111) 1 X J3*. o v(V\ RECUEIL DK VOYAGES ET DE MÉMOIRES. OUVRAGES PUBLIÉS PAU LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE, QUI SE 11:01 VI M CHEZ II HÊMI LIBRAIRE. RECUEIL DE VOYAGES ET DE MEMOIRES. (Chaque volume se vend séparém ni.) roue I", contenant les Voyages de Marco Paulo : un volume in-40. Prix, i5 fr. Voue II 1' et -2' parties J, avec iS planches. Prix, 18 fr. ' un n jui : 1 " lin: Relation de Gliaudt el des coutumes de ses habîtauls; 2 Des Relations inédites de la Cvrénaïque; 'i° Lue Notice sur la mesure géométrique de la hauteur de quelques sommité» des Alpts; .',0 Les Résultats des questions adressées à un Maure de Tischit tl a un nègre de Walet; 5° Des Réponses aux questions de la Société sur l'Afrique septeutrioiidl- 6° Un Itinéraire de Constant! nople à la Mecque; 7" Lue Description des ruines découvertes prés de Palenqué , suivie de Retirer ches sur L'ancienne population de lArnérique; ■S» Une Notice sur la carte générale des pa< halicks de Hhaleb, Oit., et Bagdad, et une Description de la ville de Hhaleb avec un plan ; 90 Un Mémoire sur la géographie de la Perse; io° Des Recherches sur les antiquités des États-Unis de l'Amérique septentrionale. 1 djie III. Contenant (Orographie de l'Europe, par M. L. Bruguiêre, ouvrage eouronue par la Société dans sa séance générale du 3i mars 1826, avec une carte orographique et 1 5 tableaux synoptiques, et Tues des principales chaînes de mon'agors. Prix , 20 fr. l'iMt V. Ctnlenant la première partie de la Géographie d'Edrisi, traduite de l'arabe eu français d'après deux manuscrits de la Bibliothèque du Roi, et accompaguée de notes, pur P.-Amédée Jauberl , membre de l'Institut, etc., avec trois cartes. Prix, 24 fr. Nota. La deuxième partie, formant le tome VI, e^t sous presse. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ. Ci R.« ueil parait tout les mois par numéros de quatre à cinq feuilles : les douze cahiers for- ment , a la Gn de l'année , d u\ volumes in-8°, avec nhini besj piix : pour Paris, 12 fr. ; pour les départements, i5 fr. ; pour l'étranger, 18 fr. I a première série du Bulletin se compose de vingt volumes, et l boubgocne h uaBTikki rue Jacob 30 RECUEIL VOYAGES ET DE MÉMOIRES. PAR LA SOCIETE DE GÉOGRAPHIE. TOME QUATRIEME. 8HHIP*-* ';= w3Sâ£ÙK»5&s' . .',:' V-V PARIS, CHEZ ARTHUS-BERTRAND, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ, mm hautefeuille, m° 2.3. M DCCC XXXI X. DESCRIPTION MERVEILLES DUNE PARTIE DE L'ASIE, PAR LE P. JORDAN ou JOURDAIN CATALAN! , NATIF DE SÉVERAC, DE L'ORDRE DES FRÈRES PRECHEURS OU DOMINICAINS , EVÊOUE A COLUMEUM , DANS LA PRESQU'ILE DE L'iNDE EN DEÇA DU GANGE. Imprimée d'après un manuscrit du xiy siècle. ECLAIRCISSEMENS PRÉLIMINAIRES. Lorsque la Société de Géographie publia dans le premier volume de ses Mémoires une nouvelle édition des Voyages de Marco-Polo , elle fit en même-temps un appel à toutes les personnes qui se sont occupées de l'Asie du moyen âge. Pour répondre à cette invitation , nous lui présen- tâmes, bientôt après, la réunion de plusieurs pièces des 6e, 11e et i4e siècles: telles que l'extrait, en ce qui con- cerne l'Inde, de la Topogrophia Christiana de Cosmos Tndicopleustes ; un extrait analogue de l'Itinéraire de Benjamin de Tudèle; Y Iter in Orientem du bienheureux Oderic ; les renseignemens fournis par Jean de Mari- ( 2 ) gnola, frère mineur, Datif do Florence^ qui pénétra au i4P siècle à la Chine et dans l'Inde; enfin la relation du missionnaire dominicain Jordamts, intitulée Mira- bilia. On aurait pu joindre a ces morceaux ceux que le P. Mabillon a insérés au tome n de ses Acla SS. Or- din. Benedie/.. savoir : La relation de la Terre-Sainle . par Arculphe ; celle du Voyage de saint Willil>ald ; un Voyage d'un moine français nommé Bernhard, et celui de Haiton de Bàle. Enfin on aurait trouvé dans le ma- nuscrit de la Bibliothèque du Roi, n°83t)2, intitulé Livre des merveilles du monde ( qui contient aussi une traduction, en vieux français, de Marco-Polo, de frère Oderie, de Mandeville et de Jean liai/on), les morceaux suivans : Livre fait à la requête du cardinal Taleran de Pierregort, Etat du grand Kaan , par Guillaume Adœ , archevêque de Sultanié traduits en français, en i35i , parle P. Lelong , religieux du monastère de St-Borlin. et enfin un ou vrage. de frère Lebiail, de l'ordre des Frères prêcheurs. La collection des Conciles par le P. Lahhe, tom.x, aurait fourni une lettre du pape Alexandre III. écrite probablement avant l'année 1179, par laquelle ce pontife recommande son médecin nommé Philippe, qui était en même temps missionnaire, au roi des In- des, dit vulgairement Preto Joli amies qu'il appelle son cher fils en J. - C. et Saeerdotmn sanelissimns. Il eût été agréable pour les amis de la science de trouver réunis dans un même volume un aussi grand nombre de voyages, les uns inédits, les autres dispersés dans des collections qu'on n'a pas toujours le moyen de con- ( 3 ) sultcr , et tous antérieurs à la renaissance des lettres et aux premières découvertes maritimes. Ce recueil eût fait suite à celui de Bergeron. De celte proposition, la Société n'a adopté, pour le présent, que ce qui se rap- portait aux Mirabllla de Jordonus ; elle a considéré que cet ouvrage, écrit au 14e siècle, non-seulement est demeuré inédit, mais qu'aucun autre manuscrit ne pa- raît en exister parmi ceux de la Bibliothèque du Roi. Celui d'après lequel nous le publions et que nous n'avons pu comparer à aucun autre, appartient à M. le baron Walckenaer ; il est sur parchemin, à deux co- lonnes, format in-4°; F écriture est évidemment celle des manuscrits du 14e siècle, et abonde en abréviations, ainsi que l'on en pourra juger par \o,Jac sirnile que nous joignons ici. L'ouvrage de Jordanus occupe vingt-neuf pages du manuscrit; et l'on y trouve deux autres morceaux : l'un est le commencement de la relation de Marco - Polo, en latin, dont il est fait mention dans 1 édition de la Société, parmi les Variantes, pag. 535 à 549' SODS ^ uue àv Cad. Tfalck.; l'autre est un extrait que Gyraldus Cambrensis (Gerald le Galois, et non pas de Cambridge, comme on l'a quelquefois indiqué par erreur) paraît avoir fait de son ouvrage sur la conquête de l'Irlande , afin de le présenter au pape. Ce manuscrit paraissant êtte unique et existant dans le cabinet d'un particulier savant et non dans un dépôt public , il nous a semblé à propos de le décrire avec quelque soin. Passons maintenant a l'auteur des Mirabilia. Il était (4) Français , et Français zélé pour son pays ; ce qui ne peut manquer de nous inspirer de l'intérêt pour sa personne. Il s'exprime ainsi quelque pari : « Je crois » que le Roi de France pourrait, sans aucune assis- » tance, subjuguer et convertir le monde entier. » Quant à la province de France d'où, il était, obser- vons qu en parlant des royaumes appartenant au grand Kaan . après avoir dit que chacun de ces royaumes peut être comparé à la France pour l'étendue, il ajoute qu'il s'y trouve deux cents villes plus grandes que Tou- louse. Le choix de celte capitale du Languedoc comme objet de comparaison, donne lieu de penser que Jordan était plutôt du midi de la Fiance que du nord. Le Séve- rac dont il se dit natif n est donc pas le village de ce nom, à douze lieues devantes: nous avons à choisir entre quatre autres lieux, dont un dans la Haute-Auvergne, nommé aujourd'hui Arpaj on, ettrois dans leRouergue (dépar- tement de l'Aveyron). Le Rouergue avait plus de rapport que l'Auvergne avecToulouse etaveclepape JeanXXIL natif de Caliursi, qui parait av uii protégé Jordan. Xous penchons donc à supposer que ce religieux avait pris son surnom de l'un des Séveracdu Rouergue. Il y avait à la vérité, dans celte province, une famille très-noble, de laquelle élait Amaulry de Séverac , maréchal de France, sous le règne de Charles "\ I; mais nous savons, par une bulle du pape dont il sera parlé ci-après, que le nom de famille de Jordan était Catalani. Deux des lieux du déparlement de 1 Aveyron nom- més Séverac, sont de petits villages de cinq à six cents ( 5) habitans ; le troisième a plus d'importance: c'est un chef-lieu de canton de l'arrondissement de Milhaud, ayant, en 1821, deux raille sept cent vingt-cinq habitans. Cette petite ville est bâtie sur le penchant donc col- line ou montagne conique très-élevée, dont un ancien châtean-fort occupe le sommet, ce qui la fait nommer Séçevac-le-Chuteau; elle parait avoir été plus considé- rable du temps de ses anciens seigneurs, ce qui remonte au siècle où vivait Jordan. On pourrait savoir s il existe encore dans cette contrée quelque famille du nom de Catalan ou Catalani. Quant au prénom de notice auteur, il pouvait l'avoir reçu au baptême ou l'avoir adopté en entrant en religion en l'honneur de saint Jordanus, qui gouverna Tordre des Frères prê- cheurs, après saint Dominique. L'époque où Jordanus de Seçeraco voyagea dans l'Inde, est bien constatée par celle de la bulle , qui le nomme à un évêché dans ce pays; elle est datée de la i4e année du pontificat de Jean XXII. A cette épo- que de l33o, le nouvel CTcquc ne pouvait pas avoir moins de quarante ans, ayant déjà été employé au- paravant dans les missions du Levant, notamment dans la Perse, pays dont il avait appris la langue. Des historiens de l'ordre de Saint-Dominique parlent de lettres qu'il écrivait en i3ai et 1020. La première de ces lettres est datée de Caga ( que je soupçonne être Couengne ou Khoiinouk , port de la Perse, sur le golfe Persique) le 12 octobre ia2i; on la voit au folio 182 dans le manuscrit de la Bibliothèque 6 ) du Roi. n° 54()6, intitula' : Liber de œtatibus. etc. Elle est adressée aux religieux de son ordre et de celui de Saint-François, résidans à Tauris, à Tongan ou Dja- gorgan. et à Marogo ou Merga; il leur indique trois stations propres à recevoir des missionnaires; savoir: Supera, Paroco et Columbum. \ la réception de cette lettre, ISicolaiis Romanus qui était vice-custode des Dominicains en Perse, partit pour se rendre dans l'Inde . ce qui mettrait hors de doute qu'on ne doive chercher dans l'Inde ces trois lieux. Dans son autre lettre, en date du mois de janvier i323, Jordanus entre dans de plus grands détails. Il rapporte que, parti de Tauris, pour se rendre dans le Cathay, il s'était embarqué, pour aller d'abord à Columbum, avec quatre missionnaires franciscains, mais qu'ils avaient été jetés par la tempête à Tana, où ils avaient été accueillis par les Nestoriens. Là il s'était séparé de ses compagnons pour se rendre à Paroch, où il espérait pouvoir prêcher avec succès, sachant mieux qu'eux la langue persane. S étant arrêté, chemin faisant, quinze jours à Supera ; il y avait appris l'arrestation des quatre cordeliers qui étaient restés à Tana. Cette nouvelle le fit retourner sur ses pas. dans l'espérance de leur servir d interprète auprès des autorités du pays; mais en arrivant à Tana, il apprit que tous les quatre avaient été mis à mort; il enleva les corps de ces martyrs, à laide d'un jeune Génois qui se trouvait dans ce lieu, et les ayant trans- portés à Supera, il les y fit enterrer dans une église le plus honorablement qu'il put. Cet événement, dont les ( 7 ) Bollandistes font aussi mention, arriva, suivant leurs slcta sanclorum, le ier avril i322. On a une lettre de François de Pise, confrère et ami de Jordanus, qui ren- ferme les même détails. On les trouve aussi dans la Bibliollieca hispanica velus de Mcol. Antonio, p. 268. La ville de Tana où se passa cette scène tragique, n est pas celle à laquelle se rapporte le I iaggio alla Tana du vénitien Josaphat Barbaro en i436, et qui était située à l'embouchure du Don on Tan aïs; mais un lieu qui conserve ce nom, que les Anglais écrivent Tannah, dans l'île de Salcette. Marco -Polo en parle au chapitre clxxxv de l'Edition de la Société. Paroch.où Jordanus avait entrepris de se rendre, est probablement Baroch , grande ville du Guzarate, sur la INerbuddah, à dix lieues de l'embouchure de cette rivière. Quant à Supem, dont l'église reçut les corps des quatre martyrs, et qu'on traversait en allant de Tana à Baroch, nous devons penser, d'après d'Anville (Anli quités de l'Inde), que c'esi lu [juri nunum- actuellement Sefer, et par les auteurs arabes -, Se/ara h el Hend. Enfin , Cohtmbwn où se rendaient Jordanus et ses compagnons , sur le vaisseau que la tempête jeta h Tana, est le même lieu dont l'auteur des 3Ji- rabilia fut nommé évêque huit ans plus tard. Nous reviendrons sur ce qui concerne cette ville; observons seulement ici que l'identité du lieu où il allait exercer son ministère en i322, et de celui qui lui donna le titre à'Episcopus Columbensis . jointe à sa connaissance de (8) la langue persane et aux autres circonsl.ine.es de sa vie, font assez voir que notre Jordanus Catalani de Severaeo est bien le même qui avait écrit les deux lettres qui viennent d'être citées. Le pape Jean XXII, a qui il dut sa nomination, était, comme on l'aditplus haut, natifdeCahors;son nom de famille était Jacques d'Euse; il résidait à Avignon, et il gouverna lEglise, depuis le 7 août t3i6 jusqu'à sa mort, arrivée le 4 décembre i334- Ce pontife signa , l'an 14 de son règne, sous la date du cinq des ides d'avril (9 avril i33o), une bulle, dont Jordanus devait être porteur, et par laquelle le nouvel évêque était re- commandé très-fortement aux chrétiens indigènes de son futur diocèse. Voici les termes de cette bulle tels qu'ils sont rapportés par Odericus Raynaldus, Annal, eccles. , n° 55 : « Nobili viro domino Nascarinorum et Uni- versis sub eo christianis Nascarinis de Columbo. Vene- rabilem fratrem nostn/m Jordamim Calai ani, episcopum Cnh/mbensem, Prœdicatorum ordinis professorem, quem nuper ad episcoputis illgnUulis txptcem micîorifafe aposto- licâ du.vimus promovendum... » Le pape recommande en même temps, d'une manière générale, les Frères prê- cheurs et mineurs missionnaires : « Attendantes qubd per taon longas maris terrœqae distantias prcefatus episcopi/s etjratres, non absque magnis ta boribus et périra lis. etc... ad partes illas accédant. »I1 termine par inviter les Nas- carini à abjurer le schisme et à se réunir à la foi de 1 Eglise catholique: Quos bénigne recipirnlrs. et sacris instructionibus quas in doctrine catholicœ fidei vobis fa- (9) cieul . vestrarum mentiwn mires prœbenles devofiùs . ani- mosque vestros quorumJibe/ schismahitn pulsis erroribus. in unitote catholicœ fidei » , etc. Il est évident que, sous le nom de Nasearini, on doit entendre les chrétiens de Saint. -Thomas, qui adhéraient en général à la doc- trine de INestorius. Le P. Paolino dit qu'on nomme ces chrétiens ISfasrani. {Viaggio aile Inclie, p. 60.) Peu de temps auparavant , le même pape avait nom- mé archevêque de Sullanié en Perse, Jean de Core. Cet archevêché avait au moins trois suffragans, lesquels sont mentionnés dans la continuation de Baronius, par Andréas Bzovius,dominicain (sousl an i328, n0a8). Ces suffragans étaient les évêques de Tauris, de Se- miscat (1) et de Columbum. Ces deux derniers avaient été chargés par le pape de porter le Palliwn à leur mé- tropolitain. {Trayez Raynaldus, ib. , n° 57.) D'après ce que rapporte Bzovius, il paraît que la métropole, dont le siège était à Sultanié, s'étendait non-seulement sur la Perse entière, mais encore sur le Dschagataï, le Khorazan, le Tnrkestnn, la Peli le -Arménie et llndos- tan. Sultanié, ville de l'Irak-Agcmi, aujourd'hui fort déchue, était alors le centre du commerce entre l'Eu- rope et les Indes. Les rois de Perse y résidaient au commencement du 14e siècle, et le nombre des chré- tiens était si grand, qu'ils ont eu, dit-on, dans cette ville, (1) Thomas episcopus Sejnisratensis. Les géographes que j'ai consultés n'ont pu me dire quel est le lieu désigné ici sous ce nom. S'agirait-il de Schamalhié, ville de Perse dans le Schirvan , ou bien faudrail-il lire Semircat , et admettre qu'il s'agirait de Samaicande ? iv. a ( io ) jusqu'à quatre cents églises, parmi lesquelles celle des Dominicains était citée pour sa beauté. Elle servait d ar- senal en 160,6, suivant un missionnaire jésuite, qui passa à Sultanié à cette époque. Peut être après la décadence de cette ville et dès quelle eut été abandonnée parles chrétiens., qui ne l'habitaient plus du temps de Chardin, le siège du missionnaire ca- tholique décoré du titre d'évêque ou d'archevêque , avait-il été transféré à Abraxar, lieu situé à trois lieues de Naktchin, ou l'ancienne Naxuana; du moins Char- din en fait mention, sous la date du 12 avril 1673. (Tome 1, pag. 179; et tom. m, pag. 219.) Pour se rendre à Sultanié et remplir la mission qu'il avait reçue du pape, le P. Jordan passa par le détroit de Messine, par la Grèce où il visita Thèbes, et par la grande Arménie qu il traversa presqu'en entier. Entre les villes de la Perse, il ne cite, avant Sultanié, que celle de Tauris, à laquelle il donne libéralement deux cent mille maisons ; puis deux journées plus loin (six jour- nées avant Sultanié), une ville qu'il dit être très-riche et qu'il prétend être Ur de Chaldée , patrie d'Abraham, mais sans indiquer le nom qu'elle portait lorsqu'il la visita. Il ne dit rien autre de la Perse, si ce n'est que ce pays a de la soie en abondance, du lapis-lazuli que les Persans ne savent pas préparer , et dans les rivières, beaucoup d'or qu ils n'ont pas fart d'en ex- traire. De la Perse, il se rendit dans 1 Inde; il ne dit pas par ( II ) quelle voie , mais il y a lieu de penser que ce fut par mer , en s'embarquant dans un port du golfe Per- sique. La partie de l'Inde où il alla d'abord est celle qu'il nomme IndlaMinor. Il ne cite aucun des lieux qu il a dû visiter en y passant, et se borne en général à parler des conversions qu il a faites parmi les idolâtres et les mu- sulmans ; il décrit cependant, à sa manière, quelques curiosités naturelles ; il l'apporte aussi que les femmes se brûlent sur le bûcher de leur mari , et qu'il en a été témoin plusieurs fois, ce qui suppose qu il a séjourné dans ce pays. L'autre partie de l'Inde, qu il nomme India Major, est le sujet du chapitre suivant. Ce qu'il dit des pro- ductions de ce pays ne permet pas de douter qu'il n'entende par là (comme Marco-Polo, lib. m, cap. 21 de la relation latine) la presqu'île en deçà du Gange. Ce furent là sans doute le terme et le but de son voyage. Par exemple, lorsqu'il fait mention de l'égalité pres- que continuelle des jours el des nuits qui y règne , il ne s'appuie pas sur les rapports d 'autrui , comme dans ce qu'il raconte des îles de la Sonde , de la troisième division de l'Inde {India tertio) et de l'empire du grand Khan; il dit au contraire : ubijui. D'après cette expression formelle , et ce qu'on trouve dans sa relation au sujet des productions du pays où était le siège épiscopal et sur les mœurs de ses habitans, il se- rait évident qu'on ne devrait pas placer ce siège dans la ville de Columbo, située dans l'île de Ceylan, quand ( '2 ) même il ne paraîtrait pas prouvé* que cette dernière ville a été bâtie postérieurement à l'époque où floris- sait Jordanus. Nous nous croyons donc fondés à établir, comme un fail incontestable, que c'est sur le continent de l'Inde qu il faut chercher la ville dans laquelle il résidait en qualité d'évèque. Si , lorsqu'il dit : me existente in Cuhtmbo, il avait en- tendu une ville de l'île de Ceylan, n'eût-il pas parlé avec détail de cette île, de ses productions et des mœurs de ses habitans? se serait-il borné à dire qu'il y a une certaine île nommée Sîlem , où l'on trouve plus de pierres précieuses et de meilleure qualité qu'en aucun lieu du monde, et que le roi de cette île possède un rubis d'une grosseur énorme? Il se fût étendu sur ce qui concerne la cannelle qui est une production si remar- quable, si importante pour Ceylan, comme il l'a fait au sujet du poivref que produit principalement la côte de Malabar. C'est encore dans le Malabar que les successions se transmettent en suivant la ligne fé- minine, de sorte que les biens et les dignités ne passent pas aux enfans de celui qui les possède, mais au fils de sa sœur. Jordanus a rapporté cette coutume sin- gulière comme une chose dont il avait une parfaite connaissance. Le Malabar est aussi le pays où habitent les chré- tiens de Saint-Thomas qu'on appelle Namrini. Or, c'est à ces chrétiens, quoique séparés de la communion de ( i3 ) Rome, que le pape Jean XXII adresse, sous le nom de Nascarini, lequel n'est peut-être qu'une erreur de co- piste, la bulle que nous avons transcrite plus haut, et par laquelle, en leur recommandant le nouvel évêque, il les invite à renoncer au schisme, et à se réunira 1 Eglise. Rien de cela ne peut s'appliquer à l'île de Cey- lan. (Nous nous réservons de donner ci-après quelques détails ultérieurs sur les chrétiens dont il s'agît.) C'est donc sur la côte de Malabar qu'était situé évidemment le diocèse confié par le pape à notre Jordan, et l'objet de sa mission n'était pas seulement de travailler à la conversion des lndous et des Maho- mélans , mais aussi de ramener les Nazarini dans le giron de 1 Eglise romaine. Par ces différens motifs, il y a à nos yeux toute probabilité que Columbwn, où l'auteur des Mirabilia alla résider, n'est autre que Côlam, située sur la côte de Malabar, ville dont le nom a pu facilement être rendu ainsi en latin. D'après cela, nous croyons devoir entrer sur cette ville dans quelques détails qui ne paraîtront pas étran- gers à cette introduction. D'abord, pour reconnaître Côlam ou Columbum, dans les auteurs qui ont parlé de ce lieu , il ne sera pas inutile de rapporter les différentes manières dont le nom en a été écrit. On trouve dans Marco -Polo, suivant les divers ma- nuscrits qu'on a de ses voyages : Coylum, Coilum ou Coilon, et aussi Coulam. Les Portugais écrivent Coilaà ( '4 ) ou Coulaô; les Arabes Kaulem, ou el Kaulemvn ajou- tant l'article; les Hollandais Coelang ou Coy/an; et enfin, les Anglais Quilon. mot qu'ils prononcent à peu près de cette dernière manière. Il y a plus : un auteur allemand prétend recon- naître notre Côlam dans le Oulom de Benjamin de Tudèle, dans le s4himbo, Palumbo ou Polumbo d'O- de'ric, ainsi que dans \c Palumbo de Mandeville; il est certain du moins que dans le manuscrit de la Biblio- thèque du Roi, dont nous avons parlé plus haut, et dans une lettre rapportée par Wading ( Annales, tom. ni, pag. 2a5), on lit Palumbum, à la place de Columbum. A l'aide de la synonymie que nous venons d établir avec l'attention qu'il faut toujours avoir en géographie, il deviendra facile de reconnaître ce qui peut s appli- quer à cette ville chez les auteurs qui ont écrit en diffé- rens temps et en différentes langues. Pour la trouver également sur les cartes de l'Inde , dans quelques pays qu'elles aient été composées, il suf- fit d'observer qu'elle est située sur la côte occidentale de la presqu île , en deçà du Gange, dite côte de Malabar, au royaume de Travancore qui en fait partie, dans le voisinage du 9e parallèle (par 8° 48' de latitude N. , suivant le P. Bourchet dans les Lettres édifiantes, ou par 8° 55 à 5g de lat. N. , suivant le géo- graphe anglais Hamilton Moore, qui lui assigne pour longitude 760 3g à l'Est du méridien de Greenwich). Côlam est un mot de la langue du pays, qui signifie ( iS ) lagune ; aussi entre-t-il dans la composition de plusieurs noms de lieux maritimes de la même côte, tels que Ca- licoulon , ou mieux Cayancôlam, Kidecôlam, Tche- licôlam, elc, c'est une expression qui désigne la situa- tion de ces différais lieux. En effet. , il règne dans cette partie de la côte de Malabar, et parallèlement à sa direc- tion, jusqu'à Cochin et même jusqu'à Cranganor, une suite de lagunes maritimes, qui a toujours facilité le commerce , en permettant d'y employer de petites em- barcations dune construction particulière, et qui ne seraient point propres à tenir la mer. C est même pro- bablement à cette circonstance, et à sa situation près de l'embouchure d'une rivière venant des montagnes des Gates, que Côlam a dû le commerce florissant dont il jouissait, jusqu'à ce que la concurrence de Calicut, les guerres civiles et étrangères, et peut-être des attéris- semens formés sur cette côte l'eussent considérablement réduit. La fondation de cette ville remonte à Tannée 822 de Jésus-Christ. Il y a d'autant moins de doutes à cet égard, que cette époque est devenue une ère célèbre , dont se sont servis constamment les habitans du Malabar. Ce serait donc en vain qu'on chercherait ce lieu dans des auteurs plus anciens, au moins sous son nom actuel. L'auteur allemand cité ci -dessus, a cru en recon- naître la position dans celui que les anciens géographes ont nommé Calamina. Assemani applique à cette po- sition ce qu'ils ont dit de Calliana, que Cosmas Indi- ( i6) coplcustes place en effet dans le pays de Maie, ubi piper gignitur; mais le P. Montfaucon pense que Calliana serait plutôt Calicut, et d Anville, dans son travail sur l'Antiquité de l'Inde, pag. 117, dit formellement que 1 antiquité ne montre rien qui puisse convenir h Cou- lam (Côlam). L'histoire de cette ville peut se diviser eu deux périodes : l'une antérieure; l'autre postérieure à l'arri- vée des Européens. Barros, h qui nous devons ce qu'on sait de plus an cien sur cette histoire , en traite assez au long au 9e livre de sa première décade. Cette ville, dit-il. étant devenue dès sa naissance 1 entrepôt du commerce des épices, le roi de tout leMalabar y avait fixé sa résidence. Parmi les étrangers que ce commerce y avait appelés se trouvaient beaucoup d'Arabes qui persuadèrent à ce roi. nommé Sarama Pereimol, d'embrasser !;i religion de Mahomet ; il prit en conséquence la résolution d abdiquer pour aller passer le reste de sa A~ic à la Mecque (d autres ont prétendu qu'il se fit chrétien et qu'il partit pour Jérusalem). Avant d'entreprendre ce voyage (quel qu'il fût), il partagea ses états entre ses parens les plus proches. L'un d'eux, qu il affection- nait particulièrement, régna sur le pays de Calicut avec le titre de Samorin , auquel était attachée une sorte de suprématie sur les autres démembremens du royaume; un autre eut en partage l'état de Cananor ; un troi- sième fut établi roi de Côlam avec la qualité de grand Bramine et de Cobrisim , répondant h celle de ( '7 ) souverain pontife. Dans la suite, les Cobrisim ayant préféré le séjour de Cochin à relui de Côlam, ils y transportèrent leur résidence. Cependant le chef h qui cette dernière ville obéissait paraît avoir continué à prendre le titre de roi : du moins est-il désigné sous ce nom par les écrivains portugais. On trouve fort peu de chose qui se rapporte à Côlam dans les relations antérieures au commence ment du 16e siècle, si ce n'est dans celle de Marco Polo qui a consacré à la description de ce royaume un chapitre fort curieux, cpii est le CLXXXe de l'édition française publiée par la Société de Géographie , et le 3oe du livre ni, dans le latin. Côlam est nommé, sans autres détails, par Odéricus, ainsi cpie par les auteurs arabes. La relation de Jordan peut suppléer, jusqu'à un certain point, à ce silence en ce qui concerne le i4° siècle, sur- tout si l'on y joint celle de Marignola. Les Portugais ne furent pas plus tôt établis dans la presqu'île de l'Inde que les ténèbres qui couvraient l'histoire de ce pays , commencèrent à se dissiper pour les Européens. La fondation d une factorerie portugaise à Côlam , bientôt suivie de la construction d un fort suivant l'usage de ce peuple, tout à la fois conquérant et commerçant, remonte à l'an 1504. Ce fut la première opération du célèbre Albuquerque. Nous sortirions des bornes de cet avant-propos, si nous placions ici les détails que les écrivains de cette nation ont donnés sur l'histoire de Côlam. Outre les iv. 3 ( 18 ) Décades de Barros, dont nous avons parlé plus haut, on peut consulter 1 ouvrage. d'Hier. Osorius, inti- tulé de Rébus Emmanuel is ; la Relation du Voyage de l'archevêque de Goa Menzes; par le P. Gouvea ; 10- rietife conqm'stado àJ.-C, par le P. François de Sou- za ; et encore Y Hisforia Indica du P. Maffei, qui, quoi- que Italien, devait sans doute tous ses renseignemens aux missionnaires jésuites envoyés par le Portugal. Côlani fut enlevé aux Portugais, en 1661, par les Hollandais, qui préludèrent par cette conquête à la prise deCranganoret deCochin; depuis lors, c'est dans les ouvrages des nations possessionnées sur la côte de Malabar qu'on doit chercher la suite de l'histoire de cette ville. Sur son état vers l'année 1725, on peut consulter le Ve volume, partie 2e de la volumineuse Description des Indes orientales que Valentyn a écrite en hollandais. On trouve à la page 12, sous le n° 21 , un plan de la forteresse de Coilan. Nous possédons en outre, dans la même langue, une Description de la côte de Malabar; par Jacq. Canter Wisscher, ministre du saint Evangile à Cochin (Leuwarde, i/43). L'auteur y parle de Coi- lang, dans la 6e lettre, pag. 5a, comme d'un lieu tota- lement déchu, qui, du rang de ville, est réduit à celui d'un simple fortin ( ëèn gcme'en fortresjé) dont la mer baignait alors déjà les murs, ayant même commencé à les miner en-dessous. On trouve aussi de bons détails sur Collam (Côlam) dans le Voyage du P. Bart. Paolino aux Indes orien- ( '9 ) taies, en italien (Rome, 1796), pag. 75 et suivantes. C'est aux Anglais qu'il apparlient désormais de de'crire la côte de Malabar, et Côlam en particu- lier, depuis que, vers la fin du siècle dernier, ils ont remplace' les Hollandais dans les élablissemens que ceux-ci avaient sur cette côte. Ils ont laissé subsister jusqu'à présent un roi Indou à Travancore; ce roi ou radja, nommé Marlandan Wurmah , était même une espèce de conquérant qui, après avoir obtenu le trône par la cession qu'une reine lui en avait faite, porta ses armes contre les petits états voisins, et s'en rendit maître en mettant à profit les taîens d'un officier fla- mand, nommé deLandy, qui commandait ses troupes Ce fut ainsi que prit fin le petit royaume de Côlam. Vers l'année 181 5, le premier ministre d'un jeune radja de Travancore , dont les Cutcberies ( bureaux ) avaient été jusqu'alors à Tricanderan , les transfera à Côlam. Le motif de ce changement a été la salubrité plus grande de l'air de cette dernière ville, circonstance sur laquelle s'accordent tous les rapports , ainsi que sur l'abondance et la bonne qualité des subsistances , en riz, cocos, fruits, légumes, laitage, poissons, tortues et coquillages. Quant aux productions que le pays fournit au com- merce, nous nous bornerons à citer d'exeellens bois pour la construction et les meubles, l'arec, le coton, le gingembre , le cardamome , et surtout du poivre en abondance. Jordan, plus occupé du salut des âmes que des ( 20 ) objets temporels, a accordé un très-faible degré d at- tention à l'histoire naturelle du pays qu il habitait. Le peu qu'il en a dit est assez obscur et épars dans sa rela- tion. Nous allons en rassembler les principaux traits, en commençant par le règne animal. Ce qu il rapporte des éléphans, de leur force, de leur sagacité , et plus loin de la manière dont s'en fait la chasse et dont on les dompte, est d'accord avec ce que Ion en sait d ailleurs. Il fait mention de chauve-souris grosses comme des chats, qu il vit étant à Columbum. Il parle d'oiseaux dont le plumage est très -varié, et notamment des perroquets dont il y en a de toutes couleurs excepté de noirs. Un oiseau assez semblable au milan , ayant la tête et le ventre blancs etle dessus du corps entièrement rouge, est si vorace et si hardi , dit-il, qu'il fond sur les pois- sons que des pêcheurs ou d'autres personnes transpor- tent, et les leur arrache des mains. Il y a force serpens, dont plusieurs sont énormes; mais ces reptiles sont rarement mal faisans. Les bois, les étoffes et d autres corps plus ou moins durs sont rongés en peu de temps par de petites fourmis blanches qui se construisent des demeures avec une es- pèce de maçonnerie faite de sable fin. Elles y logent h l'abri du soleil, qui ne manquerait pas de les faire mourir, pour peu qu'elles fussent exposées à ses ravon's. Les autres insectes , dont parle Jordan , sont des guêpes assez fortes pouratlaquer et tuer de grosses ar.ii- ( 2. ) gnées quelles transportent ensuite dans des retraites creuse'es dans le sable où l'on ne saurait les découvrir. Voici maintenant tout ce qu'il dit du règne végétal. L'Inde majeure produit toutes sortes d épices, particu- lièrement du poivre. La plante qui le produit est grim- pante comme le lierre. Elle porte des espèces de grap- pes qu'on peut comparer à celles de la vigne sauvage. Le poivre, vert d'abord, noircit en mûrissant, sans que cette couleur soit due à l'action de la fumée ou de l'eau bouillante, comme quelques uns l'ont prétendu. Marignola fait la même observation. Jordan cite aussi le gingembre et le brésillet; quant au cinamome, il se contente de dire que c'est l'écorce d'un grand arbre dont les fleurs et les fruits ressemblent, à ceux du giroflier. Peut-être un plus long séjour et un ministère moins surchargé d'occupations et de contrariétés, eussent-ils permis à l'auteur de réunir un plus grand nombre de faits du même genre. Le P. Jordan nous laisse ignorer combien de temps il occupa le siège épiscopal de Columbum , ainsi que les circonstances de son départ , celles de son retour et les lieux qu'il babita depuis lors. En général sa relation est particulièrement défectueuse comme itinéraire. L'éloi- gnement des babitans du pays , de quelque religion qu ils fussent , pour l'objet de sa mission , l'obligea à se retirer, après avoir éprouvé, surtout de la part des Mahométans, des persécutions dont il se plaint amère- ment. Il ne paraît pas qu il ail eu de successeurs dan-- cet évêché, dumoinsavec résidence effective; sans quoi ( «) le missionnaire Marignola qui arriva à Cola le 24 mars i'.\\- à son retour de la Chine, et qui en re- partit le 2J avril de l'année suivante, 11 eût pas manque il en faire mention, comme il a parlé dune église ca- tholique sous l'invocation de Saint-Georges, près de la- quelle il y demeurait et qu il dit avoir décorée de pein- tures. Il y a lieu de présumer que Jordan revint en Europe par l'Arabie, l'Asie mineure et 1 île de Chio (Scio). Il parle de la prise de l'île de Chio par l'empereur grec, sur un seigneur génois , nommé Martin Zacharia. L'his- toire de cette île, s'il en existe une qui soit plus détail- lée que ce qu on en trouve dans le Dictionnaire de la Marlinière, pourrait donner l'époque de cet événe- ment qui était arrivé peu de temps avant le passage de Jordan. Il fait aussi mention d'un autre Génois nommé An- dréolo Catani , qui luttait encore avec succès contre les Turcs, quoique avec de très-faibles moyens. La sei- gneurie de ce Génois paraît, avoir été sur la côte de lAsie mineure, voisine de Chio, et à cette occasion Jor- dan décrit avec assez de soin la manière dont on y fabriquait de l'alun. Quant à ce que devint ensuite ce missionnaire, nous avouerons notre ignorance sur ce point, et nousdirons comme le P. Lequien : « Qm'd posteà egerit Jorduints iste » nos latet , ut et sinilliter an habitent siuressores. » Il nous reste à dire quelque chose du titre, de la contexture et du style du morceau que la Société de ( *3 ) Géographie nous a charges de publier sous ses auspices. Le titre Mirabilia était fort ordinaire au moyen âge; l'appât du merveilleux étant propre, alors surtout, à exci- ter la curiosité et 1 attention des lecteurs. On présentait principalement sous cette dénomination les relations devoyages, dont, la lecture était le délassement le plus ha- bituel des ecclésiastiques et des étudiansqui gémissaient sous le poids de la philosophie scolastique et des ou vrages de théologie. (Sprengel, Histoire des Découvertes, en allemand, p. 221; et Wharton , Hist. of English poetry, vol. 1 , p. 92.) Quant au style de Jordanus, il n'est pas inférieur de beaucoup à celui de quelques autres ouvrages de la même époque, et on peut le mettre sur la même ligne que la traduction latine des Voyages de Marco-Polo, que la Société a insérée dans le Ier volume de ses Mé- moires. Peut-être ceux qui composaient ces sortes de livres, évitaient-ils de faire usage d'une latinité plus épurée qui aurait pu embarrasser la classe de lecteurs pour laquelle ils travaillaient. Quant au désordre, au défaut de liaison , aux lacunes qui se font remarquer dans l'ouvrage qu'on va lire, nous ne savons s'il faut les attribuer à Jordan lui- même; nous avons peine à le croire d'un religieux pro- ies appartenant à un ordre célèbre parl'instruction qu'il donnait à ses membres et qu'il cherchait, à propager, et de la part d'un homme assez distingué dans cet ordre pour être élevé à la dignité d évêque. Nous serions por tés à penser que ce morceau a été extrait d'une relation (24) plus suivie, plus complète, peut-être écrite eu langue vulgaire, et de laquelle une main mal habile aura écarte tout ce qui ne paraissait pas assez surprenant pcmr être rangé parmi les Mirabilia. Ce qui appuierait cette sup- position, c'est que la première phrase de ce morceau renferme la conjonction autem. Inter Siciliam autem et Calabriam estiimimmîrabile. Peut-être l'extrait a-t-il fait disparaître l'ouvrage primitif, comme cela est ar- rivé trop souvent; peut-être aussi est-il réservé h un investigateur laborieux de retrouver la relation en- tière de Jordanus dans la poussière de quelque bi- bliothèque. CM. ( =5 ) NOTE LES CHRETIENS DE SAINT-THOMAS. Ces chrétiens, connus aussi dans l'Inde sous le nom de Nazarini et de Syriens , habitent depuis plusieurs siècles le royaume de Cochin, celui de Travancore et les autres c'tals voisins; ils ne dif- fèrent pas sensiblement des Indous sous les rapports physiques, et ils se rapprochent de leurs usages en tout ce qui ne tient pas à la croyance religieuse : aussi a-t-on douté si ce sont des indigènes convertis à la foi chrétienne, ou des étrangers trans- plantés dans l'Inde et qui auraient apporté avec eux les lumières de l'Evangile. Ceux qui tiennent à la première de ces opinions veulent que ces Nazarini aient reçu le christianisme de saint Tbomas lui-même, qui, étant venu dans l'Inde pour y exercer son apostolat, y serait mort martyr, et aurait été enterré dans la ville deMéliapor, que les Européens appellent San-Thomé. Cette opinion a pour elle une tradition constante et le suffrage de la plus grande partie des catholiques ; elle a été combat- tue, à la vérité, par Lacroze (Christianisme des Indes), sui- vant lequel on aurait pris pour l'apôtre saint Thomas un ec- clésiastique nestorien nommé Mar Tbomas ; mais elle a obtenu dans ces derniers temps quelque faveur, même parmi les pro- lestans , notamment de la part de M. Hohlenberg, dans une dis- 4 ( 26 ) scrtalion (jlr Orighiib. etfaiis Eccles. chrîstianœ in Indîâ Orien- tait; Copenh. , 1822, ouvrage que nous ne connaissons que par le compte qui en a été rendu dans le Bulletin de M, de Férussac, partie historique, févr. 1825, p. 171 el de la part de M. Claude Buclianan {Christianresearch.es in India; 11e édition, p. 104 et suivantes), si du moins on doit interpréter dans un sens favora- ble les expressions suivantes, dont cet auteur se sert, p. i33: « Je suis convaincu qu'il y a autant de raison de croire que saint » Thomas est mort dans l'Inde , que saint Pierre à Rome. » On allègue, pour combattre cette opinion, 1° les difficultés presque insurmontables que rencontrent aujourd'hui les mission- naires chrétiens qui entreprennent de convertir les Indous; 20 que , suivant Tillemont , saint Thomas fui enterré à Edesse, ca- pitale de l'Osroènc , en Mésopotamie. T'. Mém. sur l'hist.ecclés. , t. vin , et t. xv ; et aussi Assemani, Bibl. orient- , 1, p. 4g et 3gg t. ; 3° enfin, que l'arrivée d'une colonie , composée de Syriens et de Chaldécns, s'est conservée dans la mémoire des hommes, et est attestée de plus par des monumens dont il sera fait mention ci-après. Peut - être ne serait-il pas mal aisé de concilier ces deux opi- nions, en supposant que des chrétiens, habitans de la Mésopo- tamie, convertis originairement par les soins de saint Thomas, auraient été obligés, par des persécutions , de chercher asile loin de leur pays, et se seraient réfugiés sur la côte de Malabar, emportant avec eux quelque portion des reliques de cet apôtre, lesquelles auraient été déposées à Mcliapor. Quelle qu'ait pu être l'origine du christianisme dans le Malabar, toujours est-il certain qu'il reçut des accroissemens successifs, au moyen d'émigrés venus de la Haute-Asie. Ces émigrations durent avoir lieu à partir des bords du Tigre , où il y a encore un assez grand nombre de chrétiens chaldécns , et s'effectuer par la voie du golfe Persique, dont les ports furent de tout temps en relation avec l'Inde. On peut leur assigner trois époques principales qui se rattachent à autant de persécutions. ( 27 ) La première émigration peul avoir été aussi ancienne que l'établissement du christianisme en Asie , lorsque l'Eglise nais- sante e'tait persécutée par les païens. La seconde fut produite, suivant toute apparence, par les divisions que fit naître le schisme de Nestorius, combattu par saint Cyrille. La troisième fut dé- terminée par l'intolérance des Mahométans. Les premiers de ces émigrés furent peut-être ceux qui trans- portèrent avec eux les reliques de saint Thomas ; ceux aussi que visita Plocamus sous le règne de l'empereur Claude. On peut encore rapporter à cette première colonie chrétienne ce prélat, du nom de Jean, qui, comme évèque de l'Inde, signa les actes du concile de Nicée, l'an 325, et ces pèlerins qui venaient de l'Inde à Jérusalem, du temps de saint Jérôme, en 385. Après le concile d'Ephèse, tenu en 43i , dans lequel les opi- nions de Nestorius avaient été analhématisées, ses partisans fu- rent obligés de s'exiler de tous les pays soumis à la domination romaine, et il est probable qu'un certain nombre d'entr'eux allèrent se joindre aux chrétiens établis dans l'Inde, auxquels ils communiquèrent leur doctrine. Ce fut alors sans doute que le pa- triarche nestorien de Babylone établit sa suprématie sur la côte du Malabar , et qu'il y envoya des pasteurs, accompagnés de plusieurs Chaldéens et Syriens, hommes, femmes et enfans , portant avec eux les écritures saintes, traduites dans leur lan- gue ; traduction dont les chrétiens de saint Thomas font encore usage. Ce sont là les chrétiens que trouva dans l'Inde , au vr siècle , le moine Cosmas que l'on soupçonne d'avoir été lui- même nestorien. Il est probable que la condition des chrétiens, qui étaient res- tés dans la Mésopotamie , fut plus dure sous le gouvernement des califes , qu'elle n'avait été sous celui des derniers rois de Perse, de la religion de Zoroastre Ce fut aussi aux Vin' et ixr siècles qu'eurent lieu les principales émigrations des chrétiens orientaux. Lors de cette dernière , Pereiinal venait d'abdi- ( 28 ) quer, après avoir fondé Côlam , Tan 822. Cette ville était gouvernée alors par un roi ou radja nommé Ssjak Rawisti. Ce prince accueillit les chrétiens, soit pour étendre par leur moyen le commerce de sa capitale , soit pour augmenter le nombre de ses partisans. Il leur accorda même de nombreux privilè- ges. On savait que cet acte solennel avait été inscrit sur six pla- ques de métal. Mais ces curieux monumens avaient disparu ; on ignorait entièrement ce qu'ils étaient devenus, lorsque M. Ma- caulay, résident pour les Anglais à Travancore, les a retrouvés. Il permit en 1807 à M. Claude. Bucbanan d'en prendre le fac simile , que celui-ci a déposé, dit-on, à l'université de Cambridge, aussi bien que deux autres tables du même genre que possèdent les juifs de Cochin. Au nombre des privilèges accordés aux chré- tiens était celui d'avoir un chef, ou, comme on parlait au moyen âge, un roi de leur nation. Il est fait mention d'un de ces chefs, nommé Beliarté , qui transmit sa dignité à sa postérité. Sa race étant venue à s'éteindre , l'autorité qu'il exerçait sur les chré- tiens devait passer au roi de Diampcr, que le dernier descendant de Beliarté avait adopté , et de celui-là au roi de Cochin , aussi à titre d'adoption. Les chrétiens de Saint- Thomas se trouvèrent ainsi privés de l'avantage d'avoir des princes de leur nation, et ils demeurèrent sujets de ceux dans les états desquels ils résidaient ; quant aux chefs spirituels , ils les recevaient du Catholicos ou pa- triarche nestorien dit de Babylone , qui avait résidé d'abord à Séleucie et ensuite à Mossoul. Il est évident , par la bulle que le pape Jean xxii chargea Jordanusde remettre aux Nazarini, qu'au xive siècle ils ne reconnaissaient point l'autorité du Saint-Siège ; il en était encore de même en 1 J02, lors du second voyage de Vasco de Gama. Les chrétiens de Saint-Thomas s'empressèrent d'abord d'accueil- lir les Portugais , dans lesquels ils voyaient des coreligionnaires ; ils envoyèrent même à (lama des députés, pour lui présenter, en (29 ) signe de soumission , le sceptre de leurs anciens rois, qui e'tait un bâton rouge garni en argent et surmonté de trois clochettes de même métal (Barros, Décad. i , liv. v, ch. 8 , et livre vt, ch. 6). Deux ans après, Albuqucrquc étant à Côlam , reçut à bord d'un de ses vaisseaux , deux de ces chrétiens qui désiraient se rendre à Jérusalem. Barros en cite un qui était venu en Portugal pour apprendre le latin et étudier la théologie , et qui lui fournit plusieurs particularités dont cet auteur a fait usage. Celle bonne intelligence dura peu. Les chrétiens venus d'Europe trouvaient mauvais que ceux de l'Inde différassent d'eux sur quelques points de doctrine et de discipline, et surtout qu'ils ne fussent pas soumis au pape. Les autres, de leur côté, tenaient à la croyance, et aux usages qu'ils avaient reçus de leurs pères. Les évêques et les prêtres des chrétiens du Malabar opposaient une force d'inertie au zèle actif des missionnaires portugais. Il a été écrit des volumes sur cette controverse ; il fut même tenu à ce sujet dans la ville de Diamper un concile que présida l'archevêque de Goa , Menezes, et dont on a les actes. Beaucoup d'importance était attachée à de simples rits , comme de manger du poisson les jours de jeune , ou de s'en abstenir, ainsi que des oeufs et du laitage ; de commencer le carême au mercredi des cendres , ou avec la première semaine seulement; de faire usage, pour la consécration, de pain avec ou sans levain. C'est le P. Souza qui nous apprend ces détails (liv. I, div. 2, §. 17). Les autorités portugaises , de leur côté, voulaient obliger les chrétiens de Saint-Thomas à adopter les lois civiles du Portugal , notamment en ce qui concerne les successions, dont les femmes étaient exclues par la coutume locale. Ces chrétiens , qui d'abord s'étaient rendus en grand nombre dans les ports occupés par les Portugais , méconlens des usages qu'on voulait leur faire adopter, abandonnèrent la cote et se re- tirèrent dans les montagnes. C'est là que sont situés la plupart des villages, où ils demeurent encore , séparés aulant que possible des autres habitans du pays. ( 3o ) Le P. Franccsco de Souza les y alla visiter : il parle d'Angamale, comme étant le chef-lieu de la Serra (voy. son Oriente Conquis- fado à J.-C), Ce missionnaire ne put apprendre exactement quelle était la population chaldéenne dans cette partie du Malabar, mais on l'évaluait à plus de cent mille âmes , et elle possédait au-delà de soixante-dix églises. « Ce sont, dit-il, des édifices assez vastes , mais mal tenus et peu ornés. Quoiqu'ils payassent tribut aux rois du pays , ces chrétiens reconnaissaient uniquement , au temporel comme au spirituel , la juridiction de leur archevêque. C'était lui qui nommait les juges chargés de prononcer souverainement sur les contestations que les chrétiens avaient entr'eux; mais en ma- tière criminelle l'autorité de ces juges se bornait à pouvoir infli- ger des amendes. » Les hommes que le P. de Souza eut occasion de voir dans ces montagnes marchaient nus jusqu'à la ceinture, ayant seulement un court jupon , formé quelquefois d'un riche tissu de soie ; ils avaient , comme les Indous , des pendans d'oreilles d'or et de pierreries, et des bracelets au gros du bras ; mais ils attachaient à leur coiffure , comme marque distinctive de leur religion , un chapelet terminé par une croix d'or ou d'argent. Les hommes âgés, ceux qui s'étaient voues au célibat , ceux surtout qui avaient été en pèlerinage à Méliapor et qui se piquaient d'une dévotion particulière , avaient les cheveux coupés. L'habillement des femmes était très-décent , et leur conduite répondait à la modestie de leur extérieur : une mante blanche ou bleue les couvrait de la tète aux pieds. Lorsque l'évèque entre à l'église , toutes ces femmes, ajoute le P. de Souza, vont lui baiser la main avec tant d'ordre et de recueillement qu'on les prendrait pour des religieuses. Les mariages se faisaient avec beaucoup de cérémonie : l'époux attachait un ruban à la poitrine de l'épouse, et celle-ci, pour manifester son consentement, se couvrait la tetc et le visage de son voile ; après quoi ils échangeaient entr'eux quelques grains ( 3i ) d'or. A celte occasion le clergé prélevait le dixième de la dot, niais il ne jouissait d'aucune autre espèce de dîme. Les enfans mâles étaient présentés à l'église quarante jours après leur naissance et les fdlcs au bout de quatre-vingts jours. Ils y étaient portés par leurs rnères , et celles-ci n'avaient pas le droit d'y entrer auparavant. Ces chrétiens faisaient maigre le mercredi et le vendredi. Leurs jeûnes étaient aussi multipliés et aussi sévères que ceux de l'église grecque , et la continence des époux en faisait partie ; un de ces jeûnes durait trois jours ; on le nommait jeûne de Jonas, parce que ce prophète, regarde comme le type du Sauveur , resta trois jours sans manger dans le ventre de la haleine. Ils étaient dans l'usage de prendre de l'absinthe le jour du Yendredi-Saint , en mémoire du fiel que les Juifs présentèrent à notre Seigneur. Tels sont les principaux rites mentionnés par le P. de Souza. Pour ce qui concerne le caractère des chrétiens de Saint-Tho- mas, il les dépeint comme braves et belliqueux , marchant tou- jours armés et ne déposant leurs armes qu'en entrant à l'église ; mais en même temps il convient qu'ils sont bons et charitables , et qu'ils traitent particulièrement leurs esclaves avec une douceur qui devrait, ajoutc-t-il, faire rougir les Portugais. II y avait de ces chrétiens indigènes qui, en mourant, laissaient leurs biens aux esclaves nés dans leur maison. Les hommes de cette race lui parurent doués d'une grande intelligence ; ils apprenaient facilement à parler et à écrire en différentes langues. Parmi les ecclésiastiques réunis à l'Église ro- maine , il n'était pas rare d'en voir qui , outre leur langue ma- ternelle, parlaient portugais, et étaient en état de célébrer la messe en syriaque et en latin , en observant la différence des rites. Le P. de Souza leur reconnaît aussi de l'habileté dans la conduite de leurs affaires ; et quoique, dit-il, il n'y ait pas parmi eux de marchands aussi déliés que parmi les Banians, ils ne lais- sent pas de bien entendre le commerce , particulièrement celui du poivre , qui est en grande partie entre leurs mains. ( 32 ) Telle est la peinture que le P. île Souza faisait des chrétiens de Saint-Thomas vers les années i564 à iSjj- Pour des temps plus rapprochés de nous, où les auteurs por- tugais ne pouvaient plus nous servir de guides , nous avons consulté principalement deux écrivains : l'un hollandais , l'autre anglais. Le premier est Canter Wisscher , mentionné plus haut p. 18; il avait résidé pendant cinq ans à Cochin en qualité de ministre protestant. C'est dans la sixième de ses lettres sur le Malabar {MaUabaarsche Brieveri) que l'auteur parle de ces chrétiens. Le second de ces écrivains est le révérend Claude Buchanan : les dé- tails dont nous avons fait usage se trouvent dons ses Recherches chrétiennes en Asie {Christian Researchcs in Asiu). Ces deux auteurs diffèrent sur quelques points. Nous nous bornerons à rapporter ce que nous trouverons dans chacun d'eux , en com- mençant par le plus ancien. Ces chrétiens , dit Wisscher, ne diffèrent pas des autres habi- tans du Malabar quant à la manière de s'habiller. Leur vêtement se borne à un manteau d'étoffe qui leur prend depuis les reins jusques en bas ; ils ont quelquefois la tète ceinte d'un mouchoir. Leurs prêtres portent communément de larges caleçons de toile blanche descendant à peine jusqu'aux genoux , et par-dessus un jupon également court de la même toile ou de quelqu'autre étoffe: leur bonnet est ordinairement noir, élevé et élargi par le haut. Ils vont pieds et jambes nus, ayant à la main une très- longue canne , et au cou un chapelet de grains noirs. Ces chrétiens , en général, ont delà prétention à la noblesse : ils se disent de la caste des Naires, qui est celle des nobles , et, comme ceux de cette caste , ils ne sortent pas sans avoir le sabre à la main. Ils ne s'allient pas avec les individus des castes infé- rieures et ne communiquent point avec eux , même lorsque ceux-ci ont embrassé le christianisme. Leurs habitations , qui sont très-misérables, forment des groupes isolés et distincts. ( 33 ) Suivant Wisscher, qui dit tenir ces renseignemens de l'évêque nestonen Mar Gabriel, le nombre des chrétiens de Saint-Thomas était réduit à soixante-quatre familles, lorsqu'en l'an 745 le pa- triarche (de Babylone) envoya de Bagdad , de Ninive et de Jéru- salem un certain nombre d'individus des deux sexes et de tout âge , sous la conduite d'un négociant nommé ïhomé , et accom- pagnés de quelques ecclésiastiques. Ces colons obtinrent du sou- verain de Cranganor la permission de se fixer dans son pays, d'y cultiver les terres qu'il leur concéda , et d'y faire le com- merce ; ils y bâtirent plusieurs églises , et le nombre de leurs maisons , dont la plupart avaient des boutiques , s'éleva à quatre cent soixante-douze. Ils furent joints en 823 par de nouveaux missionnaires nommés Mar Sa bout; Mar Proloi et Sabour Isso , et à la même époque une partie de ces chrétiens quitta le Cran- ganor pour s'établir à Coylang (Côlam). Les uns et les autres continuèrent à entretenir des relations suivies avec le Catholicos, qui envoyait des prêtres pour gouverner leurs églises , jusqu'à ce que les Portugais, devenus maîtres du pays , fussent parvenus à intercepter toute communication de ce genre , non-seulement en empêchant l'entrée et l'admission de ces ecclésiastiques, mais en s'assurant même de la personne de ceux qui tentaient de s'introduire malgré les défenses. Les communautés chrétiennes, privées ainsi de leurs chefs spi- rituels, furent plus facilement amenées à se réunir à l'église catho- lique ; et en 1706, sur soixante-quatre églises que possédaient les chrétiens de Saint - Thomas , vingt étaient desservies par des carmes. En 1722, les chrétiens non réunis au Saint-Siège riaient sous la direction de deux évêques différens de croyance , et fort opposés l'un à l'autre. Mar Gabriel , dont nous venons de parler, était de la secte des Nesl.oriens. Il avait reçu ses pouvoirs du patriarche de Babylone et était venu de Bagdad. Il avait sous sa jurisdiction quarante-cinq églises. L'autre évêque avait em- brassé les opinions d'Eutychius ; il était natif du Malabar même, iv. 5 ( 34 ) \\ ïsscher ne dit pas de combien d'églises son diocèse était com- posé. Les relations des Anglais sont fort postérieures à celles de Wisscher; elles datent de 1806 et 1807. Lord Bentinck, étant gouverneur de Madras, envoya M. Kerr, son chapelain, dans le .Malabar, pour visiter les chrétiens de ce pays , et M. liucha- nan y alla aussi de son côte. Ce dernier se rendit d'abord à Tri- vandurum, auprès du Radjah de Travancore, duquel il obtint les assurances d'une protection efficace pour le voyage qu'il allait entreprendre. Il traversa la chaîne des Gates qui sépare le Car- nalic du Malayala , que nous nommons Malabar : les hauteurs v sont couvertes de forets de Tcack ( Tectona grandis I : les vallées produisent du poivre, delà cannelle, de la cassia, diverses résines et gommes aromatiques. La première église qui s'offrit à lui sur sa route, fut celle de Marely-Car. Ces églises, celles au moins dont la fondation remonte le plus haut , ressemblent aux anciennes églises paroissiales de l'Angleterre. Elles ont des toits en pente, à l'européenne; leurs murailles sont d'une pierre rougeâlre qui durcit à l'air, et elles sont soutenues par des piliers butans. Leurs fenêtres sont en ogives. Dans les cathédrales, les tombeaux des évèques sont ran- gés des deux côtés de l'autel. La charpente est à découvert dans l'intérieur, mais décorée. La partie du chœur et celle du sanc- tuaire sont cintrées. Ces églises ont des cloches, quelquefois même assez fortes, et portant des inscriptions dans la langue du Malabar et en syriaque. Cassanarcs est une dénomination commune à tous les mem- bres du clergé ; mais lorsqu'on parle îles prêtres et des diacres en particulier, on nomme les premiers Cachicas, et les seconds Choinchaiias. Les ecclésiastiques sont autrement vêtus que du temps de Wisscher, du moins ceux que vit M. Buchanan; ils avaient d'amples robes blanc lies et des bonnets rouges à pointe pendante en arrière. ( 35 ) Ceci se rapporte aux chrétiens de l'intérieur du pays qui n'ont pas voulu céder aux instances des Portugais, et se réunir à l'église catholique. Ils exigent que tous les membres du clergé soient mariés, et qu'ils se remarient s'ils viennent à perdre leur femme ; celte obligation s'étend même aux évèques. On ne nous apprend pas s'ils ont parmi eux des moines et des religieuses. MM. Kerr et Buchanan s'accordent à dire que la croyance neslo- rienne, déjà ébranlée du temps de Wisschcr, par l'admission d'un évêque eutychien, a fait place à des opinions religieuses qui se rapprochent de celles des Jacohites. Ces églises font l'office divin en langue syro-chaldéenne , et suivant la liturgie dite de saint Jacques; mais les cérémonies n'y sont pas semblahles à celles des Jacobites de Syrie , ni même à celles de tout autre pays. Ceux de cette communion se donnent à eux-mêmes le nom de Chrétiens Syriens du Malayala; ils ont reçu leurs évèques du pa- triarche d'Antioche , jusques dans ces derniers temps où ce pa- triarchat a presque cessé d'exister. Les chrétiens qui demeurent plus près de la mer, sont soumis, en général, à l'église romaine. Les uns, quoique catholiques, ont conservé le rit syrien; les autres sont du rit latin. Les premiers font le service divin en syriaque. Ils sont les plus nombreux de tous les chrétiens du Malabar. M. Kerr estime qu'ils composent quatre-vingt-dix mille âmes, distribuées en quatre- vingt-six paroisses, qui sont desservies par quatre cents ecclésias- tiques. Le vicaire apostolique résidant à Verapoli , qui est revêtu de la dignité la plus éminenle parmi ce clergé, a lui seul, suivant M. Buchanan, 64 églises dans son diocèse; les autres sont réparties entre l'archevêque de Cranganor, l'évêque de Co- chin et celui de Côlam. Les catholiques du rit latin sont sous laulorité religieuse du primat de Goa, duquel relèvent, suivant M. Kerr, un arche- vêque et deux évèques. Tous les pêcheurs de la côte appartiennent à cette troisième classe. (36 ) Nous ignorons s'il a été public îles renseignemcns plus récens sur l'état des églises du Malabar. La Société de Géographie ne pourrait qu'accueillir avec reconnaissance les renseignemcns qui lui seraient fournis, pour compléter cette esquisse dont le sujet n'est pas sans intérêt, et pour la rectifier s'il y a lieu. COQUEBERT-MoîiTBRET, wm>® ^bemmeèM '//ïr s/ f/s &/'//&/■<■',> ^ Ou / t/r ff/ /' oS/j/€--r .JOURDAIN UK SEVi:KA( , tëugaco îtoatnavjn q*} cctitim atu cCt \tmi\mttfthlc twft. JJçtr cntrcuîW cr exalta ytni VtiaveuoïucuJ tiùrâbthe abfoifccS vb toft*t} a? m tvtào mon* An ctt iwîftgp <£mCmtTî fSr^fauttrJjo- /'.,/ Col 2 ., .'•.' lia. n (f que c$t> {aam î tfte \^io Di^ma ttWrtuaiayul Gemmai noHlttïia atfùtuo (a et^itëfeta- Lifndfl P Bin*l.eaijrr Macona Sortoîirw? . 3 (37 ) MIRABILIA DESCRIPTA PER FRATREM JORDANUM, ORD1MS PRiEMCATORUM , ORIENDBM DE SEVERACO , IN 1NMA MAJORI EPISCOPUJH COLUMBENSEM. INTER Siciliam autcm et Calabriam est unum mirabile in mari, scilicet: quôd, ex unà parle, mare ascendit currendo, et ex alià parte versus insulam descendit vclociùs quàm aliquis fluvius ; et ideirco, in medio, fit una revolutio mirabilis, absorbens naves cujuscunque magnitudinis , si cadant ibi. Et dicitur quod , in fundo maris, ibi est vorago quaedam borribilis, undè aqua exit sic obscura et mirabilis , quod etiam pisces nuliatenùs audent appropinquare. In Graecià nihil vidi nec audivi dignum narratione , nisi quod, inter insulam Nigripontis et Terram Firmam , mare fluit et re- lluit, aliquocieiis ter, aliquoeiens quater, et aliquoeiens plus, ad modum fluminis rapidi ; et hoc est mirabile valdè. Thebis fui , ubi sunt lot terrae motus quod non posset credere nisi qui expertus est ; nam quinque vel sex et septem vicibus , inter diem et noctem , sunt, itaquod, propter tecrae motus, multoticns et fréquenter cadunt et ruunt forlissimae doraus et mûri. (38) Sequiiur de Armeniâ. In Armeniâ Majori, unnm vidi notabile valdè ; scilicct : mon- tem in excessu altum et immensae magnitudinis , super quem dici- tur Arca Noe requievisse. Hic mous nunquàm est sine nivibus , et rarô vel nunquàm sine mibibus , quae rare ascenilunt nisi us- què ad très partes montis. Hic mons est inaccessibilis , et nun- quàm fuit visa personaqua? potuit nisi usque ad nives pervenire. Mirabile magnum, etiam! fera*, cùm inscquuntur à venatoribus, cùm perveniunt ad nives, quàm ciliùs retrocedunt , et citiùs se dant in manibus venatorum quàm velint ultra procedere per montem illum. Istc mons habet plus quàm très dictas grossas in circuitu , eundo continue cum equo. Ibi sunt serpentes magna* magnitudinis , deglulientes lepores vivos et integros , secundùm quod audivi à quodam nobili et probo viro , qui boc vidit , et serpentem tenentem leporem cum sagitlà percussit , sed minime Uesit. In quàdam parte istius montis, est habitatio qua'dam , quain dicitur pedificàsse Noë cùm exivit de Arcà ; et ibi dicitur esse vitis illa prima quam plantavit Noë , de quà fuit inebriatus ; quœ facit botros ita grossos , quod est quasi incredibile. Haec ego audivi à quodam archiepiscopo catholico, nostro , magno viro valdè, et potenti, atque fide digno , domino illius terrae ; et ego, (prout credo) jam ibidem fui , sed tempore hyemali. Ista Major Armeniâ durât multùm , et fuerunt ibi martyrisali très apostoli; scilicct: Bartbolomcus , Simon et Judas. Ego vidi carcerem ubi fuerunt positi isti duo apostoli ultimi , et fonlt*- quos produxerunt de vivo lapide , eum percutiendo cum baculo vin vicibus, vel x aut xvn. — Benè tôt sunt ibi fontes quot per- cussiones fuerunt: et fuit facta ibi propè ecclesia mirae magni- tudinis atque pulchra. In istà Majore Armeniâ , fuit martyrisata qua?dam Virgo gk riosa, régis tilia , quœ Scala vocabatur. Ibi fuit positus in puteo , cum lcone et draconc . sanctus Gregorius, qui convertit Arme,- ( 3g) nos ad fidcin catholicam, et etiara TcrtaL, regem eorum, tem- pore sancli Sylvestri et imperatoris Constantini. In istà Armcnià fuil incisus (s«'e) bealus Jacobus martyr. Haec provincia habitatur, pro majori parle, per Armenosschis- maticos, verùm ex quibus Fratrcs Pra?dicalores el Minores con- verterun tbenè iv milita etplures. Namunum(?i Archicpiscopum(?) magnum (?) valdè, qui dominusZacharias vocalur,cumtoto populo suo , conversus est; et speramus in Domino quôd , infrà brève lempore , totum residuum convertetur , dùm tamen fratres boni vadant. lbi sunt multi boni et magni principes Armeni , christiani ; sed dominai m majus est imperatoris Persidis. In istà Armenià, est unum Mare Morluum . amarissimum, ubi dicilur quôd non est aliquis piscis, nec potest navigari , ut dicitur, pro fœtore ; et babet unam insulam, ubi sunt sepulli multi imperatores et reges Persarum antiqui , cuni infinitis the- sauris ; sed nullus permittitur ib'i ire , vel si permittitur quis , non audet inquirere de thesauris. Ista Armenia durât de Sebast usque ad planitiem de Orogan , per longum , et usque ad montes Caspios ; et , per transversum, à monte Barcario usque ad Thaurisium , quôd est benè xxiii dietîE et in longum plus quàrn XL dietae. Ibi est lacus quidam, in pede praefati montis magni, ubi fue- runt martyrisati x ma martyres ,. in„quoriim martyrio fuerunt facta omnia signa quie in Passione Christi ; eô quôd omnes iidem pro Christo fuerunt crucifixi ; cl vocatur pars illa montis Ararat; et fuit ibi civilas una quae Semur vocabalur , magna valdè, quae per Tartaros fuitdestructa. Ego fui per totam terram islam, ferè. Alia autem digna narratione mirabili in hàc Majore Armenià minime vidi. Sequilur de regnn Persidis. In Perside, autem, vidi unum multùm mirabile ; videliect : (4o) quùd in Tliaurisio , quod est civitas permaxima usque ad nume- iiim ducentarum (sic) millium domorum, ros de cœlo nunquàm cadit; nec , ut in pluribus, in aestate ibidem pluil , sed cùm aquis rigant omnia quaehabent pro victu humano. Ibidem, autem, et in circuitu , super salices quosdam , sunt vernies quidam par- vulini qui aquam de se emittunl quae congelatur super f'olia ar- boris et etiam super terrain usque cadit , ad modum cerœ albitiae, et est dulcis illa emissio super mel et favum. Ibi habemus ecclesiam salis pulchram , et benè mille personas conversas ad fidem noslram de schismalicis, et benè totidem in Ur Chaldaeorum ubi natus fuit Abraham , qu^e est civitas opulcnla valdè , et distat à Thaurisio per H dictas. Similiter, etiam , in Soltanià , benè D vcl Dr., quae distat à Thaurisio per octo dictas, ubi habemus ecclesiam valdè pulchram. In hà cautem Persidâ (sic) sunt qu;»*dam animalia quae onagri vocantur , et sunt admodùm parvi asini , velociores in cursu quàm sint equi nostri. Ista Persida habitalur per Saracenos et per Tartaros saracc- natos, atque per Christianos schismaticos diversarum sectarum , seu per Nestorianos, Jacobitas, Gracos, Georgianos, Armenos , et per paucos Judaeos. Ista Persida habet Sericum in copia , et lapidem azurii ; sed nesciunt eum parare. Habent et aurum in fluminibus, in excessu ; sed nesciunt eum extraherc , nec sunt digni. Benè durai ista Persida per dictas ferè v (sic) in longum . et totidem in transversum. Populus istius imperii vivit nimis im- mundè ; nàm super terrain sedent , et comedunt ctiàm super eam , et ponunt ferculum et carnes in unà scutellà , scilicet pro m vel iv aut quinque personis. Non edunt in tobalià , sed super unum corium rotundum , vcl super mensam imam bassam de ligno vel ïc-rc , trium pedum. Ita quùd aliquotiens comedunt ses septem , octo personœ , in unà scutellà , cl hoc eum manibus et digitis ; scilicet comedunt omnes utriusque sexùs parvi cl pro- verti. — Postquàm autem comederint ( etiam dùm comedunt ), (4« ) ligant digilos cum linguà et labris, el mundant loco manutegnii, et postcà , si adhuc supercst do pinguedinc in manibus , mundant cas super calceos suos ; et sic faciunt, per omnia , Tartari occi- dentales atque orientales, Indis exceptis, qui soli comedunt, licèt cum manibus, satis mundè. In islà Persidâ sunt aliqui fontes, de quibus scaturit unum genus picis , quae Kic vocatur ( Pix , dico , seu Pegua ) , cum quâ liniunt utrcs in quibus vinum débet portari et conservari. Inter liane Persidam et Indiam Minorem , est quœdam terra ubi cadit manna in maximà quantitatc, quœ est alba sicut nix , omni dulcedinc alià dulcior atque amabilis, et efficaciae adrnira- bilis plùsquàm credi possit ; sunt etiam montes arenarum in ma- ximo numéro, ethominum delrimento, eô quôd ad flatum ventis arenœ decurrunt sicut fluere soletaqua instagno posita. Hœ terne supradictae, sciliect Persida , Armenia Major, Chaldeia et etiam Cappadocia , atque Asia Minor , et Grascia , in bonis abundant fructibus, carnibus et aliis , sicut nostra. Verunitamen non sunt terrae ita habitatœ, etiam in decuplo , Gnecià excepta. De Minori Indiâ. In introitu autem Minoris Indiae, sunt palmée, fructus facientes dulcissimos et in maximà quanti tate. Infrà autem Indiam minime inveniuntur. In hâc Minori Indiâ , sunt multa notabilia et admiratione digna ; nam fontes ibi non sunt, non sunt fluvii , non cisternae , nec unquàm pluit ibi , nisi solùm tribus mensibus , scilicet à medio madii ( sic) usque ad médium augusti. Mira res ! hoc non obstante , terra est calidissima et ferlilis valdè , et in noveni mensibus in quibus pluvia nunquàm cadit , tantus ros invenitur omni die super terrain , quod usque ad mediam tertiam per solis radios ullatenùs possit dessiccari. Hic sunt multa et infinila mirabilia ; et incipit in hâc prima Indià quasi alter mundus ; nam homines et mulieres nigri sunt iv 6 (4» ) omncs, ncc habent pro indumento nisi pannum unum bomba- cinum, circùs rencs ligaluin , et rcsiduum super nudum dorsura extension. Ibi panis tritîceus , ab incolis terrae, minime comeditur , etiam cùm Iriticum habeant in abundantiâ. Risis(.«cj autcm comeditur, atque sagina in aquâ tantummodô cocta ; lac vero cl butyram , atque oleum habent et comcdunt saepè crudum. In istà Indià, non sunt equi , ncque muli , ncque cameli , ncque clcpbantes ; scd solùm boves cum quibus faciunt facta sua omnia quae babent t'accre , tàm in equitaturâ quàm in vecturà , et in labore terrae. Asini auteur sunt pauci et parvissimi, in quantitate , et paucùm apprecianlur. Ibi sunt dics et noctes non différentes, nisi usque ad boras duas , ad ampliùs. Semper sunt ibi fructus et flores, arbores diversae, et diver- sorum generum fructus. Nain sunt quaedam arbores quae fructus faciunt valdè grossos, qui Cbaqui vocantur, et sunt fructus tantae magnitudinis , quôd unus sufficiet circiter pro quinque personis. Est etiam alia arbor, qiue fructus facit supradictis similes , qui Bloqui vocantur, per omnia ejusdem magnitudinis etdulcedinis, scd non ejusdem specici. Isti fructus nunquam nascuntur in fron- dibus, quia non possent sustinere pondus , scd potiùs in truncis ramorum , et etiam in trunco ipsius arboris usque ad radicem ejusdem. Est etiam alia arbor qua? fructus facit ad modum pruni, gros- sissimos, qui vocantur Aniba. Hi sunt fructus ita dulces et ama- biles , quod orctenùs exprimi hoc minime possit. Sunt et alite arbores multae fructiferae et diversarum specie- rum , quas describerc esset longum per omnia. Simplicitcr dico : quod hsec India , quoad fructus et alia, à terra christianitatis est aliéna ; excepto (juôd sunt ibi limones, in quibusdam partibus dulcissimi sicut Zuchara , et alii limones acerbi sicut nostri. Sunt etiam malagranata miserrima atque ( 43 ) parva. V ineie ibi non sunt , nisi pauc;e , de quibus vinum non faciunt, sed comcdunt uvas récentes. Arbores autem aliae sunt (juàm plurinue, de quibus liquorem recolligunt, qui est eis pro vino. Et primo est arbor quaedam quae Nargil vocatur ; quae arbor. omni mense de mundo , unam frondem emillit fruclife- ram , ad moilum palmae, quae irons vel ramus frnctus facit gros sissimos ad quantitatem capitis bominis. Crescunt multotiens in unam frondem xxx de illis fructibus, ilà grossis ; sic quod in eà- dcm arbore videnlur simul et semel , et in eodem tempore flores et fructus cjusdem spccici, ab imo mense ascendendo continué gradatim usque ad duodecimum mensem ; ita quôd sunt flores et undecim (modi ejusdcm) fructus. Mirabilc ! quarè , qui non vidil non potest benè perpendere. De istis ramis et fructibus colligilur aqua dulcissima. Nuclcus dulcior pro comedcndo et lenerrimus; postcà autem magis durus, de quo lac elicitur, ilà bonum sicut amygdalorum, et ultra nucleus plus induralur, de quo fit oleum médicinale ultra modum. Et si quis fructus minime babcrc velit, cùm ramus fructifer unius vel duorum mensium fuerit, incidit eum , et ligat dolium unum ad incisionem rami , et ibi cadit liquor ille (|ui debebat in fructus converti; et est albus sicut lac, et dulcis sicut mustum , et inebriat sicut vinum ; sic quod biliunl ihcolae loco vini ; et qui non vult eum sic bibere, bullit eum usque- quô reducatur ad tcrtiam partem , et tune efficitur spissum sicut niel , et est dulce et conservativum sicut mcl et favus. Unus ra- mus dat unum plénum dolium in die et unum in nocte omni tempore mundi , et hoc sicut venit. Ita quôd inveniuntur simul quinque vel sex dolia super arborera sic appensa. De foliis istius arboris, domos cooperiunt tempore pluviali. Hi fructus suni quos nos vocamus Nuccs de Indià ; et de cortice istius fructus fiunt cordie eum quibus suuntur navigii in parlibus illis. Est etiam alia arbor alterius speciei , quae , sicut ista , omni tempore, dat liquorem album et ad potandum amabilem , sictil ( 44 ) illa quae arbor Tari vocatur. Est etiam alia , quae vocatur Belluri, faciens liquorem similem, sed meliorcm. Suntctiam multaealiae arbores, et mirabiles, inter quas estuna quœ radiées emittit à supe- riori parte paulatim desuperdescendendousque ail terram, etsub- intrant eam, et faciunt truncum unum principaliori similem et ad modum arcùs, et sic multiplicando quod una arbor habet simul ab uno us<]iic ad xxu vel xxx1' truncos simul contiguos eteonti- nuos. Mirabile est ! reverà , non potest benè hoc vel linguà ex- primi quod vidi oculis meis. Haec arbor fructus non facit utililalis, sed venenosos < t mortiferos. Arbor est durissima multùm , quam sa^itlae fortissimae nialc omnino possunt vulnerarc. Arbores, in bàc Indiâ, et etiam in Majori, minquàm dimit- tunt folia, donec veniant nova. De arboribus aliis scribere nimis esset longum , atque in ex- cessu taediosum , cùm sint mullae et divers* ; nec homo posset intelligere, De animalibus autem sylvestribus et rapacibus , dico : quôd suntleones, leopardi , unciae , et aliud genus ad modum le- porarii quod habet solùm aures nigras et tolum corpus albissi- mum, quod inter eos vocatur Siagois. Hoc animal, quodeunque capit, nunquàm dimiltit, usque ad mortem. Est etiam aliud ani- mal quod vocatur rinocerunta , magnum ad modum equi , unum cornu habens in capite longum et tortuosum ; non tamen est unicornis. Sunl et venenosa animalia; sicut : serpentes multi, maximi ultra modum, et diversorum colorum, nigri , rubei, albi et virides, et mediis coloribus colorati ; bicipites etiam , tricipites , et quinque habentes capita , mirse admiralionis! Sunt cl coquodrilli qui vulgariter Calcatix vocantur ; sunt tantse magnitudinis aliqui , quôd etiam excedunt magnitudinem maximi equi. Isla animalia sunt ad modum lacerta; , quadru- pedia ; et caudam babent protractam desuper per omnia, sicut lacerta . caput habentia sicut porci . et ordines dentium in tantà ( 45 ; fortitudine et horribilitàte quôd non est animal quod possit vires suas evadere , et specialiter in aquâ. Hoc animal habet sicut tho- racem ; nec est gladius , scu laneca, vel sagitta, quae aliqualitcr eum possint Isedcre, per duriticm squammarum suarum. In aquâ simpliciter nihil fortius, niliil pejus isto mirabili animali. Sont et multa alia reptantia animali à , quorum nomina simpliciter ignoro. De avihus, autem, dico simpliciter : quod sunt totaliler diver- sae speciei ab islis quae citrà sunt , corvis quidem exceptis , et passeribus. Nam sunt ibi spittaci et papagaii in maximà multitu- dine , ità quod mille et pluies videntur simul in unà societale. Istae aves domesticae sic loquuntur in gabiis , quôd videntur quasi liomines rationabilcs. Sunt etiam vespertiliones ita magnae in rei veritate sicut milvi. Istae aves de die nusquàm volant , sed sole occidcntc. Mirabile! de die per pedes se in arboribus sus- pendunt, corporibus inferiùs emissis, et videntur in die simpli- citer sicut grossus fructus. Sunt etiam alias aves , sicut pavones , coturnices , gallinae indianue, atquc et ali;e;diversorumgenerum,in albedinealbissimae, et viriditate viridissimae , et mediorum colorum coloralne, in tanlà pulcliriludine quôd nullatenùs posset dici. In istâ Indià , bomines cùm ad bellum properant, atque cùm dominis custodiam praebent, midi incedunt, cum clypeo rotundo, fragili , et misero, spatham tenentes in manibus; et reetc vide- tur bellum eorum puerorum ludus. In istà Indià , sunt lapides pretiosi quàm plurimi et diversi , inter quos sunt diamantes omnes quotquot sub cœlo boni inve- niuntur. Hii lapides nunquàm possunt minime reformari aut pra?parari per artem aliquam, nisi quam natura dédit. Proprie- tates autem istorum lapidum scribere prretermitto , propter prolixitatem. In istâ Indiâ , sunt multi alii lapides pretiosi , et virlutibus maxi- mis dotati , qui à quoeunque possunt colligi ; nec probibelur aliquis. In istâ Indià, cùm moritur vir quis(]uc nobilis, et similiter ( 46 ; omnes alii qui aliqukl possident, comburuntur ; sed et uxorcs eorum viventes cum eis ad ignem properant , et pro glorià mundi, et dilectione virorum suorum, atque vilà aeternâ; se comburunt unà cum eis, cum tanto tripudio ac si irent ad nuplias ; et istae, qua? hoc faciunt , reputantur meliores , atquc inter caeteras per fectiores. Mirabilè ! vidi aliquotiens pro uno homine mortuo qui com- burebatur , quinque vivas mulieres se cum co in igné ponentes, et cum mortuo morientes. Sunt eliam alii pagani in istà Indià , qui i:;nem adorant: isli mortuos non sepeliunt , neque comburunt : sed in quàdam turri medià, sine cooperturà, mortuorum corpora projiciunt , avibu- cœli exposita, sine aliquo alio cooperimento. Illi ponunl duo prima principia, scilicet mali et boni , tenebrarum et lucis; de quibus, quoad prsesens, disputare minime volo. Sunt et aliqui alii, qui Dumbri vocantur, morlicinia conu- dentes atque cadavera ; nullum simpliciter idolum habentes . qui habent aliorum negotia facere et onera portaro. In istâ Indià, est zinziber recens, et crescit ibi in maxirnà quanti ta te. Sunt ctiam canna; de Zucharâ in multitudine ; carrobiae quo- que tantae grossitudinis et magnitudinis, quod est stupor. Mira valdè possum dicere de istà Indià; sed describere minime valeo , propter temporis l)revitatem. Casia fislula est in quibusdam pai- tibus istius Indi;e, in maxirnà quantitate. Populus istius ludiœest in victu mundissimus; veraxin verbo, et in juslitià prttcipuus : conservans libertatesuniuscujusque , se- cundùm stalum suum , quas babent ab antiquitate. Ibi sunt calores horribilissimi , et importabiles hominibusex- traneisplus quàm dici possit. / In istà Indià, non est, nec invenitur aliud metallum, rtisi aliundè apportetur, nisi aurum , et ferrum et clectrum. Piper ibi non est , nec aliijua aiia species, zinzibere exeepto. ( 47 ) In istà Indià, major pars populi adorât idola ; licèt magna pars dominii sit Turcorum Sarraccnorum , qui exierunt de Mul- tan , et acquisiverunl: , et usurpaverunt sibi dominium, à parvo lempore cilrà , et destruxerunt quasi infinita templa idolorum ; et etiam ccclesias quim plurimas , de quibus feccrunt mosquetas pro Mahomcto , et recipiunt jura earum alque possessiones. Dolor est audire etpenosum \idere. Pagani istius Indiae babent prophelias suas, quod nos Latini debemus subjugare totum mundum. In istà Indià, est dispersus populus, unus hinc , alius indè , qui dicit se ebristianum esse , cùm non sit , nec habeat baptis- mum , nec sciât aliud de fide; imo , crédit sanctum Thomam Majorem esse Christnm. Ibi , in istà Indià , ego baptizavi et reduxi ad fidem ferè ecc ani- mas, de quibus fuerunt mulli idolâtra? et Sarraceni. Et sciatis quôd , inter idolâtras, homo securè polest propo- nere Verbum Domini ; nec prohibetur quisque baptizari de ido- latris, ubicunque sint per totum orientem, sive sintTartari , sive Indi , aut alii. Isti idolalrae sacrificant diissuis, isto modo; scilicet: quôd est unus homo qui est sacerdos idolorum , et induit unam chami- siam longam usque ad terram ferè , et desuper planetam albam ad modum nostrum ; et habet unum clericum cum chamisiâ, qui vadit post cum , et portât scabcllum quod ponit ante illum sacer- dotem; super quod sacerdos genu flectit, et incipit à longé, sic faciendo suas staliones, ire; et portât super ulnas suas tabellam unam brevem , duorum cubitorum , totam plenam de rébus comestibilibus et diversorum generum , cum lucernis desuper accensis ; et , orando , venit usque ad allare, ubi est idolum , et ponit coràm , secundùm modum suum ; et libat sibi , et ponit partem in manibus idoli; posteà residuum dividit . et ipse parLcm comedit. Isti faciunt idola ferè ad similitudinem omnium rerum ido- ( 48 ) latrarumanimantium; liabcnt desuper deum suum , ad similitu- dincm suam. "Veriim est quod super omnes deos ponunt unum Deum omnipotenlcm creatorem omnium illorum. Ponunt ctiam mundum fuisse jam sunt anni xxvm millia. Indi, lam istius Indiae, quàm aliarum, nunquàm bovem inter- ficiunt ; sed potiùs cum tanquàm patrem suum honorant ; et etiam aliqui , vcl major pars cum adorant ; citiùs parccrent uni qui quinque homines interficeret, quàm illi qui solum bovem unum: diccntes quôd si non est licitum occidcre homini patrem suum, sic nec bovem; eô quod omnia facta eorum faciant boves, et in- super habeant de iis lac et butyrum , et omnia alia quœque bona. Magni domini idolâtra?, omni mane , quàm surgunt, antequàm vadant alilii , faciunt venire vaccas pinguissimas coràm se, et po- nunt super cas manus suas ; et posteà fricant faciem suam , cre- dentes quôd posteà non possint malè babere. H?ec de Majori Indià sufficiant , quia specialiler descendcre ad vermeset ad alia non sufficeret annus , ad dcscribendum. Verùm, mulieres et homines quantô sunt nigriorcs, tantô sunt pulchriores. Scquilur de Majori Indià. De Majori Indià, dico : quôd est similis Minori , quominùs ad populum totum nigrum. Animalia autcm per omnia similia , nec plus, nec minus, elephantibusexceptis , quoshabcntin mul- liludine maximà. Ista animalia sunt mirabilia ; nam in magnitu- dine exccdunt et in grossiludine , atque fortitudinc, et etiam intellectu , omnia animalia mundi. Islud animal habet caput ma- gnum: oculos parvos, minores quàm unus equus ; aures ad mo- dum alarum bubonum vel vespcrlilionum ; nasum protensum usque ad terrain, totum continuum desupcr à summitate capitis; et dentés duos protensos eximiae magnitudinis , grossitudinis et longitudinis, qui dentés sunt radicales in maxillà supcriori. Istud animal niliil facil nisi cum verbo ; ilaque magister suus non ha- ( 49 ) bet aliud facere nisi quod dicat semcl sil>i : fac hoc el facit; nec videtur aliter brutum, scd utens rationc. Pcdcs habent permaxi- mos, cum sex ungulis, ad modum bovis, vcl potiùs camcli. Istud animal valdè benè portât super se , cum quodam artificio de lignis, plus quàm triginta homines ; et est animal mansuetissi- mum et doclum ad bellum , ita quôd solum animal de se in bcllo posituin computatur pro hominibusquingentis, et plus; nam ligan- tur sibi ad dentés spath ae vel massas ferreae, cnm quibus percutit. Horribilissimum est factum istius animalis, et spccialiter in bello. Duo sunt in mundo quibus non resistitur , cum armis : umim est fulgur de cœlo ; secundum est lapis de machina ; istud ter- tium ; quia non est res aliqua quae possit nec audeat elephantis percussionem , modo aliquo , expectare. Mira res! genuflectit , jacet , sedet , vadit et venit , solùm ad praeceptum magistri sui. Simpliciter non possint scribi ( per modum loquendi ) proprie- tates istius animalis. In istâ Indià , est piper et zinzibor , cinnamomum , bresil , et aliae species omnes. Zinziber est radix herbae , quae facit folia ad modum cannae. Piper est fructus herbae quae est ad modum hederae quae ascen- dit super arbores, et facit semen ad modum lambrusc;e , quasi uvam ; quod est primo viiide ; deindè cùm pervenit ad maturita- tem , efficitur totum nigrum et rugalum, prout potestis videre. Sic etiam nascitur piper longum ; nec credatis quod ponatur ignis ubi est piper, vel quod coquatur, sicut aliqui volunt diceremendosè. Cinnamomum est cortex arboris magnae, quae facit fructus vel flores, ad modum gariophyllorum. In istâ Indià, sunt insulae multae, et, ut audivi , plus quàm decem millia habitatae ; ubi sunt multa mirabilia mundi; nam est una quae Silem vocatur , ubi inveniuntur meliores lapides pretiosi totius mundi, et in majori quantitate et multitudine, et omnium generum Inter islam insulam et Terram Firmam , capiuntur perlae seu !V. 7 ( 5o ) margaritae in tantâ quantitate quôd est mirum. Ita quôd, ali quoliens , sunt plus quàm octo millia barcarum seu navium , per très menses, continue. Stupendum est et quasi incredibilp quoi capiunlur il 1 ïs qui non viderunt. De avibus autcm , dico : quôd sunt aliae et aliae à Minori Indià , et aliorum colorum ; nam sunt albae aliquae sicut nix per totum, aliquae rubeae sicut scarletura de granà ; aliquae virides sicut herba : aliquae mediorum colorum colorata? , in tantâ quantitate et jocunditate, quodnon potcst dici. Psittaci quoquc vcl papagaii, uniuscujusque coloris in génère suo , excepto colore nigro , quia nunqnàm nigri inveniuntur : sed albi per totum, et virides et rubei, et ctiam coloris permixti. Yidentur rectè avcs istius Indiae creaturae Paradisi. Dicitur autem unum mirabile de praedictis insulis: quôd est quae- dam ubi est aqua una et in medio quaedam arbor. Omne melalluin quod lavatur cum aquà illà efficitur aurum ; omnis plaga , in quà ponuntur folia illius arboris trita , immédiate curatur. In istà Indià , me existentc in Columbo , fueruni inventi duo catti , alas habentes ad modum alarum vespertilionum : et , in Minori Indià , sunt mures aliqui ità magni sicut vulpes, et vene- nosissimi suprà modum. In istâ Majori Indià , sunt arbores quaedam quae babent folia ita magna quôd possint stare quin(jue vel sex hommes, valdè benè , sub umbrà unius. In insulà de Sylen supradictâ , est rex anus potentissimus ha- bens lapides pretiosos , de omni génère quod sub cœlo est, in tantâ quantitate quod est quasi incredibile : intcr quos huliet rubi- nos duos, quorum unum tenet ad collum appcnsum et alium in manu cum quo tergit labia et barbam , qui est majori longitudine quàm quatuor digiti per transversum , qui (suppl. cùm) contine- tur in manu , tam excedit vel apparet, ab utrâquc parle , quàm grossitudo unius digiti. Non credo mundum habcre univei'sum taies duos lapides, nec tanli pretii , ejnsdem speciei. ( 5i ) Est et alia insula ubi homines et mulieres omnes simpliciter incedunt nudi, et habent pro pecuniâ aurum minutum ad modum arenae minutas. Isti , de pannis quos cmunt , faciunt ad modum cortinarum parietes ; nec cooperiunt se , nec verecundias suas, aliquo tempore mundi. Est et alia insula pisemaxima (permaxima) quae Jana (Java) vo- catur , quas volvitur ultra septem milliaria (sic sed cmeridandurri) ut audivi, ubi sunt multa mundi mirabilia; inter quas, post spe- cies aromaticas nobilissimas, estunum : scilicetquôd invcniiintur bomines paryulini, ad modum pueri trium vel (juatuor apnorum; omnes pilosi ad modum hirci ; hii habitant in ncmoribus , et in- veniuntur pauci. In hàc insula, sunt mures albi et pulcherrimî suprà modum. Ibi sunt arbores gariophyllos facientes, quae, cùm sunt in flore, emittunt odorem ita fortem, quôd intei ficicnl onmem hominern inter eas euntem , nisi quibusdam rébus claudercnt os et nares. Ibi nascuntur cubeb;e et nuces muscaUe , atque mazarus , et aliae specics nol)ilissim;E omnes, cxcepto pipere. In quâdam parte istius insulae, comcdunt libentissimè homines albos et pingues , quùm eos possunt habere. In istà Majori Indià, et in insulis, populi omnes sunt nigri , incedunt nudi, à renibus suprà , et à genu inferiùs, et discalciati. Reges verô istud habent prae ajiis, quôd portant, in brachiis an- nulos aureos et argenteos, et, in collo , torquem aureum, cum multitudine maximà lapidum preliosorum. In istà Indià , nunquàm filii legitimi magnorum regum , seu principunij aut baronum , haereditant in bonis parentum suo- rum , sed solùm filii soroium; nain dicunt: quôd non sunt eerti si illi sunt eorum fdii eorum , quia uxorcs et domina; possent de alio concepisse vel générasse ; sed non sic de sorore, quia, cujus- cunque hominis sit , certi sunt quôd de vcntris sororis suas exivit: et sic per consequcns verè est de eorum sanguine In islâ Majori Indià, mulli se ipsossacrificant idolis isto modo: ( 52 ) nam cùm infirmi sunt, vel in aliquo gravi casu positi, vovcntsc idolo, si eos liberari contingat. Deindè cùm invaluerint , impin- guanlsc pcr unum vel per duos annos continuos conicdendo quid- quid pinguia et bibendo, etc. Deindè , cùm festum aliud advene- rit, cooperiunt se cum floribus et unguenlis, et coronant se co- ronis albis, et vadunt coram idolo , cantando et ludendo, coram idolo sic ) , cùm portalur per terrain ad modum imaginis Marias virginis, hùc inter nos, tempore Rogationum ; et portant taies homincs, se idolo sacrificantes , gladium unum duorum manu- biorum , ad modum illorum qui prseparant coria ; qui postquàm luxerunt multùm , ad collum rétro ponunt gladium , scindenles fortiter valdè , quia trahunt fortissimè cum duabus manibus , et sic , coram idolo , suum amputant caput. In istà Majori Indià, sunt, ubi fui , noctes et dies quasi semper aequales, nec unum prœcedit aliud aliquo tempore quod ascendat ad unam horam expletam. In istâ Indià , soi se tenet versus meridiem continué per sex menses, faciendo umbram versus aquilonem ; pcr alios verô sex, versus aquilonem, umbram faciens ad meridiem. De istà Indià , videlur Tramontana multùm bassa , in tantùm quod fui in quodam loco quod non apparebat suprà terram vel marc , nisi per digitos duos. Ibi , si benè teneo , noctes sunt clariores plus in quadrupla quùm luna ibidem non apparet et cœlum est serenum , quàm in istâ nostrâ parte. Ibi, inter sera et manè (si benè teneo), sœpè videri possunt omnes planeta?; ibi videntur influentiae oculo ad oculum , ita quod de nocte respiccre est gaudiosum. De loco isto praedicto , visitur continue Stella una , grossa valdè, et rutilans, quaa Canopus vocatur , inter meridiem et orientem , quae de partibus istis nunquàm videri potest. Multa sunt valdè et mirabilia , in ciclo illorum, delectabilia bono astrologo. ( 53 ) In istà Indià, et in Minori , homines qui sunt longé à mari habitantes, infra teriam, et in locis nemorosis, totaliter videntur infernales; non edentes , non bibentes, nec se cooperientes sicut alii qui habitant juxtà mare. Ibi sunt serpentes multi nimiset permaximi, omnium colorum mundi ; et est mirabilc magnum quôd nunquàm vel rarô inve- niuntur qui alicui noceant, nisi primo invadantur. Ibi est quoddam genus vesparum , cujus officium est araneas , ibicunque eas invenient, interficere, grossissimas , et posteà in sahulo, in profundà foveunculà quam faciunt, sepelire, et ita rc- cooperirc , quôd non est homo in mundo qui posset avertere aut locum invenire. Est ctiam unum genus parvissimarum formicarum , sicut lana albarum, quarum duiities dentium tanta est, quôd etiam ligna rodant et venas lapidum, et quotquot breviter siccum inveniunt super terram , et pannos laneos atque bombacinos laniant ; et faciunt ad modum mûri crustam unam de arenâ minutissimâ, ita quôd sol non possit cas tangere , et sic rémanent coopertre ; verum est quôd si contingat illam crustam f'rangi , et solem eas tangere , quàm citiùs moriuntur. De vermibus , tôt et tanta sunt et ita mira mirabilia quôd non posset dici. Est ctiam in istà Indià , avis quœdam ad modum milvi, caput habens album, et ventrem , desuper autem tota rubca ; quae au- dacter de manibus piscatorum et aliorum hominum pisces audac- ter ( sic ) rapiunt , et sic se ingerunt sicut canes. Est etiam alia avis magna, non sicut milvus , quae solùm de noetc volât, et vocem emittit nocturnis temporibus , ad modum vocis hominis plangentïs quasi de profundo. Quid dicam? Diabolus ibi etiam loquitur, saepè et saepiùs, ho- minibus , nocturnis temporibus, sicut ego audivi. Mirabilia sunt omnia in istà Indià ; est enim , verè, unus alter mundus. ( 54 ) Est etiam qu.vdam pars terrai istius Indice quae Chainpa voca- tur. Ibi, loco cquorum, mulorum et asinorum , atque camelo- runi , faciunt facta sua omnia cum elcphantibus. Mirum est de istis animalibus , quôd, cùm sylvestres sint , se provocant ad bellum, et faciunt cohortes ; ita quôd erunt ali- quotiens centum contra centum , et pliis et minus, et praeponunl fortiores et majores et audaciores , et sic se invicem invadunt , tabler quôd , infra parvum spatium , remanebunt , in uno loco , morlui et vulnerati xl vel L, et sic plus aut minus. Et est unurn nolabilc , quod nunquàm victi , ut dicitur , posteà in bello vel campo apparent. Ista animalia propter ebur, tantùm valent mortua sicut viva : nec unquàm capiuntur parva, sed magna et perfeclè nutrita. Capiiinturaulem mirabili modo. ISam fiunt mûri fortissimi, qua- drati, ubi sunt portae mullae, et de grossis lignis fortissimis l'uni l portas «levatae : ethabelur una clephanta femella et docta, qnredu- citur propè locum ubi veniunt ad pascendum elepbantcs , et mons- tratur sibi ille quem volunt capere, et dicitur sibi quod làm faciat quod cum adducat ad domum : quœ vadit circum circà illum, et tàm facit, cum fricando et lingendo, quod ducit cum secum, et in trat cum eo primam portam quam custodes immédiate desuper di- mittunt. Deindè, immédiate, cùm elephas se vertit, elcphanta in- trat aliam quue immédiate clauditur sicut prima : et sic elepbas re- manetcaptusinter duas portas. Posteà venit unus, indutus de ni- gro vel rubeo , facie coopertus, qui eum crudeliter verberat desu- per, et super cum clamai sicut si clamaret super unurn lalronem : et hoc , per dies quinque velsex, nec dat sibi potum nec comestuni. Tune venit unus aller, facie discoopertus, et alio colore indutus, qui fmgilse percutere illum, etcxpellit eum, et fugat; deindè venit ad locum elephantis, et alloquitur eum , et cum longà hastà eum mundal, el lingit , et comedere dat, et hoc , per x et xv dies , et sic paulatim ad eum descendit , et cum alio elephante li^at ; ita quôd , inter xx dies, indè polest extrahi el doceri ac magislrari. ( 55 ) In islà Majori Indiâ, sunt xii reges idolâtra?, et plus; nam eslibi nnus rex potentissimus, ubi nascitur piper , cujus regnum Molcbar vocatur ; est etiam rex de Singuyli et rex de Columbi ; cujus rex vocatur Lingua , regnum verô de Mohabar. Est etiam rex de Molephatam , cujus regnum Molepor vocatur; ubi perla? capiuntur in in fini là quantilate. Est et rex magnus aller in Sylen insulà , ubi inveniuntur lapides pretiosi et dépliantes boni. Sunt etiam reges très vel quatuor in insulà de Jana ( Java ) , ubi nas- cuntur species bona?. Sunt etiam alii reges, sicut rex de Tclenc , qui est potens valdè et magnus. Regnum de Telenc abundat in frumento , risi, zucharà, cerà, melle, melicà , leguminibus , ovi- bus , capris , bubalis , bobus , lacté , butyro , et in diversis oleis , et fructibus multis et optimis, plus quàm aliqua alia pars India- rum ; est etiam regnum de Maratha quod est valdè magnum , et est rex de Ratigala; sed istc est Sarracenorum. Sunt etiam reges multi in Chopà. Quid dicam? Magnitudo istius Indiœ non posset vobis describi. Haec de Majori Indiâ sufficiant et Minori. Scquitur de Tcrtiâ Indiâ. De Tertià autem Indià dicam : quôd non vidi , co quod ibi non lui , verùm , à fide dignis audivi , mirabilia multa ; nam ibi sunt dracones in quantitate maximà, qui super caput portant lapides lucenles , qui carbunculi vocantur. Ista animalia jacent super arenas aureas, et crescunt nimis, et projiciunt de oie anhelitum fœtidissimum et infectum adinstar fumi grossissimi cùm exit de igné. Ista animalia conveniunt ad tempus destinatum , alas fa- ciunt , et incipiuntse elevare in acre ; et tune, judicio Dci . cùm sint ponderosa , cadunt in flumine quodam quod exit de Paradiso, et ibi moriuntur. Omnes autem regiones semper observant tempus draconum , et cùm vident quôd aliquis cecidit , expectant per dies lxx , et tune descendunt, et inveniunt ossa draconis carnibus denudata, ( 5G ; et accipiunt carbunculum quod est in osse capitis radicatum , et portant cura ad imperatorem AEthiopum quem vos vocatis Prestre Johan. In istà Indià Tertià , sunt aves quaedam quae Roc vocantur, ita magnae quôd de facili élevant unum elepliantem in aère ; ego vidi qucmdam qui dicebat se vidisse unam de illis avibus , cujus solùm una ala tenebat in longitudinem palmas octoginta. In istà Indià, sunt unicornes veri , magni ad modum equi , cornu habentes in fronte unum tantùm grossissimum et acutum , sed brève, totum solidum, etiam et (an sine?) medullâ. Istud aies, utdicitur, est tantae ferocitatis, quod interficit elcphantcin, nec potcst capi , modo aliquo, nisi pcr puellam virgincm. Omnia membra istius alitis sunt mirae virtutis , et medicinalia tota. Sunt et animalia altéra multùm diversa , nam quoddam est ad modum calti , cujus sudor tanti boni odoris est quôd excedit omnes alios mundi odores , et recolligitur sudor ille, sic : nam cùm sudat, fric at se ad lignum quoddam, et sudor ille congc- laîur ; tune veniunt homines, et recolligunt, et reportant. Inter istam Indiam et AEthiopiam , dicitur esse, versus orien- îcm, Paradisus terrestris; quia de partibus illis descendunt qua- tuor illa flumina Paradisi , quae abundant quàm plurimè in auro optimo et lapidibus pretiosis. Ibi sunt serpentes, cornua habentes quidam, et quidam lapi- des pretiosos. Homines terra; istius suntnigcrrimi, ventrosi, grossi, sed parvi; labia habentes grossa et nasum camusum, fronte exteriùs immi- nente, turpissimae figurae , et vadunt omnes nudi. De istis mnltos vidi; hii feras horribiles capiunt, sicut Icônes, uncias et leopardos \ atque horribilissimos serpentes; et sunt feri ferociter contra feras. In istà Indià, invenitur embar, quôd est ad modum ligni , et redolet in excessu , et vocatur gemma marina, vel pretiositas maris. ( % ) lbi sunt quaedam animalia ad modum asini laminati per trans- vcrsum de nigro et albo ; ita quod una lamina est nigra et altéra alba. Ista animalia simt ita pulchra quod est mirabile. Intcr istam Indiam et Majorera , dicunt esse feminarum insula? solarum , et solorum bominum , ubi non possunt diù vi- vere bomines in illis mulierum , et è contrario. Tamen benè vivunt per dies x vcl xv, et cobabitant ; sciliect, cùmpariunt mu- lieres illse masculum , miltunt eum ad homines , et cùm femi- nain , retinent sibi. Multœ aliae sunt insulje diversre, in quibus sunt bomines caput canis babenlcs , sed corum dominae dicuntur esse pulchrie. Mirari non desino de tantâ diversitate insularum. Haec de Tertià Indiâ sufficiant, et de insulis, quoad prsesens. Sequilur de Majori Arabia. De Majori Arabia , ubi fui , pauca narrare possum , nisi quod nascitur ibi incensum electum atque myrrha. Incolae istius Arabiœ sunt omnes nigri , subtilissimi, et maci- lenti , quorum vox et locutio est ad modum pueri parvulini. Isti habitant in cavernis et foraminibus terra ; isti comedunt pisces, et berbas , atque radiées, sine alio. Ista Arabia babet déserta maxima, et invia, atque sicca valdè. De AEthiopià , dico : quod est terra maxima et calidissima , ubi sunt monstra multa , sicut gryphes, qui custodiunt montes au- reos qui sunt ibi. Hic sunt serpentes , et alia venenosa anima- lia ,ingentis magnitudinis et venenosa nimis. Ibi sunt lapides pretiosi, multi valdè. Dominus istius terrae , credo quod est potentior quàm aliquis homo mundi, et ditior in auro, et argento , atque lapidibus pretiosis. Iste dicitur quod habet quinquaginta duos reges subse. divites et potentes. Iste dominatur omnibus vicinis suis, versus plagam meridionalcm, usque ad occidentem. In istâ AEthiopià, sunt duo montes ignei; et in medio , mons 8 ( 5») aureus unus. Iste populus est totus ebristianus, sed haereticus. Multos vidi et habui notos de partibus illis. Isti imperalori Soldanus Babylonise dat omni anno de tributo quingcnla millia duplarnm , ut dicitur. Alia de AEthiopià narrarc nescio , e6 quod non fui ibi. Sequilur de Magno Tarlaro. De Magno Tartaro , quod audivi à fide dignis narro : scilicet, quôd est ditissimus, justissimus , atquc largus valdc. Iste habel (juatuor régna sul) se, aeqnâlîter magna sicut regnum Franciae, et benè habitata. In dominio istius omnis persona non potens lucrari de quo vivat, si vult, potest baberc victum et vestitum ab isto domino, omnibus dicbusvitae suce. In dominio istius, currit,pro monetà, papyrus signata cum encausto nigro , cum qui habetur aurum, argentum , sericum, lapides preliosi , et simplicitef omnia quee vu'.t bomo. In isto imperio , sunt tcmpla idolorum , et monasteria homi- num et mulierum , sicut inter nos; et ita tenent eborum , et dicunt orationes suas , rectè sicut nos ; et pontifices majores idolorum portant cappas rubcas et capellos rubeos ad modum cardinalium nostrorum. Incredibile est tantus fastus , tanla pompa , tantum tripudium , et tanta solemnitas fit in sacrifiais idolorum. Ibi, mortuos suos non comburunt; non etiam sepeliunt, ali- quotiens per decem annos ; aliqui eô quôd non habent, sicut vellent , undè faciant sacrificia , et exequias suas; sed tenent eos in domibus , et ministrant sihi cibaria , sicut si esset vivus (sic}. Magni domini, ciirn moriuntur, sepeliuntur cum cquo uno , et cum uno vel dtiobus suis servitoribus vivis sibi magis dilectis. In isto imperio, sunt civitates permaximae, prout ab hiis qui viderunt audivi ; nam est una quae Hyemo vocatur qua» per qua- drum, rectà via , babet dietam imam cum equo transeundo per médium, rectâ via. ( 5g ) Audivi quôd ducentas civiLalcs habct sub se imperator ille, majores quàm Tholosa ; et ego certè credo quôd pluies habcant homines. Populus istius imperii est mirabililcr benè morigeralus , raun- dus, et curialis, et ctiam largus. In isto imperio , invenilur reobarbarum et muscus. Et est inuscus umbilicus cujusdam animalis sylvestris , ad modum ca- preoli, quôd, cùm capilur vivum , scinditur sibi pellis de umbi- lico in rolundum , et recolligitur sanguis qui exil indè , et po- nitur in càdem pelle, et dessicealur, et ille est melior inuscus mundi. Alia non sunt qu?e ego sciam in is!o imperio digna rela- tione, nisi vasa pulcberrima , et nobilissima , alque virtuosa et porselcla. Cùm imperator moritur, portalur cum maximo thesauro , à quibusdam bominibus , usque ad certum locum , ubi depo- nunt corpus, et fugiunt quàm possunt, sicut si diabolus inse- querctur cos ; et sunt alii parati qui immédiate corpus rapiunt, et simili modo faciunt usque ad alium locum; et sic, quidam alii, usqucquo sit ad locum ubi débet sepeliri, et hoc faciunt lie locus possit inveniri , et per consequens ne quis possit the- saurum furari. Nec manifestatur .mors unius imperatoris usqucquo sit firma- tus abus secrète, per parentes et principes, in solio suo. Iste imperator plures eleemosynas facit quàm aliquis princeps aut dominus mundi. Sequilur de Caldeâ («c). Populus sibi subjectus pro majori parte est idolâtra. De Caldcà dicam modicum, et admirabile magnum, scilicet : quôd est ibi una terra in quà crat Babylon destructa et déserta, ubi sunt pilosi serpentes, alque animalia monstruosa. In eâdem ctiam, nocturnis temporibus , audiunlur tôt clamores , tôt ulu- C 60 ) latus, tôt sibila quod vocatur Infernus. lhi, nullus hominum etiain cum magno exercitu, per imam noctrm , non cssct ausus stare, pro illusionibus et terroribus infinitis. Ibi, cùm csscm, fuit visa tortuca una quae super se homincs portavit quinque. Item, unum animal biceps horribilissimum valdè, quod ausum est transvadare Euphratem et ire ultra ad habitatorcs terrse. Item, sunt ibi scorpiones tantœ grossitudinis, quod est horri- bile audire , et credo quod terra illa sit habitatio daemoniorum ( sic ). Sequiiur de terrâ Aran. De Aran nibil penitùs dico , quia nibil notabile est. Sequiiur de terra Mogan. De terrâ de Mogan, vénérant 1res reges adorarc Dominum. Et in quodam loco ibidem, qui vocatur Bacu fodiuntur putci, undè extrahitur et hauritur oleum quoddam quod vocatur Naft ; et est oleum calidissimum , atque médicinale, et quod combu- ritur valdè benè. Sequiiur de monlibus Caspiis. De montibus Caspiis dico : quod ibi super crucem immolant oves, dicentes se christianos, cùm non sint , nec de lide aliquid sciant. Intcr istos montes , sunt plus quàm quindecim divers* nationes. Sequiiur de Georgianà. De Georgianà autem, quod est lotaliter similis nostrae terrje; et omnes sunt christiani , et homines bcllicosi. Sequiiur de lerrarum Spa'iis. Nunc describam sub Brevi loquio , terrarnrii Spatia. Et sciatis ( 6i ) quôd de loco isto usque Constantinopolim saut ferè tria millia milliaiia, vel plus. De Constantinopoli usque Tanan vel Tartariam sunt milliaiia mille, semper eundo versus oriènlcm, per mare. Imperium Persidis incipit in Trapezundà , quae est civitas Grœcorum , in ultimo sinu Maris Mauri posita. Et protenditur imperium illud mullùm ; nam habet Minorem Asiam , Ciciliam , Mediam , Cappadociam , Lyciam , Majorem Armeniam , Cal- deam , Georgianam , partem montium Caspiorum et Mogan , undè venerunt illi très reges adorare Christum; usque ad Portas Ferrcas, et Persidem totam cum aliquà parte Minoris Indice ; ita quod durât istud imperium per transversum à Mari Nigro usque ad Mare Indianicum, et est tantum de terra spatium quùd sunt communes dicta?, cum animalibus, lxxxx et plus. Deindè , Minor India durât, per quadrum, plus quàm per dictas lx , et est tota plana quidem. Major autem India , plus quàm per dictas clxx, absque insulis quae sunt plus quàm xu millia, habitatae, et plus quàm vin millia de non habitatis, ut dicunt illi qui navigant illud mare. Et est quasi tota plana. Navigia autem istarum Indiarum sunt mirabilia ; nam, licèt sint permaxima , non sunt cum ferro conjuncta ; sed suta cum acu et cum fdo facto de quidam herbâ. Nec sunt navigia desu- per cooperta, imo aperta, et intrat sic aqua quùd semper, vel quasi, oportet slare homines in sentinà ad ext.rahendum aquam. Cathay est imperium permaximum , quod durât plus quàm per dictas C ; et non habet nisi dominum unum, quod est conlrarium Indiarum, ubi sunt mulli reges, multi principes, minime unus altcri de aliquo sibi tributariè respondentes. jSEthiopiae verù dominium in excessu est magnum ; et credo sine mendacio quùd durât populus in triplo plus quàm tota chris- tianitas noslra , ad minus. Alia autem duo imperia Tartarorum , ut audivi , sciliect de ' ) Cathaj quondara, modo vero de Osbct . quod vocatur Gatsaria, et imperium de Dua et Cayda, quondara de Capac et modo Elchigaday; pins durant iK- via quàm perdietas ce. Navigis quae navigant in Catha) sunl praemaxima, et habent super corpus navigiï plus quàm c chaîneras, et portant cum bono vente vêla \. cl sunl grossissinut) t.icta de tribus tabulis, ita ijuôil ordo tabularum primus esl sicut tabulas in magnis nostris; secundus per transversum; tertius iterùm per longum; et esl fbrtissimuin negotium : verum est quod oon vadit multùm ail e ; illud Indianicum nunquàm noI raro Brangitur et quando retur, quod reputatur apud eos nimis et perkulum, ( .i nautse . qui sunl hùc, reputarenl tempus optimum. I nus enim de hominibus tstius patrùe, ibi, sine mendaciO) reputa- retur in mari pro C de illis et plus. Gi iam multùm durât . sed per quot dictas nescio. I num per omnia concludo : quod non esl melior terra, pul- chrior, populus, nec sk probus, nec res comestibiles ita bonse, née ita sapidae, habites ita pulcher, nec mores ita notules, sicut lue in nostrà christianitate : est super omnia quôd plus est bona t'ules. lieèt maie servata, quôd, sieut testis Deus est. meliores in decuplo sunt ilîi qui convertuntur per fratres Praedicatores M ores .ul (idem nostram . quàm sint isti qui hic sunt . sieut i imenlo didici . el magis caritativi. IV- conversione verè illarum gentinm Ladise, dico : quod si essent ducenti vel ecc boni Gratresquifidehterel f er venter vellent fulem catholicam prasdicare . non esset annus quin ultra quàm x miiiia personarum converterent ad veram fidem nostram. N;im. poslquàm ultra inter illos seismalicos et infidèles Fui, credo quàm x millia, vel circà, luerunt ail iîdem nostram con- versa . et quia non poteramus, pauci, multas regiones tenere nec etiam visitare, multae ani • dolorï) perierunt . et in ex- cessu multae pereunt propter defectum praedicantium verbum ..ni. Sed et dolorosom est et penosnm audire, quôJ. per ( 63 ) Sarracenorum perfidissimorum atque maledicorum prœdicato rfs, pervcrluritur totâ die, sectas infidelium illae, qui discurrunt sicut nos bine, indè, el plus per totum Orientent, ut possint omnes reducere ad perfidiam suam. Hii suntqui nos accusant, nos percutiunt, nos in carcerern poni faciunt, et lapidant; sicut de facto probavi, et quater per eos (scilicet Sarracenos) incar- ceratus fui. Quotiens autem depilatus, verberatus, et lapidatus, Dons ipse novit , et ego as embarcaciones; aquien babiendoladescubierto tambien la fragata le puso el nombre de san Nareiso. Es tan rasa que apesar de todo el cuidado que se ténia de nocbe, y aun babiendo luna, pasamos de 4 a 5 millas dis- tante de ella sin verla. En el centro tiene vna laguna formada del agua del mar que por varias partes anegadizas sele introduce; siendo el resto de la isla sumamente agradable a la vista por lo muy poblada que esta de arboledas: no pude distinguir si esta havitada de algunas gentes, ni menos detenerme en bol ver atras para reconocerla; lo cierto es, que es muy peligrosa no solo porlo raso, sir.o tambien porque basta sus orillas tienen el agua color de golfo; siendo regular en otras islas, y continentes tener el color berdusco algunas léguas antes de llegar a la tierra , como tambien el verse lobos marinos, zargasos, y otras senales de que absoluta- mente carece, como todas las demas islas que hemos descubierto este viage, y solo puede inferirse su inmediacion de Ios relampa- gos y abundancia de pajaros blancos. La nocbe del 3i de octubre se vieron muchos relarapagos de la parte del Sur y Sursueste sin mudar desituacion, lo que me hizo crer que por aquella parte bubiese alguna isla por la razon que ya tengo dada arriva. En efecto a las cinco de la manana del dia i° de no- viembr? descubrimos vna isla, cuya média nia me demoraba al Sur. Nodejé de sorprendermeal ver quehabiendo salido el diaantes de la latitud de 1 7 gs 27 ms en demanda de la isla de san Quintin que segun la dénota que me diô el comandante gênerai del mar del Sur dévia hallarse en 17 g» a5 msy habiendo governadoal Oeste 1 g° 3o m' mas para el Sur corregido con el fin de darle un poco de resguardo pa- sando por el Sur ella, a vna distancia proporcionada para verla, me halle por la manana (segun despues se reconocio por la observacion de medio dia) 1 3 m* al Norte de la que acabamos de descubrir , lo que me hizo dudar si séria la isla de san Quintin 6 no; por cuya razon deter- ( 74 ) miné poner la proa sobre ella, y espérai- on su immediacion el medio dia, en que observando la latitud pudiese salir de la diula, de que resul- taria tambien poderla reconocer en caso de ser otra para dar alguna razon de ella; siguiendo este dictamen me halle al medio dia por una observacion mui exactaen 17 g- 39 m' hallandome al Norte de vna punta, que desu costa septentrional se acereaba mas a nos- otros, como cinco millas poco mas ô menos ; por lo que bine en conocimiento de que no hera la isla de san Quintin ni alguna de las que se me pucieron en la derrota. Asegurado que hera nuevamente descubierta déterminé ponerla el nombre de isla de las Animas a causa de haberla encontrado vis- pera de la conmemoracion de los difuntos, y aunque f'ue dia de Todos Santos, no le puse este nombre por haber otra del mismo entre estas islas. La isla de las Animas, (âquien no viô la fragata) tiene de largo mas de siete léguas de Nordeste à Sudoeste, y a la parte del Sudueste, a distanciadevnay média ados léguas, tiene otras dos islas pequeiîas cubiertas de palmas, y arboledas como tambien la isla grande, sobre las que se eleban|algunas palmas, tan altas que embelesan a los espec- tores. Las orillas del mar por la parte que se reconociô, estan guarnecidas de vnas playas de arena tan blanca, que parece que berrada la naturaleza por formar vna isla, formô vna alfombra verde adornada con ricos sobrepuestosdc plata. Por la misma parte del Norte se notan algunas habras cjido de esteros que sin duda se comunican con vna laguna grande que hay en lo interior de ella (segun se pudo distmguir del tope) cuyo reconocimiento facilita lo raso de la tierra por todas sus partes , pues no se veen mas proeminenciasque las que las arboledas forman, por su mayor 6 menor elevacion, y es en tanto grado rasa , que no se vé la tierra, a mas distancia que la de una y média légua bien que sus elevadas arboledas la bacen viciblc de mas lejos. Desde luego es mui bondable su costa, pues en distancia de cinco millas de ella no balle fondo en ochenta brasas , a que se agrega , que aun estando ( 75 ) tan cerca de tierra tiene mui corta mutacion de color el agua, loque prueba el mucho fondo en sus margenes. Sin duda esta poblada de gente, pues aunque no vimos perzona alguna en sus playas, se vieroii varias humaredas. Yo hubiera que- rido reconocerla con mas prolijidad por todo su çircujto, y hacer algun desembarco en ella; pero como la comision que yo llebaba liera de hir a la isla de Amat con la mayor brevedad : por otra parte el deceo que ténia de desembarcar el ganado que de cuenta de su Magestad llebaba de transporte para dicba isla, el que por instantes semé iba muricndo; assimismo el anhelo a incor- porarme con mi comandante; y vltimamente el no tener orden de descubrir, sino de continuar el destino que se me dio, fue- ron las razones que me obligaron (contra mi genio) a seguir mi derrota, y dejar de reconocerla con alguna exactitud, por lo que segui costeandola por la parte septentrional, faborecido de los vientos que desde el Sueste cuarta al Este, hasta el Esnordeste me acompaiïaban desde la isla de san INarciso. Toda la costa por esta parte esta coronada de penas,a corta distancia de trerra, por lo que dudo tenga surgidero alguno. Segun mi derrota se balla situada dicba isla en 17 g» 44 m* de la- titud y en 236 g» 43 m» de longitud, esto es en la mediania de su costa septentrional, distante de la de san Narciso quarenta y dos léguas al Oeste 11 grados Sur corregido; en cuyo pa rage tiene de variacion la auja al présente 3 gs 3o ms Nordeste. Navegando pues al Oeste del yman descubrimos otra isla el dia adenoviembrealasseis delamanaua.demorandonosal Nordeste 5 g. Este del yman desde cuya bora governé a este rumbo afin de reco- nocer si bera la de Todos Santos santos, y encontraba en ella a mi comandante por ser vna de las dos en que me diô el randebû; pero segun se reconociô con el cotejo de diarios fue la isla de san Simon y Judas, que el viage anterior habia descubierto el mismo coman- dante. A. la vna de la tarde liallandome como média milla distante de su (;<5) playa por la parte del Oeste, me puse al pairo un brève rato para poder examinar los movimientos de sus havitantes, y reconocerla desde el tope. Esta isla es pequena y casi redonda, toda cubierta de arboleda mui espesa, sobre las que se eleban muchas palmas de estremada ait ura. Sus orillas estàn guarnecidas de vna hermosa playa de arena. Es mui rasa, como la de las Animas, y por la parte del Oeste de ella se descubren dos bocas grandes que de lejos représenta très islas; pero acercaudose, se reconoce, ser por aquellas partes tierra muibaja, y anegadiza, hacicndola mènes vicible en alguna dis- tançai el no tener arboleda alguna en ellas, y ser todo de pura arena. Sin duda por estas dos partes y tal vez por otras que no vimos es por donde sele introduce el agua del mar, a vna gran lagunaque hay en lo interior de la isla, en la que vimos dos canoas grandes. Luego que los havitantes de ella nos vieron cerca, hicieron dos fogatas, cuya bumareda parece fue aviso para que la gente tomase las armas, y ocurriese à impedir el desembarco que se figuraban ibamos a hacer; pues a brève rato vimos ocurrir a la playa algunos salbages en carrera, armados de vnas lanzas mui largas y gruesas. Al mesmo tienipo vimos en la otra parte de la laguna que se embar- caron vn crecido numéro de ellos en las canoas , y atravesandola a toda diligencia, vinieron a incorporarse con los primeros, todos igualmente armados. Estos havitantes son mui corpulentos haciendolos a la vista muebomayores vnpenacho que trahen sobre la caveza,que no pude distinguir si hera artificial, ô desu proprio cavello. Su color es azambado obscuro; pero todos bien proporcionados y mui ligeros. En los primeros que se presentaron a la playa noté que iban marchando en fila, y llebaban las lanzas mui perpendiculares al modo como nuestros soldados ponen el fucil al hombro, quando hacen el exercicio ; distinguiendose los dos primeros y el ultimo en llebarlas arrastrando por el suelo, de que inferi fuesen los ofiziales de aquella compania, y aun entre estos se distinguia el ultimo en (77 ) traer una manta blanca embuelta en la cintura quando toclos los demas iban enteramente desniidos. Sin duda son belicosos, y tienen algun generodearte militar; pues en el modo de marchar en orden, lo daban a entender; siendo cierto que los que no llebaban armas corrian de tropel tumnltuariamente. No pude observai' la latitud sobre esta isla , por estar nublado el cielo; pero segun el punto de estima la halle en 17 g5 1 5 m* de latitud, y en 236 gs 2 ms longitud, esto es en su mediania : dis- tante de la de las Animas 17 léguas al Oesnoroeste 5 g' 3o m» Norte corregido en donde tiene de variacion la auja al precente 4 grados para el Nordeste. Es tan hondable que estando como he dicho distante como média milla de la playa, no halle fondo en 5o brasas, en donde élagua tiene el mismo color azul que en el golfo. Habiéndome detenido como cosa de média à una hora en espe- cular los movimientos de estos naturales, déterminé marear el barco siguiendo mi destino, faborecido del viento Essueste y governando al Oeste , cuarta al Sudoéste , descubrimos otra isla a las 5 de la maiiana del dia 3, que nos demoraba al Norte cuarta al Nordeste a distancia como de 5 miilas. Esta isla, a quien le puse el nombre de los Martires por haberla descubierto dia de los innumerables Martires de Zaragoza , y a quien 6 a otra mui parecida le pucieron en la fragata despues, el nombre de la isla del Peligro, por los muchos q' manifiesta. Tiene a la parte del Sur un mogote redondo que hace la figura de vna copa de som- brero, todo cubierto de arboleda que aunque de corta elevacion superita no obstante a la isla , por ser mui rasa , y aunq* esta sepa- rado , como a un tiro de canon se vne con ella por las partes del Este , y Oeste por medio de dos arrecifes formando en su interme- dio vna laguna. La isla es anegadiza en muchas partes de ella, de que résulta otra laguna que tiene en su centro. Por la parte que la reconocimos, tiene desde luego très léguas de largo de Sueste a Noruesle; pero por la 10 ( 78 ) del Este, no se pudo ver el fin de vnos arrecifcs muy dilataclos, azia donde tiene tambien otro mogotito como el primero. Es mui fron- dosa, y de agradable vista por estar cubierla de arboledas, y cir- cundada de playas de arena , como las antécédentes. Segun el calculo de mi derrota se halla el morrito que tiene a la parte del Sur en 17 g" 21 m» de latitud , y en 235 g« 2 m' de longitnd distante de la mediania de la de Sn Symon y Judas diez y ocho v média léguas al Oeste 7 grados Sur corregido. El mismo dia 3 , a las dos de la tarde descubrimos otra isla, que nos demoraba al Oeste cuarta al Sudoeste 4 g» Sur del iman , a dis- tancia como de nueve millas, y babiendonos acercado a las quatro de la tarde como a vna légua de ella, reconocimos tener de largo de clos y média a très léguas, del Este al Oeste, y babiendonos aproxi- mado mas vimos qc es mui angosta, pues en su mayor latitud no pasa de vna milla. Por la parte del Sur tiene très islas menores encadenadas a la mayor, por medio de vnos arrecifes de modo q' forman una especie de semicirculo , cuyo diametro es la grande, en cuyo intermedio hace una laguna bermosa. Todas quatro estàn pobladas de arboledas; pero las très chicas mas que la grande , qui en solo en las cavezas tiene ademas de otras arboles algunas palmas de cocos mui elevadas , particularmente en la del Este. De la punta del Oeste de la isla grande sale una lengua de tierra vaja q" rematando en punta delgada al mar rebienta mu- cbo en ella. La playa qe tiene de la parte del Norte en partes esde vnas piedras blancas, y en partes de arena, de modo que de lejos parece todo de esta ultima especie. Esta isla es la de Sn Quintin que descubrio mi comandante el viage anterior la qc no dâ muestras de estar havitada. Por mi dénota la halle en 17 g' 3o m» de latitud, y en 234 g' 45 m' de longitnd, distante de la de los Martires diez y siete y média léguas al Oeste cuarta al Sudoeste, 2 g! 2 5 m' Oes'e corregido: entendiendose esto desde el morrito de los Martires h' la mediania de la costa septen- trional de la de S" Quintin. ( 79 ) lista es la vnica isla entre las que vimos, que antes de recono- cerla causô vna cor ta înutacion en el color del agua. A las nueve de la noche se vieron muchos relampagospor el Sur, manifestandose el orizonte mui cerrado por aquella parte, lo que me hizo rezelar hubiese alguna isla inmediata; por cuya razon,y la de hallarme enrredado entre mas islas, de las que se me pucieron en la derrota, me puse a la capa a las doce , a cuya hora refrescô tanto el viento por el Este que si hubiera navegado toda la no- che me hubiera estrellado irremediablemente medio a medio de la isla de Todos Santos. Luegoque amaneciô el dia 4, y que el viento fue afloxando, marée el paquebot governando al Oeste 5 g$ Sur del iman, a cuyo rumbo descubrimos à las très y média de la tarde la isla de Todos Santos , reconocida tambien por mi comandante el viage anterior; la que nos demoraba por la misma proa. Luego qe estubimos cerca orzamos poniendo la proa al Oes- sudoeste para poder montai- la punta del Sur de dicha isla, go- vernando despues que lo consegui al rumbo que seguia antes de ver la. No pude reconocerla con formalidad por ser ya casi de noche quando estuve en parage proporcionado para ello : no obstante vi ser rasa, y poblada de arboleda, como las anteriores; diferen- ciandose solo en estar mas pobladâ de palmas de coco. Tiene tam- bien en su centro ; vna laguna grande producida del agua del mar que por varias partes anegadizas sele introduce; en cuyos interme- dios forma varias isletillas cubiertas de arboleda, que representan a la vista vnas deliciosas matas de albahaca. No pudimos descubrir su circuito por ser ya de noche , pero infiero que no es de las mas chicas, y sin duda esta poblada pues vimos vna huniareda. Segun mi derrota y calculo se halla en 17 g53i ms de latitud y en 23a g» 8 m5 de longitud distante de la de S- Quintin 3a J lé- guas al Oeste, 4 g' 3o m» Sur corregido : entendiendose esto con la punta del sur de dicha isla de Todos Santos. 10. (80) Siguiendo pues nuestra derrota al Oeste 5 gs Sur del iman nave- gamos hasta las ocho de la noche, a cuya hora me puse a la capa basta las quatre» de la mafiana del dia 5 de noviembre, en que bolvi a marear el paquebot, y babiendo navegado al mesmo rumbo, vi eomo vna figura de tierra entre nublada a las quatro y média de la tarde que me demoiaba al Oeste 5 g5 Norte, la qc inmediatamente semé oculto por baberse cerrado el orizonte. Reseloso de dar cou ella de noche, o de propasarme sinverla, déterminé ponerme a la eapa a las siete y média de la tarde, manteniendome assi basta las cinco de la mafiana del dia G , que babiendo mareado todo el velamen segui navegando al mesmo rumbo del ©este 5 g6 sur, con viento variable del Este al Nordeste. A las G de la mafiana bolvimos a ver la misma figura de tierra qe el dia antes , la q" nos demoraba al oessudoeste ; pero habien- dose ocultado por vna cerrazon grande , y descubriendose a las ocho por el Nornorueste 5 g* Oeste, de la auja otra tierra que aun- quë entre nublada parecia estar mas cerca de nosotros , que la antécédente, governé azia ella, a fin de reconocer si hera la isla de Amat, cuya longitud segun la derrota q': me dio el command" gêne- rai quedaba ya mui atras; pero habiendo observado al medio dia en 17 g< a3 m- demorandonos todavia la tierra que teniamos a la vista algunas léguas , azia la parte del Norte , conosi , no ser la que buscaba : pues estaba en menos latitud qe dicha isla de Amat. Segun la relacion de vn Indio nombrado Pujoro, de los que entre aquellas gentes llaman Fatere, que quiere decir piloto hecha des- pues de nuestro arrivo a la isla de Amat, vine en conocimiento que la tierra de que acabo de bablar es la isla Mathca de a donde hera natuial dicho Indio, quien tambien dijo que abundaba mucho de perlas esta isla; la que puede situarse acorta diferiencia por los 16 gs 5o m* de latitud y por a3o g" G ms de longtud distante de la de Todos Santos [\i léguas al Oesnorueste 3 grados Oeste. Desenganado ya de que la tien- a que ténia a la vista 110 hera la que (81 ) buscaba , y figurandose al mesmo tiempo por el Sudoeste un cerro alto como entre sombras, mudando de dictamen puse la proa sobre el, con el fin de reconocerlo : con efecto a las très y média de la Wde, aclarô el orizonte , y se dejô ver claramente al Sudoeste cuarta al Oeste; a cuyo rumbo segui navegando con poco viento variable del Oesnorueste , Norueste, Sursueste , Sudoeste, y Sudo- este cuarta al Sur, basta las dos de la manana del dia 7, que contenu plandome cerca vire en buelta del Norte , y a lés quatro reviré en buelta del Oudoeste, a cuyo rumbo segui governando hastra las doze del dia, que habiendo observado, conosi ser el cerro, o isla de S" Christoval, a quien los Indios llaman May tu; a esta hora me demoraba al Sudueste 5 grados Oeste del iman a distancia como de dos y média a très léguas, con lo que conclui que esta situada segun mi calculo en 17 gs 44 m5 de latitud, y en 229 gs 34 ni' de longitud distante de la isla de todos Santos quarenta y nueve léguas y un tercio al Oeste, 5 gs Sur corregido, y veinte y vna de la Mathea al Sursudoeste 7 g* 1 5 ms Oeste , tambien corregido : siendo la variacion del iman en este parage al precente de 4 g' 3o m- Nordeste. El viento de la parte del Sudoeste me impidiô el poderme aproximar a esta isla de SnCristoval, para reconocerla de mas cerca como tambien el aberiguar si sus havitantes habian visto pasar la fragata, por lo que segui en solicitud de la isla de Amat, que es la pri- mera que se encuentra despues de la de S" Cristoval ; siendo esta la mejor balisa para dar con aquella. En efecto habiendonavegado al rumbo directo del Oeste cuarta al Sudoeste del iman el dia ocho de noviembre al ponerse el sol, descubrimos la isla de Amat, a quien sus havitantes llaman Otabiti por la parte del Nordeste de ella ; la qe mirada de lejos parece dos islas altas, y que entre vna y otra hay vna distancia como de dos léguas; pero en realidad es vna; dividiendola un corto isthmo , formado por dos ensenadas grandes que tiene por el Nordeste, y Sudueste, para elque de una parte y y otra ban bajando las cerranias; tanto que con facilidad pasan los ( 82) Indios arrastrando sus canoas de una ensenada a otra, con lo que se haorran de dar buelta a la isla por la mar. Hallandome ya a très léguas de distancia de la costa el dia 9 al ponerse el sol, déterminé ponerme a la capa con el fin de recono- cerla el dia siguiente, y aberiguarsi el comandante estaba fondeado en alguno de sus puertos, Esa noche experimentamos vn aguacero fuerte, y viento variable del Norte al Sudueste, y amanecimos de quatro a cinco millas distante de tierra. A las diez del dia se vieron varias canoas llenas de Indios que puestos & una distancia proporcionada, parece querian cxaminar nuestros movimientos, manifestando algun temor, o recelo de 11e- garse a nosotros; pero al cavo de varias senas qe les hicimos para que se acercasen, lo hizo vna qe conducia a vn Titorea, hombre de valor y de fortuna que por rnuerte del padre de Begiatua Eri o rey actual de la milad de la isla que mira a la parte del Sur casô con la viuda reyna madré. Luego que estuvo a bordo Ioresevi con todo el agrado, y carifio pocible , asegurandole mi amistad con la exprecion de tayo maytay, que en su lengua significa , buen amigo , y algunas dadivas, que aunque de poco valor, fueron para él de muclio aprecio. A este exemplo, y por instancias suyas vinieron tanta muititud de canoas que en poco tiempo semé llenô el paquebot de Indios quienes ma- nifestando la mayor confianza permanecieron a bordo hasta qe puesto el sol se retiraron a tierra. Mientras io estaba entretenido con ellos, despaché en el bote a mi segundo piloto D. Domingo Zeleta, al Guardian Josef Gallardo, y cinco hombres mas, con las precauciones, y armas necesarias pa- raque reconociesen el puerto en que habia fondeado mi coman- dante el viage anterior, lo que hera facil respecto que el guardian se habia hallado en dicha fragata en aquel tiempo, y examinasen si esta habia llegado y fondeado en él, o en otro; pero habiendo buelto, digeronque no habian dado con el puerto, y que no solo no estaba fondeada , pero ni aun la habian visto por la costa de la islas ( 83 ) loque me afligio bastante pues podia temerse le hubiese sucedidu alguna desgracia en las islns que nuevamente descubrimos, por ser mui peligrosas. Toda la noche nos mantuvimos dando bordos, y habiendo amanecido el dia onze immediato a tierra a la mesma hora rodearon el paquebot vna infînidad dt canoas llenas de Indios : vnos arras- trados de la novedad , y otros del interéz, conduciendo mantas, petates , platanos, cocos, y otros frutos para cambiar por bacbas, cucbillos, camisas y otras cosas de las nuestras qe estiman mucho. Entre ellos bino tambien ïitorea, quien despues de haberlc hecho nuebamente algunos obsequios me instô mucho pasase a tierra a ver el puerto de Fatutira : en efecto hicelo asi , llebando para mi custo- dia ami guardian y suficiente gente armada, conduciendo tambien a vn Utay Indio de los principales de la isla, quien ténia tanto hor- ror a las armas de fuego, que viendo las chispas del eslabon de vn marinero quiso arrojarse al agua, lo que bubiera executado a no haberle detenido. Luego que saltamos en tierra nos cercaron mas de mil aimas, recibiendonos con mucho carino y alegria. Titorea, y Vtay nos llebaron a sus casas en donde nos obsequiaron con cocos de agua, platanos que repartieron entre la gente de mar, y algunas mantas que nos dieron al guardian y a mi. En este intermedio, cayô un aguacero con mucho viento, y luego que escampo me retire a mi bordo satisfecho del carino y sinceridad de los Indios , y de que no liera aquel el puerto en que el Aguila habia estado fondeada el viage antécédente. Luego que estuve a bordo déterminé el reconocer la parte méri- dional de la isla sin embargo de ser el viento contrario del Esnor- deste al Essueste con el un de buscar el puerto de Fallarapu en que habia estado fondeada la fragata el viage anterior, en q° me entre- tuve hasta el dia i/i, sufriendo en este intermedio muchos agua- ceros y rafagas de viento desde el Nordeste al Este. Luego que estuve sobre el estremo méridional de la isla nos cer- caron de alguna distancia diez y seis canoas de pescadores , pero (84) no qnicieron acercarse por mas que los llamabamos; de lo que inferi, que los havhantes de esta parte méridional son mas rezelosos que los de la oriental. El mismo dia i!\ a las 6 de la tarde al rendir el bordo cerca de tierra con e! fin de salir para à fuera, calmô enteramente el viento . y aunque hize toda diligencia para conseguirlo no me lo permitia la corriente , que tiraba mucho azia la isla, tanto que a las dos y média de la manana siguiente, sin embargo de ser la nocbe mui obscura behiamos a mui corta distancia la rebentazon del mar en los arrecifes, que circundan esta isla. Viendome en este conflicto lieclié el bote y lancha al agua para salir de él a remolgue, pero aunque es. tabamos en calma , la gruesa mar del Este , nodaba lugar a que pu- diesen arrancar estas embarcaciones al paquebot. En medio de este aprieto, fue Dios servido embiarnos vna tempestad espantosa de agua^ truenos y relampagos, conducida de vn corto viento por el Oeste , que duro dos horas con elque pude salirpara a fuera , y amanecer dos lé- guas distante de tierra. A la seis y média de la manana del dia i 5 despaché en el bote a mi segundo piloto en solicitud del puerto de Fallarapu con orden de que lo sondase, y reconociese el mejor fondeadeto poniendose des- pues en su voca con vna bandera en alto paraque me sirviese de ba- liza a fin de entrai- en dicho puerto. El motivo que mu obligô a esta déterminacion fue, el que el ga- nado que ténia a bordo de cuenta de S. M. se iba muriendo , y ani- quilando por instantes y parecia conbeniente hecharlo en tierra, ha- ciendo vn cerco de estacas para encerrarlo de nocbe corao tainbien vna cbosa en que pudiesen guarecerse vna dozena de hombres ar- mados que lo pastoreasen y guardasen ; pues de este modo se re- pondrian dicbos animales , y se lograria el fin del Exmo Siïor Vir- rey de poblar de cllos la isla, lo que no dudaba llebarian a bien tanto S. Exs como mi comandante; pero a las 9 del dia, tuve el gusto de verlo, con lo que sali del sobre salto en que me baliaba por su tardanza, mqcho mas despues que por las reciprocas senas ( 85 ) dereconocimientonos climos a conocer. A la misma liora largo ban- dera mi bote en la boca del pnerto de Tallarapu, para que siguiendolo entrase en el; pero habiërïîdo visto la fragala le hize sefia para que se bolviese a bordo. Poco despues passô el bote de mi comandante para tierra, y de su orden semé dijo que metiese dentro las embarcaciones menores , y me incorporase : executelo asi; y habiendome Uemado a la voz y mandado que pasase a su bordo , lo bizo donde despues de aquel regosijo gênerai en todos por habernos encontrado sinque ni vna, ni otra embarcacion hu- biese padecido cl mas levé detrimento; me diô la orden de que procurase mantenerme cerca de él, interin se reconocia el puerto mas conmodo para las embarcaeiones; a cuyo fin habia despachado su bote esamafiana, y hubiese tiempo proporcionado para entrai- en él; assi mismo me diô porescrito un bando dirigido albuen trato, y correspondencia con los Indios, prolnbiendo al mismo tiempo los desordenes que pudieran cometer los individuos del paquebot con las mugeres, el que hize leer y fijar en el palo mayor luego que regrese a mi bordo. Desde el dia i6al 27 de noviembre expérimentâmes los vientos muibariables, soplando por lo gênerai porla parte del Norte, los que nos beran contrarios para llegar a la voca del puerto, en que de- biamos dar fondo; en cuyo intermedio cayeron muebos aguaceros fuertes, y sufrimos muchas fugadas de viento, que nos obligaban a arrizar las gavias: tambien reconocimos algunos escarceos de corriente que nos arrojaban azia el Sur; vno de estos dias pude observai' con prolijidad y exactitud la lntitud en qe esta situada la punta méridional de dicha isla ; pues hallandome ensu mesmo paralelo a tiempo de la observacion me halle en 17 g" 59 m' de lalitud. Habiendo amanecido el dia 27 , a barlovento del puerto con el cielo claro, y poco viento por el Norueste cuarta al Norte, a las diez y média de la manana, me hizo sefia' cl comandante paraque me pre. parase a dar fondo, (loque va ténia heiho de ante mano) despa- 1 1 ( 86 ) chando su bote al mismo liempo, paraque poniendosc en la boca del puerto sirviese de balisa la q* fuiinos siguieiulo basta el surgidero en donde fondée a las très y média de la tarde, despues que la fra- gata, en el puerto de l'ambra, a quien sele puso el nombre de las SS°" Cruz. Aunque el puerto tiene suficienle extcncion para quatro 6 seis embarcaciones en realidad solo tiene algun abrigo para vaa pcqueûa; porque siendo la boca qe forman los arrecifes de una y otra pacte casi tan ancba como el puerto, estan expuestas à los vientos de Nordeste,Norte,y Norueste que entrando porella cou mucba fuer- za levantan mai' mui gruesa, especialmcnte en las inmediaciones del plenilunio, en cuyo tiempo.se expérimentai! continuas tcmpestades de viento y agua, accompanadas de espantosos truenos y relampa- gos; no teniendoen laies casos, (como dicen losmarineros)masabri- go que el de la boya, por lo que es necesario llebar bucnas amarras y anclas : con el seguro que estas agarran muebo en el fondo, por la. buena calidad de él; siendo. preciso en semejantes casos tendcr vna ancla o dos mas, por la proa para la mayor seguridad, pues de nada sirve tenerlas a bordo, por prontas que estén porque en caso de faltar, las que travajan al Norte daria la embarcacion en tierra antes que bicieran presa las que nuevamente se dejasen caber al fondo. Detras de la punta del arrecife que forma el estremo de la boca del puerto de la partedel Este es, donde estuvo fondeadoel paquebot, y en donde esta la mar en alguna tranquilidad, a causa del arrecife que tiene por delante; pero la ininediacion de los vajos que hay desde el Norte h" el Sur por el Este no dan mas campo q' para vna embarcacion peqiiena. El ancla del norte debe caber inmediatamente a la punta de dicbo arrecife en nueve adiez brazas de agua, y la del Sur azia la qnebrada mclinandose vn poco para la parte del Oeste de ella, en donde se ballarân cinco brazas; siendo el fondo en vno y otro parage de luipa y arena, bevitando con estas marcas los rosaderos que desde (87 ) en frente de dieba quebrada corren para la parte del Este, en cuyo parage teniendo fuera poco menos de média amarra en la del Norte, y mas de dos tercios en la del Sur, se halla el cuerpo del barco en baja mar en siele brazas, y en siete y média en marea Mena. Luego que se dé fondo se procurara amarrar el barco por vna mano, y arrear masteleros y vergas por otra, desembergar las vêlas, y despasar los cavos de labor, que menos falta bagan porque es nmcbo lo que lluebe y se pudren. Este puerto tiene un rio de agua mui delicada en lo interior de la quebrada; per.o en la boca por donde desagua es malaa causa de introducirsele la del mar: sin embargo al Oeste del surgidero, a distancia como de vna milla bay una calera, y poblacion de Indios a donde se encuentra en abundancia vna a^ua mui tsquicita, que por vaiios arroyuelos vaja de los cerros hasta la distancia de seis a oebo pasos del mar, a donde se résume en la arena. Por estarazon, y la de no baber marejada en este parage en que pudieran correr riesgo las lanebas, a causa de los arrecifes que tiene en frente, en donde quebrando su fuerza la mar de afuera, déjà en se- renidad la de adentro; ofrese vna grau facilidad para llenar la ba- sigeria : a que se agrega poderlo bacer a un tiempo muebas lanchas por ser la caleta aneba, lasque pueden aproximarsede quatro acinco varas de tierra porque bay bastante fondo en la orilla. En quanto a la lefia para el gasto soy de parecer que se traiga de Lima para todo el viage porque la que mas pronta hay es la del arbol del pan que los Indios llaman Vrù, especie de iguera, que ademas de embarcarse humeda, no hace brasa au:i estando seca y se quema como paja, a que se agrega que consistiendo en su fruto el principal sustento de aquellos naturales reusan muebo el que se les corte un arbol, y solo se consigne a fuerza de interez:lo mesmo sucede con otras muebas especies de arboles que seencuentran en las orillas del mar, donde bavitan los Indios, que siendo todos fofos, inutiles para el fuego, todos son utiles para ellos, pues vnos 1 1. ( 88 ) les subministran las feulas para su alimento, y otros las cortesas para susbestuarios. No hay duda que en las montanas interiores hay algunas made- ras buenas pero dificûltosas de conducir a la playa assi por la asperesa del terreno , corao por la distancia , y solo se pudiera con- seguir a Costa de mucho tiempo y de estropear la gen>e por falta de carruages. El puerto de Fatutira sogun mi calculo y derrota esta situado en 17 g» 45 m« de latitud y en 228 gs 56 m» de longitud. El dia si- guiente d nuestra llegada ael, de orden del commandante llebé mi diario a don Juan Oterver primer piloto de la fragata; y habiendo becho el cotejo de diarios de vna y otra embarcacion se hallo vna diferencia de 3 grados y minutos al Oeste de modo que assi esta isla como todas las deir.as vistas hasta enfonces las balle yo mas occidentales, que los pilotos de la fragata. Esta diferen- cia se atribuyo a la que tenian los medios minutos de que uho's y otros nos servimos para la corrcdera; pero en realidad a pesar de la teorica no puede alterar cosa sencible esta diferencia, aunque sea de vno> à dos segundos, por que consiguiendose rara vez, en la navegacion , que vna embarcacion ande igual- mente en los intervalos que médian a los tiempos en que se hecha la corredera; esta solo sirve para que el piloto forme una prudente congetura de lo que la embarcacion anda; siendo cierto que si apuntase en su diario el camino que este instrumento demuestra saldria por lo comun berrado el calculo, por la mueba diferencia que segun el mas 6 menos viento, 11 otros accidentes experimen- tamos en el andar de un instante â otro, por lo que en ocaciones se aumen'a, o se disminuye al tiempo de la congetura; que de esto se hace, y assi creo fuese procedida de algun otro motivo, nuestra diferencia. Lo cierto es que babiendo consultado un cuarteroncito que de esta isla y otras adyacentes suyas se encuentra en el viage de Bougeinville, quien en ella, hizo repetidas obserbaciones as- tronomicas de longitud solo halle a5 m" mas al Oeste por mi punto ( 89 ) el puesto de Fatutira, que lo que en dicho cuai teron se halla, y que al regrcso al Callao y recalada en la isla de fuera de Juan Fernandez solo tuve [\ m8 de diferencia, y mi segundo piloto 7, lo que prueba no Laber concistido en el medio minuto; pues en tal caso, no fuera tan coda la diferencia de mi longitud con la observacion hecha astronomicamenle por Bougeinville sino de setenta à ochenta léguas, segun al tiempo del cotejo se halle teoricamente por la distancia navegada, y la diferencia de dos segundos que mi medio minuto ténia de mas que aquel de que se sirvieron en la fragata; s'm embargo no puedo omitir que mi medio minuto, y el que llebaron en la fragata se examinaron antes de salir a la expe- dicion , y ambos duraban 28 segundos, que es lo que cor- responde a l\i piez ingleses (inedida de que usamos los Espanoles) por milla; pero habiendo buelto à Lima examiné mi medio minuto con un pendido de segundos mui exacto, y ténia 29, de que se infiere que el medio minuto de la fragata se acortô un segundo y el mio se alargo otro, y de aqui biene la diferencia de 2 se- gundos que tubieron en Otahiti. Las arenas de que estaban com- puestos los dos medios minutos heran de calidades diferentes. En cuerpos de distintas especies o malerias causan distintas alteraciones el calor, el frio, la humedad , ysequedad; a lo que contribuye mucho la mas o menos prolixidad en tomar las precauciones necesarias para preservarlos de estas mismas alteraciones; cuya demoslracion es mas propria de vn fisico que de un piloto. Pero siendo esto indubitable , qualquiera se persuadira a la poca confianza que deve hacer vn piloto delinstrumento de la corredera, mucho inas si se considéra los defectos aque esta expuesto este instrumento assi por la inconstancia de las dimenciones del cordel, las que diariamente se hallan alteradas, y es necessario corregirlas a menudo (lo que se practica mui poco) como por la dificultad de vsar exactamente de el, porque siendo preciso que el estremo del cordel que va à fuera se halle en vna situacion constante para poder medir elcamino que hace laembarcacion, nada hay mas (90) inconstante que esta situacion, concistiendo su firmeza en una tablita guarnecida de un poco de plomo, a que llaman barquilla; el que solo contribuye a que se sumerja berticalmente, en la que se expérimenta que si biene la m;ir de popa, se venga con ella, y demuestre el cordel menos camino que el que realmente anda el navio: por el contrario si va de proa liace que saïga mas cordel y que demuestre andar mas, de lo que se anda. Aesto se agrega el esftierzo que el viento, la pezadés de la mano de quien liace la operacion, y el proprio peso del cordel, bacen contra la barquilla, y ultimamente la corriente que todos son unos enemigos muy poderosos contra su constante estavilidad. Todo lo dicho sobre el instrumento de la corredera no se reduce a otra cosa que lia hacer manifiesto cl que su vso solo sirve a dar al piloto algun genero de principio para que baliendose de la pruden- cia, pueda congeturar lo que su embarcacion a caininado en cada singladura, y que importa poco el que el medio minuto sea un poco corto 6 largo; de lo que podrâ inferirse que no pendiô la diferencia de longitud que hallamos al tiempo del cotejo de diarios de la que tubieron los medios minutos sino de otra u oti as causas. La isla de Otaliiti tendra de treinta, a quarenta léguas de circun- ferencia en figura de un numéro ocho toda rodeada de arrecifes. La tierra es alta , mui quebrada y poblada de arboledas, mui fertil de pastos; par lo que puedeu criarse eu ella toda especie de anima- les en abnndancia ; no siendo menos al propocito para toda especie de semillas, à no baber una prodigiosa mucliedumbre de ratas, que tal vez destruirian las semenleras. Sin embargo dando fuego a los pastos quando estan secos pudieran aniquilarse mucbas y desterrar las demas a los montes, como lo bacen en otras partes; ayudando a esto con abundancia de gatos qe bacen vna mortandad borrible, como se vio con los que llebarou los p idées missioneros. Sobre los peimeeos pobladores de esta isla bablan con baiiedad loslndios, vnos dicen que fueron Hoilore , con su muger llamada ( 91 ) Teijto , y un hijo de ambosnombrado Teijiotuà. Oaiba , y su muger Tctuaearo, cou Fbmàtajïapo , hijo de arribos. Oaei-ijio, y su muger Tetaaura ; los que babiendose émbarcâd'O en vna canoa, y salido de la isia de Oriayatea para otra inmediata experimentaron un viento fuerte por el Oeste que les obligé a darle la popa, y corriendo in- voluntariamente para el Este descubrieron a Otahiti; lograron en- trai' en vno de sus puertos, y no viendo gente alguna, y habicn- do examinado el terreno ballaron ser mui ferlil, y abundante de todo lo que necesitaban para la vida humana, por lo que determi- naron quedarse en ella, pues ofrecia mas extencion, y riquëza que la que tenian en su patria. Otros dicen que es cierlo que salieron varias perzonas de ambos sexsos de Oriayatea para otra isla inmediata en una canoa, y que padecieron el temporal que se dijo arriva, y habiendo descubierto la isla de Otahiti, procnraron salvarse en ella; pero cerca de tierra zazobrô la embarcacion y fueron comidos de los taorones la mayor parte de los que iban en ella, salbandose solo Oirîmiro, y su mu- ger Oavagi, los que viendose sïrî embarcacion para regresar a su palria, y en vu pais fertil determinaron pasar alli el resto de su vida, yagregan la fabula, de que estos tubieron despues dos hijas que quedaron huerfanas, y solas en la isla por muerte de sus padres y que quando estubieron en estado de vsar de matrimonio, dos hombres naturales de Oriayatea nombrados laniuri , y Ojannitea fueron arrebatados por sus Dioses, que tomaron la figura de dos pajaros grandes, y sobre sus espaldas, los condugeron por el aire â Olabiti para casarlos con las doncellas , de cuyos matrimonios, y de algunas otras famillas que con el tiempo teniendo ya noticia de Otahiti, fueron de Oriayatea y otras islas descieude el crecido numéro de habitantes que hoy la pueblan. Sea como fuere todos conbienen q>ie los primeras pobladores de ella , vinieron de la parte de Oeste, pues Oriayatea como se verâ en su lugar esta qnarenta y cinco léguas al Occidente de Otahiti : de donde se puede inferir q' assi los havitantes de esta isla como los que pueblan sus adyacentes, ( 92 ) y aun otras que estan mas al Sur y mas al Este descicnden del Asia; pues no puilicndose dudar segun las relaciones de varios via- «erosdclas muchas islas que hayen esta mardel Sur, desdela Iudia Oriental liasta la America, ya por la parte de la nueva Guinea y nueva Zelandia, ya por las islas Molucas, y Mariannas , y otras muchas que no se han deseubiei to todavia; es muy natural se hayan pasado de vnas en otras del Occide?.te para el Oriente; y aunque las islas de los Galapagos, y las de Gallegos que son las mas inmediatas a la America pueden formai' un cordon de ellas no desçubierto, y que se dé la mano con estas otras de que hablo; sin embargo se me bace dificultoso el crer que desciendan de esta America los naturales de Otaliiti. Lo primero porque distando de el continente, y cavo de S" Lorenzo la isla mas inmediata de los Galapagos ciento cincuenta léguas segun la carta francesa corregida el ano de 1756, no se les conociô al tiempo de la conquista a los Indios Americanos, embar- caciones capaces de hacer vna travesia tan larga; y lo segundo por que estos son generalmente lampinos, y los de Otahiti y demas ►islas que bemos visto son cerrados de barba y la vsan larga al modo de los Asiaticos : sobre todo cada vno barâ en este as asunto el juicio que quiciere; pero mi parecer es este Los naturales de esta isla, como los de todas las inmediatas, son corpulentos por lo gênerai , y bien formados; en el color y cabello hay mucha bariedad; vnos parecen zambos, otros Indios, otros mu- latos, otros cuarteiones, y otros mas blancos. Conel pelosucede lo mismo, pues en vnos es mui crespo, en otros menos, y en los mas liso. Ay algunos mui rubios, y de ojos azules; por lo comun tienen buenas cai'as, y fueran mejores sino fuera général en todos el ser fiâtes; este defecto acompanado con la natural viveza de q' Dios los ha dotado los hace mui agraciados. Son mui alegres, ligeros, y fuertes : nadan como pezes, no sirviendoles de embarazo vna dis- tancia de dos a très léguas para que lleguen con descanso a tierra. Las mugeres son cortas en numéro respecto de los hombres; pero por lo gênerai son altas, de bellos cuerpos, y que no tienen ( 93 ) que ernbidiaren hermosura a las de otros paises. Son mui carinosas, y demi atractivo grande , y aunque hay entre ellas algunas rameras disolutas, como en todas partes, las que no son de esta clase, son modestas en su bestuario, semblante y trato. Los bombres son peresosos, y poco afectos al travajo; es verdad que sin él, les subministra el terreno todo lo necessario para su subcistencia. Por el contrario las mugeres son trabajadoras; ellas ayudan a los hombres en el cultivo de laies quales plantas que siem- bran : ocupando el resto del liempo en hacer mantasy otras telas del- gadas de cortezas dearboles, que es travajo recio : en bacer esteras; de las que bacen algunas suniarnente finas, todas de paja, y de cor- tezas dearboles; trabajan tambien ceiïidores, ponchos, y otras co- sas, sin que de este trabajo, se eseptnen las de principal gerarquia; solo estan relevadas por ley, de cosinar para los hombres, ni cosa que estos hayan cosinado comen ellas, porque cren les resuite un grave dano. Tambien les es prohivulo a las mugeres el corner delante de los hombres, sea el marido , el liijo , el pariente o el estrano que esté precente, porque contempla» al hombre de vna dignidad su- perior a la suya , y tienen por desacato el corner delante de ellos. Los hijos no pueden corner no solo delante de sus padres, pero ni delante de sus tios y parientes, mayoresde edad porque lo tienen por ineverencia. Por lo comun los hijos solo viven con sus padres mientras son mui ninos; pero en siendo grandes, tanto los de un sexso como los de otro se separan , y viven cada vno de por si. Todos en gênerai son propensos al latrocinio, tanto entre ellos mismos como con los estrangeros : nosotros experimentamos mu* chosrobos, y pillamos algunos delincuentes, pero no obstante, no osabamos castigarlos, por.no exasperarlos, y antes si conciliarlos en nuestra amistad, afin de facilitar la consecucion de los fines de nuestro soberano. Este delito es castigado entre eljos con pena de muerte, amarrando a los delinquentes manos, y piez contra el pez- cueso en forma de vn obillo y unido a vna gi an piedra lo arrojan al mar. ia. f 94 ) No se les conoce mas religion que la idolatria, figurandose cada vtioasuantojo la deidad, odeidadesde su adoracion , pero cren que estas solo son vicibhs a los Epures, que son los sacerdotes de ellos. y que se ocultan a los mismos que las han elejido, y adoran; cada individuo tiene distintos Dioses : si navega tiene vno para el viento. otro para la mar, olro para la pezca, a quien el primer pez que cojen, le bechan vn pedacito al mar; otro para el stistento diario a quien antes de corner le separan una cosa corta de cada vianda, y la ponen sobre una ramadita que bay inmediata a cada maray, o templo, si esta cerca, o sobre el tetho de la casa si esta lejos. Quando alguno cahe enfermo acude el Epure , ô sacerdote que ademas de ser maestro de la ley, tambien es medico espiritual. Este ba al campo, trabe un pie de plantano pequeiio, y sentado al lado del enfermo resa 'varias oraciones con que ofrece el arbolito al Teatua, 6 Dios del enfermo, y ruega por su salud. Despues de lo quai se va; sin hacerle mas remedio que dejar alli el tallo de plantano. Los marayes 6 templos los hacen los Epures, y no otros, consis- tiendo su estructura en vna especie de anfiteatro , vnos mas eleva- dos q; otros, y un cerco formado todo de piedra labrada. En estos marayes, se ven varias piedras, labradas y clavadas ya en el suelo, ya en el anfiteatro; que sirven de respaldo quando se sientan en aquellos parages, los queconcurren a las ceremonias de su religion, y solo se sientan alli, el Epureel Eri, y su bermano; y aunque que- dan algunos bacios son de sus padres y abuelos difuntos, a donde nadie se puede sentar. Todos estos marayes, 6 templos son del rey, y ningun particular puede levantar ninguno. Inmediato a ellos tienen su bavitacion los Epures, como que esta a su cargo el cuidarlos, y no permiten que nadie entre en ellos, ni pasen por sus inmediacionps, aun de los mismos naturales; porque dicen qc si consintieran que alguno en- trase en los marayes, o se acercase a ellos, biene de noche elTupa- pau, y atormenta no solo a los difuntos, a quienes esta dedicado el maray, sino tambien, à los Epures, baciendoles mil dafios ; deqe in- ( 95 ) fieio tengan alguna idea, ô conocimiento de la inmortalidad del aima. Este Tupapau cien que es vna especie de espiritu maligno, que en figura de exalacion, 6 culebra de fuego , vaja por el aire a hacer- les dano, ya en las sementeras, arboles, y ya en la salud; que les mata los ninos, y a quien atribuyen las enfermedades y muertes, y que estos daiios los hace de noche; por cuya razon al ponerse el sol todos se recogen a sus habitaciones, de miedo que los maltrate si los hafla fuera de ellas. Quando muere algun perzonage grande como de la familia R\ 6 seilor de vazallos concurre el rey , y toda la grandeza, compuesta de la mesma familia, capitanes de partidos, y governadores ; cada uno le lleba al difunto vna manta nueva, y un pie peqneâo de plantano. Todos se forman en dos filas, y ban cammando en orden azia la casa del difunto, precedidos de dos mugeres parientas de él , que se di- ferencian de las demas en ir vestidas de vnos petatitos mui fi nos qe llaman ajuaras, sin manta ninguna por abrigo; mas que vna qe lleban en vna mano para resivir la sangre q° con vn diente se sacan de la caveza , picandose con él en sériai de senti- miento el que acompanan con varios lamentos. Luego que por su orden llega cada vno a donde esta el difunto le ponen a los piez la manta que Heba , y el pie de plantano lo pone delante de la viuda , que esta sentada cerca del difunto, y al mismo tiempo cada vno le dà el pesame. Despues que se retira la comitiva bael Epure con quatro mosos cargando el difunto, lo lleban almaïay, alli lo ofrece a sti Teatua, y despues de haber dicho varias oraciones, lo buelven a la casa en cuyas cercanias tienen ya dispuesta una especie de barbacoa, o tin- glado sobre quatro piez derecbos de un estado de alto, donde lo de- pocitan tapado con vnas mantas : alli lo dejan podrir hasîa qe que- dan solo los huezos. Sobre el paradero de estos huezos no pude ave- riguar lo cierto, porque unos dicen que los queman si tienen pa- rientes, otrosquelos entierran si no los tienen : lo cierto es, que a 12. ( 96 ) esepcion de tal quai calavera que vî , en vn maray , no lie visto otros huezos; lo que vnicamente guardan como reliquia, los parientes, ô hijos, es parte del cavello del difunto. El matrimonio de estos naturales consiste solamente en el reci- proco consentimiento de ambos consortes, y si tienen padres deben tambien concurrir cou el suyo. Este matrimonio es indisoluble en teniendo bijos ; pero no teniendolos, se nombran solteros,y pue- den separarse cuando gustaren, y contraer nuevo matrimonio con otra perzona. No les es licito a los hombres tener mas de vna muger , ni a esta mas de un bombre. Este es vn principio grande para la facilidad de la introducion delà religion catholica; pues no se puede dudar que el quitar a los infieles la pluralidad de mugeres ha sido el mayor es- torvo para su consecusion; corro se puede ver en los progresos que en las Indias Orientales, en las Occidentales, y otras partes han hecho los misioneros Apostolcos. El adulterio es un delito abominable en las mugeres el que se cen- sura mucho entre ellos; pero no tiene mas castigo la muger adul- téra, que el que su marido quiere darle; solo en caso de parir de résultas del adulterio, lo paga la inocente criatura, aquien inmedia- tamente quitanla vida; suciedendo lo mismo con los hijos naturales; por lo que puede decirse que todos los havitantes de aqtfella isla , son hijos lexitimos. Tambien conocen la gravedad del insesto, por lo que no pueden casarse los parientes vnos con otros. Hacen frecuentes platicas los Epures, 6 sacerdotcs, ya del dia, ya de nocheen casa del Eri, y en las de los particulares ; pero no se viô, que concurriese a ellas todo el pueblo, sino los de la familia del duefio de la casa, y algunos otros. No se pudo averiguar con certeza a que se dirigian estas platicas; pero se infiere sea , al fin de con- serbar la tradicion de sus ritos, de los hechosclesus reyes antepasa- dos, y precentes, pues los nombran mui amenudo; a reprehender las tallas contra sus Dioses, y soberanos. Los Eries, o reyes son absolutos senores de vidas y haciendas: ( 97 ) pues no tiene posa el vazallo que no se la dé al rey quando la pide, y assi se viô , que para celebrar , y obsequiar ;i algunos Eries que de otras islas, pasaron a vicitar â Begiatua durante nuestra demora, imbiaba este a sus mensageros a que, por las casas de sus vazallos recogiesen cantitad de mantas, Pargtiayes (que es una tela blanca, y delgada, parecida a la mncelina, hecha de corteza de arbol.) esteras, zerdos, gallinas, y toda especie de viveres; consistiendo en esto todos los tributos que pagan al rey , !os que no tienen tasa ; pues los pide en la cantidad, y tiempo que se le antoja. A mas del latrocinio que como se dijo arriva castigan con pena de muerte, castigan con la misma, otros delitos graves de- gollando a los reos, y sacandoles los ojos; los que presentan al rey por mano de vu capitan, para que se los coma; quien solo bace la ceremonia de acercar los labios, y biego los arrojan : mante- niendose el rey, durante la execucion del castigo, en hombros de los mas grandes de su reyno. Tambien castigan con destierro algunos dilitos para lo que tie- nen destinadas algunas islas de sus dominios, como lo es la de Maitû, oS" Cbristoval,sujeta a la dominacion de Begiatua Eri de la mitad de la isla de Amat azia la parte del Sueste. Para substanciar las causas de los reos, no hay mas tribunal, ni mas juez que el Eri, y por su ausencia vn governador gênerai del reyno, cuyo empleo cerca de Begiatua, lo obtiene vn Tahaytoa. En los mismos terminos esta entablado el govierno del otro reyno, que esta a la parte del Norueste cuyo Eri se llama Olû, el que solo se distingue de Begiatua en algunas ceremonias que mani- fiestan ser vn soberano de mas poder, y de mas alta gerarquia , como son el corner por mano agena, cuando corne entre los suyos; pero no cuando corne entre otros : en que no puede entrar en casa alguna, ni aun en la de sus padres porque cren que inme- diatamente se caherian y cojerian debajo a quantos las havitan. Distinguense tambien en otras ceremonias tan ridiculas como esta , que omito. ( 98 ) El En Otû tiene de alto siete piez o très coclos y medio de nues- tros astilleros , menos pulgada y média; mai fornido, bien en- pernado, y proporcionado en todo su cuerpo , pero algo tosco de cara. Guarda buena armonia con Begiatua ; sin embargo de que anteriormente tubieron su guerra : durante cl tiempo de nuestra demora en el puerto de la Ss°" Cruz de Fatutira, se mantuvo alli de huesped , con sus padres , bermanos y demas familia; la que vivia en distintas casas, que le subministrô Begiatua , y aun le diô tierras p' que fabricase casa propria para avitar, quando gustase pasar avicitar a los padres misioneros. En caso de algun rebelion movidos por los vazallos de algunos de ellos se ayudan mutuamentecon su gente para sugetar la cedicion : de lo que fui testigo ocular ; pues habiendo desterrado Begiatua a lo interior de la montaûa a los vazallos de un partido suyo inme- diato à Fatutira por&jue no le dieron el tributo que les habia pe- dido , se amotinaron, y arrastraron, tambien asi los havitantes de lo interior de la quebrada del puerto, quienes en sus consultas re- solvieron quirar la vida â su Eri , para darle la potestad a otro. Prontos los conjurados p* marchar contra su soberano, llego ;î noticia de este el intento de aquellos, y sin la menor dilacion par- tieron los dos Eries Otû y Begiatua con toda su familia, y gente que pudieron recoger de pronto, armados solo de palos, y piedias : salieron al encuentro los rebeldes, bizose la seiîa de acometer, con una especie de tambor; diose la batalla, en un pedregal de bastante extencion que hace el rio a la entrada de la quebrada de Fatutira, la que durô poco, quedando el campo por los reaies; quienes pegaron fuego inmedintamente a las casas de los rebeldes, trayen- dose para el puerto parte de los techos, ménages, y otros vienes, como despojos, y senales del triunfo ; quedando muertos en el campo dos, de las cavezas principales de la conjuracion, y rniii es- tropeados los demas, con lo que qnedaron escarmentados y tetne- rosos : mucho mas quando vieron qiie a pedimento de Begiatui kaltaron e,n tierra de orden del Comandante la inayor parte de la . ( 99 ) tropa de la fragata, vajo las ordenes de Dn Nicolas de Toledo, Al- ferez de fragata , quienes en inteligencia de los Indios, y aun de los mismos Begiatua y tOtû , iban a sostener a los reaies ; pero en rea- lidad no fueron a otra cosa que al reparo de nuestra gente , ocupada en la fabrica de la casa de los padres misioneros. No dejamos de celebrar el ver aun hermano de Otù, llamado Inoy , muchacbo como de diez y ocbo aiïos y de bella presencia; quien habiendo conseguido un vniforme de marina viejo , se lo puso para marchai- al campo de batalla , no sirviendole de emba- razo para correr con ligereza. Losnaturales de esta isla en caso de guerra, todos son soldados; menos las mugeres, y los varones impedidos por mui poca, ô de- maciada edad. Sus armas son ondas , y palos, que manejan con suma destreza , especialmente la vltima;con la qe se defienden de vna espada, tin que por diestro que sea el que la maneja pueda herirlo : hablo por experiencia que bize con Titorea padrasto de Begiatua y un individuo del paquebot bastantemente diestro en el manejo de la espada espaiïola. Usa n de fléchas con sus arcos que la arrojan con vna pujanza increible; pues dirigiendolas por una elevacion tan grande que casi tan perpendiculares azia el bertice , sin embargo van a caher a mas de dos alcances de fucil, de donde se podrâ inferir a que altura subirân; siendo cierto que de mas de cincuenta flecbas que vi arrojar, a distintos Indios , una manana en que la admosfera se precentô mui limpia, por mas cuidado que puse no consegui ver el fin dtl adsenso, y principio del descenso de una; porque se confundian, y perdian de vista en el aire. Despues de todo solo se sirven de ellas para divercion, a la q1 solo concurren los capita- nes de partidos, y otros perzonages, quienes, vno tras otro suben a vna especse de teatro hecbo de piedras de donde a competencia ban a probar, quai es el que se exede en pujanza, y en dirigirla al parage que se sena'.a ; para lo que ponen a distintos trechos sobre ( ioo ) los arboles y palmas mas elevadas, varios nmchachos, que obser- bando la cahida de la flécha avisan del acierto, o yen o del tiro. La misma manana que vi esta funcion, hirio iina flécha a un nino pa- sandole de alto avajo la pantorilla; quien a mas de dos alcances de fucil se divertia con otros de su edad. No pongo duda en que no se sirban de esta arma en la guerra porque noté, que al despedir la flécha largaban de las manos el arco, porque de lo contrario al bolver la cuerda del arco a su sitio lescortaria la mano con que lo agarran, y porque les séria dificul- toso con el tropel de la gente recuperarlo. En esta funcion o divercion noté que no encendieron fuego en casa alguna hasta pasado algun tiempo de su conclucion ; lo que supe por \arios de los nuestros, que no hallandolo para encender sus cigarros, averiguarron por medio del interprète ser prohivido en aquel caso. Tienen tambien sus ensayos de guerra como se vi<5 un dia, que habiendo llegado mas de 200 canoas cargadas de los viveres que el Eri Otù habia pedido a sus vazallos , porque conocio que escasea- ban en el reyno de Begiatua en donde estaba de huesped con toda su familia, y muchos criados. Despues de desembarcar lo mas prin- cipal de ellos, dejaron algun resto en las canoas para dar merito al ensayo, 6 exercicio de guerra. Este se redujo a un pillage de este resto pretendido por los vazallos de Begiatua, y defendido por los de Otù, en que se dieron mui buenos palos, y trompadas; de donde résulta , que aquel fue mas valiente , que sacô mayor presa. En verdad que nos causo vastante cuidado este alboroto, cuyo motivo ignorabamos, particularmente a mi que ténia al guardianj y la niayor parte de la tripulacion en tierra , ocupada en la fabrica de la casa de los padres misioneros. y otros asuntos por lo que con bénia que pedi a mi comandante d. Domingo Bonechea, fui a tierra con el resto de mi gente armada , ocultando al mesmo tiempo las armas por 110 atemorizarlos antes de imponerme en la causa del ( ioi ) alboroto; pero inmediatamente que llegué a la playa encontre ai guardian, quien me impuso en que hera el ensayo de guerra re- ferido. Sin embargo , no dejé de obiar vna desgracia que pudo haber sucedido con vn marinero mio que habiendo sido torpe con vna muger, a quien despues de haber ledado el interez que le habia ofrecido, conseguido ya su gusto se lo bolviô a quitar, de que ré- sulté que los parientes de ella noticiosos de la infamia , quicieron matarlo; pero los sosegue con satisfacerlos dandole vn canon al ma- rinero, y haciendoque este pagase aquello en q" habia contratado su torpeza. Los capitanes, y cavesas principales de! exercito quando salen a batalla lleban sus divisas de las quales vi très especies. Vna es un genero de média gola formada de vantas como de minbre, cubierta de plumas, y adornada mui primorosamentede dientes de tauron, y conchas de nacar, la que es propria de los capitanes. La segunda, es vna especie de coroza de vara y cuarta , 6 vara y média de alto con vna especie de falda que da sombra a la cara , garnecida del mismo modo que las médias golas, las que se ponen en la caveza los ofi- ziales de mayor grado. La terzera es vna especie de corona formada de trensas y otros tejidos, de los filamentos de la cascara del coco, travajada con mucho arte, y delicadeza , las que solo creo son pro- prias del soberano , o de quien représenta su perzona en la guerra, pues no vi otra que la q° ténia Titorea, padrasto de Bcgiatua, quien assi por esto, como por su valor, y la corta edad de su entenado puede inferirse sea el gênerai en taies casos en auseucia de su so- berano. Los motivos principales que segun pude averiguar mueben à aquellos insulares, y a otros a la guerra son, o por robar mugeres de que todas las islas parece escasean como en esta, ô por robar viveres; pues quando vna isla no produce lo necesario para man- tener sus habitantes, estosban a otra a bnscarlos a costa de su vida. Los viveres que se pueden sacar de esta isla son plantanos, que algunos de ellos duran de 5o a 60 dias, como yo lo he experimen- i3 ( '02 ) tatlo. De esta fruta he contado hasta veinte y seis especies, vnos mas sabrosos que otros; entre ellos hay vnos cuya carne es mui amarilla , y de un gusto nuii desabrido; pero mui sabroso para aquellos naturales,y que tienen la partieularidad de comunicar su color a la orina : hay otros que parecen melones en su tamaiïo, pero de buen gusto. Los nombres con que los distinguen aquellos naturales son los sigtes : Orea , Hey, Taviriviri, Epapa, Apiri, Eju- rau, Eynerima , Eoa, Mapuapua, Etavara, Piabay, Piatoto, Cajuta, Caumarey, Aibao, Tacpua, Rereria, Pureciva , Poitia, Oatabata, Eparafatu, Tayoura, Turita , Piapia , Exeay, Parua. Puede hacerse provicion de puercos que aunque de casta mui pequefia son gordos y de buen gusto; pero es necesario matarlos en tierra, inmediatamente salarlos, y embarricarlos , porque no du- ran vivos en la mar. Dudo que en parte alguna del mundo se encuentre la variedad de pezes que en esta isla , ni de colores mas particulares , ni figuras mas estraiïas : tanto que si biniera vn pintor a retratarlos, pudiera formar un lienso que por particular fuera digno del gavinete de vn principe curioso. De los conocidos en Europa hay el salmonete, la morena, la anguila , el yanqueti , y el pulpo, todos de buen gusto. Hay abundancia de langostas , y cangrejos de estremada magnitud. Hay mucha variedad, y abundancia de caracoles primorosos; pero lo mas particular en los mariscos q" vi, son los mejillones, por su tamafïo ; pues habiendo yo medido vna de varias conchas do este marisco , qe comprô D" Tomas Gayangos, segundo capitan del Aguila , halle que que ténia de largo 17 pulgadas y 9 a 10 de ancho; siendo la concha mui fina y delgada. Tambien hay tortugas comu- nes y de carey , aunqe no en mucha abund" por lo que tal vez me- recen ser comida de los reyes, siendo pribado a los particulares, y aun a los parientes de las familias reaies el comerlas. Tambien hay abundancia de jerba que se embarca seca, y berde, como tambien troncos de plantanos para el sustento de los anima- les embarcados. ( '03 ) Hay bariedatl de frutas no conocidas en la Europa, ni America; entre ellas es la principal el oru, que produce el arbol del pan, el que asado es mui gustoso, y suave : no obstante no le excède en vna ni otra calidad a vna especie de castafia mayor que la de Europa y de distinta figura. Tambien hay vn genero de mansanas mui gustosas, qu no diferenciandose en lo exterior y el gusto de algunas de las de Espana , se distinguen en tener vna pepita re- donda del tamano de una habellana grande; pero de vna concis- tencia suave. Abunda tambien de vnos meloncitos del tamano de vna noez grande qc arrojan un ôlor y fragancia admirable; pero no se si los comen. No hay mucha variedad de flores y assi solo hay dos de algun apreeio; vna blanca parecida a la mosqueta en su figura y de vello olor. Otra colorada de agradable vista pero sin él; hay otra cuyo sumo mezcladocon la lèche que arroja vna fruta a modo de abella- na, produce un tinte incarnado mui subido con qe tiiïen sus mantas. Hay mucho, y buen gengibre médicinal, y otro amarillo con cuyo sumo tiiïen las mantas de este color. Toda la isla esta poblada de infinidad de palmas de coco, mui elevadas cuyostroncos tienen de treinta a quarenta varas de largo, sin el cogollo, y ramas, y que por su variedad producen distinlas especies de cocos llenos de una agua, qe ademas de ser mui delgada, y de bello gusto, es mui fresca, y saludable de que résulta que aquellos naturales no los dejan madurar; en realidad digo, que esta fruta réfrigéré y repusô mucho a nuestra gente, a lo que atribuyo, qe no hayan padecido enfermedades de conse- quencia. Los naturales de esta isla hacen cémenteras de varias raices que les sirven de sustento como son el taro , q" es vna especie de flame, o de la achira de Lima; pero mui grande, el que a falta del vrû, y aun todo el ano les sirve de pan despues de asado, y es vna de l3. ( 104) las especies de que hacen su provicion para los viages de vuas islas â otras. Siembran caraotes, de los quales hay dos o très especies, y vna de ellas se semeja en el gusto al Zapallo; pero las otras son mui buenas. Hay abundancia de pana dulce en estremo viciosa, y sin cultivo; pero ignoran el modo de sacar de ella la miel, y el asucar. Entre estas sementeras y las de vnos arbolitos de cuyas cortezas hacen algunas de sus telas para bestirse, se encuentra vna yerba mui semejante al berro , y que no le exede este en gusto y suavidad en ensalada; pero los Indios solo se sirven de ella para curarse la sarna é hinchazones labandose con el sumo mezclado con agua, y aplicando en la parte las hezes, que quedan de la ierba en forma de emplasto. El terreno a las orillas del mar es pedregoso y hay poca tierra de miajon por lo que se ven presisadosaquellos naturales a separar la piedra de la tierra, y formar con ella â mano sobre la superficie del terreno, vnos tableros de dos piez, y mas de alto, donde hacen sus almacigos , y cémenteras guarneciandolas por los costados con vnas zanjas que ademas de servir para que corra el exeso de agua llobediza, sirve tambien de linderos que dividen las pertenencias de cada individuel : sin embargo no falto q" internase mas que yo por laquebrada, y me asegurase haber visto tierra de buen miajon y propria para hacer ladrillos, y teja , y por consiguiente podran hacerse tapias, y adobes con ella. Con la del puerto hize la expe- riencia en dos otres tapias ; pero absolutamente no sirve para este destino; aunque hay mui buena piedra para murallas y demas edificios. En la quebrada del puerto de la Virgen que reconosi , en corn- pania de mi segundo piloto D" Domingo Zeleta practico del reyno de Guatemala, me hizo veer la abundancia que hay de la yerta q" produce el afiil, cuyo beneficio, y vtdidad ignoran los Indios. Aunque la isla se compone de serranias asperas, y las mas inace- sibles, todas estan pobladas de arboledas por lo que dudo baya mi- ( 105 ) nerales; pues estos por lo regular se encuentra en cerros aridos , y secos. La falta de cabalgadiiras , y lo fragoso del terreno , me im- pidieron hacer el examen que deseaba en este asnnto, y en el de reconocer lo que puede haber en lo interior de ella. Sobre la sucesion de los Eries , no pude averiguar lo cierto. Lo que si aseguro es de que estos no pueden ser casados, respecto qc ninguno de los dos que actualmente poseen la isla en sus pertinen- cias lo fou. Bejiatua antes de subir a esta dignidad dicen lo fue con Tautiti; pero q° antes de tomar la posesion del reyno la répudia, y dejo libre como que hoy esta casada con otro; y lo que sobre esto pude entender fue, pasar el dominio despues de muerto el Eri,al sobrino de mayor edad. Los Eries no tienen ningun distintivo exterior en sus perzonas, y solo los distingue el respetoso encojimiento con que al llegar, ma- nifiestan sus vazallos; pero en lo demas del manejo, y exercicio corporal son iguales. No vsan andar bestidos, aunque los tienen; y asi solo gastan los botnbres cubrir honestamente la sintura y entrepiernas con un lienso a modo de tohalla , que dandose dos o très bueltas lo sujetan con un medio laso de lo mismo; y las mu- geres de un cobijon con que las de major clase y recato se cubren desde la cavesa hasta los piez , y las comunes por debajo de los brazos hasta média pantorrilla. Sus habitaciones se reducen a un techo formado en figura de tijera, 6 cavalete levantado sobre piez derechos de madera de un estado de alto por los costados; los que por lo comun no tienen abrigo ninguno depared, quincha ni otra cosa , porque siendo casi inso- portable el calor, los dejan descubiertos para que ventile el aire; y solo en caso que algun aguacero con mucho viento los incomode ponen la defenza de algunas esteras que de pronto fabrican de ojas de palmas, las que quitan luego que escampa. Tal cual casa se encuentra cercada de canitas delgadas; pero son raras. Otras hacen en figura de barracas de /Jo, 6, 5o varas de largo, cuyos techos en todas se ven cubiertos con las ojas de vn arbol de 3 a 4 piez de ( 106 ) largo , y de dos a dos y média pnlgadas de ancho de vna consisten- cia capaz de durar muchos afios. Estas ojas las cocen a vnas cafias dcl- gadas que forman vna especie de cenefas ; las que colocadas vnas sobre otras hacen un tejido mui pulido, y tan tupido que no per- miten paso a la mas levé gota de agua. El suelo de las casas lo cubren con yerba seca, y son tan aceados, que aun para escupir separan la yerba y buelben a cubrir con ella el esputo. No permiten que nadie entre con los piez sucios porque no les empuerquen los petates sobre que se sientan ; pero ni aun la mesma yerba, por lo qc no vsan de escoba, pues con este cuidado no necessitan de ellas. Los ménages de sus casas no son mas que varios canastillos, y espuertas en que guardan su sustento colgado en alto, assi porque los ratones no se lo coman, como porque nadie lo manosee, porque en tal caso no le comieran. Meten , y cuelgan tambien en estas es- puertas los cocos, y totumos en que conducen agua, y los que les sirven de platos para corner, porque nada hade haber en el suelo , mas que los petates en que se sientan , y los qc les sirben de cama, 6 tela de colcbon, pues la yerba bace el oficio de lana. Las almoadas de sus camas mas esquicitas son vna especie de banquitos de made- ra arqueados, de los que be visto algunos, sumamente delgados, y travajados con mucbo primor; que siendo de vna altura propor- cionada, y cubriendolos con vna manta, dan vn régulai- descanso a la caveza. No se ven en sus casas mas ajuares a esepcion de tal quai haciento hecho en la mesma forma y de la mesma materia que las almoadas , pero un poco mas alto : los q" son mui raros. No conocen ollas, ni basija alguna en que cocer las viandas, y assi todo su alimento lo comen , ô crudo 6 azado. El exercicio de co- cinero es de los criados, o muchachos para los bombres ; o para las mugeres sus criadas, 6 ellas mismas si no las tienen. Sus cocinas se reducen a un hoyo como de medio pie de profundidad, y de vna vara para arriva de extencion que hacen en la tierra fuera de la casa, y sin techumbre alguno : alli hechan porcion de lefia, la que ( '07 ) cubren de piedras luego que esta ensendida : despues que estas es- tànbien calientes, las apartan , quitan el fuego, limpian bien el suelo caliente , si es cosa de fruta lo cubren de ojas , y la ponen ensima ; y sies cosa de pexe, 6 carne de puerco la embuelven en muchas capas de vnas ojas anchas, ya de orii , ya del name en forma de ta- mal, el que puesto sobre el suelo limpio lo cubren de las piedras ca- lientes, y tierra ensima de ellas, de que résulta que mas parecen co- cidas, que asadas las viandas. En ocaciones comen el pexe crudo, el que assi y quanto mas podrido les es mas agradable al paladar; sin despreciar todas las menudencias interiores de él. Dispuesta la comida tienden sobre la yierba seca que cubre el suelo, vnas ojas de plantano, las que no sirven dos veces, que su- plen la falta de manteles, y sobre otras ojas de la mesma especie, o en totumos se sirve la comida. Al mesme tiempo sirven en vnos cas- carones de coco mui delgados sus salsas : de estas solo he visto dos. La vna es del agua del mar; los que estân inmediatos a el, la sirven fresca; pero los que estan algo distantes como de vn cuarto de milla para arriva la conducen en caîïas gruesas , y aunque se corrompa, y adquiera un hedor insoportable se sirven de ella con gusto porque les es mas penoso el conducirla, de vna distancia tan corta, tal es la decidia de aquellos barbaros. La segunda salsa es compuesta de aquella parte comestible del coco, la que despues de molida y avinagrada con el transcurso del tiempo, la mezclan con agua dulce. Con estas dos salsas sazonan sus manjares, no se si tendrân otras; lo que si aseguro es qe no vsan de sal ni la conocen. La bebida comun de ellos es el agua ; sin embargo hay una yerba llamada caba ( esta voz comprende varios significados en su lengua) cuyo sumo bibido sin fermento , ni otra composicion alguna los embriaga; siendo los mas principales, los que mas vsan de ella, y el vnico brebage que se les ha conocido. Las horas regulares de corner son por la mafiana , y a la tarde antes de ponerse el sol , y todo el resto del dia , lo dedican a estarse ( 108 ) tendidos a la sombra como brutos , a esepcion de algunos que obli- gados de sus senores salen a pescar , ô â otros ministerios. Usan de diversos modos de pescar y de diversos instrumentas : hacen anzuelos de conchas de perla , y otros mariscos a fuerza de amolarlas con piedras asperas que suplen la falta de las lima de acero , y para los pezes mui pequeûos , se sirven de espinas de arbo- les que buscan al propocito. Tegen redes de hilo de majagua delgado , y grueso , segun el ta- mafîo de la red, y el genero de pesca qe deven hacer con ella, su malla, ô tejido es lo mismo que el de nuestras redes de pescar, y hay algunas de treinta a quarenta brazas de largo. Para pescar los yanquetis , y otros pezecitos pequeûos vsan de las ojas a palma en- rredadas , y bien asidas a un cabo de majagua de ochenta a cien brazas de largo : con esto forman un cerco en las bocas de los rios; y balandolo despues para tierra , sacan el pez enrredado entre las ojas que estàn mui espesas. Una de las cosas que mas admiré fueron las canoas de que se sir- ven para la pezca , y para viajar de vnas islas a otras aun en dis- tancias largas. Al mejor constructor le diera golpe, el ver vnas eru- barcaciones que no teniendo la que mas très palmos de abertor aguante vna vêla , tan grande que en las nuestras corresponde a vna de ocho â diez palmos y que no pudiendo arriar la vêla ni aferrarla bagan burla de la mar y viento vajo de vna tormenta , concistiendo toda su seguridad , en dos palitos como de dos varas de largo que puestos a proa, y a popa de traves resiven otro de vna madera fofa , colocado de popa a proa en forma de vn balancin , el que sirve â dos fines : vno a impedir que la canoa zazobre quando se inclina por aquella parte del balancin, sosteniendola en virtud de la resistencia que bace el palo fofo para sumeigirle; y el otro, para impedir que zazobre de la otra parte contraria por el contrapeso que bace este mismo balancin, que es tanto mas fuerte, quanto mas dis- tadel centro de la canoa. Sin embargo suelen zazobrar por esta parte por falta de pericia en quien las nianeja. A mas de este balancin, ( «09) tienen las que andan a la vêla por una y otra banda , dos especies de planchas que saliendo di'sde el pie del palo de la vêla |)ara â fuera sirvcn paraque, vno, o dos hombres en caso de inncho viento puedan salir mas o menos fuera por barlovento a buscar el equili- brio. Son tan delgadas de proa estas canoas, como el filo de un cu- chillo, por lo que andan mas que la mas vêlera embareacion de las nuestras, siendd admirables, no solo en esto, sino en la prontitud cou que viran de vno y otro bordo. Los naturalesde estas islas son muy diestros en el manejo de sus embarcaciones, al que se aplican todos por la necesidad que tienen de ellas para comunicarse vnos con oti'os; porlo que en su especie de marina todos son marineros. No se puede ncgarque de aqm pudiera sacar el rey mucha y buena gente de mar porque a mas de criarse en ella son mui agiles y atre- vidos : tanto, que mas parecian monos, que racionales, quando se les antojaba pasar de vu palo a otro por un cavo : lo que expéri- menté aun con viento fresco , navegando. Para viages largos vsan de dos canoas apareadas, esto es sujetar vna a otra por medio de vnos barrotes bien trincados, dejando en su intermedio vna capa- cidad suficiente para que puedan bogar, los de vna y otra canoa. Estas no tienen balancines porque no los nécesitan pues vna a otra se sostienen, y «uelen ponerles dos vêlas compartidas en las dos canoas; de las q° lie visto algunas de mas de veinle varas de largo, compuestas de varias piezas admirablemente ajustadas, pues no te- niendo mas herramientas que las que forman de diversas piedras ajustan, pulen, y acaban vna obra, con tanto primor, como lo pu- diera hacer el mejor de nueslos carpinteros. No vsan de clavos, tarugos, cavillas, ni ligazones, porque por medio de vnos barre- nos que dan en vnas y otras tablas las trincan, y aseguran con vnas trensas heclias de los filamentos de la cascara exterior del coco, poniendo entre los cantos de tabla, y tabla vna estopa hecha de estos mismos filamentos, la que guarecen exteriormente con vna especie de brea ô recina prieta , de poca duracion pero sufi- ciente a iinpedir qe entre el agua por las costuras; sin embargo i4 ( 110 | continuamente estàn acbicando sus canoas por la que les entra por la borda. Ilav entre estas gentes muchos pilotos cuyo nombre en su len- gua es latere. Lslos sirven pa las navegacioncs largas cornu la de Otabili, a Oriayalea , que bay quarenla y cinco léguas, y otras mas distanles; de los quajea vno Uainado Pujoro bino à Lima en esta ocacion en la fragata de quicn y de otros pude averiguar el metodo cou que navegan en mar alta, que es el siguiente. No tienen auja de marear pero dividen el orizonte en îG partes tomando poi' puntos principales aquellos en que sale y se pone el sol, cuyos nombres con los corresp1" en ûro idioma son los sig"« : Este Emaoaer. Esnordeste Eapili. Nordeste Etauguarû. Nornordeste Efaanua. Norte Laofaeli. Nornoruesle Moegio. Noruesle ytrucroa. Oesuordestc Elapnrcy. Oeste Eloeraû. Ocssudoesle Erapatia. Sudoeste E rayai Suisudoeste E///i/itïpupa. Sur. . . liiitinuri. Sursueste Eragcnua. Su este JMarni/. Les sueste Tuaurû. Con esta diuicion que hace al tanteo al salir del puerto el piloto empesando por el Este, o punto en que saleel sol, conoce el rumbo aque le demora su destino. Conoce tambieu si el vieuto le es en ( «11 ) popa, aun largo, a la cuadra, 6 âbolina; conoce si la mar le a de dar por popa, por proa, de costado, por la mura o por la alela de popa. Con este conocimienlo sale del puerto, dirige la proa segunsiv congetura, y procura guardar el rumbo con las sefiales que le dan la mar, yel viento. Este cuidado esmticho mayor en los dias nebu- losos, por no tener objeto de donde tomar principio para la divi- cion del orizonte. Si la nocbe es tambien nebulosa, navegan con el mesmo cuidado, y porcuanto el viento es mas bariableque la mare- jada, para conocer su mutacion, tienen sus gallardetes de plumas, y paja, préparait su vêla siguiendo siempre al signo que les da la mar para el conocimiento del rumbo. Si la noche es olara, se govier- nan por las estrellas, y es la navegacion mas facil para ellos, porque como son muchas, no solamente marcan con ellas los rumbos a qe demoran las islas con quienes se comunican, sinolambien los puer- tos de ellas, de modo que ban derechos a la boca , siguiendo aquella estrella que sale, o se pone sobre ella; y entran con tanto acierto como puede bacerlo el piloto mas practico de las nacione-s cultas. Distinguen los planetas, de las estrellas, por sus movimientos, y los nombran distintivanienti-. A las estrellas de que se sirven para bir de vna isla a otra les ponen el mesmo nombre de la i;la, de modo que aquella que sirve para navegar de Otahiti à Oriayatea, tiene es- tos mismos nombres , y Io mesmo sucede con las que sirven para en- trai- en los puertos de las mesmas islas. Lo que me causé mas armonia en dos Indios q" llebé de Otahiti a Oriayatea fue el que todas las tardes, o noches me decian , o pro- nosticaban el tiempo que babia de experimentar el tlia sigûiente, de viento, calma, aguas, sol ,mar, y otras cosas q« nunca salieron herradas : conocimiento digno de embidiarse ; pues a pesar decuanto han observado y escrito nuestros pilotos, y cosmografos sobre este asumpto, nolo han conseguido. Aunque conocen el movimiento annuo del sol, desde un tropiro a otro, no pude averiguar, se valiesen de este movimiento para' la medida del tiëmpo annual, ni tan poco del que gasta en pasar por i4- ( 112) su senit, de ida y buelta p" el Norte; 6 para el Sur, pero se valen del de la luna para medirlo por lunacioues : sin embargo en pasando de treinta,a quarenta no cuentan mas, por loque no pude averiguar epoca alguna. El dia solo lo concideran artificial , desde que sale liasta que se pone el sol, a quien Maman majana : la noclie a qnien Maman epo, la cuentan desde que se pone liasta que sale el sol; y assi para con- tar el tiempo que gastan para navegar île vna isla a otra, 6 en otros casos que no Meguen à lunacion entera, cuentan tantos dias con tantas noclies. En la isla de Otabiti, no vimos animal qn drupedo silvestre, ni otros domesticos, que los cerdos, de q° se bablô arriva, y perros cbuscos particulares, porque no ladran absolutamente, pues nadie los oyô ladrar; los que sirven de delicado alimento a los Indios. Tie- nen gallinas, aunque en corto numéro, y de casta pequena; cuyos gallos en cuerpo y yalentia son semejantes a los inglezes. Hay al- algunas palomas torcaces, que aunque en el tamaûo y color se pa- recen à las deestos paises, se diferencian enel pieo, y en que losma- ebos tienen la pluma del peceuezo blanca y las hembras senicienta. Ay tortolas ver-les con los pezeuezos blancos , y otras enteraincnte negras, cotorras de color berde , periquitos azules, patos silvestres, gallaretas , zarapicos, soi sales , y otras aves de caza. De sabandijas solo se vieron los ratones qe dije arriva a quienes Uaman yore, lagai tijas, y salamanquejas q° las nombran oeveri; estas son sumamente venenosas porlo que les causa a los Indios un terror panico, tan solo el verlas. El temperamento escalido, y liumedo en muclio grado. de que résulta baber muclio galico, y muebas constipaciones ; pues sufoca- dosdel calor aquellos naturales se arrojan al aguasudaudo de donde les resultan. Hay tambien muclia sarna , mas no conocen viruela , ni otras en- fermedailes; sin embargo no viven muclio pues vimos mui pocos viejos. ( »I3 ) Usanensus diverciones q' llaniangeiva de varios bailes, mui des- honestos, los qe liacen fuera de las casas a dondc concurre todo el pueblo, y el Rey cou su familia, si es en honor suyo. Los que bailan son dos mi'cliaclios vestidos de muger, con vnas alas que les salen de la cintura bêchas de las telas qc l'onnan de las cortezas de arboles blancas, amarillas.y ccloradas : lleban enla mano un palito adornado de plumas con el que , y con el cuerpo ban siguiendo a un maestro de danza qe los dirige. Los Reyes, y los perzonages grandes , tienen cada vno vn maestro de eslos para la ensenanza de su familia; assi como tienen un épure o maestro de la ley para instruirla en ella. De mas de lo deslionesto del baile, liacen con la voca , vnos gestos tan ridiculos, y feos que propriamente parecen enseûados por el diablo. Solo vi un baile décente compuesto de varias ni fias, quienes en comun, respondian con esta voz teiperegué, a lo que cantava vna de ellas. Los instrumentes de musica q" vsan son un pijano con très hau- geros qc tocan con las narices un tono muy mclancolico; tambores cbicos, y grandes que tocan con las manos, y dos trosos de una madera sonora, vno mas grueso que olro y desiguales en el largo; q° biriendolos con dos palilos suenan con algvna proporcion armo- nica. La contemplacion , y dulsura, con que nosotros tratamos a estas génies, y el rigor, y torpeza cou que los Iralaron los Inglezes, q elaiïo antes denue.stia llegada estubieron alli, dieron motivo a que crean que son mas 'talerosos que los Espanoles.y assi por esta razon como porque fueron sin embargo de crueles, mas generosos para con ellos, los respelan con preferencia. Para pineha de lo d ici 10 dire, el pasage siguiente. Un marinero mio nombrado Josef Navarro, fue à tierra à labar ropa de algunos ofiziales, cei'caronlovarioslndios cou elpretexto de yeer comolababa; robaronle algunas camisas: asegurô el reslo de la ropa, y siguio al Indio, que cousiviô ser el ladrou : este liechô a correr, como Navarro en su alcanse, y eu média de la carrera con vna prontilud inponde- ( U4) rable agarro e! Indio vna piedra, y bolviendo contra Navarro, la disparô con tal pusanza,y clestr. za que le hizo pedasos el cranio, de que infaliblemente bubieramuerto a no baber logrado qnoel ec- celente cirujano, que en calidad de primero se hallaba en laFrngata le luciese la operacion correspondiente; de que resulto que aun- que yo caresi ciel niarinero durante el resto del viage, por qe fue preciso que para la mejor asistencia lo cumpliese en la fregata , lo- gré berlo bueno, y snno. Temerosos los Indios deque por este becho nosotros los marase- mos;pues por motivos de menos entidad mataron los lnglezes mu- chos de cllos, dejando otros mal beridos; cuyas cicatrices vi en vno que tuvo la felicitad de escapar la vida : bicieron fuga los dos Eries, y asuimitacion todos sus vazallos,llebandose consigo quanto tenian. lnmediatamente despachô el comandante al interprète para que los sosegase,y asegurase de su parte, que no seles seguiria perjuicio alguno, con loque bolvieron à ocupar sus habitaciones. De este he- cbo consivieron que los Ingleses beran mas prontos a la colera y venganza que los Espafioles y proferian a los nuestrosque si llegase algun navio de aqllJ nacion nos matarian a todos. Uno de dos Indios qne llevé de Otahiti a la isla de Oriayatea nombrado Orometua, me informé, de que despues que estuvo mi co- mandante el primero viage en Otabitihabia llegadoalli un navio gran- de que por las sérias liera de linea , y una fragata algo mayor que el Aguila cuyo comandante decia nornbrarse Otute, de nacion bre- tane. Pero como estos Indios no pueden prononciar con claridad las boces de las linguas europeas, no quede satisfecbo del nombre del comandante ; pero si de que hera britanico ; assi por el nom- bre que le daba de bretane a la nacion ; como porque imitaba con gran perieccion vna tonada, o. contradanza que cantan los ln- glezes, no solamcnte en el aire, tono, y compas de ella, sino en el modo de tarariarla con los clientes cerrados; con loque no me quedo duda de que fueron Ingleses. A que se agrega el baber visto varias cosas que ellos les regalaron , como es vu espadin de puiïo de plata, 115 ) vna piétina de amolar redonda, y armada en su dornajo, varias liachas , y camisas finas, y aun me asegnraron queel Rey Otû, ténia vn gallardete y dos banderas inglesas dadotodo por elcomandante, y ofiziales de estas dos embarcaciones. Dijome Orometua que habian estado fondeados en el pueito de Fatutira dos meses, 6 limas, y que , la fragata salio algunos dias an- tes qc el navio, el que habiendose hecho a la vêla, drspues fue solo a Oriayatea, en donde despues de baberla reconocido, y f'ondeado en uno de sus puertos, salio llebandose consigo très Indios de esta isla, y habiendo becbo vna navegacion de vna luna hallaron vna lierra grande, en donde hace mucbo frio , y que habiendo navegado porsu costa otra luna no pudieron descubrir sus estremos. Que sus havitantes son dociles y generosos, que tienen mejores bestuarios, y otras cosas quo los de Oîahiti , y Oriayatea, y que ultimamente bolviô el navio a dejar ensu patria, dos de los très Indios que habia sacado de ella llebandose consigo el tercero. Sobre el nombre de esta tierra bay variedad, pues vnos la nom- bran Guaytajo, y el Indio Orometua con otros, Tonetapu. De varias cosas que estos dos Indios Uebaron à Oriayatea, y des- pues por la correspondiencia que tienen pasaron a Otahiti conse°ui c.isualmente veruna especie de macheton de dos fdosdentados como si erra de vna madera fina, negra, y pesada, adornado con vna especie de (alla menudahectia con algun primor : arma que no usan en ninguna de las islas q° hemos visto este viage; lo que dâ credito a la relacion que bacen de este descubrimiento heclio por los Ingleses. Io me inclino que esta tierra sea parte de la nueva Celandia; assi porque dicen q° hacia frio, pues la parte mas septentrional de elia se halla por los 3/j gs y minutos en este emisferio méridional; como por que segun vi, en los diarios de los oficiales del navio frances nombrado S" Juan-Baptisla, que al cargo de monsiur de Surville bino de la India Orieutal atravesando esta mar del Sur al pueito del Callao, es constante, que desde el estremo septentrional ( ne ) de ella , descubrieron vna gran porcion do su costa qe corria azia el Essueste, y Sueste, poco mas,o nienos; la que no se habia descu- bierto hasta enfonces, y asi no dudo, que la dislancia de Oriayatea hasta la nue va Zelandia, sea la que puclo liaber andadoen un mes el navio ingles, y que sea un continente, que aproximandos azia el Este, siga despues para el polo del Sur, formando canal con el cavo a Hornos, sobre loque hablaré, cuando trate de las seûales de tierra qe vimos al regreso de Otahiti al Callao. Bolviendo a la fragata pregunto â liora al lcctor.a donde fue sola, antes que el comaudante saliese de Otahiti para Oriayatea, y de aqui para el descubrimiento de esta ultima tierra? Que molivos le obligaron a esta desunion ? Lo cierto es, que si hubiera de bolverà Europa por el cavo de Buena Esperanza, o por el de hornos, no hubiera permitido esta separacion, sin incurrir en la nota de mala conducta.Como embarcô tantos, y tan buenos viveres que noestu- viesen expuestos â padecer corrupeion en un viage tan dilatado , como el de Inglaterra à Otahiti, en la demora de dos meses qc en esta isla tuvo; en el tiempo que gastô en ir y reconocer à Oriayatea; en el que empleo en ir y bol ver a esta isla, despues del reconoci- miento de la costa grande que descubrio? Si despacho la fragata a Inglaterra, por que en ella no babia viveres suficientes para mante- ner su tripulacion; porque no dejô de hacer los descubrimientos q°hizo, y no la havilitô de viveres, con los que consumiô en el tiempo que dévia emplear en ellos? El regreso del omandante de Oriayatea à Inglaterra, pedia un dilatado viage; como tan despacio se paceo por la mar del Sur, sin considerar que podian faltarle los viveres, o por corrupeion, o por defecto de la cantidad? Donde los reponia? Puede decirseme que del Brasil, o de las islas Maluinas; pero esto no salva la falta de conducta, por que no dévia desampa- rar la fragata; quando premeditaba hacer tantos descubrimientos en esta mar del Sur; arriesgo de naufragar en algun escollo no cono- cido, sin tener embarcacion en que se salvascn los infelices naufra- gos. Io no puedo crer que fuese falta del conducta en el coman- ( '17 ) dante, por que a semejantes expediciones sabemos que los Ingleses, y demas naciones cul tas, embian hombres baviles. Que obligé a los Ingleses a embiar dos embarcaciones, nombradas el Delfin de linea, y la fragata el lames vajo las ordenes del ComandanteWiron a que reconociesen esta mar del Sur: para cuya expedicion salieron del Puerto de Plimouth, el afio de 1764? No hay duda que este estuvo en Otahiti; pues el IndioOrometua, qe he sitado arriva habiendome oido nombrar à Wiron dijo que lo conocia, y que babia mucho tiempo que estuvo en Otahiti: y pidiendole io algunas senas para bénir en conocimiento de su verdad, me respondio que ftieron un navio de hnea y una fragata, cuyo capitan se llamaba Movat, con lo que no me quedô duda, pues losmismo constade la relacion de este viage. Que motivos tuvo Wiron para encubrir las latitudes y longitudes de las islas qe descubriô? El tiempo lo dira, y lo q" fuere sonarà. Desde el dia 27 de noviembre de 177.4 en que dimos f'ondo en el puerto de la Santissima Cruz alias Fatutira de la isla de Amat, o Otahiti, hasta el 7 de enero del afio siguiente en que nos dimos a la vêla para el descubrimiento de la isla de Oriayatea; se empleô el tiempo en cortar, y acarrear las maderas necesarias para cercar vna huerta y formar vna ramada grande, y alta, de tixera cubierta al modo de las casas de los Indios; lo qc executaron ellos mismos, y dentro de esta ramada se armô la casa de madera que de cuenta de Su Magestad llebé en mi paquebot, para havitacion de los dos padres misioneros, donde tambien se les hizo almacer o de- pocito para los viveres, y cosina. Cortando una palma para este fin el dia 6 de diciembre se aviso à todos los sircunstantes se retirasen al peligro a la cahida. Vn mari- nero de la fragata de nacion Gallego, nombrado Manuel Vasquez, codicioso de cojer el palmito, que es comida regalada no se apartô tanto corao los demas , contentandose con ponerse detras de otra palma inmediata a la que se cortaba, la que ténia alguna inclina- cion azia la tierra. Quiso su desgracia que la palma cortada cayese i5 ( H8 ) sobre la que eligio para su clefenza, y cojiendo la inclinacion de esta, descendio con tal belocidad que sin darle lugar à huir , el mes- mo palmiîoque deseaba corner, le dio tau furioso golpe eu la caveza, que sin que sintieze la muerte espirô en el misrao instante. Al dia sigie se sepultô en el cemenlerio que pa este efecto destinaron, y bendijeron los padres misioneros, a cuyo entierro asistieron los In- dios con admiracion, y muestras de veneracion a las ceremonias de nuestra sancta madré Iglesia. El dia i° de enero se desembarcô la sanctissima Cruz, que con cl fin de arbolarla en aquella isla se llebô de Lima. Al desembarcar la en tierra, se disparô vna descarga de la fucileria de la tropa, y parte de la marineria, y formando vna procesion de quatro sacerdo- tes, todos los ofiziales de la guerra y inar de la fragata, y todos los del paquebot fuimos cantando las letanias hasta la casa de los padres misioneros, en cuya frente, y cementerio se colocô, disparanda a este tiempo la secunda descarga. Inmedia lamente empesé la misa que dijo el padre Fr. Geronimo Clota, y al acabarse se disparô la tercera descarga de la fucileria, a que corresponde la fragata con 25 canofiazos; todo en senal de la pocesion que en nombre de nuestro soberano D. Carlos III (que Dios guardc) se tomo de esta isla en este dia, colocandose despues con este mesmo fin su retrato sobre la puerla de la casa interior, a que se siguio vna es- pecie de tratado de alianza, ô amistad que hizo d" Thomas Gayan- gos en nombre del Rey , y del Comandante con los Erics, en pre- sencia de todos los Oficiales de guerra, y del Contador, encar- gandoles el cuidado, y buen trato que debian dar a los padres; io nome halle en este acto; pero me informaron haberse dirigido a este fin. Los animales que Uegaron yivos, y de orden del Comandante heché en tierra el 12 de diziembre de 1774 fueron dos toros, vn burro, y vna burra, cinco zerdos entre machos y hembras, dos carneros, y vna obeja, con mas dos cabras. D. Tomas Gayangos cambio vna bacca que ténia en la fragata por un de los toros, ( «'9 ) conque qncdo cria de esta especie. El viage anteriorde la fragata dejaron algunas cabras, de las quales hallamos en el puerto de Fatutira macho, y hembra; que con las dos que quedaron a los padres deberaos esperar vna crecida multiplicacion ; pero no de burros, y carnerôs porque muricron el burro y la obeja en tierra. No puedo menos que decir la ingratitud del Indio nombrado en el bautismo Tomâs, y en su pais Pautû. El dia qe los Indios hi- cieron fuga de résultas de la pedrada que vno de ellos diô a Josef Navarro, commo se dijo arriva, entraron los dos padres misio- neros en temor, y recelo de quedarse en la isla con peligro de sus vidas, pues no les quedaba guarnicion alguna para su defenza; y fue gênerai la duda de su quedada, creyendo los mas se bolviesen à Lima, como tambien Tomâs, y el otro Indiesito Manu el que ya crislianos regresaron aladichaciudad para' su patria. Luegoq<- Tomâs consiviô esto, olvidandose de los beneficios tan grandes que habia resivido de los Espanoles, y prineipalmenle de Dios que quiso fuese crisîiano; hizo fuga siguendo a los Eries y demas Indios; a quienes dijo que no se fiasen a nosotros porque todo el carino que les mos- Irabamos, las dadibas, y ofertas que leshaciamos, los padres que en seiïal de vna confianza amistosa iban para quedarse alli, y los animales que con este fin se llebaron, todo hera para enganarlos y hacernos senores de la isla y redncirlos a esclavitud , aceverando estos improperios con cpiitarse el vestuario que llebaba, con vn total desprecio, bolviendo a su antiguo trage. No dejaron de sor- prenderse los Indios con esta noticia; pero babiendo bablado con ellos el interprète, y viendo la benignidad del Comandante y el poco aprecio que hizo de las imposturas de Tomâs, no sirviendole de estorvo paraque quedasen alli los padres; concibieron los Eries que nuestra amistad hera sincera, y que Tomâs hera vn embus- tero a quien por tal, y por ladron, lo tenian en mal consepto antes que viniese à Lima. En asunto a las perlas que dicen hav en abundancia en estas i5. ( 120) islas , lo qe puedo decir es qe en Olahiti , nos las hay ; pera alli vi al- gunas Uebadas de otra isla de mui buen tamano, pero las mas de mal Oriente, a causa de pasar por el fuego los ostiones para sacarlas. No ignoran los Indios que son de aprecio pues por vn par de sar- cillos, 6 por seis u ocho perlas que ensartadas en dos hebras de hilo se colgaba de las orejas la madré del Rey Begiatua nombrada Vpô, pedia lo que ninguna de las dos einbarcaciones pudo darle, pues no llebamos en abundancia aquellas prebenciones de efectos que ellos mas estimaban. Deceoso de saber las islas donde las hay pude averiguar ser 19 cuyos nombres son los siguientes : Mapijia, Eajtiaju, Lima tara, Oaorio, Rarotea, Manua, Oatiû, Matea, Tupay, Otaja, Porapora, Maurua, Poramù, Vritete, Teonotapuo, Guaytajo , Iaotea, Ge- nuaura, Oajuajû. No obstante no aseguro esta noticia ni otras va- rias que he dado; sin embargo de baber llebado conmigo un bijo mio nombrado Josef Gregorio de edad de 17 aîîos quien se impuso en la lengua de los Indios con mediana inteligencia durante el viage por cuyo conducto, y por el del interprète que quedô en la isla , y por lo que io aprendi tanibien de la lengua ayudandome con seiias, y figuras, pude adquirirlas; porque los Indios son mui embusteros; pero pocas seran falibles. Ultimamente despucs de baber hecho provicion de lefia, agua , lastre, y otras cosas nos hicimos a la vêla para el descubrimiento de la isla de Oriayatea el dia 7 de enero de 1775 a las diez y mé- dia del dia con viento por el Sueste cuarta al Este, y proa al Nor- norueste hasta salir fuera de los arrecifes, navegando todo el resto del dia hasta la vna de la mafiana del 8, en que nos pusimos al pairo, hasta las 5, con proas del Norueste al Oesnorueste, a fin de pasar por el Norte de ella, y de la de Morea, 6 S'° Domingo, como de facto a las doze del dia estuvimos al Norte de ella. Esta isla que por la parte del Norueste dista de la de Amat, o Otahiti de 2 â 3 léguas, fbrmando vna canal por donde dudo pueda pasar embarcacion grande, es alla, y pequena; pero poblada, y ( in ) sujeta al Rey Oti'i : sus havitantes son tan intrepidos, y valerosos en la guerra que quando la han tenido con los deOtahiti, lo han manifestado de modo, que se han adquirido vna gran autoridad, y respeto, siendo assi, qe es tan corto el numéro de ellos, que aun hechos gigote, no les cave â tajada a los deOtahiti. Desde que estuvimos ya libres de esta isla governamos al Oeste 5 gs Norte del iman, y habiendo hecho capa, o pairo de noche, a las 7 , de la manana dcl dia nueve avistamos la isla hermosa , y segun los Indios Oagine ; cuyo cerro mas alto nos demoraba al Oeste 3o g« Norte, y al medio dia la punta Oriental de ella al Nor- norueste ciel iman , à distancia corao de seis léguas. Tiene otra inmediata a quien llaman los Indios Oagine-iti , que quiere decir Oagine pequeiia. La grande es tierra alta y manifiesta tener buenos puertos. Segun mi calculo esta situada en 16 g* /|5 m» de latitud y en 226 g' 59 m* de longitud; esta poblada de gente, y de tanta arboleda qe demuestra ser un fertil y hermoso pais, aunque no muy grande. El mismo dia 9 a la tarde resevi la orden de mantenerme en aquel parage a bordos cortos, lo que exécuté experimentando muchos chubascos con abundante agua, y vicnto fresco hasta las diez de la manana del dia 10 que con viento Nordeste go- vernamos al Ocssudoeste 5 g5 Sur del iman , para aproxirnar- nos a la isla de Oriayatea, por otro nombre la Princesa, que es- taba a la vista. Esta isla esta dividida en dos, qe se communican por vn ar- recife anegadizo como de média légua. La parte méridional llaman los Indios, Oriayatea , y la septentrional Otaja. Una y otra son tambien ticrras allas de bellas lomas , proprias para criai' ganados, por la fertilitad que demuestran. La parte mé- ridional de dicha isla por vna observacion exacta que hize es- tando al verdad" Oeste de ella, se halla en 16 gs 59 m' de latitud y en 226 g8 4° m* de longitud; pero su mediania la contemplo en 16 g" 4° mS de latitud y en 226 g' 36 m* de longitud dis- ( '22) tante ciel puerto de Fatutira quarenta y ciuco léguas al Norte , 74 gs 3o ms Oeste correg» con 6g* 37 ms de variacion en Ota- biti de la auja y 7 g' i5 ras en Oriayatea. El (lia 11 a las nueve de la manana embiô el Comandante su bote à tierra para reconocer los puertos de la isla en que fondée el Ingles; llebando consigo dos Indios el vno natural y principe de Oriayatea nombrado Mabarua, y el otro natural de la isla Matea 6 S" Diego, nombrado Pujoro; piloto de profesion , y mui practico en estas islas , los que se liebaron de Olahiti para guias, y ha- biendo buello a las très y média de la tarde, y llamandome el Comte a subordo, me preguntô el estado en que estaba de viveres , a lo que respondi, qe antes de salir' de Otahiti , habia hecho reco- nocimiento de ellos,y ténia los suficientes para seis meses; porque ademas de los que para este niismo tiempo se me mandaron em- barcar, contemplando que mâchas veces se pierden las expecli- ciones, o no se bacen , como se deven por falta de viveres, habia embarcado en el Callao los necesarios p* très meses mas; a que se agregaban los que se habian ido rcsagando desde el dia 26 de septembre de 1774 en qe me diô la orden, qe acortase la ra- cion de modo qe duracen los viveres mes y medio mas, por lo que la habia acortado vna cuarta parte, y que assi no tubiese cuidado en este asunto de los individuos del paquebot. Di- jome entonces , que babiendo reconocido con el bote los dos vnicos puertos que tiene la isla de Oriayatea se hallô , que el vno ténia mal fondo de arena y piedra, y aunque el otro, lo ténia bueno, ténia la dificultad de tener la boca mui angla pues solo ténia cable y medio de ancho en la que habia mucha corriente, y solo se podia entrar sin peligro , con viento Nor- ueste , u Oeste fresco ; pues no babiendo lugar en la boca para barloventear no se podia entrar con otro por los arrecifes, que de vna parte y otra de ella amenasan naufragio. Que se- gun el informe de dos Indios qe ténia a bordo, no reinaban por este tiempo los vientos Noroestes, ni Oestes. y que hera me- ( «23 ) nester espérai* algunos meses para consegnir qe rcinasen, aunque en el inmetliato plenilunio hera regular el poder lograr algun viento de estos , para entrai' en el puerto , habia el inconve- niente de que durando este viento pocos dias saltaria al Este como liera regular en aquella estacion, y se haria dificultoso el regreso a Otahiti, a donde debiamos bol ver presisamente à saber si durante nue.stra ausencia babian tenido alguna novedad los Padres missioneros que dejamos en esta isla, en lo que se gastaria mucho liempo, y despues de todo lo dificultoso del re- greso al Çallao, en que se conlemplaban necesarios très meses desde Otahiti; y no liallandose con viveres para mas de quatro, hallaba dificil el detenei 3e al reconocimiento de la isla de Oriaya- tea, y le séria muy sencible el perder los vientos de la parte del Norte que se esperaban en el inmedtato plenilunio , los que facilitarian el pronto regreso a Otahiti; por todo lo quai estaba determinado ajuntar consejo de guerra al dia siguiente, y que me daria parte de lo que resultase, e instrucsion pa mi governo con loque me bolvi a mi bordo. En efecto se hiso el consejo de guerra, despues del cual bol- vio a llamarme a su bordo y me dio la orden de regresar en su concerba para la isla de Amat, norubrandomcla por randebù pre- ciso en caso de separarnos. Antes de separarnos de la isla de Oriayatea, marqué otra que aunque pequena es tierra alla y segun la marcacion esta situada siguiendo mi longitud en 16 gs 3o ms de latilud y en 226g5 i5 ms de longitud la que esta poblada y sujeta al dominio de Oriayatea, a quien sele pnso el nombre de s" Pedro; pero segun los Indioses Porapora. Habiendo salido ultimamente de Oriayatea para la isla de Amat vi otras dos islas à lo lejos nombradas Tupuemanu; a quien sele puso isla pelada situada en 17 g* 3i m» de latitud, y en 227 gs 14 m' de longitud y la segunda nombrada Emanu, ô isla de los Pajaros situada en 17 g" 53 ms de latitud, y en 22G g" 59 m' de longitud : son altas, pero pequenas. ( 124) Tengo noticia que en el mismo regreso a la isla de Amat des cubrieron de la fragata a lo lejos otras dos islas que io no vi, ya por estar mas separado de ellas, como pcr no ser tau alta la arboladura del paquebot, como la de la fragata, de ctiyo tope las vieron, y segun dijeron los Indios que iban dentro heran Taurua, a quien le pucieron los Très Hermanos, y Morûa, a qwicn nombraron S" Antonio (quienes qiiitaudo !a diferencia de lon- gitud de 3 g» 3a ms que io me hallaba mas al Oeste que los pilotos de la fragata ) pueden situarse a corta diferencia la de los Très Her- manos en 17 g5 de latitud, y en 228 g' 18 m6 de longitud y la de S" Antonio en 16 gs 3o m" de latitud y en 226 gs 3 m! de lon- gitud; las que tambien dicen ser altas. Los vientos que experimentamos en este regreso a la isla de Amat fueron bariables por los quatro quadrantes de la auja; pero con muclios aguaceros, y rafagas fuertes. El dia i5 desciîbrimos la isla de S<° Domingo, y de Amat. In- mediatamenle governamos en demanda à la punla méridional de esta ultima, creyendo encontrar los vientos del Este, en cuyo caso cogeriamos el puerto con mas facilitad ; pero se nos man- tubieron de la parte del Norte basta el veinte de enero; en que bolvieron al Este, con lo que pudimos dar fondo este dia en el puerto de la Ssma Cruz de Fatutira, con arto dolor mio, de que no se hubiesen reconocido todas las islas que en esta vltima cam- pafin descubrimos. El motivo de bolver a este puerto como se dijo arriva no file otro, que el saber si los padres habian tenido alguna novedad con los Indios durante nuestra ausencia. No tubieron alguna con- traria a su seguridad, solo si faborable, pues los Indios volunta- riamente cerraron , o tejieron con carias gruesas las frentes, y cortados de la casa grande amarrandolas de puntal a puntal; cuya obra iban siguiendo en los mesmos terminos en la buerta de estaca ;i estaca; por lo que creo que si los padres ban correspondido, y se ban manejado como se deve, lo pasen bien : pues aquella gente ( "25 ) es docil , y los resivieron con demostraciones de vn afecto sin- cero. En esta mesma huerta a pedimento de los padres puse un relox de sol eqitinocial que sirviese para arreglar el de sobre mesa que tenian dentro de la casa de que me quedaron mui agrade- cidos. Por haberse agrabado en el viage de Oriayatea el accidente que padecia el Comandante , de cuya vida ya se dudaba esperando por instantes su muerte fue preciso demorarnos ocbo dias en este puerto; en los que se repu so la aguada , y algunos plantanos, cocos v puercos. Con efecto el dia 26 de enero de 1775 a las quatro y média de la tarde mnrio d" Domingo Bonechea. El dia 27 fue sepultado al pie de la Cruz, en e! cementerio de la casa de los padres mi- sionenos, con toda la solemnidad y honores correspond ien tes a su perzona. No teniendo ya asumpto para mas demora en Otahiti se dé- termina nuestro regreso à Lima, para donde nos dimos a la vêla el 28 de enero, con vienlo Sneste , vajo los ordenes de D" Tomâs Gayangos secundo del difunto Comandante. Desde el dia 28 de enero basta el /j de febrerô experimenta- mos los vientos variables desde el Sueste hasta el Sudueste por el Norte. Esta variedad en un golfo tan distante de toda tierra firme, me hizo crer, qe ibamos metidos entre islas, pues solo ellas con los distintos vapores que arrojan pudieran ocacionar tanta variedad en el viento, como lo han experimentado varios viage- ros qe han navegado por este golfo del Sur, y otros; por cuya razon capeabamos de noche. En efecto el dia 5 por la mafïana se vieron dos pajaros blancos del tamano de vna paloma, como los qe se vieron antes de reconocer las islas que descubrimos anterior- mente; e inmediatamente que aclaio el orizonte a las diez y média del dia, vimos vna isla de mas que mediana altnra, que nos de- moraba al Sursuduestedel yman. Essa noche nos mantuvimos a bor- ( 126) dos con el fin de reconocerla al dia sigtiientc. En efecto a las ocho y média de la mafiana del dia 6, ya imncdiatos a su costa, nos pusimos al pairo y al mismo tiempo vimos vna canoa con va- rios Indios que despues de haber reconocido los dos bnques se bolvieron para tierra, sin querer acercarse por mas q' los llama- bamos, por lo que, y por estar mas inmediatos a mi que a la fra- gata , arvitrè el que prontamenle se pusiesen en su trage los dos Indios que ténia ami bordo quienes hablandoles en la lengua de Otahiti, y ensenandoles algunos pedasos de bayeta colorada, es- pejos, y otras bagatelas, podrian reducirlos a que bolviesen. En efecto reviraron sobre nosotros, y hubieramos conseguido atraer- los a bordo, a no haber salido al mesmo tiempo el bote del Coman- dante a remo y vêla con vn oficial de guerra, y otros dos Indios que saco de Otahiti, quienes dirigiendose a la canoa causaron temor a los q' iban enella, quienes a fuerza de remo procuraron ganar la tierra. La relacion que hizo el oficial que fue en el bote a su regreso a la fragala , y que copie a la letra del diario de vno de los ofizia- les es la siguiente. « A las diez de la mafiana salimosde dicha fragata con vientopor el Este fresco , y habiendo arribado sobre la canoa de los Indios, bogaron eslos a toda fuerza azia tierra, a poco rato deseguirlos, los alcansamos; pero habiendo cargado las vêlas para hablarles se propasô el bote , y ganaron el barlovento; bol vimos a marear, pero fue para ir en derechura à tierra, respecto de que en las dilaciones de atracar a la canoa se pasaba el dia, y no se adelantaba nada aun quando se consiguiese el detenerlos. En estas diligencias, y oca- ciones que nos aproximamos le pudieron entender Mabarua y Pujoro Indios de Otahiti, que preguntaban por el nombre del Eri de la fragata. A las onze y média entramos en un placer de arrecifes que sale como una y média milla de la costa, y esta cubierto de agua , y habiendo sondado, varias vezes llegamos por un canalizo como ( '27 ) cable y medio de la Costa, en cuyo parage dimos fondo al reson, y echamos los palos a vajo. En la playa habria como quatrocientos a quinientos Indios de todas edades y sexos, dando disformes grïtos , pero sin atreverse a arrimarse a nosotros; al fin vno mas atrevido y enrioso que los demas se arrojô al agua , y a nado llegô al bote. Pregunte en idioma de Otabiti si beniamos de guerra; se le respondiô que no, y que al contrario heramos amigos; y cleceabamos bablarlos : en- tonces subio al bote, y desdeensimade los bancos se puso a bailar y dar muchos gritos, lo que visto por los de tierra les dio animo, y se echaron tantos al agua, que fue preciso valerse de las ame- nasas para contenerlos; pero heran estas tanto mas inutiles quanto su deceo de ver liera estremoso, y el poco conocimiento que del estrago de ellas tenian , las hacia despreciables. Conciderando que esta gente no nos dejarian, y que cada instante se agolpaban mas, déterminé lebar el rezon , y mantenerme sobre los remos algo mas distante de la playa para qe siendoles mas dificil el llegar a nosotros pudiesemos con menos confucion informarnos de lo que deceabamos. De los que daron a la borda de bote que fueron muebos hera preciso guardarse y defendarse con grande travajo, porque vnos querian llebarse los remos, otros los fuciles, ropa de marineras, y en fin quanto veihan en nosotros. Dos de ellos quitaron los gorros encarnados al patron, y aun pilotin , y se fueron à tierra con grande algazara , y alegria de la presa que habian hecho. Otro de ellos cambio con vn marinera vna sarta de conebas de perla por un cuchillo; pero en el manejo de el se conocia ser el primera q" habian visto. Mabarua y Pujoro mientras esta confucion , habian estado ha- blando con un nombre algo mas reposado que los demas; pero solo le entendieron las voces de genuo, tamay, evajine, eri, y al- gunas otras sueltas; pero no conberzacion seguida : se les pre- gunto si habian visto otras embarcaciones; pero aunque no enten- 16. ( 128 ) dian, se piiede asegurar que no, por la estrana curiosidad y ad- miration que inostraban a la vista de todas nuestras cosas,y la nin- guna idea del efecto de las armas blancas, y de chispa. Al cavo de algun tiempo de esta bulla, y ser preciso para conte- nerlos vsar de la fuerza , por no exponerme a lastimar alguno ( pues no bera mi animo dejarlos tenierosos para !o venidero, sino al contrario deceosos de nuestra amistad) resolvi el retirarnos, lo que executamos saliendo por el canalizo qe entramos, y a la vêla llegamos a la fragata. El Eri reinante en la isia se llama Teraberobari ; su pais es mon- tuoso; pero de un aspectobastante fertil; en el se ven hasta la me- diania de su altura los arboles que bay en Otabiti, Eurus , Etoas, Eiji, Purau, Aitù, Tutuy, y otros yarips, y en las playas varios palmarès. La gente es corao la de Otabiti, algunos blancos, muchos amu- latados, y los demas algo mas negros; no van pintados en ninguna parte de su cuerpo, y estos lo tienen bien hecho, y altos : tienen aujero en la oreja, y el pelo atado en la caveza. Su bestido es de mantas como los de Otabiti , y las que vimos heran de color ob- scuro, encarnadas, y amarillas. '< Las canoas son apareadas. Las proas, y popas levantadas, la madera de que las hacen es la toa, que se dâ algun aire a la caoba, y por las regalas las traben pintaclas. » Las armas son picas de madera mtiy bien travajadas, y otros palos cortos, aunque no se les vio accion qc indicase guerra ni deceo de liaeer mal. » Esta isla a quien sus naturales nombran Oraibabae, y nosotros Sia Rosa la balle sitiîada en su mediania por los 23 gs 48 m! de la- titud, y en î3i g* de longitud. Es pequefia, circundada de arrecifes, y no demostraba tener puerto. Despues que bolvio el bote del Comandante de su reconici- miento, mareamos en buelta del Sur, cuarta al Sudueste, para pasar por la parte del Oeste de la isla, y luego governaïuos al Sur ( «29 ) cuarta al Sueste con viento Este, el que nos acompano hasta la latitud de 35 gs 56 ms, y la longitud de 227 g' 3i m° desde donde empesaron a variar por el Oeste, Norueste, Sudueste , Sur, y Sueste hasta la latitud de 36 gs 29 ms y la longitud de 232 gs 10 ms en doude bolvieron a soplar por la parte del Este, con fuerza. El dia 23 de febrero se cerro todo el orizonte, y admosfera, de vna neblina muy espesa, sin embargo del mucho viento que causando vna noche tenebrosa impedia el ver la luz del Comandante, de que resulto que por la mailana continuando siempre la cerrazon , 110 pudimos ver la fragata hasta qo dimos fondo en el puerto del Callao. Los vientos de la parte del Este nos hicieron montar hasta los 44 gs 4< ta' en donde empesaron a soplar por la parte del Norte. Desde la latitud de 4a gs 55 m» y la longitud de 22g gs 44 ni' hasta la latitud de 42 g5 48 ms y la longitud de 2/19 gs 26 ms vimos mucha abundancia de chorlitos, vu grau mata de zargazo, y co- chayuyo, un palo, y en partes el agua algo quebrantada en el color ; todos indicios de que hay por aquella parte alguna costa inmediata ; mucho mas Labiendo visto de la fragata un lobo marino que no sale muy afuera. Desde que vimos la primer seiïal de tierra hasta qe vimos la ultiina corrimos 262 legs por lo que infiero sea alguna costa larga que se vna a la nueva Celandia , o sea un continente con ella, pues todavia por la parte del Sur nadie a descubierto su estremo ni hasta doude se extiende del Este al Oeste. Desde que nos apartamos de las seiïales 6 indicios de tierra hasta recalar a la isla de fuera de Juan Fernandcz experimentamos los vien- tos variables por todas partes. La mar muy gruesa en todo el viage desde Otahiti especialmente hasta los 44 g" niovida por los vientos Estes; de modo que la embarcaciou q' no fuere fuerte, y no estu- biere mui asegurados sus palos peligraria. Ultimamente el dia 27 de marzo y el 22 de habernos apartado delassenalesde tierra q' dije arriva avistamos la isla de fuera de Juan ( «30 ) Fernandez, cincuentay ocho clias despues de haber salido de Otahiti. Esta nolicia que pnrece fiibola, bien conciderada puede servir de mucho al estado. Luego que avisté la dicha isla de Juan Fernandez me di la dis- tancia que me liallaba de ella, por vna operacion geometrica, con lo que conelui mi longitud , la que no luvo mas que quatre minutos de difereneia con la carta francesa del aiïo de 1753 con lo que se acaba de confirmar lo que en asunto al instrumento de la corre- dera, el medio minuto, y longitud dije arriva. En fin el dia 9 de Abril avistamos la costa del Peru, y el i3 por la noche dimos fondo en el puerto del Callao a los seis meses veinte y quatre dias de liaber salido del, en donde encontre a mi Coman- dante q' habia fondeado cinco dias antes. Por cuanto los pilotos de la fragata dijeron liaber visto antes de llegar a Otahiti très islas rasas que yo no vi, me ha parecido con- veniente formar la tabla sigui'Mite : en donde por columnas a un golpe de vista, vera el lector sus proprios nombres, los que nueva- mente se les han puesto; sus latitudes, y longitudes; arregladas estas a la cuenta que yo lie llebado tn todo el viage, con respecto a la difereneia q' bemos tenido vnos con otros. Asi mismo he hal- ladopor conbeniente poner otra tabla de las variaciones del yman, que con vna exelente auja de marear inglesa, y con la mayor pro- lixidad he observado; omitiendo aquellas observaciones que no fueron de mi satisfaccion. TABLA DE LOS NOMBRES PROPRIOS, Y NTJEVAMENTE PUESTOS A LAS ISLAS , QBE EN ESTE VIAGE, SE HAN V1STO CON SUS LATITUDES, T LON- GITUDES AREGLADAS AL MERIDIANO DE TeNERIEE. La R. sigoifîca rasa. La A. alta. i S" Narciso. . . . R. i Noaroa Las Animas. . . R. 3 Topatuetota S» Simon y Jud\ R. 4 Erua S° Juan R. 5 Tepua , en el morrito del Sur. . . . Los martires. . . R. 6 Eruo S° Quintin. . . . R. 7 Taboa S" Julian. . . . R. 8 Huarava S" Blas R. g Topuefue , en la punta del Sur. . . . Isla de todos S"". R. io Matea S" Diego. ... A. 1 1 Maitû S° Christoval. . . A. 12 Otahiti su Pu'" S" Cruz Isla de Amat. . . A. 1 3 Tauroa Los 3 Herm". . . A. 14 Morea S'0 Domingo. . . A. 1 5 Tapuemami La Pelada. . . .A. i& Manua Isla dePajaros. . A. 17 Oagine La Hermosa . . A. 18 Oriayatea punta del Sur La Princesa. . . A. 19 Porapora S" Pedro A. ao Morua S° Antonio. . . .A. 21 Oraibabae S" Rosa A. Gr> Min». Gr.. Uni. '7 20 238 58 17 44 236 49 >7 i5 236 2 17 39 235 24 >7 21 235 % •7 3o 234 i5 !7 9 a33 17 16 53 232 5i >7 3i 232 8 16 5o 230 6 •7 44 229 34 17 45 228 56 17 00 228 18 '7 28 22~7 55 '7 3i 227 14 '7 53 226 % 16 45 226 59 16 59 226 4o 16 3o 226 i5 16 3o 226 3 23 48 23l 00 TABLA DE LAS VARIACIONES DEL IMAN QUE nE OBSERVADO ESTE VIAGE CON LAS LATITUDES MERIDIONALES Y LONGITUDES DEL MERIDIANO DE TENERIFE EN QUE LAS OBSERVE SIENDO TODAS PARA EL NoRDESTE. Lat. Long. Bariacioncs. G. M. G. M. G. M. ii 57 295 20 8 3l 12 39 290 o5 v 8 28 i3 53 285 09 7 i3 14 49 2$2 ^ 7 l0 17 32 261 i5 2 7 17 3o 260 7 2 8 17 _'(I 2% 26 2 1 17 29 25; 41 1 57 En este interraedio esta el meridiano donde no hay variacion. ,7 25 238 3o 3 3o 17 a5 234 36 4 00 17 3g 22g 42 4 3o 17 35 228 56 Puerto de Santa Cruz 6 37 17 00 226 4g Oriayatea 7 i5 23 4o 23i 18 Isla de Santa Rosa 6 19 28 10 227 a5 - 04 29 24 226 55 ... • 8 19 34 00 227 04 8 43 36 i5 232 10 8 3i 44 41 238 3o 6 25 4, 5g 225 55 1 14 En este intermedio bolvimos a pasar el meridiano donde no hay variacion. 41 o3 261 52 3 10 40 53 262 47 3 28 3g 16 271 47 3 45 3g 5 279 45 5 00 35 19 293 4 10 14 27 4° 2D9 5i ■ 12 16 26 21 297 00 11 42 25 20 298 00 11 36 24 35 298 09 11 28 17 43 3oo 12 Sobre los altos de Atico 10 25 14 53 298 48 Avista del Morro de Cavallas '9 5g i3 54 298 07 Sobre la isla de Zangallan 9 14 VOCABULAIRES APPàRTEBANT A DIVERSES CONTRÉES OU TRIBUS DE L'AFRIQUE, nECUBILLIS DANS LA NUBIE SUPÉRIEURE, Ancien Elève de l'Ecole de* langues orientales. -«- OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. La Société de Géographie ayant bien voulu agréer l'hommage que je lui ai fait de plusieurs vocabulaires manuscrits, faisant partie de ma collection de vocabulaires de l'Afrique (i) , et les ayant jugés dignes d'entrer dans un des volumes de son Recueil de Mémoires j'ai dû les collationner très soigneusement, et même en comparer quelques-uns avec ce qui avait paru jusqu'alors : tel est l'objet des observations qu'on va lire. C'est à M. Rcenig, ancien élève de l'Ecole des langues orientales de Paris, et voyageur distingué, que je suis redevable des dix voca- bulaires suivans. On sait que l'auteur remplit des fonctions en Egypte depuis plus de dix ans, et qu'il a fait des excursions dans le Kor- fodan , dans la Nubie supérieure , et dans les régions voisines. (i) Recueil de trente-six Vocabulaires de l'Afrique septentrionale et centrale, présentés sous une forme comparative, et faisant partie d'un Guide-manuel à l'usage des voyageurs en Afrique. 17 — i3q — Personne n'ignore que la plupart des vocabulaires recueillis dans l'Afrique du nord, et publiés jusqu'à ce jour, sont très incomplets, ou renferment des mots transcrits avec négligence. D'un autre coté les traducteurs les ont défigurés assez souvent en voulant les sou- mettre à l'orthographe française; ce qui a fait que, jusqu'à présent, ces séries de mots ont eu peu d'utilité. Déjà l'on possédait des voca- bulaires de Nouba, Bornou, Dongolah et Syouâh , dus à Burckhai dt et à divers voyageurs ; mais il n'en est pas de même îles dialectes de Dàr-el-Mahàs en Nubie, de ceux desSaumalset desDenâkels; enfin du Dàr-four, du Baghermi et du Mandara, sauf cependant les mots de ces deux derniers idiomes rapportés par le major Denham. On sait que Dàr-el-Mahàs est une des provinces voisines de la Nuhie centrale: son dialecte diffère sensiblement du Dongolâouî, du Kensi et du Nobâouî. Les Saumals sont une grande tribu d'Arabes peu connus, qui habitent la côte d'Afrique entre Bàb el-Mandeb et Saouàhel. Les Denâkels sont une autre grande tribu qui occupe le pays compris entre la mer Bouge et l'Abyssinie : il est superflu de parler de la situation des trois autres contrées. Ainsi l'on voit déjà que le travail de M. Rœnig doit contribuer à enrichir la collection des vocabulaires africains et la science ethnographique elle-même. 11 serait facile de comparer, soit dans les listes de M. Kœnig, soit dans celle de Burckhardt, de M. Segatz, et de M. Frédéric Cail- liaud, etc., les mois des quatre premiers dialectes ci-dessus; mais je n'insisterai ici que sur l'un d'eux, le dialecte de l'Oasis d'Ammon, à cause de son importance, et du rapport qu'il a avec la langue berbère, rapports déjà signalés par divers auteurs, et par moi-même dans le Joyaije à l'Oasis de Si/oiaifi. J'établirai donc ici plusieurs rappiochemcns, i« entre la liste des mots de Syouâh qu'on doit à M. Rrenig, et les mots berbères qui ont été rassemblés par Venture dans son dictionnaire; a" entre ces mêmes mots et ceux qui ont «té recueillis dans cette Oasis par divers voyageurs. 1 a i Idiome Sycuàhî. Il est nécessaire , avant tout , de faire remarquer que plusieurs des mots de cette liste appartiennent à Farabe. Les gens de Syouâh en usent par rapport à celui-ci, comme les Arabes eux- mêmes avec les langues de l'Europe, c'est-à-dire qu'ils lui em- pruntent sans cesse les mots exprimant des idées, des cboses , des objets qui leur sont étrangers. Plusieurs voyageurs s'y sont trompés ; quant à M. Rœnig , nul doute qu'il ait parfaitement reconnu les mots arabes employés par les Syouâhî. J'ai rapporté ailleurs une autre remarque non moins importante, faite par le chevalier Drovetti pendant son voyage à Syouâh; c'est que les habitans font tout ce qu'ils peuvent pour ne pas révéler aux étrangers l'idiome qui leur est propre; et par ce motif, ils affectent de préférence les mots arabes quand ils leur adressent la parole, ou bien qu'ils répondent à leurs questions; tandis que entre eux, ils ne parlent jamais que le syouâhi pur. J'ajouterai que les Mozâbis, ou Beni-Mozàb, montrent la même réserve sur leur langue; quand on leur en cite des mots, ils les nient, et mettent en place des mois arabes. C'est faute d'avoir connu cette particularité que le général baron de Minutoli dans la préface de son intéressant opuscule in- titulé : f'erzeichniss von TTbrteni der Siwahsprache, etc., Berlin , 1H27,, in-4°, admet une trop grande ressemblance entre l'arabe et le Syouâhi (1), et avance que les gens de l'Oasis parlent arabe le plus communément. Le vocabulaire publié par M. F. Cailliaud, le premier européen qui ait pénétré à S\ouâh, depuis Hornemann et le colonel Boutin , est beaucoup plus étendu (même en mettant à part les mots arabes! que celui de M. Kœnig; mais celui ci n'en est pas moins utile, soit qu il confirme ^ soit qu'il modifie le premier. La même observa- tion s'applique au vocabulaire publié par le général de MinutoK (1) Près de cent cinquante mots ou locutions arabes , c'ost-à dire un tiers du tout se reconnaissent dans celte liste du dialecte syouàlii. 1 7. — i3a — une année plus tard, cité ci-dessus, et que j'ai traduit en entier. Toutefois il y a lieu de penser qu'indépendamment des mots arabes, il s'est glissé dans ces deux derniers des mots qui n'appartiennent pas au dialecte de l'Oasis, ou qui sont presque méconnaissables. Remarquons d'abord qu'un grand nombre de mots du dialecte de Syouâh sont précédés de la syllabe te ou ta : c'est la même syl- labe qui, dans le berbère, est le signe du féminin, et qui s'ajoute à la tète du radical et à sa suite; ainsi , tegmert, jument ( de agmar, cheval); lelghoum/, chamelle (de elgboum, chameau); tefounes, vache, tamdat , poule; etc. Les gens de Syouâb ajoutent aussi cette même syllabe à une multitude de mots arabes, afin de se les approprier en quelque sorte, comme tabemhqt, fusil; teriché, plume; tazhan,p/at; /ekhousse/, couteau yfekhtemetf, livre (en arabe, khtëmé, le livre saint). La même letlre t est ordinairement placée à la fin du mot féminin comme au commencement , ainsi que je l'ai dit plus haut. En second lieu , le piuriel masculin, dans le Syouâbi, comme dans le Berbère, s'exprime par la syllabe finale màn, et le pluriel fémi- nin par la finale aïn : la liste Syouàb du général de Minutoli présente un assez grand nombre d'exemples de mots au pluriel, où cette règle peut se vérifier , mais où la formation n'est pas toujours très régulière ; dans cette même liste , le signe du féminin , au singulier ou au pluriel, a été donné à des individus mâles, comme par exemple taijmart, et tagmaraïn pour cbeval et chevaux; ces mots veulent dire jument, jumens. Je mettrai d'abord ici en présence vingt-neuf mots de la liste Syouâhi de M. Rœnig et les mois semblables qui se retrouvent dans le grand dictionnaire berbère de Yenture, afin qu'on puisse en reconnaître l'analogie et les différences, et se faire une idée des rapports qui existent entre ces idiomes. 1 53 FRANÇAIS. SYOUAH. BERBERE. Femme, Tait fin , Themthout ( i ) , Tem- ghart. Tête, Akhfi , Uhf. Bras , Foui s , Eghil. Nez, Tenezerl , Inzer. Pied, Thar , Adar. OEil, Thoth . Thith. Maison, Abghin , Akhàm. Chameau , Alghoum , El ghoutn. Cheval, Agmar , Aghmar. Jument , Tegmert , Teguemert. Viande, Ahsom , Aksoum. Lait , Akhi, Aghou , Ighi. OEuf, Teblou' , Themollelt. Miel, Assal (arabe), Thamemt. Bois (le), Seghagh , Amadagh. Blé, larden , Irden. Datte , Tcna, Tint. Olive, Azemmour , Ezemrnour. Raisin, Tezrin , Tezourin. Paille, Lbum , E/im. Feu, Temsa (timisi) , Timis. Jour , As/a , Ouds. Nuit , Icta , Deqiat , Tigata. Eau, Aman , Aman. Montagne, Adghdgh , Adrâr. Écoute , Sell, Esil. Tais-toi , Sissem , Sousim. Manger (lej, Atchou , Ttch (mange). Boire (le) , Tessoua , Tesou, Sew (bois). Outre les rapports frappans qu'on aperçoit au premier coup- ti'œil, il y a lieu de croire que plusieurs des mots qui différent dans (i) Venture emploie toujours le th pour le ''« - i34 - les deux colonnes, Sont un peu altérés; sans parler de ceux qui sont visiblement arabes, comme assal, et seghagh (pour chagar). Ce pre- mier résultat de la comparaison de la liste de M. Rœnig donne déjà une grande confiance dans l'exactitude de cette liste qui est d'ailleurs soigneusement écrite, et accompagnée de la transcription arabe. Si on fait le même travail sur celles de M. Cailliaud et du général de Minutoli , on trouve d'autres analogies non moins saillantes entre les deux dialectes. Parmi des centaines qu'on pourrait produire, j'en citerai seulement quelques exemples qui mettront hors de doute, non-seulement l'affinité (comme on l'a dit) du dialecte de Syouâh avec le Berbère, mais, en quelque sorte, son identité, pour une multitude de mots de toutes les classes, et pour les mots les plus importans : identité qu'avait déjà supposée, il est vrai, le cé- lèbre G. Marsden, quoique dépourvu alors des preuves qu'on pos- sède maintenant (1). Ce n'est pas le lieu d'en donner la démonstra- tion, il manque même encore quelques élémens; il est évident, d'ailleurs, qu'il ne suffirait pas de comparer un grand nombre de racines, et qu'il faudrait encore prouver la ressemblance du sys- tème grammatical; or c'est un fait que je dois me borner, en quel- que sorte, à énoncer ici. Quand les mots ne sont pas les mêmes, ils sont encore régis par des règles semblables ou analogues; ainsi, la forme du mode impératif, radical du verbe dans les deux langues; celle de la troisième personne du singulier au prétérit et au pré- sent; le signe du pluriel au masculin et au féminin; enfin quelques pronoms semblables, sont des traits communs à l'idiome Syouâbi et au Berbère. Aussi suis-je porté à croire que plus le premier sera (ii Le savant docteur Scholz a mé', au contraire, la parente1 des dialectes syouâlii et berbère; mais c'est sans doute à cause du ^raiid nombre des mots arabes qu'on trouve dans celui-là : la remarque du chevalier Drovetti fait évanouir cette objec- tion. — i35 — connu et approfondi, plus il sera identifié avec le second, sous le rapport grammatical comme sous celui des racines. Voici une liste de mots à joindre aux précédens et que j'abrège beaucoup. L'HOMME ET LES PARTIES DU CORPS HUMAIN. RANÇAIS. STOUAH. BERBERE. Oreille, trtflZOWA/iat, arnzough. Langue, ai lis, ilis. Dents (molaires), togmnssc, toughmâs. Cou (nuque) , temga, temgharat. Main , fous, iefous. Doigts , aïtoudan (taudeirt^ idouden. Ongles,] Xcharcnne, ichayen. Cœur , oûii, oui. Foie, ateia (tsat), tesa. Nombril, temite, titrât. Gorge (gosier), tagorgoum aghirgoum. Barbe , lemeurle, lernert. Os, eagas, ighas. Sœur, oltemia, oueltmâ. OBJETS SE TÊTIHENT ET DE LOGEMENT. A-iguille, tiziqmit, tîsîghnit. Bonnet, chachclte, lechachit. Mur, gadir, sghadir. Cendre, eiguctr, ighid. Lampe . le/tel (arabe), el feteL Outre (de cuir) , ailid, aïdid. ANIMAUX , VÉGÉTAUX ET MINÉRAUX. Chamelle, KelghoumX, Xelghoumt. Vache, \efounes, lefounest. Veau , "g'', aghallous Chèvre, lagatc (at£baf), Xaghat. Laine, dou/te, tadouth {doujt, sock.na. Cuir (peau) , çleàa. ilem. — i36 — LANÇAIS. SÏOUAH. I 1 1.1 1.1,1 PigeoD , ibdir, itbir. Coq, lazid, eiazid. Poule, tuizeute, ta/azedat, laiazit. Mouches, isanne, izdn. Coton, tabbedoct, tabdouklit. Farine , arenne, aouren. Sel, tisint, ticint. CIEL , TEMPS , TIBBE , ETC. Soleil , ztefoukt, tefouki. Lune, taziri, tiziri. Étoile, aïri, itri. Pluie forte, andzar, anzar. Source , fontaine , totte , teutle, VERBES, QUALITÉS tilt, te/a. Dors, itas, idas. Sors, efagh, effagb. Tue, negh, engha. Jure, gai, ghall. Accouchée (elle est), tirou, \katciro), ztarou. Sauter , kerre, ;i//;/ Tousser , takokot, tekouit. Cours , ezil, ezil. Arrête , ibdid, ibid. ■ Blanc, Chaleur. emelal, imillal. lammou, içhamma. Ce qui rend l'analogie tout-à-fait concluante, c'est que les mots essentiels et fondamentaux sont précisément communs aux deux idiomes; ainsi, d'une part, l'on trouve les mots: feu, soleil, lune, étoile, pluie; de l'autre, les parties du corps humain, comme: main, pied, doigts, tête, barbe, œil, nez, langue, dents, ongles, os, oreille, gosier, cœur, etc., puis les noms des actions naturelles, telles que: manger . boire, dormir, courir, s'arrêter, sauter, etc.; les noms d'à- - ,37 - nimaux domestiques : cheval, jument, vache, chèvre, etc.; le nom du sel, objet d'un commerce qui est de toute antiquité dans l'Afrique du nord; le nom de la datte, cette nourriture si précieuse au nord du tropique; le nom du lait ; enfin les mots outre, eau, et chameau, c'est-à-dire, les noms des objets et de l'animal sans lesquels traver- ser le grand désert serait impossible à l'homme. 11 existe de pareilles ressemblances entre les dialectes de Sokna et Audjelah(i), et lesdialectes Berbère, Schelluh et Scbowiàh; ces deux points étant intermédiaires entre Syouah et l'Atlas, l'analogie n'est plus une chose extraordinaire ou difficile à admettre. Elle est une conséquence toute naturelle de la situation des lieux, et de la coin, municalion si ancienne entre les races et les tribus qui les habitent. Or, il serait difficile de révoquer eu doute l'ancienneté du dialecte qui se parle à Syouâh, l'Oasis d'Ammon : « Les Ammoniens, dit Hé- « rodote, sont une colonie d'Egyptiens et d'Ethiopiens; leur langue « participe de celle de ces deux nations. » Cette assertion de l'his- torien donne un certain degré d'importance à l'étude de la langue de Syouâh, et doit engagera recueillir avec soin toutes les listes au- thentiques que les voyageurs rapporteront de ce pays lointain et isolé; pays qui se gouverne par ses propres lois depuis un temps immémorial (à), et que sa pauvreté défend, aussi bien que le désert où il est perdu. Cet isolement, cette indépendance prouvent que la langue a pu se conserver chez les indigènes, plus que partout ail- leurs. Je dois maintenant signaler plusieurs différences entre les mots (i) Oasis, située à dix jours de Syouâh , sur le chemin du Fezzân. Selon Horne- mann, les habitans parlent un dialecte semblable à celui de cette dernière Oasis> L'infortuné Pacho a publié un vocabulaire formé par son compagnon de voyage, M. Muller, et qui prouve la justesse de cette assertion. ÏFrqyage dans la Rtarma- rique et la Cyrcnaiquc , par Pacho , pag 3irj.) (2) Soumis, en 1820, par les troupes du vice-roi d'Egypte, il ne paie depuii ce temps qu'un faible tribut. 18 — i38 — de la liste de Mi Kœnsg, et les mots correspondons, dans celles du général banni deMinutcli, de M. Lailliaud, et aussi de Frédéric Hornemann. Dans la première, le mot bras est rendu par fous; mais fous, lins la liste du général, et iéfows en berbère, expriment la main; et d'un autre coté M. Gailliaud donne pour bras, le mot aguele; en berbère on dit aussi eyuil ou ighil. Le capitaine Lyon a recueilli le mot icycomme signifiant bras en dialecte Sokna. Il est vrai que le vocabulaire d'Audjelah | i ; traduit bras par af'ous; mais ce doit être par suite d'une équivoque; le voyageur aura peut-être indiqué le bas de lavant-bras, et donné à penser qu'il demandait le nom de la main. Je crois pouvoir conclure que fous n'est pas ici traduit exactement Cheval . agwar; lu seconde liste porte ici tagmart ; mais c'est par •irt-nr: ce dernier mot signifie jument, comme je l'ai expliqué plus haut. Ecoute , sell; M. de Mmutoli donne astanet ; le premier mot me parait le vrai, à cause du berbère esil. Fusil, tabendaqt ; ce mot est bon, et non elzenud de la seconde liste : zenad veut dire briquet à g youâh, et aussi chez les Berbères, qui ont aussi emprunté ce mot aux Arabes. Lentille , tenifé. Le général écrit, au pluriel, teînaïn : peut-être rmra-t-oli- écrit le fe sans points, dans teinifeïn : eu berbère, c'est telintit. Mouton, haoli; dans l'autre liste, il y a tehuulat pour agneau; c'est presque le même mot , avec le signe du féminin ; il dérive de l'arabe. En Audjelah c'est aussi haoli. mais bélier se dit aiguid. •>x au/net. dans les listes de MM. de Minntoli et Cailliaud. Maison, abghin. Le général écrit agbin : c'est peut-être à cause Lun point de moins sur le signe delà lettre uàf et d'une transposi- i ' orage dans ta Marmarique et la Cjrrénaîque , par Paclio, pag. 'il!,. — i3p — tion de lettres ; je soupçonne que lesecond mot aqbin (ou ugfnn) est le vrai, parce que M. Cai'liand donne guebeoun , et Hornemann guebeun; le berbère est akham. Orge, toumzèn; dans la liste du général, târfn. Mais M. Cailliaiid écrit temzen , comme M. Rœnig : en berbère, c'est thimzen; en chillâh, tomzeen ; en beni-Mozâb , temzeyede, et chez les anciens Guanches, on disait tamazeen. (i) Olive, azemmour. M. de Minutoli écrit armoun: c'est sans doute on point, oublié sur le signe du z : le berbère est ezemmour : Horne- mann (confondant huile et olive) a écrit pour huile . tsemour. Pied , thar; M. de Minutoli donne tasila , mais M. Cailliaiid a rap- porté aussi le mot tarre. Le berbère est adar; l'élif s'ajoute souvent en tète des mots, tantôt dans un idiome et tantôt dans l'antre. Vin, laguebi : M. de Minutoli écrit el-khamr d'après le mot arabe. Cependant M. Cailliaiid et plusieurs voyageurs ont rapporté aussi lagobi, comme un mot exprimant le vin de dattes. Horneinann dit que les Fezzaniens s'abreuvent du jus de dattes, appelé lugibi. Joue; asfa\ le général de Minutoli donne azil\ mais asfa parait pré- férable, le général lui-même exprimant ainsi le mot aujourd'hui. En berbère, ce dernier mot se dit assa -ghassa, de ouâs, jour; uzal est le moment du jour qui sépare le soleil levant du midi. Le Danois Hoest avait aussi traduit le mot berbère uzal par jour, prenant ainsi un instant du jour pour le jour entier. On sait combien ces méprises sont difficiles à éviter. (i) Ces remiùlqtiès notent rien à l'importance ni .-m mérite de l'ouvrage du baron de Minutoli. Les professeurs Vater et Rittcr ont montré la parenté du dialecte guanche, du moins de ce fini a survécu de ce dialecte, avec le berbère, on l'idiome atlantique, Le Scliellali ou Scliillah, selon le Danois Hoest , et .Schouiâh suivant Sbalei , est ii dialecte de la branche Berbère dite Amazirg de l'empire de Maroc. Le Beni-Mozab est la langue d'une race particulière qu'on a identifiée avec les Tquariks, et qni ha- bite à 20 journées d'Alger, dans le désert ; cette langue nous a été révélée en paifie par les intéressantes recherches de William Sh.der, comme montrant des analogies et des différences notables avec le Berbère. — l'p — Quant aux mots nombreux qui sont égaux ou pareils dans les trois listes, ou qui sont conformes aux mots d'IIornemann , il est inutile de les citer. L'on doit regarder en* conséquence la liste de M. Rœnig comme très exacte, et comme composée de mots sur lesquels on peut compter, sauf un très petit nombre d'expres- sions. Je terminerai ces remarques succinctes sur le vocabulaire syouâhi en exprimant le regret que les voyageurs n'aient pas transcrit, ou pu découvrir les noms de nombres qui sont propres à l'Oa- sis : il n'est guère probable que les habitans se servent entre eux constamment des nombres arabes : ceux-ci sont les seuls que ME. Cailliaud ait introduits dans son vocabulaire syouàli, et le général de Minutoli n'en donne d'aucune espèce, non plus que M. Krenig, ni Hornemann. On aurait comparé ces mots avec ceux des dialectes de la famille Libyenne occidentale : or les noms des dix premiers nombres usités dans les montagnes du Maroc et dans celles des Ltats de Tunis et Tripoli, sont presque identiques avec les noms de nombres berbères qu'a recueillis Ventura, c'est-à-dire ceux du dialecte Schouiab que parlent les Cabaïles de l'état d'Alger; ajou- tons ceux de la langue des Beni-Mozàb, de l'intérieur du continent, tels que M. William Shalër nous les a fait connaître d'après Shaw, Chenier, Hornemann, Ali-bey, Schultz, Benzamon et David Bacri. ! Esquisse de l'Etat d'Alger, traduit par M. X. Blanchi , tUaprès W. Shaler.) Au reste je ne pense pas qu'il fille, comme l'ont proposé plu- sieurs sa vans, faire disparaître le mot berbère de la glossologie ; ce nom est consacré en quelque sorte par le grand travail de \ enture. C'est pour prévenir , dit-on, la confusion; mais cette suppression, au contraire, ne ferait que l'augmenter. De ce que les peuples qui parlent cette langue ne s'appellent pas eux-mêmes Berbères (bien cependant que Veuture l'admette pour quelques-uns, et que le che- valier Graberg deHemso n'y soit pas contraire); de ce que les noms — J | r — qu'ils se donnent sont ceux d'Amazirg (i)et deCabaïles, d ne s'en suit pas qu'on ne puisse appliquer le mot de berbère à la langue qu'ils parlent ; il a l'avantage d'embrasser par une dénomination commune les dialectes Schouiah et autres, que parlent les différentes nations de la vaste région de l'Atlas, dialectes qui, tous, appartien- nent à une même famille, et dont on doit s'attacher à rassembler tous les fragmens épars, pour rendre à cette langue très ancienne, quoique peu avancée, une sorte d'existence : c'est à quoi contribue- rait certainement la publication complète de la grammaire et du dictionnaire berbères de Venture. Idiome Baghermaoiiî. ■ — Ainsi qu'on devait l'attendre de deux observateurs intelligens également exacts, il existe un très grand rapport entre le vocabulaire du dialecte de Baghermé, recueilli par M. Rœnig, et celui qu'a rapporlé le major Denham. Cependant c'est en des lieux bien éloignés l'un de l'autre, que les deux voyageurs ont recueilli leurs renseignemens. Quand ce dernier a donné sa re- lation, c'était la première fois que des mots de ce dialecte étaient publiés. On ne peut donc ici comparer plusieurs listes différentes, comme j'ai fait, pour l'idiome de Syouàb : il n'y a de rapprochemens à faire qu'entre deux seulement. Toutefois, c'est assez pour être sur qu'on possède des mots exacts , si non pour former un vocabulaire complet. Le nombre des mots recueillis par Denham est de G-; : celui des mots de M. Kœnig, de 126; mais il n'y a que i'i mots com- muns aux deux listes. Or les mots analogues ou semblables en forment les trois quarts-. Les voici : Mor. Demham. M. Koskic. BJé, himba, suma. Chaud, hais ijr/gho , ùinsa. Cheval, souda , sonda. (1) C'est-à-dire hommes libres ou nobles. — ll\l — M". DïNHAM M. K.ut!»n-. Chèvre, anghe , bigna. Dents , nganah , gang,. Eau, rnané , inauê. Éléphant, kiji, tegai. Esclave , baly, belm. Feu, pcddou , fodou. Homme, gaba, gnyab. Jeune, ». bussa, hnssa. Lion, tabio , tofio. Mère , ionuma , kougnoun. Midi, kaisungou , kndja. Nez, amo, ami. Père, babina , baboum. Pied, niaja , djendjay. Sœur, momijum , rnondjum amanda Idiome MandaraouL — Il en est tout-à-fait de même pour l'idiome de Mandara. Ce pays est encore plus reculé du point où se trouvait M. Kœnig, et cependant le voyageur a recueilli des mots qui ont une grande conformité avec ceux que recueillait le major Den- ham sur le lieu même, peut-être à Mora, au centre des mon- tagnes de Mandara et de l'Afrique entière, au-delà et au sud- ouest du grand lac Tchad. M. Kœnig a interrogé un mandaràouî, ou natif du Mandara, sur les mots de sa langue, comme il avait fait pour l'idiome de Baghermé; il en a tiré 167 mots; le major anglais, de son côté, en avait obtenu 33. Le nombre des mots communs aux deux listes n'est que de 18. Voici le parallèle de dix de ces mots; il est impossible de ne pas en reconnaître la similitude, malgré la différence d'ortho- graphe. M". Df.NUAll. M. Koenig. Beurre , Cheval , Eau , wjray, bilsah , «t»ie«*»*»«M>0>«i«IBt«l«(et«(«gCCt»«\vt»gatt«*t»(«» VOCABULAIRES NUBIENS. 1° IDIOME DE DONGOL4» FRANÇAIS, Ane, Arbre, Beurre , Blanc, Bouche , Bras, Eau , Femme, Fer, Gazelle , Grand, DONGOLAOtn. hanbgué. chidarké. deski. aguilgui. kcffaké. essiga. en gui. trissiga. giiclgué. 2° IDIOME DE DAR-EL-MAIIAS. IRANÇAIS. Ane, Arbre, Argent, MAHASSI. katcfta. koï/ca. donguigui. ( *8 ) FRAJVÇA.IS. Aurore, Aube, Autruche. Barbe, Beurre, Blanc, Blé, Bleu, Boire, Bois, Bouche, Bras, Buffle, Chair, Chameau, Chanter, Chat, Chaud, Cheval , Cheveux, Chèvre, Chien, Ciel, Cœur, Coquilles, Coton , Cou, Crier, Crocodile, Cuisses, Cuivre, Danser, MAHASS1. faguerki. ' sentagui. samègui. noïga. nourou. illègui. ouroumene. nikon. berki. akka. cddiga. gamouski. aiïtcha. kamikka. kerek. sabki. guiougra. mourliga. chigrurtiga. fakka moukka. samagui. aïka. karka. kochmag. ÙSa- koraki. ouloumga. /okkiga. nahaski. (19) FRANÇAIS. Datte, Dattier, Demain , Dents, Dieu, Doigt, Dormir, Dos, Dur, Eau, Eclair, Epaule, Epée, Esclave , l'Est, Etoile, Femme, Fer, Feu, Fille, Flèche, Fleur, Forgeron , Froid , Front, Gazelle , Gazon , Grand, Gras, Hier, Hiver, MAIIASSI. fentiga. dmbouga. ouallo. riita. norka. sarbagui. fih. guerka. samara. amanga. barikké. osmar. faranguiga. ochchigu. scbahké. ouegnguiga. idenga. char ti gué. iki. bourougui. nichchcibké. saharka. tabitki. otki. kongui. kitchatta. guidnordgui. doulgui. kombom. oui/gui. chilegui. FRANÇAIS. Homme, Hyène, Insectes, Jambe, Jardin , Jeune, Joue , Jour, Lait , I^ance, Langage , Lèvres, Lion, Livre , Lune, ( *o ) MAHASSI. oguitki. eddigui. ouegui/ki. ossigué. guinénagiii. kinneto. guiakoumgué. ougreski. itcliigui. ckàgué. bagnetki. chemdigui. kdgué. sârké. 3° IDIOME NOBAOUI. FRANÇAIS. Abeille, Aboyer, Abreuver, Abri, Absent , Accorder , Accoucher, Acheter, Achever, Actif, NOBAOUI. tomordodando. ouekéri. douerfi. kortd. friamdé. orré. irmbaoum. kodirchanu . kamelbme. karlchimbâm. FRANÇAIS. Action , Adam , Admirer , Adultère, Affaire, Affamé, Agneau, Aider, Aigle, Aigre, Aigu, Aiguille, Ail, Aile, Aimable , Aimer, Aine , Air, Aire, Aisé, Aisselle, Ajuster, Aliment, Allégresse , Aller, Alliance , Allonger , Allumer , Altérer, Amadou , Amasser , ( *i ) NOBAOUI. aunnb. adem. aguiben. toyénorendi. faydag. koongorokoro. optodando. noussour. touangor. byangouyé. chimmc ebré. toum. amto. irikodcdé. aghouaddé. cirkic. ùrkib. doughar. kendi. âmtoundar. kengueré. kamayav. alingou. tchono. bekedendi. lougguini. illél. ouy. dighileri. FRANÇAIS. Ambitieux, Ambre , Ame, Amener, Ami, Amitié , An, Ancien , Ane, Ange, Animal , Anneau, Annoncer , Antre, Anus , Appeler, Apporter, Apprendre, Apprêter, Apprivoiser , Approcher, Appuyer, Après, Après-demain , Arabe , Araignée, Arbitre , Arbre, Arène, Argent , Atide. ( « ) NOBAOUr. tomako. mamsous. dhelb. kodachar. elbekda. aouaddé. sember. t/iora. ondou. boâ. eyenyeri. halga. agbinda. tôkolkolb. tourinoghol. teré. koderi. yen. kodanam. tougnen. okortaam . gnédang. kalkeiter. on bedder. aramdo. aôraâr. chouomô. or. oindé. FRANÇAIS. Arme , Armée , Arracher, Arrangement, Ai rèter , Arriver, Arrondi, Arts , Aurore, Autruche, Barbe, Beurre, Blanc, Blé, Bleu, Boire, Bois, Bouche, Bras, Buffle, Chair, Chameau, Chanter, Chat, Chaud, Cheval , Cheveux , Chèvre, Chien, Ciel, Cœur, (»3 ) NÔBAOUI. chertingar. koran. nichiguiri. gncndikoudle. tenibab. tâmâ. tougourndou. tchargnjé. chirinnoghol. tlam. chdlmé. thid. rrou. guemenê. ketourou. dia. orlou. oghol. onthd. boughar. konoyé. comel. ouaren. boutour. oô. kojou. theil. ogdo. bol. or a. dl. FRANC ilS. Coquilles, Colon, Cou, Coude, Crier, Crocodile, Cuivre, Cuisses, Danser, Dalte, Dattier, Demain , Dents, Diable, Dieu, Doigts, Dormir, Dos, Dur, Eau, Éclair, Éléphant, Entrailles, Épaule, Ëpée , Esclave, Est, Étoile, Femme , Fer, Feu, M ) m'iDAOL I. kâr. okkc. é. cliibté. otcnélem. kirlekélé. thogno. indlii. endâ. endd. on. gniel. oullang. boïlo. ichindougna. guierri. mj. sfengkâdô. gnatô. araclialkio. ongoùl. oghor. sibdé. ddgdo. eigngaddkoudon . ononô. edô ou eld. c/u'rld. FRANÇAIS. Fille, Flèche, Fleur, Forgeron , Frère, Froid , Front, Gazelle, Gazon, Girafe, Grand , Gras, Hier, Hiver , Homme , Hyène, Insectes , Jambe , Jardin , Jaune , Jeune , Jonc, Jour , Lac, Mer, Laine, Lait, Lance , Langage , Langue, Lèvres , Lièvre, 25 ) NÔBAOUl. tendô. omdo. edâr. anta. kédâ. cogn. kèl. manda. chao. dhougguiuu. gnoddo. ouâl. kédâ. kortô. boghol. birkidou. kôgdô. kamtô. tondô. oulangnal. ojâ. theil. éyo. kordn. gniâlo ou gniâdo. ogholdar. oudelang. FRANÇAIS. Lion , Livre, Lune, Maigre, Main, Maïs , Maison, Malade, Mamelle, Manger, Marcher, Matin , Méchant, Menton, Mère, Midi, Miel, Millet, Moi, Montagne , Mort , Mou, Mouche , Mourir, Mouton, Nez, Noir, Non, Nord, Nuages, Nu, (a6) NÔBAOUI. kouu. ouaraga. noulo. baram bolguioa. ichou. °J- kol. ouaya. odù. kôlé. gniagui. chiri. beddou. telorn. anana. oulangar. tomor. eje. kouldou. timbà. otiou. ounounou. timbaô. optou , fera. éyegn. ourou. ouâmdhe. bere. doydou. kouâlel. am, masc. ( *7 ) FRAMÇAIS. TTOBAOUI. Œil, kadô ou kalà Œuf, kognël. Oiseau , komnounou. Ombre, dhoua. Ongle, chundou. Or, dahab. Oreilles, oïdkiè. Orge, Ossemens, koyou. Ouest, èyôkotorkb. Oui, ihendi. Bain, kesré, kdl. Pannier, bébé. Pauvre, meskine. Pays, chaal. Peau, dhor. Père, ambar. Pesant, bertd. Petit, cherendo. Pied, kogdou. Pierre , kakar. Plante, mando. Pluie, ara. Poisson, korèle. Poitrine, oko. Porte, ketmàl. Porter, chogghrê. Postérieur, tonri. Propre , ydado. Pudenda mulieris, koytott. Pudenda viri, él. ( *3 ) Français. NÔBAOUI. Puits, kôl. Rhinocéros, bonghâr. Riche, gorlô. Rivière , kièr. Riz, Rouge, kellè. Sable, oïndé. Sale, gôindou. Sang, o'ghôr. Sauterelle , bâdô ou bdlô. Sec, ottoufenkâdo '. Sel, ordô. Serpent, kongô. Singe, tigidl. Sœur, angogda. Soir, achjé. Soleil, ejro. Souliers, kouartô. Sud, Tabac, tâba. Taureau, terré. Terre , taô. Tête, ôourr. Tigre, boollayé. Tomber, tingere. Tonnerre, araouégnou. Vache, tée, masc; téeber, fém Veau, kolandd. Venir, taarô. Vent, kio\ échatôgldé. Ventre, too. ( >9) Français. Nôbaoui. Vert, tegguà. Viande, kouâjé. Vieux, élon ouartchiô. Ville, /telle. Visage, kougn. Moi, e>e'-_ Xoi, andha. Lui, thondè. Nous, touggaan. Vous, oundhô. Eux , thindôyamenou. *••*•• ••«•«•••••o- DIALECTE DES HABITANS DE SYOUAH. Français. Prononciation. Orthographe. Arbre , chagar, > Argent, * Jelous, uryk Aujourd'hui, asfâ bidou, _ji>vS» lx»J Beaucoup, koumâ, U^> Blé, iârden , 0>Ji Boire (le), * tessouâ, Luw Bois, * seghâghîn, J^'-JU. Bouteille, * kezàz, j!>* Bras, fouss , uv» Briquet, * zenâd, »bj Caleçon , kebrâouene , twb*0 Chameau, alghoum, ^y)l • Arabe. ( 32 ) ANÇA1S. PRONONCIATION. ORTHOGRAPHE. Chemise, agueôer, ^' Cheval, agmar, yri Ciel, * samâ , Uw Couteau, tekhoussé , XnSjjC Couverture, * ahrdm , yAjt\ Datte mûre, (enâ, 1*3 Datte verte, ghâouen , Ui^ Dattier, tazoutat , «»3j_>t Donne-moi, aghat, oUI Dromadaire, " hegin, <*& Eau, aman, é>u1 Écoute, sell, tJ~*M Encre, lemdad, iOsl Femme, thaltân , o^= Feu, temsa , Auwljf Fève, ïeouâouèn , fc»!*! Fièvre , tazagt, oki Fusil , * tabândakl , oviJvjUj' Haricot, * loubié, XyJ Herbe, lâlef, cAJJ! Homme, auggui, I»l Huile, dehân , yUi Jour, as/a, *JUI Jument, tegmert, ".J-**- ( 33 ) FRANÇAIS. PRONONCIATION. ORTHOGRAPHE. Lait, akhi , S^i Lentille, lenifé, ****■> Lieu , anhân , yK>» Livre, tekhlemet; fshtémé, li- &L&£^ vre sacré. Loin, * ba'îd, iXuu Long, * athouîl, Ù&A Maison , abghin , t5**j' Manger (le), atchou , v— ■ Mère, * ommâ, Ul Miel, * a'ssal, J^AOS Montagne, adghâgh , (j^sls-ii iltil Mouton , hhâôli, JjU. Nez, tenezerl, ^Î3 Non, aoulâ , Jljl Nouveau , atrâr , jl^l Nuit, icta'â, Œil, thoth , ujU» tp. Œuf, tebtoue , ey^ Olive, azemmour , aXrï)' Orge, toumzen , y>-y Oui, * aioâ , w Paille, hum, v*y Pain, * raghif, *%*) ( 34 ) m\y( us l'ère, l'eu, PRONONCIATION. * âbbâ, ahibba r ORTHOGHWm. Cl _ àùttl r Pied, Pi erre , thâr , ac/g/ui, Uil Plat, thâzhâ , Uélt, Plomb, * ressàs, o5^ Plume, ' tericha. *A^o Poisson , ' sumak, lii-ïw Poudre, ' barottd. HjjW Poussière, egdûn , yllV^-I Près, ghoraîb, -*»i -*Vieux, a'gouz," •9* Vin, laguchi. ufril >ï- --•■-•*•■»•:...■ ««>*>»u.*-L* ■; — *»; '«e*.*o*o«o«o» ,*t«««i*t»^i.,.«.t«t'«««t««i »<»ew «w VOCABULAIRE DE L'iDIOME DES SACMALS. ° FRANÇAIS. PRONONCIATION. SAUMAL. AbeiUe, c/iam , P" Aboyer, aji, V* Abreuver, ourabé, $!» Abri, hadh, SQgjjifat, Absent, magbouguiô , «Sî^f Accorder, hachiss , . -J^ \rtYI fft Accoucher, dhel, ftu Acheter, iabsô, ;*~-S> Achever, idla/i , H Actif, dhaksô , MàW ..Action, saiimi. CS*" (il £é dialecte appartient à une grande tribu d'Arabes nommés Sàamdh, qui «m rupent la côte méridionale de l'Afrique, depuis Bâb-el-Mandeb jnsqnA Saowihcl On y a ajouté «ne ftfc rfe quelques mots de l'Idiome des Dendkels, autre grande tribu qui occupe l'espace compris entre la mer- Rouge et les frontières de l'Abyssinie ( 36) FRANÇAIS. PRONONCIATION. Adam, * âdam , Adultère , dillanimô , Affaire, faïdô, Affamé, ktiguiounaia, Agneau, rwïl berâr, Aider , kâl, Aigle, karar (karkar), Aigre, dhanân , Aigu, ' modlui . Aiguille , irbatlt . Ail, ' tara, Aile, bâl, Aimer, dône, Aine, serï, Air, littbàïl, Aisé, benudn , \i>selle, kelkellô , Ajuster, semaian , Aliment, a'ntd. Allégresse, nabath , Aller, liatagiuô, Alliance, ' scilub, Allonger, fedi, Mlumer, il ici ', AUMAÏ.. y£? FRANÇAIS. Altéré, Amabilité , Amasser, Ambre, Ame, Amener, Amitié , An, Ancien, Ane, Ange, Animal, Anneau, Annoncer, Antre , Anus, Appeler, Apporter, Apprendre, \pprivoiser, Approcher, Appuyer, Après , Après-demain, (37 ) PRONOCIATION. ouâe'oumanhè , fadhal, oror, mekâoui, naff, ouakinaija. guiâ'ïl, sinnadh , dôg, dâmeir, * malâïkô , hôtô, halghadh , ouargucin, guedh, beri, ouilaja , ouakinaya , ouabaranaya , berou, sodium , teiri, dhabdadid ', shddhemha , SAUMAL. »=- FRANÇAIS. Arabe, Araignée , Arbitre, Arbre, Arène, Argent, Aride, A rrne , Armée, Aurore, Autruche, Avant-bras, Barbe, Beurre, Blanc, Blé, Bleu, Boue, Bois, Bouche, Bras, Cliair, Chameau . (.hanter. ( 38 ) PRONONCIATION. * a'rah, a'rô, (iaughô, gueidh ; pi. gueidhou , a'mmoda, gkabô, hobb, o'U, oudberi, gorâiô , dkoudahoun . gadk, sàubag, a'ath, serreine , medaô , jeeb, g/wri, âf, ëdud '. h cleb, ■ (/««;•, mitsf . ; fiai, fém. hi:iss , SALMAL. e j* i .> trir- cil (%) ANC Al S. PRONONCIATION. SAUMAL. Chat, Chaud , Cheval, dhemmed , kouloid, * faras, m.guingô,f. Cheveux, timau, _r«y Chèvre, rj, «y ,1 Chien, Ciel, en, *£ J* Cœur , Coquilles, Coton , ouadhna , dhumbal, o'thbi, Cou, ghôr, J3* Crier, a'jaja, <£* Crocodile , nebrï, Cuisses , baaudhou , yày Cuivre , mârr, > Danser , aydr, M Datte, * temer, J* Dattier, * nakhli, &* Demain, berri , &y Dents, el ko, y!=ï\ Diable , guenni, (S^~ Dieu, * allah, M Doigt, j'arr , pl.fero. g»tf* Dormir, oudhourda, i^yûlj f 4o ) FRANÇAIS. PRONONCIATION. SAtMAL. Dos, dhabar, é* Dur, ingu£g, Eau, byô, Eclair, halla'a, Eléphant, meroudi, «fâr* Entrailles , mendheer, ^ài* Epaule, garab , <&* u,yyo Epée, * seif, . • Esclave , badha, pi. badadli. j^il (jrj»^.' A*±j Est, * sobh, G Etoile , haddag , '(5*N*- Femme , nâg, 0^ Fer, berr, >* Feu, dliab , LA*& Fille, gabadh , OH^ Flèche, fallâdh , #& Fleur, ôbah, M Forgeron , thomâl } JU Frère , oualâl , ! Eux, Mgà, bL /7i'. VOCABULAIRE DE L IDIOME DES DENKALI. FRANÇAIS. PRONONCIATJ Ane, harrû, Arbre, hharâ Argent, lagaô, Aurore, sâkô, Autruche , ghorâiô, Barbe, debeine, Beurre, sabaha, Blanc, e'dd , Blé, machella, Bleu, data, Boire , o'bb , Bois, baliau, Bouche , effà, Bras , gabâ, Chaud , guirâ, DENKALI. syt> J û ( 48 ) FRANÇAIS. PRONONCIATION. Chameau . gâH, Chair, hadô, Chat, dhimmou, Cheval, * Jâiis, Cheveux, logor, Chèvre, nuadharr. pl.-a, Chien, sarra, Coquilles, kelloum, Crier, dérâ. Cuisses, ibou, Danser , a ça, Dieu, * allah, Dormir, dheine. DENKALI. »PL '■ — s «iac»««. »*»0* M>«»*(«c«MI>«ll»l*l««*i°«r«g« t» »«. S» ■.■*■:* t* a«u*- •--».-..■ VOCABULAIRES DE MOTS DES IDIOMES DEDAR-FOUR, DEBARNOU, (l) DE NA.M>\!t4 ET DE BAGHERMI, RECUEILLIS DES NATURELS MEMES DE CES DIVERSES CONTREES 2) IDIOMES DE BAR-FOUR ET DE BARNOU FRANÇAIS. FOTJKAOUI. BARNAOITI Ane, leil , koro. Arbre, kourou , keska. Argent , lifella. Aurore, lodikkoy, * sebah. Autruche, soumô, kir gué ko. 'vi) Ce pays est le même que celui qui est connu sous le nom de Bornou. (2) J'avais essayé de rendre la prononciation de ces idiomes par la transcription arabe; mais cette langue m'a paru en général moins propre à l'orthographe des mots que la langue française elle-même. * Mots dérivés de l'arabe. 23 ( i&a FRANÇAIS. JFOORAOUI. BARNAOUI. Barbe, foui ou , enjiti. Beurre, day, kanddgô. Blanc, fatta , bouL Blé, gômu , gama. Bleu, dikd, tchiloum. boire , guiiiba, inkjdé. Bois, dra. keska. Bouche, oudo, tchi. Bras, donga , bibi. Buffle. magnau , garan, Chair, ni no , da. Chameau, camaL karguimd. Chanter, kûna , kaygdyené . Chaud , tokéla , kannoua. Chat, bis , gâm . Cheval , arkama , fourbi (ni.), fouir \ f | Cheveux, nilou , kandouri. Chèvre, déou, kâni. g,rtg,g'' valent un g, moitié nasal et moitié guttural, qu'on ne peut prononcer qu'en abaissant le bout de la langue, et en la réunissant du palais près du gosier. Quand le mot est écrit par / et par r, c'est que l'articulation tient de ces deux i onsonnes. f) s tient un peu du h el se prononce en appuyant le indien de la langue vers le» i i • dents supérieures. r ch, à-peu-près semblable, avec un sifflement. i r s à-peu-prés comme le w) 'le loi rident. ( '83 ) RANÇA1S. FOURAOUI. BARNAOtJI. Chien , aço , kiri. Ciel, * sama , pari. Cœur, kelma , kaghirki,. i Coquilles , ogra, gargour. Coton , ni ré, kalkouta. Cou, COJ, dabou. Coude, %, cono. Crier, ouroukererou :, bourgoujèké Crocodile, nemou , 'gouroutou. Cuisses, diouil, dounou. Cuivre, * nahas, guirguime. Danser, kaoulè, bizkéné. Datte, sondô, dabînô. Dattier , sondon kôurou , kersem. Demain, élelj bdri ou bâti. Dents, kagué, terni. l'i Diable , * afèrit , zdn. Dieu, * allah, allah. Doigt, ion , golondo. Dormir, ongd, bonc. Dos, sôr, gâpô. Dur, guidr , gamdd. Eau, kôrô, inki. Eclair, kouioulmala , muluktche. . Eléphant, anguer , koumâgnen. ; , 23. ( '«4 ) IA5ÇAIS. FOURAOUI. BARNA.OUI. Entrailles . kourtéga , khlom. Epaule, kadaba , gabana. Epée , sûr, kachagar. Esclave , * abd '(m.), khadcm (*) karia (m.), kir (t.). Est, seba/i, guidi. Etoile, origna , cluldgd. Femme, yankoué , kâmou. Fer, dâouro , chou. Feu , outou , kannou. Fille. nêou , perô. Flèche, mchchâb, kinign. Fleur, ddr. kambiri ou kambili Forgeron , mir. kaguelma. Frère, duembava. kerâmi. Froid , delifé , kakou. Front, eiï, goum. Gazelle, fira, engueri. Gazon . day. kadjimgana. Girafe, pur, kanzer. Grand , appaj, koura. Gros , boroy, kaycioua. Hier, kani , biska. Hiver, /doué li, binoum. Homme, ouedey, kamkoa , kam . Hyène, déa, tord, bouttou. l .85 ) FRANÇAIS. FOUHAOUI. BARNAOUf. Insectes, kouri ou kotrii. Jambe, ferigna, chi. Jardin, gniulmekierô , koulô. Jaune, kirroy, kandgo. Jeune, kouetighê, gana. Joue, foulanga, gâïdô. Jour, lolléla, kaô. Là, hella , hatoun. Lac, mer, bad, saraf. koulougou. Laine, nilou, kandouri. Lait, bôra, kidrn. Lance, kôr, katchaga ou katsaga Langage, dàli, mana, telam. Langue , dali , telam. Lèvres, bonde, katchibé. Lièvre, pyè, targona. Lion , mourou, kalgouli. Livre, * kidâb, ouèkita. Lune, douai, koumbâl. Maigre, mander, gamdou. Main, torigna , mous ko. Mais, mârek , gaberi ou gabeli. Maison, ôro , endj'im. Malade, ouayan , dondi. Mamelle, kançou , takam. ( 186 ) tAISÇAIS. FOURAOUI. BARNAOI II. Manger. dm , bouyè. Marcher , ilou , Une. Matin , saba, lazbi. Méchant, guini, dibi. Menton, aço, guiti. Mère, guidme , ya. Midi , * dohor , kduddbou. Miel, naço , kemâguen. Millet. katchia. Moi, fia, ouma. Montagne, Jouyé, kdu. La mort, ouay kabonnandadji. Mou, guiôkey, télale. Mouche, daoui, ki la. Mourir, ouay, noum. Mouton, dôlé, dimi. Nez, dorme , kantcha. Noir, dikkoi, tchiloum. Non, ' lala , âtekeni , la. Nord, nhh , yéla. Nuage, koutou , fagau. Nuit, nette, bounè. OEil, kougni, chim. Œuf, guiouro, goubel. Oiseau, èrienga, goudfi. ( '87 ) FRANÇAIS. FOURAOUf. BARNAOUJ. Ombre, nèma, kapya. Ongle, karoungu , fergâmi. Or, dcif, * dinar. . Oreilles, kilo , semou. Ossemens, dârou , chila. Ouest, * garb, pouté. Oui, alingoa, * eje , atéguèima. Pain , kân, toukour, gourrâça, biri on bili. Panier, goufoun , zôkà. ■ Pauvre, * meskine, meskine. Pays, barou , * belle. Peau, darma , katigué. Père, abou, abba. Pesant, dirroy, kourgogoii . Petit, ettegué, gana. Pied, ter, (pi.) (aligna, du, (pi.) chinerhindL Pierre, dido, kau. Plante, d«ï, ka/ïm. Pluie, kouye, delàgô. Poisson , faune, bouni. Poitrine, kouranga , gandji. Porte, * bâb, Ichinna. Porter , guiabou , gônèyâtè. Postérieur, duubè , gôlâ. Propre, fattaj, gnela. ( i88 FRANÇAIS. FOCIUOUI. Pudenda mulieris, siberite } Pudenda viri , deçou , Puits, erô , Rhinocéros, dolba , Riche, chabaân , Rivière , baô , Riz, ris, Rouge, .folcay, Sable , sourou , Sale, guitti, Sandale, kaoula , Sang, kéoua , Sauterelle , Sec, ouassey, Sel, kerra , Serpent, noum , Singe, kôro , Sœur, dountetan , Soir, kanyô, Soleil, doulè, Soulier, merkoub , Sud , saïd, Tabac, tuba , Taureau, non , Trrre , dâlâ, ouata, BARNAOUl. triguergueré. tchoutchou. bilgâtchi. kemouzeno. hmdnoa. tchaadè. pergami. kemê. katti. kadabo. sebâdou. bou. kapi. gamaô. manda. kâdi. ddguel. keramini perd. katchiri. kangal. senô. ânem. tâba. knèmô. kidi. ( i89) FRAJVÇAIS. FOURAOUl. HARflAOllf- Tète, tabou , kelâ. Tigre , foulenga , zazerma. Tomber, f°Jn . yakromba. Tonnerre, ko/or/ , zirgangâlô. Vache , oue, pé. Veau, nongui, ker/ia. Venir, ondoul, ârê. Vent, dciould, kârouu. Ventre, diô, kouro. Vert, fokaj. kli. Viande, nino , '* 7-"j da. Vieux , yatoy, kamertchô. Ville, heUé, helléfa. berni. Visage , kougni, pesca. Toi, gui, nima. Lui, yé, tchima. Nous , ki, andima. Vous , bi, nendima. Eux, yéen , sendimà. Ici, hené } Iiàten. 2't ..*...»-.. ----... - - - - . IDIOMES TE MANDARA ET DE BAGIIERMI. ■ fRANf AIS. MANDARAOl'I. BAGHEHMAOl'I. Ane, ezgd, kourd. Arbre, afâ, te h i ri. ' Argent , Aurore, lipelu , ouaraourakâ. lifela. kougri. Autruche, jiroué, kïrguègô. Barbe, ouma , Beurre, ouèj'é, boubou. Blanc. dzéyê, odjâp. Blé, * Aama, " elgama. Bleu, donguè, il. Bouc , chouchè , m dn. Bms. kkala , kâk. ( '9' ) FRANÇAIS. MANDARAOt'I. BAGHLRMAOU Bouche, oué, tari. Bras, ouroura , dji. Buffle, sâkilè , Chair, chioua , dja. Chameau, eldongâmé, hgouma. Chanter, beb/elchi, djédjap/ja. Chaud, kara , oinga. Chat , pâto, bis. Cheval , bèlcssa i senda-né. Cheveux, onkdjé , bi. Chèvre, aoué , bigna. Chien, krê, bici. Ciel , amjigla , va. Cœur, er/angoulé , gâli. Coquilles , kiongala , Coton , soujè, gnèrè. Cou , yé, mindi. Coude , velmé , Crier, okhoula , Crocodile , bibizougra , Cuisses, eddagnula , Cuivre, frijagana , Danser, échchigla , djendâm. Datte, debîna , dibinô. Dattier, dibinangouctha _, ■>\- '. '9* ) FRANÇAIS. MWDAIUOUI. BAGHERMAOUI. Domain, makouralla , iicltiri. Dents, s are , gangi. Diable , a zen gué, hudjâ. Dieu , allait , allait. Doigt , golanda , Dormir, l filer a, lodo. Dos, &> dendela. Dur, anoula , tibi. Eau , yoé, manè. F.clair, aida , Eléphant, got/<', tégia. Entrailles , enjè, Epaule, achiapochiapè , Epée, kalsagar, kassagar. Esclave , avé, bel (m.), bould (féin ) Est, tejigla, Etoile, trioko , Femme, moksé, une. Fer, îrè , Feu , kara , fodou. Fille, edziiikzâkouâ , manda. Flèche, gourmé, Flpur, oukbenè , Forgeron , eglda , Ftère, edzammouroua , monndjouma. ( 1$ ) FRANÇAIS. MANDARAOTJI. BAGHKRMAOlil Froid , u/ichjré , Front, ouâfké , dendalagn . Gazelle, zûtakamba, àjofyo- Gazon , maçitchoukô , moumbas. Girafe, ktnlseri, Grand , guiakké , ngolo. Gros, 0 annaça , e/n. lîier, aoaya } tevré. Hiver, fi âlaslakè , Homme, gitè, gnydb. Hyène, indèïe , gnongd. Insectes, ouc/iigué, djidi. Jambe, sera , djendjay. Jardin, fi, 8 sirkè , baya. Jaune, guirém. Jeune, tchikà ', bassa. Joue, guida , Jour, val clila , Là, elnou. Lac, mer, diivi ioê, bel. Laine, oukdjanoé , in. Lait, ouba , si. Lance, ompa , gritga. Langage, urakha, c/\'a , laô. Langue , emkha, ttdjuld. ( >tf ) FRANÇAIS. MANDARAOLI. BAGHERMAOt 1. Lèvres, zadaoué, Lièvre, uguigré, Lion , errefare, lofiô. Livre, kulâb, ? oue/iita. Lune, Iré, ruip. Maigre, anounba , Main, errfa, dji. Maïs , gossa , ouû. Maison , bré, be. Malade, aouariojoua , moyo. Mamelle, aube, dedè. Manger, zouzé, san. Marcher , ellala , aba. Matin, * saba, tadjbi. Méchant, manzoé, kassow. Menton, kouma , Mère, omnia , Àougnoum . Midi, valchiétiré, kadja. Miel, ama , tedji. Millet, koujiaré , Moi, yamthou, ma. Montagne, oua , lodd. Mort (la), amtza . ojdéga. Mou, ferfere , Mouche, djunga, ( '95 ) FRANÇAIS. M.\N1)ABA0UI. BAGHERM A0l!l. Mourir, amlsamtsa , noïga. Mouton, gilkiaoué , bâta. Nez, aktaré, ami. Noir, amagafrendiré , il. Non, * la, la,tadigneli. Nord, âmyela, Nuage, morgom. Nuit, vaine, ndjo. OEil , îché, kâm. Œuf, saya, Oiseau, etzaguié, Ombre!, chidoukoué, djuld. Ongle, serba, Or, dindar, dinar. Oreilles , . chema , b'j. Ossemens, chiachiè, tcliouiigô. Ouest , atirzala , nabangri. Oui, * iaoua, ngucla. Pain, kout tapis ké , dafa, labiska, biridjoum. Panier, zokoa, magala. Pauvre, emzdlaoué, * meskine. Pays, axé, Pea u , bogoua , dara. Père, edderoua, bùboum. Pesant, dumdumè, ( '96 ) n. im ai.-.. Petit, Pied, Pierre, Plante, Pluie, Poisson , Poitrine, Porte, Porter, Postéiieur, Propre , Puilenda mulieris, Pudenda viri , Puits, Rhinocéros, Riche, Rivière, Riz, Rouge, S;.ble, Sale, .Sang, Sauterelle, Sec, Sol, MASDARAOPI. BA.GHEBM \ori. tchukô, bossa. pléasra, djendjay. Izanakoa , tdd. maça, mou. ioscmsa , morgom. hilfé , djùii aloar, foiif/ldy ongoulé, dâb. kenlixa, ? onigna. guife , guidi. inaggoué, gucln. aktchia, byé, mogodô. sona , irbi. kièkè, endouxâra^ malnmâl. hayè, baron a. koujcirtre, Trendé , atchia. kliakha, non. tsouboukkè, oujé, moûss. onyé , oulhsoulè, mongd. i/ï, kâça. i; i ( '97 ) FRANÇAIS. MANDARAOUI. BAGHFRMAul 1. Serpent , kavalé, Singe, bechouclé, Sœur , etzamroutzâko , mondjoumama Soir , itchêfatchia , tagri. Soulier, saa . Tabac , tâba , tâba. Taureau , Itha , ..... Tète, ire . djudjô. Tomber . bj'èkebje, todga. Vache , sa, man. Veau, exeltha , Venir , saoua , abdjô. Ventre, houdé, Vert, 9 serekké, tibi. "Viande, chioua , dja. Vieux, oumdjougômohsè , mdbi. Ville, birni. Toi, y- Lui, gné. Nous , djémanè. Vous, sémané. Eux, djé. Ici, lolô. 25 RELATIONS DES VOYAGES DE GUILLAUME DE RUBRUK, JEAN DU PLAN CARPIN, BERNARD, S.EWULF, etc. NOTE PRELIMINAIRE. L'obligeance de deux jeunes diplomatistes a procuré à la So- ciété de Géographie les textes collationnés des relations de quelques voyageurs du moyen âge; et la société, qui avait commencé son Recueil de Voyages et de Mémoires par la rela- tion de Marco Polo, qui y avait aussi compris celle du frère Jourdain de Séverac, imprimée en tête du présent volume, a dû accueillir avec empressement les offres désintéressées qui ont misa sa disposition la transcription exacte des récits ori- ( 200 ) ginaux de Guillaume de Rubruk. de Jean du Plan Carpin, du moine Bernard, de 1 Anglo-saxon San\ulf, etc., tels que les donnent les manuscrits les plus complets et les plus corrects. Envoyé en Angleterre par le ministre de l'instruction pu- blique, pour relever, dans les bibliothèques de laGraude-Bn- tagne, les vieux documensqui intéressent l'histoire de France. M. l'i; ancisqii: Michki. s'était enqûis, au Brttish Muséum, des manuscrits contenant l'intéressante relation de l'ambassade du franciscain Guillaume de Rubruk, envoyé de saint Louis auprès du khan des Tartares : il n'en existait dans ce riche dépôt qu'un seul exemplaire, tronque; mais M. Thomas \\ right, du TrinitY Collège de Cambridge , avait vérifié l'existence de trois autres exemplaires dans les bibliothèques de cette ville, et s'était offert d'en relever les variantes; deux de ces manus- crits étaient entiers, et l'un paraissait plus ancien : la Société de < ïéographie, en agréant les offres de MM. Michel et Wright, décida qu'elle ferait imprimer dans son Recueil le texte latin de Rubruk conformément à ce dernier manuscrit, en l'accom- pagnant des variantes qui seraient relevées sur les trois autres. llaklnvt seul avait déjà publié une partie de ce texte, d'a- près un manuscrit de la bibliothèque du lord Lumley, tron- qué comme celui du British Muséum et comme l'un de ceux de Cambridge, mais dont certaines variantes semblent démon- trer la non-identité avec aucun de ceux-ci; il a donc paru convenable de relever également ces variantes. ( «M ) Pin chas, en reproduisant en anglais le fragment donne parHakluyt, avait, dit-il, complété sa version sur un exem- plaire entier appartenant à la bibliothèque du Bennet (ou Corpus Christï) Collège de Cambridge, probablement l'un de ceux qui ont été collationnes par MM. Michel et Wright. Enfin Bergeron, après avoir traduit en français d'abord je texte latin imprimé dans Hakluyt, puis la version anglaise de Purchas pour le surplus, obtint communication d'un ma- nuscrit, latin complet, appartenant à DuChesne, qui l'avait eu delà bibliothèque de feu M. Petau, conseiller en ht cour; et la collation qu'il fit de ce manuscrit avec sa traduction, le mit à portée de la corriger et augmenter de beaucoup de choses qui manquaient en la version anglaise. Van-der-Aa, en don- nant une nouvelle édition du recueil de Bergeron, assure, dans un avertissement spécial, que le traducteur français avait eu à sa disposition deux manuscrits latins. Il y avait, dau& tous les cas, un intérêt réel à découvrir la trace, soit du ma- nuscrit unique, soit des deux manuscrits que Bergeron avait pu consulter à Paris, et qui n'existent plus dans aucune de nos bibliothèques publiques. Ces traces, je crus les retrouver dans l'indication de deux manuscrits différens, dont l'un avait passé de la bibliothèque d'Isaac Vossius dans celle de l'université de Leyde, et dont l'autre faisait partie de la bibliothèque d'Alexandre Petau, ache- tée par Christine de Suède et aujourd'hui déposée au Vatican. ( 202 ) M. le professeur Geei, premier bibliothécaire de l'univer- sité «le Leyde, mit un empressement, plein de courtoisie à user, en faveur de la Société de Géographie de Paris, des disposi- tions libérales qui permettent le prêt, à l'étranger, des riches- ses littéraires confiées à sa garde; et le manuscrit de Vossius mé fin adressé en communication : il porte au bas du premier feuillet la signature Petavius, qui ne permet guère de dou- ter que ce volume ne soit précisément celui qui avait passe de Petau à Du Chesne, et qui aura ensuite passé de Du Chesne à Vossius. M. Francisque Michel a bien voulu se charger de relever ies variantes de la relation de Rubruk. qui sv trouve en entier. Quant au second manuscrit de Petau, acheté par la reine Christine, la Bibliotheca Bibliotliecarum de Montfàucon con- state qu'il a été déposé au Vatican sous les numéros 292 et q331 avec ce titre : ff^illelrni de llubrue , minoritœ , jnùsi a semeto Ludovieo ad Tartaros, relatio ad eumdem snnetum ÏMdovieum. La Société de Géographie m'avait autorisé à ou- vrir une négociation pour obtenir à Rome la collation de bé manuscrit avec le texte de notre édition; mais des embarras d'exécution qui eussent forcé à des délais considérables pou I impression , déjà fort retardée, de cet ouvrage, ont dû faire 1 1 -uoncer à cette idée. I /empressement, de A1M. Michel et Wright à concourir aux publications de la Société de Géographie nous ayant permis (,o3 ) de faire un appel à leur zèle pour de nouveaux services, la Société résolut de donner, ensuite de la relation de Rubruk, celle de Jean Du Plan Carpin, dans le cas où nous pourrions nous en procurer le texte entier; car il n'en existe non plus dans Hakluyt qu'une édition tronquée, où la narration du voyage proprement dit est suppléée par l'abrégé qu'en avait fait Vincent de Bauvais dans son Spéculum historiale. Berge- ron, à son tour, s'est borné à donner une version française de l'édition de Hakluyt, et la communication du manuscrit de Du Chesne lui servit uniquement à conférer le texte entier avec l'extrait de Vincent de Beauvais, qu'il dit avoir trouvé assez conforme a l'original. L'arrivée du manuscrit de Leyde m'a permis de vérifier que la relation de Carpin y est eu ef- fet comprise en entier ; et la Société de Géographie se trouve ainsi en mesure de donner une édition complète de ce voyage en substituant au résumé, d'ailleurs fidèle, de Vincent de Beau. vais, le récit même de l'ambassadeur d'Innocent TV. Deux manuscrits de Cambridge paraissent contenir aussi le même texte, et M. Wright a bien voulu se charger d'en faire la collation. Infatigable dans son zèle, M. Francisque Michel avait, dans l'intervalle, offert à la Société de Géographie une copie entière du pèlerinage à Jérusalem faite au neuvième siècle par le moine français Bernard , dont une relation tronquée a été pu- 2o4 ) bliée par Mahillon, d'après un manuscrit de Reims, dans ses Uta sànctotwm ordinis sancti Henedicti ; M. Michel a eu le bonheur de trouver la relation complète dans un manuscrit d Oxford, et la Société de Géographie s'est empressée d'assi- gner à ce curieux récit une place dans son Recueil. De son côté, M. Wright a mis à la disposition de la Société copie de la relation, encore inédite, d'un semblable pèleri- nage fait dans le siècle suivant par le moine anglo-saxon Sœwulf, et consigné dans un manuscrit de la bibliothèque du Corpus C luisti Collège à Cambridge : ce morceau doit pa- reillement enrichir notre Recueil, avec d'autres pièces peu étendues, propres à jeter quelque jour sur la géographie de ces temps obscurs. Je ne saurais terminer ce simple exposé des titres que MM. Francisque Michel et Thomas Wright se sont acquis à la gratitude de la Société de Géographie, sans leur renouve- ler ici, au nom de tous, les remercîmens et les témoignages de satisfaction que leur a déjà décernés la commission centrale. l'aris . Ortoiire 1835. D'AYEZAC, Secrétaire Général. VOYAGE EN ORIENT DU FRERE GUILLAUME DE RUBRUK, DE L'ORDRE DES FRÈRES MINEURS, L AN DE GRACE M. CC. LUI. ^.«Wîi^sw.irtrt^eiiw,^»*,»^^,»,*^^^,,,*,,^^^^^^^^^^^^ ,-b_ NOTICE SUR GUILLAUME DE RUBRUK. Ce voyageur , nommé Guillaume de Puibruk , de Rubruck, de Rubruc, Rubroc , Risbrouc, Risbroucke, Ruysbrok, Ruys- broek , Risbrucke , Ruysbrocke et plus communément de Ru- bruquis, naquit dans le Brabant (i) à une époque que nous ne saurions préciser (2). Il entra, nous ne savons à quel âge, dans (1) SctijAcres crdinis minonm... recensait fr. Lvcas Vvaddingvs. Romas, ex Typ. Fr. Alb. Tani. Anno M.DC. L. in-fol. p. i56, col. 2. Il était Anglais, suivant John Pi ts. Voyez Johannis Pitsei... relationum /lis toric arum de rébus anglicis, tnrnus primus. Parisiis, apud Rolinura Thierry et Sebastianum Cramoisy. M. DC. XIX, p. 333. Enfin il était Français, si nous en croyons Purchas. Voyez Purchas his Pi/grimes, in five bnpkes... The thiid part. London, prnted by William Stansby for Henr ie Fetherstone, i6î5, in-fol. The first booke , chap. I. (2) M. Aug. St. John place sa naissance vers l'an 1220. Voyez The Liées qf celebraled Tnwellcrs , n" XI de The National Library. l.onAon : Henry Colburn... i83i , post octnvo, vol. I, p. 1. 26 ( ao6 ) l'ordre de Saint-François, et reçut, en 1 253, de Louis IX, roi de France , Tordre de se rendre en Tartarie f auprès du grand Khan, dont un neveu passait alors, en Occident, pour avoir embrassé le christianisme. Nous croyons inutile de faire l'analyse de la relation qu'à son retour il adressa au roi de France (i) ; nous nous borne- rons à consigner ici quelques détails sur les éditions et les traductions qu'on en a données, sur les manuscrits qui la con- tiennent ; et nous terminerons en faisant en quelques lignes l'histoire de notre travail. En 1600, Richard Hakluyt publia dans le premier volume de sa collection, p. 71 -92 , une partie de la relation latine de notre voyageur (2) , comme il la trouva dans un manuscrit de lord Lumley ; il fit suivre le latin d'une traduction anglaise qui occupe depuis la page g3 jusqu'à la page 1 17. (1) Voyez sur le voyage de Guillaume de Rubruk , sur ses causes, son but et ses résultais, Mémoires sur les relations politiques des prinres chrétiens et particu- lièrement des rois de France avec les empereurs Mongols , par fec Abel Remusat, dans les Mémoires de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles, lettres j tome VI, Paris, 182a, p. t)5o-[t$7. Sur la véracité de notre voyageur, voyez l'Histoire généalogique des Tatars , traduite du Manuscript Tartare d 'Jbulgasi- Bayadur Chan. . . à Leyde chez Abram Kallewier, 1726, in-12 , p. 45i, note (ai. L'auteur, Bentink, nous semble avoir élevé des soupçons injustes à son sujet. (2) Il est assez remarquable que ce fait, mentionné , quoique d'une manière obscure, par Bergeron [Préface au lecteur), n'ait été répété ni par Wadding, ni par Van der Aa , ni par l'abbé Prévost, ni par Fabricius, ni dans la Biographie universelle, enfin dans presque aucun des ouvrages biographique, ou bibliographiques où il devrait être consigné : il est vrai que la collection d'Hakluyt était, il y a quelques années, assez rare; depuis on en a fait uni réimpression, qui est parue à Londres, en 1809-1812, chez Evans, JMackinlay et Priestley, en cinq volumes in-4". La relation latine de G. de Rubruk s'y trouve . vol. I, p. 80-101. ( 207 ) En 1626, Pu relias reproduisit dans la troisième partie de sa collection la traduction d'Hakluyt (1), qu'il compléta d'après un manuscrit du Bennet Collège, a Cambridge. En I634-1 Pierre Bergeron publia n Paris une translation française de la traduction de Purchas , pour laquelle il s'aida, dit-il, d'un manuscrit latin (2). Son travail fut réimprimé à la Haye, en m. dcc. xxxv, par Van der Aa ; et il a été reproduit à Paris, en août i83o, dans l'un des volumes imprimés aux frais du gouvernement pour procurer du travail aux ouvriers typographes. L'abbé Prévost (3) et M. James Augustus St. John (4) ont donné des extraits de la relation de G. de Rubruk, le premier en français, le second en anglais. On ne connaît aucun autre ouvrage de ce moine voya- geur. C'est donc à tort que H. Willot (5), Pits (G) et Wad- (1) C'est à tort que M. Weiss {biographie universelle, vol. XXXIX, art. Rubruquis) et M. St. John, ouvr. cité, p. i3, disent que Purchas en donna une nouvelle. (2) Ce MS. a été transformé en deux par l'abbé Prévost, par M. Weiss et par Van der Aa dans l'avertissement qui précède la traduction de Bergeron ; mais , p. 60 > col. 1, l'éditeur hollandais dit qu'il n'y en eu qu'un seul. (3) Histoire générale des Voyages , édit. in-4°,tome vu, p. 263-307 ; éd. in-12, tome xxvi. (4) Publication citée, p. i-i3. (5) Gvilielmvs Risbrovcke scripsit de gestis Tartarorum lib. 1 . » Item composait itinerarium Orientis lib. 1. et alia. » Athenae orthodoxorvm sodalitii franciscani.... Opéra ReuerendiP. F. Henrici Willot... Leodii, Excudebat Arnoldus à Coursvvaremia , Typog. jur. Anno i5o,8. in-12, p 172-173. (6) Guilhelmus Rubroeus... scripsit De Gestis Tartarorum , librum unum, Itine- rarium in partes orientales , librum unum. MS. Cantabrigiœ in Colleg. S. Benedirti- 26. ( ao8 ) ditig (1) lui attribuent une histoire des Tartares, et que le premier dit qu il a encore compose d'autres écrits, (aj Les manuscrits dont nous avons fait usage pour notre édi- tion et dont nous donnons des fac-similé, sont conservés, le premier, dans le Musée britannique, Bibliothèque du roi , n\ 1 4 C. XIII. Ce manuscrit, dont on trouve une description, laite tant bien que mal, dans le catalogue de David Casley, p. 23a, eSt sur vélin, du \ive sièdle; et la relation de notre auteur y commence au folio 22 ô, recto. Il est désigné dans notre volume sous le nom de MS. A. Le second, que nous avons désigné par la lettre B, est un manuscrit conservé dans la bibliothèque du Corpus Christ Collège, à Cambridge, parmi ceux que l 'archevêque Parker*1 légués a cet établissement. Ce volume, qui paraît avoir été exécuté dans les premières années du xiv* siècle, et avoir an" ciennement appartenu au monastère de Bury , est un in- folio , sur vélin, et a été assez bien décrit par James Nas- mith (3). La relation de notre voyageur y commence, à la 'tem in privata biblipïheca Lum'eiana. Claruit anno salutis rcparatœ 1 253 , tlum in regnisolio sedcret Henricus tertius. Pits, onvrage et endroit cités. Il n'y a pas à douter que leMS. dont parle Pits ne soit notre MS. D, et il est pins que probable que VHistoria Mongalorum *.quos nos Tartnrns appcUamus , de Jean du Plan-Carpin, qui, dans ce MS. , précède immédiatement la relation de G. de Rubruk , est l'ouvrage que l'auteur anglais attribue à tort à notre voyageur. i « Gvuf.lmus Rvïsbrok.iv3, Brabanttfs, historiens, scripsit hactertus ineditd : Iti- nerarium Orientis. De gestis Tartarorum. l'itseiis Anglum facit , et clartusse atserit an. 1293.» Wadding ouvrage et endroit cités. —On a vu plus haut que Pits ne donnait pas cette date, qui a été reproduite par Du Cange, suivant Fabricius. é Rïs! du Musée Britannique, coté Roy. MS. 6. B. IX, contient Johànnis dt Hiisbrocc, de Ornatu spirituatium nuptiarum liber. Ce Jean était-il nn parent ou un compatriote de Guillaume? (3) Catalugut librorum manusniptorum r/iws Collegio Corporis Cliristi et B. Maria ( -*°9 ) p. G7, par une lettre initiale, grossièrement peinte.) dont l'inté- rieur (premier compartiment) représente des moines offrant leur livre au roi. Dans la partie inférieure de la lettre on les voit procédant à leur voyage. N'oublions pas de dire que ce manuscrit porte le n°. LXVI de la collection. Le manuscrit CCCCVIIde la même collection (1), dont nous nous sommes servis et que nous avons appelé MS. C, forme un volume in-8°, sur vélin , doit l'exécution, plus moderne que celle de tous les autres dont nous avons fait usage, nous paraît être du commencement du xve siècle. La relation de G. de Rubruk y commence au fol. 3y, recto, et est suivie de X Itirwvarium fratris Odorici ordinis fvatrum minoruin de mi rabilibusorientaliumTariarorwn.Ce manuscrit, si l'on en croit une note qui s'y trouve au commencement, appartenait an- ciennement à un prieuré de Norwicb. Ainsi que le MS.de Londres et que celui de lord Lumley, il est défectueux, quant à la dernière partie, et tous finissent au même mot, qui dans les MSS. A et C, est suivi d'un espace blanc pouvant contenir cinq ou six lignes. Cette circonstance, ainsi qu'une ressemblance presque parfaite d'orthographe et même d'erreurs et d'omissions dans ces derniers, prouvent clairement que l'un a été copié sur l'autre, ou que tous deux ont .été transcrits sur un ma- nuscrit plus ancien qui avait éprouvé une mutilation , et qui probablement finissait brusquement au bas d'une page. Nous nous arrêtons d'autant plus volontiers à cette dernière sup- position, que les manuscrits A et C ont chacun un petit nombre lrirginisin acadcmiaCantabrigiensi Irgavit reverena'isiimu.i in Christù Pater Matthœu* Parker, archiepiscnpus Cantuariensis. Cantabrigise, Typis Academicis excudebat J. Archdeacon... M. DCC. LXXV1I. in-4°, p. 44-46. (i) Décrit dans le catalogue de J. Nasmith, p. 384-385. ( 210 ) d'erreurs qu'on ne rencontre pas dans l'autre; nous devons ajouter que dans tous deux la lettre initiale est presque entière- ment semblable. Le manuscrit D, qui a servi de base à notre texte, comme nous paraissant le plus ancien, c'est-à-dire de la fin du xnie siècle, forme un volume in-folio, écrit sur vélin, à longues lignes. Il est conservé dans la bibliothèque du Corpus Christi Collège sous le n°. CLXXXI (i). La relation de notre voya- geur en forme le dernier article et est immédiatement précé- dée de Joannis de Piano Carpini ordinis fratrum minoriini A. S. in pnitibus orient, nuncii Historia Mongalo/wn quos nos Tartaros appellamus. Outre ces manuscrits, il en est un dans la bibliothèque de l'université de Leyde, qui provient du cabinet d'Isaac Vos- sius(a), acheté par ce corps pour le prix de 3G,ooo florins, après la mort de ce savant (21 février 1689) (3). La conformité de son contenu avec celui du manuscrit D nous porte à croire que l'un a été copié sur l'autre. Nous avons été assez heureux pour obtenir le prêt de ce manuscrit , que nous avons désigne par la lettre E. Il forme un beau volume in-folio, écrit sur vélin danslexiv6 siècle, et se compose de 1 9 1 feuillets, sur le premier desquels se trouve la signature po Petauius. Il porte le n° 77. Il se trouve un autre manuscrit de l'itinéraire de G. de Ru- bruk dans la bibliothèque de sir Thomas Phillipps. baronet de Middle-Hill (Worcestershire) , qui l'a acheté du libraire (i) Dtcrit danilc catalogue de Nasaiith, p. 261. (») Catalogi libromm manascriptorum Angliœ et Hibcrniœ... Oxoniœ, e Theatro Sl.eldoniano, An. Dom. MDCXCVII. in-fol.eod. MSS. Is. Vossii, y. 65,n.*l>ig. loi,. (3) Biographie universelle , art. de M. Daunou ( 211 ) .lolm Cochran, dans le catalogue duquel il est ainsi décrit, p. 108 : Rescriptio unius cordigeri qui abiit in Regionem Tai- trorum ex precepto pape et régis Francie, quomodo se habuit inter Tartaros et etiam in itinere. Manuscript on vellum , of the early part of the fifteenth centuty. Si nous parvenons à nous procurer les variantes de ce manuscrit , nous les donne- rons à la suite de notre édition. Venons maintenant à notre travail. Nous avons suivi, pour l'orthographe, le système qui nous a paru le meilleur, don- nant toujours la préférence, dans les cas douteux, au MS. D , qui, sans contredit, est le plus ancien. Ainsi nous avons conservé l'aspiration ch pour A, comme dans michi, nicliil; prohiciunt pour projiciunt ; capud pour caput; et le re- doublement du c dans occeanus , neccessarium: Nous avons aussi suivi l'habitude générale des manuscrits dans l'orthographe des mots tels que eundeni, quendam, qu'on y trouve écrits eumdem , quemdam; et nous avons toujours laissé e pour ce, qu'on lui substitue généralement. Dans un cas unique nous nous sommes aventurés à dif- férer du système suivi par ceux qui publient des textes latins du moyen âge , et qui consiste à écrire avec un c les mots finissant en tia et en ft'o, comme precedencia , admiracio. En effet, comme le plus souvent le t et le c se ressemblent telle- ment dans les manuscrits qu'il est impossible de déterminer laquelle de ces deux lettres le copiste a voulu tracer, à moins que nous apprenions par d'autres moyens comment le mot doit s'écrire ; comme aussi lorsque le c et le t sont d'une forme plus décidée, nous avons trouvé ces deux lettres employées aussi souvent l'une que l'autre; enfin, comme le mot etiam, qui suivant la règle devrait s'écrire eciam, est toujours repré- ( 2»4 ) sente par et surmonté d'une abréviation, nous avons pensé qu il était plus sur d'employer le t. Pour les noms propres nous avons toujours adopté dans le texte 1 orthographe du MS.D, et nous avons placé dans les notes es variantes des autres exemplaires et du texte d'Hakluvt, dont nous avons donné aussi les leçons importantes lorsqu'elles différaient de celles du volume que nous avons suivi. En terminant, nous nous empresserons d'adresser nos remercîmens à M. Guizot , ministre de l'instruction publi- que, qui a autorisé M. Francisque Michel, son envoyé en Angleterre, à s'occuper de ce travail; au docteur John Lamb, le savant et libéral maître du Corpus Christ! Collège, qni non- seulement nous a donné communication des MSS. de l'arche- vêque Parker; mais encore nous a permis de nous établir clans sa propre lodge, où nous avons transcrit et collationné les trois manuscrits de son collège; à M. Jacques Geel, premier bibliothécairede l'Université de Leydeà qui estdue la commu- nication du manuscrit de Vossius; enfin à MM.delaRenaudière ^t d \ve/.ac, le premier pour avoir donné à l'un des éditeurs des encoiiragemens de tout genre, le second pour avoir déployé la plus grande activité et le zèle le plus signalé dans la petite négociation qui a eu lieu avec la Société de géographie au sujet de cette édition. Londres, juillet, i835. FRANCISQUE MICHEL. THOMAS WRIGHT s/sr//.> /r.t rv/. FAC SIMILI du Commencement de la Relation de RUBRUK. u*f>a}Vfor «.ytie 9ncnn^fc/ « fy \rmam jM-çapwne^^ fhiftns a^ufti^ew £fltuutr ^yactr saj*cu£/ £T; lio sfljnmP'S? rnfl*s |fc»fo • (^«^tto^. mo ttinco tqc é?' ttî quotttty nw itrftftvtaw^tretiam nionm^rptnô -ttmew? a>c>tçt6l (Wfls Utiifl^ Wcii) ^tniije^ Citrn ttmree tîï et fl>ec\m9ifl'ci/t\ S™ , 3 Mllf WW»tWltl>WK>tWHt — f ♦— Wff 9)>— f — f —>•»—■♦——»•»»— IWfWWWWWWW ITINERARIUM WILLELMI DE RUBRUK. ItinerariumfratrisTVillelmide Rubruk de ordine fratrum minorum, anno gratiœ .m. ce. liij. ad partes orientales, (i) Excellentissimo domino et christianissimo Lodovyco (2) Dei gratia régi Francorum illustri frater Willelmus de Rubruc (3) , in ordine fratrum minorum minimus, salutem,etsemper triumphare in Christo. Scriptnm est in Ecclesiastico de Sapiente : « In terram alienarum gentium transiet, bona et mala in omnibus temptabit. » Hoc opus, domine mi Rex (4), feci, sed utinam (5) ut sapiens et non ut stultus : multi enim faciunt quod facit sapiens, sed non sapienter, sed magis stulte ; de quorum numéro timeo me esse. Tamen quoeumque modo (1) Hoc titulum halient MSS. A et C. Fratrum minorum Galli legit Hakluyl, sua piricuto, ut videtur. (2) Ludowyco, MSS. A , Il et C. — .1., MS. E. (3) Rubruk, MS. A. De Rubruquis Hakluyt. (4) Deest Rex in MS. E. (5) Fecissî utinam (/. e. fecuset) haiet MS. E, sine dubia pro feci SS3 (i. e. feci, sed). 37 ( 2.4 ) fecerim , quia dixistis (i) mihi quando rccessi a vobis ut omnia scri- berem vobis quecuraque viderem inter Tartaros, et etiani monuistis ut non timerem vobis scribere Iongas literas, f'acio quod injunxis- tis, cum timoré tamen et verecundia ,quia verba congrua mihi Don suppetunt que debeam tante scribere raajestati. Noverit ergo ves- tra sancta majestas quod anno Domini millesimo .ccliij. nonas niaij ingressi sumus mare Ponti, quod vulgariter vocant mare majus : et habet mille .cccc. (a) miliaria in longum , ut didici a mercatoribus , et distinguitur quasi in duas partes. Circa médium enim ejus sunt due puncte (3) terre, una ad aquilonem et alia ad meridiem. Il la que est ad meridiem dicitur Sinopolis, et est castrum et portus (4) soldaniTurcbie; que vero ad aquilonem est provincia quedam que nunc dicitur a Latinis Gasaria (5), a Grecis vero, qui inhabitant eani super litus maris, dicitur Cassaria, hoc est Cesaria (6). Et sunt pro- montoria quedam extendentia se in mare, etiam contra meridiem versus Synopolim (7); et sunt trecenta miliaria inter Synopolim et Cassariam, itaquodsint(8)septingenta miliaria ab istis punctis versus Constantinopolim in longum et latum, et septingenta versus orien- tem, hoc estHyberiam, que est provincia Géorgie. Ad provinciam Gasarie sive Cassarie applicuimus, que est quasi triangulus(9), ad occidentem habens civitatem que dicitur Kersona (10), in qua fuit sanctus Clemens rnartirizatus. Et navigantes coram ea vidimus in- (1) Dkisti, MS. E. (2) Octo, MSS. A,Cel Hakt. (3) Frovincie, MS. A et Bail. (4) Portatus, MS. E. (5) Gazaria, MS. I). (6) Cesarea, MS. E. (7) Sinopolim scmpcr habet MS. E. (8) Que sunt, US. D. (9) Triangularis, IlaU (10) Pro Kersona sempeç Kersoua icriUt llukl., mandate tamen. ( à*S ) siilam in qua est templum illud quod dicitur angelicis manibus prê- paratum. In mediovero quasi in cuspide ad meridiem habet civita- tera que dicitur Soldaia (i), que ex transverso respicit Synopolim, et illuc applicant omnes mercatores venientes de TurcUia volentes ire ad terras aquilonares , et a converso venientes de Roscia (i) et terris aquilonaribus volentes transire in Turkiam. Isti portant varium et grysiam (3) et alias pelles pretiosas : alii portant telas de cotohê sive gambasio (4) et pannos sericos et spices (5) aromaticas. Ad orientem vero illius provincie est civitas que dicitur Matrica (6) , ubi cadit fin vins Tanais in mare Ponti, per orificium habens latitu- dinem .xij. miliarium. Ille enim fluvius, antequam ingrediatur mare Ponti, facit quoddara mare versus aquilonem habens in Iati- tudine et longitudine septingenta tniliaria, nusquam habens pro- funditatem ultra sex passus , unde magna vasa non ingrediuntur illud, sed mercatores de Constantinopolim applicantes ad predictani civitatem Matricam (7) mittunt barcas suas usque ad flurnen ïa- naim (8), ut emant pisces siccatos, sturiones scilicet et hosas borba- tas (9), et alios pisces infinité multitudinis. Predicta ergo provincia Cessaria (10) cingitur mari in tribus iate- ribus : ad occidentem scilicet, ubi est Rersona civitas Clementis, et ad meridiem , ubi est civitas Soldaia (1 1), ad quam applicnimus , (1) Soldia, MSS, A, B et CVSoklaia , MS. E. (2) Rossia, Hakl. (3) Grisiuin, 3JS. £. (4) Bombasio, Bakl. (5) Species, MS. £ et HaU. (6) Matrila, MSS. A et B et forte MS. C. Malriga, Uakl. (7) Matrilam, MSS. A et D. Dubiosum in 3JS. C. Materlam, Uakl. (8) Thanayn , MSS. A , B et C. (9) Sturjones, MSS. A et C. Biriones, MS. B. Slrurioues, Ijorbotas, MS. £. Sluriones, thosas^ Uakl. (10) Cassaria, MS. £. (11) Soldara, MSS. A et C. Soldena, MSS. B et C. a7. ( 2l6 ) qne est cuspis provincie, et ad orientem Maritandis (i) , ubi est civitas Matrica (a) et orificium maris Tanais. Ultra illud orificium est Ziquia (3), que non obedit Tartaris, et Suevi et Hiberi (4) ad orientem, qui non obediunt Tartaris. Postea versus meridiem est Trapesunda (5), que habet proprium dominum nomine Guido , qui est de génère imperatorum constantinopolitanorum (6) , qui obedit Tartaris. Postea Synopolis, que est soldani Turkie, qui sirniliter obedit. Postea terra Vastacii, cujus filius dicitur Ascar (7) ab avo materno, qui non obedit. Ab orificio Tanais (8) versus occidentem usque ad Danubium totum est eorum (9), etiam ultra Danubium, versus Constantinopolim , Blakia (10), que est terra Assani (11), et minor Bulgaria usque in Sclavoniam (12), omnes solvunt eis (i3) tri- butum: et etiam ultra tributum condictum sumpserunt annis nuper transactis de qualibet domo securim unam et totum ferrum (i/j) quod invenerunt in massa. Applicuimus ergo Soldaiam in .xij. ka- lendas Junii, et pervenerant nos quidam mercatores de Constantino- poli,qui dixerantf 1 5) venturos illuc nuncios de Terra Sanctavolen- (i) Marilanais, US. D. Maricandis, Uakl., forte melins. (2) Matrila, MS. A. Dubiosum in US. C. Materta , Uakl. (3) Zikia, 3TSS. A,B, C et Uakl. (i) Ibcri, MS. E. (5) Trapesinida, MS. 11. Mendose. (6) Conslantinopolis, US. F. (•j) Aslar, Hall. (8) Tanays , MSS. A et C. {9) Estsubdilum, Hahl. (10) Valakia, Uakl. (11) Assari, US. B. (u) Suloniam, MS. A. Solonoaiiani. MS. b. Solunomam, US, C et Uakl. (i3) Leclionem hanc dédit MS. E, alii liaient ci. ( I 4) Frumealum , Uakl. (id) Dixerunt, MSS. A, Tt. Cet D, et Uakl. { 2, 7 ) tes ire ad Sarcac (i). Ego tamen predicaveram publiée in ramis palmarum apud Sanctam Sophiam quod non essem nuncius nec vester nec alicujus, sed ibam apud illos incredulos secundum regu- lam nostram. Tune cirai applicuissem (2) monuerunt me dieti mer- catores ut caute loquerer, quia dixerant (3) me esse nuncium , et si dicerem me non esse nuncium quod non preberetur micrii in (4) transitus. Tune locutus sum hoc modo ad capitaneos civi- tatis, immo ad vicarios capitaneorum, quia capitanei iverant ad Baatu in yeme portantes tributum, et nondum fuerant reversi : « Nos audi vimus dici de (5) domino vestro Sarcaht (6), in Terra Sancta, quod esset christianus, et gavisi sunt inde vehementer christiani , et précipite dominus rex Francorum cliristianissimus, qui ibi peregri- iuitur et pugnat contra Saracenos ut eripiat loca sancta de mani- bus eorum: uride volo ire ad Sarcbat (7), et portare ei litteras do- mini régis, in quibus monet eum de utilitate totius christianita- tis. >• Et ipsi receperunt nos gratanter, et dederunt nobis hospitium in ecclesia episcopali. Et episcopus illius (8) ecclesie filerait ad Sar- chac (9), qui multa bona dixit mihi de Sarcach(io), que ego postea non inveni. Tune dederunt nobis optionem utrum vellemus habere (ri) bigas cum bobus ad portanduro (12) res nostras, vel equos pro sa- (1) Sarcahl, MSS. A et C. Sarlhac, MS. B. Sartach , Hakl. (2) Désuni m MS. E verba nec a. s. i. a. i. i. s. r. n. T. c. applicui.sîem (3) Dixerunt, MSS. A, B. Cet D, et llakl (4) Verbum in non habet MS. E. (5) Nos audivemus , dixi, de, Hakl. (6) Sartahl, MS. A. Sarlhac, MS. B. Sartahc, MS. C. Sarlach , llakl. (7) Sarlaht, MS. A. Sarlac, MS. n. Sarlahc, MS. C. Sartach, Hakl. (S) Ipsius, MSS. A et C, et Hakl. (9) Sarlacht, MS. A. Sarlhac, MS. fl Sarlahc, MSS. C et E. Sarlach, Hakl. (10) Sarlhach, MSS. A et C. Sarthac, MS. B. Sarlach, IMI. (n) Deesl hoc verbum in MSS. B et E. (12) Ad deportandum , MS. E. ( >*« ) ginariis (i): et mtrcatores constantino|)olitani (Hi) consuluerunt mihi quod ['.)) accipereni 1> i ga s . immo quod eftfëfêfti proprias higas coo- pérais, in quibus portant i/j) lluteni pelles suas, et in illis mcitide- niu rcs nostras quas nollem (5) cotidie deponero, quod siaccipereni equos oporteret nie in quaiibet berbergia (6) deponere et reponere super alios equos, et preterea equitareni lentiori gressu juxta Loves. Tuncacquieviconsilioeoium, Wialo tamen, quia fui in itinere usque Sarch.it (7) duobus mensibus, quod potuissem confecisse (8) mm mense si ivissem cura equis. Attuleram niecum de Constantinopoli fructus et ratura rauscatel g) et biscoctum drlicatum, de consilio mercatorum , ad présenta nduin capitaneis primis, ut facilius paterel michi transitus, quia nullus apud eos respicitur.rectis oculis qui venit vacua manu; que omnia posui in una biga quando non inveni ibi capitaneos civitatis, qiiia dicebanl michi quod gratissima (10) forent Sarcaht 11) si possem déferre ea usque ad eum. Arripuimus ergo iter circa kaiendas Junii cum bigis nostris .iiij." coopertis, et cura aliis duabus quas accepimns ab eis, in quibus portabantur lectiscrinia(i2)ad dormiendum de nocte; et quinque equos dabant nobis ad equitandum , eramus enim quinque persone, ego et so- cius meus frater Bartholomeus de Cremonia (i3\ et Gossel (i4) la- to Summariis, S1SS. A, B, C et Hakl. (a) CoQstantiuopolis, SIS. E. (3) Quod non , Hakl. (4) Aporlant, S1SS. A, B et C. Apportant, Uakl. (5) Tellem , Hakl. (6) Herbargia, SIS. B. Herbagia, MS. C. (7) Sarthhac, MS. A. Sartahc, MS. B. Sartach, MS. C. Sarlhach , Hakl. (8) Deest hoc verbum in MS. A. (9) Muscatum, SIS. A et Hakl. Muscatos, MSS. B et C. (10) Gravissima, MS. E. fu) Sarlaht, SIS. A. Sarchat, SIS. B. Sartahc, SIS. C. Sarlhach, Hakl. (12) Sic passim meliores S1SS. ; sed lectisternia , A, E et Hakl. (i3) Cremona, S1SS. A , B , C et Hakl. Tremouia, mendose, SIS. E. (14; Gosset, S1SS. A, B , C et E. Gosct , Hakl ( 2I9 ) tor presentium, et homoDeiTurgeinannus, et puerNicholausquem cmeram Constantinopoli de vestra (1) eleemosiua. Dederunt etiam duos hommes qui ducebant bigas et custodiebant boves et equos. Sunt autem alla promontoria super mare a Kersona usque ad orificium Tanais, et sunt quadraginta castella inter Kersonam et Soldaiam, quorum quodlibet fere habebat proprinm ydioma; inter quos erant multi Goti quorum ydioma est Teutonicnm. Postilla montana versus aquilonem est puh-herima silva in planicie plena fontibus et rivulis, et post illam silvam est planicies maxima que durât per .v. dietas usque ad extremitatem illius provincie ad aquilonem, que coartatur , habens mare ad orientem et occiden- tem, ita quod est unum fossatum magnum ab uno mari usque ad aliud. In illa planicie solebant esse Comani anteqnam venirent Tar- tari, et cogcbant civitales predictas et castra ut darent eis tributum ; et quando venerunt Tartari tanta multitudo Comanorum intravit provinciam illam, qui omnes fugerunt usque ad ripain maris, quod comedebant se mutuo vivimorientes, secundum quod narravit inichi quidam merCJator qui hoc vidit ; quod vivi devorabant et lacera- bant dentibus carnes crudas mortuorum , sicut canes cadavera. Ver- sus extremitatem illius provincie sunt lacus multi et magni in quo- rum ripis sunt fontes salinastri (2), quorum aqua quam cito intrat lacum efficitur sal (3) durum ad morlum glaciei, et de illis salinis habent Baatu et Sarchath (4) magnos redditus, quia de tola Ruscia veniunt illuc pro sale, et cle qualibet biga onusta dant duas telas de cotone valentes dimidiam yperperam (5). Veniunt etiain per mare multe naves pro sale, que omnes dant tributum secundum (1) Nostia, Hakl. (a) Salmastri, JUS. A et Hakl. Salmaslir, MSS. D et E. (3) EfGcitsalem, Hakl, (4) Sarlaht, JUS. A. Sarlhac, MS. D. Sartarh, MS C et Hakl. Sarcliat, MS. E. (5) Yperperant, MSS. D et E. Iperperam, MSS. .4 et C. Ippcrporam . Hakl. ( 220 ) quantitatem sui. Postquam ergo recessimus de Soldaia (i) tertia die invenimus Tartaros, inter quos cum intravi visum fuit michi recle quod ingrederer quoddam aliud seculum, quorum vitam et morem vobis describo prout possura (2). Nusquani liabent manentem civi- tatem , sed futuram ignorant (3). Inter se diviserunt Cithiam (4), que durât a Danubio usque ad ortum solis ; et quilibet capitaneus, secundum (5) quod habet planes vel pauciores homines sub se, scit terminos pascuorum suorum et ubi debeat pascere in byeme et estate, vere et autumpno. In hieme enini descendunt ad calidiores regiones versus meridiem : in estate ascendunt (6) ad frigidiores ver- sus aquilonem. Loca pascuosa sine aquis pascunt in hyeme quando est ibi nix , quia nivem habent pro aqua. Domum in qua dormiunt fundant super rotam de virgis cancellatis, cujus tigna (7) sunt de virgis et conveniunt in unain parvulam rotam superius, de qua as- cendit collum sursuin tanquam fumigatorium , quod (8) coope- riunt filtro albo et (9) frequentius imbuunt etiam filtrum calce vel terra alba et pulvere ossium ut albius (10) splendeat ; et aliquando nigro etiam. Filtrum (11) illud circa collum superius décorant pui- cra varietate picture. Ante bostium similiter suspendunt filtrum (12) (1) Soldia, MSS. A et C. (2) Possent mendose habet MS. E. Post verbwtn hoc inçipit cap. m MSS. A, C et Hakl. cum rubrica : De Tartans et domibcs eorum. (3) Inquiruut, MS. B, furte melius. (4) Sichiam, MS. E. Scythiam, llald. (5) Deest secunduQi in MS. E. (6) Desceodunt, 3JS. E. (7) Tingna, MSS. A, B et C. Tiga, MS. D. (8) Quem , .1/5. A. Quam , MS. E et Hakl. (9) Ut, MSS. D et E. (10) Albeos, Hakl. (11) Nigro. Et Gltrum, MS. E. (13) l'crba xu precedentia circa collum s. d. p. v. p. A. h. s. suspenduut filtrum désuni in MSS. D et E. ( 22 1 ) opère polimitario variatum. Consuunt (1) enim filtrum coloratum, vel aliud (2), faciendo vites et arbores, aves et bestias. Et faciunt taies domus ita magnas quod habent aliqtiando (3) triginta pedes in latitudine. Ego enim mensuravi semel latitudineminter vestigia rota- i-um unius bige .xx. pedum , et quando domus erat super bigam exce- debat extra rotas in utroque latere .v. pedibus ad minus. Ego nume- ravi in una biga .xxij. boves trahentes unam domum, undecim in uno ordine sectindum latitudinem bige, et alios .xj. ante illos. Axis bige erat magnus ad modum arboris navis, et unus homo stabat in liostio domus super bigam, minans (4) boves. Insuper faciunt qua- drangulos de virgulis fissis attenuatis ad quantitatem unius arce magne, et postea de una extremitate ad aliam élevant testudinem de similibus virgis, et hostiolum faciunt in extremitate anterion; et postea cooperiunt illam cistam sive domumculam iiltro nigro imbuto cepo (5) sive lacté ovino, ne possit penetrari pluvia, quod similiter décorant opère polimitario vel plumario (6); et in talibus arcis ponunt totam supelectilem suam et thesaurum , quas ligant fortiter super bigas altas (7), quas trahunt cameli, ut possunt (8) transvadare (9) flumina. Taies arcas nunquam deponunt de bigis. Quando deponunt domus suas mansionarias, semper vertunt portam ad meridiem , et consequenter collocant bigas cum arcis hinc in- de (10) prope domum ad dimidium jactnm lapidis, ita quod domus stat inter duos ordines bigarum quasi inter duos muros (i 1). Ma- (1) ConsumunI, Hakl. (2) Desunt verla vel aliud in Hakl. in aliud habet MS. E. (3) Deest hoc verbum in MS. A et i/i Hakl. (4) Mnans, MS. E. (5) Seuo, Hakl (6) Désuni vcces vel plumario in MSS. B et £. (7) Altéras, Hakl. (S) Possinl , MS. E. (9) Trausvadere , MSS. B et E, (10) Hiuc et inde, MSS. A et C, et Hakl. (11) Humilies vel muros, MS. E. ( 222 ) trône faciunt sibi pulcherimas bigas, quas nescirem vobis describere nisi per picturam, immo omnia depinxissem vobis si scivissem pin- gere. Unus dives Moal sive Tartar habet bene taies bigas cura arcis .c. vel .ce. (1); Baatu habet .xxvj. (2) uxores quarum quelibet habet unam magnam domum , exceptis aliis parvis quas collocant post magnam, que sunt quasi camere, in quibus habitant puelle; et (3) ad quamlibet istarum domorura appendent .ce. (4) bige. Et quando deponunt domns , prima uxor deponit suam curiam in capite occi- dentali, et postea alie secundum ordinem suum, ita quod ultima uxor erit(5) in capite orientali, et erit spacium inter curiam unius do- mine et alterius jactus unius lapidis. Una (6) curia unius divitis Moal apparebit quasi una magna villa , tamen paucissimi viri erunt in ea. Una muliercula ducet .xx. bigas vel .xxx. ; terra enim plena (7) est. Et ligant bigas cum bobus vel camelis unam post aliam, et sede- bit muliercula in anteriori minans bovem , et oranes alie pari gressu sequuntur. Si contingat venire ad aliquem malum passum, solvunt eas et transducunt sigillatim. Vadunt enim lento gressu, sicut agnus vel bos potest ambulare. 18) Postquam deposuerunt (9) domus, versa porta ad meridiem, collocant lectum domini ad partem aquilonarem. Locus mulie- rum (10) est semper ad latus orientale , hoc est ad sinistram f 1 1) domini domus, cum sedet in lecto suo versa facie ad meridiem. (0 .ce. vel .c. MSS. J, B, C et llakl. (a) xtj. MSS. A,B, C et Hakl. (3) Deest et in Hakl. (4) Bene .ce., MS. E. (5) Erit deest in MS. E. (6) Unde, MS. E. (7) Plana, MSS. A, B, C et Bail. (8) Bubrica in MSS. A et C, et Uakl. : De lectis eoruui et poculis. (g) Deposnerint , Hakl. (to) Mulieris, MS. A. ^ 1 1) SiDtsIrum, Hahl. ( 223 ) Locus vero virorum ad latus occidentale, hoc est ad dextram (i). Viri ingredientes domum nullo modo suspenderent pharetram ad partem mulierum (2). Et super capud domini est semper una ymago quasi puppa vel (3) statuuncula de filtro, quam vocant fratrem do- mini, alia similis super capud domine, quam vocant fratrem do- mine, affixe (4) parieti: et superius inter utrasque (5) illarum est una parvula macilenta, que est quasi custos totius domus. Domina domus ponit ad latus suum dextrum,ad pedes lecti in eminenti loco, pelliculam hedinam (6) impletam lana vel alia materia, et (7) juxta illam statuunculam parvulam respicientem versus (8) famulas et mulieres. Juxta hostium ad partem mulierum est iterum alia yma- go cum ubere vaccino pro mulieribus , que mungunt vaccas; de officio enim feminarum est mungere vaccas. Ad aliud latus hostii versus viros est alia statua cum ubere pque , pro viris qui mungunt equas. Et cum convenerunt ad potandum , primo aspergunt (9) de potu illi ymagini que est super capud domini, postea aliis yma- ginibus per ordinem. Postea exit minister domum cum cipho (10) et potu , et spargit ter ad meridiem qualibet vice flectendo genu , et hoc ad reverentiam ignis; postea ad orientem, et hoc (11) ad reverentiam aeris; postea (12) ad occidentem, ad reverentiam aque; ad (i3) aquilonem prohiciunt pro mortuis. Quando tenetdo- (I) Dextrum, Hahl. (a) Decem tierba precedentia liaient MSS. D et E in margine, sine nota. (3) Et, Ilakl. (4) Mùxz,Ba/cl. (5) Utriaque, MS. B. Ulramque, MSS. A, Cet HakU. (6) Edinam, MS. E. (7) Deest et in MSS. D et E. (8) Respicieatem famulas , Ilakl. (9) Spargunt, MSS. A, Cet Ilakl. (10) Sic Hakl. MSS. : cjbo vel cibo. (II) Verba et hoc omisit Hakl. (iî) Post, MS. E. (i3) Et, Hakl. 28. ( "4 ) minus ciphum in manu, et débet bibere, tune primo antequam bibat (i) infundit terre partem suam. Si bibat (a) sedens super equum, infundit antequam bibat super collum vel crinem (8t) equi. Postquam ergo (4) minister sic sparserit ad quatuor latera mundi . revertitur in domum , et sunt parati duo famuli cum duobus ciplns et totidem patenis (5) , ut déférant potum domino et uxori sedenti juxta eum sursum in lecto. Et cum habet plures uxores, illa cum qua dormit in nocte sedet juxta eum in die, et oportet quod om- nes alie veniant ad domum illam illa die ad bibendum , et ibi tene- tur curia die illa , et exenia que deferuntur (6) illa die deponuntur in thesauris illius domine. Bancus (7) cum utre lactis vel cum alio potu et cum cypbis stat in introitu (8). (9) Faciuntin hyeme optimum potum de risio, demilio, de tritico (10), de melle, clarum (n) sicut vinum , et defertur eis vinum a (la) remotis partibus. In estate non (i3) curant nisi de cosmos (1 4). Cosmos (i5) statsemper infra domum, ante introitum porte, et iuxtaillum (1 G) stat citharista cum citherula sua. Citbaras et viel- (1) Desunt iwrba antequam bibat in MSS. D et E. (a) P.ibit , Hahl. [Z) Désuni verba vel crinem in MSS. D et E. (4) Vero, 3JSS. A , B et Haïti. 15) Pateris, .1/55. D et E. (6) Sic Hakl. Et exernia que differunti.r, MSS., excepta MS. E, ' . ( *t£ ) edunt oinnia morticina (i) sua, et inter lot pecora et armenta non potest esse qummulta animalia moriantur. Tamen in estate, qnam- diu durât eis cosmos, hoc est lac equinum , non curant de alio cibo. Unde tune , si contingat eis mori bovem vel equum , siccant carnes scindendo per tenues pecias et suspendendo ad solem et ventum, que statim sine sale siccantur absque aliquo fetore. De intestinis equorum faciunt andulges meliores quam de porcis, quas comedunt récentes. Reliquas carnes reservant ad hyemen. De pellibus boum faciunt titres magnos, quos mirabiliter siccant ad fumum. De pos- teriori parte pellis equine (2) faciunt pulcherimos sotulares (3). De carne unius arictis dant comedere .1. hominibus vel .c. ; scindunt enim minutatim in scutella cum sale et aqua ; aliam enim salsam non faciunt ; et tune cum puncto cultelli (4) vel furcinula (5), quas proprias faciunt ad (6) hoc, cum qualibet (7) solemus comedere pira et poma cocta in vino, porrigunt cuilibet circumstantiumbuccellam (8) unam , vel duas, secundum multitudinem comedentium. Dominus antequam ponitur(g) caro arietis,in primo ipse accipit(io) quodpla- cet ei; etetiam, sidatalicuipartemspecialem,oporletquodaccipiens comedat eam solus, et nemini licet ei dare; sed (n)si non potest totum comedere , asporlet secum vel det garcioni ( 1 2) suo, si est pre- (1) Morticinia , MS. E et Bail. (2) Equi, US. A et llakl. (3) Soculares, MS. A et Hakl. (4) Cutelli, îtSS. B,C et D. Puncta cullelli, MS. A. (5) Sic Hakl. Fuscinula, MSS. (6) Ex, US. E. (7) Quolibet, 1USS. A, C,D et E. Qua, Hakl. (8) Bulellam, MSS. D et E. (9) Proponilur , Hakl. (10) Accipiel, iVS. E. (il) Sed non habet Hakl. (n) Sic MSS. A, B et C. Salioni, MS. D. ( ™1 ) sens, qui custodiat ei; sin autem(i), recondat in captargac (2) suo, hoc est in bursa quadrata quam portant ad recondendum omnia talia , in quam etiam ossa recondunt quando non habent spatium bene rodendi ea, ut postea rodant, ne pereat aliquid de cibo. . (3) Ipsum cosmos(4),hocestlae jumentinum, fit hoc modo. Exten- dunt cordam longam super terram ad duos palos fixos in terra , et ad illam cordam ligant circa horam tertiam (5) pullos equarum quas volunt mungere. Tune stant matres juxta pullos suos , et permittunt se pacifiée mungi : et si aliqua est nimis indomita , tune accipit unus homo pullum , et supponit ei permittens parvum (6) sugere , tune retrahit illum et emunctor lactis succedit. Congregataergo (7) magna multitudine lactis, quod est itadulce sicut vaccinum, dum est recens, fundunt illud in magnum utrem (8) sive butellum (g), et incipiunt illud concutere cum ligno ad hoc aptato , quod grossum est inferius si- cut capud hominis et cavatum subtus, et quam cito concutiunî illud incipit bullire sicut vinizm novum , et acescere vel ( 1 o) fermentari , et excutiunt illud donec extrahant butirum. Tune gustant illud, et quando est temperate pungitivum , bibunt (j 1). Pungit enim super linguam sicut vinum raspei dum bibitur , et postquam homo cessât bibere relinquit saporem super linguam lactis amigdalini , et muhum reddit interiora hominis jocunda, et etiam inebriat debilin capita ; (1) Sio aliter, Hakl. (2) Saplargac, MSS. A et B. Scarptargat , MS. E. Saplargat, Hakl. (3) Rubrica in MSS. A, C et Hakl. : Quomodo facinnt cosmos (4) Cosmes, US. E. (5) Circiter horas très , liakl. (6) P3ululum,i)/5. A. Parum, MSS. B , E et Hakl. (7) Dcest ei'go in MS. E. (8) I '1 mu in utrem , MS. E. (9) Bticellum, MS. A. Buccellum, MS. 1s. Putellum , MS. E. Bucellam , Hakl. (10) Sive, Hakl. (n) Bibeût, MS. A. ( 228 ) niultam (i) etiani provocat urinam. Faciunl etiam caracosmos (2), hoc est nigrum cosmos , ad usummagnorum dominormn. Hoc modo lac equinum non coagulntur. Régula (3)enim est quod nullius anima- lis in cujus fétus (4) ventre (5) lac non invenitur coagulum coagu- latur. In ventre pulli equi ndninvenitur (6) j unde lac eque non coagu- latur. Cocutiunt ergo lac in tantum quod omne (7) quod spissum est in eo vadit ad fundum recte(8), sicut fèces vini j et quod purum est remanetsuperius,-etest sicut lac (9) sérum vel sicut mustum (10) album. Fèces sunt albe multum , et danlur servis , et faciunt mul- tum dormire. Illud clarum bibunt domini, et est pro certo valde suavis potus, etbone efficacie. Baatir habet xxx.' homines (i 1) circa herbergiamsuam adunam dietam, quorum quilibet (i2)qualibet die servit ei de tali lacté centum equarum , hoc est qualibet die (i3) lac trium milium equarum, excepto alio lacté albo quod deferunt alii. Sicut enim in Siria rustici dant tertiam partem fructuum,ita opor- tetquodipsiafferant (i4)ad curiasdominornm suorum lac (1 5) equa- rum tercie diei. De lacté vaccino primo extrahunt butirum , et bullinnt illud usque ad perfectam decoctionem, et postea recondunt illud (1) Mullum, Jlakl. (2) Carocosmos , MS. D. (3) Ralio, Hakl. (41 lu cujus fetet, MS. C. In cujus feti, MSS. D et E. Lac nisi cujus felet \ enter non, Hakl. (5) Verba lac eq. n. c. R. e. e. q. n. a. i. c. f. v. non habet MS. À. (6) Ventre pulli equinum invenitur , MS. E. (y) Omnino, Hakl. (8) Recta, Hakl. (9) Deetl hœc vox in MS. J et in Hakl. (10) Mulsum, MS. B. (il) Casalia, MSS. A, B et Hakl. (13) Unumquodque, Hakl. (j3) Die habet MS. B et anno superscriptum. (14) Fructiium quara insi afferunt , Hakl. (i5) Itaet isti lac, Hakl. (16) Utribus, Hakl. ( "9 ) in vcntribus (î)anetinisquosad hoc réservant; et non ponunt salin butiro,tamenpropter magnam decoctioncmnonputrefit (2). Et reser- vant illud contra hyemem. Residuum lac quod remanet post buti- rum, permitlunt acescere (3) quantum acrius fieri potest, et bul- linnt illud, etcoagulatur bulliendo, et coagulum illud siccanl (4) ad solem, et efficitur durumsicut scoria ferri , quod recondunt in saccis contra hyemem. Tenipore hyemali, quando déficit eis lac, ponunt illud acre (5) coagulum, quodipsi vocant grice (6), in utre, et super infundunt aquam calidam, et concutiunt fortiter donec illud resol- vatur in aqua, que ex illo efficitur tota acetosa, et illam aquam bi- bunt loco lactis. Summe cavent ne bibant aquam puràrn. (7) Magni domini habent casalia versus meridiem, de quibus affe- runt (8) eis milium et farinam contra hyemem. Pauperes procurant sibi pro arietibus et pellibus commutando. Sclavi (9) etiam implent ventrem suum aqua crassa, et hoc contenti sunt. Capiunt etiam mures, quorum multa gênera habundant ibi (10). Mures cum longis caudis non comedunt, sed dant avibus suis. Glirescomedunt (1 1) et omne genus murium liabens curtam caudam. Sunt etiam ibi multe marmotes(i2),quas ibi (i3) vocantsogur, que conveniunt in una fo- veain hyeme .xx. vel .xxx. pariter , et dormiunt sex mensibus;quas (1) Ulribus, Hakl. (a) Putrescit, Hakl. (3) Accessi , MS. B. Acesseri , MS. A. (4) Desiccant, MSS. A, B et C, et Bail. (5) Acrum, MSS. (6) Griut, MSS. A et C, et Hakl. Gruit, MS. B. (l)Rubrica in MSS. A et C, et Hakl. : De besliis quas comedunt, et de vestibus, acde venatione corum, (8) Affectunt, MSS. D et E. (9) Solaui, MS. D. Solam, MS. E. (10) Octo verba prœcedentia non Imbentitr in MSS. A, B et C, et in Hakl. (il) T'erba sed d. a. s. G. c. desunt in MS. A et in Hakl. (11) Marmortes, MSS. D et E. (i3) Ipsi, MS. A et Hakl. a9 ( *3o ) capiunt in magna multitiuline. Sunt etiam ibi cuniculi habentes longam caudam sicut cata (i) , et in summitate caucle habentes (a) pilos (3) nigros et albos. Habent etiam multas alias bestiolas bouas ad comedendum, quas ipsi valde bene (4) discernunt. Cervos non vidi ibi. Leporespaucos vidi; gaselos multos. Asinos (5) silvestres vidi in magna mnltitudine , qui sunt quasi muli. Vidi etiam aliud genus ariimalis quod dicitur arcali (6), quod babet recte corpus arietis, et cornua tortuaut aries (7), sed tante quantitatis quod vix poteram le- vare una manu duo cornua : et faciunt de cornibus istis (8) ciphos magnos. Habent falcones, girfaus (9), erodios(io) , in magna multitu- dine , quos omnes portant super manum dextram, et ponunt sero- per falconi unam corrigiam (11) parvulam circa collum , que pen- det ei usque ad médium (12) pectoris, per quam, quando prohiciunt eum ad predam, inclinant cum sinistra manu capud et pectus fal- conis, ne reverbetur (1 3) a vento vel ne feratur sursum. Magnamergo parlem victus sui acquirunt venatione. De vestibus et babitu eorum noveritis , quod de Cataia et aliis re- gionibus orientis et etiam de Perside et aliis regionibus austri (i4), (1) Taca, MSS. D et E. (») Habent, MS. A et Hakl. (3) Illos pilos, MSS. D et E. (4) Boue, MS. A. (5) Armos , MS. E. (6) Ailak, Hakl. (7) Désuni verl/a ut aries in MS. A, et in Hakl. (8) Illis, MS. A, et Hakl. (9) Girfalcones , Hakl. (10) Herodios, MSS. A et B, et Hakl. (Il) Corigiam, US. B. (11) Medietem, MSS. A et B. Medietatem , Hakl. (i3) Verbetur , Hakl. Reveiberetur, MS. E. (14) Sic MS. B et Hakl. ; alii Auslrie , excepta MS. E. (a3, ) veniunt eis panni serici et aurei et tele de wambasio (i) , quibus in- duuntur in estate. De Ruseia , de Maxel (2) , et de majore Bulgaria et Pascatu (3), que est major Hungaria et Kerkis (4) , que omnes sunt regiones ad aquilonem et plene silvis , et aliis multis regionibus ad lattis aquilonare que eis obediunt, adducuntur eis pelles preciose multi generis , quas nunquam vidi in partibus nostris, quibus jn- duuntur in hyeme. Et faciunt semper in hyeme duas pelliceas ad minus, imam cujus pilus est ad carnem , aliam cujus pilus est extra ad (5) ventum et nives, que multotienssunt de peliibus lupinis vel vulpibus vel papionibus ; et dum sedent in domobabent aliam de- licatiorem. Panperes faciunt illas exteriores de canibus et capris. Quando volunt venari feras , conveniunt in magna multitudine (6) et circumdant regionem in qua sciunt feras esse , et paulatim ap- propinquant sibi donec concludant feras inter se quasi infra circu- lum , et tune sagittant ad eas (7). Faciunt etiam braccas de peliibus. Divites etiam furrant (8) vestes suas de stupa sete, que est supra mo- duin mollis et levis et calida. Pauperes furrant (9) vestes de tela, de wambasio (10), de(i 1) delicatiorilana quam possunt extrahere de grossiori. De illa(i2) grossiori faciunt philtrum ad cooperiendum domos suas et cistas, et etiam ad lectiscrinia (i3). De lana etiam et ( 1 ) Bambasio , Hakl. (a) Moxel, MSS. A et II, et Hakl. (3) Paschatu, DIS. E. Pascatir, Hakl. (4) Kersis, MSS. A et B, et Hakl. (5) Contra , US. A et Hakl. (6) Coaveniimt magna multitudo, MSS. A et B, et Hakl. (7) Verba Quando volunt... sagittant ad eas in margine fine nota habent MSS. D et E. (6) Foirant, MSS. B. et E. (9) Ferrant, MS. D. Forrant, MS, E. (10) Bambasio, Hakl. (il) De non habent MIS. D et E. (12) Desunt rerba de grossiori et illa in Hakl. (i3) Leetisternia, MSS. B, E et Hakl. 29. ( 232 ) Je (Y tertia parte pilorum equi admixla faciunt cordas suas. De filtro etiam faciunt pàneUos(à), subsellos (3), et cappas contra plu- viam , unde multum expendunt de lana. Habitum virorum vidistis. (4) Viri radunt in summiîatecapitis quadrangulum, et ab anterio- ribus angulis ducunt rasuram per snccuras coste capitis (5) usque ad timpora. Radunt etiam tympora (6) et collum usquc ad summum concavitatis cervicis, et frontem anterius usque ad fiontenellam (7), super quam relinquunt manipulum pilorum(8) descendentium, usque ad supercilia. In angulis occipitis relinquunt crines, quibiis faciunt tricas quas succingunt nodando (9) usque ad aures. Et habitus pue!- larum non differt ab babitu virorum , nisi quod aliquantulum est longior. Sed incrastino, poslquam est nupta,radit calvariam suam a medietate capitis versus frontem; et habet tunicam latam sicut cu- cullam monialem ( îo), et peromnia latiorem et longiorem, fissam an- te, quam ligant sub dextro latere. In hoc enim differunt Tartari à Tur- cis , quod Turci ligant tunicas suas ad sinistram, Tartari semper ad dextram. Preterea (11) habeut ornamentum capitis quod vocaut bocca(ia), quod fit de cortice arboris, vel aliamateria quam possunt invenire leviorem (r3), et est grossum et rotundum quantum potest duabusmanibus amplecti, longum verô unius cubiti et plus, qnadrum superius sicut capitellum unius columpne. Istud bocca cooperiunt (1) De non habent MS. A et Hakl. (») Pauellas, WSS. A et B. Pavellas, Hakl. (3) Sub sellis, MSS. A et B, et Hakl. Sub sellas, MS. E. (4) Rubrica in HSS.A et C, et Hakl. : De rasura virorum et ornatu nmlierum. (5) Rasuram criste capitis, MSS. A et B, et Hakl. (6) Vcria Radunt etiam tympora desunt in 31SS. D et B. (7) Frontiuellam, Hakl. Foulenellam , MS . E. (8) Parvorum, MS. E. (9) Vocaodo, MSS. D et E. (to) Monialis, US. B et Hakl. (11) Postea, MSS. A et B, et Hakl. (12) Botta, Hakl. ut etiam semper inferim. (13) Leviore, Hakl. ( 233 ) panno serico precioso (i), et est concavum interius, et super capi tellum inmedio, vel super quadraturam illam ponunt virgulam de calamis pennarum vel cannis gracilibus longitudinis similiter (2) unius cubiti et plus. Et illam virgulam (3) ornant superius de pennis pavo- nis, et per lungum in circuitu pennulis caude marlardi (4) , et etiam lapidibus preciosis. Divites domine istud (5) ornamentum ponunt in summitate capitis, quod stringunt fbrtiter almucia (6) , que foramen habet (7) in summitate ad hoc aptatum ; et in isto recondunt crines suos , quos recolligunt in (8) parte posteriori ad summitatem capitis quasi in nodo uno, et reponunt in illo bocca, quod postea fbrtiter ligant sub(g)gutture. Unde quando equitantplures domine simuLet videntur a longe, apparent milites babentes galeas in capitibus cum lanceiselevatis. Illud enim bocca apparet galea, et virgula (io)desuper Jancea. Et sedent omnes mulieres super equos sicut viri , diversifi- cantes coxas, et ligant (11) cucullas suas panno serico aerii coloris super renés, etalia fascia stringunt(i2) ad mammillas, et ligant uiiam peciam albam sub oculis, que descendunt ( 1 3) usque ad pectus. Et su nt mulieres mire pinguedinis; et que minus habet de naso, illa (1 i) i>ul- criorreputatur.Deturpantetiam.se turpiter(i5) pingendo(iG) faciès suas. Nunquam cubant iu lecto pro puerperio. (1) Concavo, MS. 'A. (2) Scilicel, Hakl. (3) Illam sibi virgulam, MS. A et Hakl. (4) Malardi , Hakl. (5) Illud, MS. B. (6) Cum alinucia, MS. B. Cum almucia, Hakl. (7) Sic Hakl. MSS. habent. (3) A, MSS. A, E et Hakl. (9) Sunt, MS. E. (to) Desunt verba et virgula in MS. A et Hakl. (11} Lingant, JUS. D. (la) Slringunt se, MS. B. (i3) Descendit, MS. E et Hakl. (14) Deest liœc vox in MS. A et Hakl. (i5j Si turpiter, MS. D. '16) Pinguediue, MSS. A, B et C, et Hakl. ( ^34) (ij Officium feminarum est ducere bigas, ponere domos super eas et deponere , mungere vaccas, facere butirum et grut (2) , parare pelles etconsuere illas, quas consuunt filo de nervis. Dividunt enim nervos (3) in minuta fila, et postea illacontorquent in unum longum filuni. Consuunt etiam sotulares (4) et soccos et alias (5) vestes. Vestes (6) nunquam lavant, quia dicunt quod Deus tune (7) irasci- tur, et quod fiant tonitrua si suspendantur ad siccandum. Immo (8) lavantes verberant , et eis auferunt. Tonitrua supra modum timent : tune omnes (9) extraneos emittunt (10) de domibus suis, et invol- vunt se in filtris nigris in quibus latitant donec transierit. Nunquam etiam lavant scutellos, immo, carne cocta, alveum in quo debent ponere eam lavant brodio bulliente de caldaria, et postea refundunt in caldariam (11). Faciunt et philtrum, et cooperiunt domos. Vin faciunt (12) arcus et sagittas, fabricant strepas et frena, et faciunt sellas, carpentant domos et bigas, custodiunt equos et mungunt equas, concutiunt ipsum cosmos, id est lac (i3) equinum, faciunt utres in quibus reconditur : custodiunt etiam camelos et onerant eos. Oves et capras custodiunt mixtim, et mungunt aliquando viri ali- quando mulieres. De lacté ovium acetoso (i4) inspissato (i5) et salso parant pelles. Quando volunt manus vel capud lavare, implent 0$ (i)Rubricain 1USS. A, Cet in Hakl. : Deofficio mulierum et operitums earum,ac de nuptiis earum (1) Griut, Hakl. (3) Non nos, MS. E. (4) Soculares, Hakl. (5) Illas, MS. E. 16) Vestes Tero, StSS. A , B et Hakl. (7) Deest tune in SIS. A. (8) Imo, Hakl. mendose. (9) MSS. D et E liaient tune timent : omnes, etc. (10) Amittuot, MS. A. (1 1) Vestes numquam lavant in calitariam in margine liaient 1USS. D et E. (13) Faciunt solum, Hakl. (i3) Cosmos et lac, Hakl, (14) Acetos, SIS. E; verium acetoso non haiet Hakl. (i5) Inspisato, MS. E. ( *35) suum aqua , et paulatim fundunt de ore super manus suas, et eadem humectant crines suos, et lavant capud suum (i). De nuptiis eorum noveritis, quod nemo habet ibi uxorem nisi emat eam, unde aliquan- do sunt puelle multum adulte antequam nubant. Semper enim te- nenteas parentes donec vendant eas. Servant (2) gradus consangui- nilatis primum etsecundum, nullum (3) servant affinitatis. Ha- bent (4) enim simul vel successive duas sorores. Nulla vidua nubit inter eos, bac ratione , quia credunt quod omnes qui serviunt eis in bac vita servient in futura, unde de vidua credunt quod semper revertetur (5) post mortem ad primum maritum. Unde accidit tur- pis consuetudo inter eos, quod filius scilicet ducit aliquando omnes uxores patris sui, excepta matre. Curia enim patris et matris semper accidit minori (6) filio. Unde oportet quod ipse provideat omnibus uxoribus patris sui, que adveniunt ei (7) cum curia paterna, et tune si vult utitur eis pro uxoribus, quia non reputat sibi fieri (H-) injuriam si revertatur ad patrem post mortem. Cum ergo aliquis fe- cerit pactum cum aliquo de filia accipienda, facit pater puelle con- vivium, et illa fugit ad consanguineos ut ibi lateat. Tune pater dicit: «Ecce, filia mea tua est; accipe eam ubicumque invenieris (9). » Tune ille querit eam cum amicis suis donec inveniat eam (10), et oportet quod vi capiat eam et ducat (1 [) eam quasi violenter ad domum suam (12). (1) Vcrla Quando volunt capud suum non habentur in MSS. D et . (a) Servant etiam , MSS. A, B et G, et Hakl. (3) Nullum autem, Hakl. (4) Habet, MSS. (5) Revettitur , Hakl. (6) Junioi-i , MSS. A et C, et Hakl. In primo, MS. B. (7) Quia adveniunt eœ , Hakl. (8) Deest hoc verbum in MS. A et Hakl. (9) Inveneris, MS. E et Hakl. (10) Eam deest in MS. E. (n) Ducit, MS. E. (1») Deest vox suam in MSS. d et B. et Hakl. ( *36) (i) De justiciis (2) eorum noveritis, qnod quando duo hommes ptignant nemo audet se intermittere (3), etiam pater non audet ju- varefilium; sed qui pejorem partem habet appellet (4) ad curiam do- niiiii, et si alius post appellationem tangat eum, interficitur. Sed opor- tet quod statim absque dilatione vadat, et ille qui passusest injuriarn ducit eum quasi captivum. Neminem puriiùnt capitali sententia, nisi deprehensus fuerit in facto vel confessus. Sed quando diffama tu S est a pluribus, bene torquent eum ut confiteatur. Homicidium puniunt capitali sententia , et etiam coitum eum non sua. Non suam dico vel uxorem vel famulam (5). Sua enim sclava licet uti prout libet. Item énorme furtum puniunt morte. Pro levi furto, sicut pro uno(61 ariete, dummodo non fuerit sepe dreprehensus in hoc, verberant crudeliter , et si dant centum ictus oportet quod habeant centurn baculos. De illis dico qui verberantur per sententiam(7) curie. Item falsos nuncios , qui scilicet faciunt (8) se nuncios et non sunt , interfi- ciunt. Item sortilegas (9), de quibus tamen dicam vobis postea ple- nius(io), quia taies reputant veneficas. Quando aliquismoritur, plan- gunt vehementer ululando, et tune sunt liberi, quod non dant (11) vectigal usque ad annum(i2). Et si quis interestmorti alicujusadulti, noningrediturdomumipsius Manguchan (i3) usque ad annum(i4)- Si parvulus est qui moritur, non ingreditur usque post lunationem. ( 1) Rubrica in MSS. A et C : De justiciis corum , et jndiciis, et de morte ac sepultura eoruoi. (1) Rusticis, MS. B. , (3) Iotromittere, MSS. B et E. (4) Appellat, Uakl. (5) Familiam, MSS. D et E. (6) Prout, SIS. E. (7) Verberantur sententia curie, Eakl. (8) Quia faciunt , Bail. (9) Sacrilegas, Hakl. (10) Planius, MS. E. (il) Dit, MSS. A etC. (12) Usque ad annûm non habent MSS. D et E. (i3) Mangthara , MSS. A et C. Mangucham , Hakl. (14) Pro ipsius Manguchan usque ad aucun) luuationem, MS. B habet tantum usque pos' lunaciouem. ( *37 ) juxta sepulturam defuncti semper relinquunt domum unamsi est de nobilibus , hoc est de génère Chirrgis, qui fuit primus pater et domi- nas eorum. Illius qui moritur ignoratur sepultura; et semper cirea loca illa , ubi sepelinnt nobiles suos, est una herbergia hominum custod entium sepulturas. Non intellexi quod ipsi recondant thesau- rum cum mortuis. Comani faciunt magnum tumulum (i) super de- functum (2) , et erigunt ei statuam vei'sa facie ad orientem , tenen- tem ciplium in manu sua ante umbilicum. Fabricant etiam divitibus piramides, id est domunculas acutas, et alicubi vidi magnas turres de tegulis coctis (3), alicubi lapideas domos, quamvis lapides non in- veniuntu.r (4) ibi. Vidi quemdam noviter defunctum, cui suspende- rant pelles .xvj. equorum, ad quodlibct latus (5) mundi quatuor, inter perticas altas ; et opposuerant (6) ei cosmos (7) ut biberet et carnes ut comederet, et tamen dicebant de illo quod fuerat bapti- zatus. Alias vidi sepulturas versus orientem, areas scilicet magnas stratas (8) lapidibus , aliquas rotundas, aliquas quadratas, et postea quatuor lapides longos erectos ad (9) quatuor regiones mundi ti- tra (10) aream. Quando (i 1) aliquis intirmatur cubât in lecto, et ponit signum super domum suam, quod ibi est infirmatus(i2), et quod nullus ingrediatur. Unde nullus visitât infirmum, nisi serviens ei. Quando etiam aliquis de magnis curiis (i3) infirmatur, ponunt (1) Tumeliam, MS. E. (2) Defcclum, MSS. D et E. (3) Sic MSS. A, B et C; tectis, MSS. D et E. (4) Inveuiantur, DIS. E et Hakl. (5) Deest latus in US. E. (6) Apposuerunt, US. E et Hakl. (7) Codios , MSS. 1> , : I. , sine voce ei. (S) Slruclas, llakl. (9) El , SIS. E. (k>) Circa, MSS. A, E et C, et Hakl: (n) Et ubi, Hakl. (12) Infirmus, MSS. B et C,et Hakl. (i3) Curie, M S. C bene. 3o ( ,38 ) custodes longe circa curiam, qui infra terminos illos neminem pcr- mittant transire. Timent enim ne malus spiritus vel ventus vcniat ( i ) cum ingredientibus. Ipsos (2) divinatores (3) vocant tanquam sacer- dotes suos (4)- (5) Quando ergo ingressi sumus inter istos(6) barbaros, visum fuit michi, ut dixi superius, quod ingrederer aliud (7) seculum. Circum- dederunt enim nos in equis, postquam diu fecerant nos exspectare sedentes in umbra sub bigis nostris (8). Prima questio fuit, utrum umquam fuissemus inter eos. Habito quod non, inceperunt impu- denter petere de cibariis nostris. Dedimus eis de (9) panebiscocto et vino quod attuleramus nobiscum de villa (10), et potata una lagena vini petierunt aliam , dicentes quod bomo non ingreditur domum iino pede, et non dedimus (n) eis excusantes nos quod parnm haberemus. Tune quesiverunt unde veniremus et quo vellemus ire. Dixi eis superiora verba, quod audiveramus de Sarcath (12) quod es- set christhnus, et quod vellem ire ad eum, quia habebam déferre ei litteras vestras. Ipsi diligenter quesierunt utrum irem de mea vo- luntate, vel (i3) mitterer. Ego respondi, quod nemo coegit me ad eundum (i4), riee ivissem riisi voluissem , unde de mea voltintate (i) Mali spiritus vel venti veniant, Hall. (2) Dum ipsos , US. B. (3) Divinitores, USS. (4) PVrArt quando ali<|iiis inoimatui taoquam sacerdotes suos non kabenlur in USS. l> et E. (5) Rubrica in USS. A et C,ct Uakl. : Qualiter ingn s-v smit mler barbaros cl de ingratiiuJiue. excepto quod Tartaros pro barbaros habet Ilakt. (6) Illos, 1US. A rt Bakl. (7) Amiso, US. E, ut videlur. (S) Nigris, MS. A et Uakl. (g) Et dedimus de , tlakl. lo'j Uiua, sed dttbie, US. E. (11) Et dedimus eis, USS. Deest et in US. E. (12) Sarlaeb, USS. A et C, et Uakl. Sarlliae, US. B. Serciib . US E. [iZ) Vel utrum. US. E. et tlakl. (i-i) Eumdcm, US. A. Me ire ad eundem, US. E. ( *39 ) ibam, et etiam de voluntale superioris mei. Bene cavi (1) quod nunquam dixi me esse mmciuin vestrum. l'une quesiverunt quid esset in bigis , utrum esset aurum vel argentum vel vestes preciose que (a) deferrem Sarcath(3). Ego respondi quod Sareatli (4j bene (5) videret quid deferremus ei quando perveniremus ad eura , et quod non (6) inlererat eorum ista querere (7) : sed face- reut me deduci usque ad capitaneum suum , et ipse si vellet michi prebere ducatum usque ad Sarcatli (8), faceret: sin (9) autem, re- verterer. Krat enim in illa provinciaunus consanguineus Baatu, ca- pilaneus (10), nomine Scatatai (11), cui dominus imperator con- slantiuopolitanus mittebat literas deprecatorias quod permitteret me transire. Tune ipsi acquieverunt, prebentes nobis cquos et boves et duos liomines qui deducerent nos ; et alii qui adduxerant nos sunt reversi. Prius tamen antequam predicta darent, fecerunt nos diu expectare, petentes de pane nostro pro parvulis suis, et omnia que videbant super famulos nostros, cultellos, cyrotecas(i2), bur- sas (i3), corrigias, omnia admirantes et volentes habere. Excusabnm me, quia longa nobis restabat via, nec debebamus ita cito spoliare nos rébus necessariis ad lantam viam perfleiendam. Tune dicebant quod essem baratator (i4). Vcrum est quod nichil abstulerunt (i5) (I) Dene cavi, MSS. A et C, mendose , et, ut ridelur, pro denegavi. (-2) Quas, Bail. (3) Sarlach, HISS. A, B et C, et Bail. U) Sailach, MSS. A, D et C, et Bail. (5) Deest lure foz in MS. A et in Bcil. 16) Sed non, MS. E. (7) Inquirere, MS. £. (8) Sarlach, MSS. A, D et C, et Bail. (9) Si, MSS. D et E ; sin , alii, et recte quittent ; hoc enim verbo semoer utitter Hubruc pro si «ou. Sin minus pro sin autem habet Bail. (10) V erbum capilaueus non habet Bail. (II) Scalai, MS. B. (la) Cirothecas, MS. E. (|3) Birsas, MS. E. (14) Eatralor, MSS. A, B et C, et Bail. (i5) Auferuut, MS. E. 3o. ( *4o ) vi ; secl valde importune et impiulenter petunt quod (i) vicient, et si rlat homo eis, perdit, quia sunt ingrati. Reputant se (2) dominos mundi, et videtur eis quod nichil debeat eis negari ab aliquo: si non dat, et posteaindigeat servitio eorum, maie ministrant ei. Dede- runt nobis bibere de lacté suo (3) vaccino , a quo contractum (/J) erat butirum, acetoso (5) valde, quod ipsi vocant airam (G). Et sic recessimus ab eis, et visum fuit michi recte quod evasissem de nia- nibus demonum. In crastino pervenimus ad capi'aneum. Ex quo recessimus a Soldaia usquead Sarcatb (7), in duobusmen- tibus , nunqnam jacuimus in domo nec in tentorio, sed semper sub divo (8) vel sub bigis nostris, nec vidimus aliquam villam nec (9) vestigium alicujus edificii ubi fuisset villa, nisi tumbasComanorum in maxima multitudine. Illo sero dédit nobis garcio , qui ducebat nos, bibere cosmos, ad cujus haustum totus sudavi propter borrorem et novitatem. quia nunquam biberam de eo. Valde tamen sapitlum vi- debatur michi , sicut vere est. (10) Mane ergo obviavimus bigis Scatatay (1 1) honustis domibus. et videbatur michi quod obviaret michi civitas magna. Mirabaretiam super multitudine armentorum, boum, et equorum, et gregum ovium. Paucos tamen (12) videbam homines qui ista gubernarent. Unde quesiviquothomineshaberet (i3)sub se, et dictum fuit michi quod (1) Que, MSS. E et C, et Hahl. Vaduui pctunl que, US. E. (a) Euim se, MS. E. (3) Deest suo in MS. E. (4) Esactum, MS. E. (5) Acetose, MSS. A et D. (0) Apram , MS. A et Httkl. Agram, MSS. E et C. (7) Sartacb, MSS. A, D et C, et Hakl. (8) Dio, Hakl. (9) Vel , MS. A et Hakl. (10) Rubrka in MSS. A et C, et Hakl: De curia Scatar, el quoi cliriitiaûi non bibunl cosmos. Hakl. Scacatay. (ti) Scatay, MSS. A , B et C. Scacalay, Brkl. (1») Deest lamen in MS. A et Hakl. (i3) Sic MS. E el Hakl ; alii , haberent, sed ma'e. ( * ) non pliisquam quingentos, quorum medietatern transi veramus in alia herbergia. Tune incepit mihi dicere garcio, qui • duel-bât nos, quod aliquidoporteret Scatauay (i) ei dare, et ipse fecitnosjfia) stare et precessit nuncians adventum nostrum. Jam erat hora plusquani tertia, et deposuerunt domos suas juxta quandam aquam, et vehit ad nos interpres ipsius, qui statim cognito quod nunquarn fueramus inter illos, poposcit de cibis nostris, et dedimus ei. Poscebat etiam vestimentum aliquid(3),quiadicturu9 (4) eratverbuin nostrum ante dominum suum (5). Excusavimus nos. Quesivit quid portaremusdomi- no suo. Accepimus unum flasconem de viiïOj et implevimus unum ve- ringal de biscocto et platellum unum de paniis et aliis fructibns, sed non placebat ei quia non ferebamusaliquem pannum (6) preciosum. Sic tamen ingressi sumus cum timoré et vereenndia. Sedcbaft ipse in leclo suo,tenens citherulam (7) in manu, et uxor sua juxta cum. dequa credebamin veritatequod amputassetsibinasumiinteir oiculos ut simior (8) esset, niebibehim habebat ibiî de naso; et unxerat lo- curn illum quodam unguento nigro , et etiam supercilia, quod erat turpissirnùm in oculis nostris. Tuncdixi ei verbasupradicta. Ubique enim oportebat nos dicere idem verbum; super boc enim eramus bene premoniti(c)) ab illisqui fuerant inter ilIo&,,quod nunquarn mu- taremus verba nostra. Rogavi etiam eutir ut dighanetwisabciperamn^ nusculum de manu nostra, excusans me^ quia,nîphaclu«3 èyàr»-, i>ec erat ordinis nostri possidere aurum vel argentum vel vestes precio- 1 1 ■'. ■ (1) Scalay, MSS. A, B et C. Scacatay, Hakl. (») Deest hoc -verbum in IIS. E. (3) Aliquud, Hakl. .Untt , (4) Duciuns, A/5. E. (5) Doroura suani, US. A. (6) Panem, IIS. E. (7) Cilbarulam, Hakl. (S) Sic MSS. B, C, D, E, et Hakl. Senior, IIS. A. '■ (9) Prerauoili, US. E. ( ^ ) sas; mule non habebam aliquid talium quod possem (i) ei dare, sed de cibis nostris acciperet pro benedictione. Tune fecit recipi, et distribuit statim bominibus suis qui convenerant ad potaïidum. Dedi i'îiaai eiliteras domini(2)iniperatorisconst;mtinopolitaiii. Hoc fuit in oclavis Ascensionis. Qui staLim niisit eas Soldayam, ut ibi interpre- tarentnr-, quia erant in greeo , nec babebat secum qui sciret liteias çiecas. Quesivit etiam a nobis si veliemus bibere cosmos (3), bocest lacjumentinum.CbnstianienimRuteniet(4)Greci et Alani, qui sunt inter eos, qui volunl stricte cuslodire legem suam, non bibtint illud, miniononrcputantsecbri&tianospostquam biberint(5),etsacerdotes eoruna réconciliant nos tanquam negassent fïdem Christi(6).Tunc (7) ego respondi» quod babebamus adhuc sufficienter ad bibendum, et cum ille polus debceret nobis, oporteret nos bibere illud quod da- ret(8)nobis. Quesivit etiam quLd contineretur in literis nostris, quas mittebatis;Sarcbat(9).Dixiquod clause erant bulle nostre(io), et quod non erantin cisnisi veibabàiitt et ainkabiliaj Quesivit etiam que ver- ba diceremus Sarcjia! (1 1). Ilespondi : « Verba ûdei ebristiane. «Que- sivit que, quia iibenter vellet audire.Tunc exposui ei prout potuiper interpretem meuni, qui nullius erat ingenii nec alicujus eloquentie, symboluin fklei. Qutrntidito , ipse tacuit, et movit caput. Tune as- signait nobis dooS'hûiminesi; qui Clausa erant bulla noslra, SIS. E. (n) Sirtacb, S1SS. A, C, et Hakl. Sartath, SIS. B. (»*43 ) miserai pro interpretatione (i) literarum impôt atoris, et ivimus cum cousque iu crastinum Pentecostes. (2) In vigilia Pentecostes venerunt ad nos quidam Alani, qui ibi ilicuntur Aas (3), christiani secundum ritum Grecoruirï, et (4) ha- bentes litteras grecas et sacerdotes grecos. Tamen non sunt scisma- tici sicut Greci, sed sine acceptione persone (5) venerantur omnern christianum, et detiilerunt nobis car ri es coctas, rogantcs nt comede- remus de cibo eorum , et oraretmis pro quodam defuncto eoruni. Tune dixi qnod vigilia erat tante solempnitatis, et (6) qnod illa die non comederemus carnes, et exposui eis de solempnitate, super quo fuerunt multum gavisi, quia omnia ignorabant que spectant (7) ad ritum christianum, solo nomineChristi excepto. Quesiverunt etiam ipsi et alii multi christiani, Ruteni et Hungari, utrum possent sal- vari, quia oportebateos bibere cosmos et comedere morticina (8) et interGcia (y) a Saracenis et aliis infidelibus, que etiam ipsi Greci et Ruteni sacerdotes reputant quasi morticina ( 10") , vel ydolis immolata, etiam (1 1) quia ignorabant tempora jejunii, nec poterant custodire etiam si cognoscerent(i 2). Tune rectificabam (i3)eos prout potui , (locens et confortans (i4) eos(i5) in fide. Carnes quas detulerant (i) Per interprelationcm , MS. E. (1) Kubrica in MSS. A et C : Ouoil Alani venerunt aJ eos in vigilia Penlecoslès. Sk'ciiant Sekl. ncipto quod legit qualilcr pro quod. (3) Acias , MSS. A, C, et Hakl. Ats, sel Julàe. ÏIS. E. (/,) Deest cl in Hakl. (5) Personarum, Hakl. (fi) Deest et in Hakl. (;) Quod speclavit, MS. A. (8) Morlicinia, Hakl. (9) Inlerfecta, MSS. A.BetC. (10) Morticima, MS. F. Mortirinia. Hakl. (11) Deest etiam in MS. A et in Hakl. (11) Cognovissent, Hakl. (i3) Rectifkabar, MS. A et Hakl. (14) Dicens et conl'ortaliis, MS. M. (i5) Deest eos in MS. A et in Hakl. ( 244 ) rescrvavimus usque ad diem festum, nichij enim (i) invenielx.nms vénale pro auro et argento, nisi pro telis vel aliis pannis, et illas non habebamus. Quando (2) famuli nos tri ostendebant (3) eis iper- pera '4)> ipsi fricabant digitis, et ponebant ad nares ut odore sen- tirent, utrum esset cuprum (5). Nec dabant nobis cibum , nisi lac vacciuum, acram (6) valde, et fetidum (7). Vinum (8) jam deficiebat nobis; aqua ita turbabatur ab equis quod non erat potabilis. Nisi fuiss.et biscoctum quod babebamus, et gratia Dei, forte fuissemus mortui. (9) In die Pentecostes venit ad nos quidam Saracenus, qui cura lo- queretur nobiscum, incepimus exponere fidem, qui audiens béné- ficia Dei exbibita bumano generi incarnatione (10) et resurrectione niortuorinn et judicium futurum, quod (1 1) ablutio peccatorum esset in baptismale, dixit se velle baptizari; et cum pararemus nos ad bap- tizandum eum , ipse subito ascendit equum suum dicens se ituruni domum et babiturumcoiisilium cum uxore sua. Qui in crastino lo- quens nobiscum dixit (12) quod nullo modoauderet recipere (i3)bap- tisma, quia tune non biberet cosmos. Christiani enim illius loci (i4) hoc dicebant, quod nullus vere (1 5) christianus deberet bibere, et sine (1) Eniui in Je, 3JS. £. (2) Quum, Hxkl. (3) Offendebaut, MS.A. Offerebanl, Hakl. (4) Nummuui, MS. D. Propera, MSS. DetE. ïpperpera, Iloli. (5) Captuœ, MSS. D et E. (6) Acre, Hakl. (7) Feudum, MSS. D et E. (3) Unum, MS. E, mendose. (9) Ruiricain MS. A et in Hakl. : De Saraccno qui dixil se velle baplizari, el de homluibus qui apparent leprosi. In MS. C : De Saraceno qui dixit se velle baptizari, tantum. (10) In incarnatione etresurrectioni, MS. E. in Hakl. (11) Et quod, Hakl. (12) Dicit, US. E. (i3) Accipere, Hakl. (14) 9*le, US. E. (i5) Vents, MS. A. ( p*5 ) potuillononposset vivereinillasolitudiue. A quaopinionenuliomoiio potui divertere eum (i). Unde noveritis pro certo (2) quod multuiu elongantur a fide propler illam opinionem, que jam viguit inter illos pei(3) Rulenos, quorum maxima multitude) est inter eos. Illadie de- dit nobis ille capitaneus uimm bominein, qui nos deduceret usque ad Sarcath (4), et duos qui ducerenl (5) nos usque ad proximam berbergïam,queinde dislabat quinque dietis(G) proutbovespoterant ire. Dederunt etiam nobis unain capram pro cibo, et plurcs utres laclis vaccini, et de cosmos parum, quia illud preciosum est inter illos (7). Et sic arripieiues iter recte in aquilonem, visum fuit miebi quod unam portam inferni transissemus. Garciones qui ducebant nos, incipiebant nobis audacter furari, quia videbant nos parum caulos. Tandem , amissis pluribus, vexatio dabat nobis intellectum. Pervenimus tandem ad extremitalem illius provincie, cjue clauditur uno fossato ab uno mari usque ad aliud, extra quani erat berber- gia eorum apud quos cum intrassenius(8) videbantur nobis omnes leprosi , quia eraut viles homines, ibi collocati ut reciperent tri- butuni ab accipientibus sal a salinis superius dictis. Ab illo loco, ut dicebant, oportebat nos ambulare .xv. diebus, quod nos non (9) in- veniremus populum. Cum illis bibimus(io) cosmos, et dedimus il lis unum veringal plénum biscocto (u); qui dederunt nobis octo (1) lllum, MS. A et Hakl. (a) Cctero, MS. A. (3) Deest hoc verbum in MS. D. (4) Sarlach, MSS. A, C, C, cl Hakl. Sarchal, US. E. (5) Ducunt, MS. A. (S) Dielas , Hakl. (7) Eos, MS. E. (8) Transscmus, MS. E. (g) Quibus non, Hakl. et fartasse melius. (10) Veehum hoc omisium est in MS. E. (il) Sic MSS, B, D et E; MSS. A et C hahent et dedimus illis vimim veringal plénum et pa- nem biscoclum. Hall, veroiegit: plénum fructibus et panem biscoetnm . 3i C*46 ) personis (i) unam caprani pro tanto itinere, et nescio quot utres ple- nos lacté vaccino. Sic mutatis equis et (a) bobus arripuimus iter, quod perfecimus .x. diebus usqueadaliam (3) herbergiam, nec inve- niraus aqnam in ista (4) via nisi in fossis in convallibus factis, ex- ceptis duobus parvis fluminibus (5). Et tendebamus recte in orien- tera ex quo exivimus predictam provinciain Gasarie, habentes mare ad meridiem et vastam solitudinein ad aquiloneni, que d;irat(6) per .xxxa. (7) dietas alicubi in latitudine, m qua nulla silva, millus mons, nullus 'apis, herba(3) optima. In bacsolebant pascere Coinmani (9), qui dicuntur Capthat (10); a Teutonicis vero dicuntur Valani, et provinciaValania. Ab Ysidoro verodicitur(i i),a(i2)flnmine Tanay usque(i3)paludes Meotidis et Danubium, Alania,et durât ista lerra in longitudine, a Danubiousque Tanay n,qui(i4)est terminus Asie i-t Europe, itinere duoruru mensium velociter equitando, prout eqm- tantTartari, que tota inhabitabatur(i5) a Commanis( 16) Capthat (17), et etiam ultra a Tanay usque Etiliam, inter que flumina ( 1 8)sunt .x. ( 1 9) (1) . VIIj . boves, ÎISS. A, C, et Hakl. (2) Duo luvc i-erba désuni in MSS. A, B et C. (3) llîam, MS. E. (4) Illa, MS. Aet Hahl. (5) Flrniis, MSS. D et E. (6) Sic, MS. E et Hakl. bene, alù omnes fiaient durant. (7) .X.X. MSS. A, B et C. Viginti, Hakl. (S) Herba est, Hakl. (9) Comaui, MSS. A, B, C et E, et Hakl. (:o) Capchat, MS. C et Hakl. Caplhac, sed dubit , MS. E. (il) Dividitur, MS. E. (la) Et, MS. E. (iî) Usquc ad, MS. Eet Hakl. (:4) Quod, MS. E. (i5) Inhabilalur, MS. A. {16) Comanis, MSS. A, B et C. (17) Capchat, yjSS. A, B, C, et Hakl. (lï) Flamiua, MSS. A et C (19) Quod pro .x. legiturm MSS. D et E. ( '-47 ) dietc magne. Ad aquilonem istius (i) proyincie jacet Ruscia, que ubique silvas habet, et protenditur aPolonia et Ilnngaria usque ad Thanain (2), quetota vastata est à Tartaris, et adhuc cotidie vastatur. (3) Proponunt(4) enim Rulhenis (5) quia sunt christiani Sarrace- uos , et cum non possunt dareamplius aurum vel argentum, dncuiit eos et parvulos eorum tanquam grèges ad solitudinem, ut custo- diant animalia eorum. Ultra Rusciam ad aquilonem est Pruscia ((3), quam nuper subjugaverunt totam fratres Teutonici, et cerle de fa- eili adquirerent(7) Rusciam (8), si apponerent manum. Si enim Tar- tari audirent quod magnus .vicerdos, hoc est papa, faceret cru- oesignari contra eos, omnes fugerent ad solitudines (g) suas. (io)Iba- mus ergo versus orientem, nichil videntes nisi celum et terram , et aliquando mare ad dexteram, quod dicitur mare Tanays(n), et etiam sepulturas Comanorum, que apparebant nobis a duobus (12) leucis secundum quod solebant parentele eorum sepeliri simul. Quamdiu eramus in solitudine (1 3) bene erat nobis, quod(i4) tedium quod paciebar quando (i5) veniebamus ad mansiones eorum non possum (16) exprimere verbis (17). Volebat enim dux noster quod (1) Vero istius, Hakl. (2) Tanayn, MSS. A, B et C. Tanaiu, MS. E. TaDaim, Hakl. sine ad. (3) Rubricain MSS. A et C : De tediis que patiebantur, et de scpullui'is Comanorum. (4) Pr.Tponunt , Hakl. (5) Kutenis, 71/55. A, B, C, et Hall. Rulbanis, US. E. (C) Ruscia, MSS. A, B et C. Prussia, Hall. (7) Adquiereut, Hakl. et pait/o superius Russiiam. (S) Russiara, Hakl. (9) Sollicitudin.es, mendosc, MS. E. (10) Hic legitur in Hakl, rubrica de aua diximus supctiits in nota 3. (il) Tanaim, MS. B. (12) Duabus , Hakl. (i3) Sollicitudine, MS. E. (14) Mendose, pro sed, ut videtur. (i5) Qunm , Hakl. (16) Possem, MSS. A, B ei C. (17) Tobis, MSS. S etc. ( ï*a ) ad quemfibet canitanèum{Yj Irigrederter b'Iim ^r|i6(a , et ad hoc non sufficïebant expensc. Cotidie enim eramus octo persone eome- dentcs panem (3) nostrum, exceptis survenientibus (4 , qui "innés volebant comedere nobiscum. Nos enim eramus qninque, et ipsi très qui ducebant nos, duo ducentes bigas, ot unus itnrus nobiscum usquc ad Sarcaib (3). Carnes quas dabant non suffieiebant , née inveniebamus aliqùld vénale pro monetà. Etiam quando sêdeb'iâ- mus sub bigis nostris pio timbra, quia calor erat ibi magnu*. 6 illo leinpore, ipsi ila importune ingerebahï (7) se nobis , quod con- cuïcabant nos, volentes omnia nostra videre. Si arripiebat ea àpp'ë- titus purgandi veutrem, non elongabant se a nobis quam possit H faba jactari: immo jtista nos (3) colloquéhtes mutuo faeiebant 1111- munditias (10) suas, et multa alia facicbant que erant supra riio- dum tediosa. Super omnia aulem grevabal [il) me, quod non 1 ! valebam (i3) eis dicere aliquod verbum predicatibnis (i4;î intcrpres meus dicebat : «Non faciatis me predicare, quia nescio talia verba di- cere.» Etverum(i5) dicebat. Ego enim percepi (16) postea, quando incepi aliquantulum inteltigèrè ydioma (if), quod quando 18 d' (1) Quoslibet cspilaneos, Hakl. (2) Exlremo, mcndosc MS. E. Xenin, Ma/.!. (3) Viaticutn, Hakl. [.',) Supervenienlibus, US. E. Scrvienjibus, Hakl. (5) Sarlach, MSS. A, 11, C, et Hakl. Sacchat, MS. E. (6) Maximus, Hakl. {-) Ingrediebant, MS. F. (3) Possct, MS. E. (9) Deest nos in MS. E. (10) Immundilas, MS. E. (1 1) Gravabat, MS. E et Hakl. (12) Non quando, MSS. H et C. (i3) Volebam, MS. E. Quodcum volebam , Hakl. (14} Ediûcationis, MSS. Il, C, E, <■< Hakl. Çi5) Verc, MS. A. (16) Pirpendi, MSS. B, C, et Hakl. ( 1 7) Idcocaa , MS. E. (18) Qmim. Bail. ( 2/i9 ) ccbam uiium ipse tutum aliud dkebat scuindum quod ei oceur- rebat. Tune vitlens periculum loquendi per ipsuni, elegi inagis la- cère. Ambulavimus ergo cura magno labore de mansione in raan- sionem, ita quod paucis diebus ante festum béate (i) Marie Mag- dalene perveuimus (2) ad (luviiim magnum Tanaim (3), qui dividit Asiam ?.b Europa, sicut fluvius(/|) Egipti (_5) Asiani ab Afïrica.In îiio loco quo applicuimus fecerunt Baatu et Sarcalli (6) fieri quoddam casale (7) de Rutenis in ripa orientali, qui transferunt nuncios et mercatores cum naviculis. Ipsi transtulerunt nos primo , et postea bigas, ponentes unam rolam in ilna barca et aliam in alia; liganh |s barcas ad invicem et sic remigantes, transibant. Ibi egit dux nos- ter valde stulte. Ipse enim credebat quod illi de casali (8) deberent nobis ministrare equos (9), et dimisit animalia que adduxeramus in alia ripa (10) ut redirent ad dominos suos, et quantlo postula- vimus ab eis animalia, ipsi responderunt (il) quod habebant pri- vilegium a Baatu quod non tenerentur ad aliud nisi transferre euntes et redeuntes. Etiam a mercatoribus accipiunt (12) magnum triton- tum. Stetimus ergo ibi in ripa fluminis ( 1 3) tribus diebus. Prima die dederunt nobis magnam borbotam (14) recentem; secunda die, pa- nem ( 1 5) de siligine et parum de carnibus quasf 1 6)acceperat procura- ( 1) Deest hoc rerbum lu MSS. D et E. (a) Veni, MS. A et Hall. (3) Tanay, MSS. A, B et V. Tanais, Hall. (4) Nilus fluvius, Hakl. (5) Epgipli, MS. D. Egypli , 1US. P.. (fi) Sarlacli, MSS. A, B et C. (7) Cassale, MS. E. (S) Casili, MSS. A, Cet D. Cassali , MS. E. (9) Equos el hoves , MS. E. (10) Riga, MSS. excepta M S. E. Riga.Hnyi/. (11) Respomkbaut, Hall. (12) Accipiebani , MSS. A, B, C, el Hakl. (13) Deest hoc veroum in MS. A. (i4) Borbatam, MSS. A, B, C, et Hall. (i5) Pane, MSS. A et C. (iG) Quam, MSS. A et C. ( a5o ) tor ville hostiatim per diversas domus (i ) : tertia die pisces siccos ^2). quos (3) habent ibi in magna multitudine. Fluvius ille crat ibi tante latitudinis qtiante est Secane (4) Parisius. Et antequani pervenis- semus ad locum ilknn , transiviinus militas aquas pulchcrimas et piscosissimas, sed Tartari nescinnt cos capere , nec curant de pisce nisi sit ila magnus quod possint (5) comedere carnes ejus (6) sicut carnes ariclinas (7). Ille fluvius est terminus orientalis Ruscie, et oritur de paludibus Meotidis (8), que pertingunt usque ad Occeanum ad aquilonem. Fluvius vero currit ad meridiem facicns quodçlàrn (9) magnum mareseptingentorum millium(io), antequani pertingat ad mare Ponti, et omnes aque quas transivimus vadunt ad illas partes. Habet etiam prcdictum flumen magnam silvam in ripa occidentali. Ultra locum illum non asccndunt Tartari versus aquilonem , quia tune temporis circa introïtum augusti inci- pinnt redire versus meridiem, unde aliud est casale inferius, ubi transeunt nuncii tempore byemali. Eramus ergo ibi in magna angustia quia nec equos nec boves inveniebamus pro pecuuia. Tan- dem postquam ostendi (ti) eis quod laborabamus (12) pro com- muni utilitate omnium christianorum, accommodaverunt nobis bo- ves et domines; nosautem oportebat ire pedes (i3). Tune temporis (0 Domos, MSS. D, E, et HaU. (a) Sic, MS. E. alii siccas , quas. (3) Dcest vox quos in MS. E. (4) Sokena, MSS. A et C; Sokana, MS. R. Sequane, VS. L Scquaoa Parisiis, Ha/./. (5) Possunt , Hakl. (6) Hœc dua verba desiint in MS. II. (7) Arie ariclinas , MS. E. (S) Decst hoc verottm in Hakl. (9) In qtioiMani, Bail. (10) Vultum, mendose, MS. E. (1 1) Hic. ut etsuperius, pro ostendi liabct MS. A olïi-inl;. (12) Uboravi, MSS, /). C,ct Hakl I.aborans, MS. A. (:3) Pedibus, HM ( ■& ) metebant siligincm. Tnticum non proûciebat ibi bene; milium habent in magna copia. IMulieres Kutene (i) ornant capita sicnt nostre sed superîunicalia (a) sua exterins (3) ornant vario, vel grisio (4"), a pedibus usque ad genua. Homines portant cappas sicut Teuto- nici , sed in capitc portant pilleos de filtro . acutos in summitate longo acnrnine. Ambulavimus ergo tribus diebus non invenientes popultim , et cum essemus valde fatigati, et boves similiter, nec sci- remtis quorsuni possemus Tartaros invenire, accurerunt (5) subito duo equi ad nos (6), quos reeepimus cum gaudio magno, et as- cenderunt eos (7) dux noster et interpres ut specularentur (8) quor- sum possemus popultim invenire. Tandem quarta die iuventis ho- minibus, gavisi siimus tanquam naufragi venientes ad porturn. Tune acceptisequisetbobus, ivimus de mansionein mansionem, doneeper- >enimus usque ad herbergiam Sarcath (9) secundo kalendas augusti. (10) Regio ista ultra Tanayn (11) est pulchcrima, habens Humilia et silvas. Ad aquilonem sunt (îa) silve maxime, quas inhabitant duo gênera hominum : Moxel (i3) scilicet qui sunt sine lege, puri(i4) pagani. Civitatem non habent , sed casulas in silvis. Dominus eorum et magna pars eorum fuerunt interfecti in Alemannia (i5). Tai- (1) Ruthenc, MS. E. (1) Tunicula, US. A. (3) Superius, MS. A. (4) Griso, MS. E. (5) Occurrcrunl , MS. E. (6) Deest ad nos in Hakl. (7) Nos, MS. E. (8) Specularetur , sine ut . MS. E. (9) Sartach, MSS. A, B, C, ei Hakl. (10) Rubrica in MSS. A , C, et Hakl. : Dr regioue Sartach, et de çentibus illius. (11) Tanaim, MS. E et Hakl. U») Sic, Hakl. sicut, MSS. (j3) Moxes, MS. A. ti4) Pure, MSS. B , C et E. (i5) Alaruarmia, MS. E. ( a5a ) tari enim duxerant eos usque(i) ad introitum Aleniamiie, uiulo ijisi multumeommendantAlemannos,sperantesquod adhucliberabuntur per eos a servitute Tartarorum. Si mercator veniat ad eos, oportet quod ille apud quem primo descendit provideat ci qnam diu vult esse inter eos. Si quis dormiat cum uxore alterius , ille non curât nisi videat propriis oculis : unde non sunt zelotipi. Habundant apud eos porci, mel et cera, pelles preciose et falcones. Post istos (2) sunt alii qui dicuntur Merdas, quos Lalini vocant Merdinis (3) , et sunt Saraceni. Post istos .4 est Etilia, que est major fluvius quam un- quam viderim, et venit ab aquilone (5), de majori Bulgaria ten- dons ad meridiem , et cadit in quèmdam lacum habentem 16) spacium .iiijor. mensium in circuitu, de quo postea dicara vobis. Ista ergo duo flumina Tanays et Etilia, versus regiones aquilonis per quas transivimus, non distant ab invicem nisi .x. dietis: sed ad me- ridiem multum dividuntur ab invicem. Tanays enim descendit in mare Bottât Etilia facit predictum mare, sive lacum, cum aliis muiti< flurainibus que cadunt in illum de Perside. Habebamus autem ad meridiem montes maxhnos, in quibus habitant , in lateribus ver- sus solitudiuem illam, Cherkis (7) et Alani, sive Aas, qui sunt christiani et ad hue pugnant contra Tartaros. Post istos, prope mare sive lacum Etilie, sunt quidam Saraceni qui dicuntur Lesgi, qui similiter (8) non obediunt. Post hos est porta ferrea , quam fecit Alexander ad excludendos barbares gentes de Perside, de cujus situ dicara vobis postea, quia transivi per eam in reditu, et inter ista (1) Dccst usque in MS. A et Hakl. (2) Illos, MS. A et Hakl. (3) Merduius , MS. A, B et C. Merduos , Hakl. (4) lllos, MS. A et Hakl. (5) Ad aquilonem , MSS. D et E. (6) Habcnle , US. E. (-) Kerkis, MSS. A , B et C. Cergis, Hakl. (S) Decst non in MS. A et Hakl. ( a53 ) duo flumina in illis terris per quas transivimus habitabant Comani Capchac (i), antequam Tartari occuparent eas. (a) Invenimus ergo Sarchac (3) prope Ethiliam (4), per tvëà dietas, cujus curia valde magna viclebatur nobis, quia babet sex axores, et filiiïs ejus primogenitus juxta eum duas vel très , et quelibet habet domum magnam et bigas forte ducentas. Accessit autem ductor nosterad quemdam(5)nestorinuin)Coiac(6) nominc,qui est unusde majoribus curie sue. 111e fecit nos ire valde longe, ad dominum (7) qui vocatur (8)Iamiam(c)). Itavocant illum qui habet officium recipiendi nuncios. In sero precepit dictus Coiac ut veniremus ad eum. Tune incepit querere ductor noster quid portaremus ei, et cepit multum scandalizari quando (ro) vidit quod nichil parabamus ad portandum. Stetimus coram eo, et ipse sedebat in gloria sua, et faciebat sonare citharam et saltare coram se. Tune dixi ei verba predicta, qualiter veneramus(n)ad dominum ejus, roganseumut juvaret nos ut do- îninus ejus videret literas nostras. Excusavi etiam me, quia mona- chuseram, non habens, neque recipiens, neque tractans aurum vel argentnm vel aliquid preciosum, solis libris et capella, in qua serviebamus Deo , exceptis, unde nullum exennium (12) offereba- mus ei nec domino suo, qui enim propria dimiseram non poteram esse portator(i3) alienorum. Tune respondit satis mansuete quod (1) Capchat, MS. B. Deest hoc ■verbum in Hakl. (2) Bubrica in MSS. A et C, et Hakl. : De curia Sartach, et de gloria ejus. In nota marginal! MS. B habet, Sarthae. (3) Sarlaeh, MSS. B et C, et Hakl. (4) Etiliam , sine Eciliam, MS. A. Etiliam, Hakl. (5) Quondam , MS. A. (6) Caiac, MS. E. Coiat, hic et inferius, Hakl. (7) Domum, MSS. B, D et E. (8) Dua hœc verba demnt in MSS. A, B et C. (9) Q«is vocalur iam iam. Vocant, MSS. C et E. Ad domini Iaunam , Hakl. (10) Quum , Hakl. (u) Teniremus, Hakl. (la) Xt-uium, Hakl. (i3) Porlilor, MS. E. 3a ( 254 ) bene faciebam, ex quo eram (i) monachus, si servarem (2) votum meum; et non indigebat rébus nostris, sed magis daret nobis de suis si indigerenius ; et fecit nos sedere et bibere de lacté suo, et post pauca rogavit ut diceremus benedictionem pro eo, quod et fecimus. Quesivit etiani quis esset major dominus inter Francos. Dixi : a Imperator, si baberet terrara su, un in pace. » « Non », inquit, « sed rex (3). » Audiverat enim de vobis a domino Baldeuino de Hemmonia (4). Inveni etiani ibi unum de sociis David (5), qui fuerat in Cipro , qui narraverat omnia que viderat. Tune reversi sumus ad bospitium nostrum. In craslino misi ei unum flascoiiern de vino muscatel (6), quod optime se custodierat in tam longa via, et copbinum plénum biscocto, quod fuit ei gratissimum; et retinuit illo sero famulos nostros secum. In crastiiio manilavit michi quod venirem ad curiam afferens literas régis et capellam et libros mecum, quia dominus ejus (7) vellet videre ea : quod et fecimus, bonerantes bigam unam libris et capella, et aliam pane et vino et fructibus. Tune fecit omnes libros et vestes explicari , et circonstabant nos in equis multi Tartari et christiani et Saraceni. Quibus inspectis, quesivit si velleni omnia ista dare domino suo : quo audito, expavi, et displicuit miebi verbum. Dissimulans tamen respondi : 8) « Domine, rogamus quatenus dominus vester (9) dignetur recipere pancm istum, et vinum et fructus non pro ex- ennio (10), quia exiguum quid est, sed pro benedictione, ne vacua manu veniamus coram eo. Ipse autem videbit literas domini régis, (1) Essem, US. A. (a) Sic servantem , USS. A et C. (3) Sed rex Fraocia;, Uakl. (4) Baldewyno de Hammoua, USS. A, B et C. Baldewyoo de Hannonia, Uakl. (5) Dooius Dooiinicae, Hakl. (6) Muscato, MS. B et Hakl. Muscate, HSS. A et C. 17) Suus, US. E et Uakl. (8) Sic MSS. A, B et C. Et displicuil mihi. Non bene dissimulans tuuc respondi, MSS. D tt E. (9) Noster, US. A et Uakl. (10) Xenio, Uakl. ( a55 ) et per eas sciet ijua de causa venimus ad eum , et tune stabimus mandate- ejus et (i) nos et omnes res nostre. Vestes enim sacra- te (a) sunt, et non licet eas (3) contingere nisi sacerdotibus. » Tune precepit quod indueremus nos iluri coram domino suo, quod et fecimus. Ego autem indutus preciosioribus vestibus, accepi in pectore pulvinar quod erat valde pulcrum, et Bibîiam quam (4) dederatis michi, et psalterium pulcherimum , quod dederat michi domina regina, in quo erant picture valde (5) pulcre. Socius meus , accepit missale et crucem. Clericus indutus superpelliceo (6) acce- pit turribulum. Sic accessimus ante domum (7) ejus, et levave- runt philtrum quod pendet (8) ante hostium , ut nos posset videre. Tune f'ecerunt flectere genua cum (9) clerico et interpreti : a no- bis non acquisierunt. Tune monuerunt nos valde diligenter ut ca- veremus ingrediendo et egrediendo ne tangeremus limen domus, et ut cantaremus aliquam benedictionem pro eo. Tune ingressi su- mus cantando : « Salve, regina. » In introitu autem hostii stabat bancus cum cosmos et cum cyphis, et convenerant omnes uxores ejus, et ipsi Moal (10) ingredientes nobiscum comprimebant nos. Ille Coiac (11) tulit ei turribulum cum incenso, quod ipse respexit, tenens in manu diligenter. Postea tulit ei psalterium , quod valde respexit, et uxor ejus sedens juxta eum. Postea tulit Bibliam (12), (1) Deest et in MS. A et in Uakl. (2) Sanclae, Uakl. (3) Eis , MS. A. (4) BibliuD) quod, Uakl. (5) Deest hoc verbum in MS. A et in Uakl. (6) Superceliceo, MSS. A, B et 6, Supercilicio, Uakl. (7) Dominum, IMS. A. (8) Pendebat, Hakl. (9) Ter, US. A et Uakl. (10) Moas, MS. A. (1 1) Uic et inferiui Coiac , Uakl. (il) Bjblium , Uakl. 32. ( a56 ) et ipse quesivit si Evangelium esset ibi. Dixi etiam tota Scriptura sacra. Accepit etiam crucem in manu sua, et quesivit de ymagine, utnim esset ymago Christi. Respondi quod sic. Ipsi Nestoriani et Hermeni (i) nunquam faciunt super (2) cruces suas figuram Cbristi, unde viderentur maie sentire de passione, vel erubes- cant (3) cam. Postea fecit circumstantes nos retrahere se , ut ple- nius posset videre ornamenta nostra. Tune optuli ei literas vestras cum Iranscriptis in arabico et syriano. Feceram enim eas trans- ferri in Acon (4) , in utraque lingua et litera ; et ibi erant sacerdo- tes Hermeni (5) qui sciebant turkum et arabicum, et ille socius David (6) qui sciebat syrianum et turkum (7) et arabicum (8). Tune exivimus, et deposuimus vestimenta nostra, et venerunt scriptores et ille Coiac, et fecerunt literas interpretari. Quibus au- ditis , fecit recipi panem et vinum et fructus, et (9) vestimenta et libros fecit nos reportare ad hospitium. Hoc actum est in festo sancti (10) Pétri ad Vincula. (11) In crastino mane venit quidam sacerdos, frater ipsius Coiac, postulans vasculum (12) cum crismate, quia Sarcatb (i3) volebat illud videre, ut dicebat ; et dedimus ei. Hora vespertina (1) Arroeni, Hakl. (2) Etian), MS. E, mendosè. (3j Erubescunt, MS. E et Ilakl. (4) Aton, MS. B. (5) Armeni, Hakl. (6) Domus domini, Hakl. (7) Turcicum, Hakl. (8) Verba et ille soc. D. q. s. s. et t. ft a rksunt in MSS. A et E. (g) Deest et in MS. A et m Hakl. (10) Deest t'ox sancti in SISS. B et E. (t 1) Ktibrica in MSS. A et C: Quod habuerunt io mandalis adiré Baatu, palrcai Sartach. Sic etiam Hakl., legens qualiter/;ro quod. (12) Vaculum, MS. D. (i3) Sartach, MSS. A et C. Sarcach, MS. B. (»57 ) vocavit nos Coiac, dicens nobis : « Dominus rex scripsit bona ver- ba domino meo; sed sunt in eis quedam(i) difficilia, de quibus nichil auderet facere sine consilio patris stii; unde oportet vos ire ad patrem suum. Et duos bigas quas adduxistis heri (ga-J , cum vestimentis et libris, dimittetis (3) michi, quia dominus meus vult res diligentius videre. » Ego statim suspicatus sum malum de cupi- ditate ejus, et dixi ei : « Domine, non soluni illas, sed eliam duas quasadhnc habemus, relinquemussub custodia vestra.» « Non», in- quit; «illas (4) relinquetis, de aliis facietis velle vestrnm. » Dixi ei(5) quod nullo modo boc posset fieri, sed totum dimitteremus ei. Tune quesivit si vellemus morari in terra. Ego dixi: «Sibene intellexis- tis literas domini régis, potestis scire quod sic. » Tune dixit quod oporteret nos esse multum pacientes et humiles. Sic discessimus ab eo illo sero. In crastino mane misit unum sacerdotem nestorium pro bigis, et nos duximus ornnes quatuor. Tune occurrens nobis (rater (6) ipsius Coiac (7) , separavit omnia nostra ab ipsis rébus quas (8) tuleramus pridie ad curiam, et illa accepit tanquam sua, scilicetlibros et vestimenta; et Coiac preceperat quod ferremus no- biscum vestimenta quibus induti fueramus coram Sarcath (9) , ut illis induerernus coram Baatu, si expediret, quas ille sacerdos abslu- lit a (10) nobis vi, dicens: < Tu attulisti(i 1) eas ad Sarcath (12!; modo (i) Deest vox quedam in MS. A et in Hakl '. ' . ' (2) Eri, MS. E. (3) Dimittens, MS. E. (4) Illa, MS. B. (5) Deest vox ista in MS. A et in Bakl. (6) Super, MSS. D et E , pro frater. (7) Coiacis, Hakl. (8) Que, MSS. (9) Sartach , MSS. A, B, C, et HaU. (10; Deest a in MS. A et Hakl. (il) Attulislis, MS. A. (t») Sartach, MSS. A, B, C, cl Hakl. Sarchat, MS. E. ( a58 ) vis ferre Baatu. » Et cum vellem (i) ei reddere rationem, res- nondit michi : « Ne loquaris nimis, et vade viam tuam. » l'une necessaria fuit michi (2) patientia, quia apud Sarcliat(3) non patebal nobis ingressus, nec aliquis erat qui exhiberet nobis justitiaro. Ti- mebam etiam de interprète, ne ipse aliqua(4) aliter dixissetquani eg dixissem ei, quia ipse bene voluisset quod de omnibus fecissemus exennium (5). Unum erat michi solatium, quod (6) quando (7) presensi cupiditatem eorum,ego subtraxi de libris Bibliam (8), et sententias et alios libros quos magis diligebam. Psalteriuni domine regine non fui ausus subtrabere, quia illud fuerat nimis notatuni propter aureas picturas que erant in eo. Sic ergo reversi snmns, cum daabus (9) résidais bigis, ad hospitium nostrum. Tune venit ille qui debebat nos dncere ad Baatu, volcns cum festinatione ar- ripereiter.Cuidixiquodnullarationeadducerem(io)bigas,quod 1 1 ipse retulit ad Coiac. Tune precepit Coiac (12) quod reiinqueremns eas apud ipsum,jam (i3) cum garcione nostro, quod et fecimus. Sic ergo euntes versus Baatu recte(i4) in orientem, tertia die [>er venimusadEthiliam(i 5), cujus aquas cumvidi.mirabar unde ab aqui- (i) Nollem, MS. B. (aj Deest michi in MS. A. (3) Snrlach, MSS. A, B, C, et Ha/cl. (4) Aliquid, Bakl. (5) Xenium, Hakl. (6) Quia, MSS. A, B et C. (7) Quia quum, Hakl. (8) Biblium, Hakl. (9) Duobus, Hakl. (to) Duccrem, MS. A et Hakl. Çn) Quia, MS. £. (14) Hoc verhum et duo précède ntia detunt in MS. B. (|3) Deest jam in Hakl. Ci 4) Becta, Hakl. (15) Eliliam, tel Eciliam, MS. A. Eliliam, MSS. B et C, et Hakl. ( a&9 ) loue descenderunt tante aque. Antequam recederemus a Sarcath (i) , t'ixit nobis supradictus Coiac cum multis aliis scriptoribus curie : « Nolite dicere quod dominus noster sit cbristianus. Non est chris- iianus (2), sed Moal »; quia enim (3) noraen christianitatis vi- detur eis nomen cujusdam gentis. In tantam superbiam sunt erec- ti, quod quamvis forte aliquid credant de Christo, tamen nolunt ilici cbristiani, volentes nomen suurn, hoc est Moal, exaltare super omue nomen, nec volunt vocari Tartari. Tartari enim fuerunt alia gens de quibus sic didici. (4) Tempore enim (5) quo Franci ceperunt Anthiochiam, tenebat rnonarchiam in illis lateribus aquilonis quidam qui vocabatur Con- cham(6). Con (7) est propriumnomen, cham(8) nomen dignitatis, quod idem est quod(())divinator. Omnes(io) divinatores vocant cham(i 1). Unde principes dicuntur cliam(i2), quia pênes eos spectat regimen populi per divinationem. Unde legitur in historia (i3) Anthiochie, quodTurci miseruntprosuccursu contra Francos ad regem(i4)Con- cham(i5). De illis enim partibus venerunt omnes Turci. Iste Con(i6) (1) Sartach, MSS. A, B, C. et Hakl. Sarchal, MS. E. (a) T'erba uon est christiauus desunt in MSS. D et E, et in Hakl. Nou eniui est, etc., MS. B. ISpu est enim, US. C. (3) Deest enim in MS. A et in Hahl. (4) Rubrica in MSS. A et C : Quo Sarach et Maguthani el Kentham faciuut reverentiam rlut'.' tianis. Pro Sarach, MS. C habct Serttah. Hakl. Ic^it qualiter et Mangucham. (5) Dccst enim in MSS. A et E. (6) Coirchan, MS. E. Copcan, Hakl. (7) Choir, MS. E. (8) Can, Hakl. (9) Qui, MS. A et Hakl. (10) Omnes enim, MS. E. (11) Chan, MS. E. Can, Hahl. (12) Chan, MS. E. Can, Hakl. (iî) Hysloriam, MS. E. (i4) Regnum, MSS. A, B, et Hakl. (:5) Coircham, MS. D. Coir cham, MS. E. Con eau, Hakl. (16) Coir, MSS. D et E. ( a6o ) crat Caratatay (i). Cara idem est quod nigrum, Catay nomen gentis, unde Caracatay fa) idem est quod niger (3} Catay. Et hoc dicunt (4) ad differentiam ipsorum Catay, qui sunt (5) in oriente super occeanum, de quibus postea dicam vobis. Isti Catay (6) erant in quibusdam alpibus (7) per quas transivi, et in quadam planicie inter illas (8) alpes erat quidam nestorinus pastor potens et dominus super populum , qui dicebantur Hai- man (9), qui erant ehristiani nestorini. Mortuo Con cham (10), ele- vavit se ille nestorinus in regem et voeabant euni nestorini (ii; regem Johannem, et plus dicebant de ipso in decuplo quam Veri- tas esset. Ita enim faciunt nestorini venientes de partibus illis : de nichilo enim faciunt magnos rumores, unde disseminaverunt (12) de Sarcbat (i3) quod esset cbristianus, et de Mangucham (]f\) et de Kencham(i5), quia faciunt majorem reverentiam christianis quam aliis populis ; et tamen in veritate ehristiani non sunt. Sic ergo exivit magna fama de illo rege Johanne; et ego (16) transivi per pascua ejus, nullus aliquid sciebat de eo nisi Nestoriani pauci. (i) Caracatay, MS. B. Carstatay, MS. A. Carsitalay, MS. C Caracatai, MS. E. Cara-Calai Hakl. (2) Caracalos, MS. C. Caracalai, MS. E. Cara-Calay, Hakl. . (3) Nigrum, MSS. A et C. Nigri, ilakl. (4) Dicitur, MSS. A, C, et Uakl. (5) Erant, MSS. A, C, et Sa/cl. (6) Caracatay, MS. B. Caratai, MS. E. (;) Apibus, MS. E. (8) Alias, MS. E. (9) Uicebatur Yayman, ,»«.$. A, C, et Haïti. Nayman, MS. B (10) Coircham, MS. D. Coircban, MS. E. (11) Nestoriani, MSS. A, E, et Hakl, et sic infra. (ta) Disseminarentur, MS. A. Disseminaverunt sic, MS. E. (iî) Sartach, MSS. A, B, C, et Hakl. (14) Magu chau, MSS. A et C. Magu ebam, MS. B. Manducbam, MS. £. (i5) «eiicbam, MSS A et C. Roncbam, MS. B. ;tTi) Et quando ego, Hakl. ( »6i ) In pascuis ejus habitat (i) Kencham (a), apud cujus euriam fuit frater Andréas, et ego etiarn transivi per eam in reditu. Huic Jo- hanni erat frater quidam, potens pastor, similiter nomine Une (3); et ipse erat ultra alpes ipsorum Caratay (4) distans a fratre suo spacio (5) Irium ebdomadarum , et erat dominus cujusdam vil- Iule que dictur Caracarum, populum habens snb se qui diceban- tur Crit (6) et (7) Merkit , qui erant christiani nestorini. Sed ipse dominus eorum, dimisso cultu Cbristi, sectabatur ydola, habens secum (8) sacerdotes ydolorum, qui omnes sunt invocatores de- monum, etsortilegi(ç)). Ultra pascua istius, ad .x.(io) vel .xv.dietas, era.ntipasc.ua Moal , qui erant pauperimi homines, sine capita- neo et sine lege, exceptis sortilegiis et divinationibus, quibus om- nes in partibus il lis intendunt. Et juxta Moal erant alii pauperes, qui dicebantur Jarcar (11). Rex Johannes mortuus fuit sine herede, et ditatus est frater ejus Une, et faciebat (12) se vocari chan (i3), et mittebantur armenta et grèges ejus usque ad terminos Moal. Tune temporis erat Chingis (14) faber quidam in populo Moal, (i) Habilabat, MS. E. (a) KeDkam, MSS. A, B et C. Kenrhan, MS. E. Kencam , Bail (3) Unq, MS. J. Nunc, JUS. E. Vut, Hakl. (4) Caracatay, MS. B et Hakl. Caracatai, MS. E. (5) Spacium, MS. A et Hakl. (6) Eric, MS. B. (7) Deesl et in Hakl. (8) Deestvox ista in Hakl. (9) Sorlileges, MS. E. (10) X. IX. , MSS. D et E. (ti) Jarlari, MSS. A, B. C, et Hakl. Tarcai, MS. F. (12) Sic MS. E et Hakl. ; alii faciebant. (i3) Chatu, MSS. A, O et C. (14) Cyngis, MS. A. 33 ( 2Ô2 ) et furabatur (i) de animalibus Une chan (i) quod poterat, in tantum quod conquesti sunt pastores Une (3) domino suo. Tune congregavit excercitum, et equitavit in terram Moal, querens ipsum Cbingis, et ille fugit inter Tartaros et latuit ibi. Tune ipse Une (4), accepta preda a (5) Moal et a Tartaris, reversus est. Tune ipse Chin- gis alloquutus est ipsos (6) Tartaros et ipsos Moal, dicens : « Quia sine duce sumus, opprimunt nos vicini nostri. » Et fecerunt ipsum (7) ducem et capitaneum Tartari et Moal. Tune latenter congregato exercitu irruit super ipsum Une (8), et vicit eum, et ille (9) fugit in Cathaiam (10). Ibi capta fuit filia ejus , quam Cbingis (1 1) dédit uni ex filiis suis (12) in( 1 3) uxorem,ex quo ipsasuscepit istumqui nunc régnât Mangu (1 4). Tune ipse Chingis (1 5) premittebat ubique ipsos Tartaros, et inde exivit nomen eorum, quia ubique clamabatur: « Ecce, Tartari veniunt.» Sed per crebra bella modo omnes fere deleti sunt. Unde isti Moal modo volunt extinguere nomen illud et suum ele- vare. Terra illa, in qua primo fuerunt, et ubi est adhuc caria Chin- (i) Sic MS. E et Bakl. ; alii ferebatur. (a) Cham, ÎISS. A, B et C. (3) Une, MSS. Jet C.Vut, Hakl. (4) Nunc.J/5. E, Vt, Hakl. (5) Deest a in MS. A et in Hakl. (6) Deest ipsos in Hakl. (7) Eum, MS. E. (8) Vut, Hakl. (9) Ipsum-ipse, MS. A et Hakl. (10) Chalhaiam, MS. B. (ti) Cyngis, MS. A et Bakl. Cingis, MS. 0 (xa) Deest suis in MS. A et in Hakl. ( 1 3) Deest in in MS. E. (H) Magnu, MS. B. Mangil, MS. S. (i5) Cyngis, MS. A et Hakl. ( *63 ) gis chan (i), vocatur Onankerule (2). Sed quia Caracaron (3) est regio circa quam fuit (4) prima adquisitio eorum, illam civitateni habent pro regali, et ibi prope eligunt suum chan (5). (6)De Sarcath(7) a"tem, utrum crédit in Christum vel non, nescio. Hoc scio, quod christianus non vult dici, immo magis videturmichi deridere christianos. Ipse enim est in itinere christianorum, scilicet Rutenorum, Blacorum , Bnlgarorum (8) minoris Bulgarie, Soldai- norum, Rerkisorum (9), Alanorum, qui omnes transeunt per eum quando vadunt (io)adcuriam patris sui, déférentes ( 1 i)ei munera, nndemagisamplectitureos. Tamen si Sarraceni veniant,et magis (; 2) afferant , citius cxpediuntur. Habet etiam circa se nestorinos sacerdotes, qui puisant tabulam et cantant officium suum. Est alius qui dicitur Jerra(î3), frater (i/j) Baatu , qui pascit versus Portam Ferreain, ubi est iter Sarracenorum omnium venientium ( 1 5) de Perside et de Turkia, qui euntes ad Baatu et transeuntes per eum deferunt ei mimera ; et ille facit se Sarracenum, et non (16) (i) Cliam, MSS. A, B et C. Cyngiscan, Bail. (s) Maucherule, MSS. A, B et C. Mancherule, Hall. (3) Tartari, MSS. A et C, et Hakl. Caracari, MS. B. (4) Et regio circa fuit, MS. E. (5) Cham, MSS. A, B et C. Can, Hakl. (6) Rubrica in MSS. A et C, et in Hakl. : de Rutenis , et Hungaris, et AJattis, et de mare Caspio (9) Sartach, MSS. A, B, C, et Hakl. Salcath, MS. E. !S) Eutenorum — Wulgarorura, MS. A. Vulgarorum, MS. B. (9) Terkisorum, MSS. A et C. Verckisorum, MS. B. (10) Qui vadunt, MS. E. Quum, Hakl. (ti) Déferre, Hakl (lï) Mains, Hakl. (l3) Iîerca, MS. B. Eerta, MSS. A, C et Hakl. Fra, MS. E. (H) Super, MSS. A, E et Hakl. (i5) Qui veniunt, MS. A et Hakl. ( 1 6) Hoe ver/ium tlccst in MS B. 33. ; *64 ) permittit in (i) curia (a) sua comedi carnes poreinas (3). Tum (4) Baatu in reditu nostro preceperat ei quod transferret se de loco illo ultra Etiliara (5) ad orientem, nolens nuncios Sarracenorum traus- ire per cura, quia videbatur sibi dampnosum. .liij. autem die- bus quibus fuimus in curia Sarcatb (6), nunquam provisum fuit nobis de cibo , nisi semel de modico cosmos. In via vero inter ipsumetpatremsuum habuimus magnum timorem : Ruteni enim(7) et Hungari et Alaui, servi eorum, quorum est maxima ('8) multi- tudo iuter eos, associant se .xx. vel .xxx. simul, et fugiunt de nocte babentes pharetras et arcus, et quemcunique iuveniunt. de nocte interficiunt. Dédie latitant, et (9) quando sunt equi eorum fatigati, veniunt de nocte ad multitudinem equorum in pascuis, et mutant equos, et unum vel duos ducunt secum ut comedant cum indi- guerint. Occasum (10) ergo talem (11) timebat multum dux nos- ter. In il la via fuissemus mortui famé, si non portavissemus nobis- cura modicum (12) de biscocto. Venimus ergo (i3) ail Etiliam (i/jj, maximum flumen. Est enim in quadruplo major (i5) quam Se- Cana (16) profundissima (17), veniens de majori Bulgaria, que est ii) Eum in MSS. D et E. f») Terra, Rail. (3) Porc-liinas, MS. E. (4) Deest hoc ver/mm in Hakt. (5) Ethiliarn, MS. E. (6) Sarlach, MSS. A, B et C. Sarehat, US. E. (7) Rutenilium, mcndose, MS. E. (8) Magna, MS. A. (9) Interficiunt, de die latitanles. Et, Uakl. (10) Occursum, MSS. B et E , et Uakl. (se et omnes alii. versus frigidas regiones, et in auguste- incipiunt redire. Desceudimus ergo in navi ab illo casali usque ad curiam ejus , et ab illo loco usque ad villas majoris Bulgarie versus aquilonem sunt quinque diète. Et miror (i3) quis diabolus portavit illuc legem Machometi. A Porta enim Ferrea, que est exitus Persidis, sunt plusquam tri^inta diète per transversum solitudinis, d 4) as- (1) Bubiica h MSS. A et C, etin Hakt. : De curia Baatu, et qualiter recepti fuerunl ab eo. (î) Mergitur, Hakl. (3) Ysodorus, MSS. A et E. (41 Feritatis, MSS. A et C, et Bail. 5 1 Deest et in Hakl (6) Deest hoc verbum in MS. E. (7) Etiliam, tel Eciliam, MSS. A et fi. Eli!iam, MSS. C ,t E, et Hakl. (8) Desunt verba et Sarracenis in MS. A. (9) Maximi, MS. E. (10) Dcsl et in MS. A et in Hakl. (11) A Baatu , MS. E. (12) De, MSS. A et C, et Hakl. (iî; Minor, MS. E. (t.;) Suliludinein, MS. A et Hakl. (267 ) cendendo juxta Ethiliam (i), usque ,in illam Bulgariam, ubi nulla(i) civitas nisi quedam casalia prope ubi cadit Etbilia (3) in mare; et illi Bulgari sunt pessimi Sarraceni, fortius tenentes legero Macho meti quam aliqui alii. Quando (4) ergo vidi curiam Baatu, expavi, quia videbantur proprie(5) domus ejus quasi quedam magna civitas protensa in longum, et populis (6) undique circumfusus (7) usque ad très vel quatuor leucas. Et sicut populus Israël sciebat unus- quisque ad quam regionem tabernaculi deberet figere tentoria, ita ipsi sciunt ad quod latus curie debeant se collocare quando ipsi deponunt domus. Unde dicitur curia orda iingua eorum, quod sonat (8) médium, quia semper est in niedio hominum suorum, hue excepto quod recte (9) ad meridiem nullus se collocat, quia ad par- tem illam aperiuntur porte curie. Sed, a dextris et a sinistris extendunt se quantum volunt, secundum exigenciam locorum, dum- raodo recte ante curiam vel ex opposito curie non descendunt \iui Fuimus ergo ducti primo (11) ad quemdam Saracenum, qui non providebat nobis de aliquo cibo. Sequenti die ducti (12) fuimus ad curiam, et fecerat extendi magnum tentorium , quia domus. non potuisset capere tôt homines et mulieres quot convenerant. Monuit qos ductor noster, quod niebil (i3) loqueremur donec Baatu pre- ciperet , et quod (i4) tune loqueremur breviter. Quesivit etiani (1) Eliliam vel Eciliam, MSS. A et B. Etiliam, MS. Ç et Hakl. (2) Nulla est , Bail. 13) EtiliaVe/ Ecilia, MSS. A et B. Etiliam, MS. C. Elilia, Hakl. (4) Quum, Hakl. (5) Prope, MS. A et Hakl. (6) Populus, Hakl. (7) Confusus, MSS. D et E. (8) Sauat , mendose, MS. E. (9) Recta, Hakl. (10) Descendant, MS. E. (1 1) Hoc verbum Jeest in MSS. A, B et C , et in Hakl. (u) Hœ duce voces desunt in MSS. A, B et C. (13) Ut non, MSS. A et C. (i4) Deest quod in MS. A et in Hakl. ( '63) utrum misissetis (i) nuncios ad eos (a). Dixi qualiter miseratis ad Rencliam 3l, et rpibd necad ipsummisissetisnunciosnecad Sarcatb(4") literas, nisi credissetisi'.j) eos fuisse christianos, quia non pro timoré aliquo sed es congratulatione, ([nia audiveratis eos esse christianos, misistis. Tuncduxit nos ante(ti) papilionem,et monebamur ne tange- rcnius cordas teutoiïi, quasipsi rcputantloco liminisdomus. Stetimm ibi midis pedibusin habitu nostro, discoopertis capitibus, et eramus spectaculum magnum in oculis nostris(7). Fuerat enim ibi frater Jo- hannes de Policarpo (8) ; sed ipse mutaverat habitum, ne contemp- neretur, quia erat nuncius domini pape. Time introducti sumus(ç)) usque ad médium tentorii, nec requisierunt ut faceremus aliquam reverentiam genua flectendo, sicut soient facere nuncii. Stetiinus ergo coram eo quantum posset dioi: « Miserere mei, Dcus,»et omnes erant in summo silentio. Ipse vero super solium longum sedebat et latnm sicut lectus, totum deauratum, ad quod ascendebatur tribus gradibus, et una domina juxta eum. Viri vero diffusi sedebant a dcx- tris domine et (10) a sinistris : quod non implebant mnlieres ex par- te sua (i i), quia erant ibi sole uxores'Baatu , inplebant vu i. Kancus vero cum !eosmos et ciphis magnis C12) aureis et argentcis, oinatis lapidibus preciosis, erat (i3) in introitu tehlorii. Respexit ergo dili- gente^! 4), et nos eum, et videbatur mihi similis in statura domino (1) Utrum unquain miseratis, MS. E. M Eo' MS- E- (3) Knncham, MSS. A et C,tt /7nA7. Kcukam, MS. B. Keucban, MS. t. (4) Saitach, MSS. A, B et C, et Hall. Sarchat, MS. £. (5) Credissetis, MSS. A, B et C, et Hakl. (6) Ad, MSS. A et C. (7) Eurtim, MS. A et Hahl. (8) Se omnes MSS. De Piano carpini, Hakl. (9I Iuduli fuiinus, MS. A. Inducti fuiinus, Hukl. (IO) Deest et in MS. E. (il) Uua, MS. A et Uakl. (la) Maïimis, MSS. A, Bel C, et Uakl. (l3) Eraul, MS. E. {•i) Diligeucius, MS. A. Nos diligencius, Rakl. ( a6g ) Jolianni deBello-inonte, cujus anima requiescat ( i ) in pace. Erat etiam vultus ejus tune perfusus gutta rosea. Tandem precepit ut loque- rer. Tune ductor noster precepit ut flecteremus genua et loquere- mur. Flexi unum genu tanquam homini. Tune innuit quod ambo flecterem, quod et feci, nolens contendere super lioc. Tune prece- pit quod (2) loquerer, et ego cogitans quod orarem Deum (3) , quia flexeram ambo genua, incepi (4) verba ab (5) oratione dicens : « Domine, nos oramus Deum (6) a quo cuncta bona procedunt, qui dédit vobis ista terrena , ut post hoc det \obis celestia, quia hec sine illis (7) vana sunt. » Et ipse diligenter ascultavit (8), et subjunxi: « Noveritis pro certo quod celestia non habetis nisi fue- ritis christianus. Dixit (9) enim Deus : « Qui crediderit et batizatus « fuerit, salvus erit. Qui vero non crediderit condempnabitur. » Ad istud (10) verbum ipse modeste subrisit, et alii Moal inceperunt plaudere manus, deridendo (1 1) nos, et obstupuit interpres meus, quem oportuit me confortari (12) ne timeret. Tune facto silentio dixi : «Ego veni ad filium vestrum, quia audivimus quod esset christianus, et attuli eiliteras ex parte domini régis Francorum. Ipse misit me hue ad vos. Vos debetis scire qua de causa. » Tune fecit me surgere , et quesivit nomen vestrum et meum et socii mei et (1) Requiescil, Hakl. (>) Ut, JUS. E. (3) Dominum , JUS. A et Hakl. (4) Incepil, MS. E. (5) Deest ab in JUS. A et in Hakl. (C) Dominum, Uakl. (7) Illa , US. £: (S) Auscullavit, Hakl. (9) Dicil , JUS. E et Hakl. (10) Illud , i)/,î. A et Uakl. (11) Dirid%ndo, JUS. D. Manibus dirigendo , MS. A. (u) Cooforlare, JUS. E et Hakl. 34 ( *7° ) inlerpretis, et fecit omnia scribi, et(i) quesivit etiam, quia intel- lexerat qnod exieratis terram vestram cura exercitu, contra quos (2) haberetis bellum. Respondi : « Contra Saracenos violantes domum Dei Jérusalem. » Quesivit etiam si uncquam misissetis nuncios ad eum. «Ad vos» (3), dixi, « nuncquam. »Tunc fecit nos sedere, etdare (4) de lacté suo ad bibendum, quod ipsi valde magnum reputant, quando aliquis bibit cosmos cura eo in domo suo. Et dumàedensrespicerem terram, precepit Ht elevarem vultum, volens adhuc nos amplius respicere, vel forte pro sortilegio ; quia hc.benr pro malo omine (5) vel- si" no, vel pro mala pronostica , quando aliquis sedet coram eis (6) inclinata facie quasi tristis, maxime cum appodiat maxillam vel mentum (7) super manum. Tune exivimus, et post (8) pauca venit ductor noster ad nos, et ducens nos ad hospitium, dixit michi: « Dominus rex rogat quod retinearis in terra ista, et hoc non po- test Baatu facere sine conscientia Manguchan (9). Unde oportet quod tu et interpres tuus eatis ad Manguchan (10). Socius vero tuus et alius homo re vertentur ad curiam Sarcath (11), ibi expectantex donecrevertaris. » Tuncincepit homo Dei interpres Jugere, reputans se perditum; socius meus (ia) contestari, quod citius amputarent ei capud quam quod divideretur a me; et ego dixi quod sine socio non possem ire, et etiam quod bene indigebamus duobus famulis (1) Deesl et in Bail. (1) Qucm , JUS. E. Cum exercitu ut haberetis, US. A et Hakl. (3) Eum vos, MSS. D tlE. (4) Dari, Uakl. (5) Homine, MS. E. (6) Deest eis in US. E. (7) Melum, MS. E. (8) Et postca, J»5. E. (9) Magucham, MSS. A, B et C. Mangu , MS. E. Mangu cliara, Uakl. hic et infra. (10) Magurliam, MSS. A et C. (11) Sarlacli, MSS. A, B et C, et Hakl. Sarchat, MS. E. (12) Eliara meus, Hakl. ( 27' ) quia si contingeret unum infirmari, non possel (i) solus remanere. Tune ij3se re versus ad curiam, dixit verba ista (2) Baatu. Tune precepit: « Vadant duo sacerdotes et interpres, et clericus reverta- tur ad Sarchat (3). » 111e reversus dixit nobis sententiam (4); et quando volebam loqui pro clerico, quod veniret(5) nobiscum, dixit : « Non loquamini amplius , quia Baatu dif'finivit (6) , et ego (7) am- plius non audeo redire ad curiam.» De elemosina vestra (8) habebat Gosset (9) clericus .xxvj. yperpera, et non plus, quorum .x. retinuit sibi et puero, et .xvj. dédit homini Dei pro nobis, et sic divisi su- mus cum lacrimisab invicem. Illo redeunte ad Sarcatb(io), et no- bis ibi remanentibus. (11) In vigilia Assumptioms pervenit ipse ad curiam Sarcat h, et in crastino fuerunt sacerdotes nestorini induti veslimentis noslris coram Sarcath. Tune ducti fuimus ad alium hospitem, qui debe- bat nobis providerede domo et cibo et equis. Sed, quia non habui- mus quod daremus ei, omnia maie faciebat. Et bigavimus cum Baatu, descendendo juxta Etbiliam (is) .v. septimanis (l'i). Ali- quando habuit socius meus tantam (i4) famem, quod dicebat michi quasi lacrimando : « Videtur (i5) michi quod nunquam comede- (ij Possem, MS. A et Hakl. (2) Deest ista in 31S. A et in HaU. (3) Sartach, MSS. A, B et C, et Hakl. (4) Suœmam, MS. A et Uakl. (5) Irel, MS. A et Hakl. (6) DeOnivit, Hakl. (7) Eo, MS. A et Hakl. (8) Deest vestra m Hakl. (9) Goset, MSS. A, B et C. (10) Sartach, MSS. A, B et C, et Hakl. ; el sic semper mJh/hu. (11) Rubnca in MSS. A et C, et in Hakl: D» itinere fratium >ersus curJMR Man»utliam. (12) Etiliam, MSS. A et C, et Hakl. ( 1 3) Septimauas, MSS. A, B et C. (i4) Tanquam, MS. £. (i5) Videbatur, MS. A et Hakl. 34. ( »72 ) rim. » Forum semper sequitur curiam Baatu , sed illud erat ita longe a nobis quod non poteramus ire. Oportebat enim ire nos pedes pro (i) defectu equorum. Tandem invenerunt nos qui- dam Hungari , qui fuerant clerici (2), quorum unus sciebat adlmc cantare multa corde, et babebatur ab aliis Hungaris quasi sacerdos, et vocabatur ad exequias defunctorum suorum ; et alius f lierai competenter instructus in grammatica , quia intelligebat quicquid dicebamus ei literaliter , sed nesciebat respondere ; qui fecerunt nobis magnam consolationem , afférentes cosmos ad bi- bendum et carnes aliquando ad comedendum. Qui cum pos- tulassent a nobis aliquos libros, et non haberem quod (3) possem dare , nullos enim babebam nisi bibliam et breviarium, dolui mul- tum. Tune dixi eis : « Afferte nobis cartas (4), et ego scribam vo- bis (5) quamdiu erimus bic. » Quod et fecerunt, et scripsi utrin- que (6) boras Béate Virginis et Officium defunctorum. Quadam (7) die junxit se nobis quidam Comanus , salutans nos verbis latinis dicens : « Salvete , domini ! » Ego mirans , ipso resalutato (8), quesivi quis eum (9) docuerat illam salutationem, et ipse dixit quod in Hungaria fuit baptizatus a fratribus nostris, qui docue- rant eam (10). Dixit etiam quod Baatu quesiverat ab eo multa de nobis, et quod ipse dixerat ei conditiones ordinis nostri. Ego vidi (1) Oportebat dos etiam 1105 ire pedes ne, MS. E. (1) Clericuli, MS. A. et Bakl. (3) Quos, Hakl. (4) Quarlas, MS. E. Chartas, Hakl. (5) finit vobis in MS. E. (S) Utrasque, MS. A et Hakl. Utrique, MS. E. (7) Quodam, Hakl. (8) Resalutato, MS. E. (9) Quesivi eum quis eum, MS. A. Quaesivi ab eo, Hakl. (io) IIIuiii eam, Hakl. 1 273) Baatu equitantem (1) cum turba sua (a); et omnes patresia- milias equitant (3) cum eo. Secundum estimationem meam, non erant quingenti viri, Tandem, circa festum Exaltationis Sancte Crucis, venit ad nos quidam dives Moal, cujus pater erat millenarius, quod magnum est inter eos, dicens : « Ego debeo vos ducere ad Mangu- chan (4), et est iter quatuor mensium, et tantum frigus est ibi (5) quod finduntur (6) lapides et arbores pro frigore. Videatis utrum poteritis sustinere. Cui respondi : « Spero in virtute Dei quod (7) sustinebimus quodalii bomines possunt sustinere. »Tunc dixit: « Si non poteritis sustinere, ego relinquam vos in via. » Cui respondi : « Hoc non esset justum, quia nos non ivimus pro nobis nisi missi a domino vestro (8), unde ex quo vobis (9) committimus (10) non debetis nos dimittere. » Tune dixit : « Bene erit. » Post hoefecit nos ostendere sibi omnes vestes nostras, et quod sibi videbatur minus necessarium fecit (1 i)deponere sub custodia bospitis nostri. In cras- tino attulerunt cuilibet nostrum unam pelliceam villosam arietinam, et braceas(i2) de eodem (i3), et botas sive hocellos (i/j) secundum morem eorum, cum soccis de filtro , et almucias (i5) de pellibus secundum modum eorum. Et secunda die post Exaltationem Sancte (1) Baatu plures equitantem , USS. Del E. (») Cum verba aliter cum lurba sua , US. E. (3) Equitantes , USS. B et C, et Hakl. (4) Mangucharo, US. A. Mangu cham, Hakl. (5) Desunt est ibi in JUS. E. (6) Finduotur ibi, Hakl. (7) Quod nos, US. A et Hakl. (8) Nostro, USS. D et E. (9) Nobis, US. E. (10) Committimur, Hakl. (:i) Fuit | aliter fecitj, US. E. (1») Broccas, MS. E. (i3) Eadem, MS. A et Hakl. (14) Bueellos. USS. A, B et C , et Hall. (i5) AUunicias, US. E. e ( ^74 ) Crucis incepimus equitare, nos tresbabentes duos(i) saginarios (a), et equitavimus continue versus orientem usque ad festum Omnium Sanctorum. Et (3) per totam illam terram , et adhuc amplius, habitabant Cangle, quedam parentela Comanorum (4). Ad aqui- lonem habebamus Majorem Bulgariam, et ad meridiem predictum mare Caspium. (5) Postquam iveramus .xij. diebus ab Etilia, invenimus magnum flumen quod vocant Jagat (6), et venit ab aquilone de terra Pasca- tur (7), descendens in predictum mare. Yclioma (S) Pascatur et Ungariorum (9) idem est, et sunt pastores sine civitate aliqua, et contiguatur Majori Bulgarie ab occidente. Ab illa terra versus orien tem , in latere illo aquilonari , non est amplius aliqua civitas. Und Bulgaria Major est ultima regio habens civitatem. De illa regione Pascatur exierunt Huni, qui postea (10) Hungari, unde est ipsa Ma- jor Bulgaria. Et dicit Ysodorus quod perniciosis equis claustra A- lexandri, rupibus Caucasi(i 1) feras gentes cohibentia, transierunt,iia quod usque in Egiptum solvebatur (la) eis trib'jtum. Destruxerunt et omnes terras usque in Franciam, unde fuerunt majoris potentie quam sunt (i3) adbuc Tartari. Cum illis concurrerunt (i4) Bla- (i) Deest hoc verbum in MSS. A et 0. (a) Signarios, MSS. A et D , et Hakl. ti) Deest et in MS. A et in Hakl. (i) Rornanorum, MSS. A, B et C , et Hakl. (5) Rubrica in MSS. A et C, et in Baki. : De Quinine Jagac , et Je divers.» regionibus »e! na- tionibus. Hakl. vero habet Jagag. (6) Jagac, MSS. A, B et C. Jagag. Haïti. (7) Pascath-, MSS. A, B et Cet Hakl. SU eliam infirims. (8) Ideoma, MS. E. (9) Hungari, MSS. A, B~C. (10) Postea Jicti sunt, Ha/-' {11) Cancasi, mendose , MS. E. (13) Solvaliatur, mendose , MS. E. (i3) Sint, JUS. E. (u; Occurrerunt, MSS. A. B et C. ( a75 ) ci(i) et Bulgariet(a) Wandali. De illa enim Majori Bulgaria venerunt îlli Bulgari , qui (3) sunt ultra Danubium prope Constantino- polim (4). Et juxta Pascatur sunt Tllac (5), quod idem est quod (6) Mac , sed B (7) nesciunt Tartari sonare, a quibus venerunt illi qui sunt in terra Assani (8). Utrosque enim vocant lllac (9) et hos et îllos. Lingua Butinorum et Polonorum (îo)etBoemorumet(i i)Scla- vonorum (12) eademest (i3) cum lingua Wandalorum (i4), quorum omnium manus fuit cum Hunis, et nunc pro majore (i5) parte est cum Tartaris, quos Deus suscitavit a remotioribus partibus, populum nullum (16) et gentem stultam, secundum quod dicit Do- minus : « Provocabo eos, id est, non custodientes legem suam, in eo qui non est populus et in gente stulta irritabo eos (17). » Hoc completur ad literam super omnes nationes non custodientes legem Chrisli (18). Hoc quod dixi de terra Pascatur scio per fratres pre- dicatores, qui iverunt illuc (19) ante adventum Tartarorum, et ex (1) Blali, MS. B. (2) Deest et in MS E. (3) Et qui, MSS. A, B et 0, et in Haki. (4) CoDstant, MS. £. (5) Ilac, MSS. A, B, et C, et Haki. (6) Deest quod in MS. E. (l) Deest B in MS. E. (8) Assam, MS. B. (9) Ilac, MSS, A, B et C, et Haki. (10) Polorum, MSS. A et G. (1 1) Deest et in MSS. A, B et C. Sclaïoium, Haki. (12) Sclavanorum, MSS. A, B et C. (i3) Est idem idioma, Haki. (14) Vandalorum, Haki. (i5) Majori, MS. E et Haki. (16) Multum, MS. A et Haki. (17) Illos, MS. E. (18) Dei, MS. A et Haki. (19) Illud, MS. E. ( 276 ) tune erant ipsi subjugati a vicinis Vulgaris (1) Saracenis , et plures eorum facti Saraceni. Alia possunt scire per cronica (2), quia con- stat qtiod ille provineie post Constantinopolim, que modo dicuntur Bulgaria, Blakia, Sclavonia, fuerunt provineie Grecorum'; Hungaria sic fuit Pannonia. Equitavimus ergo per terramCanglea festo Sainte Crucis usque ad festum Omnium Sanctorum, qualibet (3) fere die quantum est a Parisius usque Aurelianum, secundnm quod possum estimare, et plus aliquando, secundum quod habebamus copiant equorum. Aliquando enim mutabamus bis in die vel ter equos , ali- quando ibamus duobus diebusvel tribus quod (4) noninveniebamus populum, et tune (5) oportebat lentius (6) ire. De .xx. vel .xxx*. equis nos semper habebamus pejores, quia extranei eramus. Omnes enim accipiebant ante nos equos meliores; michi semper providebant de for- ti equo, quia eram ponderosus valde; sed utrum suaviter ambularet vel non, de boc non audebam facere questionem, nec etiam audebamcon- queri sidureportaret (7), sed fortunam suam oportebat unumquem- que (8) sustinere. Unde oriebatur nobis difficilimus labor, quia multotiens (9) fatigabantur equi antequam possemus pervenire ad populum, et tune oportebat nos percutere et flagellare equos, ponere etiam vestes super alios saginarios, mutare equos pro (10) sagina- riis (11), aliquando nos duos ire in uno equo. ( 1) Bulgaris , MSS. A, C et E, et Bail. (2) Per pertronica, MS. E. (3) Quolibet , MS. E et Bakl. (4) Quihus, Hakl. (5) Deest hoc verbum in MSS. A et C. (6) Levius, MSS. A, B et C, et Bakl. (7) Vocaret, MS. E. (8) Unumquamque, MS. E. (9) Multoties, Hakl. > 1 o) Deest pro i.t MSS. A et D. (11) Equos sagiDarios, Bakl. ( a77 ) (i) De famé et siti, frigore et fatigatione, non est numerus. Non enim dant cibum nisi in sero. In mane dant aliquid bibere vel sor- bere milium. In sero autem (2) dabant nobis carnes , scapulam arietis cum costis , et de brodio ad mensuram bibere. Quaudo habe- bamus de brodio carnium ad saturitatera (3), optime reficiebamur, et videbatur michi suavissimns potus et maxime nutriens. Feria sexta permanebam jejnnus usque ad noctem nicbil hauriens. ïunc (/|) oportebat me cum (5) tristitia (6) et dolore comedere carnes. Ali- quando oportebat nos comedere carnes semicoctas vel fere crudas, propter defectum materie ignis, quando jacebamus in campis et de nocte descendebamus, quia tune non poteramus bene colligere ster- cora boum vel equorum. Aliam materiam ignis rare (7) invenieba- mus, nisi forte alicubi aliquas spinas. In ripis etiam aliquorum flu- minum sunt alicubi silve, sed boc rare (8). In principio despiciebat nos multumductor noster, et fastidiebat eumducere tam viles homi- nes. Postea tamen, quando incepit nos melius cognoscere, ducebat nos^per curias divitum Moallorum, et oportebat nos orare pro ipsis. Dnde si babuissem bonum interpretem, babebam oportunitatem seminandi multabona. Ille Chingis, primus eban (9), habuit quatuor filios, de quibns egressi sunt multi, qui omnes habent modo magnas curias, et cotidiemultiplicantur (10) etdiffunduntur per illamvastam solitudinem, que est sicut mare. Per multos ergo illorum ducebat (1) Bubrica in MSS. A et C, et in Uakl. : De famé et siti et aliis miseriis quas sustinuerunt in itinere. (») Deest hoc verbum in 1USS. At B et C, et in Hakl. (3) SatielateiD, Uakl. (4) Tamen, MS. B. (5) In, MS. A et Hakl. (6) Tritia, US. E, mendose. (7) Raro, MSS. A, B, C, V, et Hakl. (S) Raro, MSS. A, B et C, et Uakl. (9) Cham, MSS. A, B et C,et Hakl. (10) Multiplicabaolur, Mi. £. ( >7* ) nos dux (i) uoster. Et mirabantur supra moilum quare (a) nole- liamus recipere aurum, vel argentum, vel vestes preciosas. Quere- bant (3) ctiam de magno papa, si esset ita senex stcut audierant. Audierant enim quod esset qtiingentorum annorum. Querebant de terris nostris, si ibi essent multe oves et boves et equi. De occeano mari non potuerunt intelligere quod esset (4) sine termino, vel sive ripa. In vigilia Omnium Sanctorum dimisimus viam in orientem, quia jam populus descenderat multum versus meridiem, et direxi- mus iter per quosdam (5) alpes recte in meridiem, continue per .viij. dies. Inilla solitudine vidi multos asinos, quos vocant culam(6), qui magis assimulantui' muiis, quos multum persecuti sunt dux nos- ter et socii ejus, sed nicbil proficerunt (7) propter nimiam veloci- tatem illorum. Septima die inceperunt nobis apparere ad meridiem montes altissimi, et intravimus planiciem que irrigabatur sicut or- tus, et invenimus terras cultas (8). In octavis (9) Omnium Sancto- rum intravimus villam quamdam Saracenorum nomine Rinchat (10), cujus cupitaueus occurrit (11) extra villam duci nostro cura cer- visia (12) et ciphis (i3). Hic est enim mos eorum, quod de omnibus villis subditis eis occurratur nunciis Baatu et Manguchan (i4) cum cibo et potu. Tune tempoi is ibant ibi super glactem, et prius a festo (0 Ductor, SIS. A et Hakl. (î) Quia, Hakl. (3) Vocem querebant bis habet SJS. E, puncto interposito. (4) Eral, US. A. (5) Quasdam, SIS. A et Hakl. fi) Colau, HSS. A et B. Colan, SIS. C et Hakl. (7) Profecerunt, Hakl. (8) Terra iiostras, SIS. E. (9) Oclaliis, SIS. B. (10) Keucliai, HSS. A et C, et Hakl. Kcnchae, SIS. B. (11) Oecuirebal, Bail. (12) Cirvilia, JUS. £. (13) Cifil, HSS. D et E. (14) Maguchaui, S1SS. A, B et C, Mangu cham, Hakl. ( 279 ) sancti Michaelis babueramus gelu in soliludine. Qiiesivi de Domine provincie illius; quia (1) jam eramus in alio territorio nesciverunt michi dicere, nisi a nomine civitatis, que erat valde parva. Et des- cendebat magnus fluvius de montibus, qui irrigabat totam regionem secundum quod volebant aquam ducere, nec descendebat in ali- quod mare, scd absorbebatur a terra, et faciebat etiam multas pa- ludes. Ibi vidi vites, et bibi bis de vino. (2) Sequenli die venimus ad aliud casale propinquius montibus, et quesivi de montibus, de quibusintellexi quod essent montes Cau- casi, qui contiguantur (3) ex utraque parte maris ab occidente us- que in orientem, et quod jam transiveramus mare supradictum quod intrat Etilia. Quesivi etiam de Talas civitate in qua erantTeu- tonici servi Buri, de quibus dixerat frater (4) Andréas, de quibus etiam quesiveram mullum in curia Sarcath (5) et Baatu. Nichil (6) poteram intelligere, nisi quod Buri (7), dominus eorum, fuerat va- terfectus tali occasione : Ipse non erat in bonis pascuis, et quadam die.duin csset ebrius, loquebatur ila cum hominibus suis : «Nonne ego sum (8) de génère Cbingis Cban sicut Baatu (9)? (et ipse erat nepos Baatu vel frater) Quare non vadam super ripam Etilie sicut Baatu, ut pascbam (10) ibi? » Que verba fuerunt relata Baatu. Tune ipse Baatu scripsit bominibus illius, ut adducerent ei dominum ipso- rum vinctum, quod et (11) fecerunt. Tune Baatu quesivit ab eo 91 (1) Sedquia, Bail. \,i) liuôrica m MSS. A et C, et in Hakl. : De interfectioDe Bao et habilatioue Teutouicoruni. (3) Continguantùr, US. D. (Jonlioganlur , US. E. (4) Super, MS. E. (5) Sailaeh, US. A et Hakl. (6) Etnihil, MS. E. Sed niebil, Hakl. (7) lîau, MSS. A ,C et D, et Hakl. (S) Sunl, MS, E. (9) Baalus, MS. A et Hakl. (10) Pascam, MS. E. (il) Ut, US. E. 35. ( 28o ) .lixi.sset taie verbum, et ipse confessus est. Tamen excusavit se, quia ebrius erat, quia soient condonare ebriis. Et Baatu respondit : « Quo- uiodo audebas me norainare in cbrietate tua? » Etfecit ei amputari ca- putl. De illisïeutonicis nichil (i) potui cognoscere usque ad curiam Manguchan(a), sed in predicto(3) casali(4)intellexiquod Jalas(5) erat post nos juxta montes per .vj. clietas. Quando veni in curia Mangu- chan 6), intellexi quod ipse Mangutranstulerat eos, de licencia Baatu, versus orientera spacio itineris unius mensis a (7) Talas, ad quamdam villamquediciturBolac (8),ubi fodiuntaurum et fabricant arma, unde non potui ire nec redire per eos. Tamen (9) transivi eundosatis prope per très dietas forte (10) civitatem illam. Sed ego ignoravi, nec po- tuissem etiam déclinasse extra viam si bene scivissem. A predicto casali ivimus ad orientera juxta montes predictos, et ex tune intravi- raus inter hommes Mangucban, qui ubique cantabant et plaudebant coram ductore nostro, quia ipse erat nuncius Baatu. Hune enira honorem exhibent sibi mntuo, ut bomines Mangu recipiant nun- cios Baatu predicto modo, et similiter homines Baatu nuncios Man- gu. Tamen homines Baatu superiores sunt, ne (ri) execuntur ita diligenler. Paucis diebus post hoc intravimus alpes, in quibus so- lebant habitare Caracatai (12), et invenimus ibi magnum fluvinm, quod (i3) oportuit nos transire navigio. Post hoc intravimus quam- (1) Deest verbum nirhil in MSS. A et D. (2) Magu, MSS. A, B et C, et Hakl. (3) Supradicto, MS. A. (4) Cassali, MS. E. (5) Talis,.V.K. A et C. (6) Magu chara, MSS. A et C, et sic jemner in/trius. Mangu cham, Hall, et sic inferius. (7) Ad, MS. E. (8) Bolat, MSS. A, B et C. (9) Deest hoc verbum in MSS. A et C, et in Uakl. (jo) Foras, MS. B. (11) Nec, Hakl. Iixequimtur, MS. A. (12) Taralay, MS. A. C'aracatay, MSS. B et C. Caratatai, MS. E. Cara ralay, Hakl. (:3) Quem, MS. E et Uakl. ( *8i ) dam vallem, ubi vidimus (i) castrum quoddam destructum, ciijus mûri non erant nisi de lnto, et terra colebatur ibi. Et post hoc in- venimus quamdam bonam villam, que dicitur Equius, in qua erant Saraceni loquentes persicum. Longissime tamen erant a Perside. Sequenti die, transgressis i 11 is alpibus que dependebant (a) a ma- gnis montibus qui (3) erant (4) ad meridiem, ingressi sumus pul- cherimam planiciem , habentem (5) montes altos a dextris, et quod- dam mare a sinistris, sive quemdam lacum qui durât .xxv. dietas (6) in circuitu. Et illa planicies tota inigatur (7) ad libitum aquis descen- dentibus de montibus, que omnes recipiuntur in illud mare. In es- tate redivimus ait latus aquilonare illius maris, ubi similiter erant magni montes. In planicie predicta solebant esse multe valle (8) , sed pro majori parte omnes erant distracte (9), ut pascerent ibi Tartari, quia optima pascua erant ibi. Invenimus ibi unam magnam villam nomine Cailac(io), in qua erat forum, et frequentabant eam multi mercatores. In illa quievimus .xij. (11) diebus, expectantes quemdam scriptorem Baatu, qui debebat esse socius ducis nostri in negociis expcdiendis in curia Mangu. Terra illa solebat dici Orgo- nura (12), et solebant habere proprium ydioma (i3) et propriani (1) Vidi, MSS. A et E. (a) Descendebant, Hakl. (3) Quem, US. D. (4) Ista duo verba désuni in MSS. A et C, et in Hakl. (5) Habrates, MS. E. (6) .XV. dietis, US. E. (7) Irrigabatur, US. A et Hakl. et sic non raro US. ille pro tempore presenti imperfectum usurpât. (8) Esse magne ville, US. E. Ville, Hakl. (9) Sut ista voce ah a/ia manu, sed cœdem atatis , scrlptum est in MS. B deslrucle. Desli'Ucte habent etiam US. E et Hakl. (10) Coilac, MS. B. (1 .) .XV., MSS. A, B et C, et Hakl. (la) Oiganum, MSS. A et C, et Hakl. Argonum, US. E (i3) Ideoma, MS. E. ( 1%1 ) literam. Sed modo (i) tota erat occupata a Turcomannis (a). Etiam in literatura illa et ydioraa (3) solebant facere Nestorini de partibus illis officinm suum et scribere libros, et forte ab illis (4) dicimtur Organa (5) quia solebant esse optimi citbariste (6), sive organiste, ut dicebatur michi. Ibi primo vidi ydolatras (7), de quibus noveritis quod sunt multe secte in Oriente. (8) Frirai sunt Iugures (9), quorum terra contiguatur cura pre- dicta terra Orgnnum (10), inter montes illos versus orientera; et in omnibus civitatibus eorum sunt mixti Nestorini et Saraceni (11), et ipsi etiam sunt diffusi versus Persidem in civitatibus Saracenorum. In predicta civitate Caalat (12) babebant ipsi (i3) très ydolatrias, quarum duas intravi ut viderem stultitias eorum. In prima inveni quemdam qui babebat cruciculam de atramento (i4) super manum suam , unde credidi quod esset christianus , quia ad omnia que querebam ab eo respondebat ut christianus. L nde quesivi ab eo : « Quare ergo non habetis hic ( 1 5) crucem et ymaginem Jhesu Christi '.'» Et ipse respondit : « Non habemus consuetudinem.» Unde ego cre- didi quod essent christiani, sed ex defectu doctrine omitterent. Vi- debam (16) enim ibi post quamdam cistam, que erat eis loco altaris, (1) Hujus, MIS, A et C.Hœc, Hakl. (a) Contoraauiis, US. A. Contromauiis, MS. C. Tinlomani.is, MX. E. Contomannis, Uakl. (3) îdeo mare, MS. E. Idiomate, Hakl, (4) Novem priecedentia verba non sunt in MSS. A et C , nec in Hakl. (5) Orgona, MS. B. (6) Ciliarisle , MS. E. Désuni voces sive organiste in MS. A. (7) Idolatrias, MS. E. (8) Rubrica in MSS. A et C: Quod Nestorini et Saraceni sunt mi\li, et de )dolatriis eorum. &'< Hakl., sed cum et Idolâtra? pro et de ydolatriis eorum.. (9) Inguies, MSS. A, B et C. (10) Organium , MSS A et C. Orgonium, MS. B. (ti) CumSaracenis, MS. B. (ta) Ceialae, .V*. A. Caalac, MS. C. Cealac, Hakl. (1 3) Etiam ipsi, MS. A et Hakl. (U) Atlramcuto, MS. E. ' l5) Deest voi hir in MSS. A, B et C, et in Hakl. (i«; Videbant, MSS. A et E. ( a83 ) super quam ponunt lucernas et oblationes , quamdam ymaginem i i ) liabentem alas quasi sancti Michaelis, et alias quasi episcoporum S») tenentes digilos sicut ad benedicendum. Illo sero non potui aliud invenire, quia Saraceni in tantum vitant (3) eos, quod nec etiam vti- lunt loqui de (4) eis. Unde quando querebam a Saracenis de ritu talium, ipsi scandalizabant (5). In crastino fuerunt kalende et pascha Saracenorum, et mutas i hospitium, ita quod fui hospitatus prope aliam ydolatriam. Homines enim colligunt nuncios quilibet secun- dum posse sunm , vel portionem suam. Tune intrans ydolatriam predictam inveni sacerdotes ydolorum. In kalendis enim aperiunt templa sua, et ornant se sacerdotes, et offerunt tbura, et ascendunti'6) lucernas, et offerunt (7) populi oblationes de pane et fructibus. Primo ergo describo vobis (8) ritus omnes (9) omnium ydola- trarum, et postea islorum Iugurum, qui sunt quasi secta divisa ab aliis. Omnes adorant ad aquilonem, complosis manibus, et (10) pro- sternentes se genibus flexis ad terram, ponentes frontem super ma- nus. Unde Nestorini in partibus illis nullo modo jungunt (11) manus orando, sed orant extensis palmis ante pectus. Porrigunt templa sua ab oriente in occidentem, et in latere aquilonari faciunt cameram unam quasi corum (12) exeuntem, vel aliquando (i3), si est domus quadrata, in medio domus. Ad latus aquilonare inlercludunt unam (1) Ymaginationcm, MS. A et Hakl. (a) Ipsorum, MS. A et Hakl. (3) Sic MS. B. Alii vero MSS. et Hakl. invitant. (4) Inde, MS. A et Hakl. (5) Scandalizabantur, MS. B et Hakl. (6) Sic MSS. (7) Sex veroa prœcedcntla âeswit in MSS. A , B et C, et in Hakl. (8) Deest vobis in MS. E. (9) Communes, BIS. A. Communes omnes, Hakl. sine omnium. (10) Deest verbum et in MS. E. (u) Mergunt, MS. E. (xa) Eoruni, MSS. Ait C, ai Hakl. (•3) Aliter, MSS. A, Bel C, et Hakl. ( *84 ) camenim in (i) loco cori (2). Ibi ergo colloeant iinam archani longam et latam sicut mensam unam. Et postillam archam, contra meridiem (3), colloeant principale ydolum, qnod ego vidi apud Caracarum ita magnum sicut pingitur beatus Christoforus (4). Et dixit miebi quidam sacerdos Nestorinus, qui venerat de Cataia (5), quod in terra illa est ydolum ita magnum quod potest videri a dua- bus (6) dietis. Et colloeant alia ydola in circuitu, omnia pulcherime deaurata. Super cistam illam, que est quasi mensa una, ponunt lu- cernas et oblaciones. Omnes porte templorum sunt aperte ad me- ridiem contrario modo Saracenis. Item habent campanas magnas .sicut nos : ideo credo quod orientales christiani noluerunt habere eas. Ruteni tamen habent (7) et Greci in Gazaria. (8) Item (9) omnes sacerdotes eorum radunt (10) totum capud et barbam, et (11) sunt vestiti de croceo, et servant castitatem ex quo radunt capud, et vivant pariter .c. (12) vel ducenti in una congré- gations Diebus quibus intrant templum, ponunt duo scanna (i3), et sedent e regione corus contra corum in terra, habentes libros in manibus, quod aliquando deponunt super illa scanna (14), et ha- bent capita discooperta quamdiu sunt in templo, legentes in silentio et tenentes silentium. Unde cum ingressus fuissem apud Caracho- (1) Non habet in MS. E. (a) Chori , MS. A et Hakl. (3) Médium , MSS. D et E (4) Saticlus Christophorus , Hakl. 5) Calaya, MSS. A, Bel C. (6) Duobus, MSS. A, B et C. (7) Hii, MS. E. (8) Rubrica in MSS. A et C, et in Hait.: De lemjili<. eorum et ydolu. et qualilcr =e habent in olficii duorum uorum. (9) Deest Iti-m in Hakl. (10) Kasum, MS.A. Rasum babent , Bail, (il) Deest et in Hakl, (tî) .s. MSS. D et E. (i3 , 14) Scamna, Hakl ( '•'Sa ; mm (i) quodclam templum (2) eorum, et invenisseni eos ita seden- les, muitis modis lemptavi eos provocare ad verba , et nullo modo potiii. Habent etiam quocumque vadunt semper in manibus (3) quamdam testam (4) .c. vel ducentorum nucleorum , sicnt nos por- tamus pater-noster, et dicunt semper bec verba, on man (5) bar- cam, hoc est, Deus, lu nosti, secundnm quod quidam eorum inter- prétatifs est michi, et totiens exspectat (6) remunerationem a Deo quotiens boc dicendo memoràtur Dei. Circa templum suum semper faciunt pulcrum atrium, quod bene includunt muro, et ad meridiem faciunt portam magnam in qua sedent ad collo- quendum. Et super illam portam erigunt perticam longam que emineat, si possunt (7), super totam villam; et per illam perticam potest cognosci quod domus illa sit templum ydolorum. Ista communia sunt (8) omnibus ydolatris. Ouando ergo ingressus fui predictarh ydolatriam , inveni sacerdotes sedentes sub porta exte- riori. Quos vidi (9), videbantur michi Franci esse, rasis barbis. Thiaras babebant in capitibus tartareas (10). Istorum Ingurum (m) sacerdotes habent talem babitum : quocumque vadunt semper sunt in tunicis croceis satis strictis, accincti desuper recte sicut Franci, et habent pallium super humerum sinistrum (12) des- cendeiis iiivolutum per pectus et dorsum ad lattis dextrum, sicut (:) Coratoriuin, MSS. A et B. (loraroi hitn , MS. C. Oiatoriuin, Hakl. (2) Deest hoc veroum in Hakl. (3) Verba semper in manibus desunt in Hakl. (4) Restant, MSS. A , b cl C. Quendam lestem , Hall. (5) Ou mani hactain, MSS. A, H et C. Bachan , MS £ Ou mam Haclaui, Hakl. (6) Exportai, MS. E. Exportant, Hakl. (7) Possint , MS. A et Hakl. tt) Deest hoc vtrbum in MSS D et E. (u) Quos ut vidi, MS. E. XII i ijuuj xidi , Hakl. (10) Cartaceas, Hakl. (11) Ingrulim, MS. b. Iugimim, Hakl. {\i) Sini , MS. E, mtndost. 36 ( a86 diacouus portails ia.->ulam in quadragesima. Istonmi lileras acee- perunt Tartari. Ipsi incipiunt scribure sursiim, et ducunt lineam deorsnm , et eodem modo ipsi legunt, et mnitiplicant lineas a sinislra in (i) dexteram. Isti multum iitiinlm '■?.) cartis et carac- teribus pro sortilegio, unde templa sua plena sunt brevibus sus- pensis. Et Mangueban mittit eis (3) literas in ydiomate Moal et litteratura eorum. Isti comburunt mortuos suos secundum (4) autiquum modum, et reconduiit pulverem in summitate pirami- dis (5). Cum ergo sedissem juxta predictos sacerdotes, postquam ingressus fueram templum, et vidisseni ydola eorum multa ma- gna et parva, quesivi ab eis quid ipsi crederent de Deo. Qui nes- ponderunt : « Non credimus nisi unum Deum. » Et ego quesivi : « Creditis quod ipse (6) sit spiritus, vel aliquid corporale? » Dixe- runt : « Credimus quod sit spiritus.» Et ego : « Creditis quod nun- quam snmpserit humanam naturam ? » Dixernnt : « Minime. » Tune ego : « Ex quo creditis quod 7) non sit nisi (8) unus et (9) spi- ritus, quare facitis ei ymagines corporales et tôt? Insuper ex quo non creditis quod factus sit homo, quare facitis ei inagis ymagines bominum quam alterius animalis ? » Tune responderunt : « Nos non figuramus istas ymagines Deo, sedquando aliquis dives moritur ex nostris, vel filins ejus, vel uxor, vel aliquis carus ei (10), iacit fieri ymaginem defuncti , et ponit eam bic, et nos veneramur eatn (1) Ad, MS. .4 tl HaU. (2) Mtunlur, US. E. (3) Nobis, MS. A. Ei , 4M. E. Vubis, Bai/. (4) Deest hoc verbuni in MS. E. (5) l'iniradis, MS. E. (0) Defst hoc verbum ni MS, 1 (7) ^'crba nunquain s. h. D. t). M. T. . (5) Nun, 1US. E. (6) Raliocùiari , Hakl. (7) .V. pannis, MS. A. Quini|ue pannit, Oaki. (8) Narravi , MS. E. (9) Sic MS. E et Hakl. Alii, diviles. (10) Caslra, MSS. B et E, tt Uakl. (ii) Devst cum in MS. E. (u) Detrahuul, MS. E. .56 ■S ) per oiiciiitum in rionio sua. Tuuc veniuiit ipsi i Moal, et ingre- diuntiir domum illam, et inclinant se ymaginibus illis , et vene- rantur illas (3). Et illam domum nemini ingredi extraneo licet (3). Quadam enim vice volui ingredi, et multum dure increpatus fui. (4) Predicti vero (ri) Ingures (6), qui sunt mixti cum Chris- tianis et Saracenis, per fréquentés disputaciones , ut (7) credo, pervenerunt ad hoc , qood non ciedunt nisi unum Deum. Et isti fui runt habitantes in civitatibus, qui primo (8) obedierunt Chili - gis Chan , unde ipse dédit régi (9) eorum filiam suam. Et ipsa Caracàrum est quasi in territorio eorum, et tota terra régis sive Presbiteri Johannis, et Une (10), fratris ejus, circa terras eorum. Sed isli in pascuis ad aquilonem, illi Ingures (11) inter montes ad méridien!. Inde est quod ipsi Moal sumpserunt literas eorum , et ipsi sunt magni scriptores eorum, et omnes fere nestorini sciunt literas eorum. Post istos sunt et ipsi Tangut (12) ad orientem inter montes illos, homines fortissimi , qui ceperunt Chingis in bello ; et, pace facta, dimissus ab eis, postea subju- gavit eos. Isti habent hoves fortissimos, habentes caudas plenas pilis sicut equi , et ventres pilosos et dorsa. Bassiores sunt aliis bobus in tibiis, sed fortiores (i3) rnultum. Isti trahunt magnas (1) Deesl ipsi in MS. A et in Bail. (2) Eas, MS. E. (3) Sic MS. E. Extraneo licel , Hakl. Vocem licel omittunt at'it. (4) Rnbrica in MSS. A et C et in Hakl.: De diversis oationibus et Je illi» qui comedere so'r- bant parentes. Suos addït Hakl ;5) Ergo, MS. E. (6) Viigines, MSS. D et E. Ingrue! j ..<• rasam multum. Et quandocumque loquebatur ipsi Chan, vel ali- çui magno viro, semper aspiciebat in illam tabulam ac si inve- (i) Adduxerunl, MS. E. (a) Sit tel sic, MS. E. (3) Diaconici , MS. E. (4) El, 1US. A et HakU (5) Ititerior, Hakl. (6) Angultum, MS. E. (7) si. nui [m rigidato , Ha/cl. (8) Calorera magDum, Hakl. (9) Limalam, US. E. Limalo, Hakl. (10) Assuntas , US. E. (11) Sex prœcedentia verba dtiunt m M3S. A , B et C 9t in Bxtkl. (12) Deest semper in Hakl. (i3) Elephantino , àtSS. A , B tt C. et Hakl. Ç(4) Palini, Hakl. ( *9- ; niret (i) ibi ea que dicebat, nec respiciebat ad dextram vel sinis- tram, nec in faciem illius cui loquitur (2). Etiam accedens corani domino et recedens nusquam respicit nisi in tabulam suam Ultra istos sunt alii homines, ut iutellexi pro vero, qui dicuntur Mue (3), qui habent villas, sed nu lia animalia sibi appropriant. Tamen sunt ruulti grèges et milita armenta in terra ipsorum, et nullus cus- todit ea; sed quando (4) aliquis indiget aliquo, ascendit collem et clamât, et omnia animalia audientia clamorem accedunt circa illum , et permittunt se tractari quasi domestica. Et si nuncius vel aliquis extraneus accédât ad regionern illam , ipsi includunt eum in domo, ministrantes (6) neccessaria, donec negotium ejus t'uerit expeditum, quia, si iret extraneus per regionern, animalia ad odorem ejus fugerent et efficerentur silvestria. Ultra est ma- gna Cataya (6), qui (7) antiquitus, ut credo, dicebantur Seres. Ab ipsis enim veniunt optimi panni serici (8) , qui dicuntur serici ab illo populo, et ille populus dicitur Seres (9) a quodam opido eorum. Bene intellexi quod in illa regione est opidum babens muros argenteos et propugnacula aurea. In ista terra sunt multe provincie , quarum plures adhuc non obediunt Moallis , et in- ter (10) eos et Indiam (11) interjacet mare. Isti Catai (12) sunt parvi homines, loquendo multum aspirantes per nares, et hoc (r) Legeret, MS. E. (2) Loquebalur, Hakl. (3) Nunc , MS. E. (4) Cum, Uakl. (5) Et minislranl ei, Hakl. Et iniuisliant , MSS. A, II et C. (6) Cathaia, MS. B. Calava , MS. C. Cataia, MS. E. Calhaya, Hakl. (7) Cujus incolx, Hakl. (8) Seriti, MS. B. Tria sequentla verba désuni in MS. A; et sex sequenlia in Uakl. (ç,) Gères, MS. A. (10) Hoc veibo concluditur abrupte m MSS. A et Cet in Hakl. In margine C adnotatur Hic dé- ficit multum , vide apud Sanctnm Edmundum residuum. Liber hic fuit olim. ut videtnr , peculium prioralus cujusdam apittl Nbrwicitm. (11) Todiam, MS II (n) Catay, MS. II. ( 292 est générale quod omnes Orientales habent parvam aperturam oeulorum. Isli sunt optimi artifices in omni arte, et vakle bene tognoscunt medici eorum vires erbarum, et de pulsu optime judi- cant; sed urinalibns non utuntur, nec sciant aliquid de urina : hoc enim vidi. Mnlii ex istis sunt apud Caratorum (i), et semper consue- verunt ut (a) de quacunque arte servit pater, oportet quod omnes filii ejus serviant. Et ideo tantum reddunt tributum; dant enim Moallisqualibetdie mille quingentos(3) iascot,vel cosmos; iacot (4) est V pecia argenti ponderans decem marchas; lioc est omni die .xv. miiia marcharum, exceptis pannis sericis et cibariis que inde recipiunt, et aliis servitiis quibus serviunt eis. Omnes iste nationes sunt inter montes Caucasi, ad latera taraen aquilonaria ipsorum montium usque ad occeanum orientalem, ex parte meridionali ip- sius Sithie (6), quam inhabitant pastores Moal, que omnes sunt tri- butarie eis, et omnes ydolatrie dédite, et fabulantur mullitudinem deorum et quosdam homines deificatos (y) et genologiam (8) deo- rum, sictit nostri poète faciunt. Sunt mixti inter eos, tanquam ad- vene, Nestorini et Sarraceni usque in Cathaiam (9). In .xv. civitati- bus Catayesunt Nestorini, et habent ibi episcopatum in civitate que dicitur Segin, sed ulterius pure sunt ydolatrie. Sacerdotes ydolorum dictarum (ro) nationum habent omnes cucullas latas croceas. Sunt etiam inter eos quidam hermite (1 1), ut intellexi, in silvis et monli- (1) Caracarum, MS. B. (■>.) El, 1HSS. D et E. (3) Sic MS. E. Âl'ù umittunt voccm millp, *etl mendoie. (4) Jastoc, fis. B. (5) Et, US. E. (6) Sichie , »1SS. D et E. (-) Deificalores, MS. D. (8) Genelogiara, MS. B. Geouolugiam , US. E (9) Calayam , MS. H. (10) Duclarum, MSS. D et E (m) Hcremile, MS. D. ( ^ ) bus, mire vite et austeritatis (i). Nestorini nichil sciunt ibi. Dicnnt enim servitium suum, et habent libros sacros in Siriano, quam lin- guam (2) ygnorant, unrle cantant sicut raonachi apuil nos nes- cientes gramaticam, et hinc (3) totaliter sunt corrupti. Sunt in pri- mis usnrarii, ebriosi; ctiam aliqui eorum, qui sunt cum Tartaris, habent plures uxores sicut Tartari. Quantlo ingrediuntur ecclesiam, lavant inferiora membra sicut Sarraceni; comedunt carnes feria sexta, et tenent comessationes suas illa die more Sarracenonim. Tarde venit episcopus in terris illis, forte vix semel in quinqua- ginta annis. Tune faciunt omnes parvulos (4) etiam in cunabulis ordinari in sacerdotes, unde fere omnes viri eorum sunt sacerdotes. Et post hoc nubunt, quod est plane contra statuta patrum, et (5) sunt bigami, quia mortua prima uxore ducunt aliam ipsi sacer- dotes. Sunt et (6) omnes symoniaci, nullum sacramentum exhi- bentes gratis. Sunt solliciti pro uxoribus et parvulis, unde non intendunt dilatationi fidei sed lucro. Unde contigit cum aliqui eo- rum nutriant aliquos filios nobilium Moal, quamvis doceant eos Evangelium et fidem, tamen per malam vitam et cupiditatem raa- gis elongant eos a ritu christianorum, quia vita ipsorum Moal et etiam Tuinorum (7), hoc est ydolatrarum, innocentior est quam vita ipsorum. Egressi autem sumus in festo sancti Andrée a predicta civitate, et invenimus ibi prope ad très leucas unum casale totum nestori- norum. lngressi autem ecclesiam eorum cantavimus cum gaudio , quantum altius potuinms: « Salve, regina, » quia diu erat quod non (1) Ansfitalis, MS. £, mendoat. (i) Lingam, MSS. D et E. (3) Hic, MSS. D et F,. (4) Masculos addit MS. E. (5) Et ctiam, MS. B. (8) Etiam , MS. Fjt (7) Miaorum, MS. O. 3; ( 294 I videramus ecclesiam. Inde profecti tribus diebus pervenimus ad capud illius provincie, in capite predicti maris, quod videbatur nobis ita tempestuosuin sicut (i) occeanus. Et magnum insulam (2) vidi- mus in eo. Socius meus appropriavit (3) litori ejus et bumectavit (4) pannum lineum in eo, ut gustaret de aqua, que eiat parum salsa, potabilis tamen Veniebat quedam vallis ab inter montes magnos a regione inter meridiem et orientem, et ibi inter montes (5) erat (6) aliud quoddam mare magnum, et veniebat fluvius per vallem illam de illo mari in istud, et tantus ventus quasi continue venit per val- lem illam, quod bomines cum magno periculo transeunt , ne ven- tus portel eos in mare. Transivimus ergo vallem, tendentes in aquilonem ad magna montana cooperta nivibus magnis, que tune erant super terram; ita quod in festo sancti Nicbolai incepimus multum accelerare iter (7), quia jam non inveniebamus populum, sed ipsos iam, boc est bomines constitutos de dieta in dietam ad colligendos nuntios, quia in multis locis inter montana via arta est et pascua pauca, ita quod inter diem et noctem comprehendebamus duos iam, unde faciebamus de duabus dietis unam, et ibamus plus de nocte quam de die. Ibi erat maximum frigus, unde mutuabant (8) nobis pelliceas caprinas pilo extraverso. Sabbato secundo adven- tuum in sero (9) transibamus per quoddam locum inter rupes valde borribiles, et misit ductor noster ad me rogans (10) ut dicerem (1) Sicul el, US. B. (2) îd sitvam aliler insu'am, MSS. Û et E. (3) Sic MSS. pro appropiavit. (4) Litori El humelavit, US. D. el humeravil, MS. E. (5) Desunt verba magnos a r. i. m. et o. et i. i. mont s in S/S. D. (6) Erant , US. E. (7) Anelare item, MSS P et E. (S) Mutabant , MS. B. (9) Misero, MS. E. (10) Rogans me, MS. E, ( *95 ) aliqua bona verba, quibus possent fugari demones, quia in passa illo solebant ipsi demones homines asporlare subito. Et nesciebatur quid fiebat de eis. Aliquando arripiebant equum, homine relicto; quandoque(i J extrahebant homini viscera, busto relicto super equo; et milita talia (a) contingebant ibi fréquenter. Tune cantavimus alta voce « Credo in unum Deum (3), » et transivimus (4] per gratiam Dei, cum (5) tota societate, illesi. Ex tune ceperunt me rogare ut scriberem eis cartas, que ferent super capita sua, et ego dicebam eis : « Docebo vos verbum quod feretis in corde vestro, per quod salvabuntur anime vestre et corpora vestra in eternum. » Et semper cum vellem docere, deficiebat michi interpres. Scribebam tamen eis : « Credo in Deum» et « Pater noster,» dteens : « Hic scriptum est illud quod homo credere débet deDeo,et oratio in qua petitur a Deo quicquid est neccessariurn bomini; unde (6) crédite tirmiter quod hic scriptum est, quamvis (7) non possetis intelligere, et petite a Deo ut faciat vobis quod in oratione hic scripta continetur, quam ipse docuit proprio ore amicos suos, et spero quod salvabit eos •> Aliud non poteram facere, quia loqui verba doctrine per inter pretem talem erat magnum pericnlum, immo impossibile, quia ipse nesciebat. Post hoc intravimus planiciem illam in qua erat curia Keucan (8), que solebat esse terra Naiman (9), qui crant proprii homines ipsius Pi esbiteri Johannis. Sed tune non vidi illam curiam, sed in reditu. Tamen hic narro vobis quid accidit de parentela ejus (1) Aliquando, US. B. (>) Decst hoc verbum in MS. H. (3) Facturent celi et terre ailJit MS. K. (4) Pettraiisivimus, MS. il. (5) Detsl cum in SIS. B. (6) Deest hoc verbum in MS. S. (7) Quanvis, MS. D. (8) Keuchaui, MS. B. (9) Naimam, fis B. 37. ( 296 ) et filio et uxoribns. Ipso Kencban mortuo (i), Baatu voluit quod Mangu esset Cbnn (2). De morte vero ipsius (3) Keu nichil potui certum intelligere. Frater Andréas dixit quod mortuus fuit per quamdam medicinam sibi datam, et suspicabatur quod Baatu fecis- set 6eri. Tamen ego aliud audxvi. lpse enim citaverat Baatu ut veni- ret ad inclin ndum se ei, et Baatu arripuit iter cum magno appa- ratu. Timebat tamen multum ipse (4) et bomines sui, et premisit quemdam fratrem suuni, Sticam (5j nomine, qui cum pervenisset ad Keu (6) et deberet ei servire de cifo, orta Iite, interfecerunt se mutuo. Vidua ipsius Sticban (7) retinuit nos per unam diem, ut (8) ingrederemur domum ejus et benediceremus ei, boc est , oraremus pro ea. Mortuo (9) ergo Keu (10), ipse Mangu (1 1) est electus de voluntate Baatu, et jam erat electus quando frater Andréas fuit ibi. Keu babebat quemdam fratrem, nomine Seremon (12), qui, de consilio uxoris Keu et vassallorum suorum , ivit cum magno apparatu versus Mangu (i3) tanquam inclinaturus ei. Tamen in veritate proponebat interficere (14) eum, et totam curiam ejus (1) Oxoribus Ipso mortuo Kencham, US. B. (a) Cham, MS. B. (3) Deest ) Nivis, MSS. B et E, ( =98 ; tantibus ail eam animalibus et hom'mibus. Et per illam Iransivimus in reditu, nec fuerunt chictores nui eundo vel redeundo ausi (i) declinare ad illam. Sedebat enim in tristitia domina gentium, et non erat qui consolaretur eam. Tune iterum ascendivimus (a) mon- tana, somper tendentes in aquilonem. Tandem in (3) die beati Ste- phani intravimus planiciem magnam sicut mare, ita quod nullus monticulus apparebat, et in crastino in festo sancti Joliannis F.van- geliste pervenimus ad curiam dlius magni domini. Cum autem essemus (4) prope. eam per quinque dictas, voluit nos ille iam (5), apud quem dormivimus, dirigere per quamdam viam in circuitu, ita quod oportuisset nos adhuc laborasse plus quam per quinde- ci;n dies. Et hoc erat, lit intellexi, quod ut iremus per Onanke- rule (6), terrain scilicet eormn propriam in qua est curia Chingis cham; alii (7) dicebant quod hoc volebant facere ut viam facerent prolixiorern , et majorem ostenderent poteiitiam suam. Ita enim soient faeere (8) hominibus venientibus de regionibus non subditis eis. Et cum magna difiicultate optinuit dux noster ut iremus rec- tam viam. Detinuerunt nos super hoc facto a summo diluculo us- q e ad horam terciam. In illa etiam via dixit miclii scriptor ille, quem expectaveramus apud Cailat (9), quod in literis Baatu, quas mittebat Manguchan , continebatur quod vos requirebatis exer- citum et adjutorium a(io)Sarcath contra Sarracenos. Tuncincepi (1) Deestvoz ista in BIS. D. Nisi, BIS. E (2) Âscendimus, MS. E. (3) In non habet BIS. E. (4) Eemus, BJS. E mendose, (5) Hoc verbum deeit in BIS. Ii. (6) Ouam KeDle, MS. B. {•) Sic 3ISS. E et 11. Chingis. quod alii, BIS. D. Cham habel pm chan BIS. B. (8) Deest hoc verbum in BIS. H . (9) Cailac, MSS. Bel E. (to) Ad, B1SS. D et E. y 299 ) nu ili mu mirai i, et etiam solicitus esse, quia sciebam tenorem lite- rarum vestrarum, et quotl nulla mentio fiebat de hoc in literis vestris, nisi quotl monebatis eum ut esset amicus omnium chris- tianorum, et exallaret (i) crticem, et esset inimicus omnium ini- micorum crucis; et etiam, quia interprètes (a) fuerant llermeni de majori Herminia (3) multum odientes Sarracenos, ne forte in odium et gravamen Sarracenorum gratius fuissent interpretati (4) secun- dum placitum eorum. Tacui ergo, non dicens aliquid nec pro nec contra, quia timebam contradicere verbis Baatu ne incurrerem (5) calumpiiiam sine ralionabili causa. Venimus ergo predicto die ad dictam curiam. Ductori nostro fuit assignata magna domus, nobis tribus parvulum tuguriunculum (6) in quo vix potuimus repo- nere res nostras et facere lectulos (y) et modicum de igné. Multi venerunt visitare ducem nostrum, et allata fuit ei cervisia de risio in lagunculis (8) longis, strictis desuper, de qiia nullam potui dis- cernere differentiam ab optimo vino autisiodorensi , excepto quod odorem vini non habebat. Fuimus vocati et inquisiti fortiter super quo negotio veneramus. Ego respondebam : « Audivimus de Sarcath quod esset christianus; venimus ad eum. Rex Francorum misit ei literas clausas per nos ; ipse misit nos ad patrem suum , pater ejus misit nos hue. Ipse deberet (9) scripsisse causam quare. » Ipsi que- rebant si vos velletis facere pacem eum eis. Ego respondi : « Misit ipsi Sarcath literas tanquam christiano , et si scivisset quod non esset (0 Kxaltare, MS. B. (2) Ioterpres, MSS. (3) Hermenia, MS. B. (4) Iuterprclate, MS. B. (5) Incurrerer , MSS. D et E. (6) Tugurium culuin, MSS. O et B. (7) Lelulos, US. D. [i) Laugimculis, MSI. D et F. (9) Débet, MS. fi. (3oo) christianus, nunquam misissct ci literas. De pace facienda, tlico quod nullam fecit vobis injuriam. Si aliquid fecisset quare debe- retis ei vel genti sue facere guerram, ipse libenter, tanquam bomo justus, vellet se emendare (i) et requerere pacem. Si vos sine causa volueritis ei inferre bellum, vel genti sue, speramus quod Dcus, qui justus est, juvabit (2) eos. » Et ipsi mirabantur semper, repe- tentes : « Quare venistis, ex quo non venistis facere pacem? » Ipsi cnim jam in tantam superbiam sunt erecti, quod credunt (3) quod totus mundus desideret facere pacem cum eis. Et certe si permittere- tur michi, ego in toto mundo pro posse meo predicarem bellum con- tra eos. Ego autem nolebam eis aperte explicare causam adventus mei, ne forte aliquid dicerem contra verba que mandaverat Baatu. Et ideo totam causam adventus mei illuc dicebam, quia ipse mise- rat me. Sequenti die ducti sumus (4) ad curiam, et credebam quod possem ire (5) nudis pedibus sicut in nostris partibus; unde deposueram sotulares. Venientes autem ad curiam , descendnnt longe a domo in qua est ipse Chan (6) quantum arcus jacere potest, et ibi rémanent equi et garciones custodientes equos. Unde cum descendissemus ibi, et ductor noster ivisset ad domum ipsius Chan, affuit ibi unus garcio bungarus qui recognovit (7) nos, hoc est ordinem nostrum ; et cum circumdarent nos homines et respi- cerent nos (8) tanquam monstra, maxime quia eramus nudis pedi- bus , et quererent si nos non indigeremus pedibus nostris , quia supponebant quod statim admitteremus eos. Ille Hun- (1) Enim dare, 1USS. O et F. , mmâose. (1) Mutavit, MS. D. (3) Credant, MSS. D et E. (4) Fuimus ducli , IIS. B. (5) Deest hoc verbttm in MS. D. (6) Chain , US. B et sic in/erim (7) Regnovit, MS. F. (8) Verba lioc til 0. u p. c e. a. b. «1 r 001 Jeiunl i i MS. D. (3oi ) garus rcdidit eis rationem, narrans eis conditiones ordinis nos- tri. Tune venit magnus scriptor, qui erat christianus nestoi'inus, cujus consilio fere omnia fiunt, ut videret nos; et respexit nos (i) diligenter, et (2) vocavitillum Hungarum, a quo milita quesivit. Tune dictum est nobis ut reverteremur ad hospiciiim ; et cum revertere- mur, vidi aute extremitatem curie versus orientera, longe a curia quantum posset balista jacere duabus vicibus, domum super (3) quam erat crucicula. Tune gavisus multum, supponens quod ibi esset aliquid christianitatis, ingressus confidenter, et inveni altare pai'aturn vere(/j) pulchre(5). Eranteniminpannoaureo brosdate,sive bistrate (6) , ymago Salvatoris et béate Virginis et Joliannis Baptiste et duorum angelorum, lineamentis corporis et vestimentorum dis- tinctis margaritis, et crux magna argentea habens gemmas in angu- lis et in medio sui, et alia pbilateria (7) multa, et lucerna cum oleo ardens (8) ante altare , babens octo lumina ; et sedebat ibi unus monaclms armenus, nigellus, macilentus, inductus tunica cilicina asperrima usque ad médias tibias, habens desuper pallium nigrum de seta furratum, vario ligatus ferro sub cilicio. Statim post ingressum , antequam salutaremus monachum, prostrati canta- vimus « Ave regina celorum , » et ipse surgens orabat nobiscum. l'une, ipso salutato, sedimus juxta eum habentem modicum de igné coram se in patella. Narravimus autem ei causam adventus nos- tri, et ipse incepit nos multum confortare, dicens ut loqueremur audacter, quia eramus nuncii Dei, qui (9) est major omni homine. (1) Tria precedentia verba detunt in MS. B. (2) Deesl et in MSS. B et D. (3) Supra , MS. E. (4) Valde, MS. M. (5) Pulcium, MS. B. (6) Sic MSS. (7) Philaloria, MS. B. (8) Audens, MS. B. (9) Decst qui in MSS. D et M. 38 ( 3oa ) Postea nai'i'avit nobis de adventu suo, dicens quod prevenerat nos per mensem (i) illuc, et quod fuerat hercmita in territorio Ieroso- limitano, et quodDens apparuerat ei tribus vicibus precipiens ei ut net ad principem Tartarorum; et cum ipse dissimularet ire, tercia \ice cornminatus est ei Deus, prosternens eu m in terram, dicens quod moreretur nisî iret, et quod ipse dixerat Manguehan (2) quod si vellet fieri christianus, quod totus îuiindiis veniret ad obedien- tiam ejns, et quod Fransci (3) et quod magnus papa obedierent ei; et monuitme ut similia dicerem ei. Tuiu respondi : « I rater, liben- ter monebo eum ut fiât christianus : ad hoc enim veni, ut omnibus hoc predicem. Promittam etiam {$£) ei quod Franci (5) el papa mul- tuni gaudebunt, et habebunt eum pro fratre et amico. Sed quod debeant fieri servi ejus et solvere ei tributum sicut iste alie natio- nés, nunquam promittam, quia loquerer contra conscientiam meam.»Tunc ipse tacuit. Ivimus ergo ad hospitium nostrnm , quod f'rigidum inveni, nec comederamus aliquid in die. Coximus modicum de carnibus , et milium in brodio carnium ad sorbendum. Dux noster et socii ejus inebriabantur ad curiam (6). De nobis ha- bebatur parva (7) cura. Erant tune ibi juxta eos nuncii Valzani (8), quod io-norabamus. Et diluculo fecerunt nos homines de curia sur- gere cum festinatione. Ego autem ivi cum eis, midis pedibus, mo- dica via ad doinum dictorum (9) nunciorum, et quesiverunt ab illis si nos cognoscerent. Tune miles ille Grecus, recognoscens ordi- (1) Per mencum, MS. D. (a) Magucham , MS. B. (3) Franci, 31SS. B et E. (4) Deesl Itoc verbum in SIS. B, (5) Fransci, MS. M. (6) Tertiam, MS. D. (7) Deest vox parva in MSS. D et E. (8 Tastacii, MS. B. Vassani, MS. E. (9) Duclorum , MSS. D et E. ( 3o3 ) nem et etiam sqcium meum , quia viderat eum in curia Nastacii (i ) cum fratre Tboma ministro nostro , cum univcrsis sociis suis exhi- bait magnum testimonium de nobis. Tune quesiverunt si vos habe- retis pacem vel hélium cum Nastatiofa). «Nec pacem », dixi, « nec bellum»; et ipsi quesiverunt commoclo hoc posset esse. « Quia», dixi, « sunt terre eorum remote ab invicem, nec habent aliquit! facere ad invicem. » Tune dixit nuncius Nastacii quod pacem , reddens(3) me cauUim. Tune tacui. Illo mane congelate sunt siira- mitâtes articulorum pedum meorum, ilaquod amplius non potui ire midis pedibus. Accutissimum est eniiti in illis regionibusffrigus, et ex quo incipit gelare nunquam cessât usque ad madium (4); iramo mense madio (5). Gelabat enim omni mane ; sed in die vir- tute solis solvebatur. Sed in hyeme nunquam dissolvitur , sed cum omni venlo continuatur gelu. Et si esset ibi ventus in hyeme sicut apud nos, nichil posset ibi. vivere ; sed semper est aer quietus usque ad aprilem ; et tune surgunt venti. Et interfecit lune quando fuimus ibi, circa Pascha, infinila animalia frigus, quod surrexit cum vento. Modicum (G) cecidit ibi de nive in hyeme, sed circa Pascha, quod fuit in exitu aprilis, cecidit tanta quod omnes vici Caracarum fuerunt pleni, et oportebat eam exportare cum bigis. Tune attule- runt nobis de curia primo pelliceas arietinas et braccas de eo- dem (7) et sotulares, quos (8) receperunt socius meus et Turgeman- nus. Ego autem non credebam me indigere, quia videbatur michi quod mea pellicea, quam tuleram de Baatu, sufficeret michi. (1) Vastacii, MSS. B et E. (2) Vastacio, MS. B. Vaslalio, MS. E (3) Redens, MSS. O et E. (4) Esse madidum , MS. B. (5) Maio, 3JS. B. (6) Medicura, MSS. D etE. (7) De eo , MS. B. (S) Quas , MS. B ( 3o4 ) Tune in octavis Innocentium fui mus ducti ad curiam ; et venerunt sacerdotes nestorini, de quibus ignorabam quod essent christiani, querentes quorsum adoraremus (i). Dixi : « Ad orientem ». Et hoc querebant quia feceramus barbas nostras radi, de consilio ductoris nostri, ut appararemus (-2) corani Chan (3) secundum morem patrie nostre. Unde ipsi credebant quod essemus Turvi (4), hoc est ydo- latre. Fecerunt etiam nos exponere de Biblia. Tune quesiverunt quam reverentiam vellemus facere ipsi Chan , vel more nostro , vel more eorum. Quibus respondi : «Sacerdotes sumus (5), dediti ser- vitio Dei. Nobiles domini non sustinent in partibus nostris quod sacerdotes flectant coram eis genua propter honorem Dei. Tamen nos (6) volumus nos humiliare omni liomini propter Ueum. Nos de longe venimus : primo si placet vobis cantabimus laudes Deo, qui nos salvos de tam longinquo usque hue perduxit , et postea facie- mus secundum quod placuerit ipsi domino vestro, hoc excepto, quod nichil precipiatur nobis quod sit contra cultmn et honorem Dei. » Tune ingressi domum dixerunt verba mea(7). Placuit domino, et statuerunt nos ante portam domus , levantes riltrum quod pen- debat ante portam; et, quia erat in Natalitiis, incepimus cantare: « A solis ortus cardine Et usque terre limitem Cristum canamus principem Natum Maria virgine. » Quod impnum (8) cum cantavissemus, scrutati sunt tibias et si- (1) Adorcmus, MS. E. (2} Apparemns , MS. D. (3) Chain , US. B. (4) Sic SIS. D. Tutny, US. B pro Tuini, ut videtur. (5) Sic , 31S. E. Al'd fuimus (6) Deest hoc verbum in MS. E. (7) Veslra, MS. B. Noslra , MS. E. (8) Hympnum, MS. B. ( 3o5 ) mim(i) et brachia nostra, utrum baberemus cutellos(2) super nus. lnterpretem fecerunt distinguere, et relinqtiere corrigiam ctim cn- tello(3) extra sub custodia unius hostiarii. Tune ingressi sumus,et bancns(4) cutn (5) cosmos erat (6) in introitu, juxta quem fecerunt stare interprelem (7). Nos vero fecerunt (8) sedere super scam- num (9) ante dominas. Domus vero erat tota tecla panno aureo intus. etfiebatignisin quadam arula,inmedio domus, despiniset radicibus abscinebiï (10), quod ibi crescit valde magnum, etetiamex stercori- busboum. Ipse vero sedebat in lecto indutus pelle maculosa (ci) et lucente valde, qualis est pellis bovis mari ni. Et est homo simus, mediocris stature, in(ia)etatem quadraginta quinqueannorum (i3); et sedebat uxor juvencula juxta eum (i/|)j et quedam filia sua valde turpis, Cirin anoniine, adulta,cum (1 5) aliis parvulis, sedebat in lecto post eos. Illa enim domus fuerat cujusdam domine cristiane, quam multum dilexerat, de qua susceperat predictam filiam. Et super induxerat illam juvenculam uxorem,sed tamen filia erat domicella totius illius curie, que fuerat matris ejus. Tune ipse fecit a nobis queri quid vellemus bibere, utrum vinnm vel terracinam (i6), hoc est cervisiam de riaio, vel caracosmos, hoc est clarum lac jumenti, (1) Et similiter, JUS. B. (2) Cultellos, MS. B. (3) Cutello super nos. MSS. D et E. (4) Kancus, MS. E. (5) Stelit cum, MS. B. (6) Deest erat m JUS. B. (7) JUS. B atldit Dostrum. (8) Deest fecerunt in MS B. (9) Seannuni, MS. E. (10) Absincii, MS. B. Alisinehii, MS. E. (11) Maculoso, MS. D. Masculoso, MS. E. (i-i) Circa, MS. E. (r3) Desunt in MS. D verba marini. E. e. 1) s. m. s. in e. q. q. a (U) Eium, MS. B. (i5) Adultatum, MS. E. (16) Ceracinain, MS. B. ( 3o(i vel bal, hoc est mcdoncm (i) de melle. Istis cnim quatuor poti- bus utuntur in hyeme. Tuuc respondi : « Domino , nos non sumns homines querentes voluiitatem (2) in potu; Millicit nobis bene placitum vestrum (3). » Tune fecit nobis dari de potu de risio (4) claro et sapido (5) sicut vinum album , de quo gustavi propter reve- rentiam ejus paululum ; et ad infortuniuni nostrum interpres noster stabat (6) juxta pin cernas, qui dederunt ci mullum bibere, et statim fuit ebrius. Tune ipse Chan (7) fecit afferri falcones et alias aves, quas accepit super manum suam et respexit, et post longum spatium precepit ut loqueremur. Tune oportuit nos flectere genua. Et ipse habebat suum interpretem, quemdam Nestorinum , de quo ignorabam quod christianus esset , et nos habebamus nostrum interpretem, talem qualem , qui jam etiam erat ebrius. Tune dixi : « Nos in piimis reddimus gratias et laudes Deo, qui adeluxit nos de tam longinquis partibus ut videamus Manguchan (8), eui Deus dédit tantam potestatem in terra. Et oramus Cristuni, cujus imperio omnes vivimus et morimur, ut ipse det eibeneetdiu vivere. » Hoc enim volunt, ut oretur pro vita eorum. Tuuc narravi ei : «Domine, audivimus de Sarchat (9) quod esset Cristianus, et gavisi sunt christiani qui hoc audierunt, et précipite dominus rex Francorum. Unde nos venimus ad eum , et dominus rex misit ei literas per nos in quibus erant pacifica verba , et inter alia verba ipse testificabatur ei de nobis cujusmodi (10) homines sumus, et rogabat eum ut per- (1) Meldonem, MS. D. (2) Voluplatem, MS. B. (3) Nostrum , MS. D (4) Riseo, MS. B. (5) Sopido , jH5. E. 16) Slabit, MS. E. (7) Cbani, MS. iï.Claii, MS. E. (8) Magucham, MS. B. (9) Sartacb, MS. B. (10) Cujus, MS. B. ( 3o7 ) mitteret (h) nos morari in terra sua. Nostrum enim officium est docere hommes vivere secundum legem Dei. Ipse vero nos misit ad patrcm simm Baatu. Baatu autem (a) misit nos hnc(3) ad vos. Vos eslis cui Deus dédit magnum dominium iu terra. Rogamus ergo polentiam vestram ;it detis nobis iicenciam remanendi in terra vestra, ad f'aciendum servitium Dei pro vobis et uxoribus et liberis vestris. Non habemus aurum vel argentum vel lapides preciosas que possimus presentare vobis, nisi nosmetipsos, quos presentamus ad serviendum Deo et orandum Deum pro vobis. Ad minus detis nobis Iicenciam remanendi donec istud frigus transierit. Socius enim meus est ita debilis quod nullo modo salva vita sua potest amplius laborare in equitando. » Ipse enim socius meus dixerat michi infirmitatem suam, et adjuraverat me ut peterem Iicenciam remanendi. Supponebamus enim bene quod oporteret nos redire ad Baatu, nisi de speciali gracia daret nobis Iicenciam remanendi. Tune ipse incipit respondere : « Sicut sol est ubique diffundens radios suos, ita mea potencia et ipsius Baatu diffundit se nndique (4). Unde non indigemus auro vel argento vestro. » Usque hue intellexi inierpretem meum , sed ulterius nullam integram sentenciam potui comprehendere : unde percepi bene quod ebrius erat. Et etiam ipse Mangu Chan (5) videbatur michi tcmulentus. In hoc tamen finiunt (6) verba sua,utvisum fuit michi, quod non placebat ei quod prius venissemus ad Sarcach (7) quam ad eum. Tune ego, videns defectum interpretis, tacui, hoc excepto, quod rogavi eum ut non displiceret ei quod dixeram de auro et argento, quia non (1) Promitteret, JIM. E. (2) Deesl autem in JIM. B. (3) Hic, JIM. D. (4) Dbique, MSS. B et E. (5) Maugu rliam, JIM. B. (6) Finivit , MS. E. (7) Sartach, JIM. B. ( 3o8 ) dixerara quia ipse indigeret talibus vel talia cupcret , secl quia iiben- ter vellemus cura honorare temporalibus et spiritualibus. Tune fecit nos surgere et iterum sedere, et post pauca ipso salutato exivimus, et scriptores ejus et ille interpres suus , qui nutrit imam de filiabus suis, nobiscum ; et inceperunt multum inquirere de regno Francie, utrum essent ibi multi arietes et boves et equi , ac si statim déliè- rent ingredi et capere omnia. Et (1) multociens alias oportebat me facere magnam vim in dissimulando indignationem et iram ; et respondi : « Multa bona sunt ibi, que vos videbitis si contingat vos illuc ire (2). » Tune assignaverunt nobis quemdam qui debebat habere curam nostri,et iviraus ad monachum. Et cum exiremus inde ituri ad bospicium, venit ad nos predictus interpres dicens : « Manguchan (3) compatitur vobis et dat vobis spaciuni morandi hic (4) per duos menses: tune transactum erit magnum frigus. Et mandat vobis , hic prope ad decem dietas est civitas bona que dicitur Caracarum. Si vultis illuc ire, ipse faciet vobis ministrare neccessaria ; siautem vultis hic manere, potestis, et habebitis necces- saria. Tamen laboriosum erit vobis equitare cum curia. » Et ego respondi : « Dominus custodiat Manguchan et det ei bonam vitam et longam! Nos invenimus hic istum monachum, de quo cre- dimus quod sit sanctus homo et quod per voluntatem Dei venerit ad partes istas.Unde libenter staremus cum eo,quia monachi suraus, et diceremus orationes nostras simul pro vita ipsius Chan (5). » Tune ille silens recessit. Et ivimus ad domum magnam (6), quam frigidam invenimus et absque materia ignis, adhuc (7) jejuni a (1) Et tune, MS. B. (a) Yenire, MS. B. (3) Maugu châ , MS. b. (4) Deest hic in MS. D. (5) Cham, MS. B. (6) Nostram , MSS. B et E. (7) Deest adhuc in MS. E. ( 3o9 ) cibo, et nox crat. Tune ille cui recommendati eramus providit nobis de maleria ignis et de modico cibo. Ductor noster reversas est ad Baatu, postiilans a nobis unam carpitam , sive unum tape- tiuni (1), quod reliqueramus de mandato ejus in curia Baatu. Con- cessimus, et ipse pacifiée recessit, postulans dextram nostram et dicens culpam suam, Permiserat nos habere famem vel sitim (2) in via. Condonavimus ei , pariter ab ipso et a tota familia sua postulantes veniam si quod eis malum exemplum ostendissemus. Invertit nos quedam millier de Métis in Lotaringia, que capta fuit inHungaria, nomine Pascha, que fecit nobis magnum pascha pro posse suo, et spectabat ad curiam i'.lius domine que fuerat cristiana, dequa dixi superius, que narravit nobis inauditas paupertates quas sustinuerat anlequam venisset ad curiatn. Sed modo erat ei satis bene. Ilabebat enim juvenem maritum rutenum, de quo babebat très (3) piierulos valde pulchros, qui sciebat facere domos , quod est bonum artificium inter eos. Insuper narravit nobis quod apud Carecarum (4) esset quidam magister aurifaber, Willelmus nomine, oriundus Parisius : cognomen ejus est Buchier, et nomen patris ejus Laurentius Buchier. Et adbuc crédit se habere fratrem super Magnum Pontem , nomine Bogerus Buchier. Dicebat etiam illa michi quod ipse haberet quemdam juvenem quem nutrierat, quetn babebat pio filio, qui erat optimus interpres. Sed Manguchan tradideral (5) dicto magistro trescenta iascot(6), hoc est tria milia marcarum (7), et .1. artifices pro opère quodam faciendo : itaque (1) Tapetinum, MS. P.. (a) Situai, MS. E. (3) Deest lies in MS. I). (4) Caracarum, SIS. H. (5) Tradebat, MS. U. (6) Iastot , MS. B. (7) Terra niihan arcarum, MS. D Terra niiiia nartarnro, MS. R. { 3'0 ) timebat quod non posset filium suum inittcre ad me. Ipsa enim audierat in curia dicentes ei : « Ilomines qui venerunt de terra tua sunt boni viri, et Mangucban (i) libenter loqueretur eis, sed interpres eorum nicbil valet. » Ideo erat sollicita pro interprète. Tune scripsi dicto magistro de adventu meo, rogans eum ut si posset tnitteret (2) michi filium suum; et rescripsit quod in illa lunatione non posset, sed in sequenti compleretur opus suum et tune mitteret eum miebi. Stabamus ergo cura aliis nunciis, et aliter fit de nunciis in curia Baatu et curia Mangu (3). In curia enim Baatu est un os lam ad latus occidentale, qiû recipit omnes venientes ab occidente, et sic de aliis regionibus mundi. Sed in curia Mangu omnes sunt simul sub uno lam, et possunt se mtituo visitare et videre. In curia Baatu ignorant se, et nescit unus de alio utrum sit nuncius,quia nescitint bospicia mutua , nec vident se nisi in curia- Et quum (4) unus vocatur, alius forte non vocatur : non enim vad.unt ad curiam nisi vocati. Invenimus ibi quemdam cristianum de Damasco, qui dicebat se venisse pro soldano de Monte Begali et de Crac, qui volebat fieri tributarins et amicus Tartarorum. Annoetiam precedenti antequam venirem illuc, fuerat ibi quidam de Acon clericus, qui vocabat se Baimmundum (5), sed in veri- tate (6) nomen ejus erat Tbeodolus. Et arripuerat iter de Cipro eum fratre Andréa, et ivit eum eo usque in Persidem,et compa- ravit sibi quedam organa ab Ammorico (7) ibi in Perside, et remansit post fratrem Andream. Fratre Andréa reverso, ipse proces- (1) Magu ebam, MS, B. (2) Sic MS. E. A'ài millere. (3) Magu , MS. B. (4) Quando, MSS. n et E. (5) Reimimduni, MS. B. Rairuiinduin, MS. E. (6. Virlute , MS. E. (7) Amoricu, MS. B. Anton ico, MS. E. ( 3fi ) sit cuni organis suis et pervenit ad Manguchan (i). Qui requisitus pro quo venisset, dixit quod ipse crat cumquodam saucto episcopo oui Dcus miserat literas de celo scriptas literis aureis et mandabat ei quod mitteret ad doruinum Tartarorum, quia (i) futurus erat dominus orbis terrarum, et quod persuaderet hominibus quod facerent pacem cum eo. Tune dixit ei Mangu (3) : « Si attulisses literas illas que de celo venerunt et literas domini tui, tune bene venisses. » Tune respondit quod afferebat literas , sed erant cum aliis rébus suis super saginarium quendam indomitum qui evadens fugerat per silvas et montana, ita quod amiserat omnia. Et bene est verum quod taies casns fréquenter contingunt. Unde oportet quod homo valde caute teneat equum suum, quum descen- dit pro necessitate. Tune quesivit Mangu (4) nomen episcopi. Dicebat quod vocaretur Oto (5). Unde dicebat illi de Damasco et magistro Willelmo quod (6) fuerat clericus domini legati. Tune quesivit ipse Chan in cujus regno esset. Cui respondet (7) quod sub rege quodam Francorum qui vocabatur rex Moles (8). Audie- rat enim jam de eo quod contigerat apud Mensuram (9), et. volebat dicere quod esset de vestris hominibus. Insuper dicebat ipsi Chan (10) quod Sarraceni erant inter Francos et ipsum, qui impediebant viam : quod, si via esset aperta, mitterent nuncios et facerent libeuter pacem cum eo. Tune Manguchan (11) quesivit (1) Magu chara, MS. B. {■>) Qui el , MS. fi. (3) Magu, MS. B. (4) Magu, MS. fi. (5) Odo , MSS. Jl et e. (6) Qui , MS. B. f7) Respondit, MS. E. (8) Mêles, MS. B. (9) Mossoram, MS. B. (10) Cham, MS. B. (11) Magu cham, MS. B. y- ( 3ia ) si vellct ducere nuncios ad illum regem et ipsum episcopum. Respondit quod sic, ctiam ad papam. Tune Mangu (i) fecit ficri arcum fortissimum quem duo homincs vix poterant tendere,ct duos bousiones (2) quorum capita erant argentea, plena foramini- bus,et sibulant quum (3) jaciuntur quasi fistule (4). Et injunxit ipsi Moal, quem debebat mittere cum dicto Crodclo (5) : «Tu ibis ad regem illum Francorum, ad quem iste te ducet, et offeres ei ista ex parte mea. Et si vult babere pacem nobiscum , et nos a- qniremus (G) terrain super Sarracenos usque ad ipsum, et conce- dimus ei residuum terre usque (7) in occidentem. Sin autem, referas arcum ad nos et sagittas, dicens ei quod talibus arcubus longe jacimus , et fortiter percutimus. » Tune fecit exire ipsum Theodolum, eu jus interpres erat Clins magistri W., et ipso audiente dixit ipsi ÎNIoal : « Tu ibis cum isto bomine; explora vias bene et regionem et civitates et castra et homines et arma eorum. » Tune ipse juvenis increpavit ipsum Tbeodolum, dicens quod maie faceret ducendo nuncios Tartarorum secum, qui non ibant nisi causa explorandi.Tunc respondit quod poneret eos in mari, itaquod nes- cirent unde venissent aut quorsum redirent. Dédit etiam Mangu ipsi Moal bullam suam, platam scilicet (8) auream ad latitudinem unius palme et longiludinem semis cubiti, in qua scribitur (9) raan- datum sutira. Qui illam portât potest imperare cjuod vult, et fit sine mora. Sic ergo venit Tbeodolus usque ad Vastacium, volens trans- (0 Magu, 3tS. D. (2) Bozuurs, MS. 11- (3) Quaudo, MSS. Il cl h. (4) IuGstula, MS. 11. (5) Iheadolo, SIS. II. (6) Adquirenms, MS. 11. Acquircmus, 315 F.. (7) Deest usque in MS. E. (S) Iïullara auream^ l.iiilurn WSS I) et E. (9) Sculpilur, US. n ( 3.3 ) ire ad papam et decipere papam sicut deciperat Mangtichan (i). Tune Vastacius quesivit ab eo, si haberet literas pape, quod esset nuncius et quod deberet ducere nunciosTartarorum. Ipsum autem non valentem (a) ostendere lileras cepit et spoliavit omnibus que acquisiverat et posuit in carcerem. Ipse vero Moal incurrit infirmi- tatem et mortuus est ibi. Vastacius vero (3) per famulos ipsius Moal remisit bullam auream ipsi Manguchan , quibus ego obviavi apnd Arseron, in introitu Turquie, qui narra verunt miebi eventum ipsius Theodoli. Taies trufatores currunt per nmndum , quos Moal interficiunt cura possunteos deprehendere. Instabat autem dies Epi- phanie, et ille monaclnis armenus, Serguis nomine, dicebat michi quod ipse baptizaret Manguchan in die festo. Ego autem (4) rogavi eum quod omnibus modis laboraret ut interessem ita quod possem prebere (5) testimonium de visu. Et ipse spospondit (G). Venit dies festus, non vocavit me monachus; sed hora sexta fui vocatus ad cu- riam, et vidi monachum cura sacerdotibus revertentem de curia cum cruce sua, et sacerdotes cum turribulo et evangelio. Ipsa enim die fecerat convivium Manguchan, et mos ejus est quod talibus diebus quos divini sui (7) dicunt ei festos vel sacerdotes nestorini aliqui (8) sacros, quod ipse tune tenet curiam, et talibus diebus primo veniunt sacerdotes (9) cristiani cum suo apparatu , et orant pro eo et bene- dicunt cifum suum. Istis recedentibus, veniunt sacerdotes Sarraceni et faciunt similiter. Post hos veniunt sacerdotes ydolatre, idem fa- (1) Magu cham , MS. B. Sic etiam inferiiu. (1) Volentem, JUS. B. (3) Désuni verba Vastacius vero In MSS. D et E. (4) Deest hoc verhumin MS. B. (.'>) Perhibere, MS B. (6) Respondil , MSS. D et £. (7) Deest sui i« MS. E. (5) Aliquaudo, il/5. E. (9; Deest vcibum sacerdotes in MS. B. ( 3i4 ) cientes. Et dicebat michi monachus qnod solum crédit christianis , tamen vult ut omnes orent pro co. Et ipse mentiebatur, quia nnllis crédit, sicut postea audietis, cura omnes seqimntur curiam snam, sicut musce mel, et omnibus dat, et omnes credunt se esse familiares ejus, et omnes propbetant ei prospéra. Tune sedimus ante curiam suam per longum spatium, et attulerunt nobis carnes ad comeden- dum, quibus respondi quod non comederemus ibi, sed si vellent no- bis providere de cibo, providerent (i) nobis apud domum nostram. Tune dixerunt (i):« Eatisergo ad domum vestram, quia aliade causa non fuistis vocati nisi ut comederetis. » Reversi ergo sumus per mo- nachum, qui crubescebat de mendacio quod dixerat miebi, et ideo nolui ponere etim in verbis de illa materia. Quidam tamen nestorini volebant michi asserere quod esset baptizatus; quibus dicebam quod nunquam crederem (3) nec aliis dicerem , ex quo non vide- ram. Venimus ad domum nostram frigidam et vacuam. Lectisternia providebant et coopertoria. Afferebant etiam nobis materiani ignis, et dallant carnem (4) unius arietisparvi (5) et macilenti tribus no- bis, cibum pro sex diebus, cotidie, et (6)scutellam plenam de mellis et (j) unam quartam in die de cervisia de milio (8) , et mutuabant caldariam et tripodem ad coquendum carnem nostram ; qua cocta, milium coquebamus in brodio carnium. Iste erat cibus noster; et bene suffecisset nobis, si permisissent nobis (Y)) comedere in pace. Sed tôt sunt famelici quibus non providetur de cibo, qui quam cito (0 Provident, DIS. E. (o) Ferba Tune dixerunt deiunl in MSS. D et E. (3) Crederent, MSS. D et E. (4) Carnes, MS. B. (5) Decst verbum parvi in MSS. D et E. (6) Et colidie scutlellum, MS. B. (;) Deest et m MSS. D et E. (8) Milco, MS. D. Ac, MS. E. De ccuisia de oto . US II. Cervesia , MS. K. (9) Nos, MS. E. ( 3.5 ) videbant nos parare cibum ingcrebant (i) se super nos, quos opor- tebat comedere nobiscum. Ibi expertus sum quantum martirium sit largiri in paupertate. Tune incepit frigus invalescere , et misit nobis ipse Manguchan 1res pelliceas de pellibus papionum, quorum pilum vertunt extra, quos recepimus cum gratiarum actione. Quesiverunt eliam qualiter liaberenms neccessaria ciborum. Quibus dixi quod modica cibaria sufiiciunt nobis, sed doinum non baberemus in qua possimus (2) orare pro Mangucban. Tugurium enim r.ostrum erat ita pavvum quod non poteramus stare erecti in eo nec aperire libros quam cito faciebanius ignem. Tune retulerunt verbum ad eum, et misit ad monacbum cognoscere si vellct societatem nostram, qui gaudenter respondit quod sic. Ex tune provisum est nobis de meliori domo, etdecendimus cum monacbo ante curiam, ubi nullus hospita- batur nisi nos et divinatores eorum : sed illi propinquius et ante curiam majoris domine ; nos autem in extremitate versus orientem, ante curiam ultime domine. Istud autem est pridie octavas (3) Epi- pbanie. In crastino, scilicet in octavis Epipbanie, convenerunt om- nes sacerdotes nestorini ante diem ad capellam, et pulsaverunt tabu- lai!), et cantaverunt matutinas sollempniter (4), et induerunt se or- namentis suis, parantes turribulum et incensum. Et dura sic expecta- rentinipsa area ecclesie(5), prima uxor,nomine Catota Caten (6) (caten idem est quod domina, Cotola proprium nomen), in- gressa est capellam cum aliis dominabus pluribus et cum filio suo primogenito,nomineBalcu(7) etaliisparvulissuis;etprostraverunt(8) sein terram dando frontes more nestorinorum, et post hoc tetigerunt (1) Ingrediebanl , MS. D. {1) Possuntus, MS. B. (3) Oclabas, US. E. (4) Sollenniter, MS. E. (5) Aurora ecclesie, MSS. D et E.\ (6) Cotota cateu , MS. H. f'erba sequentia c. i. e q. d. C. p. u. non Uabeulur m MS. D. (7) Ballu, MS. B. (S) Prostavcrunl , MSS. D et E. (3.6) omncs ymagines manu dextra , osculando semper(i) manum post tactum; et post hoc dederunt dextras omnibus circumstantibus in ecclesia. Hoc est enim mos nestorinorum ingredientium eccle- siam. Tune cantaverunt sacerdotes multa, dando incensum domine in manu sua; et ipsa ponebat illud super ignem, et tune thurifica- bant ei. Post hoc, curn jam esset clara dies, ipsa incepit deponerc or- namentum eapilis sui, quod dicitur ]>occa, et vidi calvariam ejus nudam, et ipsa tune precepit quod exiremus, et in exeundo vid^af- ferri pelium de argento. Utrum baptizaverunt eam vel non, ego nes- cio; sed scio quod ipsi non célébrant missam in tentorio, sed in ecclesia slabili. Et in Pascha vidi eos baptizare, et cum magna sollempnitate (a) consecrare fontes, quod tune non fecerunt. Et dum ingressi essemus domum nostram, venit ipse Manguchan, et ingres- sus est ecclesiam sive oratorium, et allatus fuit lectus aureus super quem ipse sedit juxta dominam exopposito altaris. Tune vocati su- înus ignorantes quod venisset Mangu, et janitores scrulati sunt nos, ne haberemus cutellos super nos. Ingressus autem oratorium, ha- bens Bibliam et breviarium in pectore. Primo inclinavi me ad altare et postea ipsi Chan , et transeuntes stelimus inter monachum et ai- tare. Tune fecerunt nos psallcre psalmum more nostro et cantare. Cantavimus autem de prosa il la : « Veni, Sancte Spiritus. » Ipse au- lem Chan fecit sibi afferri libros nostros, Bibliam et breviarium, et quesivit de ymaginibus diligenter, quid significarent. Nestorini res- ponderunt ei pro velle suo, quia interpres noster non erat nobiscum ingressus. Etiam cum prima (3) vice fueram ante eum, habebam Bi- bliam in pectore, qtiam fecit >ibi afferri, et multum respexit eam. Tune ipse récessif, et domina remansit ibi et distribuit mimera om- (i) Super, MS. E. (i) Solenuilate.fA/J. E. (3) Ingressus est quand» prima , US. K. ( 3.7) mbiis cristianis qui ibi erant. Monacho dédit unum iascot , et archi- diacono sacerdotum aliud. Coram nobis fecit poni unum nasic(i), hoc est pannum latum sicut coopertorinm (2) lecti et longum valde, et unum buccaranum (3); que cura nollem recipere, miserunl inter- preti, et ipse habuit sibi. Nassic attulit usque in Ciperum, quern ven- didit octoginta besanciis deCipro, sed deterioratum multum fuerat in via. Tune allatus fuit potus, cervisia (4) scilicet de risio et vinum rubeum, sicut (5) vinum de Rupella, et cosmos. Tune domina te- nens (6) ciphum in manu plénum, flexis genibus, petebat benedic- tionem, et sacerdotes omnes cantabant alta voce, et ipsa bibebat '7 totum. Etiam me et socium meum opportuit cantare alia vice (8), quum voluit (9) bibere. Quando fuerunt omnes fere ebrii, tune al- latus esteibus, caro scilicet unius arietis,que statim fuerat (10) devo- rata, et post hoc pisces magni qui dicuntur carpes, sine sale, sine pane, de quibuscomedi. Ita deduxeruntdiem usque ad vesperam. Et cum jam esset ipsa domina temulenta , ascendit bigam, sacerdoti- bus cantantibus et ululantibus, et ivit viam suam. Sequenti domini- ca, cum legitur(n) : « Nuptie facte sunt in Chana,» venit filia (-la) ipsius Chan, cujus mater fuerat cristiana, et fecit similiter, non ta- men cumtantasollempnitate(T3):non enim dédit mimera, sed dédit (1) Na&îic, MS. B. Vasit, MS. E. (2) Cooperlum , USS. D et E. (3) Bucheranum, US. B. (4) Cervesia, MSS. D et E. (5) Sint, MSS. D et E. (6) Domiuatenus , AÏS. E. (7) Edidit, SlSS.DetE. (8) Tria sequentia -xerba désuni m MS. B. (9) Quaudo Tolunt, MS. E. (10) Fait, MS. B. (11) Legatur, MSS. Del E. (12) Venil filius, MS. B. Wenit, MS. D. (i3) Solenailale, MS. E. -40 ( 3.8 ) sacerdotibus bibere usque ad ebrietatem, et comederc miliuin frixum (i). Ante dominicain in septuagesima jejunant ipsi Nestorini très dies, quos vocant jejunium Jonc, quod predicavit Ninivitis (a) ; et Ermeni tune jejunant quinque diebus, quod ipsi vocant jejunium sancti Serkis (3), qui est major sanctus inter eos, quem Greci dicunt fuisce canon. Nestorini incipiunt feria tertia jejunium, et terminant feria quinta, ita quod feria sexta comedunt carnes. Et ego vidi tune temporis quod cancellarius , hoc est major scriptor curie, nomine Bulgai, fecit eis tune temporis pitanciam de carnibus in feria sexta; et benedixerunt eas cum magna sollempnitate (4), sicut benedici- tur agnus paschalis. Tamen ipse non comedit, et hoc ex doctrina magistri Willelmi (5) parisiensis, qui est multum familiaris ejus. Ipse monachus mandavit Mangu (6) ut jejunaret per illam ebdoma- dam , quod et fecit, ut audivi. Itaque in sabbato LX.X", quando est quasi (7) pascha Hermenorum, ivimus processionaliter ad domum Mangu; et monachus et nos duo, scrutati prius utrum haberemus cutellos (8), ingressi sumus cum sacerdotibus coram eo. Et dum in- grediemur exibat quidam famulus exportans ossa scapularum arie- tum, combusta usque ad nigredinem carbonum, super quo miratus sum valde quid hoc sibi vellet. De quo cum postea inquisivissem , mtellexi quod nichil facit in toto mundo quin primo consulat in ossi- bus illis, unde nec permittit hominem ingredi domum suam, primo consulat os illud. Quod genus divinationis ita fit: quando vult ali- (1) Fixum, MSS. D et E. (3) Inimicis, MSS. D et E. (3) Scerkis, MS. B. (4) Sollennitale, MS.\ E. (5) Guillelmi , MS. D , et in/ra. (6) Magu, MSS. B et E. (■j) Quod, MSS. D et E. (8) Cultellos, MS. B. ( 3i9) quid facere, facit sibi afferri tria de ossibus illis nondum (i) combiis- tis , et tenens ea cogitât de illo facto (a) de quo vult consulere , utrum faciet vel non; et tune tradit famulo ossa ad comburenduni. Et sunt due parvule doraus , juxta domum in qua jacet, in quibus comburuntur ossa illa, et queruntur diligenter cotidie per lotam berbergiam. Combustis ergo illis usque (3) ad nigredinem, referun- tur ei, et tune ipse inspicit si ossa fixa fuerint ad calorem ignis recte per longum. Tune via aperta est quod ipse debeat facere. Si autem crepata fuerint ossa ex transverso, vel pecie rotunde exilierunt, tune non facit (4). Semper enim finditur ipsum os in igné, vel que- dam tela que est extensa desuper. Et si de tribus unum recte finda- tur, ipse facit. Cum ergo ingressi essemus coram eo, premoniti prius (5) ne tangeremus lirnen , sacerdotes nestorini tulerunt ei in- censum, et ipse posuit super turribulum, et incensaverunt ei. Tune cantaverunt benedicendo potum suum, et post eos dixit monachus benedictionem suam, et ultimo oportebat nos dicere. Et cum vidis- set nos tenentes Biblias coram pectore, fecit sibi afferri, ut videret. quas multum diligenter respexit. Tune postquam ipse biberat, et ma- jor sacerdotum servierat ei de cipho (6), dederuntsacerdotibus bibere. Post hoc egressi sumus, etsociusmeusremansit posterius(7);et tamen (8) cum essemus extra, sociusmeus, cum debuisset exisse post nos, vertit faciem ad ipsum Chan, inclinans se ei, et tune sequens nos offendit ad limen domus; et cum nos precederemus cum festi- natione (9) versus domum Baltu filii ejus, injecertint observantes (1) Nundum, MS. E. (2) Sauclo, MSS. exceplo MS. E. (3) Dcest usque in MS. E. (4) Tune nou extendit aliter fecit , MS. E. (5) Verba unum r. f. i. f. C. e. i. e. c. e. p. prius désuni in MS. E. (6) Cipo , MS. D. (7) Posterior , MSS. B et E. (8j Jam, MSS. D et E. (9) V cria 0. ad 1. d. et c. n. p. non habentur in MS. D. /,0. ( 3ao ) linien manus in sociuin mcum, et fecerunt eum stare ne sequerelur nos, vocantes quemdam (1), et precipientes ei ut duceret eum ad Bulgay (v), qui est major scriptor curie, et judieat reos morte. Ego autem ignorabam istud. Tamen eum respexissem et non vidissem eum venientem, credidi quod detinuissent (3) eum ut darentur ei leviora vestimenta. Erat enim debilis, et ita honeratus pelliceisquod vix poterat ire. Tune vocaverunt interpretem nostrum, et fecerunt eum sedere eum eo. Nos autem ivimus ad domum filii ejusChan (4) primogeniti, qui jam habet duas uxores, qui collocatur addexteram curie patris sui; quistatim eum vidit nos venientes, exiliens delecto in quo sedebat, prostravit se in terram , percutiens frontem ad ter- ram, adorans crucem ; et surgens fecit eam reponi super pannum novum in excelso loco juxta se valde bonorifice. Iste habet magis- trum quendam nestorinum sacerdotem , David nomine , ebriosum valde, qui docet eum. Tune fecit nos sedere, et dare sacerdotibus ad bibendum. Et ipse etiam bibit , recepta benedictione ab eis. Tune ivimus ad curiam secunde domine que vocabatur Cota, et sequeba- tur ydolatras, quam invenimus jacentem in lecto egrotantem. Tune monachus fecit eam surgere de lecto , et fecit eam adorare crucem genua flectendo et frontem dando ad terram, ipso stante eum cruce ad latus occidentale domus, et illa ad orientale. Hoc facto , mutave- runt loca, et monachus ivit eum cruce ad orientem, et ipsa (5) ad oc- cidentem; et ipse precepit audacter ei, quamvis esset ita debilis quod vix posset stare super pedes , ut iterum se prosterneret ter adorando crucem ad orientem, more cristianorum : quod et fecit. Et docuit eam facere signum crucis ante faciem suam. Post, ipsa re- (i) Quarndain, MSS. D et E. (a) Hoc xerbum deest in MS. D. (3) Tentassent, MS. B. (4) Cham , 3JS. B. i 5) Illa , US. B. ( 32] ) clinata (i) in lecto, et edictis (2) orationibus pro ea, ivimus ad ter- tiam domum , in qua solebat esse domina cristiana. Qua defuncta , successit ei juvencula que pariter cura filia domini suscepit nos gau- dens, et adoraverunt omnes in illa domo crucem reverenter, et po- sait eam super pannum sericum in eminenti loco , et fecit afferri ci- bum, carnem scilicet unius arietis; qua posita coram domino, fecit eam distribua sacerdotibus. Ego autemet monachuscavebamusa cibo et a potu. Devorata autem illa carne, et potato multo potu, opor- tuit nos ire ad cameram illius domicelle Cherime (3), que erat post illam magnam domum crue fuerat matris sue; que ad ingressum crucis prostravit sein terra, et adoravit eam valde dévote, quia bene docta erat in boc, et posuit eam in eminenti loco super pan- num sericum ; et omnes isti panni super quos ponebatur crux (4) erant ipsius monachi. Hanc crucem attulerat quidam Hermenus, qui venerat cum monacho, ut dicebat, de Jérusalem, et erat ar- gentea appendens forte quatuor marcbas , et babebat iiij" gemmas in angulis et unam in medio; ymaginem Salvatoris non habebat, quia erubescunt Ermeni et Nestorini ut appareat Cristus affixus cruci. Et presentaverant eam per ipsum ipsi Manguchan (5), et Man- gu (6) quesivit (7) ab eo quid peteret. At ille dixit se esse filium cu- jusdam sacerdotis hermeni, cujus ecclesiam (8) destruxerant Sara- ceni, et petebat auxilium ab eo ad (9) restaurationem illius eccle- (1) Desunt verba post ipsa in MSS. D et E. (î) Dictis, MSS. B et E; (3) Cherinne, MS. B. (4) dus , MSS. D et E. (5) Magu chani , MS. B. (il) Magu, MS. B. (7) Quesivi, MS. E. (R) Etcam, MS. E.À (9) Et , MS. E. ( 322 ) sie. Tune (i) quesivit pro quanto posset reediBcari, et ille respon- tlit pro ducentis iascot, hoc est pro duobus mille marcliis. Et pre- cepit ei dari literas ad illum qui recipit tributa in Persidi et in ma- joriHerraenia, ut solveret ei dictam summara argenti. Hanc crucem portabat ubique monachus secum, et sacerdotes videntes questum ejus inceperunt ei invidere. Fuimus ergo in domo dicte domicelle , et dédit sacerdotibus bibere copiose. Hinc ivimus (2) ad quarlani domum, queeratultima et numéro et honore, lllam enim dominam non frequentabat , et domus ejus vetusta erat, et ipsa erat parum graciosa, sed post Pascha fecit ei ipse Chan fieri novam domum et novas bigas. Ista similiter, ut secunda, parum vel uihil sciebat de enstianissime (3) , sed sectabatur devinos et ydolatras. Tamen ad in- gressum nostrum adoravit (4) crucem, prout monachus et sacerdo- tes docebant eam. Ibi iterum biberunt sacerdotes, et ex illo loco reversi sumusadoratorium nostrum, quod erat ibi prope, sacerdo- tibus cantantibus cum ululatu (5) magno in ebrietate sua, que ibi non est reprehensibilis neque in viro neque in muliere. Tune ad- ductus est socius meus, et monachus increpavit eum valdedure, quia tetigerat limen. In crastino venit Bulgai, quierat justiciarius (6), et quesivit diligenter si quis monuisset nos ut caveremus a tactu liminis, et ego respondi: « Domine, non habebamus interpretem nobiscutn, quomodo potuissemus intellexisse? » Tune condonavit ei. Nunquam postea permissus est ingredi aliquam domum ipsius Chan (7). Contingit postea quodilla domina Cocta(8), que infirma- (i) Deest Tune m MS. E. (2) Iiimus , MS. E. (3) Cristianissmo, SIS. B. Christiauissimo, MS. E. (4) Adorant, MS. D. (5) Cantantibus et ululanlibtu nia^no, MS. D. (6) Jusliarius , MS. E. (7) CLam, MS. B. (8) Cota, MS. B. ( 3a3 ) batur circa dominicain in sexagesima (i j , infirmata est usque ad mortem, et sortilega idolatrorum nichil poterant ci prodere (i). Tune misit Mangu ad monachum, querens ai» eo quid posset fieri de eo (3), et monachus indiscrète respondit quod nisi sanaretur amputaret ei caput. Facta ista sponsione, monachus vocavit nos, ex- ponens nobis negotium cum lacrimis, rogans nos ut illa nocte vigi- laremus cum ipso in oratione : quod et fecimus. Et ille habebat ia- dicem quemdam que dicitur reubarbe, et illam scindebat quasi in pulverem, et ponebat in aqua cum quadam crucicula quem (4) ha- bebat, in qua erat elevata ymago Salvatoris, de qua dicebat quod per ipsam cognoscebat quum (5) infirmus deberet convalescere vel mori. Si enim debebat evadere, adherebat pectori infirmi quasi con- glutanaca(6); sin autem, non herebat (7). Et ego credebam adhuc quod illa reubarba escet aliquid sanctum quod ipse attulisset de terra sancta Jherusalem. Et de illa aqua dabat bibere omnibus in- firmatis (8) , nec polerat esse quin viscera eorum turbarentur ex tam amara potatione (9). Et illam alterationem in corpore eorum repu- tabant miraculum. Tune dixi ei,cum ipse pararet, facere talem aquam de aqua (10) benedicta que (1 1) fit in Ecclesia Romana, quia habet magnam virtutem ad expellendos demones, quia intellexera- mus (12) quod vexabatur a demone; et ad preces ejus fecimus ei de (1) Septuagesime , MS. B. (2) Prodesse, MSS. B et E. (3) De ea, MS. E. (4) Quam, MS. E. (5) Quando, MS. E. (6) Conghitanata. MS. E. (7) Habebat, MS. D. (8) Iufirmantibiis, MS. B. Infirmata , MS. E. (9) Polione , MS. B. (10) De qua, MS. E. (11) Deestqpein MS. E. (u) IntelTexeram, MSS. Il ,i E. ( 3a4 ) aqua benedicta, et ipse admiscuit reubarbe, et apposait cruceni temperare per totam noctem in aqua. Dixi etiam quod si ipse escet sacerdos, quod magnam vim babet ordo sacerdotalis ad expellendos detnones. Et ipse dixit quod sic; et tamen mentitus est, quia nul- lam (i) babebat ordmem, nec aliquam seiebat literam, sed textor telarum erat, ut postea intellexi in patria sua, per quam reversus sum. In crastino ergo ivimus ad dictam dominam , monachus et ego et duo sacerdotes nestorini, et ipsa (2) erat in parvula post domum suam majorem. Ingredientibus ergo nobis, resedit in lecto, etadora- -vit crucem, et posuit eam bonorifice juxta se super pannum sericum, et bibit de aqua benedicta cum reubarba, et lavit pectus suum; et rogavit monachus ut legerem evangelium super eam. Legi Passio- nem Dominisecundum Jobannem. Tandem ipsa exilarata (3) est, sen- tions se melius, et fecit afferri quatuor iascot argcnti, quos primo posuitad pedes crucis, et postea dédit unum monacho, etmicbi por- rexit unum quod nolui recipere. Tune monachus extendens nianum arripuit illud. Et utrique de sacerdotibus dédit unum, itaque illa vice dédit quadraginta marchas. Tune fecit adduci vinum, et dédit bibere sacerdotibus, et me etiam oportuit bibere ter de manu ejus in bonorem Trinitatis. Incepit etiam docere me ydeoma, jocando(4) mecum quia mutus eram, non habens (5) interpretem mecum. In crastino iterum reversi sumus ad eam, et Mangu Cham (G) audiens quod transiremus illac , fecit nos ingredi ad se , quia intellexerat quod domina illa melius haberet; et invenimus eum cum paucis fa- mulis sorbantem liquidam terrain, hoc est cibum de pasca (7), pro (i)Nullum, MS.E. (a) Papa, MSS. D et E. (3) Exilaralus, MSS. D et D. (4) YocaDcIo, MSS. D et E. (5) Non habemus, MSS, excepta MS. E. (fi) Manguchan , US. E. t~) Pasta, 1US. E. ( 3a5 ) comfortatione (i) capitis, et jacebant ossa scapularum (2) arietis combusta coram se , et accepit crucem in manu sua ; sed quod ipse oscularetur eam vel adoraret, hoc non vidi, sed respiciebat eam querens nescio quid. ïunc postulavit monachus licentiam portandi crucem super lanceam in excelso, quia super hoc locutus fue- rat (3) cummonacho prius, et Mangu respondil : « Portetis eam se- cundum quod scitis melius faciendum. » Tune ipso salutato ivimus ad predictam dominam (4) , et invenimus eam sanam et alacrem , et bibit adhuc de aqua benedicta, et legimus Passionem super eam. Etmiseriilli sacerdotes nunquam docuerunt eam fidem , nec mo- nuerunt ut (5) baptizaretur. Ego autem sedebam ibi mutus , non valens aliquid dicere,sed ipsa docebat me adhuc ydoma. Nec repre- henderent (6) sacerdotes in aliquo sortilegio (7) ; ibi enim vidi qua- tuor gladios a vagina extrados usque ad medietatem , unum ad ca- pudlectuli domine, alium adpedes, et alios duos ad utrumque (8) latus hostii unum. Vidi et ibiunum calicem argenteum (9) de calici- bus nostris, qui forte fuerat raptus(ro) in aliqua ecclesia Hungarie, eterat suspensus ad parietem plenus cineribus, et super cinerem il- lum erat unus niger lapis, et de talibus nunquam docent eos sacer- dotes quod mala sint. Immo ipsi faciunt et docent talia. Tribus ergo diebus visitavimus eam, itaque fuit perfecte restituta sanitati. Ex tune fecit monachus vexillum plénum crucibus, et quesivit canam (1) Confortalione, MS. E. (2) Spatulorum , MS. B. Spacularum, MS E. (3) Loqulus fueras, MS. E. (4) Domura, US. D. (5) Decst ut in MSS. D el E. (fi) Reprehendenml, MS. II. Krprehemlunt, MS. F. (7) Sorlilegia, MSS. D ci E. (8) lîlrimque, MS. D. (9) Argentcam,A/5.?. B et D. (10) Caplus vel raplus, MSS. D el E ( 326 ) longam tanquam lanceam, et portabamus cruccm clevatam. Hono- rabam eum tanquam episcopum meum,qtiia sciebat ydoema (i). Tamea multa faciebat que nou placebant michi. Fecit enim fieri sibi cathedram plicabilem, sicut soient episcopi habere,et cirothe- cas et pilleum de penuis pavonum, et desuper cruciculam auream, quod bene placuit michi de cruce. Habebat ungnlas scabiosas quas laborabat decorare unguentis. Efficiebatur etiam presumptuosus in loquendo. Ipsi etiam Nestorini dicebant nescio quos (2) versus psalmi (3), ut dicebant, super duas virgas (4), que jungebantur ad invicem cum tenerentur a duobus hominibus. Ipse monachus inter- erat, et multe (5) alie vanitates apparebant in ipso que displicebant michi. Tamen adherebamus societali ejus propter honorem crucis. Portabamus enim crucem elevatam (6) per totam lierbergiam, can- tantes « Vexilla régis prodeunt , » super quo Sarraceni multum stu. pebant. Ex quo venimus in curia Mangu (7), ipse non bigavit nisi bis versus méridien), et ex tune incepit redire versus aquilonem, quod erat versus Caracarum. Unum notavi per totam viam , super quo dixerat michi dominus Baldewinus (8) de Hannonia Constan- tinopoli (9), qui fuit illuc, quod hoc solum viderat mirabile, quod sem. per ascendit eundo, et nunquam descendit. Omnia enim flumina venie- bant ab oriente in occidentem , vel directe vel indirecte, hoc est declinando in meridiem vel aquilonem. Et quesivi a sacerdotibus, (1) Ydeoroa, MS. E. (2) QuosJum, MS. D. (3) l'sallerii, JUS. D. (4) Bigas, SIS. D. (5) aiultum, SIS. F.. (6) Decst hoc verùitm in M$. B. (7) alagu , US. D. (8) Baldekinus , MS. D. [q) Sic JUS. B. Ain Conslauler. (3a7 ) qui vénérant de Cataya (i), qui hoc testabantur, ab illo loco in quo inveni Manguchan usque in Cathaiam(2) erant .xx. diète tendendo; inter meridiem et orientem, usque ad Onam (3) Rerule, que est pro- pria terra Moal, ubi est curia Chingis, erant .x. diète recte in orien- tem (4), et ad partes illas orientis nulla erat civitas. Taraen erant po- puli qui dicuntur Su-Moal (5), hoc est Moal aquarum ; su enim idem est quod aqua. Isti vivunt piscibus et venatione, nullos grèges, nulla armenta habentes. Versus aquilonem similiter nulla est civitas, sed popultis nutriens pecora (6) , qui dicuntur Rerkis. Sunt etiam ibi Orengai, qui ligant ossa limata sub pedibus suis, et impellunt se super nivem congelatam, et super glaciem cum tanta velocitate nt capiant aves et bestias. Et plures alii pauperes ponuli sunt ad latus aquilonis quousque possunt se extendere pre frigore, ei contingan- tur ad occidentem cum terra Pascaver(7), que est major Hungaria , de qua dixi vobis superius. Terminus anguli aquilonaris ignoratur pre magnis frigoribus. Sunt enim ibi perpétue pruine nivium (tS). Quesivi de monstris, sive de monstruosis hominibus, de quibus nar- rât Ysodorus et Solinus. Ipsi dicebant miclii quod nunquam vide- runt (9) talia, de quo multum miramur si verum sit. Omnespredicte nationes quantumcunque sint pauperes de aliquo oportet eos ser- vire. Fuit enim preceptum Chingis , quod nullus homo sit liber a servitute, donec sit ita senex quod nullo modo possit amplius labo- rare. Quadam vice sedebat (10) mecnm quidam sacerdos de Ca~ (0 Cataia, MS. B et sic iafra. Cathaia , MS. E. (2) Calhayara, MS. E. (3) Onera, MS. B. (4) Oriente, MSS. li et D (5) Sumoal, MS. B. (6) Peciora , MSS D et E. (7) Pascacier, MS. B. Paschaver , MS. F. (8) Pnie mulum, MS. E. (9) Viderant, MS E. (10) Dicebal aliter sedebat, MS. E, 4.. ( 328 ) thaia (i) indutus pan no rubeo option coloris, et quesivi ab eo nnde haberent talem colorem, et ipse narravit michi quod in orientalibus partibus Catbaie sont rupes excelse, in quibus babitant quedam créa- ture habentes per omnia formam bumanam , excepto quod genua non flectunt, sed ambulant nescio qualiter saltando , et non sunt longitudinis nisi unius cubiti, et vestitur totum corpusculum crini- bus, et habitant in cavernis inaccessibilibus, et vadunt venatores eorum portantes secum cervisiam (2) quam possunt facere magis inebriantem (3), et faciunt foveas in rupibus in modum ciforum, implentes eas cervisia illa. Cathaia (4) enim vinum non habet, sed modo incipiunt plantare vineas, sed potum faciunt de risio (5). Abs- condunt ergo se venatores, et exeunt predicta animalia de cavernis suis etgustant predictum potum, et clamant « Cbin, chin (6),» unde nomen acceperunt a clamore illo ; dicuntur enim Chinchin. Tune conveniunt in maxima multitudine, et bibunt predictam cervesiam, et inebriantur, et obdormiunt ibidem. Tune accedunt venatores, jigantes eis manus et pedes dormientibus. Deinde aperiunt eis ve- nam in collo, et extrabunt très vel quatuor guttas sanguinis, et per. miltunt eos abire liberos ; et ille sanguis, ut dixit michi, est precio- sissimus ad colorandum purpuras. Narrabant etiam pro vero, quod tamen non credo, quod ultra Cathaiam (7) est provincia; cujuscun- que etatis homo ingreditur eam, in tali etate persévérât in qua (8) ingreditur(g). Cataia est super occeanum. Et narravit michi magister (1) Calaia, MS. B. (2) Cervesiam , MSS. D et E. (3) Inebrielalem, MS. B. (4) Cataia, MS. B. (5) Riseo, MS. B. (6) Chinchin, MS. B. (7) Calaiam, MS. B. (8) Quali, MS. E. (9) lu quali ingredi, MS. B. ( 3.9 ) W. quod ipse vidit nuncios quorumdam hominum qui dicuntur Taule (1) et Manse, qui habitant in insuîis quorum mare eongelatur in hyeme, ita quod tune possunt Tartari currere ad eos, qui offe- rebant triginta (2) duo milia tumeniascot (3) annuatim dum modo dimitterent eos in pace. Tumen est nummus continens decem milia. Volgaris (4) moneta Cathaie (5) est carta (6) de wambasio ad lati- tudinemet longitudinem unius palme, super quam inprimunt lineas sicut est sigillum Mangu (7). Scribunt cum (8) punctorio (9) quo pingunt pictores, et faciunt in una figura plures literas comprehen- dentes unam dictionem. Thebec (10) scribunt sicut nos, et habent figuras valde similes nostris. Tangut scribunt a dextra in sinistram sicut Arabes, sed (1 i)multiplicant lineas ascendendosursum; Iugur, ut supradictum est , a sursum deorsum. Moneta Rutenorum com- nmnis sunt pellicule varium varii et grisii. Quando (12) venimus cum monacho, ipse cari tative monuit nos ut abstineremus a ( 1 3) carnibus, et quod famulus noster sumeret carnes cum famulis suis; nobis autem provideret de farina et oleo sive bu- tiro: quod (î/j) etfecimus, quamvis multum gravaret socium meum propter debilitatem suam, Unde cibus noster erat milium cum bu- (1) Caule, US. B. (2) Tringinta , MS. E. (3) Tumen jascoc, MS. B. (4) Vulgaris, MS. B. (5) Cataie, MSS. B et E. (6) Caila, MS. D. (7) Magu, US. B. (8) Enim, MS. B. (9) Pinctorio , MS. E. (10) Thebet, MS. B. (11) Et, MS. B. (u) Quura, MS. D. (i3) Nosa,i>M. B. {14) Que, MS. D. ( 33o ) tiro, vel pasta cocta in aqua cum butiro, vel lacté acro et panis azi- mus coctus in stercoribus bovura (i) vel equorum. Venit autem quinquagesima , que est carnis primum omnium orientalium, et major domina Cotata(a) cum societate sua jejunavit illa ebdomada, et veniebat qualibet die ad oratorium nostrum , et dabat cibaria sacerdotibus et aliis cristianis, quorum magna multitudo confluebat illuc per illam primam ebdomadam ad audiendum officium; et ipsa dédit michi et socio meo utrique tunicam et braccas de samico C3) grisio (4), forratas de stupa secte (5), quia socius meus conquestus fuerat multum de ponderositate pellium ; que recepi propter con- solationem socii mei, excusans me tamen quod taies vestes non pcrtarem. Dedi quod ad mespectabat interpreti meo. Tune videntes janitores curie quod tanta multitudo cotidie influebat ad ecclesiam que erat infra metas curie, custodes curie miserunt unum ex suis ad monacbum, nunciantes eiquod ipsi nolebant quod tanta multi- tudo conveniret illuc infra metas curie (6) . Tune monacbus aspere respondens quod ipse vellet scire utrum hoc mandarent de voluri- tate Mangn (7) , addidit etiam quasdam minas quasi accusaturus eos apud Mangu Tune ipsi prevenientes eum, accusaverunl eum apud Magu (8) quod nimis loqueretur et quod congregaret nimis magnam muliitudinem ad colloqtiia sua. Deinde dominica in qua- drigesima vocali ad curiam, et monacho satis turpiter inquisito si haberet cutellum (9), in tantum quod ipse (10) deposuit sotulares (1) Boum, 3/SS. B ei E. (2) Cotota, SIS. B. (3) Sacculo, BTS. B. Sanico, MS. E. (4) Griseo, MS. B. (5) Stuppa sele, MS. B. (6) Desunt verlm 21 prectdcntia, in MSS. D cl £ (7) De Magu Chara, MS. B. (8) Desunt verba Tune i. p. e. a. e. a. M. in MS. D. (9) CultelliiRi , US. B. (10) Ipse eliaui, MS. B. ( 33. ) suos, ingressi sumus coram ipso Chan, qui babens (i j scapulam arie- linam in manu sua combustam, inspiciebat eam; et quasi legens in ea, inccpit reprehendere monacbum, querens, cuin esset hoino qui deberet orareDeum, quare tantum loqueretur cum hominibus. Ego autem stabam rétro discooperto capite, et dixit ei Chan (2) : « Quare non discooperis caput tuum, quum (3) venis coram me, sicut facit ille Francus? » et fecit me vocari propius. Tune monachus multum confusus elevavit pilleum suum , contra consuetudiiiem Grecorum et Hermenorum; et cum ipse Chan multa aspere dixisset ei , exivi- raus. Et tune monachus tradidit michi crucem portandam usque ad oratorium , quia ipse pre confusione non volebat eam portare. Post paucos dies reconciliatus est ipsi Chan, promittens (4) quod iret ad papam, et quod adduceret ad obedienciam suam omnes nationes occidentis ; unde ipse reversus ad oratorium post illud colloquium ab ipso Chan, incepit a me inquirere de papa, si crederem quod vellet eum videre, si veniret ad eum ex parte Mangu , et si vellet minis- trare ei equos usque ad Sanctum Jacobum. Quesivit etiam de vobis si crederem quod velletis mittere filium vestrum ad Mangu. Tune monui eum ut ipse caveret ne promitteret ipsi Mangu mendacia , quia fieret novissimus error pejor priore, nec Deus indiget menda- ciis nostris ut pro ipso loquamur dolum. In illis diebus orta est quedam questio inter monachiun et quendam sacerdotem Jonas nomine, hominem bene (5) literatum , cujus pater fuerat (6) archi- diaconus, et habebant eum alii sacerdotes pro magistro archidia- cono. Monachus enim dicebat quod homo fuit factus ante paradi- sum, et quod hoc diceret Evangelium. Tune vocatus fui arbiter illius (i) Chara cl kabeus, SIS. B. (3) Chain , SIS. B et sic inferius. (3) (Juando, SIS. E. (4) Permillens, SIS. II. (3) Dcfst lioc ferinm in US. B (6) El al, !\IS. E, ( 33a ) questionis. Ego autem nesciens quod contendissent super hoc, res- pondi quod paradisus factus fuit tertia feria, quando et alie arbo- res; homo vero sexta feria. Tune monachus incepit dicere: « Nonne Diabolus prima die attulit terram ex quatuor partibus mundi, et plasmavit(i) facto luto (2) corpus humanum , et Deus inspiravit animum (3) ? » Tune audiens istam heresirn Manchei (4), et quod eam ita publiée et iinpudenter recitaret, increpavi eum dure, dicens ut poneret digitum super os siïum, quia nesciebat Scripturas, et cave- ret ne diceret unde haberet culpam. Et ipse (5) incepit me deridere, quia nesciebam ydyoma (6). Discessi ergo ab eo, vadensad domum nostram. Postea contingit quod ipse et sacerdotes processionaliter iverunt ad curiam, me non vocato, quia monachus non loquebatur michi propter predictam increpationem, nec volebat me ducere se- cura sicut consueverat. Quando ergo venerunt coram Mangu, me non viso inter illos, quesivit diligenter ubi essem, et quare non venissem cum eis. Sacerdotes autem timentes, excusaverunt se. Re- versi autem narraverunt michi verba ipsius Mangu, et murmura - bant de monacho. Post hoc monachus reconciliatus est michi , et ego ei, rogans eum ut juvaret me ydiomate (7) suo, et ego juvarem eum Sacra Scriptura. Frater enim qui adjuvatur a fratre, quasi civi- tas firma. Post primam ebdomadam jejunii cessavit domina venire ad orato- rium et dare cibaria et cervesiam quam solebamus habere. Non permiltebat monachus atferri, dicens quod poneretur in confectione (1) Psalmavit, MS. L. (2) Lucto , 3lSSt D et E (3) Animam, MS. 11. (4) Manichei, MS. u. (5) Dtwst vox ista in MS. 11. (ti) "ïiloema, MS. D. Tdœma , Mi 1. - , \ leomate, MSS. D et £. ( 333 ) ejus pinguedo arietina. Oleum etiam (1) non dabat nisi rare (2). Itaque (3) nichil habebamus nisi panem subcinericeum (4) et pas tam coctam in aqua, ut sorberemus brodium, quia non habebamus aquara nisi de nivibus resolutis (5) vel de glacie, que pessima erat. Tune incepit multum affligi socius meus. Tune ostendi necessitatem nostram ipsi Davit (6), magistro filii (7) majoris ipsius Cham (8), et ipse retulit verbum ad ipsum Chan , et ipse precepit nobis dan vinum et farinam et oleum. Pisces nullo modo comedunt Nestorini in quadragesima, nec Hermeni. Tune datus fuit nobis unus uter de vino. Monachus dicebat se non comedere nisi die dominico, et tune mittebat ipsa domina cibum de pasta cocta, cum aceto ad sorben- dum. Ipseautemhabebatjuxtase, sub altare, cistam cuni amigdali (9) et cum una passa et prunis siccis et multisaliis fructibus, que tota die comedebat quando (10) erat solus. Nos semel comedebamus de die, et hoc in maxima afflictione : ex quo enim sciverunt quod Mangu Chan dederat nobis vinum, impudentissime sicut canes in- gerebant se super nos, et Nestorini sacerdotes qui tota die inebria- bantur in curia, et ipsi Moal , et famuli monachi. Ipse etiam mona- chus, quum (11) aliquis veniebat ad eum cui volebatdare ad biben- ilum, mittebat ad nos pro vino. Itaque (ia) istucl vinum majorem (1) El et , MS. B. (j) Raro, MS. B. (3) Ita quod , MS. £. (4) Subcioericium , MS. B. (5) Resoluclis, MSS. D et E. (6) David, MSS. B et E. (7) Filio.MS. B. (8) Chan, MS. E. (9) Amigdalis, MSS. B et E. (10) Quandocumque , MSS. B et E. (11) Quando, MS. E. (u) lia quod, MS. E. 4a (334) nobis fecit afflictionem quam consolationem, quia negare non po- teramus sine scandalo. Si daremus, nobis defficiebat ; nec audeba- mus, illo evacuato, amplius petere a curia. Circa mediam quadragesimam , venit filius magistri Willielmi afferens pulchram crucem argenteam, fabricatam more gallicano, babens ymaginem Cristi argenteam affixam desuper. Quam (i) vi- dentes , monachi et sacerdotes amoverunt eam , et illam debebat presentare ex parte magistri sui ipsi Bulgai, qui est major scriptor curie ; quod ego audiens multum scandalizabar. Denunciavit etiam idem juvenis ipsi Mangu Cban quod opus quod preceperat 6eri esset (a) completum, quod opus vobis describo. Ipse Mangu babet apud Caracarum magnam curiam juxta muros ville, clausam muro latentio (3) sicut clauduntur prioratus monacborum apud nos. Ibi est unum magnum palatium, in quo tenet potationem suam bis in anno, semel circa Pascha quum (4) transit illac , et semel in estate quando revertitur. Et hoc ultima est major, quia tune conveniunt ad curiam suam omnes nubiles qui longe sunt itinere duorum raen- sium alicubi; et tune largitur eis vestes et munera, et ostendit ma- gnam gloriam suam. Sunt ibi multe domus longe sicut (5) grangie, in quibus reconduntur cibaria sua et thesauri sui. In introitu illius (6) magni palatii, quia turpe erat ibi inferre utres cum lacté et aliis po- tibus , fecit ei magister Willielmus parisiensis unam magnam arbo- rem argenteam (7), ad cujus radiées sunt quatuor leones argentei, habentes unum (8) cannale, et vomentes omnes lac album jumenti. (1) Quera, US. E. (j) Esse, MS. E. (3) Latericio, US. B. (4) Quando , US. E. (5) Sint , 31S. D. (6) Derst illius in SJS. E. ' 7) Argenlea, JUS. E. (i) Utrum, MSS. D et E. ( 335 ) Et ducuntur intro arborera quatuor casnalia(i) usquead summita- tera arboris, quorum summitates repansa sunt deorsum (2) , et simi- liter quolibet eorum serpens unus deauratus, quorum caude (3) involvunt truncum arboris. Et unum ex illis canalibus (4) fundit vinum, aliud caracosmos , hoc est lac jumenti defecatum , aliud boal(5),hoc est potum de melle, aliud cervesiam de risio (6), que dicitur terracina(7); et cuilibet potui est preparatum suum vas ar- genteum ad pedem (8) arboris ad recipiendum inter illa quatuor cannalia. In summofecit angelum (9) tenentem tubam,et subter (10) arborem fecit criptam(i 1) unam(ia) in qua (i3) homo potest ab- scondi. Et ascendit cannale per médium cordis ipsius arboris usque ad angelum. Primo fecerat sufflatoria, sed non dabant satis de vento. Extra palatium est caverna(i4) in qua reconducti sunt potus, et stant ibi ministri parati ad fundendum quando audiunt angelum tubicinantem. Et sunt rami in arbore argentei et folia et pira. Cum ergo indigetur potu magister pincernarum (i5), clamât ad angelum ut tuba canat. Tune audiens ille qui est absconditus in cripta (16), insufflât cannale vadens in angelum valide, et angélus ponit tuba m (1) Cannalia, MS. S. Casualia, US E. (2) Deorsim , MS. E. (3) Eamdem, MSS. D et E. (4) Cannalibus, MSS. B et E. (5) Bal, MS. B. (6) Cervisiam de riseo , MS. B. (7) Teracina, MSS. B et E. (8) Pendem, MSS. D et E. (9) Angulura , MS. E. (io) Subtils, MSS. B et E. (11) Scriptam, MSS. D et B. (12) Suam, MS. B. (13) Quo, MSS. D etE. (H) Caméra, MSS. B et E. (i5) Pincernarium, MSS. D et E. (16) Scripta, MSS. D et E. 43. ( 336 ) ad os, et canit tuba valde alte. Tune audientes ministri qui sunt in caverna(i), fundunt unusquisque potum suum proprio(a) cannali . et cannalia fundunt (3) desursum et deorsum in vasa ad boeprepa- rata, et tune pincerne hauriunt et portant per palatium viris et mu- lieribus. Et est palatium sicut ecclesia, habens in mediam navem, et duo latera post duos ordines columpnarum, et très portas ad men- diera; et ante mediam portam intra stat arbor, et ipse Chan sedet in capite aquilonari in excelso loco, ita quod potest videri ab omnibus ; et sunt duo gradus ascendentes ad eura : per unum (4) ascendit por- tans ei cifum, et per alium descendit. Illud spatium quod est in medio inter arborem et ipsos (5) gradus per quos ascenditur ad ipsum, est vacuum ; ibi enim stat ministrans cifum , et etiam nuntii qui afferunt exenia(6) ; et ipse sedet ibi sursum quasi unus deus. Ad dextrum latus, boc est ad occidentale , sunt viri , ad sinistrum mulieres. Palatium enim protensum est ab aquilone. Ad meridiem, juxta columpnas ad dextrum latus, sunt exedre elevate in modum solarii, in quibus sedent filius ejus et fratres. In sinistra parte fit si- militer, ubi sedent uxores ejus et filie. Una sola mulier sedet ibi sursum juxta eum, non tamen ita alte sicut ipse (7). Cum ergo au- disset quod opus esset (8) completum, mandavit magistro ut collo- caret illud in loco suo et bene aptaret, et ipse circa dominicam in Passione precessit (9) cum parvis domibus, relinquens magnas do- rmis post se. Et monachus et nos secuti sumus eum, et misit nobis (1) Caméra, If S. B. (2) Pro primo, JUS. E. (3) Deest vox hœc in US. B. (4) TJnam , JUS. D. (5) Ipos , JUS. E. (fi) Exennia , MS. B. (7) Iste, MSS. D et E. (3) Esse , US. E. (g) Precepit, (aliler precessit| , MS. £. (337 ) alium utrem vini. Et transiit inter montana, in quibus erat magnus ventus et magnum frigus, et cecidit magna nix. Unde ipse misit circa mediara noctem ad monachum et ad nos, rogans ut oraremus(i) Deum quatinus illud frigus et ventum illud temperaret, quia peri- clitabantur omnia animalia que erant in comitatu, maxime quia tune fêta (2) erant et pariebant. Tune monachus misit ei incensum, man- ilans illi ut illum poneret super carbones (3), offerens Deo. Quod utrum fecerit nescio, sed tempestas quievit que jam duraverat duo- bus diebus, et jam instabat tercia dies. In Ramis palmarum fuimus prope Caracaron (4). Benedicimus summo diluculo ramos, in quibus adbuc nichil apparebat germinis. Et circa nonam ingressi sumus civitatem illam, elevata cruce cum vexillo, transeuntes per médium vicum Sarracenorum, ubi est forum et nundine (5), usque ad ecclesiam. Et Nestorini occurrerunt pro- cessionaliter nobis. Ingressi autem ecclesiam invenimus eos ad ce- lebrandum missam paratos ; qua celebrata , ipsi umnes communi- caverunt et quesiverunt a me utrum vellem communicare. Ego respondi quod biberam semel et non débet recipi sacramentum nisi a jejunio. Missa dicta, jam erat hora vespertina (6) , duxit [nos] ma- gister Willielmus cum magno gaudio ad hospitium suum, cenaturos secum ; qui habet (7) uxorem filiam Lecoringi oriundam (8) in Hungaria, scientem bene gallicum et comanicum (9). Invenimus etiam (10) quendam alium , Basilium nomine, filium Anglici, qui (1) Oraremus pro, MSS. D et E. (2) Fête , IIS. D. (3) Carcones, MS. E. (4) Caracaruui, MS. B. (5) Nundiem, MS. D. Meridiejn, MS. E. (6) Vespertioo , MS. D. (7) Deest voz habet in MS. D. (8) Lotoringi omideri vel ouuderi , MS. L. Legoriuj;i , MS. E. (9) Sic MS. B. Quod commauicuD), MSS. at'ti. (io) Etiam ibi , MS. B. ( 338 ) natus erat in Hungaria, et scit predicta ydeomata. Facta cena cuni magno gaudio, deduxeruntnos ad (i) tugurium nostrum, quod nobis collocaverant ipsi Tartari in quadam area prope ecclesiarn, cum oratorio ipsius monachi. In crastino ingressus est ipse Chan pala- tium suum, et monachus et ego et sacerdotes ivimus ad eum. Socium meum non permiserunt ire, quia calcaverat limen. Ego multum de- liberabam de me quid deberem facere, vel ire vel non ire; et timens scandalum si discederem ab aliis cristianis, et quia (2) ipsi Chan pla- cebat, et timens nebonum impediretur quod sperabam me posse optinere , eligebam magis ire , quamvis viderem facta (3) eorum plena sortilegiis (4) et ydolatria. Nec aliud ibi faciebam nisi orare pro tota ecclesia alta voce, et etiam pro ipso Chan, ut Deus dirigeret eum in viam salutis eterne. Sumus ergo ingressi curiam illam que erat satis bene disposita; et in estate ducuntur rivi ubiqnc, quibus irrigatur. Vost hoc intravimus palatium plénum viris et mulieribus, et stetimus coram Chan , habentes predictam arborem ad dorsum , que occupabat cum vasis magnam partem palatii. Sacerdotes attu- lerant panulos duos (5) benedictos, et fructus in scutella, que pre- sentaverunt ei, dicta benedictione. Et pincerna tulit ei sedenti sur- sum in valde excelso loco et elevato; et ipse statim uutim de panibus incepit coraedere, et alium misit filio suo et fratri cuidam suo (6) minori, qui fuit nutritus (7) a quodam Nestorino (8), et scit Evange- lium; qui etiam misit pro Biblia (9) mea, ut videret eam. Post sacet- (1) Deest ad in MS. £. (2) Quod, i/SS. Del E. (3) Secta, MSS, B et D. (4) Sorlalegiis, MS. D. (5) Duos pannulos, MS. B. (6) Sui , MS. D. (7) Utritus , MS. D. (8) Nesterino, MSS. D et E. (9) Biblea , MSS. D et B. ( 339) dotes, dixit monacbus orationem (i) suam , et ego post monacbum. Tune promisit quod in crastino veniret ad ecclesiam , que est satis magna et pulchra , et celatura (2) desuper tota tecta panno serico intexto auro. In crastino ivit viam suam, mandans sacerdotibus ex- cusando se quod non audebat venire ad ecclesiam, quia intellexerat quod illuc deferentur mortui. Nos autem cura monacho remansimus Caracarum, et alii sacerdotes de curia, ut ibi celebrarent Pascha. Appropinquabat autem dies Cène et ipsum Pascba, et non habebam vestimenta nostra, et considerabam modum conficiendi Nestorino- rum, et angustiabar multura quid facerem, vel reciperem sacramen- tum ab eis, vel celebrarem in vestibus eorum et calice et super altare eorum, vel quod penitus abstinerem a sacramento. Tune affuit magna multitudo crislianorum hungarorum , alanorum, ruteno- rum, georgîanorum, bermenorum, qui omnes non viderant sami- mentum ex quo fuerant capti, quia ipsi Nestorini nolebant eos ad- mitteread ecclesiam suam, nisi rebaptizarentur(3) abeis, proutdice- bant. Tarneu nobis nullam mentionem fecerunt super boc : immo confitebantur (4) quod Ecclesia Romana esset capud omnium eccle- siarum, et quod ipsi deberent(5) recipere patriarcham a papa, si vie essent aperte. Et nobis libère offerebant sacramentum suura, et faciebant me stare in bostio chori ut viderem modum conficiendi eorum, et in vigilia Pasche juxta fontem ut viderem modum (6) bap- tizandi. Ipsi dicunt se habere de illo unguento quo unxit Maria Ma- dalena pedes Domini , et semper infundunt (7) de oleo. Tamen (1) Occationem, !HSS. D et E. (a) Celatur , MS. D. (3) Baptizarentur, Il S. E. (4) Cunfitebalur , DIS. D. (5) Debebaut , MSS. D et E. (6) Desunt veiba conficiendi e. e. i. t. P. ]. f. u. v. nioduoi, in MSS. D et E. (7) Fundunt, MS. E. ( 34o ) cum illo(i) quantum amovent, et pistant inde panem suum. Omnes enim illi orientales ponunt pinguedinem in pane suo, loco fermenti, vel butirum, vel seputn de cauda arietina , vel oleum. Dicunt etiam se habere de farina qua factus fuit panis quem Dominus consecra- vit, et semper cum illa refundunt quantum amovent; et habent ca- meram juxta corum sutum (2), et (3) furnum ubi facient (4) panem quem debent consecrare cum magna reverentia. Conûciunt ergo cum predicto oleo unum panem latum(5) ad modum palme, quem (6) frangunt primo in .xij. partes secundum numerum Apostolorum, et pos- tea illas partes dividunt secundum multitudinempopuli, et dat sacer- dos unicuique corpus Cristi in manu sua, et tune ipse homo assumit de palma cum reverentia, et tergit (7) palmam suam ad summitatem capitïs sui. Instabant predicti cristiani et ipse monacbus , rogantes pro Deo ut celebraremus. Tune feci eos confiteri per interpréterai prout potui, enumerans .x. precepta et .vij. peccata mortalia et alia de quibus debei (8) bomo conteri et confiteri omnes publiée. Ex- cusabant se de furto , dicentes quod sine furto non possent (9) vivere, quia domini eorum non provident eis neque vestes neque victum. Tune ego considerans quod abstulissent et (10) res et perso- nas sine justa causa, dixi eis quod de rébus dominorumsuorum lice- bat (u) eis sumere neccessaria , et paratus eram boc dicere in facie (I) S'c .1/5. B. Deest illo, in aliis MSS. (î) Silum , MSS. alii. (3) Ut, MS. E. (4) Faciunt , MSS. S et E. (5) Laïus, MSS. alii. (6) Quem debent consecrare , MS. E. (7) Tangit, MSS. D et E. (8) Deest débet in MS. D. (9) Possem, MS. D. (10) Deest et in MSS. D et E. (I I) Utebat , MSS. D et E. ( 34 1 ) ipsiusManguchan(i). Quidam etiamexeis erant homines bellatores, qui excusabant se quod oporteret eos ire ad bellum , alioquin in- terficerentur. Firmiter inbibui eis](2) quod super cristianos non irent, nec eos lederent ; citius permitterent occidi, quia sic martiros fièrent ; et dixi si quis vellet me super hac doctrina accusare apud ipsum Mangu chan (3), para tus eram hoc ipso audiente predicare. Âderant enim ipsi Nestorini de curia cura ista docerem, de quibus suspicabar ne forte detraherent nobis. Et tune magister Willelmus fecit nobis fieri ferrum ad faciendum hostias , et habebat quedam vestimenta que fecerat sibi. Novit (4) enim parum de literis, et gerit se ut clericus. Fecit fieri modo gallicano ymaginem béate (5) Virgi- nia sculptam, et in fenestris claudentibus eam sculpsit ystoriam Evange lu valde pul^r,™ . nt quamdam pixidem argenteam ad recon- dendum corpus Cristi , et reliquias in quibusdam loculis fabrefac- tis (6) in lateribus pixidis. Fecerat etiam quoddam oratorium super currum , valde pulchre depictum ystoriis sacris. Accepi ergo vesti- menta ejus, et benedixi ea, et fecimus hostias more nostro valde pulchras, et assignaverunt michi Nestorini baptisteium (7) suum in quo erat altare. Et patriarcha eorum mittit eis de Baldach con'um quadranguliim sicut altare portatile, confectum crismate, qiioutun- tur loco lapidis consecrati (8). Celebravi ergo in die Cène in calice eorum argenteo et patena, que vasa erant valde magna; et similiter in die Pasche. Et communicavimus populum cum benedictione Dei, (1) Magu cham, MS. D. (a) Ei, MSS. DetE. (3) Magu cham, MS. B. (4) Movit, MSS. D et E. (5) Marie, MS. B. {6) Fabricalis, MSS. D et E. (7) Baptirium, MSS. D et E. (S) Cousecrari, MS. E. 43 ( 34* ) sicut spero. Ipsi autembaptizaverunt in vigilia Pascbe plusquam (i) sexaginta personas valde ordinate , et fuit magnum gaudium (2) communiter apud omnes cristianos. Tune contigit magistrum Willelmum graviter inBrmari; et eum esset (3) in convalescentia, monachus visitans eum (4) dédit ei bibere de reubarba, ita quod fere interfecit eum. Tune cum visitans eum (5) invenissem eum ita gravatum, quesivi quid comedisset seu bibisset. Et ipse dixit miebi qualiter monacbus dedisset ei potionem predic- tam, et ipse bibisset duas scutellas plenas, credens quod esset aqua sancta. Tune accessi ad monacbum, et disi ei : « Aut vadas ut apos- tolus faciendo vere miracula per virtutem orationis (6) et Spiritus Sancti, aut facias ut pbisicus secundum artem medicam (7). Tu das hominibus non preparatis bibere fortem potionom (0) medicine, quasi esset qulddam cocriflcacum (9), pro quo incurres pessimum scandalum si perveniat ad notitiam bominum. » Ex tune incepit ti- mere etcavere sibi a me. Contigit etiam( 10) tunctemporis infirman illum sacerdotem qui erat quasi arebidiaconus aliorum , et amici ejus miserunt pro quodam divinatore sarraceno, qui dixit eis : 0 Qui- dam bomo macilentus non manducans, nec (1 1) bibens, neque dor- miens in lecto, iratus est ei. Si posset optinere benedictionem ejus, posset convalescere. » Tune intellexerunt de monacbo, et circa me- diam noctem venerunt uxor sacerdotis et soror et filius ad mona- (1) Pusquam, MS. E. (a) Gladium, MSS. D et E. (3) Essent, US. E. (4) Ei, MS. D. (5) Deest eum in MS. D. (6 ) Ordinis, US. D. (7) Medicine, MS. B. Medicum afii, ut puta'ntti, pro mvSx nu. (S) Potationem , MS. B. (9) Sanctificatus, MS. B. (10) Autem, MS. B. (il) Neque, MS. B. (343) chum, rogantes ut ( i _) veniret et benediceret ei. Excitaverunt etiarn nos ut rogaremus monachum. Tune nobis rogantibus , dixit ipse : « Dinrittatis eum, quia ipse, cum aliis tribus qui similiter ibunt malas vias, inierat (2) consilium eundi ad curiam et procurandi apud Man. gueban (3) quod expelleremur ego et vos de partibus istis. » Orta enim (4) fuerat quedam(5) contentio iuter eos, quia Manguet uxores ejus miserunt in vigilia Pascbe quatuor iascot (6) et pannos sericos ipsi monacho et sacerdotibus ad distribuendum inter se, et ipse mo- nachus retinuerat sibi (7) unum iascot pro parte sua, et de reliquis tribus unum fuit falsum, quia cupreum : unde videbatur sacerdo- tibus quod inonachus nimis magnam portionem retinuerat sibi; nnde potuit esse quod ipsi aliqua verba babuerant inter se , que fuerant relaia ipo; mnnacho. Die facta, ivi ad dictum (8) sacertlotem habentem gravissimum dolorem latciia ot opuontem banguinem, unde cogitavi quod apostema esset. Tune monui eum ut recogno- sceret (9) papam patrem esse omnium ebristianorum, quod statim fecit, faciens votuni quod si Deus daret ei sanitatem quod visitaret pedes pape, et quod procuraret bona ride quod papa mitteret suam benedictionem ipsi Manguchan (10). Monui etiam eum ut restituent si quid habuisset ex alieno. Dixit quod niebil. Dixi etiam ei de sa- cramento extrême unctionis. Ipse respondit: «Nos non habemus in consuetudinem, nec sacerdotes nostri sciunt facere; rogo quatinus (1) Deest ut in MSS. D et p.. (2) Iuieranl, US. H. (3) Magu cham, MS. D. (4) Tamen, MSS. D et E. (5) Z>f<.'*£ quedam in MS. B. (6) Iascoc , MS. B. (7) Deest sibi in MS. D. (8) Deest vox ista in MS. B. (9) Cognosceret, MS. E. (10) Magu rham, MS. B. 43. ( 344 ) faciatis michi secundum quod nostis faciendum. » Monui etiam eum de confessione, quam ipsi non fréquentant. Locutus fuit breviter in aure cujusdam sacerdotis de sociis suis. Post hoc incepit melius ha- bere, et rogavit me ut irem pro monacbo. Ivi. Monacbus in primo noluit venire, tamen quando (i) audivit quod melius haberet, ivit cum cruce sua; et ego ivi portans in pixide magistri Willielmi cor- pus Crisli, quod reservaveram in die Pasche ad preces magistri Wil- lielmi. Tune monacbus incepit (2) eum calcare pedibus suis , et ille amplexabatur pedes ejus humillime. Tune dixi ei : « Mos est Ecclesie Romane quod infirmi participiun^3) corpus Cristi, tanquam viaticum et munimen contra omnes insidias inimici. Ecce corpus Cristi quod conservavi (4) in die Pasche. Tu debes confiteri et petere. » Tune ait cum fide magna : « Ego peto toto corde. » Quod owtn discooperuis- sem, ipse maguo affc^ui dixit : « Ego credo quod iste sit Creator et Salvator meus, qui dédit michi vitam, et restituet eam michi post mortem in resurreclione generali. » Et sic percepit corpus Cristi de manu mea confectum, more Ecclesie Romane. Tuncmonachus re- mansit cum eo, et dédit ei , me absente, nescio quas potiones. In crastino incepit laborare ad mortem. Tune ego accipiens oleum eorum, quod ipsi dicebant sanctum,unxi eum (5) secundum formam Ecclesie, prout rogaverat me. Oleum nostrum non habebam, quia omnia retinuerant sacerdotes Sarcaht (6). Et feum diceremus com- mendationem, et vellem interesse exitui ejus, monacbus misit ad me dicens ut discederem , quia si interessem non possem (7) ingredi (1) Quum, tis. D. (2) Cepil, MS. B. (3) Percipiunt, MS. 11. Participaot, US. F.. (4) Consccravi, MS. H. (5) Dest.nl hœduœ voecs in MSS. lî et D. (6) Sarlach, MS. B. Sarcalh, MS. E. (7) Possubi, MS. D. ( 345 ) doraura Mangu chan (i) usque ad annum. Quod cum indicassem arnicis ejus, ipsi dixerunt quod verum esset (2) , et rogabant me ut discederem ne impedirer a bono quod possem promovere. Ipso mortuo, monacbus dixit micbi : « Ne (3) curetis, » dixit ; « ego pre- cibus meis interfeci eum. Iste solus erat literatus, et adversabalur nobis. Alii nichil sciunt. De cetero ipsi omnes et ipse Mangu chan (4) venient ad pedes nostros.» Tune narravit michi supradictum respon- sum divinatoris , quod ego non credens inquisivi a sacerdotibus amicis defuncti si verum esset. Qui dixerunt quod sic; secl utrum fuisset preinstructus , vel non , hoc nesciebant. Postea deprehendi quod ipse monachus vocavit predictum divinatorem in capella sua et uxorem suam, et faciebat cribrari pulverem et sibi divinare. Ha- bebat etiam qucmdam rntenum diaconum secum, qui ei divinabat. Quod postquam cognovissem, horrui (5) atultiiiam ejus , et dixi ei : « Frater, homo plenus Spiritu Sancto, qui omnia docet, non débet (G) querere responsa sive consilium a divinatoribus; et omnia talia pro- hibita sunt, et excommunicati sunt qui talia sectantur(7). » Tune cepit se excusare, quod non erat verum quod talia quereret. Ego aulem non valebam discedere ab eo, quia ibi collocatus eram de mandato ipsius Chan (8) , nec poteram me transferre sine mandato speciali ipsius. De civitate Caracaron noveritis quod, excluso palatio ipsius Chan, non est ita bona sicut burgus Sancti Dyonisii, et monasterium Sancti Dyonisii in decuplo valet plus illo palatio. Ibi sunt duo vici : unus (1) Magu cham, MS. B. (î) Erat, MS. B. (3) Ht , MS. E. (4) Magu cham, MS. B hic et infia. (5) Orrui , MSS. D et E. (6) Deheret, MS. B. (7) Sequuntur, MS. B. IS) Chani, MS. B hic et nferiusi ( 346) Sarracenorum in quo sunt nundine, et multi mercatores confluuni ibi propter curiam, que semper est prope illam, et propter multitu- dinem nunciorum; alius est vicus Cafharanorum(i), qui omnes sunt artifices. Extra istos vicos sunt magna palatia, que sunt scriptorum curie. Sunt ibi duodecim ydolatrie diversarum nationum , due ma- hummerie(2) in quibus clamatur lex (3) Machometi, una ecclesia cristianorum in extremitate ville. Villa clausa est muro luteo, et ha- bet .iiijot. portas. Ad orientalem (4) venditur milium et aliud gra- ii um, quod tamen raro infertur; ad occidentalem venduntur arietes et câpre; ad meridionalem venduntur boveset bige; ad aquilonarem venduntur equi. Ànte Ascensionem secuti curiam pervenimus illuc dominica ante Ascensionem. In crastino fuimus vocati * Bulgci, qui est major scriptor et justiciarius, monachus et tota familia sua et nos et (5) omnes nuncii et extranei qui frequentabant domum monachi , et fuimus sigillatim vocati coram Bulgai, primo monachus, et post ipsum nos ; et ceperunt diligenter inquirere unde essemus, ad quid venissemus , quid esset servitium nostrum. Et hec inquisitio fiebat quia nunciatum erat ipsi Manguchan quod egressi erant (6) qua- dringenti Hacsasini ad interficiendum ipsum (7) , in diversis habi- tibus. Circa tempora illa recidivavit supradicta domina, et misit pro raonacho, et ipse nolens ire respondit: «Ipsa revocavit circa se ydolatras, curent eam si possint. Ego amplius non vadam. » In vigilia Ascensionis Domini, fuimus in omnibus domibus ipsius Manguchan; et vidi quando debebat bibere, qualiter projecebant (1) Cataianorum , US. B. (2) Machummcrie , DIS. D. (3) Rex , «S, E. (4) Oiientale, MSS. D et E. (5) Deest et in MSS. D et E. ffi Sun! , MS. B. (7) Eum, MS. B. (347) cosmos ydolis suis de filtro. Tune dixi ipsi monacho: «Que commit- uicatio Cristi ad Belial (1)? Que pars crueis nostre cum istis ydolis? » Insuper ipse Manguchan habet octo fratres : très uterinos, et quin- que de pâtre. Unum ex uterinis misit in terrain Hasasinorum (a) , qui dicuntur Mulibet(3) abeis, etpreeepitquod omnesinterficiantur. Alius venit versus Persidem, ac (4) jam ingressus est eam, ingressu- rus, ut creditur, terram Turkie , et inde missurus exercitus contra Baldac (5) et contra Vastaciura. Unum ex aliis misit in Cathaiam (6), contra quosdam (7) qui nondum (8) obediunt. Minorem (9) fratrern uterinum,nomine Arabuccha, retinuit juxta se , qui tenet curiam matris ipsorum, que fuit cristiana, cujus servus est magister WiU lelmus. Quidam enim ex fratribus ipsius ex parte patris cepit eu m in Hungavia, in quadam civitate que dicitur Belegrave, in qua erat episcopus normanus de Belevile ( 1 o) piope Bothomagum, cum nepote quodam episcopi, quem vidiibiapudCaratharum(i i).Ille dédit ma- gistrum Willelmum matri ipsius Mangu , quia ipsa multum institit proeohabendo; qua mortua(i2), magister Willelmus devolutus est adipsum Arabuccha (i3), cum omnibus aliis pertinentibus ad curiam matris, et ab illo pervenitad notitiam ipsius (1 4) Manguchan, qui post (1) Benal, MS. E. (2) Haxasinorum, JUS. B. (3) Mulihet , JUS. B. Dicitur, HSS. D et £. (4) Et, 31SS. B et E. (5) Baldach, MS. B. (6) Calaiain , DIS. B. (7) Verba contra quosdam non habent 2ISS. D et E. (8) Nundum, MSS. D et E. (9) Minore, JUS. E. (:o) Beleude, JUS. B. (11) Caracaron, MS. B. Caracarum , MS. E. {12) Quo mortuo, MS. B. (r3) Arabuchara, MS. B. (14) Deest vox ipsius in MSS. D et E. ( 348 ) completionem predicti operis dédit ipsi magistro. c. iascot (i), hoc est raille marchas. In vigilia ergo Ascensionis , dixit Manguchan quod vellet ire ad curiara matris sue, et visitare eam, quia erat jam prope. Monachus autem dixit quod vellet ire cum eo, et dare benedictionem suam aûime matris ejus. Placuit ipsi Chan. In sero, die Ascensionis, aggra- vata est valde predicta domina, et capitaneus ipsorum divinatorum niisitadmonachum mandato (2) quod non pulsaretur tabula. In cras- tino, cum tota curia recederet, remansit curia predicte domine. Cum autem venissemus ad locum deponendi curiam, preceptum est monacho ut discederet longius a curia quam solebat, quod et fecit. Tune ipse Arabuccha (3) occurrit fratri suo ipsi Chan. Monachus autem et nos videntes eum transiturum juxta nos, occurrimus ei cum cruce. Ipse autem recognoscens nos, quia alias fuerat ad ora- torium nostrum, extendens manum fecit nobis crucem tanquam episcopus. Tune monachus, ascendens equum, secutus est eum, fe- rens secum fructus. Ipse autem descenderat ante curiam fratris sue (4), expectans eum donec veniret a venatione. Tune monachus descendit ibidem, offerens ei fructus suos (5), quos ipse recepit; et sedebant juxta eum duo majores de curia ipsius Chan, Sarraceni. Ipse autem Arabuccha (G), sciens contentionem que est inter Cris- tianos et Sanacenos, quesivit a monacho si cognosceret dictos Sar- racenos. At ille (7) respondil: «Cognosco, quia canes sunt: quare habes eos juxta te? » At (8) illi : « Quare , » inquiunt , « dicis nobis ( 1) Iascoc , MS. B. (1) Mandendo, MS. B. (3) Arabucba, MS. B. (4) Dcest vox esta in MS. D. (5) Suo, MS.E. (6) Arrabucha, MS. B. Arabucra. }IS. L. (7) Ipse, MS. B. (8) kil,MS. B. ( 349 ) injuriam (i), cumnullam dicamus tibi?» Quibus monachus(2): « Ve mm, » inquit (3), « dico, et vos et Macometus vester estis viles canes.» Tune inceperunt respondere blasphemias contra Cristum , et Ara- buccha(4) prohibnit eos dicens: « Nolite dicere, quia nos scimus quod Messias est Deus. » In illa hora surrexit tantus ventus subito per totam contractant) (5), quod videbantur currere demones per illam; et post pauca venerunt rumores quod illa (6) domina esset (q) mortua. In crastino ipse Chan reversus est versus curiam suam per aliam viam per quam veniunt(8): hoc est enim sortilegium eorum, quod nunquam revertuntur per eam (9) viam per quam veninnt. Propterea(io)cumhicsederit curia, post recessum ejus nullus audet transire, neque eques (î 1 ) neque (12) pedes, per locum in quo sederaf , quamdiu apparcant vestigia ignis qui factus fuerat ibidem. Illa die junxerunt se quidam Sarraceni monacho in via, provocantes èurh , disputantes cum eo ; et cum se nesciret deffendere rationibus , et ipsi subsannarent eura , voluit ()3) eos flagello quod tenebat in manu castigare; et tantum fecit quod verba illa predicta(i4) relata fuerunt ad curiam , et preceptum est nobis quod descenderemus cum aliis nunciis , et non ante curiam ubi consuebamus. (1) Injuria, MSS. B et D. (2) Desunt lise duo Ter/ta in MSS. D et £. (3) Inquam, DIS. B. 14) Arrabucha, MS. B. Arabtieba , m. r (5) Slratara, US. B. (6) Ipsa , MS. B. (7) Est , MSS. D et E. (S) Has très -voces non luiliet :\]S. B. (9) Eandem, MS. B. (10) Prelerea, MS. £. (11) Equos , MS. B. (12) Nec, MS. D. (13) Sic MS. B. A/ii vero et loluit. (i4) Illa et predicta, MSS. D et E. ( 35o ) Ego autem semper sperabam quod rex Hermenie veniret. Etiam quidam venerat circa Pascha de Bolat, ubi sunt illi Theutonici pro quibus illuc pro magna parte ivi , qui dixerat michi quod sacerdos ille tbeutonicus debebat venire ad curiam. Et ideo nullam move- bam questionem apud ipsum Mangu de mora nostra vel recessu , et a principio non dederat nobis licentiam standi ibi nisi duobus men- sibus, et jam transierant quatuor menses, iramo quinque. Ista enim agebantur circa exitum maii, et steteramus ibi per totum januarium, febriiarium , martium aprilem et maium. Ego autem nullos audiens rumores de rege vel dicto sacerdote , et timens ne oporteret nos redire in byeme, cujus asperitatem experti fueramus, feci queri a Manguchan quid vellet facere de nobis, quia libenter in perpetuum staremus ibi si ei placeret ; si autem oportebat (i) nos redire , levius erat nobis redire in estate quam in hyeme. Ipse statim (2) misit ad me, precipiens quod me non elongarem, quia in crastino vellet loqui mecum. Ego autem dixi quod si vellet loqui mecum, mitteret pro filio magistri Willelmi, quia meus turgemanus non erat sufficiens. Ille autem qui loquebatur mecum erat Sarracenus, et fuerat nuntius apud Vastacium. Et consuluerat Vastacio, excecatus muneribus, ut mitteret ad Mangucban nuncios, et intérim transiret tempus; quia Vastacius credebat quod statim deberent ingredi terram suam. Et ipse misit, et postquam cognovit eos, parum curavit (3) de eis , nec ipse fecit pacem cum eis, nec adhuc ingressi sunt terram suam. Nec potuerunt (4), dummodo audeat se deffendere. Nec nnquam (5) ali- quarn terram ceperunt vi, nisi dolo ; et quia bomines faciunt pace.ni cum eis, sub (6) illa pace destruunt eos. Tune incepit ille multum (1) Oporleret, MS. B. (1) Stalum, MS. E. (i) Curant, US. D. (4) Poterunl.AM. D. (ô) Quod im:i l'uni , V v B . (6) El sub, MSS. B et E. ( 35i ) querere de papa et de (i) rege Francorum, et de viis eundi ad eos. Monachus autem audiens hoc, monuit me occulte ne responderem ei , quia ipse vellet procurare quod mitteretur nuncius : unde tacui , nolens ei respondere. Et ipse dixit michi nescio (2) quod verbum in- jurie, pro quo voluerunt sacerdotes nestorini eum accusare, et fuis- set (3) vel interfectus vel verberatus usque ad fèces; sed ego nolui. In crastino, dominica scilicet ante Penthecostem, duxerunt me ad curiam ; et venerunt majores scriptores curie ad me, unus Moal, qui servit ipsi Chan de cifo suo, et alii Sarraceni , inquirentes ex parte Chan ad quid venissem. Tune narravi eis supradicta verba, qualitei veneram ad Sarchac (4), et de Sarcath (5) ad Baatu, et qualiter Baatu miserat meilluc; unde dixi ad ipsum: «Nullum habeo verbum di- cere ex parte alicujus hominis (ipse enim (6) débet scire quid Baatu scripsit (7) ei) nisi dicerem verba Dei, si vellet ca audire. » Huie verbo adheserunt, querentes que verba Dei vellem ei (8) dicere , credentes quod vellem ei aliquid (9) prosperum prophetare , sicut multi alii (10) faciunt. Quibus respondi: «Si vultis quod dicam ci verba Dei, faciatis michi habere interpretem. » Qui dixerunt: «Mi- simuspro eo; tune dicatis per istum prout potestis: bene intellige- mus vos. » Et multum coartaverunt me ut dicerem. Tune dixi : « Cui plus committitur, plus ab eo requiretur. Item aliud, cui plus ( 1 ) Deest vox de in A1SS. D et E. (a) Deest nescio in A1SS. D et£. (3) Fuissent , MS. E. (4) Sartalh , MS. B. Sarcath , MS. E. (5) Sartach , AÏS. B. Sarcath , .V*. F. (6) Deest enim in MSS. D et E. (7) Scripscrit , MS. B. (8) Uh,AISS. DetE. (9) Aliquod , AÏS. D. (10) Deest vox isla in MS. B. 44- (35a ) donatum est, plus débet diligere. Ex hiis verbis (i)Dei dico ips. Mangu quia Deus dédit ei multam potestatem, et divitias quas habet non dederunt ei ydola Tuinorum , sed Deus omnipotens , qui t'ecit celum et terram, in manu cujus sunt omnia régna, et transfert ea de natione in nationem propter peccata bominum. Unde si diligat eura, bene erit ei; sin autem, noverit ipse quod Deus requirit (2) omnia ab eo usquc ad novissimum quadrantem. » Tune dixit unus ex eis Sarracenis : « Estne aliquis homo qui non diligit Deum?» ltes- pondi: «Deus dicit : Si quis diligit me, mandata mea servabit; et qui non diligit me, mandata mea non servat. Ergo qui non servat man- data Dei non diligit Deum. » Tune ille: « Fuistis vos in celo, ut scia- ris mandata Dei? » — « Non, » dixi; « sed ipse de celo dédit ea sanctis hominibus, et ad ultimum ipse de celo descendit docens nos, et ha- bemus ea in scriptis, et videmus per opéra hominura quando ipsi ea privant (3), vel non. » Atille : « Vultis ergo dicere quod Manguchau non custodiat preceptum (4) Dei. » Cui ego : « Turgemannus veniet. ut dicitis, et ego coram Mangucban, si placuerit ei (5), recitabo mandata Dei, et ipse de se judicet utrum ea observât vel non.» Tune recesserunt, et dixerunt ei quod ego dixissem ipsum esse ydolatram, sive Tuinum, et quod non servaret mandata Dei. In crastino, misa ad me scriptores suos, dicentes: « Dominus noster mittit nos ad vos. dicens vos estis bic Cristiani, Sarraceni et Tuini. Et unusquisque vestrum dicit quod lex sua sit melior , et sue littere , hoc est libn , veriores. Unde ipse vellet quod omnes conveniretis in unum, et baberetis collationem, et scriberet(6) unusquisque dicta sua, ita quod ipse posset cognoscere veritatem.» Tune dixi: « Benedictus Deus, i Vrrbis acris , MS. B. (2) Rtquiret , MS. £. (3) Au pro servant ? (4) Precepla , «5. li. (5) Desunthte très VOceS in MSS. Del £. ' (G) Scribtt, MS. D. ( 353 ) qui hoc misit in cor ipsius Chan ! Sed scriptura nostra dixit, servum Dei non decet litigare, sed mansuetmn esse ad onines : unde paratus sum sine lite et (i) contentione reddere rationem de fide et spe Cristianorum omni poscenti.» Illi scripserunt verbura, et retuleruut ei. Tune fuit indictum Nestorinis ut ipsi providerent sibi , et scriberent paquevellentdicere;etSarracenissimiIiteretipsisTuiniseodemmodo. In crastino misit iterum scriptores, dicentes : «Manguchan vellet scire qua de causa venistis ad partes istas. » Quibus ego : « Hoc débet ipse scire perliterasBaatu. «Tune illi: «Litere Baatu perdite(2)sunt,etipse tradidit oblivioni id (3) quod scripsit ei Baatu: unde vellet scire a vobis. » Tune securior factus, dixi eis : « Officium nostre religionis est predicare Evangelium omnibus hominibus. Unde quando audivi famam de gente Moal, habui desiderium veniendi ad eos; et duiii essem in hoc desiderio, audivimus de Sarcath (4) quod esset cristia- nus. Tune direxi iter raeum ad eum. Et dominus rex Francorum misit ei literas continentes bona verba, et inter alia verba testaba- tur (5) ei de nobis quales homincs sumus , rogans ut permitteret nos morari inter homines Moal. Tune ipse misit nos ad Baatu, et Baatu misit nos ad Manguchan : unde rogavimus eum et adhuc rogamus ut permittat nos morari.» Ipsi omnia (6) scripserunt et retulerunt ei in crastino. Iterum misit ad me dicentes: « Ipse Chan bene co- gnoscitquod non habetisaliquem nuncium ad eum, sed venistis orai. pro eo, sicut justi alii sacerdotes; sed ipse querit si unqtiam de ves- tris nunciis fuerunt ad nos, vel de nostris ad vos. » Tune narravi eis omnia de David et de fratre Andréa, et illi, omnia redigentes in scriptis, retulerunt ei. Tune iterum misit ad me, dicentes: «Dominus (i) Sine, MS.E. (a) Prodile, MSS. D elJS. (3) Ad, MSS.DetE. (4) Sartalh, US. D. (5) Tiactabatur, MSS. D et E. (6) Autein , MS. B. ( 354) Ghan dicit.-« Vos diu stetistis hic; ipse vult quod (i) revertamini ad terrara vestram, et querit utrum (2) velletis ducere nuncium ejus vobiscum. » Quibus respondi : « Nuncios suos non auderem ducere extra terram suam, quia est terra guerre inter nos et vos, et mare et montes ; et ego sum pauper monachus : unde non auderem eos assumere in ducatu meo. » Et ipsi, omnia scribentes, reversi sunt. Venit vigilia Pentecostes. Nestorini scripserunt (3) cronica a crea- tione mundi usque ad Passionem Cristi; et pertranseuntes Passionem, tetigerunt de Ascensione et resurrectione raortuorum et adventu ad judicium, in quibus aliqua fuerunt reprehensibilia, que docui eos. Nos autem similiter (4) scripsimus simbolum misse, « Credo in unum Deum. » Tune quesivi ab eis qualiter vellent procedere. Dixerunt quod primo vellent disputare cum Sarracenis. Ostendi quod hoc non esset bonum, quia Sarraceni conveniunt nobiscum in hoc quod dicunt unum Deum : « Unde habetis adjutores contra Tuinos. » Etacquieverunt. Tune quesivi abeis siscirent qualiter ydo- iatria ortum habuit in mundo , et illi ignorabant. Tune narravi eis , et illi dixerunt : « Ista narrabitis eis , et tune dimittetis nos loqui , quia difficile est loqui (5) cum interprète.» Quibus dixi : « Experia- mioi qualiter vos habebitis contra eos. Ego assumam partem Tuino- rum, et vos sustinete partem Cristianorum. Ego sum de illa secta, ponatur ita;quia dicunt quod Deus non est, probate quod Deus sit.» Est enim quedam secta ibi que dicil (6) quod (7) quelibet anima et quelibet virtus in qualibet re est Deus illius rei, et quod non sit (0 VifW.p. {*) si, ms. D. (3) Scripsciant, MS. E. C4) Sic , MS. I). Alii simplicilcr. (5) Desunt liœc quatuor icr/in in MS. A. ;G) Dicuat, MS. B. (7) Quia, MSS. D et E. ( 355 ) aliter Deus. Tune Nestorini nesciverunt (i) probare aliquid, nisi solum (2) narrare quod Scriptura narrât. Dixi: «Ipsi non credunt Scripturis; sed vos narretis unum, et ipsi narrabunt aliud.» Tune consului eis quod permitterent me primo convenire cum eis(3), quia, si ego confunderer, adhuc remaueret eis locus loquendi : si ipsi confunderentur, ego postea non haberem auditum. Acquieverunt. Fuimus ergo congregati in vigilia Pentecostes ad oratorium 110s- trum, et Mangucban misit très scriptores qui essent arbitri , unum Gristianum, et unum Sarracenum, et unum Tuinum (4) ; et préconi- sai uni est: «Hoc estpreceptum Mangu (5), ut (6) nullus audeat di- cere quod preceptum Dei sit aliud. Ipse precipit quod nullus audeat dicere (7) verba contentiosa, vel injuriosa alteri , nec faciat aliquis tumultum quo (8) impediatur istud negotium, super penam capitis.» Tune siluerunt omnes. Et erat ibi populus magnus: vocavit enim (9) unaqueque (10) pars sapientiores sue gentis,et multi alii confluxe- rant. Tune Cristiani posuerunt nie in medio, dicentes Tuinis ut lo- querentur mecum. Tune illi, quorum erat ibi magnus conventus, inceperunt murmurare contra Manguchan , quia numquid aliquis Ghan hoc attemptaverat ut scrutaretur de secretis eorum. Tune op- posuerunt(i 1) michi unum qui venerat de Cataya, habentem inter- préterai suum. Et ego habebam filium magistri Willelmi, et ille primo (1) Non sciveruul, MS. B. Nesciunt, MS. D. (j) Ni solum , MS. E. (3) Convenere eos , MS. B. (4) Tuynum , MS. B. (5) Magu cliam , MS. B. (0) Et , MSS. D et E. (7) Ut nullus dicet, MS. B. (8) Ut, MS. B. (9) Deest enim in MS. D. (10) ITnamqtiamque, MS. E. (ii) Apposuerunt, MS. E. ( 356 ) ■lixit michi: « Amice, si fueris conclusus, queras sapienriorem te. » Ego tacui. Tune quesivit de quo vellem prius disputare, vel qualiter mundus factus fuisset, vel quid fiât de animabus post mortem. Cui lespondi: a Amice, istud non débet esse initium nostri(i)sermonis. ' A. Deo sunt omnia, et ipse est fons et capud omnium : unde primo lebemus loqui de Deo, de quo vos aliter sentitis quam nos, et Mangu vult cognoscere qui melius credat (2).» Tune judicaverunt arbitri quod hoc justum esset. Ab illis predictis questionibus volebat im 1- pere, quia illas habent pro fortioribus : sunt enim omnes istius he- resis Manicheorum , quod medietas rerum sit mala, et alia bona, et quod adminus sunt duo principia; et de animabus sentiunt (3) omm-s quod transeant de corpore in corpus. Etiam sapientior sacerdos inter Nestorinos quesivit a me de animabus brutorum, utrum ali- cabi possent fugere, quod non cogerentur ad laborem post mortem. Ad confirmationem etiam istius erroris, prout narravit michi ma- gister Willelmus, quidam puer fuit addutus de Cataya, qui secun- dum quantitatem corporis non erat trium annorum. Tamen erat capax omnis rationis, et ipse de se ipso dicebat quod fuerat ter in- corporatus; et sciebat literas et scribere. Dixi ergo predicto Tuino. « Nos fimiiter corde credimus et ore confitemur quod Deus est, et non est nisi unus Deus, et un us perfecla unitate. In quid credis? » Et ipsedixit: « Stulti dicunt quod non sit nisi unus Deus(4), sed sa- pientes dicunt quod plures sunt. Nonne in terra tua sunt magui domini, et hic est major dominus Manguchan? Itaest de hiis , quia in diversis regionibus sunt diversi. » Cui ego dixi : « Tu malum ponis exemplum sine similitudine de hominibus ad Deum; sic enim qui- (0 Koslrum, MS. D. [*) Credant , MS. S. (3) Senciuni , MS. E. (4) Deest vox Heus m MS. D. ( 357 ) libet potens in terra sua posset dici deus.» Et cum vellem dissol- vere similitudinem, preocupavit me, querens : « Qualis est deus tuus, dequo dicisquod non est nisiunus?» Respondi : «Noster deus, prêter quem non est alius, est ouinipotens, et ideo non indiget alU oujus auxilio. Imrao omnes indigemus auxilio ejus. Non sic est de hominibus. Nullus horao potest omnia, et ideo oportet esse plures dominos in terra, quia nullus potest omnia portare. Item ipse novit omnia, et ideo non indiget consiliario. Iramo omnissapientia ab ipso est. Item ipse est summe bonus, et (i) bonorum nostrorum non eget (a). Immo in ipso vivimus, movemus (3) et sumus. Talis est deus noster, et ideo non oportet alium (4)ponere. » — « Non, » inquiî. « est ita. Immo unus est altissimus in celo, eu jus generationem adhuc ignoramus, et.decem sunt sub illo, et sub illis est- unus inferior. In terris sunt infiniti. » Cum (5) et alias fabulas volebat texere, tune quesivi de illo altissimo, utriim crederet quod esset omnipotens, vel de aliquo deo. Et timens respondere , quesivit : « Si deus tuus talis <-st ut dicis, quare fecit dimidietatem (6) rerum malam? » « Falsum est, » dixi; «qui fecit (7) mal uni non est Deus. Et omnia quecumque sunt, bona sunt. » Ad istud verbum mirati sunt omnes Tuin>, et redigerunt in scripto illud tanquam falsum vel impossible. Tune uicepitquerere :« Unde ergo est malum? » — « Tu maie queris , » dixi. a Primo debes querere quid sit malum , quam queras unde sit. Sed revertere ad primam questionem , utrtim credas quod aliquis deus sit omnipotens, et postea respondebo tibi ad omnia que vol liens (1) Desunt ivccs bonus , et in MSS. D et E. (2) Indiget, MS. B. (3) Movemur, MS. E. (4) Aliud, MSS. D et E. (5) Tune, MS. D. (6) Medietatem, MS. li. (7) Facit, 1US. B. 7,5 ( 35S ) querere. » Et ipse sedit diu, nolens respondere, ita quod oportuit ut scriptores auditores ex parte Chan preciperent ei ut responderet. Tandem respoudit quod nullus deus esset omnipotens. Tune erupe- runt in magnum risum omnes Sarraceni. Facto silentio, dixi: «Ergo nullus deorum tuorum potest te salvare in omni periculo, quia po- test inveniri casus in quo non habet(i) potestatem. Preterea, nemo potest duobus dominis servire : quomodo potes (2) tôt diis servire in celo (3) et in terra? » Dixerunt ei auditores ut responderet, at ille obmutuit (4). Et cum vellem reddere rationes de unitate (5) divine essentie et trinitate in audientia omnium, dixerunt michi Nestorini de terra quod sufficeret, quia ipsi volebant loqui. Tune cessi eis , et cum vellent disputare cum Sarracenis, ipsi responderunt: «Nos con- cedimus quod lex vestra sit vera, et quod verum est quicquid est in Evangelio:unde nolumus in aliquo disputare vobiscum. » Et confessi sunt quod in omnibus (6) orationibus orant quod Deus det eis morte Cristianorum mori. Erat ibi quidam senex sacerdos de secta Iugu- rum (7), qui dicunt unum deum, tamen (8) faciunt ydola ; cum quo mulla loquti sunt (9), narrantes omnia usque ad adventum Antecristi ad mundum (10), et etiam(i 1) per similitudinesostendenteseiet Sar- racenis Trinitatem. Omnes audierunt absque ulla contradictione , nullus tamen dixit : a Credo; volo fieri Gristianus. » Hiis peractis, (0 Habeant, MS. B. (») Ergo, US. B. (3) Verba in celo non liaient MSS. B et E. (4) Obimluit, MS. D. (5) Veritale, MS. D. (6) Deest omnibus in MS. B. (7) Nigurum, MS. E. (8) Cum , MSS. D et E. (9) Locula , MSS. B et D. Deest sunt in MS. E. (10) Cristi ad judicium , MS. B. Anlicbrisli ad judlciura , SIS. E. (il) Deesteliam in MS. D. ( 35g) Nestorini pariter et Sarraceni cantaverunt alte (i), Tuinis tacentibus, et postea biberunt omnes copiose. In die Pentecostes , ipse (2) Mangucban vocavit me coram se, et illum Tuinum cum quo disputaveram ; et antequam ingrederer , dixit michi interpres, filius magistri Willelmi, quod oporterer nos redire ad partes nostras et quod non contradicerem , quia sic intel- lexerat pro certo. Cum venissem ante eum, oportuit me flectere ge- nua, et Tuinum juxta me cum interprète suo. Tune dixit michi : « Dicatis michi veritatem, utrum dixistis alia die quando misiscrip- tores meos ad vos, quod ego essem Tuinus. » Tune respondi: « Do- mine, hoc non dixi; sed dicam vobis verba que dixi, si placeat vu- bis. » Tune recitavi ea que dixeram, et illerespondit: «Bene cogitavi quod vos non dixistis, quia non erat verbum quod deberetis dicere ; sed interpres vester maie interpretatus fuit.» Et porrexit erga me baculum cui appodiabatur, dicens: «Nolite timere. » Et ego subridens dixi tacite : «Si timerem, non venissem hue. » Et ipse quesivit ab in- terprète quid dixissem , et ille recitavit ei. Deinde cepit michi confi- teri fidem suam : «Nos Moal,» inquit, « credimus quod non sit nisi unus deus , per quem vivimus et per quem morimur, et ad ipsum habemus rectum cor. » Tune dixi: « Hoc tribuet ipse, quia sine dono ejus(3) hoc non potest fieri. » Et ipse quesivit quid dixissem: inter- pres dixit ei; et postea addidit: « Sed sicut Deus dédit manui diver- sos digitos, ita dédit hominibus diversas vias. Vobis dédit Deus scripturas, et vos Cristiani non custoditis(4) eas. Vos non invenitis quod unus débet alium vituperare ; invenitis-ne? » — «Non (5), Do- mine,» dixi; «sed significavi vobis a principio quod no'lem litigare (1) Ante, MSS. D et E. (2) Et ipse , 3JSS. D tl E. (3) Quod sine doinoejus, MS. E. (4) Cuslodialis, MS. 11. (5) Pro non, MSS. Il et D hnbent inqui. ,5 ( 36o ) cum aliquo. » — «Non dico, » ait, «pro vobis. Similitcr non invenitis quodpro pecunia débet homo declinarea justifia.» — «Non, Domine,» dixi. «Et certe nec ego veni ad partes istas pro acquirenda pecunia, immo recusavi illam que dabatur michi. » Et erat scriptor presens, perbibens(i) testimonium quod recusaveram unum iascot(2) etpan- uos sericos. «Non dico, » dixit, « pro illo. Vobis ergo dédit Deus scripturas, et non custoditis eas; nobis autem dédit (3) divinatores, et nos facimus (4) quod ipsi dicunt nobis, et vivimus in pace. » Ipsc; bibit, ut credo, quater antequani perdiceret (5) ista. Et cum attente audirem utrum alia adhuc vellet contiteri de fide sua, incepit loqui de reditu meo, dicens : «Tu diu hic stetisti (6) ; ego volo quod tu revertaris. Tu dixisti quod non audes ducere nuncios meos tecum : velles-ne tu portareverba mea, vel literas meas? » Et ex tune non potui habere locum vel tempus ostendendi ei fideni catholicam. Homo enim non potest loqui coram eo nisi quantum velit (7), nisi esset nuncius; sed nuncius potest dicere quecunque vult, et semper querunt utrum velit adbuc alia dicere (8). Me autem non permisit amplius loqui, sed oportebat me audire ipstim , et respondere ad interrogata. Tune respondi ei quod faceret (g) me intelligere verba sua, et rtdigerentur in scriptis : ego libenter portarem ea pro posse meo. Tune quesivit si vellem aurum vel argentum vel vestes precio- sas. Dixi: « Nulla talia recipimus; sed expensas non habemus , et sine adjutorio vestro non possumus exire terrain vestram. »Tunc Ci) Preibens, MSS.B et D. (2) Iascoo , MS. H. (3) Dédit Deus, MS. M. (4) Faciuut, MS. D. (5) Perdideral illa , MS. D. Perdideret illa , US. E. (6) Fecisti , MS. E, (7) Vult, MS.D. (8) MS. E omlttit xerba quecunque v., et s, q. u. v. a. a. d. (9) Facere, MS. E. ( 36i ) ilixit: « Ego faciam tibi habere omnia neccessaria per terram nieam; vis (i)amplius?»Respondi:«Sufficit michi. »Tuncquesivit:«Quousque vis deduci? » Dixi: « Usque in terram régis Hermenie durât posse nos- trum ; si essem usque illuc , sufficeret michi. » Respondit : « Ego faciam te deduci usque illuc; deinde caveas (2) tibi. » Et addidit : « Duo sunt oculi in uno capite ; et quamvis sunt (3) duo, tamen unus est eoruru aspectus, et quo unus dirigit visum et abus. Tu ve- nisti de Baatu , et ideo oportet quod tu revertaris per eum. » Hoc dicto, petivi licentiam ab eo loquendi. « Dicas, » inquit. Tune dixi: «Domine, nos non sumus homines bellatores. Vellemus quod illi haberent dominium mundi qui illum justius gubtrnarent(4), secun- dum voluntatem Dei. Nostrum officium est docere homines vivere secundum voluntatem Dei. Ad hoc venimusad partes istas, et liben- ter remansissemus si placuisset vobis. Ex quo placet vobis quod revertamur, oportet ita fieri. Ego revertar, et portabo literas vestras pro posse meo , secundum quod preceperitis. Ego vellem petere a vestra magniBcentia ut cum portavero literas vestras, liceret michi secundum placitum (5) vestrum redire ad vos : precipue , quia vos habetis pauperes servos vestros apud Bolac (6), qui sunt lingue nos- tre, et ipsi indigent sacerdote qui doceat eos et filios eorum legem ipsorum, et libenter starem cum eis.» Tune respondit: «Sidomini tui remitterent te ad me. » Tune dixi : « Domine , ego nescio consi- linm dominorum meorurn ; sed ego habeo licentiam ab eis eundi quoeunque voluero, ubi esset necessarium predicare verbum Dei ; et michi videturquod bene esset neccessarium in partibus istis: unde, (0 Vis, USS. D elÉ. (1) Cavis , US. D. (3) Sunt , USS. B et D. (4) Gubeinaret, USS. D et E. (5) Bene placilum, US. B. (6) Ealac , JJS. B. ( 36a ) sive remittat nobis nuncios sive non, si placeret vobis ego redirem.» Tune ipse tacuit et sedit longo intervallo quasi cogitans, et inter- pres dixit nnchi ne amplius loquerer. Ego autem expectabam , solli- citus quid responderet. Tandem disit: « Tu habes facere viam lon- gam, confortere (i) te cibariis, ut possis fortis venire ad terrarn tuam. » Et fecit raichi dare ad bibendum. Tune exivi a facie ejus, postea non reversus. Si habuissera potestatem faciendi signa sicut Moyses, forte (2) humiliasset se. Divini (3) ergo , sicut ipse confessus est, sunt sacerdotes eonim ; et quicquid ipsi precipiunt tieri, absque dilatione completur. Quo- rum officium vobis describo , prout potui a magistro Willelmo addiscere et ab aliis qui verisimilia dicebant miclii. Ipsi sunt multi, et semper habent unum capitaneum, tanquam pontificem, qui sem- per collocat domum suam ante majorem domum ipsius Mangucban, prope quantum posset lapide jactari. Sub custodia ipsius sunt , ut supradixi, bige que portant ydola eorum. Alii sunt post curiam in locis sibiassignatis; et veniunt ad eos de diversis partibus mundi qui confidunt in arte illa. Istorum aliqui sciunt de astronomia , maxime ipse princeps , et predicant eis eclipsim (4) solis et lune; et quando Loc débet evenire omnis (5) populus préparât sibi cibaria , ita quod non oporteat eos egredi bostium domus sue. Et cum fit eclipsis, ipsi sonaut timpana et organa, et faciunt magnum strepitum et magnum clamorem. Peracto autem eclipsi, tune vacant potatio- nibus et comessationibus , et faciunt magnum gaudium. Ipsi pre- dicunt(6) dies festos vel infestos ad omnia negotia agenda : unde nunquam faciunt exercitum nec ineunt bellum sine dicto eorum ; (1) Conforte, 1USS. D et E. (a) Deest forte in MSS. D et E. (3) Dudimi, MSS. D et E. (4) Eclisim, MSS. D et D. (5) Veesl vox isla in MSS. D et E. (6) Dicunt, MSS. Det E. ( 363 ) et diu est quod reversi fuissent in Hungariam, sed non perraittunt divini. Ipsi trahiciunt (1) omnia que mittuntur ad curiam inter ignés (2), et habent inde debitam portionem. Ipsi etiam purgant omnem supellectilem defunctorum ducendo (3) inter ignés (4). Cum enim aliquis moritur, separantur omnia que spectant ad eum , nec permiscentur aliis de curia donec omnia lustrentur (5) per ignés (6). Ita vidi de curia ipsius domine que defuncta fuit dum eramus ibi. Unde boc fuit duplex causa quare oportuit fratrem Andream et so- cios ejus ire inter ignés (7): tum (8) quia portabant exennia, tum quia illa spectabant ad illum qui (9) jam defunctus fuerat, scilicet Ken Chan. A me nichil requisitum est de talibus , quia nichil portavi. Si aliquid animal vel aliquid (10) aliud cadet ad terram dum (1 1) transducunt ita inter ignés (12), hoc est ipsorum. Ipsi etiam nona die lunacionis maii congregant omnes albas equas gregis et consecrant eas. Oportet etiam illuc convenire sacerdotes cristianos cum turri- bulo suo. Tune prohiciunt(i3) novum cosmos super terram et fa- ciunt magnum festum in (i/j) illa die, quia tune reputant sebibere primo novum (i5) cosmos, sicut (16) alicubi fit apud nos de vino in (1) Transeunt, MS. B. (2) Iugues, MS. D. Ingnes, US. E. (3) Deest vox ducendo in MSS. D et E. (4) Iugues, MS. £>. Ingues, MS, E. (5) Instrentur , MS. E. (6) Iugues, MS. D. Ingues, StS. E. (7) In iugues, MS. D. In ingnes, SIS. E. (8) Tamen, MSS. D et E. (9) Quia, MSS. D et E. (»o) Desunt très tioces animal Tel aliquid in MS. D. Si aliquid aliud, MS. E. (ri) Ad terram dum tleestin MS. E, quihabetzx. (12) Iugues, MS. D. Ingues, MS. E. (13) Proiciunt, MS. B. (i4) Scilicet, MSS. D et E. (|5) Deest novum in MS. B. (16) Quia sicut, MSS. D et E. ( 3G4 ) festo Bartholomei vel Syxti, et de fructibus in festo Jacobi et Cris- tofori. Ipsi etiam vocantur cum aliquis puer natus est, ut predicant fatum ejus; et cum aliquis infirmatur vocantur, et (i ) dicunt carmina sua, et judicant (2) utrum sit naturalis infirmitas vel ex sortilegio: unde illa mulier Methensis (3), de qua supradixi, narravit michi mi- rabile quid. Quadam vice presentate fuerunt valde preciose pelles, que de- |>osite fuerant ad curiam domine sue, que erat cristiana, sicut su- pradixi; et divini traduxerunt eas inter ignés (4), et sumpserunt ex illis plus quam délièrent. Et quedam femina, sub cujus custodia erat thésaurus ipsius domine, accusavit eos apud dominam suam super hoc: unde domina ipsa repreliendit eos. Contigit post hoc quod ipsa domina incepit (5) infirmari et pati quasdam passiones subilaneas per diversa membra corporis sui. Vocati fuerunt divini, et ipsi sedentes a longe precipiebant une ex puellis ut poneret manum super locum doloris, et arriperet si quid inveniret. Tune illa surgens faciebat ita, et inveniebat in manu sua peciam (6) filtrij vel alicujus rei alterius. Tune precipiebant ut poneret super terram ; quo deposito, incipiebat serpere quasi aliquod animal vivum. Tune ponebatur (7) in aqua , et convertebatur quasi in sanguisugam, et dicebant : « Domina , ali- qua sortilegia ita vos lesit sortilegiis suis. » Et accusaverunt illam que accusaverat eos de pellibus. Que ducta extra (8) castra ad agros , .vij. diebus fuit bacidata et aliis pénis afflicta, ut confiteretnr. Et intérim ipsa domina mortua fuit. Quod (9) illa audiens dixit (0 ci, ms. b. (2) Dicant, MS. B. Indicant, &{S. E. (3) Metlensis, MS. B. (4) Iujues, MS. D. Ingues, MS. E. (5) Ccpil , MSS. D et E. (6) Deest peciam in MS. E. (7) Ponebant, MS, B. (8) Ex, MS. D. (9) Quia, 1HS. E. ( 365 ) cis(i): «Scio quod domina mea mortua est; interficite me , ut va- dam post illarn (2), quia nunquam feci ei malum. » Et cum nichil confiteretur, Mangu precepit ut permitteretur ea vivere; et tune ipsi divinatores accusaverunt nutricem ûlie ipsius domine, de qua supradixi, que erat cristiana , et maritus ejus honorabilior inter omnes sacerdotes nestorinos. Que ducta fuit ad supplicium (3) cum quadam ancilla sua, ut confiteretur; et ancilla confessa est quod miserat eam domina sua loqui cum quodam equo, ut quereret ab eo responsa. Ipsa etiam mulier confessa est quedam que (4) fecerat ut diligerelur a domino et ut faceret ei bene, sed nichil fecerat quod posset ei nocere. Inquisita fuit etiam utrum maritus ejus con- scius (5) fuisset. Ipsa excusavit eum, quia combussisset caractères et literas quas ipsa fecerat. Tune interfecta fuit; et ipse Mangu misit maritum illius, ipsum sacerdotem, ad episcopum (6) suum judican- dum, qui erat in Cat.iia, quamvis non fuisset inventus culpabilis. Intérim contigit quod prima uxor ipsius Manguclian peperit filium ; et vocati divinatores ad fatandum (7) de puero, omnes prophetiza- verunt prospéra, dicentes quod diu viveret et magnus futurus esset dominus. Post paucos contigit dies quod ille puer mortuus est (8). Tune mater furiosa vocavit divinos, dicens : «Vos dixistis quod filius meus viveret, et ecce mortuus est.» Tune illi(ç)): « Domina , ecce videmus sortilegam illam, nutricem Chirine (10), que alia die (I) llla, MSS. D cl E. (i) Eam, MS. D. (3) Sufficia, MS. 11. (i) Onod quedam fecerat, MSS. P tt E. (5) Conclus, MS. E. (6) Opum, Mf. B. (-) Faciendum, MS. E. (8) Desimt e,l /// MS. D et puer in MS. F.. (II) Désuni voces 'l'une iili m MSS. L tt E. (10) Tuirine, MS. E. 46 ( 366 ) fuit interfecta. Ipsa interfecit filium vestrum, et ecce videmus quod asportat(i) eura. » Remanserant autera unus filius et una filia illius miilieris ailulti in herbergia, et ipsa domina furibunda raisit pro eis, et fecit interfici juvenem a viro et puellam a femina in ultionem filii sui, qucm dixerant divini interfectum (2) a matre ipsorum. Post boc sompniavit ipse Cban de illis pueris, et quesivit inane quid fac- tum esset de predictis pueris. Servientes ejus timuerunt indicare (3), et ipse magis (4) sollicitus quesivit ubi essent, quia apparuerant ei per(5) visionem in nocte. Tune dixerunt ei; et ille statim mittens ad uxorem suam, quesivit ab ea unde haberet quod mulier faceret judicium mortis ignorante viro suo ; et fecit eara includi .vij. die- bus, precipiens ut non daretur ei cibus. Viruin vero qui interfecerat juvenem fecit decapitari, et capud ejus suspendi ad collum mulieris que interfecerat juvenculam , et (6) fecit fustigari eam ardentibus tilionibus per castra et postea iiiterfeci. Uxorem etiam interfecisset nisi propter liberos quos babet ex ea ; et exivit curiam suam, nec est reversa donec post lunationem unam. Ipsi etiam perturbant aéra carminibus suis; et quum (7) est tan- tum frigus naturaliter quod non possunt apponere aliquid reme- diuin, tune explorant aliquos in castris quos accusant quod (8) per eos venit frigus, et illi interficiuntur absque ullu cunctatione. Parum antequam recederem (g) illinc (10), erat quedam ex concubinis (1) Portât, MS. E. {%) Ante factura, MSS. D et E; (3) Iudicare, MS. E. (4) Majus, MS. D. (5) Ei magis per , MSS. D et E. (6) Deest et in MSS. D et E. (7) Quaudo, MS. E. (8) Deest quod M MSS. D et E. (9) Ante recédèrent , MS. D. Rtcedixeut, tauium, MS. E. (10) l\\ic,MS. D. (367) infirma, et languerat diu; et (i) ipsi dixerunt carmina super quam- dam sclavam (2) ejus teutonicam, que obdormivit tribus diebus. Que cum reversa esset ad se , quesiverunt ab ea quid vidisset ; et viderat multas personas, de quibus omnibus judicaverunt (3) quod cito essent moriture (4) ; et quia non viderat ibi dominam suam , judicaverunt (5) quod de illa infirmitate non moreretur. Puellam vidi dolentem adhuc valde capud ex illa dormitione (6). Aliqui etiam ex eis invocant demones, et convocant (7) illos qui volunt habere responsa a demone de nocte ad domum suam, et carnem coetam ponunt in medio domus ; et ille Chan qui invocat incipit dicere carmina sua, et babens timpanum percutit illud fortiter ad terram. Tandem incipit furere(8), et incipit se ligari. Tune venit démon in tenebris, et dat ei (g) comedere carnes, et dat responsa. Quadam vice, ut dixit niiebi (10) magister Willelmus, abscondit se quidam Hungaruscum eis; et démon existens super domum clamabat quod non posset ingredi, quia Cristianus quidam erat cum eis. Hoc au- diens, ille fugit cum festinatione, quia incipiebant eum scrutari. Hoc et multa alia faciunt, que longum esset narrare. A festo Penthecostes inceperunt facere literas quas debebat vobis miltere. Intérim reversus estCaracarum (1 1), et tenuit magnam sol- lempnitatem suam recte in octavis Penthecostes, et voluit quod omnes nuncii intéressent ultima die. Misit etiam pro nobis; sed ive- (r) Deest et in MSS. D. et E. (2) Solanain, MSS. D et E. (3) Imliraverunt, US, E. , (4) Moriliue, HIS. E. (5) Indicaverunt, JUS. E. (6) Dormilalione, MS. E. (7) Querant, MSS. D et E. (8) Finire, MSS. D et E. (H) Fis, DIS. D. {10) Dent l'or isla in MSS. D et E. (11) Ad Caracarum, MS. E. 46. ( 368 ) ram ad ecclesiam baptizare trespueros cujusdam pauperis Teutonici, quem invenimus ibi. Magister Willelmus fuit in illo festo (i) priii- ceps super pincernas, quia ipse fecerat arborem fundentem potum; et omnes pauperes et divites psallebant et saltabant et' plaudebant manibus coram ipso Cban. Tune incepit eis predicare, dicens : « Ego elongavi a me fratres raeos, et misi in periculum ad extraneas na- tiones. Nunc apparebit quid vos facturi estis, quando voluero vos mittere ut augmentetur res publica nostra. » Qualibet die, in illis quatuor diebus, mutabant vestes, quas dabant(a) eis omnes unius coloris unoquaque die a calceamentis (3) usque ad tyaram. Tune temporis vidi ibi nuncium calipbe de Baldach, qui faciebat se af- ferri super iecticam inter duas mulas ad curiam , de quo quidam dicebant quod fecerat pacem cum eis, ita quod debebant eis dare in exercitu .x. milia equitum(4)- Alii dicebant quod Mangu dixerat quod non facerent (5) pacem nisi destituèrent omnes munitiones suas , et nuncius respondit: «Quando vos auferetis omnes un- gulas (6) equorum vestrorum, nos destruemus omnes munitiones nostras. » Vidi etiam nuncios cujusdam soldani de India, qui aduxe- rat .viij. leopardos et decem leporarios (7) doctos sedere super posteriora equi , sicut leopardi sedent. Quando quesivi de India quorsum esset ab illo loco, ipsi ostendebant (8) miebi versus occi- dentem. Et il li nuncii reversi sunt mecum fere per très septimanas semper in occidentem. Vidi etiam ibi nuncios soldani Turkie , qui attulerunt ei preciosa munera; et ipse respondit, ut audivi, quod (9) (1) Deest vox festo in 3/SS. D et E. (s) Mutabat-dabat, US. B. (3) Cakaineotis, 1USS. D et E. (4) .X. équités, US. B. (5) Faceret, US. D. (6) Vigiliasj MS. D. (7) Leprarios DIS. B. l'erbn leopardos et decem Jaunt in 11SS. D ri E. (S) Occidebant , JISS. D et E. (9) Quia , JKSSK D et E. ( 3G9) non indigebat auro vel argento, sed hominibus : unde volebat quod provideretur ei de exercitu. In festo sancti Johannis tenuit magnam potionem, et ego feci numerare centum et quinque bigas honnstas lacté jumentino, et nonaginta equos; et in festo apostolorum Pétri et Pauli similiter. Tandem completis literis, quas mittit vobis, voca- verunt nie et interpretati sunt eas. Quarum tenorem scripsi, prout j)otui eas comprebendere per interprétera, qui talis est : « Preceptum eterni (1) Dei est (2), in celo non est nisi unus Deus eternus, super terram non sit [nisi] unus doininus Chingis chan. Filii Dei,Demugin, Cingei(3),»idest(4),sonitusferri(5). Ipsi vocantChin- gis sonitum ferri, quia faber fuit; et in superbiam elati (6), dicunt eum modo filium Dei. « Hoc est verbum quod vobis dictum est. Quicunque sumus Moal, quicunque Naiman, quicunque Merkit (7), quicunque Musteleman, ubicunque(8) possunt aures audire, quo- cunque potest equus ambulare , ibi faciatis audiri vel intelligi ; ex quo audierint preceptum meum et intellexerint, et voluerunt cre- dere, et noluerunt facere exercitum contra nos, audietis, et videbitis quod erunt babentes oculos non videntes ; et cum voluerit (9) aliquid tenere , erunt sine manibus ; et cum voluerint (10) ambulare, erunt sine pedibus : hoc est preceptum eternum Dei. Per virtutem eler- nam(n) Dei, per magnum mundum Moallorum, preceptum Man- (1) Etenim, 3ISS. B et D. (2) Et, as. E. (3) Temiugu , Tingiri , MS. B. (4) Désuni voces id est in MS. E. (5) Bœ (jualnor noces désuni in DIS. B. (6) Elevati, MS. B. (7) Melkit, MS. B. (S) Dbique, MS. D. (y) Voluerunt , MSS. D et E. (10) VoluerUDt, MS. E. (il) Eterni, MSS. B et E. (37o) guchan sit(i) domino Francorum régi Ludovico et omnibus aliis dominis et sacerdotibus et magno seculo Francorum, ut intelligant verba nostra. Et preccptum Dei eterni factum (2) Chingis chan, nec a Cbingis chan nec ab aliis post ipsum pervenit hoc preceptum ad vos. Vir quidam nomine David venit ad vos tanquam nuncius Moal- lorum, sed mendax erat; et misistis cum illo nuncios vestros ad Kenchan. Postquam Kenchan (3) mortuus fuit, nuncii vestri perve- nerunt ad curiam ejus(4). Camus (5) uxor ejus misit vobis pannos vasit (G) et literas. Scireautem res bellicas et negotia pacis, magnum seculum quietare et bona facere videre illa mulier (7) nequam , vilior quam canis, quomodo scire potuisset? (Ipse Mangu dixit michi proprio ore quod Charnus fuit pessima sortilega, et quod per (8)sor- tilegia sua destruxerat totam parentelam suam (9) ). Illos duos mo- nachos, qui a vobis venerunt ad Sarchat ( 1 o), misit ipse Sarchat ( 1 1 ) ad Baatu; Baatu vero, quia Mangu chan est major super spéculum (rs) Moallorum, misit eos ad nos. Nunc autem ut magnus mundus et sa- cerdotes et monachi sint (i3) omnes in pace et gaudeant in bonis suis (14), ut preceptum Deiaudiretur apud vos, voluimus (ii) cum (1) Fit, tus. n. (s) A Ch. c. Lnbenl MSS. D et E. (3) Kenkam, MS. B. Kenkan, MS. E. (4) Deesl ejus in MSS. D et E. (5) Charmis, MS. B. (6) Nasic, MS. B. (7) Ista mulier, MS. B. (8) Deesl et quoj per in US. £. (9) Désuni verba I|>mj M. d. m. p o. q. C. f. p. t. et q. p. s. s. d. t. p. s. in US. S. (10) Sartack, MS. B. (1 1) Pro nmil ipse Sarchat, MS, B lialet lantum a S..rcaih. (12) Speeutum, MSS. H et D. ([3) Sunl, MS. E. (14) Deesl in bonis suis in 3ISS. D et E. (i5) Eos voluraus, MSS. D et E. ( 37' ) predictis sacerdotibus vestris nuncios Moal destinere. Ipsi vero responderunt quod inter nos et vos esset terra guerre, et multi mali homines, et vie difficiles : unde timebant quod non possent nuncios nostros saivos perducere usque ad vos ; sed si nos traderemus eis literas nostras preceptum nostrum continentes , régi Ludovico ipsi eas deportarent. Hac de causa non misimùs nuncios nostros cum ipsis(i); misimus vero(2) vobis preceptum eterni Dei scriptum (3), per dictos vestros sacerdotes: preceptum Dei eterni est quod fecimus vos intelligere. Et cum vos audieritis et credideritis , si vultis nobis obedire, mittatis nuncios vestros ad nos: et sic certificabimurutrum volueritis babere nobiscum pacem vel bellum. Cum per virtuteni eterni (4) Dei ab ortu solis usque ad occasum totus mundus fuerit in unum in gaudio et in pace, tuncapparebit quid (_5) sumus facturi, preceptum eterni Dei cum audieritis et intellexeritis et nolueritis intendere nec credere, dicentes : «Terra nostra longe est, montes nostri fortes sunt, mare nostrum magnum est, » et bac confidentia feceritis exercitum contra nos. Nos scire quid posuimus, ille qui fecit quod difficile erat facile (6) et quod longe erat prope , eternus Deus ipse novit. » Ipsi primo vocabant nos nuncios vestros in ipsis literis. Tune dixi eis : « Nolite nos nominare nuncios, quia bene dixi ipsi Cban quod non sumus nuncii régis (7) Ludovici. » Tune ivenunt (8) ad eum, et dixe- runt ei. Reversi autem dixerunt miebi quod ipse babuerat multum (1) Bic MS. D habet verba ipse Magu dixit michi proprio ore quod Charmis fuit pessima «or. tilega, per sortilegia sua dexlruxerat totaui parentelamsuaoi, ut supra in MS. D. (ï) Deest vero in MSS. D et E. (3) Deat hœa tox in 3IS. B, (4) Etfilii, M&S. D et E. (5) Quod, MSS. D et E. (6) Facere , MSS. B et D. (7) Régis non liaient MSS. D et E, (8) Venerunt, MS. E. ( 37* ) pro bono, et quod preceperat eis ut scriberent secundiim quod di- cerem eis. Ego autem dixi eis ut amoverent (i) nomen nuncii, et vocareut nos monachos vel sacerdotes. Intérim dum ista fièrent, audiens socius meus quod oporteret nos redire per solitudinem ad Baatu (2) et quod homo Moal deduceret nos, me ignorante , cu- curi'it ad Bulgas (3) majorem scribam, innuens ei per signa quod moreretur si iret viam illam ; et quando venit dies in qua debebamus licenciari, in quindena scilicet post festum beati Johannis, cura vo- cati essemus ad curiam, dixerunt scriptores socio meo: « Ecce Mangu chan vult quod socius tuus revertatur per Baatu, et tu dicis te in- firmari, et bene apparet. Mangu dicit ita, si tu vis ire cum socio tuo, vadas. Sed super te sit; quia forte remanebis apud aliquem Jam, et non providebit tibi , et erit impedimento socio tuo. Si autem vis remanere bic, ipse providebit tibi neccessaria donec veniant aliqui nuncii cum quibus possis redire lentius et per iter in quo inve- niuntur ville. » Frater respondit : « Deus det bonam vitam ipsi Chan ! Ego remanebo. » Ego autem (7|) dixi fratri: « Frater, vide quid facias. Ego non dimittam (5) te.» — «Vos, inquit, non dimittitis me; sed ego dimitto vos ; quia si ivero vobiscum , ego video (6) corporis mei et anime periculnm (7); quia non habet patientiam in labore intol- lerabili. «Ipsi autem tenebant très vestes sive tunicas, et dixerunl nobis : « Vos non vultis recipere aurum vel argentum, et stetistis hic dm orantes pro ipso Chan. Ipse rogat ut adminus recipiatis unus- quisque vestrum simplicem vestem, ne vacui recedatis ab eo.» Tune oportuit nos recipere eas ob reverentiam ipsius, quia multum ha- (1) Admovercnt, MSS. D et E. (a) Deestad Baalu m MSS. D et E. Pro soliludinem, MSS. /i«fc'/(sol'iciHulinem. (3) Bulgai, AJS. B. (4) Vero, SIS. B. (5) DiDiiito, SIS. E. (6) Videbo , 3ISS. D et E. (7) Video mortem corporei mt'i et anime, SIS, B. (^3) bent pro malo quaiulo eontempnuntur mimera cornm. Prius fre- quenler feceiat inquiri a nobis quid vellemus, et semper responde- bamus (1) idem, in tantiim quod ipsi Cristiani insultabant ipsis Ydolatris qui nicliil aliud querunt nisi mimera. Et ipsi respondebant quod nos stulti essemus, quia si vellet eis dare totam curiam suam, ipsi eam libenter acciperent et prudenter facerent. lleceptis ergo vestibus, rogaverunt nos ut diceremus orationein pro ipso Chan, quod et fecimus, et sic accepta licentia ivimus Caracarum. Contigit autem quadam die, dum eramus cura monacbo remoti a curia cum aliis nunciis (2), quod monaclius fecit fortiter (3) pulsari tabulam , in tantum quod Mangucban audivit eam , et quesivit quid esset. Tune dixerunt ei. Et quesivit quare esset ita elongatus a curia. Dixe- runt ei quia (4) laboriosum erat adducere ei equos et boves cotidie ad curiam, et addiderunt quod melius esset quod staret Caracarum juxta ecclesiam et ibi oraret. Tune misit ipse Chan ad eu m dicens , si vellet ire Caracarum et stare ibi juxta ecclesiam, daret ei omuia neccessaria. Monachus autem respondit: «Ego de terra sancta Ieru- salem veni bue ex precepto Dei, et dimisi civitatem in qua sunt mille ecclesie meliores quam illa de Caracarum. Si ipse vult quod stem hic et orem pro eo , sicut Deus precepit miebi, stabo ; sin au- tem, revertar ad locum meum unde exivi. j> Tune ipso sero adducti fuerunt ei boves et ligati ad bigas, et mane reductus est ad locum in quo solebat esse ante curiam. Et parum antequam recederemus inde, venerat quidem monachus (5) nestorinus, qui videbatur pru- dens homo. Illum collocavit Bulgai, major scriptor, ante curiam; cui ipse Chan misit liberos suos ut benediceret eis. Venimus ergo Ca- (1) Respondebam , 31SS. D et S. (2) Nuncii, US. E. (3) Fhmilcr, SIS. B. (4) Quod, MSS. D elE. {!') Demi hoc i-erlmm in MS. B. 47 (374) racarum; et cum essemus in domo magistri Willelmi, venit ductor meus afferens .x. iascot(i), ex quibus quinque posuit in manu ma- gistri Willelmi, dicens ei ut illos expenderet ex parte ipsius Chan pro neccessitatibus fratris(a); alios .v""1"., posuit in manu hominis Dei interpretis mei , precipiens ei ut illos expenderet in via pro neccessitatibus meis. Magister(3) Willelmus ita instruxerat eos, nobis ignorantibus. Statim feci unum ve'ndi (4) et distribui pauperibus cristianis qui ibi erant, qui omnes habebant oculos ad nos ; alium cxpendimus emendo nobis (5) neccessaria in vestibus et aliis quibus indigebarous ; de tertio émit ipse homo Dei (6) quedam in quibus lu- cratif est aliquantulum,quodsibi profuit. Reliquos etiam(7)illum (8) cxpendimus, quia nusquam ex quo intravimus Persidem dabantur nobis sufficienter neccessaria nec etiam usquam (9) inter Tartaros; sed ibi rare inveniebamus aliqnid vénale. Rlagister Willelmus, quon- damcivisvester(io),mittit(ij)vobisquamdamcorrigiam(i2)ornatam quodam lapide precioso quem ipsi portant contra fulgura et toni- trua, et salutat vos in infinitum, semper (i3) orans pro vobis: pro quo gratias sufficientes nec Deo nec vobis possem reddere. Bapti- zavimus ergo ibi in universo .vj. animas. Separati ergo sumus ab invicem cum lacrimis, socio meo rémanente cum magistro Willel- mo, me autem solo cum interprète meo revertente cum ductore (1) Iascoc, 31S. li. (a) Palris aliter fralris , MS. E. (3) Bhigister autem W. MS. E. (4) Pro munita, 3IS. B. Veodidi, MS. B (5) Deest nobis m 31SS. D et E. (6) Dei non habel MS. E. (;) El etiam, MSS. D et E. (S) Sic MSS. (9) Deest usi|iiani in MSS. D et E. (10) Tutis vester, MSS. D et E. (11) Misit, MSS. Det E. ( 1 1) Corigiam , MS. D. (i3J Deest hoc vcrbum in MSS. D et E. ( 375) meo et uno famulo qui habebat mandatum ut in quatuor diebus acciperent unum arietem pronobis.iiij™. Venimusergo duobus men- sibus et .x. diebus(i) usque ad Baatu, quod nunquam vidimus villani nec vestigium alicujus edificii nisi sepulchrorum, excepta una vil- lula(2), in qua non coraedimus panem;nec unquam (3) quievimus in (4) hiis duobus mensibus et .x. diebus nisi una sola die, quia non potuimus babere equos. Reversi sumus in magna parte per eumdem populum, et omnino per alias regiones. Ivimus enim in hieme'et reversi sumus in estate et longe per superiores partes aquilonis, excepto quod quindecim dietis oportet ire et redire semper juxla quoddam flumen inter montana, in qtiibus non est herba nisi juxta flumen. Ibamus duobus diebus, etaliquando tribus, nullum capien- tes cibum nisi cosmos. Aliquando fuimus in magno periculo (5), non valentes invenire populum, deficientibus cibariis et equis fatigatis. Cum equitassem .xx. diebus, audivi nova de rege Hermenie , quod ipse transiverat in exitu Augusti obviam ipsi Sarcbac(G), qui ibat ad Manguchan cum gregibus et armentis, cum uxoribus et parvulis ; tamen magne domus ejus remanserant inter Etbiliam etTanaim ! 7). Ego autem salutavi eum, dicens quod libenter mansissem in terra sua, sed Mangucban voluit (8) quod reverterer et literas ejusdepor- tarem. Ipse autem respondet quod voluntatem Manguchan oportet facere. Tune quesivi ab ipso Coiat (9) de pueris nostris. Ipse res- pondit quod erant in curia Baatu diligenter recommendati. Repetii fi) Verba et .x. diebus, désuni in MS. B. (a) Insula , MS. E. (3) Umquam , MS. D. (4) Non habet in MS. E. (5) Parvulo, MS. B. (6) Sarcalh , MS. E. (7) Tanain, MS. B. (8) Voleba! , MSS. B et E. (9) Coiac, MS. V. l'oral vel Cornl, MS. E. 47- (376) etiam vcstimenta nostra et libros,et ipseresponclit: «Nonne(r) attu- lislis ea ad Sarchat (2)? » Ego dixi : « Ad Sarchat (3) attuli ea, sed non dedi ei, sicut vos scitis; » et rcplicavi ei (4) qualiter responderarn quando qnesiverat utrum vellem ea dare ipsi Sarchat (5). Tune res- pondit: «Vos verum dicitis, et veritati nemo potest resistere. Ego deposui res vestras pênes patrem meum, qui manet prope Sarai, que est nova villa quani fecit Baatu super Ethiliam ; sed sacerdotes nostri habent aliqua de vestibus(6) hic seenm. » Cui ego: «De vestibus (7) sicut placet vobis (8) retineatis, dummodo restituantur michi libri. » Tune dixit quod diceret verba mea ipsi Sarcbac (9). «Oportet,» dixi, « quod ego habeam(io) literasad patrem vestrum ut restituât michi omnia.» Ipsi autemerantinprocinctuîtineris, et dixit: «In(i i)qua(ia) enria dominarum sequitur nos hic prope; vos descendetis ibi, et ego niittam vobis per istum hominem responsum Sarcath (i3). » Eram sollicitus ne deciperet me; tamen non poteram contendere cum eo. In sero venit ad me ille homo queni ostenderat michi , afferens secum duas tunichas (i/j) de quibus credebam quod esset pannus seri- cus integer non incisus, et dixit michi (1 5): «Ecce due tunice : unam inittit (1 6) tibi Sarchat, et alteram, si tibi videtur bonum, presentabis (1) Non, MSS. D et E. (2) Sarlath, MS. B. Sacath, MS. E. {%) Sailach , MS. B. (4) Deest ei in MSS. D et E. (5) Sailach, US. B. (6) Viclualibu;, MS. B. (7) Desunt in MS. B verba hic secum." Cui ego: «De vestibiu. (8) Dixi , MS. n. (9) Sartach, MS. B. Sarchat, MS. E. ( I o) Deest hoc verbum in MSS. D et E. (n) Di.vil michi, MSS. B et E. (11) Quoi), MS. E. — An pro quadam ? (i3) Sarlbac, MS. B. (i4) Tuniras, MS. E. (i5) Desunt rer/m cl dixit michi in MSS. D et E. (16) Misit. MS.D. ( 377 ; régi ex parte ejus.» Cui respondi:«Et ego (i)talibus non utor vesti- mentis; ambas presentabo régi obhonorem domini vestri.» — «Non,» inquit; « facias ex eis quod tibi placuerit. » Michi aatem placuit ambas miltere vobis , et mitto (2) eas per laiorem (3) presentium. Dédit etiam michi literas ad ipsnm patrem Coiath(4), ut omnia res- titueret michi que ad me spectabant, quia non indigebat aliquo mei. Perveniens autem ad curiam Baatu eodem die quo recesseram (5) ab ea, anno revoluto, secunda die post Exaltationem sancte Crucis, et inveni gaudens pueros nostros salvos, afflictos cum maxima pe- nuria, secundiun quod narravit michi ipse Gosset; et nisi fuisset rex Hermenie qui fecit eis consolationem magnam et recomendavit (6) eos ipsi Sarchat(7) , fuissent perditi, quia credebant de me quod essem mortuus; et jain querebant ipsi Tartan ab eis si scirent cus- todire boves vel mungere (8) equos. Si enim (9) non essem reversus, redacti fuissent in servitutem eorum. Post hoc Baatu fecit me ve- nire coram (10) se, et fecit michi interpretari literas quas mittit vo- bis (1 1) Manguchan. Ita enim scripserat ei Mangu ut si placeret eis aliquid addere vel sustrahere vel mutare, quod ipse faceret. Tune dixit michi: « Istas literas portabitis et faciatis eas intelligi. » Quesi- vit(ia) etiam quain viarn vellem tenere, utrum per mare, vel per (1) E( ego non halent MSS. D et E. (î) Mitte, MSS. D cl E. (S) Latronera, IIS. D. (4) Coiac , US. B. (5) Reressimus, 1US. E. (6) RecommeaJahat, MSS. D et D. (7) Sarlach, MS. B. (R) Mulgt-re, MSS. J) et E. (g) Dccsl m,m in MSS. D et E. (10) Ad, MS. B. (il) Deest vohU in MSS. D et E. (12) Çjuesiveraul, MSS. D et E. (378) terrain. Dixi quod mare clausum esset, quia yems (i) erat , oporterot nie ire per terrain. Ego autem credebam adhuc vos esse in Siria, et direxi iter versus Persidem. Si enim credidissem vos transivisse in Fianciam, ego ivissem in Hungariam et citius venissem usque in Franciam; et per viam ivimus [minus (2)] laboriosam quam in Si- riam. Tune bigavimus per mensem cum eo antequam possemus habere ductorem. Tandem assignaverunt (3) miclii quemdam Iugu- rem, qui intelligens quod nichil darem sibi, quamvis dixissem sibi quod recte vellem (/j) ire in Hermeniam, fecit sibi fieri literas quod deduceret me ad soldanum Turkie, sperans se recepturum munera a soldano et magis Iucrari per viam illam. Tune arripui iter .xv. diebus ante festum Omnium Sanctorum, versus Sarai, tendentes recte in meridiem , descendendo juxta Eti- liani (5), que dividitur in tria magna brachia ibi inferius, quorum quodlibet est in duplo fere major fluvio (6) Damiate. Alia (7) facit quatuor brachia minora, ita quod transivimus illud (lumen .vij. locis navigio. Super médium brachium est villa que dicitur Summer- keur(8), absque muro; sed quando(f)) inundat fluvins circumdatur aquis. .Viij. annis fuerunt circa eum Tartari antequam reciperent (10) eam. Et erant in ea Alani et Sarraceni. Ibi invenimus unum Teu- tonicum, cum uxore sua, valde bonum virum, apud quem Goset (1 1) (1) Yens, MS.E. (2) Dccst hoc verlium in MSS. An legendum et per viam ivimus laboriosam in Siriam ? (3) Assigna* il, 3ISS. D et E. (4) Et quoil vellem recte, MS, /?. (5) Elliiliani , US. E. (G) Quam fluvius , il/5. D. (7) Alias, Ml. D. (8; Summeikent, MS. D. (9) Tamen , MS. B. (10) Capeient, MS. B. (11) Gosset, SIS. E. ( 379) remanserat (i). Miserat enim eum il!uc Sarcath ut exhoneraret (2) curiam suam. Circa partes illassunt(3) Baatu ex una parte fluminis, et Sarcath (/j) ex alia, circa Nativitatem Domini ; et non descendunt amplius. Et contingit (5) quod fluvius totus congelalur et tune trans- eunt. Hic maxima copia Lerbarum, et ibi latitant inter cannas donec incipiet glacies dissolvi. Ipse pater Corath(6), receptis literis Sar- cath, restituit michi vestimenta et prêter très albas et amictum 01- natum scrico et stolam et cingulum et prêter tualiam ornatani aurifrigio et prêter unum superpellicium (7); vasa etiam argentea restituit prêter turribulum et vasculum in quo erat crisma, que omnia habebant sacerdotes qui erant cum Sarcath (8). Libros resti- tuit prêter psalterium domine regine, quod retinuit de mea licentia, quia non potui eam ei negare : dicebat enim quod multurn placuerat Sartath(9). Rogavit etiam ( 10) me ut si (1 i)contingeret (12) me redire ad partes illas, quodadducerem eis liominem scientem facere perga- menum (i3). Ipse enim faciebat magnam ecclesiam super ripamoc- cidentalem fluminis(i4) demandato Sarchat(i 5), etnovumcasale, et (1) Hyemaveiat, US. B. (î) Exhonoraiet , MS. E. (3) Fuit, MS. B. (4) Sartach, 3IS. B. Sareliat, 31S. E. (5) Conligit, MSS. D et E. (6) Coiath, US. B. Cozat WTozat, M S. E. (7) Suppeliiciuni , MS. E, (8) Sarlach, MS. B. Sarchat, MS. E. (g) Verba Libros r. p. p. d. r. q. r. d. m. 1. q. n. p. e. e. n. d. t. q. m. p. S. omnia MSS. D et E. (10) Deest eliam in MS. U. (n) Rugaverat eliam me quod si, MSS. D et E. (12) Contigeret, MS. D. (i3) Parchamenum , MS. B. Pcrramcmim, MS.E. (14) Fluvii, MS. Il, (i5) Sarlach, MS. II. ( 38o ) vol ébat facere iibros ad usum Sarcath(i), ut dicebat. Tamen ego scio quod Safcatfe(a) talibus non intendit. Sarai et palatium Baatn est super ripam (3) orientaient, et vallis per quant diffunduntur bra- chia illa f/j) fluminis habet latitudinem pliisquant .vij. leucarum , et est ibi maxima copia piscium. Bibliam etiam versificatam et quem- dam librunt in arabico, valentem triginta bizantios, et plura alia non récupéras i. Sic recedentes ab eo in festo Omnium Sanctorum, semper ten- dentes in meridiem , pervenimus in festo sancti Martini ad montes Alanorum. Inter Baatu et Sarai (ô), in .xv. diebus non invenimus populum nisi unum ex filiis suis qui precedebat eum (6) cum fal- conibus, et falconarios snos, qui multi erant, et unum parvulum casale. A festo Omnium Sanctorum usque ad .xv. dies(7) non inve- nimus populum; et venirent duo, fuimus fere periclitati fere(8) siti per unam diem et unam noctem, usque in crastinum circa tertiam non invenientes aquam. Alani in montibus illis adltuc répugnant, ita quod oportebat quod (9) de hominibus Sarcatb de decem venient (10) duo ad custo- diendum fauces montium, ne illi egrederentur (1 1) de montibus ad predicandum(i2) animalia eorum in planitie inter illos et Alanos et Portant Ferream, que inde distabat ad duas dietas, ubi incipit pla- nifies Arcacci. Inter mare et montes sunt quidam Sarraceni, nomine (1) Sarlach, MS. B. Sarchat, MS. E. (1) Sarlach , MS. H. Sarchat , MS. E. (3) Deest ripam in MSS. D et E. (4) lsla, MS. D. (5) Sairai , MS. B. (fi) Nos, MS. B. (:) .V. dies, MSS. B et E. (8) Sic MSS. (y) Deest quod in MS. D. (10) De decim hominibus Sarcalh venient, MSS. D cl E. (11) Ingrederentur, MSS. B et D. (iî) Sic MSS. (38. ) Lesgi(i), inter montes, qui similiter répugnant, ita quod oportuit quod illi ïartari qui erant ad radiées montium Alanorum darent nobis .xx. homines qui deducerent nos usque (2) ultra Portam Fer- ream. Et gavisus fui , quia sperabam quod viderem eos armatos: nunquam enim potui videre arma eorum , quamvis multum(3) fue- rirti (4) sollicilus. Et cum venissemus ad periculosum transitum, de .xx. erant duo qui habebant haubergion[e]s. Et quesivi unde advenis- sent eis; dixerunt quod acquisiverunt super Alanos predictos , qui sunt boni artifices talium, et optimi (5) fabri. Unde, ut credo, arma pauca habent, nisi pharetras et arcus et pelliceas. Vidi eis présen- tai platas ferreas et capellos ferreos de Perside, et etiam vidi duos qui se presentabant ipsi Mangu armatos tunicis de peccaciis (6) con- vexis de corio rigido , que erant inapte valde et (7) inexpedile. Antequam veniremus ad Portam Ferream, invenimus unum castel- lum Alanorum, quod erat ipsius (8) Manguchan. Ipse enim (9) sub- jugavit terramillam. Ibi primo invenimus vineas, et bibimus vinum. Sequenti die venimus ad Portam Ferream , quam Alexander Ma- cedo (10) fecit ; et est civitas cujus extremitas orientalis est super (11) ripam maris, et est modica planicies inter mare et montes per quam protenditur ipsa civitas usque ad verlicem montis qui adjacet ei ab occidente; ila cpiod nulla via est snperius propter (12) asperitatem (1) Losgi, JUS. B. (5) Deest usque in MSS. D et E (3) Deesl multum in jl/5. £. (4) Fui , AÏS. S. (5) Optimcs, 3IS. D. (fi) Petaciis, US. B. (7) Dent et in MSS. D et E. (8) Ipsis, ai S. D. Ipsi, aïs. E. (9) Dtest enim in MSS. D et E (10) Rex maceilo, AÏS. B. (11) Esl niaj-is super, AÏS. E. (ra) Pcr, MS. /!. 48 ( 38a ) montiiim, neque inferius per mare, nisi recle per médium civitatis ex transverso, ûbi est Porta r'erreu a qua civitas denominatur. Et habet civitas in longum plus quam unum miliare, et in summitate montis forte castrum ; latitudinem vero habet jactum unius lapidis magni(i). Fortissimos muros habet sine fossatis, et turres de lapi- dibus magrris et politis ; sed Tartari destruxerunt summitates tur- rium et propugnacula murorum , equantcs (2) turres muro. Infra illam civitatem solebat terra esse sicut paradisus. Hinc ad duos dies invenimus aliam civitatem, nomine Samaron , in qua erant multi Judei ; et cum transissemus illam, vidimus muros descendentes de montibus usque ad mare. Et delinquentes (3) viam juxta mare per muros illos, quia flectebatur ad orientera, ascendimus montana ver- sus meridiem. In crastino transivimus per vallem qtiamdam, in qua (4) appare- bant fundamenta murorum de uno monte ad alium, et per summi- tates montium (5) nulla erat via. Ista (G) solebant esse claustra Alexandri (7) , feras gentes chohibentia (8), hoc est, pastores de so- 'itudine, ut non possent ingredi super terras cultas et civitates. Alia sunt claustra in quibus sunt Judei, de quibus nichil certum potui addiscerefgl; tamen per (10) omnes civitates Persidis sunt multi Judei. In crastino venimus ad quamdam magnam civitatem, nomine Samag; et post hanc in crastino int ravi mus maximam planiciem que ([) Deest magni in MSS. D et E. (2) Equentes, MS. E. (3) Derelinquentes , MS. B. (4) Quo, MSS. D et D. (5) Muiicium , US. D. (6) Islo , .U.C. E. (7) Deest Alexandri in MS. E. (8) Coliibcnlia, MS. E. (9) AJdiccce, MSS. D et E. [10) Deest per in MS. E. ( 383 ) dicitur Moan, per quam fluit Cur, a quo dicuntur Curgi(i), quos nos dicimus Georgianos. Cnrrit autem per mediam Cefiiis(a) , que est civitas metropolis Gurginorum, et venit recte ab occidente va- dens in orientem ad predictum maie, et habet optimos salmones. In illa planicie iterum invenimus Tartaros. Venit (3) etiam per iliam planiciem Araxes, qui venit de majori Hermenia recte deintermeri- diem et occidentem, a quo dicitur terra Ara rat (4), que est ipsa Armenia : undein libro Regum dicitur de [filiis] Cenaclierip(5), quod interfecto pâtre suo (6) fugerunt(7) in terra (8) Armenorum; et in Ysaya autem dicitur quod fugerunt in terram Ara rat (9). Ad occi- dentem ergo illius planiciei pulcherrime est Turgia(io). In planicie solebant esse Crosmini ; et est civitas magna in introitu montium nomineGanges, que erat metropolis eorum,prohibensGorgonos(i 1) ne possent descendere in planiciem. Venimus ergo ad pontem de navibus, que tenebantur cathena magna ferrea protensa ex trans- verso fluminis, ubi cadunt insimul (12J Tur (i3) et Araxes. Ara- xes(i4)autemibiamittit(i5)nomensuum.Extuncascendimussemper sursurn juxta Araxem, de quo dicitur quod pontem dedignatur Araxes, (1) Gurgi, US. E. (2) TeGlis, MS. 13. (3) Uent, 3IS. E. (4) Araxat, MS. B. (5) Senachcrib, MS. B. De Clii Cenalhciip, MS. E. (6) Deesi suo in MSS. D et E. (l) Fugi/Erit, MS. B. (8) Terrain, US. E. (9) Araxat, MS. B. (m) Curgia, MS. E. (11) Geovgiuos, MS. D. (12) Insinnul, MS. E. (13) Cur, MS. B. (i/,) Deest Araxes la MS. B. (i5) .Aul ibi Cur amitlit, MS. B. legendum al ibi Cur am.llil, etc ut vittctttr. /,8. C 384 ) linquentes ad sinistram versus meridiem Peisidem, et montes Cas- pios ad dextram versus occidentem, et majorera (i) Gurgiam, ten- dentes in Affricum inter meridiem et occidentem. Transivimus per herbergiam ipsius Baatu (2) , qui est princeps illias exercitus qui est ibi juxta Araxem et subjugavit sibi Gurginos et Turcos et Perses (3). Alius est apud Taurinum in Perside, qui est super tributa, nomme Argon , quos ambos revocavit Mangu chan ut cédant fratri suo ve- nienti ad terras illas. Illa terra, quam descripsi vobis, non est pro- prie Persia, sed Hircania solebat dici. Fui in domo ipsius Baatu (4), et dédit nobis bibere vinum; ipse autem bibebat cosmos, quod ego etiam libencius bibissem , si dedisset michi. Tamen vinum erat no- vum precipuum, sed cosmos plus satis proficit bomini famelico. Ascendimus ergo juxta Araxem a festo sancti démentis usque ad secundam dominicam Quadragesime, donec pervenimus ad capud fluminis. Et ultra illum (5) montem in quo (6) orilur est civitas bona que dicitur Aarserum, que est soldant Turkie, et ibi prope oritur Eufrates versus aquilonem ad radiées montium Gorgie (7); ad cujus fontem ivissem, sed tante erant nives quod nullus poterat ire extra semitam tritam. Ad aliud latus montium Caucasi (8), versus meridiem, oritur Tigris. Quando discessimus a Baatu, dux meus ivit Taurinum, locuturtis cum Argum, ducens secum interprétera meum. Baatu autem fecit me deduci ad quamdamcivitatem que dicitur Vaxuam (9) , que so- ft) Magr'm, 31SS. D et E. Mare, MS. B. (1) Baachu, MS. B. (3) Penas, MS. B. (4) Bathu , MS. B. (5) Ultra que est terra Soldani Turkye illum, MS. B, mendose. fide quod sequitur. (6) Montera locus in quo, MS. B, maie. (7) Hic iiatruntur in MS. B verba precedentia: Et ibi prope oritur Eufrates. (8) Canlali, MS. E. (9) Maxuan, MS. B. Naxuain, MS, E. ( 385 ) lebat esse capud cujusdam magni regni et maxima et pulcherrima civitas; sed Tartari redigerunt eam quasi in (i) solitudinem. Et sole- bant esse in ea oclingente ecclesie Hermenorum; modo non sunt nisi due parvule, Sarraceni enim (2) destruxerunt eas. In quarum una feci festum Nativitatis prout potui, cum clerico nostro. Et in cras- tino defunctus est sacerdos illius ecclesie , ad quem sepeliendum venit quidam episcopus cum .xij. monachis de montanis. Omnes (3) enim episcopi Hermenorum sunt monachi, et Grecorum similiter pro majori parte. Narravit michi ille episcopus quod ibi prope erat. ecclesia in qua martirizatus fuit beatus Bartholomeus, et simililer beatus Judas Tadeus (4) ; sed non patebat via (5) propter nives. Narravit etiam michi, quod ipsi babent duos prophetas: primusest Metbodius martyr qui fuit de gente eorum , qui plane prophetavit de Ysmaelitis, que prophecia impleta (6) est in Sarracenis. Alius pro- pbeta vocatur Acacron (7), qui in morte sua prophetavit de gente Sagittariorum (8) ventura ab aquilone, dicens quod ipsi adquire- rent (9) omnes terras Orientis, et parcet (10) [Deus] regno Orientis ut eis tradat regnum Occidentis; sed fratres nostri , ut (1 1) Franci viri catholici , non credent eis, et occupabunt ( 1 2) terras ab aquilone usque in meridiem, et pervenient usque ad Constantinopolim, et occupa- (1) Vocem in non Jiabel SIS. E. (i) Deest eaioi in HISS. B et E. ^3) Sed, SIS. 11. •.4) Thadeus, MS. B. (5) Illa, MS. D. (fi) Coraplela , MS. E. (7) Acatron, MS. B. Acaron, SIS. E. (8) Sagittaria, SIS. E. (9) Acquirent , SIS. E. (io) Parcent, SISS. D et E. (11) Dicit, MS. 11. (12) OcculpabuDt, SIS.E. ( 386 ) Imnt portum(i) Constantinopolitanum ; et unus ex eis qui vocabi- tur (2) vir sapiens, ingredietur civitatem , et videns ecclesias et ritum Francorum faciet se baptizari, et dabit (3) Francis consilium qualiter interbcient dominum Tartarorum, et ibi confundentur. Hoc audientes Franci (4) qui erunt de (5) medio terre, id est Iernsalem , insiliept in Taitaros qui erunt in finibus eorum , et cura adjutorio nostre gentis, hoc est Tlermenorum, persequentur (G) eos: ita quod apud Taurinum in Perside ponet rex Francorum solium régale; et tune convertentur (7) omnes Orientales et omnes incre- duli gentium ad fidem Cbristi, et erit tanta pax in mundo quod vivi dicent morluis: « Ve vobis, miseri ! quia (8) non vixistis usque ad tempora ista. » Islam propheciam legeram Constantinopolim allatam ab Hermenis qni ibi manent, sed non curaveram; sed quando lo- cutus fui cutn dicto episcopo , tune memor magis curavi ; et per totam Hermeniam illam habent istam propheciam ita pro certo (9) sicut Evangelium. Dicebat (10) etiam nobis: «Sicut anime iu limbo expectabant adventum Christi ut liberarentur , ita expectamus ad- ventum vestrum ut liberemur (11) ab ista servitute in qua tara diu fiiimus. » Prope civitatem predictam suiit montes, in quibus dicunt ( 1 2) quod (1) Potum, US, E. (2) Vocalur, US. 11. Vocabalnr, 31S. D. (3) Sic MS. E. Alii Jabal. (4) Deest Frauci in MSS. D cl E. (5) In, US. n. (6) Sic MS. E. Al'ti perseqootur. (7) Sic MS. E. Alii eoavertuulur. (8; Vobis qui, MS. E. (9) Cerla, MS. E. (10) Dicebaot, MS. E (11) Libcrareniur, MS. E. (13) Uœc tria verba dtsuntin MS, E. requievit arca ( i) Noe ; et sunt duo, unus major alio ; et fluit Araxes ad radiées eorum ; et est ibi una villa que dicitur Cemauium (2), quod iiiterprelatur octo, quam dicunt sic nominalam ab octo per- sonis qui exierunt de arca et edificaverunt illain (3) super majorem montem. Multi temptaverunt ascendere, et non potuerunt. Et dixit michi ille episcopus quod quidam monachus fuit valde sollicitus , et apparuit ei angélus afferens ei lingnum de arca , dicens ei ne amplius laboraret. Illud lingnum habebant ipsi in ecclesia sua, ut michi (4) dicebant (5). Nec est mons ita altus secundum apparen- ciam, quin bene possent homines ascendere. Et quidam senex dixit michi rationem satis bonam quare nullus debeat illum ascendere. Illum montem vocant Massis, et est femini generis secundum lin- giiam eorum. «Super Massis, inquit , nullus débet ascendere, quia est mater mundi.nln illa civitate invenit me frater Bernardus Catba- lanus de ordine fratrum predicatorum , qui steterat (6) in Gorgia cum quodam priore Sepulcri qui est ibi possidens maguas terras ; et didicerat aliqunntulum de tartarico (7), et ibat cum quodam fratre de Hungaria Taurinum apud Argum, petiturus transitum ad Sarcath(8). Quando veneruntilluc, non potuerunt habere accessum; et frater hungarius (9) reversus est per Methefilis (10) cum uno ser- viente. Frater vero Rernardus remansit Taurini cum quodam fratre laico Teutonico, cujus linguam non intelligebat. (1) Arclia, US. E. Sic inferius. (1) Cemaurum, MS. II. Cemaaunn, MS. E. (3) Illud, MSS.Dct E'. (4) Deest michi in MS. B, (5) DicL'La! , MS. E. (6) Referai, JHSS. B et E. (7) Tartans, US B. Tarlaiis quo, US. D. (8) Sarlach, US. B. Sarchat, MS. E. (9) Hungarus, US. E.\ (10) Me Tettlis, US. B. Melhefelis, US. E. ( 388 ) De predicta civitate egressi sumus in octavis (i) Epiphanie: ibi t>nim stetimus diu propter nives. Venimus usque (2) ad .iiijcr. dies in terram Saheusa (3) , cujusdam Gnrgini potentissimi quondam , mine vero (4) tributarii Tartarorum, qui destruxerunt omnes mum- tiones ejus. Cujus pater nomine Zacharias adquisivit terram illain Armenorum(5), eripiens eos de manu Sarracenorum. Et sunt ibi casalia pulclierima pure Cbristianorum habentium ecclesias, recte sicut Franci; et quilibet(6j Hermenus habet in domo sua, in vene- rabiliori loco, manum unam ligneam tenentem crucem, et ponii lampadem ardentem coram ea; et quod nos facimus (7) de aqua bene- dicta spargendo ad effugacionem maligni spiritus, faciunt (8) de tbure. Quolibet enim sero accendunt thus, déférentes illud per oinnes angulos domus ad extricandum omne genus inimici. Co- medi cum predicto Saheusa (9); et fecit michi magnam reverenciam ipse et uxor ejus (10) et ulius ejus nomineZacharias, valde pulcher et prudens juvenis, qui quesivit a me, si veniret ad vos, utrum vel- letis eum retinere : ita enim egre fert dominium Tartarorum quod quamvis habeat copiam omnium rerum, tamen mallet peregrinan in (1 1) terra aliéna quam sustinere dominium eorum. Insuper dice- bant (12) se esse filios Romane Ecclesie; et si dominus papa mitteret (1) Octabis, MS. D. (2) El go, MS.B. (3) Saheusa , MSS. B et E. (4) Nec \ero, 3ISS. B cl E. mine non, US. D. (5) Hermenorum , MS. E. (6) De (imbus, BIS. E. (7) Sic MS. E. Jlu fctiinus. (8) Ipsi, faciui.l, MS. E. (H) Sahensa, MS. E. (to) Dcest ejus in MS. B. (11) lu non habet MS. B. (12) Iiicebat, MS. E. ( 389) eis auxilium aliquocl, ipsi subjugarent omnes adjacentes naciones(i) Ecclesie. De villa (2) illius ad .xv. dies intravimus terram soldani Tnrkie , dominica in .xl\; et primnm castrum quod invenimus vocator Mar- setigen (3). Omnes in burgo erant christiani : Hermeni(4), Gurgini et (5) Greci. Soluni dominium habent Sarraceni. Ibi dixit caste! la- nus quod receperat (6) mandatum quod milli Franco (7), vel nunciis régis (8) Heremenie (9) vel Vastacii darent cibaria : unde ab illo loco, in quo fuimus dominica et in Quadragesima, usque in Ciprum, quo intravi octo diebus ante festum beati Johannis Baptiste, oportuit nos emere cibaria nostra. Ille qui ducebat me, faciebat inicbi ha- bere equos; denarios recipiebat pro cibariis(io), et ponebat in bursa sua. Quando veniebat in campo alicubi, videns gregem , rapiebat arietem vi, et dabat familie sue comedere , et mirabatur quod nol- lebam (11) de rapina illa comedere. In Purificacione fui in quadam civitate nomine Aini , ipsius Saheusa (12) , cujus situs est fortissimus; et sunt in ea mille ecclesie Armenorum et due synagoge Saracenorum. Tartari ponunt in ea ballivum. Ibi invenerunt me quinque fratres predicatores, quorum quatuor veniebant de provincia Francie , et quintus junxerat se eis (i) Dccst naciones in MS. E. (2) Et terra, MS. E. (3) Marsengen, MSS. B et M. (4) Ermenini, MS. E. (5) Detst Gurgini et in MS. D. Gurgini tantum dent in MS. M. (6) Recipeial , MSS. B et D. (;) Francorum, MS. B. (8) Deest régis in MS. B. (9) Hermenic, MS. E. (10) Cibaria, MSS. D et t. (11) Nollem, MS. B. (la) Salicnsa, MS. E. 49 ( 39o) in Syria ; et non habebant nisi (i) garcionem infirmum , qui sciebat turkum et parura de gallico; et habebant (2) literas domini pape ad Sarcath (3) et ad Manguchan et ad Buri , quales vos dedistis micbi, deprecatorias (4) quod permitterent (5) eos stare in terra sua et predicare verbum Dei, etc. Cum autem narrassem eis que ego vide- ram, et qualiter remittebant me ipsi , direxerunt iter suum Tefi- lis(6), ubi sunt fratres eorum, habituri consilium quid essent(7) facturi(8). Bene dixi eis quod per illas literas transirent sivellent; sed bene providerent sibi de tollerancia laboris et de racione red- denda adventus sui, quia ex quo non habebant aliam legacionem nisi (9) predicacionis (10) parum curarent de eis, et maxime cum non haberent interpretem. Quid ipsi postea fecerint, ego nescio. Venimus autem secunda dominica in .xl". ad capud Araxis, et, transacto vertice montis , venimus ad Eufratem , juxta quem des- cendiraus octo diebus, semper tendentes in occidentem usque ad quoddam castrum quod dicitur Camath. Ibi flectitur Eufrates ad meridiem versus Halapiam (11). Nos autem transeuntes flumen, ten- debamus per altissima montana et per maximas nives in occidentem. Ibi fuit tantus terremotus in illo anno quod in una(i2)civitate, que dicitur Arsengen(i 3), fuerunt perdite .x. milia personarum notatatum (1) Nisi uiimiii, J1S. E. (2) Habcbat, MSS. B et D. (3) Sarlaht, MS. B. (4) Precatorias, 3IS. B. (5) Permitteret , MS. E. (6) Cefelis , MS. E. (7, Esset, 1/S. E. (8) Futuri, MS. B. (9) Ubi et vcrbi, MSS. B et D. (:o) Ofûcium addit MS. E. (11) Alapiam, MSS. Bel E. (is) Illa, MS. E. (i3) Arsenge, MS. B. (39i ) es nomine, exceptis pauperibus , quorum non erat notitia. Tribus diebus equilantes, vidimus hyatum (1) terre prout fissa fuerat in motu , et aggeres terre qui defluxerant de montibus et impleverant valles: unde si parum plus terra mota fuisset, ad literam fuisset im- pietum quod dicit Ysayas : « Omnis vallis implebitur, et omnis nions et collis humiliabitur. » Transivimus in (2) vallem, in quo (3) victus fuit soldanus Turkie a Tartaris. Scribere qualiter fuit victus esset nimis longum ; sed di- cebat quidam famulus ductoris mei , qui fuerat cum Tartaris (4) , quod non erant Tartari ultra .x. milia per totum; et quidam Gur- ginus servus soldani dicebat quod cum soldano (5) erant ducënta milia, omnes in equis. In illa planiciein qua fuit illud bellum, immo illa fuga, erupat (G) quidam lacus magnus in terremotu; et dicebat micbi cor meura quod tota (7) terra illa apperuerat os suum ad re- cipiendum adhuc sanguinem Sarracenorum. In Sebaste minoris Hermenie fuimus (8) in majori ebdomada. Ibi visitavimus sepul- turam quadraginta martirum. Ibi est ecclesia sancti Blasii, sed non potui illuc ire quia erat sursum in Castro. In octavis Pascbe, veni- mus Cesaream (9) Capadocie, in qua est ecclesia sancti Basilii Magni. Post hoc, ad .xv. dies, venimus Yconium (io),parvas dietas fa- ciendo et quiescendo in multis locis, quia non poteramus habere equos ita cito. Et (11) ductor meus faciebat hoc industria, sumendo (1) Lacum, MS.D. Laluai, MS. E. (2) Per, MS. E. * (3) Qua, MS. E. (4) Scriuere qualiter fuil irerum liabet MS.E. (5) Quod suldani, US. E. (6) Eriperat, MSS. V et E. (7) Dcest Iota in MS. E. (S) Veuinius, MSS. D et E. (9) Cesaviam , MS. E. (10) Iconium, 3IS. 11. (11) Etiam, MS. B. 49. ( 3ga ) in qualibet villa proctirationem suam tribus*diebus: super quo maxi- me affligebar; sed non audebam loqui, quia potuisset me et famu- los(i) nostros vendere vel interficere: non esset qui contrarium diceret (2). Yconii inveni pluies Francos et quemdam mercatorem januensem de Acon, Nicholaum nomine de Sancto Siro(3), qui cum quodam socio suo veneto (4) , nomine Benefatio de Molendino , asportaverant totum aluinum de Turquia(5), ita quod soldanus ne- mini (6) potest aliquid vendere nisi ipsis duobus; et ipsi reddide- runt illud ita carum quod illud quod solebat vendi .xv. bisanciis, venditur modo .1. Ductor meus presentavit me soldano. Soldanus dixît quod libenter faceret me deduci usque ad mare Hermenie, sive Silice (7). Tune predictus mercator , sciens quod Sarraceni (8) parum curarent de me et quod ego eram gravatus supra modum de societate ducis mei, qui cotidie molestabat me ut ei darem mu- nera, fecit (9) me deduci usque ad Curtam (10), portum régis Her- menie. Uluc veni pridie ante Ascensionem, et steti usque in crasti- num (11) Pentecostes. Tune audivi quod nuncii vénérant a rege ad patrem suum. Deposui res nostras in navi , ut deferrentur (12) in Acon. Ego autem expeditus ivi ad patrem régis , sciturus utrum aliqua nova audisset de ûlio suo; et inveni enra Asii (i3) cum om- (1) Multos, 3JSS. S et E. (a) Conlradiceret, 31S. B. (3) Syrio, MS. B. (4) Vcnico, MS. E. (5) Turkia, 11SS. B et E. (6) Non, il/5. B. (-) Ecilie, MS. B. (8) Saraceni, MS. B. (9) Fac'it , MS. E. (10) Deeit hoc nomen in MS. B. Curlum, US. E. (n) Crastino, MS. E. (1») Defferrcnt, MS. B. Defercatur, MS. «. (i3) Assisum, MS. B. ( 393 ) nibus filiis suis, uno excepto qui dicitur Barunusin, qui faciebat fieri quoddam castellum (1); et receperat nuncios a filio suo (2) quod revertebatur, et quod Mangucham (3) multum alleviaverat (4) ei tributum, et quod dederat ei privilegium quod nullus nuncius ingrederetur terram suam : super quo ipse senex cum omnibus filiis et cum omni populo faciebant magnum festum. Ipse autem fecit me deduci usque ad mare, ad (5) portum qui di- citur Aûax (6); et inde transi vi in (7) Ciprum, et Nicosie inveni mi- nistrum vestrum, qui eodem die duxit me secum versus Antiochiam, que multum est in debili statu. Ibi fuimus in festo apostolorum Pétri et Pauli. Inde venimus Tripolim, ubi fuit capitulum nostrum in Assumpcione béate Virginis; et diffinivit rainister quod legerem (8) Achon, non permittens ne venire ad vos, precipiens ut scriberem vobis ea que vellem per latorem presentium. Ego autem non au- deus reniti contra obedienciam , feci prout potui et scivi , postulans veniam a vestra invicta (9) mansuetudine , et de superfluis vel dimi- uutis vel minus prudenter immo stulte dictis, utpote ab bomine parum prudente nec consueto tam longas bistorias dictare. Pax Dei, que exsuperat omnem sensum, custodiat cor vestrum et intelligen- ciam vestram! Libenterviderem vos, quosdam amicos spéciales (10) quos babeo in regno vestro: unde si non esset contrarium, vestre (1) Castrum, MSS. D et B. (2) Deest suo in MS. B. (3) Mangu cham , MS. B. (4) Alienaverat , MS. E. (5) Usque ad , MS. E. (6) Attax, MS. B. (7) In non habet MS. E. (8) Segerem, MSS. D et E. (9) Iujuncla, MS. B. (lo) Spiriluales, MSS. D cl E. (594) majestati, vellem supplicare vobis quatinus scriberetis ministro ut dimitteret me venire ad vos, ad Terrain Sanctam in brevi (i) rever- surum. De Turkia noveritis quod decimushomo non (2)estsarracenus(3); unmo omnes sunt Hermeni et Greci, et pueri dominantur ejus (4). Soldanus enim , qui fuit victus a Tartaris, habuit legitimam uxorem hyberam (5), ex qua (6) habuit unum filium debilitatum, de quo precepit quod esset soldanus. Alium habuit de concubina greca, quam dédit cuidafn potenti (7) amiraldo; tertium habuit de Tur- ka (8), cui (9) multi Turci et Turkemanni conglobati voluerunt iuterficere filios Christianorum. Ordinaverunt etiam, ut intellexi, quod (10) habita Victoria des- truerent(i 1) omnes ecclesias, et interficerent quotquot nollent fieri saraceni ; sed victus fuit , et multi interfecti de suis (12). Secunda vice resarcivit exercitum, et tune captus fuit, et adhuc tenetur in vin- culis. Pacaster (1 3), filins Grèce , procuravit de filiastro suo quod soldanus sit, quia alius debilis erat, quem miserunt ad Tartaros; super quo indignati sunt consanguinei ejus ex parte matris hyberi sive (14) gurgini: unde puer dominatur in Turkya nullum habens tliesaurum, paucos bellatores, multos inimicos. Filius Vastacii dé- fi) Breviler, MSS. D et E. (3) Homo in ea non, 3IS. E. (3) Saracenus, MS. B. (4) Deesl ejus in MS. E. (5) Hcberau, MS. U. (6) Quo, MS. E. (7) ferba cuidam polemi désuni in MSS. D et E. (8) Turkia, MSS. R et D. (9) Cum quo , MSS. D et E. (10) Ut, MSS. D et E. (u) Deslrueret, MSS. B et D. (12) De suis hominiens, MSS. D et E. (13) Patast, MS. B. (14) Scilicet, MS. D. Scilicel et, MS. E. ( 395 ) bilis est, et belhim habet cura filio Assani, qui similiter est garcio et attritus (i) servitute Tartarorum : unde si exercitus Ecclesie de- beret venire ad Terrain Sanctam, facillimum esset omnes istas terras vel subjugare vel pertransire (2). Rex Hungario ad plus non habet ultra .xxxa. milia bellatorum. A Colonia usque ad Constantinopolim non sunt nisi .xl. diète cum biga. De Constantinopoli non sunt tôt diète usque in terrain régis Harmenie (3). Antiquitus transiveriuit per istas regiones viri fortes, et prosperati sunt; habuerunt tamen fortissimos (4) resistentes, quos Deus modo delevit de terra. Nec oportuit nos (5) esse in periculo maris nec in misericordio garcio- num marinariorum (6), et precium quod oportuit dédisse pro naulo sulûciebat pro expensis eundo per terram. Fidenter dico si vellent vestri(7) rustici, non dicam reges et milites, ire sicut vadunt reges Tartarorum, et talibus esse cibariis contenti, possent adquirere(S) totum mundum. Quod amplius vadat (9) frater aliquis(io) ad Tartaros, sicut ego ivi vel sicu t vadant fratres predicatores ( 11 ), non videtur michi expedire ; sed si dominus papa, qui est capud omnium Christianorum, vellet mittere honorifice unum episcopum , et respondere stulticiis eorum quas ipsi jam (12) ter scripserunt Francis ( semel pape Innocentio quarto bone memerie, et bis vobis: semelper David, qui vos dé- fi) Alrictus, MS. E. (2) Transire, MS. E. (3) Hermenie, MS. B. Arménie, JUS, S. (4) Deest hoc verbum in MS. B. (5) Eos, MS. E. (6) Marianoi'iim, TUS. B. (7) Nostri, MS. E. (8) Acquirere, MS. E. (9) Vadet , MS. E. (10) Aliquis fratium, MS. S, (n) Predicares, MS. B. (12) De-est jara in MSS. D et E. ( 396 ) ccpit, et nunc per me), ille posset eis (i) dicere quecumque vellet , et eciam facere quod ipsi rédigèrent in scriptis. Audiunt enim que- cumque dicere vult nuncius, et semper querunt si vult dicere pi ura ; sed oportet quod habeat (a) bonum interpretem, immo pi ures interprètes, et copiosas expensas, etc. (3). (i) Illis, MSS.D etE. Il) HabereDt, MS. B. ;■!) Deesie\c. in MS. E. RECUEIL VOYAGES ET DE MÉMOIRES. 01 \ RAGES PUBLIES PAR LA SOCIETE DE GÉOGRAPHIE, 1.1LI SE TROUVENT CHEZ LE MEME LIBRAIRE. RECUEIL DE VOYAGES El DE MEMOIRES. (Chaque volume se vend séparément.) Tome I*r, contenant les Voyages de Marco Panlo : un volume in-4*. Prix, ï5 fr. Tome II i' et »' p arties ), a ver i8 planches. Prix, 18 IV. Contenant : i" Lue Relation de Guanat et des coutumes de ses habitants ; i° Des Relations inédites de la Cyrénaïque; i° Vue Notice sm la mesure géométrique de la hauteur de quelques 50 li des Alpes; \a Les Résultats des questions adiessées à un M. uni- de Tisrhît tt à un uègri de Walet; 5° Des Réponses aux questions de la Société sur l'Afrique septentrionale ; 6" lu Itinéraire de Coustautiuople à la Mecque; 7° Une Description des ruines découvertes pflès de Pale&qfté , suivie de Kecher ches sur l'ancienne population de 1 Amérique; S l ne Notice sur la carte générale des parhalicks de Hhaleb, Or fa et KagdaJ, et une Description de la ville de Hhaleb avec un plan; 9° Un Mémoire sur ta géographie de la Perse; io" Des Recheiches sur les antiquités des États-Unis de l'Amérique septentrionale. Tome III. Contenant l'Orographie de l'Europe, par M. L. Bruguiere, ouvrage couronné par la Société dans sa séance générale du 3i mars 1S26, avec une caite orographiqite ei i5 tableaux synoptiques, et vues des principales chaînes de montagnes. Prix , ;o fr. Immf_ v. Contenant la première partie de la Géographie d'Edrisi, traduite de l'arabe en français d'après Jeux manuscrits de la Bibliothèque du Roi, et accompagnée de notes, pai P.-Amédée Jaubert , membre de l'Institut , etc., avec trois caries. Prix , -îh fr. Nota. La deuxième partie, formant le tome VI, est sous presse. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ. Ce Recueil parait tout les mois , par numéros de* quatre b cinq feuilles les d mze cahiers for- ment, a la fin de l'année , d- u\ volumes iu^S°.-a\efj>l*ii' nés. Prix : pour Paris, 12 f r ; pour les départements, 1 5 fr.; pour L'étranger, 18 fr. La première série du bulletin se compose Je vingt volumes ; et comprend douze années, de 1 S 2 1 à [833 Il a paru dix volumes de la a* série, du t«r janvier [834 au'3i décembre [838 PARIS iv IMEKIK DE BOURGOGNE 11 MARTINE! ,... J,,,.|. 0 Ci 3 % • C RECUEIL VOYAGES ET DE MEMOIRES, PAR LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE. TOME QUATRIEME. DEI'XIKME l'AliTlE. - W, ■' :, \: ! PARIS, CHEZ ARTHl'S-BERTRAND, LIBRAIRE DE LA .SOCIETF, Kl F IIAUTEFF.UILLE, iS° 2.3. M DCCC XXXIX. RELATION DES MONGOLS OU TARTARES PAU II. FREUL JEAN DU PLAN DE CARPIN DE l.'ollDRL DBS tBtRE MIAEITIS, LEGAT DU SAINT-SIEGE .(rOSTOLlQOE, KOKCE EN TARTA1UE PENDANT LES ANNÉES I '. '{ . , ia'|l'F.' li'lT, ET ARCHEVEQUE d'aNTIVARi. PREMIÈRE ÉDITK)N COMPEÉTE PUBLIÉE u'APRliS LES MANUSCRITS DE LElDE, DE PARIS, ET DE LONDRES, [T riiÉCélliti D'tMi NOTIti: SDR LES ANCIENS VOYAGES DE TAHTARIE EN GÉNÉRAL, eisi ;, ,11.1:1 1,1 JEAN 1)1! PLAN DE CAR PIN en particulier PAU M. D'AVEZAC, [JK3 V»:iElt> ,;i„,.lllHl,,,ri.S DE PARIS, DE LONDRES ET DE FHAHCPORT, HElliP'litfa 'mlnrt: lu LA CJUKDI ,,'*•--! lit d'iIIAXDE, BTC lu, , T, . 11 nous a paru indispensable de joindre à cette Notice une carte de l'Asie centrale présentant à la fois un tracé approximatif de la route de Jean du Plan de Carpin et l'indication des contrées mentionnées dans son récit. Un but aussi restreint n'exigeait pas la discussion critique des éléments susceptibles de fournir les bases d'une carte nouvelle : il suffi- sait de prendre une des cartes déjà dressées qu'on peut présumer les moins défectueuses, pour en reproduire le trait et y adapter la nomencla- ture de notre auteur : c'est à cela que nous avons borné notre tâche, et nous avons, pour cet objet, donné la préférence à la Carte générale d'Asie de l'atlas de Brué, corrigée par Picquet d'après la grande Carte de ï Asie centrale, en quatre feuilles, de Klaproth , sans nous interdire toutefois d'y rectifier, au besoin , quelques inexactitudes de détail. Nous n'avons point eu de prétentions plus élevées en rédigeant le tracé ci-joint. //,:„.,/., i ■ ..... . . .1. l/.„,.„,,., ,/■• /., Sociélù de m .>,,,„,,/„.' T„m,IV. ,.».,,„■„, ,,.„,. ; ,,.,, . ,,„/,, ,„>.. ■/:„■,/„■„ , »,.»*«• ./, /., i ;— • -'i-i- •<> '■• •<■■■■■■■" '" "»,?"■'■*■> ■'■ ".., NOTICE SUR LES ANCIENS VOYAGES DE TARTARIE EN GÉNÉRAL, et sur celui de JEAN DU PLAN DE CARPIN M particulier. Le Voyage en Tartarie, du frère Jean du Plan de Garpin, dont il n'a point encore été publié d'édition complète, mé- rite d'être connu dans son entier. Il ouvre la série des rela- tions de même nature que le xme siècle nous a léguées : curieuse collection, non encore liée en un seul faisceau, où près de notre voyageur viendraient figurer tour à tour Si- mon de Saint-Quentin, Guillaume de Rùbrtik, le célèbre Marc Polo de Venise, Ricold de Monte- Croce, et les deux Hayton d'Arménie; puis, au xivc siècle, Jean de Monte- Corvino, Oderic de Frioul, Jean de Cor archevêque de Solthânyeh, Jourdain de Séverac, Pascal de Victoria, Bal- ducci Pegolotti, Jean de' Marignoli, et le trop fameux Man- deville. Après eux il y aurait à franchir un demi-siècle tout entier pour retrouver encore quelques Voyageurs à leur ad- joindre , tels que Clavijo et Schiltperger. Nous ne parlons point de ceux qui n'ont pas laissé de relations écrites, ou dont les relations se sont perdues. Plusieurs de ces anciennes relations de Tartarie ont sou- vent été réunies en collections plus ou moins étendues, plus ( 4oo ) ou inoins intéressantes par le nombre ou le ehoix des inor- eeaux colligés. Nous pourrions citer en première ligne le recueil français manuscrit conservé à la Bibliothèque royale de Paris sous le numéro 83ç)2; magnifique volume très grand in-folio, sur vélin, orné d'un grand nombre de belles miniatures , et qui contient successivement les relations de Marc Polo, d'Ode- ric de Frioul, de Guillaume de Boldensel , de l'archevêque de Solthânyeh, de Mandeville, de Hayton, et de Ricold. J\a Bibliothèque de Berne, dont les manuscrits sont inventoriés et décrits avec tant de soin dans l'excellent catalogue de Sin- ner, possède un volume in-folio, sur parchemin, écrit au xive siècle, numéroté 125, et provenant de la bibliothèque de Bongars, où se trouve reproduit, au moins en grande partie, le manuscrit parisien que nous venons de signaler, puisqu'on y voit pareillement, avec une légère permutation dans l'ordre des pièces, Marc Polo, Mandeville, Oderic , Boldensel, Hayton, et enfin Bicold '. Une autre collection à peu près semblable existe à la Bi- bliothèque Royale de Paris sous le numéro juoo C, manu- scrit français in-folio: elle comprend les relations de Hayton, de Ricold, d'Oderic, de Boldensel, et enfin de l'archevêque de Solthânyeh. Un autre recueil manuscrit, dont le contenu est conforme à celui-ci, se conserve à Londres dans la Bi- bliothèque Cottonienne, sous la quote Otho D n, ainsi qu'on le voit au Catalogue de Smith et dansleRanport de la coni- '» ppc ' Catalogua codd. mss. Bibllothecœ Bernénsis, annotàtiànibus critiiis illustrâtes; addita sunt excerpta quamplurlmu etprœfatld, curante J. R. Sinneii, btbliotheca- lio ; trois vol. in-8°, Berne 1770 : tome II, \> 7^. — A Report front tlic Comittee appointed tu vieiv tlie Cottonian library ; in-fol. , Londres 1732 : pp. 7g, 80. ^Recensas coild. Moguntiœ in R. Capituli metropolitani Bibliothecâ latitantium purs prima; dans Val. FtBn. De-Gudlni Sjrlloge 1 variorum diplomatariOTum mo- numentoramque veterum ineditorum adhuc, et res Germanicas inprimis vero Mo- guntinas illustrantium ; in-8°, Francfort 1728 : pp. 377, 385. 3 Noi'us Orbis regionum ac insularum veteribus incognitarum ; in-fol., Bâle \.V>%, et mieux 1 555 : on y trouve Marc Polo et Ilaylon. 4 Se.condo volume délie Nai'igazioni e p'iaggi; in-fol. , Venise 1 55f), et mieux 1 ri83 : ( 402 ) necke ', Richard Hakluyt % Samuel Purchas3, Pierre Berge- ron 4, Pierre Van der Aa5, donnèrent place, dans leurs re- cueils, à plusieurs des relations dont nous avons plus haut déroulé la série, mais jamais encore on ne les a toutes ras- semblées; et même (soit dit sans porter aucune atteinte au mérite des recherches de Bergeron6, de Mosheim', de Sprengel % de Forster 9, de Graberg de Heniso'0, de Malte- nu y trome, en tout ou en partie, Jean du Plan de Carpin, Simon de Saint-Quentin, Marc Polo, Hayton, et Oderic. 1 Uistoria orientalis Haythoni armenii , et kuic subjéctum Marci Pau/i veneti iti- nerarium , itemfragmentum è Speculo Historiali Vincentii Belvacensis ejusdem ar- gumenti ; in-4°, Helmstadt i585. 1 The principal Xavigatinns, Voyages, Traffiques and Discovcrics; 3 vol. in-fol., Londres l5g8 : on y trouve, en tout ou en partie, Jean du Plan de Carpin , Simon de Saint-Quentin, Guillaume de Rubruk, et Oderic. 1 His Pilgrimes ; ô vol. in-fol., Londres iGaô : il donne, en tout ou en partie, Rubruk , Marc Polo, Hayton, et Mandeville. î Relation ries Voyages en Tartane clr Fr. Guillaume rie Rubruquis , Fr. Jean du Plan Carpin, Fr. Ascelin et autres rtligieux de S. François et S. Dominique ; in-8°. Paris lG3tf. ' Voyages faits principalement en Asie dans les xn«, xme, \iv et w< siècles; ■1 vol. in-.j°, Leyde 1-29,011 La Haye ij35 : on y trouve, eu tout ou en partie, Jean du Plan de Carpin, Simon de Saint-Quentin , Rubruk, Marc Polo , Hayton, et Man- deville. 6 Traicté des Tartares3 de leur origine, pays, peuples, mœurs, religion, guerres, conquestes, empire ci son estendue , de la .suite de leurs ehams et empereurs , estais et hordes diverses jusqù aujourd'hui ; le tout recueilli de divers auteurs, mémoires, et relations antiques et modernes ; in-8°, Paris iG34:pp. 73 à 9g. : Uistoria Tnrtarorum ecclesiastica ; in-4°, Helmstadt 1741 : pp. 48 à lai. 8 Geschichte der ivichtigsten geographischen Entdechungèn bis zur arihurift der Portugiesen in Japon 1 5 j 2 ; 2" édition, petit iu-8°, Halle 1792. 9 Histoire ih s Découvertes et des Voyages faits dans le Nord; mise en français par M. Broussonet; 2 vol. in-8°, Paris 1788 : loin. I, pp. i5i à 2(13. "' Storia délia Gt ografia dalla sua origine fino alsecnlo decimonono, dans les An- nàli di Geografiae di Statistica .- 1 vol. petit in-8°, Gênes 1S02, lom. II, pp. i85àîo6. ( 4o3 ) Brun', et de BaldelliJ),les historiens ou géographes qui ont énuméré ces anciennes relations deTartarie n'en ont point formé un catalogue complet qui pût servir de guide aux col- lecteurs à venir. Bergeron était fort préoccupé de l'utilité qu'il y aurait à réunir en un seul corps tous ces voyageurs qui ont parlé des Tartares depuis leurs premières conquêtes jusqu'à Tamerlan et ses successeurs; il le dit dans son Traité de la Naviga- tion*, il y revient dans son Traité des Tartares1* : il voudrait qu'on lit un volume de toutes ces diverses relations tartares- ques, et il espère que ce sera l'œuvre de quelque curieux Ramusio français qui enchérira par dessus la diligence, la recherche et le travail des Italiens, Anglais et Hollandais, voire même des Français qui s'en étaient jusqu'alors occupés. Ce vœu n'a point encore été rempli : une première con- dition pour l'accomplir d'une façon convenable , c'est de posséder des textes aussi parfaits que possible des diverses pièces que l'on veut rassembler. Peut -être, en nous réser- vant de traiter tout à l'heure d'une manière spéciale de la relation de Jean du Plan de Carpin, pouvons-nous espérer que nous ne ferons point chose oiseuse en passant ici en revue les sources où il conviendrait de puiser les éléments 1 Précis de la Géographie universelle , tome I": Histoire île la Géographie ; in-8°, Paris 1810 ; 4e édition, i836 : pp. 5i2 à 588. " fiaggi di Marco Polo illustiati e commentât!, preceduti dalla Storia del/e Re~ lazioni vicc/idei'Oli dell' Europa e dell' Asia ; 4 vol. in 4" et atlas in-fol., Florence 1827 : tom. III, ou I" de la seconde partie : Storia de/ Milione; pp. 24 à 47- 5 Traité de la Navigation et des Voyages de découverte et conquête modernes , et principalement des Français, dans le premier volume du recueil de Van der Aa : pp. 52 , 53. 4 Traicté des Tartares ; Paris i634 : p. 99. ( 4o4 ) (îu recueil où notre auteur occuperait la première place, sinon dans l'ordre d'importance , au moins dans l'ordre chronologique. Immédiatement après lui devrait marcher Simon de Saint- Quentin , religieux dominicain , narrateur de l'ambassade envoyée par Innocent IV vers le nouyân Batchou qui com- mandait les armées tartares en Perse: nous aurons, plus loin, à dire un mot de cette ambassade en parlant de Jean du Plan de Carpin. Le frère Simon avait écrit une relation de son voyage, et l'on peut juger de l'intérêt de son livre par les extraits étendus qu'en a donnés le frère Vincent de Beauvais, religieux du même ordre et auteur contemporain, dans son Spéculum historiale , où il se trouve dix-neuf cha- pitres expressément désignés comme pris ex libello fratris Simonis, sans en compter un plus grand nombre dont la source ne se trouve pas indiquée d'une manière aussi pré- cise. Reinier Reinecke les a tous insérés dans son Historia orientalis^ avec plusieurs autres chapitres du Spéculum his- toriale dont l'origine est différente. Mais Hakluyt n'a repro- duit que ceux qui sont intitulés du nom du frère Simon et confondus en une seule série avec ceux que le même compi- lateur a empruntés de la relation de Jean du Plan de Carpin '. Cette fusion se retrouve dans toutes les éditions 1 Les chapitres que Vincent de Beauvais dit expressément avoir empruntés à Simon de Saint-Quentin . sont au xxxne et dernier livre du .Spéculum historiale; ils portent les numéros iG à 29, 32, 34, et 4o à 5'i. Mais pour les autres, qui sont dissémine- dans les livres xxx et xxxi, le compilateur se contente de dire : « Et ego quidem ah uno fratrum preedicatorum, videlicet a fr. Simone de Sancto-Quintino, jàm ab Mo itinere regresso, gesta Tartarorum accepi , Ma duntaxat qtue supenùs , perdiven loca juxtà congruentiam temporum, huic opèri inserui. ■■ ( 4o5 ) qui ont été publiées de la narration de Simon de Saint- Quentin, ce qui nous dispense de placer ici une notice de ces diverses éditions, que nous aurons à faire connaître plus tard. Quant au récit original, il est resté inédit et in- connu; un moment nous avons cru le tenir en nos mains, trompé que nous étions par le titre d'une copie manuscrite comprise sous le numéro 686 dans la collection de Dupuy, et qui ne présente en réalité que l'abrégé de Vincent de Béarnais : puissent les recherches des jeunes diplomatistes qui explorent avec un zèle si digne d'éloges les richesses ca- chées des grandes bibliothèques de l'Europe , découvrir quelque copie entière de l'intéressant écrit du frère Simon! Guillaume de Rubruk, cordelier, envoyé de saint Louis chez les Tartares en 1253, doit prendre place ensuite. Le texte original de sa relation, publié en i5o,8 dans le recueil de Hakluyt ', avait été tiré d'un manuscrit incomplet appar- tenant au lord Lumley; Purchas avait eu entre les mains la relation entière, fournie par un manuscrit du Bennet Collège de Cambridge, mais il n'en avait publié qu'une version an- glaise'. L'édition de la Société de Géographie3, préparée par MM. Francisque Michel et Wright d'après divers manuscrits de Londres, Cambridge et Leyde, est la seule qui donne le texte original complet de cette curieuse relation. Bersreron attribue un Traite des Tartares et Sarrasins à 1 &' ' The principal Navigations , etc. ; tom. I, pp. 71 à 177. — Voir aussita huitième page de la préface. -' Purchas his Pilgrimtisi tom. III, pp. 1 à 52. 3 Elle est comprise au tome IV du Recueil de Voyages et de Mémoires, pp. 2o5 à Î96. 5i »6 Guillaume de Tripoli ', dominicain du couvent d'Acre, que nous n'avons cependant point inscrit sur notre liste : il est certain que ce bon moine fut envoyé en 1271, ainsi que Nicolas de Vicence, par le pape Grégoire X, vers le qâân desTartares, en compagnie de Marc Polo de Venise'. Il avait précédemment adressé à ce pontife, lorsqu'il n'était encore qu'archidiacre de Liège et légat de Syrie, un écrit latin de Statu Sarracenorum et Machonieto pseudo-propketa eorum, et de ipsius gente et eorum lege ; il en existe à la Bi- bliothèque Royale de Paris deux exemplaires manuscrits, dont l'un est compris dans un volume petit in-quarto, écrit sur parchemin au \iv° siècle, et portant le numéro 55io; il commence au folio 0,0 et finit au folio 108 verso; à la suite est tracé, au recto du feuillet ior), un planisphère plus gros- sièrement esquissé encore que les informes délinéations des cosmographes arabes. L'autre exemplaire, orné d'un titre beaucoup plus étendu 3, occupe trente-deux feuillets dans un volume in-octavo écrit sur vélin au xive siècle, et qui porte le numéro 7470. La Bibliothèque de Berne possède une version française de cette relation, décrite avec beau- coup de soin dans le catalogue de Sinner, sous ce titre: Guillaume Triple du couvent d'./crc, de F Estai des Sarra- sins et de Mahomet, manuscrit du xiv° siècle, in-folio, sur papier, numéroté 280, et ayant appartenu à Bon- 1 Traicté des Tartares , pp. \) », *)4- 1 Mabc Poi o. ilans Ramusio, f" .'i B. DekMachumeto seducton Sarracenorum , quis et qunlis vilce et gentis fuerit, et quando et qiiatitcr tantam potesl item habuerit, et de secldsud et Alchorano, etc., etc. — Ce manuscrit et le précédent sont à tort indiqués comme deux ouvrages différents à la Table dis auteurs, dans le Catalogue des nis>. latins de ia Bibliothèque du Roi. ( 4 07 ) gars '. André Du Chesne a donné en iG/ji un extrait du texte latin , d'après un manuscrit appartenant alors à M. Ha- bert de Monmort, maître des requêtes1. Ce livre de Guil- laume de Tripoli ne peut aucunement être compté parmi les relations de Tartarie; le pieux missionnaire n'osa même pé- pétrer dans ce pays : arrivé en Arménie, il fut effrayé de l'invasion imminente du sultan Bibars; et remettant à Maff'eo et Nicolo Poli les lettres du Saint-Père pour le grand khan. s il revint à Acre avec Nicolas de Vicence, en compagnie du grand-maître des Templiers \ La relation de Marc Polo est assez connue, elle a été l'objet de dissertations et de commentaires assez renommés pour qu'il ne soit aucunement besoin de rappeler ici les manuscrits qui en existent et les nombreuses éditions qui en ont été données dans les diverses langues de l'Europe : nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer à l'excellente no- tice que M. Walckenaer en a insérée dans ses Vies de plu- sieurs personnages célèbres des temps anciens et modernes *>. Il nous suffit d'énoncer que le texte français publié par la Société de Géographie, dans le premier volume de son Recueil de Voyages et de Mémoires , d'après le manu- scrit 7367 de la Bibliothèque Royale de Paris, est le plus complet que l'on possède, puisqu'il renferme plusieurs cha- pitres jusqu'alors inédits. Le comte Baldelli-Boni, qui a exé- cuté sur le célèbre voyageur un travail si étendu, pense que 1 Sinneu, Cotai, codd. mss., lom. II, pp. 281 à 3gy. * Duchesne, Historiée Francorum scriptorcs, tom. V, pp. 4 32 à 435. 3 Marco Poi.o, dans Iiamusio, ubi supra. 'i Deux vol. in-8°, Laon l83o; tome II, pp. 1 à 34. (4o8; la rédaction originale a dû être faite en français ', et il ap- porte pour preuve de la nouveauté relative des versions italiennes , diverses circonstances caractéristiques qui ne permettent plus de douter de l'antériorité d'un texte français quelquefois mal compris par un traducteur ignare qui a pris, par exemple , des cheveux pour des chevaux ', de la boue pour des bœufs', très pour trois4, l'adverbe jadis pour un nom propre5; qui a transcrit littéralement quelques mots français, comme sel6, lièvre"1, le roi*; qui emploie des galli- cismes tels que quattroventi 9, molto acqua '°, al tratto "; et qui enfin , rapportant l'explication européenne de certains noms orientaux, répète chaque fois : che vale à dire infian- cesco"...he savant Florentin est du reste porté à croire que le texte publié par la Société de Géographie de Paris étant plus complet qu'aucun autre, est celui qui peut, à meilleur droit, être considéré comme l'original'3. La même thèse a fait, sous un autre point de vue, l'objet d'un mémoire spé- I Storia de! Millione, §§ 17, 18, pp. 11 à 14. » Marc Polo, leste de la Crusca, dans Baldelli, cap. i5, p. 12. 3 Ibidem, cap. 14 1, p. 161. 4 Ibidem, cap. 123, p. 1 33. 5 Texle du 111s. de pLicci,cap. 90. 6 Texte de la Crusca. cap. 99, p. 108. '1 Ibidem, cap. 77, p. 87. 8 Ibidem, cap. 77, p. 86. 9 Ibidem, cap. Ç19, p. 109. ■° Ibidem, cap. 1 1 1, p, I2Ô. II Ibidem, cap. 101, p. 112. •' Ibidem, cap. là, p. 12. — Cap. 10, p. In. — Cap. âo, p. 4^- — Cap. 129, p. i38. 13 Storia del Millione, pp. iq3, 129 a 1 3 1 . ( 409 ) t-ial de M. Paulin Paris, inséré en entier au Bulletin de la Société de Géographie \ et par extrait seulement dans le recueil de la Société Asiatique', où il est accompagné de quelques notes de Klaproth : l'auteur y établit que le ma- nuscrit 125 de la Bibliothèque de Berne3 n'est, comme un semblable manuscrit de la Bibliothèque Royale de Paris , qu'une copie de l'exemplaire mentionne dans la préface comme exécuté à Venise pour Charles de France , comte d'Artois, frère de Philippe-le-Bel; et il conjecture que cet exemplaire vénitien est peut-être le même qui est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Royale sous le numéro 7367, et qui a servi de type à l'édition de la Société de Géographie. Nous partageons d'autant plus volontiers cette opinion , après examen des manuscrits eux-mêmes, qu'elle est encore corroborée à nos yeux par une circonstance particulière : c'est que le manuscrit 7367 provient de l'ancienne bibliothè- que des rois de France h Blois, à laquelle il fut restitué sous Louis XII, lors de la réunion des livres rassemblés par Louis de France, duc d'Orléans, son aïeul5, lequel possédait celui-ci par suite d'un don fait à monseigneur d'Orléans du vivant de Charles V, ainsi qu'il est constaté par une anno- tation spéciale au catalogue manuscrit des livres de la Tour du Louvre, dressé en i3g3 par Gilles Mallet 6; or il est 1 Bulletin, première série, tome XIX, Paris i833, pp. 23 à 3i. * Nouveau journal asiatique, tome XII; in-8°. Paris iS33; pp. 244 à 254- 3 Comparez Sinnek, Catal. codd,mss., tome II, pp. 4^9 à 450. * ïl s'agit dn manuscrit 1027O A. 5 Voir {'Essai historique sur lu bibliothèque du roi, de Nicolas Le Prince; petil in— I i. Paris 1782, pp. 7 à iG. 6 Voir ce catalogue original, ms. 8354-3, de la Bibliothèque Royale ; inventaire de ( 4io ) naturel de croire que cet exemplaire, qui en i 3j'3 existait déjà dans la Tour de la Librairie, était entré dans le trésor de la couronne en i328, à l'avènement de Philippe de Va- lois, fils de Charles de France, pour qui cette première copie avait été faite à Venise en août 1307, à la demande de Thi- bault de Cépoy, lieutenant-général de ce prince et de l'im- pératrice Catherine de Courtenay sa nouvelle épouse, dans leurs domaines prétendus de Constantinople; tandis que les exemplaires n° 120 de Berne et n° 10270 A de Paris, qui mentionnent cette première copie remise an comte de Valois par Jean de Cépoy fils de Thibault, disent aussi que depuis en a il donné eoppie à ses anus qui len ont requis. Un seul manuscrit paraît donc pouvoir être cité comme plus ancien que le n° 7367 de Paris : c'est la minute écrite en 1298 par Rusticien de Pise. Au surplus, nous avons compté en outre, parmi les livres de la Tour du Louvre en i3~3, trois exem- plaires de la version latine, avec cette simple désignation, Mareus Pau/us'; l'un d'eux était couvert de drap d'or, bien escript et enluminé. Ricold de Monte -Croce, frère prêcheur florentin, mort à Florence le 3i octobre i3or), avait parcouru l'Orient dans la seconde moitié du xiue siècle, et il en avait laissé une rela- tion latine qui se trouve, suivant De-Guden ', dans un beau manuscrit in-folio de lalnbliothèquedu chapitre de Mayence, avec les voyages de Marc Polo, d'Oderic, et de Boldensei. la chambre du bas, article 97. L'annotation manque clans l'édition donnée par M. V an Pracl. 1 Catalogue de Mallet, chambre dumilieu, articles \ij, 177 et 181. fylhge, ,,.:is'( (4n ) Cette relation, restée inédite dans l'original latin, fut traduite en français, en l'année 1 35 1 , par le frère Jean le Long d'Vpres, ainsi appelé de sa ville natale, et singulièrement transformé par Antoine du Verdier en, Jean de Longdit, par suite d'une mauvaise lecture de Jean le Long dit. et /i< d'Ippre'. Le nom du voyageur est encore plus maltraité cpie celui de son traducteur, car on le trouve écrit Bicul, Bien/, Bieult , Rieult; M. Coquebert de Montbret l'a même écrit Leùiail' : cependant les PP. Quétif et Echard 3 avaient fait connaître que la relation dont il s'agit était bien celle de Ricold , décrite également sous ce nom par De-Guden i et par Sinner qui en a donné un extrait fort étendu5. Abel Rémusat a consacré à ce voyageur une notice biographique insérée dans ses Nouveaux mélanges asiatiques6; Tirabos- chi a dit aussi de lui quelques mots dans sa Storia délia Letteratura italiana1. S'il en faut croire Baldelli, le frère Ricold aurait aussi lui-même exécuté une version florentine de sa relation8; toujours est-il qu'une édition de cette ré- daction italienne a été imprimée à Florence en 1798 par les soins du frère Vincent Fineschi. La version française se trouve dans les collections manuscrites de Paris, de Berne ' Bibliothèque du sieur Du Verdier, in-folio, Lyon ] 585, p. 71 5. 2 Eclaircissements préliminaires swc Jourdain de Séverac, p. 1. Scriptores ordinis Prœdicatorum ; 2 vol. in-folio, Paris 1719, tomel, pp. jo.j et 5o5. ■' Vbi supra. 5 Catal. Bcrn., lune II, pp. 4Go à 5o2. ,; Deux vol. in-8°, Paris 1829: tome II, pp. içjcf à St02. ' Rome 1783, in-4" : tome IV, p. g f. 8 Storia ilel Millione, p. i°>, note 2. et de Londres, que nous avons déjà signalées, ainsi que dans le recueil imprimé de îôaq; On ne connaissait encore, il y a quinze ans, sous le nom de Ilayton ', que la relation du prince de Gorigos en Ar- ménie, devenu moine de Prémontré, qui énonce en avoir puisé les matériaux à trois sources distinctes, savoir : pour les temps antérieurs au règne de Mankou Qààn, dans les his- toriens tartares; pour les temps postérieurs à Houlàkou, dans ses propres souvenirs; et pour les temps intermé- diaires, dans les relations qu'avait fait mettre par écrit le roi Hayton Ier, présent à toutes ces choses, et qui aimait à les raconter à ses enfants et petits-enfants. Un récit du voyage de ce monarque à la cour de Mankou-Qààn, en 1 a! i \. avait été rédigé par Kirakos Kaidzaketsi, l'une des personnes de sa suite; ce texte, transcrit en 161G parle prêtre Jacques, du couvent de Sanahin en Géorgie, a été publié en 1822 à Pétersbourg avec une traduction russe, par le prince armé- nien Argoutinski , bibliothécaire honoraire de la Biblio- thèque impériale, dans le Sibirskii f'iestnike de Spaski »j et Klaproth, en i833, en a publié à son tour avec un commen- taire, dans le Nouveau journal asiatique 3, une traduction française faite sur la version russe et corrigée sur l'original arménien par Saint-Martin. Quant à la relation du moine Hayton, écrite en français sous sa dictée par Nicolas Faulcon, qui la traduisit ensuite 1 Plus exactement Hrtoiwi, correspondant arménien du nom arabe Hatym, on Hé- tcym comme on prononce aujourd'hui. 1 Tome XIX, pp. 6g et suiv. — Comp. Nouveau journal asiatique, tome XII, p. il 4. Tome XII, pp. 2^3 a 3o5. (4.3) en latin, et la présenta ainsi an pape Clément V, au mois d'août i3oy ', elle appartient encore, malgré cette date, au xme siècle, puisque les faits qu'elle raconte s'y rapportent pour la plupart. Il en existe, dans la bibliothèque Lauren- ziana de Florence, un manuscrit intitulé Flos Vstoriarum terre Orientis , auquel Andrés •• dit qu'étaient jointes des cartes dessinées au commencement du xivc siècle, assertion répétée par M. Grâberg de Hemso * et par nous-même 4; mais Baldelli 5 assure qu'il a vérifié ce manuscrit, et qu'il ne l'a trouvé accompagné d'aucun texte. Cette version latine, dont la Bibliothèque Royale de Paris possède quatre manu- scrits6, fût retraduite. en. français, en i35i, par le frère Jean le Long d'Ypres, et il en existait en cette langue un exemplaire dans la Bibliothèque du roi Charles V, en 1 373, sous ce titre : la Fleur des Ystovres de la terre d'Orient1; elle se trouve comprise dans les collections manuscrites de Paris, de Berne et de Londres, que nous avons déjà si- gnalées, ainsi que dans le recueil imprimé de 1629. La Bi- bliothèque Royale de Paris possède en outre deux autres manuscrits de cette relation8. Nous avons vu une première 1 Synchronisme singulier avec la date de la première copie de Marc Polo. ' Dèll'origine, progressa et slato altuale d'ogni letteratura ; in-4° , Panne 1 784 : tome III, p. 454. 5 Annali di (îeografia e di Statislica, lome II, p. 209. 4 Article Cartes géographiques dans V Encyclopédie nouvelle ou Dictionnaire phi- losophique, scientifique, etc. Petit in - folio, Paris i833 et suiv., tome III, p. 2^3, col. 2. 5 Storia del Millione, pp. 38, 3g. 6 Sous les numéros 55i4, 55i5, 55i5-A et 6o4i-A. 7 Catalogue de Mallet, chambre du milieu, article i5j. 8 Cotés G3'2-io supplément français, el S43 fonds de Saint-Victor. 52 (4.4) édition latine de 1629, citée par Reinier Reinecke, et due à un certain Ménard Molther ' ; celle de Simon Grynaeus, comprise dans son Novus Orbis , est de i532 et a été plu- sieurs fois reproduite ; c'est la réimpression de Baie, de i555, qui est. désignée par Saint-Martin comme préférable aux autres éditions pour la correction du texte. Celle de Rei- necke porte la date de 1 585, et celle d'André Muller de 1671 ; c'est cette dernière qui a servi pour la version française donnée par Van der Aa dans le recueil dit de Bergeron. Ramusio n'a inséré que trente-trois chapitres, sur les soixante que comprend la relation de Hayton, dans son Secondo vo- lume délie Navigazioni et Viaggi*. Saint-Martin a donné sur le roi Héthoum 1er et sur le moine Héthoum, dans la Biographie universelle de Michaud 3, des articles qui méritent d'être consultés. Sprengel 4, et après lui Malte-Brun s, comptent parmi les anciens itinéraires deTartarie un ouvrage dont le titre, fau- tivement transcrit par eux , est fourni avec plus d'exactitude par Mosheim6, qui lui-même l'avait puisé dans les Scriptores ordinis Prœdieatorum des PP. Quétif et Echard 7. Ceux-ci en effet ont donné la notice d'un manuscrit de Colhert, au- jourd'hui conservé à la Bibliothèque Royalede Paris sous le 1 Liber historiarum partium Orientis, sine Passagium Terne sanctœ, Haythonu ordinis premonstratensis authore, scriptus anno i3oo. Hagano:e 1529. petit in-4°. 3 Les chapilres omis par Ramusio sont les quinze premiers et lus douze derniers. » Tome XIX, in-8°, Paris, i83; : pp. ôi ) à 5a8 et 53 i , 53j. 4 Geschichte dergeogr. Entdeck., p. ï- i . 5 Histoire de la géographie, p. 5 1 3. 6 Hist. Tartar. ecclcs., p. 97. " Tome I, p. 571 et suiv. (4'5) numéro 5990, intitulé : Directorium ad faciendum passa- gium transmàrinum, editum per quendam fratrem ordinis prœdieatorum scribentem experta et visa pocius quam au- dita,quod dirigitur serenissimo principi et domino domino Philippo régi Francorum , compilâtum atino Domini mille- simo cec° tricesimo. Ni les uns ni les autres n'ont su recon- naître le nom du moine auteur de cet écrit : cependant il est remarquable que le catalogue des manuscrits de Colbert dressé par Baltize en 1692 au plus tard ', en contient déjà la désignation formelle, répétée ensuite dans le catalogue imprimé de la Bibliothèque Royale. Cet auteur est un écri- vain bien connu par sa Description de la Terre-Sainte % le dominicain allemand Burcliard de Mont-Sion, ainsi que le révèle une traduction française exécutée en 1467, pour le duc de Bourgogne, par Jean Mielot, chanoine de Lille, et dont le manuscrit original, in-folio sur papier, achevé en 1460, se trouvait dans la bibliothèque de Gaignàt, sui- vant le catalogue dressé par De Bure et imprimé en 1769 3. Un manuscrit tout semblable, petit in-folio sur papier, mais qui porte la date de i464> existe aussi à la Bibliothèque Royale sous le numéro 10026-2; et le catalogue des manu- scrits d'Angleterre et d'Irlande, d'Edward Bernard 4, signale encore un exemplaire latin dans la bibliothèque de Saint- Mary d'Oxford, où il porte le numéro 43. L'analyse détaillée de ce livre, par les PP. Quétif'et Echard, ne prête aucune- 1 Ce dialogue existe à la Bibliothèque Royale écrit de la propre main de Baluze, et daté. a Plusieurs fois imprimée, notamment dans le Noviis Oibis de GryNvEUS. 3 Deux vol. in-8°; tome II, p. l(i, n° 2637. 4 Tome II, p, 73, col . 1 . art. 2 1 84. (4*6) ment à croire qu'il y soit question d'un itinéraire deTartarie; et Mosheim de son côté se borne à répéter, d'après eux , le titre de ce document : Sprengel le premier, supposant pro- bablement qu'un itinéraire mentionné dans Yflistoria Tar- tarorum ecclesiastica de Mosheim, devait sans doute avoir trait à la Tartarie, a donné à cette simple présomption le caractère d'une assertion formelle, trop fidèlement repro- duite par Malte-Brun : l'examen du manuscrit démontre qu'il s'y agit uniquement du sainct voyage d'oultremer et de la Terre-Sainte. Et nous avons dû en conséquence refuser au frère Bnrchard une place sur notre liste des anciens voya- geurs en Tartarie. Jean de Monte-Corvino, franciscain calabrois, fut envoyé par le pape Nicolas IV, avec des lettres datées de Rieti le jour même et le 3 des ides de juillet 1289 ', vers Arghoun, khan mongol de la Perse, et vers le kliâqàn Qoubilây , à Khân-bàlyq. En i33a Clément Y lui conféra le titre d'arche- vêque de cette ville '; il y mourut en i332 s'il en faut croire Wadding 3, suivi par Venni 4 et par Baldelli 5, mais plutôt en i33o, ainsi que l'énonce Abel Bémusat dans la notice biographique qu'il lui a consacrée6, et comme cela résulte ' Mosheim , appcndix n01 xxxi et xxxii, pp. 91 à ;)5, d'après Oderic RinaMi et Wadding. • Idem, ibidem, n° xi.viii, p, 12^. 3 A/mules Minorum, édition de Fonseea ; in-folio, Rome [73a : tome VII, P- i38,§i. 4 Elogio stnrico del beato OdoTico ; grand in-4", Venise 17G1, p. 13. » Storia del Millione, p. 38. r' Nouveaux mélanges asiatiques, tome II, pp. iç)3 à 198. (4i7) d'ailleurs de la lettre des chrétiens de Tartarie à Benoît XII*, reçue en 1 338, et énonçant que ce prélat était décédé huit ans auparavant : « Legatum vestrum fratrem Joannem, va- lentem \sanctwn et sufficientem virum, qui tamen morluus est ante octo annos. »On n'a de lui que deux lettres écrites de Khân-bâlyq, l'une datée du 8 janvier i3o5, l'autre tron- quée, mais se rapportant à l'année suivante; elles ont été imprimées par Wadding 3 et répétées par Mosheim *•; la se- conde a encore été reproduite par Marsden dans son savant commentaire sur Marc Polo 5. On pourrait nommer, à côté de Jean de Monte -Corvino, André de Pérouse, évêque de Zeytoun,son sulfragant, dont on a une lettre datée de janvier i326, également donnée par Wadding6 et répétée par Mosheim7. Le bienheureux Oderic Matthiussi, franciscain né à Por- denone en Frioul vers 1 285, se rendit àTrébizonde, en i3i7, de là à Tana dans l'Inde, où il arriva en i322, et écrivit une ■ Wadding, wii supra, p. 209, et Mosheim, appendix n°Lxxv, p. 167..— Nous re- viendrons bientôt sur cette lettre ; qu'il nous suffise de remarquer ici qu'on lui suppose habituellement la date de 1 338, qui est celle de son arrivée à Avignon; Bergeron dit i3'i8 par inadvertance {Traicté des Tartares, pp. ()8 et 1 l5). » Bf.rcfron (ubi suprà, p. 1 15) a, comme le frère Jean le Long d'Ypres , pris cet adjectif pour un nom propre, et transformé ainsi Jean de Monte Corvino en Jean Va- lent. Le P. GiIlase Dobner [Monumenta kistorica Boemia; tome II, p. 85) confond, de son côté, l'archevêque de Khàn-bâlyq avec le nonce Jean du Plan de Carpin, antérieur de près d'un siècle. ' Annales Minorant, tome VI, pp. 69, sq de la Bibliothèque Royale de Paris'. Continuant sa route, il alla jusqu'à Rhân-bàlyq, d'où il effectua son retour par le Tubet. Revenu à Padoue au mois de mai i33o, il dicta la relation de ses voyages à frère Guillaume de Solagna, et il rentra enfin à Udine pour y mourir le i4 janvier i33i. Il a été ca- nonisé par un décret pontifical du 2 juillet iy55 '. Henri de Glatz, cordelier de Prague, qui avait eu en Italie communi- cation de la relation du voyageur, en fit en i34o une copie abrégée qui a été insérée dans la collection deBolland3; Thomas Giunti a donné, dans les additions au second vo- lume de la collection de Ramusio4, une double rédaction italienne des voyages d'Oderic, l'une plus étendue et plus conforme au latin de Bolland, l'autre plus brève; Hakluyt de son côté5 en a publié un texte latin et une version an- glaise; mais il y a, entre toutes ces éditions, des différences (jui accusent manifestement l'intervention de diverses mains étrangères, ainsi que l'a fait remarquer Tiraboschi': Spren- gel donne un relevé comparatif des variantes des noms de ' Folio 184. ' Ce décrètes! rapporté par Venni, Elogio storico, p. 32. 3 Acta sanctorum, in-folio , tome I, Anvers 1 643 : pp. 986 a 992, et non p. Ï8G comme on le voit indiqué dans Sprengel (p. 34 1) par une faute typographique trop religieusement reproduite d'édition en édition dans VHistoire de la géographie de Malle-Brun (1812, p. 463; i83C, p. 5;8). 4 Venise 1 574» folios 23j verso et 245, jusqu'à 248. 5 The principal navigations, tome II, pp. 3g et 53, jusqu'à 67. . sStoria délia letter. irai., tome V, pp. 106 à 109. ; Gcschichte der geogr. Entdec/cungen, pp. 348, 34g. (4> 9) lieux entre les deux relations de Ramusio, celle de Hakluyt et celle de Bolland. Enfin le frère Joseph Venni, cordelier, a donné le texte entier de la relation originale d'après deux manuscrits, l'un appartenant à Joseph Liruti di Villafredda, l'autre au couvent des cordeliers d'Udine; il y a joint un éloge du saint et un commentaire géographicpie sur ses voyages, le tout publié à Venise en 1761 '. Il existe à la Bi- bliothèque Royale de Paris sous les numéros a584 et 3ii}5, à Cambridge dans le manuscrit 407 du Corpus-Christi Col- lège = , et à Mayence dans le manuscrit 5a de la bibliothèque du chapitre métropolitain 3, des copies de la relation latine. La version française de Jean le Long d'Ypres se trouve dans les manuscrits 7^00 Cet 83g2 (ancien fonds), et i io3 (sup- plément français) delà Bibliothèque Royale de Paris, dans le manuscrit 12b de la Bibliothèque de Berne, dans le ma- nuscrit Otho D n de la Bibliothèque Cottonienne, ainsi que dans le recueil imprimé de i52g4. On peut voir dans la Biographie universelle de Michaud s un bon article Oderic , dû à M. de La Renaudière. Les recueils manuscrits de Paris, de Berne et de Londres, que nous avons déjà plusieurs fois mentionnés, contiennent, ainsi que la collection imprimée de i5ag, une pièce repro- 1 Elogio storico alla gesta del Beato Odorico deU'ordine de Minori corwentuali , cvn la storiu dà lui dettata de suoi viaggi asiatici, illustrata daun nligioso deU'ordine stesso, e presentata agli amatori délie antichità; grand in-40. ' Michel et AVbight, Notice sur Rubrid , édition de la Société de géographie, ].. 20g. 3 De-Guden, Sy liage, p. 38 1. i Lhrstore merveilleuse du grand Cari, feuillets 53 verso à (36. 5 Tome XXXI, pp. 499, ^00- (420) duite en i83o dans le Nouveau journal asiatique' d'après le manuscrit 83f)2 de la Bibliothèque Royale, et qui est in- titulée : « De l'Estat et de la Gouvernance du grant kaan de Cathay souverain empereur des Tartres , et de la dispo- sition de son empire et de ses autres princes; interprété par un arcevesque que on dit l'arcevesque Saltensis, par le com- mandement du pape Jehan vingt-deuxiesme de ce nom, et translaté de latin en françôys par frère Jehan le Long né de Yppre, moitié de Sainct-Berthin en Sainct-Omer. « Les PP. Quétif et Echard, qui avaient vu cette pièce dans le manuscrit 838o, de Colbert, et qui en connaissaient aussi l'existence dans le manuscrit cottonien, avaient déjà remar- qué'que l'abréviation Sa Itensis était pour Soltanensis, et qu'il s'agissait de Solthânyeb, unique siège métropolitain en Tartarie auquel cette dénomination fût applicable; mais ils conjecturaient que l'auteur en pouvait être l'archevêque Guillaume Adam3, nommé par le pape Jean XXII le Ier juin i323; et cette conjecture a été adoptée comme une certitude par M. Coquebert de Montbret dans ses Eclaircissements préliminaires sur Jourdain de Séverac 4. Il est à remarquer cependant que l'auteur, quel qu'il soit, avait assisté récem- ment, ainsi qu'il le dit lui-même5, aux obsèques de Jean de ' Tome VI, pp. 5o, à -j I . Scriptores ordiitis Prœciicatorum, tomel, p. 538, col. i. ! Guitlelmus Adce. 4 Édition de la Société de géographie, p. a. 5 Chap. vu : « Ccst archevesque, comme il pleust à Dieu, est nouvellement lie» passe de ce ciecle. A son obsecque et à sa sépulture vis très grant multitude de gens chrestiens e! payens, et dessiroyent ces payens leurs robes de deuil ainsi que leur guyse est. i Lhystore merveilleuse du grand Can, feuillet 8 1 verso, ou Nouveau journ. asiat., tome VI, p. 69. (421 ) Monte-Corvino, archevêque de Khân-bâlyq, lequel mourut en i33o, ainsi que nous l'avons déjà constaté : or dès cette époque, Jean de Cor' avait été nommé à l'archevêché de Solthanyeh, puisque une bulle du i4 février i33o, rapportée par Ripoll ', par Oderic Rinaldi 3 , et en partie seulement par Lequien , rappelle cette promotion en accordant le pallium. L'archevêque de Solthanyeh, qui occupait ce siège peu de temps après la mort de Jean de Monte-Corvino, et qui fut auteur de la relation dont il est ici question, ne sau- rait donc être autre que Jean de Cor, et c'est sous ce nom que doit, en toute assurance, être indiquée la relation dont il s agit. Jourdain Catalan5, de Séverac , dominicain français, nommé évêque de Colam dans l'Inde par le pape Jean XXII, au commencement de l'année i33o, fut chargé, par la huile que nous venons de citer, de porter à Jean de Cor, arche- vêque de Solthanyeh, son métropolitain, le pallium que le souverain pontife accordait à ce prélat. Jourdain avait déjà visité l'Orient, et on a de lui deux lettres, dont la première, datée de Caga le 12 octobre i32i, a été publiée par Qnétif et Echard6 d'après un manuscrit du xive siècle appartenant aujourd'hui à la Bibliothèque Royale de Paris, où il est classé sous le numéro 5oo67. La seconde lettre de Jourdain, 1 Joannes de Core. " Bullaiïnm ordinis fratrum prœdicatorum, édition de Brémond ; tome II, p. IQO. 3 Annales ccclcsiastici, idiùon de Mansi; tome XXIV, p. 497, col. 2. 4 Oriens christianus, tome III, col. i365. 5 Jordanus Catalani. 6 Scrijjtorcs ord. prœdic, tome I, pp. 5^9, 55o. 7 Et non 5496 comme le dit M. de Montlnet dans ses Eclaircissements prélimi- 53 ( 432 datée de Tana Indice le ao janvier 1 3a4 , a été donnée par Wadding '. Après sa nouvelle mission en Asie, il écrivit son livre des MirabUia., publié par la Société de Géographie d'après un manuscrit unique appartenant à M.Walekenaer. Le frère Pascal de Victoria, franciscain espagnol, s'était rendu à Arnialech, c'est-à-dire à lly-bàlyq, aux derniers confins du pays de Tchaghatay, d'où il écrivit, le jour de Saint-Laurent 10 août 1 338, au gardien et aux religieux du couvent de Victoria, une relation de son voyage, imprimée dans les Annales deWaddîng ', et réimprimée par Mosheim dans l'appendice de son Historia Tartarorumecclesiastica*. Sprengel en a dit quelques mots *, copiés ensuite par Mal té- Brun5. Le frère Pascal périt en i34a, victime, ainsi que ses compagnons d'apostolat, de la persécution des Tartares de- venus musulmans6. François Balducci Pegolotti,de Florence, employé d'une compagnie de marchands florentins7, résida long-temps en cette qualité dans les comptoirs européens d'Orient, notam- ment à celui de Tana vers l'embouchure du Don, oii il re- naires, p. 6, en transcrivant ce numéro d'après les PP. Quétifel Ecbard, sans prendre garde qu'il se rapportait à la collection de Colbcrt. 1 innales 'Minorum, tome VI, pp. 35g à 36*i. a Tome VII, pp. 256, 10-, §§ ix et x. J N» xcn, pp.i(|3 à 19G. — Comp. p. 117 du texte. i Geogr. Entdcchungen, pp. 252, a6a, 2G4. 5 Hist. de la Géographie, édition de 1812, pp. [60, jiii. 6 Jean dei Maricwoli, dans Dobmer, tome II, p. SO. — Wâd'diîic, tome VII, p. 255, § vin. — Mosheim, pp. 117, 1 1 S. 7 ■. Qucsto libro ordino Francesco Baldui ci Pegolotti di Firenze, che stà colla com • pagnia de' Bardi ili Firenze, e dimorando cgli :il servigio di delta compagnia a bene e » a onorc , etc. >• Drlla Décima, tome III . Pratica délia mercatura di Francesa Balducci Pegolotti, introduction. ( 4^3 ) cueillit les renseignements les plus précis sur l'itinéraire des caravanes qui allaient, par l'intérieur de l'Asie, jusqu'en Chine; ces informations se trouvent consignées dans son Libre di divisàmenti di paesi e di mi.ni.re di mercatanzie e d ' altre cose bisognevoli di sapere a mercatanti di diverse parti del mondo, imprimé en 17G6 à Florence, sous la fausse rubrique de Lisbonne et Lucques,en un volume in-quarto qui forme le troisième de l'ouvrage de Gian Francesco Pa- gnini del Ventura, de Volterre, en quatre tomes , intitulé : Délia Décima e délie altre gravezze imposte dal Comune di Firenze, délia moneta et délia mercatura dei Fiorentini fïno al secolo xvi '. Ce texte de Pegolotti a été fourni à l'éditeur par un manuscrit de la bibliothèque Riccardienne de Flo- rence, que Baldelli y a, depuis, vainement chercbé". Le premier chapitre contient un Awisamento del viaggio del Gattajo per lo cammino délia Tana ad andare e tornare con mercatanzia , littéralement transcrit, traduit, et annoté par Sprengel 3; Forster a répété cet itinéraire4; Malte-Brun a simplement copié Sprengel sans le citer, et son nouvel éditeur n'a réparé ni l'omission singulière du nom de Spren- gel, ni la méprise typographique qui dans la première édi- tion avait transformé Balducci Pegolotti en Balduin Pe™o- letti5; il a de plus ajouté une note où il énonce, sans aucune ■ Voir Dom. Moreni, Bibliografta storico ragionata dclla Toscana, Flormi-» i8o5, in-4"; tome II, p. 144. ' Storia del Millione, p. /, 1 , noie 3. 1 Geogr. Entdeckungen , § 23, pp. 257 à 2G9; voir aussi pp. 2J0 et 253. < Décow. dans le Nord, lome I, pp. i^\ à 2^ 5 5 Malte-Bhun, Bist. de la Geogr. ; édit. de 1812, pp. 458 à 463; — edit. de i83G, pp. 670 à 576. — Humboxdt, (Examen critique de Thistoirc de la géographie du Nouveau continent, Paris i83(i etc., in-8°, tome I, p. 25,) répète encore Pegoletti (imprimé par inadvertance Pelogetti). (4'3 i) considération propre à justifier cette assertion, que Pego- lotti aurait effectué lui-même, en i345, le voyage «lu Khithâj . par la route dont il donne l'itinéraire '. Jean dei Marignoli di San Laurenzo, cordelier florentin, que Wadding appelle simplement Jean de Florence, fut dé- signé par une lettre du pape Benoit XII , du 2 des kalendes de novembre 1 338, pour aller avec trois autres franciscains vers le qâân des Tartares \ Il se rendit, par Sarây et llv- bâlyq, au Kbithây,où il arriva en i34a et séjourna plusieurs années : il revint ensuite par l'Inde, la Palestine et Chypre, à la cour d'Avignon, où il n'arriva qu'en i3533; il fut promu par le pontife à l'évèehé de Bisignano, le 4 des ides de mai r3'644- L'empereur Charles IV le nomma son chapelain, et le chargea de faire un résumé des anciennes chroniques de Bohème. Le voyageur trouva le moyen d'insérer, de dissé- miner dans sa rédaction des lambeaux de son voyage en Orient. Cette chronique, écrite en latin, a été publiée à Prague en 1^68, d'après un manuscrit du couvent de Sainte- Croix-la-Grande du Vieux-Prague, par Gelase Dobner, dans ses Monuinenta historien, Bœmiœ nusqûàm antehac édita , avec une introduction et quelques notes''. M. Meinert, après avoir coliationné le texte donné par Dobner, sur le manu- ■ M.w il- Brun, Hist. de lagéogr., édit. de 1812, p, 5i8, noie I,. 1 Wadding, Annules Minorum, tome VII, pp. ii4 •< '.!i(i. — MdSHEIM, Uni. ïm- lar. ecclesiast.j p. 1 15, et appendix n" lxxxii, pp. 178 a 181. ■ Waddiso, ubi taprà, tome * II, p. -r>&, ei tome VIII, p. .87. i I'chki .1.1, Ittilia sacra, édition de Coleti, Venise 1717, in-folio ; tome I. p. 5iv, col. 2, § XII. 5 Six volumes in-4°; voir tome II, pp. 70, É a8 ', et les Observfttiones praevia . ' dem, pp. 68 à 78. (4^5) scrit, que possède aujourd'hui l'Université de Prague', ;t extrait, réuni et coordonné tout ce qui est relatif au voyage de Tartarie, et il en a lait une traduction allemande qu'il a accompagnée d'un commentaire; son travail a été inséré au tome VII des Abhancllungen de la Société des Sciences de Bohème, et a d'ailleurs été imprimé à part1. On peut con- sulter un rapport sur cet ouvrage, fait à la Société de Géo- graphie par M. de Férussac, le 4 juin i82/i3, et le même rapport, signé de M. Depping,dans le Bulletin de Férussac du mois de mai précédent4. Nul voyageur n'a été aussi décrié que l'Anglais Jean de Mandeville, pour les fabuleuses merveilles dont est par- semée sa relation. Purchas5 insinue que son texte a pu être altéré par des mains étrangères; Hugh Murray6 pense que le narrateur n'a probablement voyagé en réalité que dans la Palestine et la Syrie, et qu'il a emprunté à ses devanciers, surtout à Oderic, tout ce que sa relation offre d'exact sur les autres contrées, son imagination ayant fait les frais des prodiges et autres embellissements dont elle est. ornée. La collection latine manuscrite n° 52 du chapitre de Mayence, Mkinkrt. /. von JMarignola Reise in das MorgenUind^p. i5, note. * .Iohannes von Marignola Minderen bruders und pœbstlichen legaten Reise /// das Morgenland v.j. i33g-i353 ; aus dcm latein ubersetzt, geordnet und erlœutert von J. G. Meinert, Prague 1820, brochure in-8° de 108 pages. 1 Bulletin de la Société, de géographie, ire série, tome II, pp. 1 15 à 120; conip. p. 85. 4 Sciences géographiques, lome I, pp. 382 à 38C. '' His l'Ugrimes, tome III, pp. 127, 128. ' Historical account of discoverics and travels tri Asia, Edinburgh 1820, in-8°; tome I, p. 10,2. ( 4*6 ) offre en tête de la relation d'Oderic l'intitulé (|ue voici : « lncipit itinerarius fidclis fralris Odoricl Socn MILITI3 Men- davie per Indiam, liàet hic. (lisez Me) prias et alter posterais peregrinationem suam desçripsit '. La conformité des itiné- raires est frappante en effet, et Sprengel a mis en regard le relevé comparatif de l'un et de l'autre'. Mandeville énonce lui-même, vers le commencement de sa relation3, avoir voyagé en Orient pendant trente-trois années consécutives, depuis son embarquement à Marseille le jour de Saint- Michel 2.Ç) septembre i322, jusqu'à son retour en i355. Les premières éditions, que nous avons vérifiées, ne varient point en cet endroit sur les dates; l'édition latine * ajoute même, dans un dernier chapitre numéroté 5o, qu'en l'an- née i355, voulant regagner sa patrie, il fut retenu à Liège par la goutte, et reçut les soins du vieux médecin Jean à la Barbe, qu'il avait connu au Caire, sur le conseil et avec l'aide duquel il rédigea en français la relation de ses voyages, qui bientôt après fut traduite en latin. L'édition française4 ne contient pas ces détails ; et après avoir, en tète du livre, rap- pelé la date de la Saint-Michel i322, elle donne à la lin 1 De-Gdden, Recens. codd. Mogunt, in S) liage, p. 38 1. 3 Geogr. Entdeckungen, p. i!\Ç). 3 Dans Purchas, ubi ' suprà, p. 128. 4 Itinerarius domini fohannis de Mandeville militis, sans heu, date, pagination, ni réclames, imprimé en caractères gothiques sur deux colonnes, capitales à la main, lormat petit in-/4° d'après les pontuscaux, in-8° d'après les signatures placées de 16 en 16 pages depuis A jusqu'à I. 5 Ce livre est appelé Mandeville et fut lait et composé, par Jehan de Mandeville chevalier natif d'Angleterre de la ville île Sainct-Albain , Lyon 14S0, petit in-folio a deux colonnes, assemblé et signé de 16 en iti pages depuis A jusqu'à P, sans pagina- tion ni réclames. ( 427 ) celles de i332 et 1367 pour le départ et le retour, n'étant ainsi d'accord ni avec l'édition latine, ni avec elle-même, ni avec la relation manuscrite comprise dans la collection 8392 dealBibliothèque Royale de Paris ', qui possède, au surplus, neuf autres exemplaires manuscrits de cette rédaction fran- çaise*. La date de i33a se trouve indiquée dans la notice biographique que Purchas a tirée de la Bibliotheca sciipto- ruin illustrium majoris Britanniœ de John Baie3, pour la placer en tète du voyage de Mandeville, dont il n'a donné, au surplus , qu'un extrait en latin4; mais dans cet extrait lui- même on lit exactement i322. Van der Aa, en publiant dans sa collection5 une traduction française de l'extrait de Pur- chas, avec la notice de John Baie, le tout sous le nom de monsieur Baie , a donc maladroitement corrigé, dans la re- lation, i322 en i33a. Quant au chiffre de 1327 donné par Sprengel6, c'est évidemment une simple faute typographique, répétée avec trop de confiance dans quelques ouvrages pos- 1 Folios 1/(1 à 225. 11 esl à observer que ce jus. attribue au voyageur, mais seule- ment dans l'intitulé et les titres courants, le prénom de Guillaume au lieu de Jean, et que la bibliothèque du roi Charles V, d'après ce qu'on voit au Catalogue de Mallet, nis. 835^-3 (art. i3i de la chambre du bas) contenait pareillement un volume ainsi dé- crit : Messin: Guillaume de Mandeville, qui parle d'une partie des merveilles du monde et des pays ; couvert de velnyau yndc, et le donna au roy maistre Guaye Chrcstien son premier phisicien . ' Sous les numéros 7972-2, 10024, 102G1, 10261-3, 102C2, 10270-AA et io5.Î2 de l'ancien fonds, 3o et 890 du supplément. 1 Bàle îSS^, in-folio. i/Jis Pi/grimes, tome III, pp. 128 à |38. 5 Un cahier de î5 pages formant l'avant-dernière pièce du tome II des f'oyages laits principalement en Asie. 6 Ubi suprà, p. 3/jg. ( ï'^ ) teneurs'. Au surplus, il a été fait de bonne heure, dans les principales langues de l'Europe, des éditions de ce livre curieux; on en peut voir le relevé dans Mcusel' : l'édition anglaise de Londres, de 17273, est celle que Forster4 regarde comme la meilleure. Mais il faut se garder d'aller chercher, sur la foi de Bergeron5, « le latin et anglais bien au long et » correct en cinquante chapitres dans le premier tome des 3 navigations de Hakluyt, » car cette intéressante collection ne dit même pas un seul mot de Mandeville6. Le voyageur avait-il lui-même rédigé sa relation en diverses langues , comme on le croit communément, c'est une question qui nous paraît susceptible de doute et d'examen : une solution négative nous semble même résulter de ce passage de la ré- daction française' : « Et sachiez que je eusse mis ce livre en » latin pour plus briefment deviser; mais pour ce que plu- » sieurs entendent mieux français que latin, l'ai-je mis en ' Malte-Brun, Hist. de lagéogr., éd. de 1S12, p. l\Gj ; éd. de l836, p. 58l. — Biogr. unie, de Michaud, tome XXVI, p. 464. ' Biblioth. historica , Lipsiœ 1786, in-8°; totnel, 2e partie, pp. 77, 80; tome II, 1" partie, p. 391 ; tome X, 2e partie, p. 124. — Voir aussi Boucher de la Richar- derie, Biblioth. uni», des voyages, Paris 1808, in-8°j; tome I, pp. ."îp, î<> 3 Voyage and Travayle tvich treatëth of the rmj of flierasalem and oj mervayles qi Inde, with nt/ier lanih and countries, from an original lhamiscript ; in-8°. 4 Dec. dans le Nord, tomel, p. i.\o. s Traietc des Tartans, p. 96. 6 Hakluyt, il est vrai, à la page 17 de son deuxième volume, mentionne le voyage d'un autre Mandeville; mais ce voyage, qui se rapporte à l'année 1 177, est renfermé tout entier dans les mots que voici : William Mandeville earle oj Essex, ivith othei > English lords and knights, aient to the Holy-land in the i.\'h yerè of Henri the second. - Ms. 8.392, folio 1 i ■(. (4^9) » rommant à celle fin que chascun l'entende, et les sei- » gneurs et chevaliers et aultres qui n'entendent pas le la- » tin , » ce qui est confirmé par l'intitulé de la version latine : « Incipit itinerarius a terra Anglùe ad partes lherosolimi- » tanas et in ulteriores transmarinas ., cditus primo in lingua » gallicana a milite suo autore anno incarnacionis Domini y> m. ccc. Iv , in civitate Leodiensi, et pauïo post in eadem » civitate translatus in hanc formant latinam. » La qualité de médecin et le surnom d'à la barbe qu'on attribue à Mandeville dans une prétendue épitaphe ', semblent résulter de quelque confusion qui mériterait aussi d'être éclaircie. 11 est un autre voyageur de ce temps dont on possède la relation, mais que nous n'avons point inscrit sur notre liste quoique Bergeron l'ait compté expressément parmi les voya- geurs en Tartarie ' : je veux parler d'un gentilhomme alle- mand, eques auratus Hierosoljmitanus (chevalier du Saint- Sépulcre?) appelé Guillaume de Roldeselle ou Bouldesel/e par son traducteur Jean le Long d'Ypres, dans les collec- tions manuscrites de Paris, de Berne et de Londres, ainsi que dans le recueil imprimé de i52()3; de Boldensleve suivant Basnage 4 et Mosheim5; ou enfin B 'oi 'dense l dans le prologue et de Boldensele dans Yexplieit de sa relation originale latine, adressée au cardinal de Périgord, et publiée en i6o4 à In- 1 Purchas, ubi suprà, p. 128. " Traie té des Tartares, pp. 97 et 98; voir aussi pp. 91 et II 5. 2 Ms. 839Î, folio 116, et ms. 7500-C , folio 1 ig. — Sinner, Catal. codd. mss., tome II, p. 456. — Lhf store merveilleuse du grand Chan, feuillet 66. 4 Apud CiNisn Antiques leetiones, Anvers 1725, in-folio, tome IV, p. 332. 5 Hist. Tartar. eecles., p. 114. 54 (43o) golstadt par Henri Canisius', d'après un manuscrit appar- tenant alors au doyen du chapitre de Straubingen; il en existe un autre manuscrit dans la Bibliothèque du chapitre de Mayence '. Il résulte évidemment du récit de ce pèlerin qu'il se rendit en l'année i33G dans l'Archipel grec, à Chypre, en Syrie, au Caire, au mont Sinaï, à Jérusalem, qu'il parcou- rut la Terre-Sainte, alla jusqu'à Damas, puis revint àBeyrout, et de là en port de chrétienté ; et qu'il n'alla nullement en Tartarie comme le prétend Bergeron, lequel a été trompé sans doute par celte double circonstance : que la relation de Boldensel est comprise dans la collection des voyages, la pi upart en Tartarie, traduits par le frère Jean d'Ypres; et qu'à la suite de ce pèlerinage sont insérées les lettres écrites au pape Benoît XII par les chrétiens de Tartarie, et la ré- ponse du pontife, pièces que l'on peut voir dans le Nou- veau journal asiatique 3 où elles sont reproduites du ma- nuscrit 83<)2 (accompagnées de notes philologiques par M. Eugène Jacquet), et dont le texte latin se trouve dans Mosheim4 qui les a répétées d'après Wadding5 et Oderic Binaldi6; cette insertion aura fait croire à Bergeron que Boldensel avait été le porteur de ces lettres. Lorsque Tamerlan, maître de l'Asie occidentale, tournait ses armes victorieuses contre les Turks othomans, Henri III de Castille lui envoya en ambassade Payo Gomez de Soto- 1 Antiq. lection, tomus V bipartitus , etc., in-4°; pars 2*, pp. à Bâle en 1/176, à Nuremberg encore en i483, à Venise en 1/189, i4°4i et 1691 , à Augsbourg en 1490', et enfin à Douai en 1624, par les soins des Bénédictins. Reinier Reineck détacha de cette masse énorme quelques parties relatives aux peuples asiatiques, notamment le ré- sumé des relations de Jean du Plan de Carpin et de Simon de Saint-Quentin, pour les joindre à celles de Hayton et de Marc Polo , dans la collection qu'il publia à Helmstadt en 1 585 sous le titre d' ' Historia orientais3, réimprimée à Francfort en i5g5. Déjà ce même abrégé des voyages du frère Jean et du frère Simon avait été traduit en italien et imprimé à part à Venise en i537, dans le format in-octavo, par Giovan-Antonio de Nicolini da Sabio, sous ce titre : Opéra dilettevole da inten- ' Ce sont les chapitres m à xvm inclus, du XXXIIe livre. ' Ce sont les chapitres xix à xx\ , xx\ , xxxi , XXXIII, et xxxv à xxxix; les interca- lations qui forment les chapitres xxvi à xxix, xxxii et xxxiv sont empruntées à Si- mon de Saint-Quentin. 3 Historia orientalis Haythoni armenii , et huic subjectdm Marri Pauli veneti la- nerarium, item jragmentum è Sperulo historiali Vincentii belvacensU , rjiisdcm ar- gumenti, in-4". (435) dere, nella quale si contiene de Itinerarj in Tarlaria ver olcuni fratti dell' ordine minore e disan Dominico, mandati da papa Innocentio /fil nella delta provincia de Scithiaper ambasciatori ; non pin vulgarizata : édition très rare, dont le frontispice est orné d'une figure de Tartare gravée sur bois '. En réunissant les matériaux de sa collection de Navuca- zioni e f'iaggi, Ramusio n'y avait point compris cette pièce intéressante, et son deuxième volume , publié après sa mort par Tbomaso Giunti, parut en effet à Venise en i55g, sans qu'elle s'y trouvât insérée; mais dans la réimpression de 167/1, au plus tard, ce curieux morceau fut ajouté en supplément2; 1 Le titre de ce volume est étrangement défiguré dans la Bibliothèque des Voyages de Boucher de LaRicharderie, tome V, p. 1\1Ç), où le frère Jean est transformé en quel- ques jeunes religieux , et le P, Isidore substitué au frère Anselme ou Ascclin. — Cette édition est mentionnée dans la Bibliotheca CroJ'tsiana , Londres n83, in-8°, n° 8oo3, avec cette annotation : Liber rarissimus, quippe cujus apuil bibliographes nullibi sit inentio. L'exemplaire que nous avons consulté appartient à la Bibliothèque de l'Arsenal ; c'est un petit in-8", sans pagination, par cahiers de demi-feuille signés depuis A jusqu'à O. 1 Sous ce titre : Due viaggi in Tartaria jier alcuni frati deïl'ordinc minore c di san Dominico, mandati da papa Innocentio IIII nella detta provincia per amba- sciatori, Vanna 1247. — Cette version italienne est la même que celle qui avait paru séparément en l53^ , sauf de très légères et très rares modifications dans l'emploi de quelques expressions surannées ou moins bien choisies. — Entre l'édition princeps de ce volume en i55g, et l'édition de 1674 , 'a Bibliothèque américaine de M. Henry Ternaux-Compans (Paris 1837, in-8° ; p. i3) en signale une autre, en date de i5G4, dont nous n'avons pu découvrir un seul exemplaire à Paris, malgré des recherches opi- niâtres dans les grandes bibliothèques et dans les plus riches collections d'amateurs; nous n'avons pas été plus heureux dans le dépouillement des catalogues des bibliothè- ques des principales villes de France; et notre ami M. Thumas Wright n'a pas eu plus de succès dans les investigations qu'il a faites par lui-même ou par ses amis dans le ( 436) et depuis lors il a été reproduit dans toutes les éditions postérieures du second volume de Ramusio, successivement bibliothèques les plus renommées de Londres, de Cambridge et d'Oxford. Nous n'osons guère espérer un meilleur résultat des vérifications que nous avons demandées à Vienne et à Venise. Nous n'avons donc pu vérifier si les pièces qui manquent daos l'é- dition de l55g et qu'on trouve dans celle de 1 5^4» avaient déjà été insérées dans une réimpression antérieure qui daterait de l564, mais de l'existence de laquelle nous nous croyons aujourd'hui autorisé à douter. Les bibliographes n'ont encore donné , sur la collection de Ramusio, que des indications incomplètes pour résoudre la question. — Celte considération nous détermine à placer ici une notice un peu plus précise, quoi- que très succincte, de ce curieux recueil. Ramusio ne publia d'abord qu'un seul volume, imprimé en i55o chez les Giunti, avec ce titre : Itincrario di varj rbiomati viaggiatori nellc parti dclC Africca,Asia ed America con distinte descrizioni di tutti H rrgni , provincie , citta , lagiti , fiumi, c costumi di que' popoti. Bientôt après , ce frontispice fut remplacé par celui-ci : Primo volume de/le Nat-i- gationi et viaggi, nel quai si conliene la Descrittione dell' Africa, etc., avec la même date de i 55o. Ce volume se composait de 20 articles, savoir : 1 Giovan Lioni Africano. 10 Thomas Lopea. 19 Naiigaliouc di Arriano nrl m.if R«u 2 Aloûe da Cs-da-Moslo- 11 GioTaii de Enipoli. ':0OdoardoBarboaa. 3 Pielro de Sinira. 12 Barlbeiua. 21 Nicolo di C.onli. 4 Navigaiione di Itannone. 13 N'atigalione di Jambolo. 22 Dietonituo di San Sicfano. 5 Na»igalione a San Tbome. 14 Andréa Coruli. 23 Ant.-.nio Pigafella. 6 Diacorgo sopra alcune Ieilere. 15 Francesco Aharei. âVasco diGama. 16 Discorao aopra il crescer del NUo. 25 Viaggio descrilo da Plinio 5 Pedro Aka.ei. 17 Na.igalione di Neaccbo. 26 Juan Gaeun. délie Molucbe 9 Amerigo Veapuecî. 18 Viaggio d'un comilo Veneaiano. Une seconde édition parut en 1 554 : elle contenait en sus de la précédente, outre un avertissement de Tommaso Giunti , une table alphabétique et trois cartes géogra- phiques, un supplément de trois articles, savoir : 24 Naiigatione d'un compagoo d'Odoardo Barbota. 27 Informalionr de! Giapan. 2ft Estratio délia bistoria di Gioean di Barro*. Une troisième édition fut publiée en i563, une quatrième en i588 : celles qui pa- rurent ultérieurement font partie d'émissions simultanées des trois volumes. Ramusio donna ensuite son troisième volume sous ce titre : Terzo volume délie ( 43? ) publiées à Venise en i583, 1606, i6i3, et nouvellement en- fin en i834, par les soins de M. Lodovico Pezzana1. Navigation} et viaggi, nel quai si contengono le navigationi al Mondo Nuovn, etc., avec ïa date de i556. Il contenait les seize articles suivants : 1 Pielro Hartire. 7 AUaro ÎNunei eapo di Vaeca. 13 Gmualo Fernando d'Oiiedo , del 2 Gonzalo Fernando dOiedo, discopri- 8 Nuno di G.tsman. liume Maragnon. menlo de.ll* Indic Occidenlali 9 Fr.tnres.eo d'Ulloa. 14 Giovanni da Veraiano. 3 Fernando CorlPSC 10 Franceseo Vasrjuez di Coron.ido 15 [ijurorso délie nafigalîoni alla nuova 4 Pielro d'Aharado. (4 pièces). Francia. 5 Diego Godai. 11 Fernando Alarebon. 16 Jacques Cartier. 6 Relaiiuitc délia cilà del Temislilan. 12 Discoprimeulo del Perti ;3 pièce».) Il en parut en i565, après la mort de Ratmisio, une seconde édition conforme à la première j nous n'en connaissons aucune autre antérieure à celle de ifioG , qui faîl partie d'une édition simultanée des trois volumes j mais nous devons en faire une men- tion spéciale ici, à raison d'une addition de deux nouveaux articles, savoir : 17 Cesare de' Fcderici. 18 Navigationi degli Olandeiî et Zelandesi. Enfin le second volume, sous le titre de Seconda volume délie 'Navigationi et viaggi, nel quale si contengono Thistoria dette cose de" Tartari, etc., parut pour la première fois en i55f) : il ne renfermait alors que les douze articles suivants : 1 Marco Polo- 6 Ambrosin Conlari00. 10 Novig.ilione di Arriano inlorno al ÎHavion. 7 Alberto Campenat. mar maggiore. 3 Angiolello. 8 Paolo Jovio, délia Moscoiîa. 11 Gîorgiû Inlerinnio. 4 Viaggîo d'un mercanle nella Persis 12 Flippocrale, de gli Scîtbi 5 Jot-afo Barbaio. 13 Piero QoirÎDo. Ici se place la douteuse édition de i56*4; puis vient celle de i5y4, contenant un supplément de cinq articles, savoir : 9 Sigismorjdo Libero Barone (IlerberMeio) délia MoscovU. 16 Nicolned Antonio Zeni, discoprimenlo délia Fri&fanda 17 Due Viaggi in Tarlaria lSCalerÏDO Zcno, Tiaggio in Persia. 18 Viaggio del Beato Odorico. Une autre édition, publiée en 1 583, donna un nouveau supplément de trois articles, savoir : 14 Navigaltonc di Sebasliano Cabota 19 Alessandro Guafinino, delta Sarriialja. 20 Matheo di Hieheovo, délie duc Sa r malle. Les réimpressions subséquentes de ce volume appartiennent aux éditions complètes de la collection. Nous connaissons trois éditions de cette collection entière j celle de îCoGqui est la première où le 3e volume soit completj celle de i6i3; et enfin celle de i834, imprimée ;t Venise comme les précédentes, qui toutes étaient sorties des presses des Giunti. 1 Treuttf.l et Wurtz, Journal général de la littérature de France , suivi d'un 55 (438) Nous ne devons point oublier d'annoter ici que le Miroir historial de Vincent de Béarnais ayant eu dans son entier les honneurs d'une traduction française, l'abrégé de la rela- tion de Jean du Plan de Carpin, qui occupe, ainsi (pie nous l'avons dit, trente et un chapitres de cet ouvrage, fut ainsi publié en français à Paris en i /j Marcos de Lisboa, frade menor da provincia de Portugal e Bispo do Porto ; agora novamente empressa e emendada por 0 padre fl'ey Luis dos Anjos ; Lisboa 161Ô. in- folio; Part. II, liv. I, cap. 32: Dos frades menores (pie o papa Innoccncio (|uarto niandou aos Tartaros e da rota que fizerâo; cap. 33 : Do que virâo na cidade do grâo ihaâ ; folios 17 recto à 18 verso. 3 annales ecclesiastici, tome II. pp. 3a 1 à 324, de l'édition de Slansi, ■1 A anales minorum, tome III, pp. 1 19 à 124, de l'édition de Fonsera. 1 Principal navigations, tomel, pp. 21 :i S-. ( 43g ) semble eomj)let, dont il avait pris copie sur un des manu- scrits de la bibliothèque du lord Lumley '. Cependant , comme l'abrégé de Vincent de Ëeauvais contenait beaucoup de choses qui ne se trouvaient point dans le manuscrit de Lumley, Hakluyt jugea convenable de reproduire en même temps cet abrégé', en y joignant même une version anglaise ': c'est ce qu'il fit dans le premier volume de sa curieuse col- lection publié à Londres en 1698, et qui y a été réimprimé en 1809. Bergeron traduisit en français, d'après l'édition de Ha- kluyt, la relation du frère Jean, et il plaça à la suite les quinze chapitres du Miroir historial de Vincent de Béarnais où se trouve le récit du voyage. Ayant eu, après l'achèvement de ce travail, communication d'un manuscrit appartenant alors à André Duchesne, qui l'avait eu de la bibliothèque de Paid Petau, manuscrit plus complet que celui qui avait servi à Hakluyt, il se borna à en faire la collation avec la version déjà préparée 4, et ajouta seulement à celle-ci un dernier chapitre tiré de l'épilogue de la relation originale5. Le tout fut imprimé dans le volume qu'il publia à Paris en i634, dans le format in-octavo, sous ce titre : « Relation » des voyages en Tartane de Fr. Guillaume de Puibruquis, 1 Principal navigations. 7e et S' pages de la préface. ' Ibidem, pp. 87 à 53. 3 Ibidem, pp. 53 à ni. — Meusel [Bibliotheca historica, vol. II , pars 2, p. 21 3, énonce que la version anglaise se trouve aussi dans le Recueil (le Purchas; mais c'est là une fausse indication. 4 Voyages en Tartane, 3e page de la préface, et pp. 3g 1, 39?. du texte. — Traictr des Tartares, pp. 73, - j. 5 Chap. 25 : Témoignages de Carpin pour la vériléde son voyage ; p. 435. ( 44o ) » Fr. Jean du Plan Carpin, Fr. Ascelin, et autres religieux » de saint François et saint Dominique qui y furent envoyés » par le pape Innocent IV et le roi saint Louis; plus un » traieté des Tartares... etc. ; le tout recueilli par Pierre » Bergeron, Parisien. » Le libraire Jean-Frédéric Bernard , d'Amsterdam, em- prunta à Bergeron la relation entière du frère Jean, à l'ex- ception du prologue seulement, pour l'insérer au septième volume de son Recueil de voyages au Nord, volume pu- blié pour la première fois à Amsterdam en 1725, et plusieurs fois réédité, tant à Amsterdam chez Bernard, qu'à Bouen chez Michaëlet. lie fameux libraire Van der Aa, de Leyde, avait fait pa- raître dès 1706', dans le format in-octavo, les premiers vo- lumes d'une collection hollandaise de voyages, intitulée : « Naaukerige versameling der gedenk urtardigste zee en » land Reyscn na Oost en West Indien, -a recueil, sans date, de pièces détachées ayant chacune une pagination distincte et un frontispice particulier également sans date, rassem- blées ensuite par volumes au moyen d'un titre collectif ac- compagné d'un index des pièces : c'est ainsi que le tome premier de cette collection se compose de trois morceaux 1 Acln Eruditorum, Leipzig 1708, in 4°) P- ">3. — Cisimir Oluin, Commenta- rîus de scrîptoribus Ecc/esiœ antiguis, Leipzig 1722 , in-folio; tome III, col. 182, où le nom de Van lier Aa se trouve transformé en Fan der Sta par une méprise typogra- phique trop religieusement répétée par Sbaraci.ia ( Supplementum et Castigatio ad scriptores trium ordinum Francisci, Rome 1806, in-folio; p. 45î ) et par Vkrmi- glioki Biografia dcgli scrittori perugini c notizie délie opère /uni, Peruggia 182g, ■1 vol. in 4°, tome II, p. 22Ô). — Joecheb (Allgemeines gelehrten texicon, Leipzig l"5o, in-4°; tome II, col. 19^7 donne par erreur l'année 1 7 1 fi pour la date d'im- pression de l'édition hollandaise. (44i ) dont le premier est la version hollandaise du voyage de Jean du Plan de Carpin, faite sur la traduction française de Ber- ge ron , par le prédicant Salomon Bor, qui énonce l'avoir revue sur le manuscrit original (probablement celui d'Isaac Vossius, dont nous reparlerons plus loin)'. Cependant par une manie d'arrangement qui n'était aucunement autorisée par le manuscrit, mais qui a trouvé un apologiste dans l'abbé Prévost', l'ordre des chapitres fut bouleversé; une note par laquelle Bergeron liait à la portion traduite sur le texte de Hakluyt la portion empruntée à Vincent de Beau- vais , devint un avertissement précédant le prologue du voyageur; le chapitre final tiré par Bergeron du manuscrit de Petau, fut maintenu en son lieu; mais les deux parties intermédiaires furent transposées de manière que les cha- pitres fournis par Vincent de Beauvais se trouvassent en tète et devinssent la partie principale, tandis que les huit cha- pitres de la relation originale étaient rejetés à la fin. Cette édition servit de type à celle que le même libraire donna en français, vingt-trois ans plus tard, dans le format in-quarto : Van der Aa publia en effet à Leyde, en ijzg3, deux volumes renfermant sous le titre commun de « Recueil » de divers voyages curieux faits en Tartarie, en Perse et 1 Seer aanmerkelyke Reysebcsehryvingen vint Johan du Plan Carpin en Br. Asce- in, bcyde nls legaten van tien H. Apostolischen stôet, en voor gesanten van rien Pans Innocentius de If afgesonden na Tartaryen en andere oostcrche volkeren,... \n alderurst getroatvelijk na hetegte handschriftvertaald door Salomon Bor jj redi- sant tôt zeyst; Leyde, 92 pages in -8°. " Histoire générale des voyages, éd. in-4°, tome VII, p. 25o. 3 Beckmann , Litteratur der œltcren Beisebeschreibungen, nachrichten von iliren verfasscrn, elc Gôttingen 1807-1808, in-8°, lonie If, p. 199, § i5. ( 44a ) ailleurs, » une série de pièces détachées parmi lesquelles est comprise, dans le tome premier dont elle forme le troi- sième morceau, la relation de Jean du Plan de Carpin, avec quelques pages de l'abrégé de Simon de Saint-Quentin par Vincent de Beau vais ; le tout d'après le travail de Bergeron, mais retouché quant au style, arrangé quant à l'ordre des chapitres, comme dans la version hollandaise, et décoré comme celle-ci, par le charlatanisme dejl'éditeur, d'un titre ridiculement pompeux que nous transcrivons ici dans son entier: «Voyages très curieux faits et écrits par les RR. PP. » Jean du Plan Carpin cordelier et N. Ascelin jacobin, en- » voiez en qualité de légats apostoliques et ambassadeurs » de la part du pape Innocent IV vers lesTartares et autres » peuples orientaux, avec ordre exprès de décrire de bonne » foi ce qui regarde les Tartares , comme la situation tant » de leur pays que de leurs affaires, leur vêtement, boire et » manger, leur gouvernement politique et civil, culte et re- » ligion, discipline militaire, enterrements, et autres points » les plus remarquables dont l'observation était le sujet de » leur ambassade, le tout rapporté fidèlement par ces reli- » gieux ; avec des notes, tables, observations, une carte très j) exacte de ces voyages, et de très belles figures pour l'ex- » plication des choses. » Van der Aa étant mort en 1730, avant que l'édition se fût vendue, tous les exemplaires restés en magasin furent achetés par le libraire .lean Neaulme, de La Haye, et remis en vente en 1735, sous le nouveau titre de P oyages faits principa- lement en Asie clans les xne, xme, xive et xve siècles. Une édition gallo-russe de ce recueil , dans le format in- octavo, fut entreprise à Saint-Pétersbourg en 1826, par ( 443 ) M. Iasikow, qui ouvrit sa publication par les voyages de Carpin et d'Ascelin '. Enfin, lorsqu'en i83o l'administration supérieure, pour occuper à Paris les ouvriers typographes que les commotions politiques laissaient sans travail, fit les frais de réimpression de plusieurs livres anciens, les voyages renfermés dans le premiervolume du recueil de Van der Aa se trouvèrent dans le nombre des ouvrages réimprimés, et formèrent un vo- lume in-octavo3 où la relation de Jean du Plan de Carpin est fidèlement reproduite telle que l'avait arrangée l'éditeur hollandais, sauf le ridicule étalage du titre, qui a été sage- ment réduit à des proportions moindres des deux tiers. Voilà un relevé aussi exact 'que nous l'avons pu taire, des éditions successivement publiées de la relation de notre voyageur : et l'on doit conclure des indications que nous avons présentées sur le contenu de chacune d'elles, que la version de Bergeron , telle qu'il l'a donnée en i634, est jus- qu'à présent ce que nous possédons de plus fidèle et de moins incomplet. Mais outre le désavantage ne n'être qu'une traduction, elle a encore le tort de ne reproduire, pour une partie, que l'abrégé de Vincent de Beauvais, au lieu de la rédaction détaillée de l'original. 1 Recueil de voyages e/icz les Tatars et autres peuples de l'Orient, dans les \ni' xive et x\e siècles; i° Plan Carpin, 2° Ascelin ^imprimerie du Département de l'Instruction publique. Voir un compte-rendu de M. Schnilzlcr, dans la Revue ency- clopédique, tome XXXI (juillet 1826), p. i3i. 9 Voyages de Benjamin de Tudèle autour du monde, tic Jean du Plan Carpin en Tartane, du frère Ascelin et de ses compagnons vers la Tartane, de Guillaume de Rubruquin en Tartane et eu Chine en 1 a53, suivi des additions de / ïnct nt de Beau- vais et de r histoire de Guillaume de Nangis pour l'éclaircissement des précédents voyages; Paris, août l83o, in-8°. (444) La publication d'un texte complet de la relation de Jean du Plan de Car pin peut donc offrir un double intérêt; d'a- bord celui de donner la rédaction même de l'auteur, et celui encore de donner cette rédaction dans son entier. C'est dans le but de remplir cette double condition que nous avons re- cueilli et épuré le texte de notre voyageur. Il est nécessaire de dire ici à quelle source nous l'avons puisé, et de quels secours nous avons pu faire usage pour assurer à notre édi- tion le plus de correction et d'exactitude qu'il fût à notre portée de lui procurer. Le manuscrit de Paul Petau, passé d'André Duchesne à fsaac Vossius, appartient aujourd'hui à la Bibliothèque de l'Université de Leyde', et il a été mis à notre disposition par M. le professeur Geel, premier bibliothécaire de cet établis- sement renommé, avec un gracieux empressement dont nous ne saurions assez hautement nous louer. C'est ce manuscrit qui a servi de base à notre travail. Il renferme en lui-même la preuve que le texte qu'il donne est la rédaction définitive de Jean du Plan de Carpin, telle qu'il la mit en circulation ' Le ms. de Leyde, qui est entre nos mains , constate lui-même son origine, car il porte à la fois, sur la marge inférieure du premier feuillet, les mots Acad : Luc» es- tampilles en noir; une bande de papier collée sur le vélin et offrant l'inscription im- primée ex Bibliotheca viri illustris Isnaci Vossii avec le n" io^; enfin la signature Pu. Pctavius. La possession intermédiaire d'André Du Chesne est constatée par Bergei on. Traicté des Tartares, p. 73. C'est ce même ms. qui est indiqué dans le Cntal. libror. »».>. Anglice et Hiberniœ d'Edward Bernard, 3e partie, p. G5, n° 2/(2g, et plus par- ticulièrement dans le Commentarius de scriptoribus Ecclesiœ antiquis, de Casimir Oudin, tome III; col. 182, en ces termes : « In ms. autem codice Isaaci Vossii inter " mss. codices latinos qui jàm in nostra Bibliotheca LugdunoBatava ab ejus ha;redibus •> enormi pretio comparât! extant, codice io4 adist Itinerarium fralris Johannis de Piano ■ Carpini. >. ( 445 ) après l'avoir revue et complétée dès qu'il eut un peu de re- pos, c'est-à-dire pendant son séjour de trois mois au palais pontifical, à Lyon; l'épilogue porte en effet que le voyageur avait, à son retour, laissé prendre en Pologne, en Bohême, en Allemagne, à Liège et en Champagne, des copies de sa relation autographe encore imparfaite : « Aussi , ajoute- » t-il, que personne ne soit surpris de trouver, dans celle » que voici, plus de détail et de correction que dans les au- » très, car dès que nous avons eu quelque loisir nous l'avons » corrigée et perfectionnée en ce qu'elle avait encore d'in- » complet. » Nous avons donc la certitude que notre texte est bien ce- lui auquel le voyageuravaitmisla dernière main. Mais nous ne devons pas dissimuler que si l'exemplaire dont nous faisons usage est d'une belle et élégante écriture, il est déparé par de fréquentes incorrections, que nous n'aurions pu nous résoudre à copier servilement dans notre édition : il nous a paru plus convenable de rejeter dans des notes les leçons fautives, en leur substituant, dans le texte, les leçons meil- leures que nous fournissaient d'autres sources. Le manuscrit du lord Lumley ', reproduit par Hakluyt, ' « I hâve hère annexed.. . the rare and mémorable .Tournais of two friers (llie for- » mer namely Johannes de Piano Carpini... the other , to wit, William de Rubricis). » And for thèse two rarejewels, as likewise for many others extraordinary courtesies, » I must hère aknowledge myselfe most deepely bounden unlo the right révérend, grave » and learned prelale, my very good lord the bishop of Chichester and lord high alm- » ner unto her Majestie; by vvhose friendship and meanes I had free accesse uoto the » right honorable my lord Lumley his stately library, and vvas permilted to copy out of » aneient manuscripts, thèse two journals and some others also. a The principal Navi- gations, ^e el 8e pages de la préface. 56 ( l(fi) nous offrait à cet égard un premier secours que nous avons dû ne point dédaigner. Nous avons également eu à notre disposition une copie manuscrite comprise, sous le n° 686, dans la collection lé- guée à la Bibliothèque Royale de Paris par Jacques Dupuy. Cette copie est précédée d'un frontispice qui porte la date de 1647 et la signature de Pierre Dupuy, avec ce titre : Itineraria in Tartariam^ Fr. Joannis de Piano Carpini or- dinis minorum, Fr. Simonis de S. Quintino ordin. predi- cator., Fr. Gulielmi de Rubruquis ordinis minorum, Fr.Odu- rici de Foro Julii ord. ininor.; le second de ces itinéraires n'est autre cpie l'abrégé de la relation de Jean du Plan de Carpin par Vincent de Beauvais, le premier et le troisième morceaux sont tronqués exactement aux mêmes endroits (pie dans l'édition de Hakluyt, et la conformité est d'ailleurs telle, que la copie de Dupuy peut être regardée comme une tran- scription faite sinon d'après le manuscrit de Lumley, au moins d'après quelque autre exemplaire très peu différent de celui-ci. Il existe à Londres , dans la riche collection du British Muséum ', un manuscrit qui renferme aussi la première partie de la relation du frère Jean, finissant, comme au manuscrit de Lumley, avec le chapitre huitième. Notre ami, M. Thomas Wright', a bien voulu se charger de relever les variantes, assez nombreuses, que présente le texte de cet exemplaire, comparé à celui de Hakluyt. ' Ms. Reg. l3 A. xiv, indiqué par Davih Casley (.•/ cattiloguc qf the tunnuscripls nf f/c king's library; Londres, 1734, in 4°, p. 2i7);cems, de format in-4°, conlien! plusieurs pièces, dont la relation de Carpin, qui est la sixième, commence au folio 198. 3 Secrétaire de la Camden Society pour la publication des anciens monuments histo- riques et littéraires de la Grande-Bretagne et d'il lande. (447 ) Enfin, la Bibliothèque Royale de Paris nous a fourni un cinquième manuscrit, provenant de Colbert et inscrit au ca- talogue sons le n° 2477, volume écrit au xive siècle, sur par- chemin, à deux colonnes, où le texte de Jean du Plan de Garpin se termine comme dans les manuscrits de Lumley, de Dupuy, et de Londres; cet exemplaire a du moins, sur les trois autres, l'avantage d'offrir,en tête de la relation, une introduction rédigée par un éditeur anonyme contemporain, lequel avait recueilli de la bouche de Benoit de Pologne , compagnon du frère Jean, des détails de voyage analogues à ceux qui forment le chapitre final de la relation complète de celui-ci ; détails plus concis, il est vrai, que dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, mais qui ne laissent pas que de rap- peler quelques circonstances omises par le frère Jean' : et ce qui donne à cette pièce un prix tout particulier, c'est qu'elle se termine par une transcription de la lettre de Kuyûk-qâân à Innocent IV, telle qu'elle fut traduite en latin par les bons religieux , sous les yeux des secrétaires et interprètes du khâqân; lettre fort curieuse, inédite, et inconnue jusqu'à ce jour, qui vient prendre place à la tête des documents diplo- matiques expliqués par Abel Rémusat'. La relation de notre voyageur se trouve encore comprise 1 Nous faisons de ce document un appendice placé à la suite de la relation de Carpin. 2 Mémoires sur les relations politiques des princes chrétiens, et particulièrement des rois de France, avec les empereurs Mongols, lus à l'Académie des inscriptions en 1816 et 1822, et insérés dans le Recueil de cette Académie, tome VI, pp. 3g6' à 46y> et tomeVII, pp. 335 à 438. — On peut considérer comme une suite le Mémoire sur une correspondance inédite de Tamerlan avec Charles 11 par M. de Sacy , lu à l'Institut dès 1812, et inséré dans le même recueil, tome VI, pp. /170 à 522. (448) en divers autres manuscrits , que nous n'avons malheu- reusement point été à portée de colla tionner. Le catalogue des manuscrits d'Angleterre et d'Irlande, d'Edward Bernard ', fait connaître l'existence , au Bennet collège de Cambridge, d'un volume portant le n° bi et con- tenant diverses pièces dont la troisième est indiquée sous ce titre : llistoria Monogallorum sive Tartarorum , et com- mence par ces mots : Omnibus fidelibus , ce qui désigne suf- fisamment la relation de Jean du Plan de Carpin. Cambridge possède encore au moins un autre exemplaire de cette rela- tion manuscrite; MM. Francisque Michel et Wright décri- vent en effet, dans leur notice sur Guillaume de Rubruk ', un volume, appartenant à la bibliothèque du Corpus Christi collège où il est conservé sous le n° 181, et contenant , im- médiatement avant le voyage de Rubruk, celui de Jean du Plan de Carpin. Antoine Sander, dans son catalogue des ma- nuscrits de la Belgique 3, signale aussi dans la bibliothèque de Saint-Martin de Tournai, un volume quoté G. G, et ren- fermant, entre autres pièces, la relation de Jean du Plan de Carpin. Mais nous n'avons pu profiter d'aucun de ces trois manuscrits pour la vérification de notre texte 4. 1 Catnlogi libroruni manuscriptonan Anglim et Hiberniœ in unum collecti, 0\o- niie 1G97, in-fol'°) 3e partie, p. i33, n° 1337; la relation de Carpin est la troisième pièce du volume, et l'itinéraire de Rubruk l'orme la cinquième pièce. % Recueil de voyages et (te mémoires de la Société de géographie, tome IV, p. 210. 3 Bibliothcca Bclgica manuscripta, sive Elenchus universalis codicum mss. in cele- brioribus Belgii cœnobiis , ecclesiis , urbium ne privatorum hominum bibliothecii adhuc latentium; Insulis 1 G4 ' » 'n-4°> ,re partie, p. i3o. •1 L' Historv 0) the church uf Peterboroug/i de Simon GohtoN , Londres 1681J , in-folio (dont nous devons l'indication à l'active obligeance de M. Francisque Michel] ( 449 ) Nous nous serions ainsi trouvé réduit, pour la dernière partie de ce texte, à un manuscrit unique, si nous n'avions dû considérer que l'abrégé très ample et très exact de Vin- cent de Beauvais, fait d'après une copie entière de la relation originale, pouvait nous prêter un utile secours pour la col- lation de notre copie. Nous avons en conséquence choisi , parmi les manuscrits du Spéculum historiale que possède la Bibliothèque Boyale de Paris, ceux qui nous ont paru mé- riter la préférence sous le double rapport de l'âge et de la correction : tels sont les deux beaux volumes qui portent le n° 4898 et le n° 49°°i tous deux écrits sur vélin vers le mi- lieu du xive siècle, et offrant un texte beaucoup plus correct que celui des éditions '. Nous avons également mis à profit la narration de Benoît de Pologne, oralement recueillie par l'i'.nonyme contemporain auteur de la préface ou introduc- tion fournie par le manuscrit de Colbert. Telles sont les sources où nous avons puisé les éléments d'une édition nouvelle : nous avons toujours inséré dans le texte la leçon qui nous a paru la meilleure entre toutes les variantes, en notant fidèlement le manuscrit qui l'a fournie ainsi que les variantes auxquelles nous l'avons préférée. A cette observation générale il nous faut joindre quelques contient un Matricularium librariœ monasterii Petriburgensis, où nous avons relevé, sous la quote S xn (p. 217) deux articles ainsi désignés, savoir, l'un Wstoria Tarta- rorum, l'autre Libellas de vitâ et moribus Tartarorum et eorum actibus. Mais il est impossible d'apprécier , sur cet unique renseignement, le degré de connexité que pouvait avoir l'une ou l'autre de ces pièces avec la relation de Carpin. 1 Nous nous sommes borné à ces deux mss. pour la collation entière; mais nuii^ avons aussi consulté, sur quelques points douteux, les mss. 4ç)0 ' e' 4902> clu' datent pareillement du XIVe siècle. ( 45o ) mots, le plus courts possible, sur certains points de détail. Une différence systématique dans l'orthographe des noms propres se fait remarquer entre les manuscrits deLumley,de DupuyetdeLondres d'une part, ceux de Colbert et de Pétau ainsi que l'abrégé de Vincent de Béarnais de l'autre; cette diffé- rence consiste principalement dans l'expression du tchym, du kha , et de quelques autres articulations tartares; ainsi le nom de Tchinkiz-khàn, par exemple, écrit dans les pre- miers manuscrits, Cyngis-chan, est orthographié dans les autres Chingis-can : cette remarque, futile peut-être au pre- mier aspect, a quelque importance si l'on réfléchit qu'elle peut contribuer à donner la clef de quelques difficultés dans la synonymie comparative des noms fournis par le moine voyageur avec ceux dont les auteurs orientaux nous font connaître la véritable forme. Les manuscrits originaux sur lesquels nous avons travaillé s'accordent à écrire constamment par un e simple les diph- thongues œ, œ, tant à la fin qu'au milieu des mots, en sorte qu'il en résulte, pour i'intelligence du texte, une nécessité d'attention dont nous avons cru qu'il convenait d'éviter la fatigue aux lecteurs; nous n'avons donc point hésité à réta- blir, quant aux terminaisons, l'orthographe grammaticale, jugeant qu'il suffirait de déclarer ici, une fois pour toutes, que cette rectification, aussi bien que l'accentuation des ad- verbes et des ablatifs, est de notre fait, et que les manuscrits ne présentent, dans les terminaisons, ni diphthongues ni ac- cents. Quant aux consonnes, le t et le c , Va et le re, ont une res- semblance telle, qu'il n'y avait lieu de relever les variantes dues à l'indécision de leurs formes respectives, qu'à l'égard (45. ) des noms propres, où le choix de la véritable leçon est tou- jours sujet à plus d'incertitude. Un objet plus important, c'est la ponctuation et la distri- bution des matières par chapitres, paragraphes et alinéas. La ponctuation est nulle ou mauvaise dans les manuscrits; il était indispensable de la suppléer : nous l'avons exécuté de notre mieux. Quant à la distribution des matières, elle est faite par chapitres dans les manuscrits ; elle est même in- diquée par sections ou paragraphes dans l'exorde de chacun des neuf chapitres dont se compose la relation; l'ordre seul en est quelquefois interverti. Mais quelques paragraphes ont une telle étendue comparativement à certains autres, que nous avons dû, pour la commodité de la lecture, les diviser par alinéas, cjue nous avons numérotés pour en faciliter la citation. C'en est bien assez, trop peut-être, sur ces détails d'exé- cution matérielle. Hâtons -nous de nous occuper du fond même de notre sujet. Il convient de jeter d'abord un coup d'œil sur les circon- stances au milieu desquelles fut résolue cette première mis- sion d'Orient qui devait rouvrir à l'ignorante Europe les routes de l'Asie intérieure, déjà indiquées à Roger de Sicile, un siècle auparavant , par le savant schéryf Mohhammed el Edrysy '. 1 Nous ne parlons point des cosmographes arabes antérieurs, tels que A'Iy el Mas'- oudy, Abou Ishhaq el Issthakhry et Mohhammed Ebn Hhaouqàl, connus aujourd'hui d'une manière plus ou moins précise par les travaux des orientalistes : leurs ouvrages n'avaient point pénétré dans l'Europe chrétienne. Il n'en est pas de même d'El Edrisy, ileMe5sine,i]ui rédigea en 1 1 53, par ordre deRoger II, roi de Sicile et de Naples, une des- ( 452 ) Arrêtons un instant nos regards sur l'Europe elle-même, où Jean du Plan de Carpin eut un rôle actif à remplir : l'as- pect d'ensemble sous lequel elle nous apparaît peut se ré- sumer en un mot, la chrétienté; et sous ce point de vue général elle na qu'une capitale , Rome, et qu'un chef, le souverain pontife. L'intérêt dominant qui la meut ou qui la trouble, sans acception des délimitations politiques qui la morcellent, c'est l'intérêt delà foi chrétienne, ou plutôt du culte et du sacerdoce qu'elle a institués et qui parlent en son nom. Aussi les grandes préoccupations de ce temps, c'est la ri- valité du sacerdoce et de l'empire, c'est le schisme, c'est la guerre sainte contre les infidèles, les païens et les hérétiques. Possesseurs de riches domaines formés et accrus par la générosité des princes temporels, les prélats étaient, dans l'origine, les vassaux de ces princes; et le pape lui-même, doté par Charlemagne d'un patrimoine territorial, ne le pos- sédait que sous le bon plaisir des empereurs : le pape et les évêques devaient, après leur élection, obtenir encore l'in- cription générale de la terre habitée, pour l'intelligence d'un planisphère, qu'à l'exemple de Charlemagne, ce prince avait fait graver sur une table d'argent d'un grand prix. On n'a long-temps connu chez nous cet ouvrage que par une édition abrégée imprimée en arabe à Rome en 1592, et d'après laquelle fut faite par les maronites Gabriel Sionite et Jean Hesronite une traduction latine publiée à Paris en 1619. Mais M. Amédée Jaubert ayant pris connaissance d'un ms. de la Bibliothèque Royale contenant le texte entier île l'ouvrage original, en entreprit aussitôt une traduction française complète, pour la- quelle il a pu s'aider d'un second ms. ultérieurement acquis par la Bibliothèque du Roi, et orné d'un grand nombre de cartes géographiques; le travail de M. Jaubert, imprimé dans le Recueillie voyages et de mémoires de la Société de géographie, doit y occupei deux volumes, dont le premier seulement tome V de la collection a déjà paru. ( 453 ) vestiture du suzerain ; et celui-ci conférait à son gré la crosse et l'anneau, insignes des pouvoirs spirituels dont il se con- stituait ainsi le dispensateur. Les papes, de leur côté, avaient graduellement élevé leurs prétentions d'abord à l'institution canonique des prélats, puis à l'affranchissement politique du domaine pontifical, enfin à la suprématie de l'autorité spirituelle concentrée en leurs mains sur toutes les puis- sances séculières. De là ces longues querelles si vigoureuse- ment poussées par Grégoire VJI et Urbain II, par Alexan- dre III et Innocent III, par Grégoire IX et Innocent IV, et si vigoureusement soutenues tour à tour par l'empereur Henri IV, par Frédéric Barberousse, et par Frédéric II : querelles acharnées, où les empereurs opposaient aux papes des papes rivaux , où les papes à leur tour créaient des com- pétiteurs aux césars de la Germanie, et faisaient tourner au profit de leur propre cause les haines de la maison de Ba- vière issue de If^elf et maîtresse de la Toscane, contre la maison de Souabe ou des seigneurs de ff^iblingen , alors en possession de l'empire '. Le Saint-Siège triompha, et sa puissance ne connut plus de bornes : les évêques, devenus les hommes de son choix, enlaçaient les royaumes dans un vaste réseau de surveillance 1 Daunoc , Essai /lis torique sut- la puissance temporelle des papes , Paris 1818, 2 vol. in-8°; chapp. iv, v, vi, tome I, pp. 121 à 235. — Mabi.-ï , Observations sur l histoire de France , liv. III, ch. iv, el les preuves; édition de Guizot, Paris i823, 3 vol. in-8", tome I, pp. 2i5 à 224, et pp. ^34 à 44°- — Marca , De Concordantia sacerdotiiet i'mperii, édition de Baluze, Paris 1 663, 2 vol. in-folio, lib.I,cap. i,§§7, 8, 9, tome I, p. 5 ; lib. VIII, cap. xix, §§ 7 à 1 !,, et cap. xx, tome II, pp. 35i à 35^. — Koch , Tableau des révolutions de l'Europe , Strasbourg 1 790 , in-8° ; IVe pé- riode, tome !, pp. 96 à 125. 57 ( 454 ) et de domination; ses légats promenaient dans la chrétienté un orgueilleux despotisme, armés de l'irrésistible sanction des foudres pontificales, devant lesquelles étaient forcées de se courber les plus superbes têtes'. Les quatre ordres de moines mendiants, qui, sous les noms de Franciscains, de Dominicains, d'Augustins et de Carmes, s'interdisaient la possession d'aucun domaine et échappaient d'autant mieux ainsi à toute influence temporelle , parcouraient le monde en missionnaires, dispensateurs des indulgences spirituelles que le pontife mettait en leurs mains, disséminant par cette voie jusque dans les masses populaires la doctrine de l'om- nipotence des papes dont ils relevaient exclusivement et dont ils étaient, les envoyés'. Jean du Plan de Carpin fut un de ces dépositaires privilégiés des pouvoirs apostoliques. Toutefois la résistance des césars n'était pas encore abat- tue, et Frédéric II menait rude guerre aux papes qui l'ex- communiaient : le vieux Grégoire IX en était mort de cha- grin, et Innocent IV pressé de toutes parts par un ennemi victorieux et infatigable, venait d'être contraint à chercher un refuge en France, où la piété de saint Louis lui assurait asile et protection. C'est de ce lieu d'exil qu'Innocent ne tarda point à frapper, sur la tète de son redoutable adver- saire, le coup mortel qui devait finir par le terrasser. Au surplus l'Europe n'était point réduite tout entière à l'obédience de Rome : le schisme de Photius, consommé par 1 JIarca, Concord. Sficerd. et Imp., lib. VI, cap. xx\, jj§ 4 el 'Morne II, pp. 1S1, 182; l.b. VII, c. xxvi, §4, p.î80. • Flf.ury, Histoire ecclésiastique, tome XVII, Paris 1714, in-4°, liv. lxxxij, §4G, pp. 3(ji el 3Ô2. (455) Michel Cérularius, avait constitué une église grecque'; et le sacerdoce, comme l'empire, s'était trouvé divisé en deux parts, celle d'Occident soumise à Rome, et celle d'Orient qui réunissait les patriarchats de Constantinople, d'Alexan- drie, d'Antioche et de Jérusalem. Les croisades, il est vrai, avaient fait rentrer successivement Antioche , Jérusalem et Constantinople sous l'autorité du Saint-Siège; mais cette réunion se bornait aux provinces directement occupées par les princes francs ou placées sous leur influence immédiate; ce qui était en dehorsde cecercle,et par exemple la Russie, annexe éloignée de l'église Byzantine , restait fidèle au rit grec : il était réservé à Jean du Plan de Carpin de détermi- ner le retour, au moins éphémère, à l'unité romaine, des pro- vinces russes qu'il traversa, comme nous le verrons en. son lieu. Quelques parties de l'Europe étaient demeurées païennes, d'autres avaient été envahies par les musulmans; et au sein même des populations catholiques, une rébellion puissante, anathématisée sous le nom d'hérésie, attaquait le despotisme ecclésiastique et le pouvoir pontifical. A tous ces ennemis, Rome avait, au nom d'un Dieu de paix, déclaré une guerre acharnée : guerre sainte, sans doute, s'il suffisait d/$ne croix sur l'épaule et du nom de Dieu à la bouche pour sanctifier des combats qui dégénérèrent parfois en horribles exécu- tions, telles qu'avaient été naguère les massacres de Hé- ziers \ ■ Fleury, Hist eccl liv. un, SS'45, ùfi, tome XI , pp. 53g! 5/(o; liv. i.\ , §§ 2 • <), tome X11I, pp. ! a 15. ■ Vaissf.ttf, Histoire générale de ^Languedoc , Paris 173; , in-folio, tome'III, p 169. Quoi kjtt'il en soit, les Albigeois vaincus, égorgés, brûlés, semblaient anéantis, et l'indépendance religieuse dont ils avaient été les martyrs devait rester comprimée pendant trois siècles et réduite à quelques fugitives démonstrations, avant d'éclater enfin dans toute la plénitude de sa force à la voix de Luther et de Calvin. Le glaive des chevaliers Teutoniqnes s'exerçait d'un autre côté à la conversion sanglante des Prussiens encore barba- res, contre lesquels les avait appelés Conrad, duc de Lenezy ou de Mazovie, dont les états étaient en butte aux dépré- dations de ces incommodes voisins'. Quant aux musulmans d'Europe , ce n'est point de les convertir qu'il s'agissait, mais de les expulser. Déjà ils avaient été balayés de la Sicile, de la Corse, de la Sardaigne et des Baléares; une bonne partie de l'Espagne leur avait été reprise, et la superbe Cordoue elle-même était tombée au pouvoir des chrétiens'. Mais l'Andalousie avait trouvé une nouvelle métropole dans la florissante Grenade3, et pendant plus de trois siècles encore on devait guerroyer avant que 1 Pierre dk DusBounc , Cronicon Prussiœ , Kœnigsberg i ' J79 , in i"; pari. 11, 5 11 • oe , pp. 33 a 35. * Not ayby , traduit par Caussin de Pérceval, à la suite des f'oYttgcs tri Sicile du baron de Riedesel, Paris 1802, in-8" , p. 44o. — Conde, Hi.stona de la diminua nui de los Arabes en Espaîm, Madrid 1820, petit in-4°, tome I, p. 5g5,et tome III, pp. 8, 16, i-j. — Chronicon pisanum, anno 1017, et BreviarUan Pisance historiw, annis 1017, ioao, dans Muratori , Rerum Italicarumscriptores, Milan i^aô , in-Tolio, tome VI, col. 108 et ifin. — Voir aussi Platin\, De vitis ac gestis sammorum pon- lificurn, Cologne iô^o, in-folio, p. 119. 2 Ebn el-rhathyb, dans Casiri, Bibliotheca arabico-hispana Escurialensis, Ma- drid 17O0, i vol. in-t'olio; tome II, pp. 247 ^l?-5'i et p. 2G0. ( 457 ) le sol de la Péninsule fût entièrement purgé de ces infi- dèles'. En Orient la guerre sainte avait eu de plus brillants mais plus fragiles résultats : Jérusalem, Antioche, Tripoli, Edesse, enlevées aux musulmans , avaient un instant constitué un royaume et des principautés chrétiennes vassales du Saint- Siège1; et bientôt les musulmans étaient venus à leur tour ravir aux Francs, Edesse et Jérusalem3; Antioche et Tripoli, réunis sous un seul prince, avaient subi le tribut imposé par le vainqueur4. Mais en marchant au secours de leurs frères de Syrie d'autres croisés avaient heurté sur leur route l'empire Byzantin, et des monarques francs s'étaient assis sur le trône de Constantinople 5. Les princes dépossédés étaient allés fonder deux nouveaux empires grecs, l'un à Trébizonde, l'autre à Nicée; et quelques années devaient s'écouler encore avant que les Paléologues de Nicée vinssent 1 Par suite de l'édit de 1609; voir Chénier, Recherches historiques sur les Maures, Paris 1787 , 3 vol. in-8°; tome II, p. 385. Mais les guerres avaient eessé en 1069; voir Diego de Mendoza , Guerra de Granada, Lisboa 1627, petit in-4°, folio 127 verso, ou Marmoi., Historia del rebelion y castigo de los Moriscos, Madrid 1792, 2 vol. petit in-4°J tome II, p. 4 56. ' Jacques de Vitry, dans Bongars, Gcsta Dei per Francos, Hanovia? 1611, in- folio, pp. 1068, 1069. 3 Ebn r.L-ATSYR,dans Rein aid, Historiens arabes des Croisades , Paria 1829, in-8°; pp. 71, 200, 446. — Sanuto , Sécréta fidelium erucis, édition de Bongars, Hanoviïe 161 1, in-folio, pp. 189, 191,217. 4 Art de vérifier les dates, édition in-4°, Paris 1S18, tome II, p. 32 , article de Boémond V. s Nicetas Choniates, Historia, Paris 1647, in-folio, pp. 34g, 38.3. — Nicephori Grecoras, Byzantina historia, Paris 1702, in-folio, tome I, p. 7, (458) restaurer la domination grecque dans la ville de Constantin '. Portons maintenant nos regards sur la grande Asie. Les populations qui l'habitent se trouvent naturellement grou- pées en trois longues zones étendues d'ouest en est : tout au nord végètent les nations encore sauvages de la glaciale Sibérie; au sud, au contraire, se succèdent, sous d'heureux climats, des races policées dont la civilisation remonte à une haute antiquité, telles que les Sémites, les Persans, les In- diens, les Chinois. La zone moyenne appartient à des no- mades, souvent confondus sous l'appellation commune de Tartares, qui fut jadis le nom d'une de leurs hordes', mais faciles à distinguer d'après leurs langues en trois divisions tranchées : à l'est celle des Tongouses, à l'ouest celle des Turks, au milieu celle des Mongols5; dénominations moins exactes que commodes, en ce que chacune d'elles est ainsi employée à désigner une masse de peuplades congénères, bien qu'elle ne soit en réalité que le nom spécial d'une de ces peuplades. L'empire de la Haute-Asie flottait depuis des siècles entre les hordes prépondérantes de ces nations tartares4 : au temps qui nous occupe c'était le tour des Mongols, dont la domi- nation s'était développée avec une rapidité et une étendue 1 Nicephore, ubi suprà, pp. 48 à 5i. * Abel-Remcsat, Recherches sur les langues tartares , tome I, Paris i8uo, in-4*; chap 1, des Tartares en général, pp. 1 à 3. 3 Rémusat, ibidem, pp. 20 à 22, saufTaddition qu'il fait d'une quatrième division, formée des Tibétains. — D'Ohsson, Histoire des Mongols depuis Tchinguiz~Khun jusqu'à Timour-bcy ou Tarner/an, La Haye 1 834, 4 vol. in-8°; tome I, p. 1. • D'Ohsson, ubi suprà, pp. 9 j 6. (4^9) jusqu'alors sans exemple, sous l'impulsion irrésistible de Tchenkiz-khân. Parti des montagnes Bourqân Qâldoun qui forment, au sud-est, le partage des eaux entre les petites rivières tribu- taires du lac Baikal et les affluents supérieurs du grand fleuve Amour qui débouche à la mer d'Okhotsk ', il avait marché à la conquête du monde; d'abord il avait soumis à son autorité toutes les tribus Mongoles, puis les états limi- trophes, ensuite les nations pins éloignées; l'un de ses gé- néraux, poussant ses excursions par-delà le Wolga jusque sur la rive occidentale du Don, était venu battre, sur les bords de la Kafka, l'armée des princes russes qui avaient marché à sa rencontre'; et le nom du grand duc Mieczislaw de Kiew est inscrit jusque dans les annales de la Chine comme un trophée de la victoire de Sobodây 3. Retournant au cœur de la Mongolie, après une campagne de sept années contre l'Occident, Tchenkiz-khàn avait confié àTchoutchy- 1 Quatkemèbe, Histoire des Mongols de la Perse écrite en persan par Raschid-el- Din, publiée, traduite en français, accompagnée de notes cl d'un mémoire sur la vie et les ouvrages de l'auteur, Paris 1 836, in-folio; pp. 117 col. 1, à 121. — D'Ohsson, ubi supra, tome I, p. 382. ! Karamzine , Histoire de l'empire de Russie, traduction française, Paris 18 H), in-8°; tome III, pp. 284 à 291. La bataille eut lieu le 3i mai 1223. ■ — Ebn-el- Atsyb, apud D'Ohsson, Hist. des Mongols , lome I, note vu, pp. 444 » 447» 3 Gaubil, Histoire de Geutchiscan et de toute la dinastic des Mongous ses suc- cesseurs, conquérants de la Chine, tirée de l'histoire chinoise, Paris 1739, in-4° ; p. 4i. — Abkl-Remiïsat , Nouveaux mélanges asiatiques ou recueil de morceaux de critique et de mémoires relatifs aux religions, aux sciences, aux coutumes, à l'histoire et à la géographie des nations orientales , Paris 182g, 2 vol. in-8° ; lome II, p. 92 ; vie de Souboutaï extraite principalement du Siu-houng-kian-lou. — Mieczislaw y est appelé Mitchhisselao ou Mitchise/a. ( 46o ) k liai), l'aîné de ses fils, le soin d'étendre la domination tar- tare sur ces contrées de l'Ouest; mais Tchoutçhy-khân , ré- duit à l'inaction par l'épuisement de ses forces, avait terminé ses jours sans avoir pu s'en occuper ' : et Tchenkiz-khàn était mort lui-même bientôt après , léguant à ses enfants l'empire le plus vaste qui fut jamais; domaine immense bai- gné, à quinze cents lieues d'intervalle, d'un côté par la mer du Japon, de l'autre par la mer Noire, et dont le partage de- vait bientôt constituer quatre grands empires, l'un suzerain , celui du Khithày, les autres vassaux, celui de Tchaghatàv, celui de la Perse et celui du Qaptchâq'. Quand Oukodây eut été proclamé par ses frères et par toute sa famille héritier de la puissance souveraine deTchen- kiz, il songea à l'extension des conquêtes mongoles et il en- voya Tcharmàghan en Perse, Kouktây et Sobodây dans le Qaptchâq, pendant que lui-même se rendait en Chine3. Cinq ans après , dans une assemblée générale convoquée en son Ordou-bàlyq, sur l'Ourqoun, une formidable expédition fut 1 D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 353, 354- ' Sein m w. el-dyn EL Marakeschy, Mesâlek el Abssâr, dans QlMTREMKHE, Hist. Ii Mongols de lu Perse, p. 1 1 , à la noie : « Tout l'empire des Mongols esl partagé n entre quatre puissants princes dont chacun possède une vaste étendue de pays. Celui u de ces princes qu'on appelle le grand Kain , et qui est le véritable successeur de " Tchinghiz, règne sur les contrées les plus orientales de l'Asie. Le second a sous sa i domination tout l'Iran; le troisième est maitre du Kaptchak, el le quatrième du Mâ- " warà-alnahar. » * Rfschyd-el-Dyn, Gjâmi el-tewdrykh , dans Saint-Martin, Mémoires histori- ques et géographiques sur [Arménie, Paris 1819, 2 vol. in-8° , tome II, p. 'i6"4. — Abou el Faragj, Historia compendiosa dynastiarum, tirabicé édita et latinèversa ah Ediv. Pocockio, Oxoniae i6()3 , in-4"; p. 3o6. — D'Ohsson, Hist. îles Mongols, tome II , pp. iô, 16. (,46i ) résolue contre l'Occident '; le qâân en donna le commande- ment suprême à son neveu Bâton, fils de Tchontchy, met- tant sous ses ordres un grand nombre de princes de la fa- mille impériale : c'étaient Hordou, Schybân et Tankqout, frères du généralissime, son oncle Kolkân, ses cousins Bàydàr et Boury, fils de Tchaghatây ; Mankou et Bougjek, fils de Touluy; enfin Kuyûk et Kadân, fils de l'empereur lui-même; et le guerrier Sobodày fut rappelé du centre de la Chine pour accompagner Bâton à la complète de l'Europe en qualité de lieutenant général \ On lait monter jusqu'à six cent mille hommes l'effectif de cette immense armée3. Enfin le torrent déborda; les Boulgares, les peuples du Caucase, les Oaptehàqs, les Comans, furent successivement engloutis; une partie de ces derniers, fuyant devant le fléau, alla demander asile en Hongrie ; mais bientôt la Bussie fut envahie, la Pologne dévastée : depuis les bords du Wolga, Wolodimir, Souzdal, Moscou, Czernigow, Kiew, Kamenetz, Galicz, Lublin, Sandomir, Cracovie, Ratibor, jalonnèrent la marche des Mongols jusqu'aux plaines de Volstadt près de Lignitz, où les troupes chrétiennes rassemblées pour les ar- 1 D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome II, pp. 62,63. 2 A'lay el-Dyn, Târylih gihdn kuschdy, dans D'Ohsson, Hist, des Moiig. tom. II, note ïi, p. 619. — Reschyd-el-Dyn, Gjdini' el-tewarykli, même note, p. 621. — Abou-el-Gha'AY, Histoire généalogique des Tatars , traduite du inanuscript tartare, Leyde 172C, in'is, p. 3G5. 3 Simon de Saint-Quentin, dans Vincent de Beauvais , Spéculum historiale, lib. xxxii, cap. 34, compris dans les extraits de Reineck, Hist, Orient. , folio 1 84 verso : « In exercitu quidem Batliy snnt sexcenla miilia pugnatouum, videlicet c.lx. )■ miilia Tai'tarorum et cccc.l. miilia tiim christianorum quàiu aliornm scilicet infi- delium. u 58 046a) rèter furent taillées en pièces. Puis se dirigeant au sud, les vainqueurs se précipitèrent sur la Hongrie, que Bâton khân avait déjà envahie avec le gros de l'armée'. Ce malheureux pays fut mis à feu et à sang; tout était saccagé, dépeuplé, lorsqu'arrivèrent à Bâtou la nouvelle de la mort d'Oukodây kihân, et l'invitation de venir à la Syra Ordou prendre part à l'élection d'un nouveau souverain; le qâân décédé avait désigné pour son successeur son petit-fils Schyràmoun ; mais la régence avait été décernée à l'impératrice Touràkinah , dont les affections étaient pour Kuyûk, l'ainé de ses fils; et Bàtou, dont les vues personnelles étaient peut-être contra- riées par un choix facile à prévoir, ne se pressa point de se rendre à l'assemblée générale où il était convoqué; il s'ar- rêta à guerroyer encore dans le Caucase, puis allégua une maladie, en sorte qu'après avoir été long-temps retardée, la proclamation solennelle de Kuyùk s'effectua enfin sans que Bàtou y assistât \ 1 Karamzine, Hist. de Temp. de Russie, édit. fir. , tome III, pp. 335 à 35o, et les notes pp. 3cj6 a -jo.3; tome IV, pp. 6 à 24. — Dlougosch, Historiée Polonicœ li- bri XII, Lipsiœ 171 1 , in folio j tome I, col. G6(j à G92. — Thomas de Spalatro, Historia Salonitarum pontificuin atque Spalatensium, dans Schwanotnek, Seriptores rcrum HungaHcarum, Vienne 1748, in-folio; loinc III, pp. Got à 61 5. — Vincent nr Beauvais, Spéculant historiette, lib. xxxi , cap. i4q , dans Reineck, Historia orientalis, folio 160. — Matiiias de Michow, De Sarmatia Asiana atque Europœa lihri duo, lib. I, cap. 2, 3, l\, dans Grynjîus, Noms orbis , Bàle i555, in-folio, pp. 449 a 454. — Odlric Rinaldi, Annal, m/es. , tome II, pp. ï65 à 2G2. — D'Ohsson, Histoire di s Mongols, tome II, pp. 1 10 à 186'. — A'lay EL— Dy» et Rf- schyd-ei.-Dyx , ulii siijini, pp. 619 à G29. — Gaubil, Hist. de Ce/ttc/uscan,pp. io3, IC-4. — La bataille de Lignitz eut lieu le 9 avril I2.il. ' D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome II, pp. 187, i8H,et ig5 à 197. — Gaebii, Hist. de Gentchiscan, pp. 101, io3. ( 463 ) Les horribles dévastations que celui-ci avait commises dans les parties de l'Europe envahies par ses armées, avaient porté une profonde terreur dans les contrées voisines; on craignait sans cesse le retour de ces hordes féroces, dans l'invasion desquelles Grégoire IX avait pu craindre de voir périr le nom chrétien, et contre lesquelles il avait fait prêcher une croisade en Allemagne, par les plus éloquents orateurs des ordres de Saint-François et de Saint-Dominique'; et quand Innocent IV fut élevé au suprême pontificat, il fit de nouveau prêcher la croisade en Allemagne pour secourir la Hongrie, que son voisinage immédiat de l'immense empire des Mongols menaçait continuellement de nouveaux rava- ges*. Puis, au concile de Lyon, il exposa l'urgence d'aviser aux moyens de défendre la chrétienté contre l'invasion tou- jours imminente de ces légions sauvages vomies par l'enfer; on ordonna des jeûnes et des prières solennelles pour apaiser le Ciel irrité; on conseilla aux peuples limitrophes ' Waddinc, Annales Minorum , tome III, p. G6, aux additions. — Sraraclia, Supplément, et castig. ad script, irium ord. Fiancisci, p. ^52. — Dlougosch, Histor. Pulonic, col. 682 : « Cladis autem Tartaricse magnitudo et acerbitas etiam ex litteris sumtni Pontificis potest deprehendi. Ità enim in litteris apostolicis crucem datam pro subsidio Poloniae contra Tartaros scriplum reperimus : ■« Porro varia sunt et diversa et » admodum gravissima, quœ sine interpositione animum nostrum premunt, videlicet, » urgens negolium Terra?-Sanclïe, instans tribuiatio Ecclesise, et miserabilis status Im- « perii Romani. Sed ut verum iateamur, istorum omnium et noslri obliviscimur dum " persecutionem Tartaricam cogilamus. Nam pensando ne per hujusmodi Tartaros » pereat (quod absit) nomen christianurn noslris lemporibus, consideratio sola om- » nia ossa nostra confringit, medullas exsiccat, corpus macérât, spiritus et virtutes ex- » tenuat, tantumque nobis affert angnstiae et doloris, quôd in extasi quodammodo po- » siti, nescimus quo nos vertere debeamus. » ' Oderic Rinaldi, Annales erclcsiaslici, tome II, pp. 2o5, 2g(>. (464 ) des terres ennemies de fortifier leurs villes , de couper les routes; et enfin l'on approuva et confirma la résolution déjà prise et exécutée par le pontife, d'envoyer vers les chefs Mongols des missionnaires chargés de les inviter à cesser .eurs expéditions sanguinaires contre les chrétiens , et de leur prêcher la vraie foi >. Les ordres de Saint-Dominique et de Saint-François, que le pape affectionnait particulièrement', s'étaient partagé la gloire d'accomplir cette périlleuse mission; des frères prê- cheurs s'étaient dirigés vers le nouyân Batchbu , qui com- mandait les troupes tartares en Perse, et qui avait forcé les princes chrétiens de Géorgie, d'Arménie et d'Antioelie à se soumettre aux plus dures conditions3; ces zélés religieux furent Anselme ou Ascelin, chef de la légation, Alexandre, Simon de Saint-Quentin et Albert, auxquels se joignirent en route Guichard de Crémone et André de Lonjumeau4. ■ On croit communément que c'est au concile même de Lyon que ces ambassades pontificales furent résolues; cela se trouve formellement énoncé par Bzovius [Annales ecclesiastici post Baronium, Cologne 1616, in-folio; t; me XIII, p. 042, 567). Ber- geron ( Traicté des Tartares, p. 72 ), Wadding [Scriptores ordinis minorant, Romœ i65o, in-folio, p. 221, et Annales minorum, tome III, p. 1 16;, Baldelli [Storia dt l Milione, p. 2'$, § 35) et nombre d'autres; il est cependant certain que le concile ne s'ouvrit que le 20 juin i24/>, tandis que les lettres de créance portaient la date du 5 mars précédent, et que Jean du Plan de Carpin était parti de Lyon le iG avril pour remplir sa mission, ainsi qu'on le verra plus loin. » Paolo Pansa, Vita ciel gran Pontejîce Innocenzio quarto, Napoli i5o8, in-4«, p. yg. — Ce biographe assigne pour date aux dispositions faites par Innocent pour cette double mission, le commencement de l'année 12J7 [ibidem, p. .J I ; c'est un ana- chronisme de deux années. -1 Abel-Remusat, Rapports des princes chrétiens avec le grand empire des Mon- gols, dans le Recueil de l'Acad. des Inscript., tome VI, pp. ï<>5, /, 1 5, ,iii. 4 Fontana , Monumenta Dominicana, Rome i(i-5, in-folio, p. 52. Le chef de la (465) Aux cordeliers fut confiée une double mission vers les barbares d'Orient; et des lettres de créance à cet effet fu- rent expédiées à Lyon le même jour, 3 des nones de mars 1245, à chacun des deux nonces apostoliques désignés par le souverain pontife'. L'un de ces nonces était Laurent de Portugal, l'autre Jean du Plan de Carpin, accompagnés l'un et l'autre de plusieurs frères de leur ordre. Mais de même que par une erreur ma- nifeste on a quelquefois confondu en une seule les missions données séparément , en cette occasion , par Innocent IV aux jacobins et aux cordeliers'; de même on se méprend légation y est appelé Anselme, de même que clans Bzovius [Annal, ecclcs., lomeXIII, pp. 542, 543), tandis que ce nom est le plus habituellement transcrit Ascelin; et c'est aussi Ezzelino qu'on trouve dans Paolo Pansa [ubi suprà, p. 44), ce qui milite puis- samment pour la leçon Ascelin, adoptée, au surplus, par Quétif et Echard, Scriptores ord. Pra'dic, tomel, p. 122, col. I. — Van der Aa, prenant le nom d'Ascelin pour un patronyme, imprima N. Ascelin dans le litre de son édition de 1727 ( Bccucil de divers voyages curieux faits en Tartarie, etc., tome I), titre que nous avons rapporté plus haut en son entier; et Fabricius, renchérissant sur Van der Aa, a forgé là-dessus un Nicolas Ascelin en toutes lettres ( Bibliothcca latina médias et infimes latinatis, édition de Mansi , Padoue 1 7S4, >n-4°, tome IV, p. 120). — Voir plus haut ce que nous avons dit de la relation de Simon de Saint-Quentin. 1 Wadding , Ann, minor., tome III , pp. 1 16 à 118, rapporte le texte des unes et des autres. « Cette confusion a été commise par Bzovius ( Annal, ecclesiast., tome XIII, p. 543), par Sanoer [Bibliothcca Bclgica manuscripta, tome I, p. i3o); par Oudih [Comment, de scriptor. Eccl. antiq., tome III, col. 182), qui fait même d'Ascelin un frère mineur comme Carpin; par Faiîricius [Biblioth. mcd. et inj'. latinis,lomel\' , p. 120); par Joecher (Allgcmeines gclehrten lexicon, tome II, col. ij)3^), qui parait aussi croire qu' Ascelin était minorité comme Carpin (seinem brader Ascelino); par An- drés [Dell' origine, progressé c s tato attuale d ogni letteratura, tom. III, part. 2,p.45^); par M. Aimé-Martin [Introduction au Panthéon littéraire, Paris i837,in-8°; pp. 44 3, 444); et sans doute par bien d'autres. — Comp. Mosheim, Htstor. Tartar. eccte- ( 466 ) peut-être eu confondant encore en une seule, comme on le lait généralement, les deux légations simultanément confiées aux franciscains, et qui avaient pour chefs distincts le frère Laurent d'une part, et le frère Jean de l'autre. On peut re- marquer, dans la relation qu'a laissée ce dernier, que pour remplir la mission vers les barbares d'Orient qui lui avait été départie, il se détermina, par un choix conforme aux instructions confidentielles du pape et des cardinaux , à se diriger immédiatement vers les Tartares du nord. Le frère Laurent, au contraire, dont aucune relation ne nous est parvenue, paraît avoir accompli sa mission en des contrées plus prochaines : du moins avons-nous des lettres données à Lyon la veille et le jour même des nones de juin ia47', par lesquelles Innocent IV rappelle au frère Laurent, franciscain, son pénitencier, qu'en l'établissant son légat en Arménie, Icône, Turkie, Grèce, Babylonie, et lui donnant pouvoir sur les Grecs des patriarchats d'Antioche et deJéru- salem, ainsi que sur les jacobites, maronites et nestoriens, il n'avait point entendu l'autoriser à entreprendre sur les droits du patriarche de Jérusalem, également revêtu du titre de légat apostolique, et de la part duquel la conduite du moine de Saint-François avait provoqué des doléances. Le frère Jean, le seul dont nous ayons à nous occuper spécialement ici, était un des membres les plus distingués et les plus anciens de son ordre; il avait été jadis un des linstica, p. 45. — Mathias de Michow (De Sarmatin, dans Grynarus, p. ^54) non seulement confond les deux légations, mais rapporte précisément sous le nom d'Ascelin ce qui appartient àCarpin. 1 Ces lettres sont imprimées dans Waddinc, Annal, minor., tome III, pp. î i 5 n \iH. (467) compagnons du saint fondateur ' ; et comme il est nomina- tivement désigné en 122'i en tête des religieux les plus âgés qui se trouvaient alors dans la province d'Allemagne', il faut lui attribuer à cette époque au moins une quarantaine d'années, et porter ainsi la date de sa naissance vers l'an 1182, qui vit naître également saint François lui-même. Quelle était sa patrie? A ne consulter que sa relation, on pourrait le croire Français, puisque c'est en français ou en latin qu'il communiquait avec les informateurs européens qu'il rencontra chez les Tartares 3; et que d'une autre part la seule mesure itinéraire qu'il emploie est la lieue'1 : indice de tout temps regardé comme caractéristique, si bien que l'un des anciens possesseurs du manuscrit sur lequel nous relevons ces détails (peut-être Paul Pétau, dont il nous semble reconnaître l'écriture), en avait été frappé, et avait inscrit en marge de l'un des premiers passages où figure le mot leuca, cette annotation : « Gallum autorem fuisse vox ista arguit. » Cependant Bergeron, son traducteur, paraît avoir été préoccupé d'une autre idée, lorsque paraphrasant le titre 1 Waddino , Scriptores ordinis minorum, p. 12 1 : « Joannes de Piano Carpini, » sancti Francisci discipulus, etc. » — Le même, Annales minorum, tome III , p. 1 18 : « Fratrem ilera Joannem de Piano Carpini socium olim beati patris Franr » cisci, virum magna? fidei et disciplina;, etc. » "Waddinc, Annal, minor., tome II, p. ^/, : » Convocatis senioribus, fratre videlicet o Joanne de Piano Carpinis, etc. » 3 Voir notre tette, cap. ult., § II, n° 8 : .. Et eliam alia multa sécréta Imperatoris » prsedicti cognovimus per eos qui cura dncibus aliis vénérant, Rutenos pluies et Hun- u garos, scientes latinum et gallicum. .j 'i Ibidem, cap. ult. , § I, n0' 9, 10; et § II, n° !,. (468 ) du chapitre où Vincent de Beauvais traite de Itinerefratris Joannis usque adprimam custodiam Tartarorum ', il nous dit, lui, comment frire Jean du Plan Carpin et ses compa- gnons partirent d'Italie et arrivèrent en Russie au premier lieu des Tartares', bien que ce ne fût nullement d'Italie que notre voyageur était parti, mais bien de Lyon, en France, où résidait alors Innocent IV. Ainsi Bergeron semble avoir été dominé par l'idée que son auteur était Italien; et cette opinion, dénuée peut-être alors d'appui, n'en était pas moins conforme à la vérité. Une note insérée dans le Martyrologiunijranciscanum du P. Ar- thur du Monstier, récollet, publié en i638, énonça pour la première fois dune manière formelle cpie Jean du Plan de Carpin était Italien, Italus erat 3; et d'après cette indication sans doute, Sprengel en 1783, Forster en 1784, et M. de La Renaudière en i8i3, ont donné au frère Jean la qualification de minorité italien 1 Mais nous possédons des lumières plus précises, des té- moignages plus explicites; le Pérugin Felice Ciatti, auteur d'une Histoire de Pérouse, dont le premier volume seul, comprenant les époques étrusque, romaine, et impériale, pa- 1 Spéculum historiale, lib. XXXII, cap. xix , dans Reineck, Historia orientait! , folio 1 7 3 verso. * Relation des voyages en Tartane; relation île Carpin, chap. îx ; édition de i634> p. 392. 3 Arturi a Monasterio Martyrologium jranciscanum , Paris i638, in-folio; p. 332, note 3. * Sprengel, Geograph. entdeckungcn, p. 271) de la 2" édition. — Forster, Dé~ coin', dans IcNord, tome I, p. 1 02 de l'édition française. — La Renaudière, article Carpm dans la Biographie universelle de Michaud, tome VII, p. i85. ( 46g ) rut en 1 638, et dont le second volume, consacré à l'époque pontificale, n'a jamais été terminé, mais paraît avoir eu dès iGzjo, tout incomplet qu'il était resté, une publicité fort restreinte'; Ciatti, dis-je, avait énoncé que le frère Jean ap- partenait à la famille, plus tard éteinte , des seigneurs ciel Plan di Carpine, dans le district de Pérouse3. Son compa- triote AgostinoOldoïno, qui publia en 1678 son Athœnœum Perusinorum, répéta à son tour Joannes, a Piano Carpenis cognominatus; Planus Carpenis est locus Perusinl ag/l3. En- fin l'ouvrage postbume du P. Hyacinthe Sbaraglia, en repro- duisant en 1806 la même assertion, allégua du moins pour la justifier une autorité dont le témoignage donne à ce fait un degré de certitude qui jusqu'alors lui avait manqué : nous y voyons que le frère Salimbene de' Salimbeni, auteur d'une chronique d'Italie rédigée en latin dans la seconde moitié du xme siècle, et restée manuscrite, énonce avoir connu en France le frère Jean du Plan de Carpin, du district de Pé- rouse4. Le comte Baldelli Boni, en 1827, ajoute, d'après un renseignement qu'il tenait de l'abbé Borghi,que Piano Car- ' Vkrmiclioni, Bibliografia storico Perugina, Perugia 1823, in-4°; p. 5G. Le vo- lume de Ciatli, intitulé Délie memorie annali ed istoriche dette cosc di Perugia, parte quarto t cioè Perugia pontificia , in -4°, est demeuré sans frontispice , et se termine brusquement avec la page 384 el l'année I'i5g ; il est indiqué comme rare. * Ciatti, Perugia pontificia, p. 342, dans Vermiglioni, Biografia dcgli scrittori Perugini, p. 225. 5 Athenœum Augustum, in quo Perusinorum scripta publiée erponuntur , studio A.UCUSTINI Oldoini socletatis Jesu erectum, Perusûe 1678, in-40, p. 188. 4 Sbaraglia, Supplém. et castig. ad script, trium ord. Francisa, p. 4^2 : « Joan- .. nés, de Piano Carpini, in agro Perusino, ut ait Salimbene in chronico ms. p. 297." — Sur Salimbenus de Salimbenis de Grenonrs , parmesan, voyez Wadding, Script. ord. minor., p. 21 3. 59 ( 'i7<> ) pino ou Pian del Carpine répond à la localité qu'on appelle aujourd'hui Piano délia Magione, non loin rie Pérouse, sur la route de Cortone, où il existait encore, jusque vers la fin du dernier siècle, une famille du nom de Carpini'. En dernier lieu , Vermiglioni , dans sa Biographie des auteurs pérugins, publiée en 182c), appelle notre voyageur Giovanni dal Piano di Carpine; il allègue ce que dit Ciatti de l'ancienne existence d'une famille seigneuriale de ce nom dont il n'a point trouvé d'autres traces, et il observe que dans tous les cas le district de Pérouse renferme un lieu ainsi appelé ». 11 demeure donc établi que notre auteur était d'origine italienne , et spéciale- ment du canton de Pérouse, né par conséquent au voisinage d'Assise, circonstance qui explique naturellement son an- cienne liaison avec saint François, rappelée par ses bio- graphes. La première mention historique que nous trouvions en- suite de Jean du Plan de Carpin, se rapporte à l'année 1221, en laquelle saint François d'Assise donna la charge de pro- vincial d'Allemagne à Césaire de Spire, fameux prédicateur de ce temps, récemment gagné à son ordre, et qu'il envoyait pour le propager en ces contrées. Pour mieux remplir cette 1 Bai.delli, Storia del milione, p. ■>.[, , note î : « Frà Giovanni era Pcrugino, cd » era di Piano Carpino o Pian del Carpine, clie corne ho saputo dal sig. ab. Borghi , » c quello clie appellasi anche Piano délia Magione, e che s'inconlra nel recarsi per la via . maestra da CorSona a Perngia. Ed esso mi ha assicuralo che sino verso II cadeie del >• secolo passato vi erauna l'amiglia benestante delta Carpini. ■> ' Vermiglioni, Biogr. degli sertit. Perugini, p. 225 : « Il Ciatti, Peragia Ponti- ficia, p. 34î| ove aggiugne che frate Giovanni era de' nobili del Pian di Carpine » famiglia estinta, che noi non conosciamo per altri tnonumenti, nientre sappiamo che • nel conlado Perugino vi è un luogo cosi chiamato. •> (47' ) mission, Césaire se choisit des compagnons également re- nommés par leur éloquence, savoir, Jean du Plan de Carpin et Barnabe d'Allemagne, qui prêchaient avec la même faci- lité, celui-ci dans les langues lombarde et allemande, le premier dans les langues latine et lombarde"; ayant ainsi l'avantage de s'adresser tour à tour aux clercs et aux lettrés dans la langue savante, et au peuple en langue vulgaire. Après avoir fait choix des frères sur l'éloquence et l'habi- leté desquels il pouvait le plus compter pour la propagation de l'ordre en Allemagne, et de ceux qu'il destinait à y for- mer des établissements, Césaire de Spire les distribua d'a- bord, avec l'autorisation de saint François, dans les divers couvents de la Lomhardie, pendant cjue lui-même allait faire une retraite d'environ trois mois dans la vallée de Spolète. Puis, au moment de partir pour la province cpii lui était as- signée, il envoya devant lui, pour préparer les voies, Jean du Plan de Carpin, Barnabe d'Allemagne et quelques autres religieux, qui se rendirent d'abord à Trente*, où leurs pré- dications touchèrent profondément un riche citadin appelé 1 AVauuinc, Annal, minor., tome II, p. 4, § v : « Fraler ergo Caesarius Spirensis >. germanus, prunus jàm Germanise mioister per B. Franciscum constituais, obedien- » tiam sibi injunclam utiliter adimplere liaudquaquam cessavit. Conquisivit igitur so- » cios fratrem Joannem de Piano Carpiuis , latini et lombardici , fratrem Barnabam » Germamim, sui neenon et lombardici idiomatis prœdicalores insignes. » ■ Wadding, ubi supra, § vi : « Et cùm iter Teulonicum arripere disponeret vocatis » fratribus Joanne de Piano Carpinis, qui posteà minister Teutoniœ, et sub Innocen- » tio IV nuncius apostolicus ad Taitaros fuit, Barnabà item et quibusdam aliis, misit » eos antè faciem suam ad piseparandum locum Tridenli, etc. » — Oldoino, Atlic- nœum aug. Perusinor., p. 188 : « Joanncs, à Piano Carpenis cognominatus (Planus » Carpenis est locus Perusini agri) prima jecit religionis minoritiese incunabula Tridenti » quae est urbs Cœnomanoruni ad A lin ■ fluvium. < ( 17* ) Pérégrino, lequel les fit tons habiller à neuf, et bientôt dis- tribua tous ses biens aux pauvres pour revêtir lui-même l'habit de saint François. S Les missionnaires franciscains se rendirent ensuite à Bot- zen, où l'évêque de Trente, qui les avait accueillis dans sa ville épiscopale, continua de les défrayer; ils vinrent de là à Brixen , et furent également bien reçus par l'évêque de ce siège. Alors, s'avançant vers les montagnes, ils atteignirent Storzing vers l'heure du dîner; comme on ne leur offrit point de nourriture , et qu'ils ne savaient pas encore mendier, ils espérèrent arriver le soir dans quelque lieu où la piété des habitants leur fournirait de quoi se refaire : ils continuèrent donc leur route, et parvinrent à Mittenwald, où ils n'eurent pour apaiser leur faim que deux bouchées de pain et sept raves; ils avaient fait ce jour-là sept milles d'Allemagne; et après avoir bu de l'eau du ruisseau voisin, ils se livrèrent au repos'. Le lendemain matin ils se levèrent l'estomac vide et af- famé, et se remirent en route; ils avaient fait à peine un demi-mille, que leurs forces commencèrent à faillir, leurs jambes à trembler, leurs genoux à fléchir; pressés parle be- soin de nourriture, ils eurent recours à quelques fruits sau- vages, qu'ils cueillirent et mangèrent, non sans scrupule, craignant de rompre le jeûne du samedi; et s'arrêtant par intervalles, ils gagnèrent d'un pas lent et pénible la ville voisine, où ils rencontrèrent deux hommes charitables qui par compassion leur donnèrent du pain, mais trop peu pour tant de monde; heureusement que c'était la saison des raves, ' Wadding, Ann. mi/ior., I. II, p. 5, § th. ( 473 ) et qu'ils purent, au moyen de celles qu'ils mendièrent, sup- pléer au défaut de pain. Leur repas fait, ils poursuivirent leur marche, et traversant les villes, les châteaux et les mo- nastères, ils parvinrent à Augsbourg, où ils furent parfaite- ment bien reçus'. La même année [1221], vers la fête de Saint-Gall [iG oc- tobre], Césaire tint à Augsbourg un chapitre avec trente et un autres frères, qu'il envoya de là dans les diverses parties de l'Allemagne : les deux prédicateurs Jean du Plan de Car- pin et Barnabe furent destinés pour Wurtzbourg, d'où ils passèrent successivement à Mayence, Worms, Spire et Co- logne, préparant partout, par leur éloquence, une favorable réception aux frères qui les suivaient '. Albert de Pise ayant, en i2a3, remplacé Césaire de Spire comme provincial d Allemagne, convoqua, dès son arrivée, les frères les plus âgés, tels que Jean du Plan de Carpin, Thomas de Célano son propre vicaire, et quelques autres ; après avoir pris leur avis, il assembla, le 8 septembre, un chapitre à Spire pour aviser aux intérêts de la congrégation : là furent créés quatre custodes pour les diverses parties de la province d'Allemagne; l'un eut la Franconie pour son dé- partement, un autre la Bavière et la Souabe, un troisième l'Alsace, et le dernier la Saxe : ce dernier était le frère Jean du Plan de Carpin, qui fut chargé, en cette circonstance so- 1 Wadding, Ami. minor,, t. II, p. 5, § vin» ■ Wadding, ibidem, p. 5, § ix : « Pitcmisit autem fratrem Joanncm de Piano Car- » piniset fratrem Barnabam, concionatores, llerbipolim; qui indé Moguntiam, Wor— >. matiam, Spiram, et Coloniam petierunt; nui sermonibus ad populum babitis, milites » ad pœnitentiam converterunt, et fratribus subsequenlibus commoda domicilia pra?- » paràrunt. » ( «74 ) lennelle, de faire un sermon au clergé de Spire; il s'en ac- quitta si bien qu'il concilia complètement à ses frères les bonnes grâces de l'évêque'. Rendu dans sa custodie, le frère Jean s'occupa avec zèle d'y assurer les progrès de son ordre, et il envoya à cet effet des religieux d'un mérite distingué à Hildesheim , Braun- schweig, Goslar et Magdebourg'. L'année suivante [122/}] dans un chapitre tenu àWurtzbourg le jour de l'Assomp- tion [i5 août] il fut déchargé de ces fonctions par son pro- vincial pour être envoyé lui-même à Cologne 3. Nous le retrouverons en 1 228 désigné par Elie de Cortone, alors général des Franciscains, pour remplacer Simon d'An- gleterre comme provincial d'Allemagne : le frère Jean avant convoqué un chapitre à Worms, y fut reconnu en sa nou- ' Wadding, ubi suprà, tome II, p. 7/j, § \xv : « Ipse antem Albertus, simul ac ve- » nisset in Germaniam, convocatis senioribus, fratre \idelicet Joanne de Piano Carpinis >» et fratre Thoma vicario et custode, aliisque non nullis; et communicato - consi- 1 lio, agit capilulum Spirœ, juxtà murum apud Leprosos , in nativitate Beats Virginia, » quo in loco tune guardianus erat frater Jordanus qui in eodcm capitulo missam de- > cantavit. In ipso capituio, de ordinis statu et propagatione sollicite cogitantes patre>, » fratrem Marcum de Mediolano custodem Franconiœ, fiatrem Angelum de Wornia- » tià custodem Bavariae et Sueiiœ, fratrem Jacobum cuslodem Alsaliai , fratrem Joan- >• nem de Piano Carpinis custodem Saxoniœ, constituerunt ; cui eidem Joanni clericorum » Spirensium multitudini concionari demandatum est. Sermone finito, dominus epis- » copus Spirensis fratres ordinis clero et populo suoseriô recommendans, concessit ipsis » prœdicandi et confessiones audiendi in sua dicecesi auctoritatem. » ' Wadding, ibidem, p. 75 : « Eodem item anno frater Joannes de Piano Carpinis u vigilem ordinis dilatandi cnrain suscipiens, misit pluies matarse discretionis liatres » Hildeshemiam, Brunsvicum, Goslariam, Halberstadium, Magdeburgum, omnes Saxo- "■* nice prœclaras civitales. » 5 Wadding, injrà, p. io4, § *li : " Fiatrem etiam Joannenide Piano Carpinis cus- » todeinSaxonix absolutum Colouiam misit. » ( 475) velle qualité; il y annonça à ses frères la canonisation de saint François récemment proclamée par une bulle pontifi- cale de Grégoire IX, du i/j des kalendes d'août, et il envoya à Magdebourg son prédécesseur le frère Simon, avec d'autres hommes vertueux et savants, pour y professer la théologie '. Les annales manuscrites de Saxe, où. l'histoire des frères mineurs a si fréquemment puisé ses récits, contiennent ici quelques particularités sur notre voyageur. Suivant ce qui y est dit, ce même frère Jean du Plan, étant gros et lourd, était forcé d'avoir un âne pour monture ; et les hommes de ce temps, attirés en foule par la nouveauté de l'institution et l'humilité du cavalier, témoignaient pour l'âne lui-même une dévotion plus grande que n'en excita plus tard la propre personne des religieux. Celui-ci fut un des plus grands pro- pagateurs de son ordre : il envoya des frères en Bohême, en Hongrie, en Danemark et en Norvège; il agrandit le couvent de Metz et en établit d'autres en Lorraine. C'était un homme de courage et de talent, intrépide à défendre les intérêts de sa congrégation devant les évêques et les princes; et des paroles ne sauraient exprimer combien ses frères trouvèrent toujours en lui de douceur, de charité, de consolation et d'appui, d'empressement en un mot «à les aider et les protéger, comme 1 Waddinc, ubi suprà, tome II, p. 20g, § lxxxvi : « Eudem anno frater Elias » certior Cactus lectoiem aliquem theologiœ ex fratribus ad Germanos non esse destina- » tum , absolvit fralrem Simonem Anglictim a ministerio Germanise, eique lectionem » theologicam imposait; lïatrem vero Joannem de Piano Carpinis roinistrum deslinavit : . qui indicto capitulo provinciali in Wormatiâ , ibi litteras absolulionis fratris Simonis » et suœ institutionis demonstravit, bea tique Francisci canonisalionem fratribus denun- » ciavit; et Saxoniam hoc honore dignam judicans, fratrem Simonem lectorem Magde- > burgum uiisit, et cum eo alios pluies virosbonos etdoctos. » ( 4;6 ) une mère ses enfants , comme une poule ses poussins '. Lorsqu'en mai 1280 un chapitre général des frères mineurs fut convoqué à Assise pour assister cà la translation du corps de saint François, Jean du Plan de Carpin, laissant le soin de sa province à un vicaire, se rendit en personne à cette assemblée, où le frère Elie de Cortone fut déposé de son généralat, et remplacé par Jean Parente de Florence, provin- cial d'Espagne. Jean du Plan de Carpin fut alors appelé à succéder à ce dernier dans la province qu'il laissait vacante '. Nous ignorons quels furent les travaux du frère Jean pen- 1 Wadding, ibidem : « Idem frater Joannes de Piano, quia vir gravis et cor- - pulentus erat,asino vehi necesse habebat, et hnmines tune temporis , propter » ordinis novitatem et equitis bumilitatem densissimi concurrentes, majori devotione • ad asinuin ejus commovebantur quàm nunc propter abusum equitandi ad ip- » sorum fralrum personas. Hic praeterea ordinis sui propagator mazimus, misit fratres • in Bohemiam, Hungariam, Daciam, Norvegiam : domuni quoque Metensem majorem » recepit, et ordinem in Lolharingia plantavit. Fuit vir magnanimus et strenuus , co- • ram episcopis et principibus intrépide causas ordinis defendens, neque verbis afferri .. potesl quâ pace, carilate, consolalioue et tutelà fratres suos , tanquam mater filios et » gallina pullos suos, semper foveril et prolexerit. >. — Par Daciu il faut entendre ici le Danemark et la Suède, ainsi que l'observation en est faite, dans un cas analogue, par Thomas Ripoll, Bullarium ordinis fi atrum Prœdicatorum , édition de Brémond , Rome 1729, in folio, tome I, p. i4j, § lxxxii , .note 2. Dnsia désigne seulement le Danemark dans l'atlas catalan de 1 3^4; »oir 'a notice de M. Buchon, p. 44- * Wadding, ubi suprà, tome II, p. 247, § xvi : « Superiori capitulo generali, et translationi corporis beati Francisci, interfuit frater Joannes de Piano Carpinis mi- ■ nister Teutonia?, relicto pro se vicario, in provincialîbus comitiis electo , fratre A11- ■ glico. At dùm minister Hispaniœ assumptus est ad genelaratum, hic ejus loco ad His- • panos destinatur. » — Et tome III, p. 1 18, § iv : c Fuit in rébus agendia perquàm . idoneus, primus custos Saxoniaî, inox provincialis Teutonia?. Ordinem propagavit in . Bohemia, Hungaria , Norwegia, Dacia, Lolharingia : inissus deinde in Hispaniam >. anno 11 25. «(Lisez n3o.) — Ce dernier passage éclairait ce que le hic ci-dessus a d'équivoque. ( 477) dant les dix années qui suivirent : peut-être est-il permis, en lisant une lettre adressée de Permise, le jour des ides de mai 1235, par le pape Grégoire IX au roi de Tunis [Abou Zakaryà Yahhyày ebn A'bd-el-Ouahhed el-Hhaf'ssy1], et dans laquelle le pontife désigne comme ambassadeur le frère Jean, provincial de l'ordre des Frères-Mineurs en Barbarie'; peut- être, dis-je, est-il permis de se demander si cet envoyé du saint siège vers le sultan de Tunis n'était point ce même frère Jean qui avait déjà trouvé l'occasion, en Espagne, d'a- voir des rapports avec les Arabes musulmans, et qui reçut plus tard une mission vers le qâàn des Mongols. 11 était de retour en Allemagne en i2/ji , et dirigeait la province de Cologne, lorsqu'après la désastreuse bataille de 1 Voir Casiri , Biblioth. arab. hisp. Esc, tome II, pp. 225, 226. — Cardonne , Histoire de l'Afrique et de l'Espagne sous la domination des Arabes , Paris i'j65, 3 vol. in-12; tome III, p. 43. * Wadding (Annal, minor., tome II, p. 4o8, § xxxiv ) donne, d'après lesarchives du Vatican, le texte de cette letlie, que voici : »Gregomus, episcopus, seuvus servorom Dei , « RECI TtINICI. » Nobilitatis tua; litleiis débita benignilate receptis et eorum diligenter inspecto te- » nore, ea qua? dilectus films nobilis vir Oddo Adelardi, vir providtis et discrctus tibi- » que fidelis ac in commissis a le prudentiœ luce negotiis studiosus, et Simon Mêle, cives » Januenses in nostrà prœsentià retulerunt, diligenter audivimus luœ devotionis allec- ^ tum et placitum reputantes. Verùin cùm super his qua? fuere proposita tractatusso- <> lemnior exigatur , dileclum Blium fratrem Joannem ininistrum ordinis Minorum de » Barbarià, et.... fratrem ejusdem ordinis, quos benè recipias et pertracles, ad luam » prsesentiam duximusdestinandos. Dilecto quidem fratri Joanni, super his quœ tibi ex d parle nostrà detulerit, fidei plenitudinem largiaris, Datum Perusii, idibus maii, anno i DOQO. t, 60 ( 478 ) Eignit/, Grégoire IX fit prêcher une croisade pour secourir la Pologne en proie aux dévastations des Tartares; et il fut désigné par le Saint-Père pour exhorter les populations teu- tonnes à voler à la défense de leurs frères '. Ainsi tour à tour custode de Saxe, provincial d'Allemagne, d'Espagne, peut-être de Barbarie, et enfin de Cologne, Jean du Plan de Carpin avait vieilli dans le maniement des af- faires, et y avait déployé une grande habileté1, quand Inno- cent IV, dont il était le pénitencier3, le chargea d'aller con- jurer l'orage qui grondait en Orient contre la chrétienté. Etienne de Bohême et Benoît de Pologne furent désignés pour l'accompagner4. Les lettres de créance qui lui furent remises étaient ainsi conçues5 : ■ Sbaiuglia, Supplem. et castig. ad Script, trium ord. Franc. , p. 4r>i : > Anno 12', i, cùm minister provincial Colonise existeret, a Gregorio IX jussusest prsedicare •> crurem contra Tartaros. » ' W'adding, ul supra, tome III, p. 1 18 : « Fuit in rébus agendis perquàm idoneus. s 3 Nicolas de Curbio, T'ita Innocenta papœ IF, dans Baluze, Miscellanœa, édi- tion de Mansi, Lucques 1761, 4 vol. in-folio, tome I, p. Ig8 : « Ad Tartaros quoquu ■> gentem amaram, nullius religionis et ritûs, quae prœ sui multitudine repleverat quasi » universam faciem partium Orientis, missus est vir multœ religionis frater Joannes de ) Piano Carpino ordinis Minorum, pœnitentiarius ipsias, postmodùm archiopiscopus » Antivarensis. » — Oderic Rinaldi, Annales ccclesiast., tome II, p. 4o8, lettre d'Innocent IV à Alexandre, duc de Souzdal, du 10 des kal. de février 12^8 : > Sicut 1 rlilecto filio fratre Joanne de Plaoo Carpini, de ordinc Fratrum Minorum ,paniten- •• tiario nostro, referenle didicimus, etc. » 4 Wadihng, Script, ord. minor. , p. 221 : <• Ab Innorentio IV ad Tartaros, simul » cum Benedicto Polono et Stephano Boliemo, anno 1244 (lisez 1245) annuenle ron- 0 cilio Lugdunensi ablegalus. » 5 U'jduikg, Annales minorum, tome III, p. 1 18, § IV. ( 479 ) « INIVOCENTIUS EP1SCOPUS, SERVUS SERVORUM DEI , RKCI ET POPULO TAIÏTARORUM. » Cùm non solum homines, verùm etiàm animalia irratio- » nalia , necnon ipsa mundialia elementa machinas, quâdam ■; naturâ f'œderis sintiinione conjuncta, exemple» supernorum » spirituum, quorum agmina nniversorumConditor perpétua » pacificiordinis stabilitate distinxit; mirari non immérité» co- » gimur vehementer, quod vos, sicut audivimus, multas tàm w christianorum quàmaliorum regiones ingressi, horribili eas » desolatione vastastis, et adhùc continuato furore depopula- » triées manu s ad ulteriores extendere non cessantes, soluto » cognationis vinculo naturalisée sexui nec setati parcendo, » inomnesindifterenteranimadversionisglndiodesrevitis. Nos u igitur pacifîci Régis exemplo cunctos in unitate pacis sub » Dei timoré cupientes, universitatem vestram monemus, ro- » gamus et hortamur attente quatenùs ab impugnationibus » hujusmodi et maxime christianorum persecutionibus peni- » tùs desistentes, super tôt et tantis offensis divinse majestatis » iram quamipsarum exacerbationevos non est dubium gra- » viter provocasse, per condignœ satisfactionem pœnitentiae » complaceatis; nec ex eo sumere debetis audaciam ampliùs » sœviendi, quod in alios potentiae vestrœ furente mucrone » omnipotens Deus diversas antè faciem vestram substerni » permisit hactenùs nationes, qui nonnunquàm superbos in » hoc seculo corripere adtempus ideo pra?termittit,uthumi- » liari neglexerint per seipsos, eorum nequitiam et piiuire tem- » poraliter non postponat et nihilominùs in factura gravies » ulciscatur. Etecce dilectumfîliiim f'ratremJoannem etsocios ( 48o ) » ejus, latores prœsentium,virosreli£ione eonspicuos, hones- » taie decoros et sacra? script urœ scientiâ prœditos , ad vos u propter hoc duximns destinaiidos; quos divinà reverentià » imô potiùsnos in ipsos bénigne recipiatis et honorificè per- » tractetis, fidem iis super his qnœ vobisex parte nostrà dixe- » rint adhibendo , et cum ipsis super praedictis et speeialiter « de iisqua? ad paeem pertinent traetatum frùctuosum haben- » tes, nobisquid vosadgehtiumexterminiummôveritaliarum, » et quid ulteriùs intendatis, per eosdem fratres plenariè in- «timetis; providendo ipsis in eundo et redenndo de securo » conduetore et aliisneeessariis utadpresentiam nostram va- » leant renieare. Memoratos autem fratres quostaiiiquàm diù » sub observantiâ regnlari probatos et plenè scripturis saeris » instructos inter alios prœelegimus,quià utiliores vobis fore » credidimustamquàniSalvatorisiiostrihiimilitatemsectantes, » ad vosduximus transmittendos;etsipiitassemus qûbd fruc- » tuosiores et gratiores vobis existèrent, vel aliquos ecclesia- »rum prœlatos ad vos, aut potentes alios misissemus. » Datum Lugduni , m nouas martii, anno 2. » Muni de ces lettres et accompagné d'Etienne de Bohème, le frère Jean partit, le dimanche 10' avril, jour de Pâques, non cl Italie comme se l'est imaginé Bergeron, sur la foi du- quel l'a répété Karamzine, mais de Lyon en France, comme il semblait plus naturel de le penser, et comme d'ailleurs mention expresse en était consignée dans l'histoire de France du chanoine Paul Emili avant que l'anonyme contemporain auquel est due l'introduction comprise au manuscrit deCol- bert nous eût fourni une énonciation plus explicite encore'. ' ^ oir YJpjjcndix à la suite de notre texte de Caipin, u° i : " Auno I2,J5 fraler (4»0 Les envoyés d'Innocent IV traversèrent l'Allemagne, où le cardinal légat Hugue de Santocaro, dominicain, leur adjoi- gnit quelques uns de ses propres serviteurs pour leur épar- gner les soins les plus grossiers et les plus pénibles du voyage '; de là ils se rendirent en Bohème pour y prendre langue auprès du roi Wenceslavv, qui leur conseilla de suivre la route de Pologne et de Russie, et qui h s défraya jusque chez Boleslaw, duo de Lignitz \ Le frère Jean trouva à Bres- law son autre compagnon Benoît de Pologne, qui devait partager ses fatigues et lui servir d'interprète3. Les trois missionnaires, conduits aux frais de Boleslaw, arrivèrent en- suite à Cracovie chez Conrad, duc de Lenczy, auprès du- quel ils rencontrèrent le prince russe Vassilko , duc de Wolodimir de Wolhynie, et frère de Daniel duc de Galicz » Joliannes de online Minorum Fratrum, dictus de Piano Carpirii, a domino pnpa mis- » sus ad Tailaros , cuin alio jrntre in Pasclià exiens a Lugiluno Galliae uni papa fuit , ■■ profeetus in Poloniam assumpsit in Vietslavia terciuinfratrein ejusdem ordinis Be- » nedietum nominc, Polonum génère. » — - Bien qu'Etienne de Bohème ne soit point nommé , c'est lui qui est cet alius frater, puisque nous savons par Wadding (Script. orcl. ininor., p. 2'il) que les deux compagnons de Carpin étaient Benoît de Pologne et Etienne de Bohême 1 WADniNG, Annal, ininor. , tn.ne III, p. ilQy € VI : « Frater Joannes cum sociis » (inter quos fuere etiam quidam legati Alemaniic cardinalis servi, eorum ohsequiis ne- » cessariis deputati), etc. ■> — Carpin , cap. tilt. , § il, n° Jf3 i « Servientes qui erant no- ta biscum, ex rogatu cardinalis qui est legalus Alemanije, iu habitu Tartarico ibant ad » ipsum. » — Paolo Pansa, Plta d'Innocenzio IV , p. 37, sous l'année 1245 : « E poi » vi ando ( in Germania ) il cardinal Ugone di .Santocaro legalo apostolico, esortando d quei signori ad elegger Arrigo, langraviu di Turingia, » etc. » Cakpin, Cap. u/f. ,§ I, n° t. — Art de vérif. les dates, édit! in-i", lome II, 2e partie, pp. iC5, col. 2, et 177, col. 1.— Mathias iie Mw.ii'iw, De Sarmatin, dans Gryna'us, p. 454 : « Exceptusque etvenèratus est 1 liolrslao duceSlesia1 et Vialislav iœ. " 3 BtNoir, ut supra , appendix , n° I . — Gakpin, prolog,, n° 2. qui était alors en Tartane". Vassilko les emmena et les garda quelque temps dans ses domaines, où les zélés religieux profitèrent de l'occasion pour prêcher au duc, aux évèques et au peuple, le retour à l'unité romaine; mais l'absence du prince Daniel ne permit point de prendre alors un parti dé- finitif sur cette question \ Vassilko donna aux envoyés un de ses propres serviteurs pour les conduire, à travers un pays exposé sans défense aux déprédations des Lithuaniens, jus- qu'à Kiew, métropole de la Russie , maintenant sous la dé- pendance desTartares. Avant d'y arriver le frère Jean tomba dangereusement malade en un lieu qu'il appelle Danilow, et il fut obligé de se faire transporter en voiture, au milieu des neiges et par un froid rigoureux , afin de ne pas retarder plus long-temps l'accomplissement de sa mission3. Le chef tartare qui résidait à Kiew lui fournit des che- vaux et des guides, avec lesquels il se mit en route deux jours après la Purification de Notre-Dame , c'est-à-dire le 4 février i24D\ pour se rendre à Kaniew, premier village soumis immédiatement aux Tartares4; le frère Etienne de 1 Cabpin. cap. ait. § I, ti° 2. — Karahizine, Bist. de Russie, édit. fi\, tome IV, pp. 4^, 4S. — Mathias de Michow [ubi supra suppose, contre l'assertion formelle de Carpin, que celui-ci rencontra Wassilko chezBoleslaw le Pudique, duc de Cracovie, dont il eut beaucoup à se louer, ainsi que de la duchesse mère Grimislawa , et de l'é- veque Prandotha : mais il résulte du récit de notre voyageur que Conrad et son fils Lesko étaient alors à Cracovie avec la duchesse Grimislawa; et que Boleslaw, vaincu par son oncle, n'avait point encore recouvré ses états, dont il ne rentra en possession que par la mort de Conrad, arrivée bientôt après. ■ Cabpin, ibidem. § I, n° 3. — Ivaramzine, ubi supra, p. 48. 3 Carpin, ibidem, § I, n° 4- — Behoît, ut suprà, appendis, n° i. 4 Caupin, ubi suprà , § I, n° 5. — BenoIt, ut suprà, appendix, n° i. Il appelle ce In-ii f/rirnttm custodiam Tartarorum circa pr.incipium (owa/itœ. Comme il le meta (483) Bohême, malade et affaibli, ne put aller plus loin1; Jean du Plan de Carpin et Benoît de Pologne repartirent avec des chevaux frais et d'autres guides pour arriver à un second village où commandait un chef alain appelé Micheas, homme avide et méchant par lequel il fallut se laisser rançonner avant d'obtenir de nouvelles montures '; enfin l'on put se remettre en route le lundi de la Quinquagésime , 10, février, pour arriver le vendredi suivant, 2.3 du même mois, à un premier camp de huit mille Tartares3, où l'on changea encore de chevaux et de guides afin de se rendre auprès du géné- ral Corenza, qui commandait en chef, au nom deBàtou khân, à toutes les garnisons tartares de la frontière, échelonnées sur la rive droite du Dniepr, et formant ensemble, disait-on, une armée de soixante mille hommes4. Sur la rive gauche commandait un autre général plus puissant, appelé Maucy; six journées de Kiew, et que cetle distance convient à merveille pour Kaniew, il n'est pas douteux que ce qu'il dit ne s'applique a celte localité. 1 BunoIt , ut suprà , appendix, n° 2 : « Dicti duo fratres Johannes et Benedictus, u tertio fralre debilitato. » ' Carpin, ut supra, § I, n° 5. — Benoît, ubi suprà, appendix, n° 2. Il appelle cet endroit sccundam rustodiam. 3 Carpin , ubi suprà , § 1, n" 0 : c'est là le point qu'il appelle primant custodiant Tartarorum , et il énonce n'y être arrivé que le quatrième jour, tandis que le récit oral de Benoit de Pologne, tel qu'il nous a été transmis, porte ici : ■< Terlià die per- » venerunt ad ducem unius exercilus qui prœfectus erat octc millions ai inatorum ; " cujus minisrri postulantes et recipientes tminera ipsos ad ducem suum Curohiza per- • duxeronl. "Cette dernière circonstance ne laisse aucun doute sur l' identité de ce camp avec la prima cùstodia de Carpin , qui raconte avec détail ces pourparlers à la suite desquels on le conduisit à Corenza (ou Qnuraatclià). < Carpin, Ubi suprà , § I, n°' •; et 8 , avec notre observation sur l'effectif des troupes commandées par Corenza. — Karamzine, ubi suprà, p. 4o-- — BlnoIt, ut suprà, ap- pendix, n° 2. ( 484 ) plus loin, sur le Don, était campé un prince nommé Rartàn, époux d'une sœur de Bàtou ; et enfin, ce dernier tenait son quartier-général sur le Wolga*. Partis du camp de Corenza le lundi qui suit le premier dimanche de carême, c'est-à-dire le 26 de février, le frère Jean et son compagnon arrivèrent auprès de Bàtou le mer- credi saint, 4 avril, après une pénible route parcourue ra- pidement à franc étrier en changeant de chevaux jusqu'à sept fois par jour, et courant au grand trot depuis le matin jusqu'au soir, souvent même pendant la nuit; et cela pendant plus de cinq semaines, entre le dimanche Iavocavit et le jeudi Cœnœ Domini*. Bàtou, khân du Qaptchâq, était alors l'aîné ou le chef des princes Tchenkizides 3, et le plus puissant de tous après le grand khân : c'était un homme fin, rusé à la guerre, cruel dans l'action, redouté même des siens. II avait dans son camp une sorte de magnificence, des gardes, des officiers de toute espèce, de belles tentes prises au roi de Hongrie, des tables couvertes de vases d'or et d'argent, des musiciens pour chan- ter ou jouer des instruments pendant ses repas; on portait un dais ou parasol au-dessus de sa tète; enfin, tout le céré- monial de la cour impériale était observé devant lui , et on 1 Nous nous occuperons directement, plus loin, de la détermination des noms pro- pres de ces chefs tartares, très variables dans les mss. — Voir Carpin,h6< suprà, §1, D° y. 3 Carpin, ut suprà, § I, n° g. — Benoit, ubi suprà, n° 3. 3 Cette dignité était exprimée par le titre (V.-tqâ, signifiant frère aîné, sans accep- tion de l'âge relatif; car, sous ce rapport , c'est Hordou , le premier des fils de Tchou- tchy, qui se trouvait en réalité l'aine de toute la famille impériale, ainsi que le dit ail- leurs Carpin ( cap. V, § u, n" t). — Voir Saint-Martin, Mémoires sur l'Arménie, tome II, p. 2G6, note 5. ( 485 ) ne lui parlait qu'à genoux. Les lettres de créance du frère Jean, traduites du latin en russe et successivement en sar- rasin ' et en tartare, lui furent ainsi présentées dans l'au- dience qu'il accorda aux deux franciscains. Tout considéré, le prince mongol jugea convenable de garder à son ordou quelques uns de leurs gens, et de les faire conduire eux- mêmes à la Syra-ordou, ou résidence impériale du khâqân Kuyûk'. Le frère Jean repartit donc, avec son compagnon Benoît de Pologne, le jour même de la Résurrection du Seigneur, c'est-à-dire !e 8 avril; ils étaient si faibles l'un et l'autre qu'ils pouvaient à peine se tenir à cheval, et qu'ils durent se faire lier les membres pour résister à la fatigue. Ils mirent huit jours à atteindre les dernières limites du pays des Comans, au fleuve Jaik3. ■ Ce mot de sarrasin, dont la signification nsuelleest celle d'arabe, ne semble guère devoir être entendu ici dans ce sens, et il parait plus probable que c'est la langue turhe que le narrateur a en vue: les Turks avaient en effet des rapports fréquents avec les Russes et avec les Mongols, tandis qu'il n'en était pas ainsi pour les Arabes. » Cakpin, cap. ult. , § I, n01 10, i i, 12, i3. — Karamzine, ubi suprà , tome IV, pp. 5o, 5l. — BenoIt, utsuprà, nJ3. 3 Carpin, ubi suprà, § I, n° i3 : « In die Resurrectionis Domirji. » — Benoit, ut suprà, n° 3 : « Tercià feriâ post Pascba »; ibidem, n° 4 : « Ligati membra institis c propter tolerandum laboreni equitandi »; ceci ne veut point dire qu'ils se firent at- tacher sur leurs selles au moyen de sangles , mais qu'ils firent serrer leurs membres dans des bandelettes, procédé employé par les voyageurs orientaux comme une pré- caution contre la fatigue résultant d'une chevauchée rapide : le scheryf Mouley Mo- hhammed,qui en 18 11 avait exécuté en six jours la route deTen-Boktoue à Tàfilèlt sur un dromadaire a'schdry ( voir notre article Caravane, dans 1' 'Encyclopédie nouvelle, tome III, p. 244, col. 2), racontait en 1822 à M. Delaporte père, qui gérait alors le consulat général de France à Thangeh, « qu'il avait été obligé de se serrer fortement 6l ( 480 ) C'était une contrée étendue', surtout en longueur, entière- ment plate, et arrosée par les quatre grands fleuves Dniepr, Don, A\ olga et Jaïk, cpie nous rencontrons ainsi désignés par leurs noms modernes, jusqu'alors inusités en Occident : tous les quatre, au dire du narrateur, versaient leurs eaux à la mer de Grèce, appelée aussi Grande mer, dont un bras bai- gnant Constantinople portait le nom de Saint-Georges : c'est en effet la dénomination qu'on donnait alors au Bosphore'; mais on peut s'étonner de l'ignorance géographique du bon religieux qui, bien qu'ayant pu connaître la vérité par le té- moignage de ses propres yeux, demeure imbu d'anciennes erreurs3 et confond en une seule mer le Pont-Euxin (déjà » les poignets, la poitrine, les reins, de s'envelopper la tête dans son baracan de » laine , etc. » — Suivant le récit de Benoit de Pologne on mit deux semaines a sortir de la Comanie; mais Carpin dit qu'on resta seulement en route dans ce pays usque ad nctodies post Puscha ( ubi supra, § I, n° i i ). ' Voir Hatton, Histor. orient. , édit. de Reineck , f° 5 verso. — Marsdes , The. trnvels of Marco Polo, Londres 1818, in-4°, pp. 56,57- ■ Gdill. de Boldf.nsel , Hodoeporicon ; dans Canisius, Antiq. lect., édit. de Bas- nage, tome IV, p. 337 : ■• Altero verô ejus brachio, quod HellespoDtus dicitur seu • brachium S. Georgii continuatur ( mare scilicet Mediterraneum )... Hoc brachium » S. Geor-ii dicitur quod dividit Europam et Asiam minorent, qu;e majoris Asise pro- 1 vincia est. Hoc brachium vulgariter bueca Constanlinnpolitana dicitur, etc.» 3 On sait qu'au temps d'Alexandre-le-Grand les Paluds-Méotides étaient censées re- gorger dans la mer Caspienne, tandis que d'une autre part le Iaxarles et l'Oxus, affluents du lac d'Aral, étaient regardés comme débouchant aussi dans la Caspienne. Voira ce sujet Pi.iTARoiE, Fitee parallèles, édition de Reiske , Leipzig 177G, in- 8°; vie d'Alex., §§ 44> 46, tome IV, pp. io3, io5. — Strabon, Geographia, lib. xr, éd. de Casau- bon , Arras 1 587, in-fol., p. 35n. — Arrien, De expeditione Alexandri, édition d'Ellendl, Kœnigsberg i83'2, in-8°, tome I, lib. 111, cap. 3o, § i3, p. 3Ô2. — Suidas, Lexicon, édition de Gaisford , Oxford i834, 3 vol. in-fol.; tome I , col. 1716. — Qlintf-Curce, De rébus gestis Alex, magni, éd. de Leiuaire, Paris 1823, in-8°. ( 48; ) peut-être appelé par les Turks et les Tartares de son nom actuel de Qarà-Denkiz ou nier Noire), et les Paluds-Méotides, et la mer Caspienne ou mer des Khazars, et encore le grand lac d'Aral. Les quatre fleuves tributaires de celte unique mer étaient alors gelés, et la mer elle-même était glacée jusqu'à trois lieues du rivage '. Les Comans, ainsi désignés par les écrivains byzantins', et qui peut-être tiraient ce nom de leur premier cantonne- ment sur les bords de la rivière Kouma3, sont appelés Po- lowczis dans les chroniques slaves4, et Qaptchâq ou Qabgjâq lilj. vu, §§4,7! tome II, pp. 111, i34. — Pline, Hist. nat., éd. de Lemaire, Paris 1829, in-8°; lib. vi, § 18, lome II, p. 63o. ' Carpin, cap. ult., § I, n° g. » Voir entre autres Nicetas, Bistoria, lib. m, § 5, p. 'iZy. — Nicephore Gre- goras, Byzant. liistor., lib. 11, cap. 5, § 2; lib. iv, cap. g, §§2,3; lib. vm, cap. 4, § 1 ; tome I, pp. 21 , 67, 182. — Anne Comnène, Alexias , Paris i65i, in-fol. ; lib. vu, pp. 201, 202 ; lib. vm, pp. 228 à a3l, 235 ; lib. x, pp. 272, 280, 28 I ; lib. xiv, pp. 44g, 454. 3 Adelunc, Mithridates, Berlin 1S0G, in-8°, tome I, p. 479 : « DieKumauer, cin » Tatarischer stamni , welcher den nahmen von dem ûusse Ruina balte , wo wahr- » seheinlieh sein hauptsitz war, etc. » — On peut toutefois objecter c|ue la Comanie et les Comans ont été connus des anciens sur un autre emplacement que les bords de la Kouma ; voir Xenophon, Expédition de Cyrus , liv. vu, vers la fin; édition de Gail , in-4", tome IV, Paris 1800, p. 565. — Pomp. Mêla, De situ orbis, éd. de Gronovius, Leyde 1722, in-80, lib. 1, cap. 2, p. 20; et les observations de Vossius, ibidem, p. 327. — Pline, ubi suprà,l\b. vi, § 18, p. 626. — Ptolemle, Géographie, édition d'Erasme, Bàle i533, petit in-4",- liv. vi, chap. 11, p. 4o/(. 4 Voir Cromer, Polonia sivc de Origine et rébus gestis Polonorum, Cologne i5Hg, in-fol., p. 5} : 0 Polouucii sive Polowcii, a campis a noslratibus appellati, barbara Kcns' » Russis ab oriente sole et meridie confines » ; et p. 1 28 : « Habilarunt nutem Tolowcii » campestria ad Tanaim fluvium et Mœotidem paludem loca. » Voir aussi p. 483. — Dloucosch, Histor. Polon., tome I, coll. 247, 24ç;, 283, 307, 3iG, 352, 370, 3gi, 5gg, etc. — Mathias de Michow, De Sarmatid, dans Grvnœus, p. 449 : " P°lovc' ( 488 ) par les historiens orientaux ' : cette dernière concordance est expressément constatée par Rtibruk", et la première n'est pas moins bien établie par des témoignages et des rapproche- ments consignés par Klaproth dans son voyage au Caucase3. Abou-el-Ghàzy expose l'origine turke des Qaptchâq4, et l'on » siquidem fuerunt gentes secundùm latus septentrionale Euxini maris commandites, » et p. i ji|, — ■ Hkrberstein , Commcntari délia Moscovia , dans Ramusio , tome II, f° i-o v». 1 Voir Qlatremère, Hist. îles Mongols de la Perse, note 85, pp. Ci à 08. — D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome I, pp. 337 * 34/ ; et Ebn-el-Atsyr , ibidem , note vu, |i|>. i \ i .i i i;. — -Cuarmoy, Expédition de Tamerlan contre Toqtamiche, dans le» Mémoires de l'Acad. Imp. de St. Pétcrsbourg , Ge série, sciences politiques, tome III, St. Pétersbourg i835, in-4°, pp. 127, 128. — Ebx-A'rabschah , Histoire de Tamerlan , trad. de Vattier, Paris i658, in-4°, pp. 76, 77, 80 à 84; le traducteur qui défigure singulièrement, comme chacun sait, tous les noms propres, transforme le Descht-Qaptchdq ou Steppe du Qaptchâq, appelée aussi Descht-Berkali ou Steppe de Berkah-khân en Dastede Caphagcc vlDaste de Barque. — Schiltbf.rger, Reise inden Orient, p. 77, écrit ce nom Keslihipchach. — Aboi;-el-faragj, Hist. eomp. dynast., PP- 97i -'7 7, 378, 467, écrit Qafjâq,el p. 4G0 Qabjdq. — Eduysy, Geograplna Nu- biensis, Paris 1619, in-4°, 9e section du 6' climat, p. 2(17, où les traductears maronites ont transcrit C/iojsac/i. — Ebs-Khaldou^ , Prolégomènes , partie géographique, 9e section du y climat; dans Hanmer, sur les Origines russes, St. Pétersbourg 1827, in-4°, p. 22. — D'Herbelot, Bibliotli. orient., Paris 1G97, in-fol , p. 222. * Edition de la Société de Géographie, p. 246 : " Comani qui dicuntur Capchac. » et plus loin : « Terra..... qua? tota inhabitabatur a Comanis Capchac. ■ 3 Forage au mont Caucase et en Géorgie, Paris 1823, 2 vol. in-8°, tomel, p. 87 : « Les Khwalisses et les Boulgares, dit Nikon , sont issus des deux filles de Lolh; mais » quatre autres peuples, les Torkmeni , les Petchenezi , les Tortsy, et les Ivoumani ou • plus exactement les Polowtsy, sont d'origine ismaélite. Un autre écrivain cite par a Schlœtzer [Histoire de la Transylvanie, p. 482) s'exprime ainsi : Cumani ici est » Poloiftzi , ex deserto egressi » ; et ce qui suit, pp. 88, 89. — Voir aussi Cromcr, Dlougosch , Michow, Herberstein , aux endroits cites plus haut. ■i Hist. génëal. des Tatars, pp. 4j> 84, et la note de Bentink, pp. 4/> 48— Ce sont des Golhs suivant Cromer. ou plutôt suivant les auteurs polonais en général, ainsi (489) possède une preuve irrécusable que la langue comane n'est autre que le turk, depuis que Klaproth a publié, dans ses Mémoires relatifs à l'Asie, unVocabulairelatin-persan-conian rédigé ou copié en i.3o3. et qui fait partie des manuscrits légués à la bibliothèque de Saint-Marc de Venise par le cé- lèbre Pétrarque1. Le nom de Comanie lui-même n'est pas inconnu aux écri- vains orientaux, et il se retrouve dans les descriptions géo- graphiques de l'Edrysy et d'Ebn Khaldoun*. Les pays limitrophes de la Comanie sont énumérés avec quelque détail dans la relation de notre voyageur3. A l'ouest c'étaient la Hongrie et la Russie. Au nord, touchant immédiatement à la Russie, se présen- taient les Môrduins , peuple finnois dont les descendants , répandus dans les gouvernements de Rasan , de Simbirsk, de Penza, de Saratow, d'Astrakhan et d'Orenbourg, sont de nos jours encore désignés par les Russes sous leur nom de que le remarque Cromer, tandis que les écrivains hongrois, dit-il [ubi supra, p. 54), les regardent comme des Huns. — Plyssonkf.l (Observations historiques et géogra- phiques sur les peuples barbares qui ont habité les bords du Danube et du Punt- Euxin , Paris 1765, in-4", p. 1 85) en fait des Tartares, et les identifie en même temps aux Qomouqs du Caucase y sans paraître se douter que l'un exclut l'autre. — Vjlle- hardouin [Histoire de l'empire de Constantinople sous les Empereurs français, Paris 1657, io-fol., p. i/j5) les appelle Cumains qui né estaient mie baptizié , et les montre unis aux Blas et Bogres (Walaques et Bulgares). ' Klaproth, Mëm. relatifs à t Asie , Paris 1824-1828, 3 vol. in-S°, tome III, pp. 1 r 1 à 2-56. — Abel Rkmlsat, langues tartares , p. 3l4< ' Edrysy, Geogruphia Nubiensis , 5e et 6e sections du 6e climat, pp. 269, aC3; 5' et G" sections du 7* climat, pp. 2}5, 27G. — Ebn-Khaldoun , ubi suprà, G' section du 6e climat, 5e et 6e sections du 7e climat , pp. 18, 20, 21. 3 Carun, cap. ult., § I, n° 14. ( 490 ) Mordvi ' ; puis venaient les Bilères ou habitants de la grande Boulgarie, c'est-à-dire les Boulgares du Wolga, appelés Be- Idr par Aboulfédâ et par Reschyd-el-Dyn, et dont Klaproth et M. de F(raehn rattachent l'origine à la grande famille des Finnois orientaux, bien que leur langue native se soit gra- duellement effacée sous celle des populations turkes dans lesquelles ils se sont fondus, comme leurs frères les Boul- e;ares du Danube ont aussi oublié leur idiome finnois pour adopter celui des populations slaves qu'ils ont traversées et auxquelles ils se sont assimilés '; ensuite se montraient les 1 Guagnino , La Descrittione délia Sarmatia Europea , dans Ramusïo, tome II , supplément f° G6 verso. — Hfbbebsteix, Commentari délia Moscovia, dans le même volume, f 170. — Schmtzub, lu Russie, ta Pologne et la Finlande, Paris i835, in-8° p. 5q3. Str ahlenberg , Description historique de l'empire Russien, Amster- dam 1757,2 vol. in-12, tome II, pp. 149, l5o. — Fbaehn , Ibn-Foszlan's und an- derer Araber Rerichte uber die Russen aclterer zeit , Petersbourg i8î3, m-4°, Bei- lagen, pp. 1 04 à 1 69.' — Pallas , dans les Fragments des Voyages dans toute la Russie, Berne 1792, 2 vol. in-40, tome I, pp. 129 à i32. • Aboulfédâ, Géographie, édition arabe de la Société Asiatique , par MM. Reinaud et de Slané, Paris 1837, in-4", p. 216, n°a4. — Idem, dans Bammer, Origines russes, pp. 9, 10, 82,83. — Reschyd el-DïN, extraits donnés par M. de Hammer et annotés par Klaproth , dans le Nouveau Journal asiatique , tome IX ( 1 832) , p. 5 1 4- — Qua- tremère, Bist. des Mongols de la Perse , p. 4oi, note iqi.— D'Ohsson, des Peu- ples du Caucase, Paris 1828, in-8°, pp. 73 à 81, et 2l3 a 2 18. — Le même, Bist. des Mongols, édit. de 1824, note vm,pp. 694, Cg5. Cette note n'est pas reproduite dans l'édition de Leyde. — Schnitzleb, la Russie, la Pologne et la Finlande, pp. 5g5 à 597. — Le même , article Boulgares dans Y Encyclopédie des gens du monde, Pans i83-{, in-8», tome IV, pp. 27, 28. — Klaproth, Tableaux historiques de l'Asie, Paris 1826 , in-4°, pp. 260, 261. — Fbaehn , Die œltcsten arabischen flachrientèn ueber die Wolga Bulgharen , dans les Mémoires de l'Acad. Imp. de St. Petersbourg , 6' série , sciences politiques, tome I (i832), pp. 546 à 548.— Robruk, Itinerarium , édit, de la Soc. de Géogr., p. 27a. (49' ) Bascarts ou iiabitants de la Grande-Hongrie, dans lesquels il est aisé de reconnaître par leur nom les peuples cantonnés aujourd'hui dans les gouvernements de Perm, de Viatka, et d'Orenbourg, et appelés par les Paisses BascJikourts , parles écrivains orientaux Baschkirts, Baschghirds ou Baschqùrh , et vulgairement Baschkirs , parlant un dialecte turk, mais offrant dans leurs traits physiques des caractères étrangers à la race turke : le nom de Grande-Hongrie donné à leurs pays révèle l'opinion qu'on avait au moyen âge sur leur affinité d'origine avec les Hongrois, et Guillaume de Rubruk dé- clare même expressément que la langue des deux peuples était identique; or les Hongrois sont bien reconnus aujour- d'hui pour appartenir à la grande famille finnoise, ainsi que leur idiome national en fait encore foi; il y a sans doute lieu de penser dès lors que les Baschqirds restés dans l'an- cienne patrie commune sont pareillement d'origine finnoise, mais que mêlés de Mongols et de Turks, ils se sont à la longue complètement nationalisés parmi ces derniers'. 1 Fraehn , De Basckiris quœ memoriœ prqdifa sunt ab Ibn Foszlano et Jahuto , brochure de 8 pages in-4° sans frontispice, lieu ni date d'impression. — D'Ohsson , Hist. des Mongols, édit. de 1824 , note vm , p. G96. — Le même, Des Peuples du Caucase, pp. 1 29 à 1 3 1 , et 257, 258. — Quatremère , Hist. des Mongols de la Perse, noteSg, pp. 72, 73. — Ki.apuoth, Tableaux de l'Asie, pp. 274 à 27G. — Fischer, Recherches historiques sur les principales nations établies en Sibérie , tra- duction française de Stollenvverck, Paris, sans date, in-8°, pp. 198 à 204. — Rubruk, édit. de la Soc. de Géogr. , p, 274 : « Idioma Pascalur et Ungariorum idem est. » — Alberto Campense , Lettera intorno le cose di Moscovia, dans Ramusio, tome II , édit. de l583, p. 1 28. — Schnitzi.eb, article JBaschkirs dans l'Encyclopédie des gens du monde, tome III (1 834), p. 100. — Humboldt/ Géogr. du Nouveau Continent, tome II, pp. 319, 3i0; ce savant écrivain , en faisant la part de Rubriik , oublie celle de Carpin , quf avait indiqué avant l'envoyé de saint Louis la parenté des Basclikirs il des Hongrois. ( 'iîp ) Derrière les Basearts étaient les Parossites, que cette posi- tion relative suffit pour faire comprendre parmi les peu- plades finnoises de la Grande-Perniie; c'est là que les cartes historiques des TaLleaux de l'Asie de Klaproth inscrivent le nom de Berthas sur les bords de la Kama, et l'on pour- rait, avec George Horn, trouver quelque homophonie entre les dénominations de Parossites et de Berthasses; mais un double motif nous engage à repousser une telle assimilation : c'est, d'une part, que les historiens orientaux qui nous font connaître les Berthàs, loin de les placer au nord des grands Boulgars, ne laissent aucun doute sur leur position au sud de ceux-ci, dans un voisinage immédiat des Khazars et des Romans ; et que d'un autre côté, parmi les peuples que l'E- drvsy regarde comme slaves, mais dont une partie est bien reconnue pour finnoise, nous trouvons mentionnés des Bo- râssytes, dont le nom rappelle complètement celui des Pa- rossites de Jean du Plan de Carpin; et cette concordance onomastique dispense de s'arrêter à la correction conjectu- rale proposée par M. de Fradin et M. Charmoy, de Borâ- ssieh en Berdmyeh, puisque sous l'une ou l'autre forme cette dénomination désignera toujours les Permiaks de nos jours'. ' Klaproth, Tableaux de l'Asie, allas, cartes 17 à 20. — G. Horn, Arca Noœ , sioe Èistoria imperiorum et regnorum , Leyde 1666, in-18, p. 245: « Bulgar et Pur- .. tas a quibus Bulgari et Purtazitœ forte aliis) Perositœ, apud Vicentium in speculo. ■ — Hammer, Origines russes; extraits d'Èdrysy, p. 7; d'Ebn-Khalcloun, p. 19 ; d'Ahli- med-el-Thousv, pp. 32, 33 ; de Mirkhond, pp. 56, 5g; de Hhàggy Khalfà, p. 68.— Edrïsi, Geogmphia Nubiensis, -' section du 5' climat, p. 142. — Mas'oddy, Des- cription du Caucase et des pars qui avoisinent la mer Noire et la mer Caspienne; dans Ki.APBOTii , Magasin asiatique ou Rente géographique et historique de l'Asie centrale et septentrionale, Paris 1826, 2 vol. iu-8°, tome I, pp. 271 , 278.— ( 493 ) Après les Parossites sont encore nommés les Scmiogèdes, dont le nom et l'emplacement sont bien connus '.Mais la cré- dulité du bon moine a admis de bonne foiles forfanteries des Tartaresquilui ontditavoir poussé leurs conquêtes jusqu au- delà même des Samoyèdes, et il mentionne encore des peu- ples à la face canine, hôtes imaginaires des déserts que borde l'Océan glacial : peut-être néanmoins cette mention de fa- buleux cynocéphales renferme-t-elle un souvenir des popula- tions antérieures refoulées et effacées par les Samoyèdes, mais dont il reste quelques vestiges archéologiques auxquels les antiquaires du Nord rattachent le nom desTchoudes'. Au sud de la Coma nie, Jean du Plan de Carpin nomme d'abord les Alains, également appelés Ases, dont il serait D'Ohsson, ffist. des Mongols, édit. de 1824 , note vin, p. 6o,5. — Le même, des Peuples du Caucase, pp. 72, 73; et pp. 234, 235. — Fraehn, Ibn Foszlan's berichte; Beilagen, I, § 6, pp. 179., 173. — Charmov, Relation de Masoudy et d'autres auteurs musulmans sur les anciens Slaves, dans les Mém. de l'Acad. Imp. de St.-Pétcrsbourg, 6e série, sciences politiques, tome II (i834), pp. 3^4, 387, 388. ■ Strahi.f.nbf.kc, , Deseript. hist. de l'Emp. russien, tome II, pp. 166 à 168. — Fischer , Nations de la Sibirie , trad. de Stollenwerck , pp. 181 à 186. — Sijjef . dans les Fragm. des f'oy. dans toute la Russie , tome II, pp. i5o à 174. — - Vassili Krestinin, Notice sur les Samoyèdes; dans Klaprotii , Magasin asiatique, tome II, pp. 02 à 96. 2 Vassiii Krestinin, ubi suprà , pp. 66, 67. — Lehrberg, Recherches sur l'an- cienne histoire de la Russie ; dans Klaproth, Mém. relatifs a l'Asie, tome I, p. 1 34- — Mathias de Michow (de Sarm. Asiana atque Europ., lib. 1, cap. i4 ; dansGRY- naeus, Norus orbis, p. 4^8,) prend la peine de déclarer sérieusement : <• Quod in sep- » tentrione post Gothiam, Sueeiam, Finlandiam , Juhram , et post mare Caspium non » sunt monstrosi homines, scilicet monoculi , bicipites, canina capita habentes , etc. « Sunt nobis similes, rare , sparsim, et ab invicem distantes, pauci numéro habitantes, » colore ut fréquenter lividi propter frigus lividitatem corporis eorum imprimens Hsec » vera sunî, et qui scripsit verum scripsit, et scinius quià verum est testimonium ejus.» 62 ( 494 ) superflu de nous occuper ici, après les savantes recherches de Klaproth et de M. ÉtienneOuatremère' ; puis lesCircasses ou Tcherkesses, qui se perpétuent au nord du Caucase, où Klaproth les a vus et étudiés avec la sagacité qui le distin- guait'; ensuite les Khazars, sur lesquels M. de Fraehn et M. d'Ohsson ont réuni d'intéressants détails3, et qui, rat- tachés par Klaproth à la souche finnoise 4, complètent la longue traînée de peuples de même race qui s'étendait 1 Quatrfvilre , Hist. des Mongols de la Perse, note 87, pp. 70 à 72. — Klaproth, Tableaux liist. de l'Asie , pp. 174 à 181. — Le même, Voyage au Caucase , tome II, pp. 223 à 23o, 235 , et 4^5 à 448- — Le même, dans les Sont elles Annales des I oya grs, toinc-W I. Paris 1822, in-8», pp. 243 a25G. — Le même, Mia polyglotte, Paris 1823, in-4°, pp. 83 à 97. — Le même, Magasin asiatique, tome I, pp. 2^(i à :>8S. — A la page 199 du même volume, à propos d.-s Mongols-Alan de Poutimstew, Kla- proth constate l'existence, dans les récits des voyageurs anciens, des Alains orientaux d'une autre race que ceux du Caucase, tandis que M. Jacquet Journal asiatique, iN3j, tome VII, pp. 43 1 à 433) indique les motifs qui pourraient faire considérer ceux d'O- rient comme des colonies de ceux du Caucase. — D'Ohsson, des, Peuples du Caucast , pp.23à25et 179a ■ 84- — Le même , Ilist. des Mongols, édit. de 182/i, note vm , p. 696. — Josafat Barharo, J'iaggio alla Tana ; dans la collection aldine, f'iaggi fatti da Venetia, Venise 1 5 /( 5 , petit in-8'1, 1" 4, ou dans Kamusio, tome II, 1° 92. — Mathias de Miciiow, De Sarmalia, dans Grynceus, p. 43o, ainsi que dans S uni - Martin, Mém. sur l'Arménie, tome II, pp. 186, 187. ) Il ne faut donc pas supposer une apoeope dans le nom des Cachi de Carpin, pas plus que dans le nom de Asou par lequel le biographe chinois de Sobodày, traduit par Abel Remusa! Youveaux Mi .'an- ges asiatiques, Joint II, p. 92) , désigne les Ases ou Ossi du Caucase , et que M. Jac- quet a voulu rétablir en Asoutou {Xum: Journal asiatique , tome VII, p. 433J poul- ie rapprocher davantage du nom d'Ussctes , qui n'est qu'une mauvaise forme euro- péenne forgée d'après la dénomination territoriale d'Oss-ét/ii ou pays des Osses. 1 Klaproth, Bis t. de Géorgie de Vakhtang, dans le Nçuy. Journal asiat., tome XII, pp. 523,J24- — Saimt-Martin, Mi '-moires *ur l'Arménie, tome II, pp. 1 >S 1 . i83. — D'Ohssob , des Peuple* , cap. ult., § I, n" i5. — Bi.koît, n° 5. — Rubruk , y. iG5 : « Quidam u Comani qui dicebantur Cangle , » et p. 2j4 '■ B Cangle, qua-dam parentela Comano- » rum. » — Abou-el-Ghazy, Hist. généalog. des Tatars , pp. 4 i, 83 à 8g. — Co>s- TANTIN-PoRPHYROGÉIiÉTE, de Admin. lmp . , pp. [17, 1 I 9. ANNE CoMNrNI . Alevins , lib. vm, p. 23a. — Klaproth, Tableaux de l'Asie, p. 279. — Le même , Poyage au Caucase, tome I, pp. 96 à 100. — D'Ohsson, des Peuples du Caucase, pp. 1 17 à 121, et 254 à 2(10. — Quatremèrk , Histoire des Mongols de la Perse , note 70, p. 52. — D'Herbelot, Biblioth. orient , au mot Bagnakiah, p. 1G9. — Abei Remusat, Langues tartans , p. 3i4. — Pètssorkbi. (Observations sur les peuples barbares , introduction , pp. xxxvij à xl ) suppose que les Patzinacites étaient Slaves , et que leur nom comme leur descendance s'est perpétué chez les Bosniaques. — Abou- el-Féda (article Begjnak , qui est lavant-dernier de sa dernière taille) dit, d'après Ebu-Sa'yd, qu'à l'orient de la Comanie sont situés les montagnes, le lacet la capitale des Begjnak, qui sont Turks. ( 5oi ) d'Aral. Il leur fallut ensuite chevaucher pendant huit jours encore dans une solitude aride et sablonneuse pour arriver enfin , un peu avant le jour de l'Ascension, qui tombait cette année-là le 17 mai, aux derniers confins du pays des Can- guites '. On entra alors sur les terres des Bisermins, dont le nom a paru à Sprengel, et avec raison , une corruption de celui de Musulmans ' ; il est bon de remarquer toutefois que cette dénomination corrompue n'était point du fait de notre voyageur, mais qu'elle était usitée parmi les Slaves; car, au milieu du xvie siècle, Sigismond de Herberstein, qui deux fois avait été ambassadeur d'Autriche en Moscovie , et le véronais Alexandre Guagnino qui vers le même temps ser- vait dans la garnison polonaise de Vitepsk, lesquels ont laissé l'un et l'autre de curieuses relations , s'accordent à rappor- ter que les Tartares voisins de la Russie , tous musulmans au surplus , ayant pour chaque horde une désignation spé- ciale , telle que les Zawolhiens , les Précopiens , les Nohaï- ciens, etc., tenaient à injure d'être appelés en commun Turks, et voulaient qu'on les appelât Besermani^t les Turks eux-mêmes voulaient être désignés ainsi 3. Ces noms de ' Carpin et Br.Noit, ubi suprà ; on lit dans le récit de ce dernier : « Paucos domines - invenerunt, sed plurimas paludes et amplas salsas , quas cr'edimus esse Meotidas Pa- n ludes. » ■ .Sprengel, Gcngraph. Entdecl.ungcn, p. 281 : « Der name dièses vvolks ist wahr- » scheinlich aus musulman) corrumpirt, und soll die Muhammetaner andeuten, die an » der ostseite des Caspischen meeres wohnten. » 3 Herberstein, Commcntnri délia Moscovia'; dans Ramusio, tome II , f° 171. — Guagnino, Brevtssima desprittione île Tartan campestri, au même volume, dans le supplément, f° 72 : « Godono d'esser Besurmani, cioé génie eletta, chiamati. « G3 ( 5oa ) Zawolhiens c'est-à-dire trans-Wolgaïques, de Précopiens, de NohàïciéhS c'est-à-dire Noughâys, etc., prouvent que le renseignement ici employé par Herberstein et par Guagnino provenait d'une bouche russe, et que dès lors Bèsérmani est la forme sous laquelle les Russes exprimaient le mot musulman. Les vocabulaires slaves , où figurent encore en ce sens Bisurman^ Besserman, Busurman, avec leurs formes dérivées, ne permettent aucun doute sur ce point '. Jean du Plan de Carpin se serait donc conformé ainsi à la pronon- ciation des Russes : cela lui est arrivé plus d'une fois, comme dans 15ilères pour Bulgares, Huyurs pourOuyghours, Chyaadai pourTchaghatây, où l'on voit disparaître, comme dans le russe ancien, le son du g dur '; on n'en sera nulle- ment surpris si l'on considère que toutes ces dénomina- tions ne lui étaient connues que par l'intermédiaire de son compagnon le polonais Benoît, qui lui servait d'interprète. Dans le sommaire qui nous est parvenu du récit oral de ce dernier ne se trouve point la dénomination de Bisermins: le pays occupé par ces peuple y est appelé Turkie; c'est en effet dans le Turkestan que nos voyageurs venaient d'en- trer, et Jean du Plan de Carpin a soin de nous dire que l'on y parlait la langue des Comans, c'est-à-dire le turk, et qu'on y suivait la loi des Sarrasins, c'est-à-dire le mahométisme . ' Linde, Slownili jeziku Polskiego, Varsovie 1807 à 181/1, 6 vol. in-4°; au mot Bisurman. 2 Par russe ancien nous entendons le slmvciiski ou slavon d'église, regardé comme la langue-mère de tous les dialectes slaves. — Voir Schnitzi.er, la Russie, la Pologne . minorum. Isti homines linguam comanicam loquebantur et adhùc loquuntur; sed » legem .Sai racenorum tenent. »■ — BenoIt, ubi suprà : « Post terrain Kangilarum ve- » nerunt Turkyam Habet autem Turkya legem Machometi. » 'Sprencel, nt suprà. — . Malte-Brun, Hist. delà Géogr., éd. de 1 836, p. 536. Il cite comme autorité sur ce point Forster (D'écouv.au Nord, tome I, p. 1 54 ) , qu; cependant n'a point commis cette erreur, tant s'en faut, puisqu'il donne aux Kanghites des limites reculées à l'Orient jusqu'au Ssarà-sou et même encore au-delà. La véritable source où Malte-Brun a puisé, c'est Sprengel, qu'il s'est borné à traduire, mais qu'il n'a pas cite.. — Karamzine , Hist. de Russie, tome IV, p. 52. ( 5o4 ) Les pays limitrophes étaient, dit notre auteur, du côté du sud les terres des Sarrasins, avec Baghdâd et Jérusalem; du côté du nord une partie du Qarâ-khithây , et l'Océan , que l'on peut être surpris de voir intervenir dans la délimitation d'une région de l'Asie centrale; nous n'avons pas besoin non plus de relever ce que l'orientation indiquée par le bon moine a de défectueux : au lieu de sud et nord , c'est sud- ouest et nord-est qu'il eût fallu dire. Cet empire appartenait autrefois à un monarque puissant, dont le narrateur déclare ignorer le nom propre, mais dont le titre était celui de Grand-Soltln>n', et qui avait été détruit, ainsi que tous les siens , par les Tartares , maîtres aujour- d'hui de cette contrée, où commandait Siban , frère de Bâti , c'est-à-dire Schybàn, frère de Bàtou-khàn; tandis que les deux frères Burin et Cadan, c'est-à-dire Boury et Kadân , presque toujours nommés ensemble par Reschyd-el-Dyn, occupaient les frontières ' ; le texte de notre voyageur sem- ■ CARPiN,rap. V,§ m , n° 4 ; et cap. ult. §i, n° iG. Il fait un seul mot de altisol- danus, que nous traduisons, avec Bergeron, comme s'il y avail altiu soldanus [Bi RGi - kod , forages en Tartarie , édit. de |634 , pp. '■'<'>: el [07 . Dans tous les cas . le pays dont il est question faisait, avant l'invasion des Tartares, partie des états d'un souverain dont le titre éiait celui de Khéfezfn-schdh, transformé en Charnamysan par un chroniqueur latin compris dans la collection d'EcKHABD | Corpus kistoricorwm mé- dit œw, Leipzig 172:!, 2 vol. in-foljo, tome II, pp. i45i à i^">i , et dont M. D'Oiis- son IBist. des Mongols , tome II, note m, pp. G29 à G3î) a donne une analyse dé- taillée. — Le prince dont il s'agit ici, détruit avec toute sa race par les Tartares, et dont Carpin ignorait le nom propre, est le puissant A'Iày-cl-Dy n Mohhainmed . avec set quatre fils Rokrw-1-Uyn , Ghavàt-cl-lJvn, Gclal-cl-Dyn , et Ozlak-schali , auxquels il avait distribué de nombreuses provinces. > Rkschyd-ki.-Dv.n , Cjami' il-Tcinii yl.h; dans D'Ohsson, Êttst. des MongOlS, tome II, note 11, pp. G21 à G29. (5o5) ble donner à entendre qu'il s'agit des frontières méridio- nales; mais nous savons, par la relation de Guillaume de Rubruk, que la ville de Talas était du domaine de Boury, et la position de cette ville nous ramène au contraire vers le nord-est '. Le pays offrait d'innombrables vestiges de villes ruinées; il en restait cependant quelques unes debout; et sur un grand fleuve, dont le narrateur déclare ignorer la dénomi- nation , se trouvaient trois cités , dont les noms se présen- tent dans les manuscrits avec de nombreuses variantes : c'é- tait, en premier lieu, Iankinc, Ianekin, lakynt , Sakinc, ou Sarguit; en second lieu, Barchin, harachin, Karkyn , ou B art lira ; enfin Ornas , Ornac, Orna, ou O/par'; une quatrième cité est encore mentionnée dans la relation de Carpin : c'est celle de Lemfinc ou Lemfiut B. Jl paraît diffi- cile de tirer parti de données aussi incertaines , d'autant plus qu'une nouvelle difficulté vient ajouter encore à notre embarras. Jean du Plan de Carpin en effet énonce expressément que ces quatre villes sont au pays des Bisermins, et il place 1 Après avoir parlé de Jérusalem et de Baghdàd avec tout le pays des Sarrasins , Carpin ajoute : « In unibus itlis propinquis morautiir duces Burin et Cadan qui sunt • fratres carnales >.; et il parle ensuite des frontières du Nord. — Rubrl'K (édit. de la Soc. de Géogr., p. 279} raconte que Burin enviait à Bàtou les pâturages du Wolga, et qu'ayant exprimé son dépit à cet égard avec trop peu de mesure, il fut mandé et mis à mort par ordre de ce chef: d'où il y a lieu de conclure qu'il se trouvait sous sa dépen- dance, ou au moins à sa portée. — Sur la ville de Talas, voir Quatremère, Notice du Mesaleh alabsar fi memalek alamsar, dans les Notices des Manuscrits , tome XIII, Paris iS38, in-4°, pp. 22} à 226, note. 'Carpin, cap. V, §;'ni, n" 4; et cap. ult., §i,n°iG. — Benoît, dans l'append.,n°5. 3 Carpin , cap. ult., § iv, 11» 1 . ( 5o6 ) la troisième sur le même fleuve que les deux premières ; dans un endroit même où il raconte la prise de cette ville par les Tartares, il dit qu'elle était vers l'embouchure de la rivière qui traverse Iankinc et la terre des Bisermins , for- mant un port où affluaient beaucoup de chrétiens tels (pie Khazars, Russes, Alains et autres, et beaucoup de Sarrasins outre ceux qui étaient maîtres de la cité. Telle est du moins la leçon du manuscrit de Pétau: mais dans les autres ma- nuscrits , au lieu du fleuve qui traverse Iankinc et la terre des Bisermins, on trouve seulement le fleuve qui est appelé Don '; et pour ne pas considérer ces deux variantes comme offrant entre elles une contradiction manifeste, il faut, poul- ie moins, attribuer ici au nom de Don le sens appellatif que les savants s'accordent du reste à reconnaître à ce mot dans la langue des Ases ou Alains ' ; mais ce n'est pas tout, et la re- lation sommaire où se trouve consigné le récit oral de Be- noît de Pologne , énonce , en parlant de la Gazarie, qu'en ce pays est située l'opulente civitas Ornarum, que les Tar- tares réduisirent par submersion; ce qui démontre bien qu il veut parler de la même cité que Jean du Plan de Carpin met sur le fleuve de Iankinc 3. ' Carpin, cap. ult., § i , n« 16 : « In hàc terra est quidam fluvius n>agnus , cujua » nomen ignoramus, super quem est civilas qusedam quse vocatur Ianckint , et alia • quae vocatur Barchin , et alia quœ vocatur Ornas, et aliae pluies quorum nomina » ignoramus. » — Le même, cap. V, § [II, n° 4 : « Est enim posita (Ornas ci\ilas) 311- » per fluvium quemdam qui currit per Ianckint et terrain Biserininnrum , qui intrat » in mare. » Suivant divers manuscrits : « Super fluvium qui vocatur Don , qui intrat » in mare. » ' D'Onssox, des Peuples du Caucase, note xx, p. 184.— Klaproth, Voyage au Caucase, tome II, vocabulaire ossète, aux mots Eau, Fleuve, pp. /|00, ^83. ' ULxoiT, dans ("appendice, n° 4 : « Poslea Gazai-os qui sunt christiaoi ; in hâ« ( 5o7 ) Il se présente donc ici en réalité deux groupes d'indica- tions bien distinctes : d'une part l'existence d'Ornas dans la Gazarie , et sa situation sur le Don ; de l'autre son exis- tence dans le pays des Bisermins et sa situation sur un fleuve passant à Iankinc; dans l'un et l'autre cas, son voisinage de la mer, qui en faisait comme un port, et l'affluence des Kha- zars , des llusses , des Alains, et autres chrétiens , indépen- damment des Sarrasins tant du dehors que de la ville même. La question de synonymie géographique dont nous cher- chons la solution a été, de la part du savant M. de Fraehn, l'objet d'un examen spécial , dont nous regrettons de ne connaître le résultat que par une simple énonciation , dé- pouillée des arguments qu'il se proposait de développer dans un écrit ultérieur, lequel ne paraît point encore avoir été publié. Dans ses Observations et remarques sur les re- lations d'Ëbn Fosslân et autres écrivains arabes qui ont parlé de l'ancienne Russie, l'érudit orientaliste relevant une leçon d'Ebn e'1-Ouàrdy, fournie par le manuscrit de Lund, où l'on trouve Amày ou Ornày pour le nom de la ville slave appelée Ertsâ par les autres géographes :« J'ai pensé un » moment , dit-il , qu'on pouvait adopter cette leçon, où je » croyais retrouver le nom de la ville qu'on prétend avoir » autrefois existé à l'embouchure du Don, et qui est appelée » Orna par Plan Carpin, Ornatche ou Arnatche dans quel- » ques chroniques russes; mais il n'y a eu Russie , que je >' terra sita est Oi'narum civitas opulenta à Tartaris capta per submersiones aqaarura.u — Cakpin, cap. v, § m, n° !^\ « ....Prœciderunt Quvium qui correbat per civitatem , » et illam cum rébus et homlnlbus snbmersorunt. a ( 5o8 ) « sache, aucun ville de ce nom ; tandis qu'il peut être soli- » dément établi (comme je me propose de le faire dans mou » écrit De Choresmid) que X Orna de Plan Carpin et X O- » runtia ou Ornatia d'Albéric, aussi bien que XOrnatche , » Arnatche ou Arnatclù de tous les passages à moi connus » des chroniques russes , ne sont ni plus ni moins que le » nom corrompu de la cité bien connue de Curganàsch ou » Urgandsch '. » Sur quels motifs le savant interprète d'Ehn Fosslàn a-t-il appuyé cette conclusion? Tâchons de le découvrir en re- cherchant les détails que nous peuvent fournir les historiens orientaux sur la prise d'Oi/rghengj par les Mongols, afin de les comparer au récit du narrateur latin concernant la prise (Y Ornas. Il faut d'abord admettre que celui-ci a reporté au règne d'Oukodây-qâân,et à la fameuse expédition de Bàtou- khân vers l'occident , en iz36 , mie série de faits apparte- nant au règne de Tchenkiz-khàn lui-même , et qui lurent accomplis en 1221 par ses trois fils Tchootchy, Tehagha- tây et Oukodày , sous le commandement supérieur de ce dernier \ Pétis de la Croix raconte d'après Mil khond les travaux des Mongols pour faire dans le Gyhhoun un bar- rage qui permît de mettre à sec les fossés de la place poul- ies combler de fascines 3 : Carpin énonce , il est vrai, que le 1 Fraehn, Ebn-Foszlan s und anderer arnher Berichte, Beilage I, § 4> P- 't>2- » D'Ohsson, Hist. des Mongols , tome I, pp. 263, 265 à 270. 1 Pltis iif. la Croix, Histoire du grand Gengliiscan , Paris 1711, in-f 2, pp. 3 18, iiig. — Voir aussi D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome I, p. 3.-0 : « Les Mongols pil- " lurent ce qui restait dans la ville , et pour achever sa ruine ils la submergèrent en - ouvrant la digue qui retenait les eaux du Djihoun. » — Ebn-el-Atsyr, ibidem :« A » Rhora/.m, ceux qui avaient échappé au fer tartare furent noyés dans les eaux du » Djihoun. » ( 5q9 ) but du barrage était de submerger la ville; mais on voit que dans l'une et l'autre version, c'est par le détournement des eaux du fleuve que les Tartares se seraient emparés de la cité assiégée. La coïncidence à'Ortrghi'ngj avec Ornas semblerait donc plausible. Nous y trouverions en outre un indice utile pour la détermination du siège épiscopal de Yema,sedes Ternensis, l'un des suff'ragants de l'archevêché de Solthànyeh , et inscrit à ce titre par Le Quien dans son Oriens chrislianus , sur la foi de Wadding, qui a consigné flans ses Annales minorum la nomination du frère Antoine- Pierre de Mailla (de Malliano) à cet évêché, le 3 des noues de juin i3g3, en remplacement du frère Boniface, promu au siège métropolitain de Solthànyeh. La position d'Our- ghengj convient à merveille pour un évêché constitué dans la snffragance de Solthànyeh '. Ces considérations , appuyées de l'adhésion de M. de Frœhn, semblent laisser peu de place au doute. Nous osons cependant incliner davantage pour l'hypothèse qui place 1 Le Quien, Oriens chrislianus , tome III, p. i 121. — Wadding, Annales minu- rum , tome IX, p. 120. — IVI. de Sacy, dans soo mémoire sur la Correspondance de Tamcrlan avec Charles VI, inséré au recueil de l'Académie des Inscriptions ( tome VI, pp. 47° à ^22 ) ayant eu occasion de faire quelques vérifications relatives à la série des archevêques de Solthànyeh , élève certains doutes (p. 5o5 ) sur l'identité de V£e- clesia Suldanc/tsis k laquelle fut nommé Boniface, parce que Antoine-Pierre de Mailla étant franciscain, il suppose que Boniface était franciscain aussi, et n'aurait pas été nommé à un archevêché dévolu , ainsi que les évêchés suffragans, aux dominicains. Mais le savant académicien rapporte lui-même , presque immédiatement , une preuve que l'évêché de Nakhschiwan fut donné le 20 octobre i4on, malgré cette prétendue dévolution, au franciscain Etienne-Pierre de Scghes.Voir Fontana, Bullar, oril. Prœ- tlicat., tome II, p. 460) en remplacement du frère Jean, promu à l'archevêché de Sol- thànyeh. 64 (5.o) Ornas dans la Khazarie et vers l'embouchure du Don : l'af- fluenee des Khazars, des Russes, des Alains, et autres chré- tiens, ne peut guère s'expliquer que d'une ville maritime située à la fois à proximité de chacun de ces divers peuples; et si l'on suppose un instant que le nom de cette ville soit resté inconnu , mais qu'on cherche à le suppléer, il n'est per- sonne à qui il ne vienne aussitôt à l'esprit que la cité floris- sante ainsi désignée ne saurait être autre que le fameux comptoir de Tana, sur l'emplacement de l'ancienne Tandis'. Quelle cause donc est assez puissante pour faire déserter une opinion si naturelle? Serait-ce la discordance des noms de Tana et A' Ornas? Mais, au contraire, ces deux noms vont nous fournir un argument de plus, car Albéric deTroisfon- taines les donne expressément comme synonymes, alors que racontant le débordement des Tartares sur l'Europe en cette même année 1221 qui avait vu tomber Ourghengj, il nous les montre arrivant dans la Comanie et la Russie, et détrui- sant la grande cité de Tenex, c'est-à-dire Ornacia, où ve- naient les marchands des pays lointains. En vain Tenex, qu'un manuscrit écrit Tornax, offre-t-il une leçon vicieuse, il est impossible d'y méconnaître Tanais; comme Ornacia, écrit aussi Oruntia, est reconnu par .M. de Fraehn lui-même pour la même chose qu Ornas'. Ornas, identique à Tanais, 1 Voir, sur ce comptoir vénitien de Tana, le Viaggio di messcr Josafa Barbaro, alla Tana, dans la petite collection d'Aide, de l545, folios 2 à 31 , ou dans le re- cueil de Ramusio, tome II, folios 92 à 98. — Serristori, Mcmoria suite colonie delmarkero nci secoli di nwzzo , Pise i832, broch. in-8°. — Hammer, Schtvarzt ■- Mcer, Vienne i834, ht. in-8". — Pardessus , Tableau du Commerce antérieurement à la découverte de l Amérique , deuxième partie, pp. 9, 10 , etc. * Alrerici monachi Triunifontium Chronuon; dans Leidmtz, Jcccssiones histo- (5.i ) et situé aux confins de la Comanie et de la Russie, ne peut donc en aucune manière être transporté à Ourghengj ; et X Ornât che des chroniques russes, identique l\X Ornatia d'Albéric et à X Ornas de Carpin , ne doit point être cherché non plus ailleurs que sur remplacement de Tanaïs. Comment expliquer maintenant ce qui est dit du fleuve d'Ornas, qui viendrait de Jankinc et du pays des Bisermins? Uniquement par l'ignorance de nos voyageurs, qui nous en ont fourni une preuve directement applicable au cas actuel : car nous avons vu qu'ils prenaient le lac d'Aral pour les Paluds-Méotides. Or puisque Tana est sur le Don, qui dé- bouche en effet dans les Paluds-Méotides, ne devaient-ils pas, en confondant avec elles le lac d'Aral, prendre, comme Alexandre, pour le Tanaïs, le Iaxartes ou Syhhoun ', qui tra- verse en effet le pays des Bisermins? Avertis que nous sommes, par les vérifications précé- dentes à l'égard d'Ornas, que notre auteur, en nous racon- tant l'expédition des Tartares chez les Bisermins, nous fait un récit qui se rapporte à la campagne des Mongols contre l'Occident en 1221; et que le grand fleuve sur lequel existaient, dans sa pensée, les trois villes importantes dont ricœ, Hanovre 1698, in-4 , tome II, p. 5of). — Comparez |es mss. 4896 A, B et C de la Bibliothèque Royale de Paris, dont le premier seul est ancien et date du xiv' siècle, les deux aulres étant des copies modernes; le premier porte : « Magna civitas Tenex id » est Ornacia ab eis (Tartans) destrueta est»; le second donne aussi Tenex, Ornatia; le troisième, Comax, Ornatia. L'édition de Leibnitz indique les variantes Tenex et Tornax, Oruntia et Ornacia. — Karamzine, Jstorija gosoudàritvà Rossiishago , St- Pélersbourg 18191 in-4°, tome IV, aux pièces justificatives, note 4, P- 4, *t nole357, p. 218. ■ Voir ci-dessus, p. 486, note 3; p. 5oo; et p. 5oi, note I. (5. s) il rapporte les noms, doit être l'ancien Iaxartes, c'est-à-dire le Syhhoun ou Syr Darya: nous nous trouvons ainsi moins complètement dénués de repères pour l'intelligence de cette partie de la relation du hon moine. Ainsi que nous l'avons déjà exposé, la route de nos voya- geurs fut par le nord du lac d'Aral, et ensuite, à travers le désert de Qarâ-qouiri jusqu'aux frontières du Turkestân. La première ville qu'ils rencontrèrent en ce pays de Turkje, fut, au dire de Benoît de Pologne, la grande cité de Janckin, où ils arrivèrent en dix journées' : elle s'était rendue aux Tartares par capitulation, après la prise de la ville de Bar- chin, située sur le même fleuve, et qui avait inutilement voulu résister; les vainqueurs avaient ensuite marché sur Ornas. En recourant aux historiens orientaux, nous découvrons, dans les Annales chinoises d'où le père Gaubil a extrait son histoire de Tchenkiz-kliân et de la dynastie mongole, un passage qui semble se rapporter directement à l'objet de nos recherches : nous y voyons en effet, au printemps de l'an- née 1221 , pendant cette même campagne d'Occident qui fut couronnée par la prise d'Ornas, le prince Tchoutehy se ren- dre maître de Yang-ki-kan et de Pa-eul-tching; tous ceux qui ont eu occasion de faire la plus légère étude des trans- criptions chinoises comparées aux dénominations qu'elles sont destinées à représenter, ne peuvent manquer de recon- naître immédiatement l'identité de } ang-ki-kan et de Pa- eul-tching avec les noms de Ianckin et de Barchin de la re- ' Benoît, dans l'appendix, n° 5 : « Venerunt Turkyam, ulji primo invencruiit magr » nain civitatem Janekyo , facientes circ'i deeem dietas per eandcm Turkyam. (5.3) lation deCarpin ; et leur réunion dans un même passage leur donne cette liaison mutuelle qui se retrouve dans notre nar- rateur1. Mais quelle lumière, dira-t-on, peut-il résulter de ce rapprochement? Le voici : c'est, en premier lieu, de fixer nos incertitudes entre les variantes si diverses parmi les- quelles nous avons à choisir la meilleure leçon : nous répu- dierons donc immédiatement, d'un côté Sakinc etSargint, de l 'autre KaracHn^Karkyn et Darthra. C'est, en second lieu, de nous mettre sur la voie d'une synonymie plus vulgaire. Yang-M-kan en effet nous rappelle presque littéralement 1 angliy-kent ou Yanghy-qand (c'est à-dire ville nouvelle) des écrivains musulmans, qui nous font connaître deux villes de ce nom, l'une dans le Turkestân proprement dit et sur leSyhhoun, vers son embouchure; l'autre dans le canton de Ferghâneh, et pareillement sur le Syhhoun, ou à peu près, et dont la position nous paraît répondre plus convenable- ment aux conditions itinéraires de notre thème' : les va- riantes Iankinc , Ianckin ou Iakint fournissent sans effort, 1 Gaubil, Histoire de Gcnlchiscan et de toute la dynastie des Mongous, p. ij . 1 Abou-el-Feda, Teqouym el-holdàn, premier article de la -table du Turkeslàn : « Yanghy-kent est sur un Meuve qui débouche au lac de Khàrezm; elle est à io jours et " plus d'Ourghengj, à 20 jours d'Otrar, et à a5 lieues de Bokharah. » — • D'Ohsson , Hist. des Mongols , tome I, p. 223. — D'Herbelot, Bibliothèque orientale , p. 484, au mot Jenghi-cunt. — Baber Ndmeli, description du Ferghâneh : dans Klaproth , Mémoires relatifs à l'Asie, tome II, p. 1 3^ : « Outre la ville de Ferghâneh il y en .> avait encore d'autres, telles que Âlmâliq, Almdtou, Yanhy-qand appelée dans les " livres Thdraz-qand. >. Cette synonymie entre Yanky-qand et Thdraz ne peut laisser aucun doute sur la position géographique de la ville dont il s'agit, laquelle est inscrite sur la plupart des cartes sous cette dernière dénomination. — Voir toutefois Quatre- vière, Notice du Mesalek alabsar, dans les Notices des Mis. tome XIII (sous presse), pp. 225, 226, note. (5.4) par leur combinaison, la leçon Janc-kint, dont la conformité avec la dénomination originale ne laisse à peu près rien à désirer. Pa-eul-tching est la forme chinoise la plus prochaine qu'il fût possible d'employer pour transcrire le nom tartare qui est orthographié Barchin dans le manuscrit de Pétau, pour être prononcé Bartchyn; nous en retrouvons une transcrip- tion arménienne dans la relation du voyage du roi Hé- thoum Ier, où ce nom est écrit Pliartchin , avec une aspira- tion qui paraît ajoutée quelquefois par les Arméniens aux noms propres étrangers. Nous n'avons pas de données pré- cises sur la position de cette ville, nous la trouvons seule- ment indiquée par le roi Héthoum sur sa route de retour, et nous pouvons tout au plus en déduire conjecturalement qu'elle était sur le Syhhoun un peu au-dessous de Senghàkh, dont les historiens musulmans racontent la destruction par Tchoutchy, et qui elle-même était au-dessous d'Otrâr '. Il ne • Voyage du pieux roi Héthoum , dans le Nouveau Journal asiatique , tome XII , p. 28ij. La permutation du b au p'h aspiré se reproduit également deux pages plus haut p. 282) dans le nom de la ville de Boulnd , ainsi appelée par Reschyd-el Dyn (ibidem , p. 283, à la noie), tandis qu'elle est écrite Plioulat dans la relation armé- nienne. Dans ce récit , le roi Héthoum et sa suite, revenant de la cour de Mankou- qààn , arrivèrent par une route dirigée au nord-ouest à travers de nombreuses villes, à celle de Senghalh « où est, dit-il, la montagne de Khartchoukh , d'où sont venus les >' Selgjougydes : c'est là que commence le mont Thoros. On alla ensuite jusqu'à P/iar* " tchin. On se détourna du chemin, et on alla rejoindre Sartakh , fds de liàtou, qui se » rendait auprès de Mangou-khan. On revint delà à Senghàkh, puis à Savran qui est » très grand, à Khartchoukh , à Yasoun, à Savri , à Otiar, à Zournoukh , à Dïzak, ■ et de là en trente jours à Semergand. » Dans une note sur ce passage, Klaproth ex- plique que Senghàkh est au-dessous d'Otiar, de même que Zournoukh. — D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome I, pp. 221, 222. (5i5 ) paraît pas, au surplus, que nos voyageurs aient visité Bartchyn. Pour Lemfinc, autre ville encore des Bisermins, où nos deux franciscains passèrent, au moins à leur retour, nous n'en saurions déterminer la synonymie, en l'absence de toute donnée autre que ce nom lui-même. Ayant mis dix jours pour se rendre du pays des Qânqlys à Ianc-kint, les voyageurs eurent encore vingt journées de marche pour atteindre les confins ultérieurs du Turkestàn; après quoi ils entrèrent dans le Qarâ-khithây, c'est-à-dire le Khithây noir. C'est en ce pays que demeurait Ortu , ou, comme l'écrivent les Orientaux, Hordou, frère aîné de Bâ- tou-khân, et le plus âgé des princes de la famille impériale alors existants. La contrée abondait en rivières, peu consi- dérables d'ailleurs et bordées de forêts d'une profondeur médiocre. Le qâàn Oukodây y avait fait rebâtir la ville d'O- myl , résidence d'un gouverneur tartare qui accueillit les envoyés chrétiens avec beaucoup de distinction. En quittant Omyl, les voyageurs trouvèrent sur leur gauche et côtoyè- rent pendant quelques jours, une petite mer, dont ils négli- gèrent de demander le nom, et qui était parsemée d'îles; au voisinage était une montagne d'où s'échappeen hiver, dit-on, un vent violent qui rend le passage très dangereux. Ils sor- tirent de ce pays la veille de la Saint-Pierre, c'est-à-dire le 28 juin; d'où il suit qu'ils avaient employé à le traverser une douzaine de journées, représentant une distance itinéraire de 3oo milles géographiques '. Le Qarâ-khithây est bien connu par les récits des auteurs ; Carpin, cap. ull , § 1, n° :y; BenoIt, dans l'appendix, n« 5. (5.6) orientaux; on sait que ce fut un état fondé au xnc siècle, à l'occident de leur ancienne patrie, par des réfugiés khitàns qui avaient successivement émigré, les uns à la suite d'une insurrection promptement réprimée, les autres pour échap- per à la domination conquérante des Kins ouTchourtchés; ils s'étaient d'abord avancés vers les frontières des Kirghiz, mais ils avaient été repoussés et s'étaient cantonnés sur les bords de la rivière lymyl, et y avaient bâti une ville; puis, devenus plus forts, ils avaient étendu leur empire au loin, vers l'ouest, et avaient envahi tout le Turkestân; mais cet empire ayant été englouti dans celui des Mongols, les ïurks avaient repris une nationalité séparée, d'autant plus tran- chée qu'ils étaient, eux, devenus musulmans, tandis que leurs anciens maîtres demeuraient payens; et nos voyageurs, dis- tinguant les uns et les autres, ne signalent les derniers que dans des limites comparativement fort restreintes, là où avait été leur premier établissement. C'est ce canton, que, du vivant de son père, Oukodày avait reçu à titre de domaine particulier; et il rebâtit la ville d'Iymyl sous l'influence des mêmes idées restauratrices qui lui firent rebâtir aussi celle de Qarâ-qaroum pour sou ordou impériale. lymyl, écrit Yémi-li par les Chinois, est appelé Omyl par Jean du Plan de Carpin, Chamil dans l'abrégé de Vincent de Beauvais; mais l'identité ne peut être douteuse '. Elle est corroborée T D'Ohssoh, Histoire des Mongols, tome I. pp. i63 a 171 , 2G0, et note VI, pp. A4' à 444- Voir aussi t. II, pp. 2, 8, io,5. — Abou-ectGKazï, Histoire généalogique des Tatars, pp. 121 à 125; et clans l'édition tartare de M. de Frshn : Abulghasi Bahadcb chani Historia Mongolorum et Tatarorum , Cazan 1823, in-folio, p. 3o. — Fiscbeh, Nations de la Sibirie, trad. de Stollenwerck, pp. 16 à 43. — Abel Re- wusat, Recherches sur Karakoroum , dans les Mémoires de l'Acud. des Inscript. , (5i7) au surplus par les autres circonstances du récit ; dans l'est d'Iymyl se trouve en effet le lac Oezyl-bdsch, appelé Ki-tse- ii-pa-sse par les Chinois, qui le décrivent, ainsi que notre bon moine, comme une petite mer ayant des îles, et si- tuée au voisinage d'une montagne d'où il sort un vent qui souffle avec tant de violence qu'il précipite les voyageurs dans la mer '. tome VII, p. 270. — Gaubil, Histoire de Gentchiscan , p. 1 I2j il déclare dans une noie qu'il ne sait où est Iitiili. — Visdei.ou, Bibliothèque orientale pour servir de supplément à celle de M. D'Hcrbelot , Paris 1780, in-fol., pp. 10a i5. — Abgu-ei- Fakagj , Historia compendiosa dynastiarum , pp. 28-2 , 3o5 , "Sii. — Poutimsti w, Voyage de Boukhtarminsk à lli ; dans Rlaproth , Magasin asiatique, tome I, pp. ii)5, 196,223.— Karta zéme'li ' prinadléjaczikhe Kirgize-Kazakame i Turkestana, dans Lewghine, Opizanie Kirgize Kaïsaczkikhc orde i stepeï , Pelersbourg i83ï, iu-S°. — Peut-être la ville d'Iymyl est-elle représentée aujourd'hui par celle deTchou- goutchak , appelée Tarbaga-taï-klioto par les Chinois-Mandchous, qui y entretiennent une garnison. Ce canton est encore habité par une population mongole appartenant aux tribus des ïorgooul et des Euleul ou Ri Imouks. Le nom deQarà-khilliày s'est conservé dans toute la contrée pour désigner les descendaus des anciens colons khithàns j voir Poutimstew, ubi supra, pp aoej, 2 1 4 à 21 G, 220. ■ Rubruk , Itinerarium , p. 29', : « Tantus ventus quasi continué venit per vallem » illum, quùd boulines cum magno periculo transeunt, ne ventus porlet eos in mare. » — Arel Remusat, Recherches sur Karakoroum, ubisuprà, pp. 271, 272 : « A l'Oc- » cideut du fleuve est une ile qui est sur une petite nier, et qu'on appelle Ki-tse-li-pa- » sse ; on y trouve beaucoup de poissons bons à manger. En allant un peu à l'occident » il y a une ville qui se nomme Ye mon. ... Au nord de la ville est la montagne Hai- « l/iiei; il sort de celle montagne un vent qui souffle avec tant de violence, qu'il préci- » pite les voyageurs dans la mer. > — Gaubil, Histoire de Gentchiscan, p. Z- , note I, appelle ce lac Kitsselipa. — Mailla [Histoire générale de la Chine, Paris 1779, in-4°, tome IX, p. 21) parle de la plaine de Hesinpasi dans les mêmes circonstances historiques où Reschyd-el-Dyn désigne , suivant D'Ohsson (Histoire des Mongols , tome I, p. 5G), le pays montagneux de Kizil-tash; et suivant (Katremère (Hist. des Mongols de la Perse, p. 4>2, col, 1 de la note) le lieu appelé Kœzil-basch , que 65 (5,8) Le 28 juin, nos voyageurs entrèrent sur les terres des Nây- mâns, nation turke suivant les uns, mongole suivant d'au- tres, ce qui paraît plus probable, souvent mentionnée par les historiens orientaux, qui lui assignent pour demeure les rives de l'Irtysch bleu ou haut Irtysch, ayant au nord les Kirguiz, à l'est les Kéraytes, au couchant (plutôt au sud) un désert qui la sépare des Ouyghours. Les deux franciscains ne traversèrent qu'une petite partie du domaine de ce peu- ple nomade, car le compte de leurs journées de marche ne permet d'en attribuer que cinq tout au plus à la portion de route effectuée dans le pays des Nâymâns. Ils n'ont proba- blement conservé ce nom qu'au noyau de la tribu, canton- née dans les montagnes du grand Altây, tandis qu'ils ont confondu sous l'appellation de Mongols ceux qui habitaient à l'est les vallées qui s'étendent vers les montagnes de Qarà- qaroum. Dans tous les cas, ils dépeignent la région qu'ils traversèrent comme extrêmement montueuse et froide; il y tomba beaucoup de neige le jour de Saint-Pierre et Saint- Paul, 29 juin '. ce dernier savant suppose avoir dû se trouver sur les bords du Kœzilbash-nor ou lac de Qézyl-bâsh. Il s'agit de l'endroit où Tchenkiz-khân battit les JVàymàns en 119g, et qui est indiqué par Carpin (cap. V, § I, n° 3) comme « quand. im vallem strictam » inler duos montes per quant nos euntes ad imperatorem eorum trarjsivimus > , ainsi que nous aurons occasion de le remarquer plus loin. ' Carpin, cap. ull., § 1, n° t8. — D'Obssok, Histoire dis Mongols, tome I, pp. fi et 4'i5 , quant à l'origine des N ymàns, et p. 26, note 2, quant à leurs limites : « Ras- » chyd indique la position géographique du territoire des Naïmans, dont le nom ex- » prime, en langue mongole, le nombre huit. Il comprenait dans son étendue la chaîne » du grand Altaï et les monts Caracouroum , ainsi que les monts Elouy Scrass , le lac » Axdisch (Saïssan), le cuurs du fleuve A.rdisch, les monts qui courent entre ce fleuve « et le pays des Kirguises. Il était borné au nord par ce dernier pays , à l'est par le (5>9) L'ambassade entra le 3 juillet au plus tard dans le pays des Mongols, et après trois semaines d'une course très rapide, elle arriva, le jour de Sainte-Marie-Madelaine, 22 juillet, à la Sira Ordou^ résidence du futur empereur Kuyûk, distante d'une demi-journée de la ville impériale de Caracaron, la seule qui existât en ce pays, et que nos voyageurs ne visi- tèrent point, mais que Rubruk vit huit ans après, et dit moins grande que Saint-Denis. Le P. Gaubil avait composé sur la situation de cette cité une dissertation spéciale qui paraît n'avoir jamais été publiée; d'Anville lui avait assigné sur ses cartes, d'après cette autorité, une position trop mé- ridionale, qui avait été rectifiée par Fischer : depuis lors, Forster, Quatremère, Abel Rémusat, Saint-Martin, Kla- proth, Ritter , ont confirmé, sauf quelques minimes diffé- rences, la détermination entrevue parle savant historien de la Sibérie. Il n'est plus douteux aujourd'hui que Karakorum, ou plus exactement Y Ordou-bdlyq on ville impériale de Qard-qaroum , ainsi désignée parce qu'elle se trouvait au pied des montagnes de ce nom, était, bâtie sur la rive gauche du fleuve Ourqoun' . Le pays des Tartares, où venaient d'arriver enfin Jean du » territoire des Réraïtes , au sud par l'Ouïgouiie, et à l'ouest par le pays des Canealis. >. — Abf.l Remusat, Langues tartares, pp. 235, 238. — Klaproth, Nouveau Journal asiatique, tome XII, pp. 278, 279; et tome XIV, p. 36o. — Le môme, Asia polj- glotta, p. 2G8. — Le même, Mémoires relatifs à l'Asie, tome II, pp. 324 à 328. 1 Carpin, cap. ult., § 1, n° 19. — Le même, cap. I , § 11 : « Ibidem villœ non sunt » nec aliqux civitates , excepta unà, quœ dicitur salis bona, quœ Caracaron nominatur; » nos autein non vidimus illam, sed fuimus propè ail dimidiam dietam cùm apud Sy- " rain Ordam essemus, quœ curia major est imperatoris eorum. » — Rubruk, Itinera- rium, pp. 3^5, 3/(6. — Gaubil, Histoire deGentcliisean, pp. 55, 89, 94, n5, etc. — Fischer, Nations de la Sibirie , pp. 5o, Si. — Forster, Découvertes dans l< ( 5ao ) Pian de Carpin et son compagnon, était situé, au dire du narrateur, en cette partie de l'orient qui touche à l'Océan septentrional '. A l'est (lisons au nord-est), il était borné par le pays des Kitans et celui des Solangu.es; les premiers sont ces KJiitJuins, d'origine inconnue suivant Klaproth qui d'a- bord, avec Abel Rénmsat, les avait classés parmi les peuples tongouses; ou peut-être de race mongole, suivant une indi- cation de Reschyd-el-Dvn; lesquels occupaient le nord de la Chine, et avaient fondé, au commencement du xc siècle, un empire comprenant toute la région habitée aujourd'hui, dans la Tartane chinoise, par les Khalkhas, les Mongols, les Daours et les Mantchous, plus quelques cantons de la Chine au-delà de la grande muraille '; empire qui n'avait guère duré que deux siècles, et avait passé sous la domi- Nord, tome I, pp. 174, 175, _ Abel Remusat, Recherches sur la ville de Kara- horoum, dans les Mémoires de l'Jcad. des Inscript., tome VII, pp. 234 à 201. — Saint-Martin, Mémoires sur V Arménie, tome II, pp. 278, 279 — Bai.delli, // miimne di Marco Polo, tome II, notes 2i3, ï 14, pp. io5, 106. — Senkowskj, Sup- plément à l'Histoire des Huns, des TurAs et des Mongols , Petersbourg 1824, in-4°, pp. 102 à io5. — Klaproth, Nouveau Journal asiatique, tome XII, p. 279. — Rit- ter , Die Erdhunde von Asien , tome I , Berlin i832, in-8» , pp. 556 à 563.— Bai p.i, Abrégé de Géographie, Paris i833,in-8°, p. -j58.— Abou-el-Faracj, Hi.-tor. corn/,. Dynast., p. 3 10. — Cette ville ligure, sous le nom de Carachora, dans la carie catalane de 1374 ; voir BucHOl», Notice, p. iîn. 1 Carpin, cap. I, § 1. 3 Klaproth, Remarques relatives à des Extraits de Rcschjd-el ' Dyn , dans l« Nouveau Journal asiatique, tome XIV, pp. 354 à 356. —Le même, Tableaux lus- toriques de l'Asie, pp. 87 à 89, et i5g, 160. —Abel Remusat, Recherches sur les langues tartans, pp. t/,6 à 148.— Reschïd-el-Dyn, dans Klaproth, Tableaux de l'Asie, p. 159. (5a. ) nation des Tchonrtchés , peuple tongouse , ancêtres des Mandchoux de nos jours, et dont la dynastie, qui avait pris le nom de Aïre, traduit par les Mongols en celui d'y/ltoun Klu'uis , fut détrônée par celle des Tchenkizides '. Les So- langues sont les habitants du nord de la Corée , appelés Solonghos par les Mongols, et dont le pays est nommé par Reschyd-el-Dyn sous la forme Soulânkqah '. A l'occident de la Tartane était la province des Naïmans, que nos voyageurs avaient traversée3. Au sud-ouest s'éten- dait le pays des Iluiurs , dans lesquels il est aisé de recon- naître ces peuples Ouyghoùrs , de race turke 4, dont la civi- lisation, importée chez eux sans doute , avec l'alphabet et le christianisme, par les Nestoriens venus de Syrie, se répan- dit ensuite chez les Mongols, et enfin jusque chez les Man- tchoiiSjdont l'alphabetconserveencore des formes rpii trahis- sent leur origine syriaque. Klaproth a consacré, à l'éclaircis- sement de l'histoire des Ouyghoùrs , plusieurs dissertations critiques, où il a rassemblé les témoignages des auteurs chinois, persans, tartares et latins qui ont fait une mention plus ou moins étendue de ce peuple. Ata-Melik, Reschyd- el-Dyn, Abou-el-Ghàzy, méritaient le premier rang sur cette liste, où Jean du Plan de Carpin n'est point oublié; car c'est 1 Klaproth, Tableaux de l 'Asie, pp. 90, 9 1 . — D'Ohsson, Hist. des Mong. , 1. 1, p. 3 * Klaproth, Description de la Chine sous la dynastie mongole, clans le Nouveau Journal asiatique, tome XI, pp, 4^S à 4^°, 4^4, 4^5. — Voir aussi Rubrur, p. 289, qui met les Langa et Solanga par delà le Tubet 3 Voir ci-dessus, p. 5i8, note, 1. ■S Abou-el-Ghazy, Hist. gènéalog. des Tatars, pp. 90 à g8. — D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, p. 4^4) e' PP> 4^9 à 44' • — Visdilou, Bibliothèque orientale pp. 1 35 à 139. ( 522 ) lui qui le premier constate le nestorianismedes Ouyghours, et l'adoption de leur alphabet par les Mongols, qui jusqu'a- lors n'avaient point connu l'écriture '. Enfin, au midi de la Tartarie étaient les Sarrasins. L'é- claircissement de cette indication offrirait de sérieuses dif- ficultés si l'on voulait retrouver sous ce nom de Sarrasins un peuple homogène avec celui auquel le même nom était plus spécialement attribué en Occident, c'est-à-dire avec les ' Carpin, cap. I, §i : « Intel occiJenlcm et méridien), terra est posita Huiuroruin ; et cap. V, §i, n° 5: « Contra terrain Huiuroruin processif ad bellum : isti homines » sunt christiani de sectà nestorianorum, quos etiam bello devicit ; et litteras illorum " acceperunt. » — Rurruk, édit. de la Soc. de Géographie, pp. 2S2 à 289, et 319; on y lit : << Islorum litteras acceperunt Tarlari. Ipsi inçipiunt sçribere sursùm et ducunl ■■• liueam deorsùm, et eodem modo ipsi legunt, et nudtiplicant lineas a siuistrà in dex- » teram.... Et Mangu-chan mittit eis litteras in idiomate moal et titteratura eorum » Ipsi Moal sumpserunt litteras eorum , et ipsi sont mogni scriplores eorum , et omnes 1ère NesLorini sciunt litteras eorum..... Apud Iugures est fons et radis idiomatii » turci et comanici. » — Klaproth , Tableaux historiques de l'Asie , pp. 121 à i3o. — Le même, Mémoires relatijs à l'Asie , pp. 3oi à 4'°- — Le même, Abhandlung uber die spraçhe und schrift der Uiguren , dans les Fundgrûben des Orients , Vienne 181 1 , in-f», tome II , pp. 167 à Ig5; même ouvrage, considéra- blement augmenté, à part, Berlin 18 ri, in-8"; puis à la suite du Reise in den liait- kasus una nacli Géorgien, Berliu 18 14, in-8", tome II, pp. /)Sy à ô'jfi, mais non dans l'édition française; puis encore à la suite du Verzeichniss der chinesischen bûcher und handschriftin der Kœniglichen Bibliotheh zu Berlin , Paris 182-2, in-folio. — Arel Remusat, Rechercheï sur les langues tartarès, pp. 29 à C3 , et 249 ,;' 3*9 > spéciale- ment pp. 284a 295. — Br.siiAUTi sravks , dans [' Encyclopédie élémentaire de l'abbé de Petity, Paris 1767, in-4°, tome II, partie 2, pp. 5^g à 55j. — Lanci.es, Alphabet inantehou, Paris 1807, in-8° , pp. 5i , 02, 55, 98, i',ri. — Ci wno (Historia drl Grati Tamorlan, Madrid 1782, in-4°, p. i38 ) nous apprend que de son temps la langue et l'écriture mongole s'étendaient au sud-ouest jusqu'à PAmou-Darya, qu'il ap- pelle Viudme. — RiTTER,rf/e Erdhunde vàn .Jsicn , tome V, Berlin 1837, in-8° pp. 587 à 604. ( 5*3 ) Arabes de l'Iraq et de la Syrie; mais il est facile de recon- naître que Jean du Plan de Carpin emploie cette dénomina- tion dans le sens de musulmans. Il ne l'a point attribuée, il est vrai, aux Bisermins du Turkestàn , mais il a du moins énoncé qu'ils suivaient la loi des Sarrasin* , c'est-à-dire le Qôran; et il leur donne pour voisins immédiats au sud , le pays des Sarrasins , qui ne peut signifier que la Perse et les Persans , ou les Turks Selgjouqydes , à la domination desquels avaient succédé les Mongols. L'emploi du mot sarrasins dans cette acception étant ainsi bien constatée, l'existence d'un peuple sarrasin immédiatement au sud de la Tartarie s'explique alors naturellement , et l'indication de notre voyageur se traduit par les habitants du Tankqout , dont nous savons d'ailleurs par Marc Polo qu'ils étaient effec- tivement musulmans vers cette époque, comme ils le sont encore aujourd'hui \ Cette terre de Tartarie , vaste, montueuse, au sol argilo- silieeux, stérile, froide, exposée à de fréquents orages % était la patrie d'hommes à la taille médiocre, à la ceinture déliée, 1 Marco Poi.o, édition de la Société de Géographie, p. 5^ : « La provence s'appelle " Tangut. Il sont tu.it ydres (idolâtres). Bien est-il voir qu'il hi a auques (aucuns) » cristienz nestorins : et encore y a Saracinz, » — Ibidem, p. 5y : « Ghinghinlalas est » une provence il hi a trois generasionz des jens : ce sunt ydres , et celz qe aorent » Maomet, et cristienz nestorin. » — Ibidem, p. 5g :« Ganpicion est une cité que est en » Tangut meesme et seingnorie toute la provence de Tangut. Les jens sont ydres , k el hi a de celz qe aorent Maomet , et encore hi a cristienz. >. — Goniparez Rueruk , pp. 292, 32g. — Klai'Roth , Mémoires relatifs à l'Asie, tome II , pp. 3 1 2 à 3 1 5 , 342 à 347, 363à3G5. * Gari. 65, donne le même nom en kalinouk sous la forme At-Zaïci, c'est-à-dire le Créateur. ■î Carpin , ibidem. — Marc Polo , ibidem. — Bergmann , Voyage chez les Kal- midis , p. 34 et passim. — Rubruk, p. 223 : «Quasi puppa vel staluuncula de fillro.» — Voir Pallas, Religion des Mongols, dans les Fragments des voyages dans toute la Russie, tome II, pp. 35o à 386. 6G ( 5a6 ) à de telles images le culte qu'on exigeait de lui, fut cruelle- ment assassiné avec le fidèle serviteur qui soutenait son cou- rage par ses exhortations : on reconnaît à ce récit le martyre de Michel de Czernigovv et de Féodor, que l'Eglise grecque a mis tous deux au nombre des saints '. Au surplus les Tar- tares avaient, comme ils ont encore, beaucoup de croyances et de pratiques superstitieuses, à l'égard desquelles le récit de Carpin peut être comparé avec ceux des historiens orien- taux aussi bien que des voyageurs modernes. Les purifica- tions par le feu jouaient surtout un grand rôle dans toutes leurs cérémonies *. La polygamie était admise chez ce peuple sans autre limite cpie la volonté ou la fortune de chacun, et les prohibitions de parenté étaient bornées à la mère, la fille et la sœur uté- rine ou germaine; le fils pouvait garder pour lui-même les ■ Cakpitî, cap. m, § 1, n° i. — Kàramzine, Histoire de l'empire de Russie, tome IV, pp. 4o à 42. ' Caepin, cap. III, §§ ii , m , iv. — Qliatremère, Histoire des Mongols de in Perse, note 89, pp. 267 à 271, et addition aux notes, pp. 428 à 4-'i". — D'Oiisson, Histoire des Mongols, tome II, note 1 , pp. 6 1 3 à G 1 8 . — Bentinck, Remarques au- thentiques et très curieuses sur le véritable estât présent de l'Asie septentrionale, dans l'édition française d'Abou-el-Ghàzy, pp. 4 88, 4&o„ note. (Barbier, dans son Dic- tionnaire des anonymes et des pseudonymes, attribue à Bentinck, outre les notes qui lui appartiennent en effet, la traduction même d'Abou-el-Ghàzy; mais, dans la pré- face de M. de Frœhn, qui se trouve en tète de l'édition tartare de Kazan, il est expliqué que le texte, acheté à Tobolsk après la bataille de Pultawa en 1 609, par Slrahlenberg, et traduit en russe par le boukhare Akhoun, fut retraduit du russe en allemand par le suédois Schœnslrœm, dont la version servit à faire la traduction française , laquelle pa- rait avoir été exécutée par un sieur de Varennes ou Varennes de Mondasse; celui-ci était probablement un officier suédois, ainsi qu'on en peut juger par la préface de Bentinck, qui dit que les prisonniers de Pultawa firent traduire cet ouvrage à leurs trais en langue russe, et le traduisirent ensuite eux-mêmes en diverses autres langues. (5s7 ) femmes de son père décédé; le frère cadet, ou à son défaut le parent le plus proche, devait épouser les veuves du frère aîné'. Un prince russe, André,- duc de Cherneglove, c'est-à- dire évidemment deCzernigow, qui parait être resté inconnu aux annalistes russes », ayant été tué, sous prétexte qu'il ex- portait des chevaux tartares, et son jeune frère avec sa veuve étant venus trouver Bàtou pour obtenir que leur fief ne leur rut point enlevé, le khân exigea leur union, et en assura ma- tériellement l'accomplissement malgré leur vertueuse rési- stance'. Du reste ces Tartares avaient quelques bonnes qualités; chez eux l'insubordination, l'envie, les querelles, les procès, le vol, le mensonge, étaient à peu près inconnus : on les voyait durs à la fatigue, endurants et sobres au besoin, prompts à s'entr'aider4; mais en revanche, sans foi ni loi en- 1 Carpin, cap. II, § il. — Rubruk, p, 235. — Marc Polo, p. 67. — Havtuon, Historia orientalis, cap. XLVIII, édit. de Reinccke, p. !)i. — Bentinck, ubi supra, pp. 36, 37, note. * Karamzine (Histoire de l'empire de Russie, tome IV, p. 43), après avoir raconté le martyre de Michel et de Féodor, ajoute que les Annales russes ne fout plus mention depuis lors d'aucun prince de Tchernigof jusque vers 1-26.1, qu'André, beau-fils de Vassilko, frère de Daniel, régnait dans celle principauté. Nous voyons cependant ici un duc André de Czernigovv, postérieur à Michel, et antérieur de quinze ans a son homo- nyme de 1261. — Berceron (Voyages de Rabruquis, etc., lG34, pp. 326, 327) a lu ici SatVOgle, ce qui est en effet la leçon des mss. de Lumley et de Dupuy. 3 Carpin, cap. III, § 1, n" 3. — Les détails donnés à ce sujet par Jean du Plan de Carpin ont été singulièrement traduits pnr Bergeron (ubi supra), qui fait intervenir en tiers, on ne sait pourquoi, un enfant qui criait et pleurait, là où il ne s'agit que des cris et des pleurs de la malheureuse princesse, brutalement soumise au viol involon- taire du jeune frère de son époux. ■» Carpin, cap IV, § 1. — Marc Polo, p. 68; et p. 353, cap. LVII. — Haython, fol. 4' recto et verso. ( 528 ) vers les étrangers; les traitant avec hauteur, à tel point que le dernier d'entre eux prenait le pas sur le grand duc Ja- roslow de Wolodimir, sur le fils du roi et de la reine de Géorgie, sur le duc des Solangues, et sur nombre de sultans puissants'; du reste, sales dans leurs vêtements et leur man- ger, avares, pillards, et généralement paresseux '. 1 Carpin, cap. IV, § il. — Vincent ue Beauvais, Spéculum historiette, lib. XXX? capp. 74 à 78, édit. de Reineck , fol. l38 à l4l. Ces chapitres sont du nombre de ceux que le compilateur a rédigés d'après les informations orales de Simon de Saint- Quentin, ainsi qu'il le déclare plus loin (lib. XXXII, cap. 2, fol. 162 verso); c'est donc à tort que M. U'Ousson {Histoire des Mongols, tome I, p. ig) met ces chapitres, avec, plusieurs de ceux qui précèdent et qui suivent, sur le compte de Jean du Plan de Car- pin. — Ricold de Monteceoce, dans Lhystore merveilleuse du grand Chan, feuillet 36. — Nous devons au zèle de notre diligent aini M. Thomas Wright quelques passages curieux d'un poème de Jean de Gabxande, De triumphis Ecclèsiœ, dont il a decou- rert dans la bibliothèque Cottonienne un manuscrit exécuté au xme siècle; il en a lire une copie entière, destinée à la collection de monuments relatifs aux Albigeois, dont le savant et ingénieux M. Fauriel a entrepris la publication. Ces passages d'une œuvre en- core inédite, offrent, sous ce point de vue, un intérêt particulier qui nous décide à les insérer ici tels qu'ils nous sont transmis par l'obligeant secrétaire de la Camden Society, rn indiquant à la marge les leçons conjecturales que nous paraît réclamer une restitu- tion critique du texte. « The seventh book opens with an account of the inroads of the Tartars ; hedeseribe ihem as cannibals : Gen* esl mfa Dirais, Sath m< «Jim «lonieMicn . ptsti» K'Ii'mt'. djci dîaaona, radis amena. I.iiiij.l..., m- 1 uni, pania, caro pïacîl, frigel, alumilji * * Otiundal? IncinoVl. nilliil , titil in < |""!u' l'inbiJi 0,ua»i |ii il . Eïcrjii gêna iata ferai eu d uundus abhorre! ; Curf quia naturaai wIiji ietqtpaavnfii. Ouacris foriti uioduni euleendi , laiiguiala bauatu Eiundi-I Ininiiini, m- futur i»IC ]>i|ni. Sauriena hoaiÏDem corrodilbomo: leo uullun Carnr leoDÎn&TÎscerâ Ijïa reptél; Nen lupin ungue [upum lacerai i £m* i-ia eolumls In reribua* verlil membra rerulu foco. ' Vepiibu» } id cal vertu!*). Paraaa» Yîrgîlîus iuodsitbii) dopiogil Lubere ^ « ■ I ' plumia ocutoa [uelobilesoue gradus. Illi mille driin lingnas lîgmonla loquenlei ( 52g ) Leur pays portait le nom de Mongal; telle est du moins la leçon la plus fréquente dans les manuscrits, où l'on peut Falùs fernicnlat * nie modo vera laqu.n Fingil fjin.i uianTi quidam conforroia vero. Nain mifaï pro cerio pmbiter irla tulii: Presbileroî terne prosleruunl, sic crucïGgunl Illos pruvi.iius , excrucianlque diù. Marna occidunt , pueroiquc per niera mairûm Firmes, clamante*, ire, périra einuat, Hacfenlate rcferl bits faïua bibis&e undullas Humanas . tentas quid -• > m- isia i i. ' Pi ligues pi tenvroa et mol 1rs cl generosos Lt pulcros in- mi m, rexcoquîl îgne BÏbîi Pleb* forai iiiiuosos, nîgroa, duros, sc-.jbioeos, llirsulos, trecnuloj ; lioc non abborrel opu*. (.'uod sequiiur ierè fuciuut : muliebria irun*'aoi Gutlura, pont vi'iiens ' corpoia juncla suœ. lli quiâ HJDl diii Dpqoeunt pîetale polirï. His periBre Tjri PergatneJque viri. Cor gu-lando fcruiu, Itclntt Iruneaul itiulicriiui , Saticluiu fuie wiacruoj 1 non ïcueiatur ' lien Islia Cumaiii servi» mali didieeruut, Qui vacui, vani, l'a Isa dolosque fer uni, Hi Buul ohristîeolas falsi, sine Icgn, severî '. * ? } Hac de fraude sebolae proposuere quœri »He goes on to speak of tlie jews as holding secret correspondence with (hem , and i believiog iheir prince to be tlie expected mess i ah : * Cunsi miles sacra danl judseïb tordida Dî»o Visccra ponendo , mundJficaul maie se. Se maie mundificanl poiiendo viscera Dîio Sordida juda-is danl sacra consimîle* Dùiu cîrcumcisà pio pelle luereniur Apelk Nouien. coguomcu h ce va'ei e*SB siium. Ha; génies misera; morlem misère per 01 brm ; Deslruclus legea per mala cuucU leges. Quid refera ni plauiius quo> perfida dal s>n agoga ï NiiDlia qnîd proujaiii, pirlidiaïuque siiacu? Munira prailereo quaj mitltt clam Tel apertes '. ■ A perlé, Dùm libi Missyam crédit babere suuai, Spes sua messe caret :. expeclana lempora laQiu Mcssy.inj, FleriletU spem ojiserauda ùiset. » Aftcr some religions réfections, this auihor again describes ihe dévastations ihej commitled wherever ihey came: « Prosiiatis monaohic ara, ei lempla crueotanl llipijuf bovei alaluuiil, ooiDtpideaque * liganL * Car ni] edoiqui ttnpedil Eccleniaiu fera dùoi discordîa regum. (53o) croire que la leçon plus exacte, Mongol, est le résultat d'une correction de la part des copistes; Mongal est la forme qui prévaut chez les Russes , et nous avons eu occasion de re- marquer déjà que Jean du Plan de Garpin adopte générale- ment, pour la transcription des noms propres, la prononcia- tion slave, telle qu'elle lui était transmise par son compagnon et interprète Benoît de Pologne . En ce pays étaient autre- fois quatre peuples , savoir : les Yeka Mongal ou grands Mongals; les Su-Mongals ou Mongals aquatiques, lesquels se donnaient à eux-mêmes le nom Ta/tares, d'après un fleuve appelé Tatar qui coulait en leur pays; les Merkit; et enfin les Mécrit. Les dénominations de Yeka-Mongal et de Su- Mongal ont en effet la signification que leur attribue Jean du Plan de Garpin, et l'on peut voir dans le Vocabulaire Tartarco» acuil liber ad arni3 furor. I» clauHria racrilque locia concuiubcrc fœda Gens autleni ; M lu tancla p'pulcra solo. SanCforuiu cap. a» eofhfriogil, »-l cruil o»a ; Kl — f iiiiiii^, auro, lœniina rutrclia nitet , rliirid's Eeclrn* paonÎB immunda perornat llcailra, sacros calices Irrrial, et imlè bibn. Calbolici fiilsi coiuilamur eos »acuusque Viapîuo ", oupidni fur, buruirida, râpas. • ' TctJHlia Le prèlre de qui Jean de Garlande dit tenir des renseignements certains sur les cruau- tés commises par les Tartares contre les chrétiens semble devoir être Yves de Narbonne, qui écrivit de Neustadt, à Girauld, archevêque de Bordeaux, une lettre transcrite dans Mathieu Paris, et reproduite par Hakluyt (The principal navigations, etc., tome I , pp. 20, 21); ou bien le chanoine Roger de Varadin, qui depuis fut archevêque de Spalalro, auteur du Miserabi/e Carmen, imprimé dans la collection de Schwandtner (Script, rer. Hungar., tome I, pp. 292 à 3'2i). ■ CARni», cap. V, § 1, n° 1. — Fischer, Nations de la Sibirie, pp. l\b à 53. — Bentinck, Remarques, etc., pp. 167 à 173. — Strahlenberg, Description liist. de l'emp. russien, tome II, pp. 1G8 à i-j4- — Saint-Martin, Mémoires sur l'Arménie, tome II, pp. 261 à 'iC3. ( 53 1 ) calmuque et mungale de Strahlenberg les mots Ike ou Yke traduit par grand^ Usu ou Sui traduit par eau '. La dénomination de Yeka-Mongal désigne le peuple au- quel appartenait Tchenkiz-khân; elle s'applique donc aux véritables Mongols, aux Mongols Nyroun des historiens orientaux, ou Tha-tlia noirs des auteurs chinois , ainsi nommés par opposition aux Tha-tha blancs, voisins immé- diats de la grande muraille '. Ce nom de Tha-tlia est le correspondant chinois de Tatar usité chez les historiens musulmans 3, et qui s'est transformé en Tartare dans la bouche des Européens, par suite d'un jeu de mots bien connu 4; Reschyd-el-Dyn et Abou-el-Ghâzy énoncent que le peuple des Tatars était cantonné aux envi- ' Carpin, ibidem. — Strahlenberg, ubi supra, tome II, pp. 338, 362. — Abei - Rémusat {Recherches sur les langues tartares, p. 172) écrit yake pour grand. » D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 25, 26, et note 2, pp. 4'-*5 à 427. — Abel-Rlmusat, Langues tartares, p. 23g : « Le peuple auquel commandait Tchin- » gis est appelé, par un auteur contemporain {Meng-Koung, qui avait vécu chez les • Mongols et combattu dans leurs armées) Tha-tlia noirs, par opposition aux blanc* , » qui sont les Oungout d'Aboul-ghazi. » — Klaproth, Mémoires relatifs à l'Asie, tome I, p. 471. — Le même, Tableaux.de l'Asie, pp. 1 5/1, 1 55, 157. ■ Abei.-Rémusat, Langues tartares, pp. 1 à 8, et 23g. — Klaproth, Tableaiu de l'Asie, p. i55. — Le même, Mémoires relatifs à l'Asie, tome I, pp. 4? 1 à 47G. — Ritter, die Erdkunde von Asien, tome I, pp. 274 à 283. — D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, note iv, pp. 427 à 42g. — Hammer, extraits de Rachid-Eddin, dans le Nouveau journal asiatique, tome IX, pp. 522 à 526. — Abou-el-Ghazi , Histoire généalogique des Tatar', pp. 10 1 à 112. 3 Mathieu Paris met ces mots dans la bouche de saint Louis : « Ipsos quos voca- » mus Tartaros ad suas lartareas sedes relrudemus «, et l'empereur Frédéric les appe- lait Tartari, imà tartarei. — Voir Rémusat, Relations politiques des princes chré- tiens avec les empereurs mongols, dans les Mém. de l'Acad. des inscriptions, tome VI, pp. 4o8, /ioo. ( 53s ) rons du lac Bouyr-ndour ' ; mais Béîitinck et Strahlenbèrg s'accordent à affirmer qu'il n'existe dans tout le nord de l'Asie aucune rivière appelée Tata qui ait pu fournir 1 ety- mologie du nom de cette tribu '. Quanta l'appellation deSu- Mongal ou Mongals aquatiques par laquelle étaient désignés les Tatars proprement dits, au rapport de Jean du Plan de Carpin , M. de Hammer l'a rencontrée sous la forme Sou Moghouldans l'historien persan A'bd-Allah ebn Fadhl-Allah Wassaf, continuateur du Gehân Kuschây de A'lay-el-Dyn el Gjoweyny s; elle existe aussi, écrite Sy-Mogol, dans la géo- graphie d'Abou-el-Féda, qui a suivi en cette partie les in- dications d'Ebn-Sa'yd 4; et Klaproth l'a pareillement trouvée dans les auteurs chinois sous la forme Schoui-Moung-kou s. Leur cantonnement sur les bords du Bouyr-nôour et le nom de Mongols qui leur est attribué démontrent que tout en admettant, sur la foi de Klaproth et d'Abel Remusat, l'identité de cette nation avec les Schoui-T/ta-tha, ou Tatars aquatiques, répandus au milieu des peuplades tongouses jusque sur les rivages de l'Océan 6, il ne faut point perdre ' Abou-f.l-Ghazy, Hist. généaiog. des Tatars, p. io4; et daus Klaproth, Mém. relatifs à l'Asie, tome I, pp. 4^4» 4^5. — D'OnssoN, Histoire des Mongols, tome I, note 4, p. 427- — IIammer, extraits de Rachid-Eddin dans le Nouveau journal asia- tique, tome IX, p. 522. ' Iîentinck, Remarques, p. 27, note a. — Stuahlenbfbg, Description de l'empire russien, tome II, p. 176. 3 Hammer, Remarques sur des extraits de Reschydel-Dyn, dans le Nouveau jour- nal asiatique, tome XIV, pp. 35î et 36 1, à la note. 4 Abou-el-Feda, Géographie, dans la table du Turkestan, vers la fin. * Klaproth, dans le Nouveau journal asiatique, tome XIV, pp. 352, 353. 6 Klaproth, sur les Tatars, dans les Mém. relat. à l'Asie, tome I, p. 47 ' — R2- ( 533 ) de vue qu'ils étaient de race mongole; et que leur berceau ainsi que leur principale demeure était en Mongolie, immé- diatement à l'est des Yéka-Mongal ou Tatars noirs. Au surplus, les dénominations de Mongols et de Tatars, plus ou moins altérées dans la bouche des nations occiden- tales, avaient successivement pris une largeur d'acception que Rescliyd-el-Dyn explique ainsi : « Les Tatars firent an- » cienneinent de grandes conquêtes; ils se rendirent si puis- » sauts et si redoutables, que les autres peuples Turks se » faisaient passer pour Tatars, et se trouvaient honorés de » ce nom , sous lequel ils devinrent fameux : tout comme » aujourd'hui les Tchelayr, Tatars, Ouyrât, Oungout, Ke- » rayt, Naymân, Tangcout, et autres, se glorifient du nom » de Mongols, illustré par Tchinguiz Khan et ses descen- » dants '. » Il en avait été précédemment de même pour les Turks. Merkyt, ainsi orthographié par les historiens musulmans, et transcrit Merghed^r M.'Schmidt d'après le texte mongol de Sanang-Setsen, est le nom bien connu d'une puissante tribu qui habitait les rives de la Selenkah et du lac Baïkal, entre les Tatars à l'est et les Nàymàns à l'ouest '. misât, Langues tartares, p. 23g, — Strahlenberg , Descr. de l'empire russien, tome II, pp. 1^5, 176. ■ Reschyd-el-Dyn , dans d'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, p. 4î8. — Comp.HAMMER, Nouveau journal asiatique, tome IX, pp. 52/,, 525. — .Saint-Mar- tin, Mémoires sur l'Arménie, tome II, pp. 2O1 à 263. " Klaproth, Nouveau journal asiatique, tome XI, pp. 448 à 455. — Abou-ei.- Ghazy, Histoire généalogique des Tatars, pp. i3o et 201 à 204. — D*Ohsson, His- toire des Mongols, tome I, pp. go, 91, 424. — Pétis de la Croix {Histoire dugrand Genghizcan, p. 7) les nomme trois fois pour une dans l'énumération des Mongols Ny- 67 (534 ) La synonymie de Mécrit n'est point aussi aisée à retrouver : ee nom, il est vrai, se rencontre dans la relation de .Marc Polo ', et nous pensons qu'il y a identité entre les peuples ainsi désignés chez les deux voyageurs; niais la chose n'est pas si évidente qu'il ne puisse surgir des doutes sur ce point, alors surtout qu'on voit Klaproth considérer les Mécrits du Vénitien comme représentant les Merkyt de Reschyd-el- Dyn, qui les appelle aussi Mékryt'. Comme il est certain que Jean du Plan de Carpin, en nommant les Merkit et les Mécrit, a bien entendu désigner deux peuples distincts, il faut de toute nécessité admettre, ou qu'il s'est trompé sur le nom des derniers; ou plutôt, à notre avis, que Klaproth, n'ayant point encore approfondi la question dans toute son roun , sous les formes Mercout, Merkit et Mercat. — Mailla (Histoire générale de la Chine, tome IX, pp. 20, 25) et Grosier (ibidem, p. 26, à la note) nous montrent que les auteurs chinois appellent ce peuple Mié-li-ki. ■ Marc Polo, p. 71 : «Et quant l'en s'en part de Çaracoron et de Altai, là ou il » se mêlent les cors des Tartars, ensi con je vos ai coulés en arières, il ala puis por une » contrée vers tramontane que est appelé le plain de Bargu, et dure bien quarante jor- » née. Les jens sont appelés Mccri et sunl sauvaje jens. » — Le nom de ce peuple est connu de beaucoup plus ancienne date, car on le trouve mentionné, dis la fin du VI* siècle, par Tiiéophilacte Simocatta (Historiarum libii vm, Paris 1647, in- folio; lib. vu, cap. 7, p. 174), qui les appelle Mukrites; c'était une nation voisine des Taugas, c'est-à-dire de la Chine, d'après l'explication de Klaproth, qui a allégué ce passage dans un mémoire sur les différents noms de la Chine, faisant partie des Mémoires relatifs à l'Asie, tome III, p. 261. 1 Klaproth, Nouveau journal asiatique, tome XI, pp. /j5o à 462. — Marsdln, The travels of Marco Polo, note V-'-4> PP- 22,> 222< Le savant anglais prend aussi les Mekriti ou Mecriti de son auteur pour les Merkyt des Ol ionlaux ; ce que nous di- sons de l'erreur possible de Klaproth s'applique à bien plus forte raison a Marsden, qui ne possédait point, sur la Tartarie, des connaissances comparables à celles du cé- lèbre critique allemand. ( 535 ) étendue, et ne se préoccupant que des Merkyt, qui faisaient alors le sujet exclusif d'une remarque critique de sa part, s'est trop aisément laissé aller à confondre deux tribus voi- sines, respectivement désignées sous des noms très peu dis- semblables. Il nous semble que Rubruk, en tombant lui- même, en sens inverse, dans une erreur analogue, peut nous aider à résoudre le problème; il place, en effet, immédia- tement au nord de Caracarum les sujets de Uncrkhdn, aux- quels il donne la double dénomination de Crit et Merkyt '; or, les écrivains orientaux nous ont fait assez bien connaître l'histoire de Ounk-khân ou Ouang-khân pour que nous sa- chions à merveille qu'il ne régnait point sur la tribu de Merkyt, mais bien sur les Kéryt ou Kérayt, dont le pays était situé entre les Merkyt au nord, et les Mongols propre- ment dits au sud ' ; et comme Marc Polo, en indiquant la demeure des Mécrit dans les plaines qui sont au nord de Caracoron, ne mentionne aucune population intermédiaire, il semble qu'il ait voulu désigner sous ce nom les Kéryt ou Kérayt, lesquels dès lors étaient probablement appelés aussi ' Rubruk, Itincrarium, pp. 261, 288. — Hyde tltinera niunrli (tutoie Abrahamo Peritsol, Oxford 1691, in-4°, p. i5/j), citant Rubruk et rapportant en gros sa narra- tion, dit: Crit seu Merkit. * Abou-^l-Faragj, Historiacompendiosadynastiarum, p. 280. — Arou-el-Ghazy, Histoire généalogique des Tatars, pp. 117, 173 à ig3. — Pétis de la Croix, His- toire de Genghizcan, pp. 3i, 34 à 70. — D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 48 à 60 et 73 à 82. — On peut remarquer que, d'après le Geluui-h uschdy d'Ata- Mélik, cité par Pétis de la Croix (ubi supra, p. 61), les Mereat qui suivaient le parti de Tchenkiz-khùn contre Ouank-k'hàn furent chargés de surveiller les Merkit, qui pa- raissaient être dès lors des alliés des Kéryt; ces Merkit ne seraient-ils pas les mêmes que ceux de Rubruk, les Mécrit de Carpin et de Marc Polo? ( 536) MerkïtfCe qui se trouvera formellement exprimé par Rubruk, si on rectifie la leçon de Crit et Merkit, qui paraît fautive. en Crit et Mecrit^ où l'on pourra reconnaître une de ces doubles appellations si communes en Orient pour un même peuple, comme Gog et Magog, Tchyn et Matchyn, Langues et Solangues, Raoli et Okaoli, Ibyr et Sibyr, Iran et Anirân, Thyniens et Bithyniens (exemples déjà réunis pour la plupart dans une note du curieux travail de M. Quatremère sur Reschyd-el-Dyn),et peut-être encore Scythes et Massagètes , dont le rapprochement, un peu moins naturel , a été indiqué par Strahlenberg '. Les Mécrit de Jean du Plan de Carpin, comme ceux de Marc Polo, et (nous ne balançons pas à le dire aussi) comme ceux de Rubruk, sont donc les Kéryt ou Kérayt des écri- vains musulmans, les Ké-lie des historiens chinois'. Cette explication parait la seule admissible, car notre vovageur, décrivant ici le berceau de l'empire Mongol, ne pouvait, en nommant les quatre tribus principales, oublier une peuplade bien connue, comprise dans les limites qu'il indique, encla- vée même entre deux autres peuplades qu'il désigne avec exactitude, et-mentionner à sa place quelque horde obscure ou ignorée. Jean du Plan de Carpin trace une esquisse rapide des conquêtes de Tchenkiz-khàn et de l'extension merveilleuse ' Qt atiumlre, Histoire des Mongols de la Perse, note -6, pp. 241 à ?47> ''' nole 191, pp. 4 13 à^i5. — STRkm,*.XH\?.RO , Descript. de l'emp. russien, tome II, p. 17.3. ' G.ubil, Histoire de Gentcliiscrm , pp. 4, 5. — Mailla, Histoire générale lie la Chine, tome IX, pp. 9, 17; en ce dernier endroit il écrit Kcreti. (637) de sa puissance; nous en allons résumer plus rapidement encore les grands traits, afin de passer en revue toutes ces indications bistorico-géographiques auxquelles se lient des noms propres plus ou moins altérés dont il importe de dé- terminer les synonymies. Devenu chef des Yeka-Mongals ou Iké-Mongols,Tchenkiz- khân commença par soumettre les Tâtàrs ou Souy-Mongols, après quoi il subjugua les Merkyt ou Merghed , et ensuite les Mécrit, c'est-à-dire les Kéryt ou Kérayt'. En recherchant ces faits dans les historiens orientaux, on trouve que Tchen- kiz dirigea des expéditions réitérées contre chacun des peu- ples désignés, avant de les réduire complètement à son obéissance; mais ses premières campagnes contre eux se suc- cédèrent en effet dans l'ordre où les expose Jean du Plan de Carpin : le khân mongol combattit d'abord contre les Tâ- târs en 1194, contre les Merkyt en 1197, enfin contre les Kéryt en i2o3 '. Il marcha ensuite contre les Nâymâns, alors gouvernés par de jeunes princes imprudents et désunis, qu'il tailla en pièces dans une étroite vallée par laquelle nos voyageurs passèrent en se rendant à la Syra-ordou; c'est probablement l'une des gorges du grand Altaï entre le lac Iké-Aral-nôur et celui de Qézyl-bâsch : cette expédition répond à la fois, ■ Carpin, cap. V, § I, n° i. ' D'Oiisson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 46, 55,82. — Gaubil, Histoire de Centc/iisean, pp. 3, 4> io. — Petis de la Croix, Histoire de Ceng/iizcan, pp. 5.^, 55, 6(), g/| à ()(>. — Klaproth, Nouveau journal asiatique, tome XI, pp. /|5'^., 4^3. — Mailla, Histoire générale de la Chine, tome IX, pp. 17, 20, 29. — Abol:-el- <îha7y, Hist. généal. des Tatars, pp. 1G7 à I(>3, 201, 202. ( 538 ) dans l'aperçu du narrateur, à celles qui eurent lieu en 1 mo, i2o4et 1206 suivant les historiens orientaux, qui racontent également la mésintelligence des deux frères Tây-Bouqà et Bouyrouq, Bis de Iynângj-Belkah-Boukou-khân , dont le ca- det se retira dans le canton montagneux de Qézyl-bâsch; mais il n'est aucunement mention dans ce récit des Qarâ- khitàns , bien que Carpin les compte parmi les vaincus; à moins de considérer comme Qarâ-kithâns les soldats de Bouyrouq, qui au surplus fut battu sur le territoire du Qarâ-khitây '. La conquête de ce dernier pays n'eut lieu qu'en 1218; mais peut-être notre auteur a-t-il aussi con- fondu cette campagne dans le nombre de celles aux- quelles il fait allusion tout d'une fois en cet endroit de sa narration \ Tchenkiz dirigea alors ses armes contre les Khithàns, et éprouva une défaite : ceci se rapporte à la fois aux campa- gnes de i2o5, 1207 et 1209 contre l'empire des Hia, qui plus tard fut appelé Tankqout; l'échec que reçut en 1209 le con- quérant mongol fut causé par l'irruption, dans son camp, des eaux du Hoang-ho qu'il avait détournées pour inonder lui-même la capitale ennemie : mais sa disgrâce est loin ' Carpin, cap. V, § i, n° 3. — Gaobil, Hist. de Gcntchisean, pp. 5, 1 1. — Mailla, Hist. ge'n. de la Chine, pp. 17, ni, 22, 26, 27, 35 à 3g, 4i. — D'Ohsson, Histoire des Mongols, (orne I, pp. 56, 83 à 8ij, 101. — Pltis de la Croix, Hist. de Gcnghiz- can, pp. 71, 72, 82 à 93. — Abou-fl-Ghazy, Hist. gène,:/, des Tatars, pp. 196 à 200, 202 à 204. * IVOhsson, Hist. des Mongols, tomel, p. 174. — Gaubil, ubi suprà, pp. 34, 35 et 37, noie 1, où il est encore question du lac A' itsselipa dans les campagnesde 121 7 à 12 iS. — ri.Tis ijf la Choix, ubi suprà, pp. S; à 84, ujo, etc. — Comp. Abol-el'Giiazy, ubi suprà, pp. 223, 22^.— Ahol--ll-F\ra(.j, Hist. comp. djnastiarum, p. -i83. (539 ) d'être représentée, dans les historiens orientaux, comme aussi grave que la raconte notre bon moine '. Le narrateur énumère ensuite une série de victoires rem- portées sur les Huyur, les Sari-huyur, les Karauites, les Voyrat,, et le pays de Comana '. On peut aisément lui par- donner les transpositions chronologiques qu'il commet ici par suite de l'erreur où il paraît avoir été, que les trois campagnes contre le Tankqout n'en formaient qu'une seule, à laquelle il assignait sans doute, dans sa pensée, la date de la première. Quoi qu'il en soit, la soumission des Ouyghours^ qu'il désigne sous le nom de Huyurs , eut lieu en 1209, et fut volontaire suivant les écrivains orientaux, qui nous font con- naître la division de cette nation en deux grandes sections appelées Oun-Ouyghour et Touqouz-Ouyghour c'est-à-dire les Ouyghours des dix et les Ouygours des neuf, ces nombres se rapportant aux rivières qu'ils comptaient sur leurs terri- toires respectifs. On trouve encore mentionnée dans Abou-el- Ghâzy, une tribu de Qard-Iyghour c'est-à-dire Ouyghours noirs. En nommant les Sari/utyur, Jean du Plan de Carpin désigne une autre section encore du même peuple, puisque cette dénomination représente évidemment celle de Ssdry- Ouyghour qui appartient au dialecte turk oriental et se tra- duit exactement les Ouyghours jaunes , appellation distinc- tive conforme aux habitudes asiatiques. Au surplus ce nom- 1 Carpin, cap. V, § i, n° !t. — D'OnssON. Histoire des Mongols, tome I, pp. g5 à 77,101,105, 106. — Gaubil, Hist. de Gentcliiscun, pp. 11,12, i3. — Mailla, Hist. gêner, de la Chine, tome IX, pp. f\o, 4?., 43- ■ Carpin, cap. V, S t, n° 5. ' Carpin, cap. V, § 1, n° 5. ( 54o ) là même se retrouve dans un extrait de l'Histoire chinoise de la dynastie des Ming, inséré par Klaproth dans ses Ob- servations critiques sur les Recherches de M. Schmidt rela- tives à l'intérieur de l'Asie; et l'emplacement en est indiqué dans la vallée du Tchaydam qui appartient aujourd'hui aux Koukou-Mongols ou Mongols du Koukou-nour '. Les Karanites sont rapprochés sans fondement des Ké- ravtes par Sprengel, ainsi que par Malte-Brun qui se borne à traduire le savant allemand : les auteurs orientaux men- tionnent , parmi les Mongols dirUkin une tribu appelée Qarânout, qui correspond directement à l'indication de Carpin'. Il est également facile de reconnaître, dans les T'oyrat de notre auteur, la puissante tribu des Ouyràt , appelés aussi Oyrad, Olet ou Euleut, et qui portent maintenant le nom de Qalmouq : leur soumission eut lieu en l'année 12083. 1 D'Ohsson , Histoire des Mongols, tome I, pp. 107 à 110. — Gavbii, Hist. de Gentckiscan, p. i3; il les appelle Oueioueul. — Mailla, Hist. gêner, du la Chine, tome IX, p. 42. — Pétis de la Croix, Hist. de Genghizcan, pp. 1 17 à 121. — Abou- el-Ghazy, Hist. généal. des Tatnrs, pp. go à n.8, 207 à 209, 745 (texte tarlare de l'édition de Razan, pp. 25, 26, 5o, 5t, i5o,). — Klaproth, Mémoires relatifs à l'A- sie, tome II, p. 345. — Le même, Vocabulaire des dialectes turl.s, dans son l'orage en Géorgie, tome II, pp. 5Go, 56 1. Sprencel, Geographischen Entdechungen, p. 287. — Mai te-Brcn, Hist. de la géographie, éd. de 1 834, p. 54°. — D'Ohsso:;, Hist. des Mongols, tome I, p. 426 — Abou-el-Ghazy, Hist. généal. des Tatars, p. i32 (texte tartare, p. 32). 3 D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 104, lo5 et 424- — Abou-el- Ghazy, Hist. généal. dis Tatars, pp. 112 a Il5 (texte tarlare, p. 28). — Fisciier, Nations de la Sibirie, pp. 5S à 6G. — Strahlenberc, Description de l'emp. russien, tome II, p. 1G8. — Bergmahn, Voyage chez les Kalmuks, pp. 106 à 109. — Ar.it- RÉaustT, Recherches sur les langues tartines, pp. 2J| ù -2J6. (5.4. ) Quant au pays de Comaria, Canana ou Chanana , il ne porte point un nom assez connu pour qu'à défaut de toute autre donnée nous en puissions déterminer la synonymie avec autant d'assurance : il ne nous est cependant pas com- plètement étranger, et nous le trouvons mentionné dans Reschyd-el-Dyn, alors que racontant la mort de Ouank-khàn et la fuite de son fils Sinkoun, il montre ce dernier, réfugié d'abord dans le Boury-Tibet, obligé bientôt de quitter cet asyle dont ses déprédations lui avaient aliéné les habitants, et passant alors dans le pays de Couman limitrophe des pro- vinces de Kaschghar et de Rhoten. Si l'on tient compte à la fois et de ces indications, et des autres noms auxquels celui de Comnna est associé dans le récit de Carpin, on re- connaîtra aisément que celui-ci doit prendre sa place géo- graphique entre la petite Bokharie à l'ouest, le Tubet au sud, et les Ouyghours au nord-est '. Vainqueur de tous les peuples que nous venons d'énu- mérer, Tchenkiz-khân, suivant la relation de notre auteur, alla faire la guerre aux Kytans, peuples assez ressemblants aux Mongols par les traits de la face, mais ayant une langue propre, et une grande habileté dans les arts industriels, ri- ches d'ailleurs en céréales, en vins, en métaux précieux, en étoffes de soie et en tout ce qui fait la commodité de la vie. Tchenkiz conquit une bonne partie de leur territoire, blo- qua leur roi dans sa capitale, et après de longs efforts opi- niâtrement repoussés, il se rendit maître de la place au moyen d'une galerie souterraine qu'il fit creuser depuis son 1 Rfscuyd-el-Dyn. Gjami'-el-tcK'inykli , clan» d'ÔhssON, Histoire des Mongols, lome I, p. 02. G8 ( 54a ) camp jusqu'au centre de la cité : et alors pour la première Ibis , Tchenkiz-kliàn , revenu chez lui, fut proclamé em- pereur '. Il y a dans ce récit des erreurs de détail excusables et fa- ciles à expliquer. Déjà Carpin a mentionné en une seide fois les trois campagnes au conquérant mongol contre l'empire des Hia ou le Tankqout, qu'il a appelé Kytay comme nous- mêmes nous l'appelons Chine; maintenant il raconte une antre guerre contre le Kytay, qui n'est plus le Tankqout. mais bien leKhithây véritable, l'empire des Kin ou Altoun- khàns; l'invasion commença en 121 1 ; et la capitale Yenking, investie en I2i4i hit prise l'année suivante, non sur le mo- narque kin lui-même, mais sur les généraux chargés de la défendre. Les historiens orientaux ne font du reste au- cune mention d'une voie souterraine exécutée par les Mon- gols pour s'introduire dans la place'. Quant à la proclama- tion de Tchenkiz-khan comme empereur à son retour en Tartarie, c'est une solennité qui avait eu lieu dès 1206, après la première campagne contre les Hia : l'attribution commune du nom de Kliitliày aux deux empires Hia et Kin explique l'erreur chronologique qui est résultée, chez notre narrateur, de la confusion du second avec le premier3. 1 Cahpin, cap. V, § i, n" G. ' D'Ohssopî, Histoire des Mongols, tome II , pp. i23 à i54- — Gaubil, Hist. Je Gentcliisian, pp. i3 à 28. — Mailla, Hist. générale de la Chine, tome I\, pp. 44 à 73. — Abou-f.l-Ghazy, Hist, généal. des Tatars, pp. 209 ii 22-. 3 Gaubil, Hist. île Gcntchiscan, pp. 11, 12. — D'Onssrw, Hist. des Mongols, tome I, pp. 98, 99. — Abou-ei-Farïcj, Hist. comp. dynasliarum, p. 281. — Abou- ilGhazv, Hist. généal. des Tatars, pp. ig3 a 195. ( 543 ) Poursuivons. Après quelque repos, Tehenkiz divisa ses armées : il envoya l'une, sous les ordres de son fils Tossuc- can, contre les Comans, qui furent vaincus en de nom- breuses rencontres, après quoi le prince revint en Mongolie. Tehenkiz envoya contre les Indiens un autre de ses fils, qui subjugua X Inde mineure, habitée par les Sarrasins noirs ou Ethiopiens, et marcha ensuite contre les chrétiens qui sont dans XInde majeure : le roi du pays, vulgairement désigné sous le nom de Prêtre Jean, vint à sa rencontre, et employant contre les Tartares le feu grégeois et la ft»/ce des armes, il les repoussa de manière a leur ôter l'envie de revenir. Tra- versant alors un désert où ils eurent affaire à une armée de chiens, les Mongols arrivèrentau pays de Buri-Tliabet, habité par des hommes laids, auxquels il ne pousse au menton que quelques crins, arrachés aussitôt que parus : après les avoir vaincus, cette seconde armée revint pareillement en Tar- tarie. Tehenkiz de son côté avait fait à l'Orient, contre les Kergis, contre les Caspiens , et contre un peuple de troglo- dytes demeurant au-delà d'un désert de plus d'un mois d'é- tendue, une campagne hérissée de prodiges, dont le résultat ne fut point glorieux pour les armes mongoles. Tehenkiz , rentré dans ses états, publia alors de nombreuses lois, in- violablement observées par ses sujets; après quoi il périt, frappé par la foudre'. Tant de fables, de prodiges, sont ici mêlés au récit <\\\ bon moine, qu'il peut sembler futile de s'y arrêter, oiseux d'y chercher la trace des événements historiques; et cepen- dant, ces contes mêmes, que nous avons écartés du résumé ■ Cuwin, cap. V, § I, n°s 7, S, y, 10, 1 \ . (544) qu'on vient de lire, ne sont pas dénués de toute valeur aux yeux de ceux qui veulent étudier, outre les faits réels, la forme dont les revêt la tradition populaire; car le conte du narrateur de bonne foi n'est point une invention isolée ex- pressément forgée pour abuser sa crédulité; c'est bien plutôt une opinion reçue , une sorte de mytbe accrédité dont il constate l'existence en le répétant; et sous ce point de vue le conte a droit à l'attention de l'homme sérieux, comme monument de l'histoire intellectuelle du peuplé qui en orne ses annales. Nous n'avons le temps ni l'espace nécessaires pour développer un pareil sujet ; qu'il nous suffise, pour justifier notre assertion sur le caractère traditionnel des fa- bles si coinplaisamment rapportées par Jean du Plan de Carpin, de faire remarquer que celle, par exemple, d'un peuple composé de femmes et de chiens se retrouve textuel- lement dans la relation arménienne du roi Hétoum ' , aussi bien que dans l'Encyclopédie chinoise San-thsai-thou-hoéi, citée à ce propos par Klaproth '. Au surplus, tous ces récits ' Nouveau journal asiatique, tome XJT, p. 2S7 : "Le roi Héthoum nous racontait » beaucoup de choses merveilleuses et inconnues qu'il avait vues et entendues chez les ■j nations barbares II disait qu'au-delà des Gholaïens il y avait un pays où les femmes sont raisonnables à la manière des hommes, et les hommes sans raisen et semblables >• à des chiens grands et couverts de poil; ils ne laissent entrer personne dans leur pays. • Ces chiens l'ont la chasse, et les chiens et les femmes en vivent. De l'union de ces • chiens avec des femmes naissent des enfants mâles qui ont la forme de chiens, tandis » que les femelles ont celle de femmes. 0 ■ Klapeotii, ibidem,, p. >8S : Dans le royaume des chiens, les hommes ont le corps » de chiens; leur tète est couverte de longs poils; ils ne sont pas habillés, et leur langue » ressemble a l'aboiement des chiens. Leurs femmes sont de race humaine, et compren- • nent la langue chinoise; leurs habits sont faits de peaux de martres zibelines. Ce ' peuple vit dans des cavernes; les hommes mangent les comestibles crus, mais les dm- ( 545 ) prodigieux se rapportent à des contrées lointaines cpie notre voyageur n'avait point visitées, et au sujet desquelles il était réduit à répéter ce qu'il avait appris, ayant soin d'ajouter le correctif, ut nobis dicebatur'; ut nobis certissbnb diceba- tur *; sicut nobis venientibus ad curiani imperatoris per cle- ricos ruthenos et alios qui diu fuerunt inter ipsos firmiter dicebatur*, ou autres formules analogues. Après cette observation, renfermons notre étude dans le cercle des lieux et des faits réels, pour en déterminer la sy- nonymie historique ou géographique. Dan* Tossuc-can en- voyé contre les Comans il est aisé de reconnaître Tchoutchy khàn , l'aîné des fils de Tchenkiz, dont les armes se dirigè- rent contre la Coma nie après la prise d'Ourghendj en 1221 4. Nous trouverons plus loin, sur cette campagne, des détails qui manquent ici, et qui ont été confondus par notre au- teur avec la grande invasion de 1237 en Occident, sous les ordres de Bàtou fils de Tchoutchy. Quant à l'expédition dans laquelle un autre fils de Tchenkiz subjugua X Inde » mes les font cuire. Elles contractent des mariages avec ces chiens. Autrefois un Chi- li nois étant arrivé dans ce pays, les femmes, qui désiraient s'enfuir de là, lui donnèrent » des petils bâtons, et le prièrent , quand il retournerait dans sa patrie, de laisser lom- » ber un de ces bâtons tous les dix U. Les chiens, voyant alors que leurs habitations » étaient désertes, se mirent à la poursuite de cet homme, mais ils ne purent l'atteindre. •> Pour se rendre de Yng-thian-fou (Nan-king sous les Ming) dans ce pays, il fallait - deux ans et deux mois. » 1 Carpin, cap. V, § 1, n° 9. a Idem, cap. V, § 1, n° 10. 1 Idem, cap. V, § 1, n° 7. 48. ( 548 ) m à l'extrémité de l'Orient, professant, ainsi que son peuple, » le nestorianisme, et réunissant en ses mains l'empire et le » sacerdoce, était venu porter la guerre dans la Médie et la » Perse, s'était emparé d'Ecbatane, et avait taillé en pièces » les armées ennemies '. » Bientôt après étaient arrivées à divers princes chrétiens des lettres de ce roi-pontife, adres- sées au pape Alexandre III, aux empereurs d'Orient et d'Oc- cident, au roi de France, et même, dit-on , au roi de Por- tugal, pour leur notifier l'extension de sa puissance. Pétis de la Croix considère comme apocryphes celles qu'il a eues entre les mains, et Mosheini est du même avis à l'égard de 1 Ottoxis, episcopi Frisingensis, Lenpn/di Pii marcliionis Austriœ fiiii, C/irnni- con, Baie iSfîrj, in fol., capp. 32, 33, p. i^G. — Leibmtz, Accessionum liistoricarum tomus secundus continens potissimùm chronicon Albebici monaclù Triumfontium. iliu desideratum et ex mss. editum, Hanovre 1G98, in-/,", pp. 307, 3o8 : «Vidimus itiam ibi tune prœtaxatum de Syriù Gabulensem episcopum. Narrahat enim quôd « ante non multos annos Joannes quidam qui ultra Armeniam et Persidem in extremo » oriente habitans rex et sacerdos cuu» sua gente chrisliautis est, sed nestorianus , Per- 1 sarum et Medorum reges fratres, Samîardos dietos, bello pelierit, atquc Ecbalanam » sedem regni eorum expugnaverît. Cui, dùm prsefati reges eum Persarnm , Medorum » et Assyrorum copiis occurrerent, triduo, utrisque mori magis quain fugere volenlibus, » dimicatum esse; Presbytcrum Johannem, sic enim eum nominari solitum, lauilt in * versis in fugam Persis, cruentissimà victorem exlitisse caede. »• — Comp. IIottinceb, Archqsoloeia orientalis, Heidelberg 1662, in-8°; pars II, pp. I23à 126. — Mos- heim, Historia Tarlaromm ccclesiastica, pp. 18, 19, 25, 26. — Spbengel IGeogr. entdeckupgen, p. 388), qui parait s'être contenté de consulter les sources relatives au Piètre Jean, dans les citations de Mosfaeim , a pris le moine deTroisfontaines, qui y est désigné par le seul nom d'Albéric, pour Alberic (ou Albert, d'Aix, auteur d'une His- toria Hierosoljmitana en douze livres, comprise dans les Gesta Dci per Franco* de Bo.\'GABs;et Malte-Brun Hist.de la géographie, édit.de l836, p. 5.JS a désigné à son tour Albert d'Aix comme l'un des ailleurs a qui Ion doit la première mention du Prêtre J> an. celle qu'il a lui-même reproduite d'après Assemani; le style en est tel, en effet, qu'on ne peut avoir aucune confiance en la légitimité de leur origine; Marsden cependant se montre disposé à admettre leur authenticité. Toujours est-il que des lettres, quelles qu'elles soient, seraient parvenues en Europe de la part du Prêtre Jean, suivant ce que rapporte, sous Tannée 1 1 65, la chronique d'Alhéric de Trois-Fontaines '. On ne peut cependant se dispenser de remarquer (pie le pape Alexandre III, écrivant , le 5 des kalendes d'octobre 1177, Indorum régi sacerdotum sanctissini», ne fait aucune mention de lettres reçues, mais seulement de la commune renommée, et des rapports de maître Philippe, médecin et serviteur du Saint-Père; lequel Philippe avait, en Orient, reçu de gens puissants et distingués, des communications relatives au désir de leur maître de s'instruire dans les doc- trines de l'Eglise romaine. Baronius s'est imaginé, l'abbé Legrand et le cardinal Zurla ont soutenu que ce bref ponti- fical était destiné au roi d'Abyssinie; mais ce que la chro- nique d'Albéric raconte à ce sujet ne permet pas de douter que ce bref ne s'adressât au Prêtre Jean d'Asie *. ■ Pétis de la Choix, Hist. de Geng/iizcan , pp. 3i à 34. — Moshf.im, Hist. Tnr- tarorum eccles., pp. 2C, 27, et appendice n° iv, pp. 29 à 3.3. — Assemani , Bib. orient. Clem. I aticana, Rome 1719-1728, in-fol., tome III, 2e partie, pp. 487 à 5o2. — Marsden, Travels oj Marco Polo , pp. 192, ig3. Des lettres de Prestre Jehan à l'empereur de Rome et au roy de France, sans lieu, date, pagination, ni récla- mes, imprimées en lettres gothiques sur douze feuillets signés jusqu'à 11 fi existent à la Bibliothèque Royale de Paris, sou» la quole O. 1243-1, \n-lf. — Albfric , Clironi- cùrifP. 34^: «Ex hoc tempore Joannes presbyter Indorum rex litteras suas multà - adiniratione plenas ad diverses reges christianitatis misit , specialiter autem Manueli » Constantinopolitano, et Romanorum imperatori r rederico. u * Moshlim, Hist. Tartar.ecclesiastica,\tç, 27, 28, eiappendix n" v, pp. 3Jà35. — On lit dans cet le lettre : « Dilectus filins magister Philippus medicus et familiaris uoster, qui 69 (550) Jacques de Vitry mentionne également le très puissant prince Prêtre Jean, dans les états duquel étaient surtout nombreux les nestoriens, maîtres de la majeure partie de l'Inde. Dans une lettre écrite au pape Honorais III par ce même prélat, alors évêque d'Acre, sous la date de 1219, et publiée dans le Spicilége de d'Achéry, il raconte que le roi des Indiens David, vulgairement appelé le Prêtre Jean, était alors la terreur de l'Asie '. » de inlenlione tuâ cum magnis et honorabilibus viris regni lui se in partibus illis verbum u hab Lisse proponit, sicutvir providus et discretus, circumspectuset prudens,el constan- » ter nobis et sollicité retulit se manifestiùs ab his audisse quod tu;e voluntatis sit et » propositi erudiri catholicâ et apostolicà disciplina. » — Baronils, Annales eccle- stàstici, 'tome XIX, Lucques 1746, in-fol., pp. 45o, 45 1 ; et la critique de Pagi, ibidem, pp. ^5o à 458. — Legramd, Du Prêtre Jean dans son édition du l'oyage historique d'Abissinie du R. P. Jérôme Lobo , Paris 1728, in-4° , pp. 233 à 246. — Zurla, Di Marco Polo e degli altri viaggiatori Vcneziani , tome I, pp. 277 à 287, note. — Comp. Ritter , Die crdkundc -von Asien , tomel, p. 293. — Alherici Clironicon, p. 355: olnveniuntur qusedam papae Alexandri litteiîe quas misit Presby- *> tero Joanni superiùs memorato , per quemdam episcopum Philippum ab eodem papa » ordinalum, et de fide et moribtis sanctoe romana; Ecclesiae diligenter instructum, qui ■1 Philippus ab eodem Presbytero Joanne missus fuerat ad papain roiiianum. • — I-unoLF, Sistoria JEthiopica, Francfort 1681, iu-fol.; III, ix, l>, 7, 8. 1 Jacori de Vitriaco Acconensis cpiscopi, historia Hierosolimitana , dans Bon- gars, Gesta Dei per Francos, pp. 1092, iog3: «Neslorinos seu JVestorianosappellant » a quodam liœresiarchà Neslorio, qui perversà doctrinà sua ex maguà parte orienta em » regionem letalitei- infecil, et maxime illos qui in terra polentissimi principis quem 0 Presbjtcruin Joannem vulgus appellat, comniorantur. » — Le même, dans d'Achéry, Spicilegium, Paris 1723, in-fol., tome III, pp. 590 à 5g2 : « Frater régis Damasci u diclus Serapb, andiens regem Indoruin David terrain suaiu invasisse, a partibus nos- » tris cum exercilu coactus est recedere.Hic autem rex David, vir potentissimus et in » armis miles strenuus, callidus ingenio, et vicloriosissimus in prœlio, quem Domiiius » in diebus nostris suscitavit ut esset inalleus paganorum et perfidi Alachomeli pesliferae » Iraditionis et exeerabilis legis exlerininator, est quem vulgus Prcsbyterum Joannem - appellat. » I 55. ) Knfin Matthieu Paris rapporte une lettre reçue en 1237 du frère Philippe , prieur des dominicains en Palestine , qui énonce que le nestorianisme est dominant dans l'Inde majeure, le royaume du Prêtre Jean (Sacerdotù Joannis), et autres Etats plus reculés à l'orient'. Le Prêtre Jean était donc un personnage dont la chré- tienté européenne était fort préoccupée, avant que Jean du Plan de Carpin eût recueilli enTartarie des nouvelles qui assignaient à ce potentat l'Inde majeure pour domaine. Simon de Saint- Quentin , dans les informations orales qu'il avait amassées , et qu'a mises à profit Vincent de Beau- vais, énonce pareillement que le Prêtre Jean était autrefois roi de l'Inde, et suzerain desTartares, lesquels s'étant ré- voltés contre David, son fils et son successeur, avaient mar- ché contre lui sous la conduite de Tchenkiz-khân, et l'a- vaient vaincu et tué1. Joinville apprit, dans les négociations qui eurent lieu ' Matth/ei Paris monachi Albanensis angil Historia major, cditore IF. IVats, Londres i64 — Voir aussi le récit de ces négociations fait au pape Inno- cent IV, par Odon évêque de Tusculum, dans une lettre du mercredi avant Pâques I2.'i9 , insérée au Spicilegzum de d'Acht-ry, édition de Batuze , tome III, pp. 624 à 628 : ■ Dixer'ùnt etiam nuntii qui'id isti qui mine Tarlari appi-llantur, modo sunt qua- » draginta anni quoi! exiernnt de terra suà Et dicebant quod dini Tartan primo » debellaverunt filium presbyteri Joannis, et ipsum excivilum ejns mi ore glailii pere- » merunt Dixernnt etiam nuntii quod isteqni nunc agit in scèptris, Kiokai nomine, » inalrem habuil .hristianam filiam régis qui vncatur presbyter Joannes.» ■i Riri.uk, Itimrariiim, édition de la Société de Géographie, pp. 2:>q à 261 : « Tem- » pore enim quô Fianci cep'erunt Antiocliiam, tenebat ninnari hiam in Illis laleribus a aquilonis quidam qui vocabatur Coir ehan; Coir est proprium nomen , chan nomen 1. dignilatis Iste Coir (imperatm 1 rat Cara-Catay : Cara idem est quod nigrum, » Catay nomen gentis, unde Cara-Catay idem est quod niger Catay; et hoc dicunt ad 1 differentiam ipsorum Catay qui sunt in Oriente super Oceanum, de quihus posteà dicaui vobis. Isti Cara-Catay riant in .[niliusilam alpibdi per qnas transivi; et in qua- dam pl.uiitie inler illas alpes eral quidam neslorinus pastor potens , et ilnminus super ( 553 ) Abou-el-Faragj désigne Ouank-khân lui-même, roi de Kéryt , comme ayant été appelé le roi Jean (malek You- hhannâ ) '. Marc Polo indique le pays de Tenduch comme étant l'an- cien royaume du grand et fameux Prêtre Jean, et comme formant actuellement un état tributaire des Tartares, gou- verné par un roi de la lignée du Prêtre Jean, appelé Geor- ges '. 4 populum qui dïcebantur Nayman , qui erant christiani nestorini. Morluo Coir-chan i> elevavit se ille nestorinus in regem , et vocabant euin nestorinî regem Johannem , et » plus dicebant de ipso in decuplo quàm veritas esset.Ilà enim faciunt nestorini veuien. » tes de partibus illis; de nichilo enim faciunt magnos rumores Sic ergo exivit o magna fama de illo rege Johanne; et ego transivi per pascua ejus. Nnllus aliquid ■i sciebat de eo nisi nestorini pauci Huic Johanni erat frater quidam, poteos pastor » similiter, nomine Uunc, et ipse erat ultra alpes ipsorum Gara-Catay, distans a fiatre •i suo spalio trium hebdomadarum, et erat dotninus cujusdam vîllulse quae dîcitur Ca- « racaruni, populum habens sub se qui dïcebantur Cril et Mecrit, qui erant cluisliani u nestorini Rex Johanncs morluus fuit sînè ha?rede, et dùatus est frater ejus Uunc, » et faciebat se voeari chan. » - — Ibidem, p. 228 : « Et ipsa Carat-arum est quasi in ter- » ritorio eorum [ videlicet Iugurum), et Iota terra régis sive presbylerï Johann is, et Uunc * fratris ejus, circà terras eorum. » — Ibidem, p. 295 : « Terra Naiman, qui erant pro- " prii homines ipsius Presbyterï Johannis. » — Guillaume de Rubruk avant écrit sa relation à Tripoli de Syrie, Gkrard Mf.rcator parait l'avoir cité sous le nom de Guil- laume de Tripoli, et cette désignation a été répétée par Mosheim [Hist. Tari. eccl.y pp. 18, if)}, Du Cange {Obs. sur Joinvillc, p. 89), l'abbé Legrand (Ilclat. d'Abyss., p. 236), le cardinal Zurla [Di Marco Polo, tome I, p. 278, col. 2), et le géographe Ritter ( Die erdktinde von Asivn, tome I, p. 29'i), qui l'ont pris pour le dominicain Guillaume de Tripoli, postérieur de près d'un siècle. 1 Ahou-el-Faragj, Historia compendiosa dynastiarum , p. '280: « Eo lempore, » Turcarum orîentalium ti'ibubus tmperavit Ung chan , qui rcx Johannesappcllatus est, » e tribu qua? Car rit vocaturj erant que populus qui teligîonem chrislianam profite- -> bantur. » a Marc Polo, Voyages, édition de la Société de Géographie, pp. 6"i à 65 : «Les ( 554 ) Jean de Monte-Corvino, qui depuis fut archevêque de Khân-bàlyq, raconte dans une lettre datée du 8 janvier i3o5, qu'il avait dès 1293 ramené à l'unité romaine ce même roi nestorien Georges, issu de l'illustre lignée du grand roi appelé le Prêtre Jean de l'Inde. Le pieux archevêque avait baptisé de son propre nom le prince Jean, fils du roi Geor- ges décédé en 1 298 '. •• Tatars ne avoient seingnors, mes bien est-il voir qu'ils fasoient renie au grant sire » que estoit appelles en lor lengajes TJnccan qe vaut a rlir en franzois Prester Johan, et » ce fu le Prestre Johan de cui tout le inonde en parolent de sa grant segnorie Sa- 1. chiés tout voirement qe Cinchins chan con toutes sez jens s'en vint en un grandissime 11 plain et biaus que Tanduc estoit appelés qe estoit au Prestre Johan, et iluec misl son » camp Or di li contes qe quant le prestre Johan soit que Cinchins chan con toutes » sez jensvenoient sor lui, il ala con toutes sez jens contre lui, et aient tant qu'ils furent » venu en cest plain de Tanduc, et iluech mistrent canp près à cel de Tangube, Cingins » chan a vingt miles , et quascunes parties se reposent por estre fresces et hailierz le » jor de la meslée. En tel mainer con voz avés hoT estoient le deus grandisme hostes en ■> cel plain de Tenguc et Tu en celle bataille hocis le Prestre Johan. » — Ibidem, pp. n!\, 75 : « Tendue est une provence vers Levant, (en) la coi il hi a viles et casliaus » assez. Ilsunt au grant chan, car les descendent dou Prestre Johan sunl au grant chan. » La meslre cités est només Tendue. Et de cest provence en est rois un dou legnages au » prestre Johan, et encore est prestre Johan ; son nom est Giorgie.il tient la terre por » le grant chan, mes non pas tout celle que tenoit le prestie Johan, mes aucune partie » de celle Et sachiés que en ceste provence estoit le mestre seje dou Prestre Johan, » quant il seingnorioit les Tartars, et toute celles provences et reingnes environ, et en- " core hi demorent le sien descendents, et cestui Jor que je voz ai només est dou lin— .. gnages dou Prestre Johan, si con je vos ai en conte dit, et est le soinic seingnor depuis » le Prestre Johan. » ' Joannes de Montecorvino dans Mosheim, Historia Tartarorum ecclesiastica, Appendice n° xxxxim, pp. ] i4 à I 17: «Quidam rex illius regionis Georgius, de sectâ h nestorianorum christianorum , qui erat de génère illustri magni régis qui dictus fuit » Presb) ter Joannes de India, primo annoquohiic ego veni mihi adhaesit et ad veritatem h veiae (idei catholicœ per nieconversus, minores ordines suscepit, mihique celebranti ( 555) Ricold de Monte-Croce se borne à comprendre vaguement les Etats du Prebstre Jehan dans la conquête que fit legrant caan nommé Canguis du grand royaulme de Cathay jus- ques à la fin de Médie '. Oderic en quittant le Cathay, s'étant dirigé à l'occident, arriva, après cinquante journées de route, au pays de Prete- zoan ou Pertizane, qui cependant ne possédait pas la centième partie de la contrée ainsi désignée, et dont la capitale,appelée Cosan, n'était point aussi considérable que Vicence '. i regiis vestibus indutus ministravit Qui rex Georgius ante sex annos migravit ad » 1 1 iiiiiru, veriM christianus, relicto filio haeredc fermé in cunabulis qui nunc est an- » mu mu novem El filius dicli régis vocatur Joannes propter nomen meum. » ' Ricold, dans Lhystore me/veilleuse du grand c/iari, folio 3a : « Finalement après » plusieurs remontrances que leur fist leur nouveau seigneur, le grant caan nommé Can- »> guis, s'ordonnèrent Tartres en trois batailles. L'une alla avec le grant caan et occu- t perent le grant royaulme de Catliay jusques à la fin de Medie et tuèrent le Prebstre o Jehan, et le fils du grant caan print a femme la fille de Prebstre Jehan. » 1 Oderic, édition de Venni, p. 77 : « De hoc Cathay recedens et veniens versus » occidens quinquaginta dietis per multas civilates et terras, veni versus terrain de » Prelezoan, de quo non est centcsima pars ejus quod quasi pro certo de ipso dicltur. » Ejus civilas principalis dicitur Cosan, quà tamen Vicencia melior diceretur, licet ipsa » sit sua civitas principalis; multas habet civitates sub se. Et semper pro pacto accipit » in uxorem filiam magni Chaam. » — Voici la version édite du frère Jean le Long d'Ypres, dans Lhystore merveilleuse du grant c/uinf folio 64 verso: « De ce royaume o de Caloy men allay vers occident maintes journées, paasay maintes terres et citez, si u vins en la terre du Prebstre Jehan et la nomme on liste Penthexoire; mais ce n'est mie » la cenliesme part de ce quon dit, combieu que ce soit riche terre et noble pays. La » principalle et la maîtresse cité a nom Cosanelle et est meilleure et plus grande que u Viucensie, mais elle a moult de citez dessoubz elle. Entre lui et le grand can de Ca- » thay a telles convenances et aliances que le Prebstre Jehan a tousjours a femme la » fille du grand can, et ainsi leurs successeurs à tousjours mais. » On voit là l'origine de la Pentexoire de Mandeville et de quelques autres conteurs (comme le sieur Hubert de lEspine, d'Avignon , auteur d'un prétendu Voyage eu Tartarie entrepris en t54i, et (556) Jourdain, comme nous l'avons déjà remarqué, place dans l'Inde troisième, ou dans le voisinage , cet empereur des Ethiopiens que les Européens appelaient Prêtre Jean (quem vos vocatls Prestre Jolian ) '. Enfin Manrieville appelle le Prêtre Jean empereur des In- des, et donne à la province où il réside le nom de Pentexoire, et à sa capitale celui de Nyse'. Le Prêtre Jean paraît avoir été alors oublié pendant lon- gues années; et la notion de son existence au fond de l'Asie se perdit dans une incertitude plus vague encore que les douteuses indications des anciens récits. Les progrès du maliométisme , les bouleversements politiques opérés par l'épée de Tymour-lenk, semblaient ne plus laisser de place publié en un petit volume in- 16, dont je dois la communication à l'obligeante courtoi- sie de M. Henri Ternaux-Compans). 1 Jobdani, Mirabilia, pp. 55, 5(5: «De tertiâ Indiâ dicam quod non vidi eô quod >. ibi non fui, verùm à fide dignis audivi mirabilia mu) ta; nam ibi sunt dracones| in » quantitate maximà, qui super caput portant lapides lucentes qui carbunculi vocantur; et accipiunt carbunculum quod est in osse capilis radicalum, et portant eum ad 1 imperatorem yEthiopuni quem vos vocatis Prestre Johan. In ista Indià tertiâ sunt aves » queedam quse roc vocantur, etc.» 3 J\ÏA>'Dh:viLLE,ms. 83o2, fol. 2 1 1 : 0 De la va on par maintes journées parmi la terre » Prestre Jehan le grant empereur d'Inde, et appelle on son royaume l'islede Pentexoire; » Cilz empereres Prestre Jehan tient moult grant terre et a moult de bonnes citez et ■> moult de bonnes villes en son royaume La meilleur cité de lisle de Pentexoire » a à nom Nise, qui est la cité royal moult noble et moult riche Cil empereres 0 Prestre Jehan est crestien et très grant partie de son royaume aussi Il demeure » communément à la cité de Suse. « — L'édition française de Lyon offre de notables différences de rédaction ; le passage ci-dessus rapporté y commence ainsi: «On \a •. par maintes journées parniy la terre Prestre Jehan le grant empereur d'Inde, ez .1 royaulmes de Hanisson de Ysse et de Ponterie ; il est aisé de reconnaître là une mauvaise lecture du ors. (557) à un grand prince chrétien an milieu des nations infidèles. On chercha donc le Prêtre Jean ailleurs que dans son an- cienne demeure. Karamzine signale, parmi les papiers des archives de Krenigsberg, une lettre de Conrad de Jungingen grand-maître de l'ordre Teutonique , en date du 20 janvier 1407, adressée au roi d'Abassieou Prêtre Jean; et le savant historien russe fait remarquer que cette suscription s'appli- que au roi des Abases de la région caucasienne, non au roi d'Abyssinie ainsi que la ressemblance des deux noms aurait pu le (aire supposer '. Quoi qu'il en soit à cet égard , la notion de l'existence d'un puissant monarque chrétien dans l'Abyssinie s'étant ré- pandue parmi les Latins par suite des rapports des religieux abyssins qui venaient en pèlerinage à Jérusalem, Jean de Lastic, grand-maître de Rhodes, écrivant le 3 juillet i44§ au roi de France Charles VII , lui parle du Prêtre Jean de l'Inde de manière à ne pas laisser douter qu'il n'eût en vue le négous d'Abyssinie1. Cette opinion se fortifia et prit une 1 Karamzine , Histoire de l'empire de Russie, tome III, pp. 387, 388, note 29. L'Abasie se trouve là mentionnée avec l'Arménie. — On voit de même, dans la chro- nique d'Albéric (Access. Mstoricœ, tome II, p. 5o8) que le légat Pelage « misit nuneios » suos in Abissinam terrain, et Georgianorum , qui sunt viri catholici »; il est évident qu'il s'agit encore là de l'Abasie du Caucase. — -On peut croire néanmoins que la tran- sition de l'Asie à l'Abyssinie africaine dans la détermination du pays du Prêtre Jean avait commencé, quoique d'une manière très vague, dès le temps de Mandeville, qui suppose ce pays moins fréquenté que le Cathay par les ïartares, à cause tle leur répu- gnance pour la longue voie et les grans périls qui sont en mer en ces parties. (Voir folio 212 du ms. 83g2). * Voir cette lettre dans d'Achery, Spicilegium, édition de Balu/.e et Martenne, tome III, p. 777, col. 1; ou dans Legrand, forage historique d'Abyssinie du R. P. Jérôme Lobo, pp. 2^5, 2^6 : « Insuper Presbyter Joannes Indorum imperator, ut 7° ( 558 ) grande vogue quand les Portugais saisis d'une noble fièvre d'explorations et de découvertes lointaines, eurent pénétré dans l'Abyssinie, cette autre Inde du moyen âge, et y eurent trouvé en effet un monarque et une nation chrétienne '. Nous n'avons point à nous occuper des dernières phases d'une question sur laquelle nous sommes obligé de nous quidam sacerdotes Indiaui hùc Rhoduiu devecti per veros interprètes dixerunt » Deslioavit praelerea oralorem is Indnrtim rex soldano Babylonize cum muneribus, » sicut mos orieDtalium est, et denuntians nisi ab at'Qigendo Christianos desierit, se » bellum pesliferum civitali MechaE ubi sepulchrura Machomeli esse dicitur, .Egvpto, Arabise et Syrise, quœ ditioni ipsius soldani subjectae sunt, illaturum; fltunenque Nil totum, qui ^Egyptum irrigat et sine quo nulliis illic vivere poiest, surrepturuic et iter » aliod illi daturum simili pacto minitans.» — Dés 1 436 la carie d'Andréa Bianco met dans l'Ethiopie africaine VImperium Prête Jmii ; voir Formaliom, Essai sur la marine ancienne des feu/liens, planche IV ; et Zcbla, Di Marco Polo, tome I, p. 270-, col. 1. ' Joao ue Barros, Decada primeira daAsia, Lisboa i55î , in-fol.; folios 41 verso à 45. — Lidoi.f, HistoriaJEthiopica, II, 1, 5 à 1 a. — Le menu-, Ad historiam JEthin- picam Commet! tari us , Francfort 1691, in-fol.; p. 218. — Ujuhï de Gor.s, Fides, religio moresque Mthiopum sub imperio Preciosi Joannis | quem vulgo Presbyte- rutn Joannem vacant degentium, Lyon i58î, in-16, pp. 7, S. — Nie. Godigno. , Abassinorum rébus, Lyon i(ii5, in-8°, pp. iSà 23. — -George Horn , Arca Noe, pp. '279 à 281 , et 3g4 , 3g5. — Sprehgel, Geographische entdecJtungen, pp. 377, 388 à 3go. — Malte-Butut, Histoire de la Géographie, édit. de i83i, pp. 5 i8 à 55 1 ; cet auteur, trop souvent léger et tranchant, parlànl de la confusion, faite au \y' siècle , du Prcstre Jean d'Asie avec le négous d'Abyssinie, s'écrie: « Aucun des 0 écrivains qui ont répété cette fable n'en avait cherché l'explication avant le savant Sprengel. » Il suffit d'ouvrir le livre de Godigno, que nous venons de citer, pour se convaincre que celle explication avait été donnée in terminis prés de deux siècles aupa- ravant; et on la retrouve dans Horn, dans Ludolf, dans Du Cange {Observations sur /omnille, pp. 89, go'. — Il n'est pas sans intérêt de remarquer, au surplus, qu'au commencement du xvi' siècle le juif Abraham Peritsoi. [Itinera mundi, p. l53)ne partageait pas l'erreur commune, et qu'il plaçait encore le Prêtre Jean dans l'Inde ul- térieure d'Asie. ( 55g ) borner à très peu de mots. En groupant d'après leur affinité mutuelle les témoignages qui méritent d'être plus particu- lièrement étudiés, mais dont nous ne pouvons et ne voulons relever ici que les traits les plus saillants et les plus faciles à saisir, on reconnaîtra qu'il est aisé de les ramener à deux seules versions bien distinctes : l'une qui place le Prêtre Jean dans l'Inde ultérieure, l'autre qui le met dans le Qarâ- Khithây '. Celle-ci est la plus ancienne, et elle est assez cir- constanciée pour permettre de la rapprocher des événements historiques qu'elle rappelle en les défigurant. Dans le Coir can de Ilubruk il est aisé de reconnaître le ghaour-khân fondateur de l'empire de Qarâ-Khithày, dont l'avènement ne remonte pas à 1098, mais à 1 126 seulement; il soumit les Ouyghours , le pays de Kàschghar , le Turkestàn , le Màwer-el-nahr , le Khàrezm'; et voilà les conquêtes ra- contées par l'évèque de Gabala à Eugène III et mentionnées par Othon de Freisingen et Albéric de Trois -Fontaines. Suivant les Orientaux ce prince et son royaume étaient Boud- distes3; mais il parait probable qu'une partie au moins des ' On compte vulgairement quatre Prêtres Jean d'Asie; voir à ce sujet Assehani, Bibliotheca orientalis Clemcntico Vaticana, tome III, 2e partie, pp. /|83 à 5o4. — Mosheim, Historia Tartarorum ecclcsiastica, pp. iG à 28. — Baldki.m, il Milione di messer Marco Polo , tome II note 219, pp. 1 10, 1 1 1. — Rittf.r, Die erdhunde von Asien tome I , pp. 283 à 20.1), — ■ Sur l'étymologie du nom de Piètre Jean, voir principalement Ludolf, Commentaritis ad historiam JEtldopicam, pp. '-u8 à 222, et Hvdk, ïtinera miindi, pp. io3 â i5". 2 D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. [63 à r6'6, et note VI, pp. 44' à 444- — Voir ci-après, p. 56o, note 2.* 3 D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, p. 1 05 : ■ Il était sectateur de Bouddha; » cette religion devint la dominante dans le nouvel empire de Cara-Khitaï.» — Schmidt, Geschichte dci Ost-Mongolen, p. 385, note 43. (5Go ) sujets, surtout les Ouyghours, étaient chrétiens; toujours est-ii que l'évêquë de Gabala signalait le peuple et le mo- narque comme chrétiens ; et que c'est là évidemment le pre- mier Prêtre Jean révélé à l'Europe'. Son nom chez les historiens chinois, est Yéloti Tatché ; chez les auteurs musulmans , l'indécision des formes et du placement des points diacritiques dans les manuscrits donne les variantes Touschy-Thalgon, Nouschy-Thayfou, Nousy- Thâyghir, Nousy-Thàyghdà. Celui-ci fut remplacé en i x 36 par son fils Yélou-Yliey, lequel eut lui-même pour succes- seur en n55 son fils Tchiloucou, chez lequel vint chercher asile en 1208 le prince nâymân Kùtchlùk, qui devait le sup- planter. Rubruk ayant pris le titre de ghaour-khan pour un nom propre, a réuni les règnes successifs des trois princes khithàns sur la tête d'un Coïr-can unique, auquel il a avec raison donné pour successeur un chef nâymân ; mais ce chef fut tué en 1218 par les troupes de Tchenkiz-khân et Ouank- khân roi de Kéryt, tué lui-même quinze ans auparavant par les Nâymâns lorsqu'après sa propre défaite il cherchait asile chez eux, ne put, comme le veut Rubruk, succéder au nâymân Kùtchlùk, dont au surplus il n'était point le frère '. ■ L'abbé Lfgrand (Relation d'Jbissinie, dissertations, p. 24o), en affirmant que Marc Polo est le premier et peut-être le seul qui ait attribué la qualité de prêtre au souverain asiatique appelé Prêtre Jean, donne ainsi une nouvelle preuve de l'ignorance que La C.roïe [Histoire du christianisme d'Ethiopie , La Haye 1739, in-8°, pp. 377, 379) lui a si crûment reprochée. 1 D'Ohsson, ut supra, tome I, pp. iG3 à 166 et 441 à l44> comparez l'édition de [8^4 , PP- 1 10 à 1 |3 et 689 à (Ï92. — Mailla, Histoire générale de la Chine, tome VIII, p. 3g9, et Grosieb, ibidem, pp. 419 à 4^3, note. — Visdllou, Bibliothèque orientale, pp. 10 à i5. — Abou-el-Ghazy, Histoire généalogique des Tatars, pp. l 'A 1 (56, ) Comme en définitive c'est l'usurpateur nâymân que Rubruk déclare avoir été appelé Piètre Jean, nous avons dans Kûtch- lùk le second prince asiatique signalé à l'Europe sous ce titre, et régnant comme le premier dans le Qarâ-Khithây. Nous mettons de côté, dans cet examen rapide et trop su- perficiel , les notions confuses qui parvenaient successive- ment dans l'Europe occidentale sur les conquêtes de Tchen- kiz-khân, qu'elles désignaient sous ce titre merveilleux de Prêtre Jean. Dans cette catégorie il faut ranger le rapport de Jacques de Vitry à Honorius 111, en 121;), époque où le conquérant qui faisait trembler l'Asie ne pouvait être autre queTchen- kiz; et ces rapports plus explicites et plus pompeux consi- gnés dans la chronique d'Albéric aux années 1221 et 1222, où nous voyons indiquées sous le nom du Prêtre Jean David, ou de son fils, les premières incursions de Tchenkiz, ou plu- tôt de sou fils Tchoutchy, dans la Comanie et la Russie, avec cette naïve annotation, au surplus, cpie les Comans et les Hongrois donnaient à ces conquérants le nom de Tartares". Entre les potentats asiatiques parmi lesquels nous devons nous restreindre à rechercher le Prêtre Jean , nous ne de- à 125 ; comparez l'édition lartare de Casan, p. 3o. — Gadbil, Histoire de Gentchis- cun, pp. 34, 35. — Pétis de la Croix, Histoire de Gengliizctm, pp. 142 à 149. 1 Alderici Clironicnn, anno 122 1, p. 5o8 : « In isto quoque anno nunciatiim est in » Francia quod idem rex David, vel ejus ut quidam dicebant filius, jàm venerat in » Comaniam quœ est ultra Hungariam et in partes Russix ubi quasdam terras incredu- » loruiii destruxit, et maxime Cumanorum, etc. » — Ibidem, anno 1222, p. 5 10 : «Su- n pradiclus rex David et exercitus ejus quos Hungari et Comani Tartaros vocabanl , » etadhùc sequaces eorum in partibus transmarinis Tartar cognominantur in pa- " triam suam reverterunt. » ( 56, ) vons mettre en ligne, à côté du khân de Qarâ-Khithây, que le roi de l'Inde, comme l'indiquent explicitement la lettre du pape Alexandre 111, celle de Jacques de Yitry, celle du frère Philippe, Jean du Plan de Carpin, Simon de Saint-Quentin, Jean de Monte-Corvino, Jourdain, Mandeville; et moins di- rectement mais avec non moins d'assurance selon nous , Marc Polo , et peut-être même Oderic'. Mais en quelle partie de cette Inde si vaste, tout en se renfermant spécialement dans l'Inde troisième , aurons-nous à chercher la patrie de ce problématique Prêtre Jean? La solution serait moins ar- due si le pays de Tendue de Marc Polo avait été déterminé d'une manière plausible; ou si les informations géographi- ques d'Oderic et de Mandeville avaient été construites avec toute l'intelligence désirable. Quoi qu'il en soit, en prenant une moyenne entre le Tendue de Marsden au nord de Qarà- Qaroum, celui de Forster dans l'ouest de Khamil, et le pays de Pretezoan établi par Venni dans leTubet, on obtiendra comme résultat grossièrement approximatif l'indication du Tankqout , qui répond d'ailleurs assez bien à la situation implicitement désignée par Oderic entre le Catay et le Tibet proprement dit, et en même temps à la position attribuée aussi à Tendue entre le Catay et le Tibet, dans l'ancienne carte des voyages de Marc Polo conservée dans une des salles du palais ducal de Venise et décrite par le cardinal Zurla '. Nous ne prétendons point circonscrire dans une io- 1 Voir ci-dessus, p. 54g, notes I et 1 ; p. 55o, note I ; p. 55 1, note 2; p. 553, note '2; p. 554, note 1 ; p. 555, note 2; p. 556, notes 1 et 2. ■ Marsden, Travels of Marco Polo, p. 197, note 3^1 ; p. 237, note 44y , et la carte constructed by messrs. ffalker and sons under the direction of major Rcnmlt, ( 563 ) calité constamment identique le siège du Prêtre Jean indien , mais seulement indiquer la région dans laquelle il nous semble avoir eu diverses résidences successives depuis la Ouyghourie jusqu'au Tubet. Ainsi deux opinions principales ont co-existé du xne au xive siècle, sur la situation des états du Prêtre Jean; la pre- mière avait certainement en vue l'empire soit nestorien, soit bouddhiste du Qarâ-Khithây ; la seconde, née un peu plus tard, mais plus long-temps conservée , semble s'appliquer à une région fameuse comme berceau du Lamisme. Les rap- ports si frappants de la hiérarchie et des doctrines lamaïques avec celles de la chrétienté, rapports venus probablement d'une fusion du nestorianisme dans le culte bouddhique, ne pouvaient manquer de faire naître la pensée que le Prêtre Jean de l'Inde était le même que le pontife qui reçut de Qou- bilày-qààn, en 1260, une investiture solennelle. Le savant missionnaire Visdelou trouvait à cette explication des con- venances nombreuses, et la seule objection qu'il élevât, c'est que Tchenkiz-khân avait détruit le Prêtre Jean avant que son petit-fils eût constitué le Dalai lama. Fischer au con- traire prend argument de cette existence successive pour établir que le dalai-lania fut le représentant du Prêtre Jean disparu '. ut the request, etc.- — Forster , Découvertes dans le Nord, tome I, pp. .127 à 23g, cl la carte. — Vehni, Illustrazioni alla storia dcl Beato O'dorico, pp. 12g à l3t, et la carie. — Zurla, Sulle antiche mappe idro-geografîcne lavôrate in Venézld, dans l'ap- pendice à son ouvrage Di Mann Pol'o, toMe II, pp. 372 à jo/!, et la carie intitulée: 0 A.bbozzo délia mappa dei Viaggi di Marco Polo nella sala ilello Scutlo del palazzo du- >■ cale di Venezia. »> ■ Visdei.ou, Bibliothèque orientale, pp. i/ji, 1 i>. — Fischer, Nations de la Si- ( 564 ) Que conclure en définitive de tous ces rapprochements ? (pie l'Europe reçut dès le milieu du xne siècle une vague notion de l'existence en Asie d'un souverain, prince et pon- tife à la fois, adonné à des croyances qui étaient ou sem- blaient être celles d'une secte chrétienne; mais cpie cette notion, vraie peut-être au moment où elle se répandit en Occident, cessa bientôt, par l'effet des bouleversements po- litiques, d'être susceptible d'une application réelle. On cher- cha néanmoins cette application, et il dut arriver naturelle- ment ce qui arriva en effet, que les explications furent diverses et incertaines. La version de Rubruk, recueillie dans les souvenirs des seuls nestoriens, se rapporta au vé- ritable objet de ses recherches ; la préoccupation d'une grande puissance temporelle fît voir dans Tchenkiz le seul prince de son temps auquel pût s'appliquer l'idée qu'on s'é- tait faite du Prêtre Jean; tandis que la préoccupation d'une grande autorité pontificale dut faire jeter les yeux sur la contrée où résidait un pontife objet d'une vénération sans bornes et chef d'une hiérarchie analogue à celle de l'Eglise chrétienne. Repoussé des Etats du Prêtre Jean,Touluy marcha contre le pays de Buru-Thabet ou Buri-Thabet , qui est bien cer- tainement le Tubet, ainsi qu'on en trouve la preuve dans Rubruk et Oderic,qui racontent de celui-ci la même parti- cularité (pie Jean du Plan de Carpin rapporte du premier, savoir, que les habitants ont la singulière coutume de man- ger leurs parents après leur mort '. Au surplus le nom de birie, pp. 93 à 101 , et 111 à 12^. — Mabsden, Travels of Marco Polo, note 4^0, pp. 2^7 à 24l. * Cardin, cap. V, § i, 11° y : « Et dùm reverteretur exercitus ille, videlicet Mongn- ( 5(35 ) Bouri-.Tibet se trouve lui-même employé par Reschyd-el- Dyn, concurremment avec celui de Tibet'. Et comme on voit, dans Constantin Porphyrogénète, une même tribu de Patzi- nakesouPetcheneg désignée concurremmentpar les noms de Talmat et de Boro-Talmat, on peut soupçonner que le mot Buru, Buri ou Boro est un spécificatif qui n'altère point la signification du nom auquel il est joint '. Il se représente dans Boro-Tala , plaine voisine des lacs Khaltar et Alahtou dans la Dzonngarie. Peut-être n'est-il pas hors de propos de remarquer aussi que le mot Baron, signifiant la droite c'est- à-dire le sud, est donné par les Mongols au Tubet lui-même, sous cette forme Baron-Tala, par opposition au Dzen-Tala ou côté gauche, c'est-à-dire la Mongolie *. Quant à l'expédition que Tchenkiz-khàn commandait en personne à la même époque, on serait tenté de rejeter sur le copiste l'indication de l'Orient au lieu de celle de l'Occident dans la relation de notre auteur, puisqu'il ne peut être dou- teux que ses Kergis et ses monts Caspiens, quelque place qu'on leur assigne d'ailleurs, seront toujours nécessairement > loruni, venit ad terram Buri-Tbabet, quos bello vicerunt; qui sunt pagani; qui con- » suetudinem mirabilem, imô potiùs miserabilem habent; quia cùm alicujus pater hu- » maua? nalura? debitum solvit, nmiiem congregant parentelam ut comedant eum, sicut » nobis dicebalur pro cei to. « — Ru bru k, Itinerarium, p. 289 : « Posl istos sunt Tebel, » homines solentes comedere parentes suos defunctos, ut causa pietalis non facerent » aliud sepulcrum eis nisi viscera sua. » — Ookric, édition de Venni , p. 78 : « Alia " etiàm consuetudo adest; ponatur enim quod pater alicujus inoriatur tune filins caput patris coquit et comedit. » ■ D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. Si, 84, 3i8. 1 Constantin Porphyrocénéte, De administrando imperio, pp. 1 15, ut). 3 Nouveau journal asiatique, lome XII, p. 282. — Ibidem, tome XIV. p. 180. — Histoire générale des voyages, lome VII de l'édition in-4°, pp- 1 13, 4*7- 7' ( 566 ) a l'ouest des Mongols; cependant comme la mèmp erreur se poursuit dans tout le récit, et que le narrateur conduit ainsi Tchenkiz jusque chez des Troglodytes qui se cachaient dans leurs demeures souterraines pour fuir le bruit affreux qui1, dans un certain temps de l'année, se fait entendre an lever du soleil; il faut bien reconnaître que l'erreur appartient probablement à Jean du Plan de Carpin lui-même. Tout Se que nous pouvons eonjecturalement déduire de cette partie de sa relation, c'est qu'elle renferme quelque obscure notion d'expédition, soit contre les Qyrqyz, soit contre les Tcher- kês que nous verrons tout h l'heure désignés par Carpin sous le nom de Kergis, puis dans le cœur même du Cau- case : quant aux dates , les auteurs orientaux mettent la sou- mission des Qvrqyz en 1207, et les premières guerres dans le Caucase en 19.21 : l'on pourrait induire de l'éloignement de ces deux dates, que notre auteur n'a eu en vue que la guerre du Caucase, et que ses Kergis, ici comme ultérieure- ment, sont bien des Tcherkès '. Plus loin, Jean du Plan de Carpin rapporte au règne d'Oukodày et met sous le nom de Bàtou-khàn non seulement la grande expédition de ce prince contre l'Occident en 1287, mais aussi, comme nous avons déjà eu occasion de le faire remarquer, l'expédition de Tchoutchy en 1221 au nord du Syhhoun et dans le Qaptehâq où il fut rejoint par les géné- raux Tchepeh et Sobodây '. 1 Carpin, cap. V, § i , n° io. — Idem, cap. V, g m , n° 7. — D'Ohsson, Histoire h I Mongols, tome I, pp. loi, 102, el j-iG a jjh. — Pétis de la Choix, Histuireilc Ccnghizcan, pp. 416 a _\:\. * Carpin, cap. V, § m, u°* j, 5, 6, 7. — Voir ci-dessus, pp. J08 à 5i4. ( 567 ) Notre auteur fait marcher l'armée de Bâton d'abord contre les Bisermins, chez lesquels il rencontra, devant la place de Barchin, une longue résistance; sa victoire détermina la reddition spontanée de Janc-Mnt; et il alla ensuite mettre le siège devant Ornas., qu'il emporta, comme nous avons dit, en détournant les eaux du fleuve. Après quoi il entra sur les terres des Turcs, puis sur celles des Russes, où il prit Kiew après un long siège. De la Puissie et de la Comanie il alla combattre les Hongrois et les Polonais; puis il revint à l'est contre les Morduans, les Bilères, les Bascarttet plus au nord contre les Parossites et les Samoyèdes. Au-delà de ces der- niers, on ne trouvait plus que des monstres cynocéphales. D'un autre côté Chirpodan fut en même temps envoyé au midi contre les Kergis., d'où il passa, à travers de prodi- gieux cyclopodes, chez les Arméniens puis chez les Géor- giens, qui se soumirent à un tribut annuel de quarante mille yperpères'; il s'avança ensuite contre le sultan de Vrum , contre le sultan de Halapia, enfin contre le kalyfè de Dal- dach qui consentit un tribut de quatre cents besans par jour. Nous avons déjà indiqué, pour l'expédition attribuée ici à Bàtou , les concordances géographiques plus ou moins as- surées auxquelles il nous semble convenable de s'arrêter *. Il n'est pas sans intérêt de signaler en outre la synonymie que le narrateur lui-même établit dans cet endroit de sa relation 1 Voir Du Cange , Glossarium média; et infimœ /ntinitntis, au mot Hyperperuin, tome II, p. 9'i5. — Le même, De injeriori œvi numismatibus dissertation § lxxx, pp. 70, 71. —Voir également dans le glossaire le mot Byzantins, tome I, pp. ^38, 739, et la dissertation, § lxxxii, p. 72. * Voir ci-dessus, pp. 102 à 109. ( 568 ) entre les noms de Comania et de Terra Tiireoruni*; et l'en- trée dans le pays des Tnrks ou la Comanie, indiquée immé- diatement après la prise d'Ornas , milite puissamment pour Tana plutôt que pour Ourghendj dans le choix de l'une de ces deux villes comme représentant ici Ornas. Quoi qu'il en soit, on aperçoit aisément en quel point doit être faite la coupure entre les deux expéditions confondues en une seide dans ce récit. La prise d'Ornas et la première invasion de la Russie, en y comprenant la bataille sous-entendue de la Kal- ka, appartiennent à l'expédition de 1221 à 122/1'; une seconde invasion sous-entendue et la prise de Kiew, avec tout ce qui suit, appartiennent à la grande expédition de 1237 à i2/[33. Quant à l'autre expédition, il paraît évident qu'il s'agit de celle de Tcharmàghan dans les pays du Caucase, l'Asie mineure et la Syrie'' : les récits du petit nombre d'historiens orientaux qui ont été publiés ne sont point assez détaillés pour nous donner une pleine assurance que les Tcherkês, dont ils ne font point mention en cette circonstance, et qu'ils 1 Carpin, cap. V, § m, n° 5 : " Posleà intraverunt terrain Turcorum, qui sunt pa- ■ gani: quam de\ineentes , iverunt contra Russiam De Russià autein et Comania p processerunt » etc. a D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 216 à 352. — Gaubii , Histoire de Centchiscan, pp. 35 à 4 ■ • 3 D'Ohsson, ubi suprà, tome II, pp. i io à i8G. — Gaubii., ubi suprà, pp. yo, 97, io3, 104. * D'Ohsson, ubi suprà, tome II, pp. i5, 63. — Saint-Martin, Mémoires sur l'Ar- ménie, tome II, pp. 1 20 à 1 23 , et 2G4 , 265, 272. — Abf.l Rlmusat , Mémoires de V Académie des Inscriptions, tome VI, pp. 404 à 4°^; 4" 2- — Klaproth, Nouveau journal asiatique , tome XII, pp. io,ya2o3. — De Guignes (Histoire des Huns, tome III, p. io5) avait déjà reconnu l'identité de Cyrpodan et de Tcharmàghan. ( 56g ) comptent parmi les peuples subjugués par l'armée de Bâ- ton ', n'eurent à supporter aucune attaque de la part de Tcharmàghan; toujours est-il que ce sont bien les Tcherkês et non les Qyrqyz que Carpin désigne ici sous le nom de Kergis , quoique il ait appliqué ailleurs ce même nom aux Qyrqyz, distinctement des Tcherkês, qu'il appelle alors Cir- casses ' : quelque rapport d'honiophonie entre Tcherkês et Qyrqyz a causé sans doute un peu de confusion dans l'es- prit du bon moine, qui ne parait pas, au surplus, s'être formé, à travers les traductions de ses interprètes, des idées bien nettes des pays, des peuples, et des individus qui n'a- vaient point passé sous ses propres yeux. 11 peut paraître singulier, à l'égard de deux nations aussi distinctes, que l'espèce d'homonymie que nous venons de signaler entre Tcherkês et Qyrqyz se reproduise entre la dénomination de Kazakh ou Kesekh, donnée aux Tcherkês par leurs voisins les Ossètes, et qui se retrouve sous la forme Kassheik chez les Arabes, sous celle de Kasakhoi chez les Byzantins, et sous celle de Kassoghi chez les Russes3; et d'autre part la déno- mination de Qà)ssâq\ vulgairement écrit Kozak ou Cosaques par les Européens, qui désignent ainsi une portion de la na- tion qyrqyz 4. Enfin une nouvelle circonstance qui augmente ■Saint-Martin, Mémoires sur C Arménie, tome II, pp. 19.1, 2G8. * Carpin, cap. VII, § 11. 3 D'Ousson, Histoire des Mongols, édition de 1824» PP- 697, 698. — Ki.aprotk, Voyage au Caucase, tome I , p. 34o , et tome II , pp. '^79, 44 1 a 443. — Le même, Magasin asiatique, tome I, p. "iSç). — Constantin Porpiiyrocénète, De adrhl- nistrando imperio, cap. XLII, p. l33. — Schnitzi.fr, la Russie, la Pologne et la Finlande, pp. 4^6 à 444* 4 Kxaproth, Sur la langue des Kazah et des Kirgliiz, dans les Mémoires relatifs à 57o encore la singularité de ces rapports inattendus, c'est que les chefs des Qyrqyz portaient, suivant Resehyd-el-Dyn et Abou- el-Ghàzv le titre d' lyiuil. et qpe ce nom à'fynâl est placé par les traditions tcherkesses en tète de la généalogie de leurs princes '. Passant sous silence les merveilleux cyclopodes, nous ar- rivons, à travers les Arméniens et les Géorgiens, chez le sul- tan de Urum\ dont le titre se restitue aisément eu celui de solthân cl-Roum, porté alors par les Selgjoiiqydes ; à peine est-il besoin d'ajouter que llalnjria est lllwleb ou Alep, et que Baldach est Baghdâd '. Jean du Plan de Girpin récapitulant en un autre endroit tous les pavs subjugués par les Mongols, en fait une longue énumération 3 où figurent, à côté des noms que nous avons déjà passés en revue, quelques noms encore qui n'avaient point figuré jusque là dans sa relation. Nous n'avons à faire ici qu'un simple rappel de ceux de la première catégorie : l'Asie, tome III, pp. 332 à 335. — Scukitz.ler, ubi supra, p. 434- — LiwcniNt , Sur les Kirghiz-Kaissak, dans le Nouveau journal asiatique, tome II, pp. 4oi à 4'3- — Timrowski, Voyage à Pékin, tome I, pp. 2i5 à 220. ' Klaproth , ubi suprà, pp. 365 à 36g. — Le même, Voyage au Caucase, tome I, pp. 344, 346. 2 C'est en 1242 (63g de l'hégire), suivant Aboi-el-Faracj (Hist. camp. Dyna.siui- rum, p. 3l4), que Tcharmâghan prit Erzeroum ; et c'est l'année suivante (i554 de l'ère des Séleucides) qu'après la prise d'Arzengan par les Tartares, le solthàn de Roum se reconnut leur vassal. — Les villes de Hhaleb et de Baghdâd ne furent prises que beaucoup plus lard, celle-ci en 1258, celle-là en 1260; mais il est ici question seule- ment des incursions faites sur leurs territoires ou des rançons obtenues, ce qui se rap- porte aux années 123^, 1238. (Ibidem, pp. 3i2, 3l3.) ? Carpin, cap. VII, § 11. ( 57> } Sou-Mongol, Merkyt, Keryt, Soulànkqah, Khithày, Nâymân, Qyrqyz, Qarànyt, Ouyràt, Comana , Ouyghour , Sary-Ouy- ghour,Qarà-khithày,Indemineure,Boury-Tubet, Besernians, Qànqlys, Turks, Comans, Rutheiies ou Russes, Hongrois , Polonais, Mordvas , grands Boulghars, Baschqirds, Borà- ssytes, Sanioyèdes, Khazars, As ou Alains , Circassiens on Tcherkès, Abases ou Géorgiens, Berdàgjys, Arméniens, Sarrasins, et Baghdàd. Les noms qui se présentent pour la première fois sont au nombre de onze, dontla restitution n'est pas également aisée pour tous; quant à ceux dont la lecture ne peut faire doute, nous trouvons d'abord Tumat qui appartient à l'une des branches de la grande tribu des Ouyràt, ayant ses demeures au voisinage des Qyrqyz, ainsi que nous l'apprennent Res- chyd-el-Dyn et Abou-el-Ghâzy '; puis Casmir, que Spren- gel ne savait point reconnaître dans le Gosinit des éditions, et qui nous désigne, sans équivoque possible, le Kaschmyr, bien connu chez nous à plus d'un titre '; plus loin Perses . qui n'a besoin d'aucun commentaire; ensuite Sarti , moins vulgaire peut-être, mais d'une application non moins cer- taine, et qui offre la dénomination spéciale des indigènes de la Boukharie 3; puis Turcomanni qui se traduit en quelque ' D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, p. !^il\. — Abou-el-Ghazy, Histoire gé/iealogu/iie îles Tutarst, p. 1 \/J; et Bentinck, ibidem, p. 229, note b. — Kxaproth, Voyageait Caucase, pp. 70, ni. 2 Sprengel, Gaograpkische entdechungen , p. 28G. — D'Ohsson, Histoire des Mongols, tuini- I, pp. 'J>oy, jiu. ...1 l.\ii.w, loyageen Turannamc et a K/iua, J'arjs .iHaJÎ, in-8°, pp. i55,?,56, et notes de Klaprolh, p. J96'. — Voir aussi Mï\ r.xuontt, loyale dOrenboiag 11 Bouhhara, Paris 189.6, in-8°, la planche représentant lesliabitants de l'Asie centrale. — Timkowsk.1, Voyage à Pe/fi/i, tome I, pp. 388, 389. ( $7? ) sorte de lui-même, et dont l'emplacement territorial est as- sez connu pour que nous devions le regarder comme corré- latif aux états du solthàn de Roum , qui ne figurent point sous cette dernière désignation dans ce résumé; de même que le nom de Sarrasins que nous avons transcrit plus haut, est corrélatif aux états du solthàn de Hhaleb. Jacques de Vitry énonce que les Turcomans ne sont autres que les Comans qui étaient venus s'établir dans le pays des Turks; et cette étymologie , fort dédaigneusement traitée par Gib- bon, a tellement souri à Klaproth, qu'il l'a complètement fait sienne '. Le nom de Sarrasins, employé plusieurs fois dans le cours de la relation de notre auteur dans le sens de musulmans, se retrouve dans sa récapitulation comme nom de peuple, et nous venons de dire qu'il correspond aux états du sol- thàn de Hhaleb. Faut-il pareillement regarder les noms de lacobites et de JSestoriens, compris dans la même énuméra- tion, comme désignant des nations particulières ? Il semble difficile de les plier ici à une telle application; et si l'on con- sidère la diffusion réelle du nestorianisme et du jacobitisme, on sera tenté de considérer la mention qui en est faite en cet endroit comme une pure redondance: cependant comme nous devons nous efforcer dij chercher dans les paroles de notre auteur une valeur significative , nous pourrions trou- ver aux Nestoriens un noyau territorial distinct , où ils Jacques de Vitry, dans Bongars, Gesta Deiper Fraheos, p. 10C1, § xi. — Gib- bon, Décadence de l'empire Romain, chap. ivn, édition du Panthéon littéraire , Paris 183^, 2 vol. in-8° max., p. fiî5, note 1. — Klaproth, notes, dans Mot' ravi fw, t'oyage en Turcomnnie y p. 3y4 • ( 573 ) étaient, suivant les termes de Jacques de Vitry, seorsian per se in majori parte Indice habitantes, ajoutant plus loin, quo- rum infinitus est numerus ' ; et nous trouverons aussi , dans le même historien, une indication analogue, en ce qui con- cerne les Jacobites, dont une partie proprias absquè Infide- lium consortio occupdrunt regiones; mais dans l'explication qui suit et qui désigne «la Nubie, une grande partie de l'E- thiopie et tous les pays jusqu'à l'Inde, formant en tout plus de quarante royaumes», on voit que les cantons asiatiques de ce vaste domaine peuvent seuls être censés compris, dans notre auteur, sous le nom de Jacobites '. Pour les uns et les autres, il est probable que c'est sur le siège patriarchal qu'il faut se guider pour donner un sens géographique à la mention de Jean du Plan de Carpin : sous ce point de vue 1 Jacques de Vitry, Historia Iherosolimitana, § lxxvi, ubisuprà, pp. 1092, iog3. — Hayton , Historia orientalis , cap. XI, De regno Chaldœorum, fol. 9 : « Il 'i qui » in Chaldaei habitant, Nestoriani vocantur, quià sunt in errore Nestorii.» — Assejiani, Bibliotheea orientalis Clcmentino V atieana , tome I, pp. 2o3 à 207, 346 à 358; le tome III, consacré tout entier aux écrivains Syro-Nestoriens, est divisé en deux parties ou volumes, dont le second est exclusivement rempli par une dissertation (de t)5o pages in-folio) sur le Nestorianisme. — Le Quien, Oriens christ/anus, tome II, pp. 1077 à i34î. — Hottinoer, Arcliœologia orientalis, pars 2", pp. 12 a iG. — Brerewood, Recherches curieuses sur la diversité des langues et religions, Paris 1667, in-8°, pp. 229 à 24G- — Renaudot, Anciennes relations des Indes et de la Chine, Paris 17 18, in-8°; pp. 262 à 268. 1 Jacques de Vitry, § lxxv, ubi supra, pp. 1P91 , 1092. — Assemani, ubi supra, tome II, consacré tout entier aux écrivains Sjro-Jacobites; et surtout une dissertation préliminaire, de |52 pages, sur le Jacobitisme [De Monophysitis). — Le (Juieij, Oriens christianus , tome II, pp. i3^3 à 1G06. — Hottinger, loco citato, pp. 16 à 28. — Brerewood, ubi supra, pp. 246 à 253. 72 (574) les Nestoriens se traduiront pour nous en I'râq ou Chaldée, et les Jaeobites en Diâr-Bekr ou Mésopotamie '. 11 nous reste à examiner quatre noms dont la lecture est douteuse , et qu'il est d'autant plus difficile de rétablir que nous ne possédons que des indices presque nuls pour en déterminer la synonymie. Celui qui offre le moins de va- riantes est celui de Cassi ou Sassi : cette dernière leçon n'étant fournie que par les manuscrits de Lumley etdeDu- puy, nous croyons devoir préférer la première, donnée par ceux de Pétau, de Colbert, et de Londres; et alors deux hy- pothèses se présentent à notre esprit pour l'explication de ce mot; on peut le considérer comme corrélatif à l'un de ceux que nous avons rencontrés dans le cours de la rela- tion, et que nous ne voyons pas reparaître dans la liste ré- capitulative; tel est celui des Cad ou hahhs du Caucase; mais en ce cas il faut supposer que les copistes ont altéré l'orthographe du manuscrit original. Ou bien , si l'on s'en tient à l'orthographe qu'ils présentent, on pourrait rappro- cher de ce nom celui de Qâschy , qui appartenait au pays plus tard appelé Tankqout, et qui appartient encore aujour- d'hui sous la forme Katchy à cette portion de l'ancien Tank- qout située au nord de H'iassa \ Nous n'essaierons pas de • Les Jaeobites et les Nestoriens sont pareillement comptés comme nations dans une énuméiation de peuples et de pays qui se trouve dans Burcharo, Directorium ad fa- ciendum passagùim transmarinum, ms. $990 de la Bibliothèque royale, folio 36 verso: ■ Sunt insuper in eodem imperio (Persidis) Jacobilœ a quodam Jacobo hacretico et Nes- » torini a Neslorio similiter heretieo ut sonuntati ità et nominati, qui et de Chaldeà » et de Asià undè traxerunt originem occupant et populant inagnam parlent. » ' D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, p. 95. — Klatroth, Nouveau journal asiatique, tome XI, p. 4^4- — Le même, carte de \ ' Jsia polyglotta. (575 ) choisir entre ces deux solutions également conjecturales. Deux autres noms se présentent à la fois , dont l'un est écrit Catora, Coloria ou Korola, l'autre Comuty^ Comici ou Thorati; sans prétendre résoudre le double problème de lecture et de synonymie, nous hasarderons de signaler dans Albert Campensis la peuplade des Coreli qu'il nomme à côté des Baschqird, comme susceptible d'un rapprochement avec la variante Korola fournie par le manuscrit deColbert1; et d'un autre côté, les variantes Comici du même manuscrit et Comuci de celui de Pétau, s'éloignent peu des dénomi- nations de Ghomjq, Coumiks et Qomouq données à une peuplade bien connue du Daghestan, par les nations voisi- nes '; ce ne sont là que des concordances hypothétiques, que le défaut absolu d'autres indices dans notre auteur ne permet pas de rendre plus positives. Enfin, un dernier nom s'offre à nos incertitudes sous les formes Tard ou Tard , Tati, Thaos , Thoas ; comment dé- couvrir la leçon véritable? Nous n'oserions émettre aucune opinion à ce sujet, et c'est au hasard que le royaume de 7fl/vyedumoineHayton,ou Tarsy du père Horace délia Penna de Billi , et les Tâgik de l'Asie occidentale, viennent se placer 1 Alberto Compense, Lettera intorno le cosc di Moscoi'ia, dans Ramusio, tome II, fol. 128: « Doppo questi, li Juhri, i Corali, i Baschirdi, et li Czeremissi popoli délia » Scithia. » — Herberstein, dclla Moscofia, ibidem, fol. 166 verso. — Alessanduo Guagnino, Dclla Sarmatia, ibidem, fol. 63 verso du supplément. » D'Ohsson, Des peuples du Caucase, pp. 22 , 178. — Klaproth, Magasin asia- tique, tome I, p. 284. — Le même, Voyage au Caucase, vocabulaire des dialectes turks, pp. 546 et suiv , 4* colonne. — Le même, Tableau du Caucase, Paris 1827, in-8<>; p. 88. ( 576 ) sous notre plume comme présentant une consonnance plus ou moins prochaine avec telle ou telle de ces formes '. Après l'énumération des états subjugués, Jean du Plan de Carpin fait l'énumération, beaucoup plus courte, de ceux que les Mongols avaient tenté vainement de soumettre; il nomme à ce titre, parmi ceux dont nous nous sommes déjà occupé, l'Inde majeure, une partie des Alains, et une partie des Khithâns; à quoi il ajoute deux noms nouveaux, Mangia et Saxi. Dans le premier il est aisé de reconnaître le Mangi décrit par Marc Polo, c'est-à-dire la Chine méridionale, ou Manzy des écrivains musulmans, le Man-tsu des Chinois, en d'autres termes l'empire des Soung, non encore englouti dans les conquêtes des princes Tchenkizides '. Quant aux Saxï ou Sacxi, l'homonymie est si complète, qu'il semble difficile de ne les point identifier avec les Saqsyn des auteurs orientaux, peuple voisin des Khazars et des grands Boul- ghàrs,et probablement d'origine finnoise comme eux 3. Ainsi le voyageur nous a fait connaître l'étendue des pos- ' Hayton, Bistoria orientalis, cap. II, fol. 4 verso, et 5. — Orazio df.lla Pen.na, Brève notizia dcl regno del Thibet, dans le Nouveau journal asiatique, tome XIV, p. 204. — D'Ohsson, Histoire des Mongols , tome I, pp. 216 à 218. — Pktis de la Croix, Histoire de Genghizcan, p. 280. — Brossf.t, Relation du pays de Ta-Quan, dans le Nouveau journal asiatique, tome II, p. 4a5. — Mouraview, Voyagé en Turco- manie , notes de Klapioth , p. 3g6. — Meyendorff, Voyage à Boukhara , pp. 189, io3, 194. " Marc Polo, édition de la Société de Géographie, pp. r55 et suiv. — Marsden, The travels of Marco Polo, notes 498, g34, 9Î<>, PP- 268, /177, 479- — Oderic, édition de Venni , pp. 78 , 79. — Klaproth , Nouveau journal asiatique, tome VIII , p. .; 19; tome XI, p. 337. D'Ohssos, Histoire des Mongols, tome I , pp. 346, /|'(G; tome II, pp. i5, 1 13. ( 577 ) sessions territoriales du grand qâân, à la cour duquel il était envoyé; il nous a raconté les conquêtes successives qui avaient aggloméré tant de royaumes en une seule main : il donne aussi de curieux détails sur l'armure, l'organisa- tion militaire et la manière de combattre de ces troupes qui avaient promené leur glaive homicide sur tant de nations ; il expose cette hiérarchie des chefs de dix, de cent, de mille, de dix mille hommes, racontée par les historiens et les voya- geurs, comme une des institutions les plus importantes de Tchenkiz-khân. Notre auteur ne nous dit point quel était le titre de chacun de ces officiers : Pétis de la Croix a rap- porté, d'après Mirkhond , leurs dénominations persanes; Abou-el-ghâzy nous donne leurs noms tartares, composés du titre commun d'aghàsy, précédé du nombre de leurs guerriers; savoir, en suivant la progression ascendante, oun , jouz, mynk et tourna 'n ; Marc Polo (mal traduit en cet endroit par Marsden d'après la version un peu amphibo- — Abou-el-Fakacj, Hist. compend. Dynastiarum, pp. 282, 3r>6. — Chabmoy, Re- lation de Mas'oudy, etc., dans les Mémoires de ï Académie de Saint-Pétersbourg, sciences politiques, tome II, pp. 344i 355, 358, 3gc). — ■ Baqouy, dans les Notices et extraits des mss. de la Bibliothèque du Roi, tome II, p. 536 — Fraehn, Ebn Fosz- lan's Beiichte, p. 3g. — Abou-el-Feda, édition arabe de MM. Reinaud et deSlane, p. 2o5.- — Mais une grave difficulté milite contre la légitimité de cette concordance, en ce que les Saqsyn sont désignés par les historiens comme ayant été assujettis par les Mongols; il faudrait dès lors supposer qu'une partie au moins de ce peuple était par- venue à sauver son indépendance. — Vincent de Beauvais (lib. xxx, cap. 87, fol. l/|(i de Y Historia orientalis, de Reineck) répète, peut-être d'après une autre source : <■ Plu- » rimis itaque terris in servitutem eorum (scilicel Tartarorum) tedactis, qusedam vi- » rililer restiterunt eis, videlicet India magna, quiedam magna pars Alanorum, et qua:- » dam magna pars Kitaorum , et gens Saxorum : quandam enim eorum civitatem >■ Tartari obséderont, sed eis prœvalere non potuerunt. » >8 ) logique de Ramusio) va jusqu'à cent mille hommes , et donne à de telles divisions d'armée le nom de tue ' ; Carpin s'arrête aux tournait, et donne à l'égard de ceux-ci une explication assez singulière : ille numerus , dit-il, vocatur tenebrœ apud eos; et dans un autre endroit : tenebras id est decem millia; il est évident que le bon moine, confondant entre eux les mots tartares toumdn et thoumân, qui ne diffèrent que dans la prononciation plus ou moins forte de la consonne initiale, en a fait un même mot, auquel il a attribué à la fois le sens de decem millia qui appartient au premier, et celui de tenebrœ qui appartient au second ; et cette confusion était pour lui et pour son interprète slave d'autant plus facile, que, suivant une observation que nous devons à la sagacité de M. Albert Kasimirski, les deux significations se trouvent réunies dans le mot russe tmà '. 1 Carpin, cap. VI, § i. — Pëtis de la Croix, Histoire de Geng/iizean, p. 97. — Abou-el-Ghazy, Histoire gënéal. des Tatars , p. 348. — D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome I, pp. 124, I25- — De Guignes, Histoire des Huns, tome III, p. 71. — Marc Polo, dans l'édition de Marsden, pp. 2 1 3 à 2i5: « Every company of a 1- humdred men is denominated a tue, and ten of thèse CODStitUte a loman » ; dans l'é- dition de Ramusio, folio i4 verso et |5 : « Item ciascun ceutinaio si chiama un tue, » dieci un toman, per migliaio , centinaio, et decina ^ ; dans l'édition de la Société de Géographie, pp. 68, 69: '< Et sachiés que les cent mille est apellé un tut, et les dix mille un toman, et les por milier, et por centener, et por desme. » J Carpin, cap. V, § 11 , n° 1, et cap. VI , § 1. — Mkninski, Lexicon arabico pei sico turcicum, tome II, p. 253, col. 1 : tourna,,, myrias;— lome III, p. 6/,G, col. 1 : thoumân, nebula, caligo. — Dans une note qu'il a eu l'obligeance de me fourni. ., ce sujet, M. Kasimirski s'exprime ainsi : «Le mot tmà, dans la signification de tenebrœ, ,. est sans doute d'origine slave; ses lettres radicales se retrouvent dans le mot sanscrit r. tamas, obscurité; quant à la signification de dix mille, elle a pu être empruntée aux » Tatares; cependant il me semble l'avoir vue dans un monument de langue russe du „ xne siècle. On pourrait supposer que Plan Carpin l'a entendu dire aux peuples slaves. C'est par une singulière assimilation que les nouvelles des conquêtes de Tchenkiz-khàn , parvenues en France en l'an- née 1221, suivant le rapport d'Albérie de Trois-Fontain.es, parlant des quarante towiidn-aghdsj ou généraux , et des quatre cents niynk-agluisy, ou colonels réunis sous ses ordres, transforment les premiers en autant de rois, et les seconds en autant d'archevêques ou évéques '. Outre le titre de toumdn-aghdsj ou de toumanyq , qui désignait les commandants de dix mille soldats, ces officiers généraux avaient aussi, d'après l'observation de M. Quatre- mère, celui de nouydn. Peut-être cependant cette dernière dénomination avait-elle quelquefois une plus haute valeur : du moins avons-nous des exemples de divers noujdns com- mandant à des corps de plusieurs loumdns; tels que furent Tcharmàghan-nouyàn , Alâq-nouyàn, et le fameux Batchou- nouyân appelé par les latins Bajothnoy ". Au-dessus de » et qu'il cite le mot slave, qui réunit les deux sens, plutôt que les mots tatares tournait « et thoumân. dont la confusion, précisément dans ces deux mêmes sens, serait éton- u nante. » Je ne puis souscrire toutefois à abandonner comme improbable l'hypothèse tle cette confusion entre les deux mots larlares. d'autant plus aisée au contraire que ces deux mots, presque homophones, étaient représentés par deux acceptions d'un seul et même mot slave. ' Albkiuci, C/ironicon, anno 1221, p. 5og : « Et ferebatur quùd erant in exercitu » eorum quadraginta reges, archiepiseopi vel episcopi quadringenti. ■> * Karaiizine (Histoire de l'empire de Russie, tome III, p. 4°3) rapporte un pas- sage de la chronique russe de Voskressenski, où le mot temnik est employé. — Qua- trkmkke, Histoire des Mongols de la Perse, note 94 , p. 76. — Tcharmâghan reçut le commandement de 3o,ooo hommes en i23o (d'Ohsson, Hist. des Mongols, tome II, p. |5; Saint-Martin, Mém. sur l'Arménie, tome II, p. 264). Alàq avait eu , en 1219, conjointement avec Suktou-bouqâ, une armée de 5o,ooo hommes (Pétis delà Croix, Hist. de Genghizran, p. 228; Abou-ei.-Gbazv, Hist. gcnéal. des Tatars, ( 58o ) ceux-ci se trouvaient placés les généraux, qui avaient sous leurs ordres ce que Marc Polo appelle un tue, et qu'il élève, sans doute par une extension outrée de la progression dé- cimale, au chiffre précis de cent mille hommes. S'il nous était permis de hasarder sur ce mot une conjecture, nous aime- rions à y reconnaître le mot tartare tough, passé dans la langue des Turks, et désignant ces queues regardées comme insignes du suprême commandement, et que nous verrons figurer tout à l'heure dans le cérémonial de la proclamation de Kuyûk *. Soit par allusion à ce mot de tue, corrélatif à la dignité de généralissime, soit par une simple convenance de traduction, Jean du Plan de Carpin appelle ducs, duces, les princes Tchenkizides et autres généraux qu'il avait rencon- trés sur sa route ou à la cour du qààn \ Jetons avec lui un coup d'œil sur la famille impériale : Chiiigis, dit-il , avait laissé quatre fils , dont l'aîné fut Ocoday, le second, Tosuc-can, le troisième Chyaaday ; quant au qua- trième il en ignorait le nom 3 : il est aisé sans doute de re- p. 270, et folio Ci du texte tartare). Quant à Batchou, Simon de Saint-Quentin (Vin- cent de Beauvais, Spec. Itistoriale, lib.xxxu, cap. 34, fol. i48 verso de l'édition de Reineck) lui attribue près de 80,000 hommes de troupes. ' Le mot tartare tougli est d'origine chinoise, suivant la remarque d'ABEL Remusat, Hech. sur les langues tartares, p. 3o3. — Comp. d'Ohsson, Hist. des JMongolsf tome I, p. /je — Ces toughs étaient habituellement des queues de yack ou buffle de Tankqout ; ce sont des queues de cheval chez les Osmanlvs ; cependant, dans le récit des fêles de la proclamation de Kuyûk, Carpin les décrit comme des bâtons polis (yirgœ pulclirœ) garnis à leur extrémité d'une touffe de laine écarlalc [quœ in sumino lanam liabebant coccincam). Voir cap. ult., § 11, n° 3. ' Caki'in, cap. V, § 11, n° 1. 5 Carpin, cap. A', ^ II, n° 1. (58, ) connaître les fils de Tchenkiz-khân , dénommés dans cet ordre, Oukodây, Tchoutchy-khân , Tchaghatây, et de sup- pléer le nom du quatrième, qui était Touluy '; mais le nar- rateur, préoccupé sans doute des idées européennes de suc- cession par droit de primogéniture, a considéré Oukodây comme l'aîné, bien qu'il ne fût en réalité que le troisième. Notre auteur connaît trois (ils d'Oukodày qâân, savoir, Cuyuc, Cocten et Chlrenen, ne sachant pas s'il en avait eu d'autres : il nous est facile de retrouver sous ces noms ceux de Kuyûk, Koutân , et Schyrâmoun, les deux premiers fds et l'autre petit-fils de ce prince, dont Kuyûk fut le successeur. Le nom de celui-ci, défiguré par une mauvaise lecture des deux dernières lettres, a été transcrit Cuyne dans les éditions et les livres qui se sont appuyés sur elles, avec une persis- tance que n'autorisaient nullement les anciens manuscrits. A la suite de l'esquisse généalogique de la postérité de Tchenkiz-khân, notre auteur a fait une récapitulation des ducs, parmi lesquels figurent, d'une part Cucten ou Cuthen, qui n'est antre que le Cocten, Corten, Coithen ou Cocthen de ' D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome II, p. a. — Petis de la Croix, Histoire de Genghizean, pp. 4g5, qoA — De Guignes, Histoire des Huns, tome II, p. 71. — Gaubil, Histoire de Gentc/iiscan, p. 52. — Mailla, Histoire générale de la Chine, orne IX , p. 128, et la note de Grosier. — Abou-el-Ghazy, Histoire généalogique des Tatars,p.i'S6. — Abou-el-Faragj, [Jistoria compendiosa dynastiarum, pp. 281, 282. — Schmidt, Gcschiehte der Osl-Mongolen, p. 1 11. — Reinier Reineck, dans son Apjieiidix ad expositiones Haythoni (première page de la feuille signée P), a réuni dans un même tableau généalogique les indications de Marc Polo et de Ha) ton, compa- rativement au tableau qui résulte des indications de Carpin d'après l'abrégé de Vincent de Beauvais; il déclare n'avoir pu les concilier : c'est qu'en effet Marc Polo et Hayton sont loin d'offrir la même exactitude que notre auteur : ils étaient d'ailleurs plus éloignés de l'époque à laquelle se rapportent ces détails. 73 (582 ) l'esquisse généalogique, c'est-à-dire Koutàu; et d'une autre part Sirenen ou Syrennen , qui est écrit Chyrcncn dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, et qui est bien le Cliirenen, Chyrenen ou Cyrenen de l'esquisse généalogique, c'est-à-dire Schyramoun, petit-fils d'Oukodày. On trouve encore dans cette liste récapitulative, indépendamment de Sirenen, Sy- rennen ou Chyrenen, un Sirenum ou Seremum, omis par Vincent de Beauvais, et que l'on pourrait, avec quelque apparence de raison, être porté à considérer comme un double emploi, mais qui désigne en réalité un autre prince, savoir, Sàramàn, fils de Tehaghatày, dont nous aurons à parler plus loin. Enfin la même récapitulation nous offre, sous les formes Cyragtiy, Caragay et Karanchny, un nom où nous croyons reconnaître celui de Qaràgjâ ou Qarâtchar, le quatrième fils qu'Oukodây eut de l'impératrice Touràki- nah, et que nous devons en conséquence mentionner ici '. Jean du Plan de Carpin nomme quelques uns des enfants de Tchoutchy-khàn, déclarant ne pas savoir comment s'ap- pelaient les autres; ceux qu'il désigne sont, en premier lieu, Bâti le plus puissant de tous les princes tartares après l'em- pereur, puis Ordou le plus âgé de la famille, ensuite Syban, et après lui Bora : dans ces quatre premiers il est impossible 1 D'Ohssos, Histoire des Mongols, tome II, p. 99. — Pétis de la. Croix , Htst. rie Genghizcan, pp. 5i 1, 312. — De Guignes, Histoire îles Huns, tome III, p. 109. — Gaibil, Histoire de Gcntc/iiscnn, pp. 98, 101. — MaiIiSA, Histoire génértde de la Chine, tome IX, pp. a35, 236, et la note de ( Irosier , ibidem. — Schmidt , Ge- scliic/itedcrOst-MorigoUn,\i\ï. m, 3g 1. — ÏLvov-vn.-Gnhzy ,Hist . généal.des Tatars, pp. 3-5 à 3;;; ou p. 81 de l'édition tartarc. — Abou-el-Faragj, Hist. corn//, dy- ruistinrum , p. 3îo; cet annaliste s'accorde avec Carpin pour faire Schyramoun fils d'Oukoddy-qàào, bien qu'il lut seulement fils de Koutchou, l'un des fils d'Oukodày. (583) de méconnaître Bâtou-khân, Hordou, Sehybân et Bourah; le reste offre plus de difficulté, et les manuscrits fournissent des variantes entre lesquelles il paraît ardu défaire un choix; on trouve d'un côté Berça, Thauhe ; d'un autre, Berça, Charec ( ou Tharet); et d'un autre encore, Bercuthaut ( ou Bercuthant). Sont-ce là deux noms distincts, comme l'indi- quent les manuscrits de Pétau et de Colbert, ou bien est-ce un seul nom, comme le portent les trois autres manuscrits? Dans l'hypothèse de deux noms distincts , le premier nous rappelle immédiatement le successeur de Bàtou dans le khâ- nat du Qaptchâq, et il est assez connu pour ne laisser place à aucun doute; dans l'hypothèse contraire, le nom de Berça doit se fondre en un seul avec le suivant, et comme les auteurs orientaux ne nous offrent que le nom de Berkatchâr pour servir de type, il faudrait prendre la leçon du manu- scrit de Colbert, en effaçant la séparation pour reconstruire Bercacharec ; tandis que le nom beaucoup plus célèbre de Berkah se trouverait, contre toute probabilité, rejeté de la liste. Au surplus, dans la récapitulation qui vient à la suite de l'esquisse généalogique, figure Berça, entre Bora et Mauci ouMoucy ;il faut donc indispensablement opter pour Berkah, et il restera à déterminer un sixième nom, écrit Thauhe, Charec (ou Tharet), et Thaut (ou Thant), à l'égard duquel la liste récapitulative des ducs ne nous offre aucun analogue; et parmi les fils de Tchoutchy dénommés par les auteurs orientaux qui sont à notre portée, nous ne trouvons que Tankqout et Toghâ-tymour dont nous puissions rapprocher les diverses leçons de nos manuscrits; mais ce dernier nom figure dans la récapitulation sous la forme Thuatemur; reste donc seulement Tankqout, dont la prononciation tartare ( 584) (Tangout), adoucie à la manière des anciens Russes, c'est-à- dire sans articulation du g dur, peut à la rigueur se trouver exprimée en latin par Thaut , sans devenir tout-à-fait mé- connaissable. Reschyd-el-Dyn désigne aussi Schinkqour comme Mis de Tehoutehy; ce nom n'est point inscrit dans l'esquisse généalogique tracée par notre auteur, mais on le voit plus loin compris dans la récapitulation sous la forme Sinocur '. Viennent ensuite les enfants de Tchaghatày-khàn , dont Carpin ne nomme que deux, Burin et Cadan^ ne sachant pas les noms des autres; Burin est évidemment Boury, souvent mentionné par Reschyd-el-Dyn, qui le montre presque toujours associé à Kadàn dans les expéditions des armées mongoles en Occident, mais qui fait Kadàn fils d'Oukodây et non de Tchaghatây; en sorte qu'une méprise semble ici probable de la part du voyageur; bien qu'il n'y ait d'ailleurs rien d'impossible à ce qu'un prince du même nom se rencontrât aussi parmi les enfants de Tchaghatây '. Nous avons déjà eu occasion de signaler le nom du prince Sâramân, autre fils de Tchaghatây-khân, comme inséré, sous la forme Syremun dans la liste récapitulative des ducs. Enfin arrive le tour de la postérité de Touluy-khân, et le bon moine se borne à désigner deux princes, en disant, 1 D'Ohssox. Histoire des Mongols, tome II, pp. 619, 621, 62g. — Pétis de la Croix, Histoire de Gengkizcan, pp. 4g4 à 4g8. — De Guicnes, Histoire des Huns, tome III, pp. 338 à 343.— Abou-kl-Ghazy, Hist. généal. des Tatttrs , pp. 445, 4J2, 453, 482. — A.bou-el-Faracj, Hist. coinpend. Dymistitirum, p. 3io. — Kn- proth, Nouveau journal asiatique, p. 290. ■ D'Ohsson, Histoire des Mongols, tome II, pp. (iio,, 621, 6a5 à 628. — Abou- el-Gbaz\, Hist. généal. des Tatars, p. 392. ( 585) suivant sa coutume, qu'il ne sait pas le nom des autres ; ii signaleen premier lieu Mangu, lequel n'est autre que Mankou- qâân, bientôt après successeur de Knyiik sur le trône de Tchenkiz '; sa mère était Serocten, dont la puissance ne le cédait qu'à celle de Bàtou. Cette princesse , appelée Syour- qoutyny par Reschyd-el-Dyn, est nommée par le mongol Sa- nang-Setsen Sourqatai, par Abou-el-Ghâzy Sourouqty qu'il faut probablement lire Sourpuqteji, et par l'arménien Etienne Orpélian, Sourâkhtham, leçons qui se rapprochent beaucoup de la forme donnée par Carpin'.Le nom de l'autre fils de Tou- luy, inscrit par le narrateur en cet endroit de sa relation, est, suivant les variantes , Bechac ( ou Bethac) , Bichac ou Becas ; les auteurs orientaux nous offrent, parmi les noms des enfants de Touluy, celui de Bougjek ou Boutchek, qui semble se retrouver dans les leçons Bechac et Bichac des manuscrits de Colbert et de Pétau; mais en recourant à la liste récapitulative des ducs, nous y voyons figurer le nom de ce même prince sous les formes Dinget, Buyget, Bureth, écrit Ouygat dans l'Abrégé de Vincent de Beauvais, et il est facile d'en déduire une leçon rectifiée de Buygec, se rappro- chant encore plus que Bichac du nom tartare Bougjek ou Boutchek; nous n'essaierons point toutefois de trouver à Bichac une synonymie différente, en faisant observer que ' D'Ohsson, ubi supra, tome II, pp. 245 à 25^. — Abou-ei.-Ghazy, Hist. généal. des Tatars, pp. 377 à 38 1. — Schmidt, Ost-Mongolen, pp. 1 i3, ooX — Etc., etc. 2 D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome II, p. 267. — Abou-el-Faragj, Hist. corn- pend. Dynastiarum, p. 3io. — Abou el-Ghazy, Hist. généal. des Tatars, p. 3^7 ; et p. 81 de l'édition tartare de Cazan. — Schmidt, Ost-Mongolen , pp. ii3, 3ç)4- — Saint-Maktin, Mém. sur l'Arménie, tome II, pp. i34, i35, et 280.- — Gaubil, Hist. de Gentchiscan, p. 75. — Quatkemére, Hist. des Mongols de la Perse, note 7, pp. 90, 9 1 . ( 586 ) les leçons Buygec et Bichac sont moins éloignées l'une de l'autre que chacune d'elles ne l'est de ses propres variantes '. A la lignée de Touluy appartenait également le fameux Qoubilày, dont Carpin n'a point inséré le nom dans ses es- quisses généalogiques; mais il l'a compris dans sa récapitu- lation sous la forme Hubilny '. Venons enfin à cette récapitulation elle-même3. Presque tous les noms qu'elle renferme nous sont maintenant connus, et nous n'avons qu'à les rappeler : d'abord Hordou, qui s'était avancé jusqu'en Pologne; ensuite Bàtou, Kaddn, Schybdn, Boitry et Bougjek, qui étaient venus en Hongrie; et Tcharmdghan, qui guerroyait contre les Sarrasins de Da- mas; tous les autres étaient restés en Tartarie : c'étaient Man- kou, Koutdn, Schyrdmoun, Qoubilày, Sdramdn , Schink- qour, Toghd-tymour; Qardtchar, Bourah, Berkah, et trois autres noms encore, sur lesquels nous avons à dire quelques mots. L'un d'eux est ainsi énoncé : Sibedei senex, qui dicitur inter eos miles : il est aisé de reconnaître ici le valeureux 1 Vincent de Beauv aïs, Spéculum historiette, 1 >L>. XXXII, cap. xm, dans Reinlck, Hist. orientalis, fol. 170. — D'Ohsson, Hist. des Mongols, tome II, pp. Gip, 621, 624, 626, 627. — Abou-el-F\racj, Hist. comp. Ùynastïarum, p. 327. — C'est sans doute le nom de Boutchec qui se trouve écrit Poteho par les Chinois, dans GaUBIL, Hist. de Gentchiscan, p. 76. » D'Ohsson, Histoire îles Mongols, tome II, pp. 3i/t à 5o5. — Marc Polo, Voya- ges, édition de la Société de Géographie, pp. 81 à 117, etc. — Gaubil, Histoire île Gentchiscan, pp. l3î à 2)3. — Mailla, Hist. gén. de la Chine, tome IX, yy. \o\ 46i. — Abou-el-Ghazy, Hist. généal. des Tatars, pp. 383 à 38!", ou p. 83 de l'édi- tion tartare. — Abou-el-Faraci, Hist. compend. Dynastiarum, pp. 3io, 327, 35l- — Pëtis de la Croix, Hist. de Genghizcan, pp. 5i3 à 5i 5. — Etc., etc. 3 Carpin, cap. V, § 11, n° 2. ( 587) Soboddy, ainsi qu'une allusion faite au surnom honorifique de baluider qu'il portait, et qui est traduit ici par miles, comme il l'est , dans le texte syriaque d'Abou-el-Faragj, par agounystâ , dont le sens paraît complètement analogue '. Un autre nom, l'avant-dernier sur la liste, et que nous avons déjà rencontré sur la route de notre voyageur, c'est celui de Money, Monty ou Mauci, dans lequel, sous cette dernière forme, on pourrait être tenté de retrouver JUaou- tchy, le second des fils de Tchaghatây ; mais il resterait alors à expliquer comment il se trouvait revêtu d'un commande- ment dans le khânat de Bâtou , et non dans le khânat de Tchaghatây '. Le nom qui termine la liste est celui de Cho- ranza, Corenza, Curoniza ou Karancha, le moindre de tous ces chefs, et le premier qu'eussent rencontré les envoyés pontificaux à leur entrée sur les terres des Tartares : il ne nous est connu que par leur récit et par celui de Simon de Saint-Quentin , et nous ne pouvons en conséquence fixer la véritable leçon, bien que la dernière variante nous semble la meilleure 3. ' Abel Remusat, Nouveaux mélanges asiatiques, tome II, pp. 89 à 97. — Abou- el-Faracj, Hist. compend. Dynnstiarum , p. 3o6. — Saint-Martin, Mémoires sui l'Arménie, tome II, p. 265. — Schmiut, Ost-Mongolcn, pp. 71, 38o, etc. ' Abou-el-Ghazy, Histoire généal. des Tatars , p. 3g2, et p. 84 du texte tartare. On peut admettre d'autant plus aisément que Maoutchy était revêtu d'un commande- ment dans le khânat de Bàtou , que nous voyons que son frère Boury était place éga- lement sous les ordres de kàtou, et dans une telle dépendance de son orgueilleux cou- sin, qu'ayant eu le malheur de lui déplaire par quelques propos inconsidérés, il eut la tète tranchée sans miséricorde , ainsi qu'on en trouve le récit dans Rubruk , pp. U79, 2S0 de l'édition de la Société de Géographie. 5 Vincent de Beauvais, Spéculum historiette, lib.XXXIl , cap. xxxiv, dans l'édi- (588 ) Nous ne retrouvons point dans cette énumération le beau- frère de Bdtoa-hhdn , commandant l'armée tartare campée sur les rives du Don, et qui est nommé, dans le manuscrit de Pétau, Carton ou Carbon, et Tyrbon dans l'Abrégé de Vincent de Béarnais ; il ne nous est pas , non plus, autrement connu, et tout ce que nous en pouvons dire, c'est que la première leçon semble être celle qui se rapproche le plus des formes onomastiques tartares '. Au moment où Jean du Plan de Carpin et son compagnon arrivèrent au camp impérial, c'est-à-dire le 22 juillet 1246, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut ', Kuyûk n'avait point encore été proclamé comme successeur d'Oukodày- qààn : aussi ne reçut-il point alors l'ambassade, qu'il se borna à faire héberger et à renvoyer, après cinq ou six jours de repos, à sa mère l'impératrice régente Touràkinah, qui oc- cupait une magnifique tente de pourpre blanc, où se pré- parait une audience solennelle : ce lieu est appelé Syra ordou, dénomination dont notre auteur ne nous donne pas l'explication, et que l'on a traduite par tente jaune ou par horde dorée, sans remarquer que c'était un camp de deux mille tentes blanches suivant les historiens orientaux, et que la horde d'or était une résidence distincte de celle-ci , comme nous Talions voir tout à l'heure. Deux ou trois jours tioh île Keineck, fol. 18 j verso. — Ce nom est écril Kouremsa dans Karamzine, His- toire de l'empire de Russie, tome IV, p 44- 1 Carpin', cap. dit., § i,n° g; et § îv, n° 1. — Vincent de Blauyais, ubi suprà, lib. XXXII, cap. xxi, fol. 175 verso. ' V oir ci-dessus, p. 019. ( 589) après, nos deux religieux s'y présentèrent et y virent réunis tous les princes vêtus de pourpre blanc ; le lendemain, jour de l'arrivée de Kuyûk , les vêtements étaient de pourpre rouge; le troisième jour ils furent de pourpre bleue, et le dernier jour des plus belles étoffes de Baghdâd '. Suivant le récit oral de Benoît de Pologne, les grands, au nombre de plus de cinq mille, étaient, le premier jour de leur réunion, vêtus de baldakin, le second de velours blanc, le troisième de velours rouge. Les bons religieux eux-mêmes avaient mis par dessus leur robe de bure de riches vêtements de balda- kin, ainsi que le remarquent Benoît de Pologne etRubrtick. Il se trouvait là plus de quatre mille envoyés, soit porteurs de tributs, soit chargés de présents, soit chefs venant faire eux-mêmes leur soumission ou la faisant faire par leurs dé- légués, soit enfin gouverneurs de provinces. On resta quatre semaines environ en cet endroit , et le frère Jean croit que c'est là que se fit l'élection du nouvel empereur, bien que sa proclamation n'eut lieu que plus tard; le frère Benoît énonce positivement que l'élection fut consommée le jour où les chefs tartares étaient vêtus d'étoffes rouges. Depuis ce moment, dit Carpin, chaque fois que Kuyûk sortait de sa tente, il était salué par des chants, et l'on inclinait devant 1 Sur l'étoffe appelée pourpre, voyez ci-dessus, p. 524, «oie?.. — Les Mongols avaient l'habitude, dans leurs solennités, de s'habiller tous de la même couleur, en changeant de coslume, des pieds à la tète, à chacun des quatre jours que durait la fêle; ce qui s'explique très bien , en ce que ces habits étaient des présents qui leur étaient distribués eu ces occasions par leur souverain. Rubruk, qui fut témoin d'une pareille cérémonie à la cour de Mankou-qààn , en parle ainsi (édit. de la Soc. de Géographie, p. 368) : i Quàlibet die, in illis quatuor diebus, mutabant vestes, quas dabant eis, om- i' nés unins coloris unàquâque die, a calceamentis usque ad tiaram. :i 74 (ogo) lui les toiighs , qu'iJ est aisé de reconnaître dans les quibus- dam virgis pulchris quœ in sunimo lanam habebant cocci- neam , ainsi que les dépeint le narrateur '. Tout le cOFtége partit de la Syra ordou pour se rendre à cheval à un autre campement distant de trois ou quatre lieues, dont notre auteur ne nous apprend point le nom tartare, mais qu'il dit signifier la Horde d'or; la tente impé- riale destinée à l'intronisation de Kuyûk était en effet sou- tenue par des piliers couverts de lames d'or; l'intérieur était de baldaquin, et l'extérieur d'autres étoffes. La cérémonie était indiquée pour le jour de l'Assomption, c'est-à-dire le iSaoût; mais la grêle y vint mettre obstacle, et la solen- nité ne s'accomplit que le jour de Saint-Barthélémy, 24 août. C'est en cet endroit que Jean du Plan de Carpin eut sa pre- mière audience de réception : il fut introduit devant le qààn par le protonotaire Chingay , c'est-à-dire le chancelier Tchinqây, en même temps que les autres ambassadeurs, qui offrirent de magnifiques présents de soieries, de velours, de pourpre, de baldaquin, de ceintures de soie brochées d'or, 1 Carpin, c;ip. ull., § n, D" \, 2, 3. — BenoIt, dans l'appendix, noi G et -. — Ai;n Remusat, Relations politiques avec les empereurs Mongols, dans les Mémoires de l'Académie des Inscription. , lome VI, p. 4^8. — Spbi kgj i , Geographisc/ie entdeckungen , p. -iHi. — Malte-Brun, Histoire de la Géographie, p. 5:4-. — O'Oh- SSOK3 Histoire des Mongols, tome II, pp. 84, S5 et 19a à 197 : cet orientaliste, em- pruntant au Tdrykh gehân kuschây d'A'LA-x-EL-DYH la description des diverses rési- dences d'Oukodây-qâàn , nous apprend c|ue celle qui portail le nom de Syra ordou était aussi appelée Ormektouaj etTiaiKOwsRi, / oyage « Pékin, tomel, p. 43, signale une montagne à' Oarmoiikhtou et une station d'Ourmoukhtodi au sud de Kiakhla et dans le voisinage de l'Orkhon; il est probable que c'est le même lieu : et tel est dès loi !• point où doit aboutir l'itinéraire de Carpin (590 de riches fourrures, et autres objets, parmi lesquels on re- marquait parasol ou dais portatif 'garni de pierreries '. Kuyûk était un homme de quarante à quarante-cinq ans, de petite taille, d'un extérieur grave, n'écoutant et ne ré- pondant que par l'intermédiaire de son premier ministre, et prononçant irrévocablement sur toutes choses; sa cour était composée d'un grand nombre de serviteurs et officiers de toute espèce, et on ne lui parlait qu'à genoux. Quelques chrétiens attachés à son service supposaient qu'il était chré- tien au fond du cœur, parce qu'il entretenait des prêtres qui desservaient une chapelle placée devant sa tente, et où l'on chantait et l'on sonnait les cloches aux heures d'usage, sui- vant le rit grec : il est curieux de rapprocher ces rapports de ce que disent les historiens chinois de la faveur dont jouirent à la cour de Kuyûk les deux lamas Ouatotehi et Namo, venus du Kaschmyr *. 1 Carpin, cap. ultim., § n, n°" {,, 5. — Benoit, clans l'appendix, n° 8. — Aboi- el-Faragj , Hist. compend. Dynastiarum , p. 3'2 1 ; il dit que Tchinqây était chrétien ainsi que le premier ministre Qàdàq, et qu'ils favorisèrent beaucoup le christianisme. — Le même fait est énoncé par Reschyd-el-Dyn, comme on peu! le voir dans Saint- Martin, Mémoires sur l'Arménie, tome II, p. 280, — Sur le parasol ou Tchitr, voyez Quatremère, Hist. des Mongols de la Perse, note 57, pp. -206 à ail. — Voir aussi Reynaud, Extrait de la Chronique d'Aboulfedd, dans le Recueil des historiens orien- taux relatifs aux Croisades , publié par l'Académie des Inscriptions, in-folio (sous presse), p. 95, note 2. * Carpin, cap. ultim., § 11, nos 11, ij. — Abou-el-Faracj et Reschyd-el-Dyn, ubi supra. — Gadbil, Histoire de Gentchiscan, pp. toi à ion. — De Guignes, His- toire des Huns , tome III , pp. 1 15, 1 16. — Abel Remusat, dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions , tome VI, p. /42Q;. — Sur le titre et la dignité de Qâdn on Khdqân décernés à Kuyùk, voyez Quatremère, Histoire des Mongols de la Perse, note 10, pp. ioà i5. — Comparez Bentinck, Remarques sur Abou el-Ghazy, pp. 4 •' 6', note. — Langlès, Ambassades réciproques d'un roi des Indes et d'un empereui delà Chine, Paris n88, in-8°, pp. 1 G, t^. ( V- ) De la Horde-d'or on se rendit a une autre résidence, dont Carpin ni son compagnon ne nous disent le nom, et où ils furent plusieurs fois admis dans la tente impériale; elle était de pourpre rouge, et avait été fabriquée au Khithây : sur une estrade circulaire était un trône d'ivoire merveilleuse- ment sculpté et garni d'or et de pierreries, ouvrage d'un orfèvre russe appelé Corne, dont les deux moines eurent beaucoup à se louer dans la pénurie de vivres où on les laissait, et qui se plut à les instruire de toutes les particula- rités qui pouvaient les intéresser concernant le qààn et ses sujets; ils reçurent aussi beaucoup de renseignements de plusieurs Russes et Hongrois, prêtres et autres, sachant parler le latin et le français, vivant au milieu des Tartares depuis nombre d'années '. C'est en ce lieu qu'on se sépara ; l'impératrice-mère alla d'un côté et le qàân d'un autre, pour rendre la justice ; on exécuta plusieurs criminels, parmi lesquels était une tante de l'empereur, accusée d'avoir empoisonné le qàân Oukodàv; nous n'avons su trouver aucune mention de ce fait dans les auteurs orientaux que nous avons été à portée de consulter. Le grand-duc .Tarosiaw de Souzdal était en même temps vic- time d'un empoisonnement, perpétré des propres mains de limpératrice-mère, qui écrivit aussitôt en Piussie pour faire venir le grand-duc Alexandre, fils de la victime, sous prétexte de lui donner l'investiture de ses domaines paternels; mais ce prince ne se rendit point à cette invitation '. Les envoyés du Saint-Siège furent alors conduits par leurs ■ Carpin, cap. ult., § h, n" 6 et 8. — Benoit, ubi suprà, n" 8. ■ Carimn , cap. ult., § n, n°* 6, r. — Comparez Karamzine , Histoire de l'empire rie Russie, tome IV, pp. 38, 39, et 77 à 80. (593) guides à la résidence impériale; dès que Kuyûk en fut instruit, il les renvoya vers sa mère; mais ils revinrent quelques jours après, et attendirent encore un mois avant que le chancelier Tchinqây leur demandât démettre par écrit ce qu'ils avaient à dire au qâàn ; et quelques jours après ils obtinrent une nouvelle audience, pour laquelle, ainsi que pour la suivante, leur interprète fut un chevalier de la suite de Jaroslaw , appelé Temer, assisté d'un prêtre de sa com- pagnie et d'un autre prêtre attaché au qâàn; ils furent inter- rogés par Kadac, procurateur de tout l'empire, ou en d'autres termes,, par le premier ministre Qâdâq, assisté des deux chanceliers Bala et Tchinqây, et d'un grand nombre de scribes; il leur fut demandé s'il y avait près du pape des gens qui entendissent le russe, l'arabe ou le tartare : ils ré- pondirent que non; qu'à la vérité il y avait en Europe des Sarrasins, mais trop éloignés du Saint-Père, et que le mieux serait d'écrire en tartare la lettre que le qâân voulait adresser au Pontife, sauf à la leur intepréter ensuite mot par mot, afin qu'ils en écrivissent eux-mêmes en latin une version fidèle. Ils furent en conséquence rappelés le jour de la Saint- Martin [n novembre], et alors Qâdâq, Tchinqây et Bala, avec leurs scribes, étant venus les trouver, leur expliquèrent littéralement la réponse de l'empereur. Après qu'ils en eurent écrit la traduction latine, on leur fit relire celle-ci par deux fois en la retraduisant mot pour mot en tartare, afin de s'assurer de sa conformité parfaite avec l'original, et on leur remit en outre une version arabe '. ' Carpin, cap. ullim., § n, n" 9, 10. — Benoit, clans l'appendix, n° ç). — Abili. Hlmusat, dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions, tome VI, p. 428. Cette réponse, trac) dite avec tant de scrupule, est restée inédite et inconnue jusqu'à ce jour; mais, ainsi que nous l'avons dit plus haut, elle nous a été conservée dans le ma- nuscrit de Colbert , où elle suit immédiatement le résumé du récit oral de Benoit de Pologne; nous ne pouvons mieux faire que de la publier ici. LITTER.£ REGIS TARTARORUM AD DOM1NUM PAPAM. « Dei fortitudo, Cuyuc eau ' omnium hominum impera- » tor, niagno Papas. Litteras certissimas atque veras, consilio » habito pro pace babendà nobiscum, tu et cuncti populi » christiani qui in occidente consistunt, nobis per ■ tuum » nuncium transmisisti; qui, sicut ab ipso audivimus et ut » in tuis litteris habebatur 3, pacem velletis habere nobiscum. » Igitur si pacem desideratis habere nobiscum, tu papa, im- » peratores, reges omnes, cunctique potentes civitatum, et » terrarum rectores,ad me pro pace diffiniendà nullo modo » venire differatis, et nostram audietis responsionem pariter » et voluntatem. Tuarum continebat séries litterarum quod » deberemus baptizari et effici christiani : ad hoc tibi bre- » viter respondemus quod non intelligimus qnaliter hoc fii- » cere debeamus. Ad id etiàm cpiod in tuis litteris habebatur : » quod miraris de occisione hominum et maxime christia- » norum ac potissimè Hungarorum 4, Polonorum et Mora- 1 Le manuscrit porle Chingiscan : c'est une erreur évidente de copiste. " Le mot per manque dans le manuscrit: il est exige pai le sens de la phrase. Le manuscrit intercale ici l'abréviation du mot quod mais fallait l'omettre pour que la pnrase devint intelligible^ '• Le manusci it porte ffngariàrl/a) . ( 5g5 j ■a viorum; tihi hreviter respondemus quod etiàm hoc non » intelliffinius. Verumtamen ' ne hoc suh silentio transite u videamur, taliter tibi duximus respondendum : qnià pre- » cepto Dei et Ghingiscan non obediernnt, et nialum eônsi- » lium habentes nuncios nostros oceiderunt "; qtiare Dens » eos deleri prœcepit, ac. inanibns nostris tradnxit. Alioquin » nisi Deus feeisset, honio bomini qnid facere potuisset? Sed » vos, habitatores occidentis , Denm adoratis, et solos vos ,i christianos esse creditis, et alios eontemnitis 3; sed quo- » modo seitis cui gratiam suain conferre dignetur? Nos » Denm adoramns et in fortitndine ipsins ab oriente usquè » ad occidentem delebimus omnem terrain. Quôd si homo •» fortitudo Dei non esset, hommes qnid facere potuissent? i> Kuyûk-qâân avait l'intention de faire porter sa réponse par ses propres envoyés, qui auraient accompagné les deux franciscains à leur retour; mais ceux-ci craignant, pour di- vers motifs, une telle adjonction, l'en dissuadèrent; et le jour de Saint-Brice [i3 novembre] on leur donna leur congé, en leur remettant la lettre du qàân, revêtue du sceau impé- rial, lequel, suivant ce que rapporte ailleurs Jean du Plan de Carpin, avait une légende ainsi traduite par l'orfèvre russe Côme : Dcus in cœlo, et Cuyuc can super terrain Dei forti- tudo.Omnium hominum imperatoris sigillum. Us allèrent voir ■ Verumptamen dans le ms. ' Ivuyùk fait ici allusion au meurtre des ambassadeurs tartares par les Russes, a\;ml la bataille de la Kalka. Voir à ee sujet Kakamzink , Histoire de l'empire » 5 Oarpiit, Epilogus île toto libelîo. — Bf.niiit, dans l'appendice, n" y. ( 598) Le frère Saliinbene de' Salimbeni vit en France notre voya- geur peu après son retour : « C'était, dit il, un homme fa- » cile , spirituel , instruit, fort éloquent, habile en beaucoup » de choses; il avait écrit un gros livre de ce qu'il avait vu s de remarquable chez les Tartares et ailleurs; et quand on » le fatiguait de questions sur ce sujet, il faisait lire sa rela- » tion, comme plusieurs fois (ajoute le chroniqueur) je l'ai » moi-même entendu et vu ". » Innocent garda près de lui pendant trois mois entiers le courageux franciscain qui avait affronté tant de périls et de fatigues pour accomplir sa mission ; et le siège d'Antivari , métropole de la Dalmatie , étant devenu vacant sur ces entre- faites, l'humble frère Jean fut élevé à la dignité archiépis- copale. « Sois béni par le Seigneur et par moi son vicaire, » dit le Saint-Père en le consacrant; car je vois qu'en toi » s'est accomplie cette parole du sage : L'ambassadeur fidèle » est à celui qui l'envoie comme la fraîcheur de la neige au » temps de la moisson : il réjouit l'âme de son maître. Hé » bien, bon et fidèle serviteur, puisque tu as été fidèle en de » petites choses, je t'en confierai de grandes5. » 1 Sbarvglia, Supplementum et castigatio ail Scriptores trium ordinum Francisa, p. 4^2 : ■ A fralre Salimhene, qui anno 1247, mense novembii, eum vidit in (>aUià à » Tartans revertentem , cil. chron. ms. pag. 2 Piano Carpini, confessoris, qui maenà fide et religione plenus, in Germanià et Hispa- » nia piovincialatum egit, et à sede apostolicà ad regeni Tai'lai'orum missus, prœclarà » legalione funclus ('.■>(. ( 6oo ï le frère Jean a dû mourir avant le 12 avril 1253, attendu qu'à cette date le frère Geoffroy, également franciscain, lut nommé après lui à l'archevêché d'Antivari '. Mais il y a lieu de penser (pie Geoffroy n'était point le successeur immédiat de Jean du Plan de Carpin ; car Paul Pansa, le biographe d'Innocent IV, nous apprend qu'à la mort du frère Jean du Plan, le Pontife donna le siège d'Antivari à son confesseur le frère Laurent, ce même Laurent de Portugal qui avait aussi, comme nous l'avons rappelé plus haut, rempli une mission en Orient;ct c'est dès lors celui-ci qui aurait été remplacé en avril 1253 par le frère Geoffroy : d'où il suit que la mort du frère Jean du Plan de Carpin ne peut trouver place qu'entre le Ier août 1248 et pareil jour de l'année 12Ô2. Quant au lieu du décès, le martyrologe désigne l'Italie; et l'on peut con- jecturer que le bon prélat était allé chercher dans sa ville- natale, à Pérouse, le rétablissement d'une santé ébranlée par de trop violentes épreuves; ou mieux encore qu'attaché à la cour pontificale (ainsi que le furent habituellement six frères mineurs, au rapport de Paul Pansa), il avait suivi Inno- cent IV en 1261 de Lyon à Assise, puis à Pérouse, peut-être jusqu'à Rome, et qu'il mourut dans ces entrefaites '. 1 Vebmiglioni, Biografia degli scrittori Perugini, (orne I, p. 2a5 : » lu licoinpense » )ioi di tanie, si gravi e pericolose faliche aposloliche, fu pronunciato Axcivescovo An- tibazensè, corne mostra il P. Sbaragtia, citco9tanza pazallra omessi clair Oldoïno, il - c|uale neppure fu informalo délia sua morte, che avvenne mil' aprile ciel lîàli. » — Oldoïno, Atlunœum iiueustwn l'tiit*t/n»um, p. 188 : • E vivis abjil posl annuui sa- lulis liiiiiiami' \:n\. i — Nuark.ua, Siipplrm . et Ççstig., p. 452 : « Faclus dfeinde » Archiepiscopus Anulnuensis, obiii ante diem ta aprilis anni ij.Vi, qpuo in illà sede i i iucccssoc-datus est IV. Gul'fridus, paiilei- minorila. » I'aoi.o Pans.», YiIci d'Inrioccnzio quarto, p. ioo : « Tcnne seinpie uclla sua coi;le - sei frati mioori, e'I suo confessore, ch era un d'essi nominale) lia Nicole, fecevescove ( 6oi ) Il ne survécut donc guère à son retour d'Orient; mais si l'on se souvient qu'il devait avoir près de soixante-cinq ans lorsqu'il entreprit cette périlleuse légation, et qu'il était af- fligé d'une lourde corpulence, on s'étonnera peu qu'il ait bientôt succombé aux suites inévitables des fatigues et des privations qu'il avait endurées pendant son voyage de Tartarie. Nous voici enfin parvenu au terme de cette notice, qu'il nous a paru indispensable de joindre au texte de la relation de Carpin pour en faciliter l'intelligence : la tâche, à peine entrevue par l'abbé Prévost, n'avait encore été qu'effleurée par Sprengel et par Forster; nous n'avons rien à dire de Malte-Brun, traducteur littéral de Sprengel, ni de quelques antres compilateurs superficiels, tels que Murray. Reineck et Klaproth sur les deux Hayton, Venni sur Ode- ric, Meinert sur Marignoli, mais surtout Marsden , Zurla, Baldelli sur Marc Polo, nous offraient des travaux dignes d'être pris pour modèles, et notre ambition eût été de les imiter, si une longue étude spéciale de l'Asie nous eût mis à portée de traiter ex professo toutes les questions d'histoire, d'ethnologie, de géographie, de linguistique, liées à la nar- ration de notre auteur. Mais notre insuffisance a dû nous retenir dans un cercle plus restreint , et au lieu d'un commentaire complet , nous n'avons à offrir qu'une simple notice, résumé de nos propres efforts pour nous procurer à nous-même une intelligence • d'Assisi, c un allio fra Lorcnzo, aicivescovo Antivamisr, (lopo la morte cl i fia Gio- .- van ni ili l'Iano . - — Le même, pp. ~4, bo , 8'2. ( G02 ) suffisante d'un texte que nous ne voulions point publier en copiste aveugle. Nous avons voulu examiner tour à tour quelle importance relative appartenait à la relation de Jean du Plan de Carpin dans la série des anciens voyageurs en Tartarie ; quels textes nous possédions de cette relation ; au milieu de quelles cir- constances s'ouvrirent entre l'Europe et l'Asie les rapports diplomatiques dont il fut le premier agent ; quel était cet homme que la chrétienté choisit pour son représentant; quelle route il suivit pour arriver au fond de l'Asie; quelle peinture il nous a faite de la puissance des Mongols vers lesquels il était envoyé ; quel fut le succès de sa mission ; et quel résultat enfin il obtint pour lui-même de ses fatigues. Tel est le cadre que notre étude successive, bien plutôt qu'un dessein arrêté d'avance, nous a fait adopter et remplir : puisse-t-il être accueilli avec indulgence; car nous y avons mis plus de bonne volonté que de savoir, plus de conscience <|tie d'habileté Paris, mai 1808. BELATION DE JEAN 1W PLAN DE CÂEPW. FAC-SIMILE DK MANWIWTS. AI s de Pétau. ^vtmbt fvûdib; ad<\ao$ pus rtnpnun pncùtt Gc)oi}ô a* piano carpim iM&nus iu urv jiltWpv ttictoium mwm\jbiiu?mé\^ît«r fatum wttmpit jn^ijus • 'Mura c/<'ttv.mt,dw ftMs a-pVic^irctrt?afct-attaîo6(t'<«>iifln?'tv5aUasoiwnti5' L>i ccûirewns tuïi jjp. artictîaMîn cawmatnï ntfhîratf flfgmfpîm» attira rospfienittnucbauAnu-nrpcos t\p,vfo fcrttc wi jnclfn iitnnc^-èt-qmwsa taztanô nf îdttg uacuiub; mùcmns occ&\ ul'jpemo captmarf • nP fiimc {"m- algosc* cftu-qtnuicluS ex lalxuih timus $ lllttn miYS affligi- H^e onma nint to fUnumpuivô creftf mms çzeepta uumv; ttf capmutate jjvtiid tiolJtiiuk pliât* «ttmmtnr-ybnraiu p^u^b'tpis-utitouW' <*t tffmtoïi flrW ïdtirtn a&nttplcrC pjffcm". Ils.de Colbert. _f|6fc>tagt#ui» aâ «St - atni vwAfffiM c5û?a iwtî oU tu • ,** cvîcïx ^>tl v,ini qiu tu occUvtvtc cimCtfHti* ttoluf rutî uûcût cufmii'ttti.'^^j' fuite a\) v^ dnCuwitt7— î- tir m iMif Imtô tièb«vmf -^» garent onu a?Cti)àHf Vie twtidp m W;^VW4t«çr i^tçcô entiez y c'oiaf -i alu>$ cote^uit^- ôj iuuniv Càtlj oto^ çmhn Citant â> v&muy -* tu ^icCtiidine' vpvaf aboHÇuCCtvttyvît omMircro (ijittb^ tel*» v'ircr-' V01^ qui? fzltf vormtfewr. «t?^di cavpmv «Jint>* f>-«Ofù twn Circuendo dans les mss. de Pelau, de Colbert, et de Londres ; cfrcuenaam dans ceux de Lumley et de Dupuy. ( Ci ) mensibus et dimidio ' ambulavimus), niulto vilior est quàm dicere valeamus. CAP /TU LU M SECUNDUM. DE FOBMIS PERSONARUM, DE CONJUGIO, VESTIBUS, HABITACULIS, ET REBUS IPSORUM ". Dicto de terra , dicendum est de hominibus : primo quidetn formas doscribemus 3 personarum ; secundo de ipsorum conjugio supponemus; tertio de vestibus; quarto de babitaculis; quintô de rébus eorum. § I. De formis personarum K Forma personarum ab omnibus 5 hominibus aliis est remota. Inter oculos enim et inter 6 gênas sunt plus quàm alii homines lali ; gênas etiàm satis prominent a maxillis ; nasum habent planum et modicum; oculos habent parvos, et palpebras usquè ad supercilia 1 Dimidio clans le ms, de Pùlau; dimidium dans les autres. 2 Le ms. de Pélau porte De personis et vestibus et liabi tandis, de rébus, de ipsorum conjugio; celui de Colbert donne De formis personarum Tartarorum et conjugio , vestibus, habitaculis , et rébus eorum ; on lit dans les trois autres : De formis Tar- tarorum, de conjugio, vestibus et habitaculis eorum. — Ce chapitre répond , dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, au chap. iv, De forma et habitu et victu eorum, sauf ce qui concerne la nourriture, qui est en plus dans ce dernier. 1 Dcscribimus dans le ms. de Londres. ' Ce titre ne se trouve que clans le ms. de Colbert, où il indique la même division du texte. ' Le mot omnibus n'est donné que par les mss. de Pétau et de Colbert. 6 Le mot inter ainsi répété ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert; il esl conservé dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. ( 6ia ) elevatas '. Graciles sunt generaliter in cingulo ', exceptis quibusdam paucis; penè omnes mediocris sunt statura;. harba fere omnibus minima 3 crescit; aliqui tamen in superiori 4 labio et in barbâ me- dicos babent crines , quos minime tondent. Super verticem capitis in modum clericorum babent coronas ;et abaure unâ usquè ad aliam, ad latitudinem trium digitorum, generaliter 5 omnes radnnt; quœ ra- surae coronœ prœdictae junguntur: super frontem etiàm ad latitu- dinem duorum digitorum similiter omnes radunt 6; illos autem ca- pillos qui sunt inter coronam et prœtaxatam rasuram > crescere8 usque ad supercilia sinunt, et 9 ex utràque parte frontis tondendo plus quàm in medio crines faciunt longos ; reliquos ,0 verô crines permittunt crescere, ut mulieres : de quibus faciunt duas cordas, et ligant unamquanique post aurem. Pedes etiàm modicos habent. § II. De conjugio ipsorum ". Uxores verô babet iinusquisque quot potest tenere " : aliquis ' Cette description du nez et des yeux, fournie par le ms. de Pétau , manque dan? les quatre autres inss. , mais elle est dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. ' Le ms. de Pélau porte par erreur singulo. ' Minima dans le ms. de Pélau; minime dans tous les autres. 4 Superiori dans les mss. de Pétau et de Colbert; injeriori dans les trois autu' 5 Generaliter dans les mss. de Pétau et de Londres ; similiter dans ceux de Col- bert, de Luuiley, et de Dupuy. 6 Ce passage, depuis qnœ rasurœ, manque dans le ms. de Colbert. 7 Prœtextatam ruiram dans le ms. de Dupuy. 8 II manque ici, dans le ms. de Pétau, une ligue entière, entre le mot similun qui précède, et le mot lisquè qui suit. 9 Au lieu de et, le ms. de Pétau porte, par erreur, tondendu , qui se retrouve i quelques mots de là. 10 Reliqun, par erreur, dans le ms. de Dupuv. " Ce titre n'est que dans le ms. de Colbert, a la même coupure. " Lems. de Colbert insère ici la particule <-/ (0,3) centum, aliquis quinquaginla ', aliquis decem, aliquis plures, ali- quis ' pauciores; et omnibus parentibus generaliter conjungun- tura, excepta matre, filiâ, et sorore ex eâdem matre. Sorores 4 autem s ex pâtre tantùm 6, et uxores etiàm ' patris post mortem ducere possunt. Uxorem etiàm fratris alter frater 8 junior post mortem 9 vel alius '" de parentelâ junior ducere tenetur. Reliquas " mulieres oinnes " sine ullà differentiâ ducunt in ,3 uxores, et emunt easvaldè pretiosè a parentibus suis. Post mortem maritorum de facili ad conjugia secunda '4 non migrant, nisi quis velit suam novercam ducere in uxorem. 1 Quudraginta dans le ms._de Colbert. ■' Aliquis dans le ms. de Pétau ; et aliquis dans celui de Colbert; vel dans les a u 1res. 1 ConjunguntUT dans les mss. de Pélau et de Colbert; junguntur dans les trois autres. 4 Les mss. portent uniformément sororibus; mais le sens exige sorores, comme dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 5 Autem dans les mss. de Pétau, de Colbert, et de Londres; etiam dans ceux de Lumley et de Dupuy. 6 Tantum dans les mss. de Pélau, de Colbert, et de Londres ; tamen dans ceux (1* Lumley et de Dupuy. 7 Etiam n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 8 Le mot frater manque dans le ms. de Dupuy. 9 Une ligne entière manque ici dans le ms. de Pétau depuis les mots ducere possunt jusqu'à cenxpost mortem. Le ms.de Colbert insère ici les mots ducere potest. 10 Vel de parentelâ dans le ms. de Londres. 1 ' Le ms de Colbert insère ici le mot vero. ,a Le mot omnes manque dans le ms. de Colbert. ,3 Le mot in manque dans les mss. de Pétau et de Colbert; celui de Londres porte uxorem au singulier. 'i Le ms. de Colbert au lieu de secunda écrit sua, et oublie le mol non qui suit. 77 (M-, ) § 111. De eorutit vestibus'. Vestes aulem ta m virôriïm quàm inulierum sunt imo modo formatas. Capis ' palliis, vel capuciis * vel pelfibus non utuntur; tunicas vero portant debukerano 4, purpura, vel baklakino \ in hune modum formatas. A summo 6 usquè deorsùm sunt scissse, et7 antè pectus duplicantur; a iatere vero sinistro unâ , et in.dextro 8 tribus ligaturisnectuntur,et 9in Iatere" etiàm sinistro usquè ad brachiale " Mint scissœ. Pellicia cujùscunque sint " generis in eundem ,3 mo- dum formantur; superius tamen pellicium exterius habet pilos '4, sed à posterioribus est apertum; habet autein ,s caudulam unam usquè ad genua rétro. Mulieres verô quae sunt maritatae habent unam ,6 tunicam valdè amplam et usquè ad terram ■' antè scissam. 1 Ce litre n'est que dans le ms. de Colbert, a la même coupure. I 'appis dans le ms. rie Lumley. ; Capuciis dans les mss. de Pélau et de Colbert ; captltiii dans celui de Dupuy ; i ap putiis dans ceux de Londres et de Lumley. ' Les mss. de Lumley et de Dupuy portent bukeramo; celui de Pétau bucano , celui de Colbert bucarano, et celui de Londres bukarano. 1 Baldaxino dans le ms. de Pétau; baldekino dans ceux de Colbert et de Londres; htildfttjuino dans ceux de Lumley et de Dupuy. 6 Sûmo dans les mss. de Pétau et de Colbert ;supremo dans les autres. '■ lit dans les mss. de Pétau et de Colbert ; quia dans les autres. R Dextro dans les mss. de Pétau et de Colbert; dextris dans les autres. 9 Et manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 10 Etiam dans les mss. de Petau et de Colbert ; et m dans les autres. " Le ms. de Londres et celui de Pétau disent brachale ; celui de Colbert bracales. " Si dans le ms. de Petau ; sunt dans les autres. : Hune dans le ms. de Colbert. '•< Pilos dans le ms. de Pélau ; pilum dan-, les autres. 15 Le ms. de Pétau porte tamen. 16 Unam n'est que dans le ms. de Colbert. ■7 Le ms. de Londres porte tertiatn. ( 6i5 ) Super caput ' veto ' habent unum quid 3 rotundum de viminibus vel de cortice factum , quod in lungum protenditur ad unam ulnain, et in summitate desinit in quadrum : et ab4 imo usquè ad summum in amplitudine semper crescit, et in summitate habet virgulam 5 unam longam et 6 gracilem de auro vel de argento seu de ligno, vel etiàm pennam : et est assutum super unum pileolum ' quod protenditur usquè ad humeros; et tàm pileolum 8 quàm instrumen- tum praediclum est tectum de bukerano 9 sive purpura vel balda- kino'" ; sine quo instrumento coràm hominibus nunquàm vadunt, et per hoc ab aliis mulieribus " cognoscuntur. Virgines autem et juvenesmulieres cum niagnâ difficultate à viris " possunt discerni : quoniàm '3 peromnia vestiuntur ut viri. Pileola"1 habent alia quàm 1 Le ms. de Londres porte cupud. 2 Verô manque dans le ms. de Pétau. 3 Le ms. de Pétau intercale fautivement ici le mot cortice, 4 Ad dans le ms. de Colbert. 5 Les mss. de Londres et de Colbert portent ungulam. 6 Et manque dans le ms. de Colbert. 1 Pelleolum dans le ms. de Pétau ; pilleulum dans celui de Colbert; pilliolum dans celui de Londres ; piîioîum dans les deux autres. 8 Pelleolum dans le ms. de Pétau ; pilleolum dans celui de Colbert ; pilliolum dans celui de Londres ; les mots et tant pileolum quant manquent dans les mss. de Lumley et de Dupuy. 9 Bukerano dans le ms. de Londres; bucarano dans ceux de Petau et de Colbert ; buccaranw dans les deux autres. "> Baudekino dans le ms. de Londres ; haldahino dans celui de Pétau; baldaumtio dans ceux de Lumley et de Dupuy ; les mots sive purpura vel baldakino dans le ms. de Colbert sont transportés après instrumento. " Mulieribus manque dans le ms. de Colbert. 12 Les mss. de Lumley, de Dupuy, et de Londres intercalent ici a tort le mot suis. l*Quoniam dans les mss. de Pétau et de Colbert; quum dans les autres. '4 Pellioln dans le ms. de Pétau; pilleola dans celui de Colbert;/»////»/» dans celui de Londres; pileola dans les deux antres. (6,6 ; alias nationes, quorum formam intelligibilité)' describere non va- lemus. § IV. De habitaculls eorum ' Stationes habent rotundas in modiini tentorii ' prasparatas \ de viigis et I)acnlis subtilibus 4 fadas. Suprà verô in medio rotundam habent fenestram nnde lumen ingredilur, et ut possit fumus exire : quia semper in medio ignem faciunt 5. Parietes auteni et tecta filtro " sunt cooperta 7; ostia s etiàm de filtro sunt facta. Qusedam stationes sunt magnae, et 9, qusedam '" parvae, secundùm diguitatem vel " bominum parvitatem. Quaedam solvuntur " subito cl répa- rant m. et super, summarios '3 deieruntur; quaedâm dissolvi non pos- suni. sed in curribus '• deferuntur : minoribus autem in curru ad deferendum unus bos, majoribus très vel quatuor , vel etiàm ,: plures, secundùm quod magna est'6, sufficiunt ad portandiiin; ' Cu litre n'es! que clans lems. de Colherl, à la même place. Tontorii dans le ms. de Colbert. 3 Le ms. de Londres porte prope arratos, < Subtilibus dans les mss. de Pétau et de Colbert, subtiliter dans les autres. 5 Dans lems. de Pétau, la phrase est ainsi tournée : quia in medio faciunt semper. Fultro dans le nis. de Colbert. ( "operta dans le ms. de Dupuy, operta dans celui de Colbert. s Hostiu na^is. €t ' quocunque vadunt, sive ad bellum sive alias, semper illas deferunt ' secum. § V. De rébus eorum 3. In animalibus sunt divites valdè : in camelis, bobns, ovibus, capris et equis. Jumentorum 4 tantam habent multitudinem , quantam non credimus habere 5 totuni mundum. Porcos et alias bestias minime habent. CAPITULUM TERTIUM. DE CULTU DEI, DE II1IS QU.E CREDUNT ESSE PECCATA, DE DIVINATIONIBUS ET EXPURGATIONIBUS, ET RITU FUNERIS 6. Dicto de hominibns supponendiim 7 est de ritn; de quo tracta- bimus in hune modnm : primo dicemus 9 de cultn ; secundo de liiis 1 Et ne se trouve que dans le lus, de Pétau, où il est suivi par erreur du mol ta. 1 Déférant dans le ius, de Colbert. 3 Ce litre n'est que dans le ms. de Colbert, où il répond à la même coupure. > Leins. de Pétau porte de equis et jwnentis. Celui de Colbert offre une omission de tout ce qui se trouve entre animalibus et tantam habent, etc. 5 Le ms. de Colbert intercale ici le mot aliitm. 6 C'est la leçon du ms. de Pétau; celui de Colbert porte De cultu, délais quœ cre- tlunt esse peccata, tic divinationibus et peccatornm purgationibus , et ritu Juneris Tartarorum; les trois autres donnent uniformément De cultu Dei, de Mis quœ cré- ditât esse peccata, et de divinationibus et ritu juneris (le ms. de Londres intercale ici de plus le mot eorum), et de purgationibus suorum peccatornm. — Ce chapitre ré- pond, dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. au cliap. vu, De superstitiosis traditioni- bus ipsorum. 7 Supponendum dans les mss. de Pétau et de Colbert ; dicendum dans les trois autres. 8 Dicemus ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ( 6i8 ) quae credunt esse peccata; tertio ' de divinationibus et purgationi- bus peccatorum ' ; quarto de ritu funeris. § I. De cultu Tartarorum 3. i.Unum 4 Deum credunt, quem credunt esse s factorem 'omnium visibilium et invisibilium ; et credunt ipsum 7 tàm bonorum in hoc mundoquàm pœnarum esse factorem 8 : non tamen orationibus vel laudibusaut 9 ritu aliquo ipsum colunt.Nicbilominùs '"habentidola" quœdam de filtro ad imaginera " hominisfacta '3; et illa ponunt ex utrâque parte ostii '4 stationis l5;et subtùs illa ,G ponunt quiddam1' de filtro in modum uberum ,8factum , et illa credunt esse pecorum '9 1 Tcrcio dans les mss.de Pétau et de Colbert. - Lems. de Pétau porte par erreur peccatoribus. Le îns. de Colbert porte en un endroit De ritu eorum. i Le ras. de Pétau porte par erreur onde. 5 Esse manque dans le ras.de Dupuy. 6 Le ras. de Pétau porte fortiorcrn . 1 Ipsum dans Iesmss. de Pétau et de Colbert ; eam dmis celui de Dupuj ; eum dans les autres. 8 Datorem dans les mss. de Pétau et de Colbert. 9 Aut laadibus vel dans le ms. de Colbert. 10 Nihilomimis dans les mss. de Lumley et de Dupuy. 1 ' Ydola dans le ms. de Pétau. " Ymaginem dans le ms. de Pétau. 13 Les mots idola quœdam de filtro ad imaginant hominii facta sont remplacés , dans le ms. de Colbert, par ceux-ci : stationes et tubtus Mas ponunt ydola. '4 Hostti dans les mss. de Pétau et de Londres. ■5 Stacionis dans le ms. de Londres. ,6 Ista dans le ras. de Colbert. 'V Quidam dans le ras. de Pétau j ce mot manque dans le ms. de Colbert. 18 Uberum dans les mss. de Pétau et de Londres ; uberis dans les deux autres. "> Pecorum dans le ms. de Pétau. (6ig ) custodes, ac ' eis beneficium lactis et l pullorum prœstare 3. Alia 4 vero faciunt de pannis sericis 5, et illa multùm honorant6. Quidam ponunt illa in pulchro 7 curru tecto, antè ostium 8 stationis : et qui- cunque aliquid 9 de illo curru furatur , sine ullâ miseratione occi - ditur. Sed quando volant illa idola " facere, omnes majores domina? conveniunt quac sunt in stationibns illis, et cum reverenciâ faciunt illa; et cùm fecerunt interficiunt ovem et manducant, et ossa ejus igné comburunt. Et " cùm etiàm puer aliquis infirmatur, prœdicto modo faciunt idolum " et ligant super lectum ipsius ". Duces, mille- narii, et "i centenarii hircum ,5semper habent'6 in medio stationis. Praedictis verô "' idolis offerunt primum lac omnis pecoris '8 et ju- ' dedans !es mss. .le Pétau, de Colbert, et de Londres, rtdans les deux autres. ' Ac dans le ms. de Pétau. ! Prare dans le ms. de Londres. 4 Illa dans le ms. de Pétau. 5 Cericis dans le ms. de Londres. G Le ms. de Pétau met d'abord fautivement ignorant, puis, par un système de cor- rection dont ce ms. offre plusieurs exemples, il ajoute immédiatement vel honorant. 7 Pulcro dans le ms. de Pétau. 8 Hostium dans les mss. de Pétau et de Londres : tout ce passage, depuis le mot pannis, manque dans le ms. de Colbert. 9 Le mot aliquid manque dans le ms. de Dupuy ; les mss. de Pétau et de Colbert portent et quicunque in illo cuira aliquid furatur. 10 Ydola dans le ms. de Pétau. " Le mol et est répété deux fois de suite dans le ms. de Pétau. ■- Ydolum dans le ms. de Pétau. jl Les lignes précédentes, à partir des mots sed quando , fournies par le ms. de Pétau, manquent dans tous les autres. ■4 Et manque dans le ms. de Colbert. ' ' Le ms. de Pétau porte pratum, ceux de Colbert et de Londres y retint et hircum. ''' Le mot habent manque dans le ms. de Pétau. • 7 Vero n'est que dans les mss. cie Pétau et de Colbert, où le mot suivant est écrit ydolis. 19 Le ms. de Pétau porte pecoris. ( 620 ) menti. Et quandô ' primo comedere vel ' bibere incipiunt , primo offerunt eis de cibariis vel 3 de potu. Et quando 4 aliquam bestiam interficiunt 5, offerunt cor idole ° quod est in enrru in aliquo cy- pho 7, et dimittunt usquè mane, et tune auferunt de praesentià e ejus , et decoquunt 9 et manducant. 11. Primo etiàm imperatori faciunt '" idolum , quod ponunt " in curru,antè " stationem honorificè, sicut vidimus antè ordam impe- ratoris istius, cui ,3 offerunt mimera multa ; equos etiàm offerunt * ei, quos nullus audet ascendere usquè ad mortem. Alia etiàm ani- malia eidem offerunt ; qune si ,5 occidunt ad manducandum, nullum os eonfringunt ex eis, sed igni comburunt. Ei etiàm ad meridiem l6 tanquàm Deo inclinant, et '' inclinare faciunt aliquos '8 uobiles, qui ' Quando dans les mss. de Londres , de Colbert et de Pétau , cum dans les deux autres. -' Vel dans les mss. de Pétau et de Colbert, et dans les trois autres. 5 tel de dans les mss. de Pétau et deColberl, et dans les trois autres h Quando clans les mss. de Pétau et de Colbert, cum dans les trois antres. 5 Interficiunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, accidunt dans les autres. c Ydolo dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Ciplio dans le ms. de Pétau, cifo dans ceux de Colbert et de Lundi i s Presencia dans le ms. de Pétau. 0 Decoqunt dans les mss. de Pétau et de Colbert. |0 Fecerunt dans le ms.de Pétau \ydolum dans le ms. de Colbert. ,! Posuerunt dans le ms. de Pétau. '- Antequam dans les mss. de Lumley et de Dupuy ; qh quando clans celui de Londres. 13 Cui manque dans les mss. de Lumley et de Dupuv : le ms. de Colbert porte- r/ui offert. '4 Aficrt dans le ms. de Colbert. ,s Vero dans les mss. de Lumley et de Dupuv, quod st dans celui de Londres. 16 In meridie dans le ms. de Colbert. '" Inclinent dans le ms. de Londres. 18 Aliquos dans les mss. de Petau et de Colbert, altos dans les autres. (6ai) se ' reddunt eisdem : undè nuper conligit ■ quod Michael 3, qui fuit unusdemaguis ducibusRuscise4,cùm ivisset ad reddendum se Bâti, fecerunt eum priùs inter duos igues transire; post hoc dixerunt ei 5 quod ad meridiem Chingis - can 6 iuclinaret : qui respondit ' quod Bâti et servis suis etiàm 8 inclinaret libenter , sed iuiagini 9 hominis inortui non inclinaret, quià non licet ,0 hoc facere chris- tianisa et cùuj sœpè diceretur ei " quod inclinaret, et nollet, man- davitei dux " prœdictus perfilium Ieroslai '3, quod occideretur '* si non inclinaret : qui respondit quod potins '5 vellet moii quàm fa- cere quod non licet l6 ; ac ille '' salellitem unum misit , qui tàm diù contra cor eum in ventre calce percussit quousquè deficeret. Tune ' Sesc dans le ms de Pétau. 1 Contingit dans le ms. de Pétau. ' Nichael dans le ms. de Pétau. 4 Buclrie dans le ms. de Londres, Mscie dans celui de Pétau , Ruscie dans celui de Colbert, Russie dans les deux antres. 5 Ei ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 6 Gyngischan dans le ms. de Londres, Chingis-cim dans celui de Pétau, Chingis can dans celui de Colbert, Cjngis can dans les deux autres, 7 Rcspondet dans le ms. de Pétau. 8 Etiam ne se trouve que clans le ms. de Colbert. 9 Ymagini dans les mss. de Pélau et de Colbert. 10 Licercî dans le ms. de Pétau. ■■ Ei ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Diuc ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. •3 Jerozlay dans le ms. de Londres, forozlai dans celui de Pétau, Vcxozlai dans celui de Colbert, .Ieroslai dans les deux autres. '4 Occident dans le ms. de Pétau. ,5 Pocius dans le ms. de Pétau. 16 Les mss. de Pétau et de Colbert portent quam faceret quod non licet, les autres quant faceret hoc, quia non Uceret. '7 Tpse dans les mss. de Pétau et de Colbert, ille dans les aulies. ( 622 ) quidam de suis ■ militibus qui astabat coufortabat entn dicens ' : « Esto constans J quià pœna haec non diù tibi durabit et statim se- » quetur gaudium simpiternum ». Post bncc fuit ei capnt i cultello praecisum 5; militi etiàm 6pra?dicto fuit caput cum ' cultello ampu- tatum. m. Solem insuper8, lunâm 9 et ignem venerantur et adorant, et aquam et terrain; eis ciborum et potùs primicias offerentes,et manè potissimè antequàm coinedant et '° bibant. Et " quià de cultu Dei nullam legem observant, neinineni adhùc, quôd intelleximus , coegerunt " suam fidem vel legem negare, excepto Michaele de quo dictum est suprà. Quid ulteriùs faciant, ignoramus : presuuiitur ta- men à quibusdam quod si moiiarcbiain haberent, quod Deus aver- tat, lacèrent quod omnes isti idolo inclinaient '3. Accidit etiàm '4, dùm I Ejus dans le ms. de Colbert. > Les mss. de Pélau et de Colbert portent confortat'it eum dicens;\es autres, rnnfor- tans eum dixit. i Constans dans les mss. de Pétau et de Colbert, robustus dans les autres. i Capud dans le ms. de Londres. — Ei dans les mss. de Pétau et de Colbert, ejus dans les trois autres. Le ms. tle Pétau porte par erreur presîosum. ' Etiam dans le ms. de Pétau, vcro dans les quatre autres. ^ Cum dans le ms. de Pétau, etiam dans les quatre autres : cultello manque dans celui de Colbert. k Insuper dans les mss. de Pétau et de Colbert, igitur dans les autres. 9 Lunum dans les mss. de Pétau et de Colbert, lumina dans les autres. 10 Au lieu de et bibant le ms. de Petau porte vel etiam bibunl ei ; celui de Col- bert vel etiam bibant. " Et ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. II Aillait- quod intelleximus coegerunt dans le ms. de Pétau; cogunt seulement dans tous les autres. 1 J Ces dernières lignes, depuis les mots excepto Michaele, ne se trouvent que dans le ms. de Pétau , qui écrit ydolo. 'i Etiam dan, le ms. de Petau, tamen dans les autres. ( 62.3 ) adhùc nuper ' essemus in terra, quod Andréas dux de Cherneglove ' quod 3 et in Rusciâ 4, fuit apud sBati accusatus quod educeret equos Tartarorum de terra et venderet aliàs 6 : et cùm tamen non esset probatum, fuit occisus. Quod audiens junior f rater ejus, venit cum uxore occisi ad ducem prnedictum Bâti, volentes7 supplicare ne terra tolleretur eisdem : qui dixit puero 8 quod uxorem fratris carnalis 3 prœdicti duceret 10 in uxorem , et mulieri praecepit du- cere illum in viruin secundùra consuetudinem Tartarorum : qui " respondit dicens " quod priùs vellet occidi quàm faceret contra legem; at ille nichilominùs '3 tradidit eam '5 illi, quamvis ambo '5 renuerent '6 quantum possent '', et duxerunt eos '8 am- i Nuper manque dans le ms. dePétau. 2 Cherneglove ici dans le ms. de Pélau, qui plus loin, cap. vit. , § iv, no r, écrit au génitif Gerneglorie ; Urinygloi'C dans le ms. de Colbert, Scirnogle dans celui de Lon- dres, Saruogle dans celui de Dupuy, Scirnogle ou Saruogle dans celui de Lumley. Il nous parait évident qu'il s'agit ici de la principauté russe de Czernigow. s Quud dans les mss. de Pétau et de Colbert, quœ dans les autres. 't Ruchia dans le ms. de Londres, Mscia dans celui de Pétau , Ruscia dans celui de Colbert, Russia dans les deux autres. ''Ad dans le ms. de Colbert. ^ Aliis dans le ms. de Colbert. 1 Volentes dans les mss. de Pétau et de Colbert, voleris dans les autres. s Les mss. de Dupuy et de Lumley portent, au lieu de puero, par esse. 9 Le ms. de Pétau porte Carmasis. 10 Duxeret dans le ms. de Dupuy. ■ ' Qui manque dans le ins. de Pétau; que dans celui de Colbnt. 12 Dicens ne se trouve que dans le ms. de Pétau ; duci dans celui tle Colbert. 13 Nihilominus dans les mss. de Lumley et de Dupuy. "i Eam manque dans le ms. de Colbert. l5 Ambo dans lems. de Pétau seulement. Ilj Renuerunt dans le ms. de Pétau, renuerent dans celui de Colbert, renuerat dans les autres. '7 Possent dans les mss. de Pétau et de Colbert, possit dans celui de Londres, pos- set dans les autres. '8 Eos n'est que dans le ms. de Pélau. (624) bo ' in lecto , et posuerunt puerura super illam clamantem et plorantem , et coegerunt ' eos pariter 3 commisceri , coactione non conditionali, sedabsolutà 4. § II. De his quœ credant esse peccata s. Quamvis de justicià faciendà vel peccato cavendo nullam ha- beant legera , nichilominùs 6 tamen habent aliquas traditiones , qoas dicunt esse peccata :, quas confinxerunt ipsi vel antecessores8 eorum. Unum est figere cultellum » in igné , vel etiàm quoctinque modo tangere igneui '" cultello; vel cum cultello " extrabere de caldario carnes; juxtà ignem etiàm " incidere cum securi : crednnt enim '3 quod sic auferri debeat caput "Ugni. Item appodiare ls se ad flagellum cuinquo percutitur equus l6 (ipsi enim calcaribus '' non I Ambos dans les mss. de Pélau et de Colbert; ambo dans les autres. ' Coegerunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, cogérant dans les trois autres. 3 Pariter ne se trouve que dans le nis. de Pétau. $ Les derniers mots qui suivent commisceri manquent dans le ins. de Pétau. 5 Ce titre est le même et à la même place que daus le ms. de Colbert. 6 Nihilominus dans les mss. de Lumley et de Dupuy. 7 Peccatum dans le ms. de Colbert ; quas dicunt esse peccata manque dans le ms. de Pétau . 8 Vel antecessores dans les mss. de Pétau et de Colbert, et patres dans les trois autres. 9 Cutellum dans le ms. de Pétau. 10 Ignem cutello dans le ms. de Pétau, ignem cultello dans celui de Colbert, cum cultello dans les trois autres. II Cutello dans le ms. de Pétau. 12 Etiam manque dans le ms. de Pétau. |J Enim dans les mss. de Pétau et de Colbert, etiam dans les trois autres. '4 Capud daus le ms. de Londres. 1 ' Apodiare dans le ms. de Colbert. '" Et/us dans les inss. de Pétau et de Colbert. '7 In genli dans le ms. de Colbert, au lieu decalcaribus. ( 62.5 ) utuntur ) ; item tangere flagello ' sagittas ; item ' juvenes aves aeci- pere vel occidere ; eum freno equum percutere; item et 3 os cum alio osse 4 frangere; item 5 lac vel aliquem potum vel cibum super terram effundere ; in statione mingere 6 : secl si voluntariè t'acit , occiditur ; si autem aliter, oportet quôd pecuniam multam solvant ' incantatori , qui purificet eos, et 8 faciat et 9 stationem et ea quœ in ipsâ sunt inter duos ignés transire ; sed antequàm sic puri- ficelur 10 nullus audet intrare nec " de ipsâ aliquid portare. Item " si alicui morsellus l3 imponitur, et deglutire non potest et de ore suo ejicit eum "4, fit foramen sub ,5 statione, et extrahitur 6 per illud foramen, et sine ' ullâ misericordiâ '7 occiditur; item ,s si quis calcat limen stationis "9 alicujus ducis , interficitur eodem 1 Flagello dans les mss. de Pétau et de Co\ber\, flagellis daus les autres. - Vel dans le ms. de Colbert. * Et n'est que dans le ms. de Pétau. 4 Ee [esse') dans le ms. de Pétau. r> Vel dans le ms. de Colbert. 6 C'est vis-à-vis de cet endroit que le ms. de Colbert place la rubrique marginale qui forme le titre de la section suivante. 7 Le ms. de Pétau porte solvat ; celui de Colbertdit solvant ; les trois autres portent pecunia solvatwr. 8 Et n'est que dans le ms. de Pétau. — Facict ensuite dans celui de Colbert. 9 Et dans lems.de Pétau, etiam dans les autres. "> Fiat dans le ms. de Colbert. " Nec dans les mss. de Petau et de Colbert, vel dans les autres. iJ fe/dans le ms. de Colbert. ■' Morsellus dans les mss. dePélau et de Colbert, morsus dans les autres. '4 Eam dans le ms. de Londres. '"' In dans le ms. de Colbert. '6 Extrahitur dans le ms. de Pétau, c.vtrahunt dans les autres. •7 Miseralione dans le ms. de Colbert. ,b JWdans le ms. de Colbert. "■> Au lieu de limen stationis le ms. de Pélau porte seulement stationem ; le ms. de Colbert écrit lumen. ( 6sG ) modo: et multa habent hiis ' similia, île quitus longum essel ' nar- rare. Sed homines occidere , aliorum terras invadere , res aliorum aceipere quocunque injusto modo , fornicari, aliis hominibus inju- riari 3, facere contra 4 prohibitiones et Dei praecepta, nu 11 pecca- tnm est apud eos. De vitâ aeternâ et damnatione 5 perpétua nicbil 6 sciunt ; credunt tamen quôd post mortem in alio seculo vivant , et 7 grèges mnltiplicent , comedant 8, bibant,et alia faciant qiue in hoc seculo à viventibus hominibus fiunt. § III. De divinationibus et purgatiorùbus peccatorum 9. [.Divinationibus, auguriis, aruspiciis'°,veneficiis,incantationibus multùmintendunt. Et cùm à daemonibns eis " respondetur, credunt quod Deus ipsis loquatur : quem Deum vocant Itoga ";sed Comani Ram l3i|)sum appellant : quem mirabiliter timent et reverentur ;ac ei'4oblationes offerunt multas, etprimicias ciborum ,5et potûs ; et '6 I Hiis n'est que dans le ms. de Colbert. ' Esset dans les mss. de Pétau et de Colbert, est dans les autres. ' Injuriitri dans le ms. de Pétau, injuriam dans les autres. t Les mss. de Lumley. de Londres et de Dupuv insèrent ici le mot Dt'i, qui n'est qu'une fois dans celui de Pétau. ' Dampnalione dans les mss. de Pétau et de Colbert. '' Nihil dans les mss. de Lumley et de Dupuy. ? Et ne se trouve que dans le ms. de Pétau s Commettant dans le ms. de Londres. 9 Ce titre, qui ne se trouve que dans le ms. de Colbert, \ est placé à tort beaucoup plus haut. ■o Âuruspiciis dans les mss. de Pétau et de Colbert. II Eis dans le ms. de Pétau, ipsis dans les autres. Ia Nominant leoga dans le ms. de Pétau. ,( Kam dans le ms. de Pétau , C/iam dans les trois autres qui ajoutent id est tm peratorcm . ' i Eis dans le ms. de Pétau, seulement. 15 Cibi dans les mss. de Lumley et de Dupuy, eibum dans celui de Londres. ','' Et ne se trouve que dans le ms. de Pétau. (6a7 ) secundùm ' responsum ' ipsius faciunt universa. In principio ' lu- nationis vel in 4 plenilunio incipiunt quicquid novi agere volunt : undè illam 5 magnum imperatorem appellant , eique genua flectunt et deprecantur. Solem etiàm 6 dicunt esse matrem lunae , eô quotl lumen a sole recipiat. ri. Et utbreviterdicam,perignemcredunt omnia purificari : undè quando 1 nuncii veniunt ad eos, vel principes, vel personne qiue- cumque 8, oportet ipsos et munera quae portant per duos ignés transire, ut purificentur ne forte veneficia9 fecerint et '° venenum vel aliquid mali portaverint ". Item si cadat " ignis de cceio super pecora '5 , vel super homines , quod ibidem saepè contingit ', sive aliquid talium eveniat ,s eis per quod immundos seu in- fortunatos se reputent '6, oportet simili modo '' per incantato- ' Les mss. de Lumley, de Londres, et de Dupuy, insèrent ici le mot autern, qui n'est pas dans les mss. de Pétau ni de Colbert. 3 Responsa dans les mss. de Lumley et de Dupuy. ! Les mss. de Lumley, de Londres et de Dupuy intercalenl ici le mot etiiirn , qui n'est pas dans le ms. de Pétau. Celui de Colbert met enim. î In n'est que dans le ms. de Pétau; et seulement au lieu de vel in dans celui il. Colbert. ■' Illum dans le ms. de Colbert. 6 Etiam n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 7 Cum dans les mss. de Lumley et de Dupuy. 8 Quecurnque dans le ms. de Pétau, qualescumque dans les quatre autres. 9 Venefica dans le ms. de Colbert. 10 Et dans le ms. de Pétau mit dans celui de Londres. 11 Les mois qui suivent ut purificentur manquent dans les mss. de Lumley el de Dupuy. 12 Cadat dans les mss. de Pétau, cadit dans les autres. 13 Peccora dans le ms. de Pétau. '4 Contigit dans le ms. de Dupuy. 15 Eveniat dans les mss. de Pétau et de Colbert, evenerit dans les autres. 1,1 Rejtutcnt dans les mss. de Pélau el de Colbert, reputant dans les autres. '' Simili modo dans les mss. de Pélau et de Colbert, similiter dans les autres. ( 6a8) res ' rnundari : et quasi omnein ' spem suani in lalibus posuerunt. m. 3Quandoaliquiseoram infirmaturad mortem4, ponitur in sta- tione ejns 5 una hasta, et circà 6 illam filtrum cireumvolvitur " nigrum : et ex tune nullus audet alienus tenninos 8 stationnai ejus9 intrare ; et quandô incipit agonizare, quasi ,0 omnes recedunt ab eo, quoniàm nullus de hiis " qui morti ejus assistunt potest ordam alictijus ducis vel imperatoris usquè ad novani "lunationem intrare ,3. Cùm autem niortuus est, si est de majoribus '4, sepelitur occulté in campo ubi placuerit eis ,s : sepelitur autem ,6 cum sta- tione, sedendo in rnedio ejus, et ponunt mensam afttèeum, et alveolum ''carnibus plénum, et cyphum ,s lactis jumentini; et '9 se- I Incantorcs dans le ins. de Pétau. 3 Omnes dans le ms. de Dupuy. ; C'est ici que le ms. de Colbert place la rubrique marginale qui fail le titre de la section suivante. ■• Ad mortem ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colljert. 5 Les mss. de Lumley et de Dupuy donnent seuls les mois in statione ejus. " Circa dans les mss. de L indres , de Pétau cl de Colbert, contra dans les deux autres. " Invoivitur dans le ms. de Colbert. s Tcrminos dans les mss. de Pétau cl de Colbert, Bustes dans les autres. Q Ejus ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Cojbert. 10 Quasi ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbeit. II Hiis dans les mss. de Pétau et de Colbert, Us dans les autres. 11 JSoneim dans le ms. de Londres. '3 Transite dans le ms. de Colbert. ï-i Les mss. de Pétau et de Colbert portent mui'o ibus ; on lit majoribus dans les trois autres. 15 Eis n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 16 Autem manque dans le ms. de Colbert. '" Aheorum daus le ms. de Pétau, alveolum dans celui de Colbert, alieum dans les autres. ,8 Ci/uni daus le 111s. de Colbert. 1 J Et ne se trouve que dans le ms. de Pétau. ( 629 ) pelitur ' eu m eo unum jumentum cum pullo , et eqmis ' cum fraeno et sella : et alium equum comedunt, et3 stramine corium 4 implent, et 6 super duo ligna vel quatuor altiùs ponunt, ut habeat iu alio mundo stationem ubi moretur, et jumentum de quo babeatlac, et possit sibi etiàm 6 equos multiplicare , et equos 7 in quibus valeat equîtare : et ossa illius equi quem comedunt pro anima ejus combu- rant. [Et saepè etiàm conveniunt mulieresad comburendum ossa pro animabus hominum ut nostris vidimus oculis, et ab aliis intel- leximus ibidem. Vidimus etiàm quod Occodai-can e pater islius Im- peratoris, dimisit unum virgultum crescere pro anima suâ : undè praecepit quod nullus incideret ibi, et quicumque incidet ibi ali- quam virgam, ut ipsi vidimus , vetberabatur, expoliabatur 9 et malè tractabatur "' ; et cùm nos multùm indigeremus ad equum percu- tiendum, non fuimus ibi ausi incidere imam virgam "]. Aurum et argentum sepeliunt eodem modo cum ipso. Currus in quo ducitur frangitur, et statio sua destruitur, nec nomen proprium ejus usquè ad tertiam generationem audet aliquis nominare. 1 Les mss. deLumley, de Londres et de Dupuy insèrent ici le mot autem , celui de Colbert le mot etiam. 2 Equs dans le ms. de Pétau. 3 Cum dans le ms. de Colbert, au lieu de et. ■» Eorum dans le ms. de Colbert. 5 Et manque dans le ms. de Colbert. 6 Etiam dans le ms. de Pétau, et dans ceux de Colbert et de Londres- le mot man- que dans les deux autres; le ms. de Colbert porte ensuite equis, 7 Les mss. de Dupuy, de Lumley et de Londres mettent ici le mot etiam. 3 Cam dans le ms de Pétau, le seul qui donne ce passage. ' Expo l i atar dans le ms. de Pétau. 10 Tractatur dans le ms. de Pétau. 11 Tous ces détails relatifs aux sacrifices et consécrations pour les âmes des morts ou des vivants, depuis les mots et ossa illius equi, ne se trouvent que dans le ms. de Pétau. 79 (63o) § IV. De ri tu Juneris '. i. Alius etiàm est modus sepeliendi quosdam majores. Vatlunt ' in campo occulté, et ibi gramina removent cum radicibus, et faciunt foveam magnam . et in lateve illius foveœ faciunt imam foveam 3 sub terra; et illum servum « quem habet dilectum ponunt sub eo : qui jacet tàm diu sub ipso, quod s incipit quasi 6 agonizare, et » deindè extrahunt cum s vil valeat respirare; et sic faciunt ter : et si eva- dit 9, posteà est ,0 liber, et facit quicquid placuerit ei, et est ma- gnus in statione, ac inter parentes illius. Mortuum autem ponunt in foveà ", quœ est in latere facta cum hiis quœ superiùs dicta sunt ; deindè replent foveam quae est antè foveam snam , et " desuper gramina ponunt, ut fuerat " priùs , ad hoc ne locus ulteriùs valeat inveriiri. Alia etiàm '< faciunt ut superiùs " dictum est; sed tento- ' Ce titre est le même que la rubrique correspondante du ms. de Colbert, mais qui est placée dans celui-ci beaucoup plus haut. » Vadant dans les mss. de Pélau, de Colbert et de Londres, vaditur dans les deux autres. Le mol foveam, ici répété, ne se trouve ainsi que dans le ms. dePétau. i Le mot servum manque dans le ms. de Pétau. ' Ipso, quod dans les mss. de Pélau et de Colbert, eo , donec dans les trois autres. " Quasi n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbeit. " El ne se trouve que dans le ms de Pétau. s Le mot eum manque dans le ms. de Pétau. 9 Evadit dans les mss. de Pétau et de Colbert, evadet dans les trois autres. 10 Est manque dans le ms. de Pétau. i Fovea dans les mss. de Pélau et de Colbert, foveam dans les trois autres. Etiam dans le ms. de Pétau, et dans tous les autres. ' l Fuerat dans le ms. de Pétau, ftterunt dans celui de Colbert, Juerant dans les Irois anlres. 'i Etiam n'est que dans le ms. de Pétau. Superiùs n'est que dans le ms. Pétau. ( 63 1 ) rium siiuin exteriùs relinquunt in campo '. In terra eorum sunt cimiteria ' duo. Unum in quo 3 sepeliunlur imperatores , duces < et nobiles omnes : et ubicumque rnoriantur s, si congrue fieri po- test, illùc6deferuntur';sepelitur nutem cum eis aurum et argentum multum. Aliud est in quo sepulti sunt 8 illi qui in Hungariâ 9 inter- fecli fuerunt : multi enim ibidem occisi fuerunt. Ad '° illa cimiteria " nullus audet accedere praeter custodes qui ad custodiendum positi sunt ibidem, et si aliquis accesserit, capitur, expoliatur ", verberatur, et valdè '3 malè tractatur : undè nos ipsi inscienter '4 intravimus terminos cimiterii " eorum qui in Hungariâ l6 fuerunt occisi et venerunt super nos illi '7 sagittare volentes '8; sed quià eramus * Ces mots sed tentorium, etc., ne se trouvent que dans le ms. de Pélau. * Cimiteria dans lesmss. de Pétau et de Colbert, cimyteria dans celui de Londres, cœmeteria dans les deux autres. 3 Au lieu de unum in quo , le ms. de Colbert porte seulement in quitus. 4 Suces manque dans le ms. de Pétau. 5 Moriantur dans le ms. de Pétau, moruintur dans tous les autres. 0 Iilic dans le ms. de Pétau. 7 Sefferunt dans le ms. de Pétau. 8 Sepulti sunt dans les mss. de Pétau et de Colbert ; sepcliuntur dans les trois au- tres. Le mot illi qui suit manque dans le ms. de Colbert. 9 Ungaria dans le ms. de Colbert. 10 At dans le ms. de Pétau. '■ Cimiteria dans les mss. de Pétau et de Colbert, cœmeteria dans les autres. '" Exspoliatur dans les ms. de Colbert, expoliatur Axas celui de Pétau, spoliatur dans les autres, qui intercalent, immédiatement après, la conjonctive et. ,3 T'aide manque dans le ms. de Colbert. '4 Nés cienter dans lesmss. de Pétau, de Colbert et de Londres, nescientes dans ceux de Lumley et de Dupuy. ■5 Cimiterii dans le ms. de Pétau , cymiterii dans celui de Colbert, eœmiterii dans les trois autres. 16 Ungaria dans le ms. de Colbert. ■7 //// n'est que dans le ms. de Pétau. 18 Sagittare volentes dans les mss. de Pélau et de Colbert, sagittœ volantes dans le. trois autres. ( b3a ) imncii et nesciebamus ' consiictiidinein terrae, nos liberos dimi- sei'iint abire. ii. Parentes autem ' et omnes alios 3 qui morantur in stationiluis suis oportet purificari per ignem 4; qua; purificatio fit hoc modo : Faciunt duos ignés , et duas hastas ponunt juxtà ignés, et unatn cordam in summitate hastarum; et ligant super cordam illam quasdam scissuras de bucarano s; sub quà corda et ligaturis inter illos duos ignés transeunt 6 bomines, bestiae ac 7 stationes; et sunt duae 8 m ulieres una bine, et alia indè, aquam projicientes 9 et quaedam carmina recitantes : et si aliqui currus ibi ,0 fianguntur, vel etiàm res ibidem " aliquœ cadunt, incaniatores accipiunt. Et si aliquis occiditur à " tonitruo, omnes illos homines qui moran- tur in stationibus illis oportet pnedicto modo per l3 ignés tran- sire '*. Statio, lectus, currus, filtra ll et vestes, et '6 quicquid ta- I Et nesciebamus dans le ms. de Pélau, nescientes dans les autres. ' EtiamAaoi le ms. de Colbert. 3 Alias dans le ms. de Pélau, alii daus ceux de Lumley, de Dupuy et de Londres; le mot manque dans celui de Colbert. -♦ Igem dans le ms. de Pélau. 5 Bucarann dans le ms. de Pc tau, bul.arano dans celui de Colbert, buchurano dans celui de Londres, bucharamo dans celui de Dupuy, buçcharamo dans celui de Lumley. 6 Transitait dans le ms. de Colbert. 7 dedans les mss. de Pélau et de Colbert; et dans les autres. R Duo dans le ms. de Pétau. 9 Propicientes dans les mss. de Colbert. 10 Ibidem dans le ms. de Colbert. II Ibidem dans les mss. de Pétau et de Colbert, ibi dans les autres. 12 In dans le ms. de Pétau. 13 Per ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. '■* Transites dans lems. de Pétau. '■' Au lieu de filtra, le ms. île Colbert porte slmllitcr. Le mot et qui suil manque dans les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres. "' i?f manque ici dans le ms. de Colbert. (633) liiini ' habuerint ', a nulio tanguntur, sed tanquàm immunda !ab omnibus respuuntur. CAPITULUM QUARTUM. DE MORIBUS TARTARORUM BONIS ET MALIS, ET C1BIS, ET CONSUETUDINIBUS EORUM 4. Dicto de ritu, dicendum est de moribus ; de quibus tractabimus boc i modo: primo dicemus de bonis; secundo de malis; tercio de cibis6; quarto de consuetudinibus. § I. De bonis moribus Tartarorum '. Praedicti homines, videlicet 8 Tartari, sunt m a gis obedientes dominis suis, quàm aliqui bomines qui sint in 9 mundo , sive reli- 1 Taîia dans le ms. de Dupuy. » Habuerit dans le ms. de Colbert. > Immunda manque dans le ms. de Colbert. 1 Le ms. de Pélau porle De moribus bonis et malis , el consuetuilini et cibis co- nnu; celui de Colbert, De moribus et consuetudinibus et cibis Tartarorum; les trois au- tres , De consuetudinibus bonis et malis et cibis eorum. Les deux premières sections correspondent, dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, l'une au chap. v , De moribus enrum bonis et t/.alis; et l'autre au cliap. vi, De legibus eteonsuetudinibus eorum. '' lsto dans le ms. de Colbert. " Les mss. portent uniformément tercio de consuetudinibus , quarto de cibis; mais l'ordre réel des matières étant contraire h cette énonciation , nous avons cm devoir la rectifier conformément à la disposition du texte lui-même. 7 Ce titre est le même et à la même place que la rubrique marginale correspondante du ms. de Colbert. 8 Videlicet dans les mss. de Pétau et de Colbert, salicet dans les autres. i Qui sint in mundo dans les mss. de Pélau et de Colbert, in /toc mundo dans les autres. ( 634) giosi , sive seculares ' ; et magis reverentur eosdem ', neque de facili mentiuntur eis. Verbis ad invicem rare aut nunquàm contendunt, factis veto nunquàm 4; bella, rixae, vulnera, homicidia inter eos nunquàm 5 contingunt. Praedones etiàm 6 et fures rerum magnarum non inveniuntur ibidem ' : undè stationes et eu r rus eorum, ubi habent thesaurum suum e, seris aut 9 nectibus non firmantur. Si aliquae bestiœ perduntur, quicunque invenerit eas , vel dimittit sic esse '", vel ducit eas ad ho mines illos qui positi sunt ad hoc "; ho- mines autem quorum sunt bestiae apud eosdem " illas '' reqnirunt, et absquè ullâ^difficultate recipiunt eas '5. Unus ,6alium satis honorât : et ad invicem sibi '' satis sunt familiares; et cibaria , quamvis sint apud eos'8 pauca,tamen satis '9 competenter inter se communicant 1 Secularet par erreur dans le ras. de Pétau. 2 Eisdem dans le ms. de Londres. 5 Vel dans le ras. de Londres, aut nunijuam mit raro dans le ms. de Colbei t. * Neqiiaquiim dans le ms. de Colbert. '• Nunquàm dans les mss. de Pétau et de Colbert, non dans les autres. ,; Etittm n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. I Ibidem dans les mss. de Pétau et île Colbert, inter eos dans les autres. 8 Suum manque dans le ms. de Pétau. Née dans le ms. de Colbert. '" Eas dans le ms. de Pétau, esse dans tous les autres. II Hec dans la ms. de Pétau. 12 jEo.vdans le ms. de Colbert. I Ilhs dans le ms. de Pétau. '• ///,; dans le ms. de Pétau. ,;' Eas dans les mss. de Pétau et de Colbert, illas dans les autres. '6 Tjndè dan» le ms. de Londres. II Sibi n'es! que dans le ms. de Colbert. 's Apud eos dans le ms. de Pétau, inter illos dans les autres. Sunt (au lieu de sint) dans celui de Londres. ■9 Le ms. de Colbert offre ici l'omission de tout ce qui est entre les mots sibi satis et le mot competenter. ( 635 ) illa '. Et etiàm ■ satis sunt sufferenles : undè cùm jejunant unà 3 die velduobus 4 nichil comendentes omnino, de facili non videntur impatientes; sed cantant et 5 ludimt quasi comederint 6 benè. 7 In equitando multùm snstinent frigus, etiàm 8 et calorem qunndoque 9 nimiiim '° patiuntur. Nec " sunl homines delicati. Invidiosi " ad in- vicem non videntur : inter eos quasi nidla placita sunt : nullus alium spernit,sed juvat et promovet quantum congrue potest. Mulieres eorum ■' sunt castœ, nec de impudicitiâ ipsarum '' alîquid inter eos ''auditur; verba tamen quasdam ex eis in joco'6 satis ha- bent turpia et impudica. Sediliones ■' inter eos ,8 raro vel nunquàm habere intenditur '' ; et quamvis multùm inebrientur , in ebrielate tamen '° suâ verbis vel factis " nunquàm contendunl. 1 Illam dans le ms. de Pétau. 3 Etiam n'est que dans le ms. de Pétau. ' Vna dans les mss. de Pétau et de Colbert, uno dans les autres. ■î Les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres intercalent ici le mot diebus. » Et manque dansjes mss. de Londres, de Pétau et de Colbert. " Comederunt dans le ms.de Lumley et dans celui de Dupuy. ' Le ms. de Colbert intercale ici la particule et. 8 Etiam ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 9 Quandoque ne se trouve que dans le ms. de Colbert. 10 Ni/ms dans le ms. de Pétau. " Nec dans les mss. de Pétau et de Colbert, non dans les autres. 12 Invidiosi dans les mss. de Pétau et de Colbert, invidi dans les autres. >s Veto dans le ms. de Londres. "* Ipsarum dans le ms. de Pétau, earum dans les autres. " Eos dans le ms. de Pétau, eas dans les autres. ''' Loco dans le ms. de Pétau. ■7 Les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres intercalent ici le mot vero. ' Eos dans le ms. de Pétau, se dans celui de Colbert, eas dans les autres. "' Habere intenditur dans te ms. de Pétau, habere videntur dans celui de Colbert, audiuntur seulement dans les autres. '" Tamen manque dans le ms. de Collier! . Verbis velfacto, dans le ms. de Lumley et celui de Londres, verbis née facto dans ( 636 ) § II. De malis moribus eorum '. Descriptis eorum moribus bonis ', mine ' de malis 4 est suppo- nendum. Superbissimi sunt aliis bominibus, etdespiciunt omnes 5; imô 6 quasi pro niebilo repu tant eos ', sive nobiles sive ignobiles sint : vidimus 8 enim in curià imperatoris nobilem virum Ieros- laum 9 magnum ducem Rusciae '°, filium etiàm régis et reginas Georgianiae " et soldanos multos et magnos ", ducem etiàm Solan- gorum '3, iiullum honorem debitum recipere '* inter eos; sed Tar- tari qui erant eis assignati, quantùmcunque erant viles, antece- debant eos, et semper primum locum et summum tenebant : imo sœpè oportebat eos post eorum posteriora sedere. Iracundi celui deDupuy, verbis vcl jaetis dans celui de Colbert, verba velfactis dans celui dr Pétau, où ce dernier mot est placé , comme correction , au-dessus de celui de verbis, effacé par un trait léger. 1 Comme au ms. de Colbert. 3 Ces quatre premiers mots ne se trouvent que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ' Le mot nunc manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. * Moribus eorum se trouve ici dans les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres. "• Homints dans le ms. de Pétau, eo ■ dans celui de Colbert. 6 Imo dans les mss. de Pélau et de Colbert, ideo dans les autres. 7 Eos n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. s Audimus dans le ms. de Pétau. 0 Jerozlaum dans les mss. de Pétau, de Londres et de Colbert, Jeroslaum dans les autres. io Ruchiœ dans le ms. de Londres, Mscie dans celui de Pétau, Ruscie dans celui de Colbert, Russiœ dans les antres. " Jordanie dans les mss. de Londres et de Colbert, Geoigiœ dans ceux de Lumley et de Dupuy, Georgianiae dans celui de Pétau. " Et magnos n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. >' Durent etiam Solangorum dans les mss. de Pétau et de Colbert, duces etiam sol- danorum dans les autres. ' ' Aecipere dans le ms. de Colbert. ( 637 ) sunt hominibus aliis ' multùm , et indignantis naturae. Et etiàni aliis hominibus plus ' sunt mendaces, et ferè nulla veritas invenitur in eis : in principio quidem sunt blandi , sed in fine 3 pungunt ut scorpio ; subdoli sunt et fraudulenti, et si possunt, astuciâ circum- veniunt omnes. Homines sunt immundi in * sumendo cibum et potum, et in s aliis factis suis. Quicquid mali volunt 6 facere ho- minibus aliis, miro modo occultant, ut sibi ' providere non pos- sint, vel contra eorum astucias remedium invenire. Ebrietas ho- norabilis est apud eos, et cùm8 nndtum quis ° biberit '" ibidem rejicit ", nec propter hoc dimittit quin iterùm bibat. Valdè sunt cupidi et avari; exactores sunt " maximi ad petendum, et ,B tena- cissimi retentores, et parcissimi donatores. Aliorum hominum occisio pro nichilo '* est apud eos '5. Et '6 ut breviter dicam, omnes i Sunt hominibus aliis ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 2 Plus manque clans le ms. de Pétau; Tout le passage, depuis iracundi \nc\as, jus- qu'ici, manque dans le ms. de Colbert, où on lit seulement Hominibus sunt mendaces. 1 Ultimo dans les mss. de Pétau et de Colbert. î ht n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 5 Comme à la note précédente. i; Quicquid mali volunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, et à ce qu'il parait dans celui de Londres; celui de Lumley porte qui cum volunt aliquid malt , etc. ; ce- lui de Dupuy de même, sauf aliqui. * Sibi ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert, qui donnent aussi pro- videre; celui de Londres previderi, les deux aulres previderc. 8 Quu/n dans les mss. de Lumley et de Dupuy. f) Quis manque dans le ms. de Colbert. "' Biberit dans le ms.de Pétau, bibit dans les autres. " Reicit dans les ms. de Londres, de Pétau et de Colbert. 12 Sunt ne se trouve que dans le lus. de Pétau. 13 Et n'est que dans le ms. de Pétau. <4 Niliilo dans le ms. de Lumley, nihil dans ceux de Colbert et de Dupuy. '-' Eos dans les mss. de Pétau et de Colbert, illos dans les autres. 16 Et manque dans le ms. de Colbert. 80 (G38) mali ' mores eorum propter prolixitatem in scripto redigi mi- nime ' possunt. § III. De cibis eorum 3. 1 . Cibi eorum sunt omnia 4 quae mandi possunt : comedunt enim s canes, lupos, vulpes, et 6 equos ; etiàm ' in necessitate 8 car- nes humanas 9 manducant : undè quando pugnaverunt contra quandam civitatem Kytaoïum '° ubi morabatur imperator ipso- rum ", quam " obsederunt tàm diù '3 quod defecerunt ipsis Tar- tans omninô expensœ, et quià non babebant quid '4 manducarent oiuninô , tune accipiebatur '5 de decem hominibus unus ad man- ducandum Abluviones ,6 etiàm quœegrediunturde''jumentis cuin 1 Malos dans les mss. de Pétauet de Colbert. • Minime dans les mss. de Pétau et de Colbert, non dans les autres. 3 Comme au ms. de Colbert. i Omnes dans le ms. de Colbert. 5 Enim n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 6 Et manque dans le ms. de Colbert. I Etiam dans le ms. de Colbert, et dans les autres. s Dans les mss. de Pétau et de Colbert ce mot est écrit necitate. 9 Humana dans le ms. de Dupuy. Manducant ne se lit que dans ceux de Pétau el de Colbert. 10 Kycaorum dans le ms. de Londres. Quilaorum dans celui de Pétau. II Eorum dans le ms. de Colbert. » Quam dans les mss. de Londres et de Pétau, eam dans ceux de Lumley et de Dupuy. '3 Di dans le ms. de Pétau. ■ i Quid dans le ms. de Pétau , quod dans tous les autres. ,5 Excipiebatur dans le ms. de Colbert. "' Adlwiones dans les mss. de Colbert et de Londres, allumorcs dans celui de Pétau. '7 // dans le ms. de Colbert. (63g) pullis manducant : imô ' vidimus etiàm eos pediculos " manducare; dicebant enim : « Numquid eos debeo manducare cùm mei filii carnes manducent et ipsius sanguinem bibunt 3 ? » Vidimus etiàm ipsos 4 comedere mures. Mensalibus et manutergiis non utuntur. Panem non habent, nec olera, nec legumina, nec aliquid aliud nisi carnes; de quibus eliàm5 tàm paucas manducant 6, quod aliae na- tiones vix indè vivere possent. il. Cum pinguedine carnium pollutint multùm manus : quandô verô comederunt ', eas 8 ad ocreas suas 9 vel ad gramina vel ad '" aliquid taliuni tergunt; soient etiàm honestiores habere aliquos panniculos parvos cum quibus ultimp tergunt manus quandô car- nes manducârunt ". Cibum " unuseorum incidit '3, etalius accipit cum punctâ '4 cultelli morsellos '5, et unicuique prœbet, quibusdam plus" quibusdam minus, secundùm quod eos magis et minus cu- piunt '6 honorare. Scutellas non lavant, et si aliquandô cum brodio I Immo dans les mss. de Pétau et de Colbert. ' Pudiculos dans le ms. de Londres. 3 Ce passage, depuis dicebant enim, ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 4 Jpsos dans le ms. de Pétau, eos dans ceux de Colbert, de Londres et de Lumlev. le mot manque dans celui de Dupuy. 5 De quibus ctiam dans le ms. de Pétau seulement, et dans les autres. 6 Manducant dans le ms. de Pétau , habent dans les autres. 7 Comedunt dans le ms. de Pétau. s Eas dans les mss. de Pétau et de Colbert, tune manus dans les autres. 9 Eas dans le ms. de Colbert. 10 Ad manque dans le ms. de Pétau. II Manducant dans les mss. de Pétau et de Colbert. ïa Cibum manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. ,3 Scindit dans le ms. de Pétau. >4 P une ta dans les mss. de Londres et de Pétau, puncto dans les trois autres. Culcth dans le ms. de Pétau. 15 Morsellos dans les mss. de Pétau et de Colbert, morcelles dans les autres. '6 Cupiunt dans les mss. de Pétau et de Colbert , voluerit dans celui de Londres volunt dans les deux autres. ( 64o ) t arnium lavant iterùm eas ', cttm carnibus in ollam ' roponunt. 01- las etiàm vel coclcaria 3 vel alia vasa ad hoc deputàtà si ablunnt , simili modo lavant. Apud eos magnum peccatum est 4 si aliquid do potu vel de 5 cibo perire aliquo modo 6 permittatur : un de ossa, nisi priùs extrabatur medidla, dare 7 eanibus non permittunt 8. Vestes suas9 etiàm non lavant, nec lavari permittunt, et maxime '° ab illo tempore quo " tonitrua incipiunt usquequô desinat illud tem- pus ". m. Lac jtimentinum bibunl in maximâ '3 quantitate si habent : bibunt etiam ovinum, caprinum , vaccinum, et camelorum '4, Vi~ num, cervisiam,et ,5 medonem non habent, nisi ab aliis nationibus inittatur, vel donetur eisdem. In hyeme quoque '6 , nisi divites i Eas n'est que dans le ms. de Colbert. Ollam dans le ms. de Pétau, olla dans les autres. ; Ut coclearia dans le ms. de Pélau, vel caldaria dans celui de Lumley, vel calde- ria dans ceux de Londres et de Dupuy, vel coclcaria dans celui de Colbert. ■i Et dans le ms. de Pétau, par inadvertance. ' De n'est ainsi répété que dans le ms. de Pétau. '' Jliquo modo dans le ms. de Colbert et dans celui de Pélau, qui écrit par inadver- tance periret, et ensuite permit titur ainsi que les mss. de Colbert et de Londres. ' Dare dans les mss. de Pétau et de Colbert , dari dans les autres. s Permittitur dans le ms. de Colbert. 3 Siws n'est quo dans les mss. de Pétau et de Colbert. '"Le ms. de Pétau porte majcimo, et donne ensuite, comme celui de Colbert, les mots ab illo tempore, au lieu de ab illa hora qui sont placés dans les autres mss. entre tonitrua et incipiunt. " Quando dans le ms. deCcdbeit. 'a Les mss. autres que ceux de Pétau et de Colbert portent seulement donec desi- liant; celui de Pétau écrit par inadvertance désignât. ' ' Cuiii magna dans le ms. de Colbert. 'i Les mss. de Pélau et de Colbert portent : Lac juinentimim bibunt et ovinum etiam et vaccinum, caprinum et etiam canicllorum (owcamclorum). l.i manque dans le ms. de Colbert. lG Quoque n'est que dans le ms. de Pétau. ( &4i ) sint ', lac jumentinum non habent. Milium quoque * cum aquâ decoquunt 3, quod tam tenue faciunt, quod non comedere secl Li- bère possunt Et i unusquisque ex eis 5 bibit cypbum 6 unum vel duos in niane, et nicbil 7 plus in die comedunt8; in sero 9 autem unicuique parùm de carnibus datur, et brodium de carnibus bi- bunt. In estate autem, quia tune '" habent satis de lacté jumentino, carnes raro manducant , nisi forte donentur " eis , aut venatione aliquam bestiain ceperint, sive avem. § IV. De consuetudinibus eorum et legibus u. i.Legem autem ,s sive constietudinemhabent occiclendi virum et mulierem quos "* inadulterio invenerint manifesté; similiter et vir- ginem si fornicata fuerit cum aliquo'5, virum et mulierem occi- dunt. Si aliquis invenitur in praedà vel in l5 furto manifesto '7 in 1 Sunt dans le ras. de Pétau; qui non sunt (licites dans le ms. de Colbert. 2 Milium quoque dans le ms. de Pétau , millium (ou milium) seulement dans les autres. > Decoqunt dans les mss. de Pétau et de Colbert. '• Et manque dans le ms. de Pétau. 'Eorum au lieu de ex eis dans le ms. de Colbert. '■ Cifurn dans le ms. de Colbert. 7 Nichildans le ms. de Pétau, nil dans les autres. s Comedunt dans le ms. de Pétau, manducant dans les autres. i Cero dans le ms. de Londres; autem n'est que dans ceux de Pétau et de Colbert. 10 Tune manque dans le ms. de Colbert. " ûonetur dans les mss. de Pétau et de Colbert, donentur dans les autres-, eisdem ensuite dans ceux de Londres et de Colbert , eis dans les autres. 13 Comme au ms. de Colbert. 15 Autem dans le ms. de Pétau, etiam dans les autres, 'i Quem dans le ms. de Pétau. 15 Cum aliquo ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert '" In manque dans le ms. de Colbert. ■7 Manifesto manque dans le ms. de Pétau. ( 642 ) terra potestatis eorumsinè ullà iniseratione occiditur. Item si ali- quis eoruiii ' denunciat consilia ', maxime quandô volunt ire ad hélium, centiini plagœ ei 3 dantur super posteriora 4, quanto majo- res 5 dare cuui baculo magno mius rusticus potest. Item 6 quandô aliqui de minoribus offendunt in aliquo, a suis majoribus non par- citur eis, sed verberibus graviter affliguntur. Item 7 inter (ilium concubina- et uxoris nulla est differentia, sed dat pater unicuique eorum 8 quod vult, et si est de génère ducum, ità est dux filins con- cubine sicut est filius uxoris légitima; 9. Et cùm unus Tartarus habet multas uxores, unaquaeque per se suam stationem et suam " familiam habet; etcum unâ bibit et comedit et dormit in " unâ die, et altéra die " cum aliâ : una tamen ex ipsis '3 major inter alias est, et frequentiùs cum illâ quàin cum aliis commoratur; et cùm tàm M multœ sint, inter se tamen ,s defacili non '6 contendunt. ■ Eorum manque daDS le ms. de Pélau. Le mot suivant y est écrit dénudât ainsi que dans le ms. de Colbert, et deundat dans les autres. * Consilia dans les mss. de Pélau et de Colbert, consilium dans les autres. Ei n'est que dans le ms. de Pétau. 4 Le ins. de Colbert isère ici le mot ipsius. 5 Quantum majore dans le ms de Pélau. '■ Vel dans le ms. de Colbert. 1 Item manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Eorum manque dans le ms. de Pétau. 5 Sicut filius légitimas dans les mss. de Lumley et deDupuy, sicut filius légitime dans celui de Londres. 10 Suam n'est ainsi répété que dans le ms. de Pélau. " In n'est que dans le ms. de Pétau. ,sLe mot die manque ici dans le ms. de Pétau. ■3 Ex ipsis manque dans le ms. de Pétau. '4 Le ms. de Pélau transpose par inadvertance tam cum; le ms. de Colbert porte tamen. '5 Tamen manque ici dans les mss. de Pélau et de Colbert. ■6 Nunquam dans les mss. de Pétau et de Colbert. (643) ii. Viri nichil operantur omnino exceptis sagittis; et etiàm ali- quantulùm ' de gregibus habent curam; sed venantur, et se exerci- tant ' ad sagittandum : omnes enim a parvousquè ad magnum sagit- tarii sunt 3 boni; et stathn pueri eorum, quandô * sunt duorum veJ trium annorum, incipiunt equitare, et setpios regunt, et currunt in eis; etdantur eis arcus secundùm suam setatem, et instruuntur 6 ad sagittandum : agiles enim sunt valclè, necnon ' et audaces. m. Virgines et mulieres equitant , et agiliter currunt in equis ut viri ; vidimus etiàm 8 eas pharetras et arcus portare. Et tàm viri quàm mulieres diù in equitando possunt du rare : brevissimas ha- bentstrepas ; equos valdè custodiunt : iinô 9 rerum omnium sunt magni '° conservatores. Mulieres " eorum omnia operantur, pelli- cia, vestes, calceos '*, ocreas, et omnia opéra '3 quœ de corio fiunt ; currus etiàm ducunt et reparant, camelos onerant '4, et velocissimse sunt et strenuae in omnibus operibus suis. Femoralibus omnes mu- lieres" utuntur, et aliquœ sicut viri sagittant '6. ' Aliqiutntalmn dans le ms. de Pélau, aliquantulam dans les autres. I Exercent dans les mss. de Colbert, de Lumley et deDupuy. 3 Et est intercalé ici dans les mss. autres que celui de Pétau. 4 Cum dans lesmss.de Lumley et de Dupuy, ^ Et n'est que dans le ms. de Pétau qui , de même que celui de Colbert, retranche, après equos, le mot eorum donné par les autres mss. 6 Instruuntur dans le ms. de Pélau, insinuait dans les autres. 7 Necnon ue se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 8 Etiam dans les mss. de Pétau et de Colbert, enim dans les autres. 9 1mmo dans le ms. de Colbert. 10 Maximi dans le ms. de Colbert. " Tout le passage depuis les mots diuin equitando jusqu'à la répétition du mot mu- lieres est omis dans le ms. de Pétau par l'inadvertance du copiste. 17 Calcios dans le ms. de Colbert. II Opéra manque dans le ms. de Pélau. ■4 Camclo honorant dans le ms. de Pétau. 15 Mulieres n'est que dans le ms. de Pétau, ainsi que le efqui suit utuntur. 16 Sagitant dans le ms. de Pétau. ( 644 ) CAP1TULUM QUINTUM. 1)L PRIIVCIPIO IMPER11 TARTARORUM, ET PRINCIPIBUS EORUM, ET DOMINIO IMPERATORIS ET PRINCIPUM EJUS '. Uicto de eorum ' consuetudinibus , de ipsorum est 3 iniperio subnectendum i : et primo dicenms 5 de ipsius principio; secundo de principibus ejus; terciô de dominio Imperaioriset principum6. ■ Le ms de Pétau porte De principio imperatorii Tartarorum et principum eorum ri dominio imperatoris et principum ejus; celui de Colbert De principio Tartarorum et principibus ejus et dominio imperatoris eorunidem; le titre manque dans le ms. de Londres ; les deux autres mss. disent simplement De ipsorum imperio. ■ — Les trois premiers alinéas de la première section de ce chapitre correspondent, dans L'abrégé de Vincent de Beauvais, au ebap. vin, De initio imperii sivé principatus eorum; les trois alinéas suivants, au chap. ix, De mutud Victoria ipsorum et Kythaorum; le sep- tième alinéa, au chap. x , De pugnà ipsorum contra Indiam minorem et majorent , les deux suivants, au chap. xi, Qualtter ah hominibus caninis repu/si Bunthabcthi- nos viccrunt ; une partie du dixième alinéa, au chap. xn, Qualiter amontib. Caspiis et ab liominibus subterraneis repulsi sunt ; la fin de ce même alinéa, le suivant , et toute la seconde section, au chap. xm , De statutis Chingischam et morte ipsius, et filiis ac ducibus. Les trois premiers alinéas de la section troisième répondent ensuite au chap. xiv, De potestatei Imperatoris et ducum ejus; les trois alinéas suivants au chap. xv, De electione imperatoris Occodaj et legntione ducis Bathy; eufin le der- nier alinéa de cette section, au chap. xvi, De legatione Cyrpodan ducis. 3 Eorum manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 1 Et pour est par inadvertance dans le ms. de Pétau. 1 Subnectendum dans les mss. de Pélau et de Colbert, dicendum dans les autres. ' Et primo dicemus dans le ms. de Pétau, primo quidem dicemus dans celui de Colbert, et primo seulement dans les autres. '' Le ms. de Pélau répète ici le mot ejus. ( 645 ) § I. De principio imperii Tartarorum '. i Terra quaedam est1 in partibùs Orientis, de quâ dictum est supra, qua? Mongal ' noniinatur. Haec terra quondàm populos qua- tuor habuit : * un us Yeka-Mongal 5 id est magni Mongali 6 voca- bantur; secundus Su-Mongal ' id est aquatici 8 Mongali vocaban- t'ii'r 9, ipsi autem se ipsos Tartarôs appellabant à quodam fluvio qui currit perterram illorum ,i, quîTatâr " nomiiiatur;alius" appellaba- tur l3 Merkit "^quartus Mecrit '5. Hii populi omnes unam '6 formam personarum et unam liguam habebant, quamvis inter se per provinciaset principes essent divisi. 1 Comme au ms. de Colbert. 3 Est manque dans le ms.de Londres. 3 Monngul dans le ms. de Pélau , Mongol dans tous les autres. 4 Les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres intercalent ici la particule cl. 5 Mongol dans le ms. de Pélau, Mongol dans tous les autres. 6 Mongoli dans le ms. de Lumley seulement; puis vocabontur dans les mss. de Pé- tau et de Colbert, et vocabatur dans les autres. I Summungal dans les mss. de Pétau et de Colbert, Surnongol dans celui de Lum- ley, Su-Mongol dans les deux autres. 8 Agotici clans le ms. de Pétau. ^ Vocabontur n'est répété ici que parlems.de Pétau. '° Illorum dans le tns. de Pétau, eorum dans les autres. " Tartur dans le ms. de Pétau, Tatar dans celui de Colbert, Tartar dans les autres. II Tcrcius dans le ms. de Colbert. Appcllabatur dans le ms. de Pétau, appeUatur dans les autres. >i MerAat dans les mss. de Lumley et de Dupuy , Merhit dans ceux de Colbert et de Londres, Medii dans celui de Pétau, qui plus loin appelle ces peuples Merkitœ. L'abrégé de Vincent de Beauvais d\l Mcrhot. 15 Mecrit dans le ms. de Londres, Mctril dans ceux de Lumley et de Dupuy, Mœrit dans celui de Pétau , Me choit dans celui de Colbert. On lit Metrit dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. ■6 Omncin dans le ms. de Pétau. 8. t 646) ii. In terra Yeka-Mongal ' fuit quidam ' qui vocabatur Chingis3; iste incepit esse robustus venator coràin domino : didicit enim homines iurari , rapere < piœdam 5. Ibat autem ad alias terras , et quoscunique poterat 6 capere et sibi associare 7, non dimittebat8 : bomines autem 9 snœ geniis ad se inclinavit '% qui tanquàm ducem ipsum sequebantur ad omnia malefacta. Hic autem incepit " pu- gnare cum Su-Mongal " sive Tartaris '3, postquàm plures '4 homines aggregaverat sibi, et interfecit ducem eorum, et multo bello sibi omnes Tartaros ,! subjugavit et in suam servitutem recepit ac '6 redegit. Post haec, cum omnibus istis '7, pugnavit cum Merkitis '8 1 Yeka-Mongal dans les mss. de Londres et de Colbert, Yeiki-Mongal dans celui de Petau, Yeka-.Vongol dans les deux autres. 1 Quidam ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 1 Chingis dans les mss. de Pétau et de Colbert , ainsi que dans l'abrégé de A incent de Beauvais ; Cyngis dans les autres mss. 4 Capere dans le ms. de Colbert. '■ Prœilan dans les mss. de Limiter et de Dupuy. 6 Poterat dans les mss. de Pétau et de Colbert, potuit dans les autres. 7 Asociare dans le ras. de Londres. 8 Demitebat dans le ms. de Dupuy. 9 Autem dans les mss. de Pétau et de Colbert, vero dans les autres. 10 Inclinavit dans les mss. de Pétau et de Londres, inclinabat dans les deux autres. " Dans le ms. de Colbert, après inclinavit vient immédiatement eteepit. }1 Summongal dans le ms. de Londres. ï3 Tataris dans le ms. de Colbert. '* Plures n'est que dans le ms. de Pétau. (S Tataros dans le ms. de Colbert. ''' Recepit ac ne se trouve que dans le ms. de Pétau : le ms. de Colbert écrit redigit. '" Istis dans les mss. île Pétau et de Colbert, luis dans celui de Londres, fus dans les deux autres. ,s Merkitis dans le ms. de Pétau, Mirf.it dans celui de Colberl, Mcr/iit dans celui de Londres, Merkat dans ceux de Lumley et de Dupuy. (047 ) qui erant positijuxtà terrain Tartarorum ', quos etiàm sibi bello subjecit. Inde procedens pugnavit contra Mecritas ', et etiàm illos devicit. m. Audientes itaque * Naimani 4 qnod Chingis 5 erat (aliter eleva- tus, indignati fnerunt multum6 : ipsi enim habuerant ? imperatorem qui fuerat8 strenuus valdè , cui dabant tributum omnes nationes prœdiclae : quo 'debitum un nm '" universae carnis exsolvente , filii ejus successerunt loco illius "; sed juvenes erant et stuiti, et po- pulmn nesciebant tenere; sed ah " invicem divisi erant et '' scissi : undè medio '4 tempore Chingis predictus '5 erat taliter exaltatus , nihilominùs tainen '6 faciebant insultum super '' terras superiùs annotatas, et '8 viros et mulieres et pueros occidebant, et capie- 1 Taturorum dans le rns. de Colbert. ■ Mecritaf dans le ms. de Colbert, Mocritas dans celui de Pétau, Metritas dans ceux deLumleyet de Dupuy. 3 Itaque manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 4 Naymanni dans les mss. de Colbert et de Londres , Naimani dans ceux de Dupuy et de Pétau : ce dernier porte ailleurs Naymam. 5 Chingis dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cyngis dans les autres. 6 Multum n'est que dans le ms. de Colbert. 7 Habuerunt uniformément dans les cinq mss. 8 Erat dans le ms. de Colbert. 9 Quo..., exsolvente dans le ms.de Pétau, qui.... cxsoh'ens dans les autres. io Unum n'est que dans le ms. de Pétau. " Illius dans le ms. de Pétau, ipsius dans celui de Colbert, ejus dans les autres. 12 Ab dans le ms. de Colbert, ad dans celui de Pétau; le mot manque dans les autres. ■3 Et manque dans le ms. de Colbert. '4 Au lieu de medio tempore, le ms. de Pétau met in tempore. '5 Predictus n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert, qui écrivent toujours Chingis au lieu de Cyngis. 16 Tamen n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. '7 Super dans le ms. de Pétau, in dans les autres. 18 Et n'est que dans le ras. de Pétau. (G48Ï bant praedam eorum. Chingis ' hoc audiens , omnes sibi subjectos homines congregavit '; Naimani 3 etiàm el i Rara Ritai, id est nigri Ritai6, ex adverso plurimi6 in quandam vnllem strictam interduos montes, per quam nos euntes ad Imperatorem eonim transivimus ', similiter convenertint 8 : et commissnm est prœlium , in quo Nai- mani 9 et Rara-Ritai a Mongalis ,0 sunt devicti , et major pars eo- rum fuit " occisa, et alii qui evadere non " potuernnt in servitu- tem redacti sunt. In terra autem pra?dictorum Rara-Ritaorum '3 Occoday-can '4 filius Cliingis-can '5, postquàm positus fuit impera- tor, quandam civitatemaedificavit. quam Omyl ,6 appellavit : propè 1 Chingis dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cyngis dans les autres. • Congregavit dans les mss. de Pétau et de Colbert, aggregai-il dans les autres. : Naymanni dans le nis. de Londres, Naimani dans celui de Pétau , Niaymani dans les autres. 4 Etiani seulement dans le ms. de Pétau, etiàm et dans celui de Colbert, et seule- ment dans les autres. 5 Kura Kitui, id est nigri Kilui dans le ms. de Pétau. 6 Plurimi manque dans les mss. de Liimley et de Dupuy. 7 Le ms. de Pétau intercale ici à tort la particule et. s Conveniant dans les mss. de Luinley et de Dupuy. 9 Najmanni etKara Kitai dans le ms. de Londres, IS'aymani et Kara Kytai dans celui de Colbert, Naimani et KarakitUi dans celui de Pétau, Naymani et Kàràkitai dans les autres. 10 Mongalis dans les mss. de Pétau et de Colbert, Mongallis dans les autres. " Fuit n'est que dans les mss.de Pétau et de Colbert. ' ' Xn/t manque (I ;i us les mss. de Pétau et de Colberl. 13 Kara-Kycaorum dans le ms. de Pétau, Kara-Kytaorum dans les autres. '4 Occoday-can dans le ms. de Londres, Occodai caih dans celui de Pétau, Occa- day-can dans les trois autres. ,s Chingis c/ian dans les mss.de Pétau et de Colberl, Cyscan dans celui de Londres, Cyngiscan dans les deux autres. "■ Omyl dans les mss. de Lumlev . de Dupuj et dé Londres, Qmrl, c'est-à-dire Cum- //y/pour Omyl dans celui de Colberl, Omsi dans relui de Pétau. L'abrégé de Vin- cent de Béarnais porte C/ia/nl dans les éditions. ( 6/t9 ) quam ' ad meridiem est ! quoddam desertum magnum , in quo sylvestres 3 homines pro certo habitare dicuntur, qui nullo modo loquuntur 4. nec in cruribus habent juncturas; et si quando 5 ca- dunt, perse surgere sinèaliorum 6 adjutorio minime possunt; sed7 tantam discretionem habent qnôd faciunt filtra de lanâ camelorum, quibus vesiiuntur, et ponunt etiàm e contra ventum; et si aliqui 9 Tartari vàdunt ad eoset vulnerant eos sagittis, ponunt gramina in vulneribus '° et fortiter fugiunt antè eos ". iv. " Mongali autem in terram suam '* revertentes se con- tra Kitaos '4 in praelium '5 prneparaverunt, et l6 castra moven- tes terram eorum '7 intraverunt : imperator autem Ritao- ■ Quam se rapporte ici à terra KarahitaoTum, qui a en effet au sud le grand désert de Gobi ou Schamo. 2 Et pour est dans le ms. de Pélau. s Siîvestres dans les mss. de Pétau et de Colbert. 4 Loquntur dans les mss. de Pétau et de Colbert, tocuntur dans celui de Londres "' Quandoque dans le ms. de Pétau. |J Illorum dans le ms.de Dupuy. 7 Tantam tamen dans le ms. de Colbert, au lieu de Sed tantam. " Etiam manque dans le ins. de Colbert. 5 Aliquando Tatari dans le ms. de Colbert. "' Le ms. de Pétau porte marais, celui de Colbert vulnus; vulneribus est dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. i" Tout ce passage , depuis les mots sed tantam discretionem est ainsi donne par les mss. de Pétau et de Colbert, et se trouve conservé en entier dans l'abrégé de Vin - cent de Beauvais. Les autres mss. portent seulement aliquantam tamen habent dis- cretionem. 12 Le ms. de Colbert place ici la particules. :i Suam dans le ms. de Colbert, eorum dans tous les autres. 1 '* Kytaos dans les cinq mss. 15 Inprœlium manque dans le ms. de Pétau; ad pradium dans celui de Colbert. '*' Et dans le ms. de Pétau, qui dans les autres. '7 Kicaorum dans le ms. de Pétau, Kytaorum dans relui de Colbert, eorum dans les autres. ( 65o ) runa ' hoc audiens venit cum suo exercitu contra eos, et cointnis- sum est praeliuin durum ; in quo praelio Mongali fuerunt devicti, et omnes nobiles Mongalorum ' qui erant in praedicto exercitu fuerunt occisi exceptis 3 septem : undè adhùc quando aliquis eos mmatur dicens : « Occidemini, si in illam iverilis terram, quià i po- >> puli inultitudo ibidem moratur et sunt homines ad prœlium » apti »; respondent : « Quondàm etiàm fuimus occisi et non re- » mansimus nisi septem, et modo crevimus in 5 multitudinem ma- »"gnam; quarè de talibus non 6 terremur ' ». Chingis 8 vero et alii qui remanserunt, in terram suam fugerunt 9. v. Et cùm aliquantulùm quievisset '° Chingis praedictus ", prœ- paravit se rursùs ad prœlium " et contra terram Huiurorum ,3 pro- cessit ad hélium; isti homines'4 sunt ,5 christiani de sectâ Nesto- 1 Ycaorum dans le ms. de Pétau, Kytaorum dans les autres. ■> Mongalorum dans les mss. de Pétau et de Colbert, Mongallorum dans les autres. 1 Exceptis dans le ras. de Pétau, usquè dans tous les autres. » Le ms. de Pétau porte quam. 5 Le ms. de Pétau écrit ibi pour in. 6 Le ms. de Pétau porte vero teneremur. 7 Tout ce passage depuis les mots undeadhucne se trouve que dans le ras. de Pétau. 11 est conservé en partie dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 8 Chingis dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cjngis dans les autres. 9 Fugierunt dans le ms. de Colbert. '° Corne nisset dans le ms. de Pétau, quievissent dans celui de Colbert. " Chingis dans les mss. de Pétau et de Colbert, qui ajoutent prœdictas, omis dau^ les autres, lesquels écrivent toujours Cfngis. " Belluia dans le ras. de Colbert. lliyroium dans le ms. de Londres, où ce mot est toutefois effacé et remplace par Kytaorum écrit au-dessus. Kuirorum dans le ms. de Pétau. Ceux de Lumley et de Du puy, ainsi que l'abrégé de Vincent de Beauvais portent uniformément Huyrorum, Celui de Colbert met Uirorum. Voir ci-dessus, cap. 1, § i. 'i Omnes dans le ms. de Colbert. .SittU dans le ms. de Pétau, erant dans les autres. (05. ) rianorum ' : qnos etiàm bello devicit; et illorum ' litteras 3 acce- perunt , nàm priùs scripturam aliquam 4 non habebant; nunc autem appellant eandem 5 litteram Mongalorum 6. Inde procedens' contra terrain Sari-Huiur 8, et contra terrain Karanitarum 9, et con- tra terrain Voyrat ", et contra terram Comana ", quas terras oinnes bello " devicit, indè est in terram suam reversus. vi. Et cùm aliquantulùm quievisset, convocatis omnibus homi- nibus suis '3 contra Kitaos ,4 pariter ,s processit ad bellum, el cùm r Nestorcianorum dans le 1113. dePélau. - IUorum dans le Ris. de Pétau, coruni dans les autres. s Literam dans les mss. de Pétati et de Colbert. 4 Aliquam n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 5 Eandem n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ° Mongalon dant le ms. de Pétau, Mongalorum dans les autres. I Processit dans les mss. de Lumley et de Dupuy , procedentes dans celui de Colbert. 8 Sariemiur en cet endroit dans le ms. de Pétau, qui donne plus loin ( cap. VII, § 1 J la leçon Sarihuiur . conservée dans l'abrégé de Vincent de Beauvais sous la forme Saruyur. Le ms. de Colbert porte Sarimur pour Sariuiur , celui de Londres Saruino- rum, ceux de Lumley el de Dupuy, Saruiuorum. 9 Karatnitarum en cet endroit dans le ms. de Pétau, qui écrit plus loin (cap. VI, § it) Karaniti; Carauicarum dans celui de Londres, Karanitarum ou Karauilarum dans ceux de Colbert, de Lumley et de Dupuy. L'abrégé de Vincent île Beauvais porte Ka- ranitarum. 10 Udryat dans le ms. de Pélau, Noyrad dans celui de Colbert, Voyrat dans les trois autres, tant dans cet endroit que dans Pénumération qui est plus loin au chap. VII, §11. L'abrégé de Vincent de Beauvais porte Hudirat. " Canana dans le ms. de Colbert; Chanana en cet endroit dans le ms. de Pétau, Comana plus loin, ainsi que dans les trois autres mss. Ce nom n'est pas conservé dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. " Bello ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. II Bominibus siusdans le ms. de Pétau, gentibus supradictis dans les autres. '4 Kaicnos ici dans le ms. de Pétau ; Kythaos dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 15 Pariter ne se trouve que dans le ms. de Pélau. ( 65a ) fliu contra ipsos ' pugnasscnt, magnam partem terrae Ritaorum ' vicerunt; imperatorem etiàm 3 eorum concluserunt in suâ civitate majori 4 : quam 5 tàm longo tempore 6 obsederunt quod exercitui omnino defecerunt expensœ, et cùm non haberent omnino ' quid inandiicarent, praecepit illis Chingis-can 8 quod dedecem bominibus unuin darent ad înanducandum. llli autem de civitate pngnabant viriliter contra istos 9 macbinis et '° sagittis; et cùm deficerent " lapides, pro lapidibus argentum projiciebant ", et maxime argen- tum '3 liquefactum ; civitas enimhsec multisdiviciis erat plena : et cùm diù pugnassent, et eam beUo minime vinceré possent, fece- runt unam magnam viam sub terra ab exercitu usquè ad médium civitatis '4, et aperientes subito terrain, eis neseientibus prosilie- 1 Ipsos pugnassent dans le ms, de Pétau, cos pugnasscnt dans celui de Colbert, cos pugnasset dans les autres. * Caicaorum inéêrunt ( c'est-à-dire intraeerunt) dans le ms. de Pétau , Kytaorum dans les autres mss. Etiam dans le ms. de Pétau, autem dans les autres. \ Les mss. de Pétau et de Colbert portent conclu. ccrunt [ ou concïuserunt I in suain çioitatem majore/n, ce qui se retrouve dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. '' Les mss. de Lumlev et de Dupuy intercalent ici le mot cum. 0 Longu tempore dans les mss. de Pétau et de Colbert , ainsi que dans l'abrégé de \ iment de Beauvais, diu dans les autres mss. 7 Omnino, qui se trouve deux fois dans cette phrase d'après les mss. de Pétau et de Colbert, manque dans les trois autres; il est conservé dans l'abrégé de Vincent de [ït-au- vais, qui remplace le second parpcnitus. H ///c Chingis-can (ou chan) dans les mss. de Pétau et de Colbert , illis Çyngiscan dans les autres. ? Istos dans le ms. de Pétau, illos dans les trois autres. 10 Ac dans le ms. de Colbert. " Defficcrcnt dans le ms. de Pétau. ■' Prohiciebant dans le ms. de Pétau , proiciebant dans celui de Colbert, projece- runt dans les autres. 'S Le mot argentum ne se trouve ici répété que daus le ms. de Pétau. 1 i Médium civitatis dans les mss. de Pétau et de Colbert, mediam civitatem dans les autres. ( 653 ) runt in medio civitatis ', et pugnaverunt ' cum hominibus civitatis ejusdem 3, et illi qui erànt extra eodem* modo etiàm contra eos 3 pugnabant, et 6 concidentes ' portas intraverunt civitatem, et occi- dentes Imperatorem et homines plures, civitatem 8 possederunt 9 , et aurum et argentum et omnes divicias ejus " abstulerunt; et cùm predict.Tp terrae Ritaorum " suos homines pra-fecissent ", in terram propriam sunt reversi. Et tune primo ", imperatore Kitaorum '4 devicto, factus est praedictus Chingis-can'^5 imperator. Quandam tamen ,6 partem terrae Ritaorum '7, quià l8 posita est 19 in mari, us- què in hodiernum diem nullatenùs devicerunt. Ritai '" autem, de quibus superiùs diximus , homines sunt pagani , qui habent litteram specialem; et habent Novum et Vêtus Testamentum, ut di- 1 Le ms. tle Pétau porte seulement et prosilierunt in médium ejus. * Pugnaverunt dans le ms. dePHaut pugnabant dans les autres. '• Ejusdem n'est que dans le ms. de Pétau. Tout ce membre de phrase, et pugnave- runt, etc., manque dans le ms, de Colbert. 4 Eodern dans les mss. de Pétau et de Colbert, simili dans les autres. 5 Etiam contra eos ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 6 Et manque dans le ms. de Colbert. 7 Confidentes dans le ms.de Londres. 8 Les mots et occidentes, etc., jusqu'ici, manquent dans le ms. de Colbert. 0 Possidebant dans les mss.de Lumley et de Dupuy, possiderunt dans celui de Lon- dres. 10 Ejus n'esl que dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Kaicorum dans le ms. de Pétau, Kytaorum dans les autres. 12 Pcrfccissent dans le ms. de Colbert. 13 Prima n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. '< Kaieaorum dans le ms. de Pétau, Kytaorum dans les autres. ,5 Predictus C/iingis c/ian ne se trouve que dans le ms. de Pétau, ■6 Tamen dans les mss. de Pétau et de Colbert, autem dans les autres. '1 Kaieaorum dans le ms. de Pétau, Kytaorum daus les autres. 18 Quia dans le ms. de Pétau, que ou quœ dans les autres. "> Erat dans les mss. de Pétau et de Colbert, est dans les autres. 10 Kaicui dans le ms. de Pétau, Kytai dans les autres. 82 ( 654 citur '; et habent Vitas Patruni , et eremitas ' et domos quasi eccle- sias factas , in quibus ipsi 3 orant temporibus suis; et dicunt se quosdam sanctos habere. Unum Deum colunt, dominum k Jesuni Christum honorant5, et credunt vilain œternam, sed minime bap- tizantur; Scripturam nostram honorant 6 et reverentur, christia- nosdiligunt, et elemosynas 7 faciunt plures : homines benigni et humani satis esse 8 videntur. 9Barbam non habent, et in disposi- tione faciei satis concordant cura Mongalis, non tamen sunt in facie ità lati; linguam propriam habent : meliores artifices ,0 non inveniuntur in toto " mundo , in omnibus operibus in quibus ho- mines soient exercitari. Terra eorum est opulenta valdè in fru- mento, vino , auro, argento ", et serico , el omnibus rébus ex'3 quibus solet sustentari humana natura. vu. Et cùm aliquantulùm quievisset '4 , suos exercitus divisit. ■ Ut rlicitur dans lems. de Pétau seulement. 2 Hercmitas dan? les mss. de Pétau el de Colbert. 3 Ipsi n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert ; ce dernier porte riant pour orant. ■5 Les mss. de Lumley , de Dupuy el de Londres intercalent ici le mot nostram. 5 Orant dans le ms. de Pétau, honorant dans les autres, vcnrrantitr dans l'abrégé de Vincent de Bcauvais. 6 Les mots et credunt vitam œternam, etc. , jusqu'ici, manquent dans le ms. de Colbert. ~ Elemosynas dans le ms. de Londres , elemosinas dans ceu\ de Pétau et de Col- bert, ecclesias dans les deux autres. 8 Esse manque dans les mss. de Lumley et de Dupuy. I Le ms. de Colbert intercale ici la particule et. 10 Artifices manque dans le ms. de Pétau. II Toto manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Argento manque dans lems. de Pétau; il n'est pas non plus dans l'abrégé d( Vincent de Beauvais. l3£x dans le ms. dePétau, in dans les autres. 'S Quievisset.... divisit dans le ms. de Pétau ; quiei'issent. .. diriserunt dans les .mires. (G55 ) Uninn de filiis suis ' Tossuc ' nomine, quem etiàni can3 appella- bant , ici est imperatorem, misit cuni exercitu contra Comanos, quos multo bello devicit; et postquàm deviceraH eos , in terram suam est reversus 5. Alium etiàm filium misit eu m exercitu contra Indos, qui minorent Indiam devicit6: hii autem nigri sunt sarra- ceni 7, qui /Ethiopes 8 nuncupantur. Hic autem exercitus contra christianos qui sunt 9 in Indiâ majori '° ad " pugnam processif : quod " audiens rex terra? itlius , qui vulgo Johannes Presbyter ap- pellabatur '3, venit contra eos exercitu congregato, et faciens ima- gines "* hominura cupreas in sellis ,B posuit super equos , ponens ignem in tenus, et posuit homines cum follibus post. imagines cu- preas super equos '6 : et eu m '7 multis imaginibus et equis taliter 1 Suis n'est que dans le Dûs. de Pétau. 2 Cossus (pour Tossuc) dans le ms. de Pétau , Tosuc dans celui de Colbert , Tos- such dans les autres, T/tosutdans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 3 Clian dans le ms. de Londres; le mot est oublié dans le ms. de Pétau. 4 Hevicerat dans les mss. de Pétau et de Colbert, vicerat dans les autres. Le ms. de Colbert intercale ensuite la particule et. 5 Est reversus dans le ms. de Pétau, revertebatur dans les autres, 6 Déficit dans le ms. de Pétau, devicerunt dans les autres. 7 Smmceni dans les mss. de Colbert , de Pétau et de Dupuy , Samceni dans les deux autres. s Ethyopes nominantur dans les inss.de Pétau et de Colbert. 9 Sunt dans le ms. de Pétau, sint dans les autres. 10 Majori manque dans le ms. de Londres. 11 Ad dans le ms. de Pétau, in dans les autres. « Hoc dans les mss. de Pétau et de Colbert, quod dans les autres. 13 AppeîlabatUT dans les mss. de Pétau et de Colbert, appellatur dans les autres. ■ 4 Ymagines , ymaginibus, dans tout ce passage, suivant les mss. de Pétau et de Colbert. l5 Sellis dans le ms. de Pétau, sc/ia dans les autres. ■6 Les mss. autres que celui de Pétau mettent ici au singulier, hominem cum jolie post imaginem cupream super equum. ll Cum manque dans le ms. de Colbert. ( 656 ) prœparatis venerunt contra praedictos Tartaros ' ad pugnam ; et cùm ad locuni praelii pervenissent, istos equos unum juxtà alium ' prnemiserunt; viri auteni qui ' erant rétro , posuerunt nescio quid super 4 ignem qui erat in pnedictis imaginibus s et cum follibus fortiter sufflaverunt : undè faclum est quôd ex igné grœco homines comburebantur 6 et equi, et ex fumo aer est denigratus 7; et tune super 8 Tartaros jecerunt sagittas, ex quibus multi homines 9 vul- nerati fuerunt et interfecti : et sic cum confusione eos de suis fini- bus ejecerunt '"; nec unquàm " audivimus quod ultra ad eosredie- rint '*. vin. Cùm '3 auteni per déserta redirent, in quandam terram ve- nerunt, in quâ, sicut '4 nobis venientibus ad curiam Imperatoris per clericos ruthenos *5 et alios qui diù fuerunt inter ipsos firmiter 1 Tartaros ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert ; celui de Pétau ajoute ad pugnam, tous les autres ad pugnanduni. 2 Alium dans les mss. de Pétau et de Colbert, unum répété dans les autres. 3 Le mot qui manque dans le ms. de Londres. A Supra dans le ms. de Colbert. 5 Prédictif ymaginibus dans le ms. de Pétau , predicta imagine dans tous les autres. 6 Le ms. de Pétau répèle ici par inadvertance le mot homines. 7 Ce passage que nous donnons d'après le ms. de Pétau , et qui se trouve conservé dans l'abrégé de Vincent de Béarnais, est simplement ainsi conçu dans les autres mss. : undè Jactum est quod de fumo illo atr est denigratus. Le mot Mo n'est même point dans le ms. de Colbert. 8 Supra dans le ms. de Colbert. s Le mot homines n'est ici que dans le ms. de Pétau. '° Jecerunt dans le ms. de Colbert. " Nec unquam dans les mss. de Pétau et de Colbert, et unquam dans les autres. 11 Redierint dans les mss. de Pétau et de Colbert, redierunt dans les autres. !Î Et cum dans le ms. de Colbert. ■4 Sicut, qui manque dans le ms. de Pétau, nous est fourni par Vincent de Béarnais. " Le ms. de Pétau écrit tuthenes, mais Vincent de Béarnais nous donne ruthenos. (G57 ; dicebatur ', quaxlam monstra imaginem femineam ' habentia repe- rierunt 3. Et cùm interrogassent eas 4 per multos 'interprètes ubi essent viri illius terrœ, responderunt quôd in illà terra quœcunque feminœ nascebantnr habebant formam humanam : masculi autem speciem babebant ' caninam. Et dùm rrioram protraberent in terra praediclà 6, canes in aliâ fluvii 7 parte convenerunt in unum : et dùm esset byems asperrima 8, se omnes projecerunt in aquam , et post hoc incontinent! in pulverem volvebantur 9, et ità pulvis admix- tus '" aquà super eos congelabatur " ; et dùm saepè ità " fecissent , glacies densa facta est super eos : undè ,3 cum magno impetu cum Tartaris convenerunt ad pugnam. At illi cùm sagittas '4 su- per eos jactabant , ac si super lapides jactassent '5 rétro sagittse redibant : alia etiàm arma eorum '6 in nullo laxlere pole- 1 Cette allégation des autorités sur la foi desquelles le voyageur racoute le fait actuel, ne se trouve que dans le ms. de Pétau, et elle est conservée avec peu de différence dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. * Tmaginem fcn.ineam clans les mss. de Pétau et de Colbert ,/emméas imagines dans les autres. 5 Invertérunt dans le ms. de Colbert. -> Eos dans le ms. de Colbert. ' Autem speciem habebant dans les mss. de Pétau et de Colbert, vero formam fia- berent dans celui de Londres, vero formam dans les deux autres. 6 Predictorum dans le ms. de Colbert. 1 Fluvii n'est que dans le ms. de Pétau; il se retrouve dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 8 Hyemps asperima dans le ms. de Londres, hyemps aussi dans celui de Colbert. 9 r oh'cbantur dans les mss. de Pétau et de Colbert, movcbanlur dans les autres, ■o Commixtus ar/ita dans le ms. de Londres. " Congelabatur dans les mss. de Pétau et de Colbert, congelavit dans les autres. " lia dans les mss. de Pétau et de Colbert, hoc dans les autres. ,! Et dans le ms. de Pétau; cum manque dans celui de Colbert. ■4 Sagittis dans les mss. de Pétau , de Colbert et de Londres. 15 Jactassent dans le ms. de Pétau, sagittassent dans les autres. "' Armatorum dans le ms. de Pétau. ( 658) tant ' ipsos. Canes verô insuit uni facientes in eos, morsibus vulne- raverunt multos " et occiderunt ; et ità ejecerunt eos de finibus suis. Et dehinc adhùc est proverbium inter eos : « Pater tuus, vel frater, • a canibus fuit occisus »; mulieres autem eoruin quas ceperant duxerunt in terrain eorura, et usquè ad diem mortis earum ibidem fuerunt 3. ix. Et dùm reverteretur exercitus ille videlicet Mongalorum *, venit ad terrain Burithabet s, quos6 bello vicerunt : qui sunt pa- gani. Qui consuetudineni mirabilem imo 7 potiùs miserabileni " babent : quià cùni alicujus pater 9 buinanœ natune debitum solvit "*, omnem congregant " paren telam, et comedunt " eum, sicut nobis dicebatur pro certo '*. Isti pilos in barbâ non babent : imo '4 quod- dam ferrum '5 in manibus portant, sicut vidimus '6, cum quo sem- 1 Pntcrant dans les rass. de Pétau, de Colbert et de Londres, potuerunt dans les deux autres; ipsos dans ceux de Pétau et de Colbert, eos dans ceux de Lumley et de Dupuy ; le mot manque dans celui de Londres. 1 Ipsos et dans le ms. de Pétau, multos et dans ceux de Colbert et de Londres, mul- tos ctiam dans les deux autres. i Ce passage, depuis les mots et dehinc adhuc, ne se trouve que dans lems. de Pétau; il est transcrit presque littéralement dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 1 Videlicet Mongalorum n'est que dans le ms. de Pétau. r' BuriOiobec dans le ms. de Pétau, Burithabet dans celui de Colbert , Burulabeth dans les trois autres; Buritliabeth dans Vincent de Beauvais. 6 Quant dans les mss. de Pétau et de Colbert. I Immo dans les mss. de Colbert et de Londres. s Plusquàm mirabilem dans le ms. de Colbert. 0 Alicujus pater dans lems. de Pétau, aliquis patrurn suorum dans les trois autres. ■o Solvit dans le ms. de Pétau, exsoWit dans les autres. I I Congregat dans les mss. de Pétau et de Colbert , congregant dans les autres. 13 Commcdunt dans le ms. de Londres. ■3 Sicut nobis dicebatur pro certo ne se (rouve que dans le ms. de Pétau. 1 ' Immo dans tous les mss. 11 Ferum dans le ms. de Londres. ■6 Sicut vidimus ne se trouve que dans le ms. de Pétau, et il est répété par Vim I ni de Beauvais. ( 659 ) per barbam depilant, si forte aliquis crinis crescit in ipsâ : et ' mul- tùm etiàm sunt déformes. Inde exercitns ille in terrain snam est reversus *. x. Chingis can 3 etiàm, eodem * tempore qno 5(divisit alios 6 exer- citus, ivit ' in expeditione ^contra Orientent 8 per terrain Kergis, quos 9 bello non vicit : et ut nobis dicebatur , ibidem " usquè ad Caspios montes pervenit ; montes antem illi in eà parte ad quam applicuerunt ", snnt de lapide adamanlino : undè eorum sagittas et arma ferrea ad se traxerunt ". Homines inter Caspios montes con- clusi clamorem exercitûs ut creditur audientes , montem frangere inceperunt; et cùm alio tempore post decem annos reverterentur, montem invenernnt confractnm : sed cùm ad illos Tartari accedere attentassent ,3, potuerunt minime, qnià '4 nnbes quaedamerat posita 1 Et manque dans le ms. de Colbert. a Est reversus dans le ms. de Pétau, revertebatur dans les autres. 1 Chingis chan dans le ms. de Pétau, Chingiscan dans celui de Colbert, Çjrngis cari dans les autres. 4 Eodem dans le ms. de Pétau, eo dans les autres. 5 Quo manque dans le ms. de Pétau. c Alios dans les mss. de Pétau et de Colbert, illos dans les autres. ' Ivit in dans le ms. de Londres, ivit cum dans ceux de Pétau et de Colbert, rnisit ni dans les deux autres. 8 Tous les mss. s'accordent à donner ici orientem, qui n'en est pas moins le contre- pied de la seule leçon admissible. 9 Quam dans celui de Colbert, où manque ensuite le mot bello. " Ut nobis dicebatur ibidem ne se trouve que dans le ms. de Pétau ; ces mots bout également conservés dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 10 Les six mots qui précèdent ne se trouvent que dans le ms. de Pétau : ils sont re- produits aussi par Vincent de Beauvais. 12 Attraxcrunt dans le ms. de Pétau. ,3 Attemptassent ^dans le ms. de Pétau. '< Tout le passage qui suit Caspios montes est pris du ms. de Pétau, et se retrouve presque littéralement dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. Les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres portent seulement conclusos videru.nl, qui jam montem jrege- rant (ou fregerunt), sed aubes i/uedam... (GGo) antè ' ipsos, ultra ' quam ire 3 non poterant ullo modo, quia4 vi- sum amittebant omnino 5 slaùm cùm perveniebant ad illam : illi autem ex adverso credentes quôd Tartari ad illos accedere formi- darent, insnkum contra eos fecerunt; sed statîm ut 6 pervenerunt ad nubem, procedere non potuerunt propter causam prsetaxa- tam '. Sed antequàm pervenirent ad montes piœdictos B plus quàm per mensem per 9 vastam solitudinem transiverunt ,0. Inde proce- dentes adhùc contra Orientem " plus quàm per mensem, per ma- gnum desertum iverunt; et pervenerunt ad quandam terram , ut nobis certissimè dicebatur ", ubi videbant ,J vias tritas, sed nulluin bominem poterant invenire : sed tantùm '< quaesiverunt per terram, quôd invenerunt unum ,s hominem eu m suâ uxore, quos ante Chingis can '6 adduxerunt ; et cùm interrogasset eos '' ubi essent ■ Erant posile jiLTta dans le ms. de Colbert, errit manque dans celui de Petau. * Vitra dans le ms. de Pétau, «(/dans les autres. î Ire dans le ras. de Pétau, accedere dans les autres. '< Qui dans le ms. de Londres. 5 Vhum admittebant omnino dans les mss. de Petau et de Colbert , moriebantar dans les autres. 6 Non dans le ms. de Pétau , par inadvertance, au lieu de ut qui nous est fourni pal l'abrégé de Vincent de Beauvais. 7 Tout ce passage depuis Mi autem ex adverso, ne se trouve que dans le ms. de Pétau, et à peu près dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. « .Hontes predictos dans le ms. de Pétau, predictum montera dans les autres. 9 Per n'est ainsi répété que dans les mss. de Pétau et de Colbert. .o Transiverunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, transierunt dans les autres. "Tous les inss. [s'accordent à donner encore ici Orientem. " Ut nobis certissimè dicebatur ne se voit que dans le ms. de Pétau. .3 Videbant dans les mss. de Pétau et de Colbert, vidérunt Axas les autres. 'i Tain en dans le ins. de Londres. 's Unum n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 16 Chingis chah dans le ms. de Pétau , Chingis can dans celui de Colberl , Cjngis chan dans celui de Londres, Cyngis can dans les deux autres. '" Eos n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbeit. ( 66. ) homines terrae illius, responderunt quod in terra 'sub montions habitarent. At'Chingis-can J praedictus ^ retentâ uxoremisit virum il- lum cutn nunciis suis s mandans hominibus 6 illis quod ' venirent ad mandatum ipsius : ille autem vadens 8 ad eos,narravitomnia quae Chingis-can 9 mandaverat eis ,0; qui respondentes dixerunt " quod tali die venirent ad ipsum " ad facienduni mandatum ipsius '3; ipsi autem '4 medio tempore congregaverunt se per vias occultas sub terra, et venerunt contra illos ad pugnam ,s, et irruentes subito su- per eos , plurimos occiderunt ; at illi , Chingis-can '6 videlicet et sui , videntes quod nichit proficerent sed potiùs perderent ho- mines suos , et quià etiàm solis sonitum sustinere non poterant, imo eo tempore quo sol oriebatur oporlebat eos ponere unam au- rem ad terrain et superiorem obturare fortiter ne terribilem illum ' Terrain clans le dis, de Pétau. 3 Ac dans les mss. de Pélau et de Colberl, at dans les autres. 3 Cliingis cari dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cyngis chan dans celui de Londres, Cyngis can dans les deux autres. •> Predictus n'est que dans le ms. de Pétau. 5 Cum nunciis suis manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 6 Omnibus dans le ms. de Pétau. 1 Quod dans les mss. de Pétau et de Colbert, ut dans les autres. R Ille autem vadens.... narravit dans les mss. de Pétau et de Colbert, illi vero euntes... narrai'eruntdaas les autres. 9 Comme à la note 3, qui précède. 10 Eis n'est que dans les mss. de Pétau et de Colberl. " Respondentes dixerunt dans les mss. de Pétau et de Colbert , responderunt dans les autres. 13 Ad ipsum ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ,3 Ipsius dans les mss. de Pétau et de Colbert, suum dans les autres. '4 Ipsi autem dans les mss. de Pétau et de Colbert, vero dans les autres. 1:1 Illos ad pugnam dans le ms. de Pétau, ipsos pugnam dans celui de Colbert, istos ad pugnandum dans les autres. ,s Chingis can dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cyngis -chan dans celui de Londres , Cyngis can dans les deux autres. 83 (662 ) sonitum audirent, nec sic tamen cavere poterant quin proptcr hoc ex eis plurimi necarentur',iu gérant ac ' terram exieruntprœdictam; illos tamen homines3, virum videlicet cum uxore4, secum duxerunt, qui usquè ad mortemin terra Tartarorum s fuerunt : interrogati verô quarè homines illius terrœ6habitarent sub terra, dixerunt quôd uno tempore anni, cùm 1 sol orilur, tantus sonitus erat 8 quôd homines nullâ ratione poterant sustinere, ut superiùsdeTartarisdictum est9, imo etiàm tune percutiebant '° in organis et tympanis et in " aliis instruments, ut illum sonitum non audirent. — Et dùm Chingis- can " de terra illà reverteretur, defecerunteis ,3 victualia et habe- bantmaximam famem '4;et tune recencia11 interiora unius bestiœ'6 'Tout ce passage, depuis videntes quod nichil proficerent , est prisdums.de Pétau, sauf rectification du dernier mot, qui y est écrit uocauïïnt (c'est-à-dire vocave- runt); dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, où ce passage se retrouve avec peu de différences, le mot dont il s'agit est remplacé par interirent. * Fugcrunt «rfdanslems. de Pétau, pour jugerunt ac qui se lit exactement dans Vincent de Beauvais. Les trois autres mss. portent jugam ineuntes ou intentes ou inicientes. I Homines manque dans le ms. de Colbert. > Videlicet cum uxore dans le ms. de Pétau, scilicet et mulicr, m dans les autres. 5 Catuorum dans le ms. de Pétau. G Le ms. de Colbert donne seul les mots homines illius terne. " Quando dans le ms. de Londres. s Erat... poterant dans les mss. de Pétau et de Colbert , est... possunt dans ics autres " Ut superitu de Cataris dictum est dans le ms. de Pétau seulement. '° Pcrcussicbant dans le ms. de Londres. " In n'est ici répété que par les mss. de Pétau et de Colbert, " Ckingis chan dans le ms. de Pétau, Chingiscan dans celui de Colbert, Cingis daus celui de Londres, Cyngis dans les deux autres. >> Eis dans les mss. de Pétau et de Colbert, ei dans les autres. I I Maximum famem dans le ms. de Dupuy. 15 Recensiu dans le ms. de Colbert. "' Unius besliœ manque dans le ms, de Colbert. (663) eos contigit ' invenire : quœ accipientes, depositis tantùm ' sterco- ribus decoxerunt; et coràm Chingis-can * portantes 4, cum suis illa comedit : et ideô 5 statutum fuit a Chingis 6, ut nec sanguis, nec interiora, nec aliquid de bestià quod manducari potest, exceptis stercoribus, projiciatur '. xi. Et indè 8 in terram propriam est reversus : et ibidem 9 suas leges et statuta multiplicia fecit, quœ Tartari inviolabilité!- lo obser- vant : ex quibus tantùm duodicemus. Unum est, quod quicunque in superbiam " erectus , propriâ auctoritate " sine electione prin- cipum voluerit esse imperator, sine ullâ miseratione débet occidi : undè antè electionem istius Cuyuc-can '3, propter hoc unus de principibus, nepos ipsius Chingis-can '4, fuit occisus; volebat enim sine electione regnare. Aliud statutum est, quod sibi subjugare de- 1 Contingit dans les mss. de Pétau et de Colbert. 2 Tantùm dans le ms. dePétauf tamcn dans les autres. 3 Chingis chan dans le nis. de Pétau, Chingis can dans celui de Colbert , Cyngis chan dans celui de Londres, Cyngis can dans les deux autres. 4 Déportantes dans le ms. de Colbert. 5 Ideo dans le ms. de Pelau, ex hoc dans les autres. 6 A Chingis dans le ms. de Pétau , a Chingiscan dans celui de Colbert, ab eo dans les autres. 1 Proliiciatur dans le ms. de Pétau , abjiciatur dans celui de Colbert. 8 Indè dans les mss. de Pétau et de Colbert, dcindè dans les autres. 9 Ibidem manque dans le ms. de Pétau, qui d'un autre côté est le seul qui donne suas, 10 Invioiabiliter dans les mss. de Pétau et de Colbert , non violabiUter dans les autres. " Superbiam dans les mss. de Pétau et de Colbert, supeibia dans les autres. 12 Auctoritate dans les mss. de Pétau et de Colbert, autlioritatc dans les autres. 13 Cuyuc chan dans le ms. de Pétau, istius Kayuchan dans celui de Colbert, ipsius Ciryuch dans celui de Londres, ipsius Cuynch dans les deux autres. >4 Chingis chan dans le ms. de Pélau, Chingiscan dans celui de Colbert, Cyngis chan dans celui de Londres, Cyngis can dans les deux autres. (664) béant ' omnem terrain , nec cum aliquà gente pacem ' habere de- beant 3 nisi priùs < subdatur eis, quousquè veniat tempus interfec- tionis5 eorum : quadraginta duobus siquidem annis pugnaverunt, et antè decem et octo annis debent regnare : post baec , ut dicunt , ab aliâ natione , tamen nesciunt quœ sit illa 6, debent devinci », ut vaticinatum 8 est eis : et illi qui evadere poterunt, ut dicunt, debent illam le<*em tenere quam tenent illi » qui eos bello devinceut Statuit etiàm quôd per millenarios et centenarios et decanos et tenebras (id est decem milia ") debeat eorum exercitus ordinari. Multa etiàm alia statuit de quibus longum est enarrare , et nos etiàm ignoramus '".Post baec ab ictu " tonitrui est occisus, perac- tis '4 suis ordinationibus et statutis. § II. De principibus Tarlarorum '5. i. Hic autem babuit quatuor filios : unus vocabatur '6 Occo- ■ Pebeant dans les mss. de Pétau et de Colbert, debent dans les autres. > Partent dans le ms. de Pétau î Debeant dans le ms. de Pétau, debent dans les autres, sauf celui de Colbert où le mot manque. 4 Prius manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 5 Interfectionis dans le ms. de Pétau, vccisionts dans les autres. ,; Ce passage, depuis quadraginta duobus, ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 7 Devinci dans le ms. de Pétau, enim occidi dans les autres, s Vaticinatum dans le ms. de Pétau, prophetatvm dans les autres. 9 Illi dans les mss. de Pétau et de Colbert, alii dans les autres. i« Devincent dans le ms. de Colbert, dcrincunt dans les autres. ■ i Et tenebras. Ijc. mi lia dans le ms. de Londres; ces mots manquent dans les mss. deLumley et de Dupuy. Voir ci-après, cap. VI, § I. " Cette phrase Multa etiam, etc., ne se trouve que dans le ins.de Pétau. 13 Hictu dans le ms. de Pétau. '4 Factis dans le ms. de Colbert; celui de Pétau insère ici le molautcm. ■'• Nous avons suppléé ce litre, à défaut de rubrique marginale au ms. de Colbert. 16 Vocabitur dans le ms. de Dupuy. (665 ) day ', secundus vocabatur Tosuc-can ', alter vocabaturChyaaday 3; et nomen quarti ignoramus. Ab hiis quatuor omnes duces Monga- lorum descenderunt. Prinius, videlicet Occoday-can, hos tilios ha- buit : prunus est4 Cuyuc 5 qui nunc est imperator, Cocten 6, et Chirenen 7 ; et si plures habuerit filios ignoramus. Filii verô 8 Tos- suc-can 9 : Bâti '", iste est ditior et pôtentior post Imperatorem "; 1 Occaday dans le ms. de Colbert, Occodai dans celui de Pétau , Occoday dans les trois autres. ' Vocabatur Cosuc can dans le ms. de Pétau , Tossitc can dans celui de Colbert, Tossuch can dans ceux de Lumley et de Dupuy, Tossuchcan dans celui de Londres. On lit Tossutcan dans les éditions de "Vincent de Beauvais. ' Alter vocabatur Chyaaday dans le ms. de Pétau, lertius vocabatur Caaday dans celui de Colbert, tertius Thaaday dans les autres; Tlnaday dans Vincent de Beauvais. 4 Ce passage, depuis Ab hiis quatuor est ici transcrit d'après le ms. de Pétau; il est donné par les autres ainsi qu'il suit : lsti quatuor filii cum aliis majoribus qui tune crant, primum (ou primo)fi/ium, videlicet Occoday, elegerunt in imperatorem; filii autem istius Occoday 5 Cuyut dans le ms. de Pétau , Cuyac dans celui de Colbert, Cuyuch dans celui de Londres ; Cuyne dans ceux de Lumley et de Dupuy, par une erreur de lecture qui se reproduit dans les éditions de Vincent de Beauvais, bien que les bons inss. de son Mi- roir bistorial ( notamment les n°s 4898 et 4900 de la Bibliothèque Royale de Paris) portent invariablement Cuyuc. 0 Cocten dans le ms. de Pétau, Corten dans celui de Colbert, Coit/ien dans celui de Londres, Coethen dans ceux de Lumley et de Dupuy. 1 Chirenen dans les mss. de Pétau et de Colbert; Chyrenen daus l'abrégé de Vincent de Beauvais; Cyrenen dans les trois autres mss. 8 fero dans les mss. de Pétau et de Colbert, autem dans les autres. ■i Cosuc can daus les mss. de Pétau et de Colbert, Tossuch chan dans celui de Lon- dres, Tossuch can dans les deux autres. Il serait mieux d'écrire Cosu can ou Tossu chan, attendu que le c ou ch placé à la fin du nom propre n'appartient en réalité qu'au titre de can ou chan ; ce nom est en effet celui de Touschy ou mieux Tchoutchy khan, bien déterminé chez les historiens, malgré quelques différences d'orthographe dont la plupart sont dues à de simples variations dans les transcriptions européennes. ■° Bay dans le ms. de Pétau. " Au lieu de post imperatorem, le ms. de Colbert porte imperatore. (666 ) Orilu, isteest senior omnium ducum; Syban',Bora, Berça, Thaut,; aliorum filiorum Tossuc-can 3 noniina ignoramus. Filii Chyaaday i sunt Burin s et Cadan 6 ; nomina aliorum filiorum ejus 7 nescimus 8. Alterius autem filii 9 Chingis-can '\ cnjus nomen ignoramus ", fi- liorum nomina sunt hœc " : unus vocatur Mengu ,J, cujus mater est '< Seroctan;' ista domina'5 inter omnes Tartaros, excepta matre ' Siban dans les mss. de Pétau et de Colbert. 'Berça, Thauhe dans le ms. de Pétau, Berça , Charec dans celui de Colbert , Bercathauth dans celui de Londres , Bercuthanth dans ceux de Lumley et de Dupuy , les deux noms doivent être séparés : le premier est bien connu comme celui du frère et successeur de Bâtou dans le Khânat de Qaptcbàq. } Cosuc can dans le ms. de Pétau, Tosmccan dans celui de Colbert, Tossuthan dans celui de Londres, Tossuck can dans les deux autres. k Chyaaday dans le ms. de Pétau, ÀWflj dans celui de Colbert, Caaday dans celui de Londres, Thaaday dans ceux de Lumley et de Dupuy. Cy ou Chy est ici employé comme dans Cyngis ou Chingis pour exprimer le son du tckym tartare : Ch aaday n'est autre que Tchag/iatdy. 5 Burim dans le ras. de Pétau , 'Kurin dans celui de Londres , Butin dans celui de Dupuy, Burin dans ceux de Lumley et de Colbert. L'abrégé de Vincent de Beauvais porte Hurin ou Huryn. 6 £,<&»■ dans le ms. de Pétau Kadan dans celui de Colbert, et Cluulan dans les autres. 7 Ejus n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 8 Ignoramus dans le ms. de Colbert. 9 Le mot filii est répété par inadvertance deux fois dans le ms. de Colbert. ■o Chingis ean dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cyngis chan dans celui de Londres, Cyngis can dans les autres. >• Ignoramus dans le ms. de Pétau, nescimus dans les autres. " L lieu de filiorum nomma sunt heee , le ms. de Pétau porte seulement no- mina liée. ■3 Mongol dans le ms. de Petau, Menga dans celui de Colbert, Mengu dans les tro.s autres. .4 Est manque dans le ms. de Pétau, qui écrit Serocan le nom de la princesse; le ms. de Colbert porte Serectan, les trois autres Seroctan. ' Le ms. de Colbert intercale ici le mol juit. (667) Imperatoris, magis ' est nominata et potentior ■ omnibus excepto Bâti ';alius vocatur Bicbac4; alios filios plures habuit, sed eorum nomina ignoramus. ii. Hœc sunt nomina 5 dticum : Ordu, iste fuit in Polonià 6 et in Hungariâ '; BatiB, Cadan, Syban, Burin, et Buigec 9, isti omnes fue- runt in Hungariâ ,0; Chirpodan ", iste est adhùc ultra mare contra soldanos " quosdam terrae Sarracenorum et alios qui sunt ultra mare1'. Isti alii '* remanserunt in terra : Mengu '5 Cocten '6, Chi- 1 Mogu pour magis dans le ms. de Pétau. 2 Les mss. autres que ceux de Pélau et de Colbert répètent ici le verbe est. 3 Uati dans le ms. de Pétau. i Hic/tac dans le ms. de Pélau, Bethac dans celui de Colbert; Bitlint dans l'abrégé de Vincent de Beauvais; Bécas dans les trois autres mss. 5 Nomina manque dans le ms. de Londres. s Pelonici dans les mss. de Londres et de Pélau. 1 Ungaria dans les mss. de Londres, de Pétau et de Colbert. 8 Bacu dans le ms. de Pétau, Bain dans celui de Colbert. 1 Une omission, dans le lus. de Pétau, y réduit la série des noms qui suivent celui de Bàtou, a un seul, écrit Dinget. Le ms. de Colbert porte Burin, Cadon, Siban, Buy- gct; les trois autres mss. énunièreut Cathan, Syban, Biarth; et on trouve dans l'abrégé de Vincent de Beauvais,après Balhy, Hurin et Cadan et Siban et'Ouygat: "> Ungaria dans les mss. de Londres, de Pétau et de Colbert. " Chirpodan dans le ms. de Pélau, Chyrpodan dans celui de Colbert, Cfhphdan dans les autres. " Solidanos dans le ms. de Pétau. '5 Ce qui suit soldanos est pris du ms. de Pétau; les autres mettent seulement sol- danum Damasci. <• Les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres écrivent ce nora Catken, il estécrit Cuceen dans le ms. de Colbert; il manque dans le ms. de Pétau et dans Vincent de Beauvais. ( 668 ) renen ', Hubilay ', Seremum 3, Sinocur *, Thuateuiur5, Karachay6, Sibedei 7 seuex qui dicitur8inter eos miles, Bora 9, Berça10, Mauci", Corenza " : sed iste iuter alios minimus est. Alii verô duees'J sunt plures, sed eorutn nomina ignoramus. § III. De dominio Imper aloris et principum ejus 'f. i. Imperator autera eorum ,5Tartarorum '6 habet mirabile domi- nium super omnes. Nulliis aiidet in aliqnâ parte morari nisi 1 Sirenen dans les mss. de Pétau et de Londres, Syrenen dans celui de Colbert, Sy- Tcnncn dans les deux autres; Chyrenen dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. - Hubilay dans le ms. de Pétau, Hubilai dans celui de Colbert, Hibilay dans celui de Dupuy, Jiybilay dans ceux de Lumley et de Londres. i Sirenum dans les mss. de Pétau et de Colbert, Seremum dans les trois autres. Ce nom est omis dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 4 Sinocur dans les mss. de Pétau et de Colbert, Synotur dans celui de Londres, Sy- nocur dans les deux autres. '■> TluineeinuràAm le ms. de Pétau, Thuatenyr dans celui 49° ' el 49°2 c'e la Bibbotbèque Royale) écrit Sarguit, nommé aussi une seule fois dans cette rédaction. ■4 Manu dans le ms. de Pétau , manihus dans celui de Colbert, manus dans les autres. (674 ) (lentes, untlecivitas eorum non fuit ' destructa; sed plures eoiuiu occiderunt, et alios transtulerunt: et acceptis spoliis ' civitatis, ip- sam aliis hominibus repleverunt. Et iverunt 3 contra civitatem qua? vocatur 4 Ornas 5 : ista civitas erat niniiùm populosa ; erant enim 6 ibi christiani plures, Gazari ' videlicet et 8Rutheni et Alani et alii9. nec non et sarraceni ,0 ; sarracenorum autem " erat dominium civi- tatis. Haec autem civitas erat diviciisniultiun plena : est " enim po- sita super fluvium quendam qui currit per Janckint et terram Bi- serminorum '3, qui intrat in '4 mare : undè est quasi portus, et forum maximum hahebant de illà civitate alii sarraceni. Et cùm non pos- sent eos ,5 aliter devincere, praeciderunt fluvium qui currebat per 1 Fuit dans les mss. de Pétau et de Colbert, erat dans les autres. 1 Acceptis spoliis dans le ms. de Pétau, accepta spoiio dans les autres. ' Iieriint dans le ms. de Pétau, venerunt dan» les autres. ' Quœ vocatur manque dans le ms. de Pétau. S Le ms. de Pétau écrit ici ce nom Ornas; plus loin , dans l'itinéraire , il écrit Or- par; le ras. de Colbert donne Ornac ; l'abrégé de Vincent de Beauvais ne nomme cette ville qu'une fois, Orna; et c'est de même Orna que nous offrent les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres. ' Enim n'est que dans les mss. de Pélau et de Colbert ; ibi manque dan» ce dernier. 7 Gozari dans le ms. de Colbert. s Et n'est ainsi répété que dans les mss. de Pétau et de Colbert. Et alii n'est pas dans le ms. de Pétau; il est cependant conservé dans l'abrège de \ incent de Beauvais. >° Les mss. de Pétau et de Lumley écrivent saruceni, saracenoriii/i. " Autem dans le ms. de Pétau, tamen dans celui de Colbert, enim dans les antres. 12 Le ms. de Pétau écrit ici par inadvertance et pour est. '5 Fluvium quendam qui currit per Janhinc et terram Jliscrminorum est la leçon du ms. de Pétau ; l'abrégé de Vincent de Beauvais dit seulement quendam magnum ■.flu- vium; les mss. de Colbert, de Lumley, de Dupuy et de Londres portent fluvium qui vocatur Don. ' i In manque dans le ms. de Pétau. '■' Eos ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ( 675 ) civitatem, et ' illain eu m rébus et hominibus ' submerserunt. v. Quo facto ', posteà 4 intraverunt terrain Turcoriuu 5, qui6 sunt pagani : quam devincentes, iverunt contra Rusciam ', et fe- cerunt magnain stragem in terra Ruscia: B, civitates et castra de- struxerunt9, et homines occiderunt; et ,0 Kioviam " quœ erat " metropolis Rusciœ ,! obsederunt; et cum diù obsedissent, illam ceperunt, et occiderunt bomines civitatis : undè quando per ter- rain illam ibamus, inveniebamus innumerabilia capila et ossa hominum mortuoruni super campum jacere ; fuerat enim civitas valdè magna et nimiùm populosa; et mine quasi in nichilum re- ducta est : vix ducentœ domus sunt ibi, modo et il I i homines te- nentur in maximâ servitute '4. Inde procedentes pugnando de- 1 Et manque dans le ms. de Pétau. 1 Et hominibus dans les mss. de Pétau et de Colbert, ainsi que dans l'abrégé de Vin- cent de Beauvais; omnibus dans les autres mss. 3 Perfecto dans le ms. de Pétau. 1 Postea manque dans le ms. de Colbert. 5 Turcorum dans le ms. de Pétau , Toycorum dans celui de Colbert , Tortorum dans les autres. 6 Les mss. de Lumley et de Dupuy intercalent ici à tort le mot similiter. 7 Tusciam dans le ms. de Pétau, Rusciam dans celui de Colbert, Ruchiam dans ce- lui de Londres, Russimn dans les deux autres. 8 Ruscie dans les mss. de Pétau et de Colbert, Ruchie dans celui de Londres, Russia dans les deux autres. 9 Destrucrunt dans le ms. de Dupuy. "' iï/dans les mss. de Pétau et de Colbert, etiam dans les autres. " Kiomam dans le ms. de Pétau, Kycwiam dans ceux de Colbert et de Londres, Kioviam dans les deux autres. 13 Est dans le ms. de Colbert. ■ 3 Ruscie dans les mss. de Pétau et de Colbert, Rucliie dans celui de Londres, Rus- siœ dans ceux de Lumley et de Dupuy. ■i Ce passage, depuis unde quando, est fourni par le ms. de Pétau seulement; il se retrouve avec peu de différence dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, mais il manque totalement dans les mss. de Colbert, de Lumley, de Dupuy et de Londre;. (6.7-6) struxerunt totam Rusciam '. De Rusciâ autein et de ' Comaniâ pro- cesserunt duces prœdicti, et pugnaverunt conlrà Hungaros 3 et Po- lonos 4 : ex quibus Tartaris in Poloniâ et in Huugarià5 plures inter- fectifueruntj et si non fugissent, sed6viriliter restitissent'Hungari8, exivissent Tartan de finibus suis; quià Tartari 9 habuerunt talem " timorem, quod omnes fugere attentabant "; sed Bâti evaginato " gladio in faciem restitit eis ,3,dicens : « Nolite fugere, quià si fugeri- » tis "*, nullus evadet; et si debemus niori, moriamur omnes : quià » futurum est, ut a Chingis-can ,6praedixit, quod interficidebeamus; » et si nunctempus est, sustineamus ». Et sic animati sunt et reman- serunt, et Hungariam '' destruxerunt. vi. Inde revertentes venerunt '8 in terram Morduano- ' Rusciam, Rnscia dans les mss. de Pétau et de Colbert, Ruc/iiam.... Ruchia dans celui de Londres, Russiam... Russia dans les deux autres. ' De n'est ainsi répété que dans le ms. de Colbert, qui répèle aussi la particule et au commencement de la phrase. f ngario dans le ms. de Pétau, JJngarios dans ceux de Colbert et de Londres. 4 Pelones.... Pelonia dans le ms. de Colbert. Ungaria dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. 6 Et dans les mss. de Pétau et de Colbert, serf dans les autres. 7 Le mot restitissent est répété deux fois par inadvertance dans le ms. de Colberl . s Urigiiri dans les mss. de Pétau et de Londres, Ungarum par inadvertance dan- i e- lui de Colbert. 5 Tartari dans les mss. de Pétau et de Colbert, tune dans les autres. 10 Talem ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Attemptabant dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. ,J Evaginato dans les mss. de Pétau et de Colbert, vaginato dans les autres. ' ' Eis manque dans le ms de Pétau. ■4 Fugeritis dans le ms. de Colbert, fugitis dans les autres. '5 Quod dans le ms. de Pétau. ,c Chingis can dans les mss. de Pétau et de Colberl , Cyngis chan dans celui de Londres, Cyngis can dans les autres. ■7 Ungariam dans les mss. de Pétau, de Colberl et de Londres. lS l"cwr«.7f dans les mss. de Pétau et de Colbert, iverunt dans les autres. (<^77) l'uni ', qui sunt pagani, et eos'bello vicemnt 3. Inde procedentes contra Bileros 4, id est Bulgariam niagnam, et ipsam destruxerunt omnino. Inde procedentes ad 5 aquilonem adhùc contra Bascart6, id est Hungariam 7 niagnam, et eos etiàm devicenint 8. Inde egre- dientes ivernnt ampliùs 9 ad aquilonem, et " venerunt ad Parossi- tas ", qui habent parvos stomachos " et os parvulum '3, ut nobis dicebatur '*, nec manducant, sed decoquunt carnes; quibus de- coctis, ponunt se super ollam l5 et fumum recipiunt, et de hoc solo reficiuntur : sed si '6 aliquid comedunt '7, hoc valdè modicum est. 1 Moydunanorum dans le ms. de Londres. > Eos n'est que dans le» rass. de Pétau et de Colbert. 3 Vicerunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, devicerunt dans les autres. 4 Billeros dans le ms. de Pétau, Byleros dans celui de Colbert et dans l'abrégé de Vincent de Beauvais; Bileros dans les autres mss. 5 Ad manque dans le ms. de Péiau. 6 Bosartos dans le ms. de Pétau, qui plus loin écrit Bascart comme les mss. de Col- bert, de Lumley et de Dupuy; celui de Londres porte Baschart. 7 Ungarinm dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. 8 Destruxerunt dans le ms. de Pétau ; celui de Colbert dit quos au lieu de et eos. 9 Amplius ne se trouve que dans le ms. de Pétau. ■o Et manque dans le ms. de Pétau ; celui de Colbert dit vencruntque. " Per ossicas dans le ms. de Pétau ,' ad Porossy tas dans celui de Colbert, ad Paressi- tas dans celui de Londres, ad Parossitas dans les deux autres, ainsi que dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 13 Stomacosdans le ms. de Pétau. l3 Paivulinum dans le ms. de Pétau. !4 La restriction ut nobis dicebatur ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 15 Les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres portent inter fumum et o/am (ou ollam) au lieu de super ollam qui est dans les mss. de Pétau et de Colbert. 16 Etsi dans le ms. de Londres, etiamsi dans ceux de Lumley et de Dupuy, sed si dans ceux de Pétau et de Colbert n Comedunt dans le ms. de Pétau, manducant dans les autres. 85 (67«) Inde procedentes venerunt ad Samogedos ' ; hii autem homines, ut dicitur', tantùmde venationibus vivant ; tabernaculaetiàm'etvestes habent tantummodo de pellibns bestiarum. Inde ultra procedentes venerunt ad quandam terram super Oceanum 4, ubi invenerunt quidam monstra, ut nobis firmiler dicebatur 5 , quœ per omnia forniam humanam habebant sed pedes desinebant in pedes bovi- nos, et humanum caput habebant sed faciem 6 habebant ut canis; duo verba loquebantur more humano et tercio latrabant 7 ut ca- nis, et sic per intervalla temporum 8 latratum 9 interponebant, ta- men '° ad mentein " suam redibant, et sic intelligi poterat quod dicebant. Inde redierunt in Comaniani, et usquè " nunc quidam '3 ex eis morantur ibidem. vu. Chirpodan '4 vero eodem tempore misit Occoday- can '5 cum exercitu ad meridiem contra Rergis '6 , quos ' Samogedi dans le ms. de Londres, Sagemodi dans celui de Colbert. l'C dicitur ne se trouve que dans le rns. de Pétau. ! Etiam n'est que dans le ras. de Pétau. > Occeanum dans les mss. de Pétau, de Colbert, de Londres et de Dupuy. 1 1 nobis 'firmiter dicebatur ne se trouve que dans le ms. de Pétau. '' Et humanum caput habebant sed faciem habebant ut canis est conforme au ms. de Pétau; les autres disent seulement et faciem per omnia habebant ut canis. ' Latraclabant par inadvertance dans le ms. de Pétau. s Ipsum au lieu de temporum dans le ms. de Colbert. i Latractum dans le ms. de Pétau. 10 Tamen dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, tum dans les deux autres. " Mentem dans le ms. de Pétau, materiam dans celui de Colbert, naturam dans les trois autres. I% Usque manque dans le ms. de Pétau. Quedam dans le ms. de Londres. '' Ciryodam en cet endroit dans les mss. de Pétau et de Colbert, qui plus haut por- tent Chirpodan on Chyrpodan ; Crrpodan dans les trois autres. ' ' Chan dans le ms. de Londres. 1,1 Gernis dans le ms. de Pétau. ( G79) in ' bello devicit : hii autem homines sunt pagani, qui pilos in barbâ non habent, quorum consuetudo talis est : cùm pater alicu- jus moritur, prœ ' dolore quasi imam 3 corrigiam in signum lamenti ab aure usquè 4 ad aurem de 5 facie suâ levant 6. Quibus devictis, ad meridiem ivit contra Annenos : sed7 cùm per déserta transi- ret8, quaedaui etiàm monstra, utnobis dicebatur pro certo 9, effigiem bumanam habentia invenentnt, sed non nisi unum brachium cuin manu in medio pectore '° et unum pedem babebant, et duo sagit- tabant " cum uno arcu; et isii ilà " fortiter currebant quôd equi eos investigare non poterant : currebant enim '3 saltando su- per illum unum pedem, et cùm essent fessi taliter eundo, ibant super manum et pedem, revolvendo '4 se quasi in circulo l6 ; istos autem Isidorus Cyclopedes appellavit '"; et cùm essent sic fessi 1 In dans le ms. de Pétau, etiam dans les autres, sauf celui de Colbert, qui n'a ni in ni etiam. 1 Pro dans le ms. de Colbert. i Unum manque dans le ins. de Colbert. ■' Ab aure usque manque dans le ms. de Colbert. 5 De manque dans les mss. de Colbert, de Lumley et de Londres. 6 Levât tians le ms. de Colbert. ? Etinm (au lieu de jcrf)dans le ms. de Pétau. s Transirent dans le ms. de Colbert. 9 Utnobis dicebatur pro certo est encore une de ces corrections faites lors de la ré- vision de la première rédaction par l'auteur, et qui ne se trouvent que dans le ms. de Pétau. 10 Pectore dans le ms. de Colbert, pectoris dans tous les autres. " Saggitabant dans le ms. de Londres , sagittarunt dans ceux Je Lumley el de Dupuy. 12 Ita est oublié dans le ms. de Pétau. 13 Autem dans le ms. de Colbert. ■4 Revolvendo dans le ms. de Pétau, removendu dans les autres. '5/n circulo dans lems. de Pétau, rota dans tous les autres. l& Istos autem Ysidorus Ciclopedes appellavit ne se trouve que dans le ms.de Pétau, et dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. ( 68o ) iterùm currebant secundum modum priorem. Aliquos tamen occi- deriint ' ex eis, et sicut nobis ' a Rutbenis clericis in curià diceba- turqui morantur cum Imperatoreprœdicto, pliiresexeisniineiiveiie- nint in legatione 3 apud Imperatoris curiara superiùs annotati, ut pacem habere possent cum eo 4. Inde procedentes venernnt in Ar- meniam, quam bello vicerunt, et partem etiàm 5 Georgiania? 6; et alia pars venit ad mandatum eorum, et quadraginta millia yper- perorum singulis annis dederunt ' pro tributo 8, et adbùc faciunt illud 9 idem. Inde processerunt '" ad terrram soldani " de Urum ", 1 Occiderunt dans les mss. dePétau et deColbert , occidebant dans les autres. ' El sicut nobis est le commencement d'une addition du ms. de Pétau , qui manque dans les autres mss. et qui est même incomplète dans celui de Pétau , mais qui est en- tière dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. 3 Depuis les mots et sicut nobis jusqu'ici , l'inadvertance du copiste a laissé une la- cune que nous avons suppléée au moyen de l'abrégé de Vincent de Beauvais. i Les mots apud imperatoris curiam jusqu'à la fin de la phrase, se retrouvent dans le ms. de Pétau. '■' Etiam n'est que dans le ms. de Pétau. " Georgianie dans les mss. de Pétau et de Londres, Jeorgiane dans celui de Col- bert, Georgiœ dans lesdeux autres. 7 Ici commence, par suite d'une transposition dans le ms. de Colbert , une lacune d une dizaine de lignes jusqu'aux mots et quadraginta bisansia exclusivement : le passage omis ici est transporté un peu plus loin à In fin du chapitre. 8 Pro tributo n'est que dans le ms. de Pétau. '' lllud n'est que dans le ms. de Pétau. <° Les cinq mss. portent uniformément procedentes, mais nous avons dû corriger ce mot en processerunt, conformément à l'abrégé de Vincent de Beauvais, pour obéir au sens de la phrase. " Solitam lians le ms. de Pétau. " Deurutn est écrit en un seul mot dans les mss. de Lumley, de Dupuv et de Lon- dres, ainsi que dans l'abrégé de Vincent de Beauvais ; le ms. de Pétau en fait deux mots clairement séparés. Il s'agit sans doute du solt/idn il-Roum , c'est-à-dire du prince selgjouqyde de Kounyeh. ( 68 1 1 qui erat satis magnus et potens , cum quo etiàru ' pugnaverunt, et devicerunt. Et processerunt * ultra tlebellando et vincendo usquè ad terrain soldani Halapiœ 3, et nunc etiàm 4 terrain illam obtinent et alias terras ultra illas proponunt impiignare J, nec posteà usquè in hodiernum prœsentem6 dieni in terrain suam fuerunt ' reversi. Idem 8 exercitus ivit contra terrain calif 9 de Baldach10, quain etiàm sibisubdiderunt "; et quadringintos bisancios", exceptis baldaki- nis '3 et aliis muneribus, omni die dat '< pro tributo; et omni anno 1 Quo ctinm dans le ms. de Pélau , quo seulement dans ceux de Colbert el de Lon- dres, eo dans les deux autres. = Et processerunt dans les mss. de Pétau et deColbert, inde procédantes dansées autres. 3 Alapie dans le ms. de Pétau ; la leçon Halupie donnée par ceux de Lumley et de Dupuy, et conservée par Vincent de Beauvais, se rapproche davantage du nom arabe de Hlialcb, taudis que l'autre variante est plus voisine de la prononciation européenne à'Jlep. Le ms. de Londres porte Danifessi par un lapsus de copiste qui s'explique aisément parla leçon Damasci du ms. de Colbert. ' Etiam n'est que dans le ms. de Pétau. 5 Optinent et alias terras ultra illas proponunt impugnare, est la leçon du ms. de Pétau, reproduite à peu près littéralement par l'abrégé de Vincent de Béarnais; les quatre autres mss. portent seulement impugnant. 6 Présentent ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert , mais ce dernier ne donne point hodiernum. 1 Sunt dans le ms. de Colbert. 8 Idem dans le ms. de Pétau, alius 'dans tous les autres; idem dans l'abrégé de Vin- cent de Beauvais. 1 La particule de est écrite deux l'ois par inad\ertance dans le ms. de Pétau. ••> Baldac dans leins. de Pétau, Balday dans celui de Colbert, Baldach dans les au- tres; c'est ainsi que les Européens prononçaient le nom de Baghdàd. " Subdidit par inadvertance dans le ms. de Pétau. Ici se termine la lacune du ms. de Colbert commençant aux mots adhuc faciunt illud idem. " In quadringentos Bisencios dans le ms. de Pétau , et quadraginta Bisantia ( ou Bisansia) dans les autres. li Baldahinis dans lems. de Petau , Baldekinis dans celui de Colbert, Baldachinis dans les autres. ■4 Les cinq mss. portent uniformément liant; niais le sens veut dat. (682 ) pro calif ', ut ad eos veniat, nuncios niittunt : qui ■ cum tribulo 3 munera magna mittit , rogans * ut eum supportent5; ipse verô Im- perator munera accipit, et nichilominùs ut veniat mittit pro eo 6. CAP1TULUM SEXTUM. DE BELLO ET ORDINATIONE ACIEBUM, ET ABM1S, ET ASTUCIIS IN CONGBESS10NE , ET OPPUGNATIONE MUNITIONUM, ET PEBFIDIA EORUM IN EOS QUI SE BEDDINT EIS ET CRUDELITATE IN CAPTIVOS '. Dictode imperio, dicendum 8est hoc modo de bello : primo de or- dinatione acierum; secundo de armis; terciô de astuciis in con- gressione; quarto 9 de oppugnatione castrorum et civitatum ; ' Kalif dans le ms. de Londres. Calif dans tous les autres. 2 Cui dans les mss. de Lumleyet de Londres. 3 Onze mots, depuis pro calif jusqu'à tributo sont oubliés dans le ms. de Pétau. •5 Rogant par erreur dans le ms. de Pétau. S Subportent dans le ms. de Colbert. ' Pro eo manque dans le ms. de Colbert, qui transpose ici les mots et adhaefaeiunt illud idem avec ce qui suit, jusqu'à terram calif de Baldach quam etiam sibi subdide- ruitt, qui avaient été omis à leur place. 1 Le ms. de Pélau porte De bello et ordinatione acierum et armis et astuciis et congregatione et crudelitate captiwrum et oppugnatione munitionum et perfidia eo- runi in hiis qui se reddant eisdem ; on lit dans celui de Colbert De bello et ordina- tione acierum, armis, astuciis in congressione et crudelitate quam faciunt de captivia et de oppugnatione castrorum et civitatum. Le titre manque tout-à-fait dans le ms.]d<- Londres ; les deux autres disent seulement Qualiter Tartan se habent in prœliis. — Ce chapitre répond , dans l'abrégé de Vincent de Beauvais , au chap. xvn, pbrtanl le même intitulé que les mss. de Lumley et de Dupuy. s Dicendo dans le ms. de Dupuy. 9 Les mss. portent uniformément ici : quarto de crudelitate quam faciunt de cap- tais (ou in captivas), et mettent sous le nombre quinto ce que nous marquons quarto; mais nous avons cru devoir faire cette rectification d'après l'ordre réel des matières dans le texte, et d'après la série des rubriques marginales du ms. de Colbert. ( 683 ) quintô ' de perfidiâ quam exercent cum hiis qui se reddunt eisdem et crudelitate quam faciunt de captivis *. § I. De ordinatione acierum *. De ordinatione acierum dicemus 4 hoc modo : Chingis-can 5 or- dinavit ut decem hominibus6 prœponeretur unus, et ille secundùm nos appellatur decanus; decem autem decanis prœponeretur unus qui centenarius nominatur '; decem verô centenariis prœponeretur unus qui millenarius appellatur 8; decem vero 9 millenariis prœpo- neretur '"unus, et ille numerus " vocatur tenebrœ apud eos1"; 1 Sexto dans les niss. ■ De captif/s dans lenis. de Pétau, in captivas dans les autres. Nous avons transporté ici cetle indication conformément à la déposition réelle du texte, et par le même motif nous n'en avons point fait un paragraphe séparé. ' Comme au ms. de Colbert. '< Dicemus est oublié dans les mss. de Pétau et de Colbert; celui-ci ne donne pas non plus les mots hoc modo. 5 Chingis can dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cyngis chan dans celui de Lon- dres, Cyngis can dans les deux autres. Le ms. de Colbert transpose ici les mots hoc modo. b Omnibus par erreur dans le ms. de Pétau. 7 ISominatnr dans les mss. de Pétau et de Colbert, nitncupatur dans les autres. 8 Appellatur dans le ms. de Pétau, nominatur dans celui de Colbert , nitncupatur dans les autres. 9 Vero n'est que dans le ms. de Pétau. 10 Preponeretur manque ici dans le ms. de Colbert. " Le ms. de Colbert porte unus innumerus et ille tenebrœ apud eos appellatur. '= Ténèbre caput eos dans le ms. de Pétau. Tous les mss. portent uniformément ici le mot ténèbre, comme on trouve ci-dessus, chap. V, § n, n° i, tenebras, ainsi donné par les mss. de Pétau et de Londres. Le mot tartare auquel il est ici fait allusion est celui de toumdn, signifiant dix mille, facile à confondre, par un étranger, avec celui de tlwumdn, signifiant nuages, fumée, obscurité. (G84 ) cuncto ' vero exercitui ' prœponuntur duo * duces vel très, ità ta- men quôd habeant respectum ad uimm. Cùm autem i acies5 sunt in bello, si de decem liominibus fugit unus , vel duo, vel très, vel etiàm plures, omnes occiduntur; et si omnes decera fugiunt , nisi fugiant alii centum omnes occiduntur 6; et ' ut breviter dicam, nisi communiter cédant, omnes qui fugiunt occiduntur : item si unuss vel duo aut 9 plures audaciter I0 accédant" ad pugnam et decem alii non sequntur ", occiduntur etiàm ; et '3 si de decem unus vel plures capiuntur, et alii socii sui non libérant '4 eos, etiàm occiduntur. § II. De armis '*. i. Arma autem ista ad minus omnes debent babere xi : duos '' ar- cus vel très, vel uuum bonum ad minus ,8, et très pbaretras magnas I Cunto dans le ms. de Londres. ' Expercitui dans le ms. de Lumley, expercitur dans celui de Dupuy. 3 Duos dans le ms. de Pétau et dans celui de Dupuy. 4 Autem manque dans le ms. de Pétau. 5 Acies dans le ms. de Pétau, omnes dans les autres, sauf celui de Colbert , où le mot manque tout-à-fait « Cette phrase, et si omnes decem, etc., manque dans les mss. de Colbert, de Lum- ley et de Dupuy. ' Ht manque dans le ms. de Colbert. s Uno dans le ms. de Dupuy. 9 Vei encore dans le ms. de Colbert. 10 Audacter dans les mss. de Lumley et de Dupuy. II Accédant dans le ms. de Pétau, accedunt dans les autres. " Secuntur dans le ms. de Londres, sequuntur dans ceux de Lumley et de Dupuy. 13 Etalas les mss. de Pétau et de Colbert, item dans les autres. "t Lihant dans le ms. de Colbert, où le signe d'abréviation est oublié. l5 Comme au ms. de Colbert, ,6 Ces huit mots, arma, etc., ne sont que dans les mss. de Pétau et de Colbert. n Z)«o.vdans les mss. de Pétau et de Colbert, duo dans les autres. |S Ad minus manque ici dans lems. de Colbert. ( G85 ) plenas ' sagitlis , et unam securim, et fîmes atl machinas trahen- das '. Divites autem habent gladios acutos in fine, ex unâ parte tantùm 3 incidentes, et aliquantulùm curvos : et habent equum 4 armatum , crura etiàni tecta , galeas et loricas. Quidam loricas et etiàni cooperturam equorum s habent de corio in hune nioduni formatas : habent quasdam corrigias 6 de bove vel alio animali 7 ad latitudinetn unius manûs, et bituminant très vel quatuor simul, et ligant illas corrigiolis 8 sive cordulis 9; in corrigiâ " superiori ponunt cordulas " in fine, in inferiori ponunt in medio, et sic fa- ciunt usquè ad finem : undè quando " inclinantur '3 inferiores cor- rigiâ?, superiores ascendunt, et sic duplicantur super corpus, vel triplicantur. De cooperturâ equi faciunt quinque partes : ex unâ parte equi "* unam et '5 ex aliâ parte '6 aliam , quœ protendun- ' Les mss. autres que ceux de Pétau et de Colberl intercalent ici la particule de. Le ms, de Dupuy écrit le mot suivant saggittis. 2 Les mots habere débet unusquisque sont insérés ici dans les mss. de Londres, de Dupuy et de Lumley. 3 V traque parte tamen dans le ms. de Londres. 4 Equni dans le ms. de Pétau, 5 Ces mots loricas et etiam cooperturam equorum ne se trouvent que dans le ms. de Pétau, ainsi que dans l'abrégé île Vincent de Beauvais. rt Corigias dans le ms. de Colbert. 7 Et alto animali dans le ms. de Pétau ; ces mots manquent dans les autres mss. " CorigiiS, dans le ms. de Colberl. 9 Sive cordulis dans les mss. de Pétau et de Colbert, vel tordis dans les antres. 10 Corigia dans le ms. de Colbert. " Ces mots in corrigiâ superiori ponunt cordulas sont oubliés dans le ms. de Pétau. 11 Quando dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, quum dans les deux autres. " Inc/inanturdans le ms. de Pétau, se inclinant dans tous les autres; ceux de Lum- ley et de Dupuy mettent ensuite la proposition in. 'i Equi dans le ms. de Pétau, faciunt dans les autres. 15 Et n'est que dans le ms. de Pétau. '" Parte manque dans le ms, de Pétau; ceux de Londres, de Dupuy et de Lumley intercalent de nouveau, après ce mot, le verbe faciunt. 86 ( 680 ) tur ' a caudâ ' usquè ad caput 3, quae ligantur ad sellam, et post sel- lant4 in dorso, et etiàm in collo; super renés etiàm aliam partent ponunt , ubi duarum 5 partium ligaturas jitiiguntur, in quâ pecià6 faciiint imiim foramen per quod candam ' exponunt; et antè pectus ponunt etiàm unam : quae 8 omnes protenduntur usquè ad genua vel usquè 9 ad crurium jtnteturas '°; et antè frontem laniinam ter- rearn ponunt, quae ex utrâque " parte colli partibus praedictis liga- tur. Lorica vero etiàm " quatuor habet partes : una pars protendi- tura femore usquè ad collum , sed est facta secundùm dispositionem humani corporis , quià antè pectus est stricta et '3 a brachiis et '< inferiùs in rotunduin obvolvitur ,5 circà corpus; rétro '6 autein ad renés habent aliam peciam quae protenditur à collo usquè ad illam *' peciam quae revolvitur circà corpus; super humeros autein istaeduœ peciae, anterior -videlicet et posterior, ad iluas la- minas fer reas quae sur. t in utroque humero, fibulis connectunlur : ' Que protendûntur dans les mss. de Pétau et de Colberl , //item partent i/ueu/it dans les trois autres. * A caudâ manque dans le ms. de Colbert. ( apud dans le ras. de Londres, i Et post sellam manque dans le ms. de Pétau. 5 Duarum dans le ms. de Pétau, duce dans tous les autres. 6 Parte dans le ms. de Colbert. 1 Caudam dans le ms. de Pétau, eatcdas dans les autres. s / hum ; r/nœ dans le ms. de Dupuy, unamquamque dans celui de Londres. 9 Ad genua vel us, /ne manque dans les mss. de Lumley et de Dnpuj . 10 Crurum conjuneturas dans les mss.de Pétau et de Colbert. ■' V traque est oublié dans le ms. de Pétau. " Etiam manque dans le ms. de Colbert. '' Et manque ici dans le ms. de Colbert. ■i Et n'est ainsi répété que dans le ms. de Pétau. 15 Absohitur dans le ms. de Colbert. ■6 Rétro autem dans les mss. de Pétau et de Colbert, super humeros autem rétro dans les trois autres. '■ lllam dans le ms. de Colbert, aliam dans tons les autl ( 087 ) et in ùtrogue brachio unam habent peciam, quse ab humeris ' pro- tenduntur ■ usquè ad manus,quae eliàm inferiùs sunt aperlœ 3; et in unoqiioque i entre unam peciam habent : quae peciœ omnes fibulis conjunguntur 5. Galea autem est superiùs ferrea vel de chalybe c, sed illnd quod protegit in circuitu collum et gulam de corio est '. Et omnes peciœ istœ de corio sunt formatée secundùm modum su- periùs annotatum. ii. Quidam autem omnia illa8 quae superiùs diximus habent de ferro in hune modum formata : unam laminam tenuem ad latitu- dinem uni us digiti faciunt et ad longitudinem palmse unius 9, et ad '" hune modum faciunt laminas multas : et in unàquàque la- mina octo foramina parvula faciunt, et interiùs très corrigias " strictas et fortes ponunt, et laminas unam " super aliani ponunt quasi ascendendo per gradus, et ligant laminas prsedictas ad cor- rigias tenuibns ,s corrigiolis '4 qnas mittunt per foramina superiùs annotata : et in ,s superiori parte consuunt corrigiolam unam , quae duplicatur ex utràque parte et consuiturcum unâ corrigiolâ '" I Humeris dans lems. de Pétau, humero dans tous les autres. a Protcnditur dans le ms. de Colbert. 3 A per te dans le ms. de Pétau, ajde ou aptœ dans les autres, sans le signe d'abréviation. i Unoquoque dans les mss.de Pétau et de Colbert, utro/jurdans les autres. ' Conjuneentur dans le ms. de Dupuv. 6 Vel ihcalibc ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 7 Est dans le ms. de Pétau, fit dans tous les autres. s Illa n'est que dans les niss. de Pétau et de Colbert. 9 Le ms. de Colbert répète iei faciunt. 10 Ad dans le ms. de Pétau, in dans tous les autres. " Corigius dans le ms. de Colbert, corigéas dans celui de Londres. II Unuiti manque dans le ms. de Pétau. ■3 Tenuissimas dans le ms. de Colbert. '4 Corrigialis dans le ms. de Colbert, corrigulis dans celui de Londres. 11 In manque dans le ms. de Pétau. ,G Les dix mots qui précèdent, depuis quœ duplicatur, ne se trouvent que dans le ms. de Pétau; ils sont à peu près conservés dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. { osa ) ut lamina? prsedicl* benèet firmiler cohnereant ' siimil !,et faciunt ex laniinis quasi corrigiam unani ; et posteà ligant per ' pecias 4 oinuia, sicut superiùs die tu m est. Et ista faciunt tàm ad equorum quàni ad hominum armaturas. Et faciunt ità illa lucere, quod po- test homo in eis s faciem suam videre. m. Aliqui eoium "Ianceas habent retincollo7 ferrilancea; habent6 ununi uiicum cum quodetrabunt 9hominenide sellàsi possunt. Lon- gitudosuarum,°sagittaruniestduoriiin pedumetuniuspalm.Tetduo- rum digitorum; et quiàdiversi sunt pedes,mensuram peclis geome- trici " ponimus : duodecim " grana hordei'3 pollicis transversioest; sexdecim'4poll!cestransversifaciuntunum geometricumpedem.Fer- ramenta sagittarum'ssunt acutissima '6, et ex utrâque parte inciden- tia ''quasi gladius biceps; etsemperportant limas juxtà pbaretram '8 ■ Conhereant dans le ms. de Pétau. ' Simulà&ns les mss. de Pélau et de Colbert, sibi dans les autres. 5 /Vrmancjue ici dans le ois. de Londres. i Les mss. de Colbert, de Lumley , de Dupuy et de Londres répètent ici le mot per. 1 [n fis manque dans le ms. dePelau. u Eorum mauiguc dans le ms. de Colbert. ' Collo dans le ms. de Pétau, fine dans tous les autres. s Habettians le ms. de Dupuy; ununi manque dans celui de Colbert. 9 Detrahunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, trahuntàzns les autres. "> Suarmn ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Peiliitn geumetiicam dans les mss. de Lumley et de Dupuy. " Les mss. de Pétau et de Londres portent seulement duo, celui de Lumley donne iluodecem, ceux de Colbert et de Dupuy duodecim. Il est évident que c'est douze grains d'orge rapprochés qui forment ensemble la longueur du pouce. 13 Crdei dans les mss. de Pétau et de Colbert. ■4 Sexdeccm dans le ms. de Lumley, sedecim dans celui de Colbert. 13 Saggittarum dans le ms. de Dupuy. "' Accutissima dans le ms. de Pétau. ■7 Insidentia dans le ms. de Pétau, inscidentia dans celui de Londres. 18 Pharctrtti dans le ms. de Colbert. (689 ) adacuendum ' sagittas ' : ferranienta prœdictacaudam3 habent4acu- tam5 ad longitudinem unius cdigiti, quatn imponuntinlignum. Scu- tum habent de viminibus vel de virgulis factura, sed non credimus qilôd portant nisi ad castra et adcustodiam Iinperatoriset principum, sed boc tantùm denocte7. Sagittas 8 etiàm 9 habent alias ad sagit- tandum aves, bes'tias, et bomines inermes '", ad trium digitornm latitudinem ". Sagittas autem '" alias habent diversimodaS l3 ad aves et bestias sagittandas '4. § III. De astuciis in congressione lS. i. Cùm '6 ad bellum procedere \olunt, prœcursores prœmiltunt , qui nichil secura portant praeter filtra sua '' et '8 equos ac '9 arma; isti nichil rapiunt, domos non comburant, bestias non occidnnt , 1 Aecuciidum clans le ms. de Pétau. * Saggittas dans le ms.de Dupuy. 1 Caudem dans le ms. de Pétau. ' Habct dans le ms. de Dupuy. '' Accutam dans le ms. de Pétau. " Unius manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 7 Ce passage, depuis les mots sed non credimus, ne se trouve que dans lems. île Pétau; il est conservé dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. s Saggittas dans le ms. de Dupuy. J Etiuin ne se trouve que dans le ms. de Colbert. Iu Juliennes dans le ms. de Londres. 1 ' Cette phrase, sagittas eliam habent alias, etc., manque dans le ms. de Pétau. '-' Autem ne se trouve que dans le ms. de Colbert; celui de Pétau met etiam. ' ' Diversimodas manque dans le ms. de Pétau. '■'i Saggittundas dans le ms. de Dupuy. 15 Comme au ms. de Colbert. lS Quant dans les mss. île Lumley et de Dupuy. '7 Filtras suas dans le ms. de Pétau. |ft Et n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. '9 Ad dans le ms. de Pétau, et dans les autres. ( 69o) sed tantùm ' homines vulnerant et mortificant, et sinon possunt aliud , mittunt in i'ugam; uiulto libentiùs tamen occidunt quàin i'ugant \. Post istos sequitnr exercitus, qui, contra 3, cuncta quae in- venit accipit; et4 homines etiàm , si 'invenire6 possunt, capiunt '■ vel occidunt. Nichilominus tamen principes exercitus ex omni parte mittunt precones post boc, ad inveniendum homines et uiu- nita, qui valdè sagaces sunt ad querenduin8. II. Quando 9 autem ad flumina perveniunt, hoc modo transeunt illa, etiàm si sunt magna : majores uniini rotundum et levé corium habent, in cujus "summiiate per circuitum crebras faciunt ansas ", in quibus funein " imponunt '3, et stringunt '4 ità quôd in circuitu faciunt quendam ventreni, quem repleut vestibus et aliis rébus, et lortissimè ad invicem comprimunt ,5; post hoc fin medio ponunt sellas et alias res duriores; homines etiàm "' in medio sedent : et 1 Tantùm dans les mss. de Pétau et de Colbert, lumen dans les autres. / agent dans le ms. de Colbert. 3 Contra ne se trouve que dans le ms. de Pétau; le mot suivant est écrit cunta dans le ms. de Londres. i £/ manque dans le ms. de lVlau. Si manque dans le ins. de Pclau. " Invenire dans le ms. de Colbert, inveniri dans tous les autres. ( apiunt vel dans les mss. de Pétau et de Colbert, accîp.iunt el dans les auti ' Ce passage, depuis les mots mehiluminùs tamen, ne se trou te que dans k in>. dePétau. ■> Qaum dans les mss. de Lumley et de Dupuy. 10 Cujus dans le ms. de Petau, auo in dans ceux de Colbert, de Londres et de Lumley, nitu seulement dans celui de Dupuy. Hanssas dans les mss. de Pétau et de Colbert; " Furent dans le ms. de Pétau. 1 ' Imponent dans le ms. de Dupuv. '* Striguntd&BS le ms. de Pétau. ' < omponunt dans le ms. de Colbert. "■ Hic dans les m>s. de Colberl el de doudres. '' Etiam dans les mss. de Pétau el de ( olbert, autem dans les autres. ( 691 ) ligant ad cautlam1 equi navem banc taliter pra?paratam % et ununi hominein 3 qui equum regat faciunt pariter cutn equo antè natare : vel habent aliquandô duos remos, et cum illis remigant ultra aquam, et. sic transeunt fluvium 4 ; equos verô pellunt in aquam 5, et umis homo juxlà unum equum, queni régit, natat ; et alii equi onines 6 ilkim sequuntur ', et sic transeunt 8 aquas et flumina magna. Alii vero 9 pauperiores unam bursam habent '" de corio, benè consu- tam ; unusquisque tenetur habèrè : in quâ bursâ " vel in quo sacco vestes et onines res suas imponunt, et in summitate saccum fortis- simè ligant, et suspendunt ad caudam " equi, et transeunt m supe- riùs '3 dictum est. m. Sciendum est quod quando '4 vident hostes, tune vadunt ad eos '5, et unusquisque jacit '6 très sagittas vel quatuor contra ad- veisarios suos'7; et si vident quod eos superare non possunt, rétro regrediuntur ,8 ad suos; et hoc faciunt in fraudem, ut adversarii eos 1 Caudem clans le ms. de Pétau. J Préparation dans le ms. de Dupuy. '• Homincm dans les mss.de Pélau et de Colbert, hominum dans les autres. i JFlumen dans le ms. de Colbert. S Aquam dans les mss. de Colbert et de Londres, aqua dans les trois autres. " Omnes ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 7 Secuntur dans le ms. de Londres, sequntur daDS celui de Pétau. Celui de Cfllbei'ï donne ainsi cette phrase, et alii omnes equum illum sequntur. s Le ms. de Pétau intercale ici la particule et. 9 Vero manque dans le ms. de Pétau '" Habent ne se trouve que dans le ms. de Pélau. " /// quam bursam dans le ms. de Pétau. 12 Caudem dans le ms. de Pétau. ' ' Superius dans le ms. de Pélau, supra dans les autres. '-> Quando dans lems. de Pétau, quum dans celui de l.umlics, cum dans les aulres. •5 Eo dans le ms. de Dupuv. ''' Jacet dans les mss. de Pétau et de Londres. '7 Suos n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ■s Regrediuntur dans le ms. de Pétau, gradiuntur dans tous les autres. ( 69s ) sequantur ad loca ' ubi insidias paraverunt : et si eoruui ' mimici insequntur 3 ipsos i ad praedictas insidias , circundant eos et sic vulnerant et occidunt. Item si vident qnod magnus exercitus sit 5 contra eos , aliquando divertunt ab eo per uuam dietam vel per 6 duas, et aliam partem terrse occulté ? invadunt et expo- liant 8; et interficiunt boulines ac 9 terram destruunt et de- distant : et si vident etiàni '" quôd lioc facere non possint ", cedunt rétro ad decem vel ad " duodecim dietas. Aliquando etiàin '3 morantur in loco tuto, quousquè adversariorum '4 exer- cilu separetur, et tune furtîin veniunt, et depopulantur '' totam terram. In bellis enim l6 astutissimi sunt : quià jàra per qua 1 Loco dans le ms. deDupuy. I Eos dans le ins. de Dupuy. .. 3 Insequntur dans le rns. de Pétau , secuntur dans ceux de Colbert et de Londres, sequun tur dans les trois autres. i Ipsos n'est que dans le ms. de Pétau. SU dans le ms. de Pétau, est dans les autres. 6 Per n'est ainsi répété que dans les rass. de Pétau et de Colbert; celui-ci porte per un il m vel per duas dietas. 7 Occulte n'est que dans le ms. de Colbert. 8 Expoliant dans le ms. de Pétau, exspoliant dans celui de Colbert, spoliant dans les autres. * Ad par erreur dans le ms. de Pétau , et dans tous les autres. '<• Etiam, placé ici dans le ms. de Pétau, est porté deux mots plus loin dans les au- tres mss. , sauf celui de Colbert, où ce mot manque tout— à-fait ; celui de Londres met hoc quod etiam. II Possint dans le ms. de Pétau, possunt dans tous les autres 11 Ad n'est ainsi répété que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 13 Et dans les mss. de Pétau et de Colbert. ' > A dversari i corum dans le ms. de Pétau. 15 Depopulant dans les mss. de Pétau et de Colbert. 15 Enim dans le ms. de Colbert ; eus, sans doute pour en' , c'est-à-dire enim , dans celui de Pétau; etiam dans les autres. (693 ) draginla annos et ampliùs cum aliis gentibus dimicârunt '• iv. ' Cùm autem ad pugiiam volant accedere 3, omnes acies ordi- nant sicut debent < pugnare Duces sive principes exercitùs 5 belluni iionintrant,sedstantalongècontràinimicorum6exercitum,etpueros jnxtà se habent in equis, et mulieres 7 et equos ; et facinnt aliqtiando imagines 8 hominum et ponunt super equos : hoc 9 ideo faciunt ut multitudo magna u bellantium esse credantur ". Contra faciem inimicorum " unam aciem captivorum et aliarum "' gentium quae sunt inter eos, transmittnnt , et forsitàn aliqui Tartan '4 vadunt cum eis ; alias acies fortiorum hominum longé l5 mittunt a dex- I ris et a sinistris, ut non videantur ab adversariis '6 suis; et sic cir- cunclant adversarios '' et colligunt in médium; et sic l8 pugnare in- 1 Dimicaverunt dans le ms. de Coll>erI. 3 C'est ici que le ms. de Colbert place, à tort, la rubrique marginale qui forme le titre de la section suivante. f Prncedrre dans le ms. de Colbert. 4 Debent dans le ms. de Pétau, debeant dans celui de Colbert , deberent dans les autres. s Le mot exercitiis manque dans le ms. de Pétau. G Adversariorum dans le ms.de Colbert. 7 Les mots et mulieres sont écrits deux fois, par inadvertance, dans le ms. de Colbert. 8 Ymagines dans les mss. de Pétau et de Colbert. 9 Hcc dans le ms. de Pétau. 10 ftlagnam dans le ms. de Pétau. " Le ms. de Colbert porte ut multitudo bellantium nuigna apparent. ■ » Inimicorum dans le ms. de Pélau, equorum dans les autres. «3 Aliorum dans les mss. de Pétau et de Colbert ; mais ce dernier met gentilium au lieu de gentium ; dans tous les cas, le relatif féminin que suit immédiatement. 'iLe ms. de Colbert porte et forsan aliqui qui Tartan sunt. '5 Longé manque dans le ms. de Pélau, 10 Adversarii clans le ms. de Lumley. '7 Le ms. de Colbert répète ici le mot suos. ■8 Sic n'est que dans le nis. de Pétau. 8? (694) cipiunt ex omni parte : et ' cùm ^siut ' aliquandô pauci, putantur ab adversariis qui circundati sunt, esse multi; et maxime cùm vi- deant illos qui sunt cum duce vel principe exercitùs ptieros et ! mulieres et equos et homines ficticios4, ut dictum est suprà 5,quos creduntesse pugnatores : et per hoc terrenttir et conlunduntur °. Et si forte adversarii benè pugnant 7, faciunt eis viam ut fugiant; et statim cùm fugere incipiunt et 8 ab 9 invicem separari'% inse- quuntur " eos, et plures tuncoccidunt "in '3 fugà '4 quàm morti- ficare possent '5 in bello. Sciendum tamen est '6 quod si '' aliud pos- surit, non libenter congrediuntur, sed homines et equos sagittis 's vulnei'ant et occidunt , et cùm jàm homines et equi sunt debilitati sagittis, tune congrediuntur cum eis '9. 1 Eciam dans !e ms. de Colbert, 1 Sent dans les mss. de Pétau et de Colbert, surit dans les autres. i Et manque ici dans le ms. de Colbert. 4 Ficticios dans le ras. de Colbert, futicios dans celui de Pétau, fietps dans les autres. 5 Au lieu de ut dictum est suprà , ijitns credunt, etc., le ms. de Pétau porte /// dic- tum est. Et equos supràequos credunt, etc. 6 Conjundantur dans le ms. de Colbert. 7 Puguent dans le ms. de Pétau. ! Et n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 9 vî/f/dansle ms. de Pétau. 10 Separari dans les mss. de Pétau et de Colbert, sepurati dans le. autres. " Insecuntur dans le ms. de Colbert, non sequntur dans celui de Colbert. " Oeciduntur dans le ms. de Colbert. 15 In n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ■i Fugrtm dans le ms. de Pétau. '■' Possent dans le ms. de Pétau , possunt dans celui de Colbert. possint dans les autres. " Est manque dans le ms. de Pétau. '" «SVest oublié dans le ms. de Pétau. 18 Sagittis manque dans le ms. de Colbert. ') Les mois qui suivent vulnerant et occidunt ne se trouvenl [ue dans le ms. de Pétau. ( Gg5 ) § IV. De oppugnatione munitionum \ Munitiones ■ in hune modum expugnant 3. Si4 talis 6 est munitio, ipsam circundant , imo aliquandô ità 6 sepiunt, ut nullus possit ' ingredi vel exire; et pugnant 8 fortissimè machinis et sagitlis , et nec die nec nocte cessant à prœlio, ut illi qui sunt in munitionibus non quiescant : ipsi tamen 9 Tartan quiescunt , quia acies dividunt el una succedit alteri in pugnâ l0 ut non nimiùm fatigenîur ". Et si eam taliter habere non possunt, grsecum " projiciunt '3 ignem; imo '4 soient '5 aliquandô accipere arvinam '6 hominum quos occi- dunt, et liquefactam '' projiciunt '8 super domos ; el ubicunque 1 La rubrique correspondante du ms. de Colbert, placée beaucoup plus haut, ainsi que nous l'avons remarqué, est ainsi conçue : De oppugnotionc castrorum et eici- tatum . 1 Munitionibus dans le ms. de Londres. I Expugnat dans le ms. de Colbert; expungnant 'dans celui de Londres. 4 Sed dans le ms. de Londres. n'Tnli dans le ms. de Dupuy. II lui manque dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. i Possit manque dans le ms. de Londres. s Expugnant dans les mss. de Luinlcy et de Dupuy, expungnant dans celui de Londres. 11 Tnnien n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert: ce dernier écrit ensuite Tatari. '" Pugnam dans le ms. de Dupuy. " Fatigetur dans le ms. de Londres. 12 Grwci dans le ms. de Dupuy. ,! Prohieiunt dans le ms. de Pétau, proieiunt dans ceux de Colbert et de Londres. 'i himo dans le ms. de Londres, immo dans ceux de Pétau et de Colbert. 11 Snlet dans le ms. de Pétau ,6 Arminum dans le ms. de Pétau. '7 Liqurjfrettim dans les mss. de Pétau et de Colbert, Iiquejtictum dans les autres. 18 Profiieiunt dans le ms. de Pétau, proieiunt dans celui de Colbert. ( 696 ) venit ignis super pinguedinem illani, quasi inextinguibiliter ardet : extingui tamen potest, ut dicitur, cum vino vel cervesià superfusâ; et si super carneni ceciderit, confricatione pal ma? manûs ' potest ex- tingui '. Et si ità non praevalent \ et < civitas illa vel castrum habeat fluinen, obstruunt illud, vel 6 faciunt alium alveum, et submergunt Ulam munitionem si possunt. Si autem non possunt, suffodiunt6 illani, et sub terra armati 7 in ipsam ingrediuntur ; et cùm jàm in- traverunt , una pars ignem imponit ut comburatur, et alia parscum illius munitionis bominibus pugnat. Si autem nec sic illani vincere possunt, castrum vel munitionem suam faciunt contra illani ut ab inimicorum jaculis non graventur, et contra illam mullo tempore jacent, nisi forte exterius 8 adjutorium adhibeat 9 exercilus qui pu- gnet ,0 cum eis et vi removeat " ipsos. §V. De perfidid Tartarorurnet crudelitate in captivos ". Sed cùm antè munitionem jacent blandè eis loquntur, et multa 1 Le ms. de Pétau porte magnus. * Ce passage, depuis les mots extingui tamen potest, ne se trouve que dans le ms. de Pétau. i Prevaleatdaos\e ms. de Colbert. ■i Si est répété en cet endroit dans les mss. de Lumley, de Dupuy et de Londres. 5 Et dans le ms. do Colbert. c Sujfodiant dans le ms. de Londres, subfodiunt dans celui de Colbert. 1 Armari dans le ms. de Londres. 8 Excreitus par inadvertance dans le ms. de Colbert. ■' Habeat dans les mss. de Pélau et de Colbert; le mol est oublié dans le ms. de Londres. 10 Pugnet dans les mss. de Pétau et de Colbert, pugnat dans les autres. " Removeat dans les mss. de Pétau et de Colbert, rennwcant dans les autres. » La rubrique correspondante du ms. de Colbert, également placée en cet endroit, est ainsi libellée : De perfidid quant exercent cum hiis qui se reddunt eisdem. (Ô97) eis ' promitlunt, ad hoc ut se in * eoruin manus3 tradant : et si illi se eis redcliderint 4, dicunt 5 : « Exite6, ut secundùm morem nostrum » vos ' numeremiis 8 » , et cùm illi ad eos exeunt, quaerunt qui sint 9 artifices inter eos, et illos reservant '" ; alios autem , exceptis illis quos volunt habere pro servis, cum securi occidunt; et si aliquibus aliis parcunt, ut dictum est ", nobilibus et honestis honùnibus " nunquàm parcunt ; et si forte aliquo casu contingente reser- vant aliquos nobiles , nec prece nec precio ultra de captivitate possunt ,3 exire. In bellis autem quoscunque capiunt occi- dunt , nisi forte '4 velint aliquos reservare '5 ut habeant eos pro '6 servis. Occidendos autem dividunt per centenarios , ut cum bipenni '' interficiantur ab eis : ipsi vero post hoc lS divi- dunt per '9 captivos, et unicuique servo ad interfîcienduni dant 1 Eis n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 2 In manque dans le ms. de Colbert. 3 Manibus dans les mss. de Pélau et de Colbert. 4 Redcliderint dans les mss. de Pétau et de Colbert, tradiclerint dans les autres. 3 Dueunt dans le ms. de Pélau. 6 Exire dans le ms. de Pétau. 7 Nos dans le ms. de Londres. 8 Numeremus dans le ms. de Pétau, moveremus dans celui tle Colbert, munere- mus dans les autres. y Sint dans le ms. de Colbert, snnt dans tous les autres. 10 Observant dans le ms. de Colbert. 11 Ut dictum est manque dans le ms. de Colbert. " Hominibus ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 13 Possint dans le ms. de Colbert. >4 Forsan dans le ms. de Colbert. 15 Obsetvare dans le ms. de Colbert. ,6 Pro manque dans le ms. de Londres. "7 Bypenni dans le ms. de Colbert. 18 Sec dans le ms. de Colbert. '9 Le mol per ne se trouve ici que dans les mss. de Pélau e! de Colbert. ( ty ) decem aul ' plures vel pandores ' secundùm quod majcrribBS placet. CJP1TULUM SEPTIMl M. QUOMODO FACIUNT CUM HOMINIBUS PACEM, ET DE TERRARUM NOMINIBUS QUAS SUBJUGAVERUNT, ET DE TEBRIS QV£ BIS RESTITERUNT, ET DE TYRANNIDE QUAM EXEBCENT IN HOMINIBUS SUIS 3. Descripto 4 quo modo pugnant, dicendum est de terris quas ip- sorum 5 dominio subjugàrunt; de quo isto modo scribemus : primo dicemus quomodo faciunt cum hominibus pacem ; secundo de ter- rarum nominibus quas sibi 6 subdiderunt; tercio 7 de terris quae eis8 1 Ac dans le ms. de Colbert. 3 Patttiores dans le ms. de Pétau. 3 Le ms. de Pétau porte Quomodo faciunt hominibus pacem et île terrarum nonii- nibus quas subjtigacerunt , et de tyrannide quant exercent in beminibus suis et itt terris quœ eis... ; celui de Colbert , Quomodo faciunt cum hominibus pacem . et de terris quas sibi subjugmtrutit it nominibus earumdem terrant ri et tyrannide quant exercent in eis, et de terris quœ eis restiterunt. Le titre manque tout-à-fait dans le ms. de Londres; les deux autres mss. disent seulement De terris quas enrum tfn/ninin sub- jugàrunt. — Ce chapitre n'a point de correspondant dans l'abrégé de Vincent de Beauvais. '• Descripto dans le ms. de Pétau , dicto dans celui de Colbert , scri/ito dans les autres. 5 Ipsorum dans le ms. de Pélau; eorum dans tous les autres '■ Sibi manque dans le ms. de Petau. 7 Les mss. portent uniformément tercio de tyrannide quem exercent in eis, quarttt de terris quœ eis l'iriliter restiterunt, mais l'ordre réel des matières est inverse dans le texte même, et nous avons du rectifier en conséquence. 8 Eis, qui est dans les mss. de Pétau. de Colbert et de Londres, manque dans les deux autres. ( ; 99 ) virilittr restiterunt ', quarto de lyrannide quain exercent in honu- nibus suis". § I. Quomodb faciunt cum hominibus pacem 3. i î. Sciendum est 4 qudd cum 5 nullis hominibus faciunt pacem , nisi subdentur' eis : quià, ut dictum est supra ', a 8 Chingis-can 9 habent mandatum, ut cunctas IO si possunt sibi subjiciant " natio- nes. Et hœc sunl illa qua? petunt ab eis : ut vadant in exercitu ' cum eis contra oinnem bominem quando placet; et ut dent deci- mam (kg omnibus, tàm de hominibus quàm de rébus : computant enim decem pueros l3 et unum accipiunt, et '* de puellis faciunt il- lud idem ; quos in terram illorum ,5 deducunt, et tenent eos pro . 1 Restitueront axas le ms. de Peiau. 1 In eos dans les mss. de Pétau et de Colbert, in eis dans les autres ; in hominibus suis est donné par le ms. de Pétau dans le titre du chapitre. 1 Comme dans le ms. de Colbert. i Est manque dans le ins. de Pétau. Celui de Colbert intercale ensuite le mot lumen. '< Cum manque dans les mss. de Colbert. 6 Subditntur dans le ms. de Pétau. 7 Le ms.de Pétau intercale ici les mots postulant ciutem, qu'd parait impossible de lier en aucune manière au reste de la phrase. s A, qui nous est fourni par les mss. de Pétau et de Colbert, manque dans les autres. !) Chinois çan dans les mss. de Pétau et de Colbert, ([rugis chan dans celui de Londres , Cj/igis can dans les deux autres. 10 Cuntus dans les mss. de Pétau et de Londres. " Subiciant dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. 12 Exercitum dans le ms. de Colbert. 1 ' Pueros n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ■4 Et n'est que dana les mss. de Pétau et de Colbert. iS-Illorum dans le ms. de Pétau, ipsorum dans celui de Colbert, eorum dans les autres. (700 ) servis ; reliquos numerant et ordinant secundùm more m eo- rum ', sed quandô plene dominitim habent super eos , si aliquid proniiserunt eis, nichil' observant; sed quascunque congrue pos- sunt occasiones invenire 3 contra eos, conantur4. Nàm cùinessemus in Kusciâ 5, missus fuit unus 6sarracenus'ex parte Cuyuc-can 8, ut dicebatur, et 9 Bâti : et praefectus ille à quolibet homine qui liabe- bat très pueros unum accipiebat, ut posteà nobis dicebatur '" ; et quicunqne viri non habebant uxores, illos deducebat " ; et faciebal de mulieribus etiàm " illud idem , qnœ viros legitimos non habe- bant ; pauperes '3 autem '4 qui mendicando ,5 victum suum quere- bant similiter l6 deportabat ''. Reliquos autem '8 secundùm eorum ' Eorum n'est que dans les mss. de Pëtau et de Colbert. ' Nil dans le ins. de Londres. s Invenire dans le ms. de Colbert, inventant dans tous les autres. 4 Conantur n'est que dans le ras. de Colbert. 5 Ruscia dans les mss. de Pétau et de Colbert, Rut/aa dans celui de Londres, RtiSSia dans tes deux autres. l'inu n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ' Saracenus dans le ms. de Pétau , sarracenus dans celui de Colbert , sarracen'orum dans celui de Dupuy, saraccnnrum dans les deux autres. 8 Cuyuc-han dans le ms. de Pétau, Cuyno cl/an dans celui de Colbert, Cuinth cJtan dans celui de Londres, Cuynth cari dans les deux autres. . 9 Et manque dans le ins. de Pélau. 10 Ut postca nobis dicebatur ne se trouve que dans le ms. de Pétau. " Deducebat et faciebat dans le ms. de Pélau, adducebat et jaciebat dans celui de Colbert, deducebant et faciebant dans les autres. " Etiàm manque dans le ms. de Colbert. 11 Ptiupcs dans le ms. de Pélau, par oubli du signe d'abréviation. *4 Autem dans le ras. de Colbert, etiain dans les autres. 1 ' Manducando dans le tus. de Dupuy. '6 Etiam dans le ms. de Colbert. '" Deportabat dans le ras. de Colbert, deportabutit dans celui de Pétau , ttepor- tabuat daus les autres. ■ s yero jans ]e mS- Je Colbert. ( 701 ) corisuetudinein numeravit', praecipiens ut unusquisque tàm parvus quàm magmis, etiàm ■ infans unius diei, sive pauper esset sive3 dives, laie tributum praeberet: ut scilicet4 daret unam 5 pellem albi ursi , et untim nigrnm castorem 6, et unum nigrurn 7 zabuluni 8, et unam nigram pellem cujusdam 9 animalis quod in terra latibu- luni habet, enjus nomen in latinum transferre '° nescimus ", sed teutonicè dicitur iltis ", Poloni autem et Rutbeni '3 illam bes- tiam '4 appellant dochori '5; et '6 unam nigram pellem vulpinam. Et quicunque ista non dat, inter Tartaros débet duci, et in eornm redigi servitntem. ii. Mittunt '7 etiàm pro principibus terrarnm, ut ad eos veniant ■ Nuncîavit dans le ms. de Pétau. 2 Etiam dans les mss. de Pétau et de Colbert, et clans les autres. 3 Tel dans le nis. de Colbert. 4 Si dans le ms. de Colbert. '■• Unam dans les mss. de Pétau et de Colbert, unum dans les autres. 13 Castrorem dans le ms. de Colbert. 7 Nigrurn n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 8 Scibulum dans le ms. de Pétau. y Cuiîhim dans le ms. de Colbert. a tu Pcrfcrre dans le ms. de Colbert. " Nescinuis dans le ms. de Pétau , nescio dans tous les autres. " Les mots sed teutonicè dicitur iltis manquent dansles mss. de Pétau et de Colberl; les autres portent illic. Il faut évidemment lire iltis, qui est le nom allemand du putois. *3 Rutoni dans le ms. de Pétau. ■ 4 Hestinm ne se trouve que dans le ms. de Pétau. l3 Dochori dans le ms. de Colbert, dorcori dans celui de Pétau, doclion dans les au- tres. Le mot slave qui correspond à l'allemand iltis est ehorihe en russe, tchorz en polonais, tc/ioren bobèine et eu slovaque, dore en serbe, dihur dans la Carniolej ce qui détermine bien la leçon dochori que nous avions adoptée avant de l'avoir trouvée dans le ms. de Colbert. 16 Et manque dans le ms. de Colbert. ■ 7 Mitunt dans les mss, de Lumley et de Dupuv. 88 ( ;o2 ) sine morâ : et cùm venerint ibi ', debitum honorem nullum reci- piunt, sed habentur ut aliœ viles personœ; et oportet ut eis mimera magna prresentent, tàm ducibus quàm uxoribus eoruin et oflîcia- libus millenariis et centenariis "; imô 3 omnes generaliter, et ipsi etiàm servi, ab eis cum magnâ importunitate 4 munera petunt4 : et non solùm ab ipsis, sed etiàm a nunciis eorum cùm 6 mittuntur ad ipsos '. Aliquibus etiàm inveniunt occasiones ut eos occidant , sicut de Michaele et aliis actum 8 est; aliquos vero, ut alliceanl alios 9, dimittunt redire; aliquos " etiàm potionibus perimunt vel veneno. Eoruin enim intentio est, ut " ipsi soli dominentur in terra : idcircô " querunt occasiones ,3 contra nobiles ut eos '4 occi- dant. Abillis vero quos redire permittunt, petunt eorum filios aut fratres, quos '"' ulteriùs nunquàm dimittunt, sicut factum ,e est de filio Ieroslai '7, et de quodam '8 duce Alanorum, et aliis pluri- I Ibi u'est que dans le ms. de Pétau. ' Et centenariis manque dans le ms. de Colbert. 3 Immo dans le ms. de Pétau, imo dans les autres. 4 Impotunitate dans le ms. de Pétau. 5 Perunt dans le ms. de Pétau, querunt dans les autres. 6 Le ms. de Pétau intercale ici le mot potonib^, c'est-à-dire potionibus, dont ce n'est aucunement la place. ^ AH ipsos ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 8 Dictum dans le ms. de Pétau. 9 Ut alliceant alios dimittunt dans le ms. de Pétau, alliciunt ( ou aliciunt ) quos permittunt dans les autres mss. 10 Alios dans le ms. de Pélau. II Quod dans le ms. de Colbert. 12 Iccirco dans le ms. de Pétau. 13 Occationes dans le ms. de Pétau. ■4 Illos dans le ms. de Pétau. 15 Quoil dans le ms. de Pétau ; celui de Lon-.lres intercale ici le mot vel. '" Dictum dans le ms. de Pétau, actum dans celui de Colbert. ■1 Jeroslajdam les mss. de Pétau et de Colbert, Jerozlay dans celui de Londres. Ieroslai dans les autres. '8 Le ms. de Colbert intercale ici le mol aliv. ( 7°3 ) bus '. Et si moritur pater vel frater sine hscrede ', filium vel fra- trem nunquàm dimittunt : imo illius principatum totaliler acci- piuntsibi, sicut de quodam duce 3 Solangorum 4 vidimus esse fac- tura. m. Baschathos 5 sive prasfectos 6 suos ponunt in terra illorutn ' quos redire permittunt; quibus oportet ut ad nutum 8 ta m duces cpiàm alii debeaut obedire 9; et si bomines alicujus civitatis vel terra? non faciunt quod volunt , isti baschathi " opponunt " eis quod sint " Tartaris infidèles, et sic civitatem illam ,3 vel terrain de- struunt, et hommes qui sunt in eâ occidunt per manum validam '* Tartarorum , qui ex mandato principis illius cui obedit terra illa veniunt eis nescientibus'*, et subito irruunt ,6 super eos : sicut nuper 1 Pluribus dans les mss. de Pélau et de Colbert, plut unis dans les autres. a Sine liercde dans les mss. de Pétau et de Londres, sive lucres dans les deux autres. 3 Duce ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 4 Solangorum dans le ms. de Pétau, Salongorum dans celui de Londres , Solan- gorum dans les trois autres. 5 Bastacos dans le ms. de Pétau , bascatos dans celui de Colbert, baschatos dans celui de Dupuy, baschathos dans les deux autres. 6 Sii'e prefectos ne se trouve que dans le ms. de Pétau. i Terra illorum dans le ms. de Pétau, terris ilhruin dans celui de Colbert, terris eorum dans les trois autres. 8 MeUtm dans le ins. de Pétau. 9 Le ms. de Colbert porte quibus oportet ad nutum eorum tain duces quam aiios obedire. 10 Bastaki dans le ms. de Pétau, Bascaly dans celui de Colbert, Baschachi dans ce- lui de Londres. " Opponunt dans les mss. de Pétau et de Colbert, imponunt dans les autres. '» Sint dans les mss. de Pétau et de Colbert, sunt dans les autres. ,3 Tstnm dans le ms. de Colbert. ■4 Validam dans le ms. de Dupuy. 15 Vt scienlibus dans le ms. de Pétau. ,G Irruunt manque dans le ms. de Pétau. (7«4) contigit ', cùm adhùc ' in terra Tartarorum 3 esseuuis, de quâdam civitate quam 4 ipsimet5 de Ruthenis 6 in terra ' fecerant s Coma- norum 9. Et non solùm princeps '"Tartarorum " qui terrain usur- pavit , vel " prœfectus ipsius, sed ,3 quicunque Tartarus '<, per ci- vitatem sive per '5 terrain illam transit quasi doniinator ,6eidem '7, et maxime qui major est '8 apud '9eos. Insuper, aurum et argon tuin et alia quœ volunt, et quando libet "*, et quantum " placet, absque ullà condilione petunt et accipiunt. iv. Insuper si " sunt aliqua placita inter illos 'y principes qui red- 1 Contingit dans le ms. de Pétau. ' Adhuc n'est que dans les mss. de Petau el de Colbert. 1 Tatarorum dans le ms. de Colbcrt. 4 Quant dans les mss. de Pétau et de Colbert, quod t\aus les trois autres. 4 Tpsimet dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, ipsummct dans les deux autres. s Ruchenis dans le ms. de Pétau. 1 Terrain dans le ms. de Pétau. 8 Fecerant dans les mss. de Pétau et de Colbert, fecerunt dans les antres. 9 Cumanorum dans le ms. de Londres. 10 Principes dans le ms. de Pétau, princeps et dans celui de Londres. " Tatarorum dans le ms. de Colbert. l! Vel dans les mss. de Pétau et de Colbert, sed dans les autres. ,3 Sed dans les mss. de Pétau et de Colbert, et dans les autres. ' > Ta ta rus dans le ms. de Colbert. 1 ' Per n'est ainsi répété que dans le ms. de Colbert. "» Doniinator dans le ms. de Pétau, dom'matur dans les autres. '7 Eisdem dans le ms. de Colbert. |S Doiuinatur au lieu de major or dans le ms. de Colbert. ■s .//>«f dans le ms. de Pétau. '° Et quando licet dans le ms. de Pétau; ces mots manquent dans celui de Col- bert. " Quantum dans le ms. de Pétau, quando dans les autres. >3 Si manque dans le ms. de Pétau. j' lllos dans les mss. de Pélau el de Colbert, cas dans les autres. ( 7°5 ) diderunt se ipsis ', oportet ul ' ad Imperatorem Tartaronun 3 vadant ad placitandum, sicut nùper contigit 4 de duobus filiis régis Geor- giania; 5. Unus enitn erat legitimus, et alter de 6 adulterio uatus qui vocabatur David ; legitimus autem Melic 7 nominabatur8 : blio au- tem 9 adultéra? terrai partem reliquerat '° pater; alius verô, qui ju- nior erat, venie.bat uuà " cum maire ad Tatiarorum" Imperatoi'em, pro eo quod David pradictus ,3iter ad ipsum arripuerat veniendi ; mater alterius , scilicet Melic '\ regina videlicet '5 Georgianias "' per quam '' maritus regnuin tenebat, quoniàm R per fe minas illud regnuin tenebatur, mortua fuit in via. llli autem cùm venerimt dederunt maxima mimera, et maxime legitimus iilius, qui repetebat ' Jpsos dans le ms. de Colbert, 1 Ut dans les inss. de Pétau el de Colbert, quod dans les autres. Tout ce qui pré- cède, depuis les mots et quantum placet de l'autre alinéa , manque dans les mss. du Lumley el de Uupuy. 3 Tatarorum dans le ms. de Colbert. ■* Contitigit dans le ms. de Pétau. 5 Georgianleaa.au le ms. de Pétau, Orgame dans celui de Colbert, Georgranh dans celui de Londres, Georgiœ dans les deux autres. ** De manque dans le ms. de Pétau. ^ Melio eu cet endroit dans le ms. de Pétau, qui écrit correctement un peu plus loin, Melic. Le ms. de Londres porte Melit, celui de Colbert, Malis. 8 Nominabatur dans les mss. de Pétau et de Colbert, vocabatur dans les autres. 9 Autem n'est ainsi répété que dans le ms. de Pétau. "> Seliqucrat dans les mss. de Pétau et de Colbeit, relinquebat dans !• s autres. " Una ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert, ,a Tatarorum dans le ms. de Colbert. ,J Muter David pvedicti dans le ms. de Colbert. 1 i Melit dans le ms. de Londres. •5 Videlicet n'est donné que par les mss. de Pétan et de Colbert. ''' Georgiane dans le ms. de Pétau, Jeorgianie dans celui de Colbert , Georganié dans celui de Londres, Georgiœ dans les deux autres. '■< Quem dans le ms. de Dupuy. l* Quoniam dans les mss.de Pétau et de Colbert, quia dans les autres. (7oG) terrain quam rcliquerat pater filio suo David ', ci'im non deberet hahere, quia adulterœ filins erat; ille verô respondebat ' : « Licet » siin filins concubins 3, peto tamen ut fiât mibi justicia secundtim » consuetudinem 4 Tartarorum 5, qui nullain differenciam iuter fi- » lios légitima; 6 ac ' ancilla> facinnt » : undè fuit data senteiitia con- tra filium legitimum nt illi 8 David, qui 3 major erat, subesset, et terram haberet quietè ac "' pacificè quam dederat ei pater : et sic donariaquœdederat, et causain quam contra fratrem suum David" habuerat, amisit. v. Ab illis etiàm nationibus quœ longé sunt ab eis, et conjuncta; sunt aliis nationibus " quas aliquo modo timent, quœ " non sunt eis subjectae, tributum accipiunt, et ^quasi misericorditer agunt cum eis ut non adducant exercitum super eos, vel '* etiàm ut alii non terreantur se tradere ipsis '5 : sicut factum est '6 de Obesis '7 1 Filio suo pater David dans le ras. de Colbert. * Ridebat dans le uis. de Fétau, sans doule pour rndchat , c'est-à-dire responde- bat, comme dans le ms. de Colbert; les trois autres mss. portent respondit. 5 Concubina dans le ras. de Colbert. 4 Consuetudinem dans le ms. de Pétau, legcm dans les autres. 5 Tatarorum dans le ms. de Colbert. 6 Legitimos dons le ms. de Dupuy. 7 Ac dans le ms. de Pétau, et dans les autres. " Illi Daviddam les mss. dePétau et de Colbert, illi Davidi dans celui de Londrei . ille Davidi dans les deux autres. 0 Quià dans le ms. de Colbert. io Ac dans les mss. de Pétau et de Colbert, et dans les autres. " David manque dans le ms. de Pétau. " Ces dix mots, quœ longé sunt ab eis et conjunetœ sunt aliis nationibus sont oiir bliés dans le ms. de Pétau. • i qî, c'est-à-dire ,juià, dans le ms. de Colbert. ■4 yel manque dans le ms. de Pélau. 15 Ipsis dans le ms. de Pétau, eis dans les autres. ,s Est manque dans le ins. de Pétau. >1 Le scribequi a exécuté le ms. de Pélau avait d'abord écrit ce mot obsessis, puis .1 ( 7°7 ) sive ' Georgianis ', a qnibus qninquaginta vel 3 quadraginta millia, ut dictum est 4, yperperorum 5 sive bysanciorum 6 accipiuti't pro tributo. Alias ailhùc7 in pace esse permit tunt ; tamen 8, secundùm quod 9 intelleximus ab eis, debellare '" proponinit. § II. De terrarum nominibus quas sibi subdiderunl ". Terrarum nomina quas vicerunt sunt ha?c : Ritai ", Nai- mani '3, Solangi '*, Rarakkai sive nigri Ritai '5, Coniana '6, Tu- a opéré la correction en mettant un point sous chacune des lettres superflues, méthode qu'il a suivie en plusieurs endroits , et à laquelle nous avons eu égard dans notre collation, en ne tenant compte que du mot rectifié. I Et dans le ms. de Colbert. * Georgeanis dans le ms. de Pétau, Jeorgianis dans celui de Colbert. 5 Les mots quinquaginta vcl manquent dans le ms. de Pétau. 4 Ut dictum est n'est pas dans le ms. de Pétau. 5 Impcrpcrorum dans le ms. de Pétau. 6 Bisancium dans les mss. de Pélau et deLondres. "I Ailhùc dans le ms. de Pétau, qui intercale ensuite le mot cas, corrigé en <•<«, le- quel se trouve aussi dans le ms. de Colbert, mais non dans les autres, où on lit, au surplus, ad hoc au lieu de adhùc. 8 Et tamen dans le ms. de Colbert. ' Stcut dans le ms. de Colbert au lieu de secundùm quod. 10 Les cinq mss. portent uniformément rcbcllare, mais le sens exige debellare. II Comme au ms. de Colbert. " Kituy en cet endroit dans le ms. de Pétau , livrai dans celui de Londres, Kytiu dans les trois autres. ,l ÎSaymaiini dans le ms. de Londres , Naimanni dans celui de Colbert, Niiymani dans les trois autres. r4 Le nom de Solangi manque ici dans le ins. de Pétau. ■5 Nigri kitay dans le ms. de Pétau, Kara-kytai sive nigri Kytai dans les autres. lG Comana ici dans le iris, de Pélau, qui plus liant, à la irc section du cliap. V, écrit Chanana ; Canana ( ou Cauana) à l'un et l'autre passage dans le ms. de Colbert. Les trois autres mss. portent ici Cvmania , mais ils avaient précédemment donné aussi (7oSj mal ', Voyrat ', K.araniti 5, Huyur4, Sumongal J, Merkiti c, iMecriti', Sarihuiur 9, Bascart id est magna Hungaria 9, Kergis, " Casmir ", Sarraceni ", Biôermini'3,ïurçomani '*, Bileri ici est magna Bulgaria'*, Comana; il s'agit maintenant du centre de l'Asie, et non de la Comanie, qji est en Europe , et qui ta être tout à l'heure nommée à son tour. ' Cumac dans le lus. de Pelau. ■> Uiccat ici dans lems. de Pelau, qui plus haut, chap. V, écrit VJryat. t'Karaniti clans le ms. de Pétau , Kàrtiùiti'iaiis celui deColhert, Caruniciéaxa celui de Londres, Caraaiti dans les deux autres. i Huyurc dans le ms. de Pétau, Vint dans celui de Colhert. S Sumoal ici dans les mss. de Pétau et de Colhert, lesquels, au chap. Y, portent Su-Mongal, ainsi que les trois autres mss., qui en cet endroit écrivent Sobpal. <• Mal-Kiti dans le ms. de Pétau, où toute cette liste est extrêmement défectueuse; Mcrlrli dans celui de Colhert. 7 Vietrici dans le ms. de Pétau , où nous avons vu précédemment Mociil et Mœ- litas; le ms. de Colhert a ici Mecritz, et plus haut Mec/toit cl Mecritas; le ms. de Lon- dres porte ici Menici, et plus haut Mecrit et Mecritas ; les mss. de Lumlej et de Du- puy donnent ici Menai, et plus haut Metrit et Metritas. 8 Sarihuiur dans le ms. de Pétau , Sari/iuyur dans celui de Colhert, Buryhryur dans les autres; nous avons déjà vu, au chap. V, diverses variantes de ce nom. 9 Bascart dans les mss. de Pétau et de Colhert, Baschare dans les autres, qui ne les nomment , ainsi que les Kergis, qu'après les Byleri. Le id est qui unit ce nom à celui de magna Hungaria ne se trouve que dans les mss. dePélau et de Colhert : ce- lui-ci et le ms.de Londres écrivent t ngarïa. ta Tergis dans le ms. de Pétau, Kergis dans les quatre autres. 11 Cosmir dans les mss. de Pétau et de Colhert, Gosmit dans les trois autres. 11 Sarraceai dans les mss. de Londres, de Pétau et de Colhert, Sàraecni dans les autres. ■ Le ms. de Pétau écrit ici Brserrmynititr, en joignant à la fin du mot la première syllabe du nom suivant; Bissermini dans le ms. de Colhert. '1 .... lur. Cumany dans le ms. de Pétau; Turcomanui dans celui de Colhert. ■'• Bylery dans le ms. de Pétau, plus haut Bileri; Byleri dans les autres. Le id est qui unit ce nom à celui de magna Ba'garia ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ( 7°9) Corola, Comuci ', Puritabeth ', Parossiti3, Cassi*, Jacobiti ', Alani sive Assi 6, Obesi sive Georgiani, Nestoiiani ", Arment, Cangiti 8, Comani, Brutachi ' qui sunt Judœi, Mordui, Turci ", Gazari, Samo- gedi", Perses, Tarci", Iudiaininorsive Ethiopia, Circasi ,3,llutheni'4, i Le ms. de Pélau donne ici en lin seul mot Ctitoraromitty, tandis que les au- tresmss. portent uniformément en deux mots, savoir, celui de Colbcrt Korola Tomici' et les trois restants Culona Thorati. * Bircitliobcc dans le ms. de Pétau, Buritnhet dans celui de Colbert , Burycobet/t dans celui de Londres, Buritubcth dans les deux autres. 3 Paressm dans le ms. de Pétau, Parassiti dans celui de Londres, Porosjti dans ce- lui de Colbert. 4 Cassi dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, Sassi dans les deux autres. 5 Ce nom manque dans le ms. de Pétau, il est écrit Jacobite dans ceux de Colbert et de Londres. 6 Âssio dans le ms. de Pétau, où la première lettre du nom suivant se trouve ainsi transportée à la fin du mot qui précède; Jssy dans le ms. de Colbert. 1 Uesturiœ dans lems. de Pétau. £ 8 Armcnika git en un seul motdans le ms. de ré!au; Cangit dans celui de Colbert, Cangyt dans celui de Londres, Cangiti dans lesd ux autres. 9 Brucarc/ii dans le ms. de Péiau , Brucliathy dans celui de Londres, Brutachi dans les trois autres. <° Torli ou Torci dans le ms. de Pétau , Corcy dans celui de Colbert, Torci dans les autres. Si l'on se rappelle que nous avons vu plus haï. t le ms. tle Pétau donner Turcorum là où celui de Colbert écrivait Toycorum et les trois autres Turturum , on reconnaîtra que la leçon à adopter ici doit être < onséquemment Turci. ■ ■ Samogey dans le ms. de Londres, Samoyegi dans celui de Colbert, Samogedi dans les autres. 13 Tarti ou Turci dans le ms. de Pétau, Tati dans celui de Colbert , Tltaos dans celui de Londres, Tlwas dans les deux autres. ■' Circasi daus le ms. de Pélau, Circassy dans celui de Colbert, Yrchasi dans les trois autre. ■î Cuchcni dans le ms. de Pétau , Buteni daus celui de Colbert, Ruthcni dans les trois autres. 89 .1 (7'°) Raldacb ' , Sarti ' : alia? terrx sunt plures, sed earum nomina ignoramns. Vidimus etiàm viros et mulieres ferc de omnibus terris stiperiùs3 nominatis § III. De terris qaœ eis viriliter restiterunt 4. H.T.caiitem sunl nomina (orrarnni qtue eis viriliter restilcruni , nec sunt adhùc subditaeeis :India magna, Mangia % qurcrlam pars Alanorum,qiuedam pars Kitaorum, Saxi ' : quandam eniin civita- tem Saxorum ' prœdictdnim, lit nptris dïcèbàtur ibidem », obséde- ront et debellare tentaverunt ?: ai ■• ipsifecernnt machinas contra machinas ipsorn m ", et Tartarorum " macbinas omnes fregerunt, nec civitati appropinquare poterant ad pngnam propter '3 machi- nas et balistas; tandem imam viam su!) terra feccrunt, et prosilie- runt '< in civitatem , et alii tentabant ,5 incendere civitatem , alii i Baldas dans le ms.de Pétau , Baldac dans eokii de Colberl, Baldahc dans celui de Londres. Baldacli dans les deux autres. ' Sarci ou Sarti dans le ms. de Pétau, Sorti dans celui de Colbert , Sarthi dans les autres. 3 Siiprrius dans les mss. de Pétau et de Colbert, supra dans les autres. 4 Comme au ms. de Colbert. s MStigia manque dans le ms. de Pétau. ''■ Saxa dans le ms. de Pétan, Saexi dans celui de Colbert, Sari dans les autres. 7 Saxorum dans le ms. de Pétau, Sacxorum dans celui de Colbert, Sarorum dans les autres. s Utnobij diccbalur ibi Icm ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 9 Temptaverunt dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. 10 Âc dans les mss. de Pétau et de Colbert, " Ipsorum dans le ms. de Pétau, corum dans les autres. >' Tiitarorum dans lems. de Colbert. ■' Propter dans les mss. de Pétau et de Colberl, contra dans les autres. 1 i Prosilierunt dans le ms. de Yémuprosilucrunt dans les autres. 1 '' Temptabant dans les mss. de Pélau, de Colbert et de Londi es. ( 7" J verô ' pugnabant : homines auteiu civitatis unam partent po- puli ' ad extitiguentliim ignein posuerunt, et alia pars i'orliter pu- gnabut c n ni liiis 3 qui intraverunt civitatem, et niultos occiderunt ex i eis, et alios vulneraverunt, coutpellentes eos ad suos redire : at s ipsi videntes quôd iticltil possent 6 lacère, et cpiod ' mulli ho- mines ex eis 8 niorerentur, reeetserunt ab eis. § IV. De tjrunnide quam exercent in honiinilms suis 9. In terra Sarracenorum et alioriim, qui '" quasi sunt in 1er eos do- mini accipiunt omîtes artifices meliores, et in omnibus operibus suis ponunt; alii autem artifices " dant eis de opère suo tributuui. Segetes omîtes condtint in horreis doiiiinoriini suoruin; dimittunt tamen eis semiita, et quantum ipsis " competenter sufiiciat ,! pro expensis; aliis autem '4 unicuique unum pondus de pane ,5 satis niodicumdant in die, et 6 nichil aliud nisi ter in septimanà modi- i Vero n'est que clans le ms. de Colbert. - Populi manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. 3 Eis dans le ms. de Pétau. 4 Ex manque dans le ms. dePélau. 5 Et dans le ms. de Pétau . 6 Le ms. de Pétau dit et jacere, ceux de Colbert et de Londres faccre eis. 7 Quoil n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. 8 Ex eis ne se trouve que daus le ms. de Pétau. 9 Nous avons suppléé ce titre à défaut de rubrique marginale dans le ms. de Colbert. 10 Qui dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, ubi daus les deux autres. " Une lacune se trouve ici dans le ms. de Pétau, qui a oublié les mots ...meliores, et in oninibus operibus suis ponunt ; alii autem artifices... 12 Le ms. de Pétau, le seul où se trouve cette phrase, porte ipsi. ■ 3 Le ms. de Pétau porte sujficit. '4 Tout ce qui suit le mot dominorum jusqu'à unicuique ne se trouve que dans le ms. de Pétau; les autres mss. ne mettent entre ces deux mots que la particule et. ID De pane ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 16 Et n'est que dansles mss. de Pétau et de Colbert. ( 7«2 ) cimi quid de carnibus eis proebent ', Et illis ' tantùm lioc artifici- bus faciuntqui in civitatibus commorantnr. Insuper ' quandodo- minis placet 4, cuin uxoribus et tiliis s juvenes omnes aceipiunt, et post se cinn omnibus famulis suis faciunt ire 6 ; qui de e.Ttero ' sunt de s numéro Tartarorum 9, imo '" poîiùs de numéro captivo- runi, quià etsi " inter ipsos surit ninnerati, non tamen babeiitur" iu reverenciâ sicut Tartan 3 , sed babentur pro servis, et ad omnia pericula ut alii captivi mittuntur : ipsi enim in bellis '' sunt primi; et ,s etiàm si débet '6 palus vel aqua periculosa transiri '7,oportet eos primo vadum tentare'8. Ipsos etiàm est necesse operari omnia qua? sunt facienda. Ipsi etiàm '9 si in aliquo offendunt, vel si '° non obe- ■ Da:.t clans le ms. de Colbert. 7 lllis dais les mss. iîc Pela» el de Colbert, il.'i dans Ici autres. 3 Insuper dans les mss. (té Pélau et de Culbei t, item dans les autres. 4 Pincent dans le ms. de Duuuy. 5 Cum uxoribus etfiliïsae se tr. uve que dans le ms. de i'étau. 6 Faciunt ire dans les mss. de Collierl et de Londres, ire entrant dans ceui de Lnmk-v et de I lupuj ; le ms. Bê V. tau n'offre qne le verbe ire, l'autre est oublié. " Les mss. autres .jue celui de Pélau insèrent ici le mot certo. s De ne se tri uve que dans Ls i"s.;. de Pelau et de Colbert. 9 Tatfirnrum dans le ms. de Colbert. 10 Immn dans tous les mss. sauf celui de Duplijr. 11 Si dans le ms. de l'élan, etsi dans les autres. " Les mnlsprn servis, qui onl leur place un peu plus loin, sont fautivement inter- calés ici en double emploi dans le ms. de Colbert. lî Ta tari dans le 'us. de ("i.lbert. ■4 Bellis dans les mss. de l'etau et de Colbert, belln dans les autres. ■ ; Et ttiam ne se trouve ici que dans le ms. de Pélau ; le ms. de Londres ne donne i|ue et, les trois autres que . tiàm. ,u Debrnt dans le ms. de Londres, tic! et dans les autres. •i Transirc dans le ms. de l'élau, transiri dans les autres. '• Tcmptare dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres. '9 Etiàm manque dans le ms. de Pétaù. •° Si manque daus le ms. de Pétau. (7 >3 ) diuntad nutum, ut asini verberantur. Et ut breviter dicam, modi- cum qtiid manducant, et ' inodicuni bibunt, et pessimè induuntur; nisi forte aliquid possinl' lucrari, ut 'aurifabrietalii artifices boni. Sed aliqui tàm malos dominos babent, quôd nichil eis dimittunt 4, nec babent tempus, prae multitudine operum dominorum, ut sibi aliquid operentur, nisi furentur sibi 5 tempus , quandô forsan6 de- bent quiescere vel dortnire : et hoc si uxores vel propriam statio- nein 7 permittuntur habere. Alii autem qui tenenlur in donio pro servis , omni niiseriâ simt repleti : vidimus 9 eniin eos in braccis pelliccis ° sœpissitnè ire, et toto corpore niidos iu inaximo solis ar- dore; et in hyeme patiuntur maximum frigus. Vidimus etiàm aliquos pedicas etdigitos manuum '" de magno frigore perdidisse; audivimus etiàm alios. " esse mortuos, vel etiàm de magno " algore quasi in omnibus membris inutiles esse laclos. ' Les mss. autres que ci lui île rélau insèrent ici le mol ctlain. » Possinl lia • .de '! ' i , possunt dans I ■< très. 5 Ut dans les mss. de Pélau et de Colbert, nisi dans ci lui de Londres, nisi sunt dans les di ux atiti i :. 4 l.e ms. i! • olb ri insère ici les mots nisi forte Jure, r, dont la véritable place est un peu plus I >in. 5 Les ."ois nisi furentur sibi manquent en cet endroit dans II' ms. de Colbert. 6 Farsan dan . Ii , mss. de . .1 " ci de Colbert, forsitan dans les autres. 1 Cuir . ina il île ms. i ' ulbert. 8 Vidimui da î le ms.de . clau, vitli dans les autres. 9 Braccis pelliccis da ; 1 n . de Colbert , bradais pelliccis dans celui de Pétan , bracis tout cour ■ I . . 10 Magnum lems. di Pélau, i,mnus dans celui de Colbert. '■ IHOS dan, le i . de ' I | y. "Dans le ms. de Pétau manquent ces mots : frigore perdidisse ; audivimus etlam alios esse mortuos, vèl etlam de magno.... (7i4) CAPITULUM OCTAVUM. QUOMODO BEI.LO OCCURRATUR TARTAR1S ET QUID INTENDU.NT , ET DE ARM1S ET OSUINATIONE ACIERUM, ET QUOMODO OCCURRATUR EORUM ASTUCIIS IN PUCNA, ET MUMTIOKE CASTRORUM ET CIVITATUM, ET QUID FACIEMDUM EST DB CAPT1VIS '. Dicto de terris quae obediunt eis , supponendum est quomodo bello occurratur eisdem ; quod videtur nobis boc modo ' dicenduin : primo quidem 3 seribendum est quid 4 intendant; secundo de ar- mis et ordinatione acieruni5; terciô quomodo occurratur astuciis eorum 6 in congressione; quarto de munitione castrorum et civita- tiun '; quiiitô quid facienduui est 8 de captivis9. ' Le ms. de Pétau porte Quomodo bello captaris occurratur et quod attendant , et de armis et ordinatione acier uni, et quomodo occurratur eorum astuciis in pugnà et munitione castrorum et comitatum, et quod faciendum est de captivis ; celui de Col- bert dit Quomodo bello Tartans occurratur, et quid intendant, de armis contra eos, et ordinatione acieruni et qualiter eorum astuciis occurratur in congressione, et mu- nitione castrorum et civitatum, et quid faciendum sit de captivis eorum; les trois au- tres niss. se contentent de mettre Quomodo bello occurratur Tartaris. — Ce chapitre répond, dans l'abrégé de VinceDt de Beauvais, au chap. xvur, Qualiter resistenduni sit eis. * Le ms. iU- Colbert intercale ici le molesse. * Quidem n'est que dans les mss. de Pétau el de Colbert. 4 Quid manque dans le ms. de Londres. 5 Acieruni manque dans le ms. de Pétau. 6 Eorum manque dans le ms. de Pétau ; au lieu de astuciis eorum, le ms. de Cul- bert met seulement eisdem. ' Comitatum dans le ms. de Pétau s Est dans le ms. de Pétau, .y/Vdans les autres. 1 Les mss. autres que celui dePctau insèrent ici le mot eorum. (7>5) § I. Quidintendunt Tarlari1. i. Inlontio Tarlarornni 'est sibi 3 subjicere * ioliini munduni si possunt;et de hoc a 5 Chingis-can 6 habent mandai uni, sicul supe- riùs dictmn est; ideirco 7 eorum imperator sic in Htleris suis 8 scri- ]>it : Dei fortitudo, omnium itominum 9 imperator; et in "sùper- scripfionesigilli su i est hoc " : Drus " in coelo, et Cutuc-cansuper TERRAM BEI FORTÏTUDO. OMNIUM IIOMINUM i3 JMPERATORIS SIGILLUM. Et'ideo cum nullis hominibus facinnt '4 pacem, ni dictum est, nisi forte se in eorum '6manibus tradant16. Et quia, excepta Christiani- tate, inilla est terra in orbe quam ipsi non teneant I75 ideirco ,s ad I La rubrique marginale placée en cet endroit dans le ms. de Colberl porte seule- ment De intentione eorum. 3 Tataroriun dans le ins. de Colbert. 3 Sibi manque dans le ms.de Dupuy. '> Subdere dans le ms. de Colbert. 5 La particule a n'est donnée ici que par le ms. de Pétau. 6 Chingis chan dans les mss. dePéiauetdeColbert, Cyngis ehan dans les autres. 7 Iccireo dans le ms. de Pétau. 8 Suis manque dans le ms. de Colbert. 9 Huminum ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert, 10 In manque dans les mss. de Pétau et de Londres. ii Est hoc dans les mss. de Pétau et de Colbert, hoc est dans celui de Londres , hoc hnbet dans les deux autres. II Deus dans le ms. de Pétau , dominus dans les autres. 13 Hominum manque ici dans le ms. de Pétau. '4 Pariant par inadvertance dans le ms. de Pétau, entre faci tait et pacenu 15 Symeoram pour se in eorum dans le ms. de Colbert, 16 Tradant dans les mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, tradant dans les autres. '7 Quam ipsi teneant dans le ms. de Pétau, où le sens exige que l'on supplée non ; le ms. de Colbert donne quam t'uneant ; les trots autres qaam tim.nt, 18 It circo dans le ms. de Pétau. (7,6) pugnam se préparant ' contraltos. Undè ' noverint universi quôd nobis cxistentibus in terra Tartarorum 3, in solenini 4 curià quœ jàm ex pluribus annis indicta erat fuimtis , ubi elegerunt Cnync 5 in fi imperatorem in prrcsenlià nostrâ, qui in > lingttâ eorum dicitttr can :qui8 Cnyuc-can prœdictus erexit cinn omnibus principibus vexillum contra Ecclesiam Dei et Romanum Impcriitm, et ° contra omnia régna Chris tianorura et popnlosUccidentis '", nisi forsanface- rentea qnae " mandat " Domino Papœ et potentioribus '3 ac omnibus Christianornm popnlis Occidentis '*. Quod nullâ ratione facicndnni esse '5 nobis videtur ,r': lùtn '7 projeter nimiant servitutem et l8 into- I Préparant dans les pi=s. de Pélau, de Colbert et de Londres, préparai urit dans ceux de Lumlcj cl de; Dupuy. » L ' .. ni-.s. de Pélau, do Cnll» rt el de Londres, indè dans ceux de Luro- ley et de Dupuy. 3 Turlar rum dans les mss. de Pétau et de Colbcrt, eorum dans les autres. 4 SoUempni dans les mss. de Pétau et de Lu- .1res, Solempni dans celui de Colbert, solenni dans les deux aunes. 5 Cryuc dans les mss. de Pétau et de Colbert, Cuych da:is celui du Londres, Ciiynch dans le d ;i\ autres. 6 /.v n' I que dans le ns. de Colbert. 7 lu manque ici dans le ms. de Colbert. 8 Le ms. ' V lau ne contient pas ce passage, In imjieratorem, in presentid nostrâ, 9 ) sed intcrfcctus fuit tune imperalor eorum veneno, et propter hoc quieverunt à praeliis usquè nunc. Sed modo, quia positus est impe- rator de novo, iterùm ' ad pugnam se incipiunt praeparare. Adliùc ' sciendum est 3 quod Imperator proprio oie 4 dixit quod vellet mit- tere exercitum suum 6 in Livoniam 6 et Prusciam 7. m. fi Et quoniàtn intendit 9 omnem terrain delere vel in servitu- tem redigere, quœ servitus est quasi '"intolerabilis " nostrœ genti " ut superiùs dictum est, occurrendum igitur est eis ,3 bello. Sed '* si una provincia non vult alteri opem ferre, terra illa ,s delebitur con- tra quam pugnant, et cuin illis hominibus quos capiunt pugna- bunt '6 contra aliain terrain; et in acie erunt primi : si malè pugnant occidentur ad eis; sin '' autem benè, ipsos cum promis- 1 Les mss. autres quecelui de Pétau intercalent ici une répétition des mots de novo. * Adhùc manque dans le ms. de Pétau, celui de Colbert donne et hoc; les autres ad hoc. 3 Est manque dans lems. de Pétau. 4 Propriore ore dans le ms. de Pétau, ore suo proprio dans celui de Colbert , ore suo dans les autres. 5 Suum n'est que dans le ms. de Pétau. 6 Lyvoniam dans le ms. de Londres. 7 E Prusciam dans le ms. de Pétau, et Prusciam dans celui de Colbert, et Pruciam dans celui de Londres, et Prussiam dans les deux autres. 8 Le ms. de Colbert place vis-à-vis de cet endroit la rubrique marginale qui fait le titre de la section III. 9 Intendit dans les mss. de Pétau et de Colbert, vohint dans les autres. 10 Quitsi n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Tntollerabilis dans les mss. de Pétau et de Colbert. " Ge/uis dans le ms. de Pétau. ,3 Eis manque dans les mss. de Lumley et de Bupuy, lesquels, ainsi que celui de Londres, mettent, avant bello, la particule in qui n'est pas dans ceux de Pétau et de Colbert. '4 Et dans le ms. de Pétau. 15 Illa manque dans le ms. de Colbert. ,6 Pugnabant dans le ms. de Pétau. '7 Sin dans lems.de Colbert, «dans les autres, ( ^o ) sis et ' adulationibus tenent, et etiàm ut ab ipsis ' non fugiant pro- mittunt eis quod facient eos 3 dominos magnos; sed 4 pcst hoc quando securi possunt esse de ipsis ut non recédant ;, faciunt eos inlelicissimos servos : ac de mulieribus quas volunt pro serviciis et concubinis tenere 6, faciunt illud idem : et ità cum hominibus dé- vida: provincia: destruunt aliam terrain. Nec est aliqua provincia quae per se possit' eis resistere, sicut nobis videtur, nisi Deus velit pugnare pro ipsis8; quia de omni terra potestatis eorum, ut supe- riùs 9 dictum est, homines congreganlur '" ad bellum. Undè si " Christiani se ipsos et suam terrain et Christianitatem volunt servare, oportet quôd in unum conveniant reges, principes et barones, et terrarum rectores ",et mittant de commuai consilio'3 homines con- tra eos ad pugnam, antequàm ipsi incipiant per terrain '< dif- fundi : quoniàm postquàm incipiunt spargi per terrain ,s, nul- ' Et n'esl que dans les niss. de Pélau et de Colljerl. - Eis dans les mss. de Pélau el de Colbert, ipsis dans les antres. 1 Promittunt eosfacere dans les mss. de Pélau et de Colbert, faciunt dans celui de Londres. 4 .fc/dans les mss. de Pétau cl de Colbert, et dans les autres. 5 Recédant dans le ms. de Pélau, rcdeant dans les autres. 5 Pro serviciis et concubinis tenere dans les mss. de Pétau et de Colbert; in concti- binas (ou concubinis) tenere pro serviciis dans les autres. 1 Possis dans le ms. de Pétau. 8 Les neuf mots qui précèdent, depuis sicut nobis, ne se trouvent que dans le ms. de Pétau. 9 Supcr.ùs n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert; ut est par erreur écrit in dans le premier. 10 Congregantur dans le ms. de Pétau, congregant dans les autres. "Le ms. de Londres intercale ici à tort la particule et. 15 Le ms. de Pétau écrit rectums. l! Consensu dans le ms. de Colbert. ' < Per terrain dans les mss. de Pétau et de Colbert, per terras dans celui de Londres, in terras dans les deux autres. ' ' Terrain dans les mss. de Pétau et de Colbert, terras dans les autres, qui mettent (7*1) lus ' congrue auxilium alteri potest prœbere, quouiàm ipsi cater- vatim undiquè homines querunt et ' occidunt; 3 et si se claudunt in castris, ponunt tria 4 vel quatuor millia hominum aut plures 5 circà6 castrum vel civitatern, qui obsideant 7 eam ; et ipsi nichilo- niinùs diifunduntur per terrain 8 et homines occidunt 9. § II. De armis et ordinatione acierum '". i. Quicunque autem volunt pugnare cum cis , htec arma de- bent habere : arcus bonos et fortes, et "balistas, quas multùtn timent ; et " sagittas sufficientes, et bonum dolabrum 3 de à la suite les mois undique homines querunt et, lesquels manquent dans les mss. de Pétau et de Colberl et feraient double emploi avec le reste de la phrase. 1 Nullus manque dans le ms. de Colbert. * dedans le ms. de Pétau. 3 Le ms. de Colbert place vis-à-vis de cet endroit la rubrique marginale qui forme le titre de !a section IV. 4 Les mss. autres que celui de Pétau mettent ici une première fois le mot millia, répété ensuite par tous sauf celui de Colbert, et qui est écrit milia dans ce dernier ainsi que dans celui de Pétau. 5 jfatpluresn'e&l que dans le ms. de Pétau. 6 Circa dans les mss. de Pétau et de Colbert, contra dans les autres. ? Obsuliant dans le ms. de Pétau, obsedeant dans celui de Londres. 8 Terrain dans les mss. de Pétau et de Colbert, terras clans les autres. 9 Et homines occidunt dans le ms. de Colbert, homines occidcntcs dans les autres, ■o Ce titre forme, dans le ms. de Colbert, deux rubriques distinctes, l'une De arum eorum répondant au premier alinéa de cette section, l'autre De ordinatione acierum eorum répondant au deuxième alinéa; il est évident que dans toutes deux le mot en- rum est de trop, le sens au contraire voulant contra eos. " Et manque dans le ms. de Pétau. " Et manque ici dans le ms. de Colbert. 13 Odolabrum dans le ms. de Pétau. ( 7" ) bono ferro, vel securim ' cum longo ' manubrio; [ ferramenta 3 sagittarum, de arcu, vel de balistâ, debent, ut Tartari 4, quandô sunt calida, temperari in 5 aquâ cum sale mixtâ.ut fortia " sint ad pene- trandum arma eorum ] ; gladios etiàm et " lanceas cum unco 8, qui valeant 9 ad detrahendum ,0 eos de sella ", quià " de ipsâ '3 facillimè cadunt ; ac '4 cultellos ,5 ; ac ,G loricas duplicatas '», quià illas ,s de facili '' eorum sagittœ " non pénétrant; et galeam et arma " alia ad protegendum corpus et equum ab armis et sagittis " eorum. Et si aliqui non sunt ità benè armati ut diximus **, debentire post alios ut . Vel securim dans les mss.de Pélau el de Colbert, et securim dans celui de Lon- dres, et scutum dans les deux autres. ■ Lungo dans le ms. de Pétau. 5 Fcramenta dans le ms. de Pétau. i Tatari dans le ms. de Colbert. 5 Cum dans le ms. de Colbert. '• Fortia manque dans le ms. de Colbert. ' Et manque dans le ms. de Pétau. s Uncto dans le ms. de Pétau. 9 l'aient dans le ms. de Pélau, votunt dans ceux de Colbert et de Londres, ainsi que clans l'abrégé de Vincent de Beauvais. ■« Detrahendum dans les mss. de Pétau et de Colbert, trahendum dans les autres. " Se/Va dans les mss. de Pétau et de Colbert , scllis dans les autres. " Qui dans le ms. de Colbert. ■3 Ipui dans les mss. de Pélau et de Colbert, eis dans les autres. ■5 Ad ànns le ms. de Colbert. 1 Cutellos dans le ms. de Pélau, cultellos dans les autres. lG Ac manque dans le ms. de Pélau ; celui de Colbert met et. '7 Le ms. de Colbert répète ici par inadvertance et loricas duplicas. ■8 lllas dans les mss. de Pétau et de Colbert, illos dans les autres. '9 De facih : n'est que dans le ms. de Pélau. 30 Le ms. de Pétau répète ici par inadvertance le mot eorum. " Le ms. de Pélau intercale ici à tort la particule et. " Et sagittis manque dans le ms. de Colbert. a! Diximus dans le ms. de Pétau, dixi dans les autres. ( 7^3 ) f'aciuntl'artari ',et trabere contra eos de arcubus vel de balistis . Nec debent parcere pecuniae quin 3 comparent arma , ut possint animas et corporaet 4 Iibertatem et res alias conservare5. ii. Acies debent 6 ordinare ut ipsi, per ' millenarios ac 8 centena- rios et9 decanos et duces exercilùs; qui duces nequaquàm lu pra> lium debent intrare, sicut non intrant " duces eorum, sed ilebent de exercitu " videre et ordinare. Legem ponere etiàm l3 debent ut si- mùl incedant ad bellum sive aliàs , sicut sunt ordinati : et quicun- que '* reliquerit l5alium sive ad bellum procedentem sive pugnan- tem , vel quicunque fugerit nist omnes ,s communiter cédant, graviter puniatur '' ; quià tune pars bellantium sequitur fugientes, ' Tatari dans le ms. de Colbert. a De arcubus vel de balistis dans le ms. de Colbert, arcubus vel balistis dans celui de Pétau, de armis et sagittis dans les antres. 3 Quand» comparant dans le ms. de Pétau , quin comparent dans celui de Colberl, qunniam comparent dans les autres. •'» £tnc se trouve ici que dans le ms. de Pétau. 5 Cbseivare dans les rass. de Pétau et de Colbert. — Tout le passage qui précède, depuis et si aliqui non sunt ità benè armali, manque ici dans le ms. de Colbert, et se trouve transporté à la fin de l'alinéa suivant; 6 Deberent dans le ms. de Pétau. 1 Per manque dans le ms. de Colbert. 8 Ac n'est que dans le ms. de Pétau. 9 Et manque dans le ms. de Colbert, et decanos manque dans celui de Pétau. 10 Ifecquaijuam dans le ms. de Londres. " ISon intrant dans les mss. de Pétau et de Colbert, nec tout court dans les autres. 12 De exercitu dans le ms. de Pétau, exercitus dans les autres. 13 Legem etiam dans les mss. de Pétau e\.AeCoïhexl,legemque dans les autres. ■'' Si quis dans le ms. de Colbert. 1 • Reliquerit dans les mss. de Pétau et de Colbert, relinquit dans les autres. "' Omnes manque dans le ms. de Pélau. '" Graviter de (sans doute pour débet) puniri dans le ms. de Pétau, «ravissime pu iiitur, puniatur ou punianlur dans les autres. (7^4 ) et sagittis cos ' occidunt, et pars cum hiis qui rémanent ' pugilat ^ et sic confunduntur et 4 occiduntur rémanentes ac f fugientes 6. Et ' similiter quicunque fuerit conversus ad praedarn tolieiulam 8 ante- quàm omninô sit exercitus contrariorum » devictus, maximâ pœnâ débet mulctari '". Talis enim apud Tartaros " sine ullâ miseratione occiditur. § III. Quomodii occurratur astuciis eorum in congressione ". i. Locus ad praelium '3 est eligendus , si fieri potest, ubi '4 sit pla- nas campus et ,spossint undiquè videre 'G; et debent babere '' si ■ Eos dans le ms. de Pétau, eorum dans les autres, sauf celui de Colbert , où tout ce passage manque. ' Remanet dansles rass. de Pétau et de Londres. 5 P'ugnaiàins le ms. de Pétau, pugnant dans les autres, sauf celui de Colbert. i Ac dans le ms. de Pétau. 5 Ac dans le ms. de Pétau, el dans les autres. 6 Tout le passage qui précède, depuis quia tune pars bellantium sequitur , manque dans le ins. de Colbert. 1 Et n'est que dans le ms. de Pétau. s Collectant dans le ms. de Pétau. 9 Centurnorum dans le ms. de Pétau, adversariorum dans celui de Colbert. '' Débet mulctari dans le ms. de Pétau, muleteikr dans les autres. " Tataros dans le ms. de Colbert. '- Nous avons déjà noté que la rubrique du ms. de Colbert correspondante à ce titre se trouve transposée beaucoup plus baut ; elle est , au surplus, ainsi conçue : Quornodo occurrendum est eis bcllo in congressione. 13 Prelium dans les mss. de Pétau et de Colbert ,prcliandum dans les autres. 1 i Ubi dans le ms. de Colbert, ut dans les autres. i5 Vt est ici répété dans le ms. de Pétau. ■6 Videre manque dans le ms. de Colbert. '7 Debent habere dans le ms. de Pétau, habetmt dans ceux de Londres, de Lumley et de Dupuv, debent habere si manque dans celui de Colbert. ( 7^5 ) possunt sylvam ' magnam à tergo vel à latere, ità tamen quod non possint ' intrare inter ipsos et sylvam 3. Nec 4 debent simùl 5 omnes convenire in unnm, sed 6 facere acies mnltas, et divisas' abinvicem, non 8 tamen 9 nimis '" distantes : et contra illos qui primo " ve- niunt debent " un a ni aciem mittere quae '3 eis occurrat; et si sTar- tari '4 simulant fugam, non multùm vadant post eos, nisi forte quantum possunt videre, ne l5 forte ipsos ad parafas insidias tra- bant, sicut facere '6 soient : et alia sil parata ad juvandum aciem il- lam '", si ,s fuerit opportunum. Insuper babeant speculatores ex omni parte, ut videant quando '9 veniunt " alise acies Tartaro- rum ", rétro, à dextris, et à sinistris : et semper debent aciem contra ■ Si/vam dans les mss. de Pétau et de Colbert. 5 Possint dans les mss. de Colberl et de Londres , possunt dans les trois autres. 3 Siham dans les mss. de Pétau et de Colbert. 4 Non dans le us. de Colbert. 5 Simul manque dans le ins. de Pétau. 0 Et dans le ms. de Colbert. •; Divisas ad invicem dans le ms. de Pétau, divisas ab invicem dans celui de Colbert, dwersas ab invicem dans les autres. 8 Non dans les mss. de Pétau et de Colbert, tîcc dans les autres. 9 Tamen manque dans le ras. de Colbert. '"Nimis dans les inss. de Pétau et de Colbert, multum dans les autres. 11 Primo dans les mss. de Pétau et de Colbert , post dans les autres. 12 Le ms. de Pétau intercale ici à tort le mot eis. ■3 Que dans les mss. de Pétau et de Colbert, qui dans lus autres. *4 Tatari simulent dans lems. de Colbert. 15 Nisi dans le ms. de Londres. 16 Ferre dans le ms. de Pétau. '1 Ipsam aciem dans le ms. de Pétau, aciem primant daus celui de Colberl. 18 Le ms. de Colbert intercale ici le mot/brft*. ■9 Quod dans le ms. de Colbert. M Veniunt dans le ms. de Pétau et dans l'abrégé de Vincent de Béarnais , vcnianl dans les autres mss. " Tatarorwn dans lems, de Colbert. 91 ( 7'^ ) aciem ' mittere qua? eis occtirrat; ipsi enim sempor nitiintnr con- cluderc adversarios suos ' in medio : undè magnant cautelam de- bent habere ne hoc faccre possint, qnià sic exercitus facillimè de- bellatur. Acies autem 3 debent hoc cavere, ne diù durant post eos, propler insidias quas soient parare 4 : plus enim fraïuhtlencià quani fortitudine pugnant. ii. Duces exercitus semper debent esse parati ad mittendum ad- jutorium, si necesse 6 est, illis qui sunt in pugnâ; et propler hoc etiàm debent vitare nimium cursum post eos, ne forte fatigentui ëqùi eorum; quoniàm nostri multitudinem equoruni non habent : sed Tartari 6 illum queni equitant nnâ ' die, illum non ascendunt in tribus vel in quatuor diebus post hoc 8, undè non curant si fati- gentur equi eorum propler0 multitudinem equorum ,0 quam " ha- bent. Et si Tartari " cedunt, non tamen nostri debent " recedere , vel ab invicem separari, quià simulando hoc "4 faciunt, ut exercitus dividatur ,5 et '6 post hoc ■' libéré ingrediantur et destruant omnem 1 Unam aciem cnntraaliam dans le ms. de Colbert. - Suos dans le ms. de Pétau, eorum dans les autres. ' Acies autem dans Iems. de Pétau, omnes acies dans les autres. 4 Parare dans le ms. de Vélau, preparare dans les autres. '■ Xccm, c ^est-à-dire necessarium dans le ms. de Pétau. Si necesse est manque dans le ras. de Colbert. 6 Tatari dans le ms. de Colbert. 7 Uno dans le ms. de Pétau. 8 Hec dans le ms. de Pétau. 3 Les mots equi eorum propler manquent dans le ms. de Pétau ; et les mots equi eorum seidementdans celui de Colbert. 10 Le mot equorum ne se retrouve ici que dans les mss. de Pétau et de Colb rt. " Queni dans le ms. de Dupuy. 12 Tatari dans le ms. de Colbert. 1 Nostra /Ici/et dans le ms. de Londres. 1 i Fugam au lieu de /(oedans le ms. de Colbert. >5 Dividantur dans le ms. de Colbert. I i encore dans le ms. de Pétau. Les mss. autres que celui de Pétau intercalent ici le mol terram. ( 7^7 ) terram '. Debent etiàm cavere ne * faciant 3 nimias expensas, ut so- ient ; ne propter penuriam redire çpga,ntuH et dent Tartans 5 viam ut ipsos et alios occidant 6 et destruant totam 7 terrain, et propter eorum superfluitatetn nomen Dei 8 blaspliemetur. Sed 9 hoc de- bent facere diligenter, ut si conlingat aliquos pugnatores recedere '", quod alii loco eorum succédant. m. Duces etiàm nostri debent die noctuque " facere exercitum custodiri", ne repente et subito irruant super ipsos'5; quià Tar- tari '4 ut demones multas excogitant iniquitates et l5 artes nocendi : imô '* tàm de nocte quàm de diesemper '7 debent esse parati; ne- que exspoliati ,s debent jacere, nec deliciosè ad mensam sedere , ut imparati non valeant inveniri '', quià Tartari "' vigilant semper ut 1 Omnem terrain A^wi lems. de Pétau, tw* dans les autres. a Ne dans le ms. dePétau, ut non dans les attires. 3 Faciunt dans le ms. de Duuuy. '' Cogentur dans le ms. de Pétau, cogantur dans celui de Colbert, compellantur dans les autres, s Ta taris dans le ms. de Colbert. 6 Ace idant dans le ms. de Pétau. ^ Totam dans les mss. de Pétau et de Colbert, oni/iein dans les autres. 8 Del dans le ms. de Colbert, Domini dans les autres. 9 Sed dans les mss. de Pétau et de Colbert. et dans les autres. 10 Redire dans le ms. de Pétau. " Noctuque dans les mss. de Pétau et de Colbert, nocteque dans les autres. 1 2 Exercitus et custodire dans le ms. de Pétau. 13 Eos dans les mss. de Pétau et de Colbert. >i Tatari dans le ms. de Colbert. l5 Iniquitates et manque dans les mss. de Pétau et de Colbert. lli Inmo dans le ms. de Londres. '1 Semper manque dans le ms. de Colbert. ,H Sed nec spoliati dans les mss. de Lumley et de Dupuy, sed neque exspoliati dans celui de Colbert, ncque ejepoliati dans ceux de Pétau et de Londres. J9 Ne imparati invejiiantwr dans les mss. de Londres, deDurmy et de Lumley. " Tatari dans le ms. de Colbert. ( ;s8) videant quomodo ' possint nocere. Homines verotenae, qui Tar- taros ' expectant vel super se tinrent venire, occultas foveas debent babere, in quibus tàm segetes quàin 3 alia reponere debent propter duo : ut videlicet Tartari * non possint illa 3 babere ; et ut6 si eis Deus' propitius fuerit, valeant ea posteà invenire, eis fugienlibus de terra. Debent 8 fenum et stramina comburere vel fortiter occul- tare 9, ut equi Tartarorum " eô minus " inveniant ad coineden- diun. § IV. De munitione castrorum et civitatum ". Civitates autera et castra si volunt munire '3, videant prias qualia sint in situ '4 : situs enim '5 talis débet esse castrorum ,c, quod machinis et sagittis expugnari non possint "', et aquam I Videant quomodo ne se trouve que dans les mss. de Pétau et de Colbert. * Tataros dans le ms. de Colbert. * Tarn segetes quant alia dans le ms. de Pélau, tain sagittas quam alia arma dans celui de Colbert, sagittaset alia dans les autres. 4 Tatari dans le ms. de Colbert. 5 Illa dans les mss. de Pétau et de Colbert, ea dans les autres. 6 Ut n'est ainsi répété que dans le ms. de Pétau. 7 Dnsy c'est-à-dire dominas , dans le ms. de Colbert. 8 Debent manque dans le ms. de Pétau. 9 VeljortiteT occultare n'est que dans le ms. de Colbert. ■o Tatarorum dans le ms. de Colbert. II Nimis dans le ms. de Pélau, co minus dans celui de Colbert, minus simplement dans les autres. " Nous avons déjà vu qu'il y a dans le ms. de Colbert transposition de la rubrique correspondante à ce titre, rédigée au surplus dans les mêmes termes. ■ ' Invenire dans le ms. de Pétau . ■' ïnsita dans le ms. de Pétau i Sicut. n. dans le ms. de Pétau. lC Castrorum dans les mss. de Pélau et de Colbert, in casfris dans les auttes. '" Possint dans les mss. de Pétau et de Colbert, possit daus les autres. (729) habeant ' sufficientem et ligna ' , et si fieri potest , quôd iiitroitus et exitns eorum 3 tolli non possit : et quôd ha- beant 4 homines 5 sufficientes qui possint vicissim pugnare. Et debent vigilare diligenter ne aliquâ astucià possint Tartari ° cas- trum furari. Expensas ad multos annos rlebent habere sufficientes: custodiant tamen diligenter expensas, et illas ' in mensurâ mandu- cent, qtiià nesciunt quanto tempore ipsos8 in castris oporteat 9 esse conclusos '°; quià quando ipsi "incipiunt ", multisannis obsident unum castrum, sicut '3 fit liodiernâ die in terra Alanorum de quo- daiii monte, quem ut creclimus '4 jàm obsederunt per duodecim annos ,5, qui eis '6 viriliter restiterunt '7 et multos Tartaros ,s et no- biles occiderunt. Alia autem castra et civitates, quœ '9 talem situin Habeant manque dans le ms. de Co'lbert. " Ligniim dans les mss. de Lumley et de Dupuy. i Eorum dans le ms. de Pétau, eis dans les autres. '* Habeat dans le ms. de Pétau. 5 Hos dans le ms. de Pétau, sans marque d'abréviation. 6 Tartari ne se trouve que dans le ms. de Pétau. 7 E.rpensas et illas dans le ms. de Pétau, expensas et illa dans celui de Colbert , illas et dans les autres. 8 Ipsos dans le ms. de Pétau, eos dans les autres. 9 Oporteat dans les mss. de Pétau et de Colbert, oportet dans les autres. 10 Conclusos dans le ms, de Colbert, inclusos dans les autres. >i Quia quando ipsi dans le ms. de Pétau, quia cum dans celui de Colbert, quando enim dans celui de Londres , quum enim dans les deux autres. 12 Les mss. autres que ceux de Pétau et de Colbert intercalent ici le mot tune ■3 Sicut dans le ms. de Pétau, sic dans les autres. 'h Credimus dans le ms. de Pétau, credo dans les autres. '5 Duodecim a/mis dans le ms. de Colbert. ,G Mis n'est que dans le ms.de Colbert. '7 Resisterunt dans le ms. de Colbert. " Tataros dans le ms. de Colbert. '3 Que, c'est- ù-dire quem, dans le ms.de Pétau. (73o) non liabcnt, debent forliter vallari foveis profundis muratis ' , et mûris • benè paratis 3 ; et 4 arcus et sagittas sufficientes, et lapides ac ' fundas debent babere. Et debent diligenter cavere quôd non penniltant Tartaros 6 ponere niacbinassuas, sed ' suis niachinis dé- lient eos repellere; et si forte ali(]iio ingenio vel aliquâ 8 arte Tar- tan 9 erigant "' niacbinas suas, debent eas destruere niachinis suis si possint " : balistis etiàm et " fondis et macliinis debent resistere ut '3 civitati non appropinquent '* Alias '5 etiàin debent esse pa- rati l6, ut superiùs dictum est. De castris etiàm '' et civitatibus qua? suntin fluniinibus positœ, debent diligenter videre ne possint sub- mergi. Sed adhùc '8 sciendum est quôd Tartari plusdiligunt quod ho- mmes se in civitatibus et castris claudant '9 quàm quod '" pugnent ' Muratis dàas\es mss. de Pétau, de Colbert et de Londres, munilis dans les deux autres. 5 Muratis encore dans le ms. de Pétau. 5 Paratis daus les mss. de Pétau et de Colbert, preparatis dans les autres. '•* Et manque dans le ms. de Colbert. s Et encore dans le ms. de Pétau. '' Tataros dans le ms. de Colbert. 1 Sed dans les mss. de Pélau et de Colbert, e^dans les autres. s Alirjua n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. s Tatari dans le ms. de Colbert. IO Erigant dans le ms. de Pétau, crigunt dans les autres. " Possint dans le ms. de Pétau, possunt dans Iesautres. 12 Etiam et n'est que dans le ms. de Pétau; celui de Colbert ne met que et, et les autres que ctiam. ■3 Ut... non dans les mss. de Pétau et de Colbert, ne dans les autres. 1 • Appropinquant dans les mss. de Pétau et de Londres, propinqutint dans celui de Colbert. '5 Alia dans le ms. de Colbert. ■'' Préparât! dans le ms. de Colbert. '7 Etiam n'est que dans les mss. de Pétau et de Colbert. ■ 8 Adh dans le ms. de Pétau, ad hoe dans les autres. '9 Se in civitatibus et castris claudant dans les mss. de Pétau et de Colbert, clau- dant se in civitatibus dans les autres. "> Quod manque dans le ms. de Pétau ; le ms. de Londres écrit pungnant. ( 73' ) Ltuii eis in campo : dicunt enim illos ' suos esse porcellos ' in harà J conclusos; undè ponunt eis custodes ut superiùs dictum est. § V. Quidfaciendum est de captivis '. Si autem 5 aliqui ïartari 6 de equis suis in bello ' projiciantur 8 staùm sunt capiendi, quia cùm sunt in terra fortiter sagiltant, et equos ac 9 homines vulnerant et occidunt. Et si servarentur '", taies possunt " esse, quod haberetur per eos quasi " perpétua pax , aut pecunia magna daretur pro eis '3 : quoniàm se ad invicem diligunt satis; sed quomodô Tartari cognoscantur superiùs dictum est , ubi de '4 forma eorum est expressum ,s : tamen '6 quandô capiuntur, si debent servari , ne fugiant diligens custodia est habenda :. Sunt 1 Illos dans les mss. de Pélau et de Colbert, eos dans les autres. 1 Purccllos dans le ras. de Londres. 3 Ara dans les mss. de Pélau, de Colbert et de Londres. 4 Comme au ras. de Colbert, sauf l'addition , dans la rubrique, du mot eorum, qu est évidemment de trop, le sens indiquant plutôt ex eis. ** Enim dans le ms. de Pétau. G Tatari dans le ras. de Colbert. i Bcilis dans le ms. de Colbert, bello silo dans celui de Pétau. * Prohiciantur dans le ms. de Pétau, proiciuntur dans les autres. '' Tune dans le ms. de Pétau. '1 Habenda dans le !!)■>. de Pélau, adlnlenda dans les autres. (73a) etiàm ' aliae multae gentes cum eis, quœ per formant superiùs anno- tatam possunt ab ipsis cognosci. Est etiàm ' hoc 3 sciendum , quod înulti in exercitu sunt cum eis i qui si vidèrent lenipus, et haberent liduciam quod nostri non occiderent eos, ex omni parle exercilûs, sicut ipsimet nobis dixerunt 5, pugnarent cum ipsis 6, et plura mala " facerent eis s quàm alii qui sunt corum adversarii tna- nifesti '. Hase autem quœ superiùs scripta sunt, ;it illi qui videront et au- dierunt tantùm duximus référendum '°, non ut instruamus discre- tos qui per exercitum pugnae bellorum noverint astucias : credi- mus enim quod multa " melioia etutiliora cogitabunt " et facient illi qui ad hoc prudentes sunt et instructi; poterunt '3 tamen, per illa qtine superiùs dicta sunt, babere de eis occasionem et materiam cogitandi. Scriptum est enim : « Audiens sapiens sapientior erit, et ;> intelligens gubernacula possidebit»'*. ■ Et dans le ms. dePétau; le mot manque dans celui de Colbert. ' Autem dans le ms. de Pétau. Hoc manque dans le ms. de Colbert. '> Cu il eis dans les mss. de Pétau et de Colbert, eorum dans les autres. 5 Dixerunt manque dans le ms. de Pétau. ' Ipsis dans le ms. de Pétau, eis dans les autres. -i Pejora i/iara dans le ms. de Pétau, pejora mala dans celui de Colbert. K Eis dans les mss. de Pétau et de Colbert, ipsis dans les autres. 9 Ici se terminent uniformément les mss. de Colbert, de Lumley, de Dnpuy et de Londres. Celui de Colbert est clos en cet endroit par la formule explicitait gesta Tartarorum . 10 Diximus rejerendo dans le ms. de Pétau, le seul qui nous fournisse ce passage. " Nulla dans le ms. de Pétau ; mais ce serait directement contraire au sens plausi- ble du passage entier. Ia Cogitabant dans le ms. !i Le ins. insère ici le mot et. 1 1 Cette citation est prise des Proverbes de Salomon, chap. I, verset 5 ; mais le mot tapions est oublié dans le ms. de Pétau. ( 733 ) CAP1TULUM ULTIMUM. DE PROVINCIIS ET SITU EARUM PER QUAS TRANSIYIMUS, KT DE CURIA IMPERATORIS TARTARORUM ET rRlNClPUH EJUS, ET DE TESTIRUS QUI NOS INVENERUNT IBIDEM '. Dicto quomodô bello occurratur eisdem, ultiino dicemus de via quam fecimus et de situ terrarum per quas transivimus, et ordina- tione curiae Imperatoris et principuni ejus, et testibus qui in terra Tartarorum nos invenerunt. § I. De via quam fecimus et de situ terrarum per quas transivimus \ i. Cùm jàm proposuissemus, ut dicturn est priùs alias, ad Tarlaros proSscisci, ad regem pervenimus Boemorum. Requisito consilio 1 Ce litre, comme le chapitre même tout entier, ne 5e trouve que dans le ms. de Pé- tau, où il est ainsi tourné : Deprovinciis et situ carum per quas transivimus, et de tes- tibus qui nos invenerunt ibidem, et de curid imperatoris Tartarorum et principuni ejus. Nous n'avons fait que rétablir l'ordre réel des matières traitées dans cette dernière partie de la relation. — Ce chapitre répond, dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, à quinze chapitres distincts, que nous indiquerons successivement à chaque section. 2 Ce titre a été suppléé par nous. — Les cinq premiers alinéas de cette section ré- pondent, dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, au chap. xix, De itinerc fratris Jo— hannis usquè ad primant custodiam Tartarorum ; le 6° alinéa et une partie du "c répondent au chap. xx, Qualiter primo cum sociis suis receptus esta Tartaris ; la fin de ce 7e alinéa avec les deux suivants, au chap. xxi, Qualiter recepti surit apud Corren- snm ; les alinéas io, il, 12, qui viennent ensuite, répondent au chap. xxu, Qualiter recepti sunt apuil Batliy magnum principem ; les trois alinéas suivants, au chap. xxm, Qualiter recedentes a Batlij per terrant Comanorum et Kangittarum transierunt ; puis les alinéas 16 et jy, sauf quelques lignes de ce dernier, au chap. xxiv, Qualiter 92 ( 7*4 ) cjus, cùm esset nobis familiaris dominus ab antiqno, qua? via esseî nobis melior ad eundum, respondit quôd esset meliùs, prout ei vi- debatur, ire per Poloniam et Rusciam; babebat enim consangui- neos ' in Polonià, quorum adjutorio Rusciam inlrare possemus : et datis litteris suis et bono conductu iter ut per Poloniam transire- mus, fecit etiàm nobis expensas dari per terras et civitates ejus , quousquo ad ducem Selesiae ' Boleslaum 3 veniremus, nepotem ip- sius, qui nobis etiàm erat familiaris et notus. ii. Ipse etiàm nobis dédit litteras suas et conductum securum et expensas per * villas et civitates, usquequo veniremus ad Lancisci : ducem Conradum 6. Quo tempore , nobis gratiâ Dei favente, vé- nérât ibi Dominus Vasilico", dux Rusciae, a quo intelleximus de facto pleniùs Tartarorum : miserat enim ibi nuncios suos, qui ad ipsum et fratrem suuni Danielem redierant, portantes securitatem de transeundo ad Bâti, domino Danieli; qui e dixit nobis quôd si nos vellemus ire ad ipsos , oporteret nos habere munera magna ad dandum eis, quià illa cura importunitate maximâ requirebant, et si non 9dabantur, sicut etiàm verum est, non poterat nuncius cum eis congrue facta sua facere, imô etiàm quasi pronicbilo reputatur. a d prima m imperatoris fttturi airiam devcnerunt ; enfin les deux derniers alinéas de celte section au chap. xxv , Qualiter ad ipsum Cujuc imperatorem futurum perve- nerunt. 1 Consanguine us dans le ms. de Pétau, consanguinus dans ceux de Vincent de Beauvais. 3 Glesic dans le ms. dePétau, Selesic dans ceux de Vincent de Beauvais. 3 Bolczlaum dans les mss. de Vincent de Beauvais. i Lt dans le ms. de Pétau. ' Lantisci dans le ms. de Pétau, Lancisci e dans ceux de Vincent de Beauvais. 6 Conrandum dans le ms. de Pétau, Conradum dans ceux de Vincent de Beauvais. Vasilica dans le ms. de Pétau, Ifiisilico dans ceux de Vincent de Beauvais. s C'est au duc Vasilico <]ue se rapporte le pronom qui. 8 Non manque dans le ms. de Pétau, mais il est indispensable pour le sens. (735) Nos autem nolentes quôd negotium Domini Papœ et Ecclesiœ prbp- ter hoc impediretur, de hoc qnod datum nohis fuerat causa elemo- sinœ , ut ' non deficeremus, et ad ' subsidium vion nostrae, emi fecinius quasdam castorum 3 pelles , et quorumdam etiàm ani- maliurn diversorum *. Dux Conradus 5, et Duxissa c Cracovia; ', et quidam milites, et Episcopus Cracoviœ8, hoc scientes, plures etiàm hujusmotli 9 riobis pelles donârunt. Dux etiàm Conradus '" et filins ejus et Episcopus " Cracoviœ rogaverunt multùm attenté ducetn Vasiliconem praedictum , ut nos ad transeundum ad Tar- taros juvarel in quantum posset; qui respondit " quôd faceret hoc libenter. m. Undè nos secum duxit in terram ipsius , et cùm detinuisset nos aliquot diebusin expensis ejus ut aliquantulùm quiesceremus '', et fecisset nobis venire episcopos suos de nostro rogatu, legimus eis litteras Domini Papœ in quibus monebat eos quod deberent redire ad Ecclesiae unitatem sanctae matris : nos etiàm monuimus eos, et 1 Vt manque dans le ms. de Pétau ; il est indispensable pour le sens. a Ad manque dans le ms. de Pétau; il est conservé dans l'abrégé de Vincent de P>eauvais. 3 Castrorum dans le ms. de Pétau, castorum dans ceux de Vincent de Béarnais. 4 Duoruin dans le ms. de Pélau, sans indication d'abréviation. 5 Conrandus dans le ms. de Pétau. '' Durisa dans le ms. de Pétau, Duchissa dans ceux de Vincent de Beauvais. ' Mracorne dans le ms. de Pétau, Cracovie dans ceux de Vincent de Beauvais. s Cratonie cette fois dans le ms. de Pétau. '> h'> dans le ms. de Pétau, c'est-à-dire lias, pour hnjus, qui est encore insuffisant : l'abrégé de Vincent de Beauvais nous fournit kujusmodi. 10 Conrandus dans le ms. de Pétau. " Dux dans le ms. de Pélau; mais nous avons vu plus hiut que Cracovie était alors sous l'autorité d'une princesse (la duchesse Grimislawa, ainsi nommée par Mathias de Micbovv) ; l'abrégé de Vincent de Beauvais porte episcopus, " Respondet dans le ms. de Pétau. '' Quiesccrimus dans le ms. de Pétau. ( ?3G ) etiàm dtiximus, in quantum potuimus, tara Ducem quàm episcopos et alios onines qui convenerant, ad illud idem. Sed quia eodem tempore quo dux pi aed ictus in Poloniam venit , frater ejus dux Daniel iverat ad Bâti et prsesens non erat, finaliter respondere non potyerunt; sed ad plenariam responsionem oportebat suum re- dituni ' expectare. iv. Post hoc dux prœdictus usquè in Kioviam nobiscum u.num servientem transmisit. iNichilominùs tamen ibanius semper sub periculo capitis , propter Luthuanos ' qui sa-pè insultum 3 facie- bant occulté quantum poterant super terrain Ruscia: et maxime in locis illis per quos 4 debebainus transire ; et quià major pars bo- minum Ruscia; a Tartaris fuit occisa vel in captivitatem deducta , idcircô 5 eis resistere potenter minime possent, a Rutbenis 6 tamen per servientem prœdictu m eramussecuri.Undè, gratiâDei fa vente, et ab inimicis Crucis Cliristi nos eripientes, pervenimus in Kioviam, qua: metropolis est Ruscia?; et cùm pervenissemus illùc, habuimus de via iiostrâ consilium cum millenario et aliis nobilibus qui erant ibidem : qui responderunt nobis quod si duceremus in Tartariam ' equos illos quos babebamus, cura nives essent magna:, et nescirent fodere berbam 8 sub'nive sicut equi Tartaroruni, nec inveniri pos- 1 Dcdditum dans le ms. de Pétau. 3 Ruchuanos dans le ras. de Pétau, Luehuanos dans ceux de Vincent de Beauvais, lAtuanos dans les éditions : il s'agit en effet des Lithuaniens. à osultum dans le ms. de Pétau, c'est-à-dire consuîtum ; insultum dans Vincent de Beauvais. » Que dans le ras. de Pétau, quos dans Vincent de Beauvais. 5 ledit h dans le ras. de Pétau. 6 Ruchenis dans le ms. de Pétau, Ruthenis dans ceux de Vincent de Beauvais. 7 In Kyoviam dans le ms. de Pétau; mais c'est une erreur évidente; l'abrégé de Vin- cent de Beauvais, en insérant dans la même phrase renonciation ad ï' fectus, qui vocabatur Mtcheas '", qui oinni nialicià et nequicià erat 1 Les mots eos illic dimittere, qui nous ont été conservés par Vincent de Beauvais . manquent dans le ms. de Pétau ; il était indispensable de les rétablir. 3 Kyoviam dans le ms. de Pétau. 3 Uarifone dans le ms. de Pétau, Danilone dans ceux de Vincent de Beauvais; la terminaison paraît être celle qui correspond à otv ou off des Slaves, comme on le voit plus bas dans Canove, qui est bien certainement Kanoiv, sur le Dniepr , aujourtl hui Kanieiv ou KaniejJ suivant la prononciation russe. 4 Lems. de Pétau donne ici la leçon inintelligible debnt in eiculo, à laquelle nous avons dû prélérer celle de Vincent de Beauvais. 5 Le ms. de Pétau intercale ici la particule et, qui ne pourrait être conservée sans nuire à la disposition de la phrase. 6 Kyovia dans le ms. de Pétau. 1 Scd'o dans le ms. de Pétau. 8 Kyovia encore dans le ms. de Pétau. S Canone dans le ms. de Pétau, Canove dans ceux de Vincent de Beauvais. 10 Mitheas dans le ms. de Pétau, Michèas dans Vincent de Beauvais. ( 3*?) pleims : ipse enim niiserat contra nos in Kioviam quosdam satellites suos, mendaciter qui nobis dicerent ex parte Corenzte ' quod esse- nuis îumcii et quôd veniremus ad ipsum; et hoc ideo faciebat quainvis non esset verum, ut posset à nobis mimera extorquere Cùm autem perveniremus ad ipsum, reddidit se valdè difficilem uobis, et nisi munera promisissemus eidem, nullo modo conducere nos \olebat; nos autem videntes quod aliter ultra procedere non poteramus, promisimus ei aliqua donaria dare, et cùm daremus ei eaquae3 nobis videbantur, nolebat recipere nisi plura daremus ei- dem; undè oportuit nos addere secundùm voluntatem ipsius, et quoddam nobis subdole et furtivè et maliciosè subtraxit. vi. Post hoc recessimus secundà feriâ quinquagesimœ cum ipso, et duxitnosusquèad primam custodiam Tartarorum , et cùm, in prima sextâ feriâ post dienri 4 Cinerum , hospitaremur dùm sol ac- cederet ad occasum, Tartari super nos armati horribiliter irruerunt, querentes quales homines essemus; et cùm respondissemus quod nuncii essemus Domini Papa?, quibusdam cibariis a nobis acceptis, continué discesserunt. Mane facto surgentes, cùm aliquantulùm j>rocessissemus , nobis majores eorum qui erant in custodiâ oc- currerunt, interrogantes quarè veniremus ad eos et quod nego- cium haberemus? quibus respondimus quod eramus nuncii Domini Papae, qui Christianorum dcminus erat et pater; qui nos idcirco 5 ' Torrentg clans le ms. de Pétau; le passage n'es! pas conservé dans l'abrégé de \ in- cenl de Béarnais; il n'est pas douteux tcjM*il s'agit ici du chef Corenza qui comman- dait kj avant-postes tartares, et dont il sera quesiion un peu plus loin. * Extorquête, c'est-à-dire extorquente, dans le ms. de Pétau. Quœ manque dans le ms. de Pétau; il était indispensable de le suppléer pour ren- dre la phrase intelligible. i Prima die dans le ms. de Pétau ; post dian dans Vincent de Beauvais, ce qui est évidemment la véritable leçon. /<( lltn danis le n.s. de Petau. ( 739.) miltebat tàm ad regem quàm ad principes et Tarlaros ' omtiès quia ' placebat eidem quod Christiani omnes Tartarorum èssè'ni amici et pacem haberent cum eis; insuper, quod desirlerabat quod essent magni apud Deum in ccelo : idcirco 3 monel)at eos tàm per nos quàm per litteras suas 4 Dominus Papa, quod Christiani effice- rentur et fidem reciperent Domini Nostri Jesu-Christi, quià aliter salvari non possent; mandabet praetereà quod mirabatur5 de tantà occisione bominutn et maxime Christianorum ac 6 potissimè Hun- garorum '', Moravorum, Polonorum , qui sunt ei subdîti, qnre per Tartaros facta est, cùm eos in nullo larsissent nec tettere attentas- sent 8; et quià Dominus Deus erat graviter offensus super boc, monebat 9 eos quod decrrtero caverent a talibus, et poenitentiam agerent de commissis. Aclhùc diximus quod Dominus Papa rogabat quod rescriberent ei quid de cœtero facere vellent et quœ sit eorum intentio; et quôd de omnibus supradictis eidem per suas litteras res- ponderent. Auditis causis, et intellectis superiùs annotatis, dixe- runt quod super ista verba velient subdticticios equos usqué ad Corenzam '", et ductum " prxbere; et slatim munera peliverunt, 1 Tartarorum dans le uns. de Pétau, Tartaros dans Vincent de Beauvais. ' Qui dans le ms. de Pétau. ' Iccirco dans le ms. de Pétau. i Per litteras suas manque dans le ms. de Pétau; nous l'avons suppléé d'après l'a- brégé de Vincent de Beauvais. 1 Miratur dans le ms. de Pétau. '' Et dans le ms. de Pétau , ac dans l'abrégé de Vincent de Beaii'ais. 7 Ungarorurn dans le ms. de Pétau. s Attemptasscnt dans le ms. de Pétau. 0 Le ms. de Pélau porte ici nocebat aC monebat, dont le mot intermédiaire doit j'ê lire alias ou aliter, et indique une correction de noccbat en mnncbat. '" Corenzam dans le ms. de Pélau, Corrcnzam dans ceux de Vinrent de Beauvais. " Ducatum dans les mss.de Pétau et deVincenlde Beauvais; mais comme dans l'alinéa suivant on retrouve ducatu pour ductu, sans équivoque possible, il faut , Ici aussi ré- tablir ductum , et joindre ce mot à equos subdticticios pour traduire : « des chevauï ! ( 7»° ) et quod fecimus: oportebat euim nos de necessitate facere vo- luntateui. vu. Datis ergo înuneribiis, et subducticiis equis acceptisde qui- bus ipsi descenderant ' , cum eorum ductu ad "Corenzam 3 arri- puiraus iter eundi; ipsi tamen, velociter cquitautem , cum Liis ver- bis quae diximus eisdem, ad duceni praedictum unum nuncium praemiserunt. Dux autem iste est 4 dominus omnium qui in custo- dià positi sunt5 contra omnes bomines Occidentis ne forte subito et improvise irruant 6 super eos : iste dux babet sub se, ut ' audivi- mus, sexaginta millia 8bominuin armatorum. Cùm autem pervenis- semus ad ipsum,fecit longé a se nobisponere stationes 5, et misit ad nos servos suos procuratores qui quererent a nobis cum quo louage et un guide » ; au lieu de le joindre à Corenzam et de traduire : « jusqu'à Corenza et au quartier- général ». 1 Descenderent dans le ms. de Pétau , descenderant dans ceux de Vincent de Beauvâis. 1 Ducatu dans le ms. de Pétau; le sens réclame évidemment ductu. 3 Le ms. de Pétau écrit presque toujours Corenza par une seule r; les mss. de Viu- cent de Beauvâis toujours par deux. Est manque dans le ms. de Pétau. 5 Sunt manque également dans le ms. de Pétau. 6 Irritent dans le ms. de Pétau, irruant dans ceux de Vincent de Beauvâis. 1 Aut dans le ms. de Pétau. 8 Le ms. de Pétau écrit en toutes lettres sex milia ; les mss. de Vincent de Beauvâis portent DC, ce qui est rendu dans les éditions, tantôt par sexingenta millia , tantôt par .sexaginta millia. De ces deux leçons, la première est inadmissible bien qu'elle se retrouve dans les sexcenta millia de Simon de Saint-Quentin, en Vincent de Beauvâis bb. XXXII, cap. xxxiv ; la seconde est conforme a l'organisation décimale des armées tai lares, telle que nous l'a exposée le vovageur, et où le corps de troupes commandé par ce qu'il appelle un duc est toujours de plusieurs myriades, chacune de celles-ci avant son chef spécial ; cette considération nous porte à adopter ici le chiffre de soixante mille, d'autant plus que nous savons que l'armée entière de Bàtou-khân s'élevait jus- qu'à six cent mille hommes. 1 \ incent de Béarnais dit stationem au singulier. (74- ) eidem inclinare vellemus , hoc est dicer.e quœvis ei mimera clare : nosrespondimus quod Dominus Papaaliqtia mimera >non mittebat, quia non eratcertus quod ad illos ' pervenire * possemus; insuper iveramus per loca valdè periculosa , propter Luthuanorum3 timo- rem, qui fréquenter discurrunt per vias a Polonià 4 usquè ferè ad Tartaros, per quos transitum feceramus; verumlamen s de hiis quae haberenms ad victum nostrum de gratiâ Dei et domiui nostri Papas, sicut poterimus lionorabimus 6 ipsum. Et cùin plura dedisse- mus eidem, non sufficeruntei, nisi per interpositas personas peteret plura , promittens quod faceret nos duci honestè si admittere- mus pelitior.em ipsius , quod opoi tebat nos facere si volebamus vivere et mandatum Domini Papas congrue ducere ad effectum. vin. Acceptis muneribus duxerunt nosad ordam sive tentorium ipsius, et fui mus instructi ut inclinaremus ter cum sinisti'o genu7 antè ostium8 stationis, et caveremus attenté ne pedem super limen ostii 9poneremus;quod fecimus diligenter, quiàsententia mortisesl super illos qui scientes limen stationis ducis alicujus conculcant ".. Postquàm intravimus oportuit nos ",coràni duceetaliis majoribus ' Nos ou vos dans le ms. de Pétau, illos dans Vincent de Béarnais. a Perve nisse dans le ms. de Pétau , pe rvcnire daos Vincent de Beauvais, 3 Luchuanorum dans le ms. de Pétau. 4 Pollonia dans lems. de Pétau. 5 Verumptamen dans le ms. de Pétau. 6 Honerabimus dans le ms. de Pétau. 1 Cum sinistro genu n'est pas dans le ms. de Pétau, mais il se trouve dar.s l'abrégé de Vincent de Beauvais, et l'on en doit conclure, ce semble, que ces mots existaient dans l'original, car la rédaction de Vincent ne nous a paru présenter aucune interpo- lation. 8 Ilostium dans le ms. de Pétau. » Hostii dans le ms. de Pétau. •» Concilient dans le ms. de Pétau. ' ' Le ms. de Pétau intercale ici fautivement le mot ut, qui n'est pas dans Vincent de Beauvais. 93 (74a] omnibas qni specialiter erant ad hoc advocati, dicere flexis geni- bus ea qua? superiùs dixeranms. Obtulimus ei etiàm ' lilteras Do- mini Papa;: sed quià noster interpres, quem de Kiovià ' dato precio duxeramus, non erat sufficiens ut per eum litterœ possent inter- pretari, nec aliquis3 alius idoneus 4habebatnr, idcircô5 non potue- runt intcrpretari. Qno facto, equi nobis dati fuerunt , et très Tartari, duo qui erant decani et alins erat homo Bâti, qui nos6 ducerent cum magnà festinatione adducem praedictum : iste auteni Bâti 7 est potentior, excepto Imperatore cui 8 obedire tenetur , pra? cunctis principibus Tartarornm. ix. Secundâ auteni feriâ quac est post primam dominicam rvadragesimœ, arripuimus iter ad ipsum; et equitando quan- tum equi poterant ire trotando , quià habebamus equos ré- centes ferè omni die ter vel quater, 5 equitabamus de mane usquè ad noctem , imo de nocte stepissimè ; et anlè quartam feriam Majoris Hebdomadce '° ad ipsum non potuimus pervenire. Ivimus autem per totam terram Comanorum ", qua; tota est pla- 1 Et dans le ms. de Pétau, etiam dans ceux de Vincent de Beauvais. - Kjovia dans le ms. 4898 de Vincent de Beauvais. '• Ada's dans le ms. de Pétau, pour aliq's, c'est-à-dire aliquis, qui est la leçon de Vincent de Beauvais» i Ydoneus dans le ms. de Pétau. Tccirco dans le ms. de Pétau. '' Nos, qui est dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. : \ inceul de Beauvais écrit Baty. Cette orthographe du nom de Bàtou-khàn peu! faire présumer que les Tartares le prononçaient par u comme les Français diraient Batu. " Quoi dans le ms. de Pétau. 9 Lems. de Pétau intercale à tort ici la particule et. ■o Ebdomade dans le ms. de Pétau. " Cumanoruni clans Vincent de Beauvais. ( 74r> ) na',ethabet quatuor flumina magna: primum Neper* appellatur, juxtà quod, ex parte Ruscise, ambulabat Corenza3, et ex parte altéra, per illa campestria, Mauci 4, qui major est quàm Corenza 5; secundum Don, super quod ambulat quidam princeps qui habet sororem Bâti 6 inuxorem, qui Cartan7 appellatur; tercium Volga, istud flumen est valdè magnum, super quod vadit Bali 8: quartum Jaec appellatur, super quod millenarii duo, unus ex unâ parte fluminis et alter ex altéra parte , vadunt. Omnes isti in hyeme ad mare deseendunt , et in aestate super ripam eorumdem fluminnm ascendunt ad montes. Mare autem istud est9 Mare-Magnum de quo exit " bra- chium Sancti-Georgii, quod Constantinopolim vadit. Super Nepre " autem fuimus perglaciem multis diebus. Ista flumina sunt magna, piscibus multùm plena, et maxime Volga : quas flumina intrant mare Grœciœ quod dicitur Mare-Magnum; super cujus maris littora satis periculosè per glaciem in pluribus locis ivimus " multis die- bus; congelatur enim circà littora benè ad très leucasinteriùs. Sed ' Plena dans le ms. de Pétau, plana dans Vincent de Beauvais. 3 Nesper dans le ms. de Pétau, qui cependant, un peu plus loin, écrit à l'ablatif Nepc ; Vincent de Beauvais donne Neper et Nepre : c'est le Dniepr. Corenza dans le ms. de Pétau, Corrcnza dans Vincent de Beauvais. '* Monti en cet endroit dans le ms. de Pétau, qui plus liaut, chap. V, § il, écrit Alonty, tandis que les mss. de Lumley,de Dupuy et de Londres donnent Manci ou Mauci; les mss. de Vincent de Beauvais portent ici Moncy, les éditions Montii. 5 Corenza dans le ins. de Pétau, Corrcnza dans Vincent de Beauvais. 6 Baty dans Vincent de Beauvais. • t Lems. de Pétau porte ici Carton, et plus loin, § iv, n° i, Carbon; ceux de Vincent de Beauvais écrivent Tyrbon, les éditions Tirbon. 8 Baty dans Vincent de Beauvais. 5 Au lieu de est, qui nous est donné par Vincent de Beauvais, le ms. de Pétau écrit ail. '" Exiit dans le ms. de Pétau. 1 ' Nepe dans le ms. de Pétau, Nepre dans Vincent de Beauvais. ,] Vmus pour venimus dans le ms. de Pétau, ivimus dans Vincent de Beauvais. (7V.) anlcquàm ad Bâti ' veniremus, duo ex nostris Tartans prarcesserunt ad indkandum ci* oiunia verba quae apiud Corenzam 3 dixeramus. x. Cùmautein pcrveniremusad Batifiri terne finibiisComanoruni, humus benè positi per unam leucani s longé a slatioiiibus suis. Quando autem debuimus 6 duci ad curiam ejus, fuit nobis dictuin quod debebamus inter duos ignés transire; quod nosaliquâ ratione facere nolebamus; sed dixerunt nobis : « Securè ite, quià pro nullà » causa facimus vos inter istos duos ignés transire, nisi propter hoc , » quod si vos aliquid maluin cogitatis domino nostro, vel si forte » venenum portatis, ignis auferat omne nialuni. » Quibus respon- dimus:« Propter hoc transibimus, ne de tali re nos reddamus sus- » pectos. «Et cùm pervenisseinus ad ordam fuiinus interrogati a procuratore suo , qui Eldegai" vocalur, cum quo vellemus incli- nare,idest, qure vellemus ei mimera dare; cui respondimus ut priùs Corenza: dixeramus, scilicet, quod Dominus Papa non mise- rat munera , sed nos , de biis qua? habebamus de gratiâ Dei et Do- mini Papa: pro expensis, ipsum sicut possemus 8 volebamus ho- norare. Datis muneribus et acceptis, interrogavit a nobis procurator ipsius, qui Eldegai 9 appellatur^causam adventùs nostri; cui dixi- mus easdem causas quas Corenzœ superiùs dixeramus. 1 Baty dans Vincent de Beauvais. a Ei, qui se Irome ici dans Vincent de Béarnais, manque dans le ins. de Pétau. 3 Corrcnzam dans Vincent de Beauvais. -'» Baty dans Vincent de Beauvais. •' Ce mot est souligné dans le ms. de Pétau, et en marge est écrit : Gullum autorem fuisse vox ista arguit. 6 Debebamus dans le ms. de Pétau, debuimus dans Vincent de Béarnais. 7 Eldegay dans le ms. 4<)'>o de Vincent de Beauvais , Eldegai dans le ms. 48g8, somme dans celui de Pétau. s Possumus.... vnlumus. dans le ms. de Pétau. ? Eldegay dans le ms. de Pétau, comme daus Vincent de Beauvais. ( 745 ) xi. Auditis causis, introduxerunt nos in stationem , fnctâ priùs inclinatione, et auditâ admonitione ' de limine ', ut dictum est. In- trantes autem , flexis genibus diximus verba nostra; dictis verbis, litleras obtulimus , et rogavimns ut darentur nobis interprètes qui litteras valerent transferre. Qui in die Parasceve 3 nobis dati fue- runt; et diligenter transtulimus eas cum ipsis in litlerâ ruthenicâ4, sarracenicâ ', et in litterâ Tartarorum 5 quœ interpretatio fuit Bâti6 presentata, quam legit et notavit attenté. Tandem ad nostra m re- ducti fuimus stationem, sed nulla cibaria nobis dederunt, nisi 7 unâ vice aliquantulùm milii in unâ scutellâ quandô venimus in prima nocte. xn. Iste autem Bâti 8 satis se magnifiée tenel, habens ostiarios9 et omnes oficiales sicutet Imperator eorum; sedet etiàm in eminen- tiori loco, quasi in trono, cum unâ de uxoribus suis; alii autem, tàmfratres et filii "° sui quàm alii minores ", sedent inferiùs in me- dio super bancum; alii verô homines post eos in terra; sed viri a dextris, foeminasa sinistris. Tentoria autem de pannis lineis habet 1 Amonitione dans le ms. de Pétau. 2 Lumine dans le ms. de Pétau; Vincent de Beauvais ajoute, pour compléter le sens, non calcando. 3 Paseenc dans le ms. de Pétau : c'est le vendredi saint. Voir Du Cange , au mot Parasceve. ■* Le ms. 4goo de Vincent de Beauvais écrit ici reuthenica. 5 Le ms. de Pétau écrit, après sarracenica le mot suakacenia , qui parait être une mauvaise leçon faisant double emploi avec la précédente. G Baty dans Vincent de Beauvais. ^ In dans le ms. de Pétau , nisi dans Vincent de Beauvais. " Baty dans Vincent de Beauvais. 9 Hostiarios dans le ms. de Pétau. '° Et flii, qui nous est donné par Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. 1 ' Vincent de Beauvais dit majores. (746 ) magna et satis pulchra, quœ régis Hungariae ' fuertint. Nec aliquis extraneus ad tentorium audet accedere, praeter fainiliani , nisi vo- catus, quantùmcumque sit magnus et potens, nisi forsàn sciatur quod sit voluntas ipsius. Nos autem, dicta causa, sedimus a sinisttïs : sic enim ' faciunt onines nuncii in eundo; sed in redeundo ab Im- peratore ponebamur semper a dextris. In medio propè ostium 3sta- tionis ponitur mensa, super quam ponitur potus in aureis et ar- genteisvasis ; nec unquàm bibit Bâti4, nec aliquis princeps Tarta- rorum, maxime cùm in publico sunt , njsi cantetur vel citarizetur eisdem. Et cùm equitat, semper portatur solinum 5 vel tentoriolum super caput ejus in bastâ; et sic faciunt cuncti majores principes Tartarorum et etiàm uxores eorum. Prœdictus etiàm Bâti 6 homi- nibus suis est satis benignus , timetur tamen valdè abeis ; sed cru- delissimus est in pugnâ; sagax est multùm, et etiàm astutissimus : in bello, quia longo tempore jàm pugnavit. xm. In die autem sabbati sancti, vocatifuimus ad stalionem,et exi- vit ad nos procurator Bâti 5 prœdictus, dicens ex parle ejus quod ire- mus'adimperatoremCuiuc '°,in terra ipsorum ", retentis quibus- ■ Ungaric dans le tas. de Pétau. ■ Au lieu de sic enim que nous fournit l'abrégé de Vincent de Beauvais, le ins. de Pétau porte seulement et, ce qui est insuffisant pour le sens. 3 Hostium dans le ms. de Pétau. '• Daty dans Vincent de Beauvais. 5 Simbolam dans le ms. de Pétau, qui plus loin, § ut, n° 5, écrit soliolum ; Vincent de Beauvais dit solinum; il s'agit d'un parasol. Voir Du Cangc, au mot Sulirium. 6 £aty dans Vincent de Beauvais. 7 Bastutissinus dans le ms. de Pétau. 8 Bttty dans Vincent de Beauvais. 9 Nemus dam le ms. de Pétau. 10 Cuyuc dans de les mss. Vincent de Beauvais. " Le ms. de Pétau répète ici fautivement le mol ipsorum , et met ensuite encore à tort la particule et. ( 747) dam ex nostris sub bàc spe quod vellent ' eos remittere ad Dominum Papam ; quibus litteras dedimus de omnibus factis nostris ' quos referrent eidem 3 : sed cùm rediissent 4 usquè ad Mauci 5, ibidem retenti fuerunt usquè ad reditum nostrum. Nos autem, in die Be- surrectionis Domini , dicto offîcio et factâ ° qualicunque comes- tione , cum duobus Tartaris qui nobis apud Corenzam' erant assig- nati, recessimus cum multis lacrimis, nescientes utrùm ad mortem vel ad vitam iremus. Eramus tamen ità infirmi quod poteramus vix equitare : in totâ illâ kadragesimâ fuit cibus noster milium cuin aquâ et sale tantùm, et in aliis diebus jejuniorum similiter; nec habebamus aliquid bibere pra?ter nivem in caldario liquefactam. xiv. Comania verô habet ab aquilone , inmediatè 8 post Rusciam 9, Morduinos '% Bileros " id est magnam Bulgariam, Bascartos id est magnam Hungariam ; post Bascartos ", Parossi- 1 Nollent par erreur dans le ras, de Pétau. - Nostris , qui nous est fourni par Vincent de Beauvais, manque dans le ras. île Pétau. 3 Eisdein dans le ms. de Pétau, eidem dam Vincent de Beauvais. > Pedisse/it dans)e ms. de Pétau. 5 Maucy dans le ms. de Pétau, Monty dans ceux de Vincent de Beauvais. 6 Les mots et facta qui sont donnés par Vincent de Beauvais, et qui sont indispen- sables pour le sens . manquent dans le ms. de Pétau. 7 Correnza dans Vincent de Beauvais. 3 In medictate dans le ms. de Pétau, immédiate dans Vincent de Beauvais. 'i Le nts. de Pétau intercale ici par inadvertance les mots id est magnam Bulgariam qui vont se retrouver un peu après. 10 Mordûynos dans Vincent de Beauvais. 1 ' Byleros dans Vincent de Beauvais ; le ms. de Pétau répète immédiatement apri-s libéras, qui n'est qu'une leçon fautive du même nom. 12 Le ms. dePétau, après Bulgariam, ne met ici qu'une fois le mot Bastarcas pour Buscartos, déjà donné à diverses reprises dans la forme Bascart qui représente bien le nom original Bajserdou Baschguird ; l'abrégé de Vincent de Beauvais nous fournit le complément id est magnam Hungariam ; post Bascartos... mais il écrit ce dernier nom Bascarcos. (748) tas ', Samogedos ' ; post Samogedos s, illos qui dicuntur habere fa- ciein caninam, in Occeani littoribus in desertis : A meridie autem habet Alanos4, Circassos, Gazaros5, Grœciam et6 Constantinopolim ; et terrain Iberoriau7; Cachos8, Brutachios'qui dicuntur esse jiidaîi, liii caput radunt; et terraniZiccoruni"'et Georgianorumet Airneno- rum, et " terram Turcorum :Et ab occidente habet Hungariam " et Rusciam.Et est'3 terra pnedictamaxima et 'Monga. Ivimusautemper eam fortissimè equitando, quoniàm babebamus omni die equos ré- centes, quinquiès in die autseptiès, nisiiSquandô per déserta ibamus utsuperiùs dictum est, et tune accipiebamus equos meliores et for- > Porossitas dans le ms. de Pétau , Parositas dans Vincent de Beauvais ; on peut voir les autres variantes, ci-dessus, chap. VII, § n. ' Samoccdos ici dans le ms. de Pétau, qui plus haut a écrit Samogedos ; Samoedos dans Vincent de Beauvais. 3 L'abrégé de Vincent de Beauvais nous a fourni post Samoedos, qui manque dans le ms. de Pétau. '. Glanas dans le ms. de Pétau. 5 Garatos dans le ms. de Pétau, Gazaros dans ceux de Vincent de Beauvais. 6 Et, qoi est ici dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. 7 Yberorum dans le ms. de Pétau et dans le ms. 4898 de Vincent de Beauvais, Hybcroram dans le ms. 49O0« s Tacos ou Cacosàaas le ms. de Pétau, Calhos ou Cachos dans Vincent de Beauvais. s Eruthachios dans le ms. de Pétau et le ms. 4898 de Vincent de Beauvais; Bru- tacliios plus haut, ainsi que dans le ms. 49°t>' '" Sittorum dans le ms. de Pétau, Zytliorum dans le ms. 4900 de Vincent de Beau- vais, Z ichorum dans le ms. 4°'9C'. "Et, qui se trouve ici dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. " TJngariam dans le ms. de Pétau. 1 lit est qui se trouve ici dans Vincent de Beauvais, et qui est nécessaire a la ton- texture de la phrase, manque dans le ms. de Pélau. 1 ' Est dans le ms. de Pétau, et dans Vincent de Beauvais. ' Non dans le ms. de Pétau, nisi dans Vincent de Beauvais. ( 749 ) tiores, qui possent continuum sustinere laborem; et hoc ' ab initio kadragesimae ' usquè ad octo dies post Pasçha. Istos autem Coma- nos Tartan occiderunt ; quidam etiàm a facie ipsorum fugerunt,et alii sunt in eorum servitutem redacti; plurimi tain en ex eis qui fu- gerunt revertuntur ad ipsos. xv. Post hoc terrain intravimus Çangitarum 3 quœ magnam ha- bet iu pluribus locis4 penuriam aquaruin; in quâ etiàm 5 homines pauci morantur propter aquae defectum 6 : undè homines Ieroslai ducisRusciœ, qui in terrain Tartarorum ibant ad ipsum, fuerunt, propter sitim , plures mortui in ilio deserto. In quâ terra, et etiàm in ? Comaniâ, multa invenimus capita et ossa hominum mortuorum jacere tanquàm sterquilinium super terrain; per quam terram ivi- mus ab octo diebus post Pascba , usquè ferè ad Ascensionem Do- mini Nostri. Isti homines erant pagani; et tàm Comani quàm Can- gitse 8 non laborant, sed tantùm de animalibus vivebant; nec aechficabantdomos, sed in tabernaculis habitabant. Istos etiàm Tar- lari deleverunt, et habitant in terram ipsorum ; et illi qui reman- serunt redacti sunt in servitutem eorum. xvi De terra Çangitarum 'intravimus terram Biserminorum. Isti ■ Les mots et lioc , qui sont nécessaires pour compléter le sens , et qui nous sont fournis par Vincent de Beauvais, manquent clans le ms. de Pétau. 2 Quadragesime ici dans le ms. de Pétau, qui écrit ailleurs kadragesimc. 3 Gaugicariim dans le ms. de Pétau, Kangitartim dans Vincent de Beauvais. 4 Les mots habct in pluribus locis manquent dans le ms. de Pétau , mais sont con- servés dans Vincent de Beauvais. 5 In qua etiam manque dans le ms. de Pétau et a été suppléé d'après Vincent de Beauvais. 6 Propter aquce defectum manque également dans le ma. de Pétau et nous est fourni par Vincent de Beauvais. 7 In, qui est dans Vincent de Beauvais, manque ici dans le ms. de Pétau. s Kangice dans le ms. de Pétau. 9 Gaugicarum dans le ms. de Pétau, Kangitarum dans Vincent de Beauvais. Oi f 7*0 ) homines linguam Coinanicam loquebantur, et atlhùc loquuntur ; sed legem Sarracenorum ' tenent. In bâc terra invenimus urbes in- nunieras subversas, et castella diriita', et villas multas désertas. In bâc terra est quidam fluvius magnus, cujus nomen ignoramus, super quem est civitas quasdam que vocatur Ianckint 3, et alia qu;e 4 vocatur Barcbin 5, et alia qua: vocatur Ornas6, et alia; pluies quo- rum nomina ignoramus. ILxc terra babebat dominum qui diceba- tur Alti-Soldanus ' qui destructus est aTartaris cum omni progenie suâ, cujus nomen proprium ignoramus 8. Terra autem habet mon- tes maximos : a meridie autem babet Jérusalem 5, Baldach ,0 et totam terram Sarracenorum ; in finibus îllis propmquis morantur duces Burin " et Cadan " qui sunt fralres carnales : ab aquilone, partem terra; nigrorum Ritaorum '3 et Occeanum babet. In illà moratur Si- ban l4j qui est frater Bâti ,s. Per quam ivimus a festo Ascensionis ferè ad octo dies antè festum beati Jobannis Baptistae. ' Sairaccni dans le ms. dePétau, Sarracenorum dans \incent Je Béarnais. ' Dirupta dans le ms. de Pétau. 3 Janhinc ici dans le ms. de Pétau, qui plus liaut, chap. V , § m, n° .) , ayait écr t Saline et Jaukinc. 'i Qiue manque dans le ms. de Pétau. 5 Bàrchin ici dans lé itis.de Pétau, qui plus haut, ebap. Y. § ni, r.° 4, avait éciil Ka- rachi n. 6 Orpar ici dans le ms. de Pétau , qui plus haut, chap. V, § m, n° />, avait écrit Ornas. 1 Âltisoidam dans le ms. de Pétau, Altisoldanus dans le ms. fôljS de Vincent de Beauvais, Altiholdanus dans le ms. 49°0- 8 Ignoramus manque dans le ms. de Pétau, mais il est indipensable pour le sens, s Iherusalcm dans le ms. de Pétau. 10 Baldac dans le ms. de Pétau, Baldach dans Vincent de Beauvais. " Burni dans le ms. de Pétau. " Codait 'dans le ms. de Pétau. ''' Kicaorum dans le ms. de Pétau, Kythaorum dans A incent de Beauvais. 1 Syban dans Vincent de Beauvais. l5 Baty dans Vincenlde Beauvais. (?5' ) xvir. DeindèterramnigrorumKitaorum'fiiiimisingressi; in quâ tantùm de novo unam civitatem aedificaverunt ', qu8e30rayl * appel- latur; ubi Imperator donium aedificavit 5, in quâ vocati fui mu s ad bibendum; et illequi erat ex parte Imperatoris ibidem, fecit plau- dere coràm nobis majores civitatis et etiàm duos filios ejus. Inde exeuntes quoddam mare non multùin magnum invenimus 6, cujus nomen, quia non interrogavimus , ignoramus : in littore autem illius maris est quidam nions par vus, in quo est quoddam foramen, ut dicitur , undè in hyeme exeunt tàtn magnœ tempestates vento- rum, quod hommes vix et cum magno pericnlo possunt transire. In estate verô 7ibi semper quidem auditur sonitus ventorum , sed tenuiter de foramine exit, sicut nobis iucolœ8 referebant. Per lit- tora illius maris ivimus per plures dies; quod mare plures insulas habet; et illud dimisimusa sinistris. Terra autem hœc abundat 9 flu- minibus multis, non magnis tamen ; in ripis fluminum ex utrâque parte sunt silva?, sed in latitudine parùm habent. In terra illâ ha- bitat Ordu '" qui est senior " super Bâti", inio est omnium ducum 1 Kamnriim dans le ms. de Pétau, Kytaorum clans Vincent de Beauvais. * Edifficaverunt dans le ms. de Pétau. 3 Qui dans ie ms. de Pétau. 4 Dinult en cet endroit, dans lems. de Pétau, qui au chap. V, § j, n° 3, porte Omsi , nous avons déjà reconnu qu'il faut lire Omyl. 5 Edijfïcavit dans les mss. de Pétau. 6 Invenimus manque dans le ms. de Pétau , mais e;t conservé dans Vincent de Beauvais. ? Vcro.... quidem, qui paraissent nécessaires pour compléter le sens, se trouvent dans Vincent de Béarnais, mais non dans le ms. de Pétau. * Incliolf dans le ms. de Pétau. 9 Habundat dans lems. de Pétau. 10 Ortu dans lems. de Pétau, Ordu dans Vincent de Beauvais. " Seniort dans le ms. de Pétau. " Baty dans Vincent de Beauvais. (752.) Tartarorum antiquior ', et est ' orda 3 sou curia patris ipsitis , in quâ est una de uxoribus ejus qune ipsam régit. Consuetudo enim i est apud Tartaros quod principum et i majorum curia? non delentur, sed semper ordinantur aliquae mulieres qua: ipsas regant, et 6 eis partes donariorum ' dantur sicut dominis8 earum datisolebat. PosI hacc venimus ad primam ordam Imperâtoris, in quâ erat una de uxoribus suis; et quia nondùm 9 videramus Imperatorem , nolue- runt nos vocare '" nec intromittere ad ordam ipsius : sed feeerunî nobis in tentorio nostro , secundùm morem " Tartarorum, valdè benè serviri; et ut quiescereinus, nos per unam diem retinuerunt ibidem. xvin. Inde procedentes in vigihà Beati Pétri, terram intravimus Naimanorum ", (jui sunt pagani.In die autem apostolorum Pétri et Pauli cecidit ibidem magna nix, et babuimus maximum fri«us. Hsec autem terra est supra modum '3 montuosa et '4 frigida, et de ■ Antiquorum dans le ms. de Pétau, antiquior dans Vincent de Beauvais. • Etiain dans le ms. de Pétau , est dans Vincent de Beauvais. i Ordun dans le ms. de Pétau, qui met un peu plus bas, à l'accusatif, ordam ; Vin- cent de Beauvais met ici orda. 4 Ejus dans le ms. de Pétau, enim dans Vincent de Beauvais. 5 Est dans le ms. de Pétau, et dans Vincent de Beauvais. 6 Exeis dans le ms. de Pétau, eisque dans Vincent de Beauvais. ~> Denariorum dans le ras. de Pétau, donariorum dans Vincent de Beauvais. H Dominas eorum dans le ms. de Pétau , dominas earuni dans \ incenl de Beauvais. s Nundum dans le ms. de Pétau. '° Vocari dans le ms. de Petau, vocare dans Vincent de Beauvais. " Secundùm Tartaros dans le ms. de Pétau, secundùm morem Tartarorum dairs Vincent de Beauvais. '-' Naymanorum dans Vinrent de Beauvais. ■3 Le ms. de Pétau répète ici par inadvertance le mot est. ■4 Le ms. de Petau écrit encore ici une fois le mot est, au lieu de et que donne Vin- cent de Beauvais. (753 ) planicie ibi moJicum invenitur; (et islae dure nationes non labora- bant ', sed sicut Tartari in tentoriis habitabant : quas etiàm ïpsi ? deleverunt); per quani ivimus multis diebus. xix. Deindè terram intraviinus Mongalorum, quos nos Tartaros appellamus : perquam terram, sicut credirous, ivimus per très sep- timanas fortiter equitando , et in die beatse Mariœ Magdalenœ ve- nimus ad 3 Cuyuc qui nunc 4 est imperator. Per onineni islam viani valdè venimus festinanter, quia praeceptum eratTartaris nostris ut citônos ducerent ad curiam solemnem 5, jàm ex pluiibus annis in- dictam propter ° electionem Imperatoris, ut assistere 7 possemus; ideirco 8 surgebamus de mane et ibamus usquè ad noctem sine co- mestione; et saepiùs veniebamus tàm tardé quod non comedebamus in sero ; sed illud quod debebamus manducare in vespere dabatur nobis in mane; et quantùnicunque poterant equi trotare ibamus : equis enim 9 nullo modo parcebatur, quia in die saepiùs habebamus equos récentes, et illi qui lapsi erant, redibant, ut superiùs dictum est : et sic absque ullâ intermissione equitabamus velociter. 1 Luborant dans le ms. de Pélau , laborabunt dans Vincent de Béarnais. ' lbi dans le ms. de Pélau, ipsi dans Vincent de Béarnais. 3 Ad, qui se trouve dans Vincent de Béarnais, manque dans le ms. de Pélau. 4 Non dans le ms. de Pétau. s Sollempnem dans le ms. de Pétau. 6 Post dans le ms. de Tètau9propter dans Vincent de Beauvai?. 1 Nature dans le ms. de Pétau ; Vincent de Beauvais n'ayant pu nous aider à rétabli] ce mot, nous nous sommes guidés d'après le sens. 8 Iccirco dans le ms. de Pétau. ') Enim cnuis dans le ms. de Pétau. ( 'M ) § II. De ordinatione curiœ Imperatoiis et principum ejus ' : i. Quandô autem pervenimus ad ' Cuvuc, fecit nobis dari tento- riuin et expensas quales Tartari soient dare; nobis tamen meliùs quàm aliis nunciis faciebant. Ad sipsum tamen vocati non fuiuius, pro eo quod nondùm eleetus erat, nec4 adbùc de imperiose5 in- tromittebant; interpretationeni tamen litterarum Domini Papa», et alia vetba que dixeramns, a Bâti pra'dicto erant ei mandata. Et mm stetisseinus per quinque vel per sex dies ibidem, ad matrem suam nos transmisit, ubi cnria solemnis 6 adunabatur. Et cùm per- venissemus ibidem , jàm extensum erat tentorium magnum quod 1 XoUs avons suppléé ce titre comme le précédent. — Les deux premiers alinéas de cette section, avec les deux tiers du 3e alinéa, répondent, dans l'abrégé de \ incent de Beauvais, au cfaap. xxx, Qualiter Ciijuc fratres minores suscepit;U fin du 3e ali- néa et le 4e, sauf quelques lignes, répondent au chap. xxxi , Qualiter in imperium sublimâtes juit ; les lignes restantes du 4e alinéa sont transportées par Pabréviateur à la fin de son chap. xxxu , De solcmnitate quâ fuit intronisatus, emprunté, pour tout le reste, à la relation de Simon de Saint-Quentin. Le 5e alinéna de la présente section répond ensuite, dans l'abrégé, au chap. xxxv, De atlmissione fratrum et nunclorum ad Imperatorem ; les deux alinéas suivants, au chap. xx.xvi , De loco di- visionis Imperatoris et matris suce, et morte Jerozlai ducis Rtissiœ; puis les trois ali- néas qui viennent après, au chap. xxxvit, Qualiter tandem fratres ad Imperatorem accédantes Hueras dederwtt et acceperunt; ensuite les alinéas i ietia, au chap. xxxm, De œtateac moribus acsigillo ipsius; où l'ordre des matières est interverti ; enfin le dernier alinéa de cette section H, au chap. xxxxm de l'abrégé, Qualiter licentiati fuerunt. ' Ad, qui nous est donné par Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétait. lit dans le ins. de Pctau , «(/dans Vincent de Beauvais. i Les mots nondum eleetus erat née manquent dans le ms. de Pétau, mais ils ^e trouvent conservés dansA incent de Beauvais. 5 Se, qui est dans \ incent de Beauvais, manque dans le ms. de Pelan. SoUempnis dans !■ ms. de Pétau. ( 70J ) erat de albâ purpura praeparatuui, etnostrojudicio erat tàm grande ' quod plus quàm duo millia boniiuum.poterant esse sub illo; et in circuitu erat factuin ligneum tabulatum, quod variis imaginibus ' erat depictum. In secundâ vel terciâ 3 die ivimus cnm Tartaris qui nobis erant ad custodiam assignati; et ibi convenerunt omnes duces ; et unusquis- que cuin boininibus suis equitabat per colles et planiciem in cir- cuitu. In prima die omnes albis purpuris fuerunt vestili; in se- cundâ rubeis, et tunevenit Cuyuc ad tentorium illud; terciâ4 die omnes in blaveis purpuris, et quartâ ' die inoplimis baldakinis. In tabulato illojuxtà tentorium erant duœ portas majores: per iinatn solus Imperalor debebat intrare, et ad illam nulla erat custodia quamvis esset aperta, quia per illam nullus audebat ingredi vel exire; per aliam omnes qui admittebantur intrabant, et ad illam erant custodes cum gladiis, arcubus et sagittis, et sialiquis appro- pinquabat tentorio ultra terminos qui positi erant, si capiebatur verberabatur, si fugiebat sagittabatur cum sagittâ sine ferro 6. Equi erant longé quantum bis, ut crediinus , poterat sagitlari '. Duces undiquè cum pluribus ex bominibus suis ibant armati; sed nulli nisiessent duces8 usquè ad equos poterantire, imô graviter per- cutiebantur qui ambulare inter attentabant '; et multi erant qui 1 Tangrandc dans le ms. de Pétau. 2 Ymaginibus dans le ms. de Pélau. ' Secundo, tertio dans le ms.de Pétau ; secunda, terciâ dans Vincent de Béarnais. i Tertio encore dans le ms. de Pctau, tercia dans Vincent de Beauvais, s Tertio cette fois dans le ms. de Pélau, mais par inadvertance puisqu'il s'agil du quatrième juur, et quarto, comme on le voit dans Vincent de Beauvais. 11 Cum sine ferro erat sagitta, dans le ms. de Pélau, où erat est de trop, sagittasit'C ferro dans Vincent de Beauvais, ce qui supposerait des armes meurtrières au lieu d'ar- mes courtoises telles qu'il convenait à la police d'une fêle publique. 7 Sagittare dans le ms. dePéiau. * Deeem dans le ms. de Pétau, ce qui ne donnerai! qu'un sens peu raisonnable. 9 Attemptabant dans le ms. de Pétau. (756) in frenis , pectornlibiis, sellis et poslelis , judicio nostro auri circà viginti marchas habebant, Et sic duces infrà tentorium colloque- bantur, et ut credimus deelectione tractabant. Alius autem univer- sus populus longé extra tabnlatum erat pncdictum. Et ità ferè usquè ad méridien) morabantur, et tune incipiebant lac bibere jumenti- iiuiii; et usquè ad vesperas tantùm bibebant quôd mirabile visu erat. m. Nos autem vocaverunt interiùs, et dederunt nobiscervesiam, quià lac jument inum minime bibeba'mus1; et hoc fecerunt nobis pro magno honore: sed tamen compellebant nos ad bibendum , quod sustinere, propter dissuetudinem, nullo modo poleramus: undè ostendiraus eis quôd nos gravabat , et ideo nos compellere di- miserunt. Foris ' autem erat dux Ieroslaus de Susdal 3 Ruscice, et duces pi ures Ritaorum 4 et Solangorum 5, duo quoque filii régis Georgianias 6, nuncius etiàm calif ' de Baldach s qui erat soldamis, el plus quàm decem alii soldani Sarracenorum 9, ut credimus, et ut a procuratoribus nobis dicebatur. Erant enim ibi plus quàm quatuor inillia nunciorum, inter illos qui portabant tributa et illos qui mu- nera deferebant, et soldanos et duces alios qui veniebant ad tra- ■ Habebamus dans le ins. de Pélau, bibebamus dans Vincent de Beauvais. 2 Foras dans le ms. de Pélau, foris dans Vincent de Beauvais. s Jerolaaus et subdasdnns le ms. de Pé;au; Jerozlaus de Susdal, ainsiqu'il convient, dans Vincent de Beauvais. 4 Kicarorum dans le ms. de Pétau , Kytaorum ou Kytliaorum dans Vincent de Beauvais. :i Solangarum dans Vincent de Beauvais. c Georgice dans Vincent de BeauvaU. 1 Nuncius talis dans le ms. de Pétau, nuncius ctiam caliphi ou calyfi dans Vincent de Beauvais. " Balduc dans le ms. de Pélau, Biridaclt dans Vincent de Beauvais, au moins dans les éditions 9 Le ms. de Pélau intercale ici la particule et, qui n'est pas dans Vincent de Beauvais. (7*7) dendum se ipsis , et illos pro quibus ipsi miserai! t , et illos qui erant terrarum pra>fecti. Hi onines simùl ponebantur extra tabulât um, et eis simùl Libère pra?bebatur; nobis auteiu et duci Ieroslao ' semper dabant locum superiorem quando exteriùs eramus cum ipsis. Pu- tamus, si benè meminimus , quod ibi fuerimus" benè per quatuor septimanas; et credimusquod ibi but electio celebrata, non tamen publicata fuit ibidem : et propterhoc maxime id3 credebatur, quod ibi semper quando Cuitic * de tentorio exibat, cantabatur eidem, et cum quibusdam virgis pulchris qnœ in summo i lanam babebant coccineam inclinabant, quod nulli alteri 6 duci fiebat, quousquè exteriùs morabatur. Hœc autem statio sive caria7 Sira-Orda8 no- minaturab eis. iv.Quâ9exeuntes,equitavimusadaliumlocum,omnesunanimiter, per très aut quatuor leucas; ubi erat, in quâdam pulchrâ planicie juxtà qnendam rivum inter montes, aliud tentorium praeparatum, quod apud ipsos Orda Aurea appellatur : ubi Cuiuc '" debebat poni insedeindie Assumptionis Dominas Nostrœ; sed propter grandi- nem qua? cecidit , de quâdictum est suprà, fuit dilatum. Tentorium 1 Jerozlac dans le ras, de Pétau ; Gierozlao dans le ms. 48g8 de Vincent de Béarnais. 3 Fueramtts dans le ms. de Pétau, fuimus dans Vincent de Beauvais. 3 Id, qui est ici dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. 4 Cuyuc dans le ms. de Pétau. 5 Summa dans, le ms. de Pétau, summltate dans Vincent de Beauvais. 6 Alii pour alti, c'est-à-dire alteri, dans le ms. de Pétau ; alteri dans Vincent de Beauvais. 1 Les mots statio sive caria, qui sont dans Vincent de Beauvais, manquent dans le ms. de Pétau. s Sjra orila dans Vincent de Beauvais. ? q'i, c'est-à-dire quando dans le ms. de Pétau , pour qua ; hinc dans Vincent de Beauvais. 10 Le nom de Cuiuc qui est ici nécessaire, et qu'on trouve dans Vincent de Beauvais sons la forme Cuyuc, manque dans le ms. de Pélau. 9& ( 758 ) l autera illuil erat posituni in columnis ' quas aureis laminis erant ' tectae, et clavis aureis cum aliislignis erant affixx3 : et de baldakino* erat rectum superiùs, et in tenus 5 parietum, sed exteriùs alii erant parmi. Ibi fuira us usquéad festum beati Bartholomei, in quo con- venit niaxima multitudo, et contra meridiem versis vultibus sta- bant : quidam 6 erant qui ad jactum lapidis longé erant ab aliis, et procedebant semper longiiis et longiùs, facientes orationes, flec- tendo" geaua contra meridiem. Nosautem, utrùm facerent incan- tationes vil flecterent genua Deo8 vel alteri nescientes, genuflexio- nesfacere nolebaraus. Et cùm diù itàfecissent, reversi sunt ad ten- torium, et posuerunt Cuiuc'insede imperiali,et flexerunt duces genua coràm eo ; et posthoc idem Cecit '" universus populus, exceptis nobis qui non eramus eis subjecti. Deindè bibere inceperunt , et ut inoris eorumest, usquè ad vesperas continué potaverunt. Post ha?c venerunt carnes coctae in curribus, sine sale; et inter quatuor vel quinque unum membrum dederunt. Interiùs autera dederunt car- nes, et brodium cum sale pro salsâ; et sic cunctis diebus quando convivia faciebant. v.ln loco illo fiiimus coràm Iraperatore vocati, et cùmChingay " 1 Columpnis dans le ras. de Pétau. 1 Erant, qui manque ici dans le ms. de Pétau, se trouve dans Vincent de Beauvais. 5 Jfixc dans le Ois. de Pétau. 4 Bnldeiino dans le ms. de Pétau. 5 Le mot interius parait ici nécessaire pour le sens; il manque dans le ms. de Pétau, et il n'est pas question des parois dans Vincent de Bcauvais. G Le mot quidam est deux fois écrit, par inadvertance, dans le ras. de Pétau. i Flectando dans le ms. de Pétau. 8 Le molDco, qui manque dans le ras. de Pétau, est conservé dans Vincent de Bcauvais. 9 Cujitc dans le ras. de Pétau. 'o Les mots idem jccit, qui sont nécessaires pour le sens, manquent dans le ms. de Pétau, mais sont conservés dans Vincent de Bcauvais. " Chingaj en cet endroit dans le ms. de Pétau, qui plus loin écrit toujours Cin- gay; celte variété d'orthographe, la même que dans le nom de Cingis, révèle pour con- ( 7% ) protonotariusscripsisset nomina nostra et illorum a qtiibus eramus missi, et ducis Solangorum ' et aliorum, alla voce clama-vil , reci- tans illa coràm Imperatore et ducibus universis. Quo facto flexit iinusquisque nostrûm genu ■ sinistrum quater ; et moimerunt nos ne linien inferius tangeremus ; et cùm nos pro cultellis 3 diligentis- simè quesivissent et nullatenùs invenissent *, intravimusostium5a parte orientali quoniàm ab occidente nullus, nisi Imperalor soins, audet intrare; vel etiàm dux, si tentorium ejus est; minores autem de talibns non multùm curant. Et istud fuit primùm quôd 6, in pre- senciàejus, suam intravimus stationem , postquàm factus fuit Im- perator; ibidem etiàm nnncios recepit, sed tentorium suum pau- cissimi intraverunt. Ibi etiàm tanta donaria a nunciis fuerunt data, in serico , in samitis ' , purpuris, et baldakinis s, et cingulis 9 sericis cum auro praeparatis, pellibus '"nobilibus, et aliis donariis, quôd mirabile erat videre. Ibi etiàm quoddam solinum, sive tentoriolum " sonne initiale le tchym tartare ; c'est donc Tchingay qu'il fan! prononcer. Vincent de Beauvais donne Gingay, Gyngay, et Cliingay dans les mss., C/u'ngay dans les éditions. Le mot soivantest ècvilproconotarius dans le ms. de Pétau. 1 Salangorum dans le ms. de Pélau. 2 Le ms. de Pétau répète ici par inadvertance le mol nostrum. 3 Invertirent dans le ms. de Pétau, invertissent dans Vincent de Beauvais. 4 Cutellis dans le ms. de Pétau. 5 Hostitim dans le ms. de Pétau. 6 Quanclo vaudrait mieux sans doute que quod, dans les habitudes de langage de no- tre auteur ; mais le ms. de Pétau offre ici l'abréviation y qui ne peut se lire autrement que quod. l Voir Du Cange au mot Exametum ; le ms. de Pétau écrit samittis. 8 Baldehinis dans le ms. de Pélau, baldakinis dans Vincent de Beauvais : étoffes de Baldaeh, ainsi qu'on appelait alors Baghdàd. 9 Singulis dans le ms. de Pétau, cingulis dans Vincent de Beauvais. ■o Pellis dans le ms. de Pétau, pellibus dans Vincent de Beauvais. " Soliolum vel tentorium dans le ms. de Pétau , solinum vel tentoriolum dans Vincent de Beauvais, c'est-à-dire un parasol ou très petite tente portative. ( ;Go) quotl portatur super caput ' Imperatoris, fuit prsesentatum eidem , quod totum erat praeparatum cuin gemmis '. Ibi etiàm quidam prœ- fectus uuius 3 provincias duxit ei camelos multos tectos cuni balda- kinis4, et sella? erant posita? super eoscum quibusdam instrumentas in quibus homines interiùs sedere valebant , et sicut credimus , fue- runt quadraginta * vel quinquaginta ; et equos multos et inulos6 faleratos sive armatos , quosdam de corio, quosdam de ferro. Et nos etiàm si vellemus daredonaria fuimus requisiti : sedjàm consump- seramus omnia ferè , quarè ' ei dare minime habebamus. Ibidem longe a stationibus super monlem étant positi plus quàm quingenti currus qui omnes auro et argento et sericeis vestibus étant pleni, qui cnncti inter Imperatorem et duces divisi fuerunt; et singuli duces partes suas diviserunt inter homines suos , tamen sicut pla- cuit eis. vr. Inde recedentes , venimus ad alium locum ubi erat positum 8 unum tentorium mirabilc, totum de purpura rufiâ, quod dederant Kitai 9 : ibi etiàm interiùs introducti fuimus; et semper cùm intra- bamus dabatur " nobis bibere cervesia \e\ vinum, prsebebantur etiàm carnes coctre, si volebamus babere. Solarium " unum de ta- bulis erat altè praeparatum , ubi tronus Imperatoris erat positus : 1 Capud iànsle ms. de Pétau. 3 Geminis dans le ins. de Pélau. 3 UnusAans le ms. de Pétau, unius dans Vincent de Beauvais. 4 Baldekinis daDs le ms. de Pétau. 5 Kadraginta dans le ms. de Pétau. 6 Vincent de Beauvais intercale ici les mots adducebtmt cidem qui manquent dans le ms. de Pélau , et qui supposent d'autres donateurs, tandis que le texte tel qu'il est se rapporte eucore au même gouverneur de province. 1 q', c'est-à-dire quod, dans le ins. de Pétau; mais le sens réclame quare. 8 Le ms. de Pétau répète ici par inadvertance le verbe erat' 9 Aïtaj" dans le ins. de Pétau. 10 Datur dans le ms. de Pétau, dabatur dans Vincent de Beauvais. " Un plancher élevé, une estrade. ( 76i ) tronus autem erat de ebore , mirabiliter sculptas '; ibi etiàm erat aurum, et lapides preciosi si benè meminimus, et margaretœ; et per gradus ascendebatur ' illud, quod rotundum erat parte poste- riori. Banci etiàm erant positi in circuitii sedis, ubi domina? sede- bant in scamnis 3 a parte sinistré; a dextris autem nemo sedebat superiùs, sed duces sedebant in bancis inferiùs, et hoc k in medio , et alii sedebant post eos : et omni die veniebat multitudo niaxima dominarum. Ista tria tentoria, de quibus superiùs diximus, erant valdè magna; alia autem tentoria babebant suœ uxores , de filtro albo , quae satis erant magna et pulcbra. Ibidem divisi fuerunt, et mater lui peratoris ivit in unam partem, et Imperator in aliam, ad judicia 5 faeienda : capta autem erat amita6 imperatoris istius, quas veneno interfecerat 7 patrem ejus in eo tempore quo exercitus eo- rum in Ilungarià9 fuit , undè propter boc exercitus qui erat in prae- dictis partibus retrocessit; de quâ cum aliispluribus fuitfactum ju- dicium, et fuerunt occisi. vu. Eodem tempore mortuus fuit Ieroslaus 9, dus magnus in quâdam parte Ruscia1 quae Susdal '° nominatur. Hic modo fuit vo- catus ad mat rem Imperatoris, quae dédit ei manducare et bibere , quasi pro honore, de manu ipsius; et reversus est ad hospiciumin- ' Fultu dans le ms. de Pétau. e Ascendebatw dans Vincent de Béarnais, attendebalur dans le ms. de Pétau. 3 Scarmis dans le ms. de Pétau. 4 Les mots inferius et hoc, qui sont dans Vincent de Beauvais, manquent dans le ms. de Pétau. 5 Cudicia dans le ms de Pétau. r> Arnica dans le ms. de Pétau, amita dans Vincent de Béarnais. 7 Intfccerunt uV itjicat, c'est-à-dire interfeceruht vel inteijïccrat; c'est un mode de correction dont le ms. de Pétau offre plus d'un exemple. 8 Ungatia dans le ms. de Pétau , Bungaria dans Vincent de Beauvais. 9 Jerozlaus dans le ms. de Pétau. 10 'Soldai ici dans le ms. de Petau ainsi que dans Vincent de Beauvais. ( 7^ ) continenti, et infirmatus, et fuit morluus post ' seplem dies, et to- tum corpus ejus ■ miro modo factum est glaucutu ; quarè credeba- tur ab omnibus quôd potionatus esset ibidem, ut suam terram li- béré 3 et plenariè possiderent. : et ad hoc est argumentum quôd incontinent!, nescientibus bominibus suis qui erant ibi, misit mnicium festinanter in Rusciam ad Alexandrum filitim ejus ut ve- niret ad ipsam , quià vellet ei terram patris donare ; qui ire noluit , sed remansit : et medio tempore dabat litteras ut ipse veniret ut * terram patris suîhaberet. Credeiialur tamen ab omnibus quôd eum occideret si veniret, vel etiàm perpétué captivaret. vin. Quo mortuo, duxerunt nos Tartan nostri ad Imperatorem . si bené memores fuimus de tempore; et cùni audivisset Imperator, perTarlarosnostros, quôd venissemus ad eum , jussit nos redire ad matrem , pro eo quod volebat secundo die erigere vexillum contra omnem terram occidentis, sicut nobis ab illis qui sciebant firmiter dicebatur , ut superiùs dictum est : volebat enim quôd nos nescire- miis. Et eum reversi sumus, stetimus paucis diebus, et iterùm i'ui- mus reversi ad ipsum ; eum 5 quo stetimus bené per mensem 6, in tantâ lame et siti, quôd vix poteramus vivere; quià expensa» qua; dabantur pro quatuor, vix uni sufBeiebant 7 ; nec invenire potera- mus aliquid ad emendum , quià forum erat nimis remotum : et nisi Dominus praeparasset nobis quendam Rutbenums, qui vocatur Cos- mas, qui erat aurilaber Imperatoris sntis dilectus, qui nobis in ali- quo sustentavit ; ut credimus, mortui fuissemus nisi Dominus in ' P, c'est-à-dire /?cr dans le ms. de Pétau, post dans Vincent de Beauvais. ' Ejus, qui est dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. 3 JSibere dans le ms. de Pélan, libéré dans Vinrent de Béarnais. ' .-M dans le ms. de Pélau ; mais le sens exige ut, ' Cum, qui est dans Vincent de Beauvais, manque dans le Dis. de Pétau. !.', nsam dans le ms. de Pétau, mensem dans Vincent de Beauvais. ï Sujfîciebat dans le ms. de Pétau, sujficiebant dans Vincent de Beauvais. * Rulenum dans le ins. de Pétau, Rttthcnum dans Vincent de Béarnais. ( 763 ) aliquo alio nos juvasset. Hic autem ostendit nobis tromim Impera- toris,quem ipse fecerat antequàm poneretur in sede, et sigilluni ejus quod fabricaverat ipse ; et etiàm nobis dixit suscripcionem ejusdeni sigilli. Et etiàm alia multa sécréta Imperatoris prsedicti cognovimus per eos ' qui cum ducibus aliis vénérant, Rutbenos ' j)lures et 'Hungaros scienteslatinum et gallicum, et clericos ruthe- nos i et alios qui fuerant cum eis, aliqui quidem5 triginta annis, in bello et aliis factis, etsciebant omnia facta eorum quià sciebant lin- guam , et cum eis assidue morabaniur aliqui viginti, aliqui decem, aliqui plus, aliqui minus; a quibus poteramus omnia perscrutari; et ipsi nobis volimtariè et altquandô sine interrogatione , quià scie- bant nostram voluntatem , omnia referebant. ix. Post h.TC misit Imperator pro nobis dici per Chingay 6 proto- notarium 7 suum , quod nostra verba et négocia scriberemus et da- remus eidem ; quod et fecimus, et scripsimus ei omnia verba qua' apud Bâti anteà dixeramus , sicut su per iù s dictum est. Et transactis pluribus diebusfecit nos iterùm vocari, et dixit nobis, per Radar procuratorem totius imperii, coràm Bala et Chingay 8 protonotariis , ' Les mots cognovimus per eos ne sont pas dans le nis. de Pétau ; nous les avons sup- pléés pour remplir une lacune évidente qui rendait inintelligible ce passage, lequel n'a point été reproduit dans l'abrégé de Vincent de Béarnais. 3 Rutenos dans le ms. de Pétau. 3 Le ms. de Pétau met la particule et après le mot Huitgaros, qu'il écrit Ungaros ; mais elle nous a paru être de trop à cette place, et manquer au contraire avant Hunga- ros, ce qui nous a décidé à l'y transporter. 4 Rutenos dans le ms.de Pétau. 5 Le ms. de Pétau porte aliqui qui ; il nous a paru que ce dernier mot était tronqué, et nous l'avons rétabli en quidem. c' Cingay dans le ms. de Pétau, Chingay dans Vincent de Beauvais. 1 Protonotarium dans Vincent de Beauvais j le ms. de Pétau porte/) notarium; mais une correction marginale, qui nous semble être de la main de Pétau, rétablit proto- notarium. 8 Cingay dans le ms. de Pétau. m ( 76-'» ) et aliisscriptoribusmultis, quod oninia verba diceremus; quod fe- ciraus voluntariè libenter : interpres autem noster fuit, tam istâ vice quàni alià, Temer, miles Ieroslai ', présente clerico qui erat cum eo, et etiàm alio clerico qui erat cum Imperatore. Et interro- gavit nos, tune temporis , si erant npud Dominum Papa m qui in- telligerent lilteram Ruthenorum ' vel Sarracenorum , atit etiàm Tartarornm ; cui respondimus quod nec rhuthenam 3 nec tartan - cam 4 nec sarracenam litteram babebanms, verumtamen 5 Sarra- ceni erant in terra, sec! a Domimo Papa erant remoti. Diximus ta- men quod nobis videbatur expedire quod scriberent6 in tartarico et nobis interpretarentur, et nos scriberemus ' in nostrâ litterâ di- ligenter, et portaremus tàm litteram quàm interpretationem ad Do- minum Papa m. Et tune recesserunt a nobis ad Imperatorem. x. In die autem beati e Martini iterùm fuimus vocati, et venerunt ad nos Radac 9, Chingay " et Bala pluresque" scriptores pnedicti, et nobis litteram de verbo ad verbum interpretati fuerunt : et cum scripsissemus in latino faciebant sibi'" per singulas orationes inter- prétai!, volentes scire si nos in verbo aliquo erraremus; et cum I Jerozlay dans le nas. de Pétau. * Rutcnorum dans le ms. de Pétau, Ruthenorum dans Vincent de Béarnais. 3 Rutcnam dans le ms. de Pétau. 4 Tartariam dans le ms. de Pélau. 5 Veiumptamen dans le ms. de Pétau. '' Scribent dans le ms. de Pétau. 7 Scribimus dans le ms. de Pétau. s Le mot bcati, qui est dans Vincent de Beauvais, manque ikms le ms. do Pelau. 9 Ccidac ici dans le ms. de Pétau, qui plus haut écrit Kadac, comme Vincent de Beauvais. '° Cifigtij dans le ms. de Pétau, Cbingajrciaits Vincent de Beauvais. II Pluresque manque dans le ms. de Pétau j nous l'empruntons à l'abrégé de \ irieent de Beauvais. 11 Ibi dans le ms. de Pétau/, sibi dans Vincent de Beauvais. ( 7^5 ) ambre lilterse fuerunt scriptae, fecerunt nos légère semel et secundo ne forte minus aliquod haberemus, et dixerunt nobis : « Videte » quôd oninia benè intelligatis, quia non expediret quôd non intel- » ligeretis omnia, qui debelis ad tàm remotas provincias proficisci ». Et cùm respondissemus : « Intelligimus omnia benè », lifteras in sarracenico ' rescripserunt, ut posset aliquis inveniri in partibus istis qui legeret eas si Dominus Papa vellet. xi. Mos est Imperatoris Tartarorum ut nunquàm extraneo ore proprio loquatur, quantumcunquè sit magnus; sed audit ac res- pondet ' per interpositam perso n an i ut clictum est. Quandocunquè tamen negocium coràm Kadac 3 proponunt , vel audiunt responsio- nem Imperatoris. Il 1 i qui sunt sub eo stant flexis genibus usquè ad fineni verborum, quantumcunquè sint magni. Non potest, nec etiàm est consuetudo, quod aliquis loquatur aliquid suprà aliquam rem postquàm ab Imperatore est deffinitum 4. Imperator auteni prredictus, sicut babet procuratorem et protonolarios et scripto- res, sic babet omnes officiales5 in negociis tàm publicis quàm pri- vatis, exceptis advocatis, quià sine strepitu judiciorum6 secundiim arbitrium Imperatoris omnia fiunt. Alii etiàm principes Tartarorum de hiis quœ ad eos pertinent faciunt istud idem. xu. Iste autem Imperator potest esse quadraginta vel quadraginta- quinque annorum, aut plus; mediocris est statu rae; prudens est valdè, et astutus nimiùm , et multùm seriosus, et gravis in moribus ; 1 Saranico dans le ms. de Pétau, sarncr nico dans Vincent de Bcauvais, » Les mots ore proprio , etc., jusqu'à audit et respondit sont tirés de Vincent de Beauvais pour suppléer une lacune qu'offrait ici le ms. de Pétau. 3 Carne ici dans le ms. de Pétau. 4 Diffmitum dans le ms. de Pélau. 5 Le mot officiâtes, qui se trouve dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. 6 Jmlicorum dans le ms. de Pétau. 90 ( 766) nec nnqnàm vitlet homo eum de facili ridere ' vel facere aliquain levitatein , sicut nobis christiani dicebant' qui assidue morantur cum eo. Dicebant etiàm nobis christiani qui erant de familià ejus, quôd credebanl firmiter quôd débet fieri cbristianus; et de hoc ha- bent signtim apertum quoniàm ipse tenet 3 clericos christianos et dat eis expensas , christianorum' etiàm capellam semper habet antè îiiajus tenioriuin ejns,et cantant publiée et apertè, et puisant ad ho- ras secundùm niorem Grsecorum, ut 4 alii Christiani , quantacun- què sit ibi multiludo Tartarorum, vel etiàm bominum alioruni ; quod non faciunl alii duces. ' xiu. Proposuit Imperator mittere nobiscum nuncios suos, sicut nobis Ta r tari nostri dixerunt , qui nobiscum venire debebant. Vole- bat 5 tamen , ut credimus , quod nos hoc peteremus ab eo , quià ad hoc unus de Tar taris nostris, qui senior erat, nos monuit ad pe- tenduin : sed quoniàm ut venirent nobis bonum non videbatur, res- pondimus 6 ei quod nostrum non erat petere, sed si ij>se Imperator de suâ voluntate mitteret eos, nos vellemus eos ducere securè Do- mino adjuvante. Nobis autem propter pluies causas ut venirent ex- pedire non videbatur. Prima est quôd timuimus ne visis ' dissen- sionibus ac guerris quae sunt inter nos, magis contra nosanimaren- tur ad veniendum. Secunda causa fuit quià pavorem habebamus quod terrœ exploratores esse deberent. Tercia causa fuit quià vere- bamur ne interheerentur, quoniàm gentes nostrac pro magnâ parte arrogantes sunt et superbœ : quandô servientes qui erant nobis- ■ Videra clans le ms. de Pélau, ridere dans Vincent de Beauvais. - Le ms. de Pétau porle videbant altas dicebant} nous avons déjà signalé ce mode de correction. * Le ins. de Pétau répète deux fois par inadvertance les mots quoniàm ipse tenet. 4 Autàaus le ms. de Pétau, ut dans Vincent de Beauvais. 1 Voletant dans le ms. de Pétau, volebat dans Vincent de Beauvais. <■ Rcspondemus dans le ms. de Pétau, respondimus dans Vincent de Beauvais. 7 fiais dans le ms. de Pétau. ( 7>>7 ) cuiii, ex rogatu Cardinalis qui est legatus Alemannirc in habitu tar- -tarico ibant ad ipsum, ferè a Teutonicis lapidati fuerunt in via, et coactisunt deponere habitum ilium; consuetudo enim est Tartaro- rum nunquàm facere pacem cum hominibus illis qui nuncios eoruni occiderunt ', quin de ipsis sumant vindiciam. Quarta causa est quia pavebamus quod vi deberent nobis auferri, sicut de quodam prin- cipe Sarracenorum, qui adbùc est in captivitate nisi mortuus sit , aliquandô factum fuit. Quinta causa est quià de adventu eoruni nulla erat utiliias , cum nullum haberent mandatum aliud vel po- testatem, nisi quùd afferrelitteras Imperatoris ad Dominuni Papani et alios principes, quas nos babebamus; et malum credebamus quod inde posset contingere. Idcirco ' nobis non placuit quod venirent. Terciâ diepost hoc, scilicetin festo beati Bricii, dederunt nobis li- cenciant et litteram Imperatoris sigillo signatam, mittentes nos ad matrem Imperatoris; quas dédit unicuique noslrûm uimm pelliceum vulpinum quod babebat 3 de foris pilos et intùs erat cum audato subductum 4, et purpuram unam; de quibus Tartari nostri furati sunt uniini palmuni 5 de unâquaque, et de illà quai dabatur servienti sont meliorem mediatatem furati : quod nos non latuit, sed nolui- nius 6 indè facere verba. ■ Occidunt dans le ms. de Pétau, occiderint dans Vincent de Beauvais. a Jccirco dans le ms. de Pétau. 3 Hcba dans .le ms. de Pétau. 4 Audaco suductum dans le ms. de Pélau. Ces mots ne se trouvent point dans Du Cange; le second, qui parait avoir ici le sens de doublé, doit sans doute se lire subduc- tum. Quant au premier, il indique l'étoffe ou la matière dont était la doublure de ces pelisses de renard; or comme Pétis de la Croix mentionne dans son histoire de Gen- _iiui.ni (p. 461) des vêtements doublés d'ouate, nous regardons comme probable qu'il faut ici lire audato, et traduire ce mot par ouate. 5 Passuin dans le ms. de Pélau. c Nolumus dans le ms. de Pétau. ( 7GB) § III. De via fjuam fecimus in redeundo '. î.Ttnic art ipuimusiter ad revertendum, et venimus pertotambye- nuMii, jacentes sa?pius in desertis in nive, nisi quando poteramus nobis cum pedefacere ' locum, ubi non erant arbores, sed planus campus; et snepè inveniebamns nos totos coopertos de nive quando ventus ipsam pellebat; et sic venimus, ad Acensioneru Domini, ad Bâti 3; cui diximus quod responderet i Domino Papae : qui res- pondit quod nollet aliquid demandare, nisi quod scripserat Impe- rator; dixit tamen quôd dixerimus 5 Domino Papa? et aliis ma- joribus omnia 6 qnae scripserat Imperator , diligenter. Et datis nobis litteris de conductu, recessimus ab eo et venimus 1 usquè ad Mauci 8, iu sabbato infrà octavam Pentecostes; ubi erant nostri socii et servientes qui erant retenti , quos ad nos reduci fecimus. Et indè ivimus usquè ad Corenzam 9, quietiàm petivit iterùm a nobis donaria; et non dedimus quià non habebamus : qui dédit nobis duos Comanos qui erant de numéro Tartarorum, usquè ad Kioviam '° 1 Titre suppléé. — Cetle section répond, dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, a\i chap. x\\i\, Qualiterab Mo itinere rediemnt, avec lequel fiuissent les emprunts faits par le fitue Vincent à la relation de Jean du Plan de Carpin. = Le mot facere, qui est dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pétau. 3 Baty dans Vincent de Beauvais. i R,ndet, c'est-à-dire respondet, dans le ms. de Pétau ; responderet dans Vincent de Beauvais. 5 Diximus dans le ms. de Pétau. fi Oio dans le ms. de Pétau. 7 Le ms. de Pétau répète ici par inadvertance le* mots ab eo. 8 Mancy ou Maucy dans le ms. de Pétau, Moncy dans le ms. 4898 de Vincent de Beauvais, Hlonty dans le nis. 49°o. 9 Correnzam dans Vincent de Beauvais. '" Kioviam ici dans le ms. de Pétau, comme dans Vincent de Beauvais. (769) Rusciœ. Tartarus tamen noster non dimisit nos usquè exiremus nliimam custodiam Tartaronim. Istiautem alii qui nobis aCorenzâ ' erant dati, in sex diebus ab ultimâ custodiâ usquè Kioviam ' nos duxerunt. ir. Venimus autem ibi quindecim diebus antè festum beati Jo- hannis Bàptistœ. Kiovienses 3 autem , qui adventum nostrum 4 per- ceperunt, omnes ô'ccïirrerunt nobis lœtanter : congratulabantur enim nobis quasi nos a mortuis surgerenms ; sic fecerunt nobis per totam Rusciam, Poloniam , et Boemiani 5. Daniel et Vasilico frater ejus fecerunt nobis magnum festum , et tenuerunt nos contra vo- luntatem nostram bene octo dies ; medio ternpbre inter se et cum episcopis et aliis probis viris consilium hàbéntés super hiis quœ locuti fueramus eisdem quando 6 ad Tàr'tàros procedebamus, nobis responderunt communiter, dicentes quôd Dominum Papam vellent habere in dominum spëcia'Iem et in pàtrem, et sanctam Romanam Ecclesiam in dominam et magistràm ; confirmantes etiàm omnia quœ de hâc materiâ priùs per suum abbateni ' trans- miserant8; et super hoc etiàm9 nobiscum ad Dominum Papam ,0 suas litteraset nuncios transmiserunt. 1 Correnza dans Vincent de Beauvais. a Kyoviam dans Vincent de Beauvais. 5 Kiovenses dans le ins. de Pétau, Kyovienses dans Vincent de Beauvais. 4 Les mois adventum nostnun, qui sont dans Vincent de Beauvais, manquent dans le ms. de Pétau. 3 Poloniam , Boemiam et Rusciam dans le ms. de Pétau. 6 Qui dans le ms. de Pélau, pour qn, c'est-à-dire quando. ? .Jti'atcm dans le ms. de Pétau. 8 Transmiserat dans lems. de Pétau, transmiserant dans Vincent de Beauvais. 9 Etiam, qui est dans Vincent de Beauvais, manque dans le ms. de Pélau. 10 Les mots ad Dominum Papam manquent dans le ms. de Pétau, mais ils sont con- servés dans l'abrégé de Vincent de Beauvais, lequel se termine ici. (77°) § IV. De testibus qui in tenu Tartarorum nos invenerunt '. t. Et nealiqua dubitatio quin fnerimus ad Tartaros apud aliquos oçiatur ," nomina illorum scribimus qui ibidem nos invenerunt. Rex ' Daniel Rusciae, cuni omnibus militibus et bominibus silicet qui vénérant secum, nos 3 invenerunt propè stationes Cartan * qui babet sororem Bâti in uxorem 5; apud Corenzam invenimus JMon- grot, centurionem G Kioviae , et socios ejus, qui et nos per quandam partent viae duxerunt : et isti priùs nos vénérant usquè ad Bâti. Apud Bâti invenimus filiuni ducis Ieroslai ' qui habebat securn militent unum dé Busciâ qui vocatur Sangor, qui fuit natione Comanus, sed nunc est christianus; ut alter Butbenus 9 qui apud Bali noster fuitinterpres, de terra Susdaliensi '. Apud Imperatorem Tartarorum invenimus ducem Ieroslaum "Squi inortuus est ibi- dem , et militem suum qui vocatur Temer, qui fuit interpres noster apud Cuiuc-can", imperatorem scilicet Tartarorum, tàm in transla- 1 Titre suppléé comme les trois précédents. 3 Rcs dans le ms. de Pélau. 3 Prnpe Bâti, qui se trouve intercalé ici dans le ms. de Pétau , est évidemment une inadvertance de copiste. f 4 Carbon en cet endroit dans le ms. de Pétau, qui plus haut, cap. ult., § J, n' 9; écrit Carton. Nous avons déjà exposé nos conjectures sur ce nom. 5 Les mots in uxorem manquent dans le ms. de Pélau, mais ils sont indispensables- ils se trouvent déjà au § I, n° 9, à la première mention faite de ce prince. 6 Centurio dans le ms. de Pétau. 1 Jerozlay dans le ms. de Pétau. " Rutcnus dans le ms. de Pétau. 9 Soldalierai dans lems. dePétau ; mais il est évident qu'il s'agit de la principauté de Soozdsl. •ojonetlum dans le ms. de Pétau; mais les détails qui suivent, comparés à ce qui est dit ci-dessus, § il, n" 9, nous permettent de reconnaître qu'il s'agit ici du griml duc Jeroslaw, dont le nom se trouve ainsi étrangement défiguré. 11 Cuyuc dans lems. de Pélau. ( 77' ) tione litterarum Imperatoris ad Dominum Papam, quàm in verbis dicendis et respondendis : ibi etiàm erat Dubailaus, clericus ducis praedicti, Jacobus, Micliael, etiterùm Jacobus, servientes ipsius. In reversione in terrain Bisennmorum,in civitate Lemfinc' invenimus Ugneum, qui de mandato uxoris Ieroslai ' et Bâti ibat 3 ad prse- dictum Ieroslaum i, et Cocteleban et oinnern societatem ejus. Isti oinnes reversi sunt in terrain Susdalensiuni 5 in Rusciâ; a quibus poterit 6, si oportuerit, veritas inveniri. Apud Matici 7 invenerunt socios nostros qui remanserant dux Ieroslaus 8 et societas ejus ; eliàm quidam in Ruscià Santopolicus9 nomine, et societas ejus. Et in exitu Gomaniœ invenimus ducem Roman uni qui intrabat ad Tartaros, et societatem ipsius; et ducem Aloha qui extat, et socie- tatem ipsius. Nunçius etiàm Ducis de Cherneglove " exivitnobiscum de Comaniâ, et diù per Rusciam venit nobiscum. Et omnes isti sunt duces Rutlieni. 1 Lemfiut, Lemfiuc ou Lemfinc; dans le ms. de Pétau ; Bergeron a lu Lemfiuc. Nous ignorons quelle est la ville désignée ici sous ce nom. 1 Jerozlai dans le ins. de Pétau. 1 Ibant dans le ins. de Pétau. < ferozlaum dans le ms. de Pétau. : Soldanensium dans le ms. de Pétau; mais il est évident qu'il ne peut être ici ques- tion que de la principauté russe de Souzdal, où régnait le grand-duc Jaroslavv. '' Le nis. de Pétau porte ici polcrunt alias poterit, mode de correction que nous avons déjà signalé. 1 Moncj en cet endroit dans le ms. de Pétau. " Jerozlaus dans le ms. de Pétau. 9 Sancopoiitus dans le ms. de Pétau ; mais, eu égard à l'indécision des formes du t et du e , nous préférons lire Santopolicus qui nous paraît reproduire le nom slave Swan- topolk. 10 Gernegloric en cet endroit dans le ms. de Pétau, qui plus haut, cliap. III, § I, n° 3, écrit à falilatif C/icrneg/ovc ; nous avons déjà dit que ce nom nous paraissait se rapporter à la principauté russe de Czcrrzigow, Bergeron a lu Glogovie. 177* ) il. Civitas omnis Kioviœ testiscst; qui nobis dederunt con- ducturn et equos usquè ad primant custodiam Tartarorum, et in reversione recepit nos cum conductti Tartarorum et eqàis eoruin qui revertebantur ad ipsos; et omnes hommes Rusciae per quos ' nos transitum fecimus, qui recepcnmt litteras sigillatas Bâti et mandatum quod nobis equos et expensas praeberent, quocl si non facerent occiderentur ab eo. Insuper testes sunt mercatores Wràtislaviœ ' qui usquè in Kioviam 3 venerunt nobiscnm . et < sciverunt quod nos maniis intravimus Tartarorum; et mutti a!ii mercatores tàrn de Poloniâ quàm de Austrià, qui venerunt in Kioviam 5 postquàm ad Tartaros ieramus 6. Sunt et testes mer- catores de Constantinopoli 7 qui per Tartaros in Rusciam venerunt, et erant in Riovià 8 cùm de terra reversi fnimus Tartarorum; nomina autem mercatorum illorum sunt haec : Micbael Genuensis9 enitn et Bartbolomeus, Manuel Veneticus, Jacobus Revenus Acre '% Nicbolans Pisanns; isti sunt majores. Alii minores sunt Marcus ", Henricus, Jobannes Vasius, iterùm Henricus Bonadies, Pelrus Pascbami ; alii plures fuerunt, sed eorum nomina nescimus. 1 Quod dans le ms. de Pétau,où cependant il avait d'abord été écrit quos. ' Wratislarwe dans le ms. de Pétau. 3 Ky ■iivimn dans le ms. de Pétau. 4 Et, qui nous parait ici nécessaire, manque dans le ms. de Pétau. 5 Kioviam dans le ms. de Pétau. 6 Ieramus dans le ms. de Pétau. 7 Constantinopoli, c'est-à-dire Constantinopolim, dans le ms. de Pétau. 8 Kicama dans le ms. de Péiau ; mais le lieu dont il s'agit ici ne peut être douteux. S Gtnasi dans le ms. de Pétau ; Bergeron a traduit Genevois. '" Peut-être faut-il lire Acrensis. » Marclius dans le ms. de Pétau. ( 77-> ) Epilogus de toto libella '. Rogamus cunctos qui legunt prxdicta, ut nichil inimitent ' nec apponant; quià nos, omnia quœ vidinms, vel audivimus ab aliis quos credebamus fide dignos, sicut Deus testis est nichil scienter addentes , scripsimus prseviâ 3 veritate. Sed quià illi per quos transitum fecimus, qui sunt in Poloniâ, Boemià et Teuloniâ, et in Leodio et Campaniâ, supra scriptam historiam 4 libenter habe- bant , idcircô 6 eam rescripserunt antequàm esset compléta et etiàm plenè contracta, quià nondutn tempus habueramus quietis ut eam possenius complere plenè. Ideo nemo miretur quôd in istâ j)lura sint 6 et meliùs correcta quàm sint in illâ; quoniàm istam, postquàm habuimus qualecunqne ocium , correxiinus ad plénum, et perfecimus ' illa quœ nondùin erant compléta 8. EXPLICIT IIISTORIA 9 MONGALOR1IM QUOS NOS TARTAROS A PPELI.AMUS. ' Nou9 avons encore suppléé ce lilre , afin de séparer du chapitre précédent cet épilogue qui s'applique à tout l'ouvrage. * Immuant dans lems. de Pélau. ijjina dans le ms. de Pétau. SHfiloria dans le ins. de Pétau. J Jccirco dans le ms. de Pétau. 0 Sunt dans le ms. de Pélau. t Le ms. de Pélau porte ici perfectum «Vc peifectilis, témoignant ainsi de l'embar- ras du scribe à lire ce mol dans l'original qu'il copiait. *ipcttii dans le ms. de Pétau. » Bystima dans le me. de Pétau. 97 (774) APPENDIX. DE ITMERE FRJTRUM MINORUM AD TARTAROS QILE FRATER BENEDICTUSPOLONUS VIVA VOCE RETTJLIT '. ( Ex ms. Regio 2477, olim Calbertino, ) 1 Anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo quinto, fra- ter Johannes, de ordine minorum fratrum, dictas de Piano Car- pini, a Domino Papa missus ad Tartaros eu m alio fratre, in Paschâ exiens à Lugduno Galliae ubi Papa fuit, profectus in Poloniam assumpsit in Vretslaviâ tercium f rat rem ejusdem ordinis Bene- dictum Domine, Polonum génère, ut esset sibi socius laboris et tribulationis ', acinterpres.Qui, medianteConradoducePolonorum, pervenerunt usquè Kyoviam civitatem Ruscix quas nunc est sub servitute Tartarorum. Quorum civium doctores conductum eis dederunt ad sex dietas usquè ad priinam custodiam Tartarorum circà principium Comauia:. 1 Le ras. de Colhert commence par l'intitulé suirant : Jncipiunt gesta Tartarorum secundum fratrem Johannem ordinis fratrum minorum, ce qui ne doit point être ap- pliqué au morceau que voici, mais bien à la relation à laquelle il sert d'introduction. ■ Au lieu de tribulationis, le ms. porte hujus sollicitations. ( 775 ) ii. Acujus custodiseducibusciimaudissent eosesse nuncios Papse, postulatis et receptis ab eis muneribus, dicti duo fratres Johannes et Benedictus , tercio fratre debilitato, cum equis et clientulis quos secum adduxerant ibidem reliclis ut eis mandabatur, in ipsorum Tartarôrum equis, et sarcunculis suis sibi suivis, perdiicti sunt ad secundam custodiam ; et ità per plurimas custodias equis pennutatis, terciâ die pervenerunt ad ducem unius exercilùs qui profectus erat octo millibus ' armatorum, cujus ministri, postu- lantes et recipientes mimera, ipsos ad ducem suum Curoniza per- duxerunt. Hic interrogavit ab eis causain itineris et qualitatem negocii. Quâ compertâ, adjunxit eis très Tartaros de suis, qui procuraient eos in equis et expensis de exercitu ad exercitum : donec venirent ad principem Bâti noinine, qui est unus de majoribus principibus Tartarôrum, qui et Ungariam devaslavit. m. In mediâ via transierunt fluvios dictosNepere et Don. In quo ilinere expenderunt quinque septimanas et plus, scilicet à domi- nicâ Iiwocavit usquè ad feriam quintam Cenœ Domini, quo die venerunt ad Bâti, ipsum invenientes super magnum flumen Eibil quem Busci vocant Volga , qui creditur esse Tanais. Ministri itaque Bâti, postulata ab eis receperunt mimera, scilicet quadraginta pelles castorum ' et octoginta pelles taxonum 3; quœ munera portata sunt inter duos ignés ab eis sacratos, et Fratres coacti sunt sequi munera, quia sic mos est apud Tartaros expiare nuncios et mimera per ignem. Post ignés stabat currus continens auream statùam Im- peratoris quœ similiter solet adorari. Sed Fratres adorare omninô renitentes, compulsi sunt tamen capita inclinare. Bali ergô auditâ legatioue et de verbo ad verbum examinalâ, cum lilteris suis unà Milibus dans le ms. 1 Le ms. porle caslrorum . ' Le ms. porle taxorum. (776) cuui prsedictis tartaris ductoribus eorurn , post quinque dies , scilicet terciâ f'erià post Pascha, misit eos ad filium magni Impera- toris, cujus filii nomen est Cuyuc Ran , in terra nativitatis Tarta- rorinii. iv. Dimissi itaque à Bâti principe, et ligati membra institis propler lollerandiini laborem equitandi, post duas ebdomadas egressi sunt de Comanià '. In illâ ' aulem plurimum invenerunt absincium. Nàm bac terra olim dicebatur Pontus,sicut Ovidius, de Ponto , commémorât : Trislia per vacuos s horrent absinlhia * campos 3. » Fratres verô, euntes per Comaniam, à dextris habuerunt terram Saxon um quos nos credimus esse Gotos, et hii sunt christiani; posteà Alanos, qui sunt christiani; posteà Gazaros , qui sunt chris- tiani : in hâc terra sita est Ornarum civitas opulent», à Tartaris capta per submersiones aquarum ; deindè Circassos6, et hii sunt christiani ; posteà Georgianos , et hii christiani sunt. A Rusciâ verô in anteà habuerunt Morduanos à sinistris ', hii sunt pagani, et habent caput rétro rasuni pro majori parte; posteà Bjleros , et hii sunt pagani; posteà Bascarclos qui sunt antiqui Ungari; posteà Cynocéphales , caput caninum habentes ; posteà Parocitas qui habent os parvum et angustum, nec quid aliud possunt masti- care , sed sorbici sumunt, et vaporibus carnium et fructuum re- nciuntur. ■ Le ms. porte par erreuv iugres'i sunt Comaniam. 1 Illâ manque dans le ms. J Le ms. porte vnslos. i Le ms. écrit ici abscincta, comme un peu plus haut abscincium. 5 Ce vers est en effet emprunté d'Ovide (episl. i lib. WlEpistolarumcx Ponto). «Le ms. porte Circassoifr c'est à-dite Circassorum, par inadvertance au lieu ro se tredecim îudem denarios persol- visset.Obtentis ab eo littens, secure demeeps iter prosecuti sunt i ri •'>'• II 1 usquead sanctam civitatem Jérusalem, lui, înquit, nabetur nospi- taie in quo suscipiuntur omnes, qui causa devotwms illum aucun'. locum, loquentes lint'uii ïiomana , cui adjacet ecelesia in honore l ? Qui ■•■ i sanctœ Mariée , nob.ilissimam habens bioîiotkecam studio près- dicti imneratoris. nempeCaroli Magni. Idem Bernardus quatuor sanctœ civitatis memqrat ecclesias insignes: unam in monte Calva- riae; alteram ad meridiem; tertiam ad occidentem , in qua sepuT- crum Domini '. » Comme on le voit, le savant bénédictin se borne a donner une 0 analyse, succincte de l'Itinéraire de Bernard, sans détails sur la vie ' Annalfis ordims. S. Bencdicli. Tomus lertius, completlens res geslas ab anno ( m ) et la personne de ce moine. Sans doute il n'en put découvrir aucun, et nous avouerons que nous sommes dans le même cas '. "Vous n'a- vons donc à nous occuper maintenant que des manuscrits qui ren- ferment sa relation, et que nous avons trouvés pendant notre séjour en Angleterre durant les années i833-i835. Le premier, d'après lequel nous donnons le texte de Bernard, est conservé dans la bibliothèque cottonienne, à Londres. Nous ex- trayons de la page 6o5, colonne 1 , du catalogue publié en 180I2 , in-fol. , ce qui concerne cet ouvrage: « Faustina, B. 1. cod. membran. in-fol. min. constans foliis 227. « 19. Itinerarium trium monachorum , Bernardi scilicetnet sociorum ejus ; et de sanctis locis , et Babylone. A° 970. 192. » Mais , outre ce manuscrit, il en existait un autre qui a été brûlé lors de l'incendie d'une partie de la bibliothèque cottonienne , en 1731. Voici les arlicles qui concernent l'Itinéraire de Bernard, tels qu'on les lit dans le catalogue de Thomas Smith : « VitelliusE. IL... « s.Descriptio locorum, quœ vidit Bernardus Sapiens, quando ivit in Jérusalem et rediit, et de ipsa Jérusalem , et de locis oirca eam. « 4- De locis sanctis in Palasstina et de Constantinopoli et basilica, Christi dcccl. ad annum dcccclxxx. inclusive, ciim Appendice, et indicibus necessa- riis. Luteciae-Parisiorum 7 sumlibus Caroli Robuste), m.dccvi, in-fol. Liber XXXVII. A.b anno Christi 870. ad annum 877, § XII, p. l65. 1 Nous ne savons d'après quelle autorité D. Mabillon donne à Bernard la qualité de Français ; il ne pouvait ignorer ce qu'en avait écrit John Pits, qui avait vu le ma- nuscrit d'Oxford , et qui range Bernard parmi les auteurs anglais. Voyez /oo««/.f Pitseï Angli,S. Theologiœ doctoris, Liverdvni in Lotliaringia, decani, relationvm histori- eatvm de Rebvs Anglicis tomes primas, etc. Parisiis, apud Rolinvm Thierry, et Se- bastianvmCramoisy, m. dc. xix, in-4°, p. 827. Nous ne savons pas davantage où M. Michaud, qui donne à notre auteur le titre de saint, a trouvé qu'il avait été canonisé. Voyez Y Histoire des Croisades , 4e édition, Paris, i825, t. 1, p. 58, note 1. ( 784) qua? crucemDominicontinet.Ni fallor.est parsltinerarii Bernardi '. » Enfin le quatrième manuscrit de l'Itinéraire de Bernard existe dans la bibliothèque du Lincoln Collège, à Oxford, où il est coté 29; il forme un volume in-4°, écrit sur vélin par une main du xin" siècle. Pressé par le temps, nous n'avons pu en transcrire que la partie inconnue à Mabillon. C'est pour nous un devoir (et nous le remplissons avec bien du plaisir) de remercier Sir Frédéric Madden , garde en chef des ma- nuscrits du Musée britannique, et le révérend M. John Calcott . qui nous ont aidé dans notre travail : le premier, en collatioiinant en entier le manuscrit cottonien sur le texte de Mabillon; le second, en nous procurant l'accès de la bibliothèque du Lincoln Collège , dont il est associé. Francisque Michel. ' Catalogus Librorum Manuseriptorum Bibliothecœ Cotlonianee. . . scriptorc Tlmma Smitho... Oxonii, e Theatro Shelcloniano. mdcxcvi. in-folio, p. 95, col. I et 2. Voyez aussi A Report from the Committee Appointée lo J'icw thc Cottonian Library, etc. London, printed for R. Villiarnsop .. . . mdccxxxii, in-folio, p. (1 1 1). ITINERAIUUM BERNARDI SAPIENTIS Incipitltinerarium trium monachorum, Bernardi scilicet et sociorum ejus , et de sanctis lacis et de Babûon. Anno ab incarnatione Domini nostri Jesu-Christi nongente- simo septuagesimo ', in nomine Domini, volentes viclere loca sanc- torum que sunt Jerosolimis , ego Bernarclus, duobus memetipsum sociavi fratribus in devotione caritatis : ex quibns erat nnus ex monasterio beati Vincencii Beneventani, nomine Theudemundus; alter Hispanus, nomine Stephanus. Igitur adeuntes in Urbe pape Nicholai presentiam, obtinuimns, cnm sua benedicione necnon et auxilio, pergendi desideratam licentiam. De Gargano, et ecclesia sancti Michaelis. Inde progressi venimus ad montent Garganum , in quo est ecclesia sancti Micbaelis, sub uno lapide, super quem sunt quercus glandifere, quam videlicet archangelus ipse dicitur dedicasse. Cu- • Sic incipit Ilinerarium Bernardi, in codice Oxouiensi : Descriptio locorum que vidit Bernardu s Sapiens , quando ivit Jérusalem, vel re- dii'it, et de ipsa Jérusalem et de locis circa eam. Anno nongenlesimo septuagesimo incar nationis Chrisli, Domini noslri , hec nobis comperta sunt, etc. ( 786) jus introitus est ab aquilone; et ipsa sexaginta hommes recipere potest in se. Intrinsecus vero, ad orientem ipsius, angeli habet yma- ginem ; ad meridiem vero est altare , super quod sacrificium offer- tur, et prêter id nullum munus ibi ponitur. Est auteni ante ipsuni altare vas quoddam suspensum, in quo mittuntur donaria , quod etiam juxta se alia habet altaria. Cujus loci vocabatur abbas Beni- gnatus, qui multis preerat fratribus. De civitate. Bara. De monte autem Gargano abeuntes, per centum quinquaginta miliaria venimus ad civitatem Sarracenorum, nomine Barrem, que dudum subjacebat ditioni Beneventanorum. Que civitas supra mare sita , duobus est a mendie lalissimis munita mûris; ab aquilone vero Hicaccipium...a mari prominet exposita. Hic itaque petentes principem civitatis illius, nomine suldanum,impetravimus,cum duabusepistolis, omne navigandi negotium. Quarum textus epistolarum principi Alexan- drie necnon et Babilonie notitiam vultus nostri vel itineris ex- ponebat. Hi denique principes sub imperio sunt Amarmoni, qui imperat omnibus Sarracenis, habitans in Bagada et Axinarri, que sunt ultra Jérusalem. [Hic] veniunt ad [Tare]ntum. Exeuntes de Barre, ambulavimus ad meridiem per nonaginta miliaria usque ad portum Tarentine civitatis, ubi invenimus naves sex, in quibus erant ix. captivorum de Beneventanis Chris- tianis. In duabus nempe navibus que primo exierunt, Affricam petentes, erant fïi. captivi; alie due, post exeuntes in Tripolim, de- duxerunt similiter m. In reliquis demum duabus introeuntes. in quibus quoque predictus erat numerus captivorum, delati sumus in portum Alexandrie , navigantes diebus xxx. Volentes vero pro- suldanoSar.... (787) gredi in litus, prolnbiti sumus a principe nautaruni, cpii erat super sexaginta. Ut autem nobis copia daretur exeundi, dedimus au- ...Alexandriani reos sex. Inde progressi, adivimus principem Alexandrie, cui ostendimus epistolain, quam nobis dédit suldanus.Que nicbil nobis profecit, licet oinnia illius epistole fateretur se non ignorare. Quo urgente , dédit ei unusquisque nostrum pro se tredecim denarios ; et fecit nobis litte- rasad principem Babilo nie. Consuetudo preterea illorum hominum talis est, ut quod ponderaripotest,non aliter accipiatur nisiin pon- dère; et sex apud nos solidi et sex denarii faciant apud illos très solidos et très denarios. Hec Alexandria mari adjacet, in qua predicans sanctus Mardis Evangelium , gessit pontificale offi- cium. Extra cujus parteiu orientulem est monasterium predicti sancii , in quo sunt monachi apud ecclesiam , in qua prius ipse requievit. Venientes vero Venetii, navigio tuierunt furtini corpus a custodibus ejus , et deportaverunt ad insulam. Extra portam occi- dentalem est monasterium , quod dicitur Ad Sanctos xl.", in quo siniiliter monachi degunt. Ab aquilone est portus illius civita- tis ; a meridie habet introitum Gyon sive Nilus, qui rigat Egyp- tum, et currit per mediam civitatem , intrans in mare in pre- diclo portu. In quod intrantes , navigavimus ad meridiem diebus sex; et venimus. ad civitatem Babilonie Egypti, ubi reguavit quon- dam Pharao rex, sub quo edificavit Joseph vii."m borea adhuc manentia. Dum exivimus autem in Babiloniam, custodes illius ci- vitatis dednxerunt nos ad principem, qui dicebatur Adelacbam, Sarracenus , qui sciscitatus est a nobis omne negotium nostri iti- neris, et de quibus scripta haberemus principibus. Qua de causa ostendimus ei litteras de parte predicti suldani, et de parte principis Alexandrie, quod nicbil nobis profecit ; sed ab ipso missi sumus in carcerem, douée postdies sex initoconsilio, cum Dei auxiho, dena- rios unusquisque dédit pro se, sicuti et superius. Qui qnoque fecit nobislitteras,quasquiciimqiie viderunt, inquacumquecivitate, ( 788 ) aut in quocumque loco, nichil deincepsa nobis exigere ausi sunt; erat enim secundus in imperio Marmoni predicti. Postquatn vero inferiuscivitatesnominatasingressisumus, non prius permissisumiis exire, quam cartam aul sigilli impressionern acciperetnus, qnod uno vel dnobus denariis impetrabamns. De patriarcha in Babilone. Est itaque in bac civitate patriarcha doninus Michael , et super totum Egyptum disponens gratia Dei ordinem omnium episco- porum et monachorum et Christianorum. Isti autem Christiani talem habent legem apud paganos , ut pro se singule persone unoquoque anno solvant tributum priricipi predicto, et vivant secure et libère. Istud autem tributum aut tria, aut duo, aut unum exigit aureum , vel a viliori persona xiii. exigit denarios. Si autem talis est, ut non possit hos xiii. denarios solvere, sive sit incola, sive advena Christianus,mittiturin carcerem, donec aut Dei pietate per angelum suum liberatur, aut ab ahis bonis Christianis redimitur. Redeuntde Babilonia per Niluhi. His ita se habentibus, redivimus retrorsum per fluvium Gyon, et devenimus ad civitatem Sitinulh. De Sitinulh progressi sumus ad Malla; de Malla transfretavimus ad Damiatem, que babet ab aquilone mare, ex omnibus autem partibus (lumen Nilum, ex- cepta paucitate terre. Inde navigavimus ad civitatem Tamnis, in qua sunt Christiani multum religiosi, hospitalitate nimia ferventes. Hec autem civilas nichil terre habet, excepto ubisunt ecclesie ; et îuimittitur campus Thaneos, in quo jacent, trium instar murorum, corpora eorum qui nati sunttempore Moysi. De Tamnis venimus ad civitatem Farameam, ubi est ecclesiasancte Marie, in loco ad quem angelo monente fugiit Joseph cum puero et maire. In hac civitate ( 789) est imiltitudo camelorum, que ab incolis regionis illitis pretio locatur advene ad eferendo(«c)sibi honera propter desertum,quod habet iter dierum vi. Hujus deserti introitus a predicta civitale incipit. Et bene deserhmi dicitur : quoniain nec herbam, nec ali- cujus seminis fructum aftert, exceptis arboribus palmarum ; sed albescitutcampania tempore nivis. Sunt autemin medio itinereduo hospitia : unum quod vocatur Albara, alterum quod vocatur Alba- cara, in quibus negotia exercentur a Christianis et paganis, que neces- saria sunt iter agentibus. In eorum vero circuitu nihil prêter quod dictumestgignit terra. In Albacaraibi est terra fecunda.usqueadci- vitateinGazam, que fuit Samson civitas, nimisopulentissima omnium rerum.Deinde venimusAlariza; de AlarizaadivimusRamulam juxta quam est monasterium beati Georgii martyris , ubi ipse requiescit. De Ramula festinavïmus ad Emaus caslellum; de Emaus pervenimus ad sanctam civitatem Jérusalem. Et recepti sumus in hospitale gloriosissimi imperatoris Karoli , in quo suscipiuntur onines qui causa devotionis illum adeunt locum, lingua loquentes romana ; cui adjacel ecclesia in honore sancte Marie, nobilissimam habens bibliothecam [studio predicti imperatoris, cuni xii mansionibus, agris, vineis et orto in valle Josaphat. An te ipsum bospitale est forum, pro quo unusquisque ibi negotians in anno solvit duos au- reos illi qui illud providet. Intra hanc civitatem, exceptis aliis ec- clesiis, quatuor eminent ecclesie , mutuis sibimet parietibus choe- rentes : una videlicet ad orientem, que habet montem Calvarie, et locum in quo repeita fuit crux Domini, et vocatur Basilica (Jon- stantini; alia ad meridiem; tertia ad occidentem, in cujus medio est sepulchrum Domini, habens ix. columpnas in circuitu sui.inter quas cpnsistunt parietes ex optimis lapidibus : ex quibus ix. co- lumpnis, iiii". sunt ante faciem ipsius monumenti, que cura suis pa- rietibus claudunt lapidem coram sepulcro positmn , quem angélus revolvit, et super quem sedit post perpetratam Domini resurrectio- nem. De hoc sepulcro non est necesse plura scribere, cum dicat 99 ( 790 ; Beda in historia sua inde sufficienlia. Hoc tamen dicendum, quod sabbato sancto, quod est vigilia Pasche, mane officium incipitur in hac ecclesia; et post peractum officium, kirie eleison canitur, donec veniente angelo lumen in lampadibus accendatur. que pendent super predictum sepulcrum : de quo dat patriarclia epi- scopis et reliquo populo, ut illuminet sibi unusquisque in suis locis. Hic autem patriarcha vocabatur Theodosius , qui ob meritum devotionis a Christianis est raptus de suo monasterio, quod distat ab Jérusalem xv. milia; et ibi patriarcha constituais super om- nes Cliristianos, qui sunt in terra repromissionis. In ter predictas igitur iiii". ecclesias est paradisus sine tecto, cujtis parietes auro ra- diant; pavimentum vero lapide struitur pretiosissimo , habeus in medio sui confinium iiii". cathenarum,que veniunta predictis qua- tuor ecclesiis, in quo dicitur médius esse mundus. Est preterea in ipsa civitate alia ecclesia ad meridiem in monte Syon, que dici- tur sancti Symeonis, ubi Dominus lavit pedes discipulorum suorum, in qua pendent spinee corone Domini vicarium (sic): et in hac defuncta traditur esse sancta Maria. Juxta qnatn versus orientem est ecclesia in honore sancti Stephani, in quo loco lapidatus esse creditur. In directum autem ad orientem est ecclesia in honore sancti Pétri, in loco in quo Dominum negavit. Ad aquilonem est templum Symeonis , habens sinagogam Sarazenorum. Ad meri- diem sunt porte ferrée, per quas angélus Domini eduxit Petrum de carcere,que post non sunt aperte. Exeuntes autem de Jérusalem descendimus in va Hem Josaphat, que abest a civitate miliario, ha- bens villam Gedsemani cura loco nativitatis sancte Marie. In ipsa quoque villa est ecclesia sancte Marie rotunda, ubi est sepulcrum illius, quod, supra se non habens tectum, minime pluviam patitur. In ipso etiam loco est ecclesia in quo Dominus traditus est, habens quatuor mensas rotundas Cène ipsius. In valle quoque Josaphat est ecclesia sancti Leontis, in quo dicitur Dominus venturus esse ad judicium. Inde perreximus in monteni Oliveti, in cujus declivio ( 79' ) osienditur locus orationis Domini ad Patrem. In latere autem pre- dicti montis ostenditur locus in quo Pbarisei deduxenmt ad Do- tninum mulierem in adulterio deprehensam, habens ecclesiam in honore sancti Johannis , in quo («c)servaturscriptura in lapide marmoreo, quam Dominus scripsit in terra. In cacumine autem sepius dicti montis, miliario nno a valle Josaphat, locus ascensio- nis Domini habetur; in cujus medio, hoc est in loco ascencionis Domini, altare sub divo patens, in quo celebrantur sollempnia missarum.Inde transivimus ad Bethaniam , que est ad meridiem, distans a monte Oliveti miliario uno, in descensu ipsius montis, in quo est monasterium , cujus ecclesia sepulcrum monstrat Lazari ; juxia quod est piscina ad aquilonem, in qua lavit jussu Domini se ipse Lazarus resuscitatus, quidicitur postea perstitisse episcopus in Epheso xl. annis. In descensu etiam de monte Oliveti ad occidenta- lem plagam ostenditur marmor, de quo descendit Dominus super pullum asine. Inter bec, ad meridiem, in valle Josaphat est natato- ria Syloe. Ceterum , dum exivimus ab Jérusalem, transenntes ad Bethléem, a loco nativitatis Domini, qui fuit vi'°. miliario, ostensus est campus in quo laborabat Abbacuc, quando angélus Domini jussit euni prandium ferre in Babilonem Danieli , que est ad meri- diem, ubi regnavit Nabugodonosor, quam nuncsevpentes ac bestie inhabitant. Bethléem ergo habet ecclesiam valde magnam in ho- nore sancte Marie, in cujus medio est cripta sub uno lapide, cuju9 introitus est ad meridiem; exitus vero ad orientem, in quo osten- ditur presepium Domini, ad occidentem ipsius cripte. Locus au- tem in quo Dominus vagiit est ad orientem, habens altare ubi celebratur missa. Juxta banc ecclesiam est ad meridiem ecclesia beatorum marlirum Innocentiinn. Miliario denique uno a Bethléem est monasterium sanctorum Pastorum, quibus angélus in nativitate Domini apparuit. Ad postremum xxx. mibariis ab Jérusalem est Fliimen tordanit Joidanis ad orientem , super quem est monasterium sancti Johan- nis. In quibus quoque locis multa consistunt inonaitena. tst in» ( 792 ) ter bec ad occidentalem partem Jerosolimite civitatis miliario uno ecclesia sancte Mamille. in qua simt multa corpora martirum, qtii a Sarrazenis interfecti . ab ipsa sunt diligenler ibi conditi. Revertentes igitur ab Jérusalem, civitate sancta , venimus ad Hic navigant Ro- mare . q110(j intrautes, navigavimus lx. dies cum angustia vaille magna, non babentes ventum serennm. Tandem exeuntes de mari venimus ad Montem-Aureum. nbi est cripta babens vii allai ia, habens etiam supra se silvam magnam ; in quam criptam nemo potest pre obscuritate tenebrarum intrare, nisi cum Luminaribus accensis. Ibidem eratabbas domnus Valenlinns. A Monte-Aureo ve- Hic ^en.unt ko- nientes, pervenimus Romani, intra quam urbem ad orientalem par- nam * * l tem, in locoqui dicitur Lateranis, est ecclesia in bonoresancti Jo- hannis Baptiste bene corn posila, nbi est propria sedesApostolicorum. Ibidem etiam unaquaque nocte deferuntur claves ad Apostolieum de universa civitate. Ad occidentalem autem partem beati Pétri Ecclesia SanciiPe-priucipis Apostolorum est ecclesia, ubi ipse requiescit ; oui in ma- gnitudinem non est similis ecclesia in universa terra, que continet etiam ornamenta diversa. In qua etiam predicta urbe innumerabilia cor|)ora sanctorum requiescunt. In bac etenim urbe separiti (sic) sumus ab invicem. Ego vero postea veni ad sanctum Micbaelem, ad dnas Tumbas, qui locus est situs in monte qui porrigitur in mare per duas leucas. In summitate cujus montis est ecclesia in honore sancli Micaelis. et in circuitu illius montis redundat mare ad Sanclum . ,. , ' , . ., . , . Michadem... monte cotidie cluabus vicibus, ici est, maiie et vespere; et non possunt ho- mines adiré mon tem , tlonec mare recesserit. In festivitate autem sancti Michaelis non conjungitur mare in redundando in circuitu illius montis, sed stat ad instar murorum a dextris et a sinistris ; et in ipsa die sollempni possunt otnnes , quicumque ad orationem venerint, omnibus horis adiré montera : quod tamen aliis non pos- sunt diebus. Ibi ' est abbas Pbinimontius ', Brito. Tandem ego 1 Ubi, ms. Cotton. • Phimnontius, ms. Linc. Tumba. ( 793 ) tlico ' vobis quomodo tenent Christiani legem Dei, sive in Jérusalem, sive in Egipto. Christiani autem ' et pagani talem 3 pacem inter se po- inter cbrisiiauos " sitam habent ibi, ut, si iter agerein et in itinere ipso mortuus fieret4 Pasanos- meus camelus, aut asinusqui meam gereret paupertatem,et ibi re- linquerem omnia mea sine custode, et ierim ad civitatem propter alium , ego, cum rediero, omnia mea illesa inveniam. Tutis pax ibi est, ut, si in civitate velinponto aut in itinere aliquo invenierint ho- ininem 5 ambulantem per noctem, vel etiam per diem , non baben- tem cartulam aliquam aut signum 6 alicujus régis vel principis terre illius , ilico jubetur recludi 7 in carcerem , quoadusque veniat tempus quo 8 possit reddererationem utrum sit exploratoran non 9. Beneventani principem suum Sicbardum per superbiam interf'ece- îunt, etlegem Cbristianorum multum destruxerunt;deinde rixaset tDl' Be"ev'",a contenciones inter se habuerunt, donec Ludowicus '", Lotharii et Caroli frater, ipsis eum Beneventanis invitanlibus, super eos impe- riumaccepit. In Bomania vero multa " fiunt, et sunt ibi homines mali, fures et latrones, et ideo non possunt homines ad Sanc- tum Petiuin ire voleutes, per eam transire , nisi sint plu ri mi et armati. In Longobardia Ludowico " memorato régnante, bona DeiegeBnummu. satis pax est. Britones quoque pacem habent inter se; legem etiam habent qualem vobis dico ,3, ut, si alius alii injuriam fecerit, statim ■ Decst hoc verbum in msto. Linc. 3 Deest autem in msto. L. 3 Simili ter decst lalem in msto. L. i Fuerit, ms. L. * H. allquem, ms. L. 6 Si iIIhiil ms. L. 7 Recudi,/Hj. Cott. 8 Dies ubi, ms. L. 9 Aut taie aliquicl, ms. L. '" Hludovicus, ms. L. " Mala, ms. L. 11 Hludovico, ms. L. ,5 Dicunt, ms. L. ( 794) venit tercius, quicumque sit qui hoc viderit, et vindicat eum quasi ejus proximus fuisset. Et si probatum inveneriut aliquem de furto ultra quatuor denarios, eum iutei-ficiuut, aut in patibulo suspen- dunt. Denique in villa ' Gethsemani vidimus ejus' subtilitatis mar- moreos lapides quadratos, ut ' in eis, veluti in speculo, omnia que- cumque voluerit honio conspicari possit. Amodo de Libro Arculfi, episcopi Gallie temporibus Bede presl/iteri1*. Situsurbis Jérusalem, pêne in orbe' circumactus, non parvo inu- rorum ambitu assurgit; qui eciam montem Sion quendam 6 vi'ci- nnni intra 7 se recipit, qui a 8 meridie positus, pro arce urbi super- eminet. Et ° major pars civitaris infra montem jaeet in planicie humilions collis sita. Post passionem quippë Domini a Tito impe- ratore destructa , et '° ab Helio Adriano (quo " eciam nunc Helia vocatur) instauratai multuque amplior effecta est. Unde es: quod cnm Dominus extra portas urbis passus sepultusque sit, modo loca passionis et resurrectionis illius inter ejusdem menia cernuntur. Cujus in " magno murorum ambitu Ixxx". iiiior. turres, porte vero ■ Va'.le, ms.L. ' Ejusdem, rns. L. ' Ubi, ms.L. 4 De situ Jérusalem, ms. L. 5 In orbein, ms. L. 6 Quondam, ms. L. I Ipter, ms. L. * Quiam, ms. L. 9 Euehierel major, ms. L. ■° Sed, ms. L. II A quo, ms. L. " Cum, ms. L. (79&) sunt .vi. Prima porta, David, ad occidentalem partem ' niontis Syon ; ii. porta, ville Frillonis ; iii. porta ',Sancti Stephani; .iiii. porta ', Benjamin ; quinta, id est parvula porta : ab hac porta per gradus ad vallem Josaphat descenditur 4; sexta porta, Teautis. Celebriores taruen ex his sunt5 exitus portarum, unus quidem ab occasu,alius autem a septemtrione , tercius ab oriente. A meridie aquilonale niontis Syon supercilium supereminet civitati, et ea pars ruurorum cum interposais turribus nullas habet portas , id est a superscripta porta David usque ad eam ejusdein niontis Syon frontem, quepre- rupta 6 rupe orientalem respicit plagam. Situs quippe ipsius ' urbis ab 8 aquilonali supercilio 9 niontis Syon incipiens, ita est molli clivo dispositus, usque ad humiliora aquilonalium orientaliumque loca murorum, ut pluvia ibi decidens, nequaquam lutum faciat;sed ins- tar fluviorum per orientales defluens portas, cunctis secum pla- tearum sordibus raptis, in valle Josaphat '° torrentem Cedron augeat. Descriptio urbis Jervsolime ". Ingressis ergoa septentrionali urbis parte, primum de locissanc- tis, pro condicione platearum, divertenduui est ad ecclesiam Con- 1 Deest parlem in msto.L. * Decst porta in msto. L. >/d. * Sententia ista deest in msto. L. i Sunt très, ms. L. " Prorupta, ms. L. ' Ipsius supercilii, ms. L. 8 Ab deest in msto. L. i Deest vox ista in msto. L. " Josafath, ms. L. 1 De Iocis in ea sanctis, ms. L. ( 796) staniinianam, que Martirium appellatur. Hanc Constantinus impe- rator, eo quoc) ibi crux Domini ab Helena matre reperta vit , c.oigotha magnifico et regio cultu construxit. Dehinc ab occasu , Golgcn thana ' videtur ecclesia. in qua eciam rupis apparet illa que quon- dam ipsam affixi Domini corpore crucem pertulit, argenteam modo pergrandem sustinens crucem, pendente magna desuper erea rota cum lampadibus '. Infraipsum locum vero ' dominice crucis excisa in petra cripta est, in qua super altare pro defunrtis honoratis sa- crificium offerri solet, positis intérim in platea corporibus. Hujus quoquead occasum ecclesia Anastasis, hoc est, resurrectionis domi- nice, rotiihda ecclesia, tribus cincta parietibns, xii. columpnis sus- tentatur, inter parietes singulos latum habens spacium vie, que tria altaria in tribus parietibus, locis mediis, continet, hoc est, australi, aquilonali, occidentali4. Hec bis quaternas portas, id est, in t roi tus pertrese regione parietes habe^equibushii0'. ad vulturnum, et iiii°'. spectant ad eurum. Hujus in medio monumentum Domini rotun- dum in petra excisum est, cujus culmen intrinsecus stans homo manu contingere potest, ab oriente habens introitum ; cui lapis ille magnus appositus est, quod intrinsecus ferramentorum vestigia i;sque in presens ostendit. Nam extrinsecns usque ad culminis summitatem totum marmore tectum est. Summum vero culmen auro tectum et s orna tu m, auream tnagnam gestat crucem. In hujus ergo 6 monumenti aquilonali parte, sepulcrum Domini in eadem petra excisum longitudinis vii pedum, trium mensura paluiorum, pavi nient o altius eminet, introitum habens a latere meridiano, ' Golgolha, ms. L. - Atrea rotarum lampacte, ms. L. '• Deest vero in rnsto. L. i El oct'identali, ms. L. 5 Verba tectum et tlcsunt in rnsto. !.. Imago ccclesiceest depicta m margim < "tt \ eio, ms, L. t 797 ) ubi die noctuque ' xij. lampades ardent : iiiiot. intra sepulcrum ,viii. supra, in margine dextro. Lapis qui ad hostium monumenti positus erat, nunc fisus est. Cujus pars minor, quadratum altare, ante hos- tium nichilominus ejusdem monumenti stat; major vero pars ', in orientali ejusdem ecclesie loco quadrangulum aliud altare, sub lintheaminibus exstat. Color autem ejusdem et sepulcri et monu- menti albo et rubicundo permixtus videtur. A dextra autem parte huic ecclesie coheret béate Dei genitricis ecclesia quadrangula. In platea que Martirium et Golgotha continuât, exedraest in qua calix Domini'scriniolo reconditus, per operculi 4 foramen tangi solet et osculari. Qui argenteus calix 6duas bine et indeansulas [habensjsex- tariigallici mensuram capit, inquoest et illa spongiadominici potus ministra. Lancea mditis inserta babetur in cruce lignea in porticu Martirii, cujus hastile in duas inter cifum partes a tota veneratur civitate. Hec quidem omnia que commemoravimus sancta loca, extra montera. In loco autem illo in 6 quo Abraham altare ad im- molandum filium construxit, mensa est lignea non parva, in qua pauperum elemosine soient a populo deferri. Sed singula hec que dixi, ut manifestius agnosceres, eciam pre7 oculis depingere curavi. Sion posita cernitur8, quo se ad aquilonem deficiens loci tumor porrexit. In inferiore vero parte urbis, ubi templum in vicinia mûri ab oriente locatum ipsique urbi, transitu pervio, ponte me- diante, fuerat conjunctum 9, nunc ibi Sarraceni quadratam domum ■ Introitum — noctuque desunt in rnsto. L. 2 Deest pars in mstu. L. 3 Domini non habet ms. L. * Opericuli, ms. L. 5 Calicis imago ibi est in margine Cott. depicta, 6 In non habet ms. L. ' Pro, ms. L. 8 CernuDtur,mi. Cott. ' Constructum, ms. L. 100 ( 798 ) subjectis ' tabulis et magnis trabibus super quasdani ruinarum re- liquias vili opère construentes, oracione fréquentant; que 1T1. homi- iium capere videtur. Pauce illic cislerne in usuin aquariim osten- duntur. In vicinia templi Betbsaida piscina gemiiio insignis lacu apparet, quorum alter bibernis pleruinque impletur imbribus, alter rubris est discolor aquis. Ab ea fronte montis Syon que pre- rupta rupe orientalem plagam spectat ', intra5 niuros atqne in radicibus collis fons Siloe prerumpit4; qui alternante quidem aquarum accessu in meridiem finit : id est non jugibus aquis, sed incertis horis diebusque ebullit , et per terrarum concava et antra saxi durissimi cuni magno sonitu venire consuevit. In supradicti montis Sion planicie nionachorum cellule5 fréquentes ecclesiam magnam circumdant 6, illic, ut perbibent, ab apostolis fundatam , eo quod ibi Spiritum Sanctum acceperunt ', ibique sancta Maria obierit ; in qua eciam locus cène Domini ostenditur 8. Sed et co- luuipna uiarmorea in medio stat ecclesie, cui 9 adberens Doininus flagellatus est. Hujus ecclesie talis esse dicitur figura. Hic mdnslra» tur petra, supra ,0 quam lapidatus est sanctusprothumartir Stepha- nus, tune " extra civitatem, nunc '* in medio Jérusalem. Ubi, cruce Domini superposita,mortuus revixit, columpna stat celsa, que estivo solsticio umbram non facit. Undeputant ibi esse média m terra m, et 1 Sub rectis, ms. L. 3 Expectat, ms. L. 3 Inter, ms. L. * Prerupit, ms. L. '' Celluce, ms. L. 6 Fréquentant, ms. L. 1 Acceperint et, ms. L. 8 D. venerabilis ostenditur, ms. L. ' Deest cui in msto. L. 10 Super, ms. L. " et " Desuntvoces tune etnaac in msto. L. ( 799 ) prophète' dictum complexi ' :« Deus auteni rex nosferante secula operatusestsalutemin medio terre.» Quaductusopinione et Victori- nus \ Pictavensis antistes ecclesie, de Golgotha scribens, ita incoat : Est locus ex omni, médium quem credimus, orbe 1 ; Golgotha Juclei patrio cognomine dicunt '. Portam David egredientibus fons occurrit, in austrum super vallem directus; ad cujus medietatem aboccasu Judas se suspendisse narra- tur. Namet ficus ibi 6 magna ac » vetustissitna stat, juxta queni , ut Juvencus 8 ait, « informera 9 rapuit de vertice mortera '". » Porro Acheldemach, ad australem plagam montis Sion, peregrinos et igno- biles mortuos hodie quoque terra tegit ", alios inhumatos putrefacit . " Sudarium capitis Domini, post resurrectionem ejus, mox chris- tianissiinus quidam Judeus furatus , usque ad obitum diviciis sibi affluentibus, habuit. Qui moriturus interrogat filios, qui Domini sudarium, qui ceteras patris velit accipere divicias '3. Major thesau- ros rentra , minor elegit sudarium ; et mox illitis dëcrescunt usque ad paupertatem , fratris autem cura fide crescunt et opes '*. ' Historiée, ms. L. ' Devst vox ista in mstn. /.. Victorius, ms. L. î Orbeni, ms. Cote. ■ Hic i abrita in msto. t.. : De Acheldemach. " Drr.it du in msto. L. i Et, ms. L. H Juventus, ms. L. 11 Iiifonteiu, ms. Cotl. "■Montem, mss. Cott. et [,.; sed maie. Sic legiturin Hist. Evang. tib tv, v. 633: Informent lapuit ficus de vertice nioitem. " Régit, ms. L. <*Hicrubricainmsto.L.:'Desudairio capitis Domini et aliomajorelintheosancte Marie. ' ' In mstn. Cott. piimiim vêtus librnrius scripsrrat habere; qua voce deleta, ai c i- pere substitutum est. ■4 Deest crescunt in msto. Cote. MM) • ( 8oo ) Usque ergo ad quintam generacionem fidèles tenuere. Mine ad im- pios proveniens ' divitias tantum auxit Judeis, et hoc multo tem- pore, donec post longa litigia quibus christiani Judei seChristi, in- tideles vero se patrum suonim affirmabant heredes, Mauwinas *, Sarracenorum rex qui nostra etate fuit, judex postulatur. Qui accensa grandi pira Christum inde 3 judicem precatur, qui hoc pro suorum sainte super caput habere dignatus est4. Missum ergo in igné sudarium, veloci raptu aufugiens evolat, et in sunimo aère diutissime quasi ludendo volitans 5, ad ultinuim, cunctis utrimque. 6 videntibus, sese Ieniter in cujusdam de christianis sinum deposuit. Quod mox ' totus populus summa cum veneratione 8 salutabat et osculabatur. Habebat autein longitudinis viii. pedes. Aliud quoque aliquanto ma jus lintheum in ecclesia veneratur, quod fertur a sancta Maria contextum, xii. apostoloruni et ipsius Domini conti- nens imagines, uno latere rubro, et altero viridi. 9 Circa Jerosolimam aspera et niontuosa loca cernuntur; bine quoque septentrionem versus, usque ad Arimathiam terra petrosa et aspera monstratur. Vallès quoque spinose usque ad Tamniticam regioneni patentes. Ad Cesaream vero '" Palestine ab Relia, quamvis aliqua reperiantur angusta et brevia et aspera loca, précipite tanien 1 Perveniens,//zj, / Mauinas, ms. /.. 5 Decst inde in msto. l . i Dignarelur, /«.>. L. Volucritans, ms. L. I tiumque, ms. !.. ; < Jmiil mane niox , ms. L. s }îœ très voces désuni in msto. L. 9 Hic rubrica in msto. I. : De loris circa Jérusalem , <-i ecclesia in utile confecta Ju- saphal. i» Dre\t vero in mst<>. !.. (Soi) planicies camporum interpositis ' olivetis, distant lxxv. passuum '. Longitude» vero terre repromissionis a Dan usque Bersabee 3 tenditur spacio clx. milinm. Ab Joppe usque ad Betbleem4 xlvi mi- lia. Juxta niuruin templi Jérusalem ab oriente Gehennon occurrit, que est vallis Josaphat , a septentrionali plaga in austrum porrecta, per quam torrens Cedron, siquando pluviarum aquam recipit, de- currit. Hec vallis et parva campi planicies irrigua et nemorosa ple- naque delitiis. Locum in se quondam Baalim sacrum babuit. In bac est turris régis Josaphat, sepulcrum ejus continens, cujus ad dexteram 5 de rupe montis Oliveti excisa et separata domus duo cavata babet 6 sepulchra : boc est Simeonis et Joseph, sancte Marie sronsi. In eadem valle, sancte Marie rotunda est ecclesia lapideo tabulatu discuta, cujus in supeiïoribus iiii0'. altaria, in inferiori- bus unum habetur. In orientali plaga ad ejus dextram est ' monu- mentum vacuuni in quo sancta Maria aliquamdiu pansasse dicitur; sed a quo vel quando sit ablnta, nescitur. Hanc intrantes vident ad dexteram insertam parieti petram, in qua Dominus nocte qua tra- debatur oravit, vestigiis genuum quasi cera molli impressis. 6 MonsOlivarum mille ab Jérusalem discretuspassibus, altitudine monti Sion par est, sed longitudine et latitudine prestat. Exceptisvi- tibus etolivis rare ferax arboris, frumenti quoque et ordei fertilis; neque enim 9brucosa, sed arbusta et florida soli illius est qualitas. In cujus summo vertice, ubiDominusad celos ascendit, ecclesia rotunda 1 Interposilus, ms. L. 1 Passuum milibus, ms. L. 3 Bersahéé, ms. L. 4 Bethléem, ms, L. 5 Ad dexlerum, ms.L. 6 II, .li. m, ms. Cote. 7 Deest est in msto. L. 8 Hic rubrica in msto. L. : De monte Oliveti, et locis m ea sanctis. 9 Deest enim in msto. L. I 802 ) grandis ternas per circuitum canieratas habet porticus, desupcr tectas. Interior namque domus propter dominici corporis meattini camerari et tegi non potuit , altare ab oriente habens, angusto cul- mine protectum, in cnjus medio uliima Domini vestigia, celo de- super patente ubi ascendit, visuntur. Quecotidie cum a credentibus terra ' tollatur, nihilominus manet eadem, adhuc sui speciem ve- luti impressis signatam 3 vestigiis servat. Hec circa erea 3 rota jacet risque ad cervicem alta, ab occasuhabensintroitum, pendentedesu- per in trocleis magna lampade tota die et tota * nocte lucente. Tn orci- dentali ejusdem5ecclesie parte, fenestre octo totidemque e regione6 lampades in funibus pendentes usque Jerosolimam per vitrum fnl- gent, quarum lux corda intuentium quadam alacritate et com- punctione pavefacere dicitur. In die ascensionis dominice per annos singulos, missa peracta, validi flaminis ' procella desursum venire consuevit, et omnis 8 qui in ecclesia fuerint9 terre prosier- nere. Totque '" ibi nocte illa Incerne ardent, ut non illustrari tan- tum, sed et ardere monset superposita " loca videantur ". Hujus ' Trita, ms. Cott. ' Signa, ms.L. 3 Herea, ms. L. 4 Deest tota in msto. L. ' Ejus, ms. L. ' RegioDes, ms. L. i Valide flamme, ms. L. 8 Omnes, ms. L. 9 Affuerint, ms. L. 'o Tota, ms. L. " Supposita, ms. L. " VidereDtur, ms. L. « Insigne hic (Petrus venerabilisj désignât miraculum, quod olim singulis annis con- tingebat in sepulcro Dornini, ubi in vigilia Paschatis ignis diviuus de cœlo descendent omnibus videntibus ecclesise lampades accendebat : cujus quidem miraculi lestes sunl ( 8o3 ) quoque ' basilice figuram pie oculis depingere placuit. Ubi inonu- mentum Lazari est ecclesia ibidem structa tlemonstrat, et monaste- rium grande in campo quodam ' Bethanie, magna Olivarum silva circumdaliim. Est autem Bethania duodecim stadiis ab Jérusalem. Tertia quoque montis ejusdem ad australem Bethanie partem eo Bernardus monachus, qui anno 870 Hierosolymam profectus, illucl a se vismn refert in suo Itinerario, vélos Pontificale ecclesiae Pictavensis aule anDos 800 manu exaratuni , Rodulphus Glaber, I. /)• Hist. c. 6. Léo Osliensis Chronici Casinensis lib. 3. c. 3. Hugo Flaviniacensis in Chronico Virdunensi, auclor Historite bellisacri ton». I. Museï Italici Mabillonii n. 102. Guillelmus Malmtsburiensis lib. 4 de regibus Anglorum . ChrODicon Andrens. Spicil. tom. 9. el Chron. Fontanense ibid. ton). 10. » Pétri vene- rabilii sermo 1 . in laudan sepulcri Domini (Thésaurus novus Anecdolorum , Tom us quintus,col. 1432-1434, not.). Cf. insuper, Fulcherii Carnotensis Gesia peregririantium Francorum cum armis Hierusalem pergenlium ( Gesta Dei per Francos , éd. Bongars, p. 407, 408; Biblw- l/tèijne des Croisades, par MM. Michaud et Reinaud. A Paris , chez A. J. Ducol- let, 1829, quatre volumes in-8», première partie, p. 93, g4. ); Caffari Annal. Gc- nuen. lib. I [Rcrum Italicarum Scriptores, éd. Muratorio , tom. VI, col. 249 et 25o); continuationem carminis quod inscribitur le Roman de Unit ( Chroniques Anglo- Normandes par Francisque Michel, tom. I, Rouen, Edouard Frère, i836, in-8° p. 100, 101 ). Huic notœ addenda censeo haec Bertrandi de Born carmina , ad hanc traditionem speclanlia : £ '1 sépulcres a de secors fraitura, Don luit crezem, ab lei a fesegura, Que lo saius fuecs y deissen, c'om 0 ve ; Per que no i fai nuilh esfoitz qui so cre. Bertrand de Born : Nostre Senker. (Journal des Savants, avril 1817, p. 21 5, 216.) 1 Hujusque, ms. L. ' Quondam, ms. Cott. ( 8o4 ) clesia est, ubi Dominus ante passionem discipulis de die judicii loquebatur '. ' Bethléem sex milibus in austrum ab Jerusolimis sécréta, in dorso sita est angusto, ex omni parte vallibus circumdato, ab oceidente in orientein mille passibus longa, humili ' sine turribus inuro ( per extrema plani verticis instructo et cujus orientali angulo) quasi quoddam naturale semiantrum est. Cujus exterior pars 4 nativita- tis dominice fuisse dicitur locus, interior presepe Domini nomina- tur. Hec spelunca tota interius precioso marmore tecta est s. Supra ipsum, locus ubi Dominus 6 natus specialius traditur, Sancte Marie grandem gestat ecclesiam.Petra juxta murum cavata, primum domi- nici corporis lavacrum de muro missum suscipiens, hactenus servat. Que , si qua forte occasione vel industria fuerit hausta , ni- hilominus ' continue* duui respicis,sicut ante fuerat plena redundat. Ad aquilonem Bethléem, in valle contigua, sepulcrum David in me- dio ecclesie humili lapide tegitur, lampade superposita. Ad aus- trum vero, in valle contigua, in ecclesia sepulcrum sancti Jeronimi. Porro adorientem, in terra Ader, id est gregis, mille passibus a ci- vitate segregata, ecclesia est trium pastorum, dominice nativitatis consciorum, monumenta continens. Hec, relationes Arculphi 8 Gal- liaruni episcopi secutus, dixerim. Ceterum Esdras aperte scribit in 1 Loquitur, ms. L. ' Hic lemma in msto. L. : De Bethléem et inonumentis patrum. ' Huruilis, ms. L. 4 Deest pars in msto, L. "i Marine, retecta, omissa voce est, ms. L. s Deus, ms. L. 7 Hec riihilomirius, ms. L. * H., relationem Arculfi, ms. L. ( 8o5 ) Jérusalem sepultum ' esse David. Via regia ab Helia Ebron ' ducit, ab oriente Bethléem, ab occidente sepulchrum Rachel, habens ti- tuhim nominis ejus usque hodie signatum. s Eebron* in campi latitudine sita , et ab Helia viginti duobus ' milibus separata. Hinc ad orientem stadio speluncam duplicem in valle habet, ubi sepulchra patriarcharum quadrato muro cir- cumdantur , capitibns versis ad aquilonem. Et hec singula singuli* tecta lapidibus, instar basilice dolatis, trium patriarcharum candi- dis, Adom obscurioris et vilioris operis, qui haut longe abilhs ad borealem 6 extremamque mûri illius partem pausat. Trium quo- que feminarum viliores et minores memorie cemuntur. Mambre collis mille passibus a monumentis his ad boream, herbosus valde etfloridtis, campestrem habens in vertice planiciem; in ctijus aqui- lonali parte quercus Abrahe duorum hominum altitudinis truncus ecclesia circumdatus est. Egredientibus Chebron, ad aquilonem, in synpstrla parte vie occurit nions spinosus parvus, tribus milibus passuum a Chebron , unde Jerusolimam spinea ' ligna feruntur in camelis. Nam in omni Judea plaustra vel currus raro fiunt. 8 Jéricho ab Helia, ad orientem versus, xiiii 9. milia passuum habet10; qua tercio ad solum destructa , sola domus Raab ob signuni fidei remanet. Ejus enim parietes adhuc sine culmine durant. Locus • Sepulcrum, ms. L. * Hebrem, ms. L. 1 Hic lemma in msto L. : De situ Chebron. 4 Chebron, ms. L, 5 In msto. Cott.y vel xii. superponitur. '' Superscriptum est vel orientalem in msto. Coït. 1 Prima, ms. L. 8 Hic rubrica in msto. L. : De Jéricho et locis ejusdem novem. 9 Velxix. superscriptum in msto. Cott. '° Pedum habent, ms.L. 101 ( 8o6 ) urbis segetes et vineta recipit. Inter hanc et Jordanem quinque vel sexab ea milibus séparant grandia palineta, campulis ' inter- positis et înhabitatoribus Cananeis. Duodecini lapides quos Jo- sue de Jordane tolli preceperat , in ecclesia Galgalis facta altrin- secus juxta parietes ejusdem jacent , vix singuli nunc duobtis viris elevabiles. Quorum unus nescio quo casu fractus, sed ferro medicante reconjunctus est. Est juxta Jéricho fons uber ad potuni, pinguis ad rigandum, qui quondam steriiisad generandum, parum salubris ad potaudum, per Heliseum prophetam, dum vas salis in euui mitteretur ', sanatus est. Denique campus eum circumjacet septuaginta stadioriim in longitudine, viginti in latitudine patens, in quo sunt mirabili hortorum gracia varia palmarum gênera et ' prestantissimi apum fétus. Ibi opobalsamum gignitur. Quod ideo eum adjectione significamus , quia agricole de cortice tenues vir- gulas acutis lapidibus incidunt , in quibus balsama generantur; vero per illas cavernas paulatim distillans humor, se colligat lacri- mis pulcher rorantibus. Caverna autem greco nomine ope < dicitur. Illicciprum mirobolanum 5 nasci fertur. Aqua,ut cetere 6, fontium illuc tum ' prestantius estate frigida, hieme tepens. Aer mollior, ut summahiemelineis utanturindumentis. Urbsipsaconditain campo cui supereminet mous diffusior, et nudusgignentium. Aereenim et jéjunum solum , et ideo desertum 8 incolis. Hic a sexto miliario urbis usque ad regionem Sodomitanamet Affaltios9fïnes diffusus babetur. 1 Palaneta corapulis, ms. Coll.. ' In eain mitterel, ms. L. 5 Deest hœc vocula in msto. Coït. t £*>!. 5 Meiobolanum, ms. L. 6 Cetera, ms. L. 1 Tamen, ms. L. 8 Sertum ab, ms. L. 9 Affalthios, ms. L, ( 8o7) Adversus hinc nions super Jordanem ab urbe Viliade usquead Goaros ArabiePi'tre conterminos'extentus, ubi eti.un Monscst Ferreusnon- cupatus. In ter hos duos montes campus jacet, qtiem veteies latine Magnum apellavere, hebraice autem Aulon ; eu jus latitudo triginta stadiorum, longitudo centum viginti. Exordium a vico Gennauari'; finis usquead Asfalthium lacum, Jordanis, eum médium intersecantis viridantibus hinc inde ripis, fluminis abluvione '. Siquidem supra ipsas ejus4 fluminis ripas fructus arborum uberior est, aliis vero locis longe exilior. Arida enim sunt omnia prêter oram 'fluminis. 6 Ipsius autem Jordan is exordium putatur in provincia esse Fe nicie, ad radiées montis Libani, ubi Panium, id est Cesarea Philippi sita est. Unde et idem Panium, hoc est speleum, perquod se attol- lit Jordanis, a rege Agrippa décore admirabili extructum venusta- tumque accipimus. Est autem in Traconitide terra7 fons rote qua- litatem exprimens , unde et Phiale nomen accepit, quindecim a Cesarea milibus passuum secretus, ita jugiter plenus aquarum , quod nec superfluunt, necunquam minuuntur. In hune Philippus, tetrarches ejusdem regionis 8, paleas misit, quas in Panio fluvius ebullivit. [ Unde liquet in Fiala principium esse Jordanis, sed post subterraneos meatusin Panio cepisse fluere, qui mox lacum egres- sus paludes ejus intersecat. Inde quoque cursus dirigens suos .xv. milia passuum sine ulla interfusione progrediturusque ad urbemeui 1 Contermino, ms.L. ' Gennarrari, ms. L. * Aluione, ms. L. 4 Ejusdem, ms. L. 5 Horam, ms. L. 6 Hic rubrica in msto. L. : De Jordane et mari Galilée. ^ In Traconitidem terram, ms. L. 8 Regiones, ms. L. (8o8) Vilias nomen. Postea lacum Genesar medio transit fluento '] unde circumvagatus * Affalthium, hoc est Mare Mortuum, ingressus lau- dabiles perdit aquas. Est enim coloris albi sicut lactis, et ob hoc in Mari Mortuo longo tramite discernitur. Est autem lacus Gene- sar, id est mare Galilée3, magnis silvis circumdatus, in longitudine habens centum quadraginta stadia , in latitudine qnadraginta. Aqua dulcis et ad potandum habilis. Siquidem nec palustris uli- ginis crassum aliquid aut tnrbidum recipit, quia harenoso undi- que litore circumvenitur, sed et amenis circumdatus oppidis , ab oriente Viliade et Ippo, ab occidente Tiberiade ; aquis calidis salu- bris; gentis quoque piscium, gustn et specie quam in alio lacu prestantioribns. 4 Mare vero Mortuum longitudine stadiis quingentis octoginta usque ad Goaros Arabie terminos, latitudine centum quinquaginta usque ad vicina Sodomorum protenditur loca. Nam et de puteis quondam sal, post Sodome et Gomorre et civitatum finitimarum combustionem , inundasse certissimum est. Apparet vero procul de spécula Mon tis Oliveti cernentibus, quod fluctuum collisiones commotum sal ibi 6 conficiatur; et hoc sal siccatum accipitur, multis utique7 nationibus profuturum. Alter vero in quodam se- creto monte sal fieri dicitur, ubi lapides de terra evulsi 8 verum et salsissimum9 et cunctis usibusaptissimum prebeant, quod esse sal 1 Quœcumque uncis concliisimus désuni in msto. Cott. ' Unde pluiima circumvagatur, ms. L. 3 Galilée, ms. L. 4 Hic rubrica in msto. L. :De natnra Mortui Maris. 5Collusinne, ms. L. 6 Deest ibi in msto. L. 7 Itaque, ms. Cott. 9 Evelli , ms. Cott. 9 Salsissimum sal, ms. L. (8o9) terre dicitur. Mortuum autem appellatur Mare, quod nihil recipiat generum viventiuni ; neque pisces neque ' assuete aquis aves, scauri camelique fluitent. Denique si Jordanis auctus imbribus pisces illuc influens rapuerit, statim nioriuntur, et pinguibus aquis supernatant. Lucerna accensa ferlur supernatare sine ulla conver- sione, nec extincto dimergi lumine, quia vas dimersum, antequam bibat, difficile herere in profundo, omniaque viventia dimersa, licet ' vehementer illisa, statim resilire; denique Vespasianum pre- cepisse nandi ignaros , revinctis manibus , in profundum deici , eosque oinnes ilico supernatasse. Aqua ipsa sterilis et amara et ceteris aquis obscurior, et quasi aduste preferens sirorlitudinem 3. Vagarisuper aquas bithuminis glebas certuni est atroliquore4, quas scaphis propinquantes colligunt. Herere sibi bitumen et nequa- quatn ferro precidi fertur, nisi sanguine tantum niulierum mens- truo vel urina; utilis ad compagem navium vel corporum 5 homi- num medele. Servat adluic regio speciem pêne. Nascuntur enim ibi poma pulcberrima, que edendi cupiditatem expectanlibus gè- rent6. Si carpas, facessunt ' ac resolvuntur in cinerem,fumuinque excitant quasi adhuc ardeant. Sepe in diebus estatis immodicus per spacia campi exestuat vapor. Unde et calescente vento8, nimie siccitatis atque humiditatis corruptior aer miserandas incolis con- ficit egritudinis 9. 1 Nec p. nec, ms. L. ' Licet et, ms. L. 3 SimilitudÎDis, ms. L. 4 A. I. certum est, ms. L.,iteratis duobus posterioribus verbis repetuntur . 5 Corporis, ms. L. 6 Génèrent, ms. L. 7 Facessit, ms. Cott. 8 Victo, ms, L. 9 Sic mss. Miserandas in miserandas, ms. L. (8,o) ■ In loco quo ' baptizatus est Dominas crux lignea stat, usque ad eollum alta; que, aliquociens aqua ascendente, a 3 quo loco ipsa ulte- rior, id est orientalis, in jactu fiinde est. Cetera vero ripa in super- cilio montis, grande monasterium gestat beati Baptiste Johannis; de quo per pontem arcubus suff'ultum soient descendere ad illam cruceni et mare. In alia fluminis parte quadrata ecclesia quatuor lapidibus cainere superposita i est, coctili 4 creta desuper tecta, ubi Domini vestimenta cum baptizaretur servata esse dicuntur. Hanc uunc domines intrare seu inde descendere ac penetrare so- ient. Ab eo loco quo de faucibus maris Galdee 6 Jordanis exit usque ubi Mare Mortuum intrat, octo dierum iter est. 7 Minimum genus 8 locustarum fuisse quo pastus est Johannes Baptista usque hodie apparet, que corpus in modum digiti manus bominis habent. In berbis facile capte, cocteque in oleo paupe- rem prebent victum. In quo deserto sunt arbores, folia lata et ro- tumia lactei coloris et melliti saporis babentes, que natura fragiles manibus confricantur et eduntur, et hoc esse mel silvestre dicitur. Ibidem et fons sancti Baptiste Johannis ostenditur, et lucida aqua, lapuleo protectus tecto calce perlito. 9 Prope civitatem Sichem , que nunc Neapolis dicitur, ecclesia quadrifida est, hoc " est in crucis modum facta. In cujus medio fons Jacob quadraginta cubitis altus, a latere usque ad summum di- 1 Hic rubrica in msto L. : Dominus de loco m quo baptiiatus est. ' In quo, ms. L. 3 Absconditura, ms. L. ^ Supposila, ms. L. 5 Cocitili, ms. L. ' Galilée, ms. L. Sic inferius. i Hic lemma m msto. L. : De locustis et nielle silvestre 9 Gens, ms. Cott. 9 Hic rubrica in msto. L. : De monte Jacob juxta Sichem, et locis ibidem sanctis. 10 Que, ms. L. (8m ) gitorum extentus, de quo Dominus aquas a Samaritana muliere pe- teredignatus est. 1 Lochs ille in quo Dominus panes benedixit etpisces, citra mare Galilée ad aquilonem civitatis Tyberiadis. Campus herbosus est et planus, numquam ex illo tempore aratus, nulla suscipiens edifi- cia , fontem tantum ex quo tune illi biberunt ostendens. Qui ergo ab Helia, id est Jérusalem % Capbarnaum pergunt, perTybe- riadem iter babent; deinde secus mare Galilée et locum benediclio- nis paiium; a quo non longe Capbarnaum, in tinibus Zabulon et Nephtalim , est, que murum non habens inter mare angusto et sta- gnuin situ per maritimam boram orientem versus longo tramite protenditur, montem ab aquilone, lacum ab austro habens. Nazareth nmros non habet, sed magna edificia duasque grandes ecclesias : unam in medio civitatis, supra3 duos tundatam cancros, ubi fuerat quondam domus in qua Dominus nutritus est infans. Hec autem ecclesia duobus, ut dictuui est, tumulis 4 interpositis arcubus suffulta, habet inferius inter eosdem tumulos fontem luci- dissimum, unde cives omnes aquas in vasculis per trocleas in * ec- clesia extrahunt. Altéra vero est ecclesia ubi domus erat in qua angélus ad Mariam venit. 6 Mons Thabor in medio Galilée campo in tribus milibus manans se ad boream extendit. Est autem 7 ex omni parte rotundus, herbo- sus valde et floridus, altitudinisxxx. stadiorum. Vertex ipse, cam- pestriset multumamenus,xx". et trium stadiorum spacio dilatatur; 1 Hic lemma in msto. L. : De Tiberiade etCaphamaum et Nazareth. 1 Id e. J. desunt in msto. L. 5 Super, ms. L, 4 Tuniulus, ms. L. s Et, ms. L. 6 Hic rubrica in msto. L. : De Monte Taboi . 7 Hœc duo verba desunt in msto, L. ( 8ia ) ubi grande monasteriuin grandi quoque silva circunidatur, très ecclesias habens, juxta quod Petrus ait : « Faciamns hic ' tria ta- bernacula. » Locus muro cinctus, Tiiagna geslans edificia. 'Damascus in cauipo sita amplo murornm ambitu et crebris niunita turribus , quam magna 3 quatuor flumina interfluunt. Ubi, dum Christiani ecclesiam sancti Baptiste Johannis fréquen- tant, Sarraeenorum rex cum sua sibi gente aliam instruxit atque sacravit. Plurhna extra muros versus Egiptum oliveta. A Thabor ad Damascum, vii'"= dierum iter est. * Alexandriaab ortu solis longa, ab austro flumine Nilo cingitur, ab aquilone vero 5 lacu [MJareotico. Cujus portus ceteris difficilior, quasi ad formam huma'ni corporis, in eapite ipso et statione capa- tior, in taucibus vero angustior, qui meatus maris ac navium sus- eipit. Ubi quis angustias atque ora portus evaserit, tanquam reli- quie6 corporis, ita diffusio maris longe lateque extenditur. In dex- tra vero parte ejusdem ' portus parva insula habetur; in qua pharus, îd est turris, est maxima, nocturna tempora flammarum facibus irradians 8, ne decepti tenebris naute in scopulos 9 incidant , dum vestibuli limitem comprehendere nequeunt, et ipse semper in- quiétas est fluctibus hinc inde collidentibus. Portus vero placidus est semper, amplitudinem habens xxx". stadiorum. A parte Egipti urbem intrantibus ad dexteram occurit ecclesia, in qua beat us Mardis evangelista requiescit, cujus corpus in orientali parte ejus- 1 Ibi, nu. L. * Hic rubricet in insto. L. : De situ Damasci. 3 Magnain, ms. L. * Hic lemma inmsto. L. .De Alexandria. 5 Deest vero in msto. L. 6 Relic|ua, ms. L. 1 In ejusdem dextera, ms. L. 8 Ardens, ms. L. » lu scopulisj ms. L. ( «'3 ) déni ecclesie ante altare humatum est, memoria superposita de quadrato marmore facta, rinça quam Egiptiiaggeres crebros propter irruptionem aqaarum facere soient. Qui si forte custodum incuria rupti fuerint, non irrigant, sed opprimunt terras subjaeentes. Et qui plana Egipti incolunt, super rivos aquarum sibi domos faciunt transversis trabibus superponentes. ' Constantinopolis undique prêter aquilonem mari cincta , quod a mari magno ' cingitur sexaginta milibus passuum usque ad mu- rum civitatis, et a muro civitatis ' usque ad hostia Danubii qua- draginta milibus passuum extenditur. Ambitu murorum juxta si- tum maris anguloso duodecim milia * passuum circumplectilur. Hanc ! primo Constantinus in Cilicia6, juxta mare quod AsiamEu- ropamque disterminat, edificare ' disposuil ; sed quadam nocle ferramentaomnia ablata,missisque qui requirerent,in parle Europe obi nunc est ipsa civitas inventa sunt. Ibi enini fîeri Dei voluntas intellecta est. In hac urbe basilica est miri operis que Sancta So- phiacognominatur, rotundoseemateet a fundamentis constructa et concamerala, tribus cincta parietibus 8, et magnis sustentata co- lumpnis arcubusque snllimis 9. Cujtis interior domus in aquilonali sui parte grande et pulcrum armarium habet, in quo capsa lignea ligneo quoque cooperculo tecta, crucis dominice très particulas continet : longum videlicet lignum in duas partes incisum , et ■ Hic rubricn in msto L. : De Constantinopoli, et basilica que crucem DomiDi con- tinet. ■ Cincta, q. a. m. désuni in msto L. 3 Et a m. c. desunt in msto. L. 4 Angulos .*ii. milibus, ms. L. ' Nam, ms. L. '' Scilicia, ms. L. 7 Discriminât éd. eam, ms. L. 8 Deest Imc verbum in msto. t. 11 Sublimis, ms. L. 102 (8,4) transversum ejusdem sancte crucis lignum. Hec tribus per annum tantiiin diebus, boc est in cena Doraini, in parasceve et in sabbato sancto, populis adoranda profertur. Quaruni prima capsa illa super altare aureum, duos cubitos altitudinis, et ununi latitudinis ha- bens, cuni cruce sancta patefacta componitur. Accedensque ' pri- mus imperator, deinde cunctus perordinein laicorum gradus,sanc- !am crucem adorât et osculatur. Sequenti autem ' die imperatrix et omnes matrone vel virgines idem faciunt. Tercia nihilominus die episcopi et cunctus clericorum gradus idem faciunt. Et sic capsa reclusa ad supradictum armarium reportatur. Quamdiu au- tem super altare manet aperta, totam ecclesiam miras odor perfun- dit. De nodis enim ligni sancti liquor oleo similis perfluit 3. Cujus etiam 4 modica particula, si contîngatur 5, omnera egritudinem sa- nat. Hec de sanctis 6 locis, prout potui, iidem bistoriarum secutus exposai, et maxime dictatus Àrculphi > Galliarum episcopi, quos eruditissimus in Scripturis presbiter Adobnanus8 latino sermone describens tribus libellis comprebendit. Siquidem memoratus 1 Accedilque, nu, L. ' Deest autem in msto. L. 3 Similiter prestuit, ms. L. 4 Cuj. in, ms. L. 5 Continguatur, ms. Cott. 6 Hec de bis s. , ms. L. 1 Arculfi, ms. L. 8 Adolmunus, ms. L. Hœc Fabricius de Arculph.o et Adamano sive Adamnano, abbate Hyensi : «... Prologum ad libres III. de locis tente sanclœ ex ore dictanlis Ar- culfi Episcopi, génie Galli ei Palsestina reducis acceptos edidil Labbeus Tom. I. Bi- bliothecao novae MSS. pag. 667. libros ipsos post Jacobuin Gretserum Ingolslad .1619. 4. Joannes Mabillouius Ser. III. Benedicl. Parte 2. pag. '02. Laudat Beda V. 16. de gestis Anglorum et in Marci XV. 46. et ad calcem libelli de locis sanctis Tom. 3. pag. 371. ubi Arculfi et Adamani vestigia legisse se non diffitetur. » Jo. Albcrti Fabri- cii... BMiotheca Latina mediœ et infimœ œtatis.... éd. P. Joanne Dominico Mansi, t. I, p. 6, sub Domine -idamanus. ( 8i5 ) autistes, desiderio locorum sanctoruni patriam deserens, terrain repromissionis adiit, aliquotqtie mensibus Jerusolimis demoratus est; veteranoqne monacho nomine Petro duce pariter atque inter- prète usus, cuncta in circuitu que desideraverat avida intencione lustravit, nec non Alexandriam, Damascum, Constantinopolini, Siciliamque percurrit. Sed cum patriam redire ' vellet, navis qua vehebatur, post ' multos anfractus vento contrario ad 3 nostram, id est Britonum 4 insulam, perlata est; tandemque ipse post non- ntilla pericula ad prefatum virum venerabilein Adobnanum perve- niens, iter pariter suum et ea que viderat explicando, pulcherrinie illuni historié docuit essescriptorem. Ex qua nos aliqua descerpen- tes, veterumque litteris comparantes, tibi legenda 5 transmittimus, obsecrantes per omnia ut presentis seculi laborem , non ocio lascivi temporis s, sed lectionis oracionisque studio tibi temperare sa- tagas. 1 Revisere, ms. L. - Pit, ms. L. J Deest ad in msto. !.. 4 lii ittiu |t il tirn, ms. L '• Lcgentes, ms. Cvtt. 8 Corporis, ms. L. RELATION DES VOYAGES DE S.EWULF A JÉRUSALEM ET EN TERRE -SAINTE. PENDANT LES ANNÉES 1102 ET Uo3. NOTE PRÉLIMINAIRE. Nous devons à M. Francisque Michel la première révé- lation et à M. Thomas Wright la copie entière d'un mor- ceau peu étendu , offrant le récit d'un ancien pèlerinage aux Saints-Lieux, sans autre intitulé que celui-ci : Incipit certa relatio de situ Jérusalem. Cette pièce forme le huitième article d'un recueil manu- scrit provenant de la bibliothèque du célèbre archevêque (8iS) Matthieu Parker, et appartenant aujourd'hui àcelle du Cor- pus-Christi collège de Cambridge ■ , où ce volume est conservé sous le n° 1 1 1. D'après l'observation de M. Wright, conforme à renon- ciation de Nasmith ', le recueil dont il s'agit, composé de pièces anglo-saxonnes et autres, est d'une écriture dont la date paraît devoir être rapportée au règne de Henri II d'An- gleterre, c'est-à-dire à la seconde moitié du xne siècle. Le nom du narrateur, inscrit en tête de sa relation, n'est pas autrement connu dans l'histoire littéraire du moyen âge; mais M. Wright a retrouvé , dans la forme de ce nom et dans quelques légères allusions du récit, des indices suffi- sants d'une nationalité anglo-saxonne : il lui paraît probable que dans l'origine le dévot pèlerin se nommait simplement IVulfizn latin Lupus), et que son goût pour les voyages maritimes lui valut par la suite une désignation qui rappe- lait ses courses et ses périls de mer. Sœwulf, en effet, n'est ■ Voir Jamks Nasmith, Catalogus librorum mss. quos collegio Corporis- Christi legavit Matthctus Parker archiépiscopal Cantuarcnsis ; Cambridge 1777, in-4, pp. 1 19 et 120 : « C. XI. 8. SaewulCus de silu Hierusalem , liçe lier ejus ad Terram » Sanctam et descriptio ejusdem ». — D'api es la table de concordance des numéros an- ciens et nouveaux des mss., donnée par Nasmith à la fin de son Catalogue, son n° jii correspond au n" 3l6 d'EuwARD Bernard, Catalogus librorum mss. Angliœ et Hi- bcrmœ, Oxford 1697, iu-fol. 3e partie, p. 142, où l'on trouye seulement cette indica- tion : «3i6. 4. De peregrinatione ad Hierusalem.» » libi suprà, p. 1 g. (8-9) qu'une forme saxonne sous laquelle il est aisé de reconnaître les mots anglais sea-wolf^ c'est-à-dire loup de mer. L'habile diplomatiste qui nous a envoyé la relation de Saewulf, n'a point cherché à déterminer l'époque précise à laquelle il y avait lieu de rapporter la rédaction de ce docu- ment; nous ne doutons point qu'il n'eût résolu cette question avec autant d'exactitude que de sagacité s'il en eût fait l'ob- jet d'un examen spécial ; mais il s'est borné à estimer d'une manière générale que l'auteur appartenait à la période anglo- saxonne antérieure à l'invasion normande, et nous avions d'abord , en répétant les premières indications qu'il nous avait fournies, attribué au voyage de Saewulf une date trop reculée '. La tâche qui nous est depuis advenue, de pourvoir à la publication de ce morceau, nous a imposé une lecture at- tentive du manuscrit; et nous avons dès lors reconnu qu'il était possible de trouver, dans le récit même du bon pèle- rin, des éléments suffisants pour arriver à la détermination d'une date certaine, de beaucoup postérieure à ces premières indications. rLt d'abord, la mention qui y est faite de princes francs en 1 Recueil de Voyages et de Mémoires publiés par la Société de Géographie lonie IV, Paris 18J9, in-4°; p. 204. (820) Palestine, nous oblige immédiatement à descendre au temps des croisades, c'est-à-dire, au plus tôt, aux dernières années du xie siècle '; et comme les princes chrétiens qu'il nomme sont le roi Baudouin (JBaldwinus flos regum) et le duc Ray- mond de Toulouse, l'existence simultanée de ces deux princes implique une condition qui rétrécit le cercle de nos conjectures, entre le 25 décembre iioo, date de l'avène- ment du premier ', et le 28 février iio5, date de la mort du second 3. Ce n'est pas tout, Saewulf énumère les villes maritimes conquises par les croisés, et celles qui étaient res- tées aux Sarrasins; or parmi celles où flottait l'étendard des chrétiens, il nomme Tortose, possédée par le duc Raymond; Acre au contraire est encore aux infidèles. Son récit est donc à la fois postérieur à la prise de Tortose , qui avait eu lieu vers le 12 mars 1 102 4, et antérieur à la prise d'Acre , qui 1 On sait que les premiers Croisés ne mirent le pied en Asie qu'au mois de mai 1097, et n'arrivèrent devant Antioche que le 21 octobre. * WillermusTyrensis, Histnria rerum i'i partibus transmarinis gestarum, lib.X, cap. ix, dans Boncars , Gesta Dci per Francos, p. -81. 3 Idem, lib. XI, cap. 11 ; ibidem, p. 7g5. — Fulcherius Carnotensis, gesta pe- regrinanfium Francorum, cap. xxxi: ibidem, p. 4'6- 4 C'est la date qui résulte du récit d'ALBERT d'Aix (lib. VIII, capp. xli-xliv, dans Bongars, pp. 325, 32(i) qui après avoir énoncé l'arrivée à Antioche, au commen- cement de mars, des princes qui obtinrent de Tancrède la liberté de Raymond , les conduit immédiatement devant Tortose, qui fut prise en peu de jours (GuiLL. de Tyr , lib. X, cap. XIII, ubi suprà, p. 783), et les fait ensuite marcher droit sur Beyrout , s'y reposer un jour, et arriver à Jaffà quinze jours avant Pâques, qui tombait cette année-là le 6 avril ; en supposant que le départ d'Anlioche ait eu lieu le 4 mars , on a, jusqu'au 23 du même mois, date connue de l'arrivée à Jatïa, un intervalle de vingt (8aO s'effectua le i5 mai i io4 '. Notre incertitude se trouve ainsi concentrée dans des limites assez étroites; mais nous pou- vons encore les resserrer davantage. En effet, le moment précis auquel se rapportent les indi- cations dont nous venons de profiter, est le temps de la Pentecôte, époque du départ du voyageur pour retourner dans sa patrie. Or la Pentecôte de l'année iio4 tombant le 5 juin, c'est-à-dire après la conquête d'Acre, cette année i io4 se trouve elle-même écartée de notre recherche par voie d'exclusion. Quant à la Pentecôte de l'année 1102, comme elle ne tombait que le 26 mai, c'est-à-dire plus de deux mois après la prise de Tortose, il n'y a point de ce côté un motif semblable d'exclusion ; et la date véritable du retour de notre pèlerin reste ainsi flottante entre les deux années 1 102 et 1 io3. On peut néanmoins penser avec quelque raison que si la prise de Tortose n'eût précédé que de deux mois cette date de retour, il ne se fût probablement pas contenté de jours, pendant lequel ont dû s'accomplir successivement, d'abord la inarche jusqu'à Tortose (environ 90 milles géographiques), puis le siège et la prise de cette ville, et enfin la marche jusqu'à Jaffà (environ 170 milles) plus un jour de repos à Beyrout. En estimant les marches à 18 milles par jour, on voit que les Croisés ont pu arriver devant Tortose dans la soirée du 8 mars, commencer le siège le 9, prendre la ville le 12, repartir dans la journée du i3, et employer neuf jours et demi en route, ce qui, avec no jour de repos à Beyrout, conduit précisément jusqu'à la soirée du 23 mars, jour de l'arrivée à Jaffà. ' Axberti Aquf.nsis Historia Werosolymilanœ expeditionis, lib. IX, cap. xxvm, ubi suprà, p. 335. 103 ( 822 ) constater une conquête chrétienne accomplie pendant sa pérégrination, et en quelque sorte sous ses yeux, par un mot aussi froid que celui-ci : Tariusa quant dux Remundus possidet. Mais il nous vient en aide, pour mettre fin à toute hési- tation, un nouvel élément de calcul, fourni encore par la relation de Snewulf : car il énonce être parti d'Italie pour son pèlerinage le dimanche jour de sainte Mildride. Le nom de cette vierge anglo-saxonne manque il est vrai dans plu- sieurs catalogues de saints, et entr'aurres dans celui que les savants Bénédictins ont inséré dans X Art de vérifier les dates, où la spécialité de notre recherche devait surtout nous le faire désirer'; mais elle n'a heureusement point été oubliée parles Bollandistes, qui lui ont donné place, dans leur vo- lumineuse collection, parmi les saints auxquels est consacré le 1 3e jour de juillet % guidés qu'ils étaient par le curieux légendaire anglais de Capgraves 3, où nous lisons que Dieu 1 Nous en disons autant du Catalogue alphabétique et chronologique des Saints, in- séré dans les Eléments de Paléographie de M. Natalis de Waillt (Paris i838, 2 vol. in-folio, toin. I, pp. 128 à i56.) J Acta Sanctnrum Julii, tome III, Anvers 1723, in-fol., pp. 5 12 à 523. — Voir aussi Usitardi Martyrologium cum additionibus Joannis jMolani, Anvers i583, in-8°; folio 98, parmi les additions de Ver-Meulen ; et V Indiculus sanctorum Belgii, du même, Anvers 1Ô83, in-8°, folio 5o verso. — Voir encore Peyronet , Catalogua sanctorum et sanctorum , Toulouse 1706, in-4", p. 4^0 , où se trouvent indiqués en outre les catalogues ou martyrologes de YYion, de Ferrari , de Ménard , et enfin les Acta sanctorum ordinis sancti Benedicti de Mahillon et d'Athei y, article de sainte Milburge, sœur de Mildride. 3 Capgravii Nova legenda Sanctorum Jngliœ, Londres iSlfi, in-fol., folios j3i à 334. ( 8^3 ) prit l'àme de la sainte abbesse le 3 des ides de juillet. Or une vérification aisée démontre que le i3 juillet tombe exac- tement un jour de dimanche en l'année 1102, tandis qu'il n'en est point ainsi pour les années voisines. La Pentecôte mentionnée dans la suite du récit est donc précisément celle de l'année iio3, tombant le 17 mai. Toutes les autres indications chronologiques rie la relation de Saewulf se trouvent dès lors fixées avec une égale certi- tude, et il nous est facile de les traduire en dates usuelles dans une rapide esquisse du voyage de notre pèlerin. Il ne nous parle point de sa route jusqu'en Italie; dès le commencement de son récit nous le trouvons dans la Pouille. Là, dit-il, s'embarquent les pèlerins, les uns à Varo (que nous traduisons par Bari), les autres à Barlo (où nous recon- naissons Barletta), ceux-ci à Sipont ou à Trano (c'est-à-dire Siponte et Trani), ceux-là à Otrante; pour lui, c'est de Mo- nopoli, à une journée de Bari (f'aro), qu'il partit avec ses compagnons, le dimanche fête de sainte Mildride, c'est-à- dire, comme nous venons de le constater, le i3 juillet 1102; mais à peine arrivés à trois milles du port, une tempête les surprit à la mal'heure (horâ œgyptiacd ) , et les poussa en dérive le long de la côte jusqu'à Brandie, où l'on ne peut méconnaître Brindes, la moderne Brindisi; c'est de là qu'ils repartirent, sur le même navire grossièrement radoubé [eandem navim sed utcunque refectam ), encore par un jour de malheur {die œgyptiacd). ( 82 ', ) Sans nous arrêter ici à une digression sur les idées su- perstitieuses auxquelles se rattachait la désignation des heures et des jours égyptiens ou néfastes, nous cherche- rons exclusivement à vérifier les dates qui répondent à la double mention qui en est faite dans le récit de Sœw.ulf. Or il se présente à ce sujet quelque embarras, eu égard à la diversité des indications fournies par les documents auxquels il y a lieu de recourir pour la solution de la ques- tion. Deux calendriers du iv" siècle, publiés l'un par Denis Péta u d'après un manuscrit appartenant à George Herwart, l'autre par Lambecius d'après un manuscrit delà bibliothè- que impériale de Vienne, s'accordent à marquer comme jours égyptiens, en juillet, le 6 et le 18 du mois '. D'un au- tre côté, dans un manuscrit de la bibliothèque royale de Paris, dont l'écriture parait être du commencement du xie siècle, se trouve un petit tableau spécial des jours égyptiens, où sont désignés comme tels le 6 et le 22 juillet '. On voit que le premier quantième, donné uniformément par les do- cuments cités, ne s'accorde point, dans le cercle particulier 1 Dionysii Prrvvu Uranelogiam, Paria i63o, in-folio, pp. 112 à 119; calendrier de l'année 325. — Pétri Lambecii Comme ntariorum de augustissima Bibliotheea Vindobonensi liber ijuartus,\ienne 167 1, in folio, pp. 277 à 288: calendrier de l'an- née 354 environ. Le savant éditeur ajoute dans une annotation (p. 290, 2) : « De die ■ jEgyptiaco cujus mentio in hoc kalemlario passim occurrit, nondum nuhi satis liquels. ' Voir le ms. latin n° 56oo, in-4°, sur parchemin, écrit partie au \' , partie au xi* siècle, folio 1 j5 : « Incipiunt dies Egipciaci qua [lisez qui) omni tempore observandi sont. Nec sanguiueni delrahas, nec medicameutum accipias, nec (lisez et] quidquid utilissime [lisez utilissiniuin) lihi esse videatur non incipias nec faciès ». Suit le ta- bleau, à la suite duquel se lisent encore ces mois : a Oportel le custodire propter mul- • las causas ». (8a5) de notre investigation, avec l'a date connue du i3 juil- let 1 102; et pour le second quantième, qu'il y a incertitude complète entre le 18 et le 22 juillet. Mais nous avons en- core une combinaison à essayer, car Du Gange et l'Art de vérifier les Dates rapportent une formule empirique d'où se déduit le quantième mensuel des jours égyptiens *..; or on obtient, par cette voie, les chiffres i3 et :>.2, qui paraissent couvenir à notre recberche, puisque le premier correspond exactement à la date du départ de Monopoli; et il en faudra conclure que le jour où notre pèlerin remit en mer à Blin- des, après que le navire eut réparé ses avaries, était préci- sément le 22 juillet, neuf jours après son départ de Mo- nopoli. La veille de saint Jacques, c'est-à-dire le 2/1 juillet, il était à Corfou {Curphos)^ d'où il parvint le Ier août [cale ndis a u- gusiij à Céphaionie [Cciphalania) , théâtre de la mort de Ro- bert Guiscard. Il passa ensuite à PoUpoU, ce qui désigne sans doute une palfeopolis a ou ville antique de la côte, plus probablement que l'ancienne Elis, appelée aujourd'hui Pa- 4DuCAncE, Glossarium infinité laiinitatis, aux mois Dies JEgyptiaci; Francfort 1710 tome II, p. 101. — Art de vérifier les dates, Paris f}83, tome I, p. 53, col. 2. — La formule consiste eu deux vers latins composés de douze mots correspondants un à un aux douze mois; le mot qui répond à juillet est olens, où se trouvent les lettres caractéristiques o et 1. représentant, dans l'ordre alphabétique (où une compte pas), les chiffres 1 3 et 1 0, dont le premier désigne directement le 1 3e jour, et le second, par un calcul inverse, le 10e jour à compter de la fin du mois, c'est-à-dire le 22. 2 La nomenclature vulgaire admet Polipoli pour Paléopolis , comme Polieastlo pour Paléocastro. ( 826 ) laeopolis, niais qui se trouve à quatre lieues dans les terres. Quoi qu'il en soit, il vint ensuite à Patras, qu'il appelle une belle île, et de là il arriva à Corinthe la veille de saint Lau- rent, c'est-à-dire le o. août; enfin il alla débarquer, avec ses compagnons, ad port um Hostœ^ ce qui répond très bien à Liva d'Osta, aujourd'hui corrompu en Livadostro, d'où ils se rendirent en deux journées, les uns à pied, les autres à dos d'ânes, à Stives ou l'ancienne Thèbes, et de là à Né- grépfdnt en une troisième journée, qui était la veille de saint Barthélémy, c'est-à-dire le 2.3 août. A Négrépont ou loua un autre navire, renonçant à ce qu'il paraît à voir Athènes, qui est à deux journées du côté de Corinthe; ayant mis à la voile, on toucha successivement à Petalion, qui est la moderne Spili, à Andro (Andriam), à Tine {Tino), à Syra [Surani), à Miconi {Micuniam) , puis à Naxia, qui d'un côté a la grande île de Crète, et de l'autre Carea où il est aisé de reconnaître Khéro, Omargon qui est Amorgo, Samo, Scio, et Metelin. De Naxia on alla à Path- mos, ayant Éphèse à une journée de distance du côté de Smyrne. Sœvvulf passa ensuite à Léro et à Calimno pour ar- river à Ancho, c'est-à-dire Stancho, l'ancienne Cos, où le bon pèlerin fait naître Galien, qu'il prend ainsi pour Hip- pocrate. De là il alla toucher au port de tMo'\ ville détruite, jadis théâtre des prédications de Tite, disciple de saint Paul; malheureusement les hagiographes ne nous ont pas con- servé, sur la vie de Tite ', assez de détails pour que nous y ' Acta Sanctorum, tome I, Anvers i648, p. i63. — Ou peut voir aussi Leqlun (827) puissions trouver des éléments d'une détermination quelcon- que de ce point. Forcé de nous contenter à cet égard des indications de Ssewulf, nous sommes conduit à conclure de la direction probable de sa route, que Lido représente chez lui les ruines de Guide, auprès du cap Crio; ets/sitm, où il passa ensuite, nous paraît devoir être la petite île de Syme ou Simio. Immédiatement après il aborda à Rhodes, si fa- meuse parsoncolosse;età ce propos le bon pèlerin se montre imbu d'une erreur que dé plus savants que lui ont par- tagée ', sur l'identité des Rliodiens avec les Colossiens aux- quels saint Paul a adressé l'une de ses épitres, et qui sont en réalité les habitants de Colosses en Phrygie, entre Lao- dicée et Hiérapolis, ainsi que le texte sacré lui-même en lait foi i De Rhodes notre voyageur alla en une journée à Patera , et le lendemain matin il visita une ville entièrement détruite appelée Sainte-Marie de Mogroni&si. Ce dernier mot se res- titue aisément en Macro-nis/\ signifiant en effet lie longue, comme l'indique Sœwulf; et cette dénomination s'applique naturellement à bile allongée appelée aujourd'hui Kakava , vers la pointe occidentale de laquelle, suivant les excellentes indications du beau travail hydrographique de Reaufort sur Oriens Christianus, tome II, pp. 256, 257. — Il est remarquable que le nom de Tite ne figure pas plus que celui de Mildride dans le Catalogue des Suints, de Y Art de vé- rifier les Dates, ni des Eléments de Paléographie de M. N, de Wailly. 1 VoiiL» Martinièrk, Dictionnaire Géographique, au mot Colosses; Paris 1768, in-folio, tome II, p. 480. ■ Beati P\uli apostoli Epistola ad C'dossenses, cap. IV, vers. i3, i5, 16. (8q8) la Caramanie ', se trouvent des ruines de maisons, et celles d'une église que nous pouvons supposer avoir été sous l'in- vocation de la Vierge. Après cela il atteignit Myra ( urbem Micreorum) qui avait été le siège épiscopal de saint Nico- las1, et qui était alors le port de la mer Adriatique comme Constantinople était celui de la mer Egée; on sait que la dénomination de mer Adriatique s'était successivement étendue à toute la portion orientale de la Méditerranée, ainsi que l'a spécialement établi M. Letronne, dans un sa- vant mémoire joint à ses Recherches sur Dicuil \ Sae- wulf vit ensuite, auprès du port de Finica, une île appe- lée, dit-il, Xindacopo, dont la position relative suffit pour constater son identité avec Khelidonia. Il se rendit de là, en trois journées, à Baffo [Pafj uni) dans l'île de Chypre, d'où il repartit pour arriver enfin, après une navigation de sept journées, à travers des tempêtes menaçantes, devant le port de Jaffà (Joppen), où il prit terre un dimanche qui était pré- cisément le treizième depuis son embarquement à Monopoli, ce qui nous conduit au 12 octobre 1 102. 1 Francis Beaufort capl. R. N , Suneyqfthe roast of Karamania , Londres 1830, gr. in-fol.; Chart. I, front Mahi to cape Khelidonia. > Lequien, Oriens Christianus, tome I, pp. gG5 à 968. Oo y voit que Myra est un pluriel neutre, d'où il suit que Sœvvulf à du écrire urbem Myrorum, ce que le copiste auia défiguré en Micreorum. 3 Letronne, aperçus chronologiques sur les changements qu'ont éprouvés dans leur signification les noms de mer Ionienne, mer Adriatique , mer Tyrrhéntenne, depuis le Ve siècle avant jusqu'au W siècle après l'ère vulgaire ; dans les Recherches géographiques et critiques sur le livre De Mensura orbis terrai:, Paris 1814, in-8°, pp. 1-0 à 224, surtout p. 21 5. Il se rendit alors à Jérusalem pour accomplir son pèleri- nage; il visita avec une religieuse ferveur tous les lieux de la cité sainte et des environs, consacrés par la dévotion des fidèles; il parcourut aussi les principales localités de la Palestine auxquelles se rettachaient de vénérables souve- nirs, depuis Héhron au sud jusqu'à Génézareth au nord. Et après cette pieuse tournée, à laquelle il employa sept mois entiers, et qui fournit la plus considérable portion de son récit, il vint se rembarquer à Jaffïi le jour même de la Pentecôte, 17 mai 1 io3, ainsi que nous l'avons déjà constaté plus haut. Il suivit la côte vers le nord par Arsouf ou Azoth [Arsuph latine Azotum) , Césarée , Kaïffa [Cayphas], Acre [A crus quœ A 'ccaron), Sour et Sayd [Sur et Sagete) qui sont les mêmes que Tyr et Sidon. Jusques-là sa route est directe; mais en poursuivant sa navigation , soit que des circonstances de force majeure l'aient obligé à faire plu- sieurs crochets, ou qu'il se soit glissé quelque confusion dans ses souvenirs, ou bien encore qu'un copiste inat- tentif ait bouleversé l'ordre de la rédaction originale , toujours est-il que la série des autres villes maritimes offre plusieurs interversions, puisqu'il nomme successivement Giblet [Jubelet) c'est-à-dire Gjobayl , Beyrout [Barut), Tortose [Tartusa), Gébèly [Gibet), Tripoli, et Lice qui n'est autre que Laodicée ', tandis que ces villes s'échelonnent en ' Jacques de Vitet, Histnria Hicrosolymitana , cap. xliv, dans Bongars, Gesta Deiper Frcmcos, p. 1073 : <. Laodicia Syriœ nuncupata, vulgariler auteni Liche • nominatur. » .0/, (83o) réalité du sud au nord, ainsi rangées : Beyrout, Gjobayl, Tripoli, Tortose, Gébèly, et Laodicée. Quoi qu'il en soit, ayant quitté la côte de Palestine, il aborda en Chypre au cap Saint-André; puis de là, cinglant vers la Romanie, et touchant aux ports de Saint-Siméon et de Sainte-Marie pour arriver à Antiocheta (Parvam Antio- chiam), il revit ensuite Myra et Patera qu'il désigne cette fois sous les noms de Stamirra et de Patras beati Nicholai , à l'égard desquels, au surplus, il ne peut s'élever aucun doute, car le premier se trouve inscrit, avec quelques va- riantes de forme, sur des cartes de diverses époques, préci- sément à la place de Myra ', et le second, accolé au souvenir de saintNicolas, rappelle évidemment la ville natale du saint évêque. De Patera, Ssewulf alla aborder à Rhodes, la veille de saint Jean Baptiste, c'Cst-à-dire , comme chacun sait, le 23 juin. Il passa ensuite à Stromlo, où il faut reconnaître l'ancienne Astypalée, nommée aujourd'hui tantôt Stampali et tantôt Astropalaia', d'où il se rendit à Samos, puisa Scio: ' La carte catalane de la Bibliothèque du Roi (i 375) porte Jstamirle, ainsi que l'indique la Notice de MM. Buchon et Tastu, page 161 ; la carte de Gabriel Vallsequa (1439) rapportée de Mayorque par M. Tastu, et sur laquelle il se propose de donner une notice étendue, offre Slamir ; on lit Stamirc sur celle de Marino Sanudo (i3ai) publiée par Bongars. Une carte deLars de la Rochette, publiée à Londres chez Faden, en 1790, sous ce titre : Greece, Archipelago and part of Anadoli, donne au port de Myra le nom de S. Nicolo de Sta Myra. 3 Blaufort, Karamania ; Index chart. — Cette addition de r après le t est assez fréquente dans la nomenclature grecque vulgaire ; c'est ainsi que l'on trouve encore Gaithronisi et Livadostro. ( 83. ) et là, prenant le chemin de Constantinople, il vit successi- vement Smyrne, Mételin, puis Te/tit, c'est-à-dire Ténédos, auprès de laquelle sont les ruines de Troie. Parvenu ensuite au canal des Dardanelles, appelé Bras de Saint-George', il toucha à Sain t-Euphème(SanctumFemàwi), vis-à-vis duquel est Samthe; peut-être ces deux noms représentent-ils d'une part l'ancienne Eléonte, et de l'autre l'ancien vEantium près de l'embouchure du Xanthe, à l'entrée du détroit; ou bien faut-il reconnaître les deux châteaux des Dardanelles, un peu plus avancés dans le canal. Quoi qu'il en soit, no- tre pèlerin arriva bientôt après à Gallipoli (Callipolis) , puis à Agios Georgios ou Saint-George, ensuite à Paniados, et il entra à Rodosto {Rothostocam) le lendemain de la saint Michel, c'est-à-dire le 3o septembre. Il fit une nouvelle étape à Érekli (Racleam); et soit que la relation soit tronquée, soit que le voyageur, arrivé aux portes de Constantinople, n'ait pas cru devoir prolonger son récit au-delà , toujours est il que le manuscrit s'arrête tout court en cet endroit. Tel est dans son ensemble le voyage de l'anglo-saxon Sœwulf. Il nous reste à ajouter un mot sur la manière dont le texte de sa relation a été, je n'oserais dire épuré, mais au moins dégrossi; il nous a paru en effet que, sans s'écarter de la scrupuleuse fidélité qu'il convient d'apporter à la re- production d'un manuscrit', le premier éditeur ne doit point i Voir la Relation des Mongols de Jean du Plan de Carpin, p. 90, note 2. 2 Voir Lftronne, Recherches sur Dicuil, pp. 1 et a de l'avertissc.neut. ( 83s ) s'interdire ou plutôt s'épargner la tache fastidieuse de ren- dre son texte lisible en le coupant en phrases, en alinéas, au moyen d'une ponctuation raisonnée; en substituant, dans les mots déclinables, la diphthongue grammaticale à l'emploi constant de l'e simple; en facilitant encore, par l'accentua- tion des adverbes et des ablatifs, la lecture courante d'un langage trop souvent barbare. C'est ce que nous avons fait pour Sœwulf, dont M. Wright nous avait envoyé une copie entièrement conforme, même dans ces détails infimes, au manuscrit original. Nous avons eu aussi à traduire quelques abréviations dont l'intelligence avait pu échappera un pre- mier coup d'œil, et qui, malaisées à déchiffrer, se trouvaient rapportées figurativement dans la copie. L'éloignement de M. Wright et des exigences de plus d'une espèce se sont conjurés avec son amitié pour mettre à notre charge une tâche qu'il eût certainement remplie beaucoup mieux que nous; nous en avons pour garant l'ha- bileté dont il a déjà donné tant de preuves dans ses publi- cations de documents de la basse latinité'. Puisse ce petit travail, où nous avons essayé de le suppléer de notre mieux, ne pas être désavoué par lui. d'Avezac. Paris , février 1839. ' Indépendamment de ses publications de textes anciens , nous ne pouvons résister au plaisir de citer un petit écrit de quelques pages On the neo-latin languages , Londres i836, in-8", où M. Wright montre, dans l'analyse de certaines formes de notre vieux langage, une sagacité peu commune, et qui est surtout extrêmement re- marquable de la part d'un étranger. RELATIO DE PEREGRINATION E S^WULFI AD HIEROSOLYMAM ET TERRAM SANCTAM ANNIS DOM1N1C/B INC ABNATIONIS MCII ET MCIII. INCIPIT CERTA RELATIO DE SITU JERUSALEM. Ego Sœwlfus, licet indignus et peccator, Jerosolimam pergens causa orâridi sepulchrum dominictim, diim recto tramite simùlcum aliis illùc pergentibus, vel pondère pressas peccaminum, vel pe- nurià navis, peraltum pelagus transire nequivi, insulas tantùm per quàs perrexi vel nomina earum notare decrevi. Quidam vero Varo intrant; quidam verô Rarlo, quidam etiàm Si- pont vel Trano, quidam utique Otrente in ultimo portu Apuliœ mare transeunt: nos autem Monopolim, dietà distante Varo, navim ascendimusdie dominico, festivitate sanctœ Mildridae virginis. Tertio verô milliari ',horâ egyptiacâ, sicut nobis postmodùm evenit, nisi divina nos defenderet clementia, omnes summersi essemus : nàm 1 Tertio verô milliari : c'est ainsi que nous croyons devoir lire une abréviation qui parait peu clairement exprimée dans le ms., et qui est ligurativement rapportée dans la copie, à peu près ainsi : uj" w9 uil'. (pour iij" vo' ml'). ( 834 ) eâdem die, dùm a portu in pelagus longé remoti cssemus, a violen- tiâ undarum passi sumus naufragium : sed Deo favente ad litus revertebamur illesi. Posteà verôivimus Brandie. Iterùm,die egyptiacâ, eandem navim sed utcunque refectam ascendimus, sicque in insulâ Greciae, ad ur- bem quae Curpbos simùl eu m insulâ vocatur, appulimus vigilià sancti Jacobi apostoli. Inde etenim venimus ad insulam quae Capba- lania vocatur, magnâ tempeslate compulsi, in kalendis Augusti: ibi Rodbertus Gwiscard obiit; ibique nostri obierunt, undè multùm contristabamur. Posteà inde remoti appulimus Polipolis. Deindé vero venimus ad egregiam insulam Patras, cujus civitatem intravi- mus causa orandi beatum Andream apostolum qui ibi passus est et sepultus, sed posteà Constantinopolim est translatus. De Patras Corintbiam venimus vigilià sancti Laurentii , ubi beatus Paulus apostolus verbumDei predicavit, quibusque epistolam scripsit : ibi multa passi sumus contraria. Inde vero transfretravimus ad portum Hostse; sicque pede, quidam vero asinis, perreximus duas dietas ad Thebas, quae civitas vulgariter Stivas vocatur. Nàm postera die venimus Nigrepontum, vigilià sancti Bartbolomei apostoli ; ibiautem aliam conduximus navim. Athenae etenim, ubi apostolus Paulus predicavit, distat duas dietas a latere Corintbiœ ', undè beatus Dio- hisius ortus est, et doctus, et postmodùm a beato Paulo ad Deum conversus: ibi est ecclesia beatœ 'Virginis Marine, in quâ est oleum in lampade semper ardens sed nunquàm deficiens. Posteà venimus ad insulam qune dicitur Petalion. Deindè ad An- driam, ubi fiunt preciosa scindalia et samitae, et alia pallia serico con- testa. Inde venimus Tino , posteà Suram, deindè Miconyam ', sicque I\Taxiam,in cujus latere est Creta memorabilis insulâ. Inde Caream, et Omargon,et Samo, et Scion, etMetelina. Posteà venimus Pathmos, 1 Le ms. porte ici Chnrinthiœ quoiqu'il ail donné plus haut Corinthiam. ' Miconiiam dans le ms. (835 ) ubi beatus Johannes apostolus etevangelista a Domitiano Cesare rele- gatus 'Apocalipsin scripsit;Ephesus verô est in latere * juxtà Smirnam, clietâ distante,ubi ipse postmodùm vivens sepulchrum introiit : apos- tolus Paulus etiàm scripsit epistolam ad Ephesios. Deindè venimus ad insulas Lero et Calirano; posteà Ancho , ubi natus fuit Galienus medicus probatissinms apud Grecos. Inde verô transivimus per portum Lido civitatis destructse, ubi predicavit Titus discipulus 3 sancti Pauli apostoli. Deindè Asum venimus, quod Argentea inter- pretatur. Posteà verô ad Rodam famosissiinam venimus, ubi fuisse dicitur unum ex septem miraculis mundi, ulolum4scilicet colosen habens in longitudinecentum viginti quinque pedes5,quod destruxeruntPersi, ferè cum totâ provinciâ Romaniae, quandô Hispaniam perrexe- runt6: quibus Colossensibus 'beatus Paulusapostolusseripsitepisto- lam. Inde dieta distat ad Pateram civitatem ubi beatus Nicholaus archiepiscopus natus est, quô nos maximâ tempestate compulsi serô venimus. Manè verô erectis velis venimus ad urbem omninô deso- latam quœ sancta: Mariœ Mogronissi vocatur, quod Longa Insula interpretatur: quam Cbristiani, jàm Turcis Alexandriâ expulsi,sicut in ecclesiis et aliis paret edificiis, inhabitabant. Deindè venimus ad urbem Myreorum8 ubi sanctus Nicholaus archiepiscopatûs culmen regebat ; ibi est portus Adriatici maris, sicut Constantinopoli est portus Egei maris. Adorato sanclo sepulchro honore Sancti, plenis 1 Religatus dans le ms. * Latera dans le nis. 3 Discipuli dans le ms. 4 Tpsorum dans le ms. 5 Les mois habens in hngitudine ii^pedes sont transposés, dans le ms., après les mots provinciâ Bomanice, ce qui rend la phrase inintelligible. 6 Perrcxerant dans le ms. 1 Colosccntibus dans le ms. 8 Micrcomm dans le ms. (836) velis venimus ad insulam qua? Xindacopo vocatur, quod latine in- terprétatif Sexaginta Remulas, ob fortitudinem maris: juxtà quam est portus qui Finica simùl cum terra vocatur. Inde verô venimus post très dies per latissimum pontus Adriatici maris ad Paffum civitatem, quae pars est Cipros insulae; quo post ascensionem Do- mini omnes apostoli convenerunt, ibique de ordinandis rébus con- cilium tenuerunt, et sanctum Barnaban apostolum ad predicandum indè miserunt'; quo mortuo venit sanctus Petrus illùc Joppen , et divini verbi semina ibi , antequàm ascenderet cathedram epi- scopalem Antiocbiœ, erogavit. De Cipros insulâ iter nostrum movendo per septem dies , marinis tempestatibus jactabamur antequàm ad portum per- venire potuimus, et in tantum ut unâ nocte vento contrario et valido coacti ad Cipros reverteremur; sed divinâ clementià, dùm propè est omnibus eam invocantibus in veritate , non parvâ compunctione a nobis efflagilatà , ad optata iterùm reversi ; sed septem noctes tantâ tempestate et periculo fuimus devicti , quod ferè omnes spe evadendi privati essemus : uoanè quoque , surgente soie, apparuit. etiàm litus de portu Joppen coràm oculis nostris,et quià tanta turbatio periculi nos in desolatione contrista- vit, gaudium improvisum et desperatum letitiam in nobis centu- plicavit. Igitur post circulum tredecim ebdomadarum sicut die do- minico Monopolim navimascendimus, vel in marinis fluctibus, vel insulis,in tuguriis et in mappaliisdesertis (quiàGreci non sunthos- pitales) semper habitando, cum letitiâ magnà et gratiarum actione die dominico ad portum Joppen appulimus. Modo vos obsecro, omnes amicimeidilectissimi,expansis inaltum manibus plaudite; jubilate Deo unà mecum voce exultationis, quià f'ecit mecum in omni' itinere meo misericordiam qui potens est : sit 1 Ibi demiserunt clans le ms. » In omni: c'est ainsi que nous semble devoir être lue une abréviation peu claire ( *37 ) noraen ejus benedictumex hoc nunc et usquè in seculuoi! Arrigite aures.carissimi, et auditemisericordiam quant divinaclernentiamihi, licet ultimo servo suo, meisque exhibuit. Nàm eâdem diequà appu- limus, quidam dixit mihi, ut credo : «Deifice, domine, hodiè litus as- » cende, ne forte hâe nocte veldiluculo tempestate superveniente cràs «ascendere non possis». Quod dùm audivi, statim captus desiderio ascendendi, naviculam conduxi, et cura omnibus meis ascendi Me autem ascendente,mare turbabatur; crevit commotio et factaest tem- pestas valida, sed ad litus divinâ gratiâ favente perveni illesus. Quid plura? Civitatem bospitandi causa intravimus, et longo labore victi atque lassati , refecti pausavimus. Manè verô, dùm ab ecclesiâ ve- nimus, sonitum maris audivimus, clamorem populi , omnesque concurrentes atque mirantes de talibus priùs inauditis; nos autem timenies currendo siniùl cum aliis venimus ad litus : dùm enim illùc pervenimus, vidimus tempestatem altitudinem superexcellere mon- tium ; corpora quidem innumerabilia hominum utriusque sexûs summersorum in littore miserrimè jacentia aspéximus; naves nii- nutatim fractas juxtà volutantes simùl vidimus. Sed quis praeter rugitum maris et fragorem navium quicquam audiré potuit? Cla- moremeliàm ' populi, sonitumque omnium turbarum'excessit.Navis autem nostra maxima atque fortissima, aliœque multae frumento aliisque mercimoniis atque peregrinis venientibus atque redeunti- bus onerata, ancboris funibusque adhùc in profundo utcunque detentœ, quomodo fluctibus jactabantur! quomodo mali metu incidebantur ! quomodo mercimonia abjiciebantur ! qualis ocidus intuentium tàm durus atque lapideus a fletu se posset retinere? Non diù illud aspéximus antequàm violentiâ undarum vel fluctuum an- du ms., et figui'ativemeDt rapportée dans la copie à peu près ainsi momf (pour in omi'). 1 Et dans le ms. > Le ms. portait originairement turbarum, mais le premier r a été ensuite effacé. i c»5 ( 838) chorae lapserunt; funes verô rumpebantur; naves vero, severitate iindarimi laxatae, omni speevadendi ereptà, nunc in altum elevatae ', mine in iuiâ detrusae, paulatim de profunditate tandem in arenani vel in scopulos projiciebantur : ibi vero de latere in latus miserriraè collidebantur, ibi minutatim A3 tempestate dilacerabantur; neque f'erocitas ventoruin in profnndum reverti intégras, neque altitudo arenas sinebat eas ad litus pervenire illesas. Sed quid attinet dicere quàm débiliter nautae et peregrini, quidam navibus, quidam vero malis, quidam antennis, quidam autem transtris, omni speevadendi privati, adheserunt? Quid plura dicam ? Quidam stupore consumpti ibidem ditnersi sunt; quidam a lignis proprioj3 navis, quodincredi- bile multis videtur, adberentes, me vidente, ibidem sunt obtruncati: quidam autem a tabulis navi evulsis iterùm in profnndum depor- tabantur ; quidam autem natare scientes spontè se ductibus com- miserunt, et ità quamplures perierunt ; perpauci quippé, proprià virtute confidentes, ad litus illesi pervenerunt. lgiturex navibus tri- ginta maximis, quarum quœdam dormundi, quœdam vero gulafri, quasdam autem catti vulgariter vocantur, omnibus oneratis palma- rès vel mercimoniis, antequàm a litore discessissem vix septem il- lesse permanserunt. Homines vero diversi sexùs plusquàm mille die illà perierunt: majorera etenim miseriam unâ die ntillus vidit ocu- lus; sed ab bis omnibus suî gratiâ eripuit me Dominus, cui honor et gloria per infinila secula : amen. Ascendimus quidem de Joppen in civitatem Jerosolimam, iter duorum dierum, per via m montuosam, asperrimam et periculosis- simam;quiàSarraeeni, insidiasCbristianis semper tendentes, abscon- dili latent in cavernis montium et in speluncisrupium, die noctu- que pervigiles, semper perscrutantes si quos invadere possint vel penuriâ comitatùs vel lassitudine post comitatum remissos : modo 1 Elebatc dans le ms, 3 Mututatcm dans le ms. 3 Projje dans le ms. (839 j ubique in circuitu videntur, statim nusquàm apparent; quod quis- libet illud iter agens videre polest.Qualiter humana corpora et in via etjuxtà viam innumerabiles'aferisjacentomninôdilaceratalMi- ratur fortassè aliquis chrislianorum corpora ibi jacere inhumata; sed non est mirandum : quià ibi minime est humus, et rupes non leviter se prebet fodere; quod si ibi humus esset, quis adeo esset idiota ut comitatum suum relinqueret et quasi solus socio sepul- chrum foderet : si quis hoc faceret, sibimet potiùs quàm socio se- pulchrum pararet. In illâ equidem via non solùm pauperes et de- biles, imô divites periclitantur et fortes : multi a Sarracenis peri- muntur, plures verô calore et siti, multi penuriâ potùs,plures verô nimis potando pereunt. Nos autem cum omni comitatu ad deside- rata pervenimus ilîesi : benedictus Dominus, qui non amovit depre- cationein meam et misericordiam suam a me : amen. Introitus civitatisJerosolimam est ad occidentem,sub arce David régis, per portam quœ vocatur porta David. Primùm eundum est ad ecclesiam sancti sepulchri quœ Martyrum ' vocatur, non solùm pro conditione platearum, sed quià celebrior est omnibus aliis ec- clesiis : et hoc digne et juste, quià omnia quœ a sanctis prophetis in toto mundo de Salvatore nostro Jesu Cristo erant predicta vel prescripta, ibi sunt omnia veraciter 'consummata. Ipsam ecclesiam, inventa cruceDominicâ,construxitMaximusarchiepiscopus,favente imperatore Constautino matreque suâ Helenâ, régie atque magni- ncè. In medio autem istius ecclesia; est Dominicum sepulchrum muro fortissimo circumcinctum, et opertum ne dùm pluit pluvia cadere possit super sanctum sepulchrum, quià ecclesia desuper pa- tet discooperta. Ista ecclesia sita est in declivio montis Syon sicut civitas. Sed postquàm romani principes Titus et Vespasianus in ul- 1 Innumerabilis dans le ms. 1 Martyrium dans le ms. Veiïicitur dans le ras. ( 84o ) tione Domini totam civitatem Jerosolimam funclitùs destruxissent , ut prophetatio Dominica impleretur, quam, dùm appropinquaret Dominus Jerosolimam, videnscivitatem,flens super illam dixit:«Quià »si cognovisses et tuquià venient dies in te, et circundabunt te ini- » mici tui vallo, et coangustabunt te undiqué, et ad terram proster- » nent te et filios tuos qui in te sunt, et non relinquent in te lapidem » super lapidem » , etc. Nos sciuius quôd extra portam passas Dominus. SedAdrianusimperator, quiiElius vocabatur', reedificavit civitatem Jerosolimam et templum Domini, et adauxit civitatem risqué ad tnrrem David, quae priùs multùm remota erat a civitate, sicut quislibet a monte Oliveti videre potestubi ultimi occidentales mûri civitatis priùs fuerunt et quantum posteà adaucta est : Impe- rator vero vocavit civitatem nomine suo iEliam', quod Domus Dei interpretatur. Quidam autem dicnnt civitatem fuisse a Jusliniano imperatore restauratam , et templum Domini similiter sicut est adhùc; sed illud dicunt secundùm opinionem et non secundùm veritatem : Assirii enim, quorum patres colonierant illius patria- a prima persecutione, dicunt civitatem septiès esse captam et destruc- tam post Domini passionem, simùl cum omnibus ecclesiis, sed non omninô precipitatam. In atrio ecclesiœ Dominici sepulchri loca visuntur sanctis- sima , scilicet carcer ubi Dominus noster Jésus Christiis post traditionem incarceratus fuit , testantibus Assiriis; deindè paulô superiùs locus apparet ubi sancta crux cum aliis crucibus inventa est, ubi posteà in bonore reginae Helenas magna constructa fuit ec- clesia, sed postmodùm a paganis funditùs est detrusa ; inferiùs vero non longé a carcere columna 3 marmorea conspicitur ad quam Jé- sus Christus Dominus noster in pretorio ligatus flagris affligebalur ' Helias dans le ms. 3 Helya dans le ms. 3 Columpna dans le ma. (840 durissimis; juxtà est locus ubi Dominus noster a militibus exuebatur ab indumentis; deindè est locus ubi induebatur veste purpureâ a militibus et coronabatur spineâ coronâ, et diviserunt vestimenta sua sortem mittentes. Posteàasceuditur in niontem Calvarium, ubi Abraham patriarcha, facto altari, priùs filium suum jubenteDeosibi immolare voluit, ibidem posteà filius Dei quem ipse prefiguravit, pro redemptione mundi Deo patri immolatus est hostia: scopulus au tem ejusdem niontis passionisDominicœ testis, juxtà fossam in quâ Dominica crux fuit affixa nmltùm scissus, quia sine scissurâ necem fabricatoris sufferre nequivit, sicut in passione legitur: « et petrœ » scissae sunt». Subtùs est locus qui Golgotha vocatur,ubi Adam a torrente Dominici cruoris super eum delapso dicitur esse a mortuis resuscitatus, sicut in Domini passione legitur : « et multa corpora nsanctoruni qui dormierant surrexerunt»:sedin sententiisbeati Au- gustini legitur eum sepultum fuisse in Hebron, ubi etiàm postmo- dùm très pat riarchae sepulti sunt eum uxoribus suis, Abraham eum Sarâ, Isaac eum Rebeccâ, Jacob eum Lia; et ossa Joseph quœ filii Israël adportaverunt ' secum de Egypto. Juxtà locum Calvariœ, ec- clesia sanctœ Maria? in loco ubi corpus Domimcum,avulsum a cruce, antequàni sepeliretur fuit aromatisatum, et linteo "sivè sudarioin- volutum. Ad caput autem ecclesiœ Sancli - Sepulchri , in muro forin- secùs non longé a loco Calvariae, est locus qui Compas vocatur, ubi ipse Dominus noster Jésus Christus médium mundi propriâ manu esse signavit atque mensuravit, psalmistâ testante: «Dominus autem » rex noster antè secula operatus est salutem in medio terrae»:sed quidam in illo loco dominum Jesum Christum dicunt apparuisse primo Maria? Magdalenap, dùm ipsa flendo eum quesivit, et putavil eum hortulanum fuisse, sicut Evangelista narrât. Ista oratoiïa sanc- 1 Jsportarerunt dans le ms. 3 ÏÀntheo dans le ms. ( 84^ ) tissima continentur in atrio Dominici sepulchri ad orientaient pla- gam. In lateribus verô ipsius ecclesiae sure capeline sibi adhèrent prœclarissimœ hinc indè, sicut ipsi participes Dominicae passionis sibi in lateribus constiterunt bine indè. In inuro autem occidentali ipsius capellre sanctre Marire conspicitur imago ipsius Domini Geni- tricis ' perpicta exteriùs, qure Mariant /Egyptiacam olim toto corde contpunctant atque ipsius Dei Genitricis juvamen efflagitantem in fi- gura ipsius cuj us picturaerat,perSpiritumSanct um loquendo mirifice consolabatur, sicut in vitâ ipsius legitur. Ex altéra vero parte Sancti- Jobannis ecclesiae est monasteriumSanctœ-Trinita-tispulcherrinium, in quo est locus baptisterii, cui adheret ' capella sancti Jacobi apos- toli, qui primam cathedram pontificalem Jerosolimis obtinuit: ità coinpositae et ordinatre omnes, ut quilibet in ultimâ stans ecclesiâ, omnes quinque ecclesias perspicere potest clarissimè, per ostium ad ostium. Extra portam ecclesiae Sancti - Sepulchri ad meridiem est ec- clesiâ Sanctae-Mariœ, quœ Latina vocatur eô quod latine ibi Domino a monachis semper ministrabatur; et Assirii dicunt ipsam beatain Dei Genitricem in crucifixione filii suiDomini nostri stare in eodem loco ubi altare est ejusdem ecclesiae: Cui ecclesiae alia adheret eccle- siâ Sanclœ-Mariœ quœ vocatur Parva, ubi monachae conversantur, sibi filioque suo servientes devotissimè. Juxtà quam est hospitale nbi monasterium habetur preclarum in honore sancti Johannis Baptistœ dedicatutn. Descenditur autem de sepulchro Domini quantum arcus-ba- lista bis jactare potest, ad templum Domini quod est ad orien- taient plagam Sancti- Sepulcri ; cujus atrium magnae longitudinis est et latitudinis, plurimas habens portas, sed tamen princi- palis porta quœ est antè faciem templi vocatur Speciosa pro 1 Gcnctricis en ces deux endroits dans le nu. t ji/ilicrctdnui le nis. ( 843 ) ingenio operis'et varietate colorum, nbi Petrus curavit Claudium dùm ipse et Johannes ascenderunt in templum ad horam orationis nonam, sicut in Actibus Apostolorum legitur. Locus ubi Salomon templum Domini edificavit , antiquitùs vocabatur Bethel; qnô, pre- cipiente Domino, Jacob perrexit, et nbi habitavit, viditque ibidem scalam cujus summitas cœlos tangebat , et vidit angelos ascendentes et descendentes, et dixit : « Verè locus iste sanctus est », sicut in Genesi legitur; ibidem erexit lapidem in titulum, et construxit altare, fundens oleum desuper : ibidem postmodô nutu divino fecit Salomon templum Domino magnifia incomparabilisque operis, et illud omni ornamento mirabiliter decoravit, sicut in libro Regum legitur; omnes montes in circuitu ejus altitudine detrusit , omnia- que mœiiia vel edificia excessit claritate et gloriâ. In cujus templi medietatem rupes conspicitur alta et magna et subtùs concavata, in quâ erant Sancta sanctorum ; ibi imposuit Salomon Archam fe- deris, babens manna et virgam Aaron quae ibidem floruit et fron- duit etamigdalum protulit,et duas tabulas testamenti; ibidominus noster Jesus-Christus conviciis Judeorum Iassatus requiescere con- suevit ; ibi est locus confessionis ubi discipuli sui sibi confessi sunt; ibi angélus Gabriel apparuit Zacharia? sacerdoti dicens : « Accipe puerum in seuectute tuâ ». Ibidem Zacharias filius 3a- rachiae occisus est inter templum et altare; ibi circumcisus puer Jesns die octavo, et vocabatur Jésus quod salvator interpretalur; illic oblatus est dominus Jésus a parentibus cum matre virgine Maria in die purificationis sua? , et a sene Symeone receptus; ibi etiàm, cùm factus esset Jésus annorum duodecim, inventus est se- dens in medio doctoruoi audientemillos et interrogantem sicut in Evangelio legitur; indèpostmodùm ejecit boves et oves et columbas dicens : « Doraus mea domus orationis vocabitur »; ibi dixit Judeis : « Solvite templum hoc, et in triduo illud excitabo ». Ibi adbùc ap- parent in rupe vestigia Domini, dùm ipse abscondidit' se et exivit d<= ■ Abscondit dans le ms. ( 844) templo, sicut in Evangelio legitur, ne Judei in illum lapides jacerent quos tulerant '. Illùc fuit millier in adulterio deprehensa coràm Jesu adducta a Judeis ut invenirent undè accusarent illum. Ibi est porta civitatis in orientali parte templi, quae vocatur Aurea, ubi Joachim pater beatae Marise jubente angelo Domini occurrit uxori suœ Annae :per eandem poitam dominus Jésus veniens a Bethaniâ, die Palmarum, sedens in asino ' intravit civitatem Jerosolimam can- tantibus pueris « Osanna filio David » : Per ipsam portam intravit Heraclius imperator victor rediens3 a Persiâ cum Dominicâ cruce ; sed priùs lapides cadentes clauserunt se invicem, etfacta est porta ut maceries intégra , donec angelico monitu humiliatus de equo descendit, et sic introitus sibi patefecit. In atrio templi Domini ad meridiem est templum Salomonis mira; magnitudinis , ad cujus orientalem plagam est oraculum quoddam habens cunabuhim Christi Jesu et balneum ipsius et lectum beatae Matris ejus, testan- libus Assyriis. De templo Domini itur ad ecclesiam Sanctae Anjae matris beatae Marias, ad partem aquilonis , ubi ipsa cum viro suo ha- bitavit, ibi etiàm filiam suam peperit dilectissimam Maria m salva- tricem omnium fidelium. Ibi est propè superprobatica piscina quae cognominatur hebraicè Bethsayda, quinque porticos habens; undè in Evangelio legitur :«Paulo superiùs est locus ubi millier sanata est a Domino tangendo fimbriam vestimenti ejus dùm ipse a turbis in plateâ comprimeretur, quae patiebatur fluxum sanguinis per annos duodecim 4 et a medicis non potuit curari. ASanctâ-Annâpergitur per portam quœducit ad vallemJosaphath, ad ecclesiam Sanctae-Mariae in valleeâdem, ubiab apostolis ipsa post ' Tulerunt dans le ms. ' Asyno dans le ms. J Retiens fans le ms. ■1 Lems. porte, en abréviation, .xii ". ( 845 ) obitum honorificè tradebatur sépulture; cujus sepulchrum a fideli- bus, sicut digiium et jusinm est, maximoveneratur honore: ibi mona- chiDominonostroJesu-ChrisloMatriquesuaeserviunt dienoctuque. Ibique est torrens Cedron ; ibi est et Gethsemani quô Doraiiuis venit cum discipulis antè horani traditionis a monte Syon trans torren- tem Cedrory ibi est oraculum quoddam, ubi ipse dimisit Petrum et Jacobum et Johannem dicens: « Sustinete hîc et vigilitate mecuni», et progressus procidit in faciem suam et oravit, et ve:iit ad disci- pulos suos, et in venit eos dormientes : ibi adhùc loca apparent, nbi discipnli obdormierunt unusquisque per se. Gethsemani est in ra- diée montis Oliveti, et torrens Cedron inferiùs inter montem Syon et montem Oliveti, ac si sit divisio montinm; planifies autem inter duos montes vocatur vallis Josaphath. Paulô superiùs in monte Oli- veti est oraculum in loco ubi Dominus oravit, sicut legitur in pas- sione:«Et ipse avulsusest ab eis quantum jactus est lapidis, et jactus »in agonià prolixiùs orabat, et factus est sudor ejus sicut guttae san- «guinis decurrentis in terrain ». Deindè Acheklemach ager pretio Domini emptusest, similiterin radice montis Oliveti juxtavallem, a Gethsemani quantum arcus-balista tervel quater projicerè potest, ad meridiem, ubi innumerabilia visuntur monumenta : ille ager est juxtà sepulchra sanctorum patruin justi Symeonis et Joseph nutri- toris Domini. Istaduo sepulchra in modum turrium antiquitùs facta, a radice ipsius montis sunt incisa. Posteà descenditur juxtà Achel- demach ad fontem qui Natatoria Syloe vocatur, ubi precipiente Domino cecus natus oculos lavit,linitis priùs oculis a Domino luto ex sputo ipsius facto. Ascenditur autem de ecclesiâ Sanctœ - Mariœ supramemoratâ per arduam viam ferè ad verticem summum montis Oliveti, ver- sus orientera, ad locutn ubi Dominus noster videntibus disci- pulis in cœlum ascendit. Inde locus est turriculo circilndatus et lionorificè préparants, altari deintùs super locuin facto, et etiàm muro undiquè circumcinctus. In loco quidem ubi apostoli 106 ( 846 ) sti tcrunt curn beatâ Maria matre ipsius, ascensioncm ipsius admi- rantes, est altare ecclesiae Sanctae-M.vui*: : ibidem duo viri astiternnt juxtà îllos in vestibus albis, dicentes: «Viri Galilei, quid statis ispi- » cientes in coelum?» etc. Ibi propè quantum est jactus lapi- dis, Dominus noster scripsit oratiutiem dominicain propriis digitis in marraore hebraicè, Assyriis testantibus : illîc fuit etiàm edifîcata perpulchra ecclesia, sed posteà a paganis omnino destructa. Sicut omnesecclesiœ sunt extra murum, ecclesia Spiritus-Sancti in monte Svori, extra murum, ad austrum, quantum potest projicisagitta : ibi- dem apostolireceperunt promissu m Patris,scilicet Spiritum Paraclv- tum, in die Pentecostes: ibidem fecerunt simbolnm. In ecclesia illà est capella quaesdam in loco ubi beata Maiua obiit ; ex altéra parte ecclesia? est capella in loco ubi Dominus noster Jésus Christus post resurrectionem inprimis apostolis apparuit, et vocatur Galilea, sicut ipse dixit ad apostolos: « Postquàm resurrexero, precedam vos in »Galileam » : ille locus vocabatur Galilea propter apostolos illic sepius commorantes, qui Galilei vocabantur. Magna civitas Galilea est juxtà montem Thabor a Ierosolimam iter trium dierum. Ex altéra parte montis Thabor est civitas qua- dicitur Tyberiadis, posteà Capharnauin et Nazareth, juxtà mare Galileae et mare Tyberiadis, quô Petrus et alii apostoli post resur- rectionem Domini ad piscationem redierunt, ubi eis Dominus in mari posteà se manifestavit. Juxtà Tyberiadem civitatem est campus ubi dominus Jésus quinque panes et duos pisces benedixit, et pos- teà quatuor milia hominum inde saturavit, sicut in evangelio legi- tur. Sed ad inceptum revertar. InGalileâ montisSyon ubiapostoli erantabsconsi inconclavi prop- ter nietum Judeorum clausis januisstetit Jésus in medioeorum dicens: « Pax vobis » : et iterùm ostendit se ibi dùm Thomas misit digitum in latus suum et in locum clavorum. Ibi cenavit cum discipulis antè passionem, et lavit pedes eorum : illîc est adhùc tabula mar- morea suprà quain cenavit. Ibi reliquiœ sancti Stephani , Nicho- ( 847 ) 5 ItINERABIUM FRATRIS WlLLELMl DE RliBRUK DE ORDINE FRATRUM SIINORUM ANNO GRATIjE M. «C. LUI. AD PARTES ORIENTALES 210 i. Iter usquè Solda iam , pi imam eivitatem Taitararum, 3ij, — 2. De Tartaris et do- mibus eorum. 220. — 3. De lectis eorum et poeulis , 222. — 4. De potilms eorum et qualiter provocant alios ad bibendum, 224. — 5. De cibariis eorum, 225. — 6. Quomodô faciunt cosmos, 227. — 7. De bestiis quas rometlunt, et de vestibus, ac de venatione eorum, 7.1g. — 8. De rasurà virorum el ornalu mulierum, 23a. — 9. De officio mulierum, et operibus earum , ac de nupliis earum, 234. — 10. De jusliciis eorum et judiciis, et de morte ac sepulturâ eorum, 236. 11. Qualiter ingressi sunt inter Tarlaros, et de ingraliludine eorum, a38. — 12. De curiâ .Scacatay, et quôd Chrisliarii non bibunt cosmos, 2{o. — i3. Qualiter Alan i 858 venerunl ad eos in \igili.i Pentecostcs, '243. — 1 j. De Sarafieno qui dixit se vellê baptizari, et de bomiiiihiis c|ui apparent leprosi, 2J4- — i5. De tœdiis quœ paticbau- iiu , i'i de sépulture Comanorum , 247. — ili. De regione Sailach, et de genlibus iilius, 201. — i-, De curià Sartachet de glorià ejus, 253. — 18. Qualiler habue- runt in mandatis adiré Baatu pat rem Sàrlach, aj6. — in. Qualiler Sartach el MaDgu cham et Ken ebara faeiunt veverentiam Unislianis, l5(j. — 20. De Rulenis et Hungarls ei Alanis, et de mare Caspio, 203. —-21. De curià Baalu et qualiter rc- cepti fueriMit al) co, 266. ■ a De itinere fratrum versus curiam Mangu cham , 271. — 3. De flumine Ja::ag et de diversis regiouibus sive natiooibus, 274. — 24.. De famé et siti el aliis miseriis quas sustinuerunt in itinere, 277. — rj. De inieifeciione Ban et habilatione Teu- ton icorum, 279. — 26. Quod NestorUM et Saraceni sunt mixti, et idolâtra, 282. — 27, De [emplis eorum el idolis , et qualiter se habent in offîcio deorum suorum, 28 \. — 28. De diversis nationibus, el de illis qui comedere solebant parentes suos, 288. — 2f). Deilinere a chila'.e Cailac vertus terrain Naimanorum, 2est(iriii"ium, et processione quam (eciinas ad domum Mangu et alias pluiimas, 3i8. — 3S. Qualiler domina Cotta sanata fuit pn- .Sergium mona- ehum, 3 22. — .ïç). De genlibus quae sunt circà curiam Mangu cham. el de nioribuset frïohetis et scripturis illarum, 3^6. — 4"- De secundo jejunio gentium orientalium per quadragesimam, 33o. — 4'. De opère Wîllelmî aurifabii et de palatin ipsius cham in Caracarun, 334. — 42- Quomodo >'estorini panem ponsecrant, el de con- fessione christianorum ad fiai rem Willielmum, el cenà Paschali, 33g. — 43. De iofirmalione Willielmi aurifabri, et Joua: sacerdotis, 3{2. i j. Dcscriplio civitatis Carararon , et qualiter Mangu cham fia 1res suos misil contra geôles diversas, 345. — 4>- Qualiter fuerunt fralres examinât!, el de collatioaibus ei controverses cura idolalris, 35i. — 4C Qualiter coram Mangu cham voçati fui- mus, et de confessione fidei Tarlarorum, el cjuod fuit dictum de reversione nib- ira, 35cj. — ',-. De divinatoribus et as/rologjs qui sunt apud Tartaros, et de moii- bus et malis consuetudinibus ipsoium, 362. — 4^. De feslo magno, el li'.teris quas misil Mangu cham régi Francis Ludovico, ci qualiler remansit apud Tartaros su- 859 ) cius fratris Willielmi, 3on. — 49- De itinere aCaracaron versus Baatu rliam et ci- vitatem Saray, 3t3. — 5o. Seqnitur iler a Saray, pcr montes Alaniœ, ï^esgios, Por- tam ferream, el alia loca, 38o. — 5i. Seqùitur itér per Quvium Araxem, civitatem Waxnam iD terra Saheunâ, et alios locos, 3S3. — 5>. Euphratem transimus, el eas- tellum Camalh, et de reversiori'e in Cyprum, Anlioihinm elTripolirn, 3in en particulier, par M. d'Avr.zAC. Notice sun les anciens voyages de Tartarie en général , et sur celui de Jean du Plvn de Carpin en particulier 099 Voyages en Tartarie aux xmc , xtve et xv« siècles. , 099 Liste générale de ces voyages, 3 Epoque présumée de sa naissance, 4GG. — Recherches sur sa patrie, 4G7. — Ses premiers travaux d'apostolat, 470. — S 11 voyage à Augsbourg, 470. — Il est envoyé a Wurlz- bourg, 4;3. — 11 est fait custode de Saxe. 473. — Il est transféré à Cologne, Aji.— Il devient provincial d'Allemagne, 470. — Portrait que font deluilcs Annales ma- nuscrites de Saxe, 475. — Il est nommé provincial d'Espagne , 476. — Peut-être fut-il envoyé à Tunis, 47-. — Son retour à Cologne , 477- Lettres de créance qui lui sont remises par Innocent IV , 479- Son voyage chez les Mongols 4"° (86, ) Il part de Lyon, 48o. — Il traverse l'Europe jusqu'à Kiew de Russie, ,j8i. — Il pari de Kiew et se rend an eamp de Corenza, 482. — H est conduit an quartier-général de Batou-Uiàn,484- — Description de la Comanie-, son étendue, 486. — Ses habitants, 487. — Pays limitrophes : Morduins, Bilères, Bascaiis, 489. — Parossiles, Samovèdes , Cynocéphales, 492' — A'ains, Circasses, Kha/.ars, Grèce; Ibériens , Kakhs , Bru- tatches, Zikkes , Géorgiens, Arméniens , Tuiks, 49^. — Saxons ou Golhs, 498. Il traverse le pays des Canguites, 499- — -Arrivée chez les Biserniins ou musulmans du Turkestàn, Soi. — Etendue et bornes de leur pays, 5o3. — Villes ruinées, 5<>i — Recherche de la synonymie géographique tle la ville d'Ornas , 109. — Opiniun de M. de Frsehn, 507. — Ornas est la même que Tana , 5o9 — Synonymie de Janc-kint et de Barchin , 5 1 1. — Janc-kint est Yanky-qand , 5i 3. — Position de Bartchyn, 5i4- — On traverse le Qarâ-Khithây ; ville d'Omyl, 5l5. — Entrée dans le pays des Naymàns , 5i8. — Arrivée chez les Mongols , à la SyraOrdou , $19. Description (les Mongols 3 20 Pays limitrophes de la Mongolie : les Khitàns, les Solongos, 5îo. — Les Naymàns, les Ouyghours, 02 1 . — Les Sarrasins, 522. — Portrait des Tartares, leurs vêtements, leurs habitations , 523. — Leurs croyances : martyre de Michel de Czernigow, 525. — Leurs mariages : violence laite à la veuve d'André de Czernigow, 526. — Leur caractère moral, 527. Leur division en quatre peuples principaux , 52g. — Yeka-Mongols , 53 1. — Talars ou Sou Mongols, 53 1 . — Diffusion du nom de Tatars ou Tartares, 533. — Mer- kyt , 533. — Recherche de la synonymie des Mécrit ; ce sont les mêmes que les Kéraytes, 535. Conquêtes de Tehenk'izklirin 556 Esquisse des conquêtes de Tchenkz khàn, 536. — ■ Il soumet d'abord les quatre nations mongoles, 537, — I' niarclie contre les Naymàns, 537> — Il tourne ses armes contre les Khitàns ou Hia , 538 — Il subjugue les Ouyghours , les Sary Ouyghours, 539. — Les Qaranyles, les Oyrates, 54o. — Le pays de Comana. i45. — Il fait la guerre aux Khithàns ou Kin , 54 1 . — Il divise ses troupes et fait plusieurs expé- ditions simullanées, 44^. — Les prodiges racontés par le narrateur ont un intérêt historique, 543. — Examen des expéditions de Tchouichy et de Touluv, 545.. Eclaircissements historiques surle Prêtre-Jean 54" Récits d'Olhon de Freiaingen et d'Albéric de Ti ois-Fontaines , 5/,7. — Indications de 108 ( 86a ) Jacques de \itr\, 55o. — Mathieu Paris, Simon de Saint-Quentin, Joinville 55i. — Rubruk, 55a. — Abou-el-Faragj, Marc Polo, 353. — Jean de Montecorvino, 554- — Ricold, Oneric, 555. — Jourdain, Mandeville, 556. Le Prêtre-Jean transporté dans le Caucase au xv" siècle, 550. — En Abyssinie 557. Le Prêtre-Jean primitil était le ghaour-khàn du Qarà-Khithày, 558. Noms indivi- duels de ces princes, 56o. — Tihenkiz khàn désigné lui-même sous le titre de Prêtre- Jean, 5Gi. — Le Prêtre Jean de l'Inde, 55 1. — Probablement le même nue le grand lama, 563. — Causes de la diversité des opinions successives sur le Prêtre-Jean 564. Suite des conquêtes mongoles 56^ Expédition de Touluy au Boury Tubet, 56j). — Expédition de Tchenkiz khàn aux monts Caspiens et cbez les Tcherkès , 5G5. — Expédition de Bàtou-khin contre l'Occident , 566. — Expédition de Chirpodan ou Tcharmaghan vers le midi 56t. — Concordances géographiques déjà reconnues, 567. — Tcherkès, Kaschak, Ivnal , Qyrqyz, Qassàq , Iynàl , 568. — Urum , Halapia , Baldach, 570. Récapitulation des peuples soumis, 070. — Noms nouveaux : Tumat, Casmir Per.cs Sarti, Turcomani , 571. — Sarrasins, Jacobiles, Nestoriens , 572. Noms dou- teux : Cassi ou Sassi , D-j. — Korola, Coniici, Tarci ou Tati , 573. Peuples réfractaires : Mangia, Saxi, ôjG Gouvernement militaire des Mongols j„(j Organisation militaire décimale, 576. — Toumans ou Tenebra?, 5tS. Nouyans ou Ducs, 579. Enumération des ducs ou princes de la famille impériale, 58o. — Enfants d'Oukodàv- qààn, 58 1. — Enfants de Tchoutchy-khàn , 582. — Enfants de Tchaghatày- khân , 584- — Enfants de Touluy-khàn , 584 . — Recapitulation des ducs mon- gols , 586. Séjour à F Ordou impériale, et retour en Europe ^00 Séjour à la Syra-Ordou, 588. — Horde-d'or, 5go. — Portrait de Kuyùk-qààn , 09 1 . — Autre résidence impériale, 592. — Mort du grand-duc Jaroslaw de.Souzdal, 5g2. — Communications diplomatiques , 5g3. — Réponse de Kuj ùk-qààn au pape 5qA Congé de l'ambassade, 095. — Retour à Kiew, 5gG. — Carpin ramène plusieurs princes russes à l'obédience romaine , 5g6. — Il arrive à Lyon, 5g-. J| es[ fa|( archevêque d'Antivari, 5y8. — Il est envoyé vers saint Louis , 599. Recherches sur la date de sa mort, 599. Conclusion, 601 . ( 863 ) JoUANNJS DE PlANO CaRPIM ANT1VARIENSIS AUCHII-PISCOPl HlSTORIA MoN- «ALOnuM (juos nos Tartaros appellamus. Incipit historia Mongalorum quos nos Tartaros cippe/lamns. . . 6o5 Explicil salutatio, incipit prologus. — i. De Iaboribus nosliis, 604. — 2. Studiosè sciipsimus quaî videramus, 6o5 — 3. Ne nos mendaces appellelis, (io5. Divisio libelli per capitula, 606. CAP. I. De terne Tartarorutn situ, et qualitate ipsius , et disposUione aeris in eâdem 606 § 1. De situ terra?, O07 . § ir. De qualitate terrse, 608. § Ht. De dtspositione aeris, 609. CAP. II. De jbrmis personarum, de conjugio , Testions, habitacuiis, et rébus ipsorum 611 § 1. De fbrmis personarum, 611. *j H. De conjugio ipsorum, 612. § m. De eorum vestibus , 6i/(. § iv. De habitacidis eorum, 6 16. § v. De rébus eorum, 617. CAP. III. De cuhn Dei, de hits quib credunt esse peccata, de dii'inationibus et expurgationibus , et ritufuneris 617 $ 1. Decultu Tartarorum. — 1. De Deo, et idolis filtreis, 618. — 2. De idolo Chingis- can, 620. — 3. De cultu astrorum et elementorum ; et de lege suâ aliis inq.onendà 622. § 11. De hiis quœ credunt esse peccala, 624. § ni. Dedivinationibus et purgationibus peccatorum. — 1. De divinalionibus, 626.— De purgationibus per ignem, 627. - - Qualiter ab agonizantibus recedatur, 628. § iv. De ritu funeris. — 1 . De sepullurà majorum,63o. — De purificatione familia: et bonorum post morlem , 63 >. ( S64 ) CAP. IV. De moribus Tartaroruin bonis et matis, etcibis, et consuctudini- bus eorum fiôS § I. De bonis moribus Tartarorum, 633. § il. De malis moribus eorura , 636. § m. De cibis eorum. — 1. Cibaria eorum quœnatn sint , 638. — ?.. De modo uome- dendi, 63g. — De polu, 64o. § iv. De consueludinibus eorum et legibus. — i. De legibus, 64 T • — Vin quid ope- rentur, 643. — De consueludinibus mulieruui, 6/(3. CAP.V. De principio imperii Tartarorum, et principibus eorum, et domi- nio. Imperatoris et prineipum ejus "'•^ § i. De principio imperii Tartarorum. — i . De quatuor genlibus Mongalorum, 645. — 2. De imperio Chingis-can in Mougalos, 646. — 3. Victoria de Naimanis et Kara-Kitais, 647. — 4- Prœlium contra Kitaos, 64g. — 5. Debellatio Huiurorum, et terrarum Sari-huiur, Karanitarum, Voyrat et Comana, 65o. — 6. Bellum contra Kitaos, 65i. — 7. De diiisione exercilùs et expeditionibus contra Comanos et In- diam majorem, 654. — 8. De génie caoum et fœminarum , 607. — 9., \ ictora de terra Burithabet , 658. — 10. Expedilio Chingis-can in lerram Kergis et Caspios montes, 65o,. — 1 1. De legibus et statutis Chingis-can, 663. § il. De principibus Tartarorum. — 1. De filiis Chingis-can, 664- — 2. Nomma ducuin, 667. § m. De dominio Imperatoris et prineipum ejus. — t. De dominio Imperatoris super omnes, 668. — 2. De muneribus quee petuntur a nunciis , 670. — 3. De dominio ducum super homines suos, 671. — 4. De electione Occoday et missione Bâti contra terram Biserminorum, 6yi. —5. Victoria deTurcis et de Ruscià, etHungarià,f)75. — Bellum in Morduanos et Bileros , et Bascart , et Samogedos , 676. — De mis- sione Chirpodan ad meridiem contra Kergis et Armenos, et alios, 678. CAP. VI. De bello et ordinatione acierum , et astuciis in congressione , et oppugnatione munitionum , et perfidiâ eorum in kos qui se reddunt eis , et erudelitate in captivos "*2 § 1. De ordinatione acierum, 683. § il. De armis. — 1. Arcus, sagittae, securis, gladius, et armatura de corio, 684. — 2. De armaturis ferreis hominum et equorum ,687. — 3. De lanceis cura uneo , rlypeis, et sagittis diversimodis, 688. ( 8K5 ) S m. De astuciis in congressione. — i . De prxmissione prœcursorum , 689. — 2. Quomodo flurnina transeanl, 690. — 3. De insidiis, 691. — 4- ^e congres- sione, 6i)3. § iv. De oppugnalione munitionum , Gq5. S v. De perfidiù Tarlarorum et crudelitate in eaptivos , 696. CAP. VII. Quomodb faciuntçum hominibus pace.m, et de terrarum nomini- bus quas subjugayerimt, et de terris quce eis restiterunt, et de tyrannide quam exercent in hominibus suis. ... , 608 § 1. Quomodo facinnt cuni hominibus pacem. — 1 . Qnid petunt au hostibus, 699. — 1. Principibus terrarum millunt lit veniant, 701. — 3. Baschatos ponunt in terris, 70Î. — 4- Planta intei principes illos judicat Imperator , 704. — 5. Trilnitum accipiunt de nationibus non subjectis, 706. ^ n. De terrarum nominibus quas sibi subdiderunt, 707. § ni. De terris quae eis viriliter restiterunt, 710. ts 10. De tyrannide quam exercent in hominibus suis ,711. CAP. VIII. Quomodb bello occurratur Tartaris et qnid intendant, et ./. armis et ordinatione acierum, et quomodb occurratur eorum astUciisàn pugna, et rnunitione castrorum et civitatum , et quid faciendum est de captù'is ,.-.... 7 1 4 § 1. Quid intendunt Tartari. — 1. Intendant subjiccre mundum, 715. — 2. Contra occidentein ex exercitus assignatus, 717. — 3. Quarè occurrendum est eis bello, 71S § II. De armis et ordinatione acierum. — 1. De armis, 721. — 2. De ordinatione acierum, 723. <■) in. Quomodo occurratur astuciis eorum in congressione. — 1. De pnecaulionibus ad prâlium, 724. — Fugienles non multùm est insequendum, 7^6. — Die noctuque est custodiendus exercitus, 727. § iv. De mutitione castrorum et civitatum. 728. § v. Quid faciendum est de captivis, 731. CAP. ULTIMLM. De provinciis et situ earum per quas transivimus , et de curia imperatoris Tartarorum et principum ejus , et de testibus qui nos inve- nerunt ibidem y55 § 1 . De via quam fecimus et de situ terrarum per quas transivimus. — 1 . Iter ad Sile- ( 866 ) sise ducem Boleslauni , ;3l. — a. Venimus Cracoviam , *34. — 3. Mora in terra ducis Vasiliconis, 735. — (. Pervenimns Kioviam, 736. — 5. Inde apud Micheam praefectum, •j'i' . — 6. Ducimur ad pi imam custodiam Tartarorum, 438. — 7. lier ad Corenzam ducem, 740. — 8. De receptione apud Corenzam , -4i, — 9. Iter per Comaniaix , ad ducem Bâti, 742. — 10. De slalione ad ordam ipsius, 744. — 1 1. Qualiler recepti fuiinus in curià Bali, 745. — ia. Depoleniià Bâti ducis, 745. — I 3. Recedinms a stalione Bâti , 746. — 1 4. De gentibus Comania? fiailimis, 747 . — t5. Terrain intramus Gangilarnm, 7 J9- — 1 6. Inde terrain Biserminorum, 749. — 17. Terram ingredimur Nigrorum Kitaorum, 751. — 18. Inde lerram Naima- noium, 762. — 19. Deindè terram Mongalorum, 753. ] 11. De ordinalione curiae Imperatoris et principum ejus. — 1. Cuiuc-can ad matrem suam nos transmiltit, j5*]. — 2. De enriâ solemni pro electione Imperatoris , 760. — 3. De receptione noslrâ in Syrâ-Ordâ, 756. — 4- Venimus ad Ordam Auream, ~r}-j. — 5. De receptione nostrâ in Ordà Aureà, 708. — 6. Item in alio loco, 760. — 7. De morte Ieroslai ducis, 761. — 8. De morâ apud Imperatorem , 762. — 9. Colloquia cum procuratore et protonotariis , 7G3. — 10. Scribunlur litterae Im- peratoris ad Dominum Papam , 764. — II. Ordinatio curiae Imperatoris, 765. 12. De forma et indole ipsius, 766. — i3. De nunciis nobiscum mitlendis, -166. § m. De via quam fecimus in redeundo. — 1 . Revertimur usquè Kioviam , 768. 2. Mora apud Danielem et Yasiliconum duces, 769. § iv. De testibus qui in terra Tartarorum nos invenerunt. — 1. Testes qui inTartarii fuerunt, 770. — 2. Testes in Rusciâ, 772. Epilogus de toto libello, 773. APPENDIX. De itinere jratrum minorum. ad Tartaros, quœ frater Bene- dictus Polonus vivâ voce retulit __ / 1 . lier a I.ugduno Galliae ad priinam custodiam Tartarorum, 774. 2. De receptione fratrum apud Corenzam ducem, 774 — 3. De receptione apud principem Bali, 775. — 4- Descriptio Comauis , 776. — 5. Iter usquè terram Tartarorum , 777. 6. De electione Kuyuc-kan, 777. — De receptione fratrum in Syrâ-Ordâ , 778. 8. De morà eorum juxtà curiam Imperatoris , 778. — 9. De litteris Kuvuc-kan, et rever- sione fratrum ad Dominum Papam, 779. ( 867 ) VOYAGE DE BERNARD ET DE SES COMPAGNONS En Egypte et en Terre-Sainte. Notice sur Bernard-le-Sage, par M. Francisque Michel 781 Itinurarium Bernardi Svpientis {et sociorum ejus). ...... y85 De Gargano et ecclesià sancli Michaelis, 785. — De civitate Barà, 786. — Veniuntad Tarenlum, 786. — Atleuut principem Alexandrie, 787. — De palriarchà in lia- bylone, 788 — Redeunl de Babylunià per Nilum, 788. — Perveniunt ad Jéru- salem, 789. — Revertentes navigant Romain , 792. — De Benevenlanis , 793. — Extractum de libro Areulfi, episcopi Gallia: tempore'Beda; presbyteri, 79}. — De>- criplio urbis Jerosolynue, 795. — De sndario capilis Doinini et alio majore lintheo Sanctae Mariai, 799. — De iocis circà Jérusalem, et ecclesià in valle conftctâ Jo- saphat,8oo. — De monte Oliveti , et Iocis in co sanctis , 801. — De Bethléem et monumenlis patrum , 8o4- — De Jéricho et Iocis ejusdem novem , 8o5. — De Jor- dane et mari Galilea1, 807. — De naturà Morlui maris, 808. — Dnminus de loto in quo baptizatus est, -810. — De monte Jacob juxtà Sichem et Iocis ibidem sanc- tis, 810. — De Tiberiade et Capharnaum et Nazareth, 8t 1. — De monte Tabor, 811. — De situ Damasci, 812. —De Alexandrià, 81 '2, — De Constanlinopoli. et basilicà quœ crucem Domini contiuet, 81 3. RELATION DES VOYAGES DE S^EWULF, A Jésusalem et en Terre-Sainte, pendant les années 1102 et 1100. Note préliminaire , par M. a" ' Avezac 817 Indication du ms. de cette relation, 817. — Nom du narrateur, 818. — Recherche de la date du voyage , 819. — Elle est postérieure à 1 100 et antérieure à 1104,820. — Elle doit se trouver entre le 12 mars 1 102 et le i5 mai 1 io4 , 820. — La date du retour est 1 102 ou 1 io3, 821. — Celle du départ, le 1 3 juillet 1 102 , 822. — Tempêtes essuyées par les pèlerins, 823. — Recherche des dates précises des jours égyptiens en juillet, 82-f. — Continuation du voyage jusqu'à Négrepont, 821. — Jus- qu'à Rhodes . 826. — Jusqu'à Jaffà, 827. — Visite aux saints lieux, 829. — Re- SG8 ) tour jusqu'à Laodicce, 8-29. — Continuation du voyage jusqu'à Constantinople, 83 1. — Mode suivi pour la Bxation du texte de Sa>wulf, 83 1. HELATIO DE PEREGRINATIONE S.SWIJLFI AD UIEROSOLY.VAM ET TERRAM-SANCT AM , ANN1S DOMIMCjE INCARNATIONIS 1102 et ÎIO? 855. Quai notare decrevi , 833. — Monnpoli navetn ascendimus, 833. — Yenimus Bran- die, et in U- >Tigrepontum, 834. — Per insulas navigamus usquè Rodam, 834. — De Roda usquè Cipros,835. — De Cipros ad Joppen , 836. — Quomodo à tem- pestate maguà eripuil me Dominas, 836. — Ascendimus de Joppen in civitatera Je- rosolymam ,838. — De situ Jérusalem, 83f). — In ecclesià Sancti-Sepulchri loca sanctissinni , 84o. — E< clesia Sanclie-Maria' lalina, 84->. — ïemplum Domini, 842. — Ecclesià Sanctae-Anna', 8 44 - — Ecclesià Sanctae-Mariae in valle Josaphat, 844 - — Loca in monte Oliveti et in monte Syon , 84a. — Galilea montis Syon , 846- — Bethléem , 847. — Betliania , 848. — Fluvius Jordanen , 848. — Hebron, 849. — Nazareth, 84 FIN DE LA TABLE. L