MAS Re seu CNPOUE ST LE rie . “RECUEIL - 4 TRAVAUX | RECUEIL #.… ,. M DES TRAVAUX g a LA SOCIÉTÉ D'AMATEURS DES SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, S DE LILLE. nome oct LEE 3 cloiucees 1823 eb 1824. TE $. HR T2 ee a. SR de RECUEIL DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ D'AMATEURS DES Cu) SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, DE LILLE. DO Jbounees 1823 eb 1824. dant - ho ps À LILLE, IMPRIMERIE DE LELEUX, GRANDE PEACE, EXTRAIT du: Procès -verbat de la Séance 4 * de Décembre 1824. Après avoir entendu le rapport d’une Commission spéciale ; la Société arrête" Arr. I.‘ Une partie des Mémoires, Rapports, Notices, etc., déposés aux archives de la Société, depuis la dernière publi- cation, sera imprimée sous le titre de Recueil des Travaux de . la Société d’ Amateurs des Sciences, de l Agriculture et des Arts, de Lille. (Années 1825 et 1824). IT. Ce Recueil sera divisé en plusieurs sections , savoir : 1.° Section de physique. 2° ne Ge EURE pee por de chimie. d'histoire naturelle. d'agriculture ; économie rurale, etc. de médecine. de littérature ; poésie, etc. Pour extrait conforme au Registre des délibérations de la Société, Le Secrétaire-général , MUSIAS. De 2e n )e De). m2 me > oo) En ee ce caen a tt cetret cc RECUEIL DES TRAVAUX DE % LA SOCIÉTÉ D'AMATEURS DES SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, A LILLE, ANNÉES 2823, 1824, 1825. PHYSIQUE. MÉMOIRE SUR LES MÉLANGES OU COMBINAISONS DE L'EAU AVÉC L'ALCOOL ET AYEQ L’ACIDE SULFURIQUE ; Par M. DELrezeNnt. (5 novEMBRE 1824.) FE: mêlant, dans diverses proportions, deux liquides qui ont de l’affinité l’un pour l’autre, il s’opère généralement une contraction, par suite de laquelle le volume du mélange est moindre que la somme des volumes des liquides mélangés. Si la loi de ces contractions était assez simple pour donner lieu à des. calculs rapides, sa découverte serait utile aux sciences et à l’industrie , parce qu’elle permettrait de calculer des tables où l’on trouverait les densités correspondantes à des mélanges en proportion donnée, et réciproquement leg L (2) proportions des mélanges correspondans à des densités observées. Malheureusement cette loi inconnue paraît fort compliquée, et l’on s’est borné jusqu’à présent à insérer dans de courtes tables quelques résultats obtenus par l’expé- rience directe faite avec plus ou moins d’exactitude, en sorte que ces tables, pour la plupart incomplètes, présentent entre elles des différences qui répandent sur toutes une égale défiance. En étudiant les tables publiées par Brisson sur les mélanges d’eau et d’alcocl, et celles publiées par MM. Vauquelin et Darcet sur les mélanges d’eau et d'acide sulfurique, j'avais trouvé une loi empirique qui les représentait assez bien, et j'attribuais les différences peu considérables entre les résultats du calcul et les nombres des tables, aux erreurs inévitables de l'observation ou à l’imperfection de la méthode. Pour m'en assurer, je fis de ces mélanges avec quelques soins, j'en déterminai les pesanteurs spécifiques, et je trouyai qu’elles étaient assez bien représentées, mais non exactement représentées par la même loi; et, bien que les petites diffé- rences eussent lieu dans le même sens, je les attribuai encore aux erreurs inévitables des observations. Voici com- ment j'énonçai cette loi ou cette hypothèse; dans un Mémoire offert à la Société : Deux liquides ne se combinent qu’en une seule proportion, celle qui donne lièu au maximum de contraction. Dans tout autre mélange, si c’est le premier liquide qui domine, par exemple, tout l’autre se combinera avec une partie du premier pour former la combinaison où la contraction est portée au maximum, l’excédant ne fera plus que se mêler avec la combinaison ainsi formée, en sorte que le volume de la somme sera égal à la somme des volumes. Cette loi ne s’observe pasdans la nature, carilen résulterait que le mélange se séparerait en deux couches, ce qui est contraire à l'observation. Cependant il pourrait arriver que, (5) par une heureuse. compensation d'erreurs, elle donnât des résultats suffisamment approchés, dans les cas où lon n’a pas besoin d’une extrême exactitude. En réfléchissant depuis sur chacune des opérations expé- rimentales que j'avais faites, tant pour former mes mélanges que pour en déterminer les densités, je reconnus que quelques- unes étaient susceptibles de plus d’exactitude, et que, pour être sûr des troisième et quatrième chiffres décimaux des résultats, il fallait ne se permettre aucune abréviation, ni omettre absoiument aucune des circonstances atmosphériques ou autres, qui semblaient n’avoir aucune influence sensible sur ces résultats. Je me déterminai donc à sacrifier tout le temps nécessaire à la recherche et à la fidèle observation des procédés les plus rigoureux et des mesures les plus exactes. En entreprenant de nouveau ce travail, je n'avais plus pour but exclusif de vérifier l'hypothèse énoncée ci- dessus, mais bien plutôt de me procurer des bases exactes, à l’aide desquelles je pusse calculer par interpolation des tables indéfiniment étendues et désirées depuis long-temps par la science et par le commerce. Les formules que j'ai employées sont composées de tant de termes, qu'il faut du loisir pour en tirer des résultats numériques. L’ennui que cause cette fastidieuse manipulation de chiffres, m'a fait abandonner ce travail depuis plus de deux ans, et si les tables que j'offre aujourd’hui à la Société n'ont pas plus d'étendue, c’est que j'ai su, par la discussion de la loi du 24 Juin dernier, relalive à la perception des droits ,sur l’eau-de-vie, et par M. Gay-Lussac lui-même, que ce. célèbre physicien s’occupait depuis long-temps d’un grand travail qui pouvait avoir de l’analogie avec le mien. Je n'’entrerai pas dans le détail des précautions que j'ai prises pour m'assurer de l'exactitude des instrumens d'observations pour faire mes mélanges, mes pesées par 1. (4) substitution, et déterminer les densités : je crois n°en avoit négligé aucune. Il en est cependant quelques-unes que je dois faire connaître. J'ai fait mes mélanges par poids absolus, c’est-à-dire, en tenant compte de la perte que fait dans l'air le poids de chaque liquide à mélanger, et je ne les ai pas purgés d'air, soit parce qu’ils reprennent en peu de temps les gaz dont on les prive, soit dans la crainte d’altérer l’exacte proportion des deux liquides, par suite de leur inégale volatilisation sous le vide, ou par l’ébullition. Enfin, j'ai pris les densités à l’aide d'un ballon mince, dont je ferme la petite ouverture au moyen d'un bouchon conique, usé très-doux, parfaitement ajusté, terminé en pointe allongée, et qui expulse du ballon une portion du liquide sans introduire d’air. L'expérience m'a fait préférer l'usage de ce bouchon à celui d’un plan de verre. Le poids de’ ce ballon sec et plein d’air est, y compris le bouchon, de 955,038 à 12° de température, et à la pression de 758,81 à o°. L’alcoo! pur que j'ai employé a été distillé à quatre reprises successives, au bain-marie, sur du chlorure de calcium très-sec, et à une chaleur tellement modérée, que les produits ne distillaient que goulte à goutte et de seconde en seconde. C’est notre collègue, M. Charpentier, qui a bien voulu faire ces distillations avec un soin extrême. Elles lui ont donné lieu de faire des observations utiles dont j'espérais qu’il vous eût donné communication. Je dois également à la bienveillante complaisance du mème chimiste l'acide sulfu- rique distillé dont j'ai fait usage. Les nombres insérés au tableau des observations ont été introduits dans la formule P"—p' { me — P'—p' p(à PL À HE Pt (5) —iT"), a [4 LA P +564) dont voici la notation: æ e L Poids absolu d’un centimètre cubique de l'air sec, de l’eau et du mélange à 0°. P'P"P" Poids apparent du vase plein d'air, plein d’eau et plein du mélange. LA Pression de l’air à la première, à la deuxième et à la troisième pesée. Pi PE t2 ts Température du vase et de ce qu’il contient à la deuxième et à la troisième pesée. 1” €” Température de l'air à la deuxième et à la troisième pesée. æ vo Dilatation de Fair, dilatation cubique de la matière du vase. 5 Jnai T' T” Tension de la vapeur aqueuse répandue dans l'air à [7 la température £", £”. m n Facteur de e à la température £,, et de / à la tenpé- rature L3. J'ai pris 4 — 0,00129907; e— 1; &« — 0,00975; 0 — 0,00261597; p — 760. j'ai calculé toutes les densités avec huit chiffres décimaux , mais je n’en ai conservé que cinq dans les tables. En prenant pour abscisses les poids de Falcool pur, ct pour ordonnées les densités. observées et diminuées de 0,76000, j'ai construit les 4 polygones de la planche ci- jointe. Ils montrent, ainsi que les différences entre les densités, que l’on peut calculer en quelques heures une table de densités, de centième en centième, si l’on veut borner (6) l'exactitude au troisième chiffre décimal, ce qui suffit dans la plupart des cas. Ces polÿgones montrent encore qu’une erreur a peut-être {1) été cominise en faisant le mélange « correspondant à l'abscisse 10, et qu’il en a été certainement commis une dans la lecture des poids lors de la pesée du mélange relatif à l’abscisse 65, à la température de 54°. Pour rectifier ces erreurs, mais particulièrement pour déterminer les densités correspondantes à des abscisses quelconques, j'ai calculé, pour chacune des quatre courbes, la formule d’interpolation =D H+AztLBzLCzLDztLEr. La quantité toute connue D, étant l’ordonnée relative à Pabscisse æ—0, et pour déterminer les coefficiens A, B, C, D, E, j'ai choisi les abscisses 20, 40, 60, So et 100, parce qu’elles sont'également réparties enire les autres, et qu’elles corres- pondent à des ordonnées exemptes de défauts, au moins à en juger par la figure manuscrite. Les formules sont exactement : — 0, 2624218975. x° + 0,002799739581. &* — 0,0001048177081. x° ÿ — 100000 — 216,07912 x + 9,00635412. x? l CRT y. = 99895 — 196,2640$x + 5,22426c8 1. 2 — 0,16410412. x° — 0,001811197912. x‘ — 0,:000006994791 ?. x ° à 18°, (1) Si l'erreur soupçonnée n'avait point été commise, il en résul- terait un effet directement contraire à celui observé par M. Thillaye. " €Voy. Chim. de M. Thénard , art. alcoo!.) (7) y = 99351 — 180,792x - 2,0960415. x? — 0,077005208 +. x ° 3 C + 0,0008567708<. x Hour — 0,0000032890625. x ° y = 98721 — 216,10. x +3,527291 5.æ&? — 0,120791 2 &° à 54. + 0,0014315708%. x * — 0,0000058 €. x Ÿ Lorsqu'on a les logarithmes des coeficiens de ces équa- tions, un quart d'heure au plus suffit pour calculer une densité. Les résultats des expériences, reproduits au moyen de ces formales, s'accordent, à un millième d’unité près, tantôt en plus, tantôt en moins; et, quatre fois contre une, l'erreur ne porte que sur le quatrième chiffre décimal. En cor- rigeant par des lignes ponctuées, et au moyen des formules, les deux erreurs indiquées plus haut, on voit les polygones prendre une forme générale très-régulière, De même, si l’on prenait pour abscisses les températures 18, 36 et 54, et pour ordonnées les densités correspondantes à ces températures, pour chacun des vingt mélanges, on calculerait Les coefliciens de la formule d’interpolation y—=a+bx+tex?—Ldx*, et l’on obtiendrait les densités de ces mélanges à tous les degrés de thermomètre, compris entre o et 54. On arriverait donc ainsi à la formation d’une grande table, à double entrée , donnant les densités de tous les mélanges de centième en centième, et à tous les degrés de thermomètre. A l’aide d’un petit calcul, celte table donnerait enfin la densité correspondante à un mélange quelconque et à une température .n (8) quelconque; mais elle serait pénible à calculer. On peut en réduire singulièrement le calcul si l’on veut borner l’exac- titude à celle du troisième chiffre décimal; car le tableau des densités et les polygones font également voir que les diffe- rences entre les densités d’une température à l’autre sont à très-peu près constantes, et dès lors qu’il suflirait de petites tables de parties proportionnelles. Nos formules numériques peuvent facilement donner les densités correspondautes aux mélanges dans lesquels la somme des volumes des liquides est aussi le nombre constant 100. En effet, si V est le volume de l'alcool pur, 100—V sera “celui de l’eau; VD et (100—V) D seront les poids. Si done on nomme p le poids de l’alcool pur, dont le volume est VD, on aura la proportion : (100—V) D, + VD : VD :: 100 : p, d’où a & — Ÿ + 3 Pl = en faisant pour abréger 100 D , 200 D — —= 6 RS at dr D, — D < D, —D faisant donc V — 5,10,15... 109 dans , On aura les ar —V valeurs de p à mettre pour x dans l’équation des densités, afin d’en tirer les densités correspondantes à ces valeurs de V. De même, dans les mélanges où la somme des poids des ne ‘ ! P liquides est 100, P étant le poids de l'alcool, — en est le ÿ : 100 — P volume, et 100 — P étant le poids de l’eau, Enr re en est *I le volume. Si donc on appelle U le nombre des centièmes d'alcool pur qui entrent dans le volume total, on aura d'où : a, P alors en faisant P — 5,10,15...100 dans ar? on aura le nombre des centièmes d’alcool pur du volume total dans les mélanges où les valeurs de P sont des centièmes du poids total. J'ai effectué ces calculs, parce que les mélanges desdivers alcools entre eux ou avec l’eau ve se font que par volumes dans le commerce. Il est rare qu'ils se fassent ainsi dans les sciences , surtout quand on vise à l'exactitude, car ils n’en sont pas susceptibles, et l’on devrait toujours les déduire des poids. A l'inspection des tables où j'ai inséré les résultats de ces calculs, on voit que dans chaque mélange où la somme des poids des deux liquides est 100, la partie proportionnelle U du volume de l'alcool pur est toujours plus grande que celle P du poids, tant qu'on a P >oet P< 100. Cela doit être, car sous des poids égaux l'alcool ayant un plus grand volume que l’eau, le nombre de centièmes du volume total doit être plus grand que le nombre de centièmes du poids. Cela peut d’ailleurs se conciure de ce que la ta | U—P — P est toujours positive, car de Se > P on tire 100 > P, en ayant égard à à ce que & — 4 — 100. F À PE a, P Si l’on cherche le maximum de la différence CE — Pen faisant varier P, on trouve P—— a+ \/aa, ou, en mettant pour a et a, leurs valeurs 100 \/D 100 \/9 nm É ET À 1 ps Van” 0 VO Vpn (10) en appelant V le volume de l'alcool pur, dont le poids est P. Et si l’on appelle P, et V, le poids et le volume corres- pondans de l’eau, on aura 100 \/D, 100 \/D. UE Va Ve dEN OWnV a, JL est évident, à l’iaspection de ces quantités, que 100 VDD,' Ce sont les propriétés du mélange où la somme des poids des liquides est 100, et où l'excès de la partie proportionnelle U du volume de l’alcool pur sur la partie proportionnelle P du poids de ce liquide est un maximum. P:P,:V:V P':P?2::D:D, V+V;, — Ea mettant pour Det D, leur valeur en nombre dans les équations précédentes, on trouve P 475978 47,1597 46,9814 46,8059 P:—52,6022 52,8405 53,0186 53,194 V —58,3589 59,2912 6o,2225 6:,2353 V;, =—52,6022 B2,g170o 55,3650 53,8823 19° 36° 54° et Y 099071 0,92593 o,g1101 0,8950g = © © Passons à une autre recherche. Soient P le poids V le volume ?de l'alcool pur à une température donnée; D Ia densité P, le poids V;levolume ? de l’eau à la même température; D, la densité nous aurons VD—P et VD: —=P;: (11) Mélons ces deux liquides; si nous supposons qu'ils ne se eombinent pas, nous aurons | VDHV, D, =P+P.. Soient P, le poids Pa: A è x du mélange précédent à la même V, le volume ra température D, la densité £ d on aura 23 mais P: — PP; et, par hypothèse, V, — VV, ; donc _P4P, _(P+P)DD. VLV)D,—P+P,, ne ne ( Re TRS Ve nn A Dans nos expériences , PHP, — 100; donc a D: a E° Dans la réalité, les deux liquides se combinent et les densités D; fournies par l'expérience sont plus grandes que celles D. fournies par la formule précédente. La différence D,— PD,—a(D: —D;) he Dig ENBIDEYEU donnera l’augmentation du poids d’un centimètre cubique de chaque mélange due à la contraction. Cela posé, représentons par v le volume auquel se réduit, par l’effet de la con- traction, le volume 1 d’un centimètre cubique avant la contraction. Puisque le poids reste le même avait et après la contraction, on aura D,—D,— £ D, a D, vD,—= 1. > d'où? TAN | CAT Les colonnes intitulées © ou volumes réduits dans la table (12) ont été calculées par cette formule. Elles font voir que le minimum du volume réduit, ou que le maximum de con- traction est placé partout entre P —/45 et P—50. Le minimum de v, qui répond au maximum de (a-P) D;, sera donné par l’ équation D, + aA) +o (PL eClat A(E han) ce +5(D+4E)zt+L6Ez —0o, qui devient, par nos expériences , 6755,51 + 5542,7543. à — 519,7897975. x? + 3,7840965. x ° Le où o° — 0,0086226421. x — 0,000062890625. x ° J 23015,831 - 5698,17062. x — 157,0720305. x? — 2,17984685 1. x u oà18° — 0,00465665491 5. æ * — 0,00004166855. x ° 93250,60586—-1171,0571. m — #8,152545. x? | —o0,9449416. 2% = 0 à 36°. —0,0017286508. x — 0,000019754575. x? } 24600,18554—+ 1987,4732. x —115,71024n0. &° | — 1,48118373.x%5 À — 0,0028/451163. x * — 0,000035. x } Ea méthode des substitutions donne pour les valeurs approchées de æ, qui satisfont à ces équations, œouP— 45,728 46,825 47,648 45,625 à O2 18° 36° 54° Les différences respectives entre ces valeurs de P et celles trouvées page 10, sont (15) + 1,67 ‘0,335 —0,67 1,18. Elles indiquent manifestement qu’au maximum de contraction les poids des liquides mélangés sont en raison inverse des volumes. En effet, si au lieu de calculer les formules des densités avec æ — 20, 40, 60, 80 et 100, on avait choisi. d’autres nombres, on serait certainement tombé sur d’autres valeurs de P pour le maximum de contraction , sans s'éloigner 100 \V/ D \/ D, + VD côté, les expériences, bien que très-soignées, ne peuvent pas beaucoup de celles données par D’un autre donner des résultats d’une exactitude absolue ; ainsi la loi des poids en raison inverse des volumes, au maximum de con- traction, est très-probablement celle de la nature. Il en résulte que l’affinité de l’eau pour l'alcool varie avec la température. 100 \/ VB; +V D qu’elle donne, essayons si l'hypothèse énoncée page 2 fournit des résultats comparables à ceux de l’expérience directe. Adoptons cette loi, et avec les valeurs de P — Soit P le poids de Palcool pur contenu dans chacun des mélanges qui précèdent le maximum de contraction; soit m le poids de l'alcool pur contenu dans le mélange au maximum de contraction ou à la densité D::; on trouvera le poids de lPalcool au maximum de contraction contenu dans chaque mélange, er disant : m : 100 :: P: LES P. m LS : ; 100 Le poids de l’eau excédante sera donc 100 —- ce P. Ceia ! posé, la formule D —(P+P.)Dn. *. PDU EP.D (14) de la page 11 servira à calculer les densités dans cette hypo- $ 100 thèse, en y faisant P=— P, P, — 100 Ps Pet D—D.; mn m £ on a alors ; m D, D 1 D, TR D,, F m D;; ————— P D, FFE D,, he D; — et l’on fera, à 0° 18° 56° 54° m =—=47,5978 471597 46,9814 46,8059 D, —1,00000 0,99855 0,99951 0,98721 et D; —0,93671 0,92533 0,91101 0,89509 puis P—5, 10, 15....45. De même soit P, le poids de l’eau contenue dans chacun des mélanges qui suivent le maximum de contraction, on trouvera le poids de l'alcool au maximum de contraction contenu dans chaque mélange, en disant : 100 "MR IOONC PE. - 2e re Ainsi le poids de l'alcool pur qui excède dans chacun de ces derniers mélanges est de 100 P, 100 — 3 100 — 7 100 P. MR “Li Ainsi dans la valeur de D, on fera P — £ 100 — M 100 Pr P, — 100 — » D, —Det D — D;, on aura alors 100 —m (100 — m) D.. D, Er D # (100 — m) Du . D (15) et l’on fera D—0,81190 0,79539 o0,780135 0,76436 à J'ahof 18° 56° 54° puis P, — 50, 45, ho..…..5. Les densités calculées par ces formules sont presque toutes plus faibles que celles fournies par l'expérience directe ; la plus grande erreur s'élève à 0,00866, et répond au mélange composé de 8o parties d’alcool pur à o° et 20 parties d’eau. Elle esi triple de celle que j'avais observée sur mes premiers mélanges faits avec l'alcool commun ayant subi une seule distillation simple. Nous avons trouvé, page 9, que 100 \/D 100 \/D, P PV + VD. or, P: cts donc PE EVE Mettant ces valeurs dans celle de D, on trouve D, — \/bp, ; telle est la densité du mélange au maximum de contraction et sans avoir égard à cette contraction. On aura donc pour . SRI 2 l'expression R où —————— D, de la plus grande réduction du volume ce qui donne ‘ R—0,05806 o0,03480 0,05562 0,05155 à 0° 18° 36° 54°. En représentant par la réduction du volume pour un mélange quelconque, j'ai essayé si l’on n’aurait pas R mm (100 — m) r _ P(100 —?) (16) Cette hypothèse donne des résultats moins exacts que la précédente. Il en est de même dela suivante : R? miioo —P) ee r? P(100 —m) et de quelques autres que j'ai essayées, ou qu’on avait proposées. N'ayant pu rencontrer une hypothèse simple, qui repro- duisit les résultats de l’observation avec briëéveté et une exactitude égale à celle que donnent les formules d’inter- polation, jai fait usage de celles-ci pour calculer entre les densités obtenues directement quelques intermédiaires dans les parties des polygones où la direction générale s'éloigne le plus de la ligne droite, puis j’ai réparti proportionnel lement les différences successives. C’est ainsi que j’ai formé la table des densités, de centième en centième. dJ’ayertis néanmoins que je n’ai pas calculé de termes intermédiaires pour les colonnes relatives aux mélanges par volumes. Si l'on joint à ces tables celles des densités correspondantes aux degrés de l’aréomètre de Baumé et de Cartier, que j'ai publiées dans le Journal de Physique (Avril 1822), à la suite d’un Mémoire sur l’Aréométrie, que la Société a fait im- primer dans le Recueil de ses Travaux en 1823, on aura tout ce qu’il faut pour déterminer, à l’aide d’un aréomètre, la composition d’un alcool ou d’un acide sulfurique donné. Je passe aux mélanges d’eau et d'acide sulfurique. Ils ont été faits avec les mêmes soins, de dixième en dixième, et à la température de 15°. Avec les abscisses æ—=0;, 20, 40, 60, 80 et 100, j'ai calculé la formule d’interpolation : y = 998635 Le 5911,7725. x + 148,0488541 5 æ° = 4488538541 2. æù — 0,06695911458 1. &* —0,0003577317708 à. æ°. 1 ! (13) Dans les valeurs générales de p et de U, pages 8 et gs il faut changer les signes pour avoir D—D, positif; elles deviennent ainsi aV U a, P s ‘Le maximum de l'excès du poids P sur le volume Le est P — à — \/3a,, d’où LV WVp, VD AT AUON Va V5) ie re = ah 1607 ny 100 Nbr 7 (VD: VD). ge qui donne-également P : P, ::Vr : V. P — 59,58593 V —31,286009 V, —42,47402 3 Voyons maintenant si P—57,58393 et P,=—#42,41607 répondent au maximum de contraction, comme nous avons Vu que cela avait lieu pour l’alcool.(J'ai calculé, à ceteffet, les — LL dr date Les résultats insérés dans D, (a—P)D, la colonne intitulée volumes réduits, font voir que la valeur de P, qui correspond à ce maximum, n’est pas 57,58393; mais qu’elle est comprise entre 70 et 80. Pour la trouver, on cherche le maximum de (a—P) D, donné par l'équation générale (D) aa 08 +5 (CD) |) 2 valeurs de © — 4 (aD —C) a° 5 (aC—D)zt—6E2 (18) laquelle devient, pour nos expériences, 162610,745 + 54107,505288. x —5585,5555625. x? + 76,506126166 2x5 | — 9. — 0,70395982291 +. æ&* L0,002026590625. x° En y faisant x — 54,181 74,188 il vient 7 = + 495,64 — 49,08. Le maximum répond donc à P—#4,185, à moins de 0,002 près, et non pas à P—57,58595. Ainsi, dans le mélange qui donne le maximum de contraction, les poids de l’eau et de l'acide sulfurique concentré ne sont pas en raison inverse de leur volume. Cela tient sans doute à ce que l'acide, à la densité de 1,840556 à 15°, contient une quantité d’eau étran- gère à sa composition. Soit e le poids de l’eau contenue dans 74,185 grammes de cet acide, le poids de l’acide anhydre sera donc 74,185 —e, Ainsi Pacide pesant 1,644190 au maximum de contraction, sera composé de 74,185—e d'acide anhydre et de 25,815 d’eau. Soit d la densité de l'acide anhydre à 15°, et suppo- sons que, dans le mélange au maximum de contraction , les poids de ces liquides soient en raison inverse des volumes, ainsi que cela a lieu pour lalcoo!, nous aurons 745185 —e: 25,815 er: PSE : =: d’où l’on tire | e— 74,185 = Selon M. Bussy (1), la densité à 20° environ de l'acide (:) Ann. de Chim., tom, 26, p. 418. | (19) sulfurique anhydre est 1,97. Or, la densité de l'acide em- ployé dans nos expériences est 1,840556 à 15° et 1,828646 à 25°; d’où l’on peut inférer que celle de Pacide anhydre doit peu différer de 1,976 à 15°. Mais la densité 1,97 a proba- blement été obtenue par la simple division du poids de l'acide par celui d’un pareil volume d’eau. Dans ce cas, il faudrait réduire la densité 1,976 à environ 1,973. Cette dernière valeur conduit à e—15,754769. Donc, dans notre supposilion, 100 parties en poids de l'acide au maximum de contraction ou à la densité 1,644190 à 15°, seraient com. posées de 74,185—15,555—58,45 parties d’acide anhydre et de 25,81515,755—41,57 d'eau; de plus, 74,185 parties en poids d'acide concentré, pesant 1,840556 à 15°, contiendraient 15,755 parties d’eau, ou 21,2571 pour ioo du poids total (1). Cette dernière conclusion est pleinement confirmée par le passage suivant, extrait de la Chimie de M. Thenard (2): « J'ai trouvé par l'expérience que la quantité d’eau que » renferme l'acide sulfurique dans son plus grand ‘état de » concentration (3) est à peu près le quart de l'acide supposé » sec (4); cependant, ajoute ce savant, j'ai des raisons da » croire qu’elle est un peu plus grande.» Tout concourt donc à démontrer que les poids d’eau et d'acide sulfurique anhydre sont en raison inverse de leur volume dans le mélange qui donne lieu à la plus grande ‘contraction, La valeur de cette contraction est Von, _ Viom o,9p656 F- Me A dés cast à (1) Ce serait 21,262 pour 100 si l'où employait 1,97 au lies de 1,973. (2) Tom. 5, p. 109, 4.* éd. (3) La densité de cet acide est 1,842 à dot, (4) C'est-à-dire, 20 pour 100 du‘poids total: : (20) c’est près de 15 pour 100 du volume total. Elle est de 0,112058 pour le mélange qui forme l’acide concentré pesant 1,8522406 à 0°, ou 1,840556 à 15°, ou 1,828646 à 25°. Pour tracer les diverses courbes, ou plutôt les polygones des mélanges d’acide, j’ai retranché de chaque densité celle 0,998655 de l’eau, et le quart de chaque reste rapporté au mètre pris pour unité a servi d'ordonnées. Les abscisses 5, 10, 15...100 sont de 1, 2, 3...10 centimètres. Outre les densités à 15° des dix mélanges d’acide, j'ai aussi observé celles qu’on trouvera dans les tables et qui répondent à 25°, en prenant pour celles-ci, comme pour toutes les autres, les précautions convenables, afin que le bain soit entretenu constamment à cette température, etc., etc. La loi des poids, en raison inverse des volumes dans le mélange au maximum de contraction, est-elle applicable à tous les liquides amenés à leur plus grand état de pureté? C’est ce que l’on pourrait reconnaître sur les mélanges d’eau et d'acide nitrique, et beaucoup d’autres: Il serait surtout ulile de faire avec l’acide sulfurique ‘anhydre:un travail semblable à celui que j'ai fait avec l'alcool et avec l'acide concentré, afin de rectifier, s’il y a lieu, la densité 1,975, et particulièrement pour calculer des tables de densités correspondantes à des mélanges quelconques. En attendant, j'ai déduit. de cette loi, du nombre 1,975, de la formule générale des densités, page 16, et dés formules rapportées ci-dessus ; les diverses colonnes des tables, avec la précaution de marquer du point de doute (?) celles de ces colonnes qui dépendent du nombre:1,975 dont l’exactitude n’est peut-être pas suffisamment consiatée, (21) J'ai aussi calculé les densités dans l'hypothèse que l’acide anhydre et l’eau ne se combinent que dans la proportion qui donne lieu au maximum de contraction, et que l’eau ou V’acide anhydre ajouté à cette combinaison ne fait que s’y mêler, de manière à ce que la somme des volumes reste égale au volume du mélange ; les résultats comparés à ceux de l'expérience sont trop faibles : la plus grandé erreur est de 0,03305, et elle répond au mélange de 45 parties pondérables d'acide concentré et 55 d’eau. (22) o6| ‘pt ‘pt leco‘cozf6g | :p1 . € : ! ! pr |côo‘goclGolr‘oc| : 6 le , | gglréoel ‘pr (begscoshog l-pt | pi on . 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DENSITÉS À 0° DENSITÉS À 19° poids. volumes. poids. volumes 29 /0,96692/0,9712210,95733|0,96348 0,94566|0,95359 25 0,96805|0,97211{0,95878|0,9647210,94730|0,99910 27,910,96848,0,9725510,95922/0,9653410,94801 0392085 °,96909|0,9730010,96000|0,9659610,94892 0,92660 0,97027/0,97389l0,96156|0,967200,95073|0,99811 0,9714510,9747810,9631210,9684410,95254|0,99961 0,97233/0,97550k0,0644210,96958l0,95320|0,96102 0,97322/0,9764110,96571|0,9707210,95486|0,96245 5l0,97366/0,97680k0,96638|0,9714410,95668/0,96313 0,97412/0,97722h0,96706|0,9718610,92752|0,90384 0,97904/0,9780410,968/0|0,97300 0,99918 0,96525 0,9759610,97870/0,96974/0,974140,96084)0,96667 0,9768410,9794710:97104|0,97523l0,90247 °,96802 0,97772/0,980240,97234 0,9763210,96410|0,90957 17,910,97816/0,98062/0,97299/0,9768610,96491|0,97004 DENSITÉS À 04° par PER je, poius. 0,93352|0,94400 0,93938|0,94941 0,93661|0,94611f volumes. 0,93749 0,946814 73 0,93923 0,94822 9,94097|0,94962 0:94299/0,99114 70 0,94901|0,99266 7. 0,94602|0,95342/77.? ,94692 0,9°418 78 0,94873|0,95970) 79 0,99094|0,95721 0,99231|0,92067 80 81 0,92406 0,96013 82 0:9°497 0,96086 82,5 0,98504 0,98616 0,97855/0,98101/0,97357 0,97931|0,9817810:97472 0,98007|0,9925610,979587 0,98108/0,983/4310,97728/0,9007410,97027 0,97472 0,98209/0,98430l0,97069 i 0,98259|0,9847310,97940|0,98243|0,97288 0,98308|0,98217l0,98005 0,98406/0,9860410,98133|0,9841110,97526 0,986930,98261 0,9880410,93402 0,9774110,96503 09782 1/0,96708 0,97962{0,96853 0,9818710,97201 0,98299/0,97308 0,9852410,97604 0,98647/0,97844 0,98728/0,9891910,98545|0,98770 0,98004 7:5l0,98784/0,989700,98613|0,98832{0,98083 0,9904 0,98992 0,99190 0,99283 2,5l0,99512 0,99610 1 lo,9g805 0,99436| 0,99026[0,98687 0,9913710,98839 0,9924810,98985 959939810:99 1 47 0,9924810,99311 0,9962310,99394 0,9969810,99487 0:998490,99671 0,9889410,98170 0,99917#0,99949 0,9914910,90220 0,9928310,98676 0,9942610,98832 0199497/098911 0:9956910,98999 0,9971210,99179 0 Î1,00000!1,00000!0,9ÿ855,0,9989910,99391 0,97071 0,97206 0,97340 0,97004 0,96805 3210,96984 510,97163 0197292 710,97348 0,9893040,97942 0,9860210,97736 0,98800{0,97922 0,9893810,98 1 08 0,99006/0,98201 0,9907910,98309 0,9921310,99913, 0,99391 Par) | 0,9°6v8|0,96160 83. 0,9:829|0,96306 84 0,96050|0,96492 0,96177|0,96597 0,96304|0,96742 0,96368|0,96815487:5 0,96455|0,96887] 88 0,96630|0,97031} 89 85 86 87 0,97176! 90 0397329) 91 99 (28) cogc*66 coLopgti g121t66 papico‘tr | YopotrG | 11c6Y6 LGrrogt1 | Yzgotzg | 9702 t6o çgogegltr |'e6çÿtyL | co6c pe v108691 | cg£e‘g9 | o1}‘gl g1e1e9"1 | ccot toc | colitzL 9191 l'r1g9/06 | cry cg cocloÿtr D oLYotcy | cerztoc ÿyro6etr L'erco‘ce | ccrÿ‘og Llcÿictr L'roor ‘oz | 1//6t1Y g19gcc ‘1 le7cé'oc | greg (ce py66ç1 tr l'alpeter | chogtez oYGgLotr À Gcogta | ZgcGtrx ge9866*o Lo 0 *‘Satun[oA “5pt0d ct % “2110922009 SALISNIG cg |g7ec'el og |oo22tyl GG. | zcrltol og | ocGe‘99 GY |1cg/t19 oÿ |-<çy8"9s Ge | 99ÿç‘rq 0€ |zocg'cÿ cc |6904‘6c oz |æcgotcc Gr |6rçg‘Ge O1 |coo0‘Q1 G | 061#t6 O o "SoUANTOA "SpOd mme, ane” (&) siplque nn AAÔdIMNAITNS AQIOY,4 SANAILNAO gcozcatr cgcct16 | oczztc6 661#6Lt1 À Lecatro | 0y/otoo GraceLtr l'coc6trl | g9cctzg zLlggpt: Fogchteg | #oLr toi gcapOgtr colgtcc zoco (69 gLhezgtr l'hocctoÿ | ozgy ‘ca ogrgcpti PalobtrY | gecr tic 199ç6et1 L 1c6otcc | 969Ltoc Yogioetr D grgc toc | plchthh oocrqzt1 | cozotGz z6Qotoc LYGGzztr oly1toe orpltie z9L6L1tr À oggcter gzGctcez cGYogiti 161çt11 g+ko‘6r coczgoti N'ccrctl | #o6gtzr Glelcotr D ylycte | cotc'g ce9966to () © ‘sauun0 A “spLO4 "ct Li SALISNIQ 1c6c‘og9!| c£ g0y1YG| 0 Ycesy'er | cg 8961 | og cbrc'ge | q 96o9'ec | og ovoztüz | ch Gôzz ‘cz | oy L661 ta ( GYzc‘G | 01 C — gr6ctz | ç 0 0 emma) ‘SaINIOA “sproŒ me mme” | nn, mens? 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GSM RS ES SNS 00 0 em” HAdNASTAS HAIDV,A SANALLNEO AAdIVANTNS AGIDV,A SANATLNAO Cen- tièmes d’ac. conc. ——} 5 DU OO Eb m © °,998635|0,998635 1,004583|1,009801 1,010931|1,020968 1,016479 1,032134 1,022427|1,043302 1,028375|1,05/4469 1,03587x|1,066528 1,043367|1,078587 1,090863 1,090647 1,090359|1,102706 1,06585b|1,114765 1,072635|1,126434 1,079419|1,138103 1,080194|1,149772 1,092979/1,161440 1,099799|1,173109 1,107367 1,184199 1:114979|1,199219 1,122991|1,206261 1,130203|1,217312 1,137816|1,228363 1,149590 1,238920 1,193304 1,249037 1,161138|1,260125 1,168912|1,270713 1,176087|1,281301 1,18443411,291652 1,192181|1,302003 11199928 1,312355 1,207079|1,322706 1,215421/1,333097 1,223579|1,943342 1,231737|1,393627 1,239899|1,903912 1,2480)3|1,374197 1,206211|1,384482 1,264481]1,894772 1,496843 1,907680 1,606390 1,618155 1,629919| DENSITÉS A 15° par )|1,635704 11,6062495 »\1,696670 Cen- tièmes d'ac. volumes, conc, ———— DENSIIÉS À 19° par a La. tn poids. volumes, 1,4050631 74 h1,641684/1,749956 1,4193931 75 1,425644| 76 1,435939] 77 1,446218/77,5 1,406501! 78 1,466784 79 1,477068] 80 1,407391| 81 1,490198) 62 1,90904182,5 1,919893 83 1,930741) 84 1,941980] 85 1,990071 86 1,960153] 87 1,969436187,5 1,970918| 88 1,280000 1,997940 1,667081 1,616622 1,626:63!9 1,644674 1.653565 11671426 1,680357 1,688513 1,704027 1,712984 )1,721140 1,728339 1.735538 1,742737 1,653449|1,757135 1,664702|1,768315 1,675999|1,769296 1,681582|1,772336 1,687072|1,775377 1,698049|1,781358 1,709026|1,787539 1,719966|1,792559 1,790107|1,797179 1799377 |11799909 1,740335|1,801999 1,790248|1,806820 1,760161|1,81:1640 1,769233|1,815151 1,770305|1,818662 1,702042|1,820417 1,787187|1,822178 1,796079|1,825604 1,804971|1,829199 1,810730|1,831079 1,816489|1,832956 1,819269|1,833896 1,924327|1,834837 1,829285|1,836718 1,831763|1,838598 1,834713|1,838990 1,837062|1,839382 1,839137|1,839578. 8 11,839705|1,830774 1,840272|1,840166 1,840556/1,840556 CENT. d’acide sulfurique €oncéntré en poids. DENSITÉS à 1 5°, 0,9986039 1,028375 1,065856 09975 1,137816 1,176687 1,215421 1,296211 1,297562 1,340860 1,386607 1,434725 1,486006 1,940191 1,994626 1,653449 1,709026 1,760161 1,904971 1,891763 1,840596 CU VOLUMES réduits, 1,000000 0,993810 0,991844 0:974947 0,96657 0,990268 0,992323 0,946491 0,941978 0937014 0,933765 0,990027 0,926238 0,922740 0,921226 0,919384 0;921971 0,928283 01940430 0964157 1,000000 ou volumes ” réduits. 1,0000 0,9835 0,9683 0,9943 0,9961 0,936 99277 0,924G 0,9158 0,9404 1,000@ NOTE SUR L'EMPLOI DU CERCLE RÉPÉTITEUR ; Par IT. Drrxzenwe. (rÉvRiER 1824.) Lorsque le cercle répétiteur on veut prendre l'angle entre deux objets, par exemple, ‘entre deux pointes de clocher, il faut amener le plan du limbe divisé dans celui déterminé|par le centre de ce limbe et les deux pointes de clocher. On y parvient par une suite de tâtonnemens qui consistent à faire tourner le cercle autour de la colonne vérti- cale en même temps qu’on le fait tourner autour de son axe horizontal. La combinaison de ces deux mouvemens /simul- tanés exige de l’adresse et de l’habitude : l'observateur, obligé de bornoyer le long de la surface du cercle, est souvent gêné par la lunette et surtout par le peu d'étendue de cette surface, ce qui l’entraîne toujours à-des longueurs et souvent à l’inexactitude. !Il serait donc utile de donner ure méthode pour amener, sans tâtonnemens, le plan du cercle dans celui de son centre et des deux objets. C’est le but que je me propose dans cette Note. La colonne perpendiculaire au cercle azimutal étant amenée dans une situalion verticale, ainsi que le plan du cercle divisé, et la lunette supérieure étant bien horizontale, menons par le centre du cercle un plan horizontal. 11 passera par l’axe de la lunette et par l'axe horizontal, autour duquel le cercle peut tourner. La ligne d’intersection de ce plan avec ” celui qui passe par les deux pointes de clocher et le centre du cercle répétiteur sera une droite horizontale. Cela posé, si l’on savait faire tourner le cercle autour de l'axe vertical jusqu’à ce que son diamètre horizontal vint se confondre (55) avec la ligne d’intersection, il ne resterait plus qu'à faire tourner le cercle autour de ce diamëtre horizontal, ou autour de l’axe qui lui est parallèle, jusqu’à ce que le plan du limbe passe par l’une des deux pointes; ce que l’on obtien- drait avec exactitude, en dirigeant la lunette supérieure vers cette pointe, en même temps qu’on ferait tourner le cercle autour de son axe horizontal. Pour amener le diamètre horizontal du cercle dans la ligne d’iniersection, il suflit de donner au corps de la lunette une forme cylindrique et de bornoyer le long de sa surface, jusqu’à ce qu’une de ses géné- ratrices vienne, par le mouvement autour de l’axe vertical, marquer à la fois les deux pointes de clocher. Pour faire commodément cette dernière observation, il arri- vera souvent, surtout pour un œil presbyte, que la lunette sera trop courte, bien qu’elle soit généralement plus longue que le diamètre du cercle, el qu’à cet égard la méthode que je propose ait encore cet avantage sur le procédé de tâtonne- mens; mais il sera toujours facile à lartiste d’adapter à la lunette des allonges mobiles, ou des supports en fourches, dans lesquelles on pourrait placer une longue règle bien dressée. La méthode rigoureuse et expéditive que je propose de substituer aux tâtonnemens en usage, n’est malheureusement point applicable dans tous les cas. On peut l’employer quand les objets sur lesquels on vise sont tous deux du même côté du plan horizontal mené par le centre du cercle, parce qu’alors ils sont situés du même côté de la ligne d’intersection; mais elle n’est plus applicable quand les deux objets sont de diffé- rens côlés de ce plan, parce que la ligne d’intersection passe alors entre ces deux objets. Cependant sur trois cas, Ja méthode sera généralement applicable au moins deux fois, parce que si l’on mène des plans horizontaux par trois points pris comme on voudra dans l’espace, ou bien ces trois plans se confondront, ou bien deux seulement se confondront, ou bien l’un des trois passera entre les deux autres, 5 PA NOTE SUR LA POLARISATION DE LA LUMIÈRE RÉFLÉCHIE PAR L'AIR SEREIN; Par M. Deezenne. (7 ocrosre 1825.) M. Querecer, professeur des sciences physiques et mathé- matiques à Bruxelles, m'avait demandé, en conversant, si j'avais une explication du phénomène de la polarisation de la lumière réfléchie par l’airserein, et qu’il avait observé. J’avouai que j’ignorais même son existence, Depuis, j’observai ce phé- nomène, dont je trouvai la loi et l’explication suivantes qui se laissent immédiatement découvrir; mais il m’a paru trop prononcé pour n'avoir pas été observé depuis long-temps. Néanmoins, il n’en est pas fait mention dans les ouvrages que j'ai consultés, si ce n’est dans le Traité de M. Biot, où il n’est qu’indiqué dans une note dont M. Quetelet n'aura pas plus que moi conservé le souvenir. Soient R un point radieux pris en-dedans ou en-dehors de l'atmosphère, À une molécule d'air située de mantère qu’elle polarise le rayon qu’elle reçoit de R, et © l’œil de l’obser- vateur qui reçoit le rayon réfléchi polarisé; si l’on appelle à l'angle d'incidence compté de la normale, 2i sera l'angle À formé par le rayon incident et le rayon réfléchi dans le triangle OAR. Maintenant, si sur le côté OR comme corde on décrit un arc de cercle capable de l'angle 2i, et si l’on fait tourner cet arc autour de OR, il engendrera une surface dont l'intersection avec l’atmosphère sera le lieu de molécules d’air qui jouiront comme A de la propriété d'envoyer en O des rayons pola- risés. Cela posé, selon la remarque de M. Brewster, quand 0 (35) la lumière tombe sur une substance réfringente, Île rayon réfléchi polarisé est perpendiculaire sur le rayon réfracté; donc l'angle 2i, calculé d’après le rapport 3201 à 3200 du sinus d'incidence au sinus de réfraction dans les couches inférieures de l'atmosphère, vaudra 90° 1° 4° ?. Il se rappro- chera davantage de 90° dans les couches supérieures. Lorsque dans le triangle OAR, le côté OA pourra être considéré comme infiniment petit relativement à OR, ce qui arriverait si le corps radieux R était le soleil ou la lune, l'angle O vaudra 89° 58° 551, et il se rapprochera de 9o° pour les couches supérieures. Il suit de là que, conformément à l'observation, le phénomène aura, à très-peu près, son maximum d'intensité dans tout le plan perpendiculaire à la ligne OR menée de l'œil à l’astre. A des distances angulaires de l’astre pius grandes et plus petites que 90°, le phénomène s’observe encore, mais avec une intensité décroissante, parce que Îles molécules d’air polarisent encore partiellement la lumière quand elles sont situées de manière que 2i— 90° m: Gela s’observe, par exemple, sur le verre : l’éffet y est au maximum quand é—54° 35°; mais il y est encoressensible quand i— 54°" 90": (MNote ajoutée pendant l'impression:) La lumière polarisée qui a traversé une lame de glace (eau gelée) perpendiculairement aux deux faces parallèles, étant analysée par un prisme de spath d'Islande, ne donne que l’image ordinaire; mais la double réfraction de l’eau cristallisée se manifeste dès que l’on incline la lame sur le rayon incident, L’épaisseur de cette lame peut s'élever à trois centimètres; mais les couleurs sont incomparablement plus vives et plus uniformes quand elle est réduite à un ou deux millimètres. ex DÉSINFECTION ES EAUX D'UN PUITS, OPÉRÉE A LEUR SOURCE MÊME ; ET PROPOSITION D'UN NOUVEAU MODE BE FONTAINES DÉPURANTES ; Par M. O. B. Dunmaner. (6 rÉvRier 1824.) A: mois d'Octobre dernier, je fus consulté par M. L. Luiset, secrétaire de la mairie de Tourcoing, au sujet des eaux d’un puits situé en ladite ville, et qui devaient servir aux usages de la maison des Orphelins, ainsi qu’à ceux du Collége. Ces eaux étaient troubles, d'une odeur marécageuse, repoussante, et laissaient un dépôt jaunâtre abondant. Les dépenses que l’on avait déjà faites pour conserver ce puits, dans un endroit où les sources sont rares , n’en avaient aucunement amélioré les eaux, et la sollicitude des admi- nistrateurs leur faisait craindre qu’elles ne fussent nuisibles. Après m'être offert pour les examiner scrupuleusement, je conseillai, en attendant, les moyens en usage en pareils cas : le forage, dans l’espoir d'obtenir une source plus favorable, et, dans le cas où il ne réussirait point, d'employer les filtres au charbon. . On n’était point du tout disposé à recourir au premier moyen, aitendu qu’un particulier de la même ville, ayant éprouvé un pareil désagrément, avait déjà tenté ce moyen F at fs ee ape 2 de { g Î » ” L £ À mn à im (37) sans obtenir de meilleure eau, quoiqu'il eût fait forer à plus de deux cent cinquante pieds de profondeur; que même le produit de son puits avait diminué d’une manière marquante. On croyait aussi voir des inconvéniens dans les filtres, vu la consommation d’eau de ces deux étabiissemens. Leur avan- tage pouvait n'être point bien senti dans un psys où ils sont peu en usage, tandis qu’ils y conviendraient mieux qu'ailleurs. Quelques jours après cette conférence, M. Luiset me fit passer deux flacons d’eau de ce puits. Mes premières opéra- tions, par les réactifs, ne m’ayant offert aucan indice de sulfates, contre l'ordinaire de la presque généralité des eaux du pays, tandis qu’elles me montraient celles d'hydrochlorates (muriates), je désirai, pour un travail qui pouvait intéresser une ville importante, m’associer un de mes collègues, désir auquel à bien voulu condescendre M. Massart, pharmacien distingué de Lille, et membre do jury médical. Sans entrer dans les détails de l’analyse que nous fimes, je dirai que cette eau contenait de l’hydrochlorate de chaux, une faible portion d'hydrochlorate de magnésie, de l’alumine ferrugineuse et des débris de végétaux. Nous n’y rencon- trâmes, du reste, rien qui pût être considéré comme essentiel- lement nuisible, excepté son odeur marécageuse et saumâtre, ce qui était déjà suffisant pour qu’il ne fût guère possible de l'employer telle qu’elle était. J'imaginai un moyen que je crus propre à lui ôter ses mauvaises qualités, dans le puits même qui la fournissait, et mon eslimable collègue pensant que ce moyen pouvait réussir, nous en fimes, à la suite de notre rapport, la propo- sition à peu près dans les termes suivans : « Il faudrait, après avoir mis à sec et nettoyé Signeu- » sement le puits, en bien réparer toutes les fissures jus- » qu’au haut, et en faire ressortir le pourtour, s’il ne l’est » déjà, de quelques pieds au-dessus du sol; ces opérations (38) » préliminaires étant faites, on établirait au fond du puits un » filtre renversé. » Pour l’établir, on creuserait, à la pioche, deux pieds et » demi plus bas que le fond actuel, en pompant constamment » l’eau au furet à mesure qu’elle sourcerait, faisant même » un creux un peu plus bas, afin que l’opération de l’épuise- , ment de l’eau pût se faire complètement, au moyen d’une » allonge adaptée momentanément au tuyau qui existait. » On aurait soin alors de bien boucher toutes les fissures » latérales qu’on aurait découvertes ; ensuite on établirait sur » le fond un lit d’un bon demi-pied, de charbon de bois, sur » lequel on poserait des débris de pierre meulière, dont on » remplirait les intervalles avec du sable, ou mieux du grès » réduit en poudre plus ou moins grossière, de façon à » atteindre ainsi le niveau du fond actuel, en ayant soin de » retirer ensuite l'allonge adaptée au tuyau de la pompe, et » de remplir avec les mêmes matériaux tassés le vide qu’elle » laisserait. » Nous ajoutions que si ce moyen réussissait, comme nous avions lieu de l’augurer, et que l’eau néanmoins redevint mauvaise au bout d’un certain temps, on en serait quitte pour enlever ces diverses couches qui constituent le filtre renversé, et en établir un semblable avec de nouveaux matériaux. Je ne tardai point à savoir que l’on s'était empressé de faire le travail proposé; mais que les ouvriers, soit insou- ciance, soit mauvaise volonté (ce qui souvent arrive dans des travaux insolites), n'avaient point suivi les indications pré- cises qu’on leur avait données; de sorte que M. Luiset avait dû le faire recommencer en sa présence, et ne l'avait point quitté qu'il ne fût terminé. L'opération, me disait-on, avait réussi à souhait, puisque l’eau était bonne. Ne voulant point m'en tenir à des dires, que tout cependant confiumait, j'écrivis à M. Luiset, pour être informé du Là (39) résultat précis. Bien que sa réponse se fit attendre, il me fit au moins savoir que l’on était satisfait, mais qu’il aimait d’attendre encore avant de m'écrire. Ce n’est que le 7 Janvier, présente année, qu’il m’écrivit; et dans sa lettre il dit : « Quant au travail que vous avez » conseillé pour rendre salubres les eaux du puits des Orphe- » lins, on n’a pu être assuré bien positivement de sa réussite » que depuis peu, car les ouvriers bâtissant aux environs de » ce puits, et ayant continuellement besoin des eaux, elles » étaient presque toujours troubles, quoique bonnes cependant. » On m'avait dit aussi que ces eaux seraient de bonne qua- » lité tant que le puits resterait découvert; mais qu’aussitôt » après qu’on l'aurait - couvert, les eaux devieadraient » malsaines commie auparavant. » Je me trouve actuellement en position de pouvoir vous » satisfaire sur les deux objets. Le puits des Orphelins est » couvert depuis quelques jours, et les eaux, bien Join de » devenir mauvaises, sont au contraire meilleures qu'elles ne » l’ont jamais été; elles sont aussi très-claires. » PE Tel est textuellement ce que m'écrivit M. le secrétaire de la mairie de Tourcoing. Ainsi le problème de la désinfection des eaux, dans les puits mêmes qui les fournissent, se trouve heureusement résolu par un travail qui laisse sans contredit beaucoup à désirer pour l’exéculion, et susceptible, en conséquence, de nombreuses et importantes améliorations* Je n’en indiquerai qu’une seule. On voitque, dans l'opération pratiquée , lé charbon se trouve placé, immédiatement et sans support, sur le fond du puits; sa couche inférieure est donc nécessairement en contact avec la vase qu’amènent constamment les eaux, ce qui doit le vicier ; d’ailleurs, cette vase, arrivant sans cesse et ne trou= vant point d’issue, pourra peut-être à la longue se tasser : + (40) au point de diminuer l’arrivée des eaux. Une caisse vide; criblée de trous de toutes parts, construite en bois de chêne (qui a la propriété de se conserver sous l’eau), pourrait, en servant de support au filtre, parer pour long-temps à ce double inconvénient, et rendre ainsi le filtre plus durable. \ FONTAINES A FILTRE RENVERSÉ OU ASCENDANT. En proposant le moyen de désinfection pour le puits de Tourcoing, mes réflexions se portèrent sur l’application du filtre renversé ou ascendant aux fontaines domestiques, destinées à la clarification et à la purification des eaux. Je crus 3 découvrir d’importans avantages ; je m’en occupai dès lors, et c’est là l’objet de la seconde partie de mon Mémoire. Avant de parler de la construction de fontaines à filtre renversé ou ascendant, je dois indiquer ces avantages, en signalant d’abord les défauts inséparables des fontaines dépu- raloires, en usage jusqu’à présent. 1.° Dans les fontaines actuelles, on ne peut recueillir à la fois d’eau dépurée que moins de la moitié de la capacité totale de la fontaine, puisque, indépendamment du diaphragme et de l'appareil à filtrer, qui en occupent le centre, la partie supérieure doit nécessairement être plus grande que la cavité inférieure, à moins que l’on ne voulût s’assujétir à remplir à plusieurs reprises la partie inférieure. 2.° Le tuyau d’acrage (1) y est nécessaire, non-seulement a ———_—_—_—_——_—— (1) Ge terme, que je ne tronve point consigné même dans les ‘ (41) pour déplacer Pair de la cavité inférieure dans laquelle l’eau dépurée doit se rendre, mais encore pour permettre à l’air d rentrer et de former pression sur cette eau lorsqu'on veut eu exiraire pour l’usage. Ainsi ce tuyau, qui doit toujours demeurer ouvert, est exposé à s’obstruer par l'introduction de corps étrangerss et dès lors le jeu de la fontaine se trouve arrêté. 3.° L’eau étant portée sur l'appareil dépuratoire , y dépose les impuretés de tous genres dont elle est chargée. On n’ignore pas cependant qu'il faut que cet appareil soit muni d’une éponge et d’un diaphragme, qui retiennent ces impu- relés. Mais cette éponge et le diaphragme doivent être fort fréquemment neltoyés pour en enlever la vase; il serait bien difficile qu’il n’en passât point quelquefois, soit par le dérangement de l’éponge, ou encore au moment de son enlèvement pour la nettoyer, soit par le décollement du diaphragme. Point de doute que cela n’arrive quelquefois, puisqu'on recommande, dans ce cas, de filtrer à rebours; ce qui doit également se faire lorsque les matériaux se trouvent trop tassés. On sentira qu’un pareil travail sera lourd pour les fontaines de grandes dimensions, d'autant plus qu’il ne doit se faire que lorsque la cavité inférieure contient plus ou moins d’eau filtrée, afin de ne point salir l’appareil en sens inverse. Avec le mode que je propose, l’eau que l’on veut purifier devant nécessairement provenir d’un réservoir particulier supérieur à la fontaine, et être d’abord introduite dans la cavité ‘inférieure de celle-ci, cette cavité, incessamment alimentée par le réservoir, pourrait être fort restreinte. Aiosi , à grandeur égale, les fontaines construites d’aprèsce dictionnaires de néologie, me paraît suffisamment expliqué par le reste de la phrase; il est d'ailleurs consacré dans les houillères de quelques cantons, pour les cheminées qui font circuler l'air dans les fosses. | - (42) nouveau système fourniraient à la fois plus du double d’eau Mure que celles que l’on emploie jusqu'ici. Le tuyau d’aérage n’aurait besoin d’être ouvert que le temps nécessaire pour remplir d’eau la petite cavité inférieure, ainsi que ce tuyau lui-même, jusqu’au robinet dont il serait garni. L'eau déposerait sa vase dans cette cavité, et conséquem- ment salirait d’autant moins le filtre qui devrait, toutes choses égales, durer incomparablement plus long-temps. Le réservoir serait déjà lui-même un bon appareil de décantation, et la forme que je proposerais de lui donner contribuerait encore beaucoup à lui faire complètement remplir cet objet. Ce réservoir, que je voudrais que l’on fit très-vaste, devrait être inférieurement de forme à peu près d’un cône renversé, et le conduit par lequel l’eau parviendrait dans la fontaine devrait prendre naissance au-dessus de la base de ce cône, et offrir en cet endroit une légère courbe montante garnie à la partie la plus haute d’un robinet : par ce moyen le dépôt n’aurait jamais lieu dans le conduit lui-même. Un clapet, assujéti par un coin à l'extrémité inférieure de cette partie conique, servirait à débarrasser de temps en temps le réservoir du magma qui s’y serait accumulé. Je préférerais, pour cet endroit, un simple clapet à un robinet, parce que les gravois, la silice et les autres corps durs que pourrait contenir le dépôt, détérioreraient bientôt cette dernière fermeture. $ Une virole garnie d’un robinet s’adapterait au fond de la cavité inférieure de la fontaine, et servirait à débarrasser cette partie des légères impuretés qui pourraient s’y accumuler. Pour faire cette opération on devrait, l’eau du récipient étant inférieure au tuyau d’aérage, fermer d’abord le robinet qui apporte l’eau du réservoir, ouvrir celui de la cavité , \ (43) inférieure de la fontaine, et enfin le robinet du tuyau d’aérage. Si l’on attendait, pour faire ce nettoiement, que le réservoir fat lui-même vidé, il suffirait alors d’en tenir ouvert le conduit de communication et d’ouvrir le robinet de la virole. Pour d’autant mieux nettoyer cet espace, on refermerait la virole et on laisserait filtrer naturellement, c’est-à-dire de haut en bas, l’eau déjà dépurée, en ayant soin d'ouvrir le robinet du tuyau d’aérage, si celui du conduit du réservoir était dans le cas de demeurer fermé. La filtration de cette eau débarrasserait Le filtre lui-même de la vase qu'il contiendrait, si toutefois il en pouvait contenir. On viderait une seconde fois la cavité inférieure de la fontaine, quand cette eau déjà pure l'aurait remplie. Il devient. presque inutile de dire qu’il faut ménager une issue à l’eau dans ces circonstances. Le robinet du conduit de communication servirait : 1.° à retenir l’eau dans le réservoir, le temps nécessaire à la décan- tation d’une bonne partie des impuretés qu’elle contiendrait _x au moment du remplissage ; 2.° à modérer sa première entrée dans la fontaine, chaque fois qu’on aurait cru devoir en vider la cavité inférieure, de façon à ne point agiter l’appareil, et à ce que l’on püt saisir plus sûrement l'instant de fermer le tuyau d’aérage, en même temps que cette attention pré- viendrait tout choc contre le robinet de ce tuyau; 3.° enfin, à faire cesser cette communication, du moment où le récipient de la fontaine se trouverait rempli. Si lon voulait cependant recueillir à la fois plus d’eau dépurée que n’en peut contenir le récipient, un dégorgeoir pratiqué à celui-ci en conduirait le trop plein dans des bacs ou citernes, que l’on construirait suivant les indications et les besoins. Je ne crois point me faire illusion quand je me persuade qu’au moyen de certains procédés, de grands réservoirs ainsi construits pourraient, même indépendamment des fontaines ; (44) être d’une grande utilité dans les arts. En effet, servant à ta décantation, ne pourraient-ils point également servir à la précipitation de substances dont les filtres ne débarrassent point les eaux ? Quelques-unes de ces substances, sans doute, céderaient à la puissance de réactifs peu dispendieux : il faudrait s’assurer préalablement de la nature des eaux sur lesquelles on opérerait, et tenir compte de la densité du liquide dans les différentes couches du réservoir, comparée à la pesantear du précipité à obtenir. C’est un service que nous pouvons espérer voir rendre un jour à l’industrie par les chimistes distingués dont s’honore la France. Et si l’on soumeltait ensuite au filtre dépurant une eau ainsi débar- rassée, n'est-il point des cas qui pourraient l’offrir dans un degré de pureté peu différente de celle de l’eau distillée, ayant encore l’avantage de se trouver aérée ? Je dois maintenant décrire la fontaine, pour en faire saisir l'ensemble et les parties : elle serait composée d’une cavité inférieure, d’un support des matériaux du filtre, d’un tuyau d’aérage, des matériaux du fiitre et du récipient qui en serait la partie supérieure. La cavité inférieure n’aurait pas besoin d’être spacieuse; je la voudrais de la forme à peu près d’un cône renversé, ayant à sa pointe une virole garnie d’un robinet, dont la clef répondrait au-devant de la fontaine, et vers le haut, par- derrière, une ouverture garnie d’un cylindre métallique qui s’adapterait au conduit du réservoir. Un support est indispensable pour maintenir les matériaux du filtre au-dessus de la cavité dont je viens de parler; ce support devrait être en pierre poreuse, ou bien formé d’un tissu métallique serré (on en diminuérait, s’il en était besoin, les mailles en le battant), attaché sur une claie solide du même métal. Quel qu’il fût, ce support devrait avoir une légère concavité à son centre inférieur, et surtout (45) ètre fixé bien solidement, de manière à ne pouvoir être dérangé par la force de la colonne d'eau, dont tout l'effort serait de bas en haut. Il est bien entendu que dans les cas rares où l’on emploierait un support mttallique, il faudrait qu’il fût inattaquable par les agens que contiennent le plus ordinairement les eaux fluviatiles et celles des sources. Le tuyau d’aérage passerait au centre du support et s’y atlacherait à la partie inférieure, de façon à résister à la force de l'eau qui, agissant sur le robinet lorsqu'il serait fermé, tendrait nécessairement à faire remonter ce tuyau; d’où l'utilité de la légère concavité centrale du support, afin de pou- voir Py river, et que la rivure ne pût faire obstacle à l’entier déplacement de l'air de la cavité inférieure de la fontaine. Ce tuyau serait muni d’un robinet à sa partie supérieure; il sufiirait que ce robinet füt cleyé de quelques pouces au- dessus du tas de sable ou de grès composant l’assise supérieure du filtre; car devant être fermé du moment où le réservoir aura commencé à alimenter la fontaine, il n’y a point d’in- convénient à ce qu’il soit submergé par l'eau du récipient. On devra néanmoins, suivant les circonstances et le genre de récipient, lui donner plus ou moins d’élévation. La portion de la fontaine qui contiendra le filtre ne doit point être évasée, mais bien cylindrique, pour que l’eau ait partout une égale épaisseur de matériaux à traverser ; ceux-ci seront pour lors moins susceplibles de se déranger. Ces matériaux consistent essentiellement en charbon de bois, et accessoirement en grès ou sable plus ou moins menu pour maintenir le charbon. Celui-ci pourrail être assez fortement comprimé lors de l’établissement de la fontaine, d'autant plus que l’eau le traversant de bas en haut, ne lui ferait courir aucun risque de tassement. Qn pourrait encore surmonter le tout d’une pierre poreuse fixe, afin de rendre l'appareil portatif; dans ce cas, il serait bon de ne pas com primer Les matériaux entre les deux Pierres poreuses.. (46) C'est dans les parties que je viens de décrire ; et dans leur disposition, que consiste, dans le fait, toute ma fontaine; car, pour le socle et le récipient, leurs formes et dimensions sont arbitraires : il suffit que le premier puisse s’ouvrir par devant pour permettre d’atteindre le robinet de la virole, et que le récipient, pouvant s'adapter au-dessus du filtre, soit extérieurement muni d’un robinet à très-peu d’élévation : au-dessus de la couche de sable. On jugera que le récipient peut affecter toute espèce de formes, même les plus élégantes et les plus sveltes; ii pourra se construire en substances très-fragiles, en porcelaine, même en cristal, puisqu'il n’éprouvera point, comme les fontaines actuelles, le choc du remplissage. Ce qui permettra surtout de donner, à leur forme une grande légèreté, c’est que le travail proprement dit pouvant se renfermer dans le fût d’une colonne tronquée, ou dans tel autre piédestal que l’on voudra, le récipient qu'il s'agira d’y adapter pourra n’avoir, au-dessus de la partie qui s’em- boîterait sur l'appareil, qu’une ouverture un peu plus grande que celle nécessaire au passage du tuyau d’aérage. J'ai cru devoir joindre à ce Mémoire une figure, sans doute bien peu élégante, mais qui contribuera du moins à rendre plus clair ce que j'ai pu laisser d’obscur dans mon explication. À. Virolé garnie de son robinet. B. Cavité inférieure de la fontaine. C. Support du filtre. D. Espace occupé par le charbon. E.-Espace occupé par le grès ou le sable. F. Récipient. G. Robinet du récipient. H. Cylindre métallique qui s'adapte au conduit du réservoir, (47) I. - Bout du conduit du réservoir. L. Côté mobile du socle, pour que l’on puisse atteindre le robinet de la virole. , M. Tuyau d’aérage avec son robinet. . On pourra juger, par ce simple trait, de combien le volume du récipient pourra l'emporter sur celui de la cavité inférieure; conséquemment, de la différence du produit en eau purifiée que l’on pent extraire tout à la fois des fontaines nouvelles, comparativement aux autres, à grandeur égale. Sans doute bien des localités s’opposeront à l’établissement de pareilles fontaines : l’espace exigé pour le réservoir, qui serait plus convenablement établi dans un lieu séparé, présenterait un premier obstacle; de sorte que celles actuelle- ment en usage seront toujours d’une grande utilité. Mais cela ne détruit point les avantages physiqées de celles que je propose, et qui pourront encore, dans un meuble d’un usage très-répandu, favoriser les besoins d’un luxe utile à la classe des artistes. Peut-être dira-t-on que rien n’était plus facile que d'arriver à ces résultats. Il ne me restera donc que le faible mérite d’y avoir du moins songé le premier. Addition à la première partie du Mémoire qui précède. J'ai déjà fait connaître suffisamment l’avantage que procu- rerait, pour la durée du filtre renversé appliqué aux puits, l'emploi d’une caisse en bois de chêne comme support des matériaux de ce filtre. Pour que cette durée fût infiniment plus longue et le changgment des maiériaux ‘plus facile, (48) voici le travail, sans doute quelque peu dispendieux, qu'il conviendrait de faire, et qui me paraît devoir remplir ce double but. Mais avant d'entrer en matière, j’observerai que, comme il s’agit de rendre propre à l’usage interne les eaux de puits construits ou à construire dans des localités qui ne fournissent que de mauvaise eau, il faudrait d’abord s’assurer que cette construction ne laissât rien à désirer : car vainement, au moyen du filtre renversé, les eaux du puits seraient-elles désinfectées, si la transsudation des parois latérales et supérieures de ce puits venait y mêler des eaux corrompues. Supposant donc cette construclion bien faite, on devrait procéder de la manière suivante: 1.° Creuser quatre pieds environ, au centre du puits, afin d'établir en cet endroit le filtre dépurant , sans rien perdre de la masse primitive du produit en eau. 2.° Faire construire dans l’espace creusé un puits intérieur de deux piéds de diamètre, dont la quatrième partie supérieure serait évasée et s’appuierait à la maconnerie du puits prin- cipal, de façon à faire corps avec elle. On ménagerait dans Sa Construction un passage à un tuyau de plomb, qui devrait y être bien luté, et qui aboutirait à quelques pouces du fond. 3.° À la rigueur, ce tuyau n'aurait point besoin d’avoir beaucoup plus de hauteur que le niveau le plus élevé d1s eaux dans le puits, mais il serait pius avantageux qu’it pât aboutir à un corps particulier de pompe. 4.* Une caisse de bois de chêne, ronde, ou bien composée de côtés nombreux pour qu’elle se rapprochât de cette forme, ét percée de trous de toutes parts, serait placée sur du gravier au fond du puits intérieur, dans lequel elle devrait pouvoir entrer aisément. On couvrirait ses bords de morceaux de dalles de pierre lourde taillées d’un côté sur la courbe du puits où la caisse entrerait, Ces pierres, en même temps | (49) qu’elles lesteraient la caisse et la tiendraïent submergée, boucheraient l'intervalle qui pourrait rester entre ses bords-- et les parois du puits intérieur. : 5.° Un tonneau découvert, construit également en bois de chêne et entrant facilement dans le même puits, serait super+ posé aux dalles qui maintiendraient la caisse; il devrait, -comme elle, être percé, mais dans son fond seulement, de trous nombreux. On l’emplirait de charbon de bois entier pour le dessous, et plus ou moins écrasé pour celui de dessus; on introduirait de ce même charbon pilé dans l'intervalle restant entre le tonneau et les côtés du puits interne, en ayant soin de le tasser. Il est évident que-la coupe des dalles de pierre empêcherait que le charbon n’obstruât les côtés de la caïsse, et ne nuisit au service que l’on doit attendre du tuyau qui prend naissance dans la cavité qui contiendrait la caisse. 6.° On garnirait en outre le dessus même du tonneau et ses accôtemens de: quelques pouces de charbon écrasé, et l’on tasserait le tout. 7.° Sur ce charbon seraient placés des débris de pierre meulière , entremêlés de grès écrasé ou de sable, dont l’ässise s’élèverait jusqu’au haut du puits intérieur. 8.° C’est dans l’eau qui dépasserait ces diverses assises que plongerait le véritable tuyau de pompe, qui dès lors ne pourrait amener que de très-bonne eau. Par ces dispositions, on peut juger que non-seulement la vase aurait de l’espace pour s’accumuler avant de pouvoir obstruer le filtre, mais qu'il serait même facile d'empêcher cette accumulation. Durant l'opération de l'établissement du filtre, on devrait faire agir le piston adapté au tuyau du-puits intérieur, afin de n’être point entravé par les eaux; et plus tard l’action de cette pompe, vidant l’eau vaseuse de dessous le filtre, forcerait en outre l’eau déjà dépurée à refiltrer de haut en 4 (50) bas, ce qui nettoierait l'appareil s’il se trouvait détérioré. En admettant que le filtre pourrait être assez infecté pour pe pouvoir êlre nettoyé par cette opération, du moins servirait-elle toujours à l’épuisement complet de l’eau du -puits, ce qui donnerait toute facilité pour remplacer les matériaux hors de service. Si donc ce tuyau se terminait dans l’intérieur du puits,- il faudrait qu’il fût parfaitement bouché pour ne point communiquer d’odeur à l’eau dépurée; et l’on devrait le déboucher et y adapter une allonge lorsqu'il s’agirait d’opérer l'épuisement par le fond du puits, ou seulement de nettoyer cette partie. I1 serait bon que la caisse et le tonneau dont j'ai parlé .pe fussent point garnis de fer, mais plutôt faits à mortaises et chevillés. Ils auraient l’un et l’autre un pied de hauteur, bois compris. Ci-après la coupe du puits pour montrer le travail du filtre et du puits intérieur : Intérieur du puits principal. Maçonnerie du puits intérieur. Tuyau communiquant au-dessous du filire. Caïsse servant de support au filtre. Dalles qui maintiennent la caisse, Tonneau et espace contenant le charbon. Espace pour la pierre meuliére et le sable ou grès. H. Véritable tuyau de la pompe. DHEA (51) (RE PP EN EC AP EG z ne NOTE SUR LES MOYENS D’UTILISER LES EAUX DE LESSIVACE APRÈS LEUR USAGE POUR LE DÉBOUILLI DES FILS ET TOILES DE LIN OU DE COTON; Par M. Kuazmanx. (20 AouT 1524.) Lx lessivage des fils ou toiles de lin ou de coton consomme, par jour, à Lille et dans ses faubourgs, au moins 6oo kilog. de soude ou de potasse, uniquement pour le débouilli, dans lequel les lessives ont toujours à peu près une force égale. Après que ces lessives ont été mises en ébullition pendant quelques heures avec les fils ou tissus; apres que, par cette opération, elles se sont chargées des matières colorantes et extractives qui recouvrent le fil de lin, elles sont jetées dans les égouts, vont contribuer, en se rendant à la rivière, à en augmenter la masse des impuretés, et peuvent mêmeé nuire à l'usage de son eau dans quelques opérations manufacturières: En considérant le rôle que joue lalcali dans l’opération du lessivage, opération qui, sans altérer sa nature, modifie jusqu’à un certain point ses propriétés, je me suis étonné que lon ne cherchât point eu cette ville à tirer parti de cette lessive qu’on appelle épuisée, mais dont l’action n’est réelle- ment que masquée par les impuretés dont elle a facilité la dissolution. | Persuadé, d’ailleurs, que les opérations de chimie les plus intéressantes étaient celles qui ont pour but de perfectionner les opérations de nos manufactures, ou de fournir de nou< veaux moyens d'industrie, j'ai entrepris les expériences suivantes, dans le but d’éclaircir cette question : « Si réellement & (52) » les eaux de lessivage peuvent encore être de quelque utilité, » Cinq litres de lessive provenant du débouilli d’un filtier ont été évaporés , dans une chaudière en fonte, en consistance d'extrait, et introduits ensuile dans un creuset où l’on à calciné ce résidu au rouge. Par la calcination, toute la matière organique qui se trouvait dans l’extrait a été brûlée, et après cette calcina- tion, on trouva dans le creuset une masse blanche, un peu grisâtre, pesant Go grammes, qui fut reconoue pour du sous-carbonate de soude aussi pur que celui du commerce, mais un peu, coloré par du charbon (1) qui, enveloppé de la matière alcaline, n’a pas pu se brûler. Ce produit fut dissous dans un peu d’eau, et l’on sépara le charbon par le filtre. La liqueur filtrée était claire, trans- parente et incolore : on l’évapora de nouveau et l’on obtint un sel de soude extrêmement blanc, et marquant 66° à J'alcalimètre de Décroizilles. Saturé par les acides, il ne laissait dégager aucune trace d'hydrogène sulfuré , il ne contenait donc pas de sulfure. Ce résaltat étant obtenu, il s'agissait de vérifier s’il était constamment le même. Je répétai donc la même expérience sur de la lessive provenant d’un autre filtier. Au lieu de b litres, on en fit évaporer 5o litres, et l’on obtint, après la _calcination du résidu , une masse grisâtre pesant 550 grammes. Elle fut redissoute dans un peu d’eau, et après avoir évaporé et caloiné de nouveaa, il resta une matière d’an blanc écla- tant, irès-alcaline, marquant 66° à l’alcalimètre de Dé- croïzilles. L’alcali, dans cette dernière expérience , fut reconnu pour de la potasse, en ce .qu'il donnait un précipité jaune abondant par le muriate de-platine. (1) Davos une autre expérience, j'ai trouvé ce: charbon mélé d’un peu d'oxide d’étain, ou d’un peu de muriate d'étain .que le filiier a ajouté à sa lessive. (55) En saturant cet alcali par l’acide sulfurique, il ne se dégagea aucune trace d'hydrogène sulfuré, mais un petit excès d'acide développa dans sa dissolution une légère nuance bleue. Je recherchai la cause de ce phénomène, et je n’eus pas de peine à m’apercevoir qu'il était dû à un peu de prussiate ferrugineux de potasse qui se trouvait dans la liqueur, et qui s’était formé sans doute pendant la calcination du produit qui semble avoir contenu une matière organique azotée, soit que cet azote provienne d’un peu de savon de graisse animale, ajouté à la lessive, ou qu’il soit une partie constituante de la matière colorante du fil de lin. Le persulfate de fer produisait dans cette liqueur, légèrement acide, un précipité très-sensible de bleu de Prusse. Cette petite quantité de prussiate de potasse ne peut d’ailleurs, en aucune façon, entraver l'usage ordinaire de la potasse. Il'est donc constant, d’après ces deux expériences, ainsi que d’après une troisième que je fis et qui confirma ces résultais, que la lessive provenant du débouilli des fils ou toiles da lin contient environ un pour cent de potasse ou de sel de soude, que les soudes ou les potasses qu’on peut en tirer sont tout aussi bonnes et aussi riches en alcali que celles du commerce. Il s’agit maintenant de savoir s’il peut être profitable d’extraire l’alcali de ces lessives. Voici Jes calculs que j’établis pour résoudre ce problème : u nous avons évalué à 600 kilog. la quantité d’alcali employée par jour à Lille et dans ses faubourgs, pour le débouilli des fils et tissus de lin. Si nous voulons retirer ces 600 kilog. d’alcali des lessives, nous serons obligés de vaporiser 600 Kilog. + 100 — 60,000 kilog. d’eau, puisque la lessive ne fournit que ;% d’alcali. Mais nous supposerons À de la lessive perdu, pour ce qui peut rester adhérent aux fils et aux tissus lessivés. Nous n’aurons donc par jour à vaporiser que 50,000 Kilog. d’eau pour obtenir 500 hilog. d’alcali, Or, voici le (54) | 4 C2 LI (J résultat pratique de ce que coûte la vaporisation de 100 kilog. d’eau dans une chaudière à vapeur contenant 5,200 kilog: d’eau bouillante, et vaporisant 800 kilog. d’eau par heure et 12,000 kilog. par jour de 15 heures de travail: + f Établissement....,... 3,000! 3 - ë Fourneau. k. 1 13,000 Chaudière etajoutage.. 10,000 dont l'intérêt, à 19 {.. 1,560 ° les réparations....... 800 2,360 Ce qui fait par jour ———8"....,.............. 8f q 7) 300 ; 2,360° par an. 100 kilog. de charbon par heure, 2’; pour 15 heures.. 30 ICRA TS: ee ND « ERREUR 5 La dépense d’une journée de travail. ...,..,........ 45° | Le prix de 800 kilog. L 15 — 12,000 kilog. d’eau vaporisée étant 45 É le prix pour.vaporiser 100 kilog. d’eau — 0,36°. En regardant cette évaluation comme exacte, et supposant que l’on parvienne à vaporiser ces eaux d’une manière aussi économique que cette opération a lieu dans les chaudières de Woolf, résultat qui n’est pas difficile à obtenir, la vapo- risation de nos 50,000 kilog. d'eau ou de lessive par jour ne nous coûlera que 0,36 500— 180. Or, de cette opération il devra nous résulter 509 kilog. de soude ou de potasse à 66°: en comptant les 100 kilog. de ces produits à 59 francs, nos 5oo kilog. nous vaudront 550 250 : desquels retranchez la dépense de 180", il nous restera pour profit so par jour, ce ‘qui ferait par an 70-300—21,000", toute déduction faite des frais d’éta- blissement et d'entretien. Il faudrait cependant encore en déduire quelque chose pour le charbon employé à la ealci- palion ; la quantité en est très-petite, et d’ailleurs on pourrait s'abstenir de la seconde calcination, en se servant d’une certaine quantité de nitre pour brûler le charbon, si toutefois cet emploi était moins dispendieux. (55) Cette calcination pourrait se faire d’une manitre très- économique, en surmontant d’une chaudière en fonte qui contiendrait le produit à calciner, le foyer dont la flamme circulerait au-dessus d’une chaudière longue, contenant la lessive à évaporer, laquelle chaudière serait recouverte d’une voûte en maçonnerie, laissant accès à l’intérieur de la chau- dière d’évaporation pour retirer le produit et introduire de nouvelle lessive. La flamme et l’air chaud du foyer, après avoir servi à la calcination, viendraient sécher, pour ainsi dire, la surface du liquide et se rendraient, de même que la vapeur ‘d’eau, dans une cheminée de rappel, construite au bout de la chaudière d’évaporation. L'appareil devant servir à cette évaporation étant extrè- mement simple, je ne m’arrêterai pas aux détails de son exécution, et me contenterai d’ailleurs de vous soumettre ces idées générales, qui me semblent pouvoir mériter votre attention. Je ne parle pas d’autres avantages que l’on pourrait retirer de ces lessives, et me contenterai surtout de citer la fabri- cation du salpêtre, en arrosant de cette lessive les nitriers artificiels. (56) RC CPE SU PE NN AE MS NOTE SUR UNE ESPÈCE DE QUINQUINA PROPRE À LA TEINTURE ; Par M. KuxLzMaANN. (17 DÉCEMBRE 1834.) L y a quelque temps que M. Vitalis, ancien professeur de chimie technologique à Rouen, me remit, pour l’examiner, un échantillon d’une écorce qu’il avait reçu d’un officier de marine, comme un produit répandu dans le commerce des Colombiens avec les Anglais. Curieux de connaître la nature et les propriétés de cette écorce, je la soumis à quelques expériences. Elle a l’épaisseur d'environ cinq millimètres ; sa couleur est d’un jaune brun à la partie extérieure, et d’un rouge fauve en approchant de l’aubier. Elle a une saveur très-amtre et présente toutes les propriétés d’un véritable quinquina, car j'en ai retiré une assez grande quantité de sulfate de quinine cristallisé. Après avoir réduit cette écorce en poudre, on la fit bouillir avec de l’eau, qui se chargea d’une couleur d’un jaune fauve et acquit une saveur très-amère; pour enlever toute la partie soluble, on décanta la première liqueur, qu’on remplaça par de nouvelle eau, et l’on fit bouillir de nouveau. La seconde décoction était presque aussi colorée que la première; on réunit les deux, et l’on chassa une partie de Peau par la vaporisation. La liqueur étant suffisamment concentrée, il s’en précipita par le refroidissement une poudre d’un rouge pourpre et d’une apparence cristalline, et la partie liquide conserva loujours sa couleur fauve. En (57) chauffant de nouveau cette liqueur, fa poudre rouge se dissolvit, et, dans cet état, on plongea dans la dissolution un peu de laine qui avait recu à chaud un mordant par l’acétate d’alumine des fabricans de toiles peintes. En agitant cette laine dans le bain, elle prit peu à peu une couleur rouge assez foncée, mais avec une nuance fauve. Après avoir teint de cette manière de la laine, j’essayai d'opérer la même teinture sur de la soie, et je réussis fort bien, en donnant à la soie le même mordant d’acétate d’alamine, et portant la température du bain de teinture, vers la fin de l’opération, le plus haut possible, sans qu’elle devienne assez élevée pour altérer le brillant de la soie. Le sel d’étain, donné comme. mordant à la laine, m’a produit un orangé assez beau, mais trop pâle. Le coton a entièrement refusé de se charger de cette matière colorante. La teinture produile par celte écorce de quinquina est d’un rouge un peu fauve; mais en faisant bouillir la laine ou la soie teintes dans une eau de savon faible, la couleur rouge s’éclaircit considérablement et prend beaucoup d'éclat. Cette couleur n’est nullement attaquée par les acides même les plus énergiques , puisqu'elle résiste pendant long-temps à de l’acide sulfurique à 30°; les alcalis, au contraire, lorsqu'ils sont très-concentirés, redissolvent la matière colorante et la détruisent au point de ne plus pouvoir la reproduire par les acides ; cependant la lessive ordinaire, et les bains de savon même très-concentrés, ne font qu’en rehausser l'éclat en produisant la séparation de la matière fauve. Ayant observé que l'écorce conservait encore une assez grande quantité de matière colorante, après avoir cherché à l'épuiser par deux décoctions successives, ce qui prouve le peu de solubilité de la matière colorante, j’employai dans ma teinture le procédé usité dans celle de garance, où les (58) mêmes circonstances se rencontrent, et qui consiste à laisser la matière tinctoriale en poudre dans le bain de teinture. J’obtins de cette manière des résultats plus satisfaisans sous. le rapport de la quantité de laine que je pus teindre; car à mesure que la matitre colorante était précipitée sur la laine, il-s’en dissolvait une nouvelle quantité. Après avoir épuisé la liqueur de toute sa matière colorante, au moyen de la laine ou de la soie, ce qui restait de cette liqueur avait une couleur fauve et une saveur très-amère; par les procédés usités, je parvins encore à en extraire la quinine à l’état de sulfate. Jusqu'ici je n’ai pas encore pu me procurer des rensei- guemens satisfaisans sur la nature de cette écorce et sur son usage; mais quoi qu'il en soit, je crois qu’elle peut devenir une acquisition nouvelle pour la teinture rouge de la soie, qui est si imparfaite sous le rapport de la solidité. Quant à la teinture de la laine, sans doute le prix de la matière tincto- riale ne permettrait pas de l’employer; mais rien n’empê- cherait, après la teinture, d’extraire du bain restant la quinine qui donne au quinquina son prix et ses propriétés actives. Anleuves. TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. Autenues à peine aussi longues que la tête. Antennes non plumeuses, Aoteones plus longues que la tête. Trompe courte. Antennes plumeuses (aqjualiques.) Trompe longue, | Caractère essentiel : antennes de six articles Yeux lisses, (Z: musciformes.) Point d'yenx lisses, (Aampantes.) Yeux lisses, Point d'yeux lisses. (Terricoles.) Pieds insérés à égale distance. Pieds antérieurs éloignés des autres, Palpes courts dans les femelles. Palpes longs d les deux se ——————— Palpes d’un seul Me ss. css article. I Premier segment du thoraz sans . . Palpes de quatre dentelures. articles, E Premier segment ñ a du thoras deotclé. Hauclies peuallongées, G (Xyÿlophagiformes.). * * * © Palpes de trois o : articles. Hanches allongées. (Fangicoles.) Palpes de quatre orlicles Deux yeux lisses . Autennesplus courte: que le corps. Antennrse aussi, où plus longues que le corps. Palpes de quatre ñ articles. DOC 2 Antennes sélacées Palpes de cinq z articles, Palpes à dernier srtielelongeu flexible. Antennes fliformes Palpes » dernier arlicle court. | Autennes de quinze Antennes à dernier articles, ou ayaut-dernier Antennes de sept arlicle très-long. articles daus les femelles, Antennes à articles d'égrle lougneur. Antennes simples Autennes pecliutes | Yeux rouds. | Yeux échaucrés. Trois yeux lisses. Yeux lisses en triaugle, Yeux lisses en ligne droite. Lèvres de la trompe sliongees. Lèvres de la trompe arroudies, Auleunes pectintes Anlenves simples. Antennes courtes. (Lhalenordes.) Antennes allongées. (Gullicoles ) ou plus. Yeux rondi. { \ Yeux réniformes. . . -h. . . . | . . OO CA | 0 DOC 000 0 { (000 Articles des aultuus cyliudriqu# * Articles des enlêines, reniformesl OÙ | 520 Ailes nues, ‘ Ailes velu 0010). 00 Anteunes de viugt- quatre arliclesdaus . Les mâles, Anteones de quiuze arlivles dausles miles. Jambes munies de pointes. Jambes sans pointes. me. .... Genres. SCATOPSE. BIBION. DILOPHE. SIMULIE. RIHYPHE. SCIARE. MYCÉTOPHILE. SCIOPHILE. PLATYURE. MYCÉTOBIE. MACROCÈRE. BOLITOPHILE. DIXA. TRICHOCÈRE. PIYCHOPTÈRE. TIPULE. NÉPHROTOME. CTÉNOPHORE. RHIPIDIE. LIMNOBIE. ÉRIOPTÈRE. PSYCHODE. CÉCIDOMYIE. LESTRÈNIE, nob. CÉRATOPOGON. TANYPE. CHIRONOME. CORÈTHRE. COUSIN. ANOPHÈLE. (59) HISTOIRE NATURELLE. INSECTES DIPTÈRES pv Nonp pe ra France. TIPULAIRES. Par M. J. Macouarr, Membre résidant. (5 nÉcemBRE 1825.) TIPULAIRES ; Tirvraniæ, Latreille, Meigen. Némocères, Lat. Nouv. Dict. d'Hist. nat. Corps ordinairement étroit. Tête petite et inclinée. Trompe le plus souvent courte et épaisse; lèvre supérieure petite et conique; soies (mandibules, mâchoires et langue) ordinaire- ment nulles ; palpes allongés, subsétacés, de quatre ou cinq articles. Antennes filiformeés ou sétacées, plus longues que la tête, composées de six articles au moins. Yeux grands, ovales ou réniformes. Yeux lisses, tantôt au nombre de trois, tantôt nuls. Thorax grand et élevé. Abdomen ordinairement menu. Pieds grêles et allongés. Ailes couchées ou écartées, longues et assez étroites; nervures formant ordinairement une cellule médiastine, rarement une stigmatique, une ou deux margi- nales, une ou deux sous-marginales; une, deux ou trois discoïdales; trois, quatre ou cinq postérieures; une anale, une axillaire et une fausse (spuria) (1). 2 RER QE 25 CAR EP ARBRES à "2 7 au EEE RER (1) Nous adoptons pour les cellules des ailes les dénominations données par M. Latreille dans son excellent Genera crustaceoruns el insectorum, (Go) Les Tipulaires forment une section considérable de l’ordre des insectes diptères; elles sont extrêmement nombreuses, très-remarquables par la diversité répandue sur leur organi- sation, et intéressantes à observer par la singularité des métamorphoses de quelques-unes d’entr’elles. M. Latreille les a, le premier, réunies en famille ; mais il nous semble que cette dénomination, consacrée d’ailleurs par son autorité, est assez arbitraire, qu’elle s'accorde peu avec les grandes modifications que présentent les organes de ces insectes, et que ce groupe est moins une famille naturelle, comme les Tabaniens, les Syrphies, qu’une des deux grandes divisions dont cet ordre se compose. Il y a plus : en considérant les différences importantes par lesquelles les Tipulaires se distin- guent des autres Diptères, et l’espèce de solution de con- tinuité qui les en sépare; en ies voyant former une série considérable, très-distincie de l’autre et parcourant de même divers degrés de l’organisation, on pourrait les regarder comme constituant un ordre particulier, composé lui-même de plusieurs familles; et l’on trouyerait peut-être autant de dissemblances entre elles et les autres Diptères qu'entre les Hyménoptères, par exemple, et les Névroptéres. ; Ces différences consistent principalement dans la forme menue et allongée du corps et des ailes ; dans la longueur des pieds; dans la composition moins simple des antennes et des palpes; enfin, dans la conformation des Larves, dont la têle est toujours écailleuse et de forme constante. Cette organisation, généralement plus développée que dans les autres Diptéres, détermine la place des Tipulaires à un degré plus élevé dans la chaîne des êtres. A la vérité, ce développement ne s’étend pas ordinairement aux parties de la bouche. Cet organe est même le plus souvent privé des soies (représentant les mandi- bules, les mâchoires et la langue) que l’on observe en tout ou ea partie dans l’autre série, et l’on ne distingue alors que (61) Ja trompe, la lèvre supérieure et les palpes ; mais dans quel- ques-unes, il se complique, et atteint même un développe- ment plus complet que dans aucun autre Diptère. De plus, les palpes, comme nous l’avons déjà dit, montrent dans toutes les Tipulaires une composition supérieure. Ils sont formés de quatre ou cinq articles au lieu de trois, et le dernier, quelquefois très-long, flexible et presque charnu, paraît aiors doué d’un tact plus fin que dans tous les autres insectes. Les modifications que présentent les organes des Tipulaires, et dans lesquelles on reconnait une progression très-sensible du simple au composé, affectent plus ou moins toutes les parties du corps. Ainsi les antennes, toujours formées d’au moins six articles, dont les derniers ne paraissent d’abord que des subdivisions du troisième (comme dans les Stratio- mydes, les Xylophagites et les Tabaniens), se diversiñent d’une manière très-remarquable, prennent la forme de fuseau, de lame, de peigne, de panache, de girandole, et suffiraient seules à caractériser tous les genres. Ainsi encore les nervures des ailes, indifférentes en apparence sous le rapport physio- logique, mais si importantes sous celui de la classification, sont à peine au nombre de deux dans quelques-unes, et arrivent progressivement au plus grand développement dont elles sont susceptibles dans les Diptères. Elles se distinguent de celles de l’autre série par la longueur des cellules discoïdales antérieures qui atteignent au moins les deux tiers de la longueur des ailes. En outre, il y a ordinairement moins de nervures transversales. Les modifications qu’elles présentent fournissent des caractères secondaires encore plus nombreux que les antennes, et elles se rapportent admira- blement à celles des autres organes; de sorie que tel linéament tracé sur-l’aile de ces petits êtres, est invaria- blement lié à toute l’économie animale (1); et, comme ces om (1) Ce sont ces considérations qui nous out déterminés à dessiner 1 (62) modifications sont plus faciles à reconnaître que celles de plusieurs autres parties de l’organisation, elles nous et révèlent souvent d’autres avant que nos moyens d’obser= vation nous permettent de les constater, à peu près de la même manière que nos instrumens qui ont rapport à l’atmos= phère nous en font connaître les variations avant que nos sens en soient frappés. Telle est l'unité, jointe à la variété infinie, qui règne dans les derniers rangs comme sur les sommités de la création; et si nous considérons en même temps tous les rapports de convenance entre les organes et les besoins des êtres animés, tous les moyens de conservation qui leur ont été prodiguëés avec tant de sollicitude, nous verrons, que les plus humbles créatures nous révèlent la sagesse et la bonté du Créateur, comme les cieux publient sa gloire, Les habitudes des Tipulaires sont aussi diversifiées que leur conformation. Elles varient encore suivant leur mode d’exis- tence dans l’état de larves. Aussi les voyons-nous partout et de mille manières; les diverses tribus vivent au sein des fleurs, sur le feuillage, sur le tronc des arbres, sur les murs qu’elles tapissent quelquefois de leur multitude. Les unes fréquentent les bois, d’autres le voisinage des eaux, les champs, les jardins. Nous en voyons des milliers voleter à l’aide de leurs longues jambes dans les prairies. Nous aimons à suivre des yeux dans les airs ces essaims innombrables, ces nuées vivantes qui, s’élevant et s’inclinant alternativement aux derniers rayons du soleil, semblent célébrer le soir d’un beau jour par leurs danses aëriennes, comme le rossignol par ses chants, et les fleurs par leurs parfums. Les Tipulaires dont la bouche est peu développée, trouvent leur subsistance RD Ne pe SERRE | | nd MAD d’après nature et à graver les figures jointes à cet opuscule. Ces caraclères sont d’ailleurs moins connus que ceux tirés des autres organes, (65) sur les végétaux, en puisant des sucs dans les nectaires des fleurs. Cependant il paraît qu’un grand nombre d’entr'elles, et particulièrement les mâles, prennent très-peu de nour- riture, et nous avons observé que ceux-ci vivaient moins long-temps que les femelles. Les genres dont la bouche est plus fortement organisée ; se nourrissent du sang des hommes et des animaux. Le Cousin, cet implacable ennemi de notre repos, nons montre avec assez de véhémence son goût pour notre fluide nourricier. Il nous apprend assez avec quelle facilité il sait en trouver les vaisseaux et y plonger sa trompe empoisonnée. En pensant à la guerre cruelle que nous fait cet insecte, et qui nous force souvent, pour le fuir, à renoncer à l’ombrage des bois, à la fraîcheur des eaux, on se demande avec une espèce d’anxiété ce qui serait arrivé si tous les innombrables essaims de Tipulaires eussent été pourvus d’une arme aussi redoutable, animés d’une soif aussi ardente pour notre sang ? Heureusement cette trompe est émoussée dans le très-grand nombre, et devient l'instrument le plus innocent. Le premier âge des Tipulaires offre plus d'intérêt encore que l’état adulte. Les œufs, déposés quelquefois avec des précautions très-ingénieuses , tantôt dans la terre, tantôt sur les eaux, sur les fleurs, sur les plantes cryptogames, donnent naissance à des larves dont le seul caractère invariable est d’avoir la tête écailleuse et de forme constante. Elles varient singulièrement de conformation et d’instinct. La bouche est armée, dans les unes, de deux espèces de dents dirigées de haut en bas; dans d’autres, de deux mandibules ou mâchoires ciliées. Plusieurs portent des antennes; quelquefois deux tentacules sont placés prés de la bouche, sous la poitrine, et paraissent servir de, pieds. Dans celles qui éclosent et vivent dans.les eaux, on observé aussi de semblables tenta- cules à Pexirémité du corps, et quelquefois des nageoires aplaties. Gelles-çi ont en outre un organe respiratoire qui se (64) produit au dehors sous la forme d’un ou plusieurs tubes plus ou moins allongés. Ces Larves aquatiques sont encore remar- quables par une grande agililé, tandis que les autres se meuvent fort peu. Un assez grand nombre vivent en société dans les champignons, et savent se construire des demeures soyeuses. D'autres, nées sur des plantes, déterminent la surabondance de la sève à former des excroissances, et elles y vivent dans la plus profonde solitude. Les Nymphes ne présentent guëres moins de diversité que les Larves. À l'exception d’un petit nombre qui sont revêtues d’une enveloppe, les autres sont nues et laissent à découvert la plupart des organes ébauchés de l’insecte parfait. Elles en ont cependant qui sont propres à leur état de Nymphes : ceux de la respiration sont les plus remarquables; ils con- sistent le plus souvent en deux tubes en forme de cornets posés au bord antérieur du dos, et qui communiquent aux trachées du thorax; quelquefois en des houppes filamenteuses, dont les unes sont situées sur le dos et les autres à l'extrémité ‘du corps; quelquefois encore en un long tube analogue à celui qui sert à la respiration de quelques Syrphies. Les Nymphes qui habitent les eaux se singularisent aussi, pour la plupart, en conservant les organes et la faculté du mou- vement à peu près tels que les possédaient les Larves. Les Tipulaires présentent donc dans les deux états qui précèdent l’état adulte, une organisation généralement moins simple, au moins extérieurement, quecelles des autres Diptères. C’est d’après des considérations tirées de ces deux états que M. Latreille les a divisées en plusieurs sections dont les dénominations dérivent le plus souvent du genre de vie des Larves, Telles sont les Tipulaires fungicoles, les terricoles, les aquatiques. Ainsi ces dernières, se développant dans les eaux avec des organes qui les distinguent des autres Tipulaires, ont, dans l’état adulte etsousune forme entièrement différente (és) de la première, des caractères également distiactifs, tels que les anténnes en panache dans les mâles. Ces divisions né sont donc pas le produit arbitraire de l’art du méthodiste, mais l'expression nécessaire des principales modifications qui affectent l’organisation de ces insectes. Peu de parties de l’entomologie ont pris de nos jours un plus grand éssor que les Tipulairés, grâces aux travaux de M. Meigen, Ces insectes, dont Linnée ne connaissait que cinquante espèces, et Fabricius cent soixante, y compris trente-quatre exotiques, en offfent maintenant plus de cinq cents observées en Europe seulement, et encoré l’Allemaguë est-elle la seule contrée dont quelques cantons aient été explorés avec soin. L'ouvrage allemand de M. Meigen, sur les Diptères d'Europe, dont le premier volume contient les Tipulaires, est un monument remarquable du génie observateur de l’auteur, et un modèle d’exactitude et de méthode. Il à non-seulement fait connaître, par des descrip- tions d’une vérité parfaite, un nombre immense d'espèces nouvelles, il.a encore, par la science de la classification, répandu sur cette multitude de petits êtres un ordre admi- rable, sans lequel ils n’eussent offert qu’un chaos effrayant. Fondateur de plus de trente genres nouveaux, presque tous paturels et établis sur des caractères tirés des diverses parties de l’organisation, il a découvert dans les deux genres Cousin et T'ipule de Linnée, une tribu innombrable et extrêmement diversifiée, à chaque membre de laquelle il a assigné la place qu’il occupe dans l’ordre naturel. Les Tipulaires du nord de la France, que nous entre- prenons de décrire après les avoir long-temps observées, offrent un Champ assez vaste à nos explorations; quoiqu’elles soient moins nombreuses que celles de plusieurs parties de l’Allemagne, les plaines humides dé la Flandre; les rivières tranquilles qui l’arrosent, la riche végétation dont elle est 2 (66) couverte favorisent le développement de ces insectes, et le nombre des espèces est considérable. D’autres appartiennent au haut Artois, dont le sol montueux, les ruisseaux rapides, les vallées d’une fraicheur délicieuse présentent un aspect si différent. Les grandes forêts du Hainaut et du Boulonnais en recèlent d’autres encore dont nous n’avons sans doute observé que le plus petit nombre, ayaut peu visité ces deux parties de la France septentrionale. Comment d’ailleurs pourrait-on se flatter, mème après les plus longues recherches, d’épuiser une mine aussi féconde ? la nature ne semble-t-elle pas inünie gomme son auteur ? (67) TIPULAIRES musciformes; T. muscæformes, Meig. — T. fle- rales, Lat. gen, Corps peu allongé. Tête jointe au thorax, ordinairement sans cou distinct, un peu plus basse que le thorax, subglobuleuse et presque entièrement occupée par les yeux dans les mâles, ovale et déprimée dans les femelles. Trompe ordinairement assez courte et épaisse, Palpes ordinairement courbés. An- tennes Courtes, épaisses, plus ou moins perfolites, renflées ou fusiformes, ou cylindriques, insérées devant les yeux et composées de neuf à douze articles lenticulaires, Yeux brièvement ovales, ordinairement entiers. Trois yeux lisses, quelquefois nuls. Pieds peu allongés; cuisses antérieures souvent plus grandes que les autres. Ailes couchées; nervures costales seules colo- rées; une cellule marginale; point de sous-marginale; au moins une discoïdale; ordinairement quatre postérieures. (PL 1, fig. 1—3). Les Tipulaires musciformes, en offrant les caractères essentiels de leur famille, n’en ont cepeadant pas la physio- nomie ; elles se rapprochent des autres Diptères par l'épaisseur du corps-et l2 brièveté des pieds, et elles forment ainsi une P P , transition entre les deux séries. On les distingue encore des autres Tipulaires par la figure ovale et déprimée de la tête dans les femelles, par la forme, et surtout par l'insertion des antennes et par le système des nervures des ailes. Diverses modifications varient l’organisation de ces insectes, Les principales consistent dans le nombre des articles des an tennes, la forme des yeux, les différentes combinaisons des nervures des ailes , et la conformation très-diversifiée des pieds. Ces Tipulaires ont toutes le vol fort pesant, et la plupart ne font aucun mouvement quand nous voulons les saisir. Le plus grand nombre vit sur les plantes. Quelques-unes habitent l'écorce des arbres et les murs humides, 5: LL (68) SCATHOPSE ; ScaTHoPsE. Scathopse ; Geoffroy, Olivier, Latreille, Fabricius, Meigen, Lamarck.— Ceria, Scopoli.— Tipula, Linnée , Deg., Villiers. Trompe cylindrique ; base ettige courtes et perpendiculaires ; lobes terminaux dirigés en avant et allongés. Palpes très- courts, droits, d’un seul article distinct, Antennes avancées, cylindriques, composées de onze articles. Yeux réniformes. . Trois yeux lisses. Thorax ovale. Écusson petit. Abdomen déprimé, un peu €largi postérieurement. Jambes sans épines; tarses à pelotes trés-petiles, peu distinctes. Ailes grandes, hyalines, cou- chées; cellule médiastine, distincte; marginale très-grande ; appendiculée ; une seule discoïdale petite; trois postérieures; la première moins grande que les autres et pétiolée; les deux autres longues, étroites; axillaire sinueuse. Anale et fausse nulles. (Les cellules marginales et discuidale seules facile- ment distinctes). (Pl. 1, fig: 1} Les insectes de ce genre présentent une singularité remar-: quable : ils appartiennent évidemment aux Tipulaires musci- formesparles plus grandsrapportsdeconformation, etcependant: il leur manque un des caractères les plus essentiels de la famille entière. Le seul article fort court dont les palpes paraissent: formés, établit à la fois une différence importante entre les Scathopses et tous les autres Tipulaires , et une ressemblance” (au moias sous le rapport de la brièveté de cet organe), avec les autres Dipttres; de sorte que la place naturelle de ces insectes est à la tête de leur famille, immédiatement après les Tabaniens. | : Les Scathopses doivent leur nom aux immondices au milieu - desquelles ils se développent. Leurs larves ne présentent: aucun organe propreau mouvement; les nymphes sont nues et (Go) immobiles. L’insecte parfait, fortcommun sur les troncs d'arbres et les murs humides, fréquente aussi les fleurs, particulière- ment les synanthérées, et il se nourrit du suc des nectaires. 1. SCATROPSE noté ; 9. notata, Meig. D'un noir luisant. Côtés du thorax tachés de blanc. Scathopse nigra, Geoff., t. 2,545. 1, Lam. An. Sans vertèbres. Hirtea albipennis, Meig., Klassif., Fab., ent. syst. suppl. Scathopse latrinarum, Meig., Klassif. Scathopse albipennis, Fab., syst. antl. T'ipula notata, Linn., Faun. suer. Tipula scathopse, Gmel. T'ipula (latrinarum) nigra, etc., Deg. T'ipula albipennis, Vab., ent. syst. Schranck. Faun. boir, 3. 2545. —— — Aust. 881. Ceria decem nodia, Scop. Long, 111. D'un noir luisant. Thorax marqué sur les côtés, d’une tache en ayant, d’une autre en demi-lune à la base des ailes, d’une troisième semblable à l’insertion de l’abdomen. Ba- Janciers noirs. (PI. 1, fig. 1). Fort commun sur les murs humides et sur les fleurs. 2. Scarnopse majeur; S. major. Nob. Côtés du thorax argentés. Long.al. D'un noir velouté. Yeux d'un brun chatoyant. Côtés du thorax argentés antérieurement. Partie des jambes et des tarses blanchâtre. Les ailes diffèrent de celles de l'espèce précédente, en ce que la nervure qui ferme éxtérieurement la cellule discoïdale est droite, au lieu d’être courbe, et que celle qui ferme la marginale est anguleuse du côté intérieur. Rare. 9. SCATHOPSE uoir ; ,$. nigra, Meig. Noir, glabre. Long. £1. Noir, glabre. Ailes transparentes. Commun sur les murs humides. Meigen dit qu'il se trouve sur les fleurs de l'heracleum sphondilium. BIBION ; BrB10. Bibio, Geoff., Schœff., Oliv., Lat., Lam. — Tipula, Linn., Scop., Schr., Deg., Vill., Ross., Guv. — Hirtea, Fab., Walck., Schell., Meig., Il, Panz. Trompe conique; tige très-courte, cylindrique seulement à l'extrémité; lobes terminaux grands et velus; lèvre supé- rieure petite. Palpes de cinq articles ; le premier fort court, les autres à peu près égaux, le dernier cylindrique. Antennes perfoliées, composées de neuf articles; les deux premiers un peu allongès, le dernier plus menu. Yeux ovales, velus dans les mâles, Trois yeux lisses. Segment antérieur du thorax sans dentelures. Cuisses renflées antérieurement et marquées d’un sillon longitudinal du côté intérieur et extérieur; jambes antérieures courtes » fortes et prolongées extérieurement en une pointe, et inté- rieurement en une petite dent; tarses munis de trois pélotes distinctes; premier article des tarses antérieurs fort allongé. Ailes grandes; cellule stigmatique distincte ; deux discoïdales , dont l’interne est plus avancée. La deuxième postérieure rece- vant une nervure récurrente ; la quatrième triangulaire et plus longue queles autres. Anale etaxillaireimparfaites. (PI., 1 fig. D): Les Bibions sont les Tipulaires musciformes les plus remar- quables par leur grandeur, et les plus dignes de nos obser- vations. La surface des yeux paraît couverte de longs poils dans les mâles, Cependant comme il est difficile d'admettre, que ces poils sont implantés sur la cornée même, il est vraisemblable qu’ils le sont au bord des nombreuses facettes dont ces yeux sont composés, et qu’ils leur servent de cils. + v (71) Une autre espèce se fait remarquer par lés couleurs très- différentes qui distinguent les deux sexes; singularité assez rare parmi les insectes. On observe encore dans les Bibions Ja conformation des pieds : l'épaisseur des cuisses, très- remarquable dans quelques espèces, la brièveté des jambes et la pointe qui les prolonge, indiquent des fonctions parti- culières, et en effet il paraît que ces pieds leur donnent la faculté de sortir de la terre lors de leur dernière transformation. Peut-être s’en servent-ils aussi pour déposer leurs œufs soit dans la terre, soit dans les bouzes. . Les espèces dont les métamorphoses sont connues, font leur ponte dès le mois d'Avril. Les larves sont allongées, cylindriques, d’un gris brun, quelquefois munies de deux tentacules vers l'extrémité du corps, et couvertes de poils qui les font ressembler à-certaines chenilles (r). Ces poils, fortrudes et dirigés en arrière, paraissent avoir une destination assez importante. Les larves, habitant la terre, et obligées de s’y frayer des chemins pour chercher leur subsistance, se meuvent, quoique dépourvues de pieds, -avec Le secours de ces sortes de pointes qui servent à fixer la partie postérieure du corps, lorsque la partie antérieure se porte en avant, et réciproquement. C’est ainsi que pendant Fannée presque entière qu’elles passent sous cette forme, elles parviennent à faire des marches souterraines; et c’est particulièrement dans les bouzes qu’elles viennent chercher leur nourriture. Pendant l'hiver elles s’enfoncent dans la terre pour se mettre à l'abri de la gelée ; elles y pénètrent encore au mois de Mars pour y subir leur transformation en nymphes. Dans cet état, les Bibions ont une forme cylindrique un peu arrondie. La (1) Geoffroy a observé que ces larves n'avaient pas les deux grands sligmates postérieurs que l'on-voit dans la plupart des autres larves des Tipulaires. * C3 "#R 1” ai 4 æ dd (72) partie correspondante aû thorax est relevée en bosse. Les ailes et les pieds sont beaucoup moins développés que dans la plupart des autres nymphes nues. Enfin, après être resté cinq ou six semaines sous cette forme , l’insecte adulte paraît au jour, prend son essor, va s'établir de préférence et d’une . manière fort sédentaire sur les arbres fraitiers, dont les fleurs et les bourgeons paraissent lui offrir sa nourriture favorite; il s'occupe de ses amours, et finit une carritre qui a duré à peine un mois. ; x. BiBron précoce; B. hortulanus, Lat., Oliv., Meig. Noir, à poils blancs (mâle), ou d’un rouge jaunâtre (femelle). Bibion N.° 5, Geoff. T'ipula hortulana, Lion. Mouche de St. Marc, Reaum. Hirtea hortulana, Fab., Meig., Klassif Long. 5—411. Mâle : noir, couvert de poils blancs. Ailes diaphanes ; bord extérieur d’un bron pâle avec ses nervures brunes; stigmate brun. (PI. x, fig. 2). Femelle : tête, premier segment du thorax et écusson noirs. Deuxième segment du thorax en dessus et abdomen d’un rouge jaunâtre. Ailes brunâtres; bord extérieur plus foncé. Jambes antérieures fort renflées. Assez commun , au mois de Mai. 2. Brsiox St. Marc; B. marci, Lat., Meig. Noir. Ailes blanches (mâle), ou brunes (femelle) avec le. bord extérieur obscur. Bibion N.° 2, Geoff. Tipula marci, Linn. — brevicornis, Linn. — Mmarcinigra, Deg. — brevicornis, Fab. (75) Hiriea marci, Fab., Meig. , Klassif. Longs. 4—sk, D'un noir luisant, couvert de poils noirs. Ailes transparentes (mâle), ou noires (femelle); bord extérieur d’un brun pile avec ses nervures brunes; stigmate brun. Assez commun, au mois d'Avril. 5. Biron veiné; B. venosus, Meig. Noir luisant. Ailes hyalines à nervures brunes; nervures marginales et stigmate noirs. Long. 41. Femelle : noire. Thorax glabre, presque mat; les deux lignes dorsales enfoncées, très-distinctes. Abdomen très- Juisant, parsemé de poils d’un roussâtre pâle. Cuisses posté- rieures très-grêles à leur base, renflées presque subitement vers l'extrémité. Ailes hyalines; stigmate ovale arrondi, noir, ainsi que les nervures du bord'extérieur; les autres, partie d'un brun clair et partie blanchâtre ; base des cellules et extrémité de l'aile légèrement bordées de brun. Rare. Je n’ai pas observé le mâle. 4. Bis1ox St. Jean; B. Johannis, Lat., Meig. 4 D'un brun noirâtre. Ailes à stigmate d’un brun noirâtré, Pieds entièrement Rte (femelle). Cuisses noirâtres (mile). Bibion N.° 1, Geoff. Tipula Johannis, Linn., Deg. Hirtea præcox, Fab., Meig., Klassif. nt Mâle : long. 221. Thorax d’an noir brillant, couvert de poils noirs. Ailes diaphanes: bord extérieur et stigmate d’un brun noirâtre. Pieds ferrugineux ; cuisses noires ; antérieures légèrement ren- fées; jambes postérieures légèrement dilatées vers l’extrémité. Fr : long. 31. (74) D'un noir mat. Thorax muni de poils roussâtres très- courts. Ailes légèrement roussâtres ; stigmate comme dans lé mâle. Pieds entièrement ferrugineux; cuisses antérieures renflées. Les nervures des ailes dans cette espèce différent de celles des espèces précédentes, en ce que les deux petites nervures qui ferment postérieurement la cellule discoïdale extérieure sont égales, tandis qu’elles sont fort inégales dans les autres. J'ai vu beaucoup de mâles sans femelles voltigeant à la surface d’une argile sablonneuse, sur l’esplanade de Lille, au mois d'Avril. S. BiBion printanier; B. vernalis, Meig. D’an noir de poix. Ailes obscures; stigmate ferrugineux; Pieds ferrugineux. Long. 21. Femelle : d’un noir de poix. Ailes légèrement obscures; stigmale ferrugineux, un peu plus rapproché que dans l'espèce précédente de la nervure qui ferme postérieurement la cellule discoïdale. Pieds ferrugineux. Assez rare. Je n’ai pas observé le mâle qui, suivant M. Meigen, a les cuisses noirâtres. * DILOPHE ; Dicorxts. Dilophus, Meig., TL, Lat. — Bibio, Oliv., Lat. — Hirtea, Fab. Trompe un peu avancée; lobes terminaux cylindriques, allongés et velus. Lèvre supérieure courte et conique. Palpes de cinq articles; les deux premiers courts, cylindriques; le troisième plus long, élargi à l’extrémité; les deux derniers encore un peu plus longs, cylindriques. Antennes peu per- foliées, composées d’onze articles ; le troisième plus grand; les quatre derniers point perfoliés. Yeux ovales. Trois yeux lisses. Bords antérieur et postérieur du premier segment du (75) thorar denticulés. Cuisses marquées d’un sillon longitudinal; jambes antérieures terminées par un rang de pointes, et munies de deux autres pointes au milieu, extérieurement; tarses munis de trois pelotes. Nervures des ailes à peu près comme dans le genre précédent, excepté la première cellule postérieure recevant la nervure récurrente. (PI. 1, fig. 3). Deux caractères principaux ont déterminé M. Meigen à instituer le genre Dilophe aux dépens des Bibions, malgré les grands rapports qu’il ÿ a entre l’un et l’autre : les dentelures qui hérissent les bords du premier segment du thorax, et le rang de pointes dont les jambes antérieures sont munies. Cette armure des jambes, très-différente de la pointe unique; mais forte, qui caractérise les Bibions, paraît cependant lui être analogue dans ses fonctions. Il est fort probable que les Dilophes s’en servent également à creuser la terre pour en sortir lors de la dernière transformation. Les dentelures cornées du thorax, qui sont dirigées en arrière, sont propres aussi à favoriser le mouvement de progression, comme les poils épais qui, dans les larves des Bibions, bordent les segmens du corps. Cependant les observations nous manquent pour confirmer ces conjectures. Les métamorphoses des Dilophes sont inconnues, et nous ne pouvons que les deviner par l’analogie qu’elles ont probablement avec celles des Bibions. La première espèce est très-commune aux mois de Juillet et d’Août, sur les végétaux. Elle fréquente surtout nos espa- liers, et en parcourt le feuillage pour y recueillir avec la trompe les sucs qui y sont répandus. Le nom de Dilophe, dérivé du grec, indique les deux espèces de peignes dont le thorax est muni. Linnée, dans la Faune de Suède, a donné à l’espèce commune l’épithète de febrilis, sans nous révéler quel rapportelle a avec la fièvre. za. Diropnx commun; D. vulgaris, Meig. (76) Hirtea febrilis, Fab., syst. antl. T'ipula febrilis, Fab., Linn. Long. 221. D'un noir brillant. Pieds velus. Ailes diaphanes dans le mâle, à nervures marginales noires; noirâtres dans la femelle, et l'extrémité diaphane, les nervures bordées de blanc et le stigmate noir. (PI. 1, fig. 5). Commun. M. Meigen dit qu’il n’a jamais vu d'insectes aussi nombreux que ne le sont ceux-ci dans les prairies des environs du Rhin, Drcorxe fémoré; D. femoratus, Meig. Noir. Cuisses antérieures ferrugineuses. Long. 1 51. Femelle : noire. Côtés du thorax fauves vers le bord anté- rieur. Hanches et cuisses antérieures fauves. Ailes hyalines, stigmate noir. Meigen ne fait pas mention de la couleur fauve des côtés du thorax et des hanches. Je ne l'ai trouvé qu’une fois, à Ranchicourt, au mois de Juillet. TIPULAIRES rampantes; T. reptantes. SIMULIE ; simulia. Simulia, Lat., Lam., Meig. — Atractocera, Meig., Klassif. — Culex, Linn., Gmel., Fab., Schr. — Scathopse, Fab., (syst. antl.) — Hirtea, Schell. — Bibio, Oliv., Pallas. — Tipula, Deg. Corps court et assez épais. Tête hémisphérique. Trompe assez avancée, charnue, cylindrique, courte, légèrement renflée vers l'extrémité; lèvre supérieure plus courte que la trompe inférieure, subulée, voûtée en dessus, à pointe mousse, couchée sur la trompe inférieure , et renfermant une langue pointue. Palpes avancés, recourbés , de quatre articles; (77) le premier petit; les deux suivans plus longs, un peu renflés ; le quatriéme encore plus long, mais plus menu. Antennes insérées entre les yeux, avancées, droites ou un peu cour- bées, rapprochées, cylindriques, velues, d’onze articles les deux premiers séparés des autres. Yeux ronds et AP dans les mâles, échancrés et séparés par un front large dans les femelles. Point d’yeux lisses. Thorax ovale, voûté, sans sutures. Abdomen cylindrique. Pieds forts ; jambes sans pointes; premier article des tarses fort long, surtout dans les pieds postérieurs; le quatrième fort court. Balanciers découverts. Ailes larges, transparentes; cellule médiastine distincte ; marginale longue et fort étroite; point de sous-marginale ; une discoïdale étroite; quatre posté- ‘ rieures; les deuxième et quatrième pétiolées; cellule anale très-étroite. Ces cellules, à l'exception de celle du bord extérieur, sont peu distinctes. (PI. 1, fig. 4). Le genre Simulie, que M. Latreille a compris parmi ses Tipulaires florales, a quelques rapports de ‘conformation avec elles, particulièrement dans la forme des antennes et dans la disposition des nervures des ailes, dont les margi- nales seules sont bien distinctes. M. Meisen, plus affecté des différences, l’a placé dans une section particulière, sous la dénomination de Tipulaires latipennes, à laquelle j'ai cru devoir substituer celle de rampantes, qui rappelle un trait caractéristique plus prononcé que le premier. Ces diffe- rences' les plus sensibles consistent dans l'insertion des antennes, l’absence des yeux lisses, et surtout dans les habitudes qui indiquent encore d’autres modifications dans les organes. La manière dont les Simulies marchent est très- insolite. Lorsqu’elles sont posées sur une feuille, leurs tarses antérieurs S’'appuient dans toute leur longueur sur le plan de position ; ils sont dans un mouvement continuel de tîton- nement, et paraissent servir très-peu à marcher. C’est cette ; (78) habitude qui a fait donner par Linnée le nom de Culex reptans à l’espèce la plus connue. Comme ces insectes habi- tent ordinairement les buissons situés sous les arbres, et - qu’ils y recueillent avec la trompe les sucs répandus sur les plantes, et particulièrement ceux produits par les Pucerons, leurs tarses font les fonctions de palpes ; ils servent à reconnaître cet aliment, et on les croirait l’organe d’un sens supérieur au toucher. Indépendamment de ce genre innocent de nourriture, les Simulies en cherchent un autre en nous faisant la guerre comme les Cousins. Mais leurs piqûres sont peu douloureuses en Europe. On croit que les Moustiques des pays chauds appartiennent à ce genre. Cette ficulté malfaisante indique, dans la conformation de la trompe, encore une différence entre ces insectes et les Tipulaires musciformes; et, en effet, les Simulies ont sous la lèvre supérieure une langue ‘très- acérée que l’on n’a pas observée dans les autres, et qui est sans doute l'instrument coupable. Les métamorphoses de ces insectes sont inconnues. 1. SIMOLIE rampante ; S. reptans, Lat., Meis. Thoraxd’unnoirbleuâtre, cendré antérieurement. Abdomen d’un brun noirâtre. Pieds obscurs; jambes blanches ; 1arses antérieurs noirs. Scathopse reptans, Fab. antl. Culex reptans, Linn., Gmel., Schr., Fab., spec., ent. syn. Bibio erythrocephalus, Oliv. Tipula erythrocephala, Des. Long. 1 11. D'un brun noirâtre. Premier article des antennes blanc. Yeux d’un rouge brun. Thorax un peu bronzé. Abdomen d’un brun moins foncé, rougeñtre en dessous. Balanciers jaunes. Pieds antérieurs noirs; toutes les jambes couvertes d'un duvet blanc; premier article des tarses un peu renflé, {PL x, g. 4). .. (79) Le mâle, que M. Meigen n’a pas observé, est un peu plus grand que la femelle. Il paraît être moins nombreux. Je ne l’ai rencontré qu’en été et en automne. 2. Sun printanière ; $..vernum, N. Noir. Jambes renfltes. Long. 141. D'un noir mat. Thorax couvert d’un duvet grisâtre très+ léger. Abdomen et pieds couverts de poils roussâtres courts. Balanciers d’un roussâtre clair. Jambes légèrement renflées. Tarses noirs. La nervure anale des ailés est grande-et sinueuse. Au commencement de Mai; je lai trouvée raremert. TIPULAIRES xylophagiformes; T, aylophagiformes. RHYPHE; Rayraus. # Rhyphus, Lat., Lam., Meig. — Anisopus, Meig., Klassif., Il. — Sciara, Rhagio, Fab. — Tipula, Scopoli. — Musca, Reaum., Linn., Gmel. Tête séparée du thorax par un cou distinct. Trompe menue, cylindrique, avancée horizontalement ; lobes terminaux for- mant un petitarticle bifide. Lèvre supérieure subulée, insérée à la base de la trompe, couchée sur elle et d’égale longueur. Langue fine, pointue, roide et un peu plus courte que la lèvre. Palpes composés de quatre articles distincts; le deuxième plus épais, le troisième plas court. Antennes à peu près droites, filiformes , insérées sur la partie inférieure du front, de seize articles; les deux premiers un peu plus grands; les autres petits, serrés et légèrement velus. Yeux ovales. Yeux lisses égaux, situés sur un tubercule commun. Thorax peu élevé. Pieds peu allongés; hanches courtes; jambes terminées par deux pointes très-courtes. Cellule médiastine des ailes fort étroite; marginale sinueuse du côlé intérieur, éloignée de l'extrémité de l'aile; sous - marginale # ‘a « "à 6) | di assez étroite ; trois discoïdales; les deux antérieures allongées; la postérieure à peu près ovale, allongée; cinq postérieures; les première, quatrième et cinquième plus longues; la cinquième plus large; cellule axillaire confondue avec la fausse, (PI. 1, fig. 5). Je place ce genre dans une section particulière, parce qu’il me semble qu’il se refuse singulièrement à entrer dans aucune dés autres divisions naturelles des Tipulaäires. M. Latreille Va compris parmi les Fungivores; cependant il manque non- seulement d’un caractère essentiel à cette section, c’est-à-dire que les larves ne doivent pas leur subsistance aux champi- gnons, mais encore de la plupart des autres marques auxquelles on la reconnaît si facilement, telles surtout que la forme bien’ caractéristique des pieds et des nérvures des ailes, , # rie M. Meigen, en relevant cette erreur de M. Latreille, me paraît tomber dans une autre, en comprenant les Rhyÿphes parmi les Tipulaires musciformes. En effet, il suffit de jeter un regard sur ces insectes , et sur les genres que nous venons de décrire, pour se convaincre que la nature les a formés sur un modèle tout différent; on ne retrouve dans les pre- mières, ni la forme épaisse du corps, ni celle de la tête si différente dans.les deux sexes, ni l’insertion singulière des antennes, ni le système des nervures alaires, qui caractérisen . Parfaitement les autres; enfin, les habitudes n’offrent pas plus de ressemblance que les organes. Aussi les motifs sur lesquels . M: Meigen se fonde pour réunir ces insectes sont-ils très-vagues. Ts se bornent à quelques rapports, comme dans la confor- mation des antennes et la présence des yeux lisses, caractères que l’on remarque dans d’autres Tipulaires. 11 est probable que cet excellent observateur s’est particulièrement déterminé à cette réunion’ d'après la considération que les larves des Rhyphes vivent dans lés bouzes, comme celles des Bibions ÿ (81) mais ces larves ne se ressemblent pas d'ailleurs entre elles, et il me semble que ce rapport d’habitudes ne prouve une affinité réelle que lorsqu'il est appuyé sur des rapports de conformation. à Le nom que je donne à la section dans laquelle je crois devoir isoler les Rhyphes, rappelle une certaine ressemblance entre ces Tipulaires et les Diptères xylophagites. Les an- tennes offrent également fes deux premiers articles séparés, d’une suite d’autres qui, dans cette dernière famille, ne sont considérés, peut-être à tort, que comme n’en faisant qu’un seul; et les nervures des ailes ont aussi des rapports assez remarquables. Les Rhyphes se tiennent de préférence sur les troncs des arbres. Is ont le vol rapide et se réunissent quelquefois en troupes nombreuses dans les airs, surtout lorsque le temps est orageux. Nous les voyons souvent aussi sur nos fenêtres. Les femelles déposent leurs œufs tantôt dans des bouzes, tantôt sur le bois pourri, sur le linge ou le papier humide dans nos habitations. Les larves qui en proviennent sont allongées et cylindriques; les segmens du corps ont chacun une bande brune sur un fond blanchôtre. On découvre à la bouche deux espèces de palpes frangées, et à l'extrémité du corps quatre stigmates saillans, en forme de tubes. Les nymphes sont nues; elles ont le bord postérieur des segmens de l'abdomen muui de petites épines dirigées en arrière, qui donnent sans doute à l’insecte le moyen de s'élever à la surface de la terre au moment de sa dernière transformalion. ; s. Raypues de fenêtres; R. fenestralis, Lat., Meig., Lam. Ailes à points obscurs et tache à l'extrémité. Anisopus nebulosus, Fem., Meig., Klassif Sciara cincta, Fab., antl. Rhagio cinctus, Fab., ent. syst, T'ipula fenestralis, Scop. (82) Musca succincta, Gmel. è Long. 31 Palpes et antennes noirâtres. Tête et thorax cendrés; dos marqué de trois bandes noires : ; l'intermédiaire divisée longi- tudinalement par une ligne cendrée; écusson gris. Abdomen d’un brun noirâtre avec les segmens bordés de roussâtre clair, dans le mâle; moins foncé, dans la femelle. Pieds ferrugineux ; genoux noirs. Stigmate de l'aile noirâtre; une tache obscure, allongée, au bord extérieur, plus près de la base ; à côté de celle-ci, vers le bord intérieur, une petite tache moins foncée; près de la base de l'aile, une autre petite tache; encore une autre sous le stigmate; l’extrémité de la cellule discoïdale postérieure brune; enfin, une assez grande tache triangulaire à l’extrémité de l'aile; les nervures postérieures bordées de brun. (PI. 1, fig. 5). Commun, J1 y a souvent des individus d’uh roux ferrugineux, 2. Raypae ponctué; R: punctalus, Meig. Ailes à stigmate obscur et à quelques taches plus pâles$ extrémité sans tache, Anisopus nebulosus, Mas., Meig., Klassif. © Sciara punctata, Fab., antl. Rhagio punctatus, Fab., ent. syst. © Musca bilineata, Gmel. Long. 2451. Souvent plus petit, mais semblable au précédent. La petite tache voisine du stigmate en est séparée; l’extrémité de la cellule discoïdale postérieure n’est pas brune, et l’extrémité de l'aile n’a pas de tache. | Commun. TIPULAIRES fungicoles; T. fungicolæ. Corps allongé. Tête arrondie. Trompe peu avancée. Palpes recourbés, ordinairement de quatre articles. Antennes tantôt (83) filiformes et peu allongées, tantôt sétacées et allongées, insérées entre les yeux, ordinairement de seize articles. Yeux ronds, allongés ou échancrés, séparés par le front. Yeux lisses de grandeur inégale, et paraissant manquer quelquefois. Thorax sans suture. Abdomen cylindrique, quelquefois comprimé ; de sept segmens. Pieds un peu allongés; hanches ordinairement longues; jambes terminées par deux pointes ordinairement allongées. Balanciers découverts. Ailes cou- chées; ordinairement une cellule médiastine distincte ; une ou deux marginales; sous-marginale ordinairement nulle; ordinairement une discoïdale; quatre postérieures; la deuxième ordinairement pétiolée ; la troisième fort longue ; la quatrième quelquefois pétiolée ; axillaire ordinairement confondue avec la fausse (1). (PI. 1, fig. 6—8; pl. 2; fig. 15). Une grande partie des Xylophages parmi les Coléoptères, plusieurs Staphylins, et les Tipulaires fungicoles parmi les Diptéres, sont à peu près les seuls insectes auxquels, dans l’état de larves, la nature ait assigné pour. aliment la nom- breuse famille des champignons. Tandis que des insectes de tous les ordres se nourrissent de la substance ou des sucs des autres plantes, il semble que ces petits groupes, qui n’ont d’ailleurs aucune autre conformité entre eux, aient une org anisation appropriée à ces singulières productions ; et cependant la partie charnue des champignons est presque toujours peuplée de larves qui y prennent leur acçroissement. Elles passent ce période de leur vie; non-seulement dans les Agarics et autres espèces dont la substance est subéreuse ; mais encore dans celles qui n’ont qu’une existence éphémère; comme les Amanitesi ce qui indique, au moins dans ün certain nombre de ces larves, un développement bien rapide. Ces larves sont vermiformes; à tête cornée et sans pieds, — > (1) IL nous paraît que la cellule discoïdale est analogue à is discoïdale externe des Tipulaires qui en ont plusieurs, e (84) comme celles de toutes les Tipulaires. Elles ont quelquefois, le long du corps, des mamelons charnus qui leur servent à marcher ; d’autres ont sur la tête des appendices en forme d'antennes; quelques-unes vivent en société; la plupart élaborent une humeur visqueuse qui sort de la bouche, et qu’elles emploient, soit à tapisser les parois de leurs habi- tations, soit à former la coque dans laquelle elles se changent en nymphes. Pour subir cette transformation , elles se retirent ordinairement dans la terre, et sont alors allongées et cylin- driques. Parmi les organes de l’insecte adulte qu’elles mon- trent appliqués contre le corps, les antennes offrent une singularité. Au lieu d’être couchées sur la poitrine, comme dans les autres nymphes nues et immobiles, elles le sont sur le thorax, au moins dans les espèces dont les métamor- phoses ont été observées. Sous la forme ailée, les Tipulaires fungicoles ont une conformation généralement très-caractérisée. Elles diffèrent de toutes les autres par la longueur des hanches, par les pointes qui terminent les jambes , par les cellules postérieures des ailes, dont la deuxième est pétiolée. Elles s’éloignent encore des sections voisines, soit par la présence des yeux lisses, soit par la forme des antennes, soit par la suture du thorax. Cependant ces caractères s’affaiblissent quelquefois; ils participent surtout alors de ceux des Tipulaires terricoles, et la place de plusieurs genres dans l’ordre naturel est telle- ment marquée entre les deux sections, qu'il est fort arbitraire de les comprendre dans l’une plutôt que dans l’autre. Il semble même que la nature en ait indiqué une intermédiaire, caractérisée par la forme sétacée des antennes qui est parti- culière à ces genres équivoques. Il est d’ailleurs fort douteux qu’ils appartiennent tous aux fungicoles par la manière de vivre qui à donné lieu à cette dénomination. (85) SCIARE ; Scrara. Sciara, Meig., Fab., Panz. — Molobrus, Lat. — Hirtea, Fab. — Rhagio, Fab. — Tipula, Geoff., Gmel., Fab. Tête petite, sphéroïdale. Trompe un peu avancée, courte, épaisse, élargie au milieu, un peu allongée aux deux côtés antérieurs; lèvre supérieure pointue; point de langue dis- tincte. Palpes avancés, recourbés, velus, de trois articles renflés et égaux. Antennes avancées, arquées, cylindriques, plus longues que la tête, de seize articles; les deux premiers plus épais et séparés des autres. Yeux profondément échancrés. Trois yeux lisses, disposés, en triangle ; l’antérieur pius petit. Thorax ovale, voûté, marqué de trois sillons. Écusson étroit; métathorax à peu près vertical. Abdomen effilé, cou- vert de poils courts , cylindriques, et terminé par deux pinces de deux articles, dans le mâle; pointu, dans la femelle, Pieds allongés, menus; cuisses légèrement sillonnées du côté inté- rieur; jambes munies de fort petites pointes. Balanciers dé- couverts. Ailes grandes, couchées, parallèles; une cellule marginale ; discoïdale étroite ; la première postérieure s’éten- dant jusqu’à la base de l'aile; nervure anale rudimentaire. (PL 1, fig. 6). Je ne crois pas devoir adopter la section des Tipulaires lugubres que M. Meigen a formée pour ce genre seul, par la raison qu’il a tous les principaux caractères des fungicoles, et que je ne lui vois qu’une seule différence dans le nombre des articles des palpes, différence même dont on pourrait con- tester la réalité. La couleur rembrunie des ailes, qui a fourni un nom à la section, n’appartient qu’à une partie des espèces, et quant à la manière de vivre des larves, eomme elle est encore inconnue, l’analogie nous permet de croire qu’elle diffère également peu de celle des Tipulaires fungicoles. On doit à M. Meigen la seule observation qui ait été faite sur les développemens de ces insectes. Il a vu, dès le mois (86) de Mars, un grand nombre d'individus du. Sciara hyalipennis. sortir de la terre d’un pot à fleur posé sur la fenêtre de sa chambre. La peau des nymphes, restée à demi dans la terre, était sans pointes, blanchâtre, avec le thorax jaune. Peu d'heures après leur naissance, ces Tipulaires s’accouplèrent, et au commencement de Juin il parut une nouvelle génération. Ils se trouvent depuis le printemps jusqu’en automne sur les buissons, les fleurs, les gazons. Leur nom dérive de skiaros, ombragé, à câuse de la couleur rembrünie de leurs ailes. 1. Balanciers obscurs. 4 . Salare morio; S. morio, Meig., Fab., antl. = Noir. Abdomen marqué de jaune. Ailes noires. Sciara florilega, Meig., Klassif. --Tipula forcipata, Kab., ent. syst., Gmel., syst. nat. -Hirtea foreipata, Fab., syst. antl. Long. 21. Noir. Thorax luisant. Côtés de l’abdomen jaunes dans la femelle. Pieds noirâtres. Ailes d’un noir plus foncé cos la femelle. (PL 1, fig- 6)- Commune. , 2. Sorare pieds verdâtres ; 8. viridipes. Nob. Noir. Pieds verdûtres. PL Long. 151. Noir. Pieds d’un gris verdâtre. Ailes obscures. - Rare. | 3. Sorane fuscipède ; #. fuscipes, Meïg. Noir. Pieds obscurs. Cuisses antérieures rousses. Ailes obscures. : 7 1 Long: 1 11. Noir. Guisses et jambes roussâtres; les postérieures obscures. (87) Je rapporte sans certitude cette espèce au $. fuscipes de Meig. Rare. 4. Scrae vitripenne ; S. vitripennis, Meig. Thorax noir luisant. Abdomen et pieds bruns. Ailes hyalines. Long, 11. Noir. Antennes plus courtes que le corps. Thorax luisant. Abdomen et pieds noirâtres. Ailes hyalines. Commun. 5. Scrarr nitidicolle ; S, nitidicollis, Meig. Noir. Thorax luisant. Pieds roussâtres. Ailes légèrement obstures. Long. 1]. Noir. Antennes plus courtes que le corps. Thorax luisant. Abdomen mat. Pieds d’un roussâtre obscur. Ailes légèrement obscures. Commun. TL. Balanciers jaunes ou pâles. 6. Scan flavipède ; $. flavipes, Meig., Panz. Thorax jaunâtre. Abdomen obscur. Pieds roussâtres. Long. 1#E Roussâtre. Antennes de la longueur du corps, obscures, couvertes de poils courts. Premier article jaune. Bord'antérieur du thorax d’un jaune pâle; le reste d’un roux clair. Abdomen noirâtre. Dernier segment roussâtre. Au mois d’Août. MYCÉTOPHILE; Mycérormra, Mycetophila, Meig., I., Fab., Lat., Lam.— Leia, Meig. — Sciara, Fab. — Tipula, Deg., Scop., Vill. — Musea, Vill. Tête petite, ronde, aplatie en dessus, insérée au bas du thorax; front large. Trompe à peine saillante. Lèyre supérieure 4 _(88) peu distincte. Palpes avancés, recourbés, cylindriques; Le premier article plus petit que les trois autres ordinairement . égaux, un peu renflés vers l’extrémité et velus. Antennes avancées, arquées, de la longueur du thorax; les deux pre- miers articles distincts des autres, en cône renversé, velus; les autres cylindriques. Yeux ovales. Yeux lisses, tantôt au nombre de trois, tantôt de deux peu distincts, situés au bord interne des yeux à faceltes. Thorax fort élevé ; écusson fort petit. Abdomen grêle, cylin- drique dans les mâles, comprimé dans les femelles, Cuisses comprimées; jambes postérieures ordinairement munies de deux rangs de pointes du côté extérieur; ordinairement point de cellule médiastine aux ailes; la première postérieure s’élen- dant jusqu’à la moitié de la longueur de l'aile. (PL. 1, fig. 7—8). _ de crois devoir réunir les Mycétophiles et les Leias de M. Meigen, parce que ces Tipulaires me paraissent appartenir au même genre naturel. Cet excellent observateur, à la vérité, signale dans ces deux groupes trois caractères différentiels tirés de la forme de l’abdomen, de la disposition des nervures des ailes et du nombre des yeux lisses; et si ces différences étaient constantes ; l’on ne pourrait nier que, par leur réunion ;, elles n’eussent l'importance de caractères génériques; mais il me semble que les deux premiers s’évanouissent quelquefois , et que le troisième n’autorise pas la séparation. En effet, la différence dans la forme de l’abdomen consiste, de l’aveu même de M. Meigen, en ce qu’il est comprimé dans Les Mycé- tophiles mâles, et qu’il ne l’est pas ordinairement dans Îles Leiïas. Quant aux nervures des ailes, les dispositions princi- pales offrent dans ces deux coupes plusieurs légères modifi- cations, et il se trouve dans les figures mêmes de M. Meigen, une ressemblance parfaite entre les ailes du Leia flavicornis, par exemple, et du Mycétophile analis. Sous le rapport des yeux lisses, ces Tipulaires différent entre elles par la position (897 et le nombre apparent; mais on ne peut passaccorder beau- coup d'importance à ces différences. M. Meigen reconnaît lui- même que la position ne fournit pas un caractère générique, puisque, dans ses Leias, ces organes sont situés, tantôt sur le vertex, et tantôt sur le front. Quant au nombre, toutes les Tipulaires fungicoles, à l’exception des Mycétophiles de M. Meigen, en présentent trois; mais l’intermédiaire est si peu distinct, que les meilleures loupes suffisent à peine pour le faire apercevoir; et ce grand observateur, en disant qu'il ne l’a jamais pu découvrir dans ce genre, ne paraît pas en nier absolument l'existence. D’aÿrès ces diverses considérations, je ne regarde les Leias que comme une division des Mycétophiles. Le même entomologiste rapporte que les larves de ces Tipu- laires vivent dans plusieurs espèces de champignons, particu- lièrement dans les amanites et les agarics, même les plus vénéneux, tels que le muscarius. On les y trouve en été et vers l’antomne en nombreuses colonies. Il les a élevées, avec quelque difficulté occasionnée par la prompte décom- position de ces végétaux, en posant sur une planche un champignon peuplé de ces larves, jusqu’à ce qu’il fat entiè- rement percé. Il en a mis ensuite une partie, avec les larves qui s’y trouvaient, dans un verre à demi-rempli de terre humide. Les larves entrèrent bientôt dans la terre, et peu de jours après, les insectes ailés parurent. A. Articles des palpes d’égale grosseur. 1. Deux yeux lisses peu distincts au bord interne des yeux à facettes. (G. mycétophile, Meig.) a. Quatrième cellule postérieure des ailes à peu près de la longueur de la deuxième. (PI. 1, Gg. 7). 1. Mycérormise lunée; M. lunata, Meig., Fab. Antennes brunes à base jaune. Thorax ferrugineux avee trois bandes brunes. Abdomen brun avec le bord des segmens jaunâtre. Ailes marquées d’une tache et d’une lunule brune. (90) Sciara lunata, Fab., syst antl. Long. 1 51. Palpes d’un jaune fort pâle. Antennes brunes; les trois premiers articles jaunes. Front brun, velu. Thorax ferrugineux avec trois bandes brunes; les bandes latérales courtes. Abdomen brun en dessus avec le bord postérieur des segmens jaune, et jaune en dessous. Pieds d’un jaune fort pâle avec les tarses bruns; cuisses postérieures terminées de noir. Ailes légère- ment jaunâtres vers la base, marquées d’une tache qui couvre KR nervure postérieure de ja cellule discoïdale et d’une lunule noirâtre vers l’extrémité, plus obscure vers le bord extérieur, ‘quelquefoïs à peu près effacée; la deuxième postérieure à pédicule trés-court. (PL. 1, fig. 7). Assez rare. ë M. Meïgen a trouvé assez souvent en automne la larve dans les champignons sans pédicule. Il a observé aussi dans les mêmes champignons, en hiver, l’insecte développé, dans Penveloppe de nymphe. | 2. MycéroPuise arquée ; M. arcuata, Meïg. D'un brun noïrâtre. Thorax avec les épaules jaunes. Pieds d’un jaune fort pâle. Ailes marquées d’une tache et d’une lunule brunes. Eong. 211. Semblable à l'espèce précédente, à Pexception du thorax avec les épaules jaunes, et de l'abdomen sans bord jaune aux segmens. M. Meigen n’a observé qu’une femelle; je n’ai vu qu’un mâle. 3. Mycérornice linéole; M. lineola, Meïg. Thorax ochracé , rayé de brun. Abdomen obscur, à segmens bordés de jaune, Ailes à tache obscure. Antennes obscures à base jaune. (91) = Long. 21. D'un roux clair. Antennes obscures, à l’exception des deux premiers articles. Thorax à trois larges bandes noirâtres, et trois taches obscures sur les côtés; écusson obscur à bord postérieur jaune. Abdomen noir avec le dessous, les côtés et le bord postérieur des segmens roussâtres. Pieds d’un jaune pâle ; extrémité des cuisses postérieures noirâtre ; tarses obscurs. Balanciers jaunes. Ailes jaunâtres; une tache d’un brun noirâtre à l'extrémité de la cellule discoïdale, Assez rare; dans les bois. 4. Mxcérormice ruficolle; M. ruficollis, Mégerl., Meig. Thorax roussâtre. Abdomen noir; segmens bordés de blanc. Antenues et pieds jaunes. Ailes à tache noirâtre. Long. 1 il. : Tête roussâtre. Antennes jaunes, les derniers articles légè- rement obscurs. Thorax d’un roux clair. Abdomen noir; bord postérieur des segmens roussâtre; anus fauve. Pieds d’un jaune pâle. Balanciers jaunes. Ailes jaunâtres ; une tache d’un brun noirâtre à l'extrémité de la cellule discoïdale. Assez rare. Suivant M, Meigen, elle a le front noirâtre, le bord des segmens de l'abdomen, les jambes et les tarses à extrémité noire. Est-ce la même espèce ? 5. Mycérormie ornaticolle ; M. ornaticollis, Meig. Noirâtre. Thorax avec les côtés d’un gris soyeux. Abdomen avec les côtés des segmens jaunes. Long. 21. Mâle : tête et thorax d’un gris noirâtre mat. Antennes obscures avec les quatre premiers articles jaunes. Côtés et dessous du thorax jaunes. Abdomen noir; côtés et dessous des deuxième, troisième et quatrième segmens jaunes ; cinquièmé et sixième entièrement noirs; septième et anus jauues. Pieds, (92) d’un jaune päle; tarses obscurs. Balanciers jaunes. Ailes légèrement obscures. Assez commune. 6. MxcéroPmire anale; M. analis, Meig. Thorax roussâtre avec le dos noirâtre. Abdomen brun avee le bord des segmens et le septième jaunes. Long. 21. Front blanchâtre sous les antennes, jaune au dessus. Au- tennes brunes avec les deux premiers articles jaunes. Thorax d’un gris roussâtre pâle avec le dos noirâtre. Abdomen noi- râtre, marqué de jaune sur les côtés ; septième segment jaune. Pieds d’un jaune pâle avec les tarses obscurs. Balanciers d’un jaune pâle. Ailes légèrement obscures. Rare. 7. Mxcéroræire antennes pâles; M. pallidicornis. Nob. Thorax roussâtre avec le dos brun. Abdomen noir avec les eôtés et le bord postérieur des premiers segmens jaunes. Long. 21. Antennes d’un brun clair avec les premiers articles jaunes et l’extrémité obscure. Thorax roussâtre avec le dos brun. Abdomen noir avec les côtés et le bord postérieur des pre- miers segmens jaunes. Balanciers et pieds d’un jaune fort pâle. Ailes très-légèrement jaunâtres au bord extérieur. Rare. 8. Mrcérormse pieds jaunes; M. flavipes. Nob. Noir, Pieds jaunes, Long. 21. D'un noir mat. Tête et thorax couverts de petits poils jaunes. Thorax à poils blanchâtres. Aous du mâle roux. Pieds d’un jaune soyeux; base des hanches noire; articulations des hanches aux cuisses noirâtres une ligne noire sous les cuisses antérieures; tarses obscurs. Balanciers jaunes. Ailes à ner- vures du bord postérieur noires, les autres assez pâles, (93) Rare ; à Lille. \ 9. Mycéropmire discoïdale ; M. discoidea, Meig. Thorax jaunâtre à disque obscur. Abdomen ferrugineux à bandes noires. Long. 151. Tête obscure. Palpes et hypostome jaunes. Antennes brunes; les trois premiers articles jaunes. Thorax brun au dessus, jaune sur les côtés et en dessous. Abdomen jaune; une bande transversale noire au bord postérieur des segmens et s’élargissant sur le dos. Pieds d’un jaune pâle; tarses obscurs; les pointes le long des jambes courtes. Balanciers jaunes. Deuxième cellule postérieure des ailes un peu plus courte que la quatrième. Assez rare. 10. Mycérormie pygmée; M. pygmea. Nob. Roussâtre. Dos et le dessus de l'abdomen brun. Base des antennes jaunes. Long. 1 #1. D'un roussâtre clair. RAR d’un brun clair, avec là deux premiers articles jaunes. Dessus du thorax et de l’abdo- men bruns. Jambes et tarses obscurs; pointes le long des jambes fort courtes. Ailes légèrement obscures; quatrième cellule postérieure .un peu plus longue que la deuxième. Assez commune. 11. Mycérornise naine; M. nana. Nob. Roussâtre. Dessus du thorax et de l’abdomen brun. An- tennes entièrement brunes. Long. 141. D'un roussâtre pâle. Antennes entièrement brunes. Dessus du thorax et de l’abdomen brun; ce dernier noirâtre à l’extré- mité, Tarses obscurs; pointes le long des jambes postérieures à peine distinctes. Balanciers pâles. Ailes très-légèrement (94) obscures; quatrième cellule postérieure de Ja longueur de la seconde. Assez commune: 12. Mycérorise rousse; M. rufa. Nob. Rousse. Thorax marqué de lignes brunes. Ailes d’un jaune roussâtré. Long. sil. | D'un roux marron. Antennes à derniers articles obscurs: Thorax muni de longs poils noirs et marqué de trois lignes brunes, dont l’intermédiaire s’élargit et se divise en deux, antérieurement; les latérales plus courtes. Abdomen brun avec les côtés des premiers segmens roux. Pieds d’un jaune pâle afec les tarses obscurs. Balanciers pâles. Ailes d’un jaune roussâtre plus foncé au bord extérieur; nerŸures jaunes: Assez commune: js 13. Mycéropmire incomplète ; M. incompleta. Nob. Noïâtre. Deux nervures des ailes incomplètes. Long. 2. D'un brun noirâtre mat. Trompe, partie supérieure de l’hypostome et les trois premiers articles des ântennes jaunes. Thorax marqué d’une tache jaune de chaque côté du bord äntérieur. Segmens de l’abdomen bordés postérieurement de gris roussâtre. Pieds d’un jauné fort pâle; les pointes le long des jambes postérieures courtes; tarses obscurs. Bälanciers jaunes. Ailes hyalines, légèrement velues ; les nervures mar- ginale et apicali-interne incomplètes et n’atteignant pas l'extrémité de l'aile ; une petite cellule médiastine, très< étroite dans la marginale, et appuyée contre la discoïdale ; à la base de Paile. Je ne l’ai trouvée qu’une fois, près de Lille. 8. Quatrième cellule postérieure des ailes beaucoup plus longue que la deuxième. (PI. 1, fg. 8). (95) 24. Mycérormire soyeuse; M. sericea. Nob. : Front et côtés du thorax soyeux. Abdomen noir, avec le dessous et les côtés des segmens fauves. Long. 1 51 Front couvert de poils d’un gris soyeux. Antennes brunes avec les cinq premiers articles jaunes. Thorax noirâtre avec les côtés couverts de poils blanchâtres. Abdomen noir ; dessous et côtés des segmens fauves; dernier entièrement noir ; anus fauve. Pieds d’un jaune pâle avec les tarses obscurs; les pointes le long des jambes postérieures fort courtes. Ailes hyalines; une cellule médiastine. Rare. c. Quatrième cellule postérieure des aîles beaucoup plus courte que la deuxième. 15. Mycéropie latérale; M. lateralis, Meig. Noirâtre. Côtés de l'abdomen et pieds jaunes. Long. 1 ©. . Noirâtre, Palpes jaunes. Antennes brunes; premiére, deuxième et base du troisième article jaunes. Côtés de labdomen jaunes. Pieds d’un jaunâtre pâle; tarses obscurs; pointes le long des jambes postérieures fort courtes. Ailes légèrement obscures. « Rare. IL. Trois yeux lisses sur le front. (G. Leia, Meig.) » 16. Mycéroruice fascipenne ; M. fascipennis. Ferrugineuse. Antennes brunes à base jaune. Ailes marquées d’une bande transversale brune vers l'extrémité. ÆLeia fascipennis, Meig. Long. 221. Ferrugineuse. Antennes brunes ; les trois ou quatre premiers articles fauves. Yeux lisses rangés en ligne courbe. Thorax luisant. Abdomen terminé de brun dans les femelles ; jambes (96) ‘et tarses obscurs. Ailes légèrement jaunâtres; une bande brune, transversale vers l'extrémité, plus large et plus foncée vers le bord extérieur, et échancrée au milieu; une autre tache peu distincte près du bord intérieur; cellule sous-mar- ginale courte; première postérieure large; quatrième beau- coup plus longue que la deuxième. (PI. r, fig. 8). Je rapporte cette espèce au Leia flavipennis de M. Meigen, à cause des antennes brunes; cependant c’est peut-être le flavicornis, et peut-être ces deux espèces devraient-elles être réunies. : Peu commune. 17. Mycérorise annulée; M. annulata. Nob. Ferrugineuse. Antennes brunes à base jaune. Ailes jau- nâlres, sans tache. Long. 21. Mâle : ferrugineux. Antennes brunes; les deux premiers articles jaunes. Yeux lisses rangés en ligne courbe. Thorax luisant. Segmens de l’abdomen marqués d’une large tache triangulaire, obscure, au bord postérieur; les deux derniers segmens entiérement noirs. Un anneau noir à extrémité des cuisses postérieures. Nervures des ailes comme dans l'espèce précédente. Rare. Je n’ai pas observé la femelle. 18. Mycéroruise des bois; M. nemoralis, Meig. Noir. Pieds d’un jaune pâle. Ailes à bord extérieur jaunâtre. " Long. 31. | D'un noir luisant, Tête d’un noir mat. Paipes d’un fauve obscur. Les trois premiérs articles des antennes roussâtres. Trois yeux lisses égaux, assez éloignés les uns des autres, et rangés sur une ligne à peu près droite. Thorax parsemé de poils fauves; une ligne jaune sur les côtés, vers l'origine des (97 ) ailes. Abdomen également velu. Pieds d’un jaune pâle; deuxième article des hanches noirâtre ; jambes nues ; tarses nôirâtres: Balanciers jaunes. Ailes à bord extérieur légèrement jaunâtre ; la nervure qui divise la première et la deuxième cellules postérieures incomplète et interrompue à sa base. M. Meigen n’a vu qu’un individu de £ette espèce , dont la tête était endommagée, et il n’a pu observer les yeux lisses. J'ai pris plusieurs fois cet insecte dans la forêt de Nieppe, au mois de Mai. La femelle ne diffère du mâle que par la forme de l’abdomen. 8. Premier article des palpes beaucoup plus épais que les “autres. 19. Mycéroruise anomale ; M. anomala. Nob. Palpes de trois articles distincts, dont le premier très- épais et les autres très-menus. Long. 1 = 1. D'un noirâtre mat. Palpes de trois articles distincts, dont le premier très-épais , ovalaire, comprimé ; les deux autres très-menus , et paraissant former le crochet avec le premier. Antennes fort courtes; les quatorze derniers articles réunis ,.à peine plus longs que les deux premiers, et à peine distincts les uns des autres. Pieds d'un roussâtre fort pâle; jambes pos- térieures sans rangs de pointes. Ailes légèrement obscures; la quatrième cellule postérieure de la longueur de la deuxième. Je regarde comme les mâles de cette espèce, des individus ‘qui n’en diffèrent que par une taille plus petite , et par des antennes un peu plus allongées et à articles plus distincts. ©" Au printemps. SCIOPHILE ; ScioPrira. “Sciophila, Meig: — Platyura, Meig., .). "Klassif — Asin- dulum, Lat. — Tipula, Fab. Tête petite, arrondie. Palpes avancés , recourbés. Antennes “avancées ,'trquées ; ordinairement plus longues que le thorax, Cyd 4 (98) légèrement comprimées; les deux premiers articles dis tincts des autres, en cône renversé et velus ; les autres cylin- driques. Yeux ronds ou fégèrement ovales. Trois yeux lisses sur le front, inégaux, rapprochés et disposés en triangle. Thorax fort élevé. Écusson petit. Abdomen grêle, com- primé dans les mâles, quelquefois élargi vers l’extrémité dans les femelles. Jambes postérieures et intermédiaires mu- nies de deux rangs de fort petites pointes du côté extérieur. Cellule médiastine divisée en deux par une petite nervure transversale ; deux marginales, dont la première parfaite et ordinairement petite et carrée. ( PI. 2, fig. 1 et2 ). Le genre Sciophile, que M. Meigen a détaché des Pla- tyures , se place très-naturellement entre celles-ci et les My- cétophiles. Il diffère particulièrement de ces dernières par la forme plus comprimée des antennes, par celle de l’abdomen et par la disposition des nervures des ailes. Les yeux lisses paraissent être au nombre de trois, comme dans les Leias de M. Meigen; mais l'intermédiaire est d’une si extrême peti- tesse , qu’il échappe souvent aux regards les plus exercés. Le fondateur du genre le distingue encore des Mycétophiles par la longueur des antennes qui lui ont paru plus allongées que dans ces dernières. Gette différence ne me paraît pas réelle; mais dans l’un et dans l’autre , les antennes des mâles sont plus longues que celles des femelles. Les Sciophiles, ainsi que leur nom l'indique, aiment l'ombrage et vivent dans les bois. Elles n’ont été observées que dans l’état adulte. I. Première cellule sous- marginale grande. (PI. 2, fig. 1). 1. Saopmire striée ; 15. Striata, Meig. Ochracée. Thorax marqué de cinq lignes -noirâtres. Ailes tachetées et terminées de noirâtre. Long.221.. Ochracée. Tête marquée d’une ligne, noire. Antennes (99 ) noires ; les deux premiers articles jaunes. Thorax marqué de: cinq lignes noires , dont les deux latérales se réunissent avant d’atteindre le bord antérieur. Segmens de l’abdomen marqués d’une grande tache sur le dos , qui s’élargit et borde entière- ment le bord postérieur. Ailes bordées postérieurement de noirâtre et marquées d’une tache noirâtre à la base de la première et de la deuxième cellules sous-marginales ; une tache au bord extérieur. Assez rare. II. Première cellule sous-marginale fort petite ( PI. 2, fig.2). 2. Scrorxite ceinturée ; S$. cingulata, Meig. Ferrugineuse. Thorax à trois bandes obscures. Abdomen à bandes noires. Ailes hyalines. Platyura singulata, Meig., Klassif, 1. 1025. Long. 2 1. Front noir. Antennes obscures ; premiers articles jaunes. Thorax ferrugineux ; trois bandes noires, contiguës sur le dos ; l'intermédiaire beaucoup plus longue (divisée par une ligne longitudinale rousse , fem. ) Abdomen à côtés et des- sous jaunes , noir en dessus, avec le bord postérieur des seg- mens jaune. Pieds d’un jaune pâle ; tarses obscurs. Ailes hya- lines ; deuxième cellule postérieure à. long pédicule. Le mâle a les cinq premiers articles des antennes jaunes; la femelle n’a que les deux premiers de cette couleur. Assez rare. 3. Scrornire unimaculée ; S. unimaculata. Nob. Ailes marquées. d’une petite tache obscure. Long. 2 I. D’un gris noirâtre. Palpes d’un blanc jaunâtre. Antennes noires ; premier, deuxième et partie du troisième. articles jaunâtres. Thorax marqué de trois lignes noires. Segmens de l'abdomen bordés postérieurement de blanchâtre. Pieds blan- châtres, avec les tarses obscurs. Ailes hyalines; une petite AE ( 100 ) tache nôirâtre, peu marquée sur la première cellule sous- marginale ; la deuxième cellule postérieure. à long pédicule ; la marginale prend naïssance à la hauteur du milieu de la première sous-marginale. © Assez rare ; sur les arbres résineux. 4. Scrormixe nigriventre ; $. nigriventris. Nob. Ochracée. Abdomen noir. Long. 21. Front noir. Antennes obscures, avec les quatre premiers ‘articles jaunes. Thorax jaune. Abdomen noir. Pieds jaunes. Balanciers juress Aïles légèrement jaunâtres; deuxième cel- lule postérieure à pédicule court; la marginale prend naïis- sance à la base de la première sous-marginale. Rare. 5. Scrornice jaune ; $. {utea. Nob. Jaune. Tête noire. Long. 21. D'un jaune ferrugineux, velu. Antennes à derniers articles obscurs. Tête noire. Thorax luisant. Abdomen mat, d’un roux brun; bord postérieur des segmens plus clairs. Pieds d’un jaune pâle; tarses obscurs. Ailes légèrement jaunâtres ; ; deuxième cellule postérieure à pédicule capte Rare. G. Scroruire ochracée ; 9. ochracea. Nob. Ochracée. Abdomen à segmens jaunes et noirâlres. Long. 1 £ù Front brun. Antennes obscures, avécles six ou sept premiers articles jaunes. Thorax jaune. Abdomen velu ; segmens noi- râtres en dessus avec les bords jaunes. Pieds jauges, avec les jambes et les tarses obscurs. Balanciers jaunes. Ailes: hya- bnes ; deuxième cellule postérieure à long pédicule ; margi- nale s’étendant jusqu’à la bise des ailes. Rare. MEET . Scropuice noire ; $. nigra. Nob. ( 106 ) Noire , velue. Palpes et pieds jAupes. Long. 1 ; 1. Tête noire. Palpes jaunes. Antennes noirâtres, avec les deux premiers articles jaunes. Thorax noir , avec des poils noirs. Abdomen noir, avec le bord postérieur des segmens jaune sur les côtés. Pieds jaunes , avec les jambes et les tarses obscurs. Balanciers jaunes. Ailes hyalines; deuxième cellule postérieure à pédicule assez long ; base de la marginale un peu en-deçà de Ja première sous-marginale. Rare. -8. Scrorise vitripenne ; $. vitripennis, Meig. Noire. Thorax blanchâtre sur les côtés. Long. 2 1. Tête noire. Palpes jaunes. Antennes noirâtres, avec les quatre où cinqpremiers articles jaunes. Thorax noir, avec les icôtés ‘couverts: d’un duvet blanchâtre. Abdomen noir en ‘dessus, jaune en dessous. Pieds jaunes ; cuisses postérieures terminées de noirâtre; jambes et tarses obscurs. Balanciers jaunes. Ailes hyalines ; nervures comme dans l'espèce précé- -dente. Rare. 9: Sciornire cendrée : S. cinerascens. Nob.° D’un gris cendré. Ailes sans tache. Long. 221. D'un gris roussâtre. Les trois premiers articles des antennes jaunes. Pieds jaunâtres pâles. Ailes sans tache ; deuxième 4 lüule postérieure à long pédicule. ‘Rare. PLATYURE; Praryura. Platyura, Meig. — Ceroplatus, Bosc., Lat., Fab., Cuv. ; Coqueb., Walckenaer.— Rhagio, Sciara, Fab.— 4sin- dulum, Lat., Lam. Tête uu peu plus étroite que le thorax, assez aplatie en ( 102 ) avant. Front large: Trompe légèrement avancée; charnue, épaisse ; lobes terminaux velus ; lèvre supérieure étroite, aplatie, pointue. Palpes avancés, recourbés, ordinairement de quatre articles ; les trois premiers d’égale longueur ; le quatrième un peu plus long. Antennes avancées, arquées , comprimces, de là longueur du thorax; les deux premiers articles distincts des autres ; le premier cylindrique, le deuxième arrondi, les autres plus ou moins comprimés et légèrement velus. Yeux ronds, un peu‘allongés. Trois yeux lisses sur le front, inégaux, rapprochés et disposés en triangle. Thorax élevé. Dans quelques espèces, quatre lignes enfon- cées, peu distinctes ; écusson petit, arrondi. Abdomen mince , comprimé , ordinairement un peu élargi vers l’ex- trémité. Hanches fort allongées; jambes nues , terminées par deux fortes pointes. Ailes obtuses ; cellule médiastine attei- gnant l'extrémité de. l'aile ; deux marginales ordinairement terminales ; la première élargie à labase ; la deuxième petite ebtriangulaire ; discoïdale large , rétrécie aux deux extré- mités. (PI. 2, fig. 3 ). j : ve La nudité des jambes et la disposition des nervures des ailes sont les principaux caractères qui distinguent ce genre, d’ailleurs très-voisin du précédent. Nous y comprenons , à l'exemple de M. Meigen , l'espèce singulière dont M. Bosc a formé le genre Céroplate, caractérisé par des palpes for- més d’un seul article distinct. M. Latreille , en adoptant ce genre, a exprimé de l'incertitude sur la réalité de ce carac- tère, et M. Meigen, qui décrit l’insecte d’après Wiedemann , le révoque également en doute. Cependant le seul individu que j’ai pris m'a offert des palpes très-courts, ovalo-coniques, qui m'ont paru réellement formés d’un seul article. Il est toutefois possible qu'il y en ait plusieurs ; mais il est au moins certain que cet organe n’a pas la même forme que dans les Platyures proprement dit. Au surplus, comme cet insecte (1035) n’en diffère pas sous d’autres rapports, je crois devoir le comprendre dans le même genre. On attribue à cette espèce les larves qui ont été observées par Réaumur sur l’agaric du chêne. Ces larves sont diaphanes et toujours enduites d'une matière visqueuse. Elles ne mon- trent distinctement aucun organe , à l’exception de deux cro- chets qui paraissent quelquefois à la bouche , et de quatre petites cornes aérifères à la partie postérieure du corps. Elles vivent sur la surface inférieure de l’agaric, et semblent ne se nourrir que du fluide aqueux qui en transsude. Munies d’une filière à la bouche , elles ont l'instinct de revêtir d’une couche soyeuse le plan sur lequel elles reposent. En marchant , elles sont assujéties à tapisser l’espace qu’elles ont à parcourir. Lorsqu’elles se fixent , elles construisent un pavillon qui les recouvre entièrement. Enfin, au momentde se transformer en nymphes , elles ne se retirent pas dans la terre , mais elles se filent une coque sans quitter l’agaric. Les nymphes sont blan- ches ; leurs pieds s’étendent jusqu’à l’extrémité du corps. I. Palpes de quatre articles. a. Première cellule marginale fermée à son extrémité et atteignant pas le bord extérieur de l’aile. 1, PraTyure noire; P. nigra, Meig. Noir. Balanciers et cuisses jaunes. Ceroplaius atratus', Fab., syst. antl. Long. 41. Noire. Palpes d’un jaune fauve. Thorax luisant à trois lignes ponctuées el couvertes de poils jaunes. Abdomen à poils noirs. Hanches et cuisses jaunes; jambes d’un jaune obscur ; tarses noirâtres. Balanciers jaunes. Ailes légèrement obs- cures; extrémité et bord intérieur un peu plus obseurs; une tache peu distincte à la base de la première cellule posté- rieure ; nervures noires. (PI. 2, fig. 5). Rare ; dans les bois. (og) + 8. Première cellule marginale ouverte à son extrémité.et alteignant le bord extérieur de l’aile, 2: PLaryure fasciée; P. fasciata, Meig, Ferrugineuse. Abdomen à bandes obscures. Pieds fauves. : Ailes terminées de noirâtre. Asindulum fasciatum, Lat. Long. 551. Tête noire. Palpes obscurs. Antennes noirâtres , avec les! deux premiers articles fauves. Thorax jaune, ayectrois lignes: obseures peu distinctes. Abdomen d’un roussâtre clair ; bord antérieur des segmens noirâtre ; les deux dérniers noirs, Pieds d’un jaune fauve. Aïles légèrement jaunâtres , à bandes trans- versales brunes ayant l'extrémité. Rare. 3. Praryure pallipède ; P. patlipes. Nob. D'un roussâtre pâle. Pen à bandes D: Pieds d’un Re blanchâtre. Long. 3-1. Tête noire. Palpes obscurs. Antennes brunes ; avec les cinq Où six premiers articles d’un jaune pâle. Thorax fauve , avec deux larges bandes plus foncées qui ne s’étendent pas jusqu'à la base. Abdomen d’un jaune pâle , avec la moitié postérieure: de chaque segment noirâtre. Pieds d’un jaune pâle. Ailes byalines. Rare. 4. Prarvure des bois ; P. nemoralis, Meig. Noire. Pieds fauves. Ailes terminées par une bande noï- râtre ; bord extérieur jaunâtre. Long. 2 1. D'un noir luisant. Antennes entièrement noires. Les pre- miers segmens de l'abdomen bordés postérieurement de fauve obscur. Pieds fauves ; tarses obscurs. Balanciers d’un fauve obscur. Ailes légèrement obscures, avec l'extrémité noirâtre et le bord extérieur jaunâtre. _ 105 ) 5 PLATYuRE naine ; PB. nana. Nob. Noire. Pieds fauves, Ailes terminées par une bande noirâtre. | Long. 13 1. Cette espèce, que je crois . de. la précédente, n’en différe que par la grandeur, par la tache noirûtre, à l’extré- mité de l’aile, qui est plus large et moins distincte, et par, le bord extérieur qui n’est pas jaunâtre. Rare. » Assez rare. 6, PrarYure jaune ; P. flava, Nob. - Jaune. Ailes jaunâtres.' Long. 1 51. D’un jaune :ochracé, Les derniers articles des antennes obseurs. Yeux noirs. Pieds d’un jaune pâle ; tarses obscurs. Ailes légèrement jaunâtres. e : Rare. 7. Pratyure bicolor ; P. bicotor. Nob. Dessus du corps noir, dessous fauve. Long. 1 À I. ' Hypostome et palpes jaunes. Antennes brunes, avec les! deux premiers articles jaunes. Vertex noir. Thorax noir en dessus ; avec le premier segment jaune ; dessous jaune. Ab- domen jaune , avec une tache noire sur chaque segment. Pieds jaunes. Ailes jaunâtres. Rare. IT. Palpes paraissant formés d’un seul article. 8. Praryure tipuloide ; P. tipuloides, Meig. Jaunâtre. Thorax à lignes et abdomen à bandes obscures. Ceroplatus tipuloides, Bosc, Fab., Lat. Coqueb. illust. icon. ins., 109, tab. 273 LU Te Réaum.. ins. D,t. 4, fig. 11—18. s Long. 51. Mile : jaunâtre. Antennes brunes. Thorax à trois lignes ( 106 ) obscures. Abdomen marqué de noirâtre à la basè et sur les côtés de chaque segment. Pieds pâles ; tarses obscurst‘Ailes marquées de deux grandes taches obscures, ‘mais peu distinctes , l’une au bord-extérieur vers l'extrémité, l’autre vers le milieu du bord interne. Je l’ai trouvée sur Les fenêtres de mon cabinet, à Lestrem, au mois. d'Octobre. MYCÉTOBIE ; Mycerosra. Mycetobia, Meig.— Tanypus, Megerle. Tête ronde, aplatie en déssus. Trompe peu saïllante ; palpes recourbés, de quatre articles. Antennes avancées; cylin- driques, arquées, un peu plus courtés que le thorax; les deux premiers arlicles courts ; peu distincts des suivansi; les au- tres’ cylindriques. Yeux réniformes. Trois yeux lisses sur le front, inégaux , rapprochés , disposés en triangle. Thorax arrondi, élevé. Écusson petit. Abdomen à peu près cylindrique. Jambes nues, terminées par des. pointes courtes. Ailes grandes , couchées; une cellule sous-marginale ; discoïdale large ; deuxième postérieure peu distincte, à long pédicule; quatrième sessile. (PI. 2,:fig. 4). Ces Tipulaires appartiennent encore aux fungicoles à anten- nes filiformes , et elles se rapprochent des, Platyures par les jambes nues ; mais elles s’en distinguent par les yeux rénifor-, mes, par les antennes cylindriques, par la forme également cylindrique de l’abdomen et par les nervures des ailes. Ce genre, établi par M. Meigen, n’est composé que de: deux espèces rares , dont je n’ai observé qu’une seule dans ce pays. Ce célèbre entomologiste a trouvé au printemps un individu non encore développé , dans un bolet versicolor. Le seul que j'ai pris se trouvait sur une haie, au mois de Juillet. Les Mycétobies sont très-voisines du genre Synapba, fondé par M. Meigen pour un insecte très- remarquable par les ner- vures des ailes, dont la médio-interne, divisée .vers le (107) milieu en deux branches qui s’anastomosent ensuite, forme ‘une cellule oblongue fort extraordinaire: 1. Mycéronie pallipède ; M. pallipes, Meig. Tanypus pallipes, Megerle. ” Ailes hyalines, sans tache. « Long. 1 = L. ‘’Noire. Antennes entiérement noires. Thorax assez mat. Pieds d’un jaune pâle. Balanciers jaunes. Ailes grandes, hya- Jines. (PL 2, fig. 4). Rare. MACROCÈRE; MacrocerA. Macrocera, Meig., Panz. Tète un peu plus étroite que le thorax, aplatie en avant. Front large. Palpes recourbés , de quatre articles cylindri- ques. Antennes avancées , sétacées, de la longueur du corps ou beaucoup plus allongées, arquées; les deux premiers ar- ticles épais et arrondis ; les autres cylindriques, velus en dessous, et difficilement distincts les uns des autres; le dernier un peu plus court, plus épais et plus velu. Yeux “arrondis. Trois yeux lisses sur le front , inégaux, disposés en triangle. Thorax ovalaire , écusson petit. Abdomen cylindrique , un peu élargi au milieu dans les femelles. Pieds allongés; jambes nues ; terminées par deux pointes courtes. Ailes grandes; cellule médiastine ne s’étendant que jusqu'aux deux tiers de la longueur de aile ; deux marginales terminales ; la première élargie à la base , la deuxième étroite , allongée ; discoïdale rétrécie aux deux extrémités. (PI. 2, fig. 5). Ce genre commence une série de Tipulaires à antennes sé- lacées, : très-distincte de toutes les autres par ce caractère; mais peu naturelle , en ce qu’elle n’appartient pas exclusive- ment aux fungicoles. Elle sert: de transition pour passer de ces dernières aux Tipulaires terricoles, dont plusieurs genres \ (“108 )) présentent. la même: particularité. Les: Macrocères ont au surplus tous les autres caractères propres à leur-section, et ressemblent particulièrement. aux Platyures; cependant les pointes qui terminent les jambes sont plus courtes qu’elles ne le sont ordinairement. Peu d'insectes ont les antennesd/une longueur aussi extraordinaire ; elles dépassent quatre fois celle du corps dans les mâles; extrémement fines et un peu,ve- lues; les quatre premiers articles en sont facilement distincts, ainsi que le dernier qui est assez court et légèrement, renflé. Dans les femelles , elles atteignent l’extrémité du corps, et lon distingue un plus grand nombre des articles. CesTipulaires , qui paraissent rares en Allemagne, M. Mei- gen n’en ayant décrit la plupart que. d’après des individus qui lui ontété communiqués : Sont très-communes dans quelques bois de ce pays, particulièrement le Macrocère ailes tachetées. J'en ai trouvé plus de cent, en moins d’une heure, au mois de Juillet ; et il se trouvait à peine deux outrois femelles dans ce nombre. 1. Macrocëre tacheté ; M. maculata, Hoffm., Meig. Thorax ferrugineux à bandes noires. Abdomeninoir à:ban- des ferrugineuses. Plusieurs taches obscures aux ailes. Long. 2 1. (mâle), 131: (fem.) Antennes de la longueur du corps:dans les deux sexes, brunes; premiers :articles jâunes. Tête ferrugineuse ; tache , obscure sur le front. Thorax ferrugineux: Trois bandes d’un noir luisant ; l'intermédiaire ne s’étendant pas jusqu’à là moitié de la longueur du thorax ; beaucoup plus courte dans le mâle , élargie antérieurement , échancrée sur: les: cotés, tronquée postérieurement ; ‘les - latérales n’atteignant ‘ni la base, ni l'extrémité. du thorax. Abdomen noirâtre; bord postérieur des segmens ferrugineux : (dans le mâle les pre- miers segmens sont ferrugineux , avec la base des deuxième, troisième et quatrième obscurs. Pieds d’un jaune fort pâle; La (109 ) tarses obscurs. Ailes hyalines ; une tache brune, irrégulière à la base des, premières cellules postérieures; une autre plus petite a la base de la première marginale; une troisième à l’extrémité de la médiastine ; extrémité de l'aile légère- ment obscure. (PI, 2, fig. 5). 2. Macrocëre fascié; M. fasciata, Meig. Jaune, Thorax à trois bandes noires. Abdomen à bandes noires. Antennes de la longueur du corps. | Long. 2 |]. : Front noir. Hypostome, trompe et palpes jaunes. An- tennes brunes; côté antérieur du premier article jaune. Tho- rax jaune ; trois bandes noirâtres ; l’intermédiaire allongée , élargie antérieurément; les latérales plus courtes, Abdomen du mâle jaune ; bord des segmens noir ; celui de la femelle noirâtre ; bord des segmens jaune. Pieds d’un jaune pâle; tarses obscurs. Ailes sans tache, Assez commun. \ 3. Macrocëre anguleux ; M. angulata, Meig. Ferrugineux. Ailes marquées d’une bande anguleuse , et avec l'extrémité noirâtre. Abdomen noir à l'extrémité, dans le mâle ; annelé de noir, dans la femélle. Long. 51. Ferrugineux. Antennes longues de neuf lignes. (Mâle). Abdomen avec les quatre. premiers segmens bordés posté- rieurement de noirâtre, et lés autres noirs dans les mâles; tous les segmens bordés de noir dans la femelle, à l’excep- tion du dernier qui est noir. Pieds d’un jaune pâle. Ailes jaunâtres vers la base, marquées : 1.° d’une-tache noirâtre au bord extérieur vers le quart de la longueur de l’aile ; 2.° d’une autre plus petite vers la base de la quatrième cellule postérieure ; 3.° d’une bande sinucuse qui traverse toute la largeur de l’aile vers lès deuxtiers de sa longueur ; 4.° d’une autre bande qui termine l'aile, : . : Ji ( 110 ) Jerapporte cette espèceau M. angulata de Meigen, quoique sa description diffère de la mienne : 1.° par la longueur des an- tennes auxquelles il ne donne que quatre lignes et demie; 2.° par les points noirs du thorax du mâle que je n’ai pas remar- qués ; 3.° par l’extrémité noire dés cuisses que je n’ai pas vue également. Assez commun dans quelques bois. 4. Macrocëre ailes tachetées ; M. maculipennis. Nob. Ferrugineux. Ailes marquées d’une tache sligmatique , d’une tache irrégulière, et avec l'extrémité noire. Segmens de l'abdomen bordés de noirâtre. Long.2 + 1 Ferrugineux. Antennes longues de neuf lignes. Thorax marqué sur les flancs d’une bande obscure en avant des ailes. Segmens de l’abdomen bordés postérieurement de noirâtre. Ailes marquées : 1.° d’une petite tache noirâtre vers le bord ex-! térieur et vers le quart de la longueur ; 2.° d’une’ autre tache plus grande et irrégulière à la base des cellules postérieures ;: elle n’atteint. ni le bord extérieur, ni l’intérieur ;,3:° , d’une tache stigmatique ; 4° d’une bande qui termine l’aile, : Fort commun dans quelques bois , au mois de Juillet. . 5. Macrocëre jaune; M. dutea, Meig. Ferrugineux ; ailes sans tache. Long. 31. Ferrugineux. Ailes légèrement jaunâtres. Stigmate distinct et brun. Rare. 6. MacrocÈre nain ; M. nana. Nob. Jaunâtre. Thorax marqué de trois bandes linéaires. Abdo- men fascié de noir. LA Long. x 2H. D'un jaunâtre fort pâle. Antennes obscures , à peu près de la longueur du corps, Thorax-marquè de trois bandes (xs ) linéaires. Abdomen noirâtre, avec le bord postérieur des seg- mens jaunâtres. Pieds forts pâles; tarses obscurs. Rare. BOLITOPHILE ; Bozrtoruira, Bolitophila, Hoffm., Meig. — Macrocera, Meig., Klassif. Tête petite, légèrement aplatie en dessus. Trompe peu saillante. Palpes recourbés, cylindriques, avancés; le pre- mier article très-court. Antennes sétacées, de la longueur du corps, avancées, de douze articles ; les deux premiers articles épais, Îles autres peu distincts les uns des autres. Yeux ronds. Trois yeux lisses sur le front et disposés en ligne transversale presque droite. Thorax ovale. Abdomen fort allongé et grêle , cylindrique dans les mâles, fusiforme dans les femelles, Pieds allongés ; jambes nues , terminées par deux pointes courtes. Balanciers allongés. Ailes obtuses ; deux cellules marginales ; la pre- mière parfaite, allongée ; la deuxième courte, terminale; deux discoïdales ; la deuxième très-petile, près de la base de l’aile; la deuxième postérieure à pétiole court; la quatrième sessile, (PL 2, fig. 6). Les Bolitophiles différent de la plupart des Tipulaires fungicoles par la position des yeux lisses qui , au lieu d’être placés en triangle, le sont en ligne droite. Quoique très-voisins des Macrocères, ils en différent encore par la longueur des an- tennes , par la forme de l’abdomen et les nervures des ailes. Ce genre, dont M. Meigen décrit deux espèces, se borne à une seule pour ce pays, et encore y est-elle assez rare. Le nom de Bolitophile qui lui aété donné par M. de Hoffmansegg, semble indiquer qu’il en a observé le développement sur les bolets. Peut-être ne leur a-t-il attribué ce genre de vie que d’après celui de la tribu à laquelle ils appartiennent par leur conformation. 1. BoutroPgile cendré ; B. cinerea, Hoffm., Meig. (112) ; Gris, Ailes sans tache. Pieds jaunâtres. Long. 51. D'un gris brun. Palpes , balanciers et pieds d’un roussâtre pâle. Tarses obscurs. Ailes légèrement obscures ; stigmate pile. Rare , dans les bois. DIXA; Drxa. Dixa, Meig. Tête petite , légèrement aplatie en dessus , palpes recour- ‘bés, cylindriques , avancés ; le premier article très-petit, les deux suivans d'égale longueur ; le dernier un peu plus long et menu. Antennes sélacées , assez allongées , avancées, pa- raissant être. de quatorze articles; le premier court, épais, cylindrique ; le deuxième un peu plus gros, presque globu- leux ; les suivans très-menus , légèrement velus , difficilement distincts les uns des autres. Yeux ronds. Point d’yeux lisses distincts. Thorax allongé, arrondi aux extrémités. Abdomen cylin- ‘ drique. Hanches peu allongées; cuisses menues ; jambes nues, terminées par deux fort petites pointes. Ailes obtuses; cellule | stigmatique distincte, fort étroite et s’étendant jusqu’à l’ extré- mité de l’aile ; deux märginales imparfaites et terminales ; la première grande, élargie à la base ; la deuxième assez petite, pétiolée ; une sous-marginale ; deux discoïdales grandes ; la deuxième postérieure petite et à long pédicule. (PI. 2, fig. 7). Les caractères propres aux Tipulaires fungicoles s ’affaiblis- sent considérablement dans le genre Dixæ, et tout indique une transition vers la section des terricoles. Les pointes qui ter- minent les jambes sont enccré plus courtes que dans Îles Bolitophiles ; les hanches se raccourcissent également, quoi- qu’elles surpassent encore la longueur ordinaire. Les yeux lisses, que nous avons observés dans tous les genres décrits jusqu'ici, disparaissent, et nous ne les retrouverons plus. (515) Les liens qui retiennent encore les Dixas parmi les fungicoles sont le thorax sans suture; allongement, quoique peu con< sidérable des hanches, et les quatre cellules du bord postérieur des ailes. Les antennes sétacées établissent d’ailleurs une grande ressemblance entre ce genre et les Bolitophiles. Les Dixas sont assez rares. Ils habitent les bois marécageux, Leur premier état n’est pas connu. Ils doivent leur nom aux deux bifurcations que présentent les nervures de leurs ailes. 1. Dixa estival; D. æstivalis, Meis. Jaunâtre. Thorax marqué de trois bandes obscures, l'inter= médiaire double: Ailes hyalines. Long: 2 |. D'un roux jaunâtre clair. Antennes et yeux noirs, Thoraë marqué de trois bandes d’un brunrougeâtre, dont les latérales sont beaucoup plus courtes que l'intermédiaire, et celle-ci divisée longitudinalement en deux: Abdomen brun. Ailes hyalines. (PI. 2, fig. 7). Rare; dans les bois. M. Meigen, qui n’a vu que le mâle, ne lui donne que 1 £h æ|t2 2. Dixi printanier; D. aprilina, Meig. Thorax pâle, marqué de trois bandes. Abdomen obscur. Aiies hyalines, sans tache. . Long. 21. Palpes et antennes d’un brun noirâtre. Tête d’un brun jau- nâtre, avec une grande tache noirâtre cordiforme sur le front: Thorax d’un roussâtre pâle, marqué de trois bandes noirâtres. Abdomen d’un brun noirâtre. Pieds jaunâtres ; avec l'extrémité des. cuisses ; des jambes .et des tarses obscüre. Balanciers jau- . nôtres, avec la tête brune. Ailes byalines, légèrement blan- châtres, avec les nervures brunes: + Rare, (114) TIPULAIRES TERRICOLES ; T. TerniCoLz. Corps souvent grand. Tête ordinairement rétrécie postés rieurement et prolongée antérieurement par un bec cylin- drique, comprimé, ordinairement terminé par une pointe avancée , et renfermant la base de la trompe, Trompe courte ; lobes terminaux dilatés. Palpes allongés de quatre ou cinq articles ; prémier peu distinct, dernier souvent fort long et flexible, Antennes filiformes ou sétacées, grêles, ordinairement simples et chargées de quelques poils, quelquefois pectinées, jamais plumeuses ni très-velues, composées ordinairement de treize articles, dont le premier est le plus grand. Yeux ordi- nairement ovales, entiers. Point d’yeux lisses. Thorax à suture arquée; premier segment distinct, mais petit. Abdomen allongé, terminé en massue dans les mâles, en pointe cornée dans les femelles. Pieds fort longs et menus. Ailes tanlôl écartées, tanlôt couchées; ordinairement une cellule stigmatique ; ordinairement deux marginales, la pre- mitre parfaite ; ordinairement une sous-marginale; trois discoi- dales; cinq cellules postérieures, la première ordinairement plus longue que les autres; anale, axillaire et fausse ordinai- rement distinctes. (PI. 2, fig. 8; pl. 3, fig. 1: —8)à Cette section renferme toutes les Tipulaires les plus remar- quables par la grandeur. Plusieurs ont jusqu’à vingt lignes de longueur. Il est vrai qu’elles présentent une masse bien exigué; mais par l'étendue de leurs ailes le plus souvent écartées, et la longueur excessive de leurs pieds , elles semblent avoir un grand volume et elles occupent un espace considérable. Quel- ques-unes sont ornées de couleurs brillantes, agréablement disposées , et portent de jolis panaches ; d’autres attirent n05 regards par leür multitude. Nous les voyons par milliers, surtout en automne, voleter à la surface des prairies, et elles sont accusées de nuire aux herbes, dans l’état de larves. : Distioguées des Tipulaires de la section précédente par la (15) Buture duthorax, par l’absence des yeux lisses, et parplusieurs autres caractères tirés des antennes, des pieds et des nervures des ailes, on les reconnaît aussi à l’espèce de bec cylindrique qui termine la tête et à la structure des palpes: Le dernier article de ceux-ci est souvent très-long et flexible, comme s’il était lui-même composé de plusieurs parties unies par des articulations, et l’on en aperçoit en effet des apparences dans quelques-uns, tandis que dans d’autres le microscope même n’offre aucune discontinuité; ce qui doit faire soupconner que cette partie des palpes n’est pas de substance cornée comme les autres, mais membraneuse et vraisemblablement douée d’un tact plus fin: L’on croirait, à la vue d'insectes si grands; que les parties intérieures de la bouche sent faciles à observer ; elles le sont peu cependant, etje ne connais pas d’entomologiste qui les ait décrites: La trompe a son insertion à l’extrémité du bec cylindrique. Elle n’est composée que d’une base fort courte et de lobes terminaux épais, arrondis, velus du côté extérieur, et entre lesquels on découvre très-difficilement uné petite ouverture. J’ai observé, en enlevant la trompe à quel ques grandes Tipules , qu’elle renferme une petite lame noire; cornée et entourée d’une enveloppe charnue; et une autre pièce cornée appliquée contre la surface supérieure du bec: En tirant cette dernière dehors, elle paraît être simple; droite; longue et renflée au milieu. Gette trompe est aussi innocenté que celle des Tipulaires précédemment décrites. Non-seule- ment elle ne se plonge jamais dans le sang, mais même il est douteux qu’elle puisse percer l’épiderme la plus fine des plantes pour y puiser des sucs, et elle ne paraît propre qu’à humer les matières fluides répandues sur les corps: Ges insectes d'ailleurs montrent si peu d’avidité pour toute nourriture ; que l’on n’a pas encore observé leur goût à cèt égard. M. Meigen donne aux Tipulaires de cette section le nom de rostralæ, à cause de l’éspèce de bec que recoit la trompes 2 8 à (116) M. Latreille les a nommées antérieurement terricoles, parce que l’un des caractères qui les distinguent des autres sections ést de passer leur premier âge dans la terre. Les œufs, déposés le plus souvent dans les prairies humides, ou dans le terreau des saules creusés par le temps, donnent naissance à des larves dont on ne connaît encore qu’un fort pelit nombre. Celles qui ont été observées, semblables pour la forme aux larves que nous ayons précédemment décrites, ont la bouche munie d'organes propres à broyer des substances solides, et il serait vraisemblable qu’elles se nourrissent des racines des plantes, ‘si l’on ne trouvait leur corps rempli de terre. Il paraît donc qu’elles doivent leur subsistance, au moins en partie, aux matières nutritives répandues dans le terreau qu'elles habitent. Pour se mouvoir, elles ont quatre tentacules à l’extrémité du corps, et pourrespirer, deux stigmates principauxtrès-distincts, également au dernier segment. Les nymphés ont leurs stigmates situés bien différemment: _ C’est au haut du thorax et à l’éxtrémité de deux petits tubes en forme de cornes. Pour se rendre à la surface de la terre, lors de leur tfansformation, elles ont les segmens de l’abdomen garnis de pointés, comme nous l'avons vu dans d’autres Tipulaires. Les Tipulaires terricoles se divisent en trois groupes : le. premier, peu nombreux, a les antennes sétacées , et se rattache aux fungicoles ; 1e second, qui a le dernier article des palpes long ét flexible, commence une nouvelle série caractérisée par les antennes filiformes, et continuée dans le troisième, où les palpes ont la conformation ordinaire. TRICHOCÈRE : ; TRICHOCERA. Trichocera, Meig. — Limonia, Lat. UE UNS Lino., Fab., Schr., Gmel. Tête petite, arrondie. Bec court et obtus. Trompe peu saillante. Lèvre supérieure courte et pointue. Palpes avancés, cylindriques, veluss les premier, quatrième et cinquième (117) articles un peu plus courts. Antennes sétacées, velues, de la longueur de la tête et du thorax réunis; premier article cylin- drique, épais ; second cyathiforme, épais; les suivans allongés, devenant insensiblement plus menus et peu distincts les uns des autres vers l'extrémité. (M. Meigen a cru voir au micros- cope un point brillant qui est peut-être un œil lisse au bord des yeux). Thorax ovale. Abdomen menu, un peu déprimé. Pieds allongés, grêles. Ailes couchées ; point de cellule stigmatique ; deux sous-marginales grandes et terminales. (PI. 2, fig. 8). Les Trichocères et deux autres genres peu nombreux de M. Meigen, les Anisomères et les Nématocères, que je n’ai pas observés dans ce pays, tiennent aux dernières Tipulaires fungi- coles par leurs antennes sétacées. Cette connexion serait plus grande encore si l’on devait considérer comme des yeux lisses les points brillans observés aux Trichocères par M. Meigen; mais alors même ce genre appartiendrait encore aux terricoles par tous les autres caractères propres à celte section. Ces petits insectes sont peu nombreux en espèces, innom- brables en individus, et offrent une singularité dans les époques de leurs apparitions. Des deux espèces que nous observons dans ce pays, l’une paraît à la fin de l'automne, et l’autre an commencement du printemps. Prenant leur essor par nuées, elles s'élèvent dans les airs, etsemblent célébrer les beaux jours à leur départ et à leur retour. Au milieu même de l'hiver, lorsque la nature glacée se ranime parfois au doux souffle d’un vent méridional, nous voyons leurs troupes légères succéder à la neige et aux frimas. C’est particulièrement près des eaux qu’elles voltigent. Elles fourmillent au bord du moindre ruisseau, de la plus petite mare, et l’on serait fort porté à croire qu'elles y vivent dans l’état de larves, qui n’a pas encore été observé, .si leur organisation dans l'état adulte, étant très-différente de celle .des Tipulaires aquatiques, ne (118) rendait cette présomption peu vraisemblable. T1 me paraît beaucoup plus probable que les Trichocères déposent leurs œufs dans la terre humide, au bord de ces eaux, et que les larves s’y développent comme celles des autres Tipulaires terricoles. 3. Tricnockre hiémal; T. hiemalis, Meig, D'un noir brun. Thorax grisâtre; quatre bandes obscures, Balanciers pâles. Ailes cendrées, sans tache. Limonia hiemalis, Lat., Gen. crust., 4, 258, Tipula (hiemalis), Deg., ins. 6, 141, 13. Tipule, N.° 15, Geoff., ins, 2, 559. Long. 2; 1. Tête grise. Palpes et antennes d'un noir brun. Thorax gri- sâtre, ayec quatre bandes brunes. Abdomen entièrement gris. Tarière de la femelle d’un noir brun. Balanciers pâles à tête brune. Ailes cendrées, sans tache. (PI. 2, fig. 8). Fort commun, et volant en troupes nombreuses aux mois d'Octobre, de Novembre, et pendant tout l'hiver, 2. TricHocÈre petite; T. parva, Meig. D'un noir brun. Thorax à RATE bandes obscures. Ales byalines. Long. 1{1. Palpes et antennes noirs. Thorax d’un gris brun à quatre bandes obscures, dontles deux intermédiaires seules facilement distinctes. Abdomen d’un brun noirâtre. Pieds d’un jaune brunâtre; extrémité des cuisses, desjambesettarses obscurs, Rare, 5. Trionockre du dégel; T. regelationis, Meig. D'un noir brun. Thorax marqué de quatre bandes obscures. Ailes byalines , un point obscur au milieu. T'ipula regelationis, Linn., Gmel., Schr:, Fah, Long. 2; 1. (119) Tête d’un gris brun. Palpes et antennes d’un noir brun. Thorax gris, marqué de quatre bandes brunes assez luisantes. Abdomen d’on noir brun. Pieds bruns; un peu de jaune à la base des cuisses. Balanciers pâles, à tête brune. Ailes hyalines ; nervure terminale de la cellule discoïdale externe, bordée de noirûtre. Commun aux mois de Février et de Mars. Nous n’avons pas à décrire un autre genre de.Tipulaires & antennes sétacées qui se trouve dans l'ouvrage de Meigen, le G. anisomère, du Portugal, caractérisé par le troisième article des antennes très-long. PTYCHOPTÈRE; Prycnoprera. Ptychoptera, Meig., IL, Lat., Fab., syst. antl. — Tipula, Linn., Fab., spec. ins., Schr., Schœff., Geoff., Réaum. Tête aplatie, prolongée par un bec court. Trompe à lobes terminaux allongés, dirigés en dessous; lèvre supérieure petite, obtuse; palpes longs, légèrement velus, recourbés, de quatre articles; le premier assez court; le deuxième allongé ; le troisième moins long; le quatrième fort long et flexible. Antennes filiformes, de seize articles; le premier court, cylindrique; le deuxième cyathiforme; le troisième long, cylindrique ; les suivans ovales, allongés ; le dernier petit. Yeux ronds. Thorax élevé, ovale, à suture longitudinale et transversale; écusson petit; métathorax grand, allongé. Pieds assez longs; hanches légèrement allongées. Balanciers découverts. Ailes écartées assez petites, obtuses, pliées à la nervure anale; cellule médiastine élargie à l'extrémité ; point de stigmatique ; premiire marginale fort longue et élargie vers la base; deux sous-marginales terminales, la deuxième pétiolée; deux discoïdales ; quatre postérieures, la deuxième fort courte et pétiolée; une fausse nervure longitudinale et imparfaite dans la première postérieure; axillaire confondue avec la fausse. (PL. 3, fig. dE (120) L'ordre naturel est interrompu ici. Avant d'arriver aux Limnobies, avec lesquelles ! les Trichocères que nous venons de décrire ont le plus de rapports, nous allons parcourir une autre série qui s’y rattache également, les Tipulaïres terri- coles à dernier article dés palpes long et flexible et ailes écartées. Ce double caractère, joint à une grande taille, les distingue de toutes les autres, N Les Piychoptères onten propreles antennes de seize articles: les ailes pliées au bord interne, d’où a été tiré leur nom , ét une disposition particulière des nervures qui y circulent. Hé différent encore des autres terricoles en ce que le bec n’est pas terminé par une petite pointe, ‘et que l'extrémité bifide de cette trompe est allongée et dirigée en dessous. On voit facilement la lèvre supérieure; mais j'ai cherché inutilement quelqu’autre organe dans l’intérieur de cette trompe. Les Ptychoptères ne sont pas seulement très-distincts des autres Tipulaires terricoles dans l’état adulte ; ils le sont bien plus encore dans leur jeune âge, s’il est vrai toutefois que a nymphe représentée par Réaumur, tome 5, pl. 6, de son Mémoire sur les Tipules, soit, comme'on le ‘pense générale- ment d’après ce grand observateur, celle d’un Ptychoptère. Cette nÿmphe, dont Ia larve n’a pas été observée, est aqua- tique, allongée, cylindrique et velue; elle est munie'd’un Jong'tube qui a sa base à Ja partie antérieure du thorax, et dont l'extrémité est toujours à la surface de l’eau; servant ainsi de conduit à l’air pour se rendre aux stigmates tho- raciques. La figure que donne Réaumurde l'insecte parfait, ressemble assez au Piychoptère; et il serait difficile de la rapporter à une autre Tipulaire connue. Cependant il y a des raisons pour douter qu’elle représente réellement cet insècte. D’abord'elle ne retrace fidèlement aucun des caractèresgénériques; ensuite Réaumur ditquecétieTipuleestgrise tandisquelesPiychopièrés (121) sont noirs. Enfin, la pointe cornée qui termine l'abdomen des femelles, et les autres rapports de conformation qui unissent ces insectes aux Tipulaires terricoles, paraissent justifier le soupçon que leurs larves ne sont pas aquatiques, et que par conséquent la figure donnée par Réaumur n’est pas celle d’un Ptychoptère, 1. Prycnorrëre souillé; P. contaminata, Meig., Fab., Lat. Ailes tachetées. Tipula contaminata, Tinn, Tipule, N°8, Geoff. Long. 411. D'un noir brillant. Palpes et trompe fauves dans les mîles, bruns dans les femelles. Côtés du thorax couverts d'un duvet argenté; écusson d’un fauve obscur. Chaque segment de labdomen plus ou moins bordé de fauve. Balanciers fauves. Aïles marquées d’une bande transversale, noirâtre, vers le milieu, et de plusieurs autres petites taches à la base des cellules. Pieds fauves, avec les genoux et les tarses noirs. Trés-commun. 2. Prycaortëre albimane; P. albimana, Meig., Fab. Ailes sans tache. Tipule albimana, Fab., Gmel. Long. 521. D'un noir peu luisant. Palpes ë trompe fauves. Antennes rameuses dans les mâles. Premier segment du thorax fauve; côtés du second couverts d’un duvet argenté, avec une bande fauve antérieurement; écusson fauve. Dernier segment de l'abdomen fauve. Ailes grandes, à base roussâtre; stigmate brun ; quelques taches peu distinctes dans les mâles; point de tache dans les femelles. Pieds fauves, avec les genoux et les tarses noirs; premier article des tarses postérieurs blan- châtre, dans les femelles, (122) Très-rare. M. Meigen n’a observé que la femelle. De deux mâles que je poss-de, l'un à les antennes rameuses, l’autre les a simples. Cette différence singuliére n’est accompagnée d'aucune autre. TIPULE; Trucs. Tipula, Linn., Réaum., Geoff., Schœff., Scop., Schr., Des, Fab., Lat., Oliv., Vill, Ross., Cuv., Lam., Walck., Ill, . Schell., Meig. — Nephrotome, Oliv. Tête à peu près globuleuse, prolongée par un bec allongé; cylindrique, terminé en pointe supérieurement. Trompe à lobes terminaux arrondis, élargis antérieurement, divisés; chaque lobe antérieurement velu et marqué d’une bande trans- versale obscure; lèvre supérieure très-petite; palpes de quatre articles; les trois premiers d’égale longueur, velus, renflés vers l'extrémité; le quatrième longetflexible. Antennes subsétacées, de treize articles; le premier et le troisième cylindriques, velus; le deuxième cyathiforme; les autres cylindriques, velus. Yeux saillans, un peu ovales. Abdomen allongé. Pieds fort longs, surtout dans les mâles; jambes terminées par des pointes fort courtes, Ailes lancéolées, écartées; cellule médiastine fermée à son extrémité ; deuxième postérieure tantôt pétiolée, tantôt sessile (1) ; quatrième plus longue que les deux précédentes et de la longueur de la pre- mière. (PI. 3, fig. 2et3). Le genre Tipule tel qu'il est maintenant, comparé à ce qu’il était au temps de Linnée, montre d’une manitre bien sensible les progrès de l’entomologie. Une famille composée (1) La deuxième cellule du bord postérieur est sujette à varier; elle offre non-seulement ces deux modifications dans les différentes espèces de Tipules, mais quelquefois dans les mêmes espèces et quelquefois encore sur le même individu, dont une des ailes a cette cellule pétiolée, et l’autre sessile. Cette observation est commune em genre Cténophore. (123) de plus de quarante genres, en n’y comprenant que les Tipu- laires d'Europe, tous fondés sur des modifications des organes, a remplacé le genre unique qui contenait tant d’élémens confondus. On n’a conservé le nom primitif qu'aux Tipulaires terricoles dontnous venons de déduire les caracttres, et qui, malgré tant de démembremens, sont encore nombreux depuis les observations de M. Meigen. Ilest vrai que plusieurs espèces différent si peu entreelles, que l’on serait porté à croire à leur identité, si l’antorité de ce grand observateur était moins respectable, Une légère modification dans les nervures des ailes permet de diviser ces insectes en deux sections. |, Les femelles, beaucoup plus nombreuses que les mâles, déposent leurs œufs dans la terre, et particulièrement dans les prairies humides. La larve de la Tipule des prés a été décrite par Réaumur. Elle a la bouche conformée d’une ma- pière fort singulière, et composée de parties qui ont quelque analogie avec celles des insectes masticateurs : deux organes doubles représentent assez bien les mandibules et les mäâ- choires. Cependant les uns, sous la forme de crochets arqués, se joignent à peine par l'extrémité, et ne peuvent guère agir lun contre l’autre, comme les mandibules; et les autres, placés sous ceux-ci, sont fixes, et par -là fort différens des mâchoires. « La surface extérieure de ces derniers est convexe, » dit Réaumur, et l’intérieur est concave. Leur bord supé- » rieur est dentelé. Il semble que chaque crochet soit fait » pour presser contre une suite de dents les matières qui » doivent être coupées et broyées; que cette suite de dents soit » une mâchoire fixe, et que le crochet soit une espèce de » mâchoire mobile, » Il ya en autre une partie charnue de figure triangulaire qui sépare les précédentes, et qui semble tenir lieu de l’un des organes simples, soit de la langue, soit de la lèvre supérieure. L. Deuxième cellule du bord postérieur des ailes pétiolée. (PL 5, fig. 2), (124) | 1. Tipute gigantesque; T. gigantea, Sthr., Meig, Cendrée. Bord extérieur des ailes à bande testacée pro- fondément sinuée; bord postérieur à taches obscures. T'ipula sinuata, Fab., Gmel,, Lat. — hortorum, Herbst 8, 100. Tipule à ailes panachées, Geoff., 2, 554, 2. Schæff. icon, tab. 15, fol. 3 — 4. Schellenb. M., iab. 56, fol. r. Long. mâle, 12 L.; femelle, 161. Tête cendrée. Palpes et antennes d’un brun rougeitre; premier article de celles-ci gris. Thorax cendré à bandes dorsales obscures et ligne testacée en ayant des ailes; écusson d'un jaune pâle; métathorax à deux points bruns. Abdomen cendré; une bande dorsale et une sur les côtés, obscures; chaque segment marqué antérieurement d’une ligne trans- versale brune, et à bord postérieur pâle. Pieds testacés à articulations plus obscures. Balanciers d’un jaune brunûtre. Ailes hyalines; bord extérieur, avec une large bande testacée deux fois échancrée; plusieurs taches d’un brun pâle au bord postérieur. Dans les bois; rare, 2. Tiruvce des prés; T. oleracea, Linn., Gmel., Lat., Fab., Meig. Thorax cendré, rayé de brun. Ailes hordées extérieure- ment de brun, Tipula, N.° 3, Geoff, Séhr. aust. spec., 850, Schæff. icon., tab. 15, fol. 6. Deg.ins., 6, 154, 1, tab. 18 \fig. 12, 15. Long. 111. D'un gris cendré, Bec, trompe et: antennes roux. Veux uoirs, Thorax d’un gris blanchâtre, marqué de irois larges (125) bandes d’an gris roussätre, bordées de bran; l'intermédiaire divisée par une ligne grise plus ou moins distincte. Tarière de la femelle brune. Pieds d’un roux pâle, avec l'extrémité des cuisses noire. Ailes légèrement obscures, avee le bord extérieur brun et une bande longitudinale blanche le long. de ce bord. (PL. 5, fig. 2). Fort commune. 3. True jaunätre; T. lutescens, Fab., Meig. Tipula fulvipennis, Deg. 6, 155, 4 ; Meig., Klassif., 1, 67, 5. Cendrée. Ailes d’un brun clair à deux taches obscures. . Long. 121. Femelle : cendrée. Palpes et bec d’un gris roussälre. An- tennes d’un roux clair; troisième article et suivans à base noire, Tête roussâtre; partie postérieure plus foncée; yeux d’un rouge brun à reflets verts. Thorax roussätre; dessus d’an gris cendré pâle, à quatre bandes plus foncées, dontles bords sont obscurs; métathorax gris sans bandes. Abdomen d’un gris obscur, à ligne dorsale plus foncée, mais peu distincte; tarière fauve. Pieds roussâtres; extrémité des cuisses obscure. Ailes d’an bran roassâtre; stigmate obscar; une petite tache noirâtre, allongée, au milieu de la cellule anale; une autre petite tache triangulaire au bord interne de l'aile; un espace assez clair près du stigmate. Fort rare. Je l'ai trouvée dans la forêt de Nieppe, au mois d'Aoùût. 4. Tieurx bordée ; T. marginata, Meig. Abdomen d'un brun noirâtre. Ailes obscures à miliem pêle et bord extérieur noirâtre. Long. 61. Palpes bruns à base pile. Antennes à premieret deuxième articles d’un jaune bran; lesantres-d’unbran obscur. Front gris à ligne branciet tour des yeux hlanchâtre. ‘Thorax ( i26 j tendré; une bande double et deux latérales obscures: üû point brun devant ces derniëres ; écusson et métathorax d’aû brun rougeâtre. Abdomen den brun noirâtre luisant; uné bande transversale, blanchôtre à la base; ensuite une tache jaune; demi-circulaire, avec un point noir de chaque côté: Pieds obscurs; base des cuisses jaune. Bafanciers jaunes. Ailes d’ün brun grisâtre ; une large bande d’un jaunâtre pâle occupant le milieu, depuis la base jusqu'aux cellules posté- rieures; bord-extérieur d’un brun noirâtre; stigmate obscur: Rare; dans les bois. 5. True lanée; T. lunata, Linn., Gmel., Meig. Cendrée. Thorax rayé de brun. Abdomen à trois bandes obscures. Ailes ceudrées, à lunule blanche: Schr. faun., boic., 3, sp 2209. Schæff. icon., tab. 162, fol. 5, 6: Tipule, N.°5, Geoff., 2, 555. Deg. ins., 6, 135,3. Long. 9—11 1. D'un gris cendré roussâtre. Bec et trompe roussâtres; une ligne brune sur le front. Antennes obscures; extrémité des articles roussâtre. Yeux verts. Thorax marqué de quatre bandes d’un brun noirâtre; écusson roussâtre, avec une petite ligne brune. Abdomen soyeux; une large bande longitudinale en dessus, bordée de chaque côté d’une bande roussâtre, inter- rompue à chaque segment; une autre bande noirâtre sur les : côtés, bordée extérieurement d’une bande blanchâtre; der- nier segment d'un noir luisant dans la femelle; tarière brune. Pieds obseurs; avec la majeure partie des cuisses rous- sâtres. Ailes grisâtres, avec la base et le bord extérieur rous- sâtres et une lunule blanche. Commune. 6. Trrure ochracée; T'. ochracea, Meig. - Ferrugineuse. Ailes cendrées, à lunule blanche. « (127) Tipula lunata, Fab, Long. 5 —ol. Ferrugineuse. Antennes brunes à base roussâtre. Thorax marqué de quatre bandes obscures, quelquefois peu distinctes; côtés variés dé brun. Abdomen marqué de trois bandes longi- tudinales obscures , peu distinctes ; bord postérieur des scgmens en partie blanchâtre; le sixième brun après la mort; tarière de la femelle noirâtre. Extrémité des cuisses et jambes noirûtres. Ailes légèrement grisâtres , avec le stigmate d’un roux pâle et une lunule blanche. Commune. 7, Trouxe rayée de jaune; T. flavolineata, Meig. Thorax cendré, avec quatre bandes obscures. Abdomen rous:âtre ; quatre lignes longitudinales obscures (mâle) ; ligne dorsale (femelle). Ailes cendrées; lunule blanche. Long. 8 —10 I. Tête grise. Palpes d’un brun jaunâtre. Anténnes brunes, longues de quatre à cinqlignes (mâle); premier, second et base du troisième article jaunes. Thorax gris, avec quatre bandes obscures et une bande blanchâtre sur les côtés. Abdomen ferrugineux antérieurement, brun vers l'extrémité; quatre lignes longitudinales peu marquées, deux sur le dos et. une de chaque côté. Pieds d’un brun rougeâtre, avec l'extrémité des cuisses et des jambes et les tarses obscurs. Ailes légère- ment obscures, avec le stigmate roux et une lunule blanche. La femelle diffère du mâle en ce que l'abdomen est d’un brun noirâtre et marqué d’une ligne longitudinale jaune; les côtés en sont également jaunes. Rare. S. Treuxe ailes fasciées ; T. fascipennis, Hoffim., Mig. Ochracée. Ailes cendrées; une bande blanche continue. Long. 651. (128 ) Femelle : d’un ochracé pâle. Yeux verts. Thoräx marqué de trois larges bandes cendrées: Abdomen obscur (coloré par les œufs), à base ochracée et dernier segment noirâtre. Tarière brune, plus courte que dans les autres espèces, large vers la base et subitement pointue. Pieds roussâtres à tarses obscurs, Ailes grises à bande blanche oblique etaiteignant les deux bords, Pare. Je n'ai observé que la femelle. 9° TiruLE latérale; T', lateralis, Meig. Cendrée. Thorax à bandes obscures. Abdomen cendré { une bande noirâtre sur les côtés. Ailes légèrement obscures; une lunule blanche. : Long. 6—"°1. Cendrée. Bec d’un gris roussâtre. Palpes et antennes noires ; les deux premiers articles de ces dernières et base du troi= sième roussâtres. Front marqué d’une ligne noire, Thorax à trois bandes obscures, ordinairement bordées de noirâtre ; l'intermédiaire divisée par une ligne noire. Abdomen cendré; une bande noirâtre de chaque côté; bord postérieur des segmens blanchâtre. Pieds obscurs; base des cuisses rous- sâtre. Ailes lésèrement obscures ; une lunule blanche. Commune. 10. Tiruzs veloutée; T. pruinosa, Hoffm., Meig. Cendrée. Thorax rayé de brun. Ailes obscures ; stigmate brun. Long. 61. Cendrée. Palpes et antennes noirs. Bec d’un gris roussâtre. Thorax marqué de trois larges bandes obscures; l’intermé- diaire divisée par une ligne obscure peu distincte. Abdomen d'un gris foncé, avec uñe bande longitudinale blanchâtre sur les côtés. Pieds noirâtres ; base des cuisses fauve. ARRAORITENAEN stigmate brun. Assez commune, (i29) ii. Tipute nigricorne ; T. nigricornis. Nob. Cendrée. Antennes entièrement noires. Thorax à quatré bandes. Ailes tachetées. F J Long. 6 ? 1. Cendrée. Palpes et antennes entièrement noireë. Front marqué d’une ligne noire. Thorax marqué de quatre bandes obscures. Abdomen brun; bord postérieur des segmens fauve. Pieds noirâtres; bâse des cuisses fauve; afitérieures assez courtes et épaisses. Balanciers fauves. Ailes assez petites, à base et bord extérieur fauves ; transparentes ; avec des taches obscures; la plupart des nérvures bordées de noirâtre; des taches obscures à la base des cellules marginale, sou$-mar- ginale, discoïdales; une tache obscure au bord extérieur au: . delà du stigmaté, vers le milieu de la longueur de Ja discoïdalé interne et au bord intérieur dans la cellule anale; stigmate d’un brun roussâtre: Gette espèce paraît se distinguer des Tipules à ailes mar- brées par les taches des ailes et par la couleur entièrement noire des antennes, 12, Tiruxe des jardins; T. hortensis, Meig: T'ipula hortorum, Meig., Klassif. Palpes jaunes. Thorax cendré, à quatre bañdes obscures, Abdomen roussâtre ; une bande dorsale brune. Aïles brunâtres; imarbrées de blanc; stigmate testacé; nervures transversales de la base noires. | Long. 7 —81I. | Gendrée. Palpes jaunes. Antennes noires, avec lès deux premiers articles jàunes. Front marqué d’une ligne noire, Thôrax marqué de quatre bandes obscures. Abdomen rous- fâtre, avec une ligne dôrsalé brune: Pieds obscurs; basé des êuisses roussâtre. Ailes brunâtres , marbrées de blanc ; nervüres transversales de la base noires: Commune: (150) 23. Tiruze des pâturages; T. pabulina, Meig. Cendrée. Thorax à quatre bandes et une ligne dorsale obscures. Abdomen à quatre bandes obscures. Ailes faible- ment marbrées de blanc; stigmate testacé. Long. 6: —ol. Cendrée. Palpes noirâtres. Antennes noires, avec les trois premiers articles ferrugineux. Front blanchâtre et marqué d'une ligne brune. Thorax à quatre bandes brunes ; une ligne brune entre les deux intermédiaires ; les latérales bordées de brun et une tache brune derrière elles. Abdemen d’un gris brunâtre mêlé de ferrugineux sur les côtés; quatre bandes longitudinales brunes; une sur le dos, une sur le ventre et une de chaque côté; bord de la suture longitudinale blan- châtre. Pieds d’un brun noirâtre; base des cuisses roussâtre. Balanciers jaunâtres. Ailes faiblement obscures, marbrées de blanc. Rare. Aux environs d'Arras. 14. TipüLe arrosée; T. irrorata. Nob. Thorax cendré, à quatre bandes obscures. Abdomen d’un gris roussâtre. Ailes cendrées, marbrées de blanc; stigmate poirâtre. Long. GI. Cendrée. Bec, trompe et palpes obscurs. Antennes noirä- tres; les deux premiers articles d’un fauve clair. Thorax cendré, à quatre bandes obscures ; la ligne qui sépare les deux intermédiaires n’atteignant pas le bord antérieur; métathorax marqué d’une ligne longitudinale, Abdomen d’un gris rous- sâtre. Pieds testacés ;. extrémité des cuisses noire ; tarses obscurs. Âiles cendrées, marquées-de taches hyalines; stigmate d’un brun noirûire. Assez commune. (ia) 15. Tiruze printanière; T. vernalis, Meig. Thorax cendré , à trois bandes obscures. Abdomen jaunâtre, Bande dorsale obscure. Ailes blanchâtres, faiblement mar- brées. Stigmate pâle. Long. 6—81I. Cendrée. Bec jaunâtre en dessous. Palpes d’un gris brun à base jaune. Antennes noirâtres; les deux premiers articles jaunes. Front marqué d’une tache brune peu distincte. Thorax à trois bandes brunes. Abdomen du mâle à base ferrugineuse, brun postérieurement ; bande dorsale brune et bord postérieur des segmens blanchître ; une autre bande brune de chaque côté, interrompue vers l’extrémité; celui de la femelle d’un jaune pâle, avec les mêmes bandes. Pieds bruns; base des cuisses et des jambes ferrugineuse. Ailes blanchâtres; bords intérieur et postérieur grisâtres ; nervures légèrement bordées de brun ; stigmate d’un brun pâle. Au mois d'Avril. S 16. True tarière-courte; T.. breviterebrata. Nob. Thorax cendré. Base de l’abdomen roussâtre. Tarière de la femelle courte. Ailes légèrement obscures; stigmate pâle, Long, » I. Femelle : cendrée. Antennes obscures. Thorax avec deux lignes plus claires; côtés d’un gris bleuâtre, Métathorax rous= sâtre. Abdomen à ligne dorsale, et une ligne de chaque côté interrompue, noirâtres; lesdeux premierssegmens roussâtres. Tariëre fort courte. Pieds bruns; base des cuisses ct des jambes roussâtre. Ailes légèrement obscures; nervure interno- Médiaire bordée de brun; deuxième cellule postérieure à long pétiole; stigmate pâle. Je lai trouvée à Hazebrouck. IL. Deuxième cellule du bord postérieur des ailes sessile’ (PL 5, fig. 3). 9: s (1152) 7. Tipve cornicine; T. cornicina, Gmel., Lat., Fab., Meïg. Jaune. Thorax marqué de trois bandes noires; des taches uoires sur les côtés. Abdomen marqué d’une bande dorsale noire ; stigmate des ailes noir. Tipule, N.° 6, Geofi. Néphrotome cornicine, Encyc. mét. ù Long. 55—7°l. Jaune. Bec marqué d’une tache obscure. Tête d'un jaune orangé ; une tache noire, triangulaire à la base du front. An- tennes noires; premier, second et partie du troisième articles en dessus jaunes. Yeux noirs. Premier segment du thorax jaune, avec une tache noirâtre de chaque côté; deuxième segment marqué de trois bandes noires; écusson roussâtre. Abdomen marqué d'une bande longitudinale noirâtre, et d’une autre moins distincte de chaque côté. Pieds obscurs, avec la majeure partie des cuisses jaune. Ailes à stigmate noir. Très-commune. 18. True histrion; T. histrio, Fab., Meig. Jaune. Thorax marqué de trois bandes noires; des taches poires sur les côtés. Abdomen marqué d’une bande dorsale noire. Stigmate des ailes pâle. Tipula flavo-maculata, Deg. 6, 15, 9. Tipule, N.° 5, Geoff. Long. 4. \ Jaune. Bec marqué d’une tache brune. Tête d'un jaune orangé. Une grande tache noire en losange sur le front. Un point noir au bord interne des yeux. Antennes noires. Yeux noirs. Premier segment du thorax jaune; avec les côtés bruns; deuxième marqué de trois bandes noires; écusson roussâtre ; métathorax jaune, avec une bande noire plus large du côté antérieur. Abdomen marqué en dessus d’une bande longitu- dinale obscure , d’une autre moins distincte en dessous et d'un (135) point obseur aux bords antérieur et postérieur sûr les côtés. Pieds obscurs. Ailes légerement obscures, à stigmate très-peu distinct. Commune. 19. Trruze tachetée; T. maculosa, Meig. T'ipula maculata, Meig., Klassif. Jaune. Antennes noires. Thorax à bandes noires et à côtés tachés de noir. Abdomen marqué de taches dorsales noirâtres, Stigmate des ailes pâle. Long. 5—61. Jaune. Palpes et antennes noires. Le dessus du bec noirâtre. Front marqué d’une tache cordiforme noire. Un point noir au côté intérieur des yeux. Thorax d’un jaune citron, marqué de trois bandes noires; premier segment marqué de noir de chaque côté ; écusson roussâtre; métathorax avec une ligne longitudinale et le bord postérieur noirs. Abdomen d’un jaune orangé, marqué d’une série de taches noirâtres (femelle); d’autres taches noires sous le ventre; une rangée de points bruns sur les côtés ; tarière de la femelle brune. Pieds noirâ- tres; majeure partie des cuisses jaune. Ailes à stigmate pâle. Commune. 20. Trruce safranée; T. crocata, Linn., Gmel., Fab., Meig. Noire. Abdomen marqué de trois bandes safranées. Tipula flavo-fasciata, Deg. Nephrotoma crocata, Encyc. mét. Long. 7 1. Noire. Tête d’un noir velouté, ayec un espace lisse vers le bord postérieur. Protubérance du front jaune. Thorax d’un noir luisant; premier segmént jaune à la partie supérieure; deuxième marqué de deux bandes longitudinales jaunes, élargies antérieurement, et de plusieurs taches sur les côtés; écusson marqué de deux petites taches. Abdomen d’un noir (134) velouté, marqué de trois bandes transversales, safranées, sur les deuxième , troisième et quatrième segmens; tarière de la femelle brune. Pieds noirs; base des cuisses fauve. Ailes jaunâtres, avec le stigmate noir et une tache obscure trans- versale. Dans les mâles, les bandes du thorax, au lieu d’être jaunes, sont d’un noir velouté; il ne reste de jaune que la tache de: l'extrémité. Assez commune, au printemps. NÉPHROTOME ; NEPHROTOMA Nephrotoma, Meig. — Tipula, Fab., Gmel., Lat. Tête à peu près globuleuse, prolongée par un bec cylin- drique, terminé en pointe supérieurement. Trompe à lobes terminaux, arrondis; palpes de quatre articles; les trois pre- miers d’égale longueur, velus, renflés vers l'extrémité; le quatrième long et flexible. Antennes subsétacées, allongées; (mâle), de dix-neuf articles; premier et troisième cylindri- ques; deuxième cyathiforme ; lesautres échancrés, réniformes; (femelle), de quinze articles; premier et troisième cylindri- ques; deuxième cyathiforme, les autres à peu près cylin- driques. Yeux saillans , légèrement ovales. Pieds fort allongés. Ailes lancéolées, écartées; deuxième cellule postérieure sessile; quatrième plus longue que les deux précédentes, et de la longueur de la première. (PI. 3, fig. DE Ce genre ne diffère des Tipules, particulièrement de cellés de la deuxième section, que par le nombre d'articles dont les antennes sont composées , et par la figure réniforme de ces articlés, qui a donné lieu au nom de Néphrotome; de plus, la seule espèce connue ressemble extrêmement, sauf ces diffé- rences génériques, à la Tipule cornicine, et elle a été long- temps confondue avec elle. Depuis même que M. Meigen a fondé ce nouveau genre, Olivier, en l’adoptant dans l’Ency- elopédie méthodique, ét M. Latreiïllé dans son Genera, se sont (2455) trompés, en admettant pour caractère générique la disposition des nervures des ailes, et en croyant que ce genre n’était établi que pour les Tipules de la seconde section, parmi lesquelles ils ont compris le véritable Néphrotome, sans faire mention du seul caractère différentiel qui avait déterminé M. Meigen à l’établir. Il est au reste fort rare de voir dans les insectes les antennes modifiées d’une manitre quelconque, sans qu’il y ait en même temps quelque modification dans le reste de l'organisation, tant cet organe joue un rôle important dans l’économie animale. Le Néphrotome fréquente les bois aquatiques, au mois de Juillet, et on le trouve avec la Tipule cornicine, de laquelle on a toujours quelque difficulté à le distinguer. 1. NÉPHROTOME dorsal; NN. dorsalis, Meig. Tipula dorsalis, Fab., Gmel., Lat., Oliv., Enc. mét. Long. 611. Jaune. Tête d’un jaune roussâtre pâle. Front marqué d’une bande noire qui se termine antérieurement en pointe. Palpes légèrement velus. Antennes noires, longues de cinq lignes; les deux premiers articles jaunâtres. Yeux noirs. Thorax d’un jaune soufre; dos marqué de trois bandes noires; trois taches noires de chaque côté en dessous. Abdomen d’un jaune rous- sâtre pâle, marqué supérieurement d’une bande longitudinale noirâtre; côtés inférieurs marqués d’une ligne noirâtre inter- rompue; les segmens intermédiaires légèrement bordés de jaune ; extrémité de l'abdomen noirâtre. Pieds obscurs ; cuisses fauves, avecl’extrémité noire. Balanciers roussâtres , avec l’ex- trémité jaune. Ailes hyalines marquées d’une tache stigmatique noirâtre ovale, avec un prolongement vers l’intérieur de l’aile. Quelquefois assez commun. En 1825, j'en ai pris sept individus mâles et pas une femelle. (136) CTÉNOPHORE; Crenornond. Cienophora, Meig., IL, Fab., syst. antl., Lat., Lam.— Tipula, Lion., Gmel., Schæff., Scop., Schr., Deg., Oliv., Vill., _ Ross., Cuv., Walck., Lat., Fab. Tête à peu près globuleuse, prolongée par un bec assez court, épais, terminé en pointe supérieurement. Trompe à lobes terminaux épais, élargis antérieurement, divisés ; chaque partie antérieurement velue et marquée d’une bande trans- versale obscure; lèvre supérieure petite. Palpes velus, de quatre articles; les trois premiers noueux, d’égale longueur; le quatrième beaucoup plus long et flexible. Antennes de treize articles; le premier cylindrique , sillonné transversale- ment; le deuxième globuleux; le troisième conico-arrondi dans les mâles, ovale dans les femelles ; les suivans pectinés dans les mâles, allongés, presque cylindriques, munis de deux, de trois ou de quatre rayons; simples dans les femelles, tantôt ovales, tantôt globuleux ou allongés; le dernier tou- jours petit et simple. Yeux ronds. Thorax luisant. Abdomen assez épais. Pieds menus, de longueur médiocre; jambes terminées par des pointes assez allongées. Ailes luisantes, lancéolées, écartées; deuxième cellule postérieure sessile; quatrième plus longue que les deux précédentes et de la longueur dela première. (PI. 5, fig. 5). _ Ainsi que les Néphrotomes, les Cténophores n’ont qu’un caracière qui les distingue des Tipules, et c’est également dans les antennes qu’il réside; mais, outre ce caractère, ils s’en éloignent encore par un habitus très-différent. Le corps plus épais, toujours coloré de noir et de jaune; le thorax lüisant, constamment marqué d’une taçhe jaune surlescôtés (1), les font reconnaître au premier abord. Les Cténophores ne ————_——_————…—_—_-——_————"—…" …"”"” ”." . ". . . (1) L'espace qu’ occupe cette tache est membraneuse et paraît être va interstice entre les parties coriacées du dos et des flancs. (157) fréquentent pas d’ailleurs les lieux humides, comme les Tipules, mais on les trouve dans les bois et les jardins. Ils ne paraissent qu’au printemps, tandis qu’elles sont infiniment plus nombreuses en automne. Enfin, les femelles déposent leurs œufs dans le terreau des vieux saules, où se développent les larves, au lieu de les confier simplement à la terre. I. Antennes des mâles à deux rayons, l’un au-dessus de l'autre. 1. GrÉnoPRoRE bimaculé ; C. bimaculala, Meig., Fab. Noir. Abdomen de la femelle marqué de jaune rougeûtre. Ailes marquées de deux taches d’un brun noirâtre. T'ipula bimaculata, Linn., Deg., Schœff., Schr., Gmel., Lat., Fab. Long. 6—8 I, Noir. Palpes bruns en dessus, roux en dessous. Antennes d'an brun noirâtre ; articles arrondis dans la femelle. Abdomen de la femelle varié de jaune rougeâtre sur les côtés et le ventre, dans l’un et l’autre sexe; base de l’abdomen marquée d’une tache d’un gris blanchâtre. Pieds d’un jaune fauve; extrémité des cuisses, des jambes et des tarses noirâtre. Balanciers fauves. Ailes hyalines, avec le bord extérieur jau- nâtre , une demi-bande et l’extrémité noirâtres. Assez commun, IL. Antennes des mâles à trois rayons, un de chaque côté et un plus court en dessous. 2. CTÉNOPHORE atre ; C. atrata, Meig., Fab., syst. ant], Antennes ferrugineuses. Abdomen ferrugineux; des taches dorsales noires (mâle), noir à base ferrugineuse (femelle). Tipula atrata, Linn., Schr., Gmel., Fab. Tipula ichneumonea, Deg. Schæff. icon, tab. 32, fol. 1. Long. 8— 121. Môle : d’un noir luisant. Palpes fauves. Antennes fauves; (158) le premier ou les deux premiers articles d’un brun noirätre: les suivans fauves ou bruns ; les rayons toujours fauves. Cou tantôt noir, tantôt fauve. Abdomen cylindrique, fauve; tantôt une bande dorsale noire, tantôt une ligne interrompue sur chaque segment. Pieds ferrugineux; hanches, extrémité des cuisses, des jambes et les tarses noirâtres. Balanciers fauves. Ailes hyalines; bord extérieur jaune ; stigmate noirâtre. Femelle : premier, troisième, quatrième et cinquième articles des antennes cylindriques ; les autres ronds ou ovales. Cou toujours noir. Abdomen fusiforme, avec une tarière fort allongée et arquée. Pieds fauves; hanches et tarses noirâtres. Assez commun. + 3. Crénornore nigricorne ; C. nigricornis, Meig. Noir. Base de l'abdomen à deux bandes ferrugineuses inter- rompues (femelle). Anténnes noires. : Long. (femelle), 11 1. Femelle : d’un noir luisant. Côtés du bec fauves. Deux lignes fauves sur l’hypostome. Palpes fauves; premier article obscur. Antennes noires, fort courtes premier et iroisième articles cylindriques; les autres sphériques ; dessous du pre- mier fauve. Une petite tache jaune sur le front, entre les antennes. Cou fauve, noir au milieu. Côtés du thorax marqués d’une bande à la base des ailes, d’une autre entre les pieds antérieurs et intermédiaires, et d’une troisième sous les ailes. Abdomen noir; côtés fauves jusqu'aux deux derniers segmens ; tarière assez courte et droite. Pieds fauves; tarses obscurs. Ailes légèrement obscures; stigmate noir. Meigen n’a observé que le mâle; je ne connais que la femelle. HIT. Antennes des mâles à quatre rayons, deux de chaque côté; les plus courts en dessous. 4. CTÉNOPHORE pectinicorne; C. pectinicornis, Meig., Lat. Abdomen ferrugineux; des taches dorsales noires et des slries latérales sulfureuses, (139) Ctenophora variegata, Vab., syst. antl. Tipula pectinicornis, Linn., Gmel., Schr., Herbst. Tipula variegata, Fab., syst, ent., Meig., Klassif. T'ipula nigro-crocea, Deg. Schæff. icon, 106, fol. 5 —6. Long. 8—1ol. Ferrugineux. Front noir, avec un point jaune au-dessus des antennes et deux taches jaunes sous les antennes. Bec noir en dessous. Palpes avec’ l'extrémité noirâtre. Antennes du mâle ferrugineuses, avec les rayons noirâtres; celles de la femelle noirâtres. Thorax luisant ; dos noir; premier segment jaune; avec deux taches noires; écusson noir; métathorax noirâtre, ferrugineux sur les côtés. Abdomen luisant; une ligne dorsale noire et une ligne brune sur les côtés; une petite bande trans- versale jaune sur les côtés de chaque segment, peu distincte dans le mâle; ventre taché de noir dans la femelle; anus noir. Extrémité des cuisses, des jambes et les tarses noirä- tres. Balanciers jaunes. Ailes légèrement obscures; stigmate noirâtre. Rare. 5. Crénornore bandes jaunes ; C. flaveolata, Meig., Fab., Lat. Noir. Abdomen à bandes jaunes. Tipula flaveolata, Fab., ent. syst. Tipula crocata, Schr., Herbst. Reaum. ins. 5, tab. 1, fol. 14— 16. Long. 7 —ol. Noir. Front marqué d’un point jaune en dessus des antennes et de deux autres en dessous. Palpes bruns. Antennes ferru- gineuses; les rayons du mâle noirâtres. Cou jaune. Thorax luisant, avec les raies jaunes ordinaires ; écusson marqué d’une tache allongée ferrugineuse. Abdomen marqué de sept bandes traosversales jaunes; la premiire au milieu du premier (140) segment, les autres au bord postérieur des autres segmens; tarière de la femelle ferrugineuse. Pieds ferrugineux; extré- mité des jambes et tarses noirâtres ; un anneau noirâtre avant l'extrémité des cuisses postérieures, dans la femelle. Balan- ciers ferrugineux. Ailes jaunâtres à extrémité légèrement obscure et stigmate noirâtre. Assez commun dans le Hainaut. 6. Crénornore agréable ; C. festivus, Meig. Noir. Abdomen à bandes jaunes, Pieds ferrugineux; cuisses et jambes postérieures avec un anneau noir. Ailes marquées d’une tache noire avant l’extrémité. Tipule, N.°1, Geoff, 11, 553. Long. 9— 111. Noir. Front jaune sous les antennes. Antennes noirâtres. Thorax à bord antérieur jaune; une tache jaune sur les côtés en avant et en arrière de l'insertion des ailes. Abdomen du mâle marqué d’une petite bande jaune eur le premier segment ; d’un point jaune sur les côtés et au bord postérieur des deuxième et troisième segmens; d’une large bande jaune sur les quatrième et cinquième, (un point noir au bord antérieur de ces bandes); d’un point jaune sur les côtés du sixième; dans la femelle, une bande jaune sur le premier; une autre moins large, interrompue au milieu, sur le deuxième; une ligne jaune au bord postérieur, sur le troisième; une large bande jaune au bord postérieur des quatrième et cinquième, plus ou moins échancrée au milieu. Pieds ferrugineux; extré- mité des jambes et les -tarses noirâtres; cuisses postérieures et jambes marquées d’un anneau noir, près de l’extrémité aux premières, vers la base aux dernières. Balanciers jaunes. Ailes légèrement obscures, jaunâtres au bord extérieur; à la place du stigmate, une tache transversale noirâtre qui s'étend jusqu’au milieu des ailes. : Je ne l’ai pris qu’une fois, près de Lille. (i4i) RHIPIDIE; Rnrprpra. Rhipidia, Meig. Tête globuleuse, un peu rétrécie postérieurement. Béc court; palpes velus, à peu près de la longueur de la tête, de quatre articles ; le prémier un peu plus court que les autres. Antennes un peu arquées, velues, une fois plus longues que la tête, de quatorze articles; premier cylindrique, épais; deuxième cyathiforme; troisième d’égale longueur, moins épais; les dix suivans globuleux, séparés par un pédicule très-menu , et munis; dans les mâles, de deuxrayonsopposés, un peu épaissis vers l'extrémité; le dernier fusiforme. Yeux ronds. Pieds très-allongés ét menus. Ailes écartées. Cellule stigma- tique nulle; point de sous-marginale; quatre postérieures; deuxième sessile. (PI. 5, fig. 4). Ayant-terminé la description de nos Tipulaires terricoles à dernier article des palpes long et flexible; nous commencons une nouvelle subdivision distincte de cette dernière par les palpes à articles égaux, par les ailes couchées, et par une taille généralement inféricure; mais qui s’y rattache, bien légèrement à la vérité; par le genre Rhipidie, caractérisé par des antennes pectinées comme celles des Cténophores. Ce groupe, qui comprend le genre Limnobie, le plus con- sidérable de toutes les Tipulaires et les Érioptères, a de grands rapports avec les Trichocères,-dont il ne semble différer que par les antennes filiformes ; mais, tandis que ces derniers se lient aux Tipulaires fungicoles, ceux qui nous occupent paraissent se rapprocher des sections qu’il nous reste à décrire, et particulièrement des aquatiques. Le genre Rhipidie, formé par M. Meigen d’une seule espèce détachée des Limnobies, en a entièrement l’habitus, et n’en diffère distinctement que par la forme des antennes et le nombre d'articles dont elles sont composées. J’aïcru remarquer (142) cependant que la trompe était plas menue, et que les lobes qui les terminent étaient beaucoup moins apparens que dans les Limnobies. Les Rhipidies, qui paraissent rares en Allemagne, puisque M. Meiïgen n’en a vu que deux individus, sont communes dans nos bois. Le nom grec de Rhipidie que cet observateur * leur a donné, signifie éventail, et provient sans doute de la forme des antennes. 2. RuxPibre tachetée; R. maculata, Meis. Ailes tachetées. Long. 31. D'un gris brun. Front d'un gris clair. Thorax rmarqué de trois bandes foncées, plus ou moins distinctes. Abdomen à extrémité roussâtre. Pieds roussâtres; extrémité des cuisses, des jambes et tarses obscurs, Ailes hyalines , à base légèrement jaunâtre, couvertes de petites taches obscures, la plupart arrondies; trois ou quatre plus grandes et plus foncées au bord extérieur; une grande moins foncée à l’extrémité de la nervure axillaire; nervures transversales bordées de brun. Commune. LIMNOBIE ; Limnosra. (1) Limnobia, Meig. — Limonia, Meig., Klassif., Lat. — Tipula, Linn., Deg., Schr., Gmel., Fab. — Peédicia, Lat. Tête petite, légèrement déprimée en dessus, rétrécie posté- rieurement. Bec peu saillant (2). Trompe fort courte; lobes terminaux charnus, à extrémité velue; lèvre supérieure menue, pointue ; palpes plus longs que le bec, de quatre articles d’égale longueur; les trois premiers un peu renflés vers l’extré- mité, le quatrième plus menu et cylindrique (3). Antennes AA AENE LU 39 SARNIA SERRES à fl GRR Qi) Liœnobie signifie habitant des étangs. G) La Limnobie longirostre forme une exception. (3) Les Limnobies punctipenne et praticole forment une exception. (143) filiformes, arquées, ordinairement de seize articles : le premier épais, cylindrique, plus ou moins allongé; deuxième cyathi- forme; les suivans plus ou moins allongés.ou arrondis, et diminuant insensiblement de grosseur. (Quelques espèces paraissent avoir un article de moins). Yeux ronds. Thorax ovale, renflé antérieurement ; écusson petit; méta- thorax légèrement élevé. Abdomen allongé, cylindrique vers la base, un peu aplati vers l'extrémité. Pieds longs et menus. Ailes ordinairement couchées, parallèles; nervures nues; cellule médiastine ordinairement fermée ; ordinairement trois discoïdales (1). Quatre ou cinq postérieures. (PI. 3, fig. 5—). Les Limnobies sont, comme nous l’avons dit à l’article précédent, le genre principal des Tipulaires terricoles à an- tennes filiformes et à palpes simples. Elles sont en même temps les plus nombreuses de toutes les Tipulaires; et l’on peut juger de la profusion ayec laquelle la nature nous les présente, par les soixante espèces que M. Meigen a observées Sur quelques points de l’Allemagne seulement. Aussi la diffi- culté de les distinguer entre elles serait-elle très-grande, si leur organisation, qui se diversifie de plusieurs manières, ne (1) La Limnobie sans tache forme seule une exception. Je crois devoir apporter un léger changement dans la désignation des, cellules des ailes adoptée par M. Latreille. Il en admet six du bord postérieur aux Limonies de la première, dela seconde et d’une partie de la troisième section; mais la, première de ces cellules est Presque toujours semblable à la sous-marginale des autres Tipulaires terricoles, et il me paraît convenable de lui en donner le nom, d'autant plus que, de cette manière, le nombre des cellules posté- rieures est le même dans ces divers insectes. J'admets donc souvent deux cellules sous-marginales au lieu d’une : la première, à laquelle seule M. Latreille donne ce nom, qui est ordinairement pédiculée et que l'on peut par cette raison regarder comme produite, par la bifurcation de la nervure subcubilale; et la seconde, paralièle e6 semblable à celle que je nomme la première.postérieure, e E> : (144) &é prêtait à des subdivisions. M. Megerle, entomologisté allemand, à même cru pouvoir en former plusieurs nou- Veaux genres, tels que Furcomyia, Unomyia, Gonomyia. Mais M. Meigén ne les a pas adoptés; et, en effet, ils ne paraissent pas établis sur des caractères suffisans. Ïl y a joint, par la imême raison, le genre Pedicie, que M. Latreille a formé de la Tipula rivosa de Linnée, et qui ne diffère distinctement des autrés Limnobies que par la position écartée dés ailes; car cet insecte n’à pas le dernier article des palpes long et flexiblé que lui attribue notre grand entomologiste français; et le caractère qu’iltire de la forme des antennes, se retrouve dans beaucoup d’autres Limnobies. Les modifications qu'éprouve l’organisation de ces Tipu- laires affectent rarement la trompe, quelquefois les antennes et très-souvent les nervures des ailes, plus diversifiées qué dans aucun autre genre d'insectes, et qui contrastent, sous ce rapport, avec l’invariabilité qu’elles offrent ordinairement. Il y a aussi beaucoup de variété dans la manière dont ces ailes sont tachetées. : Les Limnobies, ainsi que les Rhipidies et les Érioptères ; habitent les bois humides et le bord des mares. Elles se tien- nent ordinairement sous le feuillage, et semblent craindre le grand jour; J’en ai vu plusieurs espèces voltiger en troupes comme les Trichocères et les Tipulaires aquatiques, s'élever et s’abaïisser de même dans les airs par un mouvement alter- natif. Ils paraissent pendant toute la belle saison; mais chaque espèce semble avoir son temps propre, qui est d'environ quinze jours. Le voisinage des eaux qu’elles recherchent particulièrement; paraît indiquer que la nature y a placé leur berceau; et, en effet, la seule espèce dont les transformations ont été observées ; a sa larve et sa nymphe aquatiques. Cependant les femelles ont, commé celles des Tipolairés terricoles, l'abdomen ( 145 ) ae terminé par une pointe cornée, dont ces dernitres se servent pour confier leurs Œufs à la terre, et je suis porté à croire que les Limnobies déposent les leurs dans la vase au bord des” eaux, d'autant plus que malgré la multitude innombrable de ces insectes dans les endroits aquatiques, et les recherches que j’ai faites dans les eaux, je n’en ai jamais trouvé les larves. Quoiqu'il én soit de cette conjecture , la larve de la Limnobie repliée, observée par Degeer, est aquatique. Sa tête est munie d'antennes fort courtes et de deux petites mâchoires dentelées, Soas le dernier segment du corps, se trouvent quatre cro= chefs écailleux dont elle se sert pour se cramponner aux plantes: Deux de ces crochets, plus grands que les autres, se divisent vers l’extrémité en deux pointes recourbées; les autres sont simples, coniques et également recourbés. La partie supé- rieure du eorps est couverte de filets allongés et flexibles , les uns simples, les autres fourchus, au nombre de deux sur chaque segment, à l'exception des trois premiers et du onzième ou dernier, qui n’en ont que de simples. Tous ces filets, qui sont creux, paraissent analogues à divers organes filamenteux que, dans d’autres larves aquatiques, l’on a re- connus nécessaires à la respiration, et l’on ne peut guères douier qu’ils n’aient la même destination. La nymphe n’a pas de filets semblables ; mais, comme celle de beaucoup d’autres Tipulaires, elle porte au-devant du thorax deux tubes coniques aérifères. Cet organe l’oblige à respirer à la surface de l’eau, et elle s’y tient habituellement, par l'effet de sa légèreté spécifique , le corps dans une position horizontale, de sorte que l’extrémité de ces tubés soit en contact avec l'air atmosphérique. Cependant elle‘a laf aculté de plonger et de s'attacher aux plantes subaquatiques, au moyen de crochets placés aux derniers segmens du corps. TL. Trois cellules discoïdales aux ailes. 4 Ginq cellules postérieures ; la deuxième pétiolée; deux 10 (146) sous-marginalesterthinales ; première pluscourte. (PL. 3, Gg. 5). *. LimnoBie des rives; L. rivosa, Meig. » Ailes écartées, transparentes; bord extérieur et une bande anguleuse testacés. Tipula triangularis, Fab., syst. antl. Pedicia rivosa, Lat., gen. crust. Deg. 6, 134, 2, tab. 19, fig. 1. T'ipula rivosa, Linn., Faun. suec. 1738 , Gmel. s. n. 5, 2812, 2. Long. 12— 151. D’an:gris clair. Front muni d’une petite bosse derrière les antennes. Pelpes d’un brun rougeâtre. Antennes d’égale cou- leur. Thorax d’un gris clair roussâtre, avec des bandes d’un brun rougeñtre; écusson jaunâtre; métathorax d’un gris Clair. Abdomen d’un gris clair roussâtre, avec une bande dorsale d’un brun rougeître, grisâtre au milieu. Pieds assez épais, fauves, obscurs avant les articulations. Balanciers jaunes. Ailes fort écartées, hyalines; une bordure brune le Iong du bord extérieur jusque près de l'extrémité, et élargie en demi-cercle vers le milieu; une raie hyaline dans cette bordure, près de la base, avec un point noirâtre; une bande brane partant de Ia bordure, près de la base, et s'étendant jusques vers le milieu du bord intérieur; une autre bande brune partant de cette dernière, et atteignant la bordure vers l'extrémité. Assez commune sur les bords de la Deûle. 2. Liunozxe peinte; L. picta, Meig. D'un brun jaunêtre. Ailes à anneaux et taches obscures. Pieds roux; deux anneaux obscurs aux cuisses. Limonia picta, Lat., gen. crust., 4, 258, Tipula picta, Fab., syst. antl. Schellenb, g. d. m,, tab. 58, fig. 1. Long. 51, (147) Brune. Premier article des. antennes allongé; les deux premiers noirâtres; les suivans fauves; les derniers obscurs. Thorax marqué de trois lignes foncées, peu distinctes. Pieds roussâtres, avec deux anneaux noirâtres vers l'extrémité des cuisses. Ailes légèrement obscures, marquées de plusieurs anneaux et taches obscures. Commune. M. Meigen lui donne 8 I. de long. 3, Lrunomie ponctuée; L. punctala, Meiïg. Cendrée. Ailes à taches obscures. Antennes et pieds obscurs. Tipula ocellaris, Mus. Fab. £ Long. 6—» 1. Cendrée. Palpes et antennes noires. Thorax à trois bandes obscures; l'intermédiaire plus large, ordinairement divisée par une bande plus claire, au milieu de laquelle s’étend une ligne noirâtre jusqu’au métathorax. Abdomen légèrement soyeux. Pieds bruns; basé des cuisses fauve. Balanciers d’un jaune clair. Ailes presque hyalines, marquées d’un grand nombre de petites taches brunes, arrondies; une tache plus grande au bord extérieur, près de Ja base; une autre en fer à cheval au bord extérieur, vers le milieu de la longueur; une troisième, circulaire, formée de quatre ou éinq petites taches, prés du bord extérieur, vers les deux tiers de la longueur; trois autres taches assez grandes au même bord, vers l’exté- rieur: les nervures transversales bordées de brun; cellule sligmatique distincte; première sous-marginale à pétiole court, Assez commune. G. Linnomre six taches; L. seæ maculata, Nob. Cendrée. Ailes à six taches noirâtres. Long. 4 |. Femelle : d’un cendré obscur. Antennes noirâtres. Thorax d’un cendré roussâtre, avec quatre lignes noirâtres, dont les 1] L (148) lätéräles plus courtes. Abdomen noirâtre; bord postérieur des sezmens pâle; tarière d’un fauve rougeâtre. Hanches et cuisses d’un jaune roussâtre; genoux noirs; jambes et tarses noirâtres. Balanciers d’un roussâtre fort pâle. Ailes marquées de six taches noirâtres et irrégulières, toutes à la base des cellules; la deuxième cellule marginale sessile, imparfaite à son extrémité ; deuxième postérieure petite. Rare, à Lille. 5. Limnonre ferrugineuse ; L. ferruginea, Meig. Ferrugineuse. Ailes jaunâtres; nervures brunes. Palpes et antennes obscurs à base jaune. Limonia flavescens, Lat. Long. 4—51. Ferrugineuse. Tête d’un gris jaunâtre. Palpes bruns à base jaunûtre. Antennes obscures; les deux premiers articles jau- vôtres. Abdomen à extrémité noire dans le mâle. Ailes jau- nâtres à nervures brunes; première cellule sous-marginale à long pédicule. (PI. 3, fig. 5). Commune. 6. Limnoëre dissemblable ; L. dispar, Meig. Thoraxferrugineux, avecune bandenoirâtre antérieurement. Ailes hyalines ; nervures obscures. Long. 5 I. Tête cendrée. Palpes bruns. Antennes à premier article noirâtre; les suivans d’un roux clair; les derniers obscurs. Thorax ferrugineux, ayec une bande noirâtre antérieurement. Abdomen d’un brun jaunâtre dans le mâle, d’un brun noirâtre dans la femelle; tarière fauve. Pieds ferrugineux, avec la majeure partie des cuisses noirâtre. Ailes très-légèrement jaunîtres ; stigmate noirâtre. ; Commune dans quelques bois. M. Meigen ne dit pas que le premier article des antennes est noirâtre. (149) 7. LinNoBrE discicolle; L. discicollis, Meig. Thorax jaune ; dos, abdomen et pieds obscurs. S Long. 45—51l. D'un brun obscur. Palpes noirs. Antennes noirâtres; qua- - trième article et les suivans chargés d’assez longs poils;.les derniers fort menus et peu distincts. Thorax d’un jaune rous- sâtre , avec le dos brun ; le jaune avance antérieurement jusque sur le haut du cou. Abdomen légèrement velu ; tarière de la femelle fauve. Pieds obscurs, avec les hanches et une partie des cuisses jaunes. Balanciers jaunes à tête obscure. Ailes assez obscures, sans stigmate distinct. Commune. 8. Limnome noirâtre; L. nigricans. Nob. D'un cendré noirâtre. Hanches et base des cuisses rous- sâtres. Stigmate des ailes brun. Femelle : d’un cendré noirâtre, Thorax marqué d’une ligne noire peu distincte. Abdomen d’un noir grisâtre un peu luisant. Pieds noirâtres, hanches et partie antérieure des cuisses roussâtres. Ailes à base roussâtre et stigmate obscur; les nervures transversales légèrement bordées de brun. Je n’ai pas observé le mâle. 9: LINNOBIE dés bois; L. lucorum, Meig. Thorax cendré à trois bandes obscures. Abdomen et pieds obscurs. Long. 4 1. Grise. Tête d'un gris cendré. Antennes noires; premier article allongé. Thorax d’un gris roussâtre, avec trois bandes obscures. Abdomen obscur; dernier segment noir dans le mâle. Pieds obscurs, avec les hanches et une partie des cuisses roussâtres. Ailes hyalines; stigmaté pâle; deuxième cellule postérieure à pétiole court. Commune. (150) «o. Liwnomie sessile; L. sessilis. Nob. D'un gris roussâtre. Thorax à quatre bandes brunes, Ailes à stigmate pâle, F É Long. 311. D'un gris roussâtre. Tête cendrée. Palpes et ahtennes noi- râtres. Thorax marqué de quatre bandes d’un brun rougeâtre ; les deux intermédiaires divisées par une ligne très-étroite, Pieds roussâtres. Ailes hyalines; stigmate pâle; deuxième cellule postérieure sessile, Rare, à Lille. ai. Limnosre des forêts; L. nemoralis, Meig. Thorax cendré; quatre bandes obscures. Abdomen rous- sâtre. Antennes obscures à base jaune. Long. 3—41. Grise. Tête d’un gris clair. Palpes noirâtres. Antennes d’un gris brun; les deux premiers articles jaunes. Thorax d’un gris clair, avec quatre bandes obscures. Abdomen roussâtre ; tarière de la femelle ferrugineuse. Pieds brunâtres; hanches et base des cuisses ferrugineuses. Balanciers jaunes. Ailes légèrement obscures ; sligmate à peine distinct; deuxième cellule posté rieure fort pelite et à long pétiole. Commune. #2. Limnose platyptère ; L. platyptera. Nob. Noire, Ailes larges, sans tache. Long. 51. Atre. Ailes larges sans tache; cellule discoïdale interne plus longue que l’externe et atteignant à peu près l’extrémité de la postérieure ; nervure axillaire, pelite et sinueuse. Je ne l'ai prise qu’une fois. 8. Quatre cellules postérieures. a. Une cellule sous - marginale plus longue que la première postérieure. (PI. 3, fig. 6). (151) 5. Limnonte longirostre ; L. longirostris, Meig. Thorax à bandes d’un brun clair. Abdomen obscur. Bec une fois plus long que la tête. 4 à Long. 4 1. Brune. Palpes et antennes noirâtres. Bec une fois plus long que la tête, dirigé perpendiculairement et un peu renflé vers l'extrémité. Front d’un jaune pâle. Yeux pourpres (en vie). Thoraxroussâtre, avec trois bandes brunes sur le dos. Abdomen brun ; tarière de la femelle jaune. Pieds d’un brun noirâtre ; hanches et base des cuisses jaunâtres. Balanciers jaunes, avec la tête brune. Ailes légèrement obscures; stigmate d’un brun clair. Rare , à Lestrem. 14. Limvore bordée ; L. marginata. Nob. Noire. Segmens de l'abdomen bordés de fauve. Piedsjaunes. Ailes à stigmate obscur. Long. 5 ?I. Noire. Trompe un peu allongée. Bord Ré et côtés du premier segment du thorax fauves; écusson à bord posté- rieur et ligne dorsale fauves. Bord postérieur des segmens de l'abdomen et tarière de la femelle fauves. Pieds d’un fauve pâle; derniers articles des tarses obscurs. Balanciers pâles. Ailes & base jaunâtre ; stigmate obscur. Je n’ai observé qu’une femelle. 19. Lunore atre; L. atra. Nob. Noirâtre. Pieds obscurs. Ailes sans stigmate. Long. 3; 1. Noirâtre. Abdomen du mâle terminé par deux pinces très- épaisses et jaunes. Pieds obscurs ; hanches et partie antérieure des cuisses jaunes. Ailes sans stigmate distinct. Je n’ai observé qu’un mâle. 26. Limnonre xanthoptère; L. æanthoptera, Meig. (152) Ferrugineuse. Thorax glabre ; deux lignes noires. Abdomen à taches dorsales obscures. Ailes jaunâtres à ligne transversale ondulée obscure. Long. 51—91. Ferrugineuse. Palpes et bec noirâtres. Antennes d’un brun pâle à base jaune et chargées de poils allongés. Thorax allongé antérieurement en pointe, luisant, marqué de deux lignes noires, longitudinales , rapprochées ; un point de chaque côté de ces lignes vers l'extrémité. Abdomen marqué d’une tache dorsale, triangulaire, brune, sur chaque segment; les trois derniers noirs dans le mâle. Pieds ferru gineux avec l’extrémité des cuisses noire. Ailes d’un jaune clair à nervures brunes; une ligne onduleuse, brune, sur les nervures transversales ; une petite tache à la base de la première cellule marginale; une autre à l'extrémité de la cellule stigmatique. (PI. 5, fig. 6). Commune dans quelques bois. 27. Liunosre glabre; L. glabrata, Wiedem., Meig. Thorax jaunâtre à trois bandes noires. Abdomen cendré. Pieds testacés. Ailes légèrement obscures. Long. 51. Tête d’un cendré obscur. Antennes roussâtres; derniers articles obscurs. Thoraxjaunâtre àtroisbandesnoires, luisantes, Presque contiguës ; l'intermédiaire un peu élargie vers sabase, s’étendant antérieurement jusqu’au premier segment, et pos- térieurement jusqu’à la suture; les latérales moins avancées en avant, élargies et dépassant la suture en arrière; extrémité du métathorax noir; deux points obscurs sur les côtés, et deux taches noires, luisantes, sur la poitrine. Abdomen d’un gris roussâtre ; organes sexuels du mâle très-dilatés, noirâtres en dessus, roussâtres en dessous; tarière de la femelle courte ,: épaisse et obtusément pointue. Pieds roussâtres à extrémité voire. Ailes légèrement cendrées; stigmate nul. Suivant Meigen, les bandes latérales du thorax sont pointues (153) aux deux extrémités. Il ne fait pas mention des taches des flancs et de la poitrine. J'ai trouvé plusieurs individus dans les bois de Ranchicourt, au mois de Juillet. 18. LimnoBie argentée; L. argentea. Nob. Thorax noir. Côtés d’un blanc argenté. Métathorax gris cendré, Long. 451. Mâle : tête noirâtre. Les deux premiers articles des antennes roussâtres. Thorax noir ; côtés d’un blanc argenté ; métathorax d’un gris cendré. Abdomen d’un gris roussâtre obscur; extré- mifé fauve, Pieds roux; extrémité des jambes et tarses noirâtres. Balanciers jaunâtres, Ailes longues, légèrement obscures; stigmate peu distinct; cellule sous-marginale beaucoup plus longue que la première postérieure; deuxième, troisième et quatrième postérieures longues; deuxième à base très-étroile. Assez rare. 19. Limnoste variée; L. variegata. Nob. Noirâtre. Ailes marbrées. Long. 51. Tête fort rétrécie postérieurement, grise. Bec et trompe assez allongés. Palpes noirs. Antennes noirâtres; premier article brun, allongé; les autres munis de poils. Thorax allongé antérieurement en pointe fort inclinée ; dos d’un fauve obscur, avec quatre larges bandes d’un noir luisant ; côtés d’un gris changeant. Abdomen d’un brun clair, avec une tache noirâtre sur chaque segment, Pieds roussâtres; cuisses termi- néespar deux anneaux; l’un, d’un roussâtre pâle, peu distinct; l’autre, noir à l'articulation, Balanciers à tête noirâtre. Ailes d’un brun clair, marquées de taches noirâtres et hyalines ; une tache à la base des cellules discoïdales; cinq petites dans la discoïidale extérieure; la quatrième à la base de la première (154) marginale, la cinquième à la base de la sous-marginale, deux autres noirâtres près de la cellule stigmatique; des espaces hyalins dans les différentes parties de l'aile. Assez rare. 20. Limosie triponctuée ; L. tripunctata, Meig. Ferrugineuse. Antennes jaunes. Thorax à bande noirâtre. Ailes à trois points marginaux obscurs. Tipula tripunctata, Gmel., Fab. Tipula (phragmatidis), Schr. Long. 4—411. Férrugineuse. Front obscur. Palpes noirâtres. Antennes jaunes. Thorax luisant en dessus, marqué d’une bande noirûtre, interrompue postérieurement. Pieds roussâtres; un anneau obscur, peu distinct, vers l’extrémité des cuisses. Ailes légë- rement jaunâtres, marquées de trois points obscurs, l’un à la base de la première cellule marginale, le deuxième à la base de la stigmatique, le troisième à la base de la deuxième marginale. Commune. 21. Liunozre nubéculeuse ; L. nubeculosa, Meig. Thorax fauve à trois bandes noirâtres. Abdomen obseur; bords des segmens jaunâtres. Cuissés jaunes; trois anneaux obscurs. Ailes tachetées de brun clair. Long. 4+1. Obscure. Front gris. Palpes noirs. Antennes à premier et deuxième articles noirâtres; le troisième jaune; les autres obscurs; une fois plus longues que la tête, dans le mâle. Yeux assez rapprochés. Thorax fauve, marqué de trois bandes noirâtres ; quelques points bruns sur les côtés; écusson jaune; métathorax brun. Abdomen d’un brun noirître en dessus; bord postérieur des segmens jaune. Cuisses jaunes vers la base, avec trois anneaux bruns vers l’extrémilé; jambes et (1:55) tarses obscurs. Balanciers bruns à tête jaune. Aïles légtrement jaunâtres, avec quelques nébulosités d’un brun pâle et deux petites taches plus obscures , au bord extérieur, Assez rare. 22. Limnogie des buissons; L. dumeiorum, Meig. Ferrugineuse. Abdomen à bandes obscures. Ailes hyalines; s#tigmate et point marginal obscurs. Long. 4 I. Ferrugineuse, Front argenté. Palpes et antennes noirâtres. Thorax marqué de quatre bandes souvent peu distinctes ; une bande obscure sur les côtés. Abdomen marqué d’une bande brune à l'extrémité de chaque segment. Pieds roussâtres; tarses obscurs. Balanciers à tête obscure. Ailes presque hyalines; nervures transversales bordées de brun; une petite tache à la base de la première cellule marginale, et stigmate brun. , Assez commune. 23. Lruxovre didyme; L. didyma, Meig. Thorax d’un gris brun, à bande plus ou moins obscure. Pieds roussâtres; genoux obscurs. Ailes hyalines; stigmate réniforme, et deux points marginaux obscurs. Long. 3—4 1. Tête cendrée. Palpes et antennes bruns. Thorax gris, avec une bande noirâtre. Abdomen noirâtre ; pinces du mâle ferru- gineuses à la base, noires à l'extrémité. Pieds obscurs, avec les hanches et une partie des cuisses ferrugineuses. Balanciers obscurs. Ailes légèrement obscures; stigmate allongé, obscur; une tache ronde qui lui est contiguë, à la base de la cellule sous-marginale; une autre fort petite à la base de la cellule stigmatique ; une autre à la base de la première marginale ; vervures transversales bordées de brun. La femelle a les couleurs plus pâles, (156) Dans un individu que je regarde comme une variété acci- dentelle , la première cellule du bord postérieur est divisée en deux par une neryure transversale, Fort commune et volant en troupes nombreuses. 24. LIMNoB1E modeste; L. modesta, Meig. Jaunâtre. Antennes obscures ; premier article jaune. Thorax à bande noirâtre antérieurement. Abdomen obscur en dessus, Ailes hyalines ; stigmate très-pâle. Long. 5 I. D’un jaune roussâtre pâle. Palpes et antennes noirs; pre- mier article de ces dernières jaunâtre. Thorax marqué d’une bande d'un brun noirâtre. Abdomen brun. Pieds bruns , avec les hanches et la base des cuisses roussâtres. Balanciers à tête brune. Ailes hyalines; stigmate fort pâle. M. Meigen ne lui donne que 2 2 le Fort commune. 295. Limnosir brûlée; L. inusta, Meig. Thoraxroussâtre. Abdomen à dos obscur. Antennes obscures, Ailes hyalines ; stigmate très-pâle. | Long. 31. Ceite espèce ne diffère de la précédente que par le premier article des antennes qui est noirâtre comme les autres, et par la position du stigmate de chaque côté de la nervure transver- sale qui divise les deux cellules marginales, tandis qu'il est entiérement en-decà de celte nervure dans la L. modeste. Assez rare, à Béthune. 26. Limnosie grise ; L. grisea. Nob. Grise. Thorax à trois bandes noires. Ailes hyalines ; stigmate très-pâle. Long. 31. D'un gris cendré mat. Palpes et antennes noirs. Thorax d'un gris roussâtre, marqué de trois bandes noires luisantes, (157) Abdomen d’un gris foncé; tarière de la femelle fauve. Pieds -roussâtres. Tarses obscurs. Ailes hyalines ; stigmate très-päle. Assez rare. 27. Limnosie tête blanche; L. leucocephala, Meig. Noire. Front argenté. Long. 21. D'un noir luisant. Front d’un blanc argenté. Thorax légè- rement marqué de blanc satiné, sur les côtés. Pieds bruns. Base des cuisses roussâtre. Balanciers d’un jaune pâle à tête brune. Ailes hyalines ; stigmate d’un brun rougeûtre. Assez rare. 28. Lruxosre unimaculée; L. unimaculata. Nob. Noirâtre. Ailes à stigmate brun. Long. 4 I. é D'un bran noirâtre. Pieds d’un roussâtre obscur; genoux noirs. Ailes à stigmate brun. Peu commune. 29. Liwxosre lisse; L. lævigata. Nob. D'un noir lisse. Ailes à stigmate brun. Long. 31. D'un noir lisse. Hanches et partie des cuisses roussätres. Ailes à stigmate brun; première cellule marginale faiblement distincte de la deuxième. Peu commune. 30. Limnosre jaune; L. lutea, Meig. Roussâtre. Antennes obscures; les deux premiers articles jaunâtres. Abdomen à bandes obscures. Pieds pâles; genoux obscurs. Ailes hyalines; stigmate d’un brun clair. Long. 5 I. D'un jaune roussâtre pâle. Palpes et antennes d’un brun obscur; les deux premiers articles de ces dernières jaunes. Thorax d’un jaune brunâtre sur le dos, Abdomen marqué (158) d’une bande obscure sur chaque segment. Pieds roussâties à * genoux bruns. Ailes hyalines; stigmate d’un brun clair. Assez rare, b. Deux cellules sous-marginales. (PI. 3, fig. 7). 31. Limxosie délicate; L. tenella, Meig. Thorax d’un jaune citron à bandes brunes. Abdomen obscur; bord latéral jaune. Pieds obscurs. Long. 251. Front jaune. Palpes et antennes noirs. Thorax d’un. jaune citron; dos à trois bandes brunes, séparées par deux lignes grisâtres; écusson et une tache devant, jaunes; métathorax brun. Abdomen brun, bordé de jaune sur les côtés; extrémité jaune. Pieds obscurs. Balanciers brunâtres. Ailes hyalines; stigmate très-pâle ; une seule marginale; première sous-mar- ginale beaucoup moins grande que la deuxième, et à long pétiole. Commune. 32. Limnoste macroptère; L. macroptera. Nob. Rousse. Thorax à quatre bandes brunes. Ailes fort larges: Long. 511. D'un roux assez foncé. Front gris. Bec roussâtre. Palpes et äntennes noirs; les deux premiers articles de ces dernières roussâtres. Thorax à quatre bandes brunâtres ; les latérales courtes et peu distinctes. Abdomen velu , d’un roux brunâtre ; tarière de la femelle fauve , recourbée en dessus. Pieds rous- sâtres ; tarses obscurs. Balanciers roussâtres à tête obscure. Aîles fort larges à base légèrement jaunâtre ; cellule médias: tine large; deux marginales; la deuxième petite et terminale ; quelquefois nulle; première sous-marginale à pétiole court. Le mâle a les couleurs un peu plas foncées ; on ne distingue pas les quatre bandes brunâtres du thorax les ailes sont moins larges. Rare. (159) 53. Liuvomie oculée; L. ocellaris, Meig. Ailes hyalines, marquées de taches noirâtres oculées. Tipula ocellaris, Lion., Gmel., Fab. Long. 5 1. D'un gris roussâtre. Palpes noirs. Antennes roussâtres. Thorax à bande obscure, Abdomen obscur. Pieds roussâtres; un anneau noirâtre près de l’extrémité des cuisses. Balanciers à tête obscure. Ailes marquées de taches souvent arrondies et dont le centre est plus pâle ou byalin, la plupart près des bords et sur les nervures transversales; deux cellules margi- nales ; première sous-marginale à pétiole assez court; discoï- dale postérieure allongée; la troisième postérieure beaucoup plus longue que la deuxième. Commune. 34. Limopre soyeuse ; L. sericea. Nob. Grise. Thorax marqué d’une ligne noire. Ailes hyalines. Long. 271. D'un gris roussâtre mat. Palpes et antennes noirs. Thorax marqué d’une ligne noire, et d’un enfoncement noir et allongé de chaque côté. Pieds noirâtres, peu allongés; cuisses légèrement renflées; base des cuisses roussâtre. Ba- lanciers roussâtres. Ailes hyaliness nervures comme dans l'espèce précédente ; cellule anale rétrécie vers l'extrémité. Assez rare , à Lille. 55. Liunosie punctipenne ; L. punctipennis, Meig. Limonia hybrida, Meig., Klassif. Cendrée. Thoraz à lignes brunes. Abdomen et pieds obscurs. Nervure axillaire sinuée. Long. 21. D'un gris cendré. Palpes et antennes noirs. Yeux d’un pourpre obscur (en vie). Thorax marqué de trois lignes noires. Abdomend’ungrisbrun; bord postérieurdessegmens roussätre (150) Pieds bruns ; base des cuisses roussâtre. Balanciers roussâtres à tête obscure. Ailes hyalines; des petites taches arrondies, d'un brun clair, sur les nervures transversales; deuxième cellule marginale fort étroite ; trois sous-marginales, (la pre- mière est divisée en deux par une nervure transversale); troisième postérieure beaucoup plus longue que la deuxième ; pervure axillaire fort sinueuse. ” Commune. 56. Liuroie sticlique; L. stictica, Meig. Jaunâtre. Thorax à dos brun clair et trois lignes noirätres: Abdomen brun en dessus, Pieds roussâtres, avec un anneau noirâtre aux cuisses. Nervure axillaire sinueuse. Long. 221. Jaunâtre. Palpes et antennes noirâtres, quelquefois rous- sâtres, avec les deux premiers articles noirs. Thorax à dos brun clair et trois lignes noirâtres, dont l'intermédiaire est beaucoup plus foncée. Abdomen brun en dessus. Pieds rous- sâtres, avec un anneau noirâtre près de l’extrémité des cuisses Balanciers jaunes. Ailes légèrement obscures, marquées de petites taches noirâtres sur les nervures transversales, et de deux au bord extérieur vers l'extrémité; nervures comme dans l'espèce précédente, excepté : 1.° deux cellules sous- marginales; 2.° la troisième postérieure plus courte que la deuxième; 5.° la nervure axillaire moins sinueuse que dans l'espèce précédente. Cette disposition des cellules des ailes paraît appartenir aux fernelles, beaucoup plüs nombreuses que les mâles. Un indi- vidu mâle que j’ai observé, et qui semble appartenir à cette espèce, en différait par les deuxième et troisième cellules posté : rieures d’égale longüeur, et la nervure qui les sépare est inter< rompue et ne s'étend pas jusqu’à l'extrémité de l’aile. Commune. (161) 57. Lamvomis genoux noirs; L. cothurnata. Nob. Jaune. Genoux noirs. Long. 1 21. D'un jaune fort pâle. Front argenté ; les deux ou trois pre miers articles des antennes plus longs et plus épais que les autres, et noirs. Yeux bruns. Pieds jaunes; extrémité des cuisses et base des jambes noires, ainsi que l'extrémité des jambes et des articles des tarses. Ailes légèrement jaunâtres; première cellule sous-marginale à long pétiole; troisième postérieure plus longue que la seconde. Rare, au mois de Juin. IT. Deux cellules discoïdales aux ailes. 58. LiMnOBrE sans tache ; L. immaculata, Meis, D'un brun noirâtre. Balanciers blancs. Ailes hyalines. Long. 311. Tête et thorax d’un gris brun; ce dernier a trois bandes obscures. Abdomen ‘d’un brun noirâtre. Pieds obscurs; hanches etbase des cuisses roussâtres. Balanciers blancs. Ailes hyalines ; première cellule marginale élargie vers la base; deuxième assez Courte; première sous-marginale plus longue que la deuxième; deuxième pétiolée, plus courte que Ja première postérieure; cinq postérieures, dont la deuxième et la qua- trième sont pétiolées ; la deuxième petite. Assez rare. ÉRIOPTÈRE 5 ERIOPTERA. Erioptera, Meig. — Limonia, Lat. — Tipula, Linn., Gmel., Geoff., Fab. LR pré Tête arrondie. Bec peu saillant. Trompe charnue, échancrée antérieurement; lèvre supérieure nullement distincte; palpes velus, de quatre articles cylindriques; le deuxième ‘un peu plus épais, arrondi. Antennes filiformes, velues, de seize à EM NE. (162 ) articles; le premier cylindrique ; les suivans ovales, Yeux d’un pourpre foncé (en vie), noirs après la mort. Thorax à suture élevée. Abdomen cylindrique, velu. Pieds : longs, menus; les intermédiaires plus courts que les autres. Ailes couchées, allongées, frangées; nervures velues; deux cellules marginales; deux sous-marginales; première ordinai- rement pétiolée; deux discoïdales; quatre postérieures; la deuxième ordinairement péliolée. (PI. 5, fig. 8). Les Érioptères doivent leur nom et le caractère qui les distingue le mieux des Limnobies, à leurs ailes laineuses , c’est- à-dire, revêtues de poils sur les nervures ,et même quelquefois sur toute la surface supérieure. Ils paraissent serapprocherainsi des Psychodes et des Tipulaires aquatiques , dont les ailes sont également velues, au moins dans le plus grand nombre. Les cellules présentent aussi dans leur disposition un second caracière qui distingue ces petits insectes des Limnobies, avec lesquelles ils ont d’ailleurs les plus grands rapports, tant dans leur conformation que dans leur manière de vivre. I. Les deux cellules discoïdales d’égale longueur. 1. ÉRIOPTÈRE jaunâtre; E. flavescens, Meig. Jaune. Ailes jaunûtres ; nervures jaunes. Abdomen à ligne dorsale obscure. T'ipula flavescens, Linn., Gmel., Fab. A aux genoux noirs, Geoff. Long. 2i1. D'un ‘jaune roussâtre. Antennes obscures vers l'extrémité. Thorax marqué de trois bandes d’un brun pâle, peu distinctes. ‘Abdomen avec une bande dorsale obscure. Ailes jaunâtres à nervures jaunes ; deuxième cellule postérieure pétiolée. AsSéz rare. PA ÉRIOPTÈRE commun; E. trivialis, Meig. .- Gendré. Ligne dorsale obscure. Pieds obscurs. Ailes à peu près hyalines. (165) Long. 2—2% 1, D'un cendré roussitre. Palpes noirâtres. Premiers articles des antennes d'un roux clair. Côtés du thorax roussâtres, Tarière de la femelle fauve. Pieds obscurs, avec les hanches et une partie des cuisses roussâtres. Ailes à peu près: nues et hyalines; deuxième cellule postérieure pétiolée. Les mâles, qui sont moins nombreux que les femelles, ont le dessus du thorax et de l'abdomen noirâtre.: Je rapporte sans certitude cette espèce à l'E. trivialis de M. Meigen, quoique je n’aie jamais observé la ligne dorsale qu’il lui donne pour caractère. Très-commun, 5. Éroptère noir; £. nigra. Nob. Noir. Première cellule sous- marginale des ailes à long pédicule. , Long. 2 1. Noir. Antennes brunes. Premier segment du thorax rous* sûtre. Pieds roussâtres, Première cellule sous-marginale des ailes à long pétiole; deuxième postérieure pétiolée. Je n’ai observé qu’une femelle; &. ÉnRioPTÈRE ligué; E. linéata, Meig: Thorax gris. Ligne dorsale obscure. Abdomen noirâtre; Ailes légèrement obscures; stigmate plus obscur. Long. 21 Es Tête d’un gris cendré. Palpes et antennés noirâtrés; ces dernières atteignant là moitié du: cofps, à articles renflés et fort velus dans les mâles. Thorax d’un gris cendré, avec une ligne dorsale noire. Abdoménnoirâtte. Pieds obscurs; hanches et partie des cuisses roüssâtres. »Balänciers blanchâtres. Ailes légèrement obscuress stigmate distinct et obscur; deuxième cellle postérieure pétiolée, à base droite et appendiculée. Commun. ‘ eo emeizuob : 4i s (164) 5. Éntortëne noduleux; E. nodulosa. Nob. Thorax gris. Abdomen noirâtre. Ailes légèrement obscures ; stigmate plus obscur. Long. 2 5 1. Tête d’un gris roussâtre. Palpes et antennes noirâtres ; ces dernières atteignant la moitié du corps, à articles renflés et fort velus, dans les mâles. Thorax d’un gris roussâtre, sans ligne dorsale. Abdomen noirâtre. Pieds obscurs; hanches et base des cuisses pâles. Balanciers blanchâtres. Ailes légèrement obscures; stigmate distinct; deuxième cellule postérieure pétiolée, à base arrondie, (PI. 5, fig. 8). Assez commun. 11. Cellule discoïdale interne beaucoup plus courte que Vexterne. 6. ÉrrorTÈre obscur; E. obscura, Meig. Thorax cendré. Abdomen noir, Ailes grisâtres. Balanciers blancs. Long. 21. D'un gris roussâtre. Palpes et antennes noirâtres. Dessus du thorax brun ; une ligne horizontaleipâle, sur les côtés et s’étendant sur le haut du premier segment. Abdomen d’un brun nojirâtre et velu, Pieds obscurs; hanches et base des cuisses roussâtres. Ailes légèrement obscures. Première cellule sous-marginale sessile ; deuxième postérieure pétiolée. Commun. r. Énrorrire ochracé:; E. ochracea, Meig. ‘Jaune. Antennes jaunes. Pieds obscurs à base ln ac j Lông. 141. ant D’un jaune ochracé.: Yeux noirs. Palpes et derniers articles des antennes obscurs. Ailes et nervures légèremen? jaunâtres. Jambes et tarses obscurs. Premièré cellule sous-marginale sessile ; deuxième postérieure pétiolée. e dx (165) M. Meiïgen dit que les antennes sont rarement brunes vers l'extrémité ; j'ai observé le contraire dans les individus que j'ai vus. Il dit que les nervures des ailes sont brunes; je les ai trouvées jaunes, . Commun. 8. Énioprère vain; E. pygmæa. Nob. D'un gris noirâtre. Long. I. D'un gris noirâtre. Abdomen velu. Hanches pâles. Aîles fort velues. Premiere cellule si rasrs sessile; deuxième postérieure pétiolée. Assez rare: TIPULAIRES PHALÉNOÏDES ; UE phalænoide. PSYCHODE; Psycaopa. Psychoda, Lat., Meig., Fab., syst. anil. — Trichoptera, Meig.; Klassif, — Tipula, Linn., Deg., Schr., Gmel., Fab., ent. syst. — Bibio, Geoff., Oliv., enc. mét. Corps assez épais. Tête petite et ordinairement couverte par les poils du thorax. Trompe courte, charnue; palpes cylin- driques, de quatre articles égaux et velus. Antennes de la longueur de la tête et du thorax réunis, de quatorze à seize articles ; le premier épais, velu, tantôt cylindrique, tantôten massue et plus allongé; deuxième cyathiforme, velu; les autres globuleux, pédicellés et garnis de verticilles de poils. Yeux échancrés au bord interne ; point d’yeux lisses. Thorax ovale, très-velu , ainsique l'abdomen. Pieds courts elassez épais. Balanciers cachés sous les. poils du corps. Ailes inclinées en toit, larges, très-velues, frangées; une cellule marginale ; deux’sous- marginales, première pétiolée; point de discoïdales; quatre postérieures, troisième pétiolée ; anale, axillaire et fausse distinctes. (PI. 41 Bg- 1). M. Meigen at établi la section des Tipulaires phalénoïdes (166) pour les Psychodes ;, que l'on ne peut en effet introduire dans aucune autre. Leur conformation anomale laisse iucertaine la place qu’ils occupent dans l’ordre naturel; et il y a autant de raisons pour les rapprocher des Tipulaires musciformes que des aquatiques. La forme épaisse du corps, la brièveté des pieds et quelques-unes de leurs habitudes leur donnent des rapportsavecles premières, et spécialementavecles Scathopses; la forme des antennes et absence des yeux lisses, avec les dernières; et plus encore avec les Cécydomyies. Les ailes, larges, inclinées en toit, munies de dix nervures toutes longitudinales et chargées d’un grand nombre d’écailles linéaires, peu adhérentes, ne ressemblent point aux ailes des autres Tipulaires, mais elles ont quelqu'analogie ayec celles des Lépidoptères, et c’est de là que sont dérivés les noms génériques et spécifiques de Psychoda, de Phalænoides, de T'inearia, qui ont été donnés à ces insectes. ® Les diverses espèces de ce genre fréquentent des lieux différens : les unes se tiennent près des immondices et sur. les Murs humides, Elles ÿ pullulent tellement, que des individus invombrables, rassemblés ét immobiles, couvrent quelquefois’ dés murailles ‘entières, particulièrement dans l’arrière-saison; d'autres habitent les «bois les plus ombragés, et courent avec beaucoup d’agililé sur le tronc des arbres couverts de mousse; quelques-unes vivent sur les plantes marécageuses. La manière dont les Psychodes se développent est encore inconnue. Leur petitesse et le dégoût qu’inspirent les recherches à faire, en sont probablement la cause. Cependant on peut avañcer ayec beaucoup de probabilité que plusieurs naïssent” dans les ordures, comme les Scathopses; les autres fréquentent bien les mousses, qu’ellesy déposent probablement leurs œufs, et que leurs larves y trouvent leur subsistance. ? ” +: Psxcnope phalœnoïde; P. phalænoïdes, Lat., Meig. : Fab.” D'un gris brun. Ailes à points marginaux obscurs (167) Trichoptera phalænoides, Meis., Klassif. Tipula phalænoides, Linn., Gmel., Schr., Fab. Bibio phalænoides, Geoff., Oliv., enc. mét. Long. £ I. Noirâtre, hérissé de longs poils d’un gris clair. Ailes cou- vertes d’écailles grises, qui forment quelques légères nébu- losités; une petite tache noire à l’extrémité de chaque neryure, produite par une accumulation d’écailles, (PL. 4, fig. 1). Très-commun; sur les murs humides. Je crois que c’est par une faute typographique que M. Meigen - Jui donne trois lignes de longueur. 2, Psycnone variée; P. variegata. Nob. Noire. Ailes à franges variées de brun et de blanc. Long. 11. Noire, hérissée de poils bruns. Ailes légèrement obscures ; avec des espaces plus clairs sur les bords, entre les nervures; celles-ci couvertes d’écailles brunes, longues et fines; Îles franges brunes, présentant plusieurs parties blanches auxbords extérieur et intérieur. Articulations des jambes et des articles des tarses blanches. dd: | Dans les bois. 3. Psycaope blanchître; P. canescens, Meig. D'un gris blanchâtre. Extrémité des ailes brune, ciliée de: blanc. Trichoptera canescens, Meig., Klassif. s Long. 151. ex do4 Noirâtre, couvert de poils blanchâtres. Ailes couvertes d'écailles grises, avec un point obscur vers la base et deux vers le milieu, peu distinctes ; Les franges brunes, blanchâtres au bord postérieur. Peu commun. 4. Psxcnone obscure ; P. fusca. Nob. (168 } Noirûtre, Ailes obscures, sans.taches. Long. 1 51. Noire, hérissée de poils Etunsl Ailes obscures; nervures couvertes d’écailles noirâtres ; assez courtes et épaisses. Sur le tronc des arbres. 5. PsYcaope nerveuses; P: nervosa, Meig. D'un gris clair. Balanciers blancs. Schr. faun. boic., 5; spec., 2350. ” Long. =?[. D'un gris clair. Antenrres annelées de noir. Balanciers blancs. Ailes sans taches. Je l’ai observée rarement, TIPULAIRES cazuicoues; Tipulariæ gallicolæ. Corps petit Tête petite. Trompe peu ssillante; palpes de quatre articles. Antennes filiformes, velues , de douze à vingt- quatre articles; premier cylindrique. Yeux échancrés du côté - ipterne; oïdipairement point d’yeux lisses. «Thprax avale. Abdomen cylindrique dans les mâles, pointu dans les femelles. Pieds grêles et allongés; jambes dénuées de pointes à l'extrémité. Ailes velues, obtuses; ordinairement deux ou trois nervures longitudinales. (PL. 4, fig. 2—5). Les Tipulaires gallicoles sont généralement de très-peits insectes dont la conformation a quelques rapports avec celle des lerricoles et des aquatiques, mais qui différent des unes par la forme des yeux, des autres par celle des antennes, de toules par les nervures des: ailes, et surtout par leur mode d'existence dans le jeune âge. Passant leur vie sur les végétaux, elles déposent leurs œufs sur les jeunes bourgeons du gene- vrier, du pin, du saule et de quelques autres. Ces œufs , ou les larves qui en proviennent, déterminent autour d’eux la forma- tion de productions galliformes , au centre desquelles ceslarres trouvent des sucs nourriciers, prennent: de Paccroissément (169) et subissent leurs transformations. Ces petites Tipulaires sont donc, dans l’ordre des Diptères, ce que sont les Cy- nipsères parmi les Hyménopteres. L’analogie ne se borne même päs là, et nous la retrouvons dans l’exiguité de ces petits êtres, et dans la simplicité da systeme réticulaire de leurs ailés. Parmi les trois genres dont M. Meigen a comnosé cette section, nous n'avons observé que les Cécydomyies; mais nous croyons devoir proposer la formation d’un nouveau genre pour un insecté que ses caractères éloignent des autres Tipu- laires gallicoles. CÉCIDOMYIE ; Cécrnonyra (x). Cécidomyia, Lat., II, Meig. — Tipula, Linn., Gmel., Fab., Dég. — Olisotrophus, Lat. — Chironomus, Fab. Antennes velues, courbées en avant, de la longueur du corps, de vingt-quatre articles globuléux, pédicellés, dans les mâles; de douze, ovales, presque séssiles, dans les femelles. | Pieds vélus ; premier article des tarses fort court, les autres longs. Balanciers à long pédicule. Ailes couchées, frangées, à trois nérvures longitudinales, sans compter la sous-margi- nale qui ést fort courte; l’externo-médiaire formant avec elle une cellule discoïdale fort étroite. (PI. 4, fig. 2). Les antennés à articles pédicellés et les trois nervures des ailes sont les caractères les plus distincts des Cécid myies; cependant ces nervures ont si peu d’analogie avec ceiles des autres Tipulaires, que l’on ne peut leur donnér qu’avec beau- coup d'incertitude les noms qui leur conviennent. Degeer a fait connaître le développement des Cécidomyies du genevrier , du pin, du lotier; celui du saule n’est pas moins remarquable. Cette espèce, plus grande que les autres, paraît OR (1) Cécidomyie signifie mouche de Galle. (1701) à l’état adulte vers la mi-Mai.#La: femelle fait sa ponte dans le mois de Juin. Chaque œuf, placé dans un bourgeonde saule (salix alba), occasionne une grande singularité dans l’évolution de ce bourgeon, lors de l’action de la seconde sève dite de la St. Jean. Au lieu de s'étendre en branche, ce bourgeon ne prend aucun accroissement en longueur ; mais sa base s’élargit, et les feuilles qui devaient revêtié la longueur de la tige, se développent en groupe autour de:cette base, en prenant une forme arrondie, privées de nervure principale, et d’une gran- deur croissante du centre à la circonférence de la galle, Les plus intérieures, fort petites et linéaires, forment par leur réunion un tube conique, dans lequel la larve est logée., Ces singulières productions, que l’on n’apercoit pas dans les com- mencemens de leur formation, sont très-apparentes au mois de Septembre. Elles le deviennent bien plus encore pendant l'hiver, puisqu'elles sont la seule partie du feuillage qui soit persistante. Cependant, parmi celles en assez grand nombre que l’on observe tous les ans sur les saules, quelques-unes se dessèchent, et dans celles-1à les larves sont mortes, .soit.que cette mort soit l'effet ou la cause de ce desséchement. Les larves sont ovales , d’un rouge jaupâtre; leur bouche, et même leur tête, sont peu distinctes. Elles n’offrent aucune apparence de fausses pattes , telles qu'on ,en yoit dans la Cécidomyie du. pin. Ce n’est qu'après l'hiver qu’elles se changent en nymphes. Sous cette nouvelle forme, ellés sont . d’un beau rouge, et montrent à découvert les organes de l'insecte parfait, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas renfermées dans une coque comme celles des autres espèces ». suivant, M. Latreille, et particulièrement comme celles que j'ai obser- vées sur l’armoise aurone. La dernière transformation a lieu, comme je l’ai dit, vers le 15 Mai. l La Cécidomyie de l’armoise dont je viens de parler, vit dans l’état de larve sur les jeunes feuilles, sans y produire aucune (171) altération, et sans s’y renfermer dans une cellule; mais elle se forme une coque fort allongée pour se développer en nymphe, soit de sa peau de larve, soit en la filant, ce que je n’ai pu distinguer. 1. Cécpouvyre du saule; C. salicina, Meiïg. Noirâtre. Ailes légèrement obscures. Deg. ins., 6, 155, 27, tab. 26, fig«i—7. Schr. aust., 884. Unie Long. 21. Noirâtre, velue. Antennes d'environ vingt articles, velues. Segmens de l’abdomen couverts de poils sur les bords. Ailes légèrement obscures et couvertes de poils. (PI. 4, fig. 2). ‘Commune sur les saules dans l’état de larve. On la prend raremént adulte, 2. CÉGIDQNYIE des marais; C: palustris, Meig. Rougeâtre. Thorax pâle à trois bandes d’un ronge brun. Chironoma palustris, Fab., syst. anil. Tipula palustris, Fab., ent. syst., Linn., Gmel. Long. 1 — 21. D’un rouge brun. Articles des antennes terminés alterna- tivement par un et deux globules munis de poils, dans les mâles. Thorax blanchâtre, avec trois larges bandes d’un rouge brun. Segmens de l’abdomen bordés postérieurement de rouge pâle. Ailes grisâtres. Au mois de Mai, les épis en: fleurs du vulpin des prés sont couverts d’une multitude, de ces petits insectes. J’en ai vu beaucoup qui introduisaient lextrémité de l'abdomen entre, les valves des glumes, sans doute pour y déposer leurs œufs. 5. Céamomvie variée;.C. variegata. Nob. Ailes légèrement tachées. Pieds variés de noir et de blanc. Long. 151. Tête et antennes noires. Thorax d’un gris roussâtre ; avec (172) trois bandes noirâtres ; l’intermédiaire raccourcie postérieu- rement. Abdomen rouge. Pieds allongés; cuisses, jambes et chaque article des tarses moitié noir et moitié blanc. Aîles velues , tachées d’un gris bleuâtre sur un fond roussâtre clair. (Le aus des pieds devient roussâtre après la mort). Je n’ai pris qu’uné seule fois ce joli petit insecte, dans les bosquets de Kemmel, près d'Ypres. &. CÉGIDOMYIE noire ; C. nigra, Meig. | Noire. Thorax postérieurement gris à ligne noire. Balan- ciers pâles. Troisième nervure des ailes peu distincte. Long. 11. Noire. Thorax postérieurement d’un cendré changeant, avee, une ligne dorsale ét deux bandes latérales noires qui n’attei- gvent pas l’écusson; écusson gris. Abdomen noirâtre ; bord postérieur des segmens rougeître. Balanciers d’un jaunâtre pâle. Ailes légèrement obscures; troisième nervure peu distincte. Assez rare, dans la forêt dé Nieppe: 5. CÉGIDOMYIE orangée ; C. aurantiaca. Nob. D'un jaune orangé. Long. 1 1. Corps et ailes d’un jaune orangé. Loug, 1 1. Je ne l’ai trouvée qu’une fois, à Lille. 6: Cécidouvre bicolore; C. bicolor, Mig. ‘Thorax gris. SRASRTER rouge. Pieds pales. Antennes noi- râtres. à pra : Bongo he: ss Antennes noirâtres ; articles, séparés par unétranglement. . Thorax'd’unigris cendré.sans bandes: Abdomen couleur de chair. Pieds pâles. Balanciers blanos, ! Commune. sur les fleurs ,:telles que l'armoise. (173) 7. CÉCIDOMYIE pygmée; C. pygmæa. Nob. Tête et thorax obscurs. Abdomen rougeître. Long. +1. Mâle. Tête noire. Antennes plus longues que le corps, de dix-huit articles. Abdomen d’un rougeñtre foncé. Je lai trouvée dans mon cabinet, LESTRÉMIE ; Lesrremra. Nob. Antennes velues, courbées en avant, un peu moins longues que le corps, de quinze articles globuleux, pédicellés dans les mâles. Pieds assez longs et grèles; le premier article des tarses long. Balanciers à long pédicule. Ailes larges, à cinq nervures; point de cellule médiastine, ni de stigmatique; une margi- nale ; point de sous-marginale; une discoïdale étroite: quatre postérieures : la première grande; la deuxième assez petite, à long pétiole; la troisième de la longueur de l'aile; la qua- trième longue, fort étroite à la base. Point d’anale ni d’axillaire. (PI. 4, fig. 3). Je crois devoir établir ce nouveau genre d’après les carac- tères qui le distinguent des Cécidomyies. Le nombre des articles des antennes, la longueur du premier article des tarses , et la disposition des nervures des ailes, présentent en effet des différences qui paraissent en autoriser la formation. Les nervures des ailes ressemblent à celles du genre Sciare; cependant elles s’en distinguent par plusieurs différences, telles que la longueur de la première cellule postérieure. La seule espèce que j'ai observée a entièrement l’habitus des Cécidomyies. 1: LEsTRÉMIE cendrée; L. cinerea. D'un gris roussâtre. $ : Long. 11. D'un gris roussâtre. Premier article des antennes jaunâtre; (574) les autres noirâtres, à pédicelles moins obscurs et poils jaus nôtres. Thorax d’ua gris brun mat, Abdomen d’un brun clair, Pieds d’un gris fauve clair; derniers articles des tarses obscurs. Balanciers grands et jaunâtres. Ailes hyalines. Au mois de Mai, dans les prairies, TIPULAIRES aquariques; T. aquaticæ. Corps souvent petit. Tête ordinairement sans prolongement rostriforme. Trompe ordinairement courte, épaisse, mem braneuse, à lèvres renflées, quelquefois en forme de tube long, cylindrique, avancé horizontalement, à lèvres fort petites el menues. Palpes composés de quatre ou cinqarticles ordinairement cylindriques, recourbés, quelquefois droits et avancés. Antennes filiformes ou sétacées, grêles, plumeuses dans les mâles, velues dans les femelles, composées ordinai- rement de quatorze articles; le premier court, fort épais et subglobuleux, Yeux grands, contigus postérieurement et réni- formes. Yeux lisses auls. Thorax très-srand, gibbeux en avant et sans suture. Ab- domen sans tarière distincte, dans les femelles. Pieds longs et grêles; antérieurs, tantôt insérés presque sous la tête et éloignés des autres, tantôt à égale distance. Ailes ordinaire- ment couchées; cellule stigmatique, tantôt distincte, tantôt nulle; une marginale ; une ou deux sous-marginales; une ou deux discoïdales; trois où quatre cellules postérieures; ner- vure axillaire ordinairement courte. (PI. 4, fig. 4—8). Les Tipulaires aquatiques ne diffèrent des autres, dans leur état parfait, que par un petit nombre de caractères peu impor tans. On les distingue principalement des musciformes, par l'insertion et la forme des antennes; des fungivores, par l'absence des yeux lisses et la brièveté des hanches; dés terricoles, par leurs yeux réniformes; de toutes, par léurs antennes plumeuses. Des différences si légères, en les com- ‘parant aux ressemblances, ne laissent point soupeouher ka (175) grandeur-de celles qui existent entre les aquatiques et les autres, dans l’état de larves et de nymphes. Nous avons vu dans les autres sections, la plupart de ces larves d’une forme généralement fort simple, sans organes propres au mouve- ment, les parties de la bouche souvent peu développées, et vivant fort sédentaires dans la terre ou sur les végétaux. Celles que nous allons décrire habitent les eaux, et elles ont une organisation appropriée à ce fluide, très-variée et beaucoup plus compliquée que les autres. Apodes comme toutes les larves des Diptères, elles ont néanmoins des tentacules pédi- formes, ou des appendices en forme de lames, qui leur don- nent la faculté de nageravecbeaucoupd’agilité, et de poursuivre les animalcules dont elles font leur nourriture, ainsi que de substances végétales. La bouche est composée de plusieurs parties souvent cachées, dont les plus distinctes sont deux espèces de mâchoires. La tête est souvent munie d’antennes. Enfin, l'organe de la respiration se manifeste le plus souvent Par un tube aérifère, dont la larve tient l'extrémité à la surface de l’eau ; quelquefois il consiste en houppes filamenteuses qui s'emparent de l’air répandu dans l’eau même. Les nymphes différent particulièrement de celles des autres Tipulaires et de tous les Diptères par la faculté de se mouvoir, qu’elles conservent au moyen de nageoires , comme les larves. Elles présentent les deux modes de respiration dont nous venons de parler. Les Tipulaires aquatiques» si Les par leurs méta- morphoses, ne le sont pas moins par l’incalculable multitude d'individus qui, pendant toute la belle saison, s'élèvent du sein des eaux pour animer les airs. Les générations qui se succèdent rapidement, multiplient ces petits êtres dans une Progression effrayante, mais à laquelle la nature a mis des bornes, en les présentant pour pâture aux autres animaux dans les divers périodes de leur développement. Ils sont pour (156) les oiseaux et les poissons une manne merveilleuse , toujours renaissante, et, considérés sous ce rapport, les avantages que nous leur devons sont sans doute bien supérieurs au mal que nous cause la piqûre de quelques-uns d’entr’eux. CÉRATOPOGON ; CErAToroGon. Ceralopogon, Meig., Panz , Lat. — Chironomus, Fab., syst. aol. — Tipula, Linn., Deg., Fab., ent. syst. — Trichocère, Lam. — Culicoides, Lat. Tête déprimée antérieurement et prolongée par un bec saillant. Trompe charnue, échancrée antérieurement; lèvre ‘ supérieure courte, aplatie, cornée, poiotue, et recouvrantune langue d’égale forme; palpes insérés à la base de la trompe, velus, de quatre articies ; le premier court, le deuxième trois fois plus long , les deux autres plus courts. Antennes à premier article épais et cylindrique; les huit suivans globuleux ou ovales; les cinq derniers allongés, surtout dans les femelles. Pieds peu allongés, insérésà égale distance. Ailes cou- chées ; cellule médiastine ouverte à l'extrémité; stigmatique nulle; deux marginales étroites : la première parfaite, la deuxième terminale ; point de sous-marginale ; une discoïdale ; quatre postérieures ; les première et deuxième superposées à la discoïdale, la quatrième assez petite et pétiolée; nervure anale n’atteignant pas l’extrémité de l'aile; axillaire presque nulle. (PI. 4, fig. 4). Les Cératopogons forment un petit groupe qui se distingue facilement des genres suivans. Leurs pieds sont peu allongés ; quelquefois assez renflés, et les antérieurs n’offrent de singu- larité ni dans leur insertion, ni dans leur port. De plus, la trompe est renfermée dans un prolongement de la tête, sem- blable à celoi des Tipulaires terricoles, et quelquefois plus long que la tête. Cette trompe, aussi allongée que la saillie qui lui sert de gaîne, contient elle-même une lèvre supérieure etune langue distinctes ; et cette organisation ; plus développée + (177) que dans la plupart des autres Tipulaires, donne à quelques espèces la faculté de vivre de proie, et de nous faire de légères piqûres. J Ces petits insectes sont nombreux en espèces et en indi- vidus; cependant on n’a pas encore observé leurs métamor- phoses. L’analogie ne permet gutres de douter qu’elles ne se développent dans les eaux ; mais je n’y ai pas trouvé de larves qui aient pu me faire soupçonner qu’elles appartinssent à ce genre. I. Cuisses grèles, sans pointes, 1: CéraToPocon fascié ; C. fasciatus, Meig, Cendré. Abdomen fascié de noirâtre. Pieds fauves ; genoux noirs. Long. 211. D'un gris cendré mat. Yeux noirs. Thorax à quatre bandes roussâtres et peu distinctes. Abdomen déprimé; segmens bordés d’une bande sinuée, noire, à leur base. Cuisses anté- rieures et intermédiaires fauves; les postérieures noires, avec la base et l'extrémité fauves ; jambes noires; les deux premiers articles des tarses blanchâtres, avec l'extrémité noire ; lesautres poirs. Balanciers blancs. Aïles sanstaches ; nervuresroussâtres. (PI. 4, Gg. 4). Âssez rare, 2. CÉRATOPOGON cendré; C. cinereus. Nob. ï Thorax cendré. Abdomen noir, Pieds fauves à genoux poirs, é Long. 21. w Antennes noirés; premiers articles fanves. Thorax d'un bris cendré mat à bandes peu distinctes. Abdomen noirâtre: a fauves, avec les articulations noires. Balanciers fauves à tête noire. Neryures des ailes roussâtres: Peu commun. 12 (178) 5. Cérarorocon brillant ; C. nitidus. Nob, Noir. Pieds fauves. ‘Ailes sans tache. Long. 2 1. D'un noir luisant. Base de l'abdomen aminci et fauve. Pieds antérieurs et intermédiaires fauves, avec les articulations et les derniers articles des tarses noirs ; pieds postérieurs noirs , avec la base des cuisses et les deux premiers articles des larses fauves. Assez commun. Cette espèce ressemble beaucoup au C: fibialis de Meigen; mais, comme je n’ai nullement observé de dentelures aux cuisses antérieures, je n’ai pa l’y rapporter. 4. CÉRATOPOGON unimaculé; C. unimaculatus. Nob. Noir. Pieds fauves. Ailés marquées d’une tache. a Long. 121. D'un noir luisant. Pieds fauves, avec les afticulations noires. Ailes marquées d’une tache obscure sur la première cellule marginale. Assez rare. 3. CÉRATOPOGON ruficorne: C: ruficornis. Nob. Noir. Antennes et pieds roussâtres. Long. 1 I. D'un noir luisant. Antennes d’un roussâtre pâle. Yeux d'un vert bronzé. Pieds roussâtres , avec la plus grande’ partie déë cuisses intermédiaires et postérieures noire. Assez rare. 6. Cérator0con agréable ; C. venustus, Meig. Thorax noir. Abdomen blanc. Pieds pâles, ‘annelés de noir. Long. 1 à |. Tête noire. Palpes d’un blanc jaunâtre. Antennes avec les neuf premiers articles d’un blanc jaunâtre , et les cinq derniers brans. Thorax noir. Abdomen d’un blanc jaunâtre. Pieds d’un (179) : : , CA ° : re eh jaune pile; extrémité des cuisses, des jambes et dernie article des tarses noirs; les jambes postérieures'ontde plus un large anneau noir vers la base et s’étendant.jusqu'au milieus dernier article des tarses légèrement allongé et velu en dessous. Balancierstrès-blancs. Ailes étroites Anervures brunes. Je ne l'ai trouvé qu’une fois. ÿ. CÉRATOPOGON brévipenne; C..brevipennis. Nob. Noir. Pieds, velus; deux premiers articles des tarses rous= sâtres. Ailes courtes. Long. l'E + LL. Corps épais, d’un noir el Abdomen déprime. Picds velus; les deux premiers articles des tarses roussâtres. Balan- ciers blancs. Ailes assez courtes, légèrement ‘vélues’sur leur surface ; bord extérieur légèrement obscur ; ‘avec une tache hyaline vers le milieu. ‘Rare. 8. CéraTorocon pulicaire; C. pulicaris, Meig. Noir. Thorax d’un gris changeant. Ailes blanches 4 points obscurs. Ceratopogon punotalüs; Meig: Klassif. 'Phnz. -Culicoides-punctata;| Lat. Cousin à trois taches sur les ailes; Geoîff, -Culex,pulicaris, Linn.; Gmel.,' Fab, + Long. ile Panache des antennes du mâle d’un blanchître chéigtint. Thoraxinoir antérieurement et surlescôtés, cendré en dessus, avec. quatre bandes obscures, dont les intermédiaires sont plus foncées. Écusson cendré. Abdomen noir; bord postérieur des ‘segmens blanchâtre. Pieds bruns. Balanciers blancs. Ailes blanches, marquées de petites taches obscures, dont trois plus grandes et plus foncées au bord exlérieur. Commun: 12 « (180) 9. CÉratoPoGon effacé; C. obsoletus, Meig. Noirâtre. Ailes à bandes peu distinctes; point marginal noir. Pieds pâles. Long. 11. Mâle : thorax brun. Abdomen noirâtre. Pieds testacés. Ailes à trois bandes obscures peu distinctes : la première à la base; la deuxième au milieu, étroite et n’atteignant pas le bord intérieur ; la troisième à l’extrémité. Je rapporte sans cerlitude cette espèce au C. obsoletus de Meigen. Celui-ci en diffère par la longueur, ayant une ligne et demie. Assez rare. 10. CÉRATOPOGON.ailes de neige; C. niveipennis, Meig. : Noir. Ailes d’un blanc de neige. Balanciers et tarses blancs. Long. 11. Noir. Ailes d’un blanc mat. Balanciers et deux premiers articles des tarses blanchâtres. Au printemps. J'en ai trouvé un qui avait saisi un Chironome plus grand que lui, et qui le suçait. 11. CÉRATOPOGON-anomal; C. anomala. Nob. Une fausse nervure bifurquée dans la cellule sous-marginale. Long. à I. D’un noir assez luisant. Ailes hyalines ; cellule sous-mar- ginale , renfermant une fausse nervure bifurquée. Rare. IL. Cuisses postérieures renflées ,épineuses postérieurement. 12. CÉRATOPOCON groées cuisses; C. femoratus, Meig., Lat. Noir. Pieds roussâtres; cuisses et jambes postérieures poires. Chironomus ( femoratus) , Fab. syst. antl. Long. 121. (181) D'un noir luisant. Pieds antérieurs et intermédiaires rous= sâtres, avec les hanches, les articulations et le dernier article des tarses noirs; postérieurs noirs, avec les tarses bruns. Commun. TITI. Cuisses antérieures épineuses. 13. CÉRATOPOGoN fauve; C. fulvus. Nob. Fauve. Abdomen à tache noirâtre. Pieds à articulations noires. Long. 121. D'un fauve luisant. Abdomen plus pâle, marqué sur le milieu du dos d’une tache noirâtre allongée. Pieds fauves, avec un anneau noir à l'extrémité des cuisses et des jambes. Ba- lanciers blanchôtres. Je n’ai observé qu’une femelle. 14. CÉrarorocon commun; C. communis, Fab., Meig. Noir. Balanciers blancs. Ailes hyalines. Pieds bruns. Lat. gen. crust., 4, 251. Long. 1—1!1. Noir. Antennes noires; extrémité du panache changeant en blanc argenté. Thorax et abdomen d’un noir mat. Ailes byalines ; nervures costales obscures. Commun sur les haies. 15. CÉRAToPOGON des marais; C. palustris, Meig, Noir. Balanciers et pieds obscurs. Lat. gen. crust., 4, 251. Long. 1— il. Noir. Panache des antennes d’un brun noir. Thorax luisant. Abdomen d’un noir mat. Ailes cendrées; nervures costales obscures. Sur les haies. x6. CänatoroGon des bois ; C. lucorum, Meig. (182), . Noir. Balanciers blancs. Pieds testacés. Aileshyalines, velues à l'extrémité. ; ; Long. 1—{I. Noir. Panache des antennes noir. Abdomen d’un brun poirâtre. Belanciers blancs. Ailes velués, à nervures costales brunes. Sur les haies; rare, 17. CÉraroPocon biponttué; C. bipunctatus, Meig. Noir. Ailes cendrées; un point marginal blanc. Ceratopogon trichopterus, Meig. Klassif. Tipula bipunctata, Linn., Gmel. Long. 1 L Noir. Antennes d'un brun noirâtre. Thorax à poils jaunes. Pieds bruns; jambes munies extérieurement de longs poils; tarses à poils blancs. Balanciers blancs. Ailes couvertes de poils gris; un point blanc au milieu du bord extérieur. Sur les haïes; au mois de Mai. 18. CÉnarorocox morio; C. morio, Meïg. Noir. Cuisses antérieures et tarses roux. Culex morio, Fab., Gmel., Meig. Klassif. Long. 1 |. D'un noir luisant. Pieds antérieurs etintermédiaires : cuisses à extrémité noire; jambes noires; pieds postérieurs : cuisses et jambes noires; tarses fauves ; extrémité des articles noire. Rare. TANYPE ; Taxvrus. Tanypus, Meig., Lat., Panz. — Moucheron, Lam. — Chiro- nomus, Fab. syst. antl. — T'ipula, Linn., Gmel., Fab. ent. syst., Deg., Geoff. | Tête petite. Trompe courte, charnue, échancrée antérieu- rement; lèvre supérieure fort courte. Palpes velus, de quatre articles; premier plus court; quatrième plus long que les (183) autres. Antennes des mâles de quinze articles distincts; pre mier épais et cylindrique; les douze suivans globuleux ; qua- torzième plus long que les autres réunis; quinzième petit, renflé, pointu et légèrement fléchi; dans celles des femelles, le quatorzième semblable aux précédens; le quinzième un peu plus épais et ovale. Thorax à trois élévations , dont l'intermédiaire est échancrée postérieurement ; écusson petit, un peu élevé postérieurement. Poitrine présentant une surface convexe entre les pieds anté- rieurs, et intermédiaires. Abdomen velu. Pieds menus; anté- rieurs plus allongés que les autres, éloignés des intermédiaires ; dirigés en avant et horizontalement dans, le repos. Ailes un peu, écartées ; ; cellule stigmatique distincte; marginale et sous= marginale fort étroites ; deux discoïdales; trois postérieures, troisième pétiolée. (PI. 4, fig. 5). Ce genre forme, avec.les Chironomes et les Corèthres une petite section distinguée des autres Tipulaires aquatiques par deux caractères assez importans : la bouche ne présente, ni. le prolongement de la tête des Cératopogons, ni le dévelop- pement de la trompe des Cousins; et.les pieds sont caractérisés par la longueur et l'insertion des antérieurs. Dans le repos, la jambe et le tarse sont ordinairement élevés et dirigés, paral- lélement au plan de position, et ressemblent ainsi à de longues antennes qui défendent les approches du corps. C’est cette attitude et le mouvement mesuré de ces espèces de. bras qui ont fait donner à ces insectes les noms de Tanypes; de Chiro- nomes, Les anciens désignaient par ce dernier les personnes qui ont de l'élés gance dans le geste. Les Tanypes. diffèrent des autres Dipnlaises de.ce groupe rences te lé tatadulte ,ilsen n présentent de bien ce se sous la forme de larves et de nymphes. Sous, la, première sils ont une organisation, très- favorable au.mouyement,, et,0n les . (184) | voit errer avec agilité dans les eaux. Leur corps allongé et extrêmement diaphane est muni, sous le premier segment et à l'extrémité du dernier, de deux fausses pattes, courtes et épaisses, qui se meuvent avec la plus grande vivacité lorsque Ja larve nage , et qui lui servent sans doute aussi à se fixer sur les corps aquatiques au moyen d’une couronne de petits cro- chets qui les termine. La tête, qui est grande, laisse apercevoir deux petits yeux, deux antennes courtes et menues, et la bouche est armie de deux espèces de mâchoires assez grandes. Les segmens du corps, au nombre de onze, portent chacun une soie de chaque côté du bord postérieur. L’extrémité du Corps présente, outre les fausses pattes, quatre petits appen= dices coniques, d’inégale grandeur, et deux mamelons à la base supérieure du derniér segment, peu distincts, mais garnis Chacun-de cinq à six longs filets. La destination de ces divers organes n’est pas déterminée ; cependant, l’un d’entr’eux sert sans doute à la respiration; et, comme j'ai observé que ces larves'he se tiennent pas habituellement à la surface de l’eau, comme celles des Cousios, j je crois que leur organe respiratoire doit se présenter sous la forme d’ouïes, et, par celle raison, les filets qui garnissent les segmens du corps, ou ceux qui s’élèvent à l’extrémité, ou même les uns et les autres, me Faraissent proprés à cette fonction, par l’analogie qu’ils offrent avec les ouïes de beaucoup d’autres larves aquatiques. Quant aux petits appendices coniques que j'ai observés à l’extrémité du corps, je ne sais s'ils sont les mêmes auxquels M. Latreille donne le nom de petites lames (/ametlæ), et qu’il dit être mar- ginales et triangulaires; mais je ne les ai pas trouvés tels. Sa description différe encore de la mienne, par l’omission des filets qui gamissent les côtés de chaque segment du corps. Peut-être appartiennent-ils à une autre espèce de Tanype. ” La nÿmphe réssemble beaucoup à celle des Cousins. Le thorax est muni également de deux tubes aérifères en forme (185) d'oreilles , qui l’obligent à venir respirer à la surface de l’eau. L’extrémité de l'abdomen est velue et présente deux appendices coniques. Ces larves et ces nymphes sont fort communes dans les fossés; mais je n’en ai jamais observé dans les baquets, où fourmillent celles des Cousins et des Chironomes. 1. TANYPE varié; T. varius, Meig. Ailes variées de gris cendré. Bord antérieur ponctué de noir. Chironomus varius, Fab. syst. antl. Tipulavaria, Fab. ent. syst., Gmel., Meis. Klassif. Long. 5—3%1. (mâle); 2— 2 11. (femelle). Mûle. Tête grise. Palpes bruns. Antennes roussâtres à derniers articles bruns. Thorax cendré; bandes d’un brun foncé, changeant en gris au milieu; l'intermédiaire divisée jusqu’à l’écusson par une petite ligne noire. Abdomen d'un gris roussâtre pâle, avec une bande brune à chaque segment et une ligne dorsale. Pieds d’un roussâtre pâle, avec les arti- culations noirâtres. Balanciers blancs. Ailes velues, variées de blanc et de gris; une bande obscure à l'extrémité; une autre bande irrégulière, obscure vers l’extrémité, avec deux points noirâtres au bord extérieur, et trois autres points au bord intérieur et à l'extrémité des nervures qui y aboutissent; une troisième bande vers le milieu de l’aile, avec trois points en triangle. La femelle est moins obscure. Les points noirs des ailes sont peu distincts. Peu commun. 2. Tanyre danseur; T!. choreus, Meig. Thorax d’un gris blanchâtre à bandes brunes. Abdomen : à WI d’un brun noirâtre , avec Le bord des segmens blancs. Écusson et pieds testacés. Ailes à Jigne oblique noirâtre, cendrées postérieurement, (186) T'anypus fasciatus, mas. choreus, de Klassif. Long. 31. (mâle) " 2 |. (femelle). Mile : tête, palpes et antennes noirâtres. Thorax d’un gris, cendré, changeant en blanc; trois bandes plus obscures; l'intermédiaire divisée par une ligne noirâtre. Abdomen noi- râtre, changeant en gris blanchâtre ; bord postérieur des, segmens blanchâtre. Pieds roussâtres; extrémité des cuisses, articulation et derniers articles des tarses noirâtres. Balanciers blanchâtres. Ailes à nervures pâles ; une petite tache noirâtre et oblique sur la nervure transversale qui ferme les cellules discoïdales; celte nervure noire, ainsi qu’une partie de celle qui divise longitudinalement ces mêmes cellules discoïdales ; extrémité des ailes légèrement grisâtres. Je rapporte sans certitude celte espèce au T. choreus de Meigen. Commun. 3. Tanyre nébuleux; T. nebulosus, Meig. Thorax à bandes noirâtres ; l'intermédiaire divisée par.deux ligues blanchâtres et une ligne noire. Abdomen noirâtre, ave£ le bord postérieur des segmens blanchâtre. Pieds testacés, Ailes à ligne oblique noirâtre. Long. 31. (mâle); 2 1. (femelle). Noir. Thorax à trois bandes noires séparées par des, lignes blanchâtres ; l'intermédiaire divisée par deux lignes blanchâtres et une ligne noire; les latérales séparées en deux par, une bande longitudinale ovale. Abdomen noirâtre, avec le bord postérieur des segmens blanchâtre. Pieds testacés; extrémité des cuisses, articulations et derniers articles des tarses obscurs. Balanciers blanchätres. Ailes à uervures pâles; une petite tache noirâtre et oblique sur la nervüre transversale qui ferme les cellules discoïdales ; cette uervure noire; une autre tache légtrement obscure au milieu de la cellale postérieure. ’ (187) . Je rapporte sans certitude cette espèce au T, nebulosus de Meigen. Le Assez commun. 4. Taxxrs,tacheté; T. maculatus. Nob. Brun. : Ailes.à point noir, au, milieu et taches légèrement ebscures vers l'extrémité, Long. (femelle) 1,51. Brun. Antennes à derniers articles noirâtres. Thorax d’un brun assez clair; une ligne légèrement enfoncée, au milieu. Abdomen noirâtre; segmens bordés postérieurement de blan- châtre. Pieds, testacés; extrémité des cuisses obscure. Ba- lanciers blanchâtres. Ailes légèrement roussâtres à la base, à nervures pâles ; une petite tache noirâtre sur la nervure trans- versale qui ferme les cellules discoïdales ; cette nervure noire ; plusieurs, autres taches obscures peu distinctes. | C’est peut-être la femelle de l'espèce précédente. Commun, 5. Tanyre fascié; T. fasciatus. Nob. Thorax pâle, à bandes. obscures. Ailes, à tache noire au milieu, Long. (mâle) i ; 1. Mâle : thorax d’un rougeâtre pâle, avec trois bandes d’un brun noirâtre, dont les latérales beaucoup plus courtes; écusson roussâtre. Abdomen noirâtre; bord postérieur des segmens blanchâtre, Pieds testacés. Balanciers blanchâtres. Ailes marquées d’une petite tache noirâtre sur la nervure transversale qui ferme les cellules discoïdales; une grande bande obscure peu distincte vers l’extrémité. Rare. | 6. Taxvpe ferruginicolle; T. ferruginicollis, Meig. Ferrugineux. Thorax à bandes testacées. Pieds pâles. Ailes cendrées. Long. 1 ; L. (188) D'un ferrugineux pâle. Yeux noirs. Palpes bruns. Antennes d’un roussâtre clair. Thorax à trois bandes roussâtres; les lignes qui les séparent, d’un blanc argenté. Abdomen obscur; bord postérieur des sègmens blanchâtres. Pieds blanchîtres. Balanciers blancs. Ailes légèrement grisâtres ; une petite tache obscure sur la nervure transversale des cellules discoïdales;, une autre plus grande et moins distincte vers l'extrémité. Assez rare. 7- Tanyrs ailes ponctuées ; T, punctipennis, Meig. Abdomen noirâtre à segmens bordés de blanc. Ailes à Points nombreux obscurs. Pieds piles, annelés de noir. Tanypus cinctus, Meig. Klassif., Lat., Panz. Long. 31. (mâle); 21. (femelle). Noirâtre. Thorax gris à bandes obscures. Abdomen à segmens bordés postérieurement de blanc. Ailes marquées d’environ vingt pelites taches arrondies , obscures, dont les plus rappro- chées du bord extérieur sont plus foncées; une autre tache noire sur la nervure transversale des cellules discoïdales. Pieds pâles, avec un anneau noir vers l'extrémité des cuisses et à la base des jambes ; articulations noires. Commun. 8. TANYrE nervures brunes ; T. nervosus, Meig., Hoffm. Noir. Ailes hyalines à ligne oblique noire. Pieds testacés. Balanciers obscurs. ; | Long. 21. Femelle : d’un noir luisant. Palpes et antennes noirâtres. Pieds testacés, avec l'extrémité des cuisses, des jambes et du premier article des tarses noire ; jambes, tarses antérieurs et dernier article des tarses postérieurs et intermédiaires noirs. Balanciers obscurs. Ailes hyalines à nervures brunes, et un petit trait oblique, peu distinct, au milieu. (PI. 4, fig. 5). Les mâles ont les pieds noirs, avec les hanches et la base des cuisses fauves. (189) 9. TANYrE obscur; T. obscurus. Nob. Noirâtre, Ailes obscures à mouchetures hyalines. Long. 1 1. D'un brun noirâtre. Côtés du thorax d’un roussâtre clair. Pieds obscurs; hanches et base des cuisses roussâtres. Ailes légèrement obscures, avec des mouchetures hyalines et une petite tache noirâtre au milieu; les cellules discoïdales un peu moins allongées que dans les espèces précédentes. Rare. 10. Tanyre velu; T. hirsutus. Nob. Thorax roux. Abdomen fort velu. Long. 11. Thorax d’un roux mat. Abdomen fort velu, d’un gris brun. Pieds obscurs. Ailes fort velues. Rare ; au mois d'Avril. 11. Tanyre unimaculé; T', unimaculatus. Nob. Noir. Ailes d’un gris foncé , avec une petite tache noire. Long. 1 +1. Noir. Pieds obscurs. Ailes velues, d'un gris foncé; une petite tache noire sur les nervures transversales des cellules discoïdales; extrémité du bord extérieur plus foncée; base presqu’hyaline. 12, Tanyre collier ; T. monilis, Meig. Blanchître. Ailes à taches grises. Pieds à points noirs. Chironomus monilis, Meig. Klassif., Fab. syst. antl. Tipula monilis, Linn., Gmel., Fab. — maculata, Deg. Tipule à pattes d’arlequin, Geoff. R Long. 21. Blanchitre. Palpes jaunîtres ; antennes du môle à poils d'an brun clair. Thorax d’un gris clair à bandes brunes. Abdomen blanc; une tache brunâtre sur chaque segment. Pieds blancs à (190) neuf anneaux noirs. Balanciers blancs. Ailes blanches, par- semées de taches d’un gris brun; un point noir près du bord extérieur, et un autre très-pelit plus en avant. Pare, sur le bord des eaux. |; 13. TanyrE cou ferrugineux; T: ferruginicollis, Meg., Meig. Ferrugineux. Thorax à bandes'testacées. Pieds pâles./Aïles cendrées. Long. 1 11. Ferrugineux. Palpes bruns: Antennes-du mâle.brunés, :4 poils gris; celles de la femelle jaunes, Thorax à bandes tésta- cées, changeant intérieurement en blanchâtre; métathorax de la femelle brunâtre. Abdomen: plus obscur, que-le thorax. Pieds d’un jaune pâle. Balanciers blancs. Ailes cendréess Rare; sur les haies, 14. Tanyre yeux noirs; T. melanops; Wied., Meis. Blanc. Thorax rougeûtre à bandesiplus foncées. Long: 11— 1. ul Blanc. Yeux hôüirs. Antehries d’un jaune pale, à poils blancs dans le mâle. Ailes légèrément jaunâtres. * Rare; sur les haies. CHIRONOME ; CHimoNomüs. , Chironomus, Meig., Fab., Lat. —T'pula, Linn., Gmel., Geof. $ Oliv., Schr., Fab. — Moucheron, Lam. Tête petite, antérieurement plañe, avec une ligne carénée au milieu. Trompe courte, charnue, échancrée antérieu- rement ; lèvre supérieure très-courte. Palpes un peu velus,; de quatre articles : le premier petit; les deux suivans d'égale. Jongueur; le dernier un peu plus long. Antennes des mâles de quatorze articles distincts : le premier court et fort épais; Je deuxième court et cylindrique; les onze suivanStrès-courts, lenticulaires ; le quatorzième plus long que les autres réunis, (191) Celles des femelles de sept articles; les deux premiers cylin- driques : les quatre suivans turbinés; le dernier allongé et cylindrique. Thorax à trois bandes élevées et ordinairement colorées, dont l'intermédiaire s'étend depuis le milieu du dos jusqu’au cou, et qui est divisée en deux par une ligne enfoncée; les latérales en avant de l'insertion des ailes; écusson petit; méta- thorax en forme de croissant, avec une ligne enfonce; poi- trine présentant une surface convexe entre les pieds antérieurs et intermédiaires. Abdomen velu. Pieds menus: antérieurs plus allongés, dirigés en ayant et horizontalement dans le repos. Ailes couchées: cellule stismatique nulle ; une margi- nale; point de sous-marginale; une seule discoïdale; trois postérieures , troisième pétiolée. (PI. 4, fig. 6). Quels que soient les rapports de conformation qui rappro- chent les Chironomes des Tanypes, on ne peut se refuser à admettre comme caractères génériques les différences. qui distinguent ces Tipulaires. Elles n’ont pas les antennes com- posées du même nombre d'articles; les femelles-particulière- ment diffèrent beaucoup entre elles sous ce, rapport, et le dernier article n’a pas la même forme. Les ailes, écartées dans les précédentes, sont couchées dans les Chironomes, etles cellules en sont disposées autrement. Les larves des Chironomes ont une conformation toute particulière : le corps, fort long et vermiforme, ordinairement d’un rouge sanguin, est formé d’onze segmens, dont le pre- mier, qui est le thorax, est un peu plus grand que les autres. La tête est beaucoup plus petite; elle présente deux yeux sous la forme de points noirs, et deux antennes courtes, cylia- driques, composées de deux articles, dont ledeuxième est fort menu (1). La bouche est peu re asie Sous le premier segment tn. , 4... UN à de. ‘à (1) Ces yeux et ces antennes, que j'ai observés, n’ont pas été décrits par Réaumur. (192) on aperçoit deux tentacules pédiformes, dirigés vers la tête et dont l'extrémité présente un plan incliné, bordés dé très- petites pointes en crochets. Deux longs filets charnus et très- flexibles sont articulés au milieu et sur les côtés du pénultième segment, et deux autres semblables à la base du dernier. L’extrémité de celui-ci offre deux tubes ovales, allongés, dont l'ouverture est ciliée, et deux ou quatre mamelons plus petits. L'usage de ces derniers organes, sans être bien constaté, est cependant indiqué par la mänière de vivre des larves. Douées d’un instioct social et casanier, elles habitent en famille des demeures qu’elles construisent assez grossièrement au fond ou sur lés rives des märes. Cependant elles en sortent Souvent, et se meuvent dans les eaux, en contournant leur corps comme les vers; car aucun de leurs orgänes ne remplit les fonctions de nageoires. Les quatre filets charnus paraissent leur servir à se cramponner dans leurs habitations, et les deux tentacules antérieurs les aident, conjointement aveclabouche, à les construire. Elles emploient pour matériaux des particules de terreau ou de feuilles décomposées, qu’elles lient sans douté au moyen d’une humeur soyeuse. Chaque larve se fait ainsi un fourreau plus ou moins tortueux, et la réunion ordinaire d’un grand nombre de ces cellules forme des masses irré- gulières, à la surface desquelles on voit l’ouverture de chaqué fourreau , et souvent la tête de la larve qui l’habite. Les deux tubes ovales dont elle est munie à sa partie postérieure sont, selon toute apparence, l’organé extérieur de la respiration: Quant aux mamelons, rien ne m’autorise à émettré une opinion sur leur destination. C’est dans leurs cellules que les larves passent à l’état de nymphes. Entièrement métamorphosées, elles ressemblent alors à celles des Tipulaires en général; mais elles en diffèrent par d’élégans panaches qu’elles portent sur le thorax et à l'extrémité du corps, etquisont encore l’organe delarespiration (195) sous uhe äutré forme. Celui du thorax est composé de cind tiges plumeuses qui s'élèvent en rayonnant de chaque côté. Les jambes antérieures, trop longues pour être appliquées contre le corps comme les autres, sont contournées d’une manière particulière. Les étuis qui renferment les ailes sont grands, ressemblent à des nageoires, et en remplissent peut- être les fonctions , lorsque la nymphe quitte son fourreau ét vient à la surface de l’eau pour opérer sa dernière transfor- mation. Telle est la description de la larve et de la nymphe de la Chironome plumeuse , qu’il est très-facile d'observer, surtout dans les baquets où l’on conserve de l’eau. Degeer a aussi décrit la larve de la C: stercoraire qui habite les immondices. Elle est également vermiforme, et munie de deux tentacules sous le premier segment. Quel que soit lé soin que j'aie pris de découvrir celles des autres espèces, je n’en ai jamais trouvé; etj'ignore encore dans quelles eaux elles se développent: À: Ailes nucé: a. Bälanciers blancs ou piles: 1. CHIRONOME plumeux; C. plümosus, Meig., Fab., Lat. Thorax vetdâtre à bandes cendrées. Abdomen annélé dé noir. Ailes blanches ä point noir: T'ipula plümosa, Linn., Gmel:, Schr.; Fab. ent. syst: Tipule, N :° 16, Geoff. Long. 5—6I. . D'un verdâtre pâle. Palpes obscurs. Antennes du mâle à poils bruns; celles de la femelle roussâtres à dernier article obscur: Thorax à bandes d’un brun cendré ; une ligne enfoñcée au milieu, s'étendant jusqu’à l’écusson; écusson verdître; métathorax noirûtre ; poitrine cendrée à fond noir, âbdomen du mile verdûtre, marqué d’une tache noirâtre à chaque segment ; celui de la femelle noirâtre ; avee.le bord postérieur des segmens verdûtre. Guisses dites jambes roussâtres } ; 13 (194) tarses obscurs. Ailes blanches à nervures pâles; nervure transversale noire; nervures du bord extérieur obscures dans la femelle. (PI. 4, fig. 6). Fort commun. 2. CHIRONOME annulaire; C. annularius, Meig. Cendré. Abdomen annelé de noir. Thorax à bandes obscures. Ailes blanches à point noir. T'ipula annularia, Deg. ins., 6, 146, 18. Lat. gen. crust., 4, 249. Long. 4. D'un cendré mat. Tête, palpes et antennes noirâtres; poils de ces dernières bruns dans la femelle; les trois premiers articles roussâtres. Thorax à trois bandes d’un noir plus ou moins cendré; une ligne intermédiaire noire se prolongeant jusqu’à l’écusson. Abdomen noir à poils roussâtres, avec l'extrémité des cinq premiers segmens cendrée dans le mâle. Pieds roussâtres ; articulations et tarses obscurs. Ailes blanches à nervures pâles; nervure transversale noire dans le mâle. Je rapporte sans certitude cette espèce au C. annularius de Meigen. Ce. dernier en diffère par les antennes entièrement noirâtres de la femelle, par l'abdomen cendré à anneaux noirs, ct par les tarses antérieurs velus du mâle. Assez commun. 3. Crironome pâle; C. pallens, Meig. Thorax blanchâtre à bandes cendrées. Abdomen cendré, aunnelé de noirâtre. Ailes à point noir peu distinct. Long. 4 1. (mâle); 3 41. (femelle). Palpes et antennes bruns. Thorax blanchâtre, avec trois bandes cendrées et une ligne noire derrière. Abdomen cendré, annelé de hrun noirâtre; ligne dorsale noire. Pieds d’un brun clair à genoux obscurs; antérieurs velus. Ailes blanches; un ‘petit point noir souvent peu distinct. Commun. (195) 4. CinoNoe pieds verts; C. viridipes. Nob. Thorax cendré à bandes noirâtres. Abdomen noirâtre ; bord des'segmens pâle. Ailes sans tache. Long. 221. (mâle). Tête noire, Thorax cendré à trois bandes d’un noir grisâtre mat ; ligne dorsale noire ; écusson brun; métathorax noirâtre. Abdomen d’un brun noirâtre; bord postérieur des segmens pâle. Cuisses verdâtres; jambes et tarses roussätres; genoux obscurs. Peu commun, 5. Crironome pédelle ; C. pédellus, Meig. Vert. Thorax et anus noirs. Ailes hyalines sans tache: Chironomus cantans, Meig. Klassif., Fab. syst. antl: Tipula pedella, Deg. Tipula littoralis, Schr: Tipule, N.° 15, Geoff. Tipula fusca, abdomine anterior viridi, Lino. Long. 5 I. Tête noire. Antennes noires à base roussâtre et poils bruns. Thorax vert à bandes d’un noir luisant, presque contigués dans le mâle. Écusson et métathorax noirs. Abdomen d’un vert pâle, avec les trois derniers segmens noirs. Pieds rous- sâtres ou verdâtres, avec les articulations noires; moitié postérieure des .cuisses. antérieures et moitié antérieure des jambes antérieures noires. Ailes-hyalines à nervures pâles. Fort commun. 6. CæironomE menu ; C. tenuis, Nob. Thorax verdâtre à trois bandes noires. Abdomen ét pieds noirâtres. Ailes hÿyalines. Long. 1 ° Tête noire. Trompe roussâtre. ant verdâtre 4 trois bandes noires luisantes , dont l'intermédiaire est doublé } écusson 13 4 (196) brun; métathorax uoirâlre. Abdomen noirâtre à poi!s rous- sâtres. Pieds noirâtres. Ailes hyalines, Assez commun. 7. CHinoNoME bifascié; C. bifasciatus, Meig. Noir. Abdomen à base et milieu jaunes. Ailes à bande obscure. N Long. 31. D'un noir luisant. Palpes bruns. Antennes de la femelle d’un roux clair; les deux derniers articles obscurs. Thorax à ligne fauve sur les côtés de la base, à l’insertion des ailes. Abdomen à premier, troisième et quatrième segmens d’un roux clair dans le mâle, entièrement noir dans la femelle. Pieds fagves; articulations et derniersarticles destarsesobscurs. Ailes fauves à la base , noirâtres au milieu et hyalines à l’extré- mité. ( Ces couleurs sont moins marquées dans le mâle). Rare, 7 M. Meigen ne décrit pas la femelle. 8. CriroNomE vert; C. viridulus, Meig., Fab. syst. antl. Vert. Thorax à bandes obscures. Ailes hyalines. Chironomus littoralis, Meig. Klassif. Tipula viridula, Linn., Gmel., Fab. spec. ins. Tipule, N.°19, var. 3, Geoff. ‘Long. 211. Vert. Palpes bruns. Antennes brunes dans le mâle, rous- Sâtres à dernier article obscur dans la femelle. Thorax à bandes, côtés et dessous d’un roux clair; partie postérieure blanchâtre et soyeuse dans la femelle; écusson d’un jaune pâle; métathorax roussâtre. Pieds d’un roussâtre fort pâle. Ailes hyalines à nervures pâles. Je rapporte sans certilude cette espèce au C. viridulus de Meigen. Ce dernier en diffère par l’extrémité noire des jambes et des articles des tarses , et par un point noir aux ailes. . Commun. ee (197 ) 9. CriRONOME verdâtre; C. virescens, Meig. D'un jaune yerdâtre. Pieds pâles. Ailes sans tache. ÿ Long. 1 5. Vert. Palpes et antennes roussâtres; celles-ci à dernier article noirâtre. Thorax à bandes, côtés et dessous d’un rou- geâtre pâle. Pieds verdâtres, avec les derniers articles des tarses obscurs. Ailes hyalines. Je rapporte sans certitude cette espèce au C. virescens de Meigen. Ce dernier en diffère par les ailes d’un blanc bleuâtre. Commun. 10. CHrRONOME petit; C. pusillus, Meig., Fab. syst. antl. Vert. Thorax à bandes noirâtres. Ailes hyalines. Tipula pusilla, Gmel., Fab. ent. syst. Long. 11. Vert. Thorax à bandes, côtés, poitrine, écusson et méta- thorax noirs. Cuisses RU re jambes et tarses obscurs, Ailes sans tache. Je rapporte cette espèce au C. pusillus de Meigen, quoique ; suivant cet auteur, le thorax n'ait de noir que les bandes. Commun. 11. CHIRONOME roussitre; C. tendens, Meig. Ferrugineux. Ailes blanches. Long.31. D’un roux clair. Palpes et yeux noirs. Thorax luisant à bandes ferrugineuses souvent peu distinctes. Abdomen annelé de brun. Pieds roussâtres à genoux obscurs. Ailes à nervures roussâtres. Je rapporte sans certitude cette espèce au C: tendens de Meigen. Assez commun. 12. CRIRONONE luisant ; C. nitidus, Meig. Noir. Pieds roussâtres; jambes et tarses antérieurs obscurs. Long. 2211. (198) D'un noir luisant, surtout dans la femelle. Antennes fauves à dernier article obscur. Abdomen noirûtre, luisant et velu. Pieds roussâtres, avec les articulations noires ; jambes et tarses antérieurs obscurs dans la femelle, Ailes sans tache , à ner- vures extérieures obscures. Assez rare. 15. Cuironome noir; C. niger. Nob. Noir. Pieds d’un brun noirître. Long. 121. D'un noir luisant. Pieds d’un brun noirâtre; base des cuisses antérieures roussâtre. Ailes à nervures obscures, : Assez commun. 14. CrironomE grêle ; C. gracilis. Nob. L Thorax jaune à bandes noires. Abdomen d’un brun noir. Pieds jaupnâtres. Long. 11. Mile : tête noire. Barbes des antennes obscures. Thorax d’un jaune yerdâitre; trois bandes noires; un point noir. à la base des ailes; poitrine noire; écusson jaune; métathorax: et abdomen d’up brun noirâtre. Pieds d’un roussâtre pâle. Ailes blanches, Je n’ai pas observé la femelle. 15. CHIRONONE pallipède ; C: pallipes. Nob. Brun. Antennes et pieds pâles. Long. 21. D'un brun noirâtre peu luisant. Antennes roussâtres. Côtés du thorax testacés. Abdomen velu. Pieds d’un jaune fort pâle. Je ’ai observé que le mâle. 16. Cnmonone testacé ; C. testaceus. Nob. Testacé. Thorax à bandes brunes. Pieds pâles. Long. 11. Mâle : testacé. Antennes obscures, Thoraz à bandes brunes; _ (x99) Fintermédiaire double. Abdomen brun, avec les bords antë= rieur et postérieur des segmens pâles. Pieds d’un roussâtre pâle. Ailes sans tache. Femelle : thorax à bandes rousses ; un point obseur à l’extré- mité postérieure des bandes latérales ; un autre point brun en avant des ailes; deux taches brunes conniventes à l’estrémité de l’écusson. Abdomen d’un vert jauaûtre clair. Commun. 17. CrirononE nébuleux; C. nubeculosus, Meig. Cendré. Thorax à bandes obscures. Ailes cendrées, nébu- leuses. Pieds jaunes. Long. 2 51. D'un gris brun foncé. Antennes du mâle à poils bruns. Abdomen à segmens d’un brun obscur. Pieds jaunes. Ailes à taches d’un gris pôle. Rare. 18. CrironomEe olivâtre ; C. olivaceus, Meig. D'un vert noirâtre. Abdomen roux, velu. Pieds roux. Long. 251. Palpes et antennes bruns. Thorax prolongé en avant, recouvrant la tête, d’un vert obscur luisant à trois bandes noires; poitrine d’un noir luisant. Abdomen olivâtre à poils fauves. Pieds fauves; hanches pâles; tarses obscurs. Ailes légèrement cendrées; nervures costales et un petit trait vers le milieu, obscurs. Rare; dans les bois. 19. CHIRONOME scutellé; C. sculellatus, Meig. Thorax pâle à bandes noires, Abdomen noir. Écusson et pieds testacés. Ailes hyalines. Long. 211. Palpes et antennes d’un brun noirâtre. Thorax d’un gris rougeâtre pâle à trois bandes noires; poitrine noire; écusson * (200) testacé, Abdomen noir. Pieds teslacés ; jambes antérieures et tarses noirs. Ailes hyaliues à nervures costales brunes. * Rare; sur lés haies. 20. Cnimonome ligne blanche; C. albolincatus, Meig. Noir. Deux lignes blanches au thorax. Pieds obscurs. pee blanches, Long.1—111. D'un noir mat. Antennes du mâle à poils bruns. Thorax 4 deux lisnes d’un blane changeant entre les bandes d’un noir Juisant; l’intérmédiaire divisée par une ligne enfoncée. Pieds bruns. Ailes blanchâtres à nervures costales brunes. Rare; sur les bourgeons des saules au printemps. 21. CHIRONOME tremblant ; C. tremulus, Fab., Meig. Abdomen noir; une bande fauve à la base. Pieds noirs à deux bandes blanches, Tipula tremula, Linn., Gmel., Fab. Long. 15—1$1. Thorax jaune à bandes noires ; écusson noir. Abdomen noir; les deux premiers segmens fauves; bord postérieur des autres blanchâtres. Guisses noires; jambes blanches à extrémité noire; tarses noirs, avec une bande blanche au milieu. Ailes byalines, Fère; sur les haies. 82. CHiroNcME tacheté ; C. maculatus. Nob. Noirâtre. Pieds'roussâtres. Ailes tachetées. Long. x 1. Palpes obscurs. Antennes roussâtres à dernier article noi- râtre. Thorax roussâtre à bandes, métathorax et poitrine noirâtres. Abdomen noirâtre. Pieds d’un roux clair. Ailes hyalines à nervures roussâtres et taches légèrement obscures ; une à la base de la cellule sous-marginale, une vers le milieu; (201) ùG LA une troisieme pelite et allongée à l’extrémité; nervures du côté intérieur bordées de brun. . r , % * Je n’ai observé que la femelle. 33. CHiroNONE barbe blanche ; C. leucopogon, Meig. Noir. Pieds légèrement obscurs; cuisses noires. Ailes blanches. Long. 1. Antennes du mâle à poilsblanchâtres. Pieds obscurs; cuiéses noires. Balauciers d’un jaune pâle. Ailes d’un blanc de lait, légèrement bleuâtre, Commun, 24. CHIRONOME plébéien; C. plebeius, Meg., Meig. Noir. Pieds obscurs; premier article des tarses antérieurs à base blanche, Long. 1 11. Femelle : noir. Thorax luisaut, Abdomen velouté. Premier article des tarses antérieurs blanc, de la base jusqu’au tiers de la longueur. Ailes légèrement obscures, Je n’ai pas observé le mâle. 25. CHiRONQME albimane; C. albimanus, Meig. Noir. Tarses antérieurs à premier article blanc. Chironomus annularius, Meig. Klassif. Long, 21 1, (mâle); 121. (femelle). Noir. Pieds noirs; tarses antérieurs à premier article entiè- rement blanc. Ailes blanches à nervures obscures. Peu commun, 26. Crironoe tibial; C. tibialis, Meig. Noir. Jambes à anneau blanc. Ailes blanches. Long. 111. (mâle); 1 1. (femelle). Noir. Côtés du thorax verdâtre. Abdomen d’un noir velouté ; bord postérieur des segmens pâle, peu distinct, Jambes à anneau blanc, Ailes blanches. Commun, (202) 27. CniroxOME annelé; C. annulatus. Nob. Noir. Jambes et tarses à bande blanche. 1 Long. 1 +1. D'un noir luisant. Milieu des jambes, celui du premier article des tarses intermédiaires et postérieurs, et celui du deuxième des tarses postérieurs blancs. Ailes blanches. Assez commun. 28. CrimonomE deux ceintures; C. bicinctus, Meig. Noir. Abdomen à base et milieu jaunes. Jambes à bande blanche. Long. 1 5 1. Noir. thorax à épaules jaunes. Abdomen du mâle à premier segment, partie antérieure du second et cinquième jaunes; extrémité blanche. Pieds noirâtres. Jambes à bande blanche: hanches el base des cuisses jaunâtres; jambes antérieures peu allongées. | Commun. 29. CHiRONOME trois ceintures ; C. tricinctus, Meig. Thorax jaune à bandes noires. Abdomen noir à trois bandes jaunes (mâle). Pieds noirs; jambes à bande blanche. Long. 1 il. Tête jaune. Yeux noirs. Thorax jaune à trois bandes noires presque contiguëés ; côtés marqués d’un point noir ; écusson et métathorax noirs. Abdomen noir. 30. CaiRONONE trois anneaux; C. triannulatus. Nob. Thorax jaune à bandes noires; premier, quatrième et cinquième segmens jaunes. Jambes antérieures à bande blanche. Long. 1 51. Tête noire. Trompe jaune. Thorax jaune à bandes noires; écusson et métathorax noirs. Abdomen noir; premier segment, partie antérieure du deuxième, quatrième et cinquième; (203) excepté le bord postérieur, jaunes. Pieds antérieurs noirs ; hanches et base des cuisses jaunes; jambes à large bande blanche; pieds intermédiaires et postérieurs jaunâtres; partie postérieure des cuisses et articulations noires. Ailes légère- ment roussâtres. Peu commun, 31. CHIRONOME pieds annelés; C. annulipes, Meig. Jaune. Thorax à bandes noires. Abdomen à dos noir. Pieds noirs ; jambes à anneau blanc. Long. 11. Femelle : jaune. Antennes et yeux noirs. Thorax à trois bandes noires ; un point noir à la base des ailes ; poitrine noire; une ligne noire allant de l’extrémité de la bande intermédiaire à l’écusson ; écusson et métathorax noirs. Abdomen jaune à dos noir; sixième segment entièrement jaune. Pieds noirs; hanches et partie antérieure des cuisses jaunes; jambes à large anneau blanc. Je n’ai pas observé le mâle. 32. Cnimonome gesticulateur; C. motitator, Meig., Fab. syst. antl., Lat. Thorax jauné à bandes noires. Abdomen noir à bandes | jaunes; la première plus large (mâle), ou jaune à lignes transversales noires (femelle). Pieds noirs; jambes à bande blanche. Tipula motitatrix, Gmel., Fab. Tipule, N° 27, Geoff. Schr. faun. boic., 3 spec. 2318. “— ins. aust. spec. 872. Linn. faun. suec, spec. 1760. à | Long. : 111. Thorax jaune à bandes noires. Abdomen du mâle noir à bandes jaunes ; la première plus large, les autres plus étroites ; (204) extrémité blanche : celui de la femelle d’un jaune pâle à lignes transversales noires sur le dos. Pieds noirs ; base des cuisses d'un jaune pâle ; jambes à large bande blanche. Ailes hyalines. La couleur jaune est quelquefois verdâtre. Assez rare. 35. Cmironome bordé; C. marginaius. Nob. Thorax jaune à bandes noires. Abdomen noir; segmens bordés de jaune. Pieds noirs; jambes à anneaux blancs. Long. 151. Môle : tête et antennes noires. Thorax jaune, avec trois bandes noires; poitrine noire. Abdomen d’un noir velouté en dessus; segmens bordés postérieurement de jaune; ventre jaune. Pieds noirs; base des cuisses jaunâtre; un large anreau blanc aux jambes; tarses antérieurs noirs; inter- médiaires à premier article blanc; postérieurs avec les (rois premiers articles blancs. Ailes blanches. Je n’ai pas observé la femelle. 34. CAIRONOME unifascié ; C. unifasciatus. Nob. Thorax jaune à bandes noires. Abdomen noir à premier segment jaune, Jambes antérieures à bande blanche, Long. 1 I. Tête noire. Front jaune. Thorax jaune à trois bandes noires ; écusson et métathorax noirs, Abdomen d’un noir velouté; premier segment et bord antérieur du deuxième jaunes. Pieds antérieurs noirs; hanches et base des cuisses jaunes; jambes à large bande blanche; pieds intermédiaires et postérieurs jaunes , avec les cuisses, l’extrémité des jambes et les derniers articles des tarses noirs. Assez commun. b. Balanciers noirs ou bruns. 39. CHIRONOME stercoraire; C. stercorarius, Meïg. Noir. Pieds bruns. Ailes d’un blanc de lait. (205) Chironomus chiopterus, Meig. Klassif. Tipula stercoraria, Deg., tab. 22, fol. 14 et 20; tab. 25, fol. 1. Schr. faun. boic., 3 spec. 2319. Long. 1 :1. (mâle); 1 1. (femelle). D'un noir velouté. Pieds d’un brun de poix. Ailes d’un blanc de lait. Fort commun. 56. Crinonome byssin; C. byssinus, Schr., Meig. 4 Noir. Pieds obscurs. Ailes blanches; une ligne noire à la base. Tipula byssina, Schr. faun. boic. spec. 2350. Long. 11. (mâle); À I. (femelle). D’un noir velouté. Antennes des mâles à barbes blanchätres. Pieds obscurs. Ailes blanches, une petite ligne noire à la base. Assez commun, 37. CHimowome minime; C. minimus, Meig. Noir. Pieds testacés. Ailes cendrées. Long. {1. (mâle) ; 11. (femelle). D'un noir assez luisant. Antennes du mâle à poils noirs. Ailes d’un gris pâle à nervures obscures. Commun. 38. CniRoONowe huméral ; C. humeralis. Nob. Noir. Thorax marqué d’une tache jaune de chaque côté. Pieds obscurs, Ailes blanches ; une ligne noire à la base. Long. 121. (mâle). D'un noir soyeux. Antennes à poils noirâtres. Thorax à tache jaune de chaque côté du premier segment. Abdomen à longs poils jaunes. Pieds d’un brun assez clair. Ailes blanches; une petite ligne noire à la base, Assez rare. B. Ailes velues, (206) 39. Caironome flavipède; C. flavipes, Meig. Noir. Pieds jaunes. Long. 1 |: D'un noir brun luisant. Palpes , antennes et pieds d’un jaune pâle. Cuisses à anneau brun à l'extrémité. Balanciers blancs. Ailes d’un gris pâle. Assez rare. F 4o. CniRoxONE fuscipède; C. fuscipes, Meig. Noir. Pieds obscurs. Antennes du mâle à poils noirs. Long. 1 1. D’un noir mat. Pieds noirâtres. Balanciers d’un blanc sale: Ailes grisâtres. Peu commun. CORÈTHRE ; Corxrana. Corethra, Meig., Panz., Lat. — Chironomus, Fab. syst. anti. — Tipula, Réaum., Deg., Gmel., Fab. ent. syst. Tête petite. Trompe charnue à labiules rondes et velues; lèvre supérieure petite, triangulaire, pointue. Palpes velus, de quatre articles; le premier très-court, les autres d’égale longueur. Antennes des miles de quinze articles; Île premier Court et cylindrique; les antres allongés, un peu renflés à leur base; les deux derniers un peu plus longs, surtout dans . les mâles. ï Thorax ovale; écusson petit. Abdomen menu. Pieds de longueur médiocre, à égale distance. Balanciers découverts. Ailes couchées, frangées et à nervures velues ; cellule stignra- tique nulle; une marginaie ; deux sous-marginales terminales, la Supérieure pétiolée; deux discoïdales; quatre postérieures, la deuxième pétiolée, les troisième et quatrième à peu prés d’égale longueur. (PI. 4, fig. 7)- Les différences qui distinguent les Corèthres des Chiro- nomes et des Tanypes consistent principalement dans la (207) conformation des antennes et dans la disposition des nervures des ailes. Ce dernier caractère, en les élofgnant de ces deux genres, les rapprochent des Cousins. Les transformations des Corèthres, que je n’ai pu parvenir à observer, ont été vues par Réaumur et Degeer. Au moins ont-ils décrit chacun la larve et la nymphe d’une Tipulaire qui paraît appartenir à ce genre; mais ces descriptions indiquent des différences beaucoup plus grandes entre ces larves qu’on n’en observe ordinairement entre celles des différentes espèces d’un même genre. Celle que Degeer a fait connaître, a la tête munie d’yeux et d'antennes, le thorax grand, l'abdomen com- posé de neuf segmens, dont le dernier porte en dessous un appendice tubuleux et velu à l'extrémité. Cet appendice, qui paraît analogue au tube des Cousins, sert sans doute à la respiration, et détermine la larve à se tenir à la surface de l'eau. Il n’y a pas d’organe propre au mouyement. Celle décrite par Réaumur, beaucoup plus singulière, a, sous le dernier segment de l'abdomen, une nageoire vvale. Deux pointes divergentes et charuues terminent le corps, et sont peut-être deux tubes aérifères. La tête, assez allongée, conique et arquée, est armée à son extrémité de deux crochets fléchis en dessous, qui ne font pas partie de la bouche, et qu’on ne Peut considérer comme des antennes. Ils sont composés de deux parties articulées l’une à l’autre ; la première musculeuse et cylindrique , et la deuxième cornée et pointue. À la base inférieure de ces crochets, on aperçoit une petite toufle de poils. La bouche est située vers l’extrémité postérieure de la tête; elle ne laisse apercevoir aucune de ses parties, et l’on peut croire que leur peu de développement est suppléé par laction de ces crochets qui paraissent propres à saisir une proie, et à la porter à la houche. Près de cette ouverture et de chaque côté se trouve une espèce de tentacule pédiforme, muni des poiates dont les fonctions sont probablement aussi (208 ) relatives à la nutrition; cependant ilne diffère güères que par la situation de celui que j'ai vu sous le thorax des larves de Tanypes, et qui ne paraît servir qu’au mouvement: Les nymphes de l’une et de l’autre des larves que jé viens de décrire se ressemblent beaucoup. Elles ont, comme la plupart de celles des Tipulaires, le thorax surmonté de cornes aérifères; et le dernier segment de l'abdomen muni de deux petites nageoires qui leur donnent la faculté de se mouvoir comme les larves. 1. Corërare plurhicoïné ; C. plumicornis, Meig: Thorax à bandes lätéräles blanches. Corethra lateralis, Meig. Klassif., Lät. Chironomus plumicornis, Fab. syst. antl. Tipula (plumicornis), Fab. ent. syst., Meig. Klassif: Tipula cristallina, Deg. 6, 149, 30, Meig. Klassif. Tipula hafniensis, Gmel. syst. nat., 5, 2826, 108. Moucheron latéral, Lam. anim., sans vertèb. Réaumur, 5, tab. 6, fol. 4— 15. Long. 5 I. Tête et palpes d’un brun clair. Antennes roussâtres, avec la bäse de chacune noire et les poils roussâtres. Thorax d’un gris brun à trois bandes plus foncées ; l’intermédiaire divisée paf une ligne enfoncéé; une bande blanche sur les côtés da dos. Abdomen d’un brün roussâtre. Pieds d’an jaune pâle. Balan- ciers blancs. Aïles un peu roussâtres, sans tache. Je n’ai pas observé la tache triangulaire noïte sur les côtés du thorax, décrite par M. Meigen. Commun. 2. CorëTRe culiciforme ; C. culiciformis, Meig. Obseur. Abdomen et pieds gris. Tipula culiciformis, Deg., tab. 23, fol, 5— 12 Lat. gen. crust,, 4,247. Long. 21. (209) Tête, trompe et palpes d’un brun noirâtre; (ces derniers à quatrième article plus menu et plus long que dans l’espèce précédente). Antennes nôirâtres; les premiers articles à extré- mité jaune pâlé. Thorax d’un bruo roussâtre assez clair, à trois bandes plus foncées; les deux latérales moins avancées antérieurement que dans l’espèce précédente. Abdomeh gris. Pieds d’un jaunë pâle. Balanciers obscurs. Ailes un peu roussâtres, sans tache; la nervure anale diffère de celle de l'espèce précédente, en ce que, parvénue près du bordinterne de l’ailé, elle se courbe , et và le rejoindre en se rapprochant de l'extrémité. (PI. 4, fig. »). Je n’ai trouvé qu'un individu. M. Meigen n’à pas vu cetté espèce , et ne la décrit que d’après Degeer: 3. Corërane pâle; C: pallida. Meis,, Pans: Blanchître. Pieds ponctués de noir; Chironomus pallidus, Fab. syst. antl. Tipula pallida, Gmel., Fab. ent. syst: Long. 5 L Blanchâtre. Antennes roussâtres, avec la base de chaque article noire. Yeux d’un vert brillant, Thorax,à bandes d’un gris roussâtre pâle. Segmens de l’abdomen terminés de noi- râtre. Pieds blancs; cuisses marquées aux côtés intérieur et extérieur de douze points, et les jambes de six points noirs; tarses roussâtres. Ailes blanches; nervures comme dans le C: culiciformis. Il voltige en troupes nombreuses près des eaux: COUSIN; Curex. Culex, Linn., Réaum., Deg., Geoff., Schæff., Scop.; Schr.s F5 Oliv., Lat., Vill., Ross., Cuv., Lam., Walck., Schell.;, Le Meig. is petite, presque globuleuse. Trompé au moins de la longueur âu thorax, imenue, demi-cylindrique, dirigée r (210 ) obliquement en avant; lobes terminaux petits et menus; lèvre supérieure de la longueur de la trompe, creusée inférieure- ment en gouttière, et recevant la langue (1)? deux longues soies de chaque côté, insérées à la base de la lèvre supérieure. Palpes dirigés en avant, filiformes, de cinq articles dans les mâles, plus longs que la trompe ; le premier article très-court; trés-courts et velus dans les femelles; les deux premiers articles peu distincts. Antennes de quinze articles; le premier court et cylindrique dans les mâles, les douze suivans noueux et plumeux à leur base, les deux derniers longs et cylindriques; dans les femelles, tous, excepté le premier, également longs et cylindriques, avec quelques poilsäleur base. Yeux verdâtres (dans l’état de vie). Thorax ovale; écusson petit. Abdomen à peu près cylin-= drique. Pieds menne, allangss, surtout les postérieurs. Ailes couchées, frangées, nervures couvertes d’écailles (2); cellule stigmatique ie une marginale; deux sous-marginales terminales, la supérieure pétiolée; deux discoïdales; quatre postérieures, la deuxième pétiolée, la troisième moins longue que la quatrième. ( PI. 4, fig. 8). Les Cousins présentent avec les autres Tipulaires une identité parfaite dans la forme du corps; ils appartiennent particulièrement aux aquatiques par l’ensemble des caractères les plus saitlans; le corps également effilé et porté sur de (1) L'existence de cette langue est probable, mais donteuse. M. Meigen dit que la lèvre supérieure reçoit la langue dans sa partie inférieure creusée en gouitière ; mais il ne la représente pas, dans les figures , d’ailleurs très-fidèles, de son ouvrage, et l'on n’y Yoit que cinq soies au lieu de six, comme dans les figures de Réaumur et dans es descriptions de Latreille, de Lamarck , etc. . (2) Les écailles de la surface des ailes sont allongées, étroites, un peu élargies vers l’extrémité ‘qui est ‘obtüse; celles des bords sont élargies vers le milieu et terminées en int (343 longues jambes, les antennes ornées du même panache, les ailes offrant un semblable système de nervures, et même une ressemblance remarquable avec cellés des Corèthres; enfin; l'existence aquatique des larves et des nymphes qui ontles plus grands rapports de conformation avec celles des genres précédens, La réunion de tant de caractères lieétroitement les Cousins aux autres Tipulaires; eile ne semble même compatible avec aucune modifcation importante dans les autres parties de l’organisation; et cependant, ‘au milieu de cet accord, en apparence si parfait, se-montre un organe, ct le plus influent de tous, sur l’économie animale, qui diffère étrangement de ce qu’il est dans les autres branches de cette famille. La trompe du Cousin me paraît plus étonnante encoré par celte espèce de suspension de la: loi d’analogie , que-par le mécanisme admirable qu’elle offre a nos yeux: Ax Heu d’un instrument faible, mou, charnu; ne renfermant que des parties peu ou point distinctes et inoffensibles, elle est une arme redoutable, un appareil écailleux de fourreaux exté- rieurs;)diaiguillons acérés , de lames dentelées en scies, dont nous ne connaissons que trop la puissance, et qui non-seule- ment pénètre dans nos vaisseaux pour y puiser notre sang, mais y distille encore un poison qui irrite les blessures et nous cause une douleur-insupportable: Cependant, si nous examinons attentivementcette trompé ; nous-reconnaissors dans Ja gaîne extérieure, malgré le plus grand changement dans la forme, les trois parties dont elle est composée dans les autres Tipulaires. La base et la tige s’atténuent et s'étendent en long tube cylindrique , et les deux lobes terminaux que nous avons vus souvent épais et arrondis, se réduisent en un petit article apical et bifide: Les palpes, qui S’'allongent également:et prennent une direction horizon- tale, sont formés du même nombre d'articles; et c’est dans la forme £eule que consiste leur singularité: Quant aux parties LCR (215) internés de la trompe , on y retrouve la lèvre supérieure, la langue et deux paires de soies, c’est-à-dire, l’organisation la plus complète de la bouche dans les Diptères, et telle que nous l'offre celle des Tabaniens. Personne n’ignore la manière de vivre des Cousins. Com- muns partout, et particulièrement près des eaux, dans les bois et dans nos habitations, ils passent la plus grande partie du jour dans le repos, fixés sur les feuilles des arbres, et le plus souvent sur la surface inférieure, où ils se balancent fréquemment sur leurs longues jambes avec lenteur et une apparence de mesure. On les voit aussi sur les fleurs, occupés à tirer les sucs des nectaires; mais cet aliment paraît leur plaire beaucoup moins que le sang pour lequel leur avidité se montre avec la plus grande véhémenre. Ils attaquent les hommes er les animaux avec une opiniâtreté qui leur fait vaincre tous les obstacles qu’on leur oppose, et la fumée dont s’entourent le Lapon, le Hottentot, comme les cousinières imaginées pour nos Sybariles, n’ont fourni encore que des moyens bien impuissans pour repousser leurs iportunes hostilités. Ils troublent trop souvent notre sommeil, soit par leurs piqûres douloureuses, soit par le bourdonnement aigu dont ils nous fatiguent et nous inquiètent : je le leur pardon- neraisencore, s'ils consentaient à me laisser jouir paisiblement de la fraîcheur des eaux, de l’ombrage des forêts et du charme d’une belle soirée; mais c’est là précisément qu’ils se rendent le plus insupportables. On a observé que nous n’avions pour ennemis que les femelles des Cousins, et que les mâles trouvaient leur subsis- tance sur les fleurs. Cette observation s’accorde avec celle qui a été faite sur les Tabaniens. Cependant la conformation de la trompe pourrait plutôt faire soupçonner le contraire; cet organe, d’ailleurs le même dans les deux sexes. étant accom- pagné dans les mâles de palpes beaucoup plus longs et plus forts. (515) Les Cousins, comme beaucoup d’autres Tipulaires, se réunissent en troupes nombreuses dans les airs, et y voltigent de même aux derniers rayons du soleil. La cause long-temps mystérieuse de ces assemblées aériennes parait enfin connue. On a remarqué qu’elles étaient composées en très -grande partie de mâles, auxquels venait se joindre un petit nombre de femelles, et que c'était en volant que s’opérait la fécondation. Cette observation est d’autant plus digne de confiance, que d’autres insectes s’unissent également dans les airs, entr’autres les Éphéméres, les Fourmis, et particulièrement les Abeilles, dont les amour:, si long-temps couvertes d’un voile épais, ont enfin été divulguées par M. Huber, de Genève. Les femelles ne tardent pas à s'occuper des soins de la maternité, et la manitre dont elles effectuent leur ponte est bien ingénieuse et entièrement différente de celle usitée par des autres Tipulaires aquatiques. Au neu de déposer leurs œufs en masse dans une matière transparente qui se précipite au fond des eaux, les Cousins pondent les leurs au nombre ‘de deux à trois cents, un à un, en les collant l’un à Pautre, et en formant de la totalité un petit radeau qui surnage. La forme et la position de ces œufs rendent cet arrangement fort difficile. Allongés, à peu près cylindriques, mais terminés en pointe par un bout, et munis d’une espèce de cou de bouteille par l'autre, ils sont posés verticalement les uns contre les autres, Je bout pointu en dessus. Pour parvenir à les déposer ainsi, le Cousin se cramponne, au moyen de ses pieds antérieurs et intermédiaires, sur une feuille ou quelqu’autre-corps flottant sur l’eau , de manière que l'extrémité de son abdomen dépasse ce corps. Ensuite il croise.ses pieds postériéurs, relève le dernier segment de l'abdomen, afin que les œufs sortent dans une posilion verticale, et il place le premier qui sé présente dans l’angle formé par ces pieds. Le secondvest collé au . Premier; et ainsi de suite, en remplissant l'intervalle entre (a4) ces pieds qui s’écartent à mesure que la ponte avance, sans cesser de maintenir les œuis tant qu’elle ne soit terminée, C’est ordinairement le malin que se fait cètte opération ingé- nieuse, et toujours sur des eaux stagnantes, Les œufs tardent peu de jours à éclore. Les larves sont douées d’une organisation très-compliquée, qui offre quelque ressemblance avec celle des Tanypes et des Corèthres, et dont les parties extérieures $e rapportent toutes à l’une des trois fonctions. de là nutrition, du mouvement et de la respiration. Le corps est allongé, composé de huit segmens, d’un thorax grand et arrondi, et d’une tête très-distinicte, Les organés de Ja bouche, au nombre de sept, si l’on en:croit Swammerdam, sont, très-peu dislincis et à peu près inconnus eutore, à J’exception de deuxespèces de mâchoires en croissans et ciliées du côté intérieur, auxquelles les larvés donnent beaucoup de MoUyement; eu le» purrant en avant et lés retirant avec Ja plus grande vivacité. Cet appareil semble d’abord combiné pour saisie une proie; mais il paraît n’avoir: d'autre fonction que-d’agiter l’eauet de Pattirer à la bouche, pour y amener ‘en même temps les corpuscules alimentaires qui s’y trouvent. Deux filets qui ressemblent à des antennes paraissent coopérer à laction de ces mâchoires; ils sont inarticulés, garnis de touffes de poils, insérés près de la bouche, et arrondis en ares dont les extrémités se rapprochent. | L’organe de. la respiration consiste en un tube allongé, inséré sur. le-dernier ségment de l'abdomen, ‘et avancé obli- quement: au-delà du corps: Ce tube sert à introduire l'air de l'atmosphère aux trachées. L’extrémité en est donc appliquée à la surface de l’eau ;:ce quioblige la larve à y vivre dans une posilion renversée. Cependant-elle 2 la faculté de plonger, de rester assez long-temps sans communiquer avec l’air extérieur, et je: soupçonnequ’elle réspire alors au moyen des 1ouffes de poils dont le ;thorax et les segmens de l'abdomen sont garnis, et qui peuvent remplir les fonctions d’ouies. (215) La faculté de nager dont jouit cette larve, est due à un autre organe situé à l’extrémité du dernier segment et dirigé du côté opposé au tube aérifere. Quatre ou cinq petites lames ovales, transparentes et entourées à leur base de longs poils disposés en entonnoir, sont insérées sur une base courte el épaisse, et paraissent propres, par leur forme et leur mobilité, à servir de nageoires. Au reste, ces larves usent peu de la faculté de se mouvoir; mais au moindre objet qui les effraie, elles quittent, en se précipitant, la surface de l’eau pour y remonter bientôt après (1). Après avoir pris tout leur accroissement, et changé plu- sieurs fois de peau, les larves passent à l’état de nymphes, et, “sous cette nouvelle forme , elles ressemblent fort auxnymphes des autres Tipulaires aquatiques. Munies, sur la partie supé- rieure du thorax, de deux tubes aérifères en forme de cornets, elles ont, à l’éxtrémité du corpe, deux nageoires aplaties, acrom- pagnées de deux soies allongées, dont j'ignore la destination. La plus grande différence qui les distingue, consiste dans l'attitude du corps, dont la partie postérieure est ordinaire- ment tournée autour du thorax. Ces nymphes se tiennent, comme les larves, à la surface de l’eau pour respirer, et elles ont également la faculté de se mouvoir au moyen de leurs nageoires. Lorsque le moment de la dernière transformation est venu, (:) Je ne sais si ce genre de vie et l'instinct de vivre eu familles nombreuses ne nous donneraient pas, au moins dans certaines loca- lités , le moyen de nous délivrer facilement du plus grand nombre des Consins, avant qu'ils ne fussent en état de nous incommoder. Dans bien des cantons , ure mare , un fossé de pen d'éteudue contiennent les seules eaux d'où sortent tous ces insectes, et j'ai trouvé tant de facilité, avec un filet de gaze , à en prevdre les larves par centaines à * Ja fois , pour les observer, qu'il me semble possible d'user d’un moyen semblable pour les détruire. (216) c'est-à-dire, vingt à vingt-cinq jours après la naissance de la larve, le thorax de la nympbhe se fend; le Cousin commence à paraître, la tête la première, Par les contractions des segmens du corps, il parvient à se hisser verticalement hors de son enveloppe devenue une espèce de nacelle sur laquelle il reste quelque temps immobile, et que le vent fait voguer et quel- quefois chavirer. Quand ses organes se sont raffermis, il pose ses jambes délicates sur l’eau qui semble perdre sa fluidité en sa faveur, il déploie ses ailes, et va prendre possession du domaine des airs, x. Cousin annelé; C. annulatus, Gmel., Fab., Meig. D'un roux brun. Abdomen et pieds fasciés de blanc. Ailes à cinq taches. Lat. gen. crust., 5, 2887, 8. Long. 3—4 1. D'un brup ohcenr Artieulations des derniers articles des palpes blanches, dans le mâle. Thorax couvert de poils jaunes, courts, noirâtres, souvent peu distincts, et marqué de deux lignes. Abdomen d’un brun noirâtre; base des segmens blanche ; une bande longitudinale blanche sur le premier. Pieds marqués d'un anneau blanc vers l'extrémité des cuisses, d'un autre plus petit à l’extrémité des jambes, d’un autre au milieu du premier article des tarses, et d’un autre à la base des deuxième, troisième et quatrième articles. Ailes marquées de cinq petites taches obscures à la bifurcation des nervures. Commun en automne. 2. Cousin chantant; C. cantans, Meig. Thorax roux. Dos à bandes obscures. Abdomen obscur, annelé de blanc. Tarses noirs, annelés de blanc. Long. 5 I. Roux. Trompe fauve à extrémité noire. Thorax roux à bandes obscures. Abdomen roussâtre à anneaux obseurs et (217) ligne dorsale interrompue peu distincte. Pieds obscurs. Les deuxième, troisième et quatrième articles des tarses à base blanche. Assez rare. 3; Cousin sylvatique; C. sylvaticus, Meig. Obscur. Abdomen annelé de blanc. Palpes et pieds obscurs. Culex fasciatus, Meig. Klassif. Long. 311. D'un brun noirâtre. Palpes et antennes noirâtres. Thorax à bandes noires et couvert de poils jaunes, courts. Abdomen noirâtre; segmens à base blanche. Pieds obscurs. Ailes sans tache. Le pétiole de la première cellule sous-marginale plus long que celui de la deuxième postérieure. Je rapporte sans certitude cette espèce au C. sylvaticus de Meïigen, celui-ci en différant par les palpes et les pieds d’un brun clair. 4. Cousin commun; C. pipiens, Lin., Fab., Lat., Meig. Thorax roux, avec deux lignes obscures. Abdomen d’un gris clair, annelé de brun. Pieds pâles. Gmel. syst. nat., 5, 2886, 1. Deg, ins., 6, 127, tab. 27.1 Réaum. ins., 4, tab. 45, 44. Geoff. ins., 2, 579, tab, 19, fol. 4. Schellenb. mouc., tab. 4r. Schr. ins. aust, spec. 980. — faun, boic., 3, spec. 2565. Long. 21 |. Palpes et antennes d’un brun obscur. Thorax d’un brun roussâtre , avec deux lignes obscures, peu distinctes. Abdomen d’un gris pâle, avec un anneau d’un brun obscur à l’extrémité de chaque segment. Pieds d’un brun pâle, avec les hanches et la base des cuisses roussâtres ; extrémité des jambes marquée d’un point blanchâtre. ( PI. 4, fig. 8). (218 ) Je ne sais si c’est par erreur que M. Meigen done trois lignes de long à cette espèce. Fort commun. ANOPHÈLE; ANOPHELES. Anopheles, Meig. — Culex, Lian., Gmel., Fab., Schr., Meig. Klassif. Mêmes caractères que ceux du genre Cousin, à l’exception des palpes qui sont de la longueur de la trompe dans les deux sexes; premier article très-court ; deuxième et troisième longs et cylindriques ; Les deux derniers courbés vers les côtés, com primés, velus extérieurement, et de la longueur, ensemble, du troisième. (PI. 4, fig. 8). La longueur des palpes qui égale celle de la trompe dans les deux sexes, tel est le caractère ignoré jusqu'ici que M. Meigen a récemment découvert dans le Culex bifurcatus de Linnée, pais dans nne seconde espèce, et qui l’a déterminé à instituer ce nouveau genre. Le reste de l’organisation paraît identique avec celle des autres Cousins; cependant une sem- blable modification ne se présente pas ordinairement seule dans les insectes, et je crois qu’un examen plus approfondi pourra offrir d’autres différences génériques. La forme en massue aplatie des deux derniers articles des mêmes palpes en est peut-être une. Il paraît y en avoir une autre dans lés écailles des ailes qui sont élargies d’un seul côté, tandis que dans les Cousins elles le sont de deux. Le nom d’Anophèle donné à ce genre signifie importun, et quelle que soit l’autorité de Linnée qui dit que le Culex bifur- catus ne pique pas, il est difficile de croire à son innocence en lui voyant tant de ressemblance avec les Cousins, qui méri- feraient tous à si juste titre le nom d’Anophiles. Cette assertion paraît d’ailleurs démentie parle passagesuivant de Réaumur : « Pendant que M.°"*"* les étudiait (ies Cousias) » pour faire Jes dessins qui sont gravés dans ce volume, elle (219) » Jeur offrait volontiers une de ses mains ; ils paraïssaient se » connaître en peau; ils préféraient ordinairement la sienne à la mienne. Pendant qu’elle observait un Cousin occupé à sucer son sang, elle crut lui voir quatre longues antennes, et elle m’en avertit sur-le-champ.... Nous ne pouvions man- » quer d’avoir envie de voir cette singularité, et, pour cela, » denous faire piquer de nouveau , à quoi nous réussîmes assez » vite. Nous nous plaçâmes favorablement, c’est-à-dire, dans » un endroit que d’autres auraient fui, et nous y eûmes bientôt SO SO % ÿ un plaisir qui, jusqu'ici, n’a peut-être été connu que de » nous, celui d’être tous deux piqués successivement par » trois ou quatre Cousins.... Nous... vimes que dans l'instant » même où le Cousin de la nouvelle espèce s’était fixé, deux » parties $e détachäient de dessus l’étui de la trompe, elles » ‘étaient presqu’égales en longueur à cet étui, etc. » S'il est vrai que les Cousins mâles ne piquent pas, ce passage ne peut concerner qu’un Anophèle femelle, muni, comme le mâle, de palpes aussi longs que la trompe. r. ANOpHELE bifurqué; 4. bifurcatus, Meig. ‘Ailes sans taclies. Culex'bifurcatus, Lian., Gmel., Schr., Fab. — trifurcatus, Fab. syst. antl., ent. syst. (Culéx'claviger, Fab. syst. anil., Meig. Klassif. Long. 511. Palpés ävéc lés deux derniers articles en forme de massue aplatie. Antennes des mâles à poils d’un gris brun. Le tour des Yeux blanc. Thorax cendré, avec une bande latérale d’un brun obscur de chaque côté et trois lignes obscures sur le dos. Abdomen gris à anneaux bruns. Pieds bruns; cuisses jau- nâtres. Balanciérs blancs. Ailes sans tâche. La couleur de la femelle est d’un brun jaunâtre. ‘Assez commün au invis de Mai. 2. ANOPHÈLE ailes tachetées; A. maculipennis, Meig. Ailes à cinq points obscurs. (220) Fi bifurcatus, Meïig. Klassif. Long. 5 |. Brun. Thorax marqué de quatre lignes pâles. Abdomen obscur , muni de deux crochets dans la femelle. Pieds obscurs, ayec les hanches et la base des cuisses roussâtres. Ailes à cinq points obscurs, comme dans le Culex annulatus. Je rapporte sans certitude cette espèce à l’4. maculipennis de Meigen, quien diffère par deux lignes obscures sur le thorax. SUPPLÉMENT. J. NÉMATOCÈRE ; NEMATOCERA. Mematocera, Meig. — Hexatoma, Lat. Tête petite. Front large. Bec court. Trompe peu saillante. Palpes saillans, courbés, de quatre artieles égaux. Antennes subsétacées, de six articles; le premier eylindrique, le deuxième cyathiforme, les quatre autres longs et égaux. Yeux ovales. Abdomen déprimé: Pieds menus. Balanciers découverts. Ailes couchées; deux cellules marginales , la première fermée; une sous-marginale petite; deux discoïdales; quatre postérieures. Deux genres de Tipulaires terricoles, les Nématocères, dont nous ayons une espèce à décrire, et les Anisomères, insectes du Portugal, présentent un caractère étranger au réste de cette section : leurs antennes n’ont que six articlesÿ mais, par les dimensions des quatre derniers, elles atteigneut la même Tongueur que dans les autres genres.Ms ont de grauds rapports avec les Dixas par Les palpes de quatre articles et parles ner- vures des ailes qui ne forment que deux cellules discoïdales; mais ils n’en ont que quatre postérieures au lieu de cinq. Les antennes des Nématocères ne sont pas aussi effilées que dans le genre Dixa ; el je les nomme subsétacées , à l'exemple de M. Latreille. M. Meigen les considère comme filiformes, et ce caractère lui a fourni le nom générique pres de nema, fil, et Leras, orue, (z21) 1. Némarocëre noire ; N. nigra, Meig. Noire. Hexatoma nigra, Lat. gen. crust. et ins. Long. 431. Noire. Front à deux tubercules. Ailes légèrement obscures; nervures noires. LASIOPTÈRE ; LastoPtERA. Lasioptera, Meig. — Cecidomyia, Meig. Klassif. — Deomyza, Meg. — Tipula, Linn., Gmel., Schr. Les deux premiers articles des palpes épais, ovales; les deux autres menus, cylindriques. Antennes velues, filiformes, de dix-huit, vingt ou vingt-quatre articles globuleux, sans pédicelle. Premier article des tarses tantôt fort court, tantôt plus long que les autres. Ailes frangées, à deux nervures. Le genre Lasioptère, très-voisin des Cécidomyies, s’en distingue particulièrement par la forme des antennes dont les articles ne sont pas pédicellés, et par les nervures des ailes dont l’extérieure manque. Parmi les espèces connues, M. Meigen a trouvé des différences dans le nombre des articles des an- tennes, et dans la longueur du premier article des tarses. Les ailes velues de ces petits insectes ont donné lieu au nom de Lasioptère. Leurs mœurs sont inconnues; mais l’analogie fait présumer qu’ils sont gallicoles. 1. LasroPTere albipenne; L. a/bipennis, Meig. Noir. Ailes blanches. Pieds comprimés. Cecidomyia albipennis, Meig. Klassif. Long. 11. Mâle : d’un noir luisant. Antennes de dix-huit articles. Cuisses et jambes comprimées; jambes postérieures d’un blanc luisant à la base; premier article des tarses fort court. Ailes blanches; bord extérieur obscur de Ja base au milieu, ensuite un point blanc, le restepâle. + CAMPYLOMYZE; CampyLomxza. Campylomyza, Wied., Meig. — Cecidomyia, Meig: Klassif, Trompe courbée. Palpes à articles coniques. Antennes fili formes, de quatorze articles dans les femelles; les deux pre- miers plus épais; les autres courts, cylindriques, finement velus. Trois yeux lisses. Pieds peu aliongés; premier article des tarses plus long que les autres. Ailes velues ; nervures comme dans les Cécidomyies, excepté une nervure transversale entre la costale et l’externo- médiaire, et une autre rudimentaire, qui part de celle-ci vers le milieu, et s’étend jusqu’à l'extrémité des ailes. Ce genre, institué par Wiedemann , a été placé par Meigen parmi les Tipulaires gailicoles; cependant la forme un peu épaisse du corps, la présence des yeux lisses, et même la dispo- sition des nervures des ailes paraissent indiquer plus d’analogie avec les Musciformes, et particulièrement avecles Scathopses. Les Campylomyzes doivent leur nom à la courbure de leur trompe. Leur petitesse extrême les offre difficilement à nos regards, et nous laisse ignorer leur manière de vivre. 1. Gawrycomyze bicolor; C. bicolor, Wied., Meig. Noir, Pieds testacés. Balanciers blancs, Long. il Femelle : tête noire, Antennes d’un brun noirâtre, Thorax noir, un peu luisant. Abdomen d’un brun noirâtre; bord postérieur des segmens pâle. Pieds d’un testacé foncé. Ba- lociers blancs. Ailes byalines, ——————————— Erniox clavipède; B. clavipes, Meis. D’un noir luisant, Jambes et tarses postérieurs du mâle.en massue. Ailes hyalines; stiomate noir. Hirtea Johannis, Meiïg. Klassif., Fab. syst. anti, Tipula J'ohannis, Gmel., Fab., Schr. faus. boic, Long.51. D'un noir luisant, légèrement velu. Jambes et premier article des tarses postérieurs en massue, Balanciers obscurs. Ailes hyalines; nervures costales noires ; stigmate noir. CA Suzie ornée ; $. ornata, Meig. D'un brua noir. Thorax à poils dorés (mâle), taché de blane changeant (femelle). Abdomen à taches latérales ceudrées. Pieds variés de noirûtre et de blanc. Atractocera regelationis, Meig. Klassif. Long. 15 —2l, Mâle : jambes blanches à extrémité obscure. Balanciers d’un jaune pâle. Femelle : tête blanche. Base de l'abdomen munie de longs poils blancs; derniers segmens luisans. Jambes antérieures à bande blanche; les autres de même, et les deux premiers articles des tarses à base blanche. SGrare Thomas ; $. Thomæ, Meig., Fab. Noir. Abdomen à bande latérale safranée. Ailes fuligineuses. Molobrus Thomæ, Lat. gen., 4, 263. Tipula Thomæ, Linn., Gmel., Fab. Tipule noire, Geoff., 2, 559, 12. Paoz. faun. germ., 59, 0. Long. 4 I. Noir. Abdomen à bande latérale safranée interrompue et plus étroite dans le mâle; bord postérieur des segmens jaune dans la femelle. Balanciers et pieds noirâtres; cuisses anté- rieures fauves. Ailes fuligineuses , irisées. x TrruLe nubéculeuse ; T. nubeculosa, Meig. Thorax cendré à bandes obscures. Abdomen livide. Ailes brunâtres, marbrées de blanc; stigmate testacé. Antennes obscures; les cinq premiers articles jaunes. (224) Tipula hortorum, Fab. — griseo-fusca, elc., Deg., 6, 156, 6. Long. 8— 10 1. Palpes bruns. Bec gris à bande latérale obscure. Front grise, Thorax cendré ; trois bandes obscures; l’intermédiaire quel: quefois divisée par une ligne noirâtre; une tache obscure derritre la suture; écusson et métathorax cendrés. Abdomen à bande dorsale et latérales obscures. Pieds jaunes; tarses bruns. Balanciers d’un jaune obscur. Ailes obscures marbrées de blanc, et particulièrement d’une tache près du stigmate qui est d’un brun testacé ; extrémité des ailes obseure. Trvuse noire; T'. nigra, Linn., Gmel., Fab., Meig. Noire. Ailes fuligineusés. Ptychoptera nigra, Fab. sÿst. antl., 21, 3. T'ipula verticillata, Fab. ibid., 28, 22. Tipule noire, etc., Geoff., 2, 599, 10. Scbr. faun. boic., 3, 25053. Long. 4 I. D’un noir luisant. Front et base dés antennes d’ün brun rougeâtre. Deuxième article des hanches et base des cuisses d’un jaune fauve. Ailes faligineuses; une tache plus claire près du stigmate noirûâtre. | D 4 pl 2 pl. æ # PHYTOGRAPHIE ET TAXÉONOMIE. L4 » Norice sur LES ZLYCOPERDON DE LiNNÉ, ET SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CARPOZOLUS, MICH., GENRE À AJOUTER A LAFLORE FRANÇAISE. Par M.J.B. H.J. Desmazières, Membre résidant. (7 rÉvRiEer 1823.) Di: que l’immortel Linné a publié la viagi- quatrième classe de son système, ou sa Cryptogamie, il s’est opéré une révolution totale dans la manière d’envisager les productions qu’elle renferme. C’est aux travaux de Bulliard, de Persoon, et de quelques autres savans distingués, que nous sommes redevables de l'heureuse innovation survenue dans l’étude de cette grande branche du règne végétal. Jusqu’alors, le respect que l’on, portait à celui qui avait long-temps tenu le sceptre de la science ne permettait point que l’on réfléchit sur plusieurs parties de ses ouvrages laissées défectueuses; on suivait très= exactement les routes qu’il avait tracées, sans oser jamais s’en écarter. Mais enfin, en rendant à Linné tous les honneurs qui lui sont dus, et sans enlever aucun fleuron de sa couronne; quelques botanistes, doués d’un coup-d’œil prompt et juste, de cette activité d’esprit qui ne connaît point le repos tant qu’il reste quelque chose à observer ou à découvrir, sentirent que l’on peut encore perfectionner, eu retouchant ou réformant plusieurs groupes créés par le naturaliste suédois, et qu’ilne 19 ve (226) * put to Mois ni tout décrire, puisqu'il aborda toutes les parties de rAotre naturelle qu’il sat peindre à grands traits, éclairé du flambeau de son génie. On aura une idée des bouleversemens survenus dans la Cryptogamie du Species plantarum, si l’on considère seulement une des familles de cette classe, les Fungus. Cet ouvrage les réunit en dix genres, et l’on en compte à présent soixaute- dix environ, selon les méthodes. Les genres adoptés ou formés par Linné étaient bien éloignés de pouvoir satisfaire pour ranger naturellement toutes les espèces observées depuis peu, et bien insuffisans même pour toutes celles qu’il y a décrites, entassées, pour ainsi dire, les unes sur les autres, quoique d’une organisation très - différente. Les Lycoperdon nous en offrent un exemple frappant : les caractères de ce genre, conservé par Batsch, Bolton, Schæffer, Jussieu, Bulliard, Ventenat, etc., consistaient en un peridium membraneux ou coriace, globuleux ou pyriforme, sessile ou stipité, lisse ou rugueux, nu ou entouré d’une sorte de volve s’ouvrant en étoile; d'abord charnu et solide intérieurement, ensuite creux et vide, après avoir lancé, par une ouverture plus ou moins régulière qui se fait ordinairement à son sommet, une poussière séminale très- abondante, verdâtre, pourpre ou noirâtre, et entremélée de filamens. Il est facile de s’aperceyoir qu’une organisation aussi variée pouvait présenter une série de caractères propres à établir, non-seulement de nouveaux genres, mais encore plusieurs ordres naturels, et que diverses espèces queil’on fit entrer dans les Lycoperdon (Lyc. epidendrum, Lyc. carpobolus, Lin., etc.), n’en avaient pas même le caractère le plus essentiel, con- sistant dans la substance interne charnue et solide, qui se transforme ensuite en une poussière abondante entremêlée de filamens. f Deux ordres, renfermant ensemble trente et un genres, résultat d'observations successives et plus exactes, ont été (25) + préséntés, en 1801, par M. Persoon; dans son Synopsis fungorum, comme les cadres dans lesquels les Lycoperdon de Linné et de ses imitateurs pouvaient trouver assez naturellement leur place: Dans ses Sarcocarpes, c’est-à-dire, dans les Angiocarpes charnus et pleins ; plusieurs espèces ont fait partie des genres Tuber et Sphærobolus (1), et dans les Dermatocarpes, c’est- à-dire, dans les Angiocarpes membraneux, coriaces ou velus, remplis de poussière intérieurement, toutes les autrés se sont distribuées dans les genres Battarea, Geastrum, Bovista, T'ulos- toma, Lycoperdon, Scleroderma, Lytogala, Diderma, Physarum, Trichia, Onygena, Uredo, Æcidium, etc. Le Lycoperdonradiatum, Lin., a été même rejeté dansles Gymnocarpes hyménothèques, sous le nom de Peziza radiata; mais Tode, avec raison, en éloignant ce petit champignon des Lycoperdôn, n'avait pas voulu le réunir au genre Peziza, et l'avait décrit, dés l’année 1590, comme un Sphærobolus; (Sph. rosaceus), genrè dans lequel il ne peut pas encore être placé. Enfin; le savant myco< logue cité plus haut, a reconnu, depuis la publication de son Synopsis fungorum, que ceite production, et quelques autres non moins singulières, devaient former un genre particulier qu'il à nommé Stictis, distingué des Peziza par les caractères suivans : « Coriaceo -membranacea, cupulæformis, sicca, » ligno immérsa, limbo prominente aut obsoleto.» (Myc. Europ.) Malgré toutes ces réformes, uiiles sans doute, on sentira facilement que chacun des deux ordres dont il est ici question présente encore des caractères divers trop importans pour ne pas être susceptibles de sous-divisions, ou plutôt pour être conservés tels qu’ils ont été présentés. Dans les Sarcocarpes, par exemple; l’organisation des Sclerotium et des Tuber est tout-à-fait différente de celle des autres genres de cet ordre: (1) Le genre Sphærobolus, Tode et Pers., est le même que celui que j'appelle Carpobolus: 15. . # (228 ) Ces fongosités sont uniquement formées d’une chair solide et compacte, danslaquelleles graines sont répandues; cette chair, dans le genre Tuber, paraît comme marbrée par la présence de veines dirigées en divers sens ; dansle genre Sc/erofium, elle est homogène et revêlue d'une écorce dure. Dans les trois autres £enres sarcocarpiens au contraire, c’est-à-dire, dans les genres Pilobolus, Thelebolus et Sphærobolus, les graines sont bien ausei réunies en un corps charnu, mais toutes les parties de ces Cryptogames n’ont point cette consistance, et les plus extérieures présentent les enveloppes membranacées des Dermatocarpes. Les membranes s’écartent ou s’entr’ouvent même comme dans ce troisième ordre, avec lequel ces fungus anomaux ont les plus grands rapports. D’un autre côté, la présence ou l'absence des enveloppes séminifères dans les Dermatocarpes, offre un caractère majeur qui ne permet pas de réunir en un seul groape les productions très-nombreuses comprises dans cet ordre. D’après ces considérations, et quelques autres qu’il n’entre pas dans le plan que je me suis proposé de développer ici, je pense qu’il serait plus conforme aux principes d’une bonne classification d'établir quatre ordres dans lesquels viendraient se ranger plus naturellement les espèces du genre Lycoperdon de Linné, ainsi que tous les genres des deux ordres dont je viens de parler. Le premier ordre aurait pour caractères : graines ou capsules se présentant sous la forme de poussière extrêmement fine non entremélée de filamens, toujours dépourvues d’enveloppe propre ou peridium, mais le plus souvent recouvertes ou entourées par l’épiderme des plantes sous lequel naissent la plupart de ces champignons parasites. Les deux genres Puccinia et Uredo le formeraient en entier. Le genre Bullaria de M. de Candolle trouyerail ici sa place, s’il était utile de le conserver; mais il est évident que l'espèce unique qui le compose ne peut être (229) ® séparée des Puccinia, dont elle ne se distingue que par la station bien insuflisante pour former seule un caractère géné- rique. Get ordre serait très-bien placé en tête des Sarcocarpes, pour offrir un passage naturel aux Gymnocarpes, dans une méthode qoi commencerait par cette dernière classe. Le deuxième ordre réunirait les champignons à graines ou capsules très-nombreuses, souvent entremélées de filamens, et se présentant toujours, dans le parfait développement, sous la forme de poussière fine et très-abondante renfermée dans un réceptacle ou peridium composé de membranes simples ou doubles, et de formes ou de consistances diverses, mais faisant toujours partie de le plante même. Cet ordre, assez nombreux et susceptible de bonnes divisions, commencerait par les genres Æcidium (1), Rastelia et Peridernium, Link., présentant un passage naturel des Uredo du premier ordre à celui-ci, qui renfermerait encore tous les autres genres dermatocarpiens, auxquels il faudrait ajouter les Pisolethus de l’auteur que je viens de citer. Le troisième ordre serait composé des trois dernier$ genres des Sarcocarpes, c’est-à-dire, des Pilobolus, Thelebolus et Sphærobolus, auxquels viendrait se réunir le genre Cyathus, sous les caractères suivans : graines ou capsules constamment (1) Quelques naturalistes, et particulièrement M, A. Brongniart, pensent que le peridium des Æcidium est uniquement formé par Tlépiderme soulevé de la feuille, lequel, en s’épaississant, forme autour des capsules une sorte de cupule charnue ou membraneuse. Des observations microscopiques qui me sont propres ne m'ont pas conduit à partager cette opinion, parce que je n'ai pu reconnaître dans ce peridiu® , toujours d'une couleur différente de celle de la feuille, l'organisation anatomique de son épiderme mince et diaphane que l’on retrouve encore très-visiblement en cet état dans les genres Puccinia et Uredo. D'ailleurs, quelle que soit la manière de considérer l'enveloppe des capsules dans les Æcidium, ce genre devra toujours êtte placé entre les Uredo et les véritables Lycoperdonées. & (230 ) amassées en un Corpuscule charnu, sphérique ou lentiforme, (vesicula seminifera de Tode et de Persoon), porté ou enve- doppé par un réceptacle ou peridium membranacé de formes ou de consistances diverses. Enfin, le quatrième ordre pourrait être défini : graines ou capsules souvent presque inapercevables, éparses dans une masse charnue et solide composant la plante entière, qui est quelquefois Tevèlue d’une écorce noire et dure. C’est ici que les Sclerotium et les Tuber trouveraient leur place. Les prolongemens filamen- teux des Erysiphe et des Rhizoctoma rejettent ces genres dans un ordre voisin de celui qui renferme les Bissus. Mon but n’étant pas de présenter actuellement une nouvelle distribution des champignons, je n’ai pas voulu créer des noms particuliers pour désigner les groupes que je viens de signaler. D'ailleurs, ces observations ne doivent être consi- dérées que comme une portion de l’ébauche d’un travail complet que je prépare sur cet objet : je ne les étendrai pas davantage. Peut-être les trouvera-t-on déjà trop longues ou déplacées; cependant, je les ai crues nécessaires pour faire ressortir plus distinctement les caractères du troisième ordre dans lequel se trouve le genre qui va m'occuper, c’est-à-dire, le genre Carpobolus, encore peu connu, parce qu’il n’a pu être observé que par un très-petit nombre de botanistes. Ce troisième ordre, ainsi que je l'ai dit plus haut, est composé des genres Cyathus, Pilobolus, T'helebolus et Carpo- $olus (Sphærobolus, Pers.). Je caractérise ce dernier : graines amassées en un seul corpuscule charnu, sphérique et sessile, enveloppé d’une volve membraneuse, très-mince, qui, dans le parfait développement, se crève, se replie sur elle-même, et lance au loin le corpuscule charnu. Cette enveloppe est entourée elle- même par un peridium ou sac extérieur globuleux et épais, divisé gu sommet en plusieurs dents droites ou ouvertes en étoile, Ji se distingue parfaitement bien du genre Cyathus, en ce (231 ) . que dans celui-ci les graines sont, dans une même coupe; amassées en plusieurs corpuscules pédicellés et lentiformes; des genres Pilobolus et T'helebolus, par la conformation du récep- tacle : dans Les Pilobolus, e’est un pédicelle grêle et hydrophore, c’est-à-dire, se terminant par une vésicule pleine d’eau, surmontée du corps charnu (1); dans les Thelebolus ce récep- tacle n’est, comme dans les Trichia, qu’une membrane mince, étendue et commune à plusieurs individus sessiles, globuleux ; ouverts au sommet en un orifice arrondi et entier. Le genre Carpobolus, au premier coup-d'œil, paraît aussi très-voisin des Geastrum; c’est absolument la même structure; mais il en difftre essentiellement par la substanceinterne qui, dans ceux- ci, se convertit en une poussitre séminale, abondante et dispersible, entremêlée de quelques filamens. C’est à Micheli, qui en 1729 publia ses Mova plantarum Genera, que nous devons la première connaissance du genre qui m'occupe. Dans cet ouvrage profond et étonnant, qui répandit tant de lumière sur l’histoire des champigtiôn:, il lui donne le nom de Carpobolus, de deux mots grecs qui signifient fruit et je jette, je lance, (fungus qui lance son fruit). Quoiqu'il fût très-bien caractérisé par ce botaniste, Linné crut que l’espèce unique qu’il renfermait devait être réunie aux Lycoperdon, et ik la décrivit, dans son Species plantarum, sous le nom de Lyc. carpobolus. À son exemple, Haller, Batsch, Sowerby et OEder partagèrent la même erreur et commirent la même faute; cependant, dès l’année 1763, Adanson, dans oo (1) La place de ce petit fungus très-curieux, que Scopoli nous a fait connaître le premier, sous le nom de Mucor obliquus (FI. carn.; 1.2, p.494), ne me paraît pas encore bien déterminée : il s'éloigne des autres genres de l’ordre par la forme bizarre de son réceptacle, et surtout par le corps charnu, non enveloppé mais simplement supporté par cet organe. e (232) ses Familles des plantes, puis Willdenow, dans sa Flora bero- linenSis publiée en 1787, rétablirent le genre Carpobolus de Micheli. On regrette que Tode, qui observa avec tant de soins les petites fongosités qui croissent dans le duché de Mecklen- bourg, en reconnaissant l’existence de ce genre , lui imposa, sans raison, le nom de Sphærobolus, consacré à son tour par Gmelin dans son Systema naturæ, et par Persoon dans son Synopsis fungorum. Ce nom, tiré aussi des deux mots grecs qui signifient sphère, je lance, ou si l’on veut jet de sphère, est sans doute, quoiqu’en ait dit Tode, moins expressif que le premier; je ne l’adopterai donc point. Faire revivre le nom créé par Micheli est une justice que tout homme impartial aimera à rendre à ce sayant céltbre, et si l’on veut éviter une partie de la confusion qui menace les sciences naturelles, et sur-tout la botanique, il faut absolument établir en principe que lorsqu'un nom a été imposé à un être quelconque, on doit religieusement le maintenir, dès qu’il n’est ni ridicule, ni barbaïe}, dès qu’il ne donne pas une idée fausse de cet être; c'est un titre sacré que personne n’a le droit d’anéantir. . Les auleurs que je viens de mentionner sont les seuls, je crois, qui aient parlé de la Carpobole; quelques-uns d’entre euxne l’ont même pas vue, et n’ont pu conséquemment ajouter aux descriptions qu’en avaient données leurs prédé- Cesseurs. Quoi qu'il en soit, cette petite Cryptogame excitera la curiosité et fixera toujours l'attention des botanistes qui pourront la rencontrer, var sa manière de lancer au loin ses semences réunies sous forme de petite bombe. Le savant professeur de Florence que j’ai cité, ajoute à sa description : « Dum generis hujus plantas perlustraremus plura olim ligni » marcidi frustula Carpobolis onusia. Arcula lignea ulnam longa, » dimidiam vero lata, atque alta inclusimus, ea vero in cubiculo » nostro deposila, nocte insequente non aliter ac talitra percussa » creberrime insonuit, Reperti deinde mane fructus operculo, vel (233) » parieti undique adhærentes,» Ce bruit, entendu par Micheli, et qu’il compare à celui que produit une chiquenaude. est vraiment bien extraordinaire dans un aussi petit être; et l’on aurait peine à croire au merveilleux de cette histoire, si elle n'était pas rapportée par un observateur aussi exact et aussi ïincère. Le genre Carpobolus n’est composé jusqu’à présent que de deux espèces : la première est nommée Lycoperdon carpobolus par Linné, et Sphærobolus stellatus par Tode; la seconde , que je nomme Carpobolus cyclophorus (de deux mots grecs cercle et je porte), n’a pas encore été décrite; je l’ai trouvée, ainsi que l’autre, dans les environs de Lille. Voici ses caractères : Carpobole porte-cercle. Carpobolus cyclophorus, N. Elle se présente sous la forme d’une petite boule de trois à quatre millimètres de diamètre. Sa première enveloppe, d’une couleur fauve, est épaisse, charoue, légèrement velue en dehors, (vue à la loupe), arrondie à la base, et fendue au sommet . én six, quelquefois en sept ou huit divisions dentiformes. Elle renferme une membrane ou volve fort mince, blanche, sphé- rique, marquée horizontalement et dans son milieu d’un grand cercle d’un rouge orangé très-vif; cette membrane se crève dans le parfait développement, se replie ensuite sur elle-même, puis disparaît. En s’ouvrant, elle a livré passage au Corpuscule charnu , formé par la réunion des semences sous da forme d’une très-petite vésicule ronde et brune. Cette espèce croît sur la paille humide, je l’ai rencontrée en automne dans les bois de Verlinghem. Observée chez moi pendant quelques jours, elle m’a présenté une propriété hygrométrique assez remarquable, en resserrant très-sensiblement les divisions de sa première enveloppe quand Pair était sec, et les étendant lorsqu'il était chargé d'humidité. J’ai pu saisir aussi l'instant favorable où l'enveloppe interne, se retournant avec élasticité, projette au loin le globule qu’elle renferme comme une bombe qui sort de son mortier. (254) La Carpobole étoilée diffère principalement de cette espèce par sa couléur un peu plus jaunâtre, par sa grandeur, sa forme plus alongée, ses divisions plus courtes et plus larges. et surtout par l'absence de la ceinture rouge; j'ajoute que sa Station n’est pas la même : elle croît sur les étocs, les char- pentes à demi-pourries, et sur la sciure de bois humide dans laquelle elle est enfoncée; la Carpobole porte-cercle, au contraire , se trouve sur les chaumes des graminées. Je joints à l'exposé des caractères des deux espèces les figures de ces petits fungus dans tous leurs âges. En cryptogamie, il faut absolument développer la description par de bonnes figures : on pourra sans elles approcher du but, mais on ne devra se flatter d'y atteindre que lorsque ces deux moyens se prêteront un secours mutuel. La représentation fidèle de la gature frappe et se retient mieux que tout ce que l’on peut dire dans les diagnoses les plus exacts, Bulliard, qui a passé une partie de sa vie à l'étude des cham- pigno! n’a pas connu les deux plantes que je viens de mentionner; elles n’ont point été décrites par M. de Candolle, et devront être ajoutées à la Flore française. EXPLICATION DES FIGURES. Figure 1. Carpobolus cyclophorus, N. a. Fungus de grandeur naturelle et dans différens âges. 6. Fungus vu à la loupe dans son parfait déve- loppement. c. Fungus vu à la loupe après avoir lancé ses graines. è d. Goupe verticale qui fait voir le corpusculecharnu. Figure 2.° Cdrpobolus stellatus. a et ë. Fungus de grandeur naturelle et grossi à la loupe. €. Coupe verticale. PHYTOGRAPHIE. Sur LE Romex Nemorosus, Schrader, Et sur Le RUMEX NEMOLAPATHUM, Lin. fils, suppl. é Par M.J3.B.H.J. Desmazères, Membre résidant} ’ (21 mars 1823.) Quoreur depuis un demi-siècle la botanique soit générale- ment cultivée, et que plusieurs savans aient cherché à nous faire connaître toutes les plantes qui croissent spontanément dans quelques parties de la France, et même dans tout ce royaume, nous voyonsique l’on découvre encore de temps en temps, dans nos départemens, des espèces échappées aux recherches de ceux qui les explorèrent; soit parce que ces espèces y étaient alors peu répandues, soit parce qu’elles s’y sont naturalisées depuis, soit enfin parce qu’elles furent prises pourd’autresaveclesquellesellesonthbeaucoupderessemblance. Le Rumex nemorosus est du nombre de ces plantes qui restent encore méconnues, parce qu’il a un certain rapport de conformité avec le Rumex nemolapathum qui croît dans les mêmes lieux. Cependant, malgré ce rapport apparent, il présente , ainsi que je le démontrerai, des caractères qui lui sont propres; c’est faute d’en avoir fait l'examen qu'il n’a pas été mentionné par les botanistes français, et que M. de Can- dolle, dansle supplément à sa Flore, le décrit incomplètement, et ne l'indique, d’après une note inédite de M. Koch, que dans les environs de Kaiserslautern, quoiqu'il soit fort commun dans les environs de Paris, dans le nord de la France, et très= probablement dans toute la France même. (256) Persuadé que quelque peu important que semble être un travail, il est toujours d’un intérêt quelconque toutes les fois qu’il peut ajouter à nos connaissances, je vais donner une description exacte et complète de cette espèce, afin qu’elle ne soit plus confondue avec ses congénères. La racine du Rumex nemorosus est fibreuse, ordinairement formée par trois ou quatre divisions principales, cyliudriques, sqie pivotantes, d’une couleur rousse en dehors, d’un jafe pâle intérieurement, et garnies de quelques fbrilles noirâtres; sa saveur est très-amère. Elle donne naissance à une ou plusieurs tiges herbacées, pleines, hautes de huit à douze décimètres, droites, assez roides, cylindriques, sillon= nées, épaisses de cinq à huit millimètres à la base, glabres comme toutes les autres parties de la plante, et quelquefois colorées d’une teinte rougeâtre assez remarquable. Les rameaux qui les garnissent dans presque toute leur longueur sont épars, effilés. et dressés, c’est-à-dire, qu'ils forment à leur point d'insertion un angle de vingt à quarante degrés; les inférieurs sont longs de quatre à six décimètres, et portent quelques. ramilles éparses et aphylles; ceux qui suivent vont en dimi- auant de grandeur jusqu’au sommet dela plante, où ils sont simples, nus, ou seulement garnis d’une feuille ou deux vers leur base : ces derniers rameaux atteignent à peine un ou deux décimètres de longueur. Les feuilles sont simples, éparses ou presque alternes, horizontales, oblongues, lancéolées, ter- minées en pointe ordinairement émoussée ; celles situées à la partie inférieure ou vers le milieu de la tige, sont subcordées à la base; les supérieures, et surtout les raméales, sont quel- quefois atténuées sur le pétiole, où un de leur côtése prolonge souvent plus que l’autre : elles sont toutes glabres, assez minces, d’un beau vert aussi intense en dessus qu’en dessous ; traversées dans leur longueur par uné forte nervure saillante ; entières, mais paraissant légèrement crénelées en leurs bords (237) par l'effet de tres-petites ondulations fort rapprochées. Leur pétiole est semi-cylindrique, sillonné, long d’un ou deux centimètres, et muni à la base d’une membrane sèche et roussâtre qui entoure la tige en forme de gaîne. Les feuilles de la partie inférieure de cette tige sont longues de dix à quinze centimètres, sur une largeur de trois à quatre centimètres; elles vont en dimicuant de grandeur à mesure qu'elles appro- chent du haut de la plante, de sorte que les plus petites, qui sont placées au bas de ses dernières ramifcations, sont presque sessiles et n’ont guères plus de deux à trois centimètres de longueur. Les fleurs paraissent à la fin du mois de Juin, ou au commencement du mois de Juillet; elles ont atteint leur parfait développement au mois d'Août : elles sont disposées en verticilles dans toute la longueur des ramilles et des der- niers rameaux qui re présentent des espèces d’épis non feuillés, ou seulement munis d’une feuille ou deux à leur partie infé- rieure. Ces verlicilles sont écartés de trois centimètres dans le bas des ramilles, et d’un centimètre environ vers leur milieu; ils se trouvent très-rapprochés au sommet. Les petites fleurs qui composent chacun d’eux sont hermaphrodites, pendantes, conglobées au nombre de quinze à vingt, et portées par des pédoncules horizontaux, filiformes, et ayant depuis un jusqu’à quatre millimètres de longueur dans le même groupe. Le périgoneest persistant, formé de six parties: lestroisextérieures sont très-petites, ovales et dressées ; les trois intérieures, qui enveloppent le fruit, sont oblongues, assez étroites, très- obtuses, entières; et l’une d’elles seulement porte, presque à sa base, un gros tubercule sphérique ou ovoïde, blanc ou rougeâtre, selon le degré de développement. Les étamines, comme dans tôutes les espèces du genre Rumex, sont au nombre de six, à filamens très-çourts et capillaires; leurs anthères sont droites et biloculaires. L’ovaire porte trois styles filiformes et réfléchis, chargés de stigmates laciniés. (258) Là carcérule est uniloculaire, monosperme, trièdre, brune et luisante. L’embryon est latéral; et tourné autour d’un endos- perme farineux et blanc; sa radicule est supérieure et presque cylindrique. Cette plante est vivace, inodore, et d’une saveur amère; on la trouve très-communément dans les vergers, dans les bois, et quelquefois sur le bord des fossés du nord de la France ; je l’ai aussi observée dans les environs de Paris. On voit, d’après cette description, que notre Rumex nemo- rosus est assez bien caractérisé par la phrase de Schrader, que l’on peut mettre en opposition à celle que M. Persoon 4 donnée, dans son Synopsis plantarum, pour le Rumex nemo- lapathum. Voïci ces phrases : « Rumex nemorosus. Floribus hermapbroditis; valvulis » oblongis, obtusis, integerrimis; unicä graniferä; foliis lan= ceolatis. » Schrader, Cat. Hort. Gœtt. « Ruinex nemolapathum. Valvulis linearibus, obtüsis, inte- ÿ » gerrimis, omnibus graniferis; verticillis glomeratis; foliis » inferioribus cordato - lanceolatis, superioribus lanceolatis » undulatis. » Pers., Syn. plant. 1l résulterait de ces diagnoses, établis par deux botanistes céltbres , que le caractère différentiel des deux espèces con sisterait presque uniquement dans la présence ou l’absence des grains ou tubercules sur les deux autres valves externes du périgone ; mais, ainsi que je le prouverai plus bas; ces plantes présentent encore d’autres différences constantes. Ce caractère, d’ailleurs, serait suffisant saus doute; je le crois naturel : les : anciens faisaient deux genres des Rumex, les Lapathum et les Acetosa; ce dernier était distingué parses fleurs le plus souvent dioiques, par une saveur acide, et par ses valves dépourvues de graïi s. Si l’on remarque que cet organe matique quelquefois à cerlaiaes fleurs. sar le même pied où or le trouve, c’est que ces fleurs ne sont pas aussi avancées que celles qui portent des grains : il est bien reconnu que ces corps glanduleux se (259) développent seulement lorsque les valves prennent plus d’ae- croissement, ce qui a lieu ordinairement après la fécondation. MM. Willdenow et Persoon pensent comme moi à cet égard, puisqu'ils n’ont pas confondu, ainsi que l’ont fait quelques auteurs , le Rumex aquaticus, Lin., dont les valyes sont nues, avec le Rumeæ hydrolapathum, Aït., qui est gra@ifère. Quoi qu’il en soit de l’opinion que chacun peut avoir sur ce point, les deux espèces qui font l’objet de cette Notice diffe- rent, ainsi que je l'ai dit, non-seulement par le caractère fourni par les grains, mais encore par un port particulier facile à saisir : dans le Rumex nemolapathum, les rameaux sont moins grêles, plus courts et plus ouverts que dans le Rumex nemorosus ; ils forment avec la tige un angle de quarante à quatre-vingts degrés, et sont feuillés, dans toute leur longueur, presque jusqu’au sommet même où les feuilles florales n’ont plus que cinq millimètres environ de longueur. Les verticilles de fleurs, accompagnés chacun d’une petite feuille, sont ua peu plus rapprochés que dans le Rumex nemorosus; de sorte que cetle feuille, dressée contre le rameau, égale ou surpasse même le plus souvent la distance qui existe entre le verticille qu’elle accompagne et le troisième situé immédiatement au- dessus. Dans l’autre espèce, au contraire, la longueur d’une feuille raméale est teile que cette feuille, dressée contre la division d’où elle a pris naissance, égale ou dépasse peu le verticille situé immédiatement au-dessus. La forme même des tubercules peut aussi concourir à distinguer ces deux plantes : ils sont ovoïdes et oblongs dans le Rumex nemolapathum, et sphériques ou ovoïdes dans le Rumex nemorosus. Le Rumex nemorosus étant commun dans presque toute la France, il est certain que s’il n’a pas été décrit par nos bota- nographes, c’est qu’ils “nt confondu cette plante avec le Rumex nemolapathum. Je pense que les détails dans lesquels je viens d'entrer sufliront pour distinguer désormais ces deux espècess (240) et que la première ne sera pas mise au nombre de celles que l’'amour-propre de quelques auteurs cherche assez souvent à introduire dans la science, mais qu’un examen tant soit peu rigoureux fait bientôt évanouir. J’accompagpe cette Notice d’un échantillon de chacune de ces plantes, LR être déposé dans l’herbier de la Société. Lage 225 SUR LE GENRE MYCODERMA, (Pers., Myc., Eur.) Par M. J. B. H. J. Desmazères, Membre résidant: (4 Avriz 1823.) C: gente; que M. Pérsoon viént de créer dans:son dernièr ouvrage sur les champignons, .est sans doute un des plus obscurs de la Mycologie; peut-être même n’existe-t=il point dans la nature, ainsi que je suis conduit à le penser, d’après la série d'observations qué j’entreprends en ce moment sur les productions qui le composent. Les noms et les caractères donnés aux espèces que ce savant à signalées ne paraissent pas satisfaisans, et sont par trop vagués pour être admis définiti- vement. En attendant que mes nouvelles recherches, ou celles des cryptogamistes viennent jeter quelques lumières sur ces êtres, je les distinguerai, comme on l’a fait pour les Uredo et les Puccinies, par les noms des liquides sur lesquels ils se développent; et je me bornerai à dire aujourd'hui, qu’en général les Mycodermes se montrent, à la surface de piu- sieurs fluides ou substances très-humides, sous l’apparéènce de petites pellicules orbiculaires et molles, qui peu à peu acquièrent plus d’étendue, plus d'épaisseur et de consistance. Dans cet état, elles paraissent comme des peaux homogènes, unies ou bosselées, et quelquefois plissées, selon leur âge ou selon qu’elles sont plus ou moins humides. Ces peaux sont presque toujours blanchâtres dans leur premier dévelop- pement, mais elles participent ensuite de la couleur de 16 (242) liqueur qu’elles surnagent. Voici les espèces ou variétés que nous pouvons observer le plus souvent : ë Myconenma AcErosÆ cocrÆ, N. Mycoderma ollare, Pers. Se trouve surles feuilles de l’oseille cuites et:conservées. Mycoperua vinr, Vallot. Mycoderma mesentericum el Mycoderma lagenæ, Vers., Myc., Eur. Se trouve sur le vin exposé à l’air, -ou dans les bouteilles en vidange. Myconenwa cervisiÆ, N. Se trouve sur la bière exposée à l'air, ou dans les tonneaux même; on dit alors, dans notre pays, qu’elle est en matons ou en fleurs. Mycoperma ATRAMENTI, N. Cette production, que j’ai étudiée il y a déjà cinq ou six àns, se trouve sur l'encre dans nos cornets. MYcopErMa succi cErasORUM, N. J'ai observé cette Mycoderme sur le suc provenant de cerises cuites et conservées dans des’ bouteilles. Le savant Persoon, à qui je l’ai fait con- naître, lui a donné le nom de Mycoderma pergameneum, qui ne peut être admis, parce qu’elle acquiert, dans son déve- loppement parfait, une épaisseur de trois ou quatre milli- mètres, et que ce nom, d’ailleurs, pourrait mieux convenir à d’autres éspèces. J'ai encore trouvé des Mycodermes sur des vieux bains de teinture de roucou, sur des décoctions de noix de galle, etc. J'en ferai connaître les caractères dans un nouveau travail que j'entreprendrai sur ces productions (1). a on, A qe uen + teens 5 | ut (1) Au moment où l’on imprime cette Note, M. Desmazières publie, dans le troisième fascicule des Plantes cryplogames du nord de la France, et dans un Mémoire ayant pour titre : Recherches micros- copiques el physiologiques sur le genre Mycoderma, de nouvelles espèces de Mycodermes et de nouvelles observations, d’après lesquelles il rapporte ce genre au règne animal. MÉMOIRE SUR L'INSERTION DES ÉTAMINES DES CRUCIFÈRES : Par M.Thém. Lesrisounois, Membre résidant. (5 DÉCEMBRE 1923.) Ja essayé de prouver, dans un autre Mémoire ; que les fruits des Papavéracées; si dissemblans en apparence; sont cependant tous organisés sur le même modele, que le caractère indélé= bile de tous est d’avoir les trophospermes intervalvaires et que le mode primitif de leur structure est, par conséquent, analogue à celui du fruit des Crucifères. Dans un Mémoire subséquent, je me suis attaché à démontrer que le caractère primordial des fruits siliqueux consiste, en effet; dans leurs trophospermes intervalvaires, et que ces fruits ne peuvent; en aucune manière, être formés. par la soudure de deux fruits provenant d’une même fleur. Pour détruire toute objection possible contre la donnée premiére, éontre le mode de structure; que nous regardions comme constituant l’essence de la silique, il était nécessaire d'établir que celte espèce de fruit ne peut non plus être le résultat de la soudure de plusieurs fruits provenant de plusieurs fleurs distinctes. En vérité, cette supposilion n’a jamais été faile; mais comme quelques botanistes ont pensé que la fleur des Cruciféres est formée par la réunion de trois fleurs; il peut n’être pas inutile de démontrer que les fruits n’ont pu se souder en un seul. Les preuves qui me serviront à établir cette vérité étant fournies par l'insertion des étamines; je dois m'occuper Préalablement de ce sujet; ce ne sera que subsidiairement que je donnerai le dernier complément aux idées que j'ai émises sur la nature des fruits siliqueux, 16 (244) Dans les Crucifères, les étamines, au nombre de six, quairé grandes et deux petites, constituant la tétradynamie de Linné, sont insérées sur un prolongement du pédoncule qui sert de support à l’ovaire. Elles sont placées d’une manière analogue dans les Papavéracées; mais dans les Crucifères, le mode d'insertion est déterminé par la présence de petites glandes qui constituent une espèce particulière de disque, à laquelle Richard, ce botaniste que distingue si éminemment la profondeur de ses observations, donna le nom d’Épipode : de là l'insertion qui nous occupe fut appelée épipodique. Maïs la disposition de ces glandes, qui donne un caractère qu’on ne retrouve dans aucun autre ordre de végétaux que les Cruci- fères, n’a pas été décrite avec exactitude; je vais donc m’efforcer de préciser avec soin leur arrangement particulier, qui fournit le moyen le plus précieux de reconnaître une des familles les plus naturelles du règne végétal, et qu’on a essayé d'employer aussi dans la distinction des genres. Les deux petites étamines, interposées de chaqué côté entre les deux paires de grandes, placées vis-à-vis les valves da fruit, et correspondant aux divisions bossues du calice, sont insérées un peu plus bas que les grandes : c’est là la cause de la gibbosité de deux phylles calicinales. Ces deux étamines sont toujours placées sur la substance même d’une glande; quelquefois elles sont au centre même de la glande, comme dans le Cheiranthus Cheiri : dans cette position , la glande forme parfois une saillie de chaque côté, de sorte que la petite étamine paraît placée entre deux glandes : cela s’observe dans le Cochlearia Coronopus (1) ; d’autres fois, et c’est le cas le plus fréquent, elles prennent naissance sur le bord inférieur de Ta glande, de sorte que celle-ci paraît supérieure à l’étamine, comme dans le Sisymbrium murale, le Brassica campestris, etc. (1) Dans lA4/yssum calycinum, etc. La glande se prolopgede chaque côté en un processus filiforme, (24) Enfin, mais ce cas est fort rare, l’étamine peut naître sur le bord supérieur de la glande, qui alors paraît inférieure : j’ai observé cette insertion dans une espèce d’Arabis (Arabis alpina?) qui présentait une disposition singulière : la glande s’allongeait beaucoup inférieurement , etparvenait jusqu’au fondde la le cavité des folioles calicinales correspondantes. Ainsi, dans ces trois manières d’être, on voit toujours les petites élamines sortir de la substance même de la glande qui leur appartient. Il n’en est pas de même relativement aux grandes étamines : celles-ci, au nombre de quatre, disposées par paires, vis-à-vis les sutures du fruit, et correspondant aux pétales, sont insérées un peu plus haut que les petites étamines, de sorte que les divisions du calice qui répondent à leur inter- alle sont parfaitement dressées. Ces deux paires d'élamines ne sont jamais portées sur une glande. Quelquefois cependant, comme daos les Brassica, les Sisymbrium, etc., au-dessous d'elles, vis-à-vis leur intervalle, et par conséquent vis-à-vis le sépale correspondant, se trouve une glande; elle est quel- quefois extrèmement petite, ce qui fait qu’elle existe réelle- ment plus souvent qu’on ne le croit : j’ai Constaté sa présencé dans un grand nombre d'espèces dans lesquelles les auteurs l’ont méconnue. Cette glande est quelquefois partagée en deux parties, qui sont ainsi presque placées vis-à-vis chacune des grandes étamines. D’après ce que nous avons dit, on voit que cette glande est fort différente, par sa position, de celle qui accompagne cha- cune des petites étamines, puisqu’elle n’a aucun rapport avec l'insertion, que sa substance est constamment distincte de celle des étamines, et qu’elle leur est toujours extérieure. La conséquence la plus légitime qu’on puisse peut-être tirer de ces faits , c’est que si l’on veut rapprocher la fleur des Cruci- fères des fleurs régulières , il faut adwettre que primitivement elles doivent avoir huit étamines, et que la glande qui se (246) trouve placée sous chaque paire des grandes étamines, est ung étamine avortée. En effet, lorsque le nombre des étamines est double de celui des pétales, elles sont toujours alternative- ment placées vis-à-vis les pétales etles divisions du calice : or, on remarque précisément que les grandes étamines correspon- dent aux pétales, que les petites sont placées vis-à-vis deux des divisions du calice, et que les glandes qui accomyagnent les grandes étamines sont opposées aux deux autres divisions. On observe, de plus, que ces deux glandes sont un peu plus inférieures que les grandes étamines, par conséquent sur le même plan que les petites. Elles ont donc la plus grande analogie avec ces dernières, soit par leur situation vis-à-vis les phylles du calice, soit par le plan de leur insertion. On aimerait d'autant plus encore à les regarder comme des Étaminesavortées, que les petitesétaminesayortentelles-mèmes dans certaines Crucifères, comme dans le genre Tberis. S’il en est ainsi, on ne peut supposer, pour ramener la fleur des Cruci- fères àun type régulier, qu’elle est formée par la soudure de trois fleurs dont plusieurs parties avortent. Par conséquent, la silique ne peut être formée par les fruits de plusieurs fleurs greffées. Mais, dans la supposition même que la fleur des Crucifères est formée de trois fleurs soudées, on pourrait encore prouver que le fruit n’a subi aucune altération dans cette greffe natu- relle, et que la silique n’a pas été formée par la soudure de deux fruits. Un fait assez curieux , que j’ai recueilli, me semble propre à établir cé que j’avance. J’ai observé un individu du Cheirenthus Cheiri, cultivé dans le jardin botanique de Lille, dont toutes les fleurs étaient pourvues de huit étamines : les deux étamines surajoutées ayaient une position remarquable, elles étaient placées en dedans des deux petites ; or, admettons painstant (1),admettons, dis-je, que chacune des deux petites UT de (1) Ce que je ne crois pas, parce que les deux étamines, au lieu d'être opposées , s'ouyraient toutes deux en dedans, autant que je me Je rappelle. (247) étamines représente une fleur tétrandre, dont les autres parties sont avortées, et que, dans le cas que j’ai rapporté, deux des étamines se soient développées ; ces deux étamines devant être osées, si le fruit, ou seulement une portion de cet organe “existe, il doit se trouver placé au milieu des deux organes mâles, il doit être séparé du fruit de la fleurécentrale par . l'étamine interne : il est donc de toute impossibilité que ce fruit central soit formé par aucune partie des fruits des deux fleurs latérales , et que la silique provienne de plusieurs fruits. Mais il est inutile que je m’arrête sur cet objet, puisqu’on n’a encore réuni aucun fait en fayeurtde la supposition dont il s’agit. Je n’ai voulu dire qu’un seul mot sur les élémens originels de la fleur des Crucifères : mon seul but aujourd’hui était de tracer une description exacte de l'insertion des éta- mines. Je regarde cette exposition précise des faits comme importante, car lors même que la théorie qu’elle a servi à étayer ne serait pas vraie, la connaissance positive du mode siagulier d'insertion propre à la famille des Crucifères est encore très-précieuse, puisqu'elle est indispensable au diagnos- tique certain d’une famille éminemment utile, et qu’elle peut contribuer à la distinction des genres et des espèces. (268) PREMIER MÉMOIRE SUR LE CANNA INDICA, ET SUR LES FAMILLES DES BALISIERS ET DES BANANIERS; Par M.Thém. Lesrisounors, Membre résidant. ; (4 suin 1824.) ie fois déjà j'ai essayé de prouver que la comparaison générale des végétaux peut seule dévoiler les secrets de l’orga- nisation, conduire à l'appréciation des modifications que subissent les diverses parties des plantes, faire arriver même au diagnostique des organes. Les considératigns philosophiques sur les dégénérations des élémens organiques doivent occuper toute la pensée du véritable botaniste; elles constituent la botanique elle-même, puisqu'elles font pénétrer dans les obscurités des structures les plus anomales. Je vais encore aujourd’hui présenter nn des résultats nombreux que doivent produire les applications générales des lois de l’analogie. Il est une famille, parmi les Monocotylédonés, qui s'éloigne beaucoup du type régulier propre à cette grande classe de végélaux; la distinction des parties qui constituent la fleur de ces plantes est, au témoignage de M. de Jussieu, très- difficile, et à tel point que les auteurs varient dans leurs dénominations : je veux parler des Balisiers, Juss. (Dry- myrrhizées, Vent.). Le caractère de cette famille ne pourra être définitivement établi que lorsque la nature de chaque organe sera positivement connue. Il est donc essentiel que tous les genres soient soumis à une observation rigoureuse, et que leur analyse soit éclairée par le flambeau de l’analogie, ce guide si sûr dans l’étude des affinités. a (249) # Afin de trouver le modèle symétrique auquel on doit xapOrEEr la fleur irrégulitre des plantes de la famille cotique qui nous occupe, j'étudierai up genre dont notre fat ne contrarie pas la floraison. Je vais décrire le Canna, dont la fleur présente une irrégularité extrême , et sur laquelle les auteurs sont d'avis fort partagé. Je négligerai les parties de la végétation pour ne m'occuper que de celle de la fructification. Description du Canna indica (Balisier). Les fleurs sont en épi terminal, sur un rachis triangulaire ; le périanthe est supère; il a trois divisions extérieures calici- formes, égales et distinctes, et peu colorées; trois divisions intérieures réunies, plus longues et de même nature que les précédentes ; on voit, de plus, quatre divisions intérieures péta- loïdes, dont trois sont dressées, la quatrième révolutée ; une étamine, dont l’anthère biloculaire est attachée par la moitié infé- rieure de la face externe à un filament pétaloïde, bifide, dont une division peu visible est prolongée sur le dos de l’anthère, et l’autre libre et pétaloïde. Le style est aplati; le stigmate termioal, Sur le bord du style, vers le sommet, est une petite glande ovalaire, peu saillante, qui répand une humeur vis- queuse sur la face interne du style, où s’attache le pollen après l’anthèse. L’ovaire est triloculaire, chagriné à la maturité; les loges sont polyspermes; les graines globuleuses, attachées à l’angle interne des loges; elles sont portées sur un podos« perme tuberculeux : ces tubercules, en se développant, forment des filamens, de sorte que les graines mûres sont entourées de filamens blanchâtres; la graine est endospermique ; l’em- bryon intraire, orthotrope. Voilà les caractères du Canna. Voyons comment les auteurs l'ont décrit. Il nous semble que les enveloppes florales et les étamines ont été mal connues dans cette plante, ainsi que dans toutes celles de la même famille. # (250) M. de Jussieu donne au genre Canna un calice double, l'extérieur trifide, l’intérieur sexparti, à cinq divisions droites, une révolutée : il est bien évident qu’une divi a échappé à l'œil exercé de l’observateur célèbre que n citons; caxkil ÿ a un calice extérieur triparti, non pétaloïde; puis, Fi une enveloppe plus intérieure trifide plus longue que lextérieure, mais de même nature; enfin, plus intérieurement sont les trois divisions pétaloïdes dressées et une réfléchie, de sorte que ces quatre divisions et les trois du calice intérieur, sur lequel celles-ci sont insérées, feraient un calice à sept divisions, ce qui répugne à admettre dans les Monocotylédonés. On voit que, pour trouver le nombre ter- naire propre à ces plantes, M. de Jussieu a omis une division dans l’énumération des parties. é Wildenow, et après lui M. Persoon, admettent le calice à six divisions, et pour dénommer la septième partie , ils disent qu’il J a un nectaire révoluté et bifide : la division révolutée n’est Cependant pas bifide. Les botanistes ont souvent pris le parti de nommer arbitrairement certains organes quand ils n’en reconnaissaiént pas la nature, et dans les fleurs ils appellent Presque toujours nectaire toute partie qui a une forme insolite et qu’on ne sait reconnaître ; c’est ce qui est arrivé à Wildenow et à M. Persoon. Car, à mon avis, l'organe qu’ils désignent sous le nom de nectaire, n’en est point un : je vais essayer de faire voir quelle est sa nature, et je pense que je vais ramener cette fleur singulière au type régulier des Monocotylédonés, säns surajouter des organes et sans faire d’omission. Le nombre trois et ses multiples est celui qui est propre aux Monocotylédonés : le calice a trois et plus souvent six divisions. Dans le Canna, je trouve trois divisions extérieures distinctes, jusqu’au sommet de l'ovaire, et trois intérieures réunies, toutes de même nature : voilà le calice à six divisions. Que s’il répugne de voir un calice à trois divisions extérieures (251) | à distinctes , tandis que les intérieures sont réunies, on n’a qu’à se rappeler que l'ovaire étant infère, les divisions sont toutes réunies à la base, et que, dans les éphémères, où il est à six » divisions jusqu’à la base, les trois extérieures sont caliciformes et libres, les trois intérieures, d’une toute autre nature, sont pétaloïdes et ont les onglets souvent réunis : or, dans le Canna, les divisions étant toutes réunies et d’une strueture semblable, on doit, à plus forte raison, les considérer comme constituant une seule enveloppe florale. Mais il reste intérieurement quatre divisions pétaloïdes, trois dressées et une revolutée : à quel organe les rapporter? Ce nombre quatre, qui n’appartient pas aux Monocotylédonés, indique un système qui n’est pas complet : il s’agit de retrouver les autres parties. Peut-ître celles qu’il nous reste à découvrir, mieux conformées , nous indiqueront-elles la nature des pre- micres; pour cela, il faut étudier avec soin les organes de la fleur. Lesbotanistes disent que l’étamine est unique : si jel’examine attentivement, je vois l’anthère biloculaire attachée par le dos et non par le côté, sur le bord d’uu filament élargi; par conséquent, elle n’est pas adnée, comme on le dit, dans les. descriptions des Balisiers. La moitié supérieure de l’anthère est libre, la moitié inférieure est seule adhérente; mais le bord sur lequel est attachée l’anthère se prolonge sur le dos, . en formant une très-petite crête jusqu’au tiers supérieur; l’autre bord da filament se prolonge au-delà du point d'in- sertion de l’anthère, sous la forme d’une division pétaloïde. Ce prolongement et le petit processus qui s’étend sur le dos de l’anthire, sont séparés par un petit repli. Les nervures établissent aussi une distinction dans toute la longueur du filet; celui-ci est plié longitudinalement, de sorte que les deux portions ne répondent pas au même côté du style; la portion anthérifère correspond à la surfacé visqueuse du style, l’autre à (5) portion à l’un de ses bords; l’autre bord du style est vis-à-vis la division révolutée. : Gette description détaillée de l’organe mâle ne permet pas de douter qu’il ne soit formé de deux filamens soudés, l’un anthérifère , l’autre stérile. Le filament est en effet bifide au sommet, puisqu'il se‘prolonge d’un côté sur le dos de l’an- thère, et de l’autre sous la forme d’un appendice pétaloïde. La disposition des nervures et la plicature longitudinale qui fait que les deux portions ne correspondent pas à la même face du style, viennent confirmer qu'il est formé de deux parties soudées. La position de l’anthère sur le bord, et non sur la face du filament, annonce positivement qu’elle n’appartient qu’à l’une des deux parties; son attache par le milieu du dos, le prolongement du filament sur elle, mais non jusqu’à son extrémité, montrent que l’anthère est terminale, et que, par conséquent, elle n’a de rapport qu’avec la portion qui la porte: Il est donc évident que ce qui a été regardé comme une étamine, est réellement formé de deux étamines, une anthé- rifére, l’autre stérile. Ce seul fait rétablit déjà la régularité ; Car on est forcé de regarder comme une étamine la division révolutée placée précisément vis-à-vis le bord du style opposé à celui qui correspond à la portion stérile de l’étamine. Voilà donc trois étamines; les trois divisions pétaloïdes, dressées, quoique portées vers le côté supérieur de la fleur, sont pourtant alternes avec les trois étamines. Ayant déjà trouvé un calice sexfide , je ne puis me refuser à eroire que les trois parties pétaloïdes sont trois étamines avortées : cet avortement est très-admissible, puisque déjà il y en a deux avortées; la loi inaltérable des connexions vient dévoiler leur nature, puisque la position de ces parties est celle que doivent avoir les étamines. On est en outre convaincu de la similitude de tous ces organes, en remarquant que l’étamine, la division révolutée et les trois divisions plus extérieures sont soudées (253) entre elles. avant leur insertion sur le calice. De ces faits je conclus donc que dans le Canna il y a six étamines opposées aux divisions du calice ; de ces six étamines, trois sont plus extérieures , pétaloïdes, stériles; trois intérieures, une infé- rieure pétaloïde, révolutée, stérile, deux supérieures soudées, l’une fertile, l’autre privée d’anthère : il ya donc une étamine fertile et cinq avortées. Ce qui rendra la démonstration complète de notre thèse, c’est que ces avortemens sont loin d’être insolites dans cet ordre de plantes. On l’observe dans la famille des Baraniers, qui précède celle des Balisiers : nous nous occuperons bientôt de ce fait. On remarque une semblable anomalie dans la famille qui vient immédiatement après les Balisiers, celle des Orchidées. Dans le plus grand nombre des genres de cette dernière famille, on voit une seule anthère biloculaire soudée avec le style; mais sur les parties latérales de celui-ci, sont deux tubercules nommés staminodes par Richard , l’auteur du savant Mémoire sur les Orchidées : ces deux tubercules représentent deux étamines avortées. Gela est si vrai, que le genre Cypripedium a deux étamines latérales fertiles, et entre elles un tubercule stérile, l’étamine centrale étant avortée et les tubercules latéraux étant devenus anthériftres. Nous ne pouvons donc trouver étonnant l'avortement des étamines dans le Canna, puisque nous voyons bien évidemment un semblable accident arriver naturellement et généralement dans deux familles unies aux Balisiers par des nœuds siétroïts. Et de même que la fleur si irrégulière des Orchidées a été rattachée à la symétrie des autres Monocotylédonés ; nous reconnaissons également le type qui leur est propre dans la fleur non moins défigurée du Canna. Nous devons maintenant nous appliquer à chercher si, dans les autres genres qui composent la famille des Balisiers, nous retrouverons une structure semblable, Ilestcertain, pour celui , (354) qui s'est livié à l'étude des rapports naturels, qu’on rénéén> trera inévitablement une organisation analogue dans tous les genres d’une famille dont les individus portent une physio= nomie si ressemblante. On n’en pourra douter, si on réfléchit que les faits que nous tâchons d’expliquer raménent sans effort une irrégularité extrême. aux lois primordiales de l’organi= sation régulière; cette structure étant, par conséquent, fonda mentale, ñe peut varier dans des êtres si voisins, Nous allons examiner les détails d'organisation des autres genres: Nous avons à regretter que toutes ces plantes soient exotiques, nous ne pourrons les connaître que par les descriptions que les botanistes nous en ont laissées : sans doute ces descriptions sont fort incomplètes, fort vagues, parce que la nature de chaque organe n’était pas reconnue ; il nous sera difficile de retrouver dans toutes le modèle régu- lier qu'on ne soupçonnait pas: nous osons cependant nous flatter d’y parvenir. Si nous avions jugé de la structure du Canna par les caractères qu’on nous a présentés, il est bien certain que nous n’aurions pu découvrir une fleur hexandre avec un calice sexde dans une plaute qu’on disait monandre avec’ un calice sexfide, et à laquelle quelques auteurs accor- daïent en outre un nectaire. Si donc, malgré l’obscurité qui environne encore ces végétaux; nous parvenons à reconnaître dans tous un type primordial, seulement altéré par des modi- fications plus ou moins profondes, on doit croire qu'elles se rapprochent plus du plan symétrique général que la plante que nous avons étudiée sur le vivant, et dont le véritable mode de structure nous serait demeuré inconnu si nous n'avions cu pour guides que les caractères qui nous ont été transmis. s » ns Fi (255) CTI RÉ SEE CET SE EE SET SE ER ES ANNE CE PACE LEE APE TETNRES DEUXIÈME MÉMOIRE SUR LE CANNA INDICA, ET SUR LES FAMILLES DES BALISIERS ET DES BANANIERS ; Par D, Thém. Lesrisoupors, Membre résidant. (1.er ocToBre 5824.) D un premier Mémoire, en étudiant avec attention la structure irrégulière et incomplètement décrite du Canna indica, nous avons réussi à découvrir que sa fleur offrait en réalité un calice sexfide et six étamines, dont une seule anthé- rifère, el qu'il présentait ainsi le type régulier des Monoco- tylédonés. Nous avons annoncé qu’on paryiendrait à trouver le même mode d’organisation dans les autres genres de la° famille des Balisiers ; nous allons essayer de le démontrer. Observons d’abord que les plantes de la famille des Balisiers, à laquelle on n’accorde qu’une seule étamine,; ont toutes un organe particulier surajouté au calice, et qui a des connexions étroites avec l’anthère. Ce fait général prouve d’une manière indubitable que le système des étamines, tel qu’on l’a décrit, n’est point complet, et qu’il a une grande ressemblance avec celui du Canna, où nousavons vulestraces des six étamines. En examinant les détails de l’organisation, notre pensée sera con- firmée , puisque, d’après la plupart des descriptions, nous dé- couvrirons les six étamines d’une manière plus évidente qu’on ne pourrait le faire das la description du Canna, et dans celles où nous ne pourrons les montrer d’une manière certaine, nous serons autorisés à les présumer avec autant de raison, au moins, que dans le genre que nous avons étudié sur le frais. Nous pourrons donc, dansce cas, nous plaindre à fort juste titre de ki (256) -l'iñexactitude des auteurs, et-le travail que nous présentons aura l’avantage de faire étudier dans ce sens les plantes de cette famille par ceux qui auront l’occasion de les rencontrer pendant leur floraison. Procédons à l'examen des genres: Le Curcuma a, selon M. de Jussieu; un calice qui renferme cinq filamens linéaires, quatre stériles, un cinquième bifide, dont l’une des divisions porte une anthtre, et l’autre est stérile. Nous voyons donc d’une manière certaine nos six étamines; quatre stériles distinctes; deux autres soudées, l’une stérile, l’autre anthérifére. Mais Le fait le plus précieux que nous fournit ‘cette structure, c’est qu’elle confirme puissamment l’opinion que nous avons émise sur le filament pétaloïde qui porte ‘Vanthère du Canna, et que nous avons prouvé être formé de deux étamines soudées. Ces deux fails réunis nous permettront ‘de croire que, dans plusieurs cas, ce qu’on a pris pour une ‘étamine unique est le résultat de la soudure de deux étamines. L'organisation du Kæmpferia est identiquement la même; il a un calice extérieur à trois divisions distinctes comme le ‘Canna, unintéricur à trois divisions réunies comme ce dernier ‘genre, et portant aussi comme lui les divisions intérieures que ‘nous assimilons aux étamines ; elles sont, dans le Kæmpferid, au nombre de trois, l’intermédiaire bide, ce qui én constitue ‘quatre ; de plus ; on trouve une anthère portée par ua filament bicorne ; ce qui nous donne de nouveau le nombre six. La fleur de l’Athalia présentera les mêmes particularités : les trois divisions extérieures du calice distinctes, les trois inté- rieures réunies et portant les appendices pétaloïdes repré- ‘sentant quatre étamines, et le filament anthérifère bifide. Il en est de même du Marantha, dans lequel on trouve trois divisions, dont une bifide, surajoutées au calice, et le flament staminifère semblable à tous ceux que nous ayons vus jusqu'ici. © L'Alpinia a absolument la même conformation : le calice à té (259) trois divisions extérieures séparées, trois plus intérieures réunies, puis en dedans les staminodes pétaloïdes. En un mot, la ressemblance de ces genres est telle, que M. de Lamarck a réuni ({llustr. des Genres) les T'halia et les Cucurma aux Ma- rantha. Quant à l’A/pinia, il est également supprimé, et ses espèces sont réparlies, les unes dans le genre Marantha, les autres dans le genre Amomum. Nous devons donc nous attendre à trouver dans le genre Amomum une structure analogue. Effectivement, il a, selon M. de Lamarck (Ilustr. des Genres}, un calice extérieur trifide ;; un intérieur (corolle, Lam.) à limbe double : l'extérieur à trois découpures, qui, avec les trois divisions extérieures , forment le calice sexfide; l'intérieur est à deux lèvres, la supé- rieure anthérifère, petite; l’inférieure trilobée. Ainsi, si on se rappelle que le filament fertile est le plus souvent soudé avea un filet stérile et rapproché d’une division pétaloïde (c’est celle qui est révolutée dans le Canna), nous trouverons trois étamines dans la lèvre supérieure, sans doute inexactement décrite, et les trois autres dans là lèvre inférieure trilebée. Effectivement, dans presque tous les genres, les étamires sont ainsi rapprochées en deux faisceaux : par exemple, dans le genre Costus, qui ne diffère pas de l’Amomum, auquel il a été réuni par M, de Lamarck, le tube intérieur (corolle, Linn.), entouré par les six divisions calicinales, est renflé et divisé en deux lèvres, l’inférieure trifide ; la supérieure simple, portant une anthère, bipartie. Cette portion du système mâle a done. déjà deux divisions; la troisième qui a échappé ; même pue le! Canna, aura sans doute été oubliée, Ce fait est mis hors de doute par la structuré du Myrosma, qui est dessiné sur le même plan; le tube renfermé! dans le calice sexparti est à deux lèvres; l’inférieure. est trilobée , la supérieure.a deux divisions : on dit l’étaminelibre ou réunie à la division médiane de la lèvre inférieure: Nous’ twoùvons 37 1 (258) ici cinq divisions dans le tube : la sixième étamine est fertile ÿ: son filament ne représente qu’une seule étamine, aussi n’est- il point pétaloïde et bifide comme dans les autres genres; il est seulement membraneux à la base, et subulé. Le Phrynium, voisin du Marantha, séra un exemple de plus de la même structure, puisqu'il a un calice extérieur à trois divisions égales, un intérieur aussi à trois divisions égales; de plas, un tube filiforme quadrifide, avec lequel est soudé le filament, terminé par une anthère irrégulière et représentant sans doute, comme dans presque tous les autres cas, deux étamines. Enfin, nous aurons la satisfaction de pouvoir rattacher au type régulier que nous avons trouvé dans tous les genres que nous avons examinés, le Catimbium, dont la structure leur est en tout conforme : le calice intérieur et l’extérieur sont à trois divisions, les deux supérieures de ce dernier portent un appendice (nectaire, Lion.) trifide au sommet, garni de deux | dents à la base, la division inférieure porte l’anthère. Ainsi, nous retrouvons encore les élamines en nombre ternaire , soit que l’étamine fertile représente trois étamines, comme nous Pavons déjà vu, soit, ce qui paraît probable, que les deux étamines qui lPaccompagnent ordinairement soient repré- sentées par lés deux dents qu’on voit à la base de l’appendice trilobé. : / j Il ne nous reste plus 4 étudier que Île Globba : cette plante présente un calice à trois divisions extérieures égales, et trois intérieures égales aussi; ces six divisions constiluent un calice sexfide régulier. On ne mentionne aucun organe qui puisse remplacer les étamines, mais cette plante présente une parti- cularité fort siogulière dans cette famille : sa fleur renferme deux étamines. Ce fait curieux, qui paraît une exception dans la manière, actuelle de voir, est destiné peut-être à former une preuve qui appuiera puissagment les vues queje * * (259) présente. Si, en effet, ces deux productions anthériftres repré sentaient les deux faisceaux qui constituent le système des étaines, il en résulterait que chacun de ces faisceaux serait également et simultanément pourvu de l'appareil sexuel; jeu pature serait par-là irrévocablement fixée : il serait hors de doute que les productions pétaloïdes que nous avons toujours trouvées et qui sont toujours régüliéres, et par leur nombre et par leur situation , il serait, dis-je, certain que ces parties appartiennent au système staminaire, _ On ne peut rien affirmer de positif 4 cet égard, quant à présent, parce que les organes mäles né sont pas décrits avec délail; mais où peut regarder l'opinion que je présente comme probable, car nous avons toujours vu les étamines divisées en deux groupes distincts, et nous avons, de plus; observé que l’étamine fertile n’est presque jamais séparée, mais que le plus souvent élle est réunie avec celles qui forment le même faisceau. Or, ici il ÿ a deux étamines fertiles; on peut donc prématurément apercevoir en elles les deux fais= ceaux complets, de ne présente cette opinion que comme uñe imanière de concevoir l’organisation du Globba; on ne peut rien affirmer à cet égard , Car oh ne peut deviner celte organisation. Mais une preuve bien positive que ces organes rudimentaires, qui rappelleraient le tÿpe régulier, peuvent facilement avoit échappé aux yeux des observateurs systématiques, se trouvera dans la description que le célèbre R. Brown donne des Scita= minées en général. Il leur accorde, sans noter d’exceptionss un calice double ; l'un extérieur à trois divisions, l’autre inté- rieur älimbe double ; ; l'extérieur à trois divisions presque égales, l'intérieur 4 trois divisions inégalés; une moyenne grande; deux latérales petites , quelquefois à peine visibles, Nous regar< dons ces trois divisions comme trois étamines. On trouve en sutre, selon-lé sayant botaniste anglais; deux corpuscuüles ; Le 5 (260 ) qu ilaomme étamines stériles, et une étamine fertile; en total, cinq organes qui représentent cinq étamines avortées, plus une sixième anthérifère. Nous n'avons pas trouvé de corpus- cules daus le Canna, dans lequel les cinq staminodes sont pétaloïdes; mais la description de l’auteur de la Flore de la Nouvelle - Hollande nous force de penser qu'ils existent dans les genres où nous n’ayons pas trouvé décrites cinq divisions -pétaliformes. L’exposé général du caractère des Scitaminées, par M. R. Brown, confirme donc les détails que nous ayons donnés sur chaque genre en particulier, d’après les descrip- tions incomplètes qu’en ont faites les auteurs, et, de plus, on peut croire que si, lorsqu'il y a trois divisions pétaloïdes € et une étamine , il y a deux staminodes à la base du style, lorsqu’ il ÿ aura deux étamines sans divisions pétaloïdes, il y aura quatre staminodes tuberculiformes. S'il en est ainsi, le Globba, qui semble présenter une anomalie inexplicable, rendra évidente la structure de toute la famille. Quoiqu'il en soit, il est constant : 1.° Que, dans toutes les plantes de la famille des Balisiers, l'unité de l’étamine et son irrégularité attestent un système LES ; .° Qu'on trouve dans ces plantes, outre le calice sexfide, un organe intérieur, dont les anomalies singulières annoncent un système soumis à toutes les chances des avortemens; 3.° Que le nombre des parties de ce système, joint à celui des étamines, représente toujours , le nombre six, nombre prpie aux Monocotylédonés; © 4.° Que l'insertion de ces diverses parties est la même et répond, dans tous Jes, cas où on, peut l’observer, au lieu d'insertion des étamines des Monocotylédonés, c'est-à-dire, qu’elles sont vis-à-vis les divisions calicinales; 5. Que, dans certains cas, plusieurs de ces parties sont susceptiblesde devenir anthérifère $) dans leGlobba, parexemple; s (261) 6.° Que, dans la famille qui précède les Balisiers et qui lui est étroitement unie (celle des Bananiers), une ou plusieurs étamines sont sujettes à ayorter; 7.° Qu'il en est de même dans la famille des Orchidées , qui suit immédiatement les Balisiers. | De tous ces faits on peut conclure : 1.° que les productions pétaloïdes intérieures des Balisiers font partie du système des | étamines ; et 2.° que, par conséquent, le type régulier de ces plantes ést d’avoir un calice ReAparti et six étamines comme les Bananiers. Il nous reste à poursuivre les conséquences de cette pre- miére donnée : nous pouvons annoncer que nous Seions conduits à trouyer la plus parfaite similitude entre ces deux groupes; nous serons donc forcés de demander leur réunion en une seule famille. (262) TROISIÈME MÉMOIRE : SUR LE CZNNA INDICA, ET SUR LES FAMILLES DES BALISIERS ET DES BANANIERS ; \ Par M. Thém. Lesniwoupors, Membre résidant. (17 sertemsng 1824.) J E crois avoir réus ssi à démontrer, dans deux Mémoires, que. le calice et le, système staminaire des Balisiers3 d’une structure, si variable , se rapprochent néanmoins d’un type régulier, et qu’on peut toujours reconnaître dans ces plantes un caliceà six divisions et six étamines. Jai annoncé aussi que cette conclusion, où nous ont conduit des déductions analogiques, tendrait à nous faire proposer la réunion des Balisiers avec les Bananiers. Pour ÿ être auturisé , il faut que la conformation générale des organes de ces plantes soit identique, et que, en particulier, le modèle régulier de l'enveloppe florale et des organes sexuels soit le. même, Enfin, notre opinion aura acquis le plus grand degré de certitude, si ce même type primitif est susceptible d’irrégu= Jarité dans la famille des Bananiers ou Musacées , comme dans celle des Balisiers, Je vais tenter de mettre ces faits en évidence. . à D’abord la structure générale des plantes de ces deux familles nous présente la plus exacte similitude; dans toutes deux on voit : les feuilles simples, engaînantes, convolutives, pourvues de nervures parallèles provenant d’uneeôtemoyenne; les étamines épigyues, les anthères adnées par le dos de la L à ; (265 ) même manière, le calice sexparti, le style unique, l'ovaire infère, triloculifire, polysperme ; les graines insérées à l’angle interne des loges, le périsperme semblable, l'embryonintraire, orthotrope. Ces plantes ont absolument le même port et habitent le même climat. La seule différence qu’on a pu trouver pour séparer ces deux familles, consiste donc dans le nombre des étamines : les Bananiers, disent les auteurs, ont six étamines; les Bali- siers n’en ont qu’une seule. Ce caractère nous inspirerait déjà de la défiance et nous semblerait artificiel, puisqu'il est isolé. Mais il devient tout-à-fait illusoire, puisque nous avons re- connu six étamines dans les Balisiers : dira-t-on que, dans les premiers, les étamines sont fertiles, tandis que dans’ les deuxièmes une seule est anthérifère? Mais nous avous déjà vu que le Globba a deux anthères, et nous allons montrer main- tenant que les avortemens des Balisiers se rencontrent aussi dans les Musacées. En effet, il n’y a que le genre Ravenna à qui on conserve les six étamines fertiles. Le genre Musa est pourvu de doux surtes deffleurs : les unes, infécondes, ont six étamines, dont une avortée; les autres, fécondes, ont cinq étamines avortées et une seule anthérifère. Quelle différence y a-t-il entre les caractères de cette fleur’ et ceux de la fleur des Balisiers ? on n’en peut établir aucune. On voit déjà que les étamines sont disposées à subir degrands changemens, et que le genre qui sert de type aux Musacées n’a pas même ses six étamines fertiles. Mais nous allons rencontrer une altération plus avancée et qui servira à nuancer les deux groupes : le Strelitzia reginæ, dont la fleur aux vives couleurs présente les formes anomales des Balisiers, offre : un calice à six divisions, trois extérieures orangées, lancéolées, et trois intérieures aiternes, azurées, l’une très-courte, cuculliforme, parcourue longitudinalement (264) par une ligne saillante, les deux autres longues , soudées;:seu- lement distinctes à la base, garmies-sur le dos d’une: aile pro: longée inférieurement en un appendice en forme d’oteillette ; qui les fait pataître semi-sagitiées; cinq étamines une opposée à la séparation des deux longues divisions intérieures, unè autre au milieu de chacune d’elles, ét une entre chacune deces divisions et la division cuculliforme ; de sorte que les étamines répondent à.cinq des divisions du calice; mais il n’y en a point vis-à-vis de la petite : cette sixième étamine est représentée par la nervure saillante de la petite division. Je n'ai pa m'empê cher, en faisant l'analyse sur le vivant de la fleur du Sirélitzia, de regarder comme. une étamine la crète saillante dela’ divi= sion. inférieure du calice, et j'ai été charmé de .voir: que Ventenat, délaissant les descriptions qu’on avait faites jusque+ là de cetie plante, en avait conçu:la! même idée que celle que j'avais prise également dans l’exämen de la nature. :; | + Ainsi, dans cette plante, l’étamine stérile est presdh’entière: ment. -Confondue;ayec une division calicinale; on en retrouve à peine quelque vestige. L’oblitération de cet organéw’arrive pas à ce point dans,lu> Policiers enx-mêmes. Nous voyons donc. une ou cinq :étamines ‘stériles dans le Musa; souvent cinq.étamines stériles pétaloïdes et-soudées ayee le calice dans. les Balisiers; l’étamine stérile également soudée au calice et presque évanouie dans le Strelitzia; le dernier genre des Musacées.: nous reconnaissons-doncdans ces deux, ordres la plus parfaite identité dans le. type “entet et en même temps les mêmesanomalies. Pour compléter : IG tableau des. Musacées, je pentes ide l'Heliconia; il.est, à mon avis, congénère du Strelitzia: les descriptions qu’on.en ‘donne: sont: fort différentes; Mais, à travers les variations dans'les dénominations, on peut recon- naître la même organisation. Pour y parvenir,il faut savoir que M. Persoon donne au Strelitzia, qu'il place dans:la … (3265) Pentandrie, un calice dul, une corolle à trois pétales (qu’il dit à tort hastés, et qui sont les trois divisions calicinales externes), un neCtaire triphylle entourant les organes sexuels. Genéctaire est composé des trois divisions calicinales internes , dont les deux supérieures sont hastées et soudées en grande partie, et l’inférieure très-petite. Le même auteur décrit dans l’Heliconia une corolle tripétale, un néctaire diphylle, avec cinq étamines. Ainsi la seule différence qu’on puisse observer, c’est que les deux divisions internes etsupériéures sont complètement soudées, tandis que dans les Strelitzia M. Persoon les croyait libres. Ià description que M. de Jussieu donne de l'Heliconia est éomplètément différente ; cependant, quand on a uneidée bien claire du type régulier que je m’efforce de faire connaître, On parvient à y discerner les mêmes parties, et cette facilité qu'on à à débrouiller le chaos de cette famille, lorsqu’on admet les principes que j'expose, ne me paraît pas la preuve la moïns forte de leur vérité. M. de Jussieu dit que l'Heliconia a un Calice profondément bilabié, la lèvre inférieure simple, la supérieure tripartie ; dont les deux lobes extérieurs sont placés . Sur le dos du lobe moyen plus large et canaliculé; six éta- minés, dont une stérile courte, spathiforme, crochue. Il est aisé d’apércevoir que la lèvre inférieure simple, c’est la divsion inférieure des trois divisions calicinales dont M. Persoon fait sa corolle; les deux lobes latéraux de la lèvre supérieure iripartie , placés sur le dos du lobe moyen, sont les deux autres divisions calicinales externes; le lobe moyen plus large et canaliculé est la phylle supérieure du nectaire de M. Persoon où rieux les deux des divisions intérieures soudées ensemble et réunies avec les deux divisions externes supérieures ; car dire que ce lobe moyen porte les deux autres sur lé dos, ou bien. qu’il ést soudé avec la face interne des divisions exté- rieures, c’est exactement la même chose. L’étamine spathi- forme est la phylle inférieure du nectaire de M. Persoon. (266) .. L'Heliconia a donc la mème organisation que les Sérelitzia.… Ce qui est bien digne de remarque, ce qui frappe dans ta comparaison des descriptions des deux savans botanistes que nous venons de suivre, c’est que l’un juge analogue aux divisions calicinales (puisqu'il en fait une partie de son nectaire), et l’autre regarde comme une étamine la partie qui réellement est tout à la fois -une étamine et une pbylle cali- cinale; je puis donc en quelque sorte, en présentant:celte der- nière opioion, d’ailleurs prouvée par l’analogie , faire servir en ma fayeur la sagacité de tous les deux. L’un a vu qu'il manquait une partie au système staminaire : il lui a rapporté cette division; l’autre a reconnu le calice incomplet : il l’a doté de la pièce en litige. Il faut bien que les deux parties soumises. à l'avortement soient confondues , la formation de cette pièce dans le Strelitzia a démontré ce fait. Il est donc bien évident que dans les Musacées les étamines. subissent des transformations analogues à celles des Balisiers. Ces changemens démontrent : 1.° que les appendices des Balisiers sont réellement des étamines, puisque dans les Musacées on en reéCunnaft encore distinctement l’origine; 2.*qu’on ne peut séparerles Balisiers des Banauïérs, puisqu'ils ont absolument la même organisation. Puis donc qu’on se trouve dans l'impossibilité de trouver ua caractère propre à séparer ces deux familles, je propose de les réunir. : Je crois que les botanistes adhéreront d'autant plus facile- ment à cette proposition, qu’elle a pour elle le suffrage des. plus illustres botanistes. Linné, dans ses Fragmens des Classes naturelles, a confondu, sous le nom de Scitaminées, les Musa- cées et les Balisiers; Adanson les a également réunis dans sa famille des Gimgembres. Ainsi ,.si ces botanistes rassemblaient ces plantes ayant qu’il fût prouvé que leur organisation.était conforme, à plus forte raison devons-nous le faire, maintenant que leur similitude est prouvée. #40 (267) M. de Jussieu lui-même, inspiré par l’éminente sagacité qui a pressenti un si grand nombre de découvertes, dit, dans ses observations dr la famille des Musacées , que «ces plantes » sont semblables aux Balisiers par leur port et l’épigynie de » leurs étamines; elles en diffèrent principalement par le » nombre des étamines. C’est pourquoi elles constituent un » ordre extrêmement voisin ou une section du même ordre. » Puis donc que M. de Jussieu pensait qu’on pouvait considérer les Musacées comme ne formant qu’une section des Balisiers; alors même qu'on pensait les étamines, et par conséquent Tes. enveloppes florales si différentes, assurément il n’aurait pas hésité de les confondre, s'il eût été établi que la similitude la plus parfaite existait entre les organes de ces deux ordres. L'immortel auteur des familles naturelles ne les a séparées que parce que les parties constitutives offraient , surtout dans les desériptions, un aspect si singulier et si divers, qu’on ne pouvait deviner quelrésultat on obtiendrait en ramenant toutes ces formes insolites à un type régulier. L’illustre auteur qui a soumis à des principes fixes la méthode naturelle, pensait bien qu'un jour on parviendrait à tranver la Ioi vomMmune qui les expliquérait toutes. Ce n’était pas, lui qui pouvait admettre définitivement dans la série naturelle de si étranges disparates. « La distinction des parties de la fleur, dit-il, dans ses obser- »'‘vations sur les Balisiers, n’est pas facile; leurs formes, le » plussouvent diverses, ont fait varier l’opinion desauteurs sur » leurs nous et leurs fonctions. Il faudra donc comparer la » plupart des "genres de cette famille sur le vivant, pour que, » dans tous, les organes se montrent identiques et fournissent un » caractère absolument conforme.» C’est ce que j'ai essayé de fäire, et je l'ai fait, je crois, selon les vues de M. de Jussieu; car il ajoute aux observations précédentes, et comme en pré- voyant ce qui arriverait : «Cependant la famille vraiment » naturelle des Balisiers est placée avec certitude entre les (268 ) >» n et les Drghidées. » nl sentait 3 avant, même que confirmer cette affinité, en à montrant dans toutes des anomalies des étamines ; que de rendre la ressemblance si grande, si par faite entre les Musacées et les Bananiers, que non-seulement on laisse ces plantes à côté les unes des autres, mais qu on en vient à les réunir. : di A1 n’est donc pas possible qu on trouve la ge pie sition à cette réunion, et la famille des Müsacées ; renfermant celle des Balisiers, sera ainsi caractérisée : x 4 Tiges HE ou arborescentes, souvent couvertes par les gaînes des pétioles ; feuilles alternes ; engaînantes, ( con- volutives, à nervure médiane produisant des neryures Jlaté- rales parallèles ; fleurs, garnies de spathes; calice sexparti, ! rois divisions extérieures _—. distinctes , ‘trois intérieures sou- vent d’une forme différente, souvent soudéés entre elles et avec les étamines ; six étamines, dont plusieurs sujettes à avorter et À revêtir “différentes formes ; oyaire infère, trilo- culaire; mono-poly- sperme ; style simple ; stigmate simple où divisé ; graines attachées à à l'angle interne des loges; péris- perme farineux ow corné; embryon intraire, orthotropes quelquefois entouré d’une membrane distinete du périsperme, {vitellus, R. Brown). Peut-être voudra- t-on diviser les Musdcées en deux sections: la première, comprenant celle à cinq étamines fertiles et une stérile ; la seconde, renfermant celle à cinq étamines stériles £ ct une fertile. Mais ces deux sections. ne seront pas distinguées d’une manière nette, puisque certaines fleurs du Musa ont cinq étamines fertiles, d’autres une seule anthérifère. M. R. Brown a divisé les Drymyrrhitées ou Balisiers en deux familles : la première, à laquelle. il donne le nom a. de Scitiminées, est caractérisée par l'embryon entouré d’ êne ( 269 ) membrane distincte du périsperme, (vitellus); la deuxième, qu’ilnomme famille des Cannées, est privée de cette membrane, Cette dernière , qui renferme le Canna, le Marantha, le T'halia, le Phrynium, et peut-être le Myrosma, n'ayant pas de vitellus, n’a pas de caractère naturel qui la sépare des Musacées , et doit par conséquent rester réunie avec elles. Quant aux Scitaminées de M. R. Brown, leur organisation est tellement semblable à celle des Cannées, que la présence de la mem- brane qui entoure l’embryon ne peut suffire pour les séparer. D'ailleurs, selon Richard, en suivant les développemens successifs de cette partie, on voit que, bien qu’elle devienne distiocte du périsperme ; elle est formée par lui et n’en est qu’une dépendauce. Le caractère tiré de sa présence aurait alors peu d'importance ; on lui accorde encore moins de valeur lorsqu'on sait que dans d’autres familles certains genres en sont pourvus, tandis que d’autres en sont privés, et que son existence tient à la présence du périsperme; ainsi, dans le Nymphæa et le Nuphar, une membrane entoure l'embryon > éllé manque dans le Nelumbo, qui n’a pas de périsperme. * Mais ces deux genres apparticäinent à d'autres familles de Ja Monoëpigÿhie ; je me réserve de parler incessammeñt des familles de cette classe, dans un pose qui fera le com- plément de ne (270) | NOTE SUR LE CYGNE SAUVAGE ET LE CYGNE DOMESTIQUÉ (amas crenus er 4xas 0108, Temminck); Par M. Thém. Lesrisotwpois, Membre résidant. (16 aAvriz 1824.7 L.. deux pièces anatomiques que j’offre à la Société, appar= tiennent au Cygne sauvage et au Cygne domestique : je ne pense pas que leur préparation soit assez soignée pour qu’elles soient dignes d’être admises parmi les belles pièces de sa collection ; ces squelettes n’ont point été préparés pour être exposés aux yeux des curieux; mais ils pourront peut-être servir à l'instruction et au moins ils démontreront combien est utile la collection d'anatomie comparée que nous avonscommencée. En effet ; on va voir que des organes importans présentent des différences extraordinaires dans des espèces très-voisines, et si ressem- . blantes en apparence, qu’elles ont été long-temps confondues. Le Cygne sauvage et le Cygne domestique ont été regardés long-temps comme deux variétés de la même espèce; le pre= mier est l’Anas Cygnus de Linné, le deuxième est la variété B, Cygnus mansuetus de Linné. Ces deux oiseaux sont encore confondus dans l'Encyclopédie méthodique, où l’on dit que le Cygne domestique a acquis de plus grandes dimensions par l’état de domesticité, que la sura- bondance de nourriture a fait développer un tubercule charnu sur la base du bec, dont les couleurs sont d’ailleurs différentes. Ces deux espèces sont demême réunies sous le même nom dans Le Tableau élémentaire d'Histoire uaturelle de M. Cuviere (571) Temminck les a bien décrites et en a fait deux espèces distinctes : il nomme le Cygne sauvage Anas Cygnus, comme Lioné, et Anas olor, comme Gmelin, le Cygne domestique. Nous allons voir que ces deux espèces sont, en effet, extrêmement distinctes. Dans le Cygne sauvage, le bec est noir, avec la base couverte d’une cire jaune, qui entoure également les yeux; dans le Cygne domestique, au contraire; le bec est d’un jaune orangé, avec l’onglet noir, et la cire.est noirâtre. Le Cygne sauyage n’a point de tubercule, le Cygne domes- tique en porte un très-gros sur le front; le premier est plus court, a la queue carrée et les ailes presque égales à la queue; le second est plus allongé, a la queue pointue et les ailes plus courtes qu’elle. Il y a encore quelques autres différences, mais je ne m’ÿ arrête point; je ne montre pas ces objets, parce qu’on peut s'assurer de ces faits dans notre cabinet. Voilà assez de caractères pour séparer ces deux espèces : mais en disséquant ces deux oiseaux, on trouve une structure si diverse, qu’on a lieu de s'étonner qu’on ait pu confondre deux êtres organisés si différemment. Dans le Cygne domestique, latrachée-artère pénètre direc- tement dans la poitrine par son ouverture supérieure entre les deux branches de la fourchette et les clavicules; le sternum a une carènetrès-mince et transparente ; nous observons, dans l’organisation du Cygnesauvage, des disparités bien frappantes : la trachée-artère, arrivée à la partie supérieure de la poi- . trine, au lieu d’y entrer directement, passe au-devant d’une membrane qui unitles deux branches de la fourchette, s’avance, ‘et entre dans une vaste cavité pratiquée dans le sternum, et dont l’orifice est sous la fourchette ; elle pénètre jusqu’au fond de la cavité, se recourbe et remonte ensuite vers la fourchette : celle-ci éprouve à son tourune modification ; les deux branches, (272) en se réunissant , forment un anneau semi-circulaire, qui est traversé par la trachée-artère, laquelle un peu plus haut se recourbe encore, et entre dans la poitrine, de sorte qu’elle entre dans la cavité pectorale , en passant entre les deux bran- ches de la fourchette et les deux clavicules, comme dans le Cygne domestique, et non en <’y introduisant en passant au- dessous de la fourchette, comme on aurait pu le croire d’abord. Ces observations nous font sentir combien les collections d'anatomie qui, le plus souvent, ne plaisent point aux yeux et n’excitent pas l’admiration des curieux, offrent d'attraits pour celui qui veut étudier avec fruit l'Histoire naturelle. | (275) f + CONCRÉTION TROUVÉE DANS L'INTÉRIEUR D'UN OEUF DE POULE; Par M. Dunauer, Membre résidant. | (2 mar 1823.) L Osirouve quelquefois des corps étrangers dans l'intérieur dés œufs; cela n’arrive sans doute que bien rarement, puis- qu'ayant employé, pour ma part, au muins vingt mille œufs frais, ce n’est que le mardi 8 Avril 1823 que j'ai rencontré une semblable particularité. Je regarde comme bien peu importante la chose en elle- même; mais puisque les journaux des savans ont cru devoir relater quelques faits analogues, puisqu'on a cru devoir faire mention d’un crin de cheval trouvé en 1712 dans le blané d’un œuf, et d’une pierre rencontrée une autre fois dans Île jaune d’un autre, (corps évidemment étrangers à la poule, et qui n’avaient pu être introduits dans l’oviducte que par un canal ignoré des anatomistes), j'ai cru de mon devoir de faire connaître À la Société le iait dont il s’agit; je m'y crois d'autant plus obligé,.qu'il me parait avoir la plus grande analogie avec celui rapporté en 1742, par M. Petit. En effet, M. Petit avait trouvé, dans l’albumen d'un œuf; un corps paraissant organique, composé de quatre mem- branes qui se recouvraient, et dont la dernière renfermait una substance semblable à de l’albumen. On ne dit point de quelle couleur était ce corps qui était oviiorme. Celui que j'ai trouvé est réniforme, il avait la couleur et la D iance d’un rein, Placé du côté opposé à la cicatricule; il adhérait au jaune; mais n’entrait point dans sa substance; 18 s' (274) ‘ar je l’en détachai sans le rompre. Cette concrétion est né- cessairement recouverte d'une membrane, puisque je pus la laver à l’eau fraîche et la frotter sans qu’elle se divisât. L’ayant ainsi lavée, je lai mise dans de l’alcool rectifié pour la con- server. Elle a de longueur quatre lignes, et de largeur, au plus grand des lobes, près de deux lignes et demie. Avant son immersion dans l’alcool, elle avait une couleur partout homogène, mais sans doute quelques légères portions d’albu- men n’auront pas été enlevées par le lavage ; leur coagulation, surtout entre les deux lobes, a donné à la concrétion une ressemblance plus grande avec le viscère dont elle a, comme je l’ai dit, la forme et la couleur. Vous pourrez en juger, Messieurs, par le dépôt que j’en fais; bien entendu que je pense qu’on doit laisser à la Commission d'Histoire naturelle la faculté d’en user comme il lui plaira, quand même elle jugerait qu’il vaille mieux en faire l’ouverture que de la con- server telle que j’ai l'honneur de vous l’offrir. (275) MÉMOIRE SUR LE GISEMENT DES COQUILLES FOSSILES QUI SE TROUVENT A GRIGNON, DÉPARTEMENT DE SBINE-ET-OISE ; Par M.P.Sr. Brice, Membre correspondant. (3 3aNviER 1823.) TL: château de Grignon est situé près du hameau de ce nom; à trois lieues et demie au sud-ouest de Versailles, et à huit lieues de Paris, dans le département de Seine-et-Oise. Sa position dans un vallon étroit, assez profond et arrosé d’un faibie ruisseau, n’offre pas un aspect bien remarquable sous le rapport de la beauté du site : il a de grandes dépendances, Surtout un fort beau parce de près d’une lieue de longueur , et entiérement entouré de murs. Cette propriété a appartenu plusieurs années au maréchal Bessières : elle fut, dans le cou rant de 1821, mise en vente par la duchesse , sa veuve; mais ladjudication en ayant été suspendue, elle lui appartenait “encore lorsque je la visitai dans les premiers jours du mois de Mars 1829. C’est dans la partie du parc attenant au château que se mon- trent au jour les diverses couches d’un terrain calcaire grossier, dont quelques-unes renferment la grande quantité de Coquilles’ marines fossiles citées à Grignon. Ces couches paraissent, au 7 premier abord, à peu près horizontales : j’ai cru remarquer cependant qu’elles avaient une lègère inclinaison vers le nord- ouest. Voici leur ordre de superposition, ainsi que la nalürë et l'épaisseur 4 de chacune d’elles : ra 1. Au-dessous de la terre végétale et à Ja surface du sol, un calcaire terreux grossier, jaunâtre, assez dur, mais sa 18, _ (276) ‘désagrégeant facilement dans beaucoup de parties : cette première couche, de 1",5 environ d'épaisseur, renferme une grande quantité de Coquilles pétrifiées du genre Cérite, et dix- neuf à vingt autres genres; ‘2.° Un calcaire terreux blanc grisâtre, tendre, fissile, ren- fermant des Coquillés peu nombreuses et peu variées, parmi lesquelles se représentent le plus fréquemment la Lucine des pierres, (Lucina $axorum): Y épaisseur moyenne de cette couche paraît être d’un mètre environ; 3.° Un calcaire terreux blanchâtre, à grain fin, tendre, etne ‘renfermant présque pas de Coquilles : l'épaisseur de cette couche est de 0",5 seulement ; 4.° Un calcaire grossier, jaunâtre, grenu, sabléux même et trés-friable, à tel point qu'il se réduit facilement en un “véritable sable qui est presqu’entièrement calcaire : c’est celte couche, épaisse de 5 ä 6", qui renferme particulièrement fa quantité prodigieuse de Coquilles fossiles dites de Grignon, recherchées surtout pour leur parfaite conservation; 5.° Un calcaire greiu, d’un gris jaunâtre, moins sableux et plus solide que 1e prévtasue : 51 sonforme peu de Coquilles, ‘et est mêlé à peü près uniformément de grains verts tout-à- fait semblables à ceux que l’on remarqué dans les bancs infé- rieurs de la craie : on a pris long-temps ces grains pour de la chlorite; mais l’analÿse les à fait reconnaître récemmént pour être du fer silicaté avec eau. Je n’ai vu cette dernière couche découverte que sur quelques décimètres d'épaisseur. Le terrain calcaire de Grignon se rapporte évidemment à la formation de sable et de calcaire grossier des énvirons de Paris : la succession des couches ést la même; celles inférieures sont également sableuses et renferment dans les parties Jes plus basses cette substance verte analogue à Ja “terre de Vérone, dont je viens de parler. C’est cette mène couche Sablonneuse que l’on‘trouve dans les carrières de Sëvres, (277) Meudon, Vaugirard, Gentilly, etc., avec les mêmes espèces de Coquilles fossiles qu’à Grignon; elles ÿ sont tout aussi variées, mais moins nombreuses peut-être, et surtout moins bien conservées. Le dépôt particulier de Grignon, remar- quable par la prodigieuse abondance de ces Coquilles, l’est en même temps parce qu’elles y sont presque toujours entières, bien conservées, et qu’elles se détachent très-facilement de Ja roche ou du sable qui les entoure : elles sont toutes géné- ralement blanches, ayant perdu leur substance gélatineuse et les couleurs qu’elles devaient avoir à l'état vivant; mais beau- coup d’espèces ont conservé leur éclat nacré et leur émail; quelques-unes ont même encore des bandes colorées en jaune. La formation de calcaire grossier, composée du mème système de couches calcaires et sablonneuses, se retrouve parfaitement caractérisée à des distances considérables. Sur la ligne qu’elle parcourt, on connaît quelques points où les mêmes fossiles se montrent presqu’aussi abondamment et dans le même état qu’à Grignon : les plus éloignés sont CEUX de Courtagnon, en Champagne, et du comté 4’ÆHampshire, en Angleterre. On remarque dans la quatrième couche calcaire et sablon- neuse de Grignon, celle où les Coquilles fossiles sont si multi- pliées, que ces dernières y ont été généralement déposées par lits suecessifs et réguliers, qu’elles n’y sont point mêlées indis- tinctement; qu’au contraire, à mesure que lacoucheaugmentait d'épaisseur, plusieurs espèces de fossiles disparaissaient et se-trouvaient même souvent remplacées par d’autres. Ces observations doivent faire présumer que les dépôts ont eu lieu lentement et dans des eaux tranquilles : il n’y a plus moyen de former aucun doute là-dessus, quand on voit l’état de conservation. parfait .où se trouvent presque toujours ces Coquilles, qui n’ont point souvent perdu leurs parties les plus délicates, comme des lames, des poinies ), LC. (278) Les bancs coquilliers de Grignon se montrent À découvert à l'entrée du parc, vers le midi, et à deux ou trois cents metres seulement de distance du château; ils forment un escarpement en cet endroit, où l’on exploite chaque année, à ciel ouvert, une portion de la quatrième couche, celle qui est la plus friable, pour sabler à allées des jardins et du parc. Plusloin, vers la gauche et vis-à-vis la façade principale du château, on a creusé, il y a quelques années , dans la colline, une grande avenue pour dégager la vue de ce côté : c’est dans cette partie surtout que l’on a rencontré une abondance prodigieuse des Coquilles les plus variées en espèces et les mieux conservées. Pour s’en procurer encore à présent, il suffit de détacher avec Ja pioche des masses du banc sableux et coquillier, qui, se désagrégeant facilement, laissent apercevoir celles qui sont encore entières. Les jardiniers et autres domestiques du chä- eau, qui connaissent maintenant le prix qu’on y attache, les recueillent avec soin et les vendent aux amateurs à des prix assez élevés : l’un d’eux, le jardinier des potagers ; a réuni surtout les espèces 1E5 piuo bulles ce los plus rares: il a toutes les Bivalves complètes : cette collection de choix, rangée avec ‘une sorte de goût, est vraiment admirable pour sa fraîcheur ; äl ne la donnerait pas, dit-il, pour mille francs comptant. . Les Coquilles de Grignon ont été figurées et décrites dans les tomes 15 et suivans des Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, par M. Lamarck " auteur de l’histoire des animaux sans vertèbres. Le travail de ce savant professeur a fait faire un pas considérable à la conchyliologie, dont l'étude ayant lui n’avait été que trop négligée : pour rapporter ces nombreux fossiles aux espèces vivantes, il Jui a fallu étudier toutes ces dernières sans aucune exception. Ia reconnu que toutes les Coquilles fossiles du banc de Grignon et autres _ gisemens semblables, sont ‘évidemment marines; que très-peu d’entr’elles ont des analogues vivans connus , et que celles qui (279) jouissent de ce dernier privilège paraissent n’habiter jamais nos côtes, et n'existent au contraire que dans les mers des pays chauds. * La réunion la plus complète des Coquilles fossiles trouvées à Grignon, est celle de M. de France, qui en a recueilli au moins six cents espèces, dans sa collection à Sceaux : elles ont toutes été comprises dans le travail de M. Lamarck; elles sont aussi dessinées sur vélin dans le Recueil qui se voit à la Bibliothèque du Jardin du Roi. Je terminerai ce Mémoire, ou plutôt cette Notice, dont l'objet principal était d'indiquer la nature et la constitution géologique du terrain qui renferme le dépôt si remarquable des Coquilles fossiles de Grignon, par quelques réflexions succinctes sur le but d’utilité que présente aujourd’hui l'étude générale de la conchyliologie. C’est depuis peu seulement, dit M. St. Brice, que cette partie de l’histoire naturelle est devenue une véritable science. On peut dire qu’elle doit sa création aux travaux du grand Linné : ce célèbre naturaliste sut le premier débrouiller le cahos de la conchyliologie, en établissant des genrac am plesôe 4-0 AuuiliES. ASSeZ long-temps après lui Brugnières sentit la nécessité d'introduire un plus grand nombre de genres : de nos jours Denys-Monfort les a peut-être beaucoup trop multipliés. Plus on descend dans l’ordre des caractères, plus on les trouve variables; il faut donc bien savoir distinguer ceux génériques de ceux qui peuvent servir tout au plus pour des subdivisions de genres. "al. the paraît avoir gardé un juste milieu; son système est celui adopté généralement aujourd’hui. L'étude de cette science peut être considérée maintenant comme inhérente à celle de la géologie : cette dernière n’a fait de progrès bien sensibles que depuis qu’on regarde comme Wun des principaux caractères distinctifs des divers terrains, la mature des nombreuses Coquilles enfouies dans le sein de la (280) terre par suite des grandes révolutions qui, à différentes époques, ont tourmenté notre globe. Le beau travail de MM. Cuvier et Brongniart, sur la géographie minéralogique des environs de Paris, a donné la premitre preuve décisive de l'importance que peut avoir pour la distinction de terrains d'erigines trés- différentes, la considération des Coquilles fossiles qu’ils renferment : c’est ainsi que ces savans géologues ont établi la distinction entre les terrains calcaires marins et ceux d’eau douce ; Qu'on ne connaissait pas autrefois, et dont la présence des Coquilles fluviatiles détermine surtout lori- gine. Depuis lors on s’est conyaincu plus que jamais de l'im= portance des caractères zoologiques dans l’étude de la géologie. Des observations multipliées ont fait voir que les terrains, évidemment de même formation, pour lesquils concordent toutes les circonstances minéralogiques, telles que la nature des roches, lear structure en grand, leur ordre reconnu de superposition, les espèces de minéraux qui les accompagnent ete., présentent presque toujours en outre une analogie cons- lanie dans les corps organisés fossiles qu’ils renferment :.on n’a donc pu s'vuupecl…… 14 magardor ratte analogie. quand elle existe entre, deux terrains situés souvent dans des lieux très- éloignés l’un de l’autre, comme étant réciproquement à elle seule une preuve décisive que ces terrains sont de formations contemporaines. Quelquefois, quand on veutrapporterun ter- -rain à un autre, les caractères minéralogiques disparaissent presqu’entièrement; la position géognostique est très-dou- teuse : on peut encore alors avoir recours avec onfiance ‘au caractère tiré de la comparaison des corps organisés fossiles: et regarder l’analogie de ces derniers comme prouvant évi- demment la même époque de formation. Ainsi, pour acquérir maintenant de nouyelles connaissances en géologie, il est nécessaire de savoir.distinguer avant tout le grand nombre de Coquilles fossiles et autres débris de (281) corps organisés qui se rencontrent dans les divers terrains; puisqu'il peut se présenter fréquemment des cas où l’on-n’ait plus que le seul caractère zoologique dont on puisse faire usage comme terme décisif de comparaison. On ne saurait d’ailleurs bien connaître les Coquilles fossiles et les déter- miner, qu’au moyen de leur rapprochement avec celles con- nues à l’état vivant. La connaissance des unes et des autres est donc aussi essentiellement nécessaire, et l’on voit que dans l'état actuel de la science, l’étude générale de la conchyliologie est devenue , pour ainsi dire , indispensable pour le géologue. (282) NOTICE SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE MOLLUSQUES FOSSILES ÿ DU DÉPARTEMENT DE LA CHARENTÉ-INFÉRIEURE ; Par M. C.»'Orsieny, Membre correspondant. (1.7 AoUT 1823.) L. département de la Charente-Inférieure possède un grand nombre de dépouilles fossiles d'animaux invertébrés marins ; l'observateur en découvre sur tous ses points, même jusque dans les couches de roche calcaire sur lesquelles La Rochelle estassise , et l’intérieur des murailles de chacune des construc- tions qui composent cette ville, recèle des séries d'êtres autrefois organisés. Je mé buime=i, dans cette Notice, à décrire celles des Coquilles fossiles qui appartiennent à la famille des Camacées de Cuvier, et entr’autres celles qui, par la forme de leur test, la longueur et les diverses directions de leurs crochets ou natèces, semblent se rapprocher des sous-genres Isocarde et Dicérate du même auteur : la plupart sont inédites et me paraissent nouvelles. Les Cames, les Isocardes et les Dicérates doivent être très- voisines les unes des’autres, et il me paraît surtout très-facile de s’y méprendre et*de les confondre, lorsqu'on ne peut les observer que fossiles, parce qu’alors les caractères pris de l'intérieur de la Coquille sont rarement visibles ou recon- naissables. La disposition et la forme des diverses parties qui compo- sent la charnière, de même que ie nombre des impressions {283) musculaires, me semblent devoir être la base des divisions par familles et genres, pour les Acéphales testacés, dont on ne connaît pas l’animal. Il faudra pourtant se borner aux caractères extérieurs; lorsque ceux qui pourraient être pris de l’intérieur de la Coquille n’auront étéapparens sur aucun des individus observés. Je suivrai, dans la classification de ces fossiles, la méthode de Cuvier. Cependant plusieurs espèces paraissent nécessiter la formation d’un nouveau genre, que je nommerai Caprine; Caprina, et que je soumets à l’examen des zoologistes. En tête de chaque genre ou sous-genre je rappellerai les principaux caractères qui leur ont été assignés par divers auteurs, afin d’éviter les répétitions dans la description de chaque espèce. Les Coquilles décrites ci-après sont : N.° 1. Came suborbiculaire, d'Orb., analogue aux Cames grÿphoïde et en éperon de Lamarck, N.* 3 et 25» Encycl. … Pl. 197, fig. 2—A et 5—A. N°2 Lintus uausverse, Lam., N.° 4, Ann. Mus., 10, pl. 406, tab. 32, fig. 3—4, fossile qui lui est analogue. N. 3. Isocannedicérate, var.A, d'Orb., (pl.1,fig.1,2et3). N.° 4 — — var.B, — (plr,fg. 4et). N° 5 — — var. C, — N.° 6 — —. var. D, — (pl 1.fig:.6,7et8). 7. — orthocère, — (pl.2,fig.1,2e15). N.° 8 — courte, — (pl.2,fig.4,5et6). ; … 9 — striée, — (pl.2,fig.7;8et9). N.° 12% — hémicarde, . — (pl.2,fig.10,11etx2). N.°10. — transverse, — N°11. — arrondie, — N.° 13. Carmne opposée,var.A, — (pl.3,fig.1,2615). Nous — var.B, — (pl.5,6g.4et5). N°15. — voisine, — (284) - Genre Came, Chama, Lin., Brug., Cuv:, Lam. Caractères du genre. —« Coquille bivalve, fixée, inéqui- » valve, irrégulière, écailleuse ou épineuse; sommets très- » inéganx, recourbés en dedans, l’un des deux seulement en saillie à la base de la coquille; charnière à une seule dent cardinale, épaisse, oblique, comme calleuse, subcrénelée ou sillonnée, s’articulant dans une fossette de la valve opposée; deux impressions musculaires sur chaque valve; distantes, latérales; ligament extérieur enfoncé; cavité intérieure unique. » Cane suborbiculaire, Chama suborbiculata, d’Orb. Elle a quelques rapports de ressemblance avec les Cames en éperon et gryphoïde de Lamarck, N.* 3et 25, Encycl. mét., pl. 197, fig. 2—A et 5—A. Ses principaux caractères sont: valve inférieure demi-sphérique, la supérieure très-bombée, mais un peu déprimée dans son milieu ; les deux valves armées de crêtes transversales (excepté le point par lequel l’inférieure était fixée), prec4-- vodreccées . tranchantes, et assez distantes l’une de l’autre, avec les bords comme rouges et lacérés: on y voit ça et là de petites lames saillantes, creusées en gout- titre en dessous; lintervalle compris entre chaque crête est rempli par des lignes obliques sans symétrie ; l’intérieur de la coquille, excepté l'emplacement des attaches musculaires ; est couvert de pelits pores à peine visibles à l'œil nu. Un seul individu a été trouvé‘à la pointe de St. Hilaire, dans une roche silicéo-calcaire, dont presque toute l’île d’Aix est formée, et à peu près à la ligne des marées hautes des syzigies. Genre Événre, Etheria, Lam. Caractères du genre. — « Coquille bivalve, fixée, irrégulière, » inéquivalve ; sommets courts, comme enfoncés dans Ja base » desvalyes; charnière sans dents, ondée , subsinuée, inégale; » deux impressions musculaires sur chaque valve, distantes, (285) » latérales, oblongues: ligamentextérieur tortueux, pénétrant » enpartiedansla Coquille. Cavitéintérieure non interrompue.s ÉTRÉRIE transverse, Etheria transversa, Lau. Outre les caractères génériques ci-dessus indiqués et qu’elle réunit presque tous, cette Coquille est ovale, oblique, bossue et épaisse ; ses sommets sont inégaux; la charnière est ondée inégalement, et il ne paraît point de callosité à la base de la Coquille. Je l'ai trouvée à la pointe de Rechignard, île d’Aix, au même niveau que la Came suborbiculaire ; elle me paraît être l’'analogue fossile de l’Éthérie transverse de Lamarck, N.° 4, figurée Ann. Mus., 10, p. 406, tab. 32, fig. 3 et 4. Genre IsocarDE, Zsocardia, Lam. Caractères du genre.— « Goquille bivalve, libre, subéqui- » valve, cordiforme, ventrue; sommets coniques, écartés, » divergens, roulés en spirales sur un seul plan et d’un seul » côté; charnière composée de deux dents cardinales aplaties, intrantes , dont l’une se courbe et s’enfonce sous le crochet; et d’une dent latérale allongée ) Deuxième Cahier, (5 Novembre 1824). N.° 7. AGRAFE EN BRONZE, trouvée à St. Amand en 1819. Elle fait partie de mon cabinet, (PL. 7, fig. 7 et 8). N.° 8. AGRAFE EN BRONZE. Cette Agrafe, qui est parfaitement travaillée, a été trouvée à St. Amand en 1819. Je la possède. (PL. 8, fig. 9 et 10). N.° 9. AGRAFE EN BRONZE, d’une forme généralement connue, mais recherchée des antiz quaires pour sa rareté. Trouvée à St. Amand en 1819. Je la possède. | v (PL 9, fig. 11 ét 12). N.° 10. FIGURINE EN BKONZF représentant un sacrilicateur romain. Elle fut trouvée à Bavayÿ én i819, dans le jardin d'un cultivateur qui m'en fit le présent. (PL 10, fig: 15). N.° 11. FIGURINE EN BRONZÉ, très-déformée. Je pense que c’était une petite statue du dieu Priape, trouvée à Bavay en même a que la précédente. Je la possède aussi. 0 Il, ñg- 14. ét LUE N.° 12, VASES ET FRAGMENS ANTIQUES , trouvés à Bavsy avèc les deux Figurines. Le petit Vase dessiné; «de grandeur naturelle, renfermait des médailles de, divers empereurs romains. (PL 13, fige 16, # et 18), 7 à pr: Ë ue }: FAUNE ei? à 2” LR eq 2e min 2 Doyen feup. C. Viréÿ del. DAME € Fer cry dt . ; Doyen Jeu. €. Fly del. 2. Doyen oulp. : ner uofo, TT S à ES À LT 71.6. CTI }. De ven 27 2 C lérdv dr. ASE: PT .4. C: Perl, dl . LE Doyen 27/2 PI .10. FT 1. €. Fey 72 P Doyen up. LR ui) Eu ns P Doyen fu. | ll il Mn Il Ferty. del. (4 NE FTP RES = Se Cquifie de 4 Be Chine d (guet de Apres. EDEN DE EE 7 CARS FORT ANTIQUE À LUYNES Monument Celtique OBSERVATIONS .! SUR QUELQUES BLESSURES GRAVES QUI PARAISSENT EXIGER L’AMPUTATION , SUITE DE PLAIES D'ARMES A FEU; Par M. M. Tracmez, Membre résidant. (21 FÉVRIER 1823,) A tion importante est encore à résoudre : quels sont les cas qui nécessitent l’amputation d’un membre? Il est rai que la pratique en a indique un grand nombre que l’art recon- naît; mais il y a parmi ces cas tant de nuances particulières , que la théorie n’a pu les saisir toutes, et que, pour avoir appliqué à des cas généraux quelques faits particuliers, on s’est peut-être trop légèrement abandonné aux prinçiges gèné- : ralement admis. . Ilest vrai que sur le champ de bataille, où les blessés sont souvent un temps plus ou moins long privés de secours, l’on est quelquefois obligé de faire l'ablation d'un membre qui deviendrait la cause d’une mort presque certaine, suite des accidens inévitables qu’amènent le transport, le défaut de soinset les privations ; tandis que des-secours bien administrés, dans un lieu convenable, offriraient une chance bien pius favorable : je vais parler de ce dernier cas. + Première observation: Le nommé Mouchon, grenadier au premier régiment de ligne, reçut, le 6'juillet 1809; à l'affaire": de Wagram, un coup de feu à la partie supérieure del’avaut-bras : gauche. La balle, ayaot son entrée à la partie supérieure et ‘interne, de l'avant-bras, et sa sortie à la.partie inférieure et: | externe, du bras, avait frappé, dans son trajet, un Pre sue | cubitus. 1 " P S Æ (D) + Au moment du coup il survint une hémorragie qui fut arrêtée en comprimant l'artère brachiale et en introduisant dans la plaie ün tampon de charpie, fortement assujéti (c’est le rapport du blessé). Pendant les dix ou quinée jouts qui ont süivi l'entrée du blessé à l'hôpital, la suppuration a été très-äbondante, plu- sieurs esquilles se sont détachées; mais le bras et l’avant-bras augmentaient de volume, et quelques hémorragies légères ont eu lieu. Le quinzième jour une hémorragie un peu forte eut lieu spontanément la nuit, peut-être par un mouvement invo= lontaire du bras pendant le sommeil. Elle fut arrêtée au moyen d’un tourniquet appliqué au bras : C’ést aloïs que ie matin, au moment du pansemeñt, je vis le blessé pour la première fois. L'appareil étant levé et le tourniquet légèrement relâché, le sang jaillit aussitôt avec violence, et en considérant la diréc= tion du coup, il ne me resta aucun doute sur l’ouverture de l'arttre brachiale, qui me parut être un peu au-dessus dé 54 division en radiale et en cubitale : une compression exercée sur l'artère brachiale arrêta l’hémorragie: État du blessé. Chaïeur uniformément répandae : (à la main et à l’avant-bras excepté, où la chaleur était “beaticoup dimi= nuée). Pouls plein, un peu accéléré; face un! peu décolorée; langue sèche, blanchâtre ;-soif beaucoup augméntée; peu ‘dé dérangement dans lés voies digestives; sommeil souvent troublé par des douleurs profondes ; mais supportablés , daris lavant-bras; Engorgemenr paiéux des doigts, de la main) de Vavant-bras jusqu’au miliéu du bras: peau téndue; luisante, pâle; äffaiblissement général ;'la tête saine. Le résultat d'une consultation fat qu’on amputit le membre sur-le-champ. Jene’partageaï point cet avis; jé proposai la ligature de l'artère au-déssus de l’oûverture ; et cet avis finit” par prévaloir. “is | sd) L (5605 ) Je mis l’artère à nu en pratiquant une incision de trois pouces et demi environ. Les caiflots étant enlevés, un doigt introduit dans la plaie fit sentir un très-léger frémissement des artères radiale et cubitale. Je fis alors cesser la compression faite sur l'artère brachiale; le jet de sang qui eut lieu de la plaie fit voir évidemment l’ouverture de l'artère à huit ou dix lignes environ au-dessus de sa division. Au moyen d’une aiguille courbe , armée de deux ligatures, l’inférieure me servit à lier l'artère à quelques lignes au-dessus de l'ouverture, l’autre resta comme d'attente. La compression cessant d’êtreexercée, le sang ne sortit plus, un pansement simple termina cette opération. Je fis placer le long de l’ayant-bras deux bouteilles de grès remplies d’eau chaude, et au-dessus et au-dessous des sachets de cendres; à chaque pansement je faisais faire des frictions. Six jours après l'opération, le dégorgement de la main et de l'avant-bras était presque opéré ; mais aucun mouvement ne sé faisait encore sentir à l'artère radiale : ce ne fut que dix jours après l’opération que quelques petits frémissemens eurent lieu à l’endroit du pouls. La plaie marcha vers la cica- trice, et le 14 Septembre elle fut totalement fermée. Le bras amaigri reprenait un peu d’embonpoint, et les mouvemens tommençaient à s’exécuter, lorsque, le 18 Septembre, le blessé, parfaitement guéri, sortit par évacuation. Le succès de cette opération n’était rien moins que certain ; mais l’état du blessé me permettait d’avoir recours à temps à lamputation dans le cas où les artères collatérales n’eussent pu, par leur développement, suppléer à l’artère principale. Deuxième observation. Un lieutenant-colonel recut un coup de feu au bras droit, en défendant le passage d’un pont sur la Bidassoa , pour faciliter la retraite. La balle entra au-dessus du condyle externe de l’humérus, fractura complètement cet os, et vint se cacher dans l’épaisseur des extrémités supérieures des muscles de l’avant-bras, où elle ne se faisait point sentir : 29 d: L, ( 5061) alors. La fracture complète de l’humérus très-près dé l’arti- culation huméro-cubitale, la presque certitude que la balle avait intéressé l'articulation elle-même, firent proposer l’am- putation. Le blessé, transporté à Bayonne et à portée de rece- voir toute espèce de secours , ful confié à mes soins, et, malgré la gravité de la blessure, mon avis fut de différer l’opération, vu le bon état du blessé, et d’attendre que des accidens exigeassent l’opération projetée. Le bras et l’avant-bras, convenablement situés, furent couverts, pendant plusieurs jours, de cataplasmes émolliens, et un régime approprié fut prescrit. Deux dépôts parurent aux environs de l'articulation : ils furent ouverts; mais l’intro- duction dü doigt et de la sonde; suit dano l’ouverture faite par la balle, soit dans celles faites par le bistouri, ne purent faire découvrir le lieu qu’occupait le corps étranger. La suppu- ration devint abondante, quelques esquilles se détachèrent, et le dégorgement du bras et de l’avant-bras permit de juger bien distinctement la fracture de l'extrémité inférieure de l'humérus. Le quinzième jour, une petite tumeur, sans chan- gement de couleur à la peau, parut à la partie supérieure et interne de l’avant-bras. La mobilité d’un corps dur, raboteux, sous cette tumeur, ne pouvait laisser de doute sur la présencé d’un corps étranger. Une incision pratiquée sur cette tumeur facilita la sortie d’une balle aplatie d’un côté et raboteuse de l’autre. Enfin, le bras et l’avant -bras étant en tres- grande partie dégorgés, je plaçai des attelles à l’extrémité inférieure du bras, et, un mois après, la consolidation fut opérée. Une fausse ankylose fut la suite de cette blessure grave; elle s’oppo- sait même, en employant beaucoup de force, aux moindres mouvemens de flexion, d’extension et de rotalion du radius Sur le cubitus; mais les frictions, les bains excitans, les toni- ques, et surtout des mouvemens forcés exercés tous les jours pendant long-temps, et poussés un peu au-delà de la douleur, + (307) ‘donna un peu de jeu aux articulations, et permit ensuite aux muscles d'exercer eux-mêmes de légers mouvemens. Un an après, la flexion et l’extension s’opéraientfacilement par l’action musculaire seule; mais les mouyvemens de pronation et da Supination (ces derniers surtout) restèrent long-temps difficiles. Je puis appliquer ici la réflexion qui termine la première observation; de plus, j'avais affaire à un homme sain, fort, et d’une sobriété peu commune, surtout dans le militaire. Ces deux observations, auxquelles je pourrais joindre quel- ques autres équivalentes, donnent l’idée des ressources de la nature dans plusieurs plaies graves foites par des armes à feu, ét font voir que souventilne faut pas trop se hâter de recourir äux moyens extrêmes, tant que des accidens consécutifs mena- £ans ; l’affaiblissement du sujet, la perte sensible et continuée des forces ; etc:, ne viennent mettre un terme à tout espoir de sauver le membre. C’est à la grande habitude de voir et de suivre la marche des accidens, leur nature, l’état du sujet, que l’on juge du moment.où toût espoir doit cesser, et quand il est instant de ne plus différer l'opération. mm 5 ; 0 EFFICACITÉ DU TARTRE STIBIÉ ADMINISTRÉ A GRANDE DOSE, DANS LE TRAITEMENT DES INFLAMMATIONS DU POUMON ; Observée par M.J.V.F.Vany, Membre résidant. (21 mars 1823.) Première observation. M. Martin, homme robuste et d’un tempérament sanguin, dans la force de l’âge, était atteint, depuis plusieurs jours, d’une violente bronchite accompagnée de douleur de tête, lorsque je le vis, pour la première fois, le 21 Janvier 1823. La toux était déchirante, et quelques crachats muqueux étaientexpectorésavecune grande difficulté. L’appétit était diminué; il n'y avait point de fièvre. Une large saignée du bras produit un léger soulagement. Deux éméto-cathar- tiques, administrés les deux jours suivans, ne provoquent point de vomissement, et cependant les symptômes sont calmés pendant une dizaine de jours. Le 3 Février, récidive avec oppression et fièvre. Je suis appelé le surlendemain, et je fais appliquer trente sangsues sur la poitrine. L'écoulement du sang dure vingt-quatre heures et amène une syncope. Le 6, poiat encore d’amélioration. Malgré la syncope de la veille, la langue est restée d’un rouge animé. Le maladea toussé toute la nuit ; il désespère de sa guérison, et manifeste la crainte de devenir phthisique. Une potion gommeuse de six onces, avec addition de douze grains de tartrestibié, est prise par cuillerée, d’heure en heure, et provoque quatre vomis- semens et quinze déjections de matières bilieuses. Un grand (309) soulagement suit immédiatement. La même potion, prise le lendemain, produit des effets semblables. Le jour d’après; M. Martin, en me voyant entrer dans sa chambre, s’écrie, avec le ton de la plus yive satisfaction, qu’il est guéri. Le remède l’a fortement travaillé, mais a totalement dissipé la toux et l’oppression. Je prescris une qnce de sirop &iacode, pour prendre, le soir, en deux fois. Le 12 Février, toutes les fonctions sont rétablies dans leur ëlat normal. M. Martin me demande le nem du remède qui avait opéré une guérison aussi prompte, etil me prie de lui donner, en français, la recette de la préparation dont il avait fait usage , afin d'y recourir, au besoin, s'il vient à être assailli d’un gros rhume Quraur les Iréquens voyages que nétessite Le commerce de Ja maison dans laquelle il est employé. Deuxième observation. Alexandre Delmasse, homme robuste et bien constitué, atteint d’une pleuro-pneumonite très- intense depuis quatre jours, entra à l'hôpital militaire de Lille le 23 Janvier 1823. La difficulté de respirer était extrême ; une toux fréquente exaspérait la douleur de côté à un point intolérable; expectoration laborieuse; crachats muqueux et teints de sang. Une saignée de seize onces fournit un sang couenneux, sans amener le moindre soulagement. Le 24, cinquième jour, la nuit a été tres-agitée, la difficulté de respirer toujours la même. Deux saignées, l’une de seize onces et l’autre de douze, amènent un léger amendement qui n’est pas durable. Le 25, sixième jour, l’anxiété est à son comble ; le malade annonce qu'il ne peut plus respirer, qu’il va mourir. Quarante sangsues sont appliquées sur le point douloureux. A midi, le sang coule abondamment ; le malade pâlit et annonce sa mort comme imminente. Polion gommeuse de six onces, ave& addition de douze grains de tartre stibié, à prendre par cuillerée toutes les heures. (310) Le 26, septième jour, la potion a excité des Yomissemens abondans de matière porracée. Dès la deuxième cuillerée ,: diminution de la douleur , qui disparaît presque complètement, dans la soirée ; expectoration facile dé crachats plus épais et rouillés. À une heure de la nuit, aussitôt que la potion est épuisée, tous les symptômes alarmans renai-sent. La même potion, avec douze grains, procure vn soulagement aussi marqué que la veille, bien qu’elle n’excite plus le vomis- sement; une deuxième potion, prise le soir et dans la nuit, entretient le calme, Le 27, huitième jour, le mieux se soutient, et l'espérance renaît dans l'esprit du malade. Potion stibiée, qui provoque une diarrhée fréquente, sans douleurs intestinales, Le 28, neuvième jour, point de fièvre, respiration peu gênée, toux sèche et fatigante, Extrait de jusquiame, quatre Braios en quatre pillules. Le 29, dixième jour, toux moins forte, augmentation de la douleur de côté. Mêmes pillules et un vésicatoire sur le point douloureux. La convalescence s'établit. Delmasse reste encvre à l'hôpital pour recouvrer des forces. Le 22 Février, il pirt pour rejoindre son régiment, qui est à soixante lieues de Lille, (311) en OBSERVATIONS D'EMPOISONNEMENT PAR L'ACONIT NAPEL ; 2 Recueillies par M. Decrann, Membre résidant. (2 war 1823.) Mir - Jeanne Casrerain, veuve Boscart, séxagénaire, habitant la commune d'Halluin, arrondissement de Lille, département du Nord, éprouvait une assez grande difficulté de respirer depuis huit à dix ans. Elle prenait, par habitude et comme remède, de l’eau-de-vie de grains, dans laquelle elle faisait macérer des racines de livèche (1). Le 22 Décembre 821, elle prépara une bouteille de cette liqueur, et en prit le lendemain un petit verre (une once environ), sans rien éprouver de remarquable. Le 26 suivant, dans l'intention de faciliter la digestion de son souper, qui lui faisait mal, elle en but de nouveau un petit verre; ses souffrances augmen- tant, elle en prit encore la moitié d’un verre au milieu de la nuit, et expira vers quatre heures du matin. Diverses personnes assistèrent à ses derniers momens : elle fut ensevelie deux heures après la mort par quelques-unes d’elles. On proposa de boire la goutte (2) aussitôt celte opéra- tion terminée. Il n’y avait dans la maison aucune autre liqueur que celle préparée par la défunte. Elle fut proposée ; acceptée et bue successivement par les nommés Martin Ghestem, Lucie Bresle et Isidore Boscart; ils en prirentenviron une once chacun. Une demi-heure après, le premier (Ghestem), se sentant Ra an uns mm ll 2 ve be 8 cyrel nc asile pets pod teens à Lee (1) Ligusticum levisticum, Lino. “ (2) Expression triviale et populaire usitée dans ce pays. LL {312} À indisposé, retourna chez lui; la seconde s’en alla également , mais sans se plaindre; le troisième (Boscart), n’étant pas à son aise, mangea un peu de pain, et alla dans une ferme voisine annoncer la perte qu'il venait de faire en la personne de sa mère. Quelques instans s'étaient à peine écoulés qu'il fut contraint de retourner chez lui : il éprouvait un état d'angoisse inexpri- Mmable, une sensation de brûlure à la gorge et à l’estomac avec des envies de vomir. Bientôt il eut des vomissemens et des selles accompagnées de cardialgie et des coliques violentes. Sur ces entrefaites on vint lui annoncer la mort de Martin Ghestem et de Lucie Bresle , avec lesquels il avait bu. Il ne douta point d’être cmpoisonné et perdit. aussitôt la tête. I] se mit à Courir dans la campagne, en poussant des cris et des hurlemens; une fermière l'ayant fait entrer ehez elle, lui fit boire un demi-litre de lait, et le détermina à retourner à son habitation. Un officier de santé arriva au milieu de cette scène affligeante, fit prendre au malade un vomitif, et lui preserivit ensuite une décoction de guimauve. L’état de ce malheureux s’améliora enfin : il était hors de danger lorsque j’allai le visiter deux jours après. Il n’avait pas de fièvre et ne ressentait plus qu’une légère douleur de tête. Lucie Bresle, dont il a été parlé, était âgée de dix-huit ans, grande, brune, et d’une constitution très-forte. En ren- trant chez ses parens, elle se plaignit d’un sentiment d’ardeur dans la bouche, et dit qu’elle venait de prendre uné goutte qui l'avait brûlée. Elle se mit à son rouet pour filer, mais elle n’y put rester, le sentiment d’ardeur augmentant et s’étendant jusque dans l’abdomen ; il lui semblait que sa langue épaissis- seit. Bientôt frissons, gonflement du visage, vomissemens et selles accompagnées de douleurs affreuses. Elle expira au milieu d'une agitation épouvantable, vers huit heures et demie du matin , entre les bras de son père, danslesquels elle s’étaitjetées (315) Martin Ghestem était âgé de trente-cinq à trente-six ans, maigre, d'une constitution délicate, nerveuse. En rentrant chez lui, il se plaignit d’être dans un état d'ivresse; il chan- celait, on le porta sur son lit. Bientôt envies de vomir, vomis- semens avec des efforts effrayans, selles accompagnées de coliques qui faisaient jeter des cris violens, mort au milieu d’un trouble, d’une agitation extrêmes, vers huit heures du matin, c'est-à-dire, une demi-heure avant l’infortunée Lucie Bresle. L'examen des cadavres fut fait avec le plus grand soin. Voici quelles furent mes remarques : La surface extérieure du corps de la veuve Boscart n'offrit rien de particulier. L’abdomen seulement était légèrement ballonné. IL y avait une certaine quantité de sérosité aqueuse entre les feuillets de l’arachnoïde; les ventricules cérébraux en contenaient au moins une once. Les poumons étaient altérés et adhérens à la pleure costale. , Le gauche semblait être atrophié. L’estomac et toute l'étendue de l'intestin grêle étaient rouges et offraient des traces non équivoques d’inflammation très- aiguë. La rougeur était plus vive dans la portion connue sous le nom de duodéaum. J'ouvris l'estomac et j’y trouvai un liquide un peu plus consistant que l’eau, rougeñtre, homogène, ayant une odeur cadavérique prononcée et une saveur nauséabonde. Ce fluide était en petite quantité; il pouvait y en avoir une once. L’in- testin contenait une matière analogue, mais plus consistante, plus colorée, comme muqueuse; je n’y remarquai aucune ulcération. Immédiatement après cette opération, je procédai à l'examen du cadavre de Lucie Bresle. L’abdomen était plus fortement ballonné et le visage était gonflé. à (314) - Le péritoine contenait une assez grande quantité de sérosité roussâtre ; à l’ouverture de cette membrane, il se ft un déga- gement considérable de gaz très-fétides. L'estomac et toute l'étendue de F'intestin grêle étaient rouges, enflammeés ; les vaisseaux sanguins étaient très-appa= rens, surtout les veines qui paraissaient être injectées. L’in- flammation intestinale s’était bornée au cœcum exclusivement. Le mésentère etl’æsophage participaient à l’état inflammatoire. L’estomac contenait une même quantité de liquide que chez Marie-Jeanne Castelain, rougeñtre, de consistance mucila- gineuse , homogène, et d’une odeur indéterminée. La saveur était également nauséabonde; l'intestin grêle offrit aussi une matière de consistance muqueuse, mais tirant sur le jaune. Le gros intestin renfermait une grande quantité de gaz. Les poumons étaient peu crépitans, pesans, bleuâtres, yiolets en arrière et gorgés manifestement de sang. Le péri- carde contenait une once environ de sérosité jaunâtre. Le cœur et le sang contenu dans les gros vaisseaux quis’y rendent, w’ofirirent rien de remarquable. Le cerveau était sain : ses vaisseaux étaient très-apparens, comme injectés. Je procédai à l’examen du cadavre de Martin Ghestem de la même manière que chez les précédens, et j’y fis des remarques analogues. Le ventre était également ballonné; le péritoine contenait de la sérosité roussâtre. L’estomac et l’intestin grêle offraient des traces d’inflammation beaucoup plus intense qui s’étendait jusqu’à l'œsophage et le mésentère inclusivement, etjusqu’au cœcum exclusivement. Le liquide contenu dans l'estomac ne différait que par sa quantité plus grande (il y en avait deux onces environ) et son odeur légèrement putride. Celui de l'intestin avait une cou- leur rougeâtre. II n’y avait pas d’ulcération comme chez les (3:5) précédens. Les poumons étaient pesans, bleuâtres et violets en arrière. Le péricarde contenait de la sérosilé jaunâtre. Les vaisseaux cérébraux étaient injectés. Les liquides recueillis de l’estomac et de l'intestin furent soumis à l’analyse chimique. Mes honorables collègues, MM. Charpentier (1) et Judas (2), d:ignèrent me seconder dans ces recherches. Nous ne remarquâmes ni sel baritique, ni aucune trace de substance métallique. La bouteille qui a contenu la liqueur à laquelle on attribuaït la mort des personnes désignées ci-dessus, fixa également nvtre attention, ainsi que deux racines que l’on considérait somme le reste de celles employées par la veuve Boscart dans là préparation de cette fatale liqueur , et que l'on avait trouvé daos sa chambre. | La bouteille contenait des tranches de racines qui avaient été ratissées. Nous remarquâmes au milieu de ces fragmens une portion de collet de racine, qui nous laissa voir une feuille intacte, roussâtre et parfaitement semblable à celles que lon apercevait sur les petites racines dont je viens de parler. Nous ne doutâmes pas de leur identité parfaite. Ces racines étaient celles de l’aconit napel (3), elles venaient d’une jeune plante. Nous les reconnûmes aisément à la des- cription des botanistes ; nous les comparâmes d’ailleurs avec des racines fraîches d’aconit, et nous vîmes qu’elles étaient de même nature. ILest évident, d’après ces recherches , que les trois personnes dont il est question sont mortes par suite de l'introduction dans les voies digestives d’une certaine quantité d’eau-de-vie . Vote nus mn no tmfilefee “péridimiuers ei UoL A | Sbig Ne SRE (1) Pharmacien en chef et premier professeur à l’hôpital militaire de Lille, (2) Premier professeur et pharmacien en chef à lhôpital militaire de Metz. (3) Aconitum napellus, Linn. (3:16) de grains, dans laquelle on avait fait digérer des racines d’aconié papel; que la macération de ces racines dans une liqueur alcoholique est très-propre à dissoudre le principe délétère qu’elles contiennent ; et que c’est à ce principe très-actif (peut- être alkalin) que l’on doit attribuer ces grandes lésions de tissu que j’ai observées et qui me paraissent être la cause immédiate de la mort. L’aconit napel est signalé depuis long-temps comme un poison violent; l’on prétend même que des peuplades sauvages s’en servaient pour empoisonner leurs flèches. Aucun écrivain ne met en doute ses qualités vénéneuses, et des expériences faites non-seulement sur des animaux, mais encore sur des hommes condamnés à la peine capitale; pruuvout d’une; ma- niére incontestable les propriétés délétères de ce végétal. N'est-il pas étonnant que des médecins, même d’un mérite distingué, aient cherché à l’introduire dans le domaine de la thérapeutique? Comment expliquer les éloges pompeux que quelques-uns donnent à ses propriétés médicinales ? Si l’on en croit Stoerk , Rosenstein, Reinhold, Murray et autres, l'extrait de cette plante guérit les rhumatismes chroniques, les sciati- ques nerveuses, la goutte, la gale, la syphilis, etc. Nysten dit qu’il en a obtenu de bons effets et qu’il est parvenu à en faire prendre jusqu’à trente-deux grains, en une seule prise, sans déterminer aucun accident, Tous les médecins français qui ont eu, je ne dirai pas le désir, mais la témérité de l'essayer, n’ont pas été aussi heureux que l’auteur de l’article Aconit du Dictionvaire des Sciences médicales (1). Leurs tentatives.sont loin de confirmer les assertions des prôneurs de ce prétendu médicament. Les événemens malheureux que j'ai rapportés plus haut ne sont guères propres à inspirer de la confiance et à déterminer les malades à se soumettre à l’action bienfaisante —_—_—_——_——— or (1) Tome 1, pages 141 et 142. (517) d’une plante qui donne la mort, pour ainsi dire, avec la rapidité de l'éclair. Avant de terminer ces observations, je ferai le vœu de voir - disparaître de nos jardins l’aconit, que l’on se plait à cultiver. Cette plante, dit le savant Chaumeton, est d’autant plus dan- gereuse, que ses effets délétères sont cachés sous un voile trompeur. Elle attire les regards par la beauté de ses fleurs inodores. La racine, qui exhale une légère odeur vireuse, simule la douceur du navet comme elle en imite la forme (1). On peut d’ailleurs con- fondre ces jeunes pousses avec celles du céleri. Vicat, dans son Histoire des Plantes vénéneuses de la Suisse, cite plu- sieurs exemples de ces méprises (2). On a aussi confondu sa racine avec celle An panais. L’aconit est très-commun ici; on le trouve souvent sur notre marché. L'autorité, qui a eu convaissance des malheurs occasionnés par cette plante dans une commune de l’arron- dissement de Lille, devrait la proscrire et empêcher qu’on. ne la propage en laissant vendre publiquement ses graines et ses racines. D AA DEEE (1) Flore médicale, tome 1, page 12. (2) Page 7. 111.1) TRES DE L'IRRITATION EN GÉNÉRAL; Par M. Cuarrenrrer, Membre correspondant. (4 suin 1824.) L, vie propre à chaque organe; et par suite la vie généralc, ne s’entretient qu’à l’aide des excitans, soit extérieurs ; commeé Vair, le calorique, la lumière; soit intérieurs; comme lé sang, le fluide nerveux, la chaleur animale ; etc. Il résulte dé ces dispositions que l’action organique, par laquelle le solide vivant manifesie son existence , cst un état d’exoitation conti nuelle entretenue par des agens qui nous entourent ou qui sont en nous. L’excitation, qui n'est, comme on vient de lé voir, que l'état normal des organes, peut être augmentée ou diminuée suffi- samment pour dépasser la mesure seule compatible avec la santé. De là cette grande division des maladies en celles pat sous-excitation, et en celles par sur-excitation où irritation. Telles sont les idées les plus simples qu’on se soit jamais faites touchant la nature des affections. C’est d’après elles que Thémison fonda son système du strictum et du lazum, renou- velé par Brown dix-sept siècles après, et que M. Broussais, tout récemment, mais avec un talent bien supérieur à ses devanciers, a établi une nouvelle doctrine médicale ayouéé par la raison, la saine physiologie et la médecine pratique: Ces deux grandes modifications de l’action organique, là sous et la sur-excitation, se partagent donc toutes les mala- dies,, et il serait difficile d’en concevoir qui ne se seraient point - développées par l'influence de l’une de ces deux causes et qui n’en porteraient pas le caractère. Dès lors, on peut juger s’il importe de bien connaître ces deux états pathologiques ;tchose (519) qui, au premier abord, paraît bien facile, mais qui, comme nous le verrons, ne laisse pas que de présenter bien des difficultés. On dit communément que l’irritation est l’exaltation des propriétés vitales, tandis que la sous-excitation dépend de l’état contraire. Examinons d’abord Ft à quel point cette définition est exacte. Des propriétés vitales admises par Bichat, la contractilité animale et la sensibilité de même nature ne peuvent être mises en doute (1). Mais il n’en est pas de même de la sensi- bilité et de la contractilité insensibles, que M. Chaussier et plusieurs autres physiologistes regardent, selon moi, avec raison comme étant une seule et même propriété. Cepen- dant, comme elles sont encore assez généralement reconnues, nous les admettons nous-mêmes dans l'examen de la question dont il s’agit, telles que les concevait l’auteur de l'anatomie générale, La contractilité animale appartient exclusivement à la fibre musculaire, D’après l’idée que nous nous faisons de l’irritation, nous ne pouvons douter que les muscles ne soient irrités dans certains rhumatismes et dans les douleurs dont ils deviennent le siège après de longues marches où des mouvemens violens et prolongés ; cependant chacun sait que loin d'augmenter, la contractilité diminue dans ces cas. MR PE Fe iris rateonansq a 2 See ARS IR qd Ca (1) Cependant M. Broussais pense, d’après quelques considérations, que la sensibilité n’est que le résultat de la mise en action de la con- tractilité. Mais l’intéressante découverte que vient de faire M. Ma- gendie, qui prouve que le sentiment et le mouvement sont sous l'influence de deux ‘ordres de nerfs parfaitement disiinetis, a dû changer ses idées sur ce point de physiologie. D'ailleurs, ellesne s’accordaient pas avec les faits de pathologie, qui démontrent que le sentiment peut être paralysé sans que le mouvement le soit, et vice versé. (320) La contractilité organique insensible ne paraît avoir été conçue par Bichat que pour expliquer la circulation des fluides dans les vaisseaux capillaires. Eh bien, cette propriété augmente-t-elle dans les parties enflammées ? Je nele pensepas du moias quand il y a gonflement. Aucun fait positif ne le prouve, tandis que la tuméfaction, l’un des caractères de l’inflammation , atteste que les vaisseaux se laissent distendre par les fluides, et que par conséquent leurs forces contractiles diminuent. Ce qui met ce fait hors de doute, d’ailleurs, c’est que la circulation, loin d’être accélérée, comme on le pense assez généralement, est au contraire ralentie et cesse même tout-à-fait quand l’inflammation est parvenue à un haut degré; c’est ce qu'ont démontré les expériences du docteur Wilson. C’est bien aussi ce que devait faire supposer la couleurbrune, , livide, que prend alors l’inflammation, due aux qualités veineuses qu’acquiert le sang par la prédominance de l’hydro- gène et du carbone. Peut-on également douter que la circulation de la Iymphe ne soit aussi ralentie dans les gangsions lymphatiques en- gorgés; que par conséquent la contractilité des vaisseaux blancs ne soit diminuée ? Cependant ces engorgemens sont bien dus à l’irritation, puisqu'ils se dissipent par les moyens propres à combattre cet état pathologique. L’exaltation de la sensibilité animale et de la sensibilité organique (lorsque celle-ci est assez accrue pour être perçue par le cerveau , elle n’a-rien qui la distingue de la première) se montre très-fréquemment dans les irritations, comme l’atteste la douleur, qui n’est que la perception pénible de la sensibilité exagérée; aussi, pour beaucoup de médecins, les mots douleur et irritation expriment-ils la même chose; mais il est clair qu’ils se trompent; car, s’ilen était ainsi, comment pourrait-on concevoir d’irritation sans douleur ? ce quis’observe très-souvent. Elle n’existe pas dans le plus grand nombre des ( 3oi ) “évrôses; dans beaucoup de maladies dü sysidinélymphätiques elle n'a pas lieu dans les affections des organes sécréteurs causées par les passions, et qui ne nous sont révélées que par les qualités âcres ; corrosives de leurs produits. Et, qui ignoré que les malades n’accusent souvent aucune douleur dans les inflammations même. les‘ plus aiguës des membranes mu- queuses, surtout celle de l'estomac, ainsi que dans beaucoup de phlegmasies chroniques des organes parenchymateux ? Enfin, n'est-il pas d'observation que la sensibilité tombe au- dessous du type qui lui est le plus naturel dans les tissus où l'irritation est le plus développée, comme la peau, les mem- branes muqueuses ; lorsque ces parties sont depuis long-temps én proie à l'icritation inflammatoire ? : Je n’étendrai pas plus loi ces considérations, elles suffisent pour démontrer que la définition que l’on donne ordinairement de l’irritation n’esl pas exactes qu’on ne peüt faire consiste cet état uniquement dans l’exaltation des propriétés vitales admises par Bichat, puisqu’elle n’a pas toujours lieu, même dans les maladies les plus inflammatoires. Tout ce que nous pouvons dire de l’irritation, c’est qué c’est un état pathologique causé par l’exaltation d’un ou de plusieurs des actes par lesquels la vie se manifeste; lesquels comprennent non-seulement la sensibilité et l’itritabilité, mais encore la nutrition et la caloricité; tous phéndmènes jusqu’à ua certain point indépendans les uns des autres, et qu’elle se reconnaît à là douleur, à la rougeur, à l’augmen- tation-de chaleur, à la tuméfaction ; aux altérations de fonc- tions et aux lésions de‘tissus, symptômes tantôt bornés à une seule partie ; d’autres fois transmis par voie de sympathie à un ou plusieurs organes plus ou moins éloignés de laffection primitive , et desquels il importe beaucoup de bien connaître la valeur. : On yoit que je rapporte.àl'irritation tous les phér omènes #1 (522) de l'infammation ; c’est parce que! je ne considère celle-ci: que comme un groupe de symptômes ; un épiphénomène: sans’ doute fort important de la sur-excitation, mais ne constituant jamais par lui-même une affection essentielle. Cette assertion! peut paraître paradoxale, mais je crois pouvoir la soutenir. Il y a inflammation, dit-on, quand il ya douleur, rougeur, tuméfaction etchaleur. Néanmoins, dans un-grand nombre de’ cas,. on est bien loir d'exiger la réunion de ces symptômes pour croireà l’existenée de l’inflammation. En effet on regarde, par exemple, la au. comme .étant enflammée, bien que la chaleur et la sensibilité n’y.soient pas plus élevées que dans, l'état normal, uniquement parce qu’elle est rouge. Je cite seulement Te de: je pourrais citer beaucoup de phleg-* masies chroniques. Or, ne voilä-t-il pas l’inflammation devenue synonyme de rougeur ? Eh bien! celle-ci, le seul symptôme qui: reste à la phlogose, et le seul vraiment caractéristique de l’in-* flammation, puisque les autres manquent très-fréquemment, ! vous pourrez facilement la dissiper par, la compression, et: cependant vous ne croirez pas, vous serez même bien con-: vaincu de, ne, pas avoir enlevé la maladie. Est-ce à la rougeur, ou, si l’on veut, à la présence du sang. dans les capillaires” blancs, que, sont dues.essentiellement la chaleur, la douleur, : les altérations de fonctions et. les lésions de tissus? L'abord de’ ce fluide excitant, peut, dans la partie irritée, donner plus: d'intensité à.ces symptômes en surajoutant à l’irritation; mais. il est évident qu’ils sont indépendans de son action, puisque, comme nous le verrons, tous ces phénomènes pathologiques: s’observent fort spuvent-dans des irritations sans inflammation. : : Remarquez maintenant que toute inflammation (qui serait’ mieux, selon, moï.; désignée. par expression d'irritationssan: guine) suppose constamment. une sur-excitation préexistante! du tissu dans lequel elle a son siège, et que cette sur-excitation: existe même quelquefois depuis long-temps avant que ‘la (525) fougeur ne päraïsse ; comimne’cela se remarque dans bien des démangeaisons; tandis que l’irritalion peut se montrer sans inflammation, ce que l’on observe dans un grand nombré d’affections des systèmes Iymphatique et nerveux. Si l’on confond si souvent l’irritation avec l’inflammation; c’est que cette dernière frappe davantage les sens et masque, en quelque sorte ; l’affection primitive dont elle est le produit. Cependant nous verrons, en'parlant des modifications de lirritation et surtout des irritations spéciales, que celles-ci sedistinguent, si je puis m’exprimer aiosi, à travers les symp- tômes inflammatoires, par des effets bien autrement impor- tans que ces phénomènes aux yeux du médecin physiologiste: En rapportant à l'irritation les symptômes que nous avons cités plus haut, nous n'avons donc fait que rapporter les effets à leur véritable cause; cependant, , comme nous allons le voir; plusieurs d’entr’eux, loin d’en être constamment le produit ; dépendent parfois d’une disposition contraire du solide organique. La douleur est un des symptômes les plus constans de l’irri= tation , et cependant elle n’existe pas, comme nous l’ayons vus dans un grand nombre d’affections caractérisées par l’exaltation de l’action organique, tandis qu’on observe dans les mala- dies asthéniques. Elle est souvent trés-vive dans la gangrène des membres due à l’usage du seigle ergoté; dans celle occa- sionnée par lossification des artères, ou qui suit promptement - la morsuré de certains reptiles; dans la pourriture d’ hôpital. H faut aussi mettre dans la même classe les douleurs occa= sionnées par le froid et les angoisses qui accompagnent les grandes hémorragies. Dans toutes ces affections, les forces vitales sont sensiblement diminuées ; .c’est ce que démontrent Jes causes essentiellement débilitantes de ces affections; les symptômes locaux, tels que la pâleur, la lividité, la dimiz potiorf de chaleur , les symptômes généraux et le traitement 21 . (524) excitant que réclament rigoureusement ces maladies: Mais comment expliquer cette diminution de l’action vitale avee l'exaltation de Ja sensibilité ? Cela ne me paraît pas impossible. De même que chaque organe a une vie qui lui est propre, de même aussi chaque partie anatomique distincte, qui entre dans son organisation, en a uve qui lui est particulière. Dès lors on conçoit qu’une cause qui affaiblira la vitalité des capillaires sanguinset lymphatiques, pourraaugmenter l’action vitale des capillaires nerveux. Bien des faits viennent à l’appui de ce que j’avance. L'on sait que chaque ordre de ces capil- laîres peut-être isolément affecté, que des agens médicamen- teux et autres ont sur eux une action spéciale; maïs ce qui milite principalement en faveur de mon assertion, c'est que des causes, qui agissent d’une manière sur tout le système sanguin, auront une influence contraire sur les autres, et vice vers. Qui ignore que le séjour dans une atmosphère humide, que l’usage d’alimens erûs accroît la force du système lympha- tique et diminue celle du système sanguin ; qu’au contraire, un air vif et pur, des alimens qui contiennent beaucoup de matières assimilables augmentent l’énergie du système san- guin et diminuent la vitalité des. vaisseaux blancs; tandis que d’autres causes, la plupart normales, qui accroissent l’action de l'appareil nerveux, affaiblissent en même temps le sanguin et le lymphatique , mais surtout ce dernier ? - On voit donc, d’une part, que la douleur n’est point. un symptôme constant de l'irritation, et, d’une autre, que lors- qu’elle a lieu, elle n'indique que la sur-excitation des nerfs, laquelle peut exister avec la sous-excitation des autres parties de l’organisation, et que, par conséquent, la douleur peut coïncider avec l’atonie d’un organe considéré en masse. La rougeur est due à l’abord du sang dans les vaisseaux blancs, et ce phénomène n’est pas toujours causé par l’irri- tation; en effet, la position seule suffit souvent pour la produire. (325) Les extrémités sont-elles long-temps dans une position vér- ticale? Les parties les plus basses rougissent et se goaflent. C’est ce qu’on observe aux pieds et aux mains pendant et après unelongue marche. Cet accident ne dépend pas d’une irrita- tion préexistante ; il tient aux lois physiques, plus puissantes dans ce cas que celles de l’organisation. Le sang s’est accu= mulé dans les endroits les plus déclives, uniquement parce que les forces contractiles des vaisseaux ont été épuisées par de trop longs efforts pour vaincre la résistance qu’opposaient les colonnes du sang abandonné à son propre poids. Facilitez la circulation en donnant aux membres une position horizon- tale , et bientôt tout rentrera dans l’ordre. Est-ce à Firritation qu'il faut rapporter la rougeur dont se couvre la face, et souvent toute la peäu, dans les affections de l'âme ; celle qui survient après une longue course ou tout autre violent exercice? Non, la rougeur est occasionnée, dans ces cas, par des congestions sanguines actives, et se distingue essentiellement de celle due à l’irritätion, en ce que les solides ne sont point affectés, et qu’elle n’a d’ailleurs qu'une existence éphémère. ti * Un froid vif agit sur la peau ; aussitôt elle pâlit, et sa chaleur dimivue. Le sujet est-il sain, vigoureux ? elle ne tarde pas à rougir et à s’échauffer plus qu’elle l'était avant d’être frappée par le froid. À quoi tiennent ces phénomènes? la pâleur est due, à n’en pas douter, à la contractilité augmentée, qui expulse, des capillaires les plus superficiels, le sang qu’ils contenaient , et le force à refluer dans les capillaires plus pro- fonds; mais quelle est la cause du retour du sang à la peau? M. Broussais l’attribue à la douleur qui devient, dit-il; un agent de stimulation qui ravime les phénomènes de la vitalité. Mais, si cela était, la réaction ne devrait-elle pas avoir lieu à Pinstant où la douleur est plus grande? Or, c’est toujours dans les premiers momens qu'elle a été frappée par le froid (EEE) que la peau souffre le plus, et le retour du sang n'a lieu que lorsque là douleur est bien diminuée, Dans les accès de fièvre, les frissons ne diminuent que d’une manière graduée, et ce n’est qüe lorsqu'ils sont entièrement dissipés que la peau rougit; il est évident que la: douleur, qui est essentiellement liée aux frissons, et qui disparaît avec eux, ne peut être la cause de la réaction qui survient. ane. comme nous l'avons démontré, la. douleur. n’a pas toujours. pour: effet d'augmenter la vitalité des parties où elle siège et’ n’est accompagnée, dans un grand nombre de cas, d'aucun, symptôme inflammatoire. Enfin, une, preuve sans réplique ‘qu’on né peut lui attribuer le retour du sang à la peau; c’éstique ce retour a-lieu également dans les parties paralysées. Pour moi, je pense que ce phénomène dépend d’une impulsion donnée à la circulation du centre à la circonférence. Quant à l’'augmen+ tation de la chaleur, il est clair qu’elle n’est que subséquénte à l’abord du sang, ettient, dans cette circonstance, à la pré- sence.de ce fluide et à l'impression qu'il produit:sur, les solides, À ces faits, quiattestent que la rougeur peut être étrangère à l'irritation, nous en joiadrons d’autres tirés de la pathologie, Les: fortes commotions, les violentes, contusions; surtout celles produites par: les, projectiles lancés par. la: poudre à canon, sont accompagnées, de stupeur, et passent, prompte» ment à l'état de gangrène, sans présenter d’autres sympiômes de Vinflammation que l'accumulation des fluides dans les capillaires, et la rougeur n’est l’effet, dans'ces cas, que d’une congestion sanguine passivé, La gangrène causée par le froid 5 la morsure de quelques animaux.vénimeusx , qui-prend promp- tement üne :couleur livide; les affections. nommées impro-+ prement inflammations ‘atoniques, qu’on observe chez les scorbutiques,, sut la peau des individus atteints de la pestes de la prétendue fièvre adynamique, présentent les mêmes éaractères, Enfin, je dirai que, dans quelques affections, ilesk [a (327) mue période marquée par d'épuisement de l'irritation, bien que les tissus restent toujours colorés; il n’est pas rare de rémarquer que/la sensibilité dela conjonctive et de la péau soit'au-dessous du type normal, tandis que ces membranes restent rouges, et de la voir reprendre leur couleur däturelle par l'emploi des stimulans. Dans tous ces cas, la rougeur tient à ce que les capillaires relächés, Stupéfiés ; ou dont la vitalité a été anéantie, ne peuvent plus réagir, et se laissent disténdre par les fluidés qüi y sont poussés par l’impulsion circulatoire, et qui ÿ péne- trent peut-être aussi par le seul ss des phénomènes capil- hires (1): La rougeur, considérée isolément ; n’est donc pas un signe certain d’irritation; mäis, dé plus, c’est que celle- “ci peut exister sans elle. Bien souvent on ne l’obéerve pas dans le prurit, dans plusiéurs espèces dé dartres, dans l’üurtication, dans les irritations produites par l’acide äcétique, par dés astringens,. surtout les préparations de plomb. Éllé n’a pas diéu non plus dans le plus grand nombre des affections ner- weuses ét des maladies du système lymphatique. Ainsi l’on voit qué cet axiome ubi stimulus, ibi affluxus, que Von cite à Chaqué instant, n’est point rigoureusement vrai, puisque l’on voit souvéñt des irrilations sans fluxion, ét des Auxions sans irritation préalable. Il me paraît assez difficile d’aébignér à Ja rougéur pér irri- tation des caräctèrés qui puissent, dans toutes Ïés circons- tances, la faire distinguër dé celles dues aux congéstions sanguines; cependant on pourra regarder comme telles, c’est= L 4 @) Dans tous ces cas, le traitement tonique et’excitant est le plus approprié au mode de lésion des tissus; ; cependant les saignées locales Sont ansei parfois féverables; nous verrons plus tard com- Âmént s'opérent leurs bons effets. #» (328) B-dire, produites par Ja sur-excifalion, toutes celles qui sont accompagnées de douleur, ou dont les tissus dans lesquels on les observe sont. profondément altérés, comme lorsqu'ils opt épaissis, ulcérés, etc.; toutes les rougeurs qui coïnci- dent avec des phénomènes sympathiques, surtout la sur- action du cœur, due à l’affection localeloù elles siègent; enfin aussi celles où le sang est iotimement-uni à la trame des tissus, et qui se reconnaît en'ce qu’elle ne s’efface pas ‘en lavant, ni même en-raclant les tissus avec le scapel; c’est principalement . dans les phlégmasies chroniques - ’on les remarque. Î La chaleur, considérée comme ant et on ne peut ici la juger que sous ce rapport, puisque d’après le thermo- mètre elle s’élève à peine de quelques degrés dans les inflam- mations les plus vives ; la chaleur, dis-je, considérée comme sensation , est un symptôme assez certain de l’ irritation, où gu moins d’une excitation assez forte. Cependant, comme la douleur, .on l’observe aussi dans des maladies asthéniques. On voit des malades accuser une chaleur brûlante dans:des membres pâles, froids, et.qui vont être frappés de mort, comme cela se remarque dans l’ergotisme et la gangrène par ossification des artères; tandis que des agens , éminemment excitans, comme le camphre, la menthe, produisent une impression de froid. Fordice vit monter le thermomètre à 109° Fahreuh., pendant le frisson, et descendre jusqu’à 95 et 04 pendant le stade de chaleur, L'on sait également que ce symptôme manque très-souyent dans les irritations nerveuses et Jymphatiques, 2 La tuméfaction est produite par eu des fluides, Ce symptôme est fort important, puisque c’est souvent Île seul qui indique l'affection des vaisseaux blancs, principa- lement des ganglions lymphatiques, qui ne présentent d'autre caractère pathologique que leur engorgement, et conservent . (329) leur chaleur et leur sensibilité naturelle. C’est aussi le seul phénomène qui fréquemment nous révèle l'affection des organes profondément situés. Cependant, par lui-même, il pe peut nous indiquer le caractère des maladies, vu, que l’accumulation des fluides peut être causée par l’atonie, comme par une trop grande excitation du solide organique. Il y a altération de fonction chaque fois qu’un organe est irrité; mais, considéré d’une manière générale et indépen- damment des autres symptômes, ce phénomène n'indique pas constamment l'irritation d’un organe , parce qu'il a lieu également dans les maladies asthéniques. Voyons si des par- ticularités le distinguent dans ces deux genres d'affection. Toutes les parties qui, sous la forme de membranes, exha- lent ou sécrètent des fluides, augmentent ou ralentissent constamment leur travail sous l'influence de l’irritation. En général ; si celle-ci est très-vive, les sécrétions s’arrêtent , et augmentent au contraire si elle est dans un degré plus modéré; ettoujours , dans ces cas, la composition des produits sécrétés diffère. de l’état naturel, en ce qu’ils se chargent de prin- cipes souvent assez irritans pour enflammer les parties qu’ils touchent. . Fa Les membranes séreuses et muqueuses exhalent et sécré- lent aussi davantage lorsqu'elles sont affectées d’atonie. Il est des hydrothorax, des ascites, des anasarques, causés par la débilité de ces membranes, comme il en est qui dépendent de leur sur-excitation. Si la sueur coule pendant que la vitalité de la peau est visiblement augmentée, on la voit aussi couler quand le froid et la pâleur indiquent que son action organique est considérablement affaiblie, comme cela’se remarque dans les syncopes et chez les agonisans. Tous les catarrhes ont un caractère inflammatoire qui peut exister fort long-temps; mais il est une époque où les sécrétions continuent d’être abon- dantes, bien que les membranes ne présentent plus aucur (356) signe d'irritation. Les anciens écoulemens de la verge aügmen: tent par l’usage des boissons émollientes, et se dissipent par les injéctions toniques ét astringentes; l’irritalion de la mém- brane muqueuse des intestins, dé celle de l'utérus et dés poumons ; principalement chez les vieillards ; est parfois éntiè- rement épuiséé, quoique les mucosités soient toujours abôon- dantes. Mais, dans tous ces cas, les humeurs ne contiennent point dé principes excitans, les inembränes ne présentent aucün symptôme d'irritation; elles ne sont ni rouges, ni doùloureuses ; et n’éveillent aücuné sympäthie; -. Toute augmentation de produit dés organes glanduleux doit être regardée comme un symptôme certain, si nôn constant de l’irritation de ces organes ; du moins de l’accroissément de leur. excitation ; ainsi Les diabètes, les flux dé bile, les sali- âtions; etc.; sont déterminés par la sthénie. Cé ne peut plus être ici l’effet de simples éxhalations passives, comme dans les inembränés ; é’est le résultät d’un travail organique qui n’augrnente qu'avec la vitalité. Cependant, si celle-ci est trop exaltée; comme dans l’inflammation, elle enraie ce trâvail, et alors les sécrétions diminuent ou s’ârrêtent com: plètement. Mais, dans ces cas, les symptômes concomitané né permettent pas au médecin atlentif de se dd sur le _taräctère de là maladie. : Quoique. jusqu’à présent l’on n'ait pds trouvé de nérfs dâns quelques parties qui manifestent leur souffrancè quand êlles sont irritées, on péut cependant regarder la sensibilité comme exclusivement départie à ces organes. Son augmen: . tatiôn:, surtout si elle est portée jusqu’à là douleur, test; à n’eû pas douter; un indice certain de l’irritation dés nerfs; ét ‘sa diminution au-dessous de l’état-normal, le symptôme assuré de leur sous-éxcitation, si cette diminution de sensi- bilité ne tient pas, ce qui arrive souvent, à une affection du éerveau qui émpêche les fonctions de cet organe, ou à quelques \ (33: ) obstacles, comme la compression, la libre circulatiôn du Êuide nerveux. 3 Silacontractilité animaleetonganique sen isibleestau gmentée; elle atteste l’irritation de la fibre musculaire, comme cela a lieu dans les convulsions et la sur-action du cœur, etc. Si elle est diminuée, elle démontre tantôt l’atonie des muscles par défaut. de stimulant, comme dans la paralysie, le scorbut, et tantôt leur sur-excitation. Mais, dans ce cas, c’ést constam- ment la douleur qui s’eppose à leur contraction, comme cela s’observe dans les rhumatismes, les brisemens dés membres symptomatiques ou dus à une fatigue excessivé: : Je regarde donc les altérations de fonctions bien appréciées comme pouvant facilement nous révéler l'existence de l'iris tation et de la sous-excitation. Voyons maintenant si les phé- pomènes sympathiques peuvent être produits également par ces deux modifications de la vitalité, Lorsque l’irritation est légère, ou qu’elle n’occüpe qu’une partie peu sensible, elle est très-bornée. Mais, si elle ést fort intense, ou si elle siège dans un tissu fort irritable, alors elle se communique par voie de sympathie à un où plusieurs organes, qu’elle affecte dans des proportions diverses selon leur degré de sensibilité naturelle; de sorte que lés uns, et c’est le plus grand nombre, ne présentent que dé simples modifications de fonctions sans altération de leurs tissus; tandis que les autres sont assez vivement irrités pouf s’énflammer, et même plus fortement quelquefois que l'organe primitive - ment affecté, | ; Tout phénomène sympathique, dans ‘les maladies ses donc un signe certain de la souffrance, par irritâtion de l’organe qui le met en jeu, si la sous-excitation n’était-pas elle-même capable de déterminer de pareils: Pr c'ést ce que vous allons examiner. 4 .:O8.a déjà plusieurs fois posé Ja guestiéer de savoir si les (332 ) maladies asthéniques pouvaient, par sympathie, altérer les fonctions et la texture des organes plus ou moins éloignés des parties où elles avaient leur siége, etjé ne sache pas qu’on ait répondu d’une manière satisfaisante à cette question. Les uns ont refusé à ces affections de telles influences, les autres les leur ont accordées ; maïs aucun n’a étayé sa croyance sur les raisonnemens et l'observation. Il est quelques maladies qu’on regarde généralement comme atoniques : telles sont les paralysies, qui ne dépendent pas de l'inflammation du cerveau où du rachis: les hydropisies chroniques, qui ne tiennent pas à la phlogose des membranes séreuses ;: ainsi que les-accumulations de sérosité dans le tissu cellulaire, sans coïncidence de symptôme d'irritation; la gangrène, ou plutôt l’état morbide qui la précède, ‘dû a la privation des excitans, tels que le sang, le calorique, ou à l'abolition complète des propriétés vitales, comme cela a lieu dans les violentes contusions. Or, ces maladies déterminent- elles des phénomènes sympathiques? Je crois pouvoir ré- pondre négativement. Bien souvent, il est vrai , on observe avec elles le trouble de diverses fonctions, mais il ne tient pas à une pareille influence. Quand la paralysie des membres ne dépend pas de la lésion du cerveau ou de la moëlle épinière, - . qu’elle n’est due qu’à la compression ou à la section des nerfs, On ne remarque point de symptômes extralocaux. L’amaurose, la surdité, l’aphonie, Panaphrodysie, etc., se font le plus sou- vent observer sans affections concomitantes. Je connais une demoiselle affectée depuis dix ans d’une paraplégie, sans lésion des viscères du bas-ventre, qui n’a déterminé jusqu’à Présent aucun Changement sensible dans les fonctions des prin- cipaux organes. Je peuse bien cependant que le repos forcé amènera à la fin un affaiblissement général; mais il ne sera certainement pas dû à l'influence sympathique des muscles paralysés surle reste de l'éconamie , mais bien au défaut de / (533) locomotion ; exercice nécessaire au bon accomplissement de plusieurs fonctions, et principalement de celles de l’estomac. Les épanchemens de sérosité, soit dans les grandes cavités, soit dans les interstices du tissu cellalaire , sont le plus souvent sympathiques de l’inflammation de quelques viscères. Quel- quefois aussi ils sont dus à la sur-excitation des exhalans, et, dans l’un et l’autre cas, il faut les rapporter à l'influence directe’ ou réfléchie de l’irritation. Quant aux hydropisies chroniques essentielles, que je regarde comme étant assez rares, mais qui existent cependant, comme celles qui sur- viennent à la suite des hémorragies considérables, je ne pense pas qu’elles puissent produire aucun phénomène par sympa- thie, par le seul fait de l’atonie des exhalans. Si la circulation est ralentie, cela tient à la déplétion du système sanguin; si la sécrétion des reins est diminuée, c’est uniquement parce que la sérosité du sang s'échappe par d’autres voies, et la trop grande perte de cette partie constituante du sang explique la soif qu’éprouvent les hydropiques. D’autres symptômes dé- pendent de la pression qu’exerce le liquide sur les viscères, et ce qui prouve le plus le peu d'action que produit sur les fonctions en général le travail de l’hydropisie, c’est que l’on voit des œdèmes très-considérables sans aucun autre accident, et l’anasarque symptomatique n’ajouter aux symptômes déter- minés par l'affection primitive que ceux qui résultent de la présence du liquide , téls que la gène du mouvementet de la respiration; et cependant, dans ce cas, le tissu cellulaire est malade dans une grande étendue. Quant aux gangrènes dont nous avons parlé plus haut, qui sont dues au défaut de stimulation, et qu’on doit par consé- quent regarder comme essentiellement atoniques, telles que celles qui. surviennent.aux extrémités, )par suite de l’ossifica- tion, des-artères,ou de l’action du froid, ‘elles ne. s’accom- pagnent d’abord, ce qui doit bien être remarqué, d'aucun 554) phénomèëne sympathique; mais seulement, aprés un temps plus ou moins éloigné, si le sujet n’est pas trop affaibli, les parties voisines de celles affectées s'enflamment , et les symp- tômes fébriles, comme l'accélération de la circulation et Faccroissement de la chaleur, se font observer. II est évident . que ces phénomènes ne sont pas ici déterminés par l’influence sympathique de la partie frappée de gangrène. En effet, quelle action pourrait-elle avoir, quand la vie l'a abandonnée, sur les capillaires de celle qui lui est contigué, et, par suite, sur la grande circulation? On ne peut considérer ce travail que comme une réaction de toute l’économie, pour se séparer d’une partie qui lui est devenue étrangère. C’est un mouve- ment spontané du centre à Ja circonférence , analogue à celui ) qu’on observe souvent dans les crises, qui a lieu en vertu de lois qui régissent l’organisation, et qu’on ne peut expliquer par la seule doctrine de l'irritation. Ceux qui admettent que les maladies asthéniques peuvent déterminer dés phénomènes sympathiques, citent à Pappui de leur opinion les affections internes qui surviennent par Fimpression du froid sur la peau, lequel est regardé géné- ralement comme un modificateur débilitant; maïs {l suffira de bien considérer la manière d'agir de cet agent pour s’assurer qu’ils sont dans l’erreur. Le premier effet du froid sur la peau est de fa resserrer ; cé phénomène est très-sensible, et d’en exalter la sensibilité, ce qui ne l’est pas moins, -puisqu’il ya douleur. En faisant con- tracter les capillaires, il expulse de leur intérieur les fluides qi les vivifiaient, et dès lors, nécessairement; les phéno+ mènes de la vitalité diminuent. On voit donc que l’action première du froid est éminemment existante; que si la vie diminue ensuite dans le solide soumis à son influence, c'est # cause de la perte des flaïdes et surtout du sang qui lalimen- taient, expulsés des capillaires par l'excès même de”léun (355) äction organique; et jé suis certain que c’est à celte sur-action et à la souffrance des nerfs que sont dues les affections sympa thiqués consécutives à l'impression du froid. ] Je ferai aussi remarquer qu’on rapporte souvent aux sym-" pathies des phénomènes qui ontune tout autre cause. “l'est quelques organes qui tiennent sous leur dépendance: toute l’économie ; leur action vitale est-elle diminuée, anéantie? ellé entraîne nécessairement la diminution, l'abolition de: toutes les fonctions. Qu’un corps comprime le cerveau, la’ moëlle épinière , le fluide nerveux étant intercepté, la para- lysie du sentiment et du mouvement surviendra dans toutes’ les parties où il se rendait. Que l’action du cœur soit arrêtée, - comme dans l’asphyxie, la syncope, la vie cessera dans tous: les organes vivifiés par le sang. Mais linfluence sympathique est étrangère à tous ces phénomènes. Si on l’observe dans des maladies asthéniques, qu'on y fasse bien attention, et l'on’ verra que celles-ci existent avec des affections qui ont un caractère opposé. C’est ce qui a lieu très-souvent. ; Non, je ne puis croire qu’un organe dont les forces vitales’ sônt au-dessous du type ‘qui leur est naturel, puisse, parsym- pathie, propager l'affection dént il est atteint; je pense qu'il faut rapporter à d'autres causes les symptômes éloignés du siége de ces sortes d’afféctions, et que toute altération quel-’ conque , soit de tissu, soit simplement de fonctions, due aux sympathies , doit être regardée comme le produit de lirritation. Les altérations de tissu sont, pour la plupart, dues à l’irri- tation. IL faut principalement regarder comme l'effet de cet’ état pathologique toutes les augmentations de tissu avec in-' flammation, et celles qui proviennent de la formation, au Sein des organes, de productions hétérogènes, comme le squirrhe, les tubercales; de mêmelhssi les engorgemens produits par la stägnation des fluides. C’est encore à. l’inflammation qu'il fautrapporterl’uleération, lesramollissemens, lessu ppurations.* (336 ) fe dis que c’est à l’irritation que sont, dues ces altérations organiques, bien plutôt parce qu’elles cèdent presque eons- tamment à l'emploi bien dirigé des anti-phlogistiques, :que parce qu’elles s’accompagnent très-souvent de l’inflammation ; car je ne crois pas que celle-ci soit rigoureusement nécessaire à leur formation, puisqu'on en voit se développer: sans elle. On observe très-souvent des membranes épaissies, quoique conservant leur couleur naturelle; dans les névroses, et sur- tout les névralgies, on a fréquemment vu les nerfs augmentés de volume. Les engorgemens lymphatiques, les squirrhes, quelques ramollissemens, les tubercules qui se développent sur les membranes-séreuses, la mélanose, s’ob:ervent sans rougeur. Mais est-ce par l’irritation que sont produits le goître, les foies volumineux, l’hypertrophie du cœur, etc. ; er un mot, toutes les augmentations de volume des organes, sans lésion de leur texture ? Il y a bien dans ces cas exaltation d’un.des actes de la vitalité, puisque ces phénomènes tiennent à l'excès du travail de nutrition. Cependant je ne pene pas qu'on puisse , dans ces cas, considérer les organes comme étant dans un véritable état pathologique; ce n’est que par l’excès de leur volume que leurs fonctions sont troublées. Il faut en dire autant de quelques changemens qui surviennent dans l'orga- nisalion des parties par la seule augmentation de leur sécré- tion sans aucun signe d'irritation, comme cela s’observe dans les lypômes, la polysarcie, etc., ainsi que des macules, des ossifications ; des incrustations terreuses ; calcaires, tous phé+ nomènes dus à un vice de nutrition, sans augmentation sensible de l’action organique. Mais c’est à la sous-excitation qu’il faut attribuer kes gan- grènes par défaut d’excitation ; la défsication des tissus, l’atro< phie; beaucoup d’épanchemens séreux qui constituentyles phlyctènes, l’œdème, l’anasarque, l'hydropisie, reconnaissent (335) la même cause ; comme encore les transsudations sanguines qui formient les ecchymoses, les taches scorbutiques, les pétéchies ; car; dans tous ces cas ; les symptômes locaux et extra-locaux ännonceant d’une manière évidente là diminution des forces vitales: Examen des causes éloignées de t’irritation. Presque tous les agens qui se mettent en rapport avec nos organes agissent sur eux comme excitans, et ils les affectent en les irritaut, lorsque leur action est poussée trop loin. Si cette asseftion est vraie, et je ne pensé pas qu ’elle puisse être révoquée en doute, on peut juger de combien l'emporte le nombre des maladies par irrilation sur celui des maladies par atonie. Cependant; et ceci est bien digne de remarque ; lorsque l’action de ces mêmes agens est de longue durée et dans un degré modéré, ils font parfois tomber l’excitabilité au-dessous de l’état normal. C’est ainsi que l’on voit des personnes adon- nées à la bonne chère, et qui font un grand usage des liqueurs propres à exciter fortement l'estomac, finir par être obligées dé soütenir,; par des moyens plus écergiques encore; l’action de cet organe. Che les ivrognes ; le besoin des is älcoho- liques ne devient-il pas dé plus en plus impérieux? M. Brôus- säis dit que, chez eux, l'estomac est consiamment dans un état de phlegmasie ; mais alors comment expliquer ce besoin ÿ car; je le répète, en est un pour beaucoup de personnes ädonnées aux liqueurs enivrantes, de surajouter à l’irritation de leur estomac par Pingestion d'rritans nouveaux. Au resleÿ je suis loin de nier que la membrane muqueuse gastrique ne puisse s’enflamimer par l’ usage des ingesta, 1 même assimilables x mais trop excitmns; je suis iême convaincu que cela arrive | fort souvent ; toutefois jépuis attester que quelques individus. échappent à à 1EdÉ action. J’ai ouvert, il y à deuxans ; un homme PE (3558) mort à la suite d’une chute. Depuis longues années il faisait un grand usage d’eau-de-vie de grain; on m'a assuré qu'il buvait journellement un litre de cette liqueur, et cependant ni l'estomac, ni les intestins grêles, que j’examinai avec soin, n’offrirent aucube trace d’inflammation. Je connais et je vois tous les jours des ivrognes de profession qui sont dans un âge fort ayancé et avéc toutes’ É apparences d’une santé floris- sinte. Ces faits prouvent que la sensibilité peut se mettre parfois, je ne dis donc pastoujours, en harmonie avec les irri- tans, surtout si leur usage est gradué, et finir par s'émousser et s’éteindre. N'est-ce pas ce qui arrive à la membrane pitui- taire et buccale mise continuellement en contact avec le tabac ? C’est aussi ce qui rend raison des phénomènes parfois si singuliers de l’habitude. D'un autre côté, il est bien naturel de penser que, siles âgens excilans augmentent l’action organique, leur soustrac- tion doit produire un effet tout contraire; c’est cependant ce qui n’a pas toujours lieu. Les absorbans, dit Dumas, accoutumés à prendre : sur [a surface intestinale les matériaux de la nutrition, paraissent irrités et exaltés par l’absence même de ces maté- riaux, et dans certains vas ils dirigent toute leur activité sur les | parois de l’estomaé qu'ils détruisent en différens points. Dans un animal, continue-t-il, que je laissai mourir de faim, la force. absorbante des vaisseaux Iymphatiques semblait avoir commencé à agir sur la substance même des viscères digestifs, dont la surface était attaquée dans quelques points; les vais- séaux absorbans s’y montraient à découvert, et ils. conser- vaient la faculté d’absorber long-temps aprés-la mort. ‘On sait en effet, aujourd’hui, que la faim peut irriter. l'estomac et même causer Ja mort, bien plutôt par l’inflam- mation de cet. important organe que. par la faiblesse générale résultant du défaut de nutrition, Les: effusions de sang, de ce stimulant naturel du plus grand nombre des solides vivans, (559) üctasionnent des convulsions, comme cela s’observe chez les animaux qu’on égorge.. La perte de ce fluide n’a même pas toujours besoin d’être considérable pour décider de violentes contractions musculaires. C’est ce que j’ai remarqué chez une dâme d’un tempérament nerveux très-exalté,: qui éprouve de fortes convulsions - chaque. fois qu’on lui applique des sangsues, bien que cette opération n’ait rien de désagréable pour elle. Au reste; l'appréciation des éfféts du plus grand: nombre des modificateurs. est difficile, parce qu’ils ne peuvent agir d’une mañière égale sur toute l’économie. Toute partie organisée âyant recu une vié propre; a; par unë conséquence nécessaire, des propriétés spéciales: Ainsi, quoi: qu’il entre dans les attributions dé toutes de sentir les corps qui se mettent en côntact avec elles; chacune les sent et réagit à sa manière, d’après les rapports qui existent entre son mode de sensibilité et la nature de ces corps. Il résulte de ces modi= fications, dans les propriétés des érganes ; que ceux-ci peuvent être impressionnés (qu’on me passe cette expression) d’une manière tout-à-fait différente par le même, ägent. C’esten effet ce que l’observation démontre. La muqueuse des voies aériennes S’irrite, par le contact des corps les plus doux; de ceux-là mêmes qui calmeraient l’irritation de tout autre tissu; Veau tiède, qui appaisera les: douleurs de la peau enflammée ; su$citera la contractilité de l’estoinac; l’épium excite la vita- lité du système sanguin et diminue celle des nerfs (1); lé (1) C'est à tort qu’ôn regarde l’opiam comme un excitant général: Il est évident qu’il est sédatif des nerfs, et on ne peut raisonnable= ment pas expliquer cet effet par ia congestion qu’il produit sur le cerveau. Il suffit, pour s'assurer de celte vérité, d’en considérer l'action à l'extérieur sur ün panaris duveft, sur une dént cariée. par exemple. Certes, on ne peut croire que la douleur, sôuyent si violente ilans ces accidens, soit calmée par là congestion sanguine sur la 23% » (546) passions tristes, regardées généralement comme débilitantes et qui énervent en effet l’action de presque tous les organes; irritentau contraire lestomac jusqu’à le phlogoser, etc. C’est par la même raison que les virus de la variole, de la vaccine, bien que pouvant se répandre dans toute l'économie par voie d'absorption , bornent leur sphère d’activité à la peau et à la muqueuse gastrique ; que des effluves marécageux, où bien des miasmes épidémiques, sont sans actions sur les pou“ môns ; que la peau reste à l'abri des impressions de la plupart des gazméphitiques, etc. C’est cette différence enfin qui existe dans la vitalité des organes qui prouve la non existence des maladies universelles, puisqu'il est impossible qu’un agent morbifique quelconque puisse affecter à la foistoute l’économie. L’étiologie ne peut donc que faiblement faciliter l'étude de Y'irritation, parce qu'il nous est impossible de pouvoir appré= dier à priori la manière d’agir d’un grand nombre de modifi- cateurs de la vitalité des organes, par la raison que les impressions qu'ils produisent r ne sont pas toujours les mêmes, soit à causé de la différence qui existe dans les propriétés vitales des organes comparés entre eux, où des mêmes organes com parés entre des individus diférens pur Pâge, le sexe, Île tempérament ; l'idiosyncrasie; soit à cause de la réaction que la vie oppose à leurs effets; soit enfin parce que, agissant d’une telle manière directement, ils produisent indirectement des effets opposés. Ce :sont toutes ces variétés d'action des agens ibérapeutiques qui rendront toujours difficile, j je diraï même impossible, une bonne matière médicale. Traitement. Nous avons vu que plusieurs symptômes, DR assez Ré de SU n’en étaient cependant ee Mt n’a pas lieu. Quant. à des du sang qui-s'opère, suivant M. Bronssais, dans le lieu même où. lopiyn. agit. Àl.ne: Luca fire qu'une nouyelle cause d’irritation. - (54) pas constamment le produit. Or, comme il se peut qu'ils soient les seuls qui se présentent à l’observateur, et qu'ils le laissent ainsi dans l'incertitude touchant le caractère de l’affec4* tion dont ils dépendent, quels seront alors les moyens d'inves- tigation à l’aide desquels il pourra reconnaître ce dernier d’une manière certaine ? Je n’en vois qu’un; c’est l’effet bien compris des moyens propres à diminuer la vitalité des organes touffrans. Cependant ne pourrait-on pas douter de celte assertion, quand on pense aux diverses méthodes curatises employées dans les mêmes cas, et qui toutes comptent des revers comme des succès ? C’est, en effet, ce qui devait être avant la nou- yelle doctrine médicale, avant qu’on eût appliqué une saine physiologie à l’étude de l'homme malade. Alors on jugeait aussi, il est vrai, la nature des affections qu’on avait à com battre, d’après l'effet des moyens thérapeutiques qu’on leur opposait; alors aussi telle maladie était jugée asthénique, par cela même que les toniques réussissaient; mais aussi alors on ne tenait pas compte des circonstances qui en ayaient favorisé l'action, et sans lesquelles ils eussent produit un effet tout contraire. Toutes les affections scrofuleuses étaieut regardées, et le sont encore aujourd'hui par un assez grind nombre de médecins, come essentiellement atoniques. L'emploi quel- quefois heureux des toniques stimulans étiyait cette opinion; mais l’on ignorait que ces succès étaient dus uniquement à la révulsion qui s'était faite; que ce n’était qu’en augmentant l'énergie du système sanguin qu’on contrebalançait, qu’on détruisait la prépondérance des lymphatiques, L’oa ne s’aper-. cevoit pas que la résolution des tumeurs strumeuses par les applications irritantes n’était l'effet que de la révulsion opérée par l'irritation de la peau, et noa de l'action du remède sur la partie malade, Le succès qu’on obtient dans çés mêmes affections lympha- = (543) tiques par le traitement adoucissant, est la preuve Ja plus manifesterde l’assertion que j’ai émise touchant l'efficacité du traitement pour juger la nature dés maladies: En effet, je le demande à M. Broussais lui-même, sans ce moyen, comment aurait-il pu établir que la vitalité était accrue dans les vaisseaux blancs engorgés, dans les tumeurs nomméés froides, quand pi la sensibilité, ni la chaleur n’attestaient "par leur accrois- sement, l’exaltation de l’action organique de ces vaisseaux? N'est-ce pas également aux succès obtenus par ce mode de traitement que nous devons de mieux connaître la nature du squirrhe ; du cancer, dont le caractère était resté indéter- miné jusqu’à ce jour ? et ces fièvres que l’on regardait comme essentielles, qui se font remarquer par une faiblesse générale, qui aurait pu nous démontrer qu’elles sont dues à l’inflam- mation de quelque important organe , quand cette inflamma- tion n’est annoncée par aucune douleur locale, comme cela ‘s’observe fort souvent, si l’heureux emploi des moyens pro- pres à la combattre n’en venait révéler l’éxistence , et par-là nous donner une toute autre idée de ces affections que: celle qu’on ayait toujours eue‘jusqu’alors? En vain dira-t-on que l’ouvérture des cadavres de ceux qui succombent à ces fièvres dites primitives, en mettant sous les yeux les altérations de tissus, a bien plus servi que le traitement à faire reconnaître la véritable cause de ces maladies, car ces altérations ont été observées et signalées depuis long-temps; mais elles n’en étaient pas moins considérées comme l'effet et non comme la cause de la fièvre , et seraient encore aujourd’hui regardées comme telles, si les succès, obtenus par les saignées locales et les agens thérapeutiques propres à calmer. Changes p’étaient venus détruire’cette erreur. Cependant il existe quelques affections que je: regarde comme essentiellement asthéniques , telles queles violentes centusions avec torpeur; les congestions sanguines, sans: chaleur! oi (315) douleur, qui peuvent se dissiper par l'emploi des saignées locales. Maïs il faut considérer comment s’opèrent les bons effets de ces derniers moyens. Dans les cas dont nous parlons, la vitalité des vaisseaux est sensiblement affaiblie, et leur force contractile d’autant plus diminuée, qu’ils se trouvent oppressés par les liquides contre lesquels ils ne peuvent réagir. Les sangsues, en soustrayant le sang des capillaires, soustraient donc une des causes de l’affaiblissement de ces vaisseaux, et si leur vitalité n’a pas êté abolie, ils reprennent sensiblement leur action organique, que lon peut, que l’on doit même favoriser, en faisant succéder les toniques et les astringens aux saignées locales. On obtient les mêmes résultats en employant de prime- abord les excitans, parce qu’en relevant l’action affaiblie des capillaires, ils les disposent à réagir efficacement contre Îles liquides qui les engorgent; et ils doivent même être préférés aux évacuations sanguines , qui peuvent décider la gangrène, ‘chaque fois qu’il existe une trop proue dimiaution des forces ‘vitales. Mais , à ces exceptions près, je pense qu’on peut avancers ‘comme un principe général, que tout organe malade l’est par irritation , s’il revient à son état normal au moyen des évacua- tions sanguines et des adoucissans; et que son action orga- nique est, au contraire, au-dessous du type qui luiestoaturel, Si la maladie s'aggrave par l'effet de ces modificateurs. 1 une épidémie de scarlatine qui régna, en1818, sur plusieurs communes des ( environs de Valenciennes, une angine de mauvais caractère sévissait sur les adultes. Elle cédait quel- quefois à de fortes applications de sangsues , si elles étaient faites dès le début de la maladie; mais, pour peu que ces saignées fussent retardées, elles étaient promptement suivies des plus fâcheux effets; tandis qu’on voyait souvent à cette époque de bons résultats des gargarismes toniques et excitans, (544) ainsi que des révulsifs. Cette différence des effets obtenus par les antiphlogistiques selon les périodes de Ja maladie, me paraissait indiquer d’une manière certaine le passage de l'irritation sanguine à la sous-excitation. Il n’est pas de pra- ticien qui n’ait fait la même observation dans les maux de gorgé violens qui accompaguent la scarlatine, Presque cons- tamment les saignées locales précipitent le travail de la désor- ganisation, si elles sont faites un peu tard. Si l’on peut, par l'emploi des antiphlogistiques, acquérir des notions précises sur l’état des forces vitales, il n’en est pas de même de l’asage des agens qui ont pour éffet d'augmenter l’action organique. | En effet, les toniques, les stimulans éveillent des sympa- thies, et déterminent des réactions qui nous mettent dans l'impossibilité dé bien juger de leurs effets directs sur les parties malades, De plus, on sait qu’ils dissipent parfois des irritations même inflammatoires, quoiqu’étant mis en con- act avec les organes souffrané. Il n’est pas rare de voir l’ophtalmie disparaître par l'emploi des collyres, de pom- mades excitantes; les blennorrbagies, même dans la période d’acuité, se dissiper par des injections aétringentes ; l’érysi- pèle, par l'application du vésicatoire; un grand nombre d’in- flamwations chroniques de la peau, par des applications, des bains irritans; et cependant ces guérisons ne peuvent être expliquées par la révulsion qui, bien certainement, n’a pas lieu dans ces cas. Ce sont donc des faits qu'il faut admettre, bien qu’on ne sache pas comment ils s’opérent. M4 aussi nous devons dire que lorsque les irritans, ainsi employés, v’enlèvent pas la maladie, ils l’aggravent constamment , etque; Sous tous les rapports, le traitement autiphlogistique est préférable. | Trop souvent, pour rendre plus facile l'étude des maladies, on aplanit, aux dépens de Ia vérité, les obstacles qui, s’y (345) opposent; on les représente, non telles qu’elles se montrent, mais telles qu’on voudrait qu’elles fussent. Pour nous, loin de suivre cette marche, nous avons, au contraire, fait ressortir les difficultés qu’on peut éprouver, dans certaines maladies, pour bien juger de l’état des forces vitales, et cependant nous . m'en avons pas moins acquis des notions suffisantes, à l’aide desquelles on pourra reconnaître qu’un organe est irrité. Pour en convaincre, je tirerai de ce que j’ai dit jusqu'ici les con- clusions suivantes : 1. Que l'irritation est un état pathologique qui consiste dans l’exaltatjon d’un ou de plusieurs des phénomènes de la vitalité, et qui a pour symptômes la rougeur, la douleur, la tuméfaction , la chaleur, les altérations de fonctions, les phé- nomenes sympathiques et la lésion physique des organes où elle siège; 2. Que si plusieurs de ces symptômes, considérés isolément, ne sont pas toujours des signes certains d'irritation, leur absence ne prouve pas non plus la non existence de cet état, qui peut avoir lieu et ne présenter qu’un seul de ces phénomènes; 3. 1,° Que la douleur est toujours un symptôme de l’irri- tation des nerfs, bien que celle-ci puisse coïncider avec la sous-excitation des autres parties anatomiques de l’organe qu’elle occupe; 2.° que la rougeur avec douleur, ou dont le tissu dans lequel on l’observe est profondément altéré, est constamment l'effet de l’irritation; comme aussi celle qui coïncide avec des phénonèmes sympathiques mis en jeu par Ja lésion de l'organe où elle siège, et celle enfin où le sang est intimement uni à la trame des tissus ; 3.° que les altérations de fonctions, dues à l'irritation, ont des caracttres partis Culiers (que nous avons rapportés) qui les distinguent de celles occasionnées par la sous-excitation; 4.° que les phéno- imènes sympathiques sont toujours le produit de d’'irritation. 4 Qu'’enfin, à quelques exceptions près, l'existence de (546) l'irritation est mise hors de doute, quand les moyens, pro- prés à dimiauer la vitalité, rétablissent les organes dans leur état naturel. : Des modifications de l'irritation. ‘L'irritation n'étant que l’exaliation de l'action vitale ,-il résulte de là que, comme celle-ci a, dans chaque partie qui se distingue par une organisation spéciale, des caractères qui lui sont propres, il s’en suit, dis-je, que l’irritation doit prendre des formes particulières selon les organes ou systèmes d'o organes dans lesquels elle siège. On sait effectivement qu’elle n’est pas la même dans le système lymphatique que dans le verveux, dans l'estomac que dans les poumons, etc. On sait aussi qu’elle peut varier dans un même organe par plus ou moins d'intensité ; c’est ce dont tous les médecins conviennent. Mais le même organe est-il susceptible d'irritations essentiel- lement différentes entre elles? En un mot, existe-t-il des maladies par irritation spéciale ? Voilà la question sur laquelle on n’est pas d'accord. = Ce n’est pas d'aujourd'hui qu’on a nié Pexisiente des affec- tions essentielles, c’est-à-dire, qui ont une nature particulière et distincte. On a dit, il y à long-temps : Morborum unus et idem est modus, locus verô differentiam facit; et la nouvelle doctrine médicale a singuliérement propagé celte opinion, en ne reconnaissant à l’action organique d’autres modifications que celles qui dépendent 6 de son siège et 2° son plus ou moins d'activité.” Le Cependant, quand on songe combien diffèrent entre elles certaines maladies par irritalion , bien qu’occupant les mêmes parties ; quand on pense aux qualités singulières 0 qu acquièrent, dans quelques affections, les produits des organes sécréteurs irrités ;' ‘quand on considère surtout l’action toute spécifique d'un grand nombre de modificateurs, peut-on s’empêcher (347) d'élever des doutes sur l’assertion de ceux qui ne veulent riea voir. de spécial dans les maladies? Aussi cette question de savoir si la vitalité est susceptible de modifications tout-à-fait distinctes me paraît -elle mériter d’être examinée; et, pour en faciliter la solution, nous rechercherons d’abord si les organes peuvent, dans leur état normal, recevoir des im- pressions particulières. «Il n’y a, dit M. Broussais, que du plus ou du moins dans » la sensibilité des tissus nerveux; ils sont (ous conducteurs » des stimulations, et ces stimulations sont plus ou moins » perçues:selon lesbesoins des fonctions auxquelles président » les nerfs qu’elles parcourent. Tous ces isolemens des pro- » priélés vilales sont des chimères; il n'en existe qu’une » dont les nuances varient, mais dont la nature est essentielle- » ment ‘identique, et je défie de concevoir autrement la physiologie. » Examinons cette assertion.. L’organe visuel nous donne la connaissance de la couleur et de la forme des corps. Les couleurs , quelque variées qu’elles soient, ne déterminent sur la rétine que des impressions qui ne différent entre elles que par des degrés; rien de plus vrai. Il suffit, pour s’en convaincre, d’associer les couleurs qui se rapprochent le plus. Il faut en dire autant des formes. Mais quel rapprochement peut-on faire entre ces deux qualités phy- siques du corps, la forme, la couleur? N’est-il pas évident que chacune de ces propriétés stimule la rétine d’une manière toute particulière, puisque la pércephion qui en peste est d’un ordre tout-à-fait distinct ? ! : Les impressions que reçoivent les nerfs auditifs par 1 vibrations de l’air, ne différent également entre-elles que par des nuances. Quelque différence qui paraisse exisler ‘entre des sons produits par deux instrumens différens il est facile de les unir à l’aide de sons intermédiaires. Il n’y a donc rien «de spécial dans les sons comparés entreeux. Mais les. variétés : + (548) qu’on remarque dans les sensations que percoit l'organe du goût, sont plus tranchées que celles des sens dé la vue et de Vouie. Celles-ci dépendent de l’union de tons simples et du mélange des couleurs primitives elles-mêmes, tandis que les saveurs n’ont entre elles d’autres rapports que ceux qui existent entre lés corps qui les occasionnent, dont souvent elles nous révèlent la composition; et l’on sait que beaucoup dé ces corps n'ont point d’analogues, et en un mot sont de nature sut generis. De plus, l’organe du goût jouit, comme celui du toucher; quoique dans une étendue peu bornée, de la faculté de juger de la température, de la consistance des corps au moyen des stimulations particulières, puisqu’elles n’ont entreelles aucune analogie. ; Quoique l'estomac ne soit pas, comme Vorgane des sens, destiné à nous mettre en rapport avec les objets qui nous environnent, il n’est pas moins qu'eux cependant le siége d’une foule de sensations que nous trouverions, j'en suis sûr, tout aussi variées que peut l’être la nature des substances ingérées, si ces sensations étaient transmises à l'âme. La différence que l’on observe dans la facilité avec laquelle les alimens sont digérés, différence qui est bien loin de dépendre toujours uniquement de leur qualité plus ou moins excitante; les singularités qu’on remarque dans les appétits alimentaires ; l'aversion pour les alimens les plus sains, etc., ne tiennent- elles pas à des excitations particulières que l'estomac reçoit sympathiquement de l’encéphale ? Quelle analogie existe-t-il entre la sensation que produit la faim et celle que détermine la soif, dont cet organe est le siège ? et ces mêmes sensations, quels rapports ont-elles avec toutes les autres que peut per- cevoir cet organe? Il n’en existe pas hien certainement. Ce qui le prouve, c’est la différence des moyens propres à les calmer, lorsqu'elles sont parvenues jusqu’au degré d'irri- tation. La douleur, causée par la faim, se calimera par Les (349) âliiens, qui ne feraient que l’augmenter si elle était due à toute autre cause. Voyez ces appétits bizarres, qu’on observe souvent chez les femmes enceintes; chez les chlorotiques; pas de doute qu’ils ne soient occasionnés par des excitations par- ticulières de l'estomac assez vives pour se réfléchir sur le cerveau. Eh bien, des alimens indigestes, souvent fort irri= tans, objets de ces.désirs singuliers, qui, dans toute autre circonstance, enflammeraient l'estomac, sont alors impuné- ment ingérés. Si l’on n’observé pas autant de modifications dans la sensi- bilité des organes plus profondément situés, cela tient peut- être moins, ce que je ne veux pas affirmer cependant, à la différence de leur organisation, qu’au peu de relation qui existe entre ces organes, qui ne sont en rapport, pour l’ordi= paire ; qu'avec quelques fluides qui les vivifient , et les modi« ficateurs du dehors. On ne peut douter néanmoins que ces organes ne soient aussi susceptibles d’être excités d’une ma bière tout-à-fait distincte; c’est ce qu’attestent les changerhens qu’on observe dans la nature des hümeurs qu’ils sécrètent. On sait, par exemple, que la térébenthine, les asperges, donnent à l’arinedes odeurs qui n’ont aucun rapport avec célles de ces substances; que le lait acquiert, par des affections morales, des propriétés irritantes qu’on ne peut attribuer qu’à un travail particulier des glandes mammaires ; que le mercure donne à la salive une odeur infecte qui ne peut être causée par la simple augmentation d’action des parotides, puisque la salivation qu’on observe dans d’autres cas, comme quel- quefois dans la gastrite, par exemple, ne présente pas ce caractère. Qui ne sait également que l'humeur que sécrètent les parties de ln génération des femelles d’un grand nombre d'animaux pendant leurs amours, exhale une odeur sui generis, qu’on ne peut non plus expliquer uniquement par l'excitation Plus grande de la muqueuse génitale qui éxiste à cette époque; (350) puisqu'on ne l'observe jamais dans aucune circonstance, et qu’onine pourrait l'obtenir à quelque degré que l’on excitât ‘cette membrane ; et ce qui prouve d’ailleurs péremptoirement -que cette sur-excitation a, dans ce cas, un caractère distinctif; c’est que le moyen qui la calme alors serait Popre à l’aug- enter dans tout autre temps. Tous ces faits, qui démontrent que l’action organique peut être modifiée dans l’état de santé d’une manière tout-à-fait spéciale, attestent par conséquent que les différences quénous ‘offre-la ffculté de sentir, ne sont pas uniquement, comme Je veulent M. Broussais et bien d’autres, des différences dé dégrés et de siége, puisque l’action n’est ici: ee la ii à au de; la sensation-éprouvée. i C’est donc une vérité qu’on ne peut méconnaître : elle est basée, sur des faits qui sont inexplicables sans doute ; mais n’en.est-il pas de même de tout ce qui est relatif à l'exercice du système nerveux, Comme également de‘laction profonde de tous nos organes, sur laquelle la nature a hrs un nie impénétrable à à notre intelligence ? | sf) Mais. s’il est incontestable que l’action vitale peut. revêtir dans l’état sain, un caractère particulier, en est-il de mêmé quand elle a été excitée à un haut a en un té lorsqu' ik Yairritation ? : Dre : On ne-peut dobtés que d'ivéitation he süivé, en ous les mêmes lois, et: ne ‘puisse, en conséquence, présenter les mêmes modifications que l'excitation dont elle ne diffère que par le degré, : Mais l’'inflammation, qui se développe chaque fois que-les parties qu’occupe l'irritation sont susceptibles de ce mode d'affection, donne à cet état pathologique; quelle que soit la nature ‘des tissus dans: lesquels elle réside, unë même physionômie ;: pàrce que l’irritalion primitive est mo- difiée ;et.se confond avec celle qu'excite le sang qu’elle à aftiré. Voilà pourquoi Fon observe beaucoup plus de variétés ” (551) dans les irritations nerveuses et Iymphatiques que dans celles qui sont inflammatoires ou sanguines. Cependant, l’irritation, que j'appelle primitive, est telles ment puissante parfois, qu’elle conserve les caractères malgré les phénomènes inflammatoires auxquels elle fait prendre une marche particulière qui la différencie de ceux de l’inflamma- tion ordinaire. Que l’on compare l’angine symptomatique de la scarlatine, celle nommée gangreneuse, avec les autres phlogoses de la gorge; quelle différence ne trouve-t-on pas dans l'aspect, dans la marche, dans la terminaison? Le ca= tarrhe de la rougeole a également un caractère qui lui est propre ; c’est ce que paraît reconnaître M. Broussais lui-même, en recommandant bien de faire attention à cette affection qui donne, comme il l’observe, dès son principe, une expecto- ration puriforme. Veut-on des différences plus tranchées encore, pour distinguer ces maladies de toute autre, pour en faire des maladies spéciales enfin? Eh bien, on les trouvera en ce que ces inflammations sont particulières à l'enfance, en ce qu’elles coïncident avec des éruptions cutanées, mais sur- tout én ce qu’elles n’attaquent qu’une seule fois dans la vie, et qu’elles laissent à leur suite, surtout la première, des anasarques, des hydropisies souvent promptement mortelles. Cette disposition des tissus, par laquelle ils ne peuvent être affectés qu’une seule fois par les miasmes de la rougeole ; de la scarlatine, s’observe aussi, comme on sait, dans quel= ques autres maladies par empoisonnement miasmatique. Cette particularité singulière, et tout-à-fait inexpliquable, suffirait seule pour faire de ces affections une classe parfaitement, distincte; je placerai même parmi elles la fièvre jaune, la peste, et plusieurs autres maladies épidémiques, plus sujettes, il est vrai, à la récidive que la variole, par exemple, mais qui, comparativement aux autres affections inflammatoires ;. se représentent bien plus rarement chez les individus qui déjà (552 ) # en ont été atteints, lors même qu'ils se trouvent soùs l'in: nce de leur cause; tandis que le contraire a lieu pour les autres maladies. Qui ne sait, en effet, qu’on est d’autant plus sujet aux catarrhes que déjà oh en a été plusieurs fois affecté 9 Un caractère qui distingue encore les äffections miasmatiques ; c’est que la guérison ne paraît pas être contrariée par le séjour des malades daos les lieux d'infection. Enfin, l’on sait que ces maladies ont une marche plus régulière, une duréé moins longue, et sont plus disposées que les inflamimations ordi: baires à passer à la désorganisation , comme le prouve l’espècé de sidération qu’on observe souvent dans les organés des individus qui succombent au typhus, à la peste, au charbon: Tous ces faits suffiraient, je pense, pour établir que l'irritation inflammatoire est susceptible de modifications particulières. . Mais il existe d’autres affections qui montrent jusqu’à la dernière évidence que l’action organique peut être exaltée d’une façon parfaitement distincte; ce sont celles produites par les virus. Aussi ceux qui ne veulent rien voir de spécial dans les maladies, sentant combien les caracttres dé ces affections sont opposés à leurs idées d’uniformité d’action morbide, ont-ils mis en doute l'existence de ces principes contagieux, et même les ont placés parmi les rêveries: Mais on avouera qu’on ne pourrait pousser plus loin le scepticisme ét l'esprit de système. Qu’oh ait trop multiplié le nombre des virus, c'est’ ce dont personne ne doute aujourd’hui ; mais quand il serait prouvé, ce qui ne l’est pas cependant; que la peste, la fièvre jaune, le iyphus, ne sont pas des affec- tions contagieuses non plus qu’un assez grand nombre de maladies qu’on regardait et que beaucoup de médecins re= gardent encore, mais à tort, comme telles; toujours reste: rait - il la variole, la vaccine ; la syphilis, la gale (re) et 7 | QG) De SUR LEA LE failes récemment pour ttouver lé (555) l’hydrophobieM(1), auxquelles on ne peut raisonnablement s& refuser à reconnaître le caractère contagieux, puisqu'elles ont évidemment la propriété de donner naissance à des produits qui ont eux-mêmes la faculté de développer des maladies semblables à celles qui les ont formés. | Mais, dit-on, ces principes morbifiques, auxquels vous attribuez ces maladies, à quoi les reconnaissez-vous? Le pus d’un bouton variolique, vaccin, psorique, est, sous le rapport physique et chimique, parfaitement identique avec le pus de toute autre pustule de la peau. Le produit de la membrane muqueuse, enflammée dans la blennorrhagie, ne diffère pas des simples catarrhes de cette membrane. Ne serait-il pas : possible que leur différence d'action sur l’économie ne tint qu’au degré d’irritation des tissus qui les produisent; ce qui { Se Le ciron des pustales psoriques, ayant été infructueuses, il est permis de comprendre encore la gale parmi les maladies virulentes. (1) Le virus rabiéïque a été vivement contesté dans ces derniers temps. M. Broussais n’y croit pas. On allègue contre son existence les symptômes hydrophobiques auxquels donnent quelquefois lieu les inflammations du cerveau ou des membranes; on cite les rages spontanées, celles que développent de vives affections morales. Mais je répondrai à ces allégations ,que c’est bien moins par ses symptômes que l'hydrephobie se distingue, que par la faculté qu’elle a de se communiquer ; que les sÿmptômes rabiéïiques observés chez l’homme, à la suite de la peur, de la colère, ne prouvent 4bsolament rien contre le virus, quand on voit un loup, un chien enragés commu- niquer, par leur morsure, à quinze ou vingt animaux, souvent d'espèces diflérentes, la maladie dont ils étaient affectés, puisque dans cesicas il est évident que les affections morales sont étrangères à.son développement; enfin j'ajonterai que je crois à la possibilité de la formaiion spontanée du virus, J'ai été porté à l’'admettre, en obser« vant plusieurs fois la variole chez des enfans qui habitaient des lieux où celte maladie ne régnait pas, et lorsqu'un examen atteniif m'ayait prouvé qu'aucune personne en santé n’ayait pu leur en communiquer le miasme.' 23 ue | (354) paraît d’autant plus probable , qu'on sait que des'inflammations excessivement aiguës, comme celles qu’on observe dans la peste, daus le typhus, dans le cholera-morbus épidémiqué ; deviennent contagieuses, tandis qu’elles ne le sont pas dans le principe ? Enfin, ajoute-t-on, ce qui prouve l'identité de nature des maladies virulentes et de celles qui ne le sont pas, c’est que le même traitement convient à toutes, sans en excepter même la syphilis, qui, comme le prouvent des faits nombreux récemment observés, soit en Angleterre, soit en France, se dissipe sous l'influence des anti-phlogistiques. À toutes ces assertions, je répondrai en disant que les qualités physiques des substances animales, soit solides, soit liquides, ne peuvent nous donner la connaissance intime de leur nature; que l’analyse chimique de ces mêmes substances est ici de bien peu de valeur, puisque la synthèse ést impos- sible; qu’on ne peut donc juger de la différence ou de l’iden- Lité des produits morbifiques contagieux ayec ceux qui ne le sont pas, que par leurs effets sur l’économie. Je dirai que Vaction distincte des virus ne tient pas essentiellement au degré d’irritation, puisque celle-ci est souvent très-modérée, et que, d’ailleurs, si ces principes contagieux dépendaient d’une semblable cause, il nous serait possible de les créer à volonté; ce que nous ne pouvons faire cependant, en donnant plus ou moins d’activité à l’irritation. © Quant à l'influence toujours heureuse du traitement anti- phlogistique dans tous les cas, c’est la raison la plus spécieuse sur laquelle on se fonde pour n’admettre dans les irritations que des différences de degré et de siége; mais il nous sera facile de démontrer que cette circonstance n’est nullement défa- vorable à l’opinion de ceux qui croient aux maladies spéciales. Presque toutes les affections virulentes, bien au’elles aient, pour la plupart, leur siège dans les vaisseaux lymphatiques, s’accompaguent de phénomènes inflammatoires. L’abord du (355) sang, dans les capillaires déjà irrités, vient sufajouter à leur irritation. Or, que font alors les anti-phlogistiques et surtout les saignées localës? Ils soustraient ce fluide , et l'irrilation primitive, qui constitue la maladie, abandonnée en quelque sorte à elle-même, s’épuise sans entrainer d’accidens; mais remarquez bien que ce n’est le plus souvent qu'après un temps fixé. Vous dissiperez par quelques sangsues l’aréolé inflam- matoire du bouton vaccin; mais celui-ci n’en parcourra pas moins sa marche. On a essayé, mais en vain, d'empêcher, par des saignées locales ou géntfales, le développement de Ja rougeole ; on peut croire qu’on ne serait pas plus beureux pour la variole ; tandis que par les mêmes moyens vous ferez facilement avorter un furoncle, un érysipèle, une gastrite ordinäire: "Loin donc que les anti-phlogistiques, parce qu’ils sont également avantageux dans les maladies virulentes comme dans celles qui ne le sont pas, puissent jéter du doute sur la aature distincte des premières, ils là démontrent au contraire victorieusement, vu qu'ils ne sont avantageux qu’en dissi- pant l'inflammation qui s’associe à l’irritation primitive, c'est- à-dire à celle qu’a occasionnée l'impression du principe mor- bifiqüe et qui constitue essentiellement la maladie, tandis qu'ils sont sans actiondirecte sur celle-ci. Il me reste à répondre à une objection qu’on ne manquera pas de me faire : admettre, me dira-t-on, des irritations spéciales, c'est se jeter dans le vague des hypothèses, puisque vous ne pouvez juger dans ces cas du mode d’action morbide des organes souffrans, ni le définir, et que l'esprit a de la peine à concevoir d’autres différences dans les maladies que velles qui doivent résulter de leur siége et de leur plus ou moins d'intensité. Il est vrai qu’il est impossible d’apprécier le mode d'impression que produisent sur l'économie les causes mofbi- fiques dont l’action est spécifique, et par conséquent les 29 (356) modifications de l’action vitale qui s’ensuivent; mais somtes- nous plus instruits sur la manière d’agir des autres modifi- cateurs ? Irritent-ils une partie? le sang y afflue; voilà ce que nous savons. Mais par quelle force ce phénomène a-t-il lieu ? IL ne nous est pas donné de le connaître. Si donc nous igno- rons quels sont les changemens profonds, moléculaires, qui ont lieu dans l’organisation des solides, lesquels en constituent l'irritation, comment nous assurer que cette irritation n’est pas susceptible de modifications tout-à-fait distinctes, si ce n’est que par ses effets sensibles ? Or, c’est précisément parce qu’il existe parfois trop de différence entre ceux-ci, qu’il n’est pas permis de croire qu’ils proviennent toujours de causes identiques, Je suis loin de dire avec Piquer, que chaqué maladie est un être naturel qui a une existence propre et des daréctéres particuliers. Jé suis persuadé ; au contraire, qu’il n'existe, le plus souvent, d’autres différences entre elles, que celles qui dépendent du degré et du siège; mais je suis aussi certain qu’il en est d’une nature spéciale : les phénomènes physiolo- giques et l’observation médicale attestent la vérité de cette assertion , que nous démontrerons de plus en plus, en consi- dérant l'irritation dans les différens systèmes de Péconomie. NOTICE BIOGRAPHIQUE, Par M. Borux, Membre correspondant. (18 suin 1824.) | LEA (Jean-Baptiste) naquit à Douai le 30 Janvier 1715, de Pierre Lestiboudois, maître écrivain juré. Après avoir été plusieurs années élève en pharmacie à l'hôpital de Douai, et avoir suivi les cours de l’Université, il obtint, en 1759, le grade de licencié en médecine, et alla, quelques nées après, s'établir à Lille. Ce fut durant son premier séjour 3 cette ville, qu’il fit une Carte de botanique qui n’a jamais été gravée, mais d’après laquelle le médecin Cointrel classa les plantes du jardin botanique qu’il entreteuait à Lille à ses frais Nommé, en 1958, apothicaire-major à l’armée du Bas- Rhin, Lestiboudois passatrois ans en Allemagne, y étudia par- ticulièrement les plantes des enyirons de Cologne et de Bruns- wick, et s’y familiarisa avec les ouvrages et le système de Linné déjà très-répanda dans toute l’Europe. De retour à Lille, il fonda, à frais communs, avec quelques amateurs, un jardin de plantes (celui de Cointrel, mort en 1760, n’existait plus). En 1750 il fut nommé , par le magistrat de Lille, professeur de botanique, avec un modique traitement ; publia en 1772; de concert avec Pierre Riquet, médecin, [a Pharmacopée de Lille (1), (la première partie est entièrement de lui). Vers cette époque une opinion, assez généralement répandue, faisait regarder les pommes de terre comme malfaisantes. Lestiboudois fut chargé, par le magistrat, de füire des re- cherches sur lesqualitésbonnes ou mauvaises de ce comestible. AR RAR ENT OR ER En LS TREURRT —e (1) Pharmaçopæa jussu senatûs Insulensis; tertio edita. Jnsulis Flandrorum; J.B, Henri, 1772. In-4.° (358) Il Jut à ce sujet, dans une séance publique en 1772, une dissertation qui fut imprimée dans le Journal de physique du mois de hlai 1974, et ne contribua pas peu à assurer, dès ce moment, la naturalisation en France d’un légume que l’on peut appeler aujourd’hui la manne de l Europe (1). Lestiboudois était partisan enthausiasie de Linné. Dés le premier examen qu’il avait fait des ouvrages du célébre bota- niste suédois, frappé comme d'un trait de lumière, il avait de suite pensé qu’en combinant cette nouvelle méthode avec celle de Tournefort qu’ilavait suivie jusqu'alôrs, ilen résulterait un avantage inappréciable pour les élèves, en ce que la con- paissance des végétaux leur serait rendue plus facile. Il avait donc résolu dès lors de se faire une méthode à lui, et com- menga par faire graver en 1775 une Carte de botanique con- tenant la concordance des deux systèmes : cette Carte fut bien accueillie; elle était la première de ce genre, Dans les entrefaites parurent les familles naturelles de M. de Jussieu, Lestiboudois sut habilement tirer parti de tant de richesses. Combinant la méthode de Tournefort, le système de Linné et les familles naturelles de Jussieu, il publia, avec son fils François-Joseph, qui avait été son élève et venait d'achever ses cours de médecine à, l'Université de Douai, la Botanographie belgique qui fut goûtée, dont les états de Flandre firent distribuer des exemplaires aux chirurgiens de la campagne, et qui est regardée comme un des ouvrages élémentaires les plus estimés (2). de (x) C’est de la même époque que date le premier écrit où le célèbre Parmentier place les pommes de terre au nombre des végétaux nourrissans qui, dans les lemps de diselte, peuvent remplacer les alimens ordinaires : écrit qui lui fit remporter le prix proposé par l’Académie de Besancon. (2) Voici le jugement qu’en porte M. de Candolle, dans son Extrait de la Théorie élémentaire de la Botanique, par M. A. P. de Candolie. (359) Lestiboudois, avant d'entreprendre ce travail, avait rédigé en latin un catalogue, resté inédit, des plantes des environs de Lille, décrites d’après le système de Linné. En 1794, les administrateurs du district, appréciant bien tout l’avantage de l'étude des science naturellés, chargèrent Lestiboudois de transférer son jardin botanique de la rue Sainte-Catherine où il était, au jardin alors national du ci-devant couvent des Récollets, dont il occupe encore aujourd’hui une partie. Le professeur travailla avec tant de zèle à l’établissement de ce nouveau jardin, ue deux ans après on y comptait plus de dix-huit cents espèces de plantes tant indigènes qu’exotiques. Nommé, à la fin de 1795, professeur d'histoire naturelle à l'école centrale du département du Nord, ce n’était plus la tanique seulement qu’il avait à enseigner, c'était sur Îe domaine entier de la nature qu’il fallait fixer les regards. Ce champ si vaste ne l’intimida point : le même esprit qui l'avait dirigé dans sa Carte de botanique, le suivit dans /es Principes de Zoologie, qu’il fitimprimer en l'an y, à l’usage de ses élèves, toujours secondé par son fils (x) ;:il avait alors quatre-vingt- quatre ans. A l’âge de quatre-vingt-huit ans, il méditait ua pareil travail sur la partie minéralogique. PR ES Paris, 1813; in-8.° « La plupart des inconvéniens rencontrés dans la 2 Théorie élémentaire, ont été levés par M. Lestiboudoïs dans sa Flore » de Belgique, et par M. Dubois dans celle d'Orléans ; l'un et l'autre .» ont lié la méthode analytique avec une méthode plus ou moins » naturelle, et ont présenté, sous la forme de tableaux généalogiques, > les séries de questions de M. de Lamarck. Ces livres sont peut-être > les ouvrages élémentaires les plus faciles de toute la littérature » botanique; mais comme ils sont relatifs à des pays très-bornés, » leur emploi est malheureusement aussi fort restreiot. » Page 51. (1) Æbrégé élémentaire d’histoire naturelle des animaux, à l’usage de l'École centrale du département du Nord, établie à Lille (Jacqué. In-8.e) ; (560) Il est sorti des cours de Lestiboudois beaucoup d'élèves distingués, entr'autres son fils François-Joseph, médecin à Lille, qu’une mort prématurée a enlevé en 1815; Bécu, mé- decin en chef des armées, écrasé à Lille sous une voûte qu'il faisait construire dans le jardin de sa maison, rue Basse; Palisot de Beauvois, dont les sciences naturelles et géogra- phiques déplorent la perte; MM. Dupetit-Thouars, membre de linstitut; Lannoy, qui professa la botanique à Arras; et feu Fauvel de Lille, qui, par attachement à la mémoire de son maître, à rempli la chaire restée vacie par la mort du . ls, jusqu'à ce que l’un des petits-fils pût y succéder. Plusieurs .… ©nt établi des jardins de botanique dans Les villes voisines. ". Cen’est pas seulement en France que la réputation de w ! boudois était graade, le reste de l’Europe avait su, de bo heure, apprécier ce savant modeste; aussi, tandis qu’un de sesélèves, M. Dupetit-Thouars, nommait, décrivaitet figurait dans son ouvrage sur les végétaux des iles d'Afrique, sous le nom de Lestiboudoise {Lestibudesia), une plante de la famille des Amaranthes (1), M. Necker, en Allemagne, donnait, dans ses Élémens de botanique (2); le nom de Lestibodæa, Lestibode, au genre 77 de la famille des Actinonhites (3); hommage de l'amitié aussi honorable que délicat. Lestiboudois n’était pas moins recommandable du côté des qualités du cœur : simple dans ses mœurs, comme l’est la (1) Page 53, table 16. Ce genre croit à Madagsscar, et y a été trouvé par M. Dupetit-Thouars. Il L’y a encore qu’une espèce connue, la Leslibudesia spicata. Le savant R. Brown, auteur de la Flore de la Nouvelle-Hollande, ÿ a sjouté les Lestibudesia spicata, arborescens, paniculala, virgata, try gina; et plusieurs espèces inédites. (2) Jos. de Necker, Elementa hotanica…. Neowedæ ad Rhenum, 1799; 3 vol. in-8.e avec figures. (3) Ce genre est formé de quelques espèces du genre Calendula (Souci) de Linné. (361) pature, le célibat ne pouvait pas lui convenir. Ce ne fut cependant qu’à l’âge de trente-six ans qu'il s’associa une compagne : il en eut treize enfans, dont cinq seulement lui ont survécu. La maladie qui a terminé sa carrière, n’a duré que peu de jours : il venait de perdre sa place, par la sup- pression de l’école centrale, et il avait peu de fortune. On prétend que la crainte de se trouver dans le besoin à son âge, l’avait profondément frappé. Quelques jours }lus tard, il auraïît su que le ministre de l’intérieur venait de lui accorder une gralification, £bque, par considération pour lui, on con- servait sa chaire d’histoire naturelle à l’école secondaire de Lille. C’est le 29 Ventôse an 12 que ce patriarche botanistesa terminé sa longue et utile carrière , à l’âge de quatre-vingt-dix ans : ill’a terminée au champ d’honneur. Douze heures avant " d'expirer, sentant ses forces s’affaiblir, il s'était fait apporter des fleurs de perce-neige, de violettes et de safran printanier, qu’il compara avec les planches de Tournefort. François-Joseph Lestiboudois, lun de ses fls, médecin à Lille, son successeur dans la chaire d’histoire naturelle et son collaborateur dans {a Botanographie belgique, dont il a donné une troisième édition en quatre volumes in-8.°, Lille, an 12, est mort dans cette ville au mois de Juillet :815, digne, par ses connaissances en histoire natureile et en médecine, et par ses qualités morales, de fournir une plus longue carrière. Ses cours étaient aussi très-suivis, et il a fait un grand nombre de bons élèves. Son fils Thémistocle occupe aujourd’hui la chaire; etil promet un successeur digne du père et de l’aïeul. (362 ) RER NC TE EEE ELA RE EN 2 CNP I CRC CUP PS PSN NE ETES PRE, NOTICE BIOGRAPHIQUE ET LITTÉRAIRE Sur Alexandre-Henri-Joseph Rousseau, Docteur en médecine, Membre résidant de la Société d’ Amateurs des Sciences, de P Agriculture et des Arts, de Lille ; Par M.J.V.F.Vawy, Membre résidant. (rer ocrosre 1824.) Multis ille bonis flebilis occidit, (Hor.) EL, mort d'un honnête homme est un juste sujet de deuil pour sa famille et pour ses amis. Mais quand un homme de bien, doué d’un grand talent, et cultivant avee ardeur une . Science éminemment utile à l'humanité, descend prématuré- ment dans la tombe, sa mort est une calamité publique. Nous venons d’en faire l'épreuve douloureuse en perdant notre honorable collègue Rousseau, décédé à vingt-huit ans, au moment où se réalisaient les espérances que les sciences et la société ayaient fondées sur lui. Alexaudre-Henri-Joseph Rousseau naquit à Cambrai le 19 Janvier 1796. Il fit ses études littéraires dans l'institution de M. Lepreux, de la même ville, et neuf prix attestent les succès qui marquèrent ses premiers travaux. À l’âge de dix- buit ans, porté par une vocation décidée à embrasser la pro- fession de médecin, il demanda du service dans les hôpitaux militaires, et il fut nommé chirurgien sous-aide-major à Paris, en Mars 1814. Placé ensuite à l'hôpital militaire d'instruction de Lille, en 18:15 et 1817, ily obtint un premier prix, et fut bientôt après commissionné pour le Val-de-Grâce, à Paris. Sur ce théâtre plus vaste, et où se trouvaient plu= sieurs concurrens précédemment couronnés, Rousseau fut (563 ) également décoré d’un premier prix, et fat même désigné au ministre de la guerre comme ayant l'aptitude nécessaire pour devenir professeur et s'asseoir un jour à côté de ceux dont il. avait été le disciple, Gelai qui est en ce moment l'interprète de la douleur commune était alors un des professeurs du Val- de-Grâce, et il se rappelle l'accord unanime avec lequel on décerna au jeune lauréat cette double récompense. En 1819, la Faculté de médecine de Paris donna aussi un prix à Rousseau, et en 1820 elle l’éleva au grade de docteur en médecine. La même année Rousseau fut nommé chirurgien aide-major à l’hôpital militaire d'instruction de Lille, et peu de temps après son installation il obtint la main de M.*"* Claire, fille de M. le docteur Léonard, professeur en chirurgie attaché au même établissement. Il goûta dans cette union toute la dou- ceur qu’un horame sensible et d’un esprit cullivé peut trouver auprès d’une compagne digne de lui. Gonfident de ses pensées, je sais que si sa vie a été courte, elle s’est écoulée du moins dans les charmes du bonheur domestique. La Société d'Amateurs des Sciences, de l'Agriculture et des Arts, de Lille, toujours empressée d’accueillir les hommes qui se recommandent par leurs talens et par leurs qualités morales, admit Rausseau dans son sein, en 1821. C’est aux soins de notre infatigable collègue, devenu secrétaire-général, que nous devons la publication du dernier volume de nos mémoires, volume qu'il a enrichi de plusieurs dissertations importantes. Parmi les travaux imposés par la Société à chacun de ses membres, il n’en est aucun qui eût plus d’attrait pour Rousseau que la consultation gratuite en faveur des indigens malades. Il ÿ trouvait l’occasion de soulager des malheureux et de se perfectionner dans la pratique de l’art de guérir. C’étaient des motifs bien puissans pour une âme comme la sienne. Dans ce travail, il ft souvent remarquer la promptitude et la sûreté Li 2 (364) de son diagnostic, en même temps que la justesse de ses “vues thérapeutiques. Il terminait chaque trimestre d’exercice Par un rapport, modèle de méthode et de précision. Destiné à parcourir la carrière du professorat, notre jeune “docteur s'y préparait par l’enseignement de l’anatomie géné- rale et des élémens de la chirurgie. L’empressement des élèves àsuivre ses leçons, et l'approbation bien prononcée des chefs, sont des témoignages du talent avec lequel il s’acquittait de cette mission. L’Athénée de médecine de Paris proposa, en 1823, pour sujet d’un prix à décerner en 1824, le problème suivant : «Déterminer, d’après des observations précises, les différens aspects que présente, dans l’état sain, la membrane muqueuse &gastro-intestinale. » I ndiquer les caractères anatomiques propres à l’inflammation de cette membrane. » Distinguer cette inflammation des autres états, sain ou mor- bides, et notamment des congestions, avec lesquels elle pourrait être confondues» À ‘Rousseau , qui ayait déjà recueilli an grand nombre de faits sur l’état du tube digestif chez les sujets qui ont succombé à un accident soudainement mortel, entra dans la lice, et ajouta ce nouveau labeur à sa tâche journalière. I1 souffrait alors d’un catarrhe pulmonaire, qui déjà plusieurs fois avait causé beaucoup d'inquiétude à ses amis. Nos représentations, les pleurs d’une épouse justement alarmée, lempirement progressif de son mal, rien ne put l’empècher de se livrer à un travail opiniâtre. 11 avait achevé la solution de la première Partie du problème, et il recueillait des matériaux pour {la deuxième, lorsque d'inflammation du poumon, prenant un caractère beaucoup plus grave, le contraignit de renoncer à toute contention d'esprit. Malgré les soins assidus de son beau-père et de trois autres médecins, le mal n’a cessé de (365) faire des progrès effrayañs, et le 13 Juillet 1824, Rousseau avait cessé de vivre. Ce coup funeste, bien que pressenti depuis plusieurs jours, n’en fut pes moins douloureux pour nous. Celui qui promettait à notreMcité un médecin habile, aux infortunés un consolateur généreux, à la chirurgie mili- taire un professeur distingué, celui qui avait toujours été pour ses amis un ami dévoué, n’était plus qu’un corps inanimé. Nous n’avons point à le plaindre, Messieurs ; accoutumé dès long-temps à remplir scrupuleusement tous ses devoirs, il a pu envisager sans effroi le moment solennel où l'homme. va rendre compte de ses actions, et il est mort assez jeune pour n'avoir pas connu ces pénibles tribulations auxquelles on échappe si rarement dans le cours d’une longue vie. Mais nous devons gémir sur la perte irréparable que nous venons de faire; nous devons surtout déplorer le sort de cette jeune veuve, si digae d’être heurèuse, et à qui il ne reste plus que le souvenir des vertus et de la gloire de son époux. Voici les titres des ouvrages publiés par Rousseau : 1.° De la débilité dans les inaladies, considérée comme source d'indications thérapeutiques. (Dissertation inaugurale). Paris, 1820 ; in-4.° _2.° Rapport sur les travaux de la commission de santé (1) pen- dant les années 1821 et 1822. 5.° Réflexions sur le développement du tissa du cœur dans Panévrisme actif, comparé à celui de l’utérus pendant la grossesse. 4. Réflexions physiologiques sur lapoplezie, la syncope et l’asphyæie des nouveau-nés. Ces divers opuscules, à l’exception du premier, sont im- primés dans le Recueil des Travaux de Ja Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts, de Lille. A Lille, 1825; in-8.°, page 360. (1) Cette commission a été instituée dans la Société par une délibération du 5 Août 1820. (366 j LITTÉRATURE, POÉSIE. À MADAME ***; Par M. Roussez, Membre résidant. (21 FÉvRER 1823.) Br loin du séjour embelli Par la présence d’Eugénie, Condamné peut-être à l'oubli, Je suis dans ma chambre établi, Ayant pour toute compagnie Mes souvenirs et mes regrets; Malgré ma triste rêverie Je cherche, mon aimable amie, À brocher deux mauvais couplets : C’est aujourd’hui l’anniversaire Où, suivant l’usage adopté, Le mot je {’aime est répété Par mille bouches sur la terre : Chacun le dit à sa manière Ce mot qui souvent est dicté , Par l’orgueil ou la vanité, Que l'ambition exagère, Maïs que prescrit la vérité Lorsqu’à vos pieds on le profère. L'enfant le bégaie 4 sa mère, L'amant à l’objet adoré D'une flamme souvent légère ; | (367) Le fils le dit à son vieux père; L’intrigant à l’homme titré, Qui le redit au ministère, Pour le répéter qu’ai-je à faire De rimailler triste chanson ? Souffrez que, sans plus de façon, Ma musette, toujours sincère, Laïssaat aux sots les grands discours, A ces mots borne ma prière: « Salut, gaîté, paix et longs jours » À vous ainsi qu’à tous les vôtres; » Pour moi narguant la faulx du temps » Et les diseurs de patenôtres, Puissé-je, à l’abri des méchans, Passer près de vous cinquante ans , Accompagnés de plusieurs autres!» ÿ 2 A MADAME *** LE JOUR DE SON MARIAGE AVEC UN PARISIEN; Par MW. Roussez, Membre résidant. (4 Avriz 1823.) IF ne brilleront plus à nos regards séduits Ces dons heureux que chez toi l’on admire; Et bientôt tu pourras nous dire : Lille n’est plus dans Lille elle est toute où je suis. - À ce début pompeux déjà je te vois rire : Vraiment qu’aurais-tu fait si je l’avais chanté ? Maïs je voulais être écouté ; Le sujet en vaut bien la peine. J.***, quand Je sort t’entraîne Vers ce Paris partout vanté, Pour toi que les eaux de la Seine Ne soient pas les eaux du Léthé. Quant à moi, voici mon antienne : Si j'étais femme, je voudrais Avoir tes grâces, ta tournure, Et cet art par lequel tu sais Embellir la moindre parure; Si je rimaillais quelquefois, Je voudrais que ta complaisance ; Toujours aux vers de ma romance, Prêtât le charme de ta voix. Je voudrais... mais comment donc fairs Pour tracer ici ton portrait ? Ce n’est pas tout d’être sincère, C’est du talent qu’il me faudrait. (569) :.Le succès passe ma.puissance.. …. Mais ton époux sans moi, je pense, Près de sa femme, plein d'espoir; Plus héureux pourra, dès ce soir, En ébaucher la ressemblance. Ne donne pas tout à l'amour, Que les amis de ton enfance Dans ton cœur obtiennent leur tour: À toi nous penserons de même; Plus on te connaît plus on t'aime, Tout le monde le dit ici. Quant à celui que tu vas suivre, Si loin de nous il n'allait vivre, Nous l’aimerions beaucoup aussi, De t'amener qu’il nous promette ; S’il désire paÿer sa dette - À ce pays qui vous regretté Et ne doit pas être oublié. Des épouses sois le modèle, Et n’en reste pas moins fidèle Aux arts ainsi qu’à l'amitié. Près de tes sœurs Lu vas te rendreÿ Tu pars; nos larmes vont couler : À ton époux fais bien entendre Qu'il faut que nous puissions apprendre Ton bonheur pour nous consoler, Ah! j'en crois le plus doux présage ; Et de Louis si le pinceau Nous trace do jour le bon ménage ; Vous serez l’objet du tableau. 5 (370) mn LE JEUNE ET LE VIEUX GUERRIER, DIALOGUE; Par M. Dunanez, Membre résidant. (4 suILLET 1823.) 1 Senots-mous arrêtés par ces faibles murailles? » Nous verra-t-on languir dans un repos honteux? » Avec de tels guerriers, vainqueurs en cent batailles, » Craindrait-ou aujourd’hui qu’un succès fût douteux ? » Croit-on au-dessus d’eux une telle conquête, » Ou les soupconne-t-on avares de leur sang ? » Officiers et soldats, de tout âge et tout rang, » Tous brigueront l'honneur de marcher à la tête. » Ab! daignez de l’assant leur donner le signal; » Trente jours sans combats, c’est pour eux un outrage !» Dit un des jeunes chefs à son vieux général. — « Prince, dit celui-ci, j’honore leur courage, » Et n’ai point oublié leurs éclatans exploits ; » Appelés à subir des épreuves nouvelles, _» Au monde ils hontreront les guerriers d’autrefois, # À la gloire toujours, comme à leur roi, fidèles, » D'un triomphe certain l'heure est près de sonner : » Modérez cependant une fougue indiscrète » Que son louable but doit faire pardonner. : — » Pardonner!... c'est ainsï qu’on nous juge et nous traite} » Quand, brûlant de franchir les remparts ennemis, » Nous venons, pleins d'ardeur, mais calmes et soumis, » Déposer à vos pieds les désirs de l’armée : » Jaloux de conserver pour soi la renommée, (31) 5 On daignë ndus couvrir d’un pardon offensant! 5 En me mettant sous vous pour mes premières armes; Mon père a-t-il voulu in’épargner les alarmes ?.... Je frémis !.... jusqu'ici je suis obéissant; Mais s'il fallait... — Jeune homme, acquérez de la gioiré; >: Ordonnez, agissez, imitez vos aïeux: Si j'ai tort de céder; puissent du moins les dieux Accorder à mon prince une pleine victoire! » Je suis son lieutenant. ÿ Comme un soudain éclair D'un point vole à l’instant jusqu'aux confins de l’air; Ainsi de bouche en bouche, àvec même vitesse; Ce mot dans tout le camp a porté l’allégresse. Chacun du jeune prince applaudit la valeur; Et le suivre est jar tous compté pout un boñl&ut: À la bite on rassémble échellés et fascines; D'un fer lourd et tranchant tout sapeur est muni; Le chemin est déjà par léürs soins aplani, Déjà l’on touché âu mur; lorsque le jeu des mines Engloutit fenversés échelles et soldats : En efforts impuissans leur ardeur se consüme; Atteints d’un plomb rapide et d’un brûlant bitunie, Dans des tourmens cruels ils trouvent le trépas: En vain le déséspoir enfante des miracles, Le tourage est-il tout côhtre certains obstacles ? Il faut abandonner un dessein mal conçu: L’assiégé sort; pënsant compléter la défaite ; Mais le vieux général protège la retraite ; Et pär un feu noutri son ennetni reçù A son tour est éontraint à fire volte-fatèé ; Et reconduit battu, se éache dans la place: Le digne chef alors haranguant ses guerriers ; Par ces mots dans leurs cœurs fait rentrer l’espérancé : « Chefs et soldats; vous tous dont la noble constance 24 : # S S S ss 1h » » » » 3 (372) Se montre digne encor d'obtenir des lauriers Même quand la fortune. aveugle en son caprice, Des plus terribles coups semble vous accabler ; Dans peu d’instans du sort vous vaincrez l'injustice. - Relégué dans ses tours, l’ennemi doit trembler : Ce que vous àvez fait, cet excès de courage, De sa perte certaine est pour lui le présage. Le choc et la mêlée ont pour vous des appas; Généreux en tout temps, lions dans les combats, Vous savez tout braver lorsque l'honneur commande : Vos jours sont à l’état quand l’état les demande; Mais ces jours précieux qui me sont confiés, Ne doivent point sans fruit être sacrifiés ; l Là manière de vaincre est loin d’être la même Dans les bois, dans la plaine et devant des réduits; Il faut, suivant les lieux, changer de stratagème. Déjà non loin des murs nos travaux sont conduits, De bronzes menäçans partout ils se hérissent, Deux jours encore... Amis! vous m’avez entendu; Vous tracer vos devoirs serait ua temps perdu, Chacun fera le sien. » Les troupes applaudissent Et vont dans la tranchée apprèter le succès. Le second jout naissait, et l’aube matinale Avait blanchi des monts la face orientale ; Le Dieu qu’elle annonçait, précédé d’un vent frais, Allait avec splendeur commencer sa carrière; Tout-à-coup un signal a fait trembler la terre, Cent tonnerres grondans répondent à ce bruit; Sous leurs coups redoublés les murailles gémissent, De leurs angles saillans le ciment est détruit, Leur faîte en éclats vole et leurs bases fléchissent; Leur rude escarpement en rampe est abaissé. (375 ) L’ennemi sans relâche est sur tous points pressé. Des sphères, dans les cieux allant chercher la foudre, Tombent sur les rem;iarts, les réduisent en poudre, Et chassent éperdus leurs pâles défenseurs : | Sous les arcs triomphaux que leurs courbes dessinent, Ces globes enflammés couvrent les agresseurs Qui, prompts, silencieux, vers la brèche cheminent, Elle est déjà franchie, et les fiers bastions Frémissent sous les pas des nouveaux bataillons. Mais le bronze est muet, aux accens de Bellone Ont bientôt succédé des sons harmoñieux ; L'air mollement vibré de fanfares résonne, Mille cris de victoire ont monté vers les cieux: Du drapeau déployé les ondes vacillantes Ont couronné des murs les ruines fumantes. Le carnage a cessé; les vainqueurs, les vaincus, Aux pieds du vieux guerrier sont tombés confondus; L'un célèbre sa gloire et l’autre sa clémence. Le jeune prince aussi s’incline et dit ces mots: « L’audace, avais-je cru, faisait tout le héros, » Mais la vertu d’un chef est surtout la prudence. » #% LE SEIGNEUR ET LE JEUNE PATRE, FABLE; Par M. Donner, Membre résidant. (3 Décembre 1824.) Lo à qui le ang ou l’aisance Donne sujets ou serviteurs , Vous encore, administrateurs, Craignez d’intéresser à doubler la dépense, Par le genre de récompense Que vous assignez aux labeurs, Un seigneur (allemand, si j’ai bonne mémoire), Recut à ce sujet jadis une leçon Qui doit porter les autres à m’en croire: Parmi les gens de sa maison, Admis par charité, comptait un jeune pâtre; Souvent assis auprès de l’âtre, Xl se croyait l’égal du cuisinier, Pour lui servir de tourne-broche, Comme en ces lieux le fait plus d’un limier; C'est lui qui des repas sonnait aussi la cloche, Pour ces soins bien logé, bien nourri, bien vêtu, Quel souhait avait-il à faire ? De sa cabane il était sorti nu: Combien d’un tel état l’état présent diffère ! Aussi savait-il le sentir. Content de lui, ce seigneur l’encourage, (375) Lui laissant pour profit les cendres du ménage. Ce n’était, dira-t-on, pas trop bien le lotir. Le feu ne manqua point dès lors, je vous assure, Et croyez qu'au château l’on dut se garantir Moins du froid que de la brûlure. Foyers des corridors, des chambres, des salons, Furent abondamment pourvus de combustibles ; L'on y pouvait braver les aquilons, Leurs soufles si glacés n’étaient plus là sensibles. Certain soir, rentrant un peu tard, Le seigneur porta par hasard Ses pas vers la cuisine : Sans peine on s’imagine Quel dut de Sa Grandeur être l'étonnement; Vingt faisceaux de gros bois y brûlaient vivement. e Vit-on jamais, dit-il, une telle fournaise ? » Et personne!.…... » En un coin il voit sur-une chaise, ” Loin du foyer, le pâtre exténué de chaud. « Que fais-tu là, maraud? » Chacun pense devoir chercher son bénéfice ; Celui-ci, sans y voir malice, Répondit d'un ton de candeur : « Je fais des cendres, Monseigneur. » (376) = OUVRAGES IMPRIMÉS ENVOYÉS A LA SOCIÉTÉ, PENDANT LES ANNÉES 1823 ET 1824. OUVRAGES COMPOSÉS PAR LES MEMBRES DE LA 6 SOCIÉTÉ, BOTTIN. Troisième rapport fait sur les mémoires de la Société royale des antiquaires de France. In-8.° = — Almanach du commerce de Paris, des départemens de la France et des principales villes du monde , pour l’année 1823. In-8.° Paris, 1823. + — Un prospectus de mémoire, ou dissertation sur les anti= quités nationales et étrangères, ainsi que d’un autre ouvrage intitulé le Livre d’honneur, ou P Industrie fransaise. CARETTE. La géométrie du compas, par L. Masceroni, ouvrage traduit de l'italien par Ant. Carette, officier du génie. In-8.° Paris, an 6 (1798). — Discours prononcé sur la tombe du général Étienne-Louis Vital, maréchal des camps et armées du Roi, inspecteur général du génie, Brochure in-8.° COMHAIRE. Idylles, précédées d’un essai sur les auteurs bucoliques francais. In-8.° Liège, 1824. DESMAZIÈRES. Catalogue des plantes omises dans la (377) | Botanographie belgique et dans les Flores de la France. 10-8.° Lille, 1823. Li DESRUELLES, Traité théorique et pratique du croup, Deuxième édition, in-8.° Paris, 1824. DORBIGNY. Essai sur les plantes marines des cûtes du golfe de Gascogne, et particulièremént sur celles du départe-.. ment de la Charente-Inférieure. In-4.° DUTHILLOEUL. Notice sur François Vanderburch, arche= : vêque de Cambrai au dix-septième siècle. In-4.° Cambrai, 1824. | GILET DE LAUMONT. Mémoire sur la possibilité d’accli- mater en France le phormium tenax, ou le lin de la Nouvelle- Zélande. In-12. Paris, 1824. HENSMAN. Mémoire sur le proportionnement chimique , pesé et mesuré des corps. In-8.° Louvain, 1825. — Mémoire sur les esprits alcoholiques, couronné par l’Académie royale de Bruxelles. | HURTREL D’ARBOVAL. Suite de la clavelée et de la vaccination et clavelisation des bêtes à laine , avec des notions historiques et physiques sur l’espèce ovine et surla clavelée, beaucoup d'observations pratiques, une histoire particulière et une histoire générale de l’autopsie des bêtes à laine clave- : leuses, l'exposition d’un grand nombre de faits relatifs à la - clayelisation humaine, des considérations relatives à la cla- velée sur différentes espèces d'animaux. In-8.° Paris, 1822. KUHLMANN. Discours d’inauguration de l’amphithéître de chimie ; le 5 Juin 1824. — Analyse chimique de la racine de garance. Paris , 1824 » SCOUTTETEN, Recherches d'anatomie pathologique, dé- montrant le rapport qui existe entre l'irritation de la mem- brane muqueuse du canal intestinal et celle de la méningine du cerveau. In-8.° Paris, 1822. (378). THOUIN. Monographie de la classe des greffes. Paris, 1824. — Description de la greffe d’Aubenton , par le même. Paris. ‘VANMONS. Pharmacopée usuelle théorique et pratique. 2 vol. in-8.° Louvain, 1821 et 1822. VITALIS. Cours élémentaire de teinture sur laine, soie, lin et coton, et sur l’art d'imprimer sur toile. In-8,° Paris, 1820. EEE ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. Azm. Journal d'agriculture du département du Tarn, pour 182r. ANGOuLÈME. Annales de la Société d'agriculture, arts et commerce du département de la Charente. Années 1822 et 1823; in-8.o (ATRÉNÉE DES ARTS DE Paris). Procès-verbaux des séances publiques, publiés en 1822. Arnas. Mémoire de la Société royale d'Arras, pour l’encou- ragement des sciences, lettres et arts, pour 1823. In-8.° Arras, 1824. Besançon. Procès-verbaux des séances publiques de l’Aca- démie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, des 2g Jauvier et 24 Août 1824. Bogpraux. Académie roÿale des sciences, belles-lettres et atis; rapport des trâvaux de cette Académie, fait dans les séances publiques des 22 Décembre 1821 et 15 Décembre 1822. BouLocne-sur-men. Procès-verbal de la séance publique de la Société d'agriculture, du commerce et des arts de Boulogne- sur-mer; du 15 Juillet 1824. (379) Baexezues. Société de Flore; procès-verbaux des séances d'exposition des 19 Juillet 1823, 14 Février et 17 Juillet 1824: — Journal d'agriculture, d'économie rurale et des maou- factures du royaume des Pays-Bas. Année 1823. Cawsrar. Mémoire de la Société d'émulation de Cambrai. Année 1823; in-8.° Cambrai, 1823. — Rapport de M. Tordeux sur le concours d’agriculture. CHaLons-sur-Marne. Société d'agriculture , sciences et arts du département de ia Marne; procès-verbal de la séance publique du 27 Août 1824, Douar. Société centrale d’agriculture, sciences et arts du département du Nord; programme des prix POROIÉS pour l’année 1823. — Journald’agriculture du département da Nord. In-8.°1824. Dunkerque. Société d'agriculture de l'arrondissement de Dunkerque ; procès - verbal de la séance publique du 20 Sep- tembre 1823. Sr. Étienne. Bulletin d'industrie agricole et manufacturielle, publié par la Société d'agriculture, arts et commerce. de la Loire. Année 1825. Évreux. Bulletin des sciences médicales, publié par es membres du comité central de la Société de médecine, chi- une et pharmacie du département de l'Eure. In-8.° Évreux, 1823. — Journal d'agriculture, de rs et des sciences accessoires, remplaçant et faisant suite au bulletia ci-dessus. In-8.° Évreux, 1824. Foix. Journal d'agriculture et des arts du département de l’Arriége. Années 1823 et 1824. Lyon. Académie royale des sciences, belles-lettres et arts; compte rendu des travaux de cette Académie, pour les années \815, 1815, 1816 et 1822. (380) # Macox. Société d’ agriculture, sciences et arts; compte rendu des tr:yaux de ceite Société pour l’année 1822. Marz. Société des sciences médicales du département de la Moselle; compte rendu des travaux de cette Société. “Montavsan. Société des sciences, agriculture et belles- lettres du département de Tarn-et- Garonne; recueil agrono- paique des travaux de cette Socièté pour l’année 1823. Paris. Suciété d'encou; agement pour l’industrie nationale ; programme des prix proposés par cette Sociélé dans sa séance du 29 Décembre 1823, pour être décernés en 1824, 1825 et 1830. Rovex. Société libre d’émulation: procès-verbal de sa séance publique du 9 Juin 1823. In-8.° Rouen, 1825. STRASBOURG. Société des sciences , de l’agriculture et des arts du Bas-Rhin ; journal de cette Société. In-8.° 1824. — Mémoire de ladite Société, ‘2 vol. in-8.° + > 1824. t Tourovse. Académie des jeux floraux; recueil des travaux “le cette Académie pour 1823: — Journal des propriétaires ruraux de la France, pour les années 1825 et 1824. In-8.° Tomes 19 et 20. Tours. Anuales d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d’Indre-et-Loire, pour 1822. Troyes. Mémoire de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de FAube, deuxième et troisième tri- mestres de 1824. (581) OUVRAGES ENVOYÉS PAR LE GOUVERNEMENT. SCIENCES ET ARTS. Dsscurenor des machines et procédés spécifiés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation, dont la durée est expirée, publiée d’après les ordres de S. Exc. le ministre de l’intérieur, par M. Christian, directeur du Conser- vatoire royal des arts et métiers. x vol. in-4.° avec lañches. Paris, 1821. Tome y». Annales de l’industrie nationale et étrangère, ou Mercure technologique ; recueil de mémoires sur les arts et métiers, les manufactures, le commerce, l'industrie, l’agriculture, etc.j renfermant la description des musées des produits de l’industrie française. Dédié au Roi. Par P. L. P. Le Normand, professeur de technologie et des sciences physico-chimiques appliquées aux arts; et par S. G. V. de Moléon, ingénieur des domaines et forêts de la couronne, ancien élève de l’École polytechnique: 2 vol. in-8.° 1822 et 1823. Histoire et description du Muséum d'histoire naturelle, ouvrage rédigé par les ordres de l’admiaistration du Muséum et par M. Deleuze. 2 vol. in-8.° Paris, 1823. AGRICULTURE. Annales de Pagriculture française, par MM. Tessier et Bosc. Années 1823 et 1824. In-8.° Paris, Mémoires d'agriculture, d'économie rurale et domestique, publiés par la Sôciété royale et centrale, pour Îés années 1822 et 1825. 2 vol. in-8.° Paris. (383 ) … Programime des séances publiques de la Société rôgale et centrale d'agriculture, des 6 Août 1822 et 24 Août 1824. Programme de la Société royale et centrale d’agricolture, d’un nouveau concours pour la culture du pommier et du poirier à cidre dans les cabtons où elle n’est point connue. Programme de la Société royale et centrale d'agriculture, pour la construction et l'établissement d’une machine àégrener le trèfle et 4 nettoyer la graine. Programme de la Société royale et centrale d'agriculture ; pour la destruction de la teigne , dite cuscute, Programme de la Société royale et centrale d'agriculture ; Pour un manuel pratique propre à guider les habitans des Campagnes dans les constructions rustiques. Progtamme de la Société royale et centrale d'agricalture , pour la destruction de la jachère absolue et la culture des plantes sarclées, enfin pour la culture du pavot, dit œillet ou olliette. Notice sur un moulin cribieur, de l'invention de M. Moussé, lue à la Société roÿale et centrale d'agriculture, dans sa séance du 2% Mai 1821 : Par M. Héricart de Thury. Rapport sur-les travaux de la Société royale et centrale d'agriculture, par M. Silvestre, secrétaire perpétuel. (Séance publique du 6 Avril 1823). Rapport sur l'emploi du plâtre en agriculture, fait au conseil d'agriculture, dans sa séance da 20 Avril 1822; par M. Bosc fils, un de ses membres. | Notice biographique sur M. Desplas, médecin vétérinaire, ancien professeur de l’école d'Alfort, membre de la Société royale et centrale d'agriculture ; par M. Silvestre, son secré- taire perpétuel, ‘ ; | (385) Annuaire de la Société royale et centrale d'agriculture, pour l’année 1824. Rapport fait à la Société royale et centrale d’agriculture dans sa séance du 20 Août 1823, par MM. Molard et Bosc, sur une presse propre à retirer le miel des gâteaux de cire. In-8.° 1823. Mémoire sur les effets du système de M; Arnolet, dans leur état de perfectionnement , au 1.‘ Janvier 1824; mémoire qui a été couronné par la Société royale et centrale d'agriculture : dans sa séance publique du 14 Août 1824. 1n-8.° Paris, 1824. OUVRAGES DIVERS IMPRIMÉS. Misons sur la saccharification des fécules présentées à fa Société royale et centrale d'agriculture, pour le concours : qu’elle a ouvert sur la culture de la pomme de terre et l'emploi de ses produits; par M. Dubrunfaut. In-8.° Paris, 1823. L’Indicateur médical, ou Journal général d’annonces, de médecine, de chirurgie, de pharmacie, pour la France et l'étranger, sousla direction de M. Aimé , docteur en médecine de la Faculté de médecine de Paris. In-8.° Paris, 1823. Prospectus d’un traité pratique sur l’éducation des abeilles par M. Baunier, auteur d'un mémoire couronné par la Société royale d'agriculture. ‘ Mémoire sur l'invention du moulin horizontal en spiral ; tournant à tout vent, sur son importante utilité pour les moutures, les fabriques, les irrigations, l’arrosemeut des villes; suivi d’une lettre de M. François de Neufchâteau, et ayant obtenu un brevet d'invention; par M. Bordier. (584) Prospectus d’une nouvelle description d’instruméris' ara= toires qui se fabriquent dans les ateliers du S.' Guillaume, rue du Faubourg-Si.-Martin, N.° 97; à Paris. Notice sur les nouveaux aimans artificiels employés avanta- geusement dans les maladies nerveuses; par M. Reynier. Bulletiu général et universel des annonces et de nouvelles scientifiques, publié sous la direction de M. le baron de Ferussac, In-8.° Paris, 1822. Notice sur Hermoniacum, station romaine, située entré Cambrai el Bavay; par M. Leglay, secrétaire perpétuel de la Société de Cambrai. 1824. Rapport fait à la Société centrale d’agriculture de Douai, par M. Tressigny, l’un de ses membrés, sur 1 Procédé de M. Nayrac, pour préserver les bêtes à laine du tournis et de toutes affections cérébrales au moyen de la cautérisalion. Mémoire sur la machine écossaise à battre les grains, par MM. **, et description d'une machine inventée en Russie én 1825, pour le mêiie objet; par MM. le prince Gargarin et Molard aîné: Octobre 1824. Rapport fait à l'Académie royale des sciences, ‘par MM. Chaussieréet Percy, sûr le nouveau moyeñ de M. Civiale, pour détruire la pierre dans la vessie sans l'opération de la taille. In-8.° Paris, 1824. . OUVRAGES MANUSCRITS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Os Sur la folie dans les animaux; par G: B. C. Rodet, vétérinaire en chef des hussards de la garde royale: * ae” ( 385.) Sür l'ésprit de domination; considéré dans la république fomaine; par M. Musias. (On n’a pas retrouvé la premièré partie de ce mémoire). Table des mätières contenues dans une série de täbleaux sur l’art du teinturier-dégraisseur; par M. Lambert. Quelques tableaux; par M. Moulas. — Pensées détachées; pär le même. Stänces à **, imitation libre de lord Byron; par le même: == Chant d’un Barde; par le même. Deux épîtres en vers; par M. Haÿ. Plusieurs morceaux de poésie: par M. B. J. Crespel. Là génologie , ou dictionnaire des genres; par le même: (386) LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'AMATEURS DES SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS, AU 91 DÉCEMBRE 1824. MEMBRES HONORAIRES. MM. le Comte DE MURAT, Préfet du département du Nord. . le Comte DE MUYSSART, Maire de Lille. LAMBERT , ancien Commissaire en chef des poudres. MEMBRES RÉSIDANS. BUREAU. Présidents Quinn Qosk M. SACHON, Receveur municipal. Vice-Président ......,... M.JUDAS, Pharmacien-major à l’hôpital militaire. Wecrétaire-général ........ M. MUSIAS, Avocat. Secrétaire de correspondance. M. O. B. DUHAMEL, Pharmacien. H'rÉSERIEr «ss dense . M. ALAVOINE, Propriétaire. Bibliothécaire. ...,.....,.M. MALLET, Commissaire des poudres et salpêtres. (587) MM.PEUVION, Négociant et Fabricant. CHARPENTIER, Pharmacien en chef de l'hôpital militaire. “ J. MACQUART , Propriétaire. E. DELEZENNE. BURETTE-MARTEL, Propriétaire DEGLAND, Docteur en médecine. J. B. H.J. DESMAZIÈRES , Propriétaire. E. LIÉNARD, Professeur à l’Académie de dessin. LOISET, Médecin-Vétérinaire. VAIDY ;-Docteur en médecine. DE CHAMBERET, Docteur en médecine. Lupovic ROUSSEL. Taév. LESTIBOUDOIS , Docteur en En Profes- seur de botanique. LORAIN, Avocat. VERLY , Architecte. MOULAS , Propriétaire. Frénéric RUHLMANN , Professeur de chimie. / MEMBRES RÉSIDANS AGRICULTEURS, MM.HOCHART , Maire d'Halennes-lez-Haubourdin. CLAYES, Maire de Seclin. LECOMTE, Adjoint au Maire de Roncq DESCAMPS , Maire de Croix. DE COURCELLES, Propriétaire , à Lille. (588) MEMBRES CORRESPONDANS, MM.BECQUET DE MÉGILLE, Propriétaire, à Douai. DUQUESNE, Propriétaire, à Douai. POTTIER, ancien Employé à la préfecture du Nord, à Douai. BOUVET, Ingénieur-Géographe, à Aix-la-Chapelle. LALANDE, à Bruxelles. VA NMONS, Chimiste, à Bruxelles. REYNARD, Pharmielt à Amiens. LAPOSTOLLE, Pharmacien, à Amiens; BOTTIN, à Paris. POIRET, Naturaliste, à Paris. DRAPIER, Inspecteur des ponts et chaussées, à Paris, TARANGET, Recteur de l’Académie de Douai, LIONE, Professeur de chimie à l'Univeréité de Turin, BALBIS, Professeur d'histoire naturelle, à-Turin, DEKIN, Professeur d'histoire naturelle, à Anvers, FAQUET, Phärm: QE: à Amiéns. WOETZ, Compo: iteur de musique, à Paris. ADVYENIEZ-FONTENILLE, Capitaine du génie, à Paris. LEMAISTRE, ancien Inapéptente général des poudres, à La Fère. VANDENZANDEN, Professeur de physique et de chimie, ' à Luxembourg. VANDIER, Médecin, à Douai. DEQUEUX - SAINT - sd Propriétaire, a Haze- brouck. SALADIN, Professeur de mathématiques, à Strasbourg VANWYN, Archiviste, à La Haye. DARGELAS ; ni : à Bordeaux. MABRU, Naturaliste, à Clermont-Ferrand. 4 (589) MM.LABOUBÉE, Membre de la Société médicale de Bordeaux. BAUDET-LAFARGE, Naturaliste, à Maringue. LUCAS fils, Professeur, employé aux galeries d'histoire paturelle à Paris. BONVOISIN , Membre de l’Académie de Turin. DEBAZOCHES, Naturaliste, à Séez. LATREILLE, Naturaliste, à Paris. DOUETTE-RICHARDOT, Propriétaire, à Langres. CHAUDRUC , à Agen. GUILBERT, Littérateur, à Rouen. BUGOT , Propriétaire-Gultivateur, à Champigny. PICTET, à Genève. BONELLI, Naturaliste, à Turin, MOSSIER, Naturaliste, à Clermont-Ferrand. LIÉGEARD aîné, Littérateur, à Oudenarde. BOCKMANN, Professeur d'histoire naturelle, à Gottingue. C.F.JOCKISCH, Naturaliste, à Nuremberg, SCHREITBERS, Naturaliste, à Vienne. DUPONCHEL, Chimiste, à Liège, LAIR, à Caen, CHENEVIX, de la Société royale de Londres. MASCLET, de l’Académie linnéenne de Londres, KIRBY, Naturaliste, à Londres, GRIVEAU, Officier réformé. Le Comte DE LOUX BOURG, Naturaliste, à Francfort. MARCEL DE SERRE, Naturaliste, à Montpellier. LEONHART, de la Société des sciences , à Hanau. GAERTNER , de la Société des sciences, à Hanau. + Le Baron DELVICSENHUSEN, Colonelretiré, à Francfort. NEUBURG, Médecin , à Francfort. BOEKING , Médecin , à Deux-Ponts, M. FAVIER, à Strasbourg. H, GARASSINY, | (390 } ‘MM. RODRIGUES , à Bordeaux. PETERSEN, Naturaliste suédois. WIQUART, Peintre, à Florence. DUHAMEL, Iospecteur-général des mines, à Paris. FARREZ, à Cambrai. COQ, Commissaire des poudres et salpêtres, à Paris. BRULOY, ancien Pharmacien en chefdesarmées, à Paris. NOEL, à Paris. GILLET-LAUMONT, Inspecteur-général des mines, à Paris. CHABRIER, Naturaliste, à Montpellier. FRANÇOIS DE NEUFCHATEAU, à Paris. TESSIER , Membre de l’Institut, à Paris. GUILMOT, Bibliothéoaire, à Douai. TORDEUX, Pharmacien, à Cambrai. SPRUNGEI, Naturaliste, à Berne. E. SCHERER, Naturaliste, à St. Gall, en Suisse. ZOLLICOFFE, Docteuren médecine, à St. Gall, en Suisse. GRAFFENAUER, Docteur en médecine, à Strasbourg. GRÉTRY wevev, Littérateur, à Paris. CREPEL , Professeur au collége d’Arras. RICHARD fils, à Épinal. RONDI, Professeur de minéralogie au Musée d’histoire naturelle, à Paris. DELARUE, Secrétaire de la Société de médecine, à Évreux. _ ZEISTERS, Docteur en médecine, à Hanau. MONHEIM , Docteur en médecine, à Aix-la-Chapelle. DESMARQUOY, Docteur en médecine, à St. Omer. DUQUESNE, Agronome, à Mons. MONESTIER,, Minéralogiste , à Montferrand. BOINVILLIERS , Correspondant de l’Institut, à do LAUGIER, Pneu de chimie, à Paris. (591 ) MM.BOSC, Naturaliste, à Paris. seu vi FAYET, Chirurgien-major. DESSAUX-LEBRETON. BAILLON, Naturaliste, à Abbeville. le Comte CHAPTAL , Pair de France, à Paris. DUBUISSON, Iogénieur des mines. HURTREL-D'ARBOVAL, Médecin-Vétérinaire, à Bou- logne-sur-mer. DUCELLIER, Ingénieur, à Douai. MASQUELEZ, Commandant d’artillerie légère, à Loos. J. L.BARRÉ, Chef de bataillon d'artillerie, à Valenciennes. RODENBACK , Médecin, à Bruges. Joux SINCLAIR, Agronome, à Londres. VITALIS, Professeur de chimie, à Rouen. YVART; Membre de l’Institut, à Paris. CHAUVENET, Oflicier du génie, à Bitche. CLÈRE, Ingénieur des mines, à Valenciennes. PIHOREL, Docteur en médecine, à Falaise. COMHAIRE, Littérateur, à Liége. COGET aîné, à Thumeries. LEJEUNE, Docteur en médecine, à Valenciennes. Oxézyme LEROY, à Valenciennes. CHARPENTIER, Docteur en médecine , à Valenciennes, DUTHILLOEUL, Propriétaire , à Douai. PEYRE xeveu, Architecte, à Paris. DELISLE , Capitaine du génie, à Dunkerque. VANHOOREBEKE, Pharmacien, à Gand. LOISELEUR DES LONGCHAMPS, Docteur en méde- cine , à Paris. Ancane BURGOS, à Calais. VILLERMÉ, Secrétaire de la Société médicale d’ému- lation, à Paris. DASSONNEVILLE, Docteur en médecine , à Aire. (393) MM:PALLAS, Docteur en médecine. DEVILLY, Libraire , à Metz. DE SAYVE, à Paris. DESRUELLES, Docteur en médecine, à Paris: NILO, Docteur en médecine de la Faculté de Paris, à Lisbonne: SCOUTTETEN, Docteur en médecine, à Metz. / POIRIER-SAINT-BRICE , Ingénieur des mines ; à Paris. DESSALINES D'ORBIGNY; Professeur d’ histoire natu- relle, à La Rochelle. CARETTE ; Capitaine du génie, à Paris. RODET, Vétérinaire en chef aux hussards de la gardé royale, à Paris. BRISSEZ, Officier de santé ; à Wavrin. HEUSMANN, Médecin, à Louvain- TRACHEZ , Docteur en médecine. DELALANDE, Receveur des domaines, à St: Quentin: TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES. PHYSIQUE. Mémoire sur les mélanges ou combinaisons de l'eau avec lalcool et l’acide sulfurique; par M. Delezenne. ..... } Note sur l'emploi du cercle répétiteur; par le même .... Note sur la polarisation de la lumière réfléchie par Pair serein; par le même........... nee rer re te se Me CHIMIE. Désinfection des eaux d’un puits, opérée à leur source même, el proposition d’un nouveau mode de fontaines dépurantes; par dl. ©. B. Duhamel . .... done Verte a à Note sur les moyens d'utiliser les eaux de lessivage après leur usage pour le débouilli des fils et toiles de lin on de coton; par M. Kuhilmann...................... À Note sur une espèce de quinquina propre à la teinture; pa? legaémel.f. AU. 106 ont bréepe QuiR os HISTOIRE NATURELLE. L Insectes dipières du nord de la France, (Tipulaires); par M. Macquart. .........., NSP RRNESNENEE De SET PHYTOGRAPHIE. Notice sur les Lycoperdon de Linné, et sur une nouvelle espèce de Carpobolus, Mich., genre à ajouter à la Flore française ; par M.J.B.H.J. Desmazières.......... , (594) Pages, Sur le-Rumex nemorosus, Schrader, et sur le Rumex nemo- lapathum, Lin. fils, suppl.; par M. J. B. H. J. Des- MAZIÈTES ess 2 d Abe DO Me 00 0 be ie 10 à Mami Sur le genre Mycoderma; par le même........,...... 941 Mémoire sur l'insertion des étamines des crucifères ; par M. Thém. Lestiboudois...... EUipis ve ae sc 0 de a D DD Premiermémoire sur le Cannaindica, et sur les familles des balisiers et des bananiers; par le même ..........,. 248 Deuxième mémoire sur le Canna indica, etc.; parlemême. 255 Troisième mémoire sur Je Canna indica, ec. sparlemême. 263 Note sur le cygne sauvage et le cygne domestique; par lEtneme. AS Ar Re Anne NPA ER ne Concrétion trouvée dans l'intérieur d’un œuf de poule; par M. Duhamel. ......:... PS CURRENT. 272 Mémoire sur le gisement des coquilles fossiles qui se trou- vent à Grignon, (Seine-et-Oise); pan M. P. St. Brice. 255 Notice sur quelques espèces nouvelles de mollusques fossiles, du département de la Charente-Inférieure ; AE Ce d'OrhIENnyET D PI ALME L e L en ANTIQUITÉS. Description d’un aqueduc romain, situé dans la plaine.de Luynes, à ceux lieues de Tours; par M. V’erly fils. ... 293 Sur les antiquités; par le même. .................... 296 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Observations sur quelques blessures graves qui paraissent exiger l'amputation; par M. Trachez............... 303 Efficacité du tartre stibié administré à grande dose, dans le traitement desinflammations du poumon; par M. Vaidy. 308 Nu de 4 ' (595 ) Pages, Observations d’empoisonnement par l’aconit napel, re- cueillies pat M, Degdand. ..,....... 82 440 . 311 De l’irritation en général; par M. Charpentier, de Valen- ciennes,..... DE D 2 où NO ea €. COMORES DV CREER . 918 Notice biographique sur J. B. Lestiboudois; par M. Bottin. 557 Notice biographique sur À, H. J. Rousseau ; par M. J’aidy. 362 POÉSIE. À Madame ***; par M, L. Roussel... .@............,.. 568 _ Le jeune et le Lo BHÉMTELS par M: O. B. Duhamel... 350 Le seigneur et le jeune pâtre, fable; par le même ...... 374 Ouvrages imprimés envoyés à la Société, pendant les années 1823 et 1824..,..,...... Aer er 4014718760 Envois des Sociétés correspondantes, .,...,..... 6-1: "570 Ouvrages envoyés par le Gouvernement. .,.........., 58r Ouvrages divers imprimés. se 1... Es see eee 0e Ouvrages manuscrits offerts à la Société. ......,....,. 584 Liste des membres de la Société des Sciences, de l’Agri- culture et des Arts, de Lille, au 51 Décembre 1824.. 386 TS 191 ge 4 vi * ve ct A 4 | 29 ven Hd. . 4H LE PE #g: #1 | it Re act 91 64 in em 4 Sous pee F4 “el tasgie Su a gro GET ES me ee. # +5 “ LU A OLA 1 MR Co, à bo st , de LH re 6: sui 20 at Ab #1 5 x dr | A 2 Li see ss 4m ee A8 { Lure FA% RARARAAARARARARAALERERR AARA LR Les RÉRRA RARE RAR ARRETE A TARA ses nn en RRE : RASE N tF 14 MNTES RUE HAE és Re) A ve,