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RAPPORT | | PRÉSENTÉ A LA CHAMBRE DE COMMERCE è | PRE : DE LYON K 4 10) AA : k PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE 1893-1894 — Vo. 7° LYON l'a IMPRIMBRIE ALEXANDRE REY 4, RUÉ GENTIL, À D ea ATEN ES 1895 LS) 15 1 Û CR il (N AU LABORATOIRE _ D'ÉTUDES DE LA SOIE | FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON 1893-1894 a LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON RAPPORT PRÉSENTÉ A LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE / 1898351894 VOL. 7" > A T D N\ LYON 4 5 mn 7 IMPRIMERIE ALEXANDRE REY 4, RUE GENTIL, 4 1895 AVANT-PROPOS La publication de ce rapport de notre dixième année d'exercice coïncide avec l'Exposition universelle de Lyon, à laquelle le Laboratoire, sur le désir manifesté par la Chambre de Commerce, a pris une part active, soit par des éducations de vers à soie successives sur petite échelle, mais suffisantes pour la démons- tration des bons procédés, soit par l'exposition méthodique de cocons domestiques et sauvages de toutes les races connues, de types de Lépidoptères séricogènes et d’insectes nuisibles aux soies. Ces échantillons étaient empruntés aux importantes col- lections du musée du Laboratoire, choisis et classés pour servir à l’enseignement le plus rapide et le plus précis, celui qui parle aux yeux des visiteurs. Malgré les embarras et les appréhensions, inséparables d’un tel déplacement, le Laboratoire a pris à cœur de ne laisser au public que des impressions utiles et surtout durables. Il s’est présenté modestement en vulgarisateur, sans se départir des prescriptions de son programme, comme on s’en convaincra en parcourant à la fin du volume les quelques pages relatives à notre installation à l'Exposition, pages extraites d’une notice po- pulaire consacrée à des renseignements généraux sur le Labo- ratoire d’études de la soie, depuis sa fondation. C’est grâce à une généreuse allocation spéciale accordée par la Chambre de Commerce que cette notice, uniquement composée de documents administratifs et techniques suivis de planches 11 nombreuses choisies dans nos publications antérieures, a été publiée dans un but bien déterminé. Distribution immédiate d’une partie des exemplaires à des personnes judicieuses, amies de là soie et sympathiques à nos travaux, et réserve d’une autre partie pour être offerte à nos correspondants nouveaux. Il est rare, nous l’avons éprouvé souvent, de se faire bien comprendre par lettre, quand il s’agit de nos demandes de recherches de matériaux d’études et d’envois d'échantillons intacts. Si brève que soit notre notice, en complétant nos explications écrites, en montrant par un exemple le Laboratoire à l’œuvre, et en détail- Jant quelques-unes de nos collections, elle nous permettra de développer d’une manière plus profitable nos relations loin- taines dans nos colonies et à l'étranger. Après avoir exposé avec franchise les raisons de notre présence à l'Exposition de Lyon et les mesures qui ont été prises pour multiplier au loin les recherches de matières soyeuses, aliments de l’activité du Laboratoire, hitons-nous de signaler limpor - tance des mémoires dont ce volume est composé. Depuis que le danger des maladies contigieuses des vers à olisents soie n’est plus redoutable que pour les éleveurs néglig c’est-à-dire depuis que la science du grainage est fondée désor- mais sur des formules infaillibles, les savants bacologues se sont livrés à une étude plus approfondie du cocon de soie. Nous avons la bonne fortune d’insérer dans ce volume cinq mémoires qui ne pouvaient paraître en temps plus opportun. Encouragé par les sympathies des éleveurs et des graineurs, M. G. Coutagne, dont s’accroit l’énergique volonté de poursuivre des expériences commencées depuis six aus, a confié au Labo- atoire la publication de quatre mémoires dont 11 nous suffira de citer les titres pour montrer avec quel ordre les idées de l’auteur et les faits qu'il observe se succèdent et s’enchainent : Recherches sur l’amélioration des races de vers à soie; — sur le croisement de diverses races ; — sélection des vers pour un IL rendement supérieur des cocons ; — progrès à réaliser en séri- ciculture. Nul doute que ces mémoires ne soient lus, analysés et discutés avec toute l'attention qu'ils méritent. Les éleveurs dont la rémunération est si précaire compren- dront qu'ils n’ont rien d’assuré sans la perfection du travail d'élevage et le choix de races à cocons d’un plus sûr et meilleur rendement. M. J. Raulin, ancien élève et collaborateur de M. Pasteur, n’a pas cessé de contribuer, malgré les hautes fonctions dont il est chargé, à l’avancement de la science et de la pratique sé- ricicoles. Son savant mémoire sur les relations entre les pro- priétés des cocons du Bombyx mori, inséré dans ce volume, est très intéressant à consulter pour les études à l’ordre du jour. Dans deux communications sur la fibroine : 1° sa préparation et ses propriétés; — 2° son pouvoir rotatoire, M. le D" Léo Vignon élargit le champ des connaissances et des découvertes chimiques, au grand profit de la science pure et appliquée à l’industrie lyonnaise, Nous devons à M. D. Rosinski de Moscou, qui a passé quel- ques mois au Laboratoire, un travail étendu sur le pouvoir rota- toire des fils élémentaires bruts des cocons des vers à soie. C’est la première étude qui paraît sur ce sujet. Il l’a conduite sous nos yeux avec une patience rare, une attention scrupuleuse qui lui font honneur. Le Laboratoire a pu lui procurer deux séries de cocons, l’une domestique, l’autre sauvage. Lui-même a écrit en français la relation des observations qu’il a faites et l’a ren- duc plus instructive par de nombreux diagrammes. Après plusieurs années de soins prodigués à nos collections de Lépidoptères séricogènes, nous avons compris le besoin de savoir à quel point de perfection pouvaient être parvenues les collections de mème genre dans les musées de Londres et de Paris et dans ceux de quelques grands naturalistes. Délégué pour recueillir dans le cours de ces visites une ample provision de IV notes et de dessins précis, M. Sonthonax dans sa leltre à M. J. Gillet, président de notre Commission administrative, rend compte de sa mission qui, sous tous les rapports, a été fructueuse pour le Laboratoire. Le R. P. Camboué, en faisant don au Laboratoire d’une série complète d'échantillons de soie d’araignée provenant de ses pro- pres cultures de l’Halabé de Madagascar, nous a exprimé le désir d’être secondé dans la tâche qu’il poursuit de multiplier, à l'avantage de notre pays, cette grande araignée fileuse. Sur ce sujet important de la domestication d’un second pro- ducteur de soie animale, douée de propriétés rares et très par- ticulières, domestication qui intéresse le temps présent, mais plus encore l’avenir prochain dont on peut prévoir déjà les besoins industriels infinis, M. J. Dusuzeau résume les premières entreprises tentées en France pour utiliser les soies d’araignées communes, fait valoir les raisons qui militent en faveur du choix de l’Halabé proposée par M. Paul Camboué, et conclut en décla- rant que laisser improductive cette source nouvelle de matière sérique serait une faute inexcusable. Aux mémoires qui viennent d’être signalés, succède dans ce volume la description d’un appareil de précision pour apprécier les grèges de filature, mais il figure seulement ici à titre de complément utile à notre outillage de Laboratoire. Nous nous sommes efforcé de n'introduire dans cette publica- tion que des travaux très sérieux, inédits et sur des sujets variés pour obéir à notre programme, et nous espérons qu’elle pourra mériter d’être honorée du même accueil si sympathique et si encourageant que les précédents volumes ont valu au Labo- ratoire d’études de la soie. JD ‘YOSY UOÂT ®D eTesIeATUN UOUISOdXE,I e eJIOJEJOME] np sSUOYEONPH 5Ù up ‘ouidoque ins VIdOUOH) VINVS AUS VIILENXO) VIXVSOIIN eungeu ans setudePoqoud °NOXT ‘HIOS VT «a Sianxa,a ANIOLVHOGVT NOUVELLES RECHERCHES SUR L'AMÉLIORATION DES RACES EUROPÉENNES DE VERS A SOIE Par M. GEORGES COUTAGNE ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE, LIGENCIÉ ÈS SCIENCES NATURELLES Dans un premier mémoire, publié en 1891, par le Laboratoire d'etudes de la soie de Lyon, j'ai donné la description d’une nouvelle méthode de sélection des vers à soie, et j'ai exposé les premiers résultats obtenus, par l'application de cette méthode, pendant les années 1888, 1889 et 1890, Dans le présent rapport, je me propose de donner la suite de ces recherches, et d'exposer les résultats obtenus pendant les deux der- nières années, 1891 et 1892. Toutefois, pour éviter au lecteur d’avoir à se reporter à mon précédent mémoire, je commencerai par rappeler très sommairement les principes et la technique de mon procédé de sélection, ainsi que les observations faites pendant les trois premières années. Le but que je me suis proposé est l’amélioration du rendement des vers à soie, par la création d’une race à très grosses glandes soyeuses, et par conséquent à cocons très riches en soie. Si on examine un certain nombre de cocons, filés par des vers tous issus d’une mème ponte d’un papillon femelle, et élevés tous simultané- ment, on constate des différences importantes entre le rendement en soie de chacun d'eux. Les différences sont encore bien plus grandes si on examine les divers cocons d’une même chambrée. La grosseur des glan : des soyeuses, ou, plus exactement, le rapport de leur poids au poids total TAB. 1 2 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE du ver, étant d’après cela un caractère variable, ce rapport est suscep tible d’être augmenté progressivement, et cette augmentation peut, en outre être fixée. « Quelle que soit l’origine de la variation, la sélection peut la fixer ‘. » Il est à peine besoin de rappeler ici les transformations si nombreuses, et vraiment merveilleuses, que la sélection zootechnique ou horticole a su réaliser. Chacun connaît les mémorables travaux de Bakewel et de Charles Colling au siècle dernier, et, dans ce siècle-ci, les blés dits « gé- néalogiques » du major Hallett, les betteraves sucrières améliorées de Vilmorin, les pommes de terre sélectionnées de M. Aimé Girard. Il faudrait citer aussi bien des sélections en quelque sorte anonymes parce qu'elles ont été l’œuvre de collectivités, telles que la production de nos lègumes à racines hypertrophiées (carottes, choux-raves, céleris-raves, etc.), l'augmentation du rendement en lait des brebis du Larzac, la pro - duction du cheval anglais de course, la création des étranges races de pigeons à bec démesurément allongé, ou, au contraire, prodigieuse- ment écourté (pigeon carrier et pigeon culbutant), et enfin une foule d’autres particularités de structure, qui ont dû à leur utilité, ou à leur singularité, d’être remarquées, sélectionnées, et finalement fixées. Ces exemples, en si grand nombre, témoignent de la possibilité de l'amélioration progressive du rendement en soie des cocons de nos races européennes, déjà bien plus productives que la plupart des races, il est vrai plus rustiques, de l’'Extrème-Orient. Il suffisait de trouver un moyen pratique d'apprécier la grosseur relative des glandes soyeuses d’un grand nombre de vers à soie, afin de conserver, d'année en année, la seule descendance des individus les plus améliorés. Voici la méthode que j'ai suivie à cet effet. Chaque année j’elève un certain nombre de lots de vers, chacun de ces lots étant constitué par une seule famille (tous les vers sortis des graines d’une seule cellule de l’année précédente). Je choisis, au moment du décoconnage, un certain nombre des cocons les plus parfaits de chaque lot. Chacun de ces cocons est numéroté, pesé au centigramme près, puis fendu obliquement, de manière à ne pas toucher la chrysalide, mais à pouvoir cependant l'extraire sans l’endommager; une seconde pesée donne le poids de la coque vide. On réintègre aussitôt après la chrysalide dans le cocon, et, par le moyen d'une fine épingle, on 1 Cornevin, Traité de Zootechnie générale, 1891, p. 380. RAPPORT DE LA COMMISSION 3 assujettit ensemble les deux lèvres de l'ouverture. Lorsque l'opération est bien faite, la fente est difficile à apercevoir, et, sauf l’épingle, rien n'in- dique que le cocon ait été ouvert. Il va sans dire qu'il faut une certaine légèreté de main, et quelques précautions, d'ailleurs bien simples, pour que la chrysalide ne souffre pas de cetle sortie momentanée. Si on appelle P le poids du cocon plein, p celui de la coque vide, le rapport > de pà P donne la richesse soyeuse, ou rendement en soie, del’individu considere. On garde comme reproducteurs d'élite les cocons qui présentent, toutes choses égales d’ailleurs, un rendement élevé. Les mâles ont toujours un rendement plus élevé que les femelles; par exemple, dans un même lot, en 1888, les màälesontprésenté, en moyenne, 15,7 et les femelles 12,8 seulement. On doit donc sélectionner dans cha - que sexe, et séparément, un nombre suffisant de sujets, pour que, au moment des éclosions, on ait toujours au moins une bonne femelle à fournir à un mâle excellent qui vient d'éclore, ou un bon mâle à une excellente femelle. Enfin, il convient d'éliminer successivement, au cours des élevages ou des opérations de sélection, tout lot, tout individu, ou toute cellule, pré- sentant l’une des {ares énumérées ci-après : 1° Tout lot ayant présenté des vers flats. 2° Tout lotayant présenté des vers gras. 93° Tout lot ayant présente pendant l'élevage quelque indice de maladie, inégalité des vers, ou mortalité quelconque. 4° Tout lot ayant présenté en trop forte proportion, au moment du de- coconnage, des cocons doubles, ou inégaux, ou mal faits, ou à bouts fai- bles, ou satinés, ou grossiers. 9° Tout lot ayant présenté des cocons trop petits. Le minimum que je me suis imposé est celui qui correspond au nombre de 600 cocons au kilo- gramme ; mais je m’efforce de rester aux environs de 500 au kilogramme. 6° Tout lotayant présenté à l'essai industriel (filature d’un échantillon de 200 à 300 grammes cocons frais), soit une rentrée trop forte, soit un défaut quelconque dans la qualité de la soie, un titrage trop élevé, une ténacité ou une élasticité insuffisantes, 7° Tout cocon mal fait, ou satiné, ou grossier. Les seuls cocons conser- vés pour être ouverts sont ceux très réguliers, à grain fin, et surtout ceux les plus durs; en pressant entre le pouce et l'index successivement tous les cocons d’un lot, on peut faire très rapidement un premier choix, 4 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE et éliminer beaucoup de cocons bien faits et à grain fin, mais minces et par conséquent peu riches en soie. 8° Tout cocon qui, une fois ouvert, se montre bourru à l’intérieur, ou constitué par différentes peaux peu adhérentes; de tels cocons se laissent pénétrer rapidement par l’eau chaude, à la filature, et fournis- sent trop de déchet (bassinés). 9° Tout cocon dont le rendement, tel qu'il est défini précédemment, u’est pas largement supérieur à la moyenne des autres cocons, de même sexe, du même lot. C’est principalement dans cette élimination particu- lière que réside l'essence même de la méthode. 10° Tout papillon qui, à l’éclosion, n’est pas normalement constitué. Il est très rare que, des cocons choisis avec les précautions énumérées ci- dessus, il sorte des papillons à l’aspect souffreteux, à ailes recroque - villées, par exemple ; cependant cela m'est arrivé quelquefois. 11° Toute cellule corpusculeuse, c'est-à-dire dont la femelle renferme des corpuscules. Toutefois, depuis 1892, je n'ai plus du tout de pébrine dans mes élevages ; néanmoins, de peur d'introduction accidentelle, tous les papillons des cellules sélectionnées sont toujours examinés, par moi- même, au microscope. 12° Toute cellule présentant un aspect peu satisfaisant, ou simplement anormal: œufs non adhérents, ou en partie clairs (non fecondés), ou tous agglomérés. J'aborderai maintenant le compte rendu de mes élevages et de mes opérations de sélection. Pour les deux dernières années seulement, ce compte rendu sera détaillé; pour-les trois premières, je me bornerai à résumer mon précédent rapport. PREMIÈRE ANNÉE, 1888. C'est au mois de mai 1888, que j'ai entrepris de chercher, dans les petites chambrées de mon voisinage, un point de départ pour mes opéra- tions. Dans la meilleure chambrée que je rencontrai, je choisis, au déco-- connage, deux cents des plus jolis cocons. Le 10 juillet, je fis encore un second choix plus minutieux, et 55 cocons, trouvés les meilleurs à l'aspect et au toucher, furent ouverts. Sur ce nombre, sept des plus riches en soie, 3 mâles et 4 femelles furent conservés pour les accouple- ments ; ces accouplements produisirent quatre cellules, sur lesquelles RAPPORT DE LA COMMISSION 5 deux furent conservées, et formèrent 2 des 8 lots de l’année suivante. Voici les formules correspondant à ce lot de 55 cocons de choix, et aux trois seuls individus dont la descendance a êté conservée ultérieure- ment. Il me suffira de dire, pour définir les notations employées dans le présent mémoire, que la sixième ligne, relative à la femelle n° 47 signifie : « femelle n° 47, dont le cocon pesait 192 centigrammes, la coque vide 29 centigrammes, richesse soyeuse égale par conséquent à 15,1 pour 100 (rapport de p à P), pesées faites le 11 juillet, 14 jours après le décocon- nage ». (163 — 26 — 15,7 — 11 juillet, 14) moyenne de 29 mâles. (216 — 24 — 12,8 — — 14) moyenne de 26 femelles. (189 — 25 — 14,2 — — 14) moyenne du lot. (190 — 35 — 18,4 — — 14) mâle 9. (264 — 39 — 14,7 — — 14) femelle 24. (192—29—154— — 14) femelle 47. DEUXIÈME ANNÉE, 1889. J'ai élevé, en 1889, huit lots différents. Je ne parlerai que des trois qui ont fourni des sujets de choix dont j'ai conservé, en partie, la descendance. Lot B de 1889. — Quelques vers, prélevés à la naissance, sur dix pontes non corpusculeuses de la chambrée Gauthier Frédéric, à Galinet. (243—. . . .—1° juillet, 8) moyenne du lot, 261 cocons. (237 — 35 — 14,8 — 11 juillet, 18) moyenne de 30 cocons de choix. (270 — 43 — 16,0 — — 18) femelle 321. Lot D de 1889.— Cellule n°8 de 1888 (issue de mâle 9 et femelle 47), moins 50 vers élevés à part et différemment, et qui constituaient le lot C. 225—,. . . .—1 juillet, 8) moyenne du lot, 227 cocons. (220 — 34 — 15,5 — 14 juillet, 22) moyenne de 13 cocons de choix. (206 — 39 — 19,1 — — 22) mâle 349, (262 — 40 — 15,3 — — 22) femelle 350. Lot E de 1889.— Cellule n° 9 de 1888 (issue de mâle 9 et femelle 24). Ce lot fut très remarquable; j'obtins 437 cocons magnifiques, tous très pareils d'aspect; aussi mes essais et sélections portèrent surtout sur ce lot, dont j'examinai en détail 84 cocons. 6 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE (248 —. . . .— 29 juin, 7) moyenne du lot, 437 cocons. (235 — 33 — 14,0 — 29 juin, 7) moyenne de 20 cocons de choix. (275 — 37 — 13,6 — 1‘ juillet, 9) moyenne de 21 — (239—35—14,7— 8 juillet, 16) moyenne de = (239 — 36 — 15,0 — 11 juillet, 19) moyenne de 21 — (225 — 43 — 19,1 — — 19) mâle 239. (212 — 43 — 20,3 — — 19) mâle 278. (286 — 44 — 15,0 — — 19) femelle 238. En résumé, la deuxième année, j'ai élevé huit lots; j'ai examiné (pesées du cocon plein et de la coque vide) 354 cocons. Sur ce nombre, 41 des plus riches en soie, 18 mâles et 23 femelles donnèrent 23 cellules, dont 7 formèrent 7 des 19 lots de l’année suivante. TROISIÈME ANNÉE, 1890. J'ai élevé, en 1890, dix-neuf lots différents. Je ne parlerai que des sept, qui ont fourni des sujets de choix, dont j'ai conservé, en partie, la descendance. Lot C de 1890. — Cellule n° 19 de 1889 (male 293 et femelle 238). Un échantillon moyen de 300 grammes de cocons frais (178 cocons) a êté filé au Laboratoire d’études de la soie de Lyon, etl'épreuve a fait ressortir : une rentrée de 8*,928 en cocons frais, et 3,720 en cocons secs. 174—. . . .—%4 juillet, 7) moyenne du lot, 307 cocons. J à 179 — 27 — 15,0 — 7 juillet, 10) moyenne de 26 cocons de choix. J ÿ (168—41—185— — 10) mâle 301. Lot D de 1890. — Cellule n° 20 de 1889 (màle 278 et femelle 350). (171—. . . .— 4 juillet, 8) moyenne du lot, 488 cocons. (176 — 26 — 14,8 — — 8) moyenne d’un échant.moyen, 50 coc. (193 — 28 — 14,6 — 7 juillet, 11) moyenne de 30 cocons de choix. (215 — 32 — 14,9 — — 11) femelle 262. Lot F de 1890. — Cellule n° 22 de 1889 (mâle 349 et femelle 321). Ce lot fut très remarquable; je récoltai 585 cocons (dont 4 doubles), pesant 1147 grammes; il y avait encore 10 retardataires, et en tenant RAPPORT DE LA COMMISSION 7 compte de quelques vers morts, ou tombés à terre‘, la ponte n° 22 de 1889 a donc produit plus de 600 vers. (194—. . . .—2 juillet, 7) moyenne du lot, 585 cocons. (209—31—11,8— — 7) moyenne, échantillon moyen, 50 coc. (213—31—14,6— — 7) moyenne de 20 cocons de choix. (222—34—156— — 7) moyenne de 20 cocons de choix. (185—36—19,5— — 7) mâle 183. Loi G de 1890. — KÉchantillon de « Jaunes Gros Var », provenant de Cogolin, graine reçue par l'entremise obligeante de M. Berger- Germondy. (203 —. . . .—26 juin, 7) moyenne du lot, 61 cocons. (189 — 29 — 15,3 — 5 juillet, 16) — 59 — ?, (221 — 32 — 14,6 — — 16) moyenne de 10 cocons de choix. (183 — 28 — 15,4 — — 16) moyenne des 49 autres cocons. (196 — 38 — 19,4 — — 16) mâle 153. 220 — 35 — 16,0 — -- 16) femelle 196. Lot J de 1890. — Environ 5 grammes de « Jaunes Basses-Alpes » de Paillerols. J'ai récolté 10*,613 de cocons. Un échantillon moyen de 400 grammes cocons frais (203 cocons) a été filé au Laboratoire d’études de la soie, à Lyon. (499—. . . .—28 juin, 9) moyenne, échant. moyen, 340 coc. (192 — 28 — 14,6 — — 9) moyenne, échant. moyen, 50 coc. (218 — 20 — 13,7 — — 9) moyenne de 27 cocons de choix. (187 — 34— 18,2 — G juillet, 17) mâle 251. (250 —32— 12,8— 2 juillet, 13) femelle 155. Lot L de 1890. — Échantillon de « Blanc Pays », graine adressée très obligeamment par M. Valery Mayet, de la station séricicole de Montpellier. (166 —. . . .—26 juin 6) moyenne du lot, 33 cocons. (160 — 22 — 13,8 — 2 juillet, 12) — — (163 — 23 — 14,0 — — 12) moyenne de 16 cocons de choix. (150 — 26 — 17,3 — — 12) mâle 139. (212 — 27 — 13,0 — — 12) femelle 135. 1 Tout ver tombé à terre est toujours impitoyablement sacrifié, à moins que je n’as- siste moi-même à sa chute, de peur de mélange entre les vers des différents lots. 2 Sur les 61 cocons, un est éclos, et un second a été taché par le premier. 8 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Lot O de 1890. — Échantillon de « Jaune Var », graine reçue aussi de la station séricicole de Montpellier. (202—. . . .— 26 juin, 6) moyenne du lot, 46 cocons. (195—28—14,4— 10 juillet, 20) moyenne de 18 cocons de choix. (212 — 32 — 15,1 — — 20) femelle 345. En résumé, la troisième année, j'ai élevé dix-neuf lots; j'ai examiné (pesées du cocon plein et du cocon vide) 446 cocons; sur ce nombre, 80 parmi les plus riches en soie, 35 màles et 45 femelles ont donné 45 cellules, dont 38 formérent 38 des 50 lots de l’année suivante. OUATRIÈME ANNÉE, 1891. J'ai élevé, en 1891, cinquante lots différents. Je vais successivement rendre compte de chacun de ces élevages, mais en insistant seulement sur ceux qui ont présenté quelque intérêt. Lot A de 1891. — Cellule n° 1 de 1890 (màle 18 et femelle 26). Au décoconnage, le 5 juillet, je récolte 349 cocons pesant 584 grammes (non compris © doubles, et 22 rebuts). Les cocons sont un peu trop jaunes, et très mal faits; un grand nombre sont de forme irrégulière. Lot B de 1891. — Cellule n° 2 de 1890 (mâle 5 et femelle 2). Au décoconnage, le 5 juillet, je récolte 360 cocons pesant 585 grammes (non compris 9 doubles, 5 peaux et 10 tachés). Les cocons ne sont pas bien réguliers, et en outre, il y a beaucoup de tachés, indice de nombreux vers flats au moment de la montée. Lot C de 1891. — Cellule n° 4 de 1890 (mâle 5 et femelle 23). Au décoconnage, le 5 juillet, je récolte 470 cocons pesant 783 grammes (non compris 3 doubles et 28 cocons mal faits). Pas de malades, mais les cocons sont assez mal faits en général, et de couleur un peu trop jaune. Lot D de 1891. — Cellule n° 5 de 1890 (màle 139 et femelle 135). Au décoconnage, le 5 juillet, je récolte 435 jolis cocons blancs, pesant 781 grammes (non compris 1 double, et 20 rebuts, cocons faibles, ou à bouts faibles, ou très petits). J'examinai 30 cocons de choix. s). (479—. . . .— 5 juillet, 0) moyenne du lot, 435 cocons. (191 — 25 — 13,6 — 7 juillet, 2) moyenne de 30 cocons de choix. RAPPORT DE LA COMMISSION 9 (171—27—15,8— T7 juillet, 2) mâle 49. 262 — 33 — 12,6 — — 2) femelle 61. Lot E de 1891. — Cellule n° 7 de 1890 (mâle 246 et femelle 214). Au décoconnage, le 6 juillet, je récolte 480 cocons pesant 892 grammes (non compris 3 doubles, 1 fondu, 3 peaux et 3 tachés). Cocons pas bien réguliers. Lot F de 1891. — Cellule n° 8 de 1890 (màle 323 et femelle 324). Au décoconnage, le 5 juillet, je récolte 517 cocons, qui pesaient le len- demain 872 grammes (non compris 9 doubles, 3 peaux et 7 déformés). Pas de cocons tachés; cocons assez jolis. Le 8 juillet je prends un échan- tillon moyen de 30 cocons, qui sont pesés, puis ouverts, et repesés après extraction des chrysalides. L'opération fait ressortir un rendement > moyen égal à 14,3 seulement. Ce lot est donc abandonné. Lot G de 1891. — Cellule n° 9 de 1890 (mâle 212 et femelle 204). Au décoconnage, le 6 juillet, je récolte 466 cocons, pesant, le 7 juillet, 777 grammes (non compris 8 doubles, 9 peaux ou fondus, 13 tachés, et 9 de vilaines formes). Les cocons tachés témoignent d'un peu de flacherie. Lot H de 1891. — Cellule n° 10 de 1890 (màle 226 et femelle 159). Au décoconnage, le 6 juillet, je récolte 336 cocons, qui pesaient le lendemain 577 grammes (non compris 3 doubles, 8 peaux ou fondus, et 15 tachés). Il y a donc eu encore dans ce lot là un peu de flacherie; en outre, les cocons étaient satines. Lot I de 1891. — Cellule n° 11 de 1890 (mâle 246, deuxième fois, et femelle 333). Au décoconnage, le 5 juillet, je compte 436 cocons, pesant le 6 juillet, 770 grammes (non compris 5 doubles). Pas de cocons faibles, ni de tachés. Le 8 juillet, je détermine, comme je l’ai indiqué ci-dessus pour le lot F, le rendement d'un échantillon moyen de 30 cocons ; je trouve 15,4. Lot J de 1891, — Cellule n° 12 de 1890 (mäle 346 et femelle 208). Au décoconnage, le 6 juillet, je récolte 305 cocons, qui pèsent, le 7, 596 grammes (non compris 2 doubles et 3 irréguliers). Pas de malades, ni de cocons tachés ; mais les cocons sont bourrus, et trop peu nombreux, indice d’une trop faible fecondite chez la mère de ce lot. Lot K de 1891. — Cellule n° 13 de 1890 (mâle 193 et femelle 196). 10 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Décoconnage le 6 juillet; le 7, je compte 380 cocons, pesant 676 gram - mes (non compris 8 doubles, ? faibles, et 3 de forme irrégulière). Pas de malades, ni de vers tachés. Le 8 juillet, je trouve un rendement de 16 pour 100 pour un échantillon moyen de 30 cocons; et le 13 juillet j'ouvre 20 cocons de choix. (477—. . . .— 7 juillet, 1) moyenne du lot, 380 cocons. (180 —29—16,0— 8 juillet, 2) moyenne d'unéchant.moyen,30coc. (186 — 29 — 15,6 — 13 juillet, 7) moyenne de 20 cocons de choix. HETE0 480 — — 7) mâle 477. (231 — 32 — 13,9 — — T7) femelle 169. Lot L de 1891. — Cellule n° 14 de 1890 (mâle 241 et femelle 345). Décoconnage le 6 juillet ; je récolte 406 cocons pesant 802 grammes (non compris 3 doubles, 5 de formes irrégulières, { cocon un peu faible, et 1 petit). Pas de malades, ni de tachés; cocons bien réguliers; en somme excellent lot. Le 8 juillet, je trouve un rendement moyen de 16 pour 100 pour un échantillon moyen de 30 cocons, et le 13 juillet j'ouvre 22 cocons de choix. (197—. . . .— 6 juillet, 0) moyenne du lot, 406 cocons. (200 —32—16.0— 8 juillet, 2) moyenned'unéchant. moyen, 30 coe. (188 — 30 — 15,9 — 13 juillet, 7) moyenne de 22 cocons de choix. (170 — 33 — 19,4 — — 7) mâle 142, (169 — 31 — 18,4 — — 7) mâle 144. Lot M de 1891. — Cellule n° 15 de 1890 (mâle 64 et femelle 348). Décoconnage le 6 juillet; le 7 je compte 466 cocons pesant 953 grammes (non compris 2 doubles, 2 peaux et 9 cocons irréguliers). Pas de ma- lades, ni de tachés. Le 8 juillet, je trouve 15,3 pour le rendement moyen de 30 cocons, échantillon moyen; et le même jour j'ouvre 30 cocons de choix; mais aucun sujet n’a èté employé dans les accouplements. Lot N de 1891. — Cellule n° 16 de 1890 (male 346, deuxième fois, et femelle 364). Décoconnage le 6 juillet ; le 7, je compte 247 cocons pesant 464 grammes. Pas de doubles, ni de peaux, ni de tachés; mais cocons trop jaunes, trop peu nombreux, et tous, ou presque tous mal faits : la plupart sont allongés, et pointus d’un bout. Lot O de 1891. — Cellule n° 17 de 1890 (male 235 et femelle 221). Décoconnage le 5 juillet; le 7 je compte 413 cocons, pesant 764 grammes (non compris 4 peaux et 8 déformés). Pas de doubles, ni de tachés, ni de RAPPORT DE LA COMMISSION 44 fondus. Le 8 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 15,4 seulement. Lot P de 1891. — Cellule n° 18 de 1890 (mäle 152 et femelle 372). Décoconnage le 6 juillet. Le 7, je compte 375 cocons, pesant 643 grammes (non compris 5 tachés). Pas de doubles, ni de peaux; mais les quelques tachés indiquent quelques vers flats, et, en outre, les coconssont bien petits (583 cocons au kilo). Lot Q de 1891, — Cellule n° 19 de 1890 (mâle 235, deuxième fois, et femelle 379). Décoconnage le 6 juillet; le 7, je compte 495 cocons pesant 821 grammes (non compris 8 doubles, 1 peau, et 10 de forme irrégulière). [es cocons sont très fins, très jolis, mais bien petits (603 au kilo); le 8 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 15,6 pour 100. Lot R de 1891. — Cellule n° 20 de 1890 (mâle 152, deuxième fois, et femelle 217). Décoconnage le 6 juillet. Le 7, je compte 474 cocons pesant 863 grammes (non compris 3 peaux). Pas de doubles, ni de tachés. Le 9 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 13,5 seulement. Le 10 juillet, je pèse 300 grammes de cocons (170 cocons) qui sont adressés le même jour au Laboratoire d’études de la soie de Lyon. On trouvera un peu plus loin la copie du bulletin de l'essai qui a été fait au Laboratoire, le 16 juillet. Lot S de 1891.— Cellule n° 21 de 1890 (mäle 193, deuxième fois, et femelle 232). Décoconnage, le 6 juillet. Le 7, je compte 427 cocons pesant 716 grammes (non compris 15 doubles, 3 irréguliers, 1 fondu et 1 taché). Il y a beaucoup de doubles, un peu de flacherie, et les cocons sont bien petits. Lot T de 1891.— Cellule n° 22 de 1890 (mâle 241, deuxième fois, et femelle 169). Décoconnage le G juillet. Le 8, je compte 329 cocons pesant 625 grammes (non compris 3 doubles, 2 peaux et 5 tachés). Cocons assez durs, bien faits. Le 8 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement moyen de 15,6. Le 13 juillet, j'ouvre et je fais les pesées de 20 cocons de choix ; mais aucun sujet n’est assez remarquable pour être conservé pour les accouplements. Lot U de 1891.— Cellule n° 23 de 1890 (mäle 64, deuxième fois, et 12 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE femelle 248). Décoconnage, le 6 juillet; le 8, je compte 260 cocons, pesant 820 grammes (non compris 3 doubles, 4 faibles et 2 secs, fausses dragées). Les cocons sont à grain très fin, mais tous très peu riches en soie. Lot V de 1891. — Cellule n° 24 de 1890 (mäle 352, et femelle 384). Décoconnage le 6 juillet; ce même jour, je compte 467 cocons, pesant 836 grammes (non compris 4 doubles et 1 petit cocon). Le 9 juillet, je trouve 15,6 pour le rendement moyen d’un échantillon moyen de 30 co- cons. Ce lot est assez bon, mais les cocons sont un peu petits (558 au kilo). Lot W de 1891. — Cellule n° 25 de 1890 (màle 408, et femelle 369). Décoconnage le 9 juillet; ce même jour je compte 252 cocons pesant 371 grammes. Cocons très petits (679 au kilo); en outre, la cellule n° 25 por- tait la mention « œufs peu adhérents », indice de quelque chose d’anor- mal dans la constitution de la mère; et enfin, le lot n’a donné que 252 cocons, ce qui est trop peu. Lot X de 1891. — Cellule n° 26 de 1890 (mâle 83, et femelle 76). Décoconnage le 5 juillet; je compte ce même jour 493 cocons, pesant 891 grammes (non compris 5 doubles, 5 peaux, 2 faibles et 4 très petits cocons). Le 8 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 14,8. Le G juillet, j'avais déjà ouvert et pesé 32 cocons de choix; mais aucun des sujets ainsi examinés n’a eu sa descendance conservée. Lot Y de 1891. — Cellule n° 27 de 1890 (mâle 385, et femelle 160). Décoconnage, le 6 juillet ; le 7, je compte 466 cocons pesant 882 grammes (non compris 2 doubles, 2? faibles et 2 très déformés). Les cocons sont assez grossiers. Le 9 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement moyen de 14,1 seulement. Le 10 juillet, un échan- tillon moyen de 300 grammes (163 cocons) est adressé au Laboratoire d’études de la soie. On trouvera un peu plus loin la copie du bulletin de l'essai qui a été fait au Laboratoire, le 17 juillet. Ce lot a présenté une particularité fort intéressante. Tous les vers étaient moricauds, sans aucune exception. Les 37 autres lots, sur les 38 qui étaient formés de cellules, obtenues en 1890, étaient, soit à vers, les uns blancs, les autres moricauds, soit à vers tous blancs. Si on RAPPORT DE LA COMMISSION 13 examine la provenance de ce lot, on voit que le père et la mèr2 étaient sortis du lot J de 1890, dont les vers étaient un quart ou un cinquième moricauds, le reste blancs. » 11 est probable que ces deux sujets, le mâle 385, et la femelle 160 de 1890, étaient eux-mêmes moricauds; mais il n’en est pas moins surprenant de voir les vers blancs éliminés complé- tement dès la première génération, dans ce lot Y de 1891. Nous verrons bientôt (lots N et O de 1892) qu'il n’en est pas de même en général. Il eût été bien désirable de conserver quelques cellules issues de ce lot Y de 1891, afin de voir si la tendance atavique à l'apparition des vers blancs était réellement vaincue, où si elle n’avait été que temporairement anni- hilée. D'autre part, ce lot Y aurait pu très vraisemblablement servir d’excellent point de départ, pour la formation d’une race à cocons jaune et vers toujours moricauds, race qu’il serait bien désirable d’obte- nir, pour l'étude des lois du croisement, conformément au programme que j'ai esquissé il y a deux ans !. Malheureusement, trop absorbé par la surveillance et l'examen de mes cinquante lots differents, et préoccupé surtout de la question de l'amélioration du rendement en soie, j'oubliai de conserver quelques-uns des meilleurs cocons de ce lot, pour les faire grainer. à Lot Z de 1891. — Cellule n° 28 de 1890 (male 361, et femelle 67). Décoconnage le 6 juillet ; le 8, je compte 392 cocons pesant 765 grammes (non compris 4 doubles, 3 peaux et 26 tachés). En outre des tachès trop nombreux, les cocons étaient d'un jaune beaucoup trop fonce. Lot AA de 1891. — Cellule n° 29 de 1890 (mâle 96 et femelle 382). Décoconnage le 6 juillet ; le 8, je compte 275 cocons, pesant 490 grammes (non compris 3 doubles, 11 à bouts faibles, et 12 tachés). Beaucoup de taches, et tendance à bouts faibles : lot à éliminer par conséquent. Lot BB de 1891. — Cellule n° 30 de 1890 (male 332, deuxième fois, et femelle 344). Décoconnage le 5 juillet ; le même jour, je compte 306 cocons, pesant 608 grammes (non compris 1 double, 7 à bouts faibles, 5 peaux et 4 fondus). Cocons très durs, mais trop jaunes. Lot CC de 1891.-— Cellule n° 31 de 1890 (màle 142, et femelle 57). Décoconnage le 6 juillet; le 7, je compte 436 cocons, pesant 828 grammes ! Recherches expérimentales sur les vers à soie, in Bulletin des Travaux de L Uni- versité de Lyon, mai 1891; p. 131 et 135. 14 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE (non eompris 4 doubles, 3 peaux et3 déformés). Plusieurs cocons sont un peu pointus ; néanmoins, c’est un bon lot, les cocons sont durs et assez réguliers. Le 9 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 14,4 pour 100 seulement. Lot DD de 1891. — Cellule n° 32 de 1890 (male 406, et femelle 400). Décoconnage le 7 juillet; le 8, je compte 365 cocons pesant 584 grammes (non compris ? doubles et 8 contrefaits). Le 9 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 14,5 pour 100 seulement. Lot EE de 1891.— Cellule n° 33 de 1890 (mäle 58, et femelle 44). Décoconnage le 7 juillet; le 8, je compte 490 cocons pesant 915 grammes (non compris 3 doubles, 3 peaux, 4 fondus et 4 contrefaits). Plusieurs cocons sont un peu tachés. Lot FF de 1891.— Cellule n° 34 de 1890 (mâle 301, et femelle 262). Décoconnage le 8 juillet; ce même jour je compte 338 cocons pesant 580 grammes (non compris 4 doubles et 3 gros satinés). Pas de fondus, ni de cocons tachés. Le 8 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons me donne un rendement de 15,8 pour 100. Le 13 juillet, j'ouvre 24 cocons de choix. Voici le résumé des résultats obtenus. ({71—. . . .— S$8 juillet, 0) moyenne du lot, 338 cocons. (170—27—15,8— S$ juillet, 0) moyenne d'unéchant. moyen, 30 coc. (172 — 27 — 15,7 — 138 juillet, 5) moyenne de 24 cocons de choix. (171 — 31 — 18,1 — — 5) mâle 118. 209 — 31 — 14,9 — — 5) femelle 122. (194 — 32 — 16,6 — — 5) — 127. (197 — 32 — 16,2 — — 5) — 129. Lot GG de 1891.— Cellule n° 35 de 1890 (mâle 183, et femelle 155). Décoconnage le 8 juillet. Ce même jour je compte 403 cocons pesant 710 grammes (non compris ? doubles, 3 jaune foncé, 3 gros satinés). Pas de fondus, ni de tachés. Le 8 juillet, un échantillon de 30 cocons me donne un rendement de 15,3 pour 100. Le 15 juillet, j'ouvre 25 cocons de choix, Voici le résmé des résultats obtenus. (176—. . . .— 8 juillet, 0) moyenne du lot, 403 cocons. (170 — 26 — 15,3 — — 0) moyenne d'un échant.moyen, 30 coc. (173 — 26 — 15,0 — 15 juillet, 7) moyenne de 25 cocons de choix. (170 — 31 — 18,2 — — T)umâale 222. (226—32 4141 — = —) 7) femelle 226. RAPPORT DE LA COMMISSION 15 Lot HH de 1891. — Cellule n° 37 de 1890 (mâle 433 et femelle 176). Décoconnage le 9 juillet; le 10 je compte 230 cocons pesant 406 grammes. Vers la fin de l'éducation, il y a eu beaucoup de gras. Le 10 juillet un échantillon moyen de 300 grammes cocons frais (167 cocons) est adressé au Laboratoire d’études de la soie. On trouvera un peu plus loin la copie du bulletin de l'essai qui a été fait au Laboratoire le 20 juillet. Lot IT de 1891. — Cellule n° 38 de 1890 (mäle 309 et femelle 109). Décoconnage le 9 juillet; le 10 je compte 64 cocons pesant 100 grammes. zeaucoup de grasserie pendant les derniers jours avant la montée. Lot JJ de 1891. — Cellule n° 39 de 1890 (mâle 431 et femelle 438). Décoconnage le 9 juillet; ce mème jour je compte 155 cocons pesant 274 grammes (non compris deux doubles). Pas de malades, mais trop petite ponte. Lot KK de 1891. — Cellule n° 40 de 1890 (mâle 177 et femelle 179). Ce lot a été sacrifié avant la montée, parce qu’il a présenté énormément de vers gras. Lot LL de 1891. — Cellule n° 42 de 1890 (male 177, seconde fois, et femelle 185). Décoconnage le 9 juillet; je ne récolte que 105 cocons, tous remarquablement durs, et pesant 190 grammes (le 10 juillet); mais il y a eu énormément de vers gras, près des deux tiers du lot. Lot MM de 1891. — Échantillon de « Bagdad », graines reçues de M. Raibaud l’Ange. Le 1° juillet je note que, sur plusieurs centaines de vers, il y en a 11 gris violet; tous les autres sont blancs. Ces onze sont mis à part, et ont proluit 8 cocons. Tous les cocons, y compris ces 8, sont d’un blanc pur, très gros, assez irréguliers de forme, et semblent assez peu riches en soie. Lot NN de 1891. — Echantillon de « Sarik-Pila Jaunes », graines reçues du Laboratoire d’études de la soie de Lyon, et provenñant d’un envoi de Tiflis (Caucase). C'est le plus vilain de mes lots ; très grande inégalité des vers (pébrine?), Au décoconnage, le 10 juillet, je récolte une cin- quantaine d'énormes cocons bourrus, minces, de toutes les nuances du jaune, surtout jaune vif et jaune orange. Lot 00 de 1891. — Echantillon de « Sarik-Pila Blancs », graines reçues du Laboratoire d’études de la soie de Lyon, et provenant d’un envoi de Tiflis (Caucase). Assez joli lot; au décoconnage le 8 juillet, je récolte une 16 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE soixantaine de cocons blanc nuance de jaune, de rose, de vert et de bleu. Les cocons blanc verdâtre et blanc bleuâtre dominent; mais tous sont minces, très peu riches en soie. Lot PP de 1891. — Échantillon de « Naichachoumi Jaunes », graines reçues du Laboratoire d’études dela soie de Lyon, et provenant d’un envoi de Tiflis (Caucase). Très vilain lot, très grande inégalité des vers ; ceux-ci sont entièrement blancs, ou zébrés noir et blanc, les anneaux noirs d’un noir très foncé, d'aspect velouté. Au décoconnage, je récolte un mélange de cocons de toutes couleurs et de toutes nuances : blanc, blanc verdtre, blanc légèrement violet, blanc bleuâtre, blanc jaunâtre, jaune citron, jaune rosé, jaune orange, etc. Tous ces cocons sont en outre grossiers, irréguliers de forme, et peu riches en soie. . Lot QQ de 1891. — Échantillon de « Naichachoumi Blancs », graines reçues du Laboratoire d’études de la soie de Lyon, et provenant d’un envoi de Tiflis (Caucase). Mèmes observations à faire que pour le lot précédent; même melange de cocons de toutes les nuances,et cocons peu riches en soie. Lot RR de 1891. — KÉchantillon de « Roussillon Jaunes ». J'étais redevable de la graine de ce lot à l'obligeance d’un graineur du Rous- sillon, dont je tairai le nom, car je dois dire que la graine issue de ce lota été reconnue par moi corpusculeuse à 65 pour 100 environ (c'est-à-dire que 65 pour 100 des cellules étaient corpusculeuses). Les cocons étaient assez jolis, d'un jaune pâle rosé, et assez gros; le 9 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons m'a donné un rendement moyen de 15,4 pour 100. Ce même jour, j'ai ouvert 25 cocons de choix; mais aucun sujet n’était assez remarquable pour être conservé comme reproducteur d'élite. Lot SS de 1891. — Autre échantillon de « Roussillon Jaunes », dont la graine provenait d'un autre graineur des Pyrénées-Orientales. La graine issue de ce lot était corpusculeuse à 30 pour 100 environ. Un échantillon moyen de 30 cocons, m'a donné, le 9 juillet, un rendement moyen de 15,3 pour 100, Les cocons étaient assez jolis, très allongés, jaune pâle rosé, assez fins. Lot TT de 1892. — Autre échantillon de « Roussillon Jaune », dont la graine n'avait été offerte par M. Canredon, à Estagel. Le 12 juillet, un échantillon moyen de 30 cocons m'avait présenté un rendement moyen de 14 pour 100 seulement ; les cocons étaient, en outre, assez petits : 603 au kilogramme, RAPPORT DE LA COMMISSION 17 Lot UU de 1891. — Autre échantillon de graine reçue de M. Canre- don, sous le nom de « croisement de Roussillon Jaune » ou « race pyré- néenne ». J'ignore de quelles races ou sous-races croisées entre elles dérivait ce prétendu croisement. Les vers étaient les uns blancs, les autres noirs, à peu près en égale quantité de chaque catégorie. Les cocons étaient assez jolis, et peut-être un peu meilleurs que ceux du lot précédent. Le 12 juillet, j'ai obtenu 15,6 pour le rendement moyen d’un échantillon moyen de 30 cocons ; les cocons étaient assez petits : 578 au kilogramme. Lot VV de 1891. — Échantillon de « Roussillon vers blancs », graine reçue de M. de Gonsalvo, à Estagel. Jolis cocons, mais pas bien riches en soie : le 10 juillet, un échantillon moyen de 30 eocons m'a donné un rendement moyen de 14,2 pour 100; le même jour, il y avait 555 cocons au kilogramme. Lot WW de 1891. — Échantillon de « Roussillon vers noirs », graine reçue aussi de M. de Gonsalvo. Les cocons étaient encore moins riches en soie (13,6 au lieu de 14,2) et plus petits (602 au kilo) que ceux du lot précédent. Lot XX de 1891.— Quelques vers, prélevés à la naissance, sur la graine issue du lot F de 1890. Mon cahier de notes ne renferme aucune indication sur ce lot; en tout cas, aucun sujet de ce lot n’a èté conservé pour les accouplements de 1891; je ne puis dire si c’est faute de temps pour examiner en détail ce lot, ou si c’est parce que quelque tare ou infériorité m'a décide à le négliger entièrement. Je donnerai maintenant le tableau des accouplements de 1891 ; douze cellules seulement furent conservées pour les élevages de 1892. NÉ RC Male AG Femelle 159 Lots LE. D rc a METRE — T4 — 160 — M.L. Pot DS COTE — 145 — 155 — L. L, TORRENT — 222 — 127 — GG. FF, LS RE cr — 49 — 61 — D. D PEN EN AE — 141 — 190 — L.T, 3 Ko Mr AA Be —. 142% — 64 — LL, M. 2e Pherrt e — 196 — 180 — T.K. PICOEMS IE — 118 — 169 — FE.K,. 201 MATIN — 177 — 122 — K. FF. ROMA ETS — 144% — 129 — L.FF, BOSS Murs AAA 11,226 — L, GG. LAB. 2 18 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE Dans la seconde colonne du tableau précédent, un astérisque désigne les mäles qui ont servi deux fois; le mâle 142 a même fécondé trois femelles, et les deux astérisques de la dernière ligne servent à désigner ce troisième accouplement, qui a donné naissance à la cellule n° 28. Enfin, le tableau de la page suivante donne la-copie des bulletins d'essai du Laboratoire d’études de la soie, essais relatifs aux trois échan- tillons (300 grammes cocons frais) des lots R, Y et HH. En résumé, la quatrième année, j'ai éleve cinquante lots; j'ai examiné (pesée du cocon plein, et de la coque vide) 246 cocons. Sur ce nombre 51 des plus riches en soie, 23 mâles et 28 femelles donnèrent 28 cellules, dont 12 formerent 12 des 18 lots de l’année suivante. CINOUIÈME ANNÉE, 1892. J'ai élevé, en 1892, 18 lots différents. J'ai réalisé pour la première fois, cette année-là, le « parallélisme » complet, si je puis m'exprimer ainsi, de tous mes lots. Toutes les graines ont été mises en incubation en même temps, dans une petite chambre, qui doit au passage d'une gaine de cheminée de cuisine une température assez élevée, et très égale. Les vers, séparées sur 18 petites claies, sont restés dans cette même chambre pendant les deux premiers àges. Ils ont éte portés ensuite dans une grande salle de 22 mètres de long, sur 6 mètres de large, ancienne magnanerie, où ils étaient placés, chaque lot sur une grande claie ; ces claies étaient toutes séparées par un intervalle : il ne pouvait y avoir aucun mélange entre les lots. Tous les repas étaient donnés simultané- ment à tous les vers. Le décoconnage fut fait le 17 juin; le 18 je fis les 4 opérations suivantes pour chaque lot : 1° Détermination du nombre de cocons récoltés ;: 2° Pesée de ces cocons; 3° Détermination du rendement moyen d'un échantillon moyen de 30 cocons; 4 Séparation d'un échantillon moyen de 200 (ou 300) grammes cocons frais, pour l'essai industriel au Laboratoire d’études de la soie de Lyon. Grâce à cette similitude complète des conditions dans lesquelles furent élevés ces 18 lots, la comparaison des résultats obtenus est des plus inté- ressantes. Voici d’abord la définition de chacun de ces lots, et les nombres ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE RAPPORT DE LA COMMISSION oo RACE-MI DE TOOL CT he PROVENANCE. . . . . Der. Qui 1040 OMC OC État hygrométrique des cocons. Coque soyeuse. . . . . . Nombre des cocons au kilogram. Poids net à filer. Soie grège produite. Krisonss "su. see: Bassines Eee Rentrée en kilogrammes. . Couleur de la grège, . Qualités. Dévidage tavelles parouvrière, Défauts de la grège. . . TITRAGES DE LA GRÈGE Poids décimal à 500 mètres. Poids moyen décimal.. . — en deniers à 500 mètres, — en deniers à 476 mètres. Poids à 10 000 m. — N° décimal. Épreuv. de Ténacitéen gram. Épreuves d'Élasticité p. %. Décreusage, perte pour %. NOTES DE FILATURE Mode de filature.. . . . Battage des cocons. . . . Grège filée à cocons. . Bouts-conduits à la fois. . Croisure, {OUrS. +. Jetée des bouts à la Filière. . Grège à bouts. . Mètres enroulés par minute. Marche du dévidage des cocons. Observations. . . . . . . n° 66O n° 66lL n' 662 Lot R de 2891 Le Défends G. Coutagne frais ferme 576 0 k. 295 0 k. 032.200 0 k. 007.800 0 k. 005.500 9 k. 161 jaure vif propre 90 à 100 » 0 gr. 600 (10) 0.650 (9 0 700 0 gr. 627 11 d. 81 11 d. 2% 12 gr. 550 45.45. 50,50. 55 19. 20.21.22. 22 » Chambon à la main 4 à 5 deux 200 machine noués 135 mètres très bien » Lot Y de 1891 Le Défends G. Coutagne frais Grain gros, assez ferme, 0 k, £95 0 k. 029,100 0 k. 008.750 0 k. 008.500 10 k. 137 jaune vif soyeuse 90 à 100 un peu duveteuse 0 gr.500 0 550 (6)0.600 (7) 0.650 (4) 0.700 0,750 0 gr. 602 11 d. 34 10 d. 76 12 gr. 050 35.40,10.45.45 19.19. 20. 20.21 » Chambon à la main 4 à 5 deux 200 machine noues 135 mètres très bien » Lot HH de 1591 Le Défends G. Coutagne frais grain gros, ferme 568 0 k. 204 0 k. 031.600 0 k. 007.200 0 k. 004.800 9 k. 304 jaune clair soyeuse 90 à 100 duveteuse 0 gr. 600 10 0.650 7 0.700 (3) 0 gr. 632 11 d. 90 11 d, 32 12 gr. 650 40. 40. 45. 50.55 19.19. 20. 21.22 » Chambon à la main 4à5 deux 200 machine nouës 135 mètres très bien il ) 20 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE relatifs aux sujets de choix dont la descendance a été conservée pour les élevages de 1893. Lot À de 1892. — Cellule n° 2 de 1891 (mâle 146 et femelle 159). Vers tous blancs, sans masques, à lunules grises. Le 18 juin, je compte 284 cocons pesant 619 grammes (un double déduit). (218—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 284 cocons. (224—. . . —18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 300 gr. (226 — 35 — 15,5 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot B de 1892. — Cellule n° 3 de 1891 (mâle 74 et femelle 160). Vers tous blancs, sans masques, à lunules grises. Le 18 juin, je compte 506 cocons, pesant 1094 grammes (six doubles déduits). (216—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 506 cocons. 212—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 300 gr. (226 — 35 — 15,5 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot C de 1892. — Cellule n° 4 de 1891 (male 145 et femelle 155). Vers tous blancs, sans masques, et à lunules grises. Le 18 juin, je compte 294 cocons, pesant 630 grammes (quatre doubles, et six contrefaits déduits). (214—, ,. . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 294 cocons. (209 —, . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 300 gr. (206 — 33 — 16,0 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot D de 1892 — Cellule n° 10 de 1891 (mâle 222 et femelle 127). Vers noirs et vers blancs, en quantités à peu près égales. Les blancs sont avec ou sans masque, mais la majorité avec masque; lunules grises, mais bien marquées. Les noirs sont tous à masque, et à lunules grises, peu distinctes par suite de la couleur foncée du reste du corps. Le 18 juin, je compte 318 cocons pesant 665 grammes (un double déduit). En outre, j'avais mis à part, le 8 juin, 54 vers noirs, qui fournirent 54 cocons, pesant 122 grammes ; mais il se trouvait beaucoup plus de femelles que de mâles dans ces 54 cocons. Le 23 juin, j'ai ouvert les 15 meilleurs de ces mèmes 54 cocons. (211—. . . .— 17 juin, Â) moyenne du lot, 372 cocons. (204—, ,. . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant.moyen, 200 gr. (206 — 33 — 16,0 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (219 — 36 — 16,4 — 23 juin, 6) moyenne de 15 cocons de choix. (190 — 34 — 17,9 — — 6) mâle 123, RAPPORT DE LA COMMISSION 21 (275 — 42 2 —15,3— 23 juin, 6) femelle 131. (71 42 245,2 — Een GI = 495: Lot E de 1892. — Cellule n° 13 de 1891 (mâle 49 et femelle 61). Vers tous blancs, sans masque, à lunules grises. Le 18 juin, je compte 500 cocons pesant 939 grammes. Ce sont des cocons blancs. Le 9 mars 1893, en examinant les cellules issues de ce lot, pour rechercher s’il y en avait de corpusculeuses (il n’y en avait pas), j'ai trouvé une cellule dont {ous les œufs étaient vides, et à côté se trouvaient les petits vers, morts et secs. Cette ponte a donc bivoltine ; c'est un exemple des « bivol- tins accidentels » dont parlent les auteurs”. (188—. , . .— 17 juin, O0) moyenne du lot, 500 cocons. (188—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 300 gr. (190 — 26 — 15,6 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot F de 1892. — Cellule n° 14 de 1891 (mâle 144 et femelle 190). Vers tous blancs, sans masque; lunules grises, peu tranchées. Le 18 juin, je compte 148 cocons, pesant 313 grammes. (211—. . . .— 17 juin, O0) moyenne du lot, 148 cocons. (212—. .. . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 200 gr. (210 — 34 — 16,2 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot G de 1892. — Cellule n° 18 de 1891 (mâle 142, deuxième fois, et femelle 64). Vers tous blancs, sans masque, et à lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 389 cocons, pesant 875 grammes. Le 23 juin, j'ai ouvert 15 cocons de choix; mais aucun de ces sujets n’a eu sa descendance conservée pour les élevages de 1893. (225—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 389 cocons. (220—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant.moyen, 200 gr. (230 — 36 — 15,7 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc, (226 — 35 — 15,4— 23 juin, 6) moyenne de 15 cocons de choix. Lot H de 1892. — Cellule n° 23 de 1891 (mâle 196 et femelle 180). Vers tous blancs, sans masque, et à lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 298 cocons, pesant 700 grammes (quatre doubles déduits). 1 Leçons sur le ver à soie du marier, par E. Maillot, 1885, p, 27. 22 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 235—, . : .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 298 cocons. J 7 235—, . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 300 gr. Jum, à à} Es 233 — 36 — 15,4 — _ 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. À à) Lot I de 1892. — Cellule n° 24 de 1891 (màle 118 et femelle 169). Vers tous blancs, sans masque, à lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 286 cocons pesant 653 grammes (six doubles et 4 défor- més déduits). Le 20 juin, j'ai ouvert 30 cocons de choix; et le 24 juin encore cinquante-cinq. (228—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 286 cocons. (229 —. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 200 gr. (223 — 36 — 16,2 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (233 — 39 —16,7— 20 juin, 3) (228 — 37 — 16,2 — 24 juin, 7) moyenne de 55 cocons de choix. (210 — 41 — 19,6 — 20 juin, 3) mâle 61. moyenne de 30 cocons de choix. Ce TE CCR NS Se (204 DRE PSE SAME PES RE (AG EM ED MERS EE (2002220 2200 RS) 67: HS STEP EP 6) = H80) (POTERe 0 CE: (267— 44 —46,5— : — 3) | femelle 178. (058 T1 ADO NS) 506 (OO DE NE NS) A 20. Lot J de 1892. — Cellule n° 25 de 1891 (mâle 177 et femelle 122). Vers tous blancs; quelques-uns à masque, mais ils sont peu nombreux, et les masques sont peu foncés ; lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 340 cocons pesant 710 grammes (deux doubles déduits). Le 24 juin, j'ai ouvert 15 cocons de ce lot, qui fut le plus remarquable de tous, à l'essai industriel, ainsi que nous le verrons un peu plus loin. (208—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 340 cocons. (204—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 200 gr. (206 — 34 — 16,5 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (236 — 38 — 16,0 — 24 juin, 7) moyenne de 15 cocons de choix !. (246 — 40 — 16,3 — — 7) femelle 152. (234 — 40 — 17,1 — — 7) — 158. (244 — 41 — 16,8 — EN 7) 0 161: 1 Sur ces {5 il y avait 5 mâles seulement. RAPPORT DE LA COMMISSION 23 Lot K de 1892. — Cellule n° 26 de 1891 (mâle 144, deuxième fois, et femelle 129), Vers tous blancs, sans masque, à lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 240 cocons, pesant 510 grammes (un double et cinq déformés déduits). Le 22 juin, j'ai ouvert 60 cocons de choix. (212 . — 17 juin, 0) moyenne du lot, 240 cocons. (214 .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 200 gr. (200 — — 35 — 17,5 — — 1) moyenne d'unéchant. moyen, 80 coc. (216 — 35 — 16,2 — 22 juin, 5) moyenne de 60 cocons de choix. (230 — 44 — 19,1 — — 5) mäle 4. (190 — 36 — 19,9 — — 5) 29: (184 — 26 — 19,6 — — 5) — 37. (249 — 41 — 16,5 — — 5) femelle 1. Lot L de 1892. — Cellule n° 28 de 1891 (mâle 142, troisième fois, et femelle 226). Vers blancs et vers noirs, à peu près en égale propor- tion ; mêmes observations pour les masques et les lunules que celles que nous avons transcriles pour Je lot D. Le 18 juin, je compte 368 cocons, pesant 797 grammes. Le 23 juin, j'ouvre 30 cocons de choix. (216—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 368 cocons. 212—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 200 gr. (210 — 35 — 16,6 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (234 — 37 — 15,8 — 23 juin, 6) moyenne de 30 cocons de choix. COR ASEUC 1 — 6) femelle 94. (272 — 42 — 15,5 — — 6) — 96. (268 — 44 — 16,4 — — 6) — 100. (262 — 40 — 15,2 — m0) — 113. (262 — 42 — 16,0 — — 6) — 114. Lot M de 1892. — Quelques-uns des vers éclos de cinq cellules du lot D de 1891. Ce sont des cocons blancs. Vers tous blancs, sans mas - que, lunules grises, à peine visibles sur certains individus. Le 18 juin, je compte 233 cocons pesant 490 grammes. 210 —. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 233 cocons. (200 —. . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 300 gr. (193 — 26 — 13,5 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot N de 1892.— Quelques-uns des vers éclos de deux cellules issues des 8 cocons (vers noirs) du lot MM de 1891, Bagdad à gros cocons blancs. La plupart des vers sont noirs; le 3 juin, j'ai compté et éliminé 24 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 104 vers blancs, tous les vers blancs du lot. Tous les autres sont noirs; c'est-à-dire que leur corps est couvert de petits dessins, points et petites lignes noires, dont l’ensemble réalise une nuance gris foncé. Les masques etles lunules sont très marqués. 77 n'y a aucun intermédiaire entre les vers blancs el les vers noirs. Le 18 juin, je compte 269 cocons, pesant 594 grammes. Il y avait donc 104 vers-blancs sur 373, soit 28 pour 100. (206—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 269 cocons. (206—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 200 gr. (207 — 29 — 14,0 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot O de 1892, — Quelques-uns des vers éclos de six cellules du lot MM de 1891, Bagdad à gros cocons blanes, vers bancs. La plupart des vers sont blancs; le 3 juin, j'ai compte et éliminé 26 vers noirs, tous les vers noirs du lot. Les vers restants, tous blancs, sont à masque et à lunules bien marquées. De mème que pour le lot précédent, 27 n'y avait aucun intermédiaire entre les vers blancs et les vers noirs. Le 18 juin, je compte 263 cocons pesant 555 grammes. Il y avait done 26 vers noirs sur 289, soit 9 pour 100. (211—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 263 cocons. (212—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 200 gr. (217 — 32 — 15,0 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot P de 1892. — Une cellule, non corpusculeuse, du lot VV, de 1891 ! (Roussillon Jaune, vers blancs et vers noirs). Vers blancs et vers noirs, à peu près en égale quantité. Le 18 juin, je compte 242 cocons, pesant 455 grammes. (188—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 242 cocons. (491—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen,300 gr. (180 — 26 — 14,5 — — 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. Lot Q de 1892. — Portion d'une cellule du lot VV de 1891 (Rous- sillon Jaune, vers blancs). Vers tous blancs, sans masque, à lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 160 cocons, pesant 330 grammes. 1 Les cellules, dont sont sortis les 3 lots P, Q et R, proviennent des cocons choisis parmi les plus durs, les plus soyeux par conséquent, des lots correspondants UU, VV et RR de 1891. RAPPORT DE LA COMMISSION 29 (209—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 160 cocons. (204—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen,200 gr. (207 — 30 — 15,0 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot R de 1892, — Portion des vers éclos de 8 cellules, 4 du lot RR de 1891 et 4 du lot SS de 1891 (Roussillon Jaune). Vers tous blancs, avec ou sans masque, ceux avec masque en minorité; lunules grises, peu marquées. Le 18 juin, je compte 284 cocons, pesant 540 grammes. (190—. . . .— 17 juin, 0) moyenne du lot, 284 cocons. (194—. . . .— 18 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 300 gr. (190 — 28 — 14,7 — — 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Je donnerai maintenant le tableau des accouplements de 1892; 14 cel- lules seulement ont été conservées pour les élevages de 1893. Non Mâle 167 * Femelle 178 Lots I. I. — 6. — (T2 — 220 — I. I. —-9. = 123 — 131 — D.D. = HD SR PRE 29 — 161 —. K.J. ALI al ets ve NP 37 — 158 — K.J. ALORS. use Les c' 180 — SLT TE AO hier qi — 206 — I. I. RICE RER 166 — LS = TD: — 19 — 213 — 100 — I. L. — 20 — 61 — CE oral En Brie — 21 — 86 -— ASC T LE — 22 — m — ITA ER IT — PACS DEN APE 80 * — LEE NIKE RSA NE EP EE 1,213" — CEE ECO DE Enfin, nous transcrivons dans les pages suivantes les bulletins d'essai du Laboratoire d'Études de la soie de Lyon. I nous reste maintenant à discuter les résultats obtenus pendant ces deux dernières années, 1891 et 1892, et à déduire de tous les chiffres accumulés dans les pages précédentes, et dans les tableaux ci-joints, quelques conclusions pratiques, 4° DÉTERMINATION RAPIDE DE LA RICHESSE SOYEUSE D'UN LOT. — Nous avons déjà donné, au moment de la description de chaque lot, les ren— dements moyens obtenus, pour chacun d'eux, avec un échantillon moyen de 30 cocons. Nous rappelons que cette détermination est faite de la façon suivante : on pèse ensemble 30 cocons prélevés sans choix, de 2 6 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE om ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE RAGE ST ee PROVENANCE. . . . ltat hygrométrique des cocons. Coque soyeuse. . ,. . . Nombredes cocons au kilogram. Poids net à filer. . . . Soie grège produite. . . HTISONE- ee ee ei le de Bassinés. . . . . . . Rentrée en kilogrammes. . Couleur de la grège. . . GAS 8,6 44 0 à 0 Dévidage tavellos parouvrière, Défauts de la grège. . . . TITRAGES DE LA GRÈGE Poids décimal à 500 mètres. Poids moyen décimal. , . —— en deniers à 500 mètres, — en deniers à 476 mètres. Poids à 10.000 m. — N° décimal. Épreuv. de Ténacité en gram. Épreuves d'Élasticité p. {. Décreusage, perte pour ©. NOTES DE FILATURE Mode de filature. . . . Battage des cocons. . . . Grège filée àcocons. . . … , Bouts conduits à la fois. . Croisure, tours. . . . . Jetée des bouts à la Filière, Grège & bouts..." Mètres enroulés par minute. Marche du dévidage des cocons. Observations, . . . . . . DIS A1S Lot A de 1892 Le Défends G. Coutagne frais très ferme 446 Ok. Ok. 0 k. 004.200 300 037.800 0 k. 001.700 7 k. 936 jaune fonce propre 90 à 100 » 0 gr. 700 0.750 (2) 0.800 (8) 0.850 (5) 0.900 (3) 0.950 0 gr. 825 15 d, 53 14 d. 78 16 gr. 500 45. 50, 50.55.53 19.19. 20. 21.22 21,98 Chambon à la main Aa5 deux 200 machine noués 1435 mètres très bien » NES T7U7A Lot B de 1892 Le Défends G. Coutagne frais très ferme 470 0 k. 300 0 k, 035.300 0. k. 002.200 0 k. 004.:00 8 k, 500 jaune vif propre 90 à 100 » = —— 0 gr. 700(4) 0.750 (8) 0 S00 (4) 0.850 (4) 0 gr. 770 21.42 Chambon a la main 4aà5 deux 200 machine nouës 135 metres très bien » DISS Lot G de 1892 Le Défends G. Coutagne frais grain gros, tiès ferme 476 0 k. 300 0 k. 040 000 0 k. 003.700 0 k. 002.500 7 k. 500 jaune foncé assez propre 90 à 100 —————— 0 gr. 650 0.700 0.750 (4) 0,SC0(9) 0.820 (4) 0.009 0 gr. 702 14 d. 91 14 d. 19 15 gr. S50 c 50. 50. 55.6).65 21.21. 22, 23.23 23,84 Chambon à la main 4a5 deux 200 machine nouës 135 mètres très bien » oo , : o RAPPORT DE LA COMMISSION 27 ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE nn S7S ANNEE n° 6sl FT 6 OM ONE Lot D Lot E Lot F ee vût e Aoit MD de 1592 de 1892 de 1892 PROVENANCE. “in 0 Le Défends Le Défends {Le Défends 5 to oc 0 OO ARC G. Coutagne G. Coutagne G. Coùtagne Etat hygrométrique des cocons. frais frais frais Coqueisoyeuse. LL. M... ferme, assez fin ferme, grain gros ferme Nombre des coconsau kilogram. 490 530 470 Poids net afiler.. . . . . 0 k. 200 0 k. 300 0 k, 200 Soie grège produite, . . . 0 k. 026.500 0 k. 028.700 0 k. 025.400 Frisons. . : 0 k. 001.200 0 k. 004.800 6 k. 002.900 LAJUEER Len E MNCUR 0 k. 003,800 0 k 001.800 1 k. 002.000 Rentrée en kilogrammes. . 7 k. 547 10 k. 453 7 k. 874 Couleur de la grège. . . . . jaune jaune jaune CORALIE RP propre propre propre Dévidagetavelles parouvrière. 90 à 100 90 à 100 90 à 100 Défauts de la grège. . , . » » » TITRAGES DE LA GRÈGE ; 0 gr. 650 0.700 (16) 0 gr. 600 (9) 0,650 (7) 0 gr. 650 0.700 (11) Poids décimal à 500 mètres. . 0.750 (3) 0.700 (4) 0.750 (6) 0.800 (2) Poids moyen décimal. , . 0 gr. 705 0 gr. 637 0 gr. 722 — en deniers à 500 mètres. 13 d.1:7 124. » 13 d. 60 — en deniers à 476 mètres. 12 d. 63 11 d. 42 12 à. 94 Poids à 10,000 m. — N° décimal. 14 gr. 100 12 gr. 759 44 gr. 450 Épreuv. de Ténacitéen gram. 45. 45, 50, 50, 50 40. 45. 55. 50, £0 40, 45. 50. 50. 55 Épreuves d'Élasticité p. 04. 20.21.22. 23.23 20. 22. 23.23. 24 20. 20. 20. 22. 24 Décreusage, perte pour 2. . 23.18 23,30 24,00 NOTES DE FILATURE Mode de filature. . . . . . Chambon Chambon Chambon Battage des cocons. . . . . à la main à la main à la main Grège filée à cocons. , , . . 4 à5 4ä5 &àâ5 Bouts conduits à la fois. . . . deux deux deux Croisurés tours... 200 200 200 Jetée des bouts à la Filière, . machine machine machine Grépe Ahhouts nouës noués noués Mètres enroulès par minute. . 135 mètres 435 mètres 135 mètres Marche du dévidage des cocons. très bien très bien très bien ODSErVATIONS TE - Necle de » » » LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE ass e RACE STE PROVENANCE. . . État hygrométrique des cocons, Coque soyeuse. . , , . , Nombre des cocons au kilogram. Poids net à filer. « Soie grège produite. , , Frisons., , Bassinés. , 61 6 Rentrée en kilogrammes,. Couleur delagrège. . . Qualités, . CLS: + DE PO Dévidagetavelles par ouvrière. Défauts de la grège. . TITRAGES DE LA GRÈGE Poids décimal à 500 mètres. Poids moyen décimal., . — en deniers à 500 mètres, — en deniers à 476 mètres, Poids à 10,000 m. — N° décimal, Épreuv.de Ténacité en gram. Épreuves d'Élasticité p. 0/. Décreusage, perte pour %, NOTES DE FILATURE Mode de filature, , , . . Battage des cocons. , Grège filée à cocons. Bouts conduits à la fois. . Croisure/tôurs... 0. Jetée des bouts à la Filière. Grège'aibouts Ne - Mètres enroulés par minute. Marche du dévidage descocons. Observations... . , + . . EE Lot G de 1892 Le Défends G. Coutagne frais ferme, grain fin 455 0 k. 200 Ok, 021.500 0 k. 003.000 0 k. 001.500 8 k, 163 jaune » 90 à 100 un peu duveteuse { 0 gr. 600 0.650 (5) 0.700 (5) 1 0.750 (8) 0.800 0 gr. 707 13 d, 32 42 d. 68 44 gr. 150 20.20. 21. 22. 23 22.9 Chambon à la main Aa 5 deux 200 machine nouës 135 mètres très bien » n° 6sszs A (SEE Lot H de 1892 Le Défends G. Coutagne frais très ferme, grain gros 127 0 k. 300 0 k. 037.000 0 k. 003.200 0 k. 001.200 S k. 101 jaune propre 90 à 100 » 0 gr. 600(2) 0.650 (5) 0.700 (7) 0.750 (5) 0.800 0 gr. 695 Chambon à la main 4 à 5 deux 200 machine noués 135 mètres très bien » Lot 1 de 1892 Le Défends G. Coutagne frais très ferme, grain 435 0 k. 200.000 0 k. 024.400 0 k. 004.000 0 k. 002,500 8 k. 196 jaune propre 90 à 100 » gros 0 gr. 550 (S) 0.600 (3; 0.650 (8) 0.700 0 gr. 605 11 d.38 10 d. 83 12 d. 100 30, 35 35. 40. 18. 19. 20. 22. Chambon à la main 4 à 5 deux 200 machine nouës 135 mètres très bien » 40 29 ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE RAPPORT DE LA COMMISSION oo n6Sss n° 6s6 RACE. «+ .… . PROVENANCE. . État hygrométrique des cocons. Coque soyeuse. . . . . Nombre des cocons au kilogram. Poids net à filer, . . . Soie grège produite. HE EIOMONOMOMC HAN RE ee-ofe Rentrée en kilogrammes. Couleur de la grège. . . . Qualités. . . . + . . Dévidagetavelles parouvrière. Défauts de la grège. . . . TITRAGES DE LA GRÈGE Poids décimal à 500 mètres. Poids moyen décimal. . — en deniers à 500 mètres . — en deniers à 476 mètres . Poids à 40.000 m. — N° décimal. Épreuv. de Ténacité en gram. Épreuves d'Élasticité p. %. Décreusage, perte pour %,. : NOTE DE FILATURE Mode de filature.. . ,. ,. . . Battage des vocons. « . . Grège filée d cocons. . . . Bouts conduits à la fois. . . Croisure, tours. « « « + « Jetée des bouts à la Filière. Grège a bouts. + «+ + « Mèétres enroulés par minute. Marche du dévidage des cocons. Observations. . . . + + « Lot J de 1892 Le Déf:nds G. Coutagne frais ferme, grain mi-fin 490 0 k, 200 0 k. 027.300 0 k. 004.500 0 k. 001,500 7 k. 325 jaune assez propre 90 à 100 » 0 gr. 550(5) 0.600 {7) 4 0.650 (5) 0.700 (2) 0.750 0 gr. 617 11 d. 62 Chambon à la main Aà5 deux 200 machine nouës 435 mètres très bien » Lot K de 1892 Le Défends G. Coutagne frais ferme, grain gros 0 k. 200 0 k. 024.450 0 k. 003.900 0 Kk. 004.500 8 k. 179 jaune propre 90 à 100 » 0 gr. 500 0,550 (7)0.600 (6) 0.650 (4) 0.700 @ 0 gr. 597 11 d. 24 10 d. 70 11 gr. 950 35. 35. 40. 40.45 Chambon à la main 200 machine nouës 135 mètres très bien » ASS rz Lot L de 1892 Le Défends G. Coutagne frais ferme, mi-fin 470 0 k. 200 0 k. 024.550 0 k. 0 14 100 0 k. 001.000 8 k. 146 jaune vif propre 90 à 100 » Ogr.550 (5) 0.600 (5 0.650 (7) 0.700 (2) 0 gr. 612 11 d. 52 10 d. 96 12 gr. 250 35, 40. 40.50.55 19.19:20:20:22 22.76 Chambon à la main 4à5 deux 200 machine noués 135 mètres très bien » 29 30 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE n°6ss n°6839 RACE. PU PROVENANCE. . . . État hygrométrique des cocons. Coque soyeuse. . . . Nombre des cocons au kilogram. Poids netafiler.. . . Soie grège produite. Frisons. . . . . Bassinés. . . Rentrée en kilogrammes, Couleur de la grège. +. . Obaltes- 1 TE CRC. Dévidagetavelles parouvrière. Défauts de la grège. TITRAGES DE LA GRÈGE Poids décimal à 500 mètres. .\ l Poids moyen décimal. — en deniers à 500 mètres. — en deniers à 476 mètres. Poids à 10.000 m. — N° décimal. Épreuv. de Ténacité en gram. Épreuves d'Élasticité p. %. Décreusage, perte pour 9. NOTES DE FILATURE Mode de filature. . . . . Battage des cocons. . Grège filée à cocons. . . Bouts conduits à la fois. . , Croisure, tours. . . . . . Jetée des bouts à la Filière: Grège à bouts. . . . . Mètres enroulés par minute. Marche du dévidage des cocons. Observations. . . . . . . mm À Lot M de 1892 Le Défends G. Coutagne frais .[assez ferme, grain gros 500 . 300.000 . 030.300 . 004.700 . 001.600 k. 900 blanc grisitre propre 90 à 100 » 0 gr. 450 (2) 0.500 (16) 0.550 (2) 0 gr. 500 9 d. 41 8 d. 95 10 gr. 000 99. 35. A0, 45. 45 17. 18. 19. 19. 20 23,11 Chambon à la main 200 machine nouês 135 mètres très bien » Lot N de 1892 Le Défends G. Coutagne frais faible, grain gros 485 0 k, 200.000 0 k. 019.700 0 k. 004.800 0 k. 002.750 : 40 k. 152 blanc laiteux propre 90 à 100 » 0 gr. 450 (3) 0,500 (7) 0.550 (10 0 gr. 517 21- 22.22. 23.23 18,51 Chambon à la main 4Aà5 deux 200 machine nouês 135 mètres trés bien » n° 690O Lot O de 1592 Le Défends G, Coutagne frais ferme, grain gros 470 0 k. 200.900 0 k. 020.300 0 k. 003.800 0 k. 001.900 9 k. 852 blanc laiteux propre 90 à 100 0 gr. 400 0.450 (3) 0,500 (9) 0.550 (5) 0.600 ( 0 gr. 510 9 d. 59 9.d, 12 10 gr. 200 35. 35. 40, 40. 45 19. 19. 20.21. 21 19,78 Chambon à la main has deux 200 machine} nouës 135 mètres très bien » 9 RAPPORT DE LA COMMISSION — oo ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE BARGE RE LT en PROVENANCE. . . . . État hygrométrique des cocons. Coque soyeuse. Nombre des cocons au kilogram. Poids net à filer. Soie grège produite. . CO CAO ENCORE REC Bassinés. . . . . Rentrée en kilogrammes. Couleur de la grège. OPEN era cd oo Dévidagetavelles parouvrière. Défauts de la grège. . TITRAGES DE LA GRÈGE POESIE n°692 n°693 Poids décimal à 500 metres. À Poids moyen décimal. . — en deniers à 500 mètres. — en deniers à 476 mètres. Poids à 10,000 m. — N° décimal, Epreuv.de Ténacité en gram, Épreuves d'Élasticité p. 4. Décreusage, perte pour %. . NOTES DE FILATURE Mode de filature. . . . . Battage des cocons. . . Grège filée à cocons. . . . Bouts conduits à la fois. . . Croisure, tours. . . , Jetée des bouts à la Filière, Grégeratihouts te - Mètres enroulés par minute. Marche du dévidage des cocons ODSELVALIONS. ne 7 Lot P de 1892 Le Défends G. Coutagne frais assez ferme, mi-fin 523 0 k. 300.000 0 k. 026.600 0 k. 003.200 0 k. 003.700 11 k. 370 jaune assez propre 90 à 100 » 0 gr. 400 (4) 0.450 (7) 0.500 (8) 0,55 0 gr. 465 8 d.75 8 d. 33 9 gr. 30 30. 30, 35. 40. 40 20. 20. 20, 21. 21 23,19 Chambon à la main 4 à 5 deux 200 machine nouës 435 mètres très bien » Lot Q de 1892 Le Défends G. Coutagne frais ferme, mi-fin 490 0 k. 200.000 0 k. 023.300 0 k. 002,800 0 k. 003.200 8 k. 584 jaune propre 90 à 100 » Lot R de 1592 Le Défends G. Coutagne frais ferme, mi-fin 513 0 k. 309.000 0 k. 031.200 0 k, 005.700 0 k. 003.200 9 k. 615 jaune propre 90 à 100 » a — 0 gr. 450(3) 0 500 (12)Ï0gr. 400 0.450 (3) 0.500 (9) 0.550 (5) 0 gr. 505 9 d. 50 9 d. 04 10 gr. 10 35. 35, 40, 40. 45 19. 20. 22. 23. 24 24,72 Chambon à la main 4 à 5 deux 200 machine nouës 135 mètres très bien » 0.550 (7) 0 gr. 505 9 d. 50 9 d. 01 10 gr, 10 30. 30, 35, 35. 40. 20. 20.21. 21. 22 23,43 Chambon à la main 4à5 deux 200 machine nouës 135 mètres très bien » A 32 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE manière à ce qu'ils représentent autant que possible la moyenne du lot ; on les ouvre, et après avoir jeté les chrysalides, on pèse ensemble les 30 coques vides ; le rapport du second poids au premier donne le rende- ment moyen de l'échantillon. Cette détermination approximative du rendement moyen d'un lot est fort vite faite, et il importe de comparer les nombres ainsi obtenus, avec ceux du Laboratoire d’études de la soie. Ces derniers, résultant d’une opération de filature sur un lot assez important (200 ou 300 grammes), expriment, avec toute la rigueur désirable, la véritable richesse soyeuse du lot; en comparant les premiers aux seconds, nous saurons sur quelle approximation on peut compter, quand on se borne à faire l'épreuve rapide des 30 cocons. Le tableau ci-joint comprend les divers éléments de cette comparaison, Rendement en soie des 18 Lots de 1892. NX + ue DEEE RL A TAC et | lescolonnes | es <- |lesicolonnes brut corrigé ( 2aet a UE soie grège ace 5 5 perte %) compris (déchets %) 1 2 3 4 5 6 Jaune Défends , . . A 1545 16,0 En Int 14,6 12,6 2,0 — — . B 15% 16,2 + 2,2 14,0 11,8 2e — — Où (Ë) 16,0 15,4 0,0 15,4 6 RL — — D 16,0 15,6 — 0,1 15,7 13,2 2,5 = — .F 16,2 16,1 + 1,0 15,1 127 2,4 — — . G 15,7 15,5 + 1,0 14,5 12,2 2F2 T- — ..H 15,4 15,3 + 4,5 13,8 12,3 41,5 — — Ù 16,2 15% + 0,3 15,4 12,2 3,2 — — .J 16,5 16,2 — 0,4 16,6 13,6 3,0 = ne cie HS 16,5 + 0,1 16,4 12,8 4,2 — AA ORNE À 16,6 16,2 + 1,4 14,8 197 2,5 Roussillon jaune. . P | 14,5 13,8 + 2,6 11,2 8,9 2,3 D SL 15,0 14,3 — 0,3 14,6 11,6 3,0 — — . 14,7 14,7 + 4,4 12,38 10,4 29 Blanc pays . . E 13,6 13,8 + 2,0 11,8 9,6 A) — =. M.) 13,5 12,3 OA 12,2 10,1 Pol Bagdad, vers noirs N 14,0 1454 1005 13,6 9,8 3,8 Bagdad, vers blancs. O 15,0 14,6 HO 13,0 10,1 2,9 Moyennes (colonnes 3 et 6) : + 0,9 2,6 RAPPORT DE LA COMMISSION 33 très instruetive. La première colonne nous donne les chiffres des rende- ments déjà énumérés, et obtenus au moyen d’un échantillon de 30 cocons. La deuxième colonne est formée des mêmes nombres, mais corrigés de la manière suivante : au lieu d'associer pour le calcul du rendement le poids des 80 cocons vides au poids des mêmes 30 cocons pleins, il est associé au poids moyen des cocons, quotient du poids total du lot par le nombre total des cocons. Il est, en effet, fort difficile de constituer, avec 30 cocons, un échan- tillon représentant bien exactement la moyenne d'un lot. Les différences que présentent, comme poids, les differents cocons d'un même lot, sont considérables : le poids des mâles les plus légers, est en général inférieur à la moitié du poids des femelles les plus lourdes ; en d’autres termes, le poids des cocons varie du simple au double. Il suffit que dans les 30 cocons il y ait un peu plus de femelles que de mâles, ou inversement, pour que l'échantillon s’écarte notablement de la moyenne du lot. Le poids des cocons vides varie, au contraire, un peu moins que celui des cocons pleins : et surtout, iln’y a pas de grandes differences entre les poids des cocons vides des màles, et ceux des cocons vides des femelles. En prenant 30 cocons au hasard, le poids moyen des 30 cocons vides s’écartera donc moins, en général, du poids moyen des cocons vides du lot, que le poids moyen des 30 cocons pleins ne s’écartera du poids moyen des cocons pleins. La colonne 3 donne les différencesentre les rendements ainsi corrigés, et ceux obtenus à l'essai de filature, qui sont indiqués dans la colonne 4. La moyenne de ces différences est de + 0,9, seulement; en comparant les nombres de la colonne 4 à ceux de la colonne 1, on obtient une différence moyenne de + 1,2. Nous voyons donc que nous avons eu raison de corriger, ainsi qu'il a été dit précédemment, les nombres de la colonne 1. Cette différence moyenne de 0,9 pour 100 représente, en somme, la perte subie à la bassine, par dissolution du grès dans l’eau chaude, En retranchant cette perte moyenne des différents nombres de la colonne 5, on obtient les erreurs commises ; elles varient de — 1,3 (lot J) à + 1,7 (lot P). Nous voyons donc que la pesée de 30 cocons vides peut nous donner, avec quelques précautions, le rendement soyeux d’un lot à 0,8 pour 100 près, l’erreur pouvant atteindre au maximum 1,7 pour 100 en plus ou en moins. LAB. 3 34 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE C'est en somme peu satisfaisant, puisque 1,7 pour 100, pour des rendements de 12 à 16 pour 100, représente une erreur de 12 pour 100 environ sur le nombre cherché; mais, faute d’un meilleur procédé, on est bien obligé de se contenter de ce moyen de juger rapi- dement, avant les éclosions des papillons, des qualités soyeuses des divers lots de cocons récoltés. L'analyse que nous venons de faire per- met, du moins, de tirer du procédé tout ce qu’il peut donner, en appli- quant aux chiffres obtenus toutes les corrections nécessaires. Il est probable qu'en augmentant un peu le nombre des cocons, en en prenant, par exemple, 50 au lieu de 30, on diminuerait notablement l'erreur probable. Il ne faut pas oublier que, indépendamment de cette erreur, provenant de ce que l'échantillon de 30 cocons ne représente pas exactement la moyenne du lot, il faut encore tenir compte des inégalités assez grandes que présentent les différents lots, sous le rapport des déchets, frisons et bassinés. Nous avons indiqué, dans la colonne 6, l'importance relative de ces déchets pour nos 18 lots de 1892; elle varie de 1,5 à 4,2 pour 100 et elle est, en moyenne, de 2,6 pour 100. 2° SÉLECTION RAPIDE DES COCONS RICHES EN SOIE. — En ouvrant les co- cons, pour la détermination des coefficients P, pet > de chaque individu de choix, j'avais remarqué que l'épaisseur de la coque présentait des diffe- rences très notables et tres faciles à saisir à l'œil. Ne pourrait-on pas, au moyen de cet examen sommaire, sélectionner rapidement les cocons les plus riches en soie ? Pour élucider cette question, je fis, le 20 juin 1892, l'expérience suivante : Je choisis, dans le lot R, les plus jolis cocons; il y en eut 94, qui paraissaient tous également riches en soie, à en juger toutefois par l'œil el leloucher seulement. Ces 94 cocons pesaient 170 grammes, soit 181 centigrammes, en moyenne. Au moyen de la balance, tarée à 181 centigrammes, je séparai les mâles des femelles; il y eut 48 mâles (cocons pesant moins de 181 centigrammes), 42 femelles (cocons pesant plus), et 4 de sexe douteux (pesant exactement 181 centigrammes). Tous ces cocons furent ouverts et séparés, d’après l'aspect de la fente, en cocons jugés à fort rendement, et cocons jugés à faible rendement, Les 4 cocons du sexe douteux avaient été mis de côté; trois autres cocons furent aussi éliminés, parce qu’en les ouvrant leurs chrysalides avaient été blessées. RAPPORT DE LA COMMISSION 35 Il resta donc 87 cocons, 47 mäles et 40 femelles, qui donnèrent les résultats suivants : 21 mâles jugés à fort rendement; 33 gr. les 21 cocons; 5 gr. 47 les 21 coques, soit. . .|157| 26 |16,6 26 mâles jugés à faible rendement; 38 gr. les 26 cocons; 5 gr. 93 les 26 coques, soit. . .|146| 23 | 15, 20 femelles jugées à fort rendement; 43 gr. les Jus 8 20 cocons; 6 gr. 53 les 20 coques, soit. . .| 215| 32 | 15,2 40 SAR } 20 femelles jugées à faible rendement; 42 gr.les 20 cocons; 5 gr. 57 les 20 coques, soit. . .|210| 28 | 13,3 A On peut conclure de cet essai, qu’il est possible, et même facile, de séparer très rapidement, dans un lot de cocons, d'une part, les plus riches, d'autre part, les moins riches en soie. En réservant les premiers pour la production de la graine destinée à perpétuer la race, tandis que les seconds produiraient la graine destinée aux sériciculteurs qui vendent à la filature, on arriverait aussi par cette sélection en masse, et non plus individuelle, à améliorer progressivement, d'année en année, le rende- ment en soie des cocons. Je me suis rendu compte qu'on peut ouvrir, et examiner de la sorte, 10 cocons à la minute, soit 500 à l'heure, soit 3 à 4000 dans la journée. Ces cocons seraient tous fendus; mais cela n'aurait aucun inconvénient : il suffirait de les placer, en attendant l’éclo- sion des papillons, sur des karpes, comme en emploient les graineurs italiens pour leurs croisements. 3 QUELLE EST L'AMÉLIORATION RÉALISÉE AU BOUT DE CINQ ANNÉES DE SÉLECTION? — Pour répondre à cette question, il nous faut examiner préalablement cette autre plus générale : comment doit-on procéder pour comparer entre elles, sous le rapport de la richesse soyeuse, différentes races de vers à soie? La difficulté provient de la très grande inégalité que peuvent présenter les divers lots comparés, sous l'influence de circonstances entièrement indépendantes des qualités soyeuses intrinsèques des races mises en présence. 1 36 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Pour éliminer ces influences étrangères, un premier moyen, le plus simple, semble-t-il, consiste à comparer des lots eleves tous rigoureuse - ment dans les mêmes conditions : même chambre d'élevage, même nourriture, mêmes heures de repas, etc. C’est ce que j'ai fait en 1892 pour mes 18 lots, qui sont tous, en effet, bien comparables entre eux. J'ai réuni dans le tableau ci-joint les principales données relatives à la richesse soyeuse de ces 18 lots, d’après les essais du Laboratoire d’études de la soie. La première colonne indique les rentrées en cocons frais, c’est- à-dire le poids de cocons frais nécessaires pour obtenir un kilogramme de soie grège; les chiffres qui précèdent, séparés par quelques points, sont les numéros d'ordre de classement des 18 lots d’après ce coeflicient, la rentrée en cocons frais. Si nous calculons les rentrées moyennes, d'après ce tableau, nous obtenons les chiffres suivants : Jaune Défends, les cinq meilleurs lots. . . . . 7,63 Jaune Défends, les onze lots . . . . . . . . 7,95 R'OUSSIIONTAUNE RE 0/80 IBIAnCIDA NS RE 0 17 Bagdad, vers noirs et vers blancs . . :+ : . : 10,00 Les onze lots de « Jaunes Défends » sont assurément très remarquables, et surtout les cinq premiers lots, A, C, D, F et J. Mais il faut bien recon- naître que ce sont des petits lots, éleves avec soins; industriellement, il ne faudrait pas compter, avec les graines issues de ces lots, sur des ren- trées de 7°,63 ou mème 7*,95. Néanmoins, on pourrait espérer, à mon avis, des rentrées de 9 à 10 kilogrammes environ, ce qui serait déjà bien joli; mais il faut remarquer que nous n'avons aucun point de comparaison précis dans les élevages de 1892 : les trois lots de « Roussillon jaunes », très inférieurs, en moyenne, aux onze de « Jaune Défends, » sont déjà des lots un peu sélectionnés. Les « Blancs Pays » sont sélectionnés, depuis trois ans ; mais leur faible richesse soyeuse n’est pas surprenante, si on remarque combien le lot L de 1890, dont ils sont issus, était lui- même inférieur. Enfin, les Bagdad ne sont pas à comparer avec les races jaunes de France, du moins d’après un seu] élevage ; les quelques graines qui m'ont servi de point de départ, en 1891, semblent d’ailleurs avoir appartenu à une sous-race quelque peu dégénérée. Ce qu’il aurait fallu, pour juger réellement du mérite plus ou moins RAPPORT DE LA COMMISSION 37 grand des onze lots « Jaunes Défends », c'est l'élevage simultané de quel- ques lots de « Jaune Pays », provenant de différents graineurs du Var, puisque c’est de la race « Jaune Var » que je me suis servi principale ment, comme point de départ. RENTRÉE RENTRÉE EN COCONS FRAIS ABSOLUE Jaune Défends, A : no toi 2 202 — — B IH SNS 7 E 0) 9, 02108 — — C 2 7,50 êls 2,74 pre En D a: 7,55 5 2,85 _— — 1e 4, 7,87 D. 2,87 — — G 8. 8,16 de 0,14 CZ — Eh © € OR 410 Gr 1e, 01 — _ AO 510 1200 3,23 _— — die pe ae LR EL: 80 — — KR 9818 119828073709 — — RULES Tr ENS AE dO 2:98 Roussillon Jaune OP. . .| 18. . . 11,37 ASC e3,88 2= — OEM EE 5758 SE, 08 — — R 185 000 EC 188 ot 5 emenl Blancs pays 5-00 de 7e) 1FE ROME) — —= NIET 07 00) UE SAT Bagdad, vers noirs N. . .| 16. . . 10,15 AT PSS 0 Bagdad, vers blancs O. . .| 14. . . 9,85 16746 EST A8 Mais à défaut de ces lots-témoins, que je ne pourrais élever sans diminuer d’autre part le nombre de mes lots de sélection, déjà trop peu nombreux, ne pourrait-on pas comparer les cocons que j'ai obtenus avec les cocons qui sont récoltés couramment par les sériciculteurs, et dont de nombreux échantillons sont essayés chaque année au Laboratoire d’études de la soie ? Ceci nous amène à parler du second moyen propre à éliminer les influences diverses qui modifient, dans les élevages, le rendement en soie, indépendamment des qualités soyeuses spéciales de la race, ou sous-race, qu'on désire apprécier. Ce moyen consiste à comparer le plus grand nombre possible de cocons ou de lots, en calculant des moyennes, sous le rapport de la rentrée absolue, c'est-à-dire du poids de cocons abso- lument secs, nécessaire pour obtenir un kilogramme de soie absolument sèche. 38 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Sur ma demande, M. le Directeur du Laboratoire d'etudes de la soie a bien voulu faire faire cette détermination pour mes 18 lots de 1892, et les rentrées absolues ainsi trouvées sont inscrites dans la deuxième colonne du tableau ci-joint; les chiffres qui précèdent, séparés par quel - ques points, sont les numéros d'ordre du classement des 18 lots, d’après ces nouveaux coefficients. Le conditionnement de la soie grège obtenue ne présente pas de diffi- cultés. Le conditionnement des cocons a été fait de la manière suivante. Sur chaque lot, avant qu'il fût file, on prélevait 3 cocons, qui étaient pesés, puis séchés dans une des étuves à 120 degrés, qui servent au condi- tionnement de la soie. D’après la perte de poids de ces 3 cocons, on calculait l'humidité de l’échantillon, et les 3 cocons ainsi séchés étaient réunis aux autres, et filés avec eux. Cette méthode présente, toutefois, un inconvénient grave : il est bien certain que l'humidité conservée par les cocons, quelques semaines seule- ment après la récolte, est très variable d’un cocon à l’autre; les chrysa- lides femelles, qui pèsent environ 30 pour 100 de plus que les mâles, et dont quelques-unes pèsent parfois plus du double, sont certainement plus longues à sécher. Si l'on prend 3 cocons mâles, ou 3 cocons femelles, le taux d'humidité trouvé sera donc très différent du taux moyen de l’échan- tillon. En d’autres termes, il faudrait conditionner un plus grand nombre de cocons. Mais d’autre part, il a été reconnu au Laboratoire d’études de la soie, que les cocons soumis plusieurs heures à la température de 120 degrés, se filent très mal : on ne pourrait donc plus réunir les cocons condi- tionnés aux autres, pour l'essai à la filature ; et les lots de 300 ou même 200 grammes de cocons frais sont déjà bien réduits, pour qu’on les dimi- _aue encore, en leur enlevant 20 ou 30 cocons. On pourrait se borner à ne filer, pour les essais comparatifs, que des cocons secs, et tous également secs, tels, par exemple, qu'ils le seraient après un sejour de 1, 2 ou 3 jours dans une étuve à tempéra- ture modérée. Il y aurait là quelques recherches fort intéressantes à faire, pour doter enfin la sériciculture d'une méthode lui permettant d'apprécier avec exactitude la richesse soyeuse des cocons, méthode qui serait aux sériciculteurs, ce que les alcoomètres sont aux viti- culteurs. Quoi qu'il en soit, la determination, plus ou moins exacte, de la « rentrée absolue » des cocons n'ayant ete faite, en 1892, au Laboratoire RAPPORT DE LA COMMISSION 39 d'études d2 la soie, que pour mes 18 lots, je ne puis comparer ces lots aux autres cocons que l’on récolte ordinairement. Mais l'amélioration réalisée par ma méthode peut néanmoins être mise en evidence, d'une façon fort nette. Nous avons parlé précédemment de la détermination rapide qu'on peut faire de la richesse soyeuse d'un lot, en ouvrant un certain nombre decocons, et en en pesant les coques vides. L'erreur probable de cette détermination diminue beaucoup, nous l'avons vu, lorsqu'on opère sur un plus grand nombre de cocons, ou, ce qui revient au même, lorsqu'on réunit, par un calcul de moyenne, les résultats obtenus pour plusieurs lots. Comparons donc, de la sorte, tous les lots que nous avons sélection- nés, année par année, depuis 1888. Voici les rendements moyens de chaque année : ARS PO AAA Te LE OS ch nee nt 140 LSSONS OS IDE HS MON I. en 0 Se AA 1800 Lots CDR GUN Of Un 1 129 SON CLOS NME GG SN NUE (SD E OS DIR MEME. Lt MO 460 e La progression graduelle du rendement résulte bien nettement de ce petit tableau, et certes, sans aucun artifice de calcul, ou de groupement de chiffres. Les seuls lots considérés, au nombre de 19, sont ceux dont la descendance est actuellement (1893) conservée. On peut se reporter d'autre part au tableau généalogique qui termine ce travail; on y trouvera très clairement indiquées, les relations de parenté de chacun de ces 19 lots. 4° QUELLES SONT LES PROPRIÉTÉS DE LA SOIE DE NOTRE RACE ( JAUNE Dérenps » ? Le tableau ci-joint résume les bulletins d'essais du Labora- toire d’études de la soie, en ce qui regarde le titre, la ténacité, l’elas- ticité, et la perte par décreusage de nos 18 lots de 1892. La soie des 11 lots de « Jaune Défends » est, en somme, une soie normale, moins fine toutefois que celle de la race du Roussillon (race Milanaise), et moins résistante que les meilleures soies des Cévennes; c’est la soie ordinaire de la race « Jaune Var ». L'examen des différents coefficients trouvés pour les onze lots, montre, une fois de plus, combien chaque ponte isolée présente un ensemble de caractères parti - culiers. On pourrait fort bien, si on le désirait, sélectionner les differents 40 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE lots, élevés chaque année, dans le but d'obtenir, soit un titre de plus en plus réduit, soit une ténacité ou une élasticité de plus en plus grande. Toutefois, rappelons que les chiffres des colonnes 2 et 3, c'est-à-dire les chiffres qui expriment la fénacité et l’élasticité, ne sont pas rigou- reusement comparables : ils devraient être réduits à un titre uniforme, si on voulait connaître la ténacité, et l’élasticité relative des divers lots, pour choisir ceux dont la soie est la plus résistante, ou la plus élastique. Titrage Ténacité Élasticité Décreusage en deniers moyenne moyenne ° p.478" en grammes pour cent perte”. Jaune Défends . . . . . A 14,8 51 20,2 22,0 _ — Bei ae 10] 13,8 42 19,8 21,4 _ — 0.6 6-00 C 14,2 D6 22,0 23,8 — — 5 5 0 D 12,6 48 21,8 23,5 _ _— a 6 à © a 1 12,9 48 24,2 24,0 _ — Go 0 6 «16 41297 4 24,2 22,9 _ _ O2 . H 12,4 50 22,4 24,3 ne HET Demers I 10,8 36 20,2 23,7 _ _ GE CUS Th 51 40 21,0 23,1 _ — - 5 0 IS 10,7 39 20,0 24,9 Ds MESSE A LA EN METTTN mn 20,0 22,7 Roussillon Jaune. . . . EME X 8,3 35 20, 4 23,5 — _— 34940 …Q 9,0 39 21,6 24,7 _— — NS OS LEANTIR 9,0 34 20,8 23,4 Blanc pays Un NE 11,4 46 22,4 23,3 > AN O ST 0 M 8,9 40 18,6 23,1 Bagdad, vers noirs. . . . . N 9,3 38 22,2 18,6 Bagdad, vers blancs. . . . . © oi 39 20,0 19,8 MOYENNES : Jaune PDétends eee CR 12, 4 44,1 20,9 23,3 Ronsallon Jaune CP 8,8 36,0 20,9 23,9 BIAnCSIpAYS RC TE 10,1 43,0 20,5 23,2 Bagdad MNT ANSE Mr I Re 9,2 38,5 21,1 192 Remarquons encore la moindre teneur en grès de la soie des « Bag- dad »; la perte par décreusage des deux lots N et O a été de 4 pour 100 inférieure aux pertes des autres lots : 49,2 pour 100 au lieu de 23,3 pour 100. Ce fait particulier est à rapprocher de cette autre particula- RAPPORT DE LA COMMISSION 41 rité : la non-adhérence des graines de ces mêmes lots, non-adhérence qui est d’ailleurs un caractère constant des graines de cette race. RÉSUMÉ Le tableau généalogique ci-joint donne, sous une forme imagée, le résumé de mes opérations de sélection pendant les cinq dernières années. Les grandes lettres, dans un carré, représentent les Lots; les nombres dans un carré, les cellules; les nombres dans un cercle simple, les mâles : les nombres dans un cercle double, les femelles. Chaque étage du tableau représente une année, et les flèches indiquent les relations de parenté, en désignant les lots dont proviennent chaque sujet, mâle ou femelle. Sur la droite du tableau sont indiquées les proportions de lots, de cocons, ou de cellules, éliminées ou conservées chaque année. Je rappellerai que l'amélioration assez notable que j'ai pu déjà réali- ser, en cinq ans, est mise en évidence par les coefficients du petit tableau ci-après, qui donne les rendements moyens de l’ensemble des lots conservés chaque année (rapport moven du poids du cocon vide au poids moyen du cocon plein, les pesées étant faites 2 ou trois jours après le décoconnage) : TSSS PDO ER CR 0 12,2 pour 100: 1SSOM TL OSEB CNE EC CP RTL T7 — IE AG CD Ci AUOT LOEB PCR ERAL EE REtG GE RT 15:7 — LD AO SSD RSI AIIC EE TRE Tr 11610 — Un rendement de 16 pour 100 au lieu de 14,2 correspond, en tenant compte des déchets ordinaires de la filature (3,5 pour 100 environ, d'après les essais résumés dans le tableau de la page 32) à un rende- ment net de 12,5, au lieu de 10,7 pour 100; — ou encore, à une rentrée en cocons frais de 8 kilogrammes au lieu de 9*,340, soit une améliora- tion de seize pour cent environ. Je ne prétends pas, bien entendu, que la graine issue de mes lots sélectionnés donnerait industriellement une rentrée de 8 kilos, pas plus que la graine issue du lot A de 1888, qui m'a servi de point de départ, n ‘aurait donné, en 1889, et industriellement, une rentrée de 9*:,340. Je 42 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE veux dire seulement que l'analyse la plus minutieuse, et la plus sin- cère, m’autorise à estimer à 16 pour 100 l'amélioration que j'ai réalisée jusqu'à ce jour. En d’autres termes, si on évalue à 11*,500, par exemple, la rentrée moyenne, en cocons frais, de tous les cocons obtenus par les séricicul- teurs qui élèvent la race « Jaune Var », c'est-à-dire la race qui m'a servi de point de départ, on peut évaluer à 10 kilogrammes (soit une amélioration de 16 pour 100 dans le rendement), la rentrée qu'on obtiendrait, en moyenne, et industriellement, avec la graine issue de mes lots sélectionnés de 1892. En résumé, après cinq années de sélections méthodiques, j'ai obtenu déjà une amélioration très manifeste de la richesse soyeuse d’une race de vers à soie, amélioration d'un sixième environ. Un pareil résultat est des plus encourageants, et c'est avec le meilleur espoir d’un prompt succès, que je poursuivrai ces recherches. Augmenter, d'année en année, celle amélioration déjà si sensible, et donner en même temps, une fixité de plus en plus grande à ce caractère, à cette hypertrophie des glandes soyeuses que j'ai déjà quelque peu réa- lisée, tel est le prozramme que je me propose de suivre à l'avenir, bien persuade que dans cette voie il est possible de rendre les plus grands services, tout à la fois à notre sériciculture nationale, et à notre grande industrie lyonnaise. Le Deéfends, mars 1893. LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE PL: TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DE LA RACE « JAUNE DÉFENDS » ONT ÉTÉ SÉLECTIONNÉS SUCCESSIVEMENT : 1888 200 cocons sur 2000 environ. 55 cocons (à ouvrir) sur 200, 7 papillons sur 55. 2 cellules sur 4. 8 lots sur 8. 354 cocons (à ouvrir) sur les 7600 environ de ces 8 lots. 41 papillons sur 354. 7 cellules sur 23. [c] 16 lots sur 19. 416 cocons (à ouvrir) sur les 7475 (env.) de ces 161ots. 80 papillons sur 446. 38 cellules sur 45. 10 lots sur 50. 246 cocons (à ouvrir) sur les 3855 de ces 10 lots. 91 papillons sur 246. 12 cellules sur 28. 6 lots sur 18. 220 cocons (à ouvrir) sur les 1941 de ces 6 lots. 25 papillons sur 220, ELE es # LT mA apr lun ne Es ( & &7.2 l Fer | | Let ; to | “S ' = | PA (1 ze s i ; " i RE H | = | ar | 1 | re | pe k (ur, + 5 ; Sr Li t à - Ÿ < E UC) | à, U j "lues FÉ ÿ | À ñ 7e Est t ‘ 1 i ; : | A Î FR ! | l ] Î . à: | + l ; | "+ : bg .! i NA { Re. H ( 4 È er à | } ; | Le Ï Î hé mu] p. | | it , & } l | eu À | | FLO: ef” Finn) Î en A 1, | , va EU MOTTE à - de : € He ts % LE LP D | SE) Dpt à A BE CT GR EUX 5 ë : + | = r Re lee À. ; SE L u 5 d x Pere Ur ML S TE ee PR D = _ 6 È ICS #4 | + œ VEUE Su 248 ; = e - ‘ : : ? La 0-12. | LE =” =. LME < = 3 Le = = 5 à #1 à 5 = Le = PURE F EE à £ 5 * + ne 5 st z : a ï 1e Tue RES S ï de ] re Se > P ;, ; APTE M ER id © FANS “Per : é es FRE Lt 3 SCORE + TR: ue Pre. : 0 # r 1 ED di Fe 1% THERE FE RIÈE : £ ns a + 5 à 4 u a ex = LÉ = .. re F + 4 rt | 4 : À pa « à. Ù L h ag « ” É "7 + L Ds Re É ue 2 pé t R | nr N ALT LA . A + E # PET 2 ANA 0 DE ce à E : BTE : Û * 0 < 1 ; z > _ ” EG 4 A. : : . Re LU d. : : it 6 ao ; : - Las HT - COR AS: ’ oder S : ee C o rs pi É l L 5 vw É He =. L î OMIS : _ J nr ; : Pre ; re J11r SUR LE CROISEMENT DES DIFFÉRENTES RACES OU VARIÉTÉS DE VERS A SOIE Par M. GEORGES COUTAGNE ANCIEN ELÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECUNIQUE, LICENCIE ÈS SCIENCES NATUREI LES Au commencement de 1891, je reçus, de M. Raibaud-l'Ange, une petite pincée de graines de la race de Bagdad, race dont j'avais admiré les gros cocons b'ancs à Paillerols, l’année précédente. J'élevai cette graine en mai et juin (lot MM de 1891), et fort occupé de l'examen comparatif des 50 lots que j'avais simultanément à l’étude cette année- là, je n’observais pas d’une façon très attentive ce petit lot de Bagdad. Toutefois, je vois dans mes notes que j'avais un millier de vers; ils étaient tous blancs, sauf onze qui étaient &« moricauds » et que je mis à part. Tous les cocons étaient blancs, gros, un peu irréguliers. Je fis grainer séparément les papillons des vers noirs, et je conservai pour l'annee suivante ? cellules non corpusculeuses de « Bagdad vers noirs », et 6 cellules non corpusculeuses de « Bagdad vers blancs ». En 1892, j'élevai {S lots. L'un d'eux (lot N de 1892) fut forme avec quelques vers levés sur les 2 cellules de « Bagdad vers noirs »; et un autre (lot O de 1892) avec quelques vers levés sur les 6 cellules de « Bagdad vers hlanes ». Dansle lot N de 1892, il y eut 104 vers blancs, que je jetai le 4 maï; le reste, c'est-à-dire les vers noirs, ou moricauds, formèrent 269 cocons ; il y eut donc dans ce lot 72 pour 100 de vers noirs, et 28 pour 100 de vers blanes (éliminés). Dans le lot O de 1892, il y eut 26 vers noirs, qui furent jetés Le 3 juin, et j'obtins au décoconnage 265 co- Las. 4 46 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE cons ; il y eut donc dans ce lot 91 pour 100 de vers blancs, et 9 pour 100 de vers noirs (éliminés). Mais le fait singulier, dont l'importance avait passé inaperçue à mes yeux, l'année précédente, est le suivant : dans l’un et l’autre de ces deux lots, il y a des vers noirs et des vers blancs, mais aucun inter- meédiaire entre ces deux sortes de vers. Voici la description détaillée de ces vers blancs et noirs. Observés au debut du dernier âge, les vers blancs ont leur peau entièrement blanche: toutefois, le masque, les lunules, quelques petites lignes transversales de ponctuations sombres sur la portion antérieure de chaque anneau, les petits poils disséminés ça et là, le vaisseau dorsal qui apparaît à travers la peau, et enfin les ouvertures des stigmates, ont pour effet d'enlever à cette couleur blanche sa fraicheur ; au moment de la montée, l’extre- mité du corps devient en outre un peu jaunätre, trauslucide. Bref, la couleur de ces vers vus d’un peu loin est blanche, mais en définitive d’un blanc sale, comme effet d'ensemble. Les vers « noirs », où « moricauds », sont tout différents. La peau de chaque anneau est d’un gris plus ou moins clair, très faiblement nuance parfois de rose on de jaune; mais en outre elle est couverte d'un réseau très élégant de petites lignes et de ponctuations d’un noir vif, ou tout au moins d'un cendré suffisamment foncé pour que l'effet d'ensemble soit toujours de nuance gris souris foncé, tirant sur le marron. Les différences entre ces deux formes sont des plus lranchees, lors- qu'on examine les vers au dernier âge, et surtout au début du dernier âge, c'est-à-dire avant qu’ils deviennent translucides, avant qu'ils soient «€ mûrs », en un mot. Cette année 1893, sur plusieurs milliers de vers que j'ai examinés très attentivement à ce point de vue, et que j'ai trié en vers blancs et vers noirs, je n'ai pas trouvé un seul intermédiaire, c'est-à-dire un seul ver sur le classement duquel dans l’une ou l’autre catégorie, j'aie eu, même un seul instant, l'ombre d'une hésitation. Au premier âge, il n’y a aucune différence entre ces deux sortes de vers ; puis au 2°, 3° et 4° âge, les différences s’accentuent de plus en plus, Mais on est encore parfois embarrassé; au 5° âge, il n’y a plus aucune indécision. Quant aux cocons, ils sont tous identiques, et il y a en général même nombre de mâles et de femelles dans chaque caté- Borie. Cette année, 1893, j'ai élevé deux forts lots de cette même race de Bag- 1e RAPPORT DE LA COMMISSION 41 dad: Un premier lot (lot B de 1893) a été formé de 20 cellules du lot N de 1892 (Bagdad vers noirs) ; il a donné le 23 juin 7*,515 de cocons simples, à raison de 606 au kilogramme, plus 0*,265 de cocons doubles ; le 6 juin j'avais éliminé 850 vers blanes, et environ 1000 petits vers noirs retar- dataires; ce lot comprenait donc, au total, 6400 vers, dont 850 blancs, soit 13 pour 100.— Un second lot (lot C de 1893) a été formé avec 20 cel - lules non corpusculeuses du lot O de 1892 (Bagdad vers blancs); le 21 juin, il a donné 8*,185 de cocons simples, à raison de 550 au kilo- gramme, plus 0,400 de cocons doubles ; mais au dernier âge, l'examen le plus attentif ne m’a pas fait découvrir un seul ver noir. La race de Bagdad semble un peu plus rustique, et plus facile à élever que les races jaunes ou blanches européennes. Les œufs ne sont pas adhérents, et on est obligé par suite de faire grainer les papillons dans de vraies cellules en étoffe fine; en 1892, je perdis beaucoup de graines, parce que je m'étais servi de cellules en papier percé, dont les trous étaient légérement trop grands. J'avais bien observé, en 1891, la non- adhérence des œufs pondus, mais j'avais attribué cette. particularité à an mauvais état de santé, ou à une anomalie des quelques papillons très peunombreux que j'avais fait grainer : on rencontre, en effet, chez les races européennes, cette même particularité, mais exceptionellement. Après trois années consécutives, et après avoir, cette année, fait grainer plu- sieurs milliers de papillons de santé excellente, je suis bien force de recon- naître que c’est là un véritable caractère de race. D'ailleurs, d’autres éleveurs de Bagdad m'ont confirme que la non-adhérence des œufs était bien la règle, pour cette race. Il est à remarquer quela soie qu'on obtient avec les cocons de Bagdad est peu riche en grès ; la perte par décreu- sage a été de 18,61 pour 100 pour la soie grège de mon lot N de 1892, et de 19,98 pour 100 pour celle de mon lot O de 1892; tandis que les « Blancs pays »(lotE et M de 1892) ont donné 23,30 et 23,11 pour 100, et les jaunes Défends (lots A, B, C, D, F, G, H,1I,J, K et Lde 1892) 25,37 pour 100 en moyenne (21,42 minimum et 24,88 maximum). La non-auhérence des œufs et la faible teneur en grès sont vraisemblablement deux caractères corrélalifs. Cette moindre perte au décreusage est un avantage assez im- portant, soit au point de vue de la facilité du dévidage, soit au point de vue des qualités spéciales que possèdent les soies grèges à faible décreu- sage, soit encore à cause du meilleur rendement final en soie décreu- sée. Enfin, j'ajouterai, pour en finir avec le peu que je sais de la race de Bagdad, que chez moi les cocons semblent être devenus progressivement 48 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE de plus en plus petits, d'une génération à l’autre, ou plus exactement de moins en moins lourds, car ils sont encore relativement gros, par rap- port à leur poids, si on les compare par exemple aux « Blancs pays » que j'élève aussi, depuis trois ans, et dont la graine m'a été fournie en 1891 par la station séricicole de Montpellier !. La race de Bagdad présente donc, en définitive, deux sortes de vers, sans intermédiaires morphologiques. Mais cette différence si tranchée n'est manifeste que pendant une partie très restreinte de l'évolution de l'insecte ; avant (premiers âges), comme après (cocons et papillons), on ne voit plus aucune différence. On peut dire encore que ces insectes pré- sentent quatre séries d'individus de formes distinctes : mâles à vers blancs, — — — noirs, femelles à vers blancs, — — — noirs. Ce polymorphisme est assurément des plus singuliers, et il est surpre- nant qu'il n'ait pas été signalé, ni étudié jusqu'à ce jour. Il convient de le comparer aux divers autres cas de polymorphisme « condensé » déjà connus. J'ai appelé polymorphisme condense?, par opposition avec polymor- phisme diffus, le polymorphisme sans intermédiaires, dont le type est le dimorphisme sexuel des vertébrés. Le polymorphisme diffus, au contraire, est celui que présentent, chez toutes les espèces, animales ou végétales, les différents caractères morphologiques, caractères qui sont tous plus ou moins variables, mais avec une multitude d’intermédiaires entre les formes extrèmes. Chez les végétaux, la diæcie et l’hétérostylie sont deux genres de polymorphisme condensé qui ont été, surtout la diæcie, signales depuis fort longtemps*. On a l'habitude de qualifier ce polymorphisme de sexuel, 1 Je viens de découvrir, par hasard, parmi mes cellules issues du lot C de 1893, une ponte à œufs adhérents; c’est la seule sur plusieurs milliers. Je l'ai mise à part, et si je ne suis pas trop encombré l’an prochain, je l'élèverai, pour voir si ce caractère se trans- mettra en partie ou en totalité, et pour voir surtout, s'il y a corrélation entre la non- adhérence des œufs et la faible perte par décreusage de la soie grège. ? Prémière note sur le polymorphisme des végétaux, in : Ann. Soc. bot. Lyon, 1893, t. XVIII, p. 171. 3 Comme exemples de polymorphisme condensé, il convient de rappeler le polymor- RAPPORT DE LA COMMISSION 49 eten effet, les differences morphologiques qui caractérisent les différentes formes de plantes dioïques ou hétérostylées, semblent toujours corréla- tives de differences physiologiques très remarquables. Pour les plantes dioïques, il est à peine besoin d'indiquer cette corrélation : les différences sexuelles priment le plus souvent les autres différences morphologiques ; d’ailleurs, les espèces dioïques dont les sujets mâles et femelles diffèrent beaucoup, morphologiquement, en dehors de la différence résultant de l'absence des étamines ou des ovaires, ont été jusqu'à ce jour peu étu- diées. Mais pour les plantes hétérostylées, les différences physiologiques que révèle l’expérimentation, ont été considérées par Darwin comme beaucoup plus importantes que les différences morphologiques. C'est ainsi qu'il a fait de ces différences physiologiques le critérium, en quel- que sorte, de l’hétérostylie, et qu'il semble refuser la qualification d’hétérostylées aux plantes qui ne présentent pas ces différences physio - logiques, en outre des différences morphologiques plus faciles à vérifier. Voici, en effet, ce que dit, à ce propos, le célèbre naturaliste : « Dans les chapitres précédents, toutes les plantes hétérostylées qui me sont connues ont été plus ou moins complètement décrites. Plusieurs autres cas ont été indiqués spécialement par le professeur Asa Gray et le docteur Kuhn, dans lesquels les individus de la même espèce diffèrent comme longueur des étamines et des pistils; mais, comme j'ai subi sou- vent des déceptions en ne m'appuyant que sur ce caractère, il me semble plus prudent de ne considérer une espèce comme hétérostylée qu'après avoir constaté, entre les formes, des différences plus importantes, telles que le diamètre des grains polliniques ou la structure du stigmate. Dans les plantes hermaphrodites ordinaires, les individus se fécondent habi- tuellement les uns les autres, à cause de la non- coïncidence de maturitè de leurs organes mâles et femelles, de la structure des parties ou de l'autostérilité, etc., et il en est de même dans les animaux hermaphro- dites, tels que les Lombrics, les Helix; mais, dans ces divers cas, un individu quelconque peut complètement en féconder un autre quelconque de la même espèce, ou être fécondé par lui. Il n’en est pas de même avec les plantes héterostylées : un sujet dolichostylé, mésostylé ou brachy- stylé ne peut pas féconder indislinctement tout autre individu, ou être phisme des abeilles, des fourmis, des termites ; le polymorphisme des papillons malais étudiés par Richard Wallace; celui si complexe de certains aphidiens, tels que le phyl- loxera ; le dimorphisme encore énigmatique des foraminifères, etc., ete. 50 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE fécondé par lui; il lui faut absolument un sujet appartenant à une autre forme. Ainsi, le caractère essentiel des plantes hétérostylées, c'est que les individus sont divisés en deux ou trois sections, comme les mâles et les femelles des plantes dioïques ou des animaux supérieurs qui existent en nombres à peu près égaux, et sont adaptés pour la fécondation réci- proque. Done, l'existence de deux ou trois catégories d'individus, diffé- rant les uns des autres par les importants caractères ci-dessus énoncés, constitue une preuve capable de faire admettre l’état hétérostylé pour une espèce. Mais on ne pourra tirer des preuves absolument con- eluantes que de l'expeérimentalion seule, el quand on aura trouve que le pollen doit être pris sur une forme et appliqué sur une autre pour assurer la fécondité complète de celle dernière !. J'ai souligné ce passage où Darwin montre très nettement cette res- triction physiologique qu'il apporte, à tort selon moi, au sens purement morphologique du mot hétérostylé. « L'hétérostylie peut et doit être considérée en dehors de tous les phénomènes de la reproduction; en d'autres termes, le polymorphisme condensé n’est pas toujours sexuel, et la notion du polymorphisme, diffus ou condensé, doit être dégagée de toute idée physiologique, pour rester purement morphologique ; ces deux sortes de phénomènes, si souvent combinés, doivent être envisagés sépa- rément, c'est-à-dire soigneusement analysés, précisément dans le but de mieux pénétrer dans l'étude de leurs rapports si complexes *. » J'ai avancé, dans le passage ci-dessus transcrit, et sans apporter de preuves à l'appui, que « le polymorphisme condensé n'est pas toujours sexuel ». Le polymorphisme des vers à soie, tel que je viens de le décrire sommairement est le premier exemple que j'aie à fournir de polymor- phisme condensé, et non sexuel *. Ce polymorphisme est nettement condensé, puisqu'il n’y a aucun intermédiaire entre les deux formes « sujets à vers blancs au 5° âge », et « sujets à vers moricauds au 5° âge »; et en outre, il n’est pas sexuel, puisqu'il n'y a aucune espèce 1 Des différentes formes de fleurs dans les plantes de la méme espèce, édition française par M. le Dr E. Heckel, 1878, p. 250 et 251. ? Première note sur le polymorphisme des végétaux, loc. cit., p. 172. 3 Les insectes qui, de même que les termites, ont plusieurs formes distinctes de neutres (ouvrières inailées, ouvrières ailées, soldats inaïlés, soldats ailés) sont un autre exemple fort net. Je montrerai prochainement, dans un travail actuellement ‘en prépa- ration, sur le polymorphisme des mollusques terrestres, que chez les Helix, on peut observer également des faits analogues, fort intéressants, RAPPORT DE LA COMMISSION 51 de corrélation entre les caractères sexuels, et les caractères morpholo- giques qui distinguent les deux formes : il y a même nombre de sujets màles et de sujets femelles dans l’un et l’autre groupe, et d'autre part, il n'y a même pas simultanéité de différenciation, puisque c’est seulement au moment du 5° âge qu'apparait nettement le polymorphisme ornemental des chenilles, tandis que les différences sexuelles sont manifestes pen- dant une période bien plus étendue de l’évolution individuelle de chaque sujet, depuis un àge encore indéterminé de la graine ou de la très jeune chenille, jusqu’à la mort. Mais poursuivons notre analyse. La race de Bagdad est-elle seule à présenter ce phénomène si curieux d’un polymorphisme condensé, mais non sexuel ? Dès que j'eus remarque, en 1892, qu'il n’y avait aueun inter- médiaire entre les vers blancs et les vers moricauds qui constituaient mes deux lots de Bagdad, j'examinai à ce même point de vue mes autres lots de race jaune ; et je vis que le fait était général. Voici le détail de ces observations. Jusqu'en 1890, je n'avais eu que des vers entièrement blancs. En 1890, en outre de 8 lots issus de mes élevages de 1889, et qui naturellement furent tous à vers blancs, j'élevai 11 autres lots de diverses provenances, Les uns furent aussi à vers tous blancs : Lot & de 1890, « Jaunes gros Var », de Cogolin (Var); M ÉHAArs L _ Æ — I — «Blancs pays » — — L — — de la station sér. de Montpellier ; — M — «Italiens croisés avec pays » — — — N — «Jaunes Cévennes » _ — — P — «Italiens » == _ — Q — «Jaunes Cévennes » _ — — S — «Jaunes Var » (provenance inconnue). Les autres eurent un quart ou un cinquième de vers « moricauds » : Lot J de 1890, « Jaunes Basses -Alpes », de Paillerols; - O — «Jaunes gros Var », delastat. sér. de Montpellier. En 1891, j'élevai 50 lots, dont 39 issus des élevages de 1890 et 11 de provenances diverses. La descendance de ces 11 lots n’a pas été conservée, sauf çelle du lot MM de Bagdad, dont j'ai déjà parlé en détail. Parmi les 52 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 39 autres lots, dont j'ai donné dans un précédent travail la description détaillée !, ceux-là seuls présentèrent des vers moricauds, en nombre plus ou moins grand, dont un des auteurs, le mâle ou la femelle, pro venaient de l’un ou l’autre des lots O ou J de 1890. Ce furent : Lot H de 1891, mâle 226 du lot J de 1899; femelle 159 du lot J de 1890 — N — — 346 — OO = — 364 — J — —" O — Sn EN (|) — — 8319 — J — — P — — 152 — J — — 8172 — J — = — — 235 — J — DST ITS = UR — — 145 — 7J — — RAT — TJ — =0T — — 241 — 7 — — 169 — J — — Y —— — 385 — ]J — — 160 — J — — CC — — 142 — 7J — — D — J — — GG — — 183 — F — — 15 — J — Le lot Y de 1891 fut même à vers tous noirs, sans aucune exception, et je regrette vivement de n'avoir pas conservé un peu de la graine de ce lot, graine dont j'aurais fait sortir très facilement, selon toute probabibilité, une race Jaune à vers exclusivement moricauds, de mème que de mon lot B de 1893 je compte faire sortir une race Wanche à vers exclust- vement moricauds. En 1892, j'élevai 18 lots, tous issus des élevages de 1891. J'ai déjà parlé des lots N et 0 de 1892 (Bagdad vers blancs et Bagdad vers noirs). Parmi les autres (sans parler du lot P de 1892, qui dérivait du lot PP de 1891, lui-même provenant, selon toute probabilité, d'un mélange de graines, et dont la descendance n’a pas été conservée), il n’y en eut que deux qui eurent des vers moricauds ; ce furent : Lot D de 1892, mâle 222 du lot GG de 1891, femelle 127 du lot FF de 1891 — L — SN RE IL — HDI NC Cette année-là, 1892, en même temps que je m'aperçus du poly- morphisme condensé des deux lots de Bagdad, je vis très bien que le même phénomène était présenté par les deux lots D et L; toutefois les vers commençaient à monter quand je songeai à les examiner, et mon observation fut dès lors un peu incomplète. { Nouvelles recherches sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, deuxième rapport, in : Bulletin des travauæ du Laboratoire d'études de la soie, pendant les années 1892 et 1893, RAPPORT DE LA COMMISSION D3 Mais, cette année-ci, 1893, j'ai suivi attentivement tous mes lots, au nombre de 17, à ce point de vue. J'ai déjà parlé des lots B et C de Bagdad. Quant aux 15 autres lots, voici ce que j'ai no'é : 1° Lot À de 1893. — Ce lot a èté formé de quelques vers d’une cellule dont le père et la mère étaient tous deux à vers moricauds (mâle 123 et * femelle 131, tous deux du lot D de 1892 et provenant de 50 vers mori- cauds mis à part le 8 juin 1892). Le 5 juin, je supprimai 62 vers blancs; les vers moricauds qui restérent, ef qui élaient très différents, sans aucun sujet de classification douteuse, produisirent 200 cocons. Il y eut donc, cette année-ci, encore 23 pour 100 de vers blancs. Je conserve la graine issue de 30 cocons de choix de ce lot, et je tàcherai d'obtenir, avec cette graine, une race jaune à vers exclusivement moricauds, en vue, comme je l'ai indique tout à l'heure à propos du lot Y de 1891, d'expériences ultérieures sur les croisements. 2 Lot D de 1893. — Ce lot dérive directement du lot L de 1890, sans croisements; ce sont des « Blancs pays » dont la graine m'avait été adressée par M. Valery Mayet, de la Station séricicole de Montpellier. Depuis quatre ans, j'ai toujours observé que les vers de cette race sont tous exclusivement blancs. Les cocons sont blancs, assez petits, bien réguliers ; la graine est adhérente. 3° Enfin les 13 autres lots étaient tous de la race « Jaune Défends », c'est-à-dire de la race jaune à haut rendement soyeux, que depuis six ans je cherche à obtenir, par une sélection méthodique. Sur ces 13 lots, 8 étaient à vers exclusivement blancs ; les 4 autres étaient en partie à vers blancs, en partie à vers moricauds, el {oujours sans aucun ver de nuance intérmeédiaire et de classement douteux. Ce furent : Lot K de 1893, mâle 166 du lot I de 1892; femelle 135 du lot D de 1892 — M — — 61 — I = — 9%, —, L — — Ou — — LS GX — Se, NET Me SIA UE — RG est — — CERN PE Ainsi donc, ce n’est pas seulement la race de Bagdad qui présente, au point de vue de la couleur des vers, un polymorphisme condensé très net; le fait semble général pour toutes les races de vers à soie. Mais ce même phénomène ne se présenterait-il pas aussi pour d'autres 54 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA $OIE caractères, et en particulier pour la couleur du cocon ? A cet égard, je n'ai pas encore de faits précis à indiquer, mais seulement quelques indications. De même que j'étudie la race de Bagdad depuis 1890, et de même que j'ai essayé de sélectionner à part les quelques vers moricauds qui, dans mon premier élevage, se montrèrent en très petit nombre au milieu des vers blancs, — à la Station séricicole de Montpellier on étudie aussi, depuis 1886, cette même race, et on a essayé, je le crois du moins, de sélectionner à part quelques individus à cocons jaunes, qui se montrèrent en petit nombre dans le premier elevage. Voici, en effet, concernant cette race de Bagdad, ce que Maillot a indiqué *. 1° Elevages de 1S87. « Graines de race de Bagdad (n° 37). « En 1886, M. Zarifian envoya de Brousse un petit sachet de graines « dites de Bagdad; les cocons furent presque tous blanc verdâtre (21-42). &«N— 450. Quelques cocons (1 pour 100 environ) étaient jaune doré et « furent écartés du grainage. à « En 1887, la graine tirée des blancs donna encore quelques jaunes « (20-43) et beaucoup de blancs toujours un peu verdâtres (21-45), &N=— 370. Les graines furent mélangées (voir 1888, n° 61). » 2° Elevages de 1888. « Bagdad. R. 43 (n° 61). «€ Vers blancs à 4 mues. L'élevage dure du 2? mai au 4 juin. Ilya « beaucoup de pébrine ; il paraît que la graine a été mal sélectionnée. « Cocons mélanges, 9 dixièmes blancs avec reflet verdâtre, et 1 dixième « jaune paille (intérieur blanchâtre). « Blancs (20-41). N — 400. RS— 8% —_ 0,15. Doubles, 6à7 pour 400. 5.000 «Jaunes (20-40). N = 434. RS — ee 0,16. Doubles, 6 à 7 pour 1004 « On a fait 18 pontes de blancs et 5 de jaunes, qui seront probablement «très corpusculeuses, » ! Nouvelles races de vers à soie du murier, rapport adressé à la Chambre de com- merce de Lyon, in ; Annales Ecole nat. agr. de Montpellier, 1889, p. 23 et p. 41 (tirage à part). RAPPORT DE LA COMMISSION 55 D'autre part, M. Valery Mayet m'écrit, à la date du 17 juillet 1893, que les vers de Bagdad élevés en 1887 et 1888 par Maillot sont toujours en élevage à la station séricicole de Montpellier ; que les Bagdad jaune doré et jaune paille obtenus en 1887 et 1888 y sont aussi conservés: que les graines de ces Bagdad ne sont pas adhérentes ; et enfin, détail intéressant à noter, que les vers de ces différentes catégories de Bagdad sont tous blancs. Les cocons blancs, jaune doré ou jaune paille, signalés par Maillot étaient-ils en polymorphisme diffus (nombreux intermédiaires de nuan- ces}, ou plutôt en polymorphisme condensé (aucun intermédiaire), comme semblent l'indiquer les trop courtes notes du regretté directeur de la sta- tion séricicole de Montpellier? Je me propose d'élucider cette question ultérieurement et aussi d’etudier ces Bagdad jaune paille ou jaune doré, qui sont assurément fort intéressants. Mais il est un autre cas dans lequel la couleur des cocons semble pré- senter un polymorphisme condensé assez net. À propos des croisements, Maillot a écrit ce qui suit! : « Les premiers essais ont été faits en Italie, avec des japonais à cocons verts : ils ont donné des vers à soie extrêmement robustes, bien résistants à la flacherie ; mais les cocons étaient de formes et de couleurs très diverses, d'un classement difficile pour la filature : il y avaiten outre 42 à 15 pour 100 de doubles. « Plus tard, on eut l’heureuse idée d'employer des japons blancs au lieu de japons verts : le croisement avec les jaunes indigènes donna des cocons jaune paille très jolis, mêlés avec quelques blancs et jaunes des tvpes d'origine; le triage de ces sortes est tres facile, et la filature tire de tous trois un excellent parti... Malheureusement la proportion des dou- bles dépasse encore 12 pour 100, ce qui annule presque entièrement les avantages qu'on obtiendrait de ces cocons. On ne peut atténuer cette ten- dance à faire des doubles que par des croisements répétés avec les jaunes indigènes. « Quand on fait reproduire les jaune paille entre eux, on a l’année suivante les trois types : jaune paille, jaune pays et blanc japon. » Puisque « le triage de ces sortes est très facile », n'est-ce pas que les cocons présentent les trois nuances bien tranchées et sans intermédiaires ? Ceci nous amène à considérer enfin le polymorphisme des hybrides, On { Leçons sur le ver à soie du murier, 1885, p. 261. 56 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE sait, depuis les belles recherches de M. Naudin, que si les hybrides végé- laux de même origine se ressemblent tous à la première génération, à de très légères différences près, et forment une collection assez homogène où les caractères des deux parents sont plus ou moins bien fondus ou juxtaposés, il n’en est plus de même de leur descendance. « La première génération issue d’un hybride se parlage ordinairement en trois lots : le premier, homogène, est composé de plantes que rien ne distingue de l'un des générateurs ; le second, non moins uniforme, est constitué par des plantes qui ressemblent en tout point à l’autre générateur ; le troi- sième, plus large que les deux autres, offre, au contraire une excessive variabilité en tous sens, tellement irrégulière qu'on l'a qualifiée, de désor - donnée ; on n'y rencontre pas deux plantes qui se ressemblent exacte- ment. Quelquefois cette première génération ne contient que deux lots : quelques plantes faisant retour à l’un seulement des générateurs, le reste variant à l'aventure. Parfois, aucun retour n'a lieu et tout varie. Ailleurs, au contraire, le retour est complet, sans lot variable, soit à la fois aux deux générateurs, soit seulement à l’un d'eux ‘. » Ce phénomène du « retour aux types » n'est-il pas identique à celui que présente, au point de vue de la couleur des cocons, le croisement des Jaunes pays etdes Japons blanes, tel que le décrit Maillot, et n’est -il pas identique encore, au point de vue de la couleur des vers, à celui que présente le croisement que j'ai étudié précédemment des Bagdad vers blancs etdes Bagdad vers noirs, ou encore celui des Jaunes pays vers blancs et des Jaunes pays vers noirs? Toutefois, je n'ai pas encore expérimenté le croisement de deux races ne différant que par la couleur du ver au cinquième âge, cette couleur ayant d'autre part été fixée, c’est-à-dire s'étant montrée invariable pendant plusieurs générations. Je ne pourrai faire cette expérience que lorsque j'aurai obtenu, par selection, une race à cocons blancs et vers toujours noirs (ce que je chercherai à obtenir dans la descendance de mon lot B de 1893), ou une race à cocons jaunes, et vers toujours noirs (ce que je chercherai à obtenir dans la descendance de mon lot A de 1893). J'ai déja, en effet, une race à cocons blancs et vers toujours blancs (lot D de 1893), et une autre race à cocons jaunes et vers toujours blancs (lots E, K, H, I, J, L, Net P de 1893). Peut-être que, comme pour la couleur des cocons, ces croisements donneront, à la pre- 1! Van Tieghem, Traite de botanique, 1884, p. 967, RAPPORT DE LA COMMISSION BY mière génération, une certaine fusion des caractères, et que la dis- jonction en deux groupes bien distincts ne se produira que dans les générations ultérieures ; c’est à l'expérience de répondre à ce sujet. Malgré tout ce qu'il reste encore à étudier, dans cette voie à peu prés inexplorée jusqu'à ce jour, je crois avoir montré que les vers à soie présentent, dans le croisement de simples races, à peine distinctes, ou plutôt même dans le croisement de simples variétés, certains phéno- mènes de « retour aux types », ou, comme je préfère les appeler, de « polymorphisme condensé », dont les analogues n'étaient guère connus que dans le croisement entre espèces distinctes. Au point de vue de la biologie générale et de l'étude de l’hérédité, ce fait a bien son importance. On peut dire que l'hérédité est la loi en vertu de laquelle « les matériaux élaborés par le protoplasma d’un individu vivant se forment et se disposent de manière à reproduire, soit dans leur agencement morphologique aux différentes phases de l’évolution, soit dans les époques, l’ordre et la durée de ces mêmes phases, les phénomènes qui ont caractérisé l'évolution des parents et ancêtres les plus récents de cet individu ! ». L'hérédité est donc une sorte de souvenir qui dirige aveuglément le développement de chaque organisme. Lors- qu'on croise deux individus d'espèce, de race ou de forme distincte, il y a conflit entre deux souvenirs différents. De même qu'il arrive à notre propre mémoire, lorsque nous cherchons à reconstituer une longue phrase ou une mélodie presque oubliée, et que nous constatons un mélange entre les différents lambeaux de phrase qui se présentent concurremment à l'esprit, de même, il y a fusion ou entre-croisement des caractères, chez le proluit du croisement ; fusion, lorsque le produit présente exactement des caractères intermédiaires entre ceux des deux parents, comme pour les cocons jaune-paille obtenus par le croisement des Jaunes pays et des Japons blancs ; entre- croisement, lorsqu'on obtient des sujets « décousus », où les caractères différents du père et de la mère sont juxtaposés et non mélangés. Tels sont les hybrides entre lépidoptères d'espèces différentes dont parle M. Baron*, et qui présen- teraient les caractères du père sur la moitié gauche du corps, et ceux de la mère sur la moitié droite, ou inversement. 1 De l'influence de la température sur le développement des végétaux, in : Ann. Soc. bot. de Lyon, tt. IX, 1882, p. 127. 2 Des méthodes de reproduction en zootechnie, 1888, p. 485. 5 On peut aussi citer le Cytisus Adami, hybride entre Cytisus laburnus et C. D8 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE On pourrait aussi rapprocher du fait de la fusion des caractères le phénomène si curieux, découvert et décrit par Darwin : les alliances € illégitimes » entres primevères hétérostylées, donnant parfois nais- sance, à la première génération, à des sujets isostylés !. Mais de mème aussi que notre mémoire peut souvent, après quelques répétitions, retrouver la forme primitive exacte de la phrase ou de la mélodie cherchée, et éliminer les éléments étrangers qui, lors du premier essai, se présentaient pêle-mêle avec les vrais éléments, — de mème aussi l’hérédité, après quelques générations, provoque souvent le retour intégral à l’un ou à l’autre des types primitivement croisés, à moins qu'après une suite assez longue de générations à caractères mêlés, le souvenir héréditaire de ce nouveau type intermédiaire n'en vienne à effacer les souvenirs plus anciens des deux types primitifs. On aurait dans ce cas une race métisse à caractères fondus, sorte de race dont la réalisation est, il est vrai, déclarée impossible par quelques auteurs ?, mais que nous croyons, avec d’autres non moins autorisés Ÿ, pouvoir être réalisée, dans certains cas. Dans l’esquisse très sommaire, que je donneici, de la théorie générale de l’hérédité (au point de vue du polymorphisme condensé), l'union de deux individus différant morphologiquement ‘ présenterait donc trois cas : 1° Les produits de première génération appartiennent tous à l'un ou à l’autre des deux types parents; tel est le cas des unions entre mâles et femelles des animaux supérieurs, entre primevères hétérostylées (unions légitimes), et très vraisemblablement, d'après les observations que j'ai rapportées précédemment, entre vers à soie, de même race, mais les uns à vers blancs, et les autres à vers moricauds. 2° Une partie des produits de première génération présentent le melange des caractères, et l’autre partie retourne intégralement aux deux types primitifs: tel est le cas du croisement entreles vers à soie « Jaune pays » et « Japons blancs », tel que Maillot l’a décrit, du moins. Purpureus, qui présente parfois, dit-on, sur les mêmes rameaux, et côte à côte, les fleurs jaunes de la première espèce, et les fleurs pourpres de la seconde. ! Des différentes formes de fleurs, loc. cit., p. 223. ? A. Sanson, Traité de sootechnie, 3° édition, 1888, t. II, p. 256 et suiv. 3 Ch. Cornevin, Traite de sootechnie générale, 1891. p. 619 à 631. 4 L'union d'individus ne différant pas morphologiquement ne se présente que chez les organismes androgynes, tels que certains mollusques (Æelix), et les plantes herma- phrodites, RAPPORT DE LA COMMISSION 59 3 Enfin, tous les produits présentent le mélange des caractères à la première génération; ce n’est qu'à partir de la seconde, ou même de l'une des suivantes que l’on voit se produire le retour aux types. Tel est le cas de la plupart des hybrides végétaux étudiés par M. Naudin, et pro- bablement aussi le cas de certains croisements entre races distinctes de vers à soie !. Il faudrait ajouter, pour être complet, que le mélange des caractères peut présenter toutes les nuances entre la fusion (produits à caractères intermédiaires) ou la juxtaposition (produits décousus); que, chez un même individu, certains caractères peuvent être fondus, et d’autres juxtaposés ; que tous les produits de même origine et à caractères melan- gés peuvent être à peu près identiques, et former un groupe homogène, ou, au contraire, être très différents, et présenter une « variation désor- donnée. » Et enfin, ce qui est fort important, il faut surtout remarquer que la production des unes ou des autres de ces combinaisons morpho- logiques est sans relation directe avec la fécondité des unions croisées, ou la fécondité des produits obtenus. En d’autres termes, le phénomène du « retour aux types » n'est point du tout caractéristique de l'hybri- dation, comme on l’a cru longtemps; ce serait plutôt le contraire, car il se présente dans toute sa netteté, lors du croisement entre différentes races de vers à soie, et mème, chez les espèces à polymorphisme con densé, lors du croisement, ou plutôt de l'union légitime, entre individus de formes distinctes, mais de même espèce. Si maintenant nous considérions à leur tour les organismes à indivi- dualités confuses (hydroméduses, végétaux vivaces, etc.), et le polymor- phisme des organes homologues (plantes monoïques, fleurs cleisto- games, etc.), nous aurions à confirmer encore et à généraliser ces aperçus; mais ce serait nous éloigner beaucoup de notre modeste point de départ : le croisement des vers à soie de différentes races, ou de différentes varietes. En résumé, le croisement des vers à soie présente, dans certains cas, le phénomène du « retour aux types » dans toute sa netteté, lors même que les deux sortes d'individus croisés sont si peu différents, qu'il est 1 Je vois annoncées, en effet, dans le prospectus de l’une des plus importantes maisons de grainage italiennes, des graines cellulaires croisées, à cocons jaune pâle uniforme, « a bozzolo giallo uniforme ». J'ai visité cet établissement de grainage en 1891, et je crois me rappeler, d'après les indications verbales qui m'ont été données, qu'il s'agit du croisement des Jaunes milanais, avec une certaine race de Japons blancs. 60 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE bien difficile de les qualifier d'espèces distinctes, et qu’on peut tout au plus les considérer comme des races, ou même de simples variétés de la même race. Indépendamment de l'intérêt que peut avoir ce fait au point de vue de la biologie generale, il est à peine besoin de montrer son importance pour l'étude des croisements entre races distinctes de vers à soie. Si le grainage cellulaire, avec examen microscopique, donne toutes les garanties désirables aux sericiculteurs contre la pébrine, l'élevage de vers à soie croisés, de première ou deuxième génération, per— mettra tres vraisemblablement de vaincre pareillement la flacherie. La filature ayant toujours exige, jusqu'à ce jour, des cocons d’un type uni- forme, ou tout au moins d’un classement facile en deux ou trois catégories homogènes, il n’est pas indifférent de savoir comment les nuances des cocons varieront, à la première ou à la deuxième generation, lors du croisement de deux races à cocons de couleurs différentes. En attendant de pouvoir moi-même aborder cette étude, ce que je ferai peut-être des l'an prochain, je crois avoir montré dans la présente petite note, la méthode qu'il convient de suivre, à mon avis, dans ce genre de recherches si délicates. Il ne faut opérer que sur des lots dont la généalogie est parfaitement connue depuis plusieurs générations ; et en outre, on ne saurait trop multiplier les précautions les plus minutieuses pour éviter le mélange des vers, ou des papillons, ou des graines, de lots différents, élevées concurremment par le mème observateur. C’est assurément pour n'avoir pas suivi ces précautions rigoureusement nécessaires, et pour n'avoir pas apporté à ces recherches, qui demandent de longues années, une patience à toute épreuve, que la théorie du croisement des vers à soie est encore si peu avancée, malgré toute l’ulilité pratique qu’elle aurait pour la sériciculture. Le Défends, août 1893, INIOT SÉLECTION DES VERS A SOIE POUR L'AMÉLIORATION DU RENDEMENT EN SOIE DES COCONS — SIXIÈME ANNÉE — Par M. GEORGES COUTAGNE ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE, LICENCIÉ ÈS SCIENCES NATURELLES Je n'exposerai pas, dans le présent rapport, les considérations gène- rales qui m'ont guidé au cours de mes recherches sur la sélection des vers à soie, ni la méthode que j'ai suivie depuis 1888, ni les résultats que j'ai obtenus pendant les cinq premières années. J'ai donné, avec grands détails, ces exposés dans plusieurs travaux antérieurs, auxquels le lecteur voudra bien se reporter !. Je me bornerai à rendre compte de mes opérations de cette année, 1893, en me servant des mèmes notations que dans mes précédents rapports. Cette année, j'ai élevé 17 lots. De même que l’année dernière, 1892, tous ces lots, sauf deux (lots B et C de 1893) ont été conduits simulta- nément, et dans des conditions rigoureusement identiques, afin d'obtenir des résultats bien comparables. Les deux lots qui ont fait exception étaient de la race de Bagdad, et ont été élevés dans un local séparé, 1 Sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, 1891 (Rapport à la Chambre de commerce sur les travaux du Laboratoire d’études de la soie en 1890). — Recherches expérimentales nouvelles sur les vers à soie (Bulletin des travaux de l'Uni- versité de Lyon, mai 4891). — Nouvelles recherches sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, 1893 (Rapport à la Chambre de commerce sur les travaux du Laboratoire d'études de la soie, en 1892 et 1893). — Sur le croisement des diffé- rentes races ou variétés des vers à soie, 18935 (Rapport à la Chambre de commerce sur les travaux du Laboratoire d'études de la soie, en 1892 et 1893). LAB, 5 62 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE principalement en vue d'étudier le polymorphisme des vers; il n’y avait pas grand intérêt à comparer encore les Bagdad à mes autres lots de race Jaune, cette comparaison ayant été faite dejà, très minutieusement, en 1892. Voici la definition de chacun de ces lots, avec les coefficients relatifs aux sujets de choix dont la descendance a été conservée pour les éle- vages de 1894. Lot À de 1893. — Cellule n° 9 de 1892 (mâle 123 et femelle 131), une portion seulement des vers éclos. Vers moricauds en grande majorité ; le 5 juin j'éliminai tous les vers blancs, qui furent au nombre de 62. Au décoconnage, le 20 juin, je comptai 200 cocons; il y avait donc cette année 23 0/0 de vers blancs. Je conserve la graine issue de 30 cocons de choix de ce lot, en vue d'obtenir, pour l’étude des croisements, une race à cocons jaunes, et à vers exclusivement moricauds. (176 —. . . .— 28 juin, 0) moyenne du lot, 200 cocons. (176 — 26 — 15,0 — 21 — 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. Lot B de 1893. — 20 cellules du lot N de 1892 (Bagdad à vers noirs). Environ un dixième des vers sont blancs; le reste est moricaud. Le 6 juin j'éliminai tous les blancs, au nombre de 850 ; au décocounage, le 23 juin, j'obtins 7*,515 cocons simples, à raison de 605 au kilogramme, plus 0*,265 cocons doubles; il y avait encore environ mille vers retardataires tous noirs; sur 6400 vers, il y eut donc 850 vers blancs, soit 13 pour 100. (165 — 231 — 14,0 — 23 juin, 0) moyenne d’un échant.moyen, 30 coc. Lot C de 1893. — 20 cellules du lot O de 1892 (Bagdad vers blancs). Tous les vers sont blancs; pas un seul noir. Au décoconnage, le 21 juin, j'ai récolte 8*,185 de cocons simples, à raison de 560 au kilo- gramme, plus 0,400 de cocons doubles; il y avait aussi un millier de retardataires. (178 — 24 — 13,4 — 21 juin, 0) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. Lot D de 1893. — Une portion des vers éclos de dix cellules du lot E de1892. Ce sont des coconsblancs. Tous les vers sont blancs, sans masque. Le 20 juin, je compte 624 cocons, pesant 995 grammes (un double et 3 peaux déduits). (159 —. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 624 cocons. (159 — 19 —12,4— 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. RAPPORT DE LA COMMISSION 63 Lot E de 1893. — Cellule n° 5 de 1892 (mâle 167, deuxième fois, et femelle 178). Vers tous blancs, et presque tous sans masques. Le 20 juin, je compte 378 cocons, pesant 707 grammes (8 doubles .et 3 peaux deduits). (487—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 378 cocons. (427 — 29 — 15,9 — 2j juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. Lot F de 1893. — Cellule n° 6 de 1892 (mâle 74 et femelle 220). Vers tous blancs, et sans masque. Le 20 juin, je compte 343 cocons, pesant 653 grammes (5 doubles et 4 très petits cocons déduits), Il y a une grande inégalité dans la grosseur des cocons de ce lot, et beaucoup des cocons sont fort petits. (187—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 343 cocons. (187 — 31 — 16,5 — 21 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. Lot G de 1893. — Cellules n° 10 de 1892 (mäle 29 et femelle 161). Vers tous blancs, la moitié environ à masque, l’autre moitié sans masque. Le 20 juin, je compte 538 cocons, pesant 1025 grammes (un double déduit). (190 —. . . .— 20 juin, O0) moyenne du lot, 538 cocons. (190 — 31 — 16,1 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (169 — 34 — 20,1 — 27 juin, 7) mâle 346. (247 — 39 — 15,8 -- — 7) femelle 365. Lot H de 1893. — Cellule n° 11 de 1892 (mâle 37 et femelle 158). Vers tous blancs, la moitié environ à masque, l’autre moitié sans masque. Le 20 juin, je compte 927 cocons, pesant 1025 grammes (13 doubles et un très petit cocon déduits). (194—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 527 cocons. (194 — 30 — 15,6 — 21 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. Lot I de 1893. — Cellule n° 15 de 1892 (màle 189, deuxième fois, et femelle 152). Vers tous blancs, sans masque. Le 20 juin, je compte 485 cocons, pesant 954 grammes (2 doubles et 2 petits cocons déduits). (497 —., . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 485 cocons. (197 —31— 15,8 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 80 coc. Lot J de 1893. — Cellule n° 16 de 1892 (male 74, deuxième fois, et femelle 206). Vers tous blancs, la moitié environ à masque, l’autre 64 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE moitié sans masque. Le 20 juin, je compte 412 cocons, pesant 802 gram- mes (3 doubles et 8 petits cocons détuits). (194—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 412 cocons. (194 — 31 — 16,0 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot K de 1893. — Cellules n° 18 de 1892 (mâle 166 et femelle 135). Vers blancs et vers moricauds, par moitié environ ; tous sont à masque. Le 20 juin, je compte 406 cocons, pesant 842 grammes (5 doubles déduits). (205—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 406 cocons. (205 — 34 — 16,5 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (194 — 36 — 18,5 — 23 juin, 3) mâle 4. (194 — 38 — 19,6 — 26 juin, 6) — 164. 206 — 39 — 19,0 — 26 juin, 6) — 177. (250 — 39 — 15,6 — — 6) femelle.161: (252 — 41 — 16,3 — — 100) — 162. Lot Z de 1893. — Cellule n° 19 de 1892 (màle 213 et femelle 100). Vers tous blancs, la moitié environ avec masque, l'autre moitié sans masque. Le 20 juin, je compte 536 cocons, pesant 1055 grammes (6 dou- bles déduits). (197—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 536 cocons. (197 — 32 — 16,2 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 80 coc. (174 — 35 — 20,1 — 26 juin, 6) mâle 211. (PAS SD AS TE — 6) femelle 233. (238 — 40 — 16,8 — 076) RERO 7. (RED MAD EMIG ER POLE ME UE ES Lot M de 1893. — Cellule n° 20 de 1892 (mâle 61 et femelle 94). Vers blancs et vers moricauds par moitié environ; ces derniers tous avec masque ; les vers blancs avec ou sans masque. Le 20 juin, je compte 483 cocons, pesant 973 grammes (un double déduit). (201—. . . .— 20 juin, O0) moyenne du lot, 483 cocons. (201 — 33 — 16,6 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (180 — 37— 20,6 — 25 juin, 5) mâle 63. (186 — 39 — 21,0 — 26 juin, 6) — 271. (190 — 38 — 20,0 — — GPS. (185 — 37 — 20,0 — _ 6) — 275. (170 — 35 — 20,6 — — 6) — 276. RAPPORT DE LA COMMISSION F 60 (167 — 35— 21,0 — 26 juin, 6) — 277. (170 — 35 — 20,6 — — G) == 278. HR 6) 255 (240 — 40 — 16,7 — 25 juin, 5) femelle CG. (228 — 42 — 18,4 — — 5) — 70. (254 — 41 — 16,1 — — 5) _ TL (222 — 39 — 17,6 — 26 juin, 6) = 201: (235 — 38 — 16,1 — — 6) —.n BE, (251 — 44 — 17,6 — — 6) 12960: Lot N de 1893. — Cellule n° 21 de 1892 (màle 86 et femelle 113). Vers tous blancs, avec ou sans masque. Le 20 juin, je compte 493 cocons, pesant 943 grammes (11 doubles déduits). (491 —. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 493 cocons. (191 — 32 — 16,9 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot O de 1893. — Cellule n° 22 de 1892 (mâle 4 et femelle 114). Vers blancs et vers moricauds, par moitié environ; ces derniers avec masque, les blancs avec ou sans masque. Le 20 juin, je compte 492 cocons, pesant 1015 grammes (2 doubles déduits), (203 —. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 492 cocons. (203 — 33 — 16,1 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. (268 — 40 — 15,0 — 26 juin, 6) femelle 121. Lot P de 1893. — Cellule n° 27 de 1892 (mâle 86, deuxième fois, et femelle 1). Vers tous blancs, sans masques, sauf un très petit nombre, qui montrent un masque très peu accusé. Le 20 juin, je compte 600 cocons, pesant 1072 grammes (3 doubles déduits). (178—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 600 cocons. (178 — 29 — 16, 3 — 21 juin, 1) moyenne d’un échant. moyen, 30 coc. Lot Q de 1893. — Cellule n° 28 de 1892 (mâle 213, deuxième fois, et femelle 96). Vers blancs et vers noirs, par moitie environ; les vers noirs à masque, les vers blancs la plupart sans masque, quelques-uns seulement avec masque. Le 20 juin, je compte 570 cocons, pesant 1136 grammes (deux doubles déduits). (198—. . . .— 20 juin, 0) moyenne du lot, 570 cocons. (198 — 32 — 16, i — 21 juin, 1) moyenne d'un échant. moyen, 30 coc. (255 — 39 — 15,4 — 26 juin, 6) femelle 188. (254 — 38 — 15,0 — — 6) — 200. 66 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Je donnerai maintenant le tableau des accouplements de 1893; 15 cel- lules ont été conservées pour les élevages de 1894. NOM Nle ere M emelle 222 iTots Me où "RS —,. 26 TG —+ NE NE SN Te —- #21 162 Di X, TS NP A NN GRECE NE 2 MIGS Me; = MO DONS RES AN RES — 05% — M te OR ON ET ER— 4077 NES NE NT AS ae al nt EH TT 205 — EN Lea D'or A /) RUN 16: — ne — 1100! 19. SP RE UT ESS — Gil =. je DL RTE Tee Een GR 1e NO. DORE ME te cl — 365 UE, Ce SA Tee de MAL — = TRE SRE ES 6 —. 200 — (C0. Les résultats obtenus cette année ne sont pas moindres que ceux des années précédentes. J'ai d'abord perfectionné ma méthode de sélection, en simplifiant beau - coup les opérations de pesage. Jusqu'à cette année, lorsqu'après le déco- connage, et après l'épreuve du rendement moyen de 30 cocoas, j'avais éliminé les lots les moins bons, je choisissais, simplement d’après l’as- pect et le toucher, les 20, 50 ou 40 cocons qui me paraissaient les meil- leurs dans chaque lot conserve, afin de les ouvrir, et de trouver ainsi quelques sujets remarquables, destinés aux accouplements. Mais les cocons mâles et les cocons femelles ne sont guère comparables; s'il est relativement assez facile de trouver de la sorte à peu près tous les cocons femelles les meilleurs, il est presque impossible de découvrir les bons cocons mäles, qui plus petits, sont assez semblables d'aspect aux cocons femelles médiocres. Par suite, surtout lorsqu'un lot était très homogène, j'en étais réduit pour trouver de bons mäles, à prendre presque sans choix, et au hasard, une cinquantaine de cocons, pour tous les ouvrir. D'autre part, aussi bien pour les femelles que pour les mâles, je faisais en pure perte pour un grand nombre de cocons inférieurs, ou à peine supérieurs à la moyenne, les opérations assez longues qui sont réces- saires pour la détermination de 7 : numérotage du cocon, pesée du cocon plein, extraction de la chrysalide. pesée de la coque vide, réintégration RAPPORT DE LA COMMISSION 67 de la chrysalide, et enfin calcul du rapport 7, Tout le temps pris par ces opérations aurait été mieux employé à l'examen d’un plus grand nombre de bons cocons, et à la recherche des sujets tout à fait remarquables. Voici dès lors comment j'ai opéré cette année. Pour trouver les meil- leurs mâles et les meilleures femelles d’un lot, je commence par séparer les mâles et les femelles de ce lot. Le poids moyen des cocons m’étant connu, je fare une balance, non à ce poids moyen, mais à un poids supé— rieur de 8 ou 10 centigrammes. En effet, les cocons dont le poids est égal, ou très peu différent, en plus ou en moins, du poids moyen, sont, ou des petites femelles, ou des gros mâles; et il importe de ne pas laisser échapper ces gros mâles, parmi lesquels on a chance de rencontrer d’ex- cellents sujets. On va voir, sans qu'il soit nécessaire d’insister à ce sujet, qu'il n'y a aucun inconvénient à ce que quelques petits cocons femelles soient melés au groupe des cocons mâles, tandis qu'il y en aurait à ce que quelques gros cocons mâles soient mêlés au groupe des coçons femelles. Au lieu de numéroter les cocons, je les place dans un petit casier à quinze compartiments (3 sur 5), dont chaque case est numérotée de 1 à 15; chaque opération de sélection porte donc sur 15 cocons. Successivement, chaque cocon est ouvert, la chrysalide est extraite, puis la coque est placée dans la balance, tarée à un poids tel que tous les sujets dont p est infé-- rieur ou très peu supérieur à p moyen {pour ce sexe, et pour ce lot) soient de suite éliminés. Ge n’est que sur les cocons restants, 2, 3 ou 4 pour chaque groupe de 15, que je fais les opérations complètes, numéro- tage et déterminalion de P, de p et de #. Considérons par exemple le lot M de 1893; P moyen était égal à 201 centigrammes, et p moyen à 33 centigrammes. La balance est tarée à 210 centigrammes pour la séparation des mâles et des femelles. Puis el'e est tarée à 36 centigrammes, pour le choix des bons mâles; tous les mâles dont la coque vide pèse moins de 36 sont mis de côté, et ce n’est que pour les aulres que je fais la détermination complète de P, p et >. De même, pour les femelles, la balance étant tarée cette fois-ci à 38 centi- grammes. Ce n’est pas que les femelles aient en moyenne leur poids p supérieur à celui des mâles; du moins, je ne puis pas encore affirmer le fait, quoique cela me semble très probable, n'ayant pas encore eu l'ac- casion de déterminer P; p, et r pour tous les cocons d’un lot, indistinc- tement. Mais ce qui est incontestable, c’est que, chez les femelles, les p mayima sont supérieurs aux p maxima des males. 68 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE On remarquera, sans doute, que par cette méthode on risque d'éliminer des sujets ayant P et p inférieurs, mais > excellent. Mais précisément ces sujets ne doivent pas ètre conservès, comme reproducteurs, malgré leur haut rendement soyeux, sous peine de voir diminuer rapidement, d’une année à l’autre, la grosseur des cocons. Je ne veux pas dire que les petits cocons ne soient pas excellents, parfois, pour le filateur ; mais tous les sériciculteurs qui ont suivi pendant plusieurs années une même race, savent que l’un des écueils à éviter est précisément cette diminution progressive de la taille, qui conduit inévitablement au nanisme, c'est- à-dire à l'abâtardissement de la race. ; Les sujets mâles ou femelles qui ont été éliminés par l'opération que je viens de décrire, ne sont pas jetés, bien entendu : s’ils ne sont pas les meilleurs, ils sont encore, du moins dans les lots déjà sélectionnés, pour la plupart excellents ; la chrysalide est réintègrée dans la coque vide, aussitôt après la pesée de celle-ci, et le cocon, quoique ouvert, peut être mis en filanes, ou placé sur des harpes, en attendant l'éclosion des papillons. Je donnerai dans le tableau ci-joint le résumé des épreuves faites sur les 17 lots de cette année. Aucun échantillon de 300 grammes n’a été adressé au Laboratoire d’études de la soie, pour l'essai de filature, parce que tous les cocons ont été conservés pour le grainage. Les graines obtenues seront distribuées l’hiver prochain ; et en 1894, j'espère avoir enfin d'assez nombreux élevages, faits dans les conditions ordinaires de la pratique, pour pouvoir juger des qualités ou défauts réels de la race que j'ai méthodiquement sélectionnée depuis six ans. On remarquera que le lot N, le meilleur de mes 13 lots de « Jaunes Défends » (7 —16,9), n’a fourni aucun sujet de choix, pour les accou- plements de cette année. Il faut remarquer à ce sujet que, de même que l'a observe L. L. de Vilmorin, au début de ses recherches si fécondes sur l’amélioration, par sélection, de la betterave à sucre, on rencontre parmi les différentes familles à sélectionner, trois sortes de lots : « Tantôt un lot à moyenne très élevée, sans écarts prononcés ; — tantôt, avec une moyenne plus basse des écarts considérables produisant ainsi des maxima exceptionnels ; — tantôt, enfin, des lots décidément mauvais et dont la descendance devait être complètement abandonnée !. » 1 Comptes rendus Acad. sciences, 1865, 2 semestre, p. 872. RAPPORT DE LA COMMISSION 69 Nombre P moyen p moyen r moyen de cocons |, à £ : RSA (en centigr.)|{en centigr.)| (pour cent) Jaunes, vers noirs . A 568 176 26.4 15,0 Bagdad, vers noirs. B 606 165 23,1 14,0 Bagdad, vers blancs C 561 178 24,0 13,4 Blancs pays . D 628 159 19,8 12,4 Jaunes Défends . E 534 157 29,7 15,9 — — F 534 187 30,9 16,5 — — G 526 190 30,7 16,1 — = H 515 194 30,3 15,6 = = I 507 197 31,2 15,8 — — J 515 194 31,1 16,0 — — K A8T 205 34,0 16,5 —_ — L 507 197 31,9 16,2 — _ M 497 201 33,4 16,6 = = N 523 191 32,4 16,9 — _— O 492 203 32,7 16,1 — — 12 558 179 29,0 16,3 — _— Q 505 198 31,9 16,1 MOYENNES : JAUNES, AVES NOIR 568 176 26,4 15,0 Balade RAR RS CE 583 171 23,9 : BIBACS PAYS Eee D. 0 0 628 159 19,8 12,4 Jaunes Défends 207 Men Ur 515 194 3159 16,2 Le lot N était un des lots de la première catégorie; tous ses sujets étaient également bons; mais je n'ai pas pu en trouver de véritablement remarquables. Doit-on s'attacher à choisir les étalons reproducteurs dans les lots de cette sorte, comme l'a indiqué de Vilmorin? Il y aurait là matière à discussion. Je crois que tout dépend en somme de l'allure de l'augmentation progressive de la qualité recherchée et de la grandeur des écarts entre les maxima et les minima de chaque lot. Pour les betteraves à sucre, qui dès le début montrèrent des écarts considérables entre les maxima et les minima, et pour lesquels, dès la troisième année, de Vil- morin obtenait des lots si remarquables qu'il ne s’agissait plus que de fixer les qualités obtenues, il est incontestable que la méthode qu'a sui- vie l’éminent botaniste était excellente, sinon la meilleure : les faits sont là pour en témoigner. Mais pour les vers à soie, je crois qu'il en est 70 LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE autrement, tout au moins dans les premières années, alors qu'il s'agit surtout d'obtenir des lots très perfectionnés; lorsqu'il s'agira de fixer les qualités déjà réalisées, les lots très homogènes et à moyenne élevée devront alors être recherchés de préférence et soigneusement conservés. On trouvera dans le tableau généalogique qui termine le présent rap- port le résumé de toutes mes opérations depuis 1888, jusques et y com- pris les sélections de 1892. Les sélections de 1893 ne peuvent encore être figurées, car parmi les 15 cellules conservées cette année et qui for- meront 15 des lots de 1894, 8 ou 10 environ se trouveront éliminées par les opérations de 1894. Les lettres, dans un grand carré, représentent les lots ; les nombres, dans un petit carré, les cellules ; les nombres, dans un cercle simple, les mâles ; les nombres, dans un cercle double, les femelles. Chaque étage du tableau représente une année, et les flèches indiquent les relations de parenté en désignant les lots dont provient chaque sujet, mâle ou femelle. Sur la droite du tableau sont indiquées les proportions de lots, de cocons ou de cellules, éliminées ou conservées chaque année. Quant à l'amélioration réalisée jusqu’à ce jour, elle est mise en évi- dence par le petit tableau suivant, dans lequel sont indiqués, année par année, les rendements moyens bruts (rapport du poids moyen des coques vides au poids moyen des cocons pleins, au moment du décoconnage) de tous les lots qui se trouvent avoir été sélectionnés successivement, pen- dant ces six années. Comme on peut le voir sur notre tableau généalo- gique, ces lots sélectionnés sont au nombre de 25, le nombre total des lots élevés ayant été de 113. 1088 MON ANNEE ETES TR 2 Dour ADO} 1889/HI0ISÈB Dee IN NE EE AE NT — 18000150 MD MEME ARC RO RE 1170 — lSOLPNTEO IS MR MERE REC EE R OR RR Ulo NT — 1802 Mots D AK Ie RER EEE LG ID — 1803 A0 ACL ARMAORHONSER RE 10 == J'ai établi, dans mon précédent rapport, que, dans les conditions où je me suis placé, la perte par dissolution du grès, dans la bassine de la filature, est en moyenne de 0,9, et les déchets de la filature (frisons et bassines) de 2,6. C'est donc environ 3,5 qu'il faut retrancher des nom- LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Pr TABLEAU GÉNÉALOGIQUE DE LA RACE « JAUNE DÉFENDS » ONT ÉTÉ SÉLECTIONNÉS SUCCESSIVEMENT : 1888 OUR 200 cocons sur 2000 environ. TE 99 cocons (à ouvrir) sur 200, O © Q 7 papillons sur 55. Sr ni BJ [EX] 2 cellules sur 4. | 1889 ae l 27 DIE! 8 lots sur 8. 354 cocons (à ouvrir) sur les 7600 environ de ces 8 lots. ) ( (@)] 41 papillons sur 354. nr Gi Ke EE 7 cellules sur 23. | { Fe EE fn 1890 Qi] D] [F] [5] fo] [e] 16 lots sur 19. 416 cocons (à ouvrir) sur les 7475 (env.) de ces 161ots. 3 © 80 papillons sur 446. Seb bo 66 nd 2 Le 2 fe Er) (a) (E 38 cellules sur 45. 188% [L | FF : Es! [K] 10 lots sur 50. 246 cocons (à ouvrir) sur les 3895 de ces 10 lots. 91 papillons sur 246. 12 cellules sur 28. 6 lots sur 18. 220 cocons (à ouvrir) sur les 1941 de ces 6 lots. 25 papillons sur 220, 15 cellules sur 28 72 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIF bres précédents pour avoir les rendements nets en soie grège. L'amélio- ration réalisée est donc en définitive une augmentation de rendement net très importante : de 10,7 0/0 ce rendement net a passé à 12,8 0/0, soit une augmentation de vingt pour cent environ. | Je ne veux pas dire, bien entendu, que les graines issues de mes six lots sélectionnés de 1893 donneraient des cocons dont le rendement net en soie grège serait industriellement de 12,8 0/0 (ce qui ferait une ren- trée en cocons frais de 7 kil. 812) ; — pas plus que les graines issues de mon lot À de 1888, c’est-à-dire des cocons qui m'ont servi de point de départ, avant toute selection, n'auraient donné des graines produisant des cocons à 10,7 0/0 de rendement net (ce qui ferait une rentrée en cocons frais de 9 kil. 345). Il ne faut pas perdre de vue que tous nos lots; aussi bien celui de 1888 que ceux de 1893, sont des petits lots, bien soignés, et que les conditions dans lesquelles ils ont été obtenus ne peu- vent se comparer aux conditions ordinaires des élevages industriels. Mais si mes vingt-cinq lots sélectionnés (de 1888 à 1893) ne sont pas comparables aux éducations ordinaires des sériciculteurs, ils sont du moins comparables entre eux, et je peux bien dire dès lors que j'ai réa- lise, par rapport aux cocons de race Jaune Var qui m'ont servi de point de départ, une amelioration de rendement de 20 0/0 environ, En d’autres termes, si on estime à 8,5 0/0 le rendement net moyen et industriel (soit une rentrée de cocons frais de 11 kil. 765) de la race Jaune Var, on peut légitimement compter, avec les graines issues de mes lots sélectionnés, sur un rendement supérieur d'un cinquième environ, soit sur un rendement de 10 0/0 environ (rentrée en cocons frais de 10 kilogrammes). Je terminerai en exprimant, une fois de plus, mon intention de pour- suivre ces recherches, et mon espoir de rendre ainsi quelques services à la sériciculture française. Le Défends, septembre 1893. 1 En toute rigueur, ce double déchet devrait être compté proportionnellement aux nombres 14,2 ,14,7 ,etc., c'est-à-dire que, si l’on retranche 3,5 de 16,3, il faudrait retrancher 3,0 seulement de 14,2. Mais d'un autre côté, les cocons riches en soie don- nent un moindre déchet en bassinés, et ces deux corrections, en sens contraire, doivent à peu près s'équilibrer. j HAVE RELATIONS ENTRE LES PROPRIÉTÉS DES COCONS DU BOMBYX MORI Par J. RAULIN PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON Historique. — Lorsqu'on vit reparaïître sur les marchés du Midi, grâce aux travaux de M. Pasteur sur la sériciculture, les anciennes races européennes des vers à soie, on se préoccupa bien plus de la résis- tance des vers aux maladies que de la qualité des cocons. Mais la qua- lité du produit ne tarda pas à attirer l'attention des praticiens : en 1870, je rapportai d'Autriche de la graine d'une race qui passait pour robuste, mais dont les cocons étaient grossiers ; dès 1871, les éducateurs se pro- nonçaient contre l'élevage de cette race. C’est par le même motif que la race Raïbaud-Lange qui fournissait de la graine à la plupart des éduca - teurs, dans le pays d’Alais, en 1868, 1869, 1870, fut peu à peu aban- donnée, pour faire place à des races à cocons plus fins et plus estimés. Ainsi, dès 1871, on se préoccupait du choix des races au point de vue des qualités du cocon en général ; mais on ne pratiquait pas à ce point de vue la sélection des reproducteurs dans une même race. Il eût fallu démontrer auparavant que ces qualités étaient héréditaires. Or, en 1871, j'élevai au Pont-Gisquet, près Alais, 110 pontes iso- lées : « Ce n’est pas seulement sous le rapport de la flacherie que ces pontes présentèrent de remarquables différences ; j'ai observé, d'une manière générale, que le moment de l'éclosion des vers, l'époque des mues, l'aspect extérieur des vers, la couleur et la forme des cocons, la forme même des papillons, présentent chez les vers d’une même ponte LAB. 6) 74 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE une grande ressemblance : et, d'une ponte à l’autre, des différences très sensibles. « De sorte que le système d’éducations par pontes isolées est une sorte de sélection empirique, propre à faire prédominer de plus en plus tel ou tel caractère héréditaire dans une graine d’une race déterminée !. » Et plus loin : « Les plus beaux cocons des plus belles pontes sont réservés pour ma reproduction de l’année suivante. » Tous ces faits démontrent que, dès 1871, je pratiquais la sélection des reproducteurs dans une même chambrée, au point de vue des qualités utiles des insectes et des cocons; parce que j'avais reconnu dans leur ensemble une prédisposition héréditaire. D'ailleurs le Congrès de Montpellier, en 1874, recommanda pour le grainage les cocons les plus riches en soie et les mieux conformés, parce qu’il regardait ces conditions comme des indices de vigueur. Mais qu’im - porte la raison d’être de ce conseil? Le but pratique de la sélection au point de vue de l'industrie était atteint, si toutefois l’hérédité joue un rôle dans la richesse en soie des cocons. En fait, de 1871 à 1876, je fis chaque année un grainage cellulaire de 300 à 400 onces, dans lequel je sélectionnais les chambrées et les repro- ducteurs au point de vue de la pébrine et de la flacherie, les cocons d’après leur forme, leur couleur, la résistance de la coque ; les papillons d’après leur beauté; les pontes d’après leur abondance et leur régula- rité ; et plusieurs éducateurs, entre autres M. de Lachadenède, président du Comice agricole d’Alais, appliquaient ces principes qui fournissaient des graines très estimées des éducateurs. Dans un remarquable Mémoire intitulé : Sur l'amélioration des races européennes des vers à soie, par M. G. Coutagne (rapport pré- senté à la Chambre de commerce de Lyon par le Laboratoire d’études de la soie, 1889-90), M. Coutagne fit faire un pas à la question et il con- tinua ses études en 1891-1892-1893. Il sélectionna dans un même lot de cocons les reproducteurs au point de vue de la richesse en soie des cocons, c’est-à-dire du rapport du poids de la coque au poids du cocons et accessoirement au point de vue du poids absolu de la coque, en vue de créer des races donnant un rendement en soie plus avantageux. Au lieu d'estimer d'une manière vague, à la vue et au toucher, l’ensemble 1 Mémoire sur les éducations des vers à soie en vue du grainage (Société centrale d'Agriculture de France, séance du 5 février 1873.) RAPPORT DE LA COMMISSION 19 des qualités du cocon, au point de vue de la filature, il isola donc, pour en tirer parti, l'une de ces qualités, la plus importante sans doute au point de vue industriel. Pour rechercher si cette qualité est héréditaire, il fit grainer à part des papillons issus de cocons d’une richesse en soie exceptionnelle, espé- rant que cette propriété passerait aux générations suivantes. Les résultats numériques semblent indiquer que le choix des cocons à fort rendement accroit le rendement de la génération suivante, bien qu'il se rapproche en s’abaissant, du rendement du lot qui a servi au prélèvement ; l’influence de la sélection serait donc réelle, quoiqu’elle ne persiste pas indéfiniment dans les générations successives, l'influence de la race étant peut-être prédominante. Toutefois ces conclusious auraient besoin d’être appuyées par de nou- velles expériences, parce que les essais n’ont pas été assez comparatfs pour conduire à des résultats précis; peut-être aussi les résultats ont-ils êté troublés par une influence que je ne puis m'expliquer, mais que j'ai observée jadis en élevant pendant plusieurs années de suite des pontes isolées, issues de pontes isolées elles-mêmes ; j'ai remarqué que le poids et la beauté des cocons diminuaient par cette sélection au lieu de s’ac- croître ? Est-ce un effet de la consanguinité ? Quoi qu'il en soit, le problème qui nous occupe ne semble pas avoir été étudié dans toute sa généralité. IÎ peut se poser ainsi : £tant don- nées les principales qualités du cocon utiles à l'industrie, le poids de la coque, la richesse en coque, la richesse en grège, la perte au decreusage, le titre, la lénacite, éludier l'influence que peuvent avoir sur chacune d'elles la race, l'heredité dans la race, Les condi- tions d'élevage. C’est une question essentiellement expérimentale. Les résultats obtenus pourront conduire à l'amélioration de la race en vue de l’industrie, soit par les croisements, soit par la sélection, soit par les soins de l'éducation. Mon intention n’est pas d'aborder ce problème tout entier; j'ai seule- lement préparé à la campagne de 1892, pour les éducations du prin- temps 1893, quelques pontes provenant de parents dont les cocons se distinguaient par l'intensité ou la faiblesse des propriétés que je viens . de rappeler, afin de rechercher l'influence de l'hérédité sur ces propriétés. Mais, auparavant, j'ai cru utile d'étudier les relations que peuvent avoir entre elles, dans les cocons d’un même lot, les qualités dont il vient d'être question ; car, à mon sens, cette étude préalable devait sim- 76 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE plifier notablement l'étude du problème qui nous occupe : Voici les résultats obtenus dans la campagne 1892 1: 1° Variations du poids des cocons dans un même lot. Lot G : 50 cocons pris au hasard; le poids du cocon a varié de 0®,815 à 1#°,77. Rapport du maximum au minimum, 2,1. Lot S 1: le poids du cocon a varié de 0 gr. 534 à 1 gr. 275. Rapport du maximum au minimum 2,40. Lot S 10: le poids a varié de 0 gr. 665 à 1 gr. 710. Rapport : 2,60. Lot S 3: le poids a varié de O gr. 850 à 1 gr. 488. Rapport : 1,75. Si on compare les poids des cocons d’un même sexe, on a de moindres variations : G : le poids des cocons femelles varie de 1 gr. 18 à 1 gr. 770. Rapport : 1,50. S 1 : le poids des cocons femelles varie de 0 gr. 915 à 1 gr. 275. Rapport : 1,39. S 10: le poids des cocons femelles varie de O0 gr. 835 à 1 gr. 710. Rapport : 2,04. G : le poids des cocons mâles varie de O gr. 815 à 1 gr. 283. Rapport : 1,57. 1 S 1 : le poids des cocons mâles varie de 0 gr. 534 à 1 gr. 170. Rapport : 2,19, S 10 : le poids des cocons mâles varie de 0 gr. 665 à 1 gr. 137. Rapport : 1,71. Comparons encore le poids des cocons femelles au poids des cocons mâles : G: Poids moyen des cocons femelles 1 gr. 298. — — mâles 1gr.051. Rapport : 1,23. Moyenne : 1 gr. 174. S 1: Poids moyen des cocons femelles 1 gr. 12. -— — mâles Ogr. 91. Rapport: 1,23. Moyenne: 1 gr. 01. 1 Les expériences de la campagne 1892 ont été faites à la Faculté des sciences avec de la feuille de mürier du champ d'expériences de Pierre-Bénite ; les vers ont été à la fin assez mal nourris ; c'est ce qui explique la faiblesse des poids. RAPPORT DE LA COMMISSION 77 $ 10 : Poids moyen des cocons femelles 1 gr. 125. — — mâles Ogr. 860. Rapport : 1,31. Moyenne : Ogr. 992, Le poids moyen d’un cocon varie donc notablement d’un lot à l’autre, et le poids d’un cocon est très variable dans un même lot; il l'est encore moins cependant si l’on compare entre eux les cocons d'un même sexe. Dans un même lot, les cocons femelles sont généralement plus pesants que les cocons mâles, quoiqu'il y ait des exceptions ; enfin le rapport du poids moyen d’un cocon femelle au poids moyen d'un cocon mâle dans un même lot est plus grand que l'unité et peu variable d’un lot à l'autre, 2 Variations du poids des coques dans un même lot : Ce poids a varié dans le lot G : de O gr. 109 à O gr. 257. Rapport : 2.57. Ce poids a varié dans le lot S 1 : de O gr. 066 à 0 gr. 196. Rapport : 2,97. Ce poids a varié dans le lot S. 10 : de O gr. 054 à O gr. 107. Rapport : 2,64. Ce poids a varié dans le lot S 3: de 0 gr. 094 à O gr. 179. Rapport : 1,90. Pour un même sexe, les variations sont moindres : G : le poids des coques des femelles varie de 0 gr. 257 à 0 gr. 106. Rapport: 2,42. S 1 : le poids des coques des femelles varie de 0 gr. 196 à 0 gr. 91. Rapport : 2,15. S 10: le poids des coques des femelles varie de () gr. 197 à 0 gr. 080. Rapport : 2,46. ; G: le poids des coques des mâles varie de O0 gr. 100 à O gr. 190. Rapport : 1,90, S 1 : le poids des coques des mâles varie de 0 gr. 066 à O gr, 140. Rapport : 2,12. S 10: le poids des coques des mâles varie de Ogr. 170 à 0 gr. 054. Rapport : 3,18. Ce résultat est encore comparable à celui qu'on a obtenu pour le poids des cocons. 1 G, S1,S 3, sont des races jaunes européennes. S 10 (50).et S 10 (80) sont des cocons blancs. 78 LABORATOIRE D’'ÉTUDES DE LA SOIE Comparons les poids moyens des coques des mâles et des femelles : G: Poids moyen des coques des femelles 0 gr. 142. — — — mâles Ogr. 123. Rapport : 1,16. Moyenne: 0 gr. 132. S 1: Poids moyen des coques des femelles 0 gr. 134. — — — mâles Ogr.119. Rapport : 1,13. Moyenne: Ogr. 126. S 140 : Poids moyen des coques des femelles 0 gr. 143, — — mâles Ogr. 128,6. Rapport : 1,11. Moyenne: 0 gr. 136. Le poids moyen des coques varie sensiblement d’un lot à l’autre et le poids des coques varie beaucoup dans un même lot; les variations sont de même ordre que celles des cocons. Les variations sont moindres si l’on compare les coques de cocons d'un même sexe. En général, dans un même lot, la coque des femelles est plus pesante que la coque des mâles, mais il y a des exceptions. Le rapport du poids moyen de la coque d’une femelle au poids moyen de la coque d’un mâle est plus grand que l'unité et peu variable d’un lot à un autre. Ce rapport (1,13 environ) est plus petit que le rapport des poids des cocons correspondants (1,26), parce que l'augmentation de poids des cocons femelles tient plus à l’augmentation de poids des chrysalides (due aux œufs principalement) qu'à l'augmentation du poids de la soie. 3° Rapport du poids de la coque au poids du cocon, ou richesse rela- tive du cocon en coque : dans un même lot, ce rapport est très variable. Dans le lot G, il varie de 0 gr. 074 à O gr. 212. Rapport : 2,86. Dans le lot S 1, il varie de 0 gr. 066 à O gr. 226. Rapport: 3,47. Dans le lot S 10, il varie de 0 gr. 064 à O gr, 156. Rapport : 2,43. Dans le lot S 3, il varie de 0 gr. 087 à 0 gr. 175. Rapport : 2,01. Si on compare ces rapports dans un même sexe, les variations sont notablement moindres : Dans le lot G, la variation pour les femelles est de 0 gr. 098 à O gr. 212. Rapport : 2,28. RAPPORT DE LA COMMISSION 79 Dans le lot G, la variation pour les mâles est de O gr. 074 à 0 gr. 157. Rapport: 2,10. ; Dans le lot S 1, la variation pour les femelles est de O0 gr. 090 à O gr. 226. Rapport : 2,50. Dans le Lot S 1, la variation pour les mâles est de O0 gr. 065 à O gr. 153. Rapport: 2,35. Dans le lot S 10, la variation pour les femelles est de 0 gr. 120 à 0 gr. 179. Rapport : 1,46. Dans le lot S 10, la variation pour les mâles est de 0 gr. 150 à O0 gr. 229. Rapport : 1,53. Voici les rapports du poids moyen des coques au poids moyen des cocons dans les divers lots : la variation d’un lot à un autre ; petite par rapport aux précédentes, est pourtant loin d’être négligeable : G: Poids moyen des coques 0 gr. 132. — — des cocons { gr. 185. Rapport : 0,112. S: Poids moyen des coques 0 gr. 1:6. — — des cocons 1 gr. 006. Rapport : 0,125. . S 10 : Poids moyen des coques 0 gr. 136. = — des cocons O0 gr 987. Rapport : 0,138. S 3: Poids moyen des coques 0 gr, 141. — — des cocons 1 gr. 084. Rapport : 0,130. Comparons ces rapports dans un même lot pour les mâles et pour les femelles : Lot G: Poids moyen des coques des mâles 0 gr. 145. — — des cocons — 1 gr. 051. Rapport : Ogr. 138. Lot G: Poids moyen des coques des femelles 0 gr. 161. _— — des cocons des — 1gr.320. Rapport : 0,122. Lot S 1 : Poids moyen des coques des mâles 0 gr. 119. — — des cocons des — Ogr.896. Rapport : 0,133. 80 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Lot S 1: Poids moyen des coques des femelles 0 gr. 134. — — des cocons des — 1gr.117. Rapport : 0,119. Lot S 10: Poids moyen des coques des mâles 0 gr. 129. — — des cocons des — Ogr. 842. Rapport : 0,153. Lot S 10: Poids moyen des coques des femelles 0 gr. 143, — _ des cocons des — 1Âgr.131, Rapport : 0,126. Le rapport des cocons mâles est donc dans chaque lot notablement plus grand que pour les cocons femelles, et d’un lot à un autre la variation des rapports pour chaque sexe est appréciable. Comparons encore dans un même lot les cocons les plus pesants et les cocons les plus légers : G: Poids moyen des coques des 22 plus pesants cocons 0 gr. 161. — — des cocons — — 1 gr. 460 Rapport : 0,114. G: Poids moyen des coques des 23 moins pesants cocons 0 gr. 148. — — des cocons — — 1 gr. 080. Rapport : 0,137. S 1: Poids moyen des coques des 23 cocons les plus pesants 0 gr. 137. — — des cocons — — 1 gr. 050. Rapport : 0,130, S 1: Poids moyen des coques des 24 cocons les plus faibles 0 gr. 118. _ — des cocons — — 0 gr. 880. Rapport : 0,134. S 10 : Poids moyen des 22 coques des plus forts cocons 0 gr. 136. — — des cocons 1 gr. 230. Rapport : 0,116. Poids moyen des 22 coques des plus faibles cocons 0 gr. 114. — des cocons 0 gr, 890. Rapport : 0,128. S 3: Poids moyen des coques des 23 plus pesants cocons O0 gr. 151. — — des cocons 1 gr. 198. Rapport : 0,126. Poids moyen des coques des 24 plus faibles cocons 0 gr. 133. — des cocons 0 gr. 892. Rapport : 0,149. RAPPORT DE LA COMMISSION DAST Le rapport des coques aux cocons est donc en général plus grand pour les cocons peu pesants que pour les cocons d’un poids élevé, et pour chaque groupe ce rapport varie sensiblement d'un lot à un autre. Cette loi est encore vraie pour chaque sexe séparément : COCONS MALES S 1: Poids moyen des coques des plus forts cocons 0 gr. 121. — — des cocons 1 gr. 011. Rapport : 0,119. S 10: Poids moyen des coques des plus faibles cocons 0 gr. 117. _ — des cocons 0 gr. 807. Rapport : 0,145. S 10: Poids moyen des coques des plus forts cocons 0 gr. 135. — — des cocons 0 gr, 903. Rapport: 0,149. S 10 : Poids moyen des coques des plus faibles cocons 0 gr. 120. — — des cocons 0 gr. 759. Rapport: 0,158. COCONS FEMELLES S 4: Poids moyen des coques des plus forts cocons 0 gr. 440. — — des cocons 1 gr. 300. Rapport : 0,107. S 1: Poids moyen des coques des plus faibles cocons 0 gr. 128. — — des cocons 1 gr. 029. Rapport : 0,124. S 10 : Poids moyen des coques des plus forts cocons 0 gr. 161. — —- des cocons 1 gr. 278. Rapport: 0,126. S 10: Poids moyen des coques des plus faibles cocons 0 gr. 124. — — des cocons 0 gr. 972. Rapport : 0,128. En résumé, le rapport du poids d'une coque au poids du cocon qui l’a produite, c'est-à-dire la richesse relative d’un cocon en coque, varie énormément d’un cocon à un autre dans un même lot ; elle varie encore beaucoup si on compare les cocons d’un même sexe; et ces variations sont de même ordre que celles des poids des cocons et des poids des coques dans un même lot. 82 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE La richesse moyenne en coque des cocons mâles dans un même lot est un peu supérieure à celle des cocons femelles. La richesse moyenne en coque de la moitié des cocons les plus pesants est un peu plus faible que la richesse moyenne de la moitié du lot formée des cocons les plus légers ; et cette loi est vraie si l'on considère chaque sexe séparément. ù La richesse moyenne en coque varie peu, mais d'une façon très appré- ciable d’un lot à un autre, soit que l’on considère la moyenne de tout le lot, ou la moyenne des cocons d’un même sexe. 4 Relation entre le poids de la coque et le poids des déchets à la fila- ture (frisons et pelettes) : G: Poids moyen des coques les plus pesantes 0 gr. 191. _ _ des déchets à la filature dans les cocons correspondants (frisons et pelettes) 0 gr. 043. Rapport : 0,227. Poids moyen des coques les plus légères 0 gr. 152. — des déchets correspondants 0 gr. 038. Rapport : 0,249. S3: Poids moyen des 24 plus fortes coques 0 gr. 178. — — des déchets correspondants 0 gr. 027. Rapport: 0,151. S 3: Poids moyen des 24 coques les plus légères 0 gr. 129. — — des déchets correspondants 0 gr. 020. Rapport : 0,155. S 1: Poids moyen des 25 coques les plus fortes 0 gr. 158. -- -- des déchets correspondants O gr. 048. Rapport : 0,304. S 1: Poids moyen des 25 coques les plus faibles 0 gr. 116. — — des déchets correspondants 0 gr. 037. Rapport : 0,318. S 10: Poids moyen des plus fortes coques 0 gr. 171. — — des déchets correspondants 0 gr. 029. Rapport: 0,169. S 10: Poids moyen des plus faibles coques 0 gr. 111. = = des déchets correspondants 0 gr. 024. Rapport : 0,216. En moyenne, les déchets sont donc relativement plus forts pour les RAPPORT DE LA COMMISSION 83 coques légères que pour les coques pesantes : donc les résultats men- tionnés pour les poids des coques seront vrais à fortiori pour les poids moyens de la soie grège que l’on extrait de chaque cocon. Du reste, les variations qui s’observent dans les poids moyens des déchets d'un lot à un autre sont encore bien plus considérables d’un cocon à un autre dans le même lot. En effet, dans le lot G le rapport du poids des déchets au poids de la coque varie de 0,487 à 0,097. Dans le lot S 3, il varie de 0,240 à 0,077. Dans le lot S 1, il varie de 0,532 à 0,156. 5° Perte du poids au décreusage : On a décreusé à chaud, au savon, en passant dans deux bains succes- sifs et rinçant ensuite à l'eau chaude le produit de chaque cocon, enfermé dans un petit sac en mousseline. Pour les lots G, S1, S3, S10 (50), on a employé : 3 de savon pour 100 d’eau ; pour le lot S 10 (80), 5 de savon pour 100 d’eau. — S 10 (80) a été décreusé à l'etat de coque, les autres à l’état de flot- tillons. Pour le lot S 10 (80), le rapport du poids de la soie avant décreusage au poids de la soie après décreusage a varié, d’un cocon mâle à un autre, de 1,78 à 1,41. Pour les cocons femelles, la variation a été de 1,76 à 1,45. Pour le lot G, la variation a été de 1 gr. 66 à { gr. 35. ARS = de 1,53 à 1,28 RE Es de 1,58 à 1,27 RS ADO) de 1,37 à 1,18. On s’est assuré, en répétant l'opération sur le même lot, que le décreu- sage était complet. Ces variations sont fort notables, soit dans le même lot, soit d’un lot à un autre, sans être cependant de même ordre que les variations de poids des cocons. Voici les rapports du poids moyen de la soie avant décreusage au poids moyen après décreusage pour les divers lots : G: Poids moyen des plus forts flottillons avant décreusage 0 gr. 136. — — — — après — 0 gr. 092. Rapport: 1,47. 84 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE G: Poids moyen des plus faibles flottillons avant décreusage 0 gr. 096. — — — — après — 0 gr. 062, Rapport : 1,54. S 1: Poids moyen des plus forts flottillons avant décreusage 0 gr. 101. — — — — - après —- 0 gr. 070. Rapport : 1,44. S 4 : Poids moyen des plus faibles flottillons avant décreusage 0 gr. 072. — — —— — après — 0 gr. 050. Rapport : 1,44. S 3: Poids moyen des plus forts flottillons avant décreusage 0 gr. 132. — — — — après _— 0 gr. 093. Rapport : 1,42. : S 3: Poids moyen des plus faibles flottillons avant décreusage 0 gr. 102. — —- — — après — O gr. 074. Rapport : 1,38. S 10 : Poids moyen des plus forts flottillons avant décreusage 0 gr. 120. — — — — après — 0 gr. 094. Rapport : 1,27. S 10: Poids moyen des plus faibles flottillonsavant décreusage 0 gr. 079. — — — — après — 0 gr. 063. Rapport : 1,25. Lot S 10 (80) décreusé à l’état de coque : MALES Poids moyen des plus fortes coques avant décreusage 0 gr. 145. — _ — après _ O gr. 093. Rapport: 1,56. Poids moyen des plus faibles coques avant décreusage 0 gr. 116. — — — après — 0 gr. 075. Rapport : 1,54. FEMELLES Poids moyen des plus fortes coques avant décreusage 0 gr. 165. — — — après _ 0 gr. 104. Rapport : 1,58. Poids moyen des plus faibles coques avant décreusage 0 gr. 121. — — — après — O gr. 077. Rapport: 1,97. La perte de poids au décreusage est donc assez variable d'un cocon à un autre dans un même lot, mais beaucoup moins que les éléments étu- RAPPORT DE LA COMMISSION 85 diés précédemment ; elle est aussi notablement variable, en moyenne, d’un lot à un autre. Mais elle est à peu près indépendante du sexe de la chrysalide et du poids de la coque, c’est-à-dire de la longueur du fil du cocon. 6° Titre du fil de cocon : Le titre d’un fil de soie donne la mesure de sa section #170yenne. Pour le déterminer, on a dévidé les cocons un à un, sur un guindre de 1 mètre de tour; on a compté le nombre de tours au moyen d’un timbre qui son- nait à chaque centaine de tours ; on a peséla flottille et divisé le poids par le nombre de tours. On a eu ainsi le poids moyen d’1 mètre du fil grège qui est proportionnel à la section, si on admet, ce qui est à peu près vrai, que la densité de la soie est constante. Ces essais de dévi- dage des cocons ont été faits au Laboratoire d’études de soie de la Chambre de commerce de Lyon, avec le bienveillant concours de M. Dusuzeau. En prenant pour unité le centième de milligramme on a eu les nombres suivants : j Pour les cocons du lot S 3, le titre varie de 37 unités, 2 à 16,6. Rapport : 2,24. Pour les cocons du lot S 10, le titre varie de 26 unités, 6 à 11,6. Rapport : 2,29. Pour les cocons du lot G, le titre varie de 33 unités, 3 à 15,5. Rapport : 2,14. Pour les cocons du lot S 1, le titre varie de 26 unités, 5 à 13,8. Rapport: 1,92. Donc le titre est très variable dans un même lot, d’un cocon à un autre, et les variations sont de même ordre que celles du poids des cocons. Le titre moyen varie aussi notablement d’un lot à un autre: Car le titre moyen de tous les cocons dans le lot S 3 est 22,87 — — — S 10 — 18,57. — — — G — 22,90. = R— — S 1 — 17,9. Existe-t-il dans un même lot une relation entre le titre du fil et le poids de la grège ? 86 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Poids moyen| Rapport Titre ÉTR S. 3. Flottillons les plus pesants à l'état grège | 137n:87 | 134 1 25 01 1 21 — — légers — 101 45 } 20 59 | S. 10. Grèges les plus pesantes . . . . .|120 42) 4-4 | 19 86 ) 419 — — lécéres enr TC NS DR) 16 80 | G. Grèges les plus pesantes . . . . . .| 137 » 1 41 2: 8 {1 20 = ERA céres ie Let ON MN LOT à | 20 … S. 1. Grèges les plus pesantes . . . . .| 102 44 | 1 43 | 19 06 | 1 13 _ Re operes te le ete To 2 CUT RSS | 16 85 \ Le titre moyen varie donc dans le même sens que le poids moyen du fil grège, c’est-à-dire la longueur du fil, mais avec des variations moins étendues : c’est pour ce motif que dans un même lot le titre moyen de la soie des femelles est un peu plus élevé que celui des mâles, les premières donnant plus de soie. Exemple : Lot G&, titre moyen de la soie des femelles 22,8. — — — mâles 21,4. Lot S 1, _ _- femelles 18,5. 2 — =— mâles 16,8. Toutefois ces variations ne sont pas parallèles, car si on fait le tableau décroissant des poids des fils grèges, les titres correspondants ne vont pas en décroissant régulièrement, il y a des alternances; il en est de même si on compare les titres au poids moyen des coques. T° Ténacité des fils de cocons : On a coupé les écheveaux dévidés et on a déterminé les poids néces- saires pour les rompre. En divisant ces poids par les poids des éche- veaux, on a eu un nombre proportionnel au poids de rupture moyen d'un fil de cocon d’une section égale à l’unité, c’est-à-dire la ténacité par unité de section. C’est ainsi qu'on a obtenu les nombres suivants : è oids nécessaire pour rompre un fil + Dans Ne P L SRE J G, 1 mètre de longueur pesant 4 milligr. varie de 17 sr. 3 à 30 sr: 9. Dans S 1° — — — 17 gr. 6 à 36 gr. 6. Dans $S 10, — — — 16 gr. 6 à 29 sr. 6. Dans S 3, — — — 18 gr. 6 à 34 gr. La variation de ténacité est donc considérable. Comment varie-t elle avec le poids de l’echeveau ? G: Ténacité moyenne des grèges les plus pesantes 25 gr. 6. — — — légères 25 gr. 8. RAPPORT DE LA COMMISSION 87 Le poids de la soie a varié de 232 milligr. à 49 milligr. S 1 : Ténacité moyenne des grèges les plus pesantes 23 gr. 7. — — — légères 28 gr. 7. Le poids de la soie a varié de 133 milligr. à 65 milligr. S 10 : Ténacité moyenne desgrèges les plus pesantes 24 gr. 81. — — —— légères 25 gr. Le poids de la soie a varié de 142 milligr. à 39 milligr. S 3: Ténacité moyenne des grèges les plus pesantes 26 gr. 35. — — — légères 26 gr. 65. Le poids de la soie a varié de 155 milligr. à 79 milligr. La variation de la ténacité moyenne des fils de cocons, des fils les plus pesants aux fils les pluslégers, est donc très faible ; elle ne dépasse pas les erreurs d'expérience et on peut la considèrer comme indèpen - dante du poids du produit soyeux du cocon. On a comparè la ténacité moyenne dans chaque lot à la perte au décreusage. Voici les résultats : S 1 : Ténacité des fils qui perdent le plus au décreusage 23 gr. 2. — = — le moins — 24,4. Ga => — le plus — 20,2. — —_— — le moins — 25,1. S 10: — — le plus — 24,4. — — — le moins — 25,8. S 3: — — le plus — 2e — —— _- le moins — 26,34. Les fils qui ont le plus de grès sont donc un peu moins résistants ; en d’autres termes, le grès est notablement moins résistant que la fibroïne. On peut, d’après ces données, se faire une idée de la ténacité relative du grès et de la fibroïne dans le fil grège. En prenant la moyenne des nombres précédents, pour les quatre lots, on trouve que la ténacité moyenne des fils qui perdent le plus au décreu- sage est 24,6 ; de ceux qui perdent le moins 25,6. D'autre part, la perte moyenné des premiers au décreusage a été de 31,50 0/0 ; celle des seconds, 24,8 0/0. En supposant donc que la fibroïne et le grès aient la même densité, en appelant a et b les ténacités respectives de la fibroïne et du grès, on arrive aux équations suivantes : a. 0,685 8. 0,345—24,6. a. 0,752+0 0,248 —925,6. D'où on déduit a — 29,35. b— 14,33. C’est sensiblement le rapport de 2 à 1. 88 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Et pourtant les fils grèges de divers cocons ont donné une ténacité sensiblement plus grande que les fils décreusés éprouvés directement; le rapport moyen a été de 24 à 19. Commentexpliquer cette anomalie? Est-ce par une modification physique de la soie par le décreusage, par une altération chimique ou par l’affaiblissement produit sur le fil par l'épreuve de la ténacité sur le fil grège? C’est à rechercher. M. Dusuzeau, le sympathique directeur du Laboratoire d'études de la soie, a étudié depuis quelques années un grand nombre de variétés de cocons sous le rapport des qualités de la soie, mais à un point de vue différent du nôtre. Cependant il y a quelques-unes de ces conclusions relatives au poids de la coque, à la richesse du cocon en coque, au titre du fil grège, que nous avons pu mettre en rapport avec les nombres obtenus par M. Dusu- zeau. Or, le sens de nos conclusions s’est montré d'accord avec les résul- tats de cet important et consciencieux travail. } CONCLUSIONS 1° Dans un même lot de cocons, le poids du cocon, le poids de la coque, la richesse en coque, le poids des déchets à la filature, le titre du fil du cocon, la ténacitéde ce fil par unité de section, présentent des varia- tions considérables et de même ordre de grandeur d’un cocon à un autre. . Le rapport du poids du fil grège au poids du fil décreusé subit des variations beaucoup moindres, mais non négligeables, car les différences de perte de poids au décreusage atteignent le quart ou même le tiers du poids de la soie décreusée. 2° D'un lot de cocons à un autre, le poids moyen des cocons, le poids moyen de la coque, la richesse relative en coque, le poids moyen des déchets, la perte de poids au décreusage, le titre moyen des fils, et, à un moindre degré, la ténacité moyenne des fils par unité de section, varient encore d’une façon appréciable, mais beaucoup moindre que dans le même lot d’un cocon à un autre; 3 Dans le même lot, le sexe influe sur certaines propriétés de la soie : le rapport moyen du poids des cocons femelles aux cocons mâles est sen- siblement plus grand que l'unité (1,23 à 1,31); le rapport moyen du poids des coques des femelles au poids des coques des mâles est aussi sensiblement plus grand que l’unite (1,11 à 1,16). La richesse moyenne relative des cocons en coques est notablement plus grande pour les mâles que pour les femelles. RAPPORT DE LA COMMISSION 2 89 La perte moyenne au décreusage est à peu près indépendante du sexe. Le titre moyen des cocons femelles est un peu plus élevé qne celui des *cocons mâles, parce que les premières donnent plus de soie. 4° Dans un même lot, les qualités de la soie que je viens d’énumérer ont entre elles certaines relations. Le poids moyen dès coques des cocons les plus pesants est sensiblement supérieur au poids moyen des coques des cocons les plus légers. Mais la richesse relative du cocon en coque est notablement plus grande pour les cocons les plus légers. La richesse moyenne en coque varie dans le même sens que la richesse moyenne en grège. En général, la perte à la filature par les déchets est proportionnelle- ment moindre pour les coques les plus pesantes. La perte moyenne au décreusage est à peu près indépendante du poids du fil grège. Le titre moyen varie dans le mème sens que le poids moyen du fil grège, mais avec moins d'amplitude. La ténacité moyenne, par unité de section du fil grège, est à peu près indépendante du poids de ce fil; elle varie légèrement avec la perte de poids au décreusage; les fils plus chargés-de grès sont un peu moins résistants, d'où l'on conclut par le calcul que le rapport de la ténacité du grès à la fibroïine serait de 1 à 2. Notons une fois pour toutes que les résultats 2° et 3° ne sont vrais que pour les moyennes d'un nombre de cocons suffisamment grand, pris au hasard ; les variations sont telles d’un cocon à l’autre que, si l'on compare un à un les nombres correspondants des deux colonnes dans lesquelles les qualités comparées sont rangées par ordre, on observe de grandes irrégularités dans les variations des nombres. De ces résultats on peut tirer des inductions pratiques sur la méthode de recherches à suivre pour améliorer les races au point de vue du résultat industriel. 1° Puisque la richesse en coque, le titre du fil, la ténacité relative, et, à un moindre degré, la perte au décreusage, subissent des variations fort importantes d’un cocon à un autre dans un même lot, on peut espérer, par la selection des reproducteurs, améliorer la race au point de vue de ces qualités; et on aurait un sérieux intérêt à le faire, car 1 kilogramme de cocons aura d'autant plus de valeur qu'il sera plus riche en coque ou en grège, que la grège qu'on en obtiendra perdra moins au décreusage; que les fils seront plus résistants et que le titre LAB, ‘ 90 > LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE sera plus uniforme : ce dernier point est important, car l'inégalité de titre des fils des cocons associés pour faire une grège entraîne l'irrégularité de la grège elle-même. Toutefois, pour que l'amélioration par la sélec- tion soit possible, il faut que les qualités dont je parle soient dans une certaine mesure héréditaires; c'est à l'expérience à prononcer; car il se pourrait que les différences signalées fussent accidentelles et dues, par exemple, en tout ou en partie, à des différences de nutrition d’un ver à l'autre ; ce qui conduirait à chercher ces améliorations dans l'étude des conditions de nutrition et d'élevage; L 2° Puisque ces qualités varient aussi notablement d’une variété à une autre, il est donc probable que, dans une certaine mesure, elles consti- tuent des caractères spécifiques des races et que c’est dans les croise- ments qu'il faudrait rechercher en partie la solution du problème ; 9 Puisque les cocons mâles sont notablement plus riches en soie que les cocons femelles et par conséquent plus avantageux pour la filature, ne pourrait-on créer des races contenant une plus grande proportion de mâles que de femelles ? Par exemple, en choisissant les pontes dans lesquelles les mâles prédominent, en supposant cette propriété héréditaire. Mais il ne faut pas perdre de vue que la graine nécessaire pour repro- duire ces races coûterait plus cher et que cet excédent de dépense dimi- nuerait sensiblement le bénéfice résultant de l'amélioration projetée ; 4 Les relations observées entre les diverses qualités de la soie pour— raient simplifier les études nécessaires pour améliorer les races : puisque le poids du fil grège et de la coque varie dans le même sens, il suffirait donc d'améliorer l’un pour améliorer l’autre; puisque la richesse moyenne en soie est plus grande pour les cocons les plus lègers, c’est donc parmi ceux-ci qu'il faudrait sélectionner les reproducteurs. Puisque le titre moyen varie dans le même sens que le poids du fil grège ou de la coque, c'est donc parmi les coques de mème poids qu'il faudrait chercher l’éga- lité des titres. Puisque la ténacité est plus grande pour les fils qui per- dent moins au décreusage, c’est donc parmi ces derniers qu'on devrait chercher les fils les plus résistants. Le plan de cette recherche est donc très étendu ; je n'ai eu d’autre intention que de le préciser un peu par l'étude préalable dont je viens de résumer les résultats. Lyon, le 27 juillet 1893. J. RAULIN. LE POUVOIR ROTATOIRE DE LA FIBROINE PAR M. LÉO VIGNON MAITRE DE CONFÉRENCES A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON SOUS-DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE CHIMIE INDUSTRIELLE Dans des communications précédentes {Comptes rendus du Labora- toire d'études de La soie, 1891, p. 53), j'ai montré que les éléments con- stitutifs de la soie du Bombyæ mori, c'est-à-dire le grès et la fibroïne, agissaient sur la lumière polarisée. Cette constatation a été faite en examinant les solutions de grès de soie dans une liqueur aqueuse de soude caustique à 3 pour 100, et les solutions de fibroïne dans l'acide chlorhydrique pur à 22 degrés Baumé. Les déviations trouvées ont été calculées pour les éléments grès et fibroïne supposés à l'état solide. Mais on pouvait se demander si, sous la forme solide, le grès et la fibroïne devaient bien être considérés comme actifs, ou si tout au moins, par l’action des dissolvants employés, ils ne subissaient pas de décompo- sition. J'ai étudié ce côté de la question en ce qui concerne la fibroïne, qui forme la partie essentielle de la soie, L'examen optique de la fibroïne telle qu’elle existe dans les glandes du ver à soie, c'est-à-dire sous la forme semi-fluide, n'est pas possible. La matière n’a ni la transparence, ni la fluidité nécessaires. Je me suis donc attaché à étudier les solutions chlorhydriques de fbroïne, optiquement actives. Ces solutions présentent les caractères suivants : Si l'on sature peu à peu l'acide chlorhydriqua par une solution titrée 92 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE de soude, en suivant la saturation au moyen du papier de tournesol, on observe qu’au voisinage du point de neutralité il se forme un abondant. précipité blanc, semblable à la silice en gelée. Ce précipité fraîchement préparé est soluble dans un excès de soude. L'examen polarimétrique de la liqueur permet de suivre les progrès de la précipitation, et montre qu’à l'origine elle n’est jamais complète : la liqueur filtrée agit sur la lumière polarisée. Cependant, il arrive fréquem- ment que, au bout de vingt-quatre heures, laliqueur séparée du précipité, s’est prise en gelée. En l'additionnant alors d’eau salée, en agitant et en filtrant, on obtient une solution qui ne dévie pas; la précipitation de la substance active a donc été complète. Il est donc possible de retirer par neutralisation la matière active sous forme solide; mais la précipitation est parfois incomplète, plus ou moins longue à réaliser, semblable à celle de la silice, de l'alumine, de l’oxyde d’étain, dans des conditions analogues. Une autre méthode m'a permis de réaliser complètement et sûrement la précipitation de la matière active, En additionnant de 100 centimètres cubes d'alcool éthylique à 95 degres, 20 centimètres cubes de solution chlorhydrique de fibroïne, on obtient immédiatement un precipite blanc, floconneux, semblable à la silice gélatineuse. En séparant le précipité par filtration, on constate que la liqueur alcoolique n’'exerce plus aucune action sur la lumière polarisée, et ne laisse par l’évaporation aucun résidu. Le précipité est-il identique à la fibroïne initiale ? Pour décider cette question, le précipité a été lave à l'alcool pour éliminer l’acide en excès, puis séché à l'air. On a déterminé ensuite son poids à 115 degrès (poids conditionné) ; on a constate qu'il était 05,735, le poids initial à la même température étant 0%r,744. La densité, mesurée par la méthode que j'ai décrite {Comptes rendus, 14 mars 1892), est égale à 1,32, la densité de la soie décreusée initiale étant 1,33. Le précipité séché à l'air, se comporte vis-à-vis des dissolvants et des reactifs comme la fibroïne. Notamment ilest insoluble dans la soude étendue froide, décomposable par la soude concentrée à chaud. Il est soluble dans l'acide chlorhydrique concentre. Le pouvoir rolaloire est le même dans la fibroïne et dans le précipité. Deux flottes de soie décreusée, de même poids, ont été dissoutes RAPPORT DE LA COMMISSION 93 séparément dans un même volume d'HCI à 22 degrés. Une de ces solu- tions, conservée comme type, donnait une déviation La deuxième solution a été précipitée par l'alcool ; le précipité essore a êté repris par l’acide chlorhydrique et a fourni une solution dont la dévia- tion était [aP——43°2. La matière active précipitée par l'alcool] des solutions chlorhydriques de fibroïne, enfin, exerce sur les matières colorantes le même pouvoir absorbant que la soie décreusée. J'ai constate le fait, en opérant compa- rativement sur les matières colorantes suivantes, employées en solutions titrées: rocceline, bleu méthylène, fuchsine, carmin d’indigo, safranine. En résume, la matière que l'on isole, par précipitation au moyen de l'alcool, des solutions chlorhydriques de fibroïne, est identique à la fibroïne elle-même; elle possède même poids, même densité, elle agit de la même façon sur la lumière polarisée et se comporte de même vis-à-vis des réac- tifs et des matières colorantes. Le pouvoir rotatoire que nous avons déterminé s'applique donc bien à la fibroïne, et non à des produits de décomposition de ce corps. VI SUR LA PRÉPARATION ET LES PROPRIËTÉS DE LA FIBROINE PAR M. LÉO VIGNON MAITRE DE CONFÉRENCES À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON SOUS-DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DE CHIMIE INDUSTRIELLE La soie grège obtenue par le dévidage des cocons du Bombyx mori se compose essentiellement de deux parties séparables par différents réactifs. Industriellement, la séparation s’effectue par l’action des solutions aqueuses et bouillantes de savon; en moyenne, 100 parties de soie grège perdent, par ce traitement, 25 parties de grès ou gomme, et donnent 75 parties de soie dite décreusée, présentant au plus haut degré les qualités techniques de la soie. Les chimistes qui ont réalisé l'analyse immédiate de la soie grège ont obtenu des résultats ne concordant pas, dans le plus grand nombre des cas avec les résultats industriels. Mülder a dénommé /fibroïne la soie dépouillée de son grès par l’action de l’acide acétique bouillant. D'après ce chimiste, la soie renfermerait : Kibroine CS RER ER 059-0/poureli0D Matières s0luDIe SEE C7 = Stædler a préparé la fibroïne en soumettant la soie à l’action d'une lessive de soude à 5 pour 100, s'exerçant à froid pendant dix-huit heures. Il obtint, dans ces conditions, 42-50 pour 100 d'une matière qu'il considère comme de la fibroïne pure. RAPPORT DE LA COMMISSION 95 Cramer, par l’action de l’eau sous pression à 133 degrés, obtint une fibroïne représentant 66 pour 100 de la soie employée. Francezon proposa de préparer la fibroïne en faisant agir sur Ja soie grège deux bains de savon bouillant, puis deux bains d’acide acétique à 8° : il obtint en moyenne 75 pour 100 de fibroiïne. En présence de ces divergences, j'ai abordé l'étude de la préparation et des propriétés de la fibroïne pure. Voici mes résultats: … Préparalion de la fibroïne. — On prend un écheveau de soie grège blanche, pesant environ 10 grammes : on le traite à l’ébullition, en ayant soin de lisser fréquemment pendant trente minutes, par un bain formé de 450 grammes de savon blanc neutre et 1500 centimètres cubes d’eau distillée. La soie est ensuite tordue, rincée à l’eau distillée chaude, puis tiède, pour éliminer le savon. Après essorage, on la soumet à l’action d'un deuxième bain de savon composé comme le premier et agissant à l'ébullition pendant vingt minutes. Puis, la soie est soigneusement essorée ; on la rince successivement dans À litre d’eau distillée bouillante, 1 litre d’eau distillée tiède, 1 litre d’eau distillée froide renfermant 10 centimè- tres cubes d'acide chlorhydrique pur à 22 degrés. Finalement, on rince à l’eau distillée et l'on termine par deux lavages au moyen de l'alcool à 90 degrés. On obtient dans ces conditions, en moyenne, 75 pour 100 de soie tres blanche, très brillante, souple, tenace et élastique: cette matière doit être envisagée comme la fibroïne. Sa densité est très voisine de 1,34. Sa composition centésimale moyenne est: CORP TR TAN ARS HP MCAUS PEL RU 6,5 NAN CNRS EE EN IONE (}, ST OR ARE Rec) 400,0 La fibroïne renferme une proportion de matières minérales beaucoup plus faible que celle de la soie. Les cendres de la soie étant 0,80 pour 100 environ, la fibroïne n’en contient que 0,01 pour 100 en moyenne. Dissoute dans l'acide chlorhydrique concentré, la fibroïne agit sur la lumière polarisée et se montre fortement lévogyre. L'action de l’acide chlorhydrique à 22 degrés sur la fibroïne est parti- culièrement remarquable : si à une certaine quantité d'acide chlorhydrique 96 © LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA $SOIE on ajoutée de la fibroïne, on constate d'abord qu'il y a dissolution rapide à froid ; puis, si l'on augmente peu à peu la quantité de fibroïne, on obtient une masse visqueuse, transparente, tout à fait semblable à la soie dans la glande du ver: la fibroïne a subi une véritable décoagulation. Par l'action de l'alcool à 95 degrés, la fibroïne est précipitée de ses solutions chlorhydriques, elle prend l’état coagulé; elle se présente alors sous forme de grumeaux, semblables à la silice gélatineuse, prenant, par la dessiccation à la température ordinaire, l'aspect de l'albumine sèche. En cet état, elle a perdu son éclat, mais en conservant sa composition, sa densité, son action sur la lumière polarisée et son pouvoir absorbant pour les matières colorantes. NII SUR LE POUVOIR ROTATOIRE DES BAVES DES DIVERSES RACGES DU BOMBYX MORI ET DES BOMBYCIENS SAUVAGES Par D. M. ROSSINSKI Lors de ma première visite au Laboratoire d’eludes de la soie à Lyon, je fus tellement frappe par la belle installation et la richesse des matériaux qu'on y trouve, que je ne pus m'empêcher d'exprimer à son éminent directeur, M. Jules Dusuzeau, le désir d'en profiter pour y faire une étude sur le pouvoir rotatoire des baves. M. Dusuzeau a eu la bonté, avec son amabilité et sa bonne grâce vraiment françaises, d'accéder à mon désir et de mettre à ma disposition les ressources de son Laboratoire. Je profite de cette oczasion pour leremercier publiquement de l'honneur qu'il m'a fait en acceptant ma modeste collaboration. Qu'il me soit permis aussi d'exprimer ma profonde gratitude à M. Joseph Testenoire, directeur dela Condition des soies, pour ses savants conseils, ainsi qu'a MM. Pétrus Guyotet Eugène Durand, préparateurs naturalistes, qui ont bien voulu me prêter leur concours dans la confection des préparations micro- scopiques. Voici la méthode que j'ai adoptée pour mener à bien ma tâche. J'ai pris de chacune des races à étudier un des cocons, le mieux caractérisé par son aspect. J'ai dévidé les cocons au moyen de la bassine expéri- mentale (type du Laboratoire) en les divisant en deux moitiés : l'une externe et l’autre interne. Entre ces deux moitiés du cocon, je prélevais 10 mètres de bave pour en faire des préparations microscopiques. Des IAB, 8 98 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE deux flottillons ainsi obtenus, le premier (externe) fut conservé comme échantillon de la bave à étudier, et le deuxième (l’interne), fut décreusé pour en faire des préparations microscopiques, à l'aide desquelles on déterminait le pouvoir rotatoire de la bave. Le dévidage s'exécutait à la température de 65 degrés centigrades. Les 10 mètres nécessaires pour l'étude de la bave grège se déroulaient sur une palette de titrage (type du Laboratoire) en évitant soigneusement de tirailler la bave. Les mêmes conditions ont été observées pour les préparations microscopiques, dont je parlerai tout à l'heure. Le deuxième flottillon fut conservé sous pli spécial, sans être plie, dans le même but d'éviter du tiraillement, On faisait des préparations microscopiques à l’aide d'un petit instrument, inventé par M. Jules Dusuzeau. Cet instrument se présente sous forme d’un morceau de bois long de 10 centimètres et large de 4 centimètres, la partie centrale de la brique étant un peu approfondie. Cette partie cen- trale de la brique est colorée en noir et destinée à recevoir la lame porte- objet de format anglais. Les dimensions de cette partie centrale sont égales à celles de la lame, et sa profondeur est de moitie de la grosseur de la lame. Ce creux est encadré par un châssis de cuivre mince. rs par =. Roniogki. So ÊTT Se LT] ss = LU vw a, Morceau de bois long d'environ 10 centimètres et large près de 4; b, son creux central; c, chässis de cuivre mince; e, charnières métalliques; d, lame porte-objet; 7, trois groupes des goupilles métalliques, distribuées par quatre dans chacun de ces'groupes; g, baves à étudier; 4k et k'k'; deux raies de cire blanche; kk'k'k, lamelle de verre; m, morceaux de papier gommé, L'épaisseur du châssis est telle que la somme de cette épaisseur avec l'épaisseur du creux estégale à l'épaisseur de la lame porte-objet. Il en résulte que la face de la lame et celle du châssis de cuivre ainsi que la face supérieure du bois, se trouvent sur le même niveau. Le chassis de cuivre RAPPORT DE LA COMMISSION 9a est fixé sur le bois au moyen d'une charnière de même métal, de sorte qu'il se relève à volonté. Le long du châssis, sont placés trois groupes de gou- pilles métalliques, par quatre dans chacun de ces groupes. Chaque groupe occupe un espace égal à la longueur d’une mince lame de verre de dimen- sions de 20 à 22 millimètres. Ainsi, on peut à volonté faire une, deux ou trois préparations sur la même lame porte-objet ; la bave se distribue au moyen de ces goupilles parallèlement en travers de la lame porte-objet, de sorte que chaque préparation se compose de huit parcelles de bave. Pour faire la préparation, on place la lame porte-objet dans le creux ; on distribue ensuite les parcelles de bave en les fixant sur un côté du bois au moyen des morceaux de papier gommé. Ensuite on prépare deux raies de cire blanche d’épaisseur égale et on les place sur les parcelles de bave dejà consolidees. On couvre ensuite le tout avec une lamelle de verre que l'on consolide sur les raies de cire par la pression d’une deuxième lame porte-objet que l’on éloigne ensuite. Ainsi la préparation est prète et il ne reste qu'a couper les parcelles de bave avec des ciseaux pour pouvoir enlever la préparation même. Les préparations microscopi- ques faites d’après cette méthode sont bien commodes pour l'étude parce que la distribution des fils est rigoureusement parallèle, de sorte que les effets de la polarisation des fils placés en divers sens sont éliminés ; en outre la préparation consolide les fils dans leur état naturel, sans les modifier ni par l'inclusion dans d’autres substances, ni par la pres - sion, ni par l’étirement, ni par le chauffage, en un mot, par aucun des agents qu’on pourrait incriminer de modifier la propriété polarisatrice du fil. On fait ainsi les préparations des baves décreusées, des cocons domes- tiques et de celles des bombyciens sauvages. Quant à l'examen même des préparations, il se faisait à l’aide du mi- croscope de Zeiss modèle V a, de l’oculaire n° 3 deZeiss, de l'objectif n° 4 de Hartenack, de l'appareil d'éclairage d'Abbé-Zeiss et de l’appa- reil de polarisation de Zeiss. On plaçait d’abord l'instrument de manière que le plan d'obscurité passât par le zéro du cercle et par l’axe du microscope représenté par une ligne qui réunit le centre de la crémail- 'ère et l'axe du tube du microscope, c’est-à-dire que le plan d’obscurité passait dans la direction de l'observateur à la lumière. Pour éviter les effets de la lumiere réfléchie par la lamelle, on protégeait la platine du microscope par un épais écran de papier qui embrassait solidement la platine et le tube du microscope. Le même écran protégeait les yeux de 100 LABORATOIRE L’ÉTJDES DE LA SOIE l'observateur contre les mimes effets de la lumière réflichie. Après avoir placé sa bave sur la platine du microscope de manière à ce que la direc- tion de cette bave correspondit précisément à celle du plan d'obscurité, c'est-à-dire de sorte que la bave passät directement par le milieu du champ d'observation en se dirigeant de l’observateur vers Ja lumière, on choisissait ordinairement de tels points où la bave était la plus propre et avait la structure la plus homogène. On évitait les endroits couverts de poussière, ainsi que les endroits qui présentaient une rupture de l'homo- généité, ceux où la bave présentait un aspect de torsion. On s’arrètait à des endroits d'un diamètre moyen qui, observés sans analyseur, avaient un aspect parfaitement homogène. Ensuite on mettait l'analyseur au-dessus de l'oculaire et on le tournait jusqu'à ce que la bave devint parfaite- ment obscure. L'angle compté sur l'échelle du cercle de l'appareil de polarisation, correspondait à celui de la rotation de l'axe de polarisation. On faisait ainsi 8 observations pour chaque préparation, et comme il y avait deux préparations semblables (celle destinée au Laboratoire et celle réservée pour moi-même), le nombre des observations faites d'où l'on tirait la moyenne était égal à 16. Cependant il n’y avait aucun besoin de prendre cette moyenne, la grandeur de l'angle observé étant la même dans toutes les 16 observa- tions faites pour étudier la bave de la même race. J'exposerai d'abord l’ensemble des résultats d'observations, et je passerai ensuite à l'examen détaillé de ces résultats. Voici le tableau de mes observations : Baves Baves grèxes décreusées FRANCE : Degrés Degrés 1. Var, blanche, récolte de 1892, par M. J. Dusuzeau, à Mon- plaisir près Lyon, graine des Basses-Alpes . . . 5 ot) D & Var, jaune, récolte de 4892, Monplaisir près Lyon, lJ. pére zeau, graine de l'Hérault (MM. Galfard et Perrier, Oraison). 3,5 3, 3. Var, jaune, récolte de 1892, Velleron, Vaucluse, graine de l'Hérault (MM. Bertoglio et Jaume). . . . . . . 4,5 » 4. Var, Bione, jaune, récolte de 1391, Gard, Anduze. . . . 4,5 45 5. Bione, jaune, récolte de 1886, graine et récolte de Vallette, ClarISAGard ee : A AUUIED NAS 6. Saint-Jean-du-Gard, jaune, elle Fe 1890, ME près Lyon, J.Dusuzeau.…"". : : 1900090 7. Hérault, jaune, récolte de 1888, Montpellier Hérault, Maillot, 9 5 8. Roussillon, jaune, récolte de 4888, Montpellier, Maillot . . 5 D RAPPORT DE LA COMMISSION 101 9. Petit Perpignan, jaune, récolte de 1888, Montpellier, Maillot. 5,5 5,5 10. Perpignan, jaune® récolte de 1888, Hérault, Montpellier, Malo 4 4 11. Deydier n° 10, jaune, ot “ 1801, Monplaisie. J. Don 4 4 12. Valleraugue, blanche, récolte de 1885, Montpellier, Maillot. 7 t 13. De France, jaune, réc:lte de 1892, Montagny, Rhône, graine de l'Hérault (MM. Galfard et Perrier) Sr C » 14. De pays (croisement) jaune, récolte de 1892, Rhône, Loire, VallaS APE ene ‘ ; Eu Fate TR » 15. Deydier n°8, jaune, énoite dé 1891, A QE EU 3 » 16. Deydier, jaune, récolte de 1899, Rhône, Regnié . . LIENS » 17. Galfard et Perrier, n° 33, jaune, récolte de 1892, Saint- Genis- Laval, graine des Basses-Alpes, Oraison. . . . , ,. . 4 » MOVEDTE RER A 40 ITALIE : 18. Sardaigne, jaune, envoyée de Florence en 1585. . . . . 5 » 19. Emilie, grain gros, jaune (graine), A. Marini, Turin, Mon- plaisir près Lyon, récolte 1887, J. Dusuzeau . . . . . 35 3,5 20. Carpinesi, jaune, de Florence, de 1883. . ,. . TS 4 21. Ascoli (Mari. E), jaune pâle, récolte de 1887, à Pro D RTE) 22. Lombardie, ne récolte de 1887. Monplaisir,J. Dusuzeau, graine de Turin, A. Marini . . . EN UE 3 23. Novi, blanche, . de 1887 à Chiavari, \. Paon MCE SE 3 MOYEN RE ET Ce DM T0) ESPAGNE : 24. Murcie, de pays, jaune, récolte de 1888 4 2H MUNIE PTOSSE JAUNE TÉCOlIERTe SSSR 25 26. Murcie, petite, jaune, récolte de 1888, Aragon . 4 MOYENNE RE PORN AE EC ST NOYenneNpourAEUTOpe CS NS 1 Deux fois pour deux cocons étudiés, j'ai obtenu la grandeur d'angle égale à 0e, 4 cocons étudiés ensuite ont donné la grandeur de l'angle, égale à 4°,5 que je considère comme normale. Les deux premiers cas doivent être regardés comme une exception . dont la cause doit être cherchée par une étude soigneuse des variations individuelles des cocons. 102 27. 28: 29: 30. 31 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 42. LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE CAUCASE : , Caucase, jaune, récolte de 1887 au Caucase, Schawroff . Naitchachouvi, jaune, récolte de 1887 au Caucase . Axajeke, jaune-pâle, récolte de 1890 au Caucase : Khorassane, type, blanche, récolte de 1887 au Caucase, près ENIVANE- ER NT CU ; Pschi-Pila, blanche, tal 1890 au GE Sarik-Pila, verdâtre, récolte de 1890 au Caucase. : Turkestan, blanche, verdâtre, récolte de 1887 au Cau- CASCADRL US D PEN AUS A EE ROC pire NET ONE RU TI MON 54 0 MO 07 dd 0 0 ASIE MINEURE : Bagdad, blanche, récolte de 1888, Anatolie . INDES : Madrassi-tjaune-pale; 1886 0 NON ONE Bulla de Midnapur, blanche, avec la tendance jaune-verte, de 1887 ET SES HE OURS DEC SRUeNE AMDECRTR NANTES Moyenne . , COCHINCHINE : Tam-Chaï, jaune, Soctrang, M. Ponchon. Baü-Dieü, jaune, Chaudoc, de 1886 Moyenne TONKIN : Tonkin, de pays, jaune, de 1885 CHINE : . Hei-pi-che-ts’an de Yang-Chiata, blanche, récolte de 1887, à Hang Chab, première récolte . Huang-pi-ts’an de Yu-hang, blanche, rie de 1887 à Ne, P6, deuxième récolte . , Pai-pi-ts’an, blanche, troisième edit de 1887. Si] 4,5 » » » 43. 44. 45. 46. AT. 48. 49. 50. RAPPORT DE LA COMMISSION Yu-pi-ts’an, blanche, quatrième récolte de 1887. 6 Ching-pi-ts'an, blanche, cinquième récolte de 1887 5 Ching-pi-ts’an, blanche, sixième récolte de 1887 5,5 Moyenne 5 JAPON : Ki-mai-san de Schinano, verte de 1885 Akajiku, Iwashiro, blanche de 1885 Saitama, blanche, argentée de 1886 Moyenne . Moyenne pour l'Asie AMÉRIQUE : Deydier H., élevée sur le Maclura par M. Walker, jaune, de 1889, AFRIQUE : Race blanche élevée par M, Iribe à Madagascar . Moyenne générale . 103 © 3,9 A l'exception de ces 50 races furent examinées pour chaque cent mètres de la longueur de la bave à travers toute l'épaisseur des cocons, encore trois races, et précisément : La bave grège. 100 |200 |300 |400 |500 |600 |700 | 800! 900/1000/moyenne 51. Wooshi, Chine, blanche! | | | | | | il élevée en Italie par M. Payen en 1887. . . .13,513,516 15 »|»|»|»|»1|»| 4,5 52. Bombyx mori Kinsei, de Japon, jaune verdâtre .14 |4 [6 6,5|5 DA RDS ESS 5 53. Le croisement des races du Mexique et de France, élevées par M. Marcy, à Grasse (Alpes-Maritimes) [3,54 16515 |5 » [4,513,5| » [4,5] 4,5 Moyenne pour les couches. .13,313,516 [5,515 |4 |4,513,5| » |3,5| » 104 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Donc les moyennes-pour toutes les 53 races sont : Degrés NoyenneldéEUTOpe ER RE EE EC ATOS. TOR Eee) de (CNE MP AE RCE eee en ROAD MO UT A DOI À ES ee ET NE EE ME en: ce CE ND D AO ASIE Le re De = its Sn TOR ET MONT AE ou fs) MP AMIÉDIQUES NE EE CRUE ro de tcat To — d'Afrique 5 Moyenne rare. PU reed M D UE En faisant les préparations des baves des bombyciens sauvages, il devenait nécessaire de se conformer aux méthodes de dévidage et en général de la réception du fil qui était souvent tout à fait différente selon la qualité du cocon, de sorte que la bave que l’on employait pour les préparations microscopiques était tantôt parfaitement grège, tantôt par- faitement décreusée et tantôt demi -décreusée. Mais cette circonstance ne change en rien le résultat des observations, parce qu'il n’y a pas de différence entre le pouvoir polarisateur de la bave grège et celui de la bave décreusée. Voici les résultats obtenus pour les bombyciens sauvages : Degrés Bombycidæ :2BOMby MOT EUNALUS EP SRE RP BRCTOESIS MM TU CE RE ES CT OR ES BMeRtOD ME PNA SE PAST DAS CARE PCR ER Theophila mandarina . 2 6 Rondotia mentiana . D MOYENNE L'OEIL RE Saturnidæ : Antheræa pernyi + . . . . .… . EU D RO S La première couche — 7, La seconde — 5. La troisième — 7. Antherea ainasmal eee PEU D UT er RE EL ESS dE Antheræa mylitta (Tussa Dabah) . . 7,5 La première couche — 8. La deuxième couche — 7. Antheræa assama. . ue Attacus Faïdherbii. + . RAPPORT DE LA COMMISSION 105 IMECOS FOR EAANER ER T MROEN UT r ATTACUSELICIOI ED DUT EE CU DNS ANtACUS ALIAS EE CT D. , ô 6 CTICUTANÉEÉENES DATA RE NN SE br 00 CONOMELANDOS D CARE NN nr no BoroceramanarasCARIENSISe UE D M UNI IN AID MOYEN M ME ci hr out uD:e Moyenne GÉnÉRAle RE UT NZ SS Moyenne générale pour les bombyciens domestiques et sauvages, 4°,5. Certainement les données que nous présentons ici, étant les données que l’on obtient pour la première fois, ne peuvent pas donner des indi- cations précises sur la différence du pouvoir polarisateur dans les divers groupes des races ; mais ayant déjà cette courte liste on ne peut pas ne pas remarquer une différence qui existe entre les divers groupes. Ainsi, par exemple relativement aux quatre points cardinaux, les races du Bombyx mori se distribuent selon leur pouvoir polarisateur comme suit : Amérique (pouvoir polarisateur — 3°,3); Europe (p.p. — 3,8); Asie (p. p. — 4,8); Afrique (p. p. — 5°). — Ensuite selon les divers pays de l’Europe et de l'Asie, la distribution de ces races est telle : Europe; Italie (p. p. = 3°,5); Espagne (p. p. = 3°,5); Caucase (p. p. — 3°,8); France (p. p. = 45), Asie : Indes (p. p. — 4); Asie Mineure et Tonkin (p. p. = 4°,5); Chine (p. p. = 5°); Japon (p. p. — 5°,6) et Cochinchine (p. p. — 6°2!). La moyenne générale de la déviation du plan de polarisation pour les baves du Bombyx mort était égale à 4,2. En prenant en considération la différence dans les couleurs des diffe- rentes baves, on obtient les résultats suivants : 1 Tous ces bombyciens pourraient être réunis avec le Bombyx mori comme bombyciens domestiques, mais je préfère les séparer dans le groupe des bombyciens sauvages, en laissant pour les bombyciens domostiques la conception plus étroite de l'espèce, qui embrasserait toutes les races du Bombyx mori ordinaire. 106 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA $OIE RACES JAUNES Var . Var . Var, Bione. Bione St-Jean-du-Gard . . Hérault. . Roussillon . . Petit Perpignan . . Perpignan . . Deydier, n° 10 . De France. . Loire . Deydier n° 8. . Deydier. . Degrés 5 5 5 5 5 17. Sardaigne . 18. Galfard Perrier n° Et 0 l'or on on À France . 4,3 19. Émilie . 3,5 20. Carpinesi . . 4 21. Ascoli 20 Italie. aa) 24. 25, 26, Espagne . 3,5 EUROPE. mt! 27. Caucase. 3,9 28. Naitchachouvi . 4,5 29. Akajeke. . 4 Caucase. 4 35. Madrassi 4 Indes Du” 37. Tam-Chaï . 6,9 38. Bau-Dieu . 6 Cochinchine 6,2 Tonkin . 4,5 ASIE. ,9 49. Deydier (Maclure) 2 AMÉRIQUE. . . 2 53. France, Mexique. 4,5 3,7 RACES BLANCHES Degrés 1Naree 5 12. Valleraugue . 7 France . = a 22. Lombardie. IS 23. Novi. ot lialie TA RSS à EUROPE. 45 30. Khorassan . 5 31. Pshi-Pila . 4 Caucase. 4,5 36. Bulla . . 4 37. Bagdad, l'Asie mi- neure . 4,5 Indes 4 40. Hei-pi-che-ts’an 4,5 41. Huang-pi-ts’an 6 42, Pai-pi-ts’an 4 43. Yu-pi-ts’an 6 44. Ching-pi-ts’an. 5 45. Ching-pi-ts'an. . 5,5 Chine 5 47. Akajikou 5,9 48. Saitama, er Japon 6,2 ASIE. 4,86 50. Iribe. , 5 AFRIQUE . . 5 51.2Wooshi 4,5 4,6 RACES VERTES 32. Sarik-Pila , 33. Turkestan . Caucase 46. Kimaisan ASIE. 52. Kinsei . Degrès 3 NO 3 [5 or [= | ot RAPPORT DE LA COMMISSION 107 Ainsi, en considérant les moyennes générales, nous pouvons dire que la presence d'une matière colorante fait baisser la force polarisa- trice des baves, parce que nous avons le maximum de déviation pour les races blanches, le minimum pour les races jaunes bien colorées etla valeur moyenne de cette déviation pour les races vertes, qui se trouvent entre les deux premières races. Cette conclusion se trouve confirmée par les moyennes particulières, à savoir: Degrés Degrés EIPANCO NEA RACE AUNES NE SR Blanches EN 0 6 EUROPE RR ACC NAUNES EURO TE BlANCIES SE EP US Caucase." Races jaunes: ." 4, Blanches 4,5, vertes. . n 3 Il existe cependant des moyennes qui contredisent cette conclusion, comme par exemple : Degrés Degrés Hate RaCESAUNeS ES Cblanches "Dr IS Asie. . . Races jaunes. . . 4,9 Blanches 4,86, vertes. . . 4 Toutefois ces deux dernières moyennes particulières sont contre- balancées par les deux moyennes particulières de l’Europe et d'Asie, de la France et de l'Italie qui correspondent aux résultats des moyennes générales. Nous formulons donc le résultat de nos recherches sur l'influence de la couleur de la bave sur son pouvoir polarisateur de la manière suivante: Il me semblerait que nous pouvons nous exprimer ainsi: S? l'on ne peut pas encore tirer une conclusion définitive par suile de l'insuf- fisance des observations, il resle néanmoins acquis dès à présent, que le pouvoir polarisaleur (la grandeur de l'angle de la déviation du plan de la polarisation) est en relation directe avec la colora- tion des baves et qu'il est possible, que la présence d'une substance colorante fasse baisser la force polarisatrice des baves. Je passe maintenant à la comparaison entre les données obtenues pour le pouvoir polarisateur, et les autres propriétés du cocon des mêmes races en me basant sur le résultat d’études faites, dans le Laboratoire de Lyon. Nous commencerons par la comparaison entre l'élasticité et le pouvoir polarisateur des baves des mêmes races. Voici les données que nous avons obtenues : 108$ LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE —————————Z—EZEZE ro ñ# RACES JAUNES Polarisa- Élasticite3 tion CE NN ONE re SU SR) ) SAVAr EEE 45 4. Var et Bi.ne. 45 5:tBione FE ee A0 6. St-Jean-du-Grrl . 35 8. Roussillon . . o 10. Perpignan. . . . 4 16. Deydier 35 | 17. Sardaigne. . . . 5 France . . 4,2 19. Émilie . 78 20, Carpinesi . . 4 21. Ascoli 215 Italie. . . . 33 24. Murcie, de pays. . 4 | 25. Murcie, grosse . 25 26. Murcie, petite . 4 | Espasne 35 EUROPE . . 36 28. Naitchachouvi . . 45 Caucase . . 45 Asie Lineure 35. Mudrassi Indes 38. Baü-Dieu. . . Cochinchise. S9TOnKIN EE 0-45 Tonkin. . . 45 Chine . . . » Japon . . . » ASIE, . . . 47 ES 49. Deydier, Maclure . 2 34 = L (26,6 * 13,8 13,9 12 52 12,2 12,8 43,4 44 (20)* 13,4 16,3 13.6 12,4 13,2 14 13,2 (21,6)* 14,4 (120,6)* 13,8 (21) 1% 14 10,2 = 16,6)° 11,1 11,1 C2 RACES BLANCHES Polarisa- Élasticite3 tion % Var 52 9,7 12. Valieraugue . 7 0014:55 France . . 6 22, Lombardie. S 41,2 3 { 23. Novi. . 1’, Italie 3 12,6 Espagne » » EUROPE . 45 11,6 — 30. Khorassane 5 13,3 31. Pschi-Pila RE, à te 5 134 Caucase 45 133 = | 21,2) 34. Bagdad. 45 | 112 Asie Mineure 45 11,2 36 BUDR- Eee E 1,8 Indes. . 4 11,8 Cochinchine. » » Tonkin . SR » 41. Huang-pi-ts'an,2r. 6 6,9 42. Pai-pi-ts'an, 3 rec... 4 6,7 43. Yu-pi-ts'an, 4 réc, 6 7,5 44. Ching-pi-ts'an, 5 r. 5 7,1 45 Ching-pi-ts'an, 6r. 55 5,7 HIPANOOSR ER 45 14,4 Chine 51 7.5 AT. Akajiku 1.055 AU 48. 1Saitama C0 162212; Japon 62 1418 ASIE. 44 1158 es RE SALE ee —— * Données obtenues par lé Laboratoire pour la soie grège: RACES VERTES Polarica- Élasticites tion NN France, , . » » Italle. . . . » » Espagne . . » » EUROPE. . » » 5 HT so f (19,8) 32 Srik- PRE ER 13,2 Caucase . . 3 13.2 Asie Mireure » » Indes. » » Cochinchine. » » Tovukin. . . » » 16. Kimaisan . . + «+ © 11,8 Japon . . . ASIE JE de ces données ont ëts déduites les données suivantes introduites dans le calcul des moyennes {Bolletino mensile di bachicoltura) d'après la formule de M. Quajat : l'elasticiié de La soie grege est egale à celle de la bave plus un tiers RAPPORT DE LA COMMISSION 10) Je donne ici le diagramme (vx. diagramme n° {) d: cette compa- raison dressée de la manière suivante: Les coordonnées verticales sont destinées pour les races, désignées par les numéros correspondants et rangés dans cet ordre, d'abord les races jaunes, ensuite les races blan- ches et enfin les races vertes. Pour chaque couleur, les races sont dis- tribuées d’après les pays et dans chaque pays dans l'ordre décroissant de la propriété du cocon avec laquelle on compare les données pour la pola- risation (dans notre cas, dans l'ordre décroissant de l'élasticite). Les pays sont divisés par des lignes simples, les couleurs diverses par des lignes épaisses. Je suivrai le même ordre de composition des dia- grammes dans la comparaison des autres propriétés de Ja bave avec sa force polarisatrice. Un simple coup d'œil sur le diagramme suffit pour rejeter l'existence d’une relation régulière quelconque entre ces deux propriétés de cocon. L'examen des données numériques confirme cette opinion, Ainsi, suivant les données que nous avons à notre disposition, nous devons dire : Siles faits observés par nous sont suffisants pour éclaircir celle question, il n'existe aucune relation entre la propriete polarisatrice de la bave el son élasticité, c'est-à-dire que la gran- deur de la déviation du plan de la polarisation Sous l'influence de la bave est indépendante de l'élasticilé de celte dernière. Maintenant nous passons à la comparaison de la propriété polarisatrice avec une autre propriété de la bave, et notamment avec sa force. J'ai dressé un tableau semblable à celui pour l'élasticité que j'ai obtenu au moyen des données prises à la même source; en même lemps je donne un diagramme (v. diagramme n° 2), semblab'e au premier et composé en employant ces données. Voyons donc ce qu’ils nous donnent. 1 Les données de la grandeur d'élasticité ont été prises dans les tableaux d'essais de bave publiés par le Laboratoire : n° 1, 1885, t. IV; no 2, 1889-1890, t. IV; n° 5, 1889-1890, t. I; n° 4, 1886, t. VII; no 5, 1887-1888, t. Il; no 6, 1889-1890, t. V; n° 8, 1887-1888, t. XVI; no 10, 1887 1888, t, VII; n° 12, 1885, t. XIL; n° 15, 1889-1890, t. IX; n° 17, 1885, t. XIV ; n° 19, 1886, t. XXX VI; no 20, 1885, t. XV ; n° 21, 1887-1888, t. XII; no 22, 1887-1888, t. IX ; no 23, 1835, t. XVII; n° 23%, 1889-1890, t. XVIII; ne 25, 1889 1890, t. XVII ; n° 26, 1889-1890, t. XVI, n° 28, 1889-1890, t. XX VIT; ne 30, 1886, t. LX ; n° 31, 1889-1890, t. XXVI, n° 32, 1889- 1890, t. XXV ; no 34, moyenne, 1889-1890, t. XX VIII ct 1887-1888, t. VI; no 35, 1856, t. XL ett. XLI (moyenne) ; n° 36, 1887-1888, t. XXXIV ; n° 38, 1886, t. VIIT ; no 38, 1885, t. LXII; ne 41, 1889-1800, t. XIX; no 42, 1857-1888, t. XLI ; n° 43, 1837-1888, t. XLII : n° 44, 1887-1888, t. XLVIIT ; n° 45, 1887 1888, t. XLIX ; n° 46, 1885, t. LX3 ne 47, 1885, t. LIII; n° 48, 1886,t. LVI; n° 49, 1889-1800, t. XV; no 9{, 1887-1888, t XXXVIT. 110 RACES JAUNES Polarisa- Force tion en gr. degrés 43)* D'INAT ee te DO Ge S'VAr ER er 40 ELU 4. Var et Bione. i5 9,59 SYBl0n6 enr DO. 9,3 6. St-Jean-du-Gard , 35 11,2 &, Roussillon. , « . 5 95 10. Perpignan. . 4 8,6 53)* 16 *Deydier. Mens) ) 17. Sardaigne. 5 7,6 France . 42 8,6 19/Emilie 24:00722,35 9,1 20. Carpinesi . Wu... 4 40,4 21 ASCON Re 20 AD Italie. 33 9,8 ; 4 (1) 24. Murcie, de pays . 4 (4,8) 25. Murcie, grosse. . 25 | (43) (4,7) ae 26 Murcie, petite . 4 | ss Espagne . . 35 4,7 EUROPE . . 36 7,7 — 60)" 28. Naitschachouvi , 45 | \ )) 6,6 Caucase 45 6,6 Asie Mineure » » 35. Madrassi. . . . . 4 4,3 Andes) 7-1 7154 4,3 JSPBALDIEU RE 0 SU) Cochinchine. 6 4,75 S9 TONNES ie 410 01) Tonkin: 2410 6,5 Chine . . . » x Japon » » ASIE. AÉTIONEZS 3 4 6,6 RACES BLANCHES Polarisa- Force tion en gr., degrés HÉVARE CE 5° 9,5 12. Valleraugue . 7. 7,9 Erance 26 8,7 22. Lombardie . 3 8,6 23. Novi. 3 8,3 Italie 3 8,4 Espagne . . » » EUROPE. . 45 8.5 30, Khorassane . 5 6,3 (50)* 4. Pschi-Pila. . . . 4 | co 2,9 Caucase . . 19 5,9 gi. Bagdad , . . . 45 | ES Asie Mineure 45 5 36 BULLE 4 4,9 Indes. , 4 4,9 Cochinchine. » » Tonkin. . . » » 44. Huang-pi-ts'an, 2r. G 4,8 42. Pai-pi-ts'an, 3 réc. 4 5 43. Yu-pi-ts'an, 4 réc. 6 4,6 44. Ching-pi-ts'an, 5r. © 45. Ching pi-ts'an, 6r. 55 4,1 51FEWO0shi 0, Le AID Chine , . ,. 51 5,3 AMAR ANEU NS 00 5 201957 48. Saitama . « . . 7 8,7 Japon . . . 62 10, ASIE. . . . 48 ,3 —— —— A'DIRNNT: | LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE RACES VERTES Polarisa- Force tion en gr. degrés France. , . » » Italie . . . » » Espagne . . « » EUROPE. . » » 32. Sarik-Pila. . . . 3 De Caucase . . 3 5,5 Asie Mineure » » Indes . . . » » Cochinchine. » » Tonkin. . . » » Chine . . . » » 46. Kimaisan . . . . 5 9,3 Japon . . . © 9,3 ASIE. Si TÆ 7,4 = e— 4 7,4 — * Données du Laboratoire pour la soie calcul des moyennes. On employait pour ce grege est égale aux forces des baves sépa grège; au moyen de ces 1onnées sont calculées les données suivantes, introduites por le aleul la formule de M. Quajat (Bolletino mensile di Bachicoltura) {a force de la ‘aie s prises toutes ensemble. RAPPORT DE LA COMMISISON 111 En faisant la comparaison de ces données, nous arrivons à faire la même conclusion que nous avons déjà faite à propos de la relation entre l’élasticité de la bave et sa proprieté polarisatrice. Ici, comme tout à l'heure, nous voyons que la ligne de polarisation ne suit pas celle de la force en se croisant avec elle dans un cas et en se séparant d’elle dans l’autre, sans permettre de remarquer aucune régularité ; ici comme tout à l'heure, l’examen des données numériques elles-mêmes ne permet pas de remarquer une régularité quelconque, c’est-à-dire pour la force de la bave nous devons répéter mot pour mot ce que nous avons déjà dit pour son élasticité, à savoir : Siles données que nous avons à notre disposition sont suffisantes, elles montrent clairement, qu'il n'existe aucune relation entre la propriete polarisatrice de la bave el sa force, c'est-à-dire que la grandeur de la déviation du plan de la polarisa- tion sous l'influence de la bave est indépendante de la force de cette dernière. —Voyons si nous serons plus heureux en examinant la rela- tion entre le diamètre dela bave et la propriété polarisatrice de celle-ci. (Voir diagramme n° 3.) Voici le tableau (p.112) et le diagramme (n° 3) qui nous serviront de base pour notre conclusion, L'examen de ce tableau et de ce diagramme montre tout d’abord une curieuse contradiction entre eux. En effet, en examinant le diagramme nous remarquons tout de suite, sinon une imitation complète de la ligne de polarisation avec celle du diamètre, au moins une coïncidence fre- quente dans la signification intrinsèque de ces lignes. Nous sommes con- duits à penser qu'il existe une relation étroite entre l’accroissement du diamètre de la bave et la diminution de la déviation du plan de polarisa : tion. D'autre part, l'examen du tableau montre que les moyennes de la France et de-l'Europe sont en accord avec cette supposition et que celles de l'Italie et de l’Asie, qui sont parfaitement isodynamiques aux deux pre - mières, lui sont contraires ; enfin quecette supposition est en accord avec la moyenne principale et générale. Il semblerait donc qu’en nous fondant sur le tableau nous devrions faire une conclusion contraire à notre pre- mière supposition et admettre qu'avec l'accroissement du diamètre de la bave, la déviatiof du plan de polarisation s'accroît, Mais si nous prenons en considération l’inconstance du diamètre de la bave, l'insuffisance des données que nous possédons maintenant, pour en déduire des moyennes excluant tout hasard, enfin l’inconstance possible de la grandeur mème 112 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE ce la dévialion du p'an de polarisation, alors une telle contradiction ne nous étonnera pas. Quoi qu'il en soit, le tableau et le diagramme, nous montrent qu'il existe une relalion entre le diametre et la grandeur de la déviation du plan de polarisation. RACES JAUNES RACES BLANCHES Diamètre de Diamètra di Polarisa= la bave lolarisa- [a bave tin O""O001 tion C""O0A 4 \arietiBione. ur 45 313 LNATE CRE 5° 307 GE HOMCNEEN CAN 49 218 21 IV Aller AU CCE CE 0 7 322 8. Roussillon. . 5 315 Lan 10 Ferpignan. 4 347 17. Sardaigne . . 5 302 France 46 311 France 6 3°9 10ME mise re Ra CUS 288 22? Lombardie 3 162 20" \Carpinesi à A 313 23 NOVI ee 3 317 21SNSCONE MUR C0: 2 328 Em TER Italie . . Ses 38 309 Italie . do 3 °9 EUROPE 45 299 EUROPZ . . . . 39 310 = — Re Se 31, Khorassine . . . 5 210 Caucase. . . » » Ceucase. 5 25 S2.IMadrassi en 4 204 96. Bulla 4 934 Indes . . . 4 204 Inves NA 234 38. Baü-Dieu . . 6 212 Cochinch:re 6 212 Cochinchlne 1 © » » SM DO0DKIN ES ER 45 280 LODK D. - - - 45 280 Tonkin . » » NF 41. Kuang-pi-ls’'an, 2 réc. 6 22) 42. Pai-pi-ts'an, 3 réc. . . 4 221 43. Yu-pi-ts'an, 4 réc. 6 214 41. Ching pi-ts'an, 5 réc. E] £05,5 45. Ching-pi-ts'an, 6 rec. 59 199 HÉAWOOShE Ce 45 2410 Chine UT » » O5 FOOT 51 21S 47. Akajiku, . 55 284 4S. Saitama 7 _262 Japon » » Japon. 62 2:53 ASIE ET “8 252 ASIE . 5 249 nl — ns ——— 42 271 47 9274 — == — C'est déjà un pas en avant dans cette région inconnue et nous nous conlenterons pour le moment de constater le fait, en attendant que l'exa- men des autres propriétés du cocon nous permette de préciser davan— tage cette relation. A présent nous pouvons donc seulement dire que la comparaison des données pour le diamètre de la bave avec celles de sa RAPPORT DE LA COMMISSION 113 propriété polarisatrice montre qu'il eæisle une relation régulière entre la grandeur du diamètre de la bave et la grandeur de l'angle de la deviation du plan de polarisation. Nous passons maintenant à l'examen de la relation entre la longueur de la bave dévidée et sa propriété polarisatrice en nous servant d'un tableau et d’un diagramme (voir diagramme n° 4) composés de la mème manière. 4. 5. 8. 10. 17. RACES JAUNES Var et Bione. Bione , Roussillon. Perpignan. Sardaigne. France . Émilie . . Garpinesi . . Ascoli . Italie . EUROPE Caucase . . Madrassi Indes . . . Baü-Dieu . Cochinchine . Tonkin . . Tonkin . . Chine, Japon. ASIE . Europe ct Asie . Moyenne générale Longueur dé Polarisa- la bave tion cn mètres 4°5 656 45 579 5 588 4 751 5 786 46 668 35 558 4 776 DE 785 33 706 39 687 » » 4 187 nm 187 6 227,5 6 227,5 45 279 45 975 ” » / » 48 229,8 = — 43 458,4 —— — RACES BLANCHES 1. Var . 42, Valleraugue . France . 22. Lombardie. 23 NOvie +" 30. 36. Italie . EUROPZ Khorassane . . . Caucase. . Bulla. Indes . Cochinchine Tonkin 51. Wooshi , Chine . . Akajiku, . Saitama Japon ASIE . Europe et Âsie . . Huang-pi-ts an, 2 réc. + Pai-pi-ts'an, 3 réc. Yu-pi-ts'an, 4 rec. . Ching-pi-ts’an, 5 rec. . Ching-pi-ts'an, 6 réc.. Longucur de Polarisa- la bave tion en mètres , 5° S43 . 7 710 6 776 3 773 3 579 3 724 45 720 — = 5 653 5 683 . A 156 . 4 156 » » . » » 6 333 4 284 . 6 169 . 5 211 55 151 45 136 51 264 55 540 7 590 62 550 5 413 42 581,5 45 450 TAB, 114 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Ici, comme plus haut, nous rencontrons la même contradiction entre les données numériques des moyennes et celles du diagramme, ici, comme plus haut, cette contradiction est la même, c’est-à-dire, que l'examen du tableau nous montre une coïncidence entre les deux phéno- mènes examinés, le diagramme, au contraire, nous montrant leur oppo- sition. Seulement il existe ici une différence : c’est que cette contradiction est exprimée plus fortement puisque seulement une moyenne (pour l'Italie) s'accorde avec le diagramme et quatre moyennes : celle pour la France, pour l'Europe, pour l'Asie, et la moyenne générale contredisent. Aussi nous exprimerons-nous ici comme plus haut ; dès à présent nous pouvons dire que la comparaison entre les données pour la longueur de la bave dévidée etles données pour sa propriété polarisatrice nous montre qu'il existe une relation régulière entre la longueur de la bave dévidee et la grandeur de l'angle de la déviation du plan de pola - risation par l'action de cette dernicre. Voyons maintenant quelle est la relation entre la quantité de la soie dans le cocon et la propriété polarisatrice de sa bave (p. 115). L'examen du diagramme (voir diagramme n° 5) ci-dessus nous apprend que, sinon d'une manière parfaite, néanmoins en général, la marche de la ligne de polarisation coïncide avec celle de la ligne de la quantité de soie dans le cocon, c’est-à-dire que la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l’action de la bave est con - forme à la quantité de soie dans le cocon. A la même conclusion nous conduit aussi l'examen du tableau où trois moyennes (de l'Italie, des Indes et la moyenne générale) correspondent à cette conclusion, et seu— lement deux moyennes (d'Europe et de l'Asie) lui sont contradictoires. Ainsi en nous basant sur les données que nous possédons, nous savons que La grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave est en relation directe avec la quantité de soie du cocon. Si cela est vrai, alors la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave doit être aussi en relation directe avec la longueur et avec le diamètre de la bave, en s'accordant dans sa marche avec l'un ou avec l'autre, selon que la baveest plus ou moins allongée, c'est-à-dire selon que la bave a une longueur plus grande et en conséquence un diamètre plus petit, ou que le contraire a lieu. Nous ne pouvons pas encore dire préci - sément dans quel cas, mais évidemment dans l’un de ces cas, la gran- RAPPORT DE LA COMMISSION 115 deur de l’angle dela déviation du plan de polarisation par l’action de la bave sera en relation directe avec son diamètre, dans l’autre cas en rela- tion directe avec sa longueur. Voilà la raison des contradictions que nous avous vues plus haut entre les données numériques séparées, dont le résultat nous présente les diagrammes et les moyennes, qui doivent nous donner la somme de ces cas contradictoires. Donc en résumant tout ce que nous avons dit, nous nous exprimerons ainsi : RACES JAUNES RACES BLANCHES La quantité de la bave pour cent dans le cocon est La quantité de la bave pour cent dans le cocon est calculée selon les données pour la bave dévidée et pour | calculée selon les données pour la bave dévidée et pour les déchets dans 4 kilogramme des cocons. les déchets dans 4 kilogramme des cocons. Polarisa- La quantité Pelarisa- La quantité tion de Ja bave tion de la bave ü (D fo f 4. Var-sur-Bionne. . , 45 36,6 DREIODEM 4 EC - 0 Ne. 49 32,9 SAROUSSUION EE 5 35,8 AOPPerpi nan ON 4 125 Erancel 0 45 29,4 France » » AO EmIDe - 35 31,2 22. Lombardie 3 35,1 STFASCONRR ENTRE 25 37,6 Italie. : 3 35,4 Italie , : 3 2,1 EUROPE . . .. 37 22,4 EUROFE . . . . 3 39,1 =— — =— —— JR EMATLASSIE EE n 51,3 36. Bulla ñ 29 Endes k 31,3 INSEE AE 4 29 30 MX DoraSSANE "7 5 33,8 Caucase Cancaso 5 33,8 38. Baü-Dieu . Cochinchine . Cochinchine ° » 41. Huang-pi-ts'an, 2 réc. . 2 32,3 42. Pai-pi-ts’an, 3 réc. û 31.1 43. Yu-pi-ts'an, 4 réc, . . 6 29,8 44. Chin-pi-ts'an, 5 réc. n 30.5 45. Ching-pi-ts'an, 6 réc. . 5,9 31,2 51. Wooshi 45 33,6 Chine CET EE » » Chine D 1 31,8 49. Saitama 7 41,5 JAPON 1 -E- » » Japon. . . - . . 7 11,5 ASIE 7, 4e due 20,6 ASIE OR 34 — — as —— Europe et Asie. Ê 43 36,4 Europe et Asie. . 41 34,5 —— an ee a Moyenne générale 0 2 RS el M ce 42 35,4 Ilexiste une relation régulière entre la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave et la quantité de cette dernière dans le cocon, de même qu'entre cette grandeur de l'angle et la longueur et le diamètre de la bave. La 116 LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE grandeur de cet angle est en rapport direct avec la quantité de soie et peut être en rapport direct ou inverse avec la longueur ou avec le diamètre de la bave, selon que la bave est plus ou moins allongée, la grandeur de l'angle est en rapport direct avec le diamètre et en rapport inverse avec la longueur de la bave ou inversement. Voyons maintenant s'il existe une régularité quelconque dans la relation entre le titre de la bave et sa propriété polarisatrice. Voici le tableau et le diagramme (voir diagramme n° 6) composés conformé- ment aux précédents. RACES JAUNES RACES BLANCHES Titre Er: Titre Polarisa- de la bave Polarisa- de la bave ou en milligr. tion enuilligr 4. Var-sur-Bione . . . . 4°5 199 1. Var . dus 5° 142 D'FBione rt CRC. 45 136 12. Valleraugu: . se 7 131 8. Roussillon FLE 5 159 — — A0 MPerpienat Ce 4 3 159 Erancel ei 46 154 France . . . . 6 138 17. Sardaigne. 5 1359 22TOMDATUIS 3 115 19m re 35 142 23. Novi. 3 134 20. Carpinesi . C0 d n 458 ASIA COLE RS NET 23 187 Atalie fn ET 33 162 Italie Mec 3 139 EUROFE . . . . 39 158 EUROPE . . . 45 138,5 == — — == 30. Khorassane 5 115 Caucase. . . . : » » Caucase . 5 115 35. .Madrassi mn 85,3 36. Bulla. A so Indes ne 4 85,3 Indes . 4 so 38. Baü Dieu. 6 10% Cochinchiue . . . 6 10% Cochinchine . . . , » 89 Monkin.- er l 45 113 Tonkin . 45 113 Tonlin.: cie » » 41. Huang-pi-ts'an, 2réc. . 6 96 42. Pai-pi-ts'an, 3 réc. 4 78 43. Yu-pi-ts'an, 4 réc. . . 6 79 4%, Ghing-pi-ts'an, 5 réc. 0) 76 45. Ghing-pi-ts'an, 6 réc.. 55 80 SAW O0 ee 45 114 Chine TT » Chine ete ir 51 s7 ATAXA) RU AT REUTERS 25 206 AS-Satama- ee ee 7 161,6 Japon. . . . . . » Û Japon in 62 183,8 ASIE EN NS 0 4 8 100,7 ASIE . 5 116,4 Europe et Asie. . 43 1°9,3 Europe et Asie. . 47 127,1 Moyenne général 2 Le Ce ere nie. CUS 49 12°,3 RAPPORT DE LA COMMISSION 117 Le diagramme placé ci-après nous présente un tableau semblable à ceux que nous avons dejà vus pour le diamètre et la longueur de la bave et pour la quantité de soie dans le cocon. Bien qu'il n'existe pas, comme on pourrait s'y attendre, une régularité parfaite dans cette corrélation, la marche des deux lignes fait néanmoins l'impression que, là où l’une d'elles monte, l’autre s’abaisse et vice versa. Dans le tableau même nous trouvons des données, qui plaident en faveur d'une telle conclusion (la moyenne pour la France, pour l'Europe et la moyenne générale pour l'Europe et l'Asie) et des données qui lui sont défavorables (les moyennes de l'Italie et d'Asie). De sorte qu'en pesant tout ce que nous avons dit, on ne peut pas, ici non plus tirer une conclusion precise et il est néces- saire de constater seulement le fait, qu'il existe une régularité. En résu- mant nous pouvons donc nous exprimer ainsi : Entre la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l’action de la bave et le titre de cette dernière, ou son poids, il existe une rela- lion régulière. En presence du fait qu'il existe une relation entre la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave et et son poids, son diamèlre, sa longueur et sa quantité dans le cocon, il est tout naturel de se demander, s’il n'existe pas une régularité dans les relations entre cet angle et la grandeur du cocon, cette dernière étant peut-être la cause de la jongueur de la bave, et de l’épaisseur de son diamètre. Il sera donc intéressant d'examiner le tableau (p.118) et le dia- gramme (v. diagramme n° 7), qui représentent pour la relation en question et qui sont composés d'après le même plan que les précédents. Jei l'examen du diagramme ne permet de remarquer aucune régularité ; il y a des endroits, où la marche de l’une des deux lignes est conforme à l’autre, mais il y en a aussi, et ceux-ci sont plus nombreux, où elle est trés différente. On pourrait dire, que les deux lignes ont une tendance à montrer au milieu de leur marche, mais une telle harmonie est brouillée par les fines terminaisons de ces lignes, où l’une d'elles monte, tandis que l’autre descend. Mais il suffit d'examiner plus attentivement le tableau des chiffres pour voir, que nous ne nous sommes pas trompés en parlant de cette harmonie. Toutes les moyennes données par le tableau des chiffres indiquent que, là où la grandeur des dimensions du cocon s'élève, celle de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave s'élève aussi. Si nous regardons de nouveau le dia- 118 LABORATOIRE D ÉTUDES DE LA SOIE gramme, nous trouverons dans ce dernier plusieurs cas d’une telle coïn- cidence, il est vrai, pas toujours très apparents. En résumant tout cé RACES JAUNES Pour faire pluscommode la comparaison des dimensions du cocon avec la grandeur de l'angle de lu déviation du plan de polarisation sous l’action de la bave du cocon, les dimensions sont exprimées non par les grandeurs des diamètres divers du cocon, mais par lo produit de la multiplication de ces grandeurs, en prenant deux fois le diamètre de la largeur du cocon, comme cela est en pra- tique pour le calcul des volumes. Les dimensions Polarisa- du cocon tion en cu 4. Var-sur-Bione . 45 10.3 DMD1ONE ME." Dee 45 9 SAROUSSION EE RE LE o 10,4 HU ABeTpIEnan CREER 4 12 Erance LU: M. 20 45 10,4 17. Sardaigne. . .". … . 5 12,3 19-#Emilie 2.2... 35 S,2 20 ICATPITEL EN 4 12,6 DA PASCON LE LE 25 16,4 LOC O0 S MINE 37 12,6 EUROPE . ... A1 115 Caucase. . . . . » » 35. Madrassi. . . 4 4 Indes. . a ra 38. Baü-Dieu. , . . . FD 5,4 Cochinchine . a 5,4 SJ DONNE eee HE 76 Tonkin . . . . . 45 776 Ghine’, FFE » j » Japon. . . » » ASIE . as 56 Europeet Asie. . 23 "s6 = — Moyenne générale. RACES BLANCHES Pour faire plus commode la comparaison des diamètres du cocon avec la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave du cocon, les dimensions sont exprimées, non par les grandeurs des diamètres divers du cocon, mais par le produit de Ja multiplication de ces grandeurs, en prenant deux foisle diamètre de la largeur du cocon, conme cela est en pra- lique pour le calcul des volumes. Les dimensions Tolarisa- du cocon tion en cmè NET 607 où À 5 5 17,7 12. Valleraugue. . . . , 7 12,9 France . , . 6 15,3 22, Lombardie . 0 3 12,6 DS NON HE 7 LE 3 11,4 italie EE 3 12 EUROPE . . .. 45 13,6 a — 30, Khorassane . . . , 5 19 Caucase. . . . » » 20: 2BULARE M NE 4 3,7 Indes Wu. 0. 4 3,7 Cochinchine . . . » » Lonkin 2.0. » » 41. Huang-pi-ts’an, ? réc. 6 5,3 42. Pai-pi-ts'an, 3 rec. 4 9,2 43. Yu-pi-ts’an, 4 réc. ë 6 572 44. Ching-pi-ts'an, 5 réc. . 5 3,5 45. Ching-pi-ts'an, 6 réc. . 55 2,9 BOT 5 606 5 pe à 49 5,2 Chine tr. 54 4,4 47. Akajiku . . . 55 10,6 AS. Saitama . 7 8,3 Japon . 62 9,4 ASIE . . 5 9,1 — — Europe et Asie. . 47 11,3 45 99 = eme que nous avons dit plus haut, nous dirons : Si les données que nous avons à notre disposition sont suffisantes, on peut admettre que la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la RAPPORT DE LA COMMISSION 119 bave est en relation directe avec les dimensions du cocon, en crois- sant pour les cocons d'une dimension plus grande et en décroissant pour les cocons d'une dimension plus petite. Adressons-nous maintenant à la comparaison de la propriété polari- satrice de la bave avec les autres propriétés du cocon, telles que sa forme, son grain, son tissu et son dévidage. Je donne ci-dessous le tableau (p. 120) général et les diagrammes (v. diagrammes n° 8, 9, 10 et 11), séparés pour toutes ces propriétés du cocon comparées avec la propriété polarisatrice de sa bave. Voyons quelles conclusions on peut tirer de leur examen. En ce qui concerne la comparaison de la forme du cocon avec la gran- deur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l’action de la bave, nous voyons de nouveau une contradiction entre le diagramme (v. diagramme n° 8) et le tableau : en effet, le premier nous indi- que des rapports variables entre ces deux propriétés, le second nous montre une harmonie entre eux, de sorte qu'ici comme plus haut nous devons supposer l'existence d'une relation, nous ne pouvons encore dire précisement si la grandeur de l'angle de polarisation augmente ou dimi- nue, lorsque nous passons des cocons d’une forme à des cocons d’une autre forme, mais nous pouvons dire que la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave est en relalion avec la forme plus ou moins régulière du cocon d'où la bave à éludier fut prise. Une harmonie plus marquée existe entre les données du tableau et celles du diagramme (v. diagramme n° 9), dans lesquels sont mis en regard l’une de l’autre la propriété polarisatrice et le grain du cocon. Le diagramme nous montre une harmonie entre cette propriété du cocon et la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisa- tion sous l’action de la bave. Les chiffres du tableau, dans lequel quatre moyennes sur six (celles pour la France, pour l'Italie, pour l'Asie, et la moyenne générale pour l’Europe et l'Asie) sont favorables à cette har- monie, sont d'accord avec le diagramme. Il s’agit maintenant d'exprimer dans le langage commun la significa- tion de ces chiffres. D’après les chiffres, il faudrait dire: l'angle de polarisation s'accroît avec l'augmentation du grain de cocon. Comme le grain le plus grand nous avons désigné le grain le plus fin. En consé- quence en langue commune nous devons ainsi résumer notre tableau Selon les données que nous avons à notre disposition, la grandeur 120 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE RACES JAUNES I RACES BLANCHES Polarisa- Polarisa- tion Forme Grain Tissu Dévidage tion Forme Grain Tissu Dévidage 4. Var-sur-Bione . ._ . 45 4 SOA 106 AVATAR ROLEX Pi Gare 4 5 5 5 5. Bione 45 4 4 AA US 12. Valleraugue . . . . 7 4 n 4 4 8: Rosso. 5 4 4,2 4,92 5 19. Perpignan. . , . 4 4 2,4 4,5 4 ETANCe EC A0 A 3 A2 A"G France . . . . 6 4 4,9. 45 45 VAS ENTITAS > N D 4 k D 4 22. Lombardie. . , . , 3 OSEO A9 MEET ES 5 OZ 2,6 3,0 4,2 28 LNOVI. Eee 3 3 5 A 20/ACATPINESL EE 4 3 4 5 4 DIEVA SCORE 25 A AA OURS QE ne © Ktalie 6-0 MS TRS TA SAIS Italie. 7. 03 137 25 430045 EUROPE . . . 4,1 3,8 3,3 4,3 4,4 © EUROPE ... . 4,5 3,38 3,5 4,4 4,5 —— = = = = = = = = 30. Khorassane . , . . 5 4,6 14,6 2,3 4 Caucase. . . . » » » » » Caucase. 5 Be Md6 6220002 35. Madrassi , 3 2 3 0 2 4 36 Bulla et Ur 3 2. Les 4,6 Tides nr Mo 3 0 2 4 Indes . 4 3 2 2 4,6 cs RS CEE ES Fran = == 4 —— er 38 1BañcDieu te 1:06 3 02 4 Cochinchine 6 3 6 4 Cochinchine . , » » » » » 29 TORRES Re A: 4 1 4 Tonkin . . . . 45 3 4 1 4 Tonkin . . . . » » » » » AM. Huang-pi-ts'an, 2 réc. 6 A2 03 1009 4 42. Pai-pi-ts'an, 3 rée.. . 4 4 212 3,6 43, Yu-pi-ts'an, 416c. . 6 5 4 2,0 46 44. Ching-pi-ts'an, 5 réc. 5 A 4 DS 05 45. Ching-pi-ts'an, 6 réc., 5,5 4 4 1 3,8 DIODES EC AD NE 4 E] 5 Chine MINE UNIS » » » » Chine 20 USA ANS; 5 UP 0. 4,8 A7 MA aNEU Se 05 NS A OUEN SANAIUR SR 4 n 4,305 Japon. . . . . _» _» » >.» Japon ei 02e TA 4 4,2 4,5 ASIE 0. 0. PP AIRIS 1, SGA ASIE NES 4 2,8 4,3 RE — == = Europe et Asie, 43 3,3 27 2,9 4:2 Europe et Asie. 4,7 3,9 3,1 3,5 44 ne CS ES CS RD CR = um — Moyenne générale. Ah . 4,5 619,9 13,2: 4, Le calcul est fait en employant les chiffies conventionnels suivants : OR 2 3 ANS FORME GRAIN TISSURE DÉVIDAGE Sphérique. Sans saillie distinete.| ‘Très lâche, 1rès diffleile, Forme. — Sp Cn Ov Ct Cy Conique. Très gros. lâ:he. Difficile. Grain. Ras. T.G. G. M.F. FE. T.F. Ovale, Gros. Mi-serrée. Médiocre. Fissure. — TL L. MS:.S. TS. Ceinturée, Mi-fin, Serrée. Bon. Dévidage. — TD, D. M. BAR: Cylindrique. Fin. Très serrée Très bas. Très fin. | RAPPORT DE LA COMMISSION 121 de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave est en relation direcle avec le grain du cocon, auquel appartient celle bave; plus le grain est fin, plus grand est l'angle de polarisation, et au contraire, plus le grain est gros, plus l'angle de polarisation est petit. L'accord entre le tableau et le diagramme (v. diagramme n° 10) destinés à faire ressortir les rapports du tissu du cocon avec la propriété polarisatrice est déjà moins parfait que lorsqu'il s'agissait du grain. Dans le diagramme l'harmonie entre cette propriété du cocon et la pro- prièté polarisatrice de sa bave est manifeste dans quatre endroits et est rompue dans six endroits. Mais si nous regardons le tableau, nous trou- verons cinq moyennes contre une seule, même partielle (celle pour l'Italie), qui parlent en faveur de cette harmonie. Le tissu plus serré étant désigné comme plus grand, nous pouvons en conséquence dire que : D'après les données, que nous possedons, il existe evidemment une relalion direcle entre le tissu du cocon et la grandeur de l'angle de la deviation du plan de polarisation sous l’action de la bave, et dans ce sens que l'accroissement de la solidité du tissu du cocon coïncide avec l'augmentalion de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l’action de la bave. Enfin en cequi concerne la dernière propriété du cocon, son aptitude au dévidage, nous trouvons une contradiction complète entre le diagramme (v. diagramme n° 11) et le tableau, qui seront à comparer, cette propriété du cocon avec la propriété polarisatrice de sa bave. Le dia- gramme nous montre un désaccord entre ces deux propriétés; le tableau de chiffres nous donne des moyennes générales parlant en faveur de l'harmonie de ces proprietés, tandis que les moyennes partielles contre- disent cette harmonie. Nous pouvons donc nous exprimer ainsi D'apres les faits dont nous disposons, on ne peut remarquer aucune relation constante entre l'aplitude du cocon au devidage el la gran- deur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave. Voyons maintenant si la force polarisatrice de la bave dépend des conditions climatériques des lieux d’où provient cette bave. À ce point de vue, je me suis borné à examiner les races françaises dont la provenance m'élait connue avec beaucoup plus de précision que celle des races étran- gères. Il était nécessaire d'examiner cette question au triple point de vue de la provenance de la race, de la provenance de la graine, de la 122 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE provenance des cocons mêmes. Le cliraat d'un lieu étant suffisamment défini par son élévation au-dessus du niveau de la mer et par sa tem- pérature moyenne, je me suis restreint à l'examen de ces deux seuls facteurs pour chacun des cas indiqués plus haut. La plupart des notions relatives à la climatologie des endroits qui nous intéressent est tirée des ouvrages classiques de géographie et de météorologie. Toutes les autres données sont calculées approximativement, en se basant sur les données indiquées pour des points situés autour du lieu qui nous interessait. On trouvera ci-après un tableau dans lequel sont indiquées toutes les races françaises examinées par moi par rapport à leur force polari - satrice ainsi que par rapport à la provenance précise de la race, de la graine et des cocons étudiés. Puis suivent les tableaux où les mêmes races sont disposées dans un ordre déterminé pour tous les trois cas, c'est-à-dire pour la graine, pour la race et pour les cocons et notamment d'après la température moyenne et d’après l’élévation de leurs lieux de provenance au-dessus du niveau de la mer. Tous les tableaux sont suivis des diagrammes qui les éclaircissent, Il suffit d’un examen rapide des tableaux et des diagrammes pour se convaincre qu’il n'existe aucune relation entre les facteurs examinés et la grandeur de l’angle de polarisation de la bave. Je ne pouvais évidemment pas me contenter d'un tel résultat et je voulus résoudre la question suivante : « Sil’on ne peut pas remarquer une influence des conditions climatériques isolées ni pour la race, ni pour la graine, ni pour les cocons sur la force polarisatrice de la bave, ne serait-il pas possible de remarquer une influence sur la force polarisatrice du changement des conditions climatériques, que la bave éprouve en passant du lieu d’où provient la race dans le lieu du grainage et finalement dans le lieu d'alimentation des vers et de la récolte des cocons étudiés, Dans ce but je rangeai les races étudiées d’après la gran- deur décroissante de l’angle de leur polarisation, en montrant pour cha- cune de ces races la température moyenne et l'élévation des lieux de provenance aussi bien pour les races mêmes que pour leur graine et leurs cocons au-dessus du niveau de la mer. Dans les colonnes séparées par des signes correspondants, j’ai marqué le caractère du changement des conditions climatériques éprouvé dans notre cas par chacune de ces races, que dans le sens de la température moyenne, ainsi que dans le sens d’élévation au-dessus du niveau dela mer. Finalement dans la dernière colonne sont désignés par le signe + les cas de conformité de ces chan- ft JR 123 RAPPORT DE LA COMMISSION gements pour les deux facteurs climatériques en question et par le signe — les cas de discordance dans le caractère de ces changements. SUCHEI « "tue *e1it0"T "AuSejuoy\ Atste[duon "Jtste[ duo 10rp1edquon dar(jodquogy atsterduoyy "SUD ‘eznpuy *UOI2 112 À "HSTe[ duo Jorppediuoy ATSILIAUOIY s\tq “PAU « « « “auQu ‘auoux « NE? H ‘n?znsnq “ouQu ‘ngeznsn ‘euQu OlITEN ‘HNELIH OITEN UNI? H ‘10IeN ‘110819H JOLIE "ne A9H “nroznsnq “euoux CHONUAN "pren “paun Je oufoqueg| ‘esnpone À neaznsnq “INPI AOILIEN Jin e19 "nroznsnq |-div-sosseer *8410"T RONA) 91rredquon 10110 diuon Jotpeduon ‘osnpuv “UOIOI[0A uoste 4010 dquuyX « rm soud te[duon 30 Ne 2UV9PAV ‘euqux “auoux ‘ngaznsn( [A ‘ngoznsnqg | ‘oyoopav LA CES AN 101 TTEN 1 ‘npoznsn( ‘paies CIEL ‘euotg © «(ouoig) AUA RUN EU “pars « ‘JPA dnajfnonn g linomopeda( sar d $ [uomoyiedoq « ‘ueuBrdio : Sneo(eA « sirg ‘uosteQ | 39 ‘seuoqny *101p404 ÉLELE « ‘AuSeJUoN « -seuaqny -Jo1p4aq ‘Seuaqn "101pfeq SNO909 Su ANIVUO VIT aq HOVH VIT 4 D Cu Duo “euoum = TD S ux a 2 ‘auQux 2 = PARUS “euou À OR Se Fc ni cc ‘ououx + NS " F4 ‘0 SE © RAULAUTS e) e) n19H 58 2 "ne LG: : £ 4 IN PAoH TAN 2 Z d “euquu 2 a ‘p189 A = = [NH ‘pars Due GS a ÉELUELUN ma = = "ououx © AtneAgr = A ‘ouQUX a 2 es = À à = k de, © UUA]4E 9 So TD ! FE a 5H 2 Q Fe À, à Ë © = a RS) a 5 D 2 En bave. Ra | 39NVNI3AOUd ; °G uorz ‘-us[ae[04 : - US aunel19111044 9 PieJ[e) * * ‘ounel ‘ouSrepius eunel ‘iotpfeq eunel ‘oouer 9 * ounel *e ‘N ‘ratp{eq “ounel ‘OF °N aatplaq aunel ‘ueusrdie4 “eunel ‘ueuñidieqg jned4 euuel ‘ypne4arf “eunel paen-np-uraf-1$ * * + * ounef‘ouorg “ounel ‘ouorg-ins 184 * ounel ‘ieA * euoueIq ‘1EA S19vuH * eunel ‘oxtot eunel ‘uojprssno * * eunel ‘ieA : ‘aqouerq ‘sonSnvaer[eA * N ‘SE ‘LE 9} 124 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE En conséquence, en nous fondant sur tout ce que nous avons dit plus haut, nous pouvons ainsi résumer nos conclusions : il résulte de l'examen des données que nous avons à notre disposition, que la grandeur de l'angle de la déviation du plan de polarisation sous l'action de la bave ne dépend pas des conditions climalériques des lieux de la pro - venance ni des cocons d'où la bave éludiee etait prise, ni de la graine de laquelle sont reçus ces cocons, ni de la race à laquelle appartient la graine ; celte grandeur ne dépend pasnonplus de la somme des changements climaleriques que les cocons ont éprouvées par le trans- port la race du lieu de la provenance promilive dans le lieu d'ali- mentalion. V, le diagramme n° 12. Pre Tempéra- PROVENANCE DE LA RACE Polarisa- ture | = tion muyenne | 13. De France, jaune . . . 6° 11°8 Montagny (Rhône). 11. Loire, jaune, croisement. 4 11,8 Loire (Rhône), 11. Deydier N. 10, jaune . 4 13 Aub: nas (Ardèche). 16. Deydier, jaune . . . . 35 13 Aubenas (Ardèche). 15. Deydier N.8, jaune 3 13 Aubenas (Ardéche), 42. Valleraugues blanche. . 7 1,3 Valleraugues (Gard). 6. Saint-Jean-du-Gard . . 35 11,3 Saint-Jean-du-Gard (Gard). 4. Var blanche . 5 15,2 Var. 2Varaune sn 45 15,2 Var. 4. Var-sur-Bione jaune 45 15,2 Var. D'AVATRAUTE ET e 39 152 Var. 7oHeraultiaune-#- 5 17 Montpellier (Hérault). 48. Galfard et Perrier, N. 53 Oraison (Basses-Alpes). JAUNE EN CE IEC 4 17 9. Petit Perpignan jaune. . 5,9 49,8 Perpignan (Pyrénées-Orientales). 10. Perpigran jaune, . . - 4 19,8 Perpisnan (Pyrénées-Orientales) 8. Roussillon jaune , . . 5 19,8 Roussillon (Pyrénées-Orientales). V. le diagramme n° 43 PROVENANCE DE LA RACE RACES — Elévation NE au-dessus : du niveau |Polari- du la mer sation Montpellier (Iérault) . . . . 50" 5° Hérault, jaune. Oraison (Basses-Alpes). . . . 50 4 Galfard et Perrier N. 33, jaune. "118 Aubenas (Ardèche). . . . . 250 4 Deydier, N°40,Haune M 4 Aubenas (Ardèche) . . . : 220 35 Deydier Jaune MRC NE ee 6 Aubenas (Ardèche) . . . . . 250 3 Deydier, N. 8, Jaune < 5 Saint-Jean-du-Gard (Gard). . b50 35 Saint-Jean-du-Gard,jiune . . . . 6 Montagny (Rhône). . . . . 575 6 De France, jaune. . . . . . n LE Loire (Rhône). . . PALAU, 575 4 Loire, jaune, croisement. . . . . 14 Var. 856 ENV ar blanche RENTE 1 Mac PTS À 856 45 Var, jaune . À 3 Var 856 45 Var-sur-Bione, jaune : . . . . . 4 Nate A NIET ME 655 35 Var, jaune . alé 2 VE hea tete, (Gard). 5. 1040 7 Valleraugue, ati SN LL Rovssillon (P yrénées- Drenes Ni 1450 5 NROUSSIION, JAUTE. SET. 3 Perpignan (l’yrénées-Orient.). 1450 55 Petit Perpignan, jaune . . . . . 9 lerpignan (l'yrénées-Orient.. 1:80 CP STD ENT, JAUNE eee RL 125 RAPPORT DE LA COMMISSION * * eunef ‘auoig + eunel e1p{oq € °N ‘184 12 pare) - eunef ‘oxro't + aune[fs ‘*N ‘Jetp{a( “eunef ‘pieo-np-uref-qures “eunu( ‘18A eunel {Op ‘N ‘ietp£eq *ououe[q ‘18A - + eunef ‘ooueiyj 2Q “ounel ‘auorg-ins-ie A eunel ‘1eA * ouur( ‘uvuñrdiag aunu( ‘uo[ISsNOYT eune( ‘j[N819/] sunel ‘ueañidi8q ‘4 voue ‘anfnrler[rA 10 1 mn «+ + om oo + + = 1 Nys — 13. De France, jaune . 6 118 47 ALIS AS: 575 50 DID RES 4. Var, blanche. 5 15 2 15 418 > 856 1325 DOME — 7. Hérault, jaune . 5 47 17 47 — 50 50 SO 8. Roussillon, jaune . 5 19S 17 47 > 1480 50 50 > + 9. P. Perpignan, jaune . 59 198 47 17 > 1480 50 50 > + 3. Var jaune o 45 152 48 4 184 856 50 20 > — 4. Var Bione, jaune . 45 15 2 143 443 > 856 550 550 > + 5. Bione, jaune. 49 —_— 143 143-— — 795 795 = LE 10. Perpignan, jaune . 4 1498 47 47 > 1450 50 50 > + 11. Deydier N. 10, jaune. 4 13 118 418 > 250 575 575 + 14. Loire, jaune, croisement ni 118 118 118 — 575 575 075 EE 18. Galfard et Perrier N.33, jaune. 4 47 15 118 > 50 14325 575 TZ — 2. Var, jaune CRE 55 45 2 47 LISE 856 50 DID — 6. Saint-Jean-du-Gard . 39 443 118 418 > 620 575 579 — 16. Deydier, jaune . d on 35 13 418 ANSE 250 575 579 _— 15. Deydier, N. 8, janne . hz 3 43 118 HLES 250 575 DER LP 0 Eee NE Ce SET PE PR = — — a — Gy edoanx 39 oISY |$s23 odoang Je orsy |£L ‘odomægeersy |« ‘edoxn 39 e18y 7 ‘edoantg 3e o18y — = LL l nes G ÆISV Ce : ZiSV > : ŒISvV É * ZISV & ee T1 V “ * ‘urmaoz « à ‘uHUOL « © ‘ujHUO L « ° © ‘UGIAUOL « * * ‘UIHUOL « ‘ouqoury207 « autYSuIy209 « ‘euryoury207 « "euru9uIy209 Le ‘eury9u149207 CDS SOpur « sopur (no sopu Fa NC TTL | & * * :* sepu a ‘eseone) « oszone) Ty + + esvone) « ‘ : oseone) & * aseone) y ‘ :‘ » oxefexv ‘ea — —— ES — SE : HdOHNA 8€ ‘ AdouNnx C£ ‘ ‘ HaOWANA (__' ‘H4aonax FE * ‘HdOWNA « - euSedsz « - euSedsz » *‘ * ouBedsæ ce :: euSvedsz ce * * euSedsz Y ‘eroanyi ‘e11jod ‘98 G% ‘eloinJy ‘oSS01N ‘CZ y ‘erning's{tdoq ‘#3 « * * erer € * * * erre3I CT CET Co 911891 CRE OITe?T 4“ TE * ‘eouvaz 8e. 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On a pu remarquer que cette grandeur dépend de l'épaisseur du cocon et cela dans un tel sens, que le maximum de la dévialion est situe au milieu de cette épaisseur, comme on l’a constaté aussi pour le titre de la bave. En ce qui concerne toutes les autres données que nous avons obtenues, excepté les données placées dans le tableau spécial consacré à l'étude de l'épaisseur du cocon, elles sont toutes prises au milieu du cocon, en présentant ainsi des grandeurs parfaitement com-— parables malgré les variations de l'épaisseur du cocon. Relativement aux bombyciens sauvages étudiés, je me borne à dire seulement que leur bave a en general une force polarisatrice plus grande en comparaison avec celle des bombyciens domestiques. ConcLusioN. — En résumant tout ce que nous venons d’exposer, nous pouvons dire que, s’il est permis de tirer des conclusions que nous sommes les premiers à déclarer comme provisoires, sur les rapports qui existent entre la propriété polarisatrice de la bave et les autres propriétés physiques de cette bave, on doit ranger ces conclusions sous les chefs suivants : Sur la propriété polarisatrice de la bave ont apparemment une influence les facteurs suivants : 1° la forme du cocon, bien que le caractère de cette influence ne soit pas encore éclairei ; 2° /e grain du cocon : la force polarisatrice est d'autant plus grande que le grain est plus fin; 3 Za solidité du tissu du cocon, la force polarisatrice est d'autant plus grande que le tissu est plus serré; 4° les dimensions du cocon : la force polarisatrice est d'autant plus grande que le cocon est plus grand ; 5° Za vieillesse du cocon : la force polarisatrice est d'autant plus grande que le cocon est plus vieux ; 6° /a coloration de la bave : la force polarisatrice est d'autant plus faible que la quantité de la matière colorante est plus grande; 7° /e titre du cocon: bien que le caractère de cette influence ne soit pas encore éclairci; 8 /a quantité de la soie dans le cocon: la force polarisatrice est d’autant plus grande que la quantité de la soie est plus élevée; 9 et 10° /a longueur de la bave dans le cocon et le diamètre de la bave : la force polarisatrice est d'autant plus grande que la longueur de la bave est plus grande et son diamètre moindre et, au contraire que la longueur de la bave est moindre et son diamètre plus LAB, 10 130 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE grand, en supposant la même quantité de soie dans le cocon dans les deux cas. Sur la propriete polarisatrice de la bave, n'ont apparemiment aucune influence les facteurs suivants : 1° l’élasticité de la bave ; 2° la force de la bave; 3° l'aptitude du cocon au dévidage; 4° le temps de la récolte du cocon; 9° les conditions climatériques des lieux de la provenance de la race, de la graine et des cocons mèmes. Voici donc les résultats auxquels nous sommes conduits. Mais il n® suffit pas d'indiquer les résultats obtenus; il faut encore essayer d'expliquer ces résultats. Je crois qu'il n’est pas impossible de tenter une telle explication. On peut considérer la propriète d'agir sur le rayon polarisé comme un caractère plus particulier aux corps minéraux qu'aux corps organiques, ce phénomène étant plus rare dans les corps organisés. En effet, tandis que dans les corps organiques les cas de cette action sur le rayon polarisé (la glycose, l'acide tartareux, etc.) sont en nombre très restreint, dans les substances minérales ce sont les cas où cette proprièté n'existe pas qui sont rares. S'il en est ainsi, s'il est vrai, que nous devons regarder la propriete de polarisation comme un phénomène d'ordre minéral, alors il est évident qu'en examinant la soie, une substance organique, nous devons y distinguer les caractères organiques de la soie et ses caractères qui lui sont communs avec les substances minérales. On peut regarder l'apparition de la proprièté polarisatrice dans la soie comme un processus de cristallisation qui a lieu dans cette dernière. Si nous nous rappelons en mème temps que l'action sur le rayon polarisé fait défaut dans le contenu des réservoirs des glandes soveuses, que cette propriète n'apparait dans la substance soyeuse que quand elle se trouve dans le canal excrèteur des glandes, près de son orifice, alors nous de- vons mettre l'apparition de l’action sur le rayon polarisé dans une relation directe avec le processus de dessiccation de la soie sortante, avec son durcissement — ou dans d'autres termes, — avec sa crislallisation en dehors du corps du ver. Si cela est vrai, il est évident que cette pro- prièté qui apparaît seulement dans la soie sortante du corps du ver et non dans la soie, qui se trouve dans l'intérieur du corps, ne doit pas dépendre des conditions d'alimentation du ver. Par conséquent, elle ne doit pas dép2ndre non plus des conditions climatériques de cette alimenta- tion, grâce à son caractère minéralogique, car l'influence des agents climatériques se manifeste particulièrement sur le groupe des substances RAPPORT DE LA COMMISSION 131 organisées et non sur le groupe des substances organiques. Cela permet d'expliquer l'absence d’une influence des conditions climatériques des lieux de la provenance de la race de la graine et des cocons sur la pro - priété polarisatrice ainsi que l'absence d'une influence quelconque du temps de la récolte des cocons. Nous rencontrons ensuite dans la soie une addition de deux substances essentiellement organiques ; ce sont la matière colorante et le grès qui diffèrent entre eux seulement par cette circonstance, que la matière colorante est simplement mélangée à la soïe en pénétrant la fibroïne comme il a été démontré par M. le professeur Vlacowitch pour les cocons verts, et par M. le professeur Al. Tiehomiroff, de Moscou, et M. le professeur Louis Blanc, de Lyon, pour les cocons jaunes, ou en se mélangeant à ses couches superficielles, comme cela a lieu dans les cocons jaunes, selon l'affirmation de la station bacologique de Padoue, taudis que l’autre substance forme seulement une enveloppe autour de la bave sans être mélangée à la fibroine. L'influence de ces deux substan- ces sur la fibroïne se manifeste dans les résultats obtenus par nous. Le grès n’influe aucunement sur la grandeur de la force de polarisation de la fibroïne, car les données que nous avons obtenues pour les baves grè- ges et les baves décreusées sont parfaitement identiques. La même cause explique peut- être l'absence d’une influence, de l'aptitude du cocon au dévidage sur la propriété polarisatrice de la bave, cette aplitude étant principalement en relation avec la couche superficielle de la bave, avec sa partie organique, avec son grès. Mais l'autre substance (la matière colorante) qui se melange à la soie (à la fibroïne) immédiatement doit- elle avoir une influence sur ses propriétés minéralogiques ; elle doit les paralyser. Et en effet nous voyons que les resultats que nous avons obtenus nous indiquent un affaiblissement du phénomène de la polarisation dans la soie sous l'influence de sa matière colorante. Entre les autres propriétés de la bave, nous devons distinguer deux sortes de propriètés : celles qui sont l’attribut des molécules mêmes de la substance, et celles qui résultent de leur groupement dans un ordre défini. Il est évident qu'avec la proprieté polarisatrice peuvent avoir une relation seulement ces dernières propriétés de la soie, la propriété pola- risatrice elle-même ayant sa source dans un groupement défini des mo- lécules. Et en effet nous voyons que les propriétés de la soie que l'on peut considérer comme des attributs des molécules mêmes de la soie, 132 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE son élasticité et sa force n’exercent apparemment aucune action sur la propriete polarisatrice. Au contraire, les propriétés que l’on peut expli- quer par le groupement des molécules de la soie sont en relation directe avec la force polarisatrice. Il n’y a aucun besoin de s’appesantir sur l'influence qu'exercent sur le groupement des molécules : le diamètre de la bave, sa longueur, sa quantite et son poids, cette influence étant évidente par elle-même. En ce qui concerne les dimensions, la forme, le grain et la solidité du tissu du cocon, on peut aussi sans difficulté expliquer toutes ces propriétés du cocon en les mettant en relation avec les groupements divers des molé- cules. Les plus grandes dimensions du cocon rendent nécessaire l’exis- tence d’une plus grande quantité de la bave pour la former, c’est-à-dire une plus grande longueur de la bave; de même la forme du cocon a une influence sur la longueur de la bave, et par conséquent sur la quantité de la bave ; on peut dire la même chose par rapport au grain du cocon. Le tissu du cocon étant plus ou moins serré, le diamètre de la bave doit varier. Enfin en ce qui concerne la relation apparente que nous avons trouvée, entre la vieillesse de la bave et sa propriété polarisatrice, on peut expli- quer ce phénomène dans un telsens que la soie ayant uncaractère double, organique etminéral, doit recevoir avecla durée du temps, sous l’action du vieillissement, processus de décomposition de son élément organique, un caractère minéral de plus en plus prononcé ; c’est pourquoi sa pro- prièté polarisatrice doit s’augmenter avec le vieillissement. Nous pouvons donc, par conséquent, donner une explication approxi- mative des résultats que nous avons obtenus en résumant comme suit tout ce que nous avions exposé plus haut. La soie présente une substance d'un caractère double, organique et mineral. Comme l'une des propriétés du caractère minéral de la soie on peut indi- quer son action sur le rayon polarise. La tendance minerale de la soie apparaissant seulement avec la sortie de la soie hors du corps d'un ver, la proprieté polarisatrice de la soie n’est pas en relation avec les facteurs qui causent la tendance organique de ce caractère (avec les facteurs climatériques). Puis la propriete polarisatrice étant une propriete moléculaire, elle ne depend pas non plus des propriétés qui, comme l'élasticite et la force, appartiennent aux molecules mêmes ; mais elle depend seulement des proprietes dont la cause est le groupement défini des RAPPORT DE LA COMMISSION 133 molecules comme : le diamètre de la bave, sa longueur, sa quantité et son poids au cocon, les dimensions, la forme, le grain et la solidité du tissu du cocon. Enfin avec la duree du temps, la soie perd de plus en plus la tendance organique de son caractère et la tendance minérale de ce caractère devient de plus en plus grande. Conformé- ment à cela la force polarisatrice de la bave auginente avec le vieillissement. En terminant cette étude je juge nécessaire de remarquer encore une fois que toutes les vues que j'ai exposées sont purement hypothetiques ct que je n’affirme aucune des conclusions citées plus haut. La seule chose que j’affirme, ce sont les faits que j'ai observés immédiatement et qui concernent la grandeur de l’angle de la déviation du plan de polarisation sous l’action des diverses baves. La cause de notre réserve, on le com - prendra sans peine, est dans l'insuffisance des faits qui ont èté observés pour la première fois et en nombre très restreint. Si je me suis laissé aller à formuler des conclusions, ce n'est que pour poser des jalons et pour indiquer les questions qui attendent leur solution. Que vienne quelqu'un reviser la question et qu’il infirme mes conclusions je serai le premier à m'en réjouir, car ce que j'ai recherché dans mon étude, c'est la vérité; et si mon travail a déterminé quelqu'un à le poursuivre et à le compléter, je me considérerai comme amplement récompensé. | À un = == = Et G Lee [ LC a — A (am | . à J é vu r. PR DS Ù x . 3 < , LIEN L < 2 : * € Lee x id nr e . . es k rc a ù à Ë Mie + NE Ex" be n Fe Dr VTT PR LA g ÿ or 1 | CODE p oN OUueIS8I SHLHAHA MU OÙ 7 D en à me à e 6e de ge 6 ve ' | KW Ë Î luonesuprog " £ L 2 L H + 4 4 . L Te, Î + N oumeiAUIg N V1 $p anonÿuo-t SHLUA STHONVIE SaNavr MS NAN VENErREETEENTELENETENE: "NX TIRE | D NET # | ce 5 | og Lonpeuvog J t : 7 | 6 Ÿ Î | | ii Il il LE |oge | sneuvig 1 Il 1 # | cop | £ .N eUBISBIG 6 log : hi | Are SALHAA SAHONVIA sanavr a % ge pe Gr ne où © pré Li 1 ç uonvbanjog | | eos | | 8 .N eumeifeiq 1 .N euuei#uiq 4 4 MT mens eee _ # pm ea Fr rte Clg ‘ s SREU org nee à cer tr idee: SP, À _ ; uilligr. Diagramme N° 5 JAUNES : BLANCHES Quantité de la | soie Polarisation ' Diagramme N° 6 JAUNES : BLANCHES Polarisation Diagramme N°7 JAUNES BLANCHES Les dimensious l, du cocon Polarisation----- Diagramme N°8 JAUNES BLANCHES Forme du cocon Polavisation 22 23 30 36 43 Si 45 44 42 A1 4B Diagramme N° 9 BLANCHES Grain du cocon + === Polarisation JAUNES BLANCHES Tissure du cocon Polarisation \e bn Diagramme N° 11 JAUNES BLANCHES Dévidage du cocon 23 Jo 36 44 61 Relation entre la température moyenne des lieux de la provenance de la race et la force polarisatrice de la bave Diagramme N° 12 Erin Dep EE Arped ad mr Relation entre l'élévation au-dessus du niveau de la mer des lieux de la provenance des races el la force polarisatrice des baves Diagramme N° 13 Polarisation Relalion entre la tempéralure des lieux de la provenance de la graine et la force polarisatrice de la bave Diagramme N° 14 = Température : Polarisation / 5 / Elerl ; à ait VA Ma | lelalion entre l’èlévalion des lieux de la provenance de la graine au-dessus du niveau de la mer el la force polarisatrice de la bave 1100 Diagramme N° 15 Polarisation Élévation au-dessus du niveaÿ de la mer ec) Relation: entre la tempéralure des lieux de la provenance des cocons et la force polarisatrice de la bave Diagramme N° 16 Polarisation Relation entre l'élévation au-dessus du niveau de la mer des lieux de la provenance des cocons ‘et la force polarisatrice de la bave Diagramme N° 17 Polarisation Diagramme N° 18 France jaunes France blanches Italie jaunes Italie blanches nnneACaucase jaunes svwwCaucase blanches ..…_Japon blanches _+-0-0 Asie jaunes _00o-0oÂsie blanches Se Asie et Europe jaunes Asie et Europe blanches “wmns£Europe jaunes aa Europe blanches Moyenne générale Anaées 1885 1886 1887 1888 1889 NÆMIeT LES LÉPIDOPTÈRES SÉRICIGÈNES AUX MUSÉES DE LONDRES ET DE PARIS RAPPORT A Monsieur le Président de la Commision administrative du Laboraloire d'Études de la soie Par LÉON SONTHONNAX NATURALISTE ATTACHÉ AU LABORATOIRE MONSIEUR LE PRÉSIDENT, Désireux d’apporter au Musée sérique du Laboratoire les développe- ments qui le fassent de plus en plus apprécier par le public des étudiants et des industriels, M. Dusuzeau, directeur, à proposé à la Commissiou administrative du Laboratoire ! de m'envoyer à Londres et à Paris pour y remplir une. mission d’études sur les lépidoptères séricigènes ?. Cette demande ayant été bien accueillie, je suis parti avec l'espoir de pouvoir remplir le programme suivant arrèté par M. Dusuzeau : 1° Décrire l'installation, la tenue et l'importance des musées publics et particuliers ; 2 Comparer les types du Laboratoire avec les types des autres col- lections pour en obtenir la plus exacte détermination ; 3% Rapporter le dessin précis d’un certain nombre de types nouveaux qu'il nous reste à acquérir ; 4 Recueillir tous les documents pour arriver à une classification ! Séance du 12 octobre. ? Départ de Lyon 16 octobre, retour, 30 dudit mois LAB, 11 138 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE scientifique commode et sûre, de manière à populariser le goût des études d'histoire naturelle des lépidoptères producteurs de soie ; 5° Enfin établir de bonnes et fécondes relations avec les savants les plus en renom par leurs travaux, leurs collections et leurs écrits. Ma mission étant accomplie, j'ai l'honneur, Monsieur le Président, de vous en adresser le rapport détaillé. Ce programme m'a été assez facile à remplir, ayant reçu de M. Dusu- zeau plusieurs lettres de recommandation auprès de MM. les Conserva- teurs du Muséum; je citerai : M. Moore, ancien directeur de l'Zrdian Museum, lépidoptériste bien connu pour ses nombreux travaux sur les espèces séricigènes; le D' Butler et M. Kirby, tous deux chargés spécia- lement de la section des Lépidoptères ; enfin, en dehors du Muséum, M. Alfred Wailly, que j'avais déjà l'avantage de connaître comme un correspondant dévoué du Laboratoire, Je dois ajouter que M. Testenoire, directeur de la Condition des soies, &vait bien voulu me faire obtenir une recommandation particulière de M. Thomas Snape, membre du Parlement anglais, venu justement à Lyon, la veille de mon départ, pour visiter l’Établissement de la Con- dition des soies. Je ne saurais trop insister sur l'excellent accueil que j'ai reçu de tous ces habiles lépidopteristes; le Laboratoire ne saurait trop les remercier de la grande confiance qu’ils m'ont accordée en mettant leurs vitrines et lcurs bibliothèques à ma disposition, en me permettant de travailler librement dans la grande salle des collections, et en mettant la plus grande obligeance à me fournir les renseignements que je ne me suis pas fait faute de leur demander. Les collections publiques et particulières que j'ai pu visiter et examiner avec soin sont les collections du Natural History Museum à Londres, celles de M. Frédéric Moore, à Penge, et de M. Walter Rodschild, à Tring. Quant aux installations pour l'éducation des vers sauvages, j'ai à citer celle du Zoological Garden de Londres, et celle de M. Alfred Wailly, à Norbiton. Ma mission s’est terminée au Muséum de Paris, dont je n'ai pu faire l'examen que d’une façon tout à fait superficielle, faute de temps. Un de mes grands regrets a été, de n'avoir pu demander l'autorisation à M. P. Dognin, de visiter sa magnifique collection de lépidoptères classée aux premiers rangs des collections françaises. La nécessité d'un prompt RAPPORT DE LA COMMISSION 139 retour ne m'a pas permis de le faire, mais cette visite spécialement im - portante pour nous ne peut être longtemps différée. NATURAL HISTORY MUSEUM Le Musée dans lequel sont renfermées les collections zoologiques est de construction récente ; il a été établi aux dépens du British Museum, devenu trop étroit par suite de l’accroissement constant des collections. Cet édifice immense, car il ne mesure pas moins de 200 mètres environ de longueur, porte le nom de Natural History Museum. Au point de vue architectural, c’est le style roman dans toute sa pureté; construit en pierres multicolores, rouges, jaunes et bleues, agréablement mélangées, cet édifice offre un aspect imposant et ori- giral. Trois corps principaux sont reliés par des galeries larges et parfaite- ment éclairées; un vaste perron donne accès dans la salle centrale. Cette salle centrale contient les plus grands habitants des mers, ainsi que des squelettes restaurés des grands animaux antédiluviens ; au fond se trouvent deux escaliers en quart de cercle conduisant aux galeries du premier élage. En parcourant les diverses sections de l’histoire naturelle, on voit que l'objectif des savants qui ont présidé au rangement des collec- tions a été surtout de représenter les divers êtres de la création dans les attitudes de leur vie active, en y ajoutant le décor du milieu dans lequel ils ont l'habitude de vivre. Là, ce sont des oiseaux de marais nageant dans leur élément liquide, au milieu de plantes aquatiques, le tout imité d’une façon tres exacte; chaque espèce est représentée par ses deux sexes, le nid et les œufs; plus loin, un aigle suspendu, ses grandes ailes déployées, rapporte à sa femelle, blottie dans une crevasse de rocher, une proie qu'il vient de ravir. On juge de l'intérêt que peuvent présenter au public toutes ces séries de petits drames intimes, ces scènes réelles de la vie de toutes les espèces animales. Ces collections publiques, quoique restreintes, n’en sont pas moins des modèles de clarté et d'excellentes préparations : chaque objet est à la portée des regards de l'observateur, tandis que dans la plupart de nos 140 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE musées de France nous ne pouvons examiner les collections entomolo- giques que de loin, alors que certaines espèces exigent déjà, en les tenant dans les doigts, l'emploi d’une loupe très grossissante pour en examiner les caractères. Au Muséum de Londres, les vitrines sont horizontalement placées et à hauteur d'appui ; elles sont recouvertes d’une toile cirée noire, mobile, pour les préserver de la lumière. Il est recommandé à chaque visiteur qui les a soulevées de les replacer en partant. Les espèces intéressantes, utiles et nuisibles, sont toutes représentécs à leurs divers âges, avec des échantillons de leurs produits ou de leurs dégâts. Chaque cadre d'insectes nuisibles contient les divers états de l’insecte, la plante nourricière imitée avec les traces de leurs dommages, le tout accompagné d’une notice explicative. Comme on le voit, tout est fait pour l'instruction du public. En dehors des collections exposées dans les grandes galeries publi- ques et qui ne sont en général composées que d'espèces remarquables par leur taille ou par l'originalité de leurs formes, il existe les collections spéciales soigneusement et méthodiquement classées et qui ne sont acces- sibles alors qu’à ceux qui désirent étudier et suivre l’enchaînement d:s espèces. Ces dernières collections, les plus intéressantes et les plus utiles assu- rément, sont renfermées dans de grandes armoires hermétiquement closes (je parle des collections entomologiques), dans lesquelles sont pla- cées les vitrines mobiles contenant les spécimens ; celles-ci sont munies latéralement d'un petit liteau qui entre exactement dans une rainure pratiquée dans les montants de l'armoire, de sorte que toutes les vitrines étant à leur place, elles paraissent reposer les unes sur les autres, n'ayant pas de plateau intermédiaire pour les supporter. Les armoires, longues de 5 mètres environ, contiennent sur chaque face longitudinale sept ou huit colonnes de vitrines, chaque colonne se compose de trois étages séparés par un plancher et chacun de ces étages est fermé par une porte portant sur sa face externe le nom de la famille des insectes renfermés. Une bibliothèque spéciale à chaque ordre d’insectes se trouve placée en regard des collections, une vaste table de travail, en dehors de celles affectées aux conservateurs, est destinée aux personnes étrangères au Muséum, qui veulent étudier ou identifier des espèces. RAPPORT DE LA COMMISSION 141 Les Lépidoptères occupent une des extrémités de la grande salle des collections, ce sont celles-ci, et la Bibliothèque spéciale qui leur est annexée qui m'ont permis d'étudier avec un soin particulier les papillons séricigènes faisant l'objet de ma mission. Dans les vitrines des Lasiocampes, j'ai pu déterminer une espèce que j'avais emportée avec moi et que le Laboratoire possédait sous le nom de Bicha d'Assam, nom vulgaire et local, c’estle Trabala Leorina, espèce commune dans l'Inde, son cocon est d’un brun rougeûtre, feutré, de forme allongée et fixée aux petites branches des arbres; le Laboratoire en possède deux spécimens. Une autre espèce voisine, Trabala Wishnu (Moore), de l'Inde égale - ment, a un cocon d’une coloration plus pâle, de même texture, mais sa forme est plus ramassée, et il présente à ses deux extrémités un prolon- gement en forme de corne; enfin, j'ai pu déterminer quelques petits bombycides de Java que le Laboratoire possédait innommés. Ce sont : Eupterote Amæna (Walk.), dont le cocon long de 2 centimètres 1/2 environ est tissé en soie grossière d’un brun foncé, ce cocon doit être fixé sur les écorces des arbres à en juger par une large surface plane, soyeuse, adhérente au cocon et qui certainement lui servait de coussin et d'appui. Redoa marginalis (Walk.). Cocon inconnu. Pantana Baswana (Moore). Cocon inconnu (Java). Nyctemera mundipicta (Walk.). Cocon inconnu. La Læpa Dognini que le Laboratoire avait décrite l'année dernière, est une espèce tout à fait inconnue et bien nouvelle ; aussi M. Kirby w’a-t-il prié de lui en envoyer le dessin et la description. Voici la liste des espèces que j'ai pu étudier et dessiner, pendant les quelques jours que j'ai passés à Londres, d’après les types de Natural History Museum : Coscinocera Omphale (Butl.). Grande et belle espèce, très rare, cocon inconnu, de la Nouvelle-Irlande. Eudæmonia Argus (Fab.). Petite espèce du groupe des Actiides, cocon inconnu, de la Côte de Guinée. Titæa Orsinome (Hubn.), de l'Amérique du Sud. Cercophana Frauenfeldii (Feld.). Petite espèce de la taille du Bom- byx mort, à cocon d’un gris jaunâtre, résistant, de la texture du cocon Pernyi, du Chili, AD 142 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Eudelia venusta, cocon de 3 centimètres de longueur environ, dur, d'un gris blanchâtre, tronquee à son extrémité supérieure. Urotà Sinope (Westw.), de Natal. Aulomeris Janeira (Westw.), du Brésil. Cette espèce a les ailes supé- rieures longues et pointues, avec bord externe concave; l'aspect est tellement différent du type de ce genre, qu'elle me semble mériter de former un genre nouveau. Henucha Deiwilzi(Maass et Wern), de la Caffrerie. Bolocera smilax (Westw.), de Natal. Rinaca Zuleica (Hope), des Indes Orientales. Tagoropsis gemmifera (Butl.), de l'Afrique Ocaderine: | Micragone agatylla (Westw.), du Congo. Cette espèce qui manque | de marques ocellées sur les ailes et dont la nervure inter-costale est en chevron, ne me paraît pas devoir rester parmi les Saturnides, sa place naturelle est plutôt dans les Bombycides (v. pl. II). Pseudohazis eglanterina (Boisd.), de la Californie. Aphelia Apollinaris (Boisd.), de Natal. RAPPORT DE LA COMMISSION 143 Ceranchia Apollina (Butl.), de Madagascar. Ce papillon produit un singulier cocon long de 6 à 7 centimetres environ sous double enveloppe, l’extérieure réticulée, très lâche, jaune, l’intérieure ou vraie coque à tissu serré, d'un gris doré (v. figure). Ceranchia cribricollis (Butl.), cette espèce voisine, mais un peu plus grande, a un cocon plus finement réticulé, quelques-uns même le sont à peine. Ceranchia reticolens (Butl.), autre espèce voisine, mais plus noirâtre, cocon en forme de poire, fixe entre plusieurs brindilles, soie très fine et cocon très largement réticule. Ces deux dernières espèces sont propres à l’île de Madagascar. Bunæa Tyrrhena (Westw.), de l'Afrique Australe, espèce s’éloi- gnant sensiblement du type des Bunæa, mériterait, il me semble, d’en être séparée. Copaxæa decrescens (Walk.), du Brésil. Une espèce classée jusqu'ici dans ce genre, le Copaxa Chapata de Westwood, ne me parait pas non plus devoir y rester, et devrait rentrer dans le genre Anfheræa avec lequel il a beaucoup plus d’analogie, c'est du reste, l'avis de M. Butler que j'ai consulté à ce sujet. Gonimbrasia Alopia (Westw.), de l'Afrique tropicale. Bunæa Thomsonii (Kirby), de Cameroons. Usta Terpichore (Maass), de la Baie Delagoa. Carthæa Saturnioïdes (Walk.), de l'Australie. Cette curieuse espèce a presque le facies d’une Noctuelle; ses ailes droites, non falquées, ses palpes allongées, un peu divergentes, et les antennes des femelles, longues et presque filiformes, semblent faire de cette espèce une transition avec ces derniers qui ne font pas de coques soyeuses. Il est bien regrettable, à ce point de vue, que la chrysalide de cette espèce ne soit pas connue. COLLECTION F. MOORE Composée spécialement de Lépidoptères de l'Inde et de l’Archipel Malais, cette collection renferme à peu près toutes les espèces de ces contrées qui ont été décrites jusqu'à ce jour. Tandis que les collections précédentes ne s'occupent que du dernier état de l'insecte, c'est-à-dire, lorsque celui-ci est devenu papillon, 144 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE nous trouvons ici, chaque fois que cela a été possible, l’insecte pris sous ses divers états, depuis l’état larvaire jusqu'a son état parfait; beaucoup de chenilles soufflées et beaucoup de cocons accompagnent les espèces. On comprendra qu’une collection aussi spéciale et aussi complète devait engager son heureux possesseur à en publier la monographie; c’est en effet le but que poursuit M. Moore et qui est presque atteint, car toutes les descriptions sont terminées, ainsi que les nombreux des- sins faits avec la plus grande exactitude par son fils, M. F.-C. Moore. Le premier volume de cette monographie a déjà paru, il contient une bonne partie des Diurnes, les planches en chromolithographie, très soignées, représentent dans le plus grand nombre de cas, la chenille, la plante nourricière et les deux sexes de l'insecte. L'accueil que j'ai reçu a été empreint de la plus grande bienveillance pour le Laboratoire, et plusieurs espèces que nous ne possédions pas m'ont été gracieusement offertes. En voici la liste : Antheræa nebulosa, màle et femelle. Espèce très voisine de A. My- litta, rare et difficile à se procurer. Antheræa Roylei (Moore). Papillon et cocon, espèce plus commune, mais manquant au Laboratoire. Læpa surabaja, voisine de Z. Katinhka, mais plus petite, à cocon plus renfle. Philosamia Canningi, un papillon mâle et un cocon. Philosamia Walkeri, un papillon mâle. Philosamia Insularis, deux papillons mâle et femelle. Theophila Huttoni, un papillon mâle et un cocon. Trilocha varians, un papillon màle. Enfin M. Moore m'a remis un fascicule de planches enluminées, repré-- sentant toutes les espèces et variétés appartenant au groupe des Tusser. 0 Comme spécimens très rares vus dans cette collection, je citerai : Le grand Aftacus Cæsar (Maas et Weym), spécial aux îles Philip- pines; le plus grand des Saturnides connus. Ses dimensions sont presque le double de celles de l'Affacus Atlas. Saturnia Cidosa (Moore). Espèce voisine de S. Pyretorum, mais les ailes inférieures sont presque blanches ; le cocon est inconnu. Salurnia Syvalica, dont le cocon un peu mou, allongé, pointu, est de couleur olivâtre. RAPPORT DE LA COMMISSION 145 Voici maintenant quelques notes sur les cocons de quelques espèces qui nous étaient inconnues : Neoris Huttoni, le cocon de cette Saturnie a la forme et l'aspect de celui de S. Piri, mais il est d'un jaune plus clair et d’un tissu plus lâche. — Ocinara dilectula, cocon jaune, presque sphérique. — Ocinara lactea, cocon blanc, ovale, entouré des feuilles de l'arbre nourricier. — Trilocha varians, cocon jaunètre, ovale, entouré de feuilles. INSTALLATION DE M. ALFRED WAILLY POUR L'ÉLEVAGE DES ESPÈCES SAUVAGES Pendant toute la durée de mon séjour à Londres, M. A. Wailly a bien voulu se mettre à ma disposition et me consacrer les quelques moments de loisir que lui laissait sa profession. Grand éleveur de papillons séri- cigènes, ayant des correspondants un peu partout, il recoit des cocons vivants de toutes espèces de Lépidoptères. Cette façon de procéder lui a permis tout d'abord d'obtenir des papillons frais et intacts et ensuite de pouvoir identifier beaucoup de cocons jusqu'alors inconnus. Faisant parfois de grandes éducations de la mème espèce, il obtient sou- vent des variétés intéressantes que l’on serait tenté de considérer comme des espèces nouvelles, si on n’en connaissait pas la souche ; c'est ainsi qu'il a obtenu cette année, dans une éducation de Yama Maÿ, un mâle comple- tement noir; c'est la première fois que pareille varieté a été observée. Ses éducations de chenilles se font dans de grandes boîtes dont les pan- neaux sont en toile métallique. Le fond est garni de sable entretenu humide et dans lequel on enfonce les tiges des plantes nourricières. Les cocons vivants sont placés, pour attendre leur développement, sous des cloches en verre présentant une petite ouverture à leur partie supérieure; chaque cocon inconnu ou nouveau est placé sous une cloche à part. De cette façon, aucune erreur n’est possible, et le papillon qui éclôt ne court pas le risque de se détériorer, n'ayant autour de lui qu’une surface polie et arrondie. C’est à M. Wailly que l’on doit l'initiative de l’acclimatation du Per- nyten dans l’île de Trinidad, un peu à l’est de la Guyane; les graines de ce papillon qu’il a envoyées dans cette île sont parfaitement é closes et les chenilles s’accommodent, parait-il, très bien des feuilles d’un arbre très commun, mais dont je n’ai pu avoir le nom. Les cocons Pernyiens de cette nouvelle station sont un peu plus blancs que ceux de leurs con- génères de la Chine, légèrement plus petits,mais d'un tissu plus ferme. LAB. 12* fs tes LARORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE COLLECTION WALTER RODSCHILD C'est par l'obligeance de M. Wailly qu'il m'a été donné de faire la connaissance de M. Walter Rodschild, dont les collections entomologiques ont l'importance de celles d'un grand Musée. Dès ma première visite, en apprenant le but de mon voyage, M. Rods- child, qui s'occupe surtout avec prédilection de l’ordre des Lépidoptères, a bien voulu, après une intéressante causerie entomologique, me donner une lettre pour le D' K. Jordan, conservateur de ses collections publi - ques et particulières installées à Tring, comté de Herts. Tring est une petite ville à quelques lieues de Londres, animée et d’un aspect pittoresque. M. Rodschild y possède un musée ouvert au public deux fois par semaine, et dans lequel sont spécialement réunis les types principaux du règne animal, vertébrés et invertébrés. Dans un parc dont l'ouverture au public a lieu à certains jours de la semaine se trouvent également de nombreux spécimens vivants d'ani- maux rares ou curieux, ou dont l’acclimation est susceptible d'intérêt. Essayer de développer dans un centre éloigné d’une grande ville, le goût si utile et si moralisateur des sciences naturelles, n'est-ce pas un des moyens les plus nobles d'utiliser une aussi grande fortune? A part ces collections publiques et dans un bâtiment spécial se trou- vent les collections particulières de Coléoptères et de Lépidoptères qui sont vraiment remarquables, tant au point de vue de la fraicheur que du grand nombre des spécimens. Une particularité tout à l'avantage de cette collection, c’est la quantité d'individus de chaque espèce, appartenant aux différentes localités natu - relles de son aire de dispersion ; la comparaison permet dans beaucoup de cas de juger de l'influence du milieu sur les espèces, comme aussi de servir de guide aux classificateurs toujours un peu enclins à créer. des espèces nouvelles dès qu'une légère altération ou modification leur paraît suffisante pour éloigner un sujet de son type normal. M. le D' Jordan s'étant mis entièrement à ma disposition, j'ai pu examiner tout à mon aise le groupe si intéressant des Saturnides, que le Laboratoire étudie avec soin, à cause de leurs coques soyeuses. Dans le nombre des spécimens qu'il m'a été permis d'étudier et de dessiner, je citerai seulement les espèces suivantes : Æochroa Trim- meni (Feld.), de l'Afrique Australe. — Bathyphlebia Aglia (Feld.), de la Colombie. — Polythysana Apollina (Feld.), du Chili. — Sagana RAPPORT DE LA COMMISSION 146 Sapatoza (Walk.), du Mexique. — Ludia Delegorgquei (Boisd.), de Natal. — Syntherata Weymeri (Maass), de l'Australie. Le peu de temps dont je disposais ne m'a pas permis d'étudier un plus grand nombre d'espèces; je rentrai à Londres le même soir, avec des notes très utiles sur les espèces précitées et le souvenir d’un accueil des plus sympathiques. ZOOLOGICAL GARDE Ce jardin constitue une des plus intéressantes promenades de Londres, une multitude d'animaux vivants exposés, beaucoup d'aquariums et surtout de magnifiques jardins ; quel dommage que les diverses construc- tions si nombreuses dans ce grand pare, ne soient pas de coloration plus claire! Ces éternelles briques rouges liées avec un ciment noir, malgré la verdure et les fleurs et la foule répandue partout, vous laissent dans l'esprit je ne sais quelle vague impression d'usine. Malgré cela, le visiteur y trouve beaucoup de sujets d’études et l'entretien de l’ensemble ne laisse rien à désirer. Un pavillon destiné à l'éducation des insectes a été pour moi une attraction toute nouvelle. La saison étant trop avancée, je n’ai pu voir les éducations de vers à soie du mûrier, mais j'ai examiné avec beaucoup d'intérèt les cages ayant servi aux éducations de quelques espèces de séricigènes sauvages : une cage dans laquelle s'était faite une éducation d’'Actias Mimosæ ne présentait plus que les cocons devant éclore au printemps prochain. Une autre espèce dont je n'ai pu rencontrer le papillon nulle part, ni dans les Musées, ni dans les collections particulières, ni même dans les catalogues et qui porte le nom d'Antheræa Laurenti, offre des cocons groupés, liés ensemble par une espèce de toile soyeuse qui les recouvre, mais faible et intimement liée à chaque cocon, ce qui permet de pouvoir distinguer les contours de ceux-ci et d'en connaître le nombre; ces cocons proviennent de l'Afrique Australe et écloront probablement au printemps prochain. - Ces cocons sont d’un gris argenté, de forme assez irrégulière et fixés sur le tronc d'un arbre. Cette manière de grouper les cocons ferait pres - que douter du nom de cette espèce, car aucun autre An/heræa connu ne procède de la sorte, tous les cocons des autres espèces connues sont isolés, Les boîtes, destinées aux éducations, sont de simples cloches en toile métallique dont un côté seulement est vitré, celui qui fait face aux spec- tateurs, elles reposent sur des caisses profondes de 6 centimètres environ 146 is LABORATOIRE D’ETUDES DE LA SOIE et remplies de terreau, ces cloches s'enlèvent à volonté, pour permettre de renouveler la nourriture et donner les soins de propreté ; elles sont placées dans un pavillon spécial où une température réglée met les jeunes vers à l'abri des brusques changements de température. MUSÉUM DE PARIS Quoique moins vaste que celui de Londres, le Muséum de Paris pos- sède de grandes richesses entomologiques ; beaucoup d'espèces de Lépi- doptères représentées à Londres manquent à Paris, mais ce dernier possède de son côté beaucoup d'espèces qui font défaut à celui de Londres. J'ai pu y noter les espèces suivantes de la famille des Saturnides que je n’ai pas trouvé représentées dans d’autres collections : Copaxa Lavanderæ (West.), du Mexique. — Gonimbrasia inlermiscens (Walk.), du Congo. — Automeris Montezuma (Boisd.), du Brésil. — Dysdæmonia Pluto (Westw.), de la Nouvelle-Hollande. — Caligula Helena (White.), de l'Australie. — Caligqula Laplacei (White). — Arsenura Romulus (Maass), du Brésil. — Rhodia Jankoskii (Oberth.), d'Askold. — Saturnia fenest ralis, Humboldti et Larisa. Ce Muséum de Paris est à peu près dépourvu de cocons. Le Bombyx mori seulement a les honneurs d’une grande vitrine hexagonale, dans laquelle on voit divers bouquets de bruyère charges de cocons de races variées ; quelques poches de cocons agglomérés, probablement d’Anaphe ou de quelques autres processionnaires sont exposées aussi, mais il es facheux qu'il n’y ait aucune indication de noms d'espèces. M. Poujade, charge de l’entomologie, a bien voulu m'offrir les mêmes avantages que j'avais trouvés à Londres, c'est-à-dire de pouvoir tra— vailler au Laboratoire, en consultant collections et bibliothèque ; malheu- reusement, le temps dont j'avais à disposer était trop restreint pour me permettre d'en profiter cette fois-ci. L Le Museum de Paris ne m'a pas paru toutefois présenter les mêmes avantages que le Musée de Londres, surtout au point de vue des collec- tions d’études qui se trouvent trop éloignées du Laboratoire et de la bibliothèque. IUO UL 9P DAON — ‘ININOOU V4D'I &IOS V1 4Q SaQNLA.A AHIOLVHOGVI LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SoIE PL II 1. — MICRAGONE AGATYLLA g, Westw, — Congo. 2. — CHRANCHIA APOLLINA S, Butl. — Madagascar. ee IX DES PROGRÈS À RÉALISER EN SÉRICICULTURE Par M. GEORGES COUTAGNE ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE, LICENCIÉ ËS SCIFNCES NATURELLES La sériciculture est une des branches les plus importantes de notre agriculture méridionale. Elle constitue, pour les rudes populations de certaines régions montagneuses, la seule source de richesse, ou plutôt de bien-être; et dans les autres régions moins deshéritées, où l'élevage des vers à soie semble chose accessoire, le profit que peut donner le précieux insecte est souvent un des éléments les plus essentiels de la prospérité publique. Mais depuis longtemps déjà, la sériciculture est cruellement éprouvée. D'abord, la pébrine a causé successivement, de 1855 à 1870, des ruines innombrables ; et lorsqu'on eut enfin trouvé, grâce aux travaux de M. Pasteur, le moyen de lutter victorieusement contre la terrible mala- die, les conditions économiques du marché des soies étaient devenues telles que le prix de vente des cocons cessait, presque partout en France, d'être réemunérateur. Les grandes magnaneries industrielles ne rouvrirent pas, on continua d’arracher les müriers, et finalement, dans ces der- nières années, la récolte annuelle est tombée à 7 ou 8 millions de kilo- grammes, valant de 20 à 80 millions de francs, tandis que pendant quinze ans, de 1840 à 1855, du temps de la prospérité, elle avait été de 20 à 24 millions de kilogrammes, valant de 80 à 100 millions de francs. LAB, 15 148 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Dans ces circonstances critiques, la science n'aurait-elle pas à suggérer quelque remède efficace? ne pourrait-on pas arnéliorer les races de vers à soie ? Comment devrait-on procéder pour réaliser cette améliora - tion, et quels résultats pratiques serait-on en droit d’en attendre? Tel est le problème que je me propose de discuter brièvement dans cette petite note * La sériciculture comprend toutes les opérations relatives à la multiplication et à l'élevage des vers à soie, opérations multiples dont le but final est la production des cocons que doit acheter le fila- teur. C’est donc, à proprement parler, une véritable industrie 200 - technique. « Pour la zootechnie, les animaux domestiques sont des machines, non dans l’acception figurée du mot, mais dans son acception la plus rigoureuse, telle que l’admettent la mécanique et l’industrie. Ce sont des machines au même titre que les locomotives de nos chemins de fer, les appareils de nos usines où l’on distille, où l’on fabrique du sucre, de la fécule, où l’on tisse, où l’on moud, où l’on transforme une matière quelconque. Ce sont des machines donnant des services et des produits ?. » « Le problème zootechnique consiste donc aujourd’hui, en définitive, à bien diriger la construction des machines animales, à les appro- prier exactement aux conditions physiques et économiques dans les- quelles s'entreprend leur exploitation, à les alimenter de façon à ce que leurs produits de transformation atteignent la plus grande valeur possible. Il consiste à exploiter toujours et partout les machines relati- vement les plus aptes et les plus puissantes, dont les produits rencon- trent les débouchés les plus faciles et les ou avantageux, Sorenuige indispensables du bénéfice et du produit *. Pour faire progresser une industrie, on os donc chercher, non pas 1 Je n'examinerai donc pas ici les autres moyens, plus ou moins efficaces, qui ont été où peuvent être proposés, pour faire progresser Ja sériciculture : généralisation des bonues méthodes de grainage, d'élevage, et de culture des müriers ; amélioration des procédés d'élevage ; relèvement du prix des cocons par les droits de douane ou les primes ; tentatives d'action sur la mode, en vue de faire revenir la vogue des tissus de soie pure, etc., etc. 2 Émile Baudement, Les Races bovines au concours universel agricole de Paris en 1856, études zootechniques publiées par ordre de S. Exe. le Ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics. Introduction, 1862. 3 A, Sanson, Traité de sootechnie, 3 édition. t, I, p. 8, 1882, RAPPORT DE LA COMMISSION 149 seulement à améliorer le rendement, en qualité ou quantité, de la machine que cette industrie exploite, mais à augmenter /e profit de son exploi- tation, ce qui est parfois chose très différente !. Le profit G d’une opération industrielle dépend de trois éléments : 1° D, les frais d'exploitation, la dépense totale relative à l'opération considérée ; 8° T, la quantité totale de produits fournis par cette opération ; 3° V, le prix de vente de ces produits. Toute modification apportée aux procédés ordinaires d’une industrie quelconque peut influer, et influe en général, sur ces trois facteurs à la fois. Il ne faut donc pas s’illusionner et prendre pour un progrès une amélioration des facteurs T ou V, si en même temps le profit TV- D n'est pas augmente. Ces remarques générales une fois faites, supposons qu’on entreprenne de faire progresser la sériciculture, c'est-à-dire l'exploitation indus- trielle des insectes séricigènes, is l'amélioration des races de vers à soie. Améliorer revient en somme à modifier, à changer, les races géné- ralement employées. On ne peut opérer ce changement que de deux façons : soit en important des races étrangères, soit en façonnant de nouvelles races. ÿ L'importation et l'étude comparative des différentes races étran- gères se présentent donc tout d’abord à l'esprit comme un premier objet de recherches nécessaires. Maillot avait entrepris, en 1887 et 1888 l'étude comparative d’un grand nombre de races de l’Extrème Orient, dont l'introduction en France était due au zèle éclairé de M. Natalis Rondot. Il est bien regrettable que la mort si imprévue du savant pro- 1 Lorsqu'une industrie améliore la qualité de ses produits, sans que d'autre part il y ait aucune modification dans les rendements, le prix de revient et le prix de vente, il y a aussi progrès, sinon pour le producteur du moins pour le consommateur, Mais un tel progrès n’est que le résultat de la généralisation d’un nouveau procédé; il est précéd# par une phase, pendant laquelle le premier ou les premiers industriels Hé ont adopte ce procédé recueillent en raison de leur initiative et de leur travail, un certain bénéfice, résultant de ce que leur production est supérieure en qualité à celle de leurs confrères plus routiniers. La recherche exclusive du béné fice n'a donc pour l'industriel absolu- ment rien de répréhensible, même en se plaçant au point de vue de l’altruisme le plus élevé : le progrès, qui favorise au début les intérêts d’un seul ou d’un petit nombre de producteurs, devient bien vite une source de profits pour la totalité des consommateurs. 150 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE fesseur de Montpellier ait interrompu brusquement ces recherches !. 11 me suffira, pour douner une idée de l'importance et de l'utilité de sem- blables études, de citer l'une des conclusions du dernier mémoire de Maillot; parlant des races nouvelles qu'il avait étudiées, il dit : « Ces races ne paraissent inférieures aux nôtres ni pour la vigueur des vers et la rapidité de leur évolution, ni pour la richesse en soie; certaines de ces races semblent même douées de glandes soyeuses plus développées que dans nos races de l'Occident ?. » Mais les races étrangères sont le plus souvent importées à l’état de mélanges, en sorte qu'il ne suffit pas d’elever ces races telles qu'on les reçoit, pour pouvoir les comparer à nos races européennes depuis si longtemps sélectionnées, et par conséquent beaucoup plus homogènes. Il faut done, pendant plusieurs années, séparer les variétés qu’on ren- contre, sélectionner les reproducteurs, rechercher les « sang-pur », comme le disait, assez improprement d’ailleurs, Camille Beauvais *; en un mot, il faut appliquer les méthodes de reproduction zootechniques qui précisément doivent être employées lorsqu'on veut créer des races nouvelles. En outre, l'étude comparative des races étrangères doit être poursuivie aussi dans le but de découvrir des éléments utilisables pour cette formation de nouvelles races; ces deux entreprises, étude compara- tive des races étrangères et creation de races nouvelles, ne sont donc pas aussi distinctes qu’elles le semblent de prime abord. Dans ces différentes recherches, le sériciculteur doit comparer et juger les défauts ou qualités des individus et des races. Doit-il donner la préfé- rence aux gros cocons, ou au contraire aux petits ? Doit-il chercher à améliorer l’élasticité ou la ténacité de la grège ? En un mot quels sont les caractères particuliers qu’il doit se proposer de modifier ? 1 {l est bien regrettable aussi qu'on n'ait pas jugé bon de nommer un nouveau direc- teur à la station séricicole de Montpellier. N’est-il pas douloureux, pour les séricicul- teurs français, de comparer cette station, à peu près abandonnée, quoiqu'’elle soit le seul établissement officiel de recherches bacologiques que possède la France, avec les nom- breux Instituts, Laboratoires, Stations, exclusivement consacrés à la sériciculture, qu'en- tretiennent à grands frais les autres pays séricicoles de l'Europe? On ne peut s'empêcher de remarquer, que, dans notre pays, le foyer le plus actif des recherches sur la soie, et les insectes qui la produisent, est encore le Laboratoire d'Études de la soie, dont la création fait le plus grand honneur à l'intelligente initiative de la Chambre de commerce de Lyon. 2? Nouvelles races de vers à soie, 1889, p. 49. 3 Annales de la Société séricicole, t. XI, 1847, p. 285, RAPPORT DE LA COMMISSION 151 C'est ici qu'il faut appliquer le principe qu'il n’y a progrès indus- triel que s’il y a augmentation de profit. Considérons les élevages de vers à soie des Cévennes, c2tte région étant assurément celle où la s'riciculture est le plus perfectionnée déjà, dans toute la France. On pourrait assurément songer à améliorer les qualités de la soie grège produite dans cette région ; la régularité du titre, l’élasticité, la ténacité, pourraient être augmentées. Mais une telle amélioration serait illusoire : les fabricants, qui en définitive achètent les cocons, par l'intermédiaire des filateurs, ne se plaignent pas que la soie des Cévennes soit infé- rieure ; ils se bornent à la trouver trop chère. « Les sériciculteurs fran- çais arriveraient-ils à produire 4 millions de kilogrammes de soie (quantité annuellement mise en œuvre en France), que la fabrique nationale ne saurait qu'en faire, parce que la soie produite en France sera loujours de qualité supérieure, et d'un prix relativement elevé qui en rendra l'emploi impossible pour les nombreuses étoffes à bon marché que demande maintenant la consommation de tous les pays! ». Qui ne sait que plus de la moitié des soies mises en œuvre par la fabrique lyonnaise sont des soies asiatiques très inférieures comme qualité aux soies françaises, mais bien moins chères? En d’autres termes, des trois facteurs D, T, et V, par suite des conditions économiques actuelles de l'industrie de la soie, on ne peut guère songer à augmenter V, leprix de vente des cocons, par l'amélio- ralion des qualités de la soie. Mais on peut songer à l’augmenter par l'amélioration du rendement en soie des cocons, les filateurs étant tout disposés à payer plus cher la matière première de leur industrie, c’est-à-dire à majorer leur dépense D, s'il y a compensation pour eux dans leur recette TV, du fait de l'augmentation du rende- ment T. Chercher à obtenir des cocons plus riches en soie, si la chose est possible, soit en soie grège, soiten soie décreusée, est donc un premier objectif que doit poursuivre le sériciculteur; et ce n’est que par ce moyen, nous venons de le voir, qu'il peut espérer de relever le prix de vente V de ses produits. En second lieu, il peut chercher à augmenter le rendement T de ses 1 Rapport de M. Louis Chavent, du 7 mars 1890, au Comité de la défense du marché des soies, p. 7. 4152 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE élevages. De ce côté aussi il y a beaucoup à faire, car les éducations sont décimées par les maladies, qui ont pour effet de réduire beaucoup le poids brut de la récolte en cocons. Grâce aux travaux de M. Pasteur, on ne craint plus guère la pébrine ; la muscardine est relativement assez facile à éviter; mais il reste la flacherie, qui exerce encore de terribles ravages, certaines années et dans certaines régions. Obtenir des vers robustes, vigoureux, agiles, très peu sensibles à la flacherie, est donc un autre desideratum de la sériciculture. On sait que les croi- sements ont précisément pour effet de donner une grande vigueur aux « sang-mêlé » des premières générations, et la pratique de ces croisements tend à se généraliser beaucoup en Italie. Mais le croise- ment produit aussi, dans certaines conditions encore peu étudiées, une disjonction des caractères qui a pour effet de détruire l’homogénéité des produits, sinon de première génération, du moins des générations subséquentes!. Il faudrait sans doute ne croiser entre elles que des races possédant déjà une grande ressemblance de caractères, en ce qui regarde le cocon, les autres caractères étant au contraire le plus dissemblables possible, en un mot des races assorties zootechniquement. On ne se doute guère, parmi les sériciculteurs français, de toute l'importance que prendra bien certainement la pratique des croisements, car le préjugé relatif à la supériorité supposée des races « pures » est très répandu parmi eux. Je me bornerai à rappeler ici que « ce sont les ensembles les plus diversifiés au point de vue des caractères typiques, qui ont toujours donne les races zootechniquement les plus prospères et les plus feécondes* ». Le petit nombre de cocons doubles et le plus grand synchronisme possible dans l’évolution du ver sont aussi deux qualités assez impor- tantes, qui ont pour résultat d'augmenter le poids total de la récolte en bons cocons. Enfin, on peut songer aussi à réduire le chiffre des dépenses D, en recherchant des races exigeant un peu moins de soins, ou consommant un peu moins de feuilles. Nous avons déjà parlé des avantages des races plus rustiques, au point de vue de la résistance aux maladies ; une petite, très petite économie sur les soins à donner, serait réalisée ! J'ai commencé l'étude de ces disjonctions, dites « retour aux types », dans une première note, Sur le croisement des différentes races ou variétés de vers à soie, insérée précédemment, p. 45. ? Baron, Des méthodes de reproduction en sootechnie, 1888, p. 442. RAPPORT DE LA COMMISSION 193 par surcroit, avec ces races plus rustiques. Quant à la dépense en feuilles, les différences que présentent à cet égard les diverses races, ne sont peut-être pas entièrement négligeables, mais elles semblent néanmoins bien faibles, comme l’a montré M. F. Lambert, etil est bien évident que de ce côté aussi il n'y a pour ainsi dire rien à gagner. La dépense en feuilles ne constitue d’ailleurs qu’un tiers ou un quart de la dépense totale ; d'autre part les expériences nécessaires pour juger comparativement des quantités de feuilles, nécessaires à différentes races sont bien pénibles et bien délicates, et il est difficile, à en juger par l'étude si consciencieuse de M. Lambert, d'évaluer ces quantités avec une précision suffisante, pour que les différences constatées ne soient pas de même ordre de grandeur que les erreurs inévitables de l'expérience. Ainsi donc, une première discussion nous montre très nettement les progrès, les améliorations, que nous devons nous efforcer de réaliser, indépendamment de toute discussion relative aux #0yens propres à cette réalisation. Ces progrès sont successivement, par ordre d'impor- tance, et en commençant par les plus désirables, parce qu'ils seraient les plus eflicaces : 1° Rendre les vers beaucoup moins sensibles à la flacherie ; 2° Améliorer le rendement en soie grège des cocons ; 3 Diminuer la proportion des cocons doubles ; 4° Obtenir l'égalité des vers la plus complète ; 9° Diminuer la perte par décreusage de la soie grège. Ceci posé, revenons à l'examen des divers moyens susceptibles de réaliser ces améliorations successives. Nous avons déjà montré sommai - rement que ces divers moyens ne sont pas si distincts qu'ils le semblent ! Recherches sur l’alimentation des vers à soie du mürier (Progrès agricole et viti- cole, p. 404 et 451, 17 et 31 mai 1891). — Dans ces expériences de M. Lambert, le rapport entre le poids des cocons récoltés et celui de la feuille dépensée, a été de 0,127 pour la race chinoise Pai-pi-lung-chiao-tsan (vers cornes de dragons peau blanche), et de 0,132 pour la race jaune ordinaire des Cévennes. Pour obtenir un même poids de cocons, il faudrait donc, avec les vers chinois, une quantité de feuilles plus grande de 4 pour 100 seulement, que celle nécessaire avec les vers cévenols. Il convient dans ce genre de recherches de rapporter le poids de la feuille mangée au poids des cocons récoltés, et non au poids de la soie produite, car alors on confond deux ordres de caractères bien distincts : l’aptitude nutritive (ou faculté d'utiliser les matières alimen- taires), et la grosseur relative des glandes soyeuses. 154 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE à première vue. En fait, lorsqu'on cherche à améliorer les races de vers à soie, on peut ilest vrai, adopter tel ou tel point de départ, c’est- à-dire opérer au debut sur telle ou telle race, et on peut aussi utiliser, en cours de route, différents éléments, facteurs de cœnogénèse; mais il n’y a pas plusieurs méthodes. Les circonstances imposent, à chaque pas pour ainsi dire, la marche à suivre et les méthodes de repro- duction, de cœnogénèse, ou de cœnoménèse, qu’il convient d'employer. C'est ainsi, par exemple, que l'éleveur qui veut obtenir la précocité peut opérer sur telle ou telle race de bovidés, d'ovidés ou de suidés ; mais iln'a pas le choix entre plusieurs méthodes, et il réussira d'autant mieux, et d'autant plus vite, qu'il saura mieux discerner à chaque pas, c’est-à-dire à chaque nouvelle génération, celle des pra- tiques zootechniques qu'il convient d'appliquer. En effet, supposons par exemple qu’on se propose d'améliorer princi- palement, au début, la richesse en soie des cocons. Voici, successive- ment, les differentes circonstances qui se présenteront. 1° D'abord le point de départ. C: sera telle ou telle race, peu importe ici. Il est toutefois indiqué de choisir une des races déjà le mieux douées, au point de vue des qualités qu'on se propose de développer. Mais l'important est d'étudier individuellement les différents sujets qu’on peut choisir comme reproducteurs. Je crois avoir ête le premier, en 1888, au début de mes recherches sur l'amélioration des races de vers à soie! à pratiquer l'examen individuel des reproducteurs sous le rapport de la richesse soyeuse, et à montrer l'importance, la nécessité même, de ceite sélection individuelle. M. Raulin. a également adopté, à partir de 18922, la même méthode, pour l'étude de ce qu’il appelle les « relations entre les propriétés des cocons ». En présence de différents sujets, inégale - ment doués, c'est-à-dire à glandes soyeuses inégales %, l’hésitation est - elle possible? Assurément non : on choisira, comme reproducteurs, les papillons dont les cocons étaient, respectivement dans chaque sexe, les plus riches en soie. 1 Rapport sur les travaux du Laboratoire d'études de la soie en 1889 et 1890, p. 8, Lyon, 1891. ? Voir précédemment, p. 73 3 On ne peut dire que tous les cocons peu riches en soie proviennent de vers à petites glandes soyeuses, mais on peut affirmer que ceux très riches en soie proviennent de vers à grosses glandes soyeuses. J'ai insisté tout particulièrement sur ce point, dans une note récente (Journal de l'Agriculture, p. 742, 4 novembre 1893). RAPPORT DE LA COMMISSION 155 2° On est donc logiquement amené à pratiquer, à chaque génération, la sélection des sujets dont les glandes soyeuses sont les plus grosses. Cette selection méthodique aura-t-elle pour effet d'augmenter la richesse soyeuse des cocons? M. Raulin insinue que ce n'est pas certain, parce que cette qualité n'est peut-être pas héréditaire, et il a;oute que c’est à l'expérience de répondre à cetégard. Mais, existe-t-il donc un carac- tère quelconque, tire de la grandeur relative des différents organes, qui ne soit héréditaire? Ouvrons un traité de zootechnie, et regardons ce qu’on y dit de la sélection : « A côté de la sélection naturelle, zoologique ou botanique, s’est placée la selection artificielle, zootechnique ou hor- ticole. L'homme est intervenu et, à son tour, il a fait des choix dans les plantes cultivées et les animaux domestiques. Z/ a trié ceux qui pré- sentaient quelques caractères jugés utiles ou agréables, il les a fait reproduire et il a crée de nouveaux groupes par ces choix. Sa fan- taisie s’est emparée d’une particularité apparue accidentellement et il a fait reproduire en sélection les sujets qui la présentaient. Elle pouvait n'apporter aucune supériorité dans la lutte pour la vie, elle était indiffe- rente, mais elle plaisait à l'homme et il l'a maintenue ; telle est la prè- sence d’un cinquième doigt aux pattes des houdans et des dorkings et l'absence d'oreille aux moutons de Yung-ti. Elle pouvait même les con- slituer en état d’infériorité, comme l'absence de cornes sur les têtes bovines ou la possession de jambes courtes et déjetées en dehors par les chiens bassets ; il l’a néanmoins perpétuée, parce que cela répondait à ses caprices. Mais on devine qu'il s’est surtout attaché à sélectionner les individus présentant des particularités utiles. Z7 s'est efforcé de pos- séder des moyens d'apprécier les caractères acquis, il a inventé des épreuves auxquelles il a soumis les animaux, ef à s'est assuré qu'il ctait en face des plus aptes. C'est ainsi qu'il choisit comme reproduc - teurs, dans la catégorie des chevaux de course, ceux qui ont fait leurs preuves sur l'hippodrome, et qu'il veut trouver jusque sur le taureau les signes qui renseignent sur la production laitière. Cette méthode fondée sur le choix des reproducteurs présentant les caractères à perpé- tuer, et l'élimination de ceux qui ne les possèdent pas, aboutit à la fixation de ces caractères et à la fondation de nouvelles races”. » D'ailleurs les recherches de M. Raulin lui-même, en 1871, n'avaient- elles pas montré l’hérédité d'un grand nombre d’autres caractères, « le 1 Ch. Cornevin, 1891, Traité de sootechnie générale, p. 378. 156 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE moment de l’éclosion des vers, l'époque des mues, l’aspect extérieur des vers, la couleur et la forme des cocons, la forme même des papillons »; et si, dans cette énumeration, la richesse en soie des cocons est seule oubliée, n'est-ce pas tout simplement qu'alors personne ne songeait à la possibilité d’augmenter progressivement la richesse en soie des cocons par la sélection méthodique des vers à grosses glandes soyeuses? Faut-il rappeler la recommandation si caractéristique du Congrès de Montpellier en 1874, de choisir les cocons destinés au grainage parmi ceux qui sont le mieux conformés et les plus riches en soie, ces conditions étant des indices de vigueur ! ? Si parmi les savants distingués, chimistes, micro - graphes et industriels, qui dirigeaient alors le mouvement séricicole, il y avait eu quelques naturalistes, la sélection des cocons riches en soie, en vue de l'amélioration de cette qualité, eût eté vraisemblablement, sinon pratiquée, du moins préconisée depuis fort longtemps ?. Il est donc bien certain que la sélection est susceptible, à elle seule, d'augmenter la grosseur relative des glandes soyeuses, et je crois d'ail- leurs en avoir donné la preuve péremptoire en pratiquant précisément cette selection pendant six années consécutives, et en réalisant par ce moyen une amélioration déjà fort notable. Toutefois il est bien vrai que l'expérience était nécessaire, non pour prouver l’hérédité de ce caractère, mais pour déterminer l'amplitude de l’amélioration dont il est suscep- tible. Mais rien ne fait prévoir encore la limite extrême de cette amélio- ralion, et l'avenir nous réserve peut-être, à cet égard, de grandes sur- prises. 8° Qui dit sélection pendant plusieurs années, dit aussi consanguinité. C-lle-ci est un puissant mais bien dangereux moyen de cæœnomeénèse. Le sériciculteur qui cherche à améliorer la richesse en soie d’une race doit donc s'attendre à voir quelque défaut, a peine sensible tout d’abord, aug- menter lui aussi par la sélection, s’exagérer par la consanguinité, se ! J'ai déjà développé ces considérations, mais avec plus de détails, dans l'historique qui forme la première partie de mon rapport de 1891. ? Il faut remarquer, d'ailleurs, que même encore maintenant, presque personne en France ne se soucie beaucoup du rendement en soie des cocons. Par contre, j'ai sous les yeux un journal de Constantinople, donnant le compte rendu d'un concours séricicole teuu à Brousse en 1892, et j’y vois que les rendements en soie des cocons sont soigneu- sement déterminés pour tous les lauréats, et que pour le classement de ceux-ci, on tient £rand compte de ces rendements. Quels tristes commentaires comporterait la comparaison entre l'esprit progressiste qu'on observe à cet égard en Turquie, et l'esprit routinier dont témoignent nos concours de sériciculture français ! RAPPORT DE LA COMMISSION 157 fixer et venir contre-balancer l'amélioration déjà réalisée. C'est ainsi que pour ma part j'ai déja rencontré deux de ces défauts adventifs, une grande sensibilité à la grasserie et les bouts faibles, qui m'ont obligé à introduire à plusieurs reprises du sang nouveau, ce qui a retardé assu- rément l'amélioration que je poursuivais, mais m'a permis d'éliminer ces défauts, et a donné une rusticité déjà très remarquable à mes insectes !, Le croisement, sinon avec d’autres races très distinctes zoologiquement, du moins avec des familles différentes de la même race, s'impose done aussi, comme complément et correctif nécessaire de la sélection en con - sanguinité. 4 Mais pourquoi ne pas faire un pas de plus en avant et réaliser aussi des croisements avec des races très distinctes, en vue d’obtenir une très grande résistance à la flacherie? Il faudrait pour cela entreprendre sur .deux races très distinctes l’amélioration relative au rendement en soie: on croiserait chaque année une partie des sujets de choix de chaque race, et les graines issues, l’année suivante, des métis ou hybrides ainsi obtenus seraient destinées aux élevages industriels. Pour ma part, j'attends que les circonstances me permettent de réaliser cette seconde partie de mon programme, en me fournissant une race asiatique à cocons jaunes, que je puisse améliorer parallèlement à la race métisse de Jaune- Var et Jaune-Basses-Alpes qui a jusqu'ici fait l’objet de mes recherches. J'ai bien eleve dans ce but, en 1891, quelques lots de vers du Caucase ; mais je n’ai pas pu trouver dans ces lots, très inférieurs, les « éléments pour la création de nouvelles races », dont j'ai parlé précédemment comme du principal objectif qu’on doit avoir, quand on étudie compara- tivement aux nôtres les différentes races exotiques. 6° Enfin il faut remarquer encore que le croisement entre races très distinctes zoologiquement n’a pas seulement pour effet de communiquer 1 M. Raulin semble attribuer à la consanguinité la lenteur de l'amélioration de ma race (loc. cit., p. 75). Mais si on veut bien examiner mes deux derniers rapports, que M. Raulin ne connaissait pas lorsqu'il a rédigé sa note de juillet 1893, on verra que, d'une part, pendant ces trois dernières années la richesse en soie de mes cocons a beau- coup progressé, et que d'autre part c'est au contraire parce que j'ai introduit des sangs nouveaux, en 1889, 1890 et 1891, pour contre-balancer les fâcheux effets de la consan- guinité, que l'amélioration du rendement en soie n'a pas été encore plus rapide. Relati- vement à la vigueur de ma race, je me bornerai à signaler le fait suivant : j'ai dû complètement renoncer aux cellules simplement formées d'un petit rectangle de tarlatane ; mes femelles grimpaient et voletaient des unes aux autres de ces cellules, même lors- qu'elles étaient très espacées, au lieu de rester, comme d'ordinaire, fixées sans bouger p2adant tout le temps de la ponte. J'ai dü en revenir aux sachets entièrement fermés: 158 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE aux produits une grande vigueur ; le croisement favorise la cæœnogénèse, c'est-à-dire qu'il tend à augmenter l'amplitude de variation des carac- tères. En ce qui regarde les glandes soyeuses, on est en droit d'espérer qu'après ces croisements certains individus les auront plus grosses encore que Celles des mieux doués de leurs parents ou ancêtres. Ces individus, précieusement sélectionnés, permettraient de faire encore un pas en avant, sous le rapport de l'amélioration du rendement en soie des Cocons. Il me reste, avant de conclure, à dire un mot des « relations entre les propriètés des cocons » que M. Raulin à signalées dans sa note de juillet 1893. Lorsqu'on étudie les « propriétés » des corps inanimés, on peut constater, il est vrai, entre les propriétés et les conditions extérieures de milieu, des relations étroites, ces propriétés et ces conditions étant en somme fonction les unes des autres. La physique et la chimie ont préci- sement pour but l'étude de ces fonctions. En d’autres termes encore, si un chimiste définit exactement les conditions d'une expérience, il pourra reproduire indéfiniment, et à son gré, cette même expérience, à la seule condition de se placer toujours dans les mêmes circonstances. Il en est de même pour les phénomènes physico-chimiques qu'étudie le physiologiste chez les êtres vivants. Mais quand on aborde l'étude des phénomènes biolagiques, les relations entre les propriétés des êtres considérés, entre elles et avec les conditions de milieu, cessent d'être invariables ; le natu- raliste aura beau opérer dans les mêmes circonstances, avec la même espèce, la même race, la même variété, le même individu, même, le fils ne réagira pas toujours comme le père, l'individu à un certain âge ne réagira pas toujours comme lui-même à un autre âge. Les phénomènes évolutifs et héréditaires, c'est-à-dire les seuls phénomènes vraiment caractéristiques des êtres vivants, ne se prêtent pas à une expérimen- tation aussi sommaire, aussi simple, et dcivent être considérés dans un tout autre esprit que les phénomènes physico-chimiques. L'évolution individuelle ou spécifique est un mouvement, et le temps intervient dans le problème. Je me bornerai à un seul exemple. M. Raulin a indiqué les relations suivantes : « La richesse relative du cocon en coque est notablement plus grande pour les cocons les plus légers; la richesse moyenne en coque varie dans le même sens que la richesse moyenne en grège » (p. 89). Et il conclut : « la richesse moyenne en soie est plus grande pour les cocons les plus légers, c'est donc parmi ceux-ci qu'il faudrait RAPPORT DE LA COMMISSION 159 selectionner les reproducteurs » (p. 90). Rien n’est moins justifié qu’une telle conclusion; et je dirai même, fort de l'expérience que j'ai acquise en pareille matière depuis quelques années, qu’une telle méthode con- duirait infailliblement et rapidement à un échec certain : le nanisme, avec (ous ses inconvénients, serait obtenu bien avant l'amélioration de la richesse en soie. L'étude que M. Raulin a fait faire au Laboratoire d’études de la soie de ses cinq petits lots de 1892 l’autorisait tout au plus à sa première conclusion : « Le rapport des coques aux cocons est en général plus grand pour les cocons peu pesants que pour les cocons d'un poids élevé » (p. 81). Mais les exceptions que cet énoncé laisse deviner, c'est-à-dire les cocons riches en soie quoique pesants, ne sont- ils pas ceux qui nous intéressent le plus? Quand on veut améliorer, c'est-à-dire en définitive, modifier, changer, une race, ne faut-il pas précisément rechercher et sélectionner les individus exceptionnels, anormaux pour ainsi dire, gui s'écartent le plus de la moyenne, et chez qui dès lors les caractères présentent des rapports très différents de ceux qu'on observe chez l’ensemble des autres sujets du lot? Peut-être que ces divergences, entre les vues de M. Raulin et les miennes, proviennent tout simplement d’une appréciation très différente du grand problème de la variation des êtres vivants, On sait que deux écoles sont actuellement en présence; le savant professeur de chimie de la Faculté de Lyon appartient sans doute à l'école de Cuvier, qui empri- sonne la malléabilité organique dans d'étroites limites. Une étude minu— tieuse de l’un des groupes d'animaux qui constituent la faune française ! m'a conduit, au contraire, à adopter les idées de Lamarck, de Geoffroy- Saint-Hilaire et de Darwin, et celles-ci ouvrent un champ très vaste à l'intervention humaine vis-à-vis des formes animales. Mais, bien entendu, ce n’est pas ici le lieu dediscuter sur ces graves et intéressantes questions. Mes conclusions seront les suivantes : 1° L'amélioration des races de vers à soie est une opération essentiel lement zootechnique, et quiconque l'entreprendra doit être familiarisé avec l’ensemble de pratiques, de méthodes et de doctrines, qui constitue actuellement la zootechnie. 2° Ceite amélioration ne peut s’obtenir que par la sélection individuelle des reproducteurs, et par les croisements. Par la sélection on peut 1 Je fais allusion ici à mes Recherches sur le polymorphisme des mollusques ter- restres de France, mémoire dont la rédaction est presque achevée, et qui sera publié très prochainement, 160 LABORATOIRE D'EÉTUDES DE LA SOIE augmenter et fixer les qualités, restreindre ou éliminer les défauts. Par les croisements on peut combattre les effets dangereux de la consangui- nité, augmenter la vigueur des vers, et accroître la variabilité des carac- tères. Les circonstances indiquent celles de ces deux méthodes qu'il convient d'appliquer, suivant le but qu’on se propose, et suivant les éléments dont on dispose. 83° L'amélioration la plus désirable serait une augmentation de la resi- stance des vers à la flacherie. Les oscillations du rendement moyen de l'once de graines, d’une année à l’autre (33 kilogrammes en 1892, 44 kilogrammes en 1893, d’après les documents officiels), soit des varia- tions de près de érénte pour cent entre les rendements des bonnes et des mauvaises années, donnent la mesure de ce qu'il y aurait à gagner à cet égard. Avec des vers très résistants à la flacherie les grandes magna- neries industrielles pourraient peut-être redevenir possibles, et la séri- ciculture prendrait un nouvel essor. 4° L'amélioration du rendement en soie des cocons vient en seconde ligne, sous le rapport des avantages qu’on peut en attendre. Une amélio- ration de {reize pour cent seulement, dans le rendement en soie grège, avec le prix moyen de 4 francs que l’on a payé les cocons ces dernières années, équivaudrait à la prime de O fr. 50 instituée par la loi du 13 jan - vier 1892, prime dont le paiement a exigé 4 millions en 1892, et un peu plus de 5 millions l’an dernier, Or, une amélioration de 13 pour 100 serait facilement réalisable ; je suis arrivé pour ma part à une amélioration de vingt pour cent, en six ans de sélection, pour de petits élevages d’essai, très comparables entre eux, sinon comparables aux élevages industriels ordinaires. 5° La diminution du nombre des cocons doubles, une plus grande éga- lité des vers à l’éclosion et aux mues, et la diminution de la proportion de grès de la soie grège, seraient aussi des progrès désirables, mais dont l'importance n’est pas comparable à celle des deux autres améliorations indiquées aux précédents paragraphes. 6° On ne saurait contester les avantages considérables que retirerait la sériciculture nationale de l’amélioration des races de vers à soie, telle qu'on la réaliserait en adoptant le programme que je viens d’esquisser. Toutefois, ces recherches si utiles ne pourraient être poursuivies avec la méthode, la précision et la continuité nécessaires, que dans une station séricicole convenablement outillée, pourvue d'un personnel suffisant et organisée tout spécialement en vue du but particulier qu'elle aurait à RAPPORT DE LA COMMISSION 161 atteindre. Mes recherches personnelles m'autorisent à affirmer qu’une telle station serait à mème au bout de six à sept ans, huit au plus, de présenter aux sériciculteurs uue race à vers robustes, très résistants à la flacherie, et à cocons donnant environ vingt pour cent de soie grège de plus que ceux qu’on récolle actuellement dans les élévages ordinaires. Le Défends, mars 1894. (GEORGES COUTAGNE. L'ARAIGNÉE FILEUSE DE MADAGASCAR INTÉRÈT DE SES SOIES, CONDITIONS D'ÉDUCATION EXPÉRIMENTALE ET PRATIQUE Par J. DUSUZEAU DIRECTEUR DU LABORATOIRE Parmi les insectes doués d’un instinct supérieur, nul peut-être plus que l’araignée n'a frapp? l’homme d’étonnement, à toutes les époques. Elle est pourtant dépourvue de grâce, sans vive parure, sans élégance, d’un extérieur presque déplaisant. Sa tête et son thorax, confondus dans le même tronçon, se soudent avec un corps globuleux, mou comme celui d'une larve et complètement désarmé. C'est une bête bâtie en bloc, façonnée pour une œuvre d'artiste, que ses huit pattes, de grandeur insolite, ou plutôt ses huit mains, accomplissent avec une merveilleuse adresse. Les anciens ont chanté l’araignée dans leurs poésies mythologiques, mais ne nous ont laissé aucun document qui prouve le moindre effort tenté de leur part pour soumettre à leur service une aussi habile ouvrière. Les siècles du moyen âge ont passé de même, sans qu'un regard de l'industrie ait été jeté sur ces insectes assez mal famés et auxquels on attribuait même un naturel féroce. Ce n'est que bien lard, que des observations plus attentives sur leurs mœurs ont protesté contre ces impressions injustes, et leur ont valu la sympathie qu'elles méritent à tant de litres. LAB. 11 - 164 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE L'araignée émet une grande quantité de soie, tant pour envelopper ses œufs dans un nid préparé avec soin, que pour tisser ses filets de chasse, sa seule ressource pour vivre. La soie de l'oothèque est embrouillée comme la bourre du cocon du bombyx et ne peut servir qu’à l’état de schappe; celle des toiles ne saurait être utilisée à cause des nœuds ; mais l’insecte cède facilement son fil qu’on tire directement de ses filières. C’est sur cette dernière soie prise à la béle que se fondent les espérances de production régulière de fils continus, propres à un emploi industriel et delicat. On peut diviser l’histoire des tentatives faites de notre temps pour uti- liser la soie des araignées fileuses en deux périodes, l'une qui date du siècle dernier, est caractérisée par l'emploi des bourres du nid de l'Epeire diadème d'Europe, l’autre contemporaine, où se fonde un plus juste espoir sur les grandes espèces des pays chauds, particulièrement sur les Nephila. On sait que le Président Bon!,en 1708, inaugura la première période en considérant l’araignée vulgaire comme la rivale sans conteste du ver à soie du muürier, bien qu'il ne conçüût alors aucune application indus- trielle au delà de la mise en œuvre de l’unique bourre des nids. On sait aussi que l'enthousiasme qu’il avait provoqué partout, même en Chine, fut refroidi par les prudentes réserves que dictèrent à Réaumur de lon- gues expériences au sujet de la production de la bourre soyeuse de l’araignée d'Europe, expériences qui lui avaient été demandées par l’Aca- démie des Sciences. Les succès qu’on avait précorcus en imaginant tout gratuits ces dons de la nature n'aboutirent qu'à des déceptions. En effet, récolter les coques de soie à travers les buissons, comme des fruits sauvages, les épurer difficilement, les ouvrer, occasionnaient des frais énormes pour un poids de soie très minine. A la vérité, le président Bon put offrir à des princes quelques paires de bas et de gauts, mais tout s’arrèla là. Il n'avait rien découvert de satisfaisant pour créer une industrie nouvelle. Toutefois, l'idée louable d'appeler l'attention sur l’araignée reste atta- chée à son nom, et, loin d'être perdue, elle devait au contraire se développer. Notre intention ne peut être de résumer les entreprises plus ou moins timides qui succédèrent à ces premiers essais pendant les trois 1 Président de la Cour des Comptes à Montpellier. RAPPORT DE LA COMMISSION 165 quarts du siècle. Elles n’offrent d’ailleurs qu’un médiocre intérêt, mais nous devons mentionner particulièrement les noms de deux chercheurs dont les travaux sont importants. De 1777 a 1796, M. de Tremeyer, espagnol, fit en Italie, avec persévé- renee, des expériences sérieuses. Il réfute sur quelques points le mémoire de Réaumur; il est auteur d'observations neuves et trouve le moyen de tirer la soie du corps même de l’araignée. Longtemps après, un négociant angluis, Rolt, obtient une médaille de la Societé des Arts de Loudres pour sa hardiesse à appliquer, à l’aide d'une machine à vapeur, le procédé de tirage de la soie à la béle. Il arriva, parait-il, à obtenir en deux heures, de vingt-deux araignées com- munes, un fil de six mille mètres de long. Après un pareil résultat, comment expliquer l’abandon des essais de Rolt ? C’est que, évidemment, * l'Epeire diadème d'Europe ne peut être exploitée économiquement. La seconde période promet d’être plus favorable à la solution pra- tique de la question, car il s'agit d'employer les araignées de grande taille, répandues dans les zones intertropicales de l'Afrique, de l’Améri- rique et de l'Océanie, ainsi que dans les zones limitrophes, et d'en faire l'éducation régulière en vue d'obtenir le plus haut rendement en soie, et le plus économique. C'était l'idée de Réaumur, inapplicable de son temps, mais que le nôtre permet de réaliser. Le R. P. Cambouë, missionnaire français à Tananarive, est le premier naturaliste qui ait mis en relief les qualités de l'araiguée de Madagascar, l'Halabé des indigènes. Les deux mémoires qu'il a publiés inspirent la confiance par la franchise ct l'exactitude des documents qu'ils coutien- neut et par les essais ingénieux qu'il a tentés. Désormais une voie nouvelle est ouverte, dans laquelle où peut s'engager avec le guide sûr qui manquait jusqu'alors. Divers journaux anglais et américains en relatant les expériences du R. P. Cambouë, ayant fait remarquer que le désidératum le plus impor- tant était le moyen de se procurer des araignécs en grande quantité, voici la re; onse qu’il adressa à l’éminent naturaliste Riley : « Réaumur, en discutant les assertions de Bon, a présenté la même objection. La difficulté me semble devoir ètre surmontée par l'emploi des grandes araignées fileuses du genre Nephila. Le D" Vinson, dans son étude sur l'arachnologie des îles de la Réunion, Maurice et Madagascar (page 24) remarque que ces grandes araignées peuvent vivre en famille et j'ai moi-même observé que notre Halabé de Madagascar (Nephila 166 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIÉ madagascarensis) multiplie rapidement et qu’elle peut être obtenue en grande quantité, vivant en troupeau en plein air, sans qu'on ait à pren- dre d'elle aucun soin. Non loin de Tananarive, à Ambohipo, la mission catholique possède un petit jardin d’acclimatation et d'étude, dans lequel j'ai compté dernièrement une centaine de femelles Halabé, déjà de bonne grosseur, dans un espace d'environ un mètre cube. « En opérant avec la grand: Nephila, il serait possible, si je ne me trompe, en prenant quelque peine, d'établir en plein air, où à couvert, une sorte de magnanerie d'araignées fileuses dans laquelle on pourrait utiliser non seulement la bourre des coques ovigères, mais encore le fil continu tiré de la filière de l’insecte vivant par le procédé que j'ai indiqué ou par un meilleur !. » IT Le laboratoire a reçu de M. Paul Cambouëé un ensemble de spécimens de l'Halabe de Madagascar et de ses produits soyeux, tres complet, très bien étiqueté et qui acquiert à nos yeux d'autant plus de valeur qu'il est le resultat de sa propre culture. Ces spécimens de soie, premiers efforts méthodiques qui promettent une conquête prochaine de cette grande araignée fileuse, nous nous feli- citons d’avoir pu les présenter dans les vitrines du laboratoire à l’Expo- sition universelle de Lyon, et d'avoir montre à tous les visiteurs ou curieux sensés, ou industriels ou futurs colons, les progrès d’education déjà acquis à l’heure actuelle par la persévérance de notre vaillant compa- triote, promoteur de la domestication de la gran le fileuse. L'initialive des recherches pour doter l'industrie d’une malivre sérique méconnue appartient à la France, on ne saurait l'oublier, et c’est de Montpellier qu’elle est partie du pays même des vers à soie du mürier, aussi, importe-t-il à notre patrie (ce sont les propres expressions de M. Paul Camboué), de ne pas laisser à d'autres l'honneur de développer l'art d'obtenir cette soie animale à qui un bel avenir peut être réservé. Dans le présent volume des travaux du laboratoire, nous insérons deux planches dont l'une représente l'Halabé de grandeur naturelle d’après un dessin à la main, très soigné du R. P. Cambouë et l’autre l'involucre de { Znsect life, Vol. V, u° 53 Washington, juillet 1833. RAPPORT DE LA COMMISSION . 167 bourre couvrant les œufs ainsi qu’un échantillon de cette bourre ouvrée, et de petites échevettes de soie continue qu'on extrait directement par artifice des organes séricogènes. Comme la liste complète des échantillons compris dans l’envoi du R. P. Cambouë est de nature à intéresser le lecteur, nous croyons devoir la reproduire ici, textuellement extraite de notre registre des entrées. LISTE DES ÉCHANTILLONS DE SOIE D'ARAIGNÉES DE MADAGASCAR Offerts au Laboratoire par le RP. CAMBOUÉ INSEE Halabe ou Folilaba de Madagascar. Nephila Madagascarensis, o et $ en alcool. - Six cocons avec les œufs (pleins nature)! l'un des cocons montre les petites coques de Linyphia parasites. NA Deux cocons avec les œufs, après éclosion. LCR D Un cocon nettoyé des œufs après éclosion. — 3... Bourre du cocon. — his. Soie filée avec bourre du cocon (couleur naturelle). —\ 9er Soie filée avec bourre du cocon (teinte). RE re Petites bobines de fil (nature) dévidée à la bête vivante. — Am, . 450 fournis par une bête. SEA ANS S00EE = = — 4 ., ASE — — 4, 150% — -— he 7. 100% — ee RO Ale Déchet de fil nature (de la coque), — 6... Palette de soie tirée à la bête vivante 150 * ge | 10 à 12 deniers. — TT... —= — — 150 loc — 8... Petites palettes de soie tirée (Échantillons divers) ONE Écheveau de soie filée avec bourre de cocons d'araignées di- verses, prmcipalement d'Halabé et d'Halamanga. A0 Dessin figurant l’araignée grandeur naturelle sur sa toile, 168 ; LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Quant au jugement scientifique et technique à porter sur les matières soyeuses des Néphila, quant à déterminer leur valeur vénale, nous devons exprimer le regret de ne pouvoir éclairer immédiatement le R. P. Cambouë, comme il en marque le désir. C’est que,en effet, les précieux échantillons qu'il nous a transmis, bien suffisants, sans doute, pour un musée, et dont la conservation fidèle s'impose à notre Laboratoire, ne nous permettent pas d'étudier cette soie aussi sérieusement qu'elle le mérite. Après l’expérimentation, même Ja moins dépensière, il n’en resterait presque rien. Nous parlons, bien entendu, d'épreuves rigoureuses et réitérées. Sous ce rapport, le Labo- ratoire a pour devise ce solide précepte de notre fabuliste aime : Deux sûretés valent mieux qu’une, Et le trop en cela ne fut jamais perdu. La FoNTAIXE, IV, 15. Aussi, sur chaque échantillon, désirons-nous faire dix épreuves au moins. Sans cette condition, o1 ne saurait se prononcer avec quelque certitude. De son côte, l'industrie lyonnaise doit se livrer prudemment aux essais techniques qui lui sont propres pour juger des propriétés spéciales, des aptitudes plus ou moins utilisables de telle ou telle soie nouvelle. Il faudrait alors lui présenter au moins cinq cents à mille grammes de coques pour schappe et autant de soie à fils continus.-Si ces quantités pouvaient être produites, l'examen de la soie de l'Halabé considérée au point de vue des services qu'elle peut rendre à l'Industrie autorise- rait enfin à désigner un prix vénal impossible à déterminer aujourd’hui.- De nos expériences sur la soie de l'Halabé trop réduites, nous l'avons dit, pour donner lieu à des résultats affirmatifs, nous n'avons d'intères- sant à présenter que le tableau suivant loù cette soie en fil continu est comparée avec les fils d’une série de cocons du bombyx mori. Six baves de chacun de ceux-ci ont été assimilées par approximation à douze fils simples de l'araiguée. RAPPORT DE LA COMMISSION 169 COMPARAISON DES FILS SIMPLES D'ARAIGNÉE HALABÉ AVEC LES BAVES A DEUX BRINS DES COCONS Douze fils d’araignée comparés à six baves de Bombyx divers QE LL 2 I NOMS DES PRODUCTEURS En cf és IPRMÈTRE nes Rens ÉLAST.CITÉ| TÉNACITÉ | 1, siuprx A 900 MILLIÈMES OÙ BRIN GR. MIL DEN. 0,0 GR Araignée Halabé. . . . . D 0,233" 488. 17 6G | 0,065 Theophila Mandarina. . , . [0,324 — 6,10 16 10 0,243 Chine (annuel) Canton. . . [0,470 — 8,85] 15 | Al 0,246 Chine (annuel) Woosih. . . [0,681 —: 12,88 si A 0,254 Chine (pilyvol) Ching-Pits'an. [0,465 — 8,76 12 39 0226 Tonkin (Indigène). . . . . [0,679 = 12,78 15 40 0,281 Bengale (Madrassee). . . . 0,588 — 11,07 15 40 | 0,245 Japon (Bi. de Saitama). . . |0,9€9 — 18,25 17 CG | 0,262 Italie (Ombrie). . . . . . . [0.966 — 18,19 17 62 0,282 France (Provence). . . . . [0,918 — 17,28 19 65 0,315 A la lecture de ce tableau comparatif, on est frappé de l'extrême finesse qui distingue la svie d’araignéede toutes les autres soies du genre ombyx et de sa ténacité qui, pour une telle finesse, se montre équivalente à la ténacité des baves des cucons domestiques. C’est là évidemment une soie qui possède des qualités trop réelles et trop rares pour qu’il soit permis d'en négliger l'étude et la culture. III Si l’on nous demande de résumer notre pensée sur la marche à suivre pour assujettir les grandes araignées fileuses aux pratiques d'un élevage 170 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE régulier et les provoquer à une production assez importante pour permettre à l'Industrie d'utiliser leurs deux sources de matière soyeuse, nous nous bornerons à soumettre au lecteur un plan d'élevage en commun basé sur les considérations suivantes. C’est à Madagascar que, par l'initiative de M. Paul Camboué, la grande araignée Néphila a été soumise aux expériences de domestication les plus sérieuses et les plus intéressantes; ses publications, ses essais ration- nels dans son petit jardin d’acclimatation, nous paraissent devoir être le point de départ de toute étude pratique. Aussi, nous le répétons avec intention, les nouveaux éducateurs d'araignées fileuses exotiques ne sauraient consulter un maître plus compétent. Mais, serait-il prudent de tenter, pour ainsi dire, à l'improviste, en France et en Europe, la culture de cet insecte des zones équatoriales, quand les dernières questions de pratique ne sont pas résolues. Nous croyons qu'on aurait à regretter cette hâte irréfléchie, et qu’il est préférable de s’en tenir provisoirement à des essais sur très petite échelle dont l’insuc- cès, s’il arrive, ne jette pas dans le découragement, le pire des résultats. Avant de songer à l'expansion des grandes Néphila au delà des limites où elles sont naturellement cantonnées, il serait important d’abord de créer sur les lieux quelques groupes de petites stations d'élevage. C'est par elles que peuvent se résoudre les délicates questions qui ne manqueront pas d’embarrasser les débuts, avant qu'on ait trouvé pour la pratique une marche sûre et définitive. En effet, l’insecte jouissant dans son propre climat de sa santé normale, de la plénitude de ses facultés instinctives, y est essentiellement apte à donner, s’il ne le quitte pas, le maximum de ses produits soyeux, tout en enseignant, pour ainsi dire lui-même, la meilleure direction qui con vienne pour le bien élever. C'est là, dans sa patrie, aux bords des lacs, le long des cours d’eau, sur le littoral des mers, que foisonne la päture animale que les grandes araignées consomment sous forme de moustiques et de cent autres insec- tes. C'est là que se trouvent favorisés au plus haut degré l’embonpoint, l’ardeur au travail et la multiplication des fileuses. Où trouver dans notre climat pour ces grosses races étrangères une telle abondance d'aliments de leur goût ? Quelle possibilité d'y nourrir des troupeaux d'araignées nécessaires à la production d’une matière textile à présenter en quantité discrète aux essayeurs de soie d’abord et plus tard en balles aux manufactures? RAPPORT DE LA COMMISSION 171 Le problème de la domestication de la grande araignée se résoudra dans nos colonies africaines, si l’on y crée un certain nombre d'araigne- ries bien conduites. Qu'’elles soient en plein air ou à couvert, il convient que, reliées entre elles et obéissant à une même direction, elles s'engagent à fournir, chacune et régulièrement, des notes exactes d'élevage; ce sont les bases indispensables pour comparer et résumer les faits et les observations, c'est-à-dire pour perfectionner le travail. On comprend sans peine que ce que nous proposons, c’est une association d’eleveurs, ayant pour but non seulement la recherche des races tropicales les plus productives, mais surtout l'étude de l’économie dont cette culture nouvelle est susceptible. Ainsi organisées, dans les régions où abondent les grandes fileuses, ces stations établies simplement, presque sans frais, réuniraient toutes les chances de succès, si nos jeunes colons français voulaient bien y prendre intérêt. Dans la plupart des situations la main-d'œuvre, qui ne serait qu'un jeu pour les indigènes, s’obtiendrait au prix le plus minime. En terminant ces lignes à la louange des efforts persévérants du KR. P. Camboué, souhaitons vivement qu’il soit seconde par les pouvoirs publics et par les sociétés coloniales. Sans se dissimuler les difficultés (est-il de nos jours une difficulté que ne puissent surmonter la science et la patience?) il faut résolument se mettre à l’œuvre pour doter l'industrie d'une soie nouvelle en s’emparant de la grande araignée fileuse. C'est un intérêt français. ra cuil al L wat FAI Li fr UE RAA 40e) ss Ven AE ce) PEN 111 sis CIO FRONT LE TV # : Th H ni \ te CPMCHI ART PM PME CAE & À x | PERL ent s ; ; MALE ï HAUTS RIES » an: Les: 2 AS) Re REP Ti . AR TM FEES y: LE HR ; | Yu h 4h (it L L , . | 2 TA “ " a ré 4 : ie É ( ul É ni Û - ; ; 4 UE M " le | : LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Planche IIT, ARAIGNÉE FILEUSE DE MADAGASCAR Male et Femelle, grandeur naturelle, —" FR TA A RP T à A 4 (OT FAR CHAT 4 L € SRE am mn rmpie LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE Planche TV. « GOQUES-OVIGÈRES ET SOIE DE L'ARAIGNÉE FILEUSE DE MADAGASCAR FAMILLE DES NEPHILA (Halabé des Indigènes) LE REVISEUR DE GRÈGES APPAREIL POUR EN CONSTATER LES DÉFAUTS ET LES QUALITÉS Par J. DUSUZEAU DIRECTEUR DU LABORATOIRE On juge d'ordinaire à l'œil nu de l'état de pureté des fils de grège par le calcul approximatif des défauts qui s’aperçoivent sur la flotte quand elle est étalée en nappe entre les doigts des deux mains. Cet examen très expéditif, mais bien superficiel, à moins d’une grande expérience de la part du manieur de grèges, peut suffire aux besoins vulgaires du commerce et de l’industrie pour les étoffes de valeur secon- daire. Il n’en peut être de même quand les grèges sont destinées à des compositions supérieures dans l’art du tissage ou à d’autres applications délicates, en tulle et en dentelle par exemple. Elles ne sauraient alors être trop sévèrement purgées de défauts. Nous avons imaginé pour cet examen spécial un appareil de précision d’une grande simplicité dont la planche V, qui reproduit exactement l’ensemble de l'instrument, la forme des diverses pièces et leurs dimen- sions, nous permet ainsi d'abréger la description suivante qu'elle éclair- cit et qu'elle complète. L'appareil reviseur se compose: 4° D'un cantre ou jeu de quatre ou cinq bobines, chargées de la grège à examiner, tournant librement sur leur cadre dont l’inclinaison varie sui- vaut le besoin ; 2 D'un asple à dix ailes dont les cimes distantes d’un décimètre reçoi- 174 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE vent et disposent les fils de grège sur un périmètre décagonal d'un mètre par tour d’asple ; 8° D'une loupe achromatique au centre de l’appareil, sur pied mobile, s’inelinant à volonté, et derrière laquelle passent en groupe vertical les quatre ou cinq fils maintenus parallèles entre deux supports, grossis trois fois, et rendus plus distincts par un écran noir couvrant au centre le fond de l'appareil ; 4° Du mécanisme du compteur des tours de l’asple; il est situé en avant et au dessous de l’asple ; 5° Du compteur de défauts, à trois compartiments. Cet appareil, portatif et peu gênant, est établi sur un plateau rectangu - laire en bois ou sur une petite table. Pour le travail, on choisit bien entendu l'endroit le mieux éclaire. La fileuse se place au centre, assise en face de la loupe. De sa main droite, elle fait mouvoir l’asple qui entraine en même temps les quatre ou cinq fils de grège enroulés sur les bobines. Ces fils engagés d'avance dans les spires ou guides en verre, étagés sur les deux supports droits, seprésentent à peu pres parallélement derrière le champ de la loupe, à distance de 5 à {0 millimètres l’un de l’autre La main gauche de la fileuse est portée vers leclavier; du doigt indica- teur elle presse la touche la plus rapprochée pour enregistrer les défauts graves. La touche du milieu sert pour les irrégularités moins saillantes ; la plus reculée pour les plus légères. Cette double manœuvre, tourner et marquer, n’a rien de fatigant ; les défauts grossis s’aperçoivent clairement sans confusion entre eux, et sans que la vue de la fileus? soit troublée par l'effet d'une observation attentive et prolongée. Les trois principaux genres de défectuosites dont il faut tenir compte, nous les distinguons suivant leur gravité, en bouchons, vrilles, duvets. M. Duseigueur, dans deux planches de sa Monographie du cocon de soie, a figuré, mais sans les classer, la série des défauts qui se rencon- trent plus ou moins fréquemment dans les grèges. n'est pas inutile de faire observer que les défauts de la grège ne sont pas des vices inhérents par nature aux cocons, quand ces cocons sont d’ailleurs bien venus et bien conservés, mais qu'ils proviennent d’altéra- tions causées soit par la moisissure, le sulfurage, la maladie, etc., soit par des fautes commises en filature, des oublis, de fausses mesures et surtout de l’inexpérience dans la formation du fil en faisceau. C'est là qu'il faut Planche V. LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE fusodhsryr UOTE D 207 + 57709 LA 72 29 E SUNe)EN PU 57,2 VET d À È SIN Of 20 Ye ‘we ‘SPLCURLOT 3P 3 L Ca A 712 7 pueuRLoD 82 SeLadt7 A 20/ P. 72 ‘eppirn0 ‘[ LATE VUE 27] Por | Pa a 7/4 4 ao sp 77e y2 lon à AS UOTJEAI] T ee to 0) OS CRETAS NIÈÉS —#ÿ— HOMO NA NU AL 20 Soit, 4 Fr ® — DA D 2 4 = ; 7 À { :- qe gone eee D ee PE Se RAPPORT DE LA COMMISSION 175 chercher l’origine des malfaçons. En effet, si l’on dévide isolément les cocons, au moyen de la bassinelle expérimentale, on peut aisément s’as surer que chacun d'eux cède correctement toute sa charge de soie, et que le fil de bave qu'il produit ne cesse d’être, dans toute sa longueur, d'une netteté irréprochable. A la suite d'expériences sur une assez grande échelle, M.P. Francezon, filateur à Alais, a le premier publié, de nombreux exemples d'examen constatant l'irrégularité des grèges, et il a décrit l'appareil qu'il avait combiné pour obtenir rapidement les bases numériques de ses apprécia- tions. Des recherches aussi intéressantes méritaient bien d’être reprises et poursuivies par les filateurs ses collègues. Quant à notre modeste appareil, né du besoin de compléter nos bulle- tins d'essais, nous lui avons donné le nom assez juste, croyons-nous, de reviseur de grèges, en lui attribuant des fonctions purement scientifiques pour nos éludes de Laboratoire. Nous avons renoncé à rendre automatique la marche du reviseur et même à la faire dépendre de l’action d'une pédale plus ou moins docile. Dans ces conditions, on n'aurait pu compter qu'en gros, à la hâte, et l’on n’eût abouti qu'à des résultats contestables. Pour parer à cette cause d’oublis et d'erreurs, le déroulement des fils, au lieu d’être continu, uniforme, ne s'opère que suivant le besoin, en pro- portion des difficultés de l'examen, en un mot ilestà la discrétion même de l’observatrice. C’est donc avec la main qu'elle doit gouverner l’asple. Un passage apparaît-il chargé de défectuosités? elle arrête ou ralentit le mou- vement, jusqu'à ce que ses yeux aient tout embrassé dans le champ de la loupe, et ses doigts tout enregistré avec ordre. Quand l’asple du reviseur a fait cinq cents tours, quatre fils étant réu- nis, on obtient, par le triple compteur et sur 2000 mètres de fil, tout ce qu'il importe de savoir pour qualifier et classer la grège. Veut-on en vérifier le titre moyen? il suffit de peser la soie portée par l'asple. Si simple de construction que soit ce petit appareil d'examen précis, on nous saura sans doute quelque gré d’en avoir eu l’idée. Peut-être même pourra-t-il un jour, amélioré, amplifié, être apte à rendre, en dehors des laboratoires, de réels services aux industries qui exigent une régula- rité presque parfaite dans les grèges, : l'an PAT db CARS, An 93 . | 5 À WT F3 af D “A Met - 1 À ue 4 rs À à SORT 4 A MR 1 Fo 0 das à SEA Q Shen PAU ie ni € An 6 CR ah RETURN TE UN : pre NS FE tre r # LEGENDE MAGNANERIE XII LE LABORATOIRE À L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE LYON DÉCISIONS OFFICIELLES La Chambre de Commerce de Lyon ayant donné son approbation à la pensée de solidariser le Laboratoire d'Etudes de la soie avec la filature, le moulinage, le tissage et la teinture, pour constituer l'Exposition universelle de Lyon, sous la dénomination de monographie de la soie, et sous la haute direction de MM. Ulysse Pila et J.-M. Piotet, avec le concours de MM. Pey et Joseph Testenoire, un ensemble complet des arts fondamentaux de l'Industrie sérique, nous avons appliqué tout le zèle, tous les efforts dont nous étions capables à rendre notre participation utile, instructive, attrayante, en ménageant de notre mieux l’espace assez restreint qui nous était assigné sous la coupole. La Commission administrative du Laboratoire, dans sa séance du 16 février 1894, a décidé, sur la proposition de M. Dusuzeau, qu'à l'oc- casion de l'Exposition de Lyon une notice de documents et de planches, serait publiée pour vulgariser l’œuvre du Laboratoire et signaler l'impor- tance des travaux accomplis. La Chambre de Commerce a bien voulu allouer les fonds nécessaires pour cette publication composée d'extraits des rapports qui lui sont adressés, et destinée à resserrer de plus en plus les liens qui nous unissent aux industriels, aux commerçants, à tous les amis de la soie et à la jeunesse laborieuse de nos Ecoles. 178 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE PLAN GÉNÉRAL DE L'INSTALLATION DU LABORATOIRE La réalisation de l’ingénieuse idée de réunir en un ensemble métho- dique les industries de la soie, déjà tentée avec succès en 1885, lors du concours régional de Lyon par la Société d'agriculture, est très propre à faire concevoir clairement l'immense travail de la soie qui débute modes- tement par l'éducation de cette petite chenille du mürier, insecte béni entre tous, et se termine au tissage dont l’art, dans ses infinies combi- paisons, et par la sûreté et la séduction du goût lyonnais, s'élève au plus haut degré de perfection. Les fonctions attribuées au Laboratoire placé, comme premier chaînon dans la conception hardie de cet ensemble d’une industrie si vaste et si complexe, consistait à montrer à la fois ce que coûte de soins, de frais et d’appréhensions l'élevage du précieux insecte, et comment la science, zèlée scrutatrice des questions impérieuses soulevées de nos jours, peut venir en aide aux industries sériques et ouvrir quelque voie nouvelle aux découvertes utiles. L'installation du Laboratoire, complète dans toutes ses parties, fut exactement prête, sous la coupole, comme la Chambre l'avait désiré, au jour précis de l'ouverture officielle de l'Exposition, le 29 avril 1894. Pour complèter la légende de notre planche première, dont le plan et l'aménagement ont été proposés par M. Dusuzeau, il n’est pas inutile d'ajouter quelques mots sur notre installation. L'enceinte de 20 mètres carrés concédée au Laboratoire est partagée en deux sections, annexées mais distinctes, comprenant l’une l'élevage des vers à soie et l’autre les collections scientifiques. Le périmètre de la magnanerie est encadré de glaces hautes de 230, dont la transparence permet aux visiteurs de saisir dans tous ses détails et à tous les âges, la vie réelle des vers à soie exposés. Dans la section des collections, une série de vitrines placées horizon- talement à hauteur d'appui, se présente en saillie de 75 centimètres, puis en face des visiteurs une autre série de vitrines occupe dans le sens vertical le compartiment le plus bas des étagères à six rayons où se dressent les bocaux de cocons domestiques et sauvages de toutes les races connues. Le plan vertical des étagères est découpé au milieu par deux grands RAPPORT DE LA COMMISSION 179 tableaux figuratifs larges d’1 mètre, hauts d'1"S88, reproduisant, dissé- minés dans les branches de chêne, comme à l’état de nature, les vers, les papillons et les cocons du Yama Maï du Japon et de l'Antheræa Pernyi de Chine. À cette image de la vie naturelle de ces beaux Lépidoptères sont joints, comme témoignage de leur utilité industrielle, des écheveaux de soies filées et teintes et des tissus. Rien n’a paru plus simple et plus expressif pour la décoration de la façade principale, qu'un tableau du même genre, mais de plus grandes dimensions, consacré au Bombyæ du mürier. IT LA PETITE MAGNANERIE EN ACTIVITÉ L'emplacement du Laboratoire se rencontre à l'entrée de la coupole, immédiatement à gauche de la porte monumentale. Il forme un long paral- lélogramme isolé à angles tronqués, accessible dans tous les sens. La magnanerie en occupe un peu moins de la moitié et une partie de son périmètre borde la grande allée des soieries. L'aménagement est des plus simples; les claies en forme de trapèze diversement construites en roseau, en lattes, en treillis de fil de fer, n'ont que 75 centimètres de largeur pour laisser au centre l’espace néces- saire au service. En utilisant toute l'élévation, on a établi cinq étages de claies. Sur les trois inférieurs dont l'œil peut embrasser toute l'étendue, les vers se montrent sous toutes les faces, à tous lés âges. Dans les deux supérieurs sont dressées les bruyères où l’on voit ceux qui sont mürs, grimper et coconner. Après quelques jours, les faisceaux garnis de cocons sont enlevés et font place à de nouvelles bruyères. Les délitements s’opèrent au papier percè. Une brasière sert au chauf- fage; les bords mobiles du léger velum tendu contre la poussière et l'excès de lumière se soulèvent d'eux-mêmes pour l’aération. Pour juger nos éducations, il faut connaître dans quelles conditions périlleuses nos vers étaient contraints de vivre, conditions qui n’échap- paient pas aux visiteurs les plus étrangers même à la sériculture. Qu'il suffise de noter les vents froids et humides, la fraîcheur des nuits, la poussière entravant la respiration des vers, l'agitation incessante du plancher, la chaleur ardente sous la coupole. 180 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Ces dangers ont pu être atténués à force de précautions, mais non toujours complètement combattus, car quelques cas de flacherie se sont produits, surtout dans nos vers montés à la bruyère le 30 mai. Prévenons, en outre, que les risques de contagion étant très grands en raison des races différentes élevées ensemble dans un espace trop res- treint, on a dû se résoudre à éliminer quelques lots, au moindre signe de malaise. Néanmoins, les éducations successives se sont comportées mieux qu'on ne pouvait l’espérer; nous avons présenté des séries de vers très réguliers et de belles bruyères de cocons. Quant aux détails de service, ils seraient ici hors de propos, mais il n'est pas sans intérêt d'indiquer sommairement la succession des éle- vages, en présentant l'aspect de la magnanerie de quinzaine en quinzaine. ASPECT DE LA MAGNANERIE A L'OUVERTURE DE L'EXPOSITION ET PAR OUINZAINE (Les vers sont numérotés par lettres alphabetiques.) Avril À. Race jaune des Cévennes (graines sélectionnées) au 1° âge. B. Race jaune des Basses-Alpes (vers zébrés) 2 age. C. Race jaune du Var (graines industrielles) 3° âge. 15 Mai D. Race jaune et D’ race blanche de l'Ardèche au 1° âge. E. Race blanche bivoltine de Ghine (Ching-pi) 1° réc. 1er, âge. Les n° A. B. continuent leurs évolutions; C. 4° âge. 1° Juin 1e Race blanche de Valleraugue à la naissance. B. à la montée; C. en Cocons. 15 Juin G. Race du Var (vers zébrés) à la naissance. H. Race azurée et soufrée de Bagdad à la naissance. F. D. à leurs âges respectifs ; E. bivoltins, à la montée. A. en cocons. 1% Juillet IE Race blanche de Valleraugue à la naissance. G. Race du Var (vers zébrés) 2°.et 3° âges. D. F. H. premiers signes maladifs, supprimés. RAPPORT DE LA COMMISSION 181 15 Juillet J. Race à peau noire du Var. à la naissance. K. Vers bivoltins de Chine, Ching-pi (2° réc.) à la naissance. I à la 2° mue; G. à la montée, 30 Juillet 1Ep Race à vers bariolés du Var. à la naissance, M. Race jaune de l'Ardèche à la naissance. Les autres races continuent leurs évolutions. 15 Août N. Graines annuelles (procédé du D' F. Crivelli) à la naissanee. Ke Bivoltins tardifs à la 4° mue, les autres à la montée. 1” Septembre N. Graines Crivelli. au 2° âge. 0, polyvoltins de Chine (Pai-pi) à la naissance, Be 2° série de graines Crivelli. à la naissance. Inutile de faire ressortir les soins infinis qu'il a fallu prendre pour veiller, pendant de longs mois, sans un jour de chômage, à ces petites familles si délicates et si diverses. Heureusement nous n'avons pas à regretter ces soins et cette assiduité. Le Laboratoire ne pouvait prétendre, bien entendu, à présenter des exemples d'un élevage expérimental, conduit avec la rigueur scientifique. C'eût été, dans un pareil milieu, un non -sens, et de plus, une tentative impossible. Son but unique était de provoquer l'intérêt général par l'application des bonnes pratiques séricicoles à la portée de tous. Les elevages de la petite magnanerie ont excité une attention que, sans exagération, on peut qualifier de surprenante. Autour de ce petit coin habité par nos vers, se pressait chaque jour une foule avide de voir et de se renseigner. Cette vive attraction, d’ailleurs si naturelle et de si bon augure, révé- lait moins un instinct de pure curiosité que le vrai désir de s'instruire, car le ver à soie, dont le nom sympathique est dans toutes les bouches, n'existe cependant dans l'imagination du plus grand nombre des visiteurs qu’à l'état d’être idéal, en quelque sorte de mythe, même pour Les tisseurs qui vivent du travail de la soie. 182 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE Ce simple exposé de la tâche quotidienne et si complexe de la magna- nerie minuscule du Laboratoire, nous l'arrêtons au 1° septembre, date à laquelle paraît cette notice, mais l’ensemble des opérations va continuer sous les yeux du public, sans interruption, dans le mème ordre, jusqu’à la clôture de l'Exposition. Pour le service des elevages successifs d’arrière-saison, le nombre nécessaire de petits lots d'œufs de races annuelles et de bivoltins a été prévu. Les uns sont tenus en glacière à Lyon, les autres sont soumis aux plus basses températures naturelles à Notre-Dame des Neiges (Ardèche) et à l'observatoire du mont Ventoux (Vaucluse). Ajoutons une petite réserve de graines annuelles préparées, pour éducations d'été et d'au tomne, par les procédés du D' Francesco Crivelli, dont le Laboratoire a pu déjà constater l'efficacité. En terminant cette rapide esquisse du mouvement de la petite magna- nerie du Laboratoire, mentionnons encore, comme un complément néces- saire de toute éducation, les mesures prises pour montrer la série si importante des opérations délicates du grainage de sélection, par lesquelles on fait choix des meilleurs cocons reproducteurs et comment, à l’aide du microscope, on prévient l'invasion de la pébrine. ÉLEVAGE DE VERS A SOIE SAUVAGES Dans l'enceinte même des vers à soie domestiques du mürier, les visiteurs ont pu se rendre compte des soins que réclame l'éducation toute différente des larves séricogènes des espèces sauvages. Cette partie de nos élevages effectués sur branches vertes, en bouquets de feuilles rafraichis par des vases d’eau et peuplés de grosses larves dont la riche parure varie à chaque mue, n’a pas été pour le public la moins curieusement observée. Là, on a choisi, comme d'intérêt majeur, les espèces exotiques sui- vantes qui se nourissent du chêne, qui se distinguent par leurs cocons volumineux et parfaitement dévidables et dont les soies, mais non les larves productrices, sont bien connues du commerce lyonnais : L'Antheræa Yama maï Japon. L'Antheræa Pernyi, Centre et nord de la Chine. Le Telea Polyphemus, Amérique du Nord. L’Antheræa Mylitta, Bengale. RAPPORT DE LA COMMISSION 183 On a dû élever, en outre, d’autres espèces d’un intérêt secondaire. Bien que leurs cocons soient indévidables, la soie qu’ils produisent est digne d'attention, parce qu’elle peut être utilement employée à l’état de schappe. Ce sont : Le Platisamia Cecropia, vivant sur l’aubépine, le prunier ; Amérique du Nord. Le Philosamia Cynthia, vivant sur l’ailante, le lilas ; Asie orientale. Le Callosamia Promethea, vivant sur le lilas ; Amérique du Nord. Le Tropæa Luna; vivant sur le noyer, le cerisier ; Amérique du Nord. De ces éducations d'essai destinées à intéresser le public, et dont le produit vénal n’est pas en question, le Laboratoire a bénéficié pour son musée de beaux échantillons de coques soyeuses, de larves multicolores et de papillons superbes. Heureux s’il a pu inspirer, à de nombreux visi- teurs, le désir de multiplier ces élevages en vue de parvenir à des succès définitifs de culture économique. La variété des arbres nourriciers qui ont servi à nos élevages montre que la France peut assurer facilement, par la richesse de sa végétation naturelle, l'alimentation des vers à soie sauvages qui, la plupart d’ail- leurs, sont polyphages, mais la difficulté de domestiquer ces larves étrangères réside dans leurs mœurs assez peu sociables, encore mal assouplies, et dans les risques d'une sorte de flacherie, caractérisée par des taches noires qui les atteint assez fréquement au dernier âge. La plupart de ces races étrangères, dont l'acclimatation présente beau- coup d'intérêt, sont bivoltines, mais en Europe presque toutes ont une tendance à devenir annuelles. C'est, en effet, dans la saison comprise entre la fin de mai jusqu’à la fin d'août, que les éducations d'espèces exotiques donnent les meilleurs résultats. Les mâles et les femelles, à l’intérieur des appartements, s'unissent difficilement, à quelques exceptions près. La reproduction et la ponte fréquente sont favorisées, au contraire, quand les papillons portés au dehors, dans un air plus vif, dans la fraîcheur des nuits, sont logés en cages spacieuses, préservés des oiseaux et des pluies. III ÉCHANTILLONS EXPOSÉS] Que les’ collections soient composées, comme les nôtres, d'insectes authentiques d’une extrème délicatesse, désséchés et partant très fragiles 184 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE et de produits soyeux prompts à se décolorer, elles doivent forcément rester stationnaires, à poste fixe dans leurs galeries, puisque leur conser- vation ne peut être assurée que par une sollicitude de tous les instants, Aussi n'est-ce pas sans une vive préoccupation que nous avons vu partir un choix important de nos beaux échantillons, pour un long séjour à l'Exposition de Lyon; car à leur retour dans quel état les retrou- verons -nous ? Maïs la Chambre de Commerce l'avait désiré. Il s'agissait de les mettre au service d'un grand intérêt : l'instruction populaire. Pour toucher à ce but si respecté, tout scrupule, toute hésitation, devaient disparaître. Le choix d'échantillons très variés, tous empruntés à notre musée sérique, devait nécessairement comprendre : les papillons des Lépido- ptères séricogènes, les cocons des races domestiques les plus estimées, les cocons des races sauvages à dompter, les insectes parasites à combattre. Cet ensemble a été composé avec méthode, le plus judicieusement possible, en vue de laisser au public des impressions durables, d’inspirer surtout des goûts sérieux d'observation, d’étude et d'essais pratiques. Le Laboratoire a-t-il reussi ? Nous l'espérons, s’il nous est permis d’inter - prèter ainsi l'attention persistante d’un très grand nombre de visiteurs, suivant pas à pas la série des vitrines, plusieurs leur carnet de notes à la main. - Dans cette courte notice, nous devons nous borner uniquement à repro- duire la liste nominale des échantillons exposés, afin que les personnes qui voudront bien nous consulter puissent nous rappeler, par des noms scientifiquement exacts, les échantillons auxquels ils sont particulièrement intéressés. Si nous n'avons pas exposé d'échantillons de grèges et d'organsins, de soies teintes, de schappes, eic., c’est que, autour du pavillon du Labora- toire, le public avait à contempler la plus rare, la plus complète des expositions des produits de l'industrie technique de la filature et du moulinage. Il nous eût été possible toutefois de présenter des spécimens curieux et intéressants des soies de Cochinchine et du Tonkin, mais la place nous a manqué. RAPPORT DE LA COMMISSION 185 ÉNUMÉRATION DE COCONS DOMESTIQUES ET SAUVAGES REPRÉSENTÉS DANS LE PAVILLON DU LABORATOIRE RACES DE COCONS DOMESTIQUES DU «BOMBYX MORI » Les plus généralement cultivées pour l'industrie de la soie Les cocons de chaque race sont contenus dans un bocal d'une capa- cité de deux décimètres cubes, en verre blanc et étiquetés avec grand soin. Trois compartiments sont occupés par les cocons du B. M., et en comprennent cent quarante-quatre sortes des principales régions géo- graphiques séricicoles. PREMIER COMPARTIMENT FRANCE ITALIE Races jaunes : Ardèche (plaine); id. | Races blanches : Lombardie; Wooshi; (montagne); Roussillon ; Perpignan (petits); (élevée à Novi); Novi; Ascoli; Chypre id. (moyens); Hérault; Basses-Alpes; Cé- croisée Carpi (Monplaisir). vennes; Gard; Var (Saint-Tropez; (Var | Races jaunes : Milan (petits); Fermo; (moyens); Var (vers rayés); Rhône (com- Lombardie ; Bergamo ; Abruzzes ; Toscane ! mune de Loire); id. (commune de Beaujeu) ; Verone: Marche (Offida); Carpinesi, Emi- id. (commune de Condrieu); Bione croisée lia; Piémont; Ascoli; Piceno (E. Mari); Var; Var croisée Bagdad, Bione; Montana; Brianze croisée Blanc de Races blanches : Sina; Valleraugue ; Chine; Vigano; Brianze; Sardaigne. Var; Gard; Var croisée Bagdad. Race verte : Var croisée Bagdad. Races vertes : Bergamo Lombardie. DEUXIÈME COMPARTIMENT ESPAGNE ET PORTUGAL TYROL AUTRICHIEN Races jaunes : Murcie:; Aragon (petits); Races jaunes : Re M Aragon gros; Espagne; Porto. Races blanches : \ igolo etaro. Races vertes : id. 186 CHYPRE Races jaunes : Indigène; jaune pâle id; verdàtre id. GRÈCE Races jaunes : Indigène; Vitalis d'An- dros; Kalamata. BULGARIE Races jaunes : Indigène; (bivoltine 2e récolte). Roustchouk PERSE Races jaunes : Race d'Herat; Khorasan. RUSSIE, CAUCASE Racesjaunes : Naichachouvi; Sarik, Pila; Pschii Pila; Koutais. Races blanches : Turkestan; Akaltéké; Naichachouvi; Sarik-Pila ; Pschii-Pila. LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE TURQUIE D'EUROPE Races jaunes ; Andrinople; Volo; Salo- nique. Races blanches : Andrinople. Races vertes : Andrinople; Salonique. TURQUIE D'ASIE Races jaunes de Rhodes; id. bivoltine: Bagdad: Syrie. AFRIQUE Races jaunes : d'Europe élevées au Cap de Bonne Espérance; id. à Madagascar. AMÉRIQUE Races jaunes de France élevées au Pérou; d'Italie (Mercolini) élevée à Was- hington sur le mürier; id. id. sur le Ma- clura; de France (Deydier) élevée à Was- hington sur le mürier; id. id, élevée sur le Maclura. TROISIÈME COMPARTIMENT CHINE Races blanches : Pai pi ts'an, de Chin Kiang; id. de Huchou; id. de Yiu Chiang Chao ; (bivoltin, 1° récolte) ; id. annuelle; Pai pi ts'an 1 récolte; Pai pi-Ta shung ts'an; jaune de Pai pi Lug Chiao); Fei tsu chung, annuel; Lung Chiao ls'an; Heipi che ts'an, annuelle; Schang-toung (race jaune); id, blanche ; Chefoo ; Woosih cocons doubles; Hua pi che Ts’an annuel; Pai pi huang chiats'an annuel; Yu pi ts'an, 4° récolte; id., 5° récolte; id., 6° récolte; Ching pi ts-an, 3° récolte; id., 4° id.. 6°; blancs et jaunes de Corée, ARLES JAPON Races blanches : Ko ischi maru (petit caillou); Shiro Kime; Ao Ji Ku; Aka ji Ku; Saitama ; Fi-me san. Races jaunes : Kim sei (bouton d'or); Ki mai san. BENGALE. Races jaunes : Dhalis; Dessi; Madras- sec; Craesi; Fortunatus ; Cheenas; jaune de Punjab. Race blanche : Bulla. TONKIN, COCHINCHINE Races jaunes : Tonkin, étouflée à l'eau chaude; Cambodge, 5° et 6° récolte; Tam chai; Tam trau; Tam Dieu; Tam Boc; Tam gia; Tam se, RACES DE COCONS SAUVAGES A soie susceplible d'applications tndustrielles QUATRIÈME COMPARTIMENT Les cocons de cette catégorie sont renfermés dans quarante-huit bocaux, dont la forme et la capacité sont les mêmes que pour ceux des races domestiques du mürier. RAPPORT DE LA COMMISSION 187 ASSAN Caligula Assama (2b-) (Muga d'Assam), Phi- losamia ricini. (Dri d'Assam), races rouges, rousse, blanche (3b-) et grise. Attacus Atlas de l'Himalaya; Cricula trife- nestrata. BENGALE Antheræa mylitta (tussah du Bengale) races : Larias, Mouga. (2b), Dabah, Bogaï, Pa- phia, Lavia, Burdwan, Berempur; Attacus Atlas de Mysore. INDES NÉERLANDAISES Læpa Katinka; Cricula trifenestrata, CHINE Antheræa Pernyi (Tussah de Chine) races indigènes : Mandchourie, Mongolie, Chefoo, Shantung, Newchwang; races élevées en France, à Lyon et à Rhodez; Philosamia Cynthia (Ch sheu ts'an); Théophila man- darina, (3b.) cocons naturels: id. sans bourre; Rondotia Menciana, sur feuilles de mürier. JAPON Caligula Japonica; Yama-mai; Philosamia cynthia de Corée, AFRIQUE AUSTRALE Gonometa postica (Cap de Bonne Espérance). DAHOMEY Lasiocampide, sp.; Lasiocampide, sp. Côte des Esclaves; Processionnaires de Porto- Novo. MADAGASCAR Borocera Cajani; Processionnaires (poches soyeuses dont deux irrégulières et une rayonnée). AMÉRIQUE DU NORD Platisamia Cecropia; id. élevée à Lyon. AMÉRIQUE CENTRALE Attacus aricia de Guatemala. LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE ÉNUMÉRATION DU CONTENU DES VINGT-SIX VITRINES D'ENTOMOLOGIE SÉRIQUE. EXPOSÉES DANS LE PAVILLON DU LABORATOIRE LÉPIDOPTÈRES SÉRICOGÈNES Vitrines horizontales, long. 78, larg. 32. 4re Attacus Atlas, type; variété Taprobanis | et 2 autres variétés. 2 Attacus Atlas, variété du nord de l’Hima- laya; Attacus Edwardsi; Attacus Hespe- rus. 3° Philosamia Cynthia, type et variété Insu- laris; Phil. Lunula (Ricini). 4° Phil. Canningi; Phil. Walkeri ; Callosa- | mia Promethea. 5° Call. angulifera ; Samia Californica ; Sam. Colombia. 6° Samia Cecropia; Samia Gloveri; Faidher- bia Bauhinite. 7e Antheræa Mylitta, diflérentes variétés. 8° Tropæa Isabella; Argema Leto; Arg, Mænas; Arg. mimosæ; Actias Selene; Tropæa luna. 9° Gynanisa Maja; Lœpa Katinka; Miranda. Lœpa 10° Caligula Simula; Lœga Dogninia (aqua- relle); Rhodia Newara. 11° Cricula trifenestrata: Antheræa Pernyi, Anth. Pernyi-Roylei. 12° Hemileuca Maja ; Saturnia Pavoniamaijor ; Sat. Galbina; Heniocha pyretorum; Sat. Spini. 13* Antheræa Tyrrhea; Urota Sinopé; Cirina Forda; Bunta Caffraria; Bun. Alci- noë; Arsenura armida; Arsenura Xan- thopus ; Aglia Tau. 14 Caligula Assamensis; Telea Polyphemus; Antheræa Suraka; Calicula Heiferi; Anth. Frithi; Anth. Paphia. 15° Automeris Irene; A. tridens; À. virides- cens; A. rubrescens; A. illustris; A, Nyctineme; A. humeralis; A. Liberia. 16° Automeris lo; Hyperchiria Incisa; Mira Cristophi ; Polythysana rubrescens; Pseudohazis Hera; Teratopteris angu- lata; Draconipteris mirabilis ; Oxytenis hones{a; Bolo era smilax. RAPPORT DE LA COMMISSION 5} Vitrines verticales, long. 46, larg. 30. re Dirphia Tarquinia: Murlida Sphingognatha Pallida; Tagora glauces- cens ; Odonestis pruni ; Dendrolimus Pini; Dend. remota; Pachipasa Otus. Am£na ; 2e Gastropacha quercifolia; Gast. populifolia: Gast. tremulfolia ; Gast. ilicifolia ; Libe- thra Cajam; Theophila Huitoni; Theoph. mandarina ; Rondotia Menciana. 3e Perophora bactreana; Sphingicampa bico- lor; Lophocampa Caritæ; Halisidota Édwardsi; Alope ricini; Dryocampa rubi- eunda; Datana perspicua ; Brahms#ea con- chyfera. 4e Euproctis chrysorrhea; Anaphe Panda ; Anaphe sp. de Madagascar; Anaphe venata ; Ocinara lactea; Trilocha varians ; Ocinara Waringi; Bombyx Textor; B. fortunatus; B. B, Cræsi; Hygrochroa Ojeda, Sinensis ; 5e Trabala Wischnu: Napta serratilinea; Lachneis catax ; Macrothylacia rubi ; Cli- siocampa Neustria; Macromphalia Loja- nensis; Artace rubripalpis; Zeuzera py- rina ; Gonometa postica ; Borocera Mada- gascariensis; Lachneis rimicola; Clisio- campa; Castrensis; Trichiura Cratægi; Eriogaster lanestris ; Leto Venus. INSECTES NUISIBLES À LA SÉRICULTURE En deux vilrines verticales Hyménoptère parasite des œufs de vers à soie : Proctotrupide sp. para- site des œufs de Yama Mai. Hyménoptères parasites des vers à soie : l'umenes petiolatus; Icaria ferru- ginea ; Pelopteus violaceus; Pimpla peda- tor; Ophion macrurum; Paniscus testa- ceus; Ophion sp. Diptères parasites des vers 4 soie : Tachinite parasite du Bombyx mori au Bengale ; autre espèce parasite du Bombyx mori, en France. Myriopode destructeur des chenil- les : Scolopendre sp. de l'archipel Malais, Hémiptères parasites des chenil- les : Erthesina fullo; Canthecona furcellata; III Picromerus bidens ; Reduvius personatus ; Lyctocoris domesticus. Coléoptères nuisibles aux plantes nourricières : lontha sulcipennis; Xylotrupes dichotomus; Popilia japonica; Passalus dentanus ; Aris- tobia clathrator. Peritelus griseus ; Melo- Hémiptères parasites du müûrier : Diaspis sp. du Japon. Lépidoptères vivant aux dépens du müûrier : Leucoma similis; Spilosoma lubricipeda; Hypercompa caja ; Redoa mar- ginalis. Coléoptères nuisibles aux cocons : Dermestes, 14 espèces; Megatoma undata ; Trogoderma sp. du Tonkin; Attagenus, 3 espèces: Anthrenus, 3 espèces, MALADIES DES VERS A SOIE Cette vitrine est placée dans la magnanerie 1° Larves atteintes de muscardine à des développements divers. — Cocons ct Chrysa- lides muscardinés. — Larves malades de grasserie. 2° Vers atteiuts de pébrine, divers états de développement. 3% Vers attcints de flacherie à tous les degrés et à la montée. 4° Microscopes et appareils de sélection. LAB, 16 199 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE IE ARACHNIDE SERICOGÈNE En une vitrine verticale Halabe néphila, Araigrée fileuse de Madagascar. Male et femelle? oothèques et leurs soies: filaments extraits directement des filières, y ANATOMIE DU VER A SOIE En une grande vitrine horizontale Anatomie du ver à soie, quatre pièces plastiques du D' Auzoux : partie dorsale, appareil digestif, organe de la soie, muscles et nerfs Pièce spéciale de la glande soyeuse, le réservoir, etc. MÉDAILLE D'HONNEUR DE LA CHAMBRE DE COMMEICE DE LYON Gravée par M. O. ROTY, Membre de l'Institut NOTE EXPLICATIVE La Chambre de Commerce de Lyon a bien voulu autoriser le Directeur du Laboratoire d’études de la soie à reproduire dans ses publications la médaille d'honneur, œuvre artistique d'une rare perfection, qu'elle décerne en récompense des grands services et du dévouement à l'In- dustrie et au Commerce. Nos lecteurs nous sauront gré de donner ici la description de cette médaille d'honneur, expression sereine et puissante de la vie industielle de Lyon. Face : Légende, CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON. La Chambre de commerce personnifiée par une femme assise à gauche, revêtue d'un riche costume de dame romaine, avec diadème, collier et plaque de ceinture ; de sa main gauche elle tient le caducée, à droite les armes de la ville appuyées contre un buisson de fleurs d'où s’élance le müûrier emblématique; au fond la colline de Fourvière vue de la rive gauche de la Saône. A l'exergue, le nom du graveur : O. Rory. Revers : Légende, RICHESSE DE LA CITÉ : RICHESSE DE LA FRANCE. Le génie de la soie, sous les traits d’un éphèbe ailé aux formes minces et graciles assis sur un nuage, tient de la main gauche élevée un fuseau dont il déroule le fil de la droite. Sur sa tête laurée plane une flamme, une draperie légère flotte derrière lui. Au-dessous, dans un cartouche rectangulaire, le nom du titulaire de la médaille. Argent, diamètre 0,050 ; forme ronde. NERVATION COMPARATIVE DES AILES CHEZ LES )}BOMBYCIDES ET LES SATURNIDES à. Lautl # / » | f ! ANT] Veau | (EN Le Il ANTHERÆA PERNYI ® © LEAMDIER DES PLANCHES PLANCHES HORS TEXTE Puororypie delarves séricigènes de Phëlosamia Cynthia et de Samia Cacrenie. à 46 RE Dix-HUIT DIAGRAMMES, pouvoir rotatoire des baves. SOS TE Me à et) Planche I. — Papillon séricigène. Læpa Dognini . . . . . 146% — Il. — Papillons séricigènes. 1. Micragone Agatylla. — AN OeRAnC ADO EC ECS — III. — Araignée fileuse de Madagascar. Nephila Halabé. 172 — IV. — Coques ovigères et soie de l'araignée de Madagascar, 172 — NALHReVISEUTR Te Crée LL TT à Sn. N° NÂTE — VI. — Plan de l'installation du Laboratoire à l'Exposition universelleRde Lyon PC 17 C FIGURES DANS LE TEXTE Tableaux généalogiques de la race Jaune Défends. . . . . A3et71 S 814 PNDDRÉIRAESRDAVES ER OR CN CO US Chance Corrodhin AMENER LE Nervation comparative des ailes chez les Bombycides et les Satur- DÉC Re . 214.00. + ,19 L F ; TABLE DES MATIÈRES Pagès ÉNANTEPROBOS CMD USUZEA TS ee om. css eee eu I I. Nouvelles recherches sur l'amélioration des races européennes des VERSA DIE DAC MC QUTAGNE CE 1 II. Surle croisement de différentes races ou variétés de vers à soic, par CICOUDÉCNE SRE ROUE VE ENS CPE ee no IT. Sélection des vers à soie pour l'amélioration du rendement en soie deRECOCONS TARN CR ICOUTAGNE OL IV. Relations entre les propriétés des cocons du Bombyæ mort, par dl PAG, 5-76 OCR MONS EC ONE 73 V. Le pouvoir rotatoire de la fibroïne, par L. Vigxon. . . . . . 91 VI. Sur la préparation et les propriétés de la fibroïne, par L. ViGnon. 94 VII. Sur le pouvoir rotatoire des baves des diverses races du Bombyæ RON SDATAIDENMROSSINS EE ee en OU VIII. Les lépidoptères séricigènes, aux muséees de Londres et de Paris, DATÉAISONDHONNAN Eee de lee: ee cn DT IX. Des progrès à réaliser en sériciculture, par G. CouTAGNE. . . . 147 X. L’araignée fileuse de Madagascar, par J. Dusuzeau. . . . . 163 XI. Le reviseur de grèges, par J. Dusuzeau. . . . . . . . AÂ1: XII. Le Laboratoire à l'Exposition universelle de Lyon, par J. DusuzEau. 177 Note sur la médaille d'honneur de la Chambre de Commerce . . 191 Nervation comparative des ailes chez les Bombycides et les Satur- DÉGTES dat 6710 CREER ÉPIE den ARCS ne AU. 0, © 4 à .: 7. 498 Lyon. — Imp. Parr ar Ait, A. Rey Successeur, 4 rue Gentis 6899 cs A ! AA" tu dé 11% 22 à) ) M) > mrp ‘O) | m3 > em 5D D 3 à 42 + >)» >> 3 È “» D 2D7)) » >) 2» P D. D D pr. » bp- . )ù NY 2 D ) | ED Br» D» ) MID 72 > » I » 1 » » BD) > DD 22 2) | 22 ) 2 ne ne < £- ? @ - à + 4 D» 2 L 3) > 2 | À 72 5 5» » » SE nes DR " Paspostss ee Ÿ SÈ ) ) F4 D »t ) ME DED ) ) D) » ») MD » >> bb)» D EP 1 >)» D», D) } Æ ÉD »)» } » à } t# NY) 12» ] h ) E 12 4 p D) »: »» 2) > D D 3 "22: . D» AD) 3», DOS T2 HD» 2DE D ppm» } | SD) Pure D ÉD D» pi »>:> >. D DD » D Da) D D 22 »» » M» 10) D? 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