oe Gas. à . . _ Musées nationaux Musée national | Pye J du Canada des Sciences naturelles ST Ottawa 1974 Publications de Zoologie, n° 5 Les oiseaux des collines montérégiennes et de la région de Montréal, Québec, Canada Henri Ouellet | ACADEM ¥ OF SCIENCES ANS AE OW 4 Publications in Zoology, No. 5 National Museums National Museum of Canada of Natural Sciences POINTE - FORTUNE Sr- PLACIDE 8 RIGAUD © OKA-SUR-LE-LAC e ONTARIO DorRIon ® @ ST-CLET SOUVLANGES 4 A CoTEAU-pu-LAc xX e = À bes MELOCHEVILLE BEAVHAR \ CoTEAU - LANDING gag @ Ne ST- ZOTIQUE @ - @ VALLEYFIELD eh \ RIVIÈRE BEAUDETTE Howick e © STE - BARBE © Sr-ANICET ORMSTOWN CAZAVILLE : © & HUNTINGDON HERDMAN FRANKLIN e & ee ee e —— RG: Kock 6UKN On eee == ee mn eee Er —— er es, = L'ÉPIPHARIE à ‘ASSOMPTION e Sr-sucpice® ST-ANTOINE DE PADOVE ST-HENRI-DE ST- PAUL e Sr- DENIS MASCOUCHE L'ÉRMITE VERCHÈRES e e CHARLEMAGNE e T- Louis Dr Le 9 VARENNES ST- CHARLES ST-MARC BELoEIL e be ‘4 ST-HUBERT tet Sr BASILE e e LE GRANO )E MONTREAL ST- BRUNO MARIEVILLE e ue e KOUGE MONT e CAUGH NAWAGA ® STE - CATHERINE eST- CESAIRE Aa @ CHATEAU GUAY MT. YAMASKA (8 Mi.) mm} * @ StT- PHILIPPE . MT. SHEFFORD (1© Mi. © STE- FHILOMENE nee) ST-JEAN e e IBERVILLE a TINE ST-REMI e 2 ® -URBAIN St- EDovARD FARNHAM & e , ST-MicH EL ST- CYPRIEN MT. BROME (14 mi.) e SaaS @ NAPIERVILLE HEMMINGFORD ock e = —— — —_—_—— ms ——— — Les oiseaux des collines montérégiennes et de la région de Montréal, Québec, Canada Musée national des Sciences naturelles Publications de Zoologie, no 5 Publié par les Musées nationaux du Canada Rédactrice Louise Beaugrand-Champagne Rédactrice adjointe Madeleine Choquette National Museum of Natural Sciences Publications in Zoology, No. 5 Published by the National Museums of Canada Les oiseaux des collines montérégiennes et de la région de Montréal, Québec, Canada Henri Ouellet (©) Tous droits réservés au nom de la Couronne L'éditeur remplit les commandes postales adressées aux Musées nationaux du Canada Service de distribution Ottawa K1A OM8 N° de catalogue: NM 95-10/5F Les Musées nationaux du Canada Ottawa, Canada Premier trimestre 1974 TO987654321 A7987654 Imprimé au Canada Table des matières Note biographique, VII Vues de Montréal (en 1870 et 1970), VIII Summary, X Résumé, XI Introduction, 1 Travaux antérieurs, 1 Travail de recherche, 1 La géographie, 2 La géologie, 4 Le sol, 4 Le climat, 4 Végétation, 6 La végétation pré-coloniale, 6 La végétation post-coloniale et contemporaine, 8 1. Les forêts et les bois, 9 2. Les champs ,10 3. Les vergers, 11 4. Les tourbières, 11 5. Les marais et marécages, 11 6. La végétation aquatique, 11 Discussion et conclusion, 12 La faune avienne de la région de Montréal, 12 Changements récents de l’avifaune dans la région de Montréal, 12 1. La faune avienne primitive, 12 . La forêt décidue, 13 . Les peuplements de conifères, 13 . Les peuplements en regain et les clairières, 13 . Les marais et autres habitats à découvert ou à végétation arbustive clairsemée, 14 . Les tourbières, 14 f. Les clairières, les endroits à découvert secs et les grèves, 14 g. Les autres habitats, 14 2. La faune avienne actuelle, 14 . Les forêts des basses terres du Saint-Laurent et de l'archipel d'Hochelaga, 14 . Les forêts des Montérégiennes, 15 . Les champs à découvert, 15 . Les vergers, 15 . Les tourbières, 15 Les marais, 15 . Le milieu aquatique, 15 3. Les espèces disparues, 15 4. Les espèces réduites en nombre, 15 5. Les espèces nouvellement établies, 16 6. Les espèces dont les effectifs ont augmenté, 19 7. Les espèces introduites, 20 La variation géographique, 21 Les biomes et écotones de la région de Montréal, 21 Conclusions, 21 Remerciements, 22 Liste annotée, 23 Gaviidae, 24 Podicipedidae, 25 (Xeon: (y) [er QMIDIO NOT: Hydrobatidae, 27 Sulidae, 27 Phalacrocoracidae, 28 Ardeidae, 29 Threskiornithidae, 34 Anatidae, 34 Cathartidae, 50 Accipitridae, 50 Pandionidae, 56 Falconidae, 56 Tetraonidae, 58 Phasianidae, 59 Rallidae, 61 Charadriidae, 64 Scolopacidae, 67 Phalaropodidae, 76 Stercorariidae, 77 Laridae, 77 Alcidae, 82 Columbidae, 83 Cuculidae, 85 Tytonidae, 86 Strigidae, 86 Caprimulgidae, 91 Apodidae, 92 Trochilidae, 92 Alcedinidae, 93 Picidae, 94 Tyrannidae, 98 Alaudidae, 101 Hirundinidae, 102 Corvidae, 105 Paridae, 107 Sittidae, 109 Certhiidae, 110 Troglodytidae, 110 Mimidae, 113 Turdidae, 114 Sylviidae, 119 Motacillidae, 121 Bombycillidae, 121 Laniidae, 122 Sturnidae, 123 Vireonidae, 124 Parulidae, 126 Ploceidae, 138 Icteridae, 138 Thraupidae, 142 Fringillidae, 143 Tableaux (6), 156 Bibliographie, 164 Note biographique Henri Ouellet, originaire de Rivière-du-Loup (Québec), s'est intéressé à l'étude des oiseaux dès l'adolescence. || a poursuivi des études en biologie à l'Université du Nouveau-Brunswick (Frédé- ricton) et en zoologie à l'Université McGill. De 1966 à 1970, il a été Conservateur associé de zoologie au Musée Redpath (Université McGill), avant de se joindre au personnel du Musée national des Sciences naturelles. || est l’auteur de plus de vingt-cinq travaux scientifiques. Ses recherches portent surtout sur la taxonomie, la distribution et la ptérylose des oiseaux de l'hémisphère septen- trional. II travaille présentement à la préparation d'un ouvrage sur les oiseaux du Québec et du Labrador. Vue de Montréal depuis le mont Royal, vers 1870. Gracieuseté de Stanley Triggs (Notman On voit à l'arrière plan le Saint-Laurent, les basses Photographic Archives, Musée McCord de terres, ainsi que les monts Saint-Bruno et Saint- l'Université McGill, Montréal). Hilaire. On note une abondance de végétation arbustive. VIII 5 hi ‘ ist oe à sn é "> SSS = == Sas ) die ele le an TS ANRT ane s Olay alee LT | EL ‘59 }evrgel coger athhbtrs aeolian SP Le LL oe rod Ques 7 ee ©, cn pale 708 Coane tae nie Le] radin of EL CT LL LLEES ir LE, 7 RAS Pek. Do jones? “A ret Ie pre’ eer yim Mek 6 F 1} eu ‘ns, sm ve RLE ray A e Me wih is li arto) CARE QT 200 UT | os Pe arth me) ete 5 } rem age eal ie Adu) + eos 2 Pal ah, img! is Ce a A D D mie es, set) 2) ml DS ft ROSE DR DDR TE ee reyes: ) : | oe ere Ii sie a? 20 Set 7) (pe ; Ps ee 4 rary y ed oe CDacHT ananas esat nm Pros G by 0 eg ñ TD Le 2 | (a> (gS » 4rale DS Li CCS TESTS f 4 due es Grete UNG parier BA ivre Mans wi4iy ST = Te" vérin Te ME | coût as) ne area; a watud iw arty is MoN as ob eva 8 ative eee | oo td (ho lot phe TS wet ET QUI hl NA NUE ANT METTRE TUE . AL ‘ i) | @ailé. ahem? tin. once’! € dam ‘ ev? Met ave Re mi 1€ ME COUTEAU! CR CON TO Sena) a Vie CHER Introduction Les collines montérégiennes et les basses terres environnantes que nous désignerons par la suite dans ce travail comme la région de Montréal, sont situées dans le sud-ouest du Québec (Carte). Les conditions écolo- giques de ce secteur, de même que la topographie et la végétation, diffèrent de celles des régions avoisinantes d'une façon si marquée que la composition de la faune avienne en est différente. I] est probable que c'est dans les basses terres du Saint-Laurent, a la suite de la longue période de colonisa- tion qui a profondément marqué leur topo- graphie, que les populations d’oiseaux ont été le plus affectées. La forét vierge a d'abord été détruite puis remplacée par des terres en culture, qui ont elles-mêmes été modifiées selon le cours normal des événe- ments ou par une action radicale de l'homme. Il est incontestable que des changements aussi profonds sur la nature même du pays ont eu des répercussions sur la faune avienne qui occupait alors ce territoire. Le présent travail consiste d'abord en une analyse des facteurs qui ont affecté la faune avienne primitive et en une étude de la distribution présente des oiseaux de la région, a la lumiére des renseignements fournis par quel- ques auteurs (Hall, 1862; Wintle, 1882, 1896). Enfin, nous avons préparé une liste des oiseaux qui auraient dû se trouver dans la forét primitive, en se fondant sur les connaissances présentes de l'écologie des oiseaux et des grandes associations végé- tales. Travaux antérieurs Les récits des premiers voyageurs et au- teurs (Champlain, dans Laverdière, 1870; Boucher, 1664; Kalm, 1771) mentionnent plusieurs espèces d'oiseaux qui se trou- vaient autrefois dans la région de Montréal. Toutefois, ce n'est qu'en 1862 que parut le premier travail ornithologique portant sur la région. Son auteur, le docteur Archibald Hall, le publia 30 ans après sa rédaction sous forme de continuité, dans une des premières revues consacrées à l'histoire naturelle au Canada le Canadian Naturalist and Geolo- gist: «On the mammals and birds of the district of Montreal». Malgré ses lacunes, cet ouvrage constitue un document unique sur les espèces qui se trouvaient dans la région vers 1830. En 1857, un certain W. S. M. D'Urban publia un article d'intérêt sur les oiseaux d'hiver de la région de Montréal. De 1890 à 1896, Ernest D. Wintle prépara de nom- breuses notes; son important travail 7he Birds of Montreal parut en 1896 et connut un grand succès. Pendant de nombreuses années, cet ouvrage demeura la seule source de référence sur les oiseaux de la région de Montréal et du sud-ouest du Québec. Ce- pendant, depuis 1910, de nombreux articles résultant des observations des Terrill, Mous- ley et Brown ont paru dans divers périodi- ques, signalant aux ornithologistes les évé- nements d'importance dans ces régions. La fondation en 1917 de la Province of Quebec Society for the Protection of Birds, Inc. marque une autre étape. Mais ce sont surtout ses rapports annuels contenant un résumé des observations des membres du- rant l'année, qui constituent une source valable de données sur la distribution des oiseaux dans la région de Montréal.! En 1958, cette société distribuait a ses membres des fiches en vue d’obtenir des informations sur la nidification des oiseaux de la région de Montréal. Ces fiches font depuis partie du Fichier de Nidification des Oiseaux du Québec, et on les a utilisées a maintes occasions dans le présent travail. La liste de références contient la majorité des travaux publiés sur les oiseaux de la région de Montréal. Travail de recherche Résidant a Montréal de 1964 a 1970, il nous a été possible de consacrer de nombreuses heures à l'étude et l'observation des oiseaux, en plus d'entreprendre certains travaux sur leur distribution et leur écologie à travers la région. Les périodes d'observation et d'étude se partagent comme suit: Du 29 septembre au 26 avril 1965 — 164 jours sur le terrain, particulièrement au mont Saint-Hilaire et dans les basses terres, au sud du Saint-Laurent. Du 27 avril au 29 juillet 1965 — 95 jours sur le terrain, en vue d'une étude sur les oiseaux nicheurs de la région de Montréal. Du 16 septembre 1965 au 17 mai 1966 — 63 jours sur le terrain. 1Les données des rapports annuels de la Province of Quebec Society for the Protection of Birds sont citées dans le texte comme suit: (P.Q.S.P.B., 1950 :24). Le premier chiffre représente la date du rapport et non sa date de publication, tandis que le second marque la page de la citation. Introduction Du 18 mai au 21 juin 1966 — 35 jours sur le terrain, afin de continuer et terminer le travail entrepris en 1965. Du 13 septembre 1966 au 20 mai 1967 — 27 jours sur le terrain. Du 30 juillet 1967 au 31 décembre 1968 — 61 jours sur le terrain. Du 1€r janvier 1968 au 31 décembre 1969 — 33 jours sur le terrain. Du 8 au 26 juin 1970 — 14 jours sur le terrain. Au cours des travaux de 1965 et 1966, nous avons recueilli 396 spécimens pour homologation des données et pour études taxonomiques. Ils faisaient originellement partie des collections ornithologiques du Musée Redpath de l'Université McGill, qui contiennent de nombreux spécimens uni- ques pour la région de Montréal et que nous avons longuement consultées. La plupart de ces spécimens sont maintenant au Musée national des Sciences naturelles (Ottawa). Nous avons aussi étudié à ce musée les collections d'œufs de MM. F. N. Smith et L. M. Terrill, soit plus de 800 pontes; ces collections sont aussi au Musée national des Sciences naturelles. La collection de spéci- mens que nous avons obtenue en 1970 fait partie de la collection ornithologique du Musée national des Sciences naturelles. La géographie Le présent ouvrage couvre une parcelle de 2 500 milles carrés (6 500 km2) située au sud- ouest du Québec, entre 45° 15’ et 45° 40’ latitude Nord, et 72° 30’ et 74° 00’ longitude Ouest. L’archipel d'Hochelaga, qui comprend l'ile de Montréal et toutes les autres petites iles adjacentes, y compris l'île Perrot, en fait partie. Dans l'ensemble, les limites s’éten- dent depuis le côté septentrional du lac des Deux-Montagnes jusqu'aux contreforts des montagnes Sutton; sa largeur est d'environ 75 milles (120 km). A l'ouest, elle est limi- trophe de l’état de New York et de l'Ontario. La topographie est peu accidentée et con- siste en une plaine plate, connue comme les basses terres du Saint-Laurent, d'où sur- gissent huit collines: les Montérégiennes (Adams, 1903; Tableau |). Un grand nom- bre de routes permettent d'accéder facile- ment a tous les secteurs de cette région, la plus densément peuplée du Québec et du Canada, où l'on compte un grand nombre d'agglomérations urbaines et d'industries. Par contre, les fermes et les terrains agricoles y sont encore nombreux par endroit; les surfaces boisées ou autrement peu affectées par quelque influence anthrophique ne cou- vrent cependant que de faibles superficies. Le fleuve Saint-Laurent, les rivières Ou- taouais et Richelieu constituent un important système d'écoulement des eaux, qui permet à la plaine de bien s'égoutter en général. Le Saint-Laurent s’élargit et forme quel- ques bassins à eau lente. Les plus vastes, en aval de Montréal, sont connus sous les noms de lac Saint-Louis et lac Saint-Fran- cois. Enfin, le lac des Deux-Montagnes, lui, se situe au confluent de la rivière Outaouais. On trouve plusieurs grands rapides sur le Saint-Laurent, dont les plus importants sont ceux de Lachine, qui ne gèlent pas en hiver. Cependant, ce qui frappe l'observateur dans la topographie générale de la région, ce sont les collines montérégiennes, tant à cause de leur apparence que de leur position (Carte). En voici une brève description. Le mont Royal — La plus occidentale des huit Montérégiennes, elle est située au centre de Montréal, qu'elle domine avec son parc public et ses nombreux arbres. La végétation primitive y est presque inexistante, mais le reboisement et la taille des arbres ont permis de préserver ce secteur boisé en milieu urbain. Il est cependant regrettable qu'on ne puisse préserver certaines parties dans un état plus naturel. C'est aussi sur le mont Royal qu'on trouve les cimetières de la Côte-des-Neiges et Protestant, de même que le parc Summit à Westmount, qui pré- sentent sensiblement les mêmes caractéris- tiques. À quelques exceptions près, ces taillis constituent les plus importants sec- teurs boisés de l'île de Montréal. Le mont Saint-Bruno — C'est la moins élevée des huit collines. Dans son ensemble, elle avait été relativement bien préservée de l'activité humaine jusqu'à ces dernières an- nées, mais des centres résidentiels importants ont endommagé à jamais la végétation luxu- riante qui s'y trouvait. Seuls quelques petits boisés demeurent; ils disparaitront sans doute dans quelques années à cause de la trop grande activité humaine et des consé- quences qu'elle entraîne pour de tels habi- tats. Le mont Saint-Hilaire — Grâce au Briga- dier A. Hamilton Gault, qui s'est porté acquéreur de presque toute la superficie de la colline en 1914, la végétation primitive a pu en être préservée. Bien que la coupe du bois avant 1914 et des feux de forêts aient modifié certaines parties du mont Saint- La géographie Une des Montérégiennes : le mont Saint-Hilaire vu de MacMasterville ; le Richelieu apparaît au premier plan. Hilaire, c'est sans doute le seul endroit dans le sud du Québec où l'on puisse encore trouver des habitats dans un état aussi primitif. Les forêts qu'on y trouve aujourd'hui, particulièrement sur les hauteurs, donnent une idée assez précise des étendues boisées avant la colonisation. L'Université McGill est maintenant pro- priétaire du domaine depuis 1958, grâce au généreux legs du Brigadier Gault. Malheu- reusement, des carrières et des gravières défigurent les côtés est et nord-est de ce site unique et des plus pittoresques dans le sud du Québec. Le mont Rouge? — Située à environ cinq milles au sud-est du mont Saint-Hilaire, cette colline est également facile d'accès par route. Sa végétation primitive est presque entièrement disparue, quoique des boisés en regain, à divers stades, forment son couvert le plus important. Un centre de ski et l'abattage des arbres constituent la me- nace la plus immédiate à sa végétation. L'industrie de l'érable à sucre contribue dans une grande mesure à la création d'un biotope artificiel, l'érablière à sucre, occupant cer- tains secteurs de la colline. Le mont Johnson — Située à proximité du village de Saint-Grégoire, dont elle prend parfois le nom, c'est la moins importante des Montérégiennes. L'exploitation des carrières et des gravières, l'aménagement de secteurs résidentiels, l'industrie de l'érable à sucre et la coupe du bois, ont profondément modifié son aspect bio-physique. Le mont Yamaska — Localement, on dé- signe également cette colline sous le nom de mont Saint-Paul. L'industrie de l'érable à sucre y est très importante, ce qui a pour effet de modifier dans une large mesure la végétation forestière primitive. La coupe du bois qu'on y pratique occasionnellement contribue aussi au changement. Cependant, les endroits les plus élevés et les plus inaccessibles jouissent d'une immunité rela- tive. Il serait important pour la conservation de transformer en réserve naturelle intégrale cette colline dont l'aspect bio-physique n'a été jusqu'à maintenant que légèrement mo- difié par l'activité humaine. Le mont Shefford — À cause de son peu de relief, cette colline a été largement dé- boisée il y a plusieurs années pour faire place à des fermes. Toutefois, plusieurs d'entre elles ont depuis été abandonnées, et on y trouve une luxuriante repousse à divers stades. Les endroits les plus accidentés, également dégarnis depuis longtemps de la forêt primitive, montrent maintenant des peuplements de regain. Le mont Brome — Connue aussi sous le nom de Bromont, elle est la plus étendue des Montérégiennes, couvrant une superficie de près de trente milles carrés. Toutefois, elle est située plus à l'est que les sept autres et n'offre qu'un intérêt mitigé pour l'histoire 2Mont Rouge a été utilisé de préférence à Rouge- mont pour désigner la colline, puisque Rougemont est le nom du village avoisinant. Introduction naturelle, à cause de l'activité humaine qui s'y rencontre: terrain de golf, pistes de ski, centre domiciliaire et fermes. On n'y trouve plus la végétation forestiére primitive de la région. Le peuplement actuel atteint divers stades de développement peu intéressant pour l'ornithologue. La plaine du Saint-Laurent, mieux connue comme les basses terres du Saint-Laurent, ainsi que les îles du fleuve sont sans relief et très plates. Leur élévation ne dépasse guère 200 pieds (60 m) et elles sont dans l'ensem- ble mal pourvues de végétation forestière. En effet, depuis le XVIIE siècle, la forêt primi- tive a progressivement reculé devant la colonisation et l'utilisation des terres pour l'agriculture. Cet état de choses a pris tant d'ampleur vers le début du siècle dernier, que presque tout le territoire qui fait l'objet de cette étude a été utilisé a des fins agricoles à une certaine époque. De faibles étendues boisées seulement ont pu être préservées. À mesure que la population de Montréal augmentait, de nouvelles villes de banlieue se créaient éliminant presque entièrement l'agriculture et les terres boisées à proximité immédiate de la ville. D'autres territoires autrefois occupés par des fermes sont pré- sentement utilisés comme terrains indus- triels. Aujourd'hui, la région de Montréal est la plus densément peuplée du Québec. Toute proportion gardée, elle est aussi la moins boisée de la province, sauf pour les Montérégiennes où les forêts demeurent, la nature du sol se prétant peu à l'agriculture. Il est alarmant de voir avec quelle rapidité les secteurs boisés de presque toutes les Monté- régiennes disparaissent pour faire place à des parcs résidentiels. La géologie La région de Montréal fait partie de la section géologique des basses terres du Saint-Laurent décrite par Dresser et Denis (1944). Selon ces auteurs, le sous-sol est formé de couches sédimentaires presque horizontales et datant du Paléozoique. Ces strates, qui atteignent par endroit une grande épaisseur, appartiennent à des formations cambriennes, ordoviciennes et siluriennes. Elles sont formées de grès quartzeux, de grès friable à ciment dolomitique et de dépôts de dolomite. Lorsque ces dernières ne sont pas horizontales, elles s'inclinent habituellement vers le sud ou le sud-est. La description géologique des huit collines faisant l'objet du présent travail nous vient d'Adams (1903) qui les a nommées /es Montérégiennes, à cause du mont Royal qui contient plusieurs roches communes à toutes. Elles sont formées de roches ignées qui auraient une origine commune (Dresser et Denis, 1944 :455). On y trouve plusieurs minéraux uniques, d'un grand intérêt pour les géologues qui tentent encore d'en ex- pliquer le mode de formation. En résumé, la région de Montréal, telle que définie ici, comprend les basses terres du Saint-Laurent dominées par les huit Montérégiennes, dont la formation géolo- gique est unique dans le sud du Québec. Cette région est bordée au nord par le Bouclier canadien (d'âge précambrien) et au sud par les montagnes Sutton, d'origine très différente. Le sol Des sols glésoliques gris foncé dominent dans les secteurs non boisés de la région, mais les sols forestiers sont bruns. La réparti- tion de ces derniers correspond générale- ment à celle de la forêt décidue et ce type atteint sa limite septentrionale dans le sud- ouest du Québec (Grandtner, 1966). Des sols podzoliques se rencontrent aussi locale- ment (At/as of Canada, 1957). Le climat Le climat de la région de Montréal s'associe au grand groupe des microthermes humides ; il est de type continental humide à étés chauds. Durant ces périodes, la température moyenne du mois le plus chaud dépasse 71,6°F (23°C) (At/as of Canada, 1957). La moyenne annuelle en degrés-jours dépas- sant 42°F (5,8°C) varie entre 3 500 et 3 000, mais ne descend jamais au-dessous de 3 000. On y voit en moyenne entre 1 800 et 2000 heures d'insolation par an, tandis qu'à quelques milles seulement au nord, on enregistre moins de 1 600 heures. Le pour- centage annuel moyen de la période de lumière (soleil brillant du lever au coucher) fluctue entre 40 p. cent et 45 p. cent. La précipitation durant la période de crois- sance se situe entre 15 et 18 pouces (357-380 mm) en moyenne par an. La précipitation moyenne en été (de juin à août) est de dix pouces (255 mm). On peut comparer au tableau 2, celle des mois de mai, juin et juillet pour diverses localités. II devient évident que les données des basses terres du Saint-Laurent diffèrent sensible- Le climat ment de celles obtenues pour les montagnes Sutton ou la région des Laurentides. La température de la région diffère aussi de celle des régions avoisinantes. Le nombre de jours sans gelée mortelle y est en moyen- ne de 140, entre le 15 mai et le 1€f octobre; dans les montagnes Sutton et dans les Laurentides, elle n'est que de 100, parfois moins. La moyenne annuelle de la période de croissance a été estimée à 180 jours dans les basses terres, tandis qu'au sud elle est de 200 jours, et au nord de 160 jours. La température moyenne quotidienne en avril est de 40°F (5°C) et celle de juillet, de 65°F (18,8°C). Les températures minimales, maxi- males et moyennes de plusieurs stations des basses terres diffèrent appréciablement de celles de bien des localités périphériques à la région (Tableau 3). Ces différences, autant physiques que climatiques influencent la composition de la végétation, comme l'ont noté Villeneuve (1946) et Grandtner (1966). Végétation La végétation pré-coloniale Il est difficile de connaître le cours des gla- ciations du Pléistocène, de même que les événements subséquents dans le sud-ouest du Québec, vu leur grande complexité (Dres- ser et Denis, 1944). La retraite des glaciers, les avancées de la mer (Flint, 1948) et les glaciers locaux (Osborne, 1951) aussi bien dans la région qu'occupent présentement les basses terres qu'ailleurs dans le sud du Québec ont eu un effet remarquable sur l'implantation d'une végétation primitive. Il en résulte qu'il est difficile d'établir les modes de succession des associations végétales depuis les débuts. Cependant, l'analyse d'échantillons de pollens prélevés dans des tourbières a permis à Potzger (1953, 1954) de présenter un schéma bien documenté des conditions écologiques et de spéculer sur les successions végétales et forestières du sud du Québec depuis le retrait des derniers glaciers (Tableau 4). Les données de ce tableau présentent l'intérêt de montrer une période où le pin dominait (division 3). Il est difficile de dé- terminer la durée de cette dominance mais, selon Potzger (1953, 1954), cette période occupe une place importante dans tous les profils polliniques de l'est de l'Amérique du Nord (Potzger, 1954 :557). Des associations mixtes surtout, amenées par des change- ments climatiques ont succédé à la période du pin, et les derniers complexes forestiers (divisions 4 et 5) semblent avoir persisté au moins jusqu'à l'établissement de l'homme blanc dans ces régions. Les associations végétales qu'ont vues les voyageurs des XVI° et XVII° siècles étaient sans doute celles de la cinquième section du tableau 4. Ainsi le suggèrent les écrits des premiers explorateurs. Jacques Cartier, le premier Européen à laisser un compte rendu de ses voyages, décrit en détail la forêt des basses terres du Saint-Laurent, telle qu'il l’a vue lors de son voyage à Montréal en 1535. Il s'attarde en particulier à tracer une image qu'on peut estimer fidèle de l'île de Mont- réal : Les basses terres du Saint-Laurent, depuis le fleuve, entre Québec et Montréal. Le lendemain dix-neuvième jour du dit mois de Septembre! comme dit est... amont le dit fleuve, ou trouvasme a voir deux cotes d'icelui les plus belles et meilleures terres qu'il soit possible de voir, aussi unies que l'eau, pleine des plus beaux arbres du monde. Depuis le dit jour dix-neuvième jus- ques au vingt-huitième du dit mois (septem- bre)! nous avons été navigueurs a-mont le dit fleuve, sans perdre heure ni jour, durant lequel temps avons vu et trouve aussi beau- coup de pays et terres aussi unies que l'on saurait desires, pleines des plus beaux arbres du monde, savoir: chesnes, ormes, noyers, pins, cedres, pruches, fraisnes, boulles, sau- les, oziers et force vignes . . .» (Cartier, dans Soc. litt. hist. Qué., 1842 :39-40). L'île de Montréal et la région avoisinante «Hochelaga ... Et nous estons en chemin, le trouvasme aussi battu qu'il soit possible de voir, en la plus belle terre et meilleure plaine : des chesnes aussi beaux qu'il y ait en forêt de France, sous lesquels estoit la terre couverte de glands...» (Cartier, dans Soc. litt. hist. Qué., 1842 :43). Moins d'un siècle plus tard, Samuel de Champlain fit le même voyage et laissa un récit de ce qu'il avait observé dans les basses terres du Saint-Laurent: Région de Montréal Rivière Chambly, le 30 juin 1603 «Toutes ces terres sont couvertes d'arbres, terres basses comme celle que jouais veues auparavant; mais il y a plus de sapins et de cyprès qu'aux autres lieux» (Champlain, dans Laverdière, 1870 :34) Région de Montréal, le 1° juillet 1603 «Le premier jour de juillet, nous cos- toyames la lande du Nort, où le bois y est fort clair, plus qu'en aucun lieu que nous eus- sions encore vu auparavant, toute bonne terre ... pour cultiver...ou je vais quantité d'isles, lesquelles sont fort fertilles en fruits, comme vignes, noix, noysettes & une ma- nière de fruict qui semble à des chasteignes, cerises, chesnes, trembles, pible (peuplier?), houblon, fresne, érable, hestre, cyprés, fort peu de pin et sapins.» (Champlain, dans Laverdiére, 1870 :36). Saint-Lambert, le 2 juillet 1603 «..tous les bois y sont fort petits, au regard de ceux que nous avions passés.» (Champlain, dans Laverdière, 1870 :37). En 1664, Pierre Boucher publia en France une courte mais importante étude de l'his- toire naturelle de la Nouvelle-France. Dans cet ouvrage, il a su décrire avec beaucoup iNote de l’auteur : 1535. 2Note de l'auteur. La végétation pré-coloniale de détails la région de Montréal et sa forêt, de même que certains arbres qui s'y trou- vaient alors. Île de Montréal «Mont-Royal, qui est la dernière de nos habitations francoises, est plus avancée dans les terres. Elle est située dans une belle grande isle du Mont-Royal, les terres y sont fort bonnes. C'est terre noire ou pierreuse, qui produit du grain en abondance: tout y vient parfaitement bien ...la pesche et la chasse y est très bonne ...c'est un Pays plat, une forêt où les arbres sont gros & hauts extraordinairement : ce qui monstre la bonté de la terre, ils y sont clairs & point embarras- sez de petits bois: ce seroit un Pays tout propre à courir le Cerf, dont il y a abondance … la plupart de ces arbres sont des chesnes...» (Boucher, 1664 :127). «ll se trouve de deux sortes de chesnes; l'un est plus poreux que l'autre ... ces arbres viennent hauts, gros et droits, et sur tout vers le Mont-Royal.» (Boucher, 1664 :134). Il donne une description des noyers qu'on trouve au Canada et commente sur leur aire de dispersion ainsi que sur leurs qualités, «l'autre sorte de Noyers...mais le bois de l'arbre est fort dur, et rouge dedans: on commence d’entrouver au Mont-Royal...» (Boucher, 1664 :134). Plus loin, il ajoute qu'on trouvait alors d'immenses chénaies en bordure du lac Saint-François, à quelques milles au sud- ouest de Montréal. «Au lac Saint-François qui est environ quatorze ou quinze lieues au-dessus du Mont-Royal, il se trouve une des belles chenayes qui soyt dans le monde, tant pour la beauté des arbres, que pour sa grandeur: elle a plus de vingt lieues de long, & l'on ne scait combien elle en a de large.» (Boucher, 1664 :168). Ainsi, comme nous l’apprennent les récits des premiers voyageurs, les basses terres du Saint-Laurent, particulièrement en bordure du fleuve, étaient recouvertes de forêts luxuriantes. Les essences dominantes étaient semble-t-il, des arbres décidus. Les coni- féres ne s'y trouvaient pas en abondance: «fort peu de pins & sapins» (Champlain, dé- crivant la région avoisinante des rapides de Lachine, dans Laverdière, 1870:36). Il ajoute (1870 :40) : «tout ce peu de pais du costé dudict sault que nous traverscames par terre, est bois fort clair, où l'on peut aller aysement avecque armes sans beaucoup de peines.» Ainsi, ces témoignages portent à croire que la forêt montréalaise avait alors atteint un stade assez avancé de maturité, tendant vers le climax ; la présence de faibles quanti- tés de repousses dans les sous-bois renforce cette hypothése. Ces récits indiquent aussi que le chêne était l'essence la plus abon- dante, au moins dans l'ile de Montréal et autour du lac Saint-Francois. On rencon- trait aussi des ormes, des noyers, des pins, des hétres, des érables, des pruches et des marronniers, comme en témoignent divers récits. Ces essences formaient sans doute des associations assez importantes selon la nature du sol, les conditions d'insolation et d'humidité. Cependant, les descriptions précédentes donnent l'impression qu'elles étaient moins abondantes qu'elles ne le sont de nos jours dans des conditions idéales. Les narrations de tous ceux qui ont écrit sur la région de Montréal contiennent peu d'information sur les autres types d’asso- ciations végétales. Jacques Cartier men- tionne bien cependant que la vigne croissait à profusion le long du Saint-Laurent entre Québec et Montréal... (Cartier, dans Soc. litt. hist. Qué., 1843 :39-40). Le 30 septem- bre 1535, à sa sortie du village d'Hochelaga, il observa ce qui suit : «Ce fait, marchasmes plus outre, et en- viron demie lieue de la commencasmes a trouver les terres labourées, et belles grandes campagnes pleines de blé de leurs terres (= mais)...Et au parmi d'icelles cam- pagnes, est située et assise la dite ville de Hochelaga, près et joignante une montagne qui est l’entour d'icelle, bien labourée et fort fertile ...» (Cartier, dans Soc. litt. hist. Qué., 1843 :43). Ce texte très important démontre qu'il pouvait se trouver des espaces à découvert et des champs en culture dans la forêt primi- tive de l'île de Montréal, et sans doute ail- leurs aussi dans les basses terres du Saint- Laurent. En effet, la culture du mais, des ha- ricots, du tournesol, de la courge et du tabac était connue des tribus iroquoises (Jenness, 1958 :29-30). L'étendue des terrains à dé- couvert utilisés à ces fins pouvait parfois être considérable, puisque c'est en mettant le feu à la forêt qu'on défrichait l'espace requis. Comme les aborigènes ignoraient les avantages de l'assolement, il leur fallait changer de territoire de production à des intervalles plus ou moins réguliers. Il en ré- sultait donc des étendues vagues, puis en- vahies par des successions végétales qui se Végétation transformaient éventuellement en forêt. La coupe des arbres, à proximité des campe- ments, pour le bois de chauffage, la cuisine ou la construction, a aussi contribué au déboisement de certains secteurs. Comme on changeait d'emplacement après la dis- parition des ressources immédiatement dis- ponibles, on contribuait à modifier des habi- tats primitifs et les successions végétales qui en résultaient offraient plus de diversité. Champlain donne une brève description des terrains dégarnis d'arbres dans la région de Montréal : «Nous passasmes aussi par quantité d’au- tres iles qui sont trés bonnes et plaisantes, pour la quantité des prairies qu'il y a, tant du costé de terre ferme que des autres isles.» (Champlain dans Laverdiére, 1870 :37). Pierre Boucher fournit quelques détails sur les champs et les terrains a découvert : «ll y a de trés belles prairies: mais il est assez dangereux d’auoir le foin, tant que les Iroquois nous ferons la guerre, & sur tout aux habitants des Trois-Rivières et du Mont- Royal...» (Boucher, 1664 :159). Les «prairies», que mentionnent ces deux auteurs, étaient sans doute de grandes asso- ciations de plantes d'eau douce, telles que Calamagrostis canadensis où Spartina pec- tinata. La végétation post-coloniale et contemporaine La forêt primitive des basses terres du Saint-Laurent a graduellement disparu de- puis l'établissement des premiers centres de colonisation. La végétation qui l'a remplacée est sans cesse en renouvellement sous l'ac- tion humaine. Il est difficile de trouver des renseigne- ments sur la végétation de cette période et on ne peut généralement pas se fier aux passages épars que l'on peut recueillir. Ainsi, il est presque impossible de déterminer le rythme du recul de la forêt dans les basses terres sous l'effet d'une colonisation inten- sive. Cependant, Pehr Kalm, le célèbre natu- raliste suédois, a laissé des notes précises sur sa visite dans la région de Montréal. Quelques extraits pertinents sont cités. Chambly, le 27 juillet 1749 «Les marais et le bas relief du pays, de même que l'immensité des forêts contribuent dans une grande mesure à leur prolifération (maringouins ou cousins); et lorsque la forêt aura été coupée, l'eau drainée et le sol cultivé, . . .» (Kalm, 1771:47). Ce court extrait décrit bien les étapes qui ont amené la disparition des foréts au profit des terres cultivées ; plusieurs de ces dernières ont, par la suite, été remplacées par des centres résidentiels ou industriels. Dans la région de Chambly, le 23 juillet 1749 «Après avoir fait environ trois milles fran- çais, nous sommes sortis de la forêt; le sol nous semblait être un marais asséché. De ce point nous avions une bonne vue dans toutes les directions. À notre droite, s'éle- vaient dans le lointain deux hautes mon- tagnes (les monts Saint-Hilaire et Rouge‘) qui surplombaient toute la région avoisi- nante ; elles sont à peu de distance du Fort Champlain (Chambly). Du même point, il nous était aussi possible de voir la haute montagne sur laquelle la ville de Montréal est située (le mont Royal‘); à quelque distance de cet endroit, nous avons retrouvé des terrains bas et humides; plus loin, nous avons pénétré dans une forêt composée principalement de sapins, dont le dessous des aiguilles est argenté Abies folius subtus argenteis = Abies balsamea.4 (Kalm, 1771: 50). Saint-Jean, le 23 juillet 1749 «Le terrain était toujours bas, boisé et assez humide, bien que nous étions déja vers le milieu de l'été.» (Kalm, 1771 :49) Laprairie, le 23 juillet 1749 «La folle avoine ou Z/zania aquatica croît en abondance dans le ruisselet ou ruisseau qui coule a quelque distance en aval de Prairie (Laprairie+)» (Kalm, 1771 :64). Partie occidentale de l'ile de Montréal, le 7° août 1749 «L'autre côté (de Montréal‘) est entouré d'excellents champs de mais, d’agréables plaines et de charmants bois.» (Kalm, 1771: 71). Sault-au-Récollet, le 23 septembre 1749 «Prés de la ville, il y a des fermes de chaque côté de la route, mais plus on s'en éloigne plus les bois deviennent fréquents; les arbres, dont la hauteur est variable, sont habituellement très denses ... Un peu avant d'arriver à Sault-au-Récollet, les bois dis- paraissent et le paysage se remplit de champs de maïs, de plaines et de pâturages.» (Kalm, 1771 :284). 3Traduction de l’auteur pour tous les passages de l'œuvre de Pehr Kalm. 4Note de l’auteur. La végétation post-coloniale et contemporaine Île Jésus, le 25 septembre 1749 «ll y a ici une grande abondance de hêtres dans les forêts; leurs graines sont maintenant mûres.» (Kalm, 1771 :291). Ces courts passages révèlent qu'en 1749, la forêt n'avait pas encore été trop sérieuse- ment endommagée au profit de l'agriculture, bien que les fermes et les villages fussent alors nombreux. Il semble cependant que l'activité humaine se localisait à une faible distance de ces centres. D'autre part, la demande de produits forestiers, comme le bois de construction et de chauffage, aug- mentait de pair avec la population crois- sante. Cette situation a causé la disparition progressive des forêts autour des agglomé- rations, pour finalement dégénérer en cet état qui persiste encore de nos jours. La population de la région de Montréal a régulièrement augmenté depuis le milieu du siècle dernier. Au cours de cette période, le défrichement s'est fait avec une telle inten- sité que seuls les endroits inaccessibles ou sans valeur agricole ou sylvicole furent laissés à eux-mêmes. Après la disparition des forêts dans les basses terres du Saint- Laurent, on s'attaqua à celles des Montéré- giennes. Mais elles furent épargnées dans une certaine mesure à cause des difficul- tés d'exploitation qu'elles présentaient. On abandonna plusieurs secteurs dont la forêt avait été dévastée; au cours des ans, ces derniers se recouvrirent de boisés dont la composition différait considérablement de celle des forêts originales. Bien que ce processus de défrichement ait duré plus de 200 ans, il s'est intensifié au cours des 25 dernières années et a accru la menace aux habitats qui persistent (Tableau 5). Il suffit de voyager dans la région pour constater que les forêts décrites par Cartier, Boucher et Kalm ont presque toutes disparu : même les boisés de regain se voient pro- gressivement éliminés. Après avoir visité toute la région de Mont- réal qui couvre une superficie de quelque 2 500 milles carrés (6 500 km’), nous avons consulté des photographies aériennes ré- centes afin d'évaluer les divers types d'habi- tats et particulièrement de déterminer la quantité de forêts qui y persiste. Les données obtenues sur le terrain et à partir des photo- graphies aériennes permettent de diviser la région en cing types principaux d'après l'ap- parence de la végétation: 1. Boisés — d'étendues variables, comptant au moins deux acres mais 16,6% Bois parvenu à maturité, près de Huntingdon (5 milles au sud-ouest), le 17 juin 1970. 2. Champs - en culture ou abandonnés 43,3% 3. Terrains, résidentiels — villes, villages, banlieues, parcs résidentiels, etc. 35,5% 4. Marais, marécages, tourbières 1,4% 5. Terrains industriels, aéroports, carrières de gravier et de sable 3,2% La section du Haut-Saint-Laurent de la zone forestière du Saint-Laurent et des Grands Lacs est décrite par Rowe (1959: 44-45 et carte insérée). On y a rattaché la partie boisée de la région étudiée. Cela s'est fait à partir de sa composition floristique en général, après comparaison de sa flore fores- tière à celle des forêts décidues du sud de l'Ontario et des états du nord-est des Etats- Unis (Vermont, New York et New Hamp- shire). Plusieurs auteurs ont modifié cette classification générale des foréts du Canada en tentant soit de définir les affinités de sa flore (Raymond, 1950), soit de décrire et de classifier sa composition floristique (Danse- reau, 1959; Grandtner, 1966). Puisque le but de ce travail n'est pas d'é- valuer le mérite de ces divers systèmes, nous nous limiterons à une brève description des associations végétales de la région en rela- tion de leur importance comme habitats pour les populations d'oiseaux nicheurs. 1. Les forêts et les bois Les parties boisées de la région peuvent se diviser en deux groupes principaux. a. Les forêts des basses terres du Saint- Laurent et de l'archipel d'Hochelaga Presque toutes les étendues boisées grou- pées ici semblent être d'origine assez ré- Végétation Peuplement de repousses denses de Hêtres à grandes feuilles Fagus grandifolia, au mont Saint-Hilaire. cente. La plupart représentent des associa- tions végétales en regain, quoique les stades de maturité varient grandement. Leur super- ficie va de quelques acres à quelques milles carrés. Il y a près de Saint-Denis, une forêt d'environ 38 milles carrés, où se rencontrent des parcelles très anciennes parmi des as- sociations en regain. Il en existe une autre, de près de 24 milles carrés, à proximité de Verchères. b. Les forêts des Montérégiennes Bien que seules les forêts du mont Saint- Hilaire et du mont Yamaska demeurent dans un état primitif relatif, les Montérégiennes sont en général bien boisées en comparaison des basses terres. On a comparé les forêts centenaires du mont Saint-Hilaire à celles des autres collines où, malgré une influence humaine plus ou moins prononcée selon le lieu, la composition floristique est demeurée semblable dans l'ensemble. L’abondance re- lative des essences forestières varie considé- rablement d'une colline à l’autre selon le sol, l'insolation, l'orientation et l'inclinaison, le stade des successions végétales, etc. Ces essences ressemblent assez à celles des bas- ses terres, quoique l'abondance relative de 10 chacune diffère. La forêt des collines se ca- ractérise habituellement par des peuplements reflétant des conditions mésiques ou xéri- ques, où les espèces suivantes dominent: Acer saccharum, Quercus rubra, Q. macro- carpa, Pinus Strobus, Fraxinus americana, F. pennsylvanica, Ostrya virginiana, Fagus grandifolia, Tsuga canadensis et Populus grandidentata. 2. Leschamps Il est difficile de décrire en quelques lignes les associations végétales des terrains a décou- vert et des champs des basses terres du Saint-Laurent, mais pour les besoins de cet ouvrage, nous les avons groupés comme suit. a. Les champs cultivés — Ces terrains pro- duisent les céréales, le fourrage et autres cul- tures. b. Les jachères — Ces champs, incultes du- rant une courte période, sont rapidement en- vahis par des herbes, généralement des es- pèces fourragères. c. Les pâturages — On utilise un bon nom- bre de champs comme pâturages, soit exclu- sivement, soit après les avoir laissés en ja- chère pendant un certain temps. Leur végé- La végétation post-coloniale et contemporaine tation se compose principalement de plantes fourragères. Dans les champs utilisés uni- quement comme pâturages, des buissons se rencontrent souvent çà etlà,et peuvent même former des haies en bordure des clôtures ou des touffes épaisses, souvent très denses. d. Les terrains vagues — Certains secteurs dont le sol a été ruiné par l'érosion ou par une culture trop intensive et trop longue sont abandonnés à eux-mêmes. Des mauvaises herbes, des plantes fourragères et des buis- sons les envahissent rapidement. Dans les parties humides, les buissons dominent tan- dis qu'aux endroits plus secs des herbes sans attrait pour le bétail couvrent le sol de façon plutôt éparse. On en voit partout dans l'île de Montréal, mais moins fréquemment dans les secteurs ruraux. 3. Les vergers La pommiculture se pratique sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal. Les vergers sont situés de façon à bénéficier au maximum des ceintures thermiques qui pré- viennent les gelées tardives pouvant dé- truire la floraison printanniére. Ils sont très vastes par endroits etrecouvrent en partie les pentes de certaines collines; cependant ils n'occupent que 0,9 p. cent de la superficie totale du territoire (environ 30 milles carrés). 4. Lestourbières Les tourbières de la région de Montréal ont presque toutes été asséchées à des fins com- merciales, industrielles, agricoles, ou autres. Nous en avons cependant examiné trois, ou plutôt ce qu'il en reste, la première à Farn- ham, la deuxième à Saint-Bruno et la troi- sième à Saint-Hubert. Les plantes suivantes y ont été vues: des mousses surtout du genre Sphagnum, Andromedea sp., Cha- maedaphne calyculata, Kalmia sp., Ledum groenlandicum, Vaccinium sp., Salix sp., Drosera sp., plusieurs orchidées, A/nus sp., et quelquefois, en nombre très faible, Larix laricina. 5. Les marais et marécages Cette catégorie groupe les marais et maré- cages qui se trouvent le long du Saint-Lau- rent et du Richelieu, de même qu'ailleurs dans les basses terres. Elle comprend aussi ceux qui résultent de la disparition des forêts ou de l'abandon des carrières de sable ou de gravier. Dans les premiers, on rencontre sur- tout des plantes telles Z/zania aquatica, Val- lisneria americana, Spartina pectinata, Poly- gonum sp., et Phragmites sp., tandis que des quenouilles 7ypha sp., /ris versico/or et diffé- rentes herbacées dominent dans les seconds. 6. Lavégétation aquatique Bien que la pollution de l'eau ait sérieuse- ment détérioré les associations végétales aquatiques et menace fortement celles qui restent sur le Saint-Laurent et le Richelieu, on trouve encore certains lits Végétaux assez importants. Ceux des petits cours d'eau ou des rivières secondaires ont complètement disparu. On a identifié les plantes suivantes à divers endroits où elles forment des lits plus ou moins importants: Brasenia schreberi, Chara sp., Eleocharis sp., Drepanocladus sp., Eriocaulon septangulara, Sparganium americanum, Nuphar sp., Nymphaea sp. Lobelia sp., Sagittaria sp., Scirpus sp., Pota- mogeton sp., Vallisneria americana, Zizania aquatica et Zostera sp. Pour récapituler, la végétation arbustive de la région de Montréal, passée comme présente, se caractérise par des espéces décidues ; les conifères n'y ont jamais été en grand nombre, surtout depuis le milieu du siécle dernier. La forét locale peut se rat- tacher au grand groupe des foréts de bois francs mixtes décrites par plusieurs auteurs, quoique les essences conifériennes ont pres- que disparu des peuplements qui persistent. Ces derniers forment habituellement des peuplements isolés, ou se rencontrent isolé- ment dans la forét décidue. Le Pin blanc (Pinus Strobus) devait sans doute étre im- portant dans le passé, mais sa disparition est survenue avec l'arrivée de l'homme blanc comme l'a proposé Potzger (1953, 1954). Le Sapin baumier (Abies balsamea), qui autrefois se rencontrait par endroit (Kalm, 1771), a depuis presque complètement dis- paru. Terrill (1911) mentionne souvent de nombreuses fondrières à Thuyas de l'Est (Thuja occidentalis) apparemment bien ré- parties dans la région au début du siècle. Elles ont aussi presque entièrement disparu et les peuplements de thuyas ne se rencon- trent plus qu'à de rares endroits. La végéta- tion forestière occupe maintenant environ 17 p. cent du territoire, le reste se partage entre des terrains à découvert, des villes, des villages et des sites industriels et com- merciaux. 11 Discussion et conclusion La faune avienne de la région de Montréal Le présent travail analyse l'état de 319 espèces d'oiseaux, parmi lesquelles 292 ont été homologuées pour la région (résumé au tableau 6). La présence des 27 autres espèces est douteuse; elles ont ainsi été placées sur la liste hypothétique. Dans ces cas, aucun indice valable ne peut suggérer l'acceptation de la mention. Il a été établi que 149 espèces nidifiaient dans la région. Les 292 homologuées appartiennent à 51 familles et à 194 genres, tandis que les espèces nicheuses se divisent en 40 familles et 113 genres. Changements récents de l’avifaune dans la région de Montréal Ce qui a changé la végétation originale de la région, de même que celle de tout l'est de l'Amérique du Nord, a également causé des modifications profondes de la faune avienne. Avant l’arrivée de l'homme blanc, la grande forêt primitive était continue et uniquement brisée par quelques clairières provenant des feux ou du défrichement par les tribus autochtones d'après les méthodes décrites précédemment. Avec l'arrivée des premiers colons, le recul de la forêt commença; peu après, il s'intensifia pour finalement aboutir à la situation actuelle. Il est justifiable de Hertel. Cette photo prise du Pain de Sucre, le point le plus élevé, permet d'avoir une vue d'ensemble sur les basses terres du Saint-Laurent, direction sud, et sur les monts Rouge et Yamaska. (12 croire que la disparition des forêts eut un effet très marqué sur les populations locales d'oiseaux. En effet, la transformation d'un habitat forestier en un habitat où dominent les terrains à découvert et partiellement boisés n'a pu qu'altérer profondément la structure des populations locales. En plus de la forêt, plusieurs autres types d’habitats ont aussi été modifiés ou détruits depuis les premiers temps de la colonisation. Cepen- dant, des habitats résultant de l'activité humaine ont bénéficié à certaines espèces d'oiseaux; enfin, d'autres espèces ont pu envahir de nouveaux territoires, grâce à la présence de l'homme et aux effets qu'elle entraîne. 1. La faune avienne primitive On possède peu de détails sur la faune avienne de la région de Montréal avant l'établissement des blancs; le premier travail portant sur les oiseaux de la région, celui de Hall, parut en 1862. Malgré ce fait, nous avons préparé une liste hypothétique des oiseaux qui devaient se trouver autrefois dans la région, en utilisant les données fournies par Hall et Wintle (1896), de même que les données que nous avons nous- même recueillies de 1964 à 1969. Il s'entend bien que cette liste est d'abord fondée sur la connaissance de l'écologie et de la distri- bution actuelles des oiseaux, ainsi que des Changements récents de l'avifaune associations végétales décrites par les pre- miers explorateurs et voyageurs. Les asso- ciations végétales actuelles ayant été dé- crites antérieurement dans ce travail, nous suggérons la classification des habitats primitifs qui suit. a. La forêt décidue Nous croyons que les essences décidues dominaient dans la forêt primitive et que les associations végétales ressemblaient d'assez près à celles que nous connaissons aujour- d'hui. Cependant, puisque cette forêt était parvenue à maturité comme en témoignent les récits de Jacques Cartier et de Samuel de Champlain, il est probable que les populations d'oiseaux d'alors différaient dans une certaine mesure des contempo- raines. Nous estimons que les espèces suivantes s'y trouvaient: Ardea herodias, Nycticorax nycticorax, Aix sponsa (ces trois espèces à proximité de l'eau), Accipiter gentilis, Accipiter cooperii, Buteo jamaicen- sis, Buteo lineatus, Buteo platypterus, Ha- liaeetus leucocephalus, Pandion haliaetus, Falco sparverius, Bonasa umbellus, Ecto- pistes migratorius, Coccyzus americanus, Bubo virginianus, Strix varia, Aegolius acadicus, Archilochus colubris, Colaptes auratus, Dryocopus pileatus, Sphyrapicus varius, Dendrocopos villosus, Dendrocopos pubescens, Myiarchus crinitus, Empidonax minimus, Contopus virens, lridoprocne bi- color, Cyanocitta cristata, Corvus corax, Parus atricapillus, Sitta carolinensis, Certhia familiaris, Troglodytes aedon, Troglodytes troglodytes, Turdus migratorius, Catharus guttatus, Vireo flavifrons, Vireo olivaceus, Vireo philadelphicus, Vireo gilvus, Mniotilta varia, Vermivora ruficapilla, Parula ameri- cana, Dendroica caerulescens, Seiurus auro- capillus, Seiurus noveboracensis, Setophaga ruticilla, Icterus galbula, Molothrus ater, Piranga olivacea, Pheucticus /udovicianus, Carpodacus purpureus, Junco hyemalis et Zonotrichia albicollis. b. Les peuplements de coniféres Bien que la forét primitive ait été surtout formée d’essences décidues, des peuple- ments conifériens s'y rencontraient autrefois en plus grande abondance qu'aujourd'hui. Les essences suivantes formaient ces peuple- ments: Pinus Strobus, Tsuga canadensis, Abies balsamea et Thuja occidentalis. Les conifères étant très populaires auprès des premiers colons, ils furent sans doute abattus rapidement. Leurs oiseaux différaient sans doute beaucoup de ceux de la forêt décidue. Nous présumons que les espèces suivantes les occupaient durant la période de nidifica- tion: Accipiter gentilis, Bonasa umbellus, Bubo virginianus, Strix varia, Asio otus, Aegolius acadicus, Colaptes auratus, Empi- donax flaviventris, Nuttallornis borealis, Cya- nocitta cristata, Corvus brachyrhynchos, Pa- rus atricapillus, Sitta canadensis, Turdus migratorius, Catharus ustulatus, Regulus sa- trapa, Regulus calendula, Mniotilta varia, Vermivora peregrina, Parula americana, Den- droica magnolia, Dendroica virens, Den- droica fusca, Dendroica pinus, Carpodacus purpureus, Spinus pinus, Loxia curvirostra, Loxia leucoptera et Junco hyemalis. c. Les peuplements en regain et les clairiéres On rencontrait aussi des peuplements en regain dans la forét primitive, a la suite de feux ou de l'abandon de secteurs cultivés ou habités par les tribus indiennes. Ils Peuplement décidu de regain, sur le flanc sud-ouest du mont Saint-Hilaire. L'espèce dominante est le Hêtre à grandes feuilles Fagus grandifolia ; on trouve aussi un certain nombre d'Érables à sucre Acer saccharum bien qu'un fort pourcentage d'entre eux soient secs dans cet habitat. 1e Discussion et conclusion n'étaient vraisemblablement pas très vastes et de même que les clairières en regain, sans doute dispersés au hasard. Tout comme aujourd'hui, ces habitats supportaient leurs propres populations d'oiseaux en plus des espèces propres aux habitats contigus. En voici une liste: Buteo platypterus, Falco sparverius, Bonasa umbellus, Coccyzus ery- thropthalmus, Caprimulgus vociferus, Chor- deiles minor, Colaptes auratus, Sphyrapicus varius, Dendrocopos villosus, Dendrocopos pubescens, Empidonax alnorum, Parus atri- capillus, Dumetella carolinensis, Toxostoma rufum, Catharus fuscescens, Sialia sialis, Bombycilla cedrorum, Lanius ludovicianus, Vermivora ruficapilla, Dendroica petechia, Dendroica pensylvanica, Oporornis phila- delphia, Wilsonia pusilla, Wilsonia cana- densis, Setophaga ruticilla, Icterus galbula, Quiscalus quiscula, Passerina cyanea, Spinus tristis, Spizella passerina et Melospiza me- lodia. d. Les marais et autres habitats à découvert ou à végétation arbustive clairsemée Les marais et autres terrains humides à végétation arbustive clairsemée se rencon- traient sans doute en assez grand nombre dans la région, à proximité des étendues d'eau ou dans les terrains bas. La végétation de ces habitats était bien différente de celle de la forêt environnante et supportait donc d'autres populations d'oiseaux. Nous esti- mons que les espèces suivantes s'y trou- vaient en période de nidification : Podilym- bus podiceps, Butorides virescens, Ixobry- chus exilis, Botaurus lentiginosus, Anas rubripes, Anas crecca, Anas discors, Lo- phodytes cucullatus, Rallus limicola, Por- zana carolina, Fulica americana, Philohela minor, Capella gallinago, Actitis macularia, Chlidonias niger, Asio flammeus, Empidonax alnorum, Telmatodytes palustris, Dendroica petechia, Geothlypis trichas, Agelaius phoeniceus, Quiscalus quiscula, Passerculus sandwichensis, Melospiza georgiana et Me- lospiza melodia. e. Les tourbiéres Bien que presque toutes les tourbiéres de la région aient été récupérées, il en reste encore certaines parcelles a Saint-Hubert, a Saint-Bruno et a Farnham; elles étaient certainement beaucoup plus importantes par le passé. En effet, ces habitats qui datent de la derniére glaciation, disparaissent d’eux- mémes au profit de la forét si on les laisse suivre leur développement normal. Nous croyons cependant que les tourbiéres de la région étaient relativement riches en espéces aviennes, les espèces qui suivent s'y trou- vaient sans doute en période de reproduc- tion: Philohela minor, Capella gallinago, Asio flammeus, Empidonax alnorum, Den- droica petechia, Dendroica palmarum, Geo- thlypis trichas, Wilsonia pusilla, Passerculus sandwichensis, Melospiza lincolnii, Melos- piza georgiana et Melospiza melodia. f. Les clairières, les endroits à découvert secs et les grèves Cette division groupe les prés naturels, les clairières soit en forêt, soit en bordure des cours d'eau, ainsi que les rivages des cours et des étendues d'eau. Nous supposons que les espèces suivantes y allaient pour nidifier : Charadrius vociferus, Actitis macularia, Ere- mophila alpestris, Dolichonyx oryzivorus, Sturnella magna, Passerculus sandwichensis et Pooecetes gramineus. g. Les autres habitats D'autres espèces occupaient sans doute autrefois des habitats différents de ceux énumérés plus haut; vu leur importance limitée nous les avons groupés sous le présent vocable : Gavia immer sur des lacs isolés et les grands cours d'eau de la région. Larus argentatus, Larus delawarensis, et Sterna hirundo dans des îles isolées sur les grands cours d'eau; Megaceryle alcyon et Riparia riparia dans des berges de sable ou de gravier; Falco peregrinus et Corvus corax sur des falaises abruptes. 2. La faune avienne actuelle Nous avons déjà présenté la description de la végétation actuelle et groupé les associa- tions végétales. Il nous a semblé utile de présenter ici par ordre d'abondance seulement les espèces les plus communes dans chaque habitat, puis- que les détails supplémentaires pour chaque espèce apparaissent dans la liste annotée. a. Les forêts des basses terres du Saint-Laurent et de l'archipel d'Hochelaga Vireo olivaceus, Empidonax minimus, Pheuc- ticus ludovicianus, Turdus migratorius, Con- topus virens, Setophaga ruticilla, Icterus galbula, Catharus fuscescens, Dendrocopos Changements récents de l'avifaune pubescens, Piranga olivacea, Dendrocopos villosus et Hylocichla mustelina. b. Les forêts des Montérégiennes Setophaga ruticilla, Hylocichla mustelina, Pheucticus ludovicianus, Vireo olivaceus, Empidonax minimus, Catharus fuscescens, Contopus virens, Turdus migratorius, Den- drocopos pubescens, Piranga /udoviciana, Icterus galbula et Dendrocopos villosus. c. Les champs a découvert Passerculus sandwichensis, Dolichonyx ory- zivorus, Charadrius vociferus, Eremophila alpestris, Sturnella magna et Pooecetes gra- mineus. d. Les vergers Sturnus vulgaris, Spizella passerina, Melos- piza melodia, Zenaida macroura, Tyrannus tyrannus et Sialia sialis. Tourbière asséchée près de Napierville, le 17 juin 1970. e. Les tourbiéres Melospiza melodia et Geothlypis trichas. f. Les marais Agelaius phoeniceus, Geothlypis trichas, Actitis macularia et Melospiza melodia. g. Le milieu aquatique Larus delawarensis, Anas rubripes et Riparia riparia. 3. Les espéces disparues La destruction des habitats, causée au cours des ans par l'intense activité humaine dans la région de Montréal, a provoqué la dispari- tion de quelques espéces. Chez les Anatidés qui nidifiaient autrefois, il semble que le Bec-scie couronné Lophodytes cucullatus aurait disparu vers le début de notre siécle; Wintle (1896) le considérait comme un nicheur à son époque. L'Aigle pêcheur Pandion haliaetus a aussi disparu; quoi- qu'on connaisse peu de détails sur sa distri- bution passée dans la région de Montréal, Wintle (1896) dit qu'il nidifiait de son temps. Il est probable que cette espèce était autrefois abondante, vu les vastes étendues d'eau et la disponibilité de sites propres à la nidification, c'est-à-dire la forêt bordant ces étendues d'eau. Le Faucon pèlerin Fa/co peregrinus a nidifié jusqu'en 1952, après quoi il disparut de l'édifice Sun-Life dans le centre de Montréal (Hall, 1955: 1970: 209-230) ; auparavant, on avait aussi rap- porté sa présence comme nicheur au mont Saint-Hilaire d'où il semble avoir disparu vers 1941 (P.Q.S.P.B., 1941 :12). La Tourte Ectopistes migratorius a apparemment niché dans la région jusque vers le milieu du siècle dernier et fut notée pour la dernière fois en 1891 (Wintle, 1896: 51-52). Le Moucherolle à côtés olive Vutta//ornis borea- lis, qui n’a jamais été formellement considéré comme un oiseau nicheur, a, à notre sens, disparu avec la dévastation des peuplements de conifères. Le Grand Corbeau Corvus corax, qui nidifiait probablement sur les corniches exposées des Montérégiennes s'est sans doute déplacé vers des endroits plus sauvages avec la disparition des forêts et l'accroissement de l'activité humaine. La Grive à dos olive Catharus ustulatus, la Fauvette à tête cendrée Dendroica magnolia et la Fauvette à poitrine baie Dendroica castanea, que l'on trouve dans le même habitat, ont sans doute déserté la région après la coupe des peuplements de coni- fères. On risque peu de se tromper en affirmant que ces espèces nidifiaient autre- fois dans la région et qu'elles ont disparu, soit en s éteignant soit en modifiant leur aire de nidification. Toutefois, il est impossible de déterminer combien d'autres espèces ont subi le même sort à la suite de la disparition des forêts et de l'accroissement de la popu- lation humaine. 4. Les espèces réduites en nombre. Les espèces forestières, qui ont réussi à échapper à l'extinction, ont cependant souf- fert sérieusement de la disparition progres- sive des forêts après l'arrivée de l'homme blanc dans la région de Montréal. Il est Discussion et conclusion impossible de trouver des données quantita- tives sur les populations passées d'oiseaux, mais de nombreuses données qualitatives existent et permettent d'évaluer le déclin de plusieurs espèces (Hall, 1862 ; Wintle, 1896 ; Caulfield, 1890). Dans presque tous les cas, on peut attribuer les diminutions d'effectifs au défrichement. Ainsi, il appert que la disparition des forêts a graduellement réduit le nombre des oiseaux forestiers, et dans certains cas de façon radicale. Ce danger persiste et s'’accentue d'année en année, risquant même d'atteindre d'autres espèces du moins nicheuses. I] est temps que l'on prenne les mesures appropriées pour con- server la nature surtout dans les endroits les plus densément peuplés. À plus longue échéance, il faudra établir des refuges sur tout le territoire du Québec pour préserver des habitats naturels de tous genres ainsi que leur faune. Champs en jachère et bois parvenus à maturité, près de Huntingdon (5 milles au sud-ouest), le 17 juin 1970. 5. Les espèces nouvellement établies La destruction des forêts primitives et la colonisation qui s'ensuivit ont généralement été préjudiciables à plusieurs espèces d'oi- seaux nicheurs. Cependant, de nombreuses espèces dont certaines venant de l'extérieur ont su profiter de cette situation en occupant les habitats nouvellement créés. Ce phéno- 16 mène n'aurait pas été possible autrement. Les espèces nouvellement établies sont sur- tout de celles qui occupent les terrains à découvert; dès lors, il est évident que le défrichement et la culture du territoire leur ont profité. Nous les énumérerons ici en donnant quelques commentaires sur l'histo- rique de leur dispersion dans la région; un historique complet apparait dans la liste annotée. Ardeidae Bien que deux espéces de cette famille se soient ajoutées a la liste des oiseaux nicheurs de la région depuis 1896, il est possible que les premiers auteurs n'aient pas réussi à dénoter la présence du Héron vert Butorides virescens et du Petit Butor /xobrychus exilis. Or, il est fort probable que ces deux espèces nidifiaient autrefois, au moins en petit nom- bre, dans les marais locaux. Anatidae Les espèces énumérées ci-dessous ont été notées comme nicheuses depuis la parution de l'ouvrage de Wintle en 1896. Bien que l'on ait omis certaines d'entre elles avant cette date, plusieurs sont nouvellement éta- blies dans la région. Dans bien des cas, il est difficile d'en établir l'historique. La destruc- tion d'habitats a des fins variées, comme la construction de la Voie maritime du Saint- Laurent, l'aménagement de plusieurs îles pour l'Exposition universelle de 1967 (Expo ‘67) et la transformation de l'île des Soeurs en un centre domiciliaire est permanente et de grande envergure. Cette situation n'est certes pas de nature à favoriser l'établisse- ment de nouvelles espèces d'Anatidés dans la région. Nous croyons que la diminution des effectifs de plusieurs espèces autrefois très abondantes, comme le Canard noir Anas rubripes, a libéré une niche écologique, parfois marginale, il faut l'admettre, qui a plus tard suffi à d'autres moins sélectives. C'est, à notre sens, ce qui explique dans une certaine mesure l'établissement dans la ré- gion au cours des dernières années des espèces suivantes: Canard malard Anas platyrhynchos, Canard pilet Anas acuta, Sarcelle a ailes bleues Anas discors, Canard siffleur d'Amérique Anas americana, Canard souchet Anas clypeata, Morillon à tête rouge Aythya americana et Petit Morillon Aythya affinis. Changements récents de l'avifaune Phasianidae La Perdrix grise d'Europe Perdix perdix, introduite dans d'autres parties de son aire de répartition actuelle, s'est sans doute im- plantée par ses propres moyens dans la région de Montréal, après une tentative infructueuse d/acclimatation dans les mon- tagnes Sutton. Elle s'est bien établie dans le sud-ouest du Québec et sa population a augmenté rapidement, quoiqu'elle subit d'importantes fluctuations. Nous croyons que le récent succès de cette espèce est dû au fait qu'elle a occupé une niche écologique nouvellement créée, pour laquelle aucune espèce indigène ne pouvait concurrencer. Rallidae La Gallinule commune Ga//inula chloropus n'a pu être considérée comme un oiseau nicheur local que récemment, bien que Wintle (1896 :34) l'ait mentionnée comme commune en été. La destruction d'habitats ne semble pas l'avoir empéchée de s'établir dans la région. Nous pensons cependant que les auteurs du siècle dernier avaient omis de l'observer en période de nidification, et qu'elle se rencontrait alors en petit nombre. Scolopacidae La Bécassine ordinaire Capella gallinago, dont on ignorait la présence comme oiseau nicheur avant 1896, se rencontrait sans doute autrefois dans la région de Montréal. Nous ne la considérons pas comme une addition récente à la liste des oiseaux ni- cheurs pour cette raison: sa présence a dû passer inaperçue aux premiers observateurs. Cependant, la Maubèche des champs Bar- tramia longicauda qui se rencontrait en petit nombre à l'époque de Wintle (1896), semble s'être établie dans la région vers cette époque; elle est depuis légèrement plus nombreuse. Cette espèce a certaine- ment bénéficié de la dévastation des forêts, qui avec l'agriculture a contribué à son établissement dans le sud-ouest du Ouébec. Laridae Il semble que l'on n'ait pas noté le Goéland à bec cerclé Larus delawarensis comme oiseau nicheur avant 1953 (P.Q.S.P.B., 1953 :21), quoiqu'on l'ait souvent observé en migrations sur le Saint-Laurent, dans la région de Montréal, avant cette date. Bien que sa présence comme nicheur soit de- meurée insoupçonnée durant de nom- breuses années, il est fort improbable qu'il ait nidifié dans la région de Montréal à l'é- poque de Wintle (1896) ou même avant. Il nous est impossible de fournir une explica- tion sur l'arrivée récente de cette espèce dans la région, quoique la protection dont elle a joui dans toute son aire de répartition, mais plus particulièrement sur ses territoires de nidification, a pu contribuer à une augmen- tation marquée de sa population. De ce fait, il est possible qu'un surplus de population sur les territoires de nidification ancestraux ait forcé un certain nombre d'individus à s'établir ailleurs pour ainsi former de nou- velles colonies. La Sterne commune Sterna hirundo et la Sterne noire Chlidonias niger n'apparaissent pas aux listes de nidification des auteurs du siècle dernier, quoiqu’elles se trouvaient sans doute dans la région a cette époque. Pour cette raison, nous ne les considérons pas comme des espéces nou- vellement arrivées. Columbidae On remarqua apparemment la Tourterelle triste Zenaida macroura comme espéce ni- cheuse pour la premiére fois en 1913; elle a depuis considérablement augmenté ses effectifs et elle est bien établie. La coupe des forêts et les associations de regain qui sui- virent ont probablement favorisé l'extension de l'aire de nidification de cette espèce vers le nord. Il est aussi probable que la dispari- tion de la Tourte Ectopistes migratorius ait pu favoriser d'une certaine façon l'occupa- tion de nouveaux territoires par la Tourte- relle triste. Cuculidae Le Coulicou à bec jaune Coccyzus ameri- canus n'a apparemment jamais été abondant dans la région de Montréal. Les auteurs du siècle dernier ne le considéraient pas comme oiseau nicheur bien qu'on ait signalé sa pré- sence à quelques reprises. Nous pensons que cette espèce est d'origine récente dans la région et qu'elle a bénéficié de la dispari- tion des forêts primitives ainsi que des vastes associations de regain qui les ont remplacées. 17 Discussion et conclusion Tytonidae Les données recueillies jusqu'à maintenant semblent indiquer que l'Effraie 7yto alba peut nicher dans la région de Montréal. Son apparition au Ouébec est plutôt récente, ayant été rapportée pour la première fois en 1926 (Cayouette, 1946 :631). On a obtenu la première mention de nidification à Ber- thierville, quelques milles à l'est des limites de la région de Montréal, en 1931 (op. cit.). Strigidae Bien que les premiers auteurs n'aient pas signalé la présence du Petit Duc Otus asio, du Hibou des marais As/o flammeus et de la Petite Nyctale Aego/ius acadicus comme es- péces nicheuses, ces oiseaux nidifiaient sans doute dans la région. Nous ne les mention- nons donc pas ici comme des espèces d'arri- vée récente. Caprimulgidae L’Engoulevent bois-pourri Caprimulgus voci- ferus, que les auteurs du siécle dernier ne considéraient pas comme une espéce ni- cheuse dans la région de Montréal, est sans doute passé inaperçu a cause de ses mœurs discrétes et de ses faibles effectifs locaux. Pour nous, son établissement n'est pas récent. Hirundinidae L'Hirondelle à ailes hérissées Ste/gidopteryx ruficollis est certainement une nouvelle ad- dition à la faune avienne locale, ayant été notée pour la première fois en 1948, et ré- guliérement par la suite. Il se peut qu'elle soit arrivée après la disparition des forêts primitives ou l'aménagement des berges des cours d'eau. Ces changements limitent forte- ment les sites de nidification dans le terri- toire qu'elle occupait alors au sud de la région, ce qui eut pour effet de forcer cer- tains individus à coloniser des territoires non occupés. Troglodytidae Quoique les premiers auteurs n'aient pas trouvé le Troglodyte à bec court Cistothorus platensis au siècle dernier, il est probable qu'il s'y trouvait dans des habitats favora- bles. Il est aussi possible qu'il soit d'arrivée récente, ayant bénéficié des habitats nou- vellement créés par la disparition de la forêt primitive. Mimidae L'arrivée du Moqueur polyglotte Mimus polyglottos est récente et ne remonte qu'à 1960, alors qu'on en rapporta la première mention de nidification. Cette espèce a sans doute profité dans une grande mesure de la disparition des grandes forêts primitives. Plusieurs auteurs ont constaté une expan- sion récente vers le nord de son aire de nidification, ce qui peut aussi expliquer son apparition récente au Québec. Vireonidae La présence du Viréo de Philadelphie Vireo philadelphicus, dont la première mention de nidification date de 1965, n'avait pas été mentionnée au siècle dernier. Selon nous, cependant, cetteespécen’apas colonisé récemment la région de Montréal. Sturnidae L'Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris, qui a été introduit ailleurs en Amérique du Nord, a atteint la région de Montréal par ses pro- pres moyens depuis New York, son point d'introduction. La première mention de nidi- fication locale remonte à 1922 (Terrill, 1924 :58). Parulidae La Fauvette à gorge orangée Dendroica fusca et la Fauvette des pins Dendroica pinus, recemment notées comme espéces nicheuses, ne peuvent faire partie des es- péces nouvellement établies dans la région. Les auteurs du XIX° siècle ne les ont proba- blement pas repérées a cause de leurs habi- tats restreints et de leur petit nombre. Nous estimons que ces espéces étaient autrefois, plus abondantes que de nos jours et que leurs effectifs ont diminué en raison de la disparition des foréts primitives, particulié- rement des peuplements de conifères. L’ar- rivée au Québec de la Fauvette azurée Dendroica cerulea, comme nous l'avons pro- posé précédemment (Ouellet, 1966 et 1967), est récente; elle occupe depuis certaines forêts des Montérégiennes. Nous suggérons que l'excédent de la population de cette Changements récents de l'avifaune espèce, dont les territoires de nidification sont situés plus au sud, s'est récemment implanté dans le sud du Québec, en em- pruntant les basses terres du lac Champlain et de la vallée du Richelieu, plutôt que les Grands Lacs et le cours du Saint-Laurent pour parvenir a leurs nouveaux territoires de nidification. Ploceidae Il est probable que le Moineau domestique Passer domesticus a envahi la région de Montréal par ses propres moyens à partir de New York, son point d'introduction à la fin du XIX° siècle. On n'avait pas encore signalé sa présence à Montréal en 1882. On a intro- duit quelques individus à Québec vers 1854; les descendants de ce premier groupe, ainsi que ceux provenant d'introductions subsé- quentes ont sans doute atteint les fermes avoisinantes pour lentement progresser dans plusieurs directions et enfin atteindre Mont- réal. Ainsi, de ces deux hypothèses sur l'origine des populations de Moineaux do- mestiques, la seconde nous est plus accep- table, puisque la distance entre Québec et Montréal est moins grande que celle entre New York et Montréal. De plus, la physio- graphie du terrain favorise la seconde inter- prétation. Fringillidae Au début du siècle, le Cardinal Cardinalis cardinalis commenca à étendre son aire de dispersion vers le nord et vers l'est; sa pré- sence a d'abord été signalée au Canada dans le sud de l'Ontario, où l'on rapporta les premières mentions de nidification (Godfrey, 1967 :424). Il étendit régulièrement son aire de répartition dans les années qui suivirent, pour éventuellement atteindre la région de Montréal vers 1950. Depuis, on a régulière- ment noté sa présence en hiver et il semble qu'il aurait nidifié à deux occasions au moins. Le Gros-bec errant Hesperiphona vesper- tina, dont la première mention pour la région de Montréal remonte à 1890, est depuis cette époque un résident régulier en hiver. L’ab- sence de peuplements de conifères est sans doute le facteur qui l'empêche de nidifier dans la région. Le Tohi commun Pipi/o erythrophthalmus non rapporté dans la région de Montréal au siècle dernier, semble avoir étendu son aire de répartition au Québec assez récemment. La disparition des forêts primitives et leur remplacement par de vastes peuplements de regain à faible densité dans certains secteurs du sud-ouest du Québec, ont sans doute favorisé l'arrivée de cette espèce. Le Pinson sauterelle Ammodramus sa- vannarum lui aussi a bénéficié de la dispari- tion des foréts primitives. Le Pinson de Henslow Ammodramus henslowii a été noté à quelques occasions en été; depuis, on a homologué sa nidifica- tion à Ottawa (Godfrey, 1967 :454). Il est possible qu'il augmente ses effectifs à l'ave- nir et qu'il étende son aire de répartition vers l'est. Le grand nombre de terrains à décou- vert Ou aux premiers stades de regain favo- risera sans doute son expansion dans le sud du Québec. Le Pinson des plaines Spizella pallida, quoiqu'on ne l'ait noté qu'à une occasion dans la région de Montréal, peut éventuel- lement s'y établir, vu les habitats favorables qui s'y trouvent. Godfrey (1967:465) a trouvé une situation semblable dans la région d'Ottawa. Le Pinson des champs Spizella pusilla semble aussi être une addition à la faune avienne nicheuse de la région de Montréal; nous croyons que la disparition des grandes forêts primitives a aussi favorisé l'expansion de son territoire de nidification vers le nord, depuis le milieu du siècle dernier. 6. Les espèces dont les effectifs ont augmenté Il est incontestable que la destruction des grandes forêts primitives a eu un effet né- faste sur les populations d'oiseaux forestiers. Par contre, les espèces dont l'habitat con- siste en des terrains plus on moins à dé- couvert ont grandement bénéficié de cette situation. Même si nous avons présenté toutes ces données dans la liste annotée, il nous a semblé utile de grouper ici certaines espèces pour lesquelles la destruction de la forêt primitive et les grandes modifications des habitats ont contribué à augmenter les effectifs. Nous présumons que toutes se trouvaient autrefois dans la région de Mont- réal : le Pluvier kildir Charadrius vociferus, le Moucherolle des aulnes Empidonax alnorum l'Alouette cornue Eremophila alpestris, le Merle d'Amérique 7urdus migratorius, le Goglu Dolichonyx oryzivorus, la Sturnelle des prés Sturnella magna, le Carouge à 19 Discussion et conclusion Peuplement de Hêtres à grandes feuilles Fagus grandifolia en regain, en bordure d'une gravière sur le flanc sud-est du mont Saint-Hilaire. épaulettes Age/aius phoeniceus, l'Oriole de Baltimore /cterus galbula, le Mainate bronzé Quiscalus quiscul/a, le Vacher à tête brune Molothrus ater, le Bruant indigo Passerina cyanea, le Pinson des prés Passerculus sandwichensis, le Pinson vespéral Pooece- tes gramineus, le Pinson familier Sp/ze/la passerina et le Pinson chanteur Me/ospiza melodia. 7. Les espèces introduites Trois espèces de Phasianidés ont intention- nellement été introduites dans la région de Montréal. Deux de ces essais d’acclimata- tion se sont soldés par des échecs: on n'apercut les Colins de Virginie Co/inus virginianus et les Perdrix grises d'Europe Perdix perdix que durant une courte période après leur libération. Les Perdrix grises qu'on 20 trouve présentement en assez bon nombre proviennent d'une autre source comme nous l'avons expliqué précédemment. Les diver- ses tentatives d’acclimatation du Faisan à collier Phasianus colchicus se révélèrent un demi-succès. En effet, les individus qu'on trouve de nos jours sur le mont Royal ne parviennent à survivre que grâce à la nourri- ture qui leur est distribuée en hiver (voir la liste annotée). Nous croyons que les abon- dantes chutes du neige qui recouvrent la région en hiver ont empêché cette espèce de s'établir ici avec plus de succès. D'autre part, la dispersion dans toute la région du Pigeon biset Co/umba livia, où pigeon domestique, semble purement accidentelle. En effet, les individus qu'on trouve aujour- d'hui à l'état sauvage, ou dans un état à demi-sauvage, proviennent probablement d'oiseaux égarés ou échappés de captivité. Conclusions La variation géographique On trouvera à la rubrique Remarques de la liste annotée une discussion sur la variation géographique notée chez certaines espèces. Les biomes et écotones de la région de Montréal Poursuivant les idées exprimées précédem- ment sur les grandes associations biologi- ques du territoire du Québec (Ouellet, 1966a: 177-186), on peut définir la région de Montréal en termes d'affinités biologi- ques, en utilisant certaines espèces d'oiseaux comme indicateurs des conditions écologi- ques. Plusieurs espèces atteignent la limite septentrionale de leur aire de reproduction dans la région de Montréal, de même que dans les régions avoisinantes qui présentent les mêmes caractères. Ce sont: la Tourterelle triste Zenaida macroura, le Petit Duc Otus asio, le Pic à tête rouge Me/anerpes erythro- cephalus, le Moucherolle huppé My/archus crinitus, le Moucherolle phébi Sayornis phoebe, le Pioui de l'Est Contopus virens, l'Hirondelle pourprée Progne subis, la Sit- telle à poitrine blanche S/tta carolinensis, le Troglodyte familier 7roglodytes aedon, le Moqueur roux 7oxostoma rufum, la Grive des bois Hy/ocichla mustelina, la Pie-grièche migratrice Lanius /udovicianus, le Viréo a gorge jaune Vireo flavifrons, le Viréo mélo- dieux Vireo gilvus, la Fauvette azurée Den- droica cerulea, la Fauvette des pins Den- droica pinus, l'Oriole de Baltimore /cterus galbula, le Gros-bec à poitrine rose Phe- ucticus ludovicianus, le Bruant indigo Pas- serina cyanea, le Tohi commun Pipi/o ery- throphthalmus. Si on compare la répartition des forêts décidues du Québec à celle des oiseaux énumérés ci-dessus, les aires se chevauchent presque partout. Ainsi, a la lumière de ces faits, et surtout parce qu'on trouve encore, ou du moins qu'on trouvait autrefois, un certain nombre de peuple- ments de conifères dans la forêt décidue, (dont l'aire de répartition englobe la région de Montréal), nous proposons d'appeler ce complexe biologique: Ecotone décidu. Conclusions 1. La faune avienne de la forêt primitive se caractérisait par des espéces de la forét décidue. 2. L'importance et la fréquence des peu- plements de coniféres étaient plus grandes dans la forêt primitive qu'elles ne le sont de nos jours. Conséquemment, le nombre d'oiseaux des peuplements conifériens a considérablement diminué. 3. La forêt primitive a graduellement dis- paru depuis l'arrivée de l'homme blanc. Les secteurs boisés couvrent à présent moins de 17 p. cent de la superficie totale de la région de Montréal. Les peuplements de conifères y ont presque entièrement disparu. 4. Au moins 11 espèces d'oiseaux nicheurs ont disparu de la région à la suite du déboise- ment et d'une activité humaine intense. 5. Le nombre des oiseaux forestiers a con- sidérablement diminué pour les mêmes raisons. 6. La destruction de la forêt primitive a bénéficié à certaines espèces et est respon- sable de l'établissement de certaines autres; ces espèces sont surtout de celles qui occu- pent des terrains à découvert. 7. À cause de la composition de la faune avienne de la région de Montréal et des régions avoisinantes présentant les mêmes caractères, nous suggérons le nom Ecotone décidu pour décrire cette vaste aire biolo- gique. 21 Remerciements Il nous est agréable de mentionner que la réalisation de ce travail a été rendue possible grâce à une contribution financière du Ser- vice de l'Aide à la Création et à la Recherche du ministère des Affaires culturelles du Québec, du Musée Redpath de l'Université McGill et du Musée national des Sciences naturelles, nous remercions vivement les autorités de ces organismes. Nous tenons aussi à exprimer notre vive gratitude à toutes les personnes qui ont contribué de différentes façons, surtout en nous fournissant des données inédites soit des observations, soit des spécimens, sur la distribution des oiseaux dans la région de Montréal, notamment: MM. W. G. Alliston, P. D. Baird, Jean Boulva, Jean Burton, Austin W. Cameron, M™ Eric Cooper, Jean-Luc DesGranges, Wilfrid Gaboriault, P.R. Grant, feu Delisle Garneau, Jon Gerrard, C. Heppner, M'° Gladys Hibbard, H. T. Hiemstra, Stuart Holohan, A. W. B. Kelly, B. L. Lapin, R. E. Lemon, Marcel Laperle, Serge Lemieux, Raymond McNeil, Peter Mitchell, le juge G. H. Montgomery, Jacques Normandin, Réginald Ouellet, D. E. Sergeant, C. D. Snow, Michael Spencer, J. B. Steeves, feu L. M. Terrill, M" E. Thom, Terry Thormin, M™ Jo Wright, ainsi qu'un grand nombre d'observateurs locaux. Nos remerciements s'adressent aussi à M'e Alice E. Johannsen, ex-directrice du Musée Redpath, qui nous a encouragé et facilité la tâche; à M. Austin W. Cameron, autrefois du Musée Redpath, qui a bien voulu lire et commenter certains passages du manuscrit; à M. W. Earl Godfrey, du Musée national des Sciences naturelles, pour ses judicieux conseils et pour nous avoir permis de consulter et d'étudier cer- tains spécimens de la collection ornitholo- gique nationale. Nous voulons aussi exprimer notre grati- tude envers M. David Lank de Montréal qui nous a fourni avec tant d'empressement le dessin au trait figurant dans cet ouvrage. Enfin, j'exprime toute ma reconnaissance à ma femme, Yvette Ouellet, pour son encou- ragement constant et pour la dactylographie du manuscrit. 22 Liste annotée Une courte appréciation définit l'état de chaque espèce dans la région de Montréal. Nous avons utilisé la nomenclature proposée par l'American Ornithologists’ Union (A.O.U. Check-list, 1957 ; 32° supplément, 1973), et avons adopté certaines modifications telles que proposées par Godfrey (1966). Les noms français proviennent de «Les Noms français des Oiseaux d'Amérique du Nord, avec les équivalents latins et anglais» (Ouellet, 1968). Un grand nombre de spécimens a été examiné durant cette étude ; les numéros de spécimens précédés de «R» indiquent qu'ils font partie des collections du Musée Red- path, à l'Université McGill. Ces collections font maintenant partie de la collection orni- thologique nationale, au Musée national des Sciences naturelles (Ottawa). La terminologie suivante a été utilisée pour définir l'état de chaque espèce: Abondant : se rencontre en très grand nom- bre dans des habitats convenables ou, durant une certaine période de l'année, Me/ospiza melodia. Commun. se rencontre en grand nombre dans des habitats convenables, ou durant une certaine période de l'année, Dendroica petechia. Fréquent: se rencontre en petit nombre dans des habitats convenables, ou durant une certaine période de l'année, Dendroica virens. Rare: quelques individus seulement dans un habitat bien défini, ou au cours d'une saison, Dendroica cerulea. Inusité : s'est rencontré à quelques occa- sions, Alca torda. Accidentel: se dit d'une espèce, dont la présence dans la région est reconnue sur la foi d'un spécimen ou d'une observation acceptable. Résident permanent: se rencontre l'année durant. Résident d'été ou d'hiver: se rencontre durant ces saisons. Migrateur : se rencontre durant les migrations annuelles ; à moins que ce ne soit spécifié : migrateur d'automne, migrateur de prin- temps. Erratique : qui s'aventure souvent au-delà de son territoire de nidification. Nomade : qui n'appartient pas à la faune avienne de la région. S'il y a lieu, la détermination sous-spéci- fique des spécimens étudiés est placée dans le paragraphe des Remarques. Dans ces cas, les spécimens proviennent de la région même, ou de régions avoisinantes du sud du Québec. 23 Liste annotée Gaviidae Huart à collier Gavia immer (Brunnich) Distribution actuelle Migrateur, frequent. Certains individus qui ne se reproduisent pas dans la région de Montréal se rencontrent à l'occasion sur le Saint-Laurent en été (obs. pers. ; P.O.S.P.B. 1951 :17). Au printemps, on a régulièrement observé de petits groupes, du 21 mars (Cayouette, 1963 :8) à la fin avril surles cours d'eau d'importance, en particulier sur le Saint-Laurent. Peu d'observations provien- nent du Richelieu (nous avons vu un indivi- du en vol près de Beloeil, le 17 avril 1966). L'automne, il émigre vers le Sud en pe- tits groupes, surtout à la fin novembre (P.0.S.P.B., 1935-1964), bien que sa pré- sence ait été signalée dans la région, de septembre (P.0.S.P.B., 1946 :10) à la fin décembre (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1948 :24, 1961 :16). || n'hiverne pas dans notre région. Distribution antérieure Le Huart a collier nidifiait probablement autrefois sur les lacs de la région de Montréal, mais l'empiètement de l'homme sur son habitat l'en a chassé. Les lacs ont pour la plupart été pollués ou assaillis par un si grand nombre de gens que les habitats naturels en furent détruits. Par le passé, les plus importants des Montérégiennes, tels le lac Hertel au mont Saint-Hilaire, les lacs du mont Saint-Bruno et celui du mont Yamaska, offraient probablement des habitats favo- rables a la nidification du Huart a collier. Hall (1862 :53) le traite comme un migra- teur commun, tandis que Wintle (1896:3) note que «quelques-uns nichent ici, puis- qu'on les voit sur nos lacs durant les mois d'été». Il est probable que Wintle avait a l'esprit les lacs de la région des Laurentides, où il s'en trouve encore quelques-uns dans les secteurs les plus reculés. Huart arctique Gavia arctica (Linnaeus) Migrateur, accidentel. Un individu de cette espèce a positivement été identifié près de l'île Sainte-Hélène, le 2 novembre 1958 (P.O.S.P.B., 1958:17). Gela constitue la seule observation acceptable de cette espèce dans le sud-ouest du Québec. 24 Huart à gorge rousse Gavia stellata (Pontoppidan) Distribution actuelle Migrateur d'automne, rare. On a noté cette espèce dans la région de Montréal en automne seulement, du 27 septembre au 23 décembre (P.Q.S.P.B., 1945 :13: 1949 :15: 1951 :17; 1953:14; 1956 175 1e59eqee 1960:14; Jean-Luc DesGranges, comm. pers.) ; la plupart de ces observations datent cependant de la mi-novembre au début de décembre. On remarque aussi une mention d'été assez inaccoutumée. Il s'agit d'un individu observé près d’Oka le 26 juillet 1958 (P.Q.S:P.B., 1958-17) Mcet#oisean était certainement un non-reproducteur qui avait quitté tôt les territoires de nidification ou qui ne s'y était pas rendu. On n'a pas observé ce huart au printemps dans la région depuis de nombreuses années. Il n'est jamais abondant en migration puisqu'il fréquente principalement les eaux côtières et les grandes étendues d'eau douce (Palmer, 1962 :53) à cette époque de l'année. Distribution antérieure Hall (1862:53) décrit ce huart comme un migrateur commun en avril et en décembre; il rapporte une femelle qui aurait été captu- rée dans les rapides de Lachine au printemps de 1837. Cette mention est la seule accep- table au printemps pour la région de Montréal. Wintle (1896 :3-4) le considère comme un rare migrateur et déclare que les adultes en plumage nuptial sont peu fré- quents dans la région de Montréal. Remarques Nous avons examiné un spécimen : R 3704, © juvénile, Verdun, le 2 novembre 1964. Podicipedidae Podicipedidae Grèbe jougris Podiceps grisegena (Boddaert) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce grèbe, dont l'aire de nidification ne s'étend pas à l'est de l'Ontario (Godfrey, 1967:18-19), apparaît plus fréquemment en automne qu'au prin- temps sur les eaux de la région de Montréal (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1935-1965). On l'a observé régulièrement sur le Saint-Laurent, mais il ne semble pas fréquenter dans la même mesure les autres cours d'eau de la région, bien que les plus importants, tel le Richelieu, constituent sans doute un habitat favorable. Au printemps, les observations se répartissent entre le 16 avril et le 28 mai (P.0.S.P.B., 1935-1965). En automne, on en a rapporté du 22 octobre au 27 décembre (P.0.S.P.B., 1935-1965), quoique dans le cas de la dernière date, il s'agit sans doute d'un migrateur attardé. En effet, cette espèce hiverne le long des côtes de l'Atlantique et sur les Grands Lacs (Godfrey, 1967 :19). Une mention estivale tardive de deux oiseaux remarqués près de Cushing, comté d’Argen- teuil, le 28 août 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :14), est sans doute due a la présence de deux migrateurs précoces. Il semble que la population migratrice de cette espéce ait subi un déclin important au cours des derniéres années, du moins depuis 1963, puisque depuis lors on a vu très peu d'individus dans la région de Montréal. Distribution antérieure Palmer (1962 :66) suggère que cette espèce nidifiait peut-être autrefois dans le sud du Québec et qu'elle y nidifie encore dans une certaine mesure. Nous ne reconnaissons au- cune donnée qui puisse faire croire qu'une telle situation ait existé par le passé et encore moins de nos jours. Hall (1862 :53) a ren- contré ce grèbe de mai à septembre, tandis que Wintle (1896 :2) le considère comme un migrateur ; ce dernier ajoute qu'il a obtenu un spécimen au bas des rapides de Lachine sur le Saint-Laurent, à proximité de l'île des Sœurs. Il ne semble exister aucune autre mention de la présence de ce grèbe dans la région de Montréal au siècle dernier. Ainsi, il est fort improbable qu'il ait pu y nidifier, quoique Hall (1862 :53) y ait signalé sa pré- sence en été. Grèbe cornu Podiceps auritus (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent et régulier. On a rapporté de petits groupes sur les grandes étendues d'eau de la région de Montréal au printemps, du 25 mars au 22 mai, et des groupes plus importants en automne, du 8 septembre au 27 décembre (P.Q.S.P.B., 1935-1965). Deux observations estivales — six individus sur le lac Saint-Louis au large de Dorval, le 3 août 1958 (P.0.S.P.B., 1958:17) et quatre indi- vidus sur le méme lac au large de Lakeside, le 23 juillet 1962 (P.Q.S.P.B., 1962 :19) — in- diquent qu'un certain nombre de ces oiseaux, sans doute non reproducteurs, peut s attarder sur les eaux locales après la migration prin- tanière ; il peut aussi s'agir de migrateurs pré- coces. Il serait utile d'étudier minutieusement la répartition de cette espèce dans la région de Montréal au cours de la période de nidifi- cation. Les seules données connues sur la nidification de ce grèbe au Québec provien- nent de l'île Anticosti (Ouellet, 1969 :24) et desîles de la Madeleine (Godfrey, 1967 :20). Distribution antérieure Quoique la majorité des auteurs aient consi- déré ce grèbe comme migrateur dans la ré- gion de Montréal, Palmer (1962:74-75) croit que son aire de répartition comprenait autrefois le sud du Québec et le Nouveau- Brunswick. Hall (1862 :53) l'a trouvé rare de mai à septembre, et Wintle (1896:2) note qu'il était un «migrateur de passage, rare au printemps et commun en automney. II rap- porte avoir vu des spécimens capturés dans la région de Montréal le 22 avril 1886 et le 29 octobre 1893. Or, il semble que ce grébe n'était pas plus abondant dans le passé qu'il ne l'est à présent; il semble aussi qu'il ne nidifiait probablement pas dans notre région, bien que Hall (1862 :53) ait laissé entrevoir cette possibilité. Remarques Un spécimen a été examiné et identifié com- me P. a. cornutus (Gmelin) à cause de sa coloration: R 605, «juvénile, Côteau-Jonction, le 22 oc- tobre 1922. 25 Liste annotée Grèbe de l'Ouest Aechmophorus occidentalis (Lawrence) Migrateur, accidentel. Wintle (1896 :2) dé- clare que ce grèbe était un «rare migrateur accidentel», et qu'un taxidermiste local en avait acheté un spécimen sur le marché de Montréal. Cette première mention de l'es- pèce pour le Québec semble acceptable. En plus de cette donnée, deux observateurs fia- bles ont identifié positivement un individu de cette espèce à Hudson, sur la rivière Ra- quette, le 31 mai 1958 (P.Q.S.P.B., 1958 :17- 18). Il n'y a aucune raison de douter de cette dernière observation. Grèbe à bec bigarré Podilymbus podiceps (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Henry Mousley (archives du Musée national des Sciences naturelles ; Mousley, 1945b :48-58) a gardé un nid sous observation à Saint-Hubert du 12 mai au 21 juin 1933. Un deuxième nid contenant sept œufs a été trouvé sous des joncs à l'embouchure de la rivière Saint- Lambert (Laprairie Creek) (P.Q.S.P.B., 1950 :19). Enfin on a rapporté un autre nid contenant huit œufs à Saint-Joseph (sur le lac des Deux-Montagnes), le 26 mai 1907 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 661). D'autres mentions obtenues en été indiquent que l'es- pèce a pu nicher aux endroits suivants, bien qu'on n'ait pas repéré les nids : Côte Sainte- Catherine, Laprairie, ile Perrot (P.O.S.P.B., 194513, 1953:15/"Bulltornith#(@)r2); Migrateur, commun. Ce grèbe a été noté depuis le 7 mars (P.Q.S.P.B., 1964 :15) jus- qu'à la fin de l'automne, même à une date aussi tardive que le 28 décembre (P.Q.S.P.B., 1953 :14). Comme le démontrent les obser- vations publiées au cours des dernières an- nées (P.Q.S.P.B., 1959-1964), ce grébe est devenu beaucoup plus rare aussi bien durant les migrations que durant la période de nidi- fication. Distribution antérieure Ce grèbe était certainement plus abondant autrefois aussi bien durant la saison de nidi- fication qu'en migration. Wintle (1896 :3) affirme qu'il était «un migrateur commun», dont quelques individus nidifiaient proba- blement dans notre région. Il avait cependant mentionné quelques années auparavant 26 (1882 :117) que ce grèbe nichait dans la ré- gion de Montréal. D'autres auteurs ont traité ce grèbe comme une abondante es- pèce nicheuse sur le Saint-Laurent, à quel- ques milles seulement au sud-ouest de la ré- gion de Montréal, de même que dans la région frontalière de l'Ontario (Macoun et Macoun, 1909 :9). Sulidae Hydrobatidae Pétrel tempête Hydrobates pelagicus (Linnaeus) Hypothétique. Selon Wintle (1896:9), un pétrel de cette espèce aurait été capturé à Longueuil vers 1890. Cette mention provient sans doute d'une mauvaise identification d'un des pétrels que l'on voit habituellement en Amérique du Nord. Jusqu'à ce jour, on n'a pu établir qu'une seule fois que le Pétrel tempête Hydrobates pelagicus se rencontre en Amérique du Nord (McNeil et Burton, 1971 :671-672). Pétrel océanique Oceanites oceanicus (Kuhl) Hypothétique. Eliot (1939:178) publia un article dans lequel il rapporte qu'un spéci- men de cette espèce aurait atteint Montréal après un ouragan en 1938. Il exprimait cependant certains doutes quant à la prove- nance du spécimen, car les détails lui avaient été communiqués verbalement. Lloyd (1953 :140) apporta des détails supplémen- taires. Il précisa que le spécimen mentionné par Eliot avait apparemment été collectionné sur le lac Deschênes, dans la région de Hull, le 23 septembre 1938. Cette mention cons- titue la seule donnée sûre sur la dispersion de cette espèce à l'intérieur du Ouébec. Sulidae Fou de Bassan Morus bassanus (Linnaeus) Migrateur d'automne, inusité. Un certain nombre de juvéniles semblent emprunter le cours du Saint-Laurent depuis leur aire de nidification vers leur zone d'hivernage en automne, comme l'indiquent les nombreuses données recueillies dans la région de Mont- réal: Contrecœur, automne de 1882 (Cou- per, 1882:189); Boucherville (Wintle, 1896 :9-10) ; Montréal, le 4 novembre 1917 (P.0.S.P.B., 1943 :12), le 20 octobre 1934 et le 13 octobre 1937 (P.0.S.P.B., 1937- 1938 :4), le 22 novembre 1958 (Bull. ornith., 1959, 4(1) :2), le 31 août 1961 (Bull. ornith., 1961, 6 (4) :2); lac Saint-Louis, le 17 oc- tobre 1943 (P.0.S.P.B., 1943 :12) ; Riviére- des-Prairies (île de Montréal), le 5 septembre 19505 P OS PB a 19501920) Cate Sainte-Catherine, le 13 octobre 1963 (P.0.S.P.B., 1963:17) ; Pointe-Claire, le 27 septembre 1966. Ces mentions se rapportent toutes à des juvéniles que l'on a pour la plu- part collectionnés ou trouvés morts. Une mention concerne un adulte qu’on «avait fait s'envoler a Sainte-Rose, au début de l'automne» (Wintle, 1896 :9-10). Il est pos- sible qu'un plus grand nombre de ces oi- seaux suivent le cours du Saint-Laurent durant la migration automnale, ce qui ne pourrait être démontré qu'après des périodes d'observation plus assidues sur le Saint- Laurent en automne. Remarques Nous avons examiné un spécimen : R3702, «' juvénile, Pointe-Claire, le 27 sep- tembre 1966. 27 Liste annotée Phalacrocoracidae Grand Cormoran Phalacrocorax carbo (Linnaeus) Erratique, inusité. De l'avis des auteurs pré- cédents (Wintle, 1896:10; Macoun et Macoun, 1909 :8), ce cormoran était autre- fois un rare migrateur dans la région de Montréal; ils ne fournissent cependant aucune information supplémentaire. Deux mentions récentes nous portent à croire, à l'instar de Palmer (1962 :321), que l'espèce est purement inusitée à l'intérieur des terres. Ces observations récentes, qu'on doit à deux observateurs différents, furent faites sur le Saint-Laurent, près du pont Jacques-Cartier, l'une au printemps de 1948 (P.Q.S.P.B., 1948:28) et l'autre, le 19 avril 1955 (P:O'S'PB/41955%12); Cormoran à aigrettes Phalacrocorax auritus (Lesson) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Bien que l'on ait signalé la présence de ce cormoran sur le Saint- Laurent près des rapides de Lachine durant plusieurs étés (P.Q.S.P.B., 1941-1965), on n'a encore trouvé aucun nid dans la région de Montréal. Le lieu de nidification le plus rapproché se situe à la Pointe Désilets sur le lac Saint-Pierre, où l'on a dénombré de 25 à 30 nids en 1952 (P.Q.S.P.B., 1952 :14). Cette petite colonie semble avoir disparu depuis (obs. pers. ; Bull. ornith., 1958, 3 (3) : 2). On note généralement moins d'individus au printemps qu'en automne; les premières observations printanières datent du 8 avril (P.0.S.P.B., 1950 :20) et l'on voit générale- ment de petits groupes jusqu'à la fin avril et au début mai (obs. pers.) En automne, le mouvement migratoire principal semble s'ef- fectuer vers la fin septembre et le début octobre, bien qu'on ait rapporté certains individus jusqu'au 19 décembre (P.Q.S.P.B., 1948 :24). C'est au cours de cette période qu'on a pu observer d'importantes concen- trations de jeunes et d'adultes, comptant parfois plusieurs centaines d'individus (obs. pers.; Bull. ornith., 1964, 9 (1):3). Le nombre des migrateurs, aussi bien au prin- temps qu’en automne, semble avoir subi un déclin assez marqué depuis le parachéve- ment de la Voie maritime du Saint-Laurent et l'aménagement des îles de l'Exposition uni- 28 verselle de 1967 (P.Q.S.P.B., 1940-1965). Il nous a cependant été possible d'observer à plusieurs occasions des groupes d'au moins 60 oiseaux au large de Verdun et près de l'île aux Hérons, à la fin d'avril et au début de mai en 1966 et en 1967. Ce cormoran a aussi été noté aux endroits suivants : baie de Laprairie (Lewis, 1938 :123:123:0P;O;S'P'B MCE 1938 :4) ; Côte Sainte-Catherine (obs. pers. ; P.0.S.P.B.,1955:13, 1963:17; Bullormitn® 1966, 11 (1) :2); au large de Saint-Lambert (P.0.S.P.B., 1949:15) et de l'île Sainte- Hélène (P.Q.S.P.B., 1949 :15). Distribution antérieure Cette espèce était sans doute beaucoup plus abondante en migration dans la région de Montréal que ne le suggèrent les auteurs du siècle dernier. Wintle (1896 :10-11) est le seul parmi eux à avoir constaté la présence de ce cormoran dans la région de Montréal ; il le considère comme «un rare migrateur». Ardeidae Im Le A % ; >, i NA NS À 24 Ve A |) 4 7 Quelques nids de Grands Hérons Ardea herodias et de Bihoreaux à couronne noire Nycticorax nycticorax dans la colonie mixte de l'ile aux Hérons, près de Montréal. Photographie gracieusement fournie par Jean-Louis Frund. Le 25 avril 1970. Ardeidae Grand Héron Ardea herodias Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, commun localement. Ce héron nidifie dans la région métropolitaine de Montréal seulement dans l'île aux Hérons, bien que plusieurs autres petites îles boisées, ainsi que des peuplements forestiers en bor- dure des grands cours d'eau, semblent constituer des habitats favorables à sa nidi- fication. L'île aux Hérons ne sert de site de nidification que depuis quelques années, semble-t-il. La première mention d'une hé- ronnière dans la région de Montréal, en l'occurrence celle de l'île aux Hérons, re- monte a 1941 (P.0.S.P.B., 1941 :9), mais c'est seulement en 1958 que le premier dé- nombrement fut fait: le 14 mai, environ 150 nids furent observés à cet endroit (P.0.S.P.B., 1958 :18). Depuis, la nidifica- tion du Grand Héron est régulière dans cette ile (P.O.S.P.B., 1961 :16, 1963:17, 1964:15). On dénombra plus de 200 nids le 10 mai 1965 (P.Q.S.P.B., 1965:17) et plus de 100 le 30 avril 1966. En mai 1967, C. D. Snow (comm. pers.) estime avoir ob- servé environ 150 adultes et au moins 150 nids occupés. Le 25 avril 1970, le nombre d'oiseaux et de nids était essentiellement le même (obs. pers.). Une héronnière comp- tant environ 20 adultes et plusieurs nids a aussi été découverte dans l'île Villenombre au large des Cèdres, le 19 mai 1964 (Bull. ornith., 1965, 10 (2) :5-6). Migrateur, commun. Comme la zone de nidification du Grand Héron s'étend encore sur une distance considérable au nord de la région de Montréal (Godfrey, 1967:44; Palmer, 1962:397), il n’est pas étonnant d'observer ces oiseaux en bon nombre au cours des migrations dans divers habitats. Au printemps, on l'a noté à partir du 20 mars (P.0.S.P.B., 1957 :12) bien qu'il soit plus abondant vers la troisième semaine d'avril. En automne, on en rapporte généralement un grand nombre au début d'octobre; les derniers individus ont été observés le 13 dé- cembre (P.0.S.P.B., 1949 :15). Nous avons remarqué ce héron sur le lac Hertel, au mont Saint-Hilaire, comme suit: trois, le 3 mai 1965 et deux, le 18 mai 1966. Nous l'avons noté à plusieurs occasions sur le Richelieu de 1964 à 1967, en toutes saisons sauf avant ou après les dates citées plus haut. Distribution antérieure Le Grand Héron était sans doute plus nom- breux dans la région de Montréal avant l'établissement de l'homme blanc qu'il ne l'est de nos jours. La destruction des forêts qui lui offraient des sites de nidification ainsi que la chasse qu'on lui a faite, sont sans doute les principaux facteurs de son déclin. Champlain (Laverdière, 1870 :246) a été très impressionné du grand nombre de hérons qu'il a vus, le 8 juin 1611, dans les îles de la région des rapides de Lachine. Il ajoute que des membres de son équipage ont tué un si grand nombre de jeunes qu'ils en ont ramené une pleine chaloupe. Il est difficile cependant d'établir avec certitude l'identité des hérons dont Champlain fait mention. En effet, il peut s'agir de la présente espèce ou encore du Bihoreau à couronne noire Mycticorax nycticorax. Les deux ont souvent l'habitude de former des colonies mixtes, comme dans l'île aux Hérons. Ainsi, nous sommes d'avis que les hérons observés par Champlain ap- partenaient à ces deux espèces. Il semble que les auteurs du siècle dernier (Hall, 29 Liste annotée 1862 :52 ; Wintle, 1882 :117, 1896 :30) igno- raient la présence des héronnières locales puisqu'ils ont tous traité le Grand Héron comme un migrateur. Remarques La héronniére de l'île aux Hérons compte environ 150 à 200 nids de Grands Hérons. Il est difficile dans bien des cas de déterminer à quelle espèce appartiennent les nids, d'où l'incertitude quant au nombre exact; la colonie de Bihoreaux à couronne noire Nycticorax nycticorax compte aussi un grand nombre d'individus. Les nids sont situés entre 30 et 50 pieds au-dessus du sol (9,5-15,3 mètres). Ils consistent en un assemblage grossier de branches, de bran- chettes et de ramilles, habituellement placé dans la fourche d'un arbre (30 avril 1966). La population de Grands Hérons qui nidifie au Québec appartient à la sous-espèce herodias; sa coloration est relativement claire comparée à celle des autres popula- tions, dont plusieurs spécimens se trouvent dans les collections du Musée Redpath. Nous n'avons examiné qu'un seul spécimen capturé dans la région de Montréal; il était en tous points identique à ceux de la sous- espèce À. h. herodias Linnaeus: R 649, & adulte, Sainte-Anne-de-Bellevue, le 13 avril 1950. Héron vert Butorides virescens (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. C'est sans doute à cause de ses mœurs très discrètes que ce héron est difficile à observer et qu'on compte peu de données sur sa nidification dans la région de Montréal. Jusqu'à ce jour, on a obtenu les mentions suivantes: Sainte- Rose, deux nids, le 20 mai 1942, ainsi que plusieurs nids utilisés les années précé- dentes: (les nids occupés contenaient respectivement cinq et trois œufs; un quatrième œuf avait été ajouté au deuxième nid, le 27 mai (Mousley, 1945a: 51) et un autre nid contenant six œufs fut trouvé au même endroit, le 3 juin 1951 (P.0.S.P.B., 1951:18); Sainte-Dorothée, un nid et quatre jeunes bien développés, le 8 juillet 1950 (P.O.S.P.B., 1950:20) et un nid avec trois jeunes, le 17 juin 1951 (P.0.S.P.B., 1951:18); Sainte-Geneviève (ile de Montréal), quatre nids et six adultes, le 1° juillet 1960 (Bull. ornith., 1960, 30 5 (4) :2); Hudson (lac Pine), un juvénile, le 8 juin 1961 "(P.O:S'PBMOBIMION Plusieurs observations d'été indiquent que le Héron vert peut aussi nidifier ailleurs, notamment a Caughnawaga (P.O.S.P.B,., 1940:7; Mousley, 1945:31), dans l'île aux Tourtes (P.0.S.P.B., 1938-1939 :8, 1940:7; Mousley, 1945:51), dans l'île Perrot (Bull. ornith., 1957, 1 (4):2; 1964) 9h62 Vaudreuil (P.Q.S.P.B., 1936-1937:4), à Senneville (P.0.S.P.B., 1945:14, 1949 :16), a Oka (P.Q.S.P.B., 1958:18), et a Saint- Chrysostome (obs. pers.). Migrateur, rare. Le peu d'observations obtenues a ce jour aussi bien au printemps qu'en automne, indique que cette espèce, qui atteint presque la limite septentrionale de son aire de nidification dans notre région, est une espèce difficile à observer. Les mentions acceptables datent du 30 avril (RIO'S'PB/1959 112) au ociIobIe (POS PB M96O MIE Distribution antérieure Le Héron vert était probablement plus abondant au siècle dernier, bien que Wintle (1896:31) ait constaté qu'il était rare en été. L'assèchement des marécages et la récupération des marais ont contribué au déclin local de cette espèce. Petit Héron bleu Florida caerulea (Linnaeus) Nomade, accidentel. Un juvénile a été noté à deux occasions à Côte Sainte-Catherine, les 10 et 24 septembre 1960, par deux obser- vateurs fiables (Bull. ornith., 1960, 5 (4) :2). Nous ne voyons aucune raison de ne pas accepter cette mention; en effet, la des- cription qu'en donnent ces deux observa- teurs aguerris est très précise. De plus, c'est un fait courant que les hérons se déplacent souvent vers le nord après la saison de nidification, ce qui pourrait expliquer la présence de cette espèce dans notre région. Héron garde-bœuf Bubulcus ibis (Linnaeus) Migrateur de printemps, inusité. Ce héron, dont on n'a signalé la présence qu'à deux reprises dans la région de Montréal, a été noté et collectionné à quelques occasions ailleurs au Québec, même à quelques milles des limites de la région à l'étude. On a observé deux individus à Laprairie, le Ardeidae 25emai 1963 (P.Q:S:P.B., 1963 :18; Bull. ornith., 1963, 8 (3) :2), tandis qu'on en vit un au même endroit, le 6 juillet (op. cit. ; Bull. ornith., 1963, 8 (4) :2). Grande Aigrette Casmerodius albus (Linnaeus) Nomade, inusité. On a observé un couple, dont un des membres a été capturé, à Beauharnois à l'automne de 1889 (Wintle, 1896:31). Plus récemment, on a rapporté ce grand héron aux endroits suivants: Chambly, un, depuis la fin août jusqu'à la fin septembre (P.0.S.P.B., 1948:24, 1949: 15); Les Cédres, un, du 28 mai au 9 septembre pendant plusieurs années OS PB24954:14;:1955:13:21956 :14; i957 16; 1958:18; 1959°:16; 1960:14-15 1961 :16); ile Bizard, deux, en juillet 1955 (P.0.S.P.B., 1955:13) ; Oka, un, le 24 juin 1962 (P.0.S.P.B., 1962:19); île Sainte- Hélène, un, le 14 octobre 1962 (P.Q.S.P.B., 1962 :19). Ces mentions sont, a notre sens, acceptables. Héron a ventre blanc Hydranassa trico/or (Muller) Hypothétique. Bien qu’un héron, apparem- ment de cette espéce, ait été vu pendant plusieurs minutes par trois observateurs a L'Epiphanie (comté de Terrebonne), le 23 mai 1966 (Bull. ornith., 1966, 11 (2) :2), nous ne pouvons homologuer cette men- tion. Il est possible que l'identification soit valable mais, vu la présence inusitée de cet oiseau dans nos parrages et les circonstances de l'observation, on ne peut retenir cette mention comme la première de l'espèce pour le Québec; la collection du spécimen eût été de mise. Bihoreau a couronne noire Nycticorax nycticorax (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun par endroit. La présence de ce héron comme nicheur a l'île aux Hérons a été confirmée pour la première fois en 1958, lorsqu'on trouva plusieurs nids (P.Q.S.P.B., 1958:18). Le 30 mai 1962, la colonie y était encore présente (P.Q.S.P.B., 1962 :16); on y dé- nombra 20 nids, le 12 mai 1963 (P.Q.S.P.B., 1963:19) et de 60 à 70, le 6 juin 1964 (ŒOS'PB, 19643115): Monsieur! «Cs oD: Snow rapporte y avoir observé environ 150 nids, le 10 mai 1965 (Fiches de nidification, P.Q.S.P.B.). En 1966, nous y avons observé pres de 150 nids, le 30 avril. En 1967 et 1968, M. Snow y dénombrait environ la méme quantité de nids (communication verbale faite à l’auteur). Nous avons cons- taté que la colonie maintenait ses effectifs en avril 1970 (obs. pers.). Une autre colonie de plusieurs nids (15 adultes environ)a été découverte dans l'île Villenombre au large de Les Cèdres, le 19 mai 1964 (Bull. ornith., 1965, 10 (2) :5-6). Comme nous l'avons noté précédemment, il est souvent difficile d'identifier avec certitude certains nids du Bihoreau à cou- ronne noire lorsqu'ils se trouvent dans une colonie mixte, associés aux Grands Hérons. L'apport constant de branches et de ra- meaux, l'utilisation de nids restaurés, de même que la position rendent délicate, voire quasi-impossible, l'identification d'un certain nombre de nids. Cependant, le volume des branches et des rameaux utilisés dans l'élaboration de la structure permet de déterminer avec une certaine exactitude à quelle espèce appartient le nid; le Bihoreau à couronne noire utilise des matériaux de plus faibles dimensions. Nous avons observé un de ces oiseaux se nourrissant dans la boue en bordure d'un étang sur le mont Saint-Bruno, le 8 juin 1966. Migrateur, fréquent. Ce héron est généra- lement difficile à observer de jour à cause de ses mœurs nocturnes. C'est probablement pour cette raison qu'on compte seulement un petit nombre d'observations dans la région à l'époque des migrations. On a rapporté sa présence du 7 avril (P.Q.S.P.B., 1946:10) au 4 novembre (P.O.S.P.B., 195651 1)k Distribution antérieure Comme nous l'avons noté précédemment pour le Grand Héron Ardea herodias, le Biho- reau à couronne noire était sans doute une des espèces que Champlain a vues dans les îles des rapides de Lachine, le 7 juin 1611 (Laverdière, 1870 :246). D'après Hall (1862: 52),ce héron était un «migrateur commun» en «mai et octobre». Wintle (1822 :117) af- firme qu'il était un «résident d'été» nidifiant dans l'île des Sœurs vers la fin mai. Plus tard, cet auteur l'a trouvé «commun» en été (Wintle, 1896 :32) et mentionne néanmoins que la héronnière de l'île des Sœurs avait dis- paru à cause d'une chasse tropintense. II note Si Liste annotée aussi dans le même ouvrage qu'un certain nombre d'individus nidifiaient peut-être dans d'autres îles des rapides de Lachine; l'île aux Hérons était sans doute l'une d'elles. Terrill (1911:57) a confirmé les observations de Wintle dans l'île des Sœurs, mais ajoute qu'il a visité le 24 mai 1908 et 1909 «deux colo- nies comptant plusieurs centaines de couples dans les fondrières et marais en bordure du lac des Deux-Montagnes» (près d'Oka!) (Terrill in /itt., 1967). Cette colonie, qui a maintenant aussi disparu, se trouvait au pied de la colline d'Oka; on y a pris trois œufs le 24 mai 1908 (Coll. ool. F. N. Smith, no 202 2/3) et quatre le 24 mai 1909 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 800). Ces données démon- trent que cette espèce était autrefois beau- coup plus abondante et que sa population a été fortement réduite par une chasse inten- sive et insensée, de même que par la destruc- tion de ses habitats. Ainsi, comme nous l'avons noté précédemment, cette espèce ne nidifie aujourd'hui dans la région de Mont- réal qu à l’île aux Hérons et à l'île Villenom- bre. La héronniére de l'île aux Hérons a sans doute persisté jusqu'à ce jour grâce à la pro- tection efficace que lui ont assuré les eaux dangereuses des rapides de Lachine; l'éta- blissement d'un refuge fédéral d'oiseaux mi- grateurs a sans doute aussi contribué à la préservation de cette colonie. Cependant, l'avènement d’embarcations plus sûres et plus puissantes qui facilitent l'accès de l'île à un plus grand nombre de personnes, menace grandement cette importante colonie. Les autorités compétentes devraient prendre des mesures efficaces pour en assurer la survie. Autrement elle risque de disparaître à la fa- con de celles qu'on trouvait autrefois dans les «fondrières à frênes et les marais en bor- dure du lac des Deux-Montagnes» (Terrill, 191457); Remarques Cette espèce grégaire, dont la colonie de l'île aux Hérons comptait près de 300 individus le 30 avril 1966, forme une héronnière mixte avec le Grand Héron Ardea herodias. A ce jour, on identifia plus de 100 nids avec certi- tude ; ils se trouvaient à des hauteurs variant entre 30 et 45 pieds (9,2-13,7 m) dans de grands arbres décidus dont le diamètre va- riait entre 15 et 40 pouces (38 à 100 cm). Tousles nids étaient situés dans des fourches ou sur des plates-formes constituées par des grosses branches à quelque distance du tronc. La plupart de ces nids étaient volumi- 32 neux et la dimension plus faible de leurs ma- tériaux les distinguait de ceux du Grand Héron Ardea herodias. || fut cependant im- possible d'en identifier plusieurs en l'absence des adultes. En avril 1970, l'aspect de la colo- nie, de même que le nombre d'oiseaux et de nids, étaient essentiellement les mêmes qu'au cours des années précédentes (obs. pers.). Petit Butor /xobrychus exillis (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, rare, fréquent par endroit. On n'a noté ce petit héron aux mœurs discrètes qu'à quelques endroits dans la région de Montréal durant la période de nidification: Saint-Lambert et Châteauguay en 1935 (P.Q.S.P.B., 1935-1936 :4) ; île des Sœurs, un nid contenant quatre œufs, le 17 juin 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :18). D'autres obser- vations, faites en été indiquent qu'il niche probablement aussi ailleurs, notamment à Laprairie où l’on a vu deux adultes, le 14 juil- let 1950 (P.0.S.P.B., 1950:20) "a10ka/où plusieurs individus furent observés dans le marais de la Grande Baie (P.Q.S.P.B., 1958 :18) ; au lac Saint-François où on l'a rapporté en 1961 (P.Q.S.P.B., 1961 :16) ; à Pierrefonds, le 3 juin 1963 (Bull. ornith., 1963, 8 (4) :2) ; à Saint-Timothée, le 3 juin 1962 (Bull: ornith;, 1962-74 (8)F2) MT George W. Alliston nous a communiqué l'avoir trouvé régulièrement, avec son nid, dans les marais de la région de Dundee en 1968 et en 1969. Il est rare durant les migra- tions. Les observations s'échelonnent entre le 29 avril (Cayouette, 1963 :8) et le 20 sep- tembre (P.0.S.P.B., 1965 :13) ; un spécimen fut trouvé mort le 17 novembre 1967 (R 5046), et sa mort ne remontait qu'à quel- ques heures. Distribution antérieure Cette espèce difficile à observer était sans doute plus abondante autrefois que ne le laissent entendre Hall (1862:52) et Wintle (1896 :30) qui l'ont notée dans leur travail comme une espèce migratrice. L’asséche- ment des marais de la région, particulière- ment ceux à quenouilles (7ypha sp.), est sans doute responsable, pour une large part, de sa diminution au cours des dernières années. 1 Note de l'auteur. “ Ardeidae Remarques Nous avons examiné et identifié deux spécimens comme /. e. exilis (Gmelin), la sous-espèce de l'est de l'Amérique du Nord, à cause de leurs mensurations et de leur coloration: aile: 110,0 et 117,5 mm; culmen exposé, 41,0 et 44,5 mm; tarse, 39,5 et 42,0 mm. R 682, © adulte, Montréal, le 11 mai 1939. R 5046, @ juvénile, Ville de Léry, le 17 novembre 1967. Butor d'Amérique Botaurus lentiginosus (Rackett) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. L'égouttement et la récupération des terrains humides, tels marais, marécages et tourbières, sont cer- tainement les facteurs qui ont le plus contri- bué au déclin de cette espèce dans la région de Montréal. On trouve cependant un certain nombre de ces oiseaux dans les quelques lieux humides et à découvert qui persistent dans les endroits les plus retirés. Des données sur la nidification de cette espèce se révèlent comme suit: Westmount, un nid et quatre œufs, le 12 juin 1907, ainsi que six autres nids dans la région de Montréal, en 1907 (Brown, 1907:50); Montréal (Côte Saint-Paul), un nid et quatre œufs fraîchement pondus, le 24 mai 1905 (Coll. ool. F. N. Smith, no 190 %); Côte Saint-Luc, un nid et six œufs, le 18 mai 1946 (P.0.S.P.B., 1946:15); Sainte-Dorothée, un nid et trois œufs, le 1° juin 1950, un nid et un œuf, le 20 mai 1951 (P.O.S.P.B., 1950 :20 ; 1951 :18) ; L'Abord-à-Plouffe, un nid et quatre jeunes, le 17 juin 1949 (Gollop, 1949 :42) ; Senneville, un nid et un œuf, le 24 mai 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :15) ; Caugh- nawaga, un nid et cinq ceufs, le 27 mai 1906 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 562); Laval (en face du Sault-aux-Récollets), un nid et quatre ceufs, le 27 mai 1911 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 995) ; Dundee, plusieurs nids en 1968 et 1969 (fide W. G. Alliston). Des observations recueillies en été portent a croire que l'espèce peut aussi nidifier à Richelieu (P.0.S.P.B., 1951:18) et dans l'île Perrot (Bull. ornith., 1957, 1 (4) :2). Durant nos travaux sur le terrain dans la région du mont Saint-Hilaire en 1965 et 1966, nous n'avons rencontré cette espèce qu'à une seule occasion, soit le 16 juin 1966, dans un champ humide. Migrateur, fréquent. Les observations no- tées au printemps et à l'automne indiquent que ce butor se rencontre dans la région, aux endroits favorables, du 29 mars (Cayouette, 1963:8) au 27 novembre (POS'PB 1962-15) Distribution antérieure Le Butor d'Amérique était certainement commun autrefois durant les migrations et au cours de la période de nidification, particulièrement dans les marécages et les marais de la région de Montréal. Hall (1862 :52) affirme qu'il était commun durant les migrations, en mai et en octobre. Wintle (1882 :117) le décrit comme abondant et un résident d'été qui «nichait à la fin de mai». Plus tard, il confirme (1896 :29) sa première affirmation. Ainsi, il est acquis que cette espèce était plus commune au début du siècle, c'est-à-dire avant que ses territoires de nidification ne soient asséchés et utilisés au profit de l'agriculture, de l'industrie et du développement urbain. En effet, on a récu- péré presque tous les marais et tourbières à des fins diverses. Conséquemment, c'est sans doute la rareté des habitats qui a causé le déclin de cette espèce au cours des dernières années. 33 Liste annotée Threskiornithidae Anatidae Ibis luisant Plegadis falcinellus (Linnaeus) Erratique, inusité. On n'a rapporté cette espèce qu'à quelques occasions au Ouébec et la plupart du temps, dans la région de Montréal : Montréal, un spécimen, le 27 mai 1900 (Bent, 1926 :51 ; Godfrey, 1967 :53) ; Laprairie, plusieurs observations en juillet et aout de 1963"(P'OS'P'B "MISE Bull. ornith., 1963, 8 (4) :2); Chambly, un individu, du 6 au 12 juin 1965 (P.0.S.P.B., 1965:17-18); Sainte-Martine, (comté de Chateauguay), un individu, le 13 mai 1967 (fide Jean-Luc DesGranges). 34 Cygne siffleur Olor columbianus (Ord) Migrateur, inusité. Jusqu'à ce jour, on n'a rapporté que quelques observations de ce cygne pour la région de Montréal: dix oiseaux, huit adultes et deux juvéniles, au large de l'île aux Hérons, les 18 et 19 novembre 1938 (P.0.S.P.B., 1937-1938 :4) ; un individu au large de l'île Perrot, le 14 avril 1965 (P.O.S.P.B., 1965 :18) ; un spéci- men aurait aussi été capturé a Rigaud, au début de novembre 1925 (Lloyd, 1930: 167); Côte Sainte-Catherine, un individu, le 23 mars 1969 (obs. pers.). On trouvait sans doute autrefois un plus grand nombre de ses oiseaux majestueux sur les eaux de la région durant les migrations. Cependant, même à l'époque de Pehr Kalm, soit en 1749, le Cygne siffleur, de même que tous les autres cygnes, ne semblait pas abondant. On pouvait tout de même alors les rencon- trer occasionnellement sur les rivières situées à l’ouest du pays des Illinois, c'est-à-dire, à partir de l’ouest de l'Ontario (Kalm, 1771: 41). Cygne trompette Olor buccinator (Richardson) Nomade, accidentel. Ce cygne longtemps menacé de disparition a été identifié positi- vement dans la région de Montréal à une seule occasion. Il s’agit d'un spécimen des collections du Musée Redpath (R 3462), capturé au large de Longueuil, apparemment vers 1870. L'identité du spécimen et le lieu de sa capture ne font aucun doute, cependant certains faits portent à croire que la date de 1870 n'est pas exacte, comme l'indiquent certains auteurs (God- frey, d'après J. D. Cleghorn, 1967:56). En effet, le spécimen que nous avons examiné au Musée Redpath fut légué à cette institution en 1926 par la Natural History Society of Montreal qui n'existe plus aujourd'hui. Or, Hall (1862:53, 414) men- tionne un spécimen de cette espèce «tué en face de Longueuil» qui fut à l'époque identifié comme un Cygne siffleur (O/or columbianus). Plus tard, Wintle (1896 :I1X) mentionne le méme spécimen et affirme qu'il faisait alors partie des collections de la Natural Society of Montreal. Cependant, Anatidae l'article de Hall fut écrit en 1839 et ne parut qu'en 1862. Ainsi, la date de collection du spécimen maintenant conservé au Musée Redpath (R 3462) ne peut être 1870; elle doit vraisemblablement se situer vers 1830, probablement après 1835, mais sûrement pas ultérieurement à 1839. Bernache du Canada Branta canadensis (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, commun. La Bernache du Canada, comme migrateur, a certainement augmenté en nombre dans la région de Montréal au cours des 30 dernières années, comme l'indiquent les observations re- cueillies (P.O.S.P.B., 1932-1965). Durant les migrations, elle se trouve partout dans la région, particulièrement sur les grandes éten- dues d'eau. Les observations du printemps se répartissent entre le 7 mars (P.Q.S.P.B., 1964°:16) et le 5 juin (P.O.S.P.B., 1961 :5) et celles d'automne, entre le 15 septembre (P.O.S.P.B., 1965:13) et le début décem- bre (P.O.S.P.B., 1935-1965). Bien qu'on l'ait observée jusqu'au 2 janvier (P.Q.S.P.B., 1954:14) et que nous ayons noté un individu à plusieurs reprises à Côte Sainte- Catherine durant l'hiver de 1966-1967, elle ne semble pas hiverner dans nos para- ges. Quelques mentions obtenues en été (P.0.S.P.B., 1935-1965) se rapportent sans doute à des individus stériles ou blessés qui n'ont pu atteindre les territoires de nidifica- tion. I| semble qu'un plus grand nombre de ces oiseaux passent dans la région en au- tomne qu'au printemps. On peut souvent entendre par nuit calme leurs vols au- dessus de Montréal à l'époque des mi- grations, particulièrement en automne. On rapporte un fait assez inusité: un groupe de ces oiseaux a été entendu à quelques reprises au-dessus de Saint-Lambert à partir du 21 janvier 1916 (Terrill, 1916 :15- 16). Nous avons noté cette bernache à plusieurs reprises sur le lac Hertel au mont Saint-Hilaire. Des groupes nageant dans l'eau ont été observés comme suit: le 18 octobre 1964; le 21 et le 29 octobre 1965; les 3, 7, 11, 17, 19 et 21 mai 1965; les 16 et 21 avril 1966; le 15 octobre 1966. Le 15 octobre 1966, nous avons vu des vols de 75 a 90 oiseaux la journée durant au mont Saint-Hilaire et nous avons estimé le nombre total de ces bernaches pour la journée à au moins 4 000 oiseaux. Il semble qu'une migration diurne aussi nombreuse au mont Saint-Hilaire en une journée, soit un fait assez inusité. Distribution antérieure La Bernache du Canada était apparemment commune autrefois à l'époque des migra- tions, comme en témoignent les travaux de Hall (1862:53) et de Wintle (1882:117; 1896:28-29). À ce moment et à une époque plus reculée encore, elle était sans doute plus abondante que de nos jours, même s'il n'existe à peu près pas d'infor- mation sur son état local au début de la colonisation. Les accords internationaux de 1916 et 1917 sur la protection des oiseaux migrateurs en Amérique du Nord sont sans doute responsables dans une large mesure de la stabilité relative à laquelle sont parvenues les populations de cette espèce au cours des 40 dernières années. Remarques Les Bernaches du Canada qu'on trouve dans la région de Montréal appartiennent à l'une des deux sous-espèces suivantes: Branta canadensis canadensis (Linnaeus) et B. c. interior Todd. Nous avons examiné des spécimens fraîchement tués par des chasseurs, ainsi que quelques autres en peau, et la majorité des individus se ratta- chaient à la sous-espèce B. c. interior Todd, à cause de leurs dimensions et de leur coloration. Bernache cravant Branta bernicla (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. De petits groupes n'excédant généralement pas 100 oiseaux, mais comptant occasionnellement jusqu'à 350 individus (P.0.S.P.B., 1950 :21), ont été notés dans la région de Montréal, en particulier sur les cours d'eau les plus importants, du 11 avril (Cayouette, 1963 :8) au) 24 juin (P.Q:S:P.B:;,. 1964 :11); etedu6 septembre (P.O.S.P.B., 1948:9) au 12 décembre (P.0.S.P.B., 1964:11). Quelques individus se sont parfois attardés dans nos parages en été (P.O.S.P.B., 1939-1965) mais, dans ces cas, il s'agissait probablement d'individus stériles ou blessés qui ne se sont pas rendus sur les territoires de nidification. Nous doutons fortement que cette espèce passe l'hiver dans notre région, bien qu'on ait observé des individus aussi tard que le 23 35 Liste annotée décembre (P.0.S.P.B., 1961 :8). Il semble que cette bernache a augmenté en nombre depuis 25 ans au cours des migrations, et qu'elle est plus abondante au printemps qu'en automne (P.O.S.P.B., 1935-1965). Les données recueillies à ce jour démon- trent que cette espèce était très rare au printemps jusqu'à 1943, et qu'elle a aug- menté progressivement depuis cette époque (P.0.S.P.B., 1943:12). D'autre part, les mentions automnales indiquent qu’elle se voit moins fréquemment et en plus petit nombre a cette époque de l'année. Distribution antérieure Cette espèce, que Hall (1862 :52) considé- rait comme rare en avril et en novembre, n'apparaît pas dans la liste de Wintle (1896). Il n'y a nul doute qu'elle a augmenté en migration depuis le siècle dernier. Wintle a omis de la mentionner dans ses travaux. Cependant, cette bernache est maintenant régulière en migration dans notre région ; elle est de plus assez fréquente sur les grands cours d'eau, comme l'indiquent les données recueillies au cours des dernières années. Bernache nonette Branta leucopsis (Bechstein) Hypothétique. Hall (1862 :52) a placé cette espèce sur sa liste comme migratrice en avril et en novembre, mais il affirme ne l'avoir jamais vue dans la région de Montréal. L'espèce a cependant été capturée au lac Saint-Pierre (Godfrey, 1967:60), mais faute d'un spécimen ou d'une obser- vation authentique, on ne peut considérer cette bernache comme un oiseau de la région de Montréal. Oie à front blanc Anser albifrons (Scopoli) Migrateur d'automne, inusité. Wintle (1896: 27-28) considère cette oie comme rare en migration et rapporte avoir observé trois individus aux îles de la Paix (lac Saint- Louis). Nous avons récemment examiné quelques spécimens capturés sur le lac Saint-Louis à l'automne de 1969. Ainsi, ces mentions permettent de croire que cette oie se rencontre au moins en petit nombre dans la région de Montréal durant la migration d'automne. 36 Oie blanche Chen caerulescens (Linnaeus) Migrateur, fréquent. On a vu un petit nombre de ces oies dans la région de Montréal du 27 mars (Cayouette, 1963:8) au 7 mai (P.Q.S.P.B., 1964 :11) et du 14 septembre (P.0.S.P.B., 1963:13) au 19 décembre (P.Q.S.P.B., 1948:9). Les vols observés à ces occasions étaient relativement petits (de 3 a 125 individus), mais les observations consignées se rapportent le plus souvent a un ou deux oiseaux. On a noté l'espèce comme suit: Laprairie (P.Q.S.P.B., 1945:14): La Salle (P.Q.S.P.B., 1947 :14) ; lac des Deux- Montagnes, ile aux Hérons (P.Q.S.P.B. 1948 :25); Verdun (P.Q.S.P.B., 1950:21); Montréal (P.0.S.P.B., 1951:18); Hudson (P.O.S.P.B., 1952:15); île Sainte-Hélène (P.Q.S.P.B., 1954 :14) ; ile Perrot et Senne- ville (P.0.S.P.B., 1954:14; 1965:19) Mae Saint-Louis (P.Q.S.P.B., 1965:19); Mont- réal-Nord (obs. pers.) ; lac Saint-François (obs. pers.). Distribution antérieure Hall (1862 :52) et Wintle (1896 :26-27) ont mentionné l'Oie blanche comme une espèce rare durant les migrations. Elle est sans doute plus abondante de nos jours, puisqu'on a pu dénoter une augmentation très marquée de la population de l'est C. c. at/antica. En effet, les chiffres fournis par Dionne (1906 :109- 110) étaient nettement inférieurs aux don- nées actuelles. C'est sans doute ce qui expli- que la plus grande fréquence de cette espèce dans nos parages. Remarques La plupart des oiseaux qui se rencontrent dans la région de Montréal appartiennent sans doute à la sous-espèce C. c. atlantica Kennard qui est la population de l'est du Canada. Cependant le spécimen (R 3663) pris dans la région porte la livrée de la phase de coloration bleue; nous l'avons identifié C.c.caerulescens (Linnaeus), à cause de ses mensurations et de sa coloration. Aile : 397,0 mm; queue: 130,0 mm; culmen exposé: 57,0 mm; tarse : 79,0 mm. R 3663, juvénile, Côte Sainte-Catherine, le 14 novembre 1963. Anatidae Canard malard Anas platyrhynchos Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. On signale la pré- sence en été du Canard malard depuis plusieurs années déjà dans la région de Montréal (P.Q.S.P.B., 1936-1965), mais la première mention de nidification remonte à 1951 et provient d'Hudson Heights. À la fin avril, un nid contenant trois œufs y fut décou- vert; un deuxième, le 9 mai contenait dix œufs ; enfin, un troisième, le 11 mai, abritait 11 œufs ; la même année, le 6 août, on obser- vait sept jeunes bien développés à Laprairie (P.0.S.P.B., 1951 :19). Sa présence a l'épo- que de la couvaison a depuis été rapportée à plusieurs occasions, notamment dans les petites îles des rapides de Lachine: île Cable, unnid et 12 œufs, le 22 mai 1965 (P.O.S.P.B., Fiche de Nidification) ; île aux Hérons, un nid et dix œufs, le 12 mai 1967 (fide C. D. Snow) ; île des Sœurs, un nid et neuf œufs, le 12 mai 1967 (fide C. D. Snow); Saint- Zotique, un nid, le 9 juin 1970 (obs. pers.). On a repéré plusieurs nids dans la région de Dundee en 1968 et 1969 (fide W. G. Allis- ton), ainsi qu'aux îles de la Paix (fide Marcel Laperle). Bien que peu de nids aient été dé- couverts jusqu’a maintenant, il semble que ce canard niche la ou il se rencontre au début de l'été. Ainsi, sa présence au début de l'été indique qu'il a probablement nidifié à plusieurs endroits présentant des habitats favorables sur le Richelieu, sans que les nids eussent été repérés (obs. pers.). Migrateur, commun; résident d'hiver, fré- quent. C'est durant les migrations que le Canard malard est le plus abondant dans la région de Montréal ; alors, il utilise sans doute les grandes voies d’eau dans ses déplace- ments. Depuis 1960 (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1960-1965), un petit nombre passe l'hiver dans le voisinage des rapides de Lachine. En février 1969, le nombre des oiseaux ob- servés a cet endroit variait entre 1 et 68. Sa présence en hiver a aussi été notée ailleurs dans la région, là où se trouve des endroits libres de glace comme sur la rivière des Prai- ries, sur le Richelieu (à Richelieu), et à Les Cèdres. Distribution antérieure Hall (1862:53) rapporte que le Canard malard était un migrateur commun en avril et en novembre dans la région de Montréal; Wintle (1882:117; 1896:13) au contraire, ne l’a jamais trouvé en grand nombre, quoi- qu'il mentionne qu'on l'observait «plus souvent sur le Richelieu». Les Macoun (1909 :78) ne l'ont jamais considéré comme nicheur, mais ont remarqué qu'il augmentait au cours des migrations dans l'est du Canada, en particulier dans la région de Montréal. Bien qu'aucune donnée quanti- tative n'existe, il est incontestable que cette espèce est devenue relativement commune durant les migrations au cours des dernières années (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1936-1965). Il est assez remarquable que cette espèce se soit établie récemment au Québec et qu'elle soit maintenant en train d'augmenter ses effectifs locaux. Il est possible qu'à la suite d’augmentations considérables des populations de l'ouest du pays, un certain nombre d'individus aient été refoulés vers l'est et qu'ils s'y soient établis par la suite. Cependant, la destruction de certains habi- tats à l’ouest de l'aire de répartition de l'es- pèce a pu produire le même effet. Nous croyons que, dans ce cas, ces deux facteurs ont contribué à la situation actuelle. Canard noir Anas rubripes Brewster Distribution actuelle Résident d'été, commun. Le Canard noir nidifie en petit nombre dans la région de Montréal, là où des habitats sont disponibles. On a rapporté sa nidification aux endroits suivants: île aux Hérons, plusieurs nids; La- prairie; Verdun; Senneville; île des Sœurs; îles de la Paix; île Sainte-Hélène; Sainte- Anne-de-Bellevue; îlets aux environs des Rapides de Lachine (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1938-1965; P.O.S.P.B. Fiches de Nidifica- tion; Bull. ornith., 1958, 1961, 1965); Caughnawaga (Coll. ool. F. N. Smith); Sault-aux-Récollets (Laval) (Coll. ool. L. M. Terrill) ; îles de la Paix (fide Marcel Laperle) ; région de Dundee (fide W. G. Alliston); a Sherrington (obs. pers.). Cette espéce nidifie sans doute a d'autres endroits, particuliére- ment dans des habitats favorables comme le long du Richelieu, mais, a ce jour, la présence de nids n'a pas encore été signalée à ces endroits. || semble que cette espèce a niché autrefois sur le lac Hertel, au mont Saint- Hilaire (comm. pers. Jacques Normandin), bien qu'on n'ait pas de données précises. Nous ne l'avons rencontré sur aucun lac des Montérégiennes de 1965 à 1968. 37 Liste annotée Migrateur, abondant; résident d'hiver, fréquent. Cette espèce est une des plus abondantes dans la région de Montréal au cours des migrations, aussi bien au prin- temps qu'en automne. || nous a cependant semblé être nombreux depuis le début avril jusqu'à la mi-mai. En automne, de forts contingents passent de la mi-septembre jusqu'à l'apparition des bancs de glace. Un certain nombre d'individus, parfois de 300 à 400, passent l'hiver aux endroits libres de glace des grands cours d'eau, en particulier près des eaux agitées des rapides de La- chine. Nous l'avons observé à deux reprises en hiver sur le Richelieu: Richelieu, le 17 janvier et le 20 février 1965. Distribution antérieure Hall (1862 :52) nous apprend que le Canard noir était un «migrateur commun» en avril et en novembre. Wintle (1882 :117; 1896 :13- 14) l’a trouvé commun en été et affirme que «quelques-uns nichaient dans les endroits tranquilles de la région»; il déclare qu'il ne passait pas l'hiver dans la région à cette épo- que. Les Macoun (1909:79-80) croyaient avoir constaté une certaine diminution des populations de cette espèce au Québec et en Ontario au début du siècle. Il n'y a aucun doute que ce canard était autrefois beaucoup plus abondant dans la région, aussi bien au printemps et en automne qu'en été. II est étonnant cependant de constater que Wintle (1896 :13-14) n'a pas signalé sa présence en hiver: c'est en 1944 (P.0.S.P.B., 1944:11) qu'on obtint les premières mentions d'hiver de cette espèce pour la région de Montréal. Cette situation est à notre sens attribuable à plusieurs facteurs. Il semble qu'il n'y ait eu autrefois que de faibles surfaces libres de glace en hiver, sur le Saint-Laurent, et que durant certains hivers rigoureux la surface du fleuve ait été complètement recou- verte de glace. De plus, les endroits libres n'étaient sans doute pas facilement acces- sibles. Enfin, les méthodes d'observations, de même que les instruments d'optique du temps, ont sans doute empêché les obser- vateurs de constater la présence de cette espèce en hiver, particulièrement lorsqu'elle se trouvait confinée à l'eau libre des rapides du Saint-Laurent. 38 Canard chipeau Anas strepera Linnaeus Résident d'été, rare. Cette espèce, dont la présence au cours de la saison de nidifica- tion n'avait été notée au Québec qu'à l'île d'Anticosti (Ouellet, 1969) nidifie présente- ment dans la région de Montréal. Près de Dundee sur le lac Saint-François, huit nids ont été découverts entre le 27 mai et le 21 juin 1968; en 1969, on a consigné plusieurs nids dans la même région (fide W. G. Alliston). Ces données de nidification cons- tituent une extension considérable de l'aire de reproduction de l'espèce, puisque la men- tion d’Anticosti n'est peut-être qu'un cas isolé. Migrateur, rare. Hall (1862:53, 414) ne rapporte pas cette espèce pour la région de Montréal; Wintle (1896 :14), ainsi que les Macoun (1909:82) l'ont trouvée rare en migration au Québec. Les observations con- signées à plusieurs endroits au cours des dernières années, aussi bien au printemps qu'en automne, indiquent que cette espèce se rencontre dans nos parages du 6 avril au 30 octobre (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1938- 1965). Sa présence n'a pas été signalée en hiver. Canard pilet Anas acuta Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. On a constaté la nidification du Canard pilet pour la première fois dans la région de Montréal en 1946, alors qu'un nid, contenant huit œufs, fut observé le 3 juin dans l'île des Sœurs (P.Q.S.P.B., 1946 :17). On a depuis signalé sa présence régulièrement au cours de la période de nidification. Les données sui- vantes indiquent que l'espèce a nidifié ainsi: Côte Sainte-Catherine, une femelle et huit jeunes en duvet, le 14 juillet 1950 (P.Q.S.P.B., 1950 :22) ; île des Sœurs, une femelle et cinq jeunes, le 30 mai 1956 (P.O.S.P.B., 1956 :16), un nid et huit œufs, le 27 mai 1964 (P.Q.S.P.B., 1964 :18), un nid et sept œufs le 12 mai 1965, un nid et huit œufs le 17 mai 1965 (P.Q.S.P.B. Fiches de Nidification); île Moffat (rapides de Lachine), deux nids, le 12 juin 1963 (P.0.S.P.B., 1963:20); ile au Diable (ra- pides de Lachine) un nid et huit ceufs, le 12 mai 1965 (P.0.S.P:B., 1965:20)) En1967, Anatidae M. C. D. Snow nous rapporta avoir trouvé neuf nids dans l'île des Sœurs, trois dans l'île aux Hérons et quelques autres dans l'île Verte (rapides de Lachine). On en a aussi décou- vert plusieurs dans la région de Dundee en 1968 et 1969 (fide W. G. Alliston). Ainsi, les données énumérées ci-dessus indiquent suffisamment bien que l'espèce est établie comme nicheuse dans la région de Montréal, particulièrement dans les îles des rapides de Lachine et dans la région de Dundee; on a aussi constaté que la population locale augmente lentement d’année en année. Migrateur, abondant; résident d'hiver, rare. On a régulièrement signalé la présence de ce canard en hiver depuis plusieurs an- nées, particulièrement dans la région des rapides de Lachine. II se rencontre à cette époque en petits groupes sur les eaux libres ou sur les glaces flottantes, à proximité de l'eau courante (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1942-1965). Il est cependant beaucoup plus abondant à l'époque des migrations, soit du début avril à la fin octobre, et du début à la fin novembre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1938- 1965). On a parfois vu de grandes concen- trations, particulièrement à l'automne — un groupe d’environ 1 300 au large de Laprairie, le 28 octobre 1950 (P.0.S.P.B., 1950 :22) — et les bandes de 200 a 300 individus ne sont pas inusitées sur les grands cours d'eau de la région. Au printemps, il est beaucoup moins abondant (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1938- 1965). Nous l'avons trouvé particulièrement commun sur le Richelieu au début avril entre Belceil et Saint-Jean, ce qui concorde avec les observations consignées antérieurement (POS PB MI96S:20); Distribution antérieure D'après beaucoup d'auteurs, le Canard pilet était autrefois un migrateur fréquent (Hall, 1862 :53; Wintle, 1882 :117, 1896:16; Ma- coun et Macoun, 1909 :89), mais sa présence au cours de la période de nidification n'avait pas encore été signalée à cette époque. II semble que cette espèce a augmenté pro- gressivement ses effectifs depuis le début du siècle et qu'elle s'est par la suite établie dans la région de Montréal. Il est difficile d'offrir une explication valable concernant l'implan- tation et le succès de cette espèce dans un milieu où la chasse et la dégradation des habitats sont devenus des facteurs limitatifs si importants. Remarques Nous avons examiné quelques spécimens et les avons identifiés comme Anas acuta Lin- naeus. Sarcelle a ailes vertes Anas crecca Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, rare. Il est possible que la Sar- celle à ailes vertes nidifie à quelques endroits dans la région de Montréal, puisqu’un cer- tain nombre d'observations obtenues en pé- riode de nidification favorisent cette hypo- thèse : Saint-Lambert, un mâle sur un étang, le 16 juillet 1949 (P.Q.S.P.B., 1949 :18); Laprairie, un mâle, le 24 juillet 1949 (P.Q.S.P.B., 1949 :18), ainsi que plusieurs individus sur un étang à la mi-juillet, en 1965 (P.0.S.P.B., 1965 :20) ; Oka (Grande Baie), 20, le 19 juillet 1958 (P.Q.S.P.B., 1958 :20). L'hypothèse proposée ci-dessus est d'autant plus probable que l'espèce a déjà nidifié dans la région de Sorel (P.Q.S.P.B., 1959: 10) et nidifie en petit nombre dans la région de Dundee (fide W. G. Alliston). Migrateur, commun. En automne, la Sar- celle a ailes vertes se rencontre en grandes concentrations sur les étendues d’eau de la région. Au printemps, elle se voit aussi en grand nombre, mais les concentrations sont de moindre importance. Bien qu'on ait si- gnalé sa présence au début de l'hiver, le 18 décembre (P.S.0.P.B., 1952:16), nous ne croyons pas qu'elle hiverne dans nos pa- rages. Les mentions de sa présence vont du 31 mars (P.Q.S.P.B., 1946:10) au 18 dé- cembre (P.Q.S.P.B., 1964 :12). Distribution antérieure Tous les auteurs sont unanimes et affirment que la Sarcelle à ailes vertes est une espèce migratrice, tantôt rare, tantôt commune (Hall, 1862:53; Wintle, 1883:117, 1896: 15; Macoun et Macoun, 1909:85). Les Macoun (op. cit.) prétendent cependant qu'elle pouvait nidifier au Québec, sans préciser le lieu. Il semble que les populations de cette espèce se soient relativement maintenues stables comme l'indiquent les données consultées. Il est difficile de com- parer les états actuel et passé de l'espèce, faute de données quantitatives suffisantes. Quoiqu'il en soit, le nombre des Sarcelles à ailes vertes qu'on trouve dans la région au cours des migrations ne semble pas avoir changé appréciablement depuis le début du 39 Liste annotée siècle. Elle est encore une des espèces les plus abondantes parmi les canards migra- teurs sur les cours d’eau importants de la région de Montréal. On doit cependant craindre les effets de la pollution de l'eau et de la destruction massive des habitats qui ont sans doute réduit ses effectifs dans une certaine mesure et qui menacent l'avenir de l'espèce, de même que celui de plusieurs autres. Remarques Les spécimens de la région de Montréal, comme les individus nicheurs dans l'est de l'Amérique du Nord, appartiennent à la forme Anas crecca carolinensis (Gmelin). Sarcelle a ailes bleues Anas discors Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Ce canard nidifie en petit nombre dans la région de Montréal : Verdun, un nid et trois ceufs, le 11 mai 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :20) ; île Sainte-Hélène, un adulte et ses jeunes, le 24 juin 1961 (P.0.S.P.B., 1961 :18) ; Pointe-Claire, deux couples nicheurs, été de 1963 (P.0.S.P.B., 1963:20); ile aux Hérons, ile des Sceurs, ainsi que plusieurs îlots dans les rapides de Lachine, plusieurs couples nicheurs durant quelques années (fide C. D. Snow). On a découvert cinq nids sur le lac Saint- François en 1968, et plusieurs dans la même région en 1969 (fide W. G. Alliston). Migrateur, abondant. Cette sarcelle est sans doute l'un des canards les plus abon- dants de la région à l'époque des migrations. On a signalé sa présence à plusieurs en- droits, y compris le mont Saint-Hilaire (17 avril 1965), du 6 avril (P.Q.S.P.B., 1962 :13) au 24 novembre (P.O.S.P.B., 1945:10). On ne l'a pas encore vue en hiver. Les con- centrations de 800 a 1 200 individus qui se rencontraient dans la région il y a quelques années (P.O:S'PB 1940:735 194021 1945:15) ont disparu, mais elle demeure malgré tout le plus abondant canard de sur- face au cours de la migration d’automne. Au printemps, on ne voit que de petits groupes ou des individus isolés, puisque les mouvements migratoires semblent se pro- duire la nuit à cette époque de l'année. Les grandes concentrations se rencontrent de- puis la mi-septembre jusqu’a la premiére semaine d'octobre; après quoi, la Sarcelle à ailes bleues disparaît graduellement. La 40 construction de la Voie maritime du Saint- Laurent, la chasse, la destruction des habitats et la pollution des eaux ont toutes contribué au déclin des populations mi- gratrices de cette espèce au cours des dernières années. Distribution antérieure D'après plusieurs auteurs (Hall, 1862 :53; Wintle, 1883:117, 1896:15; Macoun et Macoun, 1909:86), la Sarcelle a ailes bleues était autrefois une espèce commune durant les migrations. Malheureusement, ces auteurs ne présentent aucune donnée quantitative sur l'abondance de l'espèce. Wintle (1896 :15) est le seul parmi eux à avoir mentionné que «quelques-unes nichent probablement ici». Nous croyons cependant que cette sarcelle était autrefois une espèce commune au cours de la période de repro- duction, dans des habitats favorables, et que sa présence à cette époque de l'année est passée inapercue à cause de ses mœurs discrètes. Sarcelle cannelle Anas cyanoptera Vieillot Nomade, accidentel. On a vu cette espèce, originaire de l'ouest du continent, à deux reprises dans la région de Montréal: île des Sœurs, un mâle en plumage brillant, le 12 mai 1951 ; Laprairie, un mâle en plumage brillant, le 13 mai 1951 (P.0.S.P.B., 1951: 20). Les circonstances nous incitent à croire qu'il s’agit du même individu dans ces deux cas. À cause des caractères distinctifs de l'espèce, il n‘y a aucune raison de douter de l'authenticité de l'observation quoiqu’un spécimen eût été souhaitable. Canard siffleur d'Europe Anas penelope Linnaeus Erratique, accidentel. Cette espèce, originaire d'Europe, apparaît comme une espèce rare, mais régulière en Amérique du Nord dans la liste de référence de l'A.O.U. (1957:79). Elle fut observée à quelques occasions dans la région de Montréal: Laprairie, le 11 no- vembre 1949 (P.Q.S.P.B., 1949 :17); Côte Sainte-Catherine, le 7 octobre 1961 (P:O0:-S.P.B,1961:17; Bullorntth 41962 (1):2), le 15 octobre 1967 (obs. pers.). Quelques observateurs nous ont aussi si- gnalé sa présence dans la région en 1965 et 1966 aux endroits énumérés plus haut. Anatidae Canard siffleur d'Amérique Anas americana Gmelin Distribution actuelle Résident d'été, rare. Ce canard niche en petit nombre dans la région de Montréal, comme l'indiquent les observations obtenues à ce jour ; on a rapporté sa présence en été comme suit: île Moffat (Rapides de Lachine), un, le 12 juin 1963; Côte Sainte-Catherine, un, le omni 1963 (P.O:S:.P.B:: 1963 :20-21). Monsieur C. D. Snow, grace aux observa- tions qu ilarecueillies, nous a permis d'établir que l'espèce a nidifié dans la région pour la première fois en 1965; il a eu l’amabilité de nous communiquer les données suivantes : île aux Hérons, printemps de 1965, une fe- melle accompagnée de 11 jeunes, un nid contenant dix œufs au printemps de 1966, un nid et neuf œufs, le 15 mai 1967; ile Verte (Rapides de Lachine), un nid et huit œufs, le 10 mai 1967. Sur le lac Saint-François, près de Dundee, M. W. G. Alliston rapporte avoir trouvé deux nids les 8 et 14 juin 1968; en 1969, il en a repéré plusieurs autres dans la même région (comm. pers.). Migrateur, fréquent. Cette espèce est plus abondante en automne, soit du 14 septem- bre (P.O.S.P.B., 1964 :12) au 27 décembre (P.0.S.P.B., 1953:10), qu'au printemps, alors que les premières observations datent du 22 mars (Cayouette, 1963:8). Onn'en a jamais vu de grandes concentrations quoique des groupes de 50 oiseaux ou plus ont par- fois été observés près des rapides de Lachine (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1940-1965). Au printemps, on voit surtout des individus seuls, des couples, et rarement de petits groupes comptant parfois quatre ou cing in- dividus (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1940-1965). Ce canard ne passe pas l'hiver dans notre ré- gion bien qu'on y ait signalé sa présence jusqu'au 27 décembre et au 10 janvier (Bull. ornith., 1965, 10 (2) :2). A notre connais- sance, on n a pas encore observé sa présence sur le Richelieu, bien qu'il s'y trouve sans doute, du moins au cours des migrations. Distribution antérieure On considérait autrefois le Canard siffleur d'Amérique comme un rare migrateur dans la région de Montréal (Hall, 1862 :53 ; Win- tle, 1883 :117, 1896 :15), de même que dans le reste du Québec (Dionne, 1906 :83; Ma- coun et Macoun, 1909:84). Cette espéce s'est certainement accrue au Québec au cours des 50 derniéres années, en particulier le long du Saint-Laurent. Il est surprenant de voir qu'elle a commencé à nidifier dans la ré- gion de Montréal ces derniéres années. Nous ne serions cependant pas surpris qu'un in- ventaire des petites îles du Saint-Laurent et des habitats propices à sa nidification dans le sud du Québec révèle qu'elle est régu- lièrement répartie dans le secteur. L'arrivée récente de ce canard au Québec s'explique difficilement car la pollution des eaux, la chasse intense, et la détérioration des habi- tats ne sont certainement pas de nature a favoriser l'établissement d'une espèce dans un nouveau territoire. Canard souchet Anas clypeata Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, rare. Les premières mentions d'été pour cette espèce, originaire de l'ouest du continent, s'obtiennent comme suit : dans la région de Montréal: île des Soeurs, un, fe) Sawin 957 (PFOrS Pe By 95717) "un nid et 12 ceufs le 24 mai 1967, un nid et dix ceufs le 5 mai 1967 (fide C. D. Snow); Laprairie, un couple observé à plusieurs reprises jusqu'au 27 mai 1960 (P.QO.S.P.B., 1960:17); ile Moffat, niche (P.Q.S.P.B., 1963 :12) ; ile aux Hérons, plusieurs nids et couvées en 1965 et 1966 (fide C. D. Snow) ; île Verte, un nid et 11 œufs, le 28 mai 1967 (fide C. D. Snow) ; lac Saint-François, près de Dundee, deux nids le 7 juin 1968, et plusieurs en 1969 (fide W. G. Alliston). II n'y a aucun doute que l'arrivée et la nidifica- tion du Canard souchet dans la région de Montréal ne remonte qu'à quelques années. Bien qu'on puisse voir un certain nombre d'individus chaque année, en particulier près des rapides de Lachine et dans la région de Dundee, la population nicheuse demeure faible. Il semble improbable qu'elle puisse augmenter sensiblement dans l'avenir à cause de la destruction croissante des habitats et des effets plus marqués de la pollution de l'eau. Migrateur, fréquent. L'espèce se rencontre dans la région, soit par petits groupes et par couples, soit comme individus isolés, du 11 avril (P.0.S.P.B., 1963 :13) au 10 décembre (P.Q.S.P.B., 1962:15). Ce canard semble plus abondant en automne, alors qu'on a observé des groupes comptant parfois jus- qu'à 100 oiseaux (P.O.S.P.B., 1962 :21). On ne l'a pas encore vu sur le Richelieu, 41 Liste annotée bien qu'il puisse probablement s'y trouver au moins durant les migrations. Distribution antérieure Le Canard souchet comptait autrefois parmi les rares migrateurs tant dans la région de Montréal que dans le reste du Québec (Hall, 1862:53; Wintle, 1883:117, 1896: 16; Macoun et Macoun, 1909:87). Son augmentation de population au cours des 20 dernières années et sa nidification récente dans la région de Montréal demeurent inex- pliquées. et se rencontrait en petit nombre durant la période de nidification (Wintle, 1896 :18). Elle fut autrefois plus abondante qu'au début du siècle alors que sa survie fut fortement menacée. Pendant assez longtemps, on la protégea l'année durant; elle put ainsi refaire ses effectifs et occuper à nouveau ses territoires. Bien qu'on la chasse intensément de nos jours, ses populations semblent se maintenir, du moins dans la région de Montréal. C'est sans doute la destruction des habitats qui l'empêche de s'accroître da- vantage. Canard huppé Aix sponsa (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. C'est sans doute à cause du manque d’habitats que la popula- tion nicheuse de ce canard est si faible dans la région de Montréal. On a obtenu un bon nombre de mentions de nidification dans le sud-ouest du Québec, mais peu d'entre elles proviennent de la région à l'étude. En voici quelques-unes : Senneville, un nid, le 31 mai 1942 (P.0.S.P.B., 1942 :13) ; Sainte- Anne-de-Bellevue, une femelle et quatre canetons (P.Q.S.P.B., 1950 :22-23) ; Sault- aux-Récollets, un couple dans un nichoir, le t 2wiill Wes (P.0.S/P18., 1938117); Saraguay, un jeune trouvé dans un champ, le 25 juillet 1953 (op. cit.). Il est non seule- ment souhaitable mais urgent d'élaborer une politique a long terme en vue de préserver divers habitats, afin de favoriser la nidifica- tion et d'assurer une protection en toute saison, aussi bien à cette espèce qu'à beau- coup d'autres. Migrateur, fréquent. On a observé ce canard dans la région de Montréal du 21 mars (P.Q.S.P.B., 1964:18) au 7 novembre (P.0.S.P.B., 1964:18). Il est généralement plus abondant en automne, alors que de petits groupes se trouvent souvent dans les marais où en bordure des cours d'eau. Au printemps, ce sont généralement des indi- vidus et des couples isolés qu'on aperçoit aux mêmes endroits. Nous ne l'avons noté qu'à quelques reprises en automne sur le Richelieu en 1964 et 1965; il ne semblait pas s'y trouver au printemps. Distribution antérieure Au siècle dernier, cette espèce était com- mune à l'époque des migrations (Hall, 1862:53; Wintle, 1883:117, 1896 :17-18) 42 Morillon a téte rouge Aythya americana (Eyton) Distribution actuelle Résident d'été, rare; migrateur, fréquent. On observe régulièrement ce canard en petit nombre sur le Saint-Laurent et sur le Richelieu, du 30 mars (P.O.S.P.B., 1952 :10) au 10 décembre (P.Q.S.P.B., 1950 :14). Sa présence n'a pas encore été signalée en hiver dans la région de Montréal. Au Ouébec, il ne nidifie apparemment que dans la région du lac Saint-François (P.Q.S.P.B., 1961: 19), où l'on a repéré 32 nids près de Dundee entre le 27 mai et le 25 juillet 1968, et un plus grand nombre encore en 1969 (fide W. G. Alliston). Il se reproduit aussi dans la région du lac Saint-Pierre (obs. pers. ; FNOO, fide T. W. Thormin). Cette espèce a cer- tainement augmenté à un très grand rythme au cours des dernières années comme l'in- diquent les données recueillies sur le terrain, les rapports publiés à ce jour et les conversa- tions que nous avons eues avec de nom- breux chasseurs d'expérience. Distribution antérieure L'état de la population du Morillon à tête rouge est probablement très différent au- jourd'hui si on le compare à ce qu'ont connu les auteurs du siècle dernier. Hall (1862 :53) considérait ce canard comme rare au cours des migrations tandis que Wintle (1896 :18) l'avait trouvé commun en migration. Ce dernier rapporte aussi qu'il se rencontrait alors «en automne par grands groupes sur les lacs en amont de Montréal». Bien qu'il soit difficile d'établir une comparaison entre l'état actuel de cette espèce et sa situation dans le passé, nous croyons que les popula- tions migratrices locales sont présentement moins importantes qu'elles ne l'étaient autre- fois en automne. D'autre part, nous sommes Anatidae x d'avis qu'il a commencé à nicher dans la région du lac Saint-Louis au cours des derniéres années. Morillon a collier Aythya collaris (Donovan) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Une observation d'été sur un des petits lacs du mont Saint-Bruno, indique un couple l'été durant en 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :17), ce qui suggère que ce canard peut avoir nidifié à cet endroit. ll a déjà nidifié à Katevale, comté de Brome (P.0.S.P.B., 1957 :17), à environ 40 milles au sud-ouest du mont Saint-Bruno. En 1968, on a découvert un nid au lac Saint- François dans la région de Dundee et, en 1969, quelques autres dans le même secteur (fide W. G. Alliston), de même qu'en 1970 (obs. pers.). Ces mentions de nidification sont les premières homologuées pour cette espèce dans les basses terres du Saint- Laurent de la région de Montréal. Migrateur, fréquent. Bien que ce canard ne se voit jamais en grandes concentrations, on peut l’observer régulièrement sur le Saint-Laurent à l'époque des migrations. Au printemps, on l'a vu du 27 mars (P.Q.S.P.B., 1949':11)au 3 juin (P.Q:S.P.B., 1950 :14) et en automne, du 30 août (P.0.S.P.B., 1950:14) au 27 décembre (P.Q.S.P.B., 1957 :12). Il ne se rencontre pas avec régu- larité en hiver, quoique sa présence a été signalée a quelques occasions. Distribution antérieure Selon Hall (1862 :53) et Wintle (1896 :20), le Morillon a collier était au siécle dernier une espéce rare en migration dans notre région. A cette époque, il semble qu’il ne nidifiait pas au Québec où il a augmenté considérablement, au point d'être un des plus abondants nicheurs du Bas Saint- Laurent (Reed, 1966:182), comme de l'est du Canada en général (Godfrey, 1967 :67). Les premiéres mentions de nidification au Québec proviennent du lac Pusk, prés de Woburn dans le comté de Mégantic, en 1943 (Weillein, 1943:600) et du lac Saint-Ed- mond prés de Québec, aussi en 1943 (Cayouette, 1945:147-148). Depuis, on note régulièrement sa nidification dans le sud du Québec. Son état a aussi changé dans la région de Montréal; il y est régulier au cours des migrations et y niche depuis peu. Comme dans plusieurs autres cas, il est difficile de déterminer la cause exacte de ce changement, mais il n'en demeure pas moins que la modification profonde des habitats qu'il fréquente normalement, comme les lacs et les étangs à eau acide des tour- bières et de la forêt coniférienne mixte, ne sont pas de nature à favoriser l'occupation de nouveaux territoires. Seule une étude approfondie de l'écologie et de l’histoire naturelle de ce canard pourrait peut-être révéler les causes de sa dispersion récente au Ouébec. Morillon à dos blanc Aythya valisineria (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce morillon s’observe habituellement en petit nombre, soit des individus isolés soit des couples, sur le Saint-Laurent et le Richelieu; il est plus abondant en automne. Des concentrations, comptant parfois jusqu'à 600 oiseaux (P.0.S.P.B., 1961 :19), ont déjà été notées dans la région, en particulier sur le lac Saint- Louis. Il semble que cette espèce ait aug- menté au cours des dernières années (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1947-1965). On a noté sa présence au printemps du 17 mars (POS P.B,1957"18)au2%mai(PO'S:P'B" 1950 :15) et en automne du 1° octobre (P.0.S.P.B., 1950:15) au 31 décembre (P.0.S.P.B., 1961 :13). Bien qu'il ait déjà été observé à une occasion en hiver, le 17 février (P.O.S.P.B., 1963 :13), nous ne croyons pas qu'il hiverne régulièrement dans notre région. Il semble inusité au cours de la saison de reproduction: Cazaville, un mâle adulte, le 18 juin 1970 (obs. pers.). Distribution antérieure Bien que Wintle (1896 :18) ait mentionné que le Morillon à dos blanc était un rare migrateur, il était sans doute plus commun à cette époque qu'il ne l'est aujourd'hui, comme l'indiquent les Macoun (1909 :92). Des mesures de protection très sévères ont assuré la survie de cette espèce longtemps menacée par la chasse intensive dont elle a fait l'objet, sa chair étant très appréciée des chasseurs. Ses populations semblent toute- fois avoir atteint une certaine stabilité au cours des dernières années. 43 Liste annotée Grand Morillon Aythya marila (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, commun. Même si l'identification sur le terrain de cette espèce présente cer- taines difficultés lorsqu'il s'agit de la diffé- rencier du Petit Morillon Aythya affinis, on l'a assez souvent fait avec certitude pour affirmer que le Grand Morillon est le plus abondant des deux espèces dans la région de Montréal au cours des migrations (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1938-1965). Au prin- temps, sa présence a été remarquée du 17 mars (P.0.S.P.B., 1957 :13), exceptionnelle- ment le 17 février (P.O.S.P.B., 1963:13), au 7 juin) (POS P'BM956;1M)hetten automne, du 3 septembre (P.0.S.P.B.,1959: 12) au 31 décembre (P.0.S.P.B., 1953 :11). Des observations récentes en fin décem- bre (P.Q.S.P.B., 1963:13), en janvier (obs. pers.) et en février (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1963 :13), indiquent qu'au moins quelques individus passent l'hiver dans nos parages. Au printemps, il est rare de voir des groupes excédant huit ou dix individus et il semble que les déplacements à cette époque de l'année ont lieu surtout la nuit. Il se voit fréquemment à cette saison durant les deux premières semaines de mai (obs. pers.; P.0.S.P.B., 1938-1965). En automne, même si les premiers migrateurs se montrent assez nombreux au début d'octobre, c'est de la fin de ce mois jusqu'en fin novembre que les concentrations de migrateurs les plus importantes s'attardent sur les grands cours d'eau de la région (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1938-1965). Des groupes aussi nombreux que ceux dont les auteurs du siècle dernier ont laissé des descriptions (Wintle, 1896 :19) semblent exceptionnels de nos jours. Ce n'est qu'en de rares circonstances qu'on en a rapportés au cours des dernières années: plusieurs milliers d'individus au large de l'île Perrot du 17 au 20 novembre 1958 (P:0.S.P:B:, 19582122) ‘On lia noté a plusieurs reprises en petit nombre sur le Richelieu, entre Beloeil et Saint-Jean, aussi bien en automne qu'au printemps (obs. AS AO PI ISIS 19) Distribution antérieure D'après Hall (1862:53), le Grand Morillon était un «rare migrateur», mais Wintle (1896: 19) l’a trouvé commun et a noté qu'il était plus abondant en automne «depuis octobre 44 jusqu'en novembre». Le même auteur a aussi remarqué «qu'il formait des concentra- tions longues de plusieurs milles sur nos lacs (le Saint-Laurent?) et que la majorité avaient quitté la région pour le sud à la mi-novembre». Il est évident que le Grand Morillon n'est plus aussi abondant de nos jours qu'il l'était à cette époque ; cependant, il demeure encore aujourd'hui un des ca- nards migrateurs les plus nombreux en automne dans la région de Montréal. À cette saison, on le rencontre surtout sur les grands cours d'eau, aussi bien sur le Saint-Laurent que sur l'Outaouais. La dévastation des habitats, la chasse et la pollution de l'eau sont immédiatement responsables de sa diminution depuis le début du siècle. Petit Morillon Aythya affinis (Eyton) Distribution actuelle Résident d'été, rare. La nidification de cette espèce a été établie dans la région lorsque G. W. Alliston a découvert quelques nids au lac Saint-François, près de Dundee, au cours des saisons de nidification de 1969 et 1970 (comm. pers.). Vu le nombre de nids observés dans la région, il semble qu'il ne s'agisse pas de cas isolés comme on en connaît plusieurs dans l'est de l'Ontario, et quelques-uns au Québec dans la région de la baie James (Godfrey, 1967 :83). Ainsi, l'aire de nidification de l'espèce se trouve considérablement augmentée vers l'est et le sud à la suite de cette découverte. Migrateur, commun. Cette espèce qu'il est parfois difficile de différencier du Grand Morillon Aythya marila est sensiblement moins abondante que ce dernier et semble surtout se rencontrer à l'embouchure de la rivière Outaouais et sur le lac des Deux- Montagnes (obs. pers.). Au printemps, ce morillon est relativement rare et semble ne s'être vu qu'à quelques occasions, à partir du 29 mars (Cayouette, 1963 :9) : Laprairie, le 17 juin 1949 (P.O.S.P:B,1949518-19); sur le Richelieu, entre Belœæil et Saint-Jean, quelques fois en mai (obs. pers. ; P.Q.S.P.B,., 1961 :19). En automne, on le trouve souvent associé au Grand Morillon, qu'il précède d'une semaine à dix jours, aussi bien à l'arrivée qu'au départ (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 2Note de l'auteur. Anatidae 1938-1965). À cette époque, on le trouve régulièrement en octobre et novembre sur les eaux calmes du Saint-Laurent et de la rivière Outaouais. Il ne se rencontre pas aussi souvent que le Grand Morillon sur les «lacs» du Saint-Laurent. Distribution antérieure Wintle (1896 :19) considère le Petit Morillon comme un «migrateur commun», moins abondant que le Grand Morillon. Quoique les populations de ces deux espèces sont certainement moins grandes aujourd'hui, leurs proportions locales semblent s'être maintenues jusqu'à ce jour. Garrot commun Bucephala clangula (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Seules deux mentions de nidification apparaissent à ce jour dans la région de Montréal: Senneville, une fe- melle et cinq canetons, le 25 juin 1950 (P.0.S.P.B., 1950 :24); Hudson, un nid et 12 œufs dans une cavité d'arbre à environ huit pieds du sol, le 19 mai 1957 (P.Q.S.P.B., 1957 :18). Migrateur, abondant. Ce garrot se ren- contre en grand nombre sur les cours d'eau de la région depuis la fin mars jusqu'à la dernière semaine d'avril et depuis la mi- octobre jusqu'au début décembre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1938-1965). Les groupes de plus de 1 000 individus sont rares au printemps (P.0.S.P.B., 1950 :17), mais assez fréquents en automne. A cette saison, des concentrations de 4000 a 5000 oiseaux peuvent parfois se voir sur le Saint-Laurent (P.0.S.P.B., 1950:24). Nous l'avons ob- servé a quelques reprises au lac Hertel, mont Saint-Hilaire, en 1965 et 1966, et a plusieurs occasions sur le Richelieu au printemps et en automne, depuis l'automne de 1964. Résident d'hiver, fréquent. On signale sa présence en hiver dans la région de- puis plusieurs années déjà (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1938-1965), en particulier sur les eaux rapides du Saint-Laurent dans la région des rapides de Lachine. On a parfois vu des groupes de 1 000 à 1 700 individus en hiver (P.Q.S.P.B., 1951 :21, 1963 :21), mais il semble que le nombre moyen de ceux qui hivernent dans la région excède rarement 1 000 (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1938-1964). Durant l'hiver de 1969, en février, le nombre des individus observés dans la ré- gion a varié entre 500 et 2 800 (l'auteur et ses collaborateurs). Distribution antérieure D'après Hall (1862 :53) et Wintle (1896 :20), le Garrot commun était commun en migra- tion au siècle dernier dans la région de Montréal. Wintle (op. cit.) croyait qu'un certain nombre nichait localement et que quelques-uns y passaient l'hiver. Il semble qu'il y ait eu peu de changement depuis dans les populations locales de ce canard. Wintle (op. cit.) l'avait trouvé abondant «sur nos lacs en automne». Encore au- jourd'hui, il est le plus abondant des canards plongeurs durant la migration d'automne, mais il est suivi de près par le Grand et le Petit Morillon. Garrot de Barrow Bucephala islandica (Gmelin) Migrateur, rare. On voit ce garrot régulière- ment, mais en petit nombre dans la région de Montréal. Toutes les observations faites à ce jour proviennent du Saint-Laurent (P.O.S.P.B., 1938-1965), bien qu'il puisse probablement se rencontrer sur les autres grands cours d'eau comme le Richelieu et l'Outaouais. Les observations se sont faites à plusieurs endroits et s'échelonnent entre le 11 février (obs. pers.) et le 11 avril, et le 13 octobre et le 16 décembre (P.O.S.P.B., 1943-1965). Ce garrot ne semble pas hiver- ner régulièrement dans la région, bien qu'on ait signalé sa présence à cette époque de l'année dans les Cantons de l'Est (P.Q.S.P.B., 1960-1965). Wintle (1896 :21-22) affirme que c'était en son temps un rare migrateur. Il semble que l'état de ce canard soit demeuré le même depuis la fin du siècle dernier. Remarques Nous avons examiné deux spécimens: R 780, © adulte, Verdun, le 26 octobre 1952. R 781, o' adulte, Pointe Saint-Charles, le 25 novembre 1951. Petit Garrot Bucephala albeola (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Le nombre de Petits Garrots varie beaucoup en migration, aussi bien au printemps qu'en automne. || semble 45 Liste annotée cependant moins abondant en automne (P.0.S.P.B., 1938-1965). Sa présence a été signalée du 7 mars (Cayouette, 1963 :10) au 24 mai (POS PAM? HS) eMdUR25 septembre (P.O.S.P.B., 1962:15) au 26 décembre (P.0.S.P.B., 1954:10). On l'a récemment vu en hiver à quelques occasions (obs. pers.). Le plus grand nombre d'obser- vations provient du Saint-Laurent, mais il s'est aussi rencontré sur le Richelieu entre Belceil et Saint-Jean (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1964:19), au lac des Castors sur le mont Royal (P.O.S.P.B., 1953:18), ainsi que sur le lac Hertel, au mont Saint-Hilaire, où de six a 12 individus ont été vus du 16 octobre au 4 novembre 1964 et cing le 3 novembre 1965 (obs. pers.). Distribution antérieure Selon plusieurs auteurs (Hall, 1862:53; Wintle, 1896 :23 ; Macoun et Macoun, 1909: 101), le Petit Garrot était autrefois une espèce commune à l'époque des migrations au Québec en général et dans la région de Montréal; il semble qu'il soit maintenant moins abondant localement. Cette diminu- tion est, a notre sens, attribuable a la pollu- tion de l'eau, a la destruction des habitats et a la chasse intensive. Canard kakawi Clangula hyemalis (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, frequent. Le Canard kakawi est plus abondant dans la région de Montréal en automne, où on l'a observé sur le Saint-Laurent et le Richelieu (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1939-1965). On le voit rarement en grandes concentrations, puisque les grou- pes rapportés en migration varient habi- tuellement de six à 15 individus (obs. pers. ; op. cit.). Sa présence dans la région va du S) Eni (POLS IP, Ios) au 4 tne (fide Jean-Luc DesGranges), et du 7 oc- tobre (P.O.S.P.B., 1952:10) au 3 janvier (P.0.S.P.B., 1959:18). On l'a aussi remar- qué en hiver, le 15 février (obs. pers.), mais il ne semble pas hiverner ici régulièrement. La situation est différente sur les Grands Lacs, où il se rencontre en grand nombre en hiver (Godfrey, 1967 :88). Distribution antérieure D'après Hall (1862:53), le Canard kakawi était autrefois un «migrateur commun» en avril et en novembre. Wintle (1882:23), 46 qui l’a trouvé rare au cours des migrations, remarque (1882:24) que «les adultes se voient rarement ici, et qu'on abat parfois un jeune à l'automne». Quoique ces deux opinions soient contradictoires, elles sont probablement justes cependant: en effet, Hall mentionnait l'état de l'espèce dans tout le sud du Québec, tandis que les observa- tions de Wintle se confinaient à la région immédiate de Montréal. Ainsi, il semble que l'état de ce canard n'a pas changé appré- ciablement depuis la fin du siècle dernier, du moins dans la région de Montréal, bien qu'il soit sans doute moins abondant qu'au- trefois. Canard arlequin Histrionicus histrionicus (Linnaeus) Migrateur d'automne, rare; résident d'hiver, inusité. Hall (1862:53) considérait ce ca- nard comme un rare migrateur en mai et en octobre, mais sa présence au printemps n'a plus été signalée depuis dans la région de Montréal. Les Macoun (1909 :105) ont écrit qu'il se rencontrait à l'occasion au Québec. Au cours des dernières années, on l'a vu à plusieurs occasions dans la région de Mont- réal: île des Soeurs, un individu abattu le 18 novembre, cinq observés le 22 octobre, quatre le 18 novembre et quatre le 10 dé- cembre 1944 (P.Q.S.P.B., 1944 :12) ; Sainte- Anne-de-Bellevue, une femelle capturée, le 27 octobre 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :21), ile aux Hérons, un, les 6 et 8 novembre 1952 (P.0.S.P.B., 1944:12). Nous n'avons pas trouvé dans les collections du Musée Red- path le spécimen abattu le 18 novembre 1944, qui devrait s'y trouver selon le rapport annuel de la P.Q.S.P.B. (1951 :21). Il sem- ble que ce spécimen ne soit jamais parvenu au Musée. Ce canard a aussi fait l'objet d'observations à quelques reprises en hiver à Côte Sainte-Catherine: du 24 février au 17 mars 1968 (fide T. W. Thormin), les 15 et 16 février 1969 (obs. pers.). Remarques Nous avons examiné un spécimen : R 750, © juvénile, lac des Deux-Montagnes, au large de Sainte-Anne-de-Bellevue, le 26 octobre 1951. Il semble y avoir erreur concernant la date de capture du spécimen, soit sur l'étiquette, soit dans la publication de la donnée (FOS'PPBAOEIE2D} Anatidae Canard du Labrador Camptorhynchus labradorius (Gmelin) Disparu. Cette espèce s'est rencontrée à une occasion au moins dans la région de Mont- réal: un mâle adulte, abattu à Laprairie au printemps de 1862 (Hall, 1862 :427 ; Wintle, 1896:X; Dutcher, 1894a:4-12, 1894b: 74). Ce spécimen devint la propriété d'un monsieur Thompson qui le revendit à William Dutcher. Par la suite, lord Lionel Rothschild en fit l'acquisition. Ce spécimen fait actuelle- ment partie des collections de l'American Museum of Natural History de New York et porte le numéro de catalogue 734023 (Hahn, 1963 :344 ; Phillips, 1926 :63). Remarques Le Musée Redpath possède dans ses col- lections un spécimen dont on ignore la provenance. II est possible qu'il ait été capturé dans la région de Montréal. Wintle (1896 :X) a découvert ce spécimen en 1896 dans la collection de la WNatura/ History Society of Montreal, qui le légua plus tard au Musée Redpath. Eider commun Somateria mollissima (Linnaeus) Migrateur, rare. Wintle (1896 :24) mentionne que ce canard était un «rare migrateur» et qu'on en abattait «occasionnellement» quel- ques-uns dans la région de Montréal, en automne, vers la fin du siécle dernier. Dans le cas d'observations récentes d’eiders à Côte Sainte-Catherine, où un individu a été vu le 12 janvier 1957, et un autre au même endroit du 1° au 10 février 1958 POS PB/M957:18;1958:22) Mills agis- sait probablement de cette espèce. L'Eider commun est sûrement plus abondant sur les cours d'eau de la région en automne que ne l'indiquent les observations recueillies à ce jour. Remarques Le spécimen N° R 3741 a été identifié comme S. m. dresseri Sharpe à cause de ses mensurations : R 3741, immature, Verdun, le 8 octobre 1966. Eider remarquable Somateria spectabilis (Linnaeus) Migrateur d'automne, inusité. Deux spé- cimens capturés à Sainte-Anne-de-Bellevue le 12 novembre 1966, constituent les deux seules mentions acceptables de la présence de l'espèce dans la région de Montréal. Nous croyons cependant que l'Eider re- marquable est plus fréquent dans nos para- ges. Wintle (1896 :135) affirme que deux de ces oiseaux ont été pris à l’île Trestler (près de Vaudreuil), le 9 octobre 1895. Il se rencontre aussi irrégulièrement en petit nombre sur la rivière Outaouais et sur les Grands Lacs (Godfrey, 1967 :94). Remarques Nous avons examiné deux spécimens: R 3719, & immature, Sainte-Anne-de-Bel- levue, le 12 novembre 1966. R 3720, © adulte, Sainte-Anne-de-Belle- vue, le 17 novembre 1966. Macreuse à ailes blanches Melanitta deglandi (Bonaparte) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. La Macreuse à ailes blanches peut se voir en nombre considé- rable (par groupes variant de quelques indi- vidus à plusieurs centaines) sur les cours d'eau les plus importants de la région de Montréal durant la migration d'automne, soit du 25 septembre (P.Q.S.P.B., 1962 :15) au 27 décembre (P.Q.S.P.B., 1965 :13). Elle est considérablement moins abondante au printemps alors qu'on ne rapporte que quelques individus du 12 mai (P.Q.S.P.B., 1947 :10) au 19! mai (P.O.S.P.B., 1955 10): On posséde aussi trois mentions de sa présence en hiver: les 4 et 9 janvier au large de l'île Sainte-Hélène, ainsi que le 9 janvier au large de Saint-Lambert (P.O.S.P.B., 1949 :19); elle ne semble cependant pas hiverner régulièrement. En automne, les concentrations les plus importantes peuvent se voir de la mi-octobre à la fin du mois (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1938-1965). Distribution antérieure Selon Hall (1862 :53) et Wintle (1896 :25), cette macreuse était autrefois commune à l'époque des migrations. En effet, il semble qu'elle a considérablement diminué depuis cette époque, sans doute à cause de la pollution des eaux et de la détérioration des habitats, puisqu'on ne l'a jamais beaucoup chassée. 47 Liste annotée Macreuse à front blanc Melanitta perspicillata (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur d'automne, rare. Cette macreuse, qu'on n'a pas encore signalée de façon satisfaisante dans la région de Montréal au printemps, a été notée à quelques occasions, particulièrement près des rapides de Lachine, du 21 novembre (P.Q0.S.P.B., 1951 :13) au 29 novembre (P.Q.S.P.B., 1952 :10). Distribution antérieure Hall (1862:53) et Wintle (1896 :26) disent que la Macreuse à front blanc était autrefois rare en migration dans notre région. Son état ne semble pas avoir changé apprécia- blement depuis cette époque. Macreuse à bec jaune Melanitta nigra (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Au printemps, cette macreuse se rencontre en petit nombre sur les cours d'eau les plus importants de la région de Montréal, du 24 avril (P.O.S.P.B., 1954 :10) au 12 mai (obs. pers.). Elle est sensiblement plus abondante en automne, mais ne se voit jamais en concentration; elle a été rapportée du 15 septembre (P.O.S.P.B., 1959:12) au 16 décembre (obs. pers.). Distribution antérieure Selon les affirmations de Wintle (1896: 24-25) et des Macoun (1909:113), la Macreuse à bec jaune était autrefois plus abondante sur les cours d'eau locaux qu'elle ne l’est de nos jours. Cette diminution nous semble attribuable à la dévastation des habitats et à la pollution de l'eau. La chasse ne peut être considérée comme un facteur limitatif d'importance, puisque sa chair n'est pas prisée des chasseurs qui lui trouvent mauvais goût. Remarques Deux spécimens ont été examinés et identi- fiés comme M. n. americana (Swainson), la sous-espèce d'Amérique du Nord, à cause de la coloration assez claire de leur plumage : R 3705, « adulte, Verdun, le 18 octobre 1966. R 3721, © adulte, Verdun, le 18 octobre 1966. 48 Canard roux Oxyura jamaicensis (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. On remarque le Canard roux dans la région de Montréal en petit nombre au printemps, du 20 mai (obs. pers.) au 6 juin (P.0.S.P.B., 1957 :13), et en automne alors qu'il est légèrement plus abondant, du 11 septembre (obs. pers.) au 9 décembre (P.Q.S.P.B., 1959 :19). La plu- part des observations (P.Q.S.P.B., 1948- 1965) proviennent du Saint-Laurent, princi- palement du lac des Deux-Montagnes et du lac Saint-François. Bien qu'il ait déjà nidi- fié au lac Saint-Pierre, qui est hors de la région définie ici (Godfrey, 1967 :98), nous ne croyons pas qu'il niche présentement dans la région de Montréal à cause d'un manque d'habitat. Distribution antérieure Il semble que le Canard roux ait augmenté au Québec, du moins depuis le début du siècle; Wintle (1896 :26) l'a trouvé rare en migration et les Macoun (1909:118) croyaient qu'il ne nidifiait pas au Québec au siècle dernier. Remarques Nous avons examiné et identifié un spécimen comme ©. /. rubida (Wilson) d'après ses mensurations et sa coloration: R 4987, « juvénile, Verdun, fin septembre 1968. Bec-scie couronné Lophodytes cucullatus (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. On n'a pas pu détermi- ner avec certitude la nidification du Bec-scie couronné dans la région de Montréal au cours des dernières années, mais des cir- constances permettent de croire qu'il a pu nicher à quelques occasions: Senneville (étang Stonycroft), un couple, du 8 au 15 avril 1951 (P.0.S:P:B., 195i:227)eeate Sainte-Catherine, deux, le 13 août 1963 (P.O.S.P.B., 1963 :22) ; Hudson (lac Pine), trois, le 19 août 1963 (P.O.S.P.B., 1963 :22). Au printemps, on l'a rapporté en petit nombre sur le Saint-Laurent du 17 mars (P.Q.S.P.B., 1957 :13) au 31 mai (P.O:S'PIBM95311M0)r en automne, il est plus nombreux et se ren- contre du 28 août (obs. pers.) au 31 décem- Anatidae bre (P.Q.S.P.B., 1953 :11). Il ne semble pas hiverner régulièrement dans la région bien qu'il y ait été observé à quelques reprises en hiver (obs. pers.). Distribution antérieure Il semble que le Bec-scie couronné n'a jamais été un migrateur commun dans la région de Montréal; selon l'avis de plu- sieurs auteurs, il était fréquent en migration (Hall, 1862:53; Wintle, 1882:117, 1896: 12). Wintle (1896 :12-13) croit qu'il a déjà niché dans l'île Jones sur le lac des Deux Montagnes, d'après des informations qui lui auraient été transmises à l'époque. Bien que cette mention ne soit pas la sienne propre, nous la croyons acceptable puisque ce canard semblait plus nombreux à cette époque, particulièrement en été. Remarques Nous avons examiné un spécimen: R 470, & adulte, lac des Deux-Montagnes, le 18 novembre 1955. Bec-scie commun Mergus serrator Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, rare. Le Bec-scie commun nidifie probablement en plus grand nombre dans la région de Montréal que ne l'indiquent les mentions obtenues à ce jour: Senneville, une femelle et six canetons, à partir du 22 juillet A(PO:S:P.B::1950:24):. En: effet, il existe une seule mention positive de nidifi- cation, mais des observations que nous avons consignées en juin, sans parvenir a découvrir de nids ou repérer des jeunes, nous portent a croire qu il peut nidifier a certains endroits tranquilles en bordure du Richelieu. Migrateur, commun. Ce bec-scie est plus abondant au printemps qu’en automne. Sa présence a alors été signalée a partir du 6 mars (P.Q.S.P.B., 1965:13) ; il augmente vers la mi-avril. En automne, les premiers migrateurs font leur apparition dans la ré- gion au début de septembre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1948-1965) et l'on a vu des groupes de 500 individus et parfois plus, jus- qu'au 31 décembre (P.Q.S.P.B., 1957 :19). Il hiverne régulièrement en petit nombre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1960-1965). Distribution antérieure Ce canard était autrefois un migrateur com- mun dans la région de Montréal (Hall, 1862 :53; Wintle, 1882:117, 1896:11). Les Macoun (1909:73) l'ont décrit comme un résident d'été, commun au Québec, affir- mant aussi qu'il y nidifiait. Il semble que la détérioration rapide de certains habitats aquatiques a contribué a réduire ses popu- lations, aussi bien sur les territoires de nidi- fication que sur les voies migratoires. Il a presque disparu de certaines régions parce qu'on a abattu sans merci tous les individus qui se trouvaient sur les cours d'eau ou lacs de quelque importance pour la pêche sportive. Dans la région de Montréal, la suppression des habitats qu'il fréquentait autrefois, ainsi que la pollution de l'eau seraient respon- sables de son déclin. Le nombre d'oiseaux abattus chaque année durant la saison de la chasse semble assez faible en comparaison x d'autres espèces à chair plus appréciée. Bec-scie à poitrine rousse Mergus serrator Linnaeus Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce bec-scie est beau- coup moins nombreux en migration que le Bec-scie commun Mergus merganser et semble avoir diminué brusquement dans la région de Montréal au cours des derniéres années (P.Q.S.P.B., 1938-1965). En migra- tion, il se trouve habituellement sur les cours d'eau les plus importants. Au printemps, on l'a noté du 25 mars (obs. pers.) au 10 juin (POS PB 194911), mais: il test splus nombreux vers la fin avril et le début mai. Les migrateurs d'automne se sont vus du 4 septembre (P.Q.S.P.B., 1950:15) au 31 dé- cembre (P.Q.S.P.B., 1947:10). Il hiverne régulièrement en petit nombre (obs. pers.). Distribution antérieure Le Bec-scie a poitrine rousse était autrefois un migrateur commun (Hall, 1862:53; Wintle, 1882:117, 1896:12), mais depuis le début du siécle il est devenu progressive- ment moins nombreux en migration dans la région de Montréal. L'extermination dont il fait l'objet sur certains cours d'eau et lacs, où on l’accuse de détruire de grandes quan- tités de poissons durant la période de nidi- fication, la destruction de ses habitats, ainsi que la pollution de l'eau sur ses territoires de nidification et aux lieux de migration sont autant de facteurs contribuant à la diminu- tion de ses effectifs, à la fois dans toute son aire de répartition et dans la région de Montréal. 49 Liste annotée Cathartidae Accipitridae Vautour à tête rouge Cathartes aura (Linnaeus) Nomade, rare. Bien qu'on ait signalé la présence du Vautour à tête rouge à plusieurs reprises dans le sud du Québec au cours des dernières années (P.0.S.P.B., 1960-1965; Bull. ornith., 1960-1966), cette espèce n'a été rapportée qu'à deux occasions dans la région de Montréal: un individu à l'île Perrot, le 12 avril 1964 et un autre à Saint- Constant (comté de Laprairie), le 3 mai 1964 (P:O0:S'P.B/M964:20); 50 Autour Accipiter gentilis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. L'Autour a nidifié à plusieurs occasions dans la région de Montréal au cours des 30 dernières années, mais la plupart des mentions proviennent du même district, l'île Jésus: (localité non identifiée), un nid et quatre œufs, le 29 avril 1941 (P.Q.S.P.B., 1941:11), ainsi qu'un autre nid et trois œufs, le 24 avril 1947 (P.0.S.P.B., 1947:15); Sainte-Dorothée deux nids contenant trois ceufs chacun, les 26 et 27 avril 1952 (P.0.S/P:By SS2ei2e de même qu'un nid avec des jeunes, le 28 mai 1958 (P.Q:S:P.B., 1958623) ewes observations consignées en été indiquent qu'il a peut-être nidifié aussi a Hudson (P.Q.S.P.B., 1946:18) et a Iberville (Bull. ornith., 1956, 1 (4) :3). On ignore s'il niche ailleurs dans la région, bien qu'il se trouve des habitats favorables a sa nidification aux monts Saint-Hilaire, Rouge, Yamaska et Shefford. Migrateur et résident d'hiver, fréquent. Certaines années, les observations de cette espèce se font beaucoup plus nombreuses dans la région de la fin septembre à la mi- décembre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Nous croyons qu'il se produit alors localement un mouvement migratoire irré- gulier, probablement lorsque les petits mammifères, les gélinottes, les tétras et les lièvres sont rares ailleurs dans son aire de répartition. Les Autours, en chasse de proies durant ces périodes de disette, sont souvent attirés par les parcs urbains et les banlieues de la région; c'est sans doute à ce phéno- mène qu'on doit leur présence aux en- droits suivants: Notre-Dame-de-Grâce (P.0.S.P.B., 1935-1936:4) mont Royal (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1936 :4 ; 1936- 1937 :5; 1938-1939::9:; 1946: 18957408; 1965:22); Côte Saint-Luc et Montréal- Ouest (P'O:S'P/B11926 18)=Mpormde Montréal (P.0.S.P.B., 1949 :20 ; 1950 :25); Westmount (un spécimen trouvé mort, le 8 septembre 1965; P.Q.S.P.B., 1965 :22); Dorval (P.Q.S.P.B., 1965 :22) ; ile des Sœurs et Côte Sainte-Catherine (obs. pers.). Il ne semble pas y avoir au printemps de mouve- ment migratoire vers le nord à la suite des irruptions automnales. Accipitridae Distribution antérieure Selon la plupart des auteurs (Caulfield, 1890 :145; Couper, 1881 :18 ; Wintle, 1882: 116, 1896:54-55) excepté Hall (1862 :50), l'Autour était au siècle dernier un résident d'hiver ou un migrateur dont on ignorait la présence à l'époque de la nidification. Cependant, il devait compter un plus grand nombre de résidents permanents. Les peu- plements forestiers étaient à la fois plus étendus et plus nombreux qu'aujourd'hui, et la chasse certainement moins intensive. Cette espèce est depuis protégée l'année durant en vertu d'une loi provinciale. Ainsi, nous croyons que le manque d'observations sur le terrain, dû au fait que bien souvent des oiseaux difficiles à observer étaient identifiés après avoir été abattus, selon l'usage de l'époque, n'a pu donner a ces auteurs une idée objective et réelle de la population locale de l'Autour. Au cours des huit dernières années, ce rapace est devenu très rare dans la région de Montréal et sa présence n'a été signalée qu'à quelques occasions chaque année. Les causes de son déclin, comme c'est le cas pour beaucoup de rapaces diurnes, demeurent très obscures. La dégradation des habitats est responsable dans une grande mesure de cette diminu- tion récente. La chasse, dont il a été et _ reste encore l'objet lors de ses irruptions vers le sud, peut aussi avoir contribué à décimer ses populations, bien qu'il soit maintenant protégé à l'année par la loi. Remarques . Nous n'avons examiné qu'un seul individu pris dans la région, mais il nous a été possible d'en identifier plusieurs capturés dans le sud du Québec. À cause de leurs mensurations et de leur coloration, nous les considérons comme A. g. atricapillus (Wil- | son): R 3711, © juvénile, Westmount (ile de Montréal), le 8 novembre 1965. Epervier brun | Accipiter striatus Vieillot Distribution actuelle _ Résident d'été, rare. L’Epervier brun a dange- reusement diminué en nombre dans la région de Montréal au cours des dix dernières an- nées. Antérieurement, il y nichait assez abon- damment, plus de 200 nids ayant été décou- verts sur une période de plusieurs années (W. J. Brown jn Bent, 1938 :98). Mais de- puis 1952 on n'en a plus constaté ici. Les données de nidification recueillies il y a quel- ques années démontrent que cette espèce était alors régulièrement répartie dans la ré- gion: mont Saint-Hilaire, un nid et quatre œufs, le 21 mai 1916 (Col. ool. F. N. Smith, no 332 1/4) ; Chambly et environs, un nid et cinq œufs, le 1° juin 1924 (Coll. ool. F. N. Smith, no 332 2/5) ainsi que neuf couples dont le nid a été repéré (Terrill, 1931 :169: Coll. ool. L. M. Terrill, n°s 1633, 1687, 1931, 1939, 2041, 2054, 2166); Laprairie (tour- biére de Brosseau), un nid et quatre ceufs, le 13 juin 1927 (Coll. ool. F. N. Smith, no 332 3/4) ; Sainte- Dorothée, deux nids contenant respectivement un et cing ceufs, le 20 mai (So (FOS, US's) 327)), alinsl cut autre nid avec quatre ceufs, le 24 mai 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :19). Au cours de travaux sur le terrain durant la saison de nidification de 1965 et de 1966, nous avons observé cette espéce au mont Saint-Hilaire seule- ment, mais sans repérer son nid: un indivi- du, les 16 et 21 juin 1965. Migrateur, fréquent. Il y a quelque temps encore, cet épervier était apparemment assez commun en migration dans toute la région, en particulier à la fin avril et au début octobre (P.O.S.P.B., 1939-1965). On note assez ré- gulièrement sa présence en hiver depuis plusieurs années (obs. pers.; Caulfield, 1SACIASAPIO S'PBM98921965)} Distribution antérieure Hall (1862:50) et Wintle (1882:117; 1896 :53) considéraient l'Epervier brun com- me un migrateur commun, mais le second auteur (1896 :53) soupconnait qu'il pouvait peut-être nidifier dans la région de Montréal à cette époque. Nous croyons cependant que cet épervier devait être assez commun à la fin du siècle dernier et que sa population s'est relativement maintenue jusque vers 1960, en dépit de la dégradation des habitats et de la chasse insensée qui le pressait en tout temps durant cette période. Cependant, c'est au cours des dix ou 12 dernières années que la détérioration et la disparition des habitats se sont accrues, causant ainsi un déclin remar- quable de cette espèce. On ne peut ignorer toutefois le rôle que jouent certains autres facteurs moins connus, comme l'utilisation abusive des pesticides. Remarques Un spécimen pris localement ainsi que quel- ques autres provenant de secteurs adjacents, 51 Liste annotée ont été identifiés comme A. s. ve/ox (Wilson) à cause de leur coloration et de leurs mensu- rations: R 807, © adulte, Pointe-Claire, le 8 mai 1952. Aile: 192,0 mm; queue: 154,0; culmen depuis la cire: 12,5; tarse: 52,5. Epervier de Cooper Accipiter cooperii (Bonaparte) Distribution actuelle Résident d'été, rare; migrateur, fréquent. Dans le sud du Québec, les mentions de nidi- fication de l'Epervier de Cooper proviennent toutes de la région de Montréal, bien que sa présence ait déja été signalée ailleurs. Les mentions de nidification acceptables sont les suivantes : ile Jésus (probablement a Sainte- Dorothée), un nid avec quatre ceufs, en 1940 (P.0.S.P.B., 1939-1940 :7) ; ile de Montréal, dans des bois en bordure du lac Saint-Louis (probablement entre Sainte-Anne-de-Belle- vue et Ville LaSalle) un nid et trois œufs, le 21 mai 1908 (Brown, 1908 :88). Il semble être plus nombreux au cours des migrations. On a rapporté sa présence à quelques re- prises en hiver, mais il ne semble pas hiverner régulièrement: Saint-Lambert, le 8 février 1947 (P.Q.S.P.B., 1947 :15); Senneville, le 26 décembre 1947 (P.Q.S.P.B., 1947 :15); Montréal (Thornhill), le 13 janvier 1961 (P.0.S.P.B., 1963 :22); Hudson, le 18 dé- cembre 1963 (P.Q.S.P.B., 1963 :22). Nous ne l'avons noté qu'à deux occasions en été dans la région de Montréal: un adulte en chasse d'une proie au-dessus d'un champ, au mont Saint-Hilaire, le 15 mai 1966, ainsi qu'un adulte, à Rigaud, le 6 mai 1969. Com- me les autres rapaces diurnes, cette espèce est devenue de plus en plus rare au cours des dernières années. Malgré la dévastation pro- gressive des habitats, il est permis de croire que certains autres facteurs peuvent être res- ponsables de ce récent déclin, comme l'utili- sation sans contrôle de certains pesticides. Distribution antérieure Certains auteurs du siècle dernier (Hall, 1862:50; Wintle, 1896:54) considéraient cet épervier comme une espèce rare en mi- gration. Wintle (1896 :54) soupconnait ce- pendant qu'il pouvait nidifier dans la région de Montréal, mais il n’en possédait pas la preuve. Cet épervier, quoique considéré rare, était probablement plus abondant alors qu'avant son récent déclin. Le petit nombre 52 d'observations de cette espèce, dû aux mé- thodes d'observation de l'époque, ont à notre sens motivé les affirmations de ces deux au- teurs. Buse à queue rousse Buteo jamaicensis (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. On n'a pas encore cons- taté la nidification de cette buse dans la ré- gion de Montréal. Il est cependant possible qu'un petit nombre y nidifie comme le sug- gèrent certaines observations que nous avons recueillies au mont Saint-Hilaire: un individu les 14 et 24 mai 1965, le 18 mai 1966, et deux, le 21 juin 1966; le nid n'a pu être repéré dans ce dernier cas, mais le com- portement des oiseaux en indiquait la pré- sence. Au cours des migrations on peut la | voir assez régulièrement depuis la mi-mars jusqu'à la fin avril (obs. pers.), ainsi que du- rant septembre et octobre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1939-1965). Quoique sa pré- sence ait été notée a une occasion en hiver — Les Cédres, un individu, le 12 janvier 1958. (P.0.S.P.B., 1958:23) — nous ne croyons pas que cette buse hiverne dans la région. La Buse a queue rousse, comme la plupart des autres rapaces diurnes, est beaucoup moins | abondante depuis au moins dix ans, et il est difficile de déterminer les causes, sans doute multiples, de ce déclin. Distribution antérieure Hall (1862 :50) affirme que cette buse était à son époque commune en migration dans la région de Montréal, mais Wintle (1882 :116, | 1896:55), quelques années plus tard, l'a trouvée peu abondante et affirme qu’elle était même rare. Cependant, nous croyons | qu'elle était alors plus nombreuse qu'au- | jourd'hui. Elle a peut-être même nidifié à certains endroits dans la région, mais on ne | possède aucune donnée à cet effet. Buse à épaulettes rousses Buteo lineatus (Gmelin) Distribution antérieure | Résident d'été, fréquent. Comme toutes les | autres buses, la Buse à épaulettes rousses a | considérablement diminué au cours des dix dernières années dans la région de Montréal. | 3Note de l'auteur. Accipitridae Autrefois, elle se comptait parmi les rapaces diurnes les plus abondants. Des mentions de nidification existent pour plusieurs endroits notamment: Montréal, un nid et trois œufs, le 19 avril 1903 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 262); Senneville, un nid et trois muis le 5 mai 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :22), des indications sur sa nidification durant l'été de 1953 (P.QO.S.P.B., 1953:18), ainsi qu'un nid et trois œufs, le 24 avril 1905 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 423); Sainte- Dorothée (ile Jésus) un nid avec des jeunes i220 ama 1951...(P.0.S.P.B:.,. 1951:22); Saint-Martin, ile Jésus, deux nids contenant chacun trois ceufs, le 28 avril et le 12 mai 1907, ainsi qu'un autre nid avec deux ceufs, le 8 mai 1910 (Coll. ool, L. M. Terrill, nos 641, 647, 877); Chambly, trois couples nicheurs (Terrill, 1931 :169) ; Como, un nid protégé par la femelle, le 26 mai, le 5 juin, ainsi que deux jeunes en duvet les 19 et 26 juin, et le 4 juillet 1965 (P.Q.S.P.B., Fiche de nidification). De nombreuses observations d'été, recueillies en 1965 et 1966 lors de nos travaux sur le terrain indiquent que l'espèce peut aussi nidifier ailleurs dans la région de Montréal: mont Saint-Hilaire, où un nid contenant deux œufs avait été trouvé le 4 mai 1919 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1618), mont Yamaska, mont Shefford, et Iberville (Bull. ornith., 1956, 1 (4) :3). Migrateur, commun. Au cours de la migration du printemps cette buse se ren- contre en assez bon nombre dans la région, à partir de la fin mars, mais particulièrement au début avril. En automne, elle est plus abondante de la mi-septembre a la fin octobre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1945- 1965). Elle se rencontre à l'occasion en hiver; les mentions suivantes ont été rap- portées a ce jour: Hudson, une, le 3 janvier 1956 (P.O.S.P.B., 1956:18); Beaurepaire, une, les 23 et 24 février 1957 (P.O.S.P.B., 1957 :19) ; Candiac, une, le 28 janvier 1962 (P'O:S'PIB::1962:22); . Distribution antérieure | D'après Hall (1862 :50), la Buse à épaulettes | rousses était rare en migration, dans la région de Montréal au siècle dernier, mais Wintle (1882:116; 1896:55) l'a trouvée | commune en été quelques années plus tard; il mentionne un nid contenant trois œufs à Outremont, le 12 mai 1890. Il affirme aussi qu'elle était la plus commune dans la région et que 13 œufs y ont été collectionnés dans un bois près de Lachine, le 2 mai 1891 (Wintle, 1896 :56). Il existe aussi d'autres mentions de nidification dans la région vers la même époque: Côte Saint-Luc (île de Montréal), un nid et deux œufs le 14 mai 1898, un autre nid et trois œufs le 23 avril 1898, ainsi qu'un troisième nid contenant un œuf, le 1° mai 1894 (Coll. ool. F. N. Smith, nos 339 5/2, 339 6/3, 7/99a) ; Dixie (ile de Montréal) un nid et trois ceufs, le 6 mai 1906 (Coll. ool. F. N. Smith, no 339/533). Cette buse était certainement beaucoup plus abondante au siècle dernier, du moins jusqu'à son récent déclin, comme l'indiquent les divers témoi- gnages cités précédemment. II est possible que ce déclin local soit attribuable à la destruction des habitats, mais d'autres fac- teurs ont sans doute aussi eu une influence plus ou moins marquée sur les populations de ce rapace. Malheureusement, beaucoup de ces causes sont encore inconnues; toutefois, l'utilisation abusive des pesticides peut en être. Petite Buse Buteo platypterus (Vieillot) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Cette espèce est de nos jours la plus abondante des buses dans la région de Montréal; elle s'y rencontre de la mi-mars à la mi-octobre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Elle se voit en plus grand nombre vers la mi-septembre ; on a dé- ja dénombré de 150 (P.Q.S.P.B., 1951 :23) a 225 individus (obs. pers.) en une seule journée. Il existe plusieurs mentions de nidi- fication: Vaucluse, un nid et un ceuf, le 145 mai 1939) (P!0.S:P:B:-1938-=1939)-110); Chambly, trois couples nicheurs (Terrill, 1931 :169), une femelle au nid le 5 mai 1945 (P.0.S.P.B., 1945:16), un adulte s'envole d'un nid le 20 mai 1950 (P.Q.S.P.B., 1950 :25), un couple près d'un nid vide le 6 mai 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :23) ; île Jésus (peut-être à Sainte-Dorothée), un nid et trois ceufs, le 24 mai 1951 (P.Q.S.P.B., 1951 :23); Sainte-Dorothée (ile Jésus), un nid et un œuf, le 30 avril 1952 (P.0.S.P.B., 1952:19); Brosseau, comté de Laprairie, un nid et deux ceufs, le 5 juin 1927 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 2056); mont Saint- Hilaire, une femelle sur un nid le 11 juin 1965, un couple agressif le 16 juin 1965 (obs. pers.). Des observations faites aux monts Yamaska et Rouge indiquent que 53 Liste annotée cette buse nidifie aussi à ces endroits, bien qu'aucun nid n'y ait été repéré à ce jour (obs. pers). On n'a pas encore signalé sa présence en hiver. Distribution antérieure Hall (1862 :50) affirme que la Petite Buse était à son époque commune en migration dans la région de Montréal. Selon Wintle (1896 :56-57), elle était commune en été du 30 mars au 19 octobre; cet auteur rapporte avoir observé un couple nicheur au mont Royal, le 4 juin 1887. Bien qu'elle ne soit sans doute plus aussi abondante qu'autre- fois, la Petite Buse est un des rapaces diurnes qui a maintenu ses effectifs au cours des dix dernières années. On peut encore l'observer en petit nombre dans les secteurs boisés de la région. Il est possible que des exigences écologiques moins strictes assu- rent une stabilité relative à la population locale; en effet, elle semble mieux s'a- dapter a la présence de l’homme que les autres espèces. Cependant, il est sûr qu'elle n'est plus aujourd'hui aussi nombreuse qu'au début du siècle ; il est malheureusement im- possible de déterminer l'ampleur de son dé- clin, faute de données quantitatives. La forêt où elle nidifiait autrefois a maintenant été remplacée dans plusieurs secteurs par des centres résidentiels ou des parcs industriels. Buse de Swainson Buteo swainsoni Bonaparte Erratique, inusité. Hall (1862:50, 66-67) mentionne dans son ouvrage un individu en phase de coloration foncée qui aurait appa- remment été capturé à Terrebonne, mais ne donne aucun autre détail. Wintle (1882 :116, 1896 :56) considère cette buse comme rare et accidentelle, et prétend que quelques spécimens auraient été capturés dans la région de Montréal à son époque. Il soutient avoir vu «un beau spécimen foncé pris près de Montréal au printemps de 1894», sans fournir de détails supplémentaires. Cette mention a été acceptée par les Macoun (1909:342) et par Godfrey (1967:112). Nous avons examiné le spécimen en phase de coloration foncée, dont parle Wintle; il porte le numéro R 4147 dans les collections ornithologiques du Musée Redpath; il est bien typique de l'espèce. 54 Buse pattue Buteo lagopus (Pontoppidan) Migrateur, irrégulier, mais fréquent ; résident d'hiver, fréquent. Ce migrateur cyclique s'est rencontré dans la région de Montréal du 29 septembre (obs. pers.) au 31 mai (Cayouette, 1963:11). On le voit surtout dans les lieux découverts et, sans doute à cause de cette habitude, la plupart des obser- vations proviennent de champs, de grèves, de rivages et d'îles non boisées. Nous avons observé deux individus dans la plaine au sud-est du mont Saint-Hilaire, le 7 mai 1965. Cette buse semble plus abondante en au- tomne qu'au printemps, ce qui à notre sens s'explique par le faible pourcentage d'indi- vidus ayant survécu à l'hiver sous nos lati- tudes: ce phénomène s'observe d'ailleurs chez beaucoup d'autres migrateurs cycli- ques. Son état actuel ressemble beaucoup, selon nous, à celui de la fin du siècle dernier, tel que décrit par Hall (1862:50), Wintle (1882 :117, 1896:57)MetmeauihmEela (1890:145). À cette époque elle était commune en migration. Il semble que cette espèce n'a pas diminué aussi sérieusement que les autres buses au cours des dix der- nières années, sans doute parce que ses territoires de nidification se trouvent en dehors des zones d'activité humaine très in- tense, et qu'elle ne se rencontre en nombre dans nos régions qu'à des intervalles relati- vement longs. Aigle doré Aquila chrysaëtos (Linnaeus) Migrateur, rare. Hall (1862:50) et Wintle (1896 :57) affirment que l'Aigle doré était rare en migration dans la région de Montréal. Wintle (1896 :57) déclare avoir vu au Mar- ché Bonsecours (Montréal) un spécimen, qui aurait apparemment été pris localement, en mai 1891. Il est probable que cette espèce est actuellement moins abondante qu'autre- fois. Seulement quelques observations exis- tent pour la région depuis le début du siècle: mont Saint-Hilaire, un, le 24 mai 1938, le 24 mai 1939 (P.O.S.P.B., 1937-1938 :5 ; 1938- 1939 :6); Montréal, un juvénile, le 29 août 1969 (obs. pers.). Accipitridae Aigle à tête blanche Haliaeetus leucocephalus (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, rare. On observe régulièrement un _ petit nombre de ces aigles dans la région de Montréal, particulièrement près des grands cours d'eau comme le Saint-Laurent et le Richelieu. Les observations de printemps et d'automne sont assez régulières (P.Q.S.P.B., 1939-1965). Bien qu'il ne semble pas hiver- ner ici régulièrement, sa présence a cepen- dant été notée à cette époque jusqu'au 31 janvier (P.Q.S.P.B., 1965 :23), les 8 et 9 mars (fide Réginald Ouellet, observations de 1967) et du 19 janvier au 14 mars 1969 (obs. pers.). Distribution antérieure Les auteurs précédents (Hall, 1862:50; Wintle, 1882 :117, 1896:57-58) ont trouvé l'Aigle à tête blanche soit rare soit très rare dans la région de Montréal au cours des mi- grations. Il semble ainsi que son état n'a pas changé appréciablement depuis le début du siècle. Cependant, nous sommes d'avis que cette espèce nidifiait probablement près de Montréal par le passé, c'est-à-dire, avant que l'activité humaine le long du Saint-Laurent et du Richelieu s'accroisse au point de le re- pousser vers des lieux plus sauvages. En effet, cet aigle nidifie dans des arbres en bor- dure de grandes étendues d'eau, comme le long du fleuve Saint-Jean au Nouveau- Brunswick (obs. pers., 1958-1962). Busard des marais _ Circus cyaneus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. La dévastation des habitats a beaucoup affecté le Busard des marais dans la région de Montréal, particu- lièrement au cours des 20 dernières années. Les tourbières et les marais ont presque tous été asséchés pour devenir ensuite des parcs industriels ou des centres domiciliaires. Un certain nombre de mentions de nidification ont cependant été obtenues: Chambly, un nid et cinq œufs le 3 juin 1917 (Coll. ool. F. N. Smith, no 331 1/5), cinq couples ni- cheurs (Terrill, 1931 :169; Coll. ool. L. M. Terrill, no 1447), un nid le 14 mai 1944, un nid et cinq œufs le 26 mai 1946 (P.Q.S.P.B., 1946 :18) ; Delson (comté de Laprairie), des jeunes au nid, le 18 juillet 1946 (P.Q.S.P.B., 1946 :18) ; Richelieu, un nid et six œufs, le 23 mai 1915 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1311) ; Saint-Hyacinthe, un nid et cinq œufs, le 19 mai 1918 (Coll. ool. F. N. Smith, no 331 2/5); Notre-Dame-des-Victoires (île de Montréal), un nid et cinq jeunes, le 26 juin 1939 (P.Q.S.P.B., 1938-1939 :10) ; Verdun, un nid et trois ceufs, le 12 mai 1950 (P.Q.S.P.B., 1950 :28). Les observations que nous avons consignées de 1965 a 1970 indi- quent que l'espèce peut encore nidifier en petit nombre. Bien qu'aucun nid n'ait été dé- couvert durant cette période, on en a régu- lièrement observé un couple dans la plaine entre le mont Saint-Hilaire et Saint-Jean- Baptiste. Dans la région de Rivière-Beau- dette et celle de Rigaud, on l'a aussi vu à quelques occasions en 1968, 1969 et 1970 (obs. pers.). Cette espèce a été notée du 9 mars (obs. pers.) au 12 novembre (obs. pers.). Distribution antérieure Hall (1862 :50) a affirmé que le Busard des marais était un «rare résident»; cependant, cette espèce était sans doute commune dans les habitats favorables comme l'a indiqué Wintle (1882 :116, 1896 :53). Quelques an- nées plus tard le même auteur mentionne qu'un couple a nidifié pendant plusieurs an- nées dans un marais près de Longueuil. Il semble qu'il a depuis diminué en nombre à la suite de l'empiètement sur ses habitats et de la disparition des marais et des tourbières. Quoique ce rapace puisse survivre en pré- sence de l'homme, il a disparu de tous les secteurs où les tourbières et les marais ont été assainis, spécialement aux environs des grands centres. 55 Liste annotée Pandionidae Falconidae Aigle pêcheur Pandion haliaetus (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. L'Aigle pêcheur se ren- contre aujourd'hui dans la région de Mont- réal seulement à l'époque des migrations, etil n'est jamais abondant; quelques observa- tions seulement sont consignées au prin- temps et à l'automne (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). On a noté des adultes et des jeunes régulièrement autour de l'île aux Hérons durant l'été de 1942 (P.0.S.P.B., 1942 :14), ce qui porte à croire qu'un couple aurait peut-être nidifié dans cette île bien boisée et alors protégée de l'activité hu- maine. Nous avons noté un individu au lac Hertel (mont Saint-Hilaire) du 3 au 18 mai 1965; il n'a plus été revu par la suite. Les mentions de cette espèce dans la région vont du 1° mars (Cayouette, 1963 :11) à la fin novembre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Distribution antérieure D'après Hall (1862:50) et Wintle (1882: 117, 1896:61), l’Aigle pêcheur était autre- fois commun en migration dans la région de Montréal. Nous croyons cependant qu'un petit nombre devait sans doute nidifier aux endroits les plus retirés. Il semble que cette espèce est aujourd'hui beaucoup moins abondante qu'autrefois, puisqu'on ne la trouve plus qu'en petit nombre en migration et qu'elle ne semble pas avoir nidifié locale- ment depuis plusieurs années. 56 Gerfaut Falco rusticolus Linnaeus Migrateur d'hiver, inusité. Wintle (1896 :58) considère le Gerfaut dans son ouvrage, mais ne semble pas avoir d'indication précise quant à son état dans la région de Montréal. Au cours des dernières années, on a identifié ce faucon à quelques occasions: près de l'île Sainte-Hélène, un, le 30 novembre 1949 (P.0.S.P.B., 1949 :20) ; mont Royal (Cime- tière), un, le 16 mars 1963 (P.OQ.S.P.B. 1963 :22); Pierrefonds, un, le 7 avril 1963 (P.O.S.P.B., 1963 :22; Bull“ornith, 196% 8 (2) :3) ; rapides de Lachine, un, le 7 mars 1967 (fide Réginald Ouellet) ; Côte Sainte- Catherine, un, le 9 janvier 1972 (fide M. J. B. Steeves) ; Cimetière Mont-Royal, un, le 12 mars 1972 (fide J. B. Steeves). Faucon pèlerin Falco peregrinus Tunstall Distribution actuelle Migrateur, rare. Le Faucon pèlerin, qui il y a quelques années à peine, nidifiait en petit nombre dans la région de Montréal, ne se voit plus maintenant qu'en de rares occasions à l'époque des migrations. On a rapporté sa nidification aux endroits sui- vants : mont Johnson, un nid et deux œufs, le 24 mai 1940 (P.Q.S.P.B., 1939-1940 :8) ; mont Saint-Hilaire «deux couples y nichent comme d'habitude» (P.Q.S.P.B., 1941 :12) ce qui porte à croire que l'espèce nichait à cet endroit depuis plusieurs années. Une observation en juin 1955 suggère la possi- bilité d'une autre mention de nidification à cet endroit (P.Q.S.P.B., 1956 : 18) ; Montréal (Edifice Sun Life), nidification pendant 11 années au moins (P.O.S.P.B. 1935-1952; Hall, 1955 ; 1970). Ce couple semble avoir abandonné le site après la saison de repro- duction de 1952; le lecteur pourra consulter avec profit la brochure de G. H. Hall Great Moments in Action (1955) pour des détails supplémentaires concernant les «Faucons de la Sun Life». Depuis 1953, ce magni- fique oiseau n'apparaît plus dans la région qu'à de très rares occasions (obs. pers.; PIO'S P:B°/1953-1965); Distribution antérieure Wintle (1882:116, 1896:58-60) affirme Falconidae en premier que le Faucon pèlerin était très rare en migration, mais il s'est plus tard ravisé et l’a considéré comme «un rare résident d'été». Wintle (1896 :58-60) ajoute qu'il nichait au mont Yamaska (paroi occi- dentale) où deux œufs ont été collection- nés en avril 1891; il semble qu'il aurait ni- difié à cet endroit pendant les 40 années précédentes. Nous croyons que ce faucon était autrefois beaucoup plus abondant que ne le suggèrent les auteurs du temps. Remarques Un adulte, empaillé, dans les collections du Musée Redpath, a été capturé a Abbotsford (mont Yamaska) ; il est sans doute l'un des deux oiseaux abattus le 7 mai 1890 (Wintle, 1896 :59) qui devinrent par la suite la propriété de la Vatural History Society of Montreal. Les spécimens examinés ont été rattachés à F. p. anatum Bonaparte, la sous- espèce nicheuse dans l'Est du Canada, à cause de leurs mensurations et de leur coloration: R 835, © juvénile, Montréal, le 7 août 1950. Faucon émerillon Falco columbarius Linnaeus Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce faucon de la forét coniférienne s'est vu en petit nombre dans la région de Montréal à l'époque des migra- tions; il semble plus fréquent en automne. Comme plusieurs autres rapaces diurnes, le Faucon émerillon semble avoir beaucoup diminué au cours des 15 derniéres années fobs. pers:; P.Q:S.P.B; 1941-1968). - Sa présence a été remarquée a quelques reprises en hiver, mais il ne semble pas hiverner régulièrement dans la région (PO'S:P:B1950:27;:1953:19). Iln'existe aucune mentionde nidification pour larégion. Distribution antérieure Hall (1862:50) et Wintle (1896 :60) affir- ment que l'Emerillon était un rare migrateur dans la région. Cependant, nous croyons qu'il était plus abondant à cette époque que ne le laissent entendre ces auteurs. Remarques Nous avons examiné et identifié un spécimen comme F. c. columbarius Linnaeus, à cause de sa coloration et de ses mensurations: R 838, © adulte, Saint-Hubert, le 15 octobre 1922. Crécerelle d'Amérique Falco sparverius Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, commun. Ce petit faucon ne semble pas avoir été affecté aussi sérieuse- ment que les autres rapaces diurnes au cours des dernières années, puisque la population locale paraît s'être maintenue. II niche à plusieurs endroits dans la région de Montréal selon les mentions suivantes: Montréal (mont Royal) deux couples avec nid (P.0.S.P.B., 1939-1940 :8) ; Montréal (près du Collège Loyola) un couple avec nid, le 14 juin 1959 (P.Q.S.P.B., Fiche de Nidifica- tion) ; Montréal (Club de Golf Westmount) un couple avec nid, le 19 mai 1964 (P.Q.S.P.B., Fiche de Nidification) ; Mont- réal (Campus de l'Université McGill) un couple avec nid et deux œufs, le 17 juin 1966, sous le rebord d'une des cheminées du Musée Redpath (obs. pers.) ; Montréal- Ouest, une femelle emmurée dans une cavité de nidification par une croissance soudaine de fungus, le 20 mai 1950 (P.Q.S.P.B., 1950 :27); ile Dorval, un jeune au nid, fin juin 1961 (P.Q.S.P.B., 1961 :21) ; Chambly, trois couples nicheurs (Terrill, 1931 :169) ; près de Saint-Lambert, un nid et cing œufs — une ponte normale —, le 31 mai 1922 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1763); mont Saint- Hilaire, deux couples avec nids, le 28 mai et le 6 juin, ainsi que deux adultes et trois jeunes, le 17 juin 1965, de méme que deux couples nicheurs en 1966 (obs. pers.). Des données recueillies sur des couples en mai et juin de 1965, 1966 et 1970 indiquent que l'espèce nidifie aussi aux endroits suivants: mont Yamaska, mont Shefford, mont Rouge et région de Rivière-Beaudette (obs. pers.). Résident d'hiver, fréquent. Il hiverne assez régulièrement en petit nombre dans la région (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1939-1965). Distribution antérieure Selon Hall (1862 :50) et Wintle (1882 :116; 1896 :60), la Crécerelle d'Amérique n'était pas abondante au siècle dernier. Ainsi, il semble que la disparition des forêts, les espaces à découvert et les bois en regain qui ont suivi, en ont favorisé l'accroissement. Remarques Quatre spécimens ont été examinés et ratta- chés à F. s. sparverius Linnaeus, à cause de leurs dimensions et de leur coloration. 57 Liste annotée Tetraonidae Tétras des savanes Canachites canadensis (Linnaeus) Hypothétique. Hall (1862:52) mentionne que le Tétras des savanes était un résident commun à son époque dans la région de Montréal. Wintle (1896 :48) affirme d'autre part qu'il était un «rare résident permanent» qui ne se trouvait jamais à proximité de Montréal, et que quelqu'un lui avait rapporté «qu'il était autrefois abondant dans l'île de Montréal et qu'il aurait presque disparu de l'île avec la coupe de l'épinette». Nous sommes d'avis que ces affirmations ont été faites à partir d'informations fournies par des chasseurs ne pouvant différencier facilement le Tétras des savanes Canachites canadensis de la Gélinotte huppée Bonasa umbellus. Il est fort probable que le Tétras des savanes ne s'est jamais rencontré dans les basses terres du Saint-Laurent ou dans les Monté- régiennes, même a une époque assez recu- lée, parce que la composition de la forêt ne semble jamais avoir satisfait aux exigences écologiques de cette espéce. Les affirma- tions de Hall et de Wintle s'appliquent sans doute a des régions adjacentes a celle de Montréal, mais situées hors des basses terres du Saint-Laurent, probablement dans les Appalaches ou dans les Laurentides, la ou les coniféres dominaient autrefois. Gélinotte huppée Bonasa umbellus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. La Gélinotte huppée a presque disparu de la région de Montréal et ne se trouve plus qu’en petit nombre dans les endroits les plus retirés des Montérégiennes, ainsi que dans quelques bois de la région. Ces derniéres années on a noté sa présence au cours de la saison de ni- dification aux endroits suivants: Saint- Lambert (P.0.S.P.B., 1941 :13); Chambly (P2ORSFPAB a9 4 Selo S 4 Od Si Oona) mont Saint-Bruno (P.O.S.P.B., 1954:17); mont Johnson (Bull. ornith., 1959, 4 (3) :5; 1960, 5 (3):5); mont Saint-Hilaire, mont Rouge et mont Yamaska (obs. pers.) ; Saint- Hyacinthe, un nid et 11 œufs, le 24 mai 1913 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1122) ; Senneville (RO'S'PB 94d SEMIS52-20-MI59E207 1961 :22) ; Sainte-Dorothée et île Jésus en 58 général (P.0.S.P.B., 1942:15; 1946:19; 1948 :29; 1949:21; 1950:28); Vaucluse (P.0.S.P.B., 1945 :18) ; Hudson (P.0.S.P.B., 1961 :22). Il semble que le déclin rapide de cette gélinotte soit attribuable presque en- tièrement à la dévastation des habitats et à la chasse abusive dans ceux qui persistent. Distribution antérieure Selon les auteurs du siècle dernier (D'Urban, 1857 :144; Vennor, 1860 :247; Hall, 1862: 52 ; Wintle, 1881 :5, 1882 :117, 1896 :49-50; Caulfield, 1890:145), la Gélinotte huppée était autrefois commune en tout temps de l'année dans la région de Montréal, particu- lièrement sur le mont Royal, y compris la montagne de Westmount, d'où proviennent des mentions de nidification. Un nid conte- nant 12 ceufs frais a été collectionné sur le mont Royal le 6 mai 1898 (Coll. ool. F. N. Smith, no 300a 1/2-12). Il n'y a aucun doute que cette gélinotte a graduellement diminué en nombre aussi bien à cause de la chasse abusive dont elle est l'objet qu'à cause de la dévastation des habitats. Les bois en regain ou parvenus à maturité, ont été détruits à des fins multiples, agricoles ou autres, ne laissant ainsi dans la région que de faibles superficies boisées. Les quelques individus qui ont per- sisté sur le mont Royal ont probablement cédé au grand nombre de visiteurs qui se rendent à ce parc, particulièrement au prin- temps et au début de l'été alors que la pé- riode de nidification bat son plein. Remarques Les spécimens que nous avons examinés (no R 3975, ainsi que plusieurs autres de régions adjacentes) au Musée Redpath et au Musée national des Sciences naturelles du Canada, se rattachent à B. u. togata (Linnaeus), à cause de leur coloration générale lorsqu'on les compare à des spécimens provenant du sud de l'Ontario, du sud du Québec ou des Provinces Maritimes. Phasianidae Lagopède des saules Lagopus lagopus (Linnaeus) Hypothétique. La présence de lagopèdes a été signalée a une occasion au moins dans la région de Montréal, alors qu'on a vu deux vols d'environ 20 ou 30 oiseaux, à Longueuil, le 12 décembre 1889 (Wintle, 1896 :50-51). Il semble logique que ces oiseaux aient été des Lagopèdes des saules Lagopus lagopus bien qu'aucun spécimen ne fût alors recueilli, puisque le Lagopède des rochers Lagopus mutus ne se rencontre jamais aussi au sud. Hall (1862 :52) déclare que le Lagopède des saules était à son époque un «résident rare) ; nous sommes convaincus que cette affirma- tion est erronée. Vennor (1896 :428) se serait procuré un spécimen du Lagopède des saules tué près de Sorel et mis en vente au marché de Montréal. Dans ce dernier cas, il est im- possible de déterminer avec précision le lieu de capture du spécimen; il est même dou- teux qu'il ft pris dans la région de Sorel et correctement identifié. Phasianidae Colin de Virginie Colinus virginianus (Linnaeus) On a fait au moins une tentative d’acclimata- tion de cette espèce dans la région de Mont- réal. Deux couples ont été libérés au début juin 1943 sur le mont Royal (colline de Westmount) ; précédemment au cours de la même année on avait relâché trois adultes ailleurs sur le mont Royal (P.Q.S.P.B., 1943 :6). Cette tentative s'est soldée par un échec puisque aucun de ces oiseaux n'a été revu par la suite. Faisan à collier Phasianus colchicus Linnaeus Résident permanent, fréquent par endroit. Le Faisan à collier semble avoir été introduit pour la première fois dans la région de Montréal en 1941; 70 oiseaux furent alors libérés sur le mont Royal (colline de Westmount) (P.Q.S.P.B., 1941:13). Une certaine quantité de nourriture leur fut distribuée durant l'hiver et leur nombre parut augmenter, si bien qu'on dénombra plus de 150 oiseaux, le 26 novembre 1949 (PIO'S'P/B/1949-21)/ Depuis lors; la population fluctue; on ne nota que 15 de ces oiseaux au recensement de Noel en MO5 AN (POS PB MNI954 PM) M ENMO965 49 furent observés à la même époque (P.0.S.P.B., 1965 :23). En 1966, on en vit 55 le 26 décembre et 70, le 23 décembre 1967. Durant l'hiver de 1968-1969, nous avons estimé la population du mont Royal à près de 100 individus, et à environ 75 en 1969-1970. Il semble qu'il y ait eu un progrés sensible au cours des derniéres années. L'espèce a aussi été observée ailleurs dans la région, mais il est impossible de déterminer si ces individus proviennent du mont Royal, se sont échappés de fermes d'élevage, ou encore sont parvenus aux en- droits suivants à partir des régions adjacentes de l'Ontario ou de l'État de New York: Côte Saint-Luc et Caughnawaga (P.Q.S.P.B., 1942:15); Longueuil, ile aux Hérons et Repentigny (P.Q.S.P.B., 1943: 16) ; région de Hudson (P.O.S.P.B., 1944:15; 1958: 24); Sainte-Madeleine (P.0.S.P.B., 1958: 24); Lachine, (P.O.S.P.B., 1964:24). Un individu, trouvé mort après s'être heurté à une maison dans l'île Bizard en octobre 59 Liste annotée 1956, avait été bagué l'été précédent dans le comté de St-Lawrence, dans l'Etat de New York (P.0.S.P.B., 1956 :16-19). Ainsi, il semble que cet oiseau aurait parcouru une distance d'au moins 75 milles (121 km), après avoir franchi avec succès des cours d'eau importants comme le Saint-Laurent et des régions densément peuplées; il est possible aussi que des gens l'ait apporté et relaché dans l'île Bizard. Le 28 juin 1956, nous avons vu pour la première fois cette espèce près du mont Saint- Hilaire. Nous avons alors pu observer deux mâles adultes. Au cours de nos travaux sur le terrain en 1965 et 1966, ainsi que lors de nombreuses visites subséquentes, nous n'avons jamais revu l'espèce dans cette région. Selon Terrill (1917:132), un individu a été tué à Ormstown le 8 oc- tobre 1916: cet oiseau s'était apparem- ment échappé de captivité. Depuis notre arrivée dans la région de Montréal, c'est-à- dire depuis l'automne de 1964, nous n'avons jamais observé le Faisan à collier en dehors des limites de l'île de Montréal. Perdrix grise d'Europe Perdix perdix (Linnaeus) Résident permanent, fréquent. La Perdrix grise d'Europe a été vue pour la première fois au Québec au cours de l'hiver de 1942- 1943, alors qu'on a noté un certain nombre Le mont Rouge. Vue des basses terres du Saint-Laurent situées juste au nord. C'est une région agricole où persistent encore certains arbres isolés. 60 d'individus aux endroits suivants : Caughna- waga, Valleyfield, Côteau-du-Lac, Rouge- mont et Sainte-Martine (P.0.S.P.B., 1942: 15; 1943:16). Il semble que la seule tentative d’acclimatation au Québec se soit faite pres de Sutton (comté de Brome), en 1932 (op. cit.). Depuis 1944, on rapporte régulièrement la Perdrix grise dans les basses terres du Saint-Laurent, particuliére- ment dans le secteur qui nous intéresse, et elle semble augmenter sensiblement en nombre. On note sa présence comme suit: Sainte-Marthe, Côte Sainte-Catherine, île Perrot, Laprairie, Choisy, Lacadie, Hudson, Saint-Sébastien, Pointe-Claire, mont John- son, Vaudreuil, Farnham, Bedford, Belceil, Saint-Bruno, Saint-Hyacinthe, Drummond- ville (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1943-1965). Un nid contenant 12 ceufs a été dé- couvert dans l'île des Sœurs, le 21 mai 1965 (P.0.S.P.B., 1965:23). Comme l'a suggéré Rand (1945:26), il semble que la Perdrix grise serait arrivée au Québec depuis les régions adjacentes de l'Ontario, puisque les individus libérés à Sutton n'ont pu survivre. La coupe des forêts et l'utilisation des terres à des fins agricoles ont certainement favorisé la dispersion de cette espèce au Québec. Bien que la précipitation nivale soit assez considérable, le manque de compétition interspécifique lui a sans doute permis de s'établir dans les habitats à dé- couvert ou partiellement recouverts de buis- Rallidae sons qu elle fréquente. D'autre part, le Riche- lieu ne semble pas avoir limité sa progres- sion vers l'est, puisqu'il est assez régulière- ment recouvert de glace en hiver. Remarques Nous avons examiné deux spécimens: R 3501, & juvénile, Lachine, le 23 janvier 1961. R 5090, © adulte, Côte Sainte-Catherine, le 22 février 1969. Rallidae Râle élégant Rallus elegans Audubon Erratique, accidentel. Selon l'étiquette du spécimen au Musée national des Sciences naturelles du Canada un individu de cette espèce a été tué à Sabrevois (comté d'Iber- ville) (Godfrey, 1967 :145) en octobre 1909. Il faisait autrefois partie de la collection J. H. Flemming. Wintle (1882 :117) se méprenait certainement en affirmant que ce râle était un «résident d'été», dont la nidification com- mencait au début de juin. On doit ajouter une observation récente, consignée a Contrecceur, alors qu'un individu de l'espèce a positivement été identifié par plusieurs observateurs compétents, le 3 juin 1972 (fide M. J. Dannatt, S. Holohan, M™ M. McIntosh et J. B. Steeves). Rale de Virginie Rallus limicola Vieillot Distribution actuelle Résident d'été, rare. Depuis que la plupart des marais de la région de Montréal ont été asséchés et mis en Valeur, la population locale de Râles de Virginie a subi un déclin important. Elle a presque disparu pendant la nidification, surtout au cours des 20 dernières années. || semble que ce râle était autrefois assez commun dans certains marais. Il existe plusieurs mentions de nidification indiquant que la population nicheuse se limitait à certains endroits: Ahuntsic (île de Montréal), un nid et trois œufs, le 29 mai 1947 (P.Q.S.P.B., 1947:16); Abord-a-Plouffe (ile Jésus), un nid et huit ceufs, le 17 juin 1947 (P.O.S.P.B., 1947:16); Senneville, deux nids avec trois et six ceufs chacun, le 28 juin 1947 (P.0.S.P.B., 1947:16), un nid et neuf œufs, le 6 juin 1948 (P.O.S.P.B. 1948 :29), plusieurs nids, le 21 mai 1949 (P.O.S.P.B., 1949 :22), un nid et six œufs, lemi2muinmi9502(P'O;S'/PIB 11950 :26); Côte Saint-Paul (île de Montréal), un nid et cinq œufs récemment pondus, le 8 juin 1908 (Coll. ool., F. N. Smith, no 212 2/5-769); Saint-Lambert, un nid et neuf œufs récemment pondus, le 7 juin 1924 (Col: #ool Fs N'eSmithene, 212417/9)aun poussin âgé de deux à trois jours, le 4 juillet 1932 (R 975); île des Sœurs, des 61 Liste annotée jeunes vus le 29 mai et le 6 juin 1965 (P.0.S.P.B., 1965 :23); Caughnawaga, un nid et 11 ceufs, le 31 mai 1908, ainsi que Brosseau (comté de Laprairie) un nid et neuf œufs, le 27 mai 1920 (Coll. ool., L. M. Terrill, nos 752, 1654). Les mœurs discrétes de cet oiseau rendent son obser- vation très difficile au cours de la période de nidification, et plus encore à l'époque des migrations. C’est probablement pour cette raison qu'on compte si peu de données sur cette espéce dans la région de Montréal au cours des migrations. Ce rale a cependant été noté au printemps a partir du 22 avril (P.O.S.P.B., 1957:13), quoiqu'il semble plus fréquent en mai (P.O.S.P.B., 1945- 1965) ; en automne, on l’a vu pour la dernière fois le 29 septembre (P.Q.S.P.B., 1956 :12). Récemment, soit en 1969, on l'a remarqué au printemps et en été a Saraguay (fide T. W. Thormin), ainsi qu’en 1970, a Riviére- Beaudette, Pointe-aux-Cèdres et Cazaville (obs. pers.). Distribution antérieure Selon Wintle (1882 :117; 1896 :33), le Rale de Virginie était «commun en été» dans la région de Montréal. Il veut sans doute dire qu'il se rencontrait alors en bon nombre dans les marais de la région. Il affirme (1896 :33) que 32 de ces oiseaux ont été tués en une journée au cours d'une chasse dans une île au large de Verchères, au printemps de 1890. Il devient donc évident que ce râle était autrefois abondant dans son habitat. Bien que Hall (1862:53) ait affirmé que cette espèce était à cette époque commune seulement en migration, nous sommes con- vaincus qu'elle nidifiait certainement en bon nombre dans les habitats qui lui con- venaient. Caulfield (1889:415) mentionne un spécimen collectionné dans l'île des Sœurs à la mi-été 1888, ce qui indique que l'espèce nichait sans doute à cet endroit. Nous sommes d'avis que le Râle de Virginie fut abondant dans la région jusqu'au début du siècle et que beaucoup d'obser- vateurs ont ignoré sa présence à cause de ses habitudes discrètes et de la difficulté que présente l'observation dans son habitat de prédilection. La chasse intensive qu'on lui a faite par le passé, comme l'indique Wintle (1896 :33), a sans doute contribué à réduire sa population d'une facon alar- mante, car sa chair est très appréciée des chasseurs. Toutefois le traité international de 1916 lui assure une protection constante 62 et a certainement contribué à préserver cette espèce déjà menacée d'extermination. Quoi- qu'on ait noté une augmentation appréciable de ses effectifs depuis 1916, la destruction des habitats menace à nouveau ce râle en tant que nicheur dans la région de Montréal. Dans une certaine mesure, il est aussi menacé à l'époque des migrations ailleurs dans ses zones de passage et d’hivernage. Remarques Nous avons examiné des spécimens pris localement, ainsi que d'autres provenant de régions voisines et les avons identifiés comme A. /. /imico/a Vieillot, à cause de leur coloration et de leurs mensurations. Rale de Caroline Porzana carolina (Linnaeus) Résident d'été, rare. Bien que le Râle de Caroline se montre moins exigent que le Rale de Virginie dans le choix de son habitat, la population nicheuse de la région de Montréal a subit un déclin important au cours des 25 derniéres années. La disparition des marais et marécages l'a forcé à fréquenter le bord des étangs et même les champs humides au cours de la saison de nidifi- cation. On a découvert peu de nids dans la région et leur présence semble restreinte aux endroits suivants: Ahuntsic (ile de Montréal), un nid et neuf œufs, le 29 mai 1947 (P.O.S.P.B., 1947:16); L’Abord-a- Plouffe (île Jésus), deux nids avec respec- tivement 14 et 16 œufs le 17 juin 1947 (P.0.S.P.B., 1947:16), ainsi qu'un œuf dans un nid de Carouge à épaulettes Agelaius phoeniceus (Gollop, 1949:42); Sainte-Dorothée (ile Jésus), un nid et 14 ceufs le 7 juin 1959, un nid et 14 ceufs le 1° juin 1959 (P.Q.S.P.B., Fiches de Nidifi- cation) ; Senneville, plusieurs nids de 1940 à 1960 (P.0.S.P.B., 1947-1960) Cote Saint-Luc, un nid et quatre ceufs, le 20 mai 1949 (P.O.S.P.B., 1949:22); Montréal- Ouest, un nid et sept ceufs, le 28 mai 1943 (Coll. ool., F. N. Smith, no 214 2/7); prés de Montréal, un nid et 11 œufs, le 1° juin 1906 (Coll. ool., L. M. Terrill, ne 566a); La Salle, un nid et trois ceufs, le 21 mai 1950 (P.O.S.P.B., 1950 :28) ; Sainte- Anne-de-Bellevue, un nid et deux ceufs, le 10 mai 1953"(P'O'S'P'B/M9S2220)E Caughnawaga, un nid et six ceufs, le 27 mai 1906 (Coll. ool., F. N. Smith, no 214 1/6-559); Pointe-aux-Cédres, un nid et “ Rallidae 11 œufs, le 17 juin 1970 (obs. pers.). Sa présence au cours de la période de nidi- fication a récemment été signalée (1969) à Saraguay (fide T. W. Thormin) et (1970) à Cazaville et à Rivière-Beaudette (obs. pers.). Migrateur, fréquent. Ses habitudes sem- blent moins discrètes au cours des migra- tions, puisqu'on l'a vu beaucoup plus fréquemment que les autres râles à cette époque. Sa présence a été notée dans notre région du 25 avril (P.O.S.P.B., 1959 :12) au =o soctobre (P.0.S:P.B., 1951:13). Les remarques que nous avons faites quant au déclin récent du Rale de Virginie sont aussi valables pour le Rale de Caroline. Distribution antérieure D'après Wintle (1882:117; 1896:33), le Râle de Caroline était un résident d'été commun à la fin du siècle dernier et nichait «dans la plupart des marais et marécages» de la région de Montréal. || mentionne (1896 :33-34) la découverte de deux nids contenant respectivement trois et 12 œufs à Longueuil, le 8 juin 1889. Hall (1862 :53), de son côté, croyait que ce râle était commun en migration et ne semble pas l'avoir repéré en été, quoiqu'il se trouvait alors certainement dans la région à cette époque de l'année. La dévastation des habitats semble être responsable de sa récente diminution. Remarques Nous avons examiné un spécimen : R 978, 9% juvénile, Longueuil, le septembre 1919. 14 _ Rale jaune Coturnicops noveboracensis (Gmelin) Migrateur, rare; nicheur, possible. Quoique le Rale jaune puisse probablement se trouver dans la région de Montréal en migration, et peut-être même aussi à l'époque de la nidi- fication, sa présence a rarement été si- gnalée au cours des dernières années. Hall (1862:53) le considérait comme un «rare migrateur» et Wintle (1896 :34) l'a trouvé «rare en migration», tout en suggérant que quelques individus pouvaient peut-être ni- cher dans la région de Montréal à cette époque. Cette hypothèse n'est pas impro- bable parce que cet oiseau, aux mœurs très discrètes, est difficile à repérer; c'est sans doute pour cette raison qu'on compte peu d'observations récentes dans la région. Le 25 juin 1970, nous avons entendu pendant près d'une heure le cri de ces oi- seaux, près de Saint-Chrysostome ; il semble que le Râle jaune se reproduirait à cet endroit. Gallinule commune Gallinula chloropus (Linnaeus) Résident d'été, fréquent; migrateur, fré- quent. Wintle (1896:34) affirme que la Gallinule commune était «commune en été, mais plus abondante encore en automne». Bien qu'il n'ait fourni aucun détail sur sa nidification, il semble que l'espèce était alors bien établie comme nicheuse dans la région de Montréal. Plus récemment, on constate une situation semblable. Toutefois, les men- tions de nidification sont peu nombreuses et se situent aux environs immédiats de Montréal alors que, par le passé, cette es- péce devait se trouver par toute la région: Laprairie, un nid et dix œufs, le 23 juin 1945 (Mousley, 1945b :51-52), un nid et 11 œufs, le 5 juin1950.(P°0°S'P'B1950:28); Verdun, un adulte et six jeunes, le 2 sep- tembre 1957 (P.Q.S.P.B., 1957 :21) ; ile des Sceurs, trois nids contenant chacun neuf, cing et trois œufs, le 18 juin 1965 (P.O.S.P.B., Fiches de Nidification) ; Saint-Eustache, un nid et huit œufs, le 26 mai 1907 (Coll. ool., L. M. Terrill, no 663); lac Saint-François, plusieurs couvées accompagnées d adultes, du 23 juin au 29 août 1961 (Bull. ornith.. 6 (4) :4), de même qu'au cours de l'été de 1968 et de 1969 (fide G. W. Alliston). Elle nidifie aussi en bon nombre dans les iles de la Paix (fide Marcel Laperle). Cette espéce semble étre plus abondante en migration. On a rapporté sa présence dans la région de Montréal du 14 avril (P.Q.S.P.B., 1958 :14) au 3 décembre (P.O0.S.P.B., 1950:28). On ne possède encore aucune observation d'hiver. Il est probable que la destruction des habitats a considérablement réduit le nombre de ces oiseaux dans la région, mais il est impossible d’en évaluer les effets. La chasse ne peut les menacer grandement puisque leur chair n’est pas recherchée. On en abat cependant un certain nombre chaque au- tomne, car la Gallinule s’améne facilement aux appelants a canards, ce qui a pour effet d'irriter bon nombre de chasseurs. 63 Liste annotée Foulque d'Amérique Fulica americana Gmelin Distribution actuelle Résident d'été, rare. La Foulque d'Amérique se trouve à quelques endroits seulement dans la région de Montréal et la plupart des mentions de nidification proviennent des abords du Saint-Laurent: Saint-François (ile Jésus), deux adultes et trois jeunes a plusieurs occasions, du 1° juillet au 24 août 1949 (P.O.S.P.B., 1949:22); Saint-Lam- bert, un adulte et un immature, le 30 août 1952 (PAOlS:PABs, 1952220) Mac eSaint- Louis, un couple accompagné de six jeunes, le 11 août 1956 (P.Q.S.P.B., 1956 :19) ; lac Saint-Francois, une couvée de quatre jeunes, le 4 juillet 1961 (Bull. ornith., 1961, 6 (4) :4); elle était rare aux iles de la Paix en 1968 et 1969 (fide Marcel Laperle). Migrateur, commun. La Foulque est habi- tuellement plus abondante au cours des migrations, particulièrement à l'automne; alors elle se rencontre sur plusieurs cours d'eau où l'on n'a pas noté sa présence en été (obs. pers.). Elle fut observée dans la région du 17 avril (P.O.S.P.B., 1965:14) au 13 décembre (P.O0.S.P.B., 1961 :13). Bien qu'on l'ait vue deux fois en janvier (P.0.S.P.B., 1949 :22; 1954 :18), elle n'hi- verne pas régulièrement dans la région de Montréal. Distribution antérieure Hall (1862:53) considérait la Foulque d'Amérique comme rare en migration. Selon Wintle (1882:117; 1896:35), elle était aussi rare en été, mais nidifiait «au début de juin». Les Macoun (1909:156) croyaient également qu'elle nichait dans la région. L'état de cette espèce, bien qu'elle semble aujourd'hui moins nombreuse, n'a pas changé appréciablement depuis le début du siècle en dépit de la destruction intensive des habitats. 64 Charadriidae Vanneau huppé Vanellus vanellus (Linnaeus) Hypothétique. On a rapporté la présence de cette espèce originaire d'Europe à deux occasions dans la région de Montréal. D'abord Hall (1862 :54) affirme qu'elle est rare en migration en avril et en novembre. Plus récemment, un individu aurait été vu dans l'île Sainte-Hélène, le 29 octobre 1961 (P.O.S.P.B., 1961 :23). Nous ne pou- vons accepter ces données faute de détails pertinents; un spécimen ou une photo- graphie aurait suffi à dissiper tout doute. Pluvier à collier Charadrius semipalmatus Bonaparte Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce pluvier se rencontre en petit nombre durant les migrations. Il est plus fréquent en automne, mais les vols ne semblent jamais compter plus de 100 individus (Terrill, 1951:89); on le voit surtout en petits vols. Il s'associe très souvent à d'autres espèces d'oiseaux de rivage. Au printemps, il se rencontre dans la région de Montréal du 3 mai (obs. pers.) au 16 juin (P.0.S.P.B., 1951 :13), tandis qu'en automne, on l'a signalé du 19 juillet (P.0.S.P.B., 1962 15)MtmIe décembre (P.Q.S.P.B., 1953 :11). Il semble que cette espèce ne soit plus aussi abon- dante qu'autrefois et que ce déclin s'est fait sentir particulièrement au cours des der- nières années. Cela résulte probablement de la disparition de presque toutes les grèves vaseuses de la région. Distribution antérieure Selon Hall (1862 :52), ce petit pluvier était rare en migration, mais Wintle (1896 :47-48) l'a trouvé commun à la même époque de l'année; il mentionne cependant qu'il était rare au printemps. Remarques Plusieurs spécimens provenant du sud du Québec ont été examinés. Pluvier siffleur Charadrius melodus Ord Migrateur, inusité. Wintle (1882 :117) affir- - régulièrement Charadriidae me dans son premier ouvrage que le Pluvier siffleur se rencontrait dans la région de Montréal au printemps et à l'automne. Cependant, la seule mention acceptable pour la région de Montréal est celle fournie par Terrill (1951:88), qui affirme avoir identifié, chez un taxidermiste, un spécimen de cette espèce capturé à Nicolet le 17 septembre 1916. Il nous semble préférable de considérer la mention de Wintle comme une erreur d'identification. Pluvier neigeux Charadrius alexandrinus Linnaeus Hypothétique. Cette espèce, dont la présen- ce n'a jamais été signalée au Ouébec, aurait, d'après Wintle (1882:117), été rare en migration dans la région de Montréal. Cette mention n'est toutefois pas acceptable faute d'un spécimen à l'appui. Pluvier de Wilson Charadrius wilsonia Ord Hypothétique. Cette espèce méridionale que Wintle (1882:117) considère comme inu- sitée dans la région de Montréal, n'a été rapportée au Canada qu'en Nouvelle-Ecosse (Godfrey, 1967:157). On ne peut donc justifier la validité de la mention de Wintle sans preuves à l'appui. Pluvier kildir Charadrius vociferus Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Le Pluvier kildir est réparti dans la région de Montréal, même à proximité des secteurs densément peuplés. Sa distribution locale semble dépendre surtout de la disponibilité des sites de nidification, c'est-à-dire de champs à découvert ou partiellement recou- verts de végétation arbustive, dont le sol est à nu ou recouvert d'herbes. L’abondance de ce pluvier tient sans doute à la grande quan- tité d'habitats de ce genre dans notre sec- teur. Sa présence a été notée du 4 mars (obs. pers.) au 25 novembre (P.Q.S.P.B., Qt SUSE Distribution antérieure D'après les auteurs du siècle dernier (Hall, 1862:52; Wintle, 1882:117; Macoun et Macoun, 1909:205), le Pluvier kildir était soit rare, soit trés rare, au Québec a cette époque. Plus tard, Wintle (1896 :47), révise sa position et affirme qu'il était devenu commun en été dans la région de Montréal. Il semble que les effectifs de cet oiseau se soient accrus depuis le début du siécle. Les modifications apportées a ses habitats, c’est- a-dire la disparition des forêts et l'abandon d'un bon nombre de fermes, ainsi que la protection dont il jouit depuis 1916, ont certainement contribué à l'accroissement de sa population dans la région et dans le sud du Ouébec en général. Remarques Les spécimens examinés et identifiés comme C. v. vociferus Linnaeus à cause de leurs dimensions, proviennent de la région de Montréal et du sud du Ouébec. Pluvier doré d'Amérique Pluvialis dominica (Müller) Distribution actuelle Migrateur d'automne, rare. Dans la région de Montréal, on peut observer assez régulière- ment en automne un petit nombre de ces pluviers. On en a remarqué du 20 juillet (Terrill, 1951 :89) au 11 novembre (Terrill, op. cit.). Au printemps, toutefois, on n'a jamais encore signalé la présence de cet oiseau. D'après les informations disponibles, il ne semble pas être aussi fréquent qu autre- fois dans notre région. Distribution antérieure D'après Hall (1862 :52), Wintle (1882 :117, 1896 :46-47), Macoun et Macoun (1909 :203), ce pluvier était autrefois com- mun lors de la migration d’automne. Hall (1862 :52) affirme qu'il passait en mai, mais, puisqu'il est le seul auteur à tenir cette opinion, nous ne pouvons pas en assurer la véracité. Néanmoins, il semble que cette espéce est de nos jours beaucoup moins abondante en automne dans tout l'est du Canada, comme l'indiquent les observations consignées au cours des derniéres années. Godfrey (1967 :159) a récemment suggéré qu'une modification des voies de migration pourrait expliquer cette situation. Pluvier a ventre noir Pluvialis squatarola (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Le Pluvier à ventre noir, généralement moins nombreux au 65 Liste annotée printemps, a été noté dans la région de Montréal du 11 mai (P.O.S.P.B., 1962 :15) au 16 juin (Terrill, 1951 :89), et du 3 août (Terrill, 1951:89) au 21novembre (P.Q.S.P.B., 1960:11). En automne, toutefois, on n'a rapporté des vols importants qu'en de rares occasions. Bien qu'au cours des migrations, il doive sans doute se trouver partout où les habitats lui conviennent, la plupart des obser- vations proviennent des abords du Saint-Lau- rent, particulièrement dans la région de Laprairie et autour de l'île de Montréal. L'état dece pluvier semble être demeuré relative- ment stable au cours des dernières années, mêmesile nombre des observationsannuelles a diminué depuis 1958 environ (P.Q.S.P.B., 1935-1965), spécialement dans la région immédiate de Montréal. Cette situation s'explique sans doute par la disparition des habitats qu'il fréquentait autrefois. Distribution antérieure Wintle (1896:46) a trouvé ce pluvier commun au cours des migrations, mais note qu'il était très rare au printemps. Il semble ainsi que cet oiseau est actuellement beaucoup moins abondant que vers la fin du siècle dernier. En effet, on en a abattu un grand nombre avant la mise en application de l'accord international sur la protection des oiseaux migrateurs de 1916. La dispa- rition des habitats qu'il fréquentait autrefois en migration l'a peut-être aussi forcé à modifier son itinéraire; on le trouve de nos jours à des endroits où sa présence n'avait Tourne-pierre roux Arenarius interpres (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. On a noté la présence de cet oiseau à quelques occasions seule- ment durant la migration du printemps, soit du 27 mai (P.0.S.P.B., 1964 :12) au 8 juin (P.0.S.P.B., 1951 :26). En automne, il est plus nombreux, mais les vols comptent rarement plus de dix individus (obs. pers.). À cette époque, on l'a observé du 21 juillet (POS P.BFM955-20 19627116) vane novembre (P.O.S.P.B., 1963:13). Comme cette espèce se déplace principalement le long des côtes de l'Atlantique, elle ne semble pas ressentir sérieusement les modi- fications apportées aux habitats dans la région de Montréal durant les 20 der- nières années. 66 Distribution antérieure Des auteurs comme Hall (1862:52) et Wintle (1896:48) ont affirmé que cet échassier était très rare dans la région de Montréal durant les migrations. Les Macoun (1909 :212) partagent cette opinion, mais soutiennent cependant qu'il était alors plus abondant le long des côtes qu'à l'intérieur du Québec. Or, il est probable que l'état de cette espèce a peu changé depuis le début du siècle. Nous croyons cependant, qu'à l'époque des migrations, le Tourne-pierre roux est peut-être plus abondant qu’autre- fois dans notre région. Scolopacidae Scolopacidae Bécasse d'Amérique Philohela minor (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. La Bécasse se rencontre régulièrement en petit nombre dans les habitats favorables de la région de Montréal, mais elle semble avoir subi un déclin considérable au cours des dernières années (P.O.S.P.B.,, 1955-1965; Terrill, 1951 :90; obs. pers.). Elle a nidifié à plusieurs endroits, notamment dans l'ile US (PR OS;P.B.;. 1950:29, 1951:27, 1952:21, 1954:18; Brown, 1923:161- 163); à Saint-Lambert, un nid et deux œufs, le 23 avril 1927 (Coll. ool. F. N. Smith, n° 228 2/4) ; à Chambly, un poussin en duvet âgé d'un jour ou deux (R 9221), un nid et quatre œufs le 18 mai 1924 (Coll. ool. F. N. Smith, n° 228 3/4), un nid et quatre œufs le 11 mai 1924 (Coll. ool. L. M. Terrill, n° 1928); au mont Saint- Hilaire et au mont Shefford, à Cazaville et à Port-Lewis (obs. pers.). On a noté sa présence dans la région du 17 mars (Terrill, 1951 :90) au 15 novembre (obs. pers.) et, par exception, jusqu'au 16 décem- bre (Wintle, 1896 :37). Distribution antérieure Au siècle dernier, la Bécasse était considérée soit comme une espèce rare en été (Wintle, 1882:36) soit comme une espèce migra- trice commune (Hall, 1862:52). Wintle (1896 :36) a cependant affirmé qu'elle nidi- - fiait notamment à Chambly, à Saint-Hubert, à L’Acadie (Lacadie*), dans l'ile Jones (sur le lac des Deux-Montagnes) et enfin dans l'île de Montréal. Il estime (op. cit.) aussi qu'elle nichait de moins en moins dans nos parages à cause de la destruction intensive des habitats. Cette situation persiste de nos jours, si bien que la Bécasse diminue rapide- ment au cours de la période de nidification et qu'elle est en voie de devenir assez rare dans la région de Montréal à cette époque de l'année. Remarques Nous avons examiné quelques spécimens capturés localement Bécasse de bois Scolopaxrusticola Linnaeus Nomade, accidentel. On a capturé un spéci- men de cette bécasse originaire d'Europe à Chambly, le 11 novembre 1882 (Couper, 1882 :189; Wintle, 1896 :36 ; Godfrey, 1967: 165) ; il semble avoir été égaré depuis. Cette mention est la seule pour le Québec, et l'on en possède qu'une seule autre ailleurs au Canada (Godfrey, 1967 :165). Bécassine ordinaire Capella gallinago (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Le déclin récent de cet oiseau dans la région de Montréal est attribu- able à la disparition des habitats qu'il fréquen- te au cours de la saison de reproduction. II est cependant difficile d'estimer l'ampleur de cette diminution puisqu'on a toujours mal connu l'abondance et la répartition exacte de la Bécassine ordinaire dans la région de Mont- réal. Des données sur la nidification provien- nent de quelques endroits, tous situés autour de Montréal: Ahunstic (île de Montréal) des jeunes venant d’éclore le 20 mai 1950 (P.Q.S.P.B., 1950 :29), deux nids contenant quatre ceufs chacun le 28 avril 1951 (P.0.S.P.B.,1951 :26), un nid et quatre œufs lee7 «mails 9565 (P:O.SiP:Bs, 1956 31:9) 5 ae chine, un nid et quatre jeunes le 10 mai 1931, ainsi qu'une couvée annuelle jusqu'en 1934 (Mousley 1935: 408-411); Cartierville (île de Montréal), un nid et trois œufs, le 12 avril 1963 (P.Q.S.P.B., Fiche de Nidification) ; Pointe-Claire (ile de Montreal), un adulte au nid, début juin 1964 (P.0.S.P.B., 1964 :22- 23); Ville-Emard, deux nids et quatre œufs chacun, les 16 et 25 mai 1926 (Coll. ool. F. N. Smith, n° 230 2/4 et 230 3/4); ile Jésus, deux nids contenant respectivement quatre ceufs brisés et deux ceufs, le 27 avril 19525(P.O)Si PBs, 111952521) mEnjuinto70; on a consigné quelques individus a Port- Lewis, Cazaville et Saint-Chrysostome (obs. pers.). Migrateur, commun. Le nombre de Bécas- sines ordinaires qui se rencontrent dans la région au cours des migrations fluctue con- sidérablement d'année en année, mais reflète avec une certaine exactitude l'état de cet 4Note de l'auteur. 67 Liste annotée oiseau ailleurs au Québec à cette époque de l'année. Il est généralement beaucoup plus abondant en automne qu'au printemps. On a noté sa présence ici du 27 mars (Terrill 1951) :90) -au_ 1%) décembreya(P.G2S:P:B: 196216); Distribution antérieure Les auteurs du siècle dernier (Hall, 1862 :52; Wintle, 1882:117, 1896 :28) étaient una- nimes à considérer la Bécassine ordinaire comme commune en migration dans la ré- gion de Montréal. Pourtant, Wintle (1896: 38) semble être le seul à avoir soupçonné qu'elle ait pu nidifier localement. Nous croyons que cet oiseau était alors un résident d'été assez commun, et que cette situation a persisté jusqu'à ces dernières années, alors que ses habitats ont été dévastés. Remarques Plusieurs spécimens provenant soit de la région même, soit de régions avoisinantes, ont été examinés et identifiés comme C. g. delicata (Ord) à cause de leurs mensura- tions et de leur coloration. Courlis à long bec Numenius americanus Bechstein Hypothétique. D'après Hall (1862:52) et Wintle (1896 :45), ce courlis était rare en migration dans la région de Montréal. Leurs affirmations se fondaient sur le nombre d'oiseaux mis en vente sur les marchés pu- blics de Montréal. Toutefois, comme Terrill (1951 :91) l'a précédemment noté, ces oi- seaux provenaient des régions centrales du continent, où ils étaient assez nombreux par endroit. Ainsi, nous ne croyons pas que ce courlis se soit jamais rencontré dans la région de Montréal. Wintle (1896 :45) pré- tend cependant que quelques individus auraient été abattus dans la région en août et septembre 1893. Nous ne pouvons ac- cepter cette donnée vu le doute qui persiste sur l'origine des spécimens, depuis disparus. Courlis corlieu Numenius phaeopus (Linnaeus) Migrateur, rare. Terrill (1951 :91) déclare que le Courlis corlieu est rare dans la région de Montréal durant la migration d'automne et qu'il n'y a jamais été observé au printemps. Il rapporte qu'on a signalé sa présence à quelques endroits, notamment dans l'île des 68 Sœurs, à Laprairie et à Hudson. Depuis, un vol de quatorze de ces oiseaux, observé au- dessus de la colline de Westmount (Mont- Royal), le 22 mai 1963 (P:Q:SsPiam 1963 :24), indique que l'espèce peut se ren- contrer, au moins occasionnellement au printemps. Nous avons trouvé deux individus morts sur l'autoroute des Cantons de l'Est, près de Saint-Jean, le 14 août 1968, maisils étaient dans un état trop pitoyable pour qu'on puisse les préserver. D'après Hall (1862:52) et Wintle (1896 :45), cette es- pèce était autrefois rare en migration; le second auteur (op. cit.) ajoute que quelques individus ont été abattus en août et sep- tembre 1893 dans la région de Montréal. II semble que cette espéce a toujours été rare dans notre région et les importantes modifi- cations d’habitats n’ont apparemment pas contribué sérieusement a son déclin comme migrateur depuis le début du siécle. Toute- fois, elles ne sont pas de nature a inciter le Courlis corlieu a fréquenter davantage notre région a cette époque de l'année. Courlis esquimau Numenius borealis (Forster) Hypothétique. Hall (1862:52) et Wintle (1896:45-46) déclarent que ce courlis, aujourd'hui menacé de disparition, était autrefois «très rare» en migration dans la région de Montréal. Nous n'avons pu retracer d'autres données sur l'état de cette espèce dans la région, mais elle devait probablement s'y rencontrer au cours des migrations, du moins en petit nombre. Maubèche des champs Bartramia longicauda (Bechstein) Distribution actuelle Résident d'été, rare. La Maubèche des champs se trouve en petit nombre à quelques endroits dans la région de Montréal; elle semble néanmoins plus abondante depuis les trente dernières années (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Des données sur sa nidification se lisent jusqu'à maintenant comme suit: Côte Saint-Luc (île de Mont- réal), un où deux couples notés pendant plusieurs années, ainsi qu'une couvée le 10 juillet 1942 (Terrill, 1951 :91); Saint- Mathias, deux adultes et deux jeunes en duvet le 9 juin 1966 (obs. pers.) ; Sainte- Justine, deux couples avec territoires, le 6 mai 1969 (obs. pers.) ; Plessisville (comté Scolopacidae Champs en jachère dans les basses terres du Saint-Laurent, près de Saint-Mathias. Un couple de Maubèches des champs Bartramia longicauda accompagné de poussins a été trouvé à cet endroit, le 9 juin 1966. de Mégantic), un nid et quatre œufs, le 23 mai 1967 (FNOO, fide Gabriel Samson) ; Howick, deux adultes et deux juvénaux, le 23 juin 1970 (obs. pers.) ; Vaudreuil, deux adultes et trois juvénaux, le 1° juillet 1970 (FNOO, fide W. H. Frey); Saint-Phillipe (comté d'Argenteuil), trois jeunes, le 17 juin 1970 (FNOO, fide E. Poulter) ; mont John- son (3 milles au nord), deux adultes et deux jeunes, le 14 juin 1970 (FNOO, fide R. Per- reault). Des observations estivales portent a croire que cet oiseau peut aussi nidifier aux endroits suivants: Hudson (P.Q.S.P.B., 1950 :30), De Beaujeu (obs. pers.), Saint- Télesphore (obs. pers.), Dalhousie Station (obs. pers.), Sainte-Marthe (obs. pers.), Port-Lewis (obs. pers.), Saint-Chrysostome (obs. pers.), Iberville (P.O.S.P.B., 1956 :20), ile Jésus (P.Q.S.P.B., 1960:21), Farnham (Bull. ornith., 1958, 3 (4) :5), Saint-Bruno, Saint-Lazare, Pointe-Fortune et Oka (obs. pers.). Cette espéce a certainement bénéficié de l'influence humaine sur le milieu au cours des soixante dernières années. Le défriche- ment, l'abandon de nombreuses fermes, l'assolement devenu pratique courante, ont à notre avis amené cette espèce à s'établir dans les basses terres du Saint-Laurent de la région de Montréal et à augmenter lentement ses effectifs. Migrateur, fréquent. Au cours des migra- tions, cet oiseau semble beaucoup plus nombreux qu'au cours de la période de nidification ; cependant, il ne se voit jamais en grand nombre. Sa présence a été notée ici, du 1:9avril (P:O:S:P.By, 1963:13)) au 24 octobre (P.Q.S.P.B., 1959 :13). Distribution antérieure La Maubéche des champs ne se rencontrait apparemment pas dans la région de Montréal à l'époque ou Hall (1862) a publié son travail. Quelques années plus tard, elle avait fait son apparition dans la région, et Wintle (1896 :44) rapporte qu'elle était rare, mais qu'il l'avait observée à Saint-Luc (Côte Saint-Luc°) et que quel- ques spécimens avaient été abattus près de Saint-Jean. Malgré la découverte relative- ment récente de cette espèce dans notre région, il est possible qu'elle s'y trouvait déjà depuis un bon nombre d'années et que sa présence soit demeurée insoupconnée jusque vers la fin du siécle dernier. En effet, Wintle (op. cit.) mentionne avoir vu cette maubéche a Côte Saint-Luc en 1889 et dit qu'elle se rencontrait déjà dans la région de Saint-Jean, probablement avant 1890. Les conditions écologiques de l'époque, champs à découvert, soit secs soit humides, et l'agriculture intensive pratiquée dans les basses terres du Saint-Laurent (Kalm, 1771) depuis le milieu du XVIII° siècle étaient de nature à favoriser l'établissement et le progrès de cette espèce. sNote de l'auteur. 69 Liste annotée Remarques Nous avons examiné six spécimens prove- nant de Saint-Mathias, Sainte-Justine, Huntingdon et Howick. Maubèche branle-queue Actitis macularia (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. La dévastation des habitats est sans doute responsable de la récente diminution marquée de cette mau- bèche nicheuse dans la région de Montréal. Des mentions de nidification proviennent d'un peu partout dans la région (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965, Fiches de Nidifi- cation). Nous avons obtenu des mentions de nidification au mont Saint-Hilaire et au mont Rouge en 1965 et 1966. Elle niche en abondance dans les petites îles isolées du Saint-Laurent, à proximité de Montréal: l'on a dénombré environ cinquante couples nicheurs sur deux d'entre elles en 1950 (Terrill, 1951 :92). Migrateur, abondant. Cette espèce s’ob- serve rarement en groupes considérables comme c'est le cas de plusieurs oiseaux de rivage, mais elle se rencontre en grand nombre au cours des migrations, particu- lièrement vers le début de l'automne. On a noté sa présence dans notre région du 14 avril (Cayouette, 1963:12) au 15 octobre (@errill,, 1951292; P:O.S:PiBs. 1955-110): Distribution antérieure Hall (1862:53) affirme que la Maubéche branle-queue était commune en migration. D'autre part, Wintle (1882:44-45) main- tient que «cet oiseau était un abondant résident d'été» et fournit des détails sur sa présence dans la région de Montréal. Terrill (1911:52; 1951:92) a aussi donné des informations valables sur les populations de certaines petites îles de la région de Montréal. Dans l'île Ronde, il a trouvé 13 nids, le 26 mai 1896 et 25, le 31 mai 1898; en 1898, il avait aussi estimé la population nicheuse de cette île à plus de 100 couples. Cette espèce a beaucoup diminué depuis le début du siècle, car la plupart des endroits mentionnés par Terrill et Wintle, comme l'île Ronde aménagée aux fins de l'Exposi- tion Universelle de 1967 (Expo ‘67), ont été transformés et utilisés à des fins diverses. Cependant, l'espèce semble s'être assez bien maintenue ailleurs dans la région. Elle s'adapte facilement à une variété de condi- 70 tions écologiques, comme les berges des cours d'eau (les grèves du Saint-Laurent et du Richelieu), les carrières de sable et de gravier (dans toute la région), les champs humides, le long de petits cours d'eau, le long de fossés et de voies de chemin de fer, les rivages de lacs et d’étang (mont Saint- Hilaire, mont Rouge, mont Saint-Bruno, peut-être aussi au mont Yamaska et au mont Shefford). Remarques Nous avons examiné quelques spécimens provenant de la région. Chevalier solitaire Tringa solitaria Wilson Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce petit chevalier, que Terrill (1951 :92) considérait parfois comme abondant, parfois comme rare, semble moins nombreux depuis les 15 dernières années aussi bien au printemps qu'à l'au- tomne (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1952-1965). On a malgré tout rapporté sa présence plus souvent au cours des derniéres années; cela est, à notre avis, dû au fait qu'un plus grand nombre de personnes s'intéressent à l'observation des oiseaux dans la région de Montréal. Au printemps, il se rencontre du 30 avril (P.O.S.P.B., 1963:13) au 28 mai (P.Q.S.P.B., 1956:12), et en automne, du 4. juillet (P:0.S.P.B., 1953:11) i aumeeee octobre (Terrill, 1951 :92). Distribution antérieure Hall (1862:52) considérait ce chevalier commun en migration. Toutefois, comme dans plusieurs cas, ses sources d'informa- tion semblent douteuses. Wintle (1896 :43- 44) le rapporte comme un «rare migrateury. Remarques Nous avons examiné et identifié un spéci- men comme 7. s. solitaria Wilson à cause de sa coloration et de ses mensurations: R 1274, © adulte, Jonction Brosseau (comté de Laprairie), le 15 août 1920. Chevalier semi-palmé Catoptrophorus semipalmatus (Gmelin) Migrateur, inusité. On a identifié ce chevalier avec certitude à quelques occasions au cours des dix dernières années dans la région de Montréal: île Sainte-Hélène, un Scolopacidae individu, le 31 mai 1958 (P.Q.S.P.B., 1958: 25) ainsi qu'un autre, le 31 juillet 1960 HOSPB.,"1960:21); île Perrot, deux, Pr août 1962 (P.0:S-P.B:, 1962:25) ; Laprairie, un, le 7 mai 1961 (P.Q.S.P.B., 1961:24; Bull. ornith, 1961, 6 (3):7); Lachine, un, du 3 au 18 août 1965 WPOS'P.B;,1965 :26). Grand Chevalier à pattes jaunes Tringa melanoleuca (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Le Grand Chevalier à pattes jaunes ne se rencontre jamais en grand nombre dans la région de Montréal. Des petits groupes, ou plus souvent encore des couples ou des individus isolés, peuvent se voir sur les grèves vaseuses, le long des cours d'eau, ou dans des champs inondés, au printemps et à l'automne. On l'a remarqué au printemps du 17 avril (P.O.S.P.B., 1965 :14) au 17 juin (Terrill, 1951 :93) ; en automne, il est plus nombreux et on l'a noté du 25 juillet (Terrill, 1951 :93) au 20 novembre (Terrill, 1951 :93). La population, qui passe dans notre région, semble avoir appréciablement diminué au cours des dernières années (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Distribution antérieure Hall (1862:53) considérait cette espéce comme rare en migration et Wintle (1882: 117) l'a aussi trouvée rare au printemps; ce dernier rapporte de plus que les jeunes étaient communs en automne. II affirme plus tard que ce chevalier était commun en migration, mais ne donne aucune précision sur les nombres qu'il aurait observés. A notre sens, l'état de cet échassier migrateur a sensiblement changé dans la région de Montréal depuis le début du siècle. Remarques Nous avons examiné un spécimen: R 1119, © adulte, Saint-Antoine (Saint- Antoine-sur-Richelieu®), le 14 octobre 1917. Petit Chevalier à pattes jaunes Tringa flavipes (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, commun. Le nombre de Petits Chevaliers à pattes jaunes a diminué consi- dérablement dans la région de Montréal au cours des 20 dernières années, probable- ment à la suite de la disparition des habitats qu'il fréquentait autrefois en migration. II se rencontre principalement en automne et sa présence n'a été signalée qu'à quelques reprises au printemps. On l'a alors observé du 1°’ mai (P.Q.S.P.B., 1960 :12) au 3 juin (Terrill, 1951:93). En automne, on l'a rapporté du 8 juillet (P.Q.S.P.B., 1950 :15) au 4 novembre (P.Q.S.P.B., 1961 :13). Distribution antérieure D'après Hall (1862:53), cet échassier, de même que plusieurs autres, était commun en migration dans la région de Montréal. Wintle (1882 :117) le mentionne comme un migrateur se rencontrant au printemps et en automne; plus tard, il estime (1896 :43) qu'il était rare en migration. Bien que Terrill (1951 :93) ait remarqué un change- ment très important de l'ampleur de la population migratrice de cette espèce par rapport aux affirmations de Wintle (op. cit.), nous croyons que le Petit Chevalier à pattes jaunes était à peine connu des naturalistes du siècle dernier, qui se fondaient presque entièrement sur le nombre d'individus abat- tus pour estimer l'abondance des espèces. Des observations assidues sur le terrain, auraient, à notre avis, démontré une situa- tion différente. Ainsi, nous croyons que l'état de cette espèce est demeuré relative- ment stable depuis le début du siècle, bien qu'on ait constaté un certain déclin depuis quelques années. Remarques Nous avons examiné quelques spécimens capturés localement et dans le sud du Québec. Bécasseau a poitrine rousse Calidris canutus (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, rare. On a observé cette espèce a trois reprises seulement au printemps dans la région de Montréal. Terrill (1951 :93) cite deux observations et la troisième provient des Rapports annuels de la P.Q.S.P.B. (P.0.S.P.B., 1951 :27); elles s’échelonnent entre le 24 mai (Terrill, 1951 :93) et le 2 juin (P.O;S.P By 1S5ie27)e Sen vautomne; vce bécasseau est plus fréquent dans notre région, mais on n'a pas encore vu de éNote de l’auteur. 71 Liste annotée groupes excédant cinq individus. À cette époque, les observations vont du 15 août ou 21 octobre (Terrill, 1951 :93). Distribution antérieure Hall (1862:52) considérait ce bécasseau comme un rare migrateur. D'autre part, Wintle (1896:39) en parle comme d'un rare migrateur, à présence irrégulière dans la région de Montréal; il était aussi rare au printemps à cette époque. Ainsi, il semble que l'état de ce bécasseau soit demeuré relativement stable, malgré un déclin sensi- ble dû à la dévastation prolongée des habitats. Bécasseau maritime Calidris maritima (Brünnich) Migrateur, rare. Ce bécasseau de la côte atlantique a été observé à quelques occa- sions dans la région de Montréal, aussi bien au printemps qu'à l'automne : île aux Hérons, 2 |e AS movemlra IS2 IP O'SAPAES 1952:22); île Sainte-Hélène, 3, le 18 octobre) 11953) (POS PB /MII95S3E20)FAIEAE prairie win, le malo IR OS PB" 1961 :24). Terrill (1951 :94) mentionne avoir collectionné deux individus à Cartierville, le 9 octobre 1921. Wintle (1896:39), qui le considérait comme un migrateur rare, men- tionne quelques spécimens capturés locale- ment, notamment dans l'île des Sœurs. Bécasseau à poitrine cendrée Calidris melanotos (Vieillot) Distribution actuelle Migrateur de printemps, rare. Ce bécasseau s'est vu en petit nombre dans la région de Montréal, au printemps, du 7 mai (Cayouet- te, 11963 12)aumMuina(P'OS PIB PMIOSIE 14). Migrateur d'automne, fréquent. Bien qu'il semble être aujourd'hui moins abondant en automne qu'autrefois (P.O.S.P.B., 1950- 1965), on l'a rapporté du 18 juillet (Terrill, 1951 :94) au 15 novembre (P.O.S.P.B. 1951 :14). Son déclin récent provient sans doute de la disparition des habitats, car ses populations semblent demeurer stables ail- leurs dans son aire de répartition. Distribution antérieure D'après Hall (1862 :52), ce bécasseau était autrefois rare en migration dans la région de Montréal, mais Wintle (1896:40) affirme 72 qu'il était commun en migration et précise : «abondant ici en automne jusque vers le milieu d'octobre». Il ajoute qu'on n'avait pas observé cette espèce au printemps. II n'y a aucun doute que ce bécasseau est aujour- d'hui moins abondant comme migrateur dans notre région. La destruction des habitats et la chasse abusive qui a décimé ses populations jusqu'à 1916, expliquent dans une large mesure la situation présente, quoique les témoignages du siècle dernier soient contradictoires. Remarques Nous avons examiné un spécimen: R 1095, adulte, Longueuil, le 17 septembre 1920. Bécasseau à croupion blanc Calidris fuscicollis (Vieillot) Distribution actuelle Migrateur d'automne, fréquent; migrateur de printemps, rare. Ce bécasseau a été vu au printemps dans la région de Montréal, à quelques occasions seulement, du 7 mai (P.O:S:P.B, 1961 :24) au "5 |uina(rernile 1951 :94). En automne, il est beaucoup plus nombreux et on peut même parfois le considérer comme assez fréquent; en cette saison, on l'a noté du 8 août (P.0.S.P.B., 1965 :26; Terrill, 1951 :94) au 22 novembre (Terrill, 1951 :94). Il semble avoir diminué localement au cours des vingt-cinq der- nières années; toutefois, sa population est demeurée stable ailleurs dans son aire de répartition. La situation actuelle est proba- blement imputable à la destruction des habitats. Distribution antérieure Wintle (1896 :40) considérait ce bécasseau comme commun en migration. Il semble donc que cette espèce était beaucoup plus abondante à cette époque dans la région de Montréal. Bécasseau de Baird Calidris bairdii (Coues) Migrateur d'automne, rare. Cette espèce qu'on trouve en plus grand nombre vers l'ouest du continent, a toujours été rare en migration dans la région de Montréal; quel- ques individus sont néanmoins identifiés assez régulièrement en automne. Wintle (1896 :41) a trouvé ce bécasseau rare en Scolopacidae migration. Les mentions pour la région vont du 15 août (Terrill, 1951 :94) au 10 novem- bre (P.Q.S.P.B., 1950 :30, Terrill, 1951 :94). On n'a rapporté sa présence qu'à une seule occasion au printemps: un individu isolé identifié dans l'île Sainte-Hélène, le 21 mai 1959 (P.Q.S.P.B., 1959:21). À notre avis, cette mention peut être homologuée sans réserve. Bécasseau minuscule Calidris minutilla (Vieillot) Distribution actuelle Migrateur, commun. Ce bécasseau qui se voit habituellement en grand nombre lors de la migration d'automne dans la région de Montréal, est beaucoup moins nombreux au printemps. Les mentions de sa présence vont du 3 mai (P.Q.S.P.B., 1963:14) au 10 juin (P.Q.S.P.B., 1950 :18); l'individu observé à Laprairie le 30 juin 1953 (P.0.S.P.B., 1953:30) était probablement un oiseau qui n'avait pu se rendre aux territoires de nidification. Les migrateurs d'automne ont été observés du 4 juillet (P.0.S.P.B., 1951 :14; 1952 :10) — peut- être s'agit-il aussi dans ce cas d'un individu qui n'avait pu gagner l'aire de reproduction — au 12 novembre (obs. pers.). Ce bécas- seau est présentement moins abondant qu'il ne l'était il y a quelques années, mais le nombre des migrateurs demeure relative- ment constant, aussi bien au printemps qu'en automne depuis environ une dizaine d'années. Le léger déclin qu'il semble avoir subi récemment est sans doute attribuable à la pollution des eaux et à la destruction des habitats. Distribution antérieure D'après Wintle (1882:117; 1896:41), ce bécasseau était un migrateur commun, et particulièrement «abondant sur les grèves de nos rivières durant les mois de septembre et octobre; il se rencontrait alors en vols, mais il était rare au printemps». Cette espèce se trouve encore en grand nombre dans notre région, mais elle était probable- ment beaucoup plus abondante en migration par le passé. Bécasseau à dos roux Calidris alpina (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce bécasseau n'est jamais abondant dans la région de Montréal, spécialement au printemps où il ne se trouve qu'en petit nombre. En automne, des vols de 75 à 100 individus, mais atteignant rarement 200 individus, ont parfois été rapportés (P.Q.S.P.B., 1950-1965; Terrill, 1951 :95-96). La migration du printemps s'échelonne entre le 7 mai (P.QO.S.P.B., 1961 :13) etle 15 juin (P.Q.S.P.B., 1950 :15; Terrill, 1951 :95). En automne, on l'a observé du 29 juillet (Terrill, 1951:95) au 30 novembre (P.0.S.P.B., 1963 :14). Ce bécas- seau est plutôt irrégulier durant la migration d'automne, mais la population migratrice locale semble être demeurée assez stable au cours des dernières années. Distribution antérieure Au siècle dernier, le Bécasseau à dos roux semblait être commun en automne, mais rare au printemps (Wintle, 1896:41-42; Hall, 1862:52). Sa population migratrice locale ne semble pas avoir diminué de façon appréciable depuis cette époque. Remarques Nous avons examiné et identifié deux spécimens comme C. a. pacifica (Coues), à cause de leurs dimensions et de leur coloration: R 1182, & adulte, Saint-Antoine (Saint- Antoine-sur-Richelieu?),le 28 octobre 1917; R 1183, co adulte, Saint-Lambert, le 22 octobre 1933. Bécasseau semi-palmé Calidris pusilla (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur d'automne, abondant; migrateur de printemps, fréquent. En automne, ce petit bécasseau est le plus nombreux des oiseaux de rivage migrateurs dans notre région. II semble cependant avoir subi un déclin important au cours des dernières années, comme l'indique une comparaison des observations faites récemment (obs. pers.; 7Note de l'auteur. 73 Liste annotée P.O.S.P.B., 1950-1965) avec les données de Terrill (1951 :96). Ce déclin local peut certainement s'imputer dans une large me- sure à la destruction des habitats de la région de Montréal; en effet, cette espèce semble s'être bien maintenue ailleurs dans son aire de répartition au cours des trente dernières années. Sa présence a été rap- portée en automne du 2 juillet (P.Q.S.P.B. 1961 :13) au 3 novembre (P.0.S.P.B., 1962: 16). Au printemps, on l'a observé en petit nombre seulement, du 6 mai (P.QO.S.P.B., 1963 :14) au 15 juin (Terrill, 1951 :16) ; un vol d'environ 200 individus a cependant été vu à l'île des Sœurs, les 7 et 8 juin 1951 (POS Eb al oole oye Distribution antérieure D'après Hall (1862:52) et Wintle (1896: 42), ce bécasseau était autrefois commun en migration ; nous croyons cependant qu'il était certainement plus nombreux à cette époque que ne l'indiquent ces témoignages, puisque l'on déterminait l'état d'une espèce d'après le nombre d'individus abattus, plutôt que selon celui des individus observés. Or, cette espèce est à notre sens aujourd'hui beaucoup moins nombreuse qu'elle ne l'était au début du siècle, sans doute à cause de la dévastation des habitats et de la chasse insensée dont elle fut l'objet au moins jusqu'en 1916. Remarques Nous avons examiné deux spécimens: R 1157, 2 adulte, Laprairie, le 14 septem- bre 1919. R 1159, © adulte, Longueuil, le 7 septembre TEE) Remarques Nous avons examiné un spécimen : MNC 57449, © adulte, Lachine, le 9 sep- tembre 1970. Sanderling Calidris alba (Pallas) Distribution actuelle Migrateur d'automne, fréquent; migrateur de printemps, rare. En automne, le Sander- ling se rencontre en petit nombre dans la région de Montréal, du 1° août (P.Q.S.P.B. 1960:14) au 18 novembre (P.Q0.S.P.B., 1950 :15, Terrill 1951 :97). Jusqu'ici, on n'a vu que quelques individus au printemps, du 1° mai (P:0.S.P.B., 1961 :13) aun ai (FP. Q2S3F: By, 19 6iel3): Distribution antérieure Hall (1862 :52) et Wintle (1896 :42) affir- ment que le Sanderling était un migrateur commun dans la région de Montréal, mais Wintle (op. cit.) ajoute l'avoir aussi observé au printemps à Laprairie. || semble que cette espèce est aujourd'hui beaucoup moins nombreuse qu’autrefois dans notre région, bien qu'il soit difficile d'estimer a leur juste valeur les données fournies par Hall et Wintle concernant les populations au siécle dernier. Remarques Nous avons identifié deux spécimens: R 1093, & adulte, Saint-Antoine (Saint- Antoine-sur-Richelieu®), le 28 octobre 1917 R 1329, & adulte, Saint-Lambert, le 23 octobre 1933. Bécasseau du Nord-Ouest Calidris mauri Cabanis Accidentel. Un spécimen dont l'identité ne fait aucun doute a été capturé à Lachine, le 9 septembre 1970 (fide T. W. Thormin). Hypothétique dans les autres cas. On aurait aussi observé cette espèce dans la région de Montréal à quelques occasions: Laprairie, un individu, le 23 août 1958 (P:0.S:P:B., 1956-27); skachine, un lenté septembre 1964 (P.0.S.P.B., 1964 :23) et le 31 août 1965 (P.0.S.P.B., 1965:26). Nous ne pouvons accepter ici ces mentions parce qu'il est trop difficile, parfois impos- sible même d'identifier cette espèce sur le terrain. 74 Bécasseau roux Limnodromus griseus (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, rare. Au cours des dernières années, le Bécasseau roux s'est vu au printemps dans la région de Montréal du 14 mai (P:0:S.P.B:, 1963:14) au 27#uin (P.0.S.P.B., 1961 :13) ; il est cependant peu nombreux. Terrill (1951 :96) n'a fait aucune mention de sa présence dans la région au printemps. En automne, on le voit en plus grand nombre et on l'a rapporté du 17 juillet (P.Q.S.P.B., 1965 :26) au 27 octobre 8Note de l'auteur. Scolopacidae BOSPB:, 195812); on ne l'a jamais remarqué en vols comptant plus de dix oiseaux (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1950-1965; Terrill, 1951 :96). Distribution antérieure ll semble que ce bécasseau n'ait jamais été abondant dans la région de Montréal comme en témoignent Hall (1862:52) et Wintle (1882 :117, 1896 :39). Il était appa- remment plus abondant a cette époque sur le Richelieu qu'aux abords du Saint-Laurent. Remarques Bien que la plupart des individus qui se rencontrent dans la région appartiennent vraisemblablement à la forme L. g. griseus (Gmelin), nous avons examiné un individu de la sous-espèce L. g. hendersoni Rowan: U. de Mtl, © adulte, Saint-Jérusalem, le 5 mai 1972. Bécasseau a long bec Limnodromus scolopaceus (Say) Hypothétique. Un individu de cette espéce aurait été vu a Laprairie, le 12 septembre 1958 (P.0.S.P.B., 1958:29). A cause des difficultés que présente l'identification sur le terrain de ce bécasseau, nous ne pouvons accepter cette mention et la considérons donc comme douteuse. Bécasseau a échasses Micropalama himantopus (Bonaparte) Migrateur, inusité. Cette espéce originaire de l'ouest du continent a été vue à quelques - occasions dans la région de Montréal au cours des dernières années: ile Sainte- Héléne, 2, le 8 septembre, et un, le 12 septembre 1953 (P.0.S.P.B., 1953:20); Laprairie, jusqu'à 6, du 25 août au 16 sep- tembre 1958 (P.0.S.P.B., 1958:27); Oka, un, le 12 septembre 1964 (P.O.S.P.B., 1964 :23). Nous croyons que ces observa- tions sont acceptables. II serait toutefois souhaitable qu'un spécimen fût collectionné localement afin de dissiper tout doute qui pourrait persister dans l'avenir. Bécasseau roussâtre Tryngites subruficollis (Vieillot) Migrateur d'automne, inusité. Ce bécasseau, que Hall (1862:52) et Wintle (1896 :44) considéraient comme rare en migration dans la région de Montréal, n'a été rapporté qu'à une occasion au cours des dernières années : on a vu un individu pendant quelques jours en septembre 1968 à Lachine (île de Montréal). Cette mention est la deuxième homologation pour le Québec; en effet, un spécimen capturé au lac Saint-Pierre fait présentement partie des collections du Musée du Québec. Remarques Nous avons examiné deux spécimens; R 4160, © juvénile, Lachine, le 10 septem- bre 1968 MINCM57GGINNCT 13 septembre 1970: juvénile, Lachine, le Barge marbrée Limosa fedoa (Linnaeus) Migrateur, inusité. Hall (1862 :52) et Wintle (1896 :42) ont trouvé cette espèce rare en migration dans la région de Montréal. Wintle (op. cit.) affirme cependant avoir vu un spécimen provenant du lac Saint-Pierre. Au cours des dernières années on a rapporté cette barge comme suit: Laprairie, un individu, le 15 mai 1932 (Wynne-Edwards, 1932b:468); Chambly, un, le 24 juillet 1949 (Terrill, 1951 :97). Il ne semble pas exister d'autres mentions récentes. Barge hudsonienne Limosa haemastica (Linnaeus) Migrateur, inusité. Hall (1862 :52) et Wintle (1896 :42) affirment que cette espèce était autrefois rare en migration dans la région de Montréal. Wintle (op. cit.) mentionne qu'un spécimen fut abattu à Laprairie, le 2 septembre 1890. Terrill (1951 :97) fournit des mentions additionnelles : Montréal, un, le 4 novembre 1917; Laprairie, sept, le 8 octobre 1933, deux, le 8 octobre 1943, et un, le 1° octobre 1949; ile des Sœurs, un, le 29 août 1943 et le 27 août 1944; ile Perrot, un, le 15 septembre 1964 (Bull. ornith., 1965, OMGID ED) Remarques Nous avons examiné un seul spécimen: R 1327, © juvénile, près de Montréal, le 4 novembre 1917. 75 Liste annotée Phalaropodidae Phalarope roux Phalaropus fulicarius (Linnaeus) Migrateur, inusité. D'après Wintle (1896: 35), ce phalarope était rare en migration. Terrill (1951 :97) fournit 5 mentions d’au- tomne qui constituent les seules mentions authentiques de cette espèce pour la région de Montréal et pour cette raison je les répète ici: Longue Pointe (île de Montréal), un spécimen, le 7 octobre 1916; Valleyfield, un spécimen, le 23 septembre 1917; lac Saint- François, un spécimen, le 7 octobre 1917; Brosseau, un spécimen, le 2 décembre 1917. Il ne semble pas y avoir d'autres mentions pour la région de Montréal. Il est possible qu'il y ait alors eu un mouvement migratoire vers l'intérieur du Québec; en effet, chez ces oiseaux, la migration s'effectue habi- tuellement le long de la côte atlantique; trois spécimens pris dans la région de même qu'un autre capturé la même année à Disraéli, situé à environ 115 milles (183 km) à l'est de Montréal (Taverner, 1927 :221), consti- tuent une indication valable qu'un tel phé- nomène aurait pu se produire en 1917. Remarques Nous avons examiné un spécimen: R 1342, &' juvénile, Brosseau, le 2 décembre 1917 Phalarope de Wilson Steganopus tricolor Vieillot Migrateur, inusité. Ce phalarope, dont l'aire de nidification est située plus à l'ouest, a été vu à quelques reprises en migration dans la région de Montréal: Laprairie, d'un à ros, Clu) WS ew 7/ tinel ISS) (POLS IPE. 1959):227 "Bull; vornith:. 1959043) ies), deux, le 22 mai 1962 (P.O.S.P.B., 1962 :25) ; ile Sainte-Héléne, deux, le 30 septembre 1961 (P.0.S.P.B., 1961 :24) ; Montréal, un, les 23 et 28 septembre, le 1° octobre 1961 (Bull. ornith., 1961, 6 (1):6) ainsi que deux, le 30 septembre 1961 (Bull. ornith., 1962, 7 (1):3). Quoique cette espèce n'a pas encore été collectionnée dans la région de Montréal, il n'y a aucune raison de ne pas accepter ces mentions. Nous avons examiné au Musée du Québec, un spécimen qui avait été pris au lac Saint-Pierre, le 19 juin 1952. Des observations récentes à 76 cet endroit permettent de croire que l'espèce y nidifiera probablement d'ici quelques années. Phalarope hyperboréen Lobipes lobatus (Linnaeus) Migrateur d'automne, fréquent; migrateur de printemps, rare. On en a vu un petit nombre à quelques occasions dans la région de Montréal: île au Foin (lac des Deux-Montagnes), Verdun, île Sainte- Hélène, Longueuil, Laprairie, Oka et Montréal (P.Q.S.P.B., 1935-1965; Terrill, 1951 :98; Bull. ornith., 1960-1969 ; Wynne- Edwards, 1932a :181). Les observations se répartissent entre le 6 août et le 27 octobre (Terrill, 1951 :98). Il a été observé à deux occasions au printemps de 1961: île Sainte-Hélène, un, le 25 mai (P.O.S.P.B., 1961-24; Bull ornith., 1961, 6 (3):8); lac des Deux- Montagnes, quelques-uns, le 27 mai (P.Q.S.P.B., 1961:24). Le nombre des migrateurs qui traversent notre région semble être demeuré assez stable depuis la fin du siècle dernier; Wintle (1896 :35) le consi- dérait rare en migration; ainsi, il ne semblait guère plus nombreux à cette époque. Laridae Stercorariidae Laridae Labbe pomarin Stercorarius pomarinus (Temmink) Migrateur, inusité. Un juvénile de cette espèce septentrionale a été trouvé mort à Saint-Lambert, le 26 octobre 1930 (Terrill, 1931 :142). Cette mention est, à ce jour, la seule acceptable pour la région de Montréal. Labbe parasite Stercorarius parasiticus (Linnaeus) Hypothétique. Un juvénile de cette espèce aurait été observé à Côte Sainte-Catherine, le 16 septembre 1963 (P.Q.S.P.B., 1963: 25). Nous ne pouvons homologuer cette mention à cause de la difficulté qui existe dans l'identification des labbes juvéniles sur le terrain même dans les meilleures condi- tions. Cette observation doit être traitée com- me hypothétique. Labbe à longue queue Stercorarius longicaudus Vieillot Migrateur, inusité. Un juvénile trouvé mort à Sainte-Agathe (comté de Terrebonne), le 17 septembre 1964 a été offert au Musée Redpath par le père Gabriel Samson. Grâce à ce spécimen, l'espèce, qui peut probable- ment se rencontrer à l’occasion dans notre région, peut être homologuée sans réserve pour la région de Montréal, Sainte-Agathe ne se trouvant qu'à quelques milles des limites de la région telles qu'elles ont été fixées dans cet ouvrage. Goéland bourgmestre Larus hyperboreus Gunnerus Résident d'hiver, rare et irrégulier. Selon Hall (1862:53), qui était probablement dans l'erreur, cette espèce aurait été commu- ne en migration. D'autre part, Caulfield (1890 :14) note que ce goéland se rencon- trait aux rapides de Lachine en hiver et Wintle (1896:5) affirme qu'il était rare en migration. Au cours des dernières années, il a été vu en petit nombre presque chaque hiver du 24 octobre (P.Q.S.P.B., 1952 :23) au 2 mai (P.O.S.P.B., 1943 :19). Les obser- vations proviennent des abords du Saint- Laurent, notamment des endroits suivants: Côte Saint-Catherine, Montréal, île Sainte- Hélène, île des Sœurs, Verdun, Dorval, Beauharnois (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935- 1965). Goéland arctique Larus glaucoides Meyer Résident d'hiver, rare et irrégulier. Hall (1862) et Wintle (1896) ignoraient la présence de ce goéland dans la région de Montréal au siécle dernier. Au cours des derniéres années, on en a observé un petit nombre presque chaque hiver du 5 octobre au 5 avril (P.O.S.P.B., 1958 :28). Il se voit sur le Saint-Laurent, habituellement associé aux autres espéces; il est toutefois moins nombreux que le Goéland bourgmestre (Larus hyperboreus). Goéland à manteau noir Larus marinus Linnaeus Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Ce grand goéland était considéré comme rare en migration dans la région de Montréal jusque vers 1940: sa présence avait alors été signalée à quelques reprises seulement hors de la vallée du Saint-Laurent comme l'indi- quent Terrill (1916 :15) et plusieurs observa- teurs (P.O.S.P.B., 1935-1942). Plus tard, il semble avoir progressivement augmenté en nombre comme migrateur, résident d'hiver et, à l'occasion, comme résident d'été non nicheur (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1940- 1965). Cependant, il demeure encore rare en hiver et en été; on peut voir seulement 77 Liste annotée quelques individus pendant ces saisons. Au printemps et à l'automne en particulier, des groupes de 300 à 400 individus, parfois plus, ne sont pas inusités sur le Saint- Laurent (obs. pers.). Nous l'avons noté a quelques occasions sur le Richelieu à la fin de l'été et au début de l'automne (1964- 1969). Nous ne pouvons expliquer de facon certaine l'augmentation récente de cette espèce dans notre région. Il est possible cependant que son augmentation générale sur les territoires de nidification de la côte atlantique et dans le golfe Saint-Laurent, au cours des dernières années (obs. pers.; plusieurs auteurs), ait favorisé sa dispersion vers l'intérieur du pays. || semble se repro- duire occasionnellement dans notre région comme l'indiquent quelques données re- cueillies en 1970 et 1971 (fide Bruce Lyon; obs. pers.) Distribution antérieure Hall (1862) ne mentionne pas ce goéland dans sa liste et Wintle (1882 :117; 1896:5) l'a traité comme un migrateur rare dans ces deux ouvrages. Caulfield (1890 :144) affirme qu'il se trouvait aux environs des rapides de Lachine en hiver. Ainsi, il semble que, depuis le début du siècle et, plus particulièrement, depuis environ une trentaine d'années, cette espèce a appréciablement augmenté dans notre région en tant que migrateur. Remarques Nous avons examiné un spécimen : R 3700, adulte, Verdun, le 16 novembre 1966. Goéland brun Larus fuscus Linnaeus Hypothétique. On aurait observé à quelques occasions en automne, depuis 1970, des goélands qu'on attribue à cette espèce originaire d'Europe. Ces observations pro- viennent surtout de la région de la centrale hydroélectrique de Beauharnois. Bien que nous n’ayons aucune raison de douter de la compétence des observateurs qui ont con- signé ces données, nous croyons préférable pour le moment de considérer l'espèce comme hypothétique dans la région de Montréal. Goéland argenté Larus argentatus Pontoppidan 78 Distribution actuelle Migrateur, abondant. Pendant de courtes périodes au cours des migrations d'automne et de printemps, ce goéland est abondant dans la région de Montréal; on peut voir plusieurs milliers d'individus chaque jour. Nous n'avons pas pu déterminer avec exactitude les dates de ces périodes d’abon- dance, car elles varient trop d'année en année. Cependant, ces concentrations sem- blent survenir de facon générale vers la mi-avril, au printemps, et vers la fin de septembre ou le début d'octobre, en automne (obs. pers.; P.0:S.P.B., 1935-11965): Résident d'été et d'hiver, rare. Ce goéland a été observé en petit nombre en été sur le Saint-Laurent et le Richelieu (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965), mais seulement deux mentions de nidification ont été obtenues jusqu'ici dans la région de Montréal: île Moffat, un nid, le 15 juin 1961 (P.0.S.P.B., 1961 :24); île Cable, dix nids contenant trois œufs chacun, le 19 mai 1967 (P.O.S.P.B. Fiches de Nidification, fide C. D. Snow). Un assez bon nombre de migrateurs s'attardent sur les eaux de la région jusqu'à la prise des glaces, et quel- ques-uns demeurent sur les eaux libres tout l'hiver, quoique durant certains hivers, il ne s'en trouve aucun dans notre région (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965; Terrill, 1913: 43). Distribution antérieure Selon Hall (1862:53), le Goéland argenté était un rare migrateur dans la région de Montréal au siécle dernier. Wintle (1882: 117) affirme dans son premier ouvrage que des «jeunes» se trouvaient ici au printemps. Quelques années plus tard, il l'a trouvé commun en migration et note que quelques- uns peuvent même avoir nidifié localement. Il cite Oka et le lac Saint-Louis comme des lieux probables de nidification. Goéland de Thayer Larus thayeri Brooks Hypothétique. Un individu de cette espèce confondante aurait apparemment été vu à Côte Sainte-Catherine, le 8 décembre 1968 (fide T. W. Thormin et John B. Steeves). Nous ne pouvons homologuer cette espèce pour la région à cause de la grande difficulté que présente l'identification de ces oiseaux sur le terrain. Laridae Goéland à bec cerclé Larus delawarensis Ord Distribution actuelle Résident d'été et migrateur, abondant. On a observé ce goéland dans la région de Montréal du 14 mars (P.0.S.P.B., 1951 :14) au 29 décembre (P.Q.S.P.B., 1952:11). Il est actuellement un nicheur abondant sur certains îlots des rapides de Lachine: ile Target, 150 nids, le 12 juin 1965; île Cable, 500 nids en juin 1965, environ 350 le 19 fame ooy, (fide C. D. Snow, P.Q.S.P.B., Fiches de Nidification), et dans l'île Moffat jusqu'à son aménagement aux fins de l'Exposition universelle de 1967, plusieurs milliers de nicheurs (P.Q.S.P.B., 1953- 1963). Enfin, c'est en 1953 que la colonie de l'île Moffat fut découverte (P.0.S.P.B., 1953-21). Il est remarquable de constater la facilité avec laquelle la colonie de l'île Moffat, après la destruction de son habitat en 1963, a pu occuper les îlots des rapides de Lachine, qu'elle utilise régulièrement depuis pour nidifier. C'est là un excellent exemple de la souplesse d'une espèce à s'adapter à des conditions écologiques marginales en l'absence de conditions idéales. Cependant, la population nicheuse locale a sensiblement diminué depuis, puis- que les territoires de nidification disponibles sont très limités. Nous avons dénombré environ 1 250 de ces goélands sur les îlots des rapides de Lachine, le 2 avril et le 14 mai 1967, ainsi qu'à trois occasions en mai 1969. Nous avons aussi noté ce goéland en petit nombre sur le lac Hertel (mont Saint-Hilaire) aux étés de 1965 et de 1966. Ce goéland a été vu à quelques reprises en hiver (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1950 :32), mais n’hiverne pas régulièrement dans la région. Distribution antérieure Le Goéland à bec cerclé n'apparaît pas sur la liste de Hall (1862). Ce dernier mentionne pourtant un goéland Larus fuscus «Silvery Gull», qu'il qualifie de migrateur rare; cette espèce pourrait bien être le Goéland à bec cerclé. Caulfield (1890:15) affirme que quelques individus fréquentaient les rapides de Lachine en hiver. Wintle (1896:5-6), dont le témoignage est fondé sur des spéci- mens abattus, affirme que cette espèce était rare en migration. Bien que les estimations citées plus haut soient sans doute inexactes, il semble que le nombre de ces goélands ait augmenté par la suite. Goéland cendré Larus canus Linnaeus Hypothétique. Hall (1862:53, 410) est certainement dans l'erreur lorsqu'il affirme que ce goéland était autrefois commun en migration dans la région. Cette espèce n'a pas encore été homologuée au Québec. Mouette rieuse d'Europe Larus ridibundus (Linnaeus) Hypothétique. On aurait vu une de ces mouettes seule, à Côte Sainte-Catherine, le 9 décembre 1968 (fide John B. Steeves). Toutefois, vu la difficulté que présente l'identification certaine de cet oiseau sur le terrain, nous considérons la présente men- tion comme hypothétique. Sa présence n'a d'ailleurs été signalée qu'une autre fois au Québec (Godfrey, 1967 :214). Mouette rieuse d'Amérique Larus atricilla Linnaeus Migrateur inusité. Caulfield (1890:144) note un spécimen capturé à Lachine, le 22 octobre 1885. Wintle (1896:6) affirme que cette mouette était rare en migration et qu'un juvénile a été collectionné sur le lac Saint-Louis, le 24 octobre 1888. Il semble qu'il n'y ait pas d'autres observations de cette espèce dans la région de Montréal, sauf celles rapportées au cours des dernières années. Des individus seuls ont été identi- fiés à l'île Sainte-Hélène, le 24 juin 1950 (ACLSPE., 195082), le 17 Juin 1932 (AOLSPE, 1952223), le 25 août ISOs (P.0.S.P.B., 1963 :25) et à Beauharnois, le 1°" septembre 1968 et 1969 (fide J. B. Steeves). Nous considérons ces observa- tions comme acceptables. Mouette de Franklin Larus pipixcan Wagler Hypothétique. Cette espéce aurait appa- remment été identifiée à Côte Sainte- Catherine, le 7 septembre 1969 (fide John B. Steeves et Jean-Luc DesGranges). Puis- que cette mention visuelle est la première pour le Québec et qu'aucun spécimen n'a été recueilli, nous ne pouvons l'homologuer dans ce travail. 79 Liste annotée Mouette de Bonaparte Larus philadelphia (Ord) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Dans la région de Montréal, cette mouette de faible taille se rencontre en petits vols sur le Saint-Laurent lors des migrations (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Sa présence n’a pas été notée ailleurs dans la région. Les observations printaniéres ont été faites entre le 30 avril et le 7 juin (P.Q.S.P.B., 1958 :28), tandis que celles d'automne vont du 8 juillet au 12 novembre (P.O.S.P.B., 1950:33). Terrill (1916:15) a vu, chez un taxidermiste, un spécimen capturé prés de Montréal, le 28 octobre 1915. Les vols les plus importants rapportés dans la région ne comptaient guére- plus de 30 oiseaux (obs. pers.; PO's. PBM9524-19); Distribution antérieure Wintle (1896:6) affirme que cette mouette était apparemment «commune» dans la région de Montréal vers la fin du siècle dernier. Hall (1862) ne mentionne pas cette espèce dans son ouvrage. La disparition de certains habitats dans notre région peut, dans une certaine mesure, avoir contribué à une faible diminution du nombre de ces oiseaux au cours des migrations. Mouette pygmée Larus minutus Pallas Erratique, inusité. Cette espèce, dont l'iden- tification ne fait aucun doute, a été vue à quelques reprises à Beauharnois, du 17 août au 7 septembre 1969 (fide John B. Steeves, Jean-Luc DesGranges et T. W. Thormin). Cette mention est la première de l'espèce pour le Québec. Mouette tridactyle Rissa tridactyla (Linnaeus) Migrateur, accidentel. Hall (1862 :53), sans doute dans l'erreur, maintient que cette espèce était autrefois commune en migration dans la région de Montréal. Caulfield (1890 :144) soutient d'autre part qu'elle se rencontrait aux rapides de Lachine en hiver. Wintle (1896 :4) l'a trouvée rare en migration et mentionne qu'un spécimen a été abattu au lac Saint-Pierre en octobre 1891. Cette mouette a dernièrement été 80 identifiée à Beauharnois, où l'on vit un oiseau isolé, le 8 septembre 1969 (fide John B. Steeves), ainsi que quelques autres par la suite, jusqu'à la mi-novembre (obs. pers. ; fide J. B. Steeves). Sterne commune Sterna hirundo Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, commun localement. La Sterne commune nidifie depuis plusieurs années sur des îlots quasi inaccessibles dans le Saint-Laurent. Des mentions de nidifica- tion ont été rapportées comme suit : Laprairie (P.O.S.P.B., 1936-1937 :5); îles Perrot et Plate (P.Q.S.P.B., 1937-1938:6); Verdun (P.0.S.P.B., 1939-1940:9); ile Moffat (P.0.S.P.B., 1960:25); île Target (fide C. D. Snow). Ces colonies comptent de 25 a 40 couples d'oiseaux nicheurs. Migrateur, commun. Au cours des migra- tions, cette sterne est beaucoup plus abon- dante et on l'a vue en petits vols du 30 mars (Cayouette, 1963:13) au 14 octobre (P.0.S.P.B., 1961 :14). Elle semble toutefois appréciablement moins abondante dans la région de Montréal depuis la disparition de la colonie de l'île Moffat en 1963; plusieurs oiseaux occupent depuis d'autres îlots qu'ils ne fréquentaient pas précédemment, sauf à l'époque des migrations, comme l'île Target (fide C. D. Snow). Cette sterne a aussi été observée en juin 1970 à Saint- Zotique et à Cazaville (obs. pers.). Distribution antérieure La Sterne commune, selon Hall (1862:53), était autrefois commune en migration dans la région de Montréal. Wintle (1896:7), en se fondant sur des données provenant de la région du lac Saint-Pierre, affirme qu'elle était rare en été; il ne semble pas l'avoir remarquée dans les îles du Saint- Laurent aux environs de Montréal, à cette époque de l’année. La population locale de migrateurs semble avoir diminué sensible- ment au cours des dernières années dans certains secteurs de la région, apparemment sous l'effet de la destruction intensive des habitats et, sans doute aussi, de la pollution de l'eau. Sterne arctique Sterna paradisaea Pontoppidan Laridae Distribution actuelle Migrateur de printemps, état indéterminé. La Sterne arctique a été identifiée de façon positive à une occasion dans la région de Montréal, alors que trois de ces oiseaux ont été observés près de la centrale hydro- électrique de Beauharnois, les 10 et 11 juin 1972 (fide S. Holohan, J. B. Steeves et T. W. Thormin). Les descriptions fournies par ces observateurs et les photographies soumises (M™ M. Mcintosh et Michel Gosselin) permettent d'homologuer l'espèce pour la région. Des observations soutenues chaque printemps permettraient de déterminer l’am- pleur du mouvement migratoire sur le Saint-Laurent dans la région montréalaise. Distribution antérieure Hypothétique. Hall (1862 :53) aurait trouvé cette sterne commune en migration dans la région de Montréal. Selon Wintle (1896:7-8), elle était rare en migration, mais il n'a pas non plus de preuves à l'appui. I] mentionne aussi, probablement à la suite d'une iden- tification erronnée, que des œufs de cette espèce auraient été recueillis dans l'île des Sœurs. Il s'agissait sans doute des œufs de la Sterne commune (Sterna hirundo) qui nidifie régulièrement dans la région de Montréal. Nous croyons qu'un certain nom- bre d'individus auraient pu se rencontrer dans la région à l'époque des migrations, mais qu'ils sont passés inapercus a cause de la difficulté que cause l'identification de ces oiseaux. Une surveillance attentive démontrerait probablement qu'elle peut se rencontrer en petit nombre. Sterne caspienne Hydroprogne caspia (Pallas) Migrateur, inusité. Cette sterne de grande taille a été observée à quelques occasions dans la région de Montréal au cours des dernières années: lac des Deux-Montagnes, au large d’Oka, un individu, le 2 juin 1938 (P.0.S.P.B., 1937-1938 :6) ; Caughnawaga, un, le 3 mai 1952, île Sainte-Hélène, deux le 17 juin 1952; Laprairie, un, le 17 juillet 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :24); Côte Sainte-Cathe- rine, un, le 7 septembre 1968 (obs. pers.) ; Lachine, deux, le 17 août 1969 (fide John B. Steeves). Sterne noire Chlidonias niger (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun localement. On a observé la Sterne noire dans la région de Montréal du 28 avril (P.Q.S.P.B., 1962 :16) au 25 septembre (P.Q.S.P.B., 1965 :14), et l'on possède des mentions de nidification pour les endroits où son habitat se rencon- tre, c'est-à-dire dans des marais et des marécages : lac Saint-Louis et Châteauguay CP2@:S:PsB;, 11935-1936.4 1986-19375) île Plate (près de Beauharnois), un petit nombre de nicheurs, le 21 juin 1938 (P.0.S.P.B., 1937-1938 :6) ; île des Sœurs, 100-200 couples nicheurs, le 24 juin et le 6 juillet 1961 (P.0.S.P.B.,1961 :25), environ 100 oiseaux nicheurs, les 5 et 8 juin 1963 (P.0.S.P.B., 1963 :26), cing nids, le 18 juin 1965 (P.0.S.P.B., 1965 :28) ; Laprairie, une petite colonie d'oiseaux nicheurs, le 31 mai 1964 (Bull. ornith., 1964, 9 (4):3); ile Target (rapides de Lachine), 25-30 nids, été de 1966 (fide C. D. Snow); Granby, huit a dix individus, en juin et juillet de 1965 et de 1966. (obs. pers.) ; sur le Richelieu, entre Saint- Antoine-sur-Richelieu et l'île-aux-Noix, 90- 100 individus en juin et juillet de 1965 et 1966, et environ 250 individus en fin juillet 1968 (obs. pers.) ; en juin 1970, on trouvait régulièrement bon nombre de Sternes noires dans la région du lac Saint-Louis, notam- ment à Dundee, Port-Lewis, Cazaville et Valleyfield (obs. pers.). Distribution antérieure La Sterne noire était apparemment rare en migration dans la région de Montréal au siècle dernier comme en témoignent Hall (1862:53) et Wintle (1896 :8). Wintle (op. cit.) a cependant noté qu'il est possible qu'un certain nombre de ces oiseaux aient pu nidifier «dans les abords marécageux de nos lacs». Nous considérons cette hypothèse comme probable puisque cette espèce était possiblement alors beaucoup plus nombreu- se qu'à présent, bien qu'aucun auteur n'ait pu fournir d'indication sur son état au siècle dernier dans la région de Montréal. Nous croyons qu'à la suite de la dévastation massive des habitats et de la pollution de l'eau, la population nicheuse locale a subi une forte diminution. Remarques Nous avons examiné des spécimens captu- rés à Cazaville en juin 1970. 81 Liste annotée Alcidae Gode Alca torda Linnaeus Nomade, inusité. Wintle (1896 :134) men- tionne avoir vu le 10 novembre 1893, au large de Saint-Lambert quatre individus de cette espèce, dont l'un fut collectionné. Deux autres spécimens ont été recueillis sur le lac Saint-Louis, le 2 octobre 1955 et le 11 novembre 1960; ces mentions sont apparemment les seules pour la région. Remarques Deux spécimens ont été examinés et iden- tifiés comme A. t. torda Linnaeus, à cause de leurs dimensions et de leur coloration: R 1448, © juvénile, lac Saint-Louis, le 2 octobre 1955; R 1449, juvénile, lac Saint-Louis (île Dowker), le 11 novembre 1960. U. I. lomvia (Linnaeus) : R 1472, 2 juvénile, Ville Mont-Royal, le 29 novembre 1950; R 1473, & adulte, Montréal, le 28 novembre 1951; R 1476, adulte, Montréal, le 18 décembre 1932: R 1477, & juvénile, Verdun, le 27 novembre 1950. Mergule nain Alle alle (Linnaeus) Nomade, inusité. Wintle (1896:4) observe qu'un spécimen a été collectionné a Chambly Bassin en hiver, vers la fin des années 1880. Deux individus ont été vus à l'île Sainte- Hélène, le 29 novembre 1950, ainsi que quelques autres sur le lac des Deux-Monta- gnes au cours du mêmeautomne (P.Q.S.P.B. 1950:33). Cette espèce ne semble pas avoir été notée ailleurs dans la région de Montréal. Marmette de Brünnich Uria lomvia (Linnaeus) Nomade, inusité. Cette marmette s'est déjà rencontrée en petit nombre en automne sur le Saint-Laurent dans la région de Montréal, mais son apparition est très irrégulière. Jus- qu'ici, on l'a rapportée comme suit: lac Saint-Louis, une, le 13 novembre 1938 (P.0.S.P.B., 1937-1938:6); région de Montréal, plusieurs centaines par toute la région du 10 mai au 31 décembre 1932, 85 le 22 décembre 1943 (P.0.S.P.B., 1943 :20; Wynne-Edwards, 1933:360-1), 75 le 5 décembre 1950 (P.O.S.P.B., 1950 :33), une le 22 novembre 1951 (P.Q.S.P.B., 1951: 29); ile Sainte-Héléne, six le 18 décembre 1949 (P.O.S.P.B., 1949 :26), 75 vivantes et dix mortes le 29 novembre 1950 (P.O.S.P.B., 1950 :33), 15 le 30 novembre 1952, 75 le 10 décembre 1952, plus de 200 le 11 dé- cembre 1952 et quelques-unes par la suite (P.Q.S.P.B., 1952 :24) ; Rivière-des-Prairies et Chambly Bassin (rivière Richelieu), quel- ques observations (P.Q.S.P.B., 1950 :33). Wintle (1896:133-134) affirme que cet oiseau était à son époque un migrateur très rare et accidentel; il ajoute que des spéci- mens ont été pris à Saint-Jean en décembre 1892. Remarques Les spécimens examinés appartiennent à 82 Guillemot noir Cepphus grylle (Linnaeus) Nomade, inusité. Wintle (1896 :133) rap- porte qu'un spécimen aurait été abattu le 29 octobre 1892 au lac Saint-Pierre et qu'il aurait été mis en vente sur le marché public de Montréal. Ceci semble être la seule mention de l'espèce pour le sud-ouest du Ouébec. Alque à cou blanc Synthliboramphus antiquus (Gmelin) Nomade, accidentel. Un spécimen de cette espèce de la côte du Pacifique a été pris à Montréal le 13 avril 1913 (Dionne, 1913: 145; Lewis, 1923:118-119) et fut plus tard incorporé à la collection ornithologique de l'Université Laval. Macareux arctique Fratercula arctica (Linnaeus) Nomade, inusité. Cette espèce n'a pas encore été vue dans la région de Montréal telle qu'elle est décrite ici; cependant, un spécimen — une femelle en plumage d'hiver (R 1496) — a été capturé sur le lac Saint- Pierre, le 30 octobre 1949. Ainsi, on peut s'attendre à ce que cette espèce fasse éventuellement son apparition dans la région. | | | | | | | | | Columbidae Remarques Nous avons examiné ce spécimen et l'avons identifié comme F. a. arctica (Linnaeus), à cause de ses mensurations: R 1496 ©, lac Saint-Pierre, le 30 octobre 1949. Nous avons aussi examiné un autre spéci- men de l'espèce capturé au même endroit à l'automne de 1972. Columbidae Pigeon biset Columba livia Gmelin Résident permanent, abondant. Cette espéce introduite, peut-être involontairement, s'est bien acclimatée à la région de Montréal; elle est surtout abondante dans les villes, dans les villages et autour des fermes, mais elle est particulièrement commune dans la ville de Montréal. Ces oiseaux ont probable- ment pour ancêtres des individus échappés des fermes locales; la population sauvage s'est sans doute constituée il y a très long- temps puisque le Pigeon biset se comptait parmi les espèces domestiques du début de la colonie (Saunders, 1935 :392, 402). Tourterelle triste Zenaida macroura (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. La Tourterelle triste est une des espèces, récemment arri- vées et établies dans le sud du Québec. Un juvénal, capturé par M. L. M. Terrill, a Lanoraie (à quelques milles seulement des limites de la région définie aux fins de ce travail), le 6 août 1922 constitue une des premières mentions de nidification authen- tique pour le Québec (P.Q.S.P.B., 1941 :15). En 1913, un couple, qu'on aurait alors pris pour un couple de Tourtes Ectop/stes migra- torius, semble avoir nidifié à Oka (Dionne, 1914:1-2). De nombreuses observations d'été indiquent que l'espèce s'est accrue grandement, en particulier vers 1940 (P.O.S.P.B., 1935-1945) et qu'elle se ren- contre maintenant partout dans la région. Des données de nidification ont été obte- nues aux endroits suivants: Saint-Eustache (POS PBM941%15) AHludsoni(P'O'S"P:B: 1942:18; 1949:27; 1959:29); Sainte- Dorothée (ile Jésus) (P.O.S.P.B. 1951 :29; Mousley 1945b:54-58); Senneville (P.0.S.P.B. 1944-20; 1952 :24) ; Baie d'U- fé (P.0.S.P.B. 1946 :24) ; mont Saint-Bruno (POS PBS) 1956.21 195629) "mont Saint-Hilaire, mont Rouge, mont Yamaska, mont Shefford (obs. pers.); a un grand nombre d'endroits dans les basses terres du Saint-Laurent, jusqu'aux contreforts des montagnes Sutton et aux frontiéres occiden- tales et méridionales du sud-ouest du Québec (obs. pers.). Cette espèce n'hiverne 83 Liste annotée pas régulièrement dans la région de Montréal bien qu'on ait noté quelques individus en cette saison (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). La Tourterelle triste a été rapportée dans notre région du 15 mars (P.0.S.P.B., 1962 :16) au 18 novembre (PiO%S: RB? 194'GE 1H) Distribution antérieure D'après les affirmations de Hall (1862 :52), la Tourterelle triste aurait été rare en migra- tion au siécle dernier; cet auteur mentionne un spécimen abattu dans l'île Jésus en 1831. Wintle (1896:52) a aussi trouvé cette espèce rare en migration dans la région de Montréal, mais il ajoute que «cette tourte- relle est un migrateur inusité». Wintle connaissait l’existence du spécimen dont Hall fait mention, ainsi que d'un autre qui aurait. été tué dans l'île Ronde en novembre 1890. Cette espèce a rapidement augmenté en nombre depuis cette époque. Bien que son augmentation ait suivi de près le déclin et la disparition de la Tourte Ectopistes migratorius, nous ne croyons pas que le premier phénomène dépende du second. En effet, les grandes associations végétales de l'est de l'Amérique du Nord ont subi des modifications profondes vers la même épo- que; la Tourterelle triste a, à notre sens, bénéficié des changements apportés par le déboisement. Les vastes secteurs en regain ou complètement dépourvus de forêts qui ont suivi ont donc favorisé son expansion à la fois sur le plan géographique et numérique. Remarques Un mâle adulte a été examiné et identifié comme Z. m. carolinensis (Linnaeus), a cause de sa coloration et de ses mensura- tions: R 1523, juvénal, Lanoraie, le 6 août 1922; R 5033, & adulte, mont Saint-Hilaire, le 7 juin 1966. Tourte Ectopistes migratorius (Linnaeus) Disparu. Selon le témoignage de Hall (1862:52), la Tourte était commune en migration dans la région de Montréal au milieu du siécle dernier. Un court éditorial de William Couper (1881:21) est plus explicite: «. . . le déboisement le long des contreforts des Laurentides peut, en partie, étre responsable de la diminution alarmante de la Tourte au cours des derniéres années... 84 Ces oiseaux établissent habituellement leurs colonies a proximité de peuplements de hêtres prolifiques». D'autre part, Wintle (1882 :117) remarque que cet oiseau n'était pas commun lors des migrations, mais Le Moine (1883 :231) affirme avoir localisé une colonie près de Châteauguay et dit que la Tourte était déjà très rare à Québec en 1883. Rintoul (1883:242-243) corrobore l'exis- tence de la colonie de Châteauguay et déclare qu'elle y persista jusqu'en 1868; il soutient aussi avoir vu une colonie semblable à environ 100 milles au sud de Châteauguay (/.e. dans l'état de New York), dont l'étendue couvrait une superficie de dix milles carrés (25,9 km’). Cet auteur rapporte aussi que la Tourte était très abondante à Terrebonne après l'éclosion des jeunes. Wintle (1896: 51-52) remarque encore que la Tourte était devenue très rare en migration dans la région de Montréal mais qu'on avait observé quelques individus jusqu'en 1891 ; le dernier individu dans la région aurait apparemment été vu sur le mont Royal, le 4 juin 1891. Malgré l'inexactitude de ces témoignages, il est presque sûr que cet oiseau était autre- . fois un abondant résident d'été dans la région de Montréal et que son déclin date de la fin des années 1860. Par la suite, la Tourte ne serencontrait plus ici qu'à l'époque des migrations; le nombre des migrateurs se fit de plus en plus rare pour finalement disparaître entièrement, non seulement de la région, mais de la surface du continent et, ce, en moins de cinquante ans. Le déclin et la disparition de la Tourte sont donc attri- buables à la dévastation des forêts décidues parvenues à maturité, de même qu'à la chasse abusive dont elle fut l'objet pendant longtemps, a certaines épizooties encore indéterminées et a la diminution de la capacité de reproduction. Cuculidae Cuculidae Coulicou à bec jaune Coccyzus americanus (Linnaeus) Résident d'été, rare. Il semble que ce couli- cou n'a jamais été abondant dans la région de Montréal. Hall (1862 :51) l'a trouvé rare; Wintle (1882:10) abonde dans le même sens et rapporte avoir capturé un seul spé- cimen dans la région de Montréal. Par la suite Wintle (1896:67) a révisé son affir- mation et le considére comme un migra- teur accidentel et rare, parce que quelques spécimens auraient été pris dans l'île de Montréal. Le Coulicou à bec jaune semble s'être accru en nombre dans notre région depuis le début du siècle et on a même obtenu une mention de nidification : Beaure- paire, un nid et trois jeunes, le 20 juin 1948 (P.0.S.P.B., 1948:31). Sa présence au début de l'été indique qu'il a pu nidifier aussi aux endroits suivants: Côte Saint-Michel (P.O.S.P.B., 1949:27); Saint-Lambert MOSPB,-.1962:25);,:Côte "Saint-Luc 1PO'S'P:B,1963:26). « Cependant, le nombre d'observations obtenues au cours des cinq dernières années, indique que ce coulicou a sérieusement diminué : au cours de trois saisons de travaux sur le terrain (1965-1966, 1970), nous n'avons pas ob- servé cette espèce une seule fois. Depuis, nous l'avons vu à trois occasions vers la fin d'août dans la région de Montréal, en 1968 et 1969. Remarques Un seul spécimen a été examiné et identifié comme C. a. americanus (Linnaeus) à cause de ses mensurations : R 3356, adulte, Baie d'Urfé, le 26 septembre 1959. Coulicou à bec noir Coccyzus erythropthalmus (Wilson) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Le Coulicou à bec noir a été observé à plusieurs endroits dans la région de Montréal, au moins jusque vers 1964, mais jusqu'à maintenant, on n'a découvert que quelques nids: Chambly, un nid et deux œufs, le 25 mai 1946, (P.Q.S.P.B., 1946 :24); Senneville, un nid contenant un œuf et deux juvénaux, le 13 juin 1948 (P.Q.S.P.B., 1948:21); Sainte- Dorothée (ile Jésus), un nid contenant deux ceufs et deux juvénaux, le 7 juin 1950 (P.0.S.P.B., 1950:34); Saint-Martin (ile Jésus), un nid et trois œufs, le 11 juillet 1909 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 832a) ; Westmount, un nid et trois jeunes, le 19 juin 1950 (P.0.S.P.B., 1950:34). D'autres observa- tions d'été indiquent qu'il a aussi pu nicher aux endroits suivants: Sabrevois, Oka, Rigaud, Saint-Armand, Saint-Hubert et Pointe-Claire (P.Q.S.P.B., 1939-1965). Cet- te espèce a été observée du 2 mai (Cayouet- te, 1963:14) au 6 octobre (P.O.S.P.B. 1949 :27). Au cours de nos travaux sur le terrain dans la région de Montréal en 1965 et 1966, nous n’avons pu repérer cette espèce durant la période de nidification malgré des efforts soutenus. On a noté deux individus à Port-Lewis, le 17 juin 1970 (obs. pers.). Distribution antérieure Vers le milieu du siècle dernier, ce coulicou était rare en migration dans la région de Montréal (Hall 1862:51), mais vers la fin du siècle, il était devenu, d'après Wintle (1881:5; 1882:110), un auteur digne de foi, un «résident d'été commun». C'est aussi dans son deuxième ouvrage (1896 :68) que Wintle déclare l'avoir trouvé commun à l'époque de la couvaison sur le mont Royal et affirme que des nids contenant des œufs ont été repérés du 4 juin au 22 juillet; cet oiseau avait alors été observé dans la région du 2 mai au 5 septembre. Le Coulicou à bec noir est certainement devenu moins nombreux dans la région, d'abord depuis le début du siècle et, par la suite, depuis environ 1960. On peut attribuer ce déclin général à la dévastation des habitats, mais il est probable que l'utilisation abusive des pesticides soit responsable du déclin de cette espèce, bien qu'il soit assez difficile de prouver cette hypothèse de façon irréfutable. Remarques Nous avons examiné deux spécimens: R 1547, adulte, Beaconsfield, juillet 1960; MNC 57458, © adulte, Huntingdon, le 17 juin 1970. 85 Liste annotée Tytonidae Strigidae Effraie Tyto alba (Scopoli) Résident permanent, rare. L'état de l'Effraie dans la région de Montréal, comme dans le reste du Québec d'ailleurs, est mal connu. Un spécimen a été capturé à L'Assomption vers la mi-novembre 1926 (Cayouette, 1947 :631) et deux individus, probablement un couple, ont souvent été observés à Saint-Hubert au cours de l'été de 1961 (P.O0.S.P.B., 1961 :26). Enfin, un autre indi- vidu semble avoirété capturé dans une grange a Saint-Félix-de-Kingsley, comté de Drum- mond, le 15 juin 1936 (Bernier, 1938 :161). Il est possible que cette espèce soit plus nombreuse dans la région de Montréal que ne l'indique le nombre des observations re- cueillies jusqu'ici. En effet, les mœurs dis- crêtes de ce hibou en rendent l'observation difficile. L'Effraie a déjà niché, en 1931, à Berthierville, à environ 50 milles (80,5 km) au nord-est de Montréal (Cayouette, 1947: 631). Remarques Nous avons examiné deux des spécimens capturés à Berthierville au cours des années de 1930; ils étaient conservés au Musée de l'Institut des Sourds et Muets à Montréal. Nous les avons identifiés comme 7. a. pra- tincola (Bonaparte), à cause de leur colo- ration et de leurs mensurations. 86 Petit Duc Otus asio (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Ce hibou de faible taille se rencontre en petit nombre dans les bois, ainsi que dans certains parcs urbains de la région de Montréal. Jusqu'à ce jour, sa nidification a été établie aux endroits suivants: Montréal (mont Royal), un adulte et quatre jeunes, le 17 juin 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :29), de même que des observations qui portent à croire qu'il a pu nicher au même endroit au cours de plu- sieurs années subséquentes (P.Q.S.P.B. 1954-1965) ; Saint-Lambert, des adultes et des jeunes, le 25 juin 1910 (Terrill, 1911: 58) ; Chambly, deux nids contenant respec- tivement quatre et cing ceufs, le 29 mai et le 3 juin — l'année n'est pas indiquée, mais c'était probablement en 19279 — (Terrill, 1931 :169-174) ; Hudson Heights, un cou- ple et trois jeunes, le 15 juin 1965 (P.0.S.P.B., 1965:28). D'autres observa- tions, faites en été, indiquent que l'espèce ni- difie probablement aussi aux endroits sui- vants : Senneville, Pointe-Claire (P.Q.S.P.B. 1950-1964), mont Saint-Hilaire et mont Yamaska (obs. pers.). La destruction des forêts de la région a sans doute contribué à réduire sérieusement la population locale de ce hibou au cours des dernières années, bien qu'il ne semble jamais y avoir été bien nombreux. Distribution antérieure Hall (1862:58) écrit que ce hibou était un rare résident, mais Wintle (1896 :64), en se fondant probablement sur le nombre de ces oiseaux abattus en hiver, affirme qu'il était aussi à son époque un rare résident d'hiver. Bien que ces auteurs ne fournissent pas de détails supplémentaires sur l'état de cette espèce dans la région de Montréal au siècle dernier, on peut facilement supposer qu'il était plus nombreux qu'il ne l'est au- jourd'hui. La disparition des forêts est sans doute responsable dans une grande mesure de son déclin. D'autre part, la population locale semble être demeurée relativement stable au cours des dernières années, malgré 9Note de l'auteur. x Strigidae une destruction plus intensive encore des habitats. Heureusement, ce hibou s'accom- mode facilement de parcs urbains, de bosquets et de petits bois à proximité de centres d'activité. Remarques Nous avons éxaminé deux spécimens et les avons rattachés à la sous-espèce O. a. naevius (Gmelin), à cause de leur coloration et de leurs mensurations: R 572, 2 adulte, Chambly, le 5 octobre 1924; R 3710, oc adulte, mars 1964. mont Saint-Hilaire, Grand Duc Bubo virginianus (Gmelin) Distribution actuelle Résident permanent, rare. Le déclin graduel, mais bien marqué, de la population locale du Grand Duc est imputable dans une large mesure à la destruction des forêts. Les mentions de nidification recueillies au cours des dernières années sont peu nombreuses : Chambly, un nid et deux jeunes, avril 1936 (P.0.S.P.B., 1935-1936 :5), deux nids, sans autres données (Terrill, 1931: 169-174); Céte Saint-Luc (ile de Montréal), un nid et deux juvénaux, le 14 avril 1944 (P.0.S.P.B., 1944 :18); Ville LaSalle (ile de Montréal), deux adultes et un jeune, le 21 mai 1950 (P.0.S.P.B., 1950:34); Sainte-Dorothée (ile Jésus), un nid et deux jeunes, le 27 avril 1952 (P.Q.S.P.B., 1952:25; Brossard, un nid et trois poussins, le 12 avril 1970 (FNOO, fide G. Drew) ; mont Saint-Hilaire, _ un nid vide, deux adultes et deux juvéniles, le 21 avril 1965 (obs. pers.) ; Rigaud, un juvénal, le 12 mai 1970 (fide Jean-Luc DesGranges); Vaudreuil-sur-le-Lac, deux juvénaux, le 17 mai 1970 (FNOQ, fide D. E. Sergeant) ; prés de Saint-Jean, un nid et deux poussins, le 9 avril 1969 (FNOQ, fide M™ M. McIntosh) Saint-Télesphore, un juvénal, le 10 juin 1970 (obs. pers.). Nous avons fait certaines observations au début des étés de 1965 et de 1966 qui indi- quent que l'espèce a probablement nidifié aussi a Saint-Jean-Baptiste, au mont Yamas- ka et au mont Rouge; un ou deux individus ont été identifiés à ces endroits en quelques occasions, du 14 avril au 17 juin. Cette espèce semble plus nombreuse en automne et en hiver, alors que le nombre des obser- vations recueillies est considérablement plus élevé; nous croyons, cependant, que ce hibou n'est généralement pas plus abondant à cette époque de l'année, mais qu'il est alors plus facile à observer. Un bon nombre de ces oiseaux doit souvent se déplacer sur de grandes distances à la recherche de proies souvent rares à cette époque de l'année. Cette hypothèse expliquerait la présence en hiver d'un ou deux individus sur le mont Royal et dans des parcs de la région de Montréal; la présence de cette espèce n'a pas encore été signalée à ces endroits durant la période de reproduction (P.0.S.P.B., 1935-1965). D'autre part, il est possible que cette augmentation de la population locale en automne et en hiver se produise après qu'un certain nombre d'indi- vidus, qui doivent se déplacer au sud de leurs territoires de nidification dans la forêt coniférienne, arrivent dans notre région pour y demeurer quelques mois. Distribution antérieure Hall (1862:50) mentionne que le Grand Duc était un résident commun à son époque ; en effet, si on se reporte vers 1830, cette allégation est probablement juste; vers 1860, Vennor (1860 :429) l'a trouvé commun dans la région de Montréal en hiver. D'autre part, Caulfield (1890 :146) affirme qu'il n'était pas commun près de Montréal trente ans plus tard mais, vers la même époque, Wintle (1896 :64-66), sans doute mieux informé, écrit que c'était «un résident permanent commun». Ce hibou a apparemment subi un déclin assez marqué depuis le début du siècle; la chasse insensée qu'on lui a faite jusqu'à ces dernières années, et qu'on lui fait toujours, bien qu'il jouisse aujourd'hui d'une certaine protection officielle, de même que la dévastation des habitats sont autant de facteurs de déclin. Remarques Nous n'avons examiné qu'un juvénal cap- turé dans la région de Montréal, mais d'au- tres spécimens pris dans des régions avoi- sinantes appartiennent à B. v. virginianus (Gmelin), la sous-espèce du sud-ouest du Québec. Harfang des neiges Nyctea scandiaca (Linnaeus) Migrateur et résident d'hiver, irrégulier. Cette espèce cyclique se rencontre parfois en nombre dans les basses terres du Saint- 87 Liste annotée Laurent où les espaces à découvert prédo- minent. D'autre part, ce hibou se voit rarement sur les Montérégiennes, qui sont pour la plupart beaucoup trop boisées ou peuplées. On a vu ce hibou dans la région de la mi-octobre à la fin d'avril (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). Aux années d'a- bondance, le nombre des individus observés dans la région demeure habituellement stable. D'Urban (1857:140), Hall (1862: 50), Caulfield (1890 :146) et Wintle (1896: 66-67) ont affirmé qu'il était commun certaines années. Ce migrateur nordique a sans doute bénéficié des effets du déboise- ment et il semble que la population locale se maintienne relativement entre les époques d'abondance; il est alors soit très rare, soit complètement absent. Il est malheureux que la loi ne sévisse pas plus sévèrement lorsque ces oiseaux utiles sont abattus sans raison lors des périodes d'abondance. Remarques Nous avons examiné deux spécimens: R 544, & adulte, Montréal (Notre-Dame- de-Grâce), le 23 novembre 1934; R 4149, o& adulte, Sainte-Angèle, le 2 décembre 1964. Chouette épervière Surnia ulula (Linnaeus) Migrateur et résident d'hiver, rare. La Chouette épervière ne se voit pas fréquem- ment dans la région de Montréal en hiver et à l'époque de ses déplacements d'automne et de printemps: Montréal (mont Royal), un individu le 1° janvier 1940 (P.Q.S.P.B., 1939-1940:10), un le 23 décembre 1945 (P:Q.S:P:B; 1945220), un) lesmGaaetiw novembre 1962 (P.0.S.P.B., 1962:17); Dorval, un, le 26 novembre 1945 (P.0.S.P.B., 1956 :21) ; île Perrot, un le 30 octobre, le 4 novembre, les 2 et 16 décembre 1962 (P.Q.S.P.B., 1962 :27) ; Pointe-Claire, un, le 27 décembre 1962 (op. cit). Nous avons noté cette espèce à quelques occa- sions dans la région de Montréal au cours des hivers de 1964-1965 et de 1965-1966. Il semble que cette chouette était rare dans la région au siècle dernier (D'Urban, 1857: 139; Vennor, 1860:428; Hall, 1862 :50;: Caulfield 1890 :146; Wintle, 1896 :67) ; ce- pendant, elle aurait été relativement com- mune au cours de certains hivers, comme l'a noté Caulfield (1890 :146). L'état de cette espèce semble être demeuré stable au cours 88 des années, bien que sa population ait sans doute souffert de la chasse insensée qu'on lui a faite aussi bien dans la région de Mont- réal qu'ailleurs dans sa zone d'hivernage. Remarques Les spécimens examinés ont été identifiés comme S. u. caparoch (Müller), à cause de leur coloration et de leurs dimensions: R 573, adulte, île Verte (lac des Deux- Montagnes), le 29 octobre 1893; R 3709, « adulte, Pointe-Claire, le 27 décembre 1962. Chouette rayée Strix varia Barton Résident permanent, rare: migrateur d'hiver, fréquent. Le nid ou les jeunes de cette espèce n'ont pas encore été repérés dans la région de Montréal, mais un nombre suffi- sant d'observations datant du printemps et du début de l'été permet de croire que cette chouette a pu nidifier aux endroits suivants: Oka, un le 2 mai 1954 (P.0.S.P.B., 1954: 20), un le 23 juin 1963 (Pi@SPiae 1963 :27); Hudson, un, le 25 mai 1963 (P.Q.S.P.B:, 1963 :27); Domnall in 28 avril au 19) juin 1965 \(PIO"S PIB MIO65E 28) ; mont Saint-Hilaire, un les 13 et 24 mai 1961 (P.O.S.P.B., 1961 :28), deux le 16 mai, un le 29 mai, deux le 3 juin, un le 7 juin 1965, un le 27 mai et un le 13 juin 1966 (obs. pers.). Cette chouette se voit en plus grand nombre en automne et en hiver; a cette époque de l'année, la nourriture se fait rare, et ces oiseaux sont sans doute obligés d'explorer de plus grandes superficies de terrain, de facon à assurer leur subsistance; c'est ce qui expliquerait leur présence dans certains bois de la région de Montréal. Elle a alors été notée à Montréal, à Hampstead, aux îles Sainte-Hélène et des Sœurs, à Ville LaSalle et à Pointe-Claire au cours des dernières années (P.O.S.P.B., 1935-1965; obs. pers.). La chouette rayée était appa- remment beaucoup plus nombreuse autre- fois dans notre région. La dévastation des forêts a probablement beaucoup réduit sa population locale. D’Urban (1857:141), Vennor (1860 :429) et Caulfield (1890 :145) l'ont mentionnée dans leurs travaux; Hall (1862:50) et Wintle (1896:62-63) rap- portent d'autre part que cet oiseau était un «résident permanent, commun». Wintle (1896:62) ajoute qu'il a vu un de ces oiseaux dans la forêt du mont Saint-Hilaire Strigidae le 29 juillet 1890; cette observation indique que l'espèce nichait probablement à cet endroit vers la fin du siècle dernier. Remarques Nous avons examiné un seul spécimen; il a été rattaché à la sous-espèce du nord-est de l'Amérique du Nord, S. v. varia Barton: R 1549, adulte, Verdun, le 21 mars 1896. Chouette cendrée Strix nebulosa Forster Migrateur d'hiver, rare. Certains auteurs du siècle dernier (Wintle, 1896:63; Caulfield, 1890 :145), sauf Hall (1862 :50), considé- raient cette chouette comme rare en hiver; ils ont sans doute fondé leurs affirmations sur le nombre de spécimens abattus dans la région de Montréal. Il semble qu'un grand nombre de ces oiseaux auraient été abattus dans la région durant l'hiver de 1889-1890; quelques-uns auraient aussi été tués à Valleyfield au cours du même hiver (Caul- field, 1890:145). Au cours des dernières années, on a observé quelques individus en hiver dans notre région, particulièrement dans l'île de Montréal (P.O.S.P.B., 1937- 1965; obs. pers.). Remarques Deux spécimens des collections du Musée Redpath portent des étiquettes indiquant qu'ils ont été capturés dans l'île de Montréal, en 1889 et 1890. Ils ont sans doute été abattus lors de l'invasion de 1889-1890, dont Caulfield (1890 :145) fait mention dans son ouvrage. Nous les avons identifiés comme S. n. nebu/osa Forster. Hibou à aigrettes longues Asio otus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Quelques mentions de nidification ont été obtenues dans l'île Jésus (Ville de Laval), à Sainte- Dorothée (P.0.S.P.B., 1947 :19; 1950:35; 1951 :30), à Saint-Martin (Coll. ool., L. M. Terrill, n° 986, 992), ainsi qu'à Chambly (Terrill, 1931 :169-174) et à Dorval, 2 nids, de mai à juillet 1971 (FNOO, fide M™ M. McIntosh). C'est sans doute a cause de ses habitudes discrètes que ce hibou n'a pas été vu ailleurs dans la région durant la période de reproduction et, de ce fait, nous croyons qu'il niche en plus grand nombre que ne l'indiquent les mentions consignées à cette date. En automne et au printemps, il a été vu plus souvent, quoique toujours en petit nombre, spécialement aux abords de Montréal (P.Q.S.P.B., 1947-1965; obs. pers.). Distribution antérieure Hall (1862 :50) décrit ce hibou comme un migrateur commun, tandis que les autres auteurs de son époque (Vennor, 1860 :428; Caulfield, 1890 :145; Wintle, 1896 :61-62) affirment qu'il était rare en migration. Wintle (1896 :61) rapporte cependant avoir trouvé un nid contenant quatre œufs à Hochelaga (Montréal!°). Cette mention de nidification est la première à être homolo- guée pour cette espèce dans la région de Montréal. Remarques Plusieurs spécimens naturalisés au Musée Redpath et capturés dans la région de Montréal, de même que le spécimen no 4150, ont été rattachés à la forme A. o. wilsonianus (Lesson) à cause de leur coloration foncée : R 4150, & adulte, Côteau-du-Lac (comté de Soulanges), le 16 décembre 1967. Hibou des marais Asio flammeus (Pontoppidan) Distribution actuelle Résident permanent, rare. Cette espèce, qui n'est pas nombreuse en été, a nidifié à Saint-Lambert (P.0.S.P.B., 1935-1936:5; 1938-1939 :12) et a Chambly (P.Q.S.P.B., 1945:21); on ignore si elle a pu nicher ailleurs dans la région. Ce hibou est généra- lement assez bien réparti dans la région de Montréal en automne, en hiver et au début du printemps; il se trouve alors dans les lieux à découvert et forme quelquefois de petits vols, comptant parfois jusqu'à 12 individus : Saint-Barthélémy, le 10 octobre 1959 (P.0.S.P.B., 1959:24). Ce hibou a probablement diminué dans notre région au cours des dernières années, tant à l'époque de la nidification qu'à d'autres époques de l'année, comme semblent l'indiquer les données recueillies (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). 1oNote de l’auteur. 89 Liste annotée Distribution antérieure D'après Vennor (1860:420) et Caulfield (1890:145), quelques spécimens de ce hibou auraient été pris dans la région de Montréal en début d'hiver, au siècle dernier. D'autre part, Hall (1862:50) et Wintle (1896 :62) le rapportent comme étant un oiseau commun. Wintle (1896 :62) note de plus qu'il était un migrateur, pouvant proba- blement nidifier dans la région de Montréal. Hall (1862 :50) a aussi mentionné que ce hibou était un résident de la région, sans donner d'autres détails sur son état. Nyctale boréale Aegolius funereus (Linnaeus) Résident d'hiver et migrateur, inusité. Ce petit hibou de la forêt coniférienne a été rapporté à quelques occasions seulement dans la région de Montréal: Notre-Dame- de-Grâce (ile de Montréal), un individu trouvé mort, le 9 avril 1950 (P.O.S.P.B. 1950:35); L’Acadie, un, collectionné, le 21 novembre 1915 (Terrill, 1916:16) ; Ville de Laval, janvier 1970 (fide Serge Lemieux). On l'a depuis noté dans la région à quelques occasions en hiver. D'après les auteurs du siècle dernier, ce hibou ne se rencontrait qu'occasionnellement et en petit nombre dans la région de Montréal (Hall, 1862 :50; Couper, 1883:197; Caulfield, 1890 :146; Wintle, 1896 :63). Remarques Un seul spécimen a été examiné et a pu être identifié comme A. t. richardsoni (Bonaparte), à cause de sa coloration et de ses mensurations : R 581, « adulte, L'Acadie, le 21 novembre Sil. Petite Nyctale Aegolius acadicus (Gmelin) Résident permanent, rare. Deux mentions de nidification ont été obtenues jusqu'ici dans la région de Montréal: Chambly, un nid, le 22 mai 1927 (Terrill, 1931 :169-174) ; Senneville (Arboretum Morgan), deux adul- tes dont l'un couve, le 10 mai 1952 (P.@.S.P.B., 1952225), llivanéte Vvulsplus souvent en automne et en hiver dans les bois locaux; plusieurs des observations proviennent du Mont-Royal (P.Q0.S.P.B., 1935-1965). Quelques auteurs (Vennor, 1860 :428; Hall, 1862 :50; Caulfield, 1890: 90 146) ont trouvé ce hibou «rare», mais, d'après nous, il devait être beaucoup plus nombreux à cette époque. Caulfield rap- porte ce hibou comme espèce résidente Wintle (1896 :63) note aussi qu'il était un «résident permanent, commun»; il ajoute que des spécimens ont été pris localement tard au printemps. Cette affirmation porte à croire que ce hibou aurait nidifié à Hochelaga (ile de Montréal) et sur le mont Royal. La Petite Nyctale est apparemment beaucoup moins nombreuse aujourd'hui qu'elle ne l'était au siècle dernier. La disparition des forêts a sans doute provoqué la situation présente; il faut aussi souligner que la chasse incontrôlée et abusive dont elle fut l'objet pendant si longtemps a sans doute aussi précipité son déclin. Remarques Les spécimens examinés ont été rattachés à la sous-espèce A. a. acadicus (Gmelin), à cause de leurs mensurations et de leur coloration: R 3647, G adulte, Montréal (Westmount), le 19 janvier 1967; R 4806, adulte, Montréal (Campus McGill), le 9 avril 1962. Caprimulgidae Caprimulgidae Engoulevent bois-pourri Caprimulgus vociferus Wilson Résident d'été, rare. Jusqu'ici, on ne con- nait que quelques sites de nidification pour la région de Montréal: Vaucluse, un nid et deux ceufs, le 28 mai 1944 (P.Q.S.P.B., 1944 :18); Caughnawaga, où on l'a déjà trouvé en abondance durant la saison de reproduction (Terrill, 1911 :58-59) ; et Saint- Lambert, où l'on a découvert un nid en 1933 (Terrill, 1938:152). On l'a noté en migration du 23 avril (Cayouette, 1963 :14) aul octobre (P.0.S.P.B., 1947 :11); il est plus nombreux à cette époque de l'année. On connaît peu l'état de cette espèce dans le passé, même si on a déjà affirmé qu'il était soit rare, soit entièrement absent de la région (Wintle, 1882:110, 1896:75-76; Hall, 1862 :51). Remarques Nous avons identifié deux spécimens comme C. v. vociferus Wilson: R 1557, o' adulte, Saint-Martin (ile Jésus) le 25 avril 1920; R 4951, © adulte, Sainte-Marthe (comté de Vaudreuil), le 27 mai 1967. Engoulevent commun Chordeiles minor (Forster) Distribution actuelle Résident d'été, commun localement. Cet oiseau se rencontre, au moins en petit nombre, dans presque toutes les villes et villages de la région de Montréal; sa pré- sence y a été signalée du 6 mai (Cayouette, 1964:14) au 27 septembre (P.O.S.P.B., 1945 :11). Cette espèce a acquis l'habitude de nidifier sur les toits plats recouverts de graviers concassés des édifices; or, les modifications apportées par l'homme aux habitats primitifs lui ont sans doute béné- ficié, bien qu'il ne semble plus maintenant aussi nombreux qu'au siècle dernier. Au cours de la migration d'automne, c'est-à- dire de la fin d'août au début de septembre, il se rencontre parfois en grands vols, comptant jusqu'à deux cents individus: dans ces occasions, il se voit surtout au- dessus des cours d'eau à la recherche de sa nourriture (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Nous avons noté quatre individus survolant le lac Hertel (mont Saint-Hilaire), les 11 et 13 juin 1966, ainsi que quelques autres dans la région de Port-Lewis et de Huntingdon, en juin 1970. Distribution antérieure Wintle (1882:110; 1896:76-77) considé- rait cet oiseau comme un «résident d'été, commun», qui arrivait dans la région de Montréal le 15 mai et qui «nichait sur les toits de gravier des maisons de la ville vers la fin de mai». Hall (1862 :51), sans doute mal informé, affirme qu'il était un rare migrateur vers le milieu du siècle dernier. Remarques La population de l'est du Canada appartient à la sous-espèce C. m. minor (Forster) comme l'affirment plusieurs auteurs. Nous n'avons pas pu examiner de spécimens cap- turés dans la région de Montréal même. Nous considérons que la population locale n'est pas différente de C. m. minor (Forster), vu le nombre important de spécimens que nous avons étudiés au Musée national des Sciences naturelles du Canada et au Musée provincial du Québec; tous prove- naient de régions adjacentes (Québec, Otta- wa, Cantons de l'Est) et de l’est du Canada. 91 Liste annotée Apodidae Trochilidae Martinet ramoneur Chaetura pelagica (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun localement. Cette espèce a été notée en petit nombre dans la région de Montréal du 15 avril (Cayouette, 1963 :14) au 5 octobre (P.Q.S.P.B., 1947: 11). Bien qu'elle se voit régulièrement, peu de mentions de nidification ont été obtenues jusqu'ici : Saint-Hubert, 25 couples nicheurs (P.Q.S.P.B., 1961 :26) ; mont Saint-Hilaire, deux colonies de 35 à 40 couples chacune (obs. pers.); mont Yamaska, de petits groupes de quatre à six oiseaux vus à plusieurs reprises en juin 1965 et 1966 (obs. pers.) ; mont Shefford, quatre individus observés à deux occasions en juin 1965 et 1966 (obs. pers.); Montréal (Campus McGill), colonie de plusieurs centaines de couples nicheurs, mai et juin 1967, 1968 et 1969 (obs. pers.). Cet oiseau nidifie proba- blement aussi a plusieurs autres endroits dans l'île de Montréal, comme nous avons souvent eu l'occasion de l'observer, alors qu'un certain nombre d'individus s’engouf- fraient dans des cheminées en juin et juillet (1964-1970), ainsi qu'à Rivière-Beaudette, Saint-Zotique, Port-Lewis, Saint-Rémi et Napierville, en 1970. Distribution antérieure Hall (1862:51) aurait trouvé cette espèce commune en migration, mais Wintle (1882: 110, 1896:77-78) affirme qu'elle était abondante en été. Il semble ainsi que la population locale est maintenant moins importante qu'elle ne l'était au début du siécle, bien que le nombre de cheminées disponibles pour la nidification soit proba- blement plus grand qu'il ne l'a jamais été auparavant. La destruction massive par les pesticides, des insectes dont ces oiseaux se nourrissent exclusivement peut avoir occa- sionné le déclin récent de la population locale. 92 Colibri a gorge rubis Archilochus colubris (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Le Colibri à gorge rubis se voit régulièrement dans la région de Montréal du 5 mai (P.Q.S.P.B., 1950 :16) à la fin septembre (P.Q.S.P.B., 1942-1965), exceptionnellement jusqu'au 16 octobre (P.Q.S.P.B., 1961 :14,26). Jusqu'à ce jour on n'a obtenu que deux mentions de nidifi- cation; Saint-Lambert, une femelle cou- vant au nid, le 24 juin 1942 (P.Q.S.P.B., 1942 :19); Sainte-Dorothée, un nid durant l'été de 1952 (P.Q.S.P.B., 1952:25). Des observations que nous avons consignées au début de l'été, en 1965, 1966 et 1970 indi- quent que l'espèce peut aussi nidifier aux endroits suivants: mont Saint-Hilaire, mont Rouge, mont Yamaska, mont Shefford, mont Johnson, mont Saint-Bruno, Granby, Saint- Hyacinthe, Sainte-Madeleine, Saint-Mathias et Cazaville. Distribution antérieure D'après Hall (1862:52), le Colibri à gorge rubis se rencontrait autrefois dans la région de Montréal seulement à l'époque des mi- grations et il était rare. Wintle (1882:110; 1896:78-79) rapporte d'autre part qu'il était un «résident d'été commun» et qu'il nichait à Montréal dans les jardins et au parc du mont Royal. Cette espèce ne semble pas avoir été affectée sérieusement par les profonds changements apportés aux habitats en raison de l'activité humaine. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens capturés localement et dans le sud du Québec. Alcedinidae Alcedinidae Martin-pêcheur d'Amérique Megaceryle alcyon (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Bien que le martin-pêcheur ait été noté avec assiduité dans la région de Montréal du 28 mars OS PB, 1945:11) au 26 octobre (P.0.S.P.B.,1951 :14), quelques nids seule- ment ont été découverts jusqu'à maintenant: Hudson, un couple construisant son nid par la suite détruit, en avril 1953 (P.Q.S.P.B., 1953 :23) ; Sault-au-Récollet (ile de Mont- réal), un nid et six œufs, juin 1892 (Coll. ool., F. N. Smith, no 390 3/6) ; prés de Montréal, sans plus de détails, un nid, le 25 mai 1938 (Mousley, 1938 :1-12); Cartierville, un nid et sept ceufs, le 2 juin 1901 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 675). Nous avons noté la présence de cette espéce au mont Saint-Hilaire a plusieurs occasions en mai et juin de 1965 et de 1966; il est fort probable que cet oiseau nidifie quelque part dans cette région. Au cours de la méme période, nous l'avons aussi observé au lac Brome et sur le mont Yamaska. Distribution antérieure Hall (1862 :52) et Wintle (1882 :110; 1896: 69) affirment que le Martin-pécheur d'Amé- rique était un «résident d'été commun», dans la région de Montréal au siècle dernier, mais le second ajoute qu'il nidifiait «aux endroits favorables dans l'île de Montréal». Le même auteur rapporte que deux œufs ont été prélevés dans un nid découvert à Hochelaga (ile de Montréal) le 24 mai 1882. Il semble que la population locale soit aujourd'hui beaucoup moins importante qu'elle ne l'était au début du siècle. C’est la pollution alarmante des eaux de la région qui semble le plus avoir affecté cette espèce en détrui- sant ou en limitant ses sources d’alimenta- tion. De même, l'aménagement des berges escarpées des lacs et des cours d'eau a sans doute aussi contribué à la diminution du nombre de ces oiseaux. D'autre part, l'abandon d'un grand nombre de carrières de sable et de gravier a pu, dans une faible mesure, maintenir une certaine stabilité des effectifs. En effet, quelques nids seulement ont été repérés jusqu'ici dans les habitats de notre région, bien que l'espèce les utilise souvent ailleurs au Canada (obs. pers., au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario). Remarques Un spécimen a été identifié comme M. a. alcyon (Linnaeus), à cause de sa coloration et de ses dimensions: R 3731, © adulte, 30 avril 1966. ile aux Hérons, le 93 Liste annotée Picidae Pic doré Colaptes auratus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Le Pic doré se trouve en nombre assez important dans la région de Montréal du 25 mars (P.O.S.P.B., 1948-21)" au 29 novembre (P'Q.S:P.B., 1947 :11). Des mentions de nidification ont été obtenues un peu partout dans la région, y compris sur le mont Royal au cours des derniéres années (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Au cours de nos travaux de 1965 et 1966, nous l'avons ren- contré fréquemment en assez bon nombre (six a dix quotidiennement) sur les Montéré- giennes et dans les bois des basses terres du Saint-Laurent; plusieurs nids ont été repérés durant cette période. Résident d'hiver, rare. Ce pic hiverne irrégulièrement en petit nombre dans notre région (obs. pers. ; Williams, 1900 :174-175; PIO'S'P/B 1935-1965); Distribution antérieure Ce pic était autrefois un résident d'été commun dans la région de Montréal (Hall, 1862:52; Wintle, 1882:110, 1896:75). Wintle (1896:75) rapporte des mentions de nidification pour Hochelaga (ile de Montréal) et le mont Royal. Plusieurs pontes dans la Collection oologique F. N. Smith proviennent d'Outremont et du mont Royal. Remarques Plusieurs spécimens provenant du sud du Québec ont été examinés. Cinq adultes pro- venant du mont Saint-Hilaire ont été iden- tifiés comme C. a. /uteus Bangs, à cause de leurs mensurations ; cette population occupe le sud du Québec: culmen aile exposé queue tarse (2) moyenne 158,0 33,0 107,0 28,5 mm ONO TS) moyenne 152,0 31,3 104,7 28,0 mm 94 Peuplement de regain mixte, où persistent un certain nombre de troncs secs ; au mont Saint-Hilaire— le Hêtre à grandes feuilles Fagus grandifolia et l'Érable à sucre Acer saccharum sont les essences principales. Il est intéressant de noter les marques du Grand Pic Dryocopus pileatus sur l'arbre du premier plan. Grand Pic Dryocopus pileatus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, rare. Bien que des mentions de nidification n'aient été obtenues à cette date qu'à Senneville (Arboretum Morgan) — un couple nourrissant ses jeunes en juin 1964 (P.Q.S.P.B., 1964:27)) "un couple nicheur le 22 mai 1965 (P.Q.S.P.B., 1965:29) —, la présence de ce pic au cours de la saison de nidification indique qu'il peut aussi nidifier ailleurs dans la région de Montréal: Hudson (P.Q.S.P.B., 1939-1965); Vaucluse (P.Q.S.P.B., 1939- 1940 :10) ; Laprairie (P.Q.S.P.B., 1941 :16); mont Saint-Bruno (P.0.S.P.B., 1952 :26); mont Saint-Hilaire (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1936 :5) ; mont Rouge et mont Yamas- ka (obs. pers.); Oka (obs. pers.). Le Grand Pic, sans être commun, est assez bien dispersé dans les bois retirés de la région; en effet, sa grande méfiance à tout bruit insolite rend son observation difficile surtout au printemps et en été, à moins que Picidae l'observateur ne soit bien familier avec ses habitudes et son cri. L'absence d'habitats favorables plus considérables explique sans doute pourquoi sa population locale demeu- re assez limitée; on a néanmoins noté une augmentation sensible de ses effectifs au cours des dernières années. Nous avons estimé la population du mont Saint-Hilaire à quatre couples nicheurs en 1964, 1965 et 1966. Distribution antérieure Les auteurs du siècle dernier (Vennor, 1860 :426; Hall, 1862:52; Wintle, 1882: 110, 1896:72) affirment tous que le Grand Pic était rare à leur époque. Wintle (1896: 72) affirme avoir observé un de ces oiseaux sur le mont Royal le 1° mai 1892. Il semble que l'état de ce pic se soit amélioré dans notre région depuis le début du siécle. La destruction des habitats semble avoir peu affecté sa population locale, qui a pu s'adapter a des bois d'assez faible étendue. Remarques Un spécimen a été examiné et, en le comparant à des spécimens provenant de l'ouest et du sud de l'Amérique du Nord, a été identifié comme D. p. ab/etico/a (Bangs), à cause de ses grandes dimensions et de sa coloration plus claire : R 1653, & adulte, Montréal (mont Royal), le 16 novembre 1895. Pic à ventre roux Centurus carolinus (Linnaeus) Nomade, accidentel. Quoique Wintle (1896 : 74-75) ait prétendu que ce pic se rencon- trait autrefois dans les Cantons de l'Est, il n'existe apparemment que trois mentions acceptables pour la région de Montréal: un individu vu par plusieurs observateurs a Montréal, sur le mont Royal, les 5 et 12 novembre 1944 (P.0.S.P.B., 1944 :19) ; un male observé a Lachute pendant plusieurs jours du 1° au 24 février 1968 (fide J. B. Steeves) et, enfin, une femelle dans la région de Sainte-Agathe, du 24 février au 10 mars 1968 (fide T. W. Thormin). Pic a téte rouge Melanerpes erythrocephalus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Ce pic, aux couleurs remarquables, a nidifié à quelques occa- sions dans la région de Montréal au cours des derniéres années: sur le mont Royal en 1936/1937; 1939; 1942):1962, de-1964.a 1968 (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1935-1936:5; 1936-1193 7;:3;., 1938-1939212 11942719; 1962:27; 1964:27); Montréal, prés de l'Hôpital du Sacré-Cœur, en 1969 (fide Serge Lemieux); Belle Plage (prés de Vaudreuil) (P.0.S.P.B., 1948:32; 1950: 239-240) ; ile Bizard, un adulte nourrissant deux juvéniles, le 10 septembre 1967 (P.Q.S.P.B., Fiche de Nidification, fide M. D. Spencer), des adultes furent vus au méme endroit en 1968 et 1969 (plusieurs observateurs). Cette espéce est irréguliére dans notre région et ne se voit jamais en grand nombre; les observations faites a ce jour proviennent presque toutes des mémes endroits (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Nous avons noté un adulte prés de Saint-Mathias, le 17 juin 1966; un deuxième nous a été rapporté près de Richelieu, le 12 juin 1966 (fide Jacques Normandin) et un troisième au mont Saint- Hilaire, le 18 mai 1968 (fide P. R. Grant). Distribution antérieure Le Pic a téte rouge était apparemment plus abondant dans la région de Montréal au siècle dernier, comme l'indique le témoi- gnage de plusieurs auteurs (Hall, 1862 :52; Wintle, 1882 :110, 1896 :74). Wintle (1896: 74) fournit même deux mentions de nidifi- cation: Lachine, un nid contenant des œufs ; Longue-Pointe (île de Montréal), un nid, le 24 mai 1889. Cet auteur affirme aussi que plusieurs spécimens ont été pris dans la région. La dévastation des habitats, de même que la chasse qu'on lui faisait au siècle dernier à cause de son magnifique plumage, ont certainement contribué dans une grande mesure à réduire la population locale. Cependant, l'arrivée de l'Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris dans notre région, l'augmentation très rapide de ses effectifs et sa grande aggressivité aux cavités de nidification sont autant de facteurs qui ont amené le lent et progressif déclin de ce pic. En effet, l'agressivité de l'Etourneau sansonnet à l'endroit du Pic a tête rouge est bien connue (plusieurs auteurs; observations personnelles dans le sud de l'Ontario); c'est à l'époque de la nidification que ses effets sont particulière- ment néfastes, puisqu'il réussit presque toujours à occuper les cavités de nidification creusées par le pic. 95 Liste annotée Pic maculé Sphyrapicus varius (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Ce pic migrateur se rencontre dans la région de Montréal du 2 avril (obs. pers.) au 3 novembre (P.0.S.P.B., 1962 :16) ; il a été observé à une occasion en hiver sur le mont Royal, le 2 janvier 1953 (P.0.S.P.B., 1953 :23). Des mentions de nidification proviennent de toutes les Montérégiennes, y compris le mont Royal (P.0.S.P.B., 1952 :26), de mé- me que dans une variété d’endroits dans les basses terres du Saint-Laurent, notam- ment a Sainte-Madeleine, Saint-Mathias, Granby, Rivière-Beaudette, Saint-Téles- phore, Huntington, Cazaville et Como. Sur le mont Saint-Hilaire, nous avons repéré sept nids en 1965 et neuf en 1966. II était moins abondant sur les autres collines durant la même période. Distribution antérieure Même si les auteurs du siècle dernier (Hall, 1862:52; Wintle, 1882 :110, 1896 :72) ont trouvé ce pic un «résident d'été commun» dans la région de Montréal, il devait être beaucoup plus abondant à cette époque qu'il ne l’est aujourd'hui à cause des éten- dues boisées plus vastes qui se trouvaient alors sur notre territoire. Wintle (1896 :72) affirme qu'il nidifiait à quelques endroits dans l'île de Montréal et rapporte avoir trouvé un nid à Saint-Bruno, le 21 juin 1887. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens collectionnés récemment ou qui se trou- vaient déjà dans les collections du Musée Redpath et nous les avons tous rattachés à la sous-espèce de l'est du Canada, S. v. varius (Linnaeus) à cause de leur coloration. Pic chevelu Dendrocopos villosus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Le Pic che- velu se rencontre en petit nombre en tout temps de l'année dans presque tous les bois d'une certaine importance dans la région de Montréal. Des mentions de nidification ont été obtenues aux endroits suivants: mont Royal, un nid avec jeunes, le 26 mai 1963 (P.Q.S.P.B., Fiche de Nidification) ; Cham- 96 bly, un nid avec jeunes, le 20 mai 1950, (P.0.S.P.B., 1950:36) ; mont Saint-Hilaire des nids avec jeunes, le 24 mai 1940 (P.0.S.P.B.,1939-1940 :5) et le 24 mai 1961 (P.O.S.P.B., Fiche de Nidification), de même que neuf nids en 1965 et quatre en 1966 (obs. pers.) ; monts Yamaska, Rouge et Shefford, un nid chacun en 1966 (obs. pers.). Bien que ce pic semble plus abon- dant en automne et en hiver, il n'en est rien; en effet, cette espèce qui n'est pas migratrice dans notre région, doit souvent, à cette époque de l'année, rechercher sa nourriture à des distances considérables de ses territoires de nidification. À ce moment, on peut facilement l'attirer aux postes d'ali- mentation en y disposant comme matière grasses, le suif. Cet aspect de l'écologie de ce pic sera traité en détail dans un travail en préparation. Ainsi, l'observation de cet oiseau devient plus facile en automne et en hiver, non pas parce qu'il s'accroît en nombre, mais parce qu'il est plus actif. Distribution antérieure Hall (1862:52) affirme que ce pic était. autrefois un «résident commun», mais les autres auteurs de l'époque (Vennor, 1860: 426; Caulfield, 1890:146-147; Wintle, 1882:110, 1896 :70) l'ont par contre consi- déré comme un migrateur et un résident d'hiver dans la région de Montréal. Ils semblaient tout ignorer de sa présence en été. C'est sans doute à cause de la difficulté qu'occasionne l'observation de cet oiseau à l'époque de la nidification que de telles affirmations ont été faites. Pour notre part, nous croyons que ce pic était autrefois plus nombreux dans les forêts et bois locaux et qu'il est devenu moins abondant à la suite de la dévastation des forêts, en particulier depuis la fin du siècle dernier. Remarques L'affinité de la population locale n'a pas été déterminée pour les fins du présent ouvrage. Une étude présentement en cours sur la taxonomie de cette espèce dans toute son aire de répartition proposera une solution aux problèmes des sous-espèces de Den- drocopos villosus. Pic mineur Dendrocopos pubescens (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, commun. Ce pic, dont Picidae la migration est très limitée (obs. pers.), se rencontre en bon nombre dans les bois de la région de Montréal. Nous avons découvert plusieurs nids sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, en 1965 et 1966. En automne et en hiver, lorsque la nourriture n'est pas aussi abondante que durant les autres saisons, le Pic mineur s’aventure hors de ses territoires réguliers, et il a même été vu en de nombreuses occasions au cœur de la ville de Montréal (obs. pers.). En 1965 et 1966, il était nombreux au mont Saint-Hilaire et nous y avons trouvé au moins 15 couples nicheurs qu'il a été possible de suivre durant la saison de repro- duction. Au même endroit, nous avons localisé 11 nids en 1965 et sept en 1966. Cette espèce est probablement moins abon- dante aujourd'hui qu'elle ne l'était au siècle dernier vu la disparition de la majorité des forêts locales et la dévastation d'un grand nombre de bois. Distribution antérieure Le Pic mineur était autrefois un résident permanent commun dans la région de Montréal (D'Urban, 1857:144; Vennor, 1860 :426 ; Hall, 1862 :52; Caulfield, 1890: 147, Wintle, 1882:110, 1896:71). Wintle (1896:71) a de plus noté qu’il nidifiait sur le mont Royal vers 1890. II est possible qu'il y nidifie encore en petit nombre mais, jusqu'ici, on n'a pu réussir à repérer son nid, quoique des couples ont été notés durant la période de reproduction. Il semble que ce pic aurait été plus abondant au siècle dernier. Remarques Nous n'avons pas déterminé les affinités taxonomiques de la population locale pour les fins du présent ouvrage. Une étude présentement en préparation traitera de la taxonomie de cette espèce dans toute son aire de répartition. Pic à dos noir Picoides arcticus (Swainson) Erratique, rare. Ce pic de la forét conifé- rienne a été rapporté a quelques occa- sions dans la région de Montréal du 11 sep- lembre (P-OFS: PB, 194972) “au 22 mai (P.0.S.P.B., 1950:16). On a noté sa pré- sence aux endroits suivants: mont Royal, Senneville, Rosemére, Varennes, Chambly, Como, Hudson, Westmount, Oka, Chambly, Granby (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). Nous avons aussi observé un mâle pendant plusieurs minutes au mont Saint-Hilaire, le 10 novembre 1964. Ce pic ne semble jamais avoir été plus nombreux dans notre région; Wintle (1882:110; 1896:71) affirme qu'il était un rare migrateur et rapporte que deux spécimens ont été capturés localement, l'un à Laprairie et l’autre dans l'île Jésus. Pic à dos rayé Picoides tridacty/us (Linnaeus) Erratique, inusité. Cet autre pic de la forét coniférienne nordique est plus rare encore que son congénère, et n'a été vu dans la région de Montréal qu’a quelques rares occasions: Hudson, un, le 28 décembre 1941 (P.0.S.P.B., 1941 :16) et à quelques occasions en 1964 (P.Q.S.P.B., 1964 :27) ; Chambly, un, le 4 janvier 1948 (P.Q.S.P.B., 1948 :33) ; île Sainte-Hélène, un, les 26 et 30 novembre 1949 (P.Q.S.P.B., 1949 :27) ; mont Royal, un, le 13 janvier 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :26) ; ile des Sœurs, deux, le 27 décembre 1953 (P.0.S.P.B., 1953 :23) ; Oka, un, le 27 octobre 1956 (P.Q.S.P.B., 1956:22). Caulfield (1890:147) rapporte en avoir vu quelques-uns en novembre et Wintle (1896:71-72) déclare qu'il était un rare migrateur en octobre et en novembre. Remarques Quelques spécimens capturés localement ont été examinés et identifiés comme P. t. bacatus Bangs, à cause des fines rayures de la région dorsale. Un spécimen a été collectionné à Saint- Bruno, le 1° juin 1919; il est assez difficile d'expliquer sa présence à cet endroit en juin, puisque son aire de nidification est située à la fois plus au nord et plus à l'est que la région de Montréal. G)7/ Liste annotée Tyrannidae Tyran tritri Tyrannus tyrannus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Le Tyran tritri est bien réparti dans la région de Montréal, particulièrement là où se trouvent des ter- rains à découvert avec des buissons, des arbustes et quelques arbres isolés; enfin, il se rencontre aussi dans certains vergers de pommiers. Il peut se voir en assez bon nombre dans de tels lieux durant les mois d'été, du 4 mai (obs. pers.) au 27 septembre (P.0.S.P.B., 1957:13). Des nids ont été rapportés comme suit: Sainte-Geneviève, un nid et trois œufs, le 1° juillet 1907 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 702); Sainte- Dorothée (ile Jésus), un nid et quatre ceufs, le 21 juin 1908 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 776); Senneville, le 3 juin 1951 (PAOrS PaBea eal Golesi) MBrosseau Met août 1951 (op. cit.); île Paton (sur la rivière des Prairies) durant l'été de 1953 (P.0.S.P.B., 1953 :23) ; Hudson Heights, le 20 juin 1965 (P.O.S.P.B. Fiche de Nidifi- cation); Montréal-Ouest, le 8 juin 1965 (P.0.S.P.B., Fiche de Nidification) ; Lachine, deux nids, le 28 juin 1963 (P.O.S.P.B., Fiche de Nidification) ; mont Saint-Hilaire, deux nids en juin 1965 et 1966 (obs. pers.). Au cours de deux étés de travaux intensifs sur le terrain dans la région de Montréal, soit en 1965 et 1966, nous avons régulièrement observé le Tyran tritri aux endroits favorables des basses terres du Saint-Laurent, de méme que sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal. Ainsi, nous avons observé de quatre a six individus quotidiennement de la mi-mai a la mi-juillet en 1965 et en 1966. Nous l'avons aussi trouvé abondant a certains endroits dans les basses terres, en 1970. Distribution antérieure Autrefois, le Tyran tritri était apparemment un résident d’été commun dans la région de Montréal (Hall, 1862 :50; Wintle, 1882 :110, 1896:79). Wintle (1896:79) a de plus mentionné qu'il nidifiait alors dans la ville de Montréal; il note méme un nid trouvé sur le mont Royal, le 30 juin 1880. Bien que la population de l'île de Montréal ait certaine- ment diminué dans une forte proportion depuis quelques années a cause de la 98 dévastation des habitats, cet oiseau a proba- blement bénéficié dans une bonne mesure de la disparition progressive des foréts; en effet, cette espèce vit aux endroits soit partiellement à découvert, soit garnis de végétation arbustive. Remarques Nous avons collectionné dix spécimens du 10 mai au 6 juillet, en 1965, 1966 et 1970; ils étaient tous en condition de nidification. Moucherolle huppé Myiarchus crinitus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Le Moucherolle huppé se rencontre en bon nombre dans les habitats de notre région qui lui conviennent, du 24 avril au 21 septembre (P.OQ.S.P.B,., 1954:11). Des mentions de nidification proviennent des endroits suivants : Summer- lea (ile de Montréal), 15 couples nicheurs en juin 1949, y compris deux dont le nid fut découvert (P.Q.S.P.B., 1949:28); West- mount, six oiseaux observés au cours de juin 1955 (P'O:S'P:B., 1955-23) Came ville, un nid et six œufs, le 12 juin 1896 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 53); Sainte- Dorothée, un nid, le 7 juin 1950 (P.Q.S.P.B. 1950 :36) ; île Bizard, un nid, le 1° juillet 1924 (Coll. ool. F. N. Smith, no 452 2/5); Hudson, un nid dans un nichoir, en 1950 (P.0.S.P.B., 1952 :26) ; Senneville, un cou- ple dans un nichoir, en 1953 (P.Q.S.P.B., 1953 :12); Saint-Bruno, deux couples ni- cheurs, en 1955 (POS 'P/B 195 5e2s)r mont Saint-Hilaire, quatre nids en 1965 et 1966 (obs. pers.), de même qu'un autre nid contenant six ceufs tous éclos, en juin 1967 (fide P. R. Grant) ; monts Johnson, Yamaska, Shefford, Brome et Rouge, un nid chacun soit en 1965, soit en 1966 (obs. pers.). Sur le mont Saint-Hilaire, nous avons noté de deux a huit individus quotidiennement, du 8 mai au 29 juillet 1965, et du 15 mai au 21 juin 1966. Distribution antérieure De l'avis de quelques auteurs (Hall, 1862: 50; Wintle, 1882:110, 1896:80), le Mou- cherolle huppé semblait être autrefois com- mun en été. Wintle (1896:80) mentionne qu'il nidifiait sur le mont Royal à cette époque; d'ailleurs, il y nidifie encore. Cette espèce, qui se rencontre encore en bon nombre dans les bois de la région, est sans | | | | Tyrannidae doute moins abondante qu'elle a pu l'être autrefois, à cause de la dévastation des forêts. Cet oiseau est particulièrement sus- ceptible à une telle situation puisqu'il nidifie dans des cavités d'arbres, dans des forêts ayant atteint une certaine maturité. Remarques Nous avons collectionné cinq spécimens sur les monts Saint-Hilaire et Yamaska entre le 10 mai et le 20 juillet 1965 et 1966; trois d'entre eux se trouvaient en condition de nidification, tandis que les deux autres étaient des juvéniles venant juste de sortir du nid (mont Saint-Hilaire). Nous les avons tous identifiés comme . c. boreus Bangs. Moucherolle phébi Sayornis phoebe (Latham) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Le Moucherolle phébi a été observé dans la région du lomimnarsea(r.OcS.P.By, 1951)2115)) aus 18 octobre (P.O0.S.P.B., 1950:16). Des men- tions de nidification ont été obtenues comme suit: près de Chambly, cinq nids, le 3 juin 1922 (P.Q.S.P.B. 1946 :26) ; près de Chateauguay, un nid et cing ceufs, le 17 mai 1908 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 743); Vaucluse, deux nids, le 28 mai 1950 (P.0.S.P.B., 1950 :37) ; Como, deux nids, le ei) mai et le 27 juin 1965 (P.0:S.P.B., Fiche de Nidification); Senneville, trois nids, le 3 juin 1956 (Terrill, 1961 :3) ; Oka, un nid en construction, le 9 avril 1967 (obs. pers.); Saint-Constant, un nid et cing ceufs, dont un ceuf du Vacher a téte brune (Molothrus ater), le 24 mai 1905 (Coll. ool. L. M. Terrill, n° 448a) ; mont Saint-Hilaire, un nid et cing ceufs le 24 mai 1916 (Coll. ool. F. N. Smith, no 456 1/5), neuf nids en mai et juin 1965 et 1966 (obs. pers.) ; Port- Lewis, un nid, le 16 juin 1970 (obs. pers.). II semble avoir diminué en nombre vers 1950, mais il se rencontre à nouveau nombreux aux endroits favorables de la région. Distribution antérieure Ce moucherolle était commun dans la région de Montréal au siécle dernier selon le témoignage de deux auteurs de l'époque (Hall, 1862:50; Wintle, 1882:110, 1896: 80). Cette espéce a probablement bénéficié dans une large mesure de l'activité humaine dans la région, qui lui procure un plus grand nombre de sites de nidification. Remarques Six spécimens ont été examinés et ne diffé- rent en aucune manière de spécimens provenant d'autres secteurs de l'aire de répartition de l'espèce. Moucherolle à ventre jaune Empidonax flaviventris (Baird et Baird) Distribution actuelle Migrateur, rare. Ce moucherolle de la forêt coniférienne se rencontre dans la région de Montréal seulement à l'époque des migra- tions, bien qu'il ait déjà nidifié à Hatley, dans les montagnes Sutton, à quelques milles au sud des limites de la région (Mousley, 1921 :126-127). Sa présence a été remar- quée au printemps du 7 mai (P.Q.S.P.B., 1950 :16) au 8 juin (spécimen n° R 5054) et en automne du 18 août (P.0.S.P.B., 1952: 11) au 26 septembre (P.0.S.P.B., 1956 :22). Il a été observé en petit nombre à des inter- valles irréguliers sur le mont Royal, au mont Saint-Hilaire, à Saint-Bruno, à Cham- bly, dans l'île Sainte-Hélène, à Senneville, à Hudson, à Sainte-Thérèse et à Oka (obs. pers "1P10'S/PB/193551965); Distribution antérieure Hall (1862) ne mentionne pas ce mou- cherolle dans son ouvrage, mais Wintle (1896 :91-92), après avoir collectionné des spécimens le 31 mai 1892 et le 2 juin 1888 affirme qu'il était un rare résident d'été. Nous ne pouvons considérer ces dates de capture comme des mentions de nidification puisque cette espèce se déplace souvent tard dans la saison. Il semble que cette espèce a toujours été rare en migration dans notre région. Remarques Nous avons examiné un spécimen : R 5054, © adulte, Montréal, le 8 juin 1968. Moucherolle des aulnes Empidonax alnorum Brewster Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Ce moucherolle se rencontre en petit nombre dans la région de Montréal où on a noté sa présence du 26 avril (Cayouette, 1963 :15) au 8 septembre (P.0.S.P.B., 1946 :12). Nous l'avons régu- lièrement observé en petit nombre, trois à quatre quotidiennement, dans les basses terres du Saint-Laurent près du mont Saint- Hilaire, du mont Rouge et du mont Shefford, 99 Liste annotée du 28 mai au 21 juin 1966. En 1965, sa présence n'a été notée qu'à deux occasions au mont Saint-Hilaire. En juin 1970, nous avons observé quelques individus dans la région de Rivière-Beaudette, de Port-Lewis, de Cazaville et de Saint-Chrysostome. Il semble que cette espéce soit devenue moins nombreuse au cours des derniéres années, sans doute a cause de la dévastation des habitats. D'après Terrill (1911 :59), c'était le plus commun des moucherolles dans la région de Montréal vers 1900; a certains endroits, deux ou trois couples nichaient a proximité les uns des autres (Coll. ool. L. M. Terrill, nos 205, 605, 917, 220). Distribution antérieure Wintle (1896:82) est le seul parmi les auteurs du siècle dernier a avoir trouvé ce moucherolle dans la région de Montréal; il affirme qu'il était alors un rare résident d'été. Il n'était sans doute pas familier avec cette espèce, puisque Terrill (1911 :59), seule- ment quelques années plus tard, l'a trouvé commun dans la même région. || semble cependant que ce moucherolle ait été assez nombreux jusqu'à ces dernières années et qu'il ait récemment subi un déclin important, du moins dans certains secteurs de notre région, comme le démontrent nos observa- tions de 1965, 1966 et 1970. Moucherolle tchébec Empidonax minimus (Baird et Baird) Distribution actuelle Résident d'été, commun. En 1965 et 1966, nous avons trouvé ce petit moucherolle assez commun, de deux a dix individus apparaissant quotidiennement au cours de la saison de nidification sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal; durant cette période, il était sensiblement moins nombreux dans les bois des basses terres du Saint-Laurent. Nous avons localisé plusieurs nids au monts Saint-Hilaire, Rouge et Yamaska au cours de la méme période. En juin 1970, il était frequent dans la région de Riviere-Beaudette, Saint-Clet, Saint-Téles- phore, Port-Lewis, Cazaville et Saint-Chry- sostome (obs. pers.). Sa présence a été notée dans la région du 23 avril au 7 octobre (P202S: PB 195k 12), Distribution antérieure Hall (1862:50) rapporte que ce mouche- rolle était un rare résident d'été. Wintle 100 (1896:82) partage cette opinion, mais ajoute qu'il nidifiait dans l'île de Montréal à cette époque. Nous croyons que ce mouche- rolle était autrefois aussi abondant, sinon plus, qu'il ne l'est aujourd'hui; les auteurs du siècle dernier ont pu ne pas le remarquer dans bien des cas, ce qui explique leurs affirmations. C'est sans doute à cause de la destruction de la forêt qu'il serait devenu moins nombreux depuis le début du siècle. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens et ils sont tous bien caractéristiques de l'espèce. Pioui de l'Est Contopus virens (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Nous avons obser- vé le Pioui de l'Est en bon nombre au cours de la saison de nidification de 1965 et 1966 sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal. Nous ne l'avons noté qu'à quelques endroits dans les basses terres du Saint-Laurent, à Sainte-Madeleine, à Saint- Mathias, à Granby, à Belœil et à Saint- Lambert. En juin 1970, on a consigné régu- lièrement quelques individus dans la région de Riviére-Beaudette, Saint-Télesphore, Saint-Clet, Port-Lewis, Cazaville et Sher- rington (obs. pers.). Au mont Saint-Hilaire, nous avons régulièrement observé de quatre à six individus, du 21 mai au 28 juillet 1965, et du 21 mai au 21 juin 1966. Cette espèce a été notée ailleurs dans la région du 4 mai (P.0.S.P.B., 1947:21) au 7 octobre (P.0.S.P.B., 1963:14). Un nid contenant trois ceufs a été repéré a Dorval, le 18 juin 1918 (Coll. ool. F. N. Smith, no 461 1/3). Le déboisement intensif qui a eu lieu dans notre région depuis plusieurs années a sans doute contribué d'une certaine facon a limiter le nombre des individus de cette espèce. Distribution antérieure Selon Hall (1862 :50) et Wintle (1882 :110, 1896 :81), le Pioui de l'Est était un «résident d'été, commun», qui nidifiait sur le mont Royal où un nid contenant trois œufs a été découvert, le 26juin 1885 (Wintle, 1896 :81). Ce moucherolle, dont l'habitat consiste en bois et en forêts décidues ou mixtes, a probablement été très affecté par la dévas- tation des forêts locales bien qu'on le trouve encore en bon nombre là où persistent de vieux peuplements forestiers. Alaudidae Remarques Plusieurs spécimens ont été examinés et se sont tous révélés semblables à d'autres spécimens capturés ailleurs dans l'aire de répartition de l'espèce. Moucherolle à côtés olive Nuttallornis borealis (Swainson) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce moucherolle se voit en petit nombre dans la région de Montréal, 9 mai (P.0.S.P.B:., 1964:13) au 19 septembre (P.O.S.P.B., 1954:12). Nous avons collectionné un spécimen au mont Saint-Hilaire, le 25 mai 1966. Résident d'été, incertain. Une observation d'un individu qui chantait, à Chambly, le Hiuin1951 (P.0.S.P.B., 1951 :31) indique que l'espèce peut avoir nidifié à cette occa- sion dans la région de Montréal. Cependant l'oiseau observé pouvait être un migrateur attardé, en raison de la date tardive de l'observation. Nous ne connaissons aucune autre mention d'été pour la région de Montréal. Distribution antérieure Wintle (1882:110, 1896 :80) affirme que cette espèce était rare en été et qu'elle nidifiait sur le mont Royal. Il semble que ce moucherolle ait disparu de la région de Montréal comme nicheur à la suite du déboisement intensif et soutenu qui s'est effectué dans notre région. Alaudidae Alouette cornue Eremophila alpestris (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun (EF. a. pratico/a) ; migrateur, fréquent (F. a. alpestris). L'A- louette cornue se rencontre en bon nombre dans les basses terres du Saint-Laurent de la région de Montréal. De nombreuses men- tions de nidification ont été rapportées dans tous ses secteurs (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). Cette espèce a certainement béné- ficié de la disparition des forêts au moins depuis le début du siècle. Elle hiverne maintenant irrégulièrement en petit nombre (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). Distribution antérieure Wintle (1896:84) affirme que la sous- espèce E. a. praticola était commune en été et quelle nidifiait sur les hauteurs près d'Hochelaga. Cette espèce est certainement plus abondante aujourd'hui dans la région; la disparition des forêts a eu pour effet de créer de vastes habitats autrefois inexistants. Remarques Nous avons examiné douze spécimens, que nous avons collectionnés ou qui se trou- vaient déjà dans les collections du Musée Redpath. La population qui nidifie dans la région de Montréal, de même qu'ailleurs dans les basses terres du Saint-Laurent a été identifiée comme EF. a. praticola (Hen- shaw), a partir de cing spécimens nicheurs qui présentaient toutes les caractéristiques de cette sous-espéce. La sous-espéce F. a. alpestris (Linnaeus) a été identifiée à partir de spécimens capturés en avril, octobre et novembre; elle est donc considérée comme migratrice dans la région de Montréal. 101 Liste annotée Hirundinidae Hirondelle bicolore /ridoprocne bicolor (Vieillot) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. L’Hirondelle bi- colore se rencontre en grand nombre dans la région de Montréal, où elle a été observée dui 1:8) mars: (PO S'PB OAI) aMIA mi-octobre (P.Q.S.P.B., 1944-1965); elle s'attarde parfois jusqu'au 6 novembre (P.O:S'P:B/1955:1M) lors demotre séjour dans la région du mont Saint-Hilaire en 1965 et 1966, nous avons régulièrement observé de cinq à 20 oiseaux durant toute la période de nidification ; nous avons aussi constaté la présence d'un grand nombre de nids dans des nichoirs disposés à cette fin à plusieurs endroits dans le district. Durant la migration d'automne, cette hirondelle est plus abon- dante à proximité des étendues d'eau, où des vols considérables ont parfois été observés. À l'automne de 1965, au moins 20000 de ces oiseaux ont été vus en une seule journée à Côte Sainte-Catherine (P'O:S'P'BM1965k31); Distribution antérieure Hall (1862 :51) considérait cette hirondelle comme une espèce commune en été. Wintle (1882:109, 1896:107) rapporte Une colonie d'Hirondelles des sables Riparia riparia dans une gravière au flanc sud-ouest du mont Saint-Hilaire. Les terriers sont distribués au hasard dans les strates où le sable est le plus fin et le plus compact. 102 qu'elle était abondante à la même époque de l'année et qu'elle nichait dans la ville de Montréal, ainsi que sur le mont Royal. Caulfield (1889 :422) maintient qu'elle était commune dans la ville de Montréal avant l'arrivée du Moineau domestique (Passer domesticus) et qu'elle serait devenue moins nombreuse par la suite. Il semble que cette espèce soit aujourd'hui plus nombreuse qu'elle ne l'était au siècle dernier, comme le démontrent les affirmations des auteurs de cette époque (Hall, 1862 :51 ; Wintle, 1882: 109; 1896:107). Son expansion a sans doute été favorisée par le nombre croissant de secteurs résidentiels où un grand nombre de nichoirs sont disposés à son intention chaque année. Bien qu'elles utilisent sûre- ment encore un certain nombre de cavités naturelles dans des arbres, des arbres creux ou des trous de pic abandonnés pour abriter leur ponte, il ne fait aucun doute que la grande majorité des Hirondelles bicolores qui nichent dans la région de Montréal adoptent de préférence les nichoirs arti- ficiels qui leur sont offerts. Hirondelle des sables Riparia riparia (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent localement. L'Hi- rondelle des sables, qui nidifie en colonies dont l'importance varie considérablement, Rigs ae ze DER. ECTS fod. TA Hirundinidae niche à plusieurs endroits dans la région de Montréal, notamment à Laprairie (P.0.S.P.B., 1942-1964), à Saint-Lambert et à Côte Saint-Paul (P.0.S.P.B., 1949 :28), à Aqueduc (ile de Montréal) (P.Q.S.P.B., 1951-31), au mont Royal (P.O.S.P.B. 1953:24), à Saraguay (sur la rivière des Prairies) (P.Q.S.P.B., 1960 :25, 1961 :28), près de Sainte-Thérèse — un nid contenant quatre œufs dans une colonie d'environ 25 couples, le 7 juin 1908 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 768) —, à Rivière Beaudette, L'Acadie et Saint-Clet (obs. pers.). Au cours des saisons de nidification de 1965 et 1966, nous avons repéré les colonies suivantes: mont Saint-Hilaire, 130-150 terriers dans une sablière ; mont Yamaska, environ 75 ter- riers dans une gravière; mont Shefford, de 145 à 150 terriers dans une gravière; mont Brome, de 35 a 40 terriers dans une sabliére, Montréal- Ouest, de 40 à 45 terriers dans une falaise sablonneuse. Terrill (1911 :16) rap- porte que l'Hirondelle des sables nidifiait autrefois dans la ville de Montréal, là où aes sites de nidification étaient disponibles. Il est intéressant de noter que cette hiron- delle, qui nidifie habituellement dans des bancs sablonneux, occupe aussi des trous d'égouttement dans des murs de béton (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1949:28), proba- blement lorsqu'il est difficile de trouver des sites de nidification conventionnels. L'amé- nagement et l'utilisation des berges des cours d'eau a certainement affecté les popu- lations locales en réduisant le nombre des sites de nidification possibles. Cependant, plusieurs gravières et sablières offrent des falaises artificielles qui sont fréquemment utilisées, pourvu que l'activité humaine ne soit pas trop intense. Dans ces conditions, un grand nombre de terriers sont détruits, parfois à deux ou trois reprises au cours de la même saison de nidification; mais, les hirondelles y reviennent et persistent à nidifier à moins que la saison ne soit trop avancée. Ainsi, il semble que l'activité humaine ait réduit la population locale dans une certaine mesure en utilisant et en aménageant des falaises sablonneuses naturelles à des fins diverses. L'Hirondelle des sables a été observée du 20 avril (P.0.S.P.B., 1963:16) au 28 septembre (POLS P18, 19)45s116)) Distribution antérieure D'après Wintle (1882 :109, 1896 :107-108), cette hirondelle était commune en été dans la région de Montréal; il rapporte avoir observé jusqu'en 1885 une petite colonie sur le mont Royal, ainsi qu'une autre beaucoup plus importante dans une sabliére a Hochelaga. Nous estimons que cette hirondelle était autrefois plus nombreuse et que la population locale a sérieusement diminué depuis le début du siécle; la cause de ce déclin est, sans aucun doute, impu- table en partie à l'utilisation des falaises sablonneuses le long des cours d'eau. De plus, les méthodes de construction de routes s'étant améliorées et ne laissant plus de falaises escarpées dans le gravier ou le sable de bordure, les sites de nidification ont, par le fait même, été appréciablement réduits dans certains secteurs de la région de Montréal; en effet, les abords des routes modernes sont aplatis et ensemencés de pelouse ; cela rend impossible la nidification de cet oiseau. Remarques Six spécimens, collectionnés au mont Saint- Hilaire durant les saisons de nidification de 1965 et 1966, ont été identifiés comme R. r. riparia (Linnaeus), la population d'Amérique du Nord, à cause de leurs mensurations et de leur coloration. Hirondelle à ailes hérissées Stelgidopteryx ruficollis (Vieillot) Résident d'été, rare. On a remarqué cette espèce pour la première fois dans la région de Montréal au printemps de 1948, alors qu'un individu isolé a été identifié dans l'île Sainte-Hélène (P.0.S.P.B., 1950:38). En 1950, d'autres individus isolés furent aper- cus à plusieurs occasions à Richelieu et à Verdun (op. cit.). Depuis, la présence de cette hirondelle a été notée régulièrement (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1951-1965) du 19 avnil (POS PB 1963514) vaul 29° aout (P.0.S.P.B., 1964:13). Des mentions de nidification viennent de Rigaud en 1959 (Bull. ornith., 1959, 4 (4):8), de Hudson (OSI Be 1957727 moodeze, 1965-51), de Lachine (P.O.S.P.B., 1958:31), et de Rawdon ou trois nids ont été localisés, le 7 juin 1969 (FNOO, fide Pierre Laporte). Nous l'avons observée comme suit: le long du Richelieu près du mont Saint-Hilaire, trois le 28 avril, un le 7 juin et sept le 4 juin 1965; a Belœil, quatre le 4 juin, six le 11 juin 1966; au mont Saint-Hilaire (lac Hertel), deux, le 19 juin 1966; a Saint- Liste annotée Zotique, deux, le 9 juin 1970. Ces observa- tions portent à croire que l'espèce niche probablement aussi à ces endroits sauf au lac Hertel. Hirondelle des granges Hirundo rustica (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. L’Hirondelle des granges se rencontre en bon nombre dans la région de Montréal du 8 avril (P.Q.S.P.B., 1956:12) au 25 septembre (P.Q.S.P.B., 1965:14); elle est particulièrement bien répartie dans les milieux ruraux. Des men- tions de nidification ont été rapportées en grand nombre dans toute la région, y com- pris le mont Royal (P.Q.S.P.B., 1954:21). Nous l'avons notée comme espèce nicheuse en 1965 et 1966 sur toutes les Montérégien- nes (sauf sur le mont Royal) et a un grand nombre d’endroits dans les basses terres du Saint-Laurent. La situation était similaire en 1970. Distribution antérieure Selon Hall (1862:51) et Wintle (1882 :109, 1896 :106-107), l'Hirondelle des granges était commune en été au siécle dernier dans la région de Montréal. Wintle (1896 :106- 107) rapporte de plus qu’elle nidifiait dans l'île de Montréal. Bien que l'état de cette hirondelle ne semble pas avoir changé depuis le début du siécle, nous estimons qu'elle est aujourd'hui plus nombreuse a cause des édifices qui offrent plus de sites de nidification qu'autrefois; la disparition des forêts locales et les mesures de protec- tion dont jouit cette hirondelle depuis 1916 ont aussi contribué à son expansion. Remarques Deux spécimens capturés dans la région de Montréal ont été identifiés comme H. r. erythrogaster Boddaert, à cause de la coloration de la région ventrale. Hirondelle à front blanc Petrochelidon pyrrhonota (Vieillot) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Bien que cette hirondelle nidifie encore à quelques endroits dans la région de Montréal, elle n'est plus aussi nombreuse qu’autrefois et ne se ren- contre plus qu'en petit nombre (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1935-1965). Plusieurs men- 104 tions de nidification ont été consignées, notamment à Sainte-Anne-de-Bellevue (P.Q.S.P.B., 1956 :23) ; sous le pont Cham- plain à la hauteur de l'île des Sœurs (P.Q.S.P.B., 1865:31), au mont Shefford, où nous avons dénombré cinq nids et 12 adultes, le 15 juin 1966 et, enfin, prés du mont Saint-Hilaire (versant oriental), où nous avons repéré deux nids en juin et juillet de 1965 et de 1966. Mousley (1932 :172) avait précédemment noté cing nids a Lachine, le 12 juin 1931. Cette hirondelle a été observée dans notre région du 19 avril (P.0.S.P.B., 1963:14) au 24 septembre (PROkS RIB PSS Oni)e Distribution antérieure Selon Hall (1862:51) et Wintle (1882 :10, 1896:106), cette espéce était commune en été à leur époque. Wintle (1896 :106) rapporte de plus qu'elle nidifiait dans l'île de Montréal. Elle est cependant aujourd'hui beaucoup moins nombreuse; c'est une situation que plusieurs auteurs ont signalée ailleurs dans son aire de répartition, notam- ment dans le secteur nord-est. || semble que ce déclin graduel, mais régulier, soit survenu de pair avec la disparition des ponts couverts et l'augmentation du nombre de Moineaux domestiques Passer domesticus. C'est un fait bien connu que le Moineau domestique, habituellement assez agressif, parvient à déloger ces hirondelles de leurs nids qu'il occupe à ses propres fins (obs. pers.; plu- sieurs auteurs). Caulfield (1889:422) a constaté que, méme en 1889, les Moineaux domestiques ont réussi a chasser ces hiron- delles d'une grande colonie à Côte Saint- Luc et ce à peine quelques années après l'arrivée de ces indésirables dans la région de Montréal, soit vers 1865. Remarques Un spécimen capturé dans la région de Montréal de méme que plusieurs autres provenant de régions adjacentes, ont été identifiés comme P. p. pyrrhonota (Vieillot), a cause de leur coloration et de leurs faibles dimensions: R 4023, & adulte, mont Shefford, le 15 juin 1966. Corvidae Hirondelle pourprée Progne subis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Cette hirondelle de forte taille, dont la présence a été notée dans la région de Montréal, du 4 avril (P.Q.S.P.B., 1962 :16) au 23 septembre (P.O.S.P.B,., 1954 :12), se reproduit dans des nichoirs aux endroits suivants : Pointe-Claire, Verdun, Lachine, Cartierville, Dorval, Senneville, Montréal, Hudson, L'Abord-à-Plouffe, Chambly, Saint-Lambert, mont Saint- Bruno, lberville, Farnham, Waterloo, Granby, Saint-Zotique et Port-Lewis (obs. pers.; P0SP:B 1942-1965: Bull: ornith., 1956, m4) 7; 1957, 2 (4) 3:8): Au’ cours de la migration d'automne, elle se rencontre parfois en vols considérables (30-125 oi- seaux) au-dessus des étendues d'eau ou de certains secteurs de la ville de Montréal (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1942-1965). Distribution antérieure Hall (1862 :51) et Wintle (1882 :109, 1896: 106) rapportent que cette hirondelle était commune en été au siècle dernier. Wintle (1896:106) déclare de plus qu'elle «se reproduisait alors dans la ville dans des nichoirs». Bien que des données quantita- tives ne soient pas disponibles, il semble que cet oiseau est présentement beaucoup moins nombreux qu'il ne l'était au siècle dernier. Les colonies nicheuses actuelles sont assez éloignées les unes des autres et les plus importantes ne groupent guère plus de 70 individus (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Au début du siècle, Terrill (1911:60-61) estimait que l'Hirondelle pourprée était la troisième plus nombreuse parmi les oiseaux de la ville de Montréal, en particulier le long du canal Lachine et du Saint-Laurent. Il est évident que la situation a changé du tout au tout, même si cette hirondelle nidifie encore en petit nombre à quelques endroits. Corvidae Geai gris Perisoreus canadensis (Linnaeus) Erratique, irrégulier. Cette espèce du biome coniférien et de |’écotone arctique (Ouellet, 1966 :177-186) se rencontre rarement dans la région de Montréal. Au cours des dernières années, on l'a observée en petit nombre a quelques occasions en automne, en hiver et tôt au printemps (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Hall (1862:52) écrit que ce geai était un résident commun qui hivernait ; cette affirmation s'applique certainement à une région située hors de celle de Montréal, probablement au nord. Les autres auteurs du siècle dernier (Caulfield, 1882 :110; Wintle, 1882:110, 1896:86) le considéraient comme un rare migrateur. Geai bleu Cyanocitta cristata (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Le Geai bleu se rencontre en bon nombre toute l'année dans les bois de la région de Montréal, mais en particulier sur les Monté- régiennes. Sa nidification a été constatée comme suit: Senneville, deux nids les 5 et 12 inet IGE (POLS Nes, Sie ssy=s3s))), Un nidvler Vekmal 1952" (P!O!S:P:Bs, 1952227), un nid le 24 mai 1953 (P.0.S.P.B., 1953: 25); Hudson, quatre juvénaux, le 4 juin 1954) (P:@:S:P¥B;, 1954:22).- Chambly, un nid et cing ceufs le 14 mai 1922, un nid et quatre ceufs le 18 mai 1924 (Coll. ool. L. M: Terrill, nos 1755, 1929). En 1965 et 1966, nous avons réguliérement observé le Geai bleu au cours de la saison de nidifica- tion sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, de méme que dans les sec- teurs boisés des basses terres du Saint- Laurent. On a depuis constaté sa nidification au mont Royal (Ouellet et Lemieux, 1971: 55). Il semble que cet oiseau devienne plus nombreux en automne et au début de l'hiver. Nous estimons qu'à cette époque de l'année le Geai bleu est plus bruyant et qu'il crie plus souvent que durant la période de reproduction; en second lieu, il semble qu'un certain nombre d'individus envahis- sent notre région depuis certains territoires de nidification situés plus au nord. À notre sens ces facteurs expliquent le grand 105 Liste annotée nombre d'observations consignées à cette époque de l'année. En hiver, il se voit assez souvent sur le mont Royal (obs. pers.; POS PBM986 1965) Distribution antérieure Hall (1862 :52) rapporte que ce geai était un résident d'été «commun», tandis que Wintle (1882:110, 1896:85-86) déclare qu'il était un migrateur commun qui, à sa connaissance, ne nidifiait pas dans la région de Montréal. Cette affirmation résulte probablement du fait que le Geai bleu est extrêmement difficile à observer durant la période de nidification. Nous estimons cependant qu'il était autrefois plus nom- breux qu'il ne l'est présentement et qu'il a subi un déclin considérable, en particulier à proximité des centres urbains, à cause de la disparition des forêts et des bois. Remarques Plusieurs spécimens ont été examinés et la population locale a été rattachée à C. c. bromia Oberholser, à cause de sa coloration et de ses mensurations. Pie bavarde Pica pica (Linnaeus) Hypothétique. La Pie bavarde aurait appa- remment été notée à trois occasions dans la région de Montréal: Chambly Canton, un spécimen capturé vers 1883 et Laprairie, une observation vers 1883 (Wintle, 1896 :84- 85); Notre-Dame-de-Grâce (île de Mont- réal), deux individus observés à plusieurs occasions de la fin d'août à la mi-novembre 1944 (P.0.S.P.B., 1944:20). Wintle (op. cit.) estime que les mentions qu'il a rappor- tées dans son travail proviennent d'individus échappés de captivité. Dans le troisième cas, il a plus tard été confirmé que les individus observés étaient aussi des oiseaux qui avaient regagné leur liberté dans la région après avoir été amenés en captivité du Manitoba (P.Q.S.P.B., 1944 : 20). Grand Corbeau Corvux corax Linnaeus Distribution actuelle Erratique, inusité. Le Grand Corbeau a, semble-t-il, été observé une seule fois dans la région de Montréal au cours des dernières années: mont Royal, un, le 23 décembre 1948 (P.0.S.P.B., 1948 :33). 106 Distribution antérieure Hall (1862:52) rapporte que le Grand Corbeau était autrefois un rare résident, probablement à cause des quelques couples qui nidifiaient encore sur les falaises de la région, comme sur certaines Montérégien- nes. Les auteurs qui l'ont suivi, tels Caulfield (1890 :148) et Wintle (1896 :86), estiment qu'il était un rare résident d'hiver à cette époque. Il semble ainsi que la dévastation des habitats, et peut-être plus encore, la chasse dont il a été l'objet et l'empiètement de la civilisation sur ses territoires locaux d'hivernage et de reproduction ont contribué a sa disparition graduelle au siècle dernier et au début de celui-ci. Corneille d'Amérique Corvus brachyrhynchos Brehm Distribution actuelle Résident d'été, commun. La Corneille d'A- mérique se reproduit en bon nombre dans la région de Montréal, même dans les parcs et les arbres ornementaux de la ville. Au cours de la saison de nidification de 1965 et de 1966, nous avons régulièrement observé de deux à 20 de ces oiseaux sur toutes les Montérégiennes, de même que dans les bois des basses terres du Saint-Laurent. Résident d'hiver, fréquent. Depuis quel- ques années, la Corneille se rencontre assez régulièrement en petit nombre pendant l'hiver (obs. pers.; P.O.S.P.B. 19352 1965)e Il est possible que cette espèce soit devenue plus nombreuse depuis la fin du siécle der- nier, sans doute sous l'effet du déboise- ment, qui aurait favorisé son expansion en lui offrant un plus grand nombre de sites de nidification en terrain partiellement à décou- vert. La chasse, dont elle fait l'objet en toute saison, ne semble pas être une menace sérieuse au maintien de ses effectifs actuels. Au cours des migrations, soit à la mi-mars et au début d'octobre, elle peut devenir très abondante ; à certains endroits on a parfois observé des vols considérables de plu- sieurs centaines d'individus (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Distribution antérieure Les auteurs du siècle dernier (Hall, 1862 :52; Wintle, 1882 :110, 1896:86-87) ont cons- taté que la Corneille d'Amérique était alors commune en été dans la région de Montréal ; certains auteurs ont aussi rapporté qu'elle hivernait à cette époque avec une certaine Paridae régularité (Hall, 1862:52; Wintle, 1882: 110, 1896:86-87; D'Urban, 1857:143; Caulfield, 1890 :148). Il semble malgré ces estimés conservateurs que la Corneille ait été relativement nombreuse dans la région de Montréal au siècle dernier et qu'elle a peut-être même augmenté en nombre de- puis, probablement sous l'effet du déboise- ment. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens, dont les mensurations sont caractéristiques de C. b. brachyrhynchos Brehm; nous rattachons donc la population locale a cette forme. Paridae Mésange a téte noire Parus atricapillus Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, fréquent, Terrill (1911 :63) déclare qu'il a obtenu des mentions de nidification à plusieurs occasions dans l'île de Montréal et les environs. Au cours des derniéres années, quelques mentions de nidification seulement ont été consignées, bien que l'espèce a pu être observée à plusieurs endroits au cours de la saison de reproduction (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935- 1965). Au cours des saisons de nidification de 1965 et de 1966, nous avons réguliére- ment observé cette mésange en petit nom- bre, deux à six individus, aux endroits suivants, ainsi que dans les régions boisées adjacentes des basses terres du Saint- Laurent: mont Rouge, mont Saint-Bruno, mont Shefford, mont Yamaska et mont Brome. Au mont Saint-Hilaire, de quatre à huit individus ont régulièrement été consi- gnés au cours de la même période. Résident d'hiver, commun. Cette mésange devient habituellement plus nombreuse en automne et hiverne en bon nombre dans la région de Montréal. Elle semble alors sensi- blement plus abondante qu'au printemps et qu'en été. Cette situation s'explique, à notre sens, du fait que ces oiseaux sont à cette époque de l'année plus actifs et plus bruyants, ayant souvent à se déplacer sur des distances plus grandes pour trouver leur nourriture; de plus, il est probable qu'un nombre indéterminé d'oiseaux provenant de territoires situés plus au nord viennent s'ajouter aux rangs de la population locale. C'est sans doute ce qui explique la présence de petits vols de Mésanges à tête noire dans les parcs de la ville de Montréal et sur le mont Royal en automne et en hiver (obs. pers :1P'0'S'P/B7/1935-1965)! Distribution antérieure Hall (1862 :51) écrit que cet oiseau était un «résident commun» au siècle dernier, mais Wintle (1882 :109) estime qu'il n'était pas «très commun et qu'il nidifiait dans l'île» de Montréal à la même époque; ce déclin apparent est probablement attribuable à la disparition des forêts locales. En hiver, la situation semble être demeurée semblable: quelques auteurs ont remarqué que la 107 Liste annotée mésange pouvait parfois devenir abondante à cette époque de l'année (D'Urban, 1857:141; Vennor, 1860:426; Wintle, 1896 :124). Remarques Les spécimens examinés ont été identifiés comme P. a. atricapillus Linnaeus, à cause de leur coloration. Mésange a téte brune Parus hudsonicus Forster Erratique, inusité en automne et en hiver. Cette mésange originaire de la forét conifé- rienne apparait occasionnellement dans la région de Montréal, mais sa présence est toujours rare, bien qu'elle nidifie plus au sud dans les montagnes Sutton et dans les régions élevées de la Nouvelle-Angleterre (obs. pers.; A.O.U. Check-list, 1957 :389). Elle a été signalée au cours des dernières années a quelques endroits, notamment a Hudson, a Senneville, au mont Royal, a Côte Saint-Luc, dans l'île Sainte-Hélène, à Westmount, à LaSalle et à Chambly (P:O:S.PB/41941-174942-215494822; 1945222 1946-29: S47 Or Obits): ainsi qu'au mont Yamaska et à Granby (obs. pers.). Caulfield (1890 :150) et Wintle (1896 :125) ont rapporté qu'elle était autre- fois rare en hiver. Bien que le dossier con- cernant l'état de cette mésange dans notre région au siécle dernier soit incomplet, il est légitime de croire qu'elle était probablement plus nombreuse et plus régulière en hiver qu'elle ne l'est aujourd'hui; la situation actuelle provient sans doute du déboise- ment intensif qui a dégarni notre région de presque toutes ses forêts. Remarques Nous avons examiné deux spécimens et les avons identifiés comme P. h. /ittoralis Bryant, à cause de leur coloration et de leurs mensurations : R 1935, © adulte, novembre 1918; R 1936, & adulte, Chambly Canton, le 22 octobre 1916. Saint-Hilaire, le 24 Mésange huppée Parus bico/or Linnaeus Erratique, accidentel. Cette mésange de forte taille a été signalée à une occasion dans la région de Montréal, alors qu'un individu a été vu par plusieurs observateurs a un poste d'alimentation au mont Saint- Hilaire, de la mi-novembre à la fin de décembre 1961 (P.Q.S.P.B., 1961 :28; Aud. Field Notes, 16:315). Il semble qu'il se soit alors produit un mouvement de ces oiseaux vers le nord-est du continent: de nombreu- ses observations ont, été faites ailleurs dans le sud du Canada, en particulier dans le sud de l'Ontario, durant la même période (Aud. Field Notes, 16:315). Sittidae Sittidae Sittelle à poitrine blanche Sitta carolinensis Latham Distribution actuelle Résident permanent, commun. La Sittelle à poitrine blanche se trouve en bon nombre en tout temps de l’année dans les bois de la région de Montréal, mais elle semble dispa- raître presque complètement à la fin du printemps et au début de l'été. Tel n'est cependant pas le cas: en effet, ces oiseaux deviennent très timides et difficiles à obser- ver au cours de la période de nidification. Jusqu'ici des mentions de nidification ont été obtenues comme suit: mont Royal, un couple se comportant comme s'il avait un nid le 6 mai 1945 (P.0.S.P.B., 1945 :22),un couple nicheur et un nid, été 1969 (fide Serge Lemieux); Hudson, un couple se reproduisit dans un nichoir à l'été de 1945 (P.0.S.P.B., 1958 :32); dans le comté de Châteauguay, un nid et huit œufs, le 17 mai 1908 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 742). Au cours de la saison de nidification de 1965 et de 1966, nous l'avons régulièrement obser- vée sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, ainsi que dans la plupart des bois des basses terres du Saint-Laurent. Distribution antérieure Cette sittelle était considérée comme une espèce résidente dans la région de Montréal au siècle dernier, mais elle était rare en été (Hall, 1862:52; Wintle, 1882:109, 1896: 123), sans doute pour les mêmes raisons qui ont été évoquées au paragraphe précé- dent. Wintle (1896:123) rapporte avoir trouvé un nid à Outremont et Caulfield (1890:150) estime qu'elle pouvait alors nidifier sur le Mont-Royal. Il semble qu'en hiver, elle devenait parfois assez abondante autrefois à certains endroits, comme le rapportent D'Urban (1857:144) et Vennor (1860 :426) pour l'île des Sœurs. Bien que les données disponibles suggèrent une augmentation sensible de sa population locale depuis le début du siècle malgré la dévastation des forêts et des bois, nous croyons que cette espèce était autrefois beaucoup plus abondante dans notre région. Remarques Cinq spécimens capturés dans la région de Montréal ont été examinés et rattachés à la sous-espèce S. c. cookei Oberholser à cause de leur coloration dorsale et des mensurations du bec. Sittelle à poitrine rousse Sitta canadensis Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, rare; résident d'hiver, fré- quent. Cette sittelle n'est jamais nombreuse dans la région de Montréal, spécialement en été; elle se voit cependant en plus grand nombre au printemps et à l'automne lors des déplacements des populations nordiques. Quelques mentions de nidification ont été rapportées comme suit : Vaucluse, un couple creusant une cavité, le 20 mai 1945 (P/O'S'P/B 1945-22); ile Perrot. cing individus formant apparemment un groupe familial, le 12 juillet 1951 (P.Q.S.P.B., 1951 :33) ; mont Rouge, deux adultes nour- rissant deux jeunes dans un petit peuplement de Prûches de l'Est 7suga canadensis, le 23 juin 1965 (obs. pers.). D'autres observa- tions que nous avons consignées en mai et juin de 1965 et de 1966, suggèrent la nidi- fication possible de cette espèce au mont Saint-Hilaire, au mont Yamaska et au mont Shefford, bien que nous n’ayons repéré ni le nid, ni les jeunes. Distribution antérieure D'après Hall (1862:52), cet oiseau aurait été un «commun résident d'été», les autres auteurs. de l'époque rapportent qu'il était rare en été et en hiver, mais qu'il devenait plus nombreux au printemps et à l'automne (Vennor, 1860 :426; Caulfield, 1890 :150; Wintle, 1882:109, 1896:124). Wintle (1896 :124) et Caulfield (op. cit.) estiment que cette sittelle aurait niché sur le mont Royal et ailleurs dans la région de Montréal. Il est probable que cette espèce a sensible- ment diminué depuis le milieu du siècle dernier sous l'effet du déboisement, en particulier à cause de la coupe intensive des conifères tels les pins Pinus sp. et la Prûche de l'Est 7suga canadensis. Remarques Quatre spécimens provenant de la région de Montréal ont été examinés et se sont révélés semblables à d'autres spécimens de cette espèce capturés ailleurs dans l'aire de répartition. 109 Liste annotée Certhiidae Troglodytidae Grimpereau brun Certhia familiaris Linnaeus Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Le Grimpe- reau brun se rencontre en petit nombre dans la région de Montréal au printemps, en automne et en hiver, alors que ses mœurs sont moins discrètes, mais il est moins nombreux en été (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935-1965). Un nid contenant des jeunes a été localisé à Como, le 5 juin 1966 (P.0.S.P.B., Fiche de Nidification). Les observations que nous avons consignées en mai et juin de 1965 et de 1966 indiquent qu'il nidifie probablement aussi aux endroits suivants: mont Saint-Hilaire, mont Rouge, mont Yamaska et mont Shefford. Nous l'avons toujours trouvé plus nombreuse hors de la saison de reproduction, notamment d'octobre à mars. Distribution antérieure Il semble que l'amplitude des populations locales aurait autrefois été très variable dans la région de Montréal comme le rapportent plusieurs auteurs (D’Urban, 1857 :141 ; Ven- nor, 1860:426; Hall, 1862:52; Caulfield, 1890:150; Wintle, 1882:109, 1896:123). Hall (op. cit) a cependant noté qu'il était un résident d'été à son époque. Wintle (1896: 123) a d'autre part remarqué que «quelques- uns nichent . probablement ici». Ces auteurs ne l'ont sans doute pas noté plus souvent en été à cause de ses mœurs dis- crêtes. Nous estimons cependant qu'il était autrefois plus nombreux, particulière- ment en été, et qu'il a diminué en nombre à cause de la dévastation croissante des forêts à partir du milieu du siècle dernier. Remarques Les spécimens examinés, comparés à des spécimens provenant de la côte occidentale de l'Amérique du Nord, ont été rattachés à la sous-espèce C. f. americana Bonaparte, à cause de leurs dimensions et de leur coloration. Troglodyte familier Troglodytes aedon Vieillot Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Le Troglodyte familier était un résident d'été commun dans la région de Montréal jusqu'à 1961 environ; jusque-là, on a recueilli des mentions de nidification un peu partout dans la région, notamment à Senneville, à Hudson, au mont Royal et à Chambly. Cependant, la population locale semble avoir subi un déclin alarmant pour des raisons inconnues, si bien que l'espèce n'a plus été revue pendant quelques années à des endroits où elle était bien connue quelques temps auparavant (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Il semble cependant que, depuis 1968, elle soit en voie de réoccuper ses territoires d'avant 1961. Au cours de nos travaux sur le terrain en 1965 et en 1966, nous n'avons pas observé cette espèce a une seule occasion, même après l'avoir recherchée à maintes reprises. En juin 1970, on a noté plusieurs individus dans la région de Rivière-Beaudette et de Port-Lewis (obs. pers.). Sa présence a été notée dans la ré- gion du 17 avril (Cayouette, 1963 :15) au 9 octobre (POS PB 196012) Distribution antérieure Hall (1862:51) déclare que ce troglodyte était un résident d'été «commun», mais Wintle (1882:109, 1896:121) rapporte qu'il était rare en été et qu'il nichait a Montréal en 1890 et 1891. Bien qu'on l'ait régulièrement observé en bon nombre par le passé dans la région de Montréal, le Troglodyte familier ne semble jamais avoir été très nombreux. ci EL NP RE a te rate a Troglodytidae Troglodyte des forêts Troglodytes troglodytes (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Le Troglodyte des forêts nidifie probablement dans la région de Montréal bien que sa nidification n'a pu encore être établie avec certitude ; les obser- vations d'été suivantes en témoignent ce- pendant: mont Royal, un individu au cours de l'été de 1938 (P.Q.S.P.B.,1937-1938:7); mont Saint-Hilaire, d'un à deux individus, de la fin de mai au début de juillet 1965, ainsi que d'un à quatre de la mi-mai au 21 juin 1966 (obs. pers.) ; mont Rouge, un, les 12 et 23 juin 1965 (obs. pers.) ; mont Yamaska, un le 26 mai 1966 et quatre le 17 juin 1966 (obs. pers.) ; mont Johnson, un, le 25 mai 1966 (obs. pers.). Migrateur, commun. Au cours des migra- tions, ce troglodyte se voit en assez bon nombre dans les endroits favorables de la région. Nous avons quotidiennement consi- gné, en 1965 et 1966, au mont Saint-Hilaire, au mont Rouge et au mont Yamaska, de quatre a 12 individus, de la fin d’avril a la mi-mai. Sa présence a été notée dans notre région du 3 avril (P.O.S.P.B., 1953:12) au 11 novembre (P.0.S.P.B., 1945:21). On l'a observé irrégulièrement en hiver au cours des dernières années (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965), ce qui porte à croire qu'un certain nombre de ces oiseaux peuvent par- fois hiverner dans nos parages. Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1882:109) le Troglodyte des foréts était autrefois rare en été dans la région de Mont- réal. Wintle (1896 :122) rapporte plus tard qu'il était un migrateur commun qui ne se reproduisait pas ici. Il est difficile d'établir si l'espèce était autrefois plus nombreuse qu'elle ne l'est de nos jours. Nous estimons cependant qu'elle l'était et que la dévastation des habitats a contribué à son déclin depuis le début du siècle. Terrill (1911 :62) n'a-t-il pas rapporté «avoir entendu chanter cet oi- seau dans les fondrières à thuyas (—cèdres) tout au long de la saison de nidification». Cet habitat a presque entièrement disparu depuis cette époque dans la région de Montréal; c'est probablement pour cette raison que ce troglodyte est si rare aujour- d'hui au cours de la saison de reproduction. Remarques Nous avons examiné et identifié deux spéci- mens comme 7. t. hiemalis Vieillot, à cause de leur coloration générale et de leurs men- surations : R 4030, & adulte, mont Saint-Hilaire, le 11 mai 1966; R 4031, &@ juvénile, mont Saint-Hilaire, le 21 octobre 1964. Troglodyte de Caroline Thryothorus ludovicianus (Latham) Erratique, inusité. Ce troglodyte de forte taille, originaire de régions plus méridionales, a été observé à une occasion dans la région de Montréal: un individu à un poste d'ali- mentation a Chambly, du début décem- bre 1956 au 15 février 1957 (P.O.S.P.B., 1957 :27). Puisque cet oiseau a été vu par plusieurs observateurs dignes de foi, nous reconnaissons la validité de cette observa- tion aux fins de cet ouvrage. Troglodyte des marais Telmatodytes palustris (Wilson) Distribution actuelle Résident d'été, commun localement. || sem- ble que ce troglodyte était relativement nom- breux dans les marais de la région de Mont- réal il y a quelques années. L’asséchement de cet habitat pour l'agriculture ou a d'autres fins, a provoqué un déclin appréciable de la population locale. Néanmoins, on en a régu- lièrement observé localement un bon nombre au cours des dernières années (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1935-1965). Des mentions de nidification proviennent de: LaSalle, un nid en construction, le 16 mai 1950 (P.Q.S.P.B., 1950 :39) ; Laprairie, six nids, le 6 juin 1950 (P.0.S.P.B., 1950:39); Senneville (étang Stoneycroft), deux nids utilisés, le 24 juin 1951 (P.0.S.P.B., 1951 :34); marais de la région de Dundee, plusieurs nids en 1968 et 1969 (fide W. G. Alliston) et 1970 (obs. pers.). Terrill (1922:115) rapporte que cet oiseau nidifiait aussi près de Saint-Lambert. Il a été observé dans la région du 1° mai (PROFS PB MO 2) aus octobre (P/O:S'PB7/1955 11) "Entqjum 19702 nous en avons observé un bon nombre dans la région de Pointe-aux-Cèdres et à Cazaville; quelques individus ont aussi été consignés près de Saint-Chrysostome au cours de la même période (obs. pers.). Liste annotée Distribution antérieure Wintle (1896 :122) déclare que ce troglodyte était rare en été et qu'on l'avait observé dans l'île des Sœurs; il ajoute qu'il nichait alors à Laprairie. Caulfield (1889:414) rapporte avoir vu des mâles en plein chant à Côte Saint-Paul (ile de Montréal), le 24 mai 1888. Les informations publiées indiquent que cette espéce est passée inapercue au siécle dernier, alors qu’elle se trouvait sans doute assez abondante dans les marais locaux; c'est sans doute a cause de la disparition de ces derniers qu'elle est devenue si rare de nos jours. Remarques Nous avons examiné deux spécimens : R 4704, & adulte, ile Cristatee (au large de Dundee), le 5 août 1969; MNC 57482, & adulte, Cazaville, le 18 juin 1970. Troglodyte à bec court Cistothorus platensis (Latham) Distribution actuelle Résident d'été, rare localement. Ce tro- glodyte, dont la présence dans la région de Montréal a été signalée du 7 mai (P.Q.S.P.B., 1950:17) au 28 septembre (P.Q.S.P.B., 1959 :13), a nidifié à quelques endroits, no- tamment à Saint-Janvier (Terrill, 1922 :113- 115), à Montréal-Ouest (P.0.S.P.B., 1938- 1939112), a "Cote "Saint-Luc"(PO'S'PB7 SUES Tor à WTA ik Habitat du Troglodyte a bec court, Saint- Chrysostome (5 milles à l’ouest), le 24 juin 1970. 1944 :21), à Montréal près du Jardin Bota- nique (P.Q.S.P.B., 1945:23), a "Notre- Dame-de-Grâce (P.0.S.P.B., 1947:19), a Saint-Lambert (P.O.S.P.B.,, 1949:13) ef à Saint-Hubert (Mousley, 1934:439). M. W.G. Allison nous signale l'avoir ren- contré a deux endroits différents dans la ré- gion de Dundee en 1970 (comm. pers.). Quant a nous, nous avons observé une colo- nie d'environ huit couples a Saint-Chrysos- tome, les 23 et 24 juin 1970. Distribution antérieure La présence de cette espéce dans la région de Montréal n'a pas été signalée au siècle dernier. Cependant, nous sommes d'avis que cette espèce se trouvait probablement ici en petit nombre aux endroits favorables et qu'elle est passée inapercue; en effet, c'est un oiseau difficile à repérer et son observa- tion requiert des efforts soutenus. Remarques Nous avons examiné trois spécimens et les avons identifiés comme C. p. stellaris (Naumann), à cause de leur coloration et de leurs mensurations : R 2046, adulte nicheur, Saint-Lambert, le 3 juillet 1932; MNC 57480, & adulte, Saint-Chrysostome, le 18 juin 1970; MNC 57481, 2 adulte, Saint-Chrysostome, le 18 juin 1970. Mimidae Mimidae Moqueur polyglotte Mimus polyglottos (Linnaeus) Résident permanent, inusité. Le Moqueur polyglotte est apparu dans la région de Montréal il y a quelques années à peine. Des mentions de nidification ont depuis été rap- portées à quelques endroits, notamment à Como, un nid et quatre œufs (qui ont éclos le 25 juillet), le 14 juillet 1960 (P.Q.S.P.B. 1960 :27); à Saint-Lazare (près de Vau- dreuil) un nid et quatre jeunes, le 5 juin 1965 (P.0.S.P.B., Fiche de Nidification) ; à Sainte- Marthe (3 milles à l'est), un adulte, proba- blement une femelle, accompagnée de deux juvénaux dont l’un acceptait de la nourriture de l'adulte, le 4 août 1968 (obs. pers.) Rose- mère, un nid et quatre jeunes, juin et juillet 1971 (FNOO, fide J. M. Bird), un nid et trois œufs, le 23 juillet 1971 (FNOO, fide F. G. Cooke), un nid et quatre ceufs, de juin à août 1972 (FNOO, fide F. G. Cooke). La présence de cette espéce a aussi été notée au cours des dernières années a: Baie d'Urfé et Préville (P.Q.S.P.B., 1965 :33), ainsi que sur le mont Royal, le 8 mai 1957 (P.0.S.P.B., 1957 :28). A Baie d’Urfé, on a vu un individu du 10 novembre 1963 au 1° mai 1964, et encore, du 17 octobre a la fin décembre 1964 (P.Q.S.P.B., 1963 :31, 1964 :30) ; il est pos- sible qu'il se soit agi du même oiseau dans les deux cas, quoique cette possibilité de- meure faible. A Préville, un individu a hiverné en 1965 (P.Q0.S.P.B., 1965:33). Plus ré- cemment, un individu isolé a été vu au mont Saint-Hilaire, le 11 mai 1968 (fide R. E. Lemon). Remarques Nous avons examiné un spécimen: R 4155, 2 juvénile, Sainte-Marthe (3 milles à l'est), le 4 août 1968. Moqueur-chat Dumetella carolinensis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Ce moqueur, dont la présence a été notée dans la région de Montréal, du 2 mai (Cayouette, 1963 :16) au 1° novembre (P.Q.S.P.B., 1949 :13), se voit en bon nombre à plusieurs endroits. Les mentions de nidification sont nombreuses et ont été consignées à plusieurs endroits, y compris le mont Royal, mais proviennent plus fréquemment des banlieues et des sec- teurs ruraux (P.Q.S.P.B., 1936-1965; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). En 1965 et 1966, nous avons observé cet oiseau en bon nombre sur toutes les Montérégiennes, y compris le mont Royal où il était cependant moins nombreux, de même qu'à plusieurs endroits favorables dans les basses terres du Saint-Laurent. De deux à six individus furent régulièrement observés du 9 mai au 29 juillet 1965; la situation fut comparable en 1966. Cet oiseau a exceptionnellement été vu à un poste d'alimentation, à Saint-Lambert, du 4 au 24 décembre 1946 (P.Q.S.P.B., 1946 :30). Distribution antérieure Hall (1862:51) et Wintle (1882:108, 1896 :120) rapportent que le Moqueur-chat était un «résident d'été commun» au siècle dernier. Wintle (1896 :120) ajoute de plus qu'il nidifiait à cette époque dans la ville de Montréal et sur le mont Royal. Cette espèce ne semble pas avoir été affectée trop sérieu- sement par la dévastation des habitats puis- qu'elle se trouve surtout dans des bois en regain, dans les fourrés, dans les haies et dans les bordures d’arbustes ; ce genre d'ha- bitat est actuellement très commun un peu partout dans la région, probablement plus qu'il ne l'a jamais été à toute autre époque. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens capturés localement. Moqueur roux Toxostoma rufum (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. On a observé le Moqueur roux dans la région de Montréal du 16 avril (P.0.S.P.B., 1959:13) au 29 octo- bre (P.O.S.P.B., 1964:13). Jusqu'ici, des mentions de nidification ont été obtenues a plusieurs endroits, notamment a Caugh- nawaga, à l'Abord-à-Plouffe, à Sainte- Dorothée, à Hudson, à Summerlea, à Sen- neville, à Beaurepaire, au mont Royal (P.0.S.P.B., 1936-1965), à Sainte-Anne- de-Bellevue (P.Q0.S.P.B., Fiche de nidifica- tion) et à Piedmont (fide A. W. F. Kelly). Au cours de la saison de reproduction de 1965 et de 1966, nous avons observé cet oiseau sur toutes les Montérégiennes. Au mont Saint-Hilaire, nous avons régu- lièrement consigné de un à quatre individus us Liste annotée au cours de cette période. D'autre part, nous avons vu huit à dix individus au mont Shefford, le 6 juillet 1965, ainsi que les 15 et 17 juin 1966; à cet endroit, l'espèce est cer- tainement favorisée par les vastes bois en regain, ainsi que par la végétation arbustive qui recouvrent en partie le flanc occidental de la colline. En juin 1970, il était bien ré- parti et assez nombreux dans la région de Rivière-Beaudette, de Saint-Clet, de Caza- ville, de Sherrington, de Saint-Chrysostome et de Saint-Bernard-de-Napierville (obs. pers.). Quelques-uns de ces oiseaux ont quelquefois été aperçus tard l'automne et en hiver, mais aucun ne semble avoir hiverné jusqu'à maintenant (obs. pers.; P.Q.S.P.B. 1936-1965). Distribution antérieure Hall (1862:51) et Wintle (1882 :108, 1896 :120-121) rapportent que le Moqueur roux était commun en été au siècle dernier dans la région de Montréal mais, quelques années plus tard, Terrill (1911:62) l'y a trouvé rare. Il déclare a cet effet «que, pour des raisons qu'il ne connaît pas, cet oiseau a apparemment disparu des environs de Montréal». Il rapporte avoir trouvé un nid contenant quatre œufs dans un buisson d'aubépines sur un des flancs du mont Royal, le 1° juin 1897; il note de plus avoir observé quelques couples chaque année avant 1897, mais qu'il n’en a plus revu de- puis. Il semble ainsi que cette espèce a pu récupérer après ce déclin passager, comme le démontre le nombre de ces oiseaux obser- vés en été au cours des dernières années. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens provenant de la région de Montréal et les avons rattachés à 7. r. rufum (Linnaeus) à cause de leurs faibles dimensions, en parti- culier celles de la queue et de la coloration des parties dorsales. 114 Turdidae Merle noir Turdus merula Linnaeus Accidentel. Un individu de cette espèce ori- ginaire d'Europe est apparu à Montréal (Ou- tremont), le 23 novembre 1970. Il a été col- lectionné le même jour (McNeil et Cyr, 1971 : 919-920). Il s'agissait d'un mâle adulte en plumage d'hiver et en bonne condition physique, ce qui porte à croire qu'il serait peut-être parvenu à Montréal à bord d'un des nombreux navires qui baignent dans le port. Cependant, cette mention est la pre- mière pour le Canada et la première authen- tique pour l'Amérique du Nord. Merle d'Amérique Turdus migratorius Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Le Merle d'Amé- rique s'est rencontré dans la région de Montréal du 6 mars (P.Q.S.P.B., 1941 :18) à la mi-novembre (P.Q.S.P.B., 1935-1965). Depuis plusieurs années, on l'a aussi vu assez régulièrement en petit nombre, l'hiver (obs: pers:; "PIO'S'P'B/1985-1965)MIrES mentions de nidification sont nombreuses et proviennent de tous les secteurs de la région (P.0.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidi- fication; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill; Bull. ornith., 1956-1969). Quant a nous, nous avons repéré des nids sur toutes les Montérégiennes de même qu'à un grand nombre d’endroits dans les basses terres du Saint-Laurent, lors de nos travaux dans la région en 1965, 1966 et 1970. Bien que l'uti- lisation abusive des pesticides durant la lutte au parasite qui affectait l'Orme d'Amérique Ulmus americana vers 1960 a sérieusement menacé son existence dans la région de Montréal et ailleurs dans les milieux peuplés, le Merle semble avoir échappé à cette me- nace. Il semble maintenant presque aussi nombreux qu'auparavant. Distribution antérieure Hall (1862:51) et Wintle (1882:108) mentionnent que le Merle d'Amérique était à leur époque un «résident d'été, commun» dans la région de Montréal. Wintle (1896 :128), vers la fin du siècle dernier, a cependant estimé qu'il était alors abondant en été et qu'il «nichait dans la ville (de Mont- Turdidae réal'') ainsi que sur le mont Royal. II rap- porte de plus quelques mentions d'hiver, ce qui est confirmé par D'Urban (1857 :141) et Vennor (1860:426) qui ont aussi noté la présence de quelques individus en hiver. Bien que la situation de cette espèce ne semble pas tellement différente de nos jours, nous croyons que le Merle d'Amérique est peut-être aujourd'hui plus nombreux qu'il ne l'a jamais été dans la région de Montréal à cause du grand nombre d'habitats devenus disponibles à la suite du déboisement. Remarques Plusieurs spécimens capturés dans la région au cours des saisons de nidification de 1965, 1966 et 1970 ont été examinés et identifiés comme 7. m. migratorius Linnaeus, à cause de la coloration relativement claire de la région dorsale. Grive noire Turdus infuscatus (Lafresnaye) Hypothétique. Une Grive au plumage noir a été vue par plusieurs observateurs au mont Royal du 19 décembre 1948 au 19 mars 1949; elle fut photographiée et identi- fiée comme 7urdus infuscatus (Lafresnaye) (P.0.S.P.B., 1948:34, 1949:30). Puisque le spécimen n'a pas été collectionné pour confirmer son identification, nous ne pou- vons accepter cette mention comme valable. Il est possible qu'il se soit agi d'un oiseau échappé de captivité, ou d'une autre espèce. Grive des bois Hylocichla mustelina (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cette grive bien caractéristique des forêts décidues parvenues à maturité a apparemment été notée dans la région de Montréal pour la première fois en 1936, lorsqu'on observa bon nombre d'individus nicheurs au mont Saint-Hilaire (P.Q.S.P.B., 1935-1936 :6). Nous ne parta- geons pas cette opinion, puisque, à notre sens, cette espèce se trouvait alors dans la région depuis bien longtemps déjà; nous croyons que sa présence est passée inaper- çue aux observateurs de l'époque. En effet, il est possible qu'elle se rencontrait alors à des endroits bien précis et que sa population locale ne comptait que quelques individus. Le fait demeure cependant que cette espèce est devenue plus nombreuse dans notre région depuis cette époque et que sa nidifi- cation — soit des nids, soit la présence d'adultes — a été constatée à plusieurs endroits, notamment au mont Saint-Hilaire, au mont Rouge, au mont Royal, au mont Johnson, à Hudson, à Senneville, dans l'île Perrot, à Côte Sainte-Catherine, à Rigaud (P.Q.S.P.B., 1935-1965), à Pied- mont (fide A. W. F. Kelly) à Rivière-Beau- dette, Saint-Télesphore, Saint-Clet, Cazaville et Saint-Bernard-de-Napierville (obs. pers.). En 1965 et 1966, nous l'avons observée en bon nombre du 19 mai au 27 juillet sur toutes les Montérégiennes, y compris le mont Royal — quatre à six à quelques occasions en juin 1966. Des mentions de nidification ont déjà été obtenues au mont Royal, le 5 juin 1950 et le 20 mai 1954 (Coll. col. F. N. Smith, no 775 1/3 et 755 2/3). Nous avons repéré des nids sur toutes les collines sauf sur le mont Royal et le mont Brome; les nids étaient alors situés dans des peuple- ments de hêtres Fagus grandifolia modéré- ment denses, où les conditions du sol étaient soit mésiques soit xériques. Au cours de la même période, nous avons noté cette espèce en petit nombre seulement, dans les basses terres du Saint-Laurent, dans des peuplements de hêtres à sol mé- sique, notamment à Granby, à Farnham, à Sainte-Madeleine, à Shefford-Ouest et à Saint-Mathias. Cette espèce a été vue dans la région du 1° mai au 30 septembre (P.Q.S.P.B., 1961 :14). Nous croyons que le succès de la Grive des bois dans la région de Montréal est dû au manque de concurrence de la part d'autres espèces dans les habitats qui forment son domaine vital. Distribution antérieure Les rapports concernant l'état de la Grive des bois dans la région de Montréal au siècle dernier sont généralement contradic- toires. Hall (1862:51) l'a notée comme commune en été, opinion que Wintle (1882 :108) partage d'ailleurs dans son pre- mier ouvrage. Dans son second ouvrage toutefois (1896 :126), il maintient qu'elle était accidentelle dans la région de Montréal vers la fin du siècle dernier; il rapporte cependant qu'elle avait été notée dans les Cantons de l'Est, mais qu'il ne l'avait lui- même jamais vue dans la région de Montréal. Malgré ces différences d'opinion, Note de l'auteur. 115 Liste annotée Une Grive des bois Hylocichla mustelina nourrissant ses trois jeunes, au mont Saint-Hilaire, le 14 juin 1965. nous croyons que la Grive des bois se ren- contrait en petit nombre dans les forêts décidues de la région de Montréal et qu'elle est passée inapercue à la majorité des observateurs à cause de sa faible population et de ses exigences quant au choix de son habitat. Remarques Plusieurs spécimens capturés dans la région ont été examinés et ne diffèrent pas de ceux collectionnés ailleurs dans l'aire de répar- tition de l'espèce. Grive solitaire Catharus guttatus (Pallas) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Cette grive a été signalée dans la région de Montréal du 8 avril (P.Q0.S.P.B., 1945 :12) au 20 novembre (P.0.S.P.B., 1964:13) et, exceptionnelle- ment, à une occasion en hiver, le 1° janvier 1951 (P.Q.S.P.B., 1951 :34). Seule- ment quelques individus se reproduisent 116 dans notre région et, de ce fait, les mentions de nidification sont très rares. Toutefois, un certain nombre d'observations consignées en été indiquent que l'espèce se rencontre à cette époque comme suit: Hudson Heights, quatre jeunes du 16 juillet au 8 août 1944 (P.O.S.P.B., 1944:22); Farnham, trois, le 22 juillet 1957 (Bull. ornith., 1957, 2 (4): 10); mont Saint-Hilaire, d'un à quatre individus du 6 mai au 20 juillet 1965, et une femelle avec plaque incubatrice collection- née le 4 juin 1965, ainsi qu'un à quatre individus du 15 mai au 5 juin 1966; mont Yamaska, quatre le 26 mai 1966; mont Rouge, deux, le 3 juin 1966 (obs. pers.) ; Sainte-Madeleine, un nid et quatre œufs, le 26 mai 1920 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1653); Caughnawaga, un nid et quatre ceufs, le 15 mai 1921 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1708). D'autres observations estivales consignées à Saint-Clet, Port-Lewis, Sher- rington et Saint-Chrysostome, en juin 1970, portent à croire que cette espèce nidifie au moins en petit nombre dans cette région (obs. pers). Turdidae Distribution antérieure Hall (1862 :51) soutient que la Grive solitaire était commune en été et Wintle (1896 :128) confirme cette opinion en affirmant qu'elle était la grive la plus abondante de la région de Montréal. Ce dernier déclare avoir trouvé un nid à Saint-Bruno le 24 mai 1885 et dit qu'elle nidifiait au parc du mont Royal. Il est intéressant de constater qu'elle était devenue rare dans l'île de Montréal à l'époque de la nidification à peine quelques années plus tard (Terrill, 1911 :63). A notre avis, cette Grive était probablement beaucoup plus nombreuse dans la région au siècle dernier; cependant, la dévastation des forêts et spé- cialement la disparition des peuplements de conifères sont probablement responsables du déclin qu'elle a subi localement depuis le début du siècle. Remarques Plusieurs spécimens provenant de la région de Montréal ont été examinés. À cause de la coloration des parties dorsales, qui est sem- blable à celles de spécimens capturés dans des régions voisines et ailleurs dans l'est du Canada, nous les avons identifiés comme C. g. faxoni (Bangs et Pennard). Grive a dos olive Catharus ustulatus (Nuttall) Distribution actuelle Migrateur, commun. Cette grive qui, a notre connaissance, n'a pas nidifié dans la région de Montréal au cours des derniéres années, a été observée du 3 mai (obs. pers.) au 6 juin PO'S-P:B 1950;:17),eetdu,-20 aot (P.0.S.P.B., 1952:12) au 11 novembre (P.0.S.P.B., 1962 :17). Nous l'avons notée comme suit sur les Montérégiennes: mont Saint-Hilaire un à cinq du 3 mai au 24 mai 1965, un à quatre du 15 mai au 4 juin 1966; mont Yamaska, deux, le 26 mai 1966; mont Rouge, un, le 3 juin 1966. Distribution antérieure Wintle (1882:108) mentionne que cette grive était rare dans l'île de Montréal et qu'elle nichait en juin. Plus tard, (1896 :127- 128), il écrit qu'elle était rare en migration, mais qu'il aurait cependant découvert un nid contenant des œufs dans l'île de Montréal plusieurs années auparavant. Ainsi, il semble que l'état de cette grive a peu changé depuis le siècle dernier, sauf si la mention de niaifi- cation fournie par Wintle est considérée comme acceptable. D'autre part, si cette der- nière est valide, il semble qu'il y aurait eu autrefois une faible population nicheuse dans la région de Montréal ; nous partageons cette dernière vue, qui n'est pas irréconci- liable aux connaissances actuelles de la dis- tribution de cette espèce dans le sud du Québec. En effet, elle nidifie dans les hautes terres à peine à quelques milles au sud et au nord de la région de Montréal. Sa disparition est à notre avis intimement liée à la dévasta- tion des forêts qui a sévi dans notre région depuis le début du siècle. Remarques Nous n'avons examiné qu'un seul spécimen : R 2104, 2 juvénile, Chambly, le 4 octobre 1915: Grive à joues grises Catharus minimus (Lafresnaye) Migrateur, rare. Wintle (1896 :127) est le seul parmi les auteurs du siècle dernier à avoir considéré la présence de cette espèce dans la région de Montréal: il soutenait qu'on pouvait la rencontrer. Au cours des dernières années, sa présence a été signalée en petit nombre à quelques endroits du 6 mai (Cayouette, 1963:16) au 2 juin (P.0.S.P.B., 1949:13) et du 6 septembre (P.0.S..P-Bs 1955 211). au. 9S» nevembre (P.0.S.P.B., 1947:11). Il faudrait toujours mettre le plus grand soin a identifier cette espèce sur le terrain, car elle se distingue parfois difficilement de la Grive à dos olive. Grive fauve Catharus fuscescens (Stephens) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cette grive, qui se trouve habituellement dans des habitats humides ou modérément humides, a été vue dans la région de Montréal du 24 avril (Cayouette, 1963:16) au 6 octobre, (P.0.S.P.B., 1965:15). Les mentions de nidification sont nombreuses et ont été consignées a plusieurs endroits, notamment a Sainte-Dorothée (P.Q.S.P.B., 1950:41; 1952:29), au mont Royal (P.Q.S.P.B., 1949 :21), à Côte Saint-Luc et a Chambly (Coll. ool. L. M. Terrill, nos 921, 1018, 1210), a Verdun (Coll. ool. F. N. Smith, no 756 6/4), au mont Saint-Hilaire (obs. pers.; P.O.S.P.B., Fiche de Nidification), aux monts Saint-Bruno, Rouge, Yamaska, Brome et Liste annotée Shefford (obs. pers.). Lors de nos visites au mont Johnson en juin 1965 et 1966, nous avons consigné 7 mâles en plein chant, ce qui indique que l'espèce niche probable- ment aussi à cet endroit, ainsi qu'à Rivière- Beaudette, Saint-Télesphore, Saint-Zotique, Port-Lewis, Cazaville, Sherrington et Saint- Chrysostome où l'on a observé des mâles en plein chant en juin 1970 (obs. pers.). Nous l'avons aussi observée en petit nombre dans les bois des basses terres du Saint-Laurent, en particulier le long des petits cours d'eau boisés ou dans des lieux humides. Distribution antérieure Hall (1862 :51) rapporte que la Grive fauve était rare en été dans la région de Montréal à son époque, mais Wintle (1882:108, 1896:126-127) estime qu'elle était com- mune en été dans l'île de Montréal et qu'elle nidifiait au parc du mont Royal. Bien que l'état de cette grive ne semble pas être différent aujourd'hui de ce qu'il était au siècle dernier, nous croyons que la Grive fauve est actuellement moins nombreuse dans notre région à cause de la dévastation des habitats qui a modifié l'aspect physique des lieux depuis de nombreuses années. Remarques Une excellente série de spécimens nicheurs (15 spécimens que nous avons collectionnés ou qui se trouvaient déjà au Musée Redpath) nous a permis d'établir que la population de la région de Montréal appartient à la sous- espèce C. f. fuscescens (Stephens). En effet, la coloration dorsale des spécimens varie de l'olive brunâtre clair au brun olive profond, mais cette coloration, dans l'en- semble, demeure légèrement plus foncée que celle des spécimens provenant du sud de l'Ontario. D'autre part, les spécimens examinés étaient semblables à deux spéci- mens provenant du nord du Nouveau- Brunswick, mais les flancs et les régions ventrales étaient plus clairs que ceux de spécimens capturés à Terre-Neuve. Merle bleu à poitrine rouge Sialia sialis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. L'existence du Merle bleu à poitrine rouge a été menacée et sa population réduite en nombre au cours des dernières années, notamment vers 1960, à la fois durant les migrations et sur les territoires d'hivernage. Cela provient d'une part par des conditions climatiques très sévères et, d'autre part, des effets de l'activité humaine. La population de la région de Montréal s'est partout maintenue relativement stable, bien qu'elle ne soit pas très importante. De nombreuses mentions de nidification ont été rapportées au cours des dernières années un peu partout dans la région (P.0.S.P.B., 1935-1965). Du 8 mai au 29 juillet 1965, nous avons eu l'occasion d'observer quelques couples au mont Saint- Hilaire, mais en 1966, nous n'en avons vu aucun; nous avons localisé à cet endroit un nid le 4 mai 1969. Cette espèce a été vue dans notre région du 11 mars (P.0.S.P.B., 1946:12) au 22 novembre (P.Q.S.P.B. 1942 :22). Distribution antérieure Hall (1862:51) et Wintle (1896 :129) esti- ment que le Merle bleu était soit commun, soit abondant en été au siècle dernier dans la région de Montréal; Wintle (op. cit.) ajoute qu'il nichait au mont Royal, où des nids ont été découverts. Cette espèce semble aujourd'hui moins nombreuse qu'au- trefois. Plusieurs causes peuvent expliquer la situation actuelle, notamment des migra- tions désastreuses, des périodes d’hivernage où le taux de mortalité fut très élevé, et l'utilisation abusive des pesticides. La dé- vastation des habitats a certainement aussi contribué dans une certaine mesure à la diminution de cette espèce. D'autre part, la compétition interspécifique, en particulier avec l'Etourneau sansonnet (Sturnus vul- garis), pour les sites de nidification, et le remplacement des pieux de clôtures de bois par des potaux métalliques a sans doute aussi contribué sinon au déclin de l'espèce, du moins à une diminution de ses effectifs. Remarques Un spécimen a été examiné et identifié comme S. s. sialis (Linnaeus), à cause de ses mensurations et de sa coloration: R 5051, adulte, Sainte-Marthe, le 4 août 1968. Sylviidae Solitaire de Townsend Myadestes townsendi (Audubon) Nomade, accidentel. Un individu de cette espèce de la partie occidentale de l'Amérique du Nord a été vu à plusieurs occasions du 17 décembre 1967 (obs. pers.; plusieurs ob- servateurs) au 10 janvier 1968 (fide P. R. Grant). Nous avons observé cet oiseau pendant près d'une heure le 22 décembre 1967. Cette mention est la troisième obte- nue jusqu'ici à l'est du Manitoba (Godfrey, 1967 :350) et la première pour le Québec. Sylviidae Gobe-mouches gris-bleu Polioptila caerulea (Linnaeus) Erratique, accidentel. Wintle (1896 :126) rapporte la présence d'un individu de cette espèce qui aurait été collectionné dans l'île de Montréal; le spécimen semble avoir été perdu depuis. On a fait quelques observa- tions de cette espèce au cours des dernières années: mont Royal (montagne de West- mount), un le 31 mai 1962 (P.Q.S.P.B., 1962 :30), un le 12 mai 1954 (Aud. Field Notes, 18 (4):438), un le 3 mai 1965 (P'O'S'P.B;,1965:35); Granby; un, le 25 août 1963 (Bull. ornith., 1963, 8 (4) :4); Oka, un, le 12 mai 1968 (obs. pers.). Résident d'été, probable. La présence de deux adultes nourrissant deux jeunes sur le mont Royal, le 8 juillet 1970 et d’un adulte accompagné d'un jeune le 11 juillet au même endroit (fide Bruce Lyon) porte à croire que cette espèce a pu se reproduire à cet endroit. Cette observation constitue une extension considérable de l'aire de reproduction de l'espèce vers le nord. Roitelet à couronne dorée Regulus satrapa Lichstenstein Distribution actuelle Migrateur, commun; résident d'hiver, fré- quent. Ce roitelet, qui n'est pas reconnu comme nicheur dans la région de Montréal, a été rapporté du 7 septembre (P.Q.S.P.B., 1958: 15)au 27cmail(P:O:S:P.B:, 1961-29)": Il est parfois nombreux dans certains bois de la mi-septembre à la mi-octobre, et de la fin avril à la mi-mai (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935-1965). Nous l'avons observé en bon nombre (quatre à huit) au mont Saint-Hilaire et dans les bois adjacents des basses terres du Saint-Laurent, du 3 au 24 mai en 1965 et en 1966. Nous l'avons aussi observé au dé- but de mai 1965 et 1966 au mont Shefford, au mont Yamaska, au mont Brome, au mont Johnson et au mont Rouge, ainsi que dans les bois avoisinants. En hiver, il est beaucoup moins nombreux puisque seulement quel- ques individus se voient chaque année à cette saison (P.Q.S.P.B., 1935-1965). Au cours de l'hiver de 1964-1965, nous l'avons remarqué au mont Saint-Hilaire à 31 occa- sions différentes. Liste annotée Distribution antérieure Hall (1862:51) maintient que ce roitelet était rare en été, mais Wintle (1896 :125) affirme qu'il était commun en migration. Caulfield (1890 :150) affirme d'autre part qu'il se rencontrait occasionnellement en hiver dans la région de Montréal. Il est pos- sible que quelques couples se soient déjà reproduits dans notre région par le passé, bien que les forêts n'aient jamais, semble-t-il, offert un grand nombre d'habitats favorables à l'espèce; c'est pour cette raison qu'il nous semble que l'affirmation de Hall (op. cit). doive étre maintenue. En effet, la dévastation des quelques peuplements de coniféres qui se rencontraient certainement autrefois dans la forét décidue, a probablement causé la disparition locale de cette espéce en tant qu'oiseau nicheur. Remarques Nous avons examiné deux spécimens et les avons identifiés comme A. s. satrapa Lich- stenstein, a cause de leur coloration dorsale et de leurs mensurations: R 2192, & adulte, Brosseau, le 10 septembre 1922; R 3695, © adulte, Montréal McGill), le 16 septembre 1966. (Campus Roitelet à couronne rubis Regulus calendula (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, inusité; migrateur, com- mun. Ce roitelet a été observé dans la région de Montréal du 2 avril (Cayouette, 1963:16) au 12 décembre (P.Q.S.P.B., 1953:13), mais il se voit rarement en été. Quelques mentions de nidification ont toutefois été obtenues comme suit: Sainte- Rose, un nid et cinq œufs, le 7 juin 1945 (P.0.S.P.B., 1945 :24); Senneville, un nid et six œufs, dont un du Vacher à tête brune Molothrus ater — aucun n'a éclos par la suite — le 26 juin 1946 (P.Q.S.P.B,., 1946 :20), aussi un couple nicheur accom- pagné de six juvénaux le 11 juillet 1948 (P.0.S.P.B.,1948 :35). Il se rencontre en bon nombre dans le bois de la région de la fin avril à la mi-mai, et de la mi-septembre à la fin octobre. Nous l'avons observé en grand nombre au mont Saint-Hilaire et dans les bois adjacents de la plaine en octobre 1964, du 3 au 13 mai 1965, et du 16 au 24 mai 1966. Au cours de la méme période nous l'avons aussi vu sur les monts Rouge, 120 Johnson et Yamaska; en juin 1970, il était fréquent dans la région de Saint-Clet et de Saint-Chrysostome (obs. pers.). Sa présence a été notée a une occasion en hiver, a Chambly (P.Q.S.P.B., 1965 :35). Distribution antérieure Hall (1862:81) écrit que ce roitelet était rare en été, mais Wintle (1896 :125) affirme qu'il était commun, seulement à l'époque des migrations. Cette espéce nidifiait certai- nement en petit nombre dans la région de Montréal au siècle dernier, comme l'indique Hall (op. cit.); Wintle a sans doute omis d'observer cette espèce en été. C'est certai- nement la dévastation des forêts, en particu- lier des peuplements de conifères, qui est responsable de la situation actuelle de cette espèce en été. Remarques Nous avons examiné cinq spécimens et les avons rattachés à A. c. ca/endu/a (Linnaeus) a cause de leur coloration. Bombycillidae Motacillidae Bombycillidae Pipit commun Anthus spinoletta (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Le Pipit commun a été vu en petit nombre dans la région de Montréal du 2 avril (Cayouette, 1963 :16) ae > imal (P.0.S.P.B:,1958:15), et du eoaout (P.0.S.P.B., 1960:13) au 24 novembre (P.Q.S.P.B., 1956:13). Nous ne l'avons pas observé dans la région du mont Saint-Hilaire à l'automne de 1964 ni au printemps de 1965, bien que d'autres observateurs aient signalés sa présence ailleurs dans la région au cours de la même période (P.Q.S.P.B., 1965 :35). Distribution antérieure Hall (1862:51) dit avoir trouvé cet oiseau dans la région de Montréal, tandis que Wintle (1896 :119-120) affirme qu'il était commun au cours des migrations, particu- lièrement à l'automne. Cette espèce est apparemment devenue plus rare dans la région de Montréal au cours des migrations. Nous ne saurions expliquer cette situation puisque l'espèce ne semble pas avoir subi de déclin ailleurs dans son aire de migra- tion, d'hivernage ou de reproduction. Jaseur de Bohême Bombycilla garrulus (Linnaeus) Résident d'hiver, irrégulier. Des vols d'im- portance variable ont été rapportés irrégu- lièrement dans la région de Montréal du 30 novembre (P.Q.S.P.B., 1961:14) au 23 avril (Cayouette, 1963:16). Ces vols groupent rarement plus de 50 individus (P.0.S.P.B., 1935-1965), bien que cer- tains, composés de 75 et méme 100 oiseaux et plus, ont déjà été vus à Como et à Hudson (P.Q.S.P.B., 1965:36). Cette es- pèce se rencontrait irrégulièrement en nom- bre variable au siécle dernier comme en témoignent les auteurs de l'époque (D'Urban, 1857:144; Vennor, 1860 :427; Hall, 1962 :57; Caulfield, 1890 :149 ; Wintle, 1896 :108). La situation semblait être sensi- blement la même vers le début du XX° siècle (Terrill, 1916:15-16; Lewis, 1932: 82-83). Jaseur des cédres Bombycilla cedrorum Vieillot Distribution actuelle Résident d'été, commun; résident d'hiver, fréquent mais irrégulier. Bien que le Jaseur des cèdres se soit rencontré dans la région de Montréal en tout temps de l'année, il est plus nombreux de la fin d'avril à la mi- octobre (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1935-1965). En hiver, il se rencontre en petits vols seule- ment (op. cit.). Les mentions de nidification sont nombreuses et ont pour la plupart été recueillies vers la fin de l'été, c'est-à-dire de la fin juillet au début de septembre; elles proviennent de plusieurs endroits (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidification; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). Distribution antérieure Hall (1862 :51) mentionne que le Jaseur des cèdres était commun en son temps, mais Caulfield (1890 :149) et Wintle (1896 :108) rapportent qu'il était abondant vers la fin du siècle dernier. Wintle (op. cit.) note de plus qu'il nidifiait alors dans la ville de Montréal et au parc du mont Royal. Caulfield (op. cit.) déclare qu'il se rencontrait à l'occasion en hiver et Wintle (op. cit.) mentionne avoir observé des vols dans la ville à cette époque 121 Liste annotée de l’année. L'état de cet oiseau semble s'être maintenu depuis le siècle dernier, quoiqu'il est peut-être moins nombreux de nos jours à cause de l'intensité de la dévastation des habitats qui sévit dans notre région depuis si longtemps. Remarques Nous avons examiné huit spécimens collec- tionnés localement ; ils se sont révélés sem- blables à d'autres capturés ailleurs dans l'est du Canada. 122 Laniidae Pie-grièche boréale Lanius excubitor Linnaeus Résident d'hiver, fréquent. La Pie-grièche boréale se rencontre en petit nombre dans la région de Montréal du 8 octobre (P.0.S.P.B., 1961 :14) au 9 mai (P.Q.S.P.B.,.1945 12} Nous l'avons observée comme suit à l'au- tomne de 1964: Beloeil, un, le 24 novembre; Saint-Jean-Baptiste, un, le 16 décembre; Montréal (Campus McGill), un, le 11 dé- cembre. Depuis, nous l'avons notée a quel- ques reprises en hiver ailleurs dans la région. Il semble que quelques individus se rencon- traient dans notre région, en hiver, au siécle dernier, comme en témoignent les auteurs de l'époque (D'Urban, 1857 :143; Vennor, 1860:427; Caulfield, 1890:149). Wintle (1896 :109) estime d'autre part qu'elle était commune en hiver vers la fin du siècle der- nier. Le nombre de migrateurs de cette es- pèce varie d'année en année; cependant, il semble que la population locale ne soit plus aussi considérable en hiver qu'à l'époque de Wintle; nous ne saurions expliquer cette diminution. Pie-grièche migratrice Lanius ludovicianus Linnaeus Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Il semble que cette pie-grièche ait diminué considérablement dans la région de Montréal au cours des dernières années, bien qu'elle s'y rencontre encore en petit nombre. Sa présence a été notée du 19 mars (P.Q.S.P.B., 1963:15) au 30 novembre (P.Q.S.P.B., 1962 :17). Plu- sieurs mentions de nidification ont été re- cueillies, entre autres: Ville Saint-Pierre, deux nids contenant chacun cinq œufs, les 14 et 28 mai 1943 (Coll. ool. F. N. Smith, no 622 E 5/5); Pont-Viau, un nid et quatre ceufs, le 12 mai 1918 (Coll. ool. F. N. Smith, no 622 E 2/4); Kensington (comté de Jacques-Cartier), un nid et six ceufs, le 3 mai 1903 (Coll. ool. F. N. Smith, no 622 E a/6); Ville Mont-Royal, Montréal-Ouest, Côte Saint-Luc, un nid a chacun de ces endroits en 1942 (P.Q.S.P.B., 1942 :25) ; Côte Saint- Luc, un nid et six ceufs, le 18 mai 1906 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 538) ; Montréal-Ouest, un nid et sept ceufs, le 19 mai 1906 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 541); Saint-Francois-de- > Sturnidae Sales, un nid et cinq œufs, le 4 mai 1913 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1109) ; Richelieu, un nid et six ceufs, le 9 mai 1915 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1307); Richelieu, un nid et cinq ceufs, le 3 juin 1950 (P.QS.P.B. 1950 :42) ; Senneville, un couple nourrissant leurs jeunes, 1° juillet 1954 (P.0.S.P.B., 1954 :24) ; Shefford-Ouest, un nid en cons- muction, le 5 mai 1962 (P.Q.S.P.B., 1962:31); Pointe-Claire, trois juvéniles Seios en 1963 (P:Q.S.P.B., 1963 :33) ; Lachine, un nid et trois jeunes, le 12 juin 1963 (P.O.S.P.B., Fiche de Nidification). Au cours de deux saisons de travaux sur le ter- rain dans la région du mont Saint-Hilaire, nous l'avons observée en une seule occasion dans la plaine, à environ trois milles au sud du mont Saint-Hilaire, le 21 avril 1965. Nous ne pouvons offrir d'explication quant au récent déclin local de cette espèce. Distribution antérieure Au siècle dernier, selon Hall (1862 :50) et Wintle (1896 :109-110), la Pie-grièche mi- gratrice était commune en été dans la région de Montréal. Wintle (op. cit.) rap- porte plusieurs nids découverts localement. Il semble que la population locale de cette pie-grièche soit demeurée relativement sta- ble jusqu'à ces dernières années et qu'elle ait subi par la suite un déclin assez marqué, spécialement vers 1958. Cependant, en 1968 et 1969, on l'a observée plus fréquem- ment que depuis 1960. Sturnidae Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris (Linnaeus) Résident permanent, abondant. Cette espèce originaire de l'Ancien Monde a été vue pour la première fois au Québec a Betchouane en 1917 (Godfrey, 1967:313). La première mention de nidification pour le Québec a été obtenue dans la région de Montréal à l'été de 1922: un couple nicheur observé à Saint-Lambert (Terrill, 1924:58). Depuis, l'Etourneau sansonnet a régulièrement été rapporté dans le sud du Québec; il n'a cessé depuis d'augmenter ses effectifs. En 1931, on voyait déjà à Saint-Lambert des vols comptant de 25 000 à 30 000 individus (P.Q.S.P.B., 1943 :25). Au cours des der- nières années, on l'a consigné en très grand nombre dans toute la région en tout temps de l’année, bien qu'il semble sensiblement moins abondant qu'il ne l'était quelques années auparavant (obs. pers., P.Q.S.P.B,., 1935-1965). II nidifie partout où un site fa- vorable s'offre à lui, même en plein bois où il concurrence, souvent avec succès, d'autres espèces qui nichent aussi dans des cavités (obs. pers.). Il semble qu'un certain contin- gent de la population locale émigre vers le Sud en hiver, puisque l'espèce, dans son ensemble, ne semble pas aussi nombreuse dans la région de Montréal à cette époque de l’année (obs. pers.). 123 Liste annotée Vireonidae Viréo à gorge jaune Vireo flavifrons Vieillot Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Ce viréo se ren- contre en petit nombre dans la région de Montréal du 4 mai (P.0.S.P.B., 1954:12) au 28 septembre (P.0.S.P.B., 1963:15). Sa présence au cours de la saison de nidifi- cation a été notée a plusieurs endroits, notamment dans l'île Bizard, un couple et un nid le 14 juin 1960 (Bull. ornith., 1960, 5 (4):10); a Maple Grove (comté de Beauharnois), un, le 9 juin 1962 (Bull. ornith., 1962, 7 (4) :5); à Saint-Lambert, le 22 juillet 1921 et a Senneville le 10 juillet 1937, où des juvénaux étaient nourris par les parents (Terrill, 1961:6); au mont Saint-Hilaire, deux les 24 et 28 juin 1965, deux à trois irrégulièrement entre le 18 mai et le 29 juin 1966 (obs. pers.) ; au mont Yamaska deux le 3 juin 1965, quatre le 26 mai 1966 (obs. pers.). Cette espéce est apparemment plus nombreuse durant les migrations (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935- 1965); Distribution antérieure D'après Hall (1862:50) et Wintle (1896: 111), cette espèce était autrefois rare en été dans la région de Montréal. Il semble ainsi que son état n'ait pas changé appréciable- ment depuis cette époque. Remarques Nous avons examiné trois spécimens: R 2263, © adulte, près de Chambly, le 30 mai 1926; R 3858, S' adulte, mont Yamaska, le 7 juin 1965: R 3859, & adulte, mont Yamaska, le 26 mai 1966. Viréo a tête bleue Vireo solitarius (Wilson) Migrateur, fréquent. L'état de ce viréo dans la région de Montréal semble être demeuré relativement stable depuis la fin du siècle dernier; Wintle (1896 :111) mentionne qu'il était alors rare en migration. Au cours des dernières années, on l'a rapporté en petit nombre du 30 avril (Cayouette, 1963 :17) au 22 mai (P.O0.S.P.B., 1963:15), et du 30 août (P.0.S.P.B., 1955:27) au 28 octobre (P.Q.S.P.B., 1963:15). Sa présence n'a pas encore été constatée dans notre région en été. Nous l'avons consigné comme suit au mont Saint-Hilaire: deux, les 20 et 21 mai 1966. Remarques Nous avons examiné et identifié deux spéci- mens comme V. s. solitarius (Wilson), à cause de leur coloration vive: R 2273, 2 adulte, Brosseau, le 17 septembre S225 R 3857, & adulte, mont Saint-Hilaire, le 21 mai 1966. Viréo aux yeux rouges Vireo olivaceus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Ce viréo a été observé en bon nombre dans les secteurs boisés de la région de Montréal du 2 mai (P.O.S.P.B., 1955:11) au 19 octobre (P.0.S.P.B., 1952:12). Les mentions de nidification sont nombreuses et proviennent . d'un grand nombre d’endroits (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidifi- cation; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). En 1965 et en 1966, nous l'avons réguliére- ment observé en bon nombre (six a dix), sur toutes les Montérégiennes et dans les bois avoisinants, de la fin de mai à la fin de juillet; plusieurs nids ont alors été découverts en ces lieux, sauf sur le mont Royal. Nous croyons qu'il a niché depuis a cet endroit (Ouellet et Lemieux, 1971:58). En juin 1970, il était fréquent dans la région de Riviére-Beaudette, Saint-Clet, Saint- Télesphore, Cazaville et Saint-Bernard (obs. pers.). Distribution antérieure D'après Hall (1862 :50) et Wintle (1882 :109; 1896 :110), le Viréo aux yeux rouges était au siècle dernier, soit commun soit abondant en été dans la région de Montréal. Wintle (1896:110) observe qu'il «nidifiait alors dans la ville de Montréal et dans le parc du mont Royal». Bien que l'état de cette espèce semble être demeuré stationnaire depuis la fin du siècle dernier, nous croyons cepen- dant qu'elle est probablement plus nom- breuse aujourd'hui à cause de la disparition des forêts parvenues à maturité et du grand nombre de secteurs en regain. Vireonidae Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens capturés localement. Viréo de Philadelphie Vireo philadelphicus (Cassin) Résident d'été, rare. Nous avons observé un couple de Viréo de Philadelphie au nid, le 2 juillet 1965 au mont Yamaska; le mâle a alors été collectionné. Cette mention de nidification est, à notre connaissance, la plus méridionale de l'espèce au Québec et la seule pour la région de Montréal. En été, l'espèce a d'autre part été notée à quelques endroits, où elle a aussi pu se reproduire : à Granby, six, le 6 juin 1961 ; à Rosemère, un, le 11 juillet 1961 (Bull. ornith., 1961, 6 (4): 11); à Senneville, un, le 14 juin 1947 (P.Q.S.P.B., 1947 :20) ; a Harrington (comté d'Argenteuil), un, le 3 juin 1960 (P.Q.S.P.B., 1960:30). Ce viréo s'est rencontré en petit nombre durant les migrations, du 4 mai (P.Q.S.P.B., 1965:15) au 4 octobre (P'O:S:PB:, 1949:13). Wintle (1896 :110- 111), de même que les auteurs de son épo- que, n'ont pas mentionné cette espèce dans leurs travaux; il est possible que cet oiseau soit alors passé inaperçu. Remarques Nous avons examiné deux spécimens : R 2302, &' adulte, Chambly, le 24 mai 1919; R 3834, adulte, mont Yamaska, le 2 juillet 1965. Viréo mélodieux Vireo gilvus (Vieillot) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Ce viréo, souvent difficile à observer à moins de le repé- rer par son chant, s'est rencontré en petit nombre dans la région de Montréal du 23 avril (P.O.S.P.B., 1953:13) au 2 octobre (P.0.S.P.B., 1954:24). Les observations d'été ont été signalées en bon nombre et indiquent que la répartition locale de cette espèce est relativement uniforme (obs. pers.) F:@.S:P:.B:, 1935-1965 Bull. ornith., 1956- 1966). Nous l'avons noté en petit nombre a plusieurs endroits, en particulier au mont Saint-Hilaire, au mont Shefford, a Beloeil, a Senneville, à Saint-Jean et à Sainte- Marthe. Il semble cependant plus nombreux dans l'île de Montréal et dans les environs immé- diats de l'île que partout ailleurs dans la ré- gion. En juin 1970, on a consigné quelques individus près de Saint-Zotique, Port-Lewis et Cazaville (obs. pers.). Distribution antérieure Hall (1862 :50) écrit que le Viréo mélodieux était en son temps rare en été. Wintle (1896:111), qui ne l'a probablement pas observé localement, s'appuie sur deux spé- cimens capturés dans l'île de Montréal, en mai 1886 et 1887, et affirme qu'il était rare en migration. Ce viréo semble être devenu plus nombreux depuis cette époque. Comme il préfère les bois clairs et les arbres isolés ou clairsemés en bordure des routes et des cours d'eau, notamment les ormes et les peupliers, son expansion locale est sans doute due dans une large part à l'activité humaine qui a contribué à modifier les associations végétales primitives du terri- toire. 125 Liste annotée Parulidae homologuer cette observation, vu le manque de preuves suffisantes. Fauvette noir et blanc Mniotilta varia (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, commun ; résident d'été, fréquent. Cette fauvette, qui a été rapportée dans la région de Montréal du 28 avril (P.O.S.P.B., 1964 :13) au 30 octobre (P.0.S.P.B., 1952: 12), est parfois assez abondante au cours des migrations, en particulier au printemps. En été, elle ne se rencontre qu'en petit nombre dans les bois plutôt retirés. Un couple, qui a sans doute nidifié, a été observé sur le mont Royal en été jusqu'au 9 juillet 1958 (P:O'S'P.B. 1958-35) En 1965. et 1966; nous avons noté cette fauvette en petit nombre (deux à quatre individus, irrégulière- ment) jusqu'à la mi-été sur toutes les Mon- térégiennes, sauf sur le mont Royal, ainsi que dans les bois adjacents des basses terres du Saint-Laurent notamment à Ri- vière-Beaudette, Sherrington et Saint-Clet (obs. pers.). Ces oiseaux étaient sans doute des individus nicheurs, bien qu'aucun nid ne fut repéré. Distribution antérieure Hall (1862 :50) et Wintle (1882 :109) ont trouvé cette espèce commune en été, mais Wintle (1896 :111-112) affirme qu'elle était alors rare en été et qu'elle avait déjà nidifié sur le mont Royal. Vennor (1861 :361-362) affirme que cette fauvette était très abon- dante au printemps. Il semble, d'après les données disponibles, que cette espèce a progressivement diminué depuis le milieu du siècle dernier. Cet état de chose est certainement imputable à la dévastation des forêts. Remarques Des spécimens provenant du mont Saint- Hilaire, du mont Rouge, de Brosseau et de Beaconsfield, capturés à l'époque des migra- tions et de la reproduction, ont été examinés. Fauvette vermivore Helmitheros vermivorus (Gmelin) Hypothétique. Un oiseau, qui a été identifié comme étant de cette espèce, aurait été observé à Sainte-Thérèse (comté de Terre- bonne), le 27 mai 1957 (Bull. ornith., 1963, 8 (4) :7). Pour le moment, nous ne pouvons 126 Fauvette à ailes dorées Vermivora chrysoptera (Linnaeus) Migrateur inusité. Cette espèce aurait appa- remment été observée à quelques occasions sur le mont Royal: un individu, le 17 mai 1962; un, le 5 juin 1964"(P/O'S'RES 1964:34); un, les 7 et 8 mai 1970 (fide Jean-Luc DesGranges). Wintle (1882 :109), sans doute mal informé, note que cette fauvette arrive dans la région tôt au prin- temps. Les trois premières mentions nous semblent acceptables, tandis que la dernière doit être considérée comme hypothétique. Fauvette obscure Vermivora peregrina (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, commun. Cette fauvette se voit en bon nombre dans la région de Montréal du 3 mai (P.Q.S.P.B., 1954:12) au 13 juin (P.0.S.P.B., 1952 :12), et du 26 juillet (obs. pers.) au 15 octobre (P.O.S.P.B., 1948 :23). Bien que sa présence ait été signalée à quelques occasions en été, on n'a pas encore constaté sa nidification dans la ré- gion de Montréal: Senneville, un, le 11 juil- let 1955, le 18 juin 1956, le 12 juillet 1961, le 9 juillet 1962, le 4 juillet 1963; Hudson Heights (lac Pine), un, le 1° juillet 1962; Saint-Bruno, un, le 20 juillet 1956 (P.0.S.P.B., 1955:27; 1956:267 1SGieeem 1962: 31; 1963 :34). Ces mentions d'été se rapportent, a notre sens, a des migrateurs précoces ou a des oiseaux qui se sont attardés dans la région au lieu de se diriger vers les territoires de nidification. En 1965, nous avons observé quotidiennement de deux a quatre individus au mont Saint- Hilaire, du 12 mai au 7 juin; deux individus consignés a cet endroit, le 26 juillet, étaient probablement des migrateurs précoces. En 1966, on a aussi vu de deux a quatre oiseaux au méme endroit les 21, 22 et 23 mai; il semble que les migrateurs du prin- temps ne furent pas nombreux dans la région en 1966, comme nous l'ont rapporté plusieurs observateurs. Distribution antérieure Wintle (1896:113) est le seul parmi les auteurs du siècle dernier à avoir rapporté cette espèce dans la région de Montréal; il Parulidae la considère commune en migration. Les autres auteurs de l'époque ne sont probable- ment pas parvenus à l'identifier, bien que bon nombre se rencontrait certainement alors dans la région de Montréal pendant les migrations. Remarques Nous avons examiné des spécimens pro- venant de Brosseau et du mont Saint- Hilaire ; ce sont des migrateurs. Fauvette verdâtre Vermivora celata (Say) Distribution actuelle Migrateur, rare. Cette fauvette a été rap- portée à moins de dix occasions dans la région de Montréal depuis 1950 (P.Q.S.P.B., 1935-1965). Les observations vont du 3 main (Pi@;S;P.B.,, 1953':29) au’ 13: mai (P.0.S.P.B., 1964:35), ainsi que du 1° septembre (P.0.S.P.B., 1963:34) au 23 novembre (P.Q.S.P.B., 1958 :36) ; cette der- nière date est extrêmement tardive. Distribution antérieure Il semble que cette fauvette aurait également été rare par le passé dans la région de Montréal. Wintle (1896 :112) indique qu'elle était rare en migration et rapporte avoir collectionné un spécimen sur le mont Royal, le 21 mai 1890 (op. cit.). Mousley (1923 :168-169) mentionne un spécimen collectionné par Wintle à Côte Saint-Antoine à la même date. Malgré la confusion qui existe quant à l'origine exacte du spécimen, l'écart entre les deux endroits étant de moins de cinq milles, il ne fait aucun doute à notre sens que ces deux auteurs parlent du même spécimen. Ainsi, cette mention est donc considérée comme valable. Fauvette à joues grises Vermivora ruficapilla (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, fréquent; résident d'été, rare. Cette fauvette, qui est habituellement plus nombreuse dans la région de Mont- réal à l'époque des migrations qu'à la saison de reproduction, a été rapportée du 30 avril (Cayouette, 1963:17) au 27 octobre (P.Q.S.P.B., 1935-1936:7). Les mentions de nidification sont peu nombreuses, mais permettent d'établir hors de tout doute que l'espèce a déjà nidifié localement : dans l'île Jésus, à Sainte-Dorothée, un nid et deux œufs le 25 mai 1950 (P.0.S.P.B., 1950 :43), deux nids et cinq œufs chacun le 26 mai 1949 (P.Q.S.P.B., 1949 :32), un nid et quatre œufs dont deux de Vacher à tête brune Molothrus ater le 4 juin 1943 (Terrill, 1961 :6) ; à Senneville, un nid et trois œufs de Vacher a téte brune, le 3 juin 1939 (Terrill, 1961 :6) ; a Como, un nid contenant un œuf de Vacher à tête brune, les 24 et 28 mai 1969 (FNOO, fide T. W. Thormin). Une observation d'été a Farnham, le 7 juillet 1958, indique que cette fauvette nidifie peut-être aussi à cet endroit (Bull. ornith., 1958, 3 (4):14). Nous l'avons notée à quelques occasions au mont Saint-Hilaire : deux le 12 mai 1965; un, le 1° juin 1965 et deux, le 18 mai 1966. Malgré des re- cherches intenses en 1965 et en 1966, nous n'avons pu repérer cette espèce dans la région de Montréal au cours de la saison de nidification. Des individus observés en juin 1970 à Rivière-Beaudette, Port-Lewis, Sher- rington et Saint-Chrysostome indiquent que l'espèce se reproduit probablement à ces endroits (obs. pers.). Distribution antérieure Vennor (1861:361) affirme avoir trouvé cette espèce rare dans la région de Montréal au siècle dernier, mais déclare que «quelques années auparavant la Fauvette à joues grises n'était pas aussi rare qu'à présent sur notre montagne» (mont Royal!2). Hall (1862 :50) écrit qu'elle était rare de juin à septembre et Wintle (1896 :112) estime l'avoir observée à deux occasions seulement. Il la décrit comme rare en migration, mais ajoute qu'on lui a rapporté qu'elle nidifiait dans les bois marécageux de l'île de Montréal. Nous croyons que cette espèce est aujourd'hui moins abondante qu'elle ne l'était au siècle dernier. Ce déclin semble imputable à la dé- vastation des forêts, particulièrement de la forêt en regain. Il est étrange que les auteurs du siècle ne l'aient pas notée plus souvent, sans doute a-t-elle échappé à leur observa- tion, spécialement en été. Remarques Nous avons examiné trois spécimens et les avons identifiés comme V. r. ruficapilla Note de l'auteur. 127 Liste annotée (Wilson), à cause de leur coloration: R 2337, 2 juvénile, Brosseau, le 17 septem- bre 1922; R 2347, « adulte, Morrison (comté de Ter- rebonne), le 15 juin 1919; R 3771, « adulte, mont Saint-Hilaire, le 18 mai 1966. Fauvette parula Parula americana (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Cette fauvette de faibles dimensions, qui ne nidifie pas dans la ré- gion de Montréal, a été observée du 2 mai (PAO: S:P2B;, 1954.21 2)anS,juini(RsO:S:RsBe, 1955:11), exceptionnellement jusqu'au 23 juin (P.Q.S.P.B., 1959:14), ainsi que du 2 août (P/Q:S:PB:, 1952-12) aust Ssoctobre (P.0.S.P.B.,1955:11). Elle ne se voit jamais en grandes concentrations à l'époque des migrations comme c’est souvent le cas chez d'autres espèces (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935-1965). Nous l'avons observée a quel- ques occasions au mont Saint-Hilaire en 1965: deux les 12 et 14 mai, un le 1° juin. Distribution antérieure Wintle (1882:109, 1896:113) écrit qu'elle était commune en migration. Si on accepte comme telle l'affirmation de Wintle, il est évident qu'elle est aujourd'hui moins nom- breuse en migration, sans doute a cause de la dévastation des habitats. Remarques Nous avons examiné un spécimen: R 2361, 6, Sainte-Thérèse (comté de Terre- bonne), le 4 septembre 1921. Fauvette jaune Dendroica petechia (Linnaeus) Résident d'été, commun. Cette fauvette se rencontre en bon nombre dans les habitats favorables de la région de Montréal, du 30 avril (P.0.S.P.B., 1954:13) au 12 octobre (P.0.S.P.B.,1965:15). Elle est abondante a certains endroits, notamment a Summerlea (ile de Montréal) où 13 nids ont été dé- couverts le 13 mai 1949 dans une petite étendue de terrain recouverte de buissons (P.0.S.P.B., 1949:32). Nous avons régu- lièrement observé de quatre à six individus au mont Saint-Hilaire du 15 mai au 30 juillet 1965, ainsi que du 18 mai au 21 juin 1966. Nous l'avons aussi notée en bon nombre (quatre à six) durant la saison de nidification de 1965 et de 1966, aux en- droits propices de la région des monts Yamaska, Shefford, Brome, Johnson et Saint-Bruno, ainsi qu'à Rivière-Beaudette, Port-Lewis, Cazaville, Sherrington et Saint- Chrysostome, en juin 1970 (obs. pers.). Distribution antérieure Les auteurs du siècle dernier (Vennor, 1861 :352; Hall, 1862:178; Wintle, 1882: 109, 1896:114) s'accordent a dire que la Fauvette jaune était abondante en été dans la région de Montréal à cette époque. Ils rapportent tous qu'elle y nidifiait. Certains de ces auteurs ont constaté que des nids ont même été découverts dans la ville et sur le mont Royal (Wintle, 1896:114; Vennor, 1861 :352). Il ne fait aucun doute que la dévastation des habitats a contribué a une diminution des effectifs de cette fauvette en limitant le nombre des sites de nidification spécialement au cours des derniéres années. Cependant, elle se rencontre encore en bon nombre en comparaison de certaines autres espèces qui nécessitent le même genre d'habitat. Remarques Treize spécimens nicheurs provenant de la région ont été examinés. Ils se sont révélés, après comparaison, d'un jaune sensiblement moins intense aux parties supérieures que ce- lui de spécimens capturés en Ontario et plus à l'ouest, mais d'un jaune moins olivâtre que celui de spécimens collectionnés à Terre- Neuve et au Labrador. D'autre part, ils sont semblables aux spécimens pris dans les Can- tons de l'Est, et ainsi, de coloration générale appréciablement plus claire que les spéci- mens de la forme D. p.amnicola Batchelder. Les régions dorsales sont aussi plus brillantes, c'est-à-dire d'un jaune plus pur, d'où l'oli- vâtre est absent. Or, nous estimons que la population nicheuse de la région de Mont- réal et des Cantons de l'Est doive se rat- tacher pour ces raisons à D. p. aestiva (Gmelin). Fauvette à tête cendrée Dendroica magnolia (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, commun; résident d'été, rare. Cette fauvette a été remarquée en bon nom- bre dans la région de Montréal du 28 avril (P.O0:S:P.B::1954:13)Maur 26e@mail(obss Parulidae pers.), et du 27 août (P.Q.S.P.B., 1950 :17) au 28 octobre (P.Q.S.P.B., 1963:15). Au mont Saint-Hilaire, nous l'avons observée comme suit: une, le 21 mai 1965; deux à six, du 20 au 25 mai 1966. Deux individus furent aussi vus au mont Yamaska, le 26 mai 1966. Cette espèce nidifiait apparemment autrefois dans la région de Montréal comme le rapporte Terrill (1911:61), qui affirme qu'elle se reproduisait en petit nombre dans les environs de Montréal; il mentionne avoir trouvé son nid à trois occasions. Un nid contenant quatre oeufs a été collectionné à Bury, comté de Compton, le 16 juin 1902 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 248). C'est à la destruction des forêts, particulièrement de peuplements de conifères, qu'on peut attri- buer la disparition de cette espèce comme oiseau nicheur dans la région de Montréal. Distribution antérieure Vennor (1861:357) ne semble pas avoir trouvé cette fauvette nombreuse dans la région de Montréal, bien qu'il croyait que quelques-unes s'y reproduisaient. Hall (1862:50) la décrit comme commune de juin a septembre, mais Wintle (1896 :114- 115) estime qu'elle était commune au cours de la migration du printemps, ne l'ayant pas observée en automne. Ces divergences d'opinion ne permettent pas d'estimer avec exactitude l'état de cette espèce au siècle dernier dans la région de Montréal. Cepen- dant, puisque Terrill (1911 :61) l'a trouvée au cours de la période de reproduction vers le début du siècle, nous croyons qu'elle se rencontrait probablement en petit nombre à cette époque dans la région de Montréal. Cette population a, par la suite, graduelle- ment disparu devant la dévastation des habitats. Remarques Plusieurs spécimens collectionnés en mi- gration à Sainte-Thérèse, Longueuil, Bros- seau, Chambly Canton, mont Saint-Hilaire et Morrison (peut-être un individu nicheur vu la date tardive, le 29 juin 1919) ont été examinés. Fauvette tigrée Dendroica tigrina (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Cette fauvette ne se reproduit pas dans la région de Montréal, mais elle s'y rencontre en petit nombre à l'époque des migrations, du 3 mai (Cayouet- te, 1963:17) au 2 juin (P.O.S.P.B., 1964: 13), et du 28 juillet (P.O.S.P.B., 1952 :12) au 8 octobre (P.Q.S.P.B., 1958:13). Nous l'avons notée à une occasion au mont Saint-Hilaire, le 12 mai 1965. Distribution antérieure Wintle (1896 :113) écrit que cette fauvette était rare en migration dans la région de Montréal à la fin du siècle dernier. Nous sommes convaincu que cette espèce de la forêt coniférienne ne s'est jamais reproduite dans la région de Montréal, même à une époque assez ancienne, parce que son habitat ne s'y est probablement jamais rencontré de facon suffisante pour qu'elle puisse y nidifier. Remarques Nous avons examiné deux spécimens : R 2463, S' adulte, Chambly, le 20 mai 1923; R 5056, © adulte, Montréal, le 28 mai 1967. Fauvette bleue à gorge noire Dendroica caerulescens (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, commun ; résident d'été, fréquent. Cette fauvette de faible taille, qui se trouve dans les forêts décidues, se rencontre dans la région de Montréal du 1°’ mai (P.Q.S.P.B., 1960 :13) au 19 octobre (P.Q.S.P.B., 1952: 12). Un nid contenant quatre jeunes a été rapporté à Sainte-Dorothée, le 24 juin 1951 (P.0.S.P.B.,1951 :37). Nous avons noté cette espèce en 1965 et en 1966 sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, ainsi que dans plusieurs bois décidus des basses terres du Saint-Laurent; elle se trouvait alors en petit nombre (trois a six), du 10 mai au 21 juillet. Bien qu’aucun nid ne fut repéré durant cette période, il est sûr que l'espèce se reproduit là ou elle se trouve en nombre suffisant l'été. Distribution antérieure Vennor (1861 :356) écrit que cette fauvette était «extrêmement rare dans le Bas-Canada» vers le milieu du siècle dernier et qu'elle «ne nidifiait pas régulièrement ici, si jamais elle le faisait, bien qu'un couple isolé pouvait parfois, mais rarement, s’attarder sur notre montagne pour s'y reproduire». Dans son premier ouvrage, Wintle (1882 :109; 1896: 114) rapporte qu'elle arrive tôt au printemps, mais il est plus précis dans le second, où il 129 Liste annotée estime qu'elle était commune en migration et que quelques individus nidifiaient près de Montréal. L'état de cette fauvette ne semble pas être différent aujourd'hui, bien que les habitats ont été appréciablement endom- magés depuis le siècle dernier. Remarques Des spécimens capturés en migration et à l'époque de la reproduction en 1965 et en 1966, au mont Saint-Hilaire et au mont Rouge, ont été examinés. Ils ont été ratta- chés à la population du nord-est de l'aire de répartition de l'espèce D. c. caerulescens (Gmelin), à cause de leur coloration dorsale et de leurs mensurations. Fauvette à croupion jaune Dendroica coronata (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, commun; résident d'été, rare. Cette fauvette de forte taille a été rapportée dans la région de Montréal du 14 avril (Cayouette, 1963 :17) au 26 juin (R 2388, Chambly, le 26 juin 1920), et du 29 juillet (P.0.S.P.B., 1952:12) au 14 décembre (P.0.S.P.B., 1947 :12). Sa nidification a été constatée seulement a Bury, comté de Compton, (en dehors des limites de cet ouvrage) où un nid contenant cinq œufs a été découvert le 4 juin 1902 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 233) et probablement aussi à Saint-Chrysostome et à Saint-Clet, où des spécimens en condition de nidifi- cation ont été observés et collectionnés en juin 1970 (obs. pers.). Au cours des migrations elle se voit habituellement en bon nombre dans certains bois locaux. Au mont Saint-Hilaire, nous avons observé de deux à six individus du 4 au 15 mai 1965, ainsi que de deux à cinq oiseaux, avec régularité du 17 au 26 mai 1966, de même que deux individus au mont Yamaska le 26 mai 1966. Distribution antérieure Vennor (1861:354) déclare que quelques individus nichaient sur le mont Royal à son époque, et Hall (1862:50) mentionne que cette fauvette était commune de mai à septembre. Wintle (1882:109, 1896 :114) rapporte d'autre part qu'elle était abondante en migration. Bien que ces différentes opi- nions prêtent à confusion, nous estimons que cette espèce des forêts conifériennes ne s'est jamais reproduite en grand nombre dans les forêts locales, même à l'époque où les peuplements conifériens devaient être assez vastes. Cependant, elle se reproduit en bon nombre à quelques milles seulement au nord et au sud de la région de Montréal. Remarques Nous avons examiné quelques spécimens capturés en migration à Chambly, Saint- Lambert, Brosseau, mont Saint-Hilaire, Johnville, Joliette, Saint-Clet et Saint- Chrysostome. Nous les avons identifiés comme D. c. coronata (Linnaeus), la sous- espèce nicheuse de l'est de l'Amérique du Nord, à cause de leurs mensurations et de leur coloration. Fauvette grise à gorge noire Dendroica nigrescens (Townsend) Hypothétique. Une fauvette appartenant à cette espèce de l'ouest de l'Amérique du Nord, aurait apparemment été vue à Sara- guay (île de Montréal) le 29 mai 1952 (P.Q.S.P.B., 1952 :31). Vu les circonstances peu convaincantes de l'observation, cette mention ne peut être retenue; elle est donc considérée comme hypothétique. Fauvette Verte à gorge noire Dendroica virens (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, commun; résident d'été, rare. Cette fauvette, qui se voit parfois en bon nombre au cours des migrations (P.0.S.P.B., 1935-1965), est rare en été dans la région de Montréal (obs. pers.). Sa présence ya été notée du 24 avril (P.Q.S.P.B., 1954: 13) au 25) octobre (Pi@isiRiee 1952:12). Un nid contenant quatre œufs, dont un de Vacher à tête brune Molothrus ater a été découvert à Sainte-Rose, le 11 juin 1938 (Terrill, 1961 :7). Nos observations in- diquent que l'espèce s'est sans doute repro- duite localement comme suit: mont Saint- Hilaire, de deux à quatre mâles en plein chant jusqu'au 30 juin 1965 et jusqu'au 21 juin 1966; mont Yamaska, deux mâles en plein chant le 3 juin 1965; mont Rouge, deux mâles en plein chant le 23 juin 1965, et quatre le 17 juin 1966. Ces oiseaux ont toujours été vus dans des peuplements de Pruches de l'Est 7suga canadensis, dont l'étendue était variable. Deux spécimens au Musée Redpath, ainsi qu'une ponte de quatre œufs (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1677) collectionnés à Sainte-Madeleine par L. M. Parulidae Terrill, le 13 juin 1920, confirment que l'espèce nidifiait aussi, du moins autrefois, dans les basses terres du Saint-Laurent de la région de Montréal. Un couple, dont le mâle était en plein chant, a été observé dans une pinède près de Saint-Clet, le 26 juin 1970 (obs. pers.); nous considérons ce couple comme nicheur. Distribution antérieure Hall (1862 :50) décrit cette fauvette comme rare de juin à septembre. Wintle (1896 :16) la considère comme une espèce rare en été, mais note qu'elle était commune durant la migration du printemps; il rapporte un spécimen capturé sur le mont Royal, le 18 juin 1887, ce qui indique que cette fauvette se reproduisait sans doute à cet endroit à la fin du siècle dernier. À notre avis, cette espèce n'a jamais été nombreuse en été dans la région de Montréal; cepen- dant, elle y était probablement plus abon- dante au siècle dernier, puisque les peuple- ments de conifères étaient certainement plus nombreux et plus considérables à cette époque. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens collectionnés en migration et durant la pé- riode de nidification a Sainte-Madeleine, Sainte-Thérèse, mont Rouge, mont Saint- Hilaire et mont Yamaska. À cause de leur coloration, nous les avons identifiés comme D. v. virens (Gmelin), la sous-espèce du nord-est de l'aire de reproduction. Fauvette azurée Dendroica cerulea (Wilson) Résident d'été, rare. Cette fauvette, qui a été remarquée pour la première fois au Québec en 1950 (P.Q.S.P.B.,, 1950:43), semble s'être nouvellement établie dans la province. Sa présence dans la région de Montréal a été rapportée du 13 mai (P.O.S.P.B., 1962:31) au 23 juillet (obs. pers.). Au cours de la saison de nidification de 1965, nous l'avons observée au mont Saint-Hilaire, au mont Rouge et au mont Yamaska (P.Q.S.P.B,., 1961-1965; Ouellet, 1966: 335-337, 1967:272-274). En 1966, de trois à six mâles en plein chant furent régulièrement consignés au mont Saint-Hilaire, du 20 mai au 21 juin. En 1967, nous avons observé trois mâles chanteurs au même endroit le 11 juillet ainsi que le 16 juillet. En 1968 et 1969, quelques observateurs nous ont rapporté l'avoir vu à cet endroit au début de l'été. Nous avons aussi observé quatre mâles en plein chant sur le mont Yamaska, le 26 mai 1966. Il semble ainsi que cette espèce est maintenant bien établie dans la région de Montréal et qu'elle est peut-être en voie d'étendre son aire de reproduction vers l'est dans les forêts décidues du Québec (éco- tone décidu). Fauvette à gorge orangée Dendroica fusca (Müller) Distribution actuelle Migrateur, fréquent; résident d'été, rare. Cette fauvette qui ne se rencontre qu'en petit nombre, l'été, dans la région de Mont- réal, est plus fréquente au cours des migra- tions. Sa présence a été rapportée du 2 mai PACS Re Br) 1) MauSroctobre (P.0.S.P.B., 1957 :14). De nombreuses ob- servations consignées en été indiquent qu'elle pourrait nidifier à quelques endroits, notamment à Senneville (Arboretum Mor- gan), trois mâles en plein chant, le 21 juin 1960 (P.0.S.P.B., 1960 :31) ; au mont Saint- Hilaire, de deux à trois mâles chanteurs du 19 mai au 24 juin 1965, et de deux à quatre du 19 mai au 21 juin 1966; au mont Yamaska, six mâles chanteurs, le 17 juin 1966 (obs. pers.) ; ainsi qu'à Saint-Clet, où un mâle et une femelle ont été consignés, le 11 juin 1970 (obs. pers.). Distribution antérieure Vennor (1861 :358) et Hall (1862:50) es- timent que cette fauvette était rare dans la région de Montréal, mais Hall (op. cit.) al- lègue qu'elle s'y rencontrait en été. Wintle (1896 :116) la décrit comme commune du- rant la migration du printemps. Cette espèce est sans doute passée inaperçue au siècle dernier, puisque seul Hall semble l'avoir ren- contrée en été. Ainsi, malgré les apparences, il est probable qu'elle était alors plus nom- breuse qu elle ne l'est aujourd'hui et que son déclin provient de la dévastation des peuple- ments de conifères. Remarques Nous avons examiné des spécimens prove- nant de Brosseau, du mont Saint-Hilaire et du mont Yamaska, capturés en migration et durant la période de reproduction. Liste annotée Fauvette à flancs marron Dendroica pensylvanica (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, commun; résident d'été, com- mun. Cette fauvette se rencontre en bon nombre dans les habitats favorables de la région dur mai (POS PBY41965 alld) au1”’voctobre (P2O0:S.P.8B291964 314)! Plusieurs pontes sont conservées dans la Collection oologique F. Napier Smith — L. M. Terrill du Musée Redpath. Plusieurs mentions de nidification provenant de nombreuses localités ont aussi été con- sultées (P.Q.S.P.B., Fiches de Nidification). Nous avons observé l'espèce comme suit: mont Saint-Hilaire deux à huit du 19 mai au 20 juillet 1965, et trois à six du 18 mai au 21 juin 1966; mont Johnson, deux, le 1° juin 1965; mont Saint-Bruno, trois le 4 juin et six le 11 juin 1966; mont Rouge, quatre le 12 juin, cing le 23 juin 1965 et quatre les 3 et 9 juin 1966; mont Yamaska, quatre le 3 juin et le 2 juillet 1965, quatre le 15 juin et six le 17 juin 1966 ; mont Shefford, quatre le 7 juillet 1965 et deux le 15 juin 1966; mont Brome, quatre, le 15 juin 1966; et en juin 1970 a Rivière-Beaudette, Sherrington et Saint-Clet (obs. pers.). Toutes ces observations d'été représentent des mâles en plein chant et sans doute aussi des individus reproducteurs. Distribution antérieure Vennor (1861 :353) a constaté que «quel- ques individus nichent ici». Hall (1862 :50) et Wintle (1896:115) affirment que cette fauvette était commune en été au siècle dernier. Wintle (op. cit.) ajoute de plus qu'elle nidifiait alors au mont Royal. Bien que des données quantitatives ne soient pas disponibles sur les populations passées de cette fauvette, nous estimons qu'elle est probablement aujourd'hui plus nombreuse qu'elle ne l'était par le passé; en effet, son habitat qui consiste en des secteurs fores- tiers aux premiers stades de regain, ainsi qu'en des bordures de routes en regain, a sans doute pu s'accroître par suite de la disparition des foréts parvenues a maturité, du reboisement naturel et de l'abandon de terrains a découvert. Ces facteurs sont donc de nature a favoriser une augmentation des effectifs nicheurs locaux de cette fauvette. Remarques Nous avons examiné plusieurs spécimens 132 provenant de Sainte-Thérése, de Sainte- Madeleine, de Chambly Canton, du mont Saint-Hilaire, du mont Rouge, du mont Shefford et du mont Yamaska. Fauvette a poitrine baie Dendroica castanea (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Cette fauvette de la forét coniférienne se rencontre seulement à l'époque des migrations dans la région de Montréal. Sa présence a été consi- gnée du 5 mai (P.Q.S.P.B., 1960:13) au 7 juin (P.0:S.P.B., 1947712), ernatme2e juillet (P.O.S.P.B., 1952:13) au 9 octobre (P.0.S.P.B., 1955:12). Nous l'avons ob- servée comme suit au mont Saint-Hilaire: un, le 19 mai 1965; trois, le 27 mai 1966. Distribution antérieure Vennor (1861 :355) soutient que quelques individus nichaient aux environs de Montréal a son époque. Hall (1862:50) affirme que cette fauvette était rare de mai a septembre, mais Wintle (1896:115) la mentionne comme rare en migration et dit qu’on lui a rapporté quelle nidifiait dans l'ile de Montréal. En dépit de ces affirmations, pour le moins confuses, nous croyons que cette espèce de la forêt coniférienne n'a jamais nidifié dans la région de Montréal et que les affirmations citées plus haut sont erron- nées ; en effet, les peuplements de conifères locaux, même à une époque reculée, n'étaient probablement pas de nature à satisfaire aux exigences écologiques de cette espèce. Remarques Nous avons examiné quatre spécimens capturés en migration à Brosseau, Chambly Canton et Saint-Bruno. Fauvette rayée Dendroica striata (Forster) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce migrateur tardif au printemps a été observé en petit nombre dans la région de Montréal du 14 mai (Cayouette, 1963:18) au 19 juin (P.0.S.P.B., 1963 :15) ; les observations de la migration d'automne s'échelonnent entre le 26 juillet (P.O-S.P.B., 1947:12) et Te 27 octobre’ (P.O'S'P.B/19635 1H) ANoûS l'avons observé comme suit: mont Saint- Parulidae Hilaire quatre le 28 mai, trois du 1° au 6 juin 1965, deux le 27 mai 1966; mont Rouge, deux, le 12 juin 1966. Distribution antérieure Vennor (1861: 355) estime que cette fauvette était rare «autour de la ville», mais Hall (1862:50) affirme qu'elle était com- mune de mai à septembre. Wintle (1896: 115-116) dit l'avoir rencontrée irrégulière- ment seulement au cours de la migration du printemps. Ces affirmations prêtent à confu- sion, mais nous partageons les vues de Wintle (op. cit.) dans une certaine mesure. En effet, il semble que cette espèce n'aurait jamais été abondante en migration dans la région de Montréal. Remarques Nous avons examiné des spécimens collec- tionnés à Brosseau, à Sainte-Thérèse, à Saint-Bruno et au mont Saint-Hilaire. Fauvette des pins Dendroica pinus (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, rare; résident d'été, rare. Cette espèce se rencontre localement dans la région de Montréal, du 15 avril (P.Q.S.P.B., 1945 :12) au 18 octobre (P.Q.S.P.B., 1947: 12). Terrill (in /itt., Musée national des Sciences naturelles) affirme avoir collec- tionné une femelle nicheuse portant une plaque incubatrice, à Chambly, au cours de l'été de 1922. Un couple a été observé alors qu'il transportait du matériel pour la cons- truction d'un nid à Hudson, le 23 mai 1964 (P.O.S.P.B., 1964:36); cette observation indique que l'espèce a probablement aussi nidifié a cet endroit. Il ne semble pas y avoir d'autres données sur la reproduction de cette espèce dans la région de Montréal. Cette fauvette a aussi été signalée à l'Assomption (P.0.S.P.B., 1965 :37). Distribution antérieure Hall (1862 :50) décrit cette fauvette comme rare de mai à septembre et Vennor (1861: 358) partage cette opinion en affirmant qu'elle était rare dans la région de Montréal au siècle dernier. Wintle (1896 :117) affirme aussi qu'elle était rare en migration. Nous estimons que cette fauvette était, dans le passé, beaucoup plus nombreuse dans la région de Montréal et que son déclin est dû à la disparition des peuplements de pins. Cette situation ne date pas d'aujourd'hui: les premiers colons utilisèrent d'abord le pin pour leurs besoins courants de cons- truction et autres; par la suite on s'en servit à des fins commerciales. Ainsi, la disparition des peuplements de pins a été graduelle et devint probablement irréversible vers le milieu du siècle dernier. Or, le déclin local de la Fauvette des pins s'est sans doute produit au même rythme. Cela explique dans une certaine mesure l'affirmation de Hall (op. cit.), dans son travail rédigé vers 1830. Remarques Six spécimens, collectionnés a Chambly et faisant partie des collections du Musée Redpath, ont été désignés comme D. p. pinus (Wilson), a cause de leur coloration et de leurs mensurations. Fauvette des prés Dendroica discolor (Vieillot) Hypothétique. Cette fauvette aurait été observée a Saraguay, le 29 mai 1952 (P.0.S.P.B., 1952 :31) et au mont Royal en mai 1966 (fide |. A. McLaren); faute de spécimen ou de photographies à l'appui, nous ne pouvons homologuer ces observa- tions. Fauvette à couronne rousse Dendroica palmarum (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Cette fauvette a été remarquée en petit nombre dans la région de Montréal du 19 avril (P.0.S.P.B., 1964: 14) au 27 mai (P.0.S.P.B., 1962:17) et du 7 août (P.0.S.P.B., 1952 :13) au 18 octobre (POS PAP AMII952E18)} Distribution antérieure Wintle (1896 :117) la décrit comme rare en migration d'après un spécimen collectionné à Montréal, le 7 mai 1891 (Wintle, 1891 :396). Les autres auteurs du siècle dernier sem- blaient ignorer la présence de cette espèce en notre région, bien qu'elle s'y trouvait cer- tainement à l'époque des migrations. Il est même possible qu'un petit nombre ait pu nidifier dans les tourbières locales à cette époque. 133 Liste annotée Fauvette couronnée Seiurus aurocapillus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. On a rapporté cette fauvette dans la région de Montréal, du 2 mai (P.0.S.P.B., 1954:13) au 11 octobre (P.0.S.P.B., 1950 :18) ; elle se trouve alors dans les bois ayant atteint une certaine ma- turité (obs. pers.). Nous l'avons consignée comme suit : mont Saint-Hilaire, trois a dix et plusieurs nids du 6 mai au 29 juillet 1965, deux a huit et sept nids du 15 mai au 21 juin 1966; mont Johnson, cing le 1° juin 1965, quatre le 25 mai 1966; mont Saint-Bruno, quatre le 4 juin, deux le 11 juin 1966; mont Rouge, six le 12 juin, douze le 23 juin 1965, quatre le 3 juin, deux le 9 juin 1966; mont Yamaska, douze le 3 juin, six le 2 juillet 1965, deux le 26 mai, quatre le 15 juin, dix le 17 juin 1966; mont Shefford, deux le 6 juillet 1965, dix le 15 juin 1966; mont Brome, quatre, le 15 juin 1966. Par contre, elle était assez rare au cours de la méme période dans les bois des basses terres du Saint-Laurent, de deux a quatre individus seulement ayant été observés dans ces lieux. En juin 1970, elle était fréquente, mais peu nombreuse, a Rivière-Beaudette, Saint-Télesphore, Saint- Clet, Port-Lewis, Cazaville, Saint-Chrysos- tome et Saint-Bernard (obs. pers.). Distribution antérieure Hall (1882 :10) décrit cette fauvette comme une espèce rare en été, mais Wintle (1896 :117) maintient qu'elle était commune et qu elle nidifiait sur le mont Royal à la fin du siècle dernier. Il semble que la coupe sé- lective dans les érabliéres, afin de favoriser la croissance et le reboisement naturel, aurait favorisé dans une large mesure l'expansion de cette espéce, du moins depuis le milieu du siècle dernier. En effet, c'est dans cet habitat que les concentrations d'individus nicheurs sont les plus grandes. Remarques Huit spécimens provenant de Chambly, du mont Saint-Hilaire, du mont Rouge et du mont Yamaska, capturés au cours de la pé- riode de reproduction ,ont été examinés. Ces spécimens ont été comparés a des séries pro- venant du sud du Ouébec au Musée national des Sciences naturelles, et nous avons établi qu'ils appartenaient à la sous-espèce S. a. aurocapillus (Linnaeus). En effet, la colora- 134 tion de la région dorsale, après comparaison avec des spécimens capturés à Terre-Neuve et dans les Provinces Maritimes, s'est révélée dans le premier cas d'un olive verdâtre beau- coup plus brillant, tandis que dans le deuxième cas, elle avait la même intensité et la même nuance. Fauvette des ruisseaux Seiurus noveboracensis (Gmelin) Distribution actuelle Migrateur, fréquent; résident d'été, rare. Cette fauvette, qui vit le plus souvent au niveau du sol, a été remarquée dans la ré- gion de Montréal, du 28 avril (P.Q.S.P.B., 1957:14) au 12 octobre (POSE. 1952 :13). Elle ne semble jamais avoir été nombreuse, bien que sa présence ait été signalée avec une certaine régularité à plu- sieurs endroits au cours des migrations (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). Nous l'avons vue à deux occasions au mont Saint-Hilaire : deux le 21 mai 1965 et un le 18 mai 1966. Les mentions locales de nidification sont peu nombreuses, mais établissent que cette fau- vette se reproduit dans la région de Mont- réal : ile Jésus, un nid et quatre œufs (dont un de Vacher à tête brune) le 11 juin 1938, un nid et quatre œufs (dont deux du Vacher à tête brune) le 22 mai 1941, un nid et cinq œufs (dont un du Vacher à tête brune) le 1° juin 1947 (Terrill, 1961 :8) ; Saint-Francois- de-Sales (ile Jésus), un nid et cing ceufs, le 27 mai 1918 (Coll. ool. F. N. Smith, ne 675 2/5). Des individus consignés en juin 1970 dans la région de Port-Lewis, portent à croire que l'espèce pourrait aussi nidifier à cet endroit (obs. pers.). Sa présence ne semble pas avoir été signalée ailleurs dans la région au cours de la période de nidification. Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1896: 117), au siècle dernier, cette fauvette était rare en été dans la région de Montréal. Malgré ces affirmations, nous croyons que cette espèce était alors plus nombreuse qu'elle ne l'est aujourd'hui et que l’asséche- ment des fondrières et des marécages a pu dans une large mesure provoquer son déclin. Remarques Un spécimen obtenu durant les migrations a été examiné et identifié comme S. n. noveboracensis (Gmelin), à cause de la Parulidae coloration des parties dorsales et ventrales: R 3708, © adulte, Montréal (Campus McGill), le 20 mai 1966. Fauvette à gorge grise Oporornis agilis (Wilson) Hypothétique. Un oiseau, apparemment de cette espèce, aurait été vu à Montréal le 17 septembre 1952 (P.Q.S.P.B., 1952:21). Bien que cette espèce a récemment été localisée dans le centre-ouest du Québec, en Abitibi (Godfrey, 1967 :399), et qu'elle pourrait probablement se rencontrer dans la région de Montréal durant les migrations, nous ne pouvons accepter la validité de la présente mention à cause de la grande difficulté qu'occasionne l'identification de cette fauvette en automne. Fauvette triste Oporornis philadelphia (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, commun ; résident d'été, fréquent. Cette fauvette se rencontre en bon nombre au cours des migrations dans la région de Montréal, mais elle est beaucoup moins nombreuse au cours de la saison de repro- duction. Sa présence a été signalée dans notre région du 5 mai (Cayouette, 1963 :18) au 2 octobre (P.O.S.P.B., 1959:14). Des mentions de nidification ont été recueillies à quelques endroits, notamment à Sainte- Anne-de-Bellevue (Arboretum Morgan) (PAOMSAPRAB MIO GOE ST) EM al Sennieviiilie POS PB 7271958731,1954 25)? “Terrill; 1961 :8) ; au mont Royal (colline de West- = mount), un nid le 8 juin 1905 (P.O.S.P.B. 1943 :28; Terrill, 1911 :62) ; à Côte Saint- Luc, un nid et un œuf le 2 juillet 1911 (Coll. ool. L. M. Terrill, no 1017) ; à Caughnawaga (Terrill, 1961:8); et à Sainte- Dorothée (Terrill, 1961 :8). Nous l'avons notée comme suit: mont Saint-Hilaire, de deux à six du 19 mai au 29 juillet 1965, et de deux à six du 21 mai au 20 juin 1966; mont Rouge, six le 12 juin, quatre le 23 juin 1965, six le 3 juin, deux le 9 juin 1966; mont Johnson, deux, le 14 juin 1966; mont Yamaska, quatre le 26 mai, deux les 15 et 17 juin 1966; mont Shefford, deux le 6 juillet 1965, quatre le 15 juin 1966; mont Brome, un, le 15 juin 1966; Rivière-Beaudette, de deux à quatre les 9, 10, 11 et 12 juin 1970. Ces observa- tions, représentées par des mâles en plein chant, indiquent que l'espèce se reproduit probablement à ces endroits; les observa- tions consignées après la fin de mai sont particulièrement importantes. Distribution antérieure Au siècle dernier, la Fauvette triste était considérée comme une espèce rare en été dans la région de Montréal (Vennor, 1961: 359, Hall, 1862:50; Wintle, 1882:109, 1896 :118). Vennor (op. cit.) affirme cepen- dant qu'elle se reproduisait alors dans la région. Il semble qu'elle soit depuis devenue plus nombreuse. Sans doute la dévastation des foréts, qui a occasionné des change- ments importants dans les associations végétales, y a-t-elle contribué, car le stade arbustif clair des lieux en regain constitue l'habitat préféré de cette espèce. Remarques Des spécimens capturés au cours de la saison de reproduction de 1965 et de 1966 aux monts Saint-Hilaire, Rouge, et Yamaska, et à Rivière-Beaudette ont été examinés. Fauvette masquée Geothlypis trichas (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cette fauvette de faible taille a été remarquée dans la région de Montréal, du 3 mai (P.Q.S.P.B., 1965:15) au 15 novembre (P.Q.S.P.B., 1952 :13). Elle est sensiblement plus nombreuse au cours des migrations qu'à l'époque de la nidifica- tion (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). Au cours de la période de reproduction, elle est cependant bien répartie dans les habitats favorables, bien qu'on ne la voit pas en grand nombre (obs. pers.). Les mentions de nidification proviennent d’un grand nombre d'endroits (P.0.S.P.B., 1935-1965; Coll. ool. F. Napier Smith et L. M. Terrill). Nous l'avons observée comme suit: mont Saint- Hilaire un a quatre du 20 mai au 29 juillet 1965, deux à six du 27 mai au 31 juin 1966; mont Rouge, deux, le 12 juin 1965; mont Shefford, huit le 6 juillet 1965, trois le 15 juin 1966; mont Brome, deux, le 15 juin 1966; mont Saint-Bruno, deux, les 4 et 11 juin 1966; Rivière-Beaudette, de six à dix, du 9 au 11 juin 1970; région de Cazaville, de deux a douze, du 16 au 19 juin 1970; région de Saint-Chrysostome, de huit a dix, du 22 au 25 juin 1970 (obs. pers.). Ces ob- servations estivales indiquent que l'espèce se reproduit sûrement aussi à ces endroits. 135 Liste annotée Distribution antérieure Vennor (1861:360) mentionne que cette fauvette nidifiait à Lachine. Wintle (1896 :118) écrit qu'elle était commune en été et qu'elle nidifiait régulièrement sur le mont Royal. Cette espèce a probablement bénéficié dans une grande mesure de la dis- parition des forêts locales, mais la dévasta- tion des fondrières et des marais a certaine- ment annulé cet heureux effet. Nous esti- mons que cette fauvette est aussi nombreuse aujourd'hui que par le passé bien que bon nombre d'habitats aient disparu depuis le début du siècle. Remarques Une importante série de spécimens capturés localement au cours de la saison de nidifica- tion ont été examinés. La coloration des ré- gions dorsales et ventrales de ces spécimens est identique à celles d'individus capturés à l'est du centre de l'Ontario; le gris de la région frontale a la même tonalité. Leurs mensurations s'accordent avec celles des individus de la population du nord-est de l'aire de répartition. Pour ces raisons, nous estimons que la population locale se rattache a G.t. brachidactyla (Swainson). Fauvette polyglotte Icteria virens (Linnaeus) Nomade, accidentel. Bien qu'un seul spéci- men de cette espèce ait été capturé au Québec (Ouellet, 1973:182), nous esti- mons que la mention suivante doit être con- sidérée comme valable : Ville Mont-Royal, un individu, le 12 septembre 1962 (P.Q.S.P.B., 1962:32). En effet, cette espèce est bien caractéristique et ne prête à aucune con- fusion. Fauvette à capuchon Wilsonia citrina (Boddaert) Nomade, accidentel. Cette espèce aux marques bien distinctes, a été identifiée à deux occasions dans la région de Montréal : Baie d'Urfé, un, les 3 et 4 mai 1947, par plusieurs observateurs (Gray, 1948:42); Hudson, un, les 18, 21 et 22 mai 1956, par plusieurs observateurs (P.Q.S.P.B., 1956 :27). Nous estimons que ces observa- tions méritent d'être homologuées, bien qu'aucun spécimen de l'espèce n'ait encore été capturé au Québec. Fauvette à calotte noire Wilsonia pusilla (Wilson) Distribution actuelle Résident d'été, rare; migrateur, rare. Cette fauvette, aux faibles dimensions, n'est pas nombreuse dans la région de Montréal, en particulier durant la saison de repro- duction. Sa présence a été rapportée du 7 mai (P.Q.S.P.B., 1964:14) aukSd sonal (PIO'S'P.B;, 11963 15) et) dumemaoiT (P:0.S.P.B., 1952:13)"au Sorctobre (P.Q.S.P.B., 1964 :14). Bien qu'elle n'ait pas été signalée en été au cours des dernières années, on a rapporté les mentions de nidi- fication suivantes: île Jésus, a niché à l'été de 1941 (P.Q.S.P.B., 1941 :19) ; Brosseau, deux nids avec cing ceufs chacun, le 5 juin 1927 et le 10 juin 1933 (Coll”osl EN Smith, nos 685- 2/5, 685- 3/5). Il semble que la dévastation des habitats soit respon- sable de la disparition de cette fauvette comme espéce nicheuse dans la région de Montréal. Distribution antérieure Wintle (1896:118) décrit cette fauvette comme rare en migration dans la région de Montréal et remarque que quelques individus auraient pu nidifier. Les autres auteurs de l'époque semblent ne pas avoir soupconné sa présence, quoiqu'elle était certainement nombreuse à la saison de la reproduction dans la région de Montréal. Nous croyons que les effectifs locaux ont régressé et disparu sous les effets de la dévastation des habitats. Remarques Un spécimen a été examiné et identifié comme W. p. pusilla (Wilson), à cause de ses mensurations et de sa coloration: R 2608, o adulte, Chambly, le 25 mai 1919. Fauvette du Canada Wilsonia canadensis (Linnaeus) Distribution actuelle Migrateur, commun: résident d'été, fréquent. Cette fauvette, qui est plus nombreuse à l'époque des migrations, a été remarquée dans la région de Montréal, du 11 mai (Cayouette, 1963:18) au 14 novembre (P.0.S.P.B., 1963 :15). En été, elle se ren- contre en petit nombre dans les habitats favorables et quelques mentions de nidifica- Parulidae tion ont été constatées, notamment à Hudson, où un couple nicheur a été aperçu BP 26 juin 1963 (P.Q.S.P.B., 1963 :35) et à Brosseau, où un nid contenant cinq œufs a été découvert le 10 juin 1933 (Coll. ool. F. N. Smith, no 686-1/5). Nous l'avons con- signée comme suit: mont Saint-Hilaire (irrégulièrement), de un à cinq individus du 19 mai au 26 juin 1965, et (irré- gulièrement), deux individus du 20 mai au 20 juin 1966; mont Rouge, deux les 12 et 23 juin 1965, deux le 9 juin 1966; mont Saint-Bruno, deux, le 11 juin 1966; mont Yamaska, deux, le 17 juin 1966; mont Shefford, deux le 6 juillet 1965, trois le 15 juin 1966; mont Brome, un, le 15 juin 1966; Rivière-Beaudette, deux le 20 juin 1970. Ces observations représentent cer- tainement des oiseaux nicheurs, bien que les nids ne purent être repérés. Distribution antérieure Vennor (1861 :351) note que cette fauvette se rencontrait seulement autour du mont Royal au printemps, mais Hall (1862 :50) la décrit comme commune en été dans la région de Montréal. Wintle (1896:119) mentionne d'autre part qu'elle était rare en été et que quelques individus auraient nidifié dans la région. Cette espèce, bien qu'elle ait sans doute bénéficié de la dispa- rition des forêts et des successions végétales, était probablement plus abondante au siècle dernier que ne l'indiquent les observations des auteurs de cette époque. En effet, l'im- mense dévastation des habitats au cours des dernières années a pu contribuer à une diminution marquée de la population locale. Remarques Nous avons examiné des spécimens captu- rés localement soit en migration, soit à l'époque de la reproducton. Fauvette flamboyante Setophaga ruticilla (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été et migrateur, abondant. Cette fauvette est sans doute la plus nombreuse dans la région de Montréal, où sa présence a été signalée du 1“ mai (Cayouette, 1963: iis) au 25 octobre (P.O:S:PB:,.1952;:13);: Elle se voit en grand nombre à l'époque des migrations, mais elle demeure abondante dans les habitats appropriés durant la période de reproduction. Les mentions de nidification sont nombreuses et proviennent d'un grand nombre d’endroits (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidifi- cation; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). Nous l'avons rencontrée en bon nombre (huit a douze) sur toutes les Monté- régiennes et dans les bois des basses terres du Saint-Laurent au cours de la saison de nidification de 1965 et de 1966, ainsi qu’en 1970 dans la région de Rivière-Beaudette, Cazaville et Sherrington. Elle était alors beaucoup plus rare sur le mont Royal, ou seulement deux couples nicheurs ont été remarqués a la méme période. Distribution antérieure Hall (1862:50) écrit qu’a son époque la Fauvette flamboyante était commune en été dans la région de Montréal, mais Wintle (1896:119) semble l'avoir trouvée plus nombreuse encore vers la fin du siècle. II la considère comme abondante en été et rapporte qu'elle nichait dans la ville et au parc du mont Royal. Vu le grand nombre de clairières partiellement boisées d’arbustes en regain et les grandes étendues en regain qui ont suivi la disparition des forêts primitives, cette espèce a probablement augmenté en nombre depuis le milieu du siècle dernier, même si on ne dispose d'aucune donnée quantitative pour fins de comparaison. Remarques Nous avons examiné des spécimens cap- turés localement au cours des migrations ou durant la période de reproduction. Ils ont été rattachés à la sous-espèce de la partie septentrionale de l'aire de nidification S. r. tricolora (Müller), à cause de la coloration et des mensurations des femelles. 137 Liste annotée Ploceidae Icteridae Moineau domestique Passer domesticus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident permanent, abondant. Cette espéce introduite en Amérique du Nord et originaire d'Europe s'est bien acclimatée à la région de Montréal et s'y rencontre maintenant en grand nombre, notamment autour des fer- mes, dans les villages, dans les banlieues et dans les villes. C'est sans doute l'espèce la plus nombreuse de la région de Montréal avec l'Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris. Distribution antérieure Wintle (1896:120-130) estime que les premiers Moineaux domestiques observés dans la région de Montréal avaient comme lieu d'origine la ville de Québec. L'espèce a de toute évidence été introduite à cet endroit en 1854; dès 1871, elle y hivernait avec succès. En 1882, elle était déjà devenue abondante dans la région de Montréal, où elle se reproduisait (Wintle, 1882:109). Caulfield (1890 :149) remarque en parlant de la population locale que les oiseaux nicheurs «se déplacent vers les villes et les villages» en hiver, sans doute à la recherche d’abris et de nourriture. Depuis cette époque la population locale semble avoir augmenté pour atteindre, vers le début du siècle, un niveau qu'elle a maintenu jusqu'à ce jour. Remarques Nous avons examiné quelques spécimens qui se sont révélés identiques à d'autres individus comparables provenant d'autres parties du Canada. 138 Goglu Dolichonyx oryzivorus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Le Goglu se ren- contre dans des terrains à découvert, de préférence des champs de foin; dans la région, on l'a noté du 27 avril (P.Q.S.P.B. 1957:15) au 28 septembre (P.Q.S.P.B. 1956:13). Des mentions de nidification ont été rapportées à plusieurs endroits (P.Q.S.P.B., 1935-1965; Colltooe Smith et L. M. Terrill). Nous avons noté cette espèce en grand nombre (six à quarante) dans des champs de foin ou abandonnés dans les basses terres au sud du Saint- Laurent, du 15 mai au 20 juillet 1965 et du 17 mai au 21 juin 1966, ainsi qu'en 1970 dans la région de Rigaud, Rivière-Beau- dette, Cazaville, Napierville et Saint-Chry- sostome. Bien que le Goglu semble avoir été affecté par la dévastation récente des habitats, ses effectifs sont cependant de- meurés stables. Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1882: 110), le Goglu était commun dans la région de Montréal au siècle dernier; Wintle (1896 :87) note cependant qu'il était devenu abondant en été vers la fin du siècle et qu'il nidifiait dans des champs de l'île de Montréal, probablement aussi au parc du mont Royal. Cette espèce a apparemment augmenté en nombre depuis le milieu du siècle dernier, sans doute à cause de la disparition des forêts remplacées par des terrains à découvert. Nous croyons cepen- dant que la population locale ne s'est pas accrue de facon marquée depuis le début du siècle actuel, bien que le nombre des individus soit certainement plus grand au- jourd’hui qu'à l'époque de Hall. Kalm (1771) avait noté que le Goglu était abondant dans le sud du Québec en 1749; là encore, nous sommes convaincu que sa population était moins importante à cette époque qu'elle pouvait l'être au temps de Hall ou de Wintle. Remarques Nous avons examiné des spécimens prove- nant de la région. Icteridae Sturnelle des prés Sturnella magna (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. La Sturnelle des prés se rencontre en bon nombre dans un vaste choix de terrains a découvert de la région de Montréal; sa présence y a été rapportée du 8 mars (Cayouette, 1963 :19) au 11 décembre (P.Q.S.P.B., 1945:14). On a constaté qu’elle se rencontrait parfois en hiver dans notre région, notamment a Saint- Lambert (P.Q.S.P.B., 1949:34) a Saint- Basile-le-Grand (P.Q.S.P.B., 1959:29), a Hudson (P.0.S.P.B., 1964 :26), à Verchéres et à Sainte-Anne-de-Bellevue (P.Q.S.P.B., 1961 :32). Il semble que cette espèce a considérablement augmenté en nombre depuis le début du siécle. Terrill (1911 :59) affirme qu'elle était assez bien répartie a Côte Saint-Luc au printemps de 1905 et rapporte avoir trouvé un nid occupé à Côte Saint-Paul, le 9 juin de la même année. II déclare que cette espèce s'est accrue par la suite d'année en année et qu'on pouvait même la considérer comme «presque abon- dante en été». De nombreuses mentions de nidification ont été rapportées ailleurs dans la région (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935-1965; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). Nous l'avons observée en bon nombre (deux a vingt-cing) dans la plupart des terrains a découvert de la région, en particulier a proximité des Montérégiennes, sauf du mont Royal, du 3 mai au 27 juillet 1965, et du 16 mai au 21 juin 1966, ainsi que du 9 au 26 juin 1970. Distribution antérieure D'après Hall (1862:52) et Wintle (1896: 92), la Sturnelle des prés était rare en été au siécle dernier dans la région de Montréal. Wintle (op. cit.) mentionne cependant qu'on lui avait rapporté sa nidification à Saint- Jean; il écrit de plus «qu'il est possible que la sturnelle visite l'île de Montréal, mais je ne l'y ai moi-même jamais vue». Nous estimons que cette augmentation remarquable de la population locale est due à la disparition des forêts, qui ont plus tard été remplacées par des espaces à découvert. Remarques Des spécimens provenant de la région de Montréal ainsi que de régions avoisinantes ont été examinés. Après étude, il nous a semblé justifiable de rattacher la population du sud du Québec à la sous-espèce de l'est de l'Amérique du Nord S. m. magna (Linnaeus), a cause de la coloration et des mensurations des spécimens examinés. Sturnelle de l'Ouest Sturnella neglecta (Audubon) Erratique, inusité. Cette espèce originaire de l'ouest et du centre du continent a été re- marquée pour la premiére fois au Québec, près de la ville de Québec (Godfrey, 1966 :354). Elle a été homologuée à une occasion au moins dans la région de Montréal, alors qu'on a observé un mâle en plein chant les 13 et 14 mai 1969 prés de Lachute (fide J. B. Steeves). Un couple aurait apparemment nidifié dans la région de Verchéres ou deux adultes ont été obser- vés, le 3 juillet 1970 (fide Jean-Luc Des- Granges et M. McIntosh). Remarques Nous avons examiné un mâle et l'avons identifié comme S. n. neg/ecta Audubon, a cause de sa coloration dorsale: R 4722, & adulte, Lachute (3 milles au sud), le 14 mai 1969. Carouge a téte jaune Xanthocephalus xanthocephalus (Bonaparte) Nomade, accidentel. Wintle (1896:135), qui décrit cet oiseau comme un rare migra- teur accidentel, rapporte un spécimen col- lectionné à Hochelaga (île de Montréal) au cours de juillet 1894. Carouge à épaulettes Agelaius phoeniceus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, abondant; résident d'hiver, rare. Bien que l'importance des marais ait été réduite au point d'être négligeable présente- ment dans la région de Montréal, le Carouge à épaulettes a augmenté en nombre, en particulier au cours des quarante dernières années. Sa facilité à s'adapter et à utiliser des habitats nouveaux l'a sans doute admirable- ment servi. Il se rencontre localement, du 9 mars (Cayouette, 1963:19) a la mi- octobre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1936: 1965) et, fréquemment aussi, en petit nombre en hiver (op. cit.). Nous l'avons 139 Liste annotée noté en bon nombre (10 à 60 quotidienne- ment) un peu partout dans la région, sauf à proximité de Montréal, du 16 mars au 29 juillet 1965, et du 16 mai au 21 juin 1966, ainsi que du 8 au 26 juin 1970. Les mentions de nidification sont nombreuses et provien- nent d'un grand nombre d'endroits (obs. per.; P.O.S.P.B., 1935-1965, Fiches de Nidification; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1896: 91), le Carouge a épaulettes était soit com- mun, soit abondant dans la région de Montréal au siécle dernier; nous estimons cependant que la population locale de cette époque n'avait pas atteint l'ampleur qui la caractérise de nos jours. Les habitats pro- pices étaient sans doute plus nombreux et plus étendus au siècle dernier, mais l'espèce doit son succès actuel à la facilité avec laquelle elle a su s'adapter à des conditions écologiques nouvelles. Remarques Des spécimens provenant de la région de Montréal et de régions avoisinantes ont été examinés et assignés à À. p. phoeniceus (Linnaeus), à cause de leurs dimensions et de leur coloration, après comparaison à des spécimens de l'ouest de l'Ontario et du Manitoba. phore, de Port-Lewis, de Napierville, de Sherrington et de Saint-Chrysostome (obs. pers.). Bien que la présence de cet oiseau ait été signalée en hiver dans la région de Montréal, il n'hiverne pas régulièrement: Lachine, un, du 5 novembre 1959 au 8 janvier 1960, à un poste d'alimentation (P.Q.S.P.B., 1959 :29; 1960:32); Chambig un l'hiver durant (P.Q.S.P.B., 1959 :29-30) ; LaSalle, un, le 26 décembre 1966 (plusieurs observateurs). Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1882: 110; 1896 :93), l'Oriole de Baltimore était commun dans la région de Montréal au siècle dernier. Wintle (1896:93) rapporte qu'il nidifiait à Montréal et mentionne un nid trouvé à Dorval, le 7 juin 1890. Cette espèce semble cependant avoir augmenté en nombre vers la fin du siècle dernier comme le déclare Wintle (1882:110); nous estimons que l'état actuel de cette espèce est peu différent de ce qu'il était au siècle dernier, bien que cet oiseau si facilement remarquable soit peut- être aujourd'hui moins abondant dans cer- tains secteurs à cause de la dévastation des habitats qui sévit depuis plusieurs années. Remarques Nous avons examiné des spécimens prove- nant du mont Saint-Hilaire, du mont Yamas- ka, du mont Rouge et du mont Shefford. Oriole de Baltimore Icterus galbula (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cet oriole, dont la présence a été signalée dans la région de Montréal, du 30 avril (P.Q.S.P.B., 1954 :13) au 10 octobre (P.Q.S.P.B., 1949:14), se rencontre en bon nombre dans les lieux boisés, semi-découverts. Il nidifie là où sa présence a été rapportée comme en témoi- gnent les nombreuses mentions de nidifi- cation (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965, Fiches de Nidification; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill; FNOQ). Nous l'avons trouvé sur toutes les Montérégiennes, ainsi qu'à un grand nombre d'endroits dans les basses terres du Saint-Laurent, où il est bien réparti; du 7 mai au 29 juillet 1965 et du 15 mai au 21 juin 1966 nous avons repéré 37 nids. En juin 1970, cette espèce était bien répartie dans toute la région de Rivière- Beaudette, de Saint-Clet, de Saint-Téles- 140 Mainate rouilleux Euphagus carolinus (Müller) Distribution actuelle Migrateur, commun. Ce mainate est plus nombreux en automne dans la région de Montréal qu'au printemps. || a été remarqué du 6 mars (Cayouette, 1963:19) au 24 mai (Cayouette, 1963 :19) et du 30 août (P.O.S.P.B., 1952:13) au 24 novembre (P.0.S.P.0., 1959 :14). En automne, des vols considérables, comptant parfois plusieurs centaines d'individus, ont été signalés à plusieurs occasions (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Distribution antérieure Hall (1862:51), qui avait probablement confondu la présente espèce, affirme qu'elle était rare en été dans la région de Montréal. Wintle (1882 :110, 1896 :93) la décrit com- me commune en migration. L'état local de cette espèce semble être demeuré relative- ST TS NN a Icteridae ment stable depuis le siècle dernier; nous estimons cependant que la dévastation des habitats a pu occasionner un certain déclin de la population qui passe dans notre région. Hall (op. cit.) prétend que ce mainate se rencontrait ici en été. Nous ne croyons pas à une telle éventualité; cependant, il est in- contestable que l'espèce a pu nidifier par le passé à quelques milles seulement ou au nord ou au sud des limites de la région de Montréal, notamment dans les Laurentides ou dans les montagnes Sutton. espèce ©. q. versico/or Vieillot, à cause de la coloration dorsale, en particulier, et des dimensions des individus examinés. Par contre, nous avons récemment exa- miné deux spécimens, mâles adultes, captu- rés à Sainte-Scholastique, le 26 avril 1973, qui sont typiques de la forme Q. gq. stonei Chapman. Bien que ces spécimens consti- tuent la première mention de cette sous- espèce pour le Québec, ils doivent, à ce stage, être considérés comme erratiques et accidentels dans la région de Montréal. Mainate bronzé Quiscalus quiscula (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Ce mainate de grande taille a été rapporté dans la région de Montréal, du 6 mars (P.O.S.P.B., 1946 :13) au 27 novembre (P.O.S.P.B., 1965:15). Quelques individus ont été notés irrégu- ligrement en hiver (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). Nous en avons observé un bon nombre (trois a trente-cinq) dans toute la région du 16 mars au 27 juillet 1965 et du 15 mai au 21 juin 1966, ainsi qu'en 1970 dans le sud-ouest de la région. Les mentions de nidification sont nombreuses et provien- nent de plusieurs localités (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidifi- cation; Coll. ool: F. N. Smith et L. M. Terrill; FNOQ). Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1882: 110), au siécle dernier, le Mainate bronzé était commun en été dans la région de Montréal, mais il semble qu'il soit devenu abondant vers la fin du siècle (Wintle, 1896 :99) ; ce dernier mentionne qu'il nidi- fiait dans la ville de Montréal à cette époque. Bien que des données quantitatives ne soient pas disponibles, il semble que cette espèce a pris une grande ampleur du milieu du siècle dernier au début du siècle actuel et que sa population locale a par la suite atteint une certaine stabilité. Les modifica- tions apportées aux habitats, c.-a-d. la dévastation des foréts, ainsi que les nom- breuses fermes qui ont occupé le territoire, ont sans doute causé cet accroissement de la population locale. Remarques Nous avons identifié la population nicheuse de la région comme appartenant a la sous- Vacher a téte brune Molothrus ater (Boddaert) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Le Vacher à tête brune se rencontre en grand nombre dans la région de Montréal, mais il est moins fréquent autour des villes et des villages; on l'a rapporté du 1% mars (P.Q.S.P.B., 1961 :15) à la fin novembre (P.Q.S.P.B., 1935-1965). Sa présence a souvent été notée en hiver (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965), mais on ignore s'il hiverne régulièrement dans notre région. Nous l'avons trouvé abondant (trois à vingt- cinq) dans la région du 6 avril au 27 juillet 1965 et du 15 mai au 21 juin 1966, ainsi que dans tout le sud-ouest de la région, du 8 au 26 juin 1970. Nous avons localisé plu- sieurs nids qui avaient été parasités par le Vacher à tête brune au cours de cette période. Terrill (1961) a lui aussi rapporté de nombreux cas de parasitisme. Distribution antérieure Selon Hall (1862:51), le Vacher à tête brune était rare dans la région de Montréal au milieu du siècle dernier. Wintle (1882: 110; 1896 :91) le décrit d'autre part comme commun en été vers la fin du siècle, et affirme avoir trouvé plusieurs nids qui auraient été parasités de ses œufs. Il semble que cette espèce serait beaucoup accrue localement, du moins depuis le milieu du siècle dernier. Cette augmentation marquée est à redouter, puisque le nombre de nids parasités par les œufs de cet oiseau a certainement augmenté dans les mêmes proportions. Les raisons de cette augmen- tation de la population du Vacher à tête brune sont mal connues; nous croyons cependant que la disparition des forêts à pu y jouer un rôle qui reste à définir. 141 Liste annotée Remarques Des spécimens collectionnés dans la région de Montréal ont été examinés et identifiés comme W/V. a. ater (Boddaert), à cause des mensurations et de la coloration des fe- melles. 142 Thraupidae Tangara écarlate Piranga olivacea (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Le Tangara écar- late a été rapporté dans la région de Montréal, du 8 mai (P.Q.S.P.B., 1954 :13) au 29 octobre (P.0.S.P.B., 1949 :14). Il se rencontre dans les foréts et bois locaux. Nous l'avons noté comme suit: mont Saint- Hilaire, deux a quatre du 12 mai au 26 juillet 1965, deux a six du 19 mai au 21 juin 1966; mont Johnson, deux, le 25 mai et le 1°" juin 1966; Mont Yamaska, huit le 3 juin, trois le 2 juillet 1965, six le 26 mai, deux le 15 juin, trois le 17 juin 1966; mont Rouge, deux le 12 juin, deux le 23 juin 1965; mont Shefford, quatre, le 15 juin 1966; Cazaville, trois, le 19 juin 1970. En plus de ces observations qui indiquent que l'espèce se reproduit sans doute à ces endroits, d'autres mentions de nidification ont été rapportées ailleurs, notamment à Sainte-Dorothée, où un couple nourrissant des jeunes au nid a été observé le 18 juillet 1942 (P.Q.S.P.B., 1942:20) et à Sainte-Anne-de-Bellevue (Arboretum Morgan) où un mâle nourris- sant des jeunes a été consigné le 14 juin 1959 (P.0.S.P.B., 1959 :30). Cette espèce, qui se voit en bon nombre durant les migra- tions, a probablement été sérieusement affectée par la dévastation des forêts déci- dues parvenues à maturité, surtout au cours des dernières années alors que seuls des bois de faible étendue ont été épargnés. Distribution antérieure D'après Hall (1862:51), cet oiseau était commun en été, mais Wintle (1882 :109; 1896:105), qui ignorait qu'il pouvait se reproduire dans la région de Montréal, affir- me qu'il était commun en migration. Il affirme cependant avoir observé un individu sur le mont Royal, le 17 juin 1882; cette observation indique, à notre sens, que cette espèce nidifiait probablement alors à cet endroit. Quelques années plus tard, Terrill (1911 :60) affirme qu'il se reproduisait dans la région de Montréal. Nous sommes con- vaincus que cette espèce a été affectée sérieusement par la coupe des forêts parve- nues à maturité et qu'elle ne se rencontre plus aujourd'hui que dans les endroits les mieux préservés. Fringillidae Remarques Nous avons examiné des spécimens capturés dans la région de Montréal. Tangara vermillon Piranga rubra (Linnaeus) Hypothétique. Wintle (1896 :105), certaine- ment à la suite d'une mauvaise identification, prétend que cette espèce du sud-ouest du continent nord-américain était rare en mi- gration dans la région de Montréal. Il sou- tient que huit spécimens auraient été cap- turés aux alentours de Montréal et qu'il au- rait lui-même fait une observation de cette espèce à Saint-Bruno vers la fin du siècle dernier. Nous sommes d'avis que cette mention ne doit pas être retenue puisque Wintle n'a pas lui-même examiné les spéci- mens qui auraient été pris localement. D’au- tre part, l'observation qu'il rapporte est pro- bablement celle d'un Tangara écarlate (P/- ranga olivacea). Fringillidae Cardinal Cardinalis cardinalis (Linnaeus) Résident d'hiver et d'été, inusité. Le Cardinal, espèce originaire de territoires de reproduc- tion situés plus au sud, a récemment fait son apparition dans la région de Montréal et dans le Québec. Toutefois, un spécimen avait été collectionné à Montréal en juin 1862 (Whiteaves, 1870 :103) et un autre à Québec le 24 août 1869 (Le Moine, 1870 :225-231). La première mention obtenue au cours des dernières années remonte à 1942 alors qu'une femelle fut observée à Hudson les 19, 24 et 25 février (P.Q.S.P.B., 1942 :24). Bien que cette observation ait alors été transmise par un intermédiaire, elle nous semble assez sûre pour être retenue; plusieurs autres mentions l'ont en effet suivie. Depuis 1956, le Cardinal a été rapporté avec une certaine régularité en hiver, bien que le nombre d'individus ne semble jamais avoir dépassé trois (P.0.S.P.B., 1956-1965: Jackson, 1957:36). Toutefois, jusqu'à sept nous ont été rapportés à l'hiver de 1966-1967, neuf en 1967-1968, au moins onze en 1968-1969 et environ cinq en 1969-1970. En 1958, un couple a été observé assez régulièrement jusqu'en juin au mont Royal (Parc Summit). On a aussi observé quelques individus en hiver de 1970 et 1972 et un mâle, à Delson, le 10 avril 1972 (fide André Cyr). Cette observation indique que l'espèce a probablement nidifié à cet endroit, bien qu'il ne fat pas possible d'obtenir d'autres détails (P.0.S.P.B., 1958 :39). Deux individus vus à deux occasions sur le mont Royal, le 3 mai 1959 (P.QO.S.P.B., 1959:30), étaient peut-être des oiseaux de passage. D'autre part, un male fut entendu a Westmount le 5 juin 1964, ainsi qu'un couple au même endroit durant juin et juillet; plus tard au cours de l'automne, on trouva un nid dans un buisson a quelque distance de cet endroit et on l'identifia presque positivement comme un nid de cardinal (P.Q.S.P.B., 1964 :37). En 1965, un mâle a été vu a Westmount au cours de l'hiver, mais il disparut au printemps; un autre fut rapporté à cet endroit en automne, mais il fut découvert mort, en décembre (P.0.S.P.B., 1965 :39). Le père Louis Genest nous a rapporté que deux couples ont nidifié à Rigaud à l'été de 1966 et nous a fait parve- nir un spécimen trouvé mort à cet endroit le 143 Liste annotée 3 février 1967. Nous avons examiné un des nids et des photographies de l'autre. La structure de chacun et les matériaux utilisés dans leur construction ne diffèrent pas des descriptions de nids fournies par quelques auteurs. Ainsi, ces données indiquent que l'espèce se reproduit probablement dans notre région, mais on doit encore obtenir des détails supplémentaires pour établir avec certitude que l'espèce se reproduit au Qué- bec. Il est difficile de déterminer les raisons qui ont amené cette espèce à s'établir au Québec; plusieurs auteurs ont cependant constaté que l'espèce étend son aire de nidification vers le nord-est du continent depuis quelques années déjà. Remarques Deux spécimens ont été examinés et iden- tifiés comme C. c. cardinalis (Linnaeus), à cause de leurs mensurations : R3714,.0 adulte, Rigaud, le 3 février 1967; R 4773, & adulte, Notre-Dame-de-Grâce (ile de Montréal), le 11 novembre 1968. Gros-bec à poitrine rose Pheucticus ludovicianus (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cet oiseau bien ca- ractéristique des forêts décidues a été signalé dans la région de Montréal du 4 mai (POLS IPs, WESsIS) a 22 Ocrolore (P.0.S.P.B., 1960:14). Il se rencontre en bon nombre dans les bois décidus, sauf a proximité des lieux où l'activité humaine est trop intense. Les mentions de nidification sont nombreuses et bien réparties dans la région (P.0.S.P.B., 1935-1965, Fiches de Nidification; Coll. ool. F. N. Smith; L. M. Terrill, 1911 :60). Nous l'avons consigné en bonnombre (trois a huit) surtoutesles Monté- régiennes, sauf le mont Royal, et dans un grand nombre de bois des basses terres du Saint-Laurent, du 6 mai au 29 juillet 1965 et du 15 mai au 21 juin 1966, ainsi que dans tout l'ouest de la région, du 9 au 26 juin 1970. Plusieurs nids ont été découverts durant cette période. Distribution antérieure Hall (1862 :51) écrit que le Gros-bec à poi- trine rose était rare en été à son époque, mais Wintle (1882 :110) le considère comme un rare migrateur au printemps. Plus tard, il se ravise (1896 :104) et le traite comme un mi- grateur commun; il ajoute que quelques individus avaient été notés en été dans l'île de Montréal. II semble ainsi que Wintle avait omis de signaler la présence en été de cette espèce dans notre région; il est improbable qu'elle n'y fût pas alors; nous estimons qu'elle s'y trouvait au moins en petit nombre. Terrill (1911 :60), dès 1897, rapporte avoir trouvé un nid contenant trois œufs sur le mont Royal, le 22 juin; il remarque aussi que l'espèce était devenue plus nombreuse dans la région vers la même époque. Ainsi, il appert que cet oiseau a augmenté en nombre depuis la fin du siècle dernier, sans doute à cause de la dévastation des forêts parvenues à maturité, ce qui a entraîné une augmenta- tion des territoires en regain, genre d'habitat que cet oiseau préfère. Remarques Nous avons examiné des spécimens collec- tionnés localement durant la migration du printemps et la période de nidification. Bruant indigo Passerina cyanea (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cet oiseau au plumage brillant a été observé dans la région de Montréal du 12 mai (P.O.S.P.B., 1953 :14) au 25 septembre (P.Q.S.P.B., 1956:13). Plusieurs mentions de nidification ont été recueillies jusqu'ici et démontrent que l'es- pèce est bien répartie localement (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidifi- cation; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill). Nous l'avons observé en bon nombre (un à cinq) sur toutes les Montérégiennes, y com- pris le mont Royal, ainsi que dans les bois adjacents des basses terres du Saint- Laurent, du 15 mai au 29 juillet 1965 et du 24 mai au 21 juin 1966. En juin 1970, il était régulièrement réparti en petit nombre dans tout l'ouest de la région (obs. pers.). Distribution antérieure Au siécle dernier, ce bruant était considéré comme une espéce commune en été dans la région de Montréal (Hall, 1862 :51 ; Wintle, 1882 :110, 1896:104). Wintle (1896 :104) remarque qu'il nidifiait sur le mont Royal quelques années avant la parution de son ouvrage, suggérant ainsi qu'il n'y nichait plus; cependant, des mentions de nidifica- tion y ont été rapportées au cours des dernières années (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1965 :39; Ouellet et Lemieux 1971 :60). Il — Fringillidae semble que cet oiseau aurait accru ses effectifs, sans doute sous l'effet de la dis- parition des forêts parvenues à maturité et des associations de regain qu'une telle situation entraine; cela aurait bénéficié à l'espèce en lui offrant des habitats plus vastes. Remarques Nous avons examiné des spécimens capturés localement. Dickcissel Spiza americana (Gmelin) Nomade, inusité. Un individu de cette espèce, dont l'aire de répartition s'étend a l'ouest et plus au sud que la région de Montréal, aurait été vu le 23 septembre 1961 (P.Q0.S.P.B., 1961 :33). Nous avons observé un adulte en mue, c'est-à-dire, en train d'acquérir son plumage d'automne, à Saint- Mathias, le 3 août 1968. Un individu nous a aussi été rapporté au cours de décembre 1969 et de janvier 1970 à Pierrefonds, alors qu'il fréquentait un poste d'alimentation avec une certaine régularité. Gros-bec errant Hesperiphona vespertina (Cooper) Distribution actuelle Résident d'hiver, commun, mais irrégulier. Le Gros-bec errant, qui n'a pas encore été rapporté comme oiseau nicheur dans la région de Montréal, s'y rencontre parfois en très grand nombre; sa présence y a été rap- portée du 9 août (P.O.S.P.B., 1955:12) au 15 juin (P.O.S.P.B., 1946:13). Nous avons noté des vols de 400 a 600 oiseaux au mont Saint-Hilaire, du 31 mars au 21 avril 1965, les derniers étant apercus dans la région le 21 mai. En 1966, quelques-uns seulement (quatre a dix) furent observés a cet endroit du 18 au 25 mai, et quatre au mont Yamaska le 26 mai. Au cours des hivers de 1964 a 1970, surtout vers la fin de février, nous l'avons observé en petit nombre un peu partout dans la région. Distribution antérieure L'arrivée de cette espèce dans la région de Montréal est relativement récente puis- qu'elle remonte à 1890, comme le rappor- tent Caulfield (1890:109-110, 148) et Wintle (1890:20, 1896:94). La première mention locale et québécoise se rapporte à un mâle adulte capturé soit le 1“ février 1890 (Caulfield, 1890 :109-110), soit du- dant la dernière semaine de janvier 1890 (Wintle, 1890 :209). Par la suite, le Gros- bec errant semble s'être rencontré assez régulièrement en petit nombre, au moins jusque vers 1916, alors que Terrill (1916 :15- 16) a constaté quelques observations et rapporté quelques spécimens capturés loca- lement. Au cours des années qui suivirent, le Gros-bec errant semble être devenu beau- coup plus nombreux, en particulier depuis 1948 environ. Cet accroissement a été constaté dans tout l'est du Canada et ne semble être relié à aucun facteur bien défini. Taverner (1921) a bien suggéré que l'expansion de l'espèce vers l'est du Canada pouvait avoir été facilitée par le plantage de l'Erable négondo Acer Negundo L. comme arbre d’ornementation dans les parcs, dans les villes et villages et en bordure des routes. Il se peut aussi que les cycles périodi- ques de la tordeuse du bourgeon de l'épi- nette ait pu favoriser l'expansion territoriale de cette espèce dans l'Est. Remarques Nous avons examiné des spécimens prove- nant de la région de Montréal et les avons identifiés comme H. v. vespertina (Cooper), à cause de la coloration plus claire de leur plumage par rapport à celle de spécimens provenant de l'ouest de l'aire de répartition de l'espèce. Roselin pourpré Carpodacus purpureus (Gmelin) Distribution actuelle Résident permanent, fréquent. Bien que ce pinson ait été rapporté dans la région de Montréal l'année durant, il est plus nom- breux a l'époque des migrations, c'est-à-dire en avril et octobre; il est moins fréquent en été et en hiver (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Nous l'avons observé en petit nombre (deux à cinq) au mont Saint- Hilaire à neuf occasions, du 10 novembre 1964 à la mi-mars 1965; au cours des hivers de 1965 à 1970, nous l'avons noté à plusieurs occasions depuis novembre jus- qu'au début de mars. Au cours de la saison de reproduction, nous l'avons vu en petit nombre (trois à dix) sur toutes les Montéré- giennes, sauf sur le mont Royal, ainsi que dans les bois adjacents des basses terres du Saint-Laurent, jusqu'au 29 juillet 1965 et 145 Liste annotée au 21 juin 1966. En juin 1970, nous avons noté sa présence dans la région de Rivière- Beaudette, Saint-Clet, Port-Lewis et Sher- rington, de deux a huit individus ayant été consignés a six occasions. Quoique aucun nid ne semble avoir été découvert jusqu ici dans la région, le nombre de mâles en plein chant que l'on peut observer à la fin mai, en juin et en juillet, indique, a notre sens, que l'espèce se reproduit en bon nombre dans notre région. Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1896: 96), le Roselin pourpré était commun en été au siécle dernier; Wintle (1882:109) avait précédemment mentionné qu'il n'était pas commun dans la région de Montréal à cette époque. Cependant, il rapporte (1896: 96) qu'il nidifiait dans l'île de Montréal et qu'il avait trouvé un nid contenant quatre œufs sur le mont Royal, le 20 juin 1891. Cet oiseau a certainement diminué en nombre dans la région depuis la fin du siècle dernier, bien qu'on l'y trouve encore fréquemment. Ce déclin est probablement attribuable à la disparition des peuplements de conifères. Remarques Plusieurs spécimens, représentant des indi- vidus nicheurs de la région de Montréal, ont été examinés et identifiés comme C. p. purpureus (Gmelin), à cause de leur colo- ration. Gros-bec des pins Pinicola enucleator (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'hiver fréquent, mais irrégulier. Ce gros-bec de la forêt coniférienne a été rap- porté dans la région de Montréal du 14 oc- tobre™ (POS PES) aur Sima (P.0.S.P.B., 1952:13). La rareté des coni- féres explique en grande partie la faible im- portance des vols qui hivernent dans notre région, bien que certains vols comptant plus de 50 individus aient, a l'occasion, été con- Signes (P!O!S:P:B., 1965-40) Distribution antérieure Selon le témoignage des auteurs du siécle dernier, le Gros-bec des pins était, a cette époque, commun mais irrégulier en hiver dans la région de Montréal (D’Urban, 1857:142; Hall, 1862:51; Caulfield, 1890 :148 ; Wintle, 1882 :109, 1896 :96). 146 Remarques Deux spécimens capturés dans la région ont été examinés. Le premier (R 2863) a été identifié comme P. e eschatosa Oberholser à cause de ses mensurations : aile, 112,0 mm: queue, 88,0; culmen exposé, 14,0; tarse, 22,5 mm. Le second (R 5107) a été identifié comme P. e. /eucura (Muller) à cause de ses grandes dimensions et de sa coloration rela- tivement claire: aile, 120,0 mm; queue, 103,0 ; culmen exposé, 15,0; tarse, 23,5 mm. R 2863, & juvénile, Chambly Canton, le 3 novembre 1918; R 5107, & adulte, Sainte-Marthe, le 1° dé- cembre 1968. Sizerin blanchatre Acanthis hornemanni (Holboell) Erratique, rare en hiver. Cette espéce a été rapportée a quelques occasions dans la ré- gion de Montréal, notamment a Hudson, a Senneville et à Dorval (P.0.S.P.B., 1946 :36, 1954 :26, 1952 :33, 1958 :39). Bien que sa présence n'ait pas été constatée plus sou- vent, nous sommes d'avis que certains hivers, ce sizerin se rencontre en plus grand nombre que ne l'indiquent les observations qui ont été publiées jusqu'ici. On devrait tenter d'observer minutieusement les vols de size- rins pour déterminer l'abondance de cette espèce dans notre région. Remarques Deux spécimens ont été examinés et iden- tifiés comme A. h. exilipes (Coues), à cause de leurs dimensions et de leur coloration: R 5105, © adulte, Sainte-Marthe, le 1° dé- cembre 1968. R 5106, & adulte, Sainte-Marthe, le 1° dé- cembre 1968; Sizerin a téte rouge Acanthis flammea (Linnaeus) Résident d'hiver, commun mais irrégulier. Ce sizerin a été vu irrégulièrement en nombre variable dans la région de Montréal du 17 octobre (P.0.S.P.B., 1965:16) au 16 mai (Cayouette, 1963 :19). Des vols groupant plusieurs centaines d'individus (300-650) ont été observés à proximité du mont Saint- Hilaire au cours des hivers de 1964-1965 et de 1965-1966. Cette espèce se rencontrait apparemment en bon nombre, l'hiver, dans la région de Montréal, au siècle dernier (D'Urban, 1857 :141 ; Hall, 1862 :51 ; Caul- Fringillidae field, 1890:148; Wintle, 1896 :97-98). 1882:109, Remarques Cinq spécimens capturés dans la région de Montréal ont été examinés et identifiés comme À. f. flammea (Linnaeus), à cause de leurs dimensions et de leur coloration. Chardonneret des pins Spinus pinus (Wilson) Distribution actuelle Résident d'hiver, fréquent. Bien qu'on ait constaté la nidification de ce chardonneret à quelques milles au nord et au sud de la ré- gion de Montréal, sa présence a été rapportée ici seulement en automne, en hiver et au printemps, soit du 29 août (P.O.S.P.B., 1965 :16) au 30 mai (P.Q.S.P.B., 1947 :12). À l'automne, on a parfois vu des vols de quelques centaines d'individus (obs. pers.; PO'S'PBM985-1965); Distribution antérieure Au siècle dernier, le Chardonneret des pins était, de facon générale, considéré comme un migrateur d'automne qui apparaissait irrégulièrement dans la région de Montréal (D'Urban, 1857 :142; Caulfield, 1890 :149), mais Hall (1862 :51) prétend qu'il était rare en été. Wintle (1882 :109, 1896 :98) affirme d'autre part qu'il était commun en hiver. Malgré les contradictions qui relèvent de ces affirmations, cette espèce a peut-être autre- fois nidifié dans la région de Montréal. Nous estimons qu'elle était probablement plus nombreuse en hiver à cette époque, et que son déclin est attribuable pour une bonne part à la disparition des peuplements de conifères locaux. Remarques Un spécimen a été examiné et identifié comme S. p. pinus (Wilson), à cause de sa coloration et de ses mensurations. Chardonneret jaune Spinus tristis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, abondant; résident d'hiver, fréquent. Bien que la présence du Chardon- neret jaune ait été signalée l'année durant dans la région de Montréal, il est plus nombreux de la fin d'avril à la fin de novembre (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). Les mentions de nidification sont nombreuses et proviennent d'un grand nombre d’endroits (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidification; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill; FNOQ). Nous l'avons noté en bon nombre (quatre a vingt) sur toutes les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, ainsi que dans les basses terres avoisinantes du 3 mai au 29 juillet 1965, et du 16 mai au 21 juin 1966. En juin 1970, il était assez nombreux dans tout le sud-ouest de la région (obs. pers.). Distribution antérieure D'Urban (1857:145) a observé cet oiseau à une occasion en hiver. Hall (1862 :51) l'a trouvé commun de mai à novembre et Wintle (1896 :98) rapporte qu'il était abon- dant en été et qu'il nidifiait sur le mont Royal. La dévastation des forêts locales qui dure depuis le siècle dernier ne semble pas avoir sérieusement affecté la population nicheuse de cet oiseau. En effet, il semble plus nombreux de nos jours. Remarques Des spécimens en condition de nidification, capturés dans la région, ont été identifiés comme S. t. tristis (Linnaeus), a cause de leur coloration. Bec-croisé rouge Loxia curvirostra Linnaeus Distribution actuelle Erratique d'automne, d'hiver et de prin- temps, rare. Ce bec-croisé se rencontre irrégulièrement en petit nombre dans la région de Montréal. Bien que la région se trouve dans l'aire de nidification de l'espèce (Godfrey, 1967 :443), sa nidification n'a pas encore été constatée ici. On a remarqué sa présence du 22 septembre (P.Q.S.P.B. 1946 :13) au 3 juin (P.Q.S.P.B., 1964 :13) ; les vols observés groupaient habituellement un petit nombre d'individus (obs. pers.) et pouvaient parfois atteindre jusqu'à cent oiseaux (P.O.S.P.B., 1960 :30). Distribution antérieure D'après Caulfield (1890:148), ce bec- croisé se serait rencontré au siècle dernier en «grands vols» dans la région en hiver, mais irrégulièrement. Wintle (1896 :97) le décrit comme un migrateur commun. Cette espèce semble être devenue appréciable- ment moins nombreuse dans la région depuis 147 Liste annotée le début du siècle, sans doute à cause de la disparition des peuplements de conifères. Remarques Quatre spécimens provenant du lac Brûlé (comté de Terrebonne) ont été examinés et identifiés comme L. c. minor (Brehm) à cause de leurs mensurations et de leur coloration. Bec-croisé à ailes blanches Loxia leucoptera Gmelin Distribution actuelle Erratique d'hiver et de printemps, fréquent. Cette espèce grégaire se voit irrégulièrement en petit nombre dans la région de Montréal, où sa présence a été rapportée du 28 sep- tembre au 7 mai (P.O.S.P.B., 1953 :14). Distribution antérieure Caulfield (1890:148) rapporte qu'il se voyait de facon inattendue en nombre considérable dans la région de Montréal au siècle dernier; Wintle (1896 :97) le décrit d'autre part comme un migrateur commun. Il semble que le déclin de la population locale soit attribuable à la dévastation des peuplements de conifères. Tohi commun Pipilo erythrophthalmus (Linnaeus) Résident d'été, rare. Le Tohi commun, dont la présence a été constatée dans la région de Montréal du 13 avril (Wynne-Edwards, 1932a:182), au 4 novembre (P.O.S.P.B., 1945 :13), est plus fréquent au cours des migrations qu'à la saison de reproduction. Il a été observé à quelques occasions en hiver, notamment à Montréal et à Hudson (POS: PeBs, 1964 SS MSGS: oS alo >oka2e 1958:39), mais il ne semble pas hiverner régulièrement. Nous avons consigné deux males en plein chant et deux femelles dont le comportement indiquait la présence de nids ou de jeunes au mont Shefford, le 6 juin 1965. Deux autres femelles, portant une plaque incubatrice, furent aussi collection- nées a cet endroit le méme jour. En 1966, trois femelles, dont le comportement révé- lait la condition de reproduction, ainsi qu'un mâle en plein chant furent aussi observés au même endroit en deux occasions à la mi- juin. Nous avons aussi observé deux mâles au mont Saint-Hilaire, du 28 mai au 4 juin 1966; ils ne furent plus revus par la suite. 148 La mention de nidification du mont Shefford étend donc l'aire de nidification de l'espèce vers l'est; en effet sa nidification à Orms- town, situé à environ 70 milles (114 km) plus à l'ouest (Godfrey, 1967:446-447), avait précédemment été constatée. Des observations d'été à Rigaud (P.Q.S.P.B., 1964 :39) et Ville Saint-Laurent (P.0.S.P.B., 1965 :40) indiquent que l'espèce est proba- blement en voie d'étendre son aire de re- production dans la région de Montréal. D'autre part, nous avons noté quelques-uns de ces oiseaux à Port-Lewis les 16 et 17 juin 1970, à Sherrington les 22 et 23 juin et à Saint-Chrysostome-Ouest le 24 juin. Cet oiseau ne semble avoir été signalé par aucun des auteurs du siècle dernier. Remarques Nous avons examiné quelques spécimens nicheurs, d'origine locale et les avons identifiés comme P. a. erythrophthalmus (Linnaeus), a cause de la coloration des régions dorsales. Pinson des prés Passerculus sandwichensis (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Ce petit passereau des lieux a découvert, notamment des champs de foin, a certainement bénéficié de la disparition des foréts et de la culture des terres qui s'en suivit, puisqu'il se compte aujourd'hui parmi les espèces les plus abondantes de la région de Montréal. Sa présence a été notée du 26 mars (Cayouette, 1963:19) au 1° novembre (P.O.S.P.B. 1947:12). Les mentions de nidification obtenues jusqu'ici sont nombreuses et proviennent d'un grand nombre d’endroits, c'est-à-dire là où se trouvent des habitats favorables (P.Q.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidification; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill; FNOQ). En 1965, 1966 et 1970, nous l'avons observé en grand nombre dans les champs à découvert de la plaine du Saint-Laurent; dans un tel habitat, nous avons dénombré au moins 68 mâles en plein chant sur une superficie d'environ trois acres, près de Saint-Jean-Baptiste, le 6 juin 1965. Nous avons de plus découvert plusieurs nids dans les basses terres au sud du Saint-Laurent en 1965, 1966 et 1970. Distribution antérieure D'après Wintle (1896 :100), ce pinson était — Fringillidae abondant en été à la fin du siècle dernier, bien que les autres auteurs de l'époque ne semblent pas avoir constaté sa présence dans la région de Montréal. Nous sommes cependant d'avis que cet oiseau se rencon- trait autrefois en bon nombre, mais que sa population s'est sans doute considérable- ment accrue sous l'effet de la dévastation des forêts et de la culture des terres. Remarques Plusieurs spécimens représentant la popula- tion nicheuse locale ont été identifiés comme P. s. mediogriseus Aldrich, pour les fins de ce travail. La position taxonomique de ce pinson sera évaluée dans un travail en pré- paration, qui s'étendra à toutes les formes de l'est du Canada. Pinson sauterelle Ammodramus savannarum (Gmelin) Résident d'été, rare. Ce pinson des espaces à découvert secs semble être une espèce nou- vellement établie dans le sud-ouest du Québec. Les premiers individus y ont été re- marqués en 1920 (Terrill, 1921 :115-116), quoique l'espèce aurait pu être présente dans la région de Montréal avant cette date ; en effet, il est possible qu'à cause de ses mœurs discrètes et du nombre restreint d'individus, elle soit demeurée inapercue jus- qu'à cette date. Ainsi, un mâle en plein chant fut repéré à Chambly pour la première fois, le 26 juin 1920; au cours d'une deuxième visite au même endroit, le 5 juillet, cing indi- vidus furent consignés, dont trois mâles chanteurs (Terrill, 1921 :115-116). Par la suite, ce pinson a régulièrement été rapporté, bien que la «colonie» de Chambly ne semble jamais avoir pris d'expansion (P.Q.S.P.B., 1935-1965). Des observations recueillies en été indiquent que l'espèce s'est établie ailleurs, notamment à Saint-Lambert (P.Q.S.P.B., 1942:25), à Côte-Saint-Luc (P.0.S.P.B., 1945 :30, 1948 :38), à Hudson, près de la rivière Raquette (P.0.S.P.B., 1947 :21, 1951 :33, 1961 :35, 1965:40), a Choisy et a Sainte-Marthe, ou un nid con- tenant cing ceufs a été découvert le 31 mai 1968 (FNOQ; fide T. W. Thormin). Ce pin- son a été vu localement du 8 mai (P.Q.S.P.B., 1961 :35) au 23 août (obs. pers.). Remarques Nous avons examiné deux spécimens et les avons identifiés comme A. s. pratensis (Vieillot), à cause de leurs mensurations et de leur coloration foncée : R 3156, adulte, Chambly, le 5 juillet 1920; R 4158, o adulte, Sainte-Marthe (3 milles à l'est), le 4 août 1968. Pinson de Henslow Ammodramus henslowii (Audubon) Résident d'été, inusité. Bien que ce pinson ait déjà été collectionné au Québec dans la région d'Aylmer, où il semble maintenant se reproduire, quelques observations rapportées à Côte-Saint-Luc portent à croire qu'il a pu nidifier aussi à cet endroit. Quelques indi- vidus (un à trois) ont été vus à cet endroit, à plusieurs occasions durant le mois de juin 1947. Le 21 juin, on a aperçu un couple transportant de la nourriture ; la dernière ob- servation fut consignée le 26 juin (P.Q.S.P.B., 1947 :21-22). Le 21 mai, on fit rapport d'un oiseau de cette espèce, qui ne fut plus revu par la suite, observé de nouveau a Côte- Saint-Luc (P.0.S.P.B., 1950 :18). Il est diffi- cile jusqu'ici de déterminer avec précision l'état de ce pinson au Québec à cause du volume d'observation peu conséquent. Cet état de chose est sans doute dû aux habi- tudes discrètes de l'espèce qui en rendent l'observation difficile. Pinson à queue aigue Ammospiza caudacuta (Gmelin) Migrateur, rare. Sans doute à cause de ses mœurs retirées, ce petit pinson n'a été rap- porté qu'à une occasion en migration dans la région de Montréal: quelques individus à Pointe-Claire, le 15 septembre 1961 (POS PB el 62:S2); Des périodes d'observation assidues et prolongées en période de migration, surtout à l'automne, révéleraient sans doute que ce pinson est plus fréquent dans notre région à cette époque de l’année que ne l'indique les mentions rapportées jusqu'à maintenant. Pinson vespéral Pooecetes gramineus (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, commun. Cette espèce, dont la présence a été signalée dans la région de Montréal du 29 mars (P.Q.S.P.B., 1946 :13) au 1° novembre (P.Q.S.P.B., 1947:12), se rencontre en bon nombre dans les champs à découvert. Nous l'avons régulièrement ob- 149 Liste annotée x servé (deux a huit) dans les champs des basses terres du Saint-Laurent, y compris dans l'île de Montréal, à de nombreuses oc- casions du 3 mai au 26 juillet 1965, ainsi que du 17 mai au 21 juin 1966, et du 9 au 26 juin 1970 dans tout le sud-ouest de la région; plusieurs nids furent aussi découverts durant cette période. Des mentions de nidification ont été rapportées en assez bon nombre, un peu partout dans la région, par d'autres observateurs (P.0.S.P.B., 1935-1936 et Fiches de Nidification ; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill; FNOQ). Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1882: 109, 1896:100), ce pinson était commun en été dans la région de Montréal au siécle dernier. Cette espéce, qui a sans doute bénéficié de la dévastation des foréts et de leur remplacement par des terrains a décou- vert, est certainement plus nombreuse au- jourd’hui, bien que Hall fasse mention de son abondance à son époque. Remarques De nombreux spécimens, représentant plu- sieurs localités de la région de Montréal, ont été examinés et identifiés comme P. g. gramineus (Gmelin), la sous-espèce ni- cheuse dans l'est du Canada, à cause de leur plumage sombre. Junco ardoisé Junco hyemalis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'été, rare; migrateur, abondant; résident d'hiver, rare et irrégulier. Le Junco ardoisé, est abondant dans la région de Montréal de la mi-mars à la fin avril; il devient ensuite graduellement plus rare, si bien qu'on ne rencontre que quelques individus durant la saison de reproduction dans certains secteurs des Montérégiennes. À l'automne, c'est-à-dire de la mi-septembre à la mi-octobre, il redevient abondant pour disparaître à nouveau jusqu'au printemps suivant. Quelques individus s’attardent ce- pendant à certains postes d'alimentation et hivernent assez régulièrement (obs. pers.; P.Q.S.P.B., 1935-1965). Nous avons régu- lièrement observé, chaque jour, de deux a trois individus au mont Saint-Hilaire du 24 mai au 21 juillet 1965, et du 30 mai au 20 juin 1966. Surle mont Rouge, nous avons consigné deux individus les 12 et 23 juin 1965, et quatre le 3 juin 1966; sur le mont Yamaska, nous avons vu quatre de ces oiseaux le 3 juillet en 1965 et 1966, de méme que deux le 15 juin 1966; sur le mont Shefford, nous en avons observé trois le 6 juillet 1965 et quatre le 15 juin 1966. Bien qu'il ne fût pas possible de découvrir un seul nid, les observations mentionnées ci-dessus représentent toutes des mâles en plein chant, sauf a deux occasions, et indi- quent que l'espèce se reproduit certainement dans notre région. Nous estimons que la population locale n'est plus aussi considé- rable qu'elle pouvait l'être en été par le passé: Terrill (1911 :60) rapporte qu'il «n'a jamais vu le junco aux environs de Montréal durant la saison de nidification». Il ajoute que «par le passé il nichait au mont Royal, comme il le fait encore dans une certaine mesure sur les flancs des montagnes isolées, tels les monts Belœil (Saint- Hilaire'?), Yamaska et Oka». Distribution antérieure D'après quelques auteurs (D’Urban, 1857: 141; Vennor, 1860:427; Hall, 1862:51; Wintle, 1882:109; 1896:102), le Junco ardoisé était soit commun, soit abondant en été au siécle dernier dans la région de Montréal. Wintle (1896:102) a constaté qu'il nidifiait autrefois sur le mont Royal et qu'il hivernait a Montréal vers la fin du siècle dernier. La dévastation des forêts est sans doute le facteur auquel il faut attribuer le déclin marqué de cet oiseau nicheur dans la région de Montréal. Remarques Plusieurs spécimens nicheurs et migrateurs ont été examinés et identifiés comme J. h. hyemalis (Linnaeus), la population du nord-est de l'aire de répartition, à cause de leur coloration. Junco hyemalis (formes connues autrefois comme le Junco à dos roux). Résident d’hi- ver, inusité. Cette forme originaire de la par- tie occidentale du continent nord-américain a été rapportée à plusieurs occasions en hiver dans la région de Montréal, notamment à Hudson Heights, un, à un poste d’alimen- tation du 19 novembre au 30 décembre 1959 (P.0.S.P.B., 1959 :33), à Baie d’Urfé, un, les 13 et 17 mats 1959 (POS PAP 1959 :33), à Sainte-Thérèse, un, les 3, 18Note de l’auteur. | | i | ! Fringillidae 4 et 5 avril 1959 (P.Q.S.P.B., 1959:33), à Hudson, un, du 10 février au 31 mars 1960 (P.0.S.P.B., 1960:35), et un, de la mi- décembre 1967 au 4 février 1968 (obs. pers. ; fide Mme J. Wright), a Laval-des-Ra- pides, un, le 23 décembre 1961 P.O.S.P.B., 1961 :35), a Granby, deux, le 11 mai 1961 (Bull. ornith., 6 (3) :19) et dans l'île Sainte- Héléne, un, le 18 avril 1962 (Bull. ornith., HAS) °5):. Un spécimen a été examiné et identifié comme J. h. montanus (Ridgway), a cause de sa coloration et de ses mensurations: R 4153, © adulte, Hudson, le 4 février 1968. Pinson hudsonien Spizella arborea (Wilson) Distribution actuelle Migrateur, commun; résident d'hiver, rare. Le Pinson hudsonien s'est rencontré dans la région de Montréal du 25 septem- Be (PO'SP'B/;11953:25) Mau 30) mai (P.0.S.P.B., 1964:14). En automne, il est plus nombreux de la mi-octobre à la mi- novembre, et au printemps de la mi-avril au début de mai (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935- 1965). On l'a signalé assez régulièrement en hiver, mais en petit nombre, à la fois aux postes d'alimentation et en milieu naturel (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965). Distribution antérieure D'après Hall (1862:51), qui était certaine- ment dans l'erreur, ce pinson aurait été commun dans la région de Montréal au siècle dernier de mai à septembre. Wintle (1896: 101) déclare qu'il était commun en migra- tion. Il semble que la population locale de cette espèce serait demeurée stable depuis le siècle dernier, bien qu'il soit impossible d'établir une comparaison quantitative. Remarques Des spécimens collectionnés dans la région de Montréal au cours des migrations de printemps et d'automne ont été identifiés comme S. a. arborea (Wilson) d'après leur coloration et leurs mensurations. Pinson familier Spizella passerina (Bechstein) Distribution actuelle Résident d'été, abondant. Ce pinson de faible taille a été rapporté en bon nombre dans la région de Montréal du 2 avril (Cayouette, 1963:20) au 5 novembre (P.0.S.P.B., 1952:13). Un grand nombre de nids ont été découverts a travers la région (P.Q.S.P.B., 1935-1965 et Fiches de Nidi- fication; Coll. ool. F. N. Smith et L. M. Terrill; FNOQ). Cet oiseau se rencontre dans les parcs et les terrains semi-boisés, le long des routes et prés des fermes (obs. pers.). Nous avons localisé plusieurs nids en 1965 et en 1966 dans les basses terres du Saint- Laurent et sur les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, le mont Saint-Bruno, le mont Johnson et le mont Brome. Nous l'avons d'autre part consigné en bon nombre (quatre a onze, quotidiennement) du 3 mai au 29 juillet 1965 et du 16 mai au 21 juin 1966. En juin 1970, il était bien réparti dans tout le sud-ouest de la région (obs. pers.). Distribution antérieure Hall (1862:51), qui a certainement con- fondu la présente espéce avec le Pinson hudsonien Spizella arborea, prétend qu'il aurait été commun de décembre à mars dans la région de Montréal. Wintle (1882 :109; 1896 :101) décrit le Pinson familier comme abondant en été et affirme qu'il nidifiait dans la ville de Montréal, de même que sur le mont Royal, à cette époque. L'état de cette espèce, en comparaison de sa situation au siècle dernier, semble être demeuré assez stable au cours des dernières années. Nous croyons cependant qu'il a peut-être augmen- té en nombre à cause de la dévastation de la forêt et de l'ampleur des nouveaux habitats disponibles. Remarques Des spécimens en état de nidification, cap- turés localement, ont été identifiés comme S. p. passerina (Bechstein), d'après leur coloration et leurs mensurations. Pinson des plaines Spizella pallida (Swainson) Nomade, accidentel. Un individu de cette espèce, originaire de l'ouest du continent nord-américain, qui semble avoir étendu son aire de répartition vers l'est (Godfrey, 1967 :465), a été identifié avec certitude a l'Arboretum Morgan (Sainte-Anne-de- Bellevue), les 6 et 8 juin 1960 par plusieurs observateurs (Montgomery, 1961 :263-264 ; P.O.S.P.B., 1960:35). Cette mention est unique pour la région de Montréal. 151 Liste annotée Pinson des champs Spizella pusilla (Wilson) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. On a noté ce petit pinson dans la région de Montréal du 20 avril (P.0.S.P.B., 1958 :16) à la mi-octobre (obs. pers. ; P.O.S.P.B., 1935-1965) et exception- nellement jusqu'au 23 décembre (P.Q.S.P.B., 1961 :15). Son nid ne semble pas encore avoir été repéré dans notre région, mais les observations recueillies jusqu'ici en été in- diquent que l'espèce s'y reproduit, notam- ment a Hudson (RO S PAB 190225) pa Brome et à Shefford-Ouest (P.O.S.P.B. 1961 :35, 1962:35). Nous avons observé quatre mâles en plein chant sur le flanc occi- dental du mont Shefford le 15 juin 1966 et collectionné à cet endroit une femelle en état de reproduction (plaque incubatrice étendue et bien vascularisée, de même qu'un comportement qui indiquait la présence d'un nid ou d'oisillons) ; cette mention de nidifi- cation est à notre connaissance la plus orientale de l'espèce au Québec. Nous l'avons rarement rencontrée ailleurs dans la région au cours de la période de nidification : Saint-Clet, les 11 et 26 juin 1970, ainsi que Saint-Chrysostome, les 23 et 24 juin 1970. Distribution antérieure D'après Wintle (1896 :101), ce pinson était autrefois rare dans la région de Montréal, mais il présente peu de preuves à l'appui de son affirmation. Nous estimons que cette espèce a récemment fait son apparition dans le sud du Québec, bien qu'elle y aurait été présente autrefois. Toutefois, les observa- teurs de l'époque ne seraient pas parvenus à l'identifier à cause de sa rareté. Remarques Deux individus ont été examinés et identifiés comme S. p. pusilla (Wilson), la sous-espèce nicheuse dans l'est de l'Amérique du Nord à cause de leur coloration et de leurs mensu- rations : R 3935, © 1966; MNC 57592, & adulte, Saint-Clet, le 26 juin 1970. adulte, mont Shefford, le 15 juin Pinson à face noire Zonotrichia queru/a (Nuttall) Erratique, accidentel. Un adulte de cette 1152 espèce du nord-ouest du continent nord- américain a été capturé et bagué à Ville Saint-Laurent (île de Montréal) le 29 sep- tembre 1957 (P.Q.S.P.B., 1959:33) Cette mention est unique pour le Québec et bien acceptable. Pinson à couronne blanche Zonotrichia leucophrys (Forster) Distribution actuelle Migrateur, commun. Cette espèce, dont l'aire de répartition est située beaucoup plus au nord, a été rapportée dans la région de Montréal du 19 avril (Cayouette, 1963 :20) au 31 mai (P.O.S.P.B., 1958:16), excep- tionnellement jusqu'au 17 juin (P.Q.S.P.B., 1956:28), ainsi que du 2 septembre (P.0.S.P.B., 1965:16) au 2 novembre (P.0.S.P.B., 1963:16). Cet oiseau se ren- contre en migration dans divers habitats et on le voit en assez grand nombre durant une dizaine de jours. Au mont Saint-Hilaire, nous avons observé de quatre à dix individus du 11 au 20 mai 1965, mais aucun en 1966. Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1882 :109; 1896:100), ce pinson n'était pas fréquent dans la région de Montréal au siècle dernier. Il est possible qu'il soit alors passé inaperçu, mais les importantes modifi- cations apportées aux habitats originaux de- puis ce temps sont peut-être de nature à attirer un plus grand nombre de ces oiseaux dans la région de Montréal à l'époque des migrations. Remarques Les spécimens examinés ont été identifiés comme Z. /. /eucophrys (Forster) à cause de leur coloration. Pinson à gorge blanche Zonotrichia albicollis (Gmelin) Distribution actuelle Résident d'été, fréquent. Ce pinson s'est rencontré dans les bois de la région de Montréal, du 19 mars (P.Q.S.P.B., 1945 :13) au 31 décembre (P.O:S.P:B 1962118) Nous avons consigné quelques nids et plusieurs adultes sur les Montérégiennes, sauf sur le mont Royal, ainsi que dans les bois adjacents des basses terres au cours des saisons de nidification de 1965 et de 1966, soit du 21 avril au 29 juillet. Il était bien ré- Fringillidae parti dans les habitats favorables du sud- ouest de la région en juin 1970 (obs. pers.). Cette espèce ne semble pas hiverner dans notre région, bien qu'un individu ait été rapporté à Saint-Lazare, le 7 février 1965 (FR O'S\P.B1965:41)). Distribution antérieure D'après Hall (1862:51) et Wintle (1896 :100-101) au siècle dernier, ce pinson était commun en été dans la région de Montréal. Wintle (op. cit.) ajoute qu'il nidi- fiait sur le mont Royal. Cette espèce semble avoir subi un déclin considérable depuis le début du siècle; cette situation est, à notre sens, attribuable à la dévastation des forêts. Remarques Nous avons examiné des spécimens capturés dans la région soit à l'époque des migrations, soit durant la période de reproduction. Pinson fauve Passerella iliaca (Merrem) Distribution actuelle Migrateur, fréquent. Ce pinson migrateur ne se rencontre jamais en grand nombre dans la région de Montréal (obs. pers.; P.O.S.P.B., 1935-1965). On l'a rapporté du 24 mars (Cayouette, 1963 :20) au 29 mai (P.O.S.P.B., 1955:14), ainsi que du 23 septembre (P.0.S.P.B., 1953:14) au 30 décembre (P.0.S.P.B., 1955 :14). Il n'hiverne pas dans notre région, bien que sa présence ait été signalée a quelques occasions en hiver (P.0:S-P.B., 1935-1965) Distribution antérieure L'état local de cette espèce semble être de- meuré stable depuis plusieurs années. Hall (1862 :51) mentionne qu'il était rare en mai et en septembre. Wintle (1896 :103) le décrit comme un rare migrateur. Remarques Nous avons examiné deux spécimens et les avons identifiés comme P. /. iliaca (Merrem) a cause de leur coloration: R 3334, & adulte, Longueuil, le 13 octobre 1916: R 3919, & adulte, mont Saint-Hilaire, le 22 octobre 1964. Pinson de Lincoln Melospiza linco/nii (Audubon) Distribution actuelle Migrateur, rare. Ce pinson a été rapporté en petit nombre, mais avec une certaine régu- larité dans la région de Montréal (P.O.S.P.B., 1935-1965), du 26 avril et exceptionnelle- ment du 25 mars (Cayouette, 1963 :20) au 30 mai (P.O.S.P.B., 1954:14), ainsi que du 5 août (P.O.S.P.B.,1945:13) au 25 octobre (P.0.S.P.B., 1963:16). La mention d’au- tomne ci-dessus est très hative; il peut s'agir dans ce cas d'une mauvaise identification, quoique l'espèce puisse sans doute se ren- contrer dans la région à cette époque de l'année. Distribution antérieure Wintle (1896 :103), qui n'avait pas observé ce pinson dans l'île de Montréal, le décrit comme rare en migration et prétend qu'il devait se trouver dans la région à cette époque. Nous sommes d'accord avec Wintle et estimons que ce pinson pouvait même nidifier dans les grandes tourbières locales, telles celles de Saint-Hubert, de Farnham et d'Oka, avant leur destruction. Pinson des marais Melospiza georgiana (Latham) Distribution actuelle Résident d'été, rare. Cet oiseau se rencontre généralement en petit nombre dans les marais de la région de Montréal. Sa présence a été rapportée du 2 avril (P.O.S.P.B. 1952 :12) au 29 octobre (P.0.S.P.B., 1949: 12). Les mentions de nidification suivantes proviennent des données de la Collection oologique F. N. Smith: Saint-Lambert, quatre œufs, le 1°’ juin 1927 (no 584 1/4); Ville Emard, cinq œufs le 27 mai 1927 (no 584 2/5), quatre œufs le 1° juin 1927 (no 584 3/4); ile Bizard, cinq œufs, le 29 mai 1930 (no 584 4/5) ; Brosseau Jonction, quatre œufs, le 1° juin 1913 (no 584 5/4). D'autres mentions ont aussi été obtenues de la Collection oologique L. M. Terrill: Côte Saint-Paul, un nid et quatre œufs dont un de Vacher à tête brune, le 26 mai 1906 (no 550a); Caughnawaga, un nid et quatre œufs le 27 mai 1906 (no 553); Saint- Lambert, un nid et cinq œufs le 1° juin 1912 (no 1057), un nid et quatre œufs le 6 juillet 1912 (no 1805) ; Brosseau, un nid et 153 Liste annotée cinq œufs le 31 mai 1914 (n° 1204), un nid et cinq œufs le 30 mai 1915 (n° 1316), un nid et cinq œufs le 18 mai 1921 (n° 1709), un nid et quatre œufs le 7 juin 1924 (n° 1941) ; Saint-Hubert, un nid et cinq œufs le 3 juin 1920 (n° 1663). Ce pinson était commun dans les marais de la région de Dundee durant la saison de nidification de 1968 et de 1969 (fide W. G. Alliston). Nous l'avons de plus observé en bon nombre, en juin 1970, à Rivière-Beaudette, Port-Lewis, Cazaville, Sherrington et Saint-Chrysosto- me. Cette espèce a parfois été rapportée en hiver (P.Q0.S.P.B., 1935-1965), mais elle n'hiverne pas régulièrement dans notre région. Distribution antérieure Wintle (1896:103), le seul parmi les auteurs du siècle dernier à avoir rapporté cette espèce, affirme qu'elle était commune en été et même abondante dans les marais de la région de Montréal. En 1965 et 1966, nous avons visité plusieurs marais, ou ce qui en reste, dans les basses terres du Saint- Laurent, mais nous n'avons repéré aucun individu de cette espèce. Il semble que ce pinson aurait subi un déclin important, sans doute à la suite de l'assèchement massif des marais à des fins agricoles ou industrielles. Remarques Des spécimens capturés dans la région et représentant des individus en condition de nidification ont été identifiés comme M. g. georgiana (Latham) à cause de la coloration des régions dorsales. D'autres spécimens provenant de régions adjacentes ont aussi été examinés et identifiés comme apparte- nant à la même sous-espèce. Habitat du Pinson des marais et du Troglodyte des marais, Cazaville (2,5 milles à l’ouest), le 18 juin 1970. Abondante végétation de quenouilles (Typha sp.). Pinson chanteur Melospiza melodia (Wilson) Distribution actuelle Résident d'été, abondant; résident d'hiver, rare. Le Pinson chanteur se rencontre en grand nombre dans les habitats favorables de toute la région de Montréal, du début de mars à la mi-octobre (obs. pers. ; P.Q.S.P.B., 1935-1965). À la fin de l'automne, la popu- lation locale et migratrice décroit, mais quelques individus hivernent dans nos parages; elle redevient plus nombreuse avec les premiers jours de mars (obs. pers. ; P:0.S.P.Bi, 1935-1965; Terril'1828F 0) Nous avons observé le Pinson chanteur en bon nombre, soit de huit a quinze quoti- diennement dans la région de Montréal au cours des saisons de nidification de 1965 et de 1966; nous avons aussi découvert plu- sieurs nids. Des mentions de nidification ont également été rapportées en bon nombre ailleurs dans la région (P.0.S.P.B., 1935- 1965, Fiches de Nidification; Coll. ool. L. M. Terrill et F. N. Smith; FNOO). Distribution antérieure D'après D'Urban (1857:145), le Pinson chanteur a été observé a une occasion en hiver dans la région de Montréal. Hall (1860 :51) le note comme commun en été. Wintle (1896:102-103) rapporte qu’il était commun en été vers la fin du siécle dernier et qu'il nichait dans la ville de Montréal, ainsi que sur le mont Royal. Nous estimons que l'état de cet oiseau est demeuré relativement stable depuis la fin du siècle dernier, bien qu'un certain nombre d'habi- tats supplémentaires soient devenus dispo- nibles après la disparition des forêts. Cependant, l'activité humaine soutenue a contenu cet heureux effet, si bien qu'aucun accroissement marqué de la population locale ne semble être survenu au cours des dernières années. Remarques Des spécimens provenant du mont Saint- Hilaire, du mont Rouge, du mont Shefford et de Chambly ont été examinés. Ils ont été identifiés comme M. m. melodia (Wilson) a cause de la coloration des régions dorsales, par rapport a celle des séries de spécimens provenant de l'est du Canada, soit du sud de l'Ontario a la Nouvelle-Ecosse. | fl { : t | Fringillidae Bruant lapon Calcarius lapponicus (Linnaeus) Résident d'hiver, rare. Cette espèce d'origine septentrionale n'est jamais nombreuse dans la région de Montréal. Au siècle dernier, elle était rare en hiver (Hall, 1862 :51 ; Caulfield, 1890 :149; Wintle, 1896 :99). Au cours des dernières années, ce bruant a été rapporté en petit nombre dans la région du 29 octobre (P.O.S.P.B., 1952 :14) au 1 7 mai (Cayouette, 1963:21). On le trouve souvent associé à des vols de Plectrophanes des neiges Plectrophenax nivalis (obs. pers.). Plectrophane des neiges Plectrophenax nivalis (Linnaeus) Distribution actuelle Résident d'hiver, commun, mais irrégulier. Cette espèce originaire des régions arctiques se rencontre souvent en grands vols dans les terrains à découvert de la région de Montréal. Nous avons observé certains de ces vols qui groupaient de 400 à 500 individus. La po- pulation hivernante semble fluctuer consi- dérablement d'année en année, bien qu'on rapporte régulièrement chaque hiver un cer- tain nombre d'individus. Sa présence a été notée dans notre région du 23 septembre (P.0.S.P.B., 1961 :16) au 8 mai (Cayouette, 1908211) Distribution antérieure Au siècle dernier, cet oiseau était soit com- mun, soit abondant en hiver dans la région de Montréal (D’Urban, 1857 :141 ; Vennor, 1860:427; Hall, 1862:51; Caulfield, 1890:149; Wintle 1882:109, 1896 :98). Caulfield (op. cit.) a remarqué que cette espèce avait subi un déclin sensible à son époque et que quelques individus avaient été observés jusqu'au début de juin. Apparem- ment, cet oiseau n'est plus aussi abondant dans notre région en hiver. Nous ne pouvons expliquer cette situation sauf que les voies de migration et les territoires d'hivernage se sont peut-être modifiés au cours des der- nières années. Liste annotée Tableau 1 pieds mètres Mont Royal 650 195,5 Mont Saint-Bruno 620 186,6 Mont Saint-Hilaire 1 230 370,2 Mont Rouge 1140 340,3 Mont Johnson 685 203,0 Mont Yamaska 1 300 390,8 Mont Shefford 15225 368,4 Mont Brome 1 100 330,7 Altitude des collines Montérégiennes, depuis les basses terres du Saint-Laurent (adaptation des données fournies par Dresser et Denis, 1944: 455-482). Tableau 2 Tableau 2 Localité mai juin juillet Brome 3,77 4,16 4,09 Dorval 2,84 3,34 Soi Drummondville 2,98 3,59 3,68 Farnham 2,98 4,07 3,47 L'Assomption 2,96 3,52 3,55 Les Cèdres 2,69 2,96 3,07 Magog 2,94 3,52 3,54 Mont- Laurier 2,01 3,66 4,21 Montréal (Jardin Botanique) 2,98 3,42 3,83 Montréal (Campus McGill) 3,18 3,58 4,00 Oka 2,98 3,50 3,82 Saint-Bruno 2,82 3,49 3,59 Saint-Hubert 2,81 9/3 257 Saint-Hyacinthe 3,20 3,50 3/51 Saint-Jérôme 3,35 3,68 3,87 Sainte-Anne-de-Bellevue 2,82 3,31 9/72 Sherbrooke Srl 4,01 4,04 Stanstead 3/39 4,51 3,88 Mont Saint-Hilaire 2,67 2,74 4,03 Précipitation moyenne (en pouces) durant la période de nidification (adaptation des données fournies dans Sommaire climatique du Québec — Villeneuve, 1967 — et des comptes rendus météorologiques du Domaine Gault au mont Saint-Hilaire). 157 Liste annotée 158 Tableau 3 Localité mai juin juillet Brome min. 40,2 49,6 54,2 max. 64,7 73,8 78,5 moy. 52,5 61,7 66,3 Dorval min. 45,7 56,3 61,3 max. 65,0 74,6 79,4 moy. 65,0 65,5 70,4 Drummondville min 42,8 5275 56,9 max. 65,1 74,6 78,9 moy. 54,0 63,6 67,9 Farnham min. 44,2 54,2 58,6 max. 65,8 74,9 78,8 moy. 55,0 64,6 68,7 L'Assomption min. 42,4 52/5 57,0 max. 66,0 75,2 80,3 moy. 54,2 63,9 68,7 Les Cédres min. 45,1 55,5 60,8 max. 64,9 7375 78,8 moy. 54,6 64,5 69,8 Magog min. 42,5 52,9 58,0 max. 63,2 W233 76,9 moy. 52,9 62,6 67,5 Mont- Laurier min. 39,8 49,2 537 max. 63,1 72,4 76,2 moy. 51,5 60,8 64,8 Montréal (Jardin Botanique) min. 46,0 56,1 61,3 max. 65,5 74,8 79,9 moy. 55,8 65,5 70,6 Montréal (Campus McGill) min. 48,0 57,8 62,8 max. 65,0 JAP?) 78,8 moy. 56,5 66,0 70,8 Oka min. 44,8 54,5 59,4 max. 65,2 74,5 72 moy. 55,0 64,5 69,3 Saint-Bruno min. 44,8 54,9 5979 max. 65,2 74,7 79,8 moy. 55,0 64,0 69,9 Saint-Hubert min. 44,3 54,8 59,8 max. 65,3 74,9 80,1 moy. 54,5 64,9 70,0 Saint-Hyacinthe min. 43,6 53,8 58,8 max. 65,5 75,4 80,0 moy. 54,8 64,6 69,4 Tableau 3 Tableau 3 (suite) Localité mai juin juillet Saint-Jérôme min. 41,3 51,2 55,7 max. 65,0 74,1 78,9 moy. 53,2 62,9 67,3 Sainte-Anne-de-Bellevue min. 45,5 55,4 60,2 max. 65,2 74,5 79,3 moy. 55,4 65,0 69,8 Sherbrooke min. 43,5 5373 58,2 max. 64,1 7375 78,1 moy. 53,8 63,4 68,2 Stanstead min. 40,8 50,8 55,0 max. 62,9 71,3 76,1 moy. 51,8 61,0 65,6 Mont Saint-Hilaire min. 45,6 57,5 58,4 max. 63,9 7233 74,5 moy. 54,8 63,4 66,5 Sommaire des températures (min. = minimum; max. = maximum; moy. = moyenne) durant la période de reproduction (adaptation des données fournies dans Sommaire climatique du Québec — Villeneuve, 1967 — et des comptes rendus météorologiques du Domaine Gault au mont Saint-Hilaire). 159 Liste annotée 160 Tableau 4 Température et climat Genre de végétation 5. Plus froid et humide Épinettes, sapins, bouleaux (jaunes et à papier), autres espèces décidues, plus nombreux ; apparition des châteigniers ; déclin du pin et de la prüche. 4. Chaud et humide Prûches, pins, hétres et autres décidus, présents ; augmentation de l'épinette et du sapin. 3. Chaud et sec Apogée du pin; déclin du bouleau a papier et de la prûche; carence d'épinettes et de sapins ; augmentation du chêne. 2. Plus froid et humide Augmentation des épinettes et du sapin. Diminution légère du pin et augmentation sensible du bouleau à papier. Augmentation du chêne et des autres décidus. 1. Période initiale tempérée Abondance de pins; épinettes et sapins en diminution ; abondance relative de la prûche ; bouleau à papier en augmentation chênes rares. Successions climatiques et végétales post- pléistocènes dans le sud du Québec (adaptation des données fournies par Potzger, 1953 : 400). Tableau 5 Tableau 5 Pourcentage de Comtés 1951 1961 la diminution Iberville 11 307 acres 8 380 acres 25,89 Laprairie 5 552 P2TIT A) 50,09 Île de Montréal 3 686 1 048 71,56 Île Jésus (ville de Laval) 4 338 1 746 59,75 Rouville 19 411 13 399 30,97 Soulanges 7 636 5 085 33,41 Saint-Hyacinthe 24119 20 524 14,91 Saint-Jean 10 321 5 947 42,38 Vaudreuil 18 834 11 900 36,82 Verchéres 13 664 12 849 5,96 Chambly 6711 11978 70,60 Beauharnois 4 622 3 073 33,51 Total 130 201 88 695 31,88 Diminution des boisés de fermes durant une période de dix ans en regard de l'augmentation des terrains à découvert et résidentiels dans la région de Montréal (adaptation des données fournies dans Caractéristiques physiques, Bull. no 4, Service d'Urbanisme, Ville de Montréal, 1966). 161 Liste annotée Tableau 6 A Nombre d'espèces rapportées dans la région de Montréal, y compris les espèces dont l'état est douteux, placées entre parenthèses. B Nombre d'espèces reconnues comme nicheuses dans la région de Montréal jusqu'à 1970. C Nombre d'espèces reconnues comme nicheuses dans la région de Montréal en 1896. D Nombre d'espèces nicheuses ayant disparu de la région de Montréal. E Nombre d’espéces récemment établies dans la région de Montréal (aprés 1896). A B C D E Gaviidae 3 (0) (0) (0) (0) Podicipedidae 4 1 1 0 0 Hydrobatidae 2(2) (0) (0) (0) 0 Sulidae 1 0) 0) (0) 0 Phalacrocoracidae 2 0 0? 0? (0) Ardeidae 9(1) 5 4 (0) 1 Threskiornithidae 1 0) (0) 0 O Anatidae 38(1) 15 4 1 10 Cathartidae 1 0 0) 0 (0) Accipitridae N41 6 6 0 (0) Pandionidae 1 1 1 1 (0) Falconidae 4 2) 2 { (0) Tetraonidae 3(2) 1 1 0 (0) Phasianidae 3 2 (0) 0 2 Rallidae 6 5 4 (0) 1 Charadriidae 9(3) 1 1 (0) (0) Scolopacidae 28(3) 4 3 (0) L Phalaropodidae 3 0 0 0) (0) Stercorariidae 3(1) (0 (0) O (0) Laridae 18(5) 5 3 (0) 2 Alcidae 6 0 (0) (0) (0) Columbidae 3 3 1 1 1 Cuculidae 2 2 1 O 1 Tytonidae 1 1 0) (0) 1] Strigidae 10 6 6 O (0) Caprimulgidae 2 2 2 O 0 Apodidae 1 1 1 0 0 Trochilidae 1 1 1 0 0 Alcedinidae 1 1 1 (0) (0) Picidae 9 6 6 (0) (0) Tyrannidae 8 6 TR 2? (0) Tableau 6 Tableau 6 (suite) A B Cc D E Alaudidae 1 1 1 (0) 0 Hirundinidae 6 6 5 0 1 Corvidae 5(1) 3 3 1 0 Paridae 3 1! 1 (0) 0 Sittidae 2 2 2 (0) (0) Certhiidae 1 1 1 (0) 0 Troglodttidae 5 4 3 0 1 Mimidae 3 3 2 (0) 1l Turdidae 10(1) 5 6 1 (0) Sylviidae 3 2 1 0) 1 Motacillidae 1 0 (0) (0) 0) Bombycillidae 2 1 1 0) (0) Laniidae 2 1 1 (0) (0) Sturnidae 1 1 (0) (0) 1 Vireonidae 5 4 3 0 1 Parulidae 31(4) 18 17 ee, 1 Ploceidae 1 1 1 0 (0) Icteridae 9 7 6 0) 1 Thraupidae 2(1) 1 1 (0) 0 Fringillidae 33 16 is 1 3 Total 320(25) 155 124 10 27 163 Bibliographie Adams, F. D. (1903), «The Monteregian Hills: a Canadian Petro- graphical Province», J. Geol.,2:239-282. American Ornithologists’ Union (1957), Check-list of North American Birds, 5° éd., Baltimore, U.S.A., The Lord Baltimore Press. (1973), Thirty-second Supplement to the American Ornithologists’ Union Check list of North American Birds, «The Auk», 90(2) : 411-419. 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