g COR EEE COOPER NET | ds pli sl Ru ” on “1 ar re mi au | au 0 Û ‘0° D ! Fe a Fe, … [L u 5 qd a den où _ = i & Û ni : : . : nu . : EN - PR el F4 oi FL: » . 4 1 &C ire" 5 14 F4 É < 53 | gn f " y F * ' EnT. cu » fe "ll ve à t h w » " A Li ud # "ÿ = = " D, e [1 REA gr \ 2 F : 4% v# : > % 4 ro ps" æ À" $ ee : LC) " > LA “ KA de He 7 +. \ 7 » » &r ? , LL 4 , ÿ l T N F4 ; . Ps - RECHERCHES ANATOMIQUES.T; » : +, © 6 7 Dore _ 7 e ' . + ee ER ET PHYSIOLOGIQUES j di »- +» . oi F tr ë à . Es # | * æ ‘ - ..., SUR LES DIPTERES, a._à ; Lu D Fe P3 e Fr ; à ACCOMPAGNÉES > ‘Hot DE GONSIDÉRATIONS RELATIVES A L'HISTOIRE NATURELLE DE CES INSECTES ” | ‘ 4 ; ee A 4 + r LI À Er ; k HART ‘4h { 7” PAR M. LEON DUFOUR, i ' fée : LA "ne sŸ DOCTEUR MÉDECIN, | : + bi » … CORRESPONDANT DE L'INSTITUT (ACADÉMIE DES SCIENCES). Es "4 x ” v, a TU «{n his tam parvis atque tam nullis que ratio! quanta _L © "4 | # inestriebili TE ù * ES . .» LI 1 cvis! quam inextricabilis perfectio (Pure) s #3 + \ ‘ US M: à MM AT 2 à > x % Lo > 3e w L « & ! ' | 16 +! : INTRODUCTION. | | : 4 à | LE air | A Dans ce siècle d'argent et d'esprit, qui est loin d’être l'âge d'or, $ qui daignera laisser tomber un regard, même de simple curiosité, + sur le cerveau d'une mouche, les organes génitaux d’un cousin, $ les entrailles d’un ver de la viande? À ces mots, l’homme du sh monde hausse les épaules et sourit de pitié; mais les hommes é à 4 de science écoutent, se recueillent et comprennent que dans rl À Tr cette échelle zoologique, où tous les organismes s’enchaïînent, "1 n # © s'anastomosent , la mouche, le cousin, le ver, ont un rang assi- R . 4 gné, et que celui qui consacre ses veilles à mettre en évidence ps ” Sr 4 : : ; ES ” * “0 les affinités et les dissemblances organiques qu'ont ces petits êtres Ab ” « # s » e 22° , ds ” n! : F » À F » & : à d > + s + ” 1 » 4 “ { 3 Le 4 * L * 4 ‘ d- À “ + J 0 æ : ‘ * # € Li . + F4 + Ÿ Là e F à . LI | M . æ * F * LA er “3 & «5e ” : » ls % : a à ki à LL er ei \e k md” à ” , » P PR ax LOv N à : ati ef: à A # si TS ' ‘* LL # ' d " LE À L + VA é 4 p der” } ; : " dx 4 * LA Use % . + " | .. Re LA nr u D 'AS 4 ‘ vi L'OUT QE ru Li # " , JE dur is 4 8 nm de TOOL 172. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES “éntre eux*et avec les autres animaux, avec l’homme lui-même, a quelques droits à une attention sérieuse. C'est une nouvelle histoire des insectes que celle qui embrasse les études simultanées et parallèles des formes extérieures cet de l'organisation intérieure. Déduire rationnellement les habitudes et le genre de vie de la structure et de la combinaison des or- ganes renfermés dans les cavités du corps, et préjuger de l’exis- tence de ces organes par les actes de l'animal, c’est là, incontes- tablement, une science de haute philosophie. Depuis vingt- cinq ans, j'envisage l'étude de lentomologie dans cet esprit, après m'être adonné pendant longtemps à a connaissance des genres “et des espèces. J'ai successivement publié l'anatomie des Coléop- tères, des Labidoures, des Hémiptères, des Orthoptères, des Hy- ménoptères et Névroptères; je viens présenter aujourd'hui, au jugement de l'Académie des sciences, celle des Diptères. Il ne me restera plus à disséquer que les Lépidoptères pour avoir sounns aux recherches de mon scalpel les huit ordres qui composent l’entomologie pro prement dite, c'est-à-dire les insectes hexa- podes. Dans cinq ou six ans j'aurai, je l'espère, rempli cette tâche. O sagesse infime! en jetant avec profusion sur notre planète «ce peuple immense des Diptères, qui pour le vulgaire se rédui- sent aux mouches; en assignant à chaque famille, à chaque groupe. sa nourriture, son genre de vie et son mode de propagation; en les dotant d’une organisation conséquente à ce triple but, tu n'as pas dédaigné de les faire concourir aux sublimes harmonies qui régissent l'univers. Laissons donc tant d'hommes qui ne sont pas appelés à te comprendre s'épuiser en plaintes inutiles, décrier des œuvres qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas connaître; lais- sons-les avec leur éternel cui bono, dont l'immortel Linné a si bien fait justice, et poursuivons avec gravité l’étude de tes plus minimes productions, parce que c’est précisément là que ton génie nous révèle tes plus sublimes conceptions. Considérés sous le point de vue du nombre des espèces et des , SUR LES DIPTÈRES. 173 individus, les Diptères sont, de toute la zoologie, l’ordre d’ani- maux le plus répandu sur le globe. Leurs larves pullulent dans toutes les matières animales eu végétales en décomposition, ainsi que dans les corps organisés vivants eux-mêmes, et il n'est pas de conditions de sol et de température qui ne soient peuplées de leurs cohortes ailées. La Providence leur a confié, n’en dou- tons point, une grande, une importante mission, et lorsque Linne disait qu'un lion ne dévorait pas plus vite un cadavre que ne le feraient trois mouches de l'espèce de celles qui mettent au monde des milliers de vers vivants, son assertion n’était pas aussi hyper- bolique qu'on pourrait le croire. Voyez comme la puissance créatrice a tout calculé, tout prévu, dans un but général de conservation et d'harmonie! comme elle sait rapprocher d’un mal inévitable un remède nécessaire! Ce vaste marais qui répand au loin ses miasmes délétères a pour correctif la production incessante de loxygène par les saules, les roseaux de sa rive, par les typha, les scirpus, les nymphæa de ses eaux; mais par le fait même de l'envahissementi de l'élément liquide par ces végétaux, il en résulte une plus grande stagna- tion de l’eau, une macération de leurs dépouilles, une décom- position organique; un foyer de nouveaux dégagements méphi- tiques et aussi un berceau de nouveaux êtres organisés : le cor- recüf est encore là. Ces myriades de mouches, à habitudes sédentaires, s'occupent à rendre à la vie ces atomes décomposés. à les passer à l’alambic de leurs organes digestifs, à les trans- former en éléments nutritifs, à diminuer ainsi la somme de ma- tière putréfiable. Admirons donc, si nous ne savons pas le com- prendre, ce cercle éternel de circonstances où la vie et la mort, toujours aux prises, amènent en définitive la conservation de l'existence et le maintien des harmonies. _ Les exigences scientifiques de l'époque m'ont fait attacher la même importance à l’autopsie d’un moucheron qu’à celle d'un quadrupède : la taille ne fait rien au sujet, Dans l'anatomie de chaque famille des Diptères, je ne me suis pas borné à une sèche 17 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES exposition matérielle des organes ; j'ai cherché à rattacher le nombre, la structure et la combinaison de ceux-ci à la classihi- cation établie ou à établir; j'ai fait aussi marcher de front les considérations physiologiques toutes les fois que la connaissance des formes ou des actes extérieurs se prêtait à leur application. “Cette conformité des viscères avec le genre de vie est surtout Pobjet de mes investigations. Il est beau de rencontrer dans ces mouches un plan d'organisation qui les rattache si admirablement aux animaux considérés comme les plus parfaits que, pour la des- cription de leurs appareils de la vie, on peut leur adapter la no- menclature anatomique consacrée depuis des siècles. Geux-là seuls dont le scalpel s’est voué avec une patience imperturbable à cette microlomie qui m'est devenue familière, se feront une juste idée des vives jouissances que procurent et la découverte des faits de concordance dont je viens de parler, et celte marche succesive de la nature dans ses créations. Dans l’exposition de mes recherches anatomiques j'ai suivi, quant à la série des genres, l'ouvrage de M. Macquart, intitulé : Histoire naturelle des insectes diptéres'. C'est le tableau le plus com- plet de la classification des insectes de cet ordre. Je n’ai pas cru devoir adopter toutes les réductions que cet auteur, trop inspiré peut-être par les derniers ouvrages de Latreille, a fait subir aux familles primitivement établies par celui-ci ou par le célèbre dip- térologiste Meigen?. Sans commettre la moindre infraction à la série si naturelle des groupes nombreux fondés par M. Macquart, je me suis permis de restituer à quelques-uns d’entre eux les noms de familles consacrés déjà dans Pimmortel Genera de Latreille et adoptés par plusieurs entomologistes. Je n'ai pas manqué non plus de consulter le travail de M. Ro- bineau-Desvoidy sur les Myodaires®. Ce livre, effrayant au pre mier abord par l'excessive multiplication des genres et les signa- 1? Deux vol. in-6°, librairie de Roret, 1835. 2 Dipt. curop. sept vol. avec pl. 1818-1838. ? Essai sur les Myoduires, Mémoires de 1 Institut, 1830. LE: À SUR LES DIPTÈRES. 175 lements trop restreints des espèces, se recommande par des aperçus d’un piquant intérêt sur les mœurs, les habitudes de ces Diptères et sur le rôle qu'ils jouent dans la nature. Il est fâcheux qu’on ait à lui reprocher labsence de presque toute synonyme : c’est là, suivant moi, un délit scientifique. Mes recherches reposent sur des milliers de vivisections, pra- ù tiquées sur cent quatre-vingt-quinze espèces choisies dans les prinei- paux groupes de l’ordre, en sorte qu'il a été permis de s'élever avec quelque certitude à des généralisations, Il importait à ma res- ponsabilité d'auteur, 1l importait à la science, que ces espèces fussent rigoureusement dénommées, soit pour alléger mon texte des longueurs de descriptions spécifiques, soit dans Pintérét du contrôle de mes observations. J'ai recouru pour cela à la source la plus sûre, la plus authentique, et M. Macquart a daigné lui- même ou confirmer ou établir la nomenclature de tous les Dip- tères qui ont passé sous mon scalpel. Pour abréger mon texte, sans le rendre moins substantiel, j'ai dû traiter dans des chapitres spéciaux les appareils organiques qui ne se modifient pas assez suivant les familles pour se prête: à des descriptions détaillées, comme les appareils sensitif et res- piratoire, et le tissu adipeux splanchnique. Dans ce même but d'éviter d'oiseuses répétitions et de fixer la valeur de quelques dénominations anatomiques, j'esquisserai à grands traits les or- ganes de la digestion et de la génération. Il résultera de là que l'ensemble de mes recherches se partagera en deux grandes divi- sions : Anatomie générale et anatomie particulière des familles. Mon scalpel, en pénétrant dans ce monde nouveau d’orga- mismes, n’a pas la prétention d’avoir reconnu les formes et les structures, même les plus générales. À peine ai-je défriché la su- perficie du champ. Il y a encore immensément à faire. 176 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES PREMIÈRE DIVISION. ANATOMIE GÉNÉRALE. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL SENSITIF. Dans l'exposition du système nerveux des Dipteres, je vais prouver combien jusqu'à ce jour on avait des connaissances vagues, des idées fausses sur sa composition et sa structure, et dans combien d’hérésies physiologiques on s’est jeté pour avoir voulu établir des règles générales sur des faits trop peu nom- breux et mal compris. Ainsi, les uns ont avancé que les Diptères avaient neuf ganglions, les autres un seul, et tous, entraînés par une application hasardée de la loi de lanalogie, ont dit que ces ganglions étaient séparés par un double cordon. Il y a dans ces assertions grande inexactitude et erreur flagrante. Oui, d est des Diptères où l'on trouve neuf ganglions, sans y comprendre le cerveau, et d’autres où il n’y en a qu'un; mais ce ne sont pas là toutes les combinaisons, et Je vais en faire connaître où ce nombre est de sept, de six, de cinq, de trois, de deux, d’un seul; enfin, il y a des larves où on en compte onze et même douze. Ces centres nerveux sont, dans tous les Diptères, unis et séparés par un cordon inter-ganglionnaire très-simple et non double, C'est même là le trait distinctif de cette chaine de ganglions avec celle des autres ordres d'insectes. Venons aux faits; voyons si le nombre des ganglions est en harmonie avec la classification établie, et quelle peut être son importance pour celle-ci. M. Macquart a partagé tout l’ordre des Diptères, d’après la con- sidération des antennes, en deux divisions : l’une, les Némocères: l’autre, les Brachocères. Mais, indépendamment de ce que les antennes de plusieurs Brachocères ont, dans le fait, plus de trois SUR'LES DIPTÈRES. 177 articles, l'anatomie, et surtout la composition du système ner- veux, rendent inadmissible une division aussi absolue, aussi oé- nérale. Dans les deux fanulles des Culicides et des Tipulaires, le sys- tème nerveux a un degré, sinon de développement, du moins de composition, qui semble témoigner de la prééminence organique accordée à ces Diptères. Il se compose du cerveau avec un bulbe rachidien, de neuf ganglions et des diverses paires de nerfs qui partent de ces centres nerveux. Je vais plus particulièrement dé- crire et figurer cet appareil dans la T'ipula oleracea, tout en pré- venant que J'en ai constaté l'identité dans plusieurs grandes et petites espèces, en sorte que ce type d'organisation pourra être considéré comme un attribut de ces deux populeuses familles. Le cerveau ou l'organe des fonctions sensoriales est étroitement env eloppé par la boîte crânienne et formé de deux hémmisphères égaux séparés par une profonde scissure médiane , mais réunis, confondus inférieurement par une continuité de substance. Ne sont-ce pas là des traits que le Diptère partage avec les animaux de l'ordre le plus élevé? Déchirez l'enveloppe tégumentaire - pour en dégager l’encéphale; les lobes de celui-ci, obéissant à une certaine élasticité ou expansibilité jusque-là maïtrisée, s'e- cartent l'un de l’autre et prennent la forme de deux sphéroïdes unis par leur partie inférieure. C’est ainsi que les représente la figure que j'en donne. Ces lobes ou hémisphères h'offrent extérieurement aucune trace de ces plis sinueux, de ces circonvolutions qui carac- térisent ceux des quadrupèdes. Ils sont lisses et blancs, mais leur substance est sensiblement plus pulpeuse que celle des ganglions. Dans leur position normale, un grand segment de sphère de leur surface supérieure et antérieure est caché par les rétines oculaires. Les nerfs optiques, dont celles-ci ne sont que l’épanouissement, ont une excessive brièveté et ne sauraient être mis isolément en évidence. Les hémisphères cérébraux se terminent en arrière par deux prolongements fort courts, dans l'intervalle desquels passe l'æsophage : c'est ce qu'on appelle le collier æsophagien. La réume Ta 23 ni 178 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES oculaire, qui est enchatonnée sous la cornée, a un pigment violacé dont la réticulation est parfaitement conforme aux aréoles de cette dernière. Je parlerai ailleurs de la choroide et des cristallins. Mais, mdépendamment de cette rétime, notre tipule m'a offert un fait curieux : il existe au bord postérieur de chaque rétine oculaire un petit nerf optique ocellaire terminé par une rétine subglobuleuse à pigment violacé. Ce qui rend ce fait anatomique piquant, c'est que dans la Tipula oleracea, ainsi que dans toutes les espèces du genre Tipula tel qu'il a été circonscrit par Meigen et M. Macquart, il y a absence complète d'yeux lisses , et ce trait négatif est exprimé dans le signalement générique exposé par ces entomologistes. Depuis la découverte de ces nerfs ocellaires, j'ai dirigé les explorations les plus scrupuleuses vers la région de la _tête des Tipula, qui, dans d’autres tipulaires, est le siège habituel des ocelles; je les ai renouvelées et sur les individus des deux sexes dans l’état de vie, et sur ces mêmes individus peu ou long- temps après leur mort, et la loupe la plus forte ne m’a décelé aucun ocelle. Toutefois, j'observe derrière l'insertion de chaque antenne de notre tipule une fort petite saillie subhémisphérique. simplement tégumentaire. Cette protubérance crânienne est-elle le réceptacle, l’opercule de la rétine ocellaire ? La position respec- tive de ces deux protubérances avec les yeux de la tipule est bien différente de celle où, dans mes dissections, j'ai trouvé et repré- senté les nerfs ocellaires. Mais, comme l'isolement du cerveau ne peut s’opérer que par un grand dérangement de ses parties, il est possible , il est même vraisemblable que les rapports de lop- tique ocellaire avec la rétine oculaire ont été violés. J'ajouterai à l'appui de l'idée qui tendrait à considérer ces éminences tégumen- taires comme les opercules des rétines ocellaires, qu'il y a con- formité de volume et de configuration entre les unes et les autres. Observez encore une anomalie dans l'existence de ces optiques ocellaires, c'est qu'il n'y en a que deux, tandis que dans les Tipu- laires pourvues d’ocelles, ceux-ci sont presque toujours au nombre de trois. Ainsi, il faut envisager les optiques ocellaires et les pro- SUR LES DIPTERES. 179 tubérances crâniennes dont il est question comme des organes imparfaits dépourvus de fonctions. Ce sont des organes vesti- giaires, des jalons anatomiques qui témoignent hautement de la gradation qui préside au plan général des créations. Revenons au cerveau de notre tipule. Du bord antérieur de chacun des hémisphères partent deux nerfs bien distincts : l'un, antennaire: l'autre, buccal. C’est en arrière et en dessous que ces hémisphères confluent ensemble, et à l'endroit de cette confluence existe un troisième lobe ganglioniforme que j'ai cru pouvoir dé- signer par le nom de bulbe rachidien, n’osant pas l'appeler cervelet, quoiqu'il ait une texture identique avec le cerveau. On ne saurait le prendre pour un ganglion, à cause de la continuité directe et large de sa substance avec ce dernier. La chaine ganglionnaire se compose de ganglions thoraciques et de ganglions abdominaux. Ces ganglions, sauf les cas où il y a contiguité de quelques-uns d’entre eux, sont séparés les uns des autres par un cordon nerveux très-simple qui n'en est qu’une atté- nuation, La simplicité de ce cordon est, je le répète, un carac- tère différentiel de l'ordre des Diptères avec les autres ordres d'insectes. Il n’est pas rare de découvrir, le long de la ligne mé- diane du cordon, une trachéole simple, fine comme un brin de soie, qui peut en imposer et qui m'en imposa d'abord, pour la trace d'une division en deux filets contigus. Son aspect resplen- dissant dissipe lillusion. L'existence de cette trachéole est encore, à mes yeux, un vestige, un léger mais précieux souvenir anato- mique, que la nature a laissé sur son passage, des créations éche- lonnées. Les ganglions thoraciques sont au nombre de trois, mais sou- dés, presque confondus en une masse oblongue à trois légers festons latéraux, profondément enchässée entre les saillies ou apophyses coriacées qui correspondent aux insertions des pattes, de manière qu'il est fort diflicile de l'isoler dans son intégrité. [ls occupent le centre du thorax. Chacun d'eux émet une paire principale de nerfs cruraux. 23 180 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES I y a six ganglions abdominaux arrondis, sublenticulaires, égaux entre eux, à l'exception du dernier, qui ici, comme dans tous les insectes en général, a une grandeur presque double des autres. Ces ganglions fournissent chacun une paire de nerfs. Outre celle-ci, le dernier se termine par deux grands nerfs génitaux. Dans les larves du Xyphura et du Pachyrhina, et sans doute des autres grandes Tipulaires, le nombre des ganglions est supérieur à celui de linsecte ailé, puisqu'il est de onze, le cerveau non compris. Quelle induction tirer de cette prédominance numérique des centres nerveux dans ce premier âge de linsecte que l'on s'accorde à considérer, et avec raison, comme un état imparfait? Je ne puis le dire; mais il y a encore beaucoup à étudier. La corrélation que l’on a cru exister entre le nombre des ganglions et celui des segments du corps ne saurait être prise en sérieuse considération. J'ai prouvé dans mes recherches anatomiques sur les Hémiptères, les Orthoptères, etc. et je prouverai dans le cha- pitre actuel qu'elle est fort loin d’être une règle, puisque, pour le dire en passant, un fort grand nombre de larves de Diptères qui ont douze segments au corps n’ont qu'un ganglion unique. Quoi qu'il en soit, le cerveau de nos larves de Tipulaires n’est point renfermé dans la tête et est dépourvu de rétines, puisque ces larves n’ont pas d'yeux. Il consiste en deux sphéroïdes con- tigus, confluents par leur partie inférieure et séparés de la chaîne ganghonnaire par le collier œsophagien. Après celui-ci, 1l existe une série de cinq ganglions contigus, arrondis, logés dans cette région de la larve qui correspond au futur thorax, et il est bon de se rappeler que le corselet de l’insecte ailé n'a que trois gan- ghons. Les abdominaux sont au nombre de six, émettant des paires de nerfs, que la figure indiquera suffisamment. Malgré son extérieur musciforme, le Bibio, placé aux confins des Diptères némocères avec les Brachocères, se rattache, par son système nerveux, à la famille des Tipulaires, où on la col- loqué à bon droit; mais il va nous offrir une de ces transitions organiques si intéressantes à mettre en relief. Cet insecte à six SUR LES DIPTÈRES. 181 ganglions abdominaux distincts; mais au lieu des trois ganglions thoraciques soudés, propres aux Tipulaires légitimes, il n’en existe que deux séparés l'un de l’autre, quoique rapprochés. Le plus postérieur est grand et arrondi. Ce même nombre existe aussi dans le Sciara, et quoique je ne l'aie pas constaté dans le Rhy- phus, Vanalogie viscérale et le poste occupé par cette Tipulaire florale dans le cadre entomologique me portent à croire qu'il offrira une semblable disposition. Gette différence numérique des ganglions thoraciques dans les dernières Tipulaires nous con- duit, comme par la main, au groupe qui les suit dans la série. La famille des Tabaniens, qui suit les Tipulaires, a sa chaine ganglionnaire de sept ganglions seulement; par conséquent, elle en a deux de moins que ces dernières : je n’en conclus pas ce- pendant que les Tabaniens, insectes robustes et sanguinaires, aient une organisation inférieure à celle des Tipulaires. Leur sys- tème nerveux a un développement, une masse cérébro-rachi- dienne et une concentration de la pulpe nerveuse qui pourraient bien balancer avee quelque avantage la multiplicité des centres nerveux. C’est là une question physiologique que je n'entrepren- drai pas de résoudre en ce moment. Je prendrai pour type de ma description le Tab. bovinus, et je ne reviendrai pas sur les divisions et les détails de structure que j'ai exposés dans les Ti- pulaires. Son cerveau, à cause du grand développement des yeux, est, dans sa situation naturelle, presque entièrement recouvert par les rétines oculaires, et il faut le renverser, ainsi que le repré- sente l’une de mes figures, pour mettre ses hémisphères en évi- dence. Comme j'ai eu occasion d'étudier dans cet insecte les parties constitutives de l'œil, j'en dirai deux mots sans prétendre traiter à fond cette question. La choroïde ou luvée de Swammerdam est un tissu membraniforme violacé, intermédiaire à la cornée et à la rétine. C'est un organe comme parenchymateux, sur lequel Muller nous a donné des notions bien plus positives que ses de- 182 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES vanciers; sa configuration est parfaitement celle de la cornée, dont elle tapisse toute la surface interne. Cet organe se détache si faci- lement, par la macération, des surfaces avec lesquelles il est en contact, qu’on croirait, au premier coup d'œil, que ses connexions se bornent à une simple contiguité; mais une étude attentive prouve que les divisions fragiles et insaisissables du nerf optique. ainsi que les trachéoles nutritives les plus fines, le pénètrent de toutes parts. Sa surface sous-cornéenne paraît alors velue, veloutée, à cause de la saillie des cristallins, qui ne m'ont pas paru des cônes, comme les appelle Muller, mais des cylindres hexagonaux étroitement pressés entre eux et en nombre égal à celui des cel- lules de la cornée; sa surface rétinéenne est élégamment brodée par des trachées rayonnantes d'où partent, sans doute, les tra- chéoles nutritives qui se distribuent aux cristallins et au pigment violet. Mes figures me dispensent de m'étendre sur ce point. Après le collier æsophagien vient le bulbe rachidien, suivi d’un cordon simple assez long, qui fournit trois paires de petits nerfs. Il n'existe qu'un seul ganglion thoracique, mais grand, ovale-ellip- tique, émettant sept paires de nerfs et représentant les trois gan- glions soudés des Tipulaires. Le chapelet abdominal n’est que de cinq ganglions, mais le dernier est évidemment formé par ia fu- sion de deux, ainsi que le prouve le nombre de nerfs qu'il four- nit. Ce chapelet présente cette disposition singulière, qu’au lieu d'être tout renfermé dans la cavité abdominale, il se trouve en grande partie dans le thorax et à cheval sur le détroit thoraco- abdominal, de manière que le dernier ganglion ne dépasse pas le second segment ventral. Ces ganglions ovales arrondis sont d'autant plus rapprochés entre eux qu'ils sont plus postérieurs: l'avant-dernier et le dernier sont même contigus. Chaque gan- glion abdominal fournit par ses angles postérieurs une paire de nerfs dirigée en arrière. Cette direction est la conséquence de la situation des ganglions abdominaux dans le thorax. Elle prouve la légitimité de leur dénomination, en même temps qu’elle dépose contre l’idée que cette position à cheval entre les deux cavités SUR LES DIPTÈRES.: } 183 pourrait être accidentelle : je l'ai, d’ailleurs, confirmée dans plu- sieurs espèces de Tabanus. Le dernier ganglion se termine par un cordon médian assez long d'où naissent symétriquement six paires de nerfs. Dans le Pangonia, qui diffère surtout du Tabanas par la longueur de son suçoir, la chaîne abdominale est de six ganglions distincts et séparés, tous renfermés dans la cavité et à égale distance les uns des autres, à l'exception du dernier. Dans la femelle de ce Pangonia, les trois derniers ganglions sont moins distants entre eux que dans le mâle. J'aurai occasion bientôt de signaler des diffé- rences plus remarquables du. système nerveux suivant les sexes!. La famille des Stratyomides, dont j'ai étudié le système nerveux, surtout dans l'Ephippium, a le même nombre, la même disposi- tion des ganglions rachidiens que le Pangonia de la famille pré- cédente, c'est-à-dire un thoracique et six abdominaux distincts. Dans les Odontomyia et le Vappo, je n'ai constaté que cinq de ces derniers, le terminal ovalaire plus grand ; dans le Chrysomyia, six, dont les trois derniers contigus. On retrouve dans la famille des Asiliques ( Laphria fulva, Dasy- pogon punctatus) la même composition numérique de la chaîne ganglionnaire que dans les Tipulaires, savoir : neuf ganglions, dont trois thoraciques contigus, mais non soudés, et six abdominaux bien séparés. Nous avons vu que les larves des Tipules avaient deux ganglions de plus que les insectes ailés. La larve d’un Asilique (Laphria atra), dont je réserve pour un mémoire particulier l’histoire des méta- morphoses et de l'anatomie, en a trois de plus. Indépendamment du cerveau, il y a cinq ganglions thoraciques non contigus et sept abdominaux. Je n'ai trouvé dans le Cyrtus que quatre ganglions abdominaux ; les deux derniers plus rapprochés. 1 J'ai reconnu à l'origine supérieure du ventricule chylifique du Tab, bovinus un ganglion lenticulaire qui se rattache au système nerveux stomato-gastrique de Brandt; mais je n'ai pas des observations assez précises pour en exposer la description. r 184 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Le système nerveux des Bombyliers a la plus parfaite analogie avec celui des Asiliques : trois ganglions thoraciques et six abdo- minaux. Celui des Anthraciens, qui les suivent immédiatement, est semblable à celui des Stratyomides : un ganglion thoracique fort grand et six abdominaux. Que penser de cette famille des Brachystomes, fondée par M. Macquart, avec des types si mal assorüis, si antipathiques , tant pour les formes extérieures que pour le genre de vie et l'or- ganisation viscérale? Peut-on ne pas reconnaitre d'invincibles répugnances entre le Thereva, le Dolichopus, le Syrphus, enfermés dans la même enceinte? L'étude comparative du système nerveux s'oppose formellement à .cette alliance. Dans les Thérévides et les Leptides, la série des ganglions est conforme à celle des Stratyomides; mais, dans les premiers, les deux derniers abdominaux sont soudés, tandis qu'ils sont séparés dans les Leptides. à La belle famille des Syrphides ne ressemble pas du tout pour la composition de son système nerveux aux deux précédentes. J'ai surtout étudié ce système dans le Volucella, et je l'ai confirme dans les Eristalis, Syrphus, Rhingia, Cheilosia, etc. I consiste en trois ganglions rachidiens, un thoracique et deux abdominaux. Le thoracique occupe le tiers antérieur du thorax : il est grand, ovalaire, et émet six paires principales de nerfs et plusieurs pe- tites. Les abdominaux ont leur premier petit, placé sur le troisième segment ventral et ne fournissant qu’une seule paire de nerfs; il est séparé du thoracique par un fort long cordon qui ne n'a paru donner naissance à aucun nerf. Le dernier, presque aussi grand que le thoracique, est situé au tiers postérieur de l'abdomen : il en naît quatre paires de nerfs. Le genre Scenopinus semble avoir été mis au monde pour le tourment et le désespoir des classificateurs : c’est une pomme de discorde lancée dans l'arène entomologique. IL est certainement plus facile de dire là où cet insecte se trouve déplacé que de lui assigner son véritable rang dans le cadre. Il faut encore le con- SUR LES DIPTÈRES. FT tel sidérer comme un Diptère à parti prendre, comme une famille errante et nomade. Qu'il îne suflise en ce moment d'annoncer que son système nerveux ne ressemble ni à celui des Syrphides, qui le précèdent, ni à à celui des Conopsaires et des Muscides, qui le suivent : il aurait plutôt des rapports avec les Thereva. Il a cinq ganglions abdominaux distincts (au lieu de six); le dernier, plus grand, à peine un peu plus rapproché de celui qui le ce. La famille des Conopsaires, à laquelle, à exemple de Latreille, je réunis les Myopa, a un appareil sensitif qui justifie pleinement cette union, Indépendamment du nombre fort restreint de ses ganglions rachidiens , cet appareil va nous offrir un fait bien sin- gulier : c'est que sa disposition et sa distribution sont fort diffé- rentes suivant les sexes. Je décrirai celui du Conops rufipes: mais J'ai constaté sa conformité dans le Wyopa ferruginea. Les conopsaires n’ont que deux ganglions. Le thoracique est, dans les deux sexes, grand, ovalaire, enchatonné au milieu du thorax, et fournit trois paires principales de nerfs. Dans le mâle, le cordon imterganglionnaire, thoraco-abdominal, est simple d’un bout à l’autre , et bien plus court que dans la femelle; celle-ci a ce même cordon pareillement simple dans son trajet du thorax, où il émet deux paires de nerfs; mais, à son entrée dans l'abdomen, il se divise aussitôt en deux longs filets, qui demeurent distincts et séparés jusqu'à leur msertion au ganglion abdominal, Chacun de ces filets fournit vers son tiers postérieur un nerf récurrent assez grand. Dans ce sexe, il part aussi de la partie postérieure du ganglion thoracique, à droite et à gauche du cordon intergan- glionnaire, un long filet nerveux, non rameux, qui va s’insérer au ganglion de l'abdomen, et qui n’a pas son analogue dans le mâle. Le ganglion abdominal est arrondi, plus petit que le thora- cique : dans le mâle, il est situé avant le milieu de l'abdomen ; dans la femelle, tout à fait au bout de celui-ci, à la hauteur de l'origme de loviducte. Un coup d'œil comparatif jeté sur les figures de ces deux systèmes nerveux me dispensera de plus de 1 PE 7 186 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES détails. J'avoue que je n’ai point des idées arrêtées sur les causes ou les motifs de ces dissemblances dé l'appareil nerveux dans les sexes. Dans la famille des OËstrides et dans celle des Muscides calypté- rées, que J'ai composée provisoirement avec celte immense na- tion des Muscides créophiles et anthomizydes de M. Macquart, les centres nerveux se réduisent au cerveau et à un seul ganglion rachidien. Ce dernier est, dans OËEstrus, plus oblong que dans les véritables Muscides , et 1l offre en arrière comme le vestige d’un autre ganglion soudé, terminé par un cordon simple assez long. Après la description et l'iconographie que j'ai données du sys- ième nerveux des trois morphoses (larve, nymphe et insecte ailé) de la sarcophage, dans un travail dont l'Académie a daigné voter l'admission dans ses mémoires, je craindrais de surchar- ger la science en reproduisant ici ces détails. Pour ne pas me dé- vier du plan adopté, pour ne point laisser de lacune, je me bor- nerai, en choisissant comme objet de comparaison et de contrôle, un autre type dans le même groupe des Muscides calyptérées, la Calliphora vomitoria où mouche bleue de la viande, à tracer ra- pidement son appareil sensitif. Les hémisphères cérébraux, lorsqu'on les étudie étalés, s'é- panouissent chacun en une masse optique subréniforme couron- née par la rétine oculaire et sa choroïde. Le bord antérieur du plancher inférieur du cerveau a deux petits mamelons qui émettent les deux nerfs buccaux, tandis que les nerfs antennaires naissent au-dessous de ces mamelons. Le nerf ocellaire est simple, mais renflé à son extrémité, qui laisse apercevoir les trois choroïdes des ocelles , sessiles en apparence, mais où une autopsie heureuse m'a permis de distinguer trois courts pédi- celles nerveux. La partie postérieure du cerveau, qu'on serait tenté d'appeler cervelet ou bulbe rachidien, est percée d’une fente oblongue lon- gitüdinale pour le collier æsophagien. Le cordon simple qui unit au ganglion rachidien émet trois petites paires de nerfs. SUR LES DIPTERES. 187 Ce dernier ganglion est unique, grand, ovalaire, thoracique. De ses côtés partent, comme à lordinaire, les trois paires de nerfs cruraux, sans compter plusieurs autres d’un petit calibre. Il se continue en arrière en un nerf médian grêle et long, d'où partent des paires symétriques de nerfs digestifs (cinq), et il se bifurque en deux grands nerfs génitaux. Le système nerveux des Muscides acalyptérées n'offre pas, dans les diverses peuplades de ce groupe; cette conformité de composition ganglionnaire observée dans les calyptérées. Nous ve- nons de voir dans celles-ci un ganglion unique, et il est thora- cique; tandis que, parmi les acalyptérées disséquées jusqu’à ce jour, J'ai trouvé tantôt trois de ces ganglions (Ortalis), tantôt deux (Tetanocera, Loxocera, Platystoma), tantôt, enfin, et c’est lim- mense majorité, un seul. J'avoue que cette dissemblance de com- position dans un appareil de première importance organique ébranle fortement mes convictions sur la légitimité de ce groupe, qu'il faudra, sans doute, diviser en plusieurs familles diverse- ment combinées. Je borne à ces quelques lignes ce qui concerne l'appareil sen- sitif des Muscides acalyptérées. Toutelois, je ne saurais passer sous silence un fait anatomique du plus piquant intérêt fourmi par l’hippobosque, un des derniers genres de tout l'ordre des Diptères : Je crois ce fait applicable à la généralité des insectes. Les paires de nerfs qui partent du ganglion rachidien unique de l'hippobosque sont disposées sur deux plans : l’un dorsal, l'autre ventral. Cette disposition porterait à penser que de ces nerfs les uns président au mouvement et les autres au sentiment, comme cela existe dans les nerfs rachidiens des animaux le plus haut placés. 188 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES CHAPITRE II. APPAREIL RESPIRATOIRE, Dans les Diptères, comme dans tous les insectes à trachées, l'appareil respiratoire semble cumuler deux fonctions, la respe- ration et la circulation. Toute expression dubitative doit même être exclue, et l’on peut affirmer que le mode de distribution de cet appareil, qui se divise et se subdivise à l'infini, comme les vaisseaux sanguins des vertébrés, rend incompatible une préten- due nos de liquide avec une positive circulation d'air : celle-ci annule par le fait la prenuère. ° Stigmates. — Il y en a le plus souvent deux paires thora- ciques : lune, mésothoracique, située au-dessous de langle anté- rieur du thorax, ayant l'ouverture presque perpendiculaire à l'axe du corps; l’autre, métathoracique, occupant un sinus tégumen- taire au-dessus du trochanter postérieur et ayant l’ouverture très- oblique. Ces stigmates sont ordinairement oblongs, grands, à deux valves taillées en biseau pour se recouvrir mutuellement dans l'acte respiratoire. Ces valves sont glabres sur leurs bords dans les Tipulaires, garnies de cils fournis ou de franges dans les Tabaniens; ces stigmates sont ronds et comme operculés dans l'Echinomyia, tomenteux dans le Calliphora. La famille des Pupi- pares, la dernière de l'ordre, offre des singularités pour le nombre de ces stigmates thoraciques : le mélophage, insecte aptère, en a deux paires, etlhippobosque: ainsi que l'ornithomye, insectes ailés, n’en ont qu'une. On peut voir dans mon travail spé- cial sur l'anatomie des Pupipares! l'explication que j'ai donnée de ces différents cas. Elle est déduite des habitudes et du genre de vie de ces divers genres de Diptères. Les stigmates abdominaux sont établis, les uns sur le segment dorsal lui-même, les autres sur la membrane souple qui sépare les segments dorsaux des ventraux : de là leur division en stig- ? Études anal. et physiol, sur les Pupipares. (Annales des Sc, nat. 3° série, t. III; 1845.) SUR LES DIPTÈRES. 189 mates segmentaires et intersegmentaires. Cette division , aussi impor- tante que naturelle, est applicable aux stigmates abdominaux des insectes des autres ordres. Ces orifices respiratoires, toujours disposés par paires symétriques sur les côtés de l'abdomen, diffè- rent aussi par leur nombre suivant les familles : ceux des Culicides sont intersegmentaires et au nombre de six, en points ronds. Je n'ai pas découvert, non plus que Réaumur, les stigmates abdomi- vaux des Tipulaires : j'en appelle à de nouvelles explorations. Ils sont pareillement intersegmentaires dans les Tabaniens, Asiliques, Syrphides, mais au nombre de cinq dans les premiers et les der- niers, de six dans les seconds. Ceux des Muscides calyptérées sont segmentaires, au nombre de cinq petits et ronds, nichés au milieu des poils du tégument. Le premier est fort diflicile à découvrir, parce qu'il est placé sur un segment rudimentaire de la base de l'ab- domen, et 1l m'a fallu violer la perspective dans le dessin pour le mettre en évidence. Parmi les Muscides acalyptérées, le Platys- toma les a segmentaires, et ils m'ont semblé au nombre de trois paires seulement, ce qui est fort extraordinaire. Les deux premières sont semblables à de petits points noirs; la troisième, située près de l'oviscapte, est grande, oblongue, ellipsoïdale. Dans le Nemopoda, genre très-voisin du précédent, les stigmates abdominaux sont intersegmentaires et au nombre de cinq paires. Parmi les Pupi- pares, lhippobosque n'a que cinq paires de stigmates abdomi- naux nichés sur le tégument; il y en a sept dans le mélophage. 2° : Trachées. J'ai étudié avec un soin scrupuleux leurs diverses formes dans toutes les espèces soumises à mon scalpel, afin de les faire concorder, soit avec la classification, soit avec les autres appareils organiques. En faisant dans mes dossiers d'observations le relevé statistique de ces formes, j'ai été surpris des résultats curieux et inespérés que J'ai obtenus. Avant d'exposer ceux-ci, il est bon de dire que les Diptères ont les deux ordres de trachées qui se rencontrent en général dans tous les insectes, savoir : les {ubulaires ou élastiques, dont l'existence est constante et que je ne m'attacherai pas à décrire, 1990 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES el les vésiculaires ou membraneuses, qui ne sont pas indispen- sables. Ces dernières servent exclusivement au vol, et l'animal, : suivant les besoins de cet exercice aérien, peut à volonté les enfer à divers degrés. Je distingue, dans les trachées vésiculaires, trois formes parti- culières : 1° les ballons ou aérostats, vastes réservoirs logés à la base de la cavité abdominale, s’anastomosant d’une part avec les utricules thoraciques, de l'autre avec les canaux bronchiques ou les grandes trachées latérales. Le plus ordinairement, il n’y en a qu'une paire, et quelquefois ils manquent entièrement; 2° les utricules thoraciques, réservoirs de moyenne grandeur, parfois même très-petits, mais ne manquant presque jamais; 3° les bulles céphaliques, vésicules d’une petitesse extrême et prodigieusement multipliées dans le crâne, où, en même temps qu’elles servent d’édredon au cerveau, elles facilitent, en diminuant la pesanteur de la tête, la direction des mouvements généraux. En parcourant la série des familles, je signalerai celles qui sont pourvues ou privées de ballons trachéens. Nous trouverons des faits piquants d’une explication parfois embarrassante. Ï existe une paire de ces ballons dans les Culicides, les Tipu- laires et les Tabaniens. On connait le sifflement aigu des premiers et le bourdonnement nourri des derniers. Quant aux Tipulaires, dont le vol est peu bruyant, mais assez actif après le coucher du soleil, leurs ballons sont aussi beaucoup plus petits. Dans la fa- mille des Stratiomydes, L'Ephippium et les Stratiomys ont deux aéros- tats, tandis que les Sarqus, Chrysomyia, Vappo, qui terminent ce groupe, n’en ont pas; mais les allures paisibles et le vol silencieux de ces trois derniers genres justifient cette privation, Les Asi- liques, chasseurs robustes qui se précipitent comme un irait sur leur proie, qu'ils entraînent dans les airs, ont tous deux ballons, et les Empides, leurs voisins, n’en ont pas, tandis que le Cyrus, qui succède à ces derniers, en est pourvu. Et que penser de Pab- sence complète des aérostats dans les Bombyliers, dont j'ai disse- qué sept espèces? Comprenez-vous une privation aussi absolue SUR LES DIPTÈRES. 191 dans des insectes dont la vie si agitée est toujours aérienne, et dont le bourdonnement aigu, origine de leur dénomination, est susceptible sous un soleil ardent de toutes les modulations? La pature ne nous doit pas compte de ses infractions à nos lois. Pas- sons outre et déclinons encore notre compétence devant les An- thraciens, Diptères tout aussi bien aéricoles que les précédents, mais bien moins vifs et nullement bourdonnants, qui, cependant, portent dans leurs flancs deux grands ballons arrondis. Les Théré- vides, prompts au vol et danseurs aériens, en ont aussi deux, et Les Leptides, qui les suivent, en sont dépourvus. Les Dolichopodes, aussi rapides à la marche qu’au vol, et les brillants Syrphides, qui partagent leur existence entre la corolle qu'ils efleurent, et leurs danses amoureuses, leurs équilibres aériens, sont munis d’aéros- tats parfaitement conditionnés. Le Scenopinus, jeté par l'impertec- ton de nos méthodes entre deux grandes nations de Diptères aérostatiques, vient témoigner de la privation des locomotives atmosphériques par ses habitudes sédentaires, sa marche lente et monotone, son peu d'aptitude à mettre en exercice des aiïles toujours ployées etcomme collées sur son corps. Les OEstrides, re- marquables par le bourdonnement aigu et la prestesse du vol, et cette longue série des Muscides calyptérées, des Dexia, Echynomyia Musca, Lucilia, Anthomyia, etc. tous Diptères essentiellement actifs, turbulents et bruyants dans leurs exercices aériens, ont une paire de ballons : je l'ai vérifié sur quarante et une espèces. La catégorie non moins populeuse des Muscides acalyptérées, depuis le Sepedon jusqu'au Sphærocera, de ces petites mouches qui habitent ou les rivages solitaires, ou les plantes marécageuses, ou les lieux ombra- gés, qui ont une démarche grave et compassée, un vol paisible et muet ; ces Diptères, dis-je, dont j'ai disséqué quarante-six es- pèces, sont tous, sans exception, déshérités d’aérostats comme de cueillerons aux balanciers. Enfin, l'Hippobosca, qui termine la chaîne diptérologique, confirme l’absence de ballons par son inbabileté à un vol soutenu et par sa vie parasite passée dans les régions les plus abritées du cheval. 192 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES APPAREIL RESPIRATOIRE DES LARVES. Pour compléter, autant que le permettent nos connaissances actuelles, ce qui concerne l'appareil respiratoire des Diptères, je vais exposer succinctement mes recherches sur celui des larves de ces insectes en prenant pour types de ces organes de la respi- ration ceux qui offrent des combinaisons diverses fournies par le nombre des stigmates. Ce nombre, jusqu’à présent, se borne à une, à deux ou à huit paires. Dans la famille des Tipulaires , on trouve les deux extrêmes de la combinaison. Dans les larves hémicéphalées terricoles, il n’y a qu'une seule paire de stigmates, et 1l ÿ en a huit dans les fongi- vores, Ces stigmates, dans la larve terricole du Tipula lunata, sont postérieurs et logés dans la caverne stigmatique du bout de l’ab- domen. Ils se présentent au dehors sous l'aspect de deux plaques orbiculaires assez grandes, rapprochées, noires, avec un limbe moins foncé. Quelles qu’aient été et l'inspection la plus scrupu- leuse et mes expérimentations sur la larve tranquille ou violentée, à sec ou immergée, je n’ai Jamais pu saisir le moindre mouve- ment qui püt se rapporter au jeu, au mécanisme de la respiration. Après avoir isolé le stigmate , après avoir soigneusement râclé le pigment qui forme la couleur noire du disque, après avoir, dans une circonstance , détaché avec bonheur un grand lambeau de ce pigment sans offenser la trame sous-jacente, je l'ai soumis à la plus puissante lentille de mon microscope et j'ai cru y reconnaitre de petits points ou des trous disposés sans ordre, de manière que je comparais cette membrane à un crible. Quant au limbe moins foncé, on y reconnaît de fines lignes transversales subgéminées sur un fond presque diaphane. Cette dernière texture rappelle celle, plus facile à constater, des stigmates en fer à cheval des larves de Coléoptères lamellicornes { Ectonia, Oryctes). Les trachées de notre larve de Tipule forment, par leur en- SUR LES DIPTÈRES. 193 semble, un système vasculaire complet, d'une parfaite symétrie, et établissant ainsi, non-seulement une circulation, mais presqüe une double circulation aérifère. Les canaux bronchiques latéraux s'insèrent au centre des stigmates et conservent le même calibre jusqu’à la partie antérieure du corps; là, ils s’atténuent pour s’a- nastomoser entre eux, soit par des arcades, soit par des conduits traversiers antérieurs ou postérieurs. Dans leur trajet, les canaux bronchiques plus ou moins sinueux fournissent des trachées nu- tritives assez symétriques : la figure dira le reste. Toutefois, je décrirai en peu de mots le petit système trachéen qui revêt la face interne des stigmates. Ïl y a à celle-ci une houppe orbiculaire, une sorte de parenchyme formé par une immense quantité (des centaines) de trachéoles blanches bien nacrées, d’une finesse qui surpasse celle du brin le plus délié de la soie, et dont le micro scope met en évidence les subtiles ramifications. En déchirant cette houppe, cette curieuse ébauche de poumon, j'ai bien aperçu les souches trachéennes où elle prend sans doute naissance; mais je nai pas constaté son mode de connexion avec le stigmate. Les larves céphalées fongivores des Tipulaires (Mycetophila iner- mis) ont huit paires de stigmates sous la forme de très-petits points noirs situés à nu sur les côtés du corps, savoir : une thoracique, plus grande au premier segment après la tête, et sept abdominales aux sept segments qui suivent le troisième. Les canaux bron- chiques paraissent naître directement des stigmates thoraciques et règnent parallèlement de chaque côté de la région dorsale en émettant un grand nombre de branches nutritives. Elles reçoi- vent de chaque stigmate abdominal un conduit simple et court, et communiquent ensemble par autant de canaux traversiers qu'il y a de segments. Quel système circulatoire trouverez-vous plus symétrique , plus élégant, plus parfait que celui-là? Un regard sur son por- trait suppléera à une description détaillée. Voyez comme ces nombreux canaux traversiers sont aptes à favoriser la circulation de l'air et à obvier aux embarras que les vicissitudes de la vie LT: : 29 194 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES pourraient faire éprouver à lun ou à l’autre des canaux bron:- chiques ! Si dans la larve terricole où l'appareil trachéen se réduit à une seule anse continue dont les bouts sont les deux stigmates , l'ins- piration et l'expiration ont évidemment lieu par ceux-ci, le grand nombre des orifices respiratoires de la larve fongivore peut nous laisser des doutes sur ce point, Peut-être bien 2e c'est par les stigmates antérieurs, qui sont les plus grands, qu'a lieu la prise d'air et que sa sortie s effectue par les stigmates abdominaux. Les larves acéphalées des Muscides ont deux paires de stig- mates : l'une, postérieure, simple ; l'autre, antérieure, à plusieurs digitations et à plusieurs ostioles respiratoires. Dans un mémoire qui est encore entre les mains de l'Académie, qui traite et de la prétendue circulation et des métamorphoses organiques dans les trois états de la mouche vivipare ou sarcophage, j'ai fait connaître le système respiratoire de la larve de celle-ci :ce sont les stigmates postérieurs qui inspirent l'air, et les antérieurs qui l'expirent. Dans les trois formes différentes de respiration que je viens de signaler, le phénomène physiologique est toujours le même. CHAPITRE IIL. à APPAREIL DIGESTIF EN GÉNÉRAL. Les Diptères, par la structure de leur bouche, sont destinés à pomper, à sucer, à lécher un aliment liquide ou pulvérulent. Quelques-uns d’entre eux, comme Asilus, Scatophaga, ete. peuvent | saisir une proie vivante , la déchirer, la broyer, soit avec leurs griffes, soit avec quelques parties de leur bouche, et la disposer aimsi à être sucée ou avalée. On appelle suçoir où trompe leur bouche. Ce suçoir a des formes une composition qui varient de- - puis celle du Bombylius, qui, toujours en évidence et inoffensive, a la longueur du corps, jusqu’à celle du Tabanus, qui est un ins- . SUR LES DIPTÈRES. 195 trument vulnérant, et à celle du Musca, propre à lécher, rétrac- tile et mvisible dans le repos. L'appareil de la digestion se compose des glandes salivaires et du tube alimentaire avec ses annexes. Les glandes salivaires existent dans tous les Diptères et sont toujours simples, c'est-à-dire formées pour chaque côté par un seul vaisseau ou boyau blanchâtre où diaphane, suivant le degré d'élaboration de la salive, tantôt plus ou moins long et capil- laire, flexueux, reployé ou pelotonné, tantôt en bourse ovalaire ou oblongue. Ces vaisseaux sont sécréleurs par leurs parois, ré- servoirs par leur cavité. Ils aboutissent en avant à un col efférent, et les deux cols se confondent dans la tête en un seul conduit excréteur capillaire, qui verse dans la bouche le produit de la sécrétion. Cette composition, cette explication, sont communes à tout l’ordre. Le tube alimentaire présente, relativement à son étendue, de curieuses différences depuis le Culex, où il n’a que la longueur du corps jusqu’à l'Hippobosca, où cette longueur a huit à neuf fois celle de linsecte. Cette progression croissanie à mesure que lor- ganisation est moins élevée est un fait aussi piquant que ripou- reusement établi. Les contenta de ce tube peuvent per er sur le genre de nourriture des insectes. Cet organe se compose, en suivant l'ordre de leur position, de lœsophage, de la panse, du ventricule chylifique, des vaisseaux hépatiques et de Pintestin. Dans quelques espèces, il est aussi le siége d’une glande odorifique (Sepsidées). L'œsophage est, en général fort court et d’une grande ténuité. Je me dispenserai de le mentionner désormais dans l'histoire des familles, à moins qu'il ne présente quelque particularité. La panse, qui, à quelques exceptions près (Asilus, Pupipares), ne manque jamais dans les Diptères, est constamment placée au côté gauche du tube digestif , l'insecte étant posé, quant à l'œil de l'observateur, dans l'attitude de la marche en avant. On dis- tingue à cet organe : 1° un col tubuleux et grêle, inséré à la . 29 die 196 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES terminaison de l’œsophage; 2° un réservoir, le plus souvent logé à la base de la cavité abdominale, dont la configuration est tantôt simplement ovoide, tantôt , et c'est le plus ordinaire, bilobée ou en bissac. Cet organe, ainsi que le prouve son insertion avant l’o- rigine du ventricule chylifique, est le premier réceptacle de lali- ment et parait favorable à la rumimation. Le ventricule chylifique forme la plus grande longueur du canal alimentaire, et c’est lui qui se reploie en circonvolutions. C’est dans cet organe-que laliment mélangé, combiné avec la bile, recoit les conditions qui le rendent propre à l'assimilation. Son orifice a, dans les grandes divisions de l’ordre, une configuration et une structure fort différentes. Ainsi, il est simple dans quel- ques Tipulaires et dans les derniers genres des Diptères. Il s’ac- compagne dans les Tabaniens, Asiliques, Stratiomydes, Bomby- liers, Rhagionides, Dolichopodes, Scénopiens, de deux bourses ventriculaires simples. Ces bourses ne sont que des prolongements latéraux, des boursouflures régulières et permanentes des parois de l'organe ; elles sont destinées au séjour, à l'élaboration de la bouillie alimentaire : elles sont doubles ou appendiculées dans tous les Syrphides. L’orifice du ventricule est formé d’un godet ou bourrelet orbiculaire et ombiliqué, dans les Conopsaires et les deux fariles des Muscides. Les vaisseaux hépatiques ou biliaires, presque toujours au nombre de quatre, rarement de cinq (Culex), ont leurs extrémités floi- tantes, excepté dans les grandes Tipulaires, où ils forment deux anses très-reployées, mais à quatre insertions. Ils ne s'insèrent jamais au rectum, en sorte que leurs fonctions ne sauraient être ambiguës ; mais à l'extrémité postérieure du ventricule chylifique, quelquefois par quatre points isolés, le plus souvent par deux canaux cholédoques, dont chacun est laboutissant de deux vaisseaux, rare- ment par un seul canal commun aux quatre vaisseaux (Stratiomydes). L’intestin, distinct du ventricule chylifique par une valvule qui correspond à l'iléo-cæcale des grands animaux, est d’abord grêle et filiforme. Avant de se terminer à l'anus, il se renfle en un rec- SUR LES DIPTÉÈRES. 197 tum ovale ou oblong où se voient ordinairement quatre boutons charnus ou orbiculaires ou conoïdes. Ces boutons, au moins dans plusieurs Diptères (les Pupipares surtout), sont des muscles papil- liformes, dont la base est fixée aux parois de l'organe et visible à l'extérieur, tandis que le reste est comme cd dans la cavité du rectum; ils ne sont pas étrangers à la défécation. CHAPITRE IV. APPAREIL GÉNITAL EN GÉNÉRAL. Appareil génital mäle. — I se compose, comme dans les insectes des autres ordres, et même comme dans les animaux en général, de testicules, de conduits déférents, de vésicules séminales , du canal éjaculateur et de la verge, qui est renfermée dans l'armure copulatrice. Les testicules, placés vers la fin de la cavité abdominale, sont des organes binaires, et chacun d’eux est toujours simple, c’est-à- dire unicapsulaire; ils sont libres, indépendants l’un de l’autre, excepté dans quelques Asiliques, où les deux sont renfermés dans une enveloppe commune accessoire, un véritable scrotum. Leur configuration varie à l'infini depuis l’ovalaire ou l’oblongue jusqu’à la filiforme, plus ou moins enroulée ou agglomérée; leur couleur est blanchâtre dans les Tipulaires, Tabäniens, etc. d’un brun plus ou moins intense à l'extérieur dans les Asiliques, Muscides, etc. Les conduits déférents, le plus souvent grèles comme un fil, ont une longueur différente suivant les genres ; quelquefois, on ne les distingue pas du testicule, dont ils ne semblent que la continua- tion. Ils sont parfois d'une extrême brièveté et presque nuls. Ce n'est que fort rarement qu'on leur trouve des renflements ou des replis particuliers qui simulent un épididyme. J n'existe ordinairement qu’une seule paire de vésicules sémi- nales. Les conduits déférents s’y insèrent immédiatement avant qu’elles confluent pour la formation du canal éjaculateur. Dans 198 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES quelques Muscides acalyptérées, ces vésicules sont doubles de chaque côté, et dans plusieurs genres des calyptérées (Musca, Cur- tonevra, etc.) elles n'existent pas du tout. Leur forme se diver- sifie suivant les familles, depuis celle d’un réservoir ovalaire jus- qu'à celle d’un filet tubuleux, dont la longueur, tantôt égale à peine celle du testicule, et tantôt se reploie en agglomérations inextricables; quelquefois, il existe une de ces vésicules rmpaire. Le canal éjaculaleur, ou le tronc commun de tout l'appareil sé- créteur et conservateur du sperme, a aussi ses diversités de formes. Il est parfois excessivement court (Culicides), et dans d’autres familles, fort long et reployé. Dans les Syrphides, iloffre, comme un trait propre à cette famille, un réservoir spermatique. Dans les espèces où les vésicules séminales manquent ( Musca, elc.), sa longueur et ses flexuosités les remplacent. L'armure copulatrice, réceptacle de la verge, est une machine des plus compliquées, destinée à se porter hors du corps lors de l'union des sexes. Les nombreuses pièces plus ou moins syme- iriques, cornées ou coriacées qui la composent, combinent leur acuon, soit entre elles, soit avec les organes externes de la femelle pour consommer l'acte de la fécondation. Elle varie sui- vant les espèces et constitue, par sa configuration comme par sa structure, la garantie de l'inviolabilité des types spécifiques. 2° Appareil génital femelle. — Les organes qui entrent dans sa composition sont : les ovaires, l’oviducte, la glande sébifique avec les réservoirs séminaux, les œufs et l'oviscapte. Les ovaires sont constitués chacun par un faisceau de gaines ovigères courtes ou longues, en nombre déterminable ou innom- brable, uni ou pluriloculaires; leur étude peut déjà décider de l'abondance de la progéniture. L'ovaire a un calice ou central, ou mférieur ou postérieur, où les œufs à terme peuvent s’accumuler pour être au besoin transmis par un col à l’oviducte. Dans les Diptères vivipares, les œufs passent des ovaires dans des réservoirs particuliers où ils subissent une incubation et une éclosion, de manière que ces réservoirs peuvent renfermer à la fois et des SUR LES DIPTÈRES. 19ù œufs et des larves : je les ai appelés pour cela ovo-larvigéres. I est aussi des Diptères qui ne mettent au monde ni œufs ni larves, mais des chrysalides ou pupes : ce sont les Pupipares. Dans ce mode singulier de parturition, la mère ne donne le jour qu’à une seule chrysalide. L’oviducte est le tronc commun des ovaires, comme le canal éjaculateur est celui des organes spermifiques ; il présente de nombreuses modifications de longueur et de structure. Dans les Muscides vivipares, 1l se développe pour devenir le réceptacle des œufs et des larves; son orifice extérieur est la vulve, et s'ac- compagne le plus souvent de deux appendices unis où biarticu- lés que j'appelle les tentacules vulvaires. Is ont pour fonction ou de servir de grandes lèvres lors du coït, ou de diriger, de collo- quer les œufs au moment de la ponte. Mais l’oviducte ne sert pas seulement à l'acte copulateur comme un vagin et à éconduire le produit de la gestation. Les œufs à terme , c’est-à-dire parvenus au dernier degré de leur croissance, n’ont pas encore reçu dans leurs gaines ovigères l’imprégnation prolifique, quoïqu'ils aient sans doute été mis en éveil par la commotion coitale. À leur trajet dans l’oviducte, ils doivent re- cevoir d’un ensemble d'organes inséré sur celui-ci l’ablution sémi- nale et un enduit conservateur. Depuis plus de vingt ans, j'avais donné le nom de glande sébifique à cet ensemble d'organes, dont les uns sont évidemment sécréteurs et les autres simplement réser- voirs. Aujourd'hui, qu'une étude plus approfondie de cet appareil complexe et que les découvertes importantes de Von Siebold et M. Loew sont venues, sinon déchirer, du moins soulever le voile de ses attributions physiologiques , il convient de modifier une dénomination dont la signification est trop restreinte et trop par- üelle. Celle d’appendices de l'oviducte de M. Loew me semble peu physiologique, et j'adopterai, au moins provisoirement, la double désignation de réservoir séminal et de glande sébifique. Ces deux organes ont une forme, une composition fort variables, suivant les familles, et je réserve pour l'étude anatomique de ces si 200 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES familles l'exposition de ces curieuses différences; je me bornerai actuellement à indiquer les fonctions respectives et la nomencla- ture des diverses parties de cet appareil. Quoique les auteurs précités aient diminué les incertitudes physiologiques sur ces or- ganes, ils sont loin d’avoir entièrement dissipé les miennes, ainsi qu'on le verra dans l'anatomie des familles. Les organes dont il est question ont, pour la plupart, leur insertion à la paroi supérieure de l’oviducte et à la moitié anté- rieure de ce conduit. Le réservoir séminal précède presque tou- jours la glande sébifique, et cette position respective est consé- quente aux attributions physiologiques de ces deux organes. S'il est vrai, comme je le crois, que les œufs, au moment d’être pondus, sont enduits par un vernis conservateur fourni par la glande sébifique, il est de toute rigueur qu'auparavant ils soient fécondés par le baptème prolifique du réservoir séminal. Maïs il existe entre mes dénominations techniques et celles de M. Loew une grave et singulière dissemblance, qui tient à la manière d'envisager les fonctions des organes. Ce savant appelle glande du mucus mon réservoir séminal, et receptaculum seminis ma glande sébifique. I est tombé, je crois, dans un véritable quipro- quo physiologique, et c'est en renversant les rôles qu’on arrive au vrai. ! Quoi qu'il en soit, Je désigne sous le nom de réservoir séminal un organe presque toujours binaire ou pair, composé de deux bourses semblables, de configuration très-diverse, inséré en avant de la glande sébifique, et quelquefois muni d’un col com- mun fort court. La glande sébifique consiste, dans le plus grand nombre des Diptères, en trois vésicules suborbiculaires à centre plus ou moins noir, éminemment sécrétoires, que je nomme orbicelles et M. Loew capsules glanduliformes; ces orbicelles sont, en général, munis d'un conduit cférent subcapillaire, droit ou fléchi, ou flexueux ou roulé sur Iui-même. Je ne comprends pas comment M. Loew, après avoir reconnu dans cet organe tous les traits SUR LES DIPTÈRES. 201 propres à un appareil sécréteur, à une glande, a pu se laisser en- trainer à la dénomination si insignificative du receptaculum seminis. Les œufs des Diptères sont ou ovales, ou oblongs ou allongés et parfois hémisphériques; la plupart sont blancs où jaunâtres, mais il y en a de noirs comme du charbon (Tipules). L’oviscapte est un organe destiné à introduire, lors de la ponte, les œufs dans un milieu plus ou moins résistant; 1l varie singu- lièrement suivant les familles ; quelquefois, il consiste en un ins- trument corné et à deux lames, toujours en évidence au bout de l'abdomen (Tipulaires); dans un très-grand nombre de Diptères, il se compose de plusieurs tubes rentrant les uns dans les autres, comme les tuyaux d'une lunette d'approche, et leur ensemble est rétractile au gré de l’insecte. CHAPITRE V, TISSU ADIPEUX SPLANCHNIQUE. Dans mes diverses publications entomotomiques, j'ai presque donné l'importance physiologique d’un organe à ce tissu; 1] rem- plit, en effet, une fonction nutritive secondaire, en même temps que, peut-être, il contribue à concentrer autour des viscères la chaleur vitale. On sait que son abondance est en raison inverse de l'activité du genre de vie. Ce tissu existe en proportions variables dans les Diptères; mes nombreuses autopsies m'ont fourni, à ma vive surprise, des faits très-piquants sur sa quantité et sa nature suivant les habitudes des espèces. On conçoit quel soin scrupuleux il faut apporter pour recueillir avec exactitude les résultats si faiblement nuancés de semblables dissections: mais ces nuances n’en sont pas moins des vérités. Les Culicides, insectes qui fuient la lumière du soleil et qui sont exposés à des ] jeûnes plus ou moins prolongés ont, sous les viscères, une couche adipeuse grisätre, assez fourme. Les Tipu- 11; 26 LA 202 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES laires, qui marchent peu et volent mal, ont, dans les grandes espèces, une pulpe graisseuse, blanchâtre, formée de sachets ovalaires ou parfois de lambeaux éguenillés, grèles, entre-croisés, et enlaçant les viscères : cette pulpe est presque nulle dans le Ceroplatus. Ge ne sont que des granules libres, mais abondants dans les Macrocera, Sciara, Mycetophila. Le Rhyphus a une grande quantité de sachets oblongs. La graisse est moins considérable dans le Bibio, insecte plus diurne que les autres. Les Psychoda, qui vivent dans les réduits obscurs des fossés, ont de nombreuses granulations ovales ou arrondies. Les larves des Tipulaires terricoles, animaux voraces, aveugles et cachés dans les entrailles du sol, sont pourvues d’une assez grande abondance de tissu adipeux : celui-ci se présente sous la forme de nappes ou de larges tabliers épiploiques blanchâtres, criblés de trous arrondis ou de réticulations comme une dentelle. Dans la larve du Ayphura, ce sont des lanières fort étroites, croi- sées en mailles lâches et irrégulières; celle du Ceroplatus a des lambeaux grisâtres, filiformes, flottants; celle du Mycetophila a de longs rubans déchiquetés où les granules sont disposés sur un même plan. Dans les Tabamiens, dont les femelles sanguinaires ont une vie très-active sous un soleil ardent, mais qui, dans les temps cou- verts et frais, sont retirées et souvent forcées à un régime austère, on trouve constamment autour du ventricule chylifique un grand châle épiploïque blanchâtre, formé de sachets enchevêtrés de trachéoles, et indépendamment de cela, si la dissection est heu- reuse, une membrane hyaline péritonéale, plus ou moins collée contre les parois abdominales. Parmi les Stratiomydes, l'Ephippium, de mœurs assez paisibles, a des granules adipeux libres et des sachets grands assez fournis, tandis que les Stratiomys, plus actifs, n’ont presque pas de réserve graisseuse. Le Vappo etle Beris, assez sédentaires, ont, au-dessous des viscères, des granules détachés assez grands. Dans les Sargus, qui n’ont pas beaucoup de vivacité, on trouve des sachets polymorphes abondants, formant avec les SUR LES DIPTÈRES. 203 trachées des espèces de grappes ou de guirlandes. Le Cyrtus a des granules libres nombreux; les Empis, assez volages, ont à peine quelques rares lambeaux d'une graisse jaunâtre; les Asiliques, chasseurs vigilants, le plus souvent en faction, d’un vol brusque , rapide, mais non prolongé, ont le châle ventriculaire des Taba- niens et de larges nappes sous-viscérales recouvertes de sachets. Les Anthraciens et les Bombyliers, dont l'existence aérienne est plus ou moins agitée, ont sous les viscères quelques lambeaux de nappes graisseuses ; mais les premiers, incontestablement moins vifs, ont des granules détachés qui ne s’observent pas dans les seconds. Ces nuances ne sont futiles qu’en apparence. Les Dolicho- podes, les Thérévides, les Rhagionides, tous Diptères d’une vie assez active, ont à peine quelques follicules polymorphes et rarement des granules libres; les Syrphides, presque toujours suspendus en l'air et bourdonnants, ont quelques guenilles adipeuses rares; le Scenopinus, au contraire, d’un caractère morose et d’habitudes sédentaires, a abondamment une pulpe granuleuse blanche et des grains détachés, les deux formes du tissu adipeux qui an- noncent par leur réunion les propriétés vitales les moins éner- giques. Nous ne connaissons pas bien les habitudes des Conop- saires; mais à en juger par l'abondance des granules adipeux pul- vériformes, ils ne doivent pas être fort actifs. Les OEstrides m'ont offert dans le Cephalemyia une enveloppe péritonéale aranéeuse, dans l'OŒEstrus quelques granules libres : je parierais que le pre- mier a une vie plus agitée. Les Muscides calyptérées, qui, en gé- néral, se font remarquer et par la prestesse de leur vol bourdon- nant et par la rapidité de leur marche, ont une pulpe adipeuse médiocrement abondante sous la forme ou de granules libres, ou d’une couche pariétale, ou de grumeaux; mais leur graisse est tou- jours blanche ou grise. Les Muscides acalyptérées, où les espèces sont presque toutes d'une humeur paisible et sédentaire, peu ha- biles au vol et à la course, ont une quantité assez considérable de tissu adipeux. Mes procès-verbaux de dissection m'ont donné des résultats singuliers. Les espèces des Sepedon, Tetanocera, Loxocera, 26* 204 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES genres riverains ou habitants des plantes marécageuses, ont au- dessous des viscères une couche pariétale d’une graisse fauve, chocolat ou blonde, et, outre cela, une pulpe grumeleuse blan- châtre située sur les organes ; les Scatophaga et les Sapromyza, dont le genre de vie est bien différent, ont des flocons adipeux uni- formément blancs; les Helomyza, amis de l'ombre des forêts, mais non riverains, ont des lambeaux graisseux et des granules libres; le Tephritis, que j'ai souvent rencontré dans les bois pon- dant ses œufs sur les champignons parasites, a sous les viscères une couche pariétale chocolat, quoique l'espèce ne soit pas rive- raine : sa vie privée est encore à étudier. Le Platystoma, habitant grave et sédentaire des troncs d'arbres ombragés, a une abon- dance singulière de granules adipeux sphériques, libres, blan- châtres, qui rappellent ceux que j'ai signalés dans les Ichneumons _ et autres Hyménoptères. Le Calobata et V'Ulidia, qui vivent sur les végétaux des bords ombragés des fossés, ont, le premier, une couche sous-viscérale fauve, le second, un ruban de cette couleur le long des flancs et des granules libres, blancs, pulvériformes. Le Lauxania a le ruban latéral de l'Ulidia, mais blond et sans gra- nules; le Lonchæa, genre contigu au précédent, a une couche sous-viscérale épaisse, blanche, et par-ci par-là quelques lam- beaux ferrugineux ; lOchiera, malgré sa vie toute riveraine, n’a qu’une pulpe adipeuse grisâtre, et le Notiphila, cohabitant du même rivage, a des sachets ovalaires blancs suspendus aux tra- chées. Je n’ai aperçu dans le Teichomyza, domicilié des écuries, que des lambeaux polymorphes d’une graisse subdiaphane ; l'E- phydra-ripicole, des lieux ombragés, a une pulpe abondante cho- colat, et aussi quelques sachets gris; le Sphærocera, qui se plait dans les crottins des forêts, a des grumeaux abondants, blancs, et une couche sous-viscérale roussâtre; enfin, les Phora, agiles à la course et presque cosmopolites, n’ont que des granules libres. Parmi les Pupipares, dernier groupe de l’ordre, l'Hippobosca a des granules adipeux ronds, souvent contigus en séries monili- formes, et quelques guenilles clair-semées. bu SUR LES DIPTÈRES. 205 DEUXIÈME DIVISION. ANATOMIE PARTICULIÈRE DES FAMILLES. FAMILLE DES CULICIDES. Par le seul fait de son habitation importune dans nos demeures, le cousin, insecte si frêle, mais si redoutable, est devenu l'objet de létude sérieuse des plus recommandables auteurs depuis Anisiote et Pline, jusqu’à Swammerdam, Leuwenhoeck, Réaumur, de Géer, Latreille, etc. Réaumur, le modèle des observateurs, semble avoir épuisé tout ce qui est relatif aux formes extérieures, aux mœurs, au genre de vie, aux métamorphoses de ce Dip- ière ; 1] ne manquait, pour compléter son histoire naturelle, que de porter le scalpel dans ses viscères, que de mettre en évidence les ressorts secrets des divers actes extérieurs : je viens offrir à la science ma part de matériaux pour atteindre ce but. Les Culicides disséqués se bornent aux suivants : 1. Culex annulatus. Fapr. 2 lutescens. F. 3. Anopheles bifurcatus. Marc. La première espèce étant la moins petite et la plus répandue dans la contrée que j'habite, c’est celle-là dont j'ai plus particu- lièrement étudié et représenté l'anatomie. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Tout le monde sait que les cousins s'abreuvent du sang des animaux, mais tout le monde ne sait pas que les femelles seules sont sanguinaires. Quelques auteurs avaient émis l'idée qu'à de- faut de sang, ces insectes suçaient les fleurs ou les humeurs des feuilles, et Réaumur l'avait combattue. L’anatomie avait droit de . 206 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES résoudre la question. Elle a constaté dans l'estomac des femelles l'existence du sang, et dans celui des mâles un aliment incolore, Ce fait, tout extraordinaire qu'il est, n’est pas isolé en entomologie, et les Tabanus nous en fourniront bientôt un autre exemple. La trompe longue et menue du cousin se termine par un bou- ton bilabié et n’est que le fourreau d’un suçoir de cinq pièces sétiformes, dont les deux centrales, munies d’aspérités, font l’of- fice d'instruments vulnérants, de dards, et les autres de lancettes et de sonde cannelée. Les glandes salivaires des cousins ont une finesse capillaire et atteignent à peine par leur bout libre le tiers postérieur de la cavité thoracique. J'avoue que je ne vois pas sur quoi se fonde l'opinion de ceux qui avancent que le cousin envenime la piqüre en y insérant un liquide irritant; je ne trouve nulle part, dans l'intérieur de cet insecte, la glande ou l'organe spécial d’un semblable virus. Cette glande n’existe pas davantage dans le stomoxe, le taon et autres Diptères à morsures douloureuses, tandis qu’on la rencontre sous des formes très-variées dans tous les Hyménoptères, qui pro- duisent des piqüres envenimées au moyen d’aiguillons rétractiles placés à la région de l'anus etrecevant des glandes spéciales véné- nifiques une liqueur irritante. La considération de la structure du dard du cousin, dont les dents acérées sont si favorablement dis- posées pour déchirer le tissu, et celle du mouvement de succion me paraissent suffisantes pour se rendre raison et de la douleur et de la formation subite d’un exanthème inflammatoire. Il est donc plus conforme aux faits anatomiques, il est plus physiolo- gique de penser que la liqueur salivaire se mêle au sang lors de la morsure comme à tout liquide alimentaire pour en rendre la digestion plus facile. Le tube alimentaire ne dépasse que peu ou point en longueur celle de l’insecte; il est par conséquent à peu près droit. Dans le Culex lutescens, j'ai trouvé lœsophage un peu renflé à son inser- tion ventriculaire. La panse a son réservoir simple, globuleux ou SUR LES DIPTÈRES. 207 ovoide quand il est plein de liquide ; oblong, plissé sur ses bords dans le cas contraire. Je n’y ai jamais rencontré qu'un liquide incolore ou à peine ambré, même lorsque le ventricule chyli- fique était gorgé de sang. Ce fait semble, au premier abord, inexplicable; cependant, en analysant physiologiquement ce qui se passe lors de la piqüre du cousin, la solution est moins em- barrassante. J'avais d’abord pensé que, pendant la déglutition, 1} se faisait, par une chimie organique encore mal comprise, un départ de la matière colorante, qui, plus essentiellement nutri- tive, franchissait seule l’orifice ventriculaire, tandis que le sérum gagnait le réservoir de la panse comme aliment plus grossier pouvant être utilisé dans les temps de disette; mais l'explication suivante est tout aussi admissible et doit peut-être se combiner avec l'autre. L’insecte, avant d’avoir déterminé par sa piqüre la fluxion sanguine dans les vaisseaux capillaires du tissu cutané, a dû sucer de la lymphe pure, et c’est celle-ci qui est tenue en réserve dans la panse, soit pour être ensuite rejetée par le vomissement , soit pour servir aux besoins dont j'ai parlé. Le ventricule chylifique offre constamment à son origine une paire de bourses ventriculaires ovoïdes, plus ou moins pédicellées, et de volume variable, suivant la quantité de liquide ou de bulles d'air qu’elles renferment !. Ce liquide est ordinairement ambré. Le ventricule est plus ou moins renflé, en une poche ellipsoïdale, dès qu'il a atteint l'abdomen. On voit parfois à son origine une sorte de renflement qui semble annoncer une tendance à se bi- lober comme dans les dernières Tipulaires. Je l'ai trouvé ainsi dans le Lutescens. Cet organe, quand il est gorgé outre mesure de sang, prend, aussitôt qu’on a ouvert les parois abdominales, un développement énorme. ! Suivant M. Pouchet (Compte rendu de l'Académie des sciences, octobre 1847), la larve du cousin aurait huit estomacs vésiculiformes. Cet auteur appelle estomacs ce que depuis long- temps j'ai désigné sous le nom de bourses ventriculaires dans les Ortoptères, quelques Névrop- tères et le cousin ailé lui-même. Ces bourses, plus ou moins verticillées à l'origine du ven- tricule chylifique, ne sont qu'au nombre de quatre dans les grandes larves des Tipules, comme on va le voir. « 208 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Les vaisseaux hépatiques, courts comparativement à ceux des autres Diptères, sont au nombre de cinq seulement, et ce chiffre impair est fort rare dans les insectes. Cette exception pour les cousins a été constante dans les nombreux individus soumis à mes dissections. Ces vaisseaux se fléchissent en anse pour se di- riger toujours en arrière. Ils sont grèles, atténués un peu vers leur origine, tantôt assez uniformément blanchätres, tantôt dia- phanes, avec des mouchetures blanches, qui ne sont que les flo- cons intérieurs de la bile coagulée, et qui peuvent en imposer à des yeux peu scrupuleux pour des boursouflures ou des varico- sités. Leur bout libre est parfois renflé en massue. L'intestin, moins long que le ventricule, est d'abord filiforme: puis il se renfle en un rectum ovalaire, où se voient deux paires de boutons charnus orbiculaires. CHAPITRE IE APPAREIL GÉNITAL. Les Culicides donnent plusieurs générations par année : six ou sept, suivant Réaumur. Leur accouplement se fait en l'air, le soir ou la nuit, ainsi que la constaté de Géer. Les femelles déposent à la surface des eaux stagnantes leurs œufs réunis en un petit tas. Les larves éclosent deux ou trois jours après la ponte et sont aquatiques toute leur vie. ARTICLE [°”. APPAREIL GENITAL MÂLE. Les lesticules du cousin, placés vers le tiers postérieur de la cavité abdominale, sont deux glandes oblongues, cylindroïdes, blanches. Les conduits déférents, plus longs qu'eux, capillaires et presque droits, se renflent en arrière en une poche oblongue , qui tient lieu d’épididyme. Ces deux poches sont si contiguës, qu'un œil peu exercé pourrait croire qu’elles confluent ensemble. de ddr RS "14 # SUR LES DIPTÈRES. 209 Les vésicules L confinées au bout de l'abdomen et dif- ficiles à mettre en évidence, se présentent sous la forme de deux f grosses utricules ovoides ou ventrues, confluentes en arrière, où ; i a lieu l'insertion des conduits déférents. Le canal éjaculateur est % fort court et étroit. À | L'armure copulatrice du C. annulatus à un forceps. toujours vi- sible au bout de l'abdomen, dont les branches conoïdes, velues en dehors et terminées par un crochet articulé, corné, glabre, æ presque de leur longueur, sont susceptibles d’un grand écarte ment et ressemblent aux abus des araignées, comme l'avait aussi observé de Géer. À la base mférieure du forceps est une voiselle, visible quand on envisage le bout de l'abdomen par $ face supérieure, | de deux petits crochets cornés ; no râtres, courbés en eçon. 1- # % — à ie es & à 4 ARTICLE IE à 1 APPAREIL . FEMELLE. no To & # É : % sf. Les ovaires, dan$' un état de fécondation avancée constituent deux grappes oblongues ou allongées, finissant par occuper toute | x la capacité abdominale, g s dans leur périphérie de gaines ovigéres uniloculaires, < , oblongues ou subglobuleuses, + ü à suivant l’époque de la ge: , blanchätres, extrêmement nom- Fi LS # breuses (plusieurs centaines), tantôt pressées entre elles sans & ordre, tantôt D AU une dispositi ne tudinale . Ges gaines, pour ainsi si diresessiles, sont dépourvues . à OS AT R MR n° re dire de ligament propre. Le cali l'ovaire, par le fait même de lin- Ta glande sébifique se CD EO de trois ombicelles me centre. MN” 210 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES le réservoir séminal est assez gros, ovalaire, | un peu atténué vers son insertion et unique. Nous trouvons dans la glande sébifique l'organe sécréteur de cette matière gluante dont parle 1 Réaumur, et qui, au moment de la ponte, sert à coller les uns contre les autres les œufs si élégamment disposés LE une atli- tude verticale, po ur former un berceau flottant. L'oviscapte est excessivement court, et l’on ne peut en bien * _« constater l'existence qu'en examinant à une forte loupe le bout ® + : l'abdomen, soumis à une compression expulsive graduée. En ” procédant ainsi, on met en évidence une pièce centrale, cornée, + de: velue, composée de deux lames contiguës, dont Réau- ane parle pas. On voit aussi deux tenta des vulvaires biarti- culés, bruns, dont l'article terminal, plus | et en forme de % sueilleron TS velu en dehors, est bie ropre, par leur ac- + # ion com Ka saisi, He 2 œufs pour les colloquer : + Li è d’une faniège si régu : » en e na * « ( re « "à " * Cats populeuse M e, qui, ilyiax à demissiècle, ne formait | da que le seul genre T ipula; se Se rd'hui, par l'accroisse- * We successif des espèces et par les progrès de 1 ification, + es divisée en,cin 1 et en Fe de FA + 6 i apart des. savants ss Ps à Us les' res . quoiqu'i aient . as rs pe E de à structure extérieure. | EU assignan dun commun àc ce poste a ancé , als ont 4 bréémmence que Tanatomie con- u» nous à Né fourni une preuves | servi a mes dise conte NO « Sie: ” à ÿ qui ont se SUR LES DIPTÈRES. 211 | 1. Ctenophora pectiniconnis. Mic. 11. Mycetophila hilaris. Dur. 2 bimaculata. Merc. 12. Ceroplatus dispar. Dur. 3. Xyphura atrata. Brur. 4 13. ———— tpuloides. Bosc. A. Tipula oleracea. F. 14. Scioplula striata. Mr1c. + D lunata. L. 154 Sciara ingenua. Dur, 6. Pachyrhina crocata. MAco. \ 16. Psychoda ocellaris. Larr. 7. — maculosa. MAco. 17: ————— trifasciata. LATR. 8. Anisotoma nigra. LaTr. 18. Rhyplius fenestralis. Mer. 9. Macrocera hybrida: Mec. 19. Bibio marcei. L. 10. Mycetophila amabilis. Dur. " » 20. Mycelobia pallipes. Mic. J'ai pris pour type de mes descriptions anatomiques la Tipula oleracea, commune dans toutes les contrées, et déjà illustrée par Réaumur, qui nous a fait connaître en détail et ses habitudes et ses métamorphoses (Mém. t. V, pl. 2 et 3). 1. M. Macquart, dans son excellente Histoire des Diptères, ne donne que treize articles aux antennes du genre Tipula. Il en existe quatorze dans loleracea, ainsi que dans beaucoup d’autres espèces: ces articles, mal étudiés jusqu’à ce jour, sont veloutés au micro- scope, ce qui les rend très-aptes à la fonction tactile ; ils sont ren- ï flés et comme bulbeux en arrière, et c'est sur ce bulbe et non dans l'articulation que s'implantent les quatre soies verticillées | qu'on y voit; le dernier, ou l'article apical, bien plus court que … les précédents, est turbiné. | a . AE Li] À . M 1 2. Le dernier article des palpes RUSSE dans cette espèce et autres une organisation, une structure, qui méritent d'arrêter _ notre attention. Cet article, plus long à lui seul que les trois autres pris ensemble, a une flexibilité spéciale, déjà signalée par M. Macquart, qui peut se rendre sensible dans l'animal vivant, soit en la mettant en jeu par le toucher, soit en constatant pen- gi: dant l'irritation de l'insecte les diverses AMiractions partielles de qui lui donnent souvent de la difformité. Soumis à un fort gros- ÿ sissement microscopique, cet organe offre de fines raies trans versales plus ou moins flexueuses, Ouvertes d'un duvet PE d : % -_ ou en‘brosse, et faisant l'office de + er Cette sou- ” 212 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES plesse le fait s'accommoder d’une manière très-immédiate aux . . surfaces des corps pour pratiquer le palper; elle lui permet de se ployer sous la tête, soit pour abriter la bouche, soit pour y introduire les aliments, soit enfin pour exercer avec le secours des poils qui le hérissent une action préhensive. J'ai déjà fait . connaître des structures de cette espèce dans les palpes des phryganes! et dans les appendices caudales d’autres insectes. CHAPITRE PREMIER. L APPAREIL DIGESTIF. à F4 On ne nous dit pas quelle est l'espèce de nourriture des Tipu- ” laires; mais la forme et la structure de leur bouche indiquent è A s assez que celle-ci n’est propre qu'à lécher, qu'à humer un ali- # . ment liquide ou très-pulvérulent, et mes dissections ne n'ont N° à jamais fait découvrir dans leur canal digestif qu'une liqueur peu jà : abondante, incolore ou avec une teinte verdâtre. Fidèle à la maxime de suum cuique, je dois dire que Ram- dohr? a publié, il y a environ trente ans, la figure et la descrip- tion du canal alimentaire des T'p. lunata et oleracea. C’est le seul auteur à ma connaissance qui ait porté le scalpel dans les en- trailles des Tipulaires, etil s’est exclusivement borné à l'organe digestif. + J'exposerai aussi, à la fin du chapitre, mes recherches sur l'ana-_ tomie de leurs larves. | Là Les glandes salivaires ont dans les T'ipula et les Bibio la forme d’une utricule ovoïde oblongue avec un col capillaire; elles sont -grèles dans les Ctenophora;w#Pachyrhina , Rhyphus, bien plus lon- gues dans le Macrocera, où elles pénètrent bien avant dans la cavité abdominale, presque gapillaises dans le Mycetophilu. Les dissec- pion les plus attentives ne ie ‘ont pas permis de constater leur ? Recherch. anat. et phys. sur les Orthopt. Hymén. Névropt. (Mém. de l'Instit. 1841, p. 352.) pe ? Abhandl. ub. se Verd, der Ins. x :RÈ pl. 20, fig. 1. Le NE 20 + ii w R Pr. rte à Fe FA ‘54 F à # "1 de à "à Es & dont “A die € : + # de f :: d 4 ” ? + SUR LES DIPTÈRES. 913 existence dans les Psychoda; la petitesse et l'extrême fragilité de ces insectes les auront vraisemblablement dérobées à ma vue. Le tube alimentaire est à peu près de la longueur du corps dans les espèces du genre Tipula de Geoffroy; il est un peu plus long dans les Macrocera, Mycetophila, Ceroplatus, Rhyphus. Celui du Sciophila et du Bibio, genre qui semble faire le passage des Né- mocères aux Brachocères de M. Macquart, a près de deux fois la longueur de linsecte : dans le premier, c’est le ventricule chyli- fique, et dans le second les flexuosités de l'intestin qui forment ce surcroit d'étendue comparative. Le réservoir de la panse a une configuration qui varie et suivant les espèces et suivant quelques conditions digestives : dans les Tipula il est ou oblong ou avec un étranglement plus ou moins ridé ou boursouflé; il est grêle et courbé en hameçon dans les Ctenophora et les Sciophila, tandis que dans le Xyphura il est oblong et droit, ainsi que dans les Pachy- rhina, CGeroplatus et Sciara ; celui des Macrocera et Mycetophila est grêle et droit; :l est au contraire large et bilobé dans le Rhyphus, ovoide dans le Psychodes. Le ventricule chylifique est séparé de l’'æ- sophage par une valvule intérieure analogue au cardia des grands animaux; dans la plupart des Tipulaires, il est simple et arrondi à son origine. Celle-ci, dans le Ceroplatus, a deux bourses ventri- culaires conoïdes, et elle est échancrée, presque bilobée, dans le Rhyphus. Les vaisseaux hépatiques présentent de notables différences sui- vant quelques genres. Dans les Tipula, Ctenophora, les Pachyrhina, Anisomera, ils sont capillaires plus longs que tout le canal digestif, très-flexueux, d’un jaune sale ou parfois brunâtres, implantés par quatre insertions isolées, et au lieu d’avoir des bouts flottants, ils constituent deux grandes anses reployées comme ceux des carabiques dans les Coléoptères; ils sont moins longs et avec quatre bouts libres et borgnes dans la plupart des autres genres. Ceux des Psychoda se renflent à leur origine en une sorte de vé- sicule biliaire ovale ou oblongue, qui rappelle celle que J'ai décrite dans quelques Cimex. Dans plusieurs autopsies de ces frêles Dip- 914 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES tères, j'ai constaté l'existence de cinq vaisseaux hépatiques, comme dans les cousins, presque aussi souvent que celle de quatre, que je regarde comme le nombre normal. Dans le Rhyphus et le Bibio, ls sont plus gros dans une bonne étendue de leur partie moyenne et ils renferment une bile brune ou violacée. L'intestin présente dès son origine dans les Tipulu, Anisomera, Pachyrhina, Rhyphus et Bibio, un renflement plus ou moins pro- noncé, dont la texture semble plus serrée. Le rectum à quatre boutons charnus oblongs; il y en a cinq ou six dans le Bibio, et ils sont presque nuls dans les Ceroplatus, Rhyphus, Psychoda. APPAREIL DIGESTIF DE QUELQUES LARVES DE TIPULAIRES. Quoique les larves ne soient qu'un âge, un état de l'insecte ailé, elles présentent néanmoins, tant sous le rapport de leur confor- mation extérieure que sous celui de leur anatomie viscérale, une si énorme différence, qu’on peut presque les considérer comme deux êtres distincts. Je prendrai pour types de cette exposition anatomique les larves terricoles de la T°. lunata et de la Pachyrh. maculosa, qui sont de grande taille. Les glandes salivaires ont une conformation différente de celles du Diptère : diaphanes et d’une texture très-délicate, elles sont tel- lement engagées, enchevêtrées dans les mailles des tabliers adi- peux, qu’elles éludent facilement les yeux peu familiers avec ces sortes d’investigations. Dans le Pachyrhina, ce sont deux longs boyaux filiformes à circonvolutions agglomérées, dont le conduit excréteur a une finesse plus que capillaire; elles sont aussi fli- formes dans la T°. lunata, mais bien moins longues et simplement flexueuses; celles du Ayphura ont en outre des boursouflures gra- nuleuses sur leurs bords. Ces larves terricoles ne se filant pas un cocon pour leur métamorphose en nymphe, leurs glandes sali- vairesse bornent exclusivement à la sécrétion de la salive pour l'acte digestif; il n’en est pas ainsi dans les larves fongivores, dont SUR LES DIPTÈRES, 215 plusieurs s’enferment dans une coque: cet organe peut remplir à la fois les fonctions de glande salivaire et de glande sérifique. Ainsi, dans la larve du Ceroplatus, cette dermière est filiforme et plus longue que tout le corps! ; elle a cette mème longueur dans celle du Mycetophila, avec une disposition pinnatifide intérieure à sa partie postérieure ?. Le tube alimentaire a pour sa longueur la plus parfaite analogie avec celui de linsecte aïlé, mais il diffère beaucoup pour sa com- position et sa structure : l’œsophage, excessivement court dans la Tipule, se prolonge dans la larve, bien au delà de la tête, sans être capillaire; celui du ver de la lunata aboutit à un organe qui n’a pas d’analogue dans l’insecte ailé : c’est une poche globu- leuse qui a tous les caractères d’un gésier, car il est revêtu inté- rieurement de colonnes charnues assez serrées, conniventes, soit en avant, soit en arrière pour former deux valvules. La panse n'existe pas; le ventricule chyhfique est un tube membraneux, ex- pansible, droit, embrassé à son origine par quatre bourses ventri- culaires allongées, blanchâtres, collées contre les parois de l’or- gane et dont les deux inférieures sont plus courtes; ces bourses n'existent pas du tout dans l’insecte parfait. Les vaisseaux hépatiques ont leurs quatre bouts flottants, tan- dis que dans la Tipule ces bouts doivent se souder ensemble. L'intestin, séparé du ventricule par une constricture annulaire, pré- sente à une petite distance de son origine, et toujours au côté droit, un cœcum latéral oblong, qui est destiné à disparaître dans Jinsecte aïlé. Le rectum est allongé, plus ou moins ridé, mais sans boutons charnus. I n'ya dans la Pachyrhina ni gésier, ni bourses ventriculaires: l'æsophage se dilate en arrière en un Jabot ovoïde:; le ventricule chylifique, renflé à son origine, présente là quatre tubercules 1 Voir mon mémoire sur les Ceroplatus (Annal. des sciences nat. avril 1839). \ 2 Voir mon mémoire sur les métamorphoses des larves fongivores des Diptères (Ibid 1830). 216 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES charnus qu'il faut considérer comme les rudiments des bourses de la larve précédente; le reste est comme dans celle-ci. Dans la larve de la Ayphura, 11 existe aussi un jabot sans gésier; mais son trait anatomique différentiel est une double rangée de quatre bourses ventriculaires allongées égales entre elles, l'une à l'origine, l'autre presqu'a la terminaison du ventricule. Les bourses de la première rangée sont dirigées d'avant en arrière et celles de la seconde d’arrière en avant. Nous allons trouver dans le canal digestif de la larve si smgu- lière du Ceroplatus, dont j'ai publié l’histoire dans le mémoire pré- cité, des traits organiques qui ne se rencontrent ni dans l'insecte alé, ni dans les larves terricoles; ce canal a près de trois fois la longueur de la larve. L’œsophage se renfle en un jabot allongé, à parois plissées en travers; il s'implante par un col à un gésier ovalaire à parois calleuses et rénitentes. Le ventricule chylifique, allongé et boursouflé, reçoit un peu après son origine deux bourses ventriculaires sous la forme de boyaux grêles, presque aussi longs que le ventricule. Les vaisseaux hépatiques, remarquables par leur grosseur, qui égale celle de l'intestin, et par leur médiocre lon- gueur, s'unissent par paires en deux canaux cholédoques assez longs; l'intestin est filiforme et se reploie sur lui-même; il n’y a ni cœcum latéral, ni rectum marqué. . Le tube alimentaire de la larve du Mycetophila est à peine plus long que le corps. L'œsophage s'implante brusquement et sans jabot à un gésier ovoïde à parois calleuses; le ventricule chyli- fique a, dès son origine, deux bourses semblables à celles de la larve du Ceroplatus, mais un peu plus grosses et comme feston- nées sur les bords; les vaisseaux hépatiques sont flottanis par un bout avec quatre insertions isolées. SUR LES DIPTÈRES. [) — + CHAPITRE I. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE 1°. APPAREIL GENITAL MÂLE. La petitesse, la fragilité et les connexions insolites des diverses parties de cet appareil en rendent la dissection et l'isolement d’une difficulté extrème. Ï Les testicules sont ovoïdes, subdiaphanes, situés vers le milieu des flancs abdominaux, enchevêtrés et comme perdus dans le ussu adipeux. Le conduit déférent, d'une ténuité capillaire, est six ou sept fois plus long que le testicule, et présente en arrière un renflement ellipsoïdal constant, souvent revêtu d'une tunique adipeuse jaunâtre. Ce renflement est un épididyme analogue aux épididymes vésiculaires que j'ai fait connaître dans plusieurs hy- ménoptères. Les vésicules séminales sont confondues, en appa- rence, en un seul cordon fiiforme courbé en une crosse spiroï- dale d’un jaune plus ou moins foncé, parfois safrané. Cette cou- leur est fournie par une tunique adipo-membraneuse. En arrière, ce cordon, qui n’est qu'un fourreau, reçoit les deux conduits dé- férents qui s'engagent sous sa tunique; en avant, il se termine par trois vaisseaux simples dont la constatation exige une patience éprouvée. De ces trois vaisseaux, les deux latéraux, égaux entre eux et fort longs, sont la continuation des vésicules séminales, et l'intermédiaire, plus court, doit être considéré comme Île canal éjaculateur. Ces vaisseaux latéraux sont très-reployés, parfois mème agolomérés d’une manière inextricable et se terminent par un bout flottant; quand on est assez heureux pour dépouiller le cor- don de son enveloppe adipo-membraneuse, on se convainc que les deux conduits déférents, peu après leur entrée dans cette en- veloppe, se dilatent un peu pour constituer les vésicules sémi- 11e 28 $ % * 218 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES nales : ces dernières sont étroitement adhérentes dans leur gaine, comme s'il existait entre elles une membrane. Le canal éjaculateur a encore plus de capillarité que les vési- cules séminales, mais il est plus court qu’elles et je ne l'ai jamais trouvé revêtu d’une tunique adipeuse; à l'endroit où ce canal se dérobe au scalpel pour s’enfoncer dans l'appareil copulateur, il y a des pièces insolites dont les attributions sont encore mysté- rieuses pour moi, et qui rappellent la complication de l'organe génital mâle de l'abeille à miel. Ce qui frappe d’abord la vue est un filet brun, corné, elas- tique, sétiforme, courbé presque en cercle, libre par un bout, im- planté par l'autre derrière ou au-dessous d’une vésicule centrale dont je parlerai bientôt. Ce singulier filet, que sa texture et sa couleur rendent évidemment destiné à sortir du corps pour l'acte copulatif, est le fourreau de la verge. Une large membrane pellu- cide, que son excessive minceur rend presque imperceptible, lu- nit dans la plus grande partie de sa longueur avec la vésicule cen- trale; le bout libre du fourreau, observé à la plus forte lentille de mon microscope, est tricuspidé; les pointes latérales sont lé- gèrement arquées au dehors, celle du milieu est une sorte de stylet ou d'aiguillon droit, renflé vers sa base et terminé par une soie. La vésicule centrale, assez grande, brunâtre, cornéo-membra- neuse ou comme scarieuse, approche pour sa forme des deux tiers d’un sphéroïde; elle est fixée au corps par une base calloso- charnue où lon aperçoit, comme enfoncés dans les chairs, six crochets à peine cornés, dont deux plus grands sont les seuls apparents lorsqu'on n’a pas arraché cette base, et les quatre autres plus petits, mais de même nature, restent cachés. Ces six crochets m'ont paru avoir une base commune, et il est vraisemblable que leur principale fonction est de donner attache aux muscles. C'est la troncature du bout de l'abdomen qui est le réceptacle de l’'armure copulatrice, et il suflit d'y exercer une compression expulsive pour déterminer l’exsertion et le développement, l’épa- < SUR LES DIPTÈRES. 219 nouissement de ses pièces constitutives. Avant moi, Réaumur avait décrit et figuré cette singulière machine copulatrice; mais nous n'attachons pas peu d'importance à confirmer les faits rap- portés par ce profond observateur, et à signaler les erreurs ou omissions qui rendent ses figures défectueuses. Les pièces copulatrices sont, les unes latérales, les autres cen- trales : les latérales, au nombre de quatre pour chaque côté, sont établies sur une base ou souche commune, de manière à former un faisseau. En procédant du dehors au dedans, ces pièces sont : 1° un forceps formé de deux grands crochets cornés, glabres, de couleur ambrée, plus foncée vers leur extrémité, arqués, en alène pointue, tellement dirigés que, dans le repos de l'appareil, leur pointe regarde en baut; 2° deux sortes de raquettes d'un ambré pâle, glabres, dilatées et comme échancrées; 3° une vol- selle de deux lames cornées, en sabre courbe, à tranchant avec quelques cils microscopiques près de sa pointe, à dos garni d’une série de soies roides; 4° deux stylets noirs en lame subaiguë, roide, naissant de la base interne du sabre, non signalée par Réaumur. On voit aussi, près de l'échancrure du bout de l'abdomen, un pin- ceau de soies rousses et roides inséré sur un talon charnu. Les pièces centrales se bornent à une tige subcornée trifide, avec les tiges latérales plus courtes terminées par un mamelon, séparées par un sinus marqué de l'intermédiaire dont le bout est conoïde. Par une compression expulsive, j'ai fait sortir de celui-ci un long brin blanchâtre, qui est suivant moi la verge, dont le four- reau était resté à l'intérieur. À une forte lenulle microscopique, la verge se termine, d’un côté, par une pointe un peu arquée en dehors, de l’autre par une légère éminence : ce serait là une sorte de gland. La consistance de la verge est élastique; il y a un canal intérieur où j'ai aperçu des gouttelettes. Cet organe n'avait pas échappé à Réaumur, mais il n’en avait saisi ni la structure ni les attributions, et il le prenait pour un filet de sperme. Je n'avais pas surpris à l’œuvre le filet corné, que sa position, sa texture et ses connexions me déterminèrent à désigner sous 28° 4m "+ 290 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES le nom de fourreau de la verge, mais l'observation suivante vient lever tous les doutes. Dans le mois de mai, j'ai fréquemment trouvé dans mon Jar- din les sexes de la Pachyr. maculosa accouplés et s'envolant de concert. Si on les saisit avec précaution dans ce moment, et qu'on les détache l'un de l'autre, on.voit que le pénis sort de la vulve sous la forme d’un filet brun élastique, plus fin que le plus fin cheveu d’enfant, et que sa longueur égale presque celle de lin- secte. Ce filet, une fois dégagé du corps de la femelle, s’enroule, et si vous ne blessez pas le mâle, il rentre peu à peu dans Île corps et disparaît entièrement. Disséquez ce même mäle et vous retrouvez dans la cavité abdominale ce filet ployé sur lui-même, à peu près comme une de ces longues cravaches de cocher, dont on ramène le bout flexible vers le manche. La tige, qui corres- pond à ce dernier, se dirige d’arrière en avant, et le filet revient d'avant en arrière. Üne membrane hyaline occupe l'intervalle entre la tige et le filet, comme dans la T. oleracea. La pointe de celui-ci offre au microscope une ouverture latérale dépassée par un prolon- gement pointu qui fait l'office de prépuce : c'est par cette ouverture que sort la véritable verge. : L'appareil génital de la P. crocata est organisé sur le même plan que celui de loleracea, mais moins compliqué. Les testicules sont ovales ou ovoïdes; les conduits déférents, fort longs etgrèles, n'offrent pas dans leur trajet le renflement épididymique, mais ils s'engagent pareillement dans un fourreau jaune qui ici fait deux ou trois circonvolutions ; les vésicules séminales sont les mêmes. Celui du sciophila est infiniment plus simple, ses testicules ovales-conoïdes, très-pointus, ont un conduit déférent grêle plus court qu'eux. Il y a deux paires de vésicules séminales, les laté- rales, allongées et courbées en crosse; les intermédiaires, subglo- buleuses, pédicellées; le canal éjaculateur est long, filiforme. Dans l'accouplement, les abdomens sont unis bout à bout, et la femelle remorque le mâle. Les testicules du Wacrocera sont ovoïdes, le conduit déférent SUR LES DIPTÈRES. 221 est capillaire et deux lois plus long qu'eux; il n’y a qu'une paire de vésicules séminales filiformes. Malgré l'extrème petitesse des Psychoda, j'ai pu constater cet organe de la génération dans l'Ocellaris. 1 est d’une grande sim- plicité; les testicules ovoides, assez gros, presque sessiles, se ter- minent par une espèce de bouton globuleux ou par une pointe, suivant le degré de leur turgescence séminale; il n'existe pas de conduit déférent. I y a deux paires de vésicules séminales, lune cen- trale, plus grande, cylindroïde, plus longue que le testicule qu’elle reçoit à sa partie postérieure, et externe; l’autre, comme rudimen- tare, oblongue, insérée au-dessous de l'insertion du testicule. Le canal éjaculateur est fort court. L'armure copulatrice se compose de deux paires de crochets, l'une plus inférieure en hameçons cor- nés, noirs, à concavité de l'arc, supérieure, très-garnie d’un duvet gris; l’autre, supérieure et latérale, de deux articles, le basilaire, court, gros et velu , le terminal en stylet droit, glabre, pointu, se fléchissant sur l’autre. Au centre des crochets, est une lame lan- céolée plate, qui appartient sans doute au fourreau de la verge. Les testicules du Rkyphus sont assez gros, conico-ovoides, d’un brun chocolat, atténués en arrière, rapprochés. Le conduit dé- férent est du même brun, grêle, mais renflé en arrière. ARTICLE IT: APPAREIL GENITAL FEMELLE. Les ovaires de la T. oleracea occupent, dans un état avancé de gestation, une grande partie de la cavité abdominale et frappent à l'instant la vue par leur couleur noire, comme charbonnée, où la loupe attentive aperçoit des granulations blanches formées par la saillie des gaines ovigères. Chacun d'eux consiste en un sac ovale-conoïde, dont les parois molles et expansibles, entou- rées et pénétrées d'un riche lacis d’arbuscules trachéens, recèlent une quantité innombrable de gaines ovigéres oblongues, unilocu- laires, tellement disposées dans toute la périphérie, que leur ori- fice correspond à une cavité centrale, qui est le calice. I se ter- 222 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES mine en avant par un ligament propre qui s'unit à son congénère pour la formation du ligament suspenseur commun, fixé dans l'intérieur du thorax. Les gaines sont enfoncées dans les parois de l'ovaire jusqu'à leur bout libre ou ovulaire, qui est seul sursail- lant. Lorsque les calices renferment tous les œufs des gaines, celles-ci, vides et flétries, sont tellement collces contre la face interne du calice ou tellement ratatinées, qu'il est impossible d’en constater l'existence malgré la minceur, la diaphanéité des pa- rois. Mais dans la condition contraire, si on ouvre l'ovaire et qu'on en renverse les parois, on voit la face interne de celles-ci hérissée par les gaines, qui y sont comme pendantes. Dans d’autres circonstances, peut-être dans un cas patholo- gique, une espèce d'hypertrophie, les ovulaires ou les bouts sur- saillants des gaines deviennent fort gros, globuleux, et on les dirait remplis, distendus par une graisse compacte, une matière sébacée. Cet état insidieux en imposerait d'autant plus facilement pour des œufs blancs, qu'il ne s’observe guère qu'après la ponte, lorsqu'il n'y a plus d'œufs noirs dans le calice, lorsque toute fonction utérine a cessé. Si licet parvis componere magna, T'état de ces ovulaires est comparable aux engorgements des ovaires qui surviennent chez la femme à l’époque critique. Les œufs, au nombre de plusieurs centaines, sont oblongs, subcylindroïdes, remarquables surtout par leur couleur très-noire et luisante. Contre l'assertion de Réaumur, je ne les ai jamais ren- contrés courbés en croissant. Ils ne deviennent teis qu’en se dé- formant par la dessiccation. L'oviducte est court, mais assez large. La glande sébifique con- siste en trois vésicules ovoides d’un brun foncé, plus ou moins masqué par une enveloppe adipeuse blanche. Ces vésicules ne sont pas, comme les orbicelles du cousin, noires seulement au centre : chacune d’elles a un col eférent capillaire, reployé, élas- tique, blanc, excepté vers son origine, Où il a une teinte rem- brunie. Les trois cols aboutissent à un seul conduit excréteur aussi fin qu'eux et un peu moins long. Les réservoirs séminaux états SUR LES DIPTÈRES. 293 sont deux boyaux en massue courbée en crosse, d'un blanc Opa- loïde, terminée brusquement en arrière en un col court et fin, presque imperceptible. Ces deux cols contigus, mais non con- fondus, s'insèrent à une espèce de bulbe olivaire ou oblong, im- planté sur l’oviducte au même point que le conduit excréteur de la glande sébifique. Lorsqu'on saisit avec une fine pince le bulbe, et qu'on l’arrache avec précaution, on entraine toujours le con- duit excréteur. Ce fait semblerait indiquer une connexion anato- mique de la glande sébifique et du réservoir séminal, et, par conséquent, une communauté d’attributions physiologiques; mais abstenons-nous encore, jusqu’à nouvelle confirmation d’une sem- blable dépendance. En voyant la couleur très-noire des œufs de notre Tipule, J'avais d’abord pensé qu'une partie de l'appareil en question pou- vait bien ètre destinée à la produire; mais en voyant que ces œufs sont noirs dans le calice mème et avant d'aborder loviducte, j'ai dû renoncer à cette idée assez séduisante. Il me reste, pour terminer l'anatomie de la T. oleracea, à dé- crire la structure singulière de loviscapte. Celui-ci, ou l'instrument propre à introduire les œufs dans un milieu résistant, est placé au-dessous des pièces dorsales du bout de l'abdomen contre lesquelles il est appliqué dans l'inac- tion, mais dont il peut s'éloigner dans l'exercice de ses fonctions. Il représente en petit celui des sauterelles. Il est essentiellement constitué par deux lames allongées, effilées, cornées, brunes, glabres, creusées en gouttière superficielle à leur face interne; leur base dilatée se fixe par des muscles nombreux et puissants au bout de l’abdomen. Réaumur {{. c. vol. V, p.19) nous a fait connaître la manière dont les Tipules procèdent à la ponte de leurs œufs; J'ai été témoin de cette opération dans la Xyphura : elle enfonce presque tout l'abdomen dans le terreau et renouvelle fréquem- ment sur divers points cette insertion, en sorte qu'il est présu- mable qu’elle ne pond qu'un œuf à la fois. Les ovaires ont la même forme générale, la mème structure et Fd 994 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES des œufs àterme pareillement noirs dans les Pachyrhina, Clenophora et Ayphura; dans ces deux derniers genres, l'organe sécréteur de la glande sébifique se compose de trois orbicelles à centre brun. Les réservoirs séminaux ont dans la Xyphura un col plus long qui s'insère directement, et non au moyen d’un bulbe commun, à l'oviducte. Les ovaires du Ceroplatus (dispar) sont allongés avec des gaines ovigères uniloculaires, innombrables; le calice est central, le col fort court, l'oviducte aussi et bulbeux à son origine, les œufs sont sphériques et blancs, au moins dans les ovaires. Après une macéralion peu prolongée dans l'eau, ils ont pris une couleur noire, comme ceux des Tipulaires terricoles, ce qui me fait pré- sumer qu'ils deviennent peut-être noirs après avoir été pondus. La glande sébilique diffère beaucoup des précédentes, les vési- cules sécrétrices sont ovalaires, blanches, à parois épaisses et au nombre de deux seulement; leur col, plus court qu’elles, est brus- quement capillaire, et chacun d’eux s’insère isolément; les réser- voirs séminaux sont deux boyaux fusiformes presque aussi longs que les ovaires, et pellucides. L’oviscapte, qui repose sur la con- cavité du dernier segment ventral de l’abdomen, est formé de deux lames subitriangulaires aiguës, susceptibles de déduction, hérissées de quelques poils et articulées à l'échancrure d’une pièce basilaire; les tentucules vulvaires sont arrondis, subcoriacés, brièvement ciliés, d’une seule pièce. La brièveté de Poviscapte me porte à croire que le céroplate doit déposer ses œufs, non dans l'intérieur de la terre, mais simplement dans les anfractuo- sités des bolets parasites qu’habite sa larve. Les ovaires du Macrocera ont la forme de ceux du céroplate, mais les gaines ovigères sont quadriloculaires, disposées sur deux rangées unilatérales, assez lâches, et les œufs, ovales-oblongs, sont blancs, même à terme; les vésicules sécrétrices de la glande sébifique ne sont qu'au nombre de deux, ovales, noires presque sessiles ; il y a deux réservoirs séminaux oblongs, cylindroïdes, diaphanes. 1 | . SUR LES DIPTÈRES. 295 Les gaines ovigères dans le Mycetophila amabilis n'occupent que la paroi supérieure de l'ovaire, en sorte que le calice est inférieur; les vésicules de la glande sébifique sont doubles, sphé- roïdales, diaphanes, longuement pédicellées, et il n’y a pour réservoir qu'un boyau allongé. Les gaines ovigères du sciara sont disposées comme dans Île Mycetophila, elles sont uniloculaires et sur quatre rangées longi- tudinales. La glande sébifique semble se composer de deux paires de bourses ovales-oblongues, diaphanes, atténuées en arrière en un col capillaire de leur longueur; l’antérieure, du double plus petite, est l'organe sécréteur; la postérièure serait le réservoir séminal. Les ovaires du Psychoda (trifasciata) sont grands, vu la taille de l’insecte, ovales, obtus, déprimés, garnis dans toute leur pé- riphérie de gaînes ovigères uniloculaires, courtes et grosses, pressées en séries longitudinales; les œufs sont globuleux et blancs. Les gaines ovigères ont la même disposition dans Le Rhyphus et le Bibio. La glande sébifique de ce dernier a trois orbicelles à centre noir longuement pédicellés. FAMILLE DES TABANIENS. Les taons, par leurs habitudes sanguinaires, se sont fait re- marquer aux époques les plus reculées, et, au rapport de Latreille (Cours d'entom.), ce sont les Myops et les Astros d’Aristote, les Tabanr et Asih de Pline. Ils offrent un trait singulier, sur la trace duquel nous avaient déjà mis les cousins. Non-seulement le mäle et la femelle ne partagent pas le même genre de vie, puisque ce dernier sexe est le seul qui blesse les animaux pour s’abreuver de leur sang, remarque déjà faite par de Géer (Mém. t. VI, p- 214), mais leur suçoir se compose d'un nombre différent de pièces, de sept dans la femelle et de cinq seulement dans le mâle ; de plus, les palpes de ce dernier sont plus courts et redres- 1: . 996 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES sés, tandis que ceux de la femelle sont longs et couchés sur la trompe. La position de fa famille des Tabaniens à la suite des Tipu- laires, malgré leur énorme dissemblance à l'état parfait, est aussi justifiée par la forme et le genre de vie de leurs larves; celles-ci, dans le Tabanus, sont hémicéphalées, cylindriques, à une seule paire de stigmates logée dans une caverne du bout postérieur du corps, et vivent dans la terre. Les espèces qui ont servi à mes vivisections sont : 1. Pangonia marginata. F. 5. Tubanus tropicus. L. 2. Tabanus bovinus. L. 6. ———— bromius. L. 3. ————— morio. Larr. 7. Heæmatopota pluvialis. Mer. D > falvus. Merc- 8. Chrysops cæcutiens. Me1c. Après les savantes recherches de M. Macquart sur les Pan- gonies (Annal. de la soc. ent. t. VI, p. 429, et Dipt. exot. t. F, p. 93) tant indigènes qu’exotiques, ce n’est pas sans hésitation ‘ que Jj'aborde ce sujet, lorsque surtout je n'ai à parler que d’une seule espèce déjà connue. On ne nous a encore rien appris sur leurs habitudes. J'ai étudié la P. marginata, soit en Espagne, soit dans le midi de la France; J'ai remarqué que cet insecte se plai- sait sur les collines voisines des cours d’eau, ce qui me porte à croire que sa larve doit se trouver, comme celle des Tabanus, dans les terres humides du littoral. Dans les jours chauds de juin et de juillet, je lai souvent aperçu bourdonnant dans les airs, non avec le timbre aigu du bombyle, mais plutôt avec celui du taon; tantôt 1l demeure suspendu et presque immobile, comme le syrphe et le bombyle, tantôt il change brusquement de place, ou pour éviter un danger ou pour poursuivre sa femelle, tantôt, enfin, on le voit s’abattre et disparaître dans les buissons; d’au- tres fois, il se pose sur les fleurs, et sa trompe s'enfonce dans les corolles tubuleuses pour en sucer le nectar. J'ai trouvé un liquide sanguin dans le canal digestif d’une femelle. Je crois rendre service à la science en exposant avec quelque SUR LES DIPTERES. 997 détail la structure de la trompe de la pangonie et en l'accom- pagnant de figures qui m'ont paru mieux répondre aux exigences actuelles que celles de Meigen!; le rapprochement de cette siruc- ture de celle du taon, en mème temps qu'il confirme cette der- nière, justifie de la contiguité de ces deux genres dans la série entomologique. La trompe de la Pangonia, comme celle du Tabanus, se com- pose de sept pièces dans la femelle, et de cinq seulement dans le mâle, savoir : un fourreau et un suçoir qui est l'assemblage de six ou quatre lames cornées. Ce fourreau est noir, coriace ; souple, et s'ouvre par une fente dorsale longitudinale destinée à favoriser le jeu du suçoir; mais cette fente ne se continue pas jusqu'au bout du fourreau. Ce bout, qui a la forme d’un gland ovalaire , a une organisation spé- ciale ; une ligne médiane, élargie en arrière, le partage en deux moitiés égales formant une bouche à deux lèvres. Une loupe très- attentive constate à celles-ci, sur linsecte vivant, de légers mou- vements vermiculaires, et le microscope y reconnait des plissures transversales : c’est évidemment un organe destiné à palper et à presser. Il est séparé du corps du fourreau par une demi- arti- culation qui lui permet des mouvements propres de totalité. Le corps du fourreau, soumis au plus fort grossissement, offre une texture bien propre à expliquer sa souplesse; ce sont des séries transversales fort serrées de points opaques tégumentaires sur un fond submembraneux, Quand on comprime expulsivement ce fourreau par sa base, lorsqu'il renferme les lames du suçoir, on peut en provoquer à volonté, par la fente dorsale, l'issue et le développement. C'est dans ce dernier état que J'ai figure le suçoir pour l'intelligence de sa composition. Les six lames du sucoir sont toutes de même longueur et linéaires. D’après leurs attributions, on peut les diviser en deux valves, deux lancettes, une langue et un hypoglosse. Les valves sont les deux lames externes du faisceau, qui tendent ” Dipt. europ, tab. 13, fig. 3, 4. 228 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES à presser entre elles, dans le repos, les autres pièces du sucoir; elles sont fort acérées, d’un brun foncé et marquées d’une ner- vure médiane. Je me suis bien assuré que chacune d'elles s'in- sère et adhère à la base interne du palpe, de manière que le mouvement de ce dernier peut se combiner avec celui de la valve. Latreille avait aussi remarqué cette insertion. Les lancettes, situées au côté interne des valves, sont plus minces que celles-ci et d’une couleur plus claire, mais dépour- vues de nervure médiane et à double tranchant; elles accompa- gnent la langue, qui est logée entre elles. Ces lancettes sont les lames qui manquent dans le suçoir des mäles, et elles jouent un rôle principal dans l’action de piquer ou d'inciser le derme des animaux. La langue, plus fine et plus pâle que les autres lames, a une nervure médiane à peine sensible, qui s’efface avant sa pointe. L’hypoglosse, situé à la partie inférieure et centrale du faisceau et d’un brun foncé, est creusé en dessus en gouttière, où canali- culé, et terminé par une sorte de capuchon. Les bords de la gout- üère ont une nervure, et celle-ci conflue avec sa congénère pour border l'entrée du capuchon; le fond ou ja cavité de la gouttière a quatre nervures, dont les deux intermédiaires, un peu plus saillantes et conniventes à leur extrémité, semblent plus particu- liérement destinées à servir de coulisse ou de sonde cannelée à la langue, tandis que les latérales, facilitant le jeu des lancettes, se continuent avec la marginale du capuchon. Le mécanisme de la succion est des plus simples. Le fourreau, qui répond à la coulisse charnue de Réaumur, en même temps qu'il sert de régulateur et de point d'appui aux lames du sucoir, s'oppose aussi à l'extravasation du liquide alimentaire. Ce sont évidemment les lancettes qui dardent la peau, qui lincisent plus ou moins profondément; aussi manquent-elles dans le mâle, et ce trait négatif eùt seul suffi pour nous faire penser que ce sexe ne pouvait pas être sanguinaire. Les lancettes sont aidées dans leur fonction par la pression des valves, qui, elles-mêmes, sont du "+ méditer, - . : SUR LES DIPTÈRES. 299 soumises à l’action des palpes; la langue s'insinue alors comme un instrument piquant dans la blessure, elle aspire le sang, qui glisse dans les rainures et entre les lames pour gagner le pharinx. Observez bien que la texture érectile du bout bilabié du four- reau lui permet de faire l'office d’une ventouse. Quelle admirable organisation | CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF, Je ne connais, sur la splanchnologie des Tabaniens, que la description du canal alimentaire du 7°. tropicus, par Ramdohr!, et celle que j'en ai donnée, il y a plusieurs années, dans le T. bovinus®. L'étude comparative des contenta du canal digestif des deux sexes de plusieurs espèces de Tabaniens m'a mis à même, d’une part, de m'assurer que jamais les mâles n'avaient sucé du sang, et de l’autre, de confirmer le fait énoncé par Réaumur {{. ce. t. IV, p. 230), que des taons femelles, conservés dans des poudriers, s’accommodaient d’un aliment sucré. J’ai effectivement rencontre, dans mes vivisections, des individus de ce dermier sexe, où l’es- tomac renfermait un liquide qui n’était pas du sang, quoique je les eusse pris suçant des animaux. J'en avais conclu que les taons pouvaient bien parfois ne sucer que les liquides incolores de la peau ou la lymphe, comme je lai déjà dit en parlant des cou- sins, et J'expliquais l'effet de leur piqûre par celui d’un vésicant ou d’une brûlure qui déterminent sur notre peau des ampoules de sérosité ou des phlictènes. De ces faits et d'autres observa- tions, J'ai tiré cette double conséquence, 1° que les femeiles des Tabaniens peuvent se nourrir, tantôt de sang, tantôt d’un aliment liquide incolore; 2° que les mâles ne sucent jamais le sang des animaux, que leur bouche est, anatomiquement parlant, inhabile 1 Ouvr. cit. p. 181, tab. 21, fig. 1, 2. 3 Journ. de phys. Mai 1820. ÿ 230 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES à percer, à inciser des téguments, et qu'ils s'alimentent souvent du pollen des fleurs. Cette imduction est aussi applicable aux Pangonia, même aux espèces à très-longue trompe, puisque, je le répète à desseim, jai constaté du sang dans l'estomac de la femelle de la P. marginata. Les glandes salivaires des Tabaniens sont grèles, filiformes, re- ployées dans le T. bovinus en une agglomération assez lâche, moins longues et presque droites dansle T'.tropicasetleT. fulvus, courbées en hamecon dansle T. bromius, beaucoup plus courtes et atteignant à peine la base de l'abdomen dans l’'Hæmatopola, presque aussi courtes et terminées par un léger renflement oblong dans le Chry- sops. Gelles de la Pangonia présentent cela de particulier, que le boyau sécréteur forme dans l'abdomen une agglomération comme dans le T. bovinus, tandis que le col, bien plus long que däns ce dernier, traverse tout le corselet avec un diamètre capillaire. Le tube alimentaire a deux fois environ la longueur de l'insecte, comme dans les derniers genres des Tipulaires. L’œsophage n'est un peu renflé ou turbiné que dans la Pangonia; le réservoir de la panse est bilobé; le ventricule chylifique débute par deux bourses conoïdes, terminées par un fin ligament, granuleuses comme la portion thoracique de l'organe. Les granulations de celui-ci sont arrondies, souvent disposées en séries longitudinales, et s’effacent en arrière dans le T, bovinus, tandis qu’elles se continuent jusqu'à l'abdomen dans le T.tropicus. En entrant dans la cavité abdominale, le ventricule offre un renflement sphéroïdal, conoïde ou allongé, suivant quelques circonstances digestives. On observe à ce ren- flement quelques papilles subglobuleuses isolées et clair-semees qui n'existent ni dans l'Hæmatopota mi dans la Pangonta. Les vaisseaux hépatiques s'implantent par quatre Insertions isolées et se terminent par autant de bouts flottants ; je ne les ai trouvés variqueux que dans | Hæmatopota et le Chrysops. Ordinaire- ment blancs dans le T. bovinus , ils passent aussi au jaune vif, sui- vant le degré d'élaboration de la bile; ceux de l'Hæmatopota sont violaces. 4,4 SUR LES DIPTÈRES. 231 L'intestin commence par une dilatation qui égale celle du ven- tricule, puis il devient filiforme, fait une circonvolution et se termine par un rectum ovalo-conoïde, relevé par quatre ou cinq boutons charnus orbiculaires et subombiliqués en dehors, mais conoïdes dans l'épaisseur de l'organe. ” CHAPITRE I. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE I*. APPAREIL GÉNITAL MÂLE. Les testicules du T. ater sont conico-ovoïdes ou pyriformes, suivant leur degré de turgescence; les conduits déférents sont plus longs qu'eux, capillaires et flexueux ; les vésicules séminales, plus ou moins sphéroïdales et contiguës, reçoivent les conduits précé- dents à leur bout antérieur et s'atténuent en arrière en un col fort court; le canal éjaculateur, moins long que les conduits déférents, est grêle et à peu près droit. Tous ces organes ont la même configuration, la même struc- ture dans le 7°. fulvus. Le testicule de la Pangonia est sphéroïdal, mais le conduit déférent est celui des T. tabanus. Quant aux vési- cules séminales, elles n’ont paru faire défaut. Les conduits dé- férents s’insèrent au-dessous de la dilatation en crosse du canal éjaculateur; cette dilatation, qui remplace les deux vésicules sé- minales du 7°. tabanus serait-elle divisée en deux? Je ne le pense pas, car cette dissection est très-facile. L’armure copulatrice du Tater est, dans le repos, presque entiè- rement cachée sous le bout de l’abdomen. Le forceps, grand, robuste et corné, a ses branches cylindrico-conoïdes, brunes, glabres, terminées par un crochet grêle, presque droit, fléchi et appliqué contre elles quand il ne fonctionne pas, et dont l'extré- mité a deux pointes divergentes : lune aiguë, l'autre obtuse. LE" 4 à 2392 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Entre ces branches, on voit saillir, et souvent les dépasser, une paire de pièces contiguës biarticulées, coriacées, noirâtres. L’ar- ticle basilaire est subquadrilatère et glabre, tandis que le termi- nal est en forme de raquette ovale-arrondie et velue ; quand on arrache ‘cette pièce sur l'animal frais, on trouve qu’à l’article ba- silaire s'implante une sorte de tige cornée grêle, qui se porte obliquement vers la racine du forceps. Le fourreau de la verge est lancéolé, coriacéo-membraneux, avec la pointe un peu échan- crée sur un côté. L'armure copulatrice de la Pangonia a un forceps en fer à che- val, corné, d'un roux ambré, à bouts obliquement tronqués, ar- més chacun de deux crochets qui font la pince, soit entre eux, soit avec ceux du côté opposé, comme les chélifères des Crusta- cés. Je n’ai aperçu entre ces branches rien qui soit analogue aux pièces biarticulées du T. tabanus. Le fourreau de la verge a deux baguettes écartées à leur base et confluentes à leur extrémité. ARTICLE Il. APPAREIL GENITAL FEMELLE. Les ovaires des Tabaniens {T. bovinus) ont la même organisation générale que ceux des Tipulaives. Ils sont formés par deux grappes ovoides d'innombrables gaines ovigères oblongues, subbiloculaires, blanchâtres, très-serrées, garnissant toute leur périphérie et sou- vent rangées en séries longitudinales ; ils sont renfermés chacun dans une enveloppe hyaline et se terminent par un ligament propre, puis par un ligament suspenseur commun fixé, comme à l'ordinaire, dans le thorax. Le calice est central, le col très- court, l’oviducle aussi; les œufs à terme sont oblongs ou allongés, La glande sébifique a pour organe sécréteur trois orbicelles spa- tulés, noirs au centre, à conduits efférents capillaires longs, cour- bés en anse, de manière que les orbicelles regardent en arrière et sont insérés isolément à l’origine de loviducte, quoique rap- A SUR LES DIPTÈRES. 233 prochés; ils offrent au microscope un vaisseau inclus, mais non strié. Les réservoirs séminaux sont deux boyaux filiformes implan- tés à côté des conduits efférents ; ils renferment une humeur blanche. Les T. tabanus n'ont pas d’oviscapte proprement dit. Par une com- pression expulsive sur l'abdomen du T. bovinus, on procure d’abord l’exsertion d'un segment noir et échancré; on voit ensuite le va- gin plus où moins renversé, dont lorifice est flanqué de deux tentacules vulvaires biarticulés, coriacés, pâles et duvetés. L'ar- ücle terminal est ovale, très-obtus. L'absence d’un oviscapte sail- lant prouve que les taons n’enfoncent pas leurs œufs dans un milieu résistant, mais les déposent simplement dans la terre molle ou dans la boue où vivent leurs larves. Les ovaires et leurs annexes sont, dans la Pangonia, fort appro- chants de ceux du T'. tabanus; la couleur est d’un vert pistache fort remarquable, et les gaines ovigères ne sont qu'uniloculaires: quant à la glande sébifique, elle n’en diffère qu’en ce que les orbicelles ont des conduits beaucoup plus courts et droits, tandis que les réservoirs sont plus longs et courbés sur eux-mêmes. FAMILLE DES STRATIOMYDES. Son caractère anatomique le plus distinctif est l'existence d’un seul canal cholédoque pour les quatre vaisseaux hépatiques. “fan disséqué les espèces suivantes : 1. Subula marginata. Maco. 7. Odontomyia furcata. Late. «2. Beris vallata. Meic. 8. Sarqus cuprarius. T. 3. Strat. chameæleon. F. 9. Chrysomyia formosa. Mac. LL. strigata. F. 0e polia ME cor 5. Eplüip. thoracicum. LaTR. 11. Vappoater. Larr. 6. Odontomyia tigrina. T. ! 12. ———— pallipennis. Maco. HE 30 L à 4108" Va 231 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES L: 4 CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF, Nous sommes encore peu fixés sur l'espèce de nourriture que prennent ces Diptères. J'ai souvent trouvé le Sir. strigata et les Chrysomyia sur les fleurs ombellifères, occupés à en éplucher les étamines. D’autres genres semblent vivre des sucs impalpables des feuilles, à la face inférieure desquelles ils ont l'habitude de stationner. Les glandes salivaires, que je n'ai pas su découvrir dans les Su- bula et Beris, où je les suppose, sont en général moins dévelop- pées que dans la plupart des autres familles, parfois comme ru- dimentaires et ne dépassant pas le thorax; elles sont filiformes dans l'Ephippium et les Sarqus, oblongues, cylindroïdes dans les Stratiomys, les Odontomyia, courtes et ovoïdes dans les Vappo. Le tube alimentaire a dans le plus grand nombre près de deux fois la longueur de l’insecte, trois fois dans les Sargus et Vappo. La panse a un réservoir ovoide dans le Beris, bilobé dans les au- tres. Le ventricule chylifique débute par deux bourses généralement assez courtes, mais plus allongées dans les Stratiomys et Odonto- myia. En entrant dans la cavité abdominale, 1l se renfle, puis s'atténue de nouveau; il est le plus souvent droit ou à peme flexueux. Celui du Sargus fait une circonvolution sur lui-même. Les vaisseaux hépatiques avaient jusqu'ici quatre insertions ven- triculaires isolées; mais dans les Stratiomydes ils confluent tous ensemble en un tronc commun, un seul canal cholédoque, très- court dans les Subula et Beris, plus long et plus gros dans le S. cha- . m&leon et les Odontomyia, d'une longueur moyenne dans les autres. Ils sont proportionnellement moins longs que dans les Tabaniens et les Tipulaires, plus ou moins bousouflés, excepté vers leur in- sertion, diaphanes ou remplis d’une bile d’un blanc amylacé, comme dans les Stratiomys et Sargus. I n’est pas rare que deux Li np 153 JR LES DIPTÈRES. 235 de ces vaisseaux ; en soient sensiblement plus gros: ium et le Chryse yia en fournissent des exemples. Ceux jus présentent cela de particulier, qu'ils sont bien moins que dans les autres Stratiomydes, mais tous quatre égaux et variqueux, excepté vers leur insertion. Dans les deux Vappo, ils offrent un trait fort singulier, qu'on peut regarder comme gé- nérique : les deux vaisseaux postérieurs sont extrêmement courts, rudimentaires, tandis que les antérieurs sont longs, plus gros et d’un blanc mat, excepté dans leur tiers terminal, où ils sont brus- quement plus fins et diaphanes. L'intestin se renfle d’abord plus ou moins, et devient ensuite filiforme et flexueux. Le rectum a dans l'Ephippium une série CIrCu- laire de six boutons charnus oblongs et jaunâtres, de quatre dans le Sarqgus. Celui du Vappo, presque pyramidal et brusquement échancré à sa base, offre en dessus une ligne médiane enfoncée et n'a pas de boutons charnus apparents. CHAPITRE IT. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE EF. APPAREIL GÉNITAL MÂLE. Les testicules sont ovoides dans les Subula, Beris, Sargus, Ghryso- myia; allongés, cylindroïdes et courbés en hamecon dans l'Ephip- pium, lOdontomyia tigrina; filiformes dans l'Odontomyia furcata; en longue massue, plus ou moins fléchie, dans le S. sérigata; gros et pyriformes dans le S. chamæleon, sphéroiïdes dans le Vappo. Les con- duits déférents sont tellement agglomérés dans le Beris que ses tes- ticules paraissent sessiles. Ce n’est que par la macération qu'on parvient à les dérouler et à mettre en évidence leur ténuité ca- pillaire et leur longueur, qui égale deux fois au moins celle du testicule. Ceux de l'Ephippium sont, au contraire, du double plus * 30 +” 236 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES courts que cet organe, capillaires et insérés à nu sur la vésicule séminale, à une distance assez grande de l'origine du canal éja- culateur, tandis que, dans les autres Stratiomydes, cette insertion a lieu immédiatement avant cette origine. Ces conduits ont au F moins la longueur du testicule dans le Sfrigata et bien davantage dansle Chamæleon. Ceux du Sargus, tout aussi longs, ont une teinte jaune; ils sont moins longs et un peu bulbeux à leur origine dans le Chrysomyia et le Vappo. Dans les Odontomyia les conduits défe- rents, aussi longs, aussi capillaires que dans le Beris, présentent une disposition toute particulière, dont je n'ai pas encore cons- taté d'autre exemple dans les Dipières : ils sont enroulés ensemble en une agolomération globuleuse et centrale, d'un jaune tomate dans le O. tigrina, d’un jaune plus pur dans le O. furcata, couleurs qui ne sont, comme dans beaucoup de testicules, qu'extérieures et dépendantes d’une tunique subadipeuse. Cette pelote est un vé- ritable épididyme, qui a cette particularité de constituer une masse commune. Je suis parvenu à isoler les deux conduits et à mettre en évidence leurs insertions aux vésicules séminales correspon- dantes. Il ne faut pas confondre cette agglomération des conduits déférents avec celle des véritables testicules, qui s'observe dans quelques Asiliques, ni avec celle des vésicules séminales, dont les Bombyliers offrent des exemples. = Les vésicules séminales, au nombre de deux, sont en général filiformes, flexueuses ou reployées, de médiocre longueur dans les Beris, Sargus, Chrysomyia; celles des Eplippium, Stratiomys, Odontomyia et Vappo sont très-longues et entrelacées. Le canal ejaculateur est grèle, fort long et flexueux dans le Subula, médiocre dans le Beris et les Odontomyia, plus’ court dans l'Ephippium, assez long et atténué en arrière dans le Strigata, court et bulbeux à son origine dans le Chamæleon, très-court dans le Sargus, assez long et capillaire dans le Vappo. L'armure copulatrice du Beris, considérée par sa région dorsale, met en évidence : 1° un demi-segment tégumentaire noirâtre, à peine échancré sur les côtés; 2° une lame presque carrée, glabre Fe SUR LES DIPTÈRES. 237 d’un blond clair, légèrement échancrée en arrière avec les angles postérieurs obtus; 3° deux appendices ovalaires planes, noirs, velus, d’un seul article, insérés à ces angles; 4° une lame sub- triangulaire pâle, à peine villeuse, apparaissant à lPéchancrure de la lame carrée; 5° de chaque côté, à la base de celle-ci et en dessous un fort crochet corné, arqué, päle, velu, formant les branches du forceps. Vue par sa région ventrale, cette armure pré- sente une large pièce basilaire cornée, aux angles postérieurs de laquelle s’articulent les branches du forceps, et qui est armée au côté interne d’une dent aiguë. Le fourreau de la verge est formé de deux baguettes linéaires brunes, terminées chacune par une pointe allongée pâle; ce fourreau est bordé par une lame coriacée pâle, qui se continue jusqu’à l'endroit où Le canal éjaculateur pénètre dans l’armure. Celle-ci, dans le Strigata, rappelle par sa composition celle des Hyménoptères : la pièce basilaire est en écusson convexe et arrondi; les branches du forceps, oblongues, grosses et comme sinueuses, sont presque bifurquées à leur extrémité; la dent la plus interne est aiguë, et l'autre obtuse; le fourreau de la verge, d’un brun pâle, est formé de deux baguettes adossées, terminées par un bouton ovalaire ? De dessous une lame sous-jacente au fourreau, on voit saillir deux soies roides roussâtres et la pointe obtuse des branches du forceps est débordée au côté externe par une pièce oblongue coriacée, velue en dehors, voilà ce qu’on aperçoit à la région dorsale. À Popposé, on voit une sorte de volselle formée de deux brañches obtuses brunes, à l'extrémité desquelles s’insère la pièce oblongue que j'ai dit déborder le bout du forceps; à la base de la mr se trouve enclavée une autre petite volselle. En dessous’, le fourreau de la verge se termine par un corps ovoïde pointu, ambré, enchässé en arrière dans une pièce qui se prolonge de chaque côté en un stylet sétiforme. L'armure copulatrice du Sargus, fort petite et presque quadri- latère, est noirâtre et cornéo-coriacée: le Jorceps est court, ter- miné par un crochet velu en dehors, et garmi en dedans de “# ei 938 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES quatre où cinq soies roides; entre les branches du forceps, il y a une lame cornée échancrée. Le fourreau de la verge sort de dessous l’'échancrure de cette lame; en renversant l’armure on aperçoit deux appendices allongés, velus, fixés à la base d’une pièce subtriangulaire. ARTICLE II. APPAREIL GENITAL FEMELLE. Les ovaires, ovales ou oblongs, sont, à proprement parler, des épis composés de gaines ovigères sessiles, innombrables, ovales ou globuleuses, uniloculaires dans l'Æphippium, les Odontomyia, le Sargus, biloculaires dans le Beris, à trois ou quatre locules dans le Vappo. Le calice est central, le col bien marqué, ainsi que lour- ducte; les œufs sont en général oblongs, atténués à un bout, sub- globuleux dans les Odontomyia. La glande sébifique du Beris et de lOdontomyia (tigrina) a trois orbicelles ovalaires à centre noir, contigus sur une même ligne, avec des conduits efférents capillaires, parfois fléchis tous trois au même point, et plus ou moins renflé$ avant leur insertion. Les réservoirs séminaux sont filiformes, blancs; dans le Beris, ils m'ont paru confluents en arrière en un seul tronc fort court; les tentacules vulvaires sont biarticulés, velus. Cette glande est très-différente dans l’Ephippium; organe sécre- teur est ici représenté par deux corps de forme et de structure insolites : l'un esi un globe diaphane, d’une consistance comme calleuse, muni d’un conduit efférent assez court; l’autre est une grande anse épaisse, subcalleuse, ayant un vaisseau inclus blanc, et offrant avant son insertion à la paroi supérieure de l’oviducte, une espèce de bulbe de couleur jaunâtre, et d’une texture parti- culière. Par le bout opposé, elle dégénère en un vaisseau capil- laure dont je n'ai pas bien vu la terminaison, et qui parfois m'a paru s'implanter -au point même d'insertion de l'anse. Les réser- he SUR LES DIPTÈRES. 239 voirs séminaux sont deux vaisseaux fort longs, blancs, très-fins, fragiles, entremêlés, ayant trois ou quatre fois la longueur de l'insecte; loviscapte se compose de trois tuyaux engaînés , légère- ment velus, et se termine par deux fentacules vulvaires biarticulés, velus. La glande sébifique du Sargus va nous présenter un de ces types de transition intéressants à constater : l'organe sécréteur est un paquet de trois longs filets tubuleux, simples, ployés d'avant en arrière et lächement entrelacés. Les réservoirs séminaux sont deux boyaux simples, grêles comme un fil. Dans le Chrysomyia, ces trois filets sont terminés par une.vési- cule oblongue. La même glande se compose, dans le Vappo pallipennis, de trois vaisseaux sécréteurs simples, remarquables par une grosse vésicule ovale-globuleuse terminale, diaphane ; au centre de celle- ci on découvre, comme une sorte de caroncule, un tout peti! filet tubuleux terminé par un capitule. Les réservoirs sont aussi deux longs vaisseaux simples, d’une ténuité capillaire. L'oviscapte peut s’allonger au point de surpasser en longueur celle de son abdomen; il se compose de trois tuyaux grisâtres à peu près égaux, et de deux autres plus päles et d’une consistance molle; cette longueur et cette structure de l’oviscapte nous annoncent d'avance que les Vappo doivent enfoncer leurs œufs très-profonde- ment dans une substance peu résistante : on sait, en effet, que les larves de ces Diptères vivent dans le bois pourri et décompose. FAMILLE DES ASILIQUES. Les Asiliques, tels que les comprenait Latreille, au beau temps de son Genera, constituent une des familles les plus naturelles, les plus légitimes de l'ordre, et ce mème auteur a violé ses pro- pres principes en composant son étrange famille des Tanystomes avec des groupes si disparates; il suffit de nommer l’Asilus et le 910 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Bombylius, pour prouver combien ils sont peu faits pour frater- niser. Ils comptent dans leurs rangs les Diptères les plus grands,'les plus robustes, et en même temps les plus intrépides; ils sont chasseurs de profession : on les voit, au plus fort de l'été, se tenir en embuscade sur les chemins, les tertres, les troncs d'arbres, se placer en arrèt comme un chien couchant, s'élancer sur leur proie et l'emporter dans les airs, quoiqu'elle ait souvent plus de volume qu'eux; leurs pattes, armées de nombreux piquants, leur servent admirablement pour saisir et retenir les insectes. Voici les espèces dont j'ai fait l'autopsie : 1. Laphria falva. Mer. 4. Dioctria nigritarsis. Nos. 2. Dasypogon teutonus. F. 5. Asilus crabroniformis. T. 3. —————— punclatus. T. 6. senex. ME1cG. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Les Asiliques sont insectivores, mais ils ne se bornent pas à sucer leur proie, ils la déchirent, ils la broient pour s’en nourrir, Les glandes salivaires sont aussi peu développées dans les Asi- liques que dans les Stratiomydes, et leur longueur atteint à peine le milieu du thorax : ce sont deux boyaux plus ou-moins flexueux, gros et bulbeux à leur origine dans l’A. crabroniformis, très-renflés. à leur bout libre dans la Laphria, en massue allongée dans la Dioctria, enuèrement filiformes dans le Dasypogon. I] n’est pas rare qu'un fin ligament inséré à leur extrémité Les fixe à l'origine du ventricule chylifique; leur col a une teinte roussâtre constante; dans certaines conditions physiologiques, la forme normale de la glande est tellement changée par la supersécrétion de la salive, que cet organe est méconnaissable : c’est ainsi que dans deux SUR LES DIPTÈRES. 241 dissections du Crabroniformis J'ai rencontré, au lieu d'un boyau allongé, une poche tout à fait pyriforme. Le tube alimentaire est bien plus long que celui des familles précédentes, car il a de trois à cinq fois la longueur de l'insecte ; sa texture est généralement délicate et fragile. L’œsophage a cons- tamment, comme le col salivaire, une teinte roussâtre qui ne tient pas aux contenta. J'ai constaté dans le Crabroniformis une forme et une structure particulières de ce conduit. Peu après sa sortie du suçoir, il présente une contracture légère, mais constante, qui semble destinée à retenir momentanément l'aliment, peut-être pour la déglutition; à son insertion au ventricule, il s'implante au centre d'un disque orbiculaire qui est inférieur, de manière à être invisible au-dessus. Cette espèce de bulbe aplati, dont la figure donne une juste idée, a la texture du ventricule et non celle de lœsophage. La tunique interne de ce dernier est d’un roux pâle, d’une consistance un peu élastique, d’un tissu fibreux où la lentille microscopique décèle des stries transversales d’une extrême finesse, très-serrées, mais non régulièrement continues, comme, par exemple, celles en spirale des trachées; ces stries sont parfois interrompues. La tunique externe est blanchâtre, con- tractile, et ses lambeaux, à un fort grossissement, ont des plis- sures transversales qui ne sont peut-être que l'empreinte des stries annulaires dont il vient d’être fait mention. Je suis très-porté à croire que cette organisation de l'æsophage est commune à tous les Asiliques; il est vraisemblable, vu la con- tracture antérieure et le mode d'insertion postérieure, que l’ali- ment doit y séjourner et y subir, avant de passer dans le veniri- cule, une espèce de trituration. Cet organe, que je n'ai rencon- tré dans aucun autre Diptère, serait Jabot par sa position, gésier par sa texture. s J'ai longtemps cru que les Asiliques étaient tous dépourvus de panse, et ce trait négatif avait lieu de m’étonner dans des insectes d'aussi grande taille et si vigoureusement constitués. Je la dé- couvris enfin, en 1837, dans les deux espèces de Dasypogon; lu Es 31 249 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES mais ayant depuis lors dirigé scrupuleusement et à de nombreuses reprises mes investigations anatomiques vers ce seul but dans le Crabroniformis, qui est un géant parmi nos espèces indigènes, je n'ai jamais pu y en apercevoir le moindre vestige, non plus que dans le Senex et le Laphria. Cet organe aurait-il échappé à ces mêmes yeux qui l'ont si positivement démêlé dans les entrailles du frêle cousin et de la minime psychode? C’est au moins dou- teux. Mais, est-ce donc la première fois que l’on voit la nature ne pas s'astreindre à nos systèmes, ne pas souscrire à nos idées législatives ? Ne peut-elle pas, dans une série d'êtres où il y a con- formité d’habitudes, de traits extérieurs et même de structure intérieure, supprimer un organe sans compromettre l'existence? Que d'exemples n’en trouvons-nous pas dans limmensité de l'é- chelle zoologique! Tout bien considéré, je m'inclinerais volon- tiers à croire à l'absence réelle de la panse dans les Asilus, et il se pourrait que cette structure singulière de l’æsophage signalée plus haut fût un trait anatomique propre à ce genre et peut- être une compensation du défaut de la panse. Remarquons encore, à l'appui de l'exclusion de cet organe dans les Asilus, que dans les Dasypogon, où son existence ne saurait être révoquée en doute, il est, à raison de son peu de développement et de sa fragile tex- ture, en quelque sorte rudimentaire. La panse y est placée tout à fait au-dessous du canal digestif, sur la couche épiploïque inter- médiaire à ce dernier et au chapelet ganglionnaire; son réservoir est une poche très-simple, peu expansible, oblongue dans Île D. teutonus, ovoïde dans le D. punctatus. ” Le ventricule chylifique est ou profondément échancré et bilobé, comme dans les Asilus, ou à lobes prolongés en véritables bourses ventriculaires, ainsi qu'on le voit dans les Laphria, Dioctria, Dasy- pogon; l'extrémité de ces bourses a souvent un fin ligament sus- penseur qui se fixe dans la tête. À son entrée dans l'abdomen, le ventricule offre une dilatation de forme et de grandeur variables, marquée de bandelettes transversales ; enfin, il s’atténue en un très-long boyau filiforme récurrent, c’est-à-dire rebroussant en hs. à SUR LES DIPTÈRES. 243 avant sous la dilatation ventriculaire pour retourner en arrière : ce boyau, habituellement vide, offre une certaine analogie avec le jejunum des vertébrés. Les vaisseaux hépatiques, à bouts flottants et à insertions iso- lées, ont sept à huit fois la longueur du corps et une couleur qui varie depuis le jaune et le brun jusqu'au rouge briqueté et au diaphane, Les insertions dans le Laphria sont rapprochées par paires, sans être confluentes. L'intestin est d'abord filiforme, puis se dilate en un rectum oblong ayant quatre boutons charnus, orbiculaires dans le Crabroniformis et le Laphria, cinq dans le Senex-et les Dasypogon. Appendice. — Les larves des Asiles (que je ferai connaître dans un mémoire particulier) ont un canal digestif proportionnelle- ment bien moins long que celui de l’insecte ailé, puisqu'il ne dépasse pas la longueur du corps. Les glandes salivaires sont deux boyaux allongés assez gros; il n’y a ni panse ni bourses ventricu- laires. CHAPITRE II. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE EF. APPAREIL GENITAL MÂLE. Dans leur situation normale, les diverses parties constitutives de cet appareil sont entassées pêle-mêle au bout de l'abdomen et semblent ne former qu'une seule masse informe; mais avec cette dose de patience qui ne doit jamais abandonner les micro- tomistes, on parvient à les isoler, ainsi que les représentent mes figures. Dans les Asilus et le Das. teutonus, les testicules consistent cha- cun dans un enroulement oblong des replis spiraux d’un seul vaisseau spermifique filiforme, brun ferrugineux, dont le bout libre est plus ou moins renflé en massue. Ce vaisseau, déroulé, a 21 244 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 4 près de deux fois la longueur de l'insecte, et ses replis sont main- tenus en tire-bouchon par de nombreuses trachéoles. Les testicules de la Laphria ne ressemblent pas du tout, en ap- parence , à ceux des Asilus; mais quand on pénètre leur structure intime, on leur trouve une adnurable conformité. Un véritable scrotum, parfaitement analogue à ceux que j'ai fait connaître dans beaucoup d'Hyménoptères!, enveloppe et cache complétement les deux testicules ; ce scrotum, arrondi ou parfois obtusément qua- drilatère, a une teinte rouillée ou fauve, et est formé par une fine tunique adipo-membraneuse. Si l’on y fait bien attention, on y verra une ligne médiane longitudinale déprimée , un indice d'une division en deux parties égales, une sorte de raphé qui annonce l'existence sous-jacente des deux testicules. Quand on affranchit ceux-ci de leur tunique scrotale, on voit que chacun d’eux est formé, comme dans les Asilus, par les replis spiroïdes d’un seul vaisseau séminifique, dont la longueur égale environ celle de l'in secte, et qui est blanchätre. Le conduit déférent, dans les divers Asiliques, n’est que la con- tinuation à peine atténuée et décolorée du vaisseau sémini- fique. Ï n’y a qu'une paire de vésicules séminales, capillaires, diverse- ment reployées, entorüllées en une agglomération aplatie dans les Asilus, où, déroulées, elles ont cinq ou six fois la longueur de linsecte; moins fines et à peine de la longueur du corps dans les Laphria et les Dasypogon. Le canal cjaculateur est, dans les Asilus, long, filiforme, plus gros que Îles vésicules séminales, comparativement beaucoup plus court dans les Laphria et les Dasypogon. L'armure copulatrice du Crabroniformis est habituellement appa- rente au bout de l'abdomen; vue par sa face dorsale, elle semble consister seulement en un forceps robuste, oblong, corné, châtain clair, un peu velu, dont les branches sinueuses se terminent en pointe mousse creusée en cueilleron, et font la tenaille entre elles: ! Rech. anat. sur les Orth. Hymén. Névropt. (Mémoires de Institut; 1841.) SUR LES DIPTÈRES. 245 vers sa base, se voit une pièce subquadrilatère velue, noire sur les côtés, pâle au centre, ayant en dessous un panneau semi-coriacé velu. C’est entre celui-ci et la pièce subquadrilatère que je sup- pose l'anus. Envisagée par sa face ventrale, elle offre, indépen- damment des branches du forceps : 1° une pièce basilaire brune, semi-lunaire, concave en arrière; 2° une vo/selle de deux pièces triangulaires velues à leur base, et à une arête interne; 3° le four- reau de la verge, formé par deux baguettes allongées et adossées: /{° une lame noire sortant de l'extrémité du fourreau et terminée par un trident. -L’armure copulatrice de la Laphria est noire, luisante, saillante au bout de l'abdomen, même dans l’insecte mort et desséché ; lorsque les pièces qui entrent dans sa composition sont fermées, sa configuration générale est ovale-subconoïde. Comme elle est d’une structure fort compliquée, on risquerait de mal saisir et le nombre et les connexions des pièces constitutives, si l’on ne soumettait pas cette armure à une macération préalable qui tend à les désunir un peu. C’est après une semblable préparation que je lai décrite et figurée. Le forceps forme la partie dorsale de l’armure : ses branches sont oblongues, robustes, glabres, presque droites, à extrémité tronquée un peu relevée; une articulation linéaire les unit à une pièce basilaire qui semble faire corps avec elles. C’est à la faveur de cette articulation que les branches du forceps peuvent exercer, durant l'acte copulatif, les divers mouvements de préhension ; à la base interne de ces branches s'implante un pinceau arqué de quatre ou cinq soies longues et roides, couchées dans le repos de l'organe. Les pièces basilaires, dont je viens tout à l'heure d'indiquer les connexions avec le forceps, sont presque carrées, bordées de poils assez longs, échancrées en avant en demi-cercle : une sorte de coin carré enclavé entre leurs bases les unit l’une à l’autre. La volselle, placée en arrière de ce coin carré, se compose de deux pièces brunes ovalaires et d’un harpon intermédiaire pareil- La 246 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES lement brun, formé par l’adossement de deux baguettes; l'une de celles-ci se termine par une dilatation carrée un peu crochue en dessous, le bout de l’autre est un hameçon acéré avec une pe- üte dent aiguë à sa base interne. A la partie inférieure de l’armure se voit une pièce réceptacu- laire noire, ovale, velue, bombée en dessous, concave en-dessus, pour loger le fourreau, arrondie en avant, échancrée en arrière avec les angles de cette échancrure prolongés en un faisceau de quatre ou cinq soies roides arquées; entre ces faisceaux est une plaque transversale noirâtre, cambrée, au bord postérieur de la- quelle s’insèrent deux appendices spatulés, noirâtres, velus. Le véritable fourreau de la verge est caché dans l’excavation de la pièce réceptaculaire; il est gros, comme bulbeux, brusque- ment atténué en arrière, formé de plusieurs pièces étroitement unies et terminé par une double pointe acérée, sinuée. Qui nous révélera la part respective de la multitude de ressorts de cette ingénieuse machine copulative lorsqu'elle est appelée à fonc- tionner ? L'armure du D. teutonus est loin de ressembler ni pour sa forme, ni pour sa composition, à celle du Laphria : vue par-dessus, elle parait arrondie, petite et composée de trois compartiments ou panneaux principaux ovalaires convexes, hérissés de poils; lin- termédiaire est moins grand et presque triangulaire. Chacun des latéraux émet en arrière un crochet noirâtre à deux branches di- vergentes ou opposées entre lesquelles est une petite saillie arti- culée; de ces branches, l'une, externe, est pointue, arquée; l'autre, interne, obtuse, droite. Entre ces crochets, qui forment la pince et font l'office de forceps, se voient deux pointes cro- chues destinées à combiner avec les crochets précédents leur action préhensive et comparables à la volselie. La pièce récepta- culaire est creusée en tuile et son extrémité est tronquée et velue. SUR LES DIPTÈRES. 2 qe) “1 ARTICLE II. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. Les ovaires des Asiliques sont allongés, maintenus en place, soit par le ligament suspenseur, soit par de nombreuses brides trachéennes. Des gaines ovigères innombrables, à six ou sept loges, et terminées par un ovulaire allongé et grêle, les hérissent de toutes parts, excepté dans un ruban médian de leur face infé- rieure. Le calice est central ou inférieur, le col court, ainsi que l'oviducte. Les œufs à terme sont ovales oblongs, blanchâtres dans le Crabroniformis, bruns ou noirâtres dans le Laphria et le Dioctria. La glande sébifique a une structure toute particulière; l'organe sécréteur se compose de trois vaisseaux simples capillaires d’une consistance élastique, roulés en replis concentriques et tellement adhérents les uns aux autres par une membrane hyaline, qu'on dirait parfois qu'ils ne constituent qu’un seul filet. Chacun d’eux est aussi long que linsecte, ils sont roussätres vers leur extré- mité, seulement dans le Crabroniformis, vers leur insertion dans le Laphria; ceux du D. teutonus sont roux dans toute leur étendue, avec l'extrémité noirâtre et leur origine renflée, comme bulbeuse. Les réservoirs séminaux sont, dans le Crabroniformis, deux longs boyaux filiformes subdiaphanes plus ou moins boursoufiés; ils sont, au contraire, courts, ovalaires ou spatulés dans le Laphria, en forme de vésicule atténuée en col capillaire dans le D. teutonus; J'ai positivement constaté dans ce dernier, que les deux cols des réservoirs s'unissent pour former un canal unique fort court im- planté sur l'oviducte. FAMILLES DES EMPIDES ET DES CYRTIDES. r Quoique la forme et la structure du corps du Cyrtus semblent le rejeter loin des Empis, cependant les entomologistes praticiens habitués à l'étude des physionomies des insectes ne sauraient 248 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES disconvenir de l'air de famille que donne à ces deux types leur figure de bécasses. Dans le seul but de concentrer mon texte, je les comprends dans une même description. Les espèces disséquées sont : 1. Empis unicolor. Maco. 4. Empis stercorea. L. D livida. L. 5. Ramphomyia sulcata Faxx. 3, ——— luiea. ME1G. 6, Cyrtus acephalus. Larr. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. J'ai souvent confirmé l'observation de M. Macquart sur les habitudes insectivores des Empis, dont les mâles, à l'exemple des Tabanus, se nourrissent du nectar des fleurs; l'étude des con- tenta du canal digestif du Cyrtus m'a aussi donné l'assurance que ce Diptère vit du pollen des étamines. Les glandes salivaires ont une configuration DE Eten de celle des Asiliques; ce sont deux vaisseaux d’une ténuité capil- laire, d’une longueur qui souvent atteint deux fois celle de lin- secte: dans le Æ. stercorea, elles sont habituellement fléthies au milieu et récurrentes. Le tube alimentaire a une fois et demie à deux fois la longueur du corps. Le réservoir de la panse est bilobé dans le Cyrtus simple, oblong ou allongé dans les Empis; il atteint presque le bout de l'abdomen dans le Æ. livida, il s'avance moins dans le Æ. stercorea, il a plus d’ampleur dans le Æ. unicolor. Le ventricule chylifique dé- bute par deux bourses oblongues obtuses; il est uniformément cylindroïde et droit dans les Empis, dilaté avant sa terminaison dans le Cyrtus. Les vaisseaux hépatiques ont dans ce dernier genre deux canaux cholédoques, et c'est là nn trait anatomique différentiel avec les Empis, où les insertions sont isolées; ces vaisseaux sont fort longs, peu ou point variqueux, blanc jaunâtre ou‘verdätre. SUR LES DIPTÈRES. 949 L'intestin, d'abord filiforme, a un rectum ovoide dans le Æ, livida, allongé dans le Æ. lutea globuleux dans le Cyrtus, avec quatre bou- tons charnus conoïdes. CHAPITRE IL APPAREIL GENITAL. ARTICLE F. APPAREIL GÉNITAL MÂLE. Les testicules sont ovoïdes ou sphéroïdaux, d’un brun marron ou chocolat dans les Empis, le Ramphomyia, mcolores dans le Cyr- tus. Les conduits déférents des Empis sont courts, grêles, bruns; ceux du Cyrtus, aussi fins et plus longs, reçoivent, peu après leur origine, un court boyau latéral. Les vésicules seminales sont dans les Empis au nombre de trois paires, et leur configuration est tellement variable suivant les dis- positions génératives, qu'il n'est arrivé de croire, malgré ma rigueur accoutumée dans la détermination préalable de l'espèce, que je m'étais mépris sur celle-ci, Dans le stercorea, la paire prin- cipale, celle qui reçoit directement les conduits déférents, est, dans la condition de turgescence, plus ou moins ventrue, courbée en crosse dirigée en avant: dans la condition contraire, elle est petite, filiforme, déjetée en arrière. Dans le Æ. lutea, ces mêmes vé- sicules, bien plus longues que dans le £. stercorea, sont filiformes, avec un grand renflement ovoïde. Les deux autres paires de vési- cules sont, dans le Æ£. Stercorea, fort longues, capillaires plus ou moins boursouflées, l’une d’elles, dans le Æ. lutea, est fort courte et rudimentaire. Je n'ai trouvé dans le Ramphomyia que deux paires de ces vésicules, l'une filiforme, l’autre terminée par une utriculé ovoide; il n’y en a dans le Cyrtus qu'une seule paire, allongée, courbée en crosse, atténuée en arrière. Le canal éjaculateur est fort court dans Les Empis et Ramphomyia, assez long et filiforme dans le Cyrtus. 11. 32 * 250 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES L'armure copalatrice des Empis est d'une curieuse complication; mais l'imperfection de mes notes ne me permet pas d'en esquis- ser la description. Celle du Cyrtus a un forceps à branches grêles courbées en bas et largement ouvertes; elle a aussi une vo/selle de deux pièces ovalaires velues et un fourreau de la verge noir, allongé, refendu à son extrémité, rostriforme, ARTICLE IT. APPAREIL GENITAL FEMELLE. J'ai figuré et je vais décrire cet appareil dans le Æ. livida; J'ai aussi étudié celui du Æ. unicolor, qui lui ressemble. Les ovaires, semblables à ceux des Asiliques, forment deux grappes oblongues de gaines ovigères courtes, quadriloculaires , innombrables, mais non très-pressées, affectant une disposition sériale. Le col est tubuleux, médiocrement long; l'oviducte fort court. Les œufs sont ovales obtus, assez gros, blancs. La glande sébifique diffère beaucoup de celle des familles pré- cédentes; au lieu d'orbicelles, il n’y a ici qu'une seule vésicule sphérique, blanchâtre, au centre de laquelle s'implante un col efférent capillaire, long et flexueux. Dans le Ramphomyia, je vois un seul orbicelle rond à large centre noir, à conduit efférent api- cal, courbé en anse et plus ou moins boursouflé; les réservoirs séminaux sont, comme dans les Asiliques, formés par un double vaisseau simple, filiforme, semi-diaphane, atténué vers son inser- üon; J'ai constaté dans le Ramphomytia que les cols de ces réservoirs s'insèrent de chaque côté de la terminaison du conduit efférent de la glande. L'oviscapte se compose de deux stylets droits, grêles, acérés, cornés ‘comme dans les Tipulaires, flanqués à leur base par les tentacules vulvaires noirs, un peu arqués. La forme et la structure de cet oviscapte annoncent que les Æmpis enfoncent leurs œufs dans quelque milieu résistant. SUR LES DIPTÈRES. 251 FAMILLES DES BOMBYLIERS ET DES ANTHRACIENS Déjà à l’article de l'appareil respiratoire, j'ai témoigné mon étonnement de ce que malgré leur vol rapide et soutenu , malgré leur bourdonnement aigu et saccadé, les Bombyles étaient privés de ces aérostats abdominaux qui sont l'apanage ordinaire des in- sectes qui ont de semblables habitudes, j'ai fait remarquer aussi que les Anthrax, qui planent silencieusement, avec leurs longues ailes étendues, étaient munis de ces aérostats. Mais si les traits extérieurs et quelques habitudes distinguent évidemment les Bombyliers des Anthraciens et légitiment, pour l'étude, leur séparation en deux familles, il n’en est pas ainsi de leur organisation viscérale; celle-ci présente une conformité qui m'a déterminé à confondre l'exposition de mes recherches. Toute- fois, J'ai déjà fait ressortir leur différence, sous le rapport du système nerveux. Espèces disséquées : BOMBYLIERS. ANTHRACIENS. 1. Bombylus posticus. F. 1. Anthrax jacchus. F. 2. ————— minor. L. PA punctata. T.” d major. L. à. flava. Horrn. D cruciatus. T. L. venusta. ME1G. 5 ctenopterus. ME1c. 6. Usia ænea. LATR. 7. Phtiria minuta. Me1G. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Les Bombyliers et les Anthraciens se nourrissent du pollen des fleurs, Les glandes salivatres, à peine de la longueur du corselet. sont 32 ° 952 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES cylindroïdes, en massue dans quelques Bombyliers, terminées dans le À. jacchus par un renflement ovoïde, fléchies à angle aigu vers le milieu dans le À. venusta. Le col est presque nul dans les Bombyliers, bien prononcé dans les Anthraciens, et c’est là un trait caractéristique dans les deux familles. Ramdobhr (4. c. p. 184), qui a décrit et figuré le canal digestif du B. major, que j'ai aussi disséqué, n’a pas connu les véritables glandes salivaires, et a pris pour telles les bourses ventriculaires défectueusement représentées. Le tube alimentaire a près de trois fois la longueur de l'insecte dans les Bombylius, deux fois seulement dans les Phtria et Usia, un peu moins dans les Anthrax. Le réservoir de la panse est en besace, avec les poches oblongues dans les Bombylius et Anthrax , arrondies dans les autres genres. Ce réservoir m'a souvent offert une pulpe jaune formée par le pollen des étamines : cette pulpe est safranée dans la Phtiria, que je soupconne sucer les anthères du serpolet. Le ventricule chylifique débute par deux bourses oblon- gues, plus ou moins boursouflées ou ridées; en entrant dans l’ab- domen, il offre une, quelquefois deux dilatations, puis il rede- vient cylindroïde. Les vaisseaux hépatiques sont blanchätres ou jaunätres, plus ou moins variqueux : deux d’entre eux distribuent leurs flexuosités en avant, et les deux autres en arrière; mais ils présentent, quant à leur mode d'insertion, quelques différences suivant les genres : ainsi, dans les Bombylius et Anthrax, ils sont rapprochés par paires à l'endroit de leur implantation sans être confluents; dans l'Usia, où ils sont proportionnellement plus gros et moins longs, ils se réunissent d’abord deux à deux, puis les deux cols aboutissent à un seul canal cholédoque. Je sens le besoin de soumettre cet in- secte à de nouvelles vivisections, à cause de ce mode d'insertion si exceptionnel dans la famille. L'intestin est filiforme, le rectum, ovale ou oblong avec deux paires de boutons charnus, arrondis, peu saillants; je n’en ai pas aperçu dans le À. jacchus. SUR LES DIPTÈRES. 253 CHAPITRE IL APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE 1" » APPAREIL GENITAL MÂLE, Il se fait remarquer par sa petitesse et difière essentiellement de ceux des familles qui précèdent. Je prendrai pour type de ma description celui du B. posticus. © N Les testicules, ovoïdes et d’un brun ferrngineux, dégénèrent in- sensiblement en un conduit déférent fliforme , coloré comme eux et de leur longueur au moins. Les vésicules séminales forment une masse agoglomérée, au milieu de laquelle se perdent les conduits déférents, rapprochés et contigus. On prendrait, au premier coup d'œil, cette agglomération pour une seule grosse vésicule; mais un scalpel adroït et heureux y démêéle deux pelotons égaux con- tigus, formés chacun par les entortillements inextricables d’un vaisseau unique aussi fin que le brin d’un cocon et dont la lon- gueur dépasse celle de linsecte; le canal éjaculateur, presque entièrement caché sous ce peloton, est à peu près droit et de la longueur du conduit déférent. L'armure copulatrice, qui se dérobe à l'œil au milieu de la fourrure du bout de l'abdomen, peut facilement étre mise en évidence par une compression expulsive bien ménagée. Le forceps en forme la partie la’ plus apparente : il est ovale ie coriacé, velu, plus large et bombé à sa base, déprimé et atténué à lex- trémité de ses branches, qui est obliquement tronquée; une plaque triangulaire, placée comme un coin entre les bases du forceps , est l’analogue de la pièce basilaire. La volselle, qui est inférieure , tantôt dépasse et tantôt n’atteint pas les extrémités du forceps; elle est formée de deux pièces adossées roussâtres, ter- minées par un crochet ployé habituellement en dessous, mais 254 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES qui se redresse dans l'acte copulatif, Ce crochet est affilé à sa pointe et hérissé de soies piquantes dirigées d’arrière en avant, et de deux ou trois épines au côté interne. Le fourreau de la verge, situé entre les branches de la volselle, est allongé. Dans l'Usia, les testicules et les conduits déférents ressemblent à ceux du, Bombylius; mais les vésicules séminales, loin d’être confondues en une seule agglomération, sont très-distinctes et formées pour chaque côté par un seul vaisseau très-flexueux ou reployé. Les organes sécréteurs et conservateurs du sperme ressem- blent, dans le Phtiria, à ceux de l'Usia; mais les vésicules semi- nales sont fort courtes, réfléchies en arrière et renflées vers leur insertion au canal éjaculateur. Les testicules du À. venusta sont oblongs, non colorés ; les conduits déférents capillaires, de leur longueur; les vésicules séminales, tout aussi grèles et entremélées. Le canal éjaculateur est plus court que les conduits déférents. ARTICLE Il. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. 4 Avant d’exposer les organes essentiels de ce sexe, je ferai connaître la curieuse structure de l'extrémité de l'abdomen des Bombyles femelles, et en particulier celle du B. major. Par une compression expulsive graduée, on voit se dérouler des parties qui, dans le repos, restent profondément engagées dans les der- niers segments : c’est d’abord une large ceinture dorée et soyeuse de poils fins, serrés, dans le sens de la longueur du corps, for- mant en arrière une frange courbée; ensuite, apparaît une sorte de segment ayant au milieu un écusson brunâtre, glabre, et sur les flancs un duvet doré pâle, fin, moelleux, couche. Il y a de chaque côté du bord postérieur de ce segment un peigne à une douzaine de dents longues, fines, noires, droites et parallèles, SUR LES DIPTÈRES. 255 qui, au microscope, sont autant de baguettes cornées, un peu en massue. Deux panneaux largement tronqués, finement velus, et entre lesquels on parvient à déterminer la hernie ou du rectum ou du vagin, forment la dernière pièce mise en évidence. Il ne nous est pas donné d’assigner à @es pièces leurs attributions phy- siologiques, soit dans l’acte copulatif, soit pour la ponte. Les ovaires du B. cruciatus, dans une gestation avancée, forment chacun une grosse grappe globuleuse de gaines ovigères innom- brables, uniloculaires, convergentes; le calice est central, le col tubuleux, de la longueur de l'ovaire, loviducte court, terminé par deux tentacules vulvaires oblongs, obliquement tronqués; les œufs, globuleux dans les gaines, sont ovalaires dans le calice. L'appareil séhifique (et séminal) a une complication désespérante pour le physiologiste. J'avoue et tout mon embarras pour la dé- signation de quelques-unes de ses parties constitutives et toute mon incertitude pour les véritables attributions fonctionnelles. Il m'a paru s'insérer à la face inférieure de l’origine de loviducte. Il y a trois orbicelles à centre brun, ovoïdes, contigus, se conti- nuant en arrière en un col efférent qui offre au milieu un trait longitudinal brun, mclus, analogue au point central de l’orbicelle ; les trois cols aboutissent à une souche commune fort courte. Dans le B. cruciatus, le col a une dilatation qui ne s’observe pas dans le B. major, et le trait brun inclus est infiniment plus court dans la première de ces'espèces et le B. minor que dans la seconde. Dans le B. major, dont l'orbicelle est rond et forme la base d’un cône, ce trait brun se termine en avant comme en arrière par un bourre- let transversal qui dépasse un peu son diamètre; mais ce que j'ai bien constaté, en déchirant le tissu de l'organe, c'est que ce trait communique, par un conduit incolore plus fin que lui, et à l'om- bilic brun de l’orbicelle et à son insertion postérieure : la texture contractile de l'enveloppe extérieure du col efférent se manifeste, au microscope, par de légers festons de ses bords. Cette glande offre d’autres modifications spécifiques dans le B. ctenopterus; les orbicelles à centre brun et arrondis ont des cols 256 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES trois fois plus longs que dans les précédents, courbés en anse et : tellement accolés ensemble, qu'ils en imposent pour un seul con- duit; mais on parvient à les isoler : ils n’ont pas le trait brun et ils se renflent en arrière. Les réservoirs, que} "hésite àappeler séminaux, sont au nombre de deux paires, au moins dans le B. cruciatus": l'une, que j ’appel- lerai essentielle, parce qu’elle s’observe dans toutes les espèces de Bombylus, est vésiculaire, ovoïde ou pyriforme, blanchâtre, à parois assez épaisses, mais souples, atténuée en arrière pour l'insertion brusque d’un col capillaire; oblongue dans le B. major et le B. ctenopterus, plus longuement atténuée dans le B. minor : ces vésicules correspondent à ce que, ailleurs, j'ai appelé provisoire- ment réservoirs séminaux. L'autre paire, constatée dans le B. cru- cialus, consiste en deux longs vaisseaux simples, plus fins qu'un cheveu, reployés et perdus au milieu de la pulpe adipeuse du bout de l'abdomen. Quelles sont donc les attributions physiolo- giques de ces filets capillaires reployés, qui, d'ordinaire, sont sécréteurs ? Judicent periliores! Les ovaires de l'Usia et du Phtiria sont ovalaires et non glo- buleux, avec un col tubuleux bien plus marqué que dans les Bombyles, surtout dans le Phtiria; les gaines ovigères sont bi ou triloculaires dans le premier genre, uniloculaires dans le second : les œufs à terme, dans celui-ci, sont ovales et d’un roux pâle. Il y à dans l'Usia trois orbicelles à centre brun et deux réservoirs séminaux longs, filiformes. FAMILLES DES THÉRÉVIDES ET DES LEPTIDES. J’examinerai en commun leur splanchnologie dans le seul but d'abréger mon texte, car, en entomologie, ce sont deux groupes bien distincts. J'ai disséqué les : 1. Thereva plebeia. L. L. Thereva confinis. Mer. 2 bipunctata. Merc. 5: Leptis tringaria. L. 3 nobilitata. T. 6. Chrysopila aurata. Maco. SUR LES DIPTÈRES. 257 CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF, Les Thérévides, que l'on trouve souvent posés à terre dans les expositions chaudes, à la manière des Asiles, vivraient, dit-on, du pollen des fleurs; tandis que les Leptides, habituellement per- chés sur les plantes, chasseraient de très-petits insectes pour les sucer. ù Quoi qu'il en soit de l'espèce de leur nourriture, leur appareil digestif est organisé sur le même plan que celui des familles précédentes, et les différences sont peu remarquables!. Les glandes salivaires, qui ont échappé à Ramdohr, ne diffèrent pas de celles des Bombyliers; elles sont ou ovales-oblongues ou en massue, et ne dépassent pas le milieu du thorax : leur col est assez long, mais moins dans le Chrysopila. Le tube alimentaire n'a pas plus de deux fois la longueur de l'insecte ; le réservoir de la panse est bilobé. Ramdobr, qui l'ap- pelle sac pharyngien, Va représenté à tort comme simple et allongé : je crois qu'il s'en est laissé imposer par une partie du vaisseau dorsal, Les bourses ventriculaires sont oblongues et opposées, subgranuleuses dans les Thereva; le ventricule offre une dilatation constante à son entrée dans l'abdomen; les vaisseaux hépatiques ont leurs insertions rapprochées par paires, mais non confluentes, et leurs quatre bouts sont flottants, contre l’assertion erronée de Ramdobr, qui les représente sous la forme de deux anses. L'in- testin est renflé à son origine dans le Leptis et le Chrysopila, et non dans les Thereva, où il est filiforme; le rectum a quatre boutons 1 Ramdobr, qui a décrit et figuré cet appareil dans le Leptis scolopacea (1. c. p. 180, pl. 20, fig. 6), prétend qu'il n'existe pas dans le mâle, et qu'il n’a trouvé à sa place qu'une mem- brane desséchée, adhérente à la tunique abdominale. Erreur des plus matérielles! Dans les nombreux individus de tout sexe soumis à mon scalpel, j'ai constamment rencontré ce canal avec tous les lraits qui le caractérisent, et c’est précisément celui d'un mâle que j'ai figuré: 1'L° 33 258 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES charnus ronds, à paires assez distantes, et se termine dans les femelles par un col plus long. CHAPITRE IL. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE [°. APPAREIL GENITAL MÂLE. Les testicules, plus ou moins rapprochés et ensevelis dans la pulpe adipeuse sont ovoïdes ou sphéroïdes, blancs dans le Leptis, d’une teinte roussâtre dans les T'hereva. Le conduit déférent est presque nul dans ces derniers, où il ne semble que le col du testicule; il a dans le Leptis une ténuité capillaire et une longueur qui surpasse sept à huit fois celle de ce dernier organe : il offre _dans cet insecte une disposition anormale fort difficile à consta- ter. D'abord, collés sous les vésicules séminales, ces conduits sont récurrents et s'unissent en un col commun fort court, qui s'abouche ou conflue avec l'extrémité antérieure de ces vésicules; celles-ci, couchées sur la ligne médiane, sont droites, courtes, grêles, adossées lune à l’autre : la figure exprime assez bien cette disposition pour ne pas y insister. De plus habiles que moi décou- vriront peut-être que la confluence antérieure des vésicules n’est qu'une simple contiguité. Les vésicules séminales des Thereva sont simples, filiformes, blanches, et reçoivent les conduits déférents, comme à l'ordinaire, avant leur réunion pour former le canal éja- culaleur : celui-ci est aussi long et plus grèle que les vésicules dans le Thereva, court dans le Leptis. L'armure copulatrice du Thereva, à peime apparente dans la profonde échancrure demi-circulaire du dernier segment de l'ab- domen, est fort compliquée. On y distingue : 1° une pièce basi- laire formée de trois plaques coriacées, velues, dont les latérales sont terminées en pointe pilifère, et l'intermédiaire oblongue; È h %»; SUR LES DIPTERES. 259 2° un forceps corne À branches atténuées et fortement crochues en dedans; 3° deux stylets cornés , bruns, tronqués, terminés par des soies roides ; 4° une volselle de deux pièces ovales-oblongues ; 5° le fourreau de la verge, placé au centre de armure et oblong. La pièce basilaire du Leptis est une plaque unique, noire, cornée, en forme de large triangle; le forceps a des branches conoïdes, noires, avec un crochet terminal articulé, peu arqué, brun ; semblable à celui de la mandibule d'une Arachnide: le fourreau de la verge est assez petit; la volselle, tout à fait infe- rieure, se termine par deux tentacules articulés, ovales, ciliés en dehors. È , ARTICLE IT. APPAREIL GENITAL FEMELLE. TA Les ovaires sont deux grappes oblongues ou ovalares, blan- châtres, de gaines ovigères innombrables et triloculaires dans plu- sieurs T'hereva, au nombre de neuf ou dix seulement et sur deux rangées dans la 7. confinis, subbiloculaires dans le Leptis, où elles sont moins serrées et parfois disposées d’une manière distique ; le calice est central; le col et l’oviducte sont fort courts dans Île premier genre, assez longs dans le second; les œufs sont ovales- oblongs, blancs. La glande sébifique des Thereva a trois orbicelles dépourvus de centre noir et globuleux. Je n’en ai vu que deux dans la T. confinis, espèce qui offre au centre de lappareil une bourse ovoïde, mem- braneuse, comparable à la poche copulatrice d'’Audoum. Les cols efférents sont capillaires et l'intermédiaire est presque nul; les réservoirs sont deux boyaux allongés en massue, terminés en arrière par un col brusquement capillaire plus court qu'eux; la valve est flanquée à droite et à gauche par un panneau coriacé, hérissé en dehors de piquants et de soies roides. Cette même glande présente dans le Leptis des différences mar- quées. Les orbicelles sont remplacés par trois courtes digitations 330 260 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES blanchâtres, AIR POSÉRS A en triangle, et tout "aussitôt confluentes pour donner naissance à un long conduit efférent unique, capil- laire: les réservoirs sont deux ne filiformes aussi longs que le corps de l'insecte et remplis d'une pulpe blanche comme de l'amidon : ils s’atténuent en arrière pour s'insérer sur l’oviducte. Les trois derniers segments de l'abdomen, à cause de leur lar- geur décroissante, semblent faire l'office d'owiscapte ; les tenta- cules vulvaires se composent, pour chaque côté, de deux articles: lun, basilaire ovale-oblong; l’autre , terminal globuieux, comme brièvement pédicellé. FAMILLE DES DOLICHOPODES. ak Cette famille, fondée par Latreille et conservée par Fallen et Meigen, est une des plus naturelles de l'ordre. Les espèces disséquées sont : 1. Dolichopus nitidus. Mec. 2 chalybæus id. 3. Porphyrops diaphanus. T. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Il est des Dolichopodes qui semblent ne se nourrir que des sucs excrétés par les feuilles et d’autres qui font la chasse aux pe- üts insectes pour les sucer. Les glandes salivaires, d'une petitesse presque dar mais parfaitement organisées, sont ovoïdes et débordent à peine dans leur position normale le contour occipital du crâne, en sorte qu'il faut briser celui-ci pour les mettre en évidence : leur col est plus court qu’elles. Le tube alimentaire n’est guère plus long que l’insecte; le réser- voir de la panse est trilobé ou à trois poches : celles-ci ne sont SUR LES DIPTÈRES. 261 pas toujours faciles à constater. J'ai souvent trouvé l'une d’elles vide et affaissée, de manière qu’alors le réservoir ne semblait que bilobé. La représentation de cesrdivers états me dispense d’autres détails. Le ventricule chylifique débute par une configu- ration, une composition intéressantes à constater, parce qu'elles forment la transition, le chainon des familles précédentes aux suivantes. Tout en conservant les-bourses ventriculaires, il offre à son origine un godet orbiculaire, comme les Muscides. Ces bourses sont allongées, opposées, plus ou moins arquées; le ventricule se continue ensuite en un tube filiforme. Les vaisseaux hépatiques, d'une finesse extrême, sont ici, comme dans les Leptides, à quatre bouts flottants et.à Insertions isolées. Fi L'intestin est d’abord grèle; le rectum n’a que trois boutons charnus : ils sont ärrondis et entourés d’un cerceau comme car- tilagmeux. $ LS & CHAPITRE IL. APPAREIL GENITAL. . ARTICLE J°. à APPAREIL GÉNITAL MÂLE. Les testicules sont assez gros, vu la petitesse de l'insecte, sub- globuleux ou ovoides, distincts, quoique rapprochés, tantôt chä- tains, tantôt à peine lavés de brun; le conduit déferent est plus court que le testicule et plus ou moins boursouflé ; le canal éja- culateur, aussi court et plus fin que ce conduit, s’insère un peu latéralement à l'armure copulatrice : il y a une paire de vésicules séminales filiformes plus ou moins reployées. L'armure copulatrice, simplement couchée sous l'abdomen et pouvant être facilement mise en évidence, a été depuis longtemps décrite par De Géer dansle D. ungulatus. Les diptérologistes mo- * 282 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES dernes ont fondé sur son existence et sur ses configurations des caractères propres à la distinction des espèces. Le corps de l'ar- mure est, dans le D. nitidus, de texture tégumentaire, cylin- droïde, glabre, noirätre. Un œil scrupuleux le trouve composé de deux pièces étroitement unies: l’une , basilaire , bien plus courte, arrondie, convexe, enchâssée obliquement ou latéralement dans l'autre: celle-ci échancrée en arrière et débordée par deux lamelles ovalaires, blanches, de texture scarieuse ou sèche, garnies au bord externe, qui est convexe, de cils noirs, longs, plus ou moins courbes, les uns simples, les autres (postérieurs) divisés en deux dès leur base, qui est une souche plus ou moins prononcée : le bord interne de ces lamelles est presque droit et garm d'une courte viHonte microscopique. #4 ARTICLE IL. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE, #4 Les ovaires se présentent sous l'aspect de deux grappes ova- laires et déprimées de gaines ovigères subbiloculaires, au nombre d’une trentaine environ, insérées à la paroi supérieure seu- lement, de manière que le calice est inférieur; le col, qui est, tubuleux, et l'oviducte, sont de la même longueur. Les œufs sont ovales-arrondis, blancs. La glande sébifique a unestructure très-différente de CèUe des familles précédentes; elle consiste en une seule vésicule ovoïde terminée en arrière par un col efférent capillaire, d'une longueur démesurée, enroulé en nombreuses circonvolutions, quatre ou cinq fois plus long que le corps de l'insecte, et renflé avant son insertion à l’oviducte. Les verres amplifiants font reconnaitre dans ce col un vaisseau inclus roussâtre, avec quelques légères dilata- tions. Les réservoirs séminaux sont, comme dans les familles pré- cédentes, deux boyaux cylindroïdes, plus où moins courbés en anse et atténués en un col capillaire moins long qu'eux. L'oviducte s'engage dans un oviscapte composé de quatre tuyaux { , À * É Léa ï SUR LES DIPTÈRES. 263 engainés, d'autant plus étroits qu'ils sont plus postérieurs: le dernier offre, au microscope, une série pectinée de dix dents cornées, et en dessous deux tentacules vulvaires d'un seul article oblong, droit, noir : ce peigne ou râteau de l’oviscapte annonce une manœuvre particulière pour enfoncer les œufs. De Géer nous : L à apprend que c'est dans la terre que vivent les larves du dolichope. (Mém. vol. VI, p. 194.) FAMILLE DES SYRPHIDES. J'ai disséqué les espèces suivantes : 1. Chrysotoxum arcuatum. ME16. 9. Milesia crabronifornus. T 2. Volucella zonaria. I. 10. Sÿrphus pyrastri. T. 3. Eristalis arbustorum. T. 11. rosarum. T. L. tenaz. T. 12. nectareus. T. D: sepulchrals. T. 13. Sphærophora tœniala. Mec. 6. Xylota segnis. Merc. 14. Cheïlosia mutabilis, MAcQ. 7. Syritta pipiens. Maco. L5: seutellata. Merc. ;: 8. Rhingia rostrata. T. 16. Chrysogaster metallica. I. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Les Syrphides se nourrissent tous du pollen et du nectar des fleurs, ainsi qu'il conste de l'étude de leurs habitudes et de celle des contenta de leurs organes digestifs. Les glandes salivaires, plus développées et surtout plus longues que dans les trois familles précédentes, sont filiformes, plus ou moins reployées, généralement de la longueur du corps, mais plus courtes dans le Syrph. pyrastri; elles s’étrécissent plus ou moins brusquement en un col capillaire qui, dans quelques espèces, et notamment dans le Volucella, a une certaine longueur. Le tube alimentaire a deux ou trois fois la longueur de l'insecte dans les Chrysotoæum, Er. sepulchralis, Xylota, Syritta, Rhingia, # 964 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Syrph. pyrastri et rosarum, Sphærophoria, Gheilosia, Chrysogaster, quatre fois environ dans les Volucella, Er. tenax et arbastorum, Mile- sia, Syrph. nectareus. La panse a son réservoir .en bissac; ses poches peuvent être égales ou inégales, séparées par un profond sinus ou presque confondues en une seule, distendues ou plissées, ou fes- tonnées, quelquefois, comme dans le Sphærophoria, formées d’un groupe de vésicules arrondies; le col de la panse est, dans le Rhingia, proportionnellement plus gros et un peu renflé à son in- sertion à l'œsophage. L'origine du ventricule chylifique à constamment deux bourses appendiculées, c’est-à-dire formées chacune d’une grande et d’une petite digitation : ces bourses sont oblongues ou allongées, plis- sées ou festonnées, ou,granuleuses, suivant certaines conditions digestives. C’est la plus antérieure des deux digitations qui est ordinairement la plus courte, et elle est d’une petitesse rudimen- taire dans le Syrph. pyrastri et le Xylota : je ne connais qu’une seule espece où les deux soient presque égales entre elles, c’est le Rhin- ia. Quant à leur mode d'inseruon, il a lieu de chaque côté de l'origine du véntricule par un col parfois d'une telle brièveté, qu ai est impossible de le constater, et les bourses paraissent alors sessiles, comme dans l'Er. tenax. I m'a semblé que dans les Volu- cella, Er. sepulchralis et arbustorum, et Rhingia, le col des bourses s'implantait à la terminaison de l'æœsophage, et non à l'origine du Vo mais je sens la nécessité de diriger des investigations plus scrupuleuses sur ce point d'anatomie. Le plus souvent, il y a continuité ou communication directe entre les digitations du même côté, qui ne sont séparées que par un étranglement. Ramdohr (/. c. p. 77) s’est encore mépris sur la nature et les fonctions de ces bourses, qu'il a prises pour des vaisseaux sali- vaires, tout en disant qu'ils s'insèrent à l'origine de l'estomac, circonstance anatomique évidemment contraire à la fonction connue des glandes salivaires. Le ete chylfique, long, cylindroïde, glabre, étranglé au détroit thoraco-abdominal, présente à peine quelques légères mo- SUR LES DIPTERES. 265 difications, suivant les espèces; il est sensiblement plus court et simplement flexueux dans les Syrphus, tandis que dans les autres il se reploie en une circonvolution ou en une grande anse. Celui du Rhingia et du Chrysotoxum se fait remarquer par une grande dilatation ovoïde à l'entrée de labdomen, sans préjudice de la cir- convolution : cet organe débute ordinairement par un godet orbi- culaire mal circonscrit, qui n'existe pas dans le Rhingia. Les vaisseaux hépatiques sont unis ou variqueux, diaphanes, blanchätres, grisâtres; jaunes, bruns ou même noirâtres (Er. tenax) : leur insertion a lieu ou par deux canaux choledoques fort courts, ou isolément, comme dans les Syritta et Xylota. L'intestin a d’abord une portion grêle filiforme, flexueuse ou reployée; le rectum s’atténue en un re plus ou moins long : il a le plus souvent FREE boutons charnus, ronds ou SET Le Volucella est jusqu'à ce jour le seul Syrphide où je n’aie trouvé au- cune trace de ces boutons : je ne saurais me rendre raison de ce trait négatif exceptionnel. CHAPITRE I. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE [°: APPAREIL GENITAL MÂLE. La composition de cet appareil s'éloigne peu, quant aux par- ties principales, de celle qui s’observe dans les familles que nous venons de passer en revue; toutefois, nous allons trouver dans la plupart des Syrphides un organe qui n’a pas d’analogue dans ces dernières, et qui constitue un des faits anatomiques les plus ca- ractéristiques des Syrphides, c’est l'existence d’un réservoir sperma- tique distinct des vésicules séminales. Exposons d’abord cet appareil dans le Volucella, lun des plus gros Syrphides de nos contrées. 11: [22] = Pa 266 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Les testicules, petits relativement à la taille de Pinsecte et revé- tus d’une tunique brune, ont une configuration smgulièrement diverse, suivant leur degré de turgescence séminale À ainsi, VOUS les trouverez tantôt oblongs, cylindroïdes ou comprimés au milieu, tantôt ovoïdes ou pyriformes. Les conduits déférents, bruns aussi, capillaires et un peu moins longs que les testicules, deviennent, avant leur terminaison, tellement contigus l'un à l'autre, qu'un œil peu pratique de ces dissections délicates croirait qu'ils ne for- ment là qu'un seul et même conduit eourt; mais le secours de la lentille microscopique dissipe tous les doutes : ils s’insèrent à l'origine inférieure du canal éjaculateur. Les vésicules séminales, une pour chaque côté, sont filiformes, flexueuses ou reployées, trois ou quatre fois plus longues que les testicules; elles confluent en arrière pour la formation du canal éjaculateur. Celui-ci, loin d’avoir, comme à Fordinaire, des parois fibreuses et un diamètre filiforme, a une texture vésiculaire, une forme allongée, cylindroïde, et une grosseur insolite : il renferme un fluide prolifique dont l'abondance modifie beaucoup sa configu- ration. Cet organe est, à mes yeux, un type précieux de transition qui nous prépare à trouver mieux circonscrit ce réservoir sperma- . tique que j'ai dit être un trait anatomique des Syrphides. L'armure copulatrice de la volucelle rappelle par sa composition, et surtout par son étui articulé, celle de la panorpe; mais au lieu d’être replié en dessus, comme dans cette dernière, cet étui est, dans l’état de repos, ployé et reçu dans une excavation particulière du bout inférieur de l'abdomen : il est roux (noir dans le V. inanis), composé de quatre articles assez grands, ovalaires ou subquadrila- tères, velus et mobiles les uns sur les autres, comme des vertèbres caudales. Le forceps, qui termine l’étui, a ses branches cornées, brunes, velues, courbées en crosse à leur extrémité, qui est un peu épaissie et faisant la pince : entre ces branches, se voit une sorte de volselle, mi-partie coriacée et membraneuse, très-velue et partagée en deux portions égales par un intervalle linéaire. Le fourreau de la verge, placé au-dessous de la volselle, est corné et SUR LES DIPTÈRES. 267 d'une couleur rembrunie, dont la nuance varie; les baguettes, qui sont glabres, se dilatent en une raquette arrondie armée en dessous d’un crochet à double griffe se rattachant à une tige ap- pliquée contre la baguette ; la base interne de cette tige a trois ou quatre dents microscopiques, et son milieu une isolée, Tout à fait au-dessous de tout l'appareil, 11 y a une pièce cornée, noi- râtre, glabre, profondément échancrée à sa base et munie, au centre de son extrémité tronquée, d'une apophyse fourchue. Cette pièce inarticulée est l’analogue de celle que J'ai appelée hypotome dans les Hyménoptères. Cette complication du forceps de la volucelle fait supposer dans l'acte de la copulation des manœuvres curieuses, dont la . constatation directe est destinée, je crois, à demeurer bien long- temps un mystère pour nous. Les testicules du Chrysotoxum sont subglobuleux, d’un brun pâle, un peu plus gros que ceux de la volucelle; les conduits déférents, capillaires et bruns, sont distincts jusqu’à leur insertion à un conduit commun droit, plus gros mais aussi long qu'eux et pareillement brun. Ce dernier conduit, qui semblerait l’analogue du réservoir spermatique, loin d'être formé par la confluence des vésicules, serait au contraire recu dans l’embranchement de celles-ci. Cette disposition anormale, ce mode de connexion, la teinte et l'aspect non vésiculaire du conduit, me font naître des scrupules sur ses attributions, et imcliner à croire que je n'ai pas assez multiplié les autopsies. Les vésicules séminales, au lieu d’être longues et flexueuses comme dans la volucelle, sont allon- gées, droites, plus ou moins fusiformes: le canal éjaculateur se- rait fort court, le forceps n'est pas précédé d’un étui articulé, et ses ben e terminent par une pointe droite. Les testicules de l’Æ. sepulchralis sont assez gros, ovoides, d’un brun rouillé , les conduits déférents, aussi longs qu'eux, sont jau- nâtres et non bruns, droits, bulbeux à leur origine; en appro- chant du point de leur insertion au réservoir spermatique, is de- viennent contigus et adhérents, ce qui rend encore plus fondés JA 268 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES les scrupules et les doutes émis à l'article du Chrysotoxum; ils s'implantent à la partie postérieure et inférieure de ce réservoir. Les vésicules séminales, semblables à celles de la volucelle, et par leur forme et par leur longueur, s’insèrent à côté des conduits déférents; le canal éjaculateur est grèle, filiforme, aussi long que le réservoir, dont 1l n’est que le col tubuleux. Le bout de l'abdomen du mâle de notre éristale est très-obtus, convexe, velu, et se courbe un peu en bas pour devenir le récep- tacle ou le couvercle de l'armure. Celle-ci est transversalement ovalaire, non symétrique, beaucoup plus bombée du côte droit, glabre. Les branches du forceps sont presque droites, brunes, comprimées et se terminent par deux dents bien prononcées, dont l'interne est plus courte. Le plus vulgaire des Eristalis, le E.tenax, va encore nous offrir dans les formes et les connexions de cet appareil des traits spé- _cifiques d'anatomie : les testicules, fort petits et relégués sous le rectum, sont ovales, bruns, sessiles ou presque sessiles sur les bords du réservoir spermatique, de manière que le conduit deférent semble nul. Ce réservoir utriculeux est ovalaire et du volume du testicule; il ne reçoit pas, comme dans l'espèce précédente, les insertions des vésicules séminales, et 1l ne forme pas directement le canal éja- culateur; il s’insère à la paroi supérieure de celui-ci après la con- fluence des vésicules; ces dernières, moins longues que dans le £. sepulchralis, forment au-dessous du réservoir le canal éjaculateur. Nous trouvons dans le £. arbustorumle mème plan d'organisation que dans le Æ. tenax, mais avec des modifications; les testicules, oblongs, subcylindroïdes et bruns, sont en partie cachés par le réservoir spermatique, à la face inférieure et Hu à duquel ils s'insèrent par des conduits déférents incolores, fins'êt si courts, qu'ils ont à pee le quart de la longueur de ces glandes; les vé- sicules séminales, en massue allongée, s'implantent distinctement en arrière des conduits déférents sous le réservoir; celui-ci est sphéroïdal, et se continue en un conduit tubuleux, grêle, fili- forme, qui n'est que le canal éjaculateur. ] 4 SUR LES DIPTÈRES. 269 Dans la plus grande espèce européenne de Milesia, les testi- cules, remarquables par leur longueur filiforme, sont reployés et ordinairement un peu renflés en massue à leur bout libre; ils sont d’un brun chocolat. Les conduits déférents, colorés de même et plus courts qu'eux, s’adossent ensemble avant leur implantation au bout antérieur du réservoir; les vésicules séminales, grèles comme un fil, reployées et de la longueur de linsecte, s’insèrent à côté et en dehors des conduits déférents. Le réservoir spermatique a une configuration bien différente de celle des Eristalis : il est allongé, fusiforme, et son bout antérieur, replié en crosse, reçoit à la con- vexité de celle-ci les insertions des organes précédents. Le canal éjaculateur ne serait ici, comme dans beaucoup d'autres Syfphides, que le col de ce réservoir. ‘étude de ces organes dans le Xylota va nous fournir une des nombreuses preuves des ressources Imépuisables de la nature dans leurs formes et leurs combinaisons, pour remplir un même but. Les testicules, en massue oblongue, arquée et brune, dégénèrent brusquement en conduits déférents colorés de même, fins comme un cheveu, et s’unissant bientôt, ou plutôt s’adossant, pour ne former en appareñce qu’un cordon unique, bien plus long que leur portion dégagée, reployé ou flexueux, s’insérant en arrière et en dessous du réservoir spermatique. Les vésicules séminales sont longues, capillaires, reployées ou agglomérées et se fixent à côté des conduits déférents; le réservoir spermatique est en massue allongée; le canal éjaculateur n’en est non plus ici que le col atténué. L'armure copulatrice du Xylota est précédée, comme dans la volucelle, d’un étui articulé mais composé seulement de deux articles d’un noir violet, velus, fléchis l’un sur l’autre, et dont la convexité du premier termine l'abdomen; le second, courbe en bas et en dedans, abrite sous sa voûte les divers instruments copulateurs; ces derniers sont : 1° deux écailles basilaires dont l'une est le réceptacle, l’opercule de pièces qui ne s’observent pas dans lautre;2° un forceps à branches brunes inégales, se croisant . 270 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES dans leur jeu, l’une plus grosse et velue; 3° en dehors du forceps, un corps moins corné, obtus, velu, d’un gris sale : c'est peut-être le fourreau de la verge; 4° une sorte de vo/selle compliquée dont je n’ai pas assez étudié les pièces constitutives. Les testicules du Syritta ressemblent à ceux du Milesia; par leur gracilité filiforme, mais ils sont un peu moins longs; les con- duits déférents, fins, courts et parfois boursouflés, s’insèrent isole- ment, et non adossés, au tiers antérieur et inférieur du réservoir spermatique; les vésicules séminales, grèles comme les testicules, mais moins longues et incolores, ont leurs insertions à côté de celles des conduits déférents. Le réservoir spermatique, allongé et subfusiforme offre, à son tiers antérieur, une légère contracture où s'implantent les organes précédents; 1l s'atténue en arrière en un filet capillaire qui est le canal éjaculateur. L'armure copula- trice a, comme celle du Aylota, un étui biarticulé; l'arucle ba- silaire, plus grand, reçoit latéralement le canal éjaculateur ; les branches du forceps et le fourreau de la verge sont comme dans la volucelle. Le Rhingia offre des formes très-insidieuses dans cet appareil; il faut une certaine habileté dans ces vivisections et avoir bien présente cette composition anatomique dans les genres voisins pour S'y reconnaître. Les testicules, d’un brun rougeûtre, petits, globuleux, contigus entre eux, sont sessiles sur l'aire du réser- voir spermatique; lorsqu'on cherche à les isoler pour en saisir les connexions, on leur découvre un col d’une extrême brièveté, qu'il faut regarder comme un conduit déférent rudimentaire. En arrière et un peu au-dessous des testicules, une loupe attentive aperçoit une paire de très-petits globules subdiaphanes et ses- siles : ce sont les vésicules séminales. Le réservoir spermatique est une grande utricule sphéroidale qui supporte, comme jé viens de le dire, tous les autres organes; le canal éjaculateur est aussi le col du réservoir. L'armure copulatrice est précédée, non pas de deux articles comme dans le Aylota, mais d'un seul placé obliquement à l'axe du corps et velu. Les branches du Jorceps, robustes et cam- “ | SUR LES DIPTÈRES. 271 brées, sont formées de deux pièces unies par une articulation linéaire transversale et sont tronquées au bout. Si nous consultons ce même ordre d'organes dans le Syrph. ro- sarum, où il n'existe aucune trace de réservoir spermatique, et où larmure Lopulatrice débute par un étui de quatre articles, nous verrons que le genre Syrphus doit, dans la série générique, être plus rapproché de la volucelle et même la précéder. Les testicules de ce diptère sont globuleux, d’un brun clair; les conduits défé- rents, à peu près de leur longueur et capillaires, s’insèrent, non pas au réservoir spermatique, qui n'existe pas, mais aux vésicules séminales, qui sont allongées et atténuées en avant; le canal éjacu- lateur, qui résulte évidemment de la confluence de ces dernières, est grêle et assez court. : Les deux espèces du genre Cheilosia manquent aussi de réser- voir spermatique. Les testicules du C. mutabilis, petits, subglobuleux et d’un fauve vif, ont des conduits déférents grèles, fauves aussi, et s'adossant, avant leur insertion, de manière à simuler un con- duit unique; les vésicules séminales sont globuleuses, bien plus grandes que les testicules, et confluentes pour la formation d’un canal éjaculateur filiforme, plus long qu'elles; les testicules du C. scutellata sont, au contraire, beaucoup plus grands que les vési- cules et munis d’un conduit déférent bien plus court qu'eux; les vésicules séminales sont ovoides. : ARTICLE II. APPAREIL GENITAL FEMELLE. Il n’y a pas autant de variétés ou de modifications organiques dans l’appareil de ce sexe que dans celui du mâle. Je me bornerai à décrire en détail celui du Volucella. Les grappes qui constituent ses ovaires sont ovales ou ovales- oblongues, blanchâtres, garnies de gaines ovigères modérément pressées, biloculaires, terminées par un petit ligament; le calice est 972 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES central, et si, lorsqu'il renferme beaucoup d'œufs, on renverse l’'o- vaire, on aperçoit un ruban médian plus ou moins large, dégarni de gaines, mais inégal ou bosselé par la présence intérieure des œufs; dans la condition de virginité, le ruban est remplacé par une fine rainure linéaire, de laquelle semblent partir à droite et à gauche les gaines ovigères, disposées obliquement comme les folioles d’une LU pinnée. Le col est court, mais distinct; l’out- ducte, tubuleux; les œufs sont ovales dans la gaîne, oblongs dans le calice. . L'appareil sébifique (et séminal) se compose : 1° de trois orbi- celles à centre noirâtre, groupés en triangle, munis d'un très- long col efférent capillaire; 2° de deux réservoirs SéMINnaux SOUS la forme de deux boyaux filiformes atténués à leur insertion à l'oviducte. L’oviscapte, caché dans l’état de repos, est à découvert lors de la ponte, et on peut le mettre en évidence par une com- pression expulsive ménagée : on se convainct alors qu'il se com- pose de trois tuyaux engaïinés et rétractiles, dont les deux pre- miers sont bordés de jaune et dont le dernier, plus petit, ovale- triangulaire, se termine par deuxtentacules vulvaires ovales-oblongs, velus, d’un seul arücle. Les ovaires des autres Syrphides ne différent guère, que par le nombre des locules, des gaines ovigères; il y en a quatre dans le E. tenax, six ou sept dans le Sphærophoria , etc. Les réservoirs séminaux présentent dans le E. tenax une forme, une structure dont, jusqu’à ce jour, les Diptères ne m ‘ont offert d'exemple que dans la famille .des Pupipares { Hippobosca) ; au lieu des deux boyaux simples, ordinaires, on trouve, dans cette espèce, deux arbuscules très-rameux, blancs, surtout dans une gestation avancée, à rameaux capillaires recourbés ou entortil- lés, aboutissant à un tronc pareillement capillaire, qui s'insère à l'oviducte, conjointement avec les cols des orbicelles. Ces arbus- cules rappellent, par leur configuration seulement, les glandes vénénifiques des Hyménoptères, notamment celles du Larra!, et } Recherch. anat. etc. (Mém. de l'Instit, 1841, pl. 8, fig. 106.) SUR LES DIPTÈRES. 273 aussi les organes des sécrétions excrémentitielles de quelques .carabiques. FAMILLE DES SCÉNOPINIENS. Déjà, aux chapitres des appareils nerveux et respiratoires, j'ai parlé de l'espèce d'anomalie que forme, dans les Diptères, le Scenopinus, et de l'embarras qu'il cause pour son poste définitif dans le cadre entomologique. Latreille, qui, le premier, en forma un genre particulier, le colloqua d’abord dans la famille des Muscides, entre les genres Ochtéra et Pipunculus; plus tard, il le refoula dans les Dolichopodes, après le Platypeza. Meigen jugea mieux l’origmalité de ce genre en créant pour lui seul la famille des Scénopiniens, que M. Macquart plaça comme tribu à la tête de lindigeste famille des Athéricères. Stephens (Syst. catal. of Brit.) le rejeta encore bien plus loin dans la série des genres, en le plaçant entre le Chlorops et le Mosillus, dont il a un peu les habi- tudes tranquilles. La composition de son système nerveux, qui a cinq ganglions abdominaux, la longueur de son canal digestif, qui dépasse peu celle du corps; l'existence des bourses ventriculaires ; enfin, la forme et la structure de ses antennes doivent rapprocher le Scenopinus des familles qui ont un rang plus élevé dans l’ordre, et, comme je lai déjà imsinué, il offre plusieurs liens de parenté avec les Thérévides. La seule espèce que j'aie disséquée est : Scenopinus fenestralis. Larr. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Quelle est la nourriture des Scénopiniens? On ne nous Fa pas encore appris. L'espèce qui a servi à mes recherches passe sa dE 35 274 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES paisible existence sur les vitres de nos maisons, OÙ, sans doute, elle vit, comme la mouche domestique, de quelques atomes mu- cilagineux ou sucrés, ou d'imperceptibles immondices répandus çà et là J'ai aussi rencontré abondamment sur les fleurs de persil un Scenopinus, peut-être le Sc. niger, qui se nourrissait du pollen. : Les glandes salivaires sont capillaires, simples, et ne franchissent pas le détroit thoraco-abdominal. Le tube alimentaire est à peu près droit; la panse a un réservoir simple et ovoïde quand il est distendu , festonné ou lobé quand il est vide : son col est assez gros, comparativement à celui d’autres %w Dipitères. Le ventricule chylifique a deux bourses ventriculaires oblongues : il se renfle à son entrée dans l'abdomen pour s’étre- cir de nouveau. Les vaisseaux hépatiques, plus gros et moins longs que dans la plupart des genres voisins, sont capillaires, d’un jaune blanchâtre , se rapprochent par paires, et confluent à leur insertion, mais sans canal cholédoque; il y a là une souche ses- sile, amsi que lexprime la figure. Ceux qui'se portent en avant m'ont paru plus longs que ceux dirigés en arrière; Vintestin est grêle; le rectum est ellipsoïdal avec deux seuls boutons charnus orbiculaires à sa partie antérieure et supérieure. CHAPITRE IL. APPAREIL GENITAL. ARTICLE 1°. APPAREIL GENITAL MÂLE. Les testicules, rapprochés et assez grands, vu la petitesse de l'insecte, et d’un brun chocolat, sont ovoides, un peu atténués en arrière, et presque séssiles sur la vésicule séminale; le conduit dé- Jérent est, par conséquent, nul, et il faut bien considérer comme rudiment de ce conduit l’étrécissement du testicule: les vésicules SUR LES DIPTÈRES. 275 séminales sont deux longs boyaux capillaires qui confluent en arrière pour la formation du canal éjaculateur, qui est pareille- ment capillaire et plus long que le testicule. L'armure copulatrice, au lieu d’être enchatonnée sous l'abdo- men, comme dans les Syrphides et les Muscides, est placé après le dernier segment dorsal qui lui sert d’opercule, Par une com- pression expulsive, on voit s’étaler, comme par ressort, quatre larges panneaux ovalaires ou obtusément quadrilatères noirs, velus, bordés, au côté interne, qui est légèrement échancré, de longs cils roussâtres : les panneaux supérieurs font l'office de Jorceps et les inférieurs celui de vôlselle; à leur centre, on découvre une pièce plus petite qui n'est, sans doute, que le fourreau de la verge. ARTICLE Il. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. Les ovaires du Scenopinus sont deux grappes oblongues de gaines ovigères mnombrables, tri ou quadriloculaires, terminées par un ligament; le calice est central, le col assez long, l’oviducte à peine de sa longueur; les œufs à terme sont ovalaires, rous- sätres ou d’un blond foncé. La structure et la composition de Pappareil sébifique et séminal ont aussi leur trait d'originalité. Je ne saurais m'empêcher de considérer comme les analogues des orbicelles deux capsules, une de chaque côté, ovales oblongues, oviformes, d’un gris obscur, entourées, au microscope, d’une tunique hyaline , adhérentes par leur bout antérieur à la vésicule du réservoir séminal ; cette adhé- rence , qui n’est certainement pas accidentelle et qui ne peut se rompre que par un certain effort, est destinée à fixer ces grosses et lourdes capsules pour les empêcher de ballotter et de se meur- trir : c’est là une explication des plus rationnelles. Au bout pos- térieur de chacune de ces capsules s'implante brusquement un conduit efférent, fin comme un brin de soie, élastique, enroulé 35° 276 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES en boucles nombreuses, et d’une longueur qui dépasse dix ou douze fois celle du corps de l’insecte ; soumis à la plus forte len- tille du microscope, il offre un tube inclus, comme les conduits excréteurs en général, et avant son insertion à l’oviducte, il se dilate un peu. Le réservoir séminal, car 1l n’y en a qu'un, mériterait tout aussi bien, je crois, le nom de poche copulatrice; c’est une vési- cule subglobuleuse, à parois pellucides, située au centre de l'ap- pareil, terminée en arrière par un col capillaire qui se fixe à l'extrémité postérieure de loviducte. L'oviscapte est presque nul : il y a deux tentacules vulvaires d'un seul article oblong g, un peu arqué, velu. Quelques mots sur le Lonchoptera et le Platypeza. Pour me conformer à la série générique de M. Macquart, que j'ai adoptée, Je vais exposer ce que des dissections trop peu mul- upliées m'ont appris sur le Lonchoptera fossarum” et le Platypeza holosericea, Meig. deux gentes contigus dans cette série. 1° Lonchoptera. Avant d'aborder l'anatomie, voici les obser- tions que m'a mis à même de faire l’étude de trois ou quatre espèces de ce genre de Diptères paludicoles. Tête subglobuleuse et non large et déprimée, comme l'avance M. Macquart, bien détachée du corselet et hérissée en dessus et en dessous de soïes rares et longues; ocelles petits disposés en triangle sur une éminence arrondie; yeux ronds subhémisphéri- ques, séparés par un trés-large front; antennes courtes subturbi- nées, dirigées en avant. Le troisième article, presque globuleux et non comprimé, enchatonné dans le second, soit apical, long, ! Espèce nouvelle, voisine, mais distincte, des L. riparia et lacustris, Mec. En voici le signalement : Capite albido-flavescente, subsericeo, nigro-piloso, regione ocellart antennis palporumque apict- bus nigris; thoracis pallidi fascia dorsali aliaque lateral abbreviata nigris, scutello pallido, dorso nigro; abdomine supra nigro, lateribus subtusaue pallido ; pedibus pallidis, tarsis anticis nigris. Hab. in fossis. Long. 8 millim. SUR LES DIPTÈRES. 277 villosule : palpes allongés et relevés, comme dans les T'abanus; balanciers, remarquables par leur forme en massue allongée, bien saisie par Meigen. Par la forme de ses glandes salivaires, par la longueur de son canal alimentaire, par l'absence de bourses ventriculaires, carac- tère anatomique d’une grande valeur, par ses vaisseaux hépa- tiques à deux canaux cholédoques; enfin, par la privation de ballons trachéens dans l'abdomen, le Lonchoptera appartient à la grande famille des Muscides acalyptérées, et se rapproche singu- lièrement des genres Tetanocera et Helomyza, dont il partage les habitudes et la physionomie. : 2° Platypeza. La présence de deux bourses ventriculaires,- la longueur du tube digestif, qui dépasse à peine celle de linsecte, les insertions isolées des vaisseaux hépatiques, sont autant de traits anatomiques importants’ qui éloignent le Platypeza du Lon- choptera, pour le rapprocher du Scenopinus , et pour le colloquer avec ce dernier dans le voismage des Thérévides. J'ai décrit et figuré la larve fongivore et les métamorphoses du Platypeza holosericea. (Annal. des sc. nat. mars 18/40.) FAMILLE DES CONOPSAIRES. 2 Je me suis déjà expliqué au chapitre du système nerveux sur la fusion des Conopsaires et des Myopaires en une seule et même famille : la splanchnologie est toute à l'appui de cette fusion. Les espèces dont j'ai étudié l'anatomie sont : 1. Conops. flavipes. L. 4. Myopa ferruguneu. K. 2} rufipes. T. 5. Stachynia meridionalis. Mac. 3. ———— lacera. Mec. 278 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES CHAPITRE PREMIER. $ APPAREIL DIGESTIF. On trouve souvent les Conopsaires sur les fleurs, et il est vrai- semblable qu'ils se nourrissent du pollen. Les glandes salivaires présentent des configurations différentes suivant les genres : dans les Conops, elles sont uniformément ca- pillaires et assez longues pour pénétrer dans la cavité abdomi- nale; elles revêtent dans le Myopa la forme de bourses conoïdes, effilées en arrière, avec un col efférent capillaire, moins long qu'elles et brusquement inséré à leur gros bout ; celles du Sta- chynia ressemblent à une capsule ovale oblongue suspendue à un col qui a trois ou quatre fois au moins sa longueur. Le tube alimentaire a une fois et demie à deux fois la longueur de l’insecte; le réservoir de la panse, logé dans le bout renflé de l'abdomen, est simple, ovoide ou globuleux dans le cas de sa distension. Le ventricule chylifique n'offre plus ici la moindre trace de bourses ventriculaires; il débute constamment par un godet, sphéroïdal dans les Conops, orbiculaire et ombiliqué dans les Myo- paires. Il est droit et cylindroïde. Je lui ai trouvé dans le Stachynia quelques dilatations ou boursouflures, sans doute accidentelles. Les vaisseaux hépatiques assez gros, médiocrement longs et à bouts flottants, sont grisâtres ou blanchâtres et confluent de chaque côté par paires à un canal cholédoque, assez long dans le Conops, plus court dans le Myopa et encore davantage dans le Stachynia. L’intestin est filiforme et flexueux. Le rectum est remarquable par l'épaisseur et la consistance calleuse de ses parois. Il est glo- buleux dans le C. rufipes où j'ai constaté l'existence de quatre boutons charnus à sa moitié antérieure, oblong dans le lacera et dans les autres genres, sans que j'aie pu y découvrir aucun indice de ces boutons. SUR LES DIPTÈRES. 12 1 © CHAPITRE IL APPAREIL GÉNITAL. La configuration bizarre de l'abdomen des Conops devait faire supposer des manœuvres singulières pendant l'acte copulateur. J'ai été assez heureux pour être témoin oculaire, en juillet 1838 de l’'accouplement du Conops rafipes, dont j'avais renfermé dans un bocal de verre plusieurs individus pour mes dissections. Le mâle monte sur le dos de la femelle, qu'il tient embrassée par le corselet. Il lexcite par des attouchements, par de petits coups répétés de ses pattes. En même temps il fait glisser en se reculant, son abdo- men sur celui de la femelle, il le recourbe en bas en agitant alors et la trompe et les palpes, et en faisant frémir ses balanciers. La femelle, d’abord assez froide, finit par répondre à ce prélude de caresses et se met à l'unisson de l'orgasme sexuel. Elle déroule son abdomen, de manière qu’au lieu d’être courbé en dessous il se relève en dessus pour s'unir et s’emboiter étroitement avec celui du mâle. I} se fait aussitôt une rétroversion du mäle comme fontles chiens, et les deux abdomens sur une même ligne semblent n’en former qu'un seul. J'ai représenté cette union des deux ab- domens. Le couple demeura ainsi attaché pendant un quart d'heure. Il parait que plusieurs assauts ou plusieurs copulations doivent avoir lieu pour une complète fécondation, ou qu'il y a des pontes successives, car, en disséquant une femelle qui venait de s’accoupler sous mes yeux, J'ai trouvé les gaînes ovigères et même les cols des ovaires avec des œufs à terme. Cette femelle était certainement à même de pondre. + PL Le] 280 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES ARTICLE [°. APPAREIL GENITAL MÂLE. Les testicules des Conops (lacera), placés à la partie postérieure de la cavité abdominale, sont formés chacun par les circonvo- lutions agglomérées d’un seul vaisseau spermilique filiforme, brun (roussätre dans le: rufipes), plus long, quand il est déroulé, que le corps du Diptère. Ces organes s’insèrent directement aux points de confluence des vésicules séminales; ainsi, 1l n’y a pas de con- duit déférent proprement dit, et on ne peut considérer comme tel que la partie postérieure du vaisseau testiculaire. Les vésicules séminales, fliformes comme ce dernier, mais moins longues, sont subdiaphanes et reployées. Le canal éjaculateur encore plus fin, mais du double plus court, semble un peu bulbeux à son ori- gine. L’armure copulatrice du C. lacera est logée sous la voûte du bout de l'abdomen. Le forceps est noir, velu, court, épais, avec l’extré- mité des branches très-obtuse. Dans l'intervalle de celles-ci, on voit saillir un petit bouton, comme pédicellé, qui parait s'ouvrir dans son milieu, et que je soupçonne être une volselle. Une com- pression expulsive détermine l’exsertion au delà du forceps d’une pièce oblongue brune, hérissée, au microscope, de piquants très- courts, et sur un de ses côtés une petite écaille oblongue appli- quée sur sa base. C’est peut-être là un fourreau de la verge g une structure insolite. Les testicules du Stachynia sont aussi filiformes, reployés en deux ou trois boucles, roussâtres, moins longs et plus épais que ceux des Conops, manquant pareillement de conduits déférents. Les vésicules séminales sont allongées, plus ou mois boursouflées et ployées sur elles-mêmes. Le canal éjaculateur ne diffère pas de celui du Conops. Ces organes ont la même forme, la même structure dans le 1 L SUR LES DIPTÈRES. 281 . Myopa; seulement, les testicules, avant leur insertion aux vésicules séminales, sont adhérents entre eux, comme dans quelques Svr- phides. L’armure copulatrice du Stachynia offre une particularité remar- quable de structure. Le forceps en fer à cheval, très-courbe et presque rond , est noir, velu. Entre ses branches est une masse oblongue, blanchâtre, charnue, dont l'axe intérieur paraît être une tige cornée, manifestée au-dehors par un trait médian noi- râtre, longitudinal. Sa base est flanquée à droite et à gauche par un filet brun recourbé, et de son extrémité sort une lame longue et élastique, plus ou moins reployée, bordée d'un filet corné noirâtre, rappelant la langue des Apiaires, et finement ve- lue en dessous. Cette lame, qui est vraisemblablement un fourreau de la verge analogue à celui des grandes Tipulaires et aussi à ce- lui de quelques Muscides acalypiérées, égale en longueur la moitié du corps de linsecte. De son bout on voit saillir par une com- pression expulsive une sorte de boyau charnu, qui est peut- être le pénis. ARTICLE II. APPAREIL GENITAL FEMELLE. Les ovaires des Conopsides diffèrent de ceux des familles pre- cédentes surtout par le nombre déterminé de gaines ovigères et par l'absence de calice propre; ceux du Myopa sont deux fais- ceaux conico-turbinés, d’une douzaine seulement de gaines ovigères allongées, multilocutaires, assez lâches, convergentes au ligament suspenseur. Le col est tubuleux, aussi long que l'ovaire et peut renfermer trois ou quatre œufs à terme, ce qui supplée le calice. L'oviducte est tout aussi grêle; mais plus court. Les œufs sont al- longés, blancs. La glande sébifique a cela de particulier qu'il y a quatre orbicelles à centre noir rapprochés ettontigus par paires. Chacune de celles- ci a un seul col efférent capillaire. Les réservoirs consistent, ras tu 36 982 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES comme à l'ordinaire, en deux filets tubuleux, plus ou moins boursouflés. Le dernier segment de labdomen est grand, brun, ovale, velu, suivi d’une pièce étroite, débordée au milieu par deux tentacules vulvaires uni-articulés, oblongs, terminés par un pinceau de poils. Les ovaires et la glande sébifique du Conops rufipes ressemblent en tout à ceux du Myopa. FAMILLE DES OESTRIDES !.: Les OEstrides, Diptères qui attaquent nos bestiaux, et dont les larves vivent dans leurs viscères ou dans leurs divers tissus, exci- taient paissamment mon intérêt et ma curiosité; mais la difficulté de-se procurer pour les dissections des individus aïlés vivants m'a forcé à laisser dans l’exposition de mes recherches anatomiques quelques lacunes ; je ne désespère pas de les combler dans le cou- rant de la campagne actuelle. L'existence d’un seul ganglion rachidien et de deux ballons tra- chéens à l'abdomen place irrévocablement les OEstrides dans cette nation sans bornes des Athéricères de Latraille, et en parti- culier à la tête de cette première division que M. Robineau Des- voidy a appelée les Myodaires calyptérées. N'estl pas bien cOnso- lant de voir que, par un accord sublime des caractères anatomiques intérieurs avec les traits fournis par l'étude de la configuration et de la structure extérieures, ces Diptères doivent conserver le poste qu'ils occupent dans la série générique de la plupart des méthodes entomologiques ? Mais, à l'époque où en est la science, on ne sau- rait se borner à les considérer, ni comme des genres de la famille des Muscides, ni comme une tribu des Athéricères. Ils doivent ! Depuis que mes recherches anatomiques sur les OEstrides ont été déposées au secrétariat de l'Académie des sciences, et pendant l'intervalle septennal qui s'est écoulé jusqu’à leur pu- blication, la science n’est pas demeurée stationnaire. Un mémoire fort remarquable de M. le professeur Joly, de la Faculté des sciences de Toulouse, a été livré au monde savant en 1846. Pendant la correction de ces épreuves (novembre 1846), je mettrai à profit les faits fournis par l'habile scalpel de ce professeur. SUR LES DIPTÈRES,; 283 constituer une famille à part, ainsi que Font bien jugé Meigen, Leach, Stephens, etc. Les OEstrides ailés dont j'ai fait la dissection sont précisément du nombre de ceux auxquels les entomologistes , tant anciens que modernes, ont refusé une bouche, par conséquent la faculté d’ava- ler des aliments et de se nourrir, par conséquent un canal digestif et forcément un anus. Mais, grâce à Dieu, cette sentence n’est pas sans appel, non plus que celle qui avait condamné le Fourmilion a ne pouvoir pas expulser le résidu de la digestion !, non plus que l'assertion de Ramdohr, qui dénie à plusieurs insectes un tube ali- mentaire que j'ai trouvé parfaitement organisé. D'un autre côté, tout en disant que les œstres avaient une vie éphémère, et l'induction était de rigueur avec une diète absolue, on leur reconnaissait un genre de vie très-actif, un bourdonnement aigu; on accordait la fa- culté d’engendrer à ces étalons qui, par un privilége physiologique inoui, devaient sécréter du sperme, se livrer à de vigoureux ébats, sans prendre un seul picotin, sans avaler un atome de nourriture. À tant faire que de les déshériter si imjustement d’un appareil digestif, pourquoi ne pas refuser au moins aux mâles des or- ganes reproducteurs? pourquoi ne pas déclarer les femelles à fécondité transmissible de génération en génération depuis le com- mencement du monde, ou fécondables par le simple contact de leurs maris impuissants? Sachez done que les OEstrides ont un or- gane de la digestion, comme je le prouverai tout à l'heure. Les espèces disséquées sont : Le Cephalemyia ovis. MacQ. 2. OEstrus equi. Id. 3. Hypoderma bovis. Id. {arve.) » Recherches anatomiques, etc. (Mémoires de l'Instit. 1841.) 36 * 284. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. La petitesse disproportionnée de cet appareil avec la taille de l'insecte, la finesse et la texture éminemment fragile des mem- branes digestives , témoignent assez du peu d'énergie de la nutri- tion dansles OEstrides. Ces circonstances rendent très-dificultueuse la dissection de cet organe, et Jose à peine avouer que J'ai i employé six heures consécutives à mettre en évidence le canal digestif d’un seul individu de Cephalemyia. Mais enfin j'ai atteint positivement mon but. Jusqu'à présent je n'ai pu découvrir dans les OEstrides ailés soumis à mon scalpel aucune trace de l'existence des glandes sali- vaires, quoique je les aie rencontrées dans quelques-unes de leurs larves. Le tube alimentaire du Cephalemyia a environ une fois et demie la longueur du corps du Diptère. La panse à un col aussi gros que le ventricule, et un réservoir simple oblong, que j'ai trouvé rempli d'une bouillie blanchätre. Cette dernière circonstance prouve, d’une part, que ce Diptère avale de la nourriture, qu'il a par conséquent une bouche, que tout le monde luirefuse, et de l'autre qu'il suce, non Je sang, mais sans doute les mucosités ou les humeurs ex- sudées des brebis. Lé ventricule chylifique présente à son origme un renflement brusque, conoïde avec une sorte de bourrelet ébauché, puis il dégénère en un tube droit d’une finesse capillaire. Les vaisseaux hépatiques, au nombre de quatre, à bouts flottants, sont remarquables par leur grosseur, qui surpasse de beaucoup celle du ventricule; par leurs varicosités et les festons de leurs bords. Ils sont semi-diaphanes, courts comparativement à ceux des insectes en général, s’abouchent par paire à deux canaux cholé- doques bien prononcés. Un développement aussi considérable des SUR LES DIPTÈRES. 285 vaisseaux biliaires entraine, comme conséquence physiologique, une grande énergie de leurs fonctions. Ils semblent suppléer à lexiguité du ventricule. L'intestin, d'un calibre bien supérieur à ce dernier, est filiforme et flexueux, Le rectum très-dilaté, presque rond, a des parois diaphanes et minces avec deux boutons charnus, arrondis ou sub- conoïdes. Ce rectum renferme une matière excrémentitielle, blanche eomme de lamidon. Loin de s'étrécir en arrière én un col, il s'applique au contraire largement contre la portion tégumentaire, à la surface externe de laquelle se voit l'anus. Celui-ci est bien distinct, dans la femelle, de la vulve qui l'avoisine, et qui est flan- quée de deux tentacules vulvaires hérissés. Le canal digestif de l'OŒstras est organisé sur le même plan géné- ral que le précédent, mais il est moins grêle; le plus souvent je l'ai trouvé diaphane et sans ingesta. La panse, si elle existe, m'a échappé, malgré plusieurs autopsies; le ventricule chylifique a aussi à son origime ce renflement turbiné que je viens de signaler dans le Rs il est variable pour son D et il n’est pas rare qu'il présente dans l'abdomen une dilatation; Les vaisseaux hépatiques, moins variqueux, s'unissent deux à deux en un canal cholédoque court; le rectum, atténué en un col, ne m'a pas offert de boutons charnus, et il renferme aussi une pulpe fécale blanchâtre, que j'ai distinctement vue expulsée par l'anus. Le canal digestif de VOE. hæmorrhoïdalis et celui de l'Hypoderma bovis, disséqués par M. Joly, ont la plus parfaite analogie avec celui de VE. equi. APPAREIL DIGESTIF DES LARVES. Pour le complément de l'histoire anatomique des OEstrides, je vais faire connaître l'organe digestif des larves de l'Hypoderma bovis, qui acquiert jusquà trente-cinq millimètres de longueur, et de V'ŒÆstrus equi. Réaumur, dans son mémoire sur les œstres du bœuf et du cheval (7. c. t. IV, p. 503), a épuisé tout ce qui est rela- 86 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES tif aux formes et à la texture extérieures, au genre de vie et aux métamorphoses de ces larves: quant à l'anatomie elle était toute à faire. Les glandes salivaires consistent en deux bourses oblongues ou allongées, assez grosses, munies d'un col capillaire moins long qu'elles. Le tube alimentaire a une longueur qui dépasse quatre fois en- viron celle de la larve. Il fait dans son trajet plusieurs circonvolu- tions sur lui-même. L'œsôphage a la ténuité d’un cheveu et est assez long. La panse a un réservoir ample, bilobé et un col moins long que dans linsecte ailé. Le ventricule chylifique débute par un renflement plus ou moins turbiné, à parois épaisses et calleuses, revêtant tous les traits d’un gésier, surtout dans l'OEstrus. Ce gésier est aplati en devant, et l’œsophage s'implante à son centre. Le ven- tricule se continue ensuite en un tube filiforme festonné ou bour- souflé , et reployé deux ou trois fois sur lui-même. Les vaisseaux hépatiques assez gros, d’une longueur médiocre, plus ou moins variqueux, à bouts flottants et d'un beau jaune, s'unissent par paires immédiatement avant leur insertion; mais le canal cholédoque est imperceptible. : L'intestin ressemble pour son diamètre et ses boursouflures au ventricule. Il fait dans l'Hypoderma une ou deux circonvolutions. Il est moins long dans lOŒstrus. Le rectum n’est que ‘peu ou point marqué. CHAPITRE II. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE I". APPAREIL GENITAL MÂLE. . Je ne l'ai encore étudié que dans l'Œstrus. Les testicules sont assez gros, sphéroïdaux, revêtus d’un enduit enfumé, excepté à leur bout antérieur, qui est dénudé et blan- châtre. Les conduits déférents, à peine plus longs que les testicules, SUR LES DIPTÈRES. 287 dont ils sont la continuation atténuée, ont. la même nuance rem- brunie. Il y a une paire de vésicules séminales de la longueur du testicule, utriculaires, arrondies, munies d'un col capillaire. Elles s’insèrent aux conduits déférents plutôt qu'elles ne le reçoivent. Le canal éjaculateur, grêle comme un fil, forme dès sa naissance deux anses rapprochées et se renfle à sa terminaison. L'armure copulatrice, logée et enchatonnée sous le bout de . l'abdomen, est arrondie. Le forceps a ses branches brunes, velues, oblongues, médiocrement arquées, obtuses à leur extrémité, et débordées à leur base par un crochet aigu. Dans le vide du for- ceps parait une volselle à branches plus petites et encore moins arquées que les précédentes: Le Jourreax de la verge s'accompagne de deux baguettes cornées courtes. Le pénis, dont j'ai procuré l'exsertion par une compression expulsive, est cylindroïde, charnu et blanc. ARTICLE: APPAREIL GENITAL FEMELLE. En automne, par un temps orageux, je saisis sur mon cheval une femelle d’'OEstrus equi au moment où elle allongeait smgu- lièrement son oviscapte pour pondre ses œufs sur lépaule id quadrupède. Cette femelle était par conséquent dans un état de gestation avancée, et je m'empressai de procéder à son autopsie. Les ovaires se présentent chacun sous la forme d’un faisceau ovoïde ou ellipsoïdal, plus ou moins aplati à sa face inférieure, composé d’une quantité innombrable (d’une centame au moins) de gaines ovigères allongées. Celles-ci m'ont paru uniloculaires; du moins je n’y ai trouvé qu'un seul œuf, malgré une gestation à terme. Le bout atténué de la gaine, plus long que l'œuf, ne m'a offert aucune trace ni de locules, n1 d'étranglements, Quand on cherche à constater le mode de connexion de ces gaînes entre elles on reconnait que le faisceau ovarien est rameux, c’est-à-dire que les gaines s’insèrent par un pédicelle ou col à un axe tubu- leux où tronc central qui doit être considéré comme un calice. 288 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Le col de l'ovaire est court, mais bien marqué. L'oviducte, un peu plus long que lui, est cylindroïde. L'oviscapte est, comme dans beaucoup de Diptères, un étui à trois tuyaux engaînés et rétrac- tiles, qui, au moment de la ponte, se désemboîtent et surpassent en longueur l'abdomen, mais il ne faut pas croire que cet instru- ment soit destiné à percer la peau du cheval comme le fait, d'après Réaumur, celui de l'Hypoderme. L’œstre pond ses œufs, que je décrirai bientôt, au milieu des poils du cheval. La glande sébifique est placée, non à l'origine, mais à l’extré- mité postérieure de l'oviducte, et m'a paru logée dans le premier tuyau de l’oviscapte. Je ne saurais disconvenir que je lai impar- faitement étudiée. Il y a deux orbicelles ovalaires, brièvement pédicellés, à centre obscur. Les réservoirs séminaux sont deux bourses ovales oblongues, diaphanes, atténuées en col. Les œufs, d'un roux jaunâtre dans l'ovaire, deviennent d'un gris blanchâtre après avoir été pondus. Ils sont oblongs, conoïdes, sensiblement comprimés, obliquement tronqués au gros bout qui est antérieur dans la gaine , atténués en pointe par le bout opposé : la femelle les pond isolément le long du poil du cheval, le plus souvent aux jambes. Ils sont intimement collés au poil, surtout par le gros bout. Celui-ci présente à sa troncature un opercule blanc, ovalaire, presque plane, destiné à se détacher en tout ou en partie, lors de l’éclosion de la larve, éclosion dont j'ai sou- vent été témoin. Ce fait très-positif confirme pleinement l'opinion du célèbre hippiatre anglais Clark, et réfute celle de Réaumur, d'après Gaspari, qui prétendait que l’œstre introduisait les œufs dans l'intestin du cheval par l'anus. Suivant Clark, c’est en léchant les endroits où les œufs avaient été déposés et où les petites larves viennnent de naître que celles-ci sont entraînées d’abord dans la bouche, puis dans l'estomac du quadrupède?. ! Les ovaires, ainsi que l'appareil sébifique et séminal de l'O. hæmorrhoidals, auraient d'après la description et les figures de M. Joly, une organisation parfaitement identique à ceux de V'OE. equi. Ceux de l'Hypoderma bouis seraient aussi, selon ce même auteur, formés sur le même plan. L2 \ SUR LES DIPTÈRES. 289 Quelle singulière, quelle étonnante manœuvre! pour accom- plir cette double et inconcevable destinée! D'une part, obli- gation éndéclinatoire du cheval d'introduire dans ses entrailles des vers qui doivent les ronger; de l'autre, mission innée d’une faible larve d’être avalée pour pouvoir vivre. Ne dirait-on pas qu'une mère dénaturée, ou pour le moins imprévoyante, a jeté ses enfants à une distance infranchissable du lieu où doivent se trouver les conditions propres a maintien de leur vie et de leur prospérité? Né au milieu des poils de la jambe du ‘cheval, c'est pourtant dans l'intérieur de l'estomac de celui-ci qu'est la subsistance de ce ver si délicat. Il attend presque du hasard sa translation brusque et instantanée dans ee viscère. Vous allez voir comme le génie créateur a tout disposé pour le succès de ce rapt par un coup de langue. Je répète toujours avec un sentiment profond de conviction et d’admiration que, dans la structure si prodigieusement variée des insectes, il n'est pas une saillie, un poil, une ride qui n'aient une destination fonctionnelle, si lon sait bien les interpréter. La larve de lœstre a, dès sa naissance, plu- sieurs ceintures d'épmes arquées et mobiles bien décrites et fi- gurées par Réaumur. Sa bouche est armée de deux mandibules rétracules en forme de harpons, et dans les efforts que fait ce ver pour sortir de son berceau J'ai constaté autour de son court pro- muscide une couronne de spinules crochues que n’a point signalée l'auteur précité. Eh bien! ces aspérités, ces harpons, servent d'a- bord à la jeune larve à exciter, titiller le tégument de son hôte, à y déterminer un prurit qui provoque à l'instant le lécher du cheval. Ces mêmes aspérités, ces mêmes harpons, changent aussi- tôt de rôle, et s’accrochent solidement à la langue du ravisseur, pour l'abandonner quand celle-ci est rentrée dans la bouche. Ces mêmes spinules, ces mêmes crocs, sont encore pour la larve, par- venue dans l'estomac, des instruments de préhension, de tritura- tion, de reptation et de fixation... I faut s’humilier devant les grandes merveilles de ces petits êtres! En ouvrant l'abdomen d’une femelle de Cephalemyia, je fus re e « 390 RECHERCHES ANÂTOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES frappé de voir s'échapper par l'incision un nombre prodigieux de petites larves vivantes. Je les évaluai à quatre ou cinq cents. Je reconnus bientôt que ces larves étaient renfermées dans deux grands sacs ovo-larvigères, analogues à ceux des Sarcophages, que je décrirai plus tard. Au-dessous de ces sacs, je trouvai les véri- tables ovaires vides sous la forme de deux faisceaux ronds munis d’un col. Depuis Vallisnieri et Réaumur, on n'a pas cessé de répéter que l'œstre du mouton, ou Cephalemyia, pondait ses œufs dans les fosses nasales de ce quadrupède. Il était réservé à l'anatomie de prouver que ce Diptère est réellement vivipare !. FAMILLE DES MUSCIDES CALYPTÉRÉES. J'avais d’abord voulu établir autant d'histoires anatomiques qu'il y a de sous-tribus dans les Muscides de M. Macquart. J'é- tais même fort avancé dans ma rédaction, lorsque je me suis convaincu que mon texte allait, contre mon intention, s'étendre, se dilater outre mesure. Le relevé statistique que je venais de faire de la composition du système nerveux et de l'appareil res- piratoire dans toute la série des espèces disséquées, m'avait révélé un fait précieux pour la classification, c’est que, dans la vaste po- pulation des Muscides, il existe deux divisions bien tranchées. Dans l'une, il n’y a qu’un seul ganglion rachidien, et l'abdomen a toujours deux aérostats : elle embrasse les Créophiles et Antho- myzides de M. Macquart, représentés par les Calyptérées de M, Ro- bineau-Desvoidy, dénomination plus convenable que j'ai adoptée. Dans l’autre division les aérostats abdominaux font défaut, et il ya plus d’un ganglion rachidien ; elle comprend les Acalyptères 1 M. Joly dit ce même Cephalemyia ovipare. I se fonde sur ce qu'il a trouvé de véritables œufs dans les ovaires de cet OEstride; mais il ne repousse pas l’idée que ces œufs pourraient n'être tels qu'avant la fécondation: c’est là une prudente circonspection. L'existence simultanée des sacs ovo-larvigères, que mon savant ami n'aura point vus, et des ovaires, confirme le fait de la viviparturition. J'ajouterai, pour lever tous les doutes , que ces larves intra-utérines avaient les mêmes piquants qui les caractérisent hors du sein maternel. SUR LES DIPTÈRES. 291 de M. Macquart. Ce sont là deux grandes familles que plus tard on pourra partager encore. Les Muscides calyptérées dont j'ai étudié l'anatomie sont les suivantes, en indiquant pour l'ordre de exposition de mes recherches les groupes qui correspondent aux sous-tribus de M. Macquart : TACHINAIRES. 1. Echinomyia grossa. Du. DE rubescens. R. D. 3. Gonia hebes. Mrrc. 4. Siphona cinerea. Id. 5. Eurigaster antiqua. Maco. 6. Musicera sylvatica. , 7. Sericocera compressa. R. D. OCYPTÉRÉES. 8. Ocyptera bicolor. Or. GYMNOSOMÉES. 9. Gymnosoma rotundata. Mic. : PHASIENNES. 10. Phasia crassipennis. Late. DEXIAIRES. L1. Prosena sibirica. S. FarG. 12. Dexia rustica. Maco. SARCOPHAGIENS. 13. Sarcophaga carnaria. Mic. 14. Rœmorrhoidalis. Id. MUSCIES. 15. Stomoæys calcitrans. GeorrFe. 16. Idia fasciata. Mic. © © ND ND NN [al = RC RE . Rhyncomyia ruficeps. F. . Lucilia Cæsar. violacea. Maco. . Calliphora vonüitoria. R. D . Musca domestica. L. Pollenia rudis. R. D. cærulescens ? Curtonevra maculata. MAco. pratorum. Id. hortorum. [d. stabulans. Id. ANTHOMYZIDES. . Aricia lardaria, Mac. erratica. Id. urbana. Id. impunctala. Id. . Spilogaster fossarum. + Hydrotæa dentipes. Maco. . Ophyra leucostoma Id. . Lispa tentaculata. LaTr. tarsalis. R. D. . Hylemyia strigesa. Maco. fascata. Mere: . Chortophila floralis. Maco. A0. A1. 12. Anthomyia radicum. MErc. canicularis. F. Pegomyia blepharipteroides. Dur. Avant d'aborder l'anatomie de cette foule de Diptères, je vais faire connaître quelques observations générales où particulières qui les concernent. 37 99% RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 1. Les dissections m'ont appris que les Tachinaires, du moins les Echinomyia, Gonia et Siphonia, dont j'ai étudié l'appareil gemi- tal femelle, sont vivipares. 2. L'Echinomyia rubescens, R. D. a été connu de Réaumur (t. IV, pl. 29, fig. 9), et c'est le Musca vivipara de Fourcroy (Ent. par. ). Réaumur, qui a consacré un de ses beaux mémoires à l’histoire des mouches vivipares, signale, figure et décrit deux espèces. L'une pénètre dans nos maisons et dépose ses petits sur la viande : c'est la mouche grise vivipare, le Sarcophaga carnaria des modernes. L'autre, dit cet observateur, se trouve sur les fleurs : elle a la forme courte et renflée de da mouche bleue de la viande; la pa- lette de ses antennes, au lieu d'être prismatique, comme dans la première, est lenticulaire, et la couleur du venire est d’un brun feuille morte, avec une raie dorsale noire. Tout cela est conforme à V'Ech. rubescens. Mais Réaumur, séduit par le caractère vivipare de ces deux Diptères, tomba dans une erreur flagrante d’induc- tion, en regardant comme un trait commun aux deux espèces une matrice roulée en spirale qu'il n'avait constatée que dans l'Echinomyia. A a donc commis une grave méprise, comme je le prouverai bientôt, en attribuant au Sarcophaga une semblable matrice. 3. Le genre Siphona, que Latreilie, induit en erreur par la forme bicoudée de sa trompe, plaça dans les Conopsaires, et que Meigen, mal inspiré, a colloqué dans sa famille des Stomoxides, devrait peut-être se rapprocher des Dexiaires, dont il a la vivacité, le genre de vie, l'organisation viscérale et la viviparturition. Il n'irait pas mal à cause de sa trompe à côté du Prosena. h. Le Phasia crassipennis, Meig. n'est pas un mâle, comme la avancé M. Macquart, mais bien une femelle, ainsi que le dit avec raison M. Robineau-Desvoidy. L’anatomie de l'organe génital a jugé en dernier ressort. 5. Les Dexiaires que J'ai disséquées sont évidemment vivi- pares. J'ai trouvé dans leurs matrices des petits vivants et en boom 2 # SUR LES DIPTERES. 293 grande quantité, Ce fait confirme les observations de M. Robi- neau-Desvoidy, sur la viviparturition de ses Macropodées, qui ren- ferment le Dexia et le Prosena. La larve du Dexia, que j'ai étudiée dans le sein de sa mère, est apode, céphalée, antennée, oblongue, glabre, de douze seg- ments, la tête non comprise, atténuée en arrière, avec deux soies anales assez longues et deux appendices réiractiles, tronqués, noirâtres ; jen donne la figure. 6. Les Muscies, dans Le série des genres soumis à mon scalpel, présentent, dans leur appareil g ee mâle, deux divisions fort remarquables, qui tiennent à die ou à l'absence des ve- sicules séminales; mais, ce qu'il y a de plus remarquable encore, et ce qui fournit une nouvelle preuve de la concordance qui existe entre les viscères et les signes extérieurs, c’est que les genres Stomoxys, Idia, Rhyncomyia, Lucilia et Calliphora, qui se suivent dans la méthode de M. Macquart, forment la division où les vé- sicules séminales existent, et les Musca, Pollenia, Curtonevra, celle où ces mêmes vésicules manquent. 7. Les Anthomyzides offrent la même division anatomique que les Muscies. Dans celles-ci, ce sont les derniers genres de la sous- tribu qui manquent de vésicules séminales, tandis que, dans les Anthomyzides, ce sont les premiers. Ce signe négatif est, comme on voit, favorable dans ce cas à la série générique, mais non à la délimitation des sous-tribus; en sorte que, en ne consultant que ces organes, les genres pourvus de vésicules devraient appar- A tenir à un groupe, et les autres à un autre. Je suis loin de pré- tendre qu'il doive en être définitivement ainsi; mais, à mesure que les faits de ce genre se multiplieront, ils pourront prêter leur concours à la classification. Quoi qu'il en puisse advenir, j'ai cons- taté l'absence de ces vésicules dans les genres Aricia, Hydrotea et Ophyra, et leur présence dans les genres Lispa, Hytemyia et An- thomyta. 8. Les individus nombreux du Lispa, que je crois être le T'ar- salis R.-D. (Myod. p. 526), et que j'ai disséqués, appartenaient tous 294 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES à des mâles, et ceux du Tentaculata tous à des femelles. J'ai la conviction intime qu'ils ne sont que les deux sexes d’un même type, d’une même espèce. Je les ai pris lun et l'autre dans la même localité, dans le même instant. Ils n’habitent pas toujours les bords des rivières ou des flaques d’eau; je les ai souvert trouvés dans les allées de mon jardin, après un jour de pluie il est vrai. Les tarses antérieurs du T'arsalis sont tantôt entièrement rous- sâtres, tantôt avec le premier article noir et le dernier obscur. Ces tarses sont un peu irréguliers à cause de l'insertion excen- trique du second article sur le premier; celui-ci est plus gros et. du double plus court que le second; ce qui est contraire dans les autres pattes. Ce second article est comme flexueux. Les cuisses antérieures sont velues, légèrement cambrées; les autres sont glabres et droites. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Les Muscides calyptérées fréquentent, pour la plupart, les fleurs, et s’y nourrissent, soit du pollen, soit des sucs mielleux ; d'autres recherchent les substances mucilagineuses, sucrées, etc. Les glandes salivaires ont en général une ténuité presque ca- pillaire et une longueur qui varie suivant les espèces. Dans l'Ech. grossa et le Gonia, elles sont beaucoup plus longues que le corps, et se roulent, à l'issue de la tête, en un peloton compacte ovale ou oblong. Ce dernier est favorable à la stase, à l'élaboration de la salive; 1l tient lieu de réservoir. Dans les Dexia, Lucilia viola- cea, Pollenia, le vaisseau salivaire offre une agglomération lâche. Il atteint à peine le milieu de labdomen dans VE. rubescens, le Sericocera, les Siphona, Ocyptera, Gymnosoma, Prosena, Stomoxys, Idia. Celui des Sarcophaga offre près de la tête une dilatation ellipsoïdale, un véritable réservoir salivaire. Dans le Lucilia Cæsar, SUR LES DIPTÈRES. 295 on trouve en même temps, et le réservoir de la sarcophage, et Le peloton compacte de VE. grossa. C’est là un perfectionnement or- ganique digne de remarque. Enfin, ce vaisseau est fort long et très-flexueux dans les Rhyncomyia, Musca, Cartonevra, Calliphora, Hylemyia, etc. Le canal alimentaire a, en général, une longueur qui surpasse de trois, de quatre et même de cinq fois celle de l’insecte, de deux fois seulement dans les Eurigaster, Masicera, Dexia, Prosena. La panse a un réservoir bilobé. Le ventricule chylifique débute, dans tous, par un godet orbiculaire ombiliqué : ce trait ne se dé- ment jamais; puis 1l se continue en un conduit cylindroïde ou filiforme d’une même venue partout, tantôt enroulé en une, deux ou trois circonvolutions, tantôt se bornant, comme dans les Eurigaster, Masicera, à une seule anse ou à de simples flexuosités dans les Dexia, Prosena. Les vaisseaux hépatiques, en général jaunes, longs, plus ou moins variqueux, parfois subgranuleux, s'unissent par paires, à deux canaux cholédoques bien marqués. Ceux-ci sont, exception- nellement dans l'Ocyplera, d’une telle briéveté, qu'ils paraissent nuls. Ces vaisseaux, dans les Gonia, Siphona, Eurigaster, Masicera Sericocera, Prosena, sont bien plus courts et plus gros. L'intestin, d’abord grèle et filiforme, se renfle en un rectum assez gros, ayant ordinairement, à sa moitié antérieure, quatre boutons charnus orbiculaires où pyramidaux. Je n'ai trouvé que deux de ces boutons dans l’Eurigaster. 1 n’en existe pas dans les Dexia et Prosena. Ge caractère négatif n’est pas sans valeur. CHAPITRE IL APPAREIL GENITAL. ARTICLE 1°. APPAREIL GENITAL MÂLE. Les teshcules du plus grand nombre de ces Muscides sont d’un brun marron ou chocolat; les Æchinomyia, Gonia, Eurigaster, 296 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES sont les seuls genres où j'ai trouvé ces organes blancs, où d’un jaune très-pâle. Les Tachinaires les ont, en général, sphéroïdes, terminés par une sorte de bec droit, qui ne semble que la tu- nique testiculaire vide et contractée. Jai même vu, dans quelques individus du Siphona, où ces organes étaient sans doute fort tur- gescents, ce bec entièrement effacé. Il n'existe pas dans le Seri- cocera. Le testicule de lEurigaster est tantôt étranglé dans le milieu comme une calebasse, tantôt oblong; allongé, parfois fusiforme dans les Ocyptera, Sarcophaga, Rhyncomyia ; oblong dans les Ari- cia, Lispa; ovoïde ou puriforme dans le Gymnosoma, les Muscies et le plus grand nombre des Anthomyzides. Les Muscies, pour- vues de vésicules séminales, comme les Stomoxys, Idia, Rhynco- myia, Lucilia, Calliphora, ont une texture tout à fait exception- nelle de cet organe; il a, indépendamment de sa tunique propre colorée, une enveloppe extérieure accessoire, mcolore, d’un tissu charnu plus ou moins condensé. Les conduits déférents sont capillaires; un peu plus longs que les testicules dans la plupart des Tachinaires, dans les Ocyptera, Gymno- soma, Lucilia surtout, Calliphora; bien plus courts et bruns dans les Siphona et Lispa ; aussi courts mais incolores dans les {dia, Rhynco- mytia, Surcophaga, Musca, Curtonevra, Aricia et les autres anthomy- zides; presque nuls dans le Prosena. Les vésicules séminales , quand elles existent, sont toujours simples pour chaque côté. Elles recoivent les conduits déférents immédia- tement avant leur confluence pour la formation du canal éjacula- teur, Elles sont ovales ou elliptiques dans l’£ch. grossa, les Eurigaster, Sericocera, Gymnosoma, Rhyncomyia, Hylemyia Strigosa; allongees, fliformes, plus ou moins repliées dans l'£ch. rubescens, les Sarco- phaga et Lispa; longues et presque capillaires dans POcyptera ; en massue et courbées en crosse dans le Prosena ; simplement oblongues dans les [dia, Lucilia, Calliphora. Rappelons-nous qu'une division des Muscides et des Anthomyzides, ainsi que je l'ai dit, manque de vésicules séminales ; ce sont les Musca, Pollenia, Curtonevra, Aricia, Hydrotea, Ophira, et partie des Hylemyia. SUR LES DIPTÈRES. 297 Le canal éjaculateur est filiforme et médiocrement long dans les Tachinaires, les Ocyptera, Gymnosoma, Idia, Rhyncomyia, Lispa, Hy- lemyia strigosa, Anthomyia ; bulbeux à son origine dans les Gonia, Eurigaster, Sarcophaga. Ce bulbe est oblong dans les Lucilia, Cal- liphora. Dans les Muscides calyptérées, privées de vésicules sémi- nales, le canal éjaculateur recoit directement à son origine les con- duits déférents, et il se fait remarquer par ses flexuosités et sa lon- gueur. Celle-ci égale sept à huit fois celle du testicule. Ces deux conditions de la longueur et des replis suppléent à l'absence des vésicules en fournissant au sperme récemment secrété loccasion de s’élaborer par son séjour et par ses balancements organiques. Je ne m'explique pas l'énorme différence qui existe entre les ap- pareils génitaux mâles de l’'Hylemyia fuscata et de TH. strigosa. Dans cette dernière espèce, 1l existe deux vésicules séminales ovoïdes et un canal éjaculateur de longueur médiocre, tandis que l'H. fuscata rentre dans la série des Muscides privées de ces vésicules et pour- vues d’un canal éjaculateur fort long et très-flexueux. Cette lon- gueur dans l’/J. fuscata égale deux fois celle de tout son corps. Cet appareil ressemble trait pour trait à celui du Curtonevra maculata. Une si grande dissemblance organique porterait à croire que nos deux Hylemyia appartiennent pas à un même genre, et cependant, en étudiant comparativement leurs traits extérieurs, on ne saurait se refuser à leur identité générique. Dans mes dissections de VAL, strigosa, qui datent de sept à huit ans, aurais-je commis quelque méprise? Je le crains. L’armure copulatrice, organe des distinctions spécifiques, est, dans toutes ces Muscides, logée, enchatonnée sous Le bout de l’ab- domen. Lorsqu'elle entre en exercice, elle peut se débander comme un ressort. On la met facilement en évidence par une compres- sion expulsive de Pabdomen. Son extrémité, qui regarde en arrière, s'engage plus ou moins, dans le repos, entre ou sous des pièces particulières qui dépendent du dernier segment ventral, et qui servent à la retenir, Pour compléter mon travail sur ce point, Je devrais décrire toutes les armures des Muscides disséquées. Une Hs (& 38 998 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES semblable monographie m’entrainerait beaucoup trop loin, et je me bornerai à l'exposition succincte de quelques types. L’armure de l’£ch. rubescens étudiée par sa face externe se com- pose : 1° d'une pièce basilaire subannulaire coriacée; 2° d’un for- ceps à branches oblongues noirâtres, velues, tronquées au bout, mais articulées avant avec une pièce triangulaire velue, faisant l'office de crochet; 3° d'un fourreau de la verge allongé, cornco- membraneux, avec quelques aspérités, teriminé par deux pointes brunes à pee courbées. Celle du Sericocera a une singulière complication. Le forceps a ses branches grosses, velues, très-écartées, terminées en pointe simple et droite. La volselle, enchassée à la base du forceps, est aussi longue que lui, et composée de deux lames adossées. Elle se dilate à sa base, qui est velue et échancrée en demi-lune, puis elle est eflilée et droite avec sa pointe bifide. Le fourreau de la verge à une configuration insolite, qui doit faire supposer de bien curieuses manœuvres dans l’union des sexes. Il est rétréci à son origine, qui est flanquée d'une sorte de balancier formé d’une tige subsinueuse, poilue à son extrémité. Puis il est ventru, ellipsoïdal, et se termine par deux crochets pointus divergents, inclinés sur les côtés, et entre lesquels est lorifice qui donne issue au pénis. Sa composition dans l’Ocyptera est anormale et il n’est pas facile d'adapter aux diverses pièces constitutives la nomenclature ordi- naire. Dans son ensemble, elle est arrondie. Le forceps, qui forme à l'extérieur un demi-cintre, est un arc de cercle très‘ouvert. Ses branches noires et velues sont obtuses à leur extrémité. Entre ces branches est enclavée une grande pièce arrondie, modérément convexe, velue, de couleur ambrée, terminée brusquement en arrière par un petit bec droit refendu au bout. Cette pièce semble l'analogue de celle que j'ai appelée vo/selle dans le Sericocera mais elle n’est pas composée de deux moitiés semblables, circonstance qui me la ferait plutôt regarder, smon commeun fourreau, du moins comme un réceptacle de la verge. Entre elle et le forceps, on voit de chaque côté une plaque blanchâtre, glabre, cornée, terminée SUR LES DIPTÈRES. 299 par un bout particulier noir et velu. Mais outre cela il y a en des- sous des pointes, des lames, des crochets, dont je n’ai encore saisi ni les connexions, ni les attributions. L’armure du Sarc. hœæmorhoïdalis, envisagée dans son ensemble, forme un corps arrondi. La pièce basilaire coriacée, convexe, velue et d’un roux fauve luisant, forme le bout de l'abdomen. Elle offre en arrière une profonde échancrure à angle aigu ou en V, au fond de laquelle s'ouvre l'anus. Le forceps est noir, à deux branches mandibuliformes glabres, presque droites, à pointe aigue, mais fort courte. De la base du forceps partent deux tiges courtes, oblongues velues, de même couleur et de même consistance que lui, faiblement arquées, adossées ensemble par leur convexité et enclavées dans l’échanciure de la pièce basilaire. Ces deux tiges appartiennent peut-être à une volselle incomplète. Au centre de l'appareil, est le fourreau de la verge, du moins je ne saurais lui donner une autre dénomination. Il est oblong, corné, noirûtre, glabre, tronqué au bout, avec une ligne médiane enfoncée qui semble indiquer deux moitiés semblables. Les côtés ont, au mi- lieu , une légère saillie dentiforme. Une forte compression expulsive exercée sur le fourreau détermine la saillie de deux lamés sub- iriangulaires qui m'ont paru être les panneaux de l'ouverture par où doit sortir le pénis. Au-dessous du bout tronqué on découvre de chaque côté un crochet glabre, très-courbe, terminé par une spatule arrondie, où le microscope décèle de fines aspérités mar- ginales. À la racine inférieure ou, si l’on veut, interne du fourreau , il y a à droite et à gauche une paire de crochets arqués et pointus dont le plus postérieur est plus fort que l'autre. Les pointes du forceps se trouvent, dans la condition du repos, en regard de deux tiges cornées, velues dans une portion de leur bord interne et faisant partie de la dernière plaque ventrale. Comme on le voit, cette armure a une curieuse constitution. Nous sommes encore bien loin d’être fixés sur le rôle respectif de tous ses ressorts. Parmi les Muscies, l’Idia a une armure petite, ovalaire, brune, glabre, armée en dessous de quatre stylets noirs, presque droits, 3e 300 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES dont deux appartiennent sans doute au forceps et les deux autres au fourreau. Le dernier segment ventral a deux crochets arqués qui combinent leur action avec les stylets. Cette armure est aussi ovalaire dans le L. Cæsar. La pièce ba- silaire noire, de texture tégumentaire, hérissée de longs poils, présente en arrière une grande échancrure à angle aigu, où s'ouvre l'anus. Le forceps a ses branches brunes, glabres , fines, pointues, un peu courbées à leur extrémité, logées entre deux panneaux ob- longs et inermes du dernier segment ventral. Le fourreau est formé par l'adossement de deux lames étroites, brunes, pointues. Celle du Calliphora est bien plus allongée que la précédente, et son extrémité est dans une grande échancrure voütée du dernier segment du ventre; la pièce basilaire est presque carrée. Les branches du forceps, hérissées de quelques poils, sont arquées et terminées par un bout en cueilleron. Le fourreau , aussi long que le forceps, est formé de deux tiges presque droites. L'armure du Curt. maculata est fort petite. La pièce basilaire est un bourrelet transversal un peu arqué, velu, coriacé. Les branches du forceps, courtes velues et subtriangulaires, se ter- minent par un cueilleron d'un brun luisant séparé du corps de la branche par un petit étranglement où il y a une articulation li- néaire favorable à ses mouvements. Deux lames lancéolées conmi- ventes formeraient le fourreau. Parmi les Anthomyzides, le Lispa a armure ovalaire. La pièce basilaire est un bourrelet noir, coriacé, velu, courbé en demi- cercle et obtus à ses extrémités, avec une articulation linéaire au milieu. Le forceps est formé de deux larges panneaux coriacés, blonds, velus, contigus, échancrés au bout avec l'angle interne prolongé en pointe. De dessous l’échancrure, sort un stylet grêle, noir, pointu, comme flexueux, qui appartient peut-être à une volselle. Le dernier segment ventral offre ici une plaque trifide où se logent les stylets. Celle de l'Hylemyia strigosa ressemble à la précédente par la forme de sa pièce basilaire, mais les branches du forceps sont SUR LES DIPTÈRES. 301 légèrement courbées pour former‘la pince. Les pointes de celle-ci s'engagent, dans le repos, entre deux plaques ventrales oblongues bordées extérieurement de longues soies. ARTICLE II. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. Cet appareil va nous offrir dans les Muscides calyptérées une configuration, une composition qui ne se sont pas présentées dans les familles précédentes. Jusqu'ici, si nous en exceptons quel- ques OEstrides (qui sont aussi calyptérées), les œufs, après avoir acquis dans les gaines ovigères tout leur développement, descen- daient dans le calice pour y compléter leur maturité, et étaient pondus au-dehors en passant par loviducte. Nous allons trouver mamtenant des genres vivipares et d'autres ovipares, par consé- quent des organes femelles de la génération fort dissemblables. Dans les Tachinaires, les œufs à terme sont déposés dans un organe particulier placé à la suite de loviducte, où ils sont des- tinés à éclore avant d’avoir vu le jour; en sorte que les femelles sont alors vivipares. D'après ces attributions physiologiques, Ja désigné cet organe sous le nom de réservoir ovo-larvigère. Ge serait une matrice, Décrivons lappareil dans l'£ch. grossa. # Les ovaires sont deux rondelles ou plateaux déprimés, garnis de rangées circulaires de gaines ovigères, multiloculaires, innom- brables, dont les pointes effilées convergent au centre du plateau. Les séries extérieures sont les premières fécondées et les plus grosses ; aussi forment-elles une sorte de bourrelet. Ces récep- tacles de la progéniture sont maintenus en place par de nom- breuses rênes trachéennes fournies à chacun d’eux par deux ou trois troncs de ces vaisseaux aérifères. Les cols des ovaires sont courts , grêles, mais renflés à leur origine. Ils confluent en arrière pour la formation de l'oviducte, qui est plus long qu'eux, mais uni- formément grêle. Le réservoir ovo-larvigère suit immédiatement et directement loviducte. C’est un long boyau déprimé, roulé sur 302 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES lui-même, de manière à former trois tours de spire, et tout cou- vert à l'extérieur de points en relief arrondis, régulièrement dis- posés, soit en long, soit en travers. Il renfermait, dans les indi- vidus dont j'ai fait l'autopsie, une quantité prodigieuse, des mil- liers d'œufs à terme, petits, grèles, allongés, étroitement pressés les uns contre les autres, mais non entassés, fixés par un bout aux parois du boyau. Ces bouts, par leur légère saillie au dehors, forment ces points ronds dont je viens de parler. Si l’on déchire ce réservoir pour étudier le mode d'insertion des œufs, on voit, dans les lambeaux, qu'ils y adhèrent par un seul bout, de ma- nière à paraitre pendants, absolument comme les papilles qui revêtent le dessous du chapeau des champignons du genre Hyd- num. I résulte de cette disposition des œufs, que leurs bouts libres correspondent à l'axe fictif du boyau. Le réservoir ovo-lar- vigère se termine à la vulve, et avant la fécondation il forme un conduit qui peut être considéré comme un vagin. Le phénomène organique de la fixation des œufs par un seul bout et par séries contre les parois internes de ce réservoir tubu- leux est sans doute en partie sous la dépendance de la glande sébifique, que j'examinerai bientôt, mais il tient aussi à des afh- nités vitales intimes, à des lois secrètes d'organisme qu'il n’est pas encore permis de formuler. Je n'ai pas eu occasion de constater la présence des larves dans le réservoir ovo-larvigère de FEch. grossa, parce que sans doute les femelles que j'ai disséquées n'étaient pas assez avancées dans la gestation. Mais dans l'Ech., rubescens, où il existe un semblable réservoir avecles mêmesconnexions, j'ai rencontré, en même temps, et des larves vivantes et d’autres à demi écloses, et des œufs en- uers et des coques d'œufs vides. J'ai trouvé ce réservoir farci de larves dans le Siphona et le Gonia. Enfin, je n'hésite pas à répé- ier que toutes les Tachinaires sont vivipares, et ce fait nouveau est acquis à la science par les études anatomiques. Dans le Gonia, le réservoir ovo-larvigère est plus long que celui des £chinomyia, filiforme et très-reployé. Les œufs à terme SUR LES DIPTÈRES. 303 sont ovales, pointus par un bout et d’un noir profond. Les ovaires du Siphona, au lieu d'être en rondelles, comme dans les genres pré- cédents ont leurs gaines ovigères, disposées en un faisceau oblong, et le réservoir ovo-larvigère est moins long que dans les Echinomyies. Passons à l'appareil sébifique et sémunal. Puisque les Tachinaires sont vivipares, qu'était-1l besoin d’une glande destinée à enduire les œufs d’un vernis préservatif ou conservateur? Et cependant cette glande existe avec toutes les conditions d’un organe sécréteur +omme dans les Diptères ovipares. Mais l'anatomie vient de nous apprendre que si les Tachinaires ne pondent pas des œufs au de- hors, elles les pondent au dedans du corps, et que ces œufs, pour se rendre au réservoir ovo-larvigère, où ils doivent subir une in- cubation jusqu'à la naissance des larves, ont nécessairement à passer sous lorifice excréteur de cette glande, pour y recevoir l'ablution sébacée? N’avons-nous pas vu encore qu'indépendem- ment d’un séjour dont nous ignorons la durée, les œufs sont collés par un de leurs bouts aux parois du réservoir ovo-larvigère. Ces circonstances, bien comprises, ne sont-elles pas faites pour confirmer notre opinion sur les fonctions sébifiques de cette glande ? Dans l'E. grossa la glande sébifique a pour organe sécréteur trois orbicelles ovalaires à centre largement noir, contigus et sessiles, sur un col excréteur commun d’une excessive brièveté. Les ré- servoirs séminaux sont deux bourses en massue allongée, insérées à droite et à gauche du col précédent, insertion fort remarquable, parce qu’elle ne se fait pas immédiatement sur loviducte. Dans VE. rubescens les orbicelles sont arrondis, munis de cols efférents bien marqués. Ceux du Gonia, plus grands et ovales, avec du gris au centre, sont longuement pédicellés, avec des réservoirs sémi- naux, filiformes et flexueux. Le Siphona ressemble par l'appareil sébifique et séminal plutôt aux Dexiaires, auxquelles j'ai déjà dit qu'il pourrait se rallier, qu'aux Tachinaires. Les orbicelles, au nombre de deux seulement, sont sphéroïdes et entièrement noirs comme dans le Prosena etle Dexia. On les croirait sessiles sur l'ovi- 304 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES ducte, mais ils n’y sont qu'adhérents, on peut les en détacher, et mettre en évidence leurs longs cols capillaires, d’abord courbés en anse. Les réservoirs sont ovoides, avec un col plus long qu'eux. I est bien évident, d’après la forme et la composition des or- ganes génitaux femelles des Gymnosoma, que ces Diptères ne sont pas vivipares. Mes dissections me permettent même d'annoncer qu'ils ne doivent pas pondre un grand nombre d'œufs. Les ovaires sont arrondis ou turbinés, formés chacun d’une douzaine environ de gaïnes ovigères quadri ou quinqueloculaires. Le calice est peu apparent; le col, tubuleux, de la longueur de l'ovaire; l'oviducte, d'a- bord filiforme, puis dilaté en un réservoir ovigère qui remplace le calice, et que nous retrouverons désormais mieux conditionné. L'appareil sébifique et séminal à trois orbicelles subglobuleux, rap- prochés, grisätres, avec le centre plus blanc, ce qui est l'opposé de presque tous les autres, munis d’un col capillaire de peu de longueur. Les réservoirs séminaux sont oblongs, avec un col très-fin et court. Les œufs à terme ont une configuration singulière. Ils sont hémisphériques, plats en dessous, roux, avec un bourrelet cir- culaire blanc. L’ovaire du Phasia présente avec le précédent plusieurs traits de ressemblance, qui prouvent leur affinité générique. Il n’a que sept à huit gaines ovigères et celles-ci ne sont que biloculaires, en sorte que le Phasia pond encore moins d'œufs que le Gymnosoma, ce qui nous explique la rareté des Phasiennes. L'oviducte est moins long et se termine par un réservoir ovigère. La glande sébifique à la même composition, mais les orbicelles sont bruns au centre. Les œufs sont en segment de sphère, mais sans bourrelet. J'ai acquis la certitude, par l'étude de l'appareil génital femelle dans ses divers états de gestation, que les Dexiaires, ou du moins les genres soumis à mon scalpel, sont vivipares. Dans la méthode naturelle, il conviendrait de les placer à la suite des Tachimaires. La conformité anatomique de cet appareil dans le Dexia et le Prosena légitime pleinement le rapprochement de ces deux genres, malgré lénorme différence respective de leurs trompes. Dans andere 1 0 D re lat ns Si x 2 TT TE SUR LES DIPTÈRES. 305 l'individu du Dexia, dont j'ai dessiné les ovaires, ceuxci étaient vides, tandis que le réservoir ovo-larvigère était plein"d'œufs et de larves. Cette femelle touchait donc au terme de sa délivrance complète. Ces ovaires étaient ovalaires ou conoïdes, composés d'une vingtaine environ de gaines ovigères multiloculaires. Le col est court, l’oviducte tubuleux, ephndrique. suivi d’un réservoir ovo- larvigère, qui n'est ni comprimé, ni roulé en spirale comme celui des RS mais allongé cylindr oïde ou fusiforme, flexueux ou simplement courbé en anse. Les œufs sont oblongs ou allongés blancs. L'appareil sébifique ou séminal inséré à la termimaison de l'o- viducte a trois orbicelles ovalaires entièrement bruns, contigus sur une même série et sessiles en apparence. Quand on cherche à constater leur mode de connexion, on s'assure qu'ils ont un col efférent plus délié qu'un cheveu et reployé sous Porbicelle. Les réservoirs séminaux sont deux bourses en massue, atténuées en un long col qui s'insère à côté des conduits efférents précédents. Leur bout adhère fortement aux cols des ovaires, circonstance qui rend très-difficile leur dissection. Les ovaires du Prosena, que j'ai surtout étudiés à cette care de la gestation où ils étaient compléiement garnis d'œufs, sont ovoides, composés d’un nombre indéterminable de gaines ovigères multiloculaires. Le col et loviducte sont encore plus courts que dans le Dexia. Les œufs et 1® réservoir ovo-larvigère ressemblent en tous points à ceux de ce dernier genre. Les tentacules vulvaires sont velus, ovalaires, d’un seul article. L'appareil sébifique et séminal se compose des mêmes parties que dans le Dexia. Quand lobservation directe ne nous aurait pas appris que les Sarcophagiens sont vivipares, l'existence d’un vaste réservoir ovo- larvigère nous en eût donné la certitude; mais ce réservoir à ICI une configuration bien différente de celle des familles précédentes, et elle constitue leur trait anatomique le plus distinctif. Ce n'est pas un réservoir unique plus ou moins allongé ou enroulé, mais un bissac, une double matrice. OU 39 306 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Bes ovaires, placés au-dessous du bissac dont je viens de par- ler, con at chacun en un faisceau arrondi, ou conoïde, de gaines ovigères innombrables, multiloculaires, terminées par un ‘fm ligament suspenseur. Leur col est tubuleux, presque de leur longueur. L'oviducte, plus Tong que les cols, s’'abouche brusque- ment au canal éducateur du bissac ovoarvigère. Les œufs, arrondis dans l'ovaire, deviennent oblongs quand ils sont à terme. Le bissac ovo-larvigère, lorsqu'il est bien rempli par les produits de la fe- condation, se présente sous la forme de deux énormes bourses arrondies, contiguës, dont l'enveloppe est une fine membrane pellucide, qui permet de reconnaître dans son intérieur les œufs ou les larves. J'y ai compté à la fois plus de deux cents de ces dernières; mais la configuration de ces bourses varie suivant leur degré de réplétion. J'ai cru parfois qu'il n'y existait qu'un seul réservoir plus ou moins échancré en arrière. Chacun des sacs a un col fort court, qui s’unit bientô àson congénère pour former le conduit éducateur, qui, après avoir reçu l'oviducte, va s'ouvrir à la valve. L'appareil sébifique et séminal ressemble, trait pour trait, à celui des Dexiaires; 11 s’insère à l’oviducte, immédiatement avant l'embouchure de ce dernier au conduit éducateur du bissac ovo- larvigère. L’organe sécréteur se compose de trois orbicelles ovoides à centre brun, paraissant sessiles, mais munis d’un col fusiforme plus long qu'eux; les réservoirs sont deux bourses ovalaires atté- nuées en un col de leur longueur. L'absence d’un réservoir ovo-larvigère dans les Muscies nous donne la certitude que ces Diptères ne sauraient être qu'ovipares. Je prendrai, pour type de la description de l'appareil génital fe- melle de ce groupe, celui du Lucilia Cesar. Les ovaires consistent en deux plateaux orbiculaires, qui, dans un état avancé de gestation, occupent presque toute la cavité ab- dominale. Les gaines ovigères, innombrables et bi ou triloculaires, y sont rangées par séries circulaires pressées et concentriques. Comme la série extérieure est la seule qui paraisse sur la tranche SUR LES DIPTÈRES. 307 du plateau et qu’elle est la plus développée à l'époque de la gestation, le disque de la rondelle, légèrement déprimé, apparait couvert de points ronds qui ne sont que les bouts saillants des œufs. Le col de Povaire est court, tubuleux, latéral; l’ourducte est aussi tubuleux, mais plus long; les œufs à terme sont allongés. L'appareil sébifique et séminal, placé à l'extrémité postérieure de loviducte, a trois orbicelles à centre noir, à peu près sessiles dans le Calliphora, munis, dans les autres genres, d'un long col efférent capillaire. Les réservoirs séminaux ressemblent à la plu- part de ceux des familles précédentes; ce sont deux boyaux simples dont les bouts renflés adhèrent aux cols des ovaires, tandis que, du côté opposé, ils s’étrécissent pour s'implanter conjointement avec les cols efférents. Ceux du Lucilia Cæsar ont un petit col capillaire; ils sont tout à fait filiformes dans le L. violacea. À en juger par la forme et la composition des ovaires, le genre Rlyncomytia ne devrait pas rester dans le groupe des Muscièsl quoique, sans doute, il s'y rallie par des traits extérieurs; ses ovaires sont ovales-oblongs, de dix à douze gaînes ovigères seu- lement, uniloculaires. Le col est court, non latéral, et l’ourducte assez long. Celui-ci offre, vers sa terminaison, un corps particu- lier, arrondi et épais, un réservoir ovigère; les œufs sont ovales, obtus, blancs. L'appareil sébifique et séminal, comparé à celui des nées On ne présente pas la même dissemblance que les ovaires; il a au contraire avec elles la plus grande analogie de composition. Il y a, pour la sécrétion, trois orbicelles ovalaires, noirs, dont la tunique, d’une certaine épaisseur, est diaphane, et qui ont des cols capillaires assez longs, doublement fléchis à leur origine. Les réservoirs séminaux sont en massue allongée et adhèrent par leur bout au col des ovaires, comme à ordinaire. Par une compression expulsive, on voit saillir, au bout de l'ab- domen, une pièce ovale triangulaire bordée de chaque côté par quatre ou cinq soies noires arquées. Cette pièce fait supposer quelque manœuvre particulière lors de la ponte des œufs. 39° 308 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES L'appareil génital femelle des Anthomyzides n'offre pas moins de différence que l'organe mäle dans les divers genres de ce groupe, et, sous ce rapport anatomique, la série de ceux-ci aurait quelques mutations à supporter. Les ovaires de l’Aricia urbana, loin d’être en plateaux arrondis comme dans beaucoup de Muscies, sont en faisceau ovalaire ou oblong, assez lâche, de douze gaines ovigères, allongées et trilocu- laires. Le calice est postérieur; le col fort court. L’oviducte, d'abord ; A s = © ! = SEA » Q grêle, grossit ensuite pour devenir réservoir ovigère. L'appareil sébifique et séminal se compose de trois orbicelles ovalaires noirs, subsessiles, et de trois réservoirs en petits boyaux oblongs. On trouve une tout autre conformation d’ovaires dans l’'Hydrotea, insecte qui ressemble tant à la mouche domestique. Xs sont en pla- teau orbiculaire comme dans celle-ci. Ceux de l'Ophyra ont des gaines ovigères disposées comme dans le L. Cæsar; mais le plateau, au lieu d’être rond, est ovale. Le col est postérieur et court ; l’oviducte, plus long, et les œufs, blancs et oblongs. L'appareil sébifique et séminal a pour la sécrétion trois orbicelles noirs, ovales, sessiles. Les réservoirs sont deux boyaux allongés, adhérents par un bout au col des ovaires, comme dans les Ma Le Lispa, msecte de mœurs si particulières, va nous offnir dans ces Organes des traits curieux de structure. $es ovaires, loin de ressembler à ceux des Hydrotea et Ophyra, ont la plus grande ana- logie avec ceux de lAricia. Ghacun d’eux est un faisceau ovalaire de quinze à vmgt gaines ovigères, allongées, multiloculaires. Le calice et le col ne diffèrent pas de ceux de ce dernier genre; mais lovi- ducte est long, filiforme et aboutit en arrière à un réservoir OvI gère oblong, à parois comme calleuses. Les œufs de la lispe ont une structure dont je n'ai pas vu d'autre exemple dans les Diptères. Ils sont grands, vu la taille de linsecte, oblongs, plus ou moins cambrés, d’une tete roussâtre. Ils ont une face convexe, finement striée, suivant sa longueur, et une face plane ou déprimée, parcourue par deux nervures sub- FA SUR LES DIPTERES. 309 marginales, parallèles, terminées au bout antérieur par une spa- tule arrondie, débordant ce bout, élégamment bordée de longues soies arquées, au bout postérieur, par deux petites pointes sur- saillantes subulées. Quel investigateur des habitudes de ce Diptère ripicole sera assez heureux pour nous apprendre le pourquoi de cette singulière structure ! L'appareil sébifique et séminal a aussi son originalité. Les trois orbicelles à centre noir, qui constituent son organe sécréteur, sont contigus en triangle et munis de lôngs cols capillaires. Ces trois cols s'unissent en un seul conduit qui s’insère à la partie posté- rieure et dorsale du réservoir ovigère. Deux bourses ovalaires forment les réservoirs séminaux. Elles ont un col capillaire assez long, et les deux cols se confondent aussi en un seul conduit ex- créteur qui s'implante à côté de lorgane sécréteur. L’Anthomyia se rattache par la forme et a composition des ovaires et de la glande sébifique, à l'Hydrotea et au Musca. FAMILLE DES MUSCIDES ACALYPTÉRÉES. J'ai déjà dit que l'étude du système nerveux et des trachées m'avait déterminé à diviser l'immense nation des Muscides en deux grandes familles, au moins provisoirement. Jai exposé mes re- cherches sur les Muscides calyptérées. Je vais maintenant entre- prendre un semblable travail, mais plus difficultueux encore, sur les Muscides qui sont privées de cueillerons aux balanciers, d'où leur dénomination d’acalyptérées, en opposition avec celle de la famille précédente. L'absence des cueillerons s'accompagne de la privation des aérostats à l'abdomen. C’est là un fait qui a quelque portée. Mais les acalyptérées ont, indépendamment du cerveau, deux ou trois ganglions rachidiens, tandis que les calyptérées, qui ont une prééminence organique bien établie, n’en possèdent qu'un seul. C’est un autre fait qui pourrait soulever des questions inté- ressantes sur les rapports de la puissance nerveuse avec le nombre 310 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES et le volume des ganglions. Il y a encore beaucoup à étudier et à méditer sur ce point. Les diptérologistes, avec le seul secours des caractères exte- rieurs; se sont tous entendus pour considérer ces petites et faibles Muscides comme moins élevées que les autres en organisation, et ils en ont relégué les nombreuses peuplades à la fin de leur cadre générique. Ehbien, les dissections confirment cette infériorité orga- nique et mettent le sceau à leur jugement. Ce résultat, en même temps qu'il témoigne hautement de leur tact, de leur habileté à apprécier la valeur des formes extérieures, est aussi l'hommage le plus éclatant que l’on puisse rendre à la certitude de la science ; il est une preuve authentique et consolante de cette admirable corrélation des actes de la vie avec les ressorts ou apparents ou secrets qui y président. Combien je m’estime heureux d’avoir mis au jour quelques-uns de ces derniers et d’en devenir l'inter- prète! Voyez comme labsence d’un organe, auquel on avait d'a- bord accordé peu d'importance, a d’intéressantes conséquences dans l'organisme! La privation des cueïllerons coïncide dans nos Muscides, ainsi que je me plais à le répéter, avec la privation des ballons abdominaux; et ces deux traits négatifs entrainent, pour résultat physiologique sur l'ensemble de l’économie ani- male, ces habitudes paisibles et sédentaires, cette abnégation du grand jour, cette lente ambulation, ce sautillement hébété, ce vol faible et muet, ces teintes sombres, ce tempérament mélanco- lique, qui caractérisent si bien nos petites mouches acalyptérées. Voici le catalogue de celles de-ces dernières que j'ai soumises à mes vivisections, en conservant leur disposition par groupes ou sous-tribus. DOLICHOCÈRES. . Tetanocera pratorum. FALL. 6 7. —— ferruginea. Id. 8 1. Sepedon sphegens. Faux. ë 9. Hacffneri Id araioria. ME1G. 3. Tetanocera marginata. ME1G. Te ar OXOCÉRIDES. D > shictica. LATR. D. ———— reliculata. Id. 9. Loxocera ichneumonea. Mec. 10. 15 28 SUR LES DIPTÈRES. 31] CORDYLURIDES. Chyliza leptogaster. Fax. Cordylura pubera. I. SCATOMYZIDES. . Scatophaga stercoraria. Me1c. lutaria. Id. . Sapromyza ustulata. I. . Sapromyza rorida. Id. . Helomyza tigrina. Fazr. rufa. MacQ. nom Pal da "td. ORTALIDÉES. . Ortalis vibrans. FALL. lugens. Mec. . Platystoma umbrarum. Id. TÉPHRITIDES. . Tephritis fasciata. Maco. SEPSIDÉES. . Sepsis punctum. FALL. . Cheligaster putris. Maco. . Nemopoda cylindrica. Id. LEPTOPODITES. . Calobata cothurnata. Mec. . Micropeza thoracica. Maco. ULIDIENS. . Ulidia demandata. Meic. 29: 30. 31. 92. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. A1. 42. 3. A. 15. 46. A7. 8. Ainsi que je lai fait pour la famille précéder mes descriptions anatomiques des acalyptérées de quel- ques observations isolées qui ne trouveraient pas place ailleurs. 1. Quoique le Chyliza et le Cordylura soient deux genres con- tigus dans la méthode de M. Macquart, il existe cependant entre eux, sous le rapport de leurs organes digestifs, une différence no- LAUXANIDES. Lauxania ænea. Far. Lonchæa tarsata. Id. HYDROMYZIDES. Ochtera mantis. Larr. Notiphila cinerea. FaLr.. PIOPHILIDES. Teichomyza fusca. Maco. Ephyÿdra rufitarsis. I. Piophila pusilla. Merc. petasionis. Dur Drosophila fasciata. Xd. maculata. Id. SPHÉROCÉRIDES. Sphærocera subsultans. Maco. Borborus equinus. Id. HÉTÉROMYZIDES. Gymnopa ænea. FALz. Agromyza Jlava. Mer. HYPOCÈRES. Phora pallipes, Larr. bicolor. MAco. sordidipennis. Dur. livida. Id. aterrima. LATR. helcivora. Dur. précédente, je vais faire 312 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES table, et celle-ci me semble de nature à appeler encore l'attention des diptérologistes sur leurs places respectives dans la classifi- cation. 2. Le Chyliza leptogaster a, dans les individus frais, la région dorsale du corselet couverte d’un fin duvet doré, soyeux, avec des raies obscures. Ce trait avait été saisi par Pauzer (Faun. Germ. fase. 54, fig. 19). Les palpes sont très-noirs (caractère rare dans les Diptères), ovales-spatulés, presque sécuriformes. Les nervures des ailes sont testacées dans le mâle; noires, excepté à leur base, dans la femelle. L’abdomen est canaliculé en dessous dans les deux sexes. 3. Contre l'asseruüon de M. Robineau-Desvoidy les Scatophaga qui ont l'abdomen irès-velu sont des mäles. J'ai observé un fait accidentel fort singulier dans les deux sexes du Scat. stercoraria. À diverses reprises j'ai trouvé vers le milieu de la région ventrale de l'abdomen tantôt une, tantôt deux grandes ouvertures ovales qui communiquent dans la cavité abdominale et qui permettent d’apercevoir les viscères. Ces æœils-de-bœuf étaient réguliers et nets, comme si on les eût faits avec un emporte-pièce. Ces mouches avaient l'air de se bien porter. Je présume que des larves parasites vivent dans l'abdomen de cette scatophage en s’y nourrissant seulement , soit du tissu adipeux , soit des sucs épanchés. Sans doute que ces larves pratiquent cette singulière opération césarienne lorsqu'elles sortent pour se transformer. h. Le Platystoma umbrarum, Diptère d'un facies si hétéroclite, et l'une des plus grandes espèces des Muscides acalyptérées, pré- sente une structure et une composition de la paroi ventrale de l'abdomen qui n’ont pas frappé les entomologistes. Cet insecte, qui à quatre segments dorsaux à l'abdomen, n’en a pas à la région ventrale dans l’un comme dans l'autre sexe. Cette dernière région est revêtue d’un derme homogène d’une seule pièce, qui n’est que le développement de la membrane inter-segmentaire ordinaire. Ce derme souple et d’un jaune citron est glabre et parcouru lon- gitudinalement par de profondes stries qui ne sont que des rides SUR LES DIPTÈRES. 313 ou de fines plissures. Mais comme la nature ne passe pas brus- quement d’une création à une autre, une loupe scrupuleuse dé- couvre encore les vestiges, les rudiments des segments disparus. Ainsi il y a tout à fait à la base une double plaque noire coriacée, puis au milieu une seconde très-petite, puis un ou deux points de cette couleur, enfin avant l’oviscapte une plaque carrée. Remar- quez bien que ce défaut presque absolu de segments ventraux dans le Platystome n’est qu'un acheminement à leur disparition complète dans la famille des Pupipares, qui termime l'ordre des Diptères. J'ai déjà signalé ce même msecte comme formant une exception pour le nombre et la position des stigmates. 9. Les Diptères du groupe remarquable des Sepsidées exhalent une odeur parfumée des plus agréables, qui varie suivant les es- pèces. M. Macquart est je crois, le seul entomologiste auquel elle n'ait pas échappé et 1l la compare à celle de la mélisse. Le scalpel m'a dévoilé l'organe qui prépare ces essences et je vais le décrire en peu de lignes. La glande odorifique qui forme le trait anatomique le plus caractéristique des Sepsidées, existe dans les deux sexes. Elle s'insère sur la paroi dorsale du rectum dans l'intérieur duquel elle verse le produit de sa sécrétion. L’insecte expulse cette odeur par l'anus. Ce serait donc un organe des sécrétions excrémenti- tielles comparable à ceux que j'ai déjà fait connaître dans les Cara- biques et autres Coléoptères, mais ilen diffère surtout par son mode d'insertion sur le rectum. Il consiste en deux vésicules oblongues ou ovalaires, parfois d’une faible teinte roussätre, où le microscope permet de constater une capsule intérieure de même forme. Elles s'atténuent un peu en arrière pour confluer aussitôt en un col d’une extrème brièveté, implanté à nu sur le rectum. Cette glande est, comme on voit, des plus simples. Il faut consi- dérer les vésicules comme des organes sécréteurs par leurs parois, et réservoirs par leur cavité, tandis que le col est le conduit excré- teur. Cette odeur a en général du rapport avec l'éther, et dans le Cheligaster on croirait renier acétique. 6. Les Sepsidées ont une mobilité dans les jambes et une promp- Le no 4o CPI 314 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES titude dans le vol qui contrastent avec l'allure tranquille des autres Muscides acalyptérées. La première est favorisée par la longueur considérablé"des hanches, qui égale la moitié de la cuisse; la se- conde par une composition des balanciers qui n’a pas encore été signalée. Ces organes, extrèmement vibratiles, sont en petite mas- sue insérée sur une base coriacée biarticulée. 7. L'abdomen du Cheligaster patris mâle se compose de cinq segments dorsaux. Le troisième, plus grand que ceux qui le pré- cèdent et qui le suivent, est débordé près de ses angles posté- rieurs par une pièce tégumentaire de deux articles, terminée par un pinceau de plusieurs longues soies arquées qui, de part et d'autre de l'abdomen, s'inclinent réciproquement de manière à embrasser le bout de celui-ci. C’est ce trait sexuel qui a valu à cet insecte sa dénomination générique. La base articulée des pinceaux nait du troisième segment ventral. La patte antérieure du mâle de cette même espèce est remar- quable par le nombre de spinules et de soies qui garnissent le bord inférieur de la cuisse et du tibia. La cuisse a, dans sa moitié postérieure, deux crochets, dont l’antérieur seul est arqué, sépa- rés par une échancrure arrondie. Le tibia a vis-à-vis celle-ci une saillie obtuse destinée à s'y loger, et vers sa base trois soies roides qui correspondent à de semblables de la cuisse, Ce membre est un organe de préhension redoutable. Je le crois exclusive- ment destiné aux manœuvres de la copulation. La cuisse de de- vant de la femelle a, au tiers antérieur de son bord inférieur, un peigne de six à sept soies très-rapprochées. 8. La pièce pénicallée du Cheligaster se retrouve, mais rudi- mentaire dans le Vemopoda cylindrica; au lieu d’un long pinceau, le mâle du Némopode a une touffe fort courte, une brosse de très- petits poils roides. Ce même sexe offre au segment ventral qui précède l'armure copulatrice un organe singulier qui combine son action avec le forceps lors de l'union des sexes. Ce segment est une plaque triangulaire partagée par une fente médiane favorable aux mour- 4 F1] SUR LES DIPTÈRES. 315 vements partiels de chaque moitié. Aux angles de sa base s'in- sère une tige triarticulée, terminée par un peigne de quatre soies spimuleuses noires, qui s'incline vers son congénère pour former la pince. Cet organe existe aussi avec quelques légères modifica- tions dans le Cheligaster. 9. L'Ulidia demandata se nourrit surtout des sucs fournis par les petites glandes pédicellées des sommités tendres des végétaux. Cette petite et brillante Muscide se complait aussi dans la société des pucerons du pavot oriental. J'ai fréquemment vu cette cour- tisane parasite lécher avec ses grosses lèvres les produits qui exsudaient des plaies faites par le bec des débonnaires Aphidiens. Dans son allure grave et compassée, elle meut ses pattes anté rieures à la manière de balanciers, comme pour palper et tâtonner au loin devant elle. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF. Malgré la grande différence des Muscides de cette famille avec celles de la précédente, les organes de la digestion sont formés sur le même plan. Les glandes salivaires sont ou uniformément capillaires, ou mu- nies d’un réservoir terminal, rarement basilaire, parfois roulées en peloton. Celles des Dolichocères sont pour la plupart longues, capil- laires , flexueuses; mais dans le Sepedon sphegeus et les Tetano- cera aratoria et reticulata, elles sont renflées à leur extrémité. Dans le, Loxocera elles sont plus courtes, moins déliées, avec un léger renflement terminal. On retrouve dans le Chiliza le réservoir basilaire du Lucilia, et dans le Cordylura le peloton des replis de l'Ech. grossa. J'ai déjà fait remarquer que ces deux formes anato- miques avaient le même but fonctionnel, celui du séjour et du perfectionnement de la salive. Cette organisation avancée des 40° 316 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES glandes salivaires dans les Cordylarides, me fait penser que cette sous-tribu pourrait bien avoir le pas sur celle des Dolichocères. Les Scatophaga et Helomyza, qui ont plus d’un trait de ressemblance avec les Anthomyzides, ont, comme celles-ci, des vaisseaux sali- vaires capillaires d’un bout à l’autre et de moyenne longueur. Il y a un réservoir terminal ovoïde dans les Sapromyza, les Ortali- dées, le Tephritis, les Sepsidées. Dans les Ortalis, il y a, mdépen- demment de ce réservoir, une agglomération de quelques replis qui ne s’observe pas dans le Platystoma, le géant de ce groupe. Le Calobata a, comme le Chiliza, dont il partage les habitudes, un réservoir salivaire à l'issue de la tête, tandis que le Micropeza , qui a avec le Calobata une si grande conformité de structure exté- rieure, a son vaisseau salivaire à peine renflé au bout. L'Ulidia et les Lauxanides ont le réservoir terminal des Ortalis. L’Ochtera et le Notiphila ont la glande capillaire du Scatophaga. Dans le grouppe des Piophilides, 11 n’y a pas de conformité «ans cet organe ; les Tei- chomyza, Piophila et Drosoph. maculata ont un réservoir terminal qui manque dans l'£phydra etle Droscph. fasciata. Cette différence anato- mique dans les deux Drosophiles viendrait à appui de l'observation que m'a faite M. Macquart, sur la nécessité d'établir une coupe par- ticulière pourle Drosoph. maculata. Le petit grouppe des Sphérocé- rides présente deux formes très-différentes des glandes salivaires ; dans le Sphærocera, le corps de la glande est un boyau filiforme re- ployé, avec un col aussi long que lui, et de la ténuité d’un brin de soie, Dans le Borborus, la glande ressemble à celle du Myopa : c'est une bourse conoïde, dont la pointe éfhilée ne dépasse pas le mi- lieu du corselet, et dont la base arrondie a un col des plus capil- laires. Cet organe est le caractère anatomique différentiel des deux genres. Les Hypocères ont des vaisseaux salivaires très- simples, médiocrement longs et uniformément capillaires. Dans la Phora helicivora, 11s sont insensiblement renflés en massue et atténués près de la tête en un col plus que capillure. Le tube alimentaire diffère peu par sa forme et sa composition sénérales de celui des Anthomyzides et des Muscies. I est filiforme, SUR LES DIPTÈRES. 817 de deux à cinq ou six fois plus long que linsecte, par consé- quent plus ou moins enroulé dans la cavité abdominale. Il débute, excepté dans un très-petit nombre d'espèces, par ce godet orbi- culaire qui est le trait anatomique le plus caractéristique des deux familles de Muscides. Le réservoir de la panse est presque toujours bilobé et les vaisseaux hépatiques, à quelques rares exceptions près, ont deux canaux cholédoques plus ou moins mar- ques. L'intestin est filiforme et le rectum a quatre boutons char- nus dans sa moitié antérieure : tels sont les traits généraux. Voyons les modifications suivant les petites peuplades établies sous le nom de sous-tribus par M. Macquart. Les vaisseaux hépatiques dans les Dolichocères ont une bile d'un brun violet foncé, et on trouve le réservoir de leur panse plus ou moins rempli d'un liquide brun ou roux. Cette dernière circonstance et l'habitat de ces Diptères mdiquent assez qu'ils doivent se nourrir de liquides qui tiennent en dissolution des matières décomposées. Le col de la panse offre dans le Loxocera un renflement conoïde à son insertion au réservoir. Celui-ci con- üent une liqueur de couleur ambrée, et les vaisseaux hépatiques sont d’un jaune päle. Get insecte ne vit pas enfoncé dans les plantes marécageuses, comme les Tetanocera, et sa nourriture est sans doute plus épurée. Le Chyliza et le Cordylura, quoique appartenant au même groupe, ont dans la longueur respective de leur canal digestif des différences qui viennent à l'appui de ce que Jai dit plus haut sur leur contiguité générique, et qui annoncent que leur régime, et par conséquent leur genre de vie ne sont pas identiques. Cet organe n'a que deux fois la longueur du corps dans le Chyliza, il en a quatre ou cinq dans le Cordylura. Le réservoir de la panse est bilobé dans le premier, oblong dans le second. Dans lun et dans l’autre, les vaisseaux biliaires sont d’un jaune pâle, et les canaux cholédoques, plus courts que dans les groupes précédents. Le rectum du Chyliza a quatre boutons charnus oblongs, et Le Cor- dylura, six orbiculaires. Les Sapromyza ont un liquide alimentaire 318 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES brun dans le réservoir de la panse et dans le ventricule chylifique, ce qui permet de croire qu'ils vivent de matières infusées. La bile est blanche dans les deux espèces. Un semblable liquide brun, trouvé dans l'organe digesüf de l'Helomyza ligrina, dont la larve vit dans les champignons, prouve que linsecte se nourrit de la matière décomposée de ceux-ci. La longueur du tube alimentaire des Ortalidées est moindre que dans les sous- tribus précédentes, et n'a pas plus de deux fois et demie celle du corps. Le réservoir de la panse est simple dans les Ortalis, bilobé dans le Platystoma. J'ai constaté dans celui des Ortalis un liquide vert foncé qui m'a semblé de nature végétale, et dans celui du Platystoma une liqueur brune que Finsecte vomit aussi quand on le saisit. Il parait que ce dernier se nourrit de matière en décom- position. Le canal digestif des Sepsidées présente un trait anato- mique qui leur est exclusivement propre, c'est l'existence sur le rectum d’une glande odorifique dont j'ai déjà parlé. Le réservoir de la panse renferme un liquide faiblement ambré dans le Nemo- poda, et sa bile est blanche. Le tube alimentaire du Calobata et célui du Micropeza offrent des différences qui légitiment leur sé- paration générique. Il a trois fois seulement la longueur du corps dans le premier, et quatre ou emq fois dans le second. Le réser- voir de la panse est simple dans un, profondément trilobé ou même trifide dans l’autre. Les vaisseaux hépatiques sont sensible- ment plus courts dans le Micropeza. L'Ulidia a le canal digestif aussi long que celui de ce dernier; le réservoir de sa panse est bilobé; les boutons charnus du rectum sont oblongs, et cette poche excrémentitielle a dans la femelle un long col qui témoigne de la longueur de son oviscapte. L'examen comparatif le plus mi- nutieux ne sait découvrir d'autre différence entre l'organe de la digestion des Lauxanides et celui de l'Ulidia qu'une extrème briè- veté des canaux cholédoques dans le Lonchæa. Ce même organe digesüif a quatre ou cinq fois la longueur du corps dans les Hydro- myzides, Diptères qui se nourrissent de détritus. Les canaux cho- lédoques, qui ont la longueur ordinaire dans le Notiphila, sont SUR LES DIPTÈRES. 319 fort courts dans l'Ochtera. Ce dernier insecte qui, par la structure de ses pattes antérieures, semble destiné à vivre de rapine, à sur le rectum un organe insolite et manque des boutons charnus or- dinaires. Cet organe consiste, pour chaque côté de la moitié an- térieure du rectum, en une espèce de grappe irrégulière de quatre ou cinq tubercules ovales-conoïdes, d’une teinte jaunâtre, insérés sessilement à droite et à gauche d'une tige commune qui dé- borde la poche stercorale, et qui est peut-être un conduit. Je dis peut-être, car cette tige parait charnue et compacte. C’est là un organe des sécrétions excrémentitielles qui a besoin d’être encore étudié et anatomiquement et physiologiquement. Ce n’est pas une glande odorifique comme celle des Sepsidées. Je n'ai jamais re- marqué que ce Diptère riverain exhalât une odeur particulière, et les entomologistes ne nous apprennent rien de semblable. Le groupe des Piophilides est loin d’avoir une organisation viscérale identique, et sa constitution générique devra, je pense, être remaniée. Le Teichomyza, qui la préside, et dont on doit la fondation et la découverte à M. Macquart, me semble devoir cons- tituer un genre isolé. Son canal alimentaire est un des plus longs dans tout l’ordre des Diptères : il a cinq ou six fois la longueur du corps. Le réservoir de la panse est bilobé, et je l'ai trouvé rempli, non pas d'un liquide, mais d’une bouillie blanchätre. M. Mac- quart nous apprend que cet insecte abonde sur les vieux murs hu- mides des écuries et des latrines. Il est vraisemblable qu'en lé- chant avec ses larges et grosses lèvres le ciment imprégné de l'humidité alimentaire, il en avale quelques atomes, et de là cette pulpe blanche et opaque. Le ventricule chylifique, au lieu de dé- buter, comme dans toutes les Muscides précédentes, par un godet orbiculaire plus ou moins ombiliqué, commence, dans le Teicho- myza, par un renflement ovalaire ou turbiné, tantôt plus, tantôt moins prononcé, dont les parois ont une consistance calloso-char- nue. Ce renflement, ou mieux cet organe, débute trop brusque- ment pour, être considéré comme une simple dilatation de l'œso- phage et pour prendre le nom de jabot. Quoiqu'il ne n'ait présenté 320 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES intérieurement aucune partie dure; aucune colonne calleuse, ainsi qu'on l'observe ordinairement dans un gésier, il doit cépendant, à mon avis, être considéré comme une modification, un premier degré de celui-ci à cause de sa circonscription constante et de la consistance de ses parois. Certainement, la matière alimentaire doit subir dans sa cavité une élaboration spéciale, ce qui vient a l'appui de la réflexion que m'a suggérée tout à l'heure la bouillie de la panse. Si je n’ai point découvert de valvale à l'orifice pos- térieur de ce gésier, où Je crois qu'elle existe, c’est que j'ai man- qué de sujets pour mes recherches. Cet insecte ne se rencon- trant pas dans la contrée que j'habite, j'apportai moi-même de Bordeaux, en 1839, les cinq ou six individus qui ont servi à mes vivisections, et ce n’était pas assez pour descendre dans les détails de structure intime. Quoi qu'il en soit, l'existence de ce gésier est le trait anatomique distinctif du Teichomyza, au moins dans le groupe des Piophilides; car nous trouverons bientôt un sem- blable organe dans le Sphærocera, qui a un genre de vie très-ana- logue au sien. Après cet organe, le ventricule a la forme et les replis accoutumés. Les vaisseaux hépatiques et l'intestin ne diffe- rent pas de ceux du type de la famille. Le rectum n’a pas un col prolongé, ce qui indique d'avance que le Teichomyza n'a plus un oviscapte prononcé. Le canal digestif de l'Ephydra est aussi long et même plus long que celui du Teichomyza. Le réservoir de la panse est simple, ovoïde et peu développé. Il renferme une bouillie, signe d'aflinité organique avec le genre précédent; mais cette bouillie est jaunâtre. On sait que ces petites et innombrables Muscides habitent le limon des rivages ombragés et s'y nourrissent du détritus végéto-animal dont il est imprégné. Le ventricule n’a pas le gésier du Teichomyza, différenêe anatomique capitale, et il offre le godet orbiculaire de presque toutes les Muscides. Lereste comme danslegenreprécédent. Le Piophila, du même groupe, a le canal digestif à peine moins long que celui de l'£phydra; mais, du reste, organisé sur le même plan. Le ventricule chylifique débute aussi par un godet a x - SUR LES DIPTÈRES. 3 orbiculaire ; mais le réservoir de la panse est en bissac et rempli, non d’une bouillie, mais d’un liquide cristallin !. Il y a dans le tube alimentaire du Drosophila fasciata des traits qui le rapprochent du Beichomyza et éloignent du Dros. maculata. Il a la longueur de celui des genres précédents. Le réservoir de la panse n’est pas bilobé; mais quand il est distendu , il paraït arrondi, réniforme. Il renferme une bouillie roussätre ou cannelle. Ce Dro- sophila vivant de substances végétales en fermentation, le ventri- cule offre, à son origine, un gésier turbiné semblable à celui du Teichomyza, et cette conformité anatomique est d’un piquant in- terêt pour la classification. Les vaisseaux hépatiques présentent une particularité qui nous prépare à la retrouver mieux caracté- risée dans le genre Phora. C’est là un de ces organes de transition qu'il importe de signaler pour faire ressortir la marche graduelle des créations organiques. Ces vaisseaux, parfois remplis d’une bile blanche, ont un renflement vésiculaire terminal dans deux d’entre eux, ceux du côté droit, tandis que les deux autres sont umifor- mément capillaires. L'intestin est grêle comme un fil et le rectum est oblong. Le canal digestif du Dros. maculata s'éloigne surtout par l'absence du gésier et des réservoirs biliaires du précédent et ressemble à celui du Piophila. Le groupe des Sphérocérides, Diptères sautillants qui mfestent les bouses, les'crottins et d’autres matières décomposées dont ils font leur nourriture, offrent comme les Piophilides de curieuses dissemblances splanchnologiques dans les deux seuls genres sou- mis à mes vivisections. J'ai déjà signalé celles qui existaient dans leurs glandes salivaires. Le tube alimentaire du Sphærocera res- semble par sa longueur à celui du Piophila. Le réservoir de la panse est simple, ovalaire. Le ventricule a un gésier ovale-oblong, bien circonscrit, semblable à ceux du Teichomyza et du Dros. fas- ciata. Le Borborus n’a pas ce gésier, et il est pourvu du godet or- biculaire si commun aux Muscides. Sa bile est blanche. ! Voyez Métam. et anat. du Pioph. petasionis. ( Annal. des sc. nat, 3° sér. t. 1, p. 365.) 11, ha 322 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Le Gymnopa et l'Agromyza, les deux seules Hétéromyzides que Jaie disséquées, ont un tube digestif très-analogne à celui de lUlidia, dont il serait peut-être prudent de les rapprocher. Le canal alimentaire des Phora, de ces petits Diptères qui courent avec tant d’agilité , et qui semblent se nourrir des imperceptibles immondices répandues çà et là, offre la même composition générale que celui des autres Muscides; mais nous y trouverons aussi plu- sieurs traits de structure qui leur sont propres. Il a une longueur qui dépasse quatre fois environ celle de l’insecte. Il est un peu moins long dans le PA. sordidipennis, espèce qui nous fournira en- core plusieurs caractères anatomiques qui revendiquent sa sépara- tion du genre. L’œsophage, bien plus long que dans la plupart des autres Diptères , traverse tout le corselet en conservant la ténuité du plus fin cheveu. La panse a une forme, une disposition imso- lites, variables dans les différentes espèces et dans les mdividus d'une même espèce, suivant son degré de plénitude, et d’autres conditions physiologiques d’une appréciation difficile. Je connais peu de Diptères où cet organe soit proportionnellement plus volumineux que dans les Phora. Le réservoir du pallipes est ses- sile ou presque sessile, tantôt réniforme, plus ou moins lobé au côté interne, avec un col excentrique si court, qu'il peut être con- testable, tantôt trilobé comme un trèfle de cartes, ou simplement oblong et froncé. Il renferme une bouillie blonde ou roussâtre. Je lai trouvé à trois lobes irréguliers dans le livida, grand, or- biculaire avec un col conoïde fort court dans le bicolor, glo- buleux, muni d’un col central capillaire plus long que lui, et renflé à son origine, dans le sordidipennis, où il était rempli d’un liquide cristallin un peu ambré. Cet organe a, dans l’helicivora, la forme d'une massue allongée très-simple. Le ventricale n’a, dans aucune espèce, son origine en godet orbiculaire comme dans les Mus- cides en général, et ce trait négaüf est le caractère anatomique le plus saillant de ce groupe. Dans les pallipes, livida et bicolor, après l'insertion de la panse, il se continue directement en un tube fili- forme replié en une ou deux circonvolutions. Celui de l’aterrima SUR LES DIPTÈRES. 323 m'a semblé bifurqué à son origine; mais je sens le besoin de re- nouveler les autopsies. Je remarque dans le sordidipennis, qu'après l'insertion de la panse, l’œsophage présente un petit renflement olivaire qui pourrait bien être un gésier. Le ventricule de cette espèce originale débute par une portion courbée en arc, et ce serait au milieu de sa convexité que s'implanterait le gésier. Il résulte de là que le ventricule se prolonge latéralement en un boyau borgne, en un cul-de-sac, en bout arrondi. Cette disposi- tion est si insolite, que je me défie un peu de sa réalité. Comme je n'ai eu qu'un seul sujet à disséquer, je ne suis pas éloigné de croire qu'un coup de scalpel maladroit ou malheureux n'aura dé- robe l’une des branches de la bifurcation de ce ventricule. Cette circonstance , si elle etait fondée, rendrait alors plus vraisem- blable la forme bilolée de l'origine de cet organe dans l'aterrima. Quoi qu'il en soit, le ventricule du sordidipennis ne se reploie qu’en une seule circonvolution, ainsi que celui de l'helicivora. Dans cette dernière espèce, qui a toute la structure extérieure du sordidi- pennis, l'origine du ventricule n’a aucune sorte de renflement. Les vaisseaux hépatiques des Phora varient aussi suivant les espèces. Dans le pallipes et le bicolor, ils sont blanchätres ou demi- diaphanes, de médiocre longueur, et ont deux canaux cholédoques comme à l'ordinaire, mais ils offrent cette particularité que tous quatre ont un réservoir terminal vésiculaire ovoide ou oblong. J'avais déjà signalé dans le Dros. fasciata indice d’une semblable configuration. Ce sont là des vésicules biliaires qui diffèrent surtout de celles des grands animaux, parce qu’elles sont apicales. Les vaisseaux biliaires du sordidipennis fournissent un nouveau trait anatomique qui milite pour sa séparation du genre Phora. Non- seulement ils n’ont pas les vésicules terminales, mais ils manquent de canaux cholédoques ; leur quatre imsertions sont isolées, quoique rapprochées. Ils sont aussi proportionnellement plus longs que dans les autres espèces. L'helicivora présente cette bizarre singularité, que deux des vaisseaux biliaires ont un canal cholédoque, et les deux autres en manquent. (5 324 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES L'intestin des Phora est filiforme. Le rectum est souvent glo- buleux avec quatre boutons charnus ; arrondis ou pyramidaux, et un col aussi long que lui. CHAPITRE II. APPAREIL GÉNITAL. ARTICLE [°. APPAREIL GÉNITAL MÂLE. Les testicules sont colorés en brun plus ou moins rougeitre, comme ceux des Muscides calyptérées. Je ne connais d'autres exceptions que celles du Dros. fasciata et du Phora pallipes. Hs sont oblonss, fusiformes, dans la plupart des Dolichocères, mais plus gros et ovalaires dans les Sepedon sphegeus et Tetanocera ara- toria; d'une forme allongée, et courbés en hameçon dans le Loxo- cera, très-polymorphes dans le Chyliza, suivant le degré de leur turgescence séminale. Je les ai vus dans ce Diptère ou filiformes, flexueux ou courbés en crosse. Ils sont ovoides, oblongs dans le Cordylura; ovales-oblongs ou fusiformes dans le Scatophaga ster- coraria; en longs boyaux enroulés ou fléchis en anse dans les Orta- lis; moins longs et reployés en demi-spirale dans le Platystoma ; gros et ovoides dans les Sepsidées, surtout dans le Nemopoda; de cette configuration dans le Micropeza; semblables dans l'Ulidia à ceux de Ortalis, c'est-à-dire longs, filiformes, enroulés; ovoides dans les Lauxania, Teichomyza; allongés et de forme variable dans le Piophila. Le testicule du Dros. fasciata a une structure insolite, et n’a pas mème cette couleur brune si générale dans les Muscides. Il est constitué par un vaisseau spermifique capillaire, blanchätre, roulé en nombreuses spirales concentriques qui forment une ron- delle plate. Le centre de celle-ci a une teinte jaune qui devient in- sensible ailleurs, Ce vaisseau, déroulé, est plus long que tout le Diptère, et son bout libre est renflé en massue. Cet organe est SUR LES DIPTÈRES. 395 ovoïde, assez gros dans les Sphérocérides et le Phora pallipes, où il est décoloré. & Les conduits déférents des testicules sont bruns comme ces der- niers dans les Dolichocères, mais plus courts que la glande dans les deux Sepedon et le Tetanocera aratoria; plus longs dans les autres. Ils n'ont dans le Loxocera que l’étrécissement incolore du testicule , d'une excessive brièveté dans le Chyliza; plus marqués dans le Cor- dylura; courts et plus ou moins décolorés dans le Scatophaga, dans les Ortalis, où ils sont parfois fusiformes; d’une finesse uniformé- ment capillaire et de la longueur du testicule dans le Platystoma ; plus courts que ce dernier orgañe et de sa couleur dans les Sepsi- dées; presque nuls dans le Micropeza; moins longs que le testicule dans l’Ulidia et le Teichomyza; bien plus courts dans le Piophila. Les testicules du Drosophila fasciaia s'atténuent en arrière pour s’a- boucher à un conduit déférent commun, capillaire, court, qui se fixe, non pas aux vésicules séminales, mais directement à lori- gine du canal éjaculateur. Ce sont là deux modes insolites de connexions. Ces conduits dans les Sphérocérides sont plus courts que le testicule et décolorés; ceux des Phora ont la longueur de cet organe et une ténuité capillaire. Les vésicules séminales (ordinairement une paire, quelquefois deux) recoivent les conduits déférents immédiatement avant l'ori- gine du canal éjaculateur. Dans la plupart des Dolichocères, elles sont filiformes et assez longues ; plus courtes et un peu renflées au bout dans le Sepedon Haeffnerii, avec un canal éjaculateur filiforme, long et flexueux. Il n’est pas facile de mettre en évidence celle du Loxocera, à cause de leur contiguïté , soit entre elles, soit avec les testicules. Distendues à leur naissance, elles s’étrécissent en un boyau tubuleux courbé en anse, C’est par un col des plus courts qu'elles s’insèrent au canal éjaculateur. Celui-ci, filiforme et droit, présente cela d’insolite, que, bulbeux à son origine, il reçoit là le col capillaire d’une vésicule globuleuse impaire, remplie d’une matière blanche. J'ignore entièrement les attributions physiolo- giques de cette vésicule, qui est peut-être un réservoir séminal 326 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES supplémentaire. ya, dans le Chyliza, deux paires de vésicules séminales, l’une que j'appellerai essentielle , parce qu'elle reçoit les conduits déférents, est filiforme, longue, plus ou moins courbée en anse, et parfois bifurquée; l’autre, analogue par sa configura- tion à celle du Loxocera, est renflée vers son origine, filiforme ensuite, et dirigée en arrière; mais elle varie encore singulière- ment, car je l'ai trouvée parfois presque globuleuse et placée en avant. Le canal éjaculateur est filiforme, assez long, bulbeux à son origine. Les vésicules séminales du Scatophaga ont une gracilité capillaire et une médiocre longueur. Elles semblent plutôt s'insérer aux conduits déférents que leur fournir insertion. Le canal éjaculateur, qui égale en longueur le testicule avec son conduit déférent, esi un peu en massue à son origine, puis il est capillaire. Les vésicules des Ortalis, blanchâtres et tubuleuses, sont au nombre de quatre dans l’'Ort. vibrans, et de deux dans l'Ort. lugens. Celles de la pre- mière espèce sont plus courtes, une paire dirigée en avant, plus ou moins courbée en crosse et recevant les conduits déférents, l'autre paire dirigée en arrière, Celles de la seconde espèce ont une lon- gueur presque double des précédentes, et sont plus ou moins reployées. Le canal éjaculateur, plus grêle que les vésicules, est un peu bulbeux à son origine dans l'Ort. lugens. L'appareil génital mäle du Platystoma renchérit encore par son originalité et ses formes inaccoutumées sur les précédentes Mus- cides. C’est ici qu'il faut invoquer et toute l’acuité de sa vue, se- courue des lentilles amplifiantes, et l'indispensable /abor improbus, pour démêler la simplicité et la symétrie au milieu de ce pêle- mêle d'organes et de linextricabilité de leurs fragiles replis. Les vésicules séminales ont avec les conduits déférents des connexions tout à fait particulières, que je signalerai bientôt. Ces vésicules forment au-dessous d’un grand corps ovale central, analogue au réservoir séminal des Syrphies, un paquet, un plexus dont j'ai été assez heureux de dérouler les nombreux replis. Alors j'ai pu, à mon indicible satisfaction, mettre en évidence les connexions réci- Rite, a La SUR LES DIPTÈRES. 327 proques des diverses pièces de l'appareil et y retrouver, avec quelques légères modifications, le type des organes masculins de l’ordre. Les conduits déférents aboutissent aux côtés de la con- vexité d’une utricule semi-lunaire transversale, organe insolite, sorte de sinus commun destiné à recevoir immédiatement le sperme sécrété, et à le transmettre, soit aux vésicules séminales, soit au canal éjaculateur. Ces vésicules naissent ou s’insèrent de chaque côté de la concavité de ce sinus. Ce sont deux vaisseaux simples, capillaires, semi-diaphanes, très-repliés, dont la longueur égale quatre ou cinq fois celle du corps de l’insecte. Le canal éjaculateur prend son origine à cette même concavité du sinus, entre les in- sertions des vésicules. Il a presque la ténuité de celle-ci, est moins long qu’elle et très-flexueux. Il va s’insérer près du bout postérieur du réservoir séminal. Ce dernier est un corps ovalaire blanc, à pa- rois consistantes et épaisses, situé au centre de tout l'appareil, qu'il recouvre en partie, et qui me semble destiné au séjour, à l’élabora- tion du sperme, pour fournir sans doute à sa dépense, ou succes- sive, ou intermittente pendant un coït, que je suppose, d’après la forme des organes copulateurs, devoir être et difficultueux et fort long. Le réservoir séminal communique avec l'armure copulatrice par un col court et gros. Les vésicules séminales des Sepsidées sont filiformes, du double au moins plus longues que le testicule. Indépendamment de celles- là, il y en a une impaire au milieu, tantôt en massue, tantôt ovoide, et presque de la grosseur du testicule; comme elle ne se trouve pas sur le trajet du canal éjaculateur, je n’ai pas cru de- voir lui donner le nom de réservoir séminal. Le canal éjaculateur est fort long, capillaire, flexueux, bulbeux à la base dans le Che- ligaster. Il est moins long et renflé dans une partie de son éten- due dans le Vemopoda. fait, à son origine, une boucle dans le Sepsis. Les vésicules séminales de FUlidia sont plus que capillaires, fragiles, entortillées, et plusieurs fois plus longues que le corps, avec un canal éjaculateur fort court. Celui-ci est au contraire long # 328 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES et grêle dans le Piophila pusilla, où les vésicules sont filiformes et roulées en cercle. Dans le P. petasionis, ces vésicules sont allon- gées, recourbées plus où moins, renflées au bout, offrant avant leur confluence une utricule ovoïde, où s'implante le testicule. Cette utricule, malgré sa configuration, peut être prise pour un con- duit déférent; le canal éjaculateur est long, plus ou moins dilaté à son origine. Les vésicules séminales du Drosoph. fasciata sont oblongues, assez grosses, insérées par un col presque nul aux côtés de l’origine du canal éjaculateur, en sorte que, pour devenir réservoirs du sperme, il faut que celui-ci y reflue de cette origine; le canal éjaculateur est en massue allongée et médiocrement long. Ï y a deux paires de ces vésicules dans les Sphérocérides : lune, ovale ou ovale oblongue, recoit les conduits déférents; l'autre, allongée, cylindroïde, ou à peine en massue. Le canal éjaculateur est tout à fait capillaire dans le Sphærocera, bulbeux à son origine dans le Borborus. Les vésicules du Phora pallipes, de la grandeur du testicule, sont oblongues, cambrées, avec un col capillaire moins long qu’elles, offrant dans son milieu un petit renflement sphéroïdal; c’est immédiatement avant celui-ci qu'a lieu l'insertion du conduit déférent; le canal éjaculateur est grêle, capillaire, assez long, flexueux. Terminons ce qui concerne l'appareil génital mâle de nos pe- tites Muscides, par le signalement des armures copulatrices de quelques-unes d’entre elles. L’armure copulatrice du Loxocera, tout à fait collée sous le bout de l'abdomen, est fort petite; la pièce basilaire est un arc tégu- mentaire, ouvert en arrière, noirâtre, velu; un espace assez grand, occupé par des parties molles, mais bordé de chaque côté par une lame brune, sépare cette pièçe du forceps, dont les bran- ches sont brunes, oblongues, obtuses, glabres, à peu près droites, un peu échancrées au bord externe; le fourreau de la verge est fin, allongé, d’un brun pâle, et semble se confondre à sa base avec une pièce transversale, qui lui est peut-être commune avec le forceps. % SUR LES DIPTERES. ° 399 L'abdomen du Chyliza mäle est renflé à son extrémité, qui est creusée en dessous d’une gorge profonde, à bords tranchants et droits, qui le prolonge dans toute la longueur de cette partie et qui, dans le repos, loge l’armure éopataits Elle rappelle une structure analogue dans les Libellules. La pièce basilaire est assez grande et arquée, comme dans le Loxocera, mais ses bouts sont obliquement tronqués. Les branches du Jorceps, noirâtres et à peu près droites, sont prolongées en pointe très-acérée; le fourreau de la verge est allongé, pâle, bordé .de baguettes étroites, brunes, terminées par un petit crochet tourné en dehors. L'armure du Scatophaga est arrondie et logée sous le bout de l'abdomen; la pièce basilaire est coriacée, noirâtre, velue, large, à peine arquée; les branches du forceps consistent en deux cro- chets cornés, bruns, arqués, formant la pince par leur ‘conni- vence. Je ne vois à la place du fourreau de la verge que deux pan- neaux ovales, obtus, coriacés, velus. L’armure des Ortalis est pareïllement logée sous l'extrémité de l'abdomen. Celle de l'Ort. vibrans consisté, 1° en une pièce basilaire carrée, noire, velue, légèrement ie en arrière; 2° en deux espèces de tentacules loss bruns, velus, étrécis en pétiole, sans appa- rence de véritable forceps; 3° en un filet élastique brun, plane, un fin ruban, d'abord droit, puis enroulé en une rondelle comme un ressort de montre : ce filet forme, en dehors du corps de l'insecte, une saillie. constante sur un côté et vers la base de la ièce basilaire: l’une de ses faces, l'intérne, paraît au microscope P pe, toute couverte de soies assez longues, plus ou moins couchées; le pédicule seul est glabre. Je considère ce filet comme le fourreau de la verge. La pièce basilaire de l’armure de l'Ort. lugens est plus échancrée en arrière que celle du vibrans; le forceps est évident; ses branches, distantes lune de l’autre et presque droites, sont allongées, minces, de couleur ombrée, terminées par une dilatation trans- versale, dont l'angle externe est obtus et crochu, et l'interne aigu. ONE 42 330 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Entre ces deux angles, il ÿ a une très-petite épine courbe; au milieu des bases du forceps, on voit deux pièces oblongues con- tiguës à la ligne médiane, analogues aux tentacules du vibrans. Comme dans cette dernière espèce, on trouve dans le lugens le fourreau de la verge enroulé hors du corps en ressort de montre, mais simplement bordé, d'abord, d'aiguillons triangulaires bien séparés, puis de piquants sétiformes allongés, susceptibles de se redresser et de s’'incliner; enfin, ce ruban élastique est inerme un peu avant son extrémité, qui est terminée en pointe mousse. Nous allons trouver dans l'armure copulatrice du Platystoma une recherche singulière de composition et de structure. Couchée dans le repos, dans lexcavation du bout de l'abdomen, elle con- siste d’abord en deux pièces basilaires cornées, noires, glabres, placées l’une à la suite de l'autre, et qui ne semblent que des segments tégumentaires qui auraient changé de forme et un peu de texture; la première, qui est ovale, convexe, tronquée en ar- rière pour s'articuler à la suivante, est arrondie en avant, où elle reçoit le col du réservoir séminal; la seconde pièce, analogue à celle des Ortalis, est presque carrée, un peu échancrée en ar- rière. Après cette échancrure, se voit le forceps, dont les branches écartées, mais susceptibles de se rapprocher pour former la pince, sont composées de deux pièces unies par une articulation : l'une est roussâtre, renflée, située à la base; l’autre est un crochet à trois petites dents tronquées, dont la plus interne est noire et l'externe roussâtre. Par une compression expulsive, exercée avec ménagement pendant la vie de l'insecte, on voit se présenter, entre les branches du forceps, une sorte d’étui assez grand, co- riacé, membraneux, velu, qui ressemble au fourreau de la verge. Mais c’est dans l'étude du pénis que nous allons voir se mulüplier les prodiges de structure. De dessous et sur le côté de la seconde pièce basilaire, part, comme dans les Ortalis, un filet élastique-de couleur ambrée, d'une fmesse qui surpasse celle d'un cheveu, et assez long pour faire une grande circonvolution sur lui-même. Ce filet, qui ne s’enroule pas en ressort de montre, È Fr «4 SUR LES DIPTÈRES. 331 aboutit à un corps fort gros, comparativement à lui, ovale-oblong, étranglé en calebasse, corné, très-glabre, lisse et luisant. Un peu avant son bout, libre et sous celui-ci, ce corps émet un filet de même nature et de même nuance que celui fixé au bout opposé, mais trois ou quatre fois plus court, et bifide à son extrémité. La plus forte lentille du microscope laissé «p=rcevoir, à travers la tunique ambrée et semi-diaphane du plus long filet, un tube in- clus, et à la première partie de la calebasse ime Mens pareille- ment incluse. L’invocation de la loi de l'analogie me porte à regarder ce filet comme un étui de la verge, ainsi que les grändes Thales nous l'ont démontré, tandis que le corps en calebasse doit être considéré comme un gland presque monstrueux. Il est permis de croire que ce gland est destiné à s'introduire, à se loger dans le vagin, à y demeurer tout le temps du coït. Il est probable que; pendant celui-ci, dont je n'ai pas été témoin, les deux sexes demeurent unis, attachés comme les chiens, et enfin qu'il se fait, durant cette union, plusieurs éjaculations. L'armure des Sepsidées est, dans le repos, réfléchie et appli- quée sous le bout de l'abdomen. Celle du Cheligaster a une cir- conscription ovalaire. Elle semble se réduire à une seule tenaille cornée ou forceps, laissant entre ses branches un grand vide, et suscepüble d’un jeu assez étendu. Mais en y regardant de plus près, on reconnaît presque vers le milieu de ces branches, une petite agticulation transversale, ce qui permet de distinguer, 1° une pièce basilaire cambrée, renflée, noire, luisante, un peu hérissée, unie en arrière à sa congénère par une fine articula- tion médiane, difficile à constater; 2° une pièce terminale, plus grêle, plus pâle, pareillement cornée, un peu sinueuse , inclinée vers sa congénère pour faire la pince. Elle représente le crochet arqué et mobile qui s'observe dans quelques armures de Diptères et notamment dans le Sargus, le Leptis, etc. Au milieu de Pou- verture parabolique du forceps, se voit un étui oblong, corné, noir, glabre : c'est le fourreau de la verge; mais un fourreau, contre l’ordinaire, d’une seule pièce cornée, au mois vue par . k2 332 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES sa région dorsale. L'extrémité de ce fourreau émet, par une com- pression expulsive, un appareil assez compliqué, où l'étude mi- croscopiqué m'a permis de constater, d'abord, un stylet central en crochet, modérément arqué, corné quoique pâle, avec une très-petite saillie dentiforme vers sa base; puis, de chaque côté de cette dernière, une sorte de tubercule ou d’apophyse arron- die, veloutée, dont l’une, plus saillante, est armée à sa racme d’un ergot corné, dirigé vers la souche de Fappareil. Je laisse à de plus habiles le soin de nous fixer sur les attributions respectives des diverses pièces de ce singulier instrument copulatif. L'armure du Vemopoda ressemble à la précédente, mais elle est plus arrondie, et je n'ai point saisi l'articulation mitoyenne des branches du forceps. Le fourreau de la verge est ici velu, échancré sur un côté. De son extrémité, sort un stylet allongé, sinueux, hérissé. : Le trait anatomiquesqui établit l'affinité générique de l'Ulidia avec l'Ortalis, est l'existence, en dehors de larmure copulatrice, d'un fourreau de la verge, sous la forme d’un filet enroulé comme un ressort de montre. J'ai décrit et figuré cette même disposition dans le Piophila petasionts. L'armure du Drosophila fasciata ne manque pas non plus d'originalité. Elle a pour pièce basilaire un panneau ovalaire, de texture corlacée, couvert de longs poils et garni à son bord in- férieur d’une série de dents cornées, brunes, dirigéesJes unes en avant, les autres en arrière. La plupart de ces dents, vues au microscope, ont leur pointe bifide. Au-dessous de ce panneau, est une plaque cornée, oblongue , subtriangulaire, finement den- telée à son bord tranchant. Cette plaque, quoique unique, rem- placerait le forceps. Mais, ce qu'il ÿ a de bien curieux, c’est qu'à plusieurs reprises J'ai pu constater, sur un insecte aussi petit, la verge parfaitement saillante. Cette verge (ou peut-être ce four- reau) est capillaire, assez longue, blanchâtre, et son bout libre offre au microscope une sorte de gland avec un très-petit crochet de chaque côté. « dt | | 1 «SUR LES DIPTÈRES. 333 L'armure du Sphærocera est ovalaire et noire. La pièce basi- laire est assez large, transversale, un peu arquée. Les branches du forceps sont pointues, médiocrement courbes, velues en de- hors. Le fourreau se termine par deux stylets bruns sétiformes. L'armure du Phora pallipes consiste principalement en un Jor- ceps coriacéo-corné, à branches grosses et hérissées de soies roides à leur base, étrécies ensuite pour se terminer par un cro- chet en cuilleron arrondi, très-cilié en dehors. Le fourreau est glabre, cylindroïde, avec deux soies courbes à sa pointe. Ce der- nier trait rappelle celui du Sphærocera. Le microscope m'a fait découvrir, à la base du fourreau, deux plaques ovalaires ciliées. appartenant peut-être à une voselle. ARTICLE IT. APPAREIL GENITAL FEMELLE. Mes investigations anatomiques sur cet appareil ne m'ont pas mis à même de croire que dans les Muscides acalyptérées il exis- tàt des espèces vivipares, comme dans les calyptérées. Je n’y ai découvert aucun vestige de réservoirs ovo-larvigères. Les œufs à terme tombent dans le calice, quand il y en a, ou enfilent l’ovi ducte, pour séjourner, avant d’être pondus, dans un renflemen: de celui-ci, qui devient un réservoir ovigère, analogue à celui don les calyptérées nous ont fourni plusieurs exemples. Je me bor- uerai à choisir, dans le grand nombre d’ovaires que j'ai étudiés ceux dont les modifications, de forme ou de structure, peuven servir de types pour l'ensemble de la famille. Les ovaires du Sepedon sphegeus et du Tetanocera shctica con sistent en deux grappes ovalaires-conoïdes de vingt-cinq à trenti gaines ovigères multiloculaires. Le calice est postérieur et plu: ou moins cupuliforme. Le col est fort court, et l’oviducte long et filiforme, sans réservoir ovigère. Les œufs à terme sont oblong: et blancs. Je n’ai su apercevoir, pour appareil sébifique et sémina 334 RECHERCHES ANATOMIQUES ET D OT OGIQUES du Sepedon, que deux boyaux filiformes plus où moins boursou- flés, d’une légère teinte roussâtre, renflés en arrière en une vési- cule ovalaire qui s’insère par un petit col à l'extrémité de lovi- ducte. Malgré des recherches réitérées, je n'ai pas découvert des orbicelles, comme dans d’autres Dolichocères, et je sens le besoin de reprendre ces autopsies. Jai trouvé dans les Telanocera aratoria et stictica, trois orbi- celles à centre noir, munis de cols éfférents capillaires. Dans la première de ces espèces, il existe aussi deux réservoirs utriculaires ovales atténués en col. L'oviscapte des Dolichocères est nul ou presque mul, et c'est l'indice que ces Diptères n'introduisent pas, mais déposent leurs œufs. Les derniers segments dorsaux du Sepedon sont étroits, en- gainés de manière à se prêter, lors de la ponte, à des mouvements variés et à un certain allongement. Il y a deux tentacules vulvaires d’un seul article ovalaire velu. Les ovaires du Loxocera ont la configuration de ceux des Doli- chocères, mais ils n’ont chacun que dix à douze gaines ovigéres allongées, tri ou quadriloculaires, ce qui explique la rareté de ces Diptères comparativement aux Sepedons. L'oviducte présente, peu après son origne, un réservoir ovigère allongé , à parois épaises et consistantes. L'appareil sébifique et séminal ne m'a offert que deux orbicelles à centre roussâtre, subsessiles, et un seul réservoir ovoide pédicellé. L’oviscaple est petit, d’une seule pièce tubuleuse brune et grêle. Il insère sans doute les œufs dans quelque milieu résistant. Ceux du Chyliza ont encore la forme des précédents, avec une quinzaine environ de gaines ovigères multiloculaires. L'oviducte a un réservoir ovigère, analogue à celui du Loxocera. Les œufs à terme sont allongés et blancs. L'oviscapte est formé aussi d’un seul tuyau rétractile, terminé par deux tentacules vulvaires, d'un seul article. Les réservoirs séminaux sont ovales, avec un long col. Dans les Scatomyzides, les ovaires du Sapromyza ustulata ont - SUR LES DIPTÈRES. - 335 un, nombre indéterminable de gaines. ovigéres multiloculaires, et l'oviducte offre, comme les précédents, un réservoir ovigère. La glande sébifique a trois orbicelles ronds à centre noir, munis d’un très-long col ; le Sap. rorida n’en a que deux, mais l’un a deux taches noires, et l'Helomyza rufa a deux longs cols avec un double orbi- celle à chacun. Les ovaires du Platystoma, dans un état de fécondation avancée. sont gros, subglobuleux, blancs, hérissés dans tous les sens par une quantité innombrable (plusieurs centaines) de gaines ovigéres allongées, très-serrées, biloculaires, terminées par un ligament propre. Le calice, qui, dans les groupes précédents, était posté- rieur, est ici central; le col fort court, ainsi que loviducte, jus- qu'à l'insertion de la glande sébifique, car après celle-ci il se prolonge pour suivre les mouvements de loviscapte. Remarquez qu'il n’y a pas de réservoir ovigère. Les œufs sont allongés, grèles, pointus par un bout. Dans les individus vierges, les ovaires sont plats, triangulaires, et les cols s'insèrent à l'angle postérieur et interne du triangle. L'appareil sébifique et séminal, situé à peu de distance de l’origme de loviducte, a trois orbicelles ronds à centre noir, qui paraissent sessiles dans la situation normale des organes, mais qui, dans le fait, ont un très-long col efférent capillaire. Ces or- bicelles sont tellement enlacés dans un tissu adrpeux membrani- forme , qu'il est fort difficile de les mettre en évidence. Les réservoirs séminaux sont deux boyaux allongés plus où moins renflés vers leur milieu, flexueux, remplis d’une matière très- blanche. C'est surtout dans les individus non fécondés que les connexions de tous ces organes peuvent être bien saisies. L'oviscaple est long et formé par deux tuyaux bruns, parche- minés, rentrant lun dans l'autre, et dont le postérieur, plus grêle, se termine par quelques poils. Je n'ai pas aperçu des tentacules vulvaires. L'oviscapte, dans Le repos, s'engage dans le cône tronqué noir, luisant, non rétractile, du bout de l'abdomen qui lui sert d’étui. k “ PL 336 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Les ovaires de l’Ortalis lugens ressemblent à ceux du Platy- toma par leur configuration et le nombre des gaines ovigères. Mais celles-ci m'ont paru tri ou quadriloculaires, et loviducte, après a glande sébifique, présente un réservoir ovigère oblong, à pa- rois épaisses, comme dans la plupart des groupes précédents, ce qui éveille un peu mes doutes sur son absence dans le P/a- tystoma. Les ovaires des Sepsidées présentent, suivant leur état ou leur degré de fécondation, des différences insidieuses de forme et de structure apparentes. Aussi faut-il, pour ramener ces différences au type normal, multiplier à l'infini les autopsies aux diverses épo- ques de la vie. Dans le début de la gestation, les ovaires sont ovales ou ovales- oblongs, couverts de toutes parts de granulations arrondies, et au côté interne de chacun d’eux on remarque, tantôt plus, tantôt moins près de leur extrémité, un ligament comme fibreux ou strié, dirigé en avant. Dans cet état, les gaines ovigères sont tel- lement agglomérées et confondues, qu'il est impossible de saisir leur forme propre. Par les progrès de la gestation, la configuration sement considérable, une 5 sorte de métamorphose. Lorsque.lévolution complète de l'organe elmême la structure éprouvent un chan est arrivée, lorsque les œufs sont à terme dans leurs gaînes, l’o- vaire forme une sorte de rondelle comparable à celle des Muscies. La tranche de la rondelle présente une série circulaire et serrée de gaines ovigères innombrables et uniloculaires, remplies d'œufs allongés, tandis que de son disque creux, excavé; part un fais- ceau pyramidal et eMilé, formé par les longs ligaments suspen- seurs propres de ces gaines, et allant se fixer dans le thorax. J'ai donné la figure de ces deux états dans le Cheligaster. Le calice de l'ovaire est postérieur, c’est-à-dire formée par l’éva- sement du col, du moins je lai constaté ainsi dans un Nemopoda qui avait peut-être déjà commencé sa ponte, ei où, par consé- quent l'origine du col s'était dilatée pour recevoir les œufs à terme. Cette dilatation était nulle dans l'ovaire du Gheligaster que j'ai re- SUR LES DIPTÈRES. 337 présentée. Le col est court, loviducte grêle, filiforme, aussi long que l'ovaire. Cet oviducte se perd en arrière dans un corps allongé à parois résistantes qui est le réservoir ovigére. Les œufs sont allon- gés, grèles, obtus, blanchâtres. L'appareil sébifique et séminal s'insère immédiatement avant le réservoir ovigère. [1 y a dans le Cheligaster trois orbicelles, dont deux à longs cols, et Pautre sessile. Ce dernier et l'un des autres ont un centre noir qui n'existe pas dans le troisième. Je n’ai pas aperçu les réservoirs séminaux, et je suis porté à croire qu'ils ont échappé à mes regards. Dans le. Nemopoda, où les trois orbicelles sont tous pédicellés, et où un seul d’entre eux a le centre noir, j'ai trouvé un réservoir séminal ovalaire, mais un seul, ce qui n’est pas ordinaire. L'oviscapte du Cheligaster m'a paru formé d’un seul tuyau allongé et rétractile. J'ai vu sortir par son bout deux crochets noirâtres à peme arqués, destinés sans doute à saisir ou à diriger les œufs lors de la ponte. Ces crochets ne sont pas des tentacules vulvaires; ceux-ci existent de chaque côté du dernier segment de l'abdomen sous la%forme d’une fine et longue spatule. Je n'ai étudié les ovaires des Leptopodites que dans le Calo- bata. Dans une gestation avancée, ils sont ovales, triangulaires, déprimés, mais plus ou moins fléchis sur eux-mêmes, pour se prêter à l'étroitesse de l'abdomen. Ils sont composés d’un nombre incalculable de gaines ovigères allongées, tri ou quadriloculaires, ce qui annonce que cette espèce doit pulluler beaucoup. La face inférieure de l'ovaire est dégarnie de gaines, excepté sur ses bords, en sorte que le calice est inférieur, le col est court, et l’oviducte aussi. Les œufs à terme sont allongés, pointus par un bout, blancs. Je n'ai constaté de la glande sébifique que deux orbicelles dé- pourvus de centre noir, mais avec de longs cols efférents. Les ovaires de l'Ulidia ressemblent beaucoup à ceux de l'Ortalis, et surtout du Platystoma. Parvenus à leur dernière période de gestation , ils sont ovales, obtus, garnis d’une quantité prodi- gieuse (de centaines) de gaines ovigères, uni où biloculaires très- 135 43 338 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES serrées, paraissant alors globuleuses, parce que les bouts des œufs qu’elles contiennent sont sursallants. Le calice est postérieur, et le col fort court. L'oviducte est long et forme, bientôt après son origine, une double anse dilatée et d’une consistance calleuse. C'est un réservoir ovigère. Les œufs à terme sont ovales-oblongs, blancs. L'appareil sébifique et séminal a, dans l'Ulidia, une COMpPO- sition différente de celles que nous avons étudiées jusqu'à ce jour. Les orbicelles à centre noir sont au nombre de trois, avec de longs cols capillaires. Deux d'entre eux ont un pédicule com- mun, mais chacun d'eux a un col court. Le troisième conflue avec les deux autres pour former un conduit excréteur assez court, qui sinsère sous l'origine du renflement ovigère. Les réservoirs séminaux sont deux utricules pyriformes, avec un long canal excré- teur capillaire. Les ovaires de FOchtera, au temps d'une gestation avancée, sont volumineux et ovalaires. Les gaines ovigères, au nombre de quinze à vingt, sont allongées quadri ou quinqueloculaires. Les œufs à terme sont remarquables par leur couleur noirâtre, leur grandeur, leur forme oblongue, cambrée parfois, atténuée à un bout, et les fines stries lbgiadinalés de leur surface. Le micro- scope y révèle une enveloppe diaphane. Leur structure annonce quelque particularité dans leur destination. Ovaires du Teichomyza et du Drosophila : ovales-conoïdes, com- posés chacun d’une vingtaine environ de gaines ovigères, allongées, quadriloculaires. Col assez court, oviducte filiforme, flexueux, plus long que l'ovaire. L'appareil sébifique et séminal AE inséré, non à l'origine, mais à l'extrémité postérieure de l'oviducte. Orbicelles obiouk subdiaphanes, dépourvus de centre noir, de consistance un peu calleuse, munis d’un col capillaire à à peine de leur longueur. Re- servoir séminal en étui oblong, subcoriacé, cylindroïde, tronqué au bout, avec son axe faiblement roussâtre, et un col grêle plus court que lui. Fe COPT re PCT DRE NON 5 a ° # SUR LES DIPTÈRES. 339 Ovaires du Prophila petasionis : en rondelle subarrondie , comme hérissée, à sa paroi supérieure, d’une quarantaine de gaînes ovi- gères, courtes, subtriloculaires ; calice inférieur, col bien mar- qué. Oviducte gros, expansible, offrant un cul-de-sac latéral (bourse copulatrice d'Audouin), glande sébifique à un seul orbi- celle à large centre noir, sessile; deux paires de réservoirs sé- minaux, l’une ovoide, pédicellée, lPautre en boyau allongé, courbé, inséré par un col capillaire. Oviscapte de trois tuyaux Mag engainés. Ovaires du Borborus : ovalaires composés d’une vingtaine envi- ron de gaines ovigères bi ou triloculaires, courtes, grosses, insé- rées sur la paroi supérieure de l'organe; calice par conséquent inférieur, Col court, oviducte assez long et filiforme. Ce dernier se reploie d’abord en une circonvolution, puis il augmente un peu de diamètre et ses parois deviennent consistantes pour former un réservoir ovigère. OEufs ovales, obtus. L'appareil sébifique et séminal s’insère au bout de l’oviducte après le réservoir ovigère, ce qui est insolite. Deux orbicelles à centre noir, ovalaires, à col plus court que de coutume, renflé à sa naissance: Autour de ces orbicelles, on voit les replis assez nom- breux d'un ou peut-être de deux tubes blanchätres, capillaires, dont je n'ai pas constaté les connexions, et qui correspondent aux réservoirs. Ovaires du Phora pallipes: dans une fécondation avancée, ob- longs, obtus, composés de vingt à vingt-cinq gaines ovigères, uni ou peut-être biloculaires, peu serrées, affectant une disposition en séries longitudmales. Galice postérieur, col court, oviducte grêle , assez long. ŒEu/s à terme, ovales, obtus, blancs. Ovaires du Sordidipennis ayant Voriginalité anatomique des autres viscères. Quoique la femelle où je Les ai étudiés fût dans un état de gros- sesse à terme, et que le développement des ovaires eût envahi presque toute la cavité abdominale, chacun d’eux n’était composé que de cinq gaines ovigères subbiloculaires, ce qui prouve la rareté de cette espèce. Les œufs sont gros, ovales-arrondis, blancs. Col 43 * 340 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSOLOGIQUES bien marqué, ainsi que l'oviducte. L'appareil sébifique et séminal offre, relativement à son point d'insertion, une exception dont le Borborus nous a déjà fourni un exemple. Il s’insère à la partie pos- térieure de l’oviducte. Il n’y a pour organe sécréteur qu’une grosse vésicule ovoïde subdiaphane remplie d’un liquide roussâtre. Deux vaisseaux simples capillaires reployés, insérés aux côtés de la vé- sicule, représenteraient les réservoirs séminaux. FAMILLE DES PUPIPARES. Le fait original qui a donné son nom à cette famille, la der- nière de l’ordre des Diptères, est acquis à la science depuis le beau mémoire que Réaumur consacra à illustration de lHippo- bosque!, et qui n’a laissé rien à apprendre sur le genre de vie et les métamorphoses de cet insecte. Les Pupipares devaient aussi exciter un vif intérêt sous le rap- port de leur anatomie, tous les méthodistes s'étant accordés à les reléguer au dernier degré de l'échelle diptérologique, 1l devenait curieux de constater cette décadence organique. En 1825, j'ai pu- blié, sur l'Hippobosca equina, mes recherches anatomiques?. Je les ai renouvelées depuis, et je vais en donner un extrait en y ajou- tant quelque chose sur le Melophagus. Espèces disséquées : 1. Hippobosca equina. L. 2. Melophagus ovinus. Larr. . 3. Ornithomya viridis. L. L'absence totale des segments à labdomen, tant à la région dorsale qu'à la ventrale, est, dans les Pupipares, un caractère de structure extérieure d'autant plus intéressant à signaler, que la transition avait déjà été préparée par le Plaiystoma, où le ventre seul est dépourvu de segmentation. Je ne me lasse pas d'appeler ? Mém. 14, t. VI, pl. 48. ? Annal. des sc. nat.t. VI. p. 299, pl. 13. ne ef - SUR LES DIPTÈRES. 341 l'admiration sur cette marche successive de la nature dans les créations. C'est une loi uniwerselle. Le tégument abdominal de l'hippobosque est épais, coriacé, mais suscepüble d’une grande extension. Il est doublé d’un muscle peaucier dont la contractilité s'exerce puissamment à l'époque de l'accouchement. Les poils y sont implantés chacun sur une éminence arrondie. CHAPITRE PREMIER. APPAREIL DIGESTIF, Ces insectes se nourrissent du sang des animaux vivants dont ils sont parasites. Les glandes salivaires sont plus compliquées, mieux organisées que dans beaucoup d’autres insectes. L’organe sécréteur occupe la base de la cavité abdominale. Il consiste, dans l'hippobosque etl’or- nithomye, en un boyau flexueux, et dans le mélophage, en une capsule subglobuleuse. Il communique par un col efférent très-ca- pillaire à un réservoir membraneux, orbiculaire dans le mélophage et l’ornithomye, ovoïde dans lhippobosque, situé vers le milieu du thorax. De ce réservoir, part brusquement un canal excréteur très-fin, plus ou moins reployé, confluent avec son congénère en un conduit commun, qui verse la salive dans la bouche. Le tube alimentaire est le plus étendu de tous ceux des Diptères, puisqu'il a huit à neuf fois la longueur de Finsecte. Celui des derniers genres des acalyptérées nous avait déjà préparés à la progression croissante de la longueur de ce canal, avec la pro- gression décroissante de l’organisation. C’est là un fait curieux à consigner. La privation absolue de la panse est encore un fait négatif d’un piquant intérêt, quand on se rappelle que le genre Phora qui, dans la série, précède immédiatement les Pupipares, nous avait fourni des variations de cet organe qui témoignaient hautement des incertitudes organogéniques et de la tendance à la disparition de ce premier réservoir digestif. L'æsophage est court 342 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES et très-fin. Le ventricule chylifique, de la longueur des trois quarts de tout le tube, débute dans le thoyax par un renflement ovalaire un peu calleux, un jabot, plutôt qu'un gésier. I offre, dans Fabdo- men, des boursouflures variables plus ou moins gorgées de sang; puis il devient filiforme, et s’enroule en plusieurs circonvolutions. Les vaisseaux hépatiques n’ont pas de canaux cholédoques, et ont leurs quatre msertions isolées. La bile est souvent, comme dans les Phora, d'un blanc amylacé. L'intestin, grêle comme un fil, débute par un renflement en godet, ce qui est un trait anatomique pro- pre à l'hippobosque. Le rectum a quatre boutons charnus arrondis. Ceux-ci sont des muscles papilliformes. CHAPITRE Il. APPAREIL GENITAL. ARTICLE I" APPAREIL GENITAL MÂLE. Les testicules sont fauves à l'extérieur, comme ceux du plus grand nombre des Muscides; mais ils ont une structure fort rare dans les Diptères, où cependant les Asiles et les Conops nous en ont fourni des exemples assez analogues. Ils consistent chacun en une agglomération des nombreux replis d'un vaisseau spermi- fique simple, subcapillaire, qui, déroulé, a quatre ou cinq fois la longueur du corps de linsecte. Parmi les Coléoptères, les Carabi- ques ont de semblables testicules. Ceux du Drosophila fasciata, Dipière de la famille des Muscides acalyptérées, en approchent pour la longueur du vaisseau spermifique, mais non pour sa dis- position. Le conduit déférent n’est que la continuation du testicule Il y a une paire de vésicules séminales capillaires, mais chacune d'elles, peu avant son insertion, se divise en deux branches sim- ples. Le canal éjaculateur est fort gros, comparativement aux autres parties. Il est conoïde, et s'atténue en arrière pour devenir fili- SUR LES DIPTERES. » 345 forme; à peu près droit dans le mélophage et l'ornithomyie; re- ployé dans l'hippobosque. L'armure copulatrice a un forceps à deux lames droites contiguës dans le repos. Le fourreau de la verge se termine par deux petits tentacules. ARTICLE Il. APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. Les Pupipares n’accouchent n1 d'œufs ni de larves, mais d'une chrysalide ou pupe sous la forme apparente d’un œuf démesuré- ment grand. Ce mode de parturition exigeait une organisation ex- ceptionnelle de l'appareil générateur, et dans l'immense nation des insectes, il n'existe aucun autre exemple d’un semblable fait. Cet appareil se compose des ovaires, de loviducte, d'une matrice, d’une glande sébifique et de réservoirs séminaux. Les ovaires ne sont plus, comme dans les autres insectes, deux faisceaux de gaines ovigères uni ou pluriloculaires. Chacun d'eux est une capsule simple, monosperme, ovoide. L’un est constam- . ment plus petit que l'autre, parce qu'ils ne sont pas fécondables en même temps. Arrondis à leur bout hibre, ils s'atténuent én un col pour s’aboucher à loviduete. Dans mes nombreuses autopsies, je n'y ai jamais rencontré un véritable œuf. J'y ai vu un embryon qui ne tarde pas à revêtir Pébauche de la pupe elle-même. Mais cet embryon, à l’époque de sa maturité, loin de se détacher comme un œuf pour tomber dans loviducte, tient encore à l'ovaire par un cordon ombilical qui le lie anatomiquement et physiologiquement avec le corps de la mère. La matrice est un organe creux ovalaire, blanc, érinemment contractile et expansible, s’abouchant, d’une part, à l'oviducte, de l'autre sessilement à la vulve. Elle est destinée à recevoir le pro- duit de la conception. Celui-ci est toujours unique, et mérite le nom de fœtus. Dans les premiers temps de la gestation, il demeure encore suspendu au cordon ombilical. Par le progrès de son dé- veloppement, il rompt ses liens avec sa mère, et acquiert une vie sl RECHERCHS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES privée, individuelle. Celle-ci s'établit, se maintient par l'emprunt à la matrice d’un appareil circulatoire trachéen, d’un système vas- culaire nutritif que le fœtus s'approprie définitivement pour vivre de sa vie propre et mdépendante. Il est déjà à cette époque pupe, et à quelque phase de la fécondation que j'aie étudié cet insecte, jamais je nai pu y constater ni un œuf ni une larve. Ainsi la pupe ou chrysalide semble exister « conceptu. C'est là un fait unique en en- tomologie, et inédit jusqu'à ce jour. Je développera, dans un mémoire spécial dont je coordonne les matériaux, l'anatomie et la physiologie de ce piquant organisme. Le produit de la parturition ou la pupe offre, dans les divers Pupipares, des différences de forme et de structure dont je réserve l'exposition pour le mémoire dont je viens de parler. La glande sébifique a pour son organe pair de sécrétion un ar- buscule rameux à tronc distinct, à cime plus ou moins aggloméree. Les deux troncs, avant leur insertion à l’oviducte, confluent en une souche commune fort courte. Les rameaux et les ramuscules de cette curieuse glande ont un filet tubuleux inclus, mais leur enveloppe est peu ou point contractile, tandis que le tronc et les canaux qui vont y verser le produit de la sécrétion, ont, et une tunique extérieure musculaire et un tube axal strié en travers ou mieux annelé. Les réservoirs séminaux, pareillement doubles, sont insérés un peu en avant de la glande sébifique. Dans le mélophage, c'est une bourse simple et oblongue, dans lhippobosque, un tube ra- meux à rameaux courts, inégaux et rares, L3 SUR LES DIPTÈRES. 345 EXPLICATION DES FIGURES, né ë TOUTES CONSIDÉRABLEMENT GROSSIES, \ - Fig. Fig. # » ré Ta + | nn 1. Système nerveux de Tipula oleracea. faire voir les trachées de sa face aa. Hémisphères cérébraux étalés et rélinéenne. ds. rétines oculaires. : bb. Optiques et rétines ocellaires. c.. Portion du tube digestif avec l'œ- sophage engagé dans le collier æsophagien. d. Ganglions thoraciques soudés. ce. Ganglions abdominaux et paires de nerfs qui en naissent. 2. Système nerveux de la larve de Xy- phura atrata. aa. Hémisphères cérébraux étalés. b. Portion du tube digestif avec l'œsophage engagé dans le col- lier œsophagien. c. Ganglions thoraciques contigus. dd. Ganglions abdominaux. 3. Système nerveux de Tabanus bovinus. aa. Lobes du cerveau vus par-dessus et recouverts par les choroïdes. b. Bulbe rachidien, avec le collier œsophagien marqué d'un trait. c. Ganglion thoracique avec ses paires de nerfs. d. Ganglions abdominaux, idem. LA. Cerveau de ce Tubanus, renversé pour mettre en évidence ses hé- misphères enchatonnés dans les rétines oculaires. 5. Choroïde détachée et renversée pour 11 6. Système nerveux de Volucella 70% naria. “4 + aa. Cerveau”renversé et étalé. On y voit ses hémisphères encha- tonnés dans les rétines et les trois optiques ocellaires avec leurs choroïdes. à. Portion du canal digestif, avec l'æsophage engagé dans le col- lier œsophagien. c. Ganglion thoracique avec ses paires de nerfs. abdominaux d. Ganglions avec leurs nerfs. 7. Système nerveux ganglionnaire de Conops rufipes mâle. a. Ganglion thoracique. b. Ganglion abdominal. 8. Système nerveux ganglionnaire du Conops rufipes femelle. a. Ganglion thoracique. b. Ganglion abdominal beaucoup plus distant du précédent que dans le mâle. cc. Longs filets nerveux simples qui n'existent pas dans le mâle. d. Division du cordon inter-gan- glionnaire, qui est simple dans le mâle. L 4 * 9. Système nerveux de Calliphora vo- h. Le EX mätoria. > Fax Hémisphères cérébraux étalés, " ÉTAT 3 …bordés par la choroïde. VV + vs. ” # 11. 12. 13: 14. 15. 16. Le a D. Nerfsbuccaux etantennaires par- M « tant de deux mamellons céré- ME TI braux. : ch Bulbe rachidien et collier æso- phagien marqué par un trait, CL 'A Ganglion unique, thoracique, n avec ses paires de nerfs. e. Cordon nerveux médian avec D. LS . Hémisphère cérébral détaché et choroïde. LI Nerfs et rétines ocellaires isolés. . e e ses paires de nerfs Appareil respiratoire de la larve de Mycethophila inermis, nombre et disposition des stigmates et des trachées. aa. Stigmates thoraciques. bb. Sügmates abdominaux. Appareil respiratoire de larve de Tipula lunata. aa. Stigmates vus par leur face in- terne pour faire voir le paren chyme trachéen. Un de ces stigmates vu par sa face externe. Profil du Tabanus bovinus, nombre et disposition des stigmates. aa. Stigmates thoraciques, l'anté- rieur mésothoracique, le pos- térieur métathoracique. b. Stigmates abdominaux; inter-seg- mentaires. Un stigmate thoracique détaché de 17. 18. 19. 20. 21 22: RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Fig. ce Tabanus, pour faire voir sa structure, sa valve ciliée. Abdomen de Lucihia Cæsar vu par sa face inférieure avec le nombre et la disposition des stigmates abdominaux; segmentaires. Tête et appareil digestif du Culeæ annulatus femelle. a. Tête avec ses antennes à poils verticillés, ses palpes, sa trompe. bb. Glandes salivaires. . Bourses ventriculaires. d. Panse. e. Ventricule chylifique. Jf. Vaisseaux hépatiques. g- Rectum précédé de l'intestin. h. Derniers segments dorsaux de l'abdomen. Origine du tube digestifdece Culex, vue par-dessous pour montrer en aa les bourses ventriculaires en b, une forme particulière dela panse. Appareil génital mâle du même Culex. aa. Testicules. bb. Conduits déférents. ce. Vésicules séminales. d. Armure copulatrice vue par des- sus. Armure copulatrice vue par des- sous. aa. Branches du forceps. b. Volselle. Appareil génital femelle de ce Cu- lex. aa. Ovaires fécondés. b. Orbicelles de la glande sébifique. Fig. S = > D. SUR LES Réservoir séminal. Dernier segment dorsal avec les tentacules vulvaires. . Gaïîne ovigère détachée, unilocu- laire. OEufs de diverses formes. Un orbicelle isolé avec son cen- tre noir et son col efférent. Tentacule vulvaire isolé. 23. Tête et appareil digestif de trs oleracea femelle. a. bb. œ Tête horizontale avec les anten- nes, les palpes et les parties de la bouche étalés. Glandes salivaires. Panse. Ventricule chylifique. Vaisseaux hépatiques. Rectum précédé de l'intestin. Bout de l'abdomen et oviscapte. Portion de l'antenne pour faire voir sa composition et sa struc- ture. Une palpe isolée : structure sémi- articulée du dernier article. Portion du tissu adipeux splanch- nique. Glandes salivaires détachées. . Cols efférents. Conduit excréteur. Extrémité du ventricule chyli- fique. Insertions des vaisseaux hépa- tiques. Origine de l'intestin. Configurations particulières du réservoir de la panse. 24. Glandes salivaires fort longues de Macrocera hybrida. 25. Appareïl génital mâle de Tipula oleracera. DIPTÈRES. Fig. 26. Die 28. | À . Testicules. . Conduits déférents. Re re et canal éja- culateur. + ET Bout de l'abdomen et armure co- pulatrice. déroulée et étalée. à ", aa, Testicules. pas + « 1 bb. Renfle lents ae dique des conduit déférents. os ca Cordon ou fourreau renfermant une partie des conduits 'défé- rents.… dd. = Vésicules inales. e. Canal éjaculateur. Je A°. Fourreau de la verge avec la vé- sicule centrale insolite, et la membrane hyaline. Extrémité tricuspidée du four- reau de la verge. Armure copulatrice de la même Tipula, vue par sa face inférieure avec toutes ses parties constitu- tives étalées. a. bb. C. A. Plaque ventrale refendue au mi- lieu, et formant le réceptacle de l'armure. Pièces latérales consistant dans les opercules, les crochets du forceps, les baguettes, la volselle en lames de sabre, et deux styles. Pièces centrales; à sa base une trifide, puis la verge. Verge isolée; gland bifide. Appareil génital femelle de Tipula oleracea. a. Ovaires avec les œufs à terme noirs. 4&° ® . … ” “ Portion de ce même appareil isolée, . w. LL 348 RECHERGHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES ri bb. Cols des ovaires. c. Ligament suspenseur. ‘# d. Mésicules sécrétoires de la glande #: 0": DRE > sébifique. e. Réservoirs. di 0, A. Gaine ovigère isolée. B. » Réservoirs ne € 29. Die génitil Paie 4 du Cero- "A gr dispar. l'AU'CS.. 2 à. Glande sébifiqué. & , ” 4. Bout de l'abdomen et oviscapte. A. Gaïîne ovigère, uniloculaire. B. Lame del'oviscaptes. 30. Glande sébifique de ce Ceroplatus , vue par - dessous pour montrer a. Les organes sécréteurs avec leurs cols. bb. Les réservoirs. c. Le bulbe de l’oviducte. dd. Les cols des ovaires. 31. Bout de l'abdomen et armure co- pulatrice du mâle. 32. Tête et appareil digestif de Tri- choptera trifusciata femelle. a. Tête avec antennes et palpes étalées. b. Panse. c. Ventricule chylifique. dd. Vaisseaux hépatiques et vésicules biliaires. Intestin et rectum. Bout de l'abdomen. Portion de tissu adipeuxsplanch- e Fu nique. 33. Portion de l'organe digestif isolée, pour faire voir une variété àcinq vaisseaux hépatiques. : . aa. Ovaires. " La ES bb. Cols. d "rt y Fi 18: 34. Appareil génital mäle de Trichoptera ocellaris. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. cc. Autre paire de ces vésicules. d. Armure copulatrice et bout de l'abdomen. Led A. Branche du forceps isolée. B. Branche de la volselle isolée. 35. Testicule et vésicules séminales 1s0- lés, pour mettre en évidence leurs SET * ; _ Testicule à peineatténué au con- d duit déférent. b. Due séminale plus grande. c. Autre vésicule plus petite. d. Canal éjaculateur. 36. Tête et appareil digestif de la larve de Tipula lunata. aa. Glandes salivaires. b. OEsophage. c. Gésier. dd. Bourses ventriculaires. Ventricule chylifique. e. ff. Vaisseaux hépatiques. g. Cœcum latéral. h. Intestin et rectum. in. Lambeaux mésentériformes cri- blés du tissus adipeux. 37. Tête etappareil digestif du Tabunus tropicus femelle. a. Tête avec antennes, palpes et trompe très-étalées. bb.” Glandes salivaires. c. Panse. dd. Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylilique en partie granuleux terminé par quel- ques papilles isolées. JF. Vaisseaux hépatiques. , > SUR LES DIPTÈRES. 349 g-.. Rectum et intestin. B. h.. Dernier segment dorsal de l'ab- domen. 38. Glandes salivaires isolées de Tuba- nus bovinus. aa. Cols efférents. G: b. Conduit excréteur. D. E: 39. Portion du canal digestif du Tab. bovinus, vue par la surface infé- rieure, pour montrer les con- + nexions. | a. OEsophage un peurenflé b. Panse avec son réservoir vide, b. plissé, festonné et l'insertion de son col à la terminaison de l'œsophage. dd. cc. Bourses ventriculaires avec liga- €. ment terminal. J 10. Tête détachée et trompe trés-étalée de Pangonia marginata femelle, > pour mettre en évidence sa com- A. position. a. Fourreau ou étui de la trompe. c. D Fig. x” Portion de cet appareil génital renversée. aa. Insertions des “conduits défé- rents aux vésicules séminales » pet confluence de celles-ci pour former igcanal éjaculateur. Branche du forceps isolée. Pièce biarticulée. Fourreau de la verge. lus. mi 7 # 73 Appgreil génital femelle du Tabanus > + : aa -Ovaires avancés dans la gesta- tion. Ligament suspenseur. Orbicelles de la glande sébi- fique. * Réservoirs. Rectum. Dernier segment dorsal de l'abdomen. Tentacules vulvaires. Gaïne ovigère isolée. Orbicelle avec son col efférent. 43. Têteet appareil digestif d'Ephippium thoracicum. bb. Les valves. cc. Les lancettes. a. - Tête et antennes. d. L'hypoylosse. bb. Glandes salivaire. e. La langue. c. Panse. A1. Appareil génital mâle de Tabanus de ponte Éeie e. Ventricule chylifique. ater. J. Vaisseaux hépatiques avec un a. Testicules. seul canal cholédoque. bb. Conduits déférents. gg. Deux des vaisseaux hépatiques cc. Vésicules séminales. plus grêles. d. Canal éjaculateur. h. Intestin débutant par un ren- Dernier segment dorsal de l'ab- flement. domen. un Rectum. f. Armure copulatrice. J- Bout de l'abdomen terminé par A. Forme particulière du testicule les tentacules vulvaires. de ce même tabanus. k. Portion de l'organe dorsal. LA dt + 350 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Fig. A4. Glandes salivaires de Stratiomys chameæleon. 15. Appareil digestif de Vappo pall- pennis. : aa. Glandes salivaires. b. Panse. ” ce. Bourses ventriculaires. d. Ventricule chylifique. e. Vaisseaux hépatiques avec un canal cholédoque unique. f.. Deux de ces vaisseaux plus courts . . rudimentaires. » b F1 Intestin. ob Rectum. A. Vésicule de la glande sébifique du Vappo. A6. Appareil génital mâle de Sarqus CUPrartus. aa. Testicules. bb. Conduits déférents. ce. Vésicules séminales. d. Canal éjaculateur. e. Armure copulatrice établie. A. Portion isolée d'une branche du forceps avec son crochet velu. B. Fourreau de la verge isolé avec ses appendices. 17. Appareil génital mâle de Beris val- lata. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice vue par- dessus. 48. Cette même armure isolée est vue par-dessous. a. Tube du canal éjaculateur. b. Pièce basïlaire. cc. Branches du forceps. Fig. dd. Lames qui accompagnent Île fourreau de la verge. 49. Portion isolée de ce même appareil génital. a. Testicule. b. Conduit déférent aggloméré. cc. Portion des vésicules séminales. d. Canal éjaculateur. 50. Appareil génital mâle d'Odontomyia tigrina. ua. Testicules. > Peloton des conduits déférents . 1 * agglomérés. cc. Insertion de ces conduits aux _ vésicules séminales. dd. Nésicules séminales. e. Canal éjaculateur. J. Armure copulatrice à branches du forceps fortes, hérissées au dehors et au dedans; à four- reau dela verge court tronqué. 5l. Appareil génital femelle de Beris vallata. aa. Ovaires. b. Oviducte. c. Orbicelles. dd. Réservoirs séminaux. e. Tentaculesvulvaires bi-articulés. A. Gaïîne ovigère et œufs de ce Beris. B. Orbicelles et cols efférents flé- chis au même point. 52. Tête et appareil digestif de Dasy- pogon Teutonus femelle. a. Tête avec antennes, palpes et trompes étalées. bb. Glandes salivaires. c. Panse. dd. Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylifique. SUR LES ff. Vaisseaux hépatiques. g. Rectum avec ses boutons char- nus et l'intestin grêle. h. Bout de l'abdomen et tentacules vulvaires, 53. Appareil digestif d'Asilus crabro- mformus. Glandes salivaires, cols efférents et conduit excréteur. b. OEsophage. . Bourses ventriculaires, H n'y a " tel - aa, pas de panse. d. Ventricule chylifique avec sa portion récurrente. Vaisseaux hépatiques. f. Rectum. A. Forme singulière de la glande salivaire. 54. OEsophage isolé pour faire voir sa structure singulière et son mode insolite d'implantation au ventri- cule chylifique. 55. Appareil génital mâle de Laphria fulva. a. Testicules dans leur scrotum. . Vésicules séminales. Forceps copulateur. A. Harpon et pièce carrée de la volselle. B. Pièce réceptaculaire de l'armure vue par Sa face inférieure et convexe, avec deux faisceaux de soïes et deux appendices spatulés. C. Fourreau de la verge isolé , ter- miné par une pointe bifide. 56. Testicules dégagés du scrotum. aa. L'un roulé en tire-bouchon, l'au- tre déroulé: + DIPTÈRES. 351 Fig. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. 57. Appareil génital mâle de Dasypogon Teutonus. " aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Armure copulatrice. A. Crochets de armure. 58. Appareil génital mâle d’Asius cra- broniformis. ù aa. Testicules. “ bb. Vésicules séminales. » c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 59. Cette armure vue par sa face infé- rieure. a. Pièce basïlaire, bb. Branches du forceps. ec. Volselle. d. Fourreau de la verge. 60. Appareïl génital femelle d'Asi/us crabroniformis. "LR, . «a. Ovaire dans sa situation natu- ‘". relle. b, . Ovaire détaché et renversé pour .s faire voir le calice qui est in- férieur. c. Ce calice. d. Organe sécréteur de la glande sébifique. ee. Réservoirs. J. Rectum. ù , g- Oviscapte ettentacules vulvaires. A. Gaine ovigère multiloculaire. B.: Un des organes sécréteurs de la , æ glande sébifique, isolé. 61. Appareil génital femelle d'Empis lvida. aa. Ovaires. 352 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES b. Organe sécréteur de la glande sébifique. ce. Réservoirs séminaux. d. Bout de l'abdomen, oviscapte et tentacules vulvaires. A. Gaïîne ovigère isolée. 62. Tête et appareil digestif de Bomby- lius minor. a. Tête, antennes et trompe. bb. Glandes salivaires. c. Panse. ' dd. Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylifique. ff. Vaisseaux hépatiques. g. Rectumet boutons charnus. h. Bout de l'abdomen. A. Antenne isolée. B. Glandes salivaires isolées. 63. Appareil génital mâle de Bombylius posticus. ua. Testicules. bb. Conduits déférents. € Vésicules séminales. d. Canal éjaculateur. e. Armure copulatrice. A. Branche du forceps, isolée. 64. Appareïl génital femelle de Bomby- lius cruciatus. aa. Ovaires. b. Orbicelles. cc. Réservoirs. d. Bout de l'abdomen et tentacules vulvaires. 65. Appareil sébifique et séminal de ce Bombylius, étalé. a. Orbicelles et cols efférents. bb. Réservoirs vésiculaires. cc. Réservoirs capillaires. Fig. 66 67 68 69 70 . Bout de l'abdomen de Bombylus major. a. Peigne. A. Pointes ou baguettes isolées de ce peigne. . Orbicelle détaché de ce même Bombylius, avec le trait brun de l'axe de son col. . Appareil génital mâle de Thereva plebeia. - aa. Testicules. "bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. . Armure copulalrice vue par sa face inférieure. aa. Pièces basilaires. bb. Stylets. ec. Forceps et volselle. d. Kourreau de la verge. . Tête et appareil digestif du Leptis tringaria mâle. a. Tête, antennes, palpes et parties de la bouche étälées, bb. Glandes salivaires. c. Panse. dd. Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylifique. f. Vaisseaux hépatiques. g. Intestin avec un renflement de son origine, et le rectum. h. Bout de l'abdomen. A. Glande salivaire détachée. 71. Appareil génital mâle de Leptis tringarta. aa. Testicules. bb. Conduits déférents. ce. Vésicules séminales. SUR LES DIPTÈRES. 353 Fig. d. Canal éjaculateur. e. Dernier segment abdominal. Jf. Armure copulatrice: g- Branche du forceps isolée. k. Fourreau de la verge. 72. Appareïl génital femelle du Lepts tringaria. aa. Ovaires. b. Glande sébifique. cc. Réservoirs séminaux. d. Oviscapte. 73. Tête et appareil digestif de Dok- chopus nitidus. a. Tête placée horizontalement. bb. Glandes salivaires. c. Panse. dd. Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylifique. ff. Vaisseaux hépatiques. g- Rectumetintestin. k. Dernier segment abdominal. À. Antenne isolée. B. Diverses configurations du réser- voir de la panse. C. Glande salivaire isolée. 74. Appareil génital mâle de Dolichopus nitidus. aa. Testicules. bb. Conduits déférents. cc. Vésicules séminales. d. Canal éjaculateur. e. Armure copulatrice. 75. Lamelle isolée de l'armure copur- latrice. 76. Apparel génital femelle de ce Dolichopus. aa. Ovaires. b. Cols des ovaires, c. Glande sébifique. 11. Fig. dd. Réservoirs séminaux. e. Oviscapte. A. Gaïîne ovigère isolée. B. Col elférent de l'organe sécréteur sébifique. C. Réservoir isolé. D. Bout isolé de l'oviscapte. 77. Tête et appareil digestif de Volu- cella zonaria. a. Tête vue horizontalement. bb. Glandes salivaires. c. Panse, dd. Bourses ventriculaires e. Ventricule chylifique. JF. Vaisseaux hépatiques. g- Rectum et intestin. k. Dernier segment dorsal de l'ab- domen. 78. Portion de cet appareil pour faire voir les connexions. aa. Glandes salivaires. b. Panse avec son col inséré à la terminaison de l'æsophage. cc. Bourses ventriculaires appendi- culées, d. Ventricule chylifique. 79. Tête et appareil digestif de Rhingia rostrata. a. Tête vue horizontalement. bb. Glandes salivaires. c. Panse. dd, Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylifique. JT. Vaisseaux hépatiques. g. Rectum et intestin. h. Bout de l'abdomen. 80. Portion de cet appareil renversée pour mettre en évidence l’inser- tion de la panse et la forme des bourses à digitations égales. 45 + + . 2 354 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Fig. 81. Appareil génital mâle de Volucellu ZOnar1«. aa. Testicules et conduits défé- rents. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur renflé en ré- servoir spermatique. d. Armure copulatrice, A. État particulier des testicules de cette même espèce. B. Portion de l'armure copulatrice constituant l'hypotome. C. Baguette isolée du fourreau de la verge. 82. Appareil génital femelle de cette ° Volucella. aa. Ovaires. b. Orbicelles. cc. Réservoirs séminaux. d._ Oviscapte. e. Rectum. A. Gaine ovigère isolée. B. Orbicelle avec son col efférent. 83. Appareil sébifique (et séminal) de l'Eristalis tenax. aa. Arbuscules des réservoirs. b. Orbicelles. ce. Cols des ovaires et œufs. d. Oviducte. 84. Tête et appareil digestif de Sceno- pinus fenestralis. .” a. Tête vue horizontalement, avec un trait transversal aux yeux. "4 bb. Glandes salivaires. c. Panse à réservoir simple. dd. Bourses ventriculaires. e. Ventricule chylifique. ff Vaisseaux hépatiques. g. Intestin. n h. Rectum. Fig. ï. Derniers segments dorsaux de l'abdomen. A. Portion du canal digestif isolée pour mettre en évidence le mode d'insertion et de con- uexion des vaisseaux hépa- tiques. 85. Appareil génital mâle de ce Sceno- pinus. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 86. Appareil génital femelle de ce Sce- nopinus. aa. Ovaires. b. Cols des ovaires. cc. Orbicelles et conduits efférents. d. Dernier segment abdominal et tentacules vulyaires. A. Réservoir séminal. B. Orbicelle détaché. C. Gaine ovigère isolée. 87. ‘Tète et appareil digestif de Myopa ferruginea. a. Tête vue horizontalement , avec antennes, palpes, trompe. bb. Glandes salivaires. c. Panse avec deux configurations différentes du réservoir. d. Ventricule chylifique. ee. Vaisseaux hépatiques. J. Intestin et rectum. 88. Glandes salivaires isolées de ce Myopa. 89. Appareil génital mâle de Stachynia meridionalis. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. en — + c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 90. Fourreau de la verge isolé. 91. Abdomens accouplés de Conops rufipes. . Appareïl génital mâle de Conops rufipes. aa. Testicules. 9 10] bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 93. Tête et appareil digestif de Cepha- lemyia ovis. . Tête vue horizontalement. + OEsophage. . Panse. . Ventricule chylifique. . Vaisseaux hépatiques remarqua- 9 R 9 œ 8 bles par leur grosseur. J- Intestin et rectum. g- Bout de l'abdomen et anus. 94. Appareil génital mâle d'OEstrus equi. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 95. Tête et appareil digestif d'Hypo- derma bovis, larve. a. ‘Tête vue horizontalement avec les diverses aspérités et les parties de la bouche. bb. Glandes salivaires. c. Panse. d. Ventricule chylifique. . Vaisseaux hépatiques. f.. Intestin. g- Partie postérieure de l'abdomen, avec les deux stigmates. hk. Portion de l'organe dorsal. SUR LES DIPTÈRES. 355 Fig. 96. Tête et appareil digestif d’Echino- YA gross«. a. Tête, antennes, etc. bb. Glandes salivaires avec un pelo- ton de replis. c. Panse. d. Ventricule chylifique, avec son origine en godet orbiculaire. ee. Vaisseaux hépatiques. J. Intestin. g- Rectum avec ses boutons char- nus. h._ Dernier segment dorsal de l’ab- domen. œ Portion de l'antenne. B. Portion boursouflée d'un vais- seau hépatique. 97. Partie de l'appareil génilal mâle de celte Echinomyia. aa. Testicules. bb. Conduits déférents. ec. Vésicules séminales. d. Canal éjaculateur. 98. Appareïlgénital mâle d'Echinomya rubescens. aa. Testicules avec les conduits dé- férents. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 99. Appareïl génital mâle de Sericocera compressa. n aa. Testicules et conduits déférents. ; CE bb. Vésicules séminales. * c. Canal éjaculateur. .° d. Armure copulatrice. A. Volselle. 100. Appareil génital femelle d'Æch- , nomyia grosse. aa. Ovaires en rondelle ou plateau. 45° | Li + 356 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Fig. b. Réservoir ovo-larvigère. c. Appareil sébifique. d. Rectum. A. Lambeau du réservoir ovo-larvi- gère avec les œufs fixés à la paroi interne. B. Une gaîne ovigère isolée. 101. Portion détachée de ce même appareil vu par sa face infé- rieure. aa. Les ovaires. bb. Les cols des ovaires. c. L'oviducte. d. Les orbicelles. ee. Les réservoirs séminaux. f. Portion du réservoir ovo-larvi- gère. 102. Appareil génital femelle du Dexia ruslica. aa. Ovaires. b. Appareil sébifique et séminal. c. Réservoir ovo-larvigère. A. OEuf isolé. 103. Appareil sébifique et séminal isolé de ce même insecte. a. Orbicelles. bb. Réservoirs séminaux. 104. Larve de Dexia prise dans le ré- , æervoir ovo-larvigère. 105. Appareil génital femelle de Gym- nosoma rotundata. w * LA aa. Ovaires. * bb. Cols des ovaires. c. Oviducte. d. Orbicelles. « … ee. Réservoirs séminaux. À. OEufs. Fig. 106. Tête et appareil À de Pro- sena sibirica. a. Tête, antennes, trompe, etc. bb. Glandes salivaires. c. Panse. d. Ventricule chylifique. ee. Vaisseaux hépatiques. f. Intestin et rectum. g. Bout de l'abdomen. 107. Appareil génital femelle de Pro- sen«a. aa. Ovaires. b. Glande sébifique. c. Réservoir ovo-arvigère. d. Bout de l'abdomen et tentacules vulvaires. A. Une gaïîne ovigère. 108. Appareil génital mâle de Sarco- phaga hæmorrhoidalis. aa. Testicules. b. Conduits déférents. cc. Vésicules séminales. d. Canal éjaculateur. e. Armure copulatrice. f. Crochets du dernier segment ventral. A. Fourreau de la verge isolé pour faire voir ses crochets. B. Crochet en spatule arrondie. 109. Appareil génital femelle de Sarco- * phaga. aa. Ovaires. bb. Réservoirs ovoldarvigères pleins de larves. c. Appareil sébifique et séminal. d. Larves sortant du corps. e. Rectum. 110. Ce même appareil renversé pour À » SUR LES DIPTÈRES. 357 Fig. faire voir les connexions des parties constitutives. aaæOYaires avec leurs cols. b. Réservoirs ovo-larvigères vides. c. Oviducte. d. Glande sébifique. 111. Appareil sébifique et séminal isolé et étalé. aa. Orbicelles. bb. Réservoirs séminaux. 112. Tête et appareil digestif de Lucilia Cesar. aa. Tête vue horizontalement. bb. Glandes salivaires avec réservoir et peloton. Panse. Ventricule chylifique. . Vaisseaux hépatiques. Intestin. Rectum. Derniers segments abdominaux. > Fe sg Ro . Portion des glandes salivaires pour mettre enévidence les ré- servoirs et le canal excréteur. 113. Appareil génital mâle du même Lucilia. aa. Testicules et conduits déférents. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. e. Pièces du dernier segment ven- tral. - ° 114. Appareïl génital mâle de Calh- phora vomitoria. aa. Testicules avec leur tunique ac cessoire. b. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. Armure copulatrice. , Fig. 115. Le même appareil plus grand. aa. Testicules sans leur tunique ac- cessoire, avec leurs conduits efférents. b. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 116. Appareil génital mâle de Lispa tarsals. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. e. Pièces du dernier segment ven— tral. s 117. Appareil génital mâle de Curto- nevra maculata. aa. Testicules avec leurs conduits déférents. b. Canal éjaculateur à flectuosités qui tiennent lieu de vésicules séminales. c. Armure copulatrice. ] 118. Appareil génital femelle de Lu- cilia Cesar. aa. Ovaires en rondelle. bb. Appareil sébifique et séminal. c. Rectum. 119. Appareil génital mâle de Chyliza leptogaster. ë LE aa. Testicules. - ce ul “ bbbb. Vésicules séminales. ee GE Canal éjaculateur? aus d. Armurescopüulatrice. 120. Le même appareil vu … pour montrer les connexions à, We 0 de ses parties. : -dessous L | . aa. eue turgescents, t « L 2 . de dt, * LA + w L2 … m'ûs . P 12 "5 : «+ . . : - + “ . “ M . &. # LA 358 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES Fig. bbbb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur bulbeux à son origine. 121. Appareil génital mâle de Scuto- phaga stercoraria. aaaa. Testicules avec des configu- rations diverses. b. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. 122. Appareil génital mâle de Loæo- cera ichneumonea. au. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Vésicule impaire. d® Armure, copulatrice. 123. Appareil génital mâle d'Ortals vibrans. aa. Testicules. bb. Deux paires de vésicules sémi- nales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice. e. Fourreau de la vergesroulé en ressort de montre. A. Le même fourreau déroulé. 124. Portion de l'appareil génital mile d'Ortalis lugens. a. Testicule. b. Vésicule séminale. c. Canal éjaculateur. _d. Armure copulatrice. _ e. ÆFourreau de la verge. 4 B. ranche du forceps isolée. e . en ( reau de la verge en partie ” déroulée pour faire voir sa structure. Fig. c. Vésicules séminales. bb. Réservoir séminal. + d. Armure copulatrice. e. Fourreau de la verge. f. Gland. 126. Le même appareil déroulé et étalé. aa. Testicules. bb. Conduits déférents. cc. Vésicules séminales. d. Sinus semi-lunaire. e. Canal éjaculateur. f.. Réservoir séminal. 127. Portion du fourreau de la verge et gland pour faire voir la structure. À. Portion de l'armure copulatrice vue de profil. 128. Appareil génital mâle de Cheli- gaster putris. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. e. Vésicule impaire. d. Canal éjaculateur. e. Armure copulatrice. À. Fourreau de la verge isolé. 129. Tête et appareil digestif de Ne- mopoda cylindrica femelle. a. Tête. bb. Glandes salivaires. c. Panse. d. Ventricule chylifique. L : ee. Vaisseaux hépatiques. » JE Intestin. gg. Glande odorifique. h. Rectum. . Derniers segments dorsaux de l'abdomen. " Po Glande odorifique isolée. A. 125° nm génital mâle de ru le 30. Tête et appareil digestif de Tei- | “one umbrarum. aa. Tesfçuien gemivin déférents. . chomyza fusca a. Tête vue de côté pour montrer | 133. 134. 135. 156. SUR LES DIPTÈRES. 359 la structure singulière de la ve: ne bb5 Glandes salivaires. c. Panse* d. Gésier. , Ventricule chylifique. JF Vaisseaux hépatiques. g. Intestin. hk. Rectum. in Bout de l'abdomen. . Glande salivaire de Sphærocera subsultans- = . Rectum de l'Ochtera mantis pour faire voir la glande singulière qui s'y trouve. OEuf de ce Diptère. Tête et appareil digestif de Phora pallipes. a. Tête avec antennes, trompe étalés. bb. Glandes salivaires. palpes, c. Panse. d. Ventricule chylifique. ee. Vaisseaux hépatiques terminés par une vésicule. Jf. Intestin. g- Rectum. h. Bout de l'abdômen. Détails de structure extérieure de Cheligaster putris. " a. Abdomen avec les pinceaux du mâle. Er b. Antenne. . c. Soie de l'antenne. d. Patte antérieure du mâle. e. Crochet du tarse. J. Patte antérieure de la LU Appareil génital mâle de “e As poda cylindrica. au. Testicules.#, - Fig. bb. Vésicules séminales. c. Vésicule séminale impaire. d. Canal éjaculateur. e. Rectum. ff. Glande odorifique. g- Armure copulatrice. 137. Pièce sous-abdominale du mâle formant un organe copulateur accessoire. 138. Appareil génital mâle de Droso- phila fasciata. aa. Testicules. bb. Vésicules séminales. c. Canal éjaculateur. d. Armure copulatrice de 139. Appareil génital femelle de Pla- tystoma umbrarum. au. Ovaires fécondés. bb. Réservoirs de la glande sébi- fique. c. Rectum. d. Oviscapte. A. Gaïîne ovigère et œuf. 140. Le même organe non fécondé et étalé, pour mettre en évidence L les connexions de ses parties. aa. Ovaires. bb. Orbicelles. cc. RéSérvoirs séminaux. d. Oviducte. 7, A. Un orbicelle isolés, + 4 J41. Appareïl génital femelle d' Ulidia demandata. … + aa. Ovairel fécondés. dis bb. Caliceshpostérieurs. = cc. Orbicelles: « "dd. Réservoirs séminaux. Mc Oïiduce nr v PL - + LE ds ar nést Min cul LA LA Pa * e. .* 360 RECHERCHES ANATOMIQUES ETC. Fig. Fig. J. Oviscapte. e. Derniers segments de l'abdo- A. Gaine ovigère isolée. men. +”! A. Gaîne ovigère isolée.” 142. Glande sébif isol - ande sébi AS MOR EtYUe;pAr B. Portion de a? glande sébifique dessous pour montrer ses con- : L isolée. nexions, s À + D Breton Mrénriséen Lo seril 14h. Appareil génital femelle de Chek- tronc. " gaster putris. Me. bb. Réservoirs séminaux. 4ÿé. aa. Ovaires fécondés. : c. Oviducte. b. Ligaments suspenseurs en fais- d. Cols des ovaires. ceaux. | & , c. Oviducte. 143. Appareil génital femelle de Sepe- d. Glande sébifique. don sphegeus. e. Réservoir ovigère. aa. Ovaires. . f. Oviscapte. bb. Calices postérieurs. A. Gaîne ovigère isolée. Oviducte. B. Ovaire vierge. dd. Glande sébifique, C. Oviscapte isolé. + D] . # _ #. 1 # | .! = l:; A 14 LR l * A Académie des Sciences, Savants Etrangers. Tom XI. e Bo. Fig2. ; Berromée sc. up Académie des Sciences. Sayants Etrangers. Tom. XI. : PIE Fio 13. Ho no à 7 : 1 É / : # £ FE Porromee re. ANATOMIE DES DIPTÈRES, &'8 ( Par M° Léon Dufour.) LE . | ee. , Acadèmie des Sciences, Savants Etrangers Ton. XI. P1.3 © os F16. 25. © Fig. 53. — Borromee we Leon Dufour del ANATOMIE DES. DIPTE RES, &£ (Par ME Léon Dufour.) … ‘+ LC 5 ARE TT Las M) En Fab A” AA Sn » A ne EE 0 æ PI. 4. Savants Etrangers. Tom. XI. % Académie débnces, \ ke DN Ê [a Fr Ê je ©? 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