re 8 SF D pe” AC grd "y Die ner. oi M4 sie ac 7 “dune LE à UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY The Collection in the History of Medical and Related Sciences He œ CG eu G Z < æ © un) G es j À ES à RAD à N'u + de ue ne A A NA MS a 1 ME ver 10 2 NERF CR AMC EP me pi tr He vou SN x ue ARE Ù | SC /0 RECHERCHES _ INTERESSANTES S U Ré; L'ORIGINE ; LA FORMATION, Le De- | VELOPEMENT, LA STRUCTURE, &cC. . DES DIVERSES ESPECES DE VERS À TUYAU, Qui infeftent les Vaiffleaux , les Di- _gues , &c. de quelques-unes des PROVINCES-UNIESs. Par P. MASSUET, Dr. er Medecine, ON Y À JOINT. Les Procès-Verbaux qui ont été dreffez, par les Infpecteurs des Digues, au fujet du Dommage caufé par ces Vers. A V2" C Leurs differentes Figures en Taille-douce 4 gravées d’après nature. | ï À | 9e - A AMSTERDAM, Chez FRANÇOIS CHANGUION: MDCCXX XIII. ttes | & Es RSS TOURAS ÉNE SPEE RER SES BAPE CA TTON Des Figures de la Planche id vante. | n 1°. Figure reprefente un Ver ä Tuyau dont la queuë fe termine par deux corps fourchus , placez à la même hauteur & à l'oppoñité l’un de l'autre. Ils tienhent tous deux à un pedoncule | fort delié, aflez court, & que l’on voit à peine. Ce pedoncule eft une efpece de fibre pliable ; qui donne lieu à chaque corps fourchu de pouvoir fe jetter en de« hors dans le befoin. Lé deux ôu trois fibres charnues ; qui pendent auffi au bout de la queuë , font comme cachées entré les deux corps fourchus ; én forte qu’on ne peut les voir diftinéterent qu’en écafà tant de part & d'autre ces deux corps dont ils font couverts (*). | La 2°, Figure fait voir une autre fre Le de _ (*) Voyez la Lettre fuivante , pag. 8. jufqu'à B pag. 19. L'OANEUES de Pér à nas qui ne differe fente lément du précédent , qu'en ce qu'il n’a ni corps fourchus ; ni fibres charnues à l’extremité de la queuë. (*) . Nous avons oublié de remarquer , en donnant la defcription de ces deux efpe- ces de Vers, qu'il-y en a un grand nom- bre auxquels on voit des rayes blanches , rouffâtres & prifâtres ; qui s ’étendent de- puis la tête jufques près de la queuë. Il y a encore d’autres Vers qui ont la queué obtufe ; mais il en eft fait mention dans le corps de l'Ouvrage. (+). Lx 3e. Figure démontre un Ver d’une fruité affez finguliere ; & bien diffe- rente de celle des deux précédens. Jen’ai pas donné dans ma Léttre la defcription des Vers de cette efpece ;: par cequ'elle é- toit: prefque entierement imprimée, lors- que J’ai eu occafion d’éxaminer de pareils Infetes. Voici en peu de mots ce qu’on ÿ trouve de plus remarquable. ‘Tous ceux que j'ai vus étoient de couleur grifitre. Quelques-uns d’entre eux font plus longs que le doigt du milieu, & à peu près de ls 5 co d’une plume d’ Oye. su y en _æ Ibid. pag. 8. & fiv. _ (+) éd, pag. 18. SZ - #0, RÉ ES : « w- a de moins longs & de moins gros. Leur: corps, qui eft un peu applati ; va toû- jours en diminuant du côté de la queuë qui finit en pointe. On apperçoit de chaque côté du corps comme une efpece de Scie , (*) qui s'étend depuis le cou jufqu’au bout de la queuè. Les dents de cette Scie font comme autant de petites pattes fort courtes & un peu fourchues. Lorfqu’on les confidere de près ou à lat- de d’un Microfcope, on remarque à Fex- tremité de chacune d’élles deux petits éguillons aflez fermes & fort pointus. Il reone prefque tout le long du corps ün petit filon qui eft également diftant des deux fcies. Ce fillon ne fe trouve que fur un feul côté , & il eft difficile de favoir s’il eft creufé fur le dos ou fur le ventre ; parcéqu’on ne voit aucune Mär= que qui diftingue ces deux parties l’une de l’autre. Il y a des Vers de cette es- pece auxquels ôn ne remarque point ce fillon. ‘ÆEa tête de ce vilain Infecte eft toute d’une feule piece ; telle qu’elle eft CSC + 3 re- (*) J'avois été mal informé & je n'avois pas encore vu ces Vers, lorfque j'ai écriti {pag. 72.) qu'ils o4t deux Scies , l’une fur le dos; l'autre fous de ventre. ÿt reprefentée dans la Figure. On appércoit un creux au fommet de la tête , qui eft ‘apparemment l'ouverture de la gueule. Il eft du moins certain qu’on ne découvre aucune autré cavité , par laquelle ce Ver _ puifle donner paflage à ce qui lui fert de nourriture. Il n’eft point armé d’un cafque , & on ne lui voit ni dents, ni vrillé, n1 aucun autre inftrurnent capable de faire le moindretrou. Avec quoi donc s'ouvre-t-1l un paflage dans le bois ? J’a- voue que je l’ignore entierement. Mais. ne diroit-on pas que ce Ver a été décapi« té , & que ce qui paroit être fa tête, n’eft autre chofs que fon coû? C’eft cet- te partie néanmoins qui lui tient lieu & de coû & de tête. J’avois cru d’abord que celui de qui j'ai reçu ce Ver, n'au« roit pas pris toutes les précautions neces- faires pour le tirer du bois fans le rom pre, & que peut-être fon cafque où quels 2 autre partie équivalente auroit été éparée du refte du corps. Mais cette perfonne m'a affuré que l’ Animal étoit en fôn entier. La même piece de bois dans laquelle il s’eft trouvé en renfermoit en- core plufieurs autres qui étoient faits de k fême maniere, Ils étoient de compa- su "A gnie | VIx nc gré avec un grand nombre de Vers de l'efpece précédente , & tous enfemble a- voient contribué à cribler un gros pilier dans lequel on les a furpris. Dans la fui- te j'ai eu occafion de voir encore de pa- reils Vers armez de deux fcies , & je les ai tous trouvez conformes à celui dont je donne ici la figure. f’aurois été cu- rieux de favoir s'ils avoient été renfer- mez dans des tuyaux , mais je n’a pû me fatisfaire à cet égard. Souvent ceux qui ont le plus de commerce avec ces Vers, ne les connoiffent pas. Ne pour- roit-on pas regarder ceux dont nous par- ! Tons, comme un Peuple nouveau , & com- me une Race inconnuë jufqu’à prefent à tous les Naturaliftes ? Le feul Infecte qui ait quelque reffemblance à celui-ci, c’eft une efpece de Scolopendre de Mer , dont on trouve la figure dans Jonfton. (*) La 4e. Figure reprefente une petite piece de bois, rongée par les Vers; mais cette Figure ne nous fait connoître que très-imparfaitement le degât affreux que çaufent ces petits Animaux. Ceux qui | | ont €) De Imfedtis, Lib. 3. Tab. xvis, Fig. te ŸYIIr ' ont vu des Gâteaux de Mouches à Miel, peuvent fe former une idée de l’é- tat où fe trouvent les piliers des Digues, ‘après qu'ils ont été ainfñ criblez. (*) La 5°. Figure fait voir les piliers des Digues de ce pays, que les Vagues en- trainent dans la Mer , & que le moin- dre choc peut faire tomber. Ils { rompent ordinairement par le bas ,; qui eft l’endroit toûjours le plus endomma- gé , & par où commence tout le des- ‘ordre. (+) i (%) Voyez la Lettre fuiv. pag. 21. 22. 23, (+) Ibid. pag, 41. ET. Ne: \ PEUT 7 Haignénf mn, 1 Moule rafle de 1 are" £ R LUTTE ê ti, Re — nil TI AT AIT EH l Rte (1 DIS SSL TEEE COS AY DDR Tr fl Pa, 7 or Reese En % Fe Ps ERRR RER TERE ee se RE TETRE DE MONSIEUR PIERRE MASSUET.: DOCTEUR EN MEDECINE: + A UN DE SES AMIS Sur une efpece de Ver a Tuyau, qui crible les Vaifleaux , €» ronge les Piliers des Digues à de L Hollande. RES ms L eft difficile. ; Moins art ÆS de vous fatisfaire fuf Na EN AA . certains articles de vôtre Sem Lettre, Vous voudriez, fa c tout, que je vu nufle au ee 6 dé tout ce qui regarde l'hiftoire naturelle des Vers qui font ici tant de ravages. Vous tâchez de m'y engager. par cette confidération, que je fuis dans une Ville où tout le monde en parle, & où parcon- féquent chacun doit les connoitre. Je conviens avec vous, Monfieur , ‘que’ jamais nous n’avons eu, pour ainfi dire, tant de commerce avec les Vers, qu’à préfent. Tout: Am- ‘ fterdam en eft rempli. On nous en envoit de Zeeland , du Teffel, de Æorn, & de differens endroits. Nous recevons ici de gros.pilers ui en font tout percez & qui en rénferment par milliers. Tout ce- la: fe partage :& 1e diftribue enfui- te. Les uns en confervent. dans. des liqueurs | & d’autres après a- voir-fatisfait leur curiofité en:font prefent à leurs amis. Je connois même des Marchands qui. en ont envoyé à leurs Correfpondans dans les pays étrangers, Jamais on ge (FA je fait tant d’ufage des Loupes & des. Microfcopes. On veut connoître la ftructure de ces petits animaux, & on eft curieux de favoir com- ment font faits les inftrumens qu’ils employent, pour miner dans moins de fix mois ce qui devroit fe con- ferver pendant plufieurs années. On s’emprefle de les voir en vie, tandis qu'on cherche tous les mo- yens de les faire mourir. Il n’y a en effet perfonne qui ne s’'interefle férieufement à leur entiere deftruc- tion. On les regarde, & avec rai- fon, comme des ennemis très-dan- gereux. De tout tems on a tou- Jours. eu une certaine indifference pour des animaux aufli viles | & dont la petitefle & la figure n’ont rien en apparence que de fort me- prifable. Mais ceux-ci fe font re- douter de bien des gens, qui crai- gnent qu'on ne puifle remedier aux dégâts qu’ils font journellement en differens endroits. Vous jugez ES DURS 0 0 HI + ue ; + 2e | bien, fans doute, que cette crain- te eft très-mal fondée. Avec tout cela, Monfieur, je fuis fort embaraflé de vous répon- dre. Vous avez cru que tous ces Animaux qui fe trouvent repandus en tant de differens endroits, & qui nous afliécent de tous côtez,ne faifoient qu’un feul, peuple & une même race. Vous Îles avez regar- dé comme un ennemi étranger nouvellement arrivé des Indes dans nos propres Vaifleaux , & peut- être qu'Eux & leurs Ayeux font originaires de ce pays. Vous vous été perfuadé qu'aucun N'aturahifte: n’avoit jamas fait mention d'une’ pareille vermine: vous allez jufqu'à diré qué ce n’eft que depuis peu qu’on la découverte dans les piliers de nos Digues ,. & néanmoins je trouve tout le contraire. _ Voyez donc, Monfieur, à quoi vous m'expofez en voulant m'en- gager d'écrire fur cette "+ ar CFy à Carenfin , sil eft vrai qu'il y ait plufieurs efpeces de ces Vers , je ne puis guère me difpenfer de vous donner une idée de chacune d’El- les en particulier ; ce qui demande alors une infinité de recherches qu'il n’eft pas facile de faire fans {e tranfporter fur les lieux. S1 je vous dis, comme bien des perfon- nes le penfent, que ces vers nous viennent de lAmerique , jaurai à craindre qu'on ne m'objeite qu'ils {ont nez ici , que nos Vafleaux s’en font chargez dans nos propres Ports; qu'ils leur ont fait pañler la Mer, les ont tranfporté jufqu’aux Indes, & des Indes ici. Croyez vous qu'il füt aifé de réduire au f- dence un homme qui me feroit cet- te objection ? Enfin s'il fe trouve que quelques Auteurs ayent déjà €xaminé ces vers en Phyficiens, n’aura-t-on pas lieu de me repro- cher, que je ne fais qu’expofer.des chofes que d’autres ont remarquées ' À 3 long- ! C6. Jlong-tems avant moi. -Toutes ces ‘raifons, Monfieur , devroient me porter à ne vous point parler de ces Infeétess; mais vos inftances fur -cet article font fi fortes, que jeme ‘fuis enfin déterminé à vous faire “part du peu que j'en fai. Les premiers de ces Vers que J'ai eu occafion d'examiner, avoient tout au plus quatre ou cinq lignes de longueur. Ils avoient la tète ‘un peu pointuë & noirâtre. La queuë étoit obtufe & comme cou- pée. Depuis la tête jufques près de la queuë reonoit une ligne fort droite , aflez mince & de couleur mnoirâtre. Elle paroïfloit être pla- cée dans le corps même du petit animal , & non fur la peau. On cût pris cette ligne pour un vaif. | {eau fanguin , qui fe faifoit voir à travers les membranes dont il étoit couvert. Ces Vers fe remuoient avec aflez d’agilité, à moins qu'ils me trouvaflent quelque petit trou R qu NJ où ils puflent fe refugier. Ils a- voient été tirez d'uu pilier des Di- gues tout criblé, & dans lequel on en avoit rencontré de beaucoup plus gros, & faits d’une autre ma- niere. J’avois grande envie de les Conferver pour les examiner de plus près dans la fuite , & remar- quer les. changemens qui pour- roient leur arriver. Pour cet effet je les avois renfermé dans la même piece de bois , dans laquelle ils 2- voient été trouvez, & les avois mis Enfuite dans une grande bouteille à demi-remplie de l’eau du canal, en telle forte néanmoins que len- droit où 1ls fe trouvoient logez, étoit élevé au deflus de la fuperf- cie de l’eau à la hauteur d'environ deux. pouces. ‘: Au bout de trois Jours 1l s’en trouva deux de morts & comme fondus. Le troifiéme étoit encore plein de vie, mais le lendemain 1l'eut aufli le même forc que les précédens.. -- À 4 J'ai (8). J'ai trouvé dans une autre piece de bois de Sapin , qui avoit été envoyé de Æorn, des Vers de dif- ferente grandeur, mais tous de mé. me efpece. En voici la defcrip- tion. Ils ont comme ceux dont nous venons de parler une ligne noirâtre, qui s'étend depuis la té- te jufques près de la queuë. Les plus grands ont tout au plus deux pauses de longueur. La tête eft beaucoup plus grofle que le refte du corps. On ne leur remarque aucune patte fous le ventre, mème à l’aide d’un Microfcope. Ils font de couleur blanchâtre. Leur chair eft mollafle, vifqueufe, & a fi peu de confiftance , qu’il étoit prefque impoñlible de les dégager des tu- aux où 1ls étoient renfermez, fans es rompre. Îls ont le cou extré- mement mince & delié. Le corps eft beaucoup plus gros | mais 1l fe rétrécit infenfiblement vers la queué. Cette derniere RTC En ?Qf- D CR d'ordinaire ‘par trois fibres char- nues qui n’ont aucune adhérance les unes avec les autres, quoiqu’el- les {e touchent & femblent ne for- mer qu’une feule piece. | Mais voici ce que j'ai trouvé d'aflez remarquable dans ces In- fectes. Ce font deux petits corps blanchâtres & fort durs , placez aux deux côtez des trois fibres charnues. Ils font à peu près de la longueur de ces fibres , qu'ils compriment & qu'ils tiennent com- me aflujettiés au milieu d'Eux. ls font attachez à un pedoncule fort delié & aflez court, qui part com- me les fibres de l’extremité de la queuë. : Hs font un peu applatis & de figure oblongue. On. voit à leur extremité une échancrure qui reprefente aflez bien un v renverté: Chacun de ces petits corps ou 4p- pendices eft compolé de deux la- mes, entre lefquelles on apperçoit dans le fond de léchancrure un 0 trou (ro) trou qui pénetre jufqu’aux pedon-: culés. Ce conduit forme entre les deux lames une efpece de concavi- té qui fait qu'elles paroiflent un peu relevées en dehors. On con- çoit aifément par la maniere dont ces corps font taillez qu’ils doivent être fourchus, auñli le font ils vers leur extremité. Ils font même fort durs , fermes , & d’une fubftance parcille à celle des yeux d’Ecrevif- fes : c’eft du moins ce qui paroit, _ Jorfqu'on les à reduits en poudre. : Ils ne perdent rien de leur volume après la mort du Ver , quoique le refte du corps fe reduife prefque à rien, lorfqu’on le fait fecher. Qui fait Pufage de ces Appendi- ces ? Elles en ont un cependant, mais à peine oferoit-on faire la moindre conjecture fur cela. f’ha- Zarderai néanmoins celle-ci. Les Vers à tuyaux, tels que font ceux dont nous parlons, n’ont rien qui: leur fcrve d'appui & de La | leur CR leur corps eft uni , liffé, & on ne leur remarque aucune patte., Se- condement la furface interne des tuyaux dans lefquels ils font ren- fermez eft aufli aflez polie, & ce n’eft que par le moyen d’un Mi- crofcope qu’on y apperçoit de pe- tites éminences. - Troifiémement nous apprenons de ceux qui ont eu plus de familiarité que nous a- vec ces Vers , & qui ont eu occa- fion de les voir travailler | qu'ils attaquent ordinairement les piliers par le bas, & montent enfuite jus- qu’à l'endroit où ces piliers {e trou- vent de niveau avec la fuperficie de l'eau. Quatriémement le travail de ces Vers doit étre auñli fort ru- de & fort penfible , & la tète qui fait cout l'ouvrage elle feule , fem- _ ble exiger quelque fecours & quel- que appui du refte du corps. Je crois donc que ces petits corps blanchîtres & fourchus leur tien- nent lieu de pattes, & qu'ils _ | (Qu (12) fervent pour {€ cramponer & fe foutenir le long de leurs tuyaux, fur tout lorfqu'ils font obligez de monter ou de percer le bois ; car on conçoit qu'ils doivent travailler beaucoup plus à leur aife lorfque leur corps eft anfi affermi Il femble que c’eft là le principal ufa- ge de ces deux Appendices. I faut néanmoins convenir qu'ils peuvent aufli fans ce fecours avan- cer , fe trainer & même grimper le long des tuyaux ; par le feul mouvement de contraétion , ‘tel qu’eft celui de la plûpart des vers eterre, des Limaçons & de plu- fieurs autres infetes. Ils font d’ailleurs toûjours enduits d’une matiere vifqueufe & gluante , qui eft capable de les tenir un peu en arrêt , lorfqu’elle fe colle & s’atta- che aux parois des tuyaux. Difons à prefent uu mot de la tête de ces vilains Animaux, qui eft caufe elle feule de tout le 4 Of- bd (MR. fordre. : Cette tête ou l’on ne dif- tmgue aucune partie eft renfermée entre deux coquilles, qui forment enfemble comme un bourrelet. Une membrane les joint Pune à l’autre par derriere , & les attache en même tems à la tête. Par de- vant elles font feparées, & un peu récourbées en dedans. ELorfqu'on les éxamine de près, on voit qu’el- les ont à lextremité interieure une efpece de bouton extrémement pe- tit, qui eft de même fubftance que le refte de la coquille. Elles ont encore toutes les deux une entail- lure, qui ne femble être faite que pour donner lieu à la tête de pou- voir s'étendre &. s'élargir fur les côtez. En effet le fommet de la tête eft tout à découvert & de fi gure oblongue , de maniere que les deux bouts qui ont le plus d’é- tendue , repondent directement aux deux entaillures. On voit en- je core de chaque côté au bas & Lo | Ce (14) defaut du bourrelet une forte d'a longement un peu arrondi & tour- né vers le dos. Telle eft la forme du Cafque dans les plus gros Vers; mais Jai vû quelques-uns de .ces cafques qui couvroient: preique | toute la tête | & n’avoient qu une. tres-petite ouverture. … | . A l'égard de lufage de ces deux. Coquiles , il eft à croire que le Ver s’en fert comme de deux Vril- les, en forte que chacune d’Elles. peut agir feparément & en même tems. | . Du refte cet inftrament ft of- feux , fort dur & tranchant par devant. fai vü de gros morceaux. de bois tout percez, fans qu'il sy trouvat-un. feul ver : 1l y avoit .{eu- lement diverfes. coquilles ,. qui a-, voient autrefois formé les cafques "1 & un grand nombre de cès appen- dices dont 1l,a été fait mention. C'étoit-là les feules depouilles de ces vers. Peut-être leur corps Fe | (15) il de nourriture à d’autres infettes. Voici fur quoi je fonde cette con- jecture. Ayant reçu une piece de bois d’une grofleur confiderable, criblée & rongée de toutes parts, je louvris me flattant que j'y fur- prendrois encore quelques-uns de ces vers; mails Je n'y apperçus que des cafques, des appendices de la queuë, & environ cent cinquante petits corps que lon auroit pris pour des crotes de fouris. Ils é- toient couchez çà & là dans la plüpart des tuyaux. C'étoient des Nymphes toutes noires, de figure oblongue , pointues par les deux bouts ,; & qui avoient chacune neuf anneaux. ÆEn ayant ouvertes quelques-uns, j'y trouvai des mou- ches, qui commençoient à fe de- velopper. On leur voyoit déjà une grofle tête & de gros yeux. _ Leurs ailes étoient couchées fur les côtez, & leurs pattes repliées fous Je ventre. Plufieurs perfonnes de | ma t à ke 9 SH (16) fa connoiflance ont rencontré de pareilles mouches dans les ruyaux de ces vers , & un Curieux m’a fait voir à Paide d’un excellent Mi- crofcope une de ces mouches, qui étoit entiérement formée, & fur le point de fe dégager des envelop- pes qui la couvroient. (C'eft un botte affreux à voir, & qui ren: ferme dans fa petitefle, un nom: “bre prefque infmi de parties. ‘doit donc croire que des mouches ‘ayvoient dépofé leurs œufs fur les cadavres des vers à tuyaux, afm que ces derniers ferviflent de nour- riture aux Embryons qui dévoient “naître de ces œufs, & fe métamor- phofer enfuite en mouches. De tous les Vers à tuyaux couverts d’un cafque, que j'ai eù ‘occafion d’éxaminer , je n’en ai point vû de plus gros, n1idemieux | formez que ceux dont je vai don- ner la defcription, & que je con- {erve dans une liqueur. ls avoient | | été 4 A | y) & | été envoyez de Sravéren , Ville _ de la lrovince de Frife, renfer- 1 mez dans une grofle piece de bois, _ Vers font un peu plus longs que hat La queuë eft moins grof. fe que le refte du corps, & le cou . eft encore plus mince quelx queué. ls font d'un gris cendré , & on Leur remarque quelques rayes noi- _ fâtres qui s'étendent vers la queuë. D Écé peau eft toute ridée en cer 4 tains endroits, & forme quelques fois de grofles côtes qui regnent " depuis le cou jufqu’à l'endroit où L: . Le corps commence à fe rétrécir. . Leur cafques ne different en rien . de ceux des vers précédens. Ils ont aufli les mêmes appendices ou : éorps fourchus aux deux côtez de | Pextremité de la queuë. Il eft . bon de remarquer qu'il y a beau “kon de ces vers auxquels on ne "4 Ne trour qui étoit entierement rongée. Ces le doigt du milieu, & ont le corps us plus gros qu'une plumé Ve (18) trouve point ces corps fourchus; & qui ont la queuë obtufe & com- me coupée. Cela vient fouvent, à ce que je penfe, de ce qu’on n’a pas foin ,de les tirer doucement des tuyaux dans lefquels ils font fort à l’étroit & comme enclavez; car alors une grande portion de la queuë qui eft vuide, fort mince, & tranfparente fe détache facile- ment du refte du corps qui et plus ferme, plus folide, & renfer- me une efpece d'inteitin que l’on apperçoit en quelques endroits à travers la membrane qui couvre tout le ver. Il n’y a point de doute que tous ces Vers ne foient de la même ef- pece. Toute la difference qu’on y remarque confifte fur tout dans L grandeur, qui n’eft pas toujours la mème, & qui ne doit pas l'être en effet ; puifqu’un ver qui ne fait que de naitre, doit être naturelle- ment beaucoup plus petit qu'un au- (19) autre ver de même efpecé, Qui au: roit eu tout le tems de croître & de groflir. À Flégard des trois plus petits dont j'ai parlé en pre mier lieu, ils avoient beaucoup de rapport avec les autres, quoiqu’ils fuflent fans cafque ; mais il eft à préfumer que le cafque ne fe fore me qu’infenfiblement & que ces vers n’en ont point au fortir de l'œuf , de même qu'ils naiïflent tous fans tuyaux. Je n’ofe cepen- dant rien dire de pofitif fur cet at- ticle | parceque je n’ai pas tiré moi-même ces vers du bois. Ce qu'il y a de certain c’eft que les coquilles des petits vers ne paroif- fent prefque pas , & n’ont que très-peu de confiftance ; au lieu que celles des plus gros font dures, ofleufes, & fort tranchantes. On m'a afluré qu'on avoit vû - de ces vers , qui avoient jufqu'à quatorze pouces de longueur. Auroit-on cru, peut-être, que les | HS vers ON vers fuflent effectivement auffi longs que les tuyaux où ils fe tien- nent, ou que les trous qu’ils ont pér- cez. J’ai vu quelques tuyaux difpo- ez felon le fil du bois qui avoient beaucoup au delà de quatorze pou- ces de longueur ; mais il ne faut pas juger de la grandeur d’un ver par celle de fon tuyau, on trouve quelquefois des tuyaux extreme- ment longs , quoiqu’ils fervent de demeure à des vers aflèz petits. Il n’y a cependant pas lieu de douter qu'il n’y ait des vers de cette longueur , & je crois que l’on peut ajouter foi à PExpofé des Intendans des Digues de Drech- Zerland au fujet des defordres cau- {ez par ces vers. Ces Meflieurs nous apprennent (*) gwayant fen- du un des piliers des Digues a+ vec une hache , 1ls y trouverent | | des | [OR Voyez le Nederlandfche maandelyke Poft-Ryder voor de maand Oltober » 1732. pag. 465. | | ; te: 0 des vers d'une groffeur extraor- dinaire © qui étorent encore en vie. Lls avoient, difent-ils, juf- qu'a quatorze pouces de longueur, mefure d'Amjterdam. Les plus gros avoient fuivi le fl du bois, © peu s’en faut qu'on ne put imet- tre le pouce dans les trous qu'ils avoient faits. Îls montent ju/- qu'à l'endroit du pilier où la ma- rée s'éleve d'ordinaire , &@ lorf- qu'ils pi parvenus à cette hau- teur ts percent le bois en tra- vers, © font enfuite un nouueau trou qui les conduit en bas. C’eft du moins ce qu'on peut préfurmer par la difpolition de ces trous. ‘IL paroit que chaque cavité devient & plus profonde & plus large à nefure que le Ver grofiit davan- tage. Il femble encore que l’A- mimal groffit à raifon de la force avec laquelle il ronge le baïs....… Mais ce qui eff fort furprenant & tres-digne de remarque , c'eft D: B 3 qu’on (222 qu'on n'apperçoit [ur la furface des piliers , que des trous extré- mement petits © prefque imper- ceptibles 3 ce qui eff caufe qu'on a de la peine à découvrir s'ils font effeifivement endommagez. Il eft aflez étonnant que les trous qu’on voit fur la furface des piliers foient tous extrémement pe- tits | tandis qu’on trouve dans le cœur du bois des vers d’une grof- “eur fi confiderable, Cela prou- ve, ce me femble, qu’il n’y a que les petits vers qui s’infinuent dans ces piliers , qu'ils s’y nourriflent, qu'ils y croiflent |, & y meurent enfin fans jamais en fortir , lor{- qu’ils font une fois parvenus à une certaine grofleur. Il y a de ces petits trous qui ne font que de la profondeur de quelques lignes, & dans lefquels on ne trouve ni _Çafque , ni aucune autre depouille du ver: marque certaine ou qu'il eft mort en chemin, ou qu'il eft | FE (23) retourné fur fes pas. Les vagues qui viennent fe rompre de tems en tems contre les piliers peuvent aufli emporter ces vers , lorfqu’ils n’ont pas ehcore penetré fort a- vant. Quand ces trous font un peu plus profonds on y apperçoit des cafques infiniment plus petits que ceux qui fe trouvent dans lin- terieur du bois D’ordinaire ces trous font placez obliquement, parceque le ver affecte toujours de fuivre le fil du bois. Il y a cepen- dant des morceaux de bois qui _ font percez en tous fens. J'ai mé- me vü des nœuds d’une durcté extraordinaire , qui étoient entié- rement criblez. Quelquefois de cent petits trous que l’on apper- çoit fur la furface du bois, 1l n’y en a pas dix qui ayent un pouce de profondeur. Chaque trou sé- largit toüjours à mefure qu’il de- _ vicnt plus profond , & cette diffe- rence cft fur tout beaucoup plus B 4 {en- He ON fenfible dans les petits trous que dans les grands. Ce phénomene s'explique de lui-même. | Un corps aufli mou & aufli foi- ble que left celui des vers. en queftion ,; avoit befoin de quelque enveloppe particuliere , qui le mit à l'abri de toutes les injures des corps étrangers. La fageffe dela Nature nauroit pas affez fait pour la confervation des Ans- Maux , fi contente d'avoir tra- vaillé avec un art merveilleux leurs delicates parties interieu- res , elle eût negligé, d'employer la mème adreffe à les defendre contre des corps qui les environ- nent: le trop rude attouchement. de ces corps auroit bien-tôt dé- truit ces canaux fi déliez , ces fibres fé Jubtiles [ur lefquelles. eft fondé tout le jeu furprenant. des machines animales. Aujfi la Nature a-t-elle pris foin de revêtir ces délicates parties ” L= 4 +» UPS, De He - AC J Fr. 7 (M2 diverfes enveloppes qui ne pets vent pas, aifément étre alterees par les corps qui les entourents aan feulement elle les a renfer- mées dans. une derniere. peat plus ferrée d plus folide que les autres, mais elle a encore ordinairement couvert cette der- niere peau de poils ; de plumes, d'écailles ; ou de coquilles. (®) Tous les Vers que nous avons vûs éroient renfermez dans des tuyaux de figure cylindrique ; blanchä- tres, quelquefois aflez minces, & d’autretois fort durs & fort épais. La fuperficie interne de ces tuyaux eft beaucoup plus liflée que Pex- terne, qui paroit raboteufe en cer- tains endroits On droit qu'ils font faits de la même matiere qui compole les premiers lames de la furface interne des écailles d’hui- | B Corte tres + {#) M, de Reaumur, des Coquilles des A “imaux dans les Mamoir. de l'Acad. Roy. des Scien, 1709. pag. 475. CH tres; mais ils font ordinairement moins durs & fe brifent plus aifé- ment. Ceux des gros vers font toüjours beaucoup plus épais & pe fermes que ceux des petits. l'y a un grand nombre de ces tu- yaux dans lefquels on peut intro- duire une grofié plume d’Oye. Lorfque le bois n’eft pas encore fort endommagé, ils font pour la plüpart difpoiez felon le fil du bois; mais aux endroits où 1l eft entiérement vermoulu, on entrou- ve qui {ont placez de biais , en travers, & prefque en tous fens. On doit expliquer la formation de ces Tuyaux, à peu près com- me on explique celle des Coquil- les qui font la demeure des Lima- cons. Il faut fuppofer pour cet cffet une chofe que l'experience demontre d’une maniere bien fen- fible. La voici. ‘Tous les ani- maux de quelque efpece qu'ils fojent tranfpirent , c’eft-à-dire, qu’il (27) qu'il fort de leurs corps par une infinité de petits vaifleaux excre- toires une humeur plus ou moins fubtile, & qui eft differente felon la nature de chaque efpece d’Ani- maux. Cette excretion fe fait à chaque inftant. Les vaifleaux qui portent cette matiere hors du corps, fe voyent prefque toûüjours à Paide d’un microfcope : on les découvre même fans le fecours de cet inftrument dans la plüpart des Limaçons. Lorfque cette humeur eft portée hors des vaifleaux, on la remarque fouvent fur la fuper- ficie du corps où elle s’arrète en abondance. Celle des Limaçons & des Vers à Tuyau, eft épaiñle, vifqueufe & fort tenace. Au lieu des’év aporer en l'air, comme cel- le des autres animaux, elle s’arrè- te autour du Ver, & forme infen- fiblement une enveloppe, dont il eft lui-même le moule. Cette en- vcloppe eft d'abord extrémement : min- mince; mais avec le tems de nou: velles parties qui s’exhalent du corps du Ver , s’entaflent les unes fur les autres, & forment de certe maniere diverfes couches qui ren- , dent le tuyau & plus épais, & plus ferme qu'il n’étoit dans fa premie- re origine. Jai toûjours. remar- qué que ce tuyau étoit comme col- lé à toute la furface interne du trou que fait le Ver à mefure qu'il avance: elle fert donc de borne au tuyau , & empèche par confe- quent que la matiere qui s’évapore continuellement ne fe perde & 1e difipe ailleurs. La premiere cou- che qui commence à fe former {ert pour ainfi dire à enduire & cou- yrir la furface interne du trou, la feconde couvre cette premiere & _ ainfñ de fuite. Nous avons dit, en donnant la defcription de ces Vers, qu'ils avoient la tête beau- coup plus grofle que le refte du corps. Î eft encore bon d’obierver que D. C3) que ces Infeétes , qui font en ap- arénce les plus ftupides de tous és Animaux, ne laiflent pas d’être aflez avifez pour percer un trou qui puifle donner pañfage à la tête & à tout le refte du corps. Or fi la tête du Ver eût été moins grof- fe , & que le trou eût eùû moins de dimenfion en largeur , 1l en fe- foit arrivé cet inconvénient que les parties les plus élevées de fon corps auroient été contigues à la furface intérne du trou, & alors le tuyau qui doit être placé entre l'un & l’autre auroit comprimé le ver, & empêché qu’il ne pût fare le moindre mouvement. - Ï s’agit d'expliquer fuivant cet: te théorie qui eft fondée fur ce qui fe pañle en effet dans ce cas, com- ment il arrive qué ce tuyau ait tant de confiftance & fe durcifle, puif- que la matiere dont il eft formé d'eft qu'un liquide d'autant plus fubtil que le diametre des vaif- {eaux a CE feaux par lefquels il pañle eft fort étroit. Mais 1l eft facile de ren- dre raifon de ce phénomene.. De toutes les humeurs qui s’évaporent du corps de Animaux , 1l n’y en a peut-être aucune qui ne foit mêlée avec un nombre infini de parties {olides dont le volume eft fi petit, qu'il eft du tout impoñlible de pou- voir les diftinguer des liquides a- vec lefquels 1ls fe trouvent. Cette efpece de bave qui s'évapore des vaifleaux excretoires du Ver con- tient une matiere blanchâtre & cretacée , qui fe durcit à mefure que les parties les plus liquides fe diflipent, & forme enfuite une en- veloppe ou un tuyau qui entoure tout le corps du ver. Tout cela fe comprend facile- ment par la maniere dont Mon- fieur de Reaumur explique la for- mation & l’accroiflement de la co- quille du Limaçon. Ce qu'il rap- porte eft fondé fur des experien- CES D (#7 di ces qu'il a faites lui-même & réi- terées plufieurs fois Voici ce qu'il dit de plus remarquable à ce fujet (*) ,, La furface exterieu- » re de la portion du corps de » lanimal qui s’eft trop étendue » Pour être couverte par lancien- » ne coquille , eft remplie d’un » nombre prodigieux dé canaux », dans lefquels circulent les li- » Queurs neceflaires à la nutrition » de Panimal ; beaucoup de peti- » tes parties de matiere vifqueufe » & pierreufe font moins fluides » que celles qui compofent les li- » queurs'avec lefquelles elles cou- » lent, elles fe trouvent les plus » proches des parois de ces vaif- » eaux, qui étant remplis d’une _ » infinité de pores du côté de la » furface ‘exterieure du corps de » lPanimal, propres à leur donner | ) pafla- (*) Memoires de lAcademie Royale des Sciences. An, 1709. pag. 481. 3) 29 5 35 55 5 3 3 59 35 35 39 29 5 95 95 55 35 > $ (32) pañlage , ces petites parties de matiere pierreufe & vifqueufé s'échappent aifément des ca- naux qui les contenoient ; car elles font continuellement pous- fées contre leurs parois par la li- queur qui les remplit ; & elles vont fé placer fur la furface ex- terieure de ces canaux, ou plû- tôt fur toute celle du corps de Panimal qui n’eft point couverte par la coquille |; où elles arri- vent avec d'autant plus de faci- : lité , que tous les pores leur donnent une libre fortie ; au lieu que plufieurs de ces pores peuvent être bouchez fur le res- te du corps par la coquille dont il eft revêtu. Ces petites par ties de matiere pierreufe & viss queufé étant arrivées à la dernie- re furface du corps de l'animal, s’attachent aifément les unes aux autres & à lextremité de la co- quille ; fur tour lorfque ce qu’il 2 Ÿ = (33) FR pe" de plus fubtil-parmi el- » 3 s’eft évaporé, elles compo- » {ent alors toutes enfemble un FL] LE 29 9 » 2 2 39 3 29 39 29 2 “petit corps folide qui eft la pre- miere couche du nouveau mor- ceau de coquille. D’autres pe- tites parties de matiere fembla- bles à celles de la premiere cou- che, dont la liqueur qui circule dans les vaifleaux fournit abon- dammen® , s’échapent de ces vaifleaux par la même méchani- que ; car on ne doit pas crain- dre que la premiere couche ait bouché tous les pores , & elles forment une. feconde couche de coquille , 1l s’en forme de la même maniere une troifiéme, & ainfi de fuite, jufques à ce que la nouvelle coquille ait une cer- taine épaifleur | mais ordinaire- ment beaucoup moindre que cel- le de Pancienne , lorfque lac- _croiflement de l’animal donne l'origine à un autre morceau de C » C@- (34) , coquille. C’eft aux experiences que je vais rapporter à faire voir , fi J’ai véritablement dé- crit la maniere. dont la Nature agit ; ou fi l'on doit regarder tout ce que jé viens d’avancer comme un fimple jeu d’imagi- , nation. | EPA | né. x. ° L 16 | ‘#5 J'ai commencé par ” que Panimal croit à { A CO-= quille ; ë& c’eft de uoti 1 eft a- fé de s’aflurer , fi Pon veut re- garder: avec quelque attention des Limaçons de jardin dans le _tems qu'ils augmentent Péten- due de la leur ; on woit.d’une maniere très-fenfible qu’elle eft trop petite pour les contenir. Ïls s’attachent alors contre les murs , où 1ls reftent en repos, a & donnent la facilité d’obfer- ver qu'une portion de leur corps -deborde tout autour de la co: quille: Cette portion ; comme “tout le reite de leur corps, eft (359 » femplie d'une quantité prodii » gieufe de petits canaux , les 3 yeux feuls en appérçoivent un » grand noinbre qui leur paroiît 35 5 5) augmenter confiderablement » lorfqu’on leur donne le fecours du Microfcope. Fe 00 : , Les pores dént j'ai fuppofé ces Canaux remplis font trop petits pour être fenfibles aux | pe » mäis on fe convainc de leur exiftence par leurs effets a- véc autant de certitude que fz on les apperçevoit fort diftinéte- ment ; il ne faut pour cela que cafler un morceau de la coquille , d’un limaçon fans le bleffer ,. ce * qu'il eft toûjours aifé de faire, parcequ’elle ne lui et adhéran- ‘té que dans un feul endroit, & , Ôtér le morceau de coquille “qu'on a café, on voit dans peu couvrit d’une liqueur ; qui n’a » PU ‘arriver dés vaifléaux dans GC 2 » Îes- (36) 3 lefquels elle étoit conténue jus- » qu’à cette derniere furface, fans que les pores de ces vaifleaux » layent laiflé pañler ; fi même » Pour s’aflurer davantage de la » route que cette liqueur a prife » Pour arriver fur la peau du li- 5 maçon, on Ôte cette liqueur en » Cfluiant la peau avec un linge, 3 9 99 roiïtre une liqueur femblable à -celle que l’on a Ôtée qui vient en même tems de toute la par- tie découverte , & qui par con- féquent ne peut avoir pañlé que par les pores. » C'eft cette liqueur ou plütôt , les parties de matiere moins propres au mouvement mêlées parmi cette liqueur, qui fervent à faire croître la coquille du Li- , maçon. On n'aura gueres lieu à den douter, lorfque lon faura » qu'elles reparent la perte du » morceau de coquille qu'on lui a HE LT - » CN- peu d’heures après on voit repa- - 39 > 39 9) 29 99 39 39 39 39 3 39 39 39 ww 23. 5, ,) #5 » >») 3) 9) 9» 3, , $ (37) enlevée ; & c’eft ce qu’on verra fort. clairement , fi après avoir dépouillé un Limaçon d’une par- tie de fa coquille , on le met dans quelque endroit ou lon puifle le voir commodément, dans un vafe par exemple, il n’eft pas long tems fans satta- cher contre les parois de ce va- fe, comme ils s’attachent con- tre les murs des jardins dans le tems que leurs coquilles crois- fent. On voit alors cette li- queur s'épaiflir & fe figer , ou, pour parler felon des 1dées plus claires , .les parties les plus fub- tiles s’évaporent , & les plus groflieres reftent feules , & for- ment fur la partie du corps de Panimal qui eft découverte une petite croute très-fine ; on peut fouvent diftinguer cette croute après vingt-quatre heures ; elle reflemble aflez alors par fa fi- nefle à ces toiles que les arai- C 3 >» SNÉES (38) »» gnées des maïfons font dans les » angles des murs. C’eft cette » Croute qui forme la premiere » couche de la nouvelle coquille. » On voit au bout de quelques » jours cette croute s'épaifhir par le » moyen de differentes couches 3 qui fe produifént fous cette pre- » miere ; & enfin au bout de dix 5 OÙ ne jours ordinairement, 5» le nouveau, morceau de coquille de qui seit formé a à peu près la » même épaifleur de l’ancien mor- Ceau de coquille que lon a ôté s au Limaçon. | Cet Auteur explique encore ail- leurs (*) d’une maniere plus pré- cie , comment les Vers dont les tuyaux font des coquilles, fe collent à la furface des corps où ils font appliquez. Nous conf derons , ist l'animal sn apres qu'il ejt és €") Ibid. Année LIL. ds. 166. à (39) mé, où quelque petit quil foits couvert par une coquille. ‘Des lors que cet animal commence & croître ; ja coquille cef[e de le couvrir Lou entier , ne petite partié du corps , qui n'eft plus crue lppé , fort alors par l'ou- verture de la coquille. C’ejt de cette partie que s'échappe un fuc pierreux © gluant, qui venant & s'épaiffir forme un nouveau Mor- ceau de coquille autour de l'ant- mal. Ceci fuppofe , il eff clair que fi la partie qui abandonne l'ancienne coquille , à qui lut &= _joute de nouvelles bandes ; s’ap- plique [ur quelque corps , Comme elle le fait dans les Vers qu rainpent continuellement : il eff clair , dis-je , que la même gla qu'elle fournira pour unir entre elles fes particules qui compofent le nouveau morceau de coquille, C> pour attacher ce nonveau m0r- ceaw à l'ancienne coquille , que pe GC | Cef= UT MOQUE RER * "dès We RL 17 cette même glu attachera la nou- velle coquillé au corps que la partie de l'animal découverte tou- choit. ‘De forte que ff en croif- _ Sant cette partie [uit toujours la Surface de ce corps ; > y décrit des lignes courbes , la coquille Juivra en croiffant la même [ur- face, elle y fera collée dans [on étendue. C’efl ainfi [ans doute que les coquilles des Vers à tu- yaux fe collent fur les differens corps fur lefquels ces Vers fe font trouvez peu apres leur nai[- fance. | | Mais c’eft aflez parler des tu- yaux de ces Vers, qui leur fervent d’enveloppe & de demeure, vo- yons fi Pon peut découvrir le lieu de leur naïffance. S’engendrent- ils dans le bois ou dans l’eau? Sont-ils originaires de ce pays, ou nous viennent-ils de l’Amerique? Toutes ces queftions ne font pas faciles à réfoudre , & on — c D CAR de part & d’autre de grandes diffi- cultez. 0 "4 On peut néanmoins prouver qu'ils s’engendrent dans la Mer & voici comment. {. Tous les pe- . tits trous qui paroiflent fur la fur- face du bois s’élargiflent à mefure qu'ils penetrent plus avant , com- - me nous l’avons déjà remarqué. Il fuffit d’éxaminer quelques pieces de bois pour s’en aflurer. 2°. Cha- que pilier eft d’abord piqué par le bas , mais dans la fuite 1l eft tout percé jufqu’à la hauteur de l’eau, c’elt-à-dire , jufqu’à l'endroit où elle peut atteindre, lorfque les va- gues viennent fe brifer contre les Digues. ‘lout ce qui eft mouillé & humetté dans un pilier fe trou- ve criblé : tout ce qui eft à fec & au deffus de la portée de l’eau, n'eit point endommagé. La pre- miere de ces remarques démontre que tous ces petits trous ont été faits par des Vers qui n'étoient OR) point (42) point renfermez dans le pilier: au- trement chaque trou auroit plus de diametre vers la fuperficie du bois _ que lorfqu'il a penetré plus avant. La raifon en eft que le ver groflit toujours à mefure qu'il travaille, & que par il rend peu à peu fon trou beaucoup plus large qu’il n’é- toit à fon embouchure. La fecon- de de ces remarques fait voir auffi que ces vers ou les œufs d’où ils naiflent font repandus çà & là dans la Mer, qu’ils font emportez par les eaux, & jettez contre la fur- ace des piliers auxquels ils s’atta- chent, & qu’ils percent enfuite. Voilà, ce me femble, tout ce qu’on peut avancer de plus proba- ble fur cet article. Ces Vers peu- vent donc vivre & dans l’eau & dans le bois ; mais il paroît que ceux qui font une fois entrez dans _le bois n’en fortent jamais. En effet on trouve leurs cafques dans chaque tuyau; ce qui fait voir qu'ils | à Y font morts. D'ailleurs. ils ne peuvent {ortir par l’ouverture qu'ils ont faite en ‘entrant, à moins qu'ils ne rétrogradaflent, ce qui leur ef du tout impofhble , enchaïez comme ils font dans leurs tuyaux. Suppolé même qu'ils puflent ré- trogarder par le même trou , ne faudroit-il pas qu'ils rompifient le tuyau qui y eft enchaflé, & élar- giflent ce trou qui fe trouveroit beaucoup trop étroit vers la furfa- ce du bois. Enfin dans cette {up- polition , on ne devroit apperce- voir que des grands trous par dé- hors , lefquels auroient donné for- tie à de gros vers. On a la même difiiculté à réfoudre , fi lon veut qu'ils puifient fortir par une ou- verture oppolfée. à la premiere, car quelque direction que Pon donne aux tuyaux , 1l faudroit toûjours que cette feconde ouvér- ture qui leur ferviroit de {ortie, füt infiniment plus large que celle | par. C4) Le. par laquelle ils font entrez |; ce qui ne fe remarque point. Puis donc qu’on n’apperçoit que des petits trous fur toute la furface du ois, on doit neceflairement tirer ces deux conclufions : Premierc- ment, que les gros Vers qui font dans l’eau n’entrent jamais dans les piliers ; & en fecond lieu , que ceux qui y ont une fois penetré y trouvent toüjours leur tombeau. Mais voici une autre queftion. On demande fi ces Vers peuvent S’accoupler dans le bois, & y pro- pager. Il faut convenir qu'on ne peut rien dire de bien certain fur cet article. D'un côté on ne con- çoit gucres comment ils pourroient s’accoupler, puifqu'ils n’ont aucu- ne communication les uns avec les autres, chacun d’eux étant renfer- mé & comme enchañlé dans fon tuyau. Cependant ce feroit un phénomene aflez rare, que la Na- ture eut condammné des ——. | | : (45) de Vers à pañler leur vie dans une iece de bois | fans avoir le privi- ege de pouvoir s’accoupler , tandis que ceux qui vivent dans Peau & qui font de mème éfpece , multi- plient d’une maniere fi prodigieufe. S'il en étoit ainfi on auroit de la peine. à décider fi les pre- miers font plus ou moins heu- reux que les derniers. (Ceux qui s’enveliflent dans le bois , y trou- vent une nourriture qui leur plait & qui ne leur manque jamais : ils font à l'abri de toutes les pourfui- tes d’une infinité de poiflons qui pourroient les devorer s'ils vivoient dans l’eau. Mais il leur manque ces deux avantages , de pouvoir jour de la liberté |, & du plaifir de produire leurs femblables. Ceux au contraire qui pañlent leur vie dans l’eau , ont les deux avanta- ges dont les derniers font privez, & 1l ne paroït que trop qu'ils fa- vent en profiter; mas _—_—_—— | a ve < FE si (46) fement. pour eux , ils mañquent fouvent de nourriture , ils ne peu- vent même la chercher qu’au pe- ril de leur vie , & dans la crainte de devenir à chaque inftant la proye de quelque poiflon. Mais revenons à notre premiére queftion. Pour favoir fi ces Vérs peu- vent engendrer, quoiqu’ils foient renfermez chacun à part dans leurs tuyaux ; voyons d’abord ce qui fe pañle dans les autres animaux qui font appliquez & collez toute leur vie à certains corps, fans qu’il pa- roifle qu'ils puiflent jamais avoir aucune communication avec. leurs {emblables. ae _ L'Oel de Bouc (*) eft toû- jours attaché fur quelque piérre dont il eft très-difhcile de le fepa- rer. _f*) Efpece de Coquillage qué lon nomme en Grec Lepas ; & en Latin Pareille. On lui donne encore en François les noms de Berdin, Berlin & de Famble. ñ bas Et y L s : ’ "1e f "Wu , ARTE | Ù AN AË - | (47) | rer. Lorfqu'il refte à fec fur je bord de la Mer , il change auffi u de place que la pierre à la- quelle il eft collé. Borelli Pa ran- gé dans la clafle des Animaux, qui reftent pendant toute leur vie fixes dans le même endroit. Tout le mouvement qu'on lui voit faire quelquefois confifte à élever fa co- quille à une ligne ou une ligne & demme de diftance de la pierre fur laquelle fa bafe eft appliquée, mais 11 la rabaifle avec une grande vitefle aufli-tôt qu'on letouche. (#) Les Pècheurs de Coquillages , pour lPenlever de deflus les pier- res, fe fervent d’un couteau dont als infinuent la lame entre [a bafe . deFPocil de bouc & la pierre. A- lors on le voit s’oppofer le plus qu'il peut au pañage de la lame, | | EE (*) Memoir. de P Acad. Roy. des Scien. Ans 1740. p. 6o2. & An. 1711. p.142. /Elian. AL A. LO. C.s5. (48) | en appliquant fortement le contou de fa coquille fur la pierre. On peut juger de la force de cette ad- hefion par lPexperience qu’en a faite Monfieur de Reaumur. 42 placé , dit-il ; des pierres [ur lef- quelles des yeux de bouc étoient appliquez de telle forte, que les coquilles étotent paralleles à l'ho- rifon, je veux dire, que l'axe du cone qu’elles reprefentent étoit dans une fituation horizontale. ‘fai enfuite entouré chaque. co- quille d'une corde, € au bout de la corde j'a: fufpendu des poids differens , ils ont ordinairement été trop fosbles pour [eparer cha- que animal de deffus la pierre, Drfuils n'ont pas pefeé du moins vingt-huit ou trente livres : Pœil de bouc foutenoit ce poids de vingt-buit à trente livres pen- dant quelques [econdes ; néan- moins les endroits des pierres auxquels ils étoient adhérants, M À : (49) étotient, unis + peu capables de des arrêter. ‘40 | … Les Orties de Mer ne font pas moins étroitement attachées aux pierres , & c’eft pour cela qu’Ari- -ftote (*) prétend 1e quelques- unes d’entre elles reftent pendant toute leur vie fixées en un même endroit comme des plantes. Elles ont cependant un mouvement pro- greflif |, mais 1l eft aufli lent que celui d’une aiguille d'horloge. A peine parcourent-elles un pouce ou deux dans une heure ; de forte qu'on ne peut appercevoir ce mouvement que comme on apper- çoit celui de ces aiguilles , en re- marquant l'endroit où la partie de lOrtie la plus allongée eft à une certaine heure , & celui où cette même partie fe trouve à l'heure fuivante. (+) | | jus nt (*) Hifi. des Animaux, Kiv.s. chap. 16. L (+) Mem. de l'Acad. Roy. des Scies. Aa; 1710. pag. 609. & fiv. à { ( er Il arrive encore fouvent à di- vers autres Coquillages |, comme aux ÂAuîtres ; à pluleurs efpeces de Glans marins & de Vers de Mer, de mourir dans lendroit où ils font nez , après avoir demeuré pendant toute leur vie fixes dans £ même fituation. Les Vers dont les tuyaux font des coquilles font tantôt collez fur le fable |, tantôt fur les pierres | & tantôt fur les coquilles de divers autres coquilla- ges. Îls s’attachent d'ordinaire à ces corps peu de tems après leur maiffance. Il y a d’autres Vers qui ne font point couverts de co- quilles ; & qui pañlent aufli leur vie dans un même trou. + Or je demande comment on conçoit Que tous ces animaux puis- {ent fé propager , attachez & col- lez comme ils font à des corps é- trangers, ou renfermez dans leurs coquilles & leurs tuyaux. Cepen- dant ils fe propagent, & jamais la, | ra- DOC R _ tac dés Orties de Mér , ni celle d’aicune forte de Vers à tuyaux né s'étéindra Il eft donc auffi poñi-le que les Vers dont il eft ici ueftion puiflent produire leurs émblablés |, quoique la plûpait d'eñtré eux pañlènt toute leur vie dans lé même trou & le même tu- _ au. On peut même dire que ce phénotméene auroit quelque chofe ._ dé moins fingulier que célui de Ia _ production de Oeil de Bouc & de l'Ortie de Mer , puifque cés. Animaux font prefque toüjours feuls & collez fur des picrres, Mais les Vers dès Digues forment énfemblé une efpece de Republi- - que , 1ls font voifins les uns dés _ autrés, 1lsS péuvent même {fe ren- contrer quelquefois & 1€ tou- . cher. ae DÉN GRR Are: Après tout qui fait fi ces Vers ne font par Hermaphrodites ;: & même de l’ordre de ceux qui f multiplient independamment des | D 2 au > (52) autres animaux de leur efpece, & qui font feuls le Pere & la Mert] de ce qui vient d'Eux. Ce feroï à la verité une idée d’Animal tout: a-fait finguliere | mais néanmoins| ‘élle ne feroit pas nouvelle , puis- que la Moule d'Etang a ce privi- lege. En effet, Monfieur de Mé- r7.(*) prétend qu'elle a des Ovai- res & des Veficules feminales. Ces deux efpéces d'organes font également compofez de tuyaux ar- fangez les uns à côté des autres, ‘tous fermez par un même bout, & ouverts par le bout oppofé. On ne diftingue pas ces parties par: leur ftruéture , qui eft toute pa: reille à la vûë , mais par la diffe- rence de ce qu’elles contiennent, & d'autant plus que les rare ont toüjours pleins d'Oeufs en . CEE (+) HifF. de P Acad. Roy. des Sciences. An. 1710. p. 38. Voyez aufh les Memoires pag. 533. & fuir. MU te, k | CPR ÿ Hiver & vuides en Eté, & que les Veficules font en toute faifon éga- lement peu remplies de leur lait, qui par conféquent paroit s’en é- couler toûjours. Tous les tuyaux fe déchargent dans l'anus , & Monfieur Méry conçoit que quand les Oeufs vont s’y rendre dans la fafon de leur fortie , 1ls ne peu- vent manquer d'y rencontrer le lait ou la femence qui les féconde. Ainfi- cet Animal n’a pas befoin du fecours d’un autre pour la gé- ON | _ Monfieur Poupart nous donne le denombrement (*) de plufieurs autres Animaux, qui-ont les deux fexes tout-à-la fois , & en font les _ fonctions en.même tems. Ce font les Vers de terre, les Vers à queuë ronde qui fe trouvent dans les in-' teftins des hommes , ceux qui fe | D 3 trou (*) Ibid. An. 1699. pag. 46. (54) trouvent dans les inteftins des che- vaux ; les Limaçons terreftres, | ceux d’eau douce, toutes les efpe- | ces de Limaçons & de Sangfues. Lors, par exemple , que les Vers | de terre veulent s’accoupler , ils fe gliflent deux à deux dans un trou qui leur convient , ils s’y ajuftent de forte que la tête de l’un eft tournée vers la queué de Pautre, ils s'appliquent Fun contre l’autre. en ligne droite |, & un petit bou- ton de l’un en forme de petit cone s'infere dans une petite ouverture de Pautre, & réciproquement. On voit commodément linfertion mu- tuelle de ces petits boutons , en. prenant bien doucement les denx Vers, en les tirant peu à peu dans Pefpace qui eft entre les boutons, & en les regardant au grand jour. On. pourroit objecter qu’en fup- pofant que nos Vers à tuyaux fiflent les fonctions des deux fexes en même tems fans le fecours d’aucun au- { \ (55) autre animal , ils ne reflemble- roient pas pour cela aux Limaçons ni aux Vers de terre , puifque ces efpeces d'Hermaphrodites ne lais- fent pas d’avoir befoin d’accouple- ment pour produire. Mais Mon- fieur Aomberg ne juge pas impos- fible que les Vers de terre s’accou- ent à eux mêmes , & foient le Pcre & la Mere du même animal, parcequ'ils font mâles par une ex- tremité de leur corps , & femelles ar l’autre. | L'Illuftre Monfieur de Fontenel hazarde une penlée très-vrailem- blable, au fujet des Moules & de quelques autres Coquillages , qu£ _ produifent ‘fans le fecours d’un animal de même efpece. Il croit que tous ces Animaux n’ont ce privilege qu’à caufe de leur immo- bilité , ajoutant que l’immobilité "k g - des Plantes paroïit aufli être la cau- fe de ce que les deux fexes réunis dans. une mème fleur operent la Le | gé- À : re US PA | génération fans le concours d’une autre plante. Monfieur Geoffroy eft dans les mêmes idées que Mon- fieur de Fontenel à cet égard. Ainfi ce ne feroit pas s'éloigner beaucoup du vraifemblable , de croire que la Nature eût renfermé dans nos Vers des Digues & quel- ques autres efpeces de Vers à tu- vaux, toutes les parties qui doivent contribuer à la confervation de leur efpece , vû qu'ils vivent fepa- rez les uns des autres |, & n’ont pour ainfi dire de commerce qu'avec eux-mêmes. Du refte nous ne donnons cefen- ‘itment que comme une fimple con- jeéture qui n’eft pas tout-à-fait fans fondement. Suppolé d’ailleurs que _ {a chofe füt telle, elle ne feroit pas fans exemple, & ne feroit plus une. Mervaille, après tant dautres dé- couvertes qu'on a faites de cette nature. Pour favoir bien certai- nement ce qui en eft à cet égard, il il faudroit fe tranfporter fur les lieux ou naïflent ces Vers, obfer- ver éxattement toutes leurs demar- ches | & mème les furprendre fur le fat. Une telle découverte n’eft peut-être pas facile à fare: fouvent les plus viles infectes font les plus myfterieux. Mais ce qui fait encore que ces fortes de re- cherches deviennent fouvent inuti- les , c’eft la grande diverfité qui regne entre les differentes efpeces d'Animaux à l’ésard de la généra- ton. Î/ ya, dit l'excellent Au- teur que nous venons de citer, (*) des efpeces on tout eff Male à Femelle en même tems , d'autres où à ny a prefque ni Males nt Femelles , x où tout eft [ans fexe , à Pexception d'un petit nombre d'Isdividus. Il [emble que la Nature ait pris plaifir à D'$ | fus- | (*) Monfieur de Fontenel. | (58) fuivre Les regles des combimai- ons , © plus on comparera en” femble [es differens ouvrages» plus on trouvera que Re ur de combinat{on y domine. ‘Peut-être en fuivant cette idée devineroit- on quelquefois affez heureufe- ment. | Il n’eft guère plus facile de de- terminer fi ces Vers font originai- res de ce pays, ou s'ils nous font venus de PAmerique. Bien des gens prétendent qu’ils fe font com- muniquez à nos vaifleaux dans les Indes , d’où ils ont été enfuite tranfportez dans ce Continent. Tout cela eft poñlible, il n’eft plus queftion que d’en donner des preuves. Mais il paroïît qu’on ne peut rien alleouer de bien fort n1 pour ni contre ce fentiment. Ce qu'il y a. de certain , c’eft que ces Vers ou d’aflez femblables font connus depuis très-long tems en Europe, Les vaifleaux en ont pres- prefque toljours été attaquez, & 1l y a déjà un grand nombre d’an- nées qu'ils caufoient beaucoup de défordre dans ce pays. Il y a en- viron 150. ans que cette vermine rongcoit les piliers des Digues de la Zecland, au rapport d’un cele- bre Hiftorien Hollandois. (*#). On nous apprend dans l’Extrait d’une Lettre écrite d’Amfterdam en 1666. que ces Infetes incom- modoient fort les Vaiffeaux qui re- venoient des Indes. Voici tout le contenu de cette piece. (F). 4 Quoique vous ayes fouvent Ui- fité notre port \ je ne fai fi vous se remarqué le mauvais état au, fe trouvent les Vaiffeaux qui reviennent des Indes. Il y 4 dans. ces Mers une certaine efpe- ce de petits Wers ; qui s'atra- | chené €) P. C. Hooft Nederlandfe Hifforie. | (+) Voyez le Fournal des Sçavans. x3 Fe- | dWrier, Année 1666, pag, 273 | . (so, | chent aux œuvres vives des vaifleaux , © les percent de [or- te qu'ils prennent eau de tous cô- fez s où s'ils ne les traverfent pas entiérement ; ils affotbliffent tellement le bois, qu'il et pref- que tmpoffiole de les raccommo- der. Nous avons prefentement ci un homme qui prétend avoir trouvé un fecret admirable pour remedier à ce mal. Ce qui rendroit ce f[ecret 1m+ portant , c’efl qu'on a employé f#qu'a prefènt tous les moyens imaginables pour le faire [ans y pouvoir réuffir. Les uns ont dou- blé les œuvres ‘vives des vaif- feaux de lames de fer blanc où de plomb : d'autres y ont attaché des tètes de clous fi proches les unes des autres ; qu'il ny avoit point de place entre deux : quel- ques-uns les ont revêtus d'aix de fapin , d* ont mis entre les aix du bordage &* ceux du doublage quan- quantité de poil de vache ; dé cendres, de chaux, de mouffe & de charbon. Mais outre que tout cela wempêche pas que les Vers ne pénétrent jufqu'au corps du _ vailleau, ou a trouvé que ce dou- blage en retarde le cours. Les Portugais fe font fervis d'un autre moyen, qui à la veri- lé ne diminue rien de la viteffe du vaiflean , mais qui n'empêche pas tout-a-fait que ces Vers ne l'endommagent. Ils *flambent leurs navires jufqu'a ce que le charbon en tombe | © qu'il fe fafle dans les œuvres vives une croute de charbon épaifle d'un doigt. Mais ce moyen ne [e pra- _ fique pas fans hazard, car 1l ar- rive Jouvent qu'on flambe f1 bien le varffeau ; qu’on le bräle entié- rement : dr fi les Vers s’atta- chent moins aux vaifleaux des Portugais qu'aux autres , on pré- tena que ce n'eft qu'a caufe qu'ils , CF}Z= j (62) €rmployent du bois plus dur que ce- du: dont fe fervent les autres na- ‘T10nS. AU 4 LL On attend avec impatience quelle fera la propofition que cet homme doit faire. Quelques per- Jonnes ont déjà donné là deffus plufieurs avis. Les uns ont dit quil ny avoit qua faire les vaiffeaux de quelque forte de bois plus dur que celui qu'on a coutu- me d'y pmployer. Les autres a- yant remarque que ces Vers ne s’attachent point à nne efbece de Porrier fauvage des Indes , à caufe qu’il ejt extrémement amer, fe font imaginez que le plus ex- _ pedient feroit de chercher du bois qui eût les qualitez de cet ar- bre. Mais maintenant qu'il ny a point de dois propre à batir des #“mavtres , qu’on ne connoilfe ; à n’y a pas d'apparence qu'on en . Due trouver de plus dur, ni de be | his eo ST plus amer, que celui dont on s’eft fervi jufqu’a prefent. Il y en à qui s'imaginent que celui qui prétend avoir trouvé le a contre les Vers, veut [up- pléer par l'art au défaut de la Nature, & qu'il efbere imprimer au bois ordinaire par des leffives d* des ingrediens une qualité € une amertume pareille à celle du Poirier fauvage des Indes. Mais on a bien de la peine à croire que cela puille réujfir. Car il faudroit de fortes lefffves pour pénétrer du bois anffi épais que celui dont eff bâti un vaifleau , © pour confer- ver long-tems cette amertume au “milieu des flots de la Mer. Néan- _ moins em ces fortes de chofts 1 faut fufpendre [on jugement quiqw'à ce que lexperience nous ait fail Voir ce que nous en de- VORS Croire. … I eft fait mention dans l'Hiftoi- _xe de FPAcademie Royale des Ke | | SCIEN- ne C4) ÆSeiences d'une efpece de Ver qui ronge les Vaifleaux ; & qui ne .difiere prefque en rien de ceux dont on fe plant tant ici. Voici Ja defcription qu’en donne le Se- _crétaire de cette Academie après Monfieur Deflandes. (*). ,, [y .» a des Vers de Mer qui rongent » les vaifleaux , & qui les atta- 3» quent en fi grand nombre , & ;» avec tant de fureur, que le bois des bordages en eft tout criblé, & que les bâtimens font en grand danger de faire eau & de » perir. On aflure qu'il n’y a qu'environ $0. ans QUE nos vais- feaux conrioiflent ces nouveaux ,; Ennemis , qu'ils les ont pris dans la Mer des Antilles, & les > en ont rapportez dans nos Mers où 1ls fe font prodigieufement multipliez. Le remede qu’on y 4 ss À (+) Hifloire de P'Acad. Roy. des Stien. An: 1720. pag. 34e és . 2) D Co a trouvé eft de doubler les vais feaux , c’eft-à-dire d'appliquer contre le franc-bord , quand il eft frais çcarené , du verre pilé, & de la bourre de vache, & de revetir ce premier appareil de planches de fapin d’environ un pouce d’épaifleur , que l’on at- tache avec des clous d’un pouce & demi de tige , & de ‘près d’un pouce de diamètre à leur tête. | » Monfieur Deflandes, étant à Breff examina en Phyficien ces dangereux Animaux ; qui n’a- voient point encore été obfervez par ceux même qu'ils inquié- toient & qu’ils allarmoient tant. Al prit quelques bordages de 10. à 12. pieds de long, & de 4. à 5. pouces d’épais , qui étoient ous l’eau depuis plufeurs an- nées. Il vit que la fuperficie en étoit toute piquée de petits trous ronds de demi-ligne de 33 dia \ | "+ : ANT diametre , & cette fuperficie é- tant enlevée , 1l vit le dedans , tout mangé par les Vers , & y trouva les Vers mêmes. »» Hs ont depuis 3. lignes jus- qu'à un demi-pied de longueur. "Fout leur corps eft compolé de differens anneaux , ils ont des _ déux côtez du ventre une infini- té de petites jambes toutes ar- mées de crochets. Ce qu'il y a de fingulier, c’eft la tête. Elle eft couverte de deux coquilles toutes pareilles placées des deux côtez , pointuës par le bout comme le fer d'un Vilbrequin de Menuifier |, ou d’une Ville, & qui peuvent jouer feparément & difreremment l’une de lautre. Cette efpece de Cafque qui en- veldppe la tête du Ver eft très- dure én comparaïfon du refte du corps . qui eft fort mollaïñle, qui fe féche bien-tôt à l'air , & {e reduit en poufliere. Il n’en | » de (67) demeure que la tête qui a été prefervée par fon Cafque. » C'eft elle qui fait tout le tra- » vail du Ver , qui fournit à fa » nourriture & à fon logement, » Elle perce le bois par le moyen » de fes deux Coquilles, qui fe >» difpofent en fer de Vilbrequin, 5» & comme elle eft plus grofle » que le refte du corps ; le pañla- » ge quelle a ouvert, fufht toi- » jours. Le Ver ronge le bois où », 1left entré, s’en nourrit, croît, » & fa tête devenue plus grofle » lui ouvre enfuite un plus grand », paffage dans la fubftance du mè- » me bois. Il y avance toûjours 5 fans retourner en arriere |, & 5» fans en fortir jamais. L'air lui 5» Cft fi contraire qu’il n’a garde de > le chercher. + 18 » Î fuit toüjours le fil du bois, » & continue fa route en droite _» ligne fi ce n'eft que quelque » nœud, ou quelque autre obita- D | E 2 & cle, a ÿ) 39 39 99 2, 3) 3) 29 32 3 3 39 23 29 932 D 39 33 29 3) . 29 99 >) 93 LL “C68) ‘ce ;- loblige de fe détourner. La pointe de fon cafque, :in- ftrument qui lui eft abfolument neceflaire , s’émoufleroit contre un corps trop dur ; & devien- droit inutile, & fi Animal ne pouvoit plus travailler , 1l peri- roit faute de nouvelle nourritu- re, emprifonné dans fa dernie- re excavation. Jamais il ne per- ce le bois de part en part, ce qui diminue un peu le danger que feroient courir aux vaifleaux une infinité d’excavations diffe- rentes faites dans leurs bor- dages. » Puifque ce Ver fuit toüjours le fil du bois, les routes ou ex- cavations de differens Vers doi- vent-être paralleles , & elles le font effettivement à peu-près. autant que les fibres du bois, fi les detours neceffaires des Vers n’ont quelquefois alteré ce pa- rallelifme, ‘Ces détours peuvent 5 CUITE S 27 “Céo) être tels que deux ces Vers fe rencontreront tète pour tète, & alors ils periflent tous deux ; parceque les pointes de leurs cafques fe brifent lune contre Pautre. » Ce Ver employe la prodi- gieufe multitude de fes jambes, ou leurs crochets à {€ qauipor ner aux fibres du bois , afin qu’étant bien appuyé, 1l travail- le de fa tète avec plus de force. Monficur Deflandes conjecture que quatre crochets qui fortent d'entre les deux pieces de fon cafque ; de même figure & de même confiftence que les jam- bes, mais trois fois plus longs, lui fervent à fonder l'endroit par où 1l peut attaquer le bois plus avantageufement. >») Les petits trous , dont étoit toute piquée la furface du bor- dage que Monfieur “Deflandes avoit entre les mains, avoient E 3 29 {e- (70) felon fa penfée contenu les Oeufs , d'où étotent éclos les Vers habitans & deftructeurs de toute cette piece de bois. Ils y étoient tous entrez obliquement , pour prendre le fil des fibres. A ce compte les Oeufs auroient été dépofez là par des Vers de la même efpece , mais habitans de la Mer, car 1l ne paroït pas que ceux qui font une fois dans le bois, puiflent nt s’accoupler emprifonnez chacun à part com- me ils font ,; n1 fortir de leurs prifons pour aller déhors fur la furface du bordage.. Il y à 2p- parence que ces Infectes de Mer peuvent vivre & dans l'eau & dans le bois ,; mais qu'ils ne “trouvent que dans le bois une nourriture propre à flater beau- coup leur goût , & à les faire beaucoup groflir, que c'eft pour cela que ceux de l’eau le cher- chent & y dépofent les Oeufs | en | > QUI ._ + Le? | (71) Pat qui ont été fécondez par un ac- couplement fait dans Peau , & que les vers éclos de ces œufs perdent en entrant dans le bois le privilege de s’accoupler , de forte que Pefpece n'’eit perpe- tuée que par ceux qui demeurent dans l’eau, où ils ne font peut- être pas reconnoiflables pour être de la même efpece. C’eft ainfi que quelques vers du corps humain , les Zéria par exem- ple , ne reflemblent à aucuns vers qui fe trouvent fur la terre, quoiqu'il y ait tout lieu de croi- re qu’ils en viennent. » Après tout ce qui a été dit, il eft aifé de voir que ce qui fauve les vaifleaux doublez, c’eft 1°, la grandeur de la tête des clous du doublage & leur grand nombre qui empèchent les vers de la Mer de dépofer . leurs œufs ; du moins en grande quantité , 2° L’obftacle conti- E 4 » nucl (72) » fuel que feroient aux vers en- » trez dans le doublage les tiges , de ces mêmes clous, 3°. ce ver- » te pilé & la bourre de Vache, » autres obftacles ; qui les arré- » tent ,; ou alimens qui ne leur 5 COonviennent pas. . Ces Vers ont fans doute beau- coup de rapport avec ceux qui font le fujet de cette Lettre , mais Monfieur ‘Deflandes ne nous dit point s'ils étoient renfermez dans des tuyaux , & il leur donne une infinité de petites jambes armées de crochets, que l’on ne remarque point dans les autres. Il eft cer- tain qne les vers deftructeurs des vaiffeaux & des piliers des Digues nefont pas tous de même efpece. On en à fait voir ici qui avoient comme deux fcjes, l’une fur le dos & l’autre fous le ventre. On en a €ncore vü d’autres qui avoient des pattes , comme ceux dont parle Monfieur Deflandes, Du die ils ON (739 font tous, ou du moins la plüpart, armez d’un cafque , & c’elt en ce- la qu'ils ont beaucoup de rapport entre eux. n onfton (*) nous dit que des Vaiffleaux Venitiens après avoir fejourné long tems dans le port : d'Alexandrie , en revinrent tout percez de Vers |, qui étoient de la grofleur du pouce & avoient une coudée de longueur. Il nous apprend encore (‘f) que le fameux François ‘Drakus après avoir erré ça & là fur les Mers , revint enfin à bon port |, ayant fon vaifleau tout criblé. Cet Auteur ajoute qu'il avoit vü lui-même de ces Vers de Mer de la longueur de douze pouces. Ils perçoient les vaifleaux & les rongoient entiere- ment. Voici la defcription qu'il en donne. Ils ont le corps arron- di ; & la gueule faite en maniere | RUES DE ‘3 td (9 Hjff. nat. de Irfe, Lib. IIL. cap. 2. # “ab » Infef. Lib. II]. cap (74) de tenailles. Leur tête eft d'un jaune éclatant tirant un peu fur le rouge. On leur voit deux petits éguillons qui pendent à la machoi- re inferieure. Îls ont trois pattes de chaque côté, & onze anneaux de couleur rougeitre. Le refte du corps eft d’un jaune clair & écla- tant. Les plus grands d’entre eux font d’un rouge obfcur ; mais les plus petits font blanchâtres. Les Italiens leur donnent le nom de Eyfa ; & les Efpagnols celui de Pros. gr Les Vers de Mer dont il eft ici queftion doivent être neceflaire- ment compris fous le genre de ceux qu’on nomme en Latin }’er- mes tubulati, Ceft-à-dire, Vers à tuyaux , parcequ’ils font effective- ment renfermez dans des tuyaux. Monfieur de Reaumur les range tous dans deux clafles principales, Les tuyaux dans lefquels font lo- gez ceux de la premiere efpece, | ne A . (A2 ne font faits que de divers grains de fable & de petits fragmens de coquille collez enfemble. Les tu- aux des autres font d’une matiere {emblable à celle des coquilles. y a encore des Vers dont les tu- aux font d’une fubftance molle. es Vers dont les tuyaux font des coquilles, font tantôt collez fur le fable | tantôt fur les pierres | & tantôt fur les coquilles de divers autres coquillages. Leurs tuyaux font ronds , & d’une figure ap- prochante de la conique . c’eit- à-dire , que vers leur origine , 1ls font moins gros qu’à leur extremi- té. Dans le refte leur figure eft differente dans prefque chaque _ vér different. Non feulement ces tuyaux prennent la courbure de la furface du,corps fur lequel ils font collez, mais outre cela ils forment divers S , ou diverfes corbures auffi differentes les unes des au- tres , que le font les difierentes fi- DU- & N AA RER i (76) | ures que prend fucceflivement un Ve de terre en mouvement. Les Vers à tuyaux de l’autre efpece de- meurent dans le fable, comme nos Vers de terre demeurent dans la terre. Le fuc qui s'échappe de leur corps n’eft pas en aflez gran- de quantité |, ou n’a pas aflez de confiftance pour leur former une coquille. Mais il eft aflez vis- queux pour coller enfemble les di- vers grains de fable & les frag- mens de coquille qui les entou- rent , 1l fait la fonction d’une es- pece de mortier ou de ciment qui lie enfemble comme autant de pe- tites pierres les grains de fable & les petits morceaux de coquilles. Monfieur de Reaumur nous don- ne une exacte defcription de ces Vers , mais ils font fort differens de tous ceux dont nous avons par- lé. Rondelet qui fait aufli men- tion de ceux qui font collez fur de vielles coquilles prétend qu'ils | | nals- naiflent dans leurs tuyaux ; & qu'ils en fortent lorfqu'ils veulent avoir de l’eau. (*) .. Quoique nos Vers foient de ve- ritables Ÿ’ers à tuyaux ; on ne peut néanmoins les rapporter à au- cune des Clafles que Monfieur de Reaumur en a faites, puifqu’ils ne vivent m1 dans le fable , n1 fur les pierres , n1 fur les coquilles d’au- tres animaux. Ils fe logent dans le bois , 1ls y vivent, & y meu- rent. Ou bien, ils naïflent dans l'eau, & fe’ renferment peu après leur naiffance dans le bois, d’où ils ne fortent jamais. Il eft vrai que la moitie de l’efpece, ou du moins une bonne partie doit ne- _ ceflairement vivre dans l’eau pour y multiplier; mais c’eft encore en cela que ces. Vers different de la plüpart dés Vers à tuyaux. On de à | . ne (+) Rondel. de Infeit, cap. ‘z CAPTER ne nous apprend point fi ceux d’entre Eux qui gardent leur liber- té, & qui voguent en pleine Mer, font renfermez dans des tuyaux; mais il eft à croire que les petits qui en viennent font débarraflez de cette enveloppe: autrement ils ne pourroient jamais pénétrer dans le bois avec ce fardeau autour de léur corps. Du refte nous ne donnons cela que pour une con- jecture, & ou peut bien en hazar- der de telles en pareil cas. Nous ne favons rien de la ma- nieré dont ces Vers s’y prennent pour percer le bois : aufli n’en di- rons nous rien. Îl n’y a guère que ceux qui font fur les lieux &c qui les ont vû travailler, qui puis- fent nous donner quelque éclair- ciflement fur ce fait. La plüpart des Vers qu'on nous envoit ici font morts , & ceux auxquels 1l refte encore quelque peu de vie, n'ont plus la force de nous mi eur sd se ni D. (72 Jeur manœuvre. Du moins je n’ay pas été aflez heureux pour en ren- contrer un feul de ces gros en vie, quoique Jj'aye reçu une piece de bois encore toute fraiche, où1ils’en eft trouvé plus de deux cent. J'ai vû de ces pieces deboistou- tes fpongieufes, & aufli pleines de trous qu'un gâteau de miel , qui n’avoient été mifes en œuvre que cinq ou fix femaines auparavant. Voilà ce qu’on m'a afluré. Ainfi jugez par la de la grande activité de ces petits animaux. On ne di- roit jamais cela d’un Infeite qui a l'air d’être fi phlegmatique. On a de la peine à concevoir com- ment il éft poflible qu'un Animal qui fe fond, pour ainfi dire, en- tre les mains, ait la force de per- cer les nœuds les plus durs qui fe trouvent dans les piliers, ainfi que _ je lai remarqué moi-même. f’a- vouë que linftrument dont 1l fe dert dans cette occafion , eft fort | tran- | (80). tranchant 5 MAIS d’où vient à cé -pctit Infcête fi mou, fi che, & {1 foible en apparence, la force de faire agir fes deux coquilles? Cet- te merveille eft grande fans dou- te, mais elle n’eit pas la feule de cette nature, que vous dufliez ad- muirer dans les Infectes ; & je pourrois vous en indiquer de pa- reilles, & peut-être de plus furpre- nantes encore. On a découvert dans le fiecle pañlé une forte de Ver qui ronge les pierres, & s’en nourrit. (*) Il a comme quatre machoires difpofées en fautoir, & qui font continuellement en mou- vement. Le Chêne qui eft un bois très-dur eft fouvent percé & tout rongé par des Vers qui s’y attachent. (F) Il y a dansles | tre sNoix (*) Mémoires Philofophig. de la Societé Ro yale de Londre. Mois d'Octobre, 1666. 7owr- val des Savans, An, 1666. pag. 606. : | (+) Qaos Téredini ad perforanda Robora cum fono tefle dentes affixit ; potiflimumque e ligno -cébatum fecié? Plin. Hift, Nat. Lib. I. c.2. (8r) Noix de Gale de petits Vers qui en rongent la coque , & fe font enfuite un chemin pour en for- tir. (*) On en trouve mème dans les arbres les plus durs, tels que font le Noyer , l’Ebénier , le Cyprés , le Gayac, & le Géné- vrier. Enfin on peut dire que 1a _ Nature a donné à une infinité d’Infectes des membres particu- liers, dont ils favent fe fervir pour percer la plüpart des vege- MUR) 5 ::: Il y a des Infettes qui n’atta- quent que certaines plantes | & qui s’y trouvent toûjours fans fe rencontrer jamais fur d’autres. _ Ceux-là peuvent être regardez < EF com- (*) Malpighi de Gallis pag. 112. - (T) Voyez fur cela , Eleazar Albin , His toire naturelle dès Infecfes d'Angleterre. His: zoire de Acad. Roy. des Scien. An. 1705.Ma- rie Sibille Merian, Differtation [ur la généra- Sion @* les transformations des Infetes de Su- … Tina. Pag. 50. | (82) comme les poux de ces plantes. If y en a d'un autre ordre qui font difperfez çà & là dans les eaux ou fur la terre, & auxquels la Nature a accordé pour nourriture la plû- part des Vegetaux qu’ils ont à leur rencontre. Nos Vers pourroient être rangez dans cette derniere clafle. Dieu qui les a fait naître, n’a pas voulu que la race s’en étei- gnit jamais , & peut-être a-t-1l fal- lu pour conferver l’ordre ‘établi dans l'Univers que ce privilege leur fût accordé. Tout ce qui exifte , ne femble exifter qüe pour le ien-être des Creatures en gé- néral. Elles font comme liées les unes aux autres , elles fe tiennent pour ainfi dire , & sil manquoit ici bas une feule des efpeces qui y : font placées , 1l en arriveroit de très-grands defordres. | Cette verité ne fe fait connoitre que loriqu'on examine les chofes avec quelque attention. En voici | un De (35 un exemple , entre cent mille qu'on pourroit alleguer à ce fujet. Si les arbres étoient fans feuilles coutes les efpeces de Chenilles qui s’en nourriflent periroient dans très-peu de tems. Mais fi ces Chenilles n’exiftoient pas qu’en arriveroit-1l ? Alors une infinité d'Orfeaux qui ne vivent prefque que de chenilles & qui en nour- riflent leurs petits |; mourroient pour la plüpart de faim. Or fi ces petits Oifeaux venoient à pe- rit, ou du moins fi le nombre en diminuoit confiderablement , il faudroit de neceflité que la plû- part des Oifeaux de proye peris- ent aufli par la faim. En effet quelle feroit alors la nourriture des Faucons , des Milans , des Æigles, des Coucous, des Crfra- yes, des Laniers, des Vautours, des PBufes & des ÆEperviers. Vous me direz fans doute que ces Oïfeaux carnafliers pourroient a- è | F2 lors (84) lors chafler aux-rats & aux fous ris. Je lavouë , & quelques-un- d’entre eux le font aufli quelque- fois. Mais s’ils étoient obligez de fe dédommager fur les rats & les {ouris |, combien ne leur en fau- droit-1l pas pour fuppléer au dé- faut des petits oifeaux. Et alors, qu’auroient les Chats, ne fe plain- droient ils pas qu’on leur diminue leur portion. On fe plaint quel- quefois des mouches , & on en maudit la race; mais de quoi vi- vroient les Hirondelles , fi elles ne trouvoient des mouches. Ces Oi- {eaux viennent ici dans le Prin- _tems , lorfque les mouches com- mencent à paroïtre, & ils fe reti- rent dans l’autonne qui eft le tems où la mortalité fe met parmi ces infectes. Il falloit donc qu'il y eût des mouches pour l'entretien des Hirondelles. | Si les Animaux vouloient vivre Cn paix , & avoir certains gris | es rs (85) les uns pour les autres, la plüpart d’entre eux periroient de faim. Ils ne pourroient jamais fubfifter, s'ils n’étoient meurtriers les uns des autres : aufli eft-ce une neces- fité abfoluëè qu'ils s’entre-détrui- fent. La loix générale eft que le plus foible foit foumis au plus fort, fi l’adrefle du plus foible, ne peut éviter la puiflance du plus fort. Les poux, les puces, les vers, les mouches, & les plus viles infectes perdent le refpeét pour la majefté de l’homme , & ofent linfulter. Quand un Loup , un Tigre, ou un Loup en fureur recontrent un homme, 1ls le dechirent & le met- tent en pieces. L’homme en ufe à peu près de même à l'égard des Animaux , quoiqu'il regarde cette _ loix comme une des fources du défordre, lorfqu'elle tourne à fon défavantage. Îl n’y a rien , pour anfi dire, qu’il ne s’approprie. IL fait main bañle fur tout , & on | F 3 peut (86) peut dire que c’eft le plus meur: trier d’entre tous les Animaux. Les Habitans d’une feule Ifle (*) maflacrent par an plus de 675000. bœufs ,; & deux ou trois fois au- tant de moutons , fans parler du | gibier & de la volaille. | Ce qui eft la caufe de toutes nos plaintes dans les maux que nous avons quelquefois à fouffrir . de la part des autres creatures, c’eft que l’on fe perfuade que tout cft fait pour Phomme , & dans cette faufle idée on voudroit que tout plit fous lui, & qu'il n’y eût dans l'Univers que ce qui peut contribuer à {on avantage. À quoi bon tant d’Infettes, dit-on , qui ravagent les campagnes : à quoi bon tous ces vermifleaux qui rui- nent les digues & criblent les vais- feaux. Mais nous devons confi- de- (*) D’Angleterre. D: COX. derer que Dieu en créant ces Ani- maux, a voulu en conferver la ra- ce ; c’eft-lui qui les a deftinez à vivre dans les troncs des arbres plantez fur le rivage de la Mer; & pour cet effet , 1l les a armez d’un cafque ou d’un inftrument ca- pable de percer le bois, pour pou- voir y entrer, y pénétrer, s’y ni- cher, s’en nourrir, & par confé- quent le cribler & lé miner entié- rement. Le bois eft peut-être la feule chofe qui puifle leur fervir de nourriture. : Du refte on feroit fort mal de conclurre de ce que je viens de di- re , qu'il faut laifler ces Infectes en paix. Bien loin de là , nous fommes tous intereflez à les dé- truire pour notre propre conferva- tion, düt-1l en couter la vie à une _ infmité de poiflons auxquels 1ls fervent de nourriture. II feroit r1- dicule que nous eufions le moin- dre ménagent pour des infectes | EF 4 qui (88) “qui nous font fi nuifibles | tandis que nous mettons à mort fans au- cune mifericorde quantité d’autres Animaux dont nous n’avons rien à craindre. HA Bien des gens font curieux de favoir fi ces Vers ne fe détruiront pas infenfiblement , ou du moins, s’il y a lieu d’efperer que le nom- bre en doive diminuer. Vous me faite vous même cette demande, Monfieur , & il me paroït que vous témoignez un peu trop d'in- re à ce fujet. Penfez vous s de pareils doutes. Dieu nous ca- che l'avenir [ous d'épailfes téne- onc que l’on puifle vous éclaircir bres ; à fe rit de nos inquiéru- . 2 des ; lors qu’elles vont plus loin qu'il ne faut. (*) Tout ce qu’on peut faire dans des cas de cette | —. (*) Deus premit nocte caligino[a futuri tem- poris exitum ridetque fi mortalis trepidat ul- tra fas. Horat. sé | (89) nature , c’eft de hazarder quelque conjeéture , qui foit néanmoins fondée , & de joindre le pañlé 2- vec l’avenir, afin de pouvoir juger par lun de ce que nous avons à craindre ou à efperer pour lautre. C’eft ce que je vais tâcher d’éxe- cuter. Mais ne vous attendez pas que je traite ce fujet à fond, il eft trop vafte , & m’entraineroit ne- ceflairement dans de trop grands détails & de trop longues difcus- fions. Cependant avant de vous rappeller ces exemples , permettez moi de faire quatre ou cinq réflé- XIONS , que je vous donne pour autant de principes , tous démon- trez par l’expérience. Vous ver- rez dans la fuite l’ufage que j'en ferai. | | 1°. Tous les Infettes qui fe ma- nifeftent de tems en tems, & que Fon regarde comme de nouvelles efpeces , ne peuvent avoir pris naffance que par la voye de la gé- | FE ÿ __ né- - (0 nération, & il faut de neceñité re- monter jufqu’aux premiers Indivi- dus que PAuteur de la Nature a formez , pour en trouver la pre- miere origine. 2°. Ce qu’on nomme ordinaire- ment corruption , peut bien don- ner lieu à la manifeftation d’un corps organifé, tel qu’eft celui de tous les Infectes ; mais il n’eft ja- mais la caufe de la formation des parties qui le compolent. Ce prin- cipe eft une fuite néceflaire du pré- cédent. ie: 3°. Les Oeufs ou Semences des Infectes contiennent toûjours les premiers rudimens des differens Animaux qui en doivent naïtre. . 4°. La plüpart des Infeétes dé- pofent ordinairement ces œufs dans des endroits capables d’aider au dévéloppement de l’Embryon, & où 1l puifle en naïflant trouver une nourriture qui lui convienne. La Providence a eu foin de don- ner (91 ) | ner cet admirable inftinét aux in- fetes | & c’eft-un des plus füres moyens dont elle fe fert pour en conferver les efpeces. Si une Mouche faifoit fa ponte fur une pierre , que deviendroient les pe- tits Vers qui en naïtroient enfuite ? Ils périroient fans doute un mo- ment après leur naiflance. Où la pofe-t-elle donc cette ponte ? Sur quelque piece de chair, ou fur un cadavre, qui puifle fervir de nour- riture à tous les vermifleaux qui fortiront de ces œufs. Il y a des Vers qui ne fe trouvent que dans certains fruits , & qui ne pour- roient Jamais vivre ailleurs, parce- que toute autre nourriture differen- te de celle de ces fruits, ne feroit pas propre à les faire croître. Or ces Vers viennent de certaines mouches qui piquent ces fruits, lorfqu'ils font encore tendres , y font un trou aflez profond , dans lequel ils dépofent un ou plufieurs œufs \ ” (92) œufs ; d’où fortent quelque tems après de petits vers , qui trouvent. en naïflant de quoi fe nourrir. Quelle prévoyance dans des mou- ches ! On ne veut pas qu’elles rai- fonnent , & c’eft juftement pour cela que le phénomence en eft d’au- tant plus furprénant. Un Animal fans raifonnement fe propofe une fin , & fait des chofes de l’ordre de celles que Phomme n’éxecute jamais qu'après bien des réfléxions. Quelle merveille! Tout cela, dit- on, n’eft qu'un effet de Pinftinét. Soit , l'inftint peut donc aller aller quelquefois de pair avec la raïon, Mais laiflons là ces réflé- xions, voyons plütôt ce que dit à ce fujet Monfieur Albin Natura- lifte Anglois. ,, Depuis, dif-1/, (*) » que j'ai fait des Obfervations, 5 JE n’ai pas rencontré la moindre > Cho- (*) Eleazar Albin dans fon Hiftoire natu- relle des Infectes d’ Angleterre. (93) chofe qui m’ait donné lieu de douter que les Infectes en géné- ral ne foient produits d’Ani- maux de la même efpece. fa été confirmé dans cette penfée par les Expériences du curieux François Redi | homme d’es- prit d’ftalie, qui a écrit fur cet- te matiere. Je ne fai néanmoins comment il eft arrivé que cet habile Obfervateur de la Natu- re fe foit trompé f1 grofliere- ment que de croire que quel- ques Infectes s’engendrent des Vegetaux dans les Excrefcences ° 5 2 ils fe forment. Il pa- roitra clairement à quiconque voudra fe donner la peine de lPéxaminer avec foin , qu'il y a des mouches qui font de petits trous dans la peau exterieure, ou dans l’écorce des plantes afin d’y loger leurs œufs; que le tis- fu des vaiffleaux étant ainfi rom- pu, la feve qui y pañle y a >> 1€S (94) les excrefcences que l’on y re- marque ; que ces excrefcences fervent de Nid ou de Matrice aux Animaux , & leur fournis- fent mème des alimens , lors- qu'ils ne font que d'éclorre, que cela conferve la feve de lAni- mal jufqu’à ce qu'il puifle voler, après quoi 1l fe fait. à lui même une ouverture pour en. forur , quelque épaifle que foit l’excres- cence ; ce qui eft d'autant plus admirable qu'il y a quelques- unes de ces mouches qui font fort petites , & de ces excres- cences qui font fort dures. On obferve cela facilement dans la Noix de Gale commune ; car s’il n’y a point de trou , vous trouverez à coup für un Infecte mort , foit qu'il fût encore en Ver ou en Mouche , lorfque la Noix a été cueillie , & f1 vous y voyez untrou , c’eft que la _5> MmOu- | (95) ,, mouche eft parvenue à fon état » de maturité, & s’eit envolée. 5°. Il y a quelques autres Infec- tes qui femblent prendre moins de foin de leurs produétions, ils jet- tent leurs œufs comme à l’aventu- re , & fouvent dans des endroits où les petits Animaux qui en nais- fent , ne trouvent aucune nourri- ture autour d’'Eux.. Mais la Natu- re a donné à ceux-c1 ou des ailes, ou d’autres membres qui les aident à {e tranfporter par tout pour cher- cher de quoi fe nourrir. 6°. Le vent enleve de deflus la terre une infinité de petits œufs & de femences , tant des Animaux que des Vegetaux , qu'il difperfe çà & là, & auxquels 1l fait traver- fer des efpaces immenfes. On eft quelquefois furpris de voir.paroï- tre tout à coup une quantité pro- digieufe d’Infeétes dans des en- droits où l’on n’en avoit jamais vû de cette cfpece. Souvent aufli on SPP | voit (96) | voit naître des plantes dans un ter- rain qui n’en a Jamais produit de femblables. D’où viennent ils donc ces Infeêtes , d’où viennent ces nouvelles plantes ? Ils viennent les uns & les autres des œufs & des femences que le vent a difperfez. Mais rendons la chofe fenfible par quelques exemples. | On voit naître tous les joursune infinité de petits Champignons fur du fumier ou plûtôt fur des crotes de Cheval. Mais quel rap- port y a-t-1l de ces crotes aux champignons? Aucun. 1] faut donc que la femence des champignons fe trouve dans ce crotin ,| qui de lui-même n’a pas la vertu de pro- duire aucune plante. Mais d’où feroit venue cette femence fur ce crotin. Etoit elle dans lavoine, dans le foin, ou dans la paille que le cheval a mangée ? Etoit-elle dans Peau qu'il a buë ? Point du tout. Comment donc cette fe- | | men “Re Y (97) mence s’eft elle trouvée & fe troti: ve-t-elle prefque par tout fur ce cro: tin? L’y feme-t-on? Encoremoins, . puifqu’elle eft invifible. Mais vois ci de quelle maniere la chofe arri- ve. Ces femences qui exiftent cer- tainement , doivent être fort me- nues & fort legeres ; par confe> quent elles peuvent être aifément . emportées dans l'air ; & fe repan- 6 D: , fi | | L dre enfuite de tous côtez. Or fi _ Pon fuppofe comme on le doit, que le crotin de cheval , préparé d’une certaine maniere , eft une terre propre à faire germer ces pe- tites graines , ne conçoit-on pas - d’abord qu’elles produiront neces- fairement des champignons , lors- qu’elles feront reçuès dans cette matrice. On peut confulter Mon- fieur de Zournefort fur cet arti- cle. (*) D'ailleurs ce fyftème eft en :: d’au- (*) Memoir.de l’Acad. Roy. des Scien. An. 1707. pag: 72. é C8) d'autant plus vrai-femblable , felon la remarque de Monfieur de Fon- tenelle (*) LI Qu'il eft certain préfentement que les Plantes, qu'on croyoit n'avoir point de fe- mences, & auxquelles on en a dé- couvert, font celles qui en ont le plus. 2. Que ces petites femen- ces peuvent être plus aifément tranfportées en une infinité de dieux par mille hazards différens. 3. Qu'à caufe de leur extreme pe- titefle elles font plus à couvert des injures du déhors , & fe confer- vent plus long tems fans aucune al- teration. On peut dire, que, par cette mème raifon , elles font plus délicates fur le choix des fucs, qui les doivent déveloper |, & ont be- foin de circonftances plus particu- hicres & plus rares. | Ces femences s infinuent pres- que (*) Hiffoire de l Academie Royale des Scie ces. Ân. 1707. pag. 57- C9) que par tout, elles s'introduiferit dans les maifons , entrent dans les chambres |, & pénétrent jufques dans des coffres fermez. On ne fauroit dire combien de differentes fubftances peuvent leur fervir de matrice & leur fournir des fucs propres à les faire germer. On trouve une infinité de petits cham: pignons fur la couverture d’un livre, fur de vieux fouliers , fur le plan- cher d’une chambre humide , fur des confitures | fur du pain, & fouvent ce qu’on appelle Mo:fif[u- re n’eft autre chofe qu’un amas de ces petites plantes , qui forment une efpece de parterre. On en voit jufques fur les bandes & les satelles appliquées aux fractures des malades , comme l’a obfervé plu- fieurs fois Monfieur 4e Mery àl HG- tel-Dieu (#). Monfieur Æo0k (T) Le : 0 (*) Ibidem. RE (+) Micros Yournal des Savans 20. Dec. n. 1666. (xc0) dit avoir vû diftin®ement au Mi: crofcope, dans unc tache de Moi- fiflure , fur la couverture d'un livre, des fleurs ; les unes en boutons, les autres à demi épanouïes, quel- ques-unes entierement fleuries. Les femences du Lierre , (*) celles des Moufles, des Capillaires & de la plüpart des plantes para- fites , font aufli portées au hazard par les vents dans des lieux fort é- loignez de celui ou elles avoient: pris naiflance. Aufli rencontre-t- on tous les jours ‘une infinité de petites plantes fur les toits , les. murs, & les tours les plus élevées.: La même chofe arrive à la pous- fiere des Etamines ou Tefticules des plantes mâles ; car cette pous-: fiere qui eft la veritable femence de ces plantes, eft fouvent enlevée dans l'air à une hauteur extraordi- | nai- (+) AG, Britann. Compend. T. 11. 144. (101) naire , & retombe enfuite fur la terre , lorfqu'il ne regne aucun vent. D’ordinaire cette poufliere eft fort jaune ; & c’eft ce qui a fait croire au’ peuple & aux igno- rans, qu ” tomboit une pluye de “ouphre. a Dudley (+) à de- montré qué dans le Mabiz ou Blé des Indes cette femence fe portoit toûjours des plantes mâles “aux plantes femelles ,; quoiqu’elles fuflént fort éloignées les unes des “autres. . On remarque qu'aux mois de Jañvier & de Fevrier, le Cou- drier poufle ce que lon appelle nom- LA «<5T) | | nombre de Fourmis, que filon n’avoit rien fait. | » Les PP. de Saint François à rent en cette occafion une expé- rience , qui leur réuflit , mais que tout le monde n "étroit appa- remmenht pas en état de fare. Ïls mirent trois ou quatre livres de Mercure fublimé fur une ter- rafle de leur Couvent , toutes les Fourmis d’une demi lieuë à la ronde y accoururent , & moururent dans le moment, qu’elles toucherent à cette com- polition. On eut enfin recours au Ciel, après avoir tenté tou- tes les autres voyes de fe déli- vrer d’un fi terrible fleau ; 1l fe fit partout des Proceflions géné- rales ; mais comme on ne pou- voit convenir du Mediateur, qu'on devoit fe choifir auprès de Dieu pour appaifer fa cole- re, on le tira au fort, & le fort Loft fur S. Saturnin : on lui k fit 3 Lé | | | | | FAO CAS PA) # ne: D” (ess | » fit des vœux , & les Fourmis » difparurent peu à peu. | Tous ces exemples ont, fans _ doute , beaucoup de rapport avec le cas en queftion. Mas ce que _ nous devons fur tout confiderer ici, c’eft que tous ces diffcrens A- nimaux qui viennent de tems en tems/inonder tout un pays, difpa- . roiflent d'ordinaire infenfiblement, _ foit qu’ils periflent en effet, com- me certains infectes qui meurent vers la fin de l’Automne; foit qu’ils fe retirent ailleurs, comme font les Oifeaux de pañfage. 2 . On n’a jamais vû les mêmes In- feêtes ravager un mème pays pen- dant plufieurs années de fuite. Pourquoi cela ? C’eft que felon notre fuppofition , qui eft bien vraie , ces prodigieufes multiplica-. tions ne font que les effets de quel- ques malheureux hazards. Or ces hazards font très-rares , comme Pexperience le démontre. Il arri- HE L 4 | vera (ss 7 CRE vera peut-être deux ou trois fois. dans un fiecle , qu'une Province de France ou de quelque autre pays , foit inondée & defolée par une armée de Sauterelles. ou de Fourmis. On a vû des tems, où la pêche du Saumon étoit des plus abondantes dans certains endroits ; mais cela arrive-t-1l fort fouvent dans un fiecle? | Enfin , pour nous rapprocher encore davantage de ce qui fait le fujet de cette Lettre, ces Vers qui font aujourd’hui de fi grands rava- ges, font peut-être les mêmes que ceux dont on s’eft plaint en 1666. & dans lPavant-dernier fiecle: Ils n’auroient donc alors multiplié d’une maniere fi prodigieufe que trois fois dans trois fiecles. On m’abjetter:, peut-être, que ces Vers font differens de ceux qui ont paru dans les deux dermiers fiécles. f’avouëé que Je n’aurois rien de fohde à oppofer à une ee h reil- à Ca37) … reille replique , parceque perfon- ne, que je fache, ne nous a donné la defcription de ces premiers Vers, & que par confequent nous ne pouvons les comparer avec ceux d'aujourd'hui. Mais en laiflant lObjettion dans toute fa force, qu’en peut-on conclurre? Rien qui puifle détruire ce qui vient d’être - établi Car enfin , en fuppotant . queces Vers paroiflent ici pour la premiere fois en fi grand nombre, en inferra-t-on pour cela que ce fleau nous vifitera fouvent ? Non fans doute | puifque mon rai{on- > nement auroit encore plus de force _ dans cette fuppofition ; que dans celle où lon foutiendroit que ces Vers font de la mème efpece que | ceux qui ont paru autrefois. Et de fait, après avoir demon- tré , comme J'ai fait, que ces in- fectes ont toûjours été Habitans de la Mer |, & ont toüjours produit leurs femblables | n’y auroit-il pas licu (138) _ heu de s'étonner qu'ils fe manife- ftaflent cette année tout à coup, & en fi grand nombre pour la pre- miere fois. Ne pourrois-je pas 2- lors conclurre | qu'une pareille multiplication ne s’eit faite que par un de ces hazards les plus rares qui fuflent jamais. Si ces Vers Ont toûjours ‘propagé dans les Eaux, pourquoi n'ont-ils pas pa- ru pendant près de trois fiecles, ou plütôt , pourquoi n’ont-ils ja- mais paru. Ce phénomene n’eft- il pas alors & plus furprénant, & plus rare , que fi l’on prétendoit que ce fuflent les mêmes Vers, Qui ont été fi abondans dans les deux derniers fiecles? Il n’y a per- fonne , ce fémble , qui ne doive en convenir. 51 donc le phénomene eft alors plus rare, comme il left en effet, il faut aufli par la même raifon, que le hazard qui le produit le foit également ; & par conféquent 12 nous RUE Le" { n À A ) DEN | d ’ } NE R ] À ÿ 4" » nous aurons encore moins de fujet (139) de craindre pour l'avenir. Voici à quoi fe réduit tout ce probleme. Quel eft le fleau que lon doit - craindre le plus pour l'avenir , ou celui dont nous avons été afHigez deux fois dans trois fiecles, ou ce lui qui ne nous a vifité qu’une feu- le fois dans le même efpace de tems ? Tout le monde dira que, : {elon toutes les apparences , Île premier eft plus à redouter que le dernier ; & c'eft le feul aveuë que je demande. Je dis {elon les apparences , parcequon ne peut répondre de l'avenir , n1 prévoir les differens changemens qui peu- vent arriver dans l’ordre des éve- nemens. On doit fe reflouvenit que je fuppofe toûjours que de pareils évenemens répondront en quelque forte à ceux du pañlé, & de telles fuppofitions ne laïflent pas d'ordinaire d’être aflez bien fondées dans des cas de cette na- | ture, _ (140) ture. Pofons le cas, par exemple, que deux maladies toutes differen- tes, mais également dangereules, ayent fait du ravage dans le der- nicr fiecle; que l’une ait regné trois ou quatre fois, & que l’autre ne fe foit manifeftée qu’une feule fois ; a’eft-1l pas vrai dans cette fuppo- fition, que nous avons plus a crain- dre de la premiere que de la fe- conde , les caufes qui les produi- {ent l’une & l’autre, nous étant é- galement inconnuës. ._ Fout ce que je viens de dire en dernier lieu, fait aflez voir que le danger auquel ces Vers nous ex- polent , n’eft pas fi grand qu’on le publie dans les pays étrangers : fur tout, fi lon remedie de bonne heure, comme on le fait, aux dé- gâts qu'ils ont caufez. On s’ima- gine que la Hollande eft fur le point de fa ruine, & on fait cou- rir le bruit que ces Infectes ont pé- nétré par tout. Bien plus , des gens 2 "on x \ : à 4 (141) gens très-mal-intentionnez ou du moins fort imprudens & étourdis, ont ofé dire que ces petits Ani- maux avoient déjà rongé & miné Ja plüpart des Pilotis de la Maifon de Ville d’'Amfterdam , en forte que ce fuperbe édifice commençoit à pancher d’un côté. Se peut-il qu'on ajoute foi à des nouvelles aufli mal-fondées ! Mais je penfe * qu'il eft fort inutile d’entreprendre de défabufer le Public à cet égard. C’eft au tems à détriure tous ces faux bruits. Je fuis, &c. À ne AN ee DA & a Resa nr > AN ES Pig. ee pi à er DA re À h Æ nu NU? 4, 7 i « % 4 p valit RCE AVER- trs Rrrrestre AN LCRTISSEMENET. Ous avons -crh faire plailir au Public en joignant à la defcription des Vers à Tuyaux, l'expofition fidele du dommage qu'ils ont caué dans les Digues , ainfi qwelle a été donnée par les perfon- nes qui ‘ont drefé le Proces Ver- bal dont voici la Tradutrion. PR O- . Dreflé par ordre des fouflignez & communiqué de la part des 1»- tendants confeillers & affes: Îeurs des Digues du(*) Drech- terland à L. N. P. les Seigneurs du Corps de la Noblefle de Hollande & Wejt-Frile, &à L. N. P. les Seigneurs Confeil- lers Deputez des Etats de of. lande © de Weft-Frife & du Quartier du Nord | en qualité de Surintendants des Digues dans le Drechterland , concernant les Decouvertes faites aux di- tes “Digues par rapport aux Vers trouvez dans les Ouvra- ges de Pilotis &c. , comme * auffé \touchant les Dommages - caufez enfuite par la Tempète & par les Marées. E E 15. Septembre 1731., pen | _, dant que Mrs. les Intendants (#) Territoire ainfi nommé. TAG & Confeillers des Digues étoient occupez à faire la 3" vifite des Pi- lotis & des Epaulemens d’Algue, ou l’arech, (forte d'herbe que la Mer arrache des Rochers en mon- tant , & dont les Habitans de la Nort-Hollande fe fervent pour fouteénir leurs Digues) on vit plu- fieurs Debris ; ou Troncs fupe- rieurs de Pilotis, qui, pouflez par un vent du Nord accompagné d’une haute Marée ,; vinrent flot- ter vers les Digues qui font fous - Pinfpettion d’Énchuyfen & Wes- ende , Grootebroek & Bovencar- fpel: les habitans du lieu recueilli- rent ces debris & les mirent fur la Digue fuivant la coutume. Com- me il eft arrivé plus d’une fois que de pareils Troncs de Pilotis, en- dommagez par les glacés & déta- chez enfuite par la f'empète, font venu flotter vers lefdites Digues, Mrs. les Intendants & Confeillers des Digues n’y firent aucune atten- | 117 MON : “ (45) “tion : Ils crürent que le cas rs | “le même , & n’avoient garde. de _ s'imaginer que ce. dégar eût été ÿ _caufé par des Vers qui avoient one gé ces Pilotis, “ans une chef, JS | qu "alors inouie. : - | Mais après qu on eût recu. Avis. , que des Vers extraordinaires, ron- ‘ * gcoient le bois des. Ouvrages, de - Pilotis qui font au TexeZ au Het. | der & ke long des côtes de: Frife, LS 1 cet avis elit été : confiemé lois du Level & ds A D 5. & K qu'ils (146) par un vent de Nord. | Mais quelques Perfonnes, de- qu'ils avoient été pouflez jufqu'ici meurant pres de la Digue fepten- trionale ; decouvrirent peu après que la plus grande partie des Pilo- tis des anciennes Têtes exterieures “ ont été abandonnées ; & qui ont fituées près defdites Digues. d'Enchuyfen & Weflende , Groo- tebrock & een 00 étoit ron- ë gée par de pareils Vers, & que le dégat commençoit un peu au des-. fus du fond & continuoit jufqu'à la hauteur de lendroit du Pilotis où la Marée monte chaque jour, mais que cependant le plus grand dégat étoit vers le fond. Cette découverte fut confirmée à l’occa- ion d’une petite tempête , pén- dant laquelle plufieurs Pilotis des- dites têtes abandonnées : furent rompus par la force de l’eau, & leurs debris ou troncs fuperieurs ayant été portez vers les côtes; on rs Y | LA Ci47) | ; y trouva quantité de Vers encore | « | . : } * en vie. Ces debris font aétuelle- ment en grand nombre le long des |} Digues & des Rivages, de même | que chez ceux qui les ont ramañlez | où l’on peut voir le dégat que les vers y ont fait. Ce mal , furvenu fi prompte- ment augmentant de jour en jour, fut aufli découvert dans les êtes exterieures qui font en bon état, & qu'on garnit tous les ans -de nouvelles perches , (ce qu'on appelle rafraichir) afin de confer- ver les rivages qu'on a gagnez & tacher d’en gagner d’autres. On _ le découvrit encore vers la mi-No- _ vembre aux. Pilotis & autres ou- _ vrages de bois qu'on nomme Krebbelingen (*), aux N°. 38. & 39. , fituez vis-à-vis le Z’zrechs ces Pilotis qui font d’un bon bois Me A : ss à Re ; €) Efpece de Paliffade: 2 a #3 é F4 af k arte & £ ARS 7 FT M “en he M ue. : LEA PA: AE 9 PUIS Éd RÉ se Rat Es Ve di un + “ M 2 fe PR à x é ASE Gares FN: & sp * F Pa pH EN ART Foy it Nr Ag GA de fapin ; y ayant été enfoncez Pis RS L'avis en ayant été donné à Broer Smit, en qualite d’Affeffeur de Bovencarfpel, celui-ci en don- na, part à Mr. Wouter de Jong, comme Prefident du Confeil pen- dant l’abfence de Mr. Wynand de Nieuftad , qui là-deffus en fit la. premiere viñite le 7. Novembre pendant que la Marée étoit baffle, conjointement avec Mr. Pierre Straat | Principal Proprietaire de terres dans lé-Ooffer-Cogge , & a- vec ledit Broer Smit: étant arrivez fur les lieux ; 1ls firent rompre.en pieces quelques troncs de Pilotis,. tant de bois de chène que de fa- pin , & trouverent que le mal y. étoit déja confiderablement au- gmenté, & qu'il s’étoit principale- : ment communiqué aux Pilotis de fapin. Ils emporterent quelque unes de ces pieces qu'ils firent voir le même foir à Mr. de Jong, de RDC F (Éa ! D ee Ve —— | LA (149) : Perfgn Intendant des Digues & le lendemain à Mr. de Nieuftad au- tre Intendant ; füurquoi il fut pro- vifionellement refolu de faire arra- cher à la premiere occafion quel ques Pilotis des plus endommagez afin de voir & de decouvrir le mal dans fa fource. ji ageAa Ve Sur cette découverte certaine, . & fur quelques avis vagues qu'on … reçut de tems en tems , Mrs. les Intendans des Digues du Drech- terland jugerent à propos d’obfer- ver de plus pres ce grand mal , de | prendre, en cas de progrès, tou- tes les précautions convenables, & d'y apporter tout le fecours poffible pour conferver le Quartier du Norz, dont le foin eft fi fort recommandé par L. N.P. ; mais comme lintendant des Digues de ce Quartier ne püt aflifter en per- fonne aux vifites qu'on devoit fai- re, à caufe d’une commiflion dont il étoit chargé , il pria Mr. Jean | En de (150) de Jong de Perfyn d'exercer fa fonétion pendant fon abfence , & de continuer les vifites avec toute lexaétitude poflible | conjointe- ment avec les Mrs. nommez ci- deflus , & avec le Secretaire La- keman. | A = En confequence de cette refolu- tion ,; Mr. de Jong de Perfyn & lefdits Mrs. accompagnez du Se- _cretaire Lakeman, fe rendirent le 12. Novembre , pendant que la Marée étoit baffle, à Pendroit, où Fon avoit refolu de faire arracher un des Pilotis, ce qui fut executé fur le champ. Le Pilotis qu’on arracha étoit un de ceux qu'on y avoit enfoncé en 1718. Îl étoit entier & paroifloit fort bon, mais après qu'on l’eut fendu avec une hache, on y trouva des vers d’une grandeur prodigieufe , dont plu- fieurs qui étoient encore en vie avoient 14. pouces de longueur mefure d’Amjflerdam : chaque ver moit dans le Pilotis ,| le long du b (151) _ ver de la plus grande forte for: fil du bois , une cavité dans Îa- quelle on pouvoit prefque mettre le doigt : ces cavitez alloient du bas en haut, & 1l y en avoit jus- qu’à la hauteur de lendroit du Pi- lotis, que la marée inonde chaque Re | jour : a en juger par le cours de ces efpeces de tuyaux , les vers fe détournoiïent enfuite de biais & puis defcendoient vers le bas , les tuyaux devenants , à ce qn'il pa- roit , plus longs & plus larges à mefure que le vers croit , & le vers devenant plus long à mefure qu’il ronge le bois , en {orte qu’on ne peut en aucune maniere s’apef- cevoir qu'il y ait du vuide dans ces tuyaux, aufli longtems que ces vers reftent en vie. Ce qu'il yade plus furprenant |, & qui rend la découverte du mal d'autant plus difficile | eft qu'on n’en voit au- _ cunc trace fur la fuperficie des pi- K 4 lo- Jotis ; où l’on n’aperçoit que quel- ques troux très-petits & prefque imperceptibles. Ces Mrs. vifiterent encore le mème Jour , autant que la marée put le permettre, les ouvrages de bois , nommez Xrebbingen , qui {ont le long des Digues de Boven- carfpel, Grootebroek, Enchuyfen & Weffende | mais ils n’y décou- vrirent que quelques legers com- mencement d’endomagements. Sur le bruit qui fe repandoit de plus en plus du progrès de ce mal, on relolut de faire une vifñite le long de toute la Digue du Drech- terland, ce que ces Mrs. éxecute- rent avec beaucoup d’exaétitude par le moyen d’une petite barque, cn commençant à Broekerhaven. Le: 3. Decembre ils allerent de Broëkerhaven juiqu'au Wierdyk Gufte de Digue) de Venhuyfen vers lift, & trouverent que la té- te exterieure qui eft en cet en- D} à droit, 1 FLN ES | (153) ‘ droit , étoit entierement endom- magée, & que les ouvrages, nom- nez Krebbimgen ; conftruits de _boïs de fapin, qui font le long ou … devant le #7erdyk jufqu'àa Schar- loo étoient tout à fait ruinez, plu- fieurs des Pilotis étant même dé- ja renverlez , & les autres fi fort éndommagez qu'on pouvoit les faire tomber en les tirant avec de fimples crochets. Quant aux dits ouvrages nommez Xrebbingen, conftruits de bois de chêne , ils trouvérent qu’en effet ils étoient endommagez , mais qu'ils ne lé- toient pas aufli confiderablement, mi en fi grand nombre que ceux de bois de fapin. | 4 Le 4. Decembre , on alla vers POueft juiqu'au Leck , & de Brockerhaven jufqu'à la pointe nommée Zerfluyfer-Hoek. On y trouva le même dommage que vers PES de Brockerbaven, mais à mefure qu'on avançoit vers le ; K ; _ Sud, (154) Sud ; on s’apperçut que le dégat étoit moins confiderable. On ne vit au delà de la pointe nommée T erfluyfer-Hoek que 2.ou 3.troncs détachez, qui étoient pareillement infeftez. | Le $. on vifita toute la Digue Occidentale , mais on n’y décou- vrit rien , non plus que le 6. que l’on retourna de Horn à Leck. Le 7. on alla le long de Paile d'Oudyk jufqu’à la pointe de Guel- dre. Tout s’y trouva endomagé, jufques-là qu'on fit tomber plu- fieurs pilotis en les tirant avec un crochet; mais on s’aperçut que les ouvrages nommez Xrebbingen , conftruits de bois de chêne ,/ é- toicnt moins infeftez |, que cer- tains ouvrages , nommez Xrab- hoosden ; conftruits de bois de fapin. : On fut obligé de fufprendre cet- ce vifite à caufe du vent qui com- mençoit à fe lever. | DER | Le — , TO 0 (ss) | Le ro. Mr. de Jong, ayant fait rapport du refultat de cette vifite aux Confeillers & autres Ofhiciers des Digues, aflemblez pour aflis- ter à la remife des comptes de la St. Nicolas , propofa à l’afflem- blée de déliberer fur les moyens convenables pour arrêter ou pre- venir le progrès de ce mal; fur- quoi il fut réfolu qu’on feroit la vifite de la Digue Septentrionale, & quenfuite on prendroit les mefures qui conviendroient, felon que la fituation des affaires lext- eg 0 LS Mrs. Jacques Benningbroek, Jacques Groes & Dirk Bosjager, comme Prefidens aflefleurs , refo- lurent d’affifter à ladite vifite, & d'y accompagner les Mrs. nommez ci-deflus. FA On la commença le 12. Decem: bre au matin, mais l’eau étant 2- _ lors prefque aufli haute qu’elle Peft pendant la marée , on fut obligé | rec TEE dt Cm ï d'attendre qu’elle fut plus bañe, afin de pouvoir faire avec toute Pexactitude requife la recherche du mal que Peau cachoit. En atten- dant le nommé Nicolas Kangman, ancien maitre fort expert dans Part de piloter , vint leur dire que le 10. pendant labfence de Mr. le Dykgraaf de Jong, qui s'étoit ren- du à la remife des comptes de la Sr. Nicolas, 11 avoit fait avec fon fils une vifite exacte, &avoit trou- vé que Pouvrage , nommé Xreb- binger , qui eft vers la pointe de Gueldre, de même qu'à l'Eft & à FOueft de cette pointe , étoit 1n- fefté, principalement dans les ap- puis & dans quelques autres en- droits. Que les appuis de fapin de la nouvelle tête qui eft dans la Mer à la dite pointe , étoient pa- rcillement infettez: que la tête ex- terieurc vis-à-vis de Zent, étoiten très-mauvais état: qu’une autre té- te exterieure qui eft abandonnée, étoit Ê- | (157) étoit entierement ruinée; & que la cète exterieure près de la Digue de Bovencarfpel étoit infettée, mais particulierement dans la ligne exte- rieure , &.{ur tout dans l'endroit où font les 2. ceintures. | L'Eau étant baiflée depuis cere- cit, & le mal étant à découvert, ces Mrs. virent que le bois detaché de la pointe du rivage d’Enchuy- fem , & dont une partie étoit de- vant & fur da Digue , étoit très- infefté,, & que tout ce qui {e trou- voit près delà étoit entierement rongé. Ils virent que la tête exte- rieure de Bovencarfhel étoit par tout attaquée de ce mal, & qu'un des angles qui eft celui qu refifte le plus à la violence des Eaux étoit entierement rongé: furquoi il faut obferver ici, que le bois d’une des têtes nuinées qu’on avoit arraché vers la fin d’Août dernier, avoit _ été trouvé fort fain dans ce tems- D ,comme aufli depuis, re | ‘eut , CCC 0 feut travaillé, mais que le refte de ce bois qui étoit refté au fond, étoit aétuellement rongé d’outre en outre. On découvrit aufli que certains ouvrages nommez ÿJfer- kettings, faits en 1728. & 1729. étoient pareillement fort infeftez; que la tête abandonnée étoit entie- rement ruinée, la plus grande par- tie en étant renverfée; que les ou- vrages appellez Krebbingen, nou- vellement conftruits, de mêmeque les pieux qui font devant la Digue près de Kathock, étoient dans un état plus fâcheux que lorfqu’on en fit la vifite le 7. & le 12. Novem- bre; que la tête exterieure qui eft le long du rivage de Groutebroek étroit endommagée; que l’ancienne tête étoit prèfque ruinée , .& que même la nouvelle tête, conftruite au mois de Septembre dermier d’un bois neuf du Nord, étoit tel- lement attaquée de ces Vers , we 3 Cÿ HET + 2 LE i . Û À d | da + L 1 * Ÿ (159) fes appuis en font prefque entiere: rement rongez. | On trouva encore que les ouvra- | ges appellez Krebbingen depuis le °, 37. jufqu'au N°. 34 étoient _très-endommagez : fur quoi il faut obferver ici que c’eft dans ces en- droits-là qu’eft le plus grand dan- ger. Tous les ouvrages nommez Krebbingen ; qui {ont toüjours fous l’eau, même pendant que la _ marée eft bafle , de même que ceux qu’on nomme Sferkettingen, près de Proekoorderhaven {ont aufli infeftez. | | Quant aux portes de l’éclufe du moulin, on les a trouvées en bon état, à la referve de leurs poteaux, où l’on trouva quelque dommage, de mème que dans les Pilotis qui font près delà. On ne découvrit aucun mal au delà de léclufe, mais il eft à crain- dre qu'il n’y en ait aétuellement. La plus grande partie des per- | _ches, (5607 : à ches , tant celles. qui font dans les ouvrages appellez ÆXrebhingen,. que celles qui font aux têtes ‘exte- rieures , & que la marée mouille jJournellement ; font entierement gâtées, & l’on a trouvé dans une defdites perches , que lon a con- fervée , un tuyau percé par des vers d’une telle grandeur qu’une balle de moufquet pourroit pres- que y pañler. ue Sur ces découvertes, 1l fut arré- té provilionnellement, qu'outre les bois preparés qui fe trouvent dans les Magafins bien pourvüs , on en feroit faire d’autres pour les diftri- buer dans les Magafins de Groote- drock | Povencarfpel , Enchuy- Jen ,; Weflende & Venkuyfe ; & qu’on affembleroit 1 $o.perches ap- pellées Yauffers , ou demoïfelles, de 30. piez de long , afin que fi par quelque accident imprevu, les ouvrages appellez Krebbingen,ve- _noiïent à être emportez , on püt con- ELA Cu conferver encore , au moyen des Machines qu'on nomme Kaften, les endroits appellez W7ers. On réfolut aufi de faire recueil- dir dans les canaux au moyen des moulins , autant d’eau fraiche, qu’il eft neceflaire pour en pou- voir mouiller fans cefle les éclufes; de faire fonder avec des crochets, pendant la bafle marée, les ouvra- ges nommez Xrebbingen ; d'éta- Dlir des perfonnes pour avoir foin de ces travaux , & d’ordonner qu'on doublit le nombre des tra- vailleurs dès qu’on aperçevroit le moindre danger foit par quelque tempête , où par quelque marée extraordinaire. Voilà le récit des découvertes ui ont été faites concernant les ommages çaufez par les Vers, & Pexpofé des refolutions qui,ont été prifés provifionellement &c par précaution. L N: P. voudront bien permet- Le tre (1629 | tre qu’on ajoute ici, ce que d'ail: leurs on ne fauroit leur cacher, favoir ,que ce fleau fubit & imprévû, fuppofé qu'il ne fit plus de pro- orès ,; a déja caufé aux Digues ma- ritimes du Drechterland , dans Pintervalle de 3. mois | pour un million & demi de dommage , fe- lon le calcul qui en a été fait , & jui fuppofe que tout fera retabli ans létat où 1l étoit ci-devant. 11 paroit par le compte fuivant, que ce calcul a été fait felon la ve- rité fans qu’on ait rien exageré. ” Le mal a commencé à la Digue Septentrionale au N°. 19. & finit au N°. 66. ce qui fait 47. N°. de $o. verges chacun , contenant par éonfequent une étendue de 2350. Vvérges. Îl commence à la Digue Meridionale au N°. 1. & s'étend jufqu’au N°. 36. ce qui comprend une étenduë de 1800. verges, en- femble 4150. verges, en ne comp- # | _. fant D C7. tant que les ouvrages de Pilotis qui font le long de la Digue : fi l’on y ajoûte tous les Sferketfels, “ou traverfes , pour détourner la maréc , leur longueur fera pour le moins telle , que fi l’on y com- prend celle qui a été fpecfiée ci- deflus , elle 1ra bien à 5000. ver: ges, le tout ayant un double rang de Pilotis entrelafléz de poutres & de pierres. | Si lon y ajoûte encore la lon- _ gueur des ouvrages nommez Xreb- bingen, qui font le long de la Di- . gue Septentrionale , depuis le N°. 19. jufqu’au N°. 62. & enfuite toutes les têtes ruinées ; qui quoir- qu’abandonnées ne laiffent pas que d'être d’une grande utilité en di- vers endroits ; lefquelles étoient garnies de poutres & de pierres, on trouvera que tout ce qui eft en- dommagé , & dont les poutres font entierement ruinées , monte | | L 2 au (164) au MOINS à 8000. verges : En COMP+ tant feulement pour chaque verge un 44m de poutres (certaine mes fure) fur le pié de 6o. fl. le ram, cela fait f. 480000 Les ouvrages de Pilo- ts, qu’on fuppoñe à de- mi ruinez ,; ont couté plus de 280. fl. la verge lune portant l’autre, les- . quelles multipliées par 4000. verges , qui font la moitié de la lon- . gueur, montent à f 1000000 A quoi il faut ajoûter : les pierres ; qui bien qu’elles ne foient pas ruinées , font tellement enfoncées dans le fable, au defaut des ouvrages de pilotis &-des poutres, qu’elles deviennent inu- tiles : Il y en a pour … ghaque verge 3. laft, & cha- chaque Jaft PURES - fr à le pied -de 10. fl monte -à 30. fl. par verge , ce _ qui fait pour les 4000. . verges | f 120000 CE re] somme f 1600000, Il eft vrai que les chofes ne font _ pas encore venuës Jufqu’à cette Ex- . trêmite que les Pilotis & les pou- tres rongez par les Vers , ayent tous été emportez par la violence des Eaux , mais ceux qui favent quels coups de vagues ces Pilotis doivent efluyer pendant une tem- pète , jufques-là qu’on a vû plus d’une fois que des pilotis d’un bois fan & neuf , tenant ferme dans l'eau , en ont été renverfez , com- prendront facilement quel fervice on doit attendre , de ces Pilotis, qui étant rongez. par les Vers fe font pas en état de refifter à la force des vagues dans la moindre L 3 _ tem- (166) tempête. On en a déja fait une trifte épreuve dans le Drechter- land & les 4 Noorder-Corgen pendant la courte tempête qui s’é- leva le 25. & le 26. Decembre 1731. Car , après que la Mer fe fut un péu retirée le 26. on vit 2- vec une furprife extrême les riva- ges de la Digue Septentrionale du Drechterland couverts de bois rompus & de poutres brifées: fi la Mer ne fe fut pas retirée aufli fu- bitement, qu'elle le fit, & que le vent eût continué avec la même violence, 1l eft certain que la rui- ne auroit été beaucoup plus confi- derable , car on a trouvé que Îa plüpart des pieux qui étoient en- core entiers , & qui n’ont été ren- verfez que parce qu'ils n’étoient pes foûtenus par ceux qui ont été rifez, étoient entierement gâtez, ce qui fait craindre | qu’au cas qu'il furvienne une tempête de du- rée, le tout ne foit emporté. On F : (167 | - On fait aflez que les ouvrages - exterieurs, conftruits dans la Mer, « à l'endroit de la Digue Septentrio- - nale où eft le plus grand danger, _ne fervent pas tant à foutenir di- retement la Digue , qu’à confer- ver & à augmenter les rivages en détournant la marée, comme aufli _ à rompre les coups de Mer , en- forte que quand ces ouvrages vien- droient à être emportez, le Pais, à ce qu'il paroit , ne coureroit au- cun rifque d’être fubmergé ; mais fi ce malheur arrivoit un jour, ce qu’à Dieu ne plaie, & que les- dits ouvrages exterieurs vinflent à être entierement détruits , comme il eft déja arrivé en partie pendant la courte tempête de Nue/, par la quelle plufieurs milliers de pilotis ont été renverfez , il s’enfuivroit que les rivages gagnez peu à peu, avec tant de peine & de depenfes, periroient en peu de tems, & que par conféquent la Digue , denuée L 4 de (168) de ce rempart , & m'ayant plus lPapui des Polotis exterieurs , 1e-. roit feule expofée à toute la fu- reur de la Mer. E.4 h _C’eft la maniere ufitée dans le Drechterland (*) de conftruire quantité d'ouvrages exterieurs afin de gagner des rivages, de confer- ver ce qui a été gagné. , comme par exemple les terres qui font au delà des Digues, & ce qu’on nom- me les Pers ou V’arechs, à l’ex- ception néanmoins d’un petit nom- bre de ces derniers qui n’ont que 6. 8. 10. ou 12. piez de longueur, de quelques ouvrages nommez Krebbingen, dont le bois n’a que 28. a 32. piez de longueur , les- quels en cas de haute marée & lorfque les rivages & les terres au delà de la Digue font fous l'eau, ne fervent qu'à couvrir la ee | à: ” (+) C'eft un territoire ainfi nommé. CE {A l K (169) _ deterre, qui en quelques endroits eft plus haute de 18. pieds de Rhinland que les prairies , & de 13. a 14. pieds plus élevée que la marée ordinaire : ainfi ceux qui _ ont tant foit peu frequenté les Di- gues maritimes , jugeront facile- ment, que dès qu'on neglige à en- _ tretenir les ouvrages exterieurs , Îa profondeur de la Mer doit infalli- blement augmenter devant la De gue , & que par confequent les pieux qui y font , ne tenant que peu dans le fond , ne font pas en état de pouvoir foûtenir tout le poids des Digues de F’arech, qui dans le “Drechterland {ont une fois plus hautes que larges, en for- tes que lorfque ces J’arechs tom- bent, ou qu'ils font emportez par la Mer, la Digue de terre ne peut plus faire la moindre refiftance, & par confequent , humainement parlant , il eft impoñfible de con- derver les Digues du Drechter- L ÿ land, CARS land , quand même les Vers ne fero'ent d'autre dégat , que celui qu'ils font aux ouvrages exterieurs. _Cc dernier article feul couteroit plus de 800. mille fl. avant qu’on pût le remettre dans fon premier état, ce que ce pais ne fauroit éxecu- ter, dautant qu’il ne confifte qu’en 13000. arpens qui contribuent, & que parmi ceux-là 1l y en a déja plufieurs centaines d’abandonnez par les proprictaires , outre ceux qui font fur le point de l'être, & qui le feront fans doute , vü le grand nombre de taxes de diffe- rentes efpeces dont ils font char- gez. Si cependant on étoit obligé d'abandonner les ouvrages exte- rieurs, & de laifler perir les riva- ges, & que néanmoins on voulût conferver la Digue , autant qu'il feroit poflible ; on ne pourroit le faire qu’au moyen d’un large Wer & de quelques Eftacades ou hi 2 | n- LL Cr ; bingen ,; conftruits d’un gros bois de chène : chaque verge de ces ouvrages couteroit pour le moins 800. fl. ce qui, à raifon de 4000. verges reviendroit à 3. mullions 200. mill. fl. par confequent au double de ce que couteroient les reparations des ouvrages exterieurs de toute la Digue Meridionale; D'ailleurs fi Pon confidere qu’une Digue devant laquelle 1 y a une grande profondeur, eft plus expo- iée au danger que celle devant la- quelle 1l y à un rivage , on com- prendra Éitercent que cette der- niere entreprile, f1 on léxecutoit, outre qu’elle couteroit beaucoup plus que la reparation propolée, rendroit le danger de l’inondation infiniment plus grand. L.N. P. auront la bonté de confiderer | que tout ce qu’on vient de dire . n'eft que dans la _ fuppofition que le tout-puiffant voudra bien appaifer facolere, car | fi Ed ai APE LE fi les Vers continuent à faire les mêmes dégats, & que par confé- quent on ne puifle plus conferver aucun ouvrage de Pilotis, ce qui arrivera felon toute apparence, quelques moyens qu’on employe pour détruire ces Infectes, les af- faires feroient alors dans une fitua- tion bien plus deplorable, puifque dans ce cas-à, on feroit obligé de fare une Digue d’une toute autre forme & conftruétion | ce qui au cas que le mal vint à {e communi- quer à toute la Digue coureroit, dans le Drechterland feul 6. nul- lions, chofe impraticable pour ce Ps. 0: 200 Enfin fi lon n’apporte point du * fecours aux Digues de #e/t-Frife, _ & qu'on ne contribué point aux dépenfes neceffaires pour cet effet, ce pais ne pouvant y fubvenir tout {eul , faute de moyens fufh- fants, quand même le mal ne fe- roit plus de-progrès, on doit s’at- | ten FT POMPES —. e A f Nd >= (573 )}” tendre dans peu à uneinnondation irreparable, qui commenceroit par le“Drechterland, ou les 4. Noor- der-Coggen, (*)& s’étendroit par toute la eff-Frife & le Quartier du ÂMVord : la Mer venant enfuite à rompre les Digues de dparen- dam & de Maiden , pénétreroit par la Mer de Haerlem ; par les ter- res adjacentes jufqu'au cœur du Quartier du Sd, ce que lon ne fauroit empècher , en forte que la plus grande partie de la Æo/lande Meridionale en {eroit fubmergée, & bouleverfée anfi que les autres Quartiers |, qui ont été enfevelis fous un Lac d’eau falée. Toute l’efperance qui nous refte dans cette trifte fituation , éft que V. N. P. qui connoïflent ce Quar- tier, fon état, & fon impuiflance, voudront bien prendre en confide- ra- (*) 4. Etendue de terrein ainfi nommée: _ (174) ration une affaire aufli defefperée & être convaincuës qu’un Boule- vard d’une fi grande importance, & qui vcritablement eft une Bar- riere, qui couvre la Æo/lande con- tre la Mer , merite d’être regardé & entretenu , comme les autres Forterefles aux depens du Pais en général; & que L. N. & G. ER en confideration des fuites facheufes qui font à craindre, & eu égard à Pimpuifiance du Quartier , & aux taxes oncreufes dont le Drechter- land eft chargé , voudront bien Pader puiflamment, foit en exem- ptant les habitans & proprietaires de terres du payement des taxes, {oit en leur accordant de la caïfle commune, un fubfide proportion- né aux Gommages & au danger, comme on a fat & que lon fat encore à égard des ifles du Zexe/ & du Ye Ainfi fait & figné le 12. Janvier 1732. par les fouflignez inten- | dants, EP: CARE 'dants, Confeillers & affeffeurs du “Drechterland , après la vifite & - les découvertes faites en confé- quence. 7. de Fong de Perfÿr; Wouter de Fong, 7. Benningbroek, Jacob Groes, le jeune, . Dirk Potjager, Broer Smit , P. Straat. S. Lakenman, Secretaire. PRO- PROCES VERBAL. Drefflé par les Intendans Confeil- lers & Chefs des Digues des Quatre Noorder-Cogeen (*), communiqué à L. N P. les Seigneurs du Corps de la No- bleffe de Hollande'& Weft-Fri- fe , comme auffi à Mrs. les Baurgemaîtres & ceux de la Regence des Villes de Haerlem, Amfterdam, Alkmaer, Hoorn, Enchuyfen &:Medenblik , ex qualité de Surintendans des .Digues maritimes des quatre Noorder-Cogcen ; concernant les découvertes faites à la Di- gue maritime des quatre Noor- der-Cogoen par rapport aux Vers trouvez dans les Pilotis, poutres &c. © aux dommages caufez enfuite par la Tempête &* par les Marées. KR. le Dykgraaf Dirk Hout- Æ tuyn & les Regens des Ve 16 qua (+) Terreins ainfi nomme. (177) quatre Noorder-Coggen ayant re: cû au mois de Septembre dernier, des avis certains que les ouvrages de Pilotis & autres, tant au Texel qu’au Aelder , ‘avoient été rongez par une efpece de ver inconnu, & ruinez enfuite en très-peu de tems par les vagues de la Mer; craignant avec raifon que ce mal, qui augmentoit de jour en jour, ne vint à fe communiquer a leurs Digues, comme étant les plus ex- poiées ; s’aflemblerent le 17. du même mois à Æarswoud , ‘con- Jointement avec les principaux pro prietaires des terres fituées fous les Digues de Æejt-Frife. ls y ap- prirent .que plufieurs troncs fupe- rieurs de Prlotis de bois de chêne, encore en bon état, avoient été pouflez vers cet endroit par la der: niéte haute marée ; venant à ce qu'on fuppoloit du Texel-ou du Hélder | ce qui a été verifié-en- fuite après une plus exaéte recher- | M che. (178) che. On alla vifiter ces troncs que les habitans du. lieu avoient mis fur la Digue. Je. paroifloient a- voir été. rompu .vers le fond : on en fendit un entrautres , dont le bois. qui étoit de chène fembloit encore. neuf. On trouva qu'il _ était percé par tout, .que les cavi- tez..qu'on ÿ:voyoit en quantité étoient larges d'environ la grofleur d'une pipe. à -tabac & remphes de certains Infetes encore vivants; aÿant la formeexterieure de-vers; dune fübftance glaireufe.., : mais dont Ja. tête étoit- dure & paroiffoit affez. femblable. à. celle d’une- tor- tuë ;; & que ces Infectes avoiént tellement. rongé ce:.bois , -qu’on pouvoit le rompre, facilement. avec les doigts. aps ee fps d'ange An+ ftrüment.… >; Get: Soit avoit. f- Éomt: Se les fpectateurs ;; qu'en fe regardant aÿec 3 air sontiqne ils s'écrie- 4% du à ds À LE vas … (799) ent tous, Dieu veuille nous prés ÿ Jerver d'un femblable fleau!. f La ÿ Sur cette découverre le Dyk-. graaf & les Chefs des Digues fé. donnerent tous les fois ppilibles. pour découvrir fi:ces troncs, a+. voient: point été dérachez des Pi lotis de cette Digue, & fi ce! mal ne s’y étoit point comimumiqié ;; ils crûürént ‘enfin :$ 'appercevoif que quelques : Pilotis : nétoient point fermes; & f doutant qu ils bas roient bien être infeftés on refolüt, de vifiter toute da: Digue ; ; dang: une étendue d'environ 3900.:ver- ges, ‘&, d’exanuner autant qu'il-fer: . soit poñfible, les’ Effacades , têtes: & autres ouvrages conftruirs dans; la Mer : certe vifite fe fit lezrs Novembre, lorfqu” après avoir hâ+, ché lé bois des Piloris: «en divers endroits, on trouva que plufieurs des’ Eftacades, : "Fêtes ;: Eclufes de Mer; & autres ouvrages devant da Digue , étoient infeftez de ces vêrs: 2: - (00 {180) dans l'efpace d'environ 2700. ver: ges, & que le bois étoit rongé de- puis le fond jufqu’à la hauteur de Fénérois ou leau monte avec la marée , n’y ayant d’exempt de ce mal que le bois de quelques en- droits ; qui font à fec ; pendant que la marée eft baïfle, & qui font en petit nombre. | Le Dykgraaf Houttuyn refolut là-deflus de convoquer pour le 26. du même mois, tout le corps, qui confifte en 17. membres ou depu- tez de la Regence de Medenblick, & en 16. villages, afin de leur fai- re part de cette découverte, & dé- libérer enfemble fur cette affaire, & fur les moyens où précautions qu’on trouveroit à propos de pren- dre pour conferver la Digue, dont le foin leur a été confié par E'NEPC'oUr | Les dits membres s'étant aflem- blez au jour fixé , furent extraor- dinairement furpris de cet acci- dent: | 9 "OR | dent : après avoir deliberé là-deflüs, ils refolurent de faire arracher quel- ques Pilotis aux endroits ou Peau avoit le plus de profondeur, afin de voir fi les chofes y étoient dans un état aufli facheux, & qu’en at- tendant on feroit faire certaines Machines nommées Kattem , fai- tes de poutres de 36. piez de long, afin de conferver par ce moyen la Digue de l’arech (forte de Digue qui foutient la Digue de terre) au cas que les Pilotis vinflent a être renverfez on emportez par quelque tempète. sc _ En conféquence de cette refo- lution on fit arracher quelques Pi- lotis dans les endroits fpecifiez, & on les trouva tous infeftez. Sur cette découverte on refolut d’obferver le progrès que feroit ce fleau, ce qui fut executé, de tems en tems , avec toute l’exactitude pofñlible, par le Dykgraaf, les Chefs des Digues , & les maîtres des QE M 3 Cog- . C4) Coggen , qui ont Pinfpeétion fur les -Eclufes; l’on obferva de cette:ma- mere jufqu’au 25. Decembre ; au quel temps le vent Nord-Oueft qui avoit commencé la nuit précé- dente avec beaucoup de violence, continua tout le Jour avec la même force; la nuit fuivante on s’apper- çût avec une furprife extrême que diverfes Eftacades avoient été em- ‘portées avec leurs poutres, pierres &c. & que les Wers, qui foutien- nent les Digues ,; depouillées de lcurs appuis , menaçoient de tom- ber dans la Mer , mais on prevint cé malheur à force de bras, & au moyen de ces Machines qu’on nomme Kaften , dont on a fait mention ci-deflus. Le lendemain, le vent ayant un peu ceffé on vit la Mer le long de la Digue, cou- verte d’une quantité extraordmaire de Pilotis rompus , & de poutres brifées, qui étant venu flotter vers les côtes, furent jettées fur la Di- QUE: L | # Pis | (183) gue. On les éxamina & lon trou- va qu'ils avoient été tous rompus près du fond , qui étoit Pendroit où les vers avoient fait le plus de dégat. Le Dykgräaf, les Repens & les principaux proprietaires ju- gerent , après uñe exaéte recher- che , qu'il étoit péri en 6o. en- droits différents au devant dela Di- gue, pour le moins 250. vergesen étendue d’Eftacades , avec toutes leurs poutres & dépendances. Si le vent n'eut point ceflé aufli fubitement , & que la Mer ne fe fut point retirée , le dommage au- roit fans doute été beaucoup plus confiderable , ce qui fait craindre avéc raifon , {1 l'on n’y remedie promptement ; que le tout ne foit _€mporté à la premiere tempête qui fera de quelque durée. | Dans une fitrifte circonftance, & pendant une faifon aufli peu fa- vorable , le Dykgraaf & les Re- _ gens crürent que rien ne feroit M 4 plus (184) plus convenable , pour arrêter les _Narechs des endroits emportez, que d’enfoncer de demie verge en demie verge, devant la Digue, un Pilotis de 30. a 40. piez de long, d’en enfoncer un autre dans la Di- gue & de les lier enfemble au mo- yen d’une poutre ou tenaille. En conformité de cette refolution, on acheta le 2. Janvier ces materiaux, -& l’on convint avec un entrepren: neur pour léxecution de louvra- gc ,; auquel on travaille actuelle- ment avec toute la diligence pofii- ble, cet ouvrage devant être ache- vé dans peu. ‘ho Voilà le recit des découvertes faites touchant les dommages cau- {ez par lés Vers , & de ce qui a été refolu pour prevenir de plus grands dégats. 1, 41,4 Qu'il foit permis au Dykgraaf & aux Regens de mentionner 1c1 les raifons qui font craindre que ce fleau, fi Dieu par fa grace n’en ar- FE Re rète 1 + ét OP "7 ; « À 4. A 4 4 » (185) _ rête le cours, n’ait des fuites très: funeftes pour ce territoire. Pre- mierement parce que le progrès qu'il fait eft très promt : cela con- te parce qu’on n’a trouvé aucun indice ni apparence de ce mal, dans plus de 6000. Pilotis qui ont été arrachez, au mois de Juillet & d’Août derniers, de quelques viel- les Eftacades qu’on devoit reparer, ce qui eft une preuve évidente que c'eft depuis ce tems-là , que ce fleau eft parvenu au point où 1l eft à prefent. En fecond lieu parce que la plus part des Eftacades , & autres ou- vrages font en pleine Mer , ayant aux endroits les moins profonds, 5. 6.7.a 10. piez d’eau , & ail- leurs 12, 14. 15. 18. a 20. piez, enforte qu'ils font tout à fait expo- {ez à être rongez par les vers. Enfin parce que le dommage , fuppofé même que ce mal ne fit plus de progrez, monte déja, fui- D, vant (186) vant le calcul qui en a été fait, 2 plus d'un million ; : car pour les feules poutres ou tenailles , au nom: bre de ÿ4. employées pour arrêter le V’arech, on a du achetter 1122. Pilotis ,| ce qui avec les frais mon- te à 1: f 26440-13-0 ; Four | és autres: Soon 2: materiaux comme DIU OE fer, planches &c. f 3000. 0-0 Les fraix inévitas 7 bles qu'il a fallu fai- rè pendant & après -::4 11 1. latempêtemontentà ff 6880-0-0 Les Machines, de nommées Xaften, dont on 2 fait men- tion , ont couté ‘ f 2000 Somme f 38320-13-0 Les reparations Jp S17 qu'il faudra faire aux ouvrages déja emportez , fur lé- _ tendue de 250.ver- Tea gs, (187) Pges , «mentionnées: #1, ‘ot . ci-devant, fur lepié - de ÿoo. fl. par ver- | | ge monteront à 71125000 Somme f 163320-13-0 |. Car chaque verged’Efta- cade confifte en 16. pilotis de bois de chène depuis 24. piez jufqu’à 50: a rai- fon de 13. fl. lun portant l'autre, ce qui. fait: ::1 f 208. 14. planches de $.à 6.fols f 4 . Pour les ouvriers qui en- foncent les pilotis f 100 Pour 2. raams de poutres chaque raam à 60. fl. jf +28. Pour la voiture F 61. Pour 21. laft de pierres f 30 Pour le fer | ur Somme f 00 Le mal commence R depuis le N°. 2. 'jus- qu’au N°. 9. & depuis jt / (188) le N°.13. jufqu'au N°. 80. chaque N°. con- tient 50. verges , ce qui fait en tout 3700 verges, De plus 150. ver- | ges , pour des dou- bles têtes ou jettées qui font dans la Mer, garnies de poutres, près de la Ville de Medenblick , lefquel- les compofées au dou- ble font 300 ti Somme 4000 verges, _ Il y a encore envi- on 22 5. verges de jet- tées fimples à lOueft, & 800. verges des fus-dites à PEft de la Ville de Medenblick. Sans compter le dommage caufé aux Elufes, lefquelles fi on venoit à les reparer, couteroient chacune 8. à 10000. fl. en forte que les mr | | €< COR {eroient inexprimables , fi tous les ouvrages de bois qui fervent à re- fifter à la Mer alloient perir, ce qui arrivera fans doute fi ce fleau ne difcontinue pas. Quoique les chofes ne foient point encore venuës à cette extre= mité qu’à l'égard des Eftacades, contenués dans le 2 ÿo. verges dont on a fait mention, ceux qui favent combien ces ouvrages extcrieurs font déja gâtez | à quelle force d’eau ils doivent refifter,, & com- bien ils font expofez aux rudes coups des glaces détachées après le degel , comprendront facilement ce qu'on doit attendre de {eurs pilotis. | | _ Quant au danger auquel on fe: roit expofé après que les Digues de Varech, (forte de Digue pour foutenir l1 Digue de terre) feront denuées de leurs appuis ; par la perte des ouvrages exterieurs , il eft impoflible qu’elles puiflent fub- | VS TT ANEES … CU _fifier, d'autant que ces Digues de Varech, qui ont été pofées fur le bord de a Mer pour prévenir la profondeur qui fe forméroit fans cela devant la Digue de terre, doi- vent être foûtenués par les Eftaca- des & autres ouvrages , autrement “ONf figné la prefente au nom de tous. Fait à 2 VASE le 29. Fevrier LYS. D. NDS OE | Corn. Van der M, : Dirk Jan/z Keorn, | Fean Sal, 1e = Pro. Berts, . _ À. Rootjes,. Szmor Pieter, rlE. ps ms» Ar1S Renfe us, Corn. Groot, G. Re 'Becretairq or 4 bis. d PROCES. VERBAL' Dreffé par ordre du Dykgraaf où Intendant des Digues & des Regens des territoires nommiez Geéeftmer-Ambacht, Schager & Niedorper-Coggen , pour être communiqué aux Séigneurs du corps de la Nobleffe de Hollan- de & Weft-Frife , ou à l'un d’entre eux , & à L. N. P. Zs Jeigneurs Confeillers-Deputez des Etats de Hollande & Weit- Frife , dans la Weft-Frife & dans le quartier du Nord, en qualité de Surintendans des Digues maritimes de Welt Frife. | | Le Dykgraaf & Regens ont dit qu’en lannée 1731. & en dernier lieu le 19. le 20. & le 21. Fevrier 1732. ils ont obfer- vé & examiné leurs Digues & ou- vrages fervant à refilter aux A | #7. C7 | &e la Mer, avec autant dediligen: ce & d’exattitude que ceux des territoires du Drechterland & des quatre Noordér-Coggen, & qu'ils ont trouvé que généralement tou- tes les Eftacades , les Pilotis , les Eclufes & autres ouvrages qui font dans la Mer, étoient infeftez par les Vers, aux endroits qui ne font jamais à fec pendant la bafle ma- rée , & que le tout y étoit telle- ment rongé ,; qu'il eft à craindre que ces ouvrages ne foient empor- tez par la premiere tempête , où par quelque marée extraordinaire. Les territoires de Geeftmeram- bagt, Schager & Niedorper-Cog- gen ont enfemble 5. grandes Eclu- {es fervant à décharger l’eau du pays dans la Mer. On 2 trouvé que non feulement les ouvrages de Pilotis |, fervant de remparts au Wier ou Varech , & à la Digue de terre ,; étoient entierement in- fcitez , & prefque ruinez par les N°$: 1. vers NU... em hi vérs ; mais même que cé mal sé toit auf Communiqué aux pieux & autres ouvrages qui font devañit les Eclufes, qu’on n’éléve que pen- dant fa baffle marée, & lorfqi’elles péuveñt s'ouvfir pour y faire pafler l’éau, Enforte que fi ce mal conti fuë , les Eclufés refpectives de- iiéuréront expofées à un dañgér ctrème , & l’on né pourfa éviter de lès enfermer par dés Digues où par dés chauflées, auquel eas élles déviéñdront inütiles, puifqu’on ne pourroit plus s’en fervir pour dé- chatgéer léau dâäns la Mer , au grand préjudice du Païis. " H éft vrai que s’il né furvenoit point d'inondation dofit Dieu veuille nous preférver par fa gfa- ce ; les fusdits territoires féroient én état de fubvenif , pat eux mé: és; aux fraix des réparations dé fous ces dommages, s'ils h’étoient pas obligez de contribuer pour Penttetien des Digues refpectives ; + | | rte 1 1: (tom _& autres ouvrages du territoire de _ Drechterland & des quatre Noor- der-Coggen; mais on fait que jus- qu'à prefent ces territoires ont dû payer 29. fl pour cent de toutes les depenfes faites pour lentretien des Digues maritimes de /72//-Frife, dont celui de Geeffmerarmbagt pa- ye 15. fl & Schager, & Nicdor- per-Coggen 14. fÎ. | Les fupplians ajoûtent, que c’eft une chofe furprenante que la quan- tité de terres qu’on eit obligé d’a- bandonner de tems en tems & de laifler en friche : on n’en donnera qu'un feul exemple; la jurifdition de Schager confifte en 1766. ar- pens de terre contribuables, on en a laiflé en friche 350. par confé- quent près d’un cinquieme, .ce qui _confte par les liftes particuleres. Enforte que les perfonnes commi- fes à recevoir les contributions ne pouvant fe fure payer , &c les ter- res qui ne rapportent rien , étant. | N 4 à à Pabri d’être éxecutées | les arrez rages des taxes montent fi. haut qu'il eft impofñlible d’y pouvoir fa- tisfaire. set A Lt _ On en fera moins furpris fi l’on confidere qu'on n’a jamais fait la moindre remife aux dites terres, mais qu’au contraire elles ont été furchargées par de nouvelles taxes qui leurs ont été impofées par le Souverain , pendant les guerres & autres defaftres , jufques-là que fouvent on a levé én une feule an- née 3. fois le huitieme denier des rien AS di Pr re fie Si lon obferve la chofe de plus près on trouvera , qu’outre les charges infupportables qu’ils doi- vent fupporter pour lentretien de toute la Digue de Weft-Frife, les. fupplians font encore obligez d’en- tretenir plufieurs Digues interieu- res d’une étenduë de 5000. ver- ges ; 76. moulins a eau, 5. dou bles Eclufes de Mer , gris de ou: | DES Snhiei cloifons & autres ouvra= ges » dont l'entretien coute plus que celui de 10. fimples Eclufes 3. Éclufes fimples pofées fur le Canal de Schermeer Ringfloot, 16. dites abandonnées; plus de 100. portes &c. Ils font encore obligez de pa- ver, outre les fraix pour lentretien des Digues & les huitiemes de- niers ; les taxes qu’on nomme Raaxmaat & Molen Gelden , & celles de Hondsbofch &c. lefquel- les depuis ce fiecle , ont été au- gmentées de la moitié & même des 3. quarts. Lefdits diftrits avoient déja: re folu, avant même qu’on fe fut ap- perçû de ce nouveau fleau , de re- prefenter au Souverain , qu ils ne peuvent plus fupporter des fraix fi normes: car il eft certain que de- puis ce qu’on appelle le Redrès de Vannée 1632. les 16148. arpens de terre, compris dans cesdiftriéts, ont payé annuellement , outre les N' 5 char (202) chargés ci-deflus mentionnées, 107270 f ÿ-8. pour la feule taxe qu’on nomme ’erponding où hui- tiéme denier ; & à prefent chaque atpent doit fournir pour cette taxe & autres, au moins 20. fl. Si Pon remarque combien peu valent aétuellement les denrées, on trouvera que les habitans font moins en état que jamais de fup- pléer à tant de charges; & ce qui rend la chofe plus defesperée eft que les habitans & les proprietai- res abandonnent peu à peu le pais. Da Ils doivent reprefenter à cette occafion ; à leur grand regret, que leurs terrés qui confiftent en 16148. arpens, favoir 9548. dans le territoire Gec//merambacht & 6600. dans ceux de Schager & _ Niedorper-Coggen ; étoient déja, pour ainfi dire , reduites à rien, avant même que les vers ayent pa- ru ; c’eït-à-dire que fi on les ven- STE doit | (203) “V3 doit Puñe portant Vautré , élles né produiroient rien , parcéque les charges, furpañlent la ferme où revenu de ces terres. | . Les fupplians font encore char- géz du payement des intérêts pour des fommes confiderables qu'ils Ont émpruntées : le courage leur manque lorfquw’ils fongent à ce nou- veau fleau dont ils viennent d’être frappez. Ils fe referent à ce qui a été reprefenté à ce fujet, dans les procès verbaux des territoires. de “Drechterland & des quatre Noorder-Coggen. Hs ne feront point mention de ce coup fatal dont ils ont été accablez à Pocca- ion de la mortalité parmi les bés- tiaux, Payant fait amplement par leur Requête à L. N. & G. P. de. Pannée 1718. à laquelle L. N. P: les Seigneurs Confeillers-Deputez donnérent le 15. Avril 1719. une favorable reponfe : c’eft pourquot ls fe flattent que V.-N. P. vou- dront (204) dront bien appuyer leur Requête commune prefentée au Souverain, conjointement avec le Drechter- land & les quatre Noorder-Cog- pre de | Ils ne peuvent pafler fous filen- ce une chofe qui leur eft très-fen- fible , favoir que chaque proprie- taire tache de fe defaire autant qu’il lui eft pofhble , des terres qu’il poflede dans les territoires nommez Geeffimerambacht, Scha- ger & Niedorper-Coggen ; on la même déja fait avant la decouver- te des vers; ce qui eft d’une très- dangereufe confequence. _. Enfin on ne peut s'empêcher de faire remarquer combien les chofes ont changé depuis 80. ans _& même moins : car on trouve dans les Livres des Colleftes des 40% & 8”. deniers, que les terres dans Geeflmerambachbt , Schager & Niedorper-Coggen ont été ven- duës dans les années 1650. & 1655. in- OR © inclufes 13. à 1400. fl. lParpent l’un poîftant l’autre. A Les fupplians prient très-hum- blement V. N. P. de vouloir , en confideration des raïfons alleguées ci-deflus , les maintenir & les {e- courir promtement , afin de pre: venit leur totale ruine: furquoi ils demeurent avec uni très-profond refpect de V. N. P. très-humbles Serviteurs. Les Dykgraaf & Re- gens de Geeflmerambacht , Scha- ger & Niedorper-Coggen. T: Saskerus, FH. van der Oort ; Facob Lansb, | G. Warmenhbuyfens 7: D, H OP 5 C. van der Bees, P. Lagedyk, 7. Langeboer, P.van der Beek, L. van der Beets. Fait à Alemar le 14. Mars’ 1732; REQUETE A L.N. @G. P. les Etats de … Hollande & Waff-Frife. Æ Es Intendants , Confeillers , _. &, Aflefleurs , & propricetaires de terres , du Drechterland , guatre Noorger-Coggen » Geejt- merambacht, Schager & Nicdor- per-Coggen , compofant le Cercle des Digues Maritimes de Wejf- Frife ,; remontrent très-humble- ment, que PEtat & la haute Re- gence du pais de Hollande & de Wet-Frife, ont de tout tems été très attentifs a la! conférvation des Digues de Wefi-Frife , & autres ouvrages fervant, à refifter aux efforts de la Mer, les regardant comme le rempart & le foutien, non feulement de la Æe/f-Frife, _ & du Quartiér du Nord. mais aufli de la Æollande Meridionale qu reflentiront les fuites 1rrepa- ra- (207) rables d’une: inondation dans. la Weft-Erile & le quartier du Nord, dont Dieu veuille nous preferver. C’eft pour cette raïfon, N. G. & P.. Seigneurs qu’en l’année 1466. se Province de Hollande, (à da. refervye des Quartiers de Defland &Schieland) fachant de quelle importance 1l étoit de con- ferver la Digue maritime des ter- ritoires nommez les gwatre Noor-. der-Coggen, qui, dans ce tems-là n'étoit pas fi fort expolée ;\ qu’elle left à prefent , aux rudes coups des vagues de la Mer , a contri- bué, aux depenfes de 1200. ver- Le d'Éftacades, conftruites pour a fureté de cette Digue | une fi grande ;depenfe ayant été jugée trop jongrcufe non feulement pour les: terres contribuables fituées {ous la jurifdiction de cette digue, mais même pour tout le quartier Que le danger ayant confide- | r a- (208) rablement augmenté depuis ce tems-là , & dans la crainte que cette précieufé reparation faite à la dite Digue ne fufhroit pas pour mettre ce Quartier ,; & toute 12 Hollande à Vabri d’une inonda- tion ; d'autant que Peau dela Mer du Nord pañflant , pendant une haute marée ou flux extraor- dinaire , fur le terrain nommé Koe-Gras ; tomboit avec impe- tuofité dans la Mer du Sud , & alloit fe jetter contre la dite Di- gue & contre celles de Gee/fmer- ambacht, Schager & Niedorper- Coggen | qui par là étoient obli- gées d’efluyer les rudes attaques de l’eau de la Mer |; on 2 jugé à propos vers l’année 1610. dé conftruire une Digue de fable, qui s'étendoit depuis Keefen jus- qu'à Huysduynen de la longueur d'environ 2000. verges |, & que pour mieux empêcher , comme on l'efperoit, la chute fubite de à é + { (109) de la Mer dans la Mer du Sud, on a conftruit en 1629. une autre digue de fable entre lIfle du 7e. xel & l'Eyerland ; mais que ce- pendant toutes ces précautions n’avoient pas produit l'effet dont on s'étoit flatté , puis que l’expe- rience a fait voir que leau de la Mer, privée de fon cours ordinai- re par deflus le Koe-Gras , à cau- fe des digues de fable qu’on y 2- voit conftruites, a dù chercher un autre cours & le prendre par les -Embouchüres de la Mer. Ces pañlages étant plus étroits ils ont rendu par confequent le cours de Peau plus rapide , en forte que non feulement ces Embouchüres en font devenuës plus larges & plus profondes | mais même que l'eau y pañle avec beaucoup plus de rapidité ; fur tout pendant 12 tempête , premierement fur les Digues des quatre Noorder-Coc- £en, sb aCi : sé » SChager ad | (210) | & Niedorper-Coggen | & enfuite fur les Digues plus avancées de la Wejt-Frife. | #4 Afin de prevenir, s'il étoit pos- fible ce flux & attaques extraordi- naires, empêcher cette fubite chu- te d’eau, & diminuer le fein de la Mer du Sud, V.N. & G. P. ont accordé en 1629. 1657. & 1663. un Oktroi pour enfermer par une Digue le terrain , nommé Koe- Gras , & mème elles ont offert d'accorder 200. mille fl. de la cais- fe de l'Etat pour encourager cctte entreprife, mais cela n’a eu aucu- ne fuite. En 1666. afin de mieux aflurer & conferver la Digue maritime des quatre Noorder-Coggen ; on a propofé à V. N. & G. P. d'anne- xer. par une Digue FPlile de /ze- ringen , à la terre ferme du Koe- Gras, pour former par ce moyen un bañlin à fec devant Co/borm, tout le Geefmerambacht ; Scha- | | ger . oi (ait) .'k ger & Niedorper-Cogréh, vomine Auïli dévant la Digüe marititié des quatre Noorder-Coggen ; mais cètte éhtreprife n’a poitit éu d’ef: fét |, quoique par ordre de V. N° & G. P. on en eut dreflé le Plañ & les Cartes, & qu'on eut fait uñ état des fraix néceffaires. : ‘En 1690. vù le danger éinént, - cette affare à été rémife fur le ta- pis par Mrs. de Medenblick, avec cé fuccès qu'après plufiéurs délibe- fations | & après avoir intéffogé plufieurs experts dans les affaires de la Mer, Pilotis, &c. & fondé ëh 1689. par ordre de V.'N. & G.P. & en prélence de leurs Com: fmiflairés | la Mer du Sud & fes Embouchüres, on à enfinen 1699. dreffé un nouvel état-dés fraix ne- ccilairés pour une telle éntréprife, lequel a été préfenté à V. N. & G: P. par les Séigneurs CGonfèillers- Deputez en #2/f-Frife ; fuivant Kur avis du 7. Janvier dé h mêmé | ii Ne an Ga) | année ; mais cette entreprife fü de nouveau fufpenduë , ou rejet: tée, foit à caufe des fraix exceflifs, qui felon ledit avis montoient à 2. millions 808. mille 244. fl. foit parce qu'on ait jugé qu'il étoit 1m- pofñlible d’executer cette entreprife avec 25. a 26000. hommes (qui devoient lachever en peu de 1e- maines, où même en peu de jours, ) & d’amañler un fi grand nombre de bâtimens & de materiaux dont on avoit befoin pour une telle en- treprife , foit enfin parce qu’on a craint qu'un ouvrage fi important m'eût pas le fuccès qu’on en atten- doit , enforte que ces Digues font reftées dans la même fituation pe- rilleufe. | … Ileft vrai, que ces Digues ont été entretenues jufqu’à prefent au moyen des charges exceflives ; mais elles ne l'ont été qu'aux dé- pens & à la ruine des proprietai- res des terres; on en voit de triftes res= | Fr. CA reftes par mulliers , en ces Quar: tiers, favoir des pauvres orphelins dont les parens, riches autrefois, ont été ruinez à caufe des taxes exorbitantes dont leur terres étoient chargées, & qui ne pouvant payer les arrerages defdittes taxes aban- donnent tous les jours leurs terres, lefquelles reftent à la charge du pais au grand préjudice du pu- blic. we | AS Dans cette trifte fituation où les peuples font épuifez par la trop grande quantité de trop fortes ta- _xes dont ils ont été furchargez pendant les guerres continuelles que PEtat a dû foûtenir ; comme nous lavons plus amplement re- prefenré à V. N. & G. P. par notre Requête de l’année 1718, 1f a plu à Dieu de nous preferver jus- qu’à prefent d’une inondation 1rre- parable ; mais depuis l'automne derniére il nous à frappé d’un nou- veau fleau, par des vers inconnus, ‘0 3 les: # ah lefquels dans un fi court intervalle de tems , ont rongé & percé la plüpart des gros Pilotis de Mer depuis lé commencement de la Digue de Nzedorper., dés quatre INoorder-Coggen & du Drechter- land jufqu’à a pointe de Ter/luys, _& au delà du Village de Venhuy- er, dans une étendue de 12050. verges, OUIrE 5400. autres, verges, qu'on craint qu'ils n’ayent déja en- dommagées enforte que pendant la tempête & la haute marée du 25, & 26. Decembre 1731. les Eftaca- des. de la feule Diguc, des quatre Noorder-Coggen , pourvuës de perches , pierres &c. ont été ém- portées en, divers endroits dans Pé-. tendue d’environ 250, verges, par où ce quartier demeure expolé au dañger dêtre fubmergé; fans com- pter les. dommages. confiderables arrivez. à, la Digue du. Drechter- land & autres, Comme on le trou- v£, plus. amplement deduit ns les a ro- mm. | … Cap) Procès Verbaux annexés à la pré* fente. Ainfi quand mème on par- viendroit à detruiré ces Vérs, ileft cépéndant certain que la plüpart _ dés ouvrages de Pilotis ; qui fub= fiftent encore font én général très cndommagez | & rongez par les Vers ; enforte qu’ils doivent tous être reparez, ce qui demande une fomme très-confiderable, tant pour l’achapt des pieux & autres mate- riaux , que pour le falaire des ou- vriers ; laquellé fomme furpañlérx fans doute le produit annuel des: térrés | & même leur valeur. Et comme les habitaris. & lés proprie- taires ne font pas en état de porter ‘un fe grand fardeau; &c qué les fupplians né favent plus quels mo: yéns employer ; 1ls ont récours à V. N. & G: P. & les fupplient trèsthumblemenñt. de: vouloir confi dérér qu'à moins d’une promté re-! päfation abfolument neceflaire dont les fraix feront exceififs , la’ O 4 Di- ee ON Digue fera emportée & le païs fub- merocé; d'où s’enfuivra la perte de tant de belles Terres |, Eglifes & Maïfons , la ruine de tant de peu- ples , & la diminution des finan- ces de V. N. & G. P. C’eft pour- quoi les fupplians, n'étant pas en état d'entreprendre une telle repa- ration , & n'ayant pas d’ailleurs aflez de credit pour acheter une fi grande quantité de materiaux , 1ls {e trouveroient obligez de remettre à V.N. & G.P. toute la Digue de Weft-Frife, comme étant leur domaine ; ainfi ils implorent & fupplient V. N. & G. P. de les fe- courir dans une neceflité fi preflan- te, & d'employer des moyens qui puiflent reparer ce rempart , com- me étant par rapport à la Mer, la Fortérefle la plus avancée & la plus expofée de PEtat, & de pre- venir que la Mer , venant à per- cer par quelque endroit, n’englou- tifle tout d’un coup une Province ‘ ens : k 5: » (2879 Fi entiere , laquelle on ne pourroit plus recuperer n1 par les armes ni par d’autres moyens, puifque tout {eroit emporté , hommes, églifes, mailons , terres & beftiaux , car S'il n’y a point de Digues , 1l n’y aura plus de terres & par confe- quent plus d’habitans. Aïnfi com- me cette affaire merite l'attention, les foins & les fages déliberations de V.N. & G. P. les fupphans attendront avec refpeét la favora- ble KRefolution de V. N. & G.P, Ce que Jai[ant , ÊTCe Day cè RE RELATION. Du dommage qu'ont fait Les Vers, aux Digues de Leelmde € de WPff-Frife. NE fleau s'eft manifefté en 4 Zeclande, dans les mois de Septembre &, d'Octobre 1730.Sui- vant une Relation authentique. de Middelbourg , les Vers avoient . fai & rongé quelques Piliers de la Digue de e/f-K appel, qui fut rompuë par une petite tempète ; & les Piliers qui reftoient ayant été cxaminez ainfi que les autres ouvrages de charpente , furent aufli trouvez faifis des Vers , & dans un état pitoyable. | F On ne seft apperçu de cett verminc dans la Nort-Hollande, que vers la fin de l'Eté en 173 se | É 4 ( 219 ) . Ce dangereux Infecte- s'attache aux bois & aux Pilotis des Digues, les penetre & les ronge én tout {ens, tellement que ces bois refem- blent à des rayons de miel & de- viennent par la fi foibles qu'ils tombent d'eux-mêmes, ou que le moindre vent les emporte. “ Il eft neceflaire pourtant de re- marquer que le mal n’eit pas fi grand qu’on le publie ; & que ceux-mêmes qui font chargez du fon de l'entretien des Digues en-. dommagées font) de leur mieux pour perfuader que le dommage, eft plus confiderable qu'il, n'eft en | ra _ Dans l'examen qui 2.été fait au commencement de. cette année,, de la Digue de Weft-Frife , on à remarqué que tous les Piliers. n’é- toient point attaquez de ces. Vers, qu'il y en avoit plufieurs. parmi ceux qui étoient tombez; qui n’en. _avoient point été touchez , mais qu'ils (220) qu'ils avoient été ruinez par le tems ayant été employez depuis près de 50. ans. | On à encore remarqué que ces Piliers ou Pilotis ne font attaquez & rongez que dans la partie , qui cft dans l’eau ,. dont la hauteur eft d'environ trois pieds, fans que les Vers pénétrent dans la partie qui eft dans le fable, ou dans la Vaze, n’y qu'ils s’attachent à celle quieit au deflus de PEau, ne pouvant pas vivre fur l’Eau , ayant été obfervé au contraire qu'aufli-tôt qu'ils vo- yent l'air , 1ls meurent & rendent peu après une mauvaife odeur. On a experimenté qu’ils vivent encore moins dans le fond de la Mer, par un bois d’ancre qu’on en a tiré, a la rade du Zexel , le bout qui a- voit été enfoncé dans le fable n'é- toit aucunement endommagé , au lieu que l’autre bout étoit entierc- ment criblé. - ee. Il ÿ a divers opinions fur l’origi- | | nc =. (221) ne de ces Vers ; mais fi deftituées de fondement qu’oneft reduit à di- re, que liniquité & le grand nom- bre des pêchez énormes de ce Païs, ont pour ainfi dire ; forcé la main de Dieu de frapper ; &c d’avertir par cet Infette , fes habitans adon- nez au vice, de fe convertir. _ Qui pourroit depeindre le trifte état ou fe trouveroit la Province de Nort-Hollande ? qui pourtoit donner une idée des miferes qui defoleroient la Sud-Hollande & particulierement les Villes d’Ams- terdam & de Haarlem, sil arrivoit une inondation générale que nous devons toûüjours apprehender ? Il y a quelques perfonnes en Zee- lande , qui foutiennent qu'il fe trouve ordinairement en Eté fur les bois des Digues des petits Ani- maux nommez dpringertijes ou Petits [auteurs | de la grandeur _ d'un poux de brebis, que ces Ani- maux étant examinez avec un Mi- Ni CTOS« a, a: PET Crofcope , paroïflenit d'uñè foutre extraordinaire ; & avoir quantité de pattes, qu’à la Vérité, ils ne pé- nétrent pas dans le bois, mais que jettant de leur fémence dans les fentes, il s’en engendre des Vers. D’autres penfént que les Vers viennent d’une cértaine ordure ou moufle , que produit Ia Mer dans les jours caniculaires | & qui flot- te contre les Piliers & les bois des _ Digues. | A do -- Enfin il y en à qui prétendent, que le vent de Nord qui a regné séndant deux Etez confecutifs a fait venir ces Infeétes {ur nos côtés , y en ayant eu dans la Mer du Nord depuis 40. à 50. annéés. | Dans la Province de Hollandé on a eu aufli diverfés opinions, qu'il eft inutile de rapporter: of cru entr'autres chofes que la Mer étant devenuë plus falée en Pannée 1731. à caufe qu'on a manqué dé pluyes & de neiges, & que les Ri- | ViC- (223) vieres n’y abondant pas a beaucoup près, tant qu’il auroit été neceffai- re ; pour rafraichir & temperer P£au falée , elle avoit produit ces vers plus abondamment que les au- tres années & leur avoit donné plus de force par le fel & les cha- leurs fuperflues. Comme on s’atta- cha à cette opinion on efperoit que l’abondance des pluyes & des neiges & les gelées du cemmence- ment de Pannée 1 73 2. chafleroient ou feroient perir la vermine, & pour cet effet , on fit continuelle- ment tirer de l'Eau de toutes les Rivieres qui coupent le Païs, par les moulins fituez vers les Digues, afin que les Eclufes pourvues d'Eau douce | puflent plus facile- ment en communiquer à la Mer & la rafraichir autant qu'il feroit ne- ceffaire. Ce qui donnoit cette Efperan- ce, c’elt que Mrs. les Deputez de la Vile de Horn avoient raporté a | ceux (224) teux des autres Villes de Nort- Hollande , avoir remarqué que le -acht avec lequel ils avoient fait Ja vifite des Digues, avoit été at- taqué des Vers, dans le tems qu'il étoit dans PEau falée, mais qu’aufli- tôt qu'ils furent rentrez dans le Pais fur l'Eau douce, tous ces Vers fe trouverent morts, ce qui leur faifoit conjecturer qu'ils ne peuvent pas vivre dans PEau douce. Quoiqu'il ait paru par les avis des Provinces de Zeelande & de Weft-Frife qu'il y a eu des inter- valles ou lon fe flattoit que f1 les Vers n’étoient pas tous morts , 1ls étoient au moins , confiderable- ment diminuez. Quelque recher- che qu’on ait faite , on n’en a pu decouvrir la jufte caufe, n1 celle des progrès qu'ils ont faits peu de tems après ,' ainfi qu’il eft ex- pliqué dans une lettre d’un des In- #pecteurs des Digues de la Provin- ce de Zeelande, portant que cette | Vers D (on _ Vermine fut découverte dans lés ‘mois de Septembre & d'Otobre 1730. & qu'ayant diminué :enfui- te ,. on ne s'en étoit plus aperçu que dans le mois d’Août 1731. qu’elle avoit confiderablement mul- mie, enmonce at gare - On a obfervé que lors de la: dé- couverte de cés Vers, a la Digue de Weft-Frife , 1ls y étoient en plus grande quantité ,- qu’ils n’ont été dans la fuite, puifqu’on trouva parmis. les Pilotis qui en étoient attaquez & qu’on tira hors de pla- ce:,, plufieurs de ces bois qui n’y étoient que depuis fept ouhuit fe- maines, entierement criblez. Quel- que tems après au contraire, on ÿ fit placer deux Pilotis dont l’un :- voitété feché au feu pour en tirer toute l'humidité & on les en ôtx quelques femainës après , dans le mème état où 1ls étoient lorfqu'on les avoit placez & fans la moindre piqueure. On:a appris neanmoins, toc M: « dans Case : :: dans fa fuite que les Vers, yétoient revenus en grande quantité. | On n’a encore trouvé aucun re mede pour faire perir ces Infectes, n’y pour en garantir le bois, com- me 1l paroit par les avertiflemens mis dans les gazettes ; afin que ceux qui aufont cru trouver quel- que remede à ce mal puiflent s’ad- drefler aux Infpecteurs des Digues ; de forte que nous ne nous arrête: rons point aux diverfes propofii- tions qui leur ont été faites | aucu- nc des compofitions dont on a fait Feflai ,: n’ayant été approuvée, n’y acceptée.» ! 41100 TO | Où a cependant eu foin, des la découverte de ces Vers ; aux Di- ues de Zeelande & de Weft-Fri+ fe, d’en faire une exacte vifite & de raccommoder les. endroits les plus endommagez & les plus foibles. Dans cette derniere Province on employa par provifion, des ancres de fer & des quyrages à tenaille, (351) pour faifir la Digue d’'Algue où de Varech qui étoit fans enceinte, & l'empêcher de culbuter dans la Mer , ce qui auroit mis la Digue de terre en peril d’être emportée par les vagues. D On a prefenté divers projets afin de prévenir une inondation , ce- pendant nous n’en placerons 1ct qu'un feul qui a été trouvé le plus convenable. … : À: 30 . On propofe de faire une contre Digue d’Algue ou de Varech du côté de la Mer , & tout contre la Digue de terre , & d’y enfoncer un rang de groffes poutres de bois de chêne attachées l’une à lPautre par des chevilles & boutons de fer, de faire affefler la Digue de Va- rech. & d’en attacher les paliffa- dés à ces poutres. - DElues On compte avoir trouvé par la un moyen für: pour garantir les Digues des Vers , puifque les Pi- lois & les autres ouvrages de P 2 char- | (2:28) _€harpenté, fe trouveront couverts par la Digue de Varech, que cet: te vermine ne pourroit pas péné- trer. On croit avoir furmonté par cette methode , tous les dangers auxquels la vicille Digue a toû:- Jours été expolé & qui confiftoient en ce que la pefanteur & les di- vers morceaux, qui fe font déta- chez de la Digue de terre ‘bres- doient & faifoient pancher la Di: gue de Varech, qu'on étoit obligé de fortificr pour l’empêcher de tomber dans la Mer, ce quinefera plus neceflaire ; encore moins de fe fervir d'ouvrages à tenailles ‘& de pallffades ou fafcines filon fuit la methode qu’on vient d'indiquer. f\ égard des dépenfes neceflaires pour cette operation 1l eft bon de remarquer que les Intendants des _Digues auront beloin, pour les re- parer par le moyen des ouvrages à tenaille dont on .fe fert à prelent, d’unc fomme de 375025. — HR (229) de laquelle deduifant les fraix des Ouvriers, 1l leur en coutera 306540. florins ; mais alors on ne pourra pas foutenir que les Digues foient en état de ne plus rien craindre; au contraire on a remarqué que fi on ne remedioit au panchant que la Digue de terre fait faire a celle de a , tout l’ouvragé feroit inutile ; & que tôt ou tard on feroit obligé de faire encore des dépenfes qui ne finiroient pres- que jamais. | “a = Au lieu q’on pretend que le pro- jet ci-deflus étant executé , coute- roit tout au plus 621. florins & 8. dols la verge, | La Digue de Varech f 450: Les Pilotis f\x2x Ceintrage | 5-6 Boutons, chevilles &c. f 5 Salaire des ouvriers f° 40. 62 1-8 | Ps Nous M. OLD _ Nous avons dit que la repara- tion eft évaluée à 306540. florins, avec cette fomme on pretend qu’on pourroit faire $oo. verges de Di- gues par lefquels les endroits les plus endommagez pourroient ètre à couvert, & lon épargneroit ce que coutéroit une quantité confiderable d'ouvrages à tenaille. | | On fuppofe qu'il y a dix mille deux cent vingt cinq vérgés à la Digue de tout le Cercle de Weft- Frie | qu'il faudroit faire racco- moder ou entretenir. En faifant cette reparation ou entretien En 40. années, favoir de 256. verges par an en commençant par les endroits les plus faibles, 1l en couteroit les prémieres années la fomme de 159078. florins par an , Ce qui n’égale pas les fraix que la Provin- ce de Weft-Frife à fupportez, de- pus plus de treñte années , mon- tant à 170000. florins par an, fc- lon le verbal qui en a été fait & G'iO fi AE. de CE pre (2317: | prefenté a L.N.P. les Etats d'Hofs lande. Il eft vrai que dans le cour de ces quarante années, on fera obligé de garder & de racco- moder les autres endroits des Di- gues , que cela ne laifléra pas de couter encore des fommes: miais 1} eft vrai aufli qu'avec 2 56. verges dé nouveaux ouvrages on profitera de : 23075. florins, qui étaient emplo- vez pour les ouvrages à tenaille dont on n’aura plus befoin, & qui Pun portant l'autre revenoient à quarante cinq florins Îa piece; & comme on aura foin d’ôter les pre- miers ceux qui coutent le plus , la fomme qu'on épargnera par la de- viendra de tems en tems plus grande , fi lon ajoute à celz 10922. florins que les 256. verges de cet ouvrage coutent moins que 170000. florins ,; il en reviendra 33997. florins ; dont on pourroit 4e fervir à entretenir les vieilles Di- gues, durant les quarante années, ÿ | P4 _ pen- C32) | pendant que cet entretien dimi- nuera d'année en année de 256. vergés jufqu’à ce que tout foit fini, alors on épargnera tout à fait cha- que année ces f 33997..& on au- ra des Digues qui couteront fort peu à entretenir , n’y ayant point de Prlotis n1 de bois expofez aux Vers. On pretend ainfi que c’eft-là le moyen, qui coutera le mains & le plus für pour la reparation les Di- gues & par lequel elles feront dans un tel état , qu’on pourra vivre en repos dans le pais & l'habiter fans inquietude. ù | -. Depuis peu on parle d’un reme- de pour exterminer cetté vermine , ou du moins ; pour faire en forte que les Pilotis foient dans un telétat que les Vers, qui, felon [a fuppofi- tion faite ci-devant , ne les ron- gent qu’à une certaine hauteur, ne puiflent pas y pénétrer : ce feroit de faire fécher ces Pilotis-au feu, où autrement , pour en tirer lhu- 1914 R ” d #11 midité , eomme on fait a l'égard des cordes avant de les soudron- ner , afin que Île goudron puifle mieux les pénétrer , on feroit de mème à l'égard de ces Pilotis en les enduifant d’une compofition morti- fere pour cette vermine, qui n’y toucheroit point fans y trouver la mort. e On dit qu’on fera l'éffai de ce projet, & le tems nous aprendra de quel avantage il pourra être. Ps _ CA: “:) D CATALOGUE. LES LIVRES NOUVEAUX Qui [fe trouvent à Amfierdam chez FRANÇOIS CHANGUION, Libraire dans le Kalverftraet. A. w: de l'Hiftoire univerfelle par feu _ Mr. de l'Ile. 12. 7 vol. ———— de l’'Hiftoire des Plantes ufuelles à par J. B. Chomel. 12 3 vol. #——— Chronologique de PHiftoire a, gleterre, avec des Notes. 12. 7 vol É Methodique de l'Hiftoire de Fran- ce. 12. avec fig. Appooe pour la Religion Chretienne. 4 + Mi ou Memoires Loi fur la Con- ftitution 1. © : ‘Art de connoître les Pine par le Cheva- lier de Plant-Amour. 8. Amours des Dames illuftres de France. 12. 2 vol. fig. _——— d'Horace par Mr. la P. deS. 12. Accademie de l’homme d’Epée par T hiboulk. fol. en forme d’ sa à avec fig. du CATALOGUE B. | Ibliotheque des Dames ; Contenant d:5 Regles générales pour leur conduite dans toutes les circonftances de la Vie, Ecrire par une Dame, & publiée par M. R. 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En: Ntretiens phyfques d’Arifte & d’Eudoxe; ou Phyfique nouvelle en Dialogues, . qui renferme précifément ce qui s’eft de- * couvert de plus curieux & de plus utile das EmNature. ‘ |!’ dé État militaire de l'Empire Ottoman, fes pro- _ grès &c fa decadence par Mr. le Comte de Marfigh. Ouvrage enrichi de planches en taille-douce. fol. 2 vol. en Îtalen & Fran- is. ne” Expoñtion Anatornique de la ftructure du corps humain par J. B. Winflow. 4. | = la même 12. 4. tomes. Eflais für la noblefle de France ; contenant une Difiertation fur fon origine & abaïfle- ment par feu Monfr. de Boulainvilliers. 8. Effais de Theodicée fur la bonté de Dieu la liberté de homme & l’origine du mal; + par Mr. Leibnitz. N. Ed. augmentée dela Vie de lAuteur. 12. 2 vol. fous preflé. ——— Philofophique fur lame des Bêtes; . ou lon traite de fon Exiftence & de fa nature ,. & ou l’on mêle par occañon di- -verfes Réflexions fur la nature de la liber- té, fur celle de nos{enfations, {ur l’union de lame , &cc. & où l’on refute diverfes Objeétions de Mr. Bayle. 8. ——— fur la bonté de Dieu , la liberté de - Fhomme-& Porigine du mal: traduit de ‘ PAnglois de Mr. Chubb. 12. E GATALOGUE Rprit des converfations agréables , OU nou< veau melange de: penfées, choifies par ml de Pitaval. 3 vole EF. L'Emmes des XII. Cefars ; contenant la Vie & les Intrigues fecrettes des impe- ratrices & femmes des premiers Empe- reurs Romains ; ou l’on voit les traits les plus intereflans de l’Hiftoire Romaine, … par Mr. de Serbies. 12. 3 vol. Fonctions des Officiers de Cavallerie & d’In- fanterie; par Birac 42.3 vol. fig. Fables choiïfies mifes en Vers par Mr. de la Fontaine. 8. avec fig. | g—— par Mr. de la Motte. 4. Paris. bel- le Édition avec figures. G. Grrri à des Lignes par Me Croufi. 2 vol. pe prie de Clermont. Géographie univerf{elle de N oblot. 12. 6. vol. sem Dar de la Croix. 5 vol. fig. Grammaire Efpagnole & Françoife de Sobri- no. 8. N. Edition. H. | ftoire de: la Fable conferée avec l'Hiftoi- D NORGE CCR es LA] CATALOOUE Hiftoire des Conciles par Heriflant. 12: % vol. ———— de la Mere & du Fils , ou de Ma- rie de Medicis, Femme de Henri le Grand & cms de Louïs XIII. par Mezeray. 12. 2 VO =——— de la Guerre des Hufites & ds Concile de Bafle par J. Lenfant. 4. 2 vol. avec ‘fig. ——— & Memoires de PAcademie Roya- le des Infcriptions & belles Lettres ; den puis {on établiffement juqu’à prefent. 12. 12 vol avec fig. ——— de lle” Ef gnole où de St. Do: mingue par le P. à Charlevoix. 4 2 vol, avec fig. HN EL: ainême: ‘12: 4 vol. avec fig: ———— de la Ville de Paris, compoiée par D. Michel Felibien mife au jour par D. Guy-Alexis Lobineau. Enrichie de figures & d’une Carte Topographique. fol. $ vol. ———— des Rois de Chypre » de la gr _ de Lufignan. 12. 2 vol. de Charles XII. Roi de Suede par Mr. de Voltaire, 8. 2 vol. “naturelle , civile & Ecclefaftique de PErmpire du Japon. fol. 2 vol grand êc petit papier. ———— de Polybe ; nouvellement traduit du Grec par Douche Vinc. Thuillier , avec un commentaire OÙ un cor s de Science militaire , enrichi de notes I x En & Cris CATALOGUE # Critiques par Monffr: de Follrd. 4: 6 on avec fig. Hiftoire du Vieux & N ouveau Teftament, _ avec des Explications édifiantes tirées des : S.::9: Pi P:parile Sicur, de Rpyaumont. fol. avec fig. 4 = la même. 4.-avec figures: des Chevaliers de Malthe par PAb- bé de Vertot. 4 4 vol. avec les Portraits - de tous les Grands-maîtres. =——— de France par le Pere Daniel. N. : Edit. 4. ro vol. Paris. avec fig. ——— du Theatre Italien par Riccobout. 8. 2 vol. fig. æ——— de Pancien Gouvernement de la France par le Comte de Boulainvilliers. 8. ; vol. % us mévetlle de Juftin. 12: de Turfielin. 12. 3 vol. J- Pre dE nids par Madame de Gomez: | ASS AU GI 8. vol. troduction générale & politique de PUni- vers , par Mr. de Puffendorf. 12. 7 vo}, : continuée jufqu’ à PAR 1732. | xvuo8 EL 7. fur les Campagnes de Eouis XIV. 4 par Pelliflon. 12. 3 vol. —— du Roi Henri IV. de Meffieurs de æ b + G AT AL OGUE : Villeroy & de Puifeux, a Mr. Antoine le Fevre de la Boderie. Ambañladeur de Fran. _ce en Angleterre. Depuis 1606. jufqu’en 1611. 8. 1733- Mon | écrans de la Monarchie Françoife ; s qui comprennent l’Hiftoire de Fran- ce, avec les figures de chaque Regne que linjure des tems.a épargnées, par le R. P. B. de Montfauçon. fol, Tom. 1. 2. 3. 4 & la fuite fous preffe. | - Maniere d’Enfeigner & d’Etudier les belles Lettres, par rapport à l'Efprit & au Cœur par Mr. Rollin, 12. 4 vol. 1732. Memoires de l’Accademie Royale des Scien- ces , contenant les ouvrages adoptez par cette Academie avant {on renouvellement en 1699. 4, 5 tomes. d’un homme de qualité. 7 tomes. ———— pour fervir à l’Hiftoire d'Anne d’Autriche Epoufe de Louis XIIT. Roi de _ France ; par Mad. de Motteville, 12. ÿ oi. vol N. | MN l'Ouveau Teftament du P. Quefnel, avec des Réflexions morales fur chaque verfet. 12. 8 vol. om —— traduit de Poriginal Grec F . le Clerc. 4. 2 vol. Toy if: de + FES Nous CEATAL-OGUR _ Voyage d'Efpigne & d'Italie par le même: 8 tomes. Le : ——— du Chevalier Desmarchais en Gui- . née, aux Îfles voifines & à Cayenne fait en © * 1725. 1720..@c 17274 par le P. Labat. 12. A vol. fig | De. ———— de l'Afrique Occidentale par le P. "he Labal 12, 2 V8 DR 0 ———— auiour du Monde par G. Dam- …DictiE2. .5 VOLE | ——— en Anglois & en François d’A. de la Mottraye en diverfes Provinces de la Pruffe Ducale & Royale , & de la Rus- . fe, de la Pologne &c. fol. 1731. Vie de Mahomed par Mr. le Comte de Bou- . lainvilliers. 8. 1731. | —— du Pape Alexandre VI. & de Cefar Borgia, {on fils. 8. 2 vol. 1732. x (UMA ATONe de M | à Le UE { ENTRE me Yi Air TU CIO FA te} 4 LATE D ER DE 2"