LV RECUEIL ; DE ” MÉMOIRES ET DE NOTES Sur les Mollusques et les Vers. RE CUBE | DE ‘MÉMOIRES ET DE NOTES Sur dés espèces tnédiles ou peu connues de Mollusques, de Vers et de Zoophytes, OL BONE L DIE. GR ANIRR ES Par FE. M. DAUDIN, Membre des Sociétés d'Histoire Naturelle et Philomatnique de Paris. Ë æ “8 AeTS) Fucus, Libraire, rue des Mathurins. - CHeEz Treurrez et Wunrrz, quai Voltaire, Là a eme LAS. à = On trouve chez les mêmes Librarres les livres suyans sur l'Histoire Naturelle, par le citoyen DAUDIN. Traité Élémentaire et Complet d'Ornithologie, ou Histoire Naturelle de tous les Oiseaux, deux volumes in-4°. avec figures . . 24 francs. — Le même en papier vélin, avec les figures cnlurmineess te Liste Se ve Les quatre autres volumes vont paraître suc- cessivement. Histoire Naturelle des Quadrupèdes ovipares, ornée de gravures enluminées sur les dessins d’après nature, par Barraband. Îl y aura trente livraisons à 5 francs chacune en papier commun, et à 10 francs en papier vélin, pour les sous- cripteurs seulement. ET Te ; ln RSQ u? ON examine cette suite innombrable d’êtres dont est composée la Nature, on est d’abord surpris de la nn rite et des formes variées de chacun d’eux. Î/art merveilleux qui regne dans leur ensemble, pro- duit en nous une impression agréable; bientôtonsesent porté par une noble curiosité à exami- ner ces objets de plus près; et ce qui d’abord avait séduit nos sens , finit par nous intéresser à proportion de son utilité plus ou moins directe. Si l’on jette les yeux sur lasur- face de la terre, si l’on ose pé- nétrer dans son intérieur, on y À 3 f7 découvre lesminéraux , ces êtres bruts et imorganiques, dont les uns ont des formes régulières et toujours soumises à certaines lois que les observations approfon- dies d’un seul homme ont adroi- tementdécouvertes, eila grande utilité des autres supplée à la beauté qui leur manque. Si Pon considère ensuite les végétaux , on reconnaît distinctement la perfection de ces ouvrages orga- nisés de la Nature; les tiges, les feuilles et les fleurs nous mon- irent des organes distincts ; peu- à-peu on reconnait leur méca- nisme et la maniere dont ces corps se nourrissent ei se TÉpro- duisent ; mais c’est sur-tout | | Dr} lorsque Pobservateur porte ses regards sur les animaux , qu'il éprouve des impressions plus vives, et qu’il fait plus de ré: {léxions. Il compare entr’elles leurs nombreuses espèces , il étudie ou découvreleur analogie etleurs différences dansles chan- gemens qu’ils éprouvent, etaussi das leurs formes, leur accrois- sement , leur reproduction et leurs habitudes. À mesure qu’il distingue les merveilles de lor- ganisation intérieure, une nou- velle carrière s’ouvre devant fui ;’e°est alors que le plus petit animal devient à ses yeux uné machine admirable ; composée d’une grande quantité d’organes. À 4 AT Jl reconnait ensuite que la sen- sibilité et l’instinet des animaux dépendent d’un principe acuf qui leur est particulier. Îl n’est plus question alors d'étudier, de comparerseulementdesformes, il tache aussi de connaitre les mœurs des animaux , il les suit de près, il leur découvre des rapports avec nous-mêmes , el il reconnait que leurs actions ne proviennent pas uniquement de leur organisation. , mais d’un. principe particuber dont nous connaissons en partie les effets , mais dont la cause est au-dessus de notre intelligence. :; : Nous-mêmes , placés parmi ious les auires êtres, contentons- 2D nous de les approfondir suivant _l’étendue de nos facultés; ettant que nous aurons de nouveaux faits à observer, abstenons-nous de forger ces systèmes trom- peurs qui ne sont propres qu’à retarder notre marche, età nuire aux progrès des connaissances utiles. Après les objets que nos yeux ou le microscope nous dé- couvrent , et au-delà des consé- quences qui dérivent comme d’elles-mêmes de l’exposé des faits et des divers phénomènes de la Nature, on ne rencontre sur l’ Histoire Naturelle que des suppositions gratuites , que des paradoxes erronés qui périssent dès qu’ils ont été publiés ; ou que } æ la postérité conserve seulement a cause de leur bisarrerie. On ne doit juger qu'avec une grande circonspeciion des règles que Von observe dans Por gamisation des êtres, et qu’on nomme Lois de la Den pour pont pis les exphquer al is connaitre a fond tous les faits qui en dé- pendent ;-mais nous sommes en- core trop éloignés de ce dégré de perfection , puisque nous con- naïssons à peine lamajeure partie des animaux qui peuplent notre globe. Les naturalistes cepen- dant ne doivent pas se rebuter ; et quelques faibles que soient leurs observations, elles contri- buent néanmoins au perfecuon- nement de la science. L'Histoire Naturelle des mol- lusques, des vers etdeszoophytes exige de nouveaux efforts et de nombreuses observations pour faire des progrès rapides. O. F. Müller a examiné avec une sa- gacité surprenante les animaux infusoirs et les testacés qui sont dispersés dans l'intérieur des eaux douces et de la mer du Dannemarck ; Tremblay et d’autres naturalistes étrangers ont jelé un grand jour sur les polypes , et il serait important de reprendre leurs travaux dans d’autres contrées. Les zoolo- gistes devraient s’atiacher sur- tout à examiner l’organisation intérieure des animaux inyer= 1} iébrés ‘qu’ils peuvent rencon- trer : nos eaux douces contien: nent presque tousles vers décrits et observés par Müller en Dan- nemarck ; et il ne faut qu'une grande attention Bow les y dé- COuVriIr. J'ai trouvé aux environs de Bray-sur-Seine et de Beauvais, la vorticelle poire (vorticella py. raria) décrite par Pallas sous lé nom de brachionus pyriformus, la vorticelle en trompette (vor- acella stentorea), le paraméce aurehe (paramecium aurelia)et trente-septautres espèces devers infusoirs figurés par Müller. Le C%. Girod- Chantran s’oc- cupe avec zèle depuis quelques XL années de due: et de figurer tous les byssus et les conferves des environs de Besancon, et dans une collection de mémoires qu’il a adressé-à la société philo- mathique, il$’estattaché à prou- ver que ces prétendues’plantes cryptogames sont de vrais ani- malcules : cet infaugable et scru- puleux observateur a fait une _ foule de remarques très -pré- cieuses et de découvertes uüles, dont les naturalistes atiendeni et desirent la publication. On con- nait maintenant , ilest vrai, une grande multitude de coquilles ; mais presque tous les conchy- liologistes s’abstiennent de dé- crire les animaux qu’elles ren- Tip ferment, elnes’attachent, pour ainsi dire, qu’à l’écorce. Tant qu’on fera sur les testacés des méthodes de nomenclature, fon- dées uniquement sur leur co- quille , cette parüe de la zoo- logie restera imparfaite. Linné et Gmélin avaient eu soin de joindre dans leur Sy{ema Na- turc ;'ala description de chaque genre , le nom du mollusque nu qui avait le plus de rapports avec celui de la coquille. Sco- poh, dans son frtroductio ad Flistoriam ÎNaturalem , a plus fait encore; et, outre le carac- ière essentiel de la coquille , il a donné celui de lan he qui l’habite. Adanson a donné en- TP suite des observations anato- miques très-intéressantes sur les testacés du Sénégal; et, par ses travaux importans , il a montré la véritable route à suivre pour perfectionner lascience. Depuis lui, Bruguière nous a laissé des mémoires instructifs et un pre- mier volume sur l'Histoire Na- turelle des Vers; et le Cr. Cuüvier vient de publier une foule d’ob- servations et de détails anato- miques sur les animaux inver- tébrés , dans les deux premiers volumes de son Anatomie com- parée. Il y a donné , ainsi que dans son T'ableau élémentaire de Zoologie, une division très- naturelle des mollusques nus cs ab et testacés , qui est principale- ment fondée sur certains organes exlérieurs ; et l’absence ou la présence du test ne lui ont servi avec raison que COMME un Ca- ractère secondaire. Mais , mal- gré les efforts réunis des natura- listes , on ne peut espérer de grands résultats , tant que les voyageurs continueront de re- cueillir des simples dépouilles qui éblouissent par leur éclat, mais qui ne peuvent satifaire la curiosité des observateurs. O vous, voyageurs intrépides que le gouvernement français envoie avec le capitaine Baudin dans l’Océan fndien et sur le _ vaste continent de la Nouvelle x oi Hollande, marchez avec cou- rage sur les traces du respectable _ Adanson; occupez-vous, à son exemple, d'observer, de décrire etde peindre tous les mollusques et les vers que vous trouverez sur votre route : dédaignez en quelque sorte les coquilles, mais étudiez avec soin les animaux qui les forment, leurs habitudes si variées , leur mouvement progressif, leur développement, leurs amours , leur généra- tion. Travaillez avec zèle pen- dant votre absence, afin qu’à votre retour, le gouvernement qui vous protège et les natura- listes éclairés qui vous ont choi- sis, puissent vous adresser un HOT juste tribut d’éloges, et recon- naître votre dévouement d’une manière glorieuse et solem- nelle: I. Description de quatre espèces de vers à corps lisse. SAN GASUE PULLIGÉÈRE HrruDo:-rPULzICERA. Fig. 1. Contractée, Fig. 2. Alongée, Fig, 3. Grossie , et portant 9 petits. Hirudo elongata , alba, eylindrica , ore ; CINETEO» Caractère puvsiQue. Longueur de neuf lignes au plus. Ouverture de la bouche ayant une tache cendrée- brunûtre; avec le reste du corps blanc. CARACTÈRE HABITUEL. Lorsque j'ob- servai cette Sang-sue dans un étang de Saint-Sauveur, près Bray -sur -Seine, sur des poissons morts, je fus extrême ment étonné de lui voir sous le corps neuf petites pointes mobiles, que je pris d'abord pour des soies; bientôt quelques ( 26 ) ünes se détachèrent d’elles-mêmes et tombèérent au fond du vase plein d’eau, où je les examinais. Je reconnus alors ma méprise, car ces fausses soies étaient de jeunes Sang-sues attachées par leur disque postérieur sous le ventre de leur mére. Tant que celle-ci pût conserver ses petits après son corps, elle se tenait presque toujours alongée, ou ne se con- iractait qu'à demi; mâis lorsqu'elle fut débarrassé de son fardeau, elle se con- tracta en une boule presque sphérique , et mourut. Quoique j'aye observé très- Gistinctement ce fait, j'hésitai s'il serait à-propos de le publier; mais comme on trouve dans l’ZZ/storia Vermium de Müller l'indication d'une pareille habitude dans la Sang-sue bioculée H. Bioculata, j'ai cru convenable d'indiquer aux natura- listes cette particularité relativeà l’espèce nouvelle que je viens de décrire , afin de leur faire remarquer quil resté encore beaucoup de détails inconnus sur les (21) habitudes des Sang-sues. D'après l’asser- tion de divers auteurs, et notamment suivant le témoignage du Cer. Cuvier, les Sang-sues réunissent les deux sexes, et ont besoin pour se féconder d’un ac- couplement réciproque ; ce qui les rap- proche des limaces et des gastéropodes. De plus leurs œufs sont nombreux, et enveloppés dans l’un des anneaux de l'abdomen ; ils éclosent ensuite dans l'ovaire, et les petits s'échappent succes- sivement au-dehors, au moins dans les Sang-sues bioculée et pulligére : l'espèce commune dépose les siens dans une coque au fond des eaux. Il serait intéressant d'examiner les grosses Sang-sues à diverses époques de l’année, pour découvrir si. elles sont vivipares, et si elles portent sur le corps leurs petits nouveaux - nés. La fin de l'automne me parait plus con- venable pour faire des observations sur ces vers, parce que c’est alors que leurs œufs disparaissent ordinairement. Les (22 ) Sang-sues passent tout l'hiver au fond des eaux, réunies en petit nombre da la bourbe et sous les pierres, ainsi q je l'ai remarqué dans l'hiver de 1798. SANGSUE BICOLORE. His vDo rs rCoZrOoR: Fig. 4. Alongée. Fig. 5. Contractée. Fig. 6. Grossie. Hirudo fusca, extremitatibus albida. CaracT. pys. Longueur de six lignes au plus. Semblable, lorsqu'elle est contractée , à une petite graine de Chrysanthemum, à cause desa forme oblongue un peu comprimée. Cou- leur brune , avec les deux bouts blancs. | CaraAcr. HA. Cette espèce a dans l'eau des mouvemens trés-prompts, et elle s’avance en ligne droite quelquefois sans se contracter ,; à la manière des chenilles arpenteuses, ou bien elle reste fixée et pendante sous les feuilles des (23 ) plantes aquatiques et sur-tout du N:- phœa , où je l'ai observée quelques fois ; elle s’y tient attachée par l’un ou l’autre de ses disques. Malgré tous mes soins je n'ai pu reconnaître les ÿeux de cette Sans-sue ni ceux de la précédente , à cause de leur petitesse. La Sang-sue bico- lore est plus commune que l’autre , puis- que je l’ai aussi observée à Beauvais dans la rivière du Thérain. Si l’on examine soigneusement l'ouverture de sa bouche à la loupe , lorsqu'on la recueille sur des feuilles de Nrmphæa, on lui voit rejetter assez souvent une liqueur rousse qui se méle difficilement avec l’eau , et quin’est que le suc propre de la plante que l’ani- mal avait sucé. (24 3 PLANAIRE TRANSPARENT. PLraNAaRrA PELzrUucCrDA. Fig. 7. De grandeur naturelle. Fig. 8. Grossie, Planaria oblonga , lactea pellucens ; in- terne venulosa, et anticé truncata. _Caracr. Pys. Longueur de. six à huit Bignes. Corps lisse, oblong ,. d’un blanc lacté et un peu rétractile. Un petit point cendré semblable à un œil, à chaque augle de la tronca- ture antérieure. | CaraAcT. AB. Ce petit animal laisse appercevoir à travers toute sa longueur un canal alimentaire ramiñé et très- mince, qui s'étend depuis la bouche jus- qu’à l'extrémité opposée. Ce canal se sépare vers le centre du corps en deux branches, qui se rejoignent brusque- ment, et se séparent de nouveau jusques vers la petite extrémité où doit étre situé l'anus. Dessous l’espace entre les deux (25) premières branches du canal a limen- taire, on distingue, à l’aide de la loupe, une petite ouverture qui paraît destinée à la génération , et dans cette supposition l'ovaire serait alors situé au milieu du corps. Ce Planaire jeté daus l'eau, est long-tems à descendre , à cause de son extrême légèreté; et si par hasard, en tombant il se trouve posé sur le dos, il se tortille comme un ruban, et reprend sans effort la position qui lui est propre ; puis il glisse comme la limace sur la sur- face des corps, sans aucun mouvement partiel. Si au moment où il se retourne sur lui-même , on le regarde au soleil, sa couleur lactée donne quelques reflets opalins. Les Planaires vivent dans les eaux douces et stagnanites sur la bourbe et parmi les plantes aquatiques, où ils trouvent des animaux microscopiques et des poissons morts dont ils font leur nourriture. L'espèce nouvelle dont ; ofre ici la description , se rapproche B (26 ) beaucoup du Planaire lacté décrit d'abord par Müller ; mais elle re peut lui étre assimilée , parce qu’elle n'est pas aiguë au bord latéral. J’en ai observé un grand nombre dans un étang de Saint-Sauveur, près Bray-sur-Seine ; quelques-uns se glissaient sur les tiges du ceratophyllum demersum. MAMMAIRE OBLONG. MAMMARIA OBLONG A. Fig. 9. Grandeur naturelle. Fig. 10. Grossi. Marmmaria corpore libero, oblongo , cylin- drico, albido ; cum papilla areolaque purpureis in apice majore. Caracr. Pays. Longueur de six lignes. Corps libre, oblong , cylindrique, blanchätre ; avec une papilleetune aréole pourpres au gros bout. Nota. Quoique Müller ait assigné aux Mammaires, pour caractère prin- cipal, un corps lisse, nu, et à une (29) seule ouverture , je crois cependant qu'ils ont une ouverture à chaque extrémité de leur corps : jai au moins observé dans cette espèce nouvelle , outre l’orifice ordinaire , un petit pore au bout du mammelon. D'ailleurs, en examinant l’intérieur de ce ver nu, on appercoit dans la partie que Müller a cru imperforée, un pelit réservoir renfermant une liqueur brune ; et paraissant com- . muniquer au dehors. Caracr. Has. J'ai observé plusieurs fois ce ver sur des coquilles d’huiître re-: couvertes de sabelles (amphitrite sabu- losa ) dont il paraît se nourrir. Il a la faculté de se contracter légèrement. | B 2 (28) a! À 5 Description d'un ver échinoderme. ASTÉRIE SCOLOPENDRIQUE. LE STE R TA SUIS COL'O PEN DRM CAS Fig. 11. Grandeur naturelle, Fig. 12 et 13. Grossie , vuc dessus et dessous. Asterias rubescens, corpore discoideo , cum radiis quinque ad basim semi-palmatis membranulé tenui : aculei duo compla- nati, breves , longitudine inæquales , in uirogue latere annulorum dispositi. CaracrT.pxys Diamètre de dix lignes | au plus. Corps disco'de, rougeûtre, ayant cinq rayons demi - palmés à léur base’ par une membranule mince ; deux pointes aplaties, cour- teset d'inégale longueur sur chaque côté des anneaux des rayons, qui imitent des écailles ovales en dessus. Caracr. Az. Cette Astérie très-petite s'attache sur les rochers et sur quelques coquillages bivalves de l'Inde. Elle doit ( 29,) : étre rangée dans la section des Astéries à corps discoïde entre les Astéries filr= jvrme et ciliaire. er 1 ——— —__———— IL. Description d’un ver tnfusoir. VORTICELLE RÉUNIE. FOR) TPIT CNENTN L''AN S'ON C\L'A Ti 14. Grandeur naturelle, Fic g. Fig. 15. Grossies. Fig. 16. Une détachée , et grossies Fig. 17. Une vue en dessus , et grossie. Vorticella semi-orbicularis , subtus mamil- lafa , ore papilloso > in lafere superiore ciliata. CaracT. pays. Animal microscopique, demi-orbiculaire , mammeloné en dessous, ayant la forme d'une demi- sphère renversée , garnie de longs : cils sur son bord supérieur qui est muni sur un côté d’une très-petite ouverture papilleuse ou bouche. Caracr. xs. Ce singulier animalcule B3 ( 30 ) est voisin par sa forme de la Vorticelle en bourse 7. Bursata de Müller. Ren- versé en sans contraire , 1l ressemble à un mammelon, sous la lentille du micros- cope ; et sa substance est gélatiuense, à- demi-transparente , verdâtre en dehors et d’un bleu très faible en dessus. Il habite dans les eaux dormantes aux en- virons de Bray-sur-Seine sur les tiges des plantes aquatiques. J’ai toujours ob- sesvé ces petits vers infusoirs réunis l’un sur l’autre, ordinairement au nombre de cinq à sept, et rangés par ordre de grosseur , de facon que le plus petit est dessous les autres. Ïls se cramponent sur 2es corps, à l’aide de trois petits filets, qui partent de la papille du mammelon. D'après cetie singulière babitude qu'ils ont de se réunir en société, j'ai cru de- voix les désigner sous le nom de Vorti- celle réunie. Ils sont sans cesse agités suivant la direction des eaux, et ils pa- raissent quelquefois décrire un demi- f ! ( 31] cercle sur eux - mémes ; leurs cils sont aussi mus continuellément dans une di- rection régulière. Toutes les fois que j'ai essayé de détacher le grouppeen entier, les Vorticelles se séparaientaussiiôt et se laissaient aller de divers côtés au fond de l’eau, en tournant horizontalement et avec un mouyement accéléré. Les grosses Vorticelles ont au plus une demie bgne. J’ai tâché de découvrir, à Paide de la loupe , si les trois filets de la papille du mammelon n'étaient pas plutôt des tentacules ou des sucoirs, mais il ma été impossible de rien découvrir d'assez particulier sur lPusage de ces fileis, sinon qu’ils sont très-flexibles , et que lanimal s’en sert pour se fixer aprés les corps plongés dans l'eau. ( 32 ) sb IV. Mémoire sur le genre Serpula de Linné. Le genre Serpule, tel qui füt établi par Liané, paraît au premier aspect peu susceptible de correction; mais à mesure qw'ou observe chaque espéce, on woit des mollusques et des vers Leslacés très- différens les uns des autres. Linné, pour éviter la trop grande confusion des genres, avait cru convenable d’en choisir quelques-uns pour y déposer toutes les espèces douteuses , jusqu'à ce qu'elles soient mieux connues ; et par suite de ce plan, il a désigné sous le nom de Serpules tous les tubes calcaires qui n’ont pas de spires entièrement régulières, et qui sont le plus souvent attachés sur des corps solides. L'illustre.helmintho- logiste Bruguiére, ayant trouvé ce genre renfermé dans de trop vasteslimites, fit le genre Silicaire avec la serpula an-. ‘e ( 33 ) guina , et le genre Arrosoir avec la ser- pula penis. X] donna alors à chacun de ces trois genres les caractères suivans ? Serpule. Serpula, — Coquille tubulée, irré-, gulière, terminée à l’ex- irémité supérieure par une ouverture simple. Silicaire, Silicaria, Coquille tubulée, irré- gulière , divisée d’un seul côté, sur toute sa lon- gueur , par uné fente étroite. Arrosoir, Penicillus. Coquille tubulée , re- -dressée , terminée à son extrémité supérieure par un disque convexe garni ds petits tubes perforés. Ces trois genres ainsi caractérisés doivent rester avec les Sabelles et les Dentales dans la sous-division des vers à tuyaux, qui ont des organes exté- rieurs pour la respiration, et des soies aux côtés du corps. De plus, parmi les espèces de Serpules on en voit encor plusieurs qui doivent former des genres B 5 ( 34 ) » séparés, Ou-qui appartiennent à d'autres déja faits ; telles sont les serpula nautr- loides , planorbis, spirillum , spirorbis , lombricalis, arenarta, intestinalis EL: Je vais enconséquence exposer ci-après les rectificatiôns que je crois convenable. GENRE VERMET. VERMETUS. Anpaxsor. VERMICULARIA. LAMAKRCK. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Coquille tubu- lée , tortillée en spirale irrégulière, crdinairement adhérente , et garnie d’une ouverture orbiculaire et oper- culée. Ce genre déja formé par Adanson dans son histoire des coquilles du Séné- gal, et confondu par les autres natura- listes et par Bruguiére même avec les Serpules, est formé par un gastéropode voisin de celui des planorbes par ses deux tentacules en languette, munis d'un œil à leur base extérieure; mais 11 en | (35) diffère essentiellement par sa bouche prolongée en une trompe cylindrique garnie de plusieurs rangées de dents crochues, et de plus par un opercule rond trés-mince qu’il peut retirer avec Jui dans l’intérieur de son tube. fl reste toujours dans la méme place, parce que le tube qu’il habite est attaché sur les rochers et sur des coquilles. Adanson a décrit les six espèces sui- vantes. | 2°+ Vermet d’Adanson. Vermetus Adansoni. Serpula lumbricalis, LINK. 2°, Vermet musier. - Wermetus arenarius. ; Serpula arenaria. Lin. 3°, Vermet Datin. Vermetus afer. Serpule afra. Gm. 4°. Vermet Dofan. Vermetus Goreensis. Serpula Gorcensis. (GMs 5°. Vermet Lispe, Vermetus glomeratus. Serpula glomerata. Linwe 6°. Vermet Jélin, Vermetus intestinalis. Serpula intestinalis. Gm. e 0 4 A La serpula naut:lordes , que Schroelef B 6 (36). Xi ÿ | < a trouvée dans la mer de Norwège après le madrépore prolifère, paraît plutôt voi- sine des Nautilles parses diverses cloisons paralleles intérieures ; mais, à canse de sa forme en spirale irrégulière, peut- étre doit-elle faire partie du genre Or- thocère ? La serpula polythalamia doit rester dans ce genre , tant qu'on n'aura pu connaître exactement l'animal qui la _e av. fe Suis porté à croire que Îles tübes de cette espèce sont tous très-in- complets, et qu'ils doivent contenir un mollusque différent des gastéropodes et des amphytrites. Peut-être est-ce la tige d’un zoophyte très-volumineux , voisin des tubulaires ? . D’après ces diverses observations sur le genre Serpula , je crois qu'outre les caractères déjà assignés par Bruguière, il est encore nécessaire d’y joindre la description de Fanimal ; et lon sentira lors la nécessité absolue de séparer les (37) vraies Serpules d’avec les mollusques tes- tacés, et de les ranger, ainsi que les Sabelles ou amphytrites et les Dentales, parmi les vers proprement dits, ainsi que l’a déjà fait le citoyen Cuvier daus son tableau de l'Hitoire Naturelle des Animaux. De plus, il convientdeformer un genre particulier sous le nom de Spirorbe ( Spr rorbis) avec les serpula planorbis, sprril- lum etspirorbis,parce queleurs spires sont régulières, et qu'elles paraissent habitées par une amphytrite différente de celles des Serpules. ‘ GENRE SPIRORBE. SPIRORBIS. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Coquille dis- ‘coïde ; régulière ; à ouverture sub- _orbiculaire , et toujours adhérente aux substances marines. Ce genre, quoique voisin des Planor- bes par La forme de sa coquille plus com. ( 36 ) primée dans le centre, appartient cepen- dant à la sous-division des vers à tuyaux, au moins l'espèce nommée par Linné serpula spirorbis , parce qu'elle renferme y QE à ae à : une véritable amphytrite à quatre plu- mules attachées contre la base d’un ten- tacule bifide , suivant le citoyen Bosc. Les trois espèces suivantes, déja con- nues , sont toujours fixées aprés les coraux, les coquilles, les fueus , les algues et autres substances marines. 1°, Spirorbe aplati. $pirorbis planorbis. Serpula planorbis. Lin, 2°, Spirorbe spirille. Spiro:bis spirillum. Serpala spirillum. Liwx. 3°, Spirorbe septen- trional, Spirorbis borealis. Serpula spirorbis. LIN. Enfin il ne faut pas confondre avec les vraies Serpules ces tuyaux singuliers qui rampent sur les coquilles marines ;, qui s’y creusent une retraite , et qui ont $ ,1 £ < 24 = L ATX Fe] échappé jusqu'à ce Jour aux yeux des observateurs. (C3) GENRE SPIROGLYPHE, SPIROGLYPHUS, CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Coquille tubulée, en spirale irrégulière , et se creu- sant un lit sur la surface des autres coquilles marines. Quoique l'animal , qui forme cette petite coquille , soit inconnue, il doit se rapprocher de celui des Serpules ; et il est à présumer qu'il emploie pour user les coquilles , Ces espèces de peignes durs et semblables à ceux dont la bouche des amphitrites est munie inférieure- ment; au reste des recherches uliérieures pourront éclaircir ces doutes. Les Spiroglyphes rampent dans un sillon qu'ils se creusent peu-à-peu sur la surface des coquilles et sur-tout des pa- telles ; et ils se nourrissent pendant quel- que-tems des animaleules dispersés dans les eaux de la mer ; mais lorsqu'ils ont atteint une certaine longueur, alors ils Use ÿ percent la coquille d'outre en outre; soit parce qne celle-ci est trop mince, ou même parce que l'instinct des Spi- roglyphes les porte à se nourrir du moillusque qui y est renfermé. Cette dernière opinion me paraît d'autant plus vraisemblable , que le trou pénètre pres- que toujours directementdans l’intérieur. Si le Spiroglyphe est attaché par hazard sur une pinne, sur une aronde, à mesure qu'il veut percer la coquille , le moilusque acéphale lui oppose de nou- veaux enduits superposés de nacre, et il chlige quelquefois son ennemi à dis- continuer ses excayations. Dans le cas contraire le mollusque, en augmentant sans cesse l'épaisseur de sa coquille dans l'endroit où il sent les efforts du Spiro- slyphe, produit en sépuisant une con- créuion creuse plus ou moins régulière, ou une espèce de perle; et en obs- truant ainsi l’intérieur de sa coquille, il s’y met trop à l'étroit et y meurt com me étoufié. (41) Les Serpules, comme tous les autres ‘animaux , ont plusieurs ennemis à craindre ; tantôt divers zoophytes es- sayent de les enfermer dans leurs tubes en y déposant leurs cellules calcaires ; d’autres fois certains vers les criblent de trous et les détruisent ; enfin j'ai observé plusieurs fois dansleur iritérieur un três-petit crustacé du genre des her- mites. Les hermites déjà connus se réfugient dans les buccins, et se pro- menent au fond de la mer en trainant avec eux la coquille ; ainsi is ont donc la faculté de changer de place et de chercher leur nourriture, tandis que celui des Serpules reste avec elles fixé aux rochers, on s’il adhère après quel- que coquille ainsi que la Serpule qui le renferme , il est sans cesse le jouet des flots, et dans l'impuissance de se trans- porter où bon lui semhle , à cause du fardeau trop lourd qu’il aurait à mou- voir. Enfin, en examinant l'intérieur de (42) diverses Serpules, j'ai quelquefois ob- scrvé dans des cavités contigués une CO cpu bivalve qui s’y creuse un asyle à l'instar de la moule perce-pierre et - de pholaë es ;°et c’est sans doute à cause de cette habitude que Pallas l’a décrite et fgurée dans les actes de Pétersbourg souis le nom pholas teredula. Elle res- semble beaucoup par les caractères de sa charnière et par sa forme à la pho- las “hians de Chemnitz ; mais comme ces deux espéces de coquilles bivalves sont baillantes alternativement en sens oblique , avec leur charnière simple, et qu’elles ressemblent beaucoup aux deux valves renfermées dans les tubes des Fistulares , elles doivent étre reportées dans ce genre des mollusques acéphales a tuyau. Quoique les naturalistes n 'ayent pas encore décrit des Serpules fossiles, on trouve cependant à Grignon près Ver- sailles, àBènes près Pont-Chartrain, + GA) à Courtagnon près Rheïms, dans la mon- tagne d’Étrelles près Coucy-le-Château, les Serpules hérissée , triquêtre, etc., etc. Le petit coquillage nommé semsnul- lum , qu’on trouve vivant dans quelques mers, et fossile dans les sables coquil- liers de l'Europe, ne doit pas appartenir : aux Serpules ; mais son extrême petitesse empêche de lui assigner une place con:- venable. R La Serpule fossile de Malthe (5. 42/6 tens's) paraît aussi s’écarter du genre , parce qu'elle est chambrée en dedans ; et il importe de savoir si ses cloisons sont entières comme dans les tubipores, : où si elles sont perforées comme dans les orthocéres. Enfin on trouve dans les environs de Beauvais quelques silex criblés de trous en diverses directions , et contenant des tubes silicifiés, quelquefois recouverts d'une croûte calcaire, et plus gros qu’une plume d’oie. (44) V. Description de quatre V'ermels , el Quatre vers à tuyau. VERMET INDIEN. VermETus 1N Dr1cuSs. Fig. 18. Grandeur naturelle, sur une pierre, Fig. 19: Opercule détaché et grossi. V'ermetus érrepulariier COMÉOTILS » SLpTa longitudinaliter costatus ; operculo tro= chiformi et adhærente. Caracr. Puys. Longucur d'un à deux pouces. Tube rampant, adhérent, irréguliérement tortllé , garni lon- gitudinalement en dessus d’une pe- tite côte saillante : un petit oper- cule un peu transparent et conique ou en forme de toupie à pointe quel- quefois bifide , et fixé après la mort de l’animal au bas de l’ouvertüre du tube. Caracr. HAB. Ce Vermet se trouve sur diverses coquilles de l'océan indien. La (45) Il se rapproche beaucoup de la serpula trrangularts de Linné par la forme de son tube ; mais il est plus long, et est en outre operculé. | VERMET POREUX.. VERMETUS POROSUS. Fig.20. Grandeur naturelle, surune coquille. F'g. 21. Grossi et détaché. V’ermetus roseus , irregulariter aTCUQËUS , szprà longitudinaliter costatus , quatuor lineis porosis munitus. Caracr. pHys. Longueur de six à huit lignes. Tube rose, un peu aplau, courbé irréguliérement, à trois côtes, dont une relevée en crête ; avec deux lignes longitudinales formées par des pores sur chacun des côtés : ouverture ronde. Nota. Les pores ne communiquent pas dans le tube ; mais ils percent d'outre en outre les trois côtés. Observé à la loupe , le tube paraît (46) garni de petits plis transversaux formés par l'animal , à mesure qu'il augmente son tube. CaraAcT. #A8. On trouve ce Vermet dans l'océan indien , où il est très-rare. Le C®%. Vata, de Paris, en a un indi- vidu dans sa collection sur une valve de rastellum. À k VERMET A CINQ COTES. VrRmMETUS 5-COSTATUS. Fig. 22. Grandeur naturelles Vermetus 5-costatus ; costis crenulatis ; operculo plano et sœæpius adhærente. CaraAcT. PHys. Longueur d’un pouce et demi environ. Tube courbé irré- guliérement, adhérent, à cinq côtes saillantes , longitudinales crénelées; avec une ouverture arondie , et munie quelquefois d’un opercule plat , transparent et attaché à sa base. (47) CArAcT. HA8. On trouve cette espèce sur les coquilles de la méditerranée , et principalement sur les spondyles. VERMET TRIDENTÉ. VERMETUS TRIDENTATUS. Fig. 23. Grandeur naturelle. Fig. 24. Grossi, et détaché. Vermetus hyalino-pellucente albidus ; aper- tur& rotund& , erect& et tridentat&. Caracr.puys. Longueur d’un pouce et demi environ. Tube courhé irré- guliérement, adhérent, d’un blanc vitreux transparent, ayant une pe- tite côte longitudinale légérement crénelée ; avec louverture ronde, redressée et garnie de trois dents. Caracr. #48. On le trouve sur divers coquillages et sur les térébratules vitrées de la méditerranée, (48) SPIRORBE CARENÉ. SPIRORBIS CARINATUS. Fig. 25. Grandeur naturelle. Sprirorbis crassus , albidus , intus viola- ceus , supra carin& crenulaté munitus. Caracr. pays. Diamètre de cinq lignes. Coquille blanchätre, épaisse, adhé- rente, garnie en dessus d'une pe- tite côte en carêne crénelée ; avec l'ouverture arondie , et d'un violet pourpré en dedans. Caract. xas. La patrie de ce Spi- rorbe est inconnue ; il appartient au Cen, Fayanne. SPIRORBE TRANSVERSAL. SPIROREPIS TRANSVERSUS. Fig. 26. Grandeur naturelle. Fig. 27. Grossi. Spirorbis COSIIS plurimis ÉTATLSVETSIS TU AILUS. Caracr. pays. Diamètre d’une ligne. Coquille blanchâtre , adhérente, (49) garnie de quelques côtes transver- ses, et comme formée de plusieurs petits tubes inclus Pun dans l’autre. Caracr. A8. On trouve rarement ce Spirorbe sur des plantes marines et sur divers coquillages de l’océan indien- SPIROGLYPHE POLI. SPIROGLYPHUS POLITU S Spiroglyphus irregulariter spiralis, politus ; apertur& rotundatd. Caracr. pays. Diamètre de trois lignes . au plus. Tube blanc, p6li, roulé en deux tours de spirale irrégulière, et plus gros à son ouverture qui est cylindrique. Caracr. xA8. Il se creuse un lit et s'attache sur divers coquillages bivalves de l’inde, du genre des jambonneaux et des peignes, SPIROGLYPHE CORDELÉ. SPTROGZYPHUS ANNULATUS. Fig. 28. Grandeur naturelle , sur une fissurelle. Fig. 29. Grossi, et détaché. Spiroglyphus in spirä irregulariter con tortus , annulisque contextus. Caracr. pHys. Longueur de six lignes. Tube d’égale grosseur partout, tor- tillé en un tour de spire irrégulière, et composé d’une multitude de très- petits anneaux couleur de corne, qui ont la forme d’une maille de tricot. CaracT. #A8. On le trouve sur les patelles etles fissurelles de l'océan mdien. ; SR 82 CT ru \ À N \\ NN À K RAS US Jah LAS d: