Baie-du-Renard en 1937; ils ont découvert quelques nids dans ce secteur de l’île. Le Pinson des marais était régulièrement réparti dans l’île en 1963, mais il n’était pas commun. Les observations suivantes ont été faites: Tour 2 (2) 11 juin, (8) 12 juin, (5) 14 juin, (4) 15 juin, (2) 19 juin; 53 milles à l’est de Port-Menier (2) 16 juin; lac Chevreuil (12) 17 juin; lacs Faure et Baleine (12) 18 juin; 8 milles à l’est de Port-Menier (5) 23 juin; (10) 12 juillet; lac MacDonald (4) 24 juin, (5) 26 juin, (2) 2 juillet, (2) 5 juillet, (2) 6 juillet; Baie-Ste-Claire (2-10) 16 au 26 juillet; Port-Menier (2-8) 16 au 28 août. SPECIMENS COLLECTIONNES: Tour 2, 1 ¢ et 2 2 en condition de nidifica- tion, 12 juin; 40 milles à l’est de Port-Menier, 2 ¢ et 1 ? en condition de nidification, 17 juin; lac MacDonald, 1 4 en condition de nidification, 5 juil- let; 8 milles à l’est de Port-Menier, 1 4 et 1 9 adultes, 1 juvénile, 12 juillet; Baie-Ste-Claire, 1 ¢ adulte, 17 juillet; 3 milles à l’ouest de Port-Menier, 1 9 juvénile, 16 août; 3 milles au nord-ouest de Port-Menier, 1 4 adulte, 22 août 1963. Cette série de spécimens a été comparée avec d’autres spécimens pris ailleurs au Canada et les spécimens de l’île Anticosti se sont révélés pres- que identiques à ceux de la sous-espèce ericrypta; l’auteur a jugé préférable de les rattacher à cette forme bien que leur coloration soit légèrement plus claire, particulièrement dans la région dorsale. Pinson chanteur. Melospiza melodia melodia (Wilson) Dionne (1920: 28) classe le Pinson chanteur comme très rare, deux indi- vidus seulement ayant été notés. Lewis (1924: 126) a observé un male en plein chant a Port-Menier, les 14 et 15 juin 1922. Lewis (1926: 180) a de plus observé, à Port-Menier, 3 de ces pinsons, le 30 mai 1926, et 2 le lende- main. Braund et McCullagh (1940: 121) ont noté cette espéce a quatre reprises seulement, dans la région de Baie-du-Renard, entre le 18 et le 22 juin 1997: L’auteur a observé cette espèce en 1963, à quelques occasions, surtout près des habitations, aussi bien occupées qu’abandonnées: Port-Menier (4) 5-7 juin, (2) 22-23 juin; Baie-Ste-Claire (1-4) 16-30 juillet; Rivière-de-la- Chaloupe (10) 8 août; Baie-du-Renard (4) 10 août. SPÉCIMENS COLLECTIONNES: Baie-Ste-Claire, 1 4 en condition de nidifica- tion, 16 juillet; 1 4 et 1 © en condition de nidification, 26 juillet. Baie-du- Renard, 1 4 adulte, 10 août 1963. Bruant lapon. Calcarius lapponicus (Linnaeus) Dionne (1920: 28) note que le Bruant lapon est commun. Cette donnée doit s’appliquer seulement pour les périodes de migration. Plectrophane des neiges. Plectrophenax nivalis (Linnaeus) Schmitt (1904: 306) considère le Plectrophane des neiges comme assez commun au cours des migrations. Dionne (1920: 28) le note comme com- mun au printemps et à l’automne. Lewis (1926: 180) a observé, à Port- Menier, 13 individus le 20 mai 1926, et 15 le 21 mai. 76 BIBLIOGRAPHIE AMERICAN ORNITHOLOGISTS’ UNION (1957). Check-list of North American birds (5° édition, 2° tirage). Baltimore, Maryland, U.S.A.: The Lord Baltimore Press, Inc. ANDERSON, W. P. (1922). Place-names on _ Anticosti Island, Que. Ottawa (Ont.) ANONYME (1961). Noms des oiseaux du Canada; noms français, anglais et scientifiques (2° édition). Ottawa: service canadien de la Faune, direction des Parcs na- tionaux, ministère du Nord canadien et des Ressources nationales. BELL, ROBERT (1859). Catalogue of animals and plants collected and observed, on the south-east side of the St. Lawrence from Quebec to Gaspé, and in the counties of Rimouski, Gaspé and Bonaventure. 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