=? vs GE 27 ie LS = a + i 7 fea ean): Ten <> | BR WeGibson-lave “4! A i A OS eae Maw Nae vi ie ee NADINE ’ UA yy af RECUEIL DE L'INSTITUT BOTANIQUE LEO ERRERA (UNIVERSITÉ DE BRUXELLES) PUBLIÉ PAR _ JEAN MASSART TOME SUPPLEMENTAIRE VII*S AVEC UNE ANNEXE CONTENANT DEUX CENT SEIZE PHOTOTYPIES SIMPLES, DEUX CENT QUARANTE-SIX PHOTOTYPIES STEREOSCOPIQUES, NEUF CARTES ET DEUX DIAGRAMMES CE ID BRUXELLES HENRI LAMERTIN, EDITEUR-LIBRAIRE 20, RUE DU MARCHE AU BOIS, 20 1910 RECUEIL DE LINSTITUT BOTANIOUE LEO ERRERA Rie © Ure bie DE LINSTITUT BOTANIOUE LEO ERRERA (UNIVERSITÉ DE BRUXELLES) PUBLIE PAR JEANS MASS ARTE TOME SUPPLEMENTAIRE VII AVEC UNE ANNEXE CONTENANT DEUX CENT SEIZE PHOTOTYPIES SIMPLES, DEUX CENT QUARANTE-SIX PHOTOTYPIES STÉRÉOSCOPIQUES, NEUF CARTES ET DEUX DIAGRAMMES CEQ IBRARY NEW YORK BOTANICAL GARDEN. BRUXELLES HENRI LAMERTIN, ÉDITEUR-LIBRAIRE 20, RUE DU MARCHÉ AU BOIS, 20 1910 A LA MÉMOIRE DE LÉO ERRERA PRÉSIDENT DU COMITÉ ORGANISATEUR DU III CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE OFFERT AUX MEMBRES DU IIIe CONGRÈS INTERNA- TIONAL DE BOTANIQUE, 15-22 MAT 1910. ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE LIBRARY NEW YORK BOTANICAL GARDEN. PAR JEAN MASSART SOMMAIRE Pages. INTRODUCTION. — LES METHODES ET LES BUTS DE LA GEOGRAPHIE BOTANIQUE Fo oer NE I La méthode floristique et la méthode éthologique . . . . . . I Caractère hétérogène de la flore de chaque association. . . . . 4 Accommodabilité des espèces végétales. Ses aspects. Son étude. 6 L'origine de la flore . SE CN MGM aes 11 Les photographies relatives à la géobotanique de la Belgique . . 12 Onestionsidemomenclature Re 13 Nombre des espèces de la flore de Belgique. . . . . . . . 13 CUPS Gf NEC Gs NS 6G 8 NM ee ce tone : 14 CHAPITRE PREMIER. — LE PASSÉ GÉOLOGIQUE DU SOL DE LA BELGIQUE RS NOR EU TS CN RE A 15 1. Æolocène : modifications récentes (depuis le IXe siècle) . . . . 15 2. Holocène, avant le [X¢ siècle. . . . à . . . . PTE 19 8, (HEE o Sol a A ONE NE 6 TES : 20 dep Pelzoceneo NE ee ee, i CD: es 5 eb 25 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 Vill J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE 5. Miocéne, Oligocéne, Boctne’.. ONE NO NII 27 GrACFE ACER EE Ne 3 2 5 5 28 7. purassigue et Tvtasiques) eit NN ON I CRE 28 a dite ee 2a OMe TE OR 0 ae CT CEE 29 9. Tableau des principales couches sédimentaires . o © 0 22 10. Zes climats plérstocenes DA CHAPITRE II: — LES/CONDITIONS D'EXISTENCE. C0 OT 38 Configuration/générale duipayS M CT CE 39 I. LE CLIMAT sl ie AMEN a 5 ere mr CE RE 40 A. Le climat de la Belgique comparé à celui des contrées voisines . . 40 B. Ze climat des diverses parties de la Belgique . . . . . . . 46 1. La bande littorale . pd ie coe Hé. Ac * 47 2-1IESIDIAINES SES TRS CR CON 5 Lo 55 3. Le pays accidenté, . . . oy hot ae CE CET 56 A. es plateaux SubalDiIns MEN CRC <<) TT 58 SAClimatSIocaUux RME RE CC OT ne 59 CNPRÉROlOTE mes ee NI EN el. OR CN ECC CEE 63 1. Tableau phénologique des environs de Bruxelles. . . . . 63 2. Phénologie comparée des diverses parties du pays . . . . 65. 3. Phénologie comparée, en un même point, mais en diverses ANNCCS ER @ a og. at LE us Spr CIRE 67 D. Adaptation des plantes au climat. .' . . . à . . « =e 68 Tee SOL Si hese eee eee ais 69 A. Sols contenant du chlorure de sodium . . + . « . « «© . 74 B. Sols contenant une forte proportion de calcaire. . . . . . . 74 C. Sols riches en aliments minéraux . + + . +. . » «© «@ . 76 D. Solsicalaminaires! 0 CRC RE Ce Le oe 76 E. Sols riches en aliments organiques . . = . + . + + © + 77 F. Sols pauvres en sels nutritifs, surtout en sels de calcium bet 27 G. Sols ayant certaines propriétés physiques ou mécaniques . + + « 79 III. L’INTERDEPFNDANCE DES ORGANISMES. . - + + + + © = 82 IV. La SUBDIVISION GEOBOTANIQUE DU PAYS. « + + e + + + 86 CHAPITRE III. -- Les PRINCIPAUX TYPES D'ASSOCIATIONS VÉGÉTALES. 87 L'état de la mise en culture du sol de la Belgique . . +. . . 87 La classification des associations . . . . . + « «+ . . 92 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. IX I. ENDROITS INCULTES « 3 « « A. Stations avec végétation éparse (associations ouvertes). Ngoc o G oc G6 o Go Ss HOE 2. Dunes;mobilesis. aa) se) ye Sen es B. Stations avec végétation serrée (associations fermées) . 1. Pelouses avec sous-sols rocheux, calcaire . 2. Dunes fixées, . CN S COLE 5. Landes sèches : pannes, bruyères, fagnes . ' 4. Landes humides : pannes, bruyères, fagnes 5. Marécages tourbeux +. . . . . « (CE RE, Gee 6 EME 5 a 6 Dod 6.6 Il. CULTURES ET LEURS ABORDS IMMEDIATS . . ING SATIS = ete Geet ORCS 1 de oe Leur extensionactuelle . . . . =. . « . . Particularités éthologiques des arbres forestiers . Régérneération dela fort 2% 5 2) ss Symbioses dans la forêt . . . . . , . Accommodabilité . . . . . . SAVE IBSPEY UES ER NO AT. Ke Prairies sèches. Zebrairiestdalluvions vcs (of ter) ss 2 RÉTAITIES ACICES ER eee ne C. Champsilabourés « «6 « © » « » = « ESPÈCES CULTIVÉES 5 5 & « Weumevolutionis, sms.) et ee tien el ce) fe ÉSDÉCESIMESSICOIES B 8 6 6 6 Gon eutmevolutiOn.) yee <1 et es) crt s) be DA oras des euliures < «6 «© © 6 « 1. bordsidesichemins= ~ = 2 « « ~. Dy ISENE H 5G G6 5 Gee WO siren SO! orc 3. Décombres, cours des fermes. . . . CHAPITRE IV. — LES DISTRICTS GEOBOTANIQUES. Représentations artistiques et littéraires des divers districts $ 1. — Domaine pélagique . « + + + « « TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE § 2. — Domaine intercotidal = SO 152 § 5. — District des dunes littorales. . . cet 155 A. Le milieu Ost oF at : 155 B. Les principales associations . fe Ne . 165 § 4. — District des alluvions marines . ro . 168 A-ALemIIeUs CRE SOC : : 168 B. Les principales associations . ohn : 6 169 § 5. — District des alluvions fluviales . : : 174 § 6. — District des polders argileux . . 6 178 Aly (ee antic in cer ire tee 178 B. Les principales associations . . ras : 181 $ 7. — District des polders sablonneux et des dunes internes 188 $ 8. — District flandrien . . . 189 A. Le milieu . oS c 189 B. Les principales associations . ss is à 191 § a. — District campinien . eins SUIS 198 AS EC MIIEUEUE ea come 5 198 B. Les principales associations . . C © 208 § 10. — Destrict hesbayen . . UE . 214 A. Le milieu SaaS de 214 B. Les principales associations . . . : 221 $ 11. — District crétacé à 5 : 228 AS Lee ARE He So ° 228 B. Les principales associations . He ° 230 § 12. — District calcaire . 1. « «6 . ahs 234 A. AGesmilicu |i ie ee) cen ae ces Le A 234 B. Les principales associations . Ô c 6 253 $ 15. — District ardennais. . 2. . Gy 68 - . 258 A We milieu CC og E Ô - 258 B. Les principales associations . . 0 : c 261 $ 14. — District subalpin … . — 268 API ie Gs 1g) CRE eS é o 268 B. Les principales associations. . . ph is 5 270 TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE § 15. — District jurassique … . A. Le milieu . . . B. Les principales associations . RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS . . . . BIBLIOGRAPHIE . . . . . TABLE ALPHABÉTIQUE . + . . LA BELGIQUE. XI 294 = = RS nes, 1! ayy ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE INTRODUCTION LES METHODES ET LES BUTS DE LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Il y a deux manières d'arriver à la connaissance de la géographie botanique d’un pays. On peut partir de l'étude de la flore; et dès que celle-ci est suffisamment avancée, dresser des cartes de la distribution des principales espèces. Ces cartes montreront que beaucoup de plantes n’occupent qu'une partie du territoire étudié : les aires de distribution de certaines espèces se confondent plus ou moins, tandis que d’autres n’ont guère de points de contact; il y a aussi de nombreuses espèces qui habitent le pays tout entier; d’autres encore sont étroitement loca- lisées. La comparaison et la discussion de ces faits permet- tront de diviser la contrée en districts, dont chacun a sensiblement la même flore en tous ses points, mais qui diffèrent notablement quand on passe de l’un à l’autre. TOME SUPPLÉMENTAIRE. 1910. 3 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Au lieu de baser la subdivision géobotanique du pays sur des observations floristiques, on peut s'appuyer sur des données climatiques ou géologiques, sur des analyses chimiques du sol, c’est-à-dire sur l’ensemble des facteurs qui définissent les conditions d’existence des végétaux. Sachant de quelle manière ces facteurs se combinent dans les divers points du territoire, on pourra établir des subdi- visions, dont chacune offre, sur toute son étendue, la même température, la même quantité de pluie, la même struc- ture du sol, la même fertilité, ete., tandis que ces conditions se présentent autrement dans les districts voisins. Faut-il ajouter que ces deux méthodes, quelque divers que soient leurs fondements, doivent finalement se ren- contrer pour découper le territoire de la même manière, puisque ce sont précisément les différences dans les condi- tions d’existence qui délimitent les aires géographiques des végétaux, à condition qu’il n’y ait pas de barrières empé- chant la dissémination. Jusqu’iei c'est uniquement la floristique qui a servi de base à l'étude géobotanique de notre pays. Dès 1866, Fr. Crépin, dans la deuxième édition de la Flore de Belgique, délimitait les principales régions et zones. La classification admise par ce botaniste est la suivante : Région jurassique. Région ardennaise. Zone calcareuse. Zone argilo-sablonneuse. Région moyenne. | | Zone campinienne. Zone poldérienne. | Zone maritime. \ Région septentrionale. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1919. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 3 Depuis 1866, la connaissance de la flore belge a fait des progrès considérables, grâce à la publication de la Flore des Algues par M. De Wruoeman, aux catalogues de Champignons de M™ Boumer er Rousseau, de M. Mov- TON et de Van DER HAEGHEN, à la Flore des Mousses de Detoene et à la Flore des Hépatiques de Mawston. Ajoutons-y les innombrables listes de plantes, florules locales, monographies, récits d’herborisation, etc... qui ont paru dans le Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. Tous ces renseignements ont été coordonnés dans le Prodrome de la Flore belge de MM. De Wireman Er Doranp. Dans l'introduction (parue en 1907), M. Duran», par la comparaison des flores phanérogamiques des diverses parties de la Belgique, arrivait à cette conclusion, que la zone calcareuse et la zone argilo-sablonneuse sont fonciére- ment distinctes et que plusieurs des régions et zones de Crepin doivent encore être subdivisées. Pendant que se poursuivait exploration floristique du pays, de nombreuses observations relatives au climat, a l’hydrologie, à la géologie, à la nature physique et chi- mique des sols, etc., venaient compléter les indications insuffisantes dont avait disposé Crépin. Les plus impor- tants de ces renseignements ont été réunis et utilisés dans les MOoNOGRAPHIES AGRICOLES DE LA BELGIQUE. Le moment semble done venu de tenter la synthèse de toutes ces données éparses pour arriver à une compréhen- sion plus précise des divers districts géobotaniques de notre pays. C’est cette esquisse que j’apporte ici. ToME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 4 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE ee — —"——…—…—…—…—…—.——2——u Mais un travail de géobotanique ne peut plus se borner à la simple délimitation des districts : il faut aussi qu’on essaie d'indiquer quelles sont les adaptations des végétaux aux diverses stations de chaque district, aussi bien aux stations qui se retrouvent plus ou moins semblables dans les districts voisins, qu’à celles qui sont spéciales au pays étudié. C’est seulement à cette condition qu'on pourra définir l'association végétale occupant chaque station. Ainsi, dans un pays calcaire, il y aura non seulement a déterminer les principales adaptations des végétaux habitant les rochers calcaires nus et exposés au plein soleil, mais aussi les parti- cularités que présentent la flore des moissons, celle des bois, des prairies, etc. Ce qui frappe tout d’abord, dès qu’on se met à dresser la liste des plantes composant une association donnée, c’est que des espèces qui vivent ensemble ici sont tout à fait séparées ailleurs et manifestent des besoins souvent opposés. Préci- sons notre pensée par un exemple. On trouve contigus, sur 1 mètre carré de dune littorale : Corynephorus canescens, Carex arenaria, Rosa pimpinellifolia, Koeleria cristata, Helianthemum Chamaecistus, Climacium dendroides , Convolvulus arvensis, Ramalina farinacea, Erythraea linariifolia, Hippophaës rhamnoides. Est-ce la un groupe- ment qu’on peut s'attendre a retrouver aussi ailleurs? En aucune manière. Sur les dunes de la Campine, on ne ren- contrera que deux des espèces énumérées : Corynephorus et Carex; sur les dunes jurassiques des environs d’Arlon, il n'y a même que la première de ces plantes. Quant à Koeleria, Helianthemum et Rosa, nous ne les trouverons guère que sur les pelouses sèches, souvent argileuses, qui surmontent les rochers calcaires, par exemple le long de la TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 5 Meuse et de ses affluents. Par contre, Climacium est une Mousse de prairies marécageuses; Ramalina est un lichen qui habite les troncs d'arbres; Convolyulus vient de préfé- rence dans les moissons. Enfin Ærythraea et Hippophaës ne quittent pas la côte, du moins en Belgique. Ainsi donc il y a, dans les dunes littorales, un ensemble de facteurs combinés de telle manière que des espèces en apparence inconciliables peuvent y cohabiter : des plantes des sables, des plantes qui ailleurs sont propres aux maré- cages, des plantes habitant les coteaux rocheux brûlés par le soleil, d’autres qui fréquentent les champs de céréales, d’autres encore qui ne s’écartent jamais des sables littoraux. Et ce n'est pas seulement dans les dunes que vivent ensemble des espèces à besoins tellement divergents qu’elles semblent devoir s’exclure mutuellement, car chaque fois qu'un botaniste arrive devant une association qui est nouvelle pour lui, il est tout surpris d’y retrouver, au milieu d’espèces plus ou moins spéciales, de multiples plantes qu’il est habitué à voir dans des conditions tout autres et qu'il ne s’attendait pas à rencontrer dans une situation aussi insolite. Toute association est comme une marqueterie dont les éléments fort variés auraient été rapportés d’endroits aussi disparates que possible. Ceci nous montre combien il serait intéressant de pouvoir discerner quelle est la combinaison de conditions que chaque station doit réaliser pour suffire aux besoins des végétaux qui la peuplent. Ainsi, dans l’exemple cité plus haut, à l'endroit qui porte l'association dont nous avons constaté la diversité, le sable est assez meuble pour Coryne- phorus et Carex, assez riche en humus pour que de l’eau s'y conserve et permette le développement de Climacium, TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 6 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE assez chargé de coquillages pour que des plantes calcicoles (Koeleria, Helianthemum, Rosa) puissent s’en contenter, assez sec dans sa couche tout à fait superficielle pour qu’un lichen corticicole ne risque pas de rester trop longtemps mouillé, ete. On comprendra que, dans la rapide esquisse géobotanique que j’ébauche ici, je n’insiste pas sur ces points, qui devraient être traités en détail pour chaque association. Cependant, pour permettre au lecteur de se faire une idée de l’hétérogénéité de la flore de toutes les stations, J'aurai soin de citer, à côté des espèces les plus caractéris- tiques, quelques plantes dont les noms reviennent plus ou moins souvent pour des stations tout à fait autres. * + * Reprenons, a un point de vue un peu différent, l'exemple de la dune littorale. Les espéces qui composent sa flore vivent aussi dans des stations où les conditions d’existence dif- ferent, plus ou moins profondément, de celles de la dune. Quelle est au juste amplitude des différences entre les dunes littorales et les autres stations? IL est impossible de l'indiquer d’une façon générale, car il n’y a pas de com- mune mesure s'appliquant à toutes les espèces. Aïnsi pour Corynephorus, les dunes de la côte, celles de la Campine et celles du Jurassique se valent : il suffit que la plante ait à sa disposition du sable fraichement remué et pas trop humide. Il n’en est pas de même pour Carex arenaria, puisque celle-ci manque aux dunes jurassiques, où le climat est sans doute trop peu constant; par contre, la Cypéracée n’exige pas du tout du sable sec et meuble : elle habite indifféremment les mares qui dorment entre les mon- ticules et les dunes les plus arides, elle enfonce aussi bien [OME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Gi ses longs stolons dans un sol complètement tassé qu’entre les grains qui viennent d’être déposés. Le sable mobile et le sable compact sont donc deux stations trop dissemblables pour Corynephorus, tandis que Carex peut s’accommoder à l’un comme à l’autre. De même, Helianthemum, Rosa et Koeleria ont la faculté de prospérer dans des sols très divers : d’une part, le sable mélangé de débris de coquil- lages, d'autre part, les pelouses du district calcaire. Ces trois plantes possèdent-elles le même degré d’accommodabilité aux conditions externes? Nullement : Helianthemum et Rosa vivent à la fois dans la mi-ombre des broussailles et au plein soleil, tandis que Koeleria ne vient qu’à une lumière intense. Enfin, Rosa et Helianthemum manifestent des exigences différentes relativement à la nature du support : Helianthemum n’a pas besoin de terre; il peut insinuer ses longues racines dans les fentes du calcaire et se maintenir florissant sur des rochers abrupts; Rosa, au contraire, doit absolument avoir une couche de terre meuble. Ce qui vient d’être dit suflit à montrer combien sont inégales les facultés d’accommodation des espèces végé- tales. Telle plante ne se développe qu'entre des limites fort étroites, alors que sa voisine possède une remarquable aptitude à se plier aux milieux les plus disparates. Ajoutons que ce n’est pas seulement pour pouvoir coloniser des sta- tions diverses que certaines espèces ont besoin d’une accom- modabilité étendue; il y a aussi des endroits où les condi- tions changent avec les saisons; citons seulement les bords des mares, tantôt inondés, tantôt à sec, ainsi que les sous- bois des forêts feuillues, tantôt pleinement éclairés, tantôt ombragés. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, 8 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Il n’est pas douteux que l’accommodabilité est un facteur très important pour la géographie botanique, puisqu'elle intervient puissamment pour restreindre ou élargir les aires d'habitat des espèces et pour déterminer l'étendue et le nombre des stations que chacune peut occuper dans les limites de son aire. Il serait donc très inté- ressant de létudier de près pour toutes les espèces ou du moins pour les principales. Mais tout d’abord, en quoi consiste cette faculté? Les facteurs extérieurs agissent comme des excitants auxquels l’organisme répond par des réactions, souvent fort compliquées, amenant des chan- gements plus ou moins profonds dans l’anatomie des organes ou dans leur maniére de se conduire. A chaque pe de conditions d'existence correspond une structure et un fonctionnement qui sont exactement appropriés aux besoins du moment. C’est comme si la plante possédait une base d’équilibre spéciale pour chacun des cas qui peuvent se présenter. Ainsi, Polygonum amphibium possède des feuilles et des tiges tout autrement constituées dans la plante aquatique, dans la plante vivant au bord des eaux, et enfin dans celle qui habite les endroits secs; le Chêne et le le Hêtre ont des feuilles beaucoup plus épaisses au soleil qu'à l’ombre ; tantôt Salicornia herbacea s'étale sur l'argile saumâtre, tantôt il dresse ses rameaux, selon qu’il vit sur un plateau ou dans une rigole; un Hêtre isolé garde sa cime jusque tout contre le sol, alors qu’un individu qui a vécu en forêt possède un haut tronc dénudé. Ces quelques exemples suffisent pour montrer combien sont variables les manifes- tations de l’'accommodabilité. Il y a une difficulté qui se présente tout de suite lorsqu’on se met à étudier l’accommodabilité : on ne sait pas, TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 9 a priori, si les différences que l’on observe tiennent à ce qu’on a affaire à des races distinctes, adaptées chacune a des conditions spéciales, ou bien si elles ont été amenées par la faculté que possède la plante de se mettre en har- monie avec des milieux différents ("). Ainsi Festuca durius- cula, des rochers calcaires qui bordent la Meuse, a des feuilles très glauques et des épillets beaucoup plus gros que les individus de la même espèce habitant les terrains vagues aux environs de Bruxelles. Les botanistes descripteurs font de la plante rupicole une variété glauca ou même une espèce (F’. glauca Schrad.). Pour décider s’il s’agit ici d’une variation spécifique ou d’un changement introduit par Paccommodation, il faut recourir à la culture. Dans le cas présent, l’expérience montre que les caractères se main- tiennent intégralement quand on cultive le Festuca sur une plate-bande de jardin, et qu’ils se transmettent hérédi- tairement : ils sont donc spécifiques. Que la plante des rochers constitue une race, une variété ou une espèce, c’est une question de mots : aux botanistes descripteurs à la débattre entre eux; toujours est-il que ses caractères ne doivent rien à l’accommodabilité. Malheureusement, on ne peut pas toujours se fier aux travaux de systématique pour distinguer les accommodations des variations propre- ment dites. Voici un exemple : les livres renseignent pour Polygonum amphibium deux variétés, natans et terrestre ; d’autres ajoutent encore une variété maritimum habitant () On pourrait se mettre d'accord pour appeler « adaptation » l'ensemble des caractères héréditaires obtenus par mutation, grâce auxquels l'espèce est en harmonie avec son milieu, et « accommodation » l’ensemble des caractères non héréditaires et très plastiques par lesquels l'individu se met en harmonie avec les vicissitudes du milieu. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 10 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE les dunes. Or des essais de culture montrent que ce sont simplement des états accommodatifs que l’on fait passer à volonté de l’un à l’autre. Mais on comprend que ce n’est que dans des cas exception- nels qu'on a eu recours à l’expérimentation pour décider de la valeur, spécifique ou accommodative, des variétés. Faut-il done renoncer à l'étude de l’accommodation? Certes non, car dans beaucoup de cas nous possédons un moyen de décider, par l'observation directe, de la valeur réelle des caractères d’un individu donné. Appuyons-nous encore sur un exemple concret. Les nombreuses variétés que les bryologues distinguent chez Hypnum cupressiforme sont- elles des variétés réelles ou des accommodats? La simple observation fait voir que la variété filiforme, qui semble à première vue si distincte du type, n’est qu’une accommoda- tion à la vie sur les troncs. Cueillons un échantillon sur l'écorce d'un Hêtre : les rameaux sont longs, gréles, cylin- driques, tous pendants; les feuilles de la pointe des tiges sont parallèles et à peine recourbées en faucille. Par terre, autour du pied de l'arbre, les Hypnum cupressiforme constituent des touffes épaisses, molles, où les rameaux, aplatis de haut en bas, divergent en tous sens et sont même en partie dressés obliquement; les feuilles sont toutes nette- ment falciformes. La distinction entre les deux échantillons semble radicale; et pourtant récoltons maintenant les Hyp- num tout à la base du tronc, d’autres un peu plus haut, d’autres encore plus haut, et nous aurons bientôt une série complète reliant graduellement les formes extrêmes, sans qu’il reste la moindre lacune. La plante du sol et celle du tronc ne sont donc que des accommodats. En serait-il de même pour les « variétés » de H. cupressiforme habitant les TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. II rochers calcaires, les dunes, les bruyères, les toitures? je n'en sais rien; l'observation serait d’ailleurs moins aisée, car il faudrait ici également réunir tous les intermédiaires et les comparer entre eux. Chaque fois qu'on dispose d'individus ayant vécu dans des conditions intermédiaires entre celles qu’on étudie, on aura donc le moyen de savoir si les caractères différentiels de deux individus sont adaptatifs, c’est-à-dire spécifiques, ou accommodatifs, c’est-à-dire individuels. Encore sera- t-il opportun d’exclure les genres qui sont en voie de muta- tion étendue : Rosa, Rubus, Mentha, Hieracium... On voit que malheureusement les cas les plus intéres- sants ne peuvent être attaqués : ceux où une même espèce habite des stations éloignées, entre lesquelles elle fait défaut, car on noserait plus alors certifier si l’on a affaire à des accommodations simples, à des adaptations ou même à des accommodations surajoutées à une adaptation. Dans ce tra- vail, je citerai quelques faits non douteux d’accommodation J'ai trouvé en M1° Maria Ernould une collaboratrice qui m'a rendu beaucoup de services dans cette étude; je la remercie sincèrement de son aide. * * * Délimiter d’abord les districts, puis les stations occupées chacune par une association végétale distincte, expliquer les adaptations et les accommodations des plantes aux con- ditions d’existence, telles sont les premières étapes d’un travail de géographie botanique. Il en reste une dernière. Il faut rechercher d’où viennent les espèces qui colonisent tous les divers endroits : sont-elles nées sur place, ont-elles immigré d’ailleurs, sont-elles les reliques des ages géolo- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 12 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE giques ? C’est à peine s’il est possible de répondre à ces questions pour un très petit nombre de nos plantes. C'était surtout le manque de documents paléontologiques qui nous arrêtait. Or voici que des fouilles récentes ont fait décou- vrir de nombreuses couches fossilifères des horizons holo- cènes, pléistocènes et pliocènes. Toutefois l’étude des fossiles est loin d’être achevée, et je pense qu'il serait pré- maturé de faire des conjectures sur l’origine de notre flore, alors que toutes les données pourront dans peu d’années être remaniées et assises sur des bases positives. Aussi ne traiterai-je pas spécialement de la provenance de nos plantes indigènes, me contentant de dire chemin faisant, dans le chapitre consacré au passé géologique de la Belgique, quels sont les faits acquis dès à présent. J'ai cru devoir donner une place importante à Villustra- tion. Grâce à l'intervention de M* Léo Errera, j'ai pu reproduire beaucoup de photographies caractéristiques de nos divers districts. Je me permets aussi de renvoyer le lecteur à des photographies qui ont paru dans d’autres ouvrages : 1° Josépaine Wery (maintenant M* Schouteden-Wery), Sur le littoral belge, 2° édition ; 2° JosépuineE ScuourepeN-Wery, Dans le Brabant ; 3° J. Massarr, Essai de géographie botanique des dis- tricts littoraux et alluviaux ; 4° J. Massarr, Les districts littoraux et alluviaux (dans Les aspects de la végétation en Belgique, de C. Bommer et J. Massart). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 1 Ces ouvrages seront cités en abrégé de la manière sul- vante : 1° Wery, Littoral ; 2° ScHoutTEDEN- VVERY, Brabant ; 3° Massart, Essai ; 4° Massart, Aspects. * * * Il ne sera pas inutile, pour éviter tout malentendu, de préciser une fois pour toutes la valeur des mots que j’em- ploierai. Les unités géobotaniques seront désignées par les termes qu’a proposés M. Frauautr (1g00-rgor) ; les voici par ordre d’imporiance décroissante : Région. Domaine. Secteur. District. Sous-district. Station. A chaque station correspond une association dont les éléments sont adaptés aux conditions qu'offre cette station. On pourrait réserver le terme d’écologie pour l'étude de ces adaptations-la, laissant à éthologie un sens plus général qui s'applique à toutes les adaptations quelles qu’elles soient. x * * Pour finir, un mot sur le nombre de nos plantes. D’après le relevé fait par M. Duran (1907) le nombre des espèces indigènes de la flore de Belgique est au total de 8,896, dont 1,258 Phanérogames, 49 Phéridophytes, TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 14 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE 582 Bryophytes, 240 Algues, 105 Flagellates, 5,709 Cham- pignons, 70 Myxomycetes et 183 Schizophytes. * UE Je ne veux pas clore cet avant-propos sans dire combien ma tâche a été facilitée par la précieuse collaboration d’un grand nombre de savants. Outre ceux qui seront cités dans le texte, je signale ici les noms des personnes envers lesquelles ma dette de gratitude est la plus grande. Ce sont d’abord les botanistes qui m’ont guidé dans les excursions : MM. Bray et Verhulst, aux environs de Virton; M. Do- lisy, a Torgny; MM. Jérôme et Grégorius, aux environs d’Arlon; M. Fredericq, de Liége, et M. Bordet, de Fran- corchamps, dans les Hautes-Fagnes; Me E. Bodart, de Dison, dans les terrains calaminaires ; M. H. Denis, aux environs de Waterloo. D’autres ont bien voulu accepter de déterminer pour moi des plantes : M™ Rousseau, des Champignons ; M. Elie Marchal, M. Bouly de Lesdain et M. Aigret, des Muscinées et des lichens. Je dois beaucoup de renseignements bibliographiques à M. Th. Durand, à M. Chot, à M. J. Vincent, à M. Rutot et a M. Cosyns. De belles photographies m'ont été communiquées par M™ Chargois, M** Schouteden-Wery, M'° B. Cosyn, MM. Chargois, Legrand, Severin et Willem. MM. van den Broeck, Martel et Rahir m'ont permis d'utiliser plu- sieurs clichés de leur beau livre récent. Enfin, M. Cosyns a exécuté pour moi des analyses chimiques d’un grand nombre de roches pour lesquelles ces données faisaient défaut. A tous je présente l'expression de ma plus cordiale reconnaissance. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 15 CHAPITRE PREMIER. LE PASSÉ GÉOLOGIQUE DU SOL DE LA BELGIQUE. 1. Holocène : Modifications récentes (depuis le IXe siècle), — La partie la plus basse de notre pays n’est à l'état de terre ferme que depuis peu de temps. La zone qui borde l'Escaut et le littoral, pe Wilekerke o ° Laffinghe f Slype oMannakinsvere 6. S.Aarre Li Fever, G " Echelle de 1 : Fic. 1. — Reconstitution de l’estuaire de l’Yser au début du XII® siècle, d'après M. BLANCHARD. Les polders sont en blanc; les terres flandriennes et hesbayennes sont teintées. Les bords de l'estuaire sont pointillés. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 16 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE et qui est à une altitude inférieure a 5 metres, n'a été endiguée qu'à partir du IX* siècle; avant cette époque, elle était inondée dans toute son étendue par les marées de vive eau qui y déposaient des Fic. 2. — L’embouchure de l’Escaut au X° siècle, d'après DE Hoon. pepe A wut PEN CADSANT LIESWEGHE WENDUFNEN \ \ Fic. 3. — L’embouchure du Zwyn en 1644, d'après P. VERBIST. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 17 sédiments argileux. La figure 1 peut donner une idée de l'aspect que devait avoir notre littoral avant les endiguements. Un autre point du littoral est représenté par la figure 2. On y voit que la ligne de rivage s’étendait beaucoup plus lôin que la côte actuelle (indiquée en pointillé). Puis la barrière de dunes fut rompue et la mer noya tout le territoire jusqu'à Bruges (marqué Brugstoc). Plus tard, des endiguements permirent de récupérer une partie du terrain envahi, toutefois, Bruges restait en communication avec la mer par un large chenal maritime, le Zwyn. Celui-ci s’envasait progressivement, et bientôt Bruges cessa d’être un port de mer. La : ee PANNES UNES 7 a a AY = (AREER BORUINONE DUNES. x ANCIEN FORT S'PAULO + KNOCKE Fic. 4. — L’embouchure du Zwyn en 1839, d’après WOLTERS. figure 3 montre l'état du Zwyn en 1644, alors qu’il atteignait encore l'Écluse (Sluis) et Aardenburg (Ardenborgh). En 1839 (fig. 4), le Zwyn avait subi de nouvelles réductions. Enfin, à l'heure actuelle, il ne reste plus de l'ancien bras de mer qu'une étendue de quelques hectares (fig. 5), en dehors de la digue internationale construite en 1872. Dans peu d'années, les dernières traces du Zwyn auront disparu, car une flèche de sable, insérée sur les dunes de Knocke, 2 TOME SUPPLEMENTAIRE, 1010. 15 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE s'avance rapidement vers l'Est et finira par boucher entièrement l'étroit goulet par lequel les marées de vive eau se fraient encore un passage vers le schorre, dernière relique du Zwyn (voir aussi les photographies 56 à 61). Des endiguements du même genre se poursuivent partout depuis un millier d'années et agrandissent sans cesse, vers le dehors, les +4 CHORRE QUIS INONDE A VIVE EAU ANCIEN FORT STPAUY, QO FORT FRANCAIS) (EN RUINES) FORT DURACEGRASKR Fic. 5. — L’embouchure du Zwyn, en 1910. polders reconquis sur la mer et sur l’'Escaut. Il n’y a plus mainte- nant que la lisière tout à fait externe de ce territoire qui reste encore soumise aux incursions des marées; celles-ci y amènent de l’eau salée sur le littoral et dans l'Escaut inférieur, de l’eau douce dans la portion un peu plus haute de l'Escaut et le long de ses affluents (voir carte 9, hors texte). Le bourrelet de dunes qui borde la plage est aussi de date moderne, tout au moins dans sa situation présente. D'après les TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 19 documents historiques, les dunes n’occupent leur emplacement actuel que depuis le X* ou le XI* siècle. Des remaniements d'une autre nature se poursuivent sous nos yeux le long de tous les cours d'eau. Chaque crue étale une nou- velle couche limoneuse qui rehausse quelque peu la bande de terrains d'alluvions bordant la rivière (voir cartes 5, 6, 7, 8, hors texte). En Campine, une végétation de tourbiéres ou un abondant développement de Bactéries ferrugineuses vient modifier la nature des sédiments (voir carte 6). Pour terminer l'énumération des principales transformations géologiques actuelles, il n’y a plus qu'à ajouter, aux phénomènes de transport qui viennent d'être cités, les changements incessants déterminés dans les terrains superficiels par les eaux météoriques : désagrégation des roches dures, décalcification. des marnes, des sables, des limons, décomposition des silicates, etc. 2. Holocène, avant le [Xe siècle. — Au moment de l'invasion romaine, c'est-à-dire vers le début de notre ère, le littoral belge avait une tout autre configuration qu'à présent : toute la Basse- Belgique était couverte d’une forêt entrecoupée de tourbières dont certains bois de la Flandre sont la continuation à travers les temps, ou dont ils peuvent du moins donner une idée approximative (MassarT, Aspects, phot. 72). Cette terre marécageuse s'étendait au dela de la côte actuelle, jusqu’à plusieurs kilometres au large. Le recul de la ligne de rivage permit à la mer de faire irruption sur ce pays très bas; la végétation fut tuée et transformée en tourbe. Celle-ci est actuellement enfouie sous les sédiments argileux, ou parfois sablonneux, datant de la période pendant laquelle la mer les inondait périodiquement (jusqu’au IX: siècle). En beaucoup de points, cette tourbe est exploitée (Massart, Essai, phot. 133; WERY, Littoral, phot. 39). Les portions de la couche qui affleurent au fond de la mer du Nord sont battues par les vagues de tempête, et les lambeaux qui s’en détachent sont souvent rejetés sur la plage (voir phot. 225). Il est en général facile de déterminer les plantes contenues dans la tourbe. Ce sont notamment : Sphagnum div. sp., Polytrichum gracile, Hypnum cuspidatuin, H. aduncum, Polystichum Thelyp- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 20 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE leris, Pinus sylvestris, Scirpus lacustris, Myrica Gale, Salix repens, Betula alba, Alnus glutinos1, Quercus pedunculata, Calluna vulgaris, Vaccintum Oxycoccos, Erica Telralix. La flore était donc analogue a celle qui occupe a présent les marécages de la Flandre (voir phot. 287, 288) et de la Campine (voir phot. 74 a 79, 81, 82, 303 a 306), sauf pour Pinus sylvestris qui y disparut de notre contrée et y fut réintroduit plus tard. 3. Pléistocène. — La tourbe repose sur des sables analogues à ceux formant le sol de la Flandre et laissés par la mer flan- drienne. Celle-ci, qui couvrait toute la partie basse du NW. du pays (fig. 6), avait transgressé sur les limons déposés précé- Fic. 6. — La mer flandrienne en Belgique d'après M. RUTOT (7897). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 21 demment{fig.7et8). Dans les régions où la mer flandrienne séjourna longuement, l'argile et le sable fin des limons furent enlevés totale- ment, et après le retrait de la mer, il ne resta que du sable grossier, tres peu fertile; tel est le sol de la partie septentrionale du district flandrien (voir carte 1, hors texte). Le long de la bordure méri- dionale, le remaniement du fond fut moins complet, et la terre resta encore assez limoneuse. FiG 7. — Les dépôts brabantiens en Belgique, d’après la carte géologique au 40,000° Des découvertes géologiques récentes ont montré que l’envahis- sement {flandrien s’est étendu notablement’plus loin vers l’Est que ne l'indique la figure 6. Dans sa portion orientale, le fond était constitué par les sables campinien (fig. 10) et moséen (fig. 11). La régression de la mer flandrienne abandonna ici un sol purement sableux, des plus stériles. L'époque flandrienne correspond à la dernière des grandes gla- ciations dont l'Europe fut le théâtre pendant le Pléistocène (voir le tableau de la p. 36). Lors de l'interglaciaire précédent, la Belgique TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 22 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE était entierement continentale. Le climat était alors sec et froid, et l'Europe centrale était en grande partie garnie d'une végétation de steppes. C'est à cette époque que se déposa le limon éolien appelé le Brabantien (fig. 7) par les géologues belges. Dans l'Europe du NW. et sans doute aussi chez nous, vivait une flore arctique, ainsi que l'ont montré notamment MM. WEBER (1906) et ANDERSSON (1906). Le limon brabantien surmonte un autre limon, le hesbayen (fig. 8 et phot. 96) produit par une inondation qui couvrit toute la Belgique, sauf la Campine et l’Ardenne; elle était sans doute le Fic. 8. — La Belgique pendant l'inondation-hesbayenne, d'après M. RUTOT (2897). résultat’de la fusion des immenses champs de neige qui enve- loppaient toute l’Europe centrale pendant la glaciation de Riss (voir le tableau de la p. 36). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 2) Immédiatement avant le Hesbayen, une grande partie de la Basse-Belgique était occupée par une tourbière qui a livré de Fic. 9. — Le marécage campinien, d'après une carte manuscrite communiquée par M. Ruvror, Fic. 10 — La Belgique à la fin de l’époque campinienne, d'après M. Ruror (z897.) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 24 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE nombreux ossements de Mammouth, de Cervus megaceros, etc. (fig. 9). La flore de cette époque n’a pas été étudiée, que je sache, mais sa faune indique un climat fort rigoureux. Ce marécage était établi sur les sables et graviers abandonnés par les eaux campiniennes (fig. 10). C’est a cette époque que les lits des rivières de notre pays ont été creusés à la profondeur où nous les connaissons. Sous les sables campiniens, il y a d’autres sables et cailloux datant du Moséen (fig. 11). Des découvertes paléontologiques récentes, étudiées par M. Bommer (voir M. MourLoN, 1909 et M. Ruror, 1909) ont fait constater dans les couches du Pléistocène inférieur la présence de Quercus pedunculala, Pinus sylvestris, Betula alba et Corylus Avellana. Fic. 11. — La Belgique pendant l’époque moséenne, d'après M. Ruror (z897). ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 25 4. Pliocène. — Remontons encore plus haut dans le passe ; dépassons même le Pleistocene, en négligeant l’époque hoboke- nienne, peu importante pour nous. Dans ces dernières années, on s’est beaucoup occupé d'une série de couches, surtout argileuses, exploitées à Tegelen dans le Limbourg néerlandais, et dans le nord de la Campine anversoise. Les géologues sont loin de s’accorder sur l'âge de ces assises : Pliocene moyen, Pliocene supé- rieur ou Pléistocène inférieur ; indiquons seulement les travaux de M. Dusois (1905, 1 et 2), M. Lorie (1007-1908), M. et M™ Rein (1907, 1907-1908), M. Rurtor (7908). La position stratigraphique exacte de l'argile de Tegelen nous intéresse assez peu; qu'il nous suffise de savoir qu'elle est certainement plus ancienne que les couches reconnues comme pléistocènes. Ce qui est plus important pour nous, c'est de constater que, à côté de beaucoup de plantes qui ont persisté dans notre pays, il en est d'autres qui se sont éteintes ou qui habitent maintenant d'autres contrées. Voici quelques-unes des plantes citées par M. Dugois et par M. et Me Rew : MoussEs. Déterminées par M. Dixon. (Voir REID, 7907-1904.) * Eurynchium speciosum. Pseudoleskea patens. * Amblystegium filicinum. * Hlomalothecium sericeum. * Philonotis fontana. Hypnum capillifolium. * Leskea polycarpa. * Ditrichum tortile. PHANEROGAMES. Abies pectinata. * Ranunculus Flammula. * Alisma Plantago. * Nuphar luteum. * Stratioles aloides. Luryale europaca. S. Websteri. * Ceratophyllum demersum. * Potamogeton pectinatus. Vitis vinifera. * Najas minor. * Acer campestre. * Scirpus lacustris, Staphylea pinnata. * Carex riparia. * Hypericum perforatum. * Carpinus Betulus. * Myriophyllum verticillatum. Fuglans tephrodes. Trapa natans. Petroselinum segetum, Cornus mas. Pterocarya caucasica. P. fraxinifolia. * Rumex maritimus. Solanum Dulcamara. Atriplex patula. Veronica Chamaedrys. Magnolia Kobus. Melissa officinalis. Ranunculus aquatilis. Thymus Serpyllum. x XX x * * # (*) Existe encore en Belgique à l’état indigène. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 26 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE On voit par cette liste que beaucoup de nos plantes indigènes vivaient déjà dans nos régions lors du dépôt de l'argile de Tegelen. Mais il y avait aussi pas mal d'autres espèces indiquant que le climat était plus doux que maintenant. Ajoutons pourtant qu'il faut se mettre en garde contre un mélange possible de flores : il est, Fic. 12. — La Belgique lors de l'invasion maximum de la mer diestienne, d'après M. Ruror_(z897). en effet, peu probable que des espèces aussi diverses que celles qui ont été trouvées à Tegelen et dans notre Campine aient pu vivre ensemble. On admettrait plus volontiers que certaines plantes habitaient les bords de l'estuaire où l'argile s'est déposée, tandis que d'autres ont été apportées de fort loin, peut-être de l'Europe centrale, par un fleuve qui était sans doute l'ancètre de la Meuse. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 27 Vers l'époque où des sables et des argiles étaient déposés dans la Belgique septentrionale et dans le Limbourg néerlandais, des alluvions de mème nature se formaient en beaucoup de points de la Moyenne et de la Haute-Belgique. Elles constituent en partie les îlots sableux et argileux du district calcaire (voir carte 7, hors texte). Sous les dépôts que nous venons de décrire rapidement, s'éten- dent, dans la Campine, les sables poederliens, très ferrugineux en général. La mer poederlienne n'avait transgressé que sur la partie septentrionale du pays. IJ n'en fut pas de même de la mer diestienne, qui s'est avancée beaucoup plus loin (fig. 12). Elle a déposé des sables glauconiféres, devenant ferrugineux par altéra- tion. 5. Miocène, Oligocène, Eocéne. — Les sables et les argiles datant de ces époques nous intéressent beaucoup moins, puisqu'ils sont presque partout recouverts par les dépôts plus récents, qu'il percent pourtant çà et là. Ces terrains sont principalement localisés au N. de la Meuse et de la Sambre. Seules les couches aquita- niennes s'étendent notablement plus loin vers le S. et dépassent le manteau presque continu de dépôts pléistocènes, qui couvre le pays au N. de la Meuse et de la Sambre. Mais l’Aquitanien a été dénudé à peu près partout, et il n’en reste que quelques lambeaux qui sont plus ou moins mêlés aux sables et argiles tegeleniennes cités plus haut (voir carte 7, hors texte). L'argile aquitanienne a fourni quelques fossiles végétaux, parmi lesquels M. Cornet (1909) cite Sequoia Coutlsiae, Lygodium Gandini, Cinnamomum lanceola- tum, Gardenia Welzleri. I] n'est pas douteux que ces végétaux dénotent un climat beaucoup plus chaud et une flore qui n’a aucune affinité directe avec celle de la Belgique actuelle. Il en est de méme pour la flore très variée et très abondante récoltée dans les marnes heersiennes (Eocéne inférieur), décrite par DE SAPORTA ET Marion (1873, 1877). On peut affirmer que la flore de ces époques reculées, et à plus forte raison celles du Wealdien et du Carbonifère, n'ont plus guère de relations avec les flores plus récentes et que leur connaissance ne peut donc pas servir a élucider l’origine de la végétation qui couvre à présent notre pays. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, 28 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE 6. Crélacé. — Les mers crétacées ont eu des développements très variables en Belgique. L'une des plus étendues a été une mer du Sénonien supérieur (ou du Maestrichtien), qui a même couvert la partie N. de la Haute-Ardenne (fig. 13). Fic. 13. —{La Belgique à!l’époque sénonienne, lors du dépôt de l’assise de Nouvelles. D'après une carte dressée par M. RUTOT, qui est exposée au Musée d'Histoire naturelle de Bruxelles. 7. Jurassique et Triasique. — Toute la Belgique était continen- tale, sauf la pointe S.-E. du Luxembourg (voir cartes 1 et 8, hors texte) qui fait partie du Bassin de Paris. Les mers triasiques et jurassiques régressaient successivement vers le S., de telle sorte que les terrains se suivent du N. au S., formant une succession de bandes, à direction W.-E. : les plus septentrionales sont tria- siques, les plus méridionales sont du Jurassique supérieur (Bajo- cien). Alors que les terrains crétacés sont presque partout recouverts, le Jurassique est resté continental depuis son dépôt; il n’a donc TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 29 subi que des remaniements superficiels; tout au plus a-t-il reçu des alluvions pléistocènes près de sa bordure septentrionale. 8. Primaire. — Contrairement aux couches secondaires et ter- tiaires qui sont restées meubles ou ne sont devenues cohérentes qu'en des points restreints, les roches primaires sont toutes dur- L'£ateau du Jorabasut se oo oat ; 10268 Cours. rite y 2 dass de JbonuX dire voue oe 3 Ble Beh a! Host OOK ps ak ) oe ONG Moonyore Bouck ewe Lilo ose” sol A HE LE FR TO, ph ne 7: RS ee ee . StoSelot Vise. Safin : a) fee "i ù Govier / Toate. € : Gus ye À à GER où Gub:ro 2 OÉovrut ! Horson R OS may DC ge 0 Pom © op SE Quentin ReMrogire Gor Gp Lou Noetrerer ° out de Ca BRienacke, Das Fic. 14. — L’Ardenne pendant le Dinantien, d’après M. GOssELET (7888). cies, et les plus anciennes sont métamorphisées. De plus, le Pri- maire est fortement plissé et disloqué (voir le chapitre relatif au district calcaire), alors que le Secondaire et le Tertiaire sont TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 30 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE faiblement inclinés ou presque horizontaux. L'étude géologique des terrains primaires est rendue fort difficile par les multiples plissements et failles qui les fragmentent:* aussi les géologues ne sont-ils pas entièrement d’accord sur leur interprétation. CR Dr daubastkeH 4 5 cin ree rtf AavelBs - 0 = Oo CombBu ee ah à 1c ae ne So Deésin de Dbarute> [ave ; = ee RC PTS . a o Fat dti nm fomor $ “4 4 ; CR rr on N © ORœu 2 i : oO diinon£ CDabsinsecontaire de Co. ras & = 2 o Oo Rae Fig. 15. — L’Ardenne pendant le Famennien, le Frasnien et le Givetien, d’après M. GossELET (78898). Les idées que M. GosseLer a développées dans son magistral ouvrage sur l’Ardenne (1888) ont été remaniées depuis lors, notamment par M. Lonest (1003-1904) et par M. FOURMARIER (1907). La discussion porte surtout sur l’âge des plissements; mais ces TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 31 questions n'intéressent guère le botaniste, puisque celui-ci ne s'occupe que de l'état actuel du sol. A notre point de vue spécial, les cartes de M. GosseLer,fdestinées à représenter les diverses mers primaires, ont conser vé toute leur importance. OtacstuirRé, Fic. 16. — L’Ardenne au début du Gedinnien, d'après M. GOSsELET (7888). Les couches les plus récentes sont westphaliennes (houilléres); celles qui affleurent sont, le plus souvent, des schistes. Elles sur- montent les puissantes assises dinantiennes qui sont calcaires et partiellement dolomitisées. La figure 14 montre leur extension. Pendant le Dévonien supérieur (Famennien et Frasnien) et pen- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 32 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE dant le Dévonien moyen (Givétien), les mers ne subirent que des oscillations peu notables (fig. 15). Les couches sont fort variées : schistes, grès, calcaires, etc. Plus bas, dans le Dévonien, il n'y a plus de bandes calcaires que dans le Couvinien; toutes les autres couches sont composées de roches non calcaires. Elles constituent presque entièrement le sol du district ardennais (voir carte 1, hors texte). La figure 16 donne l'extension du Gedinnien, le plus ancien des terrains dévoniens. Pendant le Silurien et le Cambrien, la Belgique était entière- ment submergée. Les affleurements siluriens, qui sont surtout schisteux et gréseux, bordent au N. les calcaires dinantiens du bassin de Namur (fig. 14) et ils constituent aussi la portion médiane de la « crête du Condroz » (fig. 14), à peu près depuis Landelies jusqu’à Huy. Le Cambrien a pour roches principales des phyllades et des quartzites; il affleure en quelques points de l'Ardenne : presqu'île de Rocroi, îlot de Serpont, ile de Stavelot (fig. 16), et aussi dans les vallées du Brabant méridional. * + * Il ne sera peut-être pas inutile de donner, après ce trop rapide aperçu géologique, un tableau général résumant nos connaissances sur la constitution du sol de notre pays. Dans ce tableau (pp. 33 à 35) on a surtout insisté sur les dépôts récents, qui intéressent particulièrement la géographie botanique. * * x Pour comprendre les bouleversements que les phénoménes géo- logiques apportent dans la géographie physique (y compris la géographie biologique) d’une contrée, il ne suffit pas de connaître le déplacement des lignes de côte et les terrains successivement déposés et dénudés, il faut aussi avoir une idée des changements que subit le climat. Le tableau de la page 36 résume les données climatiques pour les temps qui se sont écoulés depuis la fin du Pliocène, c’est-à-dire pour la période pendant laquelle des alter- natives de glaciations et de réchauffements ont modifié profondé- ment les conditions d'existence des végétaux. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 33 LES PRINCIPALES COUCHES SÉDIMENTAIRES DE LA BELGIQUE i Horizontales. Scaldisien (Sc) | Diestien (2) . Niveau des couches Allures Nature Origine (et leur désignation sur la carte géologique es couches des principaux |des principaux de la Belgique au 40,000°). j terrains. terrains. Dunes. Non stratif. | Sable. Aérienne. Alluvions tourbeuses (a/t). Limon Fluviale. Alluvions des vallées (@/). Tourbe fibreuse : Marécageuse. o À Alluvions CEE eee Limonite E @ (alfe) fc j © 5 \ S oh Argile des polders ae Argile : é Lo g rieure (a/p. 2) . jj Horizontales. Sable a Cardium (4/9) SADIE M ie Fluvio-marine. Argile des polders infé- Argile a Ve i rieure (a/p. 1) Bj | ioe] | Tourbe (f) Tourbe . ‘ Marécageuse. dt . = Flandrien (94) Sable. . . . | Marine. me 8 a Brabantien (937) : l Non stratif. | Limon . | Aérienne. © ° ee : 5 i # 2 a4 Hesbayen (gsm). . . . l'apissant Limon : paies 2° les ondulations VAPEUR ONE Campinien (92) du sol. } M < Sables et cailloux . | Fluviale, = Moséen (g1) . 9 | Horizontales. Tegelenien (gr en partie, | Onx, Ons, et en partie Ona). 1 D) Pliocéne.( Poederlien (Po) Sables, argiles . Marine. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 34 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Niveau des couches Allnres Nature Origine (et leur désignation sur la carte géologique decicoudhes des principaux |des principaux de la B elgique ati 40,000°). : terrains. terrains. AnVersien =. CNET Miocène . | Sables, argiles . . Marine. Bolderien (Bd). . . . | \ ( Aquitanien (Om et en ue | i tie Ona) : | Marine, = | Oligocène. NT fluvio-marine à Rupelien (Æ): em 1. Sables, argiles . . et fluviale. : Tongrien (7%) | = Asschien (As) q A supér. | Wemmelien (W) fa i ° a Tedien (re) Horizontales. Et ables AAA Laekenien(Z#). . . . . , Marine. D | moyen. oi Bruxellien (2) © A Paniselien (?) | Ypresien (Y. Sables, argiles . Pe ) à Marine infer. Landenien (Z) Secma. Heersien (7s) | | Marnes, sables. . | Marine. Montien (Zz) . . . . Tuffeau, calcaire . | Mate eer Maestrichtien (47) . . . | Tufleau, craie, silex. Sénonien (Cp) . . =. . | Craie, sables, argile, ey SXCS Marine. | Grétacé . Turonien (77) . . . . Craie, marnes, silex. a Cénomanien (Cz) | Dacerement Marnes, sables, grès. ; . o ar A . a | Wealdien(W) . . . . Dee Argile sables 4 AE Al. wee : 2 \ Sil szper., || Bajocien (27), MSN Calcaire, limonite QE à ä Toarcien (70) . . . . | Marnes, schistes Maxine: n a 5 Virtonien (V7) (ou Char- | Sables, grés, macigno, | | Fl 2ajér. mouthien). . . schistes, marnes. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE 35 Niveau des couc igi nN uches Allnires Nature Origine (et leur désignation sur la carte géologique | ges couches des principaux |des principaux de la Belgique au 40,000). c ; terrains terrains. s & he Sinémurien (Sz). Calcaires sableux, a | & marnes | 1 infér ettangie js a : (A ô eee | Hettangien (77/1 Marnes, sables, eres Marina: air Rhétien (22). Legerement Cailloux, sables, ar- A 5 : inclinées, giles Pa Keuperien (A) Marnes, poudingue, © | Triasique. grès : lis Saumatre et A Poecilien (Pc)(ou Vosgien). Poudingue, grés, lacustre. PRIMAIRE. \ Moyen | Houiller ‘ Westphalien) | firent 27e 7 Permo-car- bonifère. Viséen (V) Waulsortien ( W). | Tournaisien (Z) (Fa). Super. Frasnien : 77) Givetien (G7) Moyen. \ “amennien ( Couvinien (Co) Dévonien. Burnotien (Z1 infér. ( Coblencien (C4). . : Gedinnien (G) Silurien supérieur (Gothlandien) et infé- rieur (Ordovicien) (S/). Salmien (S77) Cambrien ( Revinien (‘Xv Devillien (27). +. 2° s Inclinées et plissees. maTnes . Houille, grès, psam- mites, schistes ( Schistes, grés, pou- ( dingue, psammites. | Calcaire, dolomie Schistes, psammites, grès, calcaire. Calcaire, dolomie, schistes, marbres. Calcaire, poudingue, grès, psammites, schistes | Schistes poudingue, calcaire, grès. . Poudingue, grès, schistes Grès, schistes, pou- | dingue, psammites. Schistes, gres, quart- zites, poudingue. | | Schistes, phyllades, grès, quartzites . Fluviale ou lacustre. Marine, parfois corallienne dans Frasnien, Tournaisien et Waulsortien TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 36 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Les CLIMATS PLÉISTOCÈNES. Phénomènes qui se sont accomplis dans le S.-E. de l'Europe et en Bele pendant et entre les époques glaciaires. Principalement d’après M. PENCK (z906) et I. RUTOT (7906). Daxs LE S.-E. DE 1’ EUROPE. EN BELGIQUE. | Dépôts et Industrie Epoques. Végétation. végétation. § | hurmaues Epoques. | | En | | | Métal. Temps actuels. er ep = Temps actuels. (Holocéne ) — \ Forêts. 3 Grand Animaux PERTE (HOLOCÈNE.) développement ) actuels Néolithique. des tourbières. ; Oy | Forêts. | | | | Glaciati peed ; 5 Flandrien. | on de Damtlrt Sables, limons | Rennes urm. Forêt ? et argiles. | Toundra. | | Paléolithique JINSUDETIEUTS Brabantien. Steppe. Limon éolien. e t É ] 191 >, = x F gs INTEL pacialle Forêt Limon, gravier, | z 21 tourbe. À Hesbayen. 5 ! Mammouth. 4 Limon. | ie Glaciation de aT ndea Vane —_——— 2 Riss. Tourbières de la Paléolithique vs : Basse Belgique. arret ol | Campinien. \ Steppe. | Sables, graviers. | | 2° interglaciaire. - me Foréts. Cailloutis. Etephas 5 aS | : ‘ : | antiquus. Moséen. Glaciation de a Cailloutis ( Ælephas Hobokeni s 6 Sa 2 s mien. : Mindel. Donne sables, glaise. \ on erinterolaciaire | Steppe? | Cailloutis, Éolithique. : 1er interglaciaire. | Toundra? | sables, glaise. PLIOCENE : supérieur. Glaciati fr : meridionalis. : 7 aan ee Toundra. | Sables, glaise. Tegelenien). : P Elephas | | (Amstelien et TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. aw el BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Enfin, pour terminer ce chapitre, donnons une carte de M. Penck (1906), qui montre l’état de l’Europe pendant la plus importante des glaciations pléistocènes, probablement la glaciation Fic. 17. — L'Europe couverte de glaciers, pendant la plus importante des glaciations de l’époque pleistocène, d’après M. PENCK (7906). de Mindel. On y voit que la bordure de la grande calotte de glaces qui couvrait tout le N. de l’Europe n'était qu'à une cinquantaine de kilomètres de la Belgique. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 38 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE CHAPITRE II. LES CONDITIONS D’EXISTENCE. Les facteurs principaux qui limitent les aires d'habitat des plantes sont, en dehors des procédés de dissémination, le climat et les qualités physiques et chimiques du sol. Très importante aussi, mais moins facile à définir avec précision, est l'action que les êtres vivants exercent les uns sur les autres : dépendance des plantes vis-a-vis des animaux et vis-a-vis des autres plantes. Dans la rapide esquisse que nous allons tenter ici, nous remarquerons fort souvent que les facteurs ne sont pas toujours nettement distincts, mais qu'ils s'influencent réciproquement de multiples façons. Les renseignements relatifs au climat ont été réunis par LancasTeR dans les Monographies agricoles de la Belgique. Une étude de Houzeau, plus ancienne, mais tres compréhensive, se trouve dans Patria Belgica (1873). Un aperçu récent est donné dans l’article, cité plus loin, de l'Annuaire méléorologique de l'Observa- toire royal de Belgique pour 1906. Les monographies agricoles décrivent aussi en détail le sol des diverses régions agricoles. Mais ces exposés, faits naturellement a un point de vue agricole, ne nous renseignent guère sur la struc- ture des terrains qui sont les plus intéressants pour les botanistes, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas mis en culture et sur lesquels s'est conservée la flore indigène : rochers, fagnes, marécages, dunes, etc. Nous essaierons de combler ces lacunes dans les chapitres relatifs a chaque district. Il ne sera peut-être pas inutile de donner d'abord un aperçu général de la position géographique et de l’aspect de notre pays. Nous empruntons tous les éléments de ce chapitre et aussi pas mal de phrases, que nous résumons quelque peu, à une intéressante étude sur la Belgique physique, qui est insérée, sans nom d’auteur, dans Annuaire méléorologique de l'Observatoire royal de Belgique pour 1906, pp. 149 et ss. ce AE — TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 30 Les extrèmes de latitude et de longitude sont : 51°30’20” N et 49°29/52’’ — et 2°32'455 E. de Gr. et 6°8/30"5 E. de Gr. Envisagée au point de vue du relief du sol, la Belgique présente la forme de deux plans inclinés adossés, d’étendue très inégale, dont l'intersection ou le faite constitue la créte des Ardennes. Elle traverse l’Ardenne du S.-W. au N.-E., en passant approximative- ment par Gedinne, Paliseul, Saint-Hubert, Odeigne, La Gleize et la Baraque Michel. Son altitude la plus élevée atteint 670 metres a la Baraque Michel (frontière prussienne) et ne descend guére au- dessous de 400 metres. Le plan qui regarde le N. a une pente douce et réguliére; il va se perdre dans la mer du Nord et dans les polders des Pays-Bas. Le plan qui fait face au S. ne comprend qu’un septiéme environ du sol de la Belgique; il descend par une pente rapide vers la frontière française. En remontant le plan N. à partir du bord de la mer, on ren- contre successivement la région des plaines et la région accidentée. La première comprend les polders, les plaines basses, les plaines élevées. Les polders sont des terrains situés au-dessous du niveau des hautes mers et protégés par les dunes ou par des digues artificielles. Les plaines basses font partie de la grande plaine Cimbrique (ou Baltique), unie et monotone, qui s'étend sur toute l'Europe conti- nentale du N.-W., depuis Calais jusqu'en Russie, en suivant le littoral. Dans les Flandres et la province d'Anvers, la plaine basse ne dépasse que de quelques mètres le niveau des eaux; elle se relève à l'E. de la province d'Anvers et dans le Limbourg, où elle atteint parfois l'altitude de 80 mètres et au delà. Elle constitue les districts flandrien et campinien (voir carte 1, hors texte). Les plaines élevées se développent, comme les précédentes, de l'E. à l'W. Leur limite S.-E. suit à peu près une ligne tracée paral- lèlement à la Sambre et à la Meuse (à partir de Namur). Leur plus grande altitude atteint environ 200 mètres à l'E. de la Hesbaye; elle décline a mesure que l'on s'avance vers l'W.; elle finit par avoir dans les Flandres le niveau des plaines basses. Les plaines élevées correspondent sensiblement au district hesbayen de la carte 1, hors texte. Tour SUPPLEMENTAIRE, 1910 40 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE La région accidentée comprend toute la partie de la Belgique qui s'étend entre la rive droite de la Sambre et de la Meuse et les fron- tières S. et E. On peut estimer a 200 mètres l'altitude moyenne de la limite N.; elle s'élève alors par une pente régulière, mais rapide, jusqu'à la crête de l’Ardenne (400 à 670 mètres); puis par une pente plus rapide encore elle descend vers la France. I. — LE CLIMAT. A. — Le climat de la Belgique comparé à celui des contrées voisines. Le climat humide et tempéré-froid qui règne dans la portion moyenne de l'Europe occidentale est suffisamment connu dans ses grandes lignes pour qu'il soit inutile d’y insister. Il me semble d’ailleurs superflu d’entrer dans les détails, puisque le volume consacré au climat tempéré dans la 2° édition de la Xlimatologie de M. Hanse va bientôt paraître et qu'il apportera tous les éléments d'appréciation, coordonnés par un spécialiste (*). Aussi, au lieu de rassembler péniblement des indications météorologiques et d’en déduire par comparaison les caractéristiques de notre climat, allons-nous essayer de définir celui-ci par des indications emprun- tées à la géobotanique elle-même. La carte destourbières, dressée par MM. Frid ET SCHRÔTER(1904), place la Belgique dans une région très favorable au développe- ment des plantes de tourbières (fig. 18). Or, la mème carte montre, de la façon la plus manifeste, que ces espèces ne prospèrent que dans les pays où le climat est a la fois humide et tempére-froid ; aussitôt que l'une de ces conditions fait défaut, les tourbières s’appauvrissent et disparaissent, En Sibérie, il fait trop sec dès qu'on s'éloigne de l'océan Arctique et des vallées de rivières; autour de la Méditerranée, l'atmosphère est également trop sèche; dans les régions équatoriales, malgré la grande humidité, la tem- pérature est trop élevée. Il faut environ les mémes conditions climatiques a nos Ericacées indigènes dont plusieurs accompagnent d'ailleurs souvent les tour- (:) Il y a beaucoup de données climatologiques dans SCHIMPER (7998) et meme deja dans GRISEBACH (2#72). TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910 41 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. seornagunars 022} CRIE He Cee v 221420, UD PUEO nod Le ral ga NOQ, LI (FOOT) MALONHOS LA HAUA "PIN S21de,p ‘sosaiqinoy sap 918) — $1 914 CNA auesude op anbdes] TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 42 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE bières (fig. 19). Trois de ces plantes, Calluna vulgaris et surtout les deux Erica, ne s'éloignent pas beaucoup de l'Atlantique, sans doute LIMITES DES AIRES D HABITAT DES ERICACEES INDIGÈNES EN BELGIQUE —— Andromeda polirfolia et les #espèces de Vaccinia ++ Erica Titralèx Calluna vulgaris LESC a cinerea Fig. 19. Fic. 20 — Aire d’habitat de Cytisus scoparius. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. ft parce qu'elles préferent une plus forte humidité atmosphérique e‘ qu’elles craignent des hivers trop rigoureux ainsi que les étés trop chauds de l'Asie ou mème de l'Europe centrale. Voici encore une plante qui a les mêmes exigences : Cytisus Fig. 21. — Aire d'habitat, ou bien limite septentrionale, des principaux arbres forestiers : Pin sylvestre, Bouleau (Betula alba), Coudrier (Corylus Avellana), Aune (Alnus glutinosa), Tremble (Populus Tremula), Frène (Fraxinus excelsior). Chêne (Quercus pedunculata\, Charme (Carpinus Betu- lus), Hêtre (Fagus sy/vatica), Chataignier | Castanea vesca). En partie d'après DE CANDOLLE (2855), et M. DRUDE \z892). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 44 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE (Sarothamnus) scoparius (fig. 20). Son aire d'habitat coincide sen- siblement avec la région ou nos Éricacées indigènes existent toutes ensemble. Enfin, considérons aussi la distribution de nos arbres forestiers (fig. 21) et principalement l’aire du Hêtre. Elle nous montre, tout comme les cartes précédentes, que le climat de la Belgique se con- tinue vers le S. jusque dans la partie septentrionale de la presqu'île ibérique, vers le N. jusqu’au sud ou même jusqu'au milieu de la Scandinavie, que vers l’W. il englobe les îles Britanniques, et que vers l'E. il s'étend jusqu'à la Pologne et à la mer Noire. Ce que vient de nous enseigner l'étude des aires d'habitat est-il d'accord avec les données de la climatologie pure? M. KôPPEN (1900) a publié une carte où la terre est subdivisée suivant les climats et où chaque région est caractérisée et dénommée par une particu- larité géobotanique. La partie de la carte qui comprend l’Europe est reproduite dans Massart, Essai, carte 8. On y voit que la Bel- gique est dans le climat du Chêne et que celui-ci a sensiblement les limites que nous avons indiquées plus haut, sauf dans l’E., ou il s'étend jusque au delà de l'Oural. Climat du Chêne, dit M. Képren, marquant ainsi le caractère des arbres et des foréts qui revétent ces pays: arbres à feuillage caduc et grandes forêts à haute futaie, assez claires. Dépassons maintenant les limites du climat du Chêne. Vers le S., nous entrons dans une contrée tout autre, portant des taillis et des broussailles à feuillage persistant, plutôt que des futaies : c'est la région médi- terranéenne. Vers le N., à travers la Scandinavie et la Russie septen- trionale, nous trouvons de hautes forêts qui différent seulement des nôtres en ce que les Conifères dominent et non plus les feuillus; il faut pousser jusqu'aux confins de l'océan Giacial pour voir les futaies se réduire et faire place aux toundras : nous sommes dans la région polaire. Mais vers l'E., on peut traverser, dans toute leur largeur, l'Europe et l'Asie sans que nulle part les bois de haute futaie fassent défaut : les espèces changent, mais l'association forestière garde sensiblement le mème aspect. C’est là un fait qui est connu depuis longtemps; tous ceux qui se sont occupés de subdiviser la terre au point de vue botanique, ont délimité un vaste territoire englobant tous les pays à climat tempéré-froid de l'Ancien Continent et l'ont caractérisé par la présence de forêts. La plus grande partie de l'Amérique du Nord constitue aussi une région forestière qui fait pendant à celle de l'Eurasie. Citons parmi ceux qui ont le mieux mis en relief l'importance de la végétation TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. F Région F1.Domane de TEurope sept. E28 J'orestiére des plaines de l'Europe NW F3 des basses montagnes de 1 Europe centrale F4 2 aguitarien M Region médilerranéenne y saharienne Fig. 22. — Carte botanique de l’Europe occidentale, d’après M. DRUDE (892). — Tous les détails sont supprimés pour les Iles Britanniques et pour les contrées montagneuses, 45 TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 46 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE forestière dans les pays tempérés, GRISEBACH (1872) et SCHIMPER (1898). La figure 22 représente, d'après M. Drupe (1892), l'extré- mité W. de la région forestière de l'Eurasie. On y voit que la Belgique empiète sur deux domaines : celui des Plaines de l’Eu- rope N.W. et celui des Basses Montagnes de l’Europe centrale. B. — Le climat des diverses parties de la Belgique. On pourrait supposer qu’un pays aussi petit que la Belgique, et dont le point culminant n'est qu’à 670 mètres d’altitude, a sensible- ment le même climat partout. Or les observations précises, dont quelques-unes sont résumées dans la figure 23A et B, montrent qu'il y a des différences assez notables suivant les endroits. Le climat de la Belgique est fortement influencé par le voisinage de la mer (et du Gulf-stream) et aussi par notre position au S. de la trajectoire habituelle des cyclones. De cette dernière circonstance résulte une prédominance très marquée des vents de S.-W. et de W., dont l'origine marine renforce notablement l’action modé- ratrice qu’exerce l'océan. Le climat maritime, où s'atténuent à la fois les rigueurs de l'hiver et les ardeurs de l'été, perd rapidement ses caractères lorsqu'on s'éloigne de la côte. La figure 23A résume des observations thermométriques faites dans diverses parties de la Belgique; elle est dressée d’après Lan- CASTER (1904) ('). La figure 23B donne la répartition saisonnière des pluies. Voici encore, d'après LANCASTER (1907), quelques données au sujet de l'humidité atmosphérique (valeurs moyennes à 13 h.). (Voir ta- bleau p. 47.) Enfin, M. Vincent (1910) donne une carte (fig. 24) des pluies en Belgique. Le littoral a plus de 800 millimètres de pluie; la région des plaines a de 700 à 800 millimètres: le pays accidenté a de 800 à 1,000 millimètres; le plateau le plus élevé a de 1,000 à 1,500 milli- mètres. () Un tableau plus détaillé avait déjà été publié par LANCASTER en 1902. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1010. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 47 Humidité moyenne à 13 heures. Décembre. Région maritime (Flandre occidentale et partie Nord de la Flandre orientale) Basse Belgique (Flandre orientale, Bra- bant, Hainaut, Anvers) PSE Campine Province de Namur District | Province de Liége (sauf l’Ar- (AdEnne) PR ER calcaire : Vallée de la Meuse de Namur | a Liege in SP bo District ardennais . » jurassique District subalpin (Hestreux, dans l’Her- togenwald) DEN cal Au point de vue du climat, on peut distinguer en Belgique 4 zones: 1° la bande littorale, et 2° les plaines qui font partie du domaine des Plaines de l’Europe N.-W. (fig. 22); 3° le pays acci- dente, et 4° les plateaux subalpins, qui sont du domaine des Basses Montagnes de l'Europe centrale (fig. 22). 1. La bande litiorale. — Les courbes des maxima et des minima sont moins écartées (fig. 23A) qu’en aucune autre partie de la Bel- gique. En hiver, les maxima et les minima sont plus élevés qu'ailleurs; en été, les maxima sont plus bas, les minima plus bauts qu'ailleurs. Ce qui, traduit en d'autres mots, signifie que les variations Journalières sont en toute saison plus faibles, que l'hiver est plus doux et l'été plus frais. Le nombre des jours de gelée est remarquablement bas. TOME SUPPLÉMENTAIRE. 1910. 48 J. MASSART.*— ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE 7 JE M|J . Ss IN iil RD i fi ( i ti A | TT as Han y i \ sa; 1 fa t 7 À . MTL r | iF sk # i AN : Il [ i ___ Littoral (Alt 5m.) _— Vallee de la Meuse (Alt. 65m) —.—. Sud de la Flandre (Alt 15m) —.—.— Condrox (Alt. 250m.) ey — Campine anvers. (Alt. 20m).......... Haute Ardenne (Alt. 500 rm. see. CUTIE lumbourg (Alt.50m.) » Hesbaye (AU 72577.) Fic. 23A — Les températures maxima et minima de diverses parties de la Belgique. A gauche, le littoral et les plaines : à droite, le pays accidenté. Surassigue (Alt 235m, D, J; F... = décembre; janvier, février... a A 2 = le TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 49 Les pluies tombent surtout en automne (fig. 23B); l'humidité atmosphérique est plus grande que dans les plaines ou dans le pays accidenté. Fic. 23 B. — Répartition annuelle de la pluie en Belgique, d’après LANCASTER (dans les Monographies agricoles de la Belgique). D, J, F... = décembre, janvier, février. L'influence de la fraîcheur de l'été ressort clairement de la com- paraison des dates où se fait la moisson du Froment dans la partie occidentale de la Belgique (fig. 25); plus on se rapproche de la mer, plus la moisson est tardive. Quant à la douceur de la température en hiver, elle permet à pas mal de plantes de coloniser la côte, alors qu'elles sont inca- — — OP Are ee et oye a> ON Srey Oe ee ery À ie ar *(0767) INAONIA “IN Soide,p‘onbrä[og ua and ey — "bz “OT TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. xs ESQUISSE DE LA MASSART. J. 50 |. GÉOGRAPHIE F Ne Era ss PTE ; "REI710WE}, 5 ELA eK 006 c/19 S2///1n4 a “ae ey 0} ( 74n00Je, axnug UIEANOT, LEL 7/9SSeH °C: Le 'psaq À +919 O0 profesaey x989 299 pjodoa7- ae LT LPO > TA, GED Le y a Dé e he WHOL e 16/04 qu, ee oon’ 7; jig 0600696 008 puey 82L Ë wabsouog .. FOL, . SEL splazsp 7 CTI ig ee TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 51 pables de se maintenir à l’intérieur du pays. Cette localisation littorale est surtout intéressante pour des espèces telles que Phleum Echelle de 1; 4.500.000 La moisson du froment en Flandre. Localités ou la moisson a lieu ordinairement: Q Avant le 5 Août | O-Du 5 au 15 Aout © Du 1° au 10 Août fo) Du 10 au 20 Avot © Dv 15 au 30 Août Fig. 25. — D'après M. BLANCHARD (7906). arenarium (fig. 26, phot. 247) et Asparagus officinalis (phot. 246), qui habitent, dans la région méditerranéenne, tous les terrains sableux, qu'ils soient continentaux ou littoraux, mais qui en Belgique et dans les pays limitrophes se rencontrent exclusive- ment sur les dunes proches de la mer. Phleum arenarium est une plante annuelle hivernale germant en automne, poussant en hiver et fleurissant au printemps; sur les dunes continentales de la Belgique, l'hiver est trop rigoureux et la TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 52 J» MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE plante ne réussirait pas à se développer. Ce qui montre bien que c’est le climat qui lie Phleum arenarium à la côte, et non la salure éventuelle de l'air ou une qualité spéciale des sables littoraux, c'est qu'on retrouve la Graminacée sur les dunes internes d'Adinkerke De Te | 2 rea haath t OF een, ++ Fic. 26. — L’aire d'habitat de Phlewm arenarium. Bere < et sur les dunes des polders sablonneux de Westende (voir carte 9, hors texte), où l'embrun des vagues n'arrive certainement plus et qui sont formées d’un sable très différent de celui des dunes bor- dant les plages. La carte 3 (hors texte) représente la distribution en Belgique d’un certain nombre de plantes pour lesquelles les particularités de la répartition géographique semblent devoir s’expliquer par la sensibilité de ces espèces au climat. Elles ont été choisies parmi TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 53 celles qui présentent une faible accommodabilité vis-a-vis du climat, — sinon elles existent partout et ne sont caractéristiques d’aucun point particulier, — mais qui ont une grande accommo- dabilité vis-à-vis des qualités du sol, ou qui peuvent du moins trouver dans toutes les parties du pays des supports convenables. Ainsi, dans l'exemple cité plus haut, Phleum arenarium est spécial à la côte, quoiqu'il y ait des sables à peu près partout en Belgique. Parmi les plantes dont l'aire de dispersion est donnée par la carte 3, il en est quelques-unes qui sont particulièrement intéres- santes pour le littoral. Trichostomum flivovirens habite les « lieux sablonneux, caillouteux, dans les bois de pins ou les broussailles de la région méditerranéenne (BouLay, 1884); mais dans le N.-W. de la France, il est exclusif au littoral. Il en est exactement de même pour Ramalina evernioi tes (phot. 281). Quant a Ulota phyllantha, il ne dépasse pas vers le S. le département de la Loire-Inférieure. En Belgique, en Allemagne (Limpricut, 1895) et dans le N. de la France, il reste tout près de la mer; mais dans le département de l'Orne, il s'avance jusqu'à l'intérieur (BouLay, 1584). Si une particularité du climat peut déterminer la localisation d’une espèce en un point donné, elle peut aussi en exclure d’autres. Nous constatons effectivement que pas mal d’espèces communes manquent ou sont fort rares près de la mer, alors qu'elles semblent pourtant devoir rencontrer dans les dunes ou dans les polders un sol convenable. Citons parmi elles : Galium Cruciala, Satureja Clinopodium, S. Acinos, Cirsium oleraceum, Valeriana officinalis (phot. 370), Ulmaria palustris. Symphylum officinale (phot. 462), Melandryum diurnuim, Hottonia palustris (phot. 277, 278). La dispersion des quatre premières espèces en Europe est figurée sur la carte 10 de Massart, Essai : on est amené a admettre que c'est le climat littoral qui les empéche {de s'approcher de la côte. Pour les cinq dernières plantes, cette con- clusion paraît encore plus évidente, puisqu'elles sont communes dans les polders bordant l'Escaut, loin de la mer. Le climat littoral est aussi caractérisé par l'abondance et: la violence des tempétes. La figure 27 résume les renseignements relatifs à la présence et à la direction des tempêtes dans deux sta- tions, l'une au S.-W (Dunkerque), l’autre au N.-E. (Flessiague) de TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 54 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE la côte belge et dans une station continentale (Paris). D'après Lan- CASTER (1900), Bruxelles fournit sensiblement les mêmes nombres que Paris. Des deux stations littorales, c’est surtout Dunkerque qui DU_ANN DU PE Ÿ FL_ANN FLPE x PA ANN PA 24 | Fic. 27. — Fréquence des tempêtes à Dunkerque (DU), Flessingue (FL) et Paris (PA). La longueur de chacun des rayons de la roue des vents est proportionnelle au nombre des tempétes de cette direction, pendant les années 1890 4 1899. (Tempétes = vitesse supérieure à 50 kilomètres à l'heure, ou 14 minutes ala seconde.) — Les figures de gauche donnent les tempêtes de toutes les saisons ; celles de droite, les tempêtes du printemps et de l'été. nous intéresse, puisque la côte y a la mème direction qu'en Belgique. Non seulement les vents violents sont beaucoup plus fréquents sur la côte, mais leur direction est autre; à Bruxelles et à Paris, ils soufflent du quadrant S.-W.; sur le littoral, du quadrant N.-W. Les vents du N.-W. et du N. sont naturellement beaucoup plus TOME, SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 55 froids que ceux du S. et de l’W. et leur action sur la végétation est autre (fig. 28). Les Pins soumis aux vents de S.-W. sont déformés et sinclinent; sous l’effet des tempétes de N.-W., ils sont tués (*). Fic. 28. — Schéma d’un petit bois de Pins sylvestres, au Coq (entre Ostende et Blankenberghe). Les flèches indiquent la direction dans laquelle les arbres sont inclinés : les croix indiquent les arbres morts. — POP. A, quelques Popu/us alba dont les rameaux dépassent ceux des Pins et qui ont été inclinés vers le S.-E. (Voir des photographies, dans Massart, Essai, phot. 87 à 90; Mas- SART, Aspects, phot. 14 et 15.) L'action destructive du vent se voit aussi dans la photographie 10. 2. Les plaines. — Les oscillations journalières et saisonnières sont un peu plus amples que sur la côte (fig. 23 A, courbes de la Flandre, de la Campine et de la Hesbaye), tout en étant encore assez faibles. La constance du climat s’efface de plus en plus à mesure qu'on pénètre vers l'intérieur : aussi la Campine a des variations thermiques plus accentuées que la Flandre, et les jours de gelée y sont plus nombreux. Le maximum des pluies tombe en été (fig. 23 B). La Campine a un air fort sec (tableau de la p. 47). Il y a de nombreuses plantes qui ne se rencontrent que dans la () Le mode d'action du vent sur les organes aériens des végétaux a été beaucoup discuté. Récemment NoLL (7907) a appelé l'attention sur l’importance de l’ébranlement que déterminent les secousses. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 56 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE vaste plaine qui s'étend au N.-W. de la Sambre et de la Meuse. Pour la plupart, ce sont certainement les qualités du climat qui les localisent dans ce pays peu élevé, où le voisinage de l’océan fait sentir nettement son influence. Pas mal d'entre elles sont plus communes à l'W. qu'à l'E. et manquent dans la région la plus éloignée de la mer ; telles sont, par exemple, Hydrocharis Morsus- Ranae et Scilla non-scripla (voir carte hors texte), et Samolus Valerandi. De même, c'est seulement en Flandre qu'il y a de beaux boise- ments de Mélèzes (Larix decidua) (phot. 59, 113); partout ailleurs, ils sont maltraites par les gelées tardives du printemps. D'autres sont, répandues à travers toute la contrée considérée, mais ne montent guère dans le pays accidenté (phot. 86) : Hernia- ria hirsuta, Spergula Morisonii, Carex arenaria, Ammophila arena- ria, Cicuta virosa, Anthoceros laevis, Targionia hypophylla (qui figurent sur la carte 3, hors texte); ajoutons-y //lecebrum verticilla- tum et Hottonia palustris (phot. 277, 278). Toutes ces espèces ont une dispersion atlantique, c’est-a-dire qu’elles habitent surtout PW. de l'Europe, dans les pays influencés par le Gulf-Stream. On peut en dire autant de quelques espèces dont les habitations sont moins nombreuses : Elatine hexandra, Lathraea clandeslina, Physcomitrella palens, Subularia aquatica, Lobelia Dortmanna (phot. 301, 302, représentés sur la carte 3). Quant a Geranium phaeum (carte 3), qui est également spécial à la partie peu élevée du pays, il est plutôt répandu dans l'Europe centrale. 3. Le pays accidenté. — Près de la Meuse et de la Sambre, cette contrée est à l'altitude d'environ 200 metres, mais elle s'élève jusqu’à 500 metres. Le climat devient de plus en plus continental. Les différences thermiques s'accusent avec l'altitude, tant entre le jour et la nuit qu'entre l’été et l'hiver. D'une façon générale, les étés sont plus chauds et les hivers plus froids que dans la plaine septentrionale de la Belgique (fig. 23 A). Les pluies sont plus abon- dantes (fig. 24). L'humidité atmosphérique est plus grande, sauf en quelques points du pays calcaire (tableau de la p. 47). A altitude égale, le pays ardennais (voir carte 1, hors texte) est plus froid en toute saison, mais surtout en été, que le pays calcaire. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 57 Certains points, à sol calcaire, ont d’ailleurs des étés particulière- ment chauds : ce sont notamment les bords de la Meuse et les versants méridionaux de la Lorraine belge. Sur les rochers de la Meuse est installée toute une petite colonie de plantes méridionales: Artemisia camphorata, Buxus sempervirens (carte 3, phot. 359, 377), Phleum Boehmeri (phot. 357), Dianthus Carthusianorum (phot. 358), etc. C’est la que se trouvent les seuls vignobles de la Belgique; encore ne produisent-ils un vin passable que les années qui ont une fin de septembre et un début d’octobre exceptionelle- ment chauds. La plaine la plus meridionale de notre pays nourrit également une flore qui a besoin de chaleur : Adonis aestivalis, Thymelaea Passerina, Anemone Pulsaltilla (carte 3). La douceur du climat y est réputée depuis longtemps. « Protegé contre les bourrasques du nord par la ride de l'Ardenne, vert et fleuri quand les arbres de la Belgique septentrionale n’offrent encore que des bourgeons, Virton est le Montpellier belge » (Houzeau, 1873, p. 6). « Ces dernières paroles sont certes trop flatteuses », dit Lancaster dans la Mono- graphie agricole de la région jurassique. Il n’en est pas moins vrai que la température plus élevée du pays lorrain a permis l’accli- matation d'une flore méridionale. Ce qui est vrai pour les plantes l'est aussi pour les animaux. La Faune de M. LaMEERE (1895-1907) signale un très grand nombre d'espèces d'Insectes et de Mollusques qui ne vivent en Belgique que dans la vallée de la Meuse et dans la Lorraine belge. Leur liste est beaucoup trop longue pour qu'il y ait intérêt à la reproduire. Mais voici quelques espèces qui sont spéciales à la pointe méridionale du district jurassique : Caloplenus tlalicus (Orthoptère\, Cerocoma Schaeffer: (Coléoptere), Hesperia Carthami et Chrysophanus Vir- gaureae (Lépidoptères), Azeca (ridens (Mollusque Pulmoné). Très nombreuses sont aussi les espèces animales qui sont caractéristiques du district calcaire et qui sont surtout abondantes dans la vallée de la Meuse : Chondrostoma nasus et Aspius bipunctatus (Poissons), Lacerta muralis (Reptile), Helix frulicum (Mollusque Pulmoné), Acmaeops collaris, Sisyphus Schaeffert (Coléoptères), Papilio Podalirius (Lépidoptère). Mais le pays accidenté n'est pas seulement un asile pour les TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 58 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE espèces de contrées chaudes. M. Duranp, dans l’Introduction du Prodrome, cite environ cent soixante espèces de Ptéridophytes et de Phanérogames qui ne descendent jamais ou presque jamais dans la partie N.-W. du pays, c'est-à-dire plus du huitième du nombre total des Plantes Vasculaires indigénes. Certes, beaucoup d’entre elles sont liées à la haute Belgique, non par le climat, mais par les qualités du sol, par exemple les plantes de rochers; mais on peut affirmer, je pense, qu'au moins la moitié sont cantonnées dans la haute Belgique par le climat a grandes oscillations thermomé- triques et a été assez court. [l en est ainsi, à coup sur, pour l'Épicéa (Picea excelsa), qui ne vient convenablement que dans cette région, pour Pirus (Sorbus) Aria et pour Sambucus racemosa (carte 3). L'humidité plus grande et l'abondance des pluies permettent à de nombreuses Muscinées et lichens de s’établir sur les troncs : nulle part les arbres ne portent d'aussi belles touffes d’épiphytes qu'en Ardenne et dans certains bois du Jurassique (phot. 464). 4. Plateaux subalpins. — En trois endroits de l’Ardenne, le terrain s'élève au-dessus de 550 metres : dans la forét de Saint- Hubert, au plateau des Tailles et au plateau des Hautes-Fagnes. Le climat devient encore plus rude et plus humide. De nouvelles plantes apparaissent : des espèces subalpines et arctiques, dont la présence chez nous doit être considérée, ainsi que l'a fait très justement observer M. FREDERICQ (1904), comme une relique des périodes glaciaires du Pléistocène. La distribution d'une dizaine de ces plantes est figurée dans la carte 3. Elles ne sont pas stricte- ment limitées aux points subalpins de la Belgique, mais elles habitent de préférence le voisinage de la créte de l’Ardenne, et aucune d’entre elles ne quitte la portion du pays qui est restée émergée lors des inondations hesbayenne (fig. 8, p. 22) et flan- drienne (fig. 6, p. 20). Il serait fort intéressant de savoir si certaines espèces végétales manquent à nos plateaux subalpins, chassées par le climat. M. FREDERICQ (1904) cite plusieurs animaux qui ne montent jamaie si haut : Planaria gonocephala, Vipera berus, Rana esculenta, Anguilla vulgaris, Leuciscus rulilus, etc. + * + TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 59 La localisation des plantes par les différences de climat permet de déterminer approximativement la direction des courants d'immigration qui ont succédé au dernier glaciaire. Les plantes spéciales aux plaines nous sont venues du S.-W.; celles de la partie haute du pays sont parties de l'Europe centrale. 5. Climats locaux. — A côté des différences climatiques qui inté- ressent des étendues considérables de pays, il y a aussi des particu- larités très curieuses qui n’affectent le climat qu'en des points plus restreints. Ainsi, la nature de la roche a une grande influence sur la température; on sait, par exemple, que des rochers schisteux sont plus froids que des rochers calcaires, en hiver, et surtout en été. L'exposition joue naturellement aussi un très grand rôle. Dans la contrée accidentée, qui est découpée par de profondes vallées, celles-ci ont un climat fort différent sur le versant qui regarde le N. et sur celui qui est chauffé par le soleil de midi : au début du printemps, le premier est encore couvert de neige, alors que la pente méridionale est déjà toute fleurie. Aussi y a-t-il beaucoup de plantes qui ne se rencontrent que sur les coteaux pleinement exposés au soleil : Cotoneaster integerrimus, Seseli Libanotis, Globu- laria vulgaris, Helianthemum polifolium, etc. Mème dans la plaine hesbayenne, il y a des différences thermiques entre des points voisins. Les forestiers savent, par exemple, que certains vallons se montrent rebelles a tout boisement, parce que le vent n’y a pas accès et que le rayonnement intense n'y est donc pas compensé. Dans la forêt de Soignes, près de Bruxelles, il y a ainsi plusieurs ravins qui portent le nom de « Koudelle », c'est-à-dire vallon froid. Mais laissons de côté ces climats locaux créés par des différences de température, pour dire un mot de ceux où la lumière et l'humi- dité sont en jeu. Ce n'est pas ici le lieu de décrire le contraste entre les végétations des sous-bois, des lisières et des clairières, contraste qui est déterminé par l'inégale répartition de la lumière et de l'humidité atmosphérique. Contentons-nous d'indiquer trois cas plus spéciaux : les plantes qui recherchent des endroits calmes, humides et sombres, celles qui vivent en épiphytes sur les troncs d'arbres, enfin, celles qui, sur un talus, sont localisées soit aux portions verticales, soit aux portions horizontales. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 60 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Dans les gorges profondes qui séparent les massifs rocheux règne une atmosphère tranquille et moite qu’affectionnent cer- taines espèces. La plus exigeante est Hymenophyllum tunbridgense (carte 3) : ses feuilles, composées d'une seule assise de cellules, se dessèchent rapidement dans l’air trop souvent renouvelé. Les bois qui remplissent les entailles dans les flancs abrupts des vallées de la Meuse et de ses affluents donnent asile à Lunaria rediviva (carte 3 et phot. 372) et a quelques autres espèces, également liées à un air tranquille, par exemple Thamnium alopecurum (carte 3 et phot. 363). Scolopendrium officinale (phot. 364) accompagne sou- vent Lunaria et Thamnium; dans la plaine hesbayenne, où des stations à air aussi immobile font défaut dans les bois, la Fougère habite la paroi interne des puits, où elle retrouve le calme, ’humi- dité et la faible lumière qui lui conviennent. Lorsque le sol, au lieu d'être rocheux, est formé de terre meuble, les endroits à atmo- sphère stagnante portent souvent /mpatiens noli-tangere(phot. 322), dont la tige est presque entièrement privée d'éléments lignifiés et ne se soutient donc que grâce à la turgescence : on comprend dès lors qu’elle ne puisse pas résister à des coups de vents, qui risque- raient ou de la rompre, ou de la flétrir. Le tronc d’un arbre isolé présente. pour les lichens et les Musci- nées qui y vivent en épiphytes, des climats très différents suivant l'orientation de ses faces. Les vents très humides de l’W. et du S.-W., les vents desséchants de l'E., enfin les rayons solaires, créent une grande diversité de conditions. Même les crevasses de l'écorce ont un climat tout autre dans leur fond et pres de la surface, sur la lèvre qui regarde l'E. et sur celle qui reçoit le plus de pluie. Ajoutons que les lichens supportent, en général, mieux la sécheresse que les Bryophytes, quoique les espèces corticicoles de Mousses et d'Hépatiques puissent subir impunément une dessiccation complete. La figure schématique 29 indique, mieux qu’une description, de quelle manière la végétation cryptogami- que est distribuée sur un tronc. L'exemple précèdent et ceux qui suivent montrent que les Bryo- phytes sont des réactifs beaucoup plus sensibles aux particularités du climat que les Phanérogames. Sur un talus en escalier, formé de marches successives, tel qu'on en rencontre dans les ter- \TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 61 rains sableux, on voit que les especes qui habitent les portions abruptes, a peu pres verticales, sont autres que celles qui se trouvent sur le plat de chaque marche. Ainsi Neckera complanata, Tetraphis pellucida et Aulacomnium androgynum sont pour ainsi dire propres aux escarpements, tandis que Hypnum molluscum et Syntrichia subulata ne colonisent guère que les surfaces horizon- tales. N ES Fic. 29. — Coupe transversale schématique à travers un arbre isolé. Le trait interrompu figure les lichens et les Muscinées sur l'écorce et dans: les crevasses. La photographie 333 représente une de ces marches sur un talus du bois de Oisquercq. Le plat porte Hypnum cupressiforme, la contremarche Telraphis pellucida. La photographie 104 donne une idée de la disposition générale du talus. Celui-ci est couvert de Pins dans toute sa hauteur, mais en bas il touche à un peuplement de Hêtres. J'ai fait à diverses reprises des mensurations photo- métriques de la quantité de lumière reçue par les deux faces, hori- zontale et verticale, de chaque marche. Les mesures étaient faites a l’aide du Wynne’s « Infallible » Photographic Exposure Meter ; le principe de l'appareil repose sur le noircissement d'un certain papier photographique jusqu’à la teinte qui sert d’étalon : l'inten- sité de la lumière est inversement proportionnelle au nombre de TOME SUPPLEMENTAIRE, 1010. 62 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE secondes qui ont été nécessaires. Cette méthode avait déjà été employée par M. RUBEL (790$), qui donne tous les détails désirables. Le 5 mai 1909, par un ciel sans nuages, il fallait exposer le papier de 12 a 13.4 secondes sur la face horizontale des marches et de 22 a 29.4 secondes sur la face verticale; à ce moment, il fallait exposer le papier 6 secondes dans un endroit tout à fait découvert, en inter- posant toutefois la tête entre le soleil et l'appareil, de façon à éviter la lumière directe. Si, à l'exemple de M. RüBEL (1908, p. 15), nous représentons la luminosité par 1,000 lorsqu'il ne faut qu'une seconde pour amener le noircissement voulu, nous dirons donc que dans un endroit découvert la luminosité était 167 = (1000 : 6); sur la face supérieure des marches elle était comprise entre 82 et 75, et sur la face verticale entre 45 et 34. Les mémes observations ont été répétées une première fois, le 12 mai 1889, par un ciel uniformé- ment mais finement voilé, et au moment ou les Hétres avaient déjà beaucoup plus de feuilles que la semaine précédente, et une dernière fois le 20 janvier 1910, en plein hiver, par ciel très som- bre. Voici en un tableau les indications relatives a l’éclairement : Luminosité Luminosité Luminosité enunendroit avec la face horizontale sur la face verticale découvert des marches. C des marches. 5 mai 1909 . . . 167 83 à 75 45 à 34 12 mai 1909 . . . 167 83 à 77 45 à 31 20 janvier 1910 . . — II 6 Ces mesures montrent que la lumière reçue par les Tetraphis n’est que la moitié de celle qui atteint les Hypnum cupressiforme, et que ceux-ci habitent un endroit où plus de la moitié de la lumière diffuse est interceptée par les arbres. Sur les rochers, il y a également des localisations suivant l’orien- tation. Ainsi, on trouve le plus souvent Neckera crispa (phot. 367) et Encalypta streptocarpa (phot. 363) sur les faces redressées. Cer- taines Algues (Trentepohlia aurea phot. 363) et pas mal de lichens (Endocarpon miniatum, phot. 391, Verrucaria rupestris, phot. 353) préfèrent également les rochers verticaux. C'est principalement, ou même uniquement, l'excès de lumière qui empéche ces végétaux de vivre aussi sur les faces supérieures, horizontales des rochers ; TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, , BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 05 car si, pour une cause fortuite, l'endroit est ombragé, ils habiteront toutes les faces, quelle que soit leur disposition. Lorsque deux talus sont opposés à peu de distance l’un à l'autre, il y a une rapide diminution de l’éclairement à mesure qu'on descend. La flore se modifie parallèlement à la lumière : dans le haut, il y a, par exemple, Polytrichum formosum; plus bas, Mnium hornum; tout en bas, Pellia epiphylla (phot. 297). C. — Phénologie. 1. Tableau phénologique des environs de Bruxelles. — Depuis plus de soixante années, on observe régulièrement à Bruxelles la date des principaux phénomènes naturels : arrivée et départ des Oiseaux, feuillaison, floraison, maturation et effeuillaison des végé- taux. Un tableau général des dates moyennes est publié chaque année dans l'Annuaire méléorologique de l'Observatoire royal de Belgique, jusqu'en 1908. Nous extrayons de ce tableau les rensei- gnements les plus intéressants pour la géobotanique : Fevrier 21. Floraison de Crocus vernus. — 23. — Galanthus nivalis. — 24. _ Corylus Avellana. Mars 1, — Bellis perennis. — 5. — Cornus mas. — 8. Feuillaison de Ribes Uva-crispa. — 14. Floraison de Primula elatior. — 16. — Vinca minor et Viola odorata. — 17. Feuillaison de Rides nigrum. — 18. Floraison de Prunus Persica. — 20. — Anemone nemorosa. — 21. Feuillaison de Syringa vulgaris. — 23: — Sambucus nigra. le — Symphoricarpus racemosa. — 24. Floraison de Narcissus Pseudo-Narcissus. = 26. Feuillaison de Rubus Zdaeus et Ligustrum vulgare. — 29. — Berberis vulgaris et Corylus Avellana. — 30. — Mespilus (Crataegus) monogyna. Avril 1. Floraison de Buaus sempervirens. — 3. — Ribes Uva-crispa. — 4. Feuillaison de Zï/ia platyphyllos. 64 Avril Juillet TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE 17. 19. 27 Ie 17. Floraison de Aibes rubrum. Feuillaison de Carpinus Betulus et Betula alba. = Evonymus europaeus. Floraison de Taraxacum officinale. Feuillaison de Cornus sanguinea. Feuillaison de Aesculus Hippocastranum et Vaccinium Myrtillus. Feuillaison de Pirus (Sorbus) Aucuparia. _ ILippophaës rhamnoides. Floraison de Prunus spinosa. — Ribes nigrum. Feuillaison de U/mus campestris et Alnus glutinosa. — Populus alba et Mespilus germanica. — Populus Tremula. — Acer campestre et A. Pseudo-Platanus. Floraison de Convallaria majalis. Feuillaison Robinia Pseudo-Acacia et Fuglans regia. Floraison Syringa vulgaris. Feuillaison de Quercus pedunculata, Fagus sylvatica et Castanea vesca. Feuillaison de Fraxinus excelsior. Floraison de Syringa persica. — Aesculus Hippocastanum. Floraison de Mespilus (Crataegus) monogyna et Berberis vulgaris. — Juglans regia. — Acer campestre. Floraison de Chrysanthemum Leucanthemum et Iris Pseudo-Acorus. Floraison de Ævonymus europaeus. — Rubus Idaeus. — Robinia Pscudo-A cacia. — Bryonia dioica. — Sambucus nigra. — Cornus sanguinea. — Convolvulus arvensis et Digitalis purpurea. — Ligustrum vulgare. -- Malva sylvestris. — Tilia platyphyllos et Calystegia sepium. — Hypericum perforatum. _ Verbena officinalis. Moisson de l'Orge. Floraison de Ca/luna vulgaris. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 65 Août 24. Moisson du Seigle. — 9. Moisson du Froment d'hiver. — 22. Maturation de Cory/us Avellana. Octobre 6. — Fagus sylvatica, — 22. Effeuillaison de Aesculus Hippocastanum. — 25. — Tilia platyphyllos. — 26. — Ribes nigrum. — 27. Maturation de Quercus pedunculata. — 28. Effeuillaison de Ribes Uva-crispa et À. rubrum. — 29. Effeuillaison de Acer Pseudo-Platanus et Pirus (Sorbus) Aucuparia, _ 30. Effeuillaison de Populus alba. — 31. — Ulmus campestris et Fuglans regia. Novembre 1. — Betula alba. — 3. Effeuillaison de Æespilus (Crataegus) monogyna et Sam- bucus nigra. = 4 Effeuillaison de A/nus glutinosa, Populus nigra et Syringa vulgaris. — 5. Effeuillaison de Populus Tremula, Fraxinus excelsior, Mespilus germanica et Rubus [daeus, — 6. Effeuillaison de Carpinus Betulus et Berberis vulgaris. — Te — Castanea vesca. — 8 — Quercus pedunculata. — 9. _ Fagus sylvatica. — 10. — Pirus communis et Vitis vinifera. — 14. _— Cornus mas. — 16. — Hippophaës rhamnoides. — 20. — Ligustrum vulgare. Il ne faut évidemment demander à ce tableau que ce qu'il peut donner, c’est-à-dire une idée générale de la succession des phénomènes périodiques de la végétation aux environs de Bruxelles. 2. Phénologie comparée des diverses parties. — Il serait fort inte- ressant de posséder des notions sur la précocité ou la tardivité des diverses parties du pays. De très nombreuses observations ont été faites anciennement, à l'instigation de QuereLer, et publiées par les soins de l'Observatoire royal de Belgique, de 1842 à 1872. Seu- lement les résultats publiés sont inutilisables : les données étaient recueillies par des personnes trop diverses, sans entente préalable et à des expositions quelconques. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 66 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Une série récente d'observations échappe à ces critiques. Elle est due à M. Leon FREDERICQ (1908). Je la résume dans le tableau suivant : Avril.| Mai. | Juin. | Juil. | Août. | Sept. | Oct. Floraison de Narcissus Pseudo-Narcissus . . |L B — _ = = A Feuillaison de Betula alba. ie B — — — = — Feuillaison de “agus syl- PATTERN L B = — = = = Feuillaison de Pirus (Sor- bus) Aucuparvia. . . it, B — — — = = Feuillaison de Mespz/us (Crataegus) monogyna L B — — — a — Floraison de Pirus (Sor- bus) Aucupavia. . . = L B — — — — Floraison de Conva!laria MIUNUIES a) is ye le — Pr B — — — — Floraison de Vaccinium Mytilus. < 2 3 | — |LB — — — — — Floraison de Cardamine TROT eo EE L B| — — — — — Feuillaison de Ouercus pedunculaia. AU. _ it B — = = = Maturation de Vaccinium Myrtillus. . Br ad _ — LR — — = Floraison de Gentiana re Pneumonanthe . . . _ _— — yo = = i 1B Effeuillaison de Betu/a et HOCUS ee arvia teh ems — — — — = _ B L Observations phénologiques au plateau de la Baraque Michel (8), aux envi- rons de Liège (L) et en Campine (C), en 1908, par M. LEon FREDERICO (7908). Dans chaque colonne verticale, la lettre représentant le phénomène occupe une place correspondant à la date approximative dans le mois. ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 67 On y voit que sur le plateau subalpin de la Baraque Michel, la végétation a débuté environ un mois plus tard et a décliné une quinzaine de jours plus tôt que dans le voisinage de Liège, ce qui revient à dire que la période pendant laquelle la vie végétale est active est d'environ six semaines plus courte sur la hauteur. Le diagramme 2 (hors texte), qui se rapporte à des observations phénologiques faites près de Bruxelles (voir ci-après), montre qu’en 1908 la végétation a été retardée, à Uccle, pendant les mois d'avril et de mai, d'environ une dizaine de jours. Toutefois, pour Pirus Aucuparia (n° 18 du diagramme), le retard n'a été que de deux jours, et la date de floraison a été sensiblement la même a Uccle (10 mai) qu'à Liège (11 mai). Si l'on pouvait juger par cet unique exemple, on devrait admettre que le climat de Liège est le mème que celui de Bruxelles. 3. Phénologie comparée en un même point, mais en diverses années. — M. VANDERLINDEN (2910) vient de publier une série de recherches phénologiques, unique en son genre, qui apporte des données fort intéressantes sur les relations entre le climat et la date de floraison d'une quarantaine d'espèces de plantes. Ces végétaux avaient été plantés à l'Observatoire d’Uccle, par M. JEAN VINCENT, actuelle- ment directeur scientifique du Service météorologique, qui a fait lui-méme les observations phénologiques. Ils occupent une partie de l’enclos où se trouvent les instruments météorologiques. Les mêmes individus sont restés en expérience depuis 1906, sans ètre jamais déplantés, et les terrains avoisinants n’ont subi aucune modification. Les plantes sont donc restées exactement les mêmes à tous les points de vue, et leurs dates de floraison n'ont pu être influencées que par les facteurs météorologiques. La comparaison des tableaux détailiés et des diagrammes correspondant à quatorze années d'observation (de 1906 à 1909) montre combien le climat est variable en Belgique d'une année à l'autre. Jemprunte au travail de M. VANDERLINDEN les diagrammes des années 1903 et 1908. On y voit fort bien que les facteurs météorolo- giques dont les variations retentissent sur les dates de floraison, sont en première ligne les oscillations du thermomètre et les varia- tions de l’éclairement (mesuré par la quantité d’alcool que distille TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 68 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE le radiomètre de Bellani). Comme l'éclairement augmente en général avec la température, les deux actions se confondent le plus souvent. La pluie et l'humidité atmosphérique semblent rester sans effet sur les dates de floraison (*). Les indications météorologiques portées sur des diagrammes n'ont pas besoin d'explication. La rangée supérieure représente les dates de floraison d’une trentaine d'espèces qui ont été annotées avec précision chaque année. La ligne médiane de cette rangée représente pour chaque espèce la moyenne de la date de floraison pendant les années 1896 à 1909. Les indications placées en dessous de l'horizontale indiquent les floraisons plus précoces que d'habi- tude. Quand les indications sont placees au-dessus, c’est que la floraison a été retardée cette année. La pointe de la flèche figure donc le moment de la floraison; chaque pointe est reliée par une ligne oblique a la date moyenne de la floraison. La longueur de ces lignes au-dessus ou au-dessous de l'horizontale permet de juger au premier coup d'œil de la valeur du retard ou de l'avance. D. — Adaptations des plantes au climat. L'humidité, tant du sol que de l'air, la chaleur et la lumière, voilà les facteurs climatiques dont l'importance est prépondérante sur les plantes; en chaque endroit de la Terre, le monde végétal a une physionomie spéciale qui porte nettement leur empreinte. C’est DE HumBorr qui le premier, en 1805, dans son Essai sur la géographie des plantes, groupe les plantes en formes végétales, caractérisées par le port. Depuis lors tous ceux qui se sont occupés de géographie botanique ont repris ces idées et se sont efforcés de montrer les relations entre la physionomie des plantes et le climat sous lequel elles vivent. Citons particulièrement GRISEBACH (1872), qui distingua 54 formes végétales, et M. RAUNKIAER (1905, 1907, © 1908), qui décrit une dizaine de groupes principaux. La classifica- tion de GRISEBACH est basée principalement sur l'aspect des plantes (*) Il n’en serait vraisemblablement pas de même dans les pays où l’humidité et la pluie sont moins constantes que chez nous (voir par exemple SMITH, Z906). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 69 pendant la saison où la vie est plus active, tandis que M. RAUNKIAER considère principalement la manière dont elles passent la mauvaise saison. Il serait sans intérèt de décrire dans ce chapitre les adaptations et les accommodations si variées par lesquelles les végétaux se mettent en narmonie avec le climat; en etfet, les adaptations les plus intéressantes sont celles qui permettent à la plante de réduire ou d'activer sa transpiration; mais la nécessité d'une régulation du courant transpiratoire dépend autant et plus de l'humidité du sol que de celle de l'air. [Il est donc préférable de faire rentrer l'étude des adaptations et accommodations dans les chapitres consacrés aux associations et aux districts. Il est un genre d'adaptations dont l'examen se fera utilement ici : ce sont celles qui déterminent le rythme saisonnier de la vie active et en particulier de lassimilation et de la croissance. La figure schématique 30 montre tout de suite que les végétaux se conduisent de façons fort variées quant aux périodes d’activité de leurs organes d’assimilation. Je pense que la figureest suffisamment simple pour se passer d'explication. On trouvera d’ailleurs des indications supplémentaires dans Massarr, Essai, page 256. Une station qui ne porterait que des plantes toujours vertes conserverait le même aspect, aux fleurs près, en toute saison. Cette condition n’est réalisée, et d'une imaniére encore imparfaite, que dans les pâturages et les pelouses du pays calcaire, surtout quand Buxus sempervirens. Helianthemum Chamaecistus et Hippocre- pis comosa sont abondants. Partout ailleurs il y a une opposition très marquée entre la physionomie du paysage aux diverses saisons. M. Harvey (1908) a récemment insisté sur l’intérèt que présente l'étude de la succession des espèces en un même point dans le courant d’une année. Il. — LE sot. Le résumé géologique du chapitre [ (p. 33 et suiv.) montre combien les terrains de la Belgique sont variés; si l'on songe qu’un même étage géologique renferme souvent des couches fort diffé- rentes; qu'un mème terrain a une tout autre valeur pour les D” nl ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE * PRE pe 0 PE Re LE jm pass J. MASSART. ssnsopidsavo SNA4126 DSOI22F VIUNY tourbeuses. I Dunes. | TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 81 Mile 8 8 , À Bi Gare . 2 [Se | Se jefe) se | 58) é = [Ss las |Peh| 26 58 | 4 & e (A Sms | m” = Andromeda poliifolia . . . . — — + — = py 22 Vaccinium Oxycoccos. . . . — — + — = — _ OMC ETES — — — + — — = l'AS — — — — — + re Calluna vulgaris . . . . . — = ae Bt + re ee Erica Levan: . SOL = — + ++ | ++ + + JB CRIME ENONCE — — — = = ++ + Gentiana Pneumonanthe . . . — — + ae. = = = Menyanthes trifoliata. . . . + oat ae = — = = Pedicularis sylvatica . . . . — — _ sut = = = Utricularia vulgaris . . . . + = — = — = = Littorella uniflora . . 2. . . | ++ — = = _ = = Chose curieuse, il y a aussi des espèces, plus nombreuses qu'on ne pense, qui semblent inditférentes au degré de mouillure du milieu. Calluna vulgaris (phot. 62, 82, 92, 161, 173, 186, 307, 308, 310, 312, 400, 422, 440) et Betula alba (phot. 78, 85, 99, 100, 104, 105, 153, 161, 181, 189, 386, 400, 402) vivent dans les terrains les plus marécageux et aussi dans les plus arides; Carex arenaria (phot. 86) et Salix repens (phot. 9, 228, 233, 288, 309) se trouvent dans les dunes depuis les fonds où ils sont en compagnie de plantes maré- cageuses jusqu'aux monticules dont le sable s’envole en poussière. Il y a même des plantes de rochers qui, en d’autres pays, colo- nisent les endroits humides ; tels Anacamplis pyramidalis, Hermi- nium monorchis (phot. 232), Linum catharticum, Helianthemum Chamaecistus (phot. 379), qui prosperent à la fois sur des coteaux rocheux brûlés du soleil et dans les pannes humides des dunes, — et Sesleria coerulea qui se rencontre a la fois sur les rochers calcaires (phot. 356) et sur les tufs en voie de formation et toujours cou- verts d’eau dans le district jurassique (phot. 459). Quelque chose 6 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 82 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE d’analogue se passe pour Juniperus communis : en Campine, on ne le trouve que sur les dunes (phot. 314); de méme dans le dis- trict calcaire, il affectionne les rochers et les pelouses arides (phot. 379); au contraire, en Ardenne et sur les plateaux subalpins il envahit les marécages tourbeux aussi bien que les fagnes sèches (phot. 186, 187). Enfin, le degré de mouvement de l'eau influe beaucoup sur la nature des plantes qui y vivent. Nous avons déjà vu plus haut qu'il y a des différences entre la flore d'une eau stagnante et celle d’une eau à courant rapide. Ajoutons quelques autres exemples. Dans l'eau tranquille vivent Nymphaea alba, Limnanthemum nymphae- oides, Straiioles aloides (phot. 279), les Lemnacées, Hypnum poly- gamum; dans l’eau courante, Bangia alropurpurea, Eurynchium rusciforme, Ranunculus fluitans (phot. 150); enfin, certaines plantes s'accommodent aussi bien à une eau calme qu'à une eau rapide : Phragmites communis (phot. 29, 32, 270), Eleocharis palustris (phot. 30, 267), Scirpus lacustris et Fonlinalis antipyretica (phot. 433). [IT. -— L’INTERDEPENDANCE DES ORGANISMES. Si l'on s’en tenait à la lettre de ce qui vient d'être dit au sujet du climat et du terrain, on s'imaginerait que les plantes, sauf celles qui ont une faculté d’accommodation particulièrement grande, sont tout à fait inaptes à vivre dans des endroits autres que ceux ou se trouvent réalisées les conditions d’existence auxquelles chaque espéce est adaptée. Or, il en est tout autrement. Les plantes les plus diverses quant a leurs stations naturelles peuvent être facilement cultivées côte à côte dans un jardin botanique. Et Yon constate alors que Phleum arenarium se passe fort bien du climat maritime, que Buxus sempervirens et Anemone Pulsatilla n'ont nullement besoin d être rôtis en été par les rayons que rêver- bèrent les rochers calcaires, que Vaccinium uliginosum ne craint pas les hivers doux et les longs étés de la Basse-Belgique, que Cakile maritima et Alropis maritima vivent dans un terrain tout à fait privé de sel, que Cylisus scoparius et Hippocrepis comosa peu- ToME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 83 Se ee vent voisiner impunément, quoique l'un soit calcifuge et l'autre calcicole, que Scirpus maritimus et S. caespitosus se cultivent dans un même bassin, alors que dans la nature ils ne se rencontrent jamais ensemble et manifestent des besoins diamétralement Oppo- sés, que Viola lutea prospère dans un sol sans le moindre composé de zinc... Bref, dans la culture s'effacent et disparaissent toutes les exigences si exclusives qui localisent chaque espèce dans une sta- tion unique ou dans un petit groupe de stations A quoi est donc due cette apparente indifférence des plantes cultivées vis-a-vis des conditions extérieures? Simplement à ce que dans le jardin bota- nique on supprime la lutte pour l'existence entre les espèces : le jardinier ne cesse de nettoyer soigneusement ses plates-bandes, de manière à supprimer le conflit entre la plante qu'il veut cultiver et les mauvaises herbes qui disputent à celle-ci la place. Cela nous indique que si, dans la nature, chaque plante est étroitement liée à des conditions précises, ce n'est pas parce quelle est incapable, d'une façon absolue, de s’'accommoder à d’autres stations, mais Parce qu'elle y rencontre des occupants qui ont déjà pris posses- sion du sol, ou bien, si elle arrive la première, parce qu'elle en sera délogée par des concurrents mieux outillés qu'elle pour ce genre de vie. Il n’est que juste de dire qu à côté de ce conflit perpétuel entre espèces ayant les mêmes besoins et les mêmes moyens de satisfaire les besoins, il y a aussi fort souvent une aide réciproque que se prêtent les espèces. M. Treup (1908) a récemment montré quel- ques exemples d'entr'aide dans les forêts javanaises, Ce sont donc, en derniére analyse, les relations, soit hostiles, soit amicales, des êtres vivants qui jouent le rôle essentiel dans leur distribution géographique. Si les conditions de climat et de sol étaient seules agissantes, cer- taines espèces envahiraient presque tout le sol d'un pays tel que la Belgique. Mais l’interdépendance de tous les organismes sensi- bilise ceux-ci vis-à-vis des facteurs extérieurs ; elle rend fatale toute infériorité, quelle qu’en soit la ca use, et fait succomber inévi- tablement l'être moins bien adapté à un milieu déterminé. I] serait donc de la plus haute importance de connaître la façon dont les espèces s'influencent entre elles. Malheureusement, nous en som- mes encore réduits presque toujours à des hypotheses. Si l'expéri- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 84 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE mentation confirme les idées de M. Wuitney (voir p. 76, en note) suivant lesquelles les plantes sécréteraient par leurs racines des substances qui sont toxiques pour d’autres espèces, nous aurons le moyen d'étudier avec précision l'un des procédés de la lutte entre les végétaux. Mais nous sommes encore loin de cette vérification expérimentale, et c’est tout au plus si nous réussissons dans quel- ques cas particulièrement favorables à montrer que réellement les espèces agissent les unes sur les autres. Sur les pelouses sèches où l'herbe est courte et serrée, et où paissent des bestiaux, on voit fréquemment des cercles dont le pourtour est jalonné par des chapeaux de Marasmius Oreades (phot. 251). Ces ronds de sorcière peuvent atteindre un diamètre d'une dizaine de mètres. Chacun a débuté par un point unique, central. Il est probable que le Champignon laisse dans le sol une substance qui est toxique pour lui-mème et qui l'empêche donc de se développer deux années de suite à la mème place; d'où la crois- sance en cercles qui s’élargissent de plus en plus. A l'automne, lorsque les chapeaux pourrissent en grand nombre à la circonfé- rence, celle-ci reçoit une abondante fumure en sels minéraux, qui permet à l'herbe d’y pousser avec plus de vigueur qu'ailleurs (phot. 286); la périphérie du cercle est ainsi marquée en toute saison par la hauteur plus grande et la teinte foncée de l'herbe. L'interdépendance des organismes est très nette dans cet exemple. Marasmius Oreades ne se développe que sur les pelouses où l’herbe est broutée par les grands Mammifères : il lui faut sans doute comme nourriture organique, non l'herbe ou les détritus végé- taux, mais les déchets alimentaires des herbivores où la matière a déjà subi une transformation. Le Champignon ne vit pas deux années de suite à la même place : l'endroit où il a vécu ne peut pas le porter une seconde fois, et il doit donc voyager, suivant les rayons d'un cercle, à la recherche de terrains encore vierges. Les substances minérales et organiques, absorbées et élaborées par les filaments mycéliens, s'accumulent dans les chapeaux, et, lorsque ceux-ci se décomposent après la dissémination des spores, les sels sont rendus au sol et favorisent la croissance des Phanérogames qui deviendront à leur tour la proie des herbivores. ep aaah TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. we] VA BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Marasmius Oreades n'est pas le seul Champignon qui exige une nourriture organique particulière. Ainsi il y a beaucoup de Basidio- mycètes qui habitent les bruyères dans tous les endroits pas trop humides ; tels sont Clavaria fragilis (phot. 327) et Boletus lividus (phot. 419). Mais d’autres ne se rencontrent que près des bois de Pinus sylvestris, par exemple Lactarius rufus (phot. 326), Thele- phorus terrestris (phot. 326) et Tricholoma equestre; aussi des que quelques Pins s'élèvent au milieu de la bruyère, est-on a peu pres sûr d'y trouver l’une ou l’autre de ces espèces. L'exemple le plus intéressant de relations unissant toutes les plantes d’une station est celui de la forèt. Nous en parlerons plus loin. Il existe aussi des rapports fort étroits entre les animaux et les plantes. Je ne cite que pour mémoire la pollination des fleurs par les Insectes et la dissémination par les Oiseaux, quoique ces inter- ventions des animaux puissent, sans aucun doute, influencer la dis- tribution géographique de nos plantes indigènes, par exemple, de Viscum album (phot. 395), ainsi que le montre M. PLATEAU (1908). Je laisse aussi de côté les ravages occasionnés dans les cultures par les invasions de parasites, par exemple la destruction des Bette- raves sucrières par Helerodera Schachtii, et des Pins sylvestres par la Nonne (Lymantria Monacha) ou par l’Hylésine du Pin (Myelo- philus piniperda); des dommages aussi profonds et aussi étendus ne sont jamais causés par les animaux parasites à des plantes sau- vages. Je ne veux parler ici que des relations entre les plantes et un Mammifère herbivore fort répandu en Belgique, le Lapin (Lepus cuniculus). Presque toutes les petites plantes sont victimes de sa voracité et elles finissent par être complètement déformées, comme le sont d'habitude les Calluna vulgaris sur les dunes de la Campine (phot. 310), où les Lapins sont nombreux; souvent on constate qu'entre les Bruyères rongées il y a des individus restés indemnes (phot. 308), protégés sans doute par un mauvais goût ou par quelque autre particularité désagréable à l'herbivore. Lorsque les Rongeurs sont très abondants, il ne persiste que les espèces les mieux abritées contre eux; ainsi sur les dunes des polders sablon- neux à Westende et sur les dunes internes d’Adinkerke, il ne TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1010. x6 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE reste finalement que Carex arenaria, qui semble être l’une des plantes que les Lapins broutent avec le plus de répugnance. IX. — La SUBDIVISION GEOBOTANIQUE DU PAYS. Nous pouvons essayer maintenant de délimiter les portions de la Belgique qui offrent aux organismes les mêmes conditions d'existence comme climat et comme terrain. Le tableau ci-joint et la carte 1, hors texte, ont été dressés en s'appuyant à la fois sur les données climatiques et telluriques contenues dans ce chapitre, et sur les travaux de divers savants : CREPIN (1866, 1873, 1878), LAMEERE (1895), la Carte agricole de la Belgique (d’après Dumont, M. Mazaise et M. VERSTRAETEN, 1884), les Monogiaphies agricoles de la Belgique et la Carte géologique de la Belgique au 40,000 : Région { DOMAINE PÉLAGIQUE . . . . . . . Se continue au large. océa- nique. DOMAINE INTERCOTIDAL | Se continuent vers la France et vers la Neer- District des dunes littcrales | lande. — des alluvions marines DoMAINE — — — fluviales. = DES PAIRRE — — polders argileux DE MR rent NE tTODUTE S. de la plaine L'EUROPE baltique. N. W. F — flandrien — campinien Région . fores- — hesbayen. . . . .: tière. Fes Te District crétacé . . . « ‘ Continuation de districts DOMAINE Calc AN ER Te. correspondants en Alle- DES magne et en France BASSES = ardennais MONTAGNES DE — subalpin. L'EUROPE ee : CENTRALE. Extrémité Nord de dis- tricts correspondants en — JUPASSIQUE <5 a 5) France, dans le Grand- Duché de Luxembourg et en Allemagne. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 87 Les divers territoires géobotaniques seront définis et décrits dans un autre chapitre; mais je pense qu’il sera utile, afin d'éviter les redites, d'exposer d'abord succinctement les caractères des asso- ciations végétales qui occupent les principales stations, puisque des groupements plus ou moins analogues de plantes se retrouvent dans des districts différents. CHAPITRE III. LES PRINCIPAUX TYPES D'ASSOCIATIONS VÉGÉTALES. L'état de cullure du sol de la Iielgique. Notre pays est trop peuplé pour avoir conservé beaucoup d’endroits incultes : une terre doit ètre extraordinairement maigre, ou rocheuse, ou marécageuse, pour que l'Homme ne réussisse pas à lui faire produire quelque chose. Et même s'il doit vraiment renoncer à la mettre en culture, par quelque procédé que ce soit, il y fera pâturer ses bestiaux (phot. 12 et 20), il y grattera de la litière (phot. 195), il y récoltera du combustible (phot. 90). La carte 2 montre que les endroits sans culture, les plus intéressants pour le botaniste, n'existent presque plus chez nous. Voici quelques nombres qui mettent bien en relief la densité de la population en Belgique. Ils sont extraits de l'Annuaire statis- tique de la Belgique, 39° année, 1908. Comparons le nombre d'habitants par kilomètre carré dans divers pays de l’Europe centrale et occidentale. Habitants Habitants par par kilomètre carré, kilomètre carré. Belgique (1907). . . . 248 France (001) = "NN 73 Belgique (1900) . . . +. 227 Danemark (1906) . . . 66 Hollande (1839). +. . . 157 Hongrie (1900) . . = 5 59 Grande-Bretagne (1901) . 132 Portugal (1900) . . . . 59 Mae (TOOL CN 113 Espagne (1900) . . . . 37 Allemagne (1905) . . . 112 SUCAE (1900). NT Autriche (1900). . . . 87 Norvège (1900) . . . . 7 SUISSE (1000)... "183 TOME SUPPLÉMENTAIRE. 1910. 88 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Dans le tableau suivant, je réunis des indications analogues pour les cantons exclusivement ruraux de la Belgique. J'ai pris tous ceux qui satisfont aux trois conditions que voici: 1° être purement agricoles; 2° n'avoir aucune agglomération de plus de 5,000 ou 6,000 habitants; 3° être tout entiers compris dans un même district géobotanique. Les exceptions à ces conditions sont signalées en note. CANTONS CONTENANT BEAUCOUP DE LANDES INCULTES (ET DE BOIS). Habitants Habitant par par Campine : kilomètre carré. kilomètre carré. Peer =) pet = edo Beeringen 5 > “105 Bree Spec» AO sien, ees) Men stone Guise A endon 0e Gate, rdenne et plateaux subalpins : Brecht. = - 270 Brezée.. 10 CET Hoogstraeten. . . . 79 Houfalize. 0 NS ACHETE 700 Laroche, «0: (<7 je} eee Wielsalin SCT CANTONS CONTENANT BEAUCOUP DE BOIS. Calcaire : Ardenne et plateaux subalpins : a) Entre-Sambre-et-Meuse. Sibret< sf = 2 Philippeville. . + B50 Gedinne . + + +. 37 Florennes en 258 Saint-Hubert. . . . 37 Beaumont. . . . . 61 Neufchâteau SNS OR Walcourt . . . . 96 Bouillon . . . . . 46 Stavelot #2 TERRE] 6) Condroz et Famenne. Paliseul . . . . . 48 ROCHEIOT SE ET Fauvillers. Bao SO Beaurainp Re se ee 9 52 Bastogne =. CZ Ciney re: wae Magehe- eens Fur sae : Nandrin 2 20.2. 5 =) 88 Bale), ts “pea TE Louveigné. . . . 118 VITIOM IE) = tee 083 (*) Une petite partie est ardennaise. (*) Une petite partie est industrielle. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. CANTONS CONTENANT BEAUCOUP DE P TURAGES. Crétacé (Pays de Herve) : Aubel Herve Dalhem 118 228 253 Hesbayen : Looz. CANTONS CONTENANT SURTOUT DES CHAMPS LABOURES. Habitants . par kilomètre carré. Polderien : Assenede (1) Flandrien : Nevele . . Somerghem Oostroosebeke Hesbayen (partie occidentale) : Celles avis ENghEN 6. Frasnes lez-Buissena @hiévres . . . . « Leuze . Flobecq Wolverthem . : Hoorebeke-Sainte-Marie Antoing Avelghem. 277 182 206 278 115 139 140 153 192 193 228 232 256 266 133 Habitants é par kilometre carré. Sottegem . 315 Herzele 381 Hesbayen (partie centrale) : Perwez. 128 Genappe 136 Hesbayen (partie orientale) : Éghezée 113 Léau 137 Jodoigne . 138 Avenne 146 Waremme. . 176 ETÉTOD ea 4 186 Landen. 187 Calcaire (Entre-Sambre-et-Meuse) : Fosses 177 Furassique : Messancy (2) 124 Pourtant la Belgique n'est pas un pays à civilisation très ancienne. La mise en culture définitive de la majeure partie du territoire n’a été effectuée qu'après le départ des Normands, il y a un millier d'années. Lorsque César amena ses légions en Belgique, celle-ci était (*) Une petite partie est flandrienne. (?) Une petite partie est industrielle. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 90 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE presque entièrement occupée par des forêts et des terres peu ou pas cultivées, ou vivaient des populations clairsemées, celtiques au S.-W., plus ou moins germanisées au N.-E. Mais déjà au IV: siècle de grands espaces avaient été défrichés, et une agricul- ture prospère était installée. M. PIRENNE (7909) à qui nous emprun- tons ces détails, dit (p. 6) : « Dans les plaines de l’Escaut.., on fabri- quait déja, grace à la finesse particulière de la laine fournie par les moutons de cette contrée humide, des saies (sage) et des manteaux (birrz) qui s'exportaient jusqu'au delà des Alpes». Mais bientôt des bandes armées de Germains traversent notre frontière N -E. Pendant plusieurs siècles, notre pays resta privé de la pleine sécurité, si nécessaire à l'exploitation agricole. La contrée au Nord des collines de l’Ardenne et du Hainaut, parcourue par les armées, ravagée par les barbares, se transforme en désert et voit disparaître sa population (p. 11). En même temps que les Francs et les Alemans envahissaient notre pays par le N et l'E., d'autres barbares, Frisons et Saxons, débarquaient sur la côte. En 358, Julien l'Apostat permit aux Francs Saliens de s'établir en Cam- pine : « la population s'étant retirée de ce territoire ravagé par une guerre incessante, c'est dans des plaines a demi désertes que les nouveaux venus fondèrent leurs premiers établissements » (p.13). Puis ils savancerent vers l’W, à travers les pâturages des Ména- piens (Flandre). « Les rares paysans belgo-romains qu'ils rencon- trèrent attardés dans cette région ouverte et depuis longtemps destinée à l'invasion furent massacrés ou réduits à l'esclavage » (ps 03): Les Saliens colonisèrent toute la moitié septentrionale de la Belgique. Mais leurs établissements ne dépasserent pas sensible- ment la frontière linguistique actuelle, séparant les idiomes flamand (germanique) et wallon (roman). « A cette époque, toute la partie méridionale des Pays-Bas était couverte d’une épaisse forét dont le rideau de feuillage s’étendait, sans interruption, des rives de l'Escaut aux plateaux schisteux de l'Ardenne. On l'appe- lait la Charbonnière. C'est ce « rempart de bois » qui retint les Francs dans les plaines de la Campine, du Brabant et de la Flandre. Sur ces terres plates et découvertes, la colonisation était aisée, le sol s'offrait aux nouveaux occupants sans exiger de longs et TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 91 pénibles travaux d’essartage et de défrichement. Les envahisseurs ne firent donc aucun effort pour percer la forêt : leurs établisse- ments en masse s’arrétérent à sa lisière. La loi salique, le plus ancien document qui nous ait conservé le nom de la Charbonniere, la considère, chose significative, comme marquant la frontière du peuple franc (*) » (PIRENNE, p. 15). C’est donc a une particularité de la géographie botanique que la Belgique doit d'avoir deux langues nationales. Pendant plusieurs siècles, l’agriculture put se développer en paix. Mais au IX° siècle, nouvelles calamités. En 820. les Normands commencèrent à débarquer sur la côte flamande. « À partir de S34, toute la région maritime sillonnée par les bras de la Meuse, du Rhin et de l'Escaut tombe au pouvoir des Normands, et les chro- niqueurs constatent que sa population, jadis si nombreuse, a presque complètement disparu » (PIRENNE, p. 41). « Solidement établis dans le nord, les Normands dirigent à leur gré, par les admirables voies fluviales dont ils détiennent les embouchures, des expéditions vers l'intérieur du pays. Ils procèdent avec méthode, se gardant de revenir trop souvent dans les contrées déjà visitées par eux, espaçant savamment leurs coups et mettant dans leurs dévastations tout le soin d'entreprises commerciales bien conduites » (p. 41). Ces expéditions de rapines durérent un demi siècle, et lorsque les Normands se retirerent de chez nous, après 891, «le pays complètement épuisé ne promettait plus aux derniers Vikings une proie assez abondante. En quittant nos contrées, les Normands ne les laissèrent pas seulement couvertes de ruines et à demi désertes... » (p. 43). Petit à petit, les populations longtemps terrorisées oserent ( La frontière linguistique se reconnaît facilement aux noms des petites localités (les grandes ont été francisées) sur les cartes 1 à 5 et 7. Dans le Brabant, il reste encore de grands lambeaux du bord septentrional de la forêt Charbonnière : bois de Hal, forêt de Soignes, bois de Héverlé, forêt de Meerdael (carte 2); ils jalonnent la ligne de séparation des langues. Pour plus de détails sur la frontière linguistique et sur la Charbonnière, consulter KURTH (7895 et 7898) et DUVIVIER (7865). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 92 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE quitter les châteaux forts et se livrer de nouveau à l'exploitation agricole. Depuis lors, la Belgique ne connut plus de dévastation systématique comme celles qui Vavaient désolée à plusieurs reprises pendant les siècles précédents. Mais il serait pourtant erroné de croire que les pauvres paysans vivaient jamais en état de sécurité parfaite : d’une part, l'esprit turbulent de nos popula- tions leur mettait sans cesse les armes à la main pour guerroyer entre elles; d'autre part, la Belgique a toujours été le « champ de bataille de l'Europe », où les souverains venaient vider leurs querelles. La classification des associations végétales. Il n'est pas facile de grouper les associations en une classifica- tion rationnelle et scientifique. Aussi les auteurs ont ils adopté les systèmes les plus divers. M. DRUDE (1896) décrit successivement les forêts, les bruyères avec petits arbustes, les prairies et pelouses, les tourbières, les eaux et lieux très humides, les sables et rochers, les lieux salés, enfin les cultures. M. WarMiNG (1902) classe les associations de la manière suivante : 1. Hydrophytes : eaux et endroits très humides. 2. Xérophytes : endroits secs. . Halophytes : sols imprégnés de chlorure de sodium. . Mésophytes : endroits sans caractères tranches. æ Ww M. GRAEBNER (1909) part d'un tout autre point de vue : A. Sols riches en aliments : plantes à croissance rapide. 1. Sols secs : associations à aspect de steppe. 2. Sols modérèément humides. a) Associations privées d'arbres. 6) Forêts. 3. Sols humides. A aux. /. Sols pauvres : plantes à croissance lente. C. Sols salés. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 93 Sans méconnaitre le moins du monde les mérites de ces classifi- cations, je crois pourtant qu’en Belgique, où la nature porte si profondément l'empreinte de l’action humaine et où les cultures, agricoles et forestières, tiennent une place aussi prépondérante, il vaut mieux grouper les stations d’après le degré d'intervention de l'Homme. Dans l'étude rapide que nous allons faire, nous n’examinerons que les types des stations qui existent dans plusieurs districts, naturellement avec des facies distincts. Voici la classification adoptée. 1. Endroits incultes : Stations avec végétation éparse (associations ouvertes); Stations avec végétation serrée (associations fermées); Eaux et bords des eaux. 2. Cultures et leurs abords immédiats : Forêts; Prairies; Champs labourés; Bords des chemins, haies, cours des fermes. Les livres de M. Drupe, M. WaRMING et M. GRAEBNER, cités plus haut, décrivent en détail toutes les associations de l’Europe du N.-W. Notre exposé pourra donc être fort succinct. I. — Endroits incultes L'intervention de l'Homme est ici fort restreinte, sans être pour- tant négligeable, car il est bien certain que si la Belgique était inha- bitée, elle serait couverte de bois, ainsi qu’elle le fut anciennement. L'Homme ne se contente pas de couper les jeunes arbres à mesure qu'ils se développent, il modifie encore l’aspect général de la végé- tation par des drainages, par la mise a sec des étangs, par l'intro- duction de gibier (Faisans, Grouses, Lapins, etc.), ou encore en faisant paître les bestiaux sur les terres non cultivées, etc. Ajou- tons que le domaine inculte diminue chaque année et que déjà plusieurs espèces peu répandues sont en voie de disparition ; ainsi TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 94 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Scirpus Holoschoenus est presque détruit dans les dunes de Knocke: il en reste peut-être une vingtaine. Tillaea muscosa est devenu introuvable depuis que les étangs servent à la pisciculture et sont périodiquement vidés; pour la même raison, /soeles echinospora est fort compromis à Genck. Suivant la nature du sol, l'aspect de la végétation est fort varia- ble. Quand le terrain est très peu propice, les grandes plantes sont éparses et laissent entre elles des vides qui sont plus ou moins occupés par des lichens ou des Mousses; mais ces dernières plantes ne jouent pas un rôle appréciable dans la physionomie du paysage, et même dans les endroits où elles sont fort abondantes, la terre reste en apparence nue. Les associations ainsi constituées sont dites ouvertes. Les terrains moins mauvais portent des associa- tions fermées, où les Phanérogames sont serrées et ne laissent que peu de place pour les Bryophytes et les lichens. Enfin, on peut aussi considérer comme lieux incultes les eaux et leurs bords. A. — STATIONS AVEC VEGETATION EPARSE (ASSOCIATIONS OUVERTES). Dans cette catégorie rentrent deux sortes de terrains, très diffe- rents par leurs propriétés physiques: les rochers et les dunes mobiles. Rochers. — De gros massifs de pierre nue ne se rencontrent que dans le district calcaire et à un moindre degré dans le district ardennais (voir carte 4, hors texte); on peut rapprocher des rochers les vieux murs et les ruines, qui ont une végétation analogue. La flore consiste en très nombreux lichens (phot. 353 à 356, 415, 432) et Bryophytes (phot. 355 à 357, 361, 303, 365 à 367, 414 à 416, 431, en Ptéridophytes (phot. 356, 364) et en Phanérogames. Sur les rochers humides et pas trop éclairés viennent aussi des Algues, notamment Trentepohlia aurea (phot. 363). Les plantes a longues racines habitent uniquement les fissures du rocher (‘); ce sont, comme dit SCHIMPER (1698, p. 193), des (1) On trouvera beaucoup de renseignements éthologiques dans OETTLI (7904). P g 81q 904 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 95 chasmophytes. L’impossibilité de vivre sur la surface mème des pierres fait que les Phanérogames de rochers sont beaucoup plus nombreuses sur les roches calcaires, toujours crevassées, que sur les schistes et les psammites dont la surface seule se délite, et surtout sur les quartzites, qui n'offrent aucun point d'appui aux racines. La flore de la surface (plantes lithophytes de ScimPER) est beau- coup plus variée. Certaines plantes vivent indifféremment sur tous les rochers quelconques : Hyprnum cupressiforme, Homalothecium sericeum, Parmelia saxalilis (phot. 432), tandis que les plus nom- breuses colonisent uniquement soit les pierres calcaires, soit celles qui sont pauvres en chaux. La carte 4 montre cet exclu- sivisme. Les espèces du calcaire sont plus nombreuses et plus aktondantes en individus que celles des schistes, des phyllades, des psammites, des poudingues, des grès et des autres pierres non calcaires, ce qui tient sans doute a plusieurs causes parmi les- quelles on peut citer celle-ci. La facilité avec laquelle le calcaire se laisse corroder par l'eau chargée d'anhydride carbonique fait que les rhizoïdes des Bryophytes et les filaments mycéliens des lichens s'y accrochent sans peine ; M. BACHMANN (1892, 1904) a com- paré à ce point de vue les lichens des diverses roches. Quant aux schistes et aux phyllades, où la pénétration des organes de fixation est aisée, ils se désagrègent très rapidement en petits fragments qui se détachent: leur suriace, sans aucune constance, convient très peu à l'établissement de lichens ou de Mousses. On peut nettement suivre sur les rochers calcaires la succession des flores. Lorsque la surface vient d'être mise à nu, les premiers végétaux qui s y installent sont les lichens perforants, tels que les Verrucaria (phot. 352) et Lecidea immersa. Dès que ceux-ci ont rendu la pierre suftisamment rugueuse, Pan- nularia (phot. 352), les Parmelia et d'autres lichens foliacés s’y éta- blissent a leur tour; dans les restes de ceux-ci viennent ensuite les espèces plus grandes, telles que Enaocarpon minialum (phot. 30.). Le terrain est maintenant préparé et des Bryophytes peuvent y vivre: Homalothecium sericeum (phot. 361), divers Grimmia, Ne- ckera crispa (phot. 567), etc. Les poussières de tout genre s’accu- mulent dans les toutfes de Mousses, ce qui permet souvent a des TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 96 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE plantes plus exigeantes de s'y développer aussi, par exemple Geranium Robertianum (phot. 365), Festuca duriuscula glauca (phot. 356) et d'autres petites Graminacées, Asplenium Tricho- manes (phot. 364), Ceterach officinarum, etc. La flore des rochers est nettement xérophytique, surtout celle qui est à la surface mème de la pierre et qui ne reçoit donc de l'eau que pendant les pluies. Aussi tous les lichens et Bryophytes ont-ils la faculté de se laisser dessécher impunément pour reprendre vie à la prochaine averse (phot. 355). Il y a même une Fougère qui est réviviscente (Ceferach) : en été ses feuilles se des- sèchent, se recroquevillent entièrement ; on ne voit plus alors que la face inférieure chargée de poils écailleux, bruns et brillants. Les plantes des crevasses sont moins directement sous la dépen- dance des pluies, puisque de l'eau peut se conserver à la disposi- tion des racines logées tout au fond des entailles. Néanmoins, les adaptations xérophytiques sont manifestes. Beaucoup d'espèces ont des feuilles charnues (Sedum Sempervivum), ou couvertes d’une cuticule épaisse (Helianthemum Chamaecistus, Melica ciliata), ou raides (Sesleria coerulea), ou cireuses (Festuca duriuscula glauca phot. 356), ou velues (Helianthemum poliifolium, Artemisia A bsin- thium), ou verticales (Lactuca perennis). La flore des fentes ne contient aucune plante annuelle ou bisannuelle; par contre, il y a pas mal d’espèces dont les feuilles persistent en hiver, de manière a profiter des pluies (fig. 30 D, F et G, pp. 70, 71) : Lotus cornicu- latus, Hippocrepis comosa (phot. 357), Helianthemum Chamaecistus, Draba aizotdes (phot. 357, 358), Helleborus foetidus (phot. 361). Aux plantes que la longueur de leurs racines adapte tout parti- culièrement a vivre sur les rochers viennent se joindre beaucoup d'espèces qui se trouvent d'habitude sur des endroits moins défa- vorables ; ce sont surtout des arbustes : Mespilus (Crataegus) mono- gyna et M. oxyacantha, Prunus spinosa, Ligustrum vulgare, Carpinus Belulus, Corylus Avellana, etc. Il y a d’ailleurs aussi des arbustes qui semblert affectionner les rochers : Cotoneaster integer- rimus, Buxus sempervirens (phot. 359, 377), etc. Aux rochers, il faut ajouter les éboulis ensoleillés, ou les condi- tions d'existence sont analogues à celles des crevasses et qui ont sensiblement la mème flore (phot. 375, 376). bts. —— a ae el ee e TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 97 Les vieux murs sont colonisés par un certain nombre d'espèces qui habitent originairement les rochers. Ce sont d'abord des lichens : Xanthoria parietina, Parmelia saxatilis, Verrucaria mura- lis, des Lecanora, — et des Mousses: Grimmia apocarpa, G. pul- vinata, Barbula intermedia, 8. muralis, etc. Quant aux plantes supérieures qui ont pu passer des rochers aux murs, ce sont celles qui sont peu sensibles a la sécheresse et dont les racines n'ont donc pas besoin de s'engager tres profondément. Le nombre de ces espèces n'est pas considérable, et ce sont à peu près les mêmes qui se répètent sur toutes les vieilles constructions. Ainsi sur les anciens remparts et sur les murs de quai de Dixmude et d’Ypres on peut récolter : Poa compressa, Parielaria ramiflora et P. erecta, Cheiranthus Cheiri, Corydalis lutea, Linaria Cymbalaria (phot. 368), Antirrhinum majus. Toutes ces plantes, sauf la pre- mière, sont considérées comme étrangères à notre flore indigène. Dunes mobiles. — Des monticules de sable, à configuration chan- geante, sont communs au bord de la mer (phot. 5 à 10), dans le Flandrien et le Campinien (phot. 53, 65, 84, 85, 86, 309, 310), enfin dans le district jurassique (phot. 206). L’instabilité du sol est un obstacle peut-être plus sérieux a l'établissement de la végétation que ne l’est la dureté de la pierre. Le nombre des espèces des dunes meubles est en tout cas de beaucoup inférieur a celui des plantes de rochers : pas de lichens, pas de Muscinées, a peine quelques Champignons (phot. 230); les Phanérogames sont, les unes annuelles -estivales (fig. 30, J, p. 71; Cakile maritima, phot. 226), les autres a feuillage uniquement estival (fig. 30, K; Salix repens, phot. 9, 228, 233, 309) ou persistant pendant une partie de l'hiver (fig. 30, 1; Ammophila arenaria, phot. 227); sur les dunes continentales de la Campine et du district jurassique, il y a en outre des espèces toujours vertes (fig. 30, D; Calluna vulgaris, phot. 307, 308, 309, 400, 440) et des espèces annuelles hivernales (fig. 30, A; Spergula Morisonii). Les plantes vertes en hiver sont rares sur les dunes mobiles du littoral (Euphorbia Paralias), sans doute a cause de la fréquence des tempêtes pendant la mauvaise saison. Les adaptations à la fixation sont plus intéressantes ici que dans 7 SALIX REPENS CAREX ARENARIA AMMOPHILA ARENARIA HIPPOPHAES RHAMNOIDES Fic. 32. — Adaptations contre l’enfouissement et le déchaussement. La teinte foncée indique le sol primitif; la teinte claire, le sable nouvellement apporté. Les organes qui meurent sont dessinés en pointillé. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE, ETC. 99 aucune autre station : il faut que les plantes puissent supporter l'ensevelissement sous une couche souvent épaisse de sable, — et, d’autre part, elles doivent résister au déchaussement. La figure 32 représente les diverses façons dont se conduisent les plantes des dunes mobiles pour se maintenir au niveau du sable, malgré ses incessants bouleversements. Salix repens a la faculté de monter et de descendre indéfiniment, même en dessous du point où la plante est née. Par des procédés tout autres, Carex arenaria atteint le même résultat. Ammophila arenaria peut monter ; il peut aussi descendre jusqu’au niveau où il est sorti de la graine, mais pas plus bas. Hippophaés rhamnoides peut descendre mais non monter. Les photographies 9, 228 et 309 montrent la réaction de Salix repens à l’ensevelissement, Les mouvements d'Ammophila sont figurés dans la photographie 227; ceux de Hip- pophaës, dans la photographie 236; ceux de Carex arenaria, dans les photographies 86 et 236. Il y a aussi des végétaux qui, tout en habitant les dunes mobiles, sont très mal adaptées à supporter les déplacements du sable. Ainsi Calluna vulgaris a une croissance trop lente pour pouvoir monter à mesure que la dune s'élève, et il risque donc d'être enseveli, ce qui lui est fatal; d'autre part, il n’est pas capable de descendre, de telle façon que sur les dunes dont le sable est emporté, les Calluna sont bientôt déchaussés et présentent une apparence fort minable (phot. 310). Juniperus communis (phot. 311) est tout aussi mal adapté. Que la végétation des dunes soit xérophile, c'est là un point qui n'a pas besoin d'être développé; ces adaptations seront étudiées avec les végétaux qui habitent les dunes fixées et les pannes. B. — STATIONS AVEC VÉGÉTATION SERRÉE (ASSOCIATIONS FERMÉES). Il n’y a évidemment aucune ligne de démarcation tranchée entre les stations que nous venons d'examiner et celles où la végétation est plus abondante et où les plantes vasculaires couvrent le sol d'un tapis continu. Sur un rocher calcaire peu incliné, les produits d’altération s’amassent dans les poches et les remplissent de plus en plus jusqu'à ce que finalement il n'y ait plus que quelques TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 100 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE pointes qui dépassent (phot. 147, 148); ce n’est plus un rocher, mais une pelouse semée de blocs de pierre, où s’installe un dense gazonnement de Phanérogames. Il en va de mème pour la dune : qu'une pente reste en repos pendant quelques années, voilà sa sur- face qui se raffermit; les plantes les plus variées y germent et y prennent pied, et petit à petit le sable disparaît sous la végétation. De la dune fixée qui continue ainsi la dune mobile, on passe gra- duellement aux pannes (phot. 11, 235 a 242) sur le littoral, et aux bruyères (phot. 53, 91, 206) en Flandre, en Campine et dans le Jurassique, où la végétation est encore plus serrée. Aux bruyères établies sur un sol sablonneux, correspondent les fagnes de l’'Ardenne et des plateaux subalpins, où le sol est argileux et schis- teux (phot. 186, 187). Pannes, bruyères et fagnes ont en commun un caractère essentiel, la pauvreté du sol en matières nutritives, pauvreté qui entraîne fatalement un aspect chétif de la flore : les plantes, insuffisamment nourries, ne donnent chaque année que des pousses fort courtes. La flore des pannes, des bruyères et des fagnes est en grande partie xérophytique. Dans les creux, le terrain devient humide, et puis, bien vite, marécageux. Le caractère de Ja végétation change; les plantes de la panne, de la bruyère ou de la fagne sèche cedent la place à d’autres, supportant mieux l'eau stagnante. La végétation que nourrissent ces lieux trop humides varie d'un point à un autre: dans les dunes littorales (phot. 231 à 234) sa composition est très différente de celle de la Campine (phot. 78, 70, 81, 82, 303 a 306), ou de celles qui se développent sur les terrains schisteux de la Haute-Belgique (phot. 185, 189, 405, 406, 418, 427 à 430); toutefois la pénurie d’aliments minéraux donne à toutes ces associations de bas-fonds une physionomie analogue. Lorsque le sol est tres peu calcaire, les Sphagnum et autres végétaux calcifuges s'installent dans les marécages, et ceux-ci se transforment en tourbières. Jetons maintenant un coup d'œil sur ces associations. 1. Pelouses avec sous-sol rocheux, calcaire. — Les rochers cal- caires exposés aux intempéries se désagrègent et se dissolvent; leurs impuretés restent en place et constituent le sol dans lequel les plantes pourront enfoncer leurs racines. La couche de terre TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 101 meuble est toujours peu épaisse et ne renferme donc qu'une faible provision d'eau; de plus, celle-ci filtre rapidement vers le bas par les crevasses de la roche sous-jacente (phot. 135, 139). La sécheresse est encore augmentée par la pente généralement forte du terrain, qui facilite le ruissellement (phot. 148). Ajoutons, pour caractériser ces stations, que le plus souvent certains bancs cal- caires sont moins attaquables que les autres par les agents atmo- sphériques; ils laissent donc des témoins qui font saillie sur la surface du coteau gazonné (phot. 147). Les rochers psammitiques (phot. 389, 390) ou schisteux (phot. 387) se décomposent tout autrement que les pierres cal- caires : ils ne sont pas solubles, mais il se désagrègent et s’effritent sous l’action des intempéries. Les produits d’altération, souvent argileux, forment sur la roche dure un revêtement peu per- méable. Les schistes ne portent donc pas de pelouses comparables à celles des massifs calcaires; mais on y passe directement aux fagnes sèches (phot. 186, 187) qui seront décrites plus loin. C'est sur les pelouses calcaires, plus ou moins parsemées de blocs de pierre, que se rencontre la flore la plus riche en espèces de toute la Belgique. Ce sont surtout les Phanérogames qui sont nombreuses; les lichens, les Muscinées et les Champignons sont moins remarquables par leur diversité. La richesse de la flore pha- nérogamique cesse de paraître surprenante lorsqu'on considère la variété infinie des conditions d'existence qui ccexistent sur ces pelouses calcaires. Ici le sol est profond et nourrit Rosa pimpinelli- folia, Viburnum Lantana, Helleborus foetidus; tout à côté ilestréduit a une mince pellicule recouvrant à peine la roche, et il porte Hippo- crepis comosa, Sesleria coerulea; un peu plus loin, c'est la pierre méme qui perce, et la flore devient celle des rochers; les couches calcaires sont-elles à plat, l'humidité pourra persister quelque peu dans la profondeur de la terre meuble; sont-elles, au contraire, redressées, leurs joints de stratification permettront à l’eau de s'écouler au loin, hors d'atteinte des racines; partout où de larges crevasses ou des poches d’altération se remplissent de détritus terreux, des arbustes vont se développer; ceux-ci, tant par l'ombre qu'ils projettent que par le calme qui règne sous eux, amènent une forte réduction de la transpiration chez les plantes TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 102 J. MASSART. — ESQUISSE, DE LA GÉOGRAPHIE qui vivent dans leur voisinage immédiat. Beaucoup d'espèces sont spéciales à chacun des points dont nous venons d'esquisser les conditions, tandis que d’autres se trouvent à peu près indifférem- ment partout, grâce à une plus grande accommodabilité. La faculté de se mettre en harmonie avec les exigences du milieu se remarque le mieux quand on compare les plantes d'ombre avec les plantes de soleil. A l'ombre les feuilles sont plus larges et étalées ; au soleil, elles sont redressées, souvent presque verticales (Geranium sangut- neum, phot. 377 et 378, Polygonalum multiflorum, phot. 377, Buxus sempervirens). Des différences très profondes et de nature très variée se mon- trent dans la structure intime de ces feuilles. M"* M. Ernould, qui s'occupe actuellement de la comparaison des feuilles vivant dans des conditions diverses, a bien voulu me communiquer les dessins suivants, qui sont suffisamment explicites par eux-mêmes pour n'avoir pas besoin de commentaires: Melica ciliata (fig. 33), Asclepias Vinceloxicum (fig. 34), Geranium sanguineum (fig. 35), Helleborus foetidus (fig. 36), Teucrium Chamaedrys (fig. 37), Poly- gonatum officinale (fig. 38), Sdlene nutans (fig. 39), Helianthemum Chamaecistus (fig. 40), Rosa pimpinellifolia (fig. 41). Dans toutes les figures, Ca signifie que la plante provient du district calcaire; SS, qu'elle vivait au soleil dans un endroit sec; OS, qu'elle vivait à l'ombre dans un endroit sec. Les figures 39, 40, 41 donnent aussi pour la comparaison des individus des dunes litto- rales (marqués Du): pour ces individus, SS et OS ont la méme signification que pour ceux du calcaire, SH indique qu'il vivait au soleil dans un endroit humide. Les figures 34 et 35 donnent en même temps que la coupe des diverses feuilles leurs épidermes Fic. 33. — Melica ciliata TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 103 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. QUIREUNT. Geranium san | À Es g (ea ’inceloXicUMe Fie. 34. — Asclepias 7 Fie. 37. — Teucrium Chamaedrys. Ca OS Fic. 38. — Polygonatum officinale. Fig. 36. — Helleborus foetidus. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 104 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE supérieur et inférieur. Le nombre placé à droite du chemin indi- que l'épaisseur totale de la feuille en microns; les deux nombres de gauche donnent l'épaisseur du tissu palissadique et du tissu lacu- neux. Fic. 40. — Helianthemum Chamaecistus. Fic. 41. — Rosa pimpinellifolia. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 105 Les différences entre les individus ombragés et les individus ensoleillés se manifestent encore par d'autres particularités que la position et la structure des feuilles. Ainsi certaines espèces fleuris- sent aussi bien à l'ombre qu'au soleil (Primula officinalis, Helle- borus foelidus, Geranium sanguineum), tandis que d'autres, plus particulièrement adaptées au soleil, sont stériles dans les buissons (Rosa pimpinellifolia, Helianthemum Chamaecistus), et que d’autres encore ne fleurissent qu'à l'ombre (Viola hirla); ces dernières ne sont d'ailleurs que des hôtes exceptionnels de la pelouse. Les produits de désagrégation du calcaire renferment une quan- tité suffisante de substances nutritives et constituent donc un sol riche, où les végétaux croissent avec vigueur. Les fortes pousses qui se forment chaque année ne sont pas, comme celles des plantes marécageuses, constituées en majeure partie de tissus parenchy- mateux gorgés de sève et dont la rigidité est due en bonne partie à la turgescence ; sur ces coteaux, où les plantes manquent d'eau en été, les tiges des plantes herbacées contiennent d'épais cordons de fibres lignifiées, ce qui assure leur solidité même pendant les périodes de sécheresse (Seseli Libanolis, Aster Linosyris, Campa- nula persicifolia). Mème il y a ici, en bien plus grand nombre qu'ailleurs, des plantes suffrutescentes dont les tiges quelque peu lignifiées persistent en hiver (Thymus Serpyllum, Teucrium Cha- maedrys, Helianthemum Chamaecistus). Au point de vue de la répartition saisonnière de l’assimilation, toutes les catégories de la figure 30 (p. 70, 71) sont représentées. Parmi les plantes annuelles, celles qui croissent en hiver (fig. 30, A) semblent particulièrement nombreuses : Saxifraga tridactylites. Draba verna, Myosotis hispida, Cerastium brachypetalum, C. pu- milum, etc. Méme Arenaria serpyllifolia, qui ailleurs est estival fig. 30, J), devient ici hivernal. Une accommodation analogue se remarque pour Saxifraga granulala : alors que dans les prairies humides de la Campine et du Brabant il se développe au prin- temps et en été (fig. 30, C), sur les coteaux secs du pays calcaire, il profite de l'humidité de l'hiver (phot. 381), tout comme le fait Ranunculus bulbosus (fig. 30, B). Il y a aussi sur les pelouses quel- ques plantes annuelles estivales (fig. 30, J), par exemple Orlaya grandiflora (phot. 382) et des plantes vivaces à développement TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 106 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE uniquement estival (fig. 30, L), telles que Allium sphaerocephalum (phot. 382); toutefois, celles qui conservent leurs feuilles toute l'année (fig. 30, G) (Koelerta cristata, Carex glauca, Plantago media) sont tellement nombreuses que l'aspect général de l’association est le même en hiver qu'en été. Les adaptations xérophytiques de ces plantes sont sensiblement les mémes que celles des végétaux de rochers (voir p. 96). 2. Dunes fixées. — Comparée a la végétation des dunes mobiles, celle des monticules à surface raffermie est remarquablement dense et variée. La fixation du sable est due surtout à la présence de Mousses : Tortula ruralis ruraliformis (phot. 248, 249) sur les dunes litto- rales: la même espèce aidée de Rhacomitrium canescens et de Poly- trichum piliferum sur les dunes des polders sablonneux; sur les dunes de la Campine, c’est surtout la dernière qui joue un rôle important (phot. 308). De nombreux lichens prennent part égale- ment à la stabilisation de la couche superficielle : divers Cladonia (phot. 239, 285, 307), Cetraria aculeata (phot. 239), Urceolaria scru- posa (phot, 230) et autres espèces terrestres, auxquelles s’ajoutent, chose singulière, plusieurs espèces arboricoles : Usnea hirta, Rama- lina farinacea (voir fig. 82 dans Massart, Essai), Parmelia phy- sodes (phot. 239), etc. Beaucoup de Champignons se montrent à la fin de l'été et en automne (phot. 248, 249, 250, 251, 286). La plupart des Phanérogames qui colonisent les dunes mobiles se rencontrent également ici; il en est pourtant quelques-unes, des plus caractéristiques, qui font défaut, par exemple Cakile mari- tima et Eryngium marilimum; même Ammophila arenaria joue ici un rôle assez modeste, et il est en bonne partie remplacé par Festuca rubra arenaria (phot. 244). Une foule de plantes nouvelles, presque inconnues aux dunes mobiles, envahissent les dunes fixées : Ononis repens maritima (phot. 245), Molinia coerulea (phot. 309, 312), Erica Tetralix (phot. 309), Scleranthus perennis, Tees- dalia nudicaulis, Hieracium Pilosella (phot. 285), etc. Tous les modes de la répartition saisonnière de l’assimilation sont représentés. Les espèces annuelles hivernales (fig. 30, A) sont particulièrement nombreuses (phot. 247). TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 107 Au point de vue de la fixation du sable, il y a d’abord les pro- cédés déjà étudiés à propos des dunes mobiles (fig. 32, p.98) : toutes les Graminacées se conduisent comme Ammophila; Solanum Dulcamara monte et descend à la manière de Salix repens. En outre, il y a de nombreuses plantes qui retiennent le sable en appliquant élastiquement sur lui les feuilles de leur rosette radi- cale: grace a la turgescence plus forte de la face supérieure, les feuilles se recourbent vers le bas jusqu'à ce qu'elles soient en con- tact avec le sol; ce mouvement est le mieux marqué chez Ero- dium cicutarium(voir MassarT, Essai, phot. 71, et Aspects, phot.13), Ranunculus bulbosus et Geranium pusilium ; mais toutes les plantes a rosette le présentent a des degrés divers. Les adaptations xérophytiques sont extraordinairement variées. Les Mousses et les lichens sont tous réviviscents, par exemple Tortula ruralis ruraliformis (phot. 248, 249). La figure 65 (voir plus loin) montre la structure des feuilles de Graminacées. Ici, tout comme sur les pelouses arides qui surmontent les pla- teaux rocheux calcaires, les mêmes espèces se rencontrent à la fois au plein soleil et à l'abri des arbustes (Salix repens et Hippo- phaës rhamnoides) : au point de vue de la transpiration, les condi- tions sont tout autres à l’ombre et au soleil, et les plantes présen- tent des accommodations manifestes dans la structure de leur appareil foliaire. Nous y reviendrons plus loin. 3. Landes sèches: pannes, bruyères, fagnes. —- Descendons des dunes; nous voici au milieu d'innombrables buissons, bas et étalés, qui couvrent d’un tapis uniforme de grandes étendues de sable légèrement mamelonné. Entre les dunes littorales, ces espa- ces plats s'appellent des pannes; les buissons sont Salix repens (phot. 9, 233) et, moins nombreux, Hippophaés rhamnoides (phot. 11, 232). Dans les bruyéres de la Flandre, de la Campine, du juras- sique et du Hesbayen, l’arbuste dominant est la Bruyère commune (Calluna vulgaris, phot. 62, 89, 99, 206); cette espèce couvre aussi de grands espaces où le sol n’est pas sableux, mais argileux : en Ardenne et sur les plateaux subalpins, les pays couverts de Bruyères se nomment des fagnes. On rencontre la même associa- tion, mais sur une plus petite échelle, dans les parties du district TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 108 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE calcaire où le sol est constitué par les résidus de désagrégation des schistes. Ainsi qu'il a été dit à la page 100, un caractère commun relie ces associations à arbustes minuscules : c'est que partout le sol est très peu fertile et que sur toutes ces landes (c'est un terme général qui les englobe toutes) la végétation est donc rabougrie et à crois- sance lente. Les pannes et les bruyères ont une flore analogue à celle des dunes fixées, mais sensiblement plus riche en espèces de tous les groupes. Les photographies suivantes représentent ces associa- tions : pannes des dunes littorales : photographies 9, 11, 235 à 242; polders sablonneux et dunes internes : photographies 46, 285; Flandrien : photographies 53, 62, 289; Campinien : photographies 64, 68, 89, 307; Hesbayen : photographies 09, 105, 327; Ardenne : photographie 173; district subalpin : photographies 181, 184, 186, 187; Jurassique : photographies 206, 439, 440, 442. Les restes des végétaux de la bruyère, exposes au soleil et à la sécheresse, ne se décomposent pas de la même manière que ceux qui s'accumulent dans les bois, toujours sombres et humides. Aussi ne se forme-t-il pas dans les landes de l'humus neutre, doux, ou terreau forestier, mais un humus acide, brut, le terreau de bruyère. La présence de cette couche organique, riche en acides humi- ques, a une influence considérable sur le sous-sol. L'eau chargée d'acides qui filtre a travers le sable altère chimiquement les ma- tières étrangères, telles que les oxydes de fer et la glauconie, et entraîne vers le bas les produits de décomposition. À une quaran- taine de centimètres de profondeur se produit une agglutination des particules siliceuses, donnant lieu à un grès à ciment orga- nique ou ferrugineux (phot. 66); on l'appelle, en Belgique, le tuf humique (en flamand schurft ou zandoer); il est analogue de l’Ort- stein des auteurs allemands et de l’a/ios des landes de la Gascogne. La présence de ce banc dur, impénétrable aux racines, est extrème- ment défavorable à la végétation (phot. 67). On le rencontre en Campine et dans les sables du Jurassique. Le mode de formation du tuf humique est encore discuté. On trouvera des avis assez discordants dans GRAEBNER (7901, Pp. 123), Henry (1908) et dans le Rapporr de 1905 (p. 15). Er mt cfa us TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 109 Les landes sèches, quoique couvrant de grandes étendues en Campine, en Ardenne, sur les plateaux subalpins et dans le Juras- sique, ne présentent pas grand intérét au point de vue de la consti- tution des associations. 4. Landes humides : pannes, bruyères, fagnes. — Dès que le sol se charge d'humidité, soit a cause de la proximité d'une couche imperméable, soit parce que le terrain est lui-mème argileux, on voit le caractère de la flore changer et de nouvelles espèces se join- dre à celles que nourrissent les landes sèches; en même temps, quelques plantes de ces dernières associations deviennent moins abondantes et disparaissent. Tout comme pour les landes sèches, l'aspect général est le mème dans toutes les landes humides : pannes, bruyères, fagnes, quoique les deux premières associations se développent sur du sable et la dernière sur l'argile provenant de la décomposition des phyllades. Au point de vue floristique, le contraste déjà observé pour les landes sèches, persiste entre les pannes littorales, où domine Salix repens, et les landes de l’intérieur, où les arbustes sont surtout des Éricacées : Calluna vulgaris et Erica Tetralix. La profonde difference entre les pannes, d'une part, et les bruyères et fagnes, d’autre part, n'existe pas seulement pour les espèces dominantes : très petit est, en effet, le nombre des espèces quelconques qui sont communes aux landes humides du littoral et à celles de l’intérieur : Hydrocotyle vulgaris, Lysimachia vulgaris, Schoenus nigricans (phot. 231), Succisa pratensis, Cirsium palustre sont à peu pres les seules Phanérogames. Par contre, la flore est presque identique dans les bruyères sablonneuses et dans les fagnes argileuses. La clef de ce contraste est probablement fournie par la pré- sence de plantes calcicoles dans les pannes : Herminium Monorchis (phot. 232), Cirsium acaule (phot. 234), Helianthemum Chamaecistus, Cladonia rangiformts, etc.(phot. 239). La carte 4, hors texte, montre aussi qu'il y a dans les dunes littorales de nombreuses plantes avides de calcaire. Or il est a remarquer que pas une de ces especes ne se rencontre dans les bruyères et les fagnes. La divergence entre la flore des landes littorales et celle des landes continentales semble TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 110 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE donc tenir au calcaire qu’amenent dans les dunes les débris de coquillages. Les espèces essentiellement calcicoles que nous venons de citer habitent, dans le pays calcaire, les coteaux secs et même les rochers. Elles doivent donc posséder des adaptations xérophiles marquées. Et pourtant, sur le littoral, elles vivent dans des endroits relativement humides des pannes, en mélange avec des espèces qui affectionnent partout les endroits riches en eau, telles que Epipactis palustris, Sagina nodosa, Schoenus nigricans (phot. 231), etc. C'est la un mélange singulier et qui paraît indiquer que le sol des pannes n'offre réellement une eau abondante qu’aux plantes de lieux humides, tandis qu'il est physiologiquement sec pour les espèces calcicoles. Examinons de plus près les plantes de lieux humides, habitant les pannes. Elles sont presque toutes spécifiquement distinctes de celles des bruyères et des fagnes : Parnassia pulustris (phot. 281), Rhinanthus major (phot. 231, 232), Epipactis palustris, Sagina nodosa, Orchis Morio, Trifolium repens, Lythrum Salicaria, Lyst- machia Nummularia, Aguja reptans, Chrysanthemum Leucanthe- mum sont rares ou inconnues dans les fagnes et les bruyéres, mais on Jes trouve en abondance dans les prairies humides des districts calcaire, hesbayen et jurassique. Les quelques Phanérogames qui sont répandues à la fois dans les pannes, dans les bruyères et dans les fagnes ont été énumérées plus haut. Quant aux espèces com- munes à la bruyère humide et à la fagne humide, mais manquant aux endroits correspondants des pannes, elles sont légion : citons seulement les Éricacées des genres Calluna, Erica (phot. 82, 287), Vaccinium (phot. 429), Andrometa (phot. 306), les Drosera (phot. 287), Narthecium ossifragum (phot. 288), ies Eriophorum (phot. 77, 405), Polytrichum commune (phot. 418), les Sphagnum (phot. 303, 427 à 429), Aulacomnium palustre (phot. 304), Alzcularéa scalarts (phot. 434), Zygnema ericetorum. Depuis longtemps les botanistes ont attiré l'attention sur les caractères manifestement xérophiles des Ericacées et de la plupart des autres plantes des bruyères et des fagnes humides. Ici, aussi, il y a donc quelque chose qui rend physiologiquement secs ces sols qui physiquement sont gorgés d'eau. On a beaucoup discuté sur TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. TE les raisons de la difficulté qu'éprouvent ces plantes à absorber Peau, pourtant surabondante. Les dernières recherches expéri- mentales à ce sujet ont été effectuées par M. Dacanowskt (1908 et 1909). Elles tendent à montrer que les sols tels que ceux des bruyères et des fagnes contiennent des substances toxiques qui s'opposent à l'absorption de l’eau par les racines. Ces substances peuvent être détruites par l’aération; elles se laissent adsorber par diverses matières, parmi lesquelles figure en première ligne le carbonate de calcium. Or, l’analyse chimique du sol des bruyeres et des fagnes révèle précisément une remarquable pauvreté en com- posés de calcium. Certaines espèces habitent dans le district des dunes littorales des terrains variés, les uns humides, les autres secs; de plus, ils se rencontrent à l'ombre et en plein soleil. Les modificationsque subissent leurs feuilles pour s’accommoder a des conditions aussi diverses se voient sur les figures suivantes, dessinées par Mie M. Ernould : Festuca rubra arenaria (fig. 42), Carex arenaria (fig. 43), Holcus lanatus (fig. 44), Epipactis latifolia (fig. 45), Rubus Fic. 42. — Festuca rubra arenaria TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, 112 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE caestus (fig. 46), Sambucus nigra (fig. 46bis), Salix repens (fig. 47). Les figures 39 a 41 (p. 104) représentent aussi en partie des plantes de dunes. eo ER Æ ees Fic. 44. — Holcus lanatus. Dans toutes les figures Du signifie que la plante provient du district des dunes littorales, SS qu'elle vivait au soleil et à la séche- resse, SH au soleil et a l'humidité, OS à l'humidité et a la séche- resse, OH a l’ombre et à l'humidité. Les nombres à droite et a gauche ont la méme signification qu’a la page 104. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BEL':IQUEF. Fic. 46s — Sambucus nigra. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. [14 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Fig. 47. — Salix repens. 5. Marécages tourbeux. — Dans les bruyeres et les fagnes, les creux contiennent le plus souvent des mares entourées d'une bordure de grands buissons : Rhamnus Frangula, Alnus glulinosa, Salix cinerea, S. aurita (phot. 74 et 81). Fréquemment aussi, le creux n'est pas assez concave pour qu’une étendue d'eau s’y accumule, etilest tout entier occupé par la végétation de grands arbustes. Entre ceux-ci croît le plus souvent un profond tapis de Mousses, surtout des Sphagnum et Polytrichum commune (phot. 418), piqué de Viola palustris (phot. 427), Gentiana Pneumonanthe, Menyanthes trifoliata, Pedicularis sylvatica, et sur lequel courent les longs rameaux de Vaccinium Oxycoccos (phot. 429) et de Potentilla (Comarum) palustris, Les caracteres généraux de cette association sont les mémes sur les sables de la Campine (phot. 72 a 83, 305, 306), de la Flandre (phot. 287, 288), du Hesbaven (phot. 103, 328), du Jurassique et sur les schistes décomposés de l'Ardenne (phot. 172, 189, 406). Les différences entre les tourbières de la région des plaines et celles du pays accidenté tiennent principalement au climat : en Flandre, en Campine et dans le Brabant vivent des plantes occi- dentales : Myrica Gale (phot. 76, 79, 288. 305, 306), Rhynchospora alba, kh. fusca, Calla palustris (phot. 305), Lycopodium inundatum (phot. 82); dans le pays accidenté. ce sont surtout des espéces subalpines : Vaccinium uliginosum (phot. 189), Scirpus caespilosus (phot. 430), Trientalis europaea (phot. 428). A tous les points de vue, le marécage tourbeux ressemble beau- coup à la bruyere et à la fagne humides : la flore. en bonne partie composée des mèmes espèces, présente également l'aspect xérophy- ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 115 tique, quoique le sol et le revétement de Sphaignes soient imbibés comme une éponge. Du reste, le calcaire manque ici également, et la végétation est tout à fait calcifuge. Le tableau que voici fera saisir les ressemblances et les dissem- blances entre les associations que nous venons de passer en revue. Chaque colonne verticale représente des stations qui ne diffèrent que par le degré d'humidité, les plus sèches en haut, les aquatiques en bas. Associations Dunes mobiles | Dunes mobiles Rochers Rochers ouvertes. littorales de l’intérieur. schisteux. calcaires Dunes fixées Dunes fixées _— Ds littorales. de l'intérieur. Associations 2 fermées, sèches Pelouses. aS *) Pannes sèches. 3ruyères Fagnes sèches. sèches. \ Pannes 3ruyères Fagnes humides. humides. humides. Associations Jermées, = _ Marécages Marécages. humides tourbeux. tourbeux, Mares. Mares. Mares. C. — Eaux. Les stations aquatiques, à caractères fort variés, se présentent dans toutes les parties du pays. d'eau, les canaux et les étangs de quelque étendue, Voici de quelle manière on pourrait grouper toutes les stations aquatiques : EAU DE MER La carte 2 figure les cours Eaux SAUMATRES : Alluvions marines (phot. 23 à 25, 261, 262, 265) et polders marins (phot. 273, 274). EAUX DOUCES, STAGNANTES : étangs, mares, canaux, fossés. Eaux pauvres en calcaire : surtout en Campine (phot. 64, 65, 72 à 77), en Ardenne (phot. 166) et sur les plateaux subalpins (phot. 181). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 116 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Eaux pauvres en sels nutritifs, sauf en calcaire : surtout dans les dunes littorales (phot. 12). Eaux riches en sels nutritifs de tout genre: surtout dans les polders (phot. 39 a 45, 275 à 280), le Hesbayen (phot. 110) et le Calcaire. EAUX DOUCES, COURANTES : ruisseaux, rivières, fleuves. Eaux pauvres en calcaire : surtout en Campine, en Ardenne (phot. 155 à 158, 167, 168, 413) et sur les plateaux sub- alpins (phot. 180). Eaux riches en calcaire : surtout dans le Calcaire (phot. 126 127, 150 à 152) et dans le Jurassique. Eaux riches en sels nutritifs de tout genre : surtout dans les alluvions fluviales (phot. 26 à 32, 267 à 270) et dans le Hesbayen. , La carte 4, hors texte, donne la distribution de plantes apparte- nant à beaucoup de ces stations (voir aussi p. 82). Il ne peut évidemment pas être question de passer en revue les associations aquatiques, puisqu'elles devraient être reprises dans un chapitre ultérieur. Je me contenterai de donner un aperçu des caractères généraux des plantes qui entrent dans leur constitution; encore pourrai-je supprimer tous les détails, puisque de nom- breux travaux, fort complets, ont été publiés dans ces dernières années sur la flore des eaux. Signalons MM. CosrTanrTiIN (1880), ScHENCcKk (1886), GoEBEL (1889-1891), SCHROETER UND KIRCHNER (1896-1902), MaGnin (1904), LE Roux (1407), TANNER-FULLEMAN (1907). Le livre de M. Lampert (7910), qui est surtout consacré aux Animaux, contient aussi un chapitre sur les Végétaux, princi- palement les inférieurs. Les adaptations sont naturellement différentes pour les orga- nismes flottants et pour ceux qui sont fixés. Les premiers consti- tuent le plancton; ce sont des Schizophycées, par exemple Anabaena et Aphanizomenon, dont quelques espèces forment des « fleurs d'eau »; des Flagellates verts, tels que les Phacus et les Chlamydomonas qui sont isolés, les Volvox et Pandorina qui restent associés en colonies; des Flagellates jaunes isolés (Mallomonas) ou coloniaires (Synura, Dinobryum); des Dinoflagellates (Ceratium, ‘TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. D7, Gymnodinium); de nombreuses Zygnémées (Spirogyra, Zygnema) et Desmidiées (Euastrum, Cosmartum); beaucoup de Diatomées (Melosira) et de Protococcées (Pediastrum, Scenedesmus). Il y a aussi pas mai de plantes plus évoluées, qui sont tout à fait libres, par exemple les Riccia, les Lemnacées, Hydrocharis Morsus- Ranae (phot. 278), les Ceratophyllum, les Utricularia, ou qui sont à peine rattachées a la boue du fond par quelques longues racines grèles, comme Hottonia palustris (phot. 277, 278) et Stratiotes aloides (phot. 279). Les végétaux non fixés au support habitent exclusivement ou d’une façon tout a fait prépondérante les eaux calmes. Celles-ci hébergent aussi une foule de plantes immobiles, solidement accro- chées à la terre ou à un autre support. Ainsi se conduisent des Schizophycées (Chamaesiphon), des Flagellates verts (Colacium), jaunes (Chrysopyxis) et incolores (Rhipidodendron), d'innombrables Diatomées (Gomphonema, Licmophora), la plupart des Algues, des Muscinées, des Ptéridophytes et des Phanérogames aquatiques. Ce sont tout spécialement les Ptéridophytes et les Phanérogames qui ont été étudiées au point de vue éthologique par les nombreux auteurs cités plus haut. Aussi vais-je simplement énumérer leurs principales adaptations, sans y insister. Absorplion d’eau et de matières dissoutes par la plus grande partie de la surface immergée, aussi bien par les tiges et les feuilles que par les racines. Assimilation : les feuilles submergées sont amincies ou découpées en lanières fines, ce qui augmente la surface par laquelle l'oxygène pourra être éliminé; elles ont des plastides vertes dans les cellules épidermiques et sont privées de stomates. Aéralion : grandes lacunes intercellulaires cloisonnées par des parois qui sont perméables aux gaz, mais imperméables à l’eau. Rigidilé souvent due à la turgescence seule, mème dans des organes d'assez grande taille et aériens : Ranunculus Lingua, Sagit- taria sagittifolia (phot. 339), Hippuris vulgaris. Pollination : rarement sous l’eau (Ceratophyllum, Zannichellia); le plus souvent restée aérienne, soit anémophile (Potamogeton), soit entomophile (Nymphaea, Utricularia, Sium, phot. 276, ris, phot. 280, Hotlonia, phot. 277, 278). TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, 118 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Dissémination : d'ordinaire par les courants d’eau. Hivernation : Beaucoup de plantes entièrement submergées conservent leurs feuilles pendant l'hiver (Ranunculus fluitans), mais celles dont les feuilles sont flottantes et celles dont les feuilles où les tiges sortent du liquide doivent nécessairement laisser mourir ces organes avant l'hiver, puisque la couverture de glace les détruirait inévitablement (phot. 299). Il y a aussi de nombreuses plantes aquatiques, tant submergées que flottantes et émergées, qui se réduisent pendant l'hiver à des hibernacles, petits bourgeons gorgés de réserves, qui restent au fond de l’eau et qui aident à la propagation végétative. ll n’est pas de milieu plus changeant que le milieu aquatique. Les eaux subissent d'incessantes modifications de leur niveau : un même individu risque donc d'être tantôt complètement submerge, tantôt à la surface du liquide, tantôt entièrement dans lair; d'autre part, la sedimentation au fond de l'étang ou de la rivière est d'importance fort variable, de sorte qu'une graine pourra rester longtemps à la surface de la vase, ou bien être rapidement enfouie sous une épaisse couche de particules de tout genre. Rien d'étonnant donc à ce que les végétaux aquatiques possèdent une accommodabilité très prononcée et à ce que les phénomènes par lesquels ils se maintiennent en harmonie avec les vicissitudes de leur milieu aient frappé l'attention des botanistes depuis long- temps. On trouvera dans les auteurs cités plus haut de nombreux renseignements sur l’accommodation des plantes aquatiques; qu'il me suffise de signaler deux cas qui sont particulièrement démonstratifs. La première feuille que produit Nymphaea alba, après les coty- lédons (restant dans la graine), est aciculaire et dressée ; elle est donc très distincte des feuilles suivantes, qui sont larges et minces (fig. 48). Cette première feuille perce facilement la vase qui surmonte la graine, et la longueur qu'elle atteint dépend de l'épaisseur de la couche de sédiments. Pourtant ce n'est pas seulement en allon- geant sa feuille aciculaire que la plante s'accommode aux diverses ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA RELGIQUE. 119 épaisseurs de la boue : le premier entre-nœud, c'est-à-dire celui qui sépare la feuille aciculaire des cotylédons, peut également s'allonger beaucoup (fig. 48, A) ou bien rester tout à fait court (fig. 48, C) suivant les nécessités. Fic. 48. — Plantules de Nymphaca alba. A. La graine a été semée profondément. — B. La graine a été mise sous une moindre épaisseur de boue. — C. La graine a été mise à la surface de la boue (au fond de l’eau) 1/,. L'autre exemple est relatif au classique Polygonum amphibium. On en connaît trois accommodats : terrestre, nageant et xérophile. La figure 49 montre combien les trois plantes sont dissemblables. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 120 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Fic. 49. — Trois accommodats de Po/ygonum amphibium. A. Plante terrestre, habitant le bord des eaux. — B. Plante aquatique, nageante. — C. Plante xérophile, habitant les dunes littorales. Fic. 50. — Coupes transversales de tiges adultes de Polygonum amphibium. A. Accommodat xérophile. — B. Accommodat aquatique. — Les traits interrompus indiquent le cambium et le phellogène. Les régions foncées sont celles où les cellules ont des parois épaissies. — /. Lenticelle. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 121 Ajoutons que l'individu nageant fleurit abondamment, le terrestre rarement, le xérophile jamais. Fic. 51. — Coupes transversales de feuilles de Polygonum amphibium. A. Accommodat xérophile. — B. Accommodat aquatique. — La cellule épidermique marquée d'une croix est une cellule réservoir. Ce n’est pas seulement dans l'aspect extérieur qu'il y a des diffé- rences entre les trois plantes. La structure des tiges et des feuilles est tout aussi variable. Les figures 50 et 51 sont suffisamiment explicites. Les figures 52 et 53 font voir, par la structure des épidermes TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 122 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE 2 Re ut. SO A este Fic. 52. — Epidermes supérieurs de feuilles de Polygonum amphibium. A. Accommodat aquatique. — B. Feuille d’un rameau dressé hors de l’eau chez une plante aquatique. — C. Accommodat terrestre. — D. Accom- modat xérophile. — E Première feuille formée par une plante xérophile qui a été mise dans l’eau. — Les cellules marquées d’une croix sont des cellules réservoirs. Fic. 53. — Épidermes inférieurs de feuilles de Polygonum amphibium. A. Accommodat aquatique. — B. Feuille d'un rameau dressé hors de l'eau chez une plante aquatique. — C. Accommodat terrestre. — D. Accom- modat xérophile — E. Première feuille formée par une plante xérophile qui a été mise dans l’eau. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 123 supérieur et inférieur de la feuille, avec quelle facilité la plante passe d’un accommodat à un autre. 11. — Cultures et leurs abords immédiats. Examinons maintenant les stations dans lesquelles l'Homme intervient d’une façon plus ou moins continue. Son action est le moins marquée dans les forèts : dès qu'elles sont plantées ou semées, on ne s’en occupe plus guère que pour les éclaircir et les exploiter. Les prairies également conservent leur sol au repos pendant beau- coup d'années de suite. Dans les champs labourés, la terre est au contraire retournée tous les ans, et, dans les jardins maraichers, ce travail se fait mème plusieurs fois par an. Aux forêts, aux prairies, aux champs, il faut encore ajouter une autre catégorie de stations qui portent l'empreinte du travail humain; ce sont celles qui occu- pent le voisinage immédiat des cultures : cours de ferme, bords des chemins, haies délimitant les champs. À. — Foréts. Fort réduites quand on les compare a ce qu’elies étaient jadis, nos forêts ne présentent plus nulle part le moindre caractère natu- rel : ce sont de simples cultures d’arbres, méthodiquement exploi- tees en vue de la production de bois. Elles n'occupent plus guère que les territoires trop peu favorables à l'établissement de champs ou de pâturages, soit en raison de leur fertilité insuffisante, soit parce qu'ils sont trop accidentés. On peut affirmer que les bois ont bien réellement été chassés de tous les endroits maintenant livrés a l’agriculture, puisque le climat de la Belgique, comme celui de toute la Région Forestière de l’Ancien Continent, est très propice au développement de la végétation forestière. Des forêts ont donc dû être installées jadis sur toute la surface du pays. On en retrouve, d’ailleurs, des restes dans les couches tourbeuses (pp. 19, 20). En outre, beaucoup de massifs forestiers ont disparu depuis le moyen age : le pays wallon compte d'innombrables localités dont le nom renferme les vocables « bois », « forêt », « sart » (*), « faye » (?), etc.; dans le pays flamand, on rencontre les termes correspondants : « loo », « woud », « bosch », « hout », qui signifient bois ou forét, « rhode » ou « rode » = sart. Mais si les foréts ont été expulsées de tous les endroits où l'agri- culture était possible, elles s’avancent, d'un autre côté, sur les terres (*) Sart — portion de forêt qui a été coupée pour l'établissement d’une culture temporaire (voir plus loin, le paragraphe consacré à l’'Ardenne). (2) Faye — hétraie. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 124 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE incultes. L'État aide Jes communes qui possèdent des terrains non exploités au point de vue agricole ou forestier, à boiser ces espaces improductifs. Sans cesse donc, les terrains incultes disparaissent devant l’en- vahissement des cultures forestières; comme les parcelles encore vierges sont celles dont le sol est tout à fait mauvais, on ne peut y introduire que les essences les moins exigeantes, par exemple le Pin sylvestre ou l'Épicéa; et ainsi tout ce qui nous reste encore de landes sera peu à peu transformé en bois de résineux. * RAS Les espèces qui constituent nos forêts sont peu nombreuses. Le Hètre (Fagus sylvatica), le Pin sylvestre, l'Epicéa (Picea excelsa) constituent des futaies homogènes ; plus rarement on fait des futaies de Mélèze (Larix decidua), de Chène pédonculé (Quercus pedunculata), de Peuplier (Populus monilifera), ce dernier dans les fonds. Les taillis homogènes sont formés de: Aune (Alnus gluli- nosa), Chéne, Chataignier (Castanea vesca). Certains arbres se ren- contrent d’habitude épars dans la forét : Frêne (Fraxinus excelsior), Orme (Ulmus campestris), Bouleau (Betula alba’, Erable faux pla- tane (Acer Pseudo-Platanus), Chéne rouvre (Quercus sessiliflora). D'autres espèces font partie du taillis qui se développe sous une futaie pas trop serrée : Charme (Carpinus Betulus), Noisetier (Corylus avellana). i Le tableau suivant renseigne diverses particularités biologiques pour la plupart des espèces qui viennent d'être citées. Dans chaque colonne, les arbres sont classés de haut en bas dans l'ordre d'importance du caractère considéré; ainsi, la première colonne montre que l'Épicéa a les racines les moins profondes et le Mélèze les plus profondes; la cinquième, que le Hétre n'a pas besoin de beaucoup de lumière, mais que le Bouleau et le Mélèze sont très exigeants; la dernière, que le Hètre rejette très peu et le Châtaignier beaucoup. Il serait sans intérèt de décrire ici les divers types d'exploitation forestière. On trouvera ces indications dans les livres spéciaux, notamment dans GAYER (1901). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1 g10. 125 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. LAON 92919 “neajnog ‘OUI | ‘22219N ) “nRapnog “OZ9 9] ‘OUQI aud] ‘(SIDISO) { ( $ SaineS l'AIAS urd ‘ouau9) ‘nga[nog eee) “ATAS Ug ‘ouny au9un l'AIJÂS urg ‘usimieyg | ‘Roady ‘2119H ‘ead WIG || “augyD'| uSimego j'nramnog "OUQIT ‘ONO “OULIC) ‘ouny ‘OWIO /|emseyD aps urg | "AU9I A ‘ati | ‘ou91g)|'AI€S ur }|-neopnog ‘atuIPU) | usieeyo wie) \|ouieys |l'ALÉS ug ‘22919 | ‘ouny ual ‘ouoy | ‘eaoid ‘non | usivieyyo)| ‘ouoyo ‘quay ouny | ÉZ2IEIN ‘219H /l'Aj4S ur ‘2119 ‘auny )} ‘ouay ‘ouurey “OZ9] 9 IN ouny N69) V Le 8 I 8 eC PIN ‘aug! | ‘ouor ‘89914 atuJeU “ouou: ‘ouny ‘oO )| ‘azazay “OWI *vaoidy )) ‘neatno ) : eh ‘ ou: C 15 Morel d ‘ou914 ]| ‘2221014 ‘ouga! | ‘ouoiy suey |aAsurg/| -owseys annoy ‘ou2q) ‘ouny | ousey nea[noc ‘ane “neapnos “ouou: ‘ana “OZIITV *pooid ‘ouaT) ‘eooidy | ‘nearno: "2179 Le . Le x re ; ‘ CREER Wonk reat) cl * 2119H ‘ouay7) ouny | ‘nganog 899144 | ‘road ‘allay ‘ouny { AL£S urg | ap ss urg ‘29914 ue = = UE aa = a = Noles ~o mt oI [op Q Qos: ass a o OMS se > aS as) PRY > N ER SES ae as a ae ha Peete | Ose EST ASE HU SAT SS AE ASSSTN IE 2 Sass | ea ASS DONNEES ES ae es m7 à m ST NES SR I MIS By WSs | 2S Sel] sels | ss Ss RARE Sans F0 Sir ase Sey | ea TS SN RSS 38 GR ARS EM * Fs | FRA ms STS m5 Ÿ m ÈS R SSSR] gos 8.8 mSSR URSS | mess | SSSR Sims GNA ke) CES DST S Sas Wes. Gore Suge ES ETES gs à LS Vas. “SS "= LSee cases ASS “vs NE ST OR ESS Ce CSSS GEN eS a8 ms US ae Sie eyes Ss 8 = TS IS IS IS ie Ÿ à FR) tee NET PORTE SR | OS Sa 8 SS clr Lv — S —$ S — LE Le Rely lice oes Ls / ‘219198189 NP INAPUEIS op juessio19 SAPIOIT JUBAINS seq Ud JNLY Op sasse[o juos S91qIE S2[ auuojoD anbeyo sueq (8061) KINA ‘IN 10 (1067) uaxvr) ‘TN Saide "HAOIO'IAY VI ad SUAILSHNOA SANAUYV XNVAIONINd saa SAN OIDOIOHLA SALINVINOILMVa SAN O'IaNn() TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 1206 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Plus importante pour nous est la question que voici: de quelle maniere la forêt se reconstituerait-elle si le sol de notre pays était livré à la végétation spontanée? Il n'est évidemment pas possible de fournir une réponse tout à fait précise, d'autant plus qu’elle serait sans doute différente selon les endroits. Néanmoins, on peut très bien se faire une idée de la façon dont la végétation forestière s'installerait, soit en étudiant de quelle manière se fait la régéne- ration naturelle d'une futaie qui est exploitée par la méthode jardi- natoire, soit par l'examen des diverses phases du reboisement lors- que la coupe a été faite à blanc étoc, avec maintien de quelques grands arbres. Indiquons brièvement ce qui se passe dans ce der- nier cas, en prenant pour exemple une futaie régulière de Hétres, comme celles de la Forêt de Soignes, près de Bruxelles {phot. 111, 112, 317, 318). On trouvera aussi beaucoup de renseignements dans M. Bommer (1903) et dans M®< Scuourepen-Wery (Brabant); ce dernier livre donne en outre des photographies de tous les stades de la régénération, tels qu’ils sont représentés schématique- ment par la figure 54 (p. 128). La forêt arrivée au terme pratique de sa croissance se compose d'arbres ayant tous à peu près la même taille et dont les cimes se touchent (fig. 54, A). Par terre croissent quelques Bryophytes : Dicranella hetreomalla, Dicranum scoparium, Mnium hornum, Eurynchium Stokesii, Hypnum cupressiforme, Diplophyllum albi- cans, Lophozia bicuspidata. Les bicherons passent et abattent tous les arbres, sauf quelques exemplaires de choix, qui sont laissés pour produire les graines nécessaires au réensemencement du terrain (B). Dés la première année après la coupe, toutes les Mousses et Hépa- tiques sont tuées par l'excès de lumière. Par contre, les quelques herbes qui avaient réussi à se maintenir misérablement sous la futaie, mais qui n'y fleurissaient jamais (Holcus mollis, Melica uni- flora, Lamium Galeobdolon), se développent activement et couvrent bientôt le sol d'un abondant tapis dans lequel une foule d'autres plantes herbacées germent et croissent avec vigueur : Senecio sylva- ticus, Epilobium div. sp., Chamaenerium angustifolium (Epilobium spicatum), Îlypericum perforatum, Digitalis purpurea, Senecio nemorensis, Eupalorium cannabinum, Deschampsia caespitosa, etc. D'où proviennent ces graines? De la lisière ou des clairières natu- TOME SUPPLÉMENTAIRE. 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 127 relles : ce sont, en effet, des plantes qui poussent le mieux dans un sol forestier, riche en humus, mais qui ne peuvent pas supporter l'ombre épaisse de la futaie. D'autres graines arriveront aussi des pineraies voisines, dont l'ombrage léger ne leur est pas nuisible (phot. 292). Mais en même temps que le vent amène les graines de plantes herbacées, il dissémine aussi celles d'arbres et d’arbustes, par exemple les Sa/ix, notamment S. Caprea (Saule Marsault), Populus Tremula (Tremble), P. alba (Peuplier blanc), Betula alba (Bouleau), Alnus glutinosa (Aune), etc. Les Oiseaux apportent des graines de Rhamnus Frangula (Bourdaine), Pirus Aucuparia (Sorbier des oiseleurs), Rubus Idaeus (Framboisier) et À. fruticosus (Ronce), Lonicera Periclymenum (Chèvrefeuille), etc. D'autres espèces encore germent à l'abri des hautes herbes; citons Cytisus (Sarothamnus) scoparius (Genét à balais) dont les graines se conservent dans le sol sans perdre leur pouvoir de germination, dans l'attente de conditions favorables, pendant toute la croissance de la futaie. A la phase herbacée de la jeune forèt succède donc une phase où les arbustes ont la prédominance /C); aux environs de Bruxelles, les espèces les plus apparentes sont Salix Caprea, Cylisus scoparius (phot. 116) et Betula alba. Peu a peu les espèces ligneuses s'élèvent et étouffent les plantes plus petites. Mais déjà a ce moment une nouvelle phase se prépare : les Hétres qui ont été laissés comme porte-graines ont répandu leurs semences autour d'eux; entre les buissons et les herbes germent d'innombrables arbres qui ne crai- gnent nullement le voile de feuillage qu'étendent au-dessus d’eux les Saules et les Bouleaux (B). La croissance des Hêtres, d’abord fort lente, devient de plus en plus rapide; vers la vingtième année, on commence à les voir poindre au-dessus des Saules, dorénavant stationnaires, et au-des- sus des Bouleaux, dont la croissance en hauteur est pour ainsi dire arrêtée. Seulement alors que les Hètres vivent facilement sous d'autres arbres, le Bouleau est une essence de lumière qui ne sup- porte aucun ombrage (voir le tableau de la page 125); aussi les voit-on successivement languir et disparaître. C'est à ce stade que la flore de la forèt présente son maximum de TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1010. 128 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Fic. 54. — Schéma de la régénération d’une futaie de Hètres. A. La futaie adulte, — B. Une ou deux années après la coupe : végétation herbacée. — C. Quelques années plus tard : arbustes. — D. Une douzaine d'années après la coupe : Bouleaux. — E. Une vingtaine d'années après la coupe : Hétres dominant les Bouleaux. — F. Reconstitution de la futaie de Hétres. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 129 variété. Non seulement les arbres et les arbustes sont très divers, mais aussi les plantes herbacées (phot. 321). C’est dans des bois de cet âge qu'on admire au printemps les tapis d'Anemone nemorosa (phot. 117), d'Allium ursinum (phot. 115), de Scilla non-scripla ; c'est là aussi qu’on trouve le plus d'espèces de Bryophytes et que les Champignons deviennent le plus abondants a la fin de la belle saison (phot. 323 a 325). A mesure que l’ombrage projeté par les grands arbres devient plus épais, on voit les herbes et les arbustes du sous-bois décliner. Bientôt il ne reste plus que des Hêtres (E), auxquels se mêlent quelques exemplaires d'autres espèces pouvant atteindre un grand âge, tels que le Frêne et le Chêne (voir le tableau de la page 127). La futaie est reconstituée. Que sont devenus, pendant les cinquante ou soixante années qui se sont écoulées depuis la coupe, les grands Hétres qui avaient été maintenus comme porte-graines? [ls ont commencé par souffrir beaucoup de leur isolement. Habitués à vivre au milieu d'individus semblables qui s'abritaient mutuellement contre les vents dessé- chants, les gelées, la lumière trop vive, ils ont souvent de la peine à s'accommoder à leurs nouvelles conditions: le premier effet de leur isolement est que leur cime se dessèche en grande partie et que de nouvelles branches naissent sur toute la hauteur du tronc (fig. 54 C et phot. 319). Mais à mesure que les arbres voisins s'élèvent, les rameaux inférieurs, insuffisamment éclairés, se desse- chent et tombent (fig. 54, D, E, F et phot. 111). Cet élagage naturel s'effectue d'ailleurs exactement de même sur tous les arbres de la futaie. Lorsque les nouveaux arbres ont atteint leur hauteur défi- nitive (F), les porte-graines se sont refait une nouvelle cime au milieu des moignons de la couronne primitive. Le cycle que nous venons de décrire se retrouve également, avec des modifications insignifiantes, si la forét,au lieu d'être abattue sur un grand espace à la fois, est exploitée par la méthode jardina- toire, c'est-à-dire si on enlève çà et là les arbres qui sont arrivés au terme de leur développement : il se crée ainsi de multiples petites clairières dans lesquelles la végétation se poursuit de la même manière que sur de plus grandes étendues. Dans une forêt jardinée, il y a donc partout juxtaposition des diverses phases : herbes, taillis, futaie sur taillis, futaie pleine. Les photographies 170, 208, 209, 210, 401, 402 représentent des forêts jardinées : on remarque qu'elles ont un aspect beaucoup plus naturel que les futaies regulieres. Les taillis simples, composés d’essences dont la régénération par rejets est active et prolongée (voir le tableau de la page 125), ont naturellement un aspect et un cycle de développement tout autre. Le recépage s’opere a des intervalles variables pour les diverses 9 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 130 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE espèces : entre un an pour les Saules fournissant les Osiers (Salix viminalis, phot. 254, S. amygdalina, etc.) et six à sept ans pour les Chènes cultivés en vue de l’écorçage (phot. 169). La flore du sous-bois est naturellement fort différente de celle de la futaie; même celle des oseraies rappelle beaucoup la flore messicole (phot. 284). Très particuliers sont aussi les peuplements de Pins sylvestres et de Mélezes. On les trouve surtout dans les terrains pauvres (voir le tableau de la page 125), et leur sous-bois se compose donc principalement d'espèces peu exigeantes. La lumière est abondante sous les arbres et la végétation est variée : Solidago Virga-aurea, Deschampsia flexuosa (phot. 69), Festuca ovina, Calluna vulgaris (phot. 52, 67), Pleridium aquilinum (phot. 113, 114, 162), Vaccinium Myrtillus (phot. 104), Majanthemum bifolium. 11 y a mème parfois des Hétres (phot. 291). Sous les Épicéas, la lumière est si faible que la végétation verte est pratiquement nulle; on n'y rencontre que des Champignons, par exemple Marasmius A bielis et M. splachnoides. * x + Nous venons de voir de quelle manière les besoins de lumière règlent les rapports des divers:s plantes de la forêt. Celle-ci est le siège de bien d'autres phénomènes de symbiose, hostile ou ami- cale. Signalons un cas bien typique. Les feuilles qui tombent à l’automne n'ont pas la mème compo- sition minérale que lorsqu'elles sont en plein fonctionnement pendant l'été : les proportions de sels de potassium, de sulfates, de phosphates et d'azote combiné diminuent beaucoup, tandis que la quantité de calcium subit une forte ascension (HENRY, 1908, p. 14, 15). Les feuilles mortes sont donc fort riches en chaux; mais elle s'y trouve sous la forme d'oxalate, et à cet état elle est inutili- sable par les plantes vertes. Alors interviennent les Microbes et les Champignons : ils ont la faculté de détruire J'oxalate de calcium et de refaire du carbonate, qui pourra être absorbé par les racines. En même temps que les Microbes et les Champignons décom- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 151 posent les sels organiques de calcium et les font retourner au monde minéral, ils attaquent, avec l'aide de nombreux Animaux (Vers, larves d'Insectes), le tissu des feuilles, des brindilles tombées, des tronçons de racines qui meurent, bref de tous les organes végétaux dont l'ensemble constitue la couverture morte; peu a peu celle-ci perd sa structure crganisée et se transforme en une masse amorphe : c'est l'humus qui s'infiltre entre les particules de la terre sous-jacente et la colore en brun ou en noir. Les déchets végétaux, complètement inemployables par les arbres, les arbustes et les herbes de la forêt, sont ainsi remis dans la circulation. Et ce n'est pas seulement en oxydant les substances organiques que les organismes inférieurs interviennent dans l'économie de la forêt. Des analyses ont montré que la quantité d'azote combiné, très faible dans les feuilles au moment de la chute, augmente con- sidérablement pendant leur transformation en humus (HENRY, 1908, p. 212). Ce gain en matière azotée est di probablement a l'activité de certains microorganismes. Toutefois, l'azote des sols forestiers n'est jamais à l’état nitrique, ainsi que c'est le cas dans la terre des champs. Or, pour la plupart des plantes, les nitrates sont plus facilement assimilables que les sels ammoniacaux et surtout que les combinaisons organiques d'azote. Peut-être est-ce a l'état particulier de l'azote dans la forèt qu'il faut attribuer le grand nombre de plantes mycotrophes (*): nulle part, en etfet, on ne trouve autant de plantes à mycorhizes que dans les bois. La plu- part des arbres forestiers ont des Champignons associés a leurs racines : Hêtre (phot. 320), Chéne, Pins, Épicéa, etc. Les expé- riences de Frank (18092) mettent en évidence le rôle éminemment favorable de cette symbiose mutualiste. Beaucoup de plantes herbacées ont aussi des mycorhizes; cer- taines d’entre elles sont mème si bien adaptées à se nourrir par l'intermédiaire de Champignons, qu'elles perdent leur chloro- (*) Frank (7888) et M. STAHL (7900) constatent que les plantes à mycorhizes ne contiennent jamais de nitrates. 1910, ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE ip 132 He OH He SH pilosa. ula Fic. 56. — Lu He OH He SH i ii ee He OH Anemone nemorosa. Brunella vulgaris. 58. 59. — Moehringia trinervia. He SH Fic, 61. He SH Fic x Fic. He OH Fig. 55. — Scilta non-scripta. Fic. 60. — Ranunculus repens. He SH TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 133 He SH F1G.62.— Potentilla sterilis, F1G.63.— Viola sylvestris. F1G.64.— Veronica Chamacdrys. phylle : Monotropa Hypopitys (phot. 397), Neottia Nidus Avis (phot. 452), Corallorhiza innata. . x * Le tableau de la page 125 renseigne au sujet de la faculté d’accom- modation des arbres vis-a-vis de l'humidité du sol: le Bouleau et le Pin sylvestre peuvent vivre dans les terrains les plus differents quant à la teneur en eau (phot. 78 et 85, 79 et 93). L'accommodabilité aux variations de l’éclairement est bien connue. Depuis M. Stan (1880 et 1883), de nombreux botanistes se sont occupés de cette question. Parmi les derniers travaux, citons celui de M. WoopHEap (1906). Voici, d’après Mi: Ernould, quelques exemples intéressants d'accommodation (fig. 55 à 64). Toutes ces plantes ont été récoltées en mai 1909 dans la forêt de Soignes, près de Bruxelles, dans le district hesbayen. Les nombres et lettres qui accompagnent chaque figure ont la même significa- tion que dans les figures 33 à 41 et 43 à 47. He = district hesbayen; SH = plante ayant vécu au soleil, dans un endroit humide; OH = plante ayant vécu à l'ombre, dans un endroit humide. Le nombre placé à droite indique l'épaisseur totale de la feuille en microns; les deux nombres de gauche donnent l'épaisseur du tissu palissadique et du tissu lacuneux. B. — PRAIRIES. Sur les terres argileuses et tenaces que la charrue a de la peine a déchirer et dont le labourage annuel serait trop coûteux, on établit d'habitude des prairies, c'est-à-dire des associations où TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 134 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE dominent les Graminacées et qui sont destinées a fournir soit du fourrage vert, a consommer sur place par les bestiaux, soit du foin, pour l'alimentation pendant l'hiver. Les prairies peuvent être groupées en trois catégories : 1° Celles qui sont établies sur les coteaux assez secs et dans lesquelles la croissance de l'herbe est ralentie en été par la pénurie d’eau; nous les appellerons les prairies sèches. Ce sont presque toujours des pâturages; plus rarement on les fauche, en juin ou en juillet, et l’on y fait ensuite paitre les bestiaux jusqu'en automne ; 2° Les prairies d'alluvions fertiles occupent les zones d'inondation des rivières; dans les polders, elles sont séparées des cours d’eau par des digues; ailleurs, elles se couvrent d'eau lors des crues; 3° Dans les vallées peu fertiles des terrains sablonneux ou schisteux s'établissent des prairies « acides », donnant une herbe grossière et peu estimée. Les plantes de prairie ont certains caractères communs : elles sont herbacées, vivaces, à feuillage persistant toute l'année ou pendant la majeure partie de l'hiver. Dans la figure schéma- tique 30 (pp. 70, 71), elles appartiennent aux catégories D (Lysima- chia Nummularia, Glechoma hederaceum), F (Taraxacum officinale, Dactylis glomerata et la plupart des autres Graminacées), G (Thy- mus Serpyllum), H (Chrysanthemum Leucanthemum, Galium verum), | (Cynosurus cristatus). La persistance des feuilles pendant l'hiver chez les plantes des herbages est d'autant plus remarquable que les végétaux qui habitent ies bords des fossés dans ces mêmes prairies sont, au contraire, presque toutes vivaces-estivales (fig. 30, L): Lysimachia vulgaris, Epilobium hirsulum, Eupalorium cannabinum. 1. Prairies sèches. — Elles résultent de la mise en culture herba- gère des pannes sèches dans les dunes (phot. 251), des bruyères sèches en Campine (phot. 68), des fagnes sèches en Ardenne (phot. 175, 176) et dans le district subalpin (phot. 194, 426), des pelouses des coteaux calcaires (phot. 143), enfin des pelouses cal- caires ou marneuses dans le Jurassique. Leur flore est en général semblable à celle des terrains incultes qui les bordent, sauf que les espèces qui sont incapables de supporter la fumure (par exemple les Ericacées) disparaissent et sont remplacées par d’autres plus TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 135 exigeantes (phot. 68). Des pâturages du même genre, mais à herbe plus abondante, se rencontrent aussi dans le district hesbayen, où ils sont rares, et dans le pays de Herve (district crétacé), où ils occupent la presque totalité du sol (phot. 123, 124). La flore consiste essentiellement en Graminacées à feuilles courtes, qui sont naturellement variables suivant les districts con- sidérés, mais qui ont partout la même physionomie. Sur les pâtu- rages secs du district calcaire, on récolte : lestuca duriuscula, Briza media, Anthoxanthum odoratum, Koeleria cristata, Avena pubescens, Bromus erectus, auxquelles se joignent Carex glauca, Galium verum, G. Mollugo, Lotus corniculatus, Primula officinalis, Plantago media, Leontoion autumnale, Hypochoeris radicata, Thy- mus Serpyllum, etc. La plupart de ces plantes restent trop basses pour qu’on puisse pratiquement les faucher ; aussi ces prairies servent-elles presque uniquement à la pâture. La présence des herbivores amène inévi- tablement une sélection à rebours des herbes fourragères; c'est-à- dire que les espèces les plus alimentaires sont broutées de préfé- rence et tendent donc à disparaître, tandis que les plantes défendues contre les herbivores persistent et finiraient par envahir toute la prairie si on n'avait pas soin de les détruire sans cesse. Citons, par exemple, les Cirstum, Ranunculus bulbosus, Ononis spinosa, Meum Athamanticum qui, par des procédés divers, se protègent contre la dent des animaux. La sélection qu'opèrent les bestiaux donne un aspect différent aux prairies à faucher et aux pâtures dans la Thiérache (district ardennais), l’un des rares pays où il y ait des prairies sèches pour la fenaison : ces dernières se reconnaissent de loin, au mois de juin, à l'abondance des fleurs de Heracleum Sphondylium et de Chrysanthemum Leucanthemum (phot. 176), tandis que les prairies voisines, où paît le bétail, n'en contiennent guère (phot. 175). Dans certaines portions des districts hesbayen, crétacé, calcaire et jurassique (phot. ro7, 123, 143, 215, 338), les prairies sèches sont plantées d'arbres fruitiers, principalement des Pommiers (Pirus Malus) et des Cerisiers (Prunus Cerasus, P. avium). Les Pommiers sont souvent infestés par le Gui (Viscum album, phot. 395). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 136 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE 2. Prairies d'alluvions. — Elles abondent dans les polders (phot. 33 a 36, 42 a 42), au point que certaines contrées ne se com- posent guere que de prairies (MassarT, Aspects, phot. 77, 78, 79). Elles occupent aussi les lits majeurs des rivieres dans les districts flandrien, hesbayen (phot. 109), crétacé (phot. 125), calcaire (phot. 126) et jurassique (phot. 216). Beaucoup plus productives que les prairies seches, a cause de la fertilité et de la fraicheur des alluvions, elles ont aussi un aspect plus varié. La grande taille des herbes, leurs feuilles molles et larges, la vitesse de la croissance sont autant d’adaptations à un sol où ne manquent ni l'eau, ni les aliments. Les Graminacées sont : Phleum pratense, Alopecurus pralensis, Arrkenatherum elatius, Holcus lanatus, Poa trivialis, Dactylis glomerata, Festuca elatior, etc. Parmi les autres plantes, citons: Orchis latifolia, Lychnis Flos-Cuculi, Chrysanthemum Leucanthemum, Lathyrus pratensis, Anthriscus sylvestris, Bellis perennis, Cirstum oleraceum, Cardamine pratensis, Caltha palustris, etc. La Mousse la plus commune est Brachythectum rulabulum. A ces espèces, qui se rencontrent dans toutes les prairies alluviales, d'autres espèces se joignent dans certains districts: par exemple, Carum Carvi et Silaus pratensis dans le Jurassique, Primula elatior dans ie Hes- bayen, Pastinaca saliva et Senecio paludosus dans les polders. Pour ces prairies-ci, comme pour les herbages secs, on remarque une différence nette entre celles qui sont fauchées et celles qui sont parcourues tout l'été par le bétail. Ces derniéres contiennent dans le Calcaire beaucoup plus de Colchicum autumnale (phot. 384); dans les polders, elles sont souvent toutes jaunes de Ranunculus acris; à la fin de l'été, on y est frappé par les grosses touffes de Cynosurus cristatus et de Hordeum secalinum; toutes ces plantes sont refusées par les animaux. Le drainage de ces terres basses est assuré par un réseau com- pliqué de fossés et de canaux. Nulle part, la flore aquatique n'est aussi riche et aussi variée que dans ces fossés, vers lesquels filtrent finalement tous les engrais de la prairie. La végétation des eaux a été décrite dans ses grandes lignes, et nous y reviendrons plus loin pour chaque district en particulier. Un mot seulement de la flore qui borde les fossés et qui est tout TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 137 autre — cela se comprend — que celle qui habite les marécages, car autant les sels assimilables sont rares dans les bruyères ou les fagnes humides, autant ils sont mis abondamment à la disposition des plantes dans les grasses prairies des alluvions : Phalaris arun- dinacea, Glyceria aquatica, Symphylum officinale, Epilobium hir- sutum, Heracleum Sphondylium, Thalictrum flavum, Eupatorium cannabinum, voila autant de plantes a croissance très rapide et a exigences certainement très grandes qui sont communes le long des rigoles dans les prairies humides, mais qui sont exception- nelles dans les marécages de la Campine ou de l'Ardenne. Les fossés et les limites des prairies sur alluvions sont le plus souvent bordées de Peupliers (Populus monilifera), dont les lon- gues rangées donnent un aspect tres spécial à ces stations (phot.35, 40, 41, 42, 1C0, 125). Dans les polders, la Flandre et le Hesbayen, il y a aussi assez souvent des tétards de Salix alba (phot. 282). 3. Prairies acides. — Il y a naturellement tous les degrés imagi- nables de fécondité, depuis les prairies les plus luxuriantes jus- qu'aux marécages tourbeux, où ne pousse qu'un maigre gazonne- ment de Mousses et d’herbes chétives, et il ne faut pas chercher a tracer une démarcation précise entre les unes et les autres; mais on peut affirmer que lorsque les Rumex Acelosa (phot. 330), Poly- gonum Bistorta, Calamagrostis lanceolata, Molinia coerulea et les Rhinanthus (phot. 330) commencent a dominer dans un paturage, celui-ci n’a pas une bien haute fertilité; son sol devient « acide », terme qui implique simplement qu’un chaulage y ferait mer- veille. Descendons encore une marche dans l'échelle des fertilités et nous voyons disparaître toutes les Graminacées à larges feuilles étalées et la plupart des espèces énumérées pour les prairies allu- viales; par contre, les Cypéracées sont prépondérantes : Carer paniculata, C. vulpina, Scirpus sylvaticus (phot. 329), Eleocharis palustris, Eriophorum angustifolium (phot. 401); puis il y a Orchis maculata, Crepis paludosa, Menyanthes trifoliata, Pedicularis syl- valica (phot. 461), Juncus acutiflorus. Anemone nemorosa. Il y a aussi quelques herbes de haute taille qui habitent les prairies maré- cageuses : Angelica sylvestris, Cirsium palustre (phot.150), qui sont TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 138 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA. GÉOGRAPHIE bisannuelles, Ulmaria palustris, Lystmachia vulgaris et Valeriana officinalis, qui sont vivaces-estivales. Dès que les prairies acides sont négligées, elles retournent au marécage, dont elles ne sont d’ailleurs qu'un dérivé artificiel et précaire. Les ruisseaux qui traversent ces pauvres pâturages ne sont bordés que d’Aunes (A/nus glutinosa, phot. 177), le seul arbre qui puisse se contenter d'une nourriture aussi insuffisante. C. — CHAMPS LABOURÉS. Ils occupent la majeure partie du sol de notre pays. Les procédés de culture, leur rotation, les engrais employés, bref tout ce qui est du domaine de la pratique agricole est exposé dans les MonoGra- PHIES AGRICOLES DE LA BELGIQUE et ne nous intéresse pas directe- ment. Contentons-nous d'indiquer rapidement quelles sont les principales cultures de notre pays. Plantes alimentaires de grande culture : Pomme de terre (Solanum tuberosum), Seigle (Secale cereale), Froment (Tri- ticum vulgare). Le Froment, qui exige une terre meilleure que le Seigle, est cultivé dans les districts poldérien, hesbayen, calcaire et jurassique, ainsi que dans un petit coin du district flandrien. Plantes fourragères. Ce sont surtout des Papilionacées : Trèfles (Trzfolium pratense, T. incarnatum, T. repens), Sainfoin (Onobrychis viciaefolia), Luzerne (Medicago sativa), Serradelle (Ornithopus sativus); puis la Féverole (Vicia Faba) et les Pois, (Pisum sativum) qui se cultivent pour la graine. Les autres plantes a fourrage sont: la Betterave (Bela vulgaris), la Carotte (Daucus Carola), l'Avoine (Avena sativa); aussi le Navet (Brasstca Rapa) et la Spargoute (Spergula arvensis), dont on fait des cultures déro- bées. De grandes étendues sont livrées aux cultures indus- trielles, surtout en Flandre : Lin (Linum usitalissimum), Tabac (Nicotiana Tabacum), Chicorée (Cichorium Intybus), Betterave sucrière {Beta vulgaris), Orge (Hordeum div. sp.). Aux environs de ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 139 Flobecq et de Deux-Acren (dans la partie hesbayenne de la Flandre), il y a de grands champs de plantes médicinales. La culture maraichere prend une importance de plus en plus grande. Elle présente divers aspects. Chaque ferme exploite un petit jardin légumier, où les chemins sont d'habitude bordésde Poiriers, Pommiers, Groseilliers (Ribes rubrum, R. nigrum, R. Uva-crispa, phot. 137). Près des grandes agglomérations, il y a des exploitations maraïchères pour la vente locale. Enfin, aux environs de Malines (phot. 50), de Louvain et de Mons, on fait des légumes pour l'exportation et pour la mise en conserves. Pour être complet, signalons aussi les importants établissements d’horticulture et les pépinières de la Flandre. Une chose frappante, c’est que les plantes cultivées ne se ren- contrent jamais à l'état subspontané : elles n'ont aucune tendance, semble-t-il, à retourner à l'état sauvage. Et pourtant il est bien certain que, lors de la moisson, d'innombrables graines de Céréales, de Lin, de Pois, de Carottes, etc., doivent tomber le long des chemins et qu'elles y germent à la bonne saison. Mais jamais ces plantules n’atteignent l’état adulte et ne réussissent à fructifier à leur tour. Cette inaptitude à vivre en dehors des cultures se com- prendrait pour des espèces exotiques, mal adaptées à nos hivers, telles que la Pomme de terre, le Lin ou le Haricot (Phaseolus vulgaris), mais non pour la Betterave, la Carotte, le Panais (Pastinaca sativa), le Chou (Brassica oleracea) et tant d'autres plantes dont les ancétres sauvages vivent chez nous ou sous des climats analogues au nôtre. Si les dérivés soumis a la culture sont incapables de se maintenir au milieu des plantes sauvages, c’est sans doute parce qu'ils ont perdu la faculté de lutter contre les concurrents. Et il est probable que ce sont précisément les soins de culture qui ont amené ce résultat néfaste. En effet, l'Homme veille à ce que ses champs ne soient pas envahis par les mauvaises herbes et même à ce que les végétaux qu'il élève ne soient pas trop serrés : aussi s'occupe-t-il de sarcler et d’éclaircir sans relâche ses plates-bandes et ses champs. Mais ces pratiques, poursuivies à travers un nombre incalculable de générations, doivent fatalement TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 140 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE avoir pour effet d'amener la perte des caractères par lesquels les végétaux se défendent contre leurs rivaux, tout comme l'absence d’Animaux herbivores dans les îles de la Polynésie a déterminé la perte des piquants chez les espèces végétales propres à cesiles. Rien nest plus intéressant que de suivre le sort de la végétation qui revêt une terre laissée en friche : la première année, on voit encore reparaître l'une ou l’autre des espèces cultivées, mais au bout de trois ou quatre années, il n’y a plus exclusivement que des plantes indigènes; aucune des espèces cultivées n’a pu s'opposer à l'immigration des occupants légitimes du sol. A plus forte raison, les graines des plantes cultivées qui tombent au bord du chemin ne réussiront-elles pas à s'installer à la place des espèces sauvages. En somme donc, nous arrivons à cette conclusion que l'Homme, quand il cultive ses légumes, ses céréales, ses fourrages, etc., imprime aux plantes une double modification. L'une est intention- nelle : elle consiste dans la sélection des propriétés qui lui sont avantageuses; l'autre est inconsciente, mais inévitable : elle tient à ce que l'Homme soustrait ses élèves à la nécessité de disputer à des concurrents actifs et redoutables l'air, la lumière, l'eau et les aliments minéraux. * * + Plus intéressantes que les plantes cultivées sont, pour le bota- niste, celles qui les accompagnent d’habitude dans les cultures. Les plantes messicoles ne sont pas seulement les mauvaises herbes dans le sens ordinaire du mot, c'est-à-dire des Phanérogames, mais aussi auelques Mousses (par exemple Barbula fallax, B. unguiculata, Pottia truncata, Gymnostomum microstomum, Phas- cum cuspidatum) et quelques Hépatiques, telles que Riccia glauca, Anthoceros laevis, Fossombronia pusilla et Sphaerocarpus ter- restris. Pour pouvoir se maintenir sur un sol qui est retourné au moins une fois l'an, il faut absolument que ces plantes accomplissent tout le cycle de leur développement en peu de mois. Ainsi, par exemple, toutes les Muscinées messicoles sont annuelles, les unes hivernales (fig. 30, A: Gymnostomum, Riccia, Phascum), les autres estivales (fig. 30, J : Anthoceros, Barbula fallax), La majorité des TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. I4I Phanérogames sont également annuelles, soit hivernales (fig. 30, À : Myosotis intermedia, M. versicolor, Scandix Pecten Veneris, Saxifraga tridactyliles), soit estivales (fig. 30, ] : Polygonum Persicaria, Oplismenus Crus-Galli), soit indifféremment hiver- nales dans les céréales semées à l'automne, ou estivales dans les Pommes de terre, le Lin ou les autres cultures qui débutent au printemps : telles sont les divers Papaver, Centaurea Cyanus, Specularia Speculum, etc. Il y a aussi quelques espèces, à crois- sance particulièrement rapide, qui fréquentent les jardins pota- gers : Slellaria media, Urtica urens, Mercurialis annua, Dans les champs de Trefle et de Sainfoin, qui ne sont labourés qu’au bout du deuxième été, des plantes bisannuelles peuvent se développer, telles Daucus Carola, et même des espèces vivaces à floraison précoce, comme Planlago lanceolata, Centaurea Jacea, Knaulia arvensis, etc. Il semblerait donc que les plantes vivaces habituelles soient nécessairement exclues des moissons. Et pourtant il n’en est rien; mais il n'y a que les espèces qui présentent quelque particularité éthologique leur permettant de se propager sans semences. Ainsi Rumex Acelosella et Cirsium arvense (phot. 334) drageonnent abondamment, de sorte que le moindre bout de racine séparé par la charrue va produire un bourgeon; Egutsetum arvense, Agro- pyrum repens ont des rhizomes dont chaque nœud peut donner une tige dressée; Ornithogalum umbellatum produit une infinité de caïeux. Somme toute, ces plantes vivaces comptent parmi les mauvaises herbes les plus difficiles à extirper. La fécondation des plantes messicoles présente aussi des adapta- tions intéressantes. Les petites plantes ne sont allogames que si elles fleurissent au printemps, avant que les céréales, le Lin, la Luzerne, etc., ne soient devenus assez hautes pour empêcher l'accès des Insectes; Scandix Pecten Veneris, Spergularia rubra, Tees- dalia nudicaulis sont dans ce cas. Plus tard, les petites herbes sont autogames, soit que les fleurs minuscules se fécondent simplement elles-mêmes (Alchemilla arvensis, Veronica hederaefolia, Scleran- thus annuus), soit qu'elles restent fermées (Spergularia segetalis). Quant aux plantes de grande dimension, elles sont entomophiles et leurs fleurs sont d’habitude fort voyantes : Centaurea Cyanus TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 142 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE (phot. 334), Agrostemma Githago, Papaver Rhoeas, Lathyrus Aphaca, Vicia angustifolia. Il y a aussi une catégorie de plantes à fleurs apparentes et entomophiles qui ne s'élèvent pourtant pas bien haut et qui sont les commensales des Betteraves, des Pommes de terre ou d'autres cultures peu serrées : Anagallis arvensis, Poly- gonum Persicaria, Sinapis arvensis, Solanum nigrum, Galeopsis versicolor (voir phot. 436). Les procédés de dissémination sont en général peu marqués : c'est l'Homme qui se charge involontairement de transporter les graines aux bons endroits. Ainsi la plupart des Compositacées des moissons ont l'aigrette réduite ou nulle : Centaurea Cyanus (phot. 334), les Anthemis, les Matricaria (phot. 334), Chrysanthemum segelum (phot. 436); plusieurs Vicia (V. letrasperma, V. hirsuta) ont des gousses qui n’éclatent guère à la maturité. Quelle est l’origine de la flore messicole? Pour poser autrement la question, où vivaient les plantes avant qu'il y eût des mois- sons? Le problème est plus complexe qu'il ne le paraît au premier abord. Bon nombre de commensales de nos champs sont parties du voisinage immédiat de ceux-ci. Citons Barbula unguiculata, Gym- nostomum microslomum et Saxifraga tridactylites, qui se trouvent sur les rochers, Victa angustifolia, qui habite les broussailles, Tees- dalia nudicaulis (phot. 409) et Spergula arvenszs, qu'on peut récolter partout dans les endroits sablonneux, Equisetum arvense (phot. 283), qui est fréquent dans les lieux humides. Mais il en est d’autres, et ce sont les plus caractéristiques et les plus nombreuses, qui sont tout à fait spéciales aux moissons : pas plus qu’on ne trouve les plantes cultivées à l’état subspontané dans une bruyère ou à la lisière d’un bois, on n’y voit Ranunculus arvensis, Fumaria officinalis, Rapha- nus Raphanistrum où Apera Spica-Venti (*). En serait-il de ces végétaux comme des espèces intentionnellement cultivées par l'Homme : auraient-elles été tellement modifiées par une longue sélection, ici involontaire, qu’elles seraient devenues tout à fait (*) La seule Phanérogame endémique de la Belgique, Bromus arduennensis, ne quitte jamais les moissons. ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 143 dissemblables de leurs ancétres primitifs, de même que nous sommes incapables d'identifier le Seigle, le Pois, le Haricot, avec leurs parents sauvages? C'est probablement le cas pour les espèces messicoles que nous venons de citer et pour une foule d'autres. Il n'en reste pas moins fort étrange que les plantes commensales se montrent inaptes à quitter les cultures; on peut faire sur elles la même constatation que sur les espèces cultivées intentionnelle- ment : dans un champ laissé en jachère, les mauvaises herbes dis- paraissent devant les plantes vraiment sauvages, tout aussi sûre- ment que les végétaux cultivés : elles aussi, quelque paradoxal que cela paraisse, ont besoin d’être soignées par l'Homme; et dès qu'elles se trouvent sur un sol qui n’est pas régulièrement labouré, fumé, travaillé, elles dépérissent et se laissent supplanter par les compé- titeurs. Le façonnage périodique de la terre, néfaste aux plantes ordinaires, est leur seul salut. Elles sont, dans les cultures, des convives forcées, qui s'installent sans y être invitées, parce qu’elles ne peuvent vivre qu'en parasites du labeur humain. Un sol aéré, ameubli, riche en sels nutritifs, leur est donc indis- pensable. Ce dernier point surtout semble être important, car on voit parfois de mauvaises herbes envahir abondamment des endroits non soumis à la culture, à condition que la terre y soit fortement fumée, par exemple sur les tas d’ordures ménagères dans lé voisinage des grandes villes, ou sur les alluvions bordant les rivières des régions à sol fécond. Les plantes cultivées et leurs compagnes habituelles ont, à ce point de vue, les mêmes exigences : il leur faut beaucoup d'aliments minéraux, notamment des nitrates. Chez certaines de ces commensales, les besoins en nitrates sont tellement considérables qu’elles ne peuvent pas vivre dans les champs ordinaires, mais qu’elles sont liées aux jardins maraichers où la culture est plus intensive : Chenopodium album, Mercurialis annua, Urtica urens (phot. 254). D. — ABORDS DES CULTURES. Nous réunissons sous ce titre tous les endroits que l'Homme modifie par sa présence et par son passage incessant, mais où il ne fait pas de cultures intentionnelles, Ce sont principalement les TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 144 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE bords des chemins, les haies limitant les champs, les amas de décombres et les cours des fermes. 1. Bords des chemins. — Ils ont une flore particulière; dans ses grandes lignes, elle est la même partout, quelle que soit la nature du sol, ce qui montre bien que sa physionomie propre tient aux conditions spéciales où elle se développe. Les plantes annuelles sont peu nombreuses : ce ne sont généralement que des échappées des moissons qui viennent temporairement boucher un trou dans le tapis végétal bordant la route ou le sentier. Il n’y a évidemment pas non plus de plantes ligneuses. Presque toutes les espèces sont vivaces, à feuillage vert pendant toute l’année. D’après leur port, elles se divisent nettement en deux catégories : l'une composée de végétaux de petite taille, collés. contre le sol et pouvant être foulés aux pieds sans en ressentir trop de dommages; l’autre, qui vit un peu en dehors de la zone occupée par les premières plantes et qui comprend des espèces de grande taille, formant souvent en hiver un gazonnement serré tout près du sol, mais qui élèvent en été leurs fleurs a1 mètre et davantage. Dans le groupe des plantes basses, impunément aplaties par les pieds des passants ou mème par les roues des chariots, citons : Ranunculus repens, Potentilla Anserina, P. reptans, Plantago major, Coronopus procumbens, Trifolium repens, T. fragiferum, Bellis perennis, Taraxacum officinale, Glechoma hederaceum, Hieracium Pilosella. Les plantes plus grandes qui ne supporteraient pas aussi bénévolement d’être écrasées, et qui pour cette raison sont réléguées plus loin de la piste la plus battue, sont principalement : Agropy- rum repens, Agrostis vulgaris, Achillea Millefolium, Linaria vul- garis, Galium Cruciala, Chrysanthemum (Tanacetum) nulgare. La plupart de ces espéces habitent aussi les landes seches ou les lisières des bois, et c’est donc de la qu’elles sont parties pour peupler les stations artificielles que leur créait l'industrie humaine. Entre les pavés des rues peu fréquentées se couchent quelques plantes qui sont d'habitude messicoles : Poa annua, Polygonum aviculare et parfois Sagina apelala. On peut joindre aux bords des routes et des sentiers, les talus TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 145 des chemins de fer. Ceux-ci ont comme particularité de présenter souvent des grandes surfaces de remblais ou de tranchées, qui sont nues lors de la construction de la voie et qui sont alors un merveilleux terrain de colonisation pour les plantes étran- gères : le passage incessant des trains facilite naturellement la dissémination rapide et étendue des graines le long de la voie. C'est ce qui explique qu'un si grand nombre de plantes exotiques envahissent les abords des chemins de fer : Oenothera biennis, Lupinus polyphyllus, Salvia Verbenaca, Slenactis annua, Potentilla recta, etc. Ce qui est peut-être plus frappant encore, c'est que les wagons entraînent d’un district à l’autre de nombreuses espèces. Aux environs de Bruxelles, on peut récolter en abondance Echiwm vul- gare, Silene inflata, Reseda Luteola, etc., qui appartiennent surtout au district calcaire. De nombreux renseignements au sujet des plantes des voies ferrées ont êté réunis par BaGuer (1853). 2. Haies. — Souvent des haies séparent les champs ou les prairies (phot. 123, 124). Ces rangées de buissons donnent asile à une flore plus ou moins semblable à celle des lisières, mais avec quelques espèces qui sont fort rares en dehors des stations que nous étu- dions en ce moment. Ainsi Bryonia dioica, Humulus Lupulus, Galium Aparine, Agrimonia Eupatoria, Geranium Robertianum se retrouvent aussi dans les taillis et le long des futaies, mais Cheli- donium majus, Ballota nigra, Aegopodium Podagraria semblent avoir une prédilection très marquée pour les haïes, où ils trouvent à la fois la mi-ombre et une alimentation abondante. C’est aussi dans les haies que Urtica dioica est le plus souvent accompagné de son sosie, Lamium album (phot. 335), qui profite de sa ressem- blance avec l’Ortie pour faire peur aux bestiaux. 3. Décombres, cours de fermes. — Certaines plantes, presque toutes annuelles, habitent de préférence les amas de décombres, riches en nitrates : Hyoscyamus niger, Dalura Stramonium, Sisym- brium officiniale, Atriplex hastata, Hordeum murinum, Chenopo- dium foetidum. 10 ‘TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 140 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Ces mémes plantes se retrouvent dans les coins tranquilles des cours de ferme; près du fumier et des étables s’y joignent quelques autres espèces : d'abord celles que nous avons citées pour les jar- dins potagers (Urtica urens, Chenopodium album), puis d'autres plantes également avides de nitrates, par exemple Amarantus Blitum. Au pied des murs humides, il y a souvent un revétement rouge de Porphyridium cruentum. Dans le purin mème s'établissent d'innombrables légions d’orga- nismes inférieurs. Ce sont des Bactéries, surtout Spirillum Undula, les Chromatium et Thiospirillum violaceum, qui se tiennent près de la surface, avec des Flagellates, tels que Polyloma Uvella, Tetra- mitus rostratus, Euglena viridis, E. gracilis, Chilomonas Para- maecium, Peranema trichophorum, Chlorogonium euchlorum, etc. Si le purin est dilué par la pluie, ce sont d'autres espèces de Flagellates qui dominent : Anthophysa vegetans, Euglena Ehren- bergii, les Phacus, les Chlamydomonas, etc. Sur les décombres vit fréquemment Tusstlago Farfara, qui y est retenu, non par les qualités chimiques du sol, mais par une pro- priété mécanique. C’est en effet une espèce qui affectionne les terres fraichement remuées, a condition qu’elles ne soient pas trop sableuses. Dès qu'un remblai est terminé, dès que des décombres sont versés sur un terrain vague, on y voit germer des Tussilago, qui, à la deuxième année, donnent leurs fleurs et leurs innombrables graines à aigrette et envahissent rapidement tout le territoire. Mais après quelques années, lorsque le sol est trop tassé, les Tussz/ago languissent et bientôt disparaissent. see = a “ —— ns l'OME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 147 CHAPITRE IV. LES DISTRICTS GÉOBOTANIQUES. Dans les chapitres précédents, nous avons passé en revue l’his- toire géologique de notre pays, puis son climat et son sol, enfin la constitution des principales associations végétales qui composent sa flore. Nous voici arrivés à la dernière étape de notre étude, où nous devrons délimiter les districts et faire ressortir leur physio- nomie propre, surtout au point de vue des adaptations des plantes à leur milieu. Ce chapitre pourra être fortement abrégé, puisque toutes les choses essentielles ont été dites plus haut et qu'il suffira donc d'appliquer aux cas particuliers de chaque district les notions déjà acquises. Nous avons appris par l'étude du climat et du sol que, malgré sa faible étendue, la Belgique est étonnamment variée et que chaque district a son allure personnelle, nettement distincte. Cette individualité d’aspect a frappé de tous temps nos artistes et nos littérateurs : les peintres dans leurs paysages, les écrivains dans la description des lieux où ils placent l’action, ont rendu de façon saisissante ces particularités. Ainsi, par exemple, dans les Kermesses flamandes de TENIERS, ne remarque-t-on pas, dès le premier coup d'œil, les caractères distinctifs du pays hesbayen, avec ses grandes ondulations de terrain et ses chemins creux bordés de buissons et d'arbres isolés? Et qui hésiterait à reconnaître la Flandre dans le Massacre des Innocents de BRUEGEL L'ANCIEN? Mais c’est surtout chez les modernes, plus réalistes et meilleurs observateurs de la nature, qu'il faut chercher des représentations fidèles des aspects du terrain; d'autant plus que le paysage n’est plus considéré mainte- nant comme un simple cadre pour un sujet biblique ou historique, mais comme un sujet de tableau qui se suffit à lui-même. L'École flamande a toujours traité ce genre avec une prédilection marquée; aussi tous les coins pittoresques de notre pays ont-ils été repro- duits sous toutes leurs faces et dans les styles les plus divers. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1010. 148 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Je considère done qu'une visite au Musée moderne de Bruxelles serait une excellente introduction a la géobotanique de notre pays. Voici les noms des peintres dont des ceuvres, intéressantes pour nous, figurent dans cette collection : Mer du Nord et Bas-Escaut : ARTAN, Bouvier, CLAYs, Musin. Dunes littorales : BERNIER. Polders : GitsouL, HEYMANS, Huperti, Massaux, VERSTRAETE, VERWEE. Flandrien : Mie BEERNAERT, CLAUS, CourTENS, LAMORINIÈRE. Campine : Baron, Coosemans, DE Knijrr, Denpuyts, DuBois, Fourmois, Heymans, LAMORINIÈRE, Monticny, RoBBEe, Ros- SEELS, VAN LEEMPUTTEN. Hesbayen : BouLaANGER, COURTENS, DEGREEF, ROBBE, UYTTER- SCHAUT, VAN SEVERDONCK, VERHEYDEN. Calcaire : BouLanGer, DuBois. Ardenne : Baron, Binjé, Mile HEGER, KiNDERMANS, OMME- GANCK, VANDERHECHT. Nos littérateurs également ont cultivé avec prédilection le genre descriptif, et leurs œuvres contiennent presque toujours de belles peintures de paysages. Souvent même l'intrigue du conte ou du roman n'est qu'une trame sur laquelle se déroulent les descriptions, un simple support pour une suite de tableaux. Pourtant les ouvrages consacrés tout spécialement à la descrip- tion du pays, tels que : La Belgique illustrée, publiée sous la direction d'Euc. Van Bemuec; La Belgique, de Cam. LEMONNIER; Les Araennes, de Victor Joy; Notre pays (en voie de publication), s'attachent surtout aux monuments et glissent rapidement sur le pays lui-même. Le moindre clocheton d'une chapelle romane, le dernier détail architectural d'un monument quelconque, — hôtel de ville, gare de chemin de fer, pont ou caserne, — sont traités ‘TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 149 avec minutie et représentés par de bonnes figures. Mais on y cherche généralement en vain des peintures de la Belgique phy- sique. Par contre, nous possédons d’Epmonp Picarb une vue d’en- semble de la Belgique, admirable dans sa synthèse rapide : c’est celle par laquelle débute La Forge Roussel et qui a été reproduite dans Les Hauts-Plateaux de l Ardenne. Voici la liste des principales œuvres écrites en français, où l’ac- tion est située dans un pays bien décrit et tout a fait précis. Émile VERHAEREN : La Guirlande des Dunes (Dunes littorales). — Les Héros (Bords de l'Escaut). CaMILLE LEMONNIER : Un Male (Brabant hesbayen). Louis DELATTRE : Avril (District calcaire des environs de Fontaine-l'Evéque, de la Sambre et de la Fagne). Josepx Cuor : Carcassou, — Légendes et Nouvelles de l'Entre- Sambre-et-Meuse (La Fagne). Ebmonp Picaro : Les Hauts-Plateaux de l Ardenne (Ardenne et Subalpin). Émie Gens : Récits et Esquisses d’après nature (Ardenne liégeoise). ALBERT Bonyean : La Laraque Michel et le Livre de Fer, — Légendes et Profils des Hautes-Fagnes (Subalpin). * . * De même que ces auteurs s’en sont tenus, à quelques exceptions près, à la partie accidentée— et wallonne— du pays, nos écrivains flamands se sont attachés a la’ plaine septentrionale. Comme ils ont a cœur de ne s'inspirer que de leur propre pays, leurs descrip- tions reflètent encore mieux, semble-t-il, le caractère intime et profond des paysages qu'ils dépeignent. Citons : STIJN STREUVELS : Stille Avonden (Polders). — Zonnetij, — De Vlaschaard, — Open Lucht (Flandre hes- bayenne). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 150 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Cyriet Buysse : Lente (Flandre flandrienne). — Volle Leven (Flandre hesbayenne). Isiboor TEiRLINCK : Waar het Land van Belofte (Flandre hes- bayenne). Huco VERRIEST : Of Wandel (Flandre hesbayenne). Henprik Conscience : de Loteling, — Rikke Tikke Tak (Campine). — de Plaag der Dorpen (Hageland). — Bella Stok (Dunes littorales). KaREL VAN DEN OEVER : Kempische Vertelsels (Campine). Gusraar SEGERS : Licht en Bruin, — Lief en Leed, — In de Kempen (Campine anversoise). Jan Van Hassect (LAMBRECHT Lamprecuts) : U2t het Demergouw (Hesbaye). Nous allons maintenant décrire successivement les diverses par- ties de la Belgique dans l'ordre où elles sont énumérées dans le tableau de la page 86. Toute la bibliographie, comprenant plus de 600 numéros, a été réunie et classée méthodiquement par M. DE WiLoeman dans l’in- troduction de DE WiLDEMAN ET DURAND (1897 à 1907). $ 1. — Domaine pélagique. Le plancton végétal de la mer Flamande (’) semble être assez pauvre en espèces, mais jusqu'ici aucune liste-n’en a été publiée, à ma connaissance. Les échantillons recueillis par M. GiLson (voir GILSON, 1900) nous renseigneront un jour sur ce point. Voici (fig. 65) des indications au sujet de la température de la mer Flamande d’après M. Durteux (17900). On voit que la tem- pérature de la mer est supérieure à celle de l'air en hiver, et aussi, ce qui est assez étonnant, en été. C'est seulement d'avril à juin que la mer est un peu plus froide que l'air. La salinité est comprise entre 34 et 35 °/.., d'après la carte publiée par M. p’Arcy W. THomson (1908). () M. GiLsON (7900) appelle « Mer Flamande », la partie méridionale de la mer du Nord. sf Pair TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 151 Fic. 65. — La température de la mer Flamande en 1895, aux bateaux-phares du West-Hinder et de Wielingen. D’après M. DURIEUX (7900). TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 152 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE J'ai à diverses reprises examiné le plancton que les courants avaient abandonné sur la plage. Presque nul en hiver et au prin- temps, il est assez abondant en été et en automne. L'organisme qui se rencontre le plus communément est Noctiluca miliaris; il est souvent accompagné de Diatomées (Chaetoceras) et de Dinoflagel- lates (Ceratium Fusus, C. Tripos, etc.). Parfois il y a d'énormes quantités de Flagellates jaunes, notamment de Phaeocystis Pou- chelii. $ 2 — Domaine intercotidal. Notre côte unie et sablonneuse n'offre guère de points d'appui pour la végétation. La plage, dans la zone soumise aux marées, ou zone intercotidale, ne porte des organismes végétaux que dans les petites flaques qui se conservent çà et là dans les creux (phot. 4, 224). Ce sont uniquement des Diatomées. Une liste en est donnée par Mre ScHouTEDEN-WERY (1910, p. 163). La plupart de ces espèces sont spéciales au domaine intercotidal. — Je ne compte pas comme appartenant a notre flore les épaves d'Algues de tout genre que les courants arrachent aux côtes rocheuses de France ou d’Angle- terre et rejettent sur notre plage. On en trouvera d'ailleurs l'énu- mération dans la Flore des Aloues de M. DE WILDEMAN. Un peu plus variée est la flore des estacades et des brise-lames qui ont été construits pour protéger l'entrée des ports et pour défendre la côte contre l'érosion par les courants (phot. 1, 2, 3, 221, 222, 223). Entre le niveau tout à fait inférieur, qui ne découvre qu'aux fortes marées basses, et les points les plus élevés, qui ne reçoivent que l'embrun des vagues, on peut distinguer les zones suivantes : 1° Zone des Moules (Wylilus edulis). La seule Algue qui s'y ren- contre est Enteromorpha compressa ; 2° Zone de Porphyra laciniata (phot. 231). Les Moules y sont abondantes également, ainsi que Enleromorpha; 3° Zone de Fucus vesiculosus (voir Massart, Aspects, phot. 2, 3, TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. c BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 153 et MassarT, Essai, phot. 2, 3). Les Moules deviennent rares, mais les Balanes (Balanus balanoides) revétent complètement les pilotis et les pierres. Parmi les Fucus, il y a, surtout vers le bas, des Porphyra. Enteromorpha compressa et Ulva Lactuca sont tres com- muns. Sur les Fucus se fixent des Ectocarpus et d'innombrables Diatomées, parmi lesquelles il faut citer les Navicula du sous- genre Schizonema. Plus rarement Elachistea fucicola parasite les Fucus. 4° Zone de Fucus plalycarpus. A la limite supérieure du niveau atteint par les marées hautes de morte eau, tous les organismes qui viennent d'être cités disparaissent, sauf Balanus et Entero- morpha (phot. 222). Au lieu de Fucus vesiculosus, il y a ici une espèce plus petite, à conceptacles hermaphrodites, que nous nom- mons /". platycarpus et qui est certainement celle que THURET ET Bornet (1878) ont décrite sous ce nom (‘) Cette zone n'a que 20-25 centimetres de hauteur; 5° Zone d’Enteromorpha compressa. Au-dessus de Fucus, il y a une bande, occupée par Enteromorpha, qui est mouillée aux marées de vive eau (phot. 3); 6° Zone d'Arthopyrenia Kelpii. Au-dessus de la zone verte d'Enteromorpha. Les pierres de taille des quais et des brise-lames montrent une coloration brun foncé, due à un lichen, Arthopy- renia Kelpit, qui habite uniquement la zone atteinte par l’embrun des vagues. Les localisations que nous venons de décrire ne sont vraiment nettes que dans la portion moyenne des estacades et des brise- lames qui les bordent (phot. 1 à 3). Les musoirs qui terminent les estacades du côté de la mer ne portent pas de Fucus, si ce n’est dans les endroits les mieux abrités contre les tempêtes. Pourquoi (‘) La nomenclature et la délimitation des espèces de /ucus sont fort compli- quées. Voir, par exemple, les travaux de M. BORGESEN (1903, 1905) et de M. SAUVAGEAU (7908). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 154 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE manquent-ils sur les pilotis directement battus par les vagues, alors qu'ils sont abondants sur les murs des digues, telles que celle de Wenduyne, qui avancent dans la mer et qui sont donc pleinement exposées au choc des tempêtes? Il est probable que si ces Algues ne se maintiennent pas sur les estacades battues par les vagues, c’est parce que le bois n'offre pas à leurs crampons une attache suffisante. D'ailleurs, la photographie 3 montre que les Fucus s'élèvent plus haut sur les briques des brise-lames que sur les pièces de bois formant l'estacade. Les stations artificielles que nous étudions ici se continuent a leur extrémité interne par les murs de quais bordant les ports ou les chenaux. Sur ces murs, les Algues trouvent un milieu beau- coup plus calme; en outre, elles sont mouillées, à marée haute, par de l'eau de mer plus ou moins diluée. Dans ces stations, Ente- romorpha compressa fait complètement défaut (phot. 223); il es} remplacé, au-dessus des Fucus, par une couche épaisse de Diato- mées. On n'y voit jamais de Fucus platycarpus typique. Quant à celui que j'appelle F. vesiculosus (phot. 3), il se rapproche de F, inflatus figuré par M. BüRGESEN (1903, p. 467 ss.); l’auteur dit que dans les îles Féroé, cette Algue habite les endroits abrités au fond des fjords et même les étangs qui sont envahis par la marée (°). Les stations comprises dans les limites d'oscillations des marées offrent aux plantes des conditions très spéciales, surtout dans leurs zones supérieures, qui restent émergées plus longtemps. A marée haute, les Fucus plalycarpus, par exemple, sont plongés dans l'eau de mer; mais quand la marée se retire, ils restent pendant plu- sieurs heures exposés à l'air : en hiver, ils gelent au point de devenir cassants ; en été, ils se dessèchent tellement que les cristaux de sel font une efflorescence blanche sur leurs lanières complète- (7) Nos Fucus devraient être réétudiés en s’aidant du travail de M. SAUVAGEAU (7908); on réussirait peut-être à mettre de l'ordre dans les nombreuses variétés établies par Kickx (7# 56). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 155: ment raccornies; en toute saison, la pluie vient les laver et leur enlever les sels. Bref, ils peuvent passer, dans le courant d'une seule journée, par une phase où la solution qui les entoure se sature et cristallise, et par une autre où ils sont baignés par de l'eau pure. Comment réussissent-ils à se maintenir en vie malgré ces variations excessives de la pression osmotique ? On n’en sait rien, mais M. OSTERHOUT (1906) répondra sans doute bientôt à ces questions. $ 3. — District des dunes littorales. A. — LE MILIEU. La biologie de la végétation des dunes est dominée par les points que voici : 1° les dunes sont formées de sable; 2° le sable ne ren- ferme guère de sels assimilables ; 3° il est mélangé de débris de coquillages; 4° les dunes reposent sur un banc d'argile imper- méable ; 5° le climat est très égal ; 6° les vents sont violents. La structure sableuse des dunes détermine la filtration rapide de l'eau de pluie qu'elles reçoivent et rend, par contre, difficile l'ascen- sion capillaire de l'eau souterraine. Aussi les dunes sont-elles, en général, fort sèches : les plantes qui habitent les monticules n'ob- tiennent vraiment de l’eau que lors de la pluie et pendant les quel- ques jours qui suivent les précipitations les plus copieuses. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que la végétation possède des adapta- tions xérophiles bien marquées. La plupart des plantes réduisent la transpiration au strict nécessaire ; telles sont Agropyrum jun- ceum (fig. 67, B, et phot. 225), A. acutum (fig. 67, D, et phot. 225), Elymus arenarius (fig. 67, F), Corynephorus canescens (fig. 67, G), Festuca rubra arenaria (fig. 67, H, et phot. 244), F. ovina (fig. 67, J), Koeleria cristata (fig. 67, K), Ammophila arenaria (fig. 67, P,Q, R, phot. 5 et 227), Eryngium maritimum (phot. 229) avec ses feuilies raides couvertes d'une épaisse cuticule, et Hippophaés rhamnoides (phot. 11 et 237), tout revétu de poils étoilés. Beaucoup d’especes ont, en outre, une réserve d’eau dans les feuilles: Arenarza pe- pioides (fig. 68, F, et phot. 229), Salsola Kali (fig. 68, A), Sedum acre (phot. 237), Cakile maritima (phot. 226). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 156 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Une autre adaptation xérophile consiste dans la faculté de vivre uniquement pendant la saison humide et froide ; citons Ranunculus bulbosus (fig. 30, B, de la p. 70) et les plantes annuelles-hivernales (fig. 30, A, de la p. 70), telles que Bromus tectorum (fig. 67, M), Phleum arenarium (fig.67, L), Silene conica et Arenaria serpyllifolia (phot. 247). On pourrait jusqu’a un certain point rapprocher de ces plantes hivernales les Champignons de la fin de l'été et de l’au- tomne, qui profitent des pluies plus abondantes d'août et de sep- tembre (fig. 30, B, de la p. 70); les photographies 230, 233, 234, 240, 248, 249, 250, 251, 252, 257, 258 représentent de ces Cham- pignons. Sur la photographie 241 figure Spumaria alba, un Mycé- tozoaire. Certains de ces organismes, notamment Marasmius cau- licinalis (phot. 248) et Spumaria alba (phot. 241), ont la propriété de se dessécher impunément en passant à l'état de vie latente et de se remettre à fonctionner activement dès le retour de l'humidité; cette mème faculté de réviviscence appartient à toutes les Mousses des dunes, telles que Hypnum cupressiforme (phot. 237), Clima- cium dendroides (phot. 237), Tortula ruralis ruraliformis(phot. 242, 248, 249, 250), Camplothecium lutescens (phot. 247), ainsi qu'aux lichens, par exemple, Peltigera canina (phot. 237), Letharia are- naria (phot. 239), Cladonia rangiformis (phot. 239), Urceolaria scruposa (phot. 239), les Collema, etc.; mème la seule Schizophycée des dunes (Nostoc commune, phot. 242) peut, elle aussi, soit vivre activement, soit se dessécher sans en souffrir, suivant les circon- stances. Ajoutons encore que la sécheresse de la couche super- ficielle du sable permet à plusieurs lichens corticicoles de s'y établir : Usnea hirta, Ramalina farinacea, etc. (voir MassarT. Essai, phot, 82). Ce qui vient d'être dit au sujet de la difficulté qu’éprouvent les plantes à se procurer l’eau nécessaire fait comprendre pourquoi la végétation des monticules de sable est si pauvre en espèces et si chétive, pourquoi les Pins maritimes (Pinus Pinaster) ont tant de peine à pousser (phot. 13), pourquoi Bryonia dioica (phot, 244) ne réussit pas a fleurir... Mais cette explication serait sans valeur pour les plantes des pannes qui, elles aussi, restent courtes et malingres; ‘suolipuey SAIQES = 74 ‘aqinoy, = Z ‘siopjod sap oimaraqut AY = JV ‘ssapjod sap ommonodns o[t8iy — SF -soquoueurod SaIPJU = J7Ÿ ‘ISAlU,P SOIN = ZX *sapltuny Souurg = 77g ‘seyoas souueqd = Sq ‘ssaxy sounq = YQ ‘sefiqow sounq = 7G -SIO saine sap snssap-ne svonyIs 28PII — cf ‘sage Sap SuOrenJonp xne astuinos ese[q — sf ‘asseq 9291BU PJ Op NEOAIN = Gy :ayney ooielu eT ap NeaAIN — AW *S2]BIONI] SouNp say ssaary RY onbretuoyos adnoy — 99 *3IYy 158 J. MASSART, — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Fic. 67. — Coupes transversales de feuilles de Graminacées du littoral. (Les figures A à Q sont grossies 23 fois, la figure R 160 fois.) Pour l’explication des figures, voir p. 160. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 159 Fic. 68. — Coupes transversales de feuilles de plantes de la plage et du schorre. (Grossissement : 23.) Légende des figures 67 et 68. === Eprrorme avec stomare et po.” "soy assimilateur lache Tiss assimilateurserré souvent palissadique © Faiscesu Tissu mecanique TE 2 i Tissu aguifere Pour l'explication des figures, voir p- 160. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 160 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Explication de la figure 67. A. Atropis maritina, fermé et ouvert. N. Arrhenatherum elatius. B. Agropyrum junceum. O. Agrostis alba. C. Agropyrum pungens. P. Ammophila arenaria, ferme. D. Agropyrum acutum. (Feuille assez petite.) È Agropyrum repens. Q. Ammophila arenaria, ouvert. F. Ælymus arenarius. (Feuille moyenne.) G. Corynephorus canescens. R. Fond d’un sillon de la face supé- H. Festuca rubra arenaria. rieure de la feuille d’ Asmmophila I, Festuca ovina. arenaria, montrant lepiderme J. Festuca elatior. avec des cellules petites et des K. Koelerta cristata. cellules bulliformes, deux sto- L. Phleum arenarium. mates et des poils, et le tissu M. Bromus tectorum. assimilateur vert. Explication de la figure 68. A. Salsola Kali : moitié d’une feuille. G. Artemisia maritima : segment fo- B. Suaeda maritima : feuille. liaire. C. Salicornia herbacea : tige. H. Aster Tripolium : partie de feuille. D. (= > dans la figure) Atriplex por- I. Glaux maritima : partie médiane tulaccides : feuille. d’une feuille. E. Plantago maritima : partie médiane J. Armeria maritima : feuille. d’une feuille, K. Statice Limonium : partie de F. Arenaria peploides : moitié d’une feuille. feuille. pourtant ce n’est pas l’eau qui leur manque, puisque leurs racines sont voisines de la nappe aquifère surmontant la couche d'argile poldérienne (fig. 66). Les plantes aquatiques elles-mêmes, dans les mares des pannes (phot. 12), sont beaucoup plus petites que les exemplaires de mème espèce habitant les eaux des polders. Ajou- tons que des expériences poursuivies pendant plusieurs années ont montré que les plantes aquatiques les plus exigeantes, c’est-à-dire celles dont la croissance est très rapide, sont absolument inca- pables de vivre dans les mares des dunes (voir MassarT, Essai, p. 385 ss.). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 161 C'est au manque de nourriture qu’il faut attribuer l'aspect misé- rable de la végétation des pannes et des dunes littorales dans leur ensemble. Voici, pour le prouver, un tableau (pp. 162-163) extrait des MONOGRAPHIES AGRICOLES DE LA BELGIQUE, qui donne l'analyse phy- sique et l’analyse chimique du sable des dunes littorales. Ces analyses ne laissent aucun doute sur l'insuffisance des aliments minéraux immédiatement assimilables (solubles à froid dans HCl). Pourtant, comme cette unique analyse ne nous ren- seigne que sur la composition du sol d’une panne, j'avais demandé, en 1907, à M. GRÉGoOIRE, directeur de la station de paysique et de chimie de Gembloux, de faire quelques analyses de sables des dunes, en les limitant aux données les plus impor- tantes. Les sables analysés proviennent des dunes de Coxyde. I: dunes mobiles, non loin de la mer, où croît Carex arenaria et Ammophila arenaria; If : panne humide où vit toute la flore caractéristique de cette station; [II : dunes fixées, avec Galium verum, Jasione montana, Hieracium umbellalum, etc. Voici le résultat de ces analyses (p. 164), pour lesquelles je suis heureux d'offrir mes sincères remerciements à M. GRÉGOIRE (°). Ce n'est pas seulement à la terre que manquent les aliments minéraux. Des analyses qu’a bien voulu faire M. Leon Hervant, professeur a notre Université, et qui sont données dans MassarT, Essai, pages 322 et 323, montrent clairement qu’il en est de même pour les eaux des dunes. Les listes d'Algues publiées par M™ SCHourTEDEN-WERY (1910, pp. 136 et suiv.) indiquent aussi que le milieu est pauvre en sels nutritifs : il y a, par exemple, beaucoup de petites Desmidiacées, organismes qui manquent presque entièrement aux eaux riches. * * * Mais si l’azote combiné, les phosphates, les sels de potassium, de magnésium, etc., sont insuffisants dans les dunes littorales, il y a au moins une substance absorbable qui est abondante : c'est le () Ces analyses se trouvent aussi dans MAssaRT, Essai, p. 314. 11 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 162 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE 1910. SOL DES DUNES LITTORALES ET DES POLDERS SABLONNEUX. Analyse physique de la terre séchée à Pair (1,000 parties). ~ ~ J Lau à 150 C. Résidu sur le tamis de r mil- limètre . Débris organiques . Debris minéraux Terre fine passant au tamis de r millimètre. Matières organiques Sable grossier ne passant pas au tamis de os, Sable fin ne passant pee au tamis de omz2, Sable poussiereux passant au tamis de.omm2 . - Argile- Différence considérée comme calcaire (!) Matière noire de Gran- deau. Poids d’un litre de terre sé- chée a l'air. Pouvoir absorbant de la terre séchée à l’air (7) L'analyse est faite d'après la méthode de SCHLOESING. Polders sablonneux Dunes re À à Westende. littorales a Clemskerke. Champ Champ de Pois. Pâture. |de Pommes Sol. Sous-sol de terre. Sol. | Sous-sol. 4.27 0.65 9.5 44.5 2.65 0.65 3-4 0.4 3.8 3-3 | 1.7 0.0 0.0 0.0 20 0.0 | 0.0 0.0 10.3 1.6 220.3 5205, ears 1.9 2.6 2.9 1.6 3.0 3.4 2.9 954.5 |944.7 | 605.0 | 892.3 |943.7 |957.7 DE DS 160.4 39.5 | 35.5 es) Traces.|Traces. 5.2 5.1 335 2.7 2.0 25-3 3-7 4-3 0 7 va 1.8 |Traces.] 82.0 17 © |Traces.| 0.0 1k475 | 1K500 | okg25 | 1k175 | 14450 | 1k480 334 272 337 223 306 268 renseigne exactement sur le taux en carbonates. L'analyse chimique TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 163 SOL DES DUNES LITTORALES ET DES POLDERS SABLONNEUX. Analyse chimique de la terre fine (1,000 parties). Polders sablonneux Dunes À à Westende. littorales à Clemskerke. Champ Champ de Pois. Pâture. |de Pommes Sol. Sous-sol de terre. Sol. Sous-sol. Matières combustibles et vo- HORIDS: “er Se eae eon ED 1.65 | 221.17 | 52.70 Azote organique. . . . oO. 37 2.26 — ammoniacal. . . ; 5 .16 0.05 — nitrique . . . ; ; :021|0:02 Soluble à froid dans HCl. (=e ae Oxyde de fer et Fe | (CHENE Magnésie. . . . « Soude . Potasse Cr Sy 4 Acide E aphorique — sulfurique — carbonique — silicique . @nlore: =; « 5 Insoluble a froid dans HCI. Soluble dans HF1. . 1985.75 | 964.75 BOCASSC RER AR = = | SOS 7-40 OMOMOONCNONONO ON O © 6 0 6 OO NO CT OMOMON O0 10 Cl ey eS) Om (Om) 10 NON IO! FOL ON sO! SS oO no WN a & Pe nam i. . «| = | Traces.| [races. Magnésie. . . + «= . |Traces.| Traces. DE me Acide phosphorique . . |Traces.|Traces.|Traces.| [races. Oxyde de fer et alumine . | 20.60 | 22.67 | 19 67 | 21.97 | 20. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 164 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Analyse physique et chimique du sable des dunes de Coxyde. AR PTE UL. Dunes | Panne Dunes mobiles. | humide. fixées. ANALYSE PHYSIQUE (7,000 parties de terre). Résidu sur le tamis de x millimètre . Débiis orPaniques RENTE aati 0.2 1.6 2.0 Cailloux et débris minéraux. . . : 1.6 7.4 0.5 Terre fine passant au tamis de x millimètre. Matières organiques . . . . . . . 2.3 11.4 JUL Sable grossier (plus gros queo™™2) , . 410.6 296.5 233.0 Sable fin (de ommzàaommi) . . . . . 585 3 683.1 761.4 ANALYSE CHIMIQUE (/,000 parties de terre) Matières combustibles et volatiles. . . 2.41 11.53 3-10 Azotertotal AR ECO NT UE are 0.09 0.47 Traces. Soluble'danss2PE. ss is Se Oxyde de feretalumine On 27.50 27 50 35.28 Chaux : ROUEN ees) © 26.12 17.15 34.70 Maonesie CPR MANS TER oc 0.03 0.82 1.95 INNES Bie Moya CC ood on ce 7.01 8.64 II.OI Acide PROSPHOTIQUEN CRE 0.32 0.26 | 0.49 carbonate de calcium. La richesse en calcaire influence de trois manières la flore des dunes : 1° Elle permet l'existence d'espèces qui recherchent le calcaire, telles que Pyrola rotundifolia (phot. 231), Herminium Monorchis (phot. 232), Cirsium acaule TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 165 (phot. 234), Asperula Cynanchica (phot. 245), etc.; 2° Elle exclut les plantes calcifuges, comme Cylisus scoparius, Nardus stricta, Teesdalia nudicaulis, Pteridium aquilinum, etc.; 3° Elle empéche la formation de ces substances, mal définies au point de vue chimique, qui existent dans les tourbières et qui rendent si diffi- cile le fonctionnement des organes d’absorption (voir pp. 110, 111): il n'y a donc dans les pannes, même les plus humides, rien qui rappelle les marécages tourbeux. x * * La figure 23 A (p. 48) nous a montré que la température est beau- coup moins variable sur la côte que partout ailleurs en Belgique. L'hiver est particulièrement doux; il est fort rare que la neige persiste plusieurs jours dans les dunes, et des aspects tels que celui de la photographie 16 sont tout à fait exceptionnels. Nous savons déjà (p. 51) que certaines plantes profitent de la douceur de l'hiver et de son humidité pour se développer pendant cette saison. D’autres, assez nombreuses, restent vertes pendant l'année, par exemple Helianthemum Chamaecistus, Euphorbia Paratias (phot. 227), Pyrola rotundifolia (phot. 231), etc. Dans un chapitre précédent (p. 53), on a vu que le climat maritime a localisé pas mal d'espèces sur le littoral, et en a sans doute exclu d’autres. Je ne reviendrai pas sur ces considérations. Enfin, l'influence des tempétes a aussi été indiquée. A la page 54 il a été question de l'action directe du vent sur les arbres. Les figures 10 et 15 sont assez démonstratives pour se passer de com- mentaires. Ailleurs (p. 99), nous avons examiné de quelle manière les plantes évitent les conséquences fâcheuses de l’ensevelissement sous le sable et du déchaussement de leurs racines; la figure 32 (p. 98) est d’ailleurs relative à des plantes de dunes B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Le district des dunes est serré entre le domaine intercotidal et les polders (voir carte 9, hors texte). Il commence immédiatement au-dessus de la laisse des hautes marées d’équinoxes et comprend TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 166 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE donc la bordure supérieure de la plage. Ici les conditions d’exis- tence sont tout a fait défectueuses : mobilité du sable, violence des vents, stérilité du sol, tout se combine pour rendre la vie très dure aux végétaux; ajoutons-y un autre facteur, plus désastreux encore: le fréquent envahissement de la plage par les vagues de tempétes, ce qui laisse le sable imprégné de sel. Aussi n’y a-t-il que très peu de plantes, toutes Phanérogames, qui aient réussi à s’y installer : Agropyrum junceum (phot. 225), Cakile marilima (phot. 226), Arenaria peploides, qui habite aussi les dunes mobiles (phot. 220), Salsola Kalz (Massart, Essai, phot. 7 et 8) et deux ou trois autres. Toutes ces plantes sont exclusivement littorales, et la plupart ne vivent mème que sur l'estran et sur les dunes les plus voisines de celui-ci. Les dunes mobiles offrent les mèmes conditions que la plage, sauf en ce qui concerne la salure; mais la mobilité du sable est encore plus grande (phot. 5 à 10). Aussi n'y a-t-il ici que des plantes capables de lutter contre les mouvements du sol (phot. 5, 9, 227, 228, 220). Aux espèces strictement littorales se joignent pourtant déja des plantes non spéciales, parmi lesquelles Salix repens (phot. 9, 227, 228), Carex arenaria (phot. 230) et Inocybe rimosa (phot. 220) sont fort abondants. Dès qu'on a dépassé les dunes les plus meubles, la végétation change complètement de physionomie et la flore se modifie du même coup : les associations deviennent de plus en plus fermées et les espèces littorales disparaissent progressivement devant l'immixtion de plantes étrangères. Les dunes fixées, avec leur flore beaucoup plus variée que les dunes mobiles, ne possèdent qu’un petit nombre de Phanérogames spéciales au littoral : Asparagus ofjicinalis (phot. 246), Agropyrum acutum (phot. 265), Phleum arenarium (phot. 247), etc. Dans l'ensemble, leur flore est d’une banalité frappante : la plupart des espèces se rencontrent aussi ailleurs, soit sur le sable (/asione mon- tana, phot. 245, Silene conica, phot. 247, Tortula ruralis rurali- formis, phot. 258, 249, etc.), soit sur les terrains les plus variés : Hieracium umbellatum et Epipactis latifolia (phot. 243), Rubus caesius (phot. 246), Campothecium lutescens (phot. 247), etc. Tout au plus certaines de ces plantes présentent-elles dans les dunes des TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 167 variétés (ou des accommodats?) spéciaux, par exemple, Ononis repens maritima et Viola tricolor sabulosa (phot. 245). Les pannes sèches ne different des dunes fixées que par la densité plus grande de la végétation buissonnante, constituée sur- tout par Hippophaës rhamnoides (phot. 11 et 236) et Salix repens (phot. 9). Entre eux vivent quelques espéces propres aux dunes (Thesium humifusum, phot. 238) et de nombreuses plantes banales phot. 235 a 251). C'est dans les pannes humides que la flore atteint son maxi- mum de variété, à cause du mélange avec les plantes qui recher- chent l'humidité : Schoenus nigricans, Parnassia palustris (phot. 231), Rhinanthus major (phot. 232), Paxillus involutus (phot. 233), etc. Elles sont accompagnées à la fois d'espèces que nous avons déjà rencontrées sur les dunes fixées et dans les pannes sèches, et de plantes qui, dans d'autres districts, habitent les endroits secs, mais qui ici sont strictement localisées dans les pannes humides : Pyrola rotundifolia (phot. 231), Herminium Monorchis (phot. 232), Carlina vulgaris (phot. 233), Cirstum acaule (phot. 234), Helianthemum Chamaecistus, etc. (Voir aussi p. 110.) Dans les mares, tant dans celles qui persistent habituellement tout l'été que dans celles qui disparaissent au printemps, la flore ne présente plus le moindre caractère littoral : Potamogeton natans, Polygonum amphibium, Juncus lamprocarpus, Anagallis tenella, Hydrocotyle vulgaris, Hypnum polygamum, Chara hispida, Oedo- gonium concatenatum, Pediastrum Boryanum, Navicula radiosa, Zygnema cruciatum, Micrasterias rotata, Volvox aureus, Trachelo- monas hispida, Gloeotrichia natans... sont des espèces qu'on peut s'attendre à rencontrer dans toutes les eaux pauvres quelles qu'elles soient. Les bosquets qui occupent quelques pannes et ceux qui couvrent le versant continental des dunes fixées (phot. 15, 256) sont intéressants par leurs caractères négatifs : leur sous-bois ne possède pas la flore habituelle de ces stations. Ainsi on n'y trouve pas Carex remota, Polygonatum multiflorum, Lamium Galeob- dolon, Anemone nemorosa, Stachys sylvatica, ni aucune autre plante typique des bois : leur flore n'est que la continuation de celle de la dune ou de la panne, sans immigration de plantes d’ombre. La TOME SUPPLEMENTAIRE, I 910. 168 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE flore des Champignons (phot. 257, 258) présente des particularités négatives analogues : même dans les pineraies de la dune, iln'y a guëre de Champignons spéciaux à ces bois, sauf Boletus luteus (phot. 258). Les cultures sont peu étendues : elles ne se rencontrent que dans quelques pannes. A cause des dangers d'inondation pendant l'hiver, le travail n'y débute, en général, qu’au printemps. Des précautions toutes spéciales doivent être prises pour empêcher que les tempêtes n'enlèvent le sable lors du labourage (voir Massart, Aspects, phot. 40, 41; Massart, Essai, phot. 59, 60). On fume la terre au moyen des rebuts de la péche : Etoiles de mer, Crevettes trop petites, Bernards-l'Ermite, etc. C’est probablement l'emploi de cet engrais, très riche en azote, qui favorise le. développement d'une flore assez particulière de mauvaises herbes : dans les champs de Pommes de terre et de Seigle vivent Chenopodium album, Solanum nigrum (phot. 254), Brassica nigra (phot. 253), Euphorbia Peplus, Polygonum Convolvulus et beaucoup d'autres plantes qui, ailleurs, ne se rencontrent d'ordinaire que dans les jardins potagers (p. 143). Est-ce à la mème cause qu’il faut attribuer la grande extension de Puccinia Rubigo vera (phot. 255)? $ 4. — District des alluvions marines. A. — LE MILIEU. La plage n’est pas seule à être soumise aux oscillations des marées. Celles-ci se font sentir également dans les embouchures des rivières anciennes ou actuelles. A marée montante, l’eau de mer pénètre dans les estuaires et recouvre les sédiments argileux constituant le sol. Ces conditions se rencontrent à Nieuport (phot. 23, 24, 59 à 66), au Zwijn (phot. 17 à 22) et dans l’Escaut inférieur (phot. 25. Voir carte g, hors texte). Une flore a peu pres analogue se rencontre dans les bassins de chasse, par exemple a Ostende, derriere le phare. Le district des alluvions marines se divise tout naturellement en deux zones superposées : les slikkes, que le flot atteint a toutes les TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 169 marées, et les schorres qui ne sont inondés qu'en marée de vive eau. Les photographies 25 et 259 montrent la limite entre les deux zones. On les verra mieux dans Massart, Aspects, photographies 42 a 53, et dans Massart, Essai, photographies 23, ss. Les figures 69 et 70 représentent le plan et le profil d’une slikke et d'un schorre. La terre est formée partout d’argile très compacte et à peu près imperméable. Les plantes n’ont donc pas d'autre liquide à leur disposition qu'un mélange d'eau de pluie et d’eau de mer. Pendant l'été, il arrive parfois que le liquide se concentre notablement et que sa densité atteigne 1030, alors que l'eau de mer n'a qu'une densité de 1025 à 1026. C'est la présence des sels dissous qui imprime à la flore des allu- vions marines son cachet spécial; les plantes, quoique vivant sou- vent dans l'eau, ont beaucoup de peine à absorber le liquide, et elles possèdent les adaptations xérophytiques les plus marquées, surtout des dispositifs destinés à réduire la transpiration et à mettre de l’eau en réserve. Les figures 67 À, 68B, 68C, 68D, 68E, 68G, 68H, 681, 68], 68K montrent ces adaptations. Il y a encore d'autres facteurs qui influencent la végétation des alluvions marines. En hiver, les eaux amenées par les marées gèlent sur le sol ; à la marée suivante, les glaçons secoués deci-delà raclent la surface du terrain. Aussi n’y-a-t-il pas une seule plante un peu élevée qui conserve des feuilles en hiver ; même la seule plante bisannuelle, Aster Tripolium, se dégarnit entièrement, ce qui n’est pas l'habitude des plantes bisannuelles. Quant aux plantes annuelles (Suaeda, Salicornia, Alriplex pedunculata), elles ne germent qu'en mai, lorsque le terrain a eu le temps de se réchauffer un peu après les fortes marées de l'équinoxe du printemps. B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. La slikke est très pauvre en végétaux : Zostera nana, Scirpus maritimus (phot. 25) et Salicornia herbacea sont les seuls Phané- rogames; Enteromorpha compressa (phot. 250), Cladophora fracta et Urospora penicilliformis représentent les Algues vertes; ajoutez-y un tapis de Diatomées, et voila toute la flore de cette station. (*S9}189 sop 0192 ne sonjauues L1 ep anorequr ysa Inb ‘opuaysO,p 0197 ne so9}10ddezr yuos sinoyney s9) ‘(69 “sy eT 9p q v) ax10gos np yo ous e Op Wood — ‘ol ‘or simpy sysnod CZ00 0 }: ambinjsy.ned soon 52/2007 RE rs oe shee oe a wes” ~~ op p az : a ‘JOS AG] OP olenysa,| suep ‘opAzjiequo7y op onbrio ev] ap_urrg — ‘C9 “OT POT o17D70 bo D DL10WYI" à = ee DE 114) ST D : uorpgoboa ¥ . D PLO 2 ophxp1vg TL OT ap anbity TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 171 ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE, ETC. J. MASSART. (seq ua) opney uorr2894 v o71049S f(iney uo) oser uore]a89A U 911OU9S : 19SX,] Op 211PNJS9,[ Ip S21109S sa] S19481} v sonbrewougos sadnog — ‘14 914 27 “oqey “20yDI9 bay: a suuoHos | : À DLOYAIPDI). … | surbimdumifohy DFIUPEIY 00aD oping. NP? 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Au contraire, sur le schorre a végétation haute (fig. 71 en bas), les plantes s’élévent jusqu’a plus d'un mètre de havteur (phot. 264) : Triclochin maritima (phot. 23), Statice Limonium, Salicornia herbacea, Plantago maritima, Suaeda marilima, Aster Tripolium s'y déveioppent avec vigueur. Le contraste entre les deux stations était fort intéressant et curieux à étudier. Malheu- reusement ces beaux schorres viennent d'être livrés aux bestiaux et, pis encore, aux joueurs de golf qui l’ont complètement dénaturé. On ne pourra bientôt plus y observer la localisation si étonnam- ment étroite des espèces végétales par rapport aux légères diffé- rences de niveau que présente la plaine. Ainsi Armeria marilima ne prospère que dans une zone dont l'altitude est strictement déterminée. A quelques centimètres plus bas, il est totalement remplacé par Af/ropis (phot. 24); sur les buttes, hautes de 10 ou 20 centimètres, il semble également inapte à soutenir la lutte contre d'autres espèces. Dans le Zwijn, il n’y a pas la moindre trace d'une distinction en schorre à végétation rase et schorre à végétation haute. D'ail- leurs l'apport incessant de sable par le vent a quelque peu modifié les conditions d’existence. En allant de la plage vers la digue qui limite le schorre du côté des terres, on rencontre successivement : 1° Une plaine argilo-sableuse, inondée à toutes les marées, ressem- blant à une slikke, mais portant à la fois Salicornia et Suaeda (phot. 17), 2° Une zone de buttes sableuses où ne pousse qu’Atropis maritima (phot. 18). 3° Une large bande occupée principalement par Atriplex porlulacoides (phot. 19); 4° En arrière, il y a encore des Atriplex, mais ils sont mélés à Atropis maritima et Statice Limo- nium, extrèmement abondants (phot. 20). 5° Encore? plus loin CE hé. den ttes ES) ‘TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 173 (phot. 21), Aérzplex ne vit plus sur le plateau mais uniquement dans les rigoles (phot. 22); Agropyrum pungens devient abondant (phot. 21); Arlemisia maritima forme de larges tapis. Dans le Bas-Escaut, au dela de notre frontière (en Zélande), on remarque sensiblement la méme succession de zones. Mais en Bel- gique, celles-ci se confondent plus ou moins; la composition flo- ristique diffère aussi de celles des schorres du littoral. Plusieurs espèces font défaut ou sont assez rares pour ne plus jouer aucun rôle dans la physionomie générale (Statice Limonium, Armeria marilima, Triglochin maritima), tandis que d’autres deviennent prépondérantes (Aster Tripolium, Plantago marilima, Scirpus marilimus) (phot. 25). Les rigoles qui sillonnent le schorre ont une flore voisine de celle de la slikke (fig. 71, en bas, phot. 260, 263) : elles sont bordées d’A triplex portulacoides et d’Aster Tripolium (phot. 263), de Suaeda et de Salicornia dressés verticalement; leur fond est revêtu d’une épaisse couche de Diatomées; très souvent à la base de la végétation phanérogamique, il y a une zone de Cladophora fracta et d'UÜrospora penicilliformis pendant en forme de franges (Massarr, Essai, phot. 102 B et 104). Les fosses sans communication avec la mer (fig. 71, en bas, phot. 23, 24, 201, 265), nourrissent une flore différente : ici vivent de vraies plantes aquatiques, telles que Ruppia marilima et divers Flagellates, surtout des Chrysomonadines (Hymenomonas Rose- ola, etc.) et des Dinoflagellates (Amphidinium operculatum, etc.). Leur fond est couvert d'un feutrage scrré d'une Schizophycée (Microcoleus chthonoplastes) qui supporte impunément la mise à sec (phot. 23, 24), tout comme Salicornia herbacea (phot. 261); le port dressé de ce dernier tranche curieusement avec l’allure cou- chée des individus qui habitent le schorre tout contre les fosses. On peut joindre a ces fosses les bassins des huîtrières, où les conditions sont sensiblement les mémes, sauf que la salure de l'eau n'y subit pas d’oscillations notables. Les Flagellates y sont aussi abondantes et variées que dans les fosses. La plante la plus remar- quable est un accommodat non fixé d'Ulva Lactuca constituant des lames ondulées ayant parfois un mètre de diamètre et toutes percées de trous faits par un Mollusque : Hydrobia Ulvae. A leur limite supérieure, et sur les petits monticules argi- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 174 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE leux ou sableux qui se dressent çà et la dans les schorres, la flore change de nouveau (phot. 265, 266. fig. 66). C’est là qu’on trouve Juncus Gerardi, Erythraea pulchella, Carex distans, Agropyrum acutum, A. pungens, Arlemisia maritima. Alors que la flore relativement riche des dunes littorales ne renferme en somme que peu de plantes spéciales, saufsur la plage, celle des alluvions marines ne se compose guère que d’espéces propres a ce district. Pour Jes Phanérogames, au nombre d’une trentaine, pour les Flagellates et pour les Schizophytes, cette spécialisation est tout a fait marquée; quant aux Algues, ce sont les mémes que celles de la plage, des brise-lames et des estacades, ce qui se comprend fort bien, puisque pour elles les conditions sont identiques en ces divers points. § 5. — District des alluvions fluviales. La plaine qui occupe le N.-W. de la Belgique est tellement plate que la marée remonte l’Escaut jusqu'à Gand, a 168 kilomètres de l'embouchure. Lors des fortes marées d'équinoxe, le fleuve gonflerait encore en amont de Gand si des écluses n’arrètaient pas le flot. La figure 72 résume les principales données relatives à la grandeur de l'oscillation de la marée, à sa vitesse de propagation et à la durée de la marée montante pour plusieurs points de l’Escaut. Depuis Flessingue jusqu’à une huitaine de kilomètres en amont de Doel, les rives du fleuve font partie du district des alluvions marines (phot. 25). Depuis ici jusqu'à Gand, ce n'est plus de l'eau salée qui inonde les berges à marée haute, mais l’eau même du fleuve qui a été refoulée par le flot. Dans tous les affluents que reçoit l'Escaut entre Gand et Anvers, la marée se fait également sentir (phot. 28, 31, 32), à moins qu'un barrage ne coupe les rivières. L'ensemble des berges soumises aux marées constitue le district des alluvions fluviales; son étendue est indiquée sur la carte 9, hors texte. Ce district est fort difficile à parcourir. Si j'ai pu l'étudier, c'est grâce à l'obligeance de mon collègue de l'Université de Bruxelles, M. le notaire Ed. Van Halteren, qui a souvent mis à ma disposition son yacht à moteur (phot. 27). La caractéristique des alluvions fluviales consiste précisément dans ces marées d’eau douce : un même point de la rive passe successivement par les états suivants : a) il est à sec (marée basse); TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, l'a Cm _ BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. *(§067) LOMA 19 SLAAM “ALLOTANN SLANVavag NVA ‘SNATITX) WIN 19 (E9er) Lag *(¢Zpr) S'IASSALS saide.p assoip anbiydeiry “inevosq] su PAR ON ue ‘am Le?) op UNE") | 09 08 oe + = : 5 re = = w a a mn =) S Gr & = a 8 dee BE 2 el — æ s+ tees ss + 2 — IL = IE | 3 rie © ist) = ei) 2 3 > (= ce 2} o © 2 5 3 2 5 CO o 5 5 © ® = x =< —|° @ | 3 a aoa At a g a se 2 = @ ss L iL [= a | = yoy} ne awwohow mn) ——* 906) COME BI NQ MM MPEG —°— _— RACAR ASIEN SOM SEAAMS FAA (LAY 2Bowod NE 2204 4 AMY NO POULE CAMP avmehon nv 29279) DÉS 2S auuehiow OAc) EPS) RTE BTÉRATERR on i = yoryowM Wwe VAMAGh Ano Ge © LEA f We 6222" TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 176 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE b) il est immergé dans un courant qui va vers l'amont (marée mon- tante); c) il est immergé dans une eau immobile (étale de marée haute), d) il est immergé dans un courant qui va vers l'aval (marée descendante); e) il est à sec. Ces mouvements’alternatifs de l’eau sont représentés par la figure 73. [ls influencent de diverses façons la flore qui revêt les bords de la rivière ou du fleuve. a — JUSANT (marée dexendanle) g — FLOT (maréde moutaule ) a & eS Es g = 8 ë a ao 2 A! § |S = ge. [3 t= E S £ œ 2 ô cei E : : < E = ma © 2) F 2 15 30 30 NMowbre de Kilometres. de Beruonde vers l'aval Fic. 73. — Trajet d’un flotteur qui serait jeté dans l’Escaut à Termonde au moment ou la marée commence à descendre. Graphique dressé d'après M. Perit (7883). En hiver, lors de la débâcle, les glaçons, avant d'être définitive- ment emportés vers la mer, passent et repassent une huitaine de fois en un même point, rendant impossible la persistance d'aucun organe aérien; aussi toutes les plantes des berges sont-elles ou bien vivaces-estivales (fig. 30 L, p. 71), par exemple Phragmiles com- munis (phot. 26, 27, 29, 32, 270) et les autres Graminacées, les Cypé- racées (phot. 30. 32, 267, 269), les Alismacées (phot. 32, 268), ou bien annuelles-estivales (fig. 30 J, p. 71), comme Polygonum Hydropiper, Brassica nigra. Pour pouvoir habiter une station qui est inondée régulierement deux fois par jour, il faut des plantes aquatiques ou amphibies. Seulement les courants excluent les espèces nor fixées (Lemnacées) ou insuffisamment ancrées au sol (Statzotes aloides); sont également TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 177 inaptes a vivre ici: les plantes à feuilles flottantes (Nymphaea alba, Limnanthemum nymphaeoites) et celles dont les feuilles sont sub- mergées (Polamogeton densus, Myriophyllum). I n’y a donc finale- ment que les végétaux aquatiques ou marécageux dont les tiges, les feuilles et les fleurs se dressent dans l'air qui deviennent les colons habituels des berges soumises aux marées. Dans les endroits tran- quilles, par exemple dans les petites criques qui communiquent avec les rivières, quelques autres plantes moins bien adaptées en apparence, mais à accommodabilité étendue, pourront se main- tenir tant bien que mal, par exemple Callitriche vernalis et Vero- nica Beccabunga (phot. 31). La figure 72 montre que jusqu'au voisinage de Tamise la diffé- rence de niveau entre la marée basse et la marée haute moyenne est de plus de 4 mètres (voir les phot. 54 à 56 de Massart, Aspects, et les phot. 10) et 110 de Massart, Essat). Aucune des plantes habi- tant les berges n’atteint une pareille hauteur. Comme leursfleurs ne peuvent pas être mouillées, les Phanérogames sont donc localisées à la bande supérieure de la zone tour à tour immergée et émergée (phot. 29 a 32, 267 à 269). Un peu plus bas vivotent quelques pieds isolés d’Eleocharis palustris ou de Scirpus lacustris, qui renoncent à fleurir. Encore plus bas, presque à la limite de la marée basse, la vase montre le plus souvent une belle teinte émeraude, due à la présence d'Euglena dese:, un Flagellate non nageant qui se con- tente de ramper (voir fig. 74). Nous arrivons enfin au point essentiel, celui qui donne à la végé- tation des alluvions fluviales son cachet typique. Deux fois par jour l'eau couvre la rive et envahit tous les petits vides laissés entre les particules de terre; deux fois par jour l'eau baisse de plu- sieurs mètres, ce qui détermine l'évacuation du liquide imprégnant le sol et son remplacement par de l'air. Les racines reçoivent donc tour à tour du liquide nutritif et de l'oxygène sans cesse renou- velés. Ne sont-ce pas là des conditions idéales qui ne peuvent man- quer de provoquer un développement exubérant des plantes? Les tiges de Phragmites atteignent 4 mètres de hauteur (phot. 29 et 70), les feuilles des Petasites officinalis s'élèvent a 2 mètres, celles de Caltha palustris ont souvent 25 centimetres de largeur. * AY 12 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 178 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Nous avons vu que les Phanérogames des alluvions marines | sont toutes à peu près spéciales à ce district; celles des alluvions fluviales, beaucoup plus nombreuses, — elles sont environ une cen- taine, — ne comptent qu'une seule espèce spéciale, Scirpus tri- gueler ; encore est-ce seulement dans notre pays que cette plante est particulière aux berges des rivières à marées, car, en France, on la rencontre aussi le long des rivières de l’intérieur. R a oe wie MAREE DU 12 MARS 1906 VE à || 1 Wl 7 SAP) settee FeV NW Wi MAREES -HAUTES fo DIGUE DU TROT Eos a 3 = \|, palustris Noyers GROOTE SCHOOR cs ESCAUT LE So) Fossé avec < Ne POLDER Stratiotes %, pict Td So : amy: MAREES BASSES : Zéro des cartes ÉCHELLE 5 millim. par mètre Fic. 74. — Coupe schématique à travers une digue de l’'Escaut. $S 6. — District des polders argileux. Le district poldérien est partout contigu aux districts alluviaux que nous venons d'étudier. Le long du littoral, il touche aussi aux dunes (phot. 15, 16, 36; voir carte o, hors texte). Les polders ne sont d’ailleurs pas autre chose que les portions des alluvions marines ou fluviales défendues contre les marées par des digues artificielles (phot. 39, 271, 272; fig. 74 et 75. Voir aussi la coupe figurée au bas de la carte 9, hors texte). Vers l’amont des rivières, je délimite, assez arbitrairement, le district poldérien a l'endroit ou s'arrêtent les marées. L’horizontalité des polders est proverbiale (phot. 33, 34, 35, 37, 98); tout ce vaste territoire est compris entre l'altitude de 1 mètre et l'altitude de 5 metres. Or, les marées d'équinoxe dépas- = TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 179 sent 5 mètres, et les alluvions au pied des digues sont donc plus hautes que le terrain poldérien mème le plus élevé. C'est ce que montrent les figures 74 et 75 et la coupe placée au bas de la carte 0. La différence de niveau peut atteindre 5 mètres (phot. 39). Suppo- sons maintenant qu'une digue se rompe, ainsi que cela s’est pro- duit en un grand nombre de points, à la suite de la forte marée du 12 mars 1906. Non seulement de grandes étendues de polders seront envahies par les eaux (voir MassarrT, Essai, pp. 456 et 457 et diagramme 9), mais à l'endroit de la rupture l'eau tombera avec violence du fleuve sur le polder et creusera profondément le ter- rain (voir Massart, Essai, phot. 130, 131). Aussi, apres la répara- tion de la digue, persiste-t-il le plus souvent un étang (phot. 48). CG ou lrensversale CD . PTT Re HE ER | = Polder ee Naas Say ie CR AN TÉ 4 Chelle 0,0025 Fic. 75. — Coupe de la digue (D C de la fig. 69, p. X). (Les hauteurs sont rapportées au zéro des cartes.) Dans les polders marins, le climat est identique a celui du litto- ral méme (fig. 23, A, p. 48). La neige persiste rarement (phot. 35). Le long de l'Escaut et de ses affluents, il est naturellement moins doux. Les vents violents qui soufflent sur la cOte empéchent les arbres de croître régulièrement (phot. 36). Aussi les Saules blancs et les Peupliers y sont-ils le plus souvent conduits en tétards (phot. 37 et 38) qui sont recépés tous les six ou sept ans. Plus loin de la mer, par exemple aux bords de l'Yser (près de la frontière francaise) (phot. 33) et aux bords de l'Escaut, on plante beaucoup de Peupliers (phot. 40 à 42); mème des petits bois se rencontrent ici (phot. 43 à 45). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 180 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Le terrain poldérien est essentiellement argileux. Le long de la mer et de l’Escaut inférieur, il est constitué par des sédiments ana!ogues à ceux qui se déposent encore sous nos yeux; les géo- logues les appellent l'argile des polders inférieure et l'argile des polders supérieure (fig. 76). =| (lee Gg | al {|i or aml (1 sp. Sable de la plage = =} alg. Sable a Cardiurv ZS] ale Dunes (TT 247 Orgie des polders inferiéare y adp.2 drqcte des polders supérieure Fic. 76. — Carte géologique de l'embouchure de 1’Yser, d’après la carte géologique au 40,000°. Le tableau des pages 182 et 183, extrait des MONOGRAPHIES AGRICOLES DE LA BELGIQUE, indique la composition physique et chimique de ces terres. La nature géologique des polders bordant l'Escaut dans sa por- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 181 tion fluviale est moins uniforme. Il en est probablement de même pour la structure physique et chimique de leur sol; mais nous manquons d'analyses. L'argile des polders remonte l’Escaut jusqu'à l'embouchure de la Durme (fig. 77), c'est-à-dire à une trentaine de kilomètres plus haut que les alluvions marines actuelles. Au dela de ce point, dans la vallée de l'Escaut (fig. 78) et aussi dans les vallées latérales, le sol est formé par des alluvions modernes des vallées. Comme celles-ci ont été déposées par des rivières dont le courant était à peine appréciable, leur grain est aussi fin que celui des argiles littorales. B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Le fait qui ressort avec le plus d’éloquence des analyses phy- siques et chimiques données aux pages 182 et 183 est que le sol des polders jouit d’une incomparable richesse. C’est a sa fertilité que ce district doit d'être exploité jusque dans ses moindres recoins. Méme les digues sont souvent livrées à la culture. Il n'y a vraiment plus que les eaux qui renferment encore une végétation spontanée. Les étangs, les canaux, les fossés ont la flore phanérogamique la plus riche et la plus variée qu'il soit possible d'imaginer. Les canaux et les étangs voisins des schorres, étant à un niveau infé- rieur à celui des hautes mers, reçoivent souvent, par infiltration, de l'eau salée; leur flore et celle de leurs bords présente une certaine analogie avec celle des alluvions marines (phot. 273, 274). Plus loin de la mer, l'eau est tout à fait douce et la flore est essentiellement celle des eaux riches en matières nutritives. Beau- coup d’étangs des polders sont bordés de prairies flottantes, consti- tuées par un feutrage de rhizomes de Monocotylées (Phragmiles communis, Typha angustifolia, Scirpus lacustris) qui s’avance dans l'étang au dela de la terre ferme; sur le radeau ainsi constitué, les plantes amphibies les plus variées peuvent prendre pied (phot.275, 276). Les photographies 67 a 74 de Massart, Aspects, et les photo- graphies 142 à 150 de Massarr, Essai, donnent une idée de la phy- sionomie qu'ont les étangs des polders. Pourtant ce n’est pas la que la flore atteint son maximum d'intensité et de variété. Celui qui veut jouir de la vue d'une belle végétation aquatique doit se TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, 182 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Analyse physique de la terre séchée à l'air (1,000 parties). Argile inférieure | Argile supérieure des polders des polders à Ramscapelle. à Zandvoorde. Sol. Sous-sol. Sol. | Sous-sol. Eat BRT SOND Ae ie Sieh cee Ae) CE 48 07 32.82 46.00 40 54 Résidu sur le tamis de x millimètre. Débris organiques . «+ «| Traces. | Traces. | Traces. | Traces. Débris minéraux . . . . . . o 8 Traces. | Traces. | Traces. Terre fine passant au tamis de z mil- limètre. Matières organiques . . . . Sable grossier ne passant pee au tamis de ons . . , F Sable fin, ne as ssant pas au tamis de omm2 : a CURE Sable RS passant au tamis deommz . weit PT oO leet chs bow omc Différence considérée comme cal- CARO NE) ES utes eee ceatma oe 106.6 4 Matières noires de Grandeau . .| Traces. | Traces. | T s. | Traces. Poids d'un litre de terre séchée à HV NORRIS UE 275 1250 1280 Pouvoir absorbant de la terre SÉChÉC AA sal Be Wen ssa 383 (1) L’analyse est faite d'après la méthode de SCHLOESING. L'analyse chimique renseigne exactement sur le taux en carbonates. A TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 183 Analyse chimique de la terre fine (1,000 parties). Argile inférieure des polders a Ramscapelle. Argile supérieure des polders a Zandvoorde. Sol Matières combustibles et volatiles. . 58.21 AZOICIOTPANIQUE + Le, « « 1.12 — ammoniacal . . . . . 0.02 Sn UIQUE .... « «|| Lraces. Soluble à froid dans HC/(D=—1.18). | 152.78 Oxyde de fer et alumine. . . . 24.86 Guns, Le Sa 51 08 MOOTÉSIE ES ARE in ep ke 8.71 SOudelos. ss . MY Shae AE 0.40 eOtaSSC Be sy sete il a 1.47 Acide phosphorique . . . . . 0.73 —wsulfurique, 7 0 0.32 =a) carbonique: - . = 5 = 45.04 — silicique an 0.16 Chlore . . CT TD 0.01 Insoluble à froid dans HCl; soluble CUNSLE Ue SI NE ie) 1829001 RGRSSERR NE CU 16 42 (CENTS. TON ONE 2 69 MAPTeSIeN Me (eter 2.) cere 7:54 Acide phosphorique . . . . .] Traces. Oxyde de fer et alumine. . . . 101 97 Sous-sol. 56 25 OS 755 78 4:33 6.86 Traces 83.33 Traces. | Traces. Sol. Sous-sol. 45.20 29.50 1.34 0.67 0.01 0.01 0.01 0.01 8.02 7 70 0.53 0.38 1.88 1.83 1.07 o 89 o 36 0.17 52.25 25) 17 o 09 0 07 0.01 0.01 787.41 | 866.29 17.02 17.24 6.94 6.36 0.29 0.36 109.75 104.03 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE J. MASSART. 184 Z SS ——— ER LE ec P =a NS ST A AT qu i af = SE À Sa ù Se = ‘000 09 : 1 [2494 -— ‘981 O8ed PJ YISe Opuasg] PY — UOHPUE[ Op SHOANOI9I JUOS SU9IOUE SN{d SUIEII9} SO] J9 UOHOPIO oT *000‘o+ ne onb1801098 9J1v9 ej sarde p = TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 185 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. "000'09 : TaT[ayoy — ‘981 ased ef à Isa apuasay ET — ‘UPIIPUELA Op SHOANO99I JUOS SuIIOUE SN[d SUIBIIAY Say SNO} Ya UOTYOSsY/T *,000'0F ne anbrdojoas 97189 ve] saide,p ‘apuowsay op juotue ua foydpnuO-IuieS 19 uapaYyot AA 21109 JNP9SA,I 9p sata sap onb1801098 91189 — ‘gl “OL À à LOLA A AAA AAA AER | LIZ ZL LLLLLLL. ZA" | LLL LL ALLA ARR ELL. # SL TT | ZLLLLLLILZZ TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 186 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE promener le long des fossés qui limitent les prairies et les champs. L'eau disparaît souvent sous un revêtement continu de Ranunculus aqualilis (phot. 42), de Lemnacées (Lemna minor, L. trisulca, L. gibba, Wolffia arhiza, Spirodela polyrhiza), de Stratioles aloides d’Hydrocharis Morsus-Ranae, de Hottonia palustris (phot. 41, 42; 277 à 279). Sur les bords se pressent les grands Carex, par exemple, C. paludosa, C. Pseudo-Cyperus (phot. 279), Symphytum officinale, Mentha aquatica, [ris Pseudo-Acorus (phot. 280) et une foule d'autres plantes herbacées à croissance rapide. Rupreben Cocke Qe DCMALAR: Nmmetien. ae s Hamduen non tenreoerl, Ledren | 6a) == Rofdenren aM™, af f 4 ZZ ee 4 } ) “ + | ESS diures ; fuwuu Cows : ee) marars ou ange ; wr Légende des figures 77 et 78. Les Algues sont remarquablement pauvres en especes dans les eaux des polders (voir M™= ScHouTreDEN-WErRyY, 1909). Les Fla- gellates sont surtout des Euglénacées. Les digues ont une flore différente pres de la mer et à l'intérieur. Contre les schorres, elles portent Cochleartz danica, Petroselinum segelum, Beta marilima, Pastinaca sativa (phot. 281). Lorsque la TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 187 digue est séparée des schorres par des terres qui ont été endiguées depuis sa construction, sa flore se modifie : elle se compose de Lolium perenne, Agrimonia Eupatoria, Achillea Millefolium (phot. 272), Ononis spinosa, etc.; parfois quelque Agropyrum pungens où Apitum graveolens rappelle l’ancien voisinage de la mer. Le long de l’Escaut et de la Durme, les digues sont souvent plantées de Noyers (Juglans regia) (phot. 39, 40). Les prairies servent généralement de pâturages dans les pol- ders marins (phot. 33, 36), tandis qu'aux bords de l’Escaut et de ses affluents elles fournissent du foin (phot. 41, 42). Il faut men- tionner spécialement les prairies situées tout contre |’Escaut et la Durme, qui ne sont séparées de la rivière que par une diguette d’été (voir la figure au bas de la carte 9, hors texte). On appelle ainsi une digue basse, insuffisante pour arrêter les eaux de crue et de marée pendant l'hiver; ces prairies inondables ou schorres subissent donc le colmatage pendant la mauvaise saison et ne sont terre ferme qu'en éte. Leur flore n'est guère différente de celle des prairies situées dans les polders proprement dits. Les champs portent du Froment, de l'Orge, du Lin, des Féve- roles (phot. 283), etc. La nature argileuse des terrains est très favo- rable à certaines plantes messicoles : Eyuzsetum arvense (phot. 283), Linaria Elatine, Phragmites communis, etc.; mais elle en exclut d’autres : Centaurea Cyanus, Spergula arvensis, Agrostemna Gi- thago, etc. Il n’y a pas à proprement parler de bois dans les polders. Tout au plus pourrait-on appeler ainsi les petits bosquets entourant les canardières, par exemple a Overmeire (phot. 43, 44, 45). De grandes étendues de terrains sont occupées par des oseraies (phot. 284). Le long des prairies et au bas des digues, on plante souvent des Salix alba, qui sont exploités en tétards (phot. 37 et 38). Grâce à l'humidité du terrain, une abondante flore de Mousses et de lichens garnit les troncs (phot. 281). Il y a aussi de nombreuses Phanérogames et Fougères (surtout Polypodium vulgare) sur le plateau qui termine supérieurement ces arbres, et à leur intérieur (phot. 282); cette végétation épiphyte a été décrite en détail par M. GALLEMAERTS (908). TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 188 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE e S 7. — District des polders sablonneux et des dunes internes. En beaucoup de points, le sol de la plaine maritime est formé non d'argile, mais de sable. C'est le « sable à Cardium » des géo- logues belges, intercalé entre l'argile inférieure des polders et l'argile supérieure (voir la figure 56, page 180, et le tableau géo- logique de la page 33). Le plus souvent, la couche sableuse est peu importante en épaisseur et en largeur, et elle a été intimement mélangée à l'argile sous-jacente. Mais en trois endroits (voir carte 9, hors texte), elle est épaisse et étendue, et elle imprime un cachet spécial au paysage (phot. 46). La figure 76 donne le détail de la plaine sablonneuse de Lombartzyde et Westende. À Adinkerke s'élève une rangée de dunes, séparées des dunes littorales par une certaine largeur de polders argileux. Ces dunes internes (phot. 47) ont la mème flore que les polders sablonneux de Lombartzyde et Westende. Le sable a une composition assez différente de celle des dunes littorales : le calcaire y est beaucoup moins abondant que dans les monticules littoraux, où des coquillages sont sans cesse amenés par le vent (voir les tableaux des pages 162 et 165). Aussi y a-t-il dans le district que nous étudions en ce moment toute une série de plantes calcifuges qui font défaut aux dunes littorales : Cytisus scoparius (phot 47), Calluna vulgaris (phot. 46), Ornithopus perpu- stllus (phot. 285), etc. La flore des Algues montre aussi, par l’abon- dance relative des Desmidiées, que l’eau est pauvre en calcaire (M™* SCHOUTEDEN-WERY, 1909, p. 148, 149). À part ces plantes particulières, les dunes ont la même flore que les dunes fixées littorales. Partout de grands espaces sont convertis en garennes et livrés aux Lapins. Ici, toutes les espèces originelles finissent par disparaître, sauf Carex arenarza et Calluna vulgaris; encore ce dernier est-il brouté de près. Dans les pâturages, la flore se modifie également; souvent Ranunculus bulbosus devient tout à fait prédominant. A la fin de l'été, de nombreux ronds de sorcière apparaissent; ils sont formés TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 189 par Marasmius Oreades (phot. 286), par Tricholoma Columbetla ou par Psallzota campestris. Le terrain propice ala culture est surtout employé à la pro- duction de légumes pour le marché d’Ostende (phot. 48). La flore messicole est analogue à celie des dunes littorales, avec addition de quelques plantes calcifuges : Teesdalia nudicaulis, Arnoseris minima, etc. § 8. — District flandrien. A. — LE MILIEU. Le district flandrien a sensiblement les mémes limites que la mer flandrienne (fig. 6, p. 20); elles sont indiquées sur la carte 1 hors texte. Pres des polders, le Flandrien commence par une large plaine basse et unie, dont le niveau est inférieur a 5 métres. L’écoule- ment des eaux ne peut donc pas se faire librement vers la mer, puisque les marées hautes s'élèvent a plus de 5 mètres, et l'on est obligé de drainer ce pays à l’aide d'innombrables fossés qui se réunissent dans des canaux munis d’écluses. Après cette bande, large au maximum de 5 à 6 kilomètres, vient une plaine (phot. 51), qui s'élève progressivement à l'altitude de 10 à 15 mètres; elle occupe la plus grande partie du district. Le peu d’inclinaison du terrain et la présence d'une nappe super- ficielle posée sur une couche argileuse (phot. 5g) font que l'on doit prendre des précautions spéciales pour éviter l'excès d'humidité du sol (phot. 54). Dans le pays de Waes, il y a de véritables collines, dont le som- met se dresse à une vingtaine de metres d’altitude. Mais c’est dans le sud de la Flandre occidentale que le sol s'élève le plus: il y a là des collines flandriennes qui ont une quarantaine de mètres (phot. 56 et 57). Nous rattachons au Flandrien une petite région très spéciale du Hainaut, autour et à l'Est de Mons. Le sol y est constitué en partie de sable flandrien, par exemple dans la vallée de la Haine (phot. 61) et au N. de celle-ci (phot. 53, 295), en partie de sable et TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 199 J. MASSART. — ESQUISSE DE fA GÉOGRAPHIE grès éocènes (phot. 62). L’altitude de cette enclave est comprise entre 20 et 100 metres. Le climat du district flandrien est nettement maritime, surtout dans sa partie occidentale. Les gelées printanieres sont assez rares pour qu'on y ait établi de nombreux bois de Mélèzes (phot. 58, 59). Le sol, généralement sablonneux, est d’origine géologique assez variée. Dans la plus grande partie du district, c’est du Flandrien (voir les figures 77 et 78). Mais sa composition est loin d’être constante : tantôt c'est du sable quartzeux, a gros grains, rebelle à l’agriculture, sur lequel on ne réussit à faire pousser que des Pins sylvestres, comme dans le nord de la Flandre orientale (carte 2, hors texte); tantôt il est mélangé d’assez d'argile et de sable fin pour pouvoir être transformé en excellent terrain agricole (carte 6, hors texte; phot. 49, 50, 51); tantôt, enfin, la proportion d'argile est telle que la terre passe au limon et que même le Froment y vient à merveille (phot. 55, 56, 57). La carte 5 (hors texte) montre que, au milieu des sables flan- driens du S.-W. des Flandres, il y a des lambeaux, d’étendue variable, de sables d’une autre nature. Ils sont toujours très peu fertiles et ne portent guère que des bois. C'est le cas pour les sables moséens à l'E. d'Ypres (phot. 288, 220), pour les sables paniséliens à l'E. d’Ypres (phot. 287), au N. de Thourout (phot. 291 à 204) et près de Bellem (phot. 59), et pour les sables yprésiens entre Poelcapelle et Clercken (phot. 60). Ca et là, il y a de petits afflenrements d’argile éocène, soit yprésienre, soit panisélienne (phot. 58, 295 à 297); ils sont également garnis de bois. Les tableaux des pages 192 à 195 donnent les analyses piiysique et chimique de plusieurs terres des Flandres. La plupart des analyses sont extraites des MONOGRAPHIES AGRICOLES DE BELGIQUE. Celles de Reeth sont extraites de PETERMANN (7898). On voit que les terres sont très sableuses et pauvres en calcaire. Celui-ci est le plus rare dans les endroits non encore mis en culture, à cause de leur stérilité, à Saint-André lez-Bruges et à Wyngene. Les terres culti- vées de Roulers et de Saint-André lez-Bruges sont médiocres; elles ne portent pas de Froment. Mais les autres sont des terres de première qualité. Elles proviennent d'ailleurs du sud de la Flandre TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE BELGIQUE. 101 (carte 5) et du sud de la province d'Anvers (carte 6), c'est-à-dire de contrées qui sont souvent réunies par les agronomes au district hesbayen. B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. « Le pays de Waes, jadis des landes, est maintenant l'une des contrées les plus fertiles et les plus populeuses de l'Europe (277 habitants par kilomètre carré). On n'y voit que pâturages, vergers, champs découpés en carrés et bordés d'arbres et de haies vives, çà et la de petites plantations d'arbres, etc., le tout semé de fermes isolées et de riants villages. Le sol n’est guère autre chose que du sable; il a été couvert, par des moyens artificiels, d'une excellente couche de terre végétale. Sous le rapport de l'agri- culture, cette contrée est un pays modèle. » Ainsi s'exprime le Guide Baedeker pour la Belgique et la Hollande, édition de 1897, page 128. Cette appréciation n'a rien d’exagéré. Avant que le sol ett été purge de son humidité stagnante par un drainage méthodique, le pays était tout entier couvert de marécages et de bois. Mais, depuis le haut moyen âge, l'industrie étonnamment prospère des villes flamandes appela vers elles une population de plus en plus nombreuse. Pour la nourrir, il fallut mettre en culture des terres qui, partout ailleurs, auraient semblé impropres à toute exploita- tion. Actuellement, il n'y a plus de terres incultes que sur les sols formés de sables purs ou d’argiles compactes. Les grandes bruyères qui s’étendaient aux environs de Maldeghem sont transformées en pineraies; celles du nord du pays de Waes ont subi le même sort. Même les sables moséens des environs d'Ypres, d'apparence si inhospitalière, portent des Pins sylvestres et des Mélèzes (phot. 52). Les seules bruyères qui soient encore conservées sont celles de la partie flandrienne du Hainaut (phot. 62 et 289). Leur flore est celle qu’on trouve partout sur les landes sablonneuses : Cailuna vulgaris, Agrostis vulgaris, Jasione montana, Trifolium arvense, Carex praecox, Genista pilosa, Scleranthus perennis, Hieracium Pilosella, H. vulgatum, Rumex Acetosella, Dicranum scoparium, TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 192 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE NN Analyse physique de la terre | BRUYERES. CHAMPS CULTIVÉS: san) Woneene: | Rates Vie Braga | (). | defriches,) | ee AE Eau à 1509 C 5 17.70 19.10 10.00 16.26 Résidu sur le tamis de 1 millimètre .« Débris organiques, : 4." "Lu. — = — — DÉDrTISTUNÉTAUXS NN Re ENS pe eee _ = — — Terre fine passant au tamis de 1 millimetre Matières organiques. + + - + « es « « — — — — Sable grossier ne passant pas au tamis de omms, Sable fin ne passant pas au tamis de o"m2 . . 905 3 952.3 933 7 937-4 Sable poussiéreux passant au tamis de omm2 Argile . . ‘ 51.6 07.7 36.7 My jen Différence considérée comme calcaire (*) 9 — — — — Matière noire de Grandeau. . . . . « . Traces. 20.1 3.8 28.3 Poids d'un litre de terre séchée à l'air . . « « 11550 11258 11575 11506 Pouvoir absorbant de la terre séchée à l'air . — — — — (1) Cette terre est rebelle à la culture du Pin sylvestre. (2) L'analyse est faite d'après la méthode de Scxr.oësiNG. L'analyse chimique renseigne exacteme TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE BELGIQUE. 193 eee chée à Pair (1,000 parties). EE ee es CHAMPS CULTIVÉS. | Reeth. Desselghen. Anseghem. Rumbeke. Sol Sous-sol. Sol Sous-sol. Sol Sous-sol. Sol Sous-sol. 15.06 17-47 21.26 21.8 a — un \O 1 nN un ol = 0 0.3 lraces 0 — = | 0.6 05 OT 2.4 4.0 1.0 — — 951 947 —— = 8.2 15.0 1352 270 == —= | | o o 1.6 1.5 | 916 o 935.0 4 359.0 447.0 614.0 641.4 4 897.6 802.8 | 586.9 503-1 338.9 299.2 | | 15 1-2 45.4 29.4 26.4 42.5 70.3 151.1 # = 0.4 2.8 1.9 1.4 — = 12.93 9.72 5.40 T2 4.1 To) 4.9 gel 14250 15375 15580 14415 1165 11055 11522 14257 41.0 39.5 245 268 349 208 — = | ‘le taux en carbonates. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 194 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE we Analyse chimique de SS BRUYERES. CHAMPS CULTIVE Saint-Andrél Wyngene. | Roulers. pe | RE : Matières combustibles et volatiles . 1. 2. « . 9 40 — 14.40 5 8.50 AZOte OIPANIQUE Se Rene 0.095 1.160 0.539 0.99 — (AMDONIACAL. ee Traces. Traces. 0.05 0.08 ==) TUITTAGUG SNS secu te one Traces. Traces. Traces. Traces, Soluble a froid dans HC1(D=1.18). + . . 6.59 4.19 14.96 5.69 Oxyde de fer et alumine . . . . . . . 4.90 3.58 11.05 4.13 ChAUT EN SPAS iad one. Corte 0.25 0.20 I.o1 0.57 IMagmesiGicy so ens) NS eigen 0.14 0.05 0.93 0.22 Soude se. 2 io} (e] o Q e) n na n un n 8.69 8 81] 13.24] 9.93] 15.66] 9.82] 15.54] 17.63] 18.53] 11.92] 4.71 4.76] 7.20] 12.75] 4.43 21.94 ô.21| 2.20) 8.82) 4.42] 60.0 |145.0 4-39} 1.84| 11.03| 9.03] 1.75|Traces| 1.37] 2.12] 4 11] 1.53| 1.97] 0.25 O17 6.61) 2.59] 23.35] 12.91] 4.28] 47.78] 33.17] 30.68 _ 1.10] 0.67] 6.35) 4:17] 59.3 nats 986.76 968.13 976,26|985.88| 086.97 1990.8219:0.0 |S57.0 4.71) 7.89] 24.82) 5.87| 47.34] 21.84] 33.19] 33.29] 28 94| 29.24] 12.48] 9.19] 4 7 | 22.4 +60] 14.45] 7 25] 5.271127.57/188.63|165.99]139 95] 9-59] 8.23] 71.13] 43.24] 27 1 +14|404.86/273.86]177.68]317.05/309. 79/631. 39/585. 291661 .68}704.22/464 35 474-77|735-7 9830-1 || 9-01/517 54/597.60)710.99]423.36/385.11/106.31/182.89]260.68|228 24/429.62]447.42]155.1 1.73] 41.92] 48.66) 67.63] 21 50] 35 14| 9.48] 7.10] 12.12] 13.00] 6.18] 13.26] 16.2 Baral 0.12) 0.10] 0.19] 0.69] 1.79] 1.89} 3.56] 1 05). 3.25] 2.95] 3.21] 2.94] 1.2 1.4 .34|Traces| 5-17|Traces} 9.78] 5.52] 13.16] 15.97] 8.46] 10.16] 2.06] o.58] — — 90 | 18470 | 1k315 | 1k340 | 15280 | 1k380 | 1k365 | 1K355 | 1k290 | 1k355 | 1495 | 1k 440 1k550 — 8.00} 26.7 |319.00| 28 5 |370.00|294.00|346 80 392.50] 412 348 294 302 252 306 © SABLE Bruyère maré- cageuse. 28.59| 219.20| 2 o 16| 6.83 0 02] 0.08 Traces| o.04|Tre c 14.52] 54.18 13.23| 43.87 0.04| 4.60 o ro} 1.58 0.53) 0.34 0 02| 0.24 0.28] 2.38 0.13] 1.09 » | Point 0.18] 0.08 o.o1| Traces 956.89) — 2.47| 13.72 11.13] 17.21] 8 3.06] 17.30] Poi 0.08} Point] 1. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 207 re fine (1,000 parties). PDU PATES pee ee PRAIRIES SABLES a Merxplas. LABOURES. : Sable fandrien.) (Sables campiniens.) IRRIGUEES. DIESTIENS. = t Be Brée. < Rethy Neerpelt. Fe À CAPES 2 | & à S z . | 6) |: =) °3 —$—<$<—<— — |" |" 73| 8.00) 26.06) 6.06) 50.40) 23.17| 34.95] 385.04) 29.64) 99.65] 12 64 9.28} 5.01) 26.17 02) 0.10} 0.07] 0.05} 1.53} © 56| 1.12] 1.17] 0.76] 0.67] 0.58] 0.16 0.15] 0.30 04| Traces|Traces|Traces] 0.03] 0 03] o o1| 0.04 0.03] 0.02|Traces| Point] 0.01 o 03| O.o1|Traces| Traces] o.o1|Traces| o.o1| o.o1]Traces|Traces|Traces|Traces|Traces| 0.06 96) 10.67) 8.06) 14.64) 9.32] 9.05! 8.42) 5.08! 6.13| 5.19] 7.49] 6.34] 23.95] 39.41 65| 9.63] 7-15] 13.72] 6.37] 6 36] 4.03] 3.61] 2.04] 2.16 3-73| 3.60] 22 85] 0.06) 04) 0.03) © 19] 0.03] 0.29] 0.40) 1 68! 0.27] 2.68] 2.31] 1.57| 1.21 0.13] 0.56 16} 0.22] o.11| 0.38] 0.18] 0.25] 0.29] 0.11] 0 19] o.15| 0.25] o.14] 0.10] o 18 26] 0.30] 0.25] © o6| 0.42] 0.95| © 19] 0.11 0.09] 0.08] 0.61] 6.30] o 19] 0.29 06} 0.13) 0.05} 0.11] 0.27] 0 05] 0.12] 0.05] 0.07] 0.08] 0.11] 0.021 0.08 0.52 08] o c8| 0.10] 0 13] 0.53] 0.46] 0 81 0.34] o0.°8| 0.15} 0.13] 0.12] o 27| 0.44) 15| © 16] 0.10] 0.12] 0 34] 0.24] 0 28] 0.35] 0.08] 0.01| 0.08 0.05} 0.17] 0.11 — = = 0-67] © 11] O05] 0 07] 0.25] ‘6.16 0.61| 0.61] o.c8| Traces 05) ©-07) 0.10) 0.08} 0.22) 0.20] 0.95] v.11] 0.14] 0 08] 0.07 0.15] 0.06] o 07 II] 0.05) o.o1| 0.01] 0.03| 0.03] 0.02] o.o1| 0.01] 0.01 0.03} 0.14] 0.02] 0.02 71} 981 .33)965 .88)979. 301940. 28|967 .78|956 .63|959.92|964.23| 965 .16|980.17| 984.38 971.04) 941.4% 69] 15.74] 27.96] 25.16 5-40] 6.63) 6.18) 4.59] 23 93] 27.48] 12.91 16.03] 11.69] 25 70 60} 0.86] 10.27] 18.36] 7.51] 4.84] © 83| 6.24 32 78) 34.90] 5.64] 5.54] 10.32] 0.71 22) 0.09} 0.61] o 31] 0.68} 0.17] 4.01] 0.52] 1.13] 1.44 OA te 5il) 2.27| oaks — 0.02|Traces| o.22| o.o7|Traces| o.10] 0.13] o.11| o.21| o.1olTraces| — TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 208 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE An point de vue géobotanique, nous avons classé les terres ana- lysées en cing catésories: 1° Les bruyères, et 2° les pineraies, à sol très maigre. Rien ne montre mieux la stérilité du sol de la Campine que la lenteur avec laquelle une terre vierge se repeuple. On a enlevé à Calmpthout, sur une étendue de plusieurs dizaines d'hectares, tout le sable superficiel, jusque dans le voisinage de la nappe aquifere. Ce travail a été exécuté il y a quinze ou vingt ans. Or, le terrain ainsi dénudé est loin d'être garni de végétation : que l’on compare les photogra- phies 64 et 65; la photographie 8 montre aussi la pénétration des plantes sur le so] vierge. La bruyère marécageuse de Neeroeteren est remarquablement riche en azote organique, ce qui explique peut être que beaucoup de plantes de ces stations possèdent des mycorhizes (voir p. 131); 3° Les champs labourés : leur terre est sensiblement plus riche; 4° Les prairies irriguées (voir plus loin), ou l'eau apporte sans cesse de nouveaux aliments; 5° Les sables diestiens : la présence de glauconie élève énormément le taux en potasse. B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Les sables maigres et inféconds de la Campine n'ont jamais attiré une bien forte population (p. S8); aussi ce district ren- ferme-t-il encore pas mal de landes (carte 2, hors texte). Suivant la quantité d'eau qui impregne le sol, les terres incultes se pré- sentent sous des aspects très divers, depuis les dunes mobiles a végétation clairsemée jusqu’à la tourbière. Nous avons déjà vu (p. 79, ss.) qu'a chaque degré d'humidité correspond une certaine association d'espèces végétales. Ce sont les bruyères qui occupent la plus grande partie des terres incultes. Les bruyères sèches ont la flore la plus pauvre en espèces qu'il soit possible d'imaginer : Calluna vulgaris est tout à fait predominant (phot. 68, 89 et 307). Entre ses touffes se montrent Festuca ovina, Nardus stricta, Agrostis vulgaris, Rumex Acelosella, Genista pilosa, Jasione montana, Cladonia rangiferina (phot. 307), C. coccifera, Polytrichum piliferum. Aux environs d’Asch, dans la Campine limbourgeoise. Calluna est remplacé par Erica cinerea. a TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910 BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 209 Dans les bruyères humides, c'est encore Calluna qui domine, mais en mélange avec une flore beaucoup plus variée (phot. 64, 90 et 312) : Erica Tetralix, Molinia coerulea, Juncus squarrosus, Salix repens, Potentilla sylvestris, Genista anglica, Hydrocotyle vulgaris, Mentha arvensis, Cladonia furcata. Sur le sable nu, dans les creux, il y a souvent un feutrage de filaments de Zygnema ericelorum ou de rameaux rampants d’Alicularia sca- laris. C'est là que les pauvres paysans campinois viennent, a l'aide d’une houe spéciale, enlever la croûte superficielle du sol, celle qui contient le plus de matières humiques, pour se procurer du combustible (phot. 90). Encore plus bas, la bruyère devient marécageuse. Cal- luna cède le pas a Erica Tetralix. Des coussinets de Sphagnum, blancs quand il fait sec, verts lorsqu'ils sont gorgés d'eau, sont posés sur le sable. Alicularia et Zygnema font des tapis de plus en plus épais. Aux plantes que nous venons de rencontrer dans la bruyère humide, s'ajoutent Osmunda regalis, Lycopodium inun- datum (phot. 82), Deschampsia discolor, Cardamine pratensis, Drosera rotundifolia, Eriophorum angustifolium (phot. 77), Hydro- cotyle vulgaris, Pedicularis sylvatica, Cirsium palustre. Encore plus bas, les toutfes de Sphagnum deviennent de plus en plus larges et épaisses ; bientôt elles confluent (phot. 503): nous som- mes en plein marécage, c'est-à-dire dans un endroit qui s’inonde régulièrement en hiver. Les marécages sont le mieux marqués aux bords des étangs (phot. 72 à 70, 81, 303 à 306), surtout lorsque la pente du terrain est douce. Ils forment alors des plages tour- beuses. Les deux plantes les plus caractéristiques sont Sphagnum div. sp. et Myrica Gale (phot. 76, 77, 78, 79, 305, 306). Parmi les Sphagnum se trouvent pas mal d’autres Bryophytes : Aulacom- nium palustre, Polytrichum commune, mème Hypnum Schreberi et Calypogeia Trichomanis qu'on ne s’attendait pas a trouver la (phot. 304); plus rarement Sphagnoecetis communis et Aneura pinguis. De grands buissons se dressent au milieu des Myrica : Alnus glutinosa, Rubus fruticosus, Viburnum Opulus, Rhamnus Frangula, !lex Aquifolium, Salix cinerea (phot. 305) et S. aurita (phot. 74). Des Betula alba (phot. 78) se dressent partout. Une abondante végétation d'herbes et de petits arbrisseaux se plaît 14 210 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE BRUYERES HUMIDES PLAGE BRUYERES MARECAGEUSES TOURBEUSE BORDS MARE Fic. 83. — Coupe schématique à travers la bruyére basse, & Genck entre les arbustes : Calla pa- lustris (phot. 305), Andromeda politfolia (phot 306), Potentilla (Comarum) palustris, Peu- cedanum palustre (phot. 316), Slellaria palustris, Aspidium spinulosum. Parfois les ar- bustes et mème les grandes herbes font défaut, et les plantes de plein soleil appa- raissent : Rhynchospora fusca, R. alba, Elodes palustris, Drosera intermedia, Genliana Pneumonanthe, Menyanthes trifoliala, Viola palustris. Lorsque les bords de la mare, au lieu d'être garnis de Sphagnum, sont nus, leur flore est tout autre. Ce sont alors de nombreuses plantes herbacées de très petite taille, atteignant à peine 10 ou 15 centimètres de hauteur. Il y a là une zone, large de 1 à 3 ou 4 mètres, selon le degré d’inclinaison dela pente, où se donne rendez-vous une flore extrèmement curieuse, repré- sentée par les photographies 299 à 302. Aux espèces qui sont énumérées sur ces pho- tographies, on peut encore ajouter : Subulariaz aquatica, Radiola linoides, Centunculus minimus, Elatine herandra, Gnaphalium luteo-album, G. uliginosum, Riccia canalicu- lata, Mais toutes les espèces qui figurent sur les photogra- phies 299 à 302 ne sont pas de celles qui colonisent d’habi- TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 211 tude les plages sableuses. Il en est aussi qui sont des plantes aqua- tiques typiques, par exemple Scirpus lacustiis, Potamogeton polygonifolius et Lobelia Dortmanna. Ces photographies ont été prises, en effet, dans des étangs mis à sec. Une lutte s'établit alors entre les espèces installées dans l'étang et celles des bords, qui progressivement envahissent le fond à mesure qu’il émerge. Phragmiles communis, Scirpus lacustris, Eleocharis palustris, Lobelia Dortmanna, Littorella uniflora persistent le plus souvent, tandis que Cicuta virosa, Sagitlaria sagitlifolia (phot. 81), Alisma Plantago, les Potamogeton, Ranunculus aquatilis, Myriophyllum allerniflorum, Callitricha vernalis, etc., succombent. Nous étions descendus depuis la bruyère sèche jusqu'aux mares. Remontons maintenant vers les dunes, qui couvrent de grandes étendues dans certaines parties de la Campine (voir fig. 79 a 82). Les-plus nombreuses, mais les moins intéressantes, sont les dunes fixées, simples buttes au milieu de la bruyere et ayant a peu d’espéces près la mème flore que les landes mêmes (phot. g1, 308, 311 et 312). Cetraria aculeala, Polytrichum piliferum (phot. 308) sont plus abondants que dans la bruyére. Juniperus communis, Carex arenaria, Thymus Serpyllum, Scleranthus perennis sont nouveaux. Il ya aussi des monticules de sable mouvant (phot. 65, 84 à 56, 309 et 310). Leur végétation est en partie celle des dunes littorales : Ammophila arenaria, Corynephorus canescens (phot. 85), Carex arenaria (phot. 86), Salix repens (phot. 309 et 310), mais le caractère calcifuge de la flore est indiqué par Calluna vulgaris (phot. 310), Polytrichum piliferum, Genista pilosa, etc. Les bois de la Campine (*) sont presque uniquement des pine- raies. Pinus sylvestris (phot. 63, 64, 69 à 71, 79, 93 et 315) se cultive partout, P. Pinasler est assez abondant dans la Campine anver- soise (phot. 87). Sur les collines diestiennes de la Campine braban- çonne, il y a quelques bois de Castanea vesca et Betula alba (phot. 71). Les fonds humides portent quelques aunaies (phot. 316). Les peuplements de résineux de la Campine sont trop clairs et trop secs pour posséder une flore importante de Phanérogames du sous-bois. Par contre, les Champignons sont nombreux et carac- (1) Le Rapport de 790$ renferme une foule de notions intéressantes sur cette question. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 21 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE to téristiques : Tricholoma equestre, [oletus lividus, B. viscidus (phot. 313), Cantharellus cibarius (phot. 313), Ammanita muscaria (phot. 314), Polyporus perennis (phot. 315), Thelephora terrestris, Marasmius globularis. La plupart des chemins sont bordés de Chénes (Quercus pedun- culata, phot.03 et 95). Dans le nord de la Campine brabanconne, où le sol est diestien, la plupart des champs sont bordés de haies en tétards de Chénes (phot. 94). Peut-être est-ce cela quia valu au pays le nom de Hageland (pays des haies). Les prairies sont très rarement des paturages secs, tel que celui que figure la photographie 68. Pour les créer, on laboure la bruyère et on mélange au sol des engrais chimiques, surtout du phosphate basique: cela suffit à empécher le retour de la végéta- tion spontanée. Ces prairies consistent surtout en Graminacées et en Compositacées : Hypochceris radicata et Leontodon autumnale. Dans les fonds, on établit surtout des prairies irriguées (phot.ot). Un système de canaux et de fossés répartit régulièrement l’eau sur toute la surface de la prairie, disposée en ados parallèles. La figure 84 montre la disposition de ces rigoles. Ces prairies reçoivent aussi des fumures aux engrais chimiques. Leur flore se modifie rapidement à partir du moment où elle est mieux nourrie. La plupart des plantes du marécage primitif sont remplacées par des Graminacées fourragères (Phleum pratense, Alopecurus pratensis, Dactylis glomerata, etc.), Orchis latifolia, Saxifraga granulata, Cirsium oleraceum, Ranunculus acris, plantes a croissance rapide qui ne se rencontrent en Campine que dans les endroits ou le sol est modifie par le travail humain. Les prairies cultivées d’une façon régulière sont encore rares en Campine. Presque partout les alluvions sableuses ou tourbeuses qui garnissent le fond des vallées (carte 6) ne fournissent qu'une herbe maigre et dure, à peine digne d’être fauchée. La flore de ces prairies acides consiste surtout en Graminacées à feuilles raides (Agrostis vulgaris, Nardus stricta, Deschampsia discolor), en Cypéracées (Scirpus sylraiicus, Carex div. sp., Eriophorum angusli- folium, Eleocharis div. sp.) et en herbes grossières : Ulmaria paiustris, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, on y trouve aussi de petits arbustes : Salix repens, Genista tincloria, etc. La couche TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 213 superficielle, formée de racines et de matières humiques, constitue une sorte de tourbe fibreuse (phot. 83) qu’on découpe en mor- ceaux réguliers. Dans le voisinage des terrains diestiens et poederliens, très ferru- gineux (carte 6), on exploite, immédiatement sous la tourbe fibreuse, une couche de limonite de marais, due à l’activité des Bactéries ferrugineuses (phot. 86). a a a a a F Fd de de dE Fic. 84. — Plan et coupe schématiques d’une prairie irriguée. A. Ruisseau amenant l’eau. — a. Petites rigoles d'irrigation. — d. Petites rigoles d'évacuation. — D. Ruisseau par lequel l’eau s'écoule. Les champs labourés ne présentent pas grand intérêt pour nous. La flore messicole est essentiellement la mème qu’en Flandre (p. 197), sauf que les espèces les plus exigeantes, par exemple Cen- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 214 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE taurea Cyanus, sont exceptionnelles. Les principales cultures sont le Seigle (phot. 92 et 93), la Pomme de terre (phot. 94), le Sarrasin (Polygonum Fagopyrum), la Spargoute (Spergula arvensis, phot. 92). Ajoutons qu'on sème aussi beaucoup de Lupin (Lupinus luteus) pour servir d'engrais vert (phot. 94). § 10. — District hesbayen. A. — LE MILIEU. Le district hesbayen débute près des polders, à l'altitude de 5 métres (carte 5). Le long de son bord septentrional, contre les districts flandrien et campinien, son altitude est de 20 à 100 mètres (carte 6). Outre cette inclinaison générale, fort lente, vers l’W., le district hesbayen présente aussi une pente plus accentuée vers le N.: en effet, a sa limite avec les districts crétacé et calcaire, son niveau est d'environ 200 metres (carte 7). D’une façon générale, plus le pays est élevé, plus sont profondes les vallées ou rivières qui le sillonnent et plus accentuées sont par conséquent les ondu- lations du terrain: que l’on compare, par exemple, la photo- graphie 28, dans le Veurne-Ambacht ou Métier de Furnes, a l’alti- tude de 5 a 6 métres, avec la photographie 106, dans le Brabant méridional, a l'altitude de 110 métres; avec la photographie 337, dans le S. de la Flandre, à l'altitude de 120 mètres; avec la photo- graphie 107, dans le Limbourg, a l’altitude de 100 mètres, et avec la photographie 110, dans le Hainaut, a l’altitude de 100 metres. Dans les terrains meubles, soit sableux, soit limoneux, qui consti- tuent le sol, les chemins se sont creusés profondément dans les flancs des coteaux (phot. 118 et 119). Le climat est franchement maritime dans la Flandre occidentale: les bois de Melézes (Larix decidua) y sont prosperes (phot. 113). Dans la partie occidentale du district jusqu’en Brabant, la flore renferme plus de plantes atlantiques que la partie orientale, par exemple, Lathraca clandestina, Scilla non-scripta, Hydrocharis Morsus-Ranae (voir p. 56 et carte 3). Vers le pays de Herve, le climat devient de plus en plus continental. Le terrain est d'une variété extréme : presque tous les étages y ToME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. ? 215 sont représentés, depuis le Cambrien jusqu’au Moderne. Pourtant, c’est du limon qui constitue le sol dans la majeure partie du terri- toire; ce limon est presque toujours hesbayen (fig. 8, p. 22) ou bra- bantien (fig. 7, p. 21, et phot. 110); il est flandrien (fig. 6, p. 20) dans le Métier de Furnes (phot. 98). Sur les crétes des collines et sur les pentes exposées au S.-W. et a i’W., d’où soufflent les vents pluvieux, la couche de limon a souvent été emportée, et il ne reste que le lit de cailloux de la base du Hesbayen (phot. 96). Parfois la couche hesbayenne est insignifiante, ou mème elle manque com- pletement; les terrains plus anciens sont alors a nu. Ce sont d’or- dinaire des sables: Pleistocene inférieur (fig. 10, p. 23, et fig. 11, p. 24), Pliocéne (phot. 100, 113), Oligocéne (phot. 99) ou Eocéne (phot. 102 a 106, 327, 328); plus rarement, c’est de l’argile éocène, oligocéne ou miocène qui affleure. Presque toujours les espaces où manquent les limons surmon- tent les plateaux, ou bien ils sont situés sur les pentes des collines. Peu nombreux et d’étendue restreinte à l’est et à l'ouest (cartes 6 et 5), ils sont beaucoup plus importants dans la portion moyenne, c’est-à-dire dans le Brabant et le Hainaut (carte 7). Ce n'est pas tout. Dans la partie moyenne, vers le sud, la plupart des vallées pénètrent dans les schistes cambriens et siluriens (carte 7, phot. ror, 231). La zone d’affleurement de ces terrains sur les pentes des vallées est trop étroite pour influencer sérieusement la géographie biologique; pourtant, il y a certaines Muscinées qui sont localisées dans cette partie du pays sur ces rochers schisteux. Citons, d’après M. Fur MarcHaL (1888) : Frullania Tamarisct, Grimmia trichophylla, Rhacomitrium fasciculare, Ptychomitrium polyphyllum, Orthotrichum saxatile, Bryum binum, Plerogonium gracile, Brachythecium plumosum. Il y a aussi des endroits où le sol est constitué par les produits d’altération des terrains sous-jacents. Ainsi, près de Péruwelz, ce sont des couches crétacées (Turonien, phot. 97) et du calcaire dinantien qui ont fourni les éléments pour la terre arable; aux environs de Mons, il y a en contact immédiat des couches créta- cées, wealdiennes, houilleres (phot. 110); dans le Limbourg, ce sont des couches crétacées, ou bien des marnes éocènes inférieures (phot.107); dans le petit coin hesbayen situé à l'E. de Thuin (carte 7), TOME SUPPLÉMENTAIRE 1910. 210 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE il y a des argiles compactes (appelées deffes) qui sont considérées comme provenant de l’altération du Crétacé. Enfin, signalons encore de petits massifs plutoniens (phot. 332). Revenons un instant aux limons qui couvrent la plus grande partie du district hesbayen. En Flandre, le limon est beaucoup plus sableux que dans la Hesbaye, c'est-à-dire dans l'E. du Brabant et dans les provinces de Limbourg, Liége et Namur. D'un autre côté, nous avons vu que le Brabant présente pas mal d’affleure- ments étendus de sables peu fertiles. Aussi les agronomes distin- guent-ils dans le district hesbayen trois portions : occidentale, moyenne et orientale, dont les limites sont à peu près celles que nous venons d’esquisser. I! est juste de dire que le climat est égale- ment assez différent du bord W. au bord E. du district (voir plus haut). Au point de vue géobotanique, on pourrait subdiviser le district hesbayen en quatre sous-districts, qui sont, de l'W. à l'E. : 1° La Flandre occidentale, où l'on fait des bois de Méléze; 2° La Flandre orientale, avec Lathraea clandestina (carte 3); 3° Le Brabant, le Hainaut et la partie occidentale de la province de Namur, où Scilla non-scripla est commun dans les boïs (carte 8) et Ornithogalum umbellatum dans les moissons ; 4° L'est du Brabant et de la province de Namur, le Limbourg et la province de Liége, avec Marrubium vulgare et Plantago media abondants aux bords des chemins. + XX Les figures 85 à 88 montrent la grande compiexité géologique du sol dans le Brabant. Ces cartes sont copiées sur la carte géologique au 40,000°. Elles sont à l'échelle du 60,000°. Voici (pp. 222 à 225) les analyses physiques et chimiques de terres arables. Elles sont prises pour la plupart dans les MONOGRAPHIES AGRICOLES. Celles de Opheylissem et de Godscheid ont aussi été exécutées à Gembloux; elles ont été mises à ma disposition par M. Gaspart, chef de bureau au Ministère de l'Intérieur et de l’Agri- culture. J'y ajoute, pour la comparaison, des analyses de quelques terres vierges, non cultivées, telles qu’elles existent dans la profondeur; elles m'ont également été communiquées par M. Gaspart. * * TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE Leo Bais LA BELGIQUE. 217 dort tr nexotes : 1 oie > AtheygerReide - 2. CANS de Dwersbosrh - 5 Too de Hreyoberg 4. Bors de Verrewinkel 5 0) a | - Me CA en ARE QPiwions modecnes deo vallées ER Bertiaira Sorin nine - tage Man. DES nouer le Syst. Gocène sup Gt asrckien ASC RE Sort de tie WY, Syst Goeine moyen - Gt. CasKenien “ol lle BU] Sypt Gocine inf Gt = Gt Cordenion. Syotimve Sburion. nn» Gt. Cdien i Devon OS Fig. 85. — Carte géologique des environs de Linkebeek et Rhode-Ste-Genése. Le l'ongrien et les terrains plus anciens sont presque partout recouverts de Hesbayen (Comparer avec la figure 89.) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 218 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE CAP > AAA 247 sort muunreroteéo. 1 Chelen Reoek. 4 Rinderen Wook. 2 dde Wararde Boack | 5 Jdois de Dibooroel. 3 Boogen Roach et ee 6 SHecberg Bosek. ou Les Leger We , voir planche de Linhebeek Fig. 86. — Carte géologique des environs d’Everberg. Le Tongrien et les terrains plus anciens sont presque partout recouverts de Hesbayen. Dans le Grubbenbosch, le Tongrien est recouvert de Campinien. Le Diestien est généralement nu. La légende est sous la figure 85. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. \ BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 219 evan. PA Pagende, cote phone ce Siyshslack. Fic. 87. — Carte géologique des environs de Stockel et du nord de la Forêt de Soignes. Le Tongrien et les terrains plus anciens sont généralement recouverts de Hes- bayen. — La légende est sous la figure 85. (Comparer avec la figure 80.) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 220 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE SL ee KE < NC 2 ho SZ —— = a nV } are ry ON Rebeeg Regnery == cS OA <=, = I. ge cr AT ean) SF MF en = il Mail NES LE ze S rs LL RSS SEAS CRU «eo, Finginal Somme os Dore Lu Sort nuimetotes. 1 Bois de Queract 4 Dos de Ovagurereg. Bun Co Cigende, 2 Doin De Rogisoart . | 5 Joois de Waniehaix , prolongement es 3 Dow D'Qpechaau. au Bois de La Hoouvsière. mRePecKe Fic. 88. — Carte géologique des environs de Oisquercq. A l'Ouest de Oisquercq. le Bruxellien et les terrains plus anciens sont générale- ment recouverts de Hesbayen. A l'Est, l’Asschien et les terrains plus anciens sont souvent nus; parfois ils sont couverts de Campinien ou de Hesbayen. — ll y a deux failles dirigées de W.-N.-W. vers l’'E.-S.-E. — La légende est sous la figure 85. (Comparer avec la figure 89.) Voici, pour la comparaison avec la dernière colonne du tableau de la page 225, la composition d'un schiste devillien de Oisquercq. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 221 L'échantillon, pris à la surface, était légèrement altéré. L'analyse a été faite par M. Cosyns. SO 59.81 Al? 03 19.2 Fe? O' + FeO aa CaO 0.43 MgO 2.10 K°O 3217 NaO 0.90 Avant de décrire les principales associations, un mot au sujet des relations entre le sol et la végétation, qui sont si manifestes dans le district hesbayen, mème si l’on s’en tient aux terrains meubles du Brabant. La figure 89 représente ces relations. Sur les alluvions fertiles et humides qui garnissent le fond des vallées, il y a le plus souvent des prairies (voir ScHouTEDEN-Wery, Le Brabant, phot. 41, 68); lorsqu'elles se présentent dans un bois, elles portent généralement des Frènes (ScHouTepEN-Wery, Le Brabant, phot. 13), et, immédiatement plus haut, des Chénes; parfois on y fait une aunaie (phot, 115). Sur le limon qui surmonte les sables bruxelliens ou lediens, fertile et profond, mais ne retenant pas beaucoup d’eau, il y a soit des champs labourés, soit des hétraies (phot. 111, 112, 117 et 118). Lorsque le sol est constitué par une alternance de couches sableuses et de couches argileuses peu épaisses, il convient à l'établissement d’une futaie variée (phot. 102). Si un banc argileux imperméable se présente, suppor- tant du sable, une tourbière peut se constituer, avec sa végétation typique (phot. 103 et 328), (ScHourepDEN-Wery, Le Brabant, phot. 44, 45, 46). Sur les sables tertiaires purs, on ne trouve guère que des pineraies (phot. 100, 104 et 114). Si les sables deviennent plus secs, même les Pins n'y prospèrent plus, et la bruyère s'installe, avec quelques Bouleaux épars (phot. 99 et 105), (ScHou- TEDEN- WEryY, Le Brabant, phot. 50). B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Il ne reste guére de coins incultes dans le district hesbayen, à peine quelques bruyères dans les endroits trop sablonneux. Les espèces, dominantes sont : Calluna vulgaris (phot. 99, 105 et 327), TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 222 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE EE EGU 2 TSONCHIENN ess ele sh tre Résidu sur le tamis de zr millimétrve. . Débris organiques . . +. . . Debrissmineraux’ UT ON. Terre fine, passant au tamis de x milli- PLÉIPEN NN A EE ee ile ile Matières organiques . Sable grossier ne passant pas au tamis de OMS a SIG cy oe yom . Sable fin ne passant pas au tamis de om2 > LANTA TAN . Sable poussiéreux passant au tamis dé ON, SCORE RCE Ie NACRE NO MO acne so) Oe 6 Différence considérée comme cal- Cale (RSR SL cel ices Matière noire de Grandeau . Poids d'un litre de terre séchée à l'air Pouvoir absorbant de la terre séchée à tho Meee Go ones in Sa 4Oo.om a Analyse physique de la te SOLS LIMONEUX PLEISTOCENES. Limon hesbayen sur sables éocènes. Idegem. Bernissem. 989 30 23.90 21.70 Wamont. 3 20 996.80 32 40 1.6) 146.70 18.30 Traces. 1K405 285 sur craie. i .60 137.89 27.20 8.72 1075 442 Limon aan | brabantien NEED ne = œ O . aon = : ose Ÿ > nso S$ S Ne as 3 Re 30% | x = D is à «a = = = > RQ ù 0.00 0.00 22.00 1.00 978.00 |999.00 24 80 | 38.30 48.60 | 53.20 | 434 22.00 1.00 | 17 826.70 | 18.20 109.20 |144.80 |155 17.30 4.80 | 31 3.10 5.60 } 1k220 | 1Kko4o | 1kog sio | 415 431 (1) L’analyse est faite d’après la méthode de SCHLOESING. L’analyse chimique renseigne exact ‘TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 223 échée à l'air (1,000 parties). ae : + À SOLS VIERGES 56 a — SOLS LIMONEUX MODERNES. pris dans la profondeur. Zale - ë CEA 3 (Alluvions des vallées.) E = F Sa} OS] | =) s — È à N T7. 0.02 Traces 867.44 17 58 12.48 2.35 0.43 11.39) 41.47] 39.36 8.09] 31.07| 20.53 0259) 5-35) 5-40 CNRC NES 0.73| 0.41] 0.64 0°12) 0.13] © 42 0.63| 0.91] 0.66 0.21] 0.46] 0.58 0.24) 0.45|Traces 0.14] 0.17| 0.03 © 03} 0.01] Traces 966.86|897 .33| 860.52 4.24| 6.10] 22.63 7-62] 6.40] 10.76 0.35} 3.28) 15.65 0.24] 0.39) — 30,80 1.30 0.02 21.99 0.54 0.02 Traces} 0.02 13,71| 44.50 10.55} 34.93 153) 2.74 0.26] 3.83 0.09 0.99 0.09] 0.46 O-55|) 1.03 © 27| o 41 0.27) Traces 0.09] o.1I 0.01/ Traces 955.49) 933.51 29.16] 13.56 39.65] 7.00 1.60] 3.07 0.21| 0.19 SOLS VIERGES pris dans la profondeur. 2.54 -89 °97 .08 25 06 Traces. 109.40 52.19 AUSAIT 15 90 Point. 28.37 6 64 T 12 0.91 0.23 0.34 0.10 Traces Traces. 07 Point. O OI .| Traces. 38.81 20.11 Sean 13.49 Point. a aos - ag a ag a PBT) Bic |2ae | 8 gd lezke 2 =On Pat ce LES = & | Ds bo] © À iS 2 EN 0 lca onl s +g 9 ol 5 5 ashe = a : g 2 a LS S a SS SS à à = RES wo xe So = È S S ES LS S cr Ss N R S i "32 Traces. 0.17 Traces. 43.85 19.02 20.70 4.13 Point. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE J. MASSART. [a] is] ‘QUUOIYOSSR O[LGIe : Sp *“SUOLIN[IS SOYSTYOS : 75 ‘ouuatsoid apisie 3 24 ‘SUdIIDUO) XNo[ISIB so[qes : 77 *SUOITIIAOP Sa}SIYOS : 27 ‘suatsoid& ojqes jo [11e : PA ‘suolurdiues s101A818 yo sojqes : 2b ‘suatsoid so[nor XNO[[LE9 : 24 ‘u9i[[oxniq 21qS : ‘uafeqsoy uouny : £5 ‘uatsoid& o[qes : 94 *UOIPOI 2IQES : 27 ‘SO9[[PA SOP SOUI9POU SUOTANI[E + #70 “uO R}AZAA PL 19 [OS Of O1JU9 SUONR[AI sf Juesjuowu sonbnemoyos sodnog — “6g “14 wo y À - AE SPT IY rr PATS W568 HY wont WV wos! W/V d943N0SIO Y ANOILVW3AHIS 34N09 ) À jrs : — = rit === Ep ite al wool yy wo ify E> DLLD 21D}N4 SAN9IOS 30 L3#04 V1 SNVG ANOILVW3HOS 34N0O9 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 227 Cystisus scoparius (phot. 106), Molinia coerulea (phot. 105), Des- champsia flexuosa, Polytrichum piliferum (phot. 327); Hypnum Schreberi y devient souvent haut de 15 à 20 centimètres. Les eaux ont une végétation moins abondante et moins variée que celle des polders, mais qui est pourtant encore remarquable- ment riche. Dans les ruisseaux, Elodea canadensis vit en mélange avec Cailitriche vernalis. Sur les pierres où rejaillit l'eau des moulins, on trouve Bangia atropurpurea, Conocephalus conicus, Eurynchium rusciforme. Les canaux renferment une foule de Potamogeton : P. densus, P. crispus, P. perfoliatus, P. lucens, P. pectinatus; près des bords, il y a Sagittaria sagitlifolia (phot. 339), Acorus Calamus, Iris Pseudo-Acorus. Les fossés des prairies sont souvent encombrés de Hydrocharis Morsus-Ranae, Elodea canadensis, Utricularia vulgaris. Les étangs contiennent des Lemnacées (phot. 110), Nymphaea alba, Nuphar luteum, Poly- gonum amphibium; sur les bords immergés : Aiisma Plantago, Rumex maritimus, Typha angustifolia, Sium latifolium, etc.; la photographie 349 montre ces espèces ayant envahi tout un étang mis à sec. Les bois sont fort variés et relativement nombreux (carte 2); ils occupent les endroits les moins fertiles. Lorsque le sol contient encore une certaine proportion de limon, il y a surtout des feuillus; sur les terres tout à fait pauvres, ce sont les pineraies qui dominent. Les bois ont été suffisamment décrits (p. 126, ss.) pour qu'il soit inutile d'y revenir. Contentons-nous de signaler les photographies 331, 332 et 333, montrant des Bryophytes, et les photographies 323, 324, 325, 326, relatives aux Champignons. Les taillis d’'A/nus glutinosa avec futaie de Populus monilifera, qui sont établis sur les alluvions des vallées, ont naturellement une flore très différente de celle des bois ordinaires : Eqguiselum palustre, E. limosum, Urtica dioica, Primula elatior, Deschampsia caespilosa, Carex panicea, Orchis maculata. C'est là qu'on trouve en Flandre de larges touffes de Lathraea clandestina parasitant les racines des arbres. Les prairies sèches sont représentées par des vergers. Ceux- ci existent surtout dans certaines régions, par exemple entre Saint-Trond et Tongres (phot. 107) et aux environs de Hal (phot. 338). Les prairies d'alluvions occupent les larges vallées plates (phot. 109); elles sont, en général, très fertiles. Le fond de la végé- tation est formé de Graminacées à feuillage tendre : Phleum pra- TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 228 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE tense, Alopecurus pratensis, Poa trivialis, Festuca elatior, Dactylis glomerala, Arrhenatherum elatius. Entre elles poussent Primula elatior, Cardamine pratensis, Anthriscus sylvestris, Ranunculus acris, Cirstum oleraceum, Orchis latifolia. Aux bords des fossés, il y a de grandes herbes: Valeriana officinalis, Epilobium hirsutum, Symphytum officinale, Ulmaria palustris, Heracleum Sphondylium, Dans les régions où le limon est sableux, les alluvions sont moins fertiles, et les prairies deviennent acides. C’est le cas notam- ment en certains points des vallees de la Dendre et de ses petits affluents (phot. 329 et 3%o), et dans une partie du Brabant (phot. 108). Les Graminacées sont alors partiellement remplacées par des Cypéracées (phot. 329); les Dicotylédonées citées plus haut pour les bonnes prairies font aussi place à des espèces différentes (phot. 330). Les champs cultivés n'ont rien de fort caractéristique. Leur flore de mauvaises herbes varie avec la nature du terrain. Celui-ci est-il sableux, aussitôt apparaissent Scleranthus annuus, Spergula arvensis, Arnoseris minima. Quand le limon est plus argileux, Equisetum arvense envahit les moissons. Le mode de culture dépend aussi, jusqu’a un certain point, de la constitution du terrain. En Flandre, les champs sont trés petits, tandis qu’en Hesbaye il ya des fermes qui exploitent des étendues considérables. La densité de la population est en rapport avec la fragmentation des cultures (voir p. 89). Même la flore des bords de chemins est influencée par la com- sition physique et chimique de la terre: alors que dans les por- tions occidentales et moyennes du district elle est semblable a celle que nous avons décrite plus haut (p. 144), en Hesbaye elle est caractérisée par l’adjonction d’espéces qui préfèrent un sol argileux et tenace: Marrubium vulgare, Plantago media, Ononis spinosa, Pulicaria dysenterica, Mentha rolundtfolia. § 11. — District crétacé. A. — LE MILIEU On peut se demander s'il est opportun de créer un district spécial pour les quelques petits affleurements de terrains crétaces que nous possédons en Belgique (carte 1). Certes, s’il n'y avait pas Ve TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 229 en France et en Allemagne des pays crayeux plus étendus et plus cohérents, on ne songerait pas à réunir sous un vocable commun nos lambeaux crétacés, isolés les uns des autres et perdus au milieu des districts voisins. Le district crétacé, tel que nous le délimitons ici, comprend d’abord le massif des environs de Mons (phot. 122) et celui qui constitue le Pays de Herve (phot. 123 et 124); les couches crétacées y affleurent en largeur. Sur les coteaux qui bordent la Méhaigne, la Petite-Gette, le Geer et la Meuse près de Visé, ainsi qu'à l'W. de Liége (carte 7), les couches coupées verticalement se présentent plus ou moins sous la forme de falaises (’) (phot. 341). Le climat des affleurements crétacés du Hainaut et de la Hesbaye se confond naturellement avec celui de la contrée avoisi- nante. Mais le plateau de Herve, qui est à l'altitude de 300 mètres et qui est déjà éloigné de la mer, est nettement plus froid et plus continental que la plaine. (Voir LANCASTER, 1904, p. 93). Aussi la question se pose-t-elle : une fois qu’on sépare le Crétacé des autres districts, ne faudrait-il pas mieux le diviser en deux districts : celui du Hainaut et de la Hesbaye, avec un climat assez maritime, et celui du Pays de Herve, dont le climat est le mème que dans la partie accidentée du pays? Le premier rentrerait dans le domaine des Plaines de l'Europe N.-W.; le second, dans le domaine des Basses Montagnes de l'Europe centrale. Le sol est très différent d'un point à un autre. Disons tout de suite que, au point de vue botanique, on doit réunir à la craie pro- prement dite, appartenant à l'ère secondaire, le tufeau de Ciply, qui est montien, c’est-à-dire de l'Éocène inférieur. Certe roche a d'ailleurs la même structure que la craie; elle affleure près de Mons (phot. 343 et 344). Les couches crayeuses superficielles sont partout très altérées, et leur décalcification est fort avancée, ainsi que l’indiquent les tableaux des pages 232 et 233, et les photographies 120 et 121. Sur le plateau de Herve, la terre est particulièrement variée; car il y a là non seulement diverses couches crétacées qui ont été (*) Sur la carte 1, ces afHeurements en flanc de coteau sont figurés beaucoup plus larges qu'ils ne sont en réalité. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 230 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE entamées plus ou moins complètement par la pluie, mais aussi des limons pléistocènes et même des schistes houillers dont la désa- grégation fournit un sol assez analogue à celui que donne le Crétacé. D'ailleurs, quelles que soient les dissemblances géologiques, toutes les terres y sont uniformément converties en pâturages. Ainsi qu'on le voit, c'est donc uniquement dans les carrières et sur leurs déblais (phot. 120, 121, 342 à 344), ainsi que sur les escarpements bordant les vallées (phot. 341), que la craie a conservé ses caractères primitifs. Pour donner une idée de la composition de la craie vierge, j'ajoute aux analyses physiques et chimiques extraites des MONOGRAPHIES AGRICOLES quelques analyses chimiques données par PETERMANN, 1898 (pp. 393 et 394), relatives a des craies prises dans les profondeurs. Eben est dans la vallée du Geer, en aval de Tongres; Jauche est dans la vallée de la Petite-Gette; Moxhe et Meeffe sont dans la vallée de la Méhaigne (carte 7). A. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Il n'y a de végétation inculte que dans les carrières abandonnées et sur les pentes plus ou moins raides qui bordent les vallées. Dans les carrières et sur les escarpements, la flore est assez pauvre. Elle se compose en majorité de plantes habitant les rochers et les éboulis calcaires : Reseda lutea, R. Luteola, Brachy- podium pinnatum, Carduus nutans (phot. 343), Centaurea Scabiosa (phot. 344), Anthyllis Vulneraria, Silene inflata, Thymus Serpyl- lum, Satureia Acinos, Helianthemum Chamaecistus, Asperula Cynanchica, Sedum acre, Scabiosa Columbaria, Asplenium Ruta- Muraria, Camptothecium lutescens, Grimmia pulvinata, Encalypta streptocarpa, Lecidea fusco-rubens, Trentepohlia aurea, etc. Encore plus caractéristique est la flore des pelouses qui couvrent les côtes, par exemple celle qui borde la rive gauche de la Meuse, de Lanaye a Petit-Lanaye. L’aspect de la flore rappelle, a s'y méprendre, les pelouses garnies de buissons isolés de Prunus spinosa, Cornus sanguinea, Mespilus monogyna..., du pays calcaire et du Jurassique. On y cueille : Verbascum Lychnitis, Lotus corni- culalus, Galium verum, Brachypodium pinnatum (phot. 346), Helianthemum Chamaecistus, Sanguisorba minor (phot. 346), Linaria striata, Leontodon hispidus, Ononis spinosa (phot. 346), _— TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 231 Analyse physique de la terre séchée à l'air (1,000 parties). ap Z Sols provenant Sols provenant dena de la décomposition décomposition de la craie. des schistes houillers. Quévy-le-Petit. | Gemmenich. Montzen. (Hainaut.) |(Pays de Herve.)}(Paysde Herve.) Sous- a Sous- sol Sol. sol. Sous- Sol. Tr Sol. ÆBauàrsoo C. . . . . | 32.80 | 40.02 : 42.29 | 93.02 | 50.28 Résidu sur le tamis de rmilli- MILITE mae Le Le 1.00 0.10 Debris organiques . . o.10 | Traces. Débris minéraux . . . 0.90 Terre fine passant au tamis de r millimètre. : 999,00 Matières organiques +. 40.50 Sable grossier ne passant pas au tamis de omms. Sable fin ne passant pas au tamis deommz, . ° Sable poussiéreux passant au tamis deommz. . . ÉTOe © Ahh Qh SP cal UG 26. : 5 95.4 Différence considérée com- me calcaire (4) . . .. . s 5 : 6.7 Matière noire de Grandeau. | Traces. ; 5 é 2.60 Poids d'un litre de terre SÉCHÉCIGILIAF US 1K07 5 DH] 1k025 5 5 | 1kO80 Pouvoir absorbant de la terre séchée à l'air . . 415 376 602 448 1.100| 1.036 (1) L'analyse est faite d'après la méthode de Schloesing. L'analyse chimique renseigne exactement sur le taux en carbonates. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 232 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Analyse chimique de Sols provenant de la décomposition de la craie. Quévy-le-Petit. Gemmenich. (Hainaut.) (Pays de Herve.) Sol. Sous-sol. . Sous-sol. Matières combustibles et volatiles . Azote organique, . — ammoniacal . === bbe he ho Geos ee Soluble à froid dans HCl (D = 1.18) Oxydedeferetalumine . . . . Chaux Magnésie, . Soude . Potasse Acide phosphorique — sulfurique . — carbonique — silécique. he Ghlore 25 As a Re 2e Le Insoluble à froid dans HCl, soluble dans HF. Potasse; en Chaux. Mapnesie ER 3 Traces. Traces. Acide phosphorique . . . . : Traces. Traces. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 ee eee BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. erre fine (1,000 parties). Sols provenant de la décomposition des schistes houillers. Montzen. (Pays de Herve.) Sol. Sous-sol. 48.75 29.02 2 25 0.96 0.12 0.07 0.01 0.01 25.05 27.45 18.90 21.09 2.84 253 1.73 1.95 0.33 0.27 0.28 0.34 0.54 0.49 0.80 0.50 0.13 0.09 0.17 0.14 0.04 0.03 926.22 945.55 17.43 15.89 11.00 12.03 5.38 0.42 0.35 0.23 Baur eS ee. Matiéres organiques Chaux Mapnesiciym py | K Vy R FL Ly an ~ TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. o J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE 244 “s9}029WUNU JUOS sToasInSte say — “sounyoRY JUOS ‘919 ‘sayruWeSd ‘saystyos SOI FOUEI UA JUOS SOIIPIIEO SOT *$6 ain e] SNOS yso UaIUOAay 9] ANod apuasyy eT “SJO|[INOY SaISIYOS : FY — *SUOYSIA SOIIRI[ND : ZA V9 ZA — ‘SUAISIPUINO) SOIIPOIEO : EF 19 Z7 2 {MO 9 10 uonueut( af snod L6 ya 96 sain8y sop epuadoT ‘(O761) MIAVY LA WAIUV] ‘HOMOU Nad NVA * soide,p ‘XnOF} 19 JIOAX E 9SN9M EL. Op spacq sop onbizojogs oyarg — *L6 ‘1; Nl ad WIV P H À W PI P P © 3 4 ZE NE ¢ 2 Aa Biv xX el pea ee Q CET À Nc Ein. CT S ] — 98 ~s10ab nb) MY LEN TOME SUPPLEMENTAIRE, 1919. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 245 1000 2000 m soso. THALWEG Fig. 98. — Carte géologique des bords de l’Ourthe, à Hamoir et Sy, d’après MM. van DEN BROECK, MARTEL Er RAHIR (2910). Les calcaires sont en blanc; les schistes sont bordes de hachures. fF: calcaire frasnien. — G : calcaire givetien. — C : calcaire couvinien. les rochers non calcaires (phot. 131, 143, 149), tandis que les cal- caires forment des coteaux (phot. 148); c'est également en calcaire (souvent du marbre) que sont faites les « tiennes », bosses dressées au-dessus du plateau, qui sont si caractéristiques pour la Fagne (phot. 131, 146) et pour la Famenne (phot. 148). Mais si les calcaires résistent victorieusement à l’érosion, ils subissent très fortement la corrosion par les eaux pluviales qui s'infiltrent dans les fissures. Petit a petit, ces dernières s’élargissent, et des grottes étendues, aux couloirs capricieux et aux salles immenses, se creusent finalement au sein du massif. Tous les plateaux calcaires sont ainsi percés de trous par lesquels les eaux de ruissellement s'engouffrent dans les profondeurs de la TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 240 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Cas LES NW NA \\ My NANG ÿ SES A oe Neg KO NN HE | a = _ =~ - per eC ‘ - ile ln i AN mit Fic, ag. — Carte géologique des environs de Chimay et de Virelles, d'après MM. vAN DEN BROECK, MARTEL ET RAHIR (7970). Les schistes sont hachurés. I] y a de haut en bas : Hachures obliques vers la gauche : schistes famenniens. Hachures obliques vers la droite : schistes frasniens. Hachures verticales : schistes couviniens. Hachures obliques vers la droite : schistes couviniens. Hachures obliques vers la droite et points : schistes couviniens, grauwacke et grès. Hachures verticales serrées : schistes et grès burnotiens. Hachures verticales écartées : schistes et grès coblenciens. Les calcaires sont en blanc : Fr1o: calcaire frasnien. — Gvd et Gua: calcaires givetiens. — Codm : calcaire couvinien. Le Tertiaire est pointillé : La : sables landeniens. — Ox : sables, cailloux et argiles oligocènes. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 247 terre (phot. 145). Les rivières à cours régulier peuvent aussi s’en- foncer dans les grottes par des fissures, et l'on voit alors leur lit complètement à sec (phot. 133). Les eaux qui coulent dans les grottes de Han, de Rochefort, de Remouchamps, etc., sont de ces rivières à cours partiellement souterrain. Dans le livre de MM. van DEN BROECK, MARTEL ET RaHIR (1910), tous ces phénomènes sont soigneusement décrits. Les cartes que je leur emprunte (fig. 94 et 96 à 99) montrent beaucoup d’aiguigeois ou chantoirs (points où se perdent les eaux superficielles), surtout les figures 96 et 97. Voici maintenant la composition physique et chimique du sol. Les renseignements que donnent les MONOGRAPHIES AGRICOLES (tableau des pp. 248 et 249) ne concernent, évidemment, que les terres arables, c'est-à-dire ce qui nous intéresse le moins. M. Cosyns a bien voulu faire des analyses de roches dures, prises a la surface des affleurements, c'est-à-dire dans les conditions pré- cises où les plantes les habitent. Le tableau des pages 250 et 251 donne le détail de ces analyses; j'y joins quelques données plus anciennes, déjà publiées par M. Cosyns (7907). Toutes les quantités sont p. c. ; Toutes les roches de ce tableau ont été recueillies par moi, sauf le schiste frasnien de Barvaux et les roches des cing derniéres colonnes, que M. Cosyns a recueillis lui-méme. La composition des calcaires et des dolomies n’a rien d’imprévu. La grauwacke est curieuse avec sa forte proportion de silice. Dans les roches peu calcaires, il y a souvent plus de magnésie que de calcaire, ce qui les rend assez peu propices a la végétation. Le psammite famennien de Tailfer renferme une proportion inusitée decalcaire. Peut-être est-ce a cause de cela qu’Arabis arenosa y pros- père, d’ailleursen compagnie de Digitalis purpurea, réputé calcifuge (phot. 390). Il y a sans doute d'autres anomalies du même genre : ainsi sur les poudingues de Burnot croît, à Profondeville, Endo- carpon miniatum (phot. 391), qui est calciccle (carte 3). — La richesse des schistes en potasse est connue. Tres intéressantes sont les cing dernières colonnes, empruntées à M. Cosyns (7907). On y voit d’abord les progrès de l’altération d'un calcaire dinantien par les eaux météoriques. Le limon accumulé 248 TOME SUPPLEMENTAIRE. 1910. J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Analyse physique de la terre séchée à l'air (1,000 parties). Fat à r,00 Cu. 0e Résidu sur le tamis de 1 mil- limètre, Debris organiques. . . Debris minéraux . . . Terre fine passant au tamis de z millimètre : Matiéres organiques . Sable grossier ne passant pas au tamis de omms Sable fin ne passant pas au tamis de Sable poussiéreux passant au tamis de omm2 ATOUlE cr oe Leet Différence considérée comme calcaire (*) . Matière noire de Gran- CAT RICE Poids d'un litre de séchée à l'air «+ . Lerre Pouvoir absorbant de la terre séchée à lair . SOLS SABLO-ARGILEUX DÉTRITIQUES SOLS Sa provenant de roches A LCOMENURE So) non calcaires a = 2 o> 5 a eR Bo de psammites. on ees esti on & oO 58 by eH re à ES | s ‘NS SNS aS Silenricux. = ") AE È È ay ane Sm Rs . a0 a Bien! ae Be = S So RE LOS: 5 8 : Sous- S FE as DS à Sol 1 È = =o 8 sol. Q = a SS x Si la 19.60! 31.98! 38 21.43| 33.50[130.30| 31.10 = 0.20) — = = LY "00 43.00| 62.40] 52 60] 23.07|159.00] 1 00] 57.00 15.00] 33.90] 25.70] 37 30| 47.20|132.20| 19.50 15.50 ae 4847.60] 29.20] 29 00)855 00|716 00|724.90|781 20 | 740.10]700. 10} 84.00|114.20|172.00| 78.00] 69.00] 90 10|126.90 10.40] 4.50| 5 10] 6.70] 8.8:| 40.80] 15.40 2.54|Traces| Traces] 10.20] 16.60] 21.40) — 1k065 | 18195 | 18175 | 18165 | 18255 | OKS7S | 18165 387 | 434 | 434 | 399 | 414 | 754 | 4it (*) L'analyse est faite d’après la méthode de Schloesing. L'analyse chimique renseigne exactement sur le taux en carbonates. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 249 Analyse chimique de la terre fine (1,000 parties). In SOLS SABLO-ARGILEUX DÉTRITIQUES SoLs SE provenant de roches EE EUN ABNOR Lo non calcaires n Sites soe . n =0 Rao de psammites. d ST le Ss yo} 42 a i MS 28 ï atk © SES as Silenrieux. a Ne SAS © 8 S | -$ © : LS AU ER 4 s S i | ees 2 a S > = c 3 = Sous- S ‘3 ss RE 3 Sol. | 1 | È à res) è so N) = (ne Ce È S Matières combustibles ct volatiles . . . . « | 15.64| 86.45) 27.15] 38.22] 56.151133.77| 20.65 Azote organique 0.491 1.43) 0-66 1:01 Tear] 4.69) 1.15 — ammoniacal. . . 0.03] 0.01] 0.01] 0.02] 0.07] 0.09] 0.07 — nitrique jhe 0.02{ O.01| oo! ol 03| 0.03 03 Soluble à froid dans HCl (= 7.78) 2 ee 33.29| 42.48] 41.151 20.93) 39.140) 88.11| 55.3: Oxyde de fer et alumine. | 22 44] 28.83] 31 45] 15.81] 29.55] 56.31| 24.06 (CHENE og Gm toe word 6.61) 7.13) 3.81) 2.48) 4 Maenesiel is ns cr as. | 1.84) 2.77) 2.10] © 95| 3.51] 6.69] 2.01 Soude 0 0.36 BOtASSe ee le D do o o +55) O.55| 9-57) 1-15) 0.75 o .25| O.18| 1.24| o 20 Q) o Acide Fe en 0.38 — sulfurique. . o 3 — carbonique. . +32] 1.93| 2.17|Tra:e-|Traces| 5 67| 8 57 ——eSiliCique om fe ae 0.06} 0.01] 0.03] © 09] O.Io} 0.08] 0.06 Chlore’ = =). . [Traces| 0.02] 0.02|Traces|Traces]Traces| Traces Insoluble a froid dans HCl, soluble dans HEFL... |949.07|921.35|931.701940.851904 751787.12|924.0: Potasse . . . . . « | 33.22! 14.89] 19 69| 36.87| 30.09] 10.37] 31.02 GAULLE EME 4.03| 3.46| 3.85| 9.81] 8.37] 14.97] 2.89 Magnésie . . oe = 5-35} 5.37| 4-80] 6.33] 5-67) — oo que =: — © 3%] o.33| 0.22| o.32|Point.| — FoME SUPPLEMENTAIRE, 1910 250 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Shani CALCAIRES. DOLOMIES. g asni > | 3 | a Frasnien. mm aa 5 cn © = = te . ‘ a Ao Fe) © SS S| eel ee e> socle AS ae = A n les & . 2 SE louer) of | 82 | Se lotc| SOS Sis | osm) Hh Oh SG ado | OM TONER ETS) So |e oS] -sh = os |ses| Se [kof] § ak = ae UO See | Oko | meee aos Slee se || = as Sos — © 4s Se: = ,% A EA Ss 2 à aa) fe | se) ec Weer SA RS = { nu ? A va sa "Ses Dr © os = © “cs a Ons 5 ss a “ Élumidité ce o 68 = — — 0.30 0.05 | 0 ro — 0.1 Quartz... = = 7 24 | 31.65 | 6.49 | 5.55 | 5 05 0.98 | 0.67 | 0.55 | 0-60 | 49.30 Gharbon! jy. seems | o 0 Matières organiques. 0.12 — — — | 1.04 2 0.17 | 0.29 — SOUfre ashy ere sree | = — | | Carbonate de calcium . . | 87.n9 | 55.40 | 91 85 | 93-34 |92.05 ')| 97.69 | 96.91 | 56.14 | 54.14 | 48.10 = de magnésium ‘ 4 85 3.96 | Traces | Traces | 0.65 0.98 | 0.98 | 38.81 | 43.65 0 6 Alumine . ech Bers 0.18 4.95 | Traces | Traces | 0.¢6 o co | — 0.31 @xydeidewier | 2 = 07 0.37 3.98 1.01 o 79 | o 36 oO 24 \ Fe 498 0.46 POtASS Ste cmyacie ood ys — — — — = = == = = SOudes ee a ee — — — — a = = = = Acide chlorhydrique . . — == = _ =" — sulfurique. . . — — = = — phosphorique. + . — — = = == ') Il y a un peu de sulfate de calcium. (2) Principalement à l’état ferreux. (3) La chaux et la magnésie ne sont que partiellement à l’état de carbonates; il y a des traces de sulfates et =~ | | | de chlorures ? (+) Une partie de la magnésie appartient au mica (5) L’échantillon était altéré par les agents météoriques. (°) Il y a aussi 0.64 de magnésie associée à la silice. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. | BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. AI CALCAIRE SCHISTE | : CARBONIFÈRE DEVONIEN /OUDINGUES. GRÈS. PSAMMITES. SCHISTES. et ses et ses produits de | produits d’altération, | décomposition, à Engihoul. à Tilff, ] : : £ = + 4 = = s AIME SN RE 2 S = IE se : 2 A) xsS |xaled SS oped CS Ne LE 5 CN CARTER 0 a ee SS ISO] 8a Se (Sees s~ iS a Wipe IE où is my =, (so lssa| s= |s=| Se | ST = 3 = |Seo|See] 28 | 22 Mees |S2ise5| Se |Ss| Sa | 85 | 32 p |"selse8] ae | RS MS = Ss > OO = > Ss 2 8 wie S £ = av Oo = a] 5 Ne Se S & | SA — Sie = | De RUES SN & = 5 vas n & a fet} OS OQ | © RQ [Rs] No ye Na 5 = g§|/obo © c a is a = ä = = = SES 5 T | = ele a a D M tS fo 1.42 O.41| 1.14 — 0.86 — — = 7a\91.65 |94.25/89.05 [02.10 81.73/69.15 [60.80 60.41(7)[lo . 48(9)| 34.04(7)169. 32(7) 62.05 69.55 Graphite = = a= — | .25| 0.06 0.68| o.81(3)] 2 89 8.76| 1.28 3-22(10)| 0.78 |[96.00 |29.77 1.05 — Variable “65| 0.59 | 1.24] 0.93(3)| 1.08(4) 0.47] 2.11(°)} 0.99(?°)! 1.65(8)1] 0.85 | 1.92 — © 95(10)| 0.33 (19) .45| 0.35 0.86 : 0.79 4-18} 3.95 |21.05 19.14 0.75 9.65 |20.65 |19.15 20.48 “79 79| 3-05(2)} 0.49 2.24 3.12] 4.48 5-95 5.06 0 08 |23.16 6.14 5.01 (7*)} 6.89 (#3) = | Traces] — | 0.09 Existe | Existe | 0.31 2.81 — — a) | 4.51 » 6.65(11)| 1.11 = | Traces} — = = = = Traces — — — | F — Traces | Traczs — — — = = ee = = _ Traces | Traces ? = — = = A = =. = =a en = — — — — — -- — 0.13? -— -- — (7) Quartz et silice combinés. (8) Il y a en outre 0.09 de magnésie. @) Ilya en outre 0.39 de Si 02 opale (0) La magnésie et la chaux ne sont pas à l’état de carbonates. *) Il y a des traces de Ti O? et de Mn O?. 2) Le fer est surtout a l’état de pyrite, 73) Le fer est à l’état de limonite. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1 910. J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE we PA (M dans une poche de la grotte, contient encore 29.77 de calcaire et seulement 34.04 de silice; mais dans le limon exposé à toutes les intempéries, qui recouvre superficiellement Jes bancs rocheux, le calcaire est réduit à 1.05, tandis que la silice monte à 60.3; l'alu- mine augmente parallèlement à la silice. Les deux colonnes relatives au schiste dévonien font voir que la décomposition du schiste en argile est accompagnée d'unealtération chimique beaucoup moins accentuée. * * -* Est-ce que les calcaires couviniens, givetiens et frasniens auraient une composition chimique ou une structure physique différente de celle des calcaires plus récents? Les analyses que nous possédons sont trop peu nombreuses pour qu'on puisse rien affirmer. Toujours est-il que de nombreuses plantes du Calcaire sont citées dans la Flore de CRÉPIN comme vivant exclusivement à la limite du district calcaire et de l'Ardenne, ou comme beaucoup plus communes sur cette bande; or, celle-ci est précisément formée des couches indiquées plus haut. Voici quelques-unes de ces espèces : Bromus arduennensis. Linaria striata. Elymus europaeus. Melampyrum arvense. Ventenata triflora. Stachys recta. Carex Hornschuchiana. Brunella alba C. tomentosa. Teucrium montanum. Allium oleraceum. Globularia vulgaris. Scilla bifolia. Sambucus racemosa. Pirus torminalis. Galium sylvaticum. Trestum pratense. Scabiosa Columbaria Bupleurum rotundifolium. Carum Bulbocastanum. Centunculus minimus. Gentiana ciliata Digitalis lutea. Filago neglecta. Aster Linosyris. Podospermum laciniatum Senecio erucaefolius. Pour pas mal de ces plantes, le climat est probablement plus favorable dans les points élevés du Calcaire, et c’est ce qui les can- tonne le long de la limite de l'Ardenne (voir par exemple Sambu- TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 253 cus racemosa, sur la carte 3); mais pour d’autres, qui ne sont nulle- ment des espéces de la Haute-Belgique, c’est sans doute la nature du sol qui est en jeu (par exemple Centunculus minimus et Senecio erucaefolius). Il est permis de se demander s'il ne faudrait pas séparer, au point de vue gcobotanique, la lisière Sud-Est du Calcaire. B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. D'une façon générale, le plateau est cultivé dans ses parties cal- caires et boisé lorsque le sous-sol est schisteux ou psammitique; les fonds des vallées sont couverts de prairies; les rochers et les pentes ont conservé leur végétation naturelle. La flore des rochers calcaires a deja été décrite dans ses grandes lignes (pp. 94 ss.). Disons seulement que certaines plantes semblent affectionner les schistes calcareux, par exemple Helianthemum Fumana et Campanula rotundifolia (phot. 362). Y a-t-il aussi des espèces qui croissent avec prédilection sur la dolomie, ou bien y en a-t-il qui fuient cette roche magnésienne? Je l’ignore. La végétation des pelouses et celle des éboulis ont aussi été étudiées suffisamment (pp. 100 ss.), et il est inutile d’y revenir. Les terrains calcaires et les terrains non calcaires sont si intime- ment enchevètrés que l'on peut presque partout rencontrer en une même promenade les uns et les autres. Rien n'est plus intéressant que de comparer les deux flores. La transition de l’une a l'autre est toujours remarquablement brusque : on passe directement de la flore calcifuge à la flore calcicole, ou inversement. Ainsi, par exemple, on était au milieu de Helianthemum Chamaecistus, Hip- pocrepis comosa, Sesleria coerulea, Festuca duriuscula glauca et autres plantes calcicoles, et tout à coup on ne voit plus que Calluna vulgaris, Cylisus scoparius, Digitalis purpurea, Vaccinium Myr- lillus, Pleridium aquilinum, Rumex Acelosella, Hypnum Schreberi, Mnium hornum, etc. : grattez le sol, c’est du schiste ou du psam- mite. Voici un tableau qui résume, pour quelques plantes vasculaires des rochers avoisinant Tailfer (fig. 94 et 95), les raisons probables qui déterminent leur localisation. Ce tableau a encore un autre TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 254 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE RAISONS DE LA LOCALISATION DE QUELQUES PLANTES DES ROCHERS DE TAILFER. HABITAT. EXIGENCES SPECIALES. ÿ a E 8 oe AS Le PILES à 6 |zmpee|23| 2 | & eae & £a of | x © > oi og AS = Le) sx | = £ = = 2 3 re = Es 83|T0 S) © | Set a CRIER | PR EE D SR |£2 » O PAR E AS | o |-6 |es 8 LE NE om à © ||| 2 | a em Filicées. Asplenium septentrionale. . _ + aS =— = = fe Ceterach officinarum . . . + = + = = = au Polypodium vulgare . a ss = = = — = Pleridium aquilinum = + —= = = te = Monocotyledonées. OW COULEYVESSA NE | st le Se — ae = = = = Pi nemoralis NN «~ “i « + + — — = = = Sesleria coerulea . . « « + — + + ak _ + Festuca duriuscula glauca, + — ao _ fe — + Allium sphaerocephalum . . + —_— — + = — + Dicotylédonées. Corylus Avellana . . + a = = = — — Rumex scutatus . « « « Ps + re = = | are, RACE UT ER UE _ + _ = = | = Dianthus Carthuseanorum + = + se + — + Silene nutans AN ees of = = _ ae a= = ILelleborus foetidus. . . « + + = = = = ze Sedum reflexum . . « + + + — — — — Potentilla verna, + .« « + ah — — + == = Bn | TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. to JA [PA] BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. RAISONS DE LA LOCALISATION DE QUELQUES PLANTES DES ROCHERS DE TAILFER (swife). HABITAT, EXIGENCES SPÉCIALES, Siem eal2e) 2 Résine a |Esileu(ES|] 2 | = | eves ee eel acees Ite Wee Pee aes OO Se sees i ovo | vo CA ds VEYUNUS SPIROSG « » on * + Ef = = = = = PO UrUStALQUUS. «6 %& 4 na | Bh — pe = = a Cytisus scoparius . . . . — | + — = = ra ce Anthyllis Vulnerarie … . . a — = _ ce = ee l'ippocrepis comosa. + « . te _ + — + = ie Geraniwm sanguineum .. ee — _ = a = are Buxus sempervirens . « . + — — 5 = — a4 Helianthemum Chaimaecistus. + — — = — — Tilia platyphyllos Eee + ai = = = = 2. Epélobium spicatum . — fe — = = = = SES NL BANDES = 5. = « ak = — = ae = ane Goxmusias.) st tw ane = == = re = + Calluna vulgaris . . 4 . = rey = — ae + ae Vaccinium Myrtillus as — + — = Bas + = Teucrium Chamaedrys . . + _ — ae ne — + Digitalis purpurea. . . . — + oa — == 2 = Melampyrum arvense. . + = = = Le Zs as M. pratense. . Be ote — + — = = + = Asperula Cynanchica. «. . ES — = = te es! a Viburnum Lantana. + + — == = — + Campanula persicifolia + = — — ae = =f Centaurea Scabiosa. a = = = re = oe Artemisea Absinthium. . . == — — a Je: = = Lactuca perennis + . . « + — = + ab —_ as TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, 256 J. MASSART, — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE intérèt : c'est de montrer combien sont variées les exigences des éléments qui constituent la flore soit des calcaires, soit des psam- mites et des poudingues : on y voit que les plantes de ces rochers sont loin d'exiger toutes que le support soit pierreux; la plupart se contentent parfaitement de terre meuble, et c'est quelque autre particularité écologique qui leur permet de prospérer sur les rochers. Un exemple analogue, pour les dunes, a déjà été cité dans l'introduction (p. 4). La carte 2, hors texte, est intéressante à consulter. On y voit que les bois du district calcaire sont presque tous allongés de l'W.-S.- W. à l'E.-N.-E. La raison de cette disposition est donnée par la carte 7; lescouches géologiques ont aussi cette direction. Un examen plus attentif montre que les bois n'existent guère que sur les ter- rains non calcaires : psammites, schistes, poudingues, grès, etc. Ceux qui couvrent les roches calcaires sont limités aux bords des vallées, sur les versants trop escarpés, par exemple le long de la Meuse en amont du confluent de la Lesse. Les bois établis sur le plateau consistent surtout en futaies de Pins sylvestres, de Bouleaux (phot. 153, 386) ou de Chènes, et en taillis de Chênes, Charmes, etc. (voir GILLET, 1910). Il y a aussi des bois de Pinus Laricio, surtout sur calcaire; ici, comme dans les bois de Pins sylvestres, on trouve fréquemment Monotropa Hypopitys (phot. 397). Les bois méthodiquement aménagés des plateaux sont moins intéressants pour le botaniste que ceux qui occupent les €Escarpe- ments calcaires. Les résineux sont ici le plus souvent l'EÉpicéa et le Laricio (phot. 128, 352); mais ce sont les feuillus qui dominent : Chéne, Hétre, Fréne, Erable Faux-Platane, avec taillis de Charme, Tilleul, Noisetier, etc. Lorsque ces bois occupent les larges creux entre les rochers (phot. 151, 371, 372, 373), leur atmosphere calme et humide convient a des plantes telles que Lunaria rediviva (carte 3, phot. 372), dont il a été question plus haut (p. 60). Aux endroits où les grands arbres manquent, ce qui est fréquent sur les côtes trop sèches, il y a un taillis (phot. 130, 131, 135, 138, 141, 350, 374) composé de Ligustrum vulgare, Cornus sanguinea, Acer campestre, Evonymus europaeus, Mespilus monogyna, M. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 257 Oxyacantha, Pirus Malus, Prunus spinosa, Rhamnus catharlica, Viburnum Lantana, etc. Clematis Vitalba y est souvent parasité par son Aecidium (phot. 308). Les prairies sèches ont remplacé les pelouses partout où le sol n'est pas trop rocailleux. Elles sont souvent plantées d’arbres frui- tiers, surtout de Pommiers, sur lesquels s’installe Viscum album (phot. 395). Les aliuvions des vallées portent généralement des prairies à faucher. Colchicum autumnale y est plus fréquent qu'ailleurs (phot. 384). Les étangs sont peu nombreux et presque exclusifs aux régions non calcaires, par exemple les étangs de Rance, de Saint- Gérard et de Virelles (fig. 99, phot. 144). Leur flore est très pauvre : Sphagnum, Carex Goodenoughit, C. paludosa, Iris Pseudo-Acorus, Phragmites communis, Mentha aquatica, Ranunculus Flammula, Lysimachia vulgaris, Limosella aquatica. Les eaux courantes, géneralement rapides, portent sur les pierres Cinclidotus fontinaloides, Fontinalis antipyretica, Lemanea fluviatilis et L. torulosa {carte 4). Dans l'eau flottent les longues tiges de Callitriche vernalis et de Ranunculus fluitans (phot. 150). En plusieurs points se sont formées des masses, parfois énormes, de tuf calcaire (phot. 152). Les bords des eaux sont garnis de Petasiles officinalis (phot. 152), Festuca arundinacea, Thalictrum flavum et d'autres grandes herbes. Au bord de la Meuse, on trouve fréquemment Euphorbia Esula et Inula britanica, qui descendent la riviére jusqu'en Néerlande; Cuscula europaea y est particulièrement abondant (phot. 396). Sur les alluvions de la Sambre vivent de grands Rumex : R. maximus et R. aquaticus. Les moissons renferment une flore assez particulière, surtout le long de la bande méridionale. Plusieurs des espèces citées plus haut (p. 252) sont en effet messicoles. Orlaya grandiflora, Turgenia latifolia, Caucalis daucoides et d’autres sont également plus com- munes dans les moissons à la limite avec l’Ardenne. Il en est encore de même pour Bromus arduennensis et sa variété villosus, les seules Phanérogames endémiques de notre pays. D'autres plantes se retrouvent dans les moissons de tout le district calcaire : Reseda lutea, Carduus nutans, Silene venosa, Lolium temulentum, etc. 17 TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 258 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Un mot enfin sur certaines associations qui n’existent guere que dans ce district. Ce sont celles qui habitent les grottes profondes complétement soustraites a la lumiére. Dans les petits bassins, ou se conserve de l’eau toute l’année, mais qui ne sont en commu- nication avec une rivière que lors des crues de l’hiver, il y a une végétation tres pauvre de Bactéries et de Flagellates (surtout i Chilomonas Paramaectum). Sur les boiseries qui sont introduites dans les grottes pour la construction de marches, de barrières, etc., se développe une flore de Champignons, parmi lesquels on peut reconnaître des Polyporus, et les longs rhizomorphes d'Armillaria mellea formant parfois de véritables draperies. Les mèmes Champi- enons envahissent les galeries abandonnées dans les houilleres. * * # C'est au district calcaire qu’appartiennent les terrains calami- naires (carte 4). Les quatre espèces caractéristiques de Phanéro- games (phot. 393 et 394) se rencontrent dans les anciennes carrières abandonnées et aussi sur les amas de résidus laissès après l'extrac- tion du zinc. Nous ne possédons pas de liste complète des plantes habitant le Calaminaire, et c'est regrettable, car elle nous dirait si la présence de sels de zinc en.néche le développement de certaines espèces communes. § 13. — District ardennais. A. — LE MILIEU. L’Ardenne est, de toutes nos grandes régions naturelles, celle dont les limites prêtent le moins à la discussion; ce qui signifie qu’elle se distingue nettement des districts voisins et qu’elle est de structure homogène. Cette uniformité fait précisément que le district ardennais, malgré sa grande étendue, n'est pas fort intéres- sant pour le botaniste. L'Ardenne occupe les deux versants du grand ride qui coupe la Belgique de l'W.-S.-W. ou l'E.-N.-E. Les points les plus élevés ont été distraits de l'Ardenne pour faire le district subalpin. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 259 Il y fait froid toute l'année (fig. 23 A, p. 48). Méme pendant les mois de juillet et août, le thermomètre descend — exceptionnel- lement il est vrai — au-dessous de 0°; quant aux gelées blanches, elles surviennent en toute saison, surtout dans les vallées où l'air ne se renouvelle pas assez facilement. La neige est abondante (phot. 399, 400, 401). Le givre peut s’accumuler en telle quantité sur les branches (phot. 170, 171, 402), qu'elles se rompent. Les pluies, très copieuses (fig. 24, p. 50), tombent surtout en novem- bre-décembre et en juillet (fig. 23 B, p. 49). L'air est humide (P- 47). Le sol est constitué par les roches schisteuses ou siliceuses du Cambrien et du Dévonien inférieur : schistes, phyllades, grès, quartzites, quartzophyllades, poudingues. La décomposition des schistes et des phyllades (phot. 163, 165), plus rapide que celle des roches siliceuses, donne des argiles compactes imperméables, en nappe parfois épaisse (phot. 419), supportant des fagnes maréca- geuses (phot. 159, 172, 405, 406, 418) ou sèches (phot. 173), qui sont souvent remplacées par des bois. Les rognons de quartzite qui existaient dans la roche (phot. 163, 165) résistent à l'altération, et on les retrouve soit restés en place sur le terrain (phot. 415), soit ayant roulé au fond des vallées (phot. 155, 158, 399). Les phyl- lades percent parfois le sol sur les pentes des vallées, où les produits de décomposition sont entrainés par le ruissellement (phot. 156, 157, 104, 407 à 414 et 416). Les grès et les quartzophyllades se désagrègent en un sol plus permeable et convenant davantage a la culture. Mais ils sont moins répandus que les roches donnant de l'argile; aussi la carte 2 montre-t-elle que l'Ardenne est restée en grande partie boisée et que la province de Luxembourg mériterait encore maintenant le nom de département des Forêts qu’elle portait sous la domination française. Les cultures ne sont quelque peu nombreuses que sur le versant méridional de la crête ardennaise; encore font-elles place aux bois le long de la bordure S. Ce dernier fait permet d’assurer que ce ne sont pas les conditions climatiques qui rendent ce versant plus propice à l'exploitation agricole, mais bien la nature du sol : en effet, les phyllades et les schistes y font assez sou- vent place à des quartzophyllades et à des grès; mais ceux-ci TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 260 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE deviennent de nouveau plus rares vers la limite de l'Ardenne et du Jurassique. Près du district calcaire, le sol de l'Ardenne est formé en partie de Burnotien et de Couvinien; ces roches ont en commun avec celles du Cambrien et du Dévonien inférieurs d'être fort pauvres en calcaire. Les tableaux des pages 262 à 265 donnent, d'après les Mono- GRAPHIES AGRICOLES, la composition physique et chimique de quel- ques terres de l'Ardenne; elles proviennent toutes du versant S. Voici des analyses de phyllades cambriennes. Les quatre pre- mieres ont été faites par DE Winpr (1897); la dernière par M. RosENBUSCH (1901). beers SCHISTE SCHISTE SCHISTE de ardoisier Ordinaire violet Montherme, . de Ha _ de re 3 Rimogne. Fumay. Vielsalm. SUO*t = ese he os 58.78 59.91 61.43 61.07 53.477 AIO MEN SEE 19.52 19.51 19.10 20.01 15.96 FOR 1 87 2.74 4.87 5-83 18.27 HOOK AMEN 2.67 2.87 3:12 rer 0.65 CLOSE 0.21 0.40 0.31 0.19 0.18 MoO) so iver geek 2.53 2.29 1.87 1.38 K?O OA ce eo. RTT 3.20 3.34 3.29 2237 Na OS PET 1.24 TiS 7 0.82 0.90 1.02 H?0 eek) dE 2.24 3.46 3.52 3.25 3.00 ATOME 2.28 1.46 o 75 1.80 — MnOS EEE a “= — — 1.96 PROS ER ae - _ — = 0.34 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 201 B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Les analyses chimiques montrent clairement que la terre de l'Ardenne est fort maigre. Il n’y a que la Campine et les dunes lit- torales qui puissent lui être comparées à ce point de vue. Rien d'étonnant donc à ce que ces trois districts renferment le plus de terres non encore mises en culture (carte 2). Tandis que le sol plat de la Campine est semé de nombreuses mares, l'Ardenne, plus acci- dentée, ne possède que très peu d’eaux stagnantes; mais si les étangs y sont rares,les marécages y sont encore plus répandus que sur les terres sablonneuses de la Campine. Les fagnes ont une végétation très semblable d’aspect à celle des bruyères campinoises, sauf que les espèces atlantiques font défaut à l’Ardenne. Ainsi Cicula virosa, Elatine hexandra, Myrica Gale, Erica cinerea, Cyperus fuscus, Cladium Mariscus manquent à l'Ardenne ou n'existent que tout à fait a l'Ouest du district. Mais quelques espèces de l’Europe centrale remplacent les plantes pour lesquelles le climat ardennais est trop rude : Arnica mon- tana, Geum rivale, Trientalis europaea, Ericphorum vaginatum (phot. 405). Malgré ces différences, le fond de la végétation est le même en Ardenne et en Campine, si on laisse de côté quelques plantes essentiellement sabulicoles comme Scleranthus perennis et Corynephorus canescens. Ainsi dans la fagne sèche (phot. 173), on rencontre Cladonia coccifera, Lycopodium clavatum, Danthonia procumbens, Antennaria dioica, Nardus stricta, Agrostis vulgaris, Deschampsia flexuosa, Juniperus communis, Calluna vulgaris, Potentilla sylvestris, Cylisus scoparius ; dans la terre humide ‘phot. 172): Nardus stricta, Calluna vulgaris, Molinia coerulea, Juncus conglomeraius, Salix cinerea, S. aurita, Narthecium osst- fragum, Viola palustris, Cirsium palustre (phot. 159), Lysimachia vulgaris, Ulmaria palustris, Angelica sylvestris, Orchis maculala, O. Morio, Platanthera bifolia, Potentilla palustris, Vaccinium Oxycoccos, Erica Tetralix, les Sphagnum, Aulacomnium palustre, Polytrichum commune (phot. 418). Les étangs de l'Ardenne sont d'une pauvreté déconcertante. Sur les bords du lac de la Gileppe (phot. 166), les schistes restent 262 JHA UM ALO Com NC CRC EE Résidu sur le tamis de x millimètre. . Débris organiques . . . - +. . « Débris minéraux . Terre fine passant au tamis de x millimétre . Matières organiques. . . + + + + + Sable grossier ne passant pas au tamis de omms. Sable fin ne passant pas au tamis de omm2 Sable poussiéreux passant au tamis de omm2 ATSIC EME RER CCR J+ Gana mits Différence considérée comme calcaire (*) Matière noire de Grandeau . . . Poids d'un litre de terre séchée à l'air . . -« Pouvoir absorbant de la terre séchée à l'air. (1) L'analyse physico-chimique de la terre fine a été exécutée d’après la méthode SCHLOE! J. MASSART, — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. Analyse physique de la Prairies sur grès coblenciens. sur schistes coblenciens. OcHAMPS. St. PIERRE-EN-ARDENNI Sol. Sous-sol. Sol. Sous-so | . 51.90 44 80 26 59 24.35 . = = 0.50 0.3 : 119.00 90.80 202.10 200.4 80 60 45-00 48.70 30.8 | 4.80 244 767.90 780.80 16.30 15 3 ! 677.00 646. 25.30 77-80 47-40 79-40 : 7.20 5 60 3.20 3.4 : 9.03 5.80 13.50 Traces 5 OX980 1095 1220 4152 759.00 566.00 382.00 326.1 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 263 ichée à Pair (1,000 parties). Champs laboures sur quartzophyllades sur phyllades (?) coblenciennes. coblenciennes. BASTOGNE. LONGCHAMPS. JUSERET. Sol. Sous-sol. Sol Sous-sol. Sol. Sous-sol. —E ES 49.50 27.40 30.50 39-34 29.50 30.18 L 2.00 — 1.30 0.20 o 60 0.80 107.00 95.00 366 00 366.40 104 80 91.80 64 30 30.40 57-40 29.30 49.00 41.20 25.50 14.01 3.90 7.30 797-50 792.70 31 20 21 60 21 30 17.10 466.50 525-40 755-60 754-70 18 90 79 20 41.50 65.80 58 50 84.00 10.30 2.70 10 60 7.20 6.30 3.10 11.26 5.80 Traces. Traces. GE 1.70 0970 1110 15250 15255 15090 1090 729.00 517 00 377.09 322.00 463 00 412.00 laänalyse chimique renseigne exactement sur le taux en carbonates. DISTRICT SUBALPIN. Bruyères défrichées mais non mises en culture. ODEIGNE. BIHAIN. Sol. Sol. 45.19 105.75 287.5 119.3 7-3 9-7 280.2 10Q 6 TADS 880 7 82.7 141.5 30.3 16.3 14.1 35.8 558.5 606.0 1253 60.5 5.6 20 6 01945 1:080 466.0 518.0 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 264 J. MASSART, — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Sooo OC Analyse chimique de —— DISTRI Prairies sur sur schistes coblenciens. grés coblenciens. OcHAMPs. S* PIeERRE-EN-A RDEN Sol. Sous-sol. Sol. Sous-s0 Matières combustibles et volatiles . . . . … 54.77 45.42 90 89 49.3 Azote organique. . . . DE or 2.98 I 54 2.65 0.4 —1 CMMONIACAL PEN CN eee ane 0.07 0 05 0.03 oO. raat Re eee a 4d aes TR 0.01 0.01 0.02 0. Soluble à froid dans HCl (D = LT) PERS 56.71 32.99 75.35 75 à Oxyde de fer etalumine . . . . , , . 28.53 27005 58.47 61.38) Chaux NE Ms de AE 2205 0.47 4.76 1 Mapnesic} seems (mers Ve en : 3267 2.91 7-06 9 Soude , . é 0:35 o 37 0.36 0 POTASSE MORE A PE Nr ae ee 0.22 0.18 1.08 I Acide phosphorique . : 1.05 0.73 1.28 oO. — sulfurique . . re : 0.28 0.37 2.08 0.0 — carbonique. 0.21 Traces. Traces. Traces, 'SUCQUE RENE 0.14 0.14 0.26 0.53 | Chlore . Sree hace UE TE 0.05 0.07 Traces. Traces | Insoluble à froid dans HCl, soluble dans HF . 908.52 921.59 855.76 875.2 FOSSES cee Date Ne eee eee one 25.47 26.55 31.12 31-4 CRAURE UE TR ES age 5.41 3.58 6.26 8.97 Map UCSLOS ic aceite a «pee ee 13.00 12.86 10.98 2.3) Acide PhOSPhOrTIQUE . < = 5 . 2 : 0.18 0.17 Point. Traces Oxydeideferietialumine~ en . 2 1359-31 146.74 Point. Point TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, terre fine (1,000 parties). ARDENNAIS. 265 DISTRICT SUBALFIN. =, Champs labourés Bruyères défrichée . . sur quartzophyllades sur phyllades (?) coblenciennes. mais non mises en culture. coblenciennes. BASTOGNE. LONGCHAMPs. JUSERET. ODEIGNE. Sous-sol. Sol. Sous-sol. Sol. Sous-sol. Sol. k 55 56 90.76 44.20 115.96 1 54 1.28 2.05 0 49 1 98 1-52 2.95 iy 03 0.03 0.04 0.02 0.02 0.02 0.07 i 0.01 0.01 0 02 0.02 0.01 0.01 Traces i 40 08 55 81 46 07 45.54 47.71 42.11 707 à 30.67 28.53 39.56 58.04 35253 53.05 3a 2.81 a3 0.95 0.85 3.01 135 0.35 4.38 4.05 21 G22 Gr 5.c5 0.24 0.19 0.15 .47 0.29 0.16 0.21 0.18 © 30 0.38 0.39 0 53 0.43 0.53 o 22 1.04 0.68 0.70 0.56 1.44 1.05 I 31 0.13 0.19 0.04 0.05 2 0.25 0.34 0.35 0.08 Traces. Traces. 0 45 0.43 0.84 0.15 0.16 0.35 0.22 0.41 0.34 0.10 0.06 0.06 Traces. Traces. 0.09 0.07 0 02 818 8] 925.65 881.59 920 90 861.85 915.69 S878 97 26.46 21.01 22.28 52.95 20.82 15.07 10.35 4-04 4.05 10.14 9 44 2.91 3 88 6.27 10.27 10 20 2.69 4.98 3.22 7.85 4.47 D 0.13 O.11 0.46 0.42 0.48 0.53 0.16 123.72 146.48 Point. Point 125.42 146 57 _ BIHAIN. Sol. 160. 2. 69 94 Traces. Traces. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 266 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE tout nus; dans l'eau, un chétif gazonnement de Scirpus setaceus ; ni Algues, ni Flagellates; les Poissons y meurent d'inanition. Les fossés de drainage des fagnes et les trous de tourbière ont une flore plus variée : Schizophycées (par exemple Shigonema pan- niforme), Zygnèmées (Zygnema ericetorum), Desmidiées, Diato- mées, Chrysomonadines (par exemple Mallomonas) y sont abon- dants. Dans les ruisseaux les pierres sont généralement couvertes de verdure : Algues (Zygnema sp., Sltgeoclonium tenue) et Hépatiques (Pellia epiphylla, Scapania undulata) (phot. 413). La flore des eaux et des marécages ardennais est manifestement adaptée à un milieu où les sels assimilables sont rares. Pour étudier expérimentalement ce point, j'avais fait creuser en 1902 une mare dans la fagne marécageuse du Terrain Expérimental établi par le Jardin botanique de l'Etat à Francorchamps, et j'y avais introduit une cinquantaine d'espèces de plantes aquatiques, n'existant pas en Ardenne ou y étant rares. En 1909, la plupart étaient mortes. Voici celles qui ont réussi à soutenir la concurrence contre Pota- mogelon natans envahissant toute l'eau : Glyceria aquatica (phot. 406), sur les bords et dans l'eau, ne fleurissant guère ; Spar- ganium ramosum, sans fleurs; Polygonum amphibium, sans fleurs, uniquement au bord, jamais flottant; Hydrocharis Morsus-Ranae, se propageant activement par des stolons, mais sans fleurs. La persistance de cette dernière espèce est tout à fait surprenante, et pour moi inexplicable : en effet, elle est liée aux eaux riches (elle meurt quand on l'introduit dans les mares des dunes) et, de plus, elle est exclusivement atlantique (voir p. 56). La végétation des rochers schisteux et gréseux (phot. 407 a 416) est beaucoup moins variée que celle des rochers calcaires. Les Phanérogames sont celles du bois voisin. Il en est de mème de la plupart des Bryophytes, sauf Orthotrichum rupestre, Grimmia montana (carte 4), Andreaea petrophila (carte 3) et quelques autres. Beaucoup de lichens sont particuliers aux rochers non calcaires : Endocarpon aquaticum, Umbilicaria pustulata (carte 3), divers Leca- nora et Lecidea. Les bois de l'Ardenne sont les plus beaux et les plus variés du pays (phot. 155 à 162, 166 a 171). Tous les genres de peuplement oT TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 267 s'y rencontrent : futaies d'Épicéas (phot. 406), très sombres et n'ayant pour ainsi dire pas de sous-bois, de Pins sylvestres avec Pteridium aquilinum (phot. 162), de Hétres (phot. 170,171)avec une abondante végétation de Rubus [daeus, Vaccinium Myrtillus, Senecio nemorensis; futaies de Chénes et de Bouleaux (phot. 161, 389 a 404) avec taillis de Chénes, de Charmes, etc., et avec un tapis dense de Calluna vulgaris, Pleridium aquilinum, Daphne Mezereum, Vac- cinium Myrtillus, Molinia coerulea, Polygonatum verticillatum, Polygonum Bistorta, Ranunculus platanifolius, Luzula albida, L. sylvatica, Rubus Idaeus, Ilex Aquifolium, Hypnum purum, H. Schreberi, Polytrichum formosum, Dicranum scoparium, Dicra- nella heleromalla, Hylocomium splendens (phot. 417), Plagiochila asplenioides, Hylocomium brevirostre, H. triquetrum, Peltigera canina, Cladonia fimbriaia; taillis de Chènes à écorcer (phot, 169) avec petits Pirus (Sorbus) Aucuparia portant sur leurs feuilles les écidies de Gymnosporangium, Sambucus racemosa, Digitalis pur- purea, Solidago Virga-aurea, Melampyrum pratense, Agrostis vul- garis. Les plus variés de ces bois sont les futaies mélangées de Chénes et Bouleaux avec taillis de Chénes. Grace à ’humidité de l’atmo- sphère, de nombreux Lichens et Muscinées épiphytes peuvent s'installer sur les troncs et les branches des Chènes : Frullania dilatata, Orthotrichum divers, Leucodon sciuroides, Homalothecium sericeum, Evernia Prunasiri, Ramalina fraxinea, Parmelia phy- sodes (phot. 422), Sticta pulmonacea, Alectoria jubata, Usnea barbata. Le dernier est particulièrement remarquable par les longues barbes qu’il suspend aux rameaux. A la fin de l'été, les bois se remplissent de Champignons : /{hy- phallus impudicus (phot. 421), Boletus lividus (phot.419) B.viscidus, Lactarius piperatus (phot. 419), Marasmius splachnoides, M. Abie- tis, etc. Des prairies occupent les fonds des vallées (phot. 167, 174, 177). Les ruisseaux qui y serpentent sont bordés d’Alnus glutinosa, Viburnum Opulus, Angelica sylvestris, Ulmaria palustris, etc. En beaucoup d’endroits, les fagnes ont été drainées et trans- formées en prairies. Dans la Thiérache (phot. 175, 176), ces prairies occupent de grands espaces; ce sont surtout des prés a faucher, TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 268 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE appelés « rièzes » dans le pays; elles ne sont pas limitées par des haies. Les champs cultivés sont peu fertiles. Les seules céréales communes sont le Seigle (phot. 179) et l'Avoine (phot. 178). On pratique souvent l’essartage. Lorsqu'un bois a été coupé, on arrache les herbes et les arbustes et on les brûle sur place ; les cendres sont ensuite répandues sur l'espace dénudé, ce qui permet d’ob- tenir une maigre récolte d’Avoine ou de Seigle. Les herbes les plus résistantes repoussent, par exemple Pteridium aquilinum et Moli- nia coerulea; souvent quelques arbres avaient été conservés, et on les voit se dresser dans les champs (phot. 179). $ 14. — District subalpin. A. — LE MILIEU. La rudesse du climat ardennais est encore aggravée (phot. 423 à 425). L'hiver devient de plus en plus long; l'été se raccourcit : la verdure apparaît une bonne quinzaine de jours plus tard qu’à Liége (voir le tableau p. 66, et phot. 188), les feuilles tombent une quinzaine de jours plus tôt. Mème des chutes de neige en plein été (par exemple le 12 juillet 1888 et en août 1896) peuvent rendre au paysage un aspect hivernal. En mars 1890, on a observé à la Baraque-Michel un minimum de — 20%; le 16 octobre 1887, un minimum de — 11°3. Voici encore quelques autres renseignements, extraits de la MONOGRAPHIE AGRICOLE DE L’ARDENNE; ils montrent que si l'hiver est long et pre sur le plateau subalpin, le brassage constant de l'air empéche le thermométre d’y monter et d’y descendre autant que dans certains coins abrités de l’Ardenne. Ainsi la plus haute et la plus basse température observées a la Baraque-Michel (alt. 670 m.) sont 30°0 et — 22°5 (différence 52°5), tandis qu'au Barrage de la Gileppe (alt. 290 m. on a noté 36°2 et — 285 (différence 64°7) et a Ville-au-Bois (alt. yoo m.), près de Vielsalm, on a noté 35°0 et — 29°8 (différence 64°8). La figure 24 (p. 50) montre l’abondance des pluies : 150 centi- métres au plateau de la Baraque-Michel. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE BELGIQUE. 269 Une autre particularité du climat des hauts plateaux est la violence des vents, surtout en hiver, lorsque les arbres sans feuilles ne brisent plus les rafales. Aussi les fermes sont-elles généralement entourées de hautes haies en Epicéa (phot. 190) ou en Hêtre (phot. 191, 192, 425). Longueur de l'hiver, abondance des neiges, violence des vents, tout concourt à rendre le climat des plateaux subalpins désagréable et il n’y a donc rien d'étonnant a ce que le Pin sylvestre ne s’y développe plus qu'avec peine: il y a pres de la Baraque-Michel un petit boisement où les Pins ont pris les formes les plus étranges. Le sol est le mème qu’en Ardenne, avec une prédominance mar- quée de schistes et de quartzites. Les tableaux ces pages 263 et 265 donnent la structure physique et chimique de deux terres du pla- teau des Tailles. Les photographies 180 186, 431 et 432 montrent les blocs de quartzite abandonnés sur le sol après la désagréga- tion et l'enlèvement des schistes. Voici l'analyse d’une roche du plateau de la Baraque-Michel. Elle a été faite par M. Cosyns. Quartzite revinien tmprégné de phyllade, de Hockat. Si O2 95.85 Al? O3 + Fe: O} 3.10 CaO 0.20 MgO O.11 K20 0.53 Sur le plateau de la Baraque-Michel, un autre élément géolo- gique s'ajoute a ce qui existe ailleurs en Ardenne. La figure 13 (p. 28) indique l'immersion de ce plateau sous une mer de la fin du Crétacé. De la craie et des silex furent déposés, mais il ne reste plus maintenant qu'un lit, d’ailleurs peu épais, de silex altérés (phot. 183, 434). Ce qui vient d'être dit du climat et du sol montre clairement qu'il n’y a pas de frontières précises entre l’Ardenne et le district subalpin. C'est donc d’une façon tout à fait arbitraire que je limite TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. J. MASSART. — FSQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE we = © le district subalpin par la cote de niveau de 550 mètres (*), comme je l’ai fait sur la carte 1. Ajoutons que les exemples de distribution représentés par la carte 3 (voir p. 54) indiquent également qu’il n'y a pas de démarcation tranchée entre l'Ardenne et ses points les plus élevés. B. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Les associations du district subalpin ne sont que la continuation de celles de l’'Ardenne et elles ont le mème aspect : fagnes maréca- geuses (phot. 181, 183, 185, 189, 195, 425, 427 à 430), fagnes sèches (phot. 182, 186, 187, 434), blocs de rochers (phot. 180, 431, 432), eaux courantes (phot. 180, 433), bois (phot. 188, 424), prairies (phot. 192, 194, 426, 435), et champs cultivés (phot. 193, 436) sont formés essentiellement des mémes espèces que les associations cor- respondantes en Ardenne. Leur caractéristique est donnée par la présence des espèces sub2lpines, sur lesquelles M. FREDERICQ (1904) attire l'attention. Notre carte 4 représente la distribution de quelques-uns de ces survivants des époques glaciaires du Pleisto- cène. Certaines de ces plantes sont cantonnées sur les montagnes; d'autres habitent à la fois les montagnes du centre de l’Europe et les plaines de l’Europe arctique; parmi ces dernières, il en est mème qui habitent déjà notre Campine : Arnica montana et Vac- cinium uliginosum (carte 3), Scirpus caespitosus, Juncus filiformis, Eriophorum vaginatum. La figure 100 donne la distribution en Europe d'une espèce exclusivement alpine (Meum Athamanticum) et d'une espèce alpine-arctique (Vaccinium uliginosum). Cette carte est naturelle- ment a trop petite échelle pour donner les détails : ainsi on a dt réunir par un contour général les habitations des deux espèces (?) M. FREDERICQ (7904, p. 1225) comprend dans la zone subalpine tout ce qui dépasse 500 métres. Il me semble que cette limite est trop basse; elle est d’ailleurs tout aussi arbitraire que la mienne. En réalité, la demarcation ne pourra être précisée que par de nouvelles recherches. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 271 dans l’Europe centrale, alors qu'elles n’y existent que sur les mon- tagnes. ora fl, HO A ETS Ta 4 LCA UM tq win d d F re te Mbeumatlamanticum Fic. 100. — Distribution géographique de deux plantes. L’une est uniquement subalpine (Meu). L'autre est à la fois alpine, subalpine et boréale ( Vaccinium). Lycopodium alpinum et Corallorhiza innata sont exclusivement alpins, tout comme Meum; Trientalis europaea et Empetrum nigrum sont à la fois alpins et circumpolaires et habitent déjà la plaine dans le N. de la Hollande et de l'Allemagne ; Gymnadenia albida, également arctique et alpin, ne descend dans la plaine qu’en Scandinavie, en Sibérie, au Groenland. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 272 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE $ 15. — District jurassique. A. — LE MILIEU. Aucune partie de la Belgique n'offre une diversité comparable a celle du district jurassique. Le climat, franchement ardennais dans le nord, devient fort chaud a quelques kilometres vers le sud, surtout sur le coteau qui descend du bois de Torgny vers la Chiers (carte 8), où se trouve installée la colonie si typique des plantes et d'Insectes méridionaux (voir p.57). La pluie est environ aussi abondante que dans le district calcaire (fig. 24, p. 50). L’>humidité atmosphérique est assez forte (p. 47). Mais c’est surtout dans la nature des sols que la variété est frappante. Le Bas-Luxembourg est comme une carte d’échan- tillons de toutes les terres de notre pays : rien n’y manque (sauf les rochers métamorphiques), depuis les calcaires les plus durs jusqu’aux sables entrainés par le vent. C’est ce que montrent suffi- samment le tableau des pages 34 et 35, la carte 8, hors texte, et les photographies. Voici les plus intéressantes de ces dernières : cal- caire (phot. 196), macigno (phot. 197, 460), tuf calcaire (phot. 459), gres et sables calcaires (cu calcaires sableux) (phot. 198, 205), marnes (phot. 198, 199, 215), grès et sables non calcaires (phot. 206, 212, 437, 438), graviers et cailloux (phot. 200), alluvions limoneuses (phot. 216), alluvions tourbeuses et sableuses (phot. 201, 207, 213, 214); il y a même, en beaucoup de points, des dépôts étendus d’un terrain artificiel, les crasses des hauts fourneaux (phot. 465, 466). Les tableaux des pages 274 à 277 donnent les analyses physiques et chimiques des sols arables du Jurassique, d’après les Mono- GRAPHIES AGRICOLES. Pour avoir une idée plus complète des terrains du Jurassique, j'avais prié M. Cosyns de faire des analyses chimiques de roches, in situ. Les échantillons ont été recueillis par M. Dolisy, par M. Verhulst et par M. Jérôme. Ce sont des échantillons superfi- ciels, ayant subi l’action des intempéries. Ils représentent donc bien les terrains tels qu'ils sont exploités par ia flore spontanée. Les analyses sont données pages 278 et 270. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 273 La diversité des terrains du Jurassique a amené une diversité correspondante dans la végétation. Les sables les plus stériles (phot. 206, 437 a 442) et quelques coteaux calcaires (phot. 202, 455 a 458, 463) ont conservé la flore spontanée; de mème, de petits coins rocheux sur calcaire (phot. 457), sur macigno (phot. 460) ou sur schistes, ainsi que les tufs qui prennent naissance lorsque des eaux suintent sur les déclivités des grès calcaires (phot. 553); c’est aussi une végétation à peu près naturelle qui compose les prairies marécageuses établies sur les alluvions sableuses (phot. 207, 461) ou tourbeuses (phot. 201). Deux bandes boisées traversent le district jurassique (cartes 2 et 8). La plus large repose sur les sables et grés sinémuriens et virtoniens : les dépôts sinémuriens sont fortement mélangés de calcaire et ils portent des feuillus (phot. 201, 202, 443, 444, 445); les bois sur sables virtoniens, beaucoup plus maigres, ne renferment guère que des essences peu exigeantes : Bouleaux, Chènes, Pins, Epicéas (phot. 213, 439, 453, 464). La bande méridionale, plus étroite, coïncide presque exactement avec l’affleurement de calcaire de Longwy (carte 8); les photographies 202, 449, 450 donnent une idée de ces bois. Entre ces deux zones de forêts qui traversent le Jurassique de l'E. a l’W., il y a encore d'autres bois, épars au milieu des cultures. Sur les alluvions tourbeuses, ce sont des peuplements de Conifères (phot. 213, 214). Sur les sables stériles, il y a surtout des Bouleaux et des Conifères (phot. 437, 438). Les produits d’altéra- tion des marnes, des schistes, des macignos et des psammites nourrissent des futaies de Hétres et de Chénes, des futaies sur taillis, ou des taillis qui ressemblent beaucoup, à quelques espèces prés, aux associations analogues [du district hesbayen, ainsi que le montrent les photographies suivantes : marnes (phot. 199, 210, 451, 454), schistes (phot. 206), macignos (phot. 211, 452), psammites (phot. 446). Deux sortes de terrains portent des prairies. C’est d’abord le limon alluvial des valiées (phot. 216), plus ou moins fertile, souvent mélangé de beaucoup de sable, comme dans la vallée de la Semois. Mais il y a aussi des prairies sèches sur les marnes, sol 18 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 274 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Analyse physique de la ter, | MACIGNOS (VIRTONIEN). Macigno, schists Macigno d’Aubange. et psaramifel de Messancy. Athus. Bleid (Gomery). Messen Sol. | Sous-sol. Sol. Sous-sol. Sol. Eau à 150 C. Résidu sur le tamis de xr millimètre. Debris organiques , — mMinéraux .... Terre fine passant au tamis de TONNES OS Matières organiques. Sable grossier ne passant pas au tamis de omms . , . . . . : F é 5.80 Sable fin ne passant pas au tamis ‘ de omm2 Se Peis Sei 2 LE . 40.10 Sable poussiéreux passant au tamis Fee 2. deyomm2: EN NE Re 2 de 3 754.50 PAT EUG: Ne er Ce +3 : : 142.90 Différence considérée comme cal- Care(i) Ge. ey Matiére noire de Grandeau. Poids d'un litre de terre séchée à LOU as. col Pouvoir absorbant de la terre secheeva lain.) Us der) EE (*) L'analyse est faite d'après la méthode SCHLOESING. L'analyse chimique renseigne exacteme TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 279 _ séchée à lair (1,000 parties). MARNES. GRÈS CALCAIRES (SINÉMURIEN). Marne Marne de Warcq | Calcaire sableux Calcaire sableux d’Orval. de Jamoigne (Sinemurien). de Florenville, Hettangien). = = ; 5 Florenville Florenville . Florenville Ælorenville Villers-sur-Semois. \(Hauties Flonceaux).| (A la Lampe). [(Nôdela Bataille). (Tonneu). Sol. Sous-sol. Sol. Sous-sol. Sol. Sous-sol. | Sol. [Sous-sol | 40.97 52.20 20.02 30.52 26.50 23.35 26.46 21,22 27.54 28.77 | 0.5 Traces 0.1 0.0 0.2 Onl 0.0 0.0 o.1 0.0 | 45.40 31.50 Ted 0.4 2.9 0.7 0.0 0.0 26 2.1 32.90 13.99 28 40 25.10 32.10 26.20 40.60 | 28.60 | 46.90 22.20 6.50 10.50 1.90 I 10 0.90 1.10 I 10 0.80 3.20 3 40 29.90 33.60 29.60 15.40 93.90 79.90 | 100.80 | 59.10 | 167.40 | 208.80 633.80 | 570.90 | 835.10 | 810.40 | 804 20 | 713.70 | 785.10 | 798.50 | 671.50 | 655 70 194 80 255.20 100.40 145 30 62.80 172.70 71.40 | 107.50 | 101.30 | 104.20 66.60 84.40 3 10 6 30 3.60 5 60 1.00 5.50 6.50 3.60 Traces. | Traces | Traces. | Traces. — 5.60 3.10 5 00 3.39 3.60 1K395 15595 11320 15360 1K345 15405 1280 1K560 11260 1k590 318.00 318.00 350 00 328.00 | 331.00 | 514.00 367.00 | 345.00 | 558.00 | 324.00 sur le taux en carbonates. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 270 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE ee —_—_—_—__— Analyse chimique de la MACIGNOS (VIRTONIEN). Macigno, schistes Macigno d’Aubange. nee de Messancy. Athus. Bleid (Gomery). Messancy. Sous-sol Sol. Sous-sol. Sol. Sous-sol. Azote organique ae vex 104 iat 1.47 1.03 1.06 0.73 1.16 0.66 Azoteammoniacal . . . . . 0.05 0.05 0.05 o 03 0.07 0.03 AZOLE MUTIQUE Pets ce ee D. 0.01 0.01 0.01 0.01 0.02 0.02 Soluble à froid dans HCl(D=1.18). | 116.17 | 163.98 70.65 73.77 88.82 |161.85 Oxyde de fer et alumine . . . 40.72 42.66 59.79 62.51 68.69 | 144.65 CHAUX EE RER 41.58 66.88 3.52 3.17 4.54 6 53 MaPnésIe CRE 2.26 2.24 3.20 3.56 3272 4.30 Soude OME Sn ee 0.30 Lary 0.41 0.83 0.42 1.30 Potasse; 6) 2 sm slate e 0.72 0 72 0.70 0.69 0.67 1.14 Acide phosphorique. . . . . 3.85 3233 2.06 1.93 2.00 3.52 Acide sulfurique No dare Ae 0.33 0.25 0.20 0.14 0.41 0.16 Acide carbonique. . , . . . 26.37 46.66 0.70 0.78 0.30 0.23 Acidesilicique ; . . . . % 0.02 0.02 0.02 0.02 0.07 0.02 Chlore M 4. 3s OU 0.02 0.02 0.05 0.14 Traces. | Traces. Insoluble à froid dans HCI, sol. dans HF... wwe . . | 858.65 | 819 65 | 904.08 | 904.01 865.88 | 789.06 FOtASSC ern cee seem 7 19.22 20.38 19.17 20.17 17.66 20.32 Char 2 = w « «© & ee 4-40 5.29 Traces. 7.46 4.43 10.16 MAPDES hee Go eon 23.29 8.63 8.53 8.18 4:74 4.59 Acide phosphorique. . . . . 0.60 0.68 O03 0.77 0227 0.38 Matières combustibles et volatiles . 25.20 16.40 25 27 29:22 55 80 49.09 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 277 terre fine (1,000 parties). GRES CALCAIRES (SINÉMURIEN). | MARNES. Marne Marne de Warcq Calcaire sableux Te , de Jamoigne (Sinémurien). de Florenville. Calcaire sableux d'Orval: (Hettangien). —_ Florenville Sol. Sous-sol. Sous-sol. 14.30 28.77 37.71 18.02 24.03 Villers-sur-Semois. |(Hautde Flonceaux).| (A la Lampe). |(Nôde la Bataille). (Tonneu). Sol. Sous-sol.| Sol. |Sous-sol} Sol. [Sous-sol 49 1.01 1.60 0.84 1.40 0.55 .OI 0.03 0.05 0.03 0.05 0.02 Flores ville Florenville Florenville 26.22 40.65 | 28.64 47.05 | 22.28 278 Si O1. Ca Co3 . K?0 Alcalis POs. H20O . et insolubl!e ds acides. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE (1) (2) Al? 03 + Fe?03. . | 2.10 | 2.29 | 3.55 J2°95! 6.42 | 8. 78.85 | 71.51 | 49.76 | 76 26] 68.50 | 74. ((2)3.75 25 6.35 | 15.27 | 21.56 | 12.73 ll22.10 |M0.88 1.10 | 0.88 | 20.00 0.78| 0.91 1.06 0.09 — — 0.26| — 1.08 0.55 = = = = Traces} — — = == 9.85 — — — — |14.50 Marne sableuse de Hondelange Vra, sur la route d’Arlon à Waltzing. Marne tb", à Tontelange. Marne compacte A», diversement coloriée. Marne noire Sxbm, à Strassen. Marne de Grandcourt 7oc, à Torgny. Schiste altéré Vc, à Messancy. Macigno très altéré Vrc, a Messancy. Sable ZZ18s, à Metzert. Sable Sxa (?). Macigno d’Aubange Vrd, près de Messancy. Argile rhétienne A, entre Fouche et Habay. Calcaire argileux Sx6s, entre Bonnert et Metzert TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 279 2554.75 | 93.45 | 73.10 | 26.10 | 52.20 | 52 10 | 31.25 | 34.75 | 16.90 | 84.50 | 96 25 | 4.10 Memes) || 2-50°/ 17.95 | 2.45 | 1.80 | 3.45 | 2.10 | r 95 | 5.50 | 12.12 | 0.20 | 4.95 14.| 61.61 | 4.10 | 1.10 | 62 58 | 57.11 | 60.74 | 59 64 | 61 61 | 78.26 | 0.61 | 1.25 | 88.05 41 | 0.78 — 0227-75 | 8.82 || 1.80 || 3.60 | 0.78. | 0: Oo. o 38 | 0.67 82 — — 1.19 — — = — — — — — — ~ — — — _ _ — _— — = — — 0.18 00 — — — — _ - -- _— — = — — Argile sableuse Svs, entre Bonnert et Metzert. Argile schisteuse 76, entre Hondelange et Sélange. Dolomie Kx, Grès calcareux Vas, à Bonnert. Calcaire argileux de Hondelange, Vram Marne calcaire de Jamoigne, tim. Calcaire argileux Sdn, entre Bonnert et Metzert. Calcaire sableux de Florenville Sz as, entre Bonnert et Metzert. Sable ras, au cimetière d’Arlon. Sable rhétien 2, dans la tranchée de chemin de fer entre Fouche et Habay. Calcaire de Longwy Z/, dans la carrière de l’Ermitage à Torgny. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 280 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE compact, tenace, adhérent, difficile à travailler, gorgé d’eau en hiver et se crevassant en été (phot. 215). Enfin, les champs cultivés occupent les terrains les plus diffé- rents (voir les tableaux des pp. 274 à 275). Les terres sableuses ne conviennent qu'aux Pommes de terre et au Seigle; mais les pro- duits d’altération des marnes, macignos et schistes, sont beaucoup plus fertiles et donnent de belles récoltes de Froment. Aux envi- rons de Messancy et de Sélange, les coteaux formés de macigno d'Aubange présentent un aspect trés curieux avec leurs champs en terrasses, séparès par des marches verticales de 1 ou 2 mètres de hauteur et plantées d'arbustes (phot. 203, 204). Nous allons examiner succinctement les plus importantes de ces associations. Disons, une fois pour toutes, que la proportion des plantes de l'Europe centrale est plus considérable encore que dans le Calcaire, l'Ardenne ou le Subalpin, ce qui tient sans doute à la position du district jurassique à l'extrème pointe S.-E. de la Belgique. 13. — LES PRINCIPALES ASSOCIATIONS. Les marécages, les bruyères et les dunes sont encore nom- breux à l'W. d'Arlon, sur les sables virtoniens. Les endroits humides ont une flore semblable à celle des Hautes-Fagnes et de la Campine : Sphagnum, Aulacomnium palustre, Drosera rotun- difolia, Erica Tetralix, Vaccinium Oxycoccos, Arnica montana, Narthecium ossifragum, Potentilla (Comarum) palustris, Menyan- thes trifoliata, Juncus squarrosus, J. sylvaticus, Scirpus caespi- tosus, /Typericum quadrangulum, Eriophorum vaginatum, E.angus- tifolium, Viola palustris, Ulmaria palustris, Valeriana officinalis ; les buissons sont : Alnus glutinosa, Rhamnus Frangula, Betula alba, Salix cinerea, S. aurila, Vaccinium uliginosum. L’énumération ci-dessus, aussi bien que la carte 3, montre que plusieurs espèces subalpines se rencontrent ici; ce sont les mêmes qui descendent dans la Campine. Dans les endroits plus secs apparaît une flore de bruyère (phot. 206, 439, 440) : Calluna vulgaris, Antennaria dioica, Agrostis vulgaris, Hieracium Pilosella, Rumex Acetosella, Ornithopus per- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 281 pusillus. Sur les dunes s'y ajoutent : Scleranthus perennis, Coryne- phorus canescens, Genista pilosa, Polytrichum piliferum, Rhacomi- trium canescens, Cetraria aculeata. Dans cette liste il n’y a que des plantes campiniennes; la constitution de la flore est en effet domi- née par la nature sableuse du sol.Ontrouve pourtant çà et là dans la lande jurassique une espèce qui n'existe pas en Campine: Heli- chrysum arenarium (phot. 442), plante du domaine montagneux de l’Europe, qui ne descend dans la plaine qu'au nord de l’Alle- magne. Sur les sables calcaires du Sinémurien, l'association est naturel- lement un peu autre : Koeleria cristata, Helichrysum arenarium, Scabiosa Columbaria (phot. 442); Genista sagittalis, Plantago media, Anthyllis Vulneraria, Briza media (phot. 447), Campanula persicifolia. Dès que la couche superficielle est décalcifiée, on voit apparaître Calluna vulgaris, Cytisus scoparius, Hylocomium splen- dens, Hypnum Schreberi. Il n'y a pas dans le Jurassique de véritable association de rochers. Du reste, la pierre ne se montre que d’une manicre tout a fait exceptionnelle: dans les anciennes carrières, dans les chemins creux ou sur les talus bordant une rivière. Les blocs durs ainsi mis à nu contiennent presque toujours une forte proportion de carbonate de calcium; aussi leur flore est-elle nettement calcicole : Cladonia rangiformis (phot. 463), Lecanora calcarea (phot. 460), Lecidea immersa, Pannularia nigra, Orthotrichum saxatile, etc. Une flore intéressante est celle des tufs calcaires qui se forment sur les pentes en sable calcaire. La plante dominante est Sesleria coerulea (phot. 459), une Graminacée qu'on est habitué à rencon- trer sur les rochers les plus arides et qui vit ici dans l'eau incrus- tante. Voici des dessins de M'"* Ernould, montrant des coupes de feuilles dans des Sesleria de diverses stations (fig. 101). C'est surtout autour de touffes de Mousses que se dépose le tuf. La photographie 459 montre Hypnum aduncum. M. Verhulst, qui s'occupe spécialement de la flore des tufs du Jurassique, me signale aussi H, commutatum. Le fond des ruisselets est tapissé d’une couche de calcaire mamelonné, qui est aggloméré autour de filaments d'une Schizophyzée, peut-être un Scy{onema. Sur le calcaire de Longwy (Bajocien), il y a quelques pelouses TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 282 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE parsemées de blocs de pierre. La flore est analogue à celle des coteaux du Calcaire : Carex glauca, C. praecox, Koeleria cristata, Sanguisorba minor, Helianthemum Chamaecistus, Brachypodium pinnatum, Cirsium acaule, Carlina vulgaris, Leontodon hispidus, Euphorbia Cyparissias, Asperula Cynanchica, Briza media, Avena pubescens, Cladonia rangiformis, etc., auxquels s'ajoutent quelques plantes plus spéciales : Linum tenuifolium (phot. 456), Equisetum maximum et Cirsium eriophorum (phot. 458), Orobanche Epithy- mum (phot. 455), [beris amara (phot. 457), Polygala calcarea, Ane- mone Pulsatilla, Lactuca perennis, Carex ornithopoda. Fie. 101. — Sesleria coerulea. En haut, coupe de la charniére; en bas, coupe du limbe entre les charniéres. Pour l’explication des lettres Ca, SS, OS, SH, et des nombres, voir page 102. — Ju = Jurassique. Les amas de résidus de hauts fourneaux se rencontrent au voisinage des anciennes forges, dans le fond des vallées. Leur flore est assez particulière. Souvent ils disparaissent sous une végétation arborescente, composée surtout de Betula alba. Lorsque les arbres font défaut, on y rencontre Euphorbia Cyparissias, Arabis are- TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 283 nosa, Hieracium Pilosella, Sedum reflexum, Rubus Idaeus, Botry- chium Lunaria, Rhodobryum roseum, Hypnum Schreberi (phot. 465). C’est, comme on le voit, une association fort hétérogène, où se rencontrent les espèces les moins habituées à vivre ensemble. On emploie actuellement ces crasses de forges pour l’empierre- ment des chemins. Partout où elles sont fraichement remuées on voit apparaître Herniaria glabra, Linaria minor (phot. 466) et d'autres petites plantes annuelles, Les bois du Jurassique sont d’une diversité déconcertante. Ecartons tout de suite les bois sur les sables décalcifiés (phot. 212, 437, 438) qui sont analogues à ceux qui habitent les sables du dis- trict hesbayen, sauf qu’il y a quelques espèces spéciales à la Haute- Belgique, par exemple Luzula albida; le fond de leur flore est constitué par Vaccinium Myrtillus, Calluna vulgaris, Deschampsia flexuosa, Pleridium aquilinum, Cylisus scoparius, Hypnum purum, H. Schreberi, Hylocomium splendens, Dicranum scoparium. Je crois inutile aussi de m'occuper plus longuement des bois établis sur des limons, des argiles, des marnes altérées, ou sur les produits de décomposition des macignos, schistes, etc. (phot. 208 a 211, 446, 451, 452, 454): ici encore, a part quelques plantes du Domaine des Basses-Montagnes (Sambucus racemosa, Lathyrus montanus, etc.), la flore est la méme que celle des bois sur limon hesbayen; la légende des photographies est suffisamment com- plete pour qu'il ne faille pas refaire ici une liste de ces végétaux. Plus neufs sont pour nous les bois sur calcaire sableux siné- murien (phot. 443, 444), sur calcaire bajocien (phot. 449, 450) et sur macigno virtonien (phot. 447). L’intérét de ces associations-ci tient au grand nombre de plantes calcicoles et de plantes de la Haute-Bel- gique qui s’y rencontrent : Solorina saccata, Peltidea aphtosa, Aspi- dium Dryopteris, Galium sylvalicum, Asperula odorata, Luzula albida, Aquilegia vulgaris, Daphne Mezereum, Mercurialis perennis, Viburnum Lantana, Rubus saxalilis, Lonicera Xylosteum, Pulmo- naria officinalis, Pirus (Sorbus) Aria, Astragalus Glycyphyllos, etc. Les prairies acides sur alluvions sableuses ou tourbeuses dérivent directement des marécages dont il a été question plus haut (p. 281). Leur flore n'a pas subi une modification profonde et leur aspect n’a guère changé (phot. 201, 207, 461) : il y a eu TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 284 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE simple déplacement de la dominante, en ce sens que ce ne sont plus les Sphagnum, Drosera rotundifolia, Menyanthes trifoliata, Eriophorum vaginatum qui sont les plus nombreux, mais les Graminacées (Glyceria aquatica, G. fluitans, Phragmites commu- nis, etc.), Carex paniculata, C. pulicaris, Pedicularis palustris, Orchis incarnata, Cirsium oleraceum, Silaus pratensis, Carum Carvi, Pimpinella Saxifraga, Heracleum Sphondylium, Lathyrus pratensis, Colchicum aulumnale, Centaurea Jacea, Senecio Jaco- baea, Ulmaria palustris, Chrysanthemum Leucanthemum. Ga et là des buissons persistent encore : Alnus giutinosa, Salix Caprea, S. repens, S. aurita; c'est surtout dans ces broussailles que vivent quelques plantes typiques du Jurassique : Aconitum Napellus, Carex paradoxa, C. dioica, C. Davalliana, Eriophorum gracile. Dans les prairies sur alluvions limoneuses (phot. 216), par exemple au fond des vallées comprises entre les marnes, la flore subit un nouveau changement : les plantes de marécages ont totale- ment disparu et les espèces de terrains fertiles deviennent prépon- dérantes : Graminacées à large feuillage tendre (Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius, Holcus lanatus, etc.), Lathyrus pratensis, Silaus pratensis, etc.; aux bords des fossés et des ruisseaux (phot. 462) : Phleum pratense, Epilobium hirsutum, Symphytum officinale, Urlica dioica, Calystegia septum, Cirsium arvense, Valeriana officinalis, Chrysanthemum (Tanacetum) vulgare, etc. Les champs cultivés ont naturellement des flores messicoles en rapport avec le terrain. Sur les sols sablonneux ou limoneux légers, il y a Sinapis arvensis, Scandix Pecten-Venerts, Alopecurus agrestis, Myosolis intermedia, Veronica agrestis, Centaurea Cyanus, Lepidium campestre, Galium Aparine. Sur les marnes, la flore est autre: Carum Bulbocastanum, Lathyrus tuberosus, Pastinaca saliva, Melampyrum arvense, Galium tricorne; a l'extrème pointe méridionale, à Lamorteau et à Torgny, on trouve des plantes du Midi: Thymelaea Passerina, Adonis aestivalis. Les grandes haies qui limitent les terrasses (phot. 203, 204, 448) aux environs de Messancy, Sélange et Turpange ont une flore curieuse de lisières et de clairières : a mi-ombre, sous les Corylus Avellana, Prunus spinosa, Sambucus nigra, S. racemosa, vivent Daphne Mezereum, Actaea spicata, Aspidium Filix-mas, Stachys sylvatica, Poa nemoralis, etc. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 285 RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS La Belgique, grâce à la diversité de son climat et de son sol, ren- ferme, malgré sa petitesse, toutes les associations végétales de l'Europe occidentale moyenne, sauf celles des rochers et falaises littorales et celles des hautes montagnes. Le climat, nettement maritime à | Ouest, devient continental quand on s'éloigne de la mer et qu'on s'élève vers le plateau arden- nais. Certains points de celui-ci offrent même des conditions favo- rables aux espèces subalpines. Tous les principaux sols existent en Belgique, des plus meubles aux plus durs, depuis les plus pauvres jusqu'aux plus éminem- ment fertiles. La présence d’endroits saumatres, calaminaires, de formations de tuf... ajoute encore a la variété des terrains. Notre pays fait partie de la Région Forestière de l'Ancien Con- tinent. Les plaines qui s'étendent de la mer du Nord au Limbourg forment la lisière méridionale du Domaine des Plaines de l'Europe nord-occidentale. La partie plus accidentée, méridionale, est dans le Domaine des Basses-Montagnes de l’Europe centrale. Si nous négligeons les Végétaux inférieurs, dont la dispersion est trop peu connue, il n'y a en Belgique qu'une seule espèce endé- mique, Bromus arduennensis. La flore comprend quelques plantes qui doivent étre considérées comme des reliques glaciaires: elles sont presque toutes canton- nées sur la créte la plus élevée du pays. Le plus grand nombre de nos espèces a donc immigré depuis la dernière période glaciaire. Dans la plaine qui occupe la partie septentrionale du pays (districts littoraux et alluviaux, districts flandrien, campinien et hesbayen), la flore est surtout d’origine atlantique et nous vient du Sud-Ouest. Les districts crétacé, cal- caire, ardennais, subalpin et jurassique ont reçu leurs plantes, en majeure partie, de l'Europe centrale. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 286 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE LISTE BIBLIOGRAPHIQUE ET INDICATION DES PAGES OÙ CHAQUE OUVRAGE EST CITÉ. ANDERSSON, G., Die Entwicklungsgeschichte der skandinavischen Flora. (Résultats scientifiques du Congrès international de Botanique de Vienne en 1905. Tena, 1906.) (P. 92.) ANNUAIRE METEOROLOGIQUE DE L'OBSERVATOIRE ROYAL DE BELGIQUE. Un volume parait tous les ans, depuis 1901. En 1899 et en 1900, la partie météorologique et la partie astronomique étaient confondues en un seul volume : Annuaire de l'Observatoire royal de Belgique. L'annuaire pour 1907 contient (pp. 8 et 9) une bibliographie de tout ce qui a paru dans les annuaires précédents au sujet de la climatologie de la Belgique. (Pp. 38, 63.) BacHMANN, E., Der Thallus der Kalkflechten. (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd X, S. 30, 1892.) (P. 95.) — Die Beziehungen der Kieselflechten zu ihrem Substrat. (/bidem, Bd XXII, S. 101, 4904.) (P. 95.) BaGuET, CH., Nouvelles acquisitions pour la flore belge et notes sur des espèces d'introduction récente, particulièrement le long des voies terrées. (Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XXIT, 1883.) (P. 145.) BLANCHARD, R., La Flandre. Étude géographique de la plaine flamande en France, Belgique et Hollande. Paris, 1906. (Pp. 15, 51.) Bowmen, C., La biologie des forêts de la Belgique. (Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, 1903.) (P. 126.) Bommer, E , Er Rousseau, M., Florule mycologique des environs de Bruxelles. (Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, XXIII, 1884.) (P. 3.) — Contributions à la flore mycologique de Belgique. (Ibidem, XXV, 1886 ) (P. 3.) — Contributions, etc. ([bidem, XXVI, 1887.) (P. 3.) — Contributions, ete. (Ibidem, XXVIII, 1891.) (P. 3.) Borcesen, F., Marine Algae. (In Botany of the Faerées, based upon danish Investi- gations. Copenhague, Christiania and London, 1901-1908.) (Ce travail de M. Borgesen date de 1903.) (Pp. 153, 154.) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 287 BOrGESEN, F., The Algae Vegetation of the Faeréese Coasts, with remarks on the Phyto-Geography. (Ibidem, p. 683, 1905.) (P. 153.) Boutay, Les Muscinées de la France : I. Moussses, Paris, 1884; II. Hépatiques, Paris, 1904. (P. 53.) Cornet, D., Géologie t. 1, Mons, 1909. (P. 27.) ConsTanTIN, J., Sur les feuilles aquatiques. (Annales des Sciences naturelles | Bota- nique], Te série, t. HI, p. 126, 1886.) (P. 116.) Cosyns, G., Essai d'interprétation chimique de l’altération des schistes et calcaires. (Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’ Hydrologie [Bru- xelles], t. XXI; Mémoires, p. 325, 1907.) (P. 247.) CRÉPIN, Fr., Manuel de la Flore de Belgique. (L'édition la plus complète est la deu- xième, quia paru à Bruxelles en 1866.) (Pp. 2, 3, 86, 252.) — 1875, voir PATRIA BELGICA. (P. 86.) — Guide du botaniste en Belgique. Bruxelles et Paris, 1878. (P. 86.) DacHNowskl, A., The toxic Property of Bog Water and Bog Soil. (Botanical Gazette, vol. XLVI, p. 130, 1908.) (P. 111.) — Bog Toxines and their Effect upon Soils. (Jbidem, vol. XLVII, p. 389, 1909.) (RUE) D’Arcy W. Tuomson, On the Salinity of the North Sea. (Nature, vol. 79, p. 189, 17 décembre 1908.) (P. 150.) DE CANDOLLE, ALPH., Géographie botanique raisonnée, 2 volumes. Paris et Genève, 1855. (P. 43.) DEHOON, A., Mémoires sur les polders de la rive gauche de l'Escaut et du littoral belge. (Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers publiés par l’Académie royale de Belgique. Collection in-8°, t. V, 1852.) (P. 16.) DELOGNE, Flore cryptogamique de Belgique, 1° partie Muscinées. (Annales de la Société belge de Microscopie, VII, 1883, et 1X, 1884.) (P. 3.) DE Saporta, G., ET Manion, A.-F., Essai sur la végétation à l'époque des marnes heersiennes de Gelinden. (Mémoires in-4° de V Académie royale des Sciences de Belgique, 1. XXXVII, 1873.) (P. 27.) — Revision de la flore heersienne de Gelinden. ({bidem, t. XLI, 1877.) (P. 27.) De WiLpeman E., Flore des Algues de Belgique, 1 vol. (Bruxelles, 1896 ) Pp. 3, 152.) DE WiLDEMAN, E., ET DURAND, TH., Prodrome de la flore belge. Bruxelles, 1898-1907. (Pp. 3, 13, 59, 452.) DE Winor, J., Sur les relations lithologiques entre les roches considérées comme cambriennes des massifs de Rocroi, du Brabant et de Stavelot. (Mémoires des savants étrangers de V Académie royale de Belgique, in-49, t. LVI, 1897.) (P. 260.) DRUDE, 0., Atlas der Pflanzenverbreitung (dans Berghaus’ Physikalischer Atlas. Abt. V. Gotha, 1892.) (Pp. 43, 45, 46) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 288 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE DRUDE, 0. Peutschlands Pflanzengeographie. 1 Theil. Stuttgart, 4896. (Pp. 92, 93.) Dupois Euc., 1. Over een equivalent van het Cromer Forest-Bed in Nederland. (Verslagen der Wis-en Natuurkundige Afdeeling der Koninklijke Akademie van Wetenschappen. Amsterdam, deel 13, blz. 243, 1905.) (P. 25.) — 2. L'âge des differentes assises englobées dans la série du « Forest-Bed ». ou Cromerien (Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydro- logie. t. XIX, p, 263, 1905.) (P. 25.) Dumont, MALAISE ET VERSTRAETEN, Carte agricole de la Belgique. 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BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 289 GELLENS, VAN BRABANDT, MELOTTE, Weyts Er Pierrot, La marée-tempéte du 12 mars 1906 dans le bassin de l'Escaut maritime. (Annales des Travaux publics. février 1908.) (P. 175.) GILLET, P., Monographie forestière de la Famenne. (Annales de Gembloux, 20° année, p. 15, 1910.) (P. 256.) Gitson, G., Exploration de la mer sur les côtes de la Belgique en 1899. (Mémoires du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, 1900.) (P. 150.) GorBEL, K., Pflanzenbiologische Schilderungen. Marburg, 1889-1891. (P. 116.) GosseLer, J., L’Ardenne. Paris, 1888. (Pp. 29, 30, 31. 236, 237.) GRAEBNER, P., Die Heide Norddeutsehlands. Leipzig, 1901. (Pp. 78, 108.) — Die Pflanzenwelt Deutschlands. Leipzig. 1909. (Pp. 92, 93.) GRiSeBACH, Die Vegetation der Erde, 1872 (traduit en français par P. pe Tcnmat- CHEFF). Paris, 1876-1877. (Pp 40, 46, 68.) Hann, J., Handbuch der Klimatologie. Stuttgart. (En voie de publication.) Harvey, L. 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MancHaL Exige, Matériaux pour la flore eryptogamique de la Belgique. (Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XXII, 1883.) (P. 245 ) Massankt, J., Essai de géographie botanique des districts littoraux et alluviaux de la Belgique. (Recueil de l'Institut botanique Léo Errera, t VI, 1908 ) (Pp. 12, 49, 44, 53, 55, 69, 73, 75, 76, 77, 153, 156, 161, 468, 169, 172, 173, 177, 179, 4181.) — Les districts littoraux et alluviaux (dans Les Aspects de la Végétation en Belgique, de C. Bommer ET J. Massarr, 1908 ) (Pp. 12, 19, 55, 73, 136, 152, 168, 169, 172, 177, 181.) MONOGRAPHIES AGRICOLES DE LA BELGIQUE, publiées par le Ministère de l'Agriculture (service des agronomes de l’État). Un fascicule spécial est consacré à chacune des neuf régions agricoles de la Belgique. Le chapitre relatif au climat est rédigé, dans chaque fascicule, par M. LANCASTER; les chapitres « Géologie et Hydrologie » sont faits par M. STAINIER; les analyses de terre ont été faites sous la direction du regretté PETERMANN, à l'Institut agronomique de l'État à Gembloux; tous les chapitres purement agricoles sont dus aux agronomes circonseriptionnaires de l'État. Bruxelles, 1899 1901. (Pp. 38, 49, 57, 161, 180, 190, 203, 216, 230, 247, 260, 268, 272.) ‘TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, zZOI MourLon, M., Découverte d’un dépôt quaternaire campinien avec faune du Mam- mouth et débris végétaux dans les profonds déblais de flofstade. (Bulletin de l'Académie royale de Belgique | Classe des Sciences], avril 1909.) (P. 24.) Mouron, Ascomyeétes observés aux environs de Liége. (Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XXV, 1886; t. XXVI, 1887.) (P. 3.) — Notice sur quelques Ascomycètes nouveaux ou peu connus. (Ibidem, t. XXVIII, 2, 1888.) (P. 3.) Nott, Fr., Experimentelle Untersuchungen über Wind-Beschädigungen an Pflanzen. (Situngsberichte der Niederrheinischen Gesellschaft für Natur- und Heilkunde xu Bonn, Jahrgang 1907.) (P. 55.) Oertii, M., Beitrage zur Oekologie der Felsflora. (Inaugural Dissertation, Zürich, 1904.) (P. 94.) OsrenHourT, W.-J.-V., The Resistence of certain marine Algae to changes in Osmotic Pressure and Temperature. (University of California Publications, Botany, vol. 2, p. 227, 1906.) (P. 155.) — The Role of Osmotic Pressure in marine Plants. ({bidem, 1906, p. 229.) (P. 155.) Patria BELGICA, publié sous la direction d'EuG. VAN BEMMEL, 1'e partie : Belgique physique. Les chapitres les plus intéressants pour la géobotanique sont : Houzeau, Climatologie et Metéorologie. — Duronr, Orologie. — VAN Benet, Aspect pittoresque. — Mourwon, Géologie. — CRÉPIN, Géoyraphie botanique. — MALAISE, Géographie agricole. — KE. DE LAVELEYE, Economie rurale. — Bruxelles, 1873. (Pp. 38, 57.) Pau, H., Die Kalkfeindichkeit der Sphagna und ihre Ursache, nebst einem Anhang über die Aufnahmefahigkeit der Torfmoose für Wasser. (Mitteilungen der K. Bayrischen Moorkulturanstalt, Heft 2, S. 63, 1908.) (P. 78.) PENCK, A., Die Entwicklung Europas seit der Tertiärzeit. (Résultats scientifiques du ongrés international de Botanique de Vienne en 1905, p. 12. lena, 1906.) (Pp. 36, 37.) PETERMANN, A., Recherches de chimie et de physiologie appliquées à l’agriculture. Bruxelles, Liége, Paris, t. HI, 1898. (Pp. 190, 203, 230.) Perir, L., Etude sur les courants de l’Escaut et de la Durme. (Annales des Travaux puolics de Belgique, t. XL, 1883.) (Pp. 175, 176.) PIRENNE, H., Histoire de Belgique. I. Des origines au commencement du XIVe siècle, 3e édition. Bruxelles, 1909. (Pp. 90, 91.) PLATEAU, F., Note sur l'implantation et la pollination du Gui (Visewm album) en Flandre. (Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XLIV, p. 84, 1908.) (P. 85.) Rapport de la Commission chargée de l'étude de la Campine au point de vue forestier. Bruxelles (Bulens), 1905. (Pp. 108, 211.) TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, 292 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE RAUNKIAER, C., Types biologiques pour la géographie botanique (Bulletin de l'Aca- démie royale des sciences et des lettres du Danemark, 1905, n° 5.) (P. 68.) — Planterigets Livsformer og deren Betydning for Geografien. Kjôbenhavn og Kristiania, 1907. (P. 68 ) — Livsformernes Statistik, som Grundlag for biologisk Plantegeografi. Kjébenhavn, 1908. (P. 68.) Re, CL. AND Rein, ELEAN. M., The fossil Flora of Tegelen-sur-Meuse, near Venloo, in the Province of Limburg. (Verhandelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam, 2e sectie, deel XIII, nr 6, September 1907.) (P. 25.) — Les éléments botaniques de la détermination de l'âge des argiles à briques de Tegelen, Renver, Rijckevorsel et Raevels. (Bulletin de la Société belge de Géolo- gie, de Paléontologie et d’Hydrologie. 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(Mémoires in-4° de l'Académie royale de Belgique [Classe des Sciences], 2° série, t. II, juillet 4908.) (P. 25.) — Note préliminaire sur la coupe des terrains quaternaires à Hofstade. (Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, t. XXIIL. Procès- verbaux, p. 235, 1909.) (P. 24.) SAUVAGEAU, G., Sur deux Fucus récoltés à Arcachon (Fucus platycarpus et Fucus lutarius). (Société scientifique d'Arcachon, Station biologique, 11° année, 1908.) (Pp. 153, 154.) ScHENCK, H , Die Biologie der Wassergewaechse. Bonn, 1886. (P. 116.) Scuimper, Pflanzengeouraphie auf physiologischer Grundlage. Tena, 1898. (Pp. 40, AB, 94, 95 40, 94, Jo.) TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 293 SCHOUTEDEN-WERY, JOSEPHINE, Dans le Brabant. Bruxelles, 1909. (Pp. 12, 126, 221.) — Quelques recherches sur les facteurs qui règlent la distribution géographique des Algues dans le Veurne-Ambacht (région S.-W. de la zone maritime belge). (Recueil de l'Institut botanique Léo Errera, t. VIL, p. 101, 1909.) (Pp. 152, 161, 186, 188.) SCHRÔTER, G., UND KIRCHNER, O.. Die Vegetation des Bodensees. Lindau, 1896-1902. (P. 116.) SMITH, A. M., On the application of the theory of Limiting Factors to measure- ments and observations of Growth in Ceylon. (Annals of the Royal Botanic Gardens. Peradenyia, vol. IL, p. 303, 1906.) STAHL, E., Ueber den Einfluss der Lichtintensität auf Structur und Anordnung der Assimilationsparenchyms. (Botanische Zeitung, 1880; S. 808.) (P. 133.) — Ueber den Kintluss des sonnigen oder schattigen Standortes auf die Ausbildung der Laubblatter. enaische Zeitschrift für Naturwissenschaften, 1883.) (P. 133.) — Der Sinn der Mycorhizenbildung. (Jahrbiicher für wissenschaftliche Botanik, Bd. 34, 1900.) (P. 131.) STESSELS, A., Discussion des observations de la marée et de ses effets dans |’Eseaut. (Annales des Travaux publics de Belgique, t. XXX, p. 197, 1872.) (P. 175.) 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(Un exemplaire de cette carte se trouve au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque royale de Bruxelles.) (P. 16.) Vincent, J., La répartition de la pluie en Belgique. (Annuaire météorologique de l'Observatoire de Belyique pour 1910, p. 7.) (Pp. 46, 50.) Warminc, E., Lehrbuch der cekologische Pflanzengeographie. 2. Auflage der deutschen Ausgabe. Berlin, 1902. (Pp. 92, 93.) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, 204 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Weser, C.-A., Die Geschichte der Pflanzenwelt des Norddeutschen Tieflandes seit der Tertiärzeit. (Résultats du Congrès international de Botanique de Vienne en 1905, p. 98. Tena, 1906.) (P. 22.) WERY, JOSÉPHINE, Sur le littoral belge, 2e édition. Bruxelles, 1908. (Pp. 42, 19.) WoLTERS, Evacuation des eaux des Flandres. (Octobre 1839.) (Des exemplaires de ces cartes se trouvent au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque royale de Bruxelles.) (P. 17.) Woopneap, T. W., Ecology of Woodlandplants in the Neighbourhood of Hud- derstield. (The Journal of the Linnean Society. London, vol. XXXVII, Botany, p. 333, 1906.) (P. 433.) TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 295 TABLE ALPHABÉTIQUE Abies pectinata : dans l'argile de Tegelen, 25. Acer (Érable) campestre : dans l'argile de Tegelen, 25. — Date moyenne de feuil- laison et de floraison, 64. — Dans Calcaire, 956. A. Pseudo-Platanus (Érable Faux-Platane) : date moyenne de feuillaison, 64. — Date moyenne d’effeuillaison, 65. — Dans forêts, 124. — Dans Caleaire, 256. Achillea Millefolium : aux bords des chemins, 144. — Dans Polders argileux, 187. Dans Crétacé, 234. Aconitum Napellus : dans Jurassique, 284. Acorus Calamus : dans Hesbayen, 227. Actaea spicata : dans Jurassique, 284. Adonis aestivalis : adaptation au climat continental, 57. — Dans Jurassique, 284. A. autumnalis : adaptation au sol, 75. — Dans Crétacé, 934. A. flammea : adaptation au sol, 75. — Dans Crétacé, 234. Aecidium Clematidis : dans Caleaire, 257. Aegopodium Podagraria : dans les haies, 145. Aesculus Hippocastanum : date moyenne de feuillaison et de floraison, 64. — Date moyenne d’effeuillaison, 65. Agrimonia Eupatoria : dans les haies, 145. — Dans Polders argileux, 187. Agropyrum acutum : dans Dunes littorales, 155, 160, 166, 171, 174. A. junceum : dans Dunes littorales, 155, 160, 166. A. pungens : adaptation au sol, 74. — Sur Alluvions marines, 160, 171, 173. A. repens : messicole, 141. — Aux bords des chemins, 144. — Dans Dunes littorales, 160. — Sur Alluvions marines, 174. — Dans Polders argileux, 187. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 206 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Agrostemma Githago : messicole, 141. — Manque aux Polders argileux, 187. Agrostis alba : dans Dunes littorales, 160. A. vulgaris : aux bords des chemins, 144. — Dans Flandrien, 191. — Dans Campi- nien, 208, 212. — Dans Ardennais, 261, 267. — Dans Jurassique, 280. Aira caryophyllea : dans Flandrien, 196. Ajuga reptans : dans les landes humides, 110. Alchemilla arvensis : messicole, 141. Alectoria jubata : dans Ardennais, 267. Alicularia scalaris : adaptation au sol, 79, 80. — Dans les landes humides, 110. — Dans Campinien, 209. Alisma Plantago : dans Vargile de Tegelen, 25. — Dans Campinien, 211. — Dans Hesbayen, 227. Allium oleraceum : dans Caleaire, 252. A. sphaerocephalum : saison de l'assimilation, 106. — Dans Calcaire, 254. A. ursinum : dans forêts, 129. Alnus (Aune) glutinosa : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Limite N., 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d'effeuillaison, 65. — Adaptation au sol, 79. — Dans tourbiéres, 114. — Dans forêts, 124, 125, 127. — Dans prairies, 438. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 209. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 280, 284. Alopecurus agrestis : dans Jurassique, 284. A. pratensis : dans prairies, 436. — Dans Campinien, 212. — Dans Hesbayen, 227. Alsine verna : adaptation au sol, 76. Amanita muscaria : dans Campine, 212. A. solitaria : dans Flandrien, 197. Amarantus Blitwn : adaptation au sol, 76. — Dans les fermes, 146. Amblystegium filicinum : dans l'argile de Tegelen, 25. Ammophila arenaria : adaptation au climat maritime, 56. — Sur les dunes, 97, 98, 99, 106, 407. — Dans Dunes littorales, 155, 160, 161. — Dans Campinien, 214. Amphidinium operculatum : sur Alluvions marines, 173. Anabaena : plancton, 116. Anacamptis pyramidalis : adaptation au sol, 81. Anagallis arvensis : messicole, 141. A. tenella : dans Dunes littorales, 167. Andreaea petrophila : dans Ardennais, 266. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 297 Andromeda poliifolia : aire d'habitat, 42, 72. — Adaptation au sol, 78, 81. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 210. Anemone nemorosa : date moyenne de floraison, 63. — Dans foréts, 129. — Accom- modabilité, 132. — Dans prairies, 137. — Manque aux Dunes littorales, 167. A. Pulsatilla : adaptation au climat continental, 57, 82. — Dans Jurassique, 282. Aneura pinguis : dans Campinien, 209. Angelica sylvestris : dans prairies, 137. — Dans Campinien, 212. — Dans Arden- nais, 261, 267. Antennaria dioica : adaptation au sol, 77. — Dans Ardennais, 261. — Dans Juras- sique, 280. Anthemis : messicole, 141. Anthoceros laevis : adaptation au climat, 56. — Messicole, 140. Anthophysa vegetans : dans le purin, 146. Anthoxanthum odoratum : dans prairies, 135. Anthriscus sylvestris : dans prairies, 136. — Dans Hesbayen, 998. Anthyllis Vulneraria : dans Crétacé, 930. — Dans Calcaire, 955. — Dans Juras- sique, 281, Antirrhinum majus : sur vieux murs, 97. Apera Spica-Venti : messicole, 142. Aphanizomenon : plancton, 116. Apium graveolens : dans Polders argileux, 187. Aquilegia vulgaris : dans Jurassique, 283. Arabis arenosa : adaptation au sol, 75. — Dans Calcaire, 247. — Dans Jurassique, 982. Arenaria peploides : adaptation au sol, 74. — Dans Dunes littorales, 155, 160, 166. A. serpyllifolia : saison de l'assimilation, 70, 71, 105. — Dans Dunes littorales, 156. Armeria elongata : adaptation au sol, 76. A. maritima : saison de l’assimilation, 70. — Sur Alluvions marines, 160, 171, 172. Armillaria mellea : dans les grottes, 258. Arnica montana : dans Campinien, 198. — Dans Ardennais, 261. — Dans Subalpin, 270. — Dans Jurassique, 280. Arnoseris minima : dans Polders sablonneux, 189. — Dans Flandrien, 197. — Dans Hesbayen, 298. Arrhenatierum elatius : dans prairies, 136. — Dans Dunes littorales, 160. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Jurassique, 284. Arlemisia Absinthium : sur rochers, 96. — Dans Caleaire, 255. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 298 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Artemisia maritima : sur Alluvions marines, 460, 173, 174. A. camphorata : adaptation au elimat continental, 57. Arthopyrenia Kelpii : dans Domaine Intercotidal, 153. Asclepias Vinceloxicum : accommodabilité, 102, 103. Asparagus officinalis (Asperge) : adaptation au climat littoral, 51. — Dans Dunes littorales, 166. Asperula Cynanchica : dans Dunes littorales, 165. — Dans Crétacé, 230. — Dans Calcaire, 255. — Dans Jurassique, 282. A. odorata : dans Jurassique, 283. Aspidium Polypodium Dryopteris : dans Jurassique, 283. A. (Polystichum) Filix-mas : dans Crétacé, 234 — Dans Jurassique, 284. A. (P.) spinulosum : dans Flandrien, 197. — Dans Campinien, 210. — Dans Crétacé, 934. A. (P.) Thelypteris : dans la tourbe post-flandrienne, 19. — Adaptation au sol, 79. Asplenium Ruta-Muraria : dans Crétacé, 230. A. septentrionale : adaptation au sol, 79. — Dans Caleaire, 254. A. Trichomanes : sur rochers, 96. Aster Linosyris : sur pelouses, 105. — Dans Calcaire, 252. A. Tripoluun : adaptation au sol, 74. — Sur Alluvions marines, 160, 169, 171, 173. Astragalus Glycyphyllos : dans Jurassique, 283. Atriplex hastata : sur les décombres, 145. A. patula : dans l'argile de Tegelen, 95. A. portulacoides : adaptation au sol, 74. — Sur Alluvions marines, 160, 169, 171, 172, 173. Atropis maritima : adaptation au sol, 74, 82. — Sur Alluvions marines, 160, 171, 172. Aulacomnium androgynum : sur les escarpements, 61. A. palustre : dans les landes humides, 110. — Dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. Aune, voir Alnus. Avena pubescens : dans prairies, 135. — Vans Jurassique, 282. A. sativa (Avoine, : cultivé, 138. — Dans Ardennais, 268. B Ballota nigra : dans les haies, 145. Bangia atropurpurea : adaptation aux qualités de l’eau, 82. — Dans Hesbayen, 227. Barbula fallax : messicole, 140. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 299 Barbula intermedia et B. muralis : sur vieux murs, 97. B. unguiculata : messicole, 140, 142. Bellis perennis : date moyenne de floraison, 63. — Saison de l’assimilation, 70. — Dans prairies, 136, — Aux bords des chemins, 144. Berberis vulgaris : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. Beta maritima : adaptation au sol, 74. — Dans Polders argileux, 186. B. vulgaris (Betterave) : parasité, 85. — Cultivé, 138, 139. Betula alba (Bouleau) : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Dans Moséen, 24. — Limite N., 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d'effeuillaison, 65. — Phénologie comparée, 66. — Adaptation au sol, 81. — Dans forêts, 124, 125, 127, 128. — Dans Campinien, 209, 214. — Dans Caleaire, 256. — Dans Arden- nais, 267. — Dans Jurassique, 273, 280, 282. Blechnum Spicant : dans Flandrien, 197. Boletus edulis : dans Flandrien, 197. B. lividus : dans les bruyères, 85. — Dans Gampinien, 212. — Dans Ardennais, 267. B. luteus : dans Dunes littorales, 168. B. viscidus : dans Campinien, 212. — Dans Ardennais, 267. Botrychium Lunaria : dans Jurassique, 283. Bouleau, voir Betula alba. Brachypodium pinnatum : dans Crétacé, 230. — Dans Jurassique, 282. Brachythecium plumosum : dans Hesbayen, 215. B. rutabulum : dans prairies, 136. Brassica nigra: dans Dunes littorales, 168. — Sur Alluvions fluviales, 176. B. oleracea (Chou) : cultivé, 139. B. Rapa (Navet) : cultivé, 138. Briza media : dans prairies, 1435. — Dans Jurassique, 281. Bromus arduennensis : adaptation au sol, 75. — Messicole, 142. — Dans Calcaire, 952, 257. — Endémique, 285. B. erectus : dans prairies sèches, 135. B. tectorum : dans Dunes littorales, 156, 160. Brunella alba : dans Caleaire, 252. B. vulgaris : accommodabilité, 132. Bruyère, voir Calluna vugaris. Bryonia dioica : date moyenne de floraison, 64. — Vans les haies, 145. — Dans Dunes littorales, 156. Bryum binum : dans Hesbayen, 215. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 300 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Bupleurum rotundifolium : dans Caleaire, 252 Buxus sempervirens : adaptation au climat continental, 57, 82. — Date moyenne de floraison, 63. — Sur calcaire, 69. — Sur rochers, 96. — Accommodabilité, 102. — Dans Calcaire, 255. Cc Cakile maritima : adaptation au sol, 74, 82. — Sur les dunes, 97, 106. — Dans Dunes littorales, 155, 160, 166. Calamagrostis lanceolata : dans prairies, 137. Calla palustris : dans tourbiéres, 114 — Dans Campinien, 210. Callitriche verna (C. vernalis) : sur Alluvions fluviales, 177. — Dans Campinien, 211. — bans Hesbayen, 227. — Dans Calcaire, 257. Calluna vulgaris (Bruyère) : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Aire d’habitat, 42,72 — Date moyenne de floraison, 64. — Adaptation au sol, 73, 77, 81, 82. — Rongé par Lapins, 85. — Sur les dunes, 97, 99. — Vans bruyéres, 107, 109, 110. — Dans forêts, 130. — Dans Polders sablonneux, 188. — Dans Flandrien, 191, 197. — Dans Campinien, 208, 209, 211. — Dans Hesbayen, 221. — Dans Caleaire, 253, 255. — Dans Ardennais, 261, 267. — Dans Jurassique, 280, 981, 983. Caitha palustris : dans prairies, 136. — Sur Alluvions fluviales, 177. Calypogeia Trichomanis : dans Campinien, 209. Calystegia sepium : date moyenne de floraison, 64. — Dans Jurassique, 284. Campanula persicifolia : sur pelouses, 105. — Dans Caleaire, 255. — Dans Juras- sique, 281. C. rotundifolia : dans Caleaire, 253. Camptothecium lutescens : dans Dunes littorales, 156, 166. — Dans Crétacé, 230. Campylopus turfaceus : adaptation au sol, 78. Cantharellus cibarius ; dans Campinien, 212. Cardamine pratensis : phénologie comparée, 66. — Dans prairies, 136. — Dans Campinien, 209. — Dans Hesbayen, 228. Carduus nutans : dans Crétacé, 230. — Dans Caleaire, 257. Carex : dans Campinien, 242. C. arenaria : aecommodabilité, 4, 5, 6, 7, 4111, 112. — Adaptation au climat maritime, 56. — Saison de l'assimilation, 70. — Adaptation au sol, 81. — Non rongé par Lapins, 86. — Sur les dunes, 98, 99. — Dans Dunes littorales, 161, 166. — Dans Polders sablonneux, 488. — Dans Flandrien, 196. — Dans Cam- pinien, 211. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. VI © = BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. Carex Davalliana et C. dioica : dans Jurassique, 284. C. distans : sur Alluvions marines, 174. C. glauca : saison de l'assimilation, 106. — Dans prairies sèches, 135. — Dans Jurassique, 282 C. Goodenoughii : dans Caleaire, 257. C. Hornschuchiana : dans Caleaire, 252. C. ornithopoda : dans Jurassique, 282. C. paludosa : dans Polders argileux, 186. — Dans Calcaire, 57. C. panicea : dans Hesbayen, 227. C. paniculata : dans prairies, 137. — Dans Jurassique, 284. C. paradoxa : dans Jurassique, 284, C. praecox : adaptation au sol, 79. — Dans Flandrien. — . — Dans Jurassique, 282. C. Pseudo-Cyperus : dans Polders argileux, 186. C. pulicaris : dans Jurassique, 284. C. remota : manque aux Dunes littorales, 167, C. riparia : dans l'argile de Tegelen, 25. C. tomentosa : dans Caleaire, 252. C. vulpina : dans prairies, 137. Carlina vulgaris : saison de l'assimilation, 70. — Dans Dunes littorales, 167. — Dans Jurassique, 282. Corallorhixa innata : myeorhizes, 133. Carotte, voir Daucus. Carpinus Betulus (Charme) : dans l'argile de Tegelen, 95. — Limite N., 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Sur rochers, 96. — Dans forêts, 124, 195. — Dans Calcaire, 956. — Dans Ardennais, 267. Carum Bulbocastanum : dans Caleaire, 252. — Dans Jurassique, 284. C. Carvi : dans prairies, 136. — Dans Jurassique, 284. Castanea vesca (Chataignier) : limite N., 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d'effeuillaison, 65. — Dans forêts, 124, 125. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 211. Caucalis daucoides : dans Caleaire, 257. Centaurea Cyanus (Bluet) : messicole, 141, 142. — Manque aux Polders argileux, 187. — Dans Flandrien, 197. — Dans Campinien, 214. — Dans Jurassique, 284. C. Jacea : messicole, 141. — Dans Jurassique, 284. C. Scabiosa : dans Crétacé, 230. — Dans Caleaire, 255. Centunculus minimus : dans Campinien, 20. — Dans Caleaire, 252, 253. ay 4 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 302 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Cephaloxia bicuspidata : dans forêts, 126. Cerastium brachypetalum et C. pumilum : saison de l'assimilation, 105. Ceratium : plancton, 116, 152. Ceratophyllum : adaptations aquatiques, 117. C. demersum : dans l'argile de Tegelen, 25. Cerisier, voir Prunus. Ceterach officinarum : saison de l'assimilation, 70. — Sur rochers, 96. — Dans Calcaire, 254. Cetraria aculeata : adaptation au sol, 79, 80. — Sur les dunes, 106. — Dans Flan- drien, 196. — Dans Campinien, 214. — Dans Jurassique, 281. Chaetoceros : plancton, 152. Chamaenerium angustifolium (Evilobium spicatum) : dans forêts, 126. — Dans Caleaire, 255. Chamaesiphon : adaptations aquatiques, 417. Chara hispida : dans Dunes littorales, 167. Chataignier, voir Castanea vesca. Cheiranthus Cheiri : sur vieux inurs, 97, Chelidonium majus : dans les haies, 145. Chêne, voir Quercus. Chenopodium album : adaptation au sol, 76. — Messicole, 143. — Vans les fermes, 446. — Dans Dunes littorales, 168. Ch. foetidum : sur les décombres, 145. Chicorée, voir Cichorium. Chilomonas Paramoecium : dans le purin, 146. — Dans les grottes, 258. Chlamydomonas : dans le purin, 146. Chlorogonium euchlorum : dans le purin, 146. Chromatium : dans le purin, 446. Chrysanthemum Leucanthemum : date moyenne de floraison, 64. — Dans les landes humides, 110. — Dans prairies, 134, 135, 136. — Dans Jurassique, 284. Ch. segetum : messicole, 142. Ch. (Tanacetum) vulgare : aux bord des chemins, 144. — Dans Jurassique, 284. Cichorium Intybus (Chicorée) : cultivé, 138. Cicuta virosa : adaptation au climat maritime, 56. — Dans Campinien, 211. — Manque en Ardenne, 261. Cinclidotus fontinaloides : dans Caleaire, 257. Cinnamomum lanceolatum : dans l’Aquitanien, 27. TOME SUPPLEMENTAIPE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 303 Cirsium : dans prairies, 135. C. acaule : dans les pannes humides, 109. — Dans Dunes littorales, 164, 167. — Dans Crétacé, 234. — Dans Jurassique, 282. C. arvense : messicole, 141. — Dans Jurassique, 284. C. eriophorum : dans Jurassique, 282. C. oleraceum : manque sur le littoral, 83. — Dans prairies, 136. — Dans Campinien, 219. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Jurassique, 284. C. palustre : dans les landes humides, 109. — Dans prairies, 437. — Dans Campi- nien, 209, 212. — Dans Ardennais, 261. Cladina sylvatica : adaptation au sol, 77. Cladium Mariscus : manque en Ardenne, 261. Cladonia : sur les dunes, 106. C. coccifera : adaptation au sol, 77, 79. — Dans Campinien, 208. — Dans Ardennais, 961. C. fimbriata : dans Ardennais, 267. C. furcata : adaptation au sol, 79. — Dans Campinien, 209. C. pyxidata : adaptation au sol, 79. ~ Dans Flandrien, 196. C. rangiferina : dans les landes humides, 109. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 208. C. rangiformis : dans Dunes littorales, 156. — Dans Jurassique, 281, 282 Cladophora fracta : sur Alluvions marines, 169, 171, 173. Clavaria fragilis : dans les bruyères, 85. — Dans Flandrien, 196. Clematis Vitalba : dans Calcaire, 257. Climacium dendroides . accommodabilité, 4, 5. — Dans Dunes littorales, 156. Cochlearia danica : adaptation au sol, 74. — Dans Polders argileux, 186. Colchicum autumnale : dans prairies, 136. — Dans Caleaire, 257. — Dans Juras- sique 284. Colacium : adaptations aquatiques, 117. Collema : dans Dunes littorales, 156. Comarum, voir Potentilla. Conocephalus (Fegatella) conicus : dans Hesbayen, 227. Convallaria majalis : date moyenne de floraison, 64. — Phénologie comparée, 66. Convolvulus arvensis : accommodabilité, 4,5. — Date moyenne de floraison, 64. Corallorhiza innata : dans Subalpin, 271. Cornus mas : dans Vargile de Tegelen, 25. — Date moyenne de floraison, 63. — Id. d’effeuillaison, 65. — Dans Caleaire, 955. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910, 304 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Cornus sanguinea : date moyenne de feuillaison et de floraison, 64. — Dans Crétacé, 230. — Dans Calcaire, 256 Coronopus procumbens : aux bords des chemins, 144. Corydalis lutea : sur vieux murs, 97. C. solida : saison de l'assimilation, 70. Corylus Avellana (Coudrier ou Noisetier) : dans Moséen, 24. — Limite N., 43. — Date moyenne de floraison et de feuillaison, 63. — Id. de maturation, 65. — Sur rochers, 96. — Dans forêts, 124, 195. — Dans Calcaire, 254, 256. — Dans Jurassique, 284. Corynephorus canescens : accommodabilite, 4, 5, 7. — Adaptation au sol, 79. — Dans Dunes littorales, 155, 160. — Dans Campinien, 211. — Manque en Ardenne, 261. — Dans Jurassique, 281. Cosmarium : plancton, 117. Cotoneaster integerrimus : adaptation à la chaleur, 59. — Sur rochers, 96. Coudrier, voir Corylus. Crataegus, voir Mespilus. Crepis paludosa : dans prairies, 137. Crocus vernus : date moyenne de floraison, 63. Cuscuta europaea : dans Caleaire, 257. Cynosurus cristatus : dans prairies, 134, 136. Cyperus fuscus : manque en Ardenne, 261. Cytisus (Sarothamnus) scoparius (Genêts à balais) : aire d'habitat. 42, 43. — Adaptation au sol, 77, 82. — Dans forêts, 127. — Manque aux Dunes littorales, 165. — Dans Polders sablonneux, 488. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Calcaire, 953, 255. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 281, 283. D Dactylis glomerata : dans prairies, 134, 136. — Dans Campinien, 212. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Crétacé, 234. — Dans Jurassique, 284. Danthonia procumbens : dans Ardennais, 261. Daphne Mexereum : dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 283, 284. Datura Stramontum : sur les décombres, 145. Daucus Carota (Carotte) : saison de l'assimilation, 70. — Cultivé, 133, 139. — Messicole, 141. Deschampsia caespitosa : dans forêts, 126. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Crétacé, 934. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 305 Deschampsia discolor : dans Campinien, 209, 212. D. flexuosa : dans forêts, 130. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Crétacé, 234. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 283. Dianthus Carthusianorum : adaptation au climat continental, 57. — Dans Calcaire, 954. Dicranella cerviculata : adaptation au sol, 78. D heteromalla : dans forêts, 126. — Dans Ardennais, 267. Dicranum scoparium : dans forêts, 126. — Dans Flandrien, 191, 197. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 283. Digitalis lutea : dans Caleaire, 252. D. purpurea : date moyenne de floraison, 64. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans forêts, 126. — Dans Crétacé, 234. — Dans Caleaire, 247, 253, 255. — Dans Ardennais, 267. Dinobryum : planeton, 116. Diplophyllum albicans : dans forêts, 126. — Dans Flandrien, 197. Dipsacus sylvestris : saison de l'assimilation, 70. Ditrichum tortile : dans l'argile de Tegelen, 25. Draba aizotdes : sur rochers, 96. D. verna : saison de l'assimilation, 105. Drosera intermedia : adaptation au sol, 79, 80. — Dans Campinien, 209. D. rotundifolia : adaptation au sol, 79, 80. — Dans les landes humides, 110. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 210. — Dans Jurassique, 280, 284. E Echium vulgare : sur les voies ferrées, 145. Ectocarpus : dans Domaine Intercotidal, 153. Elachista fucicola : dans Domaine Intercotidal, 153. Elatine hexandra : adaptation au elimat, 56. — Dans Campinien, 240. — Rare en Ardenne, 261. Eleocharis : dans Campinien, 212. E. palustris : adaptation au sol, 82. — Dans prairies, 137. — Dans Alluvions fluviales, 177, 178. — Dans Campinien, 211. Elodea canadensis : dans Hesbayen, 227. Elodes palustris : dans Campinien, 210. 20 TOME SUPPLÉMENTAIRE. 1910. 306 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Elymus arenarius : dans Dunes littorales, 155, 160. E. europaeus : dans Calcaire, 252. Empetrum nigrum : dans Subalpin, 271. Encalypta streptocarpa : sur les rochers verticaux, 62. — Dans Crétacé, 230. Endocarpon aquaticum : adaptation au sol, 78. — Dans Ardennais, 266. E. miniatum : sur les rochers verticaux, 62. — Adaptation au sol, 75. — Sur rochers. 95. — Dans Calcaire, 247. Enteromorpha compressa : dans Domaine Intercotidal, 152, 153, 154. — Dans Allu- vions marines, 169. E. intestinalis : adaptation aux qualités de l’eau, 76. Epicéa, voir Picea. Epilobium : dans foréts, 126. E. hirsutum : dans prairies, 134, 137. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Jurassique, 284. E. parviflorum : dans Flandrien, 197. E. spicatum, voir Chamaenerium angus tfolium. Epipactis latifolia : accommodabilité, 111, 113. — Dans Dunes littorales, 166. — Dans Crétacé, 234. E. palustris : dans les landes humides, 110. Equisetum arvense : messicole, 141, 142. — Dans Polders argileux, 187. — Dans Hesbayen, 298. E. limosum : dans Hesbayen, 227. E. maximum : dans Flandrien, 197. — Dans Jurassique, 282. E. palustre : dans Hesbayen, 227. E. sylvaticum : dans Flandrien, 196, 197. Érable, voir Acer. Erica cinerea . aire d'habitat, 42, 72. — Adaptation au sol, 81. — Dans Campinien, 208. — Manque en Ardenne, 261. E. Tetralix: : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Aire d’habitat, 42, 72. — Adaptation au sol, 81. — Sur les dunes, 106. — Dans les landes, 109. — Dans les landes humides, 110. — Dans Flandrien, 496. — Dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. Eriophorum angustifolium : dans les landes humides, 440. — Dans prairies, 137. — Dans Campinien, 209, 212. Dans Jurassique, 280. ©. gracile : dans Jurassique, 284. E. vaginatum : dans Campinien, 198. — Dans Ardennais, 261. — Dans Subalpin, 270. — Dans Jurassique, 280, 284. BS TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 307 Erodium cicutarium : sur les dunes, 107. Eryngium maritimum : adaptation au sol, 74. — Sur les dunes, 106. — Dans Dunes littorales, 155. Erythraea linariifolia : accommodabilité, 4, 5. E. pulchella : dans Alluvions marines, 174. Euastrum, plancton, 117. Euglena deses : dans Alluvions fluviales, 177, 178. E. Enrenbergii : dans le purin, 146. E. gracilis : dans le purin, 146. E. viridis : dans le purin, 146. Eupatorium cannabinum : dans forêts, 126. — Dans prairies, 134, 137. — Dans Flandrien, 196. Euphorbia Cyparissias : dans Jurassique, 282. E. Esula : dans Calcaire, 257. E. Paralias : adaptation au sol, 74. — Sur les dunes, 97, 165. E. Peplus : dans Dunes littorales, 168. Euryale europaea : dans l'argile de Tegelen, 95. Eurynchium rusciforme : adaptation au sol, 82. — Jlans Hesbayen, 227. E. Stokesü : dans forêts, 126. E. speciosum : dans l'argile de Tegelen, 95. Evernia prunastri : dans Ardennais, 267. Evonymus europaeus : date moyenne de feuillaison et de floraison, 64. — Dans Caleaire, 256. F Fagus sylvatica (Hêtre) : aire d'habitat, 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. de maturation, 64, — Id. d’effeuillaison, 65. — Phénologie comparée, 66. — Saison de l'assimilation, 71. — Adaptation au sol. 79. — Dans forêts, 124, 125, 196, 127, 198, 129, 130, 131. — Dans Flandrien, 196, 497. — Dans Calcaire, 256. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 273. Fegatella, voir Conocephalus. Festuca arundinacea : dans Caleaire, 257. F. duriuscula : dans prairies sèches, 135. F. duriuscula glauca : hérédité des caractères, 9. — Sur rochers, 96. — Dans Calcaire, 253, 254. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 308 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Festuca elatior (F. pratensis) : dans prairies, 136. — Dans Dunes littorales, 160. — Dans Hesbayen, 227. F. ovina : dans forêts, 130. — Dans Dunes littorales, 155, 160. — Dans Campinien, 208. — Dans Crétacé, 234. F. pratensis, voir F. elatior. F. rubra arenaria : sur les dunes, 106. — Accommodabilité, 4114. — Dans Dunes littorales, 155, 160. Féverole, voir Vicia Faba. Ficaria, voir Ranunculus Ficaria. Filago neglecta : dans Caleaire, 252. Fontinalis antipyretica : adaptation au sol, 82. — Dans Calcaire, 257. Fossombronia pusilla : messicole, 140. Fraxinus excelsior (Fréne) : limite N., 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’etfeuillaison, 65. Dans forêts, 124, 195, 499. — Dans Caleaire, 256. Fréne, voir Fraxinus excelsior. Froment, voir Triticum. Frullania dilatata : dans Ardennais, 267. F. Tamarisci : dans Hesbayen, 215. Fucus inflatus : dans Domaine Intercotidal, 153. F. platycarpus : dans Domaine Intercotidal, 153, 154, F. vesiculosus : adaptation au sol, 74. — Dans Domaine Intercotidal, 152, 153, 154. Fumaria officinalis : messicole, 142. G Galeobdolon, voir Lamium. Galeopsis ochroleuca (G. villosa) : dans Flandrien, 197. G. versicolor : messicole, 142. Galium Aparine : dans les haies, 145. — Dans Jurassique, 284. G. Cruciata: manque sur le littoral, 53. — Aux bords des chemins, 144. G. Mollugo : dans prairies sèches, 135. G. sylvaticum : dans Caleaire, 252. — Dans Jurassique, 283. G. tricorne : dans Jurassique, 284. G. verum : saison de l'assimilation, 70. — Dans prairies, 134, 135. — Dans Dunes littorales, 101. — Dans Crétacé, 230. Gardenia ‘4 etxleri : dans l'Aquitanien, 27 Genét-a-balais, voir Cylisus. Genista anglica : adaptation au sol, 80. — Dans Campinien, 209. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 309 Genista pilosa : adaptation au sol, 80. — Dans Flandrien, 191. — Dans Campi- nien, 208, 211. — Dans Jurassique, 281. G. sagittalis : dans Jurassique, 281. G. tinctoria : dans Campinien, 212. Gentiana ciliata : saison de l'assimilation, 70. — Adaptation au sol, 75. — Dans Caleaire, 253. G. Pneumonanthe : phénologie comparée, 66. — Adaptation au sol, 80. — Dans tourbiéres, 114. - Dans Campinien, 210. Geranium phaeum : adaptation au elimat, 56. G. pusillum : sur les dunes, 107. G. Robertianum : sur rochers, 96. — Dans les haies, 145. G. sanguineum : adaptation au sol, 75. — Accommodabilité, 102, 103, 105. — Dans Calcaire, 255. Geum rivale : dans Ardennais. 261. Glaux maritima : dans Alluvions marines, 160, 172. Glechoma hederaceum : saison de l'assimilation, 70. — Dans prairies, 134. — Aux bords des chemins, 144. Globularia vulgaris : adaptation à la chaleur, 59. — Dans Calcaire, 252. Gloeotrichia natans : dans Dunes littorales, 167. Glyceria aquatica : dans prairies, 137. — Dans Ardennais, 266. — Dans Jurassique, 284. G. fluitans : dans Jurassique, 284. Gnaphalium luteo-album : dans Campinien. 240. G. uliginosum : dans Flandrien, 198 — Dans Campinien, 210. Gomphonema : adaptations aquatiques, 117. Grimmia : sur rochers, 95. G. apocarpa : sur vieux murs, 97. G. montana : adaptation au sol, 77. — Dans Ardennais, 266. G. orbicularis : adaptation au sol, 75. G. pulvinata : adaptation au sol. 79. — Sur vieux murs, 97, — Dans Crétacé, 930. G. trichophylla : dans Hesbayen, 245, Groseillers, voir Ribes. Gymnadenia albida : dans Subalpin, 271. Gymnodinium : plancton, 117. Gymnosporangium conicum : dans Ardennais, 267. Gymnostomum microstomum : messicole, 140, 142. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 310 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE H Haricot, voir Phaseolus. Helianthemum Chamuaecistus : aceommodabilité, 4, 6, 7, 102, 104, 105. — Sur calcaire, 69. — Adaptation au sol, 75. 81. — Sur rochers, 96. — Sur pelouses, 105. — Dans pannes humides, 109. — Dans Dunes littorales, 165, 167. — Dans Crétacé, 230. — Dans Caleaire, 253. — Dans Jurassique, 282. H. Fumana : dans Calcaire, 253. H. poliifolium : adaptation à la chaleur, 59. — Sur rochers, 96. Helichrysum arenarium : dans Jurassique, 281. Helleborus foetidus : sur rochers, 96. — Sur pelouses, 101. — Accommodabilité, 102, 103, 105. — Dans Calcaire, 254. Heracleum Sphondylium : dans prairies, 435, 137. — Dans Hesbayen, 228, — Dans Jurassique, 284. Herminium Monorchis : adaptation au sol, 75, 81. — Dans pannes humides, 109. — Dans Dunes littorales, 164, 167. Herniaria glabra : dans Jurassique, 283. HW. hirsuta : adaptation au climat maritime, 56 Hétre, voir Fagus. Hieracium, 11. H. Pilosella : sur les dunes, 106. — Aux bords des chemins, 144. — Dans Flandrien, 191. — Dans Crétacé, 234. — Dans Jurassique, 280, 283. H. umbellatum : dans Dunes littorales, 161, 166. H. vulgatum : dans Flandrien, 191. Hippocrepis comosa : dans Calcaire, 69. — Adaptation au sol, 75, 82. — Sur rochers, 96. — Sur pelouses, 101. — Dans Caleaire, 253, 255. Hippophaës rhamnoides : accommodabilité, 4, 5. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. - Sur les dunes, 98, 99, 107. — Dans pannes, 407. — Dans Dunes littorales, 155, 167. Hippuris vulgaris : adaptations aquatiques, 117. Holcus lanatus : accommodabilité, 111, 442. — Dans prairies, 136. — Dans Juras— sique, 284. H. mollis : dans forêts, 126. — Dans Flandrien, 197. Homalothecium sericeuin : dans l'argile de Tegelen, 25. — Sur rochers, 95. — Dans Ardennais, 267. Hordeum (Orge) : date moyenne de la moisson, 164. — Cultivé, 138. — Dans Polders argileux, 187. TOME SUPPLEMENTAIRE, I910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 311 Hordeum murinum : sur les décombres, 145. H. secalinum : dans prairies, 136. Hottonia palustris : manque sur le littoral, 53. — Adaptation au climat, 56. — Adaptations aquatiques, 117. — Dans Polders argileux, 186. Humulus Lupulus : dans les haies, 145. Hydrocharis Morsus-Ranae : adaptation au climat, 56. — Adaptations aquatiques, 417. — Dans Polders argileux, 186. — Dans Hesbayen, 214, 227. — Dans Ardennais, 266. Hydrocotyle vulgaris : dans les landes humides, 109. — Dans Dunes littorales, 167. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 209. Hylocomium brevirostre : dans Ardennais, 267. H. splendens : dans Ardennais, 267. Dans Jurassique, 281, 283. . triquetrum : dans Ardennais, 267. Hymenomonas Roseola : dans Alluvions marines, 173. Hymenophyllum tunbridgense : adaptation à l'atmosphère calme, 60. Hyoscyamus niger : sur les décombres, 145. Hypericum perforatum : dans l'argile de Tegelen, 25. — Date moyenne de floraison, 64. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans forêts, 126. H. quadrangulum : dans Jurassique, 280. Hypnum aduncum : dans la tourbe post-flandrienne, 19. — Dans Jurassique, 281. H. capillifohum : dans l'argile de Tegelen. 25. : H. commutatum : dans Jurassique, 281. H. cupressiforme : accommodabilité, 10. — Sur terrains plats, 61, 62. — Sur rochers, 95. — Dans forêts, 126. — Dans Dunes littorales, 156. H. cuspidatum : dans la tourbe post-flandrienne, 19. A, molluscum : sur terrains plats, 61. H. polygamum : adaptation aux qualités de l'eau, 82. — Dans Dunes littorales, 167. H. purum : dans Flandrien, 197. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 283. H. Schreberi : dans Flandrien, 497. — Dans Campinien, 209. — Dans Hesbayen, 997. — Dans Caleaire, 253. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 284, 283. Hypochoeris radicata : dans prairies, 435. — Dans Campinien, 212. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910 312 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE I Iberis amara : adaptation au sol, 75. — Dans Jurassique, 282. Ilex Aquifolium : dans Ardennais, 267. Illecebrum verticillatum : adaptation au climat, 56. Impatiens Noli-tangere : adaptation à l'atmosphère calme, 60. Inocybe rimosa : dans Dunes littorales, 166. Inula britanica : dans Calcaire, 257. Iris Pseudo-Acorus : date moyenne de floraison, 64. — Saison de l'assimilation, 70. — Adaptations aquatiques, 117. — Dans Polders argileux, 186. — Dans Hes- bayen, 227. — Dans Calcaire, 257. Isoetes echinospora : sa disparition, 94. Ithyphallus impudicus : dans Ardennais, 267. J Jasione montana : dans Dunes littorales, 161, 1466. — Dans Flandrien, 191, 196. — Dans Campinien, 208. Juglans regia (Noyer) : date moyenne de feuillaison et de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Sur les digues, 178, 187. J. tephrodes : dans l'argile de Tegelen, 25. Juncus acutiflorus (J. sylvaticus) : dans prairies, 137. — Dans Flandrien, 196. — Dans Jurassique, 280. J. conglomeratus : dans Ardennais, 261. J. filiformis : dans Subalpin, 270. J. Gérardi : dans Alluvions marines, 171, 174. J. lamprocarpus : dans Dunes littorales, 167. J. squarrosus : dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 209. — Dans Jurassique, 280. J. sylvaticus, voir J. acutiflorus. Juniperus communis : adaptation au sol, 80, 82. — Sur les dunes, 99. — Dans Campinien, 211. — Dans Ardennais, 261. K Knautia arvensis : messicole, 141. Koeleria cristata : accommodabilité, 4, 6, 7. — Saison de l’assimilation, 106. — Dans prairies sèches, 135. — Dans Dunes littorales, 155, 1460. — Dans Jurassique, 981, 282. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 319 L Laccaria laccata : dans Flandrien, 197. Lactarius piperatus : dans Ardennais, 267. L. rufus : dans les pineraies, 85. Lactuca perennis : adaptation au sol, 75. — Sur rochers, 96. — Dans Caleaire, 255. — Dans Jurassique, 282. Lamium album : dans les haies, 145, L. Galeobdolon : saison de l'assimilation, 70. — Dans forêts, 126. — Manque aux Dunes littorales, 167. Larix decidua (Mélèze) : adaptation au climat maritime, 56. — Dans forêts, 124, 425, 450. — Dans Flandrien, 196. — Dans Hesbayen, 214. Lathraea clandestina : adaptation au climat, 56. — Dans Hesbayen, 214, 216, 997. Lathyrus Aphaca : messicole, 142. L. montanus : dans Jurassique, 283. L. pratensis : dans prairies, 136. — Dans Jurassique, 284. L. tuberosus : dans Jurassique, 284. Lecanora : sur vieux murs, 97. — Dans Ardennais, 266. L. calcarea : dans Jurassique, 281. Lecidea : dans Ardennais, 266. L. fusco-rubens : dans Crétacé, 230. L. immersa : sur rochers calcaires, 95. — Dans Jurassique, 281. Lemanea fluviatilis et L. torulosa : adaptation au sol, 75. — Dans Calcaire, 257. Lemnacées : adaptations aquatiques, 117. Lemna gibba : adaptation aux qualités de l’eau, 76. — Dans Polders argileux, 186. L. minor : dans Polders argileux, 186. L. trisulca : dans Polders argileux, 180. Leontodon autumnalis : dans prairies, 435. — Dans Campinien, 212. L. hispidus : dans Crétacé, 230. — Dans Jurassique, 282. Lepidium campestre : dans Jurassique, 284. Leskea polycarpa : dans l'argile de Tegelen, 25. Letharia arenaria : dans Dunes littorales, 156. Leucobryum glaucum : dans Flandrien, 197. Leucodon sciuroides : dans Ardennais, 267. Licmophora : adaptations aquatiques, 117. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 314 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Ligustrum vulgare (Troène) : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d'effeuillaison, 65. — Sur rochers, 96. — Dans Caleaire, 256. Limnanthemum nymphaeoides : adaptation au sol, 82. — Manque aux Alluvions fluviales, 177. Limosella aquatica : dans Calcaire, 257. Linaria Cymbalaria : sur vieux murs, 97. L. Elatine : dans Polders argileux, 187. L. minor : dans Jurassique. 283. L. striata: dans Crétacé, 930. — Dans Caleaire, 259. L. vulgaris : aux bords des chemins, 144. Linum catharticum : adaptation au sol, 81. - Dans Crétacé, 234. L. tenuifolium : dans Jurassique, 282. L. usitatissimum (Lin) : cultivé, 138, 439, 141. — Dans Polders argileux, 187. — Dans Flandrien, 497. Littorella uniflora : adaptation au sol, 81. — Dans Campinien, 244. Lobelia Dortmanna : adaptation au climat, 56. — Dans Campinien, 211. Lolium perenne : dans Polders argileux, 187. L. temulentum : dans Calcaire, 287. Lonicera Periclymemum (Chèvrefeuille) : dans forêts, 127. L. Xylosteum : adaptation au sol, 75. — Dans Jurassique, 283. Lophoxia, voir Cephaloxia. Lotus corniculatus : sur rochers, 96. — Dans prairies, 135. — Dans Crétacé, 230. Lunaria rediviva : adaptation à l'atmosphère calme. 60. — Dans Caleaire, 256. Lupinus luteus : dans Campinien, 214. L. polyphyllus : introduit, 445. Luzerne, voir Medicago sativa. Luzula albida : dans Crétacé, 234. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 283. L. maxima, voir L. sylvatica. L. pilosa : accommodabilité, 132. L. sylvatica (L. maxima) : saison de l'assimilation, 70. — Dans Crétacé, 234. — Dans Ardennais, 267. Lychnis Flos-Cuculi : dans prairies, 136. podium alpinum : dans Subalpin, 271. L. clavatum : saison de l'assimilation, 70. — Dans Ardennais. 261. L. inundatum : adaptation au sol, 80. — Dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 209. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 315 Lygodium Gandini : dans l'Aquitanien, 27. Lysimachia Nummularia : dans les landes humides, 410. — Dans prairies, 134. L. vulgaris : dans les landes humides, 109. — Dans prairies, 134, 138. — Dans Flandrien, 197. — Dans Caleaire, 257. — Dans Ardennais, 261. Lythrum Salicaria : saison de l'assimilation, 71. — Dans les landes humides, 110. M Magnolia Kobus : dans l'argile de Tegelen, 25. Majanthemum bifolium : dans forêts, 130. Mallomonas : plancton, 116. — Dans Ardennais, 266. Malva sylvestris : date moyenne de floraison, 64. Marasmius Abietis : dans forêts, 130. — Dans Ardennais, 267. M caulicinalis : dans Dunes littorales, 156. M. globularis : dans Campinien, 212. M. Oreades : ronds de sorcières, 84, 85. — Dans Polders sablonneux, 189. M. splachnoides : dans forêts, 130. — Dans Flandrien, 197. — Dans Ardennais, 267. Marrubium vulgare : dans Hesbayen, 216, 228. Matricaria : messicole, 142. Medicago sativa (Luzerne) : cultivé, 138. Melampyrum arvense : dans Caleaire, 952, 255. — Dans Jurassique, 284. M. pratense : dans Calcaire, 255. — Dans Ardennais, 267. Melandryum diurnum : marque sur le littoral, 53. Mélèze, voir Larix. Melica ciliata : sur rochers, 96. — Accommodabilité, 102. M. uniflora : dans forêts, 126. Melissa officinalis : dans l'argile de Tegelen, 2. Melosira : plancton, 117. Mentha, 11. Mentha aquatica : dans Polders argileux, 186. — Dans Calcaire, 257. M. arvensis : dans Campinien, 209. M. rotundifolia : dans Hesbayen, 228. Menyanthes trifoliata : adaptation au sol, 81. — Dans tourbières, 114. - Dans prairies, 437. — Dans Campinien 210. — Dans Jurassique, 280, 284. Mercurialis annua : messicole, 141, 143. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 316 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE EEE $$ …"…"…"…"…"…"…"…"…"…"…"…—…"…"—"—…—_—_—_——— Mercurialis perennis : dans Jurassique, 283 Mespilus germanica : date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. M. (Crataegus) monogyna : date moyenne de feuillaison, 63. — 1d. de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Phénologie comparée, 66. — Sur rochers, 96. — Dans Crétacé, 230. — Dans Caleaire, 256. M.(C.) Oxyacantha : sur rochers, 96. — Dans Calcaire, 91: Meum Athamanticum : dans prairies, 135. — Dans Subalpin, 270, 271. Micrasterias : adaptation aux qualités de l’eau, 78. M. rotata : dans Dunes littorales, 167. — Dans Flandrien, 196. Microcala (Cicendia) filiformis : saison de |’assimilation, 71. Microcoleus chthonoplastes : dans eaux saumâtres, 74 — Sur Alluvions rnarines, 4173. Mnium hornum : adaptation à la lumière, 63. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans forêts, 126. — Dans Calcaire, 253. Moehringia trinervia : accommodabilité, 132. Milonia coerulea : sur les dunes, 106. — Dans prairies, 137. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 209. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Ardennais, 264, 267, 268 Monotropa Hypopitys : mycorhizes, 133. — Dans Caleaire, 256. Myosotis hispida : saison d’assimilation, 40. M. intermedia : messicole, 141. — Dans Jurassique, 284. M. versicolor : messicole, 141. Myrica Gale : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Adaptation au sol, 80. — Dans tourbières, 4114. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 209. — Rare en Ardenne, 261. Myriophyllum : manquent aux Alluvions fluviales, 177. M. alterniflorum : dans Campinien, 211. M. verticillatum : dans l'argile de Tegelen, 25. N Najas minor : dans l'argile de Tegelen, 25. Narcissus Pseudo-Narcissus : date moyenne de floraison, 63. — Phénologie com- parée, 66. Nardus stricta : manque aux Dunes littorales, 165. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 208, 212. — Dans Ardennais, 261. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 317 Narthecium ossifragum : adaptation au sol, 78, 80. — Dans les landes humides, 110. — Dans Flandrien, 196. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. Navet, voir Brassica Rapa. Navicula radiosa : dans Dunes littorales, 167. Navicula du sous genre Schizonema : dans Domaine Intercotidal, 153. Neckera complanata : sur les escarpements, 61. N. crispa : sur les rochers verticaux, 62, 95. Neottia Nidus-Avis : mycorhizes, 133. Nicotiana Tabacum (Tabae) : cultivé, 138. Noctiluca miliaris : plancton, 152. Noisetier, voir Corylus. Nostoc commune : dans Dunes littorales, 156. Nuphar luteum : dans l'argile de Tegelen, 25. — Dans Hesbayen, 297. Nymphaea alba : saison de l'assimilation, 74. — Adaptation au sol, 80, 82. — Adap- tations aquatiques, 117. — Accommodabilité, 118, 419. — Manque aux Alluvions fluviales, 177. — Dans Hesbayen, 227. oO Oedogonium concatenatum : dans Dunes littorales, 167. Oenothera biennis : introduit, 145. Onobrychis viciaefoha {Sainfoin) : cultivé, 138 Ononis repens maritima : sur les dunes, 106. — Dans Dunes littorales, 167. O. spinosa : dans Polders argileux, 187. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Crétacé, 230. Oplismenus, voir Panicum. Orchis incarnata : dans Jurassique, 284. O. latifolia : dans prairies, 136. — Vans Campinien, 242. — Dans Hesbayen, 228. O. niaculata : dans prairies, 137. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Ardennais, 261. O. Morio : dans les landes humides, 110. — Dans Ardennais, 261. Orge, voir Hordeum. Orlaya grandiflora : saison de l'assimilation, 105. — Dans Caleaire, 257. Orme, voir Ulmus. Ornithogalum umbellatum : messicole, 141. — Dans Hesbayen, 246. Ornithopus perpusillus : dans Polders sablonneux, 188. — Dans Jurassique, 280. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 318 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Ornithopus sativus (Serradelle) : cultivé, 138. Orobanche caryophyllacea : adaptation au sol, 75. O. Epithymum : dans Jurassique, 282. O. Hederae : adaptation au sol, 75. O. minor : saison de l’assimilation, 71. Orthotrichum : dans Ardennais, 267. O. rupestre : adaptation au sol, 77. — Vans Ardennais, 266. 0. saxatile : dans Hesbayen, 215. — Dans Jurassique, 281. Osmunda regalis : adaptation au sol, 80. — Dans Campine, 209. Oxyrrhis marina : dans eau saumatre, 74. is Pandorina : planeton, 116. Panicum (Oplismenus) Crus-Galli : messicole, 141. — Dans Flandrien, 198. Pannularia nigra : sur rochers, 95. — Dans Jurassique, 281. Papaver : messicole, 144. P. Rhoeas : messicole, 142. Parietaria erecta et P. ramiflora : sur vieux murs, 97. Parmelia : sur rochers, 95. P. physodes : sur les dunes, 106. — Dans Ardennais, 267. P. saxatilis : sur rochers, 95. — Sur vieux murs, 97. Parnassia palustris : saison de l'assimilation, 71. — Dans les landes humides, 110. — Dans Dunes littorales, 167. Pastinaca sativa : dans prairies, 436. — Cultivé, 139. — Dans Polders argileux, 186. — Dans Jurassique, 284. Paxillus involutus : dans Dunes littorales, 167. Pediastrum : plancton, 147. P. Boryanum : dans Dunes littorales, 167. Pedicularis palustris : dans prairies, 137. — Dans Jurassique, 284. P. sylvatica : adaptation au sol, 80. — Dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 909. Pellia epiphylla : adaptation à la lumière, 63. — Dans Ardennais, 266. Peltidea aphtosa : dans Jurassique, 283. Peltigera canina : dans Dunes littorales, 156. — Dans Ardennais, 267. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 319 Peranema trichophorum : dans le purin, 146. Petasites officinalis : dans Alluvions fluviales, 1477. — Dans Caleaire, 257. Petroselinum segetum : dans l'argile de Tegelen, 25. — Dans Polders argileux, 186. Peucedanum palustre : dans Gampinien, 210. Peuplier, voir Populus. Phacus : plancton, 416. — Dans le purin, 446. Phaeocystis Pouchetii : plancton, 152. Phalaris arundinacea : dans prairies, 137. Phascum cuspidatum : messicole, 140. Phaseolus vulgaris (Haricot) : cultivé, 139, Philonotis fontana : dans l'argile de Tegelen, 25. Phleum arenarium : adaptation au climat du littoral, 51, 52, 53, 82. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans Dunes littorales, 156, 160, 166. Ph. Boehmeri : adaptation au climat continental. 57. Ph. pratense : dans Campinien, 212.— Dans Hesbayen. 227. — Dans Jurassique, 284. Phragmites communis (Roseau) : saison de l'assimilation, 71. — Adaptation au sol, 82. — Sur Alluvions fluviales, 176, 177, 178. —, Dans Polders argileux, 181, 487. — Dans Campinien, 210. — Dans Caleaire, 257. Physcomitrella patens : adaptation au climat, 56. Picea excelsa (Épicéa) : adaptation au climat continental, 58. — Dans forêts, 124, 195, 431. — Dans Calcaire, 256, — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 973 Pimpinella Saxifraga : dans Jurassique, 284. Pinus Laricio : dans Caleaire, 256. P, Pinaster (Pin maritime) : dans Dunes littorales, 156. — Dans Campinien, 211. P. sylvestris : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Dans Moséen, 24. — Adaptation au sol, 80. — Parasites, 85. — Dans forêts, 124, 195, 130, 131. — Accommodabilité, 133. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 211. — Dans Caleaire, 256. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 273. Pirus (Sorbus) Aria : adaptation au climat continental, 58. — Dans Jurassique, 283. P. (S.) Aucuparia (Sorbier) : date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’etfeuil- laison, 65. — Phénologie comparée, 66, 67. — Dans foréts, 127. — Dans Ardennais, 267. P. communis (Poirier) : date moyenne d’effeuillaison, 65. — Cultivé, 133. P. Malus (Pommier) : dans vergers, 135. — Dans jardins, 139. — Dans Calcaire, 955 201: TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 320 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Pirus (Sorbus) torminalis : dans Caleaire, 252. Pisum sativum (Pois) : 138. 139, 143. Plagiochila asplenioides : dans Ardennais, 267. Plagiothecium elegans : adaptation au sol, 77. Plantago lanceolata : messicole, 1M. P. major : aux bords des chemins, 144. P. maritima : dans Alluvions marines, 160, 174, 172, 173. E. media : saison de l'assimilation, 106. — Dans prairies, 135. — Dans Hesbayen, 916, 298. — Dans Crétacé, 234. — Dans Jurassique, 281. Platanthera bifolia : dans Ardennais, 264. Poa annua : aux bords des chemins, 144. P. compressa : sur vieux murs, 97. — Dans Caleaire, 254. P. nemoralis : dans Calcaire, 254. — Dans Jurassique, 284. P. trivialis : dans prairies, 136. — Dans Hesbayen. 297. Podospermum laciniatum : dans Caleaire, 252, Pois, voir Pisum. Polygala calcarea : dans Jurassique, 282. Polygonatum multiflorum : accommodabilité, 102. — Manque aux Dunes littorales, 167. P. officinale : accommodabilité, 102, 103. P. verticillatum : dans Ardennais, 267. Polygonum amphibium : accommodabilité, 8, 9, 419, 420, 121, 122. — Dans Dunes littorales, 167. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Ardennais, 266. P. aviculare : aux bords des chemins, 144. P. Bistorta : dans prairies, 137. — Dans Ardennais, 267. P. Convolvulus : dans Dunes littorales, 168. P. Fagopyrum (Sarrasin) : dans Campinien, 244. P. Hydropiper : dans Alluvions fluviales, 176. P. Persicaria : saison de l'assimilation, 71. — Messicole, 141, 142. Poiypodium vulgare : saison de l'assimilation, 70. — Dans Polders argileux, 187. — Dans Calcaire, 254. Polyporus : dans les grottes, 258. P. perennis : dans Campinien, 212. Polystichum, voir Aspidium. Polytoma Uvella : dans le purin, 146. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. . 321 Polytrichum commune : dans les landes humides, 110. — Dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 261. P. formosum : adaptation à la lumière, 63. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans Flandrien, 197. — Dans Ardennais, 267. P. piliferum : adaptation au sol, 77, 80. — Sur les dunes, 106. — Dans Campinien, 208, 211. — Dans Hesbayen, 227. — Dans Jurassique, 281. Pomme de terre, voir Solanum tuberosum. Pommier, voir Pirus Malus. Populus (Peuplier) alba : date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Dans foréts, 127. P. monilifera : dans forêts, 124. — Dans prairies, 137. — Dans Hesbayen, 227. P. nigra : date moyenne d’effeuillaison, 65. P. Tremula (Tremble) : limite N., 43. — Date moyenne de feuillaison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Dans forêts, 127. Porphyra laciniata : dans Domaine Intercotidal, 152, 153. Porphyridium cruentum : dans les fermes, 146. Potamogeton : adaptations aquatiques, 117. — Dans Campinien, 211. P. crispus : dans Hesbayen, 227. P. densus : manque aux Alluvions fluviales, 177. — Dans Hesbayen, 227. P. lucens : dans Hesbayen, 227. P. natans : dans Dunes littorales, 167. — Dans Ardennais, 266. P. pectinatus : dans l'argile de Tegelen, 25. — Dans Hesbayen, 227. P. perfoliatus : dans Hesbayen, 227. P. polygonifolius : dans Campinien, 211. Potentilla Anserina : aux bords des chemins, 144. P. (Comarum) palustris : adaptation au sol, 80. — Dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 210. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. P. recta : introduit, 145. P. reptans : aux bords des chemins, 144. P. sterilis : aecommodabilité, 133. P, sylvestris : dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 261. P. verna : dans Calcaire, 254. Poterium, voir Sanguisorba. Primula elatior : date moyenne de floraison, 63. — Dans prairies, 136. — Dans Hesbayen, 227. 21 TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 322 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Primula officinalis : accommodabilité, 105. — Dans prairies, 135. Prunus avium et P. Cerasus (Cerisiers) : dans vergers, 135. P. Persica (Pêcher) : date moyenne de floraison, 63. P. spinosa : date moyenne de floraison, 64. — Sur rochers, 96. — Dans Crétacé, 930. — Dans Caleaire, 255, 257. — Dans Jurassique, 284. | Psalliota campestris : dans Polders sablonneux, 189. Pseudoleskea patens : dans l'argile de Tegelen, 25. Pteridium aquilinum : saison de Vassimilation 71. — Adaptation au sol, 77. — Dans forêts, 430. — Manque aux Dunes littorales, 165. — Dans Crétacé, 234, — Dans Caleaire, 253, 254. — Dans Ardennais, 267, 268. — Dans Jurassique, 283. Plerogonium gracile : dans Hesbaven, 215. ; Plerocarya caucasica et P. fraxinifolia : dans l'argile de Tegelen, 25. Prychomitrium polyphyllum : dans Hesbaven, 215. Puccinia Rubigo-vera : dans Dunes littorales, 168. Pulicaria dysenterica : dans Hesbayen, 998. Pulmonaria officinalis : dans Jurassique, 283. Pyrola minor : saison de l'assimilation, 70. P. rotundifolia : dans Dunes littorales, 164, 165, 167. Pyrus, yoir Pirus. Q Quercus pedunculata (Chêne pédonculé) : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Dans Moséen, 24. — Limite N., 43, 44. —.Date moyenne de feuillaison, 64: — Id de maturation et d'effeuillaison, 65, — Phénologie comparée, 65. — Dans forêts, 424, 125, 129, 131. — Dans Flandrien, 196, 197. — Dans Campinien, 212. — Dans Calcaire, 256. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 273. Quercus sessiliflora (Ghène rouvre) : dans forêts, 124. R Radiola linoides : dans Campinien, 210. Ramalina evernoides : adaptation au elimat du littoral, 53. R. farinacea : accommodabilité, 4, 5. — Sur les dunes, 106, 156. R. fraxinea : dans Ardennais, 267. Raphanus Raphanistrum : messicole, 142. Ranunculus acris : dans prairies, 136. —Dans Campinien, 212. — Dans Hesba yen, 298. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 323 Ranunculus aquatilis : dans l'argile de Tegelen, 95. — Dans Polders argileux, 186.— Dans Campinien, 211. R. arvensis : messicole, 142. R. bulbosus : saison de l'assimilation, 70, 105. — Sur les dunes, 107. — Dans prairies, 435. — Dans Dunes littorales, 156. — Dans Polders sablonneux, 1€8. R. Ficaria : saison de l'assimilation, 70. R. Flammula : dans l'argile de Tegelen, 25. — Dans Flandrien, 196. — Dans Calaire, 257. R. fluitans : saison de l’assimilation, 70, 418. — Adaptation au sol, 82. — Dans Calcaire, 257. R. Lingua : adaptations aquatiques, 117. R. platanifolius : dans Ardennais, 267. R. repens : accommodabilité, 132. — Aux bords des chemins, 144. Reseda lutea : dans Crétacé, 230. -— Dans Caleaire, 257. R. Luteola : sur les voies ferrées, 145. — Dans Crétacé, 230. Rhacomitrium aciculare : adaptation au sol, 78. Rh. canescens : adaptation au sol, 77. — Sur les dunes, 106. — Dans Jurassique, 281. Rh. fasciculare : dans Hesbayen, 215. Rhamnus cathartica : dans Caleaire, 257. Rh. Frangula : dans tourbières, 114. — Dans forêts, 127. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 909. — Dans Crétacé, 234. — Dans Jurassique, 280. Rhinanthy= : dans prairies, 137. Rh. major : dans les landes humides, 110. — Dans Dunes littorales, 167. Rhipidodendron : adaptations aquatiques, 117. Rhodobryum roseum : dang Jurassique, 283. Rhynchospora alba : dans tourbiéres, 144. — Dans Campinien, 210. Rh. fusca : dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 210. Ribes nigrum : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Cultivé, 139. OR. rubriim : date moyenne de floraison, 64. — Id. d'effeuillaison, 65. — Cultivé, 4139; R. Uva-crispa : date moyenne de feuillaison et de floraison, 63. — Id. d’effeuil- Jaison, 65. — Cultivé, 139, Riccia : adaptations aquatiques, 117. R. canaliculata : dans Campinien, 210. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 324 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Riceia glauca : saison de l'assimilation, 70. — Messicole, 140. Robinia Pseudo-Acacia : date moyenne de feuillaison et de floraison, 64. Rosa, 11. R. pimpinellifolia : accommodabilité, 4, 6, 7, 102, 104, 105. — Sur pelouses, 101. Roseau, voir Phragmites. Rubus, 41. R. caesius : accommodabilité, 144, 113. — Dans Dunes littorales, 166. R. fruticosus : dans forêts, 127. — Dans Campinien, 209. R. Idaeus : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d’effeuil- laison, 65. — Dans forêts, 197. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 983. Rumex Acelosa : saison de l’assimilation, 70. — Dans prairies, 137. R. Acetosella : messicole, 141. — Dans Flandrien, 121. — Dans Campinien, 208. — — Dans Caleaire, 253, 254. — Dans Jurassique, 280. R. aquaticus : dans Caleaire, 257. R. maritimus : dans l'argile de Tegelen, 25. — Dans Hesbayen, 227. R. maximus : dans Caleaire, 257. R. scutatus : dans Caleaire, 254. Ruppia maritima : dans eau saumatre, 74. — Dans Alluvions marines, 171, 173. Russula emetica : dans Flandrien, 197. Sagina apetala : aux bords des chemins, 144. S. nodosa : dans les landes humides, 110. Sagittaria sagittifolia : adaptations aquatiques, 117. — Dans Campinien, 211. Salicornia herbacea : accommodabilité, 8. — Saison de l'assimilation, 71. — Adap- tation au sol, 74. — Dans Alluvions marines, 160, 169, 171, 172, 173. Salix alba: dans prairies, 137. — Sur les digues, 178. — Dans Polders argileux, 187. S. amygdalina : cultivé, 130. S. aurita : dans tourbières, 114. — Dans Campinien. 209. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280, 284. S. cuprea : dans forêts, 197, — Dans Jurassique, 284. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 325 S. cinerea : dans tourbières, 114 — Dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. S. repens : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Adaptation au sol, 81. — Sur les dunes, 97, 98, 99, 107. — Dans pannes, 107, 109. — Accommodabilité, 119, 114. — Dans Dunes littorales, 166, 1467. — Dans Flandrien, 196. — Dans Cam- pinien, 209, 214, 212. S. vininalis : cultivé, 130. Salsola Kali : dans Dunes littorales, 155. 160, 166. Salvia Verbenaca : introduit, 145. Sambucus nigra : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Aecommodabilité, 112, 4113. — Dans Jurassique, 284. S. racemosa : adaptation au climat continental, 58. — Dans Crétacé, 234. — Dans ro Calcaire, 252, 253. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 283. 284. Samolus Valerandi : adaptation au elimat maritime, 56. Sanguisorba minor : dans Crétacé, 230. — Dans Jurassique, 282. Sarothamnus, voir Cytisus. Sarrasin, voir Polygonum Fagopyrum. Satureja Acinos : manque sur le littoral, 53. — Dans Crétacé, 230. S. Clinopodium : manque sur le littoral, 53. — Dans Crétacé, 234. Saxifraga granulata : saison de l’assimilation, 70, 105. — Dans Campinien, 212. S. tridactylites : saison de l'assimilation, 70, 105. — Messicole, 141. Scabiosa Columbaria : dans Crétacé, 230. — Dans Caleaire, 252. Seandix Pecten-Veneris : messicole, 141. — Dans Jurassique, 284. Scapania undulata : adaptation au sol, 78. — Dans Ardennais, 266. Scenedesmus : plancton, 117. Schistostega osmundacea : adaptation au sol, 78. Schizogonium murale : dans Flandrien, 198. Schoenus nigricans : dans les landes humides, 109, 110. — Dans Dunes littorales, 167. Scilla non-scripta : adaptation au elimat maritime, 56. — Dans forêts, 129. — Aceommodabilité, 132. — Dans Hesbayen, 214, 216. Scirpus caespitosus : saison de l'assimilation, 70. — Adaptation au sol, 78, 80, 87. — Dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 198. — Dans Subalpin, 270. — Dans Jurassique, 280. S. fluitans : adaptation au sol, 80. S. Holoschoenus : sa disparition, 94. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. 526 J. MASSART. — FSQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Scirpus lacustris : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Dans l’argile de Tegelen, 95. — Adaptation au sol, 80, 82. — Dans Alluvions fluviales, 177. — Dans Polders argileux, 181. — Dans Campinien, 211. 72) -maritimus : adaptation aux qualités de l’eau, 76, 83. — Dans Alluvions marines, 169, 173. S. setaceus : dans Ardennais, 266. S. sylvaticus : dans Gampinien, 212. S. triqueler : adaptation aux qualités de l’eau, 76. — Dans Alluvions fluviales, 178. Scleranthus annuus : messicole, 141. — Dans Flandrien, 198. — Dans Hesbayen, 998. S. perennis : adaptation au sol, 77. — Sur les dunes, 106. — Dans Flandrien, 191. — Dans Campinien, 211. — Manque en Ardenne, 261. — Dans Jurassique, 281. Scolopendrium officinale : adaptation à l'atmosphère calme, 60. Scytonema : dans Jurassique, 281. Secale cereale (Seigle) : date moyenne de la moisson, 65. — Cultivé, 138. — Dans Flandrien, 197. — Dans Campinien, 214. — Dans Ardennais, 268. Sedum : sur rochers, 96. S. acre : dans Dunes littorales, 155, 160. — Dans Crétacé, 230. S. reflecum : adaptation au sol, 79. — Dans Caleaire, 2,4. — Dans Jurassique, 283. Seigle, voir Secale cereale. Sempervivum : sur rochers, 96. Senecio erucaefolius : dans Caleaire, 252, 953. S. Jacobaea : dans Jurassique, 284. S. nemorensis : dans forêts, 196. — Accommodabilité, 132. — Dans Ardennais, 267. S. paludosus : dans prairies, 136. S. sylvaticus : dans forêts, 126. S. vulgaris : adaptation au sol, 76. Sequoia Couttsiae : dans l’Aquitanien, 27. Serradelle, voir Ornithopus sativus. Seseli Libanotis : sur pelouses, 105. — Dans Caleaire, 255. Sesleria coerulea : adaptation au sol, 81. — Sur rochers, 96. — Sur pelouses, 101. — Dans Caleaire, 253, 254. — Dans Jurassique, 281. Silaus pratensis : dans prairies, 136. — Dans Jurassique, 284. Silene conica : dans Dunes littorales, 156. S. inflata (S. venosa) : sur les voies ferrées, 145. — Dans Crétacé, 230. — Dans Calcaire, 257. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 327 Silene nutans : accommodabilité, 102, 104. — Dans Caleaire, 254. S. venosa, voir S. inflata. Sinapis arvensis : messicole, 142. — Dans Jurassique, 284. Sisymbrium austriacum : adaptation au sol, 75. S_ officinale : sur les décombres, 145. Sium : adaptations equatiques, 117. S. latifolium : dans Hesbayen, 227. Solanum Dulcamara : dans Vargile de Tegelen, 25. — Sur les dunes, 107. S. nigrum : messicole, 142. — Dans Dunes littorales, 168. S. tuberosum (Pomme de terre) : cultivé, 138, 139, 141. — Dans Flandrien, 197. — Dans Gampinien, 214. Solidago Virga-aurea : dans foréts, 130. — Dans Flandrien, 196. — Dans Ardennais, 267. Solorina saccata : adaptation au sol, 75. — Dans Jurassique, 283. Sorbus, voir Pirus. Sparganium ramosum : dans Ardennais, 266. Spargoute, voir Spergula arvensis. Specularia Speculum : messicole, 141. Spergula arvensis (Spargoute) : cultivé, 138. — Messicole, 142. — Manque aux Polders argileux, 187. — Dans Flandrien, 198. — Dans Campinien, 214. — Dans Hesbayen, 298. S. Morisonii : adaptation au climat, 56. — Saison de l'assimilation, 70. — Sur les dunes, 97. Spergularia rubra : messicole, 141. S. segetalis : messicole, 141. Sphaerocarpus terrestris : messicole, 140. Sphagnoecetis communis : dans Campinien, 209. Sphagnum : dans la tourbe post-flandrienne, 19. — Adaptation au sol, 78, 80, 100. — Dans les landes humides, 110. — Dans tourbiéres, 114. — Dans Flandrien, 196. — Dans Campinien, 209, 210. — vans Calcaire, 257. — Dans Ardennais, 961. — Dans Jurassique, 280, 284. Spiraea Ulmaria, voir Ulmaria. Spirillum Undula : dans le purin, 146. Spirodela polyrhiza : dans Polders argileux, 186. Spirogyra : plancton, 117. ù TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 328 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE Spirogyra orthospira et S. crassa : adaptation aux qualités de l'eau, 76. Spirulina major : dans eau saumâtre. 74. Spumaria alba : dans Dunes littorales, 156. Stachys recta : dans Caleaire, 253. S. sylvatica : manque aux Dunes littorales, 167. — Dans Jurassique, 284. Staphylea pinnata : dans l'argile de Tegelen, 95. Statice Limonium : dans Alluvions marines, 160, 171, 172, 173. Stellaria media : messicole, 141. S. palustris : dans Campinien, 210. Stenactis annua : introduit, 145. Sticta pulmonacea : dans Ardennais, 267. Stigeoclonium tenue : dans Ardennais, 266. Stigonema panniforme : adaptation aux qualités de l’eau, 78. — Dans Ardennais, 966. Stratiotes aloides : dans l'argile de Tegelen, 25. - Adaptation aux qualités de l’eau, 76, 82. — Adaptations aquatiques. 117. — Manque aux Alluvions fluviales, 176. — Dans Polders argileux, 178, 186. S. Websteri : dans l'argile de Tegelen, 25. Suaeda maritima : dans Alluvions marines, 160, 169, 171, 172. Subularia aquatica : adaptation au climat, 56. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans Campinien, 210. Succisa pratensis : dans les landes humides, 109. Symphoricarpus racemosa : date moyenne de feuillaison, 63. Symphytum officinale : manque sur le littoral, 53. — Dans Polders argileux, 186. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Jurassique, 284. Syntrichia subulata : sur les terrains plats, 61. Synura : planeton, 116. Syringa persica : date moyenne de floraison, 64. S. vulgaris : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. T Tabac, voir Nicotiana. Taraxacum officinale : date moyenne de floraison, 64. — Saison de l'assimilation, 70. — Dans prairies, 134. — Aux bords des chemins, 144. Targionia hypophylla : adaptation au climat, 56. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE, 329 Teesdalia nudicaulis : sur les dunes, 106. — Messicole, 142. — Manque aux Dunes littorales, 165. — Dans Polders sablonneux, 189. Telramitus rostratus : dans le purin, 146. Tetraphis pellucida : sur les escarpements, 61, 62. Teucrium Chamaedrys : adaptation au sol, 75. — Accommodabilité, 102, 103. — Sur pelouses, 105. — Dans Caleaire, 255. T. Scorodonia : dans Flandrien, 197. — Dans Crétacé, 234. Thalictrum flavum : dans prairies, 437. — Dans Calcaire, 257. Thamnium alopecurum : adaptation à l'air tranquille, 60. Thelephora terrestris : dans les pineraies, 85. — Dans Campinien, 212. Thestum humifusum : dans Dunes littorales, 167. Th. pratense : dans Caleaire, 252. Thiospirillum : dans le purin, 146. Thlaspi alpestre calaminare : adaptation au sol, 76. Thymelaea Passerina : adaptation au climat continental, 57. — Dans Jurassique, 284. Thymus Serpyllum : dans Vargile de Tegelen, 25. — Sur pelouses, 105. — Dans prairies, 414, 135. — Dans Campinien, 211. — Dans Crétacé, 230. Tilia platyphyllos (Tilleul) : date moyenne de feuillaison, 63. — Id. de floraison, 64. — Id. d’effeuillaison, 65. — Dans Caleaire, 255, 256. Tillaea muscosa : sa disparition, 94. Tilleul, voir Tilia. Tortula ruralis ruraliformis : sur les dunes, 106, 107, 156, 166. Trachelomonas hispida : dans Dunes littorales, 167. Trapa natans : dans l'argile de Tegelen, 25. Tremble, voir Populus Tremula. Trentepohlia aurea : sur les rochers verticaux, 62, 94. — Dans Crétacé, 230. Tricholoma Columbetta : dans Polders sablonneux, 189. T. equestre : dans les pineraies, 85. — Dans Campinien, 212. Trichostomunt flavovirens : adaptation au climat du littoral, 53. Trientalis ewropaea : dans tourbières, 114. — Dans Ardennais, 261. — Dans Subalpin, 271. Trifolium arvense : dans Flandrien, 191. T. fragiferum : aux bords des chemins, 144. T. incurnatum : cultivé, 138. T. pratense : cultivé, 138, — Dans Flandrien, 197. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910, 330 j. MASSART. — ESQUISSE DE LA GEOGRAPHIE Trifolium repens : dans les landes humides, 110. — Cultivé, 138. — Aux bords des chemins, 144. Triglochix maritima : dans Alluvions marines, 172, 173. Triticum vulgare (Froment) : date de la moisson, 51, 65. — Cultivé, 138. — Dans Polders argileux, 187. — Dans Flandrien, 197. Tussilago Farfara : sur les remblais, 146. Typha angustifolia : dans Polders argileux, 181. — Dans Hesbayen, 297. U Ulmaria palustris (Spiraea Ulmaria) : manque sur le littoral, 53. — Dans prairies, 437. — Dans Campinien, 212. — Dans Hesbayen, 228. — Dans Ardennais, 261, 267. — Dans Jurassique, 280, 284. Ulmus campestris (Orme) : date moyenne d’effeuillaison, 65. — Dans foréts, 124, 195. Ulota phyllantha : adaptation au elimat du littoral, 53. Ulva Lactuca : dans Domaine Intercotidal, 153. — Dans Alluvions marines, 173. Umbilicaria pustulata : adaptation au sol, 78. — Dans Ardennais, 266. Urceolaria scruposa : sur les dunes, 106, 156. Urospora penicilliformis : dans Alluvions marines, 169, 173. Urtica dioica : dans les haies, 145. — Dans IHeshayen, 227. — Dans Jurassique, 284. U. urens : adaptation au sol, 76. — Messicole, 144, 143. — Dans les fermes, 146. Usnea barbata : dans Ardennais, 267. U. hirta : sur les dunes, 106, 156. Utricularia : adaptations aquatiques, 117. U. vulgaris : adaptation au sol, 81. — Dans Hesbayen, 297. V Vaccinium : aire d'habitat, 42, 72. V. Myrtillus : date moyenne de feuillaison, C4. — Phénologie comparée, 66. — Saison de l'assimilation, 74. — Adaptation au sol, 81. — Dans forêts, 130. — Dans Caleaire, 253, 955. — Dans Ardennais, 267. — Dans Jurassique, 283. V. Oxycoccos : dans la tourbe post-flandrienne, 20. — Adaptation au sol, 78. 81. — Dans les landes humides, 410. — Dans tourbières, 144. — Dans l'landrien, 196. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. TOME SUPPLÉMENTAIRE, 1910. BOTANIQUE DE LA BELGIQUE. 331 Vaccinium uliginosum : adaptation au climat subalpin, 82. — Dans tourbières. 114. — Dans Campinien, 198. — Dans Subalpin, 270, 271. — Dans Jurassique, 280. V. Vitis-Idaea : adaptation au sol, 81. Valeriana dioica : adaptation au sol, 79. V. officinalis : manque sur le littoral, 53. — Dans prairies 138. — Dans fesbaven, 298. — Dans Jurassique, 280, 254. Ventenala triflora : dans Caleaire, 253. Verbascum Lychnitis : dans Crétacé, 230. Verbena officinalis : date moyenne de floraison, 64. Veronica agrestis : dans Jurassique, 284. V. Beccabuunga : dans Alluvions fluviales, 177. V. Chamaedrys : dans l'argile de Tegelen, 25. — Accommodabilité, 133. V. hederaefolia : messicole, 141. Verrucaria muralis : sur vieux murs, 97, V. rupestris : sur tes rochers verticaux, 62. — Dissolvant le calcaire, 95. Viburnum Lantana : sur pelouses, 101. — Dans Calcaire, 255, 257. — Dans Jurassique, 283. V. Opulus : dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 267. Vicia angustifolia : messicole, 142. V. Faba (Féverole) : cultivé, 138. — Dans Polders argileux, 187. V. hirsuta : messicole, 142. V. tetrasper ma : messicole, 142. Vigne, voir Vitis. Vinca minor : date moyenne de floraison, 63. Viola hirta : accommodabilité, 105. V. lutea calaminaria : adaptation au sol, 76, 83. V. odorata : date moyenne de floraison, 63. V. palustris : dans tourbières, 114. — Dans Campinien, 210. — Dans Ardennais, 261. — Dans Jurassique, 280. V. sylvestris : accommodabilité, 133. V. tricolor : dans Dunes littorales, 167. Viscum album : adaptation au sol, 75. — Dissémination, 85. — Dans vergers, 135. — Dans Caleaire, 257. Vitis vinifera (Vigne) : dans l'argile de Tegelen, 25. — Date moyenne d'effeuil- laison, 65. TOME SUPPLEMENTAIRE, 1910. 332 J. MASSART. — ESQUISSE DE LA GÉOGRAPHIE, ETC. Volvox : plancton, 116. V. aureus : dans Dunes littorales, 167. W Wolflia arhiza : dans Polders argileux, 186. x Nanthoria parietina : sur vieux murs, 97. Z Zannichellia palustris : adaptations aquatiques, 117. Zostera nana : adaptation au sol, 74. Zygnema cruciatum : dans Dunes littorales, 167. Z. ericetorum : adaptation au sol, 78, 80. — Dans les landes humides, 110 — Dans Campinien, 209. — Dans Ardennais, 266. Z. sp. : dans Ardennais, 266. ———— > Be — — HAYEZ, IMPRIMEUR, BRUXELLES Ta aed 7 OF LOT r j i L € f i et f TU pu tr - ips’ Aye 7 { À ie 7 ‘ ’ ‘ , em LA ed es New York Botanical Garden Libra 3 5185 00280 2807