UNIVERSITÉ DE GENÈVE Laboratoire d'Anthropologie FACULTÉ DES SCIENCES Professeur Eugène Pittard Recherches de morphologie comparative sur les relations du prognathisme avec le développement encéphalique et Taire du trou occipital TH ESE PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L'uNIVERSITÉ DE GENÈVE POUR l'obtention du GRADE DE DOCTEUR ÈS SCIENCES BIOLOGIQUES par Marthe Hayri-Aziz SEYLAN Licenciée es sciences biologiques ^^yi^\f 16: ■^^^■ Thèse no 985 1937 IMPRIMERIE A. KUNDIG GENÈVE UNIVERSITÉ DE GENÈVE - FACULTÉ DES SCIENCES Laboratoire d'Anthropologie — Professeur Eugène Pittard Recherches de morphologie comparative sur les relations du prognathisme avec le développement encéphalique et l'aire du trou occipital TH ESE PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE l'uNIVERSITÉ DE GENÈVE POUR l'obtention du grade de DOCTEUR ÈS SCIENCES BIOLOGIQUES par Marthe Hayri-Aziz SEYLAN Licenciée es sciences biologiques Thèse no 985 1937 IMPRIMERIE A. KUNDIG GENÈVE Le présent travail a été eflectué dans le Laboratoire d'Antlirui)()logic de ri'uiversité de Genève. Que M. le professeur lùigène Pittard veuille bien acceplrr im-s si-nliments de reconnaissanee. A mes chers parents. La I<"aculté des Sciences, sur le j)ivavis de M. le professeur Eugène Pittard, autorise l'impression de la thèse présentée par M'"'* Marthe Hayri- Aziz Seylan, intitulée: Recherches de morphologie coniixiratiNc sur les relations du prognathisme avec le dével()pi)enicnt encé})hali(iue et l'aire» du trou occipital, sans exprimer d'opinion sur les projwsitions (pii 3' sont énoncées. Genève, le 14 juillet 1937. Le Doyen : G. TiERCY. Extrait des Arciiivcs suisses d'Aiilliropolu^ie t^ciierale. Tome VII. N» 4, 1(^37 (pages 287 à 366). Recherches de morphologie comparative sur les relations du prognathisme avec le développement encéphalique et l'aire du trou occipital par Marthe Hayri-Aziz Seylan Licenciée es sciences biologiques INTRODIXTION En plusieurs lieux, et en divers moments, les anthropologistes ont essayé de déterminer quelles sont — de la masse totale de l'encéphale — les quantités respectives de cerveau proprement dit, de cervelet et de bulbe. La technique devant conduire à une pareille investigation est délicate et malaisée. Malgré leur petit nombre, les travaux effectués dans cette direc- tion ont donné des résultats intéressants, surtout lorsque les races ont été, le mieux possible, délimitées et, aussi, lorsque les sexes ont été séparés. Ainsi, dans tel ou tel groupe racial donné, comparé à tel autre groupe racial, on a pu constater des variations — parfois très accentuées — et aussi, à l'intérieur de chacune des races, des différences entre les hommes et les femmes, au point de vue des quantités respectives des trois régions encéphaliques considérées. Nous ne revenons pas sur ces résultats qu'on peut trouver consignés dans les ouvrages généraux d'Anthropologie physique. Les documents recueillis pour ces constatations ont été acquis soit directement, sur les tables d'autopsie — et alors ils présentent plus de détails; soit à l'aide de la capacité crânienne, obtenue sur le crâne sec, et dans ce cas-là, les renseignements sont fatalement ramenés à l'ensemble de l'encéphale. Il faut avouer d'ailleurs, qu'à certains points de vue, ces documents sont insuffisants du fait que leurs auteurs procédaient dans des grandes villes, aux populations cosmopolites, et que, presque dans tous les cas, ils n'ont pas tenu compte, suffisamment, soit des qualités corporelles mêmes, O MAKTlll- II.\VKI-A7IZ Sl'VI.AN OU de la position sociale des individus, soit des qualit(!'S raciales des sujets qu'ils examinaient. Nous n'avons ilonc pas les matériaux comparatifs que nous aimerions posséder et d()nt on (hxiiie fa» ilcmciit la \alciir pliiloso- phitpie. Ainsi, sur les faits dont il \i»'nl d'être ])arlé, il est ciicori- impossible, aujiniririmi. d'établir, entri- les divers f,Mdupes liumains, des relations ayant quelijue valeur démonstrative. Dans leur en.semble les documents pondéraux que nous possédons, malgré leur état fragmentaire, ont montré que la masse encéphalique totale, tout d'abord, n'est pas de même valeur partout à la surface de la terre; que lorsque on la ramène, cette masse, à l'unité du développement général, elle offre encore des variations étendues. Ensuite, nous avons appris que la quantité de matière cérébelleuse et la quantité de matière médullaire contenues dans le crâne, comparées à la (luantiti' de matière cérébrale proprement dite, ne sont pas identiques, dans les différentes races humaines; de même qu'elles ne sont pas équivalentes, absolument et relativement, chez les hommes et chez les femmes appartenant à la même race: il existe même, à cet égard, des variations sexuelles secondaires parfois très accentuées. A volume total égal, le cerveau proprement dit est, semble-t-il, plus grand chez l'homme. Ainsi, d'une façon générale, la femme aurait relati- vement plus de cervelet et de moelle, donc relativement moins de cerveau que l'homme. Nous avons rappelé, qu'à l'aide du crâne sec, nous ne pouvons connaître que le développement encéphalique global, mais nous pouvons avoir aussi quelques indications sur le développement du bulbe rachidien, grâce aux dimensions du trou occipital. Evidemment -- il ne faut pas craindre de le répéter — nous n'avons là que des renseignements restreints, mais tels qu'ils sont, ils se révèlent d'une certaine importance, surtout si nous pouvons les examiner comparativement dans le temps et dans l'espace. Dernièrement M. Eugène Pittard et M^e Wietrzykowska ont publié un mémoire : « La grandeur du trou occipital en fonction de la capacité crâ- nienne » où il a été question de la grandeur de section du bulbe comparée à la masse totale encéphalique. Mais les résultats de cette recherche n'ont été, aux yeux de ces auteurs mêmes, qu'un travail préliminaire ^. Ils ont utilisé, pour leurs investigations, quelques crânes d'Anthropoïdes, des crânes de Boschimans, de Hottentots et de Griquas et des crânes appar- 1 E. Pittard et J. Wietrzykowska, Grandeur du trou occipital i Société suisse d'Anthropologie et d'Ethnologie. Genève, 1931-32. I fonction de la capacité RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 7 tenant au type de VHomo Alpinus ; mais ils n'ont considéré que les deux seuls caractères quantitatifs indiqués ci-dessus. Il valait la peine de reprendre un tel examen. En outre il fallait le développer, en l'étendant à d'autres régions du crâne et de la face. En effet, si nous considérons les rapports généraux existant entre ces deux parties principales de la tête osseuse, nous pouvons dire que si le crâne proprement dit représente, par sa grandeur cubique, le volume approxi- matif de la masse encéphalique, la face, de son côté — par les maxillaires — représente la masse des organes surtout utilisés par la vie végétative. Des travaux antérieurs de M. Pittard ont montré que, d'une façon générale, chez l'homme, plus la face est développée, plus la surface triturante est grande, et moins est développée, relativement, la quantité encéphalique ^. Dans les présentes recherches la place que prend la masse faciale dans l'ensemble de la tête osseuse, a été représentée par la valeur du progna- thisme, obtenue selon la méthode de Flower. En vue de ces examens — qui, encore une fois, prennent leur principal intérêt de ce qu'ils devront être comparatifs — nous avons rassemblé des crânes appartenant à des Anthropoïdes de plusieurs genres et à des groupes humains divers, — quelques-uns même très éloignés les uns des autres, racialement parlant. Nos matériaux se composent des éléments suivants: Crânes d' Anthropoïdes (42 crânes) '^. Mâles Femelles Jeunes Gorilles 12 6 2 Orangs 6 2 5 Chimpanzés 4 2 i Gibbons — 2 — Crânes humains. Dabord une série de 216 crânes se composant ainsi: 132 crânes masculins, et 84 crânes féminins, appartenant aux groupes que voici: Hommes Femmes Boschimans 42 26 Hottentots 12 5 Griquas 10 3 1 F,. Pittard et S. Tcheraz, Développement de la mandibule et des dénis en /onction de la capacité crânienne Ass. fr. pr. Avanc. des Se. Congrès de Lyon, 1906. On peut consulter aussi : Eug. et J. J. Pittard, Etude sur le développement cranio-facial des Gorilles, dfs Orangs et des Chimpanzés. Rev. suisse de Zoologie, Genève, 1936, p. 551-595. 2 Ces crânes proviennent de différentes collections. Nous remercions M. Pierre Revilliod, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Genève, M. Fritz Sarasin de Bile, .MM. les directeurs des collections zoologiques de Zurich (M. le D' Heschelcr) et de Lausanne (M. le D' Murisier) de l'obligeance qu'ils ont mise à nous confier un certain nombre de ces crânes. Le Laboratoire d'Anthropologie do l'Université de Genève possède aussi une importante collection que nous avons utilisée. O MAKlIir: ll.\YKI-.\/I/ SIVI.AN Nous leur avons coniparé 95 crânes cl'Iîuro|H''rns, apiiai tciiant à deux types morpljologiquement très différents. Mniiiinc', l'ruiims Crânes bracliyci^phalos 2', 20 (du type de l'Hoiiio .ilf^init^} Crânes dolichocéphales 25 25 Enfin, en vue de diverses obserxations préliminaires - mais sans ]X)uvoir insister ;\ leur sujet — nous avons ajouté h cet important matériel, un certain nombre de crânes proviMiant de Wvux dixcis: Tchèques (7 crânes masculins et 3 crânes féminins), Roumains (4 crfnu's masculins), Nègres Pahouins (3 crânes masculins), Néo-Calédoniens (4 crânes masculins et 2 crânes féminins). Les crânes de Boschimans, Hottentots et (îricpias ai)par(iciuiriil au Musée de Cape Town; ils sont momentanément déposés au Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Genève. Les crânes humains d'autres provenances font partie de la collection du professeur Eugène Pittard et sont également déposés au Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Genève. Les mesures de surface du trou occipital ont été effectuées à l'aide du planimètre d'Amsler. La capacité crânienne a été obtenue selon la méthode de Broca; les mesures crâniennes selon la technique habituelle ^. Les différentes recherches que nous avons effectuées seront exposées dans l'ordre suivant: 1. Examen du rapport existant entre la valeur du prognathisme et: a) la valeur de la capacité crânienne, b) la grandeur du trou occipital représentant la surface de section du bulbe. 2. Examen des rapports existant entre la valeur de la capacité crânienne et: a) la surface du trou occipital, b) le diamètre antéro-postérieur du trou occipital, c) le diamètre transverse du trou occipital. 3. Examen des rapports existant entre la valeur de la surface du trou occipital et: a) la capacité crânienne, b) le diamètre antéro-postérieur du trou occipital, c) le diamètre transverse du trou occipital. 1 Ajoutons que les moyennes exposées au cours de ce travail sont les moyennes vraies. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE CHAPITRE PREMIER Examen selon la valeur du prognathisme i) De la capacité crânienne. 2) De la surface du trou occipital. Nous mettrons toujours en tête de nos examens l'étude des crânes masculins. I. Examen de la capacité crânienne en fonction du prognathisme. a) Etude des crânes Boschimans, Hottentots et Griquas. Dans ce premier tableau les 40 crânes de Boschimans composant notre série ont été subdivisés selon les lieux de provenance. Ces crânes, vrai- semblablement, n'appartiennent pas tous à la même époque. On sait qu'il y a eu, parmi les groupes Boschimans les moins anciens, des métissages que les crânes de plus vieilles chronologies ne montrent pas. Les indices moyens du prognathisme marquent, chez trois des groupes masculins, un caractère d'orthognathie (Colonie du Cap et Dunes de sable). Les autres indices moyens montrent des crânes mésognathes (98.75, 99.66, 100.20, 102.81). Le dernier groupe (Kalahari) est juste à la limite du prognathisme vrai (103.31). La conclusion qui s'impose est celle-ci: les Boschimans masculins ne sont pas — il s'agit en l'espèce d'un caractère moyen — des individus prognathes. Cette affirmation est intéressante à cause même de la position géographique occupée par les Boschimans parmi les indigènes de l'Afrique noire, tous prognathes. Ce résultat est confirmé par les moyennes calculées pour chaque groupe de Boschimans: toutes, elles donnent des indices mésognathes. Seul le groupe du Kalahari montre un chiffre proche du prognathisme vrai (103.31). Cet important résultat sera discuté ailleurs. 10 MAKTHl HAVKl AZIZ Sl-VI AN R/partilipu df la capacitt' cranirutu- selon la luilnir croissante de l'indice de l-'loiver, par groupes de 3, 4 cl s iiuliiidiis Prov.naiiros Indice riowcr moyen Capacité Ce. crânienne Ce. Kapiiort 1 I..W.-I 1 cap. or. Crânes masculins Crùnes (féminins Crânes masculins Crftnes féminins Crûnes masculins CrAnes féminins Colonie du Cap . . . 97-49 100.20 100.56 I416 1373 1180 69.18 73.66 86.06 Moyennes vraies 98.97 100.56 1392.7 II80 71-63 86.06 Dunes de sable . . . 96.93 95.84 1327 1290 73-88 74-54 97.76 102.24 1407 1305 69.67 78.37 102.81 1321 79.89 j Moyennes vraies 9917 98.58 I35I.7 1296 74.48 76.18 68.36 Abris sous roches . . 99.66 9589 144I 1404-5 69.69 101.45 1296.6 78.28 Moyennes vraies 99.66 98.28 98.47 144I 1358 69.69 72.62 Désert du Kalahari . 98.75 1359 1247 73.27 79.07 103.31 102.92 1353 II 70 77.08 88.25 Moyennes vraies 101.03 100.37 1356 1214 75.18 83.00 La capacité crânienne varie de 1321 ce. à 1441 ce, la différence dépasse 100 ce. Les rapports du prognathisme à la capacité crânienne nous mettent en face de chiffres très divers. Ces valeurs extrêmes sont: 69.18 et 79.89. La forte valeur du second de ces chiffres provient de ce que le troisième groupe orthognathe (Dunes de sable) possède une faible capacité crânienne. D'une façon générale il résulte de ce tableau qu'il existe une relation entre le développement de la face et le développement concomitant du crâne. Il apparaît déjà, comme un phénomène général, que plus le massif facial est développé, moins le massif crânien proprement dit est volumineux. On conçoit l'intérêt philosophique de cette constatation. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE II Aucun de ces groupes locaux féminins n'est atteint de prognathisme proprement dit. Deux d'entre eux sont orthognathes (Abris sous roches et Dunes de sable), les autres sont mésognathes. Les moyennes de chaque groupe montrent, toutes sans exception (et, avec entre eux, de très faibles variations) des crânes mésognathes. Ces crânes féminins possèdent des capacités crâniennes allant de 1170 ce. — ce qui est un chiffre très faible — à 1404.5 ce, chiffre plutôt élevé par rapport à ceux trouvés chez les crânes masculins. La différence entre les extrêmes est d'environ 230 ce, donc bien plus grande que dans la série masculine. Les capacités les plus faibles correspondent, comme pour ce qui concerne les crânes masculins, aux indices de Flower les plus forts, excep- tion faite cependant pour les crânes appartenant à la série des Dunes de sable. Cette conclusion, en tant que fait général, concorde avec celles que nous ont données les crânes masculins. Les chiffres obtenus pour représenter le rapport du prognathisme à la capacité crânienne sont, plus encore que chez les crânes masculins, très divers. Ces rapports varient de 68.36 à 88.25, ^^ différence est double de celle que nous avons trouvée dans la série des Boschimans masculins. Dans un nouveau tableau nous inscrirons les chiffres obtenus en prenant la moyenne de chaque groupe principal et en les arrangeant d'après l'indice de Flower croissant. Ce tableau nous permettra de rechercher plus aisément — chez les deux sexes — si une augmentation du prognathisme va de pair avec une diminution de la capacité crânienne. Tableau 2. Crânes Boschimans selon les lieux de provenance. Provenances Indice Flower moyen Capacité crânienne Ce. Ce. Rapport '•"■'^""^ Il *^^ cap. cr. Il Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Colonie du Cap . . . Dunes de sable . . . .^bris sous roches . . Kalahari Moyennes vraies 0R.07 1.M...3 100.56 08.58 98.28 100.37 1392.7 1351-7 I44I.O 1356.0 I180 1296 1358 1214 71-63 74-48 6g.6g 75-18 73-39 86.06 76.18 72.62 83.00 78.68 99-63 9932 1373-0 1272 12 MAKI 111 llANKl -A/I/ SI NI AN Ce tableau ne nu)nt!e. pour les crànrs masculins, aut unccm irspdiid.iuce franchement régulière entre l'élévation de la \al(iir de l'indice et celle de la capacité crânienne. Toutefois, si nous examinons les premiers et les derniers chifïres représentant ce dernier c;ir.ictère, nu constate (|n'en regard du plus fort prognathisme nous axons l.i plus faible (ap.icité crâ- nienne. Nous retrouvons ici la conclusion générale cpii a déjà été indicpiée. Cette conclusion s'impose également si nous utilisons les valeurs des rapports exposés par ces deux groupes extrêmes. Nous pouvons ne pas tenir compte du résultat contradictoire fourni par la série des Abris sous roches à cause du petit nombre de crânes composant cette série. Au fur et à mesure que s'accroît la valeur de l'indice di> Mower nous voyons, pour les crânes féminins, la capacité crânienne diminuer a\-ec une régularité parfaite. Comme conséquence, la \aleur du iMpp;)rt ciierdié augmente. Aucun à-coup ne marque ces deux di rnieis ( aractères. 'r\p.iT:Ai- T,. Indice Mo t.li..Kllc Ce. crajÉiLiiiir Ce. . |-l.,w,r capacité crânienne Crânr^"«.o.,,ii„c CrAnes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 9t>.93 95-97 1350-5 .3.4.3 72.36 72-83 98.18 99.69 99.10 1462.0 1357-2 1214 67-55 74.96 82.03 103.73 102.77 1322.0 1249 78.46 82.85 99-63 99-32 13730 1272 73-39 78.68 1 Ce tableau réunit les crânes de Boschimans, groupés par 10, comme s'ils provenaient tous d'un même lieu. Il n'est pas nécessaire de justifier ce rassemblement ethnique. Il s'impose par certaines comparaisons que nous allons faire. La valeur de la capacité crânienne ne suit pas un ordre régulier de décroissance, au fur et à mesure que s'accroît la valeur de l'indice de Flower. Selon ce que nous avons appris ci-dessus, la plus faible capacité appartient au groupe qui possède l'indice de prognathisme le plus élevé. Les rapports du prognathisme à la capacité crânienne ne se présentent pas non plus dans un ordre régulier. Au plus faible indice de Flower ne correspond pas la valeur du rapport la plus faible. En éliminant le cas RECHERCHES DE MORPHOLOGIE C(JM1'AKATIVE 13 exceptionnel du deuxième groupe, nous constatons que la relation cherchée marque nettement une élévation de la valeur du rapport, au fur et à mesure de l'augmentation de la valeur de l'indice de Flower. Les mêmes observations que celles faites pour les crânes masculins peuvent être inscrites pour les crânes féminins. C'est avec irrégularité que diminue la capacité crânienne au fur et à mesure qu'augmente la valeur de l'indice. L'augmentation du rapport du prognathisme à la capacité crânienne se fait avec régularité. Comme pour les crânes masculins la relation cherchée existe: à savoir qu'avec l'augmentation de l'indice de Flower la capacité crânienne correspondante diminue et le rapport de ces deux unités, lui, augmente. En comparant les deux sc.xes nous constatons tout d'abord que les valeurs moj^ennes montrent, pour ces deux sexes, d'abord des crânes orthognathes (premier groupe), puis des crânes mésognathes. D'une façon générale, les crânes masculins semblent être un peu plus rapprochés du prognathisme vrai que les crânes féminins. Les capacités crâniennes, comme il fallait s'y attendre, sont très diffé- rentes dans les deux groupes sexuels. Les chiffres obtenus varient, pour les crânes masculins, de 1462 ce. à 1322 ce, tandis que pour les crânes féminins cette limite inférieure représente le groupe à la capacité la plus forte. La capacité moyenne varie: pour les crânes masculins, de 140 ce, JtkL de liûivçv l-iG. I. — Valeur de l'indice de Flower, chez les crânes des Boschimans des deux sexes. Valeur du rapport de l'indice de l-lower à la capacité crânienne chez les crânes des Boschimans des deux sexes. pour les crânes féminins de no ce. La moyenne de tous les crânes féminin.- est de 100 ce. plus faible que celle des crânes masculins. La différence sexuelle du volume encéphalique est donc nettement marquée. 14 MAKI 111" 11.\^"K1 A/l/ SIM AN Les rapports du prognatliisnii' à la (mi>.u it»' ( r.iniiniu' \ariont rgalcinrnt dans les deux groupes sexuels. Les r.i]ipnrts du ^loupc fi'niiiiin sont ]i\\\s élevés, la différence moyenne l'est (l\'ii\iriui 5 unitis ])ai r.ipixiit à la moyenne des groupes masculins. En résumé: pour un indice moyen de iiro^natliisnir de N-.deiir à juii près semblable (99.63 d'un côté, 99.32 de l'autre) les crânes féminins des Boschimans ont une capacité cranicime bien plus faible que les crânes masculins. Et ainsi le rapport de ces deux grandeurs offre une v.dcur l)i(n plus élevée pour les crânes féminins. Les crânes féminins ont donc la partie faciale de la tête osseuse plus développée par rajiport au dévcloiipc- ment de l'encéphale. Cette conclusion est a retenir. Table.\u 4. Série des HoUentots. Indice Flower moyen Capacité crânienne Ce. Ce. ^ Flower capacité crânienne Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 98.35 102.52 98.08 1379 13343 1306 7139 77.27 f 75-52 101.62 98.08 1352.9 1306 74.82 75-52 Nous rappelons que cette série ne se compose que de 12 crânes masculins et de 5 crânes féminins. Dans un seul tableau nous avons réuni les valeurs des indices et des capacités obtenues pour les groupes masculins et féminins. Les crânes masculins ont été subdivisés en deux groupes, l'un de 5 crânes, le second de 7 crânes. Ces crânes sont, comme caractères moyens, mésognathes. La capacité crânienne diminue avec l'augmentation de l'indice de Flower et, naturelle- ment, le rapport entre ces deux unités augmente. L'indice des crânes féminins classe ceux-ci également parmi les méso- gnathes. Pour une valeur de prognathisme à peu près égale à celle des crânes masculins du premier groupe, ces crânes féminins ont une capacité absolue plus faible. En comparant la capacité crânienne du premier groupe masculin et celle du seul groupe féminin, et en examinant le rapport du prognathisme RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 15 à la capacité, nous constatons qu'avec un indice de Flower à peu près égal le rapport cherché est notablement plus élevé dans la série féminine. La cause en est à une capacité crânienne plus petite. Les moyennes de l'indice de Flower montrent une grande différence sexuelle, les crânes masculins ont une tendance au prognathisme bien plus nette que les crânes féminins. TABLE.4U 5. Série des Griquas. Capacité Ce. crânienne Ce. R t ^''°'''*"' 1 capacité crânienne Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 98.77 104.05 98.28 1405 1399 1245 70-51 7382 78.99 IOI.41 98.28 1402 1245 72.17 78.99 Ce groupe ethnique est représenté par 10 crânes masculins et 3 crânes féminins. Les crânes masculins du premier groupe sont mésognathes, ceux du second groupe légèrement prognathes. La moyenne générale les classe panni les mésognathes. Comme chez les Boschimans et chez les Hottentots, plus la capacité crânienne diminue plus s'accentue le prognathisme. Les crânes féminins sont mésognathes. A une valeur d'indice plus petite que celle du groupe masculin, la capacité crânienne est beaucoup plus faible. Le rapport cherché est bien plus élevé dans le groupe féminin. Il est maintenant nécessaire de mettre en comparaison les divers carac- tères que nous venons d'étudier dans les trois groupes humains. Tableau 6. Provenances Indice Flower moyen Capacité crânienne Ce. Ce. . Flower 1 ^^PP°^^ap.cr. 1 Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Boschimans Hottentots Griquas 99-63 101.62 ICI. 41 99-32 98.08 08.28 I373-0 1352.9 1402.0 I 272.1 1306.0 1245.0 73-39 74-82 72.17 78.68 75-52 78.99 i6 MAKIlll IIAVKI AZIZ SKYLAN Chez les crânes masculins l'imliii' de l'inuci- des liosi liini.ins t>st \c moins élevé des trois. Comixm's aux il..tiriit..i-<, K-^ iii.scliiiuans niascnlius ont une capacité crânienne i>lus .uraiulc Au |>. lint df \ue de ce caracUri' les Griquas l'emportent sur les deux autres groupes. Le rapport du jirogna- thisme à la capacité crânienne le plus fort est celui des Hottentots; ceux des Boschimans et des Griquas sont à peu prés identicpics. Chez les crânes féminins l'indice de Flower le plus fort est (dui des crânes Boschimans. Les cràni's de ces trois groupes sont nH'sDgnatlics. La capacité crânienne la plus élevée est celle des llottcntotcs; mais il faut rappeler que cette série est composée par un petit nombre de crânes. Pour ces deux caractères les crânes féminins ont, tous, leurs moyennes d'une valeur inférieure à celle des crânes masculins. C'est à cause de leur capacité crânienne relativement faible, et malgré un indice de Flower plus petit, que le rapport de la valeur du prognathisme à la capacité est chaque fois plus fort chez les crânes féminins. Les valeurs ci-dessus seront à conserver pour le jour où des compa- raisons raciales avec, par exemple, d'autres groupes africains — voisins actuels ou dans le passé — des Boschimans, deviendraient possibles. Elles ne le sont pas encore aujourd'hui. b) Examen des crânes de Suisses. Ces crânes ont été subdivisés en deux séries morphologiques (brachy- céphales et dolichocéphales) et, à l'intérieur de chacune d'elles, selon les sexes. Ils ont été, dans le tableau suivant, ordonnés comme les crânes précédents, selon la valeur croissante de l'indice de Flower. T.A.BLE.\U 7. Crânes masculins. Capacité Ce. crânienne Ce. Flower i ^""^"'^ capacité crânienne { DoUchocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales 92.21 1 95.02 ' 9950 91.22 94-17 100.64 1650.5 1618.O 1570.5 1652.6 1569.0 1582.0 56.19 59.07 63.69 55.46 60.66 63.92 9569 95-89 1612.O 1605.8 59-77 60.07 RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMP;\R.\TIVE 17 Chez les crânes dolichocéphales masculins, la valeur de la capacité crânienne diminue régulièrement au fur et à mesure que s'accroît le progna- thisme. Chez les crânes brachycéphales le dernier grouj^e de 10 crânes possède une capacité un peu plus élevée que le groupe qui le précède. Quant aux rapports du prognathisme à la capacité, sa valeur augmente en fonction de l'augmentation de l'indice de Flower. Les comparaisons raciales viendront ensuite. Nous passons maintenant à l'examen des crânes féminins. T.\BLEAU 8. Crânes féminins Indice Flower moyen . l-"lowor 1 Ce. Ce. capacité crânienne Dolichocéphales 1 Brachycéphales 1 Dolichocéphales Brachycéphales 1 Dolichocéphales [Brachycéphales 93-77 ! 100.65 92.21 96.60 100.96 1400.5 1372.0 1422.0 1389.0 1390.5 67-33 73.88 6555 69.85 73-44 i 97-21 96.84 1386.3 1338-8 70.60 69-57 La capacité crânienne, chez les crânes féminins brachycéphales, montre aussi une légère augmentation de sa valeur chez le dernier groupe. Mais, d'une façon générale, la capacité crânienne diminue au fur et à mesure que s'élève la valeur du prognathisme. Quant au rapport existant entre ces deux caractères il augmente régulièrement, avec l'augmentation de l'indice de Flower. Il faut maintenant comparer les deux groupes morphologiques de crânes suisses entre eux et en les examinant aussi selon les sexes. T.-\BLEAU 9. Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales. Indice Flower moyen Flower Rapport — capacité craim i... Crânes raascuhns Crân(-s féminins Crân. - ,!KS féminins Crânes masculins Crânes féminins 92.21 95-02 9950 93.77 100.65 1650.5 1618.O 1570.5 1400.5 1372.0 56.19 67.33 59."; 63.' 95.69 97-21 l'il ' 1386.3 59.77 1 70.60 i8 M.\K1111 ll.U Kl A/IZ Si;VL.\N T.Mll.KAU lo. Comparaison st\i(cUi- chr: Ir': ncincs brachycéphah CaiMcité cranionnc RaDDort ""^ ' Ce. Ce. capacité crânienne CrAnes masculins Cr&ncs féminins CrAnrv n > > ,r>,.s féminins Crânes masculins CrAnes féminins 91.22 94- 17 100.64 92.21 96.60 100.96 1652.6 1569.0 1582.0 1422.0 1389.0 1390.5 55.46 60.66 63.92 60.07 65.55 69.85 73.44 05.89 96.84 1605.8 1338.8 69.57 Chez les crânes masculins l'indice de Flc:)wcr est à peu près le même chez les crânes dolichocéphales et chez les crânes brachycéphales. La Suisses ciofick. 6 , 5, gii %% 90 U 9*1 9É lûû loi loH m \ù% Vu.. 3. — VaU'ur de l'indice de l-ln\vcr chez les crânes suisses dolichocéphales, (llii(|iu's très rl()ij.,Mu''.- los uns lies autres. N'oublions pas, (ri>cii(laiit . iiuc, poiii- (luiiiic scinhlahU comparaison ait une valeur elùrtiNc, il t.uulrait (■(Huincnccr pu r.iiiuiici à l'unité de stature, c'est-à-dire de dé\ eloppemnit f;rii(ral a|)|>iii\ini;itil (nous l'ignorons), les groupes tpie nos investigations \riiliiit < ,,iitiMiitti Ces réserves étant formulées, \-oici ce (pic luius d >iiiunl If^ iumnchius dt chacun des caractères examinés. Crânes masculins Crânes féminins Flower Capacité crânienne Ce. Rapport Flower Capacité crânienne Ce. Rapport Suisses dolichocéphales » biachycéphales Boschimans Hottentots Griquas 95-69 95-89 99-63 101.62 101.41 1612.O 1605.8 1373-0 1352-9 1402.0 59-77 60.07 73-39 74.82 72.17 97-21 96.84 99-32 98.08 98.28 1386.3 1338-8 1272. 1 1306.0 1245.0 70.60 69-57 78.68 75-52 78.99 Chez les crânes masculins des trois groupes africains, la valeur de l'indice de Flower est toujours plus forte — de 6 unités chez les crânes Hottentots — que chez les crânes suisses. Et si, chez les crânes féminins, les diffé- rences sont moins accentuées, il faut constater que le prognathisme le plus faible est toujours celui des crânes suisses. La capacité crânienne des crânes masculins suisses est incomparablement plus grande que celle des trois autres groupes figurant au tableau. Entre le chiffre de capacité offert par les crânes Griquas — les plus capaces — et les crânes suisses, il reste une marge de 207 ce. ce qui est évidemment considérable. C'est ici que le facteur représenté par le développement général du corps devrait, en premier lieu, intervenir puisque toutes les recherches faites dans ce sens ont montré qu'il existe un rapport général entre la grandeur encéphalique et le développement total — stature et poids — des individus considérés. Du fait que le prognathisme est plus accentué et que la capacité crâ- nienne est plus faible, il s'en suivra que le rapport de l'indice de Flower à la capacité sera de valeur plus haute chez les crânes des Boschimans, Hottentots et Griquas. C'est bien, en effet, ce que montre le tableau. La différence entre les crânes de Hottentots et les crânes suisses est de 15 unités. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 21 L'indice de Flower des crânes suisses féminins est d'une valeur un peu moins forte que celle offerte par les trois autres groupes. Il résulte de cette comparaison que le prognathisme des crânes féminins montre moins de variation, dans les divers groupes ethniques, que n'en montrent les crânes masculins appartenant aux mêmes groupes. Quant à la capacité crânienne elle est plus forte chez les crânes suisses. On pouvait le supposer, a priori, par ce qui a été dit ci-dessus à propos des crânes masculins. En calculant la moyenne des trois groupes africains la différence est de 88 ce. en faveur des crânes suisses. Des indications fournies par ces résultats (indice de Flower et capacité crânienne) il s'en suivra que la valeur du rapport du prognathisme à la capacité sera plus élevé chez les Boschimans, Hottentots et Griquas. Le tableau 1 1 montre la différence en faveur des crânes suisses. Elle est de 7 unités. En comparant ce dernier chiffre avec celui calculé tout à l'heure en examinant les crânes masculins, on voit qu'il est deux fois moins fort: les crânes féminins suisses se rapprochent plus des crânes féminins des groupes africains auxquels nous les comparons, que les crânes masculins suisses ne se rapprochent des crânes masculins des mêmes groupes africains. Dans les préliminaires de ce mémoire il a été question d'une étude complémentaire sur quelques crânes d'Européens (Tchèques et Roumains) et aussi sur quelques crânes africains (Pahouins) et Néo-Calédoniens. Les faits qui en découlent ne peuvent être là qu'à titre d'indication. Le nombre de crânes de chacun de ces groupes est si petit que la moyenne exposée ne peut avoir qu'une valeur tout à fait momentanée. Ce sont des documents d'attente. Tableau 12. Provenances Indice Flower moyen Capacité crânienne Ce. Ce. Flower Rapport cap. cr. Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Ichciues 91.61 97-91 98.32 102. II T470 1605 154I 1293 62.65 61.00 63.81 79-23 Moyennes vraies . . . Roumains Pahouins Néo-Calédoniens . . . 95-39 95-97 100.01 102.37 102. II 110.30 1520 1606 1461 1462 1293 1455 62.91 59-95 68.67 70.05 79-23 t 75-95 ; 22 MAKTlIi: lI.\VKl-.\/IZ SIVI.AX Le prognathisme des Tchèques et clos KcniiiKiins montre l.i mrmc xalciir d'indice que les crânes suisses considcrôs ilaiis leur inoNciinc masculine. Celui des Néo-Calédoniens dépasse la moyenne «les Hoscliimans, Hottentots et Griquas, laquelle est semblal>le à celle des Pahouins. La capacité crâ- nienne cies crânes suisses est nettement supi riiun' à celle dis deux groupes d'Européens figurant dans le talilca\i; elle dépasse celle des Tchèiiues de 88 ce. Quant au volume encéphalii|ue des Hoschimans, Hottentots et Griquas (137S ce. en moyenne) il est nettement dépassé par celui des Néo-Calédoniens et des Pahouins. ]\Lus n'oublions pas que ces chiffres absolus ne doivent être mis tels quels en comparaison. Les Boschimans, Hottentots et Griquas ont une stature inférieure à celle des Pahouins et à celle des Néo-Calédoniens. Dans tous les cas ces deux dernières jiopula- tions ont un développement encéphalique très inférieur à celui des popu- lations blanches avec lesquelles nous les mettons en parallèle. Or, les Néo-Calédoniens, au moins, ont une taille moyenne qui doit dépasser celle des Européens présentement considérés. On pourrait inférer de cette très grande différence — et c'est là une autre conclusion — qu'à développement général semblable les groupes raciaux possèdent des masses encéphaliques très différentes les unes des autres. Le rapport du prognathisme à la capacité crânienne est relativement élevé chez les crânes de Tchèques comparativement à ce que nous ont montré les crânes suisses. Les crânes roumains ont un rapport égal à ces derniers. Quant aux crânes des Néo-Calédoniens et des Pahouins, ils offrent des indices beaucoup plus hauts, ce qui est naturel à cause de leur fort indice de Flower. Les crânes féminins sont en trop petit nombre pour que les valeurs des divers caractères étudiés soient retenus. Notons simplement que les valeurs attribuées aux crânes tchèques nous paraissent extraordinaires. 2. Dé\œ:loppemext du trou occipital en fonction du prognathisme. a) Examen des crânes des Boschimans, Hottentots et Griquas. Entre les trois premiers groupes masculins des Boschimans le progna- thisme est à peu de chose près le même. Les crânes provenant du désert de Kalahari sont les plus rapprochés du prognathisme vrai. La surface du trou occipital varie, quantitativement, dans des limites peu étendues. Ce ne sont pas les crânes ayant le plus fort indice de Flower qui montrent, en même temps, la plus petite surface du trou occipital. Le rapport le plus fort est celui calculé pour les crânes provenant des Abris sous roches. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPAR.VTIVE Tableau 13. L'indice de Flower est indique au fur et à mesure de sa valeur croissante. Crânes BoscJuDians selon les lieux de provenance. Surface trou occipital Cm2 Cra2 Crânes masculins Crânes féminins Rapport Crânes masculins Crânes féminins Colonie du Cap . Dunes de sable . Abris sous roches Kalahari .... Moyennes vraies 98.97 100.56 7-53 99.17 98.58 7-54 99.66 98.28 7.10 101.03 100.37 7.42 9963 99.32 7.46 7.06 7.09 7.10 6.33 13.21 13-47 14-35 13-70 14-45 14.00 14.04 15-94 I .62 Deux groupes féminins (celui de la Colonie du Cap et celui du Désert de Kalahari) présentent une projection en avant de la face plus accentuée que les deux autres groupes. Avec une surface du trou occipital plus petite que celle des trois autres contingents, les crânes féminins du Désert de Kalahari ont aussi un indice de Flower élevé. En dehors de ce cas, la surface du trou occipital ne montre, selon les groupes, que peu de différence: à cause de la faible surface du trou occipital c'est la série du Désert de Kalahari qui possède le rapport final le plus élevé. Tableau 14. Indice Flower moyen Surface trou occipital Cm2 Cm2 ^ ^ Flower Surface trou occipital Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 96.93 98.18 99-69 103.73 99.63 95-97 99.10 102.77 7-33 7-44 7-55 7-53 7.02 6.58 6.89 13-54 13.40 13-45 13.80 13.82 15.16 15-15 99.32 7-46 6.88 13-55 14.62 Le tableau ci-dessus montre la comparaison des crânes masculins et féminins des Boschimans dans leur ensemble, sans subdivision géographique. Son contenu appelle quelques interprétations. 24 Il AVKT-AZIZ Si:VI.AN Les valeurs respectives de l'indice do l-'lower sont presque exactement les mêmes. La surface du trou occipital dos crânes fôiuinins est ])lus ])clito que celle des crânes masculins, ("o moiiulrt- (Irxrlnpju'iuciit du crâne féminin, pour ce qui concerne cotte rof^ion anatonii(iuo, osl \isil)lc (l.ms duique groupe avec, parfois, dos dilïôroncos assez fortes ((ininic, par exemple, celle du deuxième groupe, qui atteint j^rôs d'une unité. Avec un indice de prognathisme égal à celui des crânes masculins, les crânes féminins 5 S.S 6 6S y ib i 8.S 9 'û " '^ '^ '^ '^ "^ 'f •& «^ 1-iG. -. — \'alcur de la surface du trou occipital chez les crânes des Boschimans des deux sexes. Tic. 8. ■ — Valeur du rapport de l'iiidiec de Flower à la surface du trou occipital chez les crânes des Boschimans des deux sexes. ont un rapport de cet indice à la surface du trou occipital toujours plus grand. La moyenne générale de ce caractère est donc de valeur plus haute chez ces crânes féminins. Nous verrons plus tard ce qu'il faut penser de ce développement en surface du trou occipital lorsque nous le compa- rerons à la capacité crânienne. Tableau 15. Série des Hottentots. Flower Cm2 Cm2 Surface trou occipital Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 98.35 101.02 103.13 98.08 7.61 6.65 7.27 8.04 1347 15.16 14.26 11.86 101.62 98.08 7.30 8.04 14.09 11.86 RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 25 Les crânes de Hottentots, dont nous inscrivons en un seul tableau les caractères présentement étudiés, montrent des différences sexuelles très étendues, aussi bien par la valeur de l'indice de Flower, que dans la valeur représentant la surface du trou occipital, les crânes ayant appartenu à des femmes présentant moins de prognathisme et un plus grand dévelop- pement de la surface du trou occipital. Mais n'oublions pas que cette série est composée par une quantité de crânes relativement petite. Toutefois, comme il n'existe que très peu de documents concernant cette population, nous n'hésitons pas à publier ces résultats. A cause même de la faible valeur de l'indice de Flower et de la grande surface du trou occipital, le rapport cherché entre ces deux facteurs sera plus petit chez les crânes féminins. Tableau 16. Série des Griqiias. Indice Flower moyen Surface trou occipital Cm2 Cm2 Flower Surface trou occipital Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 98.77 104.05 98.28 7-95 7.08 12.67 14.82 14.22 101.41 98.28 7-63 7.08 13-74 14.22 La surface du trou occipital des crânes féminins est plus petite que celle des crânes masculins (il faut rappeler que nous ne pouvons aligner ici que trois crânes féminins). Deux groupes de 5 crânes masculins ont donné, chacun, une surface plus grande. C'est à cause de cette aire peu étendue que présente cette partie de l'occipital que le rapport final sera plus grand chez les crânes féminins. b) Examen des crânes de Suisses. Les 49 crânes masculins des Suisses rangés selon la valeur moyenne (par 10 individus) croissante de l'indice de Flower montrent une assez grande différence selon qu'ils sont brachycéphales ou dolichocéphales. Sur cinq séries de 5 crânes mises en parallèle, quatre, appartenant aux crânes brachycéphales, ont une surface du trou occipital plus grande. La moyenne générale de cette surface est aussi en faveur des crânes brachy- 26 MARTHl- II\VK1-A/IZ SKVI.AN r.\mi\r 17. .. „....i.,:i..i H-inpnrt """'' 1 lin» Cm2 ' ' surface trou occipitalll Dolichocéphales Brachyci'phnU-s Dorichocéphalcs Brachycéphalcs Dolichocéphales Brachycéphalcs 92.21 1 95.02 ' 99.50 91.22 94.17 100.64 8., 4 7.16 7-74 8.15 8.20 8.49 1 1 63 13-35 13-32 11.30 11.87 11.96 9569 95-89 7.78 8.30 12.6.5 11.77 céplialos. Cette constatation est fort intéressante. Pourcjuni les crânes bracliycéphalcs mascnlins ont-ils nne aire plus considérable que les crânes •Surface du tr occ. ^ SutSSCS «iolicK V*«— • 5 5.5 é. 6 5 7 ^.S g 8S 9 9 S ï Cms I-lowor 1 Rapi>ort — — surface trou occip. ! Doliciiocéphalcs Brachycépbales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycépbales "3-77 ; 100.65 92.21 96.60 100.96 7-37 7-71 7.42 7.17 6.89 12.91 13-25 12.76 13-89 14.84 1 97.21 96.84 7-54 7.16 13.08 13.82 tion concomitante de la grandeur du bulbe, donc une plus petite surface du trou occipital. Mais les crânes dolichocéphales ne s'accordent pas avec une telle supposition. La surface du trou occipital est plus grande chez le groupe de crânes présentant la valeur la plus élevée de l'indice de Flower. Quant à la valeur du rapport de cet indice à la surface du trou occipital elle est, en moyenne, plus grande chez les crânes brachycépbales. T.\BLEAu 19. Coynparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales. 1 Indice Flower moyen Surface trou occipital Cm2 Cm2 Ri ort '''°"''"' Surface trou occipital Crânes masculins 1 Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1 ! 92.21 95-02 ; 99-50 93-77 100.65 8.14 7.16 7-74 7-37 7.71 11.63 13-35 13-32 12.91 13-25 95-69 97.21 7.78 7-54 12.65 13.08 1 Lorsque nous comparons sexuellement les crânes suisses dolichocéphales, nous constatons qu'avec un indice de Flower de valeur supérieure les crânes féminins ont une surface du trou occipital plus petite que les crânes RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 29 masculins. Le rapport de l'indice de Flower à la surface du trou occipital est plus élevé chez les crânes féminins, ce qui s'explique par un degré plus accentué de prognathisme. Le deuxième groupe du tableau 19 montre, Rûbb.I^iiiiîlL- Su.'ssescioC.'ck 10 II 12 13 1^ \C 1/ l'iG. II. — Valeur du rapport de l'indice de Flower à la surface du trou occipital chez les crânes suisses dolichocéphales, des deux sexes. à la fois, chez les crânes féminins, un indice de Flower plus élevé et une surface de trou occipital à peu près identique à celle des crânes masculins dont l'indice de Flower est notablement plus faible. Tableau 20. Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphales. Indice Flower moyen Surface trou occipital Cm2 Cm2 Rapport ^'""^"^ Surface trou occipital Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins gi.22 94- 17 100.64 92.21 96.60 100.96 8.15 8.20 8.49 7.17 6.89 11.50 11.87 11.96 12.76 13.89 14.84 95-89 96.84 8.30 7.16 11.77 1382 Les crânes brachycéphales semblent présenter plus d'unité dans leurs caractères morphologiques. Au fur et à mesure de la valeur croissante de l'indice de Flower, nous voyons la surface du trou occipital augmenter régulièrement chez les crânes masculins et diminuer régulièrement chez les crânes féminins. La différence entre les extrêmes est de 0.34 chez les crânes masculins et de 0.53 chez les crânes féminins. La surface moyenne 30 MAKTHl- HAVKI .\/I7 SKVI.AN du trou occipital est très nottoinent supcricuro chez les crânes masculins que chez les crânes féminins. A cause tle ce dernier caractère, et à cause RnhK "FCouJf OuiSSCS bracUy.c^ » # S 9 10 II 12 13 14- IS 16 I] la [< Fie. 1 J. — \'aleur du rapport do l'indice de Flower à la surface du trou occipit.il ch les orAnes suisses brachycëphales des deux sexes. aussi d'un indice de Flower plus élevé, le rapport de celui-ci à la surface du trou occipital considérée est de valeur plus grande chez les crânes féminins. Tableau 21. I^rovenances Indice Flower moyen Crânes Crânes masculins féminins Surface trou occipital Cm2 Cm2 Crânes Crânes masculins féminins Rapport Crânes Crânes masculins féminins Tchèques Moyennes vraies Roumains . . Pahouins . . . Néo-Calédoniens 91.61 97-91 98.32 95-39 95-97 100.01 102.37 110.30 7.40 7.10 7.28 750 8.43 6.51 1^-45 13-23 13-99 13.22 12.85 12.63 15.80 13-34 13-34 17.72 Les crânes d'autres populations dont il a été question dans le chapitre précédent montrent, pour ce qui concerne les groupes européens, la plus grande surface du trou occipital chez les Roumains. Pour les autres crânes ce sont les Pahouins qui offrent la plus grande surface. Ceux-ci dépassent, et de beaucoup, tous les autres crânes. Les crânes féminins tchèques, qui sont plus prognathes que les crânes masculins appartenant au même groupe, ont aussi une surface du trou occipital plus élevée. Les crânes RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 31 féminins néo-calédoniens ont la surface du trou occipital plus petite que leurs congénères masculins. Le rapport du prognathisme à l'aire du trou occipital le plus haut est fourni par les crânes féminins de la Nouvelle- Calédonie. Tableau 22. Crânes masculins Surface trou occipital Cm2 RapfKjrt Crânes féminins Surface trou occipital Cm2 Rapport Suisses dolichocéphales » brachycéphales Boschimans Hottentots Griquas 9569 7.78 12.65 97.21 7-54 13.08 9589 8.30 11.77 96.84 7.16 13.82 9963 7.46 13-55 99-32 6.88 14.62 101.62 7-30 14.09 98.08 8.04 11.86 101.41 7-63 13-74 98.28 7.08 14.22 Ce tableau récapitulatif montre bien, d'un seul coup d'œil, la variabilité des divers caractères morphologiques selon les divers groupes humains et, dans le même groupe (ou la même race), selon les sexes. D'une façon générale, les Boschimans, Hottentots et Griquas, avec un prognathisme beaucoup plus accentué que celui des Suisses, ont une surface du trou occipital plus petite que ces derniers. Si nous faisons deux blocs avec ces groupes extrêmes, nous trouvons une surface moyenne de 8.04 cm^ chez les crânes suisses et une surface moyenne de 7.46 cm^ chez les Africains. Chez les crânes féminins les oppositions ne sont pas aussi marquées. Le bloc des crânes suisses a une surface de 7.35 cm^, le bloc des Jaunes d'Afrique de 7.33 cm^. La différence sexuelle est bien plus accentuée, pour ce caractère, chez les crânes suisses. 32 MARTMF HAVRI-AZIZ SÏÏVLAN t IIAIM TRI". DiaXIKMI': l'.xanion selon la valeur tle la capacité crânienne i) /){' /(/ sitrfLicc du trou occipital. 2) Du dianutrc antcro-postcricur du trou occipital. 3) Du diamètre transverse du trou occipital. I. Examen de la surface du trou occipital en fonction DE la capacité CRANIENNE. a) Etude des crânes Boschimans, Hottentots et Griquas. M. Pittard et W^^ Wietrzykowska ont fait une étude préliminaire de ce caractère. Nous l'avons rappelé dans le début de ce mémoire. Ces auteurs n'avaient pas porté aussi loin que nous le faisons ici leurs investigations. Pour les comparaisons avec les crânes de Boschimans, Hottentots et Griquas ils n'avaient utilisé que des crânes appartenant au type de VHomo Alpinus. Ceux-ci sont brachycéphales. Il valait la peine de faire intervenir dans le débat une morphologie différente. C'est pourquoi nous avons fait coopérer à nos recherches une série de crânes dolichocéphales. Dans les chapitres précédents on a vu que cette participation permettait de constater des résultats divers, montrant que la morphologie générale du crâne n'est pas indifférente à l'architecture de certains détails. Dans les dernières lignes de leur travail nos prédécesseurs soulignaient l'intérêt de telles recherches. Ils demandaient qu'elles deviennent large- ment comparatives, c'est-à-dire qu'elles soient étendues si possible à tous les groupes ethniques. C'est pour répondre à une partie de ces desiderata que nous avons entrepris ce travail. Il ne sera plus question, dans ce chapitre, des caractères plus ou moins accentués de la projection faciale. Les documents mis en parallèle sont seulement la surface du trou occipital d'un côté et la capacité crânienne de l'autre, puis le rapport de la première grandeur à la seconde. Enfin nous examinerons quelle est la participation de chacun des deux diamètres du trou occipital. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 33 Tableau 23. Crânes Boschimans selon les lieux de provenance. Provenances Capacité cran, moyen. Ce. Ce. Surface trou occipital Cm^ Cm2 ^urf. tr. occ. ^="^'"^'cup.cr. Cr.'ines masculins Cr.lnes fL-miiiins Crânes maiCuUns Crânes féminins Crines masculins Crânes féminins Dunes de sable . . . Kalahari Colonie du Cap . . . Abris sous roches . . Moyennes vraies 1355 1356 1392.7 1476 1295 1214 I180 1358 7-52 7.42 7-53 7-33 709 6.61 7.06 7.10 5.58 5-49 5-33 4-77 540 5.48 5-97 5-22 548 1379-5 1269.9 7-47 6.94 Chez ces crânes masculins boschimans la capacité crânienne moyenne varie considérablement selon les séries envisagées. Les crânes provenant des Abris sous roches renfermaient une masse encéphalique beaucoup plus grande que ceux des trois autres séries. Nous ne pouvons pas trop insister sur ces différences parce que nos groupes ne sont pas composés par des grands nombres. Entre la plus petite capacité crânienne (D. de s.) et la plus grande (Abr. s. r.) l'écart est de 121 ce; évidemment il est très fort. Quant à la surface du trou occipital, mise en regard de la capacité crânienne, elle ne présente que peu de différences. Ce ne sont pas les crânes ayant présenté les plus grandes capacités qui ont, en même temps, les plus grandes surfaces. Celles-ci sont offertes par les crânes provenant de la Colonie du Cap qui, en moyenne, ont 83 ce. de moins que les crânes des Abris sous roches. Lorsqu'on examine chacune des séries en particulier, on s'aperçoit qu'à l'intérieur même de ces séries, la capacité crânienne est loin de fournir, pour chaque sexe, des chiffres semblables. Les moyennes obtenues à l'aide de 5 ou 6 crânes varient, chez les crânes masculins de 1220 à 1490 ce. La différence est de 270 ce. c'est-à-dire considérable. Il est regrettable que nous ne puissions connaître avec exactitude la stature des hommes figurant dans ces divers groupes. Quatre de ces moyennes ont une capacité dépassant 1470 ce. Mais, à côté d'elles, nous en trouvons trois dont la capacité oscille de 1220 à 1276 ce. Chacun de ces groupes possédant des capacités moyennes (5 ou 6 crânes) élevées, il est impossible de donner à l'une ou à l'autre des localisations, une étiquette particulière. 34 MAKllll IIANKI-AZI/ SI' 'il. AN La surface du tnni occipital \,tric de 7.17 à -.Sj cm- (cfs dciix x.iliuis Dlïortos toutes deux jxir les crânes di- la (■oloiiic ilu ('a\)). Si nous ralt uluiis la moyenne de chaque groupe, les extrêmes (7.33-7.53 cm-) pr«'senttii( entre eux encore moins d(^ différence. Quant au rapport dr la surface du trou ocripital à la capacité crânienne il varie de 4.77 (Abris sous roches) à ().ii) (Dunes de sable). Ces deux moyennes correspondent aux minima et niaxima de l.i capacité. Cabacitc crânienne ' e n c m -^ _ 1200 5° 1300 50 ,4^0 so ,500 ^^ 1600 ^o I-IG. 13. — Valeur de la capacité crânienne chez les crânes des Boscbiinans, masculins et fiiiunins. La moyenne générale de la capacité crânienne est de 1379.5 ce. Celle de la surface du trou occipital de 7.47 cm^. Lorsqu'on examine la valeur de cette surface en fonction de la capacité crânienne croissante, on ne la voit pas augmenter ou diminuer régulièrement. En calculant la moyenne des deux premiers groupes et celle des deux derniers nous trouvons des valeurs presque identiques. Mises en regard des moyennes nous obtenons, pour la capacité calculée de la même façon, 1356 et 1434 ce. d'un côté, et 7.47 et 7.43 cm^ de l'autre. Il apparaît que la capacité crânienne ne semble pas jouer un rôle efficient bien net vis-à-vis de la surface du trou occipital. Cependant, si nous calculons le rapport de cette surface à la capacité chez les deux premiers et chez les deux derniers groupes, nous obtenons 5.54 et 5.05. Conclusions: la surface du trou occipital augmente avec la diminution de la capacité crânienne. Autrement dit, ce sont les plus petits crânes qui ont la plus grande ouverture occipitale. Chez les crânes féminins ce sont ceux de la Colonie du Cap qui montrent la plus petite capacité crânienne et ce sont ceux des Abris sous roches qui offrent la plus grande. Nous comparerons tout à l'heure ces chiffres à ceux des crânes masculins. La surface du trou occipital varie de 6.61 à 7.10 cm^. La plus petite surface n'est pas fournie par le groupe ayant la plus forte RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMP.VR.MIVE 35 capacité. Il ne semble pas que nous puissions nous arrêter aux spécifications locales ou géographiques, car le nombre de crânes possédés par chacune des séries est trop petit. Ajoutons qu'il n'est pas toujours facile — loin de là — de discerner avec certitude le sexe des crânes chez les Boschimans. Dans des séries si peu nombreuses il suffit de l'intervention d'un crâne masculin à capacité un peu élevée — considéré par ses caractères morpho- logiques comme ayant appartenu à une femme — pour fausser la valeur de la moyenne. Les rapports de la surface du trou occipital à la capacité crânienne présentent comme extrêmes les valeurs 5.22 et 5.97. Si nous bloquons, comme nous l'avons fait pour les crânes masculins, les deux premiers et les deux derniers groupes, nous trouvons, pour la capacité, 1197 et 1327 ce. et, pour les rapports correspondants, 5.71 et 5.35. Donc, la même conclu- sion s'impose, pour ces crânes féminins, que celle ci-dessus pour les crânes masculins, à savoir qu'avec une augmentation de la capacité crânienne la surface du trou occipital diminue. Table.\u 24. 1 Ce. Ce. Surface trou occipital Cm2 Cm2 Papport ^"'^'''"'*''°"°''"'''*^' '''' " Capacité crânienne Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1 Crânes masculins 1 Crânes féminins 6.74] 1223 1 165.0 7.06 [ 6.84 6.94 5-76 5.87 1 1307 6.74 5-90 1 1233 6.48 5.08 1433 7-31 6.97 4-99 1527 1363-9 7-65 [7-24 5-OI 5-31 1379-5 1 1269.9 7-47 6.94 5-40 5-48 Dans ce tableau nous n'avons plus tenu compte des lieux d'où proviennent les crânes. Ceux-ci sont arrangés selon la valeur croissante de la capacité crânienne. C'est par ce moyen que nous verrons s'il existe une concordance entre la surface du trou occipital et la capacité. Cette surface semble 36 MAKTllI- IIWKI-AZIZ Sl'VI.AN augmenter au fur et à mesure que s'élève la eaiiacité. Nous tlisous: semble, car le deuxième f^nnipe. avec une capacité su])érieure au {;r()U])e précédent tle S-i ce. montre une surface moins ^nande (pic celle di' ce groupe iiienie. l ' Ca p. < IV FiG. 14. — Valeur du rapport de la surface du trou occipital à la capacité crânienne chez les crânes des Boschiinans, masculins et féminins. La valeur du rapport ne suit pas non plus un ordre régulier, ni croissant, ni décroissant. La capacité chez les crânes féminins oscille de 11 16 à 1408 ce. La différence entre ces extrêmes (292 ce.) est considérable. Elle dépasse de plus de 200 ce. la différence constatée chez les crânes masculins. Nous aurons, plus tard, à envisager les comparaisons sexuelles. La surface du trou occipital ne montre pas une augmentation régulière au fur et à mesure qu'augmente la capacité crânienne; le troisième groupe présente une surface plus petite que le groupe précédent. C'est le seul à-coup. En éliminant ce cas, nous voyons s'agrandir régulièrement la surface considérée. Si nous rassemblons les deux premiers termes et les deux derniers de cette colonne nous trouvons 6.84 cm^ d'un côté et 7.24 cm^ de l'autre. L'augmentation apparaît très nette. Quant au rapport de la surface du trou occipital à la capacité crâ- nienne il apparaît comme en désordre. Mais si, comme nous venons de le faire, nous bloquons les deux premiers et les deux derniers termes de la colonne, on voit diminuer la valeur de ce rapport avec la capacité crânienne croissante. RECHERCHKS DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 37 Tableau 25. Sriie des HoUentot> Capacité crânienne moyenne Surface trou occipital Cm'- Cm2 „ ^ Surface trou occipital 1 Ce. Ce. Capacité crânienne j Crânes masculins Crânes féminin? ' nios féminins Crânes masculins Crânes féminins 1279 1340 1432 1306 6.91 5.98 8.24 8.37 540 4.46 5.78 6.46 ■ 1352.9 1306 7-31 8-37 5-4° 6.46 Ce tableau échelonne les valeurs masculines selon deux groupes de 5 crânes et un autre groupe composé seulement de 2 crânes. Il y a 5 crânes féminins. La capacité crânienne montre, entre les extrêmes, un écart de 153 ce. chez les crânes masculins. Mise en regard de la capacité crânienne croissante, la surface du trou occipital ne suit pas régulièrement cet accrois- sement. La différence entre le minimum et le maximum de cette surface est de 1.33 cm'^, tandis que, chez les crânes masculins boschimans, elle était seulement de 0.91 cm^. Les crânes féminins Hottentots ont une capacité plus petite et une surface du trou occipital plus grande que celle des crânes masculins. La valeur du rapport du trou occipital à la capacité ne suit pas régulièrement la valeur de la capacité croissante, mais les crânes à petits encéphales ont une valeur de ce rapport plus faible que les crânes à grands encéphales. Tableau 26. Série des Griquas. Capacité crânienne moyenne Ce. Ce. Surface trou occipital Cm2 Cm2 • PaDDort ^'"^"""^ *''°" ot^cipital il '■^V^°'^ Capacité crânienne | Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1334 1470 1245 1 - 5-30 5.56 ; 1402 1245 7-^3 7.0S 5-43 38 MAKTIU- HAVKI-AZIZ Sr.Vr AN Nous établirons tout à riicuic l,i i (mip.n.iisdn ciitio les trois groui^cs africains. Contentons -nous île soulii^nrr (|u',iu lui' r[ à mesure (]ue s'aeeroît la capacité crânienne, la surface ilu trou oceipital au,L;mciitr et «luc I,i valeur du rapport eherelu' aui^inente aussi. La surface «lu trou ociiiiital des crânes iV'iuiuins est jilus jtetitc (pie celle des crânes masculins et le rapport calculé de ces crânes féminins est plus grand. Il faut encore remarquer que le premier groupe masculin, avec une capacité notablement supérieure à celle du groupe féminin, montre une même surface du trou occipital. Les femmes Griquas auraient alors une région bulbaire il'un \-oiiune absolument plus ^.^rand ipie celui des crânes masculins de leur groujie ethnicjue. b) Examen iics crânes de Suisses. Tableau 27. Crâne j masculins. Capacité crânienne moyenne Surface trou occipital Cm2 Cm2 surface trou occipital Rapport — : capacité crânienne Dolichocéphales Brachycéphalcs Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales \ 1488.0 j 157IO 1756,5 1498.5 1604.0 1721.0 6.84 8.32 8.46 8.17 8.33 8.44 4-59 5-29 4.80 5-50 5-19 4.90 1612 1608.6 7.78 8.31 4.82 5.20 Ces crânes sont subdivisés selon des groupes de 10. Chez les crânes dolichocéphales on constate qu'avec la capacité croissante augmente la surface du trou occipital. Mais la valeur du rapport de cette dernière Lbo-c I te cra n ic n n e ' en cm^ Su.1 ss€ s do U ( h. <^ " ? .«-■ ^r N/v_ -j 1 É 1 I 1 I I 1 I I I 1 » 50 1300 50 |itoO 50 ,500 So |600 50 |yoo 50 IgOO 50 |^c l-ïG. 15. — Valeur de la capacité crânienne chez les crânes suisses dolichocéphales, masculins et féminins. 'ZOO RECHKRCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 39 surface à la capacité crânienne ne montre pas cette régularité. Chez les crânes brachycéphales la surface du trou occipital augmente également au fur et à mesure de la capacité. Quant au rapport cherché, sa valeur diminue selon l'ordre imposé. La comparaison des deux types céphaliques montre des faits intéressants. La capacité crânienne des individus dolichocéphales est un peu plus élevée que celle de leurs congénères brachycéphales. Ils CabaciLC crânienne ' en cm.^ JuiSSeS t>rQ<.hy. a ^^ 1200 50 1^00 SO IHOO 50 ISOO 50 iGyQ 50 ijoo ^0 igOO Pic. i6. — Valeur de la caparité crânienne cluz les crânes suisses brachycéphales, masculins et féminins. ont une surface du trou occipital plus faible que ces derniers et une valeur du rapport calculé également plus faible. Sur ce point encore, on voit la différence que peuvent présenter deux séries de crânes appartenant à la même région géographique. Toutefois, n'oublions pas qu'il nous manque un facteur essentiel de discussion: le développement général des individus à qui ces crânes divers ont appartenu. Lorsque nous établissons des groupes de 5 crânes — • au lieu de lo — on ne constate plus le même ordre croissant de la surface du trou occipital en fonction de la capacité. Les variations individuelles sont trop fortes pour être neutralisées dans d'aussi petits contingents. Tableau 28. Crânes féminins. ^ ^ surface trou occipital Ce. Ce. Cm2 Cm2 capacité crânienne DoUchocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales 1307 146O 1298 1392 I513 7.01 7.86 6.76 7.38 7-44 5-36 5-21 3.18 4.98 1386.3 ■■ ■ 1402.8 7-54 7.16 5-44 40 MAKllll- H.WRI-AZIZ SF.VLAN Nous avons ici drux gruupcs de lO crânes dolicliocéiihalos et aussi deux groupes semblables de crânes brachycéphales, ]ilus, chez ces derniers, un contingent de 5 crânes, ("luv, les deux m'iIcs nous xonous augmenter la surface ilu trou occipital au fur et à mesure (lu'augmente la capacité. Le rapport calculé diminue régulièrement selon cet ordre. Avec une capacité inférieure â celle de leurs voisins, les crânes dolichocéphales ont une surface du trou occipital plus grande et une \ aUur du rapjiort cherché plus grande. Ce n'est pas la constatation signalée à propos des crânes masculins, où les types brachycéphales avaient ces deux caractères représentés par des chiffres inverses. Si nous calculons l'écart entre les extrêmes, pour ce qui concerne la capacité et la surface du trou occipital, nous trouvons, pour la capacité, un écart de 159 ce. chez les crânes dolichocéjjhales et un de 215 ce. chez les crânes brachycéphales; et, ]M)ur ce cjui concerne la surface du trou occipital, un écart de 0.85 cm- chez les crânes dolichocéphales et de 0.68 cm'^ chez les crânes brachycéphales. Lorsque ces crânes féminins sont rangés par groupes de 5 ils ne montrent plus la régularité des capacités et des surfaces comme lorsque nous avons devant nous les groupes de 10 crânes. Tableau 29. Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales. t ,., :-:t„i j^ ^ Surface trou occipital 1 Ce. Ce. Cm2 Cm2 Capacité crânienne Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1 1488 1571 1757 1307 1466 6.84 8.32 8.46 7.01 7.86 4-59 5-29 4.80 5-52 5-36 1612 1386.3 7.78 7.54 4.82 5-44 Ce tableau des comparaisons sexuelles chez les crânes dolichocéphales n'appellera pas de longues discussions pour ce qui le concerne lui-même. Avec une capacité notablement plus faible que celle des crânes masculins, les crânes féminins ont une surface moyenne du trou occipital qui n'est pas très inférieure à celle des hommes. Si nous opposons les deux premiers RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 41 groupes masculins aux deux seuls groupes féminins, les moyennes de la surface du trou occipital se présentent ainsi: 7.58 et 7.44 cm-. La différence n'est pas très grande. Le rapport de la surface du trou occipital est nettement plus élevé chez les crânes féminins, que nous opposions les deux premiers groupes masculins aux deux groupes moyenne générale de la série FiG. 17. — Valeur du rapport do la surfaee du trou occipital à la capacité crânienne chez les crânes suisses dolichocéphales, masculins et féminins. féminins ou masculine. que nous utilisions la Table.\u 30. Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphales. Surface trou occipital Ce. Ce. Cm2 Cm2 Capacité crânienne Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1499 1604 172I 1298 1392 I513 8.17 8.33 8.46 6.76 7-38 7-44 5-50 5-19 4.90 5-21 5.18 4.98 1608.6 1402.8 8.31 7.16 5.20 511 Nous savons déjà que la surface du trou occipital augmente, chez les deux sexes, au fur et à mesure que s'accroît la capacité. Par groupes de 10 crânes cette augmentation est régulière. La moyenne de l'aire occipitale cherchée est plus petite chez les crânes féminins brachycéphales et la valeur du rapport est aussi plus petite chez les mêmes types crâniens. Selon que les crânes sont dolichocéphales ou brachycéphales, les écarts entre les extrêmes, pour les trois caractères figurant dans ce tableau, varient passablement, .\insi, pour ce qui concerne la capacité crânienne, les dolichocéphales masculins ont une différence de 269 ce, les brachy- céphales de 222 ce. ; chez les crânes féminins ces différences sont respective- 42 MANUIl llANKl-A/1/ SINIAN ment de 15Q ce. (dolicho.) et ^'15 ee. (brai-.iiy.). pliant à la surface s masculins 0.29; féminins c).()S; crânes dolichocépliales masculins iXrz, féminins 0.85. La vali-ur du rapport du trou occipital à la capacité crânienne est un jH-u j)Ius pitite cluv. les (rânes ft'niinins. FiG. 18. — Valeur du rapport do la surface du trou occipital à la capacité crânienne chez les crânes suisses brachycéphales, masculins et féminins. Dans les chapitres précédents nous avons utilisé, à titre de comparaison préliminaire, un certain nombre de crânes tchèques, roumains, néo-calé- doniens et pahouins. La collection complète compte 24 crânes sur lesquels 5 sont féminins. La capacité des crânes tchèques varie de 1425 à 1606 ce. ches les hommes; elle est de 1293 chez les femmes; celle des Roumains est de 1606 ce. Quant aux Néo-Calédoniens et aux Pahouins leur capacité respective est: 1462 et 1461 ce. La surface du trou occipital est (en cm 2) de 7.29 (moyenne) chez les crânes masculins tchèques, de 7.5 chez les crânes roumains et de 6.51 chez les Néo-Calédoniens, de 8.42 chez les Pahouins. Cette dernière surface apparaît tout d'abord considérable. Mais un des crânes tchèques en montre une presque semblable: 8.01. On peut s'étonner en constatant que les crânes des Néo-Calédoniens ont une petite surface du trou occipital: 6.51 chez les crânes masculins et 6.17 chez les crânes féminins (nous utilisons 6 crânes de cette population). Les crânes masculins et les crânes féminins s'accordent au sujet de ce caractère et il semble qu'un tel résultat soit réel. Il y aurait là une recherche à entreprendre. En examinant les rapports de l'aire du trou occipital à la capacité crânienne on voit que les valeurs les plus faibles sont fournies par les crânes des Néo-Calédoniens, puis par ceux des crânes tchèques; la valeur moyenne (4 crânes) la plus haute est celle des crânes de Pahouins (5.78). RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 43 Tableau 31 Crânes masculins 1 Capacité crânienne moyenne Ce. Surface trou occipital Cm2 Rapport Capacité moyenne Surface trou occipital Cm2 Rapport Suisses dolichocéphales » brachycéphales Boschimans Hottentots Griquas 1612.O 1608.6 1379.5 1352.9 1402.0 7.78 8.31 7-47 7.31 763 4.82 5.20 540 5.40 5-43 1386.3 1402.8 1269.9 1306.0 1245.0 7-54 7.16 6.94 8.37 7.08 544 5-" 5.48 6.46 5-55 Ce tableau d'ensemble nous permet plus facilement les comparaisons entre les groupes ethniques considérés. Que nous montre-t-il tout d'abord chez les crânes masculins ? Une incomparable différence dans la valeur de la capacité entre les groupes européens (1610 ce.) et les groupes africains (1378 ce), et qu'ainsi un grand écart existe entre les Suisses et les Jaunes d'Afrique. Rien n'est plus compréhensible puisque les Suisses envisagés ici sont des hommes de taille moyenne ou de taille au-dessus de la moyenne, alors que les Boschimans sont des individus de faible stature. La surface du trou occipital est aussi plus grande chez les crânes masculins suisses que chez les crânes africains; 8.05 cm^ d'un côté et 7.47 cm^ de l'autre. Nous avons déjà constaté qu'à l'intérieur du groupe des crânes suisses il existe d'assez grandes différences dans la valeur de la capacité et dans celle de la surface du trou occipital, selon que les crânes sont dolicho- céphales ou brachycéphales. Quelle interprétation pourrait-on imaginer pour expliquer cette variation ? Les crânes dolichocéphales ont-ils appar- tenu à des hommes dont la stature était plus haute que celle des hommes brachycéphales qui font partie, ici, du type de YHomo Alpimis ? Nous ne sommes pas certains que cette différence de stature supposée puisse être invoquée. Les crânes dolichocéphales peuvent appartenir à des groupes de haute stature, comme ceux qui composent la race nordique, ou à des groupes de petite stature, comme ceux qui composent la race méditerranéenne. Peut-être pourrait-on invoquer un autre facteur ? Les crânes brachycéphales ont, dans leur totalité, appartenu à des hommes de l'Europe centrale dont l'occupation était exclusivement rurale, à des montagnards pratiquant l'élevage et la culture et chez qui les fonctions cérébrales n'ont pas été aussi développées que chez les populations citadines auxquelles ont appartenu les crânes dolichocéphales. Or, on sait que la capacité crânienne présente 44 MAKIIII' IIAVKI -A/l/ SlVl AN des variations c|uanlitativi's si'lou le plan social oci'iiix" par les iiidix'idns. D'autre part, lorsi[u'on consulte Irs listes lont'U.mt les \aliuis de la eaiia- cité crânienne dans l'espace eurojiéi'n, on constate (pie iKirnii les chiffres les plus élevés figurent justement des iioi)nlations bracliycéphales apparte- nant au type de VHomo Aipinns, connne les Auvergnats, l^es interprétations sont toujours fort ditlicilcs. Nous devons souvent nous contenter de poser un point d'interrogation en attendant de n>ni\-eau\ laits (|iii appmti'ront plus de lumière. On soulignera encore uni' fois (pu les trânes braclivcc'pliales suisses, ayant une capacité crânienne i)lu> faible, ont une surface s crânes féminins. Il en résulte (|uc le iliamiiii- .intt'iopostt ricin du tiou occipital est relatiN-enimt plii^ (K'xch.ppi' cliiv Ic^ Icninics HoNcliim.uis <.|ue ohe/. les hommes api)artenant au nirnie groupe rtluiique. Dans chaque subdivision locale ou géof.;rapl)i(pie nous axons ('tabli des groupes de cinq crânes. Ils montrent entre eux des dillV-rences, particulière- ment dans la série des crânes féminins, oti, dans le contingent provenant des Abris sous roches, nous trouvons les moyennes suivantes: Ji'^'^.S et 37"'"\3. Ailleurs la différence ne dépasse guère ime unité. Les subdivisions des crânes masculins b(^schinians ne jin'sentent jias des écarts aussi grands. Tableau 33. 1 Capacité crânienne moyenne Diamètre antéro-postéricur mm. mm. Rapport""'"- '*;•''• . capacité crânienne Crànos masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1223 1 1307 ! 1433 1527 I 165.0 ï^330 1363-9 3470 36.20 36.35 36.66 34-2 32.8 35-9 2.83 2.77 2.53 2.40 2.80 2-57 2.8g 1379.5 1269.9 36.05 3465 2.62 2.74 Ici, nous ne tenons plus compte des subdivisions locales ou géographiques. La capacité crânienne a été arrangée selon l'ordre croissant chez les deux sexes. Nous voyons alors, chez les crânes masculins, la valeur du diamètre antéro-postérieur du trou occipital grandir au fur et à mesure que s'accroît la capacité. Mais il n'en est pas de même chez les crânes féminins. Lorsque, chez les crânes masculins, la capacité augmente de 84 ce. le diamètre antéro- postérieur de l'ouverture occipitale augmente de i'"™,5o. Mais quand la capacité s'accroît de 304 ce. le diamètre antéro-postérieur en question ne s'accroît que de 1^^,96. L'augmentation n'est donc pas proportionnelle. La dimension antéro-postérieure considérée ne se présente pas de la même façon chez les crânes féminins en fonction de l'augmentation de la capacité. Le deuxième groupe de capacité a un diamètre antéro-postérieur plus petit que le précédent. Avec une augmentation de 198,9 ce. le diamètre antéro- postérieur augmente de i™'^,7. La dim.ension antéro-postérieure du trou occipital, comparée à la capacité crânienne est relativement plus grande RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 47 chez les crânes féminins. Ainsi, par rapport à leur capacité, les crânes fémi- nins boschimans ont le diamètre antéro-postérieur du trou occipital relati- vement plus grand que les crânes masculins. Tableau 34. Série des Hottentots. Ce. Ce. Diamètre antéro-postérieur mm. mm. P3pp„tdiam. a.-p. 1 "^''""capacité crânienne II Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1279 1340 1432 1306 36.2 36.5 37-4 37-8 2.83 2.72 2.62 2.91 ^ 1352.9 1306 36.75 37.8 2.72 2.91 Chez les crânes masculins hottentots, rangés selon la valeur croissante de la capacité, le diamètre antéro-postérieur du trou occipital ne montre que de très petites variations entre les crânes à plus faible capacité et les crânes à plus forte capacité. La moyenne féminine du dit diamètre est plus grande (de i™°i) que la moyenne masculine. Or, à la capacité de ces crânes féminins, il manque 50 ce. pour équivaloir celle des crânes masculins. Le rapport du diamètre de l'ouverture occipitale à la capacité est de valeur plus élevée chez les crânes féminins. Tableau 35. Série des Griquas. Capacité crânienne moyenne Ce. Ce. R /'a""- a.-p. 1 mm. mm. rr— - capacité crânienne II Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 1334 1470 1245 36.2 38.2 34-66 1 ,40. 1245 37^2 34.66 .6, ^ , 48 MAKTUI IIAYKI-AZI/ SKVI.AN Les crânes clo Ciriquas ik)Us lUDiitUMit ilos diiïôrences sexucllos plus accentuées quant i\ la quantité de la matière encéphaliiiue et (luand à l.i valeur du diamètre antéro-postéricur du trou oeeipital. Chez les crânes féminins, cette dernière dimension est de j""",5 intérieuii' à celle des crânes masculins. La ilitférence de capacité est de 157 ce. en taxiiw des crânes ma.sculins. Le rapport cherché entre les deux caractères considérés est plus élevé chez les crânes féminins. Malgré leiu faible capacité ces derniers ont un diamètre antéro-postérieur du trou ocripital rclatiNtuunt ]>lus grand que celui des hommes. b) Examen KI-.\/l/ SI" VI AN r.\lu.KAii 4 7 if\ii,iis,>n siMiclle chez les crânes dolichocéphales. Diamètre transverse mm. mm. diani.Miri,.„isv, rs.- j ■ Ce. Ce. capacité crânienne Crânes mascnUns CrAncs féminins Crftnes masculins Crftnes féminins Crânes mascuUns Crânes féminins 1488 1371 1307 1466 28.25 31.20 31.80 29.05 29.90 1.80 1.98 I.81 2.22 2.04 U>li 13S6.3 30.26 29.48 1.84 213 valeur du rapport est plus grande chez les crânes féminins. C'est à cause de la capacité notablement plus faible de ces crânes, puisque le diamètre transverse de l'ouverture occipitale est presque égal, comme grandeur absolue. Tableau 48. Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphalcs. Capacité crânienne moyenne Ce. Ce. Diamètre mm. transverse mm. diamètre transverse Rapport — : capacité crânienne Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins ( 1499 1604 1721 1298 1392 1513 31-40 31.80 30.85 29-15 30.00 29.65 2.09 1.98 1.82 2.24 2.15 1.96 ■' 1608.6 1402.8 31.26 29.52 1.96 2. II On ne voit pas, chez ces crânes masculins et féminins brachycéphales, au fur et à mesure que la capacité croît, un ordre de croissance s'établir dans les dimensions respectives du diamètre transverse du trou occipital. Quant à la valeur du rapport elle diminue régulièrement selon l'ordre indiqué par la capacité. Comme chez les crânes dolichocéphales, les femmes ont le diamètre transverse que l'on sait un peu plus petit que les hommes, mais la capacité de leur crâne est inférieure de 200 ce. à celle de leurs congé- nères masculins. C'est la raison pour laquelle la valeur du rapport est plus élevée chez elles. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 57 Chez les crânes masculins tchèques le diamètre transverse du trou occipital (28"^™, 14) est un peu plus petit que chez les Roumains (30™"^). Chez les crânes féminins tchèques cette dimension est relativement plus grande (2C)mm 55) que chez les crânes masculins. Les rapports du diamètre trans- verse à la capacité sont respectivement: 1.85, 1.87, 2.29 (crânes féminins tchèques). Les Néo-Calédoniens ont un diamètre transverse relativement petit (28"^'»,2) si on le compare à celai des Roumains et aussi à celui des Pahouins (30™°^,3). Les Néo-Calédoniens et les Pahouins ont des quantités encéphaliques égales; les rapports du diamètre transverse à la capacité sont, chez eux: pour le premier 1.93, pour le second 2.07. Tableau 49. Crânes masculins Crânes féminins Capacité crânienne moyenne Ce. Diamètre transverse mm. Rapport Capacité crânienne moyenne Ce. Diamètre transversc mm. Rapport Suisses dolichocéphales » brachycéphales Boschimans Hottentots Cliquas 1612.O 1608.6 1379-5 1352.9 1402.0 30.26 31.26 29.30 29.25 29.10 1.84 1.96 2.14 2.16 2.07 1386.3 1402.8 1269.9 1306.0 1245.0 29.48 29.52 28.11 30.40 28.00 2.13 2. II 2.22 2-34 2.24 Ce tableau récapitulatif nous permet de saisir d'un coup d'œil les rapports ou les différences existant entre les divers groupes ethniques considérés. Nous pouvons d'abord réunir, d'un côté, les deux contingents des crânes suisses et, de l'autre, les trois contingents de crânes Boschimans, Hottentots et Griquas. Puis nous jetterons un regard sur les autres groupes. Les crânes masculins suisses, qu'ils soient brachycéphales ou dolicho- céphales, ont un diamètre transverse absolu du trou occipital plus grand (20min 75) que celui des Jaunes d'Afrique (29°^'»,22). Une telle différence peut s'expliquer par la différence de la capacité crânienne et aussi par celle du développement général qui est moins grand chez les Boschimans, Hotten- tots et Griquas. Dans un crâne notablement plus petit qu'un autre crâne, les diverses régions qui le composent sont naturellement plus petites. Le rapport moyen du diamètre transverse à la capacité crânienne montre aussi chez les crânes masculins une différence marquée entre les deux groupes ethniques comparés. Ce rapport est chiffré par 1.90 pour les crânes suisses et par 2.13 pour les crânes de Boschimans, Hottentots et Griquas. 58 MAKIIII" IIAYKI AZIZ Si:VI.AN Un diamt''tre transverse aussi tlévelDjux' que celui des crânes suisses se retrouve clicz les crânes des Koiunains et chez les crânes des Pahouins présentement examinés. Les crânes roumains ont \me capacité i'Icm'c, presque aussi grande que celle des crânes suisses. La valeur du raiJjKirl cherché est chez eux 1.87, â peu prés identique à celle des crânes suisses. Chez les crânes Pahouins la capacité est beaucoup plus faible (d'environ 145 ce.) que celle des Suisses. Or, le diamètre transverse est presque égal. Mais le rapport est plus élevé. On remarquera la position exceptionnelle occupée par les crânes de Tchèques quant à la valeur absolue du diamètre transverse du trou occipital. Il est vrai que leur capacité est plus petite. Chez eux la valeur du rapport n'est pas très éloignée de celle trouvée chez les crânes suisses. L'examen de la série féminine nous montre aussi quelques faits intéres- sants. Comme chez les crânes masculins la moyenne du diamètre transverse du trou occipital est un peu plus forte (2g"i'",5) chez les crânes de Suisses que chez ceux ayant appartenu aux Boschimans, Hottentots et Griquas (28™'",8) Mais la valeur moyenne de la capacité est bien différente dans les deux cas: les crânes suisses ont 120.9 ce. de plus que ceux à qui nous les comparons. La valeur du rapport que l'on sait est un peu plus grande chez les crânes des Jaunes d'Afrique, ce qui s'explique par la faible capacité relative de leurs crânes. Les crânes tchèques féminins ont le diamètre transverse du trou occipital identique à celui des crânes suisses, mais, à cause de leur capacité inférieure, le rapport de ce diamètre transverse à cette capacité est plus élevé que celui de ces mêmes crânes suisses. Lorsque l'on compare les crânes masculins et féminins de ces divers groupes, nous constatons quelques faits qui méritent d'être consignés. Chez les crânes suisses le diamètre transverse du trou occipital n'a pas une dimension très différente de celle des crânes masculins malgré que ceux-ci possèdent une capacité bien plus forte (1394.5 ce. d'un côté, 1610 ce. de l'autre). Le rapport calculé entre ces deux caractères est notablement plus élevé chez ces crânes féminins. Chez les crânes de Boschimans, Hottentots et Griquas nous pouvons faire une observation semblable: avec une capacité crânienne de 100 ce. inférieure à celle des crânes masculins, les crânes féminins ont le diamètre étudié à peine plus petit. La valeur du rapport, naturellement, sera plus haute. Les crânes des autres groupes sont en trop petit nombre pour qu'une comparaison sexuelle entre eux puisse représenter une acquisition scienti- fique réelle. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 59 CHAPITRE TROISIÈME Examen selon la valeur de la surface du trou occipital i) Du diamètre antéro-pustérieur du trou occipital. 2) Du diamètre transverse du trou occipital. I. Examen du diamètre antéro-postérieur du trou occipital par RAPPORT A LA SURFACE DE LA MÊME OUVERTURE. Dans un chapitre précédent, nous avons examiné les deux diamètres principaux du trou occipital en fonction de la capacité crânienne. Il nous reste à voir comment se comportent ces deux dimensions par rapport à la surface de l'ouverture occipitale. Le trou occipital revêt des formes qui ne sont pas toujours les mêmes dans les divers groupes humains. Déjà les types extrêmes dolichocéphales et brachycéphales peuvent expliquer ces différences. Mais les quantités antéro-postérieures et transverses, par rapport à la surface même de cette ouverture, sont-elles dans des proportions semblables lorsque la série crânienne envisagée est dolichocéphale ou brachycéphale ? Pour avoir une indication générale à ce sujet, pour répondre à cette question, nous avons rapidement examiné deux groupes humains dolichocéphales, les Boschi- mans et un contingent de crânes suisses. Nous avons constaté qu'avec une forme crânienne semblable, les quantités antéro-postérieures et trans- verses présentent des variations assez étendues. Il valait donc la peine d'approfondir ce détail de la morphologie crânienne. a. Etude des crânes Boschimans, Hottentots et Griquas. Chez les crânes masculins des Boschimans, lorsque nous considérons les séries d'après les lieux de provenance et que nous les plaçons selon l'ordre croissant de la surface du trou occipital, nous constatons une 6o M.MvMlli: ll.WKIA/l/ SKVI.AN TAm.u.M' 50. , rrovo.i.i.,.. i Suriiui- tr< Cm» " Ciui! DiaiiuMn- antrro- posn'-rirur mm. mm. l'.ppnrt '""""■ "■''• 1 ' ' surf. tr. occip.l Crftncs Crftnos Crânes mas-'ulins Crftncs fi'-minins Crânes masculins Crftnes fiiniiiiiis Abris sous rochos . . Kalaliari Dunes de sables . . . j Colonie du Cap . . . Moyennes vraies . 7 33 7-4- 7-52 7-53 7.10 ().()0 7.0g 7.06 37.00 35-90 35-87 35-82 35-1 33-8 34-7 35-2 34-65 51.20 48.57 48.39 47-72 49.«5 51-86 49.14 50.07 7-47 6.94 36.05 48-59 50.28 diminution graduelle de la dimension antéro- postérieure de cette ouverture. Ainsi ces deux termes extrêmes sont: Surf. tr. ocr. il. a. p. Cm-i mm. Boschimans des Abris sous roches » de la Colonie du Cap 7-33 7-53 37-0 35-8 47-7 Dans les mêmes conditions que ci-dessus les crânes féminins ne montrent pas les mêmes régularités, ni dans la valeur du diamètre antéro-postérieur, ni dans celle du rapport. T.'VBLEAU 51. Surface trou cxxipital moyen Cm2 Cm2 Diamètre antéro-postérieur mm. mm. Rapport '^'"'"- "P- surf. tr. occ. Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins : 6.27 7-27 7-79 8.54 6.18 6-77 7.80 3340 35-95 36.90 37-65 32.9 34-3 36.6 53-57 49.42 47-36 44.07 53-30 50.66 47-03 7-47 6.94 36.05 34-65 48-59 50.28 Toutefois, lorsqu'on groupe les Boschimans sans distinction de localités, on constate nettement qu'au fur et à mesure que s'accroît la surface du RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 6l trou occipital s'accroît aussi la dimension antcro-postérieure de cette ouverture. Quant à la valeur du rapport elle diminue régulièrement. Cette observation est valable également pour les crânes féminins. Tableau 52. Scric des Hottentots. Surface trou occipital moyen Cm2 Cni2 1' postérieur I II mm. diam. a. p. 1 Rapport _, ^ — surf. tr. occ. Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 6.39 6.97 8.36 8.37 35-8 36.5 37-8 37-8 56.71 45-41 45-50 7-31 8.37 36.75 37.8 51-27 4550 Chez les crânes de Hottentots masculins le résultat est le même. Quant à la série féminine elle n'a qu'un trop petit nombre de crânes pour qu'on puisse savoir les caractères qu'elle aurait pu réellement présenter. Elle semble posséder un diamètre antéro-postérieur plus développé que celui des crânes masculins. Tableau 53. Série des Griquas. Surface trou occipital moven Cm2 Cm2 Diamètre antéro-postérieur mm mm. diam. a. p. Rapport î— sur. tr. occ. Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 6.62 8.63 7.08 35-2 39-2 34-7 53-87 45-71 4.J,-. 49.8y 1 7-63 7.08 37-2 34-7 49.76 Les crânes masculins des Griquas ont également montré une même dispo- sition. Quant aux crânes féminins, avec une surface du trou occipital plus petite que celle des crânes masculins, ils ont un diamètre antéro-postériciir également plus petit. 62 MAKI 111- HAVKI-A/IZ SEVI AN Lorsque nous mettons sous nos yeux les résultats obtenus sur ces tinis groupes d'Africains (ce sont seulement les séries niasculiius (Imii niius disposons) nous constatons (lu'ils iin'scntrnt l'utie eux (|ii('l(iucs (litltrcnces, d'ailleurs assez peu étentlues. La surface la plus grande est celle des Griquas. Ce groupe humain possède aussi le plus grand diamètre antéro-postéricm- mais la valeur du ra]-)])ort la plus élevée i-st celle des Hottentots. Les valeurs extrêmes des rapports varient avec de larges écarts: ainsi chez les crânes Boschimans de neuf unités; chez les crânes de Hottentots de onze unités. Ce dernier écart représente une différence d'environ 20%. La comparaison sexuelle des trois groupes africains ne manciuc pas d'inté- rêt. Chez les crânes Boschimans féminins la surface du trou oecijjital est plus petite que chez les crânes masculins et il en est de nu'ine pour ce qui concerne le diamètre antéro-postérieur. Tar contre le rapi^ort est i-lus élevé chez ces mêmes crânes féminins. Les crânes féminins de Hottentots ne se présentent pas de la même façon. Chez eux l'aire du trou occipital est plus grande et de même le diamètre antéro-postérieur est aussi plus grand. A cause de la grande surface relative du trou occipital le rapport cherché est plus petit chez ces crânes féminins. b. Examen des crânes de Suisses. Tableau 54. Crânes masculins. Surface trou occipital moyen Cm2 Cm2 Diamètre antéro-postérieur mm. mm. diam. a. -p. Rapport i— sur. tr. occ. Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales ' 6.90 7-74 9.04 7.42 8.10 9-31 33-2 34-2 40.15 35-4 36.7 38.9 5105 44.16 44.62 47.76 45-31 41.96 7-78 8.31 36.18 37.06 47.10 44-95 Lorsque envisageant les moyennes du diamètre antéro-postérieur nous comparons, entre eux, les crânes suisses masculins dolichocéphales et brachycéphales nous constatons une petite différence du diamètre antéro- RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 63 postérieur. Celui-ci est plus grand chez les crânes brachycéphales, groupe ayant une aire occipitale plus grande. La valeur du rapport cherché n'est naturellement, pas la même; elle est plus iHcvéc chez les crânes dolicho- céphales. Tableau 55. Crânes féminins. Diamètre an téro- postérieur mm. mm. Cm2 Cm2 i. U. .ICC. Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales 6.8 i 1 '■' 6.17 7-32 8.08 34-5 37-35 32-85 36.50 36.65 50.74 44-97 53-82 49.87 45-43 1 7-54 7.16 35-9 35-1 47.96 49.68 La comparaison de ces mêmes séries féminines conduit à la constatation suivante: plus petite surface du trou occipital notamment chez les crânes brachycéphales; diamètre antéro-postérieur presque exactement semblable; rapport élevé chez les crânes brachycéphales. Ce dernier caractère est tout autre que celui exprimé par les crânes masculins où ce sont les brachy- céphales qui ont l'indice le moins élevé. Tableau 56. Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales. Surface trou occipital moyenne Cm2 Cm2 Diamètre antéro-postérieur mm. mm. diam. a. -p. '^^PP''^* surf. tr. occ. | Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins rr:-....<.....,„i,.. Crânes féminins 6.90 7-74 9.04 6.8 8.3 33-2 34-2 40.15 34-5 37-35 5 '-05 44.16 44.62 50-74 44-97 7.78 7-54 36.18 35-9 47.10 47.96 64 MAlMlll-: IIAVKI-A/IZ SKVI.AN I VHI.KAl' S7. :f^iiiiiisi>u st-MK-llf chc: Its crduis hrachyct'phales. Surface trou occiiiiUl inoycniie Cm» Cm» UiaiuiUre anU'ro-postcrieur mm. mm. R„nnnrt '"'""• "• P" ''""P"'' surface tr. occ.' Crftncs mascuUns Crines féminins Crftnes in.isnilin? CrAiir.; fc-iniiiins Cr.liics masculins Cr4ncs fdmiiiins 7-42 1 8.TO 6.17 7 3- 354 36.7 32.85 36.50 36.65 47.76 45.31 41.96 53.«^ 49.87 45-43 , ^^.31 7.10 37-00 35-1 44-95 49.68 A propos de ce rapport du diamètre antéro-postérieur à la surface du trou occipital, on constatera, en examinant les moyennes, formulées par groupes de 10, que lorsque la surface du trou occipital est de même valeur dans les deux sexes — par exemple premier groupe masculin et deuxième groupe féminin des crânes brachycéphales — , la valeur du rapport est plus élevée chez ces derniers. La chose est surtout nette lorsqu'il s'agit des plus petites surfaces de l'ouverture occipitale. Chez les crânes féminins à surface égale, le diamètre antéro-postérieur est aussi plus développé. Cette obser- vation est valable également pour ce qui concerne les crânes dolichocéphales. Nous n'osons pas utiliser pour cette comparaison les crânes des Tchèques et des Néo-Calédoniens où les deux sexes sont représentés, car leur nombre est trop insuffisant. Tableau 58. Crânes masculins Surface trou occipital Cm2 Diamètre antéro- postérieur mm. Rapport Crânes féminins Surface trou occipital Cm2 Diamètre antéro- postérieur Rapport Suisses dolichocéphales " brachycéphales Boschimans Hottentots Griquas 7-78 36.18 47.10 7-54 35.9 8.31 37.06 44-95 7.16 35-1 7-47 36.05 48.59 6.94 34-65 7-31 36.75 51.27 8.37 37-8 7-63 37-20 49.76 7.08 34-7 47-96 49.68 50.28 45-50 49.89 Ce tableau de récapitulation générale où ne figurent que des moyennes nous donne les éléments nécessaires pour une comparaison générale entre les groupes ethniques et aussi entre les sexes comparés. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 65 2. Etude du diamètre transverse par rapport a la surface du trou occipital. a) Examen des crânes Boschimans, Hotlentots et Griquas. Tableau 59. Provenances Surface trou occipital Diamètre transverse mm. mm. p.,„„„rt '^'^'"- *""'''• Cm2 Cm2 ^^PP°'^urf.tr.occ. Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Abris sous roches . . Kalahari Dunes de sable . . . Colonie du Cap . . . JNIoyennes vraies . . 7.33 7.42 7-52 7-53 7.10 6.60 7.09 7.06 6.94 •28.G 29.4 29.7 28.91 29.4 26.87 28.85 27.0 47-43 39-83 39-86 38.52 41.69 41.14 40.97 38.63 7-47 29-3 28.11 39-45 40-85 Lorsque nous examinons le diamètre transverse du trou occipital chez les crânes de Boschimans, et selon les lieux de provenance, nous constatons qu'ils ne montrent pas, principalement chez les crânes masculins, des écarts de grandeur sensibles. Chez les crânes féminins, l'écart entre les extrêmes est de trois unités. La moyenne du diamètre transverse masculin est de valeur plus grande que la moyenne du diamètre transverse féminin. Et si le rapport de ce diamètre à la surface du trou occipital est de valeur un peu plus haute dans l'ensemble des crânes féminins, cette différence provient de ce que la surface du trou occipital est plus petite chez ces crânes féminins. Les différences offertes par les surfaces et les diamètres des crânes des divers lieux de provenance sont si faibles qu'il est inutile de s'y arrêter. T.\BLEAU 60. ^ ^ diam. transverse || Cm2 Cm2 mm. mm. ^^PP°'' surf. tr. occ. | Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 6.27 7.27 7-79 8.54 6.18 6.77 7.80 26.70 28.77 30.00 31-75 27.1 27.66 29.4 42.77 39-53 38.49 37-12 43-83 40.82 37-90 7-47 6.94 29.30 28.11 39.45 40.85 66 M.MvllII- II.W Kl-.\/lZ Si:VJ..\N Kt l'observation ci-dossus viiut égaleinont lorsiiiu' nous considérons les Boscliimans dans leur ensemblo on cessant de tenir (.oniptc de leurs licu.x de provenance. l.MU.IAl ..l. Série des Hottentots. Surface trou occipital movonne CmS Cm» Diamètre transverse mm. mm. ,, _^ cli.îm. tiansverse " '" ' ^ surf. tr. occ. Crânos masculins CrADcs féminins CrAnes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 6.39 6.97 I 8.36 8.37 26.5 31.2 30.4 13 "S 37.9« 3741 36.56 - 8.37 ^29.25 30.4 40.68 36.56 Chez les crânes de Hottentots le diamètre transverse féminin est un peu plus grand que le même diamètre masculin. La valeur du rapport est plus faible à cause de la plus grande surface du trou occipital que possèdent ces crânes féminins. Tableau 62. Série des Griquas. Surface trou occipital moyenne Cm2 Cm2 Diamètre transverse mm. mm. Pannort '''^"'- ^""^^«'■^^ ^•^PP°'' surf. tr. occ. Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 6.62 8.63 7.08 27.4 30.8 28.0 41.77 36.05 40.10 i 7.63 7.08 29.1 28.0 38.81 40.10 Chez les crânes de Griquas le diamètre transverse féminin est un peu plus petit également que le même diamètre masculin. Lorsque nous comparons entre eux les trois groupes de crânes africains, nous voyons que chez les crânes masculins le diamètre transverse ne montre, pour ainsi dire, aucune différence, mais que, chez les crânes féminins, il existe, entre les Hottentots qui offrent le diamètre transverse le plus grand et les Griquas qui ont le diamètre transverse le plus petit, une différence RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 67 de près de 2""". Le rapport masculin le plus élevé est celui des Hottentots, le plus bas celui des Griquas; le rapport féminin le plus élevé est celui des Boschimans, le moins élevé celui des Hottentots. b) Examen des crânes de Suisses. Table.vu 63. Crânes masculins. Surface trou occipital moyenne Cm2 Cm 2 Diamètre transverse mm. mm. Pinnnrt '^'^™- ''''• '^^PP"'' surf. tr. occ. Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales 6.90 7-74 9.04 7.42 8.10 9-31 28.7 29.6 32.2 30.2 31-7 32.1 43-99 38.19 35-79 40.81 i 39-13 34-55 7.78 8.31 30.26 31.26 39-55 37-97 Les crânes masculins provenant de Suisse montrent un diamètre transverse un peu différent, selon que ces crânes sont dolichocéphales ou brachycé- phales. Ce sont ces derniers qui possèdent le plus grand diamètre transverse. Il est vrai que la surface du trou occipital est aussi plus grande chez ces crânes arrondis. Dans les trois séries préparées le fait est visible. La moyenne générale n'est donc pas une apparence. C'est parce que cette surface du Tableau 64. Crânes féminins. Diamètre transverse mm. mm. diam. trv.* Cm2 Cm2 surf. tr. occ. Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales Dolichocéphales Brachycéphales 6.8 8.3 6.17 7-32 8.08 28.15 27.6 30.2 41.68 ■;;. 1 '"■ .i'^■l- 45-00 41.25 38-57 7-54 7.16 20. 4.-^ 41.70 68 IIAN Kl A/l/ M- \ I AN trou occipital ist \Au^ f^r.iiuk- clicv, les ciàiios l>r.u li\ i ('pli.ilrs (luc \c rapport calcule est plus faible chez ces crânes-là (luc dic/, ic^ nànes dolichocéphales. La série féminine des crânes suiss<'s inontu- moins de dillérence l'iitre les groupes dolicluH-é]>hale et brachycéphale. (es deux catégories ont une moyenne du diamètre transversi' ^ui est exactement la même. Mais les crânes brachycéphales, awiiit une phis petite surface du trou occipital que les crânes dolichocéjihales, la Nalciir du ia]-)|inrt est, chez les ]')rrniiers, ])lus élevée. Tableau 65. Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales Cmï Cm2 diam. trv. Il mm. mm. ^^PP°" surf. tr. occ. | Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins Crânes masculins Crânes féminins 6. go 7-74 9.04 6.8 8.3 28.7 29.6 32.2 28.15 30.80 43-99 38.19 35-79 41.68 37-16 ! 7.78 7-54 30.26 29.48 39-55 39-42 Tableau 66. Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphales. Surface trou occipital moyenne Cm2 Cm2 Crânes masculins Crânes féminins Diamètre transverse Crânes masculins Crânes féminins Rapport Crânes masculins Crânes féminins 7.42 6.17 30.2 8.10 7-32 31-7 9-31 8.08 32.1 S.3I 7.16 31.26 27.6 30.2 3I-I 29.5 40.81 39-13 34-55 37-97 45-06 41-25 38.57 41.70 RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 69 La comparaison sexuelle de ces groupes principaux nous met en face de variations diverses. Les types dolichocéphales masculins ont les trois valeurs envisagées plus grandes que les crânes féminins. Les types brachy- céphales masculins ont les valeurs de la surface du trou occipital et du diamètre tranvserse plus grandes que les crânes féminins. Seul le rapport est plus petit. Chez les crânes brachycéphales les groupes sont composés chacun de dix crânes. Lorsque, dans les deux sexes, ils sont disposés selon la valeur croissante de la surface du trou occipital, nous constatons, dans les deux sexes, avec quelques à-coups insignifiants, que le diamètre transverse augmente régulièrement et que la valeur du rapport diminue également avec régularité. Chez les crânes dolichocéphales l'observation est exacte- ment de même sorte, sur toute la ligne. Les crânes étrangers aux deux groupes principaux étudiés dans ce mémoire, et dont il a été question à titre de comparaison momentanée, montrent, qu'avec une surface du trou occipital à peu près égale à celle des Jaunes d'Afrique, les Tchèques masculins ont un diamètre transverse de l'ouverture occipitale plus petit (28'"'", i) que ces derniers (29°^™, 3); chez les crânes féminins, avec une surface du trou occipital en moyenne plus grande, ils ont aussi un diamètre transverse un peu plus grand (29™"»,7) que celui du groupe auquel nous les comparons (28"^™, 11). Quant aux Néo-Calédoniens, nous savons qu'ils ont les plus petites surfaces de l'ouver- tiire occipitale et aussi, du même coup, le plus petit diamètre transverse (28™">,2 pour les crânes masculins, 27™"", 5 pour les crânes féminins) de cette ouverture. Ce sont eux qui, dans le.'' deux sexes, montrent les valeurs les plus élevées du rapport (43,40 pour les hommes, 44,56 pour les femmes). Celles-ci dépassent très nettement toutes les autres valeurs. 70 MAKllIl' II WKI-AZI/ SIVI AM ("II AIM rkl' (M'AIRII-MI-: Quelques recherches sur des crânes d'Anthropoïdes. Il nous a paru intéressant, comme suite aux recherches dont les résultats viennent d'être exprimés, de tenter des investigations de même sorte sur des crânes d'Anthropoïdes. Nous savons, par les quelques travaux de morphologie comparative actuellement publiés, que les représentants de ces quatre genres ne montrent pas les mêmes dispositions architecturales de leur crâne et de leur face: que les rapports des diverses régions cranio- faciales entre elles sont parfois, selon les genres, très divergentes. Les Primates n'ont pas été construits sur le même plan ^. La présente recherche a donc pour but de savoir comment se présentent, chez les Singes supérieurs, les faits que nous avons enregistrés en étudiant les Hommes. Puis, nous les comparerons entre eux-mêmes, d'abord, et avec les Hommes, ensuite. Cette étude sera envisagée dans le même ordre que celle ci-dessus. I. Examen selon la valeur du prognathisme. a) De la capacité crânienne. Chez les Primates mâles la valeur du prognathisme est à peu près la même chez les Gorilles et chez les Chimpanzés. Elle est très différente chez les Orangs. Ceux-ci ont un indice de Flower tel, qu'a priori on ne pouvait l'imaginer aussi élevé. Chez les crânes de femelles nous pouvons faire une observation de même sorte, mais atténuée; la différence dans la valeur de l'indice est moins grande. Fait intéressant: les crânes de jeunes Orangs ont un indice de Flower plus faible que celui des jeunes Gorilles. Cette observation pourrait sous-entendre une très grande diversité dans la construction des éléments cranio-faciaux au cours du développement. 1 E. PiTiARD et J. J. PiTTARD, Elude SUT U développement cranio-jacial des Gorilles, des Orangs el des Chim- panzés. Revue suisse de Zoologie, Genève, 1936. RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 71 Tableau 67. Indice Flower moyen Capacité crânienne Ce. Ce. Ce. _ ^ Flower capac. cran. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Anthropoïdes: Orangs 161.99 137-43 126.52 390.80 367-50 388.0 41-45 37-39 32.60 Gorilles .... 136.59 130.98 136.31 534-58 456.17 437-5 25.55 28.71 31-15 Chimpanzés . . . 134.88 128.57 — 401.60 380.00 — 33-58 3383 — Boschimans : Colonie du Cap . 98.97 100.56 — 1392.7 I180 — 71.63 86.06 — Dunes de sable. . 99.17 98.58 — 1351.7 1296 — 74.48 76.18 — Abris sous roches. 99.66 98.28 — 1441.O 1358 — 69.69 72.62 — Kalahari .... 101.03 100.37 — 1356.0 1214 — 75.18 83.00 — Tous les Bosch. . 9963 99-32 — 1373.0 1272-1 — 73-39 78.68 — Hottentots . . . 101.62 98.08 — 1352.9 1306.0 74-82 75-52 Griquas .... IOI.41 98.28 — 1402.0 1245.0 — 72.17 78-99 — Suisses dolicho. . 9569 97.21 — 1612.O 1386.3 — 59.77 70.60 — Suisses brachy. . 95-89 96.84 1605.8 1338.8 — 60.07 69-57 — ^lais dison.s tout de suite, à propos des crânes des jeunes Anthropoïdes, qu'il n'y a pas lieu d'insister à leur sujet, car nous ne savons pas l'âge exact des uns et des autres. Pour qu'une comparaison valable de leur architecture cranio-faciale puisse être faite, il faudrait posséder, par devers soi, des crânes qui seraient tous exactement du même âge. Chez les individus mâles, la capacité crânienne des Gorilles l'emporte de beaucoup sur celle des deux autres groupes; chez les individus femelles et chez les jeunes, nous faisons la même constatation. Et comme nous avons là-dessus déjà des renseignements intéressants ^ nous n'appuyons pas. Le rapport du prognathisme à la capacité crânienne est, chez les Anthro- poïdes mâles, plus élevé chez les Orangs. Le plus faible rapport est celui des Gorilles. Quant à celui des Chimpanzés, sa valeur apparaît élevée. C'est que la capacité crânienne de ce groupe est très inférieure à celle des Gorilles. Les crânes des individus femelles ont montré un arrangement de même sorte. Les crânes des jeunes individus, eux, présentent une grande différence dans la valeur des rapports lorsqu'on les compare aux adultes. 1 Voir ci-dessus. 72 MAKIHI- HAVKI-A/IZ SI-VIAN L'indice est presque le nu'-ine chez les Oiangs t-t duv Us (îorillrs. L'expli- cation de cette tri^s grande différence d'avec les iiuluidus adultes a été ilonnée ci-dessus. Il) De la snrfiicc du irou occipital. IlltlKt Surface trou occipital Cm» Cmï Cmî Kapp^ « "■"" surf. tr. occ. 1 Maics Fcm. Juv. Mâles Fcm. Juv. Mâles Fem. Juv. Anthropoïdes : Orangs .... 161.99 137-43 126.52 4-85 3.48 4-97 33-40 2507 2545 j Gorilles . . . . 136.59 130.98 136.31 6.07 5-38 6.20 22.50 24-33 21. 98 Chimpanzés . . . 134-88 128.57 — 4-55 4.80 — 29.64 26.78 — Boschimans : Colonie du Cap. . 98.97 100.56 — 7-53 7.06 — 13.21 1445 — Dunes de sable. . 99.17 98.58 — 7-54 7-09 — 13-47 14.00 — Abris sous roches. 99.66 98.28 — 7.10 7.10 — 14-35 14.04 — Kalahari .... 101.03 100.37 — 7.42 6.33 — 13-70 15-92 — Tous les Bosch. . 99-63 99-32 — 7.46 6.88 1355 14.62 Hoiti-ntots . . . 101.62 98.08 — 7-30 8.04 14.09 11.86 Griquas .... 101.41 98.28 — 7-63 7.08 — 13-74 14.22 — Suisses doUcho. . 95-69 97.21 — 7.78 7-54 -— 12.65 13-08 — Suisses brachy. . 95-89 96.84 — 8.30 7.16 11-77 13.82 " Chez les mâles, la plus grande surface du trou occipital est celle des Gorilles. Elle dépasse de beaucoup celle des deux autres groupes. Chez les crânes femelles, ce sont les Orangs qui tiennent la tête, mais suivis de très près par les Gorilles. Les jeunes appartenant à cette dernière catégorie d'Anthropoïdes ont une surface du trou occipital qui dépasse celle de tous les crânes d'adultes. Les crânes des femelles, chez les Orangs et chez les Chimpanzés, ont la surface du trou occipital absolument plus grande que celle des crânes mâles; chez les Gorilles elle est plus petite. Quant au rapport de la surface de l'ouverture occipitale au prognathisme, il est de valeur faible chez les Gorilles mâles, ce qui s'explique aisément en consultant les chiffres du tableau 68 où figurent les surfaces du trou occipital. Les Orangs ont cette valeur beaucoup plus forte. Les crânes femelles ne montrent pas de pareilles différences entre les trois genres de Primates considérés. Chez les jeunes individus la surface du trou occipital est aussi, relativement au RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 73 prognathisme, très développée. Si nous examinons les deux éléments morphologiques en cause, en prenant comme unité la valeur du progna- thisme, nous voyons que, chez le mâle, ce sont les Orangs qui sont relative- ment les plus prognathes et les Gorilles qui le sont le moins — a priori cela semble paradoxal — , que chez les femelles ce sont toujours les Gorilles qui le sont le moins et les Chimpanzés qui le sont le plus. Chez les jeunes individus ce sont encore les Orangs qui, pour ce caractère, sont en tête. 2. Examen selon la valeur de la capacité crânienne. a) De la surface du trou occipital. Tableau 69 Capacité crânienne moyenne Ce. Ce. Ce. Surface trou occipital Cm2 Cm2 Cm2 „ surf. tr. occ. Rapport capac. cran. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Mâlos Fem. Juv. Anthropoïdes : Gorilles .... 534-58 456.17 437-50 6.07 5-38 6.20 I-I3 I.18 1.41 Chimpanzés . . 392.50 387-50 350.00 4.66 4-95 4.80 1.20 1.27 1-37 Orangs .... 390.80 367-50 388.00 4-85 5-48 4-97 1.25 1.48 1.29 Gibbons. . . . — 85.00 — — 1.72 2.02 Boschimans : Dunes de sable . 135500 1295.00 — 7-52 7.09 — 5-58 5-48 — Kalahari . . . 1356.00 1214.00 — 7-42 6.61 — 5-49 5-46 — Colonie du Cap . 1392.70 1180.00 — 7-53 7.06 — 5-33 5-97 — Abris s. roches . 1476.00 1358.00 — 7-33 7.10 — 4-77 5-22 — Tous les Bosch. . 1379-50 1269.90 — 7-47 6.94 — 5-40 5-48 6.46 Hottentots . . 1352.90 1306.00 — 7-31 8.37 — 5-40 Griquas .... 1402.00 1245.00 — 763 7.08 — 5-43 5-55 — Suisses dolicho. . 1612.00 1386.30 — 7.78 7-54 — 4.82 5-44 — Suis.ses brachy. . 1 1608.60 1402.80 8.31 7.16 " 5.20 5-11 ~ Dans ce tableau 69 la surface du trou occipital est comparée à la capacité crânienne. Ce sont les Orangs des deux sexes qui viennent en tête, suivis par les Chimpanzés. Les Gorilles ont, relativement à leur masse encéphalique, une petite ouverture occipitale. Les crânes femelles présentent les mêmes relations. On remarquera le chiffre élevé du rapport concernant les Orangs et surtout celui concernant les Gibbons, au sujet desquels, malheureusement, nous ne pouvons pas insister, nos documents ayant été trop pauvres. 74 MAimii ll.\^■KI-A/I/ si;vi..\N Il y a donc de grandes diliôronces rntic h^s gcjircs (rAulluopu du ( ir.utrro <|ue non>; i-ximinons. ^^lj(•t b) j>ii iii.nti.nc ^niiiii'- posirncur ./// trou occipital. T.\hi.i:au 70. AnthroiHiSiIcs i ipacité crânienne moyenne Ce. Ce. Ce. DiaimtK iiiiii :iiitri.> postérieur mm. cliatn. a. -p. Rapport !- •^■^ cap. cr. Mâles Fem. Juv. M,,l. 1 Juv. Miles Fem. Juv. Gorilles .... 534-58 456.17 43750 31-42 28.17 3350 5.92 6.28 7.65 Chimpanzés. . . 392.50 387.50 350.00 26.25 28.50 28.00 6.74 7.35 8.00 , Orangs 390.80 36750 388.00 28.33 32.50 31.40 7-36 8.91 7.88 Gibbons .... — 85.00 — — 16.75 — — 1.97 — Comme on pouvait s'y attendre, les valeurs du diamètre antéro-postérieur de l'ouverture occipitale sont plus grandes chez les crânes de Gorilles mâles, mais, quand on examine les crânes femelles, ce sont les Orangs qui possèdent ce diamètre le plus fort. Il y a d'assez grandes inégalités sexuelles. On remarquera que, dans les trois principaux genres examinés, les crânes de jeunes individus ont ce diamètre antéro-postérieur particulièrement développé, chaque fois plus grand que celui des crânes mâles. Le plus grand diamètre antéro-postérieur des crânes femelles dans deux genres (Chimpanzés et Orangs) est un caractère à retenir. A cause de cette diffé- rence sexuelle, les valeurs des rapports seront plus élevées chez ces crânes femelles. Les femelles d'Anthropoïdes ont donc une construction crânienne qui n'est pas tout à fait semblable à celle des mâles appartenant aux mêmes groupes. c) Du dimnctre transverse du trou occipital. Tableau 71. Anthropoïdes Capacité crânienne moyenne Ce. Ce. Ce. 1 diam. trv. Diamètre transverse Rapport mm. mm. mm. | '^^P- '^''■ Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Gorilles .... 53458 456.17 43750 26.04 2550 26.00 4.90 5-67 5-94 Chimpanzés . . 392.50 387-50 350.00 24-25 23.00 19-50 6.23 5-94 5-57 Orangs 390.80 367-50 388.00 24.17 24.00 2330 6.26 6.61 6.47 1 Gibbons .... — 85.00 — — 15-00 — — 1.76 — RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 75 Le diamètre transverse de l'ouverture occipitale le plus grand est celui des Gorilles mâles, femelles et jeunes. Chez les Orangs et chez les Chim- panzés des deux sexes, les valeurs de cette dimension transversale sont presque égales. Le rapport du diamètre transverse du trou occipital à la capacité crânienne montre une très grande disparité selon qu'on s'adresse aux Gorilles ou aux Orangs ou aux Chimpanzés. Ces deux derniers ont un indice semblable chez les individus mâles. L'indice des Gorilles est beaucoup plus faible. Les différences sont moins accentuées chez les crânes des individus femelles. Toutefois, entre les Gorilles et les Orangs, appar- tenant à ce sexe, les valeurs de l'indice offrent un écart d'une unité. Examen selon la valeur de la surface du trou occipital. a) Du diamètre antéro-postérieur du trou occipital. Tableau 72. Surface trou occipital moyenne Cm2 Cm2 Cm2 Diamètre antéro-postérieur en mm. diam. a.-p. 1 ^^PP°^Surf.tr.occ. 1 Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Antropoïdes : 6.0-' 5.3S '■).20 -", 1 - 1 < 1 7 31-42 28.33 26.25 28.17 32-50 28.50 16.75 3350 31-40 28.00 5-232 5-898 5-663 5-345 6.031 5-759 9.869 5.402 5738 5-833 1 Oran"S Chimpanzés . . . Gibbons .... 4 '''' 4 V3 1.72 4.«o Boschimans : Colonie du Cap . Dunes de sable . Abris sous roches Kalahari .... Tous les Bosch. . 7-53 7-52 7-33 7.42 7-47 7.06 7.09 7.10 6.60 6.94 — 35-82 35-87 37.00 35-90 36.05 35-25 34-70 35-10 33-87 3465 4-772 3. 1 JO 4857 4-859 5.007 4.914 4-985 5-176 5.028 — Hottentots . . . Griquas . . . . Suisses dolicho. . Suisses brachy. . 731 7-63 7.78 8.31 8.i7 7.08 7-54 7.16 — 36.75 37.20 36.18 37-06 37-80 3470 35-90 35-IO - 5-127 4-976 4.710 4-495 4550 4.989 4.796 4.968 — Nous avons cherché, à l'aide des valeurs contenues dans ce tableau, à nous rendre compte du rôle quantitatif joué par les deux diamètres prin- cipaux du trou occipital vis-à-vis de la surface entière de cette ouverture. 76 MAKlllI- HWKM -A/IZ SI- VLAN Les valeurs représentant le diamètre antérD-postériciii du trou occipital ont déj;\ été indiquées et nous n'en reparlerons pas. Seuls, Us laiiiioits de eette dimension à la surface considérée nous intéressent. Le plus élevé est, chez les Anthrojioïdes mâles, celui îles Orangs, puis tclui des Chiin- panzés. Les crânes des animaux femelles noiis ont iloiuu' le ui\er. l'Ile uiontre (|ue la construction de l'oiuerture oieipitale ne se fait i)as sur un t\i>e uni<|ue chez les Primates. Quant aux (iibbons nous n'avons eu à notre disjxjsition que des crânes de femelles. La surface du trou occipital, dans ce genre zoologique, est naturellement beaucoup plus petite que celles mesurées chez les antres crânes d'.\nthropoïdes. De même le diamètre antéro- postérieur. Le rapport entre ces deux éléments crâniens est très diifi'rent de celui calculé pour les autres groupes considérés. b) Du liiainctrc transvcrse du trou occipital. Tableau 73 .\nthropoîdcs trou Cin2 occipital moyen Cm2 Cm2 Diamètre transverse mm. mm. mm. „ diam. Rapport ^^^^ trv. r. occ. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Mâles Fem. Juv. Gorilles .... 6.07 5-38 6.20 26.04 2550 26.00 4318 4.847 4.197 Orangs 4-85 5.48 4-97 24.17 24.00 2330 5.062 4-485 5-330 Chimpanzés. . . 4.66 4-95 4.80 2425 23.00 19-50 5231 4-(>56 4.062 Gibbons .... — 1-72 — — 15.00 9.015 — Boschimans : Colonie du Cap . 7-53 7.06 — 28.91 27.00 — 3-852 3-863 — ' Dunes de sable . 752 7.09 — 29.70 28.85 — 3-986 4.097 — 1 Abris sous roches. 7-33 7-53 — 28.60 29.40 — 4-743 4.169 — Kalahari .... 7.42 6.60 — 29.40 26.87 — 3-983 4-I13 — Tous les Bosch. . 7-47 6.94 — 29.30 28.11 — 3-945 4-085 — I Hottentots . . . 731 8.37 29.25 30.40 4.068 3-656 Griquas .... 763 7.08 — 29.10 28.00 — 3.881 4.010 — Suisses dolicho. . 7.78 7-54 — 30.26 29.48 — 3-955 3-942 — 1 Suisses brachy. . 1 8.31 7.16 " 31.26 29.50 ^ 3-797 4.170 " Quant au diamètre transverse du trou occipital, lorsqu'on le mesure dans ces trois groupes d'Anthropoïdes, il n'offre, comme dimensions absolues, RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 77 que de petites différences. Ce sont les Gorilles mâles qui possèdent ce diamètre le plus grand. Un tel résultat est naturel si l'on se rappelle la grande surface du trou occipital de ces animaux. Les Orangs et les Chim- panzés ont un diamètre transverse de même valeur. Les crânes des individus femelles appellent de notre part les mêmes observations. Quant au rapport de ce diamètre transverse à la surface du trou occipital sa valeur la plus haute se présente chez les crânes de Chimpanzés mâles, puis chez les Orangs du même sexe. Les Gorilles ont un rapport notablement plus petit. Les crânes des individus femelles ne montrent pas autant d'écarts que les crânes des individus mâles. Contrairement à ce que nous avons observé chez les crânes des individus mâles ce sont ici les Gorilles qui ont l'indice le plus élevé, puis les Chimpanzés. Il y a lieu maintenant de tenter quelques comparaisons avec les séries des crânes d'Hommes dont il a été question dans les chapitres précédents, particulièrement avec les crânes provenant des Boschimans, Hottentots et Griquas. L'indice de Flower moyen (tableau 68), qui marque la puissance plus ou moins grande du prognathisme, est d'une valeur incomparablement plus élevée chez les crânes d'Anthropoïdes que chez les crânes d'Hommes, à quelque groupe ethnique que ceux-ci appartiennent. Les Hottentots et les Griquas qui ont montré les indices les plus forts restent très loin en arrière des Chimpanzés qui, des Singes supérieurs, possèdent le plus petit indice. Et si nous les comparons aux Orangs (les plus prognathes des Anthropoïdes), la distance est encore singulièrement accrue. Cette obser- vation, faite en comparant les crânes mâles et masculins, est valable également pour les crânes des femelles d'Anthropoïdes et pour les crânes féminins. Lorsque nous confrontons la valeur du prognathisme à la surface du trou occipital nous constatons, entre les deux contingents principaux considérés, une très grande différence. La projection faciale des Anthro- poïdes est telle qu'avec une surface du trou occipital plus petite que celle de tous les groupes humains, masculins et féminins, elle domine le déno- minateur au point de donner au rapport cherché une valeur presque trois fois plus forte que de celle des crânes d'Hommes (cas des Suisses brachy- céphales). Chez les crânes des Anthropoïdes femelles la différence d'avec les crânes d'Hommes est bien moins accentuée. Le prognathisme des crânes femelles est, si nous considérons l'ensemble des Anthropoïdes, moins accentuée que celui des individus mâles. C'est une impression inverse de celle-là que nous donne un coup d'ceil synoptique des groupes humains yS MAKlllI- IlA^"l'niH"s frininiiis ont un rapport de valeur supéru-iuc à (dui des i^KMipcs uKisculius. Ainsi, pour les régions cranio-faciales cxaniiiucs dans ( c < li ipitre, nous constatons que les crânes d'Anthr(»poïcles si)nt très éloignés, par leurs caractères, des crânes d'HtMumes. Tous les résultats sont les mêmes, lorsqu'au lieu de considérer les crânes des Boschinians dans leur ensi'nililc, nous les étudions selon les lieux de provenance. Naturellement la capacité crânienne des Anthropoïdes (tableau 67) ne peut pas être comparée, quantitativement, à celle des Hommes. Les valeurs moyennes les plus élevées fournies par les crânes de Gorilles ne présentent même pas la moitié de celles qui expriment le minimum quantitatif des crânes des Boschimans, dont la capacité moyenne est ce]-)endant bien inférieure à celle des crânes suisses. Cette observation est valable jiour les deux sexes. La surface du trou occipital (tableau 69) ne présente pas une pareille dirterence. Celle que nous avons mesurée chez les Gorilles mâles n'est pas de beaucoup inférieure à celle de certains groupes Boschimans (et même de certains groupes de crânes suisses dolichocéphales). Il n'en est pas de même des surfaces mesurées chez les Orangs et ciiez les Chimpanzés qui demeurent nettement plus petites. Et cette observation est aussi valable pour les deux sexes. Quant aux rapports de la surface du trou occipital à la capacité crânienne, ils offrent de très grandes différences lorsque nous les comparons dans les deux principaux groupes, Anthropoïdes et Hommes. La plus petite des valeurs humaines dépasse considérablement la plus grande valeur des Anthropoïdes. Il en résulte que la surface de l'ouverture occipitale est relativement beaucoup plus grande, par comparaison avec la masse encé- phalique, chez les crânes des Hommes que chez les crânes des Singes, ici des Singes supérieurs. Même les Gibbons, qui paraissent avoir une plus grande ouverture occipitale que les autres Primates, sont très loin de présenter un rapport qui puisse être comparé aux Hommes, pas davantage aux groupes des Boschimans qu'aux autres groupes présentement étudiés. Nous savons déjà, par l'examen d'un des paragraphes ci-dessus, que la surface du trou occipital est toujours plus grande chez les crânes des Hommes que chez les crânes d'Anthropoïdes, dans n'importe lequel des groupes envisagés. Quelle est maintenant, chez les Singes et chez les Hommes, la part qui revient à chacun des deux diamètres principaux du trou occipital, le diamètre antéro-postérieur et le diamètre transverse ? Lorsque nous comparons les diamètres absolus du diamètre antéro-postérieur RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 79 (tableau 72) de l'ouverture occipitale nous constatons que tous les chiffres obtenus sur les crânes des Hommes, qu'ils soient masculins ou féminins, sont plus grands que ceux obtenus sur les crânes des Singes Anthropoïdes. Les moyennes des Gorilles mâles et des Orangs femelles qui sont les plus grandes restent au-dessous des moyennes obtenues sur des crânes d'Hommes — la plus petite étant celle des crânes des Boschimans du Désert de Kalahari (série féminine). Le rapport de cette dimension à la surface totale de l'ouverture occipitale montre, chez les crânes d'Hommes appartenant au sexe masculin, des chiffres toujours inférieurs à ceux des Anthropoïdes. Les crânes masculins Boschimans provenant des Abris sous roches, et les crânes masculins des Hottentots, ont une valeur rapprochée de celle des Gorilles mâles, mais encore inférieure à celle-ci. Chez les crânes féminins ayant appartenu aux Boschimans, Hottentots et Griquas — et aussi aux Suisses — nous consta- tons encore que toutes les valeurs de ce rapport sont inférieures à celles exprimées pour les crânes d'Anthropoïdes. Ici ce sont les crânes Boschimans du Désert de Kalahari qui possèdent l'indice le plus élevé. Le diamètre transverse des crânes d'Anthropoïdes (tableau 73) est partout plus petit que celui des crânes d'Hommes et cela aussi bien dans la série mâle et femelle que dans la série masculine et féminine. Dans ce dernier groupe ce sont encore les crânes des Boschimans du Désert de Kalahari qui ont le plus petit diamètre transverse. Il n'est pas très loin d'être de valeur semblable à celle mesurée chez les Gorilles où, toutefois, la capacité crânienne, et même la surface du trou occipital, sont plus petites. Les deux dimensions absolues antéro-postérieure et transverse sont plus développées chez les crânes suisses, masculins et féminins, que chez les crânes des Jaunes d'Afrique, sauf le diamètre antéro-postérieur des crânes masculins des Hottentots qui est de valeur égale à celle des crânes de Suisses. Il est intéressant de constater un tel développement si l'on se rappelle que la capacité crânienne des crânes suisses l'emporte de beaucoup sur celle des crânes des Jaunes d'Afrique. Les rapports du diamètre transverse à la surface du trou occipital présentent un aspect beaucoup plus chaotique que ceux calculés à l'aide du diamètre antéro-postérieur. Les crânes Boschimans masculins des Abris sous roches ont une valeur supérieure à celle des Gorilles. C'est le seul indice, d'ailleurs, qui présente cette particularité. Tous les autres indices masculins sont d'une valeur plus basse. Il en est de même pour ce qui concerne les indices fournis par les crânes féminins. Et nous n'insistons pas au sujet des crânes de Gibbons qui ont donné un indice extrême. 80 MAKIlli; HAVKI-AZIZ SliVI.AN Ndus avons calculé les wilinirs ini)ycnius des rapports cluv, les crânes suisses (sans spécifications mi>rplu)logiquos) et chez les crânes des Boschi- nians, Hottentots et Griciuas, ainsi (jne chez ceux des Anthropoïdes consi- dérés dans leur ensemble. Voici les résultats: crânes d'Anthropoïdes, mâles 4.87. femelles 4.66; crânes des Boschinians, Hottentots et Griquas, masculins 3.96, crânes féminins 3.91; crâms des Suisses, masculins 3.87, féminins 4.05. Les Anthropoïdes l'emportent de beaucoup sur les Hommes et, d'autre part, les Boschimans, Hottentots et Griquas sur les Suisses (exception faite pour les crânes suisses féminins). Il n'est pas question, bien entendu, d'imaginer une relation généalogique quelconque entre ces groupes. Mais il est nécessaire de marquer de telles difïérences morpho- logiques. On remarquera encore que si, entre les groupes sexuels, il n'existe presque pas de différence, lorsqu'on examine la série des Hommes appar- tenant à l'Afrique, il n'en est pas de môme chez les Suisses où nous voyons les crânes féminins posséder un indice plus élevé que celui des crânes masculins. Ce sont les crânes brachycéphales qui introduisent cette modi- fication. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. Le lecteur voudra bien se reporter, pour certains détails qui ne peuvent trouver place ici, au texte même de ce mémoire, notamment pour ce qui touche aux caractères différenciels montrés par les subdivisions du groupe des Boschimans. Les trois groupes africains présentement considérés ne se montrent pas avec les mêmes aspects lorsqu'on les compare entre eux, ethniquement, et selon les sexes. La première chose à signaler, et elle est importante puisqu'il s'agit d'une population indigène vivant au sein de l'Afrique noire, c'est que les Boschimans masculins et féminins ne sont pas des individus prognathes. Les crânes masculins sont un peu plus rapprochés du prognathisme que les crânes féminins. Chez cette population la relation existant entre le développement du massif facial et le développement du massif crânien montre que plus le premier est développé moins le second est volumineux. C'est en fonction du plus fort prognathisme que nous constatons la plus faible capacité crânienne. Une telle constatation est valable pour les deux sexes. Toute- fois, les crânes féminins montrent un plus grand développement relatif de la partie faciale. Chez les Boschimans la différence sexuelle du volume encéphalique est d'environ 100 ce. Les crânes des Hottentots masculins et féminins sont RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 8l Tiiésognathes. Chez eux, également, plus s'augmente la valeur de l'indice de Flovvcr plus on voit, en concomitance, diminuer la capacité. Si nous comparons entre eux les trois groupes d'Africains présentement étudiés, nous constatons que ce sont les Boschimans masculins qui ont l'indice de Flower le moins élevé et que ce sont les Boschimans féminins qui ont le même indice le plus élevé. Il y a peut-être là un caractère sexuel secondaire à examiner de plus près. Le rapport de la valeur du prognathisme à la capacité crânienne est plus élevé chez les crânes féminins des trois catégories humaines envisagées. Chez les crânes Suisses dolichocéphales et brachycéphales utilisés pour des comparaisons ethniques, la capacité diminue au fur et à mesure que s'accroît la valeur de l'indice de Flower. Ce dernier indice est de valeur à peu près identique chez les crânes dolichocéphales et chez les crânes brachycéphales masculins; il est un peu plus faible chez les crânes féminins brachycéphales. Chez ces mêmes crânes féminins, le rapport du progna- thisme à la capacité est d'une valeur plus élevée que chez les crânes masculins et cela, quelle que soit la morphologie considérée. Par la valeur du rapport de l'indice de Flower à la capacité, les crânes féminins suisses se rapprochent plus des crânes féminins africains que les crânes masculins suisses ne se rapprochent des crânes masculins des mêmes groupes africains. Chez les crânes suisses masculins, la surface du trou occipital est nette- ment plus grande chez les types brachycéphales que chez les autres. Chez ces mêmes crânes brachycéphales masculins, le rapport du prognathisme à la surface du trou occipital est plus faible que chez les crânes dolicho- céphales. A propos des deux caractères dont il vient d'être parlé, il semble que les crânes masculins dolichocéphales, au fur et à mesure que s'accentue la projection de leur face diminuent, en même temps, la surface du trou occipital; chez les crânes brachycéphales masculins on verrait, dans les mêmes conditions, augmenter cette surface. Chez les crânes suisses féminins, la surface du trou occipital est plus grande chez les types dolichocéphales, et au fur et à mesure que s'accroît l'indice de Flower, cette surface s'accroît également, tandis que chez les crânes féminins brachycéphales cette surface diminue. Chez les crânes Boschimans, masculins et féminins, la surface du trou occipital augmente au fur et à mesure qu'augmente la capacité crânienne. Les crânes masculins ont ces deux dimensions plus grandes que les crânes féminins. 82 MXKlIll'; IIAVKI-AZIZ Sl'Yl.AN ('hez les HcttiMitots ct^ n'est {ilus tout ;"i fait la nu'inr clioso. Los crânes féminins ont une capacité plus petite et uiu' sui faie du tnni ocrijiital plus gauuie que celle des crânes masculins. Les Griquas présentent les deux caractères envisagés tout comme les Boschimans. Le caractère exceptionnel des Hottentots provient peut-être de ce que la série qui les représente n'est com])oséc cjue par un petit nombre de crânes. Les crânes suisses montrent, lorst^ue l'on compare les types dolicho- céphales aux types brachycéphales, quelques faits intéressants. La capacité crânienne des dolichocéphales masculins est plus élevée que celle des types brachycéphales, mais les crânes dolichocéphales féminins ont une capacité inférieure à celle des crânes brachycéphales du même sexe. N'oublions pas, cependant, qu'il nous manque, pour interpréter sainement une telle consta- tation, les faits relatifs au développement général du corps. Chez les types dolichocéphales, le rapport de la surface du trou occipital à la capacité crânienne est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Au contraire, la valeur de ce rapport est plus petite chez les crânes féminins brachycéphales. Ce résultat vaut d'être souligné. Il a été obtenu sur des séries relativement nombreuses. Il mériterait d'être étudié sur d'autres séries européennes d'abord, et sur des séries d'autre origine ensuite. Chez les J.-.imes d'Afrique (Boschimans) les crânes féminins, avec une capacité inférieure à celle des crânes masculins, ont une surface du trou occipital qui n'est cependant pas très inférieure. Lorsqu'on examine la grandeur relative des deux diamètres principaux du trou occipital en fonction de la capacité crânienne, on établit aussi quelques faits intéressants: Chez les crânes féminins Boschimans, le diamètre antéro-postérieur du trou occipital est relativement plus développé que chez les crânes masculins du même groupe. Et il en est ainsi chez les crânes Hottentots et chez les crânes Griquas. Une conclusion identique s'impose lorsque nous examinons les crânes suisses. Qu'ils soient dolichocéphales ou brachycéphales, le diamètre antéro-postérieur du trou occipital est plus grand, relativement au développement de la masse encéphalique, que chez les crânes masculins. Ce diamètre antéro-postérieur ne se présente pas toujours de la même façon dans les divers groupes humains. Relativement à la capacité crâ- nienne, les crânes des Jaunes d'Afrique l'ont p^lus développé que les Blancs d'Europe qui sont mis ici en comparaison. Chez les crânes Boschimans des deux sexes, le diamètre transverse du RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 83 trou occipital augmente au fur et à mesure que la capacité crânienne augmente elle-même. Mais les crânes féminins ont, par rapport à la capacité, ce diamètre relativement plus grand que les crânes masculins. Est-ce là un caractère sexuel secondaire ? Chez les crânes suisses ce diamètre transverse est, à capacité égale, plus grand chez les crânes brachycéphales que chez les crânes dolicho- céphales. Par rapport à leur capacité les crânes féminins suisses ont un diamètre transverse du trou occipital dont la dimension absolue n'est pas très loin d'équivaloir cette mesure chez les crânes masculins. Le rapport entre ces deux caractères est d'une valeur notablement plus forte chez les crânes féminins. Chez les Jaunes d'Afrique nous faisons une constatation de même sorte. Lorsqu'on établit une comparaison entre les crânes des Jaunes d'Afrique et les crânes des Blancs d'Europe (Suisses) on constate c^ue les premiers ont le diamètre transverse du trou occipital nettement plus développé que les seconds. Il existe donc au sujet de ce caractère une réelle différenciation ethnique. En ramassant les faits qui viennent d'être résumés, afin d'établir une brève conclusion, nous constatons: Que la construction du crâne humain — bien entendu pour les régions de ce crâne que nous avons envisagées — n'est pas la même dans les deux groupes ethniques mis en comparaison. Les Jaunes d'Afrique et les Blancs d'Europe n'édifient pas de la même façon leur architecture crânienne. A l'intérieur de chacun des deux grands groupes ethniques considérés, les crânes masculins et féminins ne se comportent pas, non plus, à ce point de vue, de la même façon. Les faits nouveaux que nous avons apportés à la dociunentation anthro- pologique mériteraient d'être examinés sur des contingents humains dont les origines raciales seraient dissemblables, mais dont le développement général (la stature, en particulier) serait identique. De telles recherches feraient apparaître sans nul doute de nouvelles preuves de l'hétérogénéité morphologique profonde des Hommes. La valeur de telles constatations pour une interprétation philosophique de l'espèce humaine ne peut être mise en doute. Les discussions relatives au monogénisme ou au polygénisme primitifs en seraient enrichis. 84 MAKI 111 llWKl A/IZ SIVLAN TABi.i': i)i:s MAI I !■:!>: l'S Pages Introduction 5 Documents utilisés 7 Chapitre premier. Examen selon la valeur du prognathisme: 1. De la capacité crânienne 9 2. De la surface du trou occipital 22 Chapitre II. Examen selon la valeur de la capacité crânienne: 1. De la surface du trou occipital 3^ 2. Du diamètre antéro-postérieur du trou occipital 45 3. Du diamètre transverse du trou occipital 51 Chapitre III. Examen selon la surface du trou occipital: 1. Du diamètre antéro-postérieur du trou occipital 59 2. Du diamètre transverse du trou occipital 65 Chapitre IV. Quelques recherches sur des crânes d'Anthropoïdes 70 RÉSUMÉ et conclusions 80