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Revue internationale d'électrothérapie et de...

Société francaise d électrothérapie

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REVUE INTERNATIONALE

D’ELECTROTHERAPIE

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REVUE INTERNATIONALE

d'Électrothérapie

DE RADIOTHÉRAPIE

PUBLIÈEE PAR LES DOCTEURS

G. GAUTIER ET J. LARAT

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TOME VIII AOUT 1893 A JUILLET 1898

SLO PAT Ea SANIN

RÉDACTION : ABONNEMENTS (France, 5 fr. ; Etranger, 6 Ir.) :

3, Plate du Théâtre- Français, 3 A. MALOINE, 91, Boulevard Saint-Germain

PO EF RA ee SR

L'annde terminée, le volume est vendu 42 francs.

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PARIS

A. MALOINE, EDITEUR 91, Boulevard Saint-Germain, 91

1898

Smo ANNE. . AouT 1897. No 4.

REVUE INTERNATIONALE

Wélecirothérapie

ET

DE RADIOTHÉRAPIE

DIAGNOSTIC, PRONOSTIC ET TRAITEMENT

DE

LA PARALYSIE SPINALE DE L'ENFANCE AU MOYEN DE L'ÉLECTRICITÉ

Par J. LARAT, Assistant d’électrethérapie A l'hôpital des Enfants-Malades.

Parmi les maladies de l'enfance, il en est peu d'aussi rebelles à toute thé- rapeutique que la myéiite des cornes antérieures, la paralysie infantile. En présence d’un cas de ce genre, le médecin se contente, le plus souvent, de conseiller quelques frictions, quelques bains excitants; s'il est muni d'un appareil électrique, il électrise, sans grande conviction, le petit malade pen- dant quelques jours, quelques semaines au plus, puis, de guerre lasse, ne constatant aucune amélioration, aucun progrès apparent, le praticien se dé- courage, les parents ne l'encouragent guère et le traitement est abandonné.

Les raisons de ces échecs presque constants sont multiples. La première est que, trop souvent, Ja forme électrique, la modalité du courant choisi est défectueuse; la seconde est que, si, par hasard, l'application électrique est judicieuse, elle n'est pas assez durable.

Il faut bien savoir, en effet, que, malgré la gravité des lésions médullaires qui sont le substratum de la Paralysie infantile, le nihilisme thérapeutique n'est pas de mise ; au moyen du traitement électrique bien conduit, il est pos- sible de rendre service au petit malade, et la patience du médecin et des pa- rents sera invariablement récompensée par un résultat palpable.

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Ce sont les règles de ce traitement très simple et à la portée de tous les médecins, même de ceux peu familiers avec l'électrothérapie que je vais ex- poser; mais auparavant je crois qu'il est utile de montrer que l'électricité peut rendre des services, non point seulement au point de vue de la théra- peutique de cette affection, mais aussi pour son diagnostic, et que l'explora- tion des muscles au moyen de l'excitation électrique est indispensable pour porter un pronostic sérieux.

L'électro-diagnostic de la paralysie infantile comporte deux sortes d'explo- rations électro-musculaires qu'on doit appliquer successivement :

A, L'exploration faradique. H. L'exploration galvanique.

A. Le courant faradique est, on le sait, celui qui est engendré par une bobine d'induction. Il semble donc qu'il suffise de posséder un appareil à in- duction quelconque pour examiner des muscles malades. C’est une erreur trop répandue. Les petites bobines à induction munies d'un trembleur rapide, appareils dits médicaux et qui le sont si peu, ne conviennent nullement. Ces bobines, en raison de leurs faibles dimensions, sont faites de fil très fin, de facon à comporter, malgré leur faible volume, un grand nombre de tours de spires.

La force électromotrice d'une bobine est, en effet, proportionnelle au nombre de tours de spire de “induit, et il faut que cette force électromotrice ait une certaine valeur pour que le courant fournisse une action appréciable. Mais les bobines ainsi conçues, fil très fin et grand nombre de tours de spires, donnent un courant de tension totalement dépourvu de quaniité. Ur, la ten- sion agit presque uniquemen- sur les nerfs sensibles, tandis que pour émou- voir les nerfs moteurs et les muscles il faut, outre la tension, la guantite.

Une comparaison fera mieux comprendre ces termes un peu abstrails de tension et de quantité. Supposons une roue de moulin à mettre en mouve- ment. Si nous ne disposons, pour faire tourner cette roue, que dun très mince filet d'eau, nous aurons beau le projeter avec toute la violence possible sur les palettes, la roue restera immobile. Si, au contraire, le volume, la quantité d'eau est suffisante, notre roue aura ure pression égale ou mème in- férieure, tournera parfaitement.

Les petites bobines à induction, dites de poche, représen-ent le mince filet d'eau; elles sont incapables d'émouvoir un muscle malade, et en outre, comme elles impressionnent très vivement le nerf sensible, leur application est extrêmement douloureuse. [l faut donc, pour explorer un muscle, dispo- ser d'un appareil vraiment médical qui comporte une bobine inductiice à gros fil, et deux bobines induites, l'une à un fil fin destinée aux nerfs sensi- bles, l'autre à gros fil destinée aux muscles. Tous les fabricants d'appareils électro-médicaux coustruisent actuellement des appareils sur le principe de

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celui de Du Bois Reymond, c'est-à-dire à chariot, qui conviennent parfai- tement et dont le prix d’achat ne dépasse pas une centaine de francs.

Il faut en outre que l'appareil soit muni d’un interrupteur a vitesse varia- ble ou tout au moins d’un trembleur dont on puisse régler à la main les in- terruptions dans une certaine limite. |

Les muscles malades présentent souvent le phénomène de l'épuisement rapide de la contractilité. Or, les intermittences d'un trembleur rapide téta- nisant le muscle, la contractilité s'épuise parfois si vite qu'il semble inexci- table au courant faradique, quand le courant est soumis à des oscillations dépassant deux ou trois par seconde. |

Voyons, maintenant que nous connaissons l'appareil, comment il convient de procéder à l'exploration faradique. Cette exploration doit s'inspirer des rè- gles tracées par Duchenne, de Boulogne, dans son traité : « De l’électrisation localisée », c’est-à-dire que, pour interroger chaque muscle, chaque groupe musculaire, il est nécessaire de connaître au moins les principaux points d'élection de l'excitabilité électro-musculaire.

Dans toutes les applications localisées des courants aussi bien galvaniques que faradiques, en effet, il y a lieu de tenir grand compte des régions de la surface du corps l’on produit par l'application des électrodes le maximum d'effet sur le muscle ou sur le nerf moteur. Duchenne, de Boulogne, d'abord, au moyen des courants faradiques, puis, après lui, Remack et Ziemssen, par l'intermédiaire de l’électrisation galvanique localisée, ont fait de minutieuses et multiples recherches sur ce sujet et, aujourd’hui, dans tous les traités d'électrothérapie on trouve mentionnée avec précision la position des points moteurs d'élection. Je ne puis m’étendre davantage ici sur ce sujet et je dois renvoyer à ces ouvrages pour connaître ces différents points.

Quant aux électrodes, plaques ou tampons, il suffit qu’elles soient de di- mensions différentes, l'une d’elles ayant environ une surface d'application triple de l’autre. Ce dispositif de deux tampons d'inégale surface permet de mieux préciser l'action du courant en un point donné, l'une des électrodes, la plus petite, dite active, condensant à son niveau le courant, tandis que l'autre, dite indifférente, le répartit sur une plus large surface.

Nous procéderons de la manière suivante : Les électrodes étant placées, l'indifférente à la racine du membre à examiner, l’active sur le point d'élec- tion, la bobine induite est poussée progressivement sur l'inducteur, avec des interruptions lentes, jusqu'à effet contractile. On s'arrêtera dès que l’applica- tion provoquera une véritable douleur, On obtient alors ou on n'obtient pas une contraction. Dans le premier cas, pour juger si cette contraction diffère de la normale, il est bon, quand on n'a pas l'habitude des explorations élec-

‘tro-musculaires, de faire porter l'examen sur des muscles sains, sur le méme individu, qui servent alors de point de comparaison. Chaque groupe muscu- ‘laire doit être ainsi examiné séparément et on note les résultats obtenus.

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B. Passons maintenant a l'exploration galvanique.

Pour cet examen, il suffit de posséder un appareil à courant continu quel- conque qui soit capable de débiter de 20 à 25 milliampères sur 1000 ohms de résistance.

Ce chiffre équivaut à peu près à la résistance des tissus de l'enfant. Une batterie de 18 à 28 éléments est donc convenable. Un moins grand nombre d'éléments constitue une batterie suffisante pour le traitement, insuflisante pour l'exploration, différence qu'on ne fa.t pas assez souvent. L'appareil doit être pourvu d'un interrupteur à main, d'un collecteur et, bien entendu, d'un galvanométre divisé en milliampères.

Le procédé d'exploration est le suivant .. L’électrode indifférente positive est appliquée sur le dos de l’enfant et maintenue en place par la main d'un aide. Cette électrode doit avoir environ la dimension de la paume de la main et être constiluée par une substance très spongieuse, telle que de l’agaric recouvrant une plaque d'étain et garni d'une peau de chamois ou mème une plaque de coton hydrophile.

Le pôle aclif négatif est placé sur le muscle à examiner au point d'élec- tion.

Puis on prend en main la manetle du collecteur en ayant les yeux fixés sur le galvanométre..

Il n'est pas nécessaire de se préoccuper du nombre d’éléments en circuit. Une mensuration basée sur le nombre des couples de piles en fonction est dépourvue de toute précision, l'intensité du courant étant, il est vrai, propoi- tionnelle à la force électromotrice, mais inversement proportionnelle à la ré- sistance, dont la valeur varie avec chaque sujet. Le galvanomètre seul donne une mesure exacte de l'intensité employée, et ce sont ses variations qui sont à noter.

On pousse donc la manette du collecteur de façon à produire un courant de 4 à 5 milliampères qu'on laisse passer pendant une demi-minute. Ce cou- rant préalable est fort utile. Il permet à la peau de devenir plus conductrice, de s'humecter, de rougir légèrement et, par conséquent, de nous rapprocher des conditions d'examen du muscle dénudé. Ceci fait, on ramène l'aiguille au zéro, puis on remonte lentement, en faisant à chaque augmentation d'un mil- liampère environ deux ou trois interruptions.

On note le nombre de milliampères indiqué sur le galvanomètre au moment la contraction commence à apparaitre franchement,

La contraction minima obtenue, on ramène de nouveau l'aiguille au zéro et on recommence, avec le tampon devenu positif, l'examen qui vient d'être fait avec le pôle négatif; on note encore le résultat obtenu. En s'en référant à la contraction électrique normale, il est facile de contrôler les modifications quantitatives et qualitatives de la contractilité.

Cependant, pour bien examiner ces dernières et en particulier la forme de

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la contraction, il convient de produire des chocs assez intenses et de pousser le galvanomètre jusqu'à 12 ou 15 milliamperes ou mème au-delà si l’excita- bilité est amoindrie, sans toutefois, surtout chez les enfants, dépasser 20 à 22 milliampères. A cette dose, si l’interruption galvanique ne donne pas. de contractions, c'est que la contractilité est éteinte.

Dans l’exploration galvanique comme dans l'exploration faradique, il est bon de faire le contrôle des résultats obtenus en agissant pareillement sur Je membre homologue sain. |

Les règles générales de l'examen électrique étant tracées, voyons mainte- nant ce que va nous donner une exploration ainsi conduite dans le cas spécial qui nous occupe : la paralysie infantile.

Un fait d'importance primordiale pour le diagnostic et le pronostic domine dans la paralysie infantile : c'est l'existence constante de la réaction de degé- nérescence de Erb. Cette réaction n’atleint parfois qu’un groupe musculaire, rarement même un seul muscle; mais en la cherchant bien, on la trouve tou- jours. |

En quoi consiste cette réaction de dégénérescence ? On sait qu ‘un muscle normal interrogé répond par une contraction chaque fois qu'il y a une varia- tion brusque du flux électrique.

Cette contraction électro-musculaire, en ce qui.concerne le courant galv a- nique, offre son maximum, au moment de la fermeture du courant, c'est-à- dire lorsque le courant commence à passer et que le flux électrique s'établit, Ce maximum d’excilation a, en outre, toujours lieu au pôle négatif.

Quand il existe de la réaction de dégénérescence, cette formule est inverse. Le maximum d’excitation n'a plus lieu au niveau du négatif, mais bien au niveau du pôle positif. En outre, la forme de la contraction devient diffé- rente de l'état normal. Tandis que, dans ce dernier, à une excitation électri- que correspond une réponse immédiate du muscle qui se contracte franche- ment, énergiquement et brusquement, quand excite la D. R., la contraction prend une allure trainante, il y a un relard appréciable entre le moment le muscle est excité et celui il se contracte, et si on prend le tracé graphi- que d’une telle contraction, on constate qu'il correspond à une ondulation au lieu d'un angle à sommet aigu.

Enfin, troisième modification de la contractilité galvanique dans le cas de D. R. Cette contractilité est souvent accrue, c’est-à-dire que le muscle est sensible à des excitations d'intensité plus faible que l'état normal.

Les modifications de l'excitabilité faradique sont non moins importantes, mais se résument en quelques mots. Toutes les fois qu'il y a réaction de dé- générescence, la contractilité faradique est absolument abolie. C'est même la le signe fondemental typique de la D. R. et il suffit à lui seul pour affirmer la gravité de la lésion nerveuse. Nous pouvons résumer ces notions en disant que la D. R. se caractérise :

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Par l'abolition de la contractilité faradique. Par l'inversion de la formule normale de la contractilité galvanique Phénoménes fondamentaux.

Par l'exagération de cette même contractilité. Par l'altération de la forme de la contraction. Phénomènes accessoires.

Ces deux derniers phénomènes ne sont pas, en effet, constants. Dans les cas les plus graves de D. R.. la contractilité galvanique est extrêmement affai- blie et il ne subsiste plus qu'une très faible contraction à la fermeture et au

pôle positif.

Electro-diagnostic. L'existence constante de la réaction de dégénéres- cence permet dans les cas douteux d'écarter l’idée d'une origine cérébrale de l'affection. Les affections cérébrales des enfants ne donnent jamais lieu à la D. R.; au contraire, la contractilité faradique est presque toujours exagérée dans ce cas. L’exploration électrique permet donc de faire immédiatement le diagnostic avec l'hémiplégie infantile et la maladie de Little. Il en est de mème pour les atrophies musculaire progressives qui, elles non plus, ne présentent jamais le syndrôme D. R.

Il y a cependant deux affections dans lesquelles l'exploration é'ectrique à elle seule ne permet pas toujours d'établir le diagnostic.

Je veux parler des paralysies radiculaires obstétricales et des paralysies névritiques.

Dans quelques formes graves de la paralysie obstétricale, la D. R. existe. Mais la localisation de la lésion (deltoïde sous-épineux, biceps, brachial anté- rieur), le fait que les paralysies surviennent à la na‘ssance vu quelques jours apres, l'absence d'atrophie rapide ne permettent point l'erreur. Quant aux paralysies par suite de névrite, les troubles concomitants de la sensibilité, les commémoratifs (diphtérie, rhumatisme, intoxication) suffisent quand la D. R. existe, ce qui est extrêmement rare, à établir le diagnostic.

Pronostic. Si l'exploration électrique est loin d'être indispensable pour établir le diagnostic de la paralysie infantile qui, dans les cas simples, est facile, il n’en est pas de même pour formuler un pronostic.

L'électricité, l'étude attentive des réactions musculaires permet seule de dire quels muscles sont définitivement perdus, quels autres peuvent re- trouver une partie de leurs fonctions, et enfin quels sont ceux qui vont recouvrer entièrement leur motilité.

C'est ici qu'interviennent les différents degrés, les différents stades de la D. R.

Dans un premier stade, la contractili*é faradique est abolie; mais à l'ex- ploration galvanique, le pôle positif ne donne pas une contraction plus forte

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que le pôle négatif. Ce dernier conserve sa prééminence, ou tout au moins reste égal à la contraction positive.

Dans un second stade, l’inversion de la formule, prééminence du positif sur le négatif, est très marquée; l'exagération de la contractilité manifeste.

Dans un troisième stade, enfin, la contractilité galvanique, très affaiblie, n'est plus représentée que par quelques secousses lentes et faibles à la fer- meture du pôle positif. |

A ces trois stades, un peu schématiques, je l'accorde, correspondent trois degrés divers de gravité pronostique. Mais ils n'acquièrent toute leur valeur que quelques semaines après le début de la maladie, au commencement de la période d’atrophie. À ce moment, les muscles dans lesquels on constate la D. R. à son premier stade sont destinés à récupérer leurs fonctions. Ceux dans lesquels on trouve la D. R. à sa seconde période sont plus gravement atteints et, sans être tout à fait abolie, leur contractilité future restera très affaiblie, tandis que la constatation du troisième stade indique que les mus- cles dans lesquels la D. R. est arrivée à son plus haut point de gravité, sont destinés à une impotence fonctionnelle définitive.

On peut donc, en somme, en condensant les résultats d’une exploration méthodiquement conduite, et en tenant compte de ces données générales que j'expose ici sous une forme un peu théorique, mais qui sont, en réalité, sujettes à une infinité de nuances, établir le pronostic de l'affection et an- noncer, par conséquent, aux parents, jusqu'à quel point l’avenir de la moti- lité de l'enfant est compromise.

Traitement. Quoi qu’il en soit, et dans tous les cas, même les plus graves en apparence, il faut électriser l'enfant. Je n'ignore pas qu'on en fait ici une objection capitale. L'électrisation aurait-elle donc le pouvoir et la prétention de refaire les cellules des cornes antérieures que l'anatomie pathologique nous a montrées détruites daus la myélite infantile.

Non, sans doute. Mais les améliorations indéniables observées par tous les électrothérapeutes nous permettent de penser qu’au début de l'affection, à côté des cellules désorganisées, il en existe un grand nombre qui sont simplement malades, dans lesquelles l'infection ou l'inflammation n'a pas d'emblée atteint le degré nécessaire pour qu'elles soient détruites.

Pour celles-là, la thérapeutique dit intervenir et intervient efficacement dans la seule forme qui permette d'agir positivement sur les nerfs moteurs; l'excitation électro-musculaire, comme le rappelait dernièrement M. le pro- fesseur Grancher, la vitalité d'un organe est proportionnelle à l'activité de sa fonction. Que cet organe cesse de fonctionner, et sa vitalité s'amoindrit. Ceci est surtout vrai pour les cellules trophiques des cornes antérieures. Ne suffit-il pas, en effet, de l'immobilisation d'un membre (fractures) pour assister à une atrophie rapide qui est beaucoup plus lente a rétrocéder.

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L'énergie vitale des cellules trophiques est donc liée à l'activité musculaire, et c'est pour cela qu'il est utile de faire fonctionner artificiellement le muscle pendant la maladie des cellules trophiques qui le nourrissent.

La forme électrique qui convient dans le traitement de la paralysie infan- tile découle naturellement des réactions que l'on constate en explorant le muscle. À quoi sert de favoriser des muscles qui ne répondent en aucune façon au courant induit ? C'est cependant ce que l'on fait le plus souvent.

La faradisation n'a pas seulement l'inconvénient d'être parfaitement inu- tile et de prendre la place d'un traitement utile, elle a aussi celui d'être posi- tivement nuisible. Toutes les fois qu'on faradise un muscle qui est en voie d’atrophie et qui ne répond pas au courant, on augmente celte atrophie. Ceci est un fait d'observation.

C'est donc uniquement au courant continu ou galvanique qu'il faut re- courir. Je conseille d'adopter le modus agendi suivant, qui a .e grand avan- tage pour l'enfant d’être indolore, ce qui permet de traiter régulièrement sans cris et sans révolte e petit patient.

Une grande plaque d'étain, recouverte d'agaric et de peau de chamois bien imbibée d'eau tiède non salée, de la dimension de la main, sera appli- quée sur la région cervico-dorsale de la colonne vertébrale, s'il s'agit du membre supérieur; sur la région lombaire, s’il s'agit du membre inférieur. Cette plaque correspond au pôle positif de la batterie. Le pôle négatif est relié à une petite plaque plongeant dans une cuvette d'eau tiède, dans laquelle est immergée d'autre part l'extrémité du membre malade, main ou pied. Il faut que la cheville ou le poignet soient recouverts par l'eau.

Les choses étant ainsi disposées, on fait passer pendant dix minutes un courant de 8 à 10 milliampères d'intensité. Avec une aussi large surface d'ap- plication, la densité du courant pour un point donné est très faible et la dou- leur nulle.

Puis on termine la séance par une série d’interruplions de courants faites au moyen du bouton interrupteur.

ii est bon aussi, pour ces interruptions, de faire quelques inversions polai- res, c'est-à-dire, sans rien déranger aux plaques, de changer les connexions des fils avec l'appareil et de faire passer le positif à ‘a place du négatif et vice versa. On obtient ainsi une série de contractions dont on doit limiter le nom- bre, au début, à une centaine. P'us tard, quand la maladie est en voie de ré- trocession, on peut produire des excitations plus prolongées, mais au début il ne faut pas croire que plus on en fait, mieux cela vaut; c'est presque le contraire (jui est exact.

Ce traitement doit être fait avec patience. Il ne faut pas s'attendre à des résultats rapides. C'est par mois qu'il faut compter; la paralysie infantile la plus légère nécessite un an de traitemert, les formes graves plusieurs années. Mais, on gagnera beaucoup de temps à intervenir vite.

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Une intervention faite dès le début des accidents, méme pendant la période fébrile, si on est consulté à temps, est de la plus haute importance.

Le traitement de la paralysie infantile peut donc être résumé dans ces trois termes :

Utiliser le courant galvanique;

Intervenir dès que l'on a fait le diagnostic;

Électriser avec patience.

RECHERCHES SUR LES EFFETS THÉRAPEUTIQUES DES COURANTS DE HAUTE FRÉQUENCE Par MM. les professeurs BOINET et CAILLOL, de Poncy.

Cette nole résume les effets thérapeutiques observés chez de nombreux malades venant surtout de la consultation gratuite de l'Hôtel-Dieu, et sou- mis, dans le laboratoire de physique, à des courants de haute fréquence. Nous avons employé le dispositif indiqué par le professeur d'Arsonval. Une bobine de Ruhmkorff était alimentée par un courant fourni par 6 accumula- teurs et réglée à 8 ampères. Une des électrodes était appliquée sur les jambes, Tautre était placée dans les mains. Elles ont été mises directement sur les points malades dans un cas d'eczéma, de lymphadénome. Les séances quoti- diennes atteignaient, à la fin, 40 minutes de durée, avec un intervalle de re- pos de 10 minutes. Elles ont été renouvelées 63 fois chez certains malades.

Presque tous ont éprouvé, après un nombre de séances variable, une amé- lioration dans l’état général (2), la faiblesse a diminué, les forces sont reve- nues, l'appétit s’est réveillé, les selles devenaient plus faciles, l’insomnie ces- sait assez souvent; la courbe de l'acidité, de l'urée, de l'acide phosphorique, des matières fixes, s'élevait souvent; chez quelques malades neurasthéni- ques, le volume des urines augmentait. Une malade avait perdu 3,200 gram- mes de son poids au bout de 22 séances. Enfin, l'acidité du chimisme stoma- cal a augmenté chez des neurasthéniques hypochlorhydiques, mais, nous avons surtout étudié l'action thérapeutique de ces courants sur des signes et des symptômes objectifs faciles à contrôler.

Diabète (4 cas).

Oss. I. Femme, 56 ans, très amaïigrie, polyurie (5 litres). Chaque litre d’urine contient ` sucre, 85 grammes; urée, 11 grammes; résidus fixes, 100 grammes,

(1) Communication faite à la Société de Biologie, le 31 juillet 1897.

(2) D'Ansoxvaz : Arch. Physiologie, 2 (avril 1895). Comptes rendus, Academie des Sciences, 18 mars 1895.

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après la première séance, le sucre avait baissé à 78, l’urée à 99; les résidus fixes a 89 grammes; puis la quantité de sucre descend à 73, 70, 68, 65, 63 grammes ; c'est le chiffre le plus bas qui ait été obtenu. L’urée tombe parallèlement à 8, 6, ber8, 5er10 par litre, les matières fixes descendent à 85, 84, 83. Au bout de 16 séances, la malade trouve que ses forces reviennent, que la faiblesse des jam- bes a disparu, que son état général s’est notablement amélioré : à ce moment, elle ne rend plus que 2 litres d'urine par 24 heures, mais chaque litre renferme 71 grammes de sucre. 4 mois plus tard, l'amélioration symptomatique persiste, mais la quantité de sucre s'élève à 90 grammes par litre. Dans toutes les ana- lyses précédentes, on a trouvé des traces d'acétones. En résumé, ces courants n'ont modifié que très faiblement la glycosurie.

Oss. II. Homme, 50 ans, embonpoint moyen; avant l'emploi des courants, chaque litre d’urine contient 24 grammes de sucre, 65 grammes de matériaux solides. Après la 5mo séance, le sucre tombe à 19,53 par litre et ne descend jamais au-dessous de 18 grammes. Au bout de 14 séances, l'amélioration de l'état général est telle que le malade peut faire de longues courses à bicyclette. L'action des courants sur la glycosurie a donc été insignifiante.

Ogs. III. Homme, 52 ans, alcoolique et syphilitique, très amaigri, pesant 55 kilogrammes, accusant une grande fatigue dans les jambes; polyurie (6 litre 1/2 par 24 heures); l’urine contient par litre: sucre, 688" 80° urée, 52°80; résidus, 83 grammes. Au bout de 15 séances, le sucre tombe a 61 grammes par litre, tandis que les matériaux solides s'élèvent à 101. Il existe une forte proportion d'acétone. A la 28™° séance, la fatigue et la faiblesse des jambes diminuent; cette amélioration s'accentue après la 43™° application de courants, elle persiste ; mais après la 630 séance, chaque litre d'urine renfermait 71 grammes de sucre.

Oss. IV. Femme, 62 ans, très grasse; elle se plaint d'une grande faiblesse qui diminue au bout de 10 séances ; la faible quantité de sucre qui existait au début (38° 20). Les traces d'albumine, notées avant l'application de ces courants disparaissent après 20 séances.

Albuminurie.

Oss. V. Homme, 55 ans, très amaigri, atteint de néphrite chronique avec cedéme malléolaire. Au début, la quantité d'albumine était de Ger 70 par litre; elle tombe à 2 sr 70 ; après la 27™¢ séance, l'æœdème disparait et l'état général s'améliore considérablement.

Oss. VI. Jeune fille, 23 ans, atteinte de néphrite chronique, consécutive à une scarlatine qu'elle a eue à 10 ans. Pendant ces 3 dernières années, la quantité d’albumine a oscillé entre 18°50 ct 3 grammes par litre e. n'a été sensiblement modifiée par aucun traitement. L'urine qui contenait, avant l'application de ces courants ` aibumine, 28° 36 ; matières solides, 13; urée, 9; acide urique, 0,13; acide phosphorique, (0,90 par litre), a été à peine modifiée au bout de 25 séances. A ce moment, la quantité d’albumine est de 28" 34 par litre; Purée a augmenté de 2 grammes, l'acide phosphorique de 20 centigrammes et les matières solides de 12 grammes. = L'action thérapeutique de ces courants a été plus nette dans les cas de choréc et de tremblement hystérique.

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oo a i

Chorée gesticulatoire.

Oss. VII. —Petite fille, 11 ans, atteinte de chorée intense, non rhumatismale, datant de huit jours, elle ne peut se tenir sur ses jambes, a usé 3 paires de chaussures en 8 jours, sous l'influence de cer mouvements incessants et désordonné: ; elle ne peut ni manger seule ni prononcer quelques paroles ; après une première appli- cation de ces courants, les mouvements sont moins brusques; au bout .de 5 séances de 30 minutes de durée, les mouvements sont moins saccadés; elle peut ramasser les objets, elle dort; après la 10™° séance, son haleine a une forte odeur d'ozone, d’après le dire de la mère; elle peut sc servir de sa main droite après la 13me séance, écrire après la 27me; la guérison est complète au bout de 33 séances.

Chorée hystérique arythmique.

Ors. VIII. Homme, 29 ans; sous l'influence d’une frayeur, il a été pris de chorée à 17 ans, et, actuellement, il présente des mouvements irréguliers, inco- ordonnés, arythmiques, de tous les membres, avec antipropulsion parkinsonnienne; nombreuses phobies, crises quetidiennes d'hystéro-épilepsie, insomnie; ne peut pas travailler. Au bout de 3 séances, il accuse une augmentation des forces, il dort, il a bon appétit, les crises ne se sont plus reproduites; après la 5™* séance, ila une crise, mais elle est moins forte que les précédentes; au bout de 16 séances, les mouvements arythmiques ont à peu près disparu; il peut manger seul et faire quelques petits travaux des champs.

Oss. IX. Sa sœur a des mouvements choréiformes analogues mais moins accusées ; elle marche mal; elle est notablement améliorée par 5 applications de courants de haute fréquence.

Tremblement hystérique à type de sclérose en plaque, consécutif à une infection puerpérale.

Oss. X. Femme, 26 ans, démarche cérébello-spasmodique ; peut à peine se tenir debout ; tremblement intentionnel, massif; mouvements brusques, saccadés, irréguliers, cessant au repos; ne peut manger seule; parole lente, trainante, embarrassé, bredouillée ; crises hystériques, stigmates. Cet état dure depuis 2 mois; après la 11"° séance, la marche est plus facile; au bout de 32 appli- cations de ces courants, les forces sont revenues, l’état général s’est amélioré; la malade marche bien.

Chorée saltatoire et salutatoire.

Oss. XI. Femme, 53 ans, impaludisme datant de 3 ans; à la suite d’une forte émotion remontant à 4 mois, elle a été prise de saltation et de salutations rythmiques se renouvelant 9 fois par minute. Actuellement, ces mouvements sont si violents que la chaise sur laquelle elle est assise est parfois renversée; elle res- serre rythmiquement la main droite dans la gauche. Sensibilité intacte. Réflexes rotuliens diminués. Ce n’est qu'au bout de 32 séances que les mouvements choréiformes disparaissent ; ils ne s'étaient pas reproduits 2 mois plus tard.

Tremblement saturnin.

Oss. XII. Peintre, 38 ans, tremblement ct diminution de la sensibilité plus accusés dans la main droite; elle est animée fois par minute de petits mouve-

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ments menus, peu étendus, segmentaires, exagérés lorsque la main n'est plus appuyée, lorsque les doigts sont écartés; il ne peut ramasser une épingle, il touche difficilement le bout de son nez ; parfois il met les aliments à côté de la bouche. Les réflexes rotuliens sont exagérés. Au bout de 16 séances, aucune amélioration ne survient. On suspend ce traitement.

Hémiplégie droite consécutive à une hémorrhagie cérébrale.

Oss. XIII. Ancien marin, 58 ans, alcoolique et syphilitique. Cette paralysie qui date de 2 ans, ne subit aucune modification malgré 47 applications de ces courants de haute fréquence.

Goitre exophtalmique.

O8s. XIV. Femme, 48 ans; à la suite de grands chagrins éprouvés en 1893, a eu des céphalées rebelles, des palpitations de cœur, puis de l'exophtalmie qui débuta par l'œil gauche ; le goitre s'est établi insidieusement sans attirer l'atten- tion de la malade. Actuellement, il est très volumineux, il est animé de violents battements que l'on voit aussi au niveau des carotides et des sous-clavières ; l'exophtalmie est énorme ; les cornées ne sont plus recouvertes complètement par les paupières et présentent des taies Jarges et épaisses ; les battements car- diaques sont tumultueux; le tremblement des doigts est très accentué. On lui donne sans succès de la vératrine, de l'antipyrine, du bromure de potassium et elle demande du corps thyroïde de mouton. Toute cette thérapeutique n'amène aucun résultat favorable. Après 41 applications de courants de haute fréquence, on constate une légère amélioration symptomatique ; les palpitations sont moins fortes ; le tremblement a diminué, mais le goitre et l’exophtalmie sont restés stationnaires.

Neurasthénie.

Oss. XV. Homme, 50 ans, insomnie, malade imaginaire, se plaint d'une série de symptômes lus dans les livres de médecine. L'application des courants ne dure que 2 minutes. Après la 23™¢ séance, il dort 5 heures; au bout de 30 séances, l’état général s'améliore légèrement.

Oss. XVI. A vu cesser, après la 20™° séance, l'atonie intestinale et l'in- somnie dont elle se plaignait.

Oss. XVII. Il s’agit d’une jeune hystérique de 17 ans qui était restée cou- chée depuis 18 mois, en ne prenant qu'un minimum d'alimentation. Au bout de 20 séances, les forces se sont relevées et l'état général s'est amélioré.

Oss. XVIII. Homme, 38 ans; fatigue, manque de forces, malaise général, dyspepsie, hypochlorhydrie. 19 séances amènent une amélioration symptoma- tique générale et une augmentation du volume de l'acidité de l'urine; des matières fixes, de l'urée, de l'acide phoephorique. Le chiffre des excrétions, qui était tombé à 50 en dessous de la normale, a augmenté considérablement sous l'influence de ces courants. L'acidité et les matières fixes se sont élevées momen- tanément au-dessus de la normale, tandis que le sommet de la courbe de Durée a rarement atteint la hauteur normale. L'élimination de l'acide phosphorique a oscillé entre 60 et 80 ‘/, ; le volume de l'urine s'est maintenu entre 65 et 85 DE

Le chimisme stomacal s'est modifié, l'acide chlorhydrique libre et l'acide chlorhydrique combiné ont augmenté notablement à la suite de 12 séances,

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Lymphadénome.

Oss. XIX.— Femme, 36 ans, sans antécédents morbides, lymphadénome des ganglions préauriculaires, sous-maxillaires, sous-sterno-mastoidien, sus-clavi- culaires, axillaires du côté gauche. Le sein gauche est recouvert d'une peau épaisse, grenue, d'aspect éléphantiasique. Pas d'augmentation des globules blancs. Sous l'influence de 52 séances, l’æœdème sous-cutané diminue notable- ment ; les ganglions sont moins volumineux, plus mobiles. Les ganglions corres- pondants du côté droit se prennent et diminuent légèrement après quelques appli- cations de ces courants qui n’ont une action bien nette que sur l’æœdème voisin. En résumé, la marche du lymphadénome a été simplement retardée. Un eczéma du dos de la main, traité par ces courants, a disparu au bout de quelques séances.

Ons. XX. Une glossite syphilitique n’a pas été modifiée, ainsi qu'il fallait s’y attendre.

ConcLusions. Dans la plupart de ces 20 observations, l’application de courants de haute fréquence a amélioré l'état général et relevé les forces ; elle est restée presque sans action sur la glycosurie et sur l'albuminurie elle a agi favorablement sur les troubles moteurs fonctionnels (chorée simple, chorée hystérique arythmique, chorée saltatoire et salutatoire), elle oa produit aucun effet durable sur le tremblement saturnin, l’hémiplégie, le goitre oxophtalmique, le lymphadénome, les accidents tertiaires de la syphilis ; enfin, elle a donné d'assez bons résultats dans la neurasthénie.

LA METHODE GRAPHIQUE ET LES SCIENCES EXPERIMENTALES

Par M. MAREY, de l’Institut (1).

Pendant longtemps, pour inscrire un phénomène, il fut besoin d'établir un intime contact entre l’organe exploré et l'instrument inscripteur; on devait même emprunter au mouvement observé une partie de sa force motrice pout actionner le style traceur. Cette nécessité entrainait parfois de grandes diffi- cultes dans l'établissement des expériences: il fallait des dispositifs compliqués pour relier, par exemple, chacun des pieds d’un cheval à l'appareil qui en devait inscrire les appuis et levés successifs. La difficulté était plus grande encore quand il s'agissait de transmettre à l'appareil inscripteur les mouvements de l'aile d'un oiseau avec ses phases d’élévation et d’abaissement et les diverses incli- naisons de sa surface pendant le vol.

L'emploi de la photographie a levé toutes ces difficultés, à ce point qu’on peut aisément déterminer tous les mouvements qu'un animal exécute, soit qu'il coure, qu'il nage ou qu'il vole. J'ai imaginé, à cet effet, plusieurs méthodes différentes ; je ne rappellerai que la plus générale dans ses applications, la

(1) Extrait du discours prononcé par M. Marey à l'Association francaise pour l'avan- cemeat des sciences. (Congrès de Saint-Étienne 1897.)

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chronophotographie, sur pellicule mobile qui permet de projeter sur un écran des images en mouvement.

Tout le monde connaît deux applications de cette méthode qui ont eu un

grand succès de curiosité, le kinétoscope d'Édison et le cinématographe de MM. Lumière. Avec l'un ou l'autre de ces instruments, l'œil voit se succéder une série d'images photographiques à des intervalles de temps si courts qu'il conserve

“encore l'impression de chaque image quand apparaît la suivante, de sorte que la discontinuilé des impressions visuelles n'existe pas. Mais ces images ont été

` prises à des intervalles de temps égaux sur une longue bande pelliculaire, pendant -que le sujet exécutait des mouvements ` en repassant au-devant de l'œil, ces

‘images montrent le sujet dans des attitudes tou ours changeantes qui sont celles du mouvement lui-même.

Sous cette forme synthétique, la chronophotographie ne nous apprend rien sur la nature du mouvement dont elle reproduit cependant l'apparence pour nos yeux. Si elle nous montre un oiseau qui vole, nous avons la même incertilude sur la trajectoire de ses ailes que si nous regardions voler un oiseau véritable ;

et pourtant les images contiennent, bien fidèlement enregistrées, toutes les positions que chaque point du corps ou des ailes a occupées dans l'espace à des instants successifs, c’est-à-dire tout ce qui est nécessaire pour analyser ce mou- vement au point de vue cinématique, pour en tracer l'épure géométrique. C'est en cela que consisterait la véritable application scientifique de la chronophoto-

. graphie. Or, cette analyse est possible par un procédé fort simple qui n'exige qu'un peu de patience.

On projette sur une feuille de papier l'image agrandie d'une première attitude de l'oiseau et l'on pointe sur cette feuille la position d'un ou de plusieurs points

-de l'aile dont on veut connaître le mouvement. On passe ensuite à une seconde image qu’on projette sur la même feuille, en se guidant, pour la superposer à la première, sur des points de repère analogues à ceux qui, dans l'impression en couleur, servent à superposer exactement les diverses planches coloriées, Sur cette seconde image, les points de l'aile que l’on considère n’occupent pas la même position que sur la première; on trace ces nouvelles positions, puis on procède de même pour la série des images successives. On obtient de la sorte des trajectoires par points des parties de l'aile dont on voudrait connaitre Jes dépla- cements successifs. Ces déplacements dans leur ensemble, forment une ligne ininterrompue dont tous les points, inégalement espacés sur le papier, corres-

‘pondent à des intervalles de temps égaux. On connait, d'après cela, non seule~ ment la trajectoire, mais les vitesses de l'aile en ses différents points, c'est-à-dire tout ce qui est nécessaire pour apprécier exactement le mouvement qu'on voulait connaitre.

Ainsi, la notion scientifique récllement importante sur la nature du mouve- ment se trouvait contenue dans les images chronophotographiques, mais elle y

-était cachée et on ne l’en pouvait dégager ni par la comparaison trop difficile des images dissociées, ni par la recomposition de ces images dans une synthèse rapide qui reproduisait les impressions confuses de la vision directe. La méthode des projections successives lève toute difficulté; elle permet d'affirmer qu'il

Deal pas de mouvement, si rapide ou si compliqué soit-il, qu'on ne puisse

i analyser exactement s'il peut être fixé par la chronophotographie.

Un fait exactement de même ordre, se produit dans l'analyse des sons au moyen du phonographe. On connaît le principe de ce merveilleux instrument d’Edison. Une membrane, que fait vibrer le son de la voix ou celui d'un iastrument, porte

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une petite pointe de métal au contact de laquelle tourne un cylindre de cire. Chaque vibration de la voix produit à la surface du cylindre une petite entaille ; tant que le son se prolonge, ces entailles se multiplient en gravant autour du cylindre une longue spirale à fond dentelé. Qu'on fasse maintenant repasser sur cette spirale un appareil analogue, muni, lui aussi, d'une membrane et d’une pointe; ce sera cette fois le cylindre qui commandera les vibrations de la mem- brane et lui fera rendre un son pareil à celui qui se produisait tout à l'heure. La parole, le chant, le son des instruments sont ainsi gravés sur le cylindre, puis restitués par lui avec une fidélité saisissante.

La restitution exacte des sons montre bien que le cylindre en avait conservé tous les éléments sous forme d’entailles dont chacune correspondait à une vibration sonore. Mais l'audition ne nous apprend rien sur le caractère de ces vibrations ; elle nous restitue l'impression auditive avec toute sa complexité.

Ua physiologiste allemand, L. Hermann, de Kœnisberg, entreprit de relever sur les entailles mêmes du cylindre le caractère des vibrations sonores. Par un ingénieux artifice, il transforma d'abord les entailles gravées sur la cire en une . courbe tracée sur du papier. Cette courbe reproduisait fidèlement le profil de toutes ces dentelures en les amplifiant beaucoup. Alors, au moyen d'une méthode simplifiée de calcul dont il est l'inventeur, Hermann réussit à extraire, une une, de la courbe compliquée du phonographe, les courbes sinusoïdales de chacun des harmoniques dont elle était formée.

Ainsi, le phénomène le plus subtil qu’on puisse imaginer, ces milliers de vibrations de l’air que produit à chaque seconde la voix humaine, le nombre et la période des harmoniques auxquels est son timbre, tous ces actes, si rapides et si compliqués, l'instrument Jes saisit pour ainsi dire au vol, les fixe et permet . de les soumettre à l'analyse mathématique. Cet exemple m'a paru bien propre à montrer l'admirable puissance de la méthode graphique.

Mon enthousiasme pour cette méthode date, du reste, de Join. C'était au temps de ma jeunesse, en 1859, les premières inscriptions de phénomènes physiolo- _giques venaient d'être réalisées en Allemagne; il me sembla que ce mode d'inscription devait être généralisé ; qu'il était l'expression naturelle des phéno- mènes, et qu'il traduisait clairement ce que le langage ne peut rendre. Ainsi, le pouls d'une artère que notre doigt ne perçoit que comme un simple choc, donne, quand on l'inscrit, une courbe riche en détails qui renseignent sur les variations du mouvement du sang dans les vaisseaux.

La courbe de la pulsation du cœur n'est pas moins instructive relativement à la fonction de cet organe.

Aussi, depuis bien longtemps, ai-je consacré tous mes efforts à développer la méthode graphique, à la perfectionner et à créer des instruments nouveaux qui forment déjà une longue série, depuis le sphygmographe, qui inscrit le pouls d'une artère, jusqu’au chronophotographe, qui analyse, ainsi qu'on l'a vu, les - mouvements les plus rapides et les plus compliqués.

J'ai eu la satisfaction de voir entrer dans cette voie non seulement mes élèves, mais les physiologistes de toas pays. Notre outillage scientifique s'est rapidement développé, et les découvertes se sont succédées en grand nombre. Chaque jour, nous voyons se restreindre le nombre des phénomèues inaccessibles à nos inves- tigations. Tout récemment, MM. Roux et Balthazard, associant d’une manière fort ingénieuse, l'emploi des rayons Röntgen à la chronophotographie, ont, dit-on, réussi à rendre saisissables, à l'intérieur du corps, les mouvements de l’estomac, à en inscrire les phases et à en démontrer le mécanisme.

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RAPPORT SUR LE TRAITEMENT DE LA NEURASTHÉNIE

PAR L'ÉLECTRICITÉ Par M. le docteur L.-R. RÉGNIER (1).

La neurasthénie, vaguement connue sous d'autres dénominations,' fut bien décrite et nettement séparée d'autres syndromes morbides,: en 1880, par Beard, sous le nom de nervous exhaustion.

Comme pour beaucoup d'autres maladies, la faradisation, la voltaïsation et la franklinisation ont été et sont encore spéciales à chaque électrothérapeute et sa conception sur la pathogénie de la maladie.

Sans nous lancer dans ces considérations pathogéniques qui seraient ici hors de propos, nous limiterons notre rapport à l'exposé de ces trois modalités élec- triques, telle qu'elle est indiquée par les spécialistes les plus qualifiés. Nous indi- querons les résultats obtenus, de façon à présenter les éléments de comparaison d’une manière aussi nette que possible et à justifier nos conclusions. La princi- pale difficulté de notre tâche réside dans la multitude des documents à utiliser et aussi dans ce fait que la neurasthénie varic d'aspect clinique suivant qu'elle porte sur l’ensemble du système nerveux ou sur certains centres à l'exclusion des autres, constituant ainsi autant de formes d'une même maladie, dont la nature peut toujours se reconnaître, comme celle de l'hystérie, à certains stigmates qui manquent rarement.

Avec la plupart des auteurs, nous admettrons quatre formes : la forme générale ou cérébrale, la forme spinale, la forme sympathique ou dyspeptique et la forme locale.

Dans la première, nous trouvons comme signes prédominants : la céphalée constrictive, l'insomnie, les vertiges, la dépression des facultés mentales, l’aboulie, l’affaiblissement de la mémoire, les phobies, les préoccupations hypocondriaques. Cet état mental ici prédominant, mais toujours plus ou moins ébauché dans les autres formes, constitue un élément de premier ordre pour le diagnostic de la maladie, absolument comme ces stigmales si précieux yorsqu: il s'agit de recon- naître certaines formes anormales l'hystérie.

Dans la neurasthénie spinale, nous voyons prédominer soit la rachialgie, l'hyperesthésie de la colonne vertébrale, les douleurs thoraciques ou abdominales, soit les douleurs lancinantes ou fulgurantes le long des membres inférieurs, les sensations de constriction à la base du thorax ou aux lombes (plaque sacrée) et l'impuissance chez l’homme, la frigidité chez la femme, qui rappellent à s'y méprendre parfois, le syndrome de Ja période préataxique du tabés. La neuras- thénie génitale se traduit d'abord chez l’homme par des phénomènes d'excita- tion : pollutions nocturne, priapisme, éjaculations hâtives. Bientôt apparaissent les signes généraux de la neurasthénie : céphalée, dépression mentale, rachialgie. Les malades se croient alors épuisés par leurs pertes séminales, ils s'imaginent qu'ils sont incapables d'une érection suffisante, l'appétit sexuel disparait et l'impuissance d'abord puremant psychique et passagère devient réelle et difficile à guérir. Ces malheureux neurasthéniques, qui se croient atteints d'une maladie

(1) Communication faite à la Société francaise d'Électrothérapie.

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de la moelle, tombent dans un état mélancolique épouvantable, font successi- vement l'essai de tous les traitements pendant quelque temps, puis les abandon- nent désespérés, car il est rare qu'ils aient la patience nécessaire et{une confiance suffisartte dans leur médecin pour se persuader que leur maladie est, à ce degré, extrêmement tenace et n’a quelques chances de guérir que par un traitement suivi avec méthode et persévérance.

Chez la femme, la neurasthénie génitale présente aussi ces deux alternatives d’excitation, puis de froideur, mais elle se traduit surtout par ce syndrome si tenace et si douloureux qu’on appelle les grandes névralgies pelviennes.

Dans la forme sympathique dominent les troubles dyspeptiques, les ptoses viscérales et les modifications de la circulation avec fausse angine de poitrine.

La neurasthénie locale se manifeste par un symptôme unique : une douleur fixe, localisée dans une région variable mais non en rapport avec un district anatomiquement ou physiologiquement déterminé ; c'est ce que Blocq a appelé la topoalgie.

Nous avons à exposer maintenant les différentes manières dont le traitement ‘électrique a été employé pour chaque forme.

Pour la neurasthénie générale, Beard et Rockwell ont préconisé la faradisa- tion généralisée et la voltaïsation centrale, qui semblent leur avoir donné de bons résultats,

Pour la voltaïsation centrale, Beard et Rockwell indiquent la technique sui- vañte ` une large électrode reliée au pôle négatif do l'appareil à courants conti- nus est appliquée sur l'épigastre. Le pôle positif est représenté par une large éponge ronde qu’on place d’abord sur la tête, puis sur les nerfs sympathiques et sur le nerf vague, afin d'agir sur tout le système nerveux central. Avec un faible courant, fourni par deux à huit éléments, on commence par frotter le front d'une extrémité à l'autre, puis on place l’électrode sur Je centre du crâne dans la région du vertex, sur la ligne qui correspond aux deux oreilles, pendant une à deux minutes. Beard et Rockwell attribuent à cette phase de l'électrisation une grande importance. Le pôle positif est ensuite promené de haut en bas pendant cinq minutes de chaque côté du cou sur le trajet du’ pneumo-gastrique et du sympathique. On frotte ensuite de la même manière pendant trois à six minutes la colonne vertébrale de haut en bas, en insistant tout spécialement sur la région du cou. Les auteurs ont eu par ce procédé de brillantes guérisons.

Pour la faradisation, ils recommandent en première ligne une faradisation douce de la tête au moyen de la main électrique ou de la grande électrode à tête. Le mieux est de traverser la tête longitudinalement, le pôle + en avant, le pôle au sommet du cou. On peut également placer un pôle à la tête, l'autre sous les pieds. On prépare ainsi la transition à la faradisation générale. Pour cette dernière, le malade déshabillé est placé sur un tabouret, les pieds reposant sur une grande électrode ou dans un vase rempli d'eau et relié au pôle négatif de la bobine. Le pôle positif, formé par la main humectée ou par une électrode d'éponge épaisse et de 5 à 8 centimètres de diamètre, est successivement prome- née sur toutes les parties du corps. Chez les personnes sensibles, la main élec- trique est préférable pour les applications à la tête, parce qu'elle permet mieux au médecin d'apprécier l'énergie du courant. On commence par le front et les tempes, qu'on fait traverser par un courant nettement sensible. On passe ensuite au vertex, le pôle positif doit rester un certain temps. Puis avec un courant un peu plus fort on traite l’occiput et la nuque. On augmente encore l'énergie du courant pour le promener de haut en bas le long de la colonne vertébrale atin

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d'agir spécialement sur la moelle épinière. Vient ensuite la faradisation du cou, avec un courant plus faible, destiné à exciter les nerfs grand sympathique, pneu- mogastrique et phrénique. Enfin on faradise la région antérieure de la poitrine, surtout au niveau du cœur, puis, avec des courants plus énergiques, l'abdomen. À ce moment, on peut fixer le pôle + sur l'épigastre pour atteindre le plexus ccehaque, puis le promener lentement sur tout le ventre pour exciter les parois intestinales et les muscles de l’abdomen. On termine par une excitation éner- gique des muscles du dos et des quatre membres, en exerçant, en même temps qu'on promène l'électrode, de fortes pressions sur les régions qu'elle parcourt, principalement au niveau des troncs nerveux les plus importants el sur les muscles, de facon à provoquer d’énergiques contractions musculaires sur toutes les parties du corps. La durée totale de l'application est en moyenne de dix à vingt minutes. Mais on peut faire varier l'intensité, la durée et les localisations spéciales, suivant les cas.

Beard et Rockwell attribuent à cette méthode, qu'ils ont beaucoup plus em- p'oyée que la voltaïsation, plusieurs effets.

Une action immédiate généralement réfrigérante et tonique : les douleurs, la lassitude disparaissent, les battements du pouls deviennent plus réguliers.

Des effets durables qui sont : l'amélioration du sommeil, l'augmentation de l'appétit, l'accélération de la circulation, la facilité plus grande de la digestion etde la défécation, l'augmentation de volume et de consistance des muscles, l'apaisement des douleurs, de la susceptibilité morbide, du sentiment de pression à la tête, de la nervosité et de la dépression mentale; les facultés intellectuelles se réveillent et le ma.ade reprend goùt à l'existence.

Le Dr Weir-Mitchell, qui est l'auteur d'une méthode que vous connaissez tous, reposant sur l'isolement, le repos, le massage, l'électrisation et un régime diété- tique visant à la suralimentation, a employé aussi la faradisation généralisée de la même façon à peu près que les auteurs précédents.

Pour l'électrisation des muscles il utilise les interruptions lentes, deux à cinq par seconde, qui sont moins douloureuses, mais il pense qu'avec des interrup- tions plus rapides un opérateur connaissant bien l'anatomie et les points de Ziemmssen pourrait obtenir des résultats plus aotisfaisants. Les électrodes recou- vertes d'éponges humides sont placées sur chaque muscle tour à tour et à la distance de 6 à 8 centimètres. On les meut assez rapidement pour permettre au muscle de se bien contracter. Quand on a traité les muscles du membre inférieur, on passe à ceux de l'abdomen, du dos et des lombes pour arriver enfin à la poi- trine et aux bras. On laisse de côté ceux de la face et du cou. L opération dure de quarante minutes à une heure. Les résultats obtenus ne semblent pas mer- veilleux car, l’auteur dit lui-même que, parmi les éléments qui composent sa méthode, s'il faut en négliger un, ce ne peut être que | électrisation.

Ce qu’il y a d’intéressant dans la méthode de Weir Mitchell et Playfair, c'est qu'ils ont étudié l'action de ce genre de faradisation sur la température du malade.

Le traitement des muscles, pendant une demi-heure, donne lieu à une élévation thermique qui varie de 1/2 à Fahrenheit. Cette élévation ne disparait qu'au bout d'une heure ou deux. Avec Ja faradisation centrale, l'élévation de tempé- rature est moindre, on peut donc en conclure avec l'auteur que l'exercice muscu- laire électriquement provoqué peut, comme l'exercice naturel, augmenter la chaleur du corps.

Erb, dans son traité d'électrothérapie, conseille de traiter la neurasthénie

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S cérébrale à l'aide d'un courant voltaïque constant traversant la tête longitudi- nalement, transversalement et obliquement, le courant doit être faible. Mais il dit n'avoir par lui même que peu d'expérience de ce mode de traitement.

Lowenfeld est partisan d'une méthode polaire rigoureuse. Dans les cas de congestion, le pôle + sera appliqué sur le front, dans les cas d'anémie c’est le pôle —. Quelquefois, dit-il, mais sans bien spécifier les indications, il est bon d'employer successivement les deux directions du courant. Il conseille encore de placer une grande électrode sur la tête, l’autre aux pieds et en mettant, suivant les mêmes indications (congestion ou anémie), le pôle + ou le pôle sur le vertex. Le choix du pôle est conforme en somme au précepte de Holtz et nous nous y associons volontiers. |

Hutchinson a aussi empioyé avec succès, ses observations en témoignent, la galvanisation centrale et la faradisation générale ; il préfère la seconde et quel- quefois associe la galvanisation centrale à la faradisation des muscles. L'intensité qu'il conseille pour la voltaïsation est de 1/2 milliampère à 1 milliampère 1/2.

Rumpf dit avoir eu de bons résultats en employant pour exciter la peau chez les neurasthéniques très deprimés le pinceau faradique. Il recommande de com- mencer avec des courants très faibles et des séances courtes, car ces malades sont -très irritables. Si la séance est bien supportée, on peut augmenter petit à petit.

Avec ces malades sensibles, Ja faradisation n’est pas en offet sans inconvé- nients. Même maniée avec précaution, elle peut amener des vertiges, des malaises et des lypothymies. C'est donc un procédé qu'on ne peut vulgariser. Dans les - trois ou quatre premiers jours, il se produit aussi quelquefois des effets de réac- tion : douleurs musculaires, surexcitation nerveuse, exagération de Ja céphalalgie et de l'insomnie et il faut que le médecin soit bien sir do l'ascendant qu'il a sur son malade pour se risquer à employer un procédé qui, tout bon qu'il soit par la suite, présente ces inconvénients.

- Jl nous faut arriver jusqu’en 1890 pour voir traiter les neurasthéniques par la

- franklinisation suivant le procédé dont notre confrère, le Dr Vigouroux, a donné la technique.

Le bain électrostatique forme la base du traitement et quelquefois même tout

-le traitement.

Le patient est placé sur un tabouret isolant relié au pôle d'une machine statique assez forte. Il se trouve donc chargé d'éleccricité négative à très haut potentiel et se déchargo par toutes les saillies du corps et des vêtements.

- - L'action thérapeutique de ce bain est nettement sédative. La durée en varie de quinze à vingt minutes suivant les sujets. Le souffle, dirigé sur la tête à l'aide d'une pointe métallique, est quelquefois ajouté au bain pour faire disparaitre la sensation de casque, ce qui a lieu au bout de quelques instants.

Les étincelles tirées avec une tige métallique mousse, ou mieux une boule, sont conseillées par l'auteur surtout lorsque les malades sont atteints de parésies, de prolapsus pariéto-viscéral ou d’atonie gastro-intestinale. On peut aussi les utiliser en vue de produire par l'irritation cutanée une action révulsive réflexe.

Les étincelles produisent une stimulation générale qui fait disparaitre momen- tanément la sensation hahituelle de fatigue et de dépression lorsqu'on tire les membres de la région dorso-lombaire.

L'aigrette, dont l'action est tantôt sédative. tantôt excitante est surtout utilisée par lui pour faire une révulsion sur les partics sensibles comme la face.

La friction est indiquée chez les malades dont la sensibilité générale est

. émoussée ou qui présentent des plaques d'anesthésie.

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Lorsqu'elle est bien supportée, la friction électrique joue un grand rôle dans le traitement par son action excitante locale et son action réflexe sédative, et aussi comme stimulant de la nutrition générale.

Les résultats publiés par Vigouroux dans son livre sont tout à fait en faveur de ce traitement.

Quelques électrothérapeutes préfèrent au bain électrostatique la douche donnée soit avec le disque à pointe de Baraduc suspendu quelques centimètres au-dessus de la tête du malade, soit avec l'araignée de Truchot, soit avec des disques à pointe d'argent ou d'aluminium, soit avec des balais de chiendent, ces deux der- niers moyens possédant, d'après eux, une action sédative plus énergique.

Nous croyons personnellement la douche électrostatique plus efficace que le simple bain et d'un emploi plus commode que ce dernier combiné avec le souffle dirigé sur la tête à l’aide de la pointe, comme dans le procédé Vigouroux.

La franklinisation, depuis 1890, a été adoptée par la plupart des électrothéra- peutes, soit seule, soit combinée avec une médication interne (Régis, Vigouroux) ou avec les injections hypodermiques de glycéro-phosphates (Imbert de la Touche) ou avec la galvanisation (Foveau de Courmelles).

Dans la forme spinale, la galvanisation labile et descendante de la moelle, pôle négatif reposant sur le sacrum, pôle positif promené le long de la colonne verté- brale depuis la base du crâne jusqu'aux dernières vertèbres dorsales, semble préférable à la faradisation. Les étincelles statiques et la friction électrique de la moitié inférieure du corps atténuent rapidement et font disparaitre les signes de congestion spinale, tels que l'état spasmodique des muscles des membres infé- rieurs, les crampes, l'exagération des réflexes et les pertes séminales.

La forme dyspeptique de la neurasthénie est de toutes la plus fréquente. C’est l'opinion générale de tous les auteurs que nous avons consultés. Nous trouvons encore ici plusieurs méthodes recommandées. Beard et Rokwell commencent par la faradisation générale, puis, si cela ne suffit pas, ils procèdent à la vol- taïsation du nerf vague et du sympathique au cou et, plus tard, en cas d'échec, recourent à la voltaisation centrale.

Leube emploie tantôt de forts courants faradiques qu'il fait passer du dos à l'épigastre, tantôt le courant voltaïque en applications externes pôle + sur l'épi- gastre, pôle sur la colonne dorsale avec des courants assez forts; l'application interne avec l'électrode dans l’estomac ne lui parait pas plus efficace. Burkart signale de bons résultats de sa pratique qui consiste à appuyer énergiquement le pôle positif dans la région des plexus abdominaux sensible à la pression, le pôle étant placé sur le dos ; Stein préfère le courant faradique de force moyenne qu'il fait passer d'un hypocondre à l'autre au moyen de grandes électrodes.

Richter et Kusmaul ont aussi constaté les bons effets de la faradisation de l'abdomen. Erb, tout en disant qu'il n'a pas d'expérience personnelle sur ce sujet, essayerait d'abord la faradisation. S'il y a des sensations anormales pen- dant la digestion ou si l'hyperesthésie des nerfs de l'estomac prédomine, la voltaïsation stable est indiquée, le pôle positif appliqué sur l'épigastre. Il faut faire en mème temps le traitement général. Quand il y a dilatation de l'estomac, Onimus recommande la voltaïsation stable antéro-postérieure de l'épigastre au dos et de la petite à la grande courbure. Leube émet un avis analogue. Erb et Furstner préfèrent la faradisation. Une électrode est placée à l'hypocondre

gauche; l’autre sur l'épigastre est promenée, en l'appuyant fortement, du cardia :

au pylore. Le courant doit être énergique. Neftel place les électrodes sur deux points opposés de l'estomac dilaté et fait

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passer de dix à vingt fois par minute des courants progressivement croissants ou bien de très forts courants à quinze ou vingt reprises pendant quelques secondes. Hoka et Harada placent le pôle positif dans la région du cardia et promènent le pôle négatif sur l’estomac, en le comprimant par intervalles. La séance est de dix minutes et doit ètre faite avant le principal repas.

Erb recommande de placer une grande électrode sur le dos, contre les apophyses épineuses, à gauche, au niveau du cardia. On touch: avec une élec- - trode plus petite d'abord le cardia, puis tous les autres points de la surface de l'estomac. Les courants doivent être forts, la durée de la séance de cing à huit minutes. Les séances seront faites tous les jours, de préférence après un lavage de l’estomac.

De Watteville a conseillé la galvanofaradisation, la spirale secondaire de l'appareil d'induction étant intercalée dans le circuit du courant voltaïque, de manière que le courant d'ouverture suive la même direction que le courant vol- taïque. L'action excitante du courant faradique se manifeste ainsi partout se produit l'action modificatrice du courant voltaïque et, comme le pôle négatif accroît l’excitabilité, l'action du courant faradique est accrue. On peut, après l'électrisaton de l’estomac, procéder à la voltaïsation du nerf sympathique et du pneumogastrique au cou et appliquer aussi le courant dans la région du point d'émergence du nerf splanchnique, entre la cinquième et la dixième vertébre dorsale. Hutchinson combine la voltaisation et la faradisation. La voltaisation générale est faile suivant la méthode que nous avons décrite plus haut, avec une intensité de 1 milliampère et demi, pendant vingt minutes le matin. Le soir, aussi tard que possible, on procède à la faradisation, l’électrode placée sur le sacrum; l'autre, promenée successivement sur le tronc, les reins et les membres, avec un courant faible. En dix minutes la séance peut être terminée, et, peu après, le malade s'endort. Le traitement électrique doit être aidé par un régime diététique sévère. |

Batton Massey, notre collègue, partisan de la pathogénie sympathique, recom- mande la voltaïsation stable à l'aide de larges électrodes, l'indifférente sur le dos, l'électrode active de 6 à 7 pouces de diamètre sur la région abdomi- nale. L’intensité est de 50 à 150 milliampères. Pour les applications périphé- riques, il donne la préférence au courant voltaique: électrode indifférente dans le dos, l’autre de 3 centimètres de diamètre sur les points moteurs, avec inten- sités de 15 à 35 milliampères.

Pour la franklinisation, Vigouroux recommande de tirer des étincelles de la région de l'estomac et de la fosse iliaque gauche, Baraduc emploie la franklini- sation interne de l'estomac à l’aide d'une sonde terminée à son extrémité externe par une boule que l'opérateur tient à la maio, le malade étant placé sur un tabouret isolant relié au pôle de la machine.

Personnellement, nous avons eu de très bons résultats du procédé de frankli- pisation oscillante que nous avons décrit ici. C'est le procédé auquel, par expé- rience, nous donnons la préférence, après avoir essayé Ja voltaisation et la fara- disation.

La neurasthénie sexuelle chez l’homme accompagne fréquemment la neuras- thénie spinale, dont elle est plutôt un effet qu’une cause, ainsi que le fait judi- cieusement remarquer Hutchinson. L’impuissance a été surtout traitée par la voltaïsation et la faradisation.

Pour la voltaisation, Erb et Benedikt recommandent le procédé suivant: le pôle positif relié à une grande électrode est placé sur la région lombaire, l'élec-

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trode négative, de grandeur moyenne, est d’abord fixée sur le cordon sperma- tique, au niveau du pli de l'aine; de chaque côté l'intensité du courant doit être assez forte pour produire une cuisson assez accentuée de la peau (30° à 40° des anciens galvanoscopes). Ensuite, l'électrode négative est promenée sur la face antérieure et postérieure du pénis de Ja racine au gland pendant six minutes. On place le pôle sur le périnée pendant une ou deux minutes, puis on le promène du périnée au scrotum jusqu'à Ja naissance du pénis pendant un temps égal ; quelques renversements ou inversions de eourant sont indiqués.

S'il y a anesthésie du pénis, il faut agir plus longtemps avec le pôle. S'il y a atrophie des testicules, si le scrotum est flasque, il faut également les élec- triser.

Hutchinson conseille également la voltaisation, considérant la faradisation comme mauvaise à cause de ses propriétés trop stimulantes. On prescrira d'abord l'abstinence absolue de tous rapports.

La voltaïsation sera pratiquée trois fois par jour si possible, de la façon sui- vante: Le malade s'assied sur un tabouret sur lequel est placée une large élec- trode. Avec l'autre électrode, on frictionne toute la longueur du rachis avec un courant juste assez intense pour donner une sensation de chaleur. On doit s'ar- rêter lorsque la peau est rouge, c'est-à-dire après quinze minutes. Il faut beau- coup de patience, car ce traitement peut durer de trois mois à un an. Quand elle échoue, il faut recourir cependant à Ja faradisation. Il recommande alors une électrode spéciale, construite sur ses indications et constituée par un tube métal- lique dans lequel glisse un tampon d’éponge fixé sur une vis. Les cylindres sont de différents calibres pour pouvoir s'appliquer exactement sur la verge. Lorsque celle-ci est introduite, on enfonce le piston garni d'éponge, jusqu'à ce qu'il touche le gland, il est relié au pôle +. Une large électrode sur le dos ferme le circuit. Le courant doit être faible, très régulier, avoir plus de tension que de quantité et des interruptions très rapides. On stimule ainsi activement les bran- ches du plexus sacré d'où émanent les nerfs génito-urinaires et on active aussi la nutrition des muscles. Le pénis devient turgescent, le dartos se contracte, et il faut bien veiller à ne pas prolonger la séance sous peine de provoquer l'éja- culation. Les séances seront faites tous les jours, elles ne doivent pas durer-plus de cing minutes. L'auteur dit avoir eu de cette pratique de bons résultats.

Erb, pour la faradisation, place ses électrodes de même que pour la vollaïsa- tion. Les courants doivent être assez forts; la durée des applications est la même que pour Ja voltaisation. Si la nutrition des testicules est défectueuse, on les faradisera aussi. Lorsqu'il y a de l’anesthésie, il faut recourir au pinceau.

Dans les cas graves ou rebelles, on fera en même temps le traitement voltaïque régulier de .a moelle. Le traitement doit être continué six à huit semaines. Quand l'impuissance est fonctionaelle, les résultats sont souvent satisfaisants.

Mvebius préconise l'électrisation intra-rectale. Une des électrodes, en forme de grosse sonde, est introduite dans le rectum et placée contre la prostate et les vésicules séminales; l'autre sur le périnée. On fait passer des courants faradiques d'intensité régulièrement croissante pendant deux à trois minutes. On termine la séance par une courte voltaïsation, pôle dans le rectum, pôle + sur le scrotum.

La frigidité chez la femme est, au dire d'Hutchinson, difficile à combattre; la voltaisation centrale ou spinale, la faradisation générale ou ovarienne, la fran- klinisation sous toutes les formes ne lui ont pas donné de résultats. Il n'en est pas de même dans la neurasthénie douloureuso, et surtout dans le cas de grandes

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névralgies pelviennes. La faradisation utérine ou vaginale donne alors des résultats satisfaisants bien supérieurs -aux autres traitements, ainsi que nous l'avons montré dans une communication antérieure. On peut y ajouter la douche électrostatique comme traitement général.

Pour la forme topoalgique, la franklinisation par le souffle est le procédé qui nous a donné les meilleurs résultats.

CONCLUSIONS

De ce long exposé, que nous avons essayé de faire aussi complet que pos- sible, nous croyons pouvoir tirer les conclusions suivantes :

Dans la neurasthénie générale, la voltaisation, la faradisation et la frankli- nisation donnent également de bons résultats.

La franklinisation, sous forme de douche électrostatique, nous semble le pro- cédé de choix, à cause de Ja facilité de son application et de l'absence des incon- -vénients qui peuvent résulter de la voltaisation ou de la faradisation chez des sujets sensibles, comme le sont la plupart des neurasthéniques.

Dans la neurasthénie spinale, sans nier l'action des autres procédés, la vol- taisation ou la friction électrique de la moitié inférieure du corps nous paraissent les meilleurs moyens.

Dans la forme dyspeptique, la voltaïsation par le procédé de Bettou Massey, la franklinisation par le procédé de Baraduc ou par celui que j'ai préconisé paraissent devoir être adoptés.

Dans Ja neurasthénie générale chez l’homme, nous serions d'avis d'associer la douche électrostatique à la voltaisation ou à la faradisation locale. Chez la femme, la faradisation utérine ou vaginale, associée ou non à la douche électro- statique, est le meilleur procédé.

Do Dans la forme locale, la franklinisation par le souffle est indiquée de preies rence aux autres moyens d'électrisation.

VARIÉTÉS

De la galvanisation du pneumo-gastrique dans les dyspepsies anachlorhydriques, par le Dr H. Barapuc (1).

Le double système nerveux de l'estomac cérébello-pneumo-gastrique et médullo-. splanchnique, au point de vue physiologique, semble s'adresser plus particuliè- rement, le premier, à la couche muqueuse et partant détenir la fonction digestive, tandis que le second est plus en rapport avec la motricité de l'estomac, l'état de crampes et de spasmes de cet organe, lorsque le splanchnique est surexcité;. lorsqu'il est inhibé, parésié, l’estomac e:t dilaté ou forcé, on constate une constipation opiniâtre et une diminution de sécrétion urinaire qui sont de réels indices d'une parésie des plexus du grand sympathique.

Ces considérations permettent donc d'établir une double classification des. troubles gastriques, l'une d'ordre digestif le pneumo- gastrique est plus spé- cialement en jeu et qui relève de la galvanisation de ce nerf, tandis que l’autre,

(1) Communication faite à la Société de Médecine de Paris.

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Ja seconde, dépendante du grand splanchnique, s'accompagne de phénomènes douloureux, épigastralgies, crampes, vomissements, crises gastrites comme dans l'ataxie, ou de phénomènes paralytiques comme dans l'estomac forcé, elle relève de la faradisation externe ou interne, comme je l'ai déjà proposée dans ces cas, il y a plusieurs années. | |

En face d'un estomac malade, une fois son examen pratiqué, je me demande toujours ce que vaut le pneumo-gastrique, ce que vaut le spanchnique; souvent les phénomènes sont combinés, et l'on trouve réunies les perturbations relatives au double fonctionnement de ces deux nerfs dont l'harmonie fonctionnelle doit être alternativement rétablie afin de ramener la vitalité fonctionnelle du centre gastrique, à son taux normal.

Dans une communication, on ne peut que rester dans les grandes lignes et il est difficile d’entrer dans les détails que la pratique permet d'observer ; mais je crois capitale la départition que je tente d'élablir entre les phénomènes cliniques dus au pneumo-gastrigue surexcilé ou inhibé, et les phénomènes cliniques dus au splanchnique sureccité ou inhibé également.

Dans les cas mixtes, les deux systèmes nerveux sont affaiblis, la vitalité gastro-abdominale est diminuée, c'est à la douche électro-magnétique chaude et aux substances alimentaires, lait, bouillon, gelées, sur-électrisées, par un dispo- sitif spécial (7 centimètres d'étincelles) que l'on redonne au tube gastro-intestinal l'énergie fonctionnelle tout en refaisant la recharge prépeptonique de l'estomac, ce qui assure un double avantage pour les digestions à effectuer ultérieurement.

L'ensemble de toutes ces pratiques électrothérapiques montrent combien l'estomac ressort de l’électrothérapie justement pratiquée sur chacun de ses systèmes nerveux, dont les fonctions perturbées sont souvent le point de départ de lésions plus graves, organiques et moins curables.

Sur l'étiologie et le traitement de l’incontinence d'urine.

Le Dr G. Koester a expérimenté à la Policlinique de Halle la méthode de traite- ment électrique imaginée, en 1867, par Seeligmuller. L'auteur de cette méthode plaçait sur la région pubienne une plaque en communication avec le pôle positif d'un appareil d'induction, tandis que le pôle négatif, sous forme d'un fil isolé par de la gutta-percha sur un quart de sa longueur, était introduit dans l’urètre. La force du courant était réglée de façon à ce qu'il soit à peine perceptible, et son action maintenue cing minutes seulement. Kæster opère de la fa:on suivante : le malade est étendu; une plaque arrondie (pôle positif] est maintenue sur la région sus-pubienne, l’autre fil (pôle négatif) est vissé à un conducteur stérilisé enfoncé daus l'urètre de 1 centimètre à 1 centimètre et demi. On commence (appareil à chariot) avec un courant minimum dont on augmente très progressi- vement l'intensité jusqu’à production d'une sensation notable, pour revenir ensuite au minimum initial; après une minute de pause, on redonne un courant intense. Ces alternatives sont répétées trois fois et la séance est terminée. Dans bien des cas, une seule suffit à la guérison.

D'autres fois, il en faut une nouvelle ou davantage. Le malade doit s'y sou- mettre de nouveau, dès que le lit ou le pantalon a été souillé. Ce n'est qu'après une série de jours sans accident que le malade est renvoyé; mais il doit revenir au moindre soupçon de rechute.

Cette méthode l'emporte sur toutes les autres. Henoch prétend qu'elle agit par suggestion: cet élément joue peut-être un rôle; mais il est plus logique de penser

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qu’elle agit par excitation réflexe du sphincter urétral dont le relâchement explique l’incontinence. L'introduction du pôle négatif ou des deux pôles jusqu'au sphincter urétral, comme le recommandent certains auteurs, est peu praticable chez les enfants indociles et peut amener des ulcérations de la muqueuse; elle est du reste inutile. Le courant galvanique appliqué avec un pôle sur la colonne lombaire {—), l'autre. sur la symphyse ou sur le périnée (—) est insuffisant.

Van Tienhofen et Stumpf cherchent à éviter le contact de l'urine avec l'urètre prostatique et recommandent un couchage spécial avec élévation du bassin. Ce procédé donne des résultats non douteux, mais il exige plusieurs semaines. Quant au massage (Czillag) périnéal ou vaginal, peu recommandable, il constitue trop souvent une masturbation déguisée. Oberlander, Sanger, Bredtmann et Payer réveillent la contractilité du sphincter urétral par la dilatation mécanique (avec une sonde en gomme ou en métal). Cette méthode peu douloureuse n'est pas à dédaigner, mais demande 10 à 12 séances. |

Quant au traitement médical (bromure, belladonc, atropine, rhus aromaticus, antipyrine, phénacétine, sirop d’iodure de fer, strychnine, bicarbonate de soude, etc., etc.), il dure habituellement des mois pour donner des résultats incertains ou insuffisants. |

La méthode de Seeligmuller donne au contraire des résultats rapides et durables. Sur 20 cas traités (11 garçons, 9 filles; chez 11, incontinence diurne st nocturne; chez 9, nocturne seule). 7 guérirent après 1 séance; 6 après. ; 3 après 3; 2 après 4 séances; 1 après 12; seulement 1 après 20.

Sur ces 20 sujets, 7 seulement étaient débiles ou anémiques, les autres vigou- reux. Dans un cas l'hérédité était manifeste.

Il est des faits l’incontinence semble relever d’une contraction réflexe de la vessie ayant pour point de départ soit des tumeurs adénoïdes du cavum, soit un phimosis. Mais même alors, la disparition de la cause laisse souvent subsister un certain degré d'incontinence; ce qui prouve l'existence concomitante d'une certaine atonie du sphincter qui cède à l'électricité.

Celle-ci donne des résultats durables, car elle a à son actif des guérisons datant de trente ans.

Pour placer la méthode de Seeligmuller au premier rang, il suffit de rappe'er: qu'elle n'exige qu'un appareil dont disposent tous les praticiens; qu’elle ne demande aucun apprentissage; qu'elle ne comporte que peu de séances (2 en moyenne) toujours courtes (5 à 7 minutes); qu'elle est totalement inoffensive pour le malade. (Revue de Thérapeutique.)

Excitabilité électrique des nerfs et des muscles dans l’alcoolisme.

M. Dobrotvorsky a examiné (Obozrenié Psychiatrii) l'état de l'excitabilité élec- trique des muscles et des nerfs dans l'alcoolisme, point qui est généralement négligé à l’examen des malades atteints de cette intoxitation. Sur 6 cas, il a constaté D fois une excitabilité très exagérée aux courants faradique et galva- nique. Cette exagération semble surtout exister chez les anciens alcooliques, c'est-à-dire chez ceux qui ont renoncé depuis quelque temps a l'alcool.

Par contre, l'intoxication prolongée et continue provoque plutôt un abaisse- ment de cette sensibilité, marchant souvent de pair avec l'abolition plus ou moins complète des réflexes tendineux.

En outre, l’excitabilité électrique présentait encore ceci de particulier que, à

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chaque fermeture du catode du courant galvanique (et parfois aussi à celle de l'anode), les contractions musculaires devenaient de plus en plus violentes et répétées, rappelant la contraction clonique, jusqu'à production d'une contraction clonique manifeste de tout le membre. Si la recherche suivante était assez rap- prochée du clonus, celui-ci se produisait à la première fermeture du catode; pour obtenir dans ce cas une contraction isolée, il fallait employer un courant 8, 10 fois plus faible.

Le courant faradique ne donnait pas de convulsion clonique.

La percussion des muscles et des troncs nerveux agissait comme le courant galvanique.

RADIOGRAPHIE & RADIOTHÉRAPIE

Les tubes Crookes et les machines statiques,

par S.-H. MoxeELL, M. D. (de New-York),

Professeur de the Brooklyn post-graduate school of clinical Electro-therapeutics et Rüntgen photography, membre de la New-York Academy of medecine, Kings County Medical Society, etc.

Le Medical Record du 28 novembre 1896 rapporte l'emploi des rayons À dans la recherche de l'anévrisme thoracique, et pour prouver la puissance du tube de Crookes, expose le fait suivant :

« L'auteur a placé un jeune homme en parfaite santé et habillé entre un tube d'une construction spéciale et l’écran fluoroscopique, et au bout de vingt secondes, aperçut distinctement non seulement les côtes, mais encore les battements du cœur, et ces derniers si parfaitement qu’il était possible de distinguer les ventricules des auricules. »

Tous ceux qui ontlu ce paragraphe n'ont pas manqué de reconnaitre la valeur possible d'un tel moyen de diagnostic et ont le désir de se procurer un tube d'une semblable efficacité. Cependant, il existe encore une grande diversité dans les tubes Crookes. Il est impossible de déterminer la gran- deur, la forme ou le degré de vide, à moins d'établir également un type de courant. Chaque système d’excitation électrique demande une adaptation différente et personnelle, quant à la grandeur et la forme du tube, la gran- deur et la position des électrodes et le degré de vide. C'est ce qui a produit le malentendu et les conflits contre les rapports de certains auteurs, comme aussi les nombreux désappointements de ceux ayant acheté les tubes, excel- lents sans doute pour certaines méthodes d'excitation, mais sans efficacité aucune eutre leurs mains. Dans un article sur la découverte de Röntgen, que j'ai lu devant the Kings County Medical Society, le 22 avril dernier, je di- sais ceci : « Une puissante machine statique avec des bouteilles de Leyde et

REVUR INTERNATIONALE D'ELECTROTHERAPIB 27

des bobines de transformation donnera de bons résultats, mais non par- faits. »

Cette opinion fut partagée par tous ceux qui s'occupaient de la question. Elle était basée d'après les tubes existant alors, mais n'est plus exacte au- jourd'hui. Jusqu'en juin, mes expériences et observations personnelles con- tinuèrent à confirmer mon opinion et ma confiance dans la supériorité de l'appareil décrit en avril. Cependant, durant les quatre derniers mois, j'ai -fait un grand nombre d'expériences pour déterminer les faits actuels en ce qui concerne les tubes et les appareils d'excitation à l'usage médical, et le médecin qui veut faire un choix entre un appareil électrique thérapeutique ou non thérapeutique, peut employer celui qui sera d'un emploi plus profi- table. 8

ll y a une confusion générale des idées parmi les fabricants sur ce qui constitue la « haute efficacité du tube ». Certains se montrent satisfaits par la vue des os de la main. Très peu d'opérateurs experts connaissent réelle- ment toutes les capacités d’un tube parfait, car ils n'ont pas été à mème de les développer. Les tubes d'un vide ordinaire ne sont pas puissants. Ils au- rout de l'éclat avec des bobines produisant des étincelles de deux à six pouces, et étonneront le passant content de voir ses os; ces effets ordinaires n'ont qu'une valeur insignifiante comme diagnostic. On peut se procurer égale- ment des tubes s'adaptant à des bobines plus grandes produisant des étin- celles de dix à douze pouces. Les tubes à double fuyer et à courants alterna- tifs sont avantageux et regardés souvent comme exceptionnellement effi- caces. Lorsque ces tubes sont achetés par des médecins possédant des machines statiques et qui ont lu qu'on pouvait les utiliser pour obtenir les effets des rayons X, le résultat est presque toujours nul.

Cet article a pour objet d'en expliquer la raison et de permettre aux mé- decins d'utiliser leur propre appareil avec les tubes Crookes.

Lorsque l'enveloppe d'un tube est d'une convexité convenable, il projet- tera des rayons sur un écran placé à dix ou même vingt pieds du tube. Cette convexité est requise pour faire des examens fluoroscopiques à travers les corps opaques, car si l'enveloppe a une forme ovale, les rayons convergeront rapidement et le maximum d'efficacité s'affaiblit immédiatement à quelques pouces du tube. Si les électrodes internes sont à une trop grande distance ou trop rapprochées l'une de l’autre, l'effet est moindre. Pour une grande ma- chine de Holtz, l'espace doit être de trois pouces, avec une marge d'un demi-pouce de chaque côté, suivant les dimensions du tube. Les tubes très grands ou très petits ne s'adaptent généralement pas aux machines statiques, à l'exception de tubes spéciaux, la construction et le vide sont parfaite- ment combinés pour ce courant. Les tubes de moyenne dimension sont les meilleurs que j'aie vus.

Lorsque les extrémités extérieures d'un tube sont reliées directement aux

28 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

conducteurs primaires d’une machine de Holtz, nous avons une preuve in- faillible et immédiate du vide. On ne peut pas établir en termes de fraction ce que devrait être un vide exact, mais la démonstration de son degré est aussi absolue que les mathématiques. Si le vide est très bas, la décharge électrique passera en un jet bleuâtre entre les électrodes, et aucune clarté ne se produira dans le tube. Si le vide est un peu plus élevé, le courant bleuâtre disparaitra et, proportionnellement à l'élévation du vide, la lumière sera plus éclatante. Les étincelles entre les conducteurs primaires indiquent aussi un vide très bas ou les degrés entre .rés bas ou très élevés.

Un courant passe dans les conducteurs dans Ja direction de la plus petite résistance. Si le vide est bas, sa résistance est assez faible pour égaler une petite partie d'un pouce du vide d'air. Un v'de assez grand pour qu’une bo- bine donnant une étincelle de six pouces ne produise aucun effet, ne dé- montre pas-plus qu’une étincelle d'un demi-pouce entre les pôles staliques. Un vide convenable devrait fai'e reculer par sa résistance de un à deux pouces du courant d'étincelles. La lumière verte du tube deviendra alors excessivement brillante, et les rayons X pourront être développés à une très haute efficacité. Un tube ne pouvant donner cette démonstration ne peut ètre adapté aux grandes machines statiques, et si les médecins s'en assu- rajent avant d acheter les tubes, ils s'éviteraient une dépense et une désil- lusion.

Les extrémités extérieures d'un tube statique devront avoir dix pouces au plus et reliées à la machine avec des fils isolants 18, les fils fins employés si souvent remuent trop facilement et occasionnent une perte de courant lorsque l'attraction des polarités opposées les rapproche l'un de l'autre.

J'ai conservé les résultats écrits des expériences faites à mon laboratoire avec vingt-six tubes. Un tube ayant un vide moindre que celui nécessaire pour produire une excitation par la décharge convective donnera des rayons X très efficaces lorsque le courant statique oscillatoire est employé avec des petites bouteilles de Leyde. On peut obtenir le maximum de régu- larilé et de radiation en établissant les pôles en un court circuit, puis en les éloignant graduellement de quelques pouces jusqu’à ce que l'on ait déve- loppé le meilleur effet. Les plaques de la machine devront tourner aussi rapidement que la sécurité le permet. Cette méthode présente des objections. Elle est bruyante et les oscillatious fatiguent la vue. Elle produit une cer- taine chaleur dans le tube, mais petite, comparativement à celle du courant d'un secteur. La méthode convective est préférable. Quand le vide est exact, on peut attacher les extrémités directement aux conducteurs primaires de la machine statique, sans recourir aux piles, bobines ou autres inven- tions. Faites tourner les plaques avec rapidité, et en cloignan’ les pôles, le tube s’éclairera de cette phosphorescence brillante si familière à tous au- jourd'hui.

Ds

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR 29

Si les électrodes sont bien reliées tout Je foyer du courant sera à l’anode, et le globe apparaîtra sous la forme de deux hémisphères diagonales, l'un en éclipse et l'autre aussi lumineux qu’une lumière éclatante. Si, alors, la main est au fluoroscope, les os qui ne paraissaient qu'une ombre avec un tube peu puissant deviendront presque aussi blancs et transparents que les parties molles. Le mécanisme splendide du poignet se distinguera parfaitement. Des objets métalliques placés sur une table se verront à travers un livre de 600 pages ou d'un lourd plateau de cuivre. Lorsqu'un tube donne uu pareil ré- sultat, j'en reconnais l'excellence. On peut développer encore la puissance - des tubes et voir les côtes, les vertèbres et l'épine dorsale, les mouvements du cœur et d'autres effets qui jusqu'à ce jour n'avaient été obtenus par au- cun opérateur.. |

Le tube ne s'échauffe pas et il n'existe aucune limite apparente sur le temps convenable. Il ne se casse pas sous l'effort, et ne peut pas être sur- chargé. Le courant convectif ne produit aucun bruit. L'éclat du tube est aussi régulier que celui de la lune dans un ciel sans nuages.

Cette économie causée par la durée des tubes est un point important, in- dépendamment de la valeur première du tube; car un tube puissant et d’une haute capacité est sans prix. L'argent ne peut le remplacer s'il est abimé ou brisé. De plus, le courant statique ne produit aucun des effets nuisibles attribués aux rayons X. Il parait presque impossible que des observateurs médicaux attribuent aux effets des rayons X l’alopecie et la dermatite ; mais puisqu'il en est ainsi et que personne, à ma connaissance, n’a relevé cette erreur, je dirai que ces effets électriques, ou effets de chaleur, ressemblant aux insolations, résultent de l'action de forts courants et de grandes bobines et ne sont pas causés par les rayons X. Le compte rendu classique de Rünt- gen contient celte phrase : « Les rayons n'ont aucun effet calorique », et personne n'a prouvé que Röntgen eût tort.

Le médecin qui emploie la machine statique possède les avantages de sé- curité, facilité, durée du tube, tranquillité d'opération, absence d'effets calo- riques et régularité de clarté. Les questions de prix et d'efficacité sont aussi à considérer. Lorsqu'on avait pas encore de tube pouvant s'adapter aux ma- chines statiques, la bobine était obligatoire; mais on ne peut se servir de ce système en pratique médicale, ét c'est un luxe inutile s’il ne produit pas de rayons X. La supériorité d'une machine de laboratoire ou d'hôpital est évi- dente el peut servir à un grand nombre d'emplois thérapeutiques. On trouve tous les avantages dans les machines de Holtz que l'on fait à présent. Ce type d'appareil électrique peut être utilisé par le chirurgien, le médecin gė- néral ou le spécialiste, beaucoup plus facilement que les batteries galvani- ques ou faradiques. On peut se procurer les instructions pour la direction de l'appareil. Mais son double avantage pour le médecin, au lieu de la seule utilité possédée par le Ruhmkorff ou le Tesla, ne serait pas suffisant pour

30 REVUR INTERNATIONALE D'SLECTROTHERAPIE

remplacer la bobine, si cette derniére était beaucoup plus efficace dans la production des rayons X. L'époque n'est pas éloignée l’on considérera comme retardataires les hôpitaux et les médecins qui ne seront pas agencés de manière à pouvoir utiliser ce moyen de diagnostic. Il est donc important de faire remarquer qu’un seul appareil, c'est-à-dire la maehine statique, peut servir à l'électrothérapie et à obtenir le maximum de puissance des rayons X. Je sais que cette conclusion n'est pas admise par tous ceux dont l'opinion fait loi ; mais je n’ai jamais manqué de prouver son exactitude depuis que j'ai eu à ma disposition des tubes faits d'après mes données et adaptés à l'ap- pareil statique. :

Le point essentiel consiste dans l'adaptation du tube à l'appareil, et non de l'appareil au tube. Lorsque cette adaptation est bonne, la démonstration de supériorité est bonne.

Récemment, j'ai montré certains effets à un fabricant expert des tubes Crookes, et lui demandai ce que coûterait une bobine produisant des effets égaux. Sa réponse fut celle-ci : « Il serai‘ impossible de se procurer une bobine semblable, à aucun prix, même pas pour mille dollars ». Dans une autre circonstance, un autre fabricant fut vivement étonné à la vue d'un tube excité par une machine de Holtz à huit plaques de trente pouces. Les plaques étaient actionnées à toute vitesse par un moteur électrique et l'écran d’une clarté merveilleuse. Ce’ fabricant avait été à même de voir les effets produits dans les laboratoires d'électriciens distingués et par conséquent était bon juge des progrès réalisés. Il vint à mon laboratoire, prédisposé en faveur des bobines, et de plus avait été prévenu par certaines autorités uni- versellement reconnues, que la machine statique brisait les tubes et était in- férieure à la moindre bobine. Sans un mot d'argument de ma part, il regarda la merveilleuse radiance obtenue si facilement et avec une telle rapidité dans son propre tube, et fit la remarque suivante : « Je vois maintenant que le meilleur moyen pour exciter un tube Crookes est la machine statique. Au- cune bobine ne peut l'égaler. »

Je crois pouvoir démontrer la vérité de cette conclusion, au moyen d'un tube statique spécial à tout observateur compétent. Je n'ai jamais brisé un seul tube dans aucune de mes expériences avec cet appareil, bien que j'aie essayé quarante ou cinquante tubes de fabrications différentes. Je n'ai jamais constaté les effets de chaleur rapportés par ceux qui emploient le courant de la voie d'un ampérage éleve, et mes tubes opèrent pendant plusieurs heures a la température du sang. Quelques expérimentateurs ontabandonné la machine statique pour la production des rayons X el sont retournés à la bobine; d'autres ont vu les démonstrations de toutes les méthodes par les praticiens les plus compétents de ce pays et ont relégué le courant stalique à la deuxième ou troisième place. Il y a plusieurs centaines de médecins qui se- raient heureux de se servir de la belle découverte de Röntgen au moyen de

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE 31

l'appareil qu'ils possèdent déjà, s'ils avaient connaissance de cette possibi- lité. Pour un hôpital, l'avantage de pouvoir utiliser une machine thérapeuti- que est évident, car il est peu d'hôpitaux qui puissent faire une grande dé- pense dans le seul but de diagnostic. De plus, une bobine ou un tube ne dé- montrant pas le mouvement du cœur, ou qui ne produit pas une bonne né- gative du tronc d’un adulte après une exposition de cinq minutes, ne pos- sède pas la haute efficacité désirée par l'homme médical,

Trois choses sont nécessaires pour obtenir ce degré d'efficacité :

Une machine de Holtz d'un type thérapeutique, mue par un moteur :

2 Un tube Crookes adopté spécialement à cette forme de courant à poten- tiel élevé ;

Une connaissance pratique de technique.

Je suis persuadé que cette information sera la bienvenue pour les médecins qui hésitent devant la dépense supplémentaire d’une bonne bobine. Quant a l'exactitude de mes rapports, j'en ai eu la preuve la plus convaincante pen- dant une période suffisante pour enlever les incertitudes d’un jugement pré- maturé. Les faits ont été démontrés devant les médecins venus à ma clini- que ainsi qu’aux fabricants sceptiques. Je maintiens : Aucune méthode connue, si coûteuse qu’elle soit, ne surpasse la puissance de Ja machine de Holtz et les tubes combinés pour; que la machine de Holtz et les tubes adaptés à son maximum de décharge, égale et surpasse les meilleurs effets de rayons X produits par n’importe quel autre moyen d'excitation électrique, quel que soit le modèle du tube. Ces faits doivent être connus dans l'intérèt des institutions chirurgicales et médicales et des médecins désireux d'uti- liser les rayons X.

APPAREILS NOUVEAUX

Réducteur de potentiel pour l'utilisation des réseaux d'éclairage électrique à courant continu ou alternatif aux besoins de l'Élec- trothérapie, de E. Ducrerzr et L. Lëgcwp, ingénieurs-constructeurs, 75, rue Claude-Bernard, à Paris.

Cet appareil permet d'utiliser le courant distribué à domicile par les compagnies d'éclairage électrique, pour fous les usages médicaux nécessitant des différences de potentiel souvent très variables, telles que : l'allumage de petites lampes pour explorations, l'incandescence de petits cautères à fil très fin, le fonctionnement de petits moteurs et d'appareils d’induction de Rubmkorff pour l’électrisation, l'application du courant à voltage élevé à travers le corps, etc., etc.

L'appareil comprend essentiellement une grande résistance R de 440 ohms (fig. 1) dont les extrémités sont fixées aux deux bornes AAT portant Ja mention: courant de ligne pouvant atleindre 140 volts. Ces bornes doivent ètre reliées à la canalisation d'éclairage distribuée à domicile.

32 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉKAPIR

. La résistance R est toujours parcourue tout eutière par le courant total. La dépense du courant est de { ampère à la pression de 440 volis.» Le fil intérieur parcouru par le courant est fractionné en 80 parties égales présentant chacune une différence de potentiel égale à la quatre-vingtième partie de celle qui existe entre les bornes d'entrée du courant de ligne AA’. Un curseur CC, glissant sur

Fig. 1.

une règle divisée Re (fig. 2), permet d'intercaler entre les deux bornes BB de l'appareil portant la mention : utilisation du courant avec potentiel variable, une résistance variable avec la position du curseur, depuis O jusqu'à la résistance totale, et, par suite une différence de potentiel variable que l’on pourra utiliser soit directement sur le malade, soit dans les appareils divers en usage. Il est nécessaire de placer dans le circuit d'utilisation du courant un ampèremètre Am

(fig. 1) gradué au moins en 1/10, afin de ne pas dépasser un ampère et éviter l'échauffement de la résistance intérieure R. Ce régime peut être dépassé pour les expériences ou opérations de courte durée. L'ensemble de l'appareil est ren- fermé dans une boîte BO (fig. 2). Un voltmétre V, de 0 à 110 volts, indique la différence du circuit utilisé. Une clef I sert à fermer un instant le circuit sur ce

volimètre (fig. 1).

Le Propriétaire-Gérant : D' G. GAUTIER.

Panis. Imprmeme MICLIELS ET Fus, PASSAGE DU Cains, X ET lU. Usine à vapeur et Ateliers, rue des Filles-Dieu, 8 et 10.

Hope ANNÉE. SEPTEMBRE RT OCTOBRE 1897. Nos 2 et 3.

REVUE INTERNATIONALE

dÉlectrothérapie

ET

DE RADIOTHÉRAPIE

REVUE BIOGRAPHIQUE DE L’ELECTROTHERAPIE

Par le D' G. GAUTIER.

Le professeur Benedikt (2).

LE prRorsssetrk BENEDIKT.

Les travaux scientifiques du professeur Benedikt, nommé récemment membre corres- pondant de l’Académie de mé- decine de Paris, sont variés et nombreux. Ses mémoires sur l'anatomie normale, patholo- gique et anthropologique, ses nombreux travaux de neuro- pathologie, ses importantes re- cherches sur l'hystérie, l'ataxie et lépilepsie, etc., constituent un bagage scientifique de pre- mier ordre, très connu et très estimé. Il appartient à d’au- tres qu’à nous d'en faire l'ex- posé et la description. Nous

nous contenterons de faire une analyse rapide des travaux sur

(1) La prochaine biographie sera celle de Cinesrut.

(2) à Eisentadt (Hongrie), en 1835, le D" Maurice Benedikt est professeur à l'Uni- versité de Vienne depuis 1868. Par des voyages fréquents, il a pris contact avec l'école française, allemande, britannique, italienne et russe.

34 RRVUEB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

l'électrothérapie, publié par ce savant, et le lecteur appréciera comme nous que le professeur Benedikt a contribué, pour une grande part, à édifier sur de solides bases le monument moderne, l'électricité médicale.

COMPTE RENDU DE « L'ÉLECTROTHÉRAPIE » 1868)

Dans ce livre, le professeur Benedikt a cherché à établir la méthode à suivre dans l'application de la galvanisation et de la faradisation dans les maladies du système nerveux.

A la méthode de faradisation localisée de l'immortel Duchenne, de Boulogne, il a substitué en grande partie le principe de traitement in loco morbi qui fut proclamé par Remak et établi définitivement par lui. Pour les maladies avec des localisations inconnues et il y en avait alors un grand nombre il a, par une méthode empirique, cherché la localisation par des analyses physiologiques et anatomiques et par des expériences thérapeutiques.

Sa méthode est reconnue aujourd'hui généralement, après que la méthode thé- rapeutique de Brenner a causé une longue période de confusion. Il a établi et élucidé les raisons, pour démontrer que la direction du courant est indifférent pour la thérapie des maladies nerveuses, et soutenu la méthode d’électrisation centrale dont l'application fut refusée, ainsi que l'électrisation du nerf sympa- thique.

Le principe du diagnostic différentiel entre les névralgies par affections cen- trales d'un côté et névralgies de source PÉTANQUE est déjà presque complè- tement établi dans le chapitre correspondant.

Dans le chapitre des spasmes est décrit un us très rare : Des spasmes toniques avec l'hypertrophie des muscles (p. 131 à 133), qui n’est pas encore introduit dans la littérature générale.

Dans le chapitre sur les perversités de coordination se trouve une descriplion exact. des Nevroses coordinatrices professionnelles. Cette nomenclature a rem- placé celle de Duchenne, qui les a nommés des spasmes fonctionnels, parce qu'il y a aussi de telles névroses qui ne sont pas de nature spastique et parce que les spasmes fonclionnels de Duchenne contenaient encore les spasmes tetaniformes, qui existent aussi dans le temps du repos, pendant que les névroses coordina- trice professionnelles (Coordinatorische Bescluiftiqungs-Neurosen) éclatent seu- lement au moment du travail professionnel.

L’électrothérapie des affections des articulations est exposée avec succès. V. p. 169 à 184.

Dans le chapitre : Névroses 7 ar reflexe, la nature des phénomènes de spasmes de paralysie et d'atrophie dans es maladies articulaires et après les opérations chirurgicales est étudiée.

Dans le chapitre des maladies cérébrales, il a insisté‘sur la doctrine, que les épilepsies symptomatiques sont des symptômes des affections de la surface cérébrale.

Dans le chapitre : Les maladies du nerf optique (p. 249, etc.), la théorie de névrorétinite symptomatique est développée largement, et dans celui sur les paralysies sur les nerfs moteurs de l'œil, il est précisé que Ja pathologie du rac-

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE 35

courcissement arbitraire des muscles est différente de la pathologie de l'énergie de l’action.

Dans la partie qui s'occupe des maladies spinales se trouve une large discus- sion de Ja théorie de l’ataxie locomotrice. Les doctrines développées parais- sent encore toutes nouvelles après trente ans.

Dans les chapitres sur l’atrophie musculaire progressive (type Aran-Duchenne) il a insisté sur la doctrine de la nature spinale de cette maladie. On se souvient quels reproches on a fait à l’auteur à cause de cette doctrine! (V. p. 38h, etc.)

Dans le chapitre : Hystérie sont développées la nature et les lois fondamen- tales (la physiologie pathologique) de cette maladie (p. 413, etc.) et l'application de hyptonisme dans cette maladie sous la forme créée par Laségue (p. 417).

Le chapitre : Pol wlions, spermathorrée, impuissance virile et aspermatisme (p. 445, etc.) est traité à fond.

COMPTE RENDU DU VOLUME « NEUROPATHOLOGIE ET ÉLECTROTHÉRAPIE » (1874-1875)

Peu de temps aprés la publication de l'Électrothérapie furent publiées les études de Brenner qui, avec un progrè: dans la méthode de l'exploration élec- trique, produisaient une rechute complète scientifique de l’électrothérapie et en partie de la neuropathologie. Le principe fondamental de Remak et de Benedikt sur le traitement in loco morbi, et par cela le traitement de maladies cérébrales et spinales à la tête et au-dessus de la colonne vertébrale, fut bouleversé et rem- placé par la méthode du traitement exclusif périphérique. La vieille erreur d'effet différentiel thérapeutique des différentes directions des courants fut remplacée par l'erreur des différents effets de la cathode et de l'anode. Toutes ces idées avaient leur source dans la prédilection de Brenner pour les recherches de l'élec- trotherapic des oreilles, quoique cet organe, par ses relations spéciales physiques, est le dernier pour servir de modèle pour les relations des autres nerfs.

Benedikt a combattu ces idées et a exposé ses opinions dans les chapitres suivants :

I. Les lois de Veccitation électrique (T. I, p. 48 à 78). Ii. Méthode de l'exploration électrique (p. 82 à 113). JIL. Les principes genéraux de la méthode électrothérapeutique (p. 114 à 130).

Un chapitre est dédié à la thérapie générale des maladies nerveuses (p. 143 a 160).

Plus de soixante pages s'occupent des névralgies avec 92 observations.

Le chapitre général sur les différentes formes des spasmes (avec 91 observa- tions) s occape de la théorie et de la doctrine de la majorité des spasmes, qu’il s'agisse d'atrophie matérielle ou altération chimique du système nerveux, ou que les spasmes soient en général un symptôme de ce système, dont la fonction est le raccourcissement arbitraire des muscles (p. 269, etc).

Dans le chapitre sur les névroses par réflexe, le mécanisme de cette action est discuté et il ya deux observations remarquables (obs. 231, p. 370, et obs. 239, p. 373). Dans ces deux cas, des traumatismes avaient provoqué une hyperesthésie générale de la peau et son irritation ne provoquait pas seulement de la douleur, mais encore des contractions réflexes très généralisées des muscle:. La guérison de l'hyperesthé:ie générale et l’excitabilité des réflexes survint en mème temps. Chez le second malade, la narcotisation de la cicatrice par le courant galvanique, appliqué localement, se faisait momentanément, et aussi vite disparaissaient

36 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

l'hyperesthésie et la disposition pour les réflexes. Il a observé ce malade pendant plus de vingt ans et à chaque rechute le traitement avait le même succès.

Ce premier tome a une longue dédicace (aux mdnes d'Oppelser) et une intro- duction dans laquelle il étudie les idées générales de ce fameux clinicien sur la question de l'inflammation et sur les lois générales de diagnostic des maladies nerveuses et principalement sur les lois diagnostiques de diffusion.

Le second tome de cet ouvrage s'occupe des maladies des nerfs intracraniens et des maladies du cerveau.

Le chapitre sur les maladies du nerf optique donne une. analyse complète des théories de la neurorétinite symptomatique dans les maladies cérébrales, plus largement et plus complètement que l'électrothérapie.

Le chapitre sur le nerf acoustique s’occupe principalement des faits de l’explo- ration et thérapie électrique (avec 30 observations) et combat les conclusions de Brenner. On y trouve un nombre de données anatomiques et physiologiques. ‘Il est encore quostion des affections pathologiques externes de l'oreille et des relations pathologiques des maladies des oreilles avec les symptômes cérébraux.

Parlant du cerveau comme moteur, Benedikt s'exprime ainsi : |

« Chaque cellule ganglionnaire est un relais qui reçoit une somme d'irritations des différents systèmes et les peut conduire à un nombre plus restreint des con- ducteurs nerveux. De cette manière, des irritations: arrivant’ des différentes directions dans les cellules, se transmettant sur des fibrillet, comme des courants qui naissent dans des fils par un système de spires d’induction. »

Dans le chapitro qui s'occupe de l'épilepsie (p. 619, etc.), le mécanisme de la maladie et des accès et la localisation sont discutées.

Dans le chapitre sur la Paralysie progressive des nerfs inlercraniens (Para- Jysie glosso-labio-laryngée de Duchenne, p. 640, etc.), l'auteur discute pour eavoir s'il s’agit d’une atrophie primaire des éléments nerveux ou d’une inflam- mation primaire et atrophie secondaire, et insiste sur les épreuves anatomiques qui prouvent que la derniére supposition est correcte.

La Paralysis hémilatérale progressive des nerfs intercraniens est décrite (p. 651). Elle est différente de la furme bilatérale, non seulement par sa locali- sation, mais aussi par la manière d’envahissement des nerfs.

Le syndrôme de paralysie agitante hémilatérale avec paralysie alterne du nerf moteur commun de l'œil est traité (p. 634).

MÉMOIRES SPÉCIAUX D’ELECTROTHERAPIE

1. La différence thérapeutique de la galvanisation et de la faradisation (Wte- ner Medicinal-Halle, 1862.)

2. Méthode de l'exploration électrique du système nerveux. fAllymeine Wie- ner medicinische Zeitung, 1863.)

3. Les résultats de l'exploration et du traitement électrique. (Trois mémoires, le premier dans la Wiener Medicinal- Halle, 1864, et les deux autres dans la Wie- ner medicinish-chirurgischen Rundschau, 1864.)

Ces cinq mémoires contiennent les principales études de Benedikt sur l'élec- trotherapie et sur l’électrodiagnostic, et une partic de ses études sur la neuropa- thologie, qui précédaient la publication du volume Électrothérapie. La réaction électrique aurait permis à l’auteur de diagnostiquer le siège d'une tumeur céré- brale, confirmé plus tard par l'autopsie.

4. Electrothérapie des aliénés. (Allgmeine medicinische Zetlung, 1870, 3.)

REVUR INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE 37

5. Électrothérapie de la constipation. (Jbidem, 1870, 33.)

(Il s'agit du traitement faradique de la constipation avec ou sans un rhéophore recta). L’autre réophore est appliqué sur les différentes parties de la paroi abdo- minale.)

6. L'exploration et Je traitement du nerf acoustique. (Ibidem, 1870.)

(Un mémoire contre les théses de Brenner.)

7. Une nouvelle méthode de galvanisation des Ischialgies (Wiener medici- nische Presse, 1872.)

(Il s’agit du traitement par l'application d’un réophore dans le rectum.)

8. La manière par laquelle nous irritons le nerf acoustique par l'électricité. (Wiener internationale medicinische Rundschau, 1888.)

(Les erreurs de Brenner et ses conclusions erronées étaient reconnues géné- ralement. Il les avait combattues vainement dans le mémoire cité (sub. 6) et dans son volume ` Névroputhologie et Electrothérapie (1874-73). Dans ce mémoire, il est revenu a des résultats antérieurs, reconnus comme corrects, mais négligés longtemps par les auteurs.)

9. L’électricité dans la médecine (Wiener klinische Rundschau, 1884, H. Heft. )

9 a. La valeur de la direction du courant galvanique et des différents effets des différentes électrodes dans l'Électrothérapie. (Wiener medicinische Presse, 1885, 1.)

(On avait à cette époque reconnu généralement la vérité de la doctrine de l'in- différence de direction du courant et de l'application de l’une ou de l'autre élec- trode pour la thérapie.)

10. L’électrothérapie dans la gynécologie. (Berliner klinische Wochenschrift, 1880, 30.)

11. De l'électricité statique en médecine. (Compte rendu du Congrès à Anvers, 1885 )

12. Sur la franklinisation ( Wiener medicinische Blüter, 1886, 35.)

13. Le traitement de la strangurie par la franklinisation ( Wiener medicinische Presse, 1891, 27)

(Traitement heureux de ce symptôme si peu accessible à la thérapie, par ‘a douche sur la tête et par les étincelles sur le dos et sur la vessie.)

MÉMOIRES SUR L'APPLICATION THÉRAPEUTIQUE DE L’AIMANT

l. Deux lettres de thérapie (Wiener medicinische Blätter, 1885, 37 u. 38.)

(La seconde lettre s’occupe de Ja magnétothérapie; la première, qui s'occupe de la franklinigation, est citée plus haut, sub. 12.)

2. Magnétothérapic et suggestion. (Neurologisches Centralblait, 1893, 6.)

(Défense des effets réels thérapeutiques de l’aimant.)

MÉMOIRES DE PHYSIQUE GÉNÉRALE

® i. L'altération du magnétisme par l'influence de l'électricité statique. (Cilsungs- berichte der Wiener Akademie der Wissenschaften, 1857.) 2. L'altération de la conductibilité électrique par la durée et l'intensité du courant électrique. (Ibidem, 1857.) « Ge mémoire m’assure la priorité de la découverte de ce principe, attribuée généralement au fameux physicien W. Siemens », dit Benedikt.

38 REVUR INTERNATIONALE D’ELECTROTHRRAPIE

LE CONGRÈS INTERNATIONAL de Neurologie, de Psychiatrie, d'Électricité médicale et d’Hypnologie

{Première session lenue à Bruxelles, du 14 au 19 septembre 1897)

Par M. le D' GILLES (de Marseille)

CORRESPONDANT DE LA SS REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTAÉRAPIF `

Le succès à couronné les efforts du Congres de Bruxelles; les adhérents ont été nombreux, les communications empreintes d'un esprit de critique et d'une réserve qu'on rencontre rarement en dehors des travaux de laboratoire, et, s'il mest permis de discuter la portée du Congrès, je me bornerai a regretter que par un esprit de scrupule obligatoire à la chaire, mais sterile au lit du malade, quelques orateurs n'aient pas plus clairement schémali:é la partie pratique de leurs idées ; la mise à l'œuvre de toute théorie conduit souvent à l’insuccès, plus souvent encore au doute On est exigent pour le spécialiste, impitoyable pour les erreurs que neut produire quelquefois l'électrodiagnostic, les mécomptes de la psychothérapie et les incertitudes de la neurologie.

En médecine ordinaire, on s'engage avec assurance plein d’orgueil, pour les merveilleuses ressources de la clinique et l'on aboutit en définitive aux mêmes incertitudes. |

Les meilleures oreilles n'ont pu dépister quelquefois la granulie ou l'ané- vrisme de l'aorte, les meilleurs percuteurs ne peuvent discerner certaines pneumonies de certaines pleurésies, les appareils enregistreurs eux-mêmes sont quelquefois muets ; en résumé, la pratique est obligée de se contenter des pratiques du moment, provisoires mais utilisables.

En électrothérapie surtout, nous sommes autorisé à déclarer bien haut que s’il reste beaucoup à trouver, nous n'en sommes pas moins sûrement nantis de moyens efficaces. Souvent chargé, par nos confrères, d'examens électro- musculaires, nous avons pu juger, par expérience, combien est grande la sûreté de nos affirmations, quelle direction, souvent inattendue, elle im- prime au traitement, apportant en même temps au pronostic la plus impor- tante contribution.

M. Doumer, notamment, dans son remarquable rapport, a été d’une rigueur qui le met au-dessus de toute objection, mais qui nous a paru fà- cheuse, en jetant dans l'esprit des ueurologistes un doute dont on ne pour- rait pas tirer des éléments d'appréciation assez sûrs, ce qui n'est pas le cas, à notre avis. On est, en somme, heureux de ne pouvoir adresser que de pareilles critiques de tendances à des collègues ; une science qui marche un peu lentement ne risque pas de s'égarer.

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Il n’en sera peut-ètre pas ainsi pour l'hypnologie, et nous avons pu con- -stater que les théories séduisantes de l'école de Nancy rencontrent des con- tradicteurs tenaces.

Il est possible, à notre avis, que l’école de Nancy ait expérimentalement raison et scientifiquement tort.

De même que l'on ne saurait concevoir certaines manifestations biolo- giques en dehors du laboratoire de physiologie, de mème on peut concevoir des dégénérés que l'entrainement hypnotique joint à une suggestion men- tale permanente (inconsciente peut-ètre) de simulation amène à un état d'aboulie des plus profonds, et nous croyons à la rigueur possible, au moins à litre expérimental, le crine suggéré ` mais en réalité si on examine tous les cas apportés à l'appui de cette thèse, on n’en trouve pas un seul qui ne prête à de sérieuses critiques.

Les réserves formulées par M. le Dr MILNE BRAMWELL ont trouvé un écho dans la majorité des membres du Congrès, et la doctrine de l'automatisme absolu dans le monoïdéisme ne parait pas avoir rencontré de nombreux par- tisans.

Parmi les rapports traitant de questions qui intéressent à haut degré les électrothérapeutes, nous noterons celui de M. Van GEHUCHTEN, prolesseur à l'Université de Louvain, dont le sujet est : « Pathogénie de la rigidité mus- culaire et de la contracture dans les affections organiques du système nerveux. »

L’étude du mécanisme des contractures pourra seule nous permettre de faire une sélection acceptable dans le chaos des appréciations peu concor- cordantes ou contradictoires formulées à ce sujet dans les ouvrages d'élec- ricité médicale.

Selon notre auteur, la rigidité musculaire et la contracture s'observent d'une façon presque constante dans l'hémiplégie organique et dans la para- plégie spasmodique; leur mécanisme a été expliqué par diverses théories liées aux noms de Follin, Hitzig, Strauss, Brissaud, Vulpian, Marie, Frend, Jackson, Bastien, Mya et Levy, et qui peuvent être ramenées à trois: Ja théorie musculaire, la théorie spinale et la théorie cérébelleuse. i

C'est à tort, selon l'auteur, que l’on a cherché une explication applicable à la fois à la contracture de l'hémiplégique et à la contracture du spas- modique.

La contracture du spasmodique serait une contracture active, une exagé- ration du tonus musculaire d'origine cérébrale, due à l'interruption des fibres corlico-spinales avec persistance des fibres corti-ponto-cérébello-spinales, maintenant les cellules de la moelle sous l'influence des cellules motrices de l'écorce.

La contracture de l'hémiplégique, d'origine phériphérique, serait due uni-

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quement à ce fait, que pour un même membre, le degré de la paralysie est différent dans le groupe des extenseurs et dans le groupe des fléchisseurs. Dans le cas de paralysie complète, la contracture ferait toujours défaut.

Ce mécanisme, donné comme hypothèse, est sujet à controverse. Au point de vue électrique, nous avons cru devoir répondre que les réactions électro- musculaires amènent dans l'étude des contractures un élément qui ne doit pas être négligé. Nous écartons toute lésion des cellules des cornes anté- rieures, car on n’observe jamais la réaction de dégénérescence.

Toutes les contractures, de quelque origine qu’elles soient, donnent lieu aux mêmes manifestations électro-musculaires, comme si leur cause était unique : excitabilité à distance, conservation ou exagération de la contrac- tilité faradique, conservation ou exagération de la contractilité galvanique sans réaction de dégénérescence. Il en est ainsi, soit dans les contractures post-hémiplégiques, soit dans les contractures d'origine spinale, dans la sclé- rose latérale amyotrophique, par exemple, soit enfin, dans les contractures qui coincident avec les affections articulaires ` arthrites, périarthrites, luxa- tions, etc. Les muscles non contracturés présentent au contraire, souvent une déchéance faradique assez profonde, mais à certains moments leur con- tractilité peut être exagérée.

Il a d’ailleurs été plusieurs fois question, au Congrès, des contractures -abarticulaires, et on paraît avoir été d'accord pour leur reconnaitre les carac- tères généraux des contractures permanentes.

M. le professeur MEXDELSSOHN, de Saint-Pétersbourg, a traité de la valeur pathogénique et séméiologique des réflexes, et surtout de leurs voies spi- nales de transmission. A quel niveau de la moelle une excitation sensitive se transforme-t-elle en réaction motrice? Il résulte des expériences de Rosenthal {d'Erlangen) et de celles du rapporteur, faites depuis déjà quel- ques années, que les réflexes normaux, c'est-à-dire les réflexes provoqués avec des excitations minima, suivent dans la moelle les trajets longs et passent dans des conditions normales par la partie supérieure de la moelle cervicale et par la partie inférieure du bulbe. La lésion expérimentale de cette région abolit tous les réflexes normaux qui peuvent cependant se frayer un chemin par d'autres voies, ce qui nécessile une augmentation considé- rable du courant irritant.

Les faits observés en clinique parlent aussi en faveur de cette manière de voir. On compte dans la littérature médicale plusieurs cas de lésion com- plete de la partie supérieure de la moelle avec abolition complète des réflexes cutanés et tendineux. Dans tous ces cas, on a constaté l'intégrité absolue de la moelle lombaire. Les réflexes doivent être examinés non seulement au point de vue du caractère de la courbe de contraction musculaire et au point de vue de la forme du mouvement provoqué par l'excitation sensitive

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(Babinski). La valeur séméiologique des réflexes est relative mais non ab- solue, fait évident, puisqu'ils peuvent cheminer par voies très différentes.

La discussion du rapport de M. le professeur EULENBURG, sur le goitre exophtalmique, n’a apporté, au point de vue électrothérapique, aucun élément nouveau. L'action bienfaisante d'une thyroïdisation modérée a été vantée par le docteur Voisin (de Paris), mais il est singulier de voir le mème remède produire des résultats opposés, comme l'a fait remarquer le docteur Régnier.

Il y a, à notre avis, dans cette maladie, des formes | bénignes contre les- quelles différentes médications réussissent, nous plaçons au premier rang le courant continu. On observe aussi des formes malignes dans lesquelles tous les symptômes prennent une intensité extrème; la franklinisation se trouve alors seule indiquée, mais les résultats sont insignifiants, quelle que soit la mé- dication administrée. Cette diversité, dans le degré de malignité, s'observe d'aillenrs dans toutes les maladies et surtout dans les maladies nerveuses : la paralysie glosso-labio-laryngée, l'ataxie locomotrice, la paralysie générale, et d'autres nous en fournissent des cas vraiment typiques au point de se de- mander si l'on est en présence de la mème espèce.

Le rapport de M. le Dr Lenz, médecin en chef del'asile de Tournai, nous a représenté la neurasthénie comme une maladie évolutive, comme la réalisa- tion d'une tendance psychique fondamentale inhérente à l'individu. Il n’exis- terait pas de maladie neurasthénique schématisée en dehors de ce cadre, et l’auteur prétend amener ainsi de la simplicité et de la lumière dans l'étude de cette question difficile.

M. le Dr VERHOOGEN a montré ce qu'il y avait d’illusoire dans cette sim- plification.

A notre avis la clinique, c'est-à-dire l'expérience des symptômes jointe à l'expérience thérapeutique, ont seules imposé les distinctions que rejette M. Lenz et que les travaux de savants Français ont introduites, non pas pour salisfaire un besoin de classification, mais parce que l'observation les obli- geaient à les faire.

On ne saurait nier qu'il existe une ou plusieurs espèces de neurasthénies acquises, évoluant sur un terrain physiologique et encadrées par des stig- mates; ce sont les cas qui nous donnent en électrothérapie des succès cer- tains, succès indéniables; tandis que la dégénérescence originelle rend la ueurasthénie rebelle et souvent incurable.

Il existe une tendance scientifique heurensement encouragée par les pro- grès de l'anatomie pathologique : celle de rattacher à des lésions passagères ou durables tous les troubles de la sensibilité et du mouvement. Gardons- nons de suivre la psychiatrie dans une tendance contraire, et de nous laisser égarer dans les domaines mal délimités de la degénérescence.

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M. le professeur Douuer (de Lille) a synthétisé tout ce qu'il y a dindis- cutable dans les effets des excitations gu/vaniques et faradiques sur les nerfs et sur les muscles; on trouvera plus loin les conclusions de son rapport, quj contient les plus expresses réserves sur la portée clinique de l’électro- diagnostic.

Le rapport de M. le professeur BERGONIÉ (de Bordeaux) traite de la valeur thérapeutique des courants de haute fréquence.

On appréciera, dans le rapport publié plus loin, les réserves de ce maitre en électrothérapie.

Nous avons fait à ce rapport la réponse suivante :

« Nous partageons entièrement les réserves que M. le professeur Bergonie a formulées au début de son rapport. Il nous semble prématuré d'apporter des conclusions thérapeutiques, même vagues et générales, bien qu'elles soient basées sur des faits sûrement observés.

« Si l'on tient aux résultats cliniques, on doit seulement dire que les cou- rants de haute fréquence paraissent agir non sur les nerfs périphériques mais sur le système nerveux central, à la façon de Ja franklinisation ou des courants alternatifs (courants alternatifs transformés, faradisation généralisée, faradisation unipolaire intense).

« La haute fréquence nous parait devoir plutôt être assimilée clinique- ment à Ja faradisation, sous la réserve qu'elle présente un effet spasmogène el tonique plus intense; c'est ainsi qu’elle réussit dans le railement de lim- puissance ; elle parait contre-indiquée dans certaines neurasthénies et dans

les névrites douloureuses ; elle a amené de l'aggravation dans la rigidité des

parkinsoniens et des contractures relativement récentes dans un cas d'he- morragie cérébrale «jue j'ai pu suivre ; les contractures ont ensuite disparu sous l'influence d’un traitement franklinique, ce qui prouve que leur cause u‘était pas une lésion du faisceau pyramidal.

« L'amélioration de l'état général s'observe chez tous les sujets qui sui- veut un traitement électrique quelconque, surtout chez les enfants et les adolescents ; c'est un fait bien connu de ous les médecins électriciens.

« Les effets polaires locaux, observés dans certaines plaies, dermatoses, ete., ne diffèrent pas de ceux que donne l'effluve statique et peuvent èlre dus à l'action locale de l'ozone.

« Dans les maladies générales, et notamment le diabète, il n'est pas démontré que les effets de la haute fréquence soient supérieurs ou méme égaux à ceux de l'électricité statique.

« En résumé, il s'agit d'une voie féconde ouverte à Ja thérapeutique, de recherches intéressantes, mais il serait prématuré d'en tirer des conclusions

pratiques. H

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M. le Dt O. Sworrs a fait ressortir dans une intéressante communication le rôle nécessaire et bienfaisant de l'électricité médicale; en Belgique, il n'y a pas de revue électrothérapique ni d'enseignement spécial en dehors des cours professés à Liège par le Dr Mahaim, pendant les vacances, au service de la neuropathologie. Le Dt Swolfs se plaint vivement de cet état de choses ; en France, l’enseignement de l'électricité a fait les plus sérieux progrès dans nos facultés, mais nous en sommes à peine à la période d'organisation pour ce qui concerne l’électrothérapie théorique et clinique. _

MM. les Dre RÉGNIER et l'OvEAU DE COURMELLES ont fait chacun une com- munication sur la neurasthénie. La franklinisation reste le traitement de choix, sauf à remplir les indications particulières à chaque cas. _

Nous devons toujours, à mon avis, éviter de mettre en jeu d’une facon dangereuse l’excitabilité souvent exagérée des centres nerveux, mais si l’on est réservé dans l'application de Ja faradisation, on peut en obtenir de bons résultats, et nous partageons l'opinion du Dr Régnier sur ce point; nous l'employons surtout contre l’atonie stomacale en usant de larges électrodes et de bobines à fil fin; les séances peuvent durer une demi-heure et plus, mais l'intensité du courant doit être assez faible pour que le malade en ait à peine conscience. |

[l] est possible qu'une pareille réserve permette d'obtenir des résultats avec la haute fréquence.

Deux communications ont été faites sur la paralysie agitante, l’une par ie Dr VERHOOGEN, la seconde par le Dr GLORIEUX, tous deux de Bruxelles.

La paralysie agitante n’est pas rare dans le midi de la France; on la ren- contre dans toutes les classes de la société et elle frappe généralement des per- sonnes à santé robuste, comme l'a noté le Dr Glorieux. Nous avons toujours observé que la maladie paraissait s'être déclarée à la suite d'une émotion très violente.

Nous n'avons obtenu de bons résultats qu'avec la franklinisation et seule- ment dans la moitié des cas; la maladie n’en a pas moins continué sa marche. Le massage soulage certains malades sans amener aucune rétrocession.

Le courant continu et la faradisation des extenseurs sunt préconisés par le De Verhoogen; nous n'avons pas retiré d’avantages du premier et le second mous parait peu indiqué, inais nous nous proposons d'appliquer a la pre- mière occasion la méthode ce notre sympathique confrère.

La teinture de coque du Levant, administrée à l'intérieur, nous a donné dans un cas de bons résultats.

Le Dr Linorre a parlé du traitement de la sciatique; il est éclectique pour la forine des applications électriques, et il a raison. Selon notre avis, la névralgie simple ou réflexe peut ètre traitée par la fran-

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klinisation, le courant continu, ou par les deux ; si l'utérus est en cause, on emploiera le courant continu associé à la faradisation ou à la galvanisation utérine selon les indications. La franklinisation nous a réussi dans la scia- tique des tuberculeux.

Dans les névrites peu graves, nous associons les courants continus au mas- sage; mais dans les formes sérieuses, l'électrothérapie n’a un effet certain et indiscutable que dès le début de la convalescence; il s'agit de ces cas déses- pérants qui peuvent torturer les malades pendant plusieurs années.

Le Dr Libotte préconise contre le hoquet la faradisation au pinceau de la région cervicale postérieure; nous nous sommes souvent bien trouvé d'un procédé tiré de la pratique arabe en Algérie : on comprime avec les pouces les deux phréniques au niveau de la première côte, tandis que l'index exerce une forte pression dans la gouttière préauriculaire au niveau du conduit au- ditif externe.

CONGRÈS DE BRUXELLES

SECTION D'ÉLECTROTHÉRAPIE

Séance du vendredi 17 septembre 1897 Présidence de M. REUTHESGEN.

De la valeur séméiologique des réactions anormales des muscles et des nerfs.

M. le professeur Dot Mer (de Lille). Ce n'est que dans des cas tout à fait exceptionnels que l'on peut exciter électriquement, uniquement la fibre muscu- laire. Dans la plupart des cas les réactions musculaires que l’un obtient par l'ap- plication de l'excitant électrique aux points d'élection des muscles sont dus, pour la plus grande part, à l'excitation des filets terminaux des nerfs moteurs. Le terme d'exploration des muscles que lon emploie si souvent on électro-dia- gnostic est donc tout à fait impropre; `

Les modifications dans l'excitabilité faradique des nerfs moteurs peuvent aussi bien tenir à une altération de l’organe réagissant (le muscle) qu'à une alté- ration de l'organe excité (le nerf), mais elles ne dépendent que de l'une ou de l'autre, on bien des deux à la fois;

Les modifications quantitatives dans l’excitabilité voltaïque des nerfs mo- teurs, peuvent aussi bien tenir à une altération de l'organe réagissant qu'à une altération de l'organe excité, mais elles ne dépendent que de l'une ou de l'autre, ou bien des deux à la fois:

Les modifications quantitatives dans l'excitabilité voltaique des nerfs mo- teurs dépendent toujours d'une altération plus ou moins profonde des neurones moteurs périphériques. Elles ne sont jamais directement liées aux lésions des centres nerveux et ne peuvent, dans aucun cas, nous renseigner directement sur l'état morbide de ces centres;

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59 Il n'y a pas une réaction de dégénérescence, mais bien des réactions de dégénérescence. Nous ne connaissons pas encore les relations qui peuvent exister eutre les divers états pathologiques des nerfs et ces diverses réactions anormales;

Les autres réactions anormales (réaction de la diathése de contracture? réaction d’épuisement, variations dans la durée du temps perdu, de formation de la courbe de réaction, réaction myotonique, réaction de l'excitation longitudinale} sont encore trop peu connues pour que l’on pui-se en tirer des indications cli ie certaines ;

° Il est nécessaire d'adopter, dans les recherches DEE EN des BERGEI d'exploration permettant de connaitre exactement la caracleristique de l'eæcitation et la courbe de la réaction. Le rapporteur estime que l’on pour- rait trouver dans les remarquables travaux du professeur d'Arsonval, les éléments nécessaires à l'institution de pareilles méthodes.

M. Foveau pe COURMELLES. Il y a des hystériques qui ont de l'insensibilité au courant faradique, il faut tenir compte de ce fait pour ne pas l’attribuer, à l'occasion, à une dégénérescence.

M. ALLARD (de Paris) a fait connaitre un procédé qui permet d'évaluer très suffisamment la valeur qualitative de la contractilité musculaire, en se basant sur le nombre des secousses par seconde qu'il faut donner au muscle pour obte- nir la contraction tétanique. Celui-ci est normalement de dix-huit à vingt. S'il y

a hyperexcilabilité musculaire, il en faut moins; s'il y a, au contraire, affai- blissement, il en faut plus.

M. ManécuaL (de Bruxelles). M. le rapporteur dit que l'excitation électrique des herfs et des muscles, n’agit qu'en aval du point excité. Pourquoi alors dans l'hémiplégie, l'électrisation ne donne-t-elle pas d'indications sur les modifications de la contractilité ?

M. Doumer. Je n'ai pas cherché à décrire d'autres réactions que celles qui cont classiques. Leduc a montré aussi la contraction localisée du muscle à l'étin- celle statique, mais si l'étincelle est dirigée sur le point moteur, il y a contrac-

tion en masse. Les trois réactions que j'ai signalées ont toujours été obtenues avec l'intensité minima.

M, VERHOOGEN (de Bruxelles). Les cas l’excitabilité faradique et galva- nique des nerfs et des muscles est complètement abolie sont exceptionnels. J'ai pu constater du alors on peut encore exciter Ja fibre musculaire par l’étincelle sta- tique. On a alors une contraction localisée. L’hyperexcitabilité galvanique du muscle, lorsqu'il y a diminution de l'excitabilité galvanique du nerf, manque fré- quemment. Ce signe de la réaction de dégénérescence est donc à étudier de nou- veau.

Au point de vue du pronostic, la possibilité d’exciter 12 muscle par l'étincelle statique lorsque l'excitabilité galvanique et faradique des nerfs et des muscles a disparu permet d'espérer encore, contrairement à ce qu'on pensait jusqu'à ce jour, la guérison du nerf et du muscle.

M. REGNIER. J'ai fait les mêmes remarques que M. Verhoogen sur l'action de l'étincelle statique sur les muscles qui ne réagissent plus aux deux autres variétés d'excitants galvanique et faradique.

Je désirerais savoir si pour obtenir les trois formules de réactions citées par M. Donnier il a employe pour chacune la même intensité de courant dans l'he- morragie cérébrale ou le ramollissement. Il y a au début hyperexcitabilité fara-

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dique et galvanique des nerfs et des muscles, ce n'est qu’au bout de plusieurs jours que survient la diminution en général peu marquée de l'excitabilité neryo- motrice.

La valeur thérapeutique des courants de haute fréquence.

M. le professeur J. BeRGON1É (de Bordeaux). La question à résoudre est quelque peu prématurément posée, car les courants de haute fréquence et de grande tension ne sont véritablement entrés dans la thérapeutique courante que très récemment. D'autre part, la réponse à une semblable question, j'entends une réponse limitée et complète, est toujours fort diflicile, quel que soit le médi- cament ou la médication dont on veuille parler, et l’on en trouverait très peu en thérapeutique générale dont on puisse résumer, en quelques lignes, les pro- priétés physiologiques et surtout les vertus thérapeutiques certaines. En ce qui concerne les courants de haute fréquence, on peut dire que dès aujourd’hui leurs effets physiologiques sont nettement démontrés, que leur valeur thérapeutique est hors de doute, mais qu'il reste à déterminer mieyx, par una pratique plus longue et plus générale, leurs indications et leurs contre-indications. C'est au professeur d'Arsonval, de l’Institut de France, que nous devons, non seulement tout ce que nous savons sur les courants de haute fréquence, mais encore leur introduction en électrothérapie. Il en a créé la technique, déterminé les effets physiologiques, indiqué enfin les propriétés thérapeutiques essentielles, que d'autres sont venus confirmer par la suite. Ce rapport n'est qu'un résumé de ses travaux el de ceux, encore malheureusement trop peu nombreux, qu'il a inspirés,

Production des courants de haute fréquence. Le dispositif d'Arsonval pour produire des courante de haute fréquence utilisables en électrothérapie consiste à employer la décharge oscillatoire d'un condensateur s'effectuant à travers un solénoïde de très faible résistance. Ce condensateur est d'ailleurs chargé par une source appropriée, bobine ou transformateur industriel. Le solénoïde à gros fil est done la source secondaire des courants de haute fréquence et de grande tension, que l’on applique directement ou indirectement aux malades.

Méthodes d'application. La première méthode d'application utilisée par d'Arsorval esi celle de l’auto-conduction. Elle consiste à enfermer l'être a élec- triscr dans un solénoïde ou cage, sans aucune communication métallique avec lui. Ce solénoide étant parcouru par le courant a haute fréquence, induit des courants énergiques dans toute a masse vivante soumise à son action. Une deuxième méthode consiste à relier le malade, à l’aide d'électrodes appropriées, aux spires de solénoide primaire et à choisir le nombre de spires électromotrices convenable pour obtenir l'intensité désirée. Une troisième méthode (lit.) consiste à agir par condensation. Le sujet, dans ce cas, constitue l’armature d'un conden- sateur dont l'autre armature est très voisine de lui. Le diélectrique est formé soil par lair soit par le matelas sur lequel repose le malade.

Entin, une quatrième méthode, imagiuée par le Dr Oudin, consiste à utiliser un solénoïde supplémentaire du solénoïde résonnateur et réuni au premier par l'une de ses extrémités, l'autre étant utilisée monopolairement pour des applica- tions, sur la peau ou les muqueuses, d'effluves extraordinairement abondantes.

Eflets physiologiques des courants de haute fréquence. C'est sur ces effets qu'est basé leur emploi thérapeutique. Le premier et le plus singulier c'est leur absence totale d'action sur la sensibilité; les nerfs moteurs ne sont pas davan-

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tage affectés pas plus que les muscles et le passage de ces courants, même à in- tensité formidable, ne provoque ni sensation ni mouvement. Mais l’action la plus remarquable de la haute fréquence, c’est l'activité extraordinaire qu’elle imprime aux échanges nutritifs. D’Arsonval a démontré cette action si remplie de promes- ses, par la mesure de l'augmentation de COs produit et d’O absorbé, par l’évalua- tion de la chaleur produite en plus sous leur influence, enfin par la diminution du poids plus rapide des animaux.

Val:ur thérapeutique, indications el contrc-indications des courants à haute fréquence. La valeur thérapeutique des courants à haute fréquence se déduit neturellement de leurs effets physiologiques. Cette valeur est considérable, car l'on ne possédait pas avant leur introduction dans Ja thérapeutique de moyen aussi simple et d'une innocuité parfaite, pour augmenter passagèrement, tout en réglant cette augmentation, les échanges nutritifs de la vie cellulaire. Leur appli- cation est donc nettement indiquée dans cette grande classe si naturelle de ma- ladies établie par le professeur Bouchard et qu’il a nommée maladies par ralen- tissement de la nutrition. On pourrait mème dire que les courants de haute fré- quence sont leur médication spécifique.

Résullats oblenus. Bien que déjà nombreux, les résultats obtenus n'ont pas encore la généralité qu'ils pourront avoir dans quelques années, lorsque l'outil- lage qui sert à obtenir les courants de haute fréquence se sera plus répandu et que Je monde d’observateurs aura augmenté. Cependant les premières observa- tions ont été publiées par d’Arsonval et Charrin, puis d’autres beaucoup plus nombreuses et à deux reprises différentes par Apostoli et Berlioz. Les conclusions de ces auteurs sont concordantes. Ils ont trouvé une augmentation des combus- tions révélée surtout par l'analyse des urines. Au point de vue clinique, ils ont constaté entre autres phénomènes une amélioration certaine et progressive de l'état général. D'autre part, d'Arsonval et Charrin, expérimentant sur des cultures microbiennes et leurs produits, ont constaté que les courants de haute fréquence attéruent les toxines bactériennes ct que les toxines ainsi atténuées peuvent de- venir des vaccins. A haute importance de ce fait ne vous échappera pas. .

Er fin les applications percutanées des courants de haute fréquence ont donné, entre les mains du Dr Oudin et de ceux qui l'ont suivi, des effets très brillants dans les maladies de la peau. Ils font prévoir que encore la valeur thérapeu- tique des courants de haute fréquence se montrera supérieure.

M. REGNIER. Il faut encore être très réservé pour se prononcer sur les avan- tages de la haute fréquence sur les autres modalités de l'agent électrique. Je n'ignore pas que M. le professeur d’Arsonval a fait magistralement ressortir l'action énergique de ces hautes fréquences sur la nutrition ceilulaire. Cepen- dant, ni dans le traitement du diabète ni dans celui de Ja neurasthénie, Ja franklinisation a depuis longtemps fait ses preuves, la supériorité de la haute fréquence n'a été démontrée, au contraire. Et mon avis-est que les médecins de- vront attendre cncore, avant de faire l'achat d'un matériel encombrant et coi- teux, que les indications et contre-indications des hautes fréquences soient mieux déterminées.

M. Gilles (de Marseille) garde aussi de grandes reserves au point de vue de l'action thérapeutique des hautes fréquences. Elles semblent agir par voie réflexe sur les centres nerveux comme la faradisalion généralisée. Quelquefois l'emploi des hautes fréquences donne de mauvais résultats. Dans la paralysie agitante, j'ai vu le tremblement augmenter; dans l'hémiplégie par hemorragie

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cérébrale, la contracture musculaire se produire rapidement; pour la neurasthénie elle est aussi contre-indiquée au moins dans un grand nombre de cas. Quant aux applications locales dans les névrites, elles présentent les mêmes conre- indications que la faradisation ordinaire. |

Du traitement électrothérapique et neuropathologique.

M. le Dr O. Swozrs. L'électricité médicale a définitivement pris droit de cité dans l’arsenal thérapeutique. L'a-t-elle conquis comme le plus grand nomtre des médicaments, par l'usage empirique ? Les magnifiques travaux en physiolegie et en physiologie pathologique, les remarquables travaux histologiques, les résul- tats curatifs indubitables de l'électricité, dans presque tous les domaines de la de la pathologie, résultats appuyés par un fort contingent de faits cliaiques incontestés, tous ces témoins, véritablement scientifiques, affirment l'effiacité incomparable de l'électricité comme agent thérapeutique de premier ordre En. neuropathologie surtout, l'électricité revendique son droit de priorité sur Lois les, autres remèdes. Elle satisfait au desideratum que Bouchard, avec les thérapeutes les plus autorisés, croyaieht du domaine de l'idéal ; elle représente la theropeu- dique physiologique avec le contrôle de la thérapeutique statistique réalisaat les

‘indications de la thérapeutique pathogénique. Dans le traitement des mahdies

nerveuses, ce n’est:point seulement comme agent thérapeutique que sa réputa- tion est consacrée ` mais c'est aussi un précieux élément de diagnostic, canme un guide excellent et sûr pour le pronostic de plusieurs affections.

A ces différents points de vue, l'hypothèse de l'électricité comme un des plus précieux auxiliaires, a acquis une force indiscutable par la confirmation expéri-. mentale, et est devenue aujourd'hui définitivement ‘une certitude ; chaque jour l'importance de l'électricité médicale grandit et s'impose. Mais cette cert.tude m'est cependant reconnue que par un petit nombre de praticiens ; elle laiss les autres, parmi eux quelques neurolngistes, sceptiques ou incrédules; dès los, le traitement électrique n'est pas assez fréquemment employé. Cela tient évicem- ment pour eux à leur non connaissance des principes élémentaires de l’éleetro- thérapie et du matériel indispensable à cette.pratique thérapeutique. Ils ne peu- vent conséquemment résoudre à préconiser ce qu’ils ne connaissent point. 'est qu'en Belgique, dans aucune de nos universités, l’enseignement officiel de l'elec- tricité médicale n'existe, et les principes les plus indispensables au neuropaiho- logiste ne sopt même point appris aux élèves. A Liège seulement, notre distin - gué et savant confrère M. le Dr Mahatm a institué pour les vacances un cours ` d'électrothérapie au’ service de la neuropathologie. Et c'est tout ! Comme revue d'électricité médicale, le Journal de Neurologie seul s'en occape secondairemant. Il est rare de trouver chez nos médecins les journaux qui, à l'étranger ont une

' réputation et une vogue aussi méritées.

Il est donc urgent et de la plus impérieuse nécessité pour cette branche de l'art de guérir qui nous occupe spécialement, qu'à l'instar des autres pays une chaire d’électrothérapie soit créée dans chacune de nos universités. -L’électricité médicale, que les nombreux travaux et les récentes découvertes en électricité physique ont élevé à la dignité d'une science, aura bientôt repris alors pour tous les médecins et surtout pour les neuropathologistes, la place que nous ne cesse- cons de, revendiquer pour elle. Il y va de l'honneur scientifique et de l'intérêt sacré des malades qui réclament nos soins. - 8

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Pathogénie de la rigidité musculaire et de la contracture dans ies affections organiques du système nerveux.

M. Van GEHUCHTEN (de Louvain}. La rigidité musculaire et la contracture s’observent, d'une façon presque constante, dans l'hémiplégie organique et dans la paraplégie spasmodique. Quel est le mécanisme physiologique de ce symp- tôme ?

Les théories émises par Follin, Hitzig, Straus, Brissaud, Vulpian, Marie, Freud, Jackson, Bastian, Mya et Levi ne concordent pas avec les faits cliniques et ana- tomo-pathologiques. D'après ces diverses théories, la rigidité musculaire et la contracture seraient un phénomène musculaire, un phénomène spinal ou un phénomène cérébelleux.

Nous croyons que c'est à tort que les auteurs ont cherché une explication applicable à la fois à la contrac.ure de l’hémiplégique et à la contracture du spas- modique.

Pour nous, ces deux états pathologiques ne sont nullement comparables ni au point de vue clinique ni au paint de vue anatomo-pathologique; il s'ensuit que la cause de ces états pathologiques ne doit pas être nécessairement la même.

Pour nous, la contracture du spasmodique est une contracture active; c'est l'expression clinique d'une exagération considérable du tonus musculaire normal. Mais cette exagération du tonus normal des muscles n'est pas d’origine médul- laire; elle n’est pas non plus d’origine cérébelleuse; elle a une origine cérébrale : elle est due à l'interruption des fibres cortico-spinales avec persistance des fibres cortico-ponto-cérébello-spinales maintenant les cellules de la moelle sous l'in- fluence des cellules motrices de l’écorce.

La contracture de l’hémiplégique a une toute autre genèse. Ici, l'influence de l'écorce cérébrale sur les cellules motrices de la moelle en rapport avec les muscles paralysés est complètement suspendue. Si, la contracture de certains muscles survient chez “hémiplégique, cette contracture Dest plus d'origine centrale, mais d'origine périphérique. Elle est due uniquement à ce fait que le degré de la paralysie est différent dans le groupe des muscles extenseurs et dans le groupe des muscles fléchisseurs. Les muscles fléchisseurs sont généralement moins paralysés que les muscles extenseurs : de Ja, chez les hémiplégiques, ‘a fréquence de la contracture en flexion.

Mais si, par extraordinaire, la paralysie prédomine dans le groupe des muscles fléchisseurs, la contracture post-hémiplégique n’envahira plus ces muscles, ma's bien leurs antagonistes. On verra alors la contracture post-hémiplégique se localiser exclusivement dans le groupe des muscles extenseurs.

Si, au contraire, la paralysie est complète pour tous les muscles d'un membre supérieur, la contracture fait défaut et la paralysie restera flasque.

La contracture post-hémiplégique est dorc, pour nous, due à une véritable contraction musculaire; mais celle-ci n'est que la conséquence immédiate de la paralysie complète des muscles extenseurs avec paralysie incomplète des muscles fléchisseurs. | |

M. Saxo (d'Anvers). Il serait intéressant de comparer les effets de la section de la moelle chez l'homme et chez l'animal. D'autre part, j'ai vu deux cas cli- niques démontrant que la compression de la moelle peu. produire une abolition

des réflexes. Ces cas peuvent être interprétés par la théorie de M. van Gehuchten.

M. Onimus. En général, on constate que toujours les extenseurs sont para- lysés avant les fléchisseurs et plus fortement qu'eux; de même que, d'autre part,

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les fléchisseurs se contractent toujours avant les extenseurs et plus fortement qu'eux.

M. Ges (de Marseille) indique l'intérêt de 1 électro-diagnostic, qui peut utilement renseigner sur l’état des muscles et des nerfs dans les paralysies et les contractures.

APPLICATION AUX RETRECISSEMENTS DE L'ŒSOPHAGE

DES DIVERSES MÉTHODES DE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE EMPLOYEES POUR L URETHRE

La pathogénie des rétrécissements de l'æsophage est en général fort diffé- rente de celle des rétrécissements de l'uréthre, tandis que l'ingestion de substances corrosives et le cancer sont la cause banale des premiers, l'in- flammation et le traumatisme sont l'origine la plus commune des seconds. Il en résulte une figure et une anatomie pathologique des lésions bien diffe- rentes ; le résultat des interventions thérapeutiques ne saurait être iden- tique, mais un parallèle peut être établi, et c'est lui qui nous a guidé.

Il y a dans les rétrécissements un élément conjonctif et un élément mus- culaire spasmodique : le premier tardif, grave, récidivant; le second bénin et susceptible d’être à toutes les époques du mal facilement guéri. Celui-ci consiste en une contracture réflexe pouvant s exagérer, mais ne se relachant jamais au delà d'un minimum, et tout à fait comparable aux contractures qui accompagnent les arthrites, périarthriles et certaines luxations congéni- tales.

Ces deux éléments sont presque toujours combinés, mais la part faite à l'élément cicatriciel a été beaucoup trop large et doit être exactement cir- conscrite. La chose sera facile si on peut suspendre le spasme, et l’applica- tion de la méthode de Newman aux rétrécissements de l'uréthre est à cet égard pleinement démonstrative; on arrive par elle sûrement, et sans aucune violence, à l'un des deux résultats suivants: guérison en une ou deux séances, ou bien dilatation considérable, mais présentant un caractére parti- culier : Si, dans une espèce, on débute par le numéro 6, on arrivera en une ou deux séances à un numéro élevé de la filière, 18, par exem- ple; mais ensuite, ce qu'on gagne devient insignifiant, si bien qu'il y a avantage à faire l’électrolyse linéaire. L'action thérapeutique est bien nelle : dans la première période du traitement, on a vaincu la résistance muscu- laire; dans la seconde, on se butte au tissu conjonctif condensé.

On nous a objecté que les guérisons rapides de rétrécissements uréthraux n'étaient que Ja cessation d'un spasme passager; il nen est rien : les retré- cissements que nous avons ainsi guéris, et ils sout nombreux, présentaient

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tous les caractères cliniques admis, caractères sur lesquels nous n'avons pas à nous étendre ici.

Les rétrécissements uréthraux vraiment cicatriciels relativement sont rares, et nous les avons observés surtout au début de notre pratique sur des malades hospitalisés, à nous confiés par nos maitres; ils récidivent toujours, et la méthode de Newman, appliquée après l'électrolyse linéaire, permet seule de reculer le moment de la récidive.

La contracture musculaire réflexe est un phénomène pathologique des plus communs et des plus importants; son étude donne la clef du traitement des maladies articulaires. Les succés des méthodes de force, et nolamment les résultats nouveaux et indéniables obtenus à Sens par un ecclésiastique renommé, sont dus en grande partie aux moyens employés pour les com- battre, et nous ont décidé à en faire une étude méthodique actuellement en préparation. |

Ces principes étant posés, nous allons énumérer les diverses méthodes électriques employées pour l’urèthre et voir ce qu'elles donnent pour l'œso- phage.

Ce sont : les applications externes, l'électrolyse linéaire et la dilatation progressive avec des courants faibles.

Les applications externes sont le traitement le plus simple à proposer pour les contractures hystériques ou réflexes; elles ont donné des résultats très variables pour l'urèthre, souvent des insuccés, mais elles ont l'avantage de la simplicité opératoire; il en est de mème pour l'analyse, et nous sommes autorisé à vous communiquer une intéressante observation inédite due au Dr Gautier, de Paris.

Il s’agit d'une dame âgée de trente-cinq ans et suivie par un pralicien exercé, le Dr Aragon, de Bois-Colombes.

Depuis quatre ans, cette dame rendait tous ses aliments, sauf le lait. L'examen radiographique pratiqué par le Dr Gautier permet d’apercevoir au niveau du troisième espace intercostal, à gauche et en avant, une tumeur paraissant être une dilatation aortique, probabilité confirmée par l'examen clinique; le tracé du pouls est cependant normal.

La dilatation par les olives d'ivoire, pratiquée depuis deux ans, n'ayant donné aucun résultat, un traitement électrique est institué et ainsi réglé par le Dr Gautier : courants continus, pôle positif à la nuque, négatif vers le point rétréci; I = 15 milliampères; durée, vingt minutes; séances bihebdo- madaires. Au bout de six séances, le spasme à disparu et la malade se dit guérie. Mme F... ne présentant aucun stigmate hystérique, nous sommes portés à voir un spasme réflexe, bien que le diagnostic nous paraisse sujel à controverse.

Le mème traitement nous a donné un insuccts dans un cas de spasme

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coincidant avec un début de cancer local, qui a rapidement enlevé la malade. Un autre échec nous a été signalé dans un cas de spasme hystérique.

L'électrolyse linéaire est le traitement rationnel des sténoses cicatricielles ; elle agit aussi sur l'élément spasmodique, mais peu sûrement, et a l'incon- vénient, employée seule, de laisser s'établir assez rapidement la récidive. On a publié cependant des relations authentiques de guérisons durables : il s’agit de ces rétrécissements dans lesquels l'élément spasmodique continu est prédominant; c'est alors une méthode inférieure, car elle a créé une lésion inférieure qui est par elle-mème un appel à la récidive ; elle est en outre passible des repruches que nous avons formulés dans un précédent mémoire (1).

L’électrolyse linéaire doit être préférée si le rétrécissement de l'æœsophage, du à l'ingestion de substances corrosives ou un développement d'une tumeur, est cicatriciel ou néoplasique, mais on ne peut faire la part de l'élément spasmodique (souvent intense dans le cancer) que par l'application de la méthode de dilatation progressive décrite plus loin.

Nous avons guéri par l'électrolyse linéaire une jeune fille de vingt ans, qui avait tenté de se donner la mort en avalant de l'acide oxalique; on avait tenté la dilatation avec des olives d'ivoire, mais sans pouvoir dépasser le calibre de 10 millimètres. L'électrolyse a donné un succès complet et les vomissements ont absolument disparu pour ne pas se reproduire dans le délai de deux mois; la malade a ensuite été perdue de vue. Le rétrécisse- ment siégeait à la partie supérieure et moyenne de l’æœsophage.

Nous usons d'un électrolyseur dont la largeur (cathéter compris) est de 2 centimetres; la lame est dirigée du côté de Ja colonne vertébrale et l’inten- sité variable de 5 à 15 milliampères. On doit ménager le courant, car dans cette région on a divers accidents à craindre : crises diarrhéiques, sensations angoissantes et surtout la syncope.

Il a été publié d’autres observations, notamment par le Dr Foveau de Courmelles, et elles corroborent notre opinion sur l'opportunité de ces appli- cations.

La dilatation progressive avec olives métalliques et courants faibles, selon la méthode de Newman, a fait ses preuves pour l'urèthre; elle doit toujours précéder l’électrolyse linéaire pour limiter. le traumatisme et prévenir l'opé- ration, si c'est possible; elle doit la suivre pour compléter le résultat et assurer la durée de la guérison.

On l'a employée avec succès contre les rétrécissements de l'œsophage.

(1) Du traitement électrique dans les rétrécissements de l'urèthre (Marseille medical, 1890).

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Voici un exemple de la combinaison des deux méthodes :

M. O..., âgé de cinquante ans, exempt d’antécédents, de douleurs et d'engorgement ganglionnaire, est atteint de rétrécissement cesophagien datant d'un an et de cause probablement cancéreuse; le traitement spéci- fique a été tenté sans résultat. L’cesophage admet exac‘ement une olive numéro 25 (Charrière) au niveau de la stricture, qui est située à la partie supérieure du conduit. Le 24 mai 1897, nous pratiquons l'électrolyse linéaire ; | 7 milliampères; durée, une minute. Deux jours après, je passe aisé- ment une olive en ivoire de 20 millimètres ; j'ai l'habitude de ne jamais faire, à l’urèthre surtout, de cathétérisme après la section linéaire.

Le malade qui, avant l'opération, ne s'alimentait qu'avec la plus grande difficulté, ne pouvant supporter que de très faibles quantités de lait, a com- mencé à prendre quelques aliments solides ; mais le résultat ne me paraissant pas suffisant, je pratique, le 8 juillet, la dilatation au moyen d'olives métal- liques, portant au point malade un courant de 2 à 3 milliampères; j'arrive en une seule séance au calibre de 22 millimètres et demi, que je ne crois pas devoir dépasser,

Le malade ne vomit plus et peut manger de tout; le résultat local s'est maintenu, mais l'état général a empiré et le malade est gravement menacé par la maladie causale.

Tandis que pour l'urèthre, nous faisons loujours précéder l'olive par une bougie conductrice, afin qu'elle se présente selon son grand axe, nous n'avons pas usé de cette précaution pour l'œsophage; nous avons toutefois fait construire nos instruments en cette prévision et nous emploierons un guide si le conduit est sinueux, fait rare dans l’œsophage, constant dans l'urèthre.

Il résulte de cette étude que les spasmes et les rétractions conjonctives forment dans les sténoses deux éléments distincts que nous pouvons com- battre par des moyens appropriés.

Le courant continu faible, appliqué localement au moyen d'olives de dimensions croissantes, est un traitement indolore don les resultats nous paraissent supérieurs à ceux des applications externes; il doit toujours être pratiqué si celles-ci échoûent.

L'électrolyse linéaire doit toujours être précédée et suivie de la dilatation au moyen des olives, pratiquée selon les principes que nous venons d'exposer.

Dr GILLEs.

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AMYOTROPHIE PROGRESSIVE PRIMITIVE

PRÉSENTATION D'UN CAS (l)

Par le Dt FRITZ SANO, membre titulaire.

Le cas du présent malade pourra ulilement illustrer mon article sur les amyotrophies progressives que notre Société a bien voulu reproduire dans son Bulletin (2). Il présente aussi cet intérêt, que les symptômes sont peu marqués et qu'à première vue le diagnostic pourrait paraitre hasarde.

D..., ägé de trente ans, nous a été envoyé sans diagnostic bien précis. Le malade se plaignait d’avoir, depuis quelques mois, les pieds tombants; il use le bord externe et la pointe de ses chaussures; c'est encore tout ce dont il se plaint en ce moment.

Si nous interrogeons D..., nous apprenons que son père, alcoolique, est mort à quarante et un ans de la variole. Sa mère vit encore et est bien por- tante. Nous n'avons pas de renseignements sur ses oncles et tantes. Il a deux frères plus âgés que lui e une sœur puinée, tous en bonne santé. Un de ses frères a deux enfants bien portants, un autre enfant est mort de con- vulsions. Il n'y a donc en fait d'hérédité que l'alcoolisme du père à signaler.

Le sujet lui-même a toujours joui d'une santé parfaite; il ne se rappelle pas avoir eu de maladie infectieuse. I] n'es. pas alcoolique. A douze ans, il était fort et bien portant; à cette époque, la parole devint monotone et le développement ultérieur de notre malade ne se fit pas proportionnellement à son état antérieur ni à celui de ses frères, bien qu'il n y eut ni difformité ni anomalie bien spéciale. Il quitta l'école à quinze ans et devint garçon bou- lancer; il était soumis à un travail tres dur. A partir de vingt-quatre ans, il dut progressivement abandonner les besognes les plus lourdes; il sentait que la force de ses bras, puis celle de ses membres inférieurs rétrogradaient. Néanmoins, si nous devons en croire ses dires, le travail produit était encore considérable, puisqu'il prétend qu'il y a deux ans seulement qu'il n'a plus porté les sacs de farine de 100 kilogrammes; mais il importe de noter ce fait, que le malade s'est apercu depuis longtemps de la baisse progressive de ses forces. Il y à un an, il dut abandonner son métier pour devenir marqueur au port. Dans ce nouveau métier, l'effort musculaire exigé est nul. Ce sont la les seuls symplômes qu'il peut nous renseigner. Il n'a jamais souffert ni de douleurs, ni de paresthésies, ni de contractures, ni de paralysies. La sen- sibilité générale et spéciale est restée indemne, l'état mental egalement. Les

(1) Annales de la Suciélé de médecine Ane rs, août 1895, (2) Journal médical de Brucelles, IL, INV; Bulletin de la Sociélé de medecine d'Anvers, février 1897.

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fonctions viscérales sont toujours restées normales. Cependant sa vie génitale est actuellement d’une modestie remarquable, mais sans grand mérite.

Examinons son état physique. Son aspect général ne présente rien de bien particulier; son teint est normal. L'expression de la face est alonique; des rides au front, il est vrai. Un peu de ptosis, pas de rides bien marquées aux yeux ni aux joues. La lèvre inférieure est pendante et le malade tient la bouche constamment ouverte. Ce n’est pas à proprement parler le facies myopathique typique : dans ce cas, les yeux sont grands ouverts, le malade ne peut les fermer entièrement ; il ne sait pas siffler; l'immobilité est plus accusée, Ici ces symptômes ne sont pas décellables, mais on ne saurail plus dire que la face est indemne; il y a une atonie, un manque de vivacité qui sont bien en rapport avec l'état général de la musculature.

La langue et le voile du palais paraissent normaux.

A la region du cou, nous remarquons que le sterno-cleido-mastoïdien a presque disparu; il n'en reste qu'une gaine fibreuse qu'il est mème difficile de mettre en évidence. Les muscles de la nuque sont mieux fournis; Ja portion supérieure du muscle cucularis (trapèze) parait même en pseudo- hypertrophie, car la force du muscle ne répond nullement à son volume, que la eyphose des vertèbres cervicales tend encore à exagérer.

La musculature de la ceinture scapulaire est uniformément atrophiée. Les bords internes des omoplates, sans être saillants, sont néanmoins sur une ligne parallèle à la colonne vertébrale, dont ils restent distants de 9,5 centi- metres. Les bras sont uniformément amaigris, surtout à leurs racines; les mains sont relativement bien conservées.

Le thorax est aplati, élargi transversalement, paralytique; mais le panicule adipeux est assez normal, les espaces intercostaux ne sont pas rétractés; d'autre part, nous avons vu que les sterno-cleido-mastoïdiens sont absents. Ces particularités distinguent ce thorax de celui des tuberculeux, auquel la saillie effrayante des sterno-cleido-mastoidiens contribue à donner un cachet tout spécial.

Le ventre, tout en étant peu développé, est assez proéminent et pendant. La masse sacro-lombaire est très peu apparente. Les muscles fessiers sont tres réduits, aplatis. Les membres inférieurs sont amaigris, d'autant plus alrophiés qu’on se rapproche de leur racine. Les crétes tibiales sont sail- lantes.

Tous ces symptômes donnent au profil du malade un caractère particulier. La tête est penchée en avant. Il n'y a pas de lordose, mais le tronc dans son ensemble est porté en arrière, tanäis que le ventre et le bassin proéminent en avant; l'axe des membres inférieurs oblique naturellement en arrière pour garder l'équilibre de la station verticale. C'est l'attitude d'un homme fatigué qui dormirait debout; mais chez notre malade, cette attitude est habi- tuelle; elle s'exagère encore quand son attention n’est pas en éveil Lorsqu'il

06 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR `

est assis, il lui arrive même de se plier littéralement en deux; il se penche d’une manière tout à fait exagérée. Vu de face, il n’y a pas de déviation d'un côté; la seule chose à signaler, c'est que les genoux sont joints, tandis que les pieds sont à la distance moyenne de 13 centimètres.

Ceci nous amène à parler de l'activité fonctionnelle de ses muscles. Il n'y a nulle part de tremblement fibrillaire; les réflexes sont normaux. Il ya

Fig, 1.

‘Altiludes dans Camyotrophie progressive primilire. (Profils de malades adultes, d'après des photographics.)

. Station normale. (Ricuek : Nouv. Icunogr., 1894.) . Myopathie primitive généralisée. (Lonpe et Merce: Nouv. Jeonogr., 1894.) i

3. D..., notre malade. E i

4. Un cas de EE primitive progressive. (SOUQUEs : Nouv. Iconog}'.s. 1894.)

D. Amyotrophie prog. prim. (Bouncer, cité par Gnasser : | Leçons de clinique médicale, 1891, p. 6%.) |

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diminution de l'excitabilité galvanique et faradique, mais il n ‘existe aucune altération qualitative.

Pendant la marche, le corps est penché en avant; il palanes ‘peu latérale- ment. Il ne présente donc pas encore la marche en canard des myopathiques ; mais cette inférinrilé, due surtout a l'affaiblissement des fessiers, apparaît quand on fait descendre un escalier ou une chaise. Dans ce dernier cas, le corps exécute deux ou trois oscillations latérales avant de revenir à la station

. REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHERAPIE 57

normale. Pendant la marche, les pieds trainent : le malade use particulière- ment le bord externe et la pointe de ses chaussures ; il use aussi les bords internes du pantalon. Quand il est assis, les pieds sans appuis, ceux: ci sont nettement tombants; il ne sait les fléchir au delà d'un angle droit. Passive- ment, on exécute même difficilement cette flexion, ce qui semble indiquer qu'il y a tendance à la rétraction tendineuse des muscles du mollet, rétrac- tion qui pourrait même amener le pied bot myopathique. Couché à terre, le

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Fig. Il.

Atrophie et dégénérescenre graisseuse du lissu musculaire dans l'A. P. P. Prolifération interstitielle du tissu con- jonctif. Coloration å l’hématoxyline-éosine, d’après une préparation du muscle tib. ant. d'un cas analogue (1), faite au laboratoire de M. le professeur Oppenheim, de Berlin.

malade ne sait se lever sans l'aide de ses bras. Assis à genoux, il peut ce- pendant se redresser sans grimper le long de ses jambes, suivant l’expression adoptée. Sa parole est monotone et peu articulée; elle est un peu nasonnée. Son état mental est intact; il parait seulement trop docile et un peu indiffé- rent.

Je crois, messieurs, qu'en présence de l’anamnèse et du tableau sympto- matique actuel, il n'est pas possible de formuler un autre diagnostic que celui d'amyotrophie progressive. L'absence de tremblement fibrillaire et

(1) Oprennem u. Cassinen : Deutsche Zeitsch. f. Nerv. Bd. X. H. 1-2, 1896.

58 REVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

d'altération qualitative des réflexes et des réactions électriques nous permet d'exclure une lésion anatomique nerveuse, actuelle tout au moins. Nous ne pouvons admettre une névrite localisée ni une polynévrile, parce que nous ne trouvons ni dans l'histoire ni dans l’état actuel le symptôme de douleur et que l'état électrique n'est pas conforme à ce que nous trouvons dans ces cas. De plus, l'atrophie a été lentement progressive ; son début est déjà fort éloigné.

Il est done probable que le système musculaire est uniquement atteint. C'est l'atrophie et la dégénérescence graisseuse de la fibre musculaire, avec ou sans pseudehypertrophie, par la prolifération interstitielle du tissu fibro- graisseux. Il y a done amyotrophie progressive primitive. Celte maladie est encore toujours considérée comme affection nerveuse : théoriquement, par suite de ses analogies avec les autres formes d'amyotrophie, dont elle ne se distingue pas toujours facilement; pratiquement, sans doute, parce qu'elle est si difficile à guérir.

Nous ne chercherons pas à établir dans quel type secondaire nous devrions faire rentrer ce cas. Ces types sont trop artificiels pour qu’il nous soil permis de nous y arrêter dans ce court exposé. Il me parait inopportun aussi d'en- trer dans la discussion des théories multiples proposées pour expliquer la pathogénie de l'affection. Ce que je désirais soumettre à votre appreciation et à la discussion, c'est le diagnostic; il entraine à lui seul des conclusions suf- fisamment importantes pour nous intéresser dans la pratique.

Quant au traitement, il consiste en des excitations faradiques à inlerrup- tions lentes, rythmées; une alimentation réconfortante et tonique. Depuis quatre mois, notre malade s'en trouve bien; s’il use encore autant ses chaus- sures, il prétend user moins son pantalon... e C'est peu de chose », direz- vous, messieurs C'est déjà beaucoup que de maintenir dans un état station- naire une affection dont le pronostic est si décourageant. D’habitude, en effet, le mal ne fait que progresser ; il réduit de plus en plus les forces du malade, qui finit par se trainer misérablement, demandant l'aumûône, sans pouvoir même espérer qu'une mort prompte viendra mettre fin à sa triste situation.

On a proposé pour eux les asiles spéciaux pour les affections incurables du système nerveux, où, en connaissance de cause, le médecin pourrail leur donner le travail et le traitement (jui leur conviennent (1). L'époque à la- quelle ils pourront songer à cette situation consolante nous parait malheu- reusement encore bien lointaine en Belgique.

(1) Lestz: Allocution présidentielle à la Société belge de Neurologie. (Journal de Neur., 1597, p. 174.)

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LE RAPPORT DE DEUX ANNÉES DANS UNE CLINIQUE EXCLUSIVEMENT ÉLECTROTHÉRAPEUTIQUE

Par MARGARET A. CLEAVES, u. D., New-York City.

LE COURANT DE LA BOUTBILLE DE LEYDE

Ce courant, obtenu en reliant la surface extérieure ou armatures des bouteilles de Leyde, ou condensateurs dans un circuit, produit un courant de baute fré- quence et de haut potentiel, qui donne en pratique les mêmes effets physio- logiques que ceux obtenus à l'aide du transformateur avec condensateurs reliés à une source directe ou alternative de E. M. F., suivant les méthodes de d'Arsonval. Lorsque le courant de la bouteille de Leyde est soigneusement réglé au moyin du condensateur approprié à cet usage, il ne produit qu’un léger trouble, et en même temps cause des contractions musculaires profondes, et des troubles molé- culaires ayant pour conséquence une activité extraordinaire de l'état méta- bolique.

Par Vapplication du courant, faite à l'aide d’électrodes appropriées, tous les muscles volontaires dn corps, à l’exception de quelques muscles de la tête et de la face, seront activés d'une manière simultanée. On emploie ce courant moins fréquemment qu'on le voudrait, à cause du grand nombre de malades traités du commencement à la fin par la franklinisation générale, tenant ainsi toujours occupée la plateforme isolante, ce qui rend impossible l'usage habituel du cou- rant de la bouteille de Leyde.

LE RAYON RONTGEN

Rien n'a augmenté davantage l'intérêt professionnel pour l'électricité, ni donné une aussi grande impulsion à son emploi, principalement au courant frankli- nique, que la grande découverte du professeur Rôntgen.

Le fait que la grande machine d'influence assure une des meilleures sources pour la production du courant, a été une principale cause de l’extension qui s’est faite de cet appareil.

Les bobines de haute tension, telles que les nouvelles bobines de Tesla, reliées à une source directe ou alternative, donnent non seulement un excitateur très efficace des rayons X, détinissant de la plus exacte manière Ja structure des os et des autres tissus, mais sont encore d’une grande valeur pour les électro- therapeutistes comme source de courants de haute fréquence et de haut potentiel, valeur thérapeutique si bien démontrée par les expériences physiologiques de d'Arsonval.

On constate rarement des cas de brùlure des rayons X (un seul à la con- naissance de l’auteur) avec la machine d'influence employée comme excitateur, et cette particularité lui donne une valeur trés grande.

Toutes les facilités sont données 4 la clinique pour les démonstrations des rayons Röntgen, soit au moyeu du fluoroscope soit au moyen de la photo- graphie,

LE COURANT SINUSOÏDAL

L'emploi de ce courant, tel qu'il est fourni par l’alternateur-inducteur Ken- nelly, continue à nous donner d'excellents résultats. Lorsqu'on désire donner

60 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

au corps humain à ses organes une énergie électrique sans produire de chan- gement dans la quantité de distribution de la force du courant, nous possédons dans le courant sinusoïdal un courant idéal, au-dessus de tous les autres types de courant.

On l'emploie constamment, soit par lui-même, soit comme supplément au trai- tement par le courant continu, dans les rhumatismes chroniques, les exsudations inflammatoires affectant les articulations, et d'une manière très étendue dans Îles travaux gynécologiques. Il est plus pénétrant et plus éténdu dans son action que le courant continu, et ne produit qu'un léger trouble sensoriel, et à cause de cela il est souvent indiqué l'emploi du courant induit est impossible. Avec Ja haute fréquence, la souffrance est diminuée, et avec une fréquence moins élevée, il se produit des contractions musculaires profondes, mais relativement peu douloureuses.

Les applications hydro-électriques spéciales sont très estimées, surtout dans le traitement de la constipation chronique. Le courant sidusoïdal produit des contractions relativement plus fortes que le courant induit, il est plus sinueux- <t plus semblable à une vague et, par conséquent, ressemble davantage au mou- vement péristaltique normal de la région intestinale. Les applications hydro- électriques générales de ce courant ont prouvé leur efficacité dans toutes les conditions de la mauvaise nutrition.

APPLICATIONS HYDRO-ÉLECTRIQUES SPÉCIALES

Les méthodes avec lesquelles nous devenons de plus en plus familiers dé- montrent leur très grande utilité. Parmi celles-ci, les méthodes hydro-électriques spéciales soumises à l'attention du corps médical en octobre 1894 (1), par l'au- teur de ce rapport, sont dignes d’être considérées. Une quantité de rapports sur le traitement de cas gynécologiques, chirurgicaux, vésicaux, nasaux, au moyen de ces méthodes, sont en notre possession. Nous ne les avons pas publiés par suite du manque de temps, mais ils démontrent d'une manière frappante l'effi- cacité de cette distribution d'énergie, répandue sur une grande surface, et amonant les plis et interstices du tissu sous l'influence du courant mieux que ne le ferait aucune autre méthode. La faculté d'éviter la densité du courant et l'action galvano-caustique, lorsque ces choses sont inutiles, a une grande signi- fication dans nos applications thérapeutiques du courant.

Les méthodes hydro-électriques vaginales sont excellentes, non seulement comme mesure supplémentaire aux autres mesures dans le traitement des fibromes utérins, mais encore à cause de leur mérite intrinsèque. Ces applica- tions soulagent la douleur, diminuent les symptômes de pression, font cesser les leucorrhées, règlent les menstrues abondantes ou irrégulières, font disparaitre les exsudations et quelquefois amènent une légère diminution dans la grosseur de la tumeur. Cela sans nécessiter des applications intra-utérines. C'est dans des cas particuliers,] ne nécessitant pas des applications intra-utérines, que les méthodes hydro-électriques sont seules employées dans le traitement des fibromes.

Une malade qui avait une grossour intra-péritonéale, latérale et antérieure, compliquée d'exsudations et d'ovarite, de menstrues irrégulières et abondantes, de symptômes de pression du nerf crural et de stérilité dans le mariage {environ

(1) e Applications hydro-électriques spéciales «, par Margaret A. Cleaves. M. D. (Lu devant The American Electro-thcrapeutic Association, octobre 1834. New-work City.)

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cinq ans), la santé générale mauvaise, obtint, en moins de quatre mois de traite- ment, le résultat suivant : rétablissement de la santé, soulagement des douleurs avec disparition des exsudations, de l’inflammation des ovaires, diminution de Ja grosseur. Elle devint enceinte après la suspension du traitement, supporta une grossesse normale, accoucha naturellement et, d'après les dernières constations faites trois mois après environ, jouissait d'une bonne santé.

Ceci est évidemment un cas exceptionnel, mais dès lors qu'il est possible d'ob- tenir de tels résultats sans pénétrer dans la cavité utérine, la malade ne peut que gagner à ce traitement.

Les méthodes hydro-électriques vaginales ne possèdent qu'un petit mérite pour le traitement des fibromes, comparativement à leur succès dans le traite- ment de beaucoup d’autres conditions gynécologiques.

Un certain nombre de cas de kyste chronique, accompagnés de douleurs et d’incontinence, ont été promptement soulagés pər les douches hydro-électriques vésicales.

Dans les cas de constipation opiniâtre d’une durée de plusieurs années, la douche hydro-électrique intestinale a toujours réussi, lorsque ce traitement a été maintenu jusqu'a ce que les changements nutritifs se soient produits dans la membrane muqueuse et dans la structure musculaire de la région intestinale.

Dans la rhinite, principalement l’atrophie, dans l'épaississement et la rétraction du tympan, les douches hydro-électriques navales et aurales ont une valeur incontestable. Nous pourrions citer le cas d'un jeune homme qui, lorsque le traitement commenca, était affecté de rhinite atrophique antérieure, d'hypertro- phie postérieure, d’une otite catarrhale provoquant la surdité et des bourdonne- ments. Au bout de six semaines, le patient entendait du côté gauche à quatre pouces et, du côté droit, à trois pouces; le bourdonnement était moindre, avec dimivution de l'écoulement de l'orifice nasal postérieur et des humeurs ; grande amélioration dans la nutrition locale et générale.

Nous ne possédons aucune autre méthode pour pénétrer dans toutes les par- ties. Dans les cavités de formes irrégulières, il est impossible d'introduire des électrodes de forme appropriée, de manière à produire un contact de surface avec action du courant ou du métal sur toutes les parties, ce qui est nécessaire pour obtenir les changements nutritifs et restaurer la santé et les fonctions. Les mé- thodes hydro-électriques ne sont pas limitées à l'emploi du courant continu, mais comprennent aussi l'emploi du courant induit et du courant sinusoidal, suivant les cas, soit pour l'action chimique du premier, soit pour l’action méca nique du dernier.

ELECTROLYSE METALLIQUB

Non seulement cette méthode occupe une certaine place en électrothérapie, mais elle possède encore un vaste champ d'utilité. Partout les cavités mu- queuses accessibles du corps affectent une forme telle que des électrodes faites exprès peuvent établir un contact dans toutes les parties, l'électrolyse métallique est la méthode par excellence dans les affections des membranes muqueuses, et dépasse, à notre avis, comme efficacité, les applications galvano-caustiques. Nous possédons sur ce sujet des données et des idées que nous présenteront plus tard, et qui, nous le croyons, ont une certaine importance.

L'argent, le zinc, le cuivre sont les métaux le plus généralement employés par nous. Nous ne pouvons que réitérer notre opinion sur la valeur des sels d'ar- gent dans les maladies des membranes muqueuses, telles que conjonctivite, en-

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dométrite, etc. De nouvelles expériences confirment l'avis précédemment donné en ce qui concerne la valeur de ces sels. C'est une exception, lorsqu'il se produit une réaction douloureuse, après leur emploi, même dans les applications intra- utérines. Koch, Behring et Crédé ont démontré les propriétés antibactéricides des sels d'argent dans le tissu cellulaire animal, et leur grande valeur pour le traitement des plaies infectieuses et des affections des membranes muqueuses lorsqu'ils sont employés en solution, en bâton, en poudre. La grande surface de diffusion du cuivre, aussi bien que son action conséquente destructive sur le tissu cellulaire, ne laissent aucun doute sur la réaction douloureuse qui suit son emploi. Nous devons trouver une indication thérapeutique pour l'emploi des di- férents métaux dans les observations de clinique, jusqu'à ce que les expériences de laboratoire soient assez complètes pour nous donver une certitude sur leur action physiologique. Le zinc a été moins fréquemment employé que l'argent ct Je cuivre, et les indications sur son emploi ne sont pas aussi précises que pour l'argent et le cuivre. Cependunt, l'expérience de clinique semble indiquer que son emploi est favorable dans les conditions atrophiques et sclérotiques.

I] serait,peut-être intéressant de noter un cas de trachome d’une durée de huit ans, traité au moyen de l'électrolyse de zinc. Aucun autre des cas de trachome ne sont restés assez longtemps en observation pour pouvoir déterminer si le changement produit aurait résulté en guérison complète ou non.

Le cas auquel nous faisons allusion fut étudié de près, avec beaucoup d'intérêt, par un spécialiste bien connu; nous le rapporterons en détail plus tard,

LB BAIN PAR UN RAYON DB LUMIERE

L'expérience de clinique plus avancée démontre d'une manière conclusive la grande valeur thérapeutique de ce Bain de soleil artificiel.

La chaleur d'un arc de lumière est la plus forte chaleur connue, et l'énergie active d'un cheval de force est plus grande que celle des rayons de soleil sur la surface de la terre (1). On connaît l’influence de la lumière du soleil sur la vie des plantes, on connaît aussi celle de la lumière électrique. On sait combien le corps humain a besoin d'air et de lumière, répartis si imparfaitement dans nos grandes villes et qu’il est si difficile de se procurer, le bain de lumière électrique vient heureusement y suppléer. Le soleil, agissant sur la surface du corps, revivilie les corpuscules du sang, combat avec succès l’anémie. Telle est aussi l'action du bain de lumière électrique. Son usage est suivi d'une augmentation dans nombre des corpuscules rouges, d'une amélioration de nutrition et de la restauration de la santé. Plusieurs cas d'asthme de longue durée ont été soulagés par le bain de lumière électrique, soulagement caractérisé par une respiration p us facile, les attaques moins fréquen.es, disparition des râles et amélioration générale de la santé.

Un cas de tuberculose pulmonaire accompagné de perte de forces, d'amai- grissement, de sueurs nocturnes, fièvre, anémie profonde, rhume e expecto- ration, regugna, au bout de deux semaines de traitement, couleurs, forces, poids (2 livres 1/2), expectoration et rhume moindres ; plus de sueurs la nuit dès le premier traitement. Au bout de ce temps, i. arrêta le traitement afin de reprendre son travail comme journalier. On regarda ce changement comme temporaire, mais nous attendons l'occasion de continuer une série de cas pendant un laps de temps suffisant pour démontrer la valeur possible du bain de ‘umière électrique

(1) Professeur Dolbear.

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dans ce genre de maladies. Son emploi est indiqué dans toutes les conditions de mauvaises nutrition et d’anémie. La grande quantité d’ozone produit pendant l'activité d’un arc lumineux, le rend d'une valeur beaucoup plus thérapeutique que le bain au moyen de la lumière électrique incandescente. On gagne en poids, forces, couleurs, appétit, avec régulation de la température et de la circulation lorsqu'on emploie ce bain. On doit conserver soigneusement les indications, c'est- à-dire les bulletins de Ja tempé-ature et des pulsations, l'examen des sécrétions et excrétions. telles que crachements, urine, etc., afin de déterminer son action sur le corps humain.

MESURES

On emploie journellement, dans le travail de clinique, les volts et milliam- pères, et des notes exactes sont conservées, notes qui non seulement indiquent l'histoire clinique du cas en traitement, mais encore indiquent le degré de l'émission en milliampéres, le montant du travail en watts et la quantité totale d'énergie dépensée en joules, ainsi que la résistance interposée.

Les expériences de clinique continuent à prouver la nécessité d’avoir un dosage méticuleux. Une trop grande dépense d'énergie, ou bien une fréquence mal réglée, peut être très nuisible et empêcher ou retarder la guérison du malade. Cette science ne s'obtient que par suite d'observations sérieuses et l'instruc- tion clinique. Un physicien bien connu a récemment démontré qu'il est impos- sible d'appliquer les lois de la science, puisque nous ignorons en quoi consiste la nature essentielle de l'électricité, de même que notre ignorance sur la gra- vité nous empêche d'appliquer ses lois, et que l'outillage électrique est à la tête de toutes les autres branches par l’importance et la rapidité de ses succès, mais aussi par l'exactitude et la certitude de ses résultats (1). Ceci est aussi vrai pour la médecine que pour la machinerie électrique.

Il n'existe aucun agent autre que l'électricité qui puisse nous permettre de combattre Je mal aussi intelligemment, lorsqu'on possède une connaissance exacte des principes fondamentaux d'électrophysique et de physiologie, et en même temps une compréhension de la structure, des fonctions et des change- ments qui s’y produisent par la maladie.

ll y a derrière nous, même dès à présent, des données et Seege physio- logiques suffisantes pour nous permettre de prédire avec une certitude absolue ce que sera le résultat de sa judicieuse application thérapeutique. En cas d'in- succès, il ne faut pas s’en prendre à l'agent employé, mais plutôt à son applica- tion défectueuse ou à un diagnostic inexact.

Mais si son action est absolue sous certaines conditions, il ne faut pas perdre de vue les contre-indications. Nous devons apprendre à connaitre comment et quand il faut employer l'électricité, et de même les cas il ne faut pas l'em- ployer.

ÉLECTRODES

L'examen journalier d’une grande variété de cas a forcément attiré notre atten- tion sur la nécessité de modifications aux électrodes jusque employées. Nous avons fait fabriquer une série de dix-huit électrodes percutanées, de formes et de tailles exigées par le travail de clinique. Celles-ci sont en cuivre détrempé, au lieu d'être en cuivre jaune comme auparavant, parce que lorsque ces der-

(1) « La préc_sion de la machinerie électrique », par le professeur F.-B. Crocker. Reunion annuelle, A, I, E, E, juillet 1897.)

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" nières sont de formes irrégulières, celles sont difficiles à manier sans amener l'abrasion de la peau de l’opérateur. Elles peuvent servir à presque toutes les applications percutanées du courant, et leur surface a été soigneusement calculée en pouces carrés et en centimètres carrés. Pour les électrodes adaptées pour les articulations de l'épaule, du coude et du genou, l’espace nécessaire pour leur adaptation aux différents sujets nécessitera un nouveau calcul A chaque usage. Pour les autres besoins, cela n’est pas nécessaire. Bien que l’oxyde formé n'in- terpose aucune augmentation appréciable de résistance, les électrodes doivent être tenues très propres, et cela est facile au moyen d’un acide étendu d’eau, ou d’un peu de sel et de vinaigre.

Ces électrodes sont munies de la corde-griffe isolante Hall-Brow; la surface en pouces carrés et en centimètres carrés est marquée sur la branche pour l'alta- chement de la griffe au centre de l'électrode.

L'AVENIR DB LA CLINIQUE

Au moment de notre dernier rapport, nous avions l'espoir d'étendre les faci- lités d'applications (bydro-électriques générales et autres) aussi bien que le tra- vail de laboratoire et l'aménagement pour un grand nombre de médecins. Une maladie y a mis obstacle, mais des arrangements sont terminés pour l'accom- plissement de ce projet. Un étage de la maison a été ajouté pour la clinique. Ceci nous donne quinze chambres en tout et permettent à un nombre d'étudiants de travailler.

Des arrrangements sont faits pour augmenter l'installation des appareils pour l'administration des bains électriques, et pour ce, les courants induits, constants et sinusoïdaux sont utilisés.

Par cet agrandissement, nous serons à même de prouver la valeur de l'intro- duction des drogues en solution par cataphorése pour certains cas. [es appli- cations hydro-électriques générales ont été laissées trop longtemps aux propriétaires d'hôtels et d'établissements de bains, qui les donnaient sans posséder aucune connaissance, et ignorants de leur action. Il est temps que le corps médical prenne en mains l'administration d'un agent aussi précieux et de veiller à ce que ces applications soient faites d'accord avec les lois physiques at l’action physiologique.

Les travaux seront divisés, suivant les chambres et les installations, comme il suit :

Le laboratoire:

Le département franklinique;

Le département hydro-électrique général ;

Le département gynécologique;

Le département génito-urinaire;

Le département des yeux, du nez, de l'oreille et de la gorge; Le département du bain électrique et de vapeur;

Le département du bain de lumiére;

Le département percutané.

Une classification médicale n'est pas possible, parce que l'indication pour le traitement des cas neurologiques, médicaux et chirurgicaux peuvent se produire dans les départements franklinique, hydro-électrique ou percutané.

Des demandes sont constamment recues de la part de dentistes afin d'être admis. La question sera tranchée dans le sens aftirmatif, car l'art dentaire doit

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REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE DA

être considéré comme une branche de la science médicale. Un département den- taire sera ajouté pour l'instruction pratique en électrothérapie de l'art dentaire. Dans l'intervalle, nous recevrons avec considération les principes pour l'emploi de l'électricité dans l’art dentaire. |

Nous avons trois jours de clinique par semaine : les mardi, jeudi et samedi, de 3 a6 heures; et, tous les mardis, de 2 h. 30 à 3 h. 30, a lieu une leçon sur )’électro-physique et la phy-iologie. Le travail de clinique est entièrement pra- tique, et les étudiants ont non seulement l'occasion d’examiner tous les malades, mais encore, sous une direction et une surveillance, on leur confie les app.ica- tions thérapeutiques. Ils ont aussi à prendre soin des appareils, afin de se familiariser avec leur usage, et toute facilité leur est donnée pour fabriquer les bobines d'induction, etc. De plus, nous avons des causerics dans lesquelles les raisons pour des applications données sont démontrées.

Aucune application empirique n'est tolérée. On doit trouver dans les propriétés du courant, dans son action physiologique et dans la condition pathologique une indication rationnelle pour le traitement à donner.

Nous trouverons dans les résultats obtenus dans le passé, dans la coopération, l'aide et l'appréciation du corps médical, un encouragement pour une nouvelle année de travail, dans laquelle nous entrons non seulement avec espoir, mais aussi avec un nouveau zèle et un nouvel intérêt.

(Traduit de l'anglais par G...)

NOUVEAU TRAITEMENT DES AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES

Par les inhalations électro-médicamenteuses (1)

Par le D' IMBERT DE LA TOUCHE.

J'ai l'honneur de soumeltre aux membres du Congrès de l'Association francaise pour l’avancement des sciences un nouveau traitement des affec- tions des voies respiratoires par l'électricité.

Les résultats obtenus par cetle méthode ont été si concluants que je n'hésile pas à en soumettre ici un résumé.

Son exposé a été adressé, sous pli cacheté, à l'Académie de médecine, en septembre 1896, et l'appareil qui sert aux inhalations électro-médicamen- leuses a été présenté par M. le professeur d'Arsonval, membre de l'Institut, à la Société de Biologie, le 22 mai 1897.

Le malade, assis dans un fauteuil isolant, est mis en communication avec une machine statique : on place, en face de la bouche, un récipient de verre renfermant des essences variées suivant les cas (meuthol, thymol, formol, eucalyptol, ete...) et aussitôt il reçoit un jet continu d'effluves électriques

(1) Communication faite au Congrès de Saint-Étienne. (Association francaise pour l'avancement des Sciences.)

66 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIER

chargées de ces essences pulvérisées et dynamisées, qui pénètrent ainsi dans ' les bronches, en exerçant avec l'ozone leur action curative.

On peut aussi se servir, pour les inhalations d'ozone, d'un faisceau de chiendent que j'utilise avec succès depuis plusieurs années.

Une sensation immédiate de bien-être se fait sentir : la respiration devient plus facile, l'amplitude respiratoire augmente, la loux et l'expectoration diminuent sensiblement, la voix, aussitôt moins voilée, est émise avec plus de clarté et d'éclat, souvent dès la première séance.

Les résultats ne tardent pas à se manifester du côté de l'état général et se traduisent par l'augmentation des forces et de l'appétit, l'amélioration des fonctions digestives, le relèvement de la nutrition : en un mot, sous l'action tonique et dynamique de l'électricité statique, la force de résistance de l'or- ganisme se trouve considérablement accrue.

On supprime ainsi l'introductivn dans l'estomac de ces médicaments si difficilement supportés par les malades et souvent nuisibles aux fonctions digestives.

Pour que cette méthode produise les résultats les plus complets, il est bon de lui adjoindre des injections hypodermiques (Dr Roussel) a base de divers médicaments (arsenic, strychnine, pheneucalyptol, sérum artificiel, menthol, encalyptol, etc...).

Un grand nombre de malades ont été soumis à ce traitement et, après plu- sieurs mois, il m'a été donné de constater que les améliorations obtenues, loin d'être passagères, s'étaient maintenues complètement.

Les affections justiciables de cette méthode sont : les laryngites (svins et développement de la voix chantée), les bronchites chroniques, l'emphysème, le catarrhe, la tuberculose.

VARIÉTÉS

De l'état actuel de nos connaissances en électro-diagnostic, par LuUDw1G MANN.

L'auteur passe en revue nos connaissances en électro-diagnostic et résume les principaux travaux parus en ces dernières années. Il montre quelles nombreuses causes d'erreurs nous gênent dans nos explorations; les méthodes de Gartner réduisant la durée du passage du courant à un quart de seconde, celle de Remak, expérimentant avec un courant d'intensité connue d'avance, réalisent des pro- grès. Cependant elles n'éliminent pas les variations de la résistance électrique du corps. Les différences d’excitabilité de& différents nerfs ne seraient dues, d'après Mann, qu'aux variations locales de la R., résultant de Ja peau, du tissu adipeux et des auires organes qui recouvrent les nerfs. La grande précision de

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nos galvanomélres ne nous avance donc pas beaucoup, et nous ne devons pas nous faire illusion en constatant des approximations de dixiémes et méme de centiémes de milliampéres. Le courant faradique ne donne pa: des résultats moins précis, malgré l'opinion courante, car ici l’intensité du courant varie moins et l'influence de la R. n’a que peu d'importance. Le Faradimètre d'Edel- man, qui indique la force électromotrice, réalise un progrès réel.

Les recherches récentes ont démontré que dans l’hémiplégie cérébrale, la réaction électrique des muscles se modifie; de plus on a aussi démontré que la modification quantitative de la réaction ne marche jamais sans quelque modifi- cation qualitative. Il ne reste réellement comme caractéristique de la réaction de dégénérescence, que la lenteur de Ja secousse. Mais ce phénomène, encore, ne dépend trop souvent que de l'appréciation de l’observateur. Il faut aussi remar- guer que nous ne savons différencier l'affection du nerf périphérique de l'affec- tion spinale. Quant au pronostic, il dépend plutôt de l'appréciation personnelle.

On a prétendu que la réaction à l’excitation galvanique se maintient plus long- temps parce que celle-ci est d’une durée plus longue que l'excitation faradique ; mais d'autre part on a aussi démontré que l’excitation faradique isolée et forte te maintient également très longtemps. |

Les réactions spéciales à la tétanie, à la maladie de Thomsen, à la neurasthé- nie, paraissent admises par tous les observateurs. Il est difficile de juger actuel- lement de la valeur de la réaction myasthénique ou d’épuisement, et de la réac- tion neurotonique.

L'étude de la résistance électrique du corps humain présente une importance spéciale en électrothérapie, on lui a aussi attribué une valeur en diagnostic.

Mann constate que sa modification dans la maladie de Basedow, sa diminu- | tion rapide pendant la durée du passage du courant est plus caractéristique que le chiffre de sa vale ir initiale, paraît la plus effective. On n'est cependant pas d'accord sur la cause du sympidme, les uns l'attribuant à l'imbibition de la peau par la sueur, les autres Ja rapportant aux modifications vasomotrices. Eulenburg a pu démontrer que l'augmentation de la quantité de sang contenue dans la tête, diminue la R. de celle-ci, et Mann a attiré l'attention sur la présence de ce symptôme dans les névroses traumatiques.

De tout ce qui vient d'être dit, conclut l’auteur, il résulte que les dernières recherches nous ont appris beaucoup de choses nouvelles, mais que nous sommes encore loin d’avoir atteint des résultats définitifs. De toutes parts s'an- noncent de nouvelles manières de voir; mais des investigations plus minu- tieuses seront encore nécessaires. |

(Centralblat für nerven heilkumde und Psychiatrie, janv. 1897.)

L'électrolyse contre le xantelasma, par M. Francis B. KELLOGG (de Tacoma- Washington).

Le xanthelasma, généralement représenté comme une dégénérescence grais- seuse du tissu conjonctif, est connu de tous les oculistes. L'auteur a cru utile de rapporter un cas il a appliqué avec succès l'électrolyre contre ces taches jau- natres. Il s'agissait d'une dame dun âge moyen. Les paupières étaient pro- fondément pigmentées. Sur chacune des paupières supérieures, vers l'angle interne, il y avait une tache de xanthelasma d’une longueur d'un centimètre. L'auteur s’est servi d'une batterie galvanique, en mettant le fil positif dans la main de la malade; une aiguille reliée au pôle négatif servait pour enlever les

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taches. Deux semaines aprés, la malade revenait, et au lieu de la tache jaune, elle présentait un nouvel épiderme rosé. C'était un progrès. L'auteur altaqua

ensuite une grande plaque sur la paupière droite. Deux semaines plus tard, la

malade se présenta de nouveau. La destruction des tissus dégénérés avait fait de grands progrès. Il ne restait plus que deux petites taches. (Annals of Ophtalmology, avril 1897.)

Influence de l'accouchement sur les maladies nerveuses que pré- sente ultérieurement l'enfant, et en particulier sur la maladie de Little ou sur des états analogues (1), par M. Je D" Vrerier (de Pas:y).

Après avoir rappelé les travaux de Duchenne et constaté l'insuffisance de sa classification, qui ne comprend que les paralysies infantiles obstétricales, M. Ver- rier propose uae nouvelle classification, op il fait rentrer toutes les maladies nerveuses infantiles suites d'accouchement. La première classe comprend tous les traumatismes et les paralysies infantiles obstétricales de Duchenne; la deu- xiéme classe, les maladies nerveuses d'origine infectieuse et toxique provenant de la mère, du père et de l'enfant; la troisième classe, celles d'origine intra- uterine, ou se produisant au moment de l'accouchement.

Il rapporte une observation pour chaque classe, prise dans le service de M. le professeur Raymond, avec son autorisation, et conclut à introduire dans le cadre qu'il a tracé la paralysie spasmodique infantile, ou « spastic rigidity » de Litile, ainsi que les origines de certaines syringomyélies, dues à des hémato- myélies traumatiques survenues au moment de l'accouchement.

Mais il insiste sur l’insufflation de bouche à bouche ou avec le tube de Chaus- sier, qu'il accuse de produire des accidents toxiques par l'envoi dans les pou- mons de l'enfant d'acide carbonique, qui ne serait pas sans influence sur les spa‘mes paralytiques des nouveau-nés, et qu'il range pour cette raison dans sa deuxième classe. Enlin, M. Verrier soutient la théorie de M. Raymond pour le diagno-tic clinique de la maladie de Little: état spasmodique limité aux mem- bres inférieurs; troubles de la sensibilité avec anesthésie dissociée : troubles du côté des sphincters; naissance en état d'asphyxie par suite des difficultés de l'accouchement.

Si tout le monde est d'accord sur ce syndrome, ou n'aura pas de peine à s'en- tendre sur le diagnostic anatomique. Malheureusement, il n'en est pas ainsi, et Von a souvent pris des affections spasmo-paralytiyues de l'enfance pour la ma'a- die de Little vraie. D'où, les uns, avec M. Pierre Marie, assignent à la maladie de Little l'arrêt de développement du faisceau pyramidal ou sa dégénérescence, et comme condition étiologique, la naissance avant terme, sans qu'il soit besoin d'y ajouter les difficultés de l'accouchement. Les autres, avec M. le professeur Raymond, prétendent que le fait d'être avant terme n'est pour rien dans e développement de la maladie de Little; la production d'une lésion cérébrale antérieurement à la naissance ou au moment d'une naissance laborieuse est tout. M. Verrier se range à cette opinion et ajoute que l'insufflation par suite de l'asphyxic, notée par Little lui-même, est aussi un facteur important dans la pro- duction de Ja lésion cérébrale, et conclut à ranger la maladie de Little dans la troisicme classe de ea claszification.

(1 Communication au Cougrès international de neurologie de Bruxelles.

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M. VAN GEHUCHTEN. Il faut distinguer les cas l'accouchement a eu lieu a terme et laborieusement et ceux il a été à terme et normal, et enfin ceux il a été avant terme et entocique. J'ai pu examiner une moelle, prise vingt heures après la mort, sur un fœtus de sept mois et qui était dépourvue de faisceau pyramidal au niveau de la moelle, tandis que celui-ci était normal dans le bulbe, ce qui prouve que les fibres du faisceau pyramidal mettent un certain temps à se développer en descendant dans la moelle. Ainsi s'explique très simplement la maladie de Little chez les enfants nés avant terme.

M. GLORIEUX (de Bruxelles) a observé deux cas de tabes spasmodique dans la même famille, à deux ans d'intervalle, chez des enfants nés avant terme.

De l'abaissement de la base de la langue dans la paralysie faciale périphérique.

M. F. Schultze signale un phénomène particulier qu'il observe dans tous les cas de paralysie faciale périphérique, l’abaissement de la moitié de la base de la langue correspondant au côté paralysé. Cet abaissement n'existe pas dans la pa- ra'vsie faciale d'origine centrale; on le rencontre d'ordinaire aussi bien lorsque la langue est tirée en dehors que lorsque le malade la conserve dans une position normale. |

L'auteur attribue ce phénomène à la paralysie du stylo-hyoidion et de la partie postérieure du digastrique du côté paralysé, qui, on le sait, sont innervés par le facial. Los hyoide garde toujours sa position normale. Si d’un autre côté on abaisse la grande corne de l'os hyvide, on ne produit pas en même temps d'abais- sement de la moitié correspondante de la base de la langue, comme cela arr.ve à l'état normal. L'excitation électrique du facial ne provoque pas non plus l'éléva- tion de la moitié correspondante de la langue.

Chez tous les malades qui ont présenté cet abaissement spécial de la base de la langue, la paralysie avait touché en même temps la corde du tympan.

(München. med. Woch., 1897, 23.)

Électrolyse au point de vue thérapeutique, particul:érement dans les rétrécissements de l’urètre.

D'après M, E. Lang (Wien. klin. Woch), l'électrolyse est excessivement uti.e. dans les cas il faut détruire des tissus sans laisser de traces, par exemple pour l'épilation. Pour cela, on introduit le pôle négatif (une aiguille) dans le sac pileux en le faisant pénétrer jusqu'à la papille; le pôle positif (une éponge) est appliqué sur une région quelconque du corps. Le courant (de 1 1/2 milli- ampère) est passé jusqu’à ce qu'on constate l'apparition autour de l'aiguille d'une vesicule blanche du volume d'une tête d'épingle, ce qui se produit ordinairement au bout de vingt à quarante secondes. Un enlève alors les deux électrodes, le poil est enlevé facilement par une pince, et a véricule disparait au bout de une à deux heures.

Ce procedé parait encore plus commode lorsqu'en 'emploie pour la destruc- tion des vaisseaux dans l'acné rosacée. Dans ce cas, on pliante l'aiguille parallé- lement à la peau, le long du vaisseau. Dès que le courant passe, il se forme au- tour de l'aiguille un bourrelet rectiligne blanc, qui s’entoure ensuite d'une zone

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rouge. L’électro.le eulevée, le bourrelet rougit également, mais une ou deux heures : près Ja rougeur disparait

Dans les rétrècissements de lurétre, l'auteur se sert d'une électrode spéciale ayant Ja forme d'un cathéter creux; le courant est de quelques milliam- pères, la séance dure quelques minutes, ce qui fait que l’électrolyse détermine non pas la mortification des tissus de l'urètre, mais une modification insi- goifiante dans leur structure. Il faut veiller à ce que la poire métallique de l’ap- pareil appuie d'une fiçon uniforme sur la région rétrécie, comme si l’on voulait la faire passer à travers le retrécissement. Pendant que le courant est ouvert, on sent très bien que l'électrode s'avance jusqu'à ce qu’enfin elle pénètre dans la por- tion large de l'urètre, et de la dans la vessie. Pour que l’élèctrode s'avance jus- tement dans la direction de l’urètre, il faut constamment avoir présente à l'es- prit l'anatomie de la région. En cas de doute, on essaye d'imprimer à l'électrode quelques mouvements en avant et en arrière; si cela reussit facilement, on peut en conclure que la direction de l'électrode est régulière ; an contraire, si l'élec- trode reicontre un obstacle, on doit en conc'ure qu'elle forme un angle avec l'axe de l'urètre.

Tl est très important de soumettre à l'action électrique toute l'étendue du rétré- cissement, à quoi on arrive en poussant doucement l’électrode en avant. Si l'on se contente de l'introdüire dans la portion antérieure du rétrécissement, la por- tion postérieure restera sans modification; en outre, si on laisse l'électrode pen- dant longtemps à la même place, il en résultera de la gangrène.

Plus le rétrécissement est prononcé dans la portion postérieure et plus l'appli- cation de l’électrode est commode. Dans les cas il s'agit d'un rétrécissement localisé dans la portion antérieure de l’urétre, il est plus commode de se servir de l’électrode rectiligne. Le rétrécissement de l'orifice externe de l’urètre ne doit être détruit que par le bistouri ou par l'appareil de Paquelin. La possibilité de franchir le rétrécissement est la condition sine qua non de l'application d- l'élec- trolyse (ons 5 ou 6 de Charrière). Du reste, il en ost ainsi dans ‘immense majorité des cas. L'utilité de l’électrolyse est surtout manifeste dans les rétrécissements considérab'es. Si le traitement électrolytique est bien appliqué, on arrive parfois en quelques minules à élargir un rétrécissement correspondant au 5 ou 6 (Charrière), jusq% à ce qu'il laisse passer le 21.

Action physiologique du courant galvanique dans sa période d'état variable de fermeture, par M. Dusurs, de Berne. Note présentée par M. LIPPMANN (').

Je me suis proposé de donner une réponse aux questions suivantes :

La même contraction musculaire (minima) se montre-t-elle toujours au mème voltage ou à la même intensité?

Quelle est l'influence de la résistance propre du corps sur .'action physio- logique d'une fermeture de courant? |

Quel est l'effet du reostat en circuit principal emplové comme moyen de dosage de l'intensité?

Je règle Je voltage et l'intensité au moyen du rhéostat en dérivation. Je mesure les volis à l'aide du condensateur et du galvanomètie balistique, les

(1) Communication faite à l'Académie des Sciences.

RÉVUE INTS "NATIONALE D'ÉLBCTROTHÉRAPIB 71

milliampères au moyen de l’électromètre capillaire de Lippmann mis aux bornes d’une résistance partielle de 50 ohms, prise sur le rhéostat en circuit principal. lEnfin, connaissant à chaque instant E et I, j'en déduis la résistance du circuit selon R = 5 Les expériences, dont je ne cite que des exemples, ont été maintes fois répé-

tées et out toujours donné les mêmes résultats.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE

Volts. Milliampères. Effet. Résistance en ohms. 13,58 0,05 Contraction minima 271.600 13,50 0,111 e 122,340 13,50 0,188 V 72,234 13,16 0,300 » 43,867 13,16 0,388 e 33,917 12,55 0,422 R 29,739 12,34 0,874 » 14,118

Un coup d'œil jeté sur ces chiffres donne la réponse à mes deux premières questions et démontre :

Que l'effet physiologique dépend beaucoup plus du voltage que de linten- silé;

Que la résistance propre du corps, dont dépend nécessairement l'intensité, n'a presque pas d'influence sur l'action physiolog'que d'une fermeture de cou- rant,

La résistance du corps peut, par l’action du courant lui-même, tomber de 271,600 à 72,234, entrainant une élévation de l'intensité de 0,05 à 0,188 sans qu'on puisse baisser le voltage.

Il faut, artificiellement, par l'application de courants plus forts, abaiscer encore plus la résistance pour obtenir la contraction minima a 13,16, 12,55 et enfin 12,34 volts.

Passons à la troisième question: Quel est l'effet du rhéostat en circuit prin- cipal?

Le tableau suivant montre nettement l'effet de résistances rhéostatiques sur- numéraires.

DEUXIÈME BXPÉRIENCE

Résistance Résistance Résistance Effet

du corps. rhéostatique. totale. Volts. Milliampéres. physiologique. 68,472 0 68,472 9,86 0,144 Contraction. 63,512 100 63,612 9,86 0,155 Pas de contraction! 48,572 100 48,672 10,27 0,211 Contraction. 18,362 300 48,672 10,27 0,211 Pas de contraction! 42 650 300 42,950 10,48 0,244 Contraction. 38,898 500 39,398 10,48 0,266 Pas de contraction!

Cette expérience démontre :

Que des résistances rhéostaliques, intercalées dans le circuit principal, abo- lissent l'effet physiologique d'une fermeture de courant, alors même que ces résistances sont, par leur valeur ohmique, absolument négligeables vis-à-vis de la résistance du corps. L'addition de 100 ohms, 200 ohms au rhéostat peut sup- primer ła contraction alors même que, par diminution de la rési:tance cutanée, l'intensité s'est accrue.

72 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

J'ajoute que de nombreuses expériences, toutes concordante:, ont montré que cet effet affaib'issant des résistances additionnelles n'est pas spécial aux rhéostats métalliques; on retrouve les mêmes faits avec un rhéostat liquide impolarisable, avec un rhéostat de kaolin et de graphite, avec une résistance constituée par un trail au crayon sur verre dépoli.

L'intercalation d’un solénoïde a un effet plus margué encore que celle d'un rhéostat de même valeur ohmique, mais la différence n'est pas très grande.

J'en conclus que les résistances dites non inductives ont encore un coefficient de self-induction considérable, capable d'annuler l'effet physiologique, non seu- lement quand l'intensité reste la même, mais encore lorsqu'elle devient plus grande.

Admettant qu; la self-induction du rhéostat prolonge la période d'état variable, j'ai cherché à la raccourcir par l’inserlion d'un condensateur uux bornes de la résistance rhéustatique additionnelle.

L'expérience a immédiatement confirmé l'exactitude de ces vues. Rien n’est plus facile que de ramenzr, par l'interposition d'une clef au condensateur, la contraction musculaire abolie par la suppression d'une clef au rhéostat. Cet effet antagoniste de capacilés et de résistances soi-disant non inductives est des plus nets, comme le montrent les quelques chiffres suivants :

TROISIÈME EXPÉRIENCE

Résistance Capacité supprimant la ramenant la Voltage. Milliamperes. contraction. contraction. ohms microfarads 11,52 0,511 209 0,06 9,05 0,600 100 - 0,9 9,46 0,437 100 0,7 9,87 0,425 200 0,15 10,69 0,450 200 0,12

J'ai été plus loin encore. J'ai supprimé par 600 ohms de rhéostat la contraction produite par 27,98 volts et 1,42 mA., et je l'ai ramenée par, 0.0045 microfarad.

L'interposition d’une grande capacité, de 1 microfarad, ne ramène pas seule- ment la contraction minima; elle supprime tout effet affaiblissant d'une résis- tance interposée; la contraction devient aussi forte que ei, sous le même voltage, _ la résistance de corps était seule interposée.

Toutes les résistances rhéostatiques, dites non tnductives, ont donc un coefti- cient de self-induction que l'interposition d'une capacité peut annuler.

L'effet physiologique (contraction musculaire) dépend de E en fonction de Ra, résistance apparente de self-induction.

Le corps a une grande résistance ohmique, mnis une résistance apparente . presque négligeable: c'est pourquoi l'effet physiologique doit se mesurer au vollmétre et non au galvanomeétre. (France Médicale.)

De la névralgie du testicule, par M. TÉDENAT.

L'auteur expose assez longuement le traitement de la névralgie du testicule, traitement difficile et basé surtout sur les conditions pathogéniques. Quand il en arrive à la médication par l'électricité, il s'exprime de la façon suivante :

« Chez deux malades, affectés de azoospermics par suite d'une épididymite

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR 73

bilatérale, l'action du suspensoir et de courants continus faibles a été suivie de la disparition des nodules inflammatoires et du retour des spermatozoïdes. Je dois ajouter que les orchites n'étaient pas très anciennes (cing mois, neuf mois). D'ailleurs, Monod et Terrillon ont obtenu la guérison d'une névralgie testiculaire rebelle par l'emploi de courants continus. Un pôle sur le scrotum, l’autre sur la région lombaire. Deux à quatre couples de Leclanché suffiront et les séances peuvent durer une demi-heure et plus.

« J'ai essayé, chez un jeune homme qui souffrait par intervalles d’un menu varicocèle, les courants induits de petit fil à intermittences t'ès rapides. Les douleure n'étaient pas d'une grande violence et le suspensoir d'Horand les calmait, sans les faire disparaître. |

« Le soulagement produit par les courants faradiques fut peu marqué et je fus amené à pratiquer la résection des veines variqueuses. La guérison fut complète et, depuis six ans, aucune douleur n’est revenue; mon malade était robuste et point névropathe. |

« Je serais assez disposé à essayer les courants faradiques à haute tension dans la névralgie du testicule, me basant sur les résu:tats sédatifs qu’ils donnent dans certaids cas d’ovarialgie consécutive à des lésions superficielles de l'ovaire. Apostoli, Mundé ont mis le fait en évidence, et j'ai pu, dans plusieurs cas, obtenir la disparition temporaire ou définitive des douleurs. » | > (Nouveau Montpellier méd.)

Traitement électrique dans les affections du nerf optique (névrite rétro-bulbaire), par M. YAROCHEWSKY.

Yarochewsky rapporte le cas d'un petit garçon, âgé de dix-huit mois, qui est devenu aveugle à la suite d’une affection cérébrale non déterminée et accom- pagnée d'un état fébrile, de vomissements et de convulsions généralisées.

L'enfant fixait un point avec les yeux largement ouverts, les pupilles étaient excessivement dilatées. L'examen ophtalmoscopique n'a montré aucune modi- fication du fond de l'œil. L'auteur a posé le diagnostic de névrite rétro-bulbaire survenue à la suite de la méningite.

Après avoir traité le petit malade, pendant six semaines, par de l'iodure de sodium sans résultat, Yarochewsky cut recours à l'électricité. Il électrisait les nerfs oculaires avec le courant continu dont l'intensité était de 2 à 4 milliam- pères; l’anode était mise sur la région occipitale, et le cathode sur le globe oculaire dont les paupières étaient fermées. Les séances avaient lieu tous les Jeux jours et duraient environ deux minutes [une minute pour chaque œil).

Après dix-huit jours de traitement, l'œil réagissait deja à la lumière, celle d'une allumette, par exemple, mais l'enfant ne distinguait pas encore les objets. Le traitement fut coutinué pendant quatorze jours, ct la vue redevint normale.

Malheureusement, l'enfant fut repris de convulsions qui montrèrent que le processus pathologique dans le cerveau n'avait pas encore complètement terminé zon évolution.

Ajoutons que, pour l'auteur, l'utilité du traitement électrique est démontrée par ce fait que l'amélioration de la vision s'arrêtait dès qu'on suspendait le Uaitement et qu'elle s'accentuait de nouveau avec de nouvelles séances.

(Rev. de therapeut. méd. chir.)

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74 RBVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

Du traitement des dents par l'électricité et les médicaments, par M. BerRTeN.

Le rapporteur dunne tout d'abord un aperçu de la cataphorèse et jette un coup d'œil rapide sur les expériences faites jusqu'à ce jour avec Je courant électrique, pour faire pénétrer des médicaments dans l'organisme. Alors que la cataphorése ne jouit encore dans la thérapeutique générale d'aucune faveur bien marquée, elle offre, au dire de l'auteur, de grands avantages dans le traitement des dents et surtout pour l’anesthésie de la dentine, qui jusqu'ici n'a jamais comp!étement réussi par l'ane:thésie locale. |

Que dans l'introduction des médicaments par cataphorèse et que dans l'anes- thésie par la cocaïne produite par voie cataphorique, il n'y ait qu'une simple diffu- sion du médicament considéré, c'est ce que Berten a infirmé par des experiences qui montrent que, par exemple, la solution de bleu méthylène pénètre dans des tubes de gélatine beaucoup plus énergiquement et avec plus d'intensité, sous l'influence du courant électrique, que par endosmose pure.

Le rapporteur montre les instruments nécessaires pour produire l'anesthésie par la cocaïne et l'électricité. Il faut une source de 40 à 50 volts, donnant de de 1/100 à 10 mA., un rhéostat spécialement construit qui, d'après les indica- tions du rapporteur, est fixé à la chaise d'opération pour en rendre le manie- ment plus commode. Le manuel opératoire est indiqué en entier sur un patient, pour lequel il réussit d'une façon admirable à produire une anesthésie complète de la dentine, pour ouvrir la cavité de la pulpe.

(Wiener klinische Rundschau, 30, 25 juillet 1897.)

Nævus vasculaire de la face traité par l'électrolyse négative | par M. Broce.

L'auteur présente un malade porteur d'un nævus vasculaire plan de la tempe droite; il a été opéré au moyen de l'électrolyse négative par une méthode con- sistant à cribler la surface de la lésion de piqûres électrolytiques obtenues en reliant une fine aiguille en platine irridié au pôle négatif de la pile et en faisant passer chaque fois, pendant huit à douze secondes, un courant de 2 à 3 mA. d'in- tensité. Dans une même séance, les piqûres doivent être assez distantes les unes des autres pour que les zones de destruction ne deviennent pas tangentes. Le résultat obtenu est excellent, et l’auteur se demande si l'électrolyse négative ne doit pas être préférée à l'électrolyse positive pour le traitement des nevi vascu- laires plans. Il reste d’ailleurs bien entendu que, pour les nevi vasculaires tur- gescents, il faut toujours employer le pôle positif.

A la suite d'une discussion, l’auteur dit avoir vu des parties éloignées du point d'application des aiguilles s'améliorer notablement, et c’est toujours à la péri- phérie que la guérison se produit.

M. Brocq a traité des nevi larges comme la main. (Soc. de Dermatologie. )

Epilation par l'aiguille galvanocaustique, par le Dr BLogBaun.

Comme on le sait, on se seri, pour les opéra.ions galvanocaustiques, de diffé- rents brûleurs qui sont tous construits d'après le principe, qu'un morceau de platine est intercalé dans un cercle en fil de cuivre rougi par une batterie d'ac-

REVUE INTBRNATIONALE D’BLECTROTHERAPIR 75

cumulateur. Le platine constitue le métal le plus résistant au passage du courant et c'est lui qui s'échauffe le plus rapidement et avec le plus d'intensité.

Ces brileurs en platine sont ou droits ou recourbés, selon leur usage. Tous les becs en platine ne sont pas propres à l'épilation, les plus fins produiraient des plaies et des cicatrices, de sorte que Vattolini a pensé que la galvanocaus- tique n'est pas utilisable comme moyen épilatoire.

Mes premiers essais de construction n'eurent pas de succès. Je fis d'abord sou- der une pointe fine à la boucle de la pointe de platine, puis deux aiguilles de platine, de telle manière que la pointe de l'une dépassait de quelques millimètres la pointe de celle qui servait de soutien. Le courant ne produisit nullement l'in- candescence dans l’un et l'autre cas.

Je réussis dans mes tentatives de la manière suivante :

A un fil de cuivre droit, de quelques millimètres, ou recourbé légèrement à son extrémité supérieurs, long de 4 à 5 centimètres, est unie par la fusion, à la base d'une aiguille de platine, fine, de 2 centimètres de longueur environ, L'ex- trémité inférieure du fil de cuivre est ensuite ajustée dans un des trous ménagés sur un manche spécial. Un deuxième fil de cuivre, plus mince, est relié d'une part à une aiguille en platine à extrémité supérieure émoussée; d'autre part, par l'extrémité da fil de cuivre au deuxième trou du manche.

À courant fermé, lorsque la deuxième aiguille émoussée est mise en contact avec la première, celle-ci rougit plus ou moins selon la hauteur du contact.

Par ce moyen, l'épilation devient facile, rapide et moins douloureuse que par l'électrolyse. L'opération est dix fois plus rapide.

(Traduit de l'allemand par G.)

Nouvelle méthode de traitement de l'acné, par HENRY BORDIER.

Le traitement consiste à soumettre le malade à l'action du bain électrosta- tique et à celle du souffle électrique. Le malade est isolé sur un tabouret à pieds de verre et est mis en communication électrique avec le pôle négatif d'une machine électrostatique à grand débiit. En avant de la face du malade est disposée une pointe métallique dont l'angle au sommet est de 90° environ et qui est reliée au se]. Cette pointe à effluves a pour effet d'augmenter la quantité d'électricité qui passe par le corps du sujet: il se produit en même temps, sous l'influence du souffle électrique, des actions vaso-motrices.

Chaque séance dure quinze minutes et le traitement est appliqné tous les deux jours.

L'auteur rapporte ensuite le cas d’un jeune homme de vingt et un ans, dont le front, les joues, le nez, le menton, toute la face en un mot étaient envahis par les deux variétés ponctuée et pustuleuse d’acné. On avait d'abord essayé le trai- tement électrolytique qui consiste à enfoncer au centre de chaque pustule une une aiguille métallique reliée au pôle négatif d'une source d'électricité galva- nique; à l’aide d'un rhéostat à liquide, on donne à l'intensité la valeur de 2 milliampères. Après quinze à vingt secondes, on ramène le courant a zéro et l'on recommence ainsi pour chaque bouton. Mais, comme chez ce malade le nombre des pustules ne diminuait guère, malgré la disparition des trente à quarante sou- mis dans chaque séance à la galvanocaustique chimique, l'auteur pensa à agir sur la nutrition générale par l'emploi du bain électrique, espérant que la secré- tion des glandes sébacées pourrait être modifiée et dans sa quantité et dans sa qualité.

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76 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

Après quelques séauces du nouveau traitement, le nombre des pustules com- mença à diminuer, et, à mesure que Jes séances devenaient plus nombreuses, l'amélioration apparaissait de plus en plus nettement, en même temps la peau de face qui, auparavant, avait un aspect huileux, devenait de moins en moins . grasse, ce qui indiquait bien que sous l’influence de Ja franklinisation, la secré- tion sébacée avait été profondément modifiée.

La guérison fut obtenue au bout de deux mois environ; elle s’est bien main- tenue, et le printemps n'a point occasionné de poussées nouvelles de boutons d'acné.

Indépendamment de l'absence complète de toute sensation douloureuse, le traitement ne laisse aucune trace de cicatrices sur la figure, comme cela ne manque jamais de se produire avec la méthode par la cautérisation soit électro- lytique, soit ignée. En outre, le résultat obtenu par le bain statique combiné à l’action du souffle est des plus intéressants; il prouve d'abord que les effets de la franklinisation, appliquée à l'aide d’une machine puissaute, sont loin d'être dus à la suggestion.

Les bons effets que la frank'iuisation a produits chez ce malade permettent de penser que l'électricité a eu pour résultat de régulariser la nutrition générale, de diminuer la secrétion des glandes sébacées et de les placer dans un état de plus grande résistance, dont Ja conséquence a été de les mettre à l'abri des agents pathogéues, cause des suppurations endo et péri-folliculaires de l'acné pustuleuse,

(Archives d'électricité médicale, 15 juillet 1897.)

De l’ozéne vrai et spécialement de son traitement par l’électrolyse interstitielle cuprique, par le Dr P. HuGuss, de Lyon.

L'ozène vrai est une entité morbide dont l'évolution chronique ne peut être troublée que par cer.ains états physiologiques et pathologiques.

En évoluant normalement, il tend à la guérison à partir de trente-cinq à qua- rante ans. Des trois symptômes : fétidité, troubles sécretoires, atrophie, un seul persiste : l'atrophie. D

La guérison de l'ozène vrai peut encore survenir, en dehors de toute action thérapeutique, d'une façon en quelque sorte spontanée, ei ccla à un âge relati- vement peu avancé, ainsi qu'il ressort des cas observés par M. Garel. Ce sont la, il est vrai, des cas rares; mais puisque cela peut se produire, on doit être tou- jours réservé quand il s'agit d'attribuer des guérisons à une méthode de traife- ment. |

Les guérisons spontanées, comme les cas d'ozène . vrai intermittent, peuvent être considérées comme venant à l'appui de l'hypothèse qui veut faire de l’ozèue vrai une trophonévrose, taudis qu'au contraire ils constituent un argument contre la théorie microbienne.

Rien ne permet de considérer le bacille d'Abel-Loewemberg, ou celui de Bel-.

fanti-Della Vedova, comme spécifiques de l'ozène vrai; on les trouve cependant toujours dans les sécrétions des ozéneux; aussi doit-on plutôt en faire des agents epecifiques d'une infection secondaire, favorisée par l'état de la muqueuse et des sécrétions dans l’ozène vrai.

Le traitement chirurgical de Rouge de Lausanne résulte d'une erreur d'inter- prétation, car il n'est indiqué que dans les cas d'ozène symptomatique relevant de lésions osseuses; mais dans ces cas, quand les lésions sont profondes et siè geut à la partie postérieure de la voùte, il fait faire l'ostéotomie verticale bilaté-

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE 77

rale du professeur Ollier, seul procédé chirurgical permettant d'avoir un large jour pour atteindre les lésion, sans laisser sur le visage des traces qui peuvent troubler l'harmonie des traits.

Il y a deux sortes de .raitement; d'un côté, le tra tement palliatif, qui a pour but de remédier aux inconvénients de la fétidité. Ce symptôme disparait, en effet, ou plutôt diminue par des lavages continus et répétés; mais, si on les supprime, les croûtes se reforment et avec elles l'odeur revient. Le traitement nécessite le bon vouloir ct persévérance du malade, auquel on ne doit pas faire espérer la guérison.

Les autres traitements peuvent être appelés curatifs, puisqu'ils ont la préten- tion d'agir sur la cause du mal.

Le massage vibratoire ne peut prétendre avoir donné des résultats absolu- ment définitifs; aussi, vu l'incertitude du succès, vu les difficultés opératoires, il cst douteux que le massage devienne une méthode courante;

La sérothérapie n'a donné que des améliorations momentanées le plus sou- vent : Lous les symptômes se reproduisent rapidement après la cessation du trai- tement, en outre, elle présente certains dangers, et, comme la nature infectieuse du mal n'est pas encore prouvée il faut attendre, avant de l'employer couram- ment, qu'elle ait été un peu plus étudiée;

L'électrolyse in’erstitielle cuprique paraît avoir une réelle action sur les troubles sécrétoires; elle agit probablement par ce moyen pour atténuer la féti- dité. Elle ne semble pas avoir provoqué les accidents qu'on lui reproche. Faite avec un courant de faible intensité, l'action thérapeutique sera favorisée; dans ces conditions, son innocuité est à peu près cerlaine.

Si l’ozène vrai est véritablement une trophonévrose, c'est le traitement par l'électrolyse interstitielle cuprique qui parait le plus indiqué.

Sur dix-sept cas trai és, rois guérisons chez des personnes de plus de vingt- cinq à trente ans; deux douteuses chez des personnes de moins de vingt ans; six cas ont été très heureusement modifiés. Chez les autres, les sécrétions sont devenues plus fluides.

Ces résultats devront être contrôlés dans un avenir plus lointain.

Traitement de l'hémiplégie par l'électricité.

M. Seletzkv a rapporté à la Société médicale do Kieff son propre procédé d'é- lectrisation qui est le suivant. On commence par galvaniser la Lëie dans une direction oblique, autrement dit on place le cathode sur l'hémisphère malade et. l'anode sur l'occiput. La main du malade est ensuite placée dans un vase rémpli d'eau et en communication avec l'anod*; le cathode reste toujours placé sur l'oc- ciput. Le même procédé est employé pour galvaniser la jambe.

Seletzky a expérimenté sa méthode dans trois cas, et les résultats qu’elle lui a donnés sont des plus favorables. En effet, déjà après les premières séances, l'amé- lioration est notable : les malades marchent mieux, les contractures diminuent et finissent même par disparaitre. Seletzky insiste sur la nécessité d'employer des courants faibles, c'est d'après lui un point fort important, parce que si l’on em- ploie des courants plus forts on n'arrive pas à obtenir une amélioration, et même le malade voit son état empirer.

Si l’on a recours à la faradisation, on aura soin de recommander aux malades de contribuer en quelque sorte au mouvement qu'on cherche à provoquer; par

78 REVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

exemple, si l'on veut faire contracter le deltoide, le malade cherchera à soulever le bras. |

Dans ses trois cas, Seletzky est arrivé à obtenir le rétablissement des mouve- ments volontaires dans plusieurs muscles des extrémités supérieures et infé- rieures. Ce résultat est d'autant plus significatif que le traitement a été commencé tard ` dans un cas sept mois après l'attaque, dans l'autre quatre mois, et enfin dans le troisième quatorze mois. Pas un malade ne pouvait exécuter de mouve- ments volontaires avant qu'on eût commencé Je traitement. Seletzky insiste d'au- tant plus sur l'importance des résultats obtenus, que les autres procédés ne per- mettent pas habituellement d'arriver au rétablissement des moivements volon- taires dans les muscles qui sont restés paralysés depuis trois mois.

(Presse médicale.)

RADIOGRAPHIE & RADIOTHÉRAPIE -

Action physiologique des rayons X, par M. Desror, de Lyon (1).

Le malade que l'on expose à la lumière d’un tube de Crookes n’est pas seulement soumis aux vibrations particulières découvertes par Röntgen, mais à un ensemble complexe de vibrations électriques qui dépendent :

lc Du générateur électrique employé ;

2 De l'appareil électrique particulier qu'est le tube de Crookes.

Les modifications physiologiques observées doivent donc être nettement distinguées suivant la cause qui leur donne naissance.

On devra douc nettement séparer les influences électriques des influences dues aux rayons A proprement clits.

Sans vouloir rapporter ici les observations des troubles trophiques signalés par différents auteurs, on peut dire que leurs caractères sont :

fe La durée de l’incubation très longue (parfois de quatre à vingt-sepl jours) entre le moment de l'exposition et le moment de l'apparition des troubles. Ce fait distingue nettement ces troubles trophiques de ceux qui succèdent aux actions des agents physiques ` lumière, chaleur,

La qualité des lésions observées; leur durée les rapproche des troubles consécuufs à des lésions nerveuses;

L'action du tube est insensible, la plupart du temps.

Nous avons été frappé tout d’abord de ce fait, que les troubles trophiques ne se produisaient pas avec la machine statique, alors que les rayons X étaient aussi beaux avec ce générateur qu'avec la bobine, et ce fait nous a

(1) Communication faite au Congrès de Saint-Etienne, tenu du 5 au 12 août 1597.

ps bi

RBVUB INTERNATIONALE D'RBLECTROTHERAPIB 719

conduit à penser que l’action électrique devrait être la cause des troubles trophiques.

Au mois de février 1896, nous avions remarqué que le radiométre mis en présence d'un tube de Crookes en activité s'éclairait à distance; l’interposi- tion d'une lame d'aluminium arrètait cet effet lumineux; enfin, la suppres- sion du tube de Crookes montrait que le radiomètre s‘illuminait d'une façon plus intense en présence d'un pôle isolé, soit de la bobine, soit de la machine statique. |

Nous avions donc pu répondre aux expériences de MM. Gossart et Cheva- lier, que le callage des ailettes était à uve atmosphère électrique particu- lière dégagée autour du tube, et que les rayons X n'étaient pour rien dans la production du phénomène ;

Qu'une lame d'aluminium mise au sol et interposée entre le tube et la

région exposée, en supprimant le rayonnement électrique, mais n'arrêtant en rien les rayons X, pouvait empécher les troubles trophiques. Tous ces faits nous avaient conduit à rechercher quelle était l'essence des troubles observés, et dans une série de conférences faites dans le service de notre maître M. Lépine, nous avions pu montrer que les troubles du pouls et de la circulation générale provoqués par l'action du tube étaient dus au rayonnement électrique particulier à chaque générateur, puisqu'ils diffé- raient avec la machine et la bobine.

C'est sur cette base que nous avons entrepris une série de recherches qui démontrent l'action prépondérante des rayons électriques sur les rayons X dans la production des troubles trophiques. |

Le tube de Crookes, considéré au point de vue physique, est un conden- sateur dont des deux armatures sont séparées par un diélectrique gazeux de très grande résistance, si bien que lorsqu'on fait agir sur ce condensateur des ondes électriques inégales, la plus forte seule peut passer dans l'espèce; l'onde négative est toujours prédominante, et c'est pourquoi elle seule détermine la polarisation du tube.

Si bien que l'on peut considérer que dans la bobine l'onde négative seule peut passer.

Ce fait apparait lorsqu'un tube se casse et que l'air rentre lentement; on voit alors la projection de l'onde négative se faire jusqu'au voisinage de l'anode, alors que la surface anodique est entourée d'un halo positif beau- coup moindre.

Dans l'obscurité, le fil négatif, quand il est suffisamment fin, montre des aigrettes latérales très grandes alors que le fil positif est à peine éclairé.

Enfin j'ai appelé depuis longtemps l'attention sur le moyen de régler la machine statique avec des détonateurs à boules; si le tube émet peu de rayons lorsque les boules sont en contact, on augmente considérablement leur intensité en les écartant progressivement; on atteint ainsi rapidement

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un maximum. Si on vient à augmenter l'écartement à ce moment, il se pro- duit dans le tube une série de rayons bleus et verts et les rayons X dispa- raissent.

Ce fait s'explique parce que les charges négalives et positives de l'anode et du cathode étant égales il se fait une émission des rayons anodiques et cathodiques qui empêchent Ja polarisation du tube. Le tube de Crookes diffère notablement du tube de Geissler précisément en raison de la résistance du vide, et l'atmosphère extérieure du tubeest surtout négative ainsi que le démontrent les expériences suivantes.

On, sait que lorsqu'on présente un tube à vide en face de deux pòles d'une bobine isolés, on trouve dans une position symétrique, par rapport à ces pôles, un plan dans lequel le tube ne s'illumine pas; ce plan d'interférence se démontre aussi avec la patte galvanoscopique; les expériences de Danilwski, de Kalischer, sont démoustratives à cet égard. Si on fait la môme recherche en présence d'un tube de Crookes particulier dont la distance entre l’anode et le cathode est de 15 centimètres.

On ne trouve pas de zone d'interférence, la patte galvanpscopique réagit surtout au niveau du cathode, puis son action diminue sans pourtant dis- paraitre ; au far et à mesure que l'on s'éloigne du cathode, on ne note pas de redoublement d'excitation au niveau de l’anode, et si les rayons catho- diques viennent faire leur point d'impact au fond du tube, on trouve un nouveau fuyer d'excitation. Les rayons cathodiques ont donc une nouvelle expansion au dehors et les rayons électriques extérieurs accompagnent les rayons cathodiques intérieurs et sont de mème signe. La connaissance de cette atmosphère électrique est de toute importance dans DEER des différents troubles physiologiques. °

Les physiciens Réutyen, Villari, Righi, Perrin, Benoit, ont montré l'ioni- sation de l'air et son entrée en vibrations particulières sous l'influence des rayons X; lord Kelvin a montré la décharge de l'électroscope malgré lenve- loppement du conducteur dans un cylindre. d'aluminium. Nous ne voulons pas entreprendre ici une discussion physique, mais nous tenons à faire remarquer la part cousidérable qu'il faut faire aux rayons électriques dont l'importance physiologique ‘bien démontrée par les expériences de Da- nelwski reçoit de nos expériences personnelles une confirmation remar-

quable. Si, en effet, on se sert d'une patte de grenouille préparée, le scia- tique nu en l'isolant sur la paraffine, on peut reproduire toutes les expé- riences de Danelwski comme s'il s'agissait d'une excitation unipolaire, la patte est animée de contractions rythmiques en rapport avec la rupture du uwembleur; une feuille d'aluminium interposée arrête complètement les mou- vements. Toutefois la position de ta plaque, par rapport au tube, joue un rôle important; ei elle est trop près de la patte, elle peut servir. de condensa- teur ct les mouvements ne s'arrêtent pas; si elle est trop près du tube, il

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faut qu'elle couvre jusqu'au fil négatif l'entrée, faute de quoi il se produit en dehors une certaine quantité rayons qui viennent exciter la patte.

Si on couvre le musele en laissant le nerf exposé, la contraction persiste ; si on couvre le nerf en laissant le muscle exposé, la contraction disparait; la présence de la colonne vertébrale n'est pas utile, op peut la rémplacer par un morceau de papier buvard mouillé

Nous n'avons pas noté d'actions sur le cœur, il est vrai que les séances n'ont pas été prolongées. |

Si on opère de même avec la machine statique comme générateur, on observe des contractions cloniques bien différentes des secousses dues à la bobine; la feuille d'aluminium agit de mème.

Ces expériences démontrent ` l'action des rayons électriques sur les nerfs; la différence d'irritation de la bobine et de la machine; elles prou- vent que les rayons A ne sont pour rien dans le phénomène, puisque si on arréte les rayons électriques par la feuille d'aluminium, qui laisse passer les rayons X, les phénomènes disparaissent. L'irritation est donc plus grande, lorsque les chutes du potentiel sont saccadées, brutales et peu fréquentes.

Expériences sur l'œil. Si fermant les yeux derrière une feuille de plomb percée d’une fente on fait fonctionner un tube de Crookes, on perçoit nettement des battements lumineux qui pont rien de commun avec la vision vraie, et ces phénomènes s'observent aussi bien chez les aveugles atteints d cataracte ou de leucoma de la cornée. Si derrière la lame de plomb on met une feuille d'aluminium, les phénomènes disparaissent. Il s'agit donc d'une excilation de la rétine par les rayons électriques.

Expériences sur la circulation. J'ai déjà présenté des tracés de pouls démontrant l'influence des rayons X sur la circulation. Dans la thèse de M. Schall, j'ai réuni d'autres observations qui démontrent que l'action loca- lisée du tube de Crookes sur la main détermine une modification générale de la circulation; je n'ai pas répété ces expériences sur Jes animaux, dont la peau diffère considérablement au point de vue physiologique de la peau hu- naine, Les conclusions auxquelles je suis arrivé sont:

Avec la bobine, on note un ralentissement du pouls accompagné de di- minution du dicrotisme, indiquant une tension plus considérable; on peut mème observer, à la fin d'une séance d'une heure, l'arÿthmie persistante.

Avec la machine statique, on observe les phénomènes de mème ordre, toutefois beaucoup moins accusés et n'arrivant pas à l'arythmie; enfin, le tube arrêté, le pouls reprend immédiatement son rythme et sun allure.

% L'interposition d'une lame d'aluminium mise au sol arrête les phéuo- mènes. |

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Sensibilité. Certains individus présentent une sensibilité particulière aux rayons X : sensations de vent, de souffle, de chaleur. Les rhumatisants sont surtout indisposés; certaines régions sont plus sensibles : ainsi, sur la poitrine, on note des contractions involontaires des pectoraux, des soubre- sauts.

Ces faits sont d'accord avec les observations qui démontrent que la ligne médiane du corps est plus sensible que les autres régions.

On note à la suite des expériences prolongées de véritables débâcles d'acide urique et des phosphates dans les urines.

Comment ugissent les rayons X. Par électrolyse ou par induction ner- veuse. Guggenheimer prétend avoir obtenu des résultats sur les actinomètres; mais il résulte des recherches de M. Rigollot que cette action doil être impu- tée aux rayons électriques, la bobine déterminant les mêmes dévialions de l’électromètre.

D'autre part, il semble que l'hypothèse de l'induction soit confirmée par ce fait que les troubles augmentent en même temps que la fréquence dimi- nue, que la saccade brusque donnée au potentiel nerveux détermine une ir:1- tation plus vive que les secousses fusionnées.

Enfin l'incubation longue, l’actiou générale sur le système circulatoire, sur les urines, semblent plutôt impliquer l'intervention du système nerveux; la spécialisation des ondes par le tube de Crookes déterminerait donc des trou- bles trophiques les ondes alternatives des courants de haute fréquence,

‘si bien étudiées par M. d'Arsonval, provoquent simplement des changements de nutrition. Avec des atmosphères alternatives il y a excitation, avec des atmosphères négatives il y a irritation et troubles trophiques consécutifs. Les rayons électriques agiraient donc mécaniquement sur le nerf et ce fait vien- drait à l'appui de la théorie soutenue par M. Chauveau en 1859.

Enfin de toutes façons les rayons X ne joueraient aucun rôle par eux-mé-

mes, et ce sont ‘es rayons électriques qui les accompagnent qui sont la cause des troubles trophiques observés.

De la radiographie dans les lésions traumatiques du pied et du poignet, par M. Desror, de Lyon (1).

S'il est un emploi vraiment utile de la radiographie, c'est bien celui qu'on en peut faire dans les lésions traumatiques mal définies du pied et du poignet. Les pièces du squelette qui sont ici intéressées échappent la plupart du temps aux explorations chirurgicales ordinaires, en raison de leur petitesse ;

(1) Communication faite au Congrès de Saint-Étienne, tenu du 5 au 12 août 1897.

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on ne peut souvent que soupconner la lésion. Il n'existe aucun signe clinique cerlain permettant de baser un diagnostic et d'établir un pronostic.

Depuis que j'ai eu l'attention appelée sur les lésions possibles du pied, ne répondant pas au schéma classique, j’ai pu trouver, soit dans les hôpitaux, soit dans ma clientèle privée, 17 cas de fractures de l'astragale, dont le dia- gnostic n'avait pas été porté. J'ai de plus observé 2 luxations sous-astraga- liennes; une luxation de tout l’interligne de Lisfranc, des fractures de méta- carpiens isolées, et c'est l'ensemble de ces pièces que j'ai l'honneur de pré- senter à la Société. |

Pour le poignet, j'ai pensé que les lésions des os du carpe devaient être plus fréquentes qu'on le disait, par analogie aux fractures de l'astragale. Et ten effet, j'ai pu trouver 6 fractures du scaphoïde associées ou non à des frac- ures du radius, simulant l'entorse du poignet comme les fractures de l'astra- gale peuvent simuler l’entorse du pied. Je ne veux pas rapporter ici toutes ces observations en détail; j'insisterai seulement sur le mécanisme qui pré- side à la production de ces lésions; et je veux surtout montrer l’importance médico-légale que peut avoir la méconnaissance de ees faits. |

D'abord les fractures de l’astragale empruntent plusieurs mécanismes; tan- tôt elles accompagnent les fractures du calcanéum dans la chute sur la plante des pieds; tantôt c'est le mécanisme des fractures de l'extrémité inférieure de la jambe par torsion duepied en dedans; mais ici encore la chute est né- cessaire. Tantôt on observe des fractures parcellaires de l'astragale par flexion du pied forcée. J’ai pu en observer deux exemples très typiques, l'un dans lequel la fracture de l’apuphyse postérieure de l'astragale était seule arrachée, l'autre dans lequel cet arrachement de l'apophyse postérieure était joint à une fracture de la malléole interne.

D'autres cas sont plus irréguliers; c'est ainsi que j'ai pu voir une fracture de la tète de l’astragale coexistant avec une fracture de la face inférieure du scaphoide.

Dans ces cas il s’agit de chutes, le pied étant en extension légère, s'ac- compaguant de rotation; l'astragale va se luxer, chassée de sa loge tibio-pé- ronière, mais elle rencontre une colonne osseuse qui lui résiste. la voûte s'exagère et la tête s'écrase contre le scaphoide qui lui-même peut éclater.

La fréquence de ces lésions de l'astragale confirme les données expérimen- tales de M. Rochet, qui, essayant de luxer l’astragale, a vu que cet os se fracturait dans tous les cas le pied n'était pas en extension.

L'importance du pronostic découle de la constatation de ces lésions, et l'on comprend qu'un chirurgien ne saurait assez faire de réserves en présence d'une lésion constatée de lastragale.

La première observation que j'ai pu faire montre très bien cette importance médico-légale de la radiographie. Il s'agissait d'un mineur de Saint-Étienne qui plaidait contre une compagnie depuis fort longlemps. Les experts

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n'avaient pu constater aucun symptôme, il s'agissait pourtant d'une fracture du col de l’astragale que la radiographie démontra. L’affaire eut un dénoue- ment assez simgulier : on fit en effet contester la valeur légale de ce moyen d'exploration, et il fallut un jugement de la cour d’appel de Lyon pour don- ner aux rayons X leur lettre de créance.

A côté des fractures de l'astragale, je n'insisterai pas sur les fractures di- verses du massif de l'arrière-pied; par contre, il devient assez important de cuunaitre les fractures isolées des métatarsiens que la radiographie est seule capable de démontrer.

Parmi les autres lésions traumatiques du pied, j'ai pu observer deux luxa- tions sous-astragaliennes dont les radiographies sont permis de déceler la forme et la nature, en même lemps qu’indiquer le procédé de réduction. Ces deux luxations ont présenté ce caractère singulier qu’au lieu d'être dues à un grand traumatisme et à une chute comme les fractures de l’astragale, elles se sont produites très simplement.

Dans un cas, le malade, blanchisseur de son état, descendait de sa voiture et se tourna le pied en arrivant au sol, son pied fut luxé sans que le malade tomba ; la luxation sous-astragalienne était franchement en avant. Dans le second cas il s'agissait d'un bicycliste qui voulut mettre pied à terre : en ar- rivant au sol, le pied rencontra le bord d'un talus sur lequel il roula. Le ma- lade ne tomba pas, et fut retenu dans sa chute par une haie. Luxation sous- astragalienne avec adduction du pied. La vue des radiographies permit de faire la réduction dans les deux cas au bout de sept jours.

A côté de ces faits, je dois mentionner une luxation de l'articulation de Lisfranc, à la suite d'une chute de cheval. Le cavalier tomba avec sa béie, le pied fut pris et la bascule de l'étrier entraina Ja luxation.

. Pour le poignet, les lésions que l'on trouve du côté du scaphoïde sont ties fréquentes, et j'ai exposé longuement (Province médicale, 31 juillet) leur mode de production.

Le scaphoide, par’ sa courbure, tend à se casser dans les chutes sur la ‘paume de la majn, suivant que le condyle carpien est solidarisé dans toute sa masse, ou qu'au contraire la foree agit partiellement, on peul avoir des fractures isolées du seaphoïde, ou au contraire des fractures du scaphoïde avec fractures du radius typiques et classiques. Cette lésion du scaphoïde dans les entorses du ‘poignet est tres’ remarquable, puisqu'elle donne la clef ` des douleurs et assombrit le pronostic. Aussi la radiographie rend-elle de précieux services.

J'ai pu observer un cas de fracture du seaphotde, non “plus dans la chute sur la paume de la main, mais dans une chute sur la face dorsale du poignet, Dans ce cas, l'exirémité supérieure du-scaphoide est décapitée par Je tendon du premier radial. `

Tous ces faits démontrent que la radiographie devient de jour en jour un

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mode d'exploration dont les chirurgiens et les médecins ne sauraient se dés- intéresser. Dans les cas que je viens de rapporter, les fractures ont été mé- connues la plupart du temps et l’on n'eùt certainement pas fait le diagnostic sans le tube de Crookes. |

Aussi l'importance de la radiographie peut se définir d'un mot : c’est une méthode d'urgence et de nécessité; et l'on ne doit pas hésiter à avoir recours a ses lumières, en présence d'entorses en apparence simples et bénignes.

Sur la complexité du faisceau des rayons X, par MM. A. IMBERT et H. BERTIN-SAaNSs. Note présentée par M. D'ARSONVAL (1).

Tous ceux qui se sont occupés de radiographie savent combien peut être diffé- rente la valeur de divers tubes de même forme, fournis par le même constructeur, et combien aussi est variable la valeur d'un même tube, depuis le moment il commence à émettre des rayons X jusqu'à celui il devient résistant.

A l'effet d'apprécier rapidement et assez exactement, pour les besoins de la pratique, la valeur actuelle d'un tube à vide et d'éviter des insuccés relatifs, uous avons fait construire par MM. Ducretet et Lejeune un photométre spécial : il consiste en une boîte en bois, munie de deux œilletons, contenant un miroir convenablement orienté, et dont une portion de paroi est constituée par un écran au plalino-cyanure de baryum au-dessus duquel sont disposés des fils de plomb également espacés, surmontés eux-mêmes d'un p-isme en aluminium. L'intensilé du faisceau de rayons X émis est ainsi nesurée approximativement par le nombre de fils de plomb dont l'ombre peut être aperçue, toutes choses égales d'ailleurs, sur l'écran fluorescent.

Or, l'exploration, au moyen de ce photomètre, d'un tube à vide, aux divers moments de son fonctionnement, montre que, s il y a une dégradation rapide de la fluorescence, lorsque le tube commence à émettre des rayons X, par contre, lorsque le tube, devenu plus puissant, tend à devenir ré-istant, l'illumination de l'écran est sensiblement uniforme, malgré les notables différences d'épaissseur du prisme en aluminium correspondant aux diverses régions de l'écran fluo- rescenl.

L'aspect du phénomène nous a conduits à penser que, à ce moment de son fouctionnement, le tube émettait en quantité assez considérable de nouveaux rayons qui traversent l'alumiuium presque sans être absorbés. L'interposition entre le tube et le photométre d’une épaisse lame de verre diminue à peine l'in- tensité de la fluorescence et rend plus uniforme encore l’illuminalion de l'écran dans toute son étendue.

Cette hypothèse de l'apparition, en quantité considérable, ou tout au moins en quantité plus considérable, de rayons capab'es de traver-er les corps qui présentent une opacité relative à d’autres rayons X, est confirmée par les expé- riences suivantes :

Lorsqu'on pratique la radioscopie de la main, par exemple, avec un tube qui tend à devenir résistant, et que l’on interpose une lame de verre épaisse (2 cenu- wètres environ), on n'apercçoit que très difficilement la silhouet:e de la main et du squelette ; la chair et les os sont également traversés, et l'intensité de la fluores-

(1) Communication faite à l'Acudém e des Sciences.

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cence n’est pas sensiblement diminuée aux points correspondant à la partie du corps interposé.

Par contre, si l'on s'éloigne du tube, sans interposer de lame de verre, de manière à diminuer l'intensité du faisceau qui excite l'écran et à obtenir une fluorescence d'intensité égale à celle que l'on observait dans l'expérience précé- dente après interposition de Ja lame de verre; puis, que l on pratique de nouveau la radioscopie de la main, celle-ci projette sur l'écran une ombre foncée, dans laquelle, il est vrai, on distingue difficilement la silhouette du squelette, mais qui révèle, du moins, très nettement l’exis ence et la forme du corps opaque interposé.

La comparaison de ces divers résultats conduit à croire que la constitution du faisceau de rayons X émis par un tube à vide, dont plusieurs observateurs ont déjà montré la complexité, est variable aux divers moments du fonctionnement du tube et que, quand celui-ci tend à devenir résistant, il y a toul au moins augmentation d'intensité, sinon apparition de rayons capables de traverser, sans absorption notable, des corps qui sont relativement opaques pour les rayons émis les premiers par le tube.

Une conclusion pratique découle également de ces faits, à savoir: d'une ma- niére générale et toute question d'intensité réservée, pour obtenir une bonne radiographie, c'est-à-dire un cliché présentant beaucoup d'opposition, il faut se servir d'un tube qui est encore loin de devenir résistant; par contre, pour pra- tiquer la radioscopie d'une région épaisse du corps, il y aura avantage à utiliser le tube à vide au moment les rayons X moins absorbables sont émis en quantité suffisante.

Le photomètre décrit plus haut permet d'apprécier rapidement l'état du tube et sa valeur actuelle pour la radiographie ou pour la radioscopie.

Sur des cas d'érythème radiographique des mains. Note de PauL RICHER et ALBERT LONDR, présentée par M. d’ARsonvat (1).

« Nous désignons, sous ce nom une affection cutanée spéciale, produite sous l'action longtemps prolongée des rayons X, et qu'il nous a été donné d'observer récemment chez deux sujets.

« Dans les deux cas, la peau de la face dorsale des mains n'a subi l’altération spéciale que nous signalons ici, qu’à la suite d'une exposition prolongée aux rayons X, exposition durant plusieurs heures par jour et se répétant pendant plusieurs mois consécutifs. Il faut ajouter que les rayons employés étaient toujours d’une grande intensité. Ces circonstances, vraiment exceptionnelles, ne se sont rencontrées que parce qu’il s'agit de deux électriciens de profession qui, dès le début de la découverte de Röntgen, se sont livrés avec ardeur à l'étude des nouveaux rayons. »

C'est peu à peu que ces messieurs ont vu la peau de leurs mains subir une altération qui, en deux ou trois mois, a atteint le degré de développement que nous observons aujourd'hui, et qui les oblige à interrompre leurs travaux ou, tout au moins, à prendre des précautions spéciales.

L'affection siège exclusivement aux mains, parce que les mains, servant par leur interposition à comparer les divers degrés de fluorescenco des écrans, ont surtout ele exposées à l’action des rayons X.,

(1) Communication faite à l'Académie des Sciences.

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Cette affection cutanée présente les carac:éres suivants :

La peau est lisse, luisante, rouge violacé, offrant un peu la coloration des en:elures.

La surface en est durcie, comme parcheminée. La peau parait un peu épaissie et se laisse difficilement déplacer sur les parties profondes.

Les plis, rides et sillons sont très accentués; et le fund des plis, d'aspect blan- châtre, s'ulcère quelquefois. Il se produit alors quelque chose d'analogue aux crevasses survenant sous l'influence du froid. |

L'épiderme s'éciille et s’enléve par places.

La face palmaire, chez l'un de nos sujets, présente le même aspect de séche- resse, de dureté et de plis blanchâtres.

Les poils de la face dorsale de la main et des doigts ont complètement disparu, et leur place est marquée d'un point noir. correspondant au bulbe pileux. Sur un de nos sujets. l’annulaire muni d'une grosse bague en or a conservé à ce niveau, à l'endroit circulaire recouvert par le bijou, l'aspect normal de la peau. A la face dorsale existe encore une petite touffe de poils, les seuls qui persistent sur toute la main.

Les ongles n’ont pas subi une altération moins profonde. Ils sont aplatis. amincis, friables, strigs, comme plissés longitudinalement et douloureux à la pression. On est en droit de se demander si, comme les poils, ils ne finiraient pas à la longue par disparaitre.

Les mouvements des doigts et de la main, dans leur ensemble, sont gênés par la raideur de la peau. On observe un léger degré de tremblement. La force mus- culaire n’a pas paru diminuée, et il n'y a pas d'émaciation.

Il n'existe pas de douleurs, à proprement parler, mais une sensation de gêne et par instants, à l'extrémité des doigts, une sensation de serrement analogue à celle produite par des gants trop étroits.

En même temps, le sens du toucher est légèrement obscurci. Par contre, chez l'un de nos sujets, le plus gravement atteint, il se serait développé une sensi- -bilité spéciale. Il prétend, en effet, qu'il peut reconnaitre la présence et l'inten- sité des rayons X à une sensation de chaleur spéciale sur sa main, sensation qu'il dit ne pas confondre avec les picotements des effluves électriques.

La marche lentement, mais nettement progressive de l'affection, nous a con- duits à donner à nos deux sujets le conseil d'interrompre, tout au moins momen- tanément, leurs travaux, dans la crainte que ce qui n’est maintenant qu'une gène et une incommodité, ne devienne, en s’aggravant, une affection sérieuse d'une guérison difficile et peut-être incertaine.

Radiographie appliquée à l'étude des arthropathies déformantes, par le Dr Barnson (de Lyon). Présentation par M. Rosin (1).

Les images radiographiques obtenues au moyen des rayons de Röntgen per- mettent de différencier facilement les diverses espèces d'arthropathies défor- mantes, ainsi que M. Barjon l'a démontré déjà avec le Dr Destot.

Le rhumatisme chronique déformant est caractérisé par la disparition gra- duelle des cartilages articulaires, le boursouflement des extrémités osseuses, leur subluxation fréquente. La substance spongieuse des os se raréfie, les contours

(1) Communication faite à l’Académie de Médecine, le 6 juillet 1897.

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deviennent flous, sans limites précises. La decalcification s'opère peu à peu, le squelette devient transparent aux rayons X.

Dans la goutte, les urates envahissent les articulations et certaines portions de squelette ; le tophus se déverse dans la cavité articulaire. Les portions ainsi infiltrées d’urates deviennent transparentes et donnent lieu à la formation de petites loges claires, à contours assez bien limités, dont l'aspect tranche nette- ment sur le reste du squelette ayant conservé une opacité normale.

Dans les arthropathies d'origine nerveuse (ataxie, syringomyélie, myélite, etc.), on assiste à la résorption du squelette primitif, comme celu se passe dans les pieds des tabétiques les métacarpiens semblent être étirés en fuseaux tronqués dé- pourvus de leurs extrémités articu'aires. Au genou, on voit disparaitre la rotule. Puis il se forme des ossifications périarticulaires et à distance, telles que ossiti- cation de la capsule articulaire du genou, formation d'une coque osseuse, ossi- fication du tendon d'Achille.

Les nodosités d'Heberden paraissent le plus souvent coïncider avec le rhuma- tisme chronique déformant. Elles sont constituées par une sorte de bourgeon- nement osseux ou ostéo-fibreux, ainsi qu'en témoignent les épreuves radiogra- phiques et l'examen histologique des pièces.

Cliniquement, dans tout rhumatisme articulaire chronique déformant, quel qu’il soit, les manifestations articulaires sont toujours le phénomène primitif et prédominant vraiment caractéristique, toutes les autres manifestations n'étant que secondaires et accessoires, inconstantes et variables avec chaque malade. Daus la grande majorité des cas, les déformations chroniques sont précédées d'accidents aigus : rhumatisme vrai ou pseudo-rhumatisme ; distinction qui, d’ailleurs, perd tous les jours de sa valeur, à mesure qu'on connaît mieux les soi-disant pseudo-rhumatismes et qu'on refuse de reconnaître l'autonomie du rhumatisme vrai. Rhumatisme doit devenir synonyme de manifestation articu- laire infectieuse d’origine quelconque.

Lo rhumatisme tropho-névrotique d'origine médullaire primitive, dont l'exis- tence a été niée par Charcot, Strumpell, etc., ne paraît pas devoir survivre. Les symptômes nerveux sont rares dans le rhumatisme chronique; quand ils existent, ils sout toujours tardifs et se montrent bien après les arthrites. Beaucoup de ces symptômes, l'atrophie musculaire par exemple, peuvent s'expliquer sans faire intervenir des lésions anatomiques de la moelle : atrophies réflexes prouvées par los expériences de Raymond Hoffa, etc. Aussi les lésions médullaires dont on ne. saurait nier l'existence, mais qui sont rares, apparäissent-elles à M. Barjun comme des lésions secondaires tardives dues soit à des néphrites périphériques ascendantes à point de départ périarticulaire, soit à des localisations secondaires de l'infection rhumatismale sur les méninges (pachÿméningite rhumatismale), lésions entraînant à leur suite des symptômes surajoutés à la maladie rhumatis- male primitive, mais ne jouant aucun rôle dans la distribution des localisations articulaires du rhumatisme, qui ne peuvent pas être considérées comme des arthrites trophiques proprement dites, telles qu'on les observe au cours du tabes de la syringomiélie, de myélites, etc., affections à localisation médullaire primitive. | |

Ceci nous amène à considérer trois phases distinctes dans l'évolution du rhuma- tisme chronique déformant `

Une phase articulaire, poussées articulaires multiples ; Ge Une phase tropho-neévrothique, amyotrophie réflexes ; Une phase myélopathique, symptômes médullaires.

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Cette évolution se retrouve dans toutes les formes de rhumatisme chronique, même dans les pseudo-rhumatismes déformants dont les plus connu: sont ceux de la blennorrhagie et de la scarlatine.

M. Barjon en a décrit un autre type: le pseudo rhumalisme chronique défor- manl tuberculeur. qui parait être assez fréquent et sur lequel on n'avait pas encore attiré l'attention.

Dans tous les cas, l'analyse des urines donne une courbe graphique identique; l'histologie pathologique nous montre la même marche du processus de l'ar- thrite déformante, caractérisée par les trois étapes : sou/juie; manque SES effondrement articulaire.

Tous ces caractères ont paru suffisauts à M. Barjon pour proposer la création d'un syndrome rhumatismal chronique déformant, réunissant dans une même description clinique toutes ces formes distinctes qui n'en conservent pas moins leur iudividualité pathogénique.

Photographie d'un bassin de Nægele sur une femme vivante, par M. P. Bunin (1).

J'ai déjà rapporté l'observation d'une femme chez laquelle l'embryotomie avait été faite trois fois; lorsque je l'examinai, je reconnus chez elle un bassin oblique ovalaire ou bassin de Nægele; quatre fois je l’assistai et quatre fois j'eus la bonne fortune d’avoir un enfant vivant. Cette année, elle est venue à la Mater- nité en travail d'avortement; je profitai de son séjour à l'hôpital pour prendre, grâce au concours de mon ami le Dr Bordas, la photographie de son bassin avec les rayons de Röntgen.

Quand on examine l’image ainsi obtenue, voici les principales remarques qu'il est possible de faire : |

Du côté sain, on voit qu3 les parties latérales de l’aileron du sacrum sont normales; du côté opposé, les trous sacrés existent, mais, en dehors d'eux, il n’y a plus de sacrum et il n'y a pas d'aileron.

Du côté sain, on constate la présence de l'articulation sacro-iliaque: une ligne blanche correspond a l’interligne articulaire; du côté opposé, il n'existe aucune trace d'articulation, la fusion osseuse est complète.

Du côté sain, on voit les épines iliaques postérieures; on se rend bien compte du lieu peut se trouver la fossette qui correspond à l’une d'elles, fos- sette très marquée chez certaines femmes et si ne tement visible sur la Vénus de Milo. On comprend que du côté opposé il ne puisse exister rien de semblable, par suite de la fusion osseuse,

Du côté sain, on voit la crête iliaque s'arrêter à une certaine distance de la ligne verticale formée par les apophyses épineuses; du côté lésé, au contraire, la crête ilaque arrive jusque près de la ligne des apophyses épineuses.

En avant, la symphise pubienne ne se trouve plus sur Ja ligne médiane, mais elle est reportée en dehors, du côté sain.

Si on imagine un fil à plomb descendant de la ligne des apophyses épi- neuses en arrière et un autre tombant dans la symphyse pubienne, en avant, on voit qu'ils ne seront plus dans Je même plan antéro-postéricur au corps, mais séparés l'un de l’autre par un assez grand intervalle.

(1) Communication faite au Congres de Moscou.

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Sur cette photographie, on voit encore néanmoins que, en arriére, la distance qui va de la ligne médiane du corps à la surface externe du grand tro- chanter est peu considérable du côté lésé, tandis qu'elle est beaucoup plus grande du côté sain.

En avant, au contraire, la distance qui va de la symphyse pubienne à la sur- face externe du grand trochanter est plus grande du côté malade, petite du côté sain, par suite du déplacement de la symphyse pubienne.

La photographie montre enfin la forme du détroit supérieur; son ouverture est ovalaire, à grand axe dirigé obliquement; le grand diamètre oblique aboutit en arrière à la soudure sacro-iliaque; le petit diamètre oblique à l'articulation sacro-iliaque du côté sain.

Cette figure montre que le diamètre antéro-postérieur du détroit supérieur n'est point le diamètre capital à connaître dans les cas de ce genre; ce qui importe surtout c'est la forme, c'est le pourtour du détroit supérieur.

On prévoit que, dans d'autres cas, dans d'autres variétés de bassin vicié, les rayons Rüntgen pourront donner des résultats très utiles pour l'appréciation de la forme et probablement aussi des dimensions du détroit supérieur.

(La Revue médicale.)

‘Emploi des rayons de Röntgen pour l'étude de la motricité de l’estomac (1).

MM. Ch. Roux et BALTHAZARD. Après avoir rendu opaque aux rayons X le contenu de l'estomac d'une grenouille, nous avons pu obtenir des radiographies instantanées en série, qui nous ont permis de suivre les contractions et leur pro- pagation le long du tube digestif.

D’après ces études, l'estomac de la grenouille présente, au point de vue fonc- tionnel, deux parties distinctes ` la région supérieure. réservoir des aliments, sorte de point mort presque immobile, viennent finir les contractions c:o- phagiennes et naissent les ondes qui se propagent vers le pylore; la partie inférieure, ou région prépylorique, qui est l'organe moteur de l'estomac, et qui, peu à peu, par une série de contraciions, chasse vers l'intestin lès matières accu- mulées dans la cavité stomacale.

Diagnostic différentiel de la goutte et du rhumatisme chronique par la lumière de Rôntgen (1).

MM. Oudin, Barthélemy et Bécière montrent des radiographies de la main per- mettant de différencier les lésions de la goutte d'avec celles du rhumatisme chro- nique. Dans le rhumatisme chronique, en effet, les espaces clairs qui figurent les cartilages articu'aires des doigts ont disparu et les extrémités des phalanges appa- raissent tuméfiées et déformées. Dans la goutte, au contraire, si invétérée soit- elle, on constate, outre la présence des tophus qui se montrent comme des taches d'une teinte relativement blanche sur le tissu osseux de couleur sombre la persistance des espaces clairs représentant les cartilages articulaires, abso- lument comme dans les radiographies de la main d'un sujet sain.

Enfin, chez les sujets qui sont à la fois goulteux et rhumati ants, la radiogra- phie des lésions articulaires permet de distinguer celles qui relèvent de la goutte d'avec celles qui appartiennent au rhumatisme.

(1) Communication faite à la Société de Biologie.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRRAPIR 91

Radiographie au travers dun appareil plâtré, par le Dr GiLLes, de Marseille.

Il est du plus haut intérêt thérapéutique de pouvoir constater l'état d'un mem- bre dans un appareil inamovible; les sels de chaux étant assez perméabies aux rayons X, nous avons tenté de faire la radiographie d'une fracture au travers d'un appareil platré.

M, G..., agé d'une vingtaine d'années, cordonnier, a eu l'avant-bras pris entre une poulie et une courroie, il en est résulté une fracture du radius avec chevau- chement des fragments.

La fracture a été réduite sous le chloroforme et on a appliqué un appareil p'å- tré; huit jours après, la radiographie a été pratiquée. La réduction n'est pas par- faite et le déplacement s’est en partie reproduit, favorisé par Ja disposition oblique de la surface de section et la tonicité musculaire, aussi l’immobilisation a-t-elle di être observée pendant seize jours, ce qui est, à notre avis, un délai fort long pour une pareille fracture.

L'espace intérosseux est suftisamment conservé; le malade, actuellement au vingt-deuxième jour du traitement, peut faire quelques mouvements de pronation et de supination; il reprendra sûrement son pénible travail dans un mois environ.

L'utilisation des épreuves radiographiques en chirurgie et en orthopédie, par le Dr JOACHIMSTAL.

Le Dr Joachimstel est à peu près de l'avis du Dr Hoffa en ce qui concerne l'im- portance des épreuves radiographiques au point de vue de l'examen et de la mensuration des scolioses. Les appareils de mensuration, quelque bien con- struits qu’ils soient, comportent un inconvénient. En effet, la durée de la mentu- ration à l’aide de l'appareil de Lander, même manié par un chirurgien habile, est de quatre à cinq minutes; l'application de l'appareil de Schultess demande encore plus de temp:, et pendant ce temps les patients s'affaissent d'une manière notable. Il n'est, dès lors, pas étonnaut que l'observateur le plus expérimenté ne trouve jamais des mesures absolument identiques dans deux mensurations pra- tiquées à la suite l'une de l'autre, ou à deux jours d'intervalle.

Méme la photographie et le procédé photographique proposé par Œhlmer n'est pas exempt de cet inconvénient.

L'épreuve radiographique supprime ces difficultés. En effet, pour l'obtenir, on place les patients dans la position dorsale, il ne se produit pas d'activité mus- culaire, et on leur donne ainsi une position qu'on peut répéter à volonté, sûr que l'épreuve obtenue en deuxième ou troisième lieu ressemblera beaucoup plus à la première que si on l'eùt prise dans la position debout il eût pu se produire une altération par suite de l'activité musculaire mise en jeu.

Dans l'épreuve radiographique, l’orientation du tronc scoliotique est rendue facile grâce, à l'application du réseau de lignes divisé en centimètres carrés numérotés et du avant de fixer sur l'image obtenue, on copie sur l'épreuve.

Joachimsta] fait ensuite quelques ob-‘ervations relativement à des épreuves radiographiques concernant des malformations congénitales. Le procédé com- porte une très haute importance scientifique en ce sens qu'il nous met à même de comparer nos observations cliniques relatives à la conformation, le nombre et l'état des articulations des divers os avec les faits purement anatomiques. L'au- teur, s'appuyant sur une série d'épreuves, avait déjà traité cette question lors de

_ ae

92 REVUE INTERNATIONALE D'ÉIECTROTHÉRAPIE

Ja réunion des naturali tes à Francfort, il avait notamment parlé d'une patiente âgée de vingt-sept ans et chez laquelle les sciagrammes avaient révélé quatre parties dans les deux index raccourcis. Ce fait n'avait été observé que par Leboucq, sur un cadavre. L'explication la plus plausible lui parut alors être cette hypothè:e qu'il s'agissait d'un détachement précoce de Ja première phalange de la diaphyse, avec développement ultérieur indépendant des deux os. Il y a peu de temp:, l'auteur eut l'occasion d'examiner la sœur de la patiente, âgée de vingt- quatre ans; il trouva chez elle les deux index également raccourcis, mais à l'in- dex gauche seulement, les parties au nombre de quatre, fait qui est loin d’être conforme à l'hypothèse précédemment émise, les doigts en question étant, dans ce dernier cas, de même longueur.

En parlant d'anomalies congénitales démontrées à l'aide d'épreuves radiogra- phiques, Joachimsthal cite encore une observation qui présente une certaine importance au point de vue pratique,

Avant d'opérer, chez un enfant de trois mois, une syndactylie bilatérale du médius et de l'annulaire, Joachimsthal voulut connaitre l'état des par:ies osseuses de la main. Mais comme on ne peut que difficilement utiliser les photographies d'enfants si petits, d'abord parce qu'ils remuent constamment et ensuite à cause de la grande étendue des parties cartilagineuses, il se contenta d'explorer, à l'aide des rayons X, les mains également difformes du père. Et voici ce qu'il trouva : le troisième métacarpe se fendait à la limite de son tiers moyen et de son tiers infériear pour former une fourche, et les deux branches ainsi formées s'articu- laient, d'un côté, à la première phalange du médius, et de l’autre côté à celle de l'aanulaire ; aves celle-ci communiquait encore un quatrième os métacarpien atrophié. En tenant compte de cet état, il put éviter une lésion, assez possible, des articulations aux mains de l'enfant, absolument pareilles à celles du père.

| (Annales d’Orthopedie.)

Radiographies des vaisseaux utérins.

M. Focuirr, de Lyon, présente des radiographies obtenues par MM. Destot et Bérard, de Lyon, surles vaisseaux utérins et utéro-ovariens. Pour cela, on injecte ces vaisseaux avec de l’onguent mercuriel. Par ce procédé, on a pu découvrir une anastomose aberraute, non signalée encore, entre l'utérine et l'utéro-ovarienne ; et, de plus, une branche de l'artère utérine allant directement à l'ovaire à travers le ligament large. (Société obstélricale de France.)

Quelques améliorations dans la technique de la radiographie, par Laws.

Une des difticultés pour obtenir de bonnes radiographies des viscères résidu dans la durée de l'exposition qui e:t généralement très longue, et pendant laquelle il est impossible d'obtenir une immobilité complète.

Et mème après une longuo exposition, quand il s'agit d'obtenir la radiographie des régions couvertes de masses épaisses des tissus (tête, abdomen), les photo- grammes perdent en netteté. Pour remédier à cet inconvénient, l'auteur a imu- ginė de se servir de plaques de platine au bromure d'argent, en plusieurs couches superposées. Il part de cette idée que les rayons X traversent presque entièrement ces plaques, et que non seulement les couches superticieiles de 1a plaque sensible seront influencées, mais aussi les couches plus profondes et au

RBVUE INTBRNATIONALB D’RLECTROTHBRAPIB 93

même degré que les premières. Il a dont fait préparer des plaques de gélatine à bromure d’argent ordinaire, des plaques à couches doubles, à plusieurs couches superposées, et enfin des piaques dont une moitié était couverte d'une couche ordinaire, et l'autre moitié d'une couche double. Après quelques tatonnements concernant les procédés de développement de ces plaques, il a eu la satisfaction de voir que ses prévisions se sont parfaitement réalisées. Les plaques à couche simp'e ont donné des images peu nettes, à contours brouillés, tandis que les plaques à couches multiples ont donné des images à contours précis, dans les- quelles toux le: détails se distinguent avec une netteté extraordinaire, les parties ombrées et les parties claires bien limitées. | (Deutsche Médic. Woch., 22 avril 1897.)

BIBLIOGRAPHIE

L'électrolyse métallique et la circulation d’air chaud dans le trai- tement de l’ozéne. Thèse de doctorat de F. DaGaltL, présentée a la Faculté de Paris, ou juillet 1897.

L’électrolyse cuprique a été le sujet de bien des thèses ‘et mise à l’ordre du jour de plusieurs sociétés savantes, cette année. L'accord est loin d’être fait sur fa valeur thérapeutique du procédé; mais des physiciens de la compétence de Garel (de Lyon), de Cheval (de Bruxelles), de Bayer, de Hecht, d'Heidelberg, etc., lui attribuent une influence incontestable pour la cure de l'ozène. « C’est aux recherches de Gautier, dit Cheval, que nous devons l'introduction de l'électrolyse cuprique en médecine. » Mais c'est à Cheval, qui en a perfectionné le mode opt- ra oire, que sont dus les essais nombreux tentés dans cetto voie depuis 1895. Les articles récents que vient de publier cet auteur, dans le Journal médical de Brucelles, septembre 1897, sont indispensables à connaitre pour tous ceux que la question intéresse.

Les thèses de Thomas, de Marseille (juin 1897); de Morgan, de Bordeaux (mai 1897); de Dagail, de Paris (juillet 1897); enfin, les récents rapports de Moure, de Bordeaux, de Cheval, professeur agrégé à la Société belge d'Otologie, sont les documents les plus utiles à consulter.

Nous nous occuperons de la thèse la plus récente, celle du Dr Dagail, dont le but est modeste, dit l’auteur, puisque ce travail n'a d'autre prétention que celle de réunir les différentes études publiées sur le traitement de l'ozène par l'élec- trolyse cuprique. Dagail joint à cette revue générale de la question un appen- dice qui paraitra intéressant par sa nouveau'é, sinon par son utilité, puisqu'on reconnait à la douche nasale une influence favorable dans les affections du rhino-pharynx.

Cette thése se divise ainsi :

ie Un historique assez complet; E

Une étude sur l’électrolyse interstiticlle cuprique;

État actuel des connaissances microbiologiques de la question;

De nombreuses observations du professeur Le Dentu, de W. Morton, de G. Gautier, d'Imbert de La Touche, de Lyon; de Le Roy de Quenet, de Cheval, de Bayer, de Bruxelles.

db REVUE INTERNATIONALE D BLECTROTHERAPIB

Tous ces chapitres sont déjà connus. Dans les travaux que nous avons sigualés au début, et surtout dans la Technique d'Électrothérapie, de MM. Gautier et Larat, le lecteur trouvera tous les matériaux qui ont servi à ce travail inaugural.

L'appendice, que nous signalons, sur la circulation d'air chaud, et les conclu- sions de Dagail sont intéressantes, l'une par sa nouveauté, les autres par leur importance :

CIRCULATION D'AIR CHAUD

« Sous ce titre, nous désirons faire addition à notre travail sur le traitement électrochimique de l'ozène, d'un autre procédé physique, simple et utile, et pour cette double raison profitable aux médecins que la question intéresse.

« Pour obtenir une circulation d'air chaud, on peut utiliser plusieurs pro- cédés. MM Gautier et Larat ont un dispositif particulier que nous allons dé- crire. L'air comprimé de la Compagnie Popp, se distribue à volonté dans un appartement quand on est situé à proximité d’un secteur; à l'aide d'un robinet ou débite l'air avec vitesse et quantité, selon son désir. Cet air, dans le cas qui nous intéresse, arrive dans un flacon à double tubulure, contenant de l’eau char- gée de principes médicamenteux, et de s’échapps par une des tubulures, pour aller circuler dans un court serpentin. A l'extrémité libre du serpentin, est ajusté un tube métallique flexible, et enfin l'extrémité libre de ce tube est relice par un court tuyau en caoutchouc à une canule nasale en verre, de forme par conséquent spéciale.

« La source de chaleur peut être l'électricité, le gaz, l'alcool. Une lampe pla- cée sous le serpentin a un foyer suffisant pour cet usage.

« Lorsqu'on ouvre le robinet de l'air, ce dernier se purifie par son barbotage dans l’eau, il se charge de vapeurs médicamenteuses appropriées, passe dans is serpentin i s’échauffe progressivement et s’écoule définitivement par les fosses nasales, l’arrière-gorge et la bouche. Le débit de l'air s'augmente à volonté et la chaleur se règle par l'intensité du foyer.

« Tel est, sommairement décrit, l’outillage de MM. Gautier.et Larat pour la circulation d’air chaud. Ce procédé est s‘mple et son application est facile à réa- liser, même le secteur d'air comprimé fait défaut ; aussi dans les villes, dans les quartiers privés de section d'air, voici comment on peut produire la circu- lation d'air chaud : à l'aide d’une pompe assez forte à pneumatique et un réser- voir d'air en caoutchouc, ou uniquemeut avec un soulfleur d'orgue, la solution est obtenue. Le ballon devra être soutenu par un filet résistant, pour ne pas éclater sous la pression, et il sera relié à un long tube en cuivre contourné en spirale de 5, 7 et 9 centimètres de diamètre. On aura ainsi un outillage suffisant et peu coûteux.

a Mais, avant de faire connaitre les applications de cet agent physique, la cha- leur, on pourrait nous demander quel intérêt il y a à présenter la question et si un autre but que la curiosité nous a engagé à analyser pour la première fois ce sujet. Il ya, en effet, utilité à faire connaître la circulation d'air chaud et ses applicatiuns dans le traitement de l’ozène, car les rezultats que nous connaissons sont irès intéressants, il est à désirer que celte méthode soit essayée isolément ou en même temps que l'électrolyse interstitielle. Nous ne parions que de ses essais dans le traitement de l’ozéne, car d’autres ont été tentés pour la cure des affections du petit bassin et particulièrement pour les inflammations pelviennes chroniques et les vaginites.

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REVUE INTERNATIONALB D'BLBCTROTHERAPIB 95

Observations du D’ Gautier.

Ons. I. Lep..., Ad..., 22 ans, lymphatique; réformé pour faiblesse de constitution; atteint depuis trois ans d’ozène très intense: croûtes abondantes avec ulcérations du cornet moyen; écoulement de sérosités infectes et purulentes.

En juin 1895, six grands lavages avec la circulation d’air chaud. Séance d'une demi- heure chaque fois, avec température qui débute & 25° centigrades et est portée gra- duellement a 60°.

En décembre. 1895, le malade est revu. Depuis le traitement, les ulcérations, les eroûtes, l’odeur, ont disparu.

Les résultats se maintiennent en 1897.

Oras. 11. M. W..., 54 ans. Depuis cinq ans: croûtes dans la narine droite; respi- ration tres difficile; odeur infecte; perte de l’odorat. Traitements nombreux, sans succes.

Aout 1896. Traitement par la circulation d’air chaud, une fois par semaine, jus- qu’a fin septembre.

Après ce traitement d’une demi-heure, à chaque lavage d'air à 63 centigrades, les ulcérations avaient disparu ainsi que les croûtes; respiration bonne et odorat en voie d'amélioration.

En novembre 1896, deux autres traitements. La muqueuse parait saine. Plus d’odeur,

. amelioration très grande. L'avenir prouvera si la guérison est définitive.

Oss. HI. Sœur M..., petite sœur des pauvres, envoyée par notre confrère, le doc- téur Rouillon de La Varenne.

Avril 1896. Lavages, poudres, cautérisations sans résultat. Lésions remontant à deux années. Croûtes sur les cornets inférieurs et moyens; muqueuse lie de vin, bour- soufflées, rendant sa respiration par cette narine impossible. Ecoulement séro-purulent infect.

Trois lavages à 65° centigrades par la circulation d’air chaud avec XV gouttes de la solution suivante dans le liquide :

Menthol eire co esse ue l gramme. GAlACOR sun astra 1 Alcool sai benne 20

La malade est revue trois mois après le traitement; le résultat est satisfaisant. La malade se dit complètement guérie.

Oss. IV (observation intéressante). M. M..., 54 ans. Croûtes dans les narines depuis six ans, pour lesquelles un grand nombre de traitements furent suivis à Paris et dans plusieurs stations d'eaux. Légère amélioration d’abord; mais depuis 1895, aggravation très sérieuse. L’écoulement est constant; les maux de tête, l'abattement et l'insomnie fatiguent énorméinent le malade. A l'examen, le cornet moyen, du côté gauche, est complètement ulcéré et la muqueuse tout entière est rouge et très douloureuse.

L'haleine est fétide. Premier traitement: janvier 1807. En quinze jours, trois séances avec les tiges de cuivre, de vingt minutes avec 10 milliampères. Aucun changement.

Lavage avec lair chaud tous les deux jours, pendant une demi-heure, de 20° a J centigrades. Après le deuxième lavage, amélioration importante. Diminution de l'écoulement et disparition de la douleur frontale.

Le traitement est continué trois semaines (huit lavages).

Reprise du traitement en mai, pendant quinze jours (six lavages à 65° centigrades, avec solution menthol et gaïacol).

L'amélioration déjà obtenue s’accentue. Nous renvoyons le malade qui voulait con- tinuer le traitement.

Le résultat est très grand. Se maintiendra-t-il ?

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96 REVUE INTBRNATIONALB D'ÉLRCTROTHÈRAPIR

CONCLUSIONS

a Le pouvoir microbicide de l’oxychlorure de cuivre a été mis en évidence . par MM. Gautier et Favier. Les conclusions de ces derniers auteurs ont été con- firmés par les recherches de M. Lindermann, professeur de chimie à l’École mi- litaire de Bruxelles et par M. le Dr Cheval, agrégé.

« Les applications de l'oxychlorure de cuivre (corps naissant au pôle positif de la pile), qui joue le rôle essentiel dans le traitement de lozèue, sont faites dans le but déterminé d'agir :

« a) Dor endosmose, c'est-à-dire par le passage du sel à travers les: tissus; b) par l'action microbi:ide de ce sel, la chaleur pendant A ne est normale. .

a Les essais faits par MM. Gautier, Joue, Cheval et Bayer sont favo- rables à cette thérapeutique, qui rapide, puisqu'une séance peut sufire, a donné des résultats sati-faisants, même dans des cas rebelles à tout autre médication précédemment instituée.

a Les auteurs qui refusent à cette hode l'effi zacité que lui reconnaissent MM. Gautier, Jouslain, Cheval et Bayer, n'ont peut-être pas suivi avec attention le mode opératoire recommandé par des électrothérapeutes de la valeur de Morton, Cheval,-Biyer, etc.

a Bo L'électrolyse interstitielle ne d it être suivie d'aucune complication; et il est probable que les accidents sont dus à un outillage défectueux. Utilisée avec la circulation d’dir chaud, Jes résultats paraissent plus rapides. Il sera toujours utile de faire l’occlusion des fosses nasales avec des bouchons de ouate hydro- phile.

« Dans une dernière conclusion, nous appellerons l'attention de nos con- frères sur le traitement de l'ozène par la circulation d'air chaud. Cet agent phy- sique, la chaleur, n’a pas, comme l'électrolyse, fait ses preuves: il est intéres- sant à être utilisé par des médecins compétents, car il a donné des résultats encourageants. » | SELP.

J Grasset, professeur de clinique médicale à l'Université de Montpellier. Rapport sur le traitement du tabès. l'ypogr. Ch. Behm, Montpel- lier. XII° Congrès international de médecine de Moscou (section des ma'a- dies nerveuses et mentale. Electrothérapie : pages 34, 49 et 54.

Le Propriétaire-Gérant : G. GAUTIER

Paris. Ivpnwrns MICHELS er Fus. PASSAGE pu Caine, 8 er 10. Usine à vapeur et Ateliers, rue d'Alcaa ric, 6, B et 10.

8me ANNÉE. NOVEMBRK-DECEMBRE 4897 et JANVIER 4898, Nos 4 à 6.

REVUE INTERNATIONALE

électrothérapie

ET

DE RADIOTHERAPIE

REVUE BIOGRAPHIQUE DE L’ELECTROTHERAPIE

Par MM. G. GAUTIER et J. LARAT.

Luror CINISELLI.

Ciniselli.

Luigi Ciniselli est à Pavie en

1803; neveu d'Alexandre Brambilla :

qui fut un des premiers chirurgiens italiens du siecle dernier. Nommé tout d'abord, dans sa ville natale, assistant de la chaire d'obstétrique et de chirurgie, il fut, en 1848, promu chirurgien en chef de l'hôpi- tal de Crémone. C'est de Crémone

que sont datés ses principaux tra-

vaux sur l'électricité appliquée à la médecine, travaux qui ont notable- ment contribué aux progrès de cette branche de notre art.

En 1846, il publie dans la Gazette médicale de Milan (pages 55, 100 et 207) son premier cas d’Anévrisme

poplité trailé par le courant électrique, dans lequel il expose les principes de la cautérisation électro-chimique et de l’action de l'élec- lricité sur les tissus pathologiques. Ce mémoire établissait d'emblée l'importance de l'électricité dans le domaine chirurgical, et c'est

98 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÈRAPIB

cette belle découverte qui s'attachera infailliblement au nom de Ciniselli.

Dès lors les questions d’électrologie médicale sont l'objet des études constantes du savant professeur de Crémone. En 1858, il fait con- naitre un nouvel appareil à un seul liquide el a courant constant . (Gazette médicale de Crémone, 1858). Puis, sur le même sujet, pa- rait à Milan, en 1862, un mémoire : Appareil électrique à courant constant propre aux usages médicaux et a l'électro-chimie. Dans ce mémoire il expose les modifications qu'il a fait subir à son pre- mier appareil pour le rendre plus simple, plus commode et de force électromotrice constante. |

En 1866, il écrit une lettre ouverte au docteur Bazand, sur la pile a courant constant (Gaz. méd. ital., Milan, 1866). Puis successive- ment: Effets qu'on peut obtenir au moyen de l'application métho- dique des électrodes mélalliques (Annales Univ. de méd., Milan, 1867). - |

Sur les courants galvaniques continus (Gas. méd. ital., Milan, 1872), mémoire dans lequel il décrit un nouvel appareil électrique médical, diverses électrodes propres aux courants de faible intensité, mais de longue durée pour certaines maladies. Cet opuscule abonde en faits intéressants en expériences aussi ingénieuses que bien conduites.

En 1870, il revient sur la cure des anévrismes, sous le titre de: Sur les anévrismes de l'aorte traités avec succès par l'électro- puncture, Ce travail eut alors un grand retentissement, car il don- nait un espoir de guérison pour une affection jusqu'alors au-dessus des ressources de la science. Il montre que l'électro-puncture est indolore, sans danger sérieux; bien tolérée par l'organisme.

Ces idées sont adoptées rapidement. Pirogoff, à Petersbourg; . Duncan et Holm, à Londres; Otés, à Washington; Dujardin-Bau- metz, à Paris; Pusali, à Padoue; Samlierini, à Bologne; Baccelli, à Rome, ete., deviennent les adeptes de cette méthode et publient les résultats qu'ils en ont obtenus.

En même temps qu'il s'efforce de faire connaitre les cffets théra- peutiques de l'électro-puncture, Ciniselli cherche à déterminer lac- tion physico-chimique des courants et leur réaction sur Jes tissus vi- vants. C'est ainsi que parait en 1862, à Crémone, un opuscule inti- tulé : De l'action chimique de l'électricite sur les Lissus organiques vivants et ses applications thérapeuliques, il montre la diffé-

RRVUE INTERNATIONALE D’RLECTROTHERAPIB 99

rence profonde qui existe entre l'action polaire au positif et au né- gatif. Le premier donnant lieu à une cautérisation acide des tissus, le second a une cautérisation basique. En 1874, nouveau mémoire : Sur l'électrolyse considérée dans ses effets sur l'organisme, et applications thérapeutiques du courant galvanique. En 1875 : Sur l’electrolyse appliquée à la cure des tumeurs bénignes, dans le- quel il appuie son argumentation d'un grand nombre de faits cli- niques.

Par cet exposé sommaire des travaux de Ciniselli, on voit quelle a été l'importance de son labeur dans la voie électrothérapique. C'est lui, en somme, qui est le véritable créateur des applications électro- lytiques qui ont pris aujourd'hui une importance considérable, et qui sont une des branches principales de l'électrothérapie. C'est à ce titre que nous faisons figurer la biographie de ce savant éminent dans notre galerie des éiectrothérapeutes célèbres.

x + +

Dans son intéressant travrail : la Galvanocausiie chimique, le Dt A.Tripier apprécie dans les termes suivants l’œuvre de Ciniselli :

C'est à M. Ciniselli, de Crémone, que revient le mérite d’avoir fait de la galva- nocaustique chimique une méthode bien définie, d'en avoir saisi le mécanisme el ia portée, et d'en avoir réglé les procédés de manière à ne laisser aucune hé- silation sur la nature et l'étendue des services qu'elle peut rendre ‘{).

Lorsqu'un corps imparfaitement conducteur, se trouvant d'ailleurs dans des conditions de cohésion qui facilitent sa décomposition, se trouve placé dans le circuit d'une pile de tension suffisante, ce corps est décomposé; l'acide se porte à l'extrémité libre de l’electrode positive, l’alcali à l'extrémité libre de l'électrode négative. Lorsqu'ils ne peuvent attaquer les électrodes, les acides et les alcalis naissants agissent sur les tissus à la manière des caustiques potentiels, détermi- nant l'apparition d'une eschare exactement limitée au niveau des poin's de con- tact des électrodes. Ce phénomène, tout physique, de décomposition, se produit également bién sur les corps vivants et eur les corps bruts. On a donc un moyen d'effectuer, sans intervention de la chaleur, des cautérisations sémbla- ` bles à celles déterminées par l'action des acides ou des alcalis, cautérisations dont l'intensité et l’activité se règlent facilement en dotant le courant dont on fait usage des qualités voulues de quantité et de tension.

Les quelques épreuves bien définies qui ont précédé les recherches de M. Ci- niselli et auraient conduire depuis longtemps à ła découverte de la galvauo-

1) Lettre adressée à la Société de Chirurgie de Paris (septembre 1860). et Dellaztone chimica delVelettrico sopra t tessuli oryanici viventi e delle sue applicucemi alla tera- peulica; Cremona, 1862.

ON EE

400 REVUR INTERNATIONALE D'RBLBCTROTHERAPIB

caustique chimique, sont dues à des physiciens (Mongiardiui et Lando, Becquerel -et Breschet); c'est Ja surtout ce qui a empêché d'y donner suite. Dans les tenta- tives instituées par des médecins, le pouvoir analytique du courant a toujours été confondu avec son pouvoir calorifique.

Après avoir bien établi les caractères différentiels de la galvanocaustique chi- ‘mique et de la galvanocaustique thermique, M. Ciniselli rapporte une expérience intéressante établissant la preuve d'un fait que Ta théorie permettait de prévoir, à savoir: qu'en instituant l'expérience dans des conditions mixtes, on pourrait obtenir à la fois les deux ordres d'effets. On y arrive en employant une pile for- mée de couples nombreux à grande surface et d'un pouvoir électro-moteur con- sidérable. Enfoncant alors les deux électrodes dans un morceau de chair, de-ma- nière que leurs extrémités soient suffisamment rapprochées, on obtient une es» chare qui participe à la fois à la désorganisation par le feu et de la désorgani- sation par décomposition chimique. Pour une même distance convenablement choisie des extrémités des électrodes, le premier effet prédominera ei ceux-ci sont dans le prolongement l’un de l'autre, tandis que l'effet chimique l’emportera si leurs directions sont parallèles et si leur distance est mesurée par l’écartement des deux fils chevauchant l'un sur l'autre. Cela tient à ce que, dans le premier cas, la section du conducteur organique interposée doit être considérée comme moindre, et que, par suite, le courant y a plus de densité, condition que nous sa- vons nécessaire à la production d'effets calorifiques.

Après avoir expérimenté comparativement sur le cadavre et sur l'individu vi- vant des électrodes plates ou en forme d'aiguilles de métaux variés, M. Ciniselli résume ainsi l’ensemble des conditions dont le concours est favorable à la cauté- risation galvanochimique: « Appareil électro-moteur donnant un courant de forte tension et d'une intensité aussi faible que possible, c'e<t-à-dire pile formée d'un grand nombre d'éléments à petite surface. Electrodes faites d'un métal ou de deux métaux qui ne soient pas attaqués par les produits de l'électrolyse. Les électrodes, à surface nette et polie, doivent être miscs en contact immédiat avec les tissus et agir sur deux points distincts. Enfin, les tissus soumis à l'action du courant doivent être suffisamment humides pour être dans une condition favo- rable à la production des effets chimiques. »

M. Ciniselli indique, sans en donner la raison, qu'il est avantageux d'avoir un courant de peu,d'intensité. Cet avantage tient à ‘ce que la douleur produite par la cautérisation est d'autant plus vive que celle-ci est plus rapide. L'électromo- teur produira donc l'effet voulu d'autant plus lentement, mais aussi avec d'au- tant moins de douleur que la surface et le pouvoir électromoteur des couples employés -eront plus faibles.

M. Ciniselli rapporte ensuite quelques observations faites sur le vivant.

M. L. Ciniselli a donc indiqué assez nettement les conditions physiques de la méthode galvanocaustique chimique pour en préciser le caractère et éviter tout embarras à ceux qui seraient tentés d'en faire usage; mais il ne me peraît pasen avoir saisi toute la valeur chirurgicale. L'appréciation de celle-ci doit reposer, à mon avis, sur des considérations d'un autre ordre que je vais avoir à exposer, et qui expliqueront mon intervention dans cette question.

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TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DE LA GOUTTE ET DE LA DIATHESE URIQUE”

Par M. ROBERT NEWMAN, x. D., de New-York,

Chirurgien consultant de Hackensack Hospital, ex-président de l'American Electro-Therapeutic Association, etc.

D'après des observations sérieuses et l'expérience personnelle, l’auteur cerlifie que l'on peut toujours arrêter la goutte et les affections du même genre, prévenir les rechutes, et dans bien des cas obtenir la guérison par l'application jJudicieuse de l'électricité, particulièrement au moyen du courant statique.

Trois articles traitant de ce sujet ont été présentés à cette association et pris en considération. Le premier, lu en 1891, à la première réunion an- nuelle, par le Dr W. F. Robinson, traite de « l'Électricité dans le traitement du rhumatisme ». Le courant galvanique est recommandé pour les affections d'une ou deux jointures, et l'électricité statique si le rhumatisme est géné- néralement répandu dans le corps, et dans ce cas on emploie les étincelles statiques. Des applications d'une durée de dix minutes peuvent être faites alternativement.

Dans cette méme réunion, le Dr Margaret A. Cleaves, lut un article sur « l'emploi du courant galvanique dans les exsudations inflammatoires articu- laires ». Le traitement se composait du couran galvanique constant ou in- terrompu. Dans un seul cas, au bout de treize séances, le traitement fut suivi de faradisation. Le point principal est l'emploi de l'électricité pendant la période aiguë, au lieu d’attendre la période chronique. La raison en est que l'électricité peut être employée dans l'état aigu et qu'il n’y a aucun dan- ger de développer une inflammation plus grande. En attendant une période plus avancée, le cas devient plus difficile à traiter et l'on peut alors se trouver en face d’épaisissements des tissus articulaires, de contractions des membres, d'exsudations, de difficulté des mouvements, et même de l'ankylose. De telles instructions sont plus modernes, très rationnelles, et méritent toute considé- ration dans l'emploi de l’électrothérapie.

A la sixième réunion annuelle tenue a Boston, en 1897, le Dr J. Griffith Davis, donna le compte rendu d'un essai pratique intitulé : « Le rôle de l'Électricité dans le traitement de l'acide urique ». Plusieurs cas très graves el avec complications ont été guéris au moyen du courant faradique, mais d'après des observations ultérieures, on a reconnu les excellents résultats

(1) Lu å la septième réunion annuelle de l'American Electro-Therapeutic Association À Harrisburg, le 21 septembre 1897.

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obtenus par les étincelles statiques. Le Dr Rockwell (1) dit que théorique- ment on devrait choisir le courant galvanique pour le traitement de la goulte et des rhumatismes, mais que d’après son expérience personnelle, il préfè:e la faradisation, et plus la tension est élevée, plus grandes paraissent être ses propriétés analgésiques. Pour cette raison, le courant d’induction statique, dont la tension est énorme, est souvent utile.

On peut employer la cataphorèse pour introduire dans l'économie des sub- stances thérapeutiques au moyen de l'électricité et, dans ce cas, il est diffi- cile de dire si les médicaments ou l'électricité produisent un bon résultat. Edison (2) a fait les expériences suivantes du cataphorèse pour les concrétions goutteuses ` Dans un vase contenant une solution aqueuse de 5 °/ de chlo- rure de lithium, on fit passer un courant de 20 mil'iampères et, dans ce vase, le malade plongea la main jusqu'au poignet. L'autre main plongeait de même dans une solution de sel ordinaire. L'émission du courant eut une du- rée de quatre heures par jour pendant six jours consécutifs. La grosseur d'une des jointures était moindre et la souffrance soulagée.

L'auteur a essayé ce traitement, mais il l’a trouvé trop héroïque, doulou- reux et ennuyeux, exigeant trop de temps et ne donnant pas des résultats en proportion avec les procédés. D'ailleurs, en règle générale, les malades ne veulent pas subir un trailement journalier d'une durée de quatre heures.

Le galvanisme a été généralement recommandé pour ces affections par les premiers auteurs. Professeur Sénator (3) (Berliu) indique pour le :huma- tisme le courant galvanique descendant; Remak (4) emploie un fort courant ralvanique. Les articles mentionnés sont rationnels, ils sont écrits dans un hut louable, avec une observation exacte des résultats et sont dignes de foi. Il n'existe aucune contraction, même lorsqu’on a employé différents courants d'électricité avec succès. 11 n'y a qu'une électricité, laquelle est toujours jointe à un pouvoir magnétique; mais il y a differents courants, instruments et manières de l'appliquer comme mesure électrothérapeutique; l'art du mè- decin est de faire un choix pour le cas particulier, Chaque auteur mentionné a de bonnes raisons pour appliquer le courant indiqué suivant la maladie, son état, ses symptômes, les indications et complications, et suivant le ma- lade lui-mème. L'auteur choisirai le courant galvanique dans des cas tels que ceux rapportés par le D' Cleaves et autres. Le courant statique et le courant faradique appartiennent à la mème classe; mais l'un a une tension plus éle- vée, et comme tel, doit être choisi dans des cas appropriés. L'auteur connait le pouvoir étonnant de la faradisation dans .’absorption du fluide dans l'ana-

(1) Rockwell. Jnternational system of Electho-therapy, p. 33. (2) New-York Medical Record, 15 novembre 189), page 549. (3) Ziemssen: ** Pathology and Therapy ”, vol. xi.

(4) Remak Galvauo-thérapie”, Berlin, 1858, p. 413.

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sarque, ainsi que l'a appliquée le Dr Davis. Les raisons de choisir une mé- thode spéciale de courant seront données ultérieurement après la considéra- tion générale de l'acide urique.

Acide urique. La littérature sur l'acide urique dans les maladies est très abondante, les théories et pratiques des différents écrivains varient beaucoup, faisant naitre des discussions, et par conséquent, font naitre également des doutes sur la nature et le traitement de ces maladies. Dans beaucoup de cas, des autorités reconnues font des rapports tout à fait opposés. L'auteur connaît son incapacité pour fixer de telles questions et n’essaiera pas de donner un rapport positif. De même, il trouve que ses expériences et leur compte rendu n'ont aucune valeur pratique. C'est pourquoi il ne fait que présenter des observations pour montrer la diversité de vues.

Excrétion de acide urique. Suivant le professeur Wormley, l'excré- tion normale de l'acide urique est de onze grains par jour. Contradicloirement nos physiologistes modernes prétendent que l'acide urique existe rarement a l'état naturel dans l'urine normale (1). Dans l'urine normale, l'acide urique est combiné avec la soude, l’ammonium, la potasse, le calcaire et la magnésie.

La présence de l'acide nrique dans l'urine manifeste une affection consti- tutionnelle, comprenant un ou plusieurs organes, comme le foie, l'assimilation en général, l'es omac et les intestins en particulier, le sang, les reins, lure- tère, la vessie, l’urèthre, etc. On dit que la rétention de l'acide urique dans le système est Ja cause de la maladie, tandis que d'autre part il est dit que l'acide urique est la conséquence de la maladie.

La quantité de l'acide urique dans l'organisme ne peut être connue, parce que si l'urine contient une grande quantité d'acide urique, cela n'indique pas le degré d'excédent dans le sang, pas plus qu'une urine claire avec peu ou point d'acidé urique ne prouve l'absence de l’acide urique dans l'orga- nisme.

La réaction de l'urine contenant de l'acide urique est généralement consi- dérée comme acide, et comme conséquence d'un régime défectueux, mais il a également été observé que pendant une abondance d’excrétion d'acide urique, Ja réaction était formellement alcaline. Ün observateur a reconnu une diathèse de l'acide urique produite par la boisson d'une eau alcaline (2).

La cause de l'acide urique et de la goutte qui l’accompagne est générale- ment attribuée à un excès de nourriture et à une pléthore conséquente, Cu qui, cependant, n'explique pas l'anémie et la faiblesse extrêmes observées dans beaucoup de cas.

(1) Flint ** Physiology ”, p. 416.

2) Dr W. W. Reed, Fowler, Col, Journal of the American Medical Association, 2 août 1597.

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104 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLBCTROTHÉRAPIE

La présence de l'acide urique est constatée dans beaucoup de maladies, parmi lesquelles nous mentionnerons les suivantes : angine, bronchite, catarrhe, sténose du cœur, dyspepsie, affections du foie et des intestins, né- phrite, anasarque, migraines et hypérémie du cerveau, coliques de plomb, inflammations génito-urinaires (1), neurasthénie, rhumatisme, goutte, athé- rome des artérioles (2). Voici quelques-unes des conclusions du Dr Pearce :

« Que le métabolisme dérangé est la cause sui generis de cerlains sym- ptômes dans beaucoup de maladies constitutionnelles.

« Que trouvant, ainsi que nous l'avons vu, de telles variations dans les quantités d'acide urique pour les cas présentant apparemment une sympto- matologie similaire, et avec variation de régime d'exercice, etc., nous devons supposer que dans beaucoup de cas, la cause n'est pas un mauvais régime ou l'idiosyncrasie.

« Que certains maux de tête persistants occipitaux non soulagés par un traitement pour les yeux peuvent être causés par l’acide urique déposé dans les méninges. »

A la dernière réunion de I’ ‘‘ American Medical Association `, tenue à Phi- ladelphie en juin 1897, dans une discussion sur la goutte, le Dr H. C. Wood fit certaines remarques qui méritent d'être rapportées. « En premier lieu, on doit se pénétrer de cette idée que toutes nos connaissances scientifiques sur la goulte ne sont qu'une expectative sans base solide, sur laquelle nous avons a établir une connaissance certaine. »

Le rôle de l’acide urique dans la maladie est si grand, et notre science sur ce point si peu définie, que l'auteur abandonne ce vaste champ et se borne à l'étude de la goutte et au traitement électrique de cette maladie en donnant les raisons pour le choix du courant convenable.

La goutte peut être gagnée, aiguë ou chronique; de ce dernier cas, la goutte, maladie héréditaire, il sera plus particulièrement parlé dans cet a1- ticle.

Théorie de la goutte. Il y a différentes théories sur la cause, la marche de la goutte et son traitement. La théorie suivante mérite d'être notée :

La goutte est une affection constitutionnelle. Pendant les attaques doulou- reuses il y a rétention de l’acide urique et de ses sels dans l'organisme et dans le sang. La diathèse étant en présence, une mauvaise digestion cause une attaque. La façon dont se forme l'acide urique n'est pas suffisamment connue. Le spleen est probablement un des facteurs (3).

(1) “The relation of Uric-Acid excess to genito-urinary inflammations” par Brands- ford Levis M. D. Journal des maladies cutanées et génito-urinaires, juillet 1897.

(2) D’ N. S. Davis J' reunion of the American Medical Association, 4 juin 180.

(3) Ranke (H.) Beobachtungen über llarnoäure ”, München, IK.

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La théorie de Garrod (1) est que les reins sont malades. Une rechute aiguë de la goutte est causée par l’irritalion des tissus avec rétention d'acide urique. La goutte chronique se termine généralement par la mort du malade, soit au bout de longues souffrances produites par des complications, soit subitement coume dans l’apoplexie ou l'angine pectoris.

Le professeur Senator dil que le traitement amène une amélioration et la cessation des altaques, mais non une guérison durable; les rechutes apparais- sent à locus minoris resislentix.

Le traitement consiste en médicaments, régime, exercice, eau minérale et électricité.

lo Les médicaments recommandés sont nombreux et variés. Les uns, salu- taires dans certains cas, ne produisent aucun effet dans d'autres. Quelquefois aucun ne produira d'effet, et tel remède ayant toujours réussi à guérir un malade peut tout à coup ne produire aucun cffet sur le même individu. Ebstem dit qu'il faut user et non abuser des remèdes alcalins. Cependant, dans cer- tains cas, les alcalins aggravent le cas et les acides font du bien. Les moyens thérapeutiques de toute espèce et sous toutes les formes ont été employés, mais il est inutile de les énumérer ici.

2 Un régime spécifique devrait être bon, mais les rapports de médecins éminents sont très contradictoires. Les uns ordonnent un régime de légumes ou de lait et pas de viande; d'autres disent de la viande seulement. Le Dr Senator recommande un régime mixte, mais en évitant le gras. Un malade qui n’avait éprouvé aucune amélioration avec le régime de légumes, fut con- seillé de manger moins de légumes et plus de viande, vit son état s'améliore aussitôt. Presque tous les médecins défendent le café, thé et liqueurs alcoo- liques, ce qui parait rationnel; mais en pratique nous voyons que certains malades ont besoin de whisky comme diurétique et que le mal s'aggrave si on omet le whisky. Mon ami, le D" A. T. E. dit avoir des at aques de goutte et se les guérir en buvant du champagne, tandis que d’autres malades provo- quent une attaque en buvant du champagne. Le Dr Armstrong (2), dans le ‘* Journal of the American Medical Association”, du Ier mai 1897, déclare qu'il ne donne que de la viande rouge et de l'eau chaude.

3 L'exercice, actif ou passif, est peut-être un des meilleurs remèdes parce qu'il règle la cireulation, excite-l'action des différents organes et par éli- mine hors du corps les matières inutiles. Le sport de a bicyclette est indu- bitablement un excellent exercice.

Les eaux minérales, bues a la source, sont bonnes pour plusieurs rai- sons, dont la principale est l'observation stricte de l'ordonnance du médecin

(1) “The nature ant treatment of Gout and Rheumatic Gout™ by Alfred Baring var- rod, F. R. 8. M. D., London, 1858.

(2) The Value of an exclusively meat diet in chronic Gout”, Journal of the Ame- rican Medical Association, 14 août 1597.

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de la source. Carlsbad est e principal endroit l’on envoie les malades. Cependant, beaucoup de malades se trouvent bien du traitement élecuique sans avoir jamais été à Carlsbad. L'auteur connait également plusieurs cas améliorés par l'eau de Teplitz importée, cette eau est agréable au goût et agit particulièrement sur les reins comme diurétique de valeur.

L’électricilé, parfois en combinaison avec, mais souven sans l’aide d'aucun autre remède, a positivement guéri le rhumatisme et la goutte. On peut em- ployer avec succès différents instruments et courants, ainsi qu'il est indiqué danz les articles mentionnés plus haut. Dans certains cas, il sera bon de va- rier le mode d'application.

La goutte peut ètre aiguë et acquise ou bien héréditaire. Dans le premier cas on peut presque toujours promettre la guérison radicale. La forme chro- nique est plus difficile à guérir, le traitement doit être continué pendant une longue période et les applications d'électricité sont utiles pour préserver des nouvelles attaques. Si dans certains cas la goutte chronique n'est pas guérie on peut loujours prévenir les rechutes en suivant un traitement appro- prié lorsque le système devient anormal.

Cette régle a surtout rapport au traitement de la goutte héréditaire par le courant stalijue, et le démontrer est le but principal de cet article.

Électricité statique. Il faut en premier lieu montrer les qualités possé- dées par le courant statique, qualités qui rendent désirable le choix de ce courant pour le traitement de ces affections, et l'effet qu'il peut avoir en domptant et en corrigeant les irrégularités de l'organisme.

L'électricilé statique possède les mèmes propriétés que l'électricité géné- rale. Elle a un courant à potentiel élevé et de haute fréquence, Les ellets physiologiques des courants de haute fréquence et de potentiel élevés onLeté si bien décrits par le Dr W.J. Morton, pionnier de l'emploi thérapeutique de l'électricité statique, et ses écrits si souvent cités, qu'on peut s'abstenir d'en parler de nouveau.

On emploie l'électricité statique de différentes manières : comme massage et courant induit, forme sous laquelle elle tient lieu de faradisation ; mais le plus genéralement on l'emploie sous forme d'élincelle ou brise de différentes variétés. Le malade est.posé sur une plateforme isolante, reliée au pôle po- sitif de la machine. L’électricité se trouve alors concentrée sur la plateforme et le malade devient une extrémité de l'électrode positive dans laquelle l'elec- tricité s'accumule. L'autre électrode, reliée au pôle négatif, est dirigée par l'opérateur et amenée près du corps du malade. Suivant le cas, les étincelles ou brises sont données au malade. Si pour une raison particulière l'opéra- teur le juge utile, il peut renverser les pôles.

Le pouvoir curatif de l'électricilé statique a été expérimenté comme i! suit :

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REVUE INTERNATIONALE D'RLRCTROTHÉRAPIRE 407

L'électricité statique est diffusée dans le corps et pénètre les tissus et les articulations;

2 Elle agit comme tonique général;

Les brises calment toute la douleur en cing minutes dans la-plupart des cas. Dans les affections très douloureuses des articulations, il faut plusieurs applications pour enlever la souffrance et l'infiltration; mais lorsqu'une attaque est en progrès, trois applications faites dans la même journée doi- veut pouvoir donner la liberté des mouvements et faire cesser les douleurs;

Les migraiues et troubles cérébraux sont enlevés par la brise;

Elle égalise la température et la rétablit au degré normal, mème si I température a été abaissée ou enlevée par la maladie (le Dr Cleaves a fait de remarquables observations sur ce sujet);

La circulation est égalisée. Un des symptômes de la goutte est le froid aux pieds; cetle sensation est si forte qu'il semble ne pas appartenir au corps, et d’un tel engourdissement que le mouvement est presque impos- sible. Les étincelles égalisent la circulation du sang, et font ainsi disparaitre ce malheureux symptôme;

La chaleur animale est favorisée, l'aclion de la peau restaurée et la dia- phorèse évoquée mème;

Elle stimule les organes à une meilleure sécrétion. Le foie, les intestins et les reins, dont l'action était lente ou interrompue, reprendront leurs fonc- tions ;

Elle favorise les excrétions des matières inutiles et purifie le système de l'acide urique, ete. ;

10° Elle guérit la débilité nerveuse;

ile Il y a absorption des fluides et produ Le inflammatoires dans les arti- culations, ainsi que nous le voyons dans l’anasarque.

12° Elle remplace l'exercice et agit comme motion passive.

Ces effets sont parfaitement établis et ont été observés par plusieurs au- teurs, aussi bien que par l’auteur, sur lui-même et sur d'autres malades.

Analyse de l'acide urique (avant el après le traitement électrique). Ces analyses faites par le Dr Murray, de l'urine d'un malade souffrant d'une goulte héréditaire, sont soumises pour montrer l'excrétion relative de l'acide urique aux différentes périodes du traitement. Une pinte de la quantité éva- cuée pendant les dernières vingt-quatre heures est soumise à l'analyse dans chaque cas. Résultats suivants :

SPECIMEN I, Sans traitement, le 9 septembre 1897, Deux semaines apres, une légére altaque de goutte. Pendant ces deux semaines Je malade na subi aucun traitement. Apres une chaude journée, une quantité de 16 onces fut évacuée; une pinte fut suumisé à l'analyse qui donna le résullat suivant :

108 REVUE INTRBRNATIONALR D'BLRCTROTHERAPIE

Quantité totale pendant vingt-quatre heures "` 1,305: 46 onces. Couleur _pèle, trouble. Odeur, urineuse. Réaction, fortement alcaline (ammoniacale). Densité spécifique : 1,020 à 15° c.

Dépôt, quantité et apparence générale : abondante, claire, floconneuse. Phosphates présents ` albumine, acide urique : 0,334 grammes = 5 grammes pour vingt-quatre heures. Examen au microscope : triple cristaux et phos- phates amorphes.

SPÉCIMEN II, Après un traitement électrique de trois jours. Commen- cement d'attaque de goutte, foie paresseux; langue blanche, épaisse et chargée ; pied gauche très œdémateux et douloureux, impossible de sup- porter le soulier; malaise général. Pendant trois jours, étincelles statiques d'une durée de dix minutes. Ce traitement empécha une maladie sérieuse et guérit le malade. Jours de traitement : les 12, 13 et 14 septembre. Pas de médicaments ni de régime spécial. 15 septembre, on prit pour l'analyser une pinte de l'urine évacuée en vingt-quatre heures (59 onces).

Résultat de l'analyse 143 :

« The merck Analytic Laboratories.

« New-York, 17 septembre 1897.

« Caractère physique et chimique ` quantité totale pour vingt-quatre heures, 1,745 = 59 onces. Couleur, pâle; odeur, forte. Réaction, acide. Densité spécifique, 1,020 à 15° c.

« Dépôts, quantité et apparence générale : léger dépôt phosphateux et albumine après un examen sérieux. Acide urique, 0,1360e = Uer pour vingt-quatre heures. A l’examen au microscope on ne trouva rien de parti- culièrement pathologique. » |

En comparant les deux spécimens, nous voyons qu'après un trailement d'électricité statique, d’une durée de trois jours, et pendant une attaque gouttense, le malade se trouva guéri, l'attaque affaiblie, l'urine devint acide, les dépôts de phosphate et d'albumine moindres, et l'excrétion d'acide urique considérablement réduite ; tandis que d'après le premier spécimen pris lors- que le patient se portait bien, en apparence, sans aucun traitement électrique, on constata davantage de changements pathologiques ayant un caractère grave et dont la grande quantité d'acide urique est le point le plus im- portant.

Récapitulation : Dans les deux cas, la quantité d'acide urique était de : sans traitement, excrétion de l'acide urique 0,334 grammes pour vingt- quatre heures; après un traitement électrique de trois jours, excrétion de Vacide urique, 0,1360 grammes pour vingt-quatre heures.

Goutte héréditaire. Puisqu'on adinet que la goutte est une affection diathétigue, cette diathèse peut être entièrement congénitale et dans Je

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sang, et, dans ce cas, les personnes qui en sont affligées ne peuvent rien pour empécher cette maladie. Les statistiques de Soudamore établissent que, sur un nombre de cing cent trente-trois cas de goutte, trois cent neuf pro- viennent de famille, la maladie existant depuis une ou deux générations. Garrod lui-mème reconnait 50 °/, de cas héréditaires. L'auteur est abso- lument certain de ces sortes de cas et ne citera que l'histoire d'une seule familie, d'après ses observations personnelles. L'affection existait depuis trois générations, sur les deux continents, et les observations commencèrent sur la grand’mére, qui mourut en Allemagne en 1836. Elle s'était mariée deux fois, eut quatre filles, deux de chaque mari. Ces quatre filles se marièrent ; toutes eurent la goutte et moururent des suiles de complications ; l’une d'apoplexie, en 1838, une autre d'une angine, en 1840, et la dernière eut de graves attaques et mourut d’une anasarque en 1875, à l'âge de soixante- neuf ans. Quelques cousins de la vieille dame souffrirent également de la goutte. Les enfants des filles de la troisième génération eurent tous ce même mal. Un des veufs se remaria et sa deuxième femme eut trois enfants bien sains et qui vivent encore, tandis que les trois eufants de la première femme moururent de complications de la goutte, le dernier fils en 1888. Deux enfants de la fille morte en 1875, allèrent en Amérique, eurent plusieurs attaques, et la fille, une veuve, mourut d’une méningite en 1888, tandis que son frère avait succombé en 1886 d'un anévrisme au cœur, tous deux de complications de la goutte et pendant des atlaques. Les enfants des deux autres filles moururent, à l'exception de deux fils qui, en 1890, menaient en Allemagne une existence misérable et avaient une affection goutteuse avec difformité des articulations. Dans cette famille, les personnes atteintes étaient des femmes pour la plupart, aucune d'elles ne menaient la vie à outrance, ne buvant ni liqueurs ni bière ; celles que l'auteur connait particulièrement ne buvaient jamais de vin ou exceptionnellement.

Ceci a élé raconté pour prouver :

Que la goutte était héréditaire; Qu'elle ne pouvait être causée par un mauvais régime ou l’abus des liqueurs; Que les femmes surtout en étaient atteintes, malgré les statistiques qui comptent un petit nombre de femmes atteintes de la goutte.

L'histoire clinique de la goutte chronique a été souvent écrite par plusieurs auteurs; nous ne mentionnerons ici que quelques symptômes, afin de donner les indications pour les applications statiques. Lorsque le malade possède une expérience de plusieurs années, il peut prevoir chaque nouvelle attaque. Elle commence souvent par des sympiômes dyspeptiques : l'appétit manque, le foie est paresseux, les intestins constipés, les intestins sont gazeux; dé- pression générale, migraines, troubles cérébraux, paresse des mouvements, hausse légère de temperature, commencement de raideur dans les articula- tions, douleur et enflure de l'articulation metatarso-phalanyzeale de l'orteil,

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insomnie, prurit,, urine trouble avec excès d’acide urique. Si l'on constate certains de ces symptômes, l'électricité statique sous forme d étincelles est indiquée, et dans la plupart des cas ce traitement est si heureux que l'amé- lioration est aussitôt sensible, et au bout de plusieurs applications le malade est guéri de celte attaque et recouvre la santé. Les médicaments ne sont pas nécessaires. Si le bon moment est passé et que les eymptômes sont suivis de douleurs, enflure des articulations et œdème, de telle sorte que la marche est impossible, les applications statiques devront être faites plus souvent, environ trois fois par Jour sur les articulations.

La brise peut être appliquée ainsi qu'une électrode employée comme mas- sage; la brise, à la tête, est très agréable et fait beaucoup de bien. Si Je mal est négligé, la douleur est plus vive à la prochaine attaque, plus d'articula- tions sont atteintes, les veines sont dilatées, la rétention d'acide urique est plus forte et des coliques néphritiques en sont la conséquence. La vessie et même luréthre et l'immobilité augmentent; il y a délire, douleurs torturantes, etc. Ces complications peuvent amener la mort.

Si l'on emploie l'électricité statique au moment convenable, avec soin ct attention, chaque attaque peut être relardée ou même empèché, et le malade conserve une apparence de santé. Cette électricité peut s’employer seule, mais on peut aussi y joindre d'autres mesures. Dans tous les cas soumis à son observation, l'auteur a parfaitement réussi, ainsi qu'il a été dit.

Pour servir d'éclaircissement, voici toutes les phases de son cas parti- culier :

Cas de goulle héréditaire. Les médicaments n'avaient fait aucun bicn, l'électricité réussit. R. N..., atteint de la goutte transmise par sa grand mère. Il avait des attaques depuis vingt ans; ces attaques devinrent de plus en plus fréquentes et sérieuses. Il avait eu les symptômes ordinaires ` douleurs lan- cinantes avec toutes les souffrances décrites dans les textes. Souvent il ne pouvait remuer, ou alors il était obligé de marcher'avec des béquilles. Quel- ques attaques étaient accompagnées de coliques, pendant lesquelles des amis guetiaient l’occasion pour exécuter la laparotomie, soupconnant une appen- dicite. Les médicaments calmaient quelquefois la souffrance et à d'autres moments les mêmes remèdes ne produisaient aucun effet.

L'aggravation survint en septembre 1892; le rhumatisme articulaire aigu vint compliquer le cas, la douleur devint constante et torturante, et il lui était impossible de se remuer dans son lit. Le cas fut alurs trailé par un médecin de la plus haute réputation, professeur du plus grand collège de New-York, geatiéman dans toute l'acception du mut, dout personne ne pouvait surpasser les soins qui ne seront jamais oubliés Le traitement consistait en médica- ments ct, poursuivi pendant plusieurs semaines, ne donna aucun résultat. Le pronostic était mauvais, et il terminait ea disant que si jamais le malade

LA

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recouvrait la santé, il ne pourrait se maintenir qu'en allant passer quatre ou six semaines chaque année à Carlsbad. Il était impossible au malade de prendre de nouveaux médicaments; il devint très faible et, dans cet. état, - visité par plusieurs membres de cette association qui ne croyaient pas le re- voir vivant; de fait, une fois on le crut mort. |

A un moment critique, le Dr Nunn et notre regretté Dr Hutchisom, con- seillèrent le whisky et du jus de viande pour soutenir les forces du malade; celui-ci s'en trouva très bien. Mais il demeura dans un élat précaire et obligé la plupart du temps de se servir de béquilles. Au commencement de 1893, des amis lui conseillèrent l'électricité statique, et les premières applications furent faites par le Dr Margaret A. Cleaves, trois fois par semaine; si bien qu’au bout d’un certain temps, le malade put marcher sans aucune aide, ni douleur. Au printemps, il rencontra le premier médecin qui l'avait soigné; celui-ci fut surpris de le trouver aussi bien joriant, et ne voulait pas croire que, seule, l'électricité statique avait opéré ce changement sans le secours d'aucun médicament. Les applications furent continuées à domicile toutes les fois qu'on en eut besoin par la suite.

Quelquefois le traitemen} fut retardé à dessein jusqu'au moment la crise élait assez avancée, l'articulation de l'orteil enflée et la souffrance parvenue à un tel degré qu’il lui était impossible le matin de remuer la jambe et qu'il dut employer une béquille pour descendre dans la salle l’on devait lui ap- pliquer l’électricité statique. La première séance diminua les mauvais sym- ptomes, à la deuxième il ressentit un bien-être, et la troisième (toutes dans la mème journée) guérit l'attaque. Un régime particulier ne fut pas ordonné (l'usage modéré du whisky agit comme diurétique et fit beaucoup de bien). Parfois l'on ordonna des alcalis qui ne produisirent aucun résullat satis- faisant et qui, quelquefois mème augmentèrent l'excrétion de l'acide urique et l'irritabilité générale. Grace au traitement par l'électricité statique, s'est maintenu en bonne santé, sans rechute sérieuse depuis cinq ans. La goutte héréditaire n’est pas détruite, mais les crises ont été detournées par l'emploi en tempsutile de la machine statique. Le ‘traitement se compose dén: celles et de brises, ainsi qu'il a déjà été dit,

CONCLUSIONS

Il y a une variété de causes et de symptômes de la goutte;

Le régime et le trailement ne peuvent être indiqués comme règle à suivre pour Lous les cas semblables;

IL est faux de traiter le mal; le malade doit être traité comme individu suivant les indications;

Il existe certaines choses dans la goutte et la diathèse de l'acide urique qui ne sont pas encore comprises;

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La goutte héréditaire existe et se manifeste chez les individus sans qu’il y ait rien de leur faute;

La goutte héréditaire, comme une diathèse, ne peut être détruite par au- cun traitement, pas plus qu'elle n'est la conséquence d'une nourriture trop abondante ou de l'usage de liqueurs fermentées, par la raison qu'on l'a observée chez des femmes qui suivaient un régime et ne buvaient ni bière ni liqueurs;

L'électricité statique est le meilleur traitement pour la goutte héré- ditaire et prévient les attaques si on l’use judicieusement en temps voulu, ce qui maintient le patient en bonne santé;

L'électricité statique et les autres courants guérissent beaucoup d'autres variétés de rhumatismes et de goutte. |

LA FARADISATION APPLIQUÉE AU TRAITEMENT DE L'ATONIE VÉSICALE Par le D' L. LARUELLE.e

L'atonie vésicale est un symptôme que l'on rencontre tous les jours chez certains urinaires, symptôme d'une grande importance clinique, plus géné- ralement mais improprement connu sous le nom de paralysie de la vessie.

La paralysie de la vessie, dans laquelle l'influx nerveux de l'organe est altéré ou aboli, n'existe pas comme telle, purement limitée à la vessie; elle est toujours associée à la paralysie des membres inférieurs et résulte d'une affection du cerveau ou de la moelle. Il est vrai pourtant que dans certains cas de lésions des centres nerveux, au début des manifestations, la vessie parait parfois seule entreprise, mais d’autres symptômes ne tardent pas à venir lever les doutes quant au diagnostic; d'autre part, dans les affections cérébrales, on voit souvent la paralysie de la vessie persister alors que tous les autres accidents ont, sinon complètement, du moins presque complète- ment disparu. Mais, dans les deux cas, le médecin évitera facilement la con- fusion avec le symptôme À caractéristique dont nous voulons parler : l'atonie vésicale.

La vessie atonique est incapable d'expulser son contenu soit parce qu’il existe un obstacle au col, soit parce que ses parois musculaires sont disten- dues d'une facon exagérée. S

¢ La vessie, dit Thompson, faillit à son rôle d'agent expulseur dans deux conditions, premièrement, quand un développement prostatique qui n'est

D (1) Communication faite à la Société médico-chirurgicale de Prabant.

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pas toujours et nécessairement très considérable oppose dans la région du col une insurmontable barrière à l'appareil musculaire normal ou hyper- trophié de la vessie; secondement, quand la tunique musculaire affaiblie ou atrophiée a perdu tout ou partie de sa puissance contractile et que l'organe réduit à l'état d'une poche mince et flasque est impuissant à réagir sur son contenu. »

Ces deux conditions, obstacle mécanique, insuffisance fonctionnelle, sont souvent associées pour déterminer la rétention, notamment dans lhyper- trophie de la prostate el peut-être aussi dans certains rétrécissements uré- thraux. |

Mais si tous les auteurs acceptent que l'atonie vésicale est la consé- ' quence de cette situation spéciale, un certain nombre croient du elle ne se produit pas en l'absence de lésion prostatique; en un mot, ils refusent d’ad- mettre une atouie primitive, essentielle, la perte de contractilité du muscle existant comme telle, indépendamment d'obstacle au col ou d'affection inflammatoire de la muqueuse vésicale.

La plupart cependant reconnaissent l'existence de cette atonie primitive et généralement ils l'attribuent à ce que le malade s’est trouvé dans la nécessité de retenir trop longtemps ses urines. Le ressort vésical une fois vaincu ne reprend que difficilement son élasticilé, et cet élat réclame une promple intervention.

C'est dans cette catégorie que je dois ranger le cas dont je vais rapidement esquisser l’histoire.

X..., célibataire, actuellement âgé de trente et un ans, a souffert à vingt ans d'une syphilis bénigne, convenablement traitée du reste et paraissant aujourd'hui éteinte. Le malade n'a jamais fait d’excés vénériens, mais vers la puberté il s'est adonné à la masturbation pendant deux ans. Il n'a pas d'antécédents blennorrhagiques. La santé générale est bonne, et les rensei- gnements fournis ne permettent pas de soupçonner chez lui une tare ner- yeuse ou autre.

X... fait remonter l'origine de son mal à cette circonstance que, lors d'une prise d'armes de la garde civique de 1888, i. dut fort longtemps résister a un pressant besoin d'uriner. Quelques semaines plus tard éclatcrent les acci- dents que nous résumons:

La miction est devenue très difficile, surtout le matin, le jet est très faible, d'un volume insignifiant, l'urine ne sort qu'après des efforts prolongés.

Progressivement, la géne devient de plus en plus considérable. X... ne sent plus le besoin d'uriner, il s’apercoit bien que le ventre se développe, mais c'est le seul indice qui l'avertit de l'état de réplétion de la vessie. Il peut indéfiniment se retenir sans jamais mouiller son linge.

Bientôt la mietion n’est possible le matin qu'au moment de la garde-robe et après de grands efforts; le soir, l'urine sort avec plus de facilité, mais

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généralement il est obligé, pour pouvoir uriner, de se promener des heures durant et de se frictionner le ventre.

Les traitements médicaux qui lui furent conseillés pendant une période de sept années, furent aussi variés qu'inefficaces; tels le copabu, la térében- thine, tels l’iodure de potasse et le traitement mercuriel.

L'intervention locale ne lui réussit pas mieux; des cathétérismes répétés, des séances de dilatation n’amenérent aucune amélioration; seuls les bains froids et les frictions sur le ventre lui procuraient un certain soulage- ment.

En 1891, trois ans après le début du mal, X... eut recours aux soins d'un spécialiste, qui lui fit deux fois par semaine des lavages alternant à l'eau boriquée et à la solution do nitrate d'argent. A ces séances de lavage succé- dèrent, peudant plusieurs semaines, des séances de galvanisation lout le long de la colonne vertébrale, mais encore une fois le résultat fut nul.

Découragé, le malade avait depuis deux ans renoncé à tout traitement, quand il se décida à réclamer de nouveaux soins.

En août 1895, sept ans après le début du mal, X... ignore completement ce quest le besoin d'uriner, tla urine qu'au prix des plus grunds efforts, la vessie ne se vide pour ainsi dire jamais.

L'examen du malade ne décèle aucune hypertrophie prostatique appré- ciable, au-dessus du pubis, apparait une saillie proéminente se distinguant - par sa matilé des parties voisines et donnant la sensation d’une collection liquide.

La verge et les testicules sont normaux, les fonctions génitales s'accom- plissent bien, le sperme renferme des spermatozoïdes.

Les effurts du malade pour uriner déterminent, après plusieurs tentatives, l'expulsion de 50 centimètres cubes d'une urine limpide et ne présentant au- cune particularité.

Le cathétérisme au moyen d'une sonde de Nélaton, pratiqué immédiatement après la miction et dans le décubitus dorsal, s effectue avec facililé et ramène 450 centimètres cubes d'urine.

Le premier jet s échappant de la sonde conserve une certaine force, mais bientôt le jet disparait, la vessie se vide lentement, l'urine sort en bavant et les dernitres parties ne sont expulsées que grâce à des pressions répétées sur le ventre.

Je conclus de que, si la vessie a gardé son. élasticité, elle a perdu sa puissance contracite et que l'organe, réduit à l'état d'une poche mince el flasque, est impuissante à agir sur son contenu. Je me trouvais donc en pré- sence d'un cas d'atonie datant de plusieurs années, sans que l'examen per- mit de découvrir la cause de cette inertie vésicale.

Le premier conseil que je donnais à mon malade fut de renouveler chaque soir le cathétérisme et de vider, au moyen de la sonde de Nélaton, le réser-

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voir urinaire, aprés quelques efforts de miction. Ainsi, on place la tunique musculaire dans la seule condition elle puisse recouvrer sa contractilité, par le fait qu'on évite la distension continue de l'organe.

Ces sondages réguliers avaient en outre l’avan age de m'indiquer la quan- lité d'urine qui stagnait dans la vessie, el ces mensurations me servirent dans ta suite à contudler les progrès vers la guérison,

Il va de s0j que toutes les précautions d'aseptie et de propreté é aient re- commandées à ce malade garçon suffisamment méticuleux pour y atta- cher l'importance voulue car on ne doit pas se dissimuler les risques d'in- fection, et d'infection grave, lente à guérir, que court une vessie ayant perdu une grande partie de sa vitalité.

Pendant les quinze premiers jours, la sonde ramenait le soir de 250 a 430 centimètres cubes d'urine. |

En mème temps, je soumettais le malade à trois séances de faradisation chaque semaine, d’après le procédé suivant: l'un des pôles portant le tam- pon ordinaire garni d'une éponge humide, est appliqué sur le bas-ventre, d'autre part, J introduis dans la vessie une sonde de gomme élastique renfer- mant un l conducteur terminé lui-même, à son extrémité libre, par un bou- ton métallique et relié au-delà du talon de la sonde avec le second pôle de l'appareil. Le courant était faible et ne déterminait qu'une sensation légère et, de lemps en temps, je promenais doucement la bougie contre la paroi vé- sicale, Pour finir, je laissais séjourner un instant .a bougie sur le col, ce qui donne lieu à une légère douleur. (D'après Thompson.)

La vessie n’était pas toujours évacuée avant la séance qui durait de ciny à dix minutes. |

Ce traitement ne tarda pas à amener une amélioration notable, lente, mais progressive. Après quelques séances de faradisation, À... commençait à sen- tir régulièrement le besoin d'uriner et, au bout de six semaines, les sensa- tions de besoin, de pression dans la vessie avaient complètement reparu. La miction est plus facile, sans être brillante, et la vessie, après la miction, ne ren- ferme plus, le soir, en.moyenne, que 110 centimètres cubes. |

A cette période de traitement, succéda un intervalle de repos nécessilé, du reste, par le traitement de légers accidents uréthraux, suile de relations sexuelles intempestives. |

De nouvelles séances de faradisation amenérent une amélioration plus grande. La vessie se vide de temps en temps; À... urine sans peine, presque sans elfurt, et la soude ne ramène plus, le soir, que DU, puis 40 centimetres cubes d'urine.

Enfin, en 1897, le malade, qui s'est soumis à une récente période de trinte- ment, vide complètement sa vessie. I| urine sans effort; si le jet n'a pas la furce ni l'ampleur du jet normal, la contractilité de la vessie est telle que lor- gane suffit à son rôle, et j'espère recourir bientòt à de nouvelles seances de

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faradisalion qui pourront encore améliorer la situation, et surtout éviter pour l’avenir, à mon malade, le retour des terribles accidents de l'inertie vésicale.

Je serais incomplet si je ne mentionnais, à côté du traitement local, le trai- tement général que j’ai fait suivre à mon malade. Les antécédents syphili- tiques de ce jeune homme semblaient devoir m'imposer l'obligation de com- mencer toute tentative de cure par un traitement antisyphilitique énergique. Je ne me suis pas cru autoriser à le faire, étant donné que si cet accident dont il souffrait, peut être attribué à une lésion spécifique d'ur centre nerveux de la moelle, le traitement général, de l'avis unanime, n'a aucune action sur ces lésions tardives para-syphilitiques. En reyanche, j'ai soumis mon malade, pen- dant les intervalles de repos, au traitement ioduré à faible dose: 1 gramme par jour. Je n'ai pas remarqué que cette thérapeutique eùt quelque influence sur la maladie pour en accélérer la guérison.

Des faits qui précèdent, je crois pouvoir tirer les conclusions suivantes :

Il existe des cas d’atonie vésicale sans obstacle apparent du côté de la prostate ;

Ces atonies primitives sont dues soit à une diminution ou atrophie des fibres inusculaires, et en ce cas sont susceptibles de guérison; soit à la dégé- nérescence granulo-graisseuse du muscle, et par conséquent incurable;

La faradisation prudemment employée, dans le premier cas, donne de bons résultats comme dans certaines atrophies des muscles. Tout traitement

est inutile, voire mème dangereux. si la sclérose a envahi et affaibli les fibres musculaires.

DE LA VALEUR SÉMÉIOLOGIQUE DES REACTIONS ANORMALES DES MUSCLES ET DES NERFS(? Par M. le professeur DOUMER, do Lille.

Depuis les remarquables travaux de Duchenne et de notre éminent collègue, le professeur Erb, la recherche des modifications que les réactions électriques subissent au cours des diverses maladies, a pris une telle importance que Île comité organisateur de ce congrès a pensé qu'il serait utile de mettre à l'étude la valeur séméiologique des réuclions anormales des muscles et des nerfs. I a bien voulu me charger de cette étude.

Les faits se sont tellement accumulés depuis ces trente dernières années, ils sont parfois si contradictoires, qu'il devient nécessaire de les passer au crible de la critique, de séparer les faits positifs, définitivement acquis, des hypothèses que l'on a édifiées successivement et qui, peu à peu, ont fini par s'imposer, même à des esprits très distingués, au même titre que des axiomes démontrés. C'est,

(L Rapport lu au Congrès de neurologie de Bruxelles, le 17 septembre 1837.

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messieurs, ce que je vais avoir l'honneur de faire devant vous. Peut-être au cours de cet exposé aurai-je l'occasion d'émettre des idées qui vous parailront nouvelles et peu conformes à ce que tout le monde admet aujourd'hui; je vous prie néanmoins de ne pas les rejeter sans examen; elles sont le fruit de longues méditations, et je les crois l’exacte expression des faits positifs que nous pos- sédons.

On se fait souvent, dans le monde médical, une bien étrange idée de l’électro- diagnostic : alors qu’on demande aux autres procedés d'examen que les ren- seignements qu'ils peuvent donner, qu’on ne demande, par exemple, à l'ophtal- moscope que des renseignements sur l’état des milieux et du fond de l'œil, à l'œs- thésiomètre que des renseignements sur l'état de la sensibilité de la peau, on exige souvent de l'électrodiagnostic qu’il donne le nom de la maladie dont est atteint le malade que l’on soumet à l'exploration électrique. C'est de cette idée absolument erronée que proviennent les discussions sans fia et sans intérêt, tout le monde a raison, sur l'existence ou l’absence de telle ou telle réaction au cours de telle ou telle maladie. De pareilles discussions jettent le trouble dans l'esprit de ceux de nos confrères qui ne font pas de l’électrodiagnostic une étude spéciale et font naître un scepticisme, souvent même un dédain, dont on trouve l'expression jusque dans les recueils de médecine les plus autorisés.

Ces discussions n'auraient pas lieu si l’on n'oubliait pas que les explorations des muscles et des nerfs répondent toujours avec la pins grande précision aux questions qui lui sont posées, à la condition que ces questions soieht claires et qu'elles ne présentent aucune ambiguïté. Si, par exemple, on demande à l'élec- : trodiagnostic si dans la paralysie fuciale, il y a ou il n'y a pas de réaction de dégénérescence, il répondra, par les renseignements contradictoires qu’il fournira, qu'il n'en sait rien; mais si on lui demande si, dans tel cas de paralysie faciale, les muscles et les nerfs répondent anormalement aux excitations électriques, il répondra avec la plus grande précision par un out ou par un non. C'est qu'en effet, l'électrodiagnostic est une des méthodes les plus précises que la clinique possède. On va en juger par la suite de cette étude.

Mais il y a deux points de physiologie sur lesquels je désire tout d’abord ap- peler votre attention, car ils dominent tout l'électrodiagnostic et parce que l'ap- préciation de la valeur des réactions électriques dépend étroitement des idées que l'on se fait à leur sujet.

Le muscle répond-il directement aux excitations électriques?

Lorsqu'il est excité par l'intermédiaire du nerf correspondant, par quel mé- canisme se fait celle excilalion?

Tels sont les deux points dont nous allons tout d'abord nous occuper.

Ce serait vraiment méconnaitre étrangement la valeur des nombreux travaux qui ont été faits depuis ces quarante dernières années par les physiologistes que de prétendre que le tissu musculaire n’est pas directement, tout à fait en dehors de toute intervention nerveuse, excitable par l'électricité. Mais on peut cepen- dant se demander si, en pratique. et par l'emploi des méthodes qui sont d'un usage courant en électrodiagnostic, on arrive vraiment à produire l'excitation directe du muscle, si ce que l’on appelle couramment excitation des muscles, réaction musculaire, sont vraiment des excitations directes portées sur le tissu musculaire lui-même et si ces réactions proviennent de l'excitation directe du tissu musculaire, ou bien si ces excitations et ces réactions ne sont pas dues à l'excitation des nerfs moteurs qui commandent ces muscles. On sail, en effet, que l'on explore d'habitude le muscle par l'intermédiaire de son point d'élection,

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c'est-à-dire par le point les filets nerveux qui lui sont destiné: l’abordent et le pénètrent. Dans ces conditions, on obtient avec la plus grande facilité des con - tractions intenses et totales du muscle. Mais il n'en est plus ainsi lorsque l'élec- trode, tout cn restant placée sur la portion la plus charnue du muscle, n'est plus exactement en rapport avec le point d'élection. Alors on peut sans doute encore obtenir des contractions, mais pour cela il faut employer des couranis beaucoup plus intenses que dans le premier cas, et encore n'arrive-t-on qu'a produire la contraction des faisceaux musculaires qui sont en rapport direct avec l'électroda ou bien qui sont dans son voi-inage immédiat. L'expérience est particulièrement fappante avec des muscles tout en surface. De cette expérience fondamentale et connue depuis longtemps, il me semble absolument logique d'admettre que lex- cilation du muscle, lorsqu'elle se fail l'iutermédiaire de son point d'élection, n'est pas une excitation directe du lissu musculaire mais bien, pour une tres grande part, une excitation indirecte qui emprunte l'influence des filets nerveux terminaux qui aboulissent à ce muscle. \

Je sais bien que l'on peut opposer à cette opinion des faits pathologiques très frappants. Erb, notamment, a montré que dans les cas de dégénére:cence le muscle. difficilement excitable par l’intermédiaire de son nerf, l'est au contraire au plus haut point lorsqu'on l'excite par l'intermédiaire de son point d'élection ; que dans le cours de la dégénérescence il existe un antagonisme marqué entre le processus des variations de l'excitabilité électrique des nerf- et celui des muscles. Mais cet antagonisme n'est pas aussi absolu qu'on veut bien le dire; onatrouvédes cas les réactions des nerfs sont identiques, ou peu s'en faut, aux réactions ob- tenues par l'excitation du point d'élection du muscle; d’ailleurs ces anomalies peuvent être expliquées tout autrement que par l'excitabilité directe du tissu musculaire, notamment par des différences d’altérations entre les troncs nerveux. et les dernières ramifications de ces troncs. Ne sait-on pas aussi que ces réac- tions anormales sont essentiellement transitoires, que l'inexcitabilité du muscle par l'intermédiaire du tronc nerveux progresse du centre à la périphérie, si bien qu'il arrive un moment ce muscle n'est même plus excitable par l'interme- diaire de son point d'élection. Toutes ces fibres ne sont pourtant pas détruites et celles qui restent n'ont pas perdu toute trace de contractilité, car il sufit, comme je l'ai montré, pour rendre cette contractilité manifeste, de produire l'excitation de telle sorte que ces fibres soient parcourues par le courant dans le sens de leur longueur (Réaction longitudinale).

Ces deux faits, l'un physiologique, l'autre pathologique, rendent donc très pro- bable l'opinion que lorsqu'on excite un muscle par l'intermédiaire de son point d'élection, on produit une excitation indirecte et non pas directe de ce muscle,

Si cette opinion était vraie, tout ce qui dans l’electrodiagnostic est connu sous le nom de réuclion des muscles, s'écroule et les conclusions diagnostiques que l'on en tire perdent toute valeur.

Comme elle me parait la plus geseit, c'est à la lumière qu'elle jette sur toute une catégorie de faits cliniques que j'étudierai la valeur séméiologique des réac- tions anormales que l'on rencontre dans l'exploration électrique.

L'autre point acquiert du coup une importance capitale. Si toutes les réactions musculaires que l'on provoque par les procédés habituels sont des contractions indirectes, il importe au plus haut point d'étudier de près le mécanisme qui produit ces contractions.

Les remarquables expériences que le professeur A. Charpentier, de Nancy, a entreprises sur l'interférence des ondes nerveuse: ont éonduit cel auteur à

ër

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montrer, par des procédés extrémement ingénieux, que la contraction musculaire provoquée par l'excitation d'un nerf n'était pas due à la transmission directe à l'organe réagissant de l'excitation électrique elle-même, mais que l'excitation électrique se transforme en onde nerveuse; c'est cette onde nerveuse qui, trans- mise jusqu'au muscle, en provoque la contraction : en un mot, lorsqu'on excite électriquement un nerf moteur, le muscle qui réagit répond, non pas à l'excita- tion électrique elle-même, mais à l'excitation transformée par le nerf. Ce prin- cipe physiologique, que l'on ne saurait contester, conduit à des conclusions du plus haut intérêt pratique.

C'est ainsi que, si nous constatons à la suite de l'excitation d’un nerf moteur une réaction musculaire anormale, nous ne pouvons expliquer cette anomalie que par l'une des trois hypothèses suivantes :

Soit par une altération de la substance nerveuse qui transforme anorma- lement l'excitation électrique : dans ce cas l'onde pourra être transmise norma- lement par le nerf sain au muscle sain, qui réagira passivement et norma'ement a cette onde anormale.

Sort par une altération du cordon nerveux en aval du point excité; alors l'excitation sera transformée normalement, mais elle sera transmise anormale- ment à un muscle sain qui réagira normalement à cette onde normale anorma- lement transmise.

Soit par une altération du muscle; dans ce cas l'excitation sera bien encore normalement transformée et transmise normalement par le nerf sain, mais le muscle réagira anormalement à cette onde normalement produite et normalement transmise.

Ces trois hypothèses doivent pouvoir expliquer toutes les anomalies des réac- tions électriques.

Vous avez peut-être remarqué que dans tout ce que je viens de dire, je n'ai pas fait la moindre allusion à l'influence sur la réaction de toute Ja partie du systèmenervo-musculaire qui se trouve située en amont du point excité. C'est qu'en réalité les réactions des nerfs sectionnés sont, dans leurs grandes lignes, identiques à celles du nerf relié aux centres nerveux et que l'influence de ces derniers est à peu près nulle. Il se peut cependant que dans les cas pathologiques il men soit pas toujours ainsi, mais après avoir fait cette restriction rendue nécessaire par les mécomptes fréquents que l'on rencontre lorsqu'on veut introduire en patho- logic les faits physiologiques en apparence les mieux observés, je m'empresse d'ajouter que rien dans les faits cliniques publiés jusqu'à ce jour n'est venu la légitimer.

On peut done tout d'abord poser comme règle que les réactions anormales sont loujours liées à une altération des organes exp orés, quitte à la modifier par la suite dans le sens qu'indiqueraient les faits qui légitimeraient ces modi- fications.

SYNDROMES ÉLECTRIQUES

On a décrit, depuis ces trente dernières années, toute une série de réactions électriques sur la plupart desquelles on a fondé, à juste titre, les plus grandes espérances. A la vérité, ces réactions ‘Jteéuclion de déyénérescence, réaction myo- lonique, réaction de compression, réuction de la diuthèse de contracture, réaction d'épuisement, etc.) sont plutôt des syndromes électriques constitués par des réactions élémentaires ou même pur des successions de réaclions vlémen- laires qui sont la plus souvent absolument indépendantes les unes des autres et

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qui possèdent, sans doute, chacune leur signification propre. Le syndrome de la dégénérescence, désigné communément sous le nom de reaction de dégenéres- cence, en est peut-être le plus frappant exemple. Cette réaction, que l'on connait depuis les travaux d’Erb, est un ensemble d'anomalies des réactions des organes moteurs aux diverses excitations électriques : on la rencontre partielle ou com- plète et avec des modalités diverses dans la forme de la secousse du muscle. On sait que ces anomalies sont différentes suivant que l'excitation porte sur le nerf ou sur le point d'élection du muscle et que précisément cette différence constitue l’un des faits capitaux de cette célèbre réaction. Dans le nerf, on observe des modifications quantitatives dans les excitations faradique et voltaïque ; au niveau du point moteur, suivant le degré de l'évolution de la dégénérescence, de l'hypo- excitabilité voltaique et faradique, puis de l'hypoexcitabilité faradique, de l'hyporexcitabilité voltaique avec inversion de la formule classique des réactions, puis enfin de nouveau de l’hypoexcitabilité voltaïque toujours avec inversion de la formule classique des réactions. L’hypoexcitabilité pouvant même aller, surtout pour les excitations faradiques, jusqu'à l'abolition complète.

Il ne faudrait d'ailleurs pas croire que ce syndrome soit resté dans le cadre qu’Erb lui avait tracé; des observations ultérieures faites sur des malades atteints d'affections diverses ont, en effet, montré que ces réactions électriques sont extrêmement variables et que l'antagonisme qu’Erb établit entre le processus des variations des réactions du muscle ct celui du nerf est loin d'être constant. Les professeurs Pekelharing et Wiokler notamment, au cours de leurs célèbres recherches sur le béri-béri, ont signalé des cas l'excitation des troncs ner- veux était qualitativement anormale, et ont constaté aussi une hyperexcitabilité exquise des mêmes troncs nerveux aux excitations voltaïques. La réaction de dégénérescence telle que l’a décrite Erb s'applique surtout à la dégénérescence traumatique des nerfs; mais les traumatismes ne sont pas les seuls cas qui s'accompagnent d'altérations profondes dans les éléments constitutifs des tissus nerveux et musculaires; or, il est à peine besoin de le rappeler, les anomalies des excitalions au cours de ces altérations dégénératives sont loin d'être iden- tiques à celles que l'on observe dans la dégénérescence d'Erb; si bien que l'on peut dire qu’il n'y a pas qu'une seule formule de réaction de dégénérescence, mais qu’il y en a plusieurs, différentes les unes des autres par leurs éléments constitutifs.

Ce que je viens de dire du syndrome de dégénérescence pourrait être dit des autres syndromes qui ont été décrits; aucun n’est absolument fixe, aucun n'est absolument caractéristique du processus pathologique général auquel il corres- pond. Bref, nous nous trouvons devant un ensemble extrêmement complexe et touffu de réactions anormales qu'il importe d'éclaircir. Pour y arriver, nous allons, rompant avec le passé, dissovier les divers syndromes électriques en réactions élémentaires dont nous rechercherons la signification pathologique ou, mieux, anatomique exacte; car on ne connaît une réaction que lorsque l'on sait à quelle modification elle correspond. Les réactions élémentaires à indication précise sont malheureusement encore peu nombreuses, mais Lout fait prévoir que des recherches scientifiquement conduites, comme celles de Duchenne et d'Erb l'ont été, en augmenteront le nombre.

RÉACTIONS ANORMALES ÉLÉMENTAIRES

Les réactions élémentaires anormales que je désignerai tout simplement sous le nom de réactions anormales, par opposition aux syndromes électriques qui

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ont été décrits jusqu'ici, se divisent en deux grandes catégories. Dans la pre- mière, nous ferons entrer les modifications des excitabilités voltaïque et tara- dique: dans la seconde, les anomalies de la secousse musculaire consécutives.

Les modifications des excitabililés voltaique et faradique comprennent les réactions suivantes :

Pour les courants faradiques :

Augmentation de l’excitabililé, ou hyperexcitabilité faradique;

Diminution de l'excitabilité faradique, ou bien hypoexcilubili‘é faradique.

Pour les courants voltaiques :

Hyperexcitabilité voltaïque;

Hypoexcitab:lité voltatque;

Variations des valeurs relatives de NF et de PF que nous désiguerons sous le nom de réaction d’Erb;

Variation des valeurs relatives de NF et de NO que nous désignerons sous le nom de réaction de Rich;

Abolition de toute excitabilité par l'intermédiaire du nerf, mais conserva- tion de l’excitabilité du tissu musculaire lorsqu’on l’excite par des courants paralléles a la direction des fibres, que nous appellerons réaction longitudinale.

La categorie des anomalies de la secousse musculaire comprend les réactions anormales suivantes :

Diminution du temps perdu;

Augmentation du temps perdu;

Diminution de la durée de la secousse;

Augmentation de la duree de la secousse; Alteration de la forme de la courbe;

Réaction d'épuisement.

Nous allons étudier à peu près dans l’ordre qui précède ces diverses réactions, mais nous n'insisterons seulement que sur celles dont les significations patholo- giques sont les mieux connues.

HYPOEXCITABILITÉ FARADIQUE. Réaction de Duchenne.

Quoique Marshall Hall soit le premier auteur qui ait recherché systématique- ment l'état de la contractil faradique au cours des divers états de maladie, c'est Duchenne qui doit être considéré comme le véritable inventeur de cette réaction, je propose done de lui donner son nom. C'est lui en effet, qui, le premier, a cherché par des méthodes précises l'état de la contractilité faradique des organes de la motilité; c'est fui qui, par les remarquables applications qu'il sut faire de ces recherches, par une ténacité qui finit par l'emporter sur l'ironie et l'envie dont il fut entouré, sut forcer l'attention du public médical et imposer la méthode de diagnostic dont il avait fait de si nombreuses et de si brillantes applications.

La diminution de l"excitabilité faradique est un symptôme fréquent; on la ren- contre, à des degrés divers, dans un très grand nombre de maladies nerveuses ou musculaires. Duchenne l’a signalée dans presque toutes les paralysies vraies et dans bon nombre de maladies du système nerveux s'accompagnant ou non d’atro- phie musculaire. C'est qu'en effet, cette réaction correspond à des altérations de l'appareil nervo-musculaire très communes. De ces nombreuses observations, Duchenne avait cru pouvoir tirer la conclusion que l'affaiblissement ou l'abolition

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192 REVUR INTERNATIONALE D’BLECTROTHERAPIE

de la contractilité faradique correspondent a une altération plus ou moins grave des nerfs moteurs. Déjà Marshall Hall avait dit avant lui, d'une façon plus géné- rale, que l’on rencontre cette réaction dans toutes les paralysies spinales, dénom- mant ainsi toutes les poralysies qui sont dues & une interruption de la communi- cation des nerfs périphériques avec ies centres médullaires.

Ni l'une ni l’autre de ces deux opinions n'est absolument exacte.

Il n'est pas tout d'abord exact de d.re que toute altération de Ja conductibilite nerveuse entré la moelle et la périphérie se traduit soit par une diminution, soit par une abolition de l'excitabilité faradique. Des preuves pathologiques et phy- siologlques, l'intégrité de cette. conductibilité n'existe plus et op cependant la contractilité faradique est conservée, abondent. On sait, en effet, que, dans la paralysie infantile, dans la poliomyélite aiguë de l'adulte, tout au début, les muscles réagissent normalement aux excitations portées sur les nerfs correspon- dants, peut-être même réagissent-i's avec plus d'intensité que normalement, or, c’est précisément à ce début que les altérations des neurones moteurs de la moelle sont les plus intense:. On sait aussi que lorsque l'ou sectionne un nerf moteur, l’excitabilité du bout périphérique reste normale pendant un certain temps et que les modifications de l’excitabilité progressent lentement du bout sectionné à la périphérie, si bien qu'ils n'apparaissent dans les filets terminaux que quelques heures après le traumatisme.

L'opinion de Duchenne n’est pas non plus entièrement exacte : s'il est bien certain aujourd'hui que toute altération grave du cordon nerveux entraine l'affai- blixsement de lexcifabilité faradique, on rencontre des cas la réaction de Du- chenne existe alors que les troncs nerveux sont indemnes, les myopathies pri- mitives en sont le plus frappant exemple. Dans ces affections, les nerfs moteurs sont sains, les muscles sculs sont atteints; or, dans ces cas, on remarque cepen - dant ún affaiblissement marqué et même parfois l'abolition complète de la réae- tion aux courants faradiques. Duchenne lui-même en donne dans son traité: Sur l'électrisalion localisée, un très remarquable exemple.

Il y a donc réaction de Duchenne soit dans les altérations du cordon nerveux moteur, le muscle restant sain. soit dans les altérations du muscle, le nerf res- tant sain; mais il est indispensable pour que cette réaction se produise qu'il y ait l’une ou l’autre de ces altérations. Vous voyez que l'examen clinique confirme les prévisions théoriques dont je viens de vous parler et que nous pouvons en déduire la conclusion suivante :

L'affaiblissement ou l'abolition de l'excitabilité faradique est due ou bien à une altération du nerf moteur, ou bien à une altération du muscle correspon- dant, ou bien à une altération simullance intéressant à la fois et le nerf et le muscle.

Toute altération des centres nerveux qui entrainera cette altération des nerfs moteurs ou des muscles présentera donc la réaction de Duchenne, mais cette réaction restera toujours liée à l'altération de ces nerfs ou de ces muscles et ne sera pathognomonique que d’elle seule.

il est difficile de se prononcer sur Ja nature des altérations qui donnent nais- sance à cette réaction. Tout ce qu'elle nous enseigne, c'est que l'organe moteur est altéré dans ses prop'iétés fondamentales en aval du point erplore ou bien en ce point lui-même; elle reste muclle en ce qui concerne les lésions situées on amont; elle ne nous renseigne en rien sur la nature de cette altération.

Au point de vue du pronostic, on a cru pouvoir en recevoir quelques précieuses indications. En principe et d'une façon absolue, la réaction de Duchenne ne nous

vo "e ‘ary

REVUB INTRRNATIONALE D’BLECTROTHRRAPIB 123

renseigne pas sur la gravité de l’altération nerveuse ou musculaire qu'elle révèle, car le pronostic dépend soit de la nature de l’altération, soit de la persistance de la cause qui l'a produite, nature et persistance que l'on ne peut apprécier que par des considérations étrangères aux réactions électriques. Cependant on peut dire avec Duchenne que dans les paralysies traumatiques la gravité de la paralysie est en raison directe de l'aflaiblissement de la réaction faradigue. Pour les au- tres affections, cet affaiblissement signifie simplement que l’altération est plus ou moins profonde, mais ne nous fait présager en rien sa curabilité.

4

HYPORXCITABILITÉ VOLTAÏQUR

De la réaction de Duchenne on peut rapprocher Vhypoexcitabilité voltaique. Cette modification se rencontre dans les méines affections que la réaction de Du- chenne, elle a, en outre, la même signification. On la trouve cependant de prefe- rence dans I'altécation des cordons nerveux moteurs consécutifs soit à un trau- matisme, soit à une affection des cornes antérieures. Dans ces cas, elle signific que les éléments des cordons nerveux s'altèrent lentement, l'un après l’autre, de telle sorte que l’excitant électrique agit sur un ecrdon nerveux composé en par- tie de fibres entièrement détruites et par conséquent inexcitables, en partie de filets nerveux cn voie de destruction et par conséquent anormalement excitables (voir plus bas), en partie de fibres nerveuses encore saines et par conséquent nor- malement excitables. Comme le nombre de ces dernières emporte en général dans ces maladies de beaucoup sur celui des secondes, les réactibns vollaiques ne sont jamais anormales qualitativement. Les modifications quantitativement anormales de l’excitabilité vont en s'exagérant à mesure que le nombre de ces filets nerveux sains va en diminuant. L'exci‘abilité voltaïque devient nulle lors- que tous les filets nerveux sont détruits.

Tout ce qui a été dit plus haut au sujet de la valeur séméiologique de la réac- tion de Duchenne peut être répété à propos de l'hypoexcitabilité voltaïque et conduit aux mêmes conclusions :

La diminution ou l'abolition de l'excilubilité voltaique, lorsqu'elle se pré- sente sans aucune modification qualitative, est due ou bien à une alteration du nerf exploré, ou bien à une altération de ces deuce organes.

Elle correspond loujours à une alteration siégeant soit au point explore lus-meéme, soit en aval de ce point. :

Aucune altération des centres nerveux ou bien du cordon nerveux en amont de ce point ne peut la produire.

HYPEREXCITABILITÉS FARADIQUE ET VOLTAIQUR

L'hyperexcitabilité faradique et l'hyperexcitabilité voltaïque, lorsque cette der- nière se présente sans modifications qualitatives, se rencontrent dans les mêmes cas, elles sont, suivant toute probabilité, caractéristiques des mêmes conditions pathologiques ; leur étude peut donc être simultanée.

Les étais pathologiques qui les produisent sont très imparfaitement connus, on sait cependant qu'elles précèdent souvent, quelquefois pendaut un temps très court seulement, les diverses altérations dégénératives des nerfs et qu'elles suc- cèdent aux bypoexcitabilités daus les maladies qui s'accompagnent de contrac- tures. Elles sant précisément l'une et l'autre l'un des élément; de la réaction de contracture imminente ou confirmée. On la retrouve encore dans presque toutes les scléroses primitives des cordons latéraux.

124 REVUE INTERNATIONALE D'ELECTROTHRRAPIE

Moins frappantes que les hypoexcitabilités et surtout que les réactions quali- tativement anormales, elles ont aussi moins attiré l'attention des cliniciens. Ce- pendant, en se basant sur le principe physiologique que j'ai posé au début de cette étude, on peut dire qu'elles sont caractéristiques d'une altération de l'ap- pareil nervo-musculaire siégeant, soil au niveau du point d'exploration, soit en aval de ce point. Mais nous sommes dans une ignorance à peu près absolue rela- tivement à la nature de ces altérations.

En résumé, nous pouvons conclure qu’il est probable que les modifications quantitatives des excitabilités faradique et voltaïque ne peuvent nous renseigner que sur l’état de santé ou de maladie de l'appareil nervo-musculaire au point de l'exploration, ou bien en aval de ce point. Mais cette conclusion n’est démontrée ‘cliniquement que pour les hypoexcitabilités.

MODIFICATIONS QUALITATIVES DES BXCITATIONS VOLTAÏQUES

Les réactions anormales qualitativement sont nombreuses; elles consistent dans des variations plus ou moins profondes des valeurs relatives des divers modes d'excitation par les courants voltaïques.

On sait que normalement et suivant le nerf qu'on explore, on peut sérier, par ordre décroissant de l'intensité d'action, les divers modes d'excitation voltaique de la façon suivante :

NF > PF > PO > NO NF > PO > PF > NO NF > PO=PF > NO

Ces trois formules ne différent les unes des autres que par les intensités rela- tives des excitations par PF et PO. La seconde est plus conforme à la loi physio- logique de Brenner, mais c'est la première que l'on constate le plus souvent dans l'examen électrique des nerfs sains de l'adulte; on rencontre cependant parfois la seconde et la troisième pour dos nerfs absolument normaux. Nous ne recher- cherons pas ici les causes de ces variations physiologiques; il me suffit de les signaler et de prévenir que, par suite de ces variations physiologiques, nous ne parlerons pas des variations pathologiques relatives des excitations par PO et par PF.

Toutes les modifications qualitatives des excitations voltaïques peuvent être ainsi divisées en trois groupes :

Variations des tntensités relatives de NF et de PF.

Variations des inlensilés relatives de NF et de NO.

Disparition de toute excilabililé indirecte du muscle, mais existence de la réaction longitudinale.

VARIATIONS DBS VALEURS RELATIVES De NF RT op PF Reaction d’Erb.

J'ai dit plus haut quel rôle le professeur Erb avait eu dans l'étude des réactions voltaiques anormales; pour ne pas avoir été le premier à les signaler, c'est lui qui en a fait l'étude la plus approfondie. J'ai pensé qu'il serait juste de donner son nom à celui de tous les signes électriques qui est le plus précis.

Les variations des valeurs relatives des excitations par NF et par PF sont, en effet, de toutes les anomalies des réactions, celles dont les indications sont les plus prochaines, car ellos ne peuvent exister que si le nerf est altéré au point

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLHCTROTHÈRAPIR 125

même de l'excitation. Nous avons vu que la réaction de Duchenne et que l'hypo- excitabilité voltaique nous laissaient dans l’indécision au sujet de l'organe altéré et du siège de cette altératiop. Avec la réaction d’Erb, le doute n'est plus permis et l'on peut affirmer que le nerf est malade.

Les preuves anatomiques en sont nombreuses. Toutes les fois que ces modifi- cations ont été constatées et que l'on a pu faire l'examen microscopique de lor- gane exploré, on a toujours trouvé des lésions profondes intéressant le cylindre- axe, le tube à myéline ou les tissus interstitiels. Je citerai à l'appui, les recher- ches dont j'ai déjà parlé, que les professeurs Pekelharing et Winkler ont faites en collaboration sur le béri-béri, et pour lesquelles ils ont eu de si nombreux matériaux. Ces auteurs ont toujours constaté de profondes altérations histolo- giques dans les nerfs ils avaient, pendant la vie, trouvé Ja réaction d'Erb. On trouve encore cette réaction dans la névrite, qu'elle qu’en soit la cause, du mo- ment qu’elle a acquis un certain degré d'intensité (névrite traumatique, névrites toxiques, dégénérescence rapide des cordons nerveux dans les affections aiguës des cornes antérieures de la moelle, etc.).

D'un autre côté, on ne la rencontre dans aucune affection purement musculaire, dans les myopathies primitives, par exemple. C’est en vain qu'on l’a cherchée dans op très grand nombre de cas de ce genre et, lorsque par exception, on l’a rencontrée, on a aussi trouvé à l'autopsie des altérations marquées des cordons nerveux.

Nous avons vu plus baut que, en théorie, une réaction anormale quelconque pouvait être due à trois causes différentes. L'observation seule pouvait nous ap- prendre si ces trois causes interviennent également pour l'hypoexcitabilité aux courants faradiques et pour l’hypoexcitabilité aux courants voltaïques, elle nous répond affirmativement; mais ici, pour la réaction d'Erb, elle nous apprend que les altérations du tissu musculaire n'interviennent pas pour la produire et que, seules. des altérations du cordon nerveux peuvent lui donner naissance. Au fond, la chose est assez rationnelle; le muscle ne fait, en se contractant, qu'obéir à l'onde nerveuse qu'il reçoit; que cette onde soit produite par NF ou par PF, peu lui importe; les excitations électriques, en se transformant, perdent leur polarité, les ondes nerveuses qu'elles produisent n'agissent plus que par leur intensité ct le muscle ne pourra leur répondre que guantitativement et non pas qualita- tivement. |

Il semble donc bien établi que la réaction d’Erb'est liée à une altération des nerfs moteurs. Mais, l'onde nerveuse naissant toujours au point d'excitation, puisque c’est en ce point que se fait la transformation de l'excitation électrique en onde nerveuse, il faut donc que l'anomalie qui constitue la réaction d'Erb prenne naissance en ce point. Comme, d’un autre côté, toute altération qui n'at- tcindra pas l'organe de la transformation ne pourra donner que des modifications quantitatives et que le neurone seul parait apte à produire cette transformation, nous sommes conduits aux propositions suivantes :

La réaction d’Erb est symptomatique d'une altération du cordon nerveux au point même de l'exploration. Cette altération atteint probablement le neu- rone correspondant.

2 La réaction d’Erb est absolument indépendante de l'état de santé ou de ma- ladie de toutes les parties de Cappareil nervo-musculaire situées en dehors de ce point, soit en amont, soil en aval.

Il est certain qu'il y a divers degrés dans la réaction d’Erb, car on peut passer successivement et progressivement de NF > PF a NF > PF. Mais nous manquons

126 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

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de données pour déterminer à quelles conditions pathologiques chacun de ces divers degrés correspond. Nous ne pouvons, pour le moment, que faire des hypothèses.

Il se peut qu'ils dépendent uniquement du rapport entre le nombre des fibres saines et celui des fibres altérées qui se trouvent dans Je cordon nerveux au point d'exploration. Cette hypothèse est simple, elle est logique; ce qui passe dans le uerf sectionné tendrait à le confirmer. On sait en elfet que, dans ce cas, si l'on explore le même point à des interval'es de temps différents, on constate d'abord, d'après l'hyperexcitabilité du début, une diminution de l’excilabilité voltaïque ; puis les intensités relatives de NF et de PF tendent à se rapprocher, puis PF finit par l'emporter, puis enfin |’excilabilité, toujours anormale qualita- tivement, diminue de plus en plus et finit par disparaitre.

Tl se peut aussi que les divers degrés de la réaction d'Erb correspondent a des altérations différentes et que la névrite parenchymateuse, par exemple, n'ait pas la même formule de réaction que la névrite interstitielle. Mais nous man- quons complètement de données à cet égard.

VARIATIONS DES VALEURS RRLATIVRS DE NF gr NO Reaction de Rich.

Cette réaction se distingue de la réaction d'Erben ce que la modification porte sur les variations d'intensités relatives entre les excitations par louverture el par la fermeture avec le pôle négatif. Elle est caractérisée par la tendance que ces excitations ont à devenir égales. Le pôle qui convient le mieux à la recherche de celte réaction est le pôle négatif; j'en ai dit plus haut la raison.

On la rencontre souvent avec la réaction d’Erb, et elle constitue même l'un des éléments importants du syndrome de dégénérescence; mais elle se trouve, dans toute sa pureté, dans les nerfs des membres qui sont soumis à la compres- sion par la bande d'Esmarch; c'est même à cause de ce fait que Geigel propose de l'appeler réaction de compression. Rich a montré que pour obtenir la reac- tion minimale avec NO, il faut, pour le nerf médian normal, un courant dix fois plus intense que pour obtenir la même réaction minimale avec NF; mais que, si l’on comprime le membre avec une bande d’Esmarch, il faut, pour obtenir les mêmes contractions minimales, S

{24,25 avec NF el [ma 75 avec NO.

Si l'on se base sur cette loi, que les anomalies qualificatives de l'excitabilitè voltaïque dépendent des modifications anatomiques du cordon nerveux au point excité, on se trouve conduit à admettre que la réaction de Rich répond à une altération de irrigation sanguine du nerf. Rien cependant ne nous autorise en- core à rapporter à celte cause l'existence de cette réaction dans les cas patliolo-

giqués.

REACTION LONGITUDINALR

J'ai signa'é, dès 1891, une réaction toute particulière qui avait passé jusqu'a- lors inaperçue. On l'observe sur des muscles dont les nerfs sont détruits deja depuis longtemps, notamment dans des paraiysices infantiles datant de plusieurs années. Dans de pareilles conditions, on constate que l'excitant électrique porte. sur les points de choix des nerfs ou bicn sur ceux des muscles correspondants ne produit plus aucune réaction; mais si l'on dispose les électrodes de tella sorte

REVUR INTERNATIONALE D'ÉRLRCTROTHÈRAPIR 127

que les fils de courant agissent parallèlement aux fibres du muscle, co dernier réagit souvent avec une grande énergie aux ouvertures ou aux fermetures du circuit; cependant, la réaction est plus intense avec PF qu'avec NF.

Ces faits ont été vérifiés plus tard par M. Huet, puis par M. W. Salomonson et par M. F. Ghilarducci, qui en a fait une excellente étude et qui l'a retrouvée dans d'autres cas le nerf avait été détruit par une longue dégénérescence. Cet auteur a proposé de lui donner le nom de reaction à dislance; je préfère celui de reaction longitudinale, comme représentant mieux les conditions physiques elle se produit.

Il semble que cette réaclion soit la dernière manifestation de la contractilité musculaire, mais nous sommes encore très peu fixés sur sa véritable significa- tion pathologique. Quoiqu'elle semble n’exister que lorsque, par une altération de longue durée, le nerf parait être absolument détruit, on ne peut cependant pas dire qu'elle soit caractéristique de l'abolition de l’excitabilité du nerf, on ne peut encore moins dire qu’elle soit un signe de dégénérescence profonde du mus- cle. Il se peut, en effet, qu'elle soit physiologique et qu’elle signifie tout simple- ment que le muscle soustrait à toute influence nerveuse se contracte mieux lorsqu'il est excité longitudinalement que lorsqu'il est excité transversniement.

On la retrouve, en effe., dans certains cas, chez des animaux curarisés

Si l'on ne peut actuellement tirer aucune indication précise de ce nouveau signe, on peut cependant en conclure qu'il est jusqu'ici le seul qui corresponde a lexcitabilité directe du muscle par l'électricité.

MODIFICATIONS DE LA COURBE DB LA SECOUSSE MUSCULAIRE

Jusqu'ici nous n'avons recherché que si l'organe exploré répond ou ne répond aux excitations électriques, ou bien s’il répond mieux aux unes qu'aux autres. C'est à l'étude de ces phénomènes que Jes physiologistes et les cliuiciens se sont plus particulièrement attachés. Il est cependant un autre phénomène qui, quoi qu'il n'ait été totalement passé sous silence, n'a pas été jusqu'ici étudié avec tout le soin qu'il mérite. Je veux parler de la réaction musculaire elle-même a i excitation électrique transmise par le nerf. I] ne suffit pas, en effet, de savoir ei le muscle réagit ou s’il ne réagit pas, il faut savoir comment il réagit. C'est M. M. Mendelsohn qui parait s'être le premier occupé systématiquement de cetie question. Pendant plusieurs années, il l'a étudiée dans les laboratoires ct dans les cliniques au double point de vue de Ja phvziolosie et de la pathologie. Il est arrivé a des résultats qui méritent d'être rapportés.

Cet auteur fail très justement remarquer que l'examen clinique consistant en une appréciation par la vue de Ja valeur de la secousse musculaire «apres le mouvement effectue par le membre exploré, est superticiel et imparfait, qu'il est necessaire, si l'on veu avoir des renseignements exacts sur Jes diverses moda- lites de la secousse, d'inscrire cette secousse par Jes procédés habituels de la méthode graphique.

Les divers elements de la courbe phvsiologijue de Ja secousse musculaire peuvent être aliérés. on peut avoir des medications dans Ja dorée du temps perdo, dans la durée de la secousse, dans l'amplitude de fa courbe, dans la brus- querie normale du début, dans sa ligue de descente. I] serait sans doute Ltéres- sant et cuie d'analvcer tne à une, comme nous lavens fait pour les a'terationus

d tabilites, ces diverses a (erations de la secousse, mais des les rence gne- mers font delaut et Jes indications Drui ins de ces diverses aliérations man- guenti Nous devons donc euspiover une methode diferente et. à Verempie de

f À

128 REVUE INTERNATIONALE D'ÉI.RBCTROTHÉRAPIE

M. M. Mendelsohn, rapprocher les unes des autres les courbes pathologiques qui présentent des caractères généraux semblables, et créer un certain nombre de types. Les quatre types suivants ont été proposés par cet auteur; ils parais- sent nets, bien distincts les uns des autres, et correspondre à des altérations organiques différentes.

1er type : Courbe spasmodique. Elle présente les caractères suivants : 4. Temps perdu diminue. 2. Ascension de la courbe plus brusque qu'à l’état normal.

3. Descente de la courbe longue. . Amplitude diminuée.

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On la retrouve dans tous les cas il y a contracture vraie, soit que cette con tracture soit liée à une sclérose des cordons latéraux, soit que l’on ait affaire à une contracture hystérique.

La courbe spasmodique n'est pas cependant toujours identique à elle-même; les différences qu'elle présente correspondent soit à des modalités différentes de l'excitabilité. des organes nerveux, soit à des conditions particulières du tissu musculaire. Les caractères que je viens d'éuumérer correspondent à la contrac- ture confirmée. Lorsque la contracture n'est encore qu'en puissance, lorsqu'il ya dtathése de contracture, les trois premières anomalies continuent à exister, mais la dernière fait défaut et est, au contraire, remplacée par une augmentation de l'amplitude. |

Voilà certes un signe très important, qui nous permettra de diagnostiquer une contracture sur le point d'apparaitre et, par conséquent, lorsqu'on a affaire à une hémiplégie organique, de savoir à quel moment les cordons latéraux sont sclérosés.

L'insuffisance de nos connaissances en ce qui concerne les altérations anato- miques qui peuvent accompagner les troubles dynamiques dont les manifesta- tions constituent les divers phénomènes hystériques nous empêche de tirer aucune conclusion précise de cette courbe. I! est probable que ces modifications doivent dépendre d’une altération des cordons nerveux ou de la substance mus- culaire, que nous ne pouvons que soupçonner.

Cette courbe se modifie encore sensiblement vers la période ultime, lorsque la contracture cède peu à peu Je pas à l'atrophie du muscle; à ce moment, la brus- querie de la ligne d'ascension diminue, la durée du temps perdu et celle de la secousse augmentent. Cette diminution et cette augmentation s’accusent de plus en plus à mesure que l’atrophie fait des progrès, jusqu'à ce qu enfin toute trace de secousse vienne à disparaitre.

2e type : Courbe paralytique. La courbe paralytique est caractérisée : 1. Par l'allongement de la période latente. 2. Par la diminution de la hauteur de lu courbe.

On la retrouve dans tous les cas de paralysie il y a intégrité du tissu mus- culaire, mais les centres nerveux sont atteints. Il somble que l'excitation arrive en retard jusqu'au muscle et ou elle y arrive diminuée.

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type : Courbe atrophique.

Elle est caractérisée par :

1. Augmentation du lemps perdu.

2. Augmentation de la durée de la secousse. 3. Ascension lente.

4. Descente lente.

3. Amplitude diminuée.

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On la trouve dans tous les cas il y a trophie simple du muscle.

type : Courbe dégéneérative.

Elle possède les mêmes caractères que la courbe atrophique, avec cette diffé- rence toutefois qu'elle présente des ondulations dans sa partie descendante. On la trouve dans tous les cas d'atrophie musculaire l’on constate dans les nerfs correspondants des troubles de dégénérescence.

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On voit par ce rapide et très sommaire exposé combien l'étude scientifique de la secousse musculaire promet d'être fructueuse ; mais les recherches sont encore trop peu avancées pour que l'on puisse tirer, des résultats qui ont été publiés, des conclusions générales au point de vue clinique. Il est vrai que ces recherches nécessitent un dispositif encombrant et quelque peu délicat; c'est peut-être pour cette raison qu'elles n’ont pas été abordées par un plus grand nombre de savants.

Allard a cependant montré que l'on pouvait, à l'aide d'une instrumentation simple, arriver à mesurer avec assez de précision lun des éléments les plus im- portants de cette courbe, la durée de la secousse. Cette détermination peut se faire par la mesure exacte du nombre minimum d'excitations, par seconde, nécessaire pour provoquer le tétanos complet du muscle. L’appréciation du tétanos se ferait évidemment avec la plus grande facilité par l'inscription de la secousse musculaire, mais il peut aus-i se faire avec une approximation bien suffisante dans la pratique par le simple examen visuel du muscle. L'auteur a montré, à l'aide de tracés et de tableaux, tout le parti que l'on pourrait tirer de ce mode d'exploration. Ce serait sortir du cadre de ce travail je me suis imposé de ne donner que les indications précises que l’on peut tirer d’une longue série de faits contrôlés les uns par les autres, consacrés en quelque sorte par le temps, que de décrire plus longuement cette méthode d'exploration, il doit me euffire d'appeler sur elle l'attention des cliniciens.

On sait, depuis les génia'es recherches du professeur, d Arsonval, combien !a réaction est intimement liée à la forme de l'excitation. Je ne puis mieux faire, en terminant cet exposé, que de rappeler ce fait et de souhaiter que désormais tous ceux qui s'occupent d'électrodiagnostic arrivent à s'entendre sur le choix d'une méthode pratique permettant de connaître avec exactitude la courbe de l'exci- tation, que M. d'Arsonval appelle avec juste raison caractéristique de lerci- tation, et tous les éléments de la courbe de réaction. On a vu à quels résultats précis l'exploration des nerfs par lcs méthodes ovdinaires de l'électrodiagnostic avait permis d'arriver. Il n'est pas douteux que des explorations faites par des méthodes plus scientifiques, plus complètes, l'on tiendrait compte de tous les éléments physiques et biologiques de l'excitation et de tous les éléments de la réaction musculaire ne donnent des résultats plus précis encore et ne fassent faire à la pathologie des progrès autrement importants que ceux, déjà très beaux

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130 REVUB INTERNATIONALE D’RLECTROTHRRAPIE

cependant, que l’électrisation localisée et les excitations par les courants vol- taïques ont donnés entre les mains de Duchenne et d’Erb et de leurs nombreux émules. Or, on commence à connaître les caractères physiques et biologiques de la réaction du muscle, les travaux de Mendelssohn et ceux d’Allard nous ont fourni à cet égard de précieux renseignements; il serait donc a désirer que l'on put trouver une méthode à la fois simple et rigoureuse permettant de déterminer à la fois et chaque fois la caractéristique de l'excitation et la courbe de la gecousse musculaire correspondante. Je pense que l'on pourrait trouver dans les travaux du professeur d'Arsonval tous les éléments nécessaires à l'institution d'une pareille méthode.

HAUTES TEMPÉRATURES ET BAINS DE LUMIERE EN MÉDECINE Par M. le docteur G. GAUTIER.

Nous n'avons pas'la prélention de présenter au lecteur une thérapeutique nouvelle; nous n'avons d'autre but que de l’initier à notre pratique, et de lui faire connaitre notre outillage.

Cette prétention, personne ne saurait l'avoir de notre temps, car le traite- ment par les hautes températures, en particulier, est considéré, depuis un demi-siècle, comme un modificateur puissant de l'organisme malade, et le Trailé de U Incubation, publié par le Dr Jules Guyot, en 1840, doit ètre con- sidéré comme une étude rempiie de faits intéressants et consciencieux. Le Dt J. Guyot imagina de nombreux appareils incubateurs pour les plaies, les amputations, le nez, et des caisses incubatrices pour des traitements internes le corps était immergé jusqu'à l'aisselle. Ses recherches dans les services de Magendic, de Robert, de Breschet, de Bonnet, etc., sont instructives et enseignent lout ce qu'on peut attendre et ce qu'on doit seulement espérer de l'application de son procédé.

Cette thérapeutique a été reprise, toujours abandonnée; elle a été modifiée surtout. oo,

Les uns ont préconisé l'incubation dans l'eau chaude, les autres au soleil. Avec l’électricité, les bains de lumière et de haute températnre nous offraient un avantage incontestable et une supériorité d'action certaine, qui nous ont permis de tracer une voie d'applications rouvelles; avec Pair comprimé, sa- turé à son passage de principes médicamenteux volatils, nous avions une nouvelle force facile à débiter, à localiser, à chauffer, qui nous permettait de créer un nouveau procédé et d'agrandir le champ de l'expérimentation.

C'est donc l'ensemble de ces ressources, électricité et air, qui nous a per- mis de faire l'essai, sur de nouvelles bases, de la valeur thérapeutique de la chaleur et de la lumière.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR 131

Avant de rentrer dans les détails de notre outillage et de nos recherches, revenons sur le passé et considérons rapidement quel accueil a été fait aux procédés d’incubation par les auteurs qui s’en sont occupés.

Le Dv Chautard, en 1844, dans un mémoire sur De Action thérapeutique de la chaleur », considère qu'il y a plusieurs moyens d'utiliser les sources de chaleur dans le traitement des maladies, L'insolation est quelquefois employée dans un but thérapeutique. Les cachectiques, les personnes atteintes de ca- larrhes chroniques, d'anasarque, retireront toujours, dit l'auteur, de grands avantages de l'exposition au soleil. L'incubation consiste à maintenir nos or- ganes malades, jusqu'à ce que la guérison paraisse assurée, dans un air chaud et constamment à la même lempérature de 36°. L'ineubalion diffuse, employée dans les cas de rhumatisme, régularise les fonctions organiques.

En 1858, M. Baudot, dans un travail sur l' « Examen critique de l'Incuba- lion appliquée à la thérapeutique », reconnait que ce procédé repose sur des vues théoriques rationnelles. Elle est conforme «ux procédés employés par la nature; elle est hippocratique. Elle est impuissante contre certaines maladies, mais elle a le privilège comme médicalion adjuvante ou principale de joindre à une puissance réelle un caractère d'innocuité absolue. « Elle mérite donc, dit M. Baudot, et c’est l'avis de tous les bons auteurs, qu'on l'emploie sé- rieusement el avec confiance. »

Rien n'est plus frappant que l'enthousiasme de certains médecins pour le traitement par les bains d'air chaud, dit le Dr Jennings (1). Selon le Dr Le Gay Brereton, ce bain est par excellence le meilleur des narcotiques et des toniques. Loin d'être un moyen irrationnel, c'est le seul compromis que nous puissions passer avec la nature violentée. Sauchès, d'après le mème auteur, prétend que les bains russes peuvent tenir lieu de la moitié des re~ mèdes contenus dans les pharmacies; et Sir Spencer Wells s'exprime en ces termes :

« J'ai conseillé ce bain à différents clients qui devenaient pâles et atones, souffrant plus ou moins des conséquences de la vie moderne des grandes villes, l'homme travaille trop du cerveau et trop peu du corps; en un mot, affligés de ce qu'on appelle la cachexia Londoniensis. Dans ce cas, le bain d'air chaud est un remède héroïque. » ~

« Un premier groupe d'affections, dit le Dr Jennings, à manifestations multiples, mais caractérisées par un excès de production d'acide urique et d'urates, ou par un défaut de combustion ou d'élimination de ces résidus, trouvent dans les bains de sudation un moyen ou, pour citer l’expression d'un de mes malades, un modus vivendi qui permet de vivre en bonne intelligence avec sa diathése. »

(1) Le Bain turc. Paris, 1889.

132 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHRRAPIR

- Parmi les maladies étroitement liées à la goutte et justifiables de ce traite- ment selon le Dr Goolden, on peut citer le mal de Bright: le psoriasis et l'eczéma,

C'était surtout dans la dyspepsie que le bain d'a air chaud était préconisé par sir B. Broodu et sir Erasmus Wilson, qui ont observé qu'il avait pour effet de maintenir l'équilibre des fonctions de nutrition qui constituent la santé.

Le professeur Kniger a constaté que ce traitement était très efficace dans les catarrhes chroniques, dans l'asthme bronchique et dans l'asthme emphy- sémateux, et qu'il prévenait la tendance au refroidissement. Dans l'étuve chaude, la voix redevient claire et naturelle.

Les Drs Jennings et Brereton l’admettent même dans les cas de phtisie pulmonaire au début. Récemment, on vient de préconiser l'action locale de l'air chaud pour le traitement de la tuberculuse,

J'ai eu, pour ma part, à trailer plusieurs cas de néphrites subaigués dues å une infection ou à des intcxications prolungées, et principalement chez un malade de mon distingué confiére, le Dr Claude, j'ai obtenu un rapide résul- tat. Un essai de ce genre exige nécessairement de nombreuses années d'ex- périence, car le mal de Bright exprime des modalités diverses dont l'étiologie explique la raison d’être, el pour connaitre l'influence de l'air chaud et de la lumière sur chaque furme définie, un groupe d'observateurs ne sera pas inutile.

. M. Dehio a également recommandé récemment le bain d'air chaud dans le traitement des hydropisies d'origine rénale, cardiaque et hépatique, ainsi que dans les chloro-anémies et les affections rhumatismales. A la suite de ces re- cherches, un gynécologiste russe, M. Thomson, d'Odessa, a reconnu par des essais récents que ce procédé produisait d'excellents résultats dans les phlegmasies ulérines et péri-utérines chroniques. Il aurait obtenu, dans une série de cas de salpingo-ovarite, d'exsudats péri-utérins, de métrite et d'en- dométrite chroniques, une diminution rapide des douleurs et de l’épauche- ment, ainsi qu'une amélioralion très nette de l'etat général.

Mes premiers essais sur le bain d'air chaud et la lumière remontent à 1895, et j'ai soumis, dès le début, de nombreux cas d'affections gyné- cologiques à cette thérapeutique. Les uns ont été traités par la circulation d'air chaud, dout j'ai décrit le manuel opératoire dans la thèse de Dayail (1); les autres par le bain hydro-électrique avec onde alternative (principalement les tumeurs fibreuses); enfin, un nombre plus restreint de cas, par la chaleur et la lumière. Ces deux derniers procédés me paraissent plus rapides dans leur résultat ` ils stimulent et régularisent la circulation, atténuent les hémorragies, soulagent et relèvent sûrement l'état général. Le

(1) Du traitement de l'ozène par l'électrolyse interstitielle et Ja circulation d'air chaud. (Thèse de doctorat, Paris 1897.)

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traitement hydro-électrique des fibromes, soit dit en passant, me paraît un traitement de choix, évitant toute application locale, et indiqué chaque fois que l'opération est irrationnelle ou différée.

Dans le Medical Times, le Dr Libley rapporte qu'une jeune fille qui avait été prise d'une attaque très aiguë de rhumatisme et qui était restée avec une ankylose du genou droit et des deux articulations du coude, fut radicalement guérie par l'air chaud.

Fig. |. Caisse de chaleur et de lumière du Dr G. Gautier.

Deux chirurgiens américains, MM. les D" Kirby et O'Mally, ont essayé le bain d'air chaud et sec dans une trentaine de cas de fractures diverses, dès qu'elles paraissaient suffisamment consolidées pour permettre d'enlever l'ap- pareil immobilisateur. Ces auteurs ont vu l'œdème et la tuméfaction rétro- céder rapidement et le fonctionnement du membre se rétablir en beaucoup moins de temps que sous l'influence du massage et de l'électricité. Il en a élé de même chez les sujets atteints d’entorses.

Ces faits étant connus et l'utilité de l'aérothérapie chaude étant incontes- table, par quels procédés peut-on arriver à produire l'air sec et chaud ?

Le moyen le plus efficace, qui n'offre aucun danger, c’est l'électricité.

La lampe à l'alcool ou le gaz, en brülant dans les caisses à chaleur, répan- dent des odeurs, nécessitent un tirage d’air qui refioidit, et produisent de la vapeur d'eau nuisible au traitement.

Avec l'électricité le fonctionnement est parfait.

134 REVUE INTERNATIONALE D'ELECTROTHÉRAPIE

Les figures 1 et 2 montrent l'outillage de l'aérothérapie et de la photothé- rapie tel qu'il fonctionne dans mon laboratoire.

Dans une caisse'se trouve fixé un rhéostat sous le siège du malade, il est construit de spires, dont la totalité consomme 400 watts sous 110 volts, sur secteur alternalif. Les lampes placées sous le réflecteur, qui est fixé au cou- vercle mobile, consomment 180 watts sous 110 volts, sur secteur continu.

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Une bouillotte d'eau chaude est placée sous Je pied du patient, dont la tête émerge de la boite quand le couvercle est rabattu. Telles sont les différentes sources de chaleur et de lumière. L'association de la lumière à la chaleur constitue une application nouvelle très importante et qui sera l'objet d'une élude suivie. e

Pendant la séance, qui peut durer de vingt minutes à trois quarts d'heure, il est utile de placer sur la tête du malade des compresses d'eau froide, J'ai remplacé les compresses par la circulation d'air comprimé qui est froid, d'au- tant plus froid que la circulation est accélérée, Ainsi, grâce aux canalisa-

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REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÈRAPIE 435

tions électriques et d'air comprimé, j'ai réalisé une méthode thérapeutique, propre, utile et sans danger ` d'abord, l'air sec et chaud, dont la température est mesurée par un thermomètre spécial; ensuite, la lumière qui, dans une caisse aussi restreinte, coustitue un bain de lumière très puissant.

La deuxième figure représente le bain de lumière produit par un jeu de lentilles. La source lumineuse vient d'une lampe à arc sur secteur continu.

Les rayons lumineux produits par les secteurs à courants continus et à cou- rants alternatifs sont d'une constitution essentiellement différente.

J'ignore si le fait a été signalé, mais il est important de faire connaitre à ceux qui s'intéressent à la photothérapie, que la lumière émergeante de l'arc alternatif, produit sur un écran, quand elle est projelée avec une lentille, un disque lumineux absolument violet; tandis que le disque lumineux émer- geant du secteur continu par l'intermédiaire de l'arc, se rapproche du spectre solaire avec rayons rouges, jaunes et oranges renforcés.

Ces différences d'origine et ces rayons différents jouissent de propriétés physiologiques spéciales : les uns influencent chimiquement la cellule vivante, les autres n’exercent sur sa structure et sur ses rapports de voisi- nage que des actions mécaniques.

Les effets consécutifs à l'application des rayons violets sont connus depuis la découverte de Röntgen, et M. C. Flammarion, en particulier pour la cel- lule végétale, a montré, par de savantes recherches, l'utilité des rayons rouges et de ses dérivés.

TROIS CAS DE PARALYSIE HYSTERIQUE CHEZ L'ENFANT

Valeur diagnostique et thérapeutique de l'électricité (1) Par M. le Dr DESTARAC.

Après avoir été longtemps méconnue, l'hystérie infantile est admise au- jourd'hui, mème au-dessous de cinq ans (2), et l'on ne tardera pas à dépister ses premières manifestations dans le tout jeune âge, lorsqu'on les aura re- cherchées avec soin.

Pour ce qui a trait aux paralysies hystériques qui nous intéressent plus spécialement, encore en 1880, Paris (3) pouvait faire la remarque suivante : « Les troubles de la motilité, les contractures et les paralysies sont, chez les

(l) Communication faite au Congrès des médecins aliénistes et neurologistes, tenu à Toulouse (août 1897).

(2) Burnet, th. Paris, 1800-1891.

(3) Paris, th. de Paris, 1880, p. 43.

136 REVUR INTRRNATIONALR D'ELRCTROTHRKAPIR

petites filles, d’une rareté excessive; le seul exemple que je connaisse est celui dont parle Bouchut (1). C'était une contracture de l'articulation de Ja hanche ; quant aux paralysies, je n'en ai trouvé aucune observation pour en parler sciemment; il faut attendre qu'elles se produisent. »

Cependant, déjà à cette époque, les travaux de Charcot et de son École avaient singulièrement élucidé la question et facilité le diagnostic, en mon- trant l'importance des stigmates permanents.

Mais ces stigmates, qui sont d’un secours si précieux chez l'adulte, man- quent ordinairement chez l'enfant ou sont réduits au minimum, et en parcou- rant les travaux parus sur l'hystérie infantile, on note à chaque pas cette mention: Absence de stigmate; hystérie monosymptomatique.

Ea 1888, à une époque il se plaint de la pénurie de nos connaissances sur l’hystérie infantile, Charcot (2) appelle l'attention sur celte absence de stigmates :

e Cet enfant, dit-il, pas plus que les autres petits garçons que j'ai soignés, n'a de rétrécissement du champ visuel, ni d'anesthésie; il n'a comme carac- tère vulgaire de l'hystérie, que les suffocations, les accès, l'arc de cercle. C'est déjà énorme: cela suffit et au-delà. Mais il faut bien vous représenter qu'il y a de ces jeunes malades chez lesquels l'are de cercle même n'existe pas; par conséquent, c'est en se fondant sur diverses circonstances du cas qu'on fait le pronostic, ce n'est pas sur la présence des sligmates seuls. »

Après Charcot, bien des auteurs font la mème constatation.

En 1890 (3), Burnet, qui rapporte un grand nombre d'observations prises dans le service d'Ollivier, nous dit, dans sa thèse : « Je duis avouer n'avoir jamais observé d’anesthésie chez les enfants au-dessous de cinq ans. J’en dois dire autant des troubles de la vue ` achromaptosie, dyschromaptosie, rétréci-- sement du champ visuel. Ils pourront exister; on ne les constatera que très rarement. »

Bien des auteurs ont fait des constatations analogues, d'où il semble res- sortir que, dans l'hystérie infantile, les stigmates d'abord nuls, ou à peine ébauchés, ne se développent qu'avec l'âge. Il serait intéressant de rechercher le rapport de leur fréquence d'après l'âge du sujet.

Oa est surpris de constater cette absence de stigmates, même dans des cas l'hystérie revét la forme d’une affection grave: telle que la paralysie, qui n'est pas très rare comme première manifestation sérieuse de la névrose.

Il n'est donc pas étonnant que bien des cas frustes aient échappé aux ob- servaleurs privés de ce précieux élément de diagnostic, que bien des formes monosymptomaliques aient donné lieu à des erreurs, d'autant plus préjudi-

(1) Bouchut, Du Nervosisme, Paris, 1858. (2) Charcot, Lerons du mardi, 1887-1888. p. 203 et 208.) (3) Loc. cit.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRECTROTHÉRAPIE 137

ciables qu'elles peuvent laisser s’enraciner des troubles qui guérissent chez l'enfant avec la plus grande facilité sous l'influence d'un traitement approprié.

Nos observations prouvent combien ces erreurs sont quelquefois faciles à commettre.

On ne doit donc négliger, en pareil cas, aucun des moyens capables d'é- clairer le médecin.

À ce propos, nous tenons à insister tout particulièrement sur l'utilité de l'exploration électrique qui, chez deux de nos malades, nous a permis de rectifier le diagnostic.

Ou a bien tenté dans ces derniers temps de nier la valeur diagnostique de la réaction de dégénérescence dans l'hystérie. Cette opinion nous parait avoir été acceptée un peu trop à la légère par la plupart des auteurs; nous essaye- rons de le démontrer dans le cours de ce travail.

I

Dans notre première observation, il s'agit d'un cas d'astasie-abasie avec récidive chez une pelite paysanne de huit ans qui ne présente aucun sligmate d’hystérie. |

Dans cette affection, plus spéciale à l'enfance, l'absence de stigmates est d'ailleurs la règle. « L’astasie-abasie, dit Charcot, se présente le plus commu- nément à titre de manifestation isolée sans concomitance de stigmates sensi- tivo-sensoriels ou d'attaques. »

Cinq fois seulement, sur les onze observations du mémoire de Blocq {1),les désordres des mouvements sont accompagnés de phénomènes révélateurs de l'hystérie, et encore ceux-ci sont-i.s réduits au minimum. Il en est de même dans les observations de M. Pitres (2).

Oss. I. Notre malade, originaire du Mas d’Azil (Ariège), est issue d’une mère franchement hystérique, présentant un tremblement hystérique tres marqué, des zones hystérogènes, du rétrécissement du champ visuel, absence de reflexe pharyngien; les réflexes rotuliens sont exagérés.

Rien de particulier dans ses antécédents personnels. Grande émotivilé. In- telligence précoce.

Cette enfant est vivement impress onnée un jour par un accident survenu à son oncle, qui est renversé par un bœuf et recoit quelques contusions. Elle prend cependant son repas comme d'habitude avec sa famille, se couche; mais le lendemain, lorsqu'elle veut se lever, il lui est impossible de se tenir sur ses jambes.

Aprés avoir été traitée pendant trois mois sans résultats (vermifuges, re-

(1) Blocq, Arch. de neurol., ISSS. (2) litres, Lerons cliniques sur Chystérie.

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vulsion sur la colonne vertébrale), un confrère consulté pense à la paralysie infantile et nous l'adresse.

Nous constatons une paralysie flasque des membres inférieurs sans aucun trouble de la sensibilité. Les réflexes rotuliens sont abolis. Les jambes sont grèles et nous paraissent atrophiées au premier abord.

Pendant que nous examinons la malade, nous assistons à une petite crise caractérisée par une série de mouvements de salutation accompagnés d'un re- niflement spécial qui éveille nos soupçons. Mais malgré un examen sérieux auquel se prête bien la petite malade très docile et intelligente, nous ne con- statons aucun stigmate d'hystérie.

Nous pratiquons ensuite l'exploration électrique des mu: cles afin de déter- miner quels sont les plus atteints, et notre surprise est grande de ne pas trouver trace de réaction de dégénérescence; de plus, il se produit pendant l'examen quelques mouvements de défense des membres inférieurs qui té- moignent de la conservation d'une assez grande énergie musculaire.

Mis alors sur la voie du diagnoslic, nous nous assurons que les mouve- ments sont possibles dans la position assise et la marche à quatre pattes. Mais lorsqu'on met la malade debout elle s'affaisse; si on essaye de la faire mar- cher en la soutenant, on n'obtient que de brusques mouvements du bassin, les jambes restant inertes.

Après une faradisation assez énergique, qui provoque les pleurs, nous lui ordonnons de marcher et aussitôt elle peut faire quelques pas soutenue par sa mère. Au bout d’un instant la marche devient plus assurée, sans toutefois ètre parfaite. Une deuxième séance le lendemain amène une guérison com- plète.

Un mois après on nous ramène l'enfant, qui présente depuis huit jours les mêmes phénomènes que la première fois. La guérison est obtenue en une seule séance.

Il faut noter que les mouvements conservés, en dehors de la marche et de la station debout, se font avec une certaine paresse qui n'avait point attiré l'attention des parents.

Notre deuxième observation se rapporte à uu cas de paraplégie flaccide chez une fillette de dix ans et demi habitant la campagne. L'évolution assez particulière de cette paraplégie avait fait songer à une myélite.

La guérison a été obtenue, comme la première fois, en une seule séance de faradisaion, et c'est encore l'exploration électrique qui nous a mis sur la voie du dia,..ostic.

« Les paraplégies hystériques, nous dit M. Pitres (1), son fréquentes et donnent souvent lieu à des erreurs de diagnostic. » C'est qu'en effet, comme

(l) Gaz. beid. des sciences méd., 1590, p. 370.

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le fait observer Ledoyen (1), « de toutes les formes de la paralysie hystérique, la paraplégie est celle qui ressemble le plus aux paralysies causées par les mala- dies organiques de la moelle ».

Pour Gilles de la Tourette (2), « la constatation des stigmates est de la plus haute importance, mais ils peuvent être absents. Ces paraplégies sans stigma- tes devront en conséquence être mises dans une catégorie à part et leur dia- gnostic rencontrera souvent de sérieuses difficultés ». Souques (3), après avoir constaté aussi la difficulté du diagnostic quand les stigmates font défaut, ajoute: « En définitive, il n’est peut-être qu’un seul signe qui permette d'af- firmer la présence certaine de l’hystérie : c'est la distribution de l’anesthé- sie. »

L'apparition et la disparition de cette anesthésie est ce que Gilles de la Tourette appelle le baromètre des troubles paralytiques. Son existence est un indice très important de la gravité et de la ténacité des paralysies hytéi- ques (4).

Dans notré cas, la paralysie se développe chez un enfant ; de plus, il n'y a point d’anesthésie, pas d’autres stigmates que l'abolition du réflexe pharyn- gien, signe assez banal; par conséquent, toutes les conditions de guérison rapide se trouvent réunies. En revanche, fe diagnostic présente de sérieuses difficultés.

Voici le résumé de cette observation :

Oss. II. Germaine B... est âgée de dix ans et demi. Sa mère est nerveuse ; elle-même très émotive; n’a jamais eu de maladies sérieuses. Le 8 décembre 1896, indigestion après l'absorption d'huile de foie de morue, diarrhée, vomissements, céphalaigie; purgatif calomel. En même temps apparaissent, dans les membres inférieurs, des douleurs qui s’accentuent au point d'obliger la malade à garder le lit. Pas de gonflement, pas de chaleur. On songe à des troubles de croissance, puis à du rhumatizme. Mais lorsqu'on veut faire lever la malade, les douleurs ayant disparu, on s'aperçoit que les jambes sont atteintes d’une impotence abso; lue. Malgré tous ses efforts, la malade ne peut faire Je plus léger mouvement.

L'enfant est portée chez nous par les parents accompagnés du médecin ordi- naire qui m'apprend les diverses phases de la maladie, la découverte assez inopi- née de la paralysie que l'on attribue, ajoute-t-il, à une lé:ion de la moelle.

La malade ne peut se tenir sur ses jambes qui pendent flasques et inertes; as- sise, les pieds sont tombants dans l'attitude varus équin. La sensibilité est par- tout normale, les réflexes rotuliens conservés. La pression des masses mu:cu- laires n’est pas douloureuse. Il n'y a pas d'atrophie marquée. Rien du côté des réservoirs. Pas de douleur à la pression le long de la moelle.

(1) Trailé clin. des malad. de la moelle épinière, 1879.

(2) Loc, cit., p. LI.

(3) Thèse, Paris, 1890-91, p. 68.

(4) Quoique plus rares chez l'adulte, ces paralysies sans anesthésie ont été signalées. Huchard, thèse, 1881; Potain, Sperling, Souques. Voir Gilles de la Tourette, lor. cite, t H, p. 112 Riegel, Trois cas chez l'enfant (Zeitschr. fur Alin, Med., Berlin, S53, p. Lux

140 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLE:TROTHÉRAPIE

Après avoir rejeté l'idée d’une névrite périphérique qu'auraient pu faire naitre les douleurs du début et l'attitude des pieds, nous nous demandons si on peut admettre l'existence d'une lésion médullaire, d'une poliomyélite antérieure ayant porté sur les membres inférieurs et plus partioulièrement eur les muscles de la région antérieure ct externe de la jambe, d'où le pied bot varus équin; l'absence d ‘atrophie bien marquée pouvant tenir au peu d'ancienneté des lERLOnS (a para- lysie était constatée le 23 et notre examen avait lieu le 27).

Mais l’exploration électrique ne contirme pas ce diagnostic, car il n'y a prs trace de réaction de dégénérescence ni aucune modification électrique. Ce fait, joint à la persistance des réflexes rotuliens, nous fait songer à l'hystérie, bien que nous constations l'absence de tout stign ate autre que l'abolition du réflexe pha- ryngien que l'on retrouve aussi chez la mère, très nerveuse,

La guérison, obtenue après quelques minutes de laradisation, vient bientôt nous donner raison.

La marche, d'abord un peu hésitante, devient bientôt plus assurée, et l'enfant sort au bout de quelques minutes marchant et sautant comme avant sa maladie, à la grande surprise de ses parents qui crient au miracle.

Voici les détails qui m'ont été remis ultérieurement par le médecin con- sultant :

Germaine B..., dix ans et demi, habite Verfeil (Haute-Garonne).

Antécédents he ‘édilaires. —A peu près nuls; grand'mère paternelle seulement un peu nerveuse.

Antécédents personnels. Nourrie au biberon, cette enfant a toujours été assez bien portante ct n'a jamais eu de maladie sérieuse, sauf quelques troubles gastro-intestinaux légers mais fréquente. Au dire de sa famille, elle avait e l'esto- mac délicat », était assez dilticile et capricieuse sous le rapport de l'alimentation ; du reste, son état ne laissait rien à désirer. Elle etait précuco, intelligente et très studieuse, d'un caractère très doux et très docile; elle était encore très émotive.

Histoire de la maladie. En septembre 1896, l'enfant, qui digérait mal depuis quelque temps, fut prise d'embarras gastrique sans fièvre; elle vomit à plusieurs reprises et eut de la diarrhée. Elle éprouvait une légère douleur au creux épi- gastrique, et son ventre était légèrement ballonné. C'est alors qu'elle me fut ame- née pour la première fois. La langue était recouverte d'un enduit brunâtre et toute la surface de la peau présentait une pigmentation anormale.

L'examen de la région stomacale, pratiqué à jeun, me permit de constater la présence du clapotement et les signes habituels d'une di'atation do l'estomac, dont la cause semblait provenir d'une alimenta.ion fort mal réglée et parfois dé- fectueuse (parents agriculteurs). Je recommaudai les précautions hygiéniques d'usage et j'ordonnai en même temps des cachets aiusi composés :

Poudre de noix que A E E . 05,0 Magnésie calcinée........ Neon ,

Bicarbonate de soude ............... . | aa 0,30 PCDSING sf rade date eee . 0,25

(Pour un cachet 20.) A prendre deux par jour.

La petite malade ressentit une amélioration sensible grâce à ce traitement.

Tout alla bien jusqu'au 8 décembre. La veille de ce jour, la mère avait crut devoir administrer à l'enfant de l'huile de foie de morue: il s’ensuivit une sérieuse indigestion, diarrhée, vomissements, céphalalgie, pour laquelle on recourut en- core à mes soins pour la seconde fois.

J'ordounai du calomel et des cachets de benzo-naphiol. Le mieux ne tarda pas à se produire; la céphalalyie seule persista malgré l'anutipyrine. D'ailleurs, d'au- tres symptômes venaient d'eutrer en scène.

REVUE INTRRNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIB 141

En effet, vers le 11 ou le 12 de ce mois, l'enfant se plaignit de douleurs au ni- veau du genou dreit, douleurs assez vagues d'aboïd pour qu’il fit possible de dis- tinguer leur véritable siège; e les génaient qu» lque peu la marche. Pas de fièvre, d'ailleur<. Le repos et les enveloppements cua:é: furent ivefficaces. Bientôt les couleurs s'accentuèrent et obligèrent s'eufant à garder le lit. p

Liarticulation du genou était. intacte; pas de gonfle ment, pas d'hydarıhrose, pas de chaleur; seules. les épiphyses du tibia et du péronė étaient douloureuses à la pression. Avec cela, la céphalalgie apparaissait fréquemment.

En présence de pareils symptômes, je portai le diagnustic de troubles de crois- sance. Tout le trailement consista en une nourriture saine et abondante et en badigeonnages autour du genou avec de la teinture d'iode; en outre, tous les jours, la jambe élait frictionnée avec de luau légèrement alcoolisée.

Ce traitement n’eut aucun effet : les douleurs s’accentuèrent et les mouvements de flexion devinrent bientôt impossibles; de pu“, le genou gauche devint à son tour également doulou'eux. Un de mes confrères, appelé à donner son avis le

22 décembre, crut avoir affaire à du rhumatisme, alate l'absence de fièvre. Il ordonna du salicylate de soude. L'enfant pr.t d'abord 2, puis 3 et 4 grammes de ce médicament, qui fut d’ailleurs sans effet.

L'hypothèse d'un foyer tuberculeux épiphysaire ne m'arrêla point. L'enfant ne souffrait pas au repos, n'avait point de fièvre le soir et son état général était ex- cellent. Je considérai mon premier diagnostic, douleurs de croissance, comme étant le vrai.

Pendant la fin de décembre et les premiers jours de janvier, l'état de la petite malade resta stationraire; mais vers le 15 de ce mois les douleurs du tibia droit parurent s‘atténuer et gagner l'extrémité inférieure du fémur. On essayait de la faire marcher, mais elle ne pouvait se tenir sur ses jambes sans ressentir de vives douleurs.

Lorsque le 23 iris je m'aperçus que les douleurs avaient à peu près disparu, il un restait à peine quelques traces légères à Ja pression, on essaya de dresser l'enfant sur ses jambes; mais cette fois ce n'étaient plus les douleurs qui l’en em- péchèrent, car ses deux membres iuférieurs pendaient inertes dans une impotence absolue. L'enfant était entièrement paraplégique. A l'examen, rien du é de la co'onue vertébrale, du sacrum ni du bassin; pas de troubles du côté du rectum ni de la vessie, Quant aux jambes elles-mêmes, pas d'atrophie musculaire, les chairs seu'ement un peu flasques; pas de troubles trophiques, pas de troubles de la sensibilité, reflexes absolument normaux; pourtant un léger refroidissement de la jambe droite.

En présence de cette paralysie s’installant d'une manière aussi lente et aussi sournuise, je songeais à une myélite ascendante subaigué. D ailleurs, un nouveau signe venait plaider encore en faveur de la maladie décrite par Duchenne, de Boulogne : c'était une légère contracture des muscles de la face postérieure de la jambe droite provoquant une déviation du pied en varus équin. Celle dévia- tion, que je remarquai pour la première fois le 23, s'accentua de jour en jour.

C'est le 27 janvier que l'enfant fut portée à Toutouse.

État actuel. La guérison persiste, l'enfant marche très bien, souffre encore ` quelque peu des épiphyses, surtout le soir, ce qui vient confirmer mon premier diagnostic. Son élat général, d'a illeurs, est excellent ; elle est rose et fraiche, a beaucoup engraissé et surtout beaucoup grandi.

J'ai eu l'uccasion de guérir avec la mème rapidité une monoplégie du bras gauche chez un garcon de neuf ans, du service de M. le professeur agrégé Morel.

« La monvoplégie, dit Pitres, est plus fréquente dans l'hystérie masculine. Sur vingt et un cas, Berbez a trouve quatorze hommes et sept femmes. Elle

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142 RBVUE INTBRNATIONALE D'ÉLECTROTHERAPIBR

peut survenir chez des sujets dont l'hérédité parait excellente et constituer les premiers symptômes de l'hystérie restée jusqu’alors latente et ignorée. Le traumatisme joue un rôle beaucoup plus important dans la monoplégie que dans les autres formes de paralysies hystériques (1). »

Oss. III. Notre cas rentre absolument dans la règle. Il s'agit d'un jeune garçon qui n'a jamais présenté d'accidents hystériques.

Il se pique au pouce de Ja main gauche; il en résulte un léger panaris. On met son bras en écharpe, et quand bn la supprime, le doigt étant guéri, le bras est paralysé et pend inerte. Léger amaigrissement, flaccidité absolue du membre, pas d'anesthésie (2), hypoesthésie peu marquée du bras. Pas d'au- tres stigmates. La paralysie dure depuis un mois (3) lorsqu'on nous adresse le malade pour lui appliquer le traitement électrique. Au bout de quelques minutes de faradisation, les mouvements sont complètement revenus et le malade est guéri.

Ces trois observations sont une preuve de plus en faveur de l'absence frè- quente des stigmates dans l'hystérie infantile et de la difficulté de diagnostic qui en résulte. Après ces trois guérisons, nous pouvons répéter encore une fois avec Charcot: « Chez l'enfant, l’hystérie ne tient pas >».

Sommes-nous aussi autorisés à conclure de ces succès à l'efficacité de l'é- lectricité dans les manifestations de l'hystérie et à son utilité au point de vue du diagnostic?

IT

Insister sur la valeur thérapeutique et diagnostique de l'électricité peut paraitre oiseux au moment où, reconnaissant sou utilité à ce double point de vue, on donne à cette science la place qu'elle mérite dans l'enseignement de presque toutes nos Facultés.

Mais cet enseignement est de date récente ; aussi pe faut-il point s'étonner que bien des médeeins soient encore étrangers aux travaux de Duchenne, de Boulogne, sur le courant furadique; de Charcot et Vigouroux sur l'électricité statique; de Remak et Erb sur le courant gal-anique. Ts ignorent que l'é-

lectricité constitue, comme le dit M. Hayem (4), un des procédés thérapeu-

tiques les plus remarquables, dans les maladies du système nerveux en gé- néral et que depuis Brique tous les auteurs qui ont étudié plus spécialement

(1) Pitres, loc. cil., p. 419.

(2) L’anesthésia manque rarement, une fois dans les trente et un cas de Miura. (‘These, Paris; 1888.)

(3) Elle est tenace chez l'adulte. Prince, cité par Gilles de la Tourette, t. H, p. 51. re- late trois cas qui durérent de vingt-huit À vingt-neuf ans.

(4) Havem, Leçons de thérapentique : Lex agents physiques et naturels, 1894, p. (30.

REVUE INTERNATIONALE D'..RCTROTHÉRAPIE 143

l'hystérie ont enregistré à son actif des succès sans nombre. Ils ne veulent voir dans ce mode de traitement qu'un effet suggestif (action banale que l’é- lectricité parlagerait avec les pilules de mie de pain), et oublient, comme l'enseigne Charcot (1), « qu’il y a dans le traitement de l'hystérie deux élé- ments distinets, et du reste également importants : l'élément pyschique et l'élément physique ». L'électricité doit être mise au premier rang dans celte deuxième catégorie.

Ce n’est pas à dire que dans certains cas elle ne puisse agir par suggestion, comme toute médication est susceptible de le faire daus les accidents hys- tériques.

Nous savons que les troubles de la sensibilité, anesthésie, byÿperesthésie servent de base à toutes les manifestations hystériques, « d'où cette conclu- sion vérifiée par les faits, dit Gilles de la Tourette, qu'en matière d’hystérie les troubles de la sensibilité tenant la scène morbide sous leur dépendance, faire disparaitre ces troubles équ vaut à annihiler les accidents qui se super- posent à eux ». Or, il n’est pas de plus puissant modificateur de la sensibilité que l'électricité, comme le prouvent les observations de Briquet (2), les ex- périences de Vulpian, Grasset et tant d'autres. Mieux que tout autre procédé, elle excelle à désobstruer, selon l'expression de Erb, les voies de conducti- bilité nerveuse, à agir à distance sur les centres moteurs et sensitifs, «à ex- citer ces mouvements amiboïdes des extrémités des cellules nerveuses, qui leur permettent, en se rapprochant ou en s'éloignant, de rompre ou de réta- blir la communication, selon l’ingénieuse théorie de Lépine et Mathias Duval, basée sur les travaux de Ramon y Cajal ».

De plus, sous son mode statique, l'électricité est le meilleur tonique du système nerveux et elle modifie profondément l'état général des hystériques,

Sans doute, l'électricité peut agir dans certains cas d hystérie, mème lors- qu'on oublie, comme dans l'observation de M. Pitres (3), de relier les fils aux bornes de l'appareil. Mais peut-on sérieusement invoquer la suggestion dans des faits analogues aux suivants, que nous empruntons au même auteur : Une paraplégie datant de plusieurs mois, ayant résisté à l'hypnotisme et à l'aimantation, guérit non pas subitement, mais progressivement et complète-

(1) Revue moderne, 1831, p. 256.

(2) Briquet, Traité clinique et thérapeutique de l'hystérie, p. 6%.

Contre l’Ayperesthésie, la faradisation es l'agent le plus puissant de tous. Je ne me rappelle que très peu de cas elle n'ait pas réussi.

Anesthésie. Le moyen le plus sùr, le plus simple et Ic plus expéditif, est la fara- disation de la peau anesthésiée. En une ou deux séances d'un quart d'heure chacune, on est à peu près certain de la faire disparaitre quelle que soit son étendue.

Paralysie (p. 710). La faradisation, si utile, si efficace pour détruire les anes- thésies, est presque aussi puissante contre les paralysies hystériques. Contre la para- lvsie, Ia faradisation est seule et sans concurrence.

(3) Loe. cit.

144 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE à

ment, après un mois d'électrisation statique; une monoplégie hystéro-trau- matique avec anesthésie, non plus chez un enfant, mais chez un adulte, gué- rit en quelques séances de faradisation alors que, de l’avis de l'éminent pro- fesseur de Bordeaux, les paralysies hystéro-traumatiques sont réfractaires à l'hypnotisation et à la suggestion. `

Pour ne citer qu ua cas de notre pratique ` une jeune fille de dix-neuf ans présente depuis six mois un tremblement du bras et de la jambe droite avec hémianesthésie. Traitée pendant deux mois dans une maison de santé (isole- ment, traitement psychique, deux douches par jour), il n'y a pas d'améliora- tion; on me l’adresse. Les douzes premières séances de bain statique avec étincelles restent sans effet.

Nous songeons alors à attaquer plus vivement l'anesthésie par le pinceau faradique ; celle-ci disparait, mais le bras se paralyse pendant vingt-quatre heures.

Le lendemain, l'anesthésie a reparu, mais le tremblement est moins intense. Enfin, après quelques fluctuations analogues, disparition définitive de l'a- nesthésie et diminution progressive du tremblement. La guérison est com- plète après quarante séances. :

Voici l’histoire de cette malade :

Augustine M..., dix-neuf ans, originaire du Gers. Grand'mère maternelle, crises de nerfs même à soixante-dix ans; mère nerveuse, sans crises.

El'e a cu dans sa jeunesse : scarlatine, fièvre typhoïde, gastrite; très impres- sionnable, elle n'a jamais eu de crises de norfs autres que des crises de fou rire.

Vers le milieu de décembre 1891, elle a une vive frayeur; le 28 décembre, à la suite d'une contrariété, elle est prise d'un léger tremblement du bras qu'elle par- vient à dissimuler. Mais à la suite d'une nouvelle contrariété il se produit un tremblement généralisé qui dure un jour, puis se localise définitivement au côté droit; ilest plus marqué au bras qu'à la jambe.

L'isolement, le traitement psychique, l'hydrothérapie à raison do deux douches par jour, ont été appliqués sans résultat bien appréciable pendant deux mois dans une maison de santé. Un nous adresse la malade pour la soumettre au traitement statique, le 3 juin 1895.

Nous constatons un tremblement qui rappelle le tremblement parkinsonnien, trè: marqué au bras droit, moindre à la jambe. Les émotions l’exagèrent ; il em- pêche le sommeil. Il y a de l'hémianesthésie plus marquée au bras, _. Les douze premières séances de statique avec étincelles sur les parties anes- thésiées ne donnent aucun résultat.

Nous songeons alors à attaquer plus vivement l'anesthésie par le pinceau fara- dique et la bobine à fil fin, jusqu'à production de la douleur qui amène une petite crise de larmes; l'anesthésie a disparu.

Rentrée chez elle, la malade s'aperçoit qu'elle ne peut se servir de la main; on est forcé de l'habiller et de la faire manger.

Le lendemain 18 juin, nous constatons la paresse du bras qui est plus pronon- cée au niveau des extenseurs. L'anesthésie a reparu jusqu'à l'épaule, la jambe ne tremble plus, le bras tremble beaucoup moins. |

Nous faisons, après le bain statique, quelques minutes de faradisation. L'anes- Lhssie disparait.

Le 21, l’anesthésie a reparu de nouveau, mais moins marquée. La jambe eat

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définitivement guérie. Le bras ne tremble plus la nuit; le jour, il y a des mo- ments de calme de plus en plus fréquents; ils sont d'abord de cing minutes, puis d'une demi-heure. SC?

Le 24, la sensibilité existe à droite, mais un peu obtuse: faradisation au pin- ceau, le tremblement s’arrete. Elle peut écrire pour la première fois très librement.

Le 25, le tremblement a reparu. Bain statique avec quelques étincelles sur la partie malade. Au bout de quelques minutes il se produit trois ou quatre fortes secousses et le tremblement s'arrête cette fois pour deux heures et demie; nuit bonne.

Les jours suivants, le tremblement qui existe toujours au moment des séances, disparaît de plus en plus vite sous l'influence du bain statique seul. L'arrêt est toujours précédé de quelques fortes secousses qui reproduisent, en l'exagérant, les oscillations du tremblement. Les périodes de calme deviennent de plus en plus fréquentes et plus longues.

Enfin, tout tremblement a cessé définitivement vers la fin de juillet après qua- rante séances. La malade rentre chez elle guérie et avec un état général bien meilleur qu’à son arrivée.

Nous rappellerons, en terminant, les recherches faites par M. Blanc-Fon- tenille (1), dans le service de M. Pitres, sur les effets du traitement statique. Cet auteur en a constaté les heureux résultats dans l'anesthésie, l'amyos- ténie, les contractures, les zones spasmogènes et hypnogènes, toutes les pré- cautions élant prises pour éviter les phénomènes suggestifs : « Nous avons, dit-il, intentionnellement supprimé la communication électrique entre la ma- chine et le tabouret isolant, et nous avons constaté que, dans ces conditions, l'électrisation simulée n'avait aucun des effets de l’électrisation réelle. »

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Ce n'est pas seulement en thérapeutique que nous faisons appel à l’électri- cité, nous lui demandous encore son précieux concours pour le diagnostic d'un grand nombre d'affections du système nerveux, et elle répond à nos questions avec une précision mathématique.

Chaque fois qu'elle nous révèle l'existence de la réaction de dérénéres- cence (DR) (2) dans une paralysie ou une atrophie musculaire, elle nous dit.: « La lésion siège dans la corne antérieure ou dans les nerfs périphériques; ne cherchez pas ailleurs, ne songez point à l'hystérie. »

Mais depuis quelque. temps ses affirmations n'auraient plus la mème auto- rité : la DR aurait été prise en défaut; on aurait constaté, parait-il, sa pré- sence dans l'atrophie musculaire d'origine hystérique. Celle opinion, qui tend à devenir classique et qu'on retrouve dans tous les traités, est bien de nature à jeter la confusion daus les esprits. | . Elle a été, pour la première fois, nettement formulée en ces termes, par

(1) Blane-Fontenille, Effets de l'electrisation statique sur quelyues phénomènes hysté- tériques. (Progrès médical, n°8, 19 fevrier ISSr.) (2) Par abréviation on désigne par DR, Da It, ou RD, la réaction de dégénérescence.

146 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

M. Souques, dans sa thèse inaugurale (1) : « La DR, dans les masses mus- culaires en voie d’atrophie, est un signe commun aux amyotrophies spinales et aux atrophies hystériques. C'est donc un caractère aujourd'hui sans va- leur. » |

Un jugement aussi nettement exprimé doil reposer, pensez-vous, sur des observations nombreuses et irréfutables ? Il n'en est rien.

Depuis que Charcot et Babinski ont établi, en 1886, l'existence de l'atro- phie musculaire bystérique, de nombreux auteurs ont rapporté des faits sem- blables, et tous sont unanimes à reconnaitre que cette atrophie hystérique est une atrophie simple sans DR.

En 1890, Souques, dans sa thèse, donne trois observations d’atrophie hys- térique avec DR, une de Gilles de la Tourette et Dutil, et deux personnelles, après quoi il n'hésite pas à poser les conclusions que vous savez.

Nous ne pensons pas que de nouveaux faits soient venus confirmer son opinion.

Or, si l'on examine de près ces trois observations, on ne tarde pas à se con- vaincre que leur valeur est on ne peut plus contestable.

Dans l'observation de Gilles de la Tourette et Dutil, le malade présente une atrophie de la main et du bras gauche, M. Vigouroux fait la constatation sui- vante en 1889 : « Fxcitabilité éteinte dans les troisième et quatrième inter- osseux; pour le premier et le deuxième, pas de contraction faradique, con- traction galvanique très faible ». On ne nous dit rien de l'inversion de la for- mule normale et de la lenteur des secousses qu'il eût été important de signa- ler. En conséquence, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une simple diminution de l’excitabilité électrique déjà signalée par tous les auteurs qi ont étudié l'atrophie musculaire hystérique.

D'autant qu’en 1894, l'atrophie étant toujours aussi accentuée, le mème malade ‘fut examiné à nouveau et l’on ne trouva que cette simple diminution de l'excitabilité : les muscles atrophiés furent examinés en notre présence, dit Gilles de la Tourette (2), par le Dr Larat, électricien fort expert, qui nous remit la note suivante : diminution considérable des deux contractilités fara- dique et galvanique, aucune trace de DR ». M. Gilles de la Tourette ne man- que d'ailleurs jamais de faire toutes ses réserves quand il rappelle son obser- vation. On lit dans son Traité de Chystérie, L IL, p. 510 : « Le cas que nous avons publié il existait de la DR reste donc isolé. Or, peut-être pourrait- on contester la réalité des réactions anormales qu'on y observa. » M. Dutil (3), son collaborateur, est encore plus réservé. « On a signalé, dit-il, quelques cas d'amyotrophie hystérique s'accompagnant de DR ; mais nous croyons que,

(1) Thèse, Paris, 1891. (2) Traité clinique et thérapeutique de l'hysterie, p. 311. (3) Dutil, Traité de médecine. Charcot et Bouchard, art. hystérie,

“us JUR INTERNATIONALE D'ELECTROTHERAPIB 147

pour être admise sans réserve, celte particularité doit être confirmée par de nouveaux fails, » |

Il est surprenant que M. Gilles de la Touretic, dans son Traité datant de 1895, ne parle que de son observation et semble ignorer les deux suivantes publiées par Souques en 1890, Ce n'est pas cependant que les matériaux surabondent. Il est vrai que les deux faits de M. Souques ne nous paraissent pas plus convaincants que le premier. |

Dans l'un, il s’agit d'une fille de vingt-deux ans qui compte des aliénés et des épileptiques dans sa famille; elle-méme a des attaques d'énilepsie et d'hystérie. Elle a, pendant trois mois, plusieurs attaques par jour qui néces- silent la camisole de force. Dans une attaque, elle se fracture le péroné.

Un matin, elle se réveille avec un œdème et de la douleur dans les deux mains qui sont contraclurées. Ces phénomènes disparaissent au bout de quinze jours et latrophie se montre. | |

Cette atrophie a été suivie, pendant trois ans el voici ce qu'on a constaté : En 1888, les éminences thénar et hypothénar sont effacées, les interosseux marqués par des sillons profonds. En 1889, la malade commence à se servir de sa main, En 1890, l'éminence thénar seule offre un léger méplat, les espaces interosseux ont un relief normal, les mouvements sont faibles, le pouce seul est à peu près immobile. L'examen électrique est pratiqué en 1888, au mo- ment les inlerosseux et l'éminence thénar sont si profondément atrophiés. C'est la, pensez-vous avec raison, que, suivant loutes les règles, va se ren- contrer une DR des plus manifestes? Point du tout, le rapport est formel. « Les interosseux, dit-il, et les muscles du pouce présentent des réactions électriques normales. » est donc la DR? direz-vous. On la corstaie, on ne s'en doutait guère, dans le premier radial externe.

Dans la seconde observation, il s'agit d'une femme de ving ans dont le père est alcoolique et la mère épileptique, qui présente une contracture de la main : « Tous les jours, son mari essaye de lui ouvrir la main, il n'y parvient qu'incomplètement, en employant la violence. » Au bout de deux mois de ce traitement plus qu’énergique, la contracture cesse, mais la malade s'aperçoit que la main a maigri. On constate la DR pour le premier interosseux et le thénar.

Faut-il citer un troisième cas que M. Souques raprorte en ces termes : s M. Vigouroux nous racontait ces jours derniers qu'en 1878 il avait connu à la Salpéwiére une grande hystérique, du nom de Vandeline, qui eut un jour une paralysie du long péronier latéral avec atrophie et DR. »

C'est tout, et nous ajouterons c'est peu, pour condamner sans appel un signe de la plus haute importance, surtout quand on peu opposer à ces trois observations des faits autrement nombreux d'atiophie hystérique qui confir- ment la règle.

Et d'ailleurs, n'est-il donc yas permis à un hystérique d'avoir une lésion

148 REVUE INTERNATIONALE D'BLECTROTHERAPIB

reconnaissant une loute autre origine que son hystérie? Est-ce que son héré- dité souvent si chargée, l'état de son système nerveux ne le rendent pas plus sensible qu'un autre aux causes capables d'engendrer une lésion organique de la moelle ou des nerfs? L'auteur ne semble pas s’étre posé cette question qui s'offre tout naturellement à l’esprit en présence des violences auxquelles esl. exposée journellement sa malade pendant deux mois consécutifs.

Quant à la pathogénie des troubles trophiques d'origine hystérique, pour si accentués qu'ils soient, il n’est pas permis, jusqu’à nouvel ordre, d'invoquer une autre cause qu une allération purement dynamique des centres nerveux. Témoin ce cas de Mt Klumpke (1), l'on put constater l'intégrité absolue des racines antérieures, de la moelle épinière et du cerveau chez une malade du service de Vulpian, «qui avait présenté durant cinq ans et demi une con- tracture généralisée des plus intenses et des troubles trophiques variés tels que cedéme, eschare sacrée, atrophie musculaiie.

Cette intégrité n'est peut-être qu’apparente, et le jour pourra venir ou, comme le dit Charcot + la méthode anatomo-clinique en matière d’hystérie comptera un succès de plus à son actif, en permettant de déceler enfin l'alté- ration primordiale, la cause dynamique dont on connaît aujourd'hui tant d’ef- fets matériels ».

Mais si la DR était jamais dûment constatée dans une atrophie ou une pa- ralysie hystérique, nous croyons que ce ne seraient point de simples troubles dynamiques que l'on rencontrerait, mais bien des lésions organiques profon- des, et l’hystérie, dès lors, ne serait plus seulement la grande simulatrice.

PARALYSIE PSEUDO-HYPERTROPHIQUE AVEC PARTICIPATION

DES MUSCLES DE LA FACE ® Par M. le Dr DESTARAC.

Messieurs, j'ai fait venir pour vous le présenter un enfant qui est atteint de paralysie jseudo-hypertrophique. Le cas est déjà intéressant en lui-même, car celte affection est peu commune. Mais l’intérèt est considérablement accru chez notre malade par la participation des muscles de la face à la paralysie. Il devient de ce fait une véritable rareté.

Quelques auteurs avaient déjà signalé un air hébété, un défaut d'expression dans la mimique coïncidant avec une intelligence rudimentaire; mais seuls,

(1) Revur de médecine, SNS,

(2) Communication faite un Congrès des médecins ahenistes et neurulogistes, tenn A Toulouse.

REVUE INTERNATIONALB D'ÉLECTROTHERAPIE 149

croyons-nous, Marie et Guinon, Heller (1), ont constaté une paralysie mani- feste. | en

Notre malade s’éloigne encore du type classique par l'absence du caractère familial. Il n'y a jamais eu de myvpathiques dans sa famille, ni chez les ascen- dants ni chez les collatéraux.

Voici, eu quelques mots, son observation :

X.. , six ans et demi, a terme.

Père et mère bien portants, une sœur de neuf ans qui ne présente rien d'anor- mal. Comme antécédents personnels, pas d'autres maladies qu'une coquelu:he ot des oreillons.

Il a parlé tard (deux ans et demi) et a toujours très mal articulé. Son intelli- gence laisse up peu à désirer; il est ntêté, violent, irascib'e, incapable de tixer son attention. li n'a pu apprendre à lire.

Il avait souvent, dans les premières années, de petites crises se traduisant par de la päleur de la face et un peu de raideur des membres; cela durait quatre à cinq minutes. Les crises paraissent s'être montrées à la suite d'une chute. La bonne qui le tenait dans ses bras l'avait laissé tomber de sa hauteur.

Dès le début, on s’est aperçu qu’il marchait mal, mais sans y ajouter d'impor- tance : « Cela passera en grandissant disait le médecin. »

Il était surtout gêné pour monter les escaliers; il marchait en se dandinant et tombait très souvent quand il voulait courir comme les autres enfants. Sa tête porte les traces de ces nombreuses chutes.

Vers l’âge de trois ou quatre an‘, on s'aperçoit du développement exagéré de ses mollets, « de vrais mollets de bicycliste », disent les gens qui le voient passer.

La première fois que nous voyons le malade, nous sommes frappés par ce dé- tail qui, joint à la difficulté de la marche, impose le diagnostic.

Les mollets ont une consistance ligneuse et sont sillonnés par des veines dila- tées; les autres muscles sont plutôt atrophiés. On ne constate pas de contractions fibrillalres.

Quand il marche, le haut du corps se porte en arriére et il souléve alternati- vement chaque jambe comme avec effort.

Pour monter les escaliers, il se hisse sur les bras en s’accrochant a la rampe.

Il est très vite fatigué, et son attitude favorite est la position à plat ventre.

Pour se relever, il s’arc-boute d'abord sur les mains et la pointe des pieds, rap- proche ses extrémités et grimpe ensuite le long de ses jambes, selon les diverses attitudes classique: des pseudo-hypertrophiques.

L’ensellure n'ost pas très marquée au repos; elle s’exagére pendant la marche.

L'examen électrique ne permet de constater qu’une diminution de l'excitabilité pour les deux ordres de courants.

Les soléaires et les jumeaux se contractent avec 8 MA au négatif, et 12 MA au positif.

Pour les muscles des cuisses, on a aussi NFC > PFC. Il n'ya donc pas trace de

DR. On est frappé par le volume exagéré de la tête : la face (2) est atone, sans au-

(1) Revue de médecine, 1835. Dans le cas de Marie et Guinon, il n’y a pas de pseudo- hypertrophie.

(2; M. Sabrazes, qui a examiné le malade, a été frappé tout d'abord par cet aspect de la face et il a cru un moment avoir sous les veux un lépreux. Les facies de notre malade présente en effet, une grande analogie avec celui d'un lépreux dont M. Sabra- zes nous à montré la photographie. Marie et Guinon avaient déjà signalé cette ana- logie. (Revere de médecine, p. S12; Ion,

150 REVUB INTERNATIONALE D'&L&BCTROTHÉRRAPIE

cune expression ; le masque est immobile, la fente buccale élargie, la lèvre infé- rieure un peu tombante. Pas d'atrophie marquée.

La bouche, au repos, est entr'ouverte; il ne peut arrondir ses lèvres pour sif- fler : ce caractère est très marqué; les paupières sont un peu tombantes, les yeux saillants; l’orbiculaire des paupières fonctionne encore; cependant, au dire des parents, on voit un peu le blanc des yeux pendant le sommeil; il peut froncer légèrement le sourcil (1).

Notre cas tient donc à la fois de la paralysie pseudo-hypertrophique et du type facio-scapulo-huméral de Landouzy Dejerine. C'est donc une forme de transition entre ces deux variétés de myopathies.

La constatation de faits analogues, reliant les divers types d'amyotrophies familiales, a modifié la façon de les concevoir.

On a actuellement une tendance à englober dans un seul et même groupe celui des myopalhies primilives progressives, les divers types créés jusqu'à ce jour et auxquels on reconnaissait une individualité propre : paralysie pseudo-hypertrophique, type Leyden Mcebius, Zimmerlin, Erb, Landouzy Dejerine.

Il ne reste finalement que deux grandes familles ` les myopathies, dont nous venons de parler, et les mye/opathies représentées par la maladie d’ Aran- Duchenne. Ces deux formes sont encore cliniquement différenciées par le caractère familial qui appartient à la première et la réaction de dégénérescence qui ne se rencontre que dans la seconde.

On essaye cependant de fusionner ces deux familles, et le type Charcot- Marie ménagerail la transition, car il a le Caractère familial de l'une et la réaction de dégénérescence de l'autre; mais les preuves anatomiques man- quent jusqu'à ce jour. Ce type doit done, jusqu'à nouvel ordre, être rauge dans les myélopathies, car la réaction de dégénérescence fait prévoir lexis- tenve de lésions médullaires, avec ou sans lésions neurotiques (Hoffmann) (2),

Le caractère familial semble perdre de sa valeur; rappelons qu'il fait dé- faut chez notre pseudo-hypertrophique. Quant à la réaction de dégenéres- cence, elle constilue encore un signe précieux pour le diagnostic.

Je sais que de très rares observations signalent la DR dans des formes myo- pathiques pures (3). Mais je crois qu'il faut accepter avec la plus grande ré- serve ces faits, de même que ceux l'on a trouvé la DR dans l'atrophie musculaire hystérique, comme j'ai essayé de le démontrer dans ma précé- dente communication. `

(L) L'observation complète sera publiée ultérieurement avec la photographie du malade.

(2) Ce qui précède nous parait résumer l'opinion de M. le professeur Raymond, (Wa- ladies du systéme nerveux, 1883, p. 226, 237. Discours prononcé à l'inauguration du monument élevé à Duchenne, de Boulogne, 1897.)

(3) Dans les cas, avec autopsie, la DK coincide avec l'intégrité de la moelle, les nerfs périphériques sont plus ou moins atteints par les progres de la maladie, mais les lesions sunt secondaires.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE 151

ACNE, ÉLECTROLYSE, RADIOTHÉRAPIE Par M™ le De POKITONOFF, de Paris (1).

Je sais qu'on va me considérer comme bien téméraire de vouloir parler devant tant de grands savants. Mais je promets d'être brève.

Je me propose de vous faire part des résultats obtenus par le traitement des acnés rebelles, à l'aide des rayons X ou la Röntgénisation.

Je n’ai pas`la prétention de croire que cette petite communication ensei- gnera quelque chose; mais j'ose espérer qu'il n'est pas sans intérêt de pou- voir annoncer à tant de jeunes femmes et de jeunes filles, dont l'acné fait le désespoir de la vie tout entière, qu'on tâche de les secourir en mettant à leur disposition mème les dernières découvertes de la science moderne.

Chacun de vous se rappelle certainement avoir rencontré, dans sa clien- tele, des cas d’acnés tellement récalcitrants à tout traitement que, après avoir essayé de tout et réduit la malade par un régime sévère à une faiblesse extrême, il a été obligé d’avouer son impuissance.

Depuis des années, je m'entêle à trouver des moyens pour soigner les acnéiques, le plus souvent femmes du monde; moyens qui leur permettent de continuer leur genre de vie, ce qui, avec les lotions sulfureuses et les pommades au mercure, n'est pas toujours possible.

De tout temps, cette question m'a intéressée; car ayant été atteinte moi- mème, pendant dix ans, d'une acné des plus rebelles, je dois avouer avoir employé tous les moyens possibles et imaginables sans résultat appréciable, lorsque l'idée me vint de m'adresser, comme dernière ressource, au massage et à l'électricité.

Après avoir essayé différentes applications électriques et différents genres de massage, je me suis arrétée, voila quatre ans, au procédé suivant, que je demande la permission de vous décrire en deux mots.

Chez des jeunes filles acnéïques qui, sans avoir des lésions internes, souf- {rent d'une certaine paresse de toutes leurs fonctions, et qui sont surtout atteintes d'acné frontale, je touche chaque bouton à l'électrolÿse, et je pra- tique ensuile le massage, à l'aide d'un corps gras à base antiseptique, pen- dant quinze à vingt minutes.

Selon les cas, les séances doivent être plus ou moins nombreuses; mais une série de vingt à trente séances suffit ordinairement pour avoir raison des nouvelles poussées.

Ce qui parle en faveur des idées émises par le professeur Pospéluw dans son intéressant travail, il signale l'atonie des muscles lisses comme une

| Communication faite au All Congrès international, à Moscou, le 25 août 1897.

152 RBVUR INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIB

des causes de l'acné. Je suis donc très heurcuse de me trouver en commu- nauté d'idées avec lui.

Car, malgré la présence certaine de spores en gourde et de fins bacilles, qui d'après Unna, appartiennent en propre à cette affection, il faut aussi ad- meltre que l'atunie des tissus environnant les glandes sébacées forme un milieu de culture favorable au développement de ces bacilles. Ces bacilles doivent donc être considérés comme cause secondaire, el c’est à la cause principale, c'est-à-dire au mauvais état des tissus, qu'il faut d'abord s'atta- quer. Voila donc le massage tout indiqué.

Mais chez des personnes de bonne constitution, dont les fonctions sont en pleine activité, comme c'est le cas chez beaucoup de personnes atteintes d'acné, j'ai remarqué que le même procédé ne réussissail pas du tout.

Je pensai alors à la faradisation, qui agit bien sur la contractibilité mus- ‘culaire, et qui, non seulement est apte à provoquer une gymnastique des muscles de la peau, mais possède encore un effet décongestionnant. Car, dans beaucoup de cas d'acné, ce sont surtout les congestions locales (dégéné- rant souvent en couperose) qu'il faut à tout prix éviter et cumbattre.

J’essayai donc de recourir à l'électro-massage, c'est-à-dire au massage et à l'électricité réunis. `

Voici comment je procédais. Après avoir fait à mes malades un badigeon- nage faradique pendant quatre à cinq minutes, je les massais à l’aide d'un appareil spécial, dans le genre de ceux usités en Suède pour le massage du corps, seulement de dimensions tout a fait minuscules, que je tâchais de modifier autant que possible pour J’usage voulu,

Mais j'avoue qu'il a fallu m'exercer avec beaucoup d'assiduité sur moi- mème (comme nous le couseille d'ailleurs le maitre en la matière, le profcs- seur Erb) avant d'acquérir une certaine sùreté de main qui me permit de manier ces instruments inédils et si peu complets, dunt le fonctionnement ne me satisfait nullement.

Je suis heureuse de saisir celte occasion pour déclarer ici que c'est à la grande compétence d'un savant électricien-ingènieur de Paris que je dois avoir à présent à ma disposition un instrument qui répond parfaitement à nos « desideratas » et me rend de grands services dans le cas d’acné eur terrain « pléthorique », si l’on peut s'exprimer ainsi, et qui ne peuvent être soignés de la mème manière que l'acné sur terrain anémique.

A l'aide de cet appareil, on peut pratiquer soil le massage et l'électricité en même temps, soit simultanément l'un après l'autre, ce qui est commode el donne une grande économie de temps. Il va de soi qu'il permet, dans son emploi, de graduer autant qu'il est nécessaire la force, la vitesse et la fré- quence des vibrations.

Ce serait abuser de votre bienveillance que de m’arreter sur les détails de son fynctionnement. D'autant plus que je ne le cite qu'en passant pour de-

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montrer, au contraire, que, ayant donné de bons résultats dans beaucoup de cas d'acnés des plus rebelles, il n'était pas toujours efficace, lorsqu'il s'agissait des cas très négligés, ou bien lorsque cette affection siégeait sur un terrain très mauvais au point de vue du système nerveux. Car vous n'ignorez pas certainement qu'il y a des femmes que cet état déplorable de leur figure préoccupe constamment, et dont l'abattement moral fait peine à voir.

C'est lorsque, malgré tous mes efforts, j'avais échoué sur trois cas pareils, que l'idée me vint de m'adresser aux rayons X. Mats, si vous le permettez, je veux citer brièvement l'observation d’une de ces trois malades, dont l'histoire me parait assez intéressante. La voici.

Mile M..., vingt-trois ans. Bonne constitution, de paren's bien portants, qui vivent encore tous les deux. Elle a un frère bien portant. Elle vit toujours à la campagne, dans un pays connu par ses vignobles. A été réglée à quatorze ans. Pas régulièrement. Reste quelquefois six-huit semaines sans rien voir. Règles peu abondantes, sans coliques. A eu la rougeole et la scarlatine, guéries toutes les deux sans suites fâcheuses. A eu à dix-sept-dix-huit ans une maladie d’es- tomac, avec crampes et coliques, sans avoir été alitée.

Elle à commencé à avoir des boutons avant sa formation, à treize ans. Na rien fait pour cela, croyant qu'avec la formation les boutons disparaitraiont.

Mais les poussées, au contraire, devenaient de plus en plus rapprochéeset les `

boutons plus gros; elle se décide alors à consulter un médecin.

Etle commence done, à quinze ans, à suivre un régime spécial en ce qui con- cerne l'alimentation; prend beaucoup de dépuratifs. On lui ordonne localement quantité de pommades, lotions, etc., etc.

Mais rien n'y fait. Elle continue cependaut ces soins jusqu’à vingt-trois ans, moment elle vint me trouver en m'annonçant on ele doit se marier dans un an, et me prie, coûte que coûte, de la débarrasser de cette difformi:é.

En effet, elle est dans un état lamentable. Les joues formaient comme des pla- cards d'eczéma diffus suintant par places et présentant à d'autres endroits les plaques d'exfoliation, si bien décrites par notre vénéré maitre, M. Besnier, dans l'acné eczématisé. Il suffisait d'enlever une couche d’épiderine desséché pour que, le lendemain, la même chose se forme à nouveau. Le front et le menton étaient couverts d'acnés ct de comédons, mais c'est surtout le nez qui en était couvert, a ce point que je passais, après chaque séance, quelques minutes pour l'en débar- rasser. Tout cela sur un fond très congestionné, qui, d'après le dire de la malade, devenait violacé (surtout le nez) après chaque repas, même le plus sobre.

Après avoir examiné l’intérieur du nez, qui ne présentait rien d'anormal, je conseillais de faire soigner les dents, dont plusieurs, cariées, présentaient des foyers de suppuration. Je prescrivis un régime alimentaire des plus sévères, car Mile M..., malgré tous les dépuratifs, avait lair plutôt forte et robuste. A l'inté- rieur, des poudres antiseptiques, dont on cessa l'emploi aussitôt qu'on remarqua que l'estomac refusait de les supporter.

Après avoir touché à l'électrolyse chaque bouton à part, nous commençimes de suite nos séances d’électro-massage. Les premières, cinq tous les jours, par une séance de vingt à trente minutes; après quoi, j'avais soin de couvrir chaque bouton électrolysé avec un morceau d'emplâtre au traumatol.

Les cinq séances suivantes étaient de trente à trente-cinq minutes, avec un jour d'intervalle. Ce qui faisait dix séances en quinze jours, après lesquelles elle se sentait tellement mieux qu'elle croyait pouvoir partir à la campagne. En effet, comme chaque bouton avait été touché à l'électrolyse, il y en avait réellement moins et la rougeur générale avait disparu.

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Mais, en revanche, sur un fond décongestionné, les plaques des joues, quoi- que sèches à présent, paraissaient davantage. Voila pourquoi elle avait hâte d'aller se cacher à la campagne, espérant les faire pâlir par le temps. =

Un mois après, elle me donna de ses nouvelles en m’annoncant qu'elle avait passé encore par une nouvelle poussée, mais que les boutons avaient été plus circonscrits et moins profonde, et que le nez rougissait moins.

Nous fimes donc encore trois séries nouvelles (de huit, sept et six) de séances. Après sept mois de traitement, la guérison n'était pas radicale, il est vrai; mais il était incontestable que l'état était beaucoup meilleur.

En effet, la rougeur générale avait disparu; sur le nez on ne voyait non seule- ment plus un seul comédon, mais plus de traces de glandes trop ouvertes. Le nez ne rougissait plus et paraissait beaucoup plus petit, au dire de tout le monde.

Mais l'état moral de la malade laissait encore beaucoup à désirer, car, au moindre écart de régime, elle subissait une petite poussée d’acnée punctiforme et les malheureuses plaqu%s des joues reparaissaient. Elle avait même fait l’obser- vation que c'est surtout le thé du « five clock » qu'elle était obligée d’avaler aux visites insipides, mais obligatoires, qui lui faisait du mal.

Comme le temps du mariage approchait, il fallait prendre une détermination décisive. Voila pourquoi, pour remonter son moral, je lui conseillai de prendre quelques bains électriques, qui, dans des cas pareils, m’avaient souvent réussi.

Je l'envoyais donc chez mon excellent confrère, le Dr G. Gautien si compétent en électrothérapie. En effet, les bains calmérent son irritation gérérale. Elle dormait mieux et mangeait mieux; mais les plaques et quelques petites acnés persistaient toujours. C'est alors que nous décidâmes de les soumettre à l'in- fluence des rayons X, qui, après douze séances, finirent par blanchir ces plaques rouges sans avoir occasionné d'autres accidents.

Ici, je prête la parole à M. le Dr Gautier, qui donne es détails de son pro- cédé, que voici : 5

« Nous savons que les rayons X sont susceptibles de produire des éry- thèmes de la peau et des brûlures profondes.

« Ces accidents ne sont pas dus le plus souvent à des prédispositions spé- ciales des malades, mais plutôt à des imprudences entre les mains d’experi- mentateurs ignorants. Ajoutons qu'il est regrettable de voir une foule d'in- dustriels utiliser ce nouvel agent physique pour le diagnostic et le traitement des maladies, et il est à désirer que les membres du corps médical s'élèvent à l'avenir contre de pareilles prétentions.

« Non seulement les rayons X peuvent être sans danger, employés avec discernement ; mais encore ils peuvent rendre de grands services en derma- tologie. Nous citerons particulièrement les heureux résultats qu'ils peuvent donner dans l'acné et la couperose. Chez quinze malades, les avantages de celte médication se sont montrés très sérieux. Ce traitement doit être appli- qué avec une technique particulière :

» Séance quotidienne: séance de cinq à six minutes; tube de Crookes de grandeur moyenne, actionné par une bobine qui prend 4 ampères et 18 à 20 voits, et enveloppé entièrement de molleton noir.

e On a d'abord soin de protéger les cils, les sourcils et les cheveux, a

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‘l’aide d'une lame de plomb. Le plomb est flexible et prend à volonté le con- tour du squelette. Le tube doit ètre distant de 30 centimètres de la figure, et on traite simultanément un côté de la face, puis l'autre. Après la sixième séance, l'effet commence à se produire. La peau pèle légèrement, l'acné pâlit, les vaisseaux sont moins apparents. On voit apparaître plus tard, entre les boutons et les plaques de couperose, des trainées blanches. Enfia les tissus se décolorent. | VC

« On est en droit de se demander comment agissent les rayons A ?

« Par une action atrophique décongestionnante et, probablement aussi, par une action microbicide. Cette action atrophique se remarque bien sur le système pileux, car les cheveux tombent et puis repoussent plus fins. Les ongles deviennent cassants. »

Mais, chez nos malades, ces accidents n'avaient pas eu lieu, car on avait soin de placer le tube distant de 30 centimètres de la figure. Et nous savons qu'à cette distance les effluves électriques perdent leur force; car, d'après les dernières recherches du Dr Balthazard, c'est aux effluves électriques qu'il faut atuibuer ces accidents et non aux rayons % eux-mêmes. Or, ces effluves perdent leur influence, grâce à l’enveloppement du tube par une. étoffe noire.

Loin de moi certainement, l'idée que c'est aux rayons A qu’il faut recou- rir chaque fois qu'il se présente un cas d'acné. Cette installation n’est pas d'abord à la portée de tout le monde, et son maniement exige des connais- sances spéciales.

Mais si j'ose me faire une douce illusion, je prends la liberté d'exprimer ici l'espoir que, peut-être, ma modeste communication aura servi à démon- _ trer qu'on peut quelquefois sortir des cadres étroits de la routine, qui règne malheureusement encore trop en maitre dans la dermatologie contemporaine, et que ce n'est pas un péché (comme on me l’a assez reproché) de travailler à chercher des moyens inusités par d'autres, même lorsqu'il ne s'agit que de nez rouge et de couperose, affections dont on ne meurt pas, il est vrai.

Car, sur ce terrain scieutifique, les superstitions ne devraient pas exister, et je prétends que chaque spécialiste (el mème lorsqu'il est spécialiste « par surcroît », comme le dit très bien le professeur Gaucher) peut, et doit faire usage de la science libre et libératrice de tout préjugé, comme bon lui semble.

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VARIÉTÉS

Traitement de certaines affections chirurgicales des membres par le bain d'air chaud.

D'après deux chirurgiens américains, MM. les Dr E. R. Kirby et J. O'Malley (de Philadelphie), le bain d'air chaud et sec, dont on se sert souvent contre les affections rhumatoides chroniques, donnerait aussi de bons résultats dans le trai- tement des fractures, des entorses et des synovites tendineuses.

C'est ainsi que dans une trentaine de cas de fractures diverses, soumises à l'action de l'air chaud à partir du moment elles paraissaient suffisamment consolidées pour permettre d'enlever l'appareil immobilisateur, MM. Kirby et O'Malley ont vu l’cedéme et la tuméfaction rétrocéder rapidement et le fonction- nement du membre lésé ro rétablir en beaucoup moins de temps que sous l'in- fluence du massage et de l'électricité.

Il en a été de même chez les eujets atteints d'entorses.

Pour ce qui concerne les synoviles tendineuses, les cas aigus de cette affection ont guéri très vite, tandis que dans les lésions chroniques l'effet favorable du bain d’air chaud a été beaucoup plus lent à se produire.

Traitement par l'air chaud du rhumatisme avec ankylose, par le Dr Gute,

Le Dr Sibley rapporte le cas d'une jeune fille qui avait été prise d'une attaque très aiguë de 1humatisme et qui était restée avec une ankylose du genou droit et des deux articulations du coude. Pendant deux ans, pour marcher, elle s'était servie de béquilles; il lui était impossible de monter ou de descendre un esealier, de faire sa toilette, de mettre sa jaquette, etc. Elle ne pouvait porter les mains à la bouche; pour manger elle se servait maladroitement d'une grande cuiller.

Les articulations du coude étaient immobilisées presque à ang'e droit et se trouvaient complètement en pronation; elle était incapable de faire aucun mou- vement (ou du moins de bien faibles), soit d'extension, soit de flexion, soit de rotation.

Son genou droit était ankylosé presque à angle droit; il lui était impossible de faire aucun mouvement avec ce membre; les muscles de la jambe et de la cuisse étaient perdus.

On lui institua Je traitement à l'air chaud de Tallerand-Sheffield, et l'améliora- tion commenca bientôt. Au bout de ciuquante- quatre séances, la malade etait ra- dicalement guérie. \

Elle pouvait marcher sans béquilles, sans canne, elle s’habillait elle-même et, en un mot, elle faisait de sa personne tout ce qu'elle voulait. Son état général lui-même avait été aussi beaucoup amélioré.

Voici, en deux mots, la méthode générale du traitement :

L'appareil consistait en une boîte combinée de telle sorte que Ja main, le bras, le pied, la jambe, ou même le buste tout entier, puissent y être enfermés tout entiers et traités localement. On y élevait graduellement la température de 200 à 300° Farheinbet, selon la nature de l'affection et la tolérance du patient. La durée

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du bain est d’ordinaire d’une heure. Ensuite on mobilise et on masse le membre malade. Il est bon de faire porter au malade un vêtement de flanelle pour faciliter la transpiration. La partie ainsi traitée ne tarde pas à entrer en transpiration et, petit a petit, le corps tout entier devient moite et couvert de sueur. Le pouls et la respiration deviennent plus fréquents, la température du corps s’éléve d'un ou deux, ou même de trois degrés Farenheit. La douleur est presque aussitôt enlevée par la chaleur et les parties du corps deviennent plus flasques et plus souples. (Med. Times and Hosp, Gaz., 13.)

Traitement galvanique de l’épanchement pleurétique séreux.

M. le Dr E. De Renzi, professeur de clinique médicale à Ja Faculté de méde- cine de Naples, a recours avec succés aux courants constants dans le traitement de la pleurésie séreuse. Ce moyen réussirait souvent à faire disparaitre l’exsudat, mais à condition que le courant soit très intense. Jusqu'à présent on n’a pas pu employer des courants aussi forts que ceux dont se sert notre confrère, attendu qu'ils produisent, à leurs points d'application, ‘une destruction étendue des tissus.

Or, M. De Renzi est parvenu à tourner cette difficulté en neutralisant l’action électrolytique des électrodes par l'usage de solutions acides et alcalines. Il se sert d'une pile de 30 à 50 éléments : une large électrode correspondant au pôle positif et munie d'un tampon imbibé d'une solution alcaline est appliquée sur la moitié du thorax siège l'épanchement; l'électrode négative, préalablement trempée dans une solution acide, est placée sur un point quelconque de la surface du corps.

Nouveau transformateur électrique à haute tension.

Dans une communication faite à la Société des Ingénieurs civils, le 5 novembre 1897, M. O. de Rochefurt-Lugay a dit que depuis la découverte de Röntgen, l'étude des transformateurs électriques à haute tension a pris une nouvelle impor- tance.

La bobine de Ruhmkorff est seule encore en usage.

Les inconvénients de celle-ci sont Jes suivants ` mauvais rendement qui n’at- teint guère que le 20 °/, des watts fournis; coût de construction, tant à cause du prix élevé et du poids des matériaux employés qu'à eause de la main-d'œuvre nécessaire pour enrouler des kilomètres de fils; délicatesse de l'ap: areil qui se détériore facilement avec le temps par fendillement de l'isolant ou par combustion du fil induit; poids très élevé rendant les transports difficiles.

M. Rochefort a étudié la question avec M. Wydts; tout repose sur l'isolement du circuit induit.

Aux hautes tensions qui se produisent dans la bobine et qui atteignent 300,000 ou 400,000 volts, l'état physique de Visolant est d'une importance extrême. Les isolants solides, le verre, par exemple, sont facilement traversés par des effluves qui deviennent, avec le temps, de plus en plus importants en modifiant l'état mo- leculaire du verre pour se frayer un passage.

Quant aux isolants liquides, ils s'électrisent de façon différente au contact des pôles extrêmes qui émergent; des attractions et des répulsions moléculaires se produisent au sein de l’isolant, des espèces de courants liquides se forment pour permettre aux molécules électrisées à potentiels différents de recombiner leur

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électricité. Un frémissement manifeste s'observe alors à la surface et le rendement peut s'abaisser des 9/10.

Les isolants visqueux ou pâteux, qui n’ont ni les pores des solides ni la mobi- lité moléculaire des liquides, offrent un état physique favorable. Ces isolants sont, en général, des carbures d'hydrogène qui, décomposés lentement par les actions électriques intérieures, laissent déposer du carbone pulvérent, et ces particules conductrices en suspension font perdre a la matière ses qualités d'isolement. MM. Rochefort et _Wydts ont pu, tout en employant un isolant visqueux, éviter le dépôt du carbone, grâce à un dispositif spécial.

Dans leur transformateur, l’induit est le même que dans une bobine de Ruhm- korff; il se compoze d’un noyau de fer doux, autour duquel s'enroule une double couche de gros fil de cuivre qui aboutit aux deux bornes du courant primaire. Un tube isolant entoure le faisceau indicateur. `

L’inducteur est composé d'une seule bobine comportant 600 grammes de fil de cuivre 16/100.

Cette bobine inductrice est placée dans la région médiane de l'induit : elle re- pose sur deux tubes de verre soutenus par un bloc de bois. Au-dessus, un bou- chon de bois muni de deux tasseaux repose sur la bobine induite au moyen de deux tubes de verre.

Les deux extrémités de l'induit sont reliées aux deux bornes secondaires pla- cées dans les bouchons des deux tubulaires du vase de verre dans lequel le tout est placé verticalement.

Le vase de vorre est rempli d'un isolant carburé pâteux.

L'appareil ainsi construit donne 20 à 22 centimètres d’étincelles avec 6 volts et ` 3,3 ampères, soil 20 watts environ.

L'induit de la bobine de Ruhmkorff, donnant la même tension, serait composé de 50 à 60 galettes ou bobines plates accouplées en tension et séparées par des cloisons solides isolantes. Le poids du fil de l'induit serait de ï à 6 kilogrammes, Le nombre de watts employés serait {20 environ.

Le nouvel appareil, ayant un induit à faible résistance, donne un rendement en intensité, à tension égale, supérieur à la bobine de Ruhmkorff correspondante, Comme, sous une même tension, l'émission des rayons X croit avec l'ampérage secondaire, l’appareil convient donc bien à leur production.

Le condensatenr n’a rien de particulier. Le trembleur employé est du genre Foucault, la vitesse, la distance de l’électro à l'armalure, le niveau du mercure sont réglables. (L'Étectricien.)

Ampéremétre thermique à mercure.

M. Camichel a présenté récemment à la Société française de Physique un nouvel ampèremètre intéressant. L'appareil se compose d'un tube en U rempli de mercure; dans l’une des branches de ce tube plonge un thermomètre à mer- cure dont le réservoir a un diamètre très pen inférieur à celui du tube. On réalise ainsi, autour du réservoir thermométrique, une résistance qui, dans un des appareils étudiés {modèle destiné aux courants compris entre 0 et 20 ampéres), était environ 1/5 d'ohm. On fait passer dans le mercure contenu dans le tube U le courant à mesurer, et on note l'élévation de températnre ¢ indiquée par le ther- momètre, au bout de trente secondes. 8i la température du mercure, au début de l'expérience, a une valeur toujours la même, si l'appareil est placé dans une enceinte à température fixe, un courant déterminé traversant l'appareil déve-

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loppe une quantité de chaleur Q constante, dont une fraction, d, également constante, produit l’élévation de température du thermomètre, la différence Q q étant transmise au mercure du tube en U par conductibilité calorifique, par convection, et au milieu ambiaut par rayonnement. Un même courant pro- duit donc une élévation de température constante ¢ du thermomètre. Cette méthode permet donc de mesurer les intensités des courants.

M. Camichel étudie l'influence de la température ambiante . celle-ci variant de 15°, il est impossible de saisir de différence dans les indications de l'appareil. Cette particularité s'explique par le faible rayonnement de l'appareil et par la faible variation de la conductibilité thermique du mercure avec la température. Cet ampèremètre, ayant un coefficient de self-induction. négligeable, convient très bien à la mesure des courants alternatifs; on le vérifie facilement en le comparant à un électrodynamomètre.

La variation de résistance intérieure de l'appareil destiné à mesurer les cou- rants compris entre 0 et 20 ampères est 1/200° d'ohm environ; on la rend négli+ geable en plaçant l'appareil dans un circuit ayant une résistance minima de 5 ohms. L’approximation des mesures atteint facilement le 1/200°.

M. Guillaume a demandé si de petites variations dans la position du thermo- mètre modifiaient sensiblement les indications de l’insirument. M. Camichel a répondu que l'influence est très grande : l'indication du thermomètre dépend moins de la résistance intérieure de l'instrument que de la position du réservoir thermométrique par rapport aux points le passage du courant développe de la chaleur. |

Le bain d'air chaud dans le traitement de certaines affections gynécologiques, par le Dr THomson (d'Odessa).

Notre confrère russe a trouvé que le bain d'air chaud, recommandé récem- ment par le Dr K. Dehis, de Dorpat-Youriew, pour le traitement des hydropisies d'origine rénale, cardiaque et hépatique, ainsi que des chloro-anémies et des affections rhumatiemales, produit dans les ph!egmasies utérines et péri-utérines chroniques des effets généralement supérieurs à ceux des procédés ordinaires de balnéation et d'hydrothérapie, tout en constituant une méthode thérapeutique plus simple et moins coùteuse.

Du traitement des suppurations des sinus accessoires et de l'o- reille par le gaz ozone (The treatment of suppuralive diseases of the ear by osone gas), par le Dr W. SCHEPPRGRELL.

Ayant remarqué que les effets plus ou moins satisfaisants obtenus par le bioxyde d'hydrogène dans le traitement des suppurations du nez et des oreilles étaient dus à l'action de l'oxygéne naissant, ‘auteur a eu l'idée de remplacer le bioxyde d'hydrogène, qui est très irritant, par l'ozone obtenu par le procédé de Siemens. L'ozone est, en effet, un oxydant puissant, possédant des propriétés décolorantes et dérinfectantes très énergiques.

Son application se fait au moyen de l'appareil suivant : l’ozonateur est relié à une bobine d'induction. Un réservoir à air comprimé est mis en rapport avec le tube de l'ozonateur, de façon à ce que le malade puisse graduer la quantité d'air qui se rend à l'appareil. Le tube opposé de l’ozonateur peut recevoir les diffé- rentes canules qui servent au traitement des cavités du nez et des oreilles. Pour

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160 REVUE INTRRNATIONALE D’RLRECTROTHERAPIB

que le malade n'inspire pas l'ozone, on lui recommandera de ne laisser passer l'air comprimé que pendant l'expiration. Les séances ne dureront pas plus de dix à vingt minutes, deux ou trois fois par semaine.

, Outre les empyèmes du sinus et les suppurations de l'oreille moyenne, l'auteur a appliqué ce traitement dans plusieurs cas d’ozène et obtenu, dit-il, des résul- tats encourageants. | (Journ. of laryngol., etc, juillet 1897.)

MEMENTO THÉRAPEUTIQUE

Le bain électrique chez les cardiaques, Par MM. GAUTIER et LARAT.

Le bain est, en général, contre-indiqué dans les affections du cœur arrivées à la période d'hypo-systolie; les cardiaques, en effet, éprouvent, quand ils sont plongés dans l'eau tiède, même très rapprochée comme température de celle du corps, soit de 33 degrés et demi à 34 degrés, un état de malaise très accentué; le. dyspnée s'exagère, l'extrémité céphalique se congestionne et des syncopes peuvent mème se produire. I] est très remarquable que ces malaises n'aient plus lieu dans le bain hydro-électrique. Des malades qui ne peuvent supporter le bain ordinaire sans suffoquer se trouvent parfaitement bien dans un bain dont l'eau est par- courue par un courant alternatif sinusoidal. Il y a une anomalie dont il ne nous parait pas impossible de donner l'explication. Dans le bain simple l'impression de l'eau provoque un reserrement des capillaires de toute la surface cutanée, le sang est refoulé dans la profondeur des tissus, les organes ‘ultra-thoraciques et les centres nerveux se congestionnent. Cette même im- pression existe bien, sans doute, dans le bain électrique, mais elle est non seulement combattue mais totalement annihilée par l'action en sens contraire _ produite par le courant qui, lui, par sa puissante action vaso-motrice, fava- rise, au contraire, la circulation périphérique; le sang circule plus vite et plus librement dans les capillaires engorgés, les organes thoraciques se trou- vent immédiatement soulagés, et le cœur auquel on demande, dès lors, un effort moindre, fonctionne avec plus de régularité. Les vues théoriques se trouvent confirmées par ce fait constant, que les œdèmes cardiaques dimi- nuent d'une façon très appréciables dans le cours d'un bain hydro-électrique. Cette diminution va parfois jusqu'à la disparition totale de l'æœdème, et cel cffet, si favorable sur la circulation, lcin d'ètre passager, se prolonge, non seulement plusieurs heures, mais parfois quarante-huit heures et plus. Après une série de bains hydro-électriques, la diminution de l'œdème peut durer des mois entiers. On cuncoit qu'il y ait un moyen précieux de traitement des cardiopathies, maladies qui, nous en sommes convaincus, viendront tôt

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ou tard demander le concours de l'électrothérapie, dont la place est marquée à côté des moyens pharmaceutiques et diététiques usuels.

La manière d'administrer le bain électrique es des plus simples : Le pa- tient est immergé dans de l’eau, dont la température est d'environ 34°. Une plaque conductrice est placée à la tête de la baignoire, deux autres aux pieds ; la durée du bain, toujours bien supporté, nous nous plaisons à le répéter, doit être de un quart d'heure environ; l'intensité du courant, da 30 milliampères sous 20 à 30 volts. Le courant employé par nous a toujours été le courant alternatif sinusoidal.

Ce courant alternatif sinusoïdal ne tient ni du courant voltaïque ni du cou- rant faradique, et il se différencie nettement- de la galvano-faradisation de Watteville.

On sait que le courant de secteur continu est très dangereux à employer en thérapeutique, à cause de sa dérivation à la terre; tandis que le secteur alternatif est inoffensif, surtout réglé par notre outillage. Cet avantage im- portant qui lui fut refusé, en 1890, a la suite de nos premiéres recher- ches, lui est accordé aujourd'hui par tous ceux qui l'utilisent. Un ingé- nieur a également avancé, à la suite d'études faites dans notre laboratoire, que l'onde alternative, provenant du secteur, étai brisée et inégale. Si les expériences de cet auleur font incontestablement ressortir, que les courbes des courants alternalifs sont loin d'être assimilables à des sinusoïdes, il n’en est pas moins vrai, d'après MM. Abraham et Carpentier, que la méthode rhéographique démontre que lorsqu'un alternateur charge un transformateur, la courbe tend vers la sinusoïde. Ce transformateur, comme on le sait depuis notre première publication (1890), est placé entre le secteur et le malade. Le fait est donc intéressant à signaler.

NOUVELLES

Inauguration de l’hépital Boucicaut.

Le testament de M™ Boucicaut doit étre considéré, a dit J. Simon, comme un chef-d'œuvre de libéralité, d'intelligence et de bonté. La géné- reuse bienfaitrice, eu effet, depuis l'école de son village jusqu'à l'Institut Pasteur, a su reconnaitre toutes les œuvres utiles, nées de l'atelier ou de l'esprit.

C'est à ce titre que l’Association des Inventeurs et Artistes industriels, l’une des fondations du baron Taylor, qui a recu de Mme Boucicaut la somme de cent mille francs, s'était fait représenter à cette inauguration par son vice-président, le Dr G. Gautier, le directeur de la Revue internationale d Electrothérapie.

Le professeur Th. W. Engelmann prendra, a partir du janvier 1898, la direc- tion des Archiv. fur Physiologie, que la Société de Physiologie de Berlin avait provisoirement annoncee après la mort de Du Bois-Reymond.,

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RADIOGRAPHIE & RADIOTHÉRAPIE

Radiographie d'un sou ayant séjourné dix-sept jours . dans l'œsophage d'une petite fille de cinq ans, malade du Dr Récamier. Radiographie, par le Dr G. GAUTIER.

Il parait extraordinaire qu’un sou puisse traverser la partie supérieure de l'œsophage d'un enfant de cet âge.

Mon distingué confrère, le Dr Aragon, de Bois-Colombes, a relaté dans la Médecine moderne, du 9 décembre 1896, l'observation d'une petite fille de quatre ans, qui avait avalé également un sou. Ce corps étranger resta dix jours dans l’œsophage sans provoquer ni fièvre ni inflammation. La ra- diographie précisa assez nettement le siège du sou et ses rapports au niveau de la troisième vert¢bre dorsale, comme dans le cas de la petite malade du D" Récamier,

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Il ne faut pas perdre de vue que l'æsophage est un conduit à parois souples et extrêmement dilatables. Quand on l'insuffle, ou mieux lorsqu'on coule du plâtre liquide, le moule wsophagien ainsi obtenu présente deux points rétécis. Les pièces de monnaie s’introduisent dans l'œsophage nécessairement en tra- vers, distendant les parois latérales et s'appliquant sur les faces postérieure

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REVUE INTERNATIONALR D'ÉLECTROTHÉRAPIR 163

(cervicale! et antérieure (laryugienue). Les contractions du pharynx facilitent la descente du corps étranger (premier rétrécissement), qui s'arrête d’habi- tude au deuxième rétrécissenient (niveau de la troisième vertèbre dorsale) ; dans cette région, les contractions des parois del ‘æsophage sont généralement impuissantes à favoriser sa descente.

D'autre part, dit le Dr Fort, il ne faut pas calculer les dimensions de cer- tains organes d’après les proportions générales du corps. Les organes se dé- veloppent en raison de l'importance de leurs fonctions. L’encéphale est à la naissance supérieure en poids de la moitié de celui de l'adulte. Pour la moelle épinière, c'est encore plus remarquable. Il en est de même de l'æœsophage dont le but est la déglutition. Son développement est précoce.

Les corps élrangers de l’æœsophage présentaient les plus grandes difficultés de diagnostic, qui disparaissent depuis la découverte des rayons de Réntgen.

La radiographie reproduite par notre confrère et ami Aragon fut prise en huit minutes; celle que nous reproduisous a été obtenue en trois minutes et demie. Sa grande netteté a été appréciée par l'opérateur, M. Jalaguier, chi- rurgien de l'hôpital des Enfants-Assistés, qui a bien voulu la présenter à la Société de Chirurgie.

Depuis 1896, les ampoules cathodiques, les plaques et le manuel révéla- teur ont fait de grands progrès.

De la valeur des rayons Röntgen pour la chirurgie, par Kuuuez, de Ilambourg (1).

A la dernière réunion de la Société allemande de Chirurgie, Kümmel, de Ham- bourg, fit une intéressante communication sur la valeur des rayons Routgen pour la chirurgie. Nous traduisons et résumons cette communication d'après le compte rendu qu'en fit l'auteur lui-mème pour Je Centralblatt ür Chirurgie.

On pat craindre après la découverte de Rontgen de ne pouvoir en tirer tout le parti que l'on espérait pour le diagnostic des affections chirurgicales : le temps de pose était trop long pour qu'on pùt y soumettre facilement Jes malades et les blessés en exigeant d'eux l'immobilité nécessaire. Mais les travaux incessants des physiciens, des électriciens et des médecins, ont permis d'augmenter l'intensité des ravons et de réduire fortement le temps de pose tout en augmentant la net- teté des images. Aujourd'hui la pose ne dépasse pas cinq minutes, même pour les parties épaisses du corps de l’adulte, comme le bassin et l'articulation de la han- che; d’une demie à une minute, elle suffit en général pour l'obtention d'épreuves des extrémités, du bassin chez les enfants, et pour la main, l'avant-bras, on ob- tient même des épreuves instantanées irréprochables. t

Les clichés sur verre donnent plus de détails et plus de renseignements que les épreuves sur papier, mais leur étude nécessite un certain apprentissage. Les re- productions faites par les journaux médicaux sont en général très intidéles et ne rendent que très imparfaitement les détails de la plaque.

Les rayons X furent surtout employés au début pour la recherche de corps étrangers en métal ou en verre, tandis que les morceaux de bois, de cuir, les débris de vêtements ne donnaient pas d'image; on arriva progressivement à re-

(1) Communication faite au Congres allemand de Chirurgie en avril 189%.

164 REVUE INTRRNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

chercher les corps étrangers, spécialement Jes projectiles, dans toutes les parties du corps, et il en est bien peu aujourd'hui on n'en ait décelé. L'extraction du corps étranger, surtout des aiguilles fines, est parfois entourée de difficultés parce que la photographie ne renseigne pas la profondeur à laquelle il est situé. On arrive cependant à la déterminer en prenant des épreuves dans des directions différentes : en photographiant par exemple une aiguille dans la main, à travers la paume d'abord, puis à travers le bord interne ou externe, on saura quelle est l'épaisseur de tissu à diviser.

En procédant de la même façon, on peut localiser des projectiles à l'intérieur du crâne, du thorax, en déterminant si la balle est dans le poumon et en quel point, ou si elle est logée dans les parties molles. On peut ainsi fixer la position d'une aiguille cassée dans une amygdale et l'extraire. On peut photographier des corps étrangers placés ou ayant pénétré à l'intérieur des différentes cavités du corps; c'est ainsi qu'on peut déterminer la position de canules trachéales, celle de corps étrangers avalés et arrétés dans l’œsophage (pièces de monnaie, râteliers) ou ayant pénétrés dans l'estomac et qu'on peut alors retirer par une opération, comme Peéan et Raw l'ont fait pour des pièces de monnaie, While pour une pe- tite étoile métallique ou qu’on peut suivre dans leur trajet à travers le tube di- gestif, comme flocheneyg l'a fait pour une pièce de monnaie. On sait alors exacte- ment à quel niveau il faut faire porter l'intervention si elle devient nécessaire. Il faut citer encore le bouton de Murphy, dont on peut suivre les pérégrinations. Dans tous les cas la photographie ne porte pas l’image du bouton, on peut être certain de son évacuation.

Les dilatations de l'œsophage peuvent être aussi rendues appréciables. I! suffit de les remplir avec une solution concentrée de bismuth. Parmi les sels métalli- ques qui ont été expérimentés relativement à leur perméabilité pour les rayons, le bismuth est un des plus convenables à employer étant donné son peu de toxi- cité pour les cavités du corps.

On a cherché aussi à démontrer des dilatations de l'estomac en y introduisant des sondes remplies de fils métalliques, do limaille, etc., et qui viennent s'appli- quer sur la grande courbure.

Les rayons Röntgen peuvent déceler aussi les calculs formés au sein de l'orga- nisme, à l’exception des calculs du foie; la cholestérine est en effet tout à fait perméable, tandis que les cristaux d'urates et de phosphates ne le sont pas; aussi peut-on obtenir des images très nettes de calculs vésicaux, et si nous possédons pour ceux-ci des moyens pratiques et sûrs de diagnostic, il n’est pas indifférent de pouvoir être fixé sur leur nombre et leur volume d'une façon certaine, et d'une innocuité absolue pour le malade. Des corps étrangers introduits dans la vessie peuvent évidemment être décelés de la même facon. Seiffart a pu fixer très net- tement l'image d'une aiguille enfermée dans la vessie d'une jeune fille, sur de petites plaques entourées de gutta-percha et placées dans le vagin.

Quant au diagnostic des calculs rénaux, il peut parfois être posé avec certitude par les rayons Röntgen, ce qui a dans certains cas une très grande importance.

L'étude des fractures des os offre un champ très vaste à l'application de la skio- graphie. En un an Kümmel a fait 1200 épreuves et examiné près de 450 fractures, parmi lesquelles des fractures de tous les os du corps, hormis ceux du crâne, de la colonne et du sternum. ll est douteux d'ailleurs qu'on puisse étudier par ce moyen les fractures du crâne. Si les rayons X rendent des services pour diagnos- tiquer facilement et exactement les fractures, rang faire souffrir les malades, ils sont bien plus utiles encore pour le traitement, pour contrôler la position des

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REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHBRAPIE 165

fragments dans l'appareil, et permettre de corriger à coup sir les réductions dé- fectueuses. On est souvent étonné de voir encore chevaucher des os alors que cliniquement la fracture parait absolument réduite; or le chevauchement ou le déplacement d’éclats osseux plus ou moins volumineux et souvent inappréciables par les moyens ordinaires entretiennent parfois chez les blessés des troubles fonc- tionnels dont ils se débarrassent très difficilement. Les interpositions de muscles, les pseudarthroses consécutives peuvent être diagnostiquées par les rayons X.

Il suffit de mentionner les services qu'ils peuvent rendre pour le diagnostic et le traitement des luxations; mais ils sont particulièrement utiles pour l'étude de certaines fractures, rares à la vérité, qui sont prises habituellement pour des en- tor-es ou des contusions. Kümmel a pu diagnostiquer ainsi des fractures isolées des os du carpe, de l’olécrâne sans signe objectif, des os du tarse, etc. Des cas de ce genre sont très intéressants en matière d'accidents; les rayons X permet- tent souvent de se rendre un compte exact des lésions et de reconnaître une cause objective aux plaintes des blessés qui réclament des dommages-intéréts et den démontrer ainsi le bien-fondé.

Les fractures du bassin, de la hanche, du col du fémur, ont été plus difficiles à étudier a cause de l'épaisseur des os, mais les progrès de la technique permettent aujourd'hui d'obtenir en cinq minutes des images très nettes de l'articulation coxo-fémorale et d'établir dans des cas douteux, s’il s’agit par exemple d’une co- xalgie, d'une ancienne fracture avec ankylose osseuse ou fibreuse.

L'étude des luxations congénitales de la hanche a profité largement de la skio- graphie. Kimmel en a photographié beaucoup avant la réduction, et après la ré- duction, dans l'appareil; il est d'avis que la photographie permet seule de dire avec certitude si la Juxation est réduite et de poser un pronostic. Il a, d'après ses épreuves, classé les cavités cotyloïdes en trois classes. Il distingue d'abord les cas la cavité est à peine indiquée. Dans ces cas il ne peut être question de réduc- tion sans opération sanglante. Dans d’autres cas la cavité est mieux indiquée et la tète du fémur est en rapport avec celle les dimensions de ces parties sont disproportionnées. Dans ces cas la réduction est possible, mais la luxation se reproduit avec la plus grande facilité. Dans une troisième série de cas, la cavité est bien creusée, et les dimensions de la tête concérdent avec les siennes: ces cas-là se prêtent admirablement an traitement orthopédique et donneront des résultats brillants. |

Pendant le traitement on pourra suivre les progrès de la formation d'une né- arthrose, de l'approfondissement de la cavité, etc.

Le diagnostic de la luxation congénitale avec la coxa vara se fait avec une cer- titade absolue par la skiographie; on l'a utilisée aussi pour étudier les altérations articulaires produites par l'arthritisme et la tuberculose, les corps libres, les an- kyloses osseuses et fibreuses, les différences entre les processus traumatiques et ioflammatoires.

Sur les plaques on reconnait facilement les épaisissements et dépôts syphili- tiques, tuberculeux et astéomyélitiques des os, de même’ qu'on peut suivre les progrès de la régénération osseuse après élimination opératoire on inflammatoire. Plus les os sont épais et plus les foyers sont petits, et moins ceux-ci seront appa- rents; Kiimmel est cependant parvenu à voir un certain nombre de foyers typhi- ques qu'il put rapidement détruire.

Les tumeurs aussi apparaissent nettement, et si la palpation permet toujours de les reconnaître, il n'est pas sans intérèt de fixer exactement leur limite. König a pu s'assurer le premier de la présence d'un noyau névplasique au centre d'un 03.

166 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

La précision du siège des foyers tuberculeux est très importante pour la chi- rurgie de la colonne vértébrale et du thorax. Kiimmel a montré des photogra- phies de vertébres sur lesquelles on reconnaissait facilement les parties malades qu'il put enlever par une opération.

La démonstration d’artéres calcifiées,. bien qu'étant plutôt du ressort de la mé- decine, peut avoir de l'importance pour la chirurgie. Kimmel a pu photographier les artères iliaques et crurales athéromasiées. Sur le cadavre ou des pièces ana- tomiques, on peut obtenir des épreuves très instructives, en injectant les vais- seaux avec da mercure. Dans le même ordre d'idées, les rayons Röntgen rendent de grands services pour l'étude de Ja structure intime des os.

Quant aux organes internes, on peut aussi les photographier jusqu'à un certain point : le foie apparait nettement, les reins fournissent des contours plus vagues, l'estomac et l'intestin chez l’adulte ne donnent pas d'image; Kümmel a pu cepen- dant reproduire très exactement Jes contours de l'intestin d’un fœtus.

Quant aux tumeurs de l'abdomen et du thorax, elles n'ont guère donné jusqu'à présent de résultats positifs.

Quont aux examens à l'écran fluorescent, ils peuvent aussi être employés utile- ment, bien que donnant beaucoup moins de détails que les photographies sur plaques; ils permettent d'étudier en outre le mécanisme des diverses articulations; l'examen de la colonne, du thorax, donne sur l'écran des images plus ou moins nettes qui montrent les mouvements des poumons, les battements du cœur, Ja masse noire du foie, et dans certains cas favorables permettent de diagnostiquer un anévrisme ou quelque chose d’analogue.

L'action thérapeutique des rayons Röntgen est à l'étude. Kümmel en a obtenu d'excellents effets dans le lupus de la face, par une longue exposition {jusqu'a une heure par jour), la destruction de la peau est très marquée et il est bon de protéger la peau saine par une plaque de fer blanc. Les poils et les cheveux tom- bent à la suite d'une longue application des rayons et ne repoussent que lente- ment. (Annales de lu Sovieté médico-chirurgicule de Liege.)

Application des rayons X à la chirurgie, par le Dr A.-E. Morrisson.

Les Archives de Skiagraphie clinique donnent une série de skiagrammes en couleurs avec texte explicatif, qui montrent l'auxiliaire puissant qui est fourni à la médecine et à la chirurgie par les rayons X pour le diagnostic et le traite- ment. Albert, E. Morrisson, M. B., F. R., C. S., C. M., rapportent un cas de frac- ture de l’olėcrano quelques mois après l'accideat, avec réunion fibreuse et mo- tilité limitée. A l'examen, il trouva un point douloureux sur l'olécrane. L'apo- physe était librement mobile et séparée du cubitus, en dessous, de trois quarts de pouce en extension totale et d’un demi-pouce en pleine flexion. On sentait une bande fibreuse qui le réunissait au cubitus.

L'intervention fut un succès.

Hugh Mac Lean, F. R. C. S., Edin, rapporte un cas de fracture de la portion inférieure de l'humérus avec séparation du condyle externe.

Il y avait un cedéme considérable qui rendait le diagnostic impossible sans la .

radiographie, qui fit voir clairement l'étendue de la fracture et, par suite, facilita e traitement.

Le Dr John Macinthyre. de Glasgow, rapporte nn cas de luxation de la hanche

dont on fit la radioscopie, qui montra que l'os malade est plus translucide pour

REVUE INTERNATIONALE D’ELECTROTHERAPIE 167

ces rayons que l'os sain. Dans une autre communication faite à la même date, il dit comment il photographie les parties molles.

La suggestion naturelle de tous ceux qui se sont engagés dans cette étude était que, si on pouvait photographier les os des extrémités avec un appareil. donné dans un certain temps, une exposition moins longue était capable de montrer les tissus mous avant leur disparition. L'expérience, cependant, ne justifia point cette idée et, au lieu d'exiger moins de force, on trouva qu'il était nécessaire du plus grand nombre de rayons X possible avec l'appareil le plus puissant à sa dispo- sition, pour les raisons suivantes : pour obtenir les ombres, il devenait néces- saire d’éloigner le tube à une distance considérable de l'objet. Un objet comme le cœur est profondément situé et, cependant, il y a en outre une masse considé- rable de tissus aponévrotiques et de muscles. De plus, à cause du mouvement, l'exposition doit être aussi courte que possible. Poursuivant cette Im te, j'aug- mentai graduellement les ampères da courant dans le circuit; je me servis d'in- terrupteur à mercure et, petit à petit, j'augmentai la pression dans les tubes au- tant que la force molléculaire du verre pouvait le supporter. Pour moi, je trou- vai qu'il y a bien moins de valeur à juger de la force d'un courant par la largeur de l’étincelle. De plus, il dit, au sujet de l'interrupteur du courant (primaire, : « La finesse de la charge et de la décharge, le nombre de vibrations à la seconde tendent à modifier la force de notre dispositif. » En mesurant le courant dans la primaire, il trouve que : « Avec un courant qui mesure 20 ampères à travers les points extrêmes et passant au milieu du circuit, les interruptions commencent directement au moyen du ressort, l'intensité du courant diminue de 3 ou 4 am- pères. » Il est nécessaire d’avoir un courant puissant, maintenu dans la primaire, laissant passer tous les rayons, et donnera de bonnes épreuves de tissus mous profondément situés; par exemple, le diaphrame, etc. Les meilleurs résultats sont obtenus par un contact prolongé et une interruption brusque à courts intervalles. Il est nécessaire d’avoir un am-metre spécial pour mesurer le courant qui passe dans la primaire avec le fragment en mouvement, et alors il se t:vuvera qu'on diminuera les chances d'erreur. (Medical Gazette Publishing Company.)

Application de la radioscopie à l'examen des organes intrathora- ciques à l'état normal et pathologique, par M. Maraciiano, de Gênes (1).

C'est M. le professeur Bouchard de Paris) qui a le premier utilisé les pro- priétes des rayons X pour le diagnostic des maladies du thorax. De mon cote, j'ai institué une serie de recherches ayant pour but l'examen des organes intra- thoraciques et sous-diaphragmatiques au moyen des radiations de Röntgen, et voici les résultats auxquels je suis arrivé:

Chez un sujet sain, les poumons apparaissent, dans leur portion sous-clavi- culaire, absolument transparents; a droite, cependant, celte transparence ne correspond pas à toute l'étendue du poumon, car lorsqu'on arrive au niveau de la partie du foie qui est logée sous le sommet de la voùte diaphragmique, on remarque une zone sombre à bord supérieur convexe, s'étendant depuis la qua- trième côte jusqu'à la partie inférieure du thorax; ce n’est qu'au-dessus de la quatrième cote que la transparence pulmonaire est parfaite. A gauche, l'aire

(1) Communication faite au $* Congrès de la Sociéte italienne de Médecine interne.

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168 ' REVUE INTERNATIONALE D'BLECTROTHERAPIB

transparente sous-claviculaire est moins régulière à cause de la présence du cœur : on y aperçoit une zone claire qui limite en haut et latéralement une zone obscure commençant tout près de la deuxième côte et descendant jusque vers la sixième en s’éloignant toujours du bord sternal, de sorte que, tandis qu’en haut la distance entre le sternum et cette ombre est seulement de un demi-centimétre, elle atteint en bas de 7 à 9 centimètres.

En arrière, l'image pulmonaire est toujours plus claire qu'en avant. A droite, elle descend presque jusqu'à Ja neuvième côte, et, dans les conditions normales, elle se présente comme une zone complètement claire et transparente limitée inférieurement par une zone opaque (celle du foie). A gauche, la zone transpa- rente est, ici également, moins régulière à cause de la présence du cœur dont on voit très nettement toute la face postérieure, caractérisée par une zone obscure qui se détache de la colonne vertébrale et se projette obliquement de haut en bas et d'arrière en avant. A droite comme à gauche, on observe en arrière, en haut et latéralement, une zone obscure qui représente l'omoplate.

L'image radioscopique correspondant à la région sus-claviculaire en avant et à la région sus-scapulaire en arrière mérite une attention particulière : anté- rieurement, on aperçoit au-dessus de la clavicule une zone oculaire transpa- rente, moins claire copendant que la région comprise entre les deux clavicules, à cause de l'épaisseur des parties molles qui recouvrent le poumon 4 ce niveau. Postérieurement et en haut, dans la portion situéo au-dessus de l'omoplate, on rencontre aussi une zone moins transparente, pour la mème raison que tout à l'heure. Les parties osseuses s'accusent très nettement par leur opacité, de sorte que l'on peut distinguer aisément le sternum, les côtes, l’omoplate, etc., etc.

La ligne dessinée par le diaphragme va en s'inclinant de droite à gauche.

Le cœur projette une ombre qui se réunit à celle du sternum et est moins foncée que cette dernière. En avant et à gauche, l'opacité cardiaque se détache de celle du sternum en s’étendant de plus en plus à mesure qu'on descend; elle est délimitée, comme on l'a dit, par une ligne irrégulièrement convexe qui part de la deuxième côte pour arriver presque à la sixième. A droite, l'opacité du cœur est au contraire à peine ébauchée près du sternum; elle va ainsi se con- fondre avec celle du foie, qui est cependant plus prononcée.

En arrière, on constate encore cette opacité cardiaque dans son ensemble, mais moins nettement qu'en avant, parce qu'elle est recouverte par la transparence pulmonaire; on voit cependant l'ombre du cœur partir de la colonne vertébrale et se porter en bas pour aller se fusionner avec l'opacité hépatique. Les mouve- ments du cœur sont imperceptibles lorsqu'il s'agit d'un sujet dont les téguments offrent peu d'épaisseur.

Pour ce qui concerne le choc du cœur on note, chez les individus à cage tho- racique faiblement développée, un soulèvement rythmique de la pointe de l'organe au moment il se projette vers la gauche. Le choc correspond à l'iu- stant mêmo de la projection. Je n'ai jamais pu vérifier l'existence d'aucun mou- vement de rotation du cœur, comme l’ont admis Penzold et Filelne, c'est-à-dire que je n'ai jamais vu, pendant la systole, la pointe du cœur s'élever en se diri- geant vers la droite. La radioscopie démcntrerait ainsi que l'opinion contraire. défendue par Ludwig, est plus exacte.

J'ai remarqué. en outre, un regonflement lent et progressif de l'organe et j'ai pu me rendre compte que le choc de la pointe a lieu lorsque ce phénomène a atteint son maximum. I! en résulte très neltement que le mouvement d'activité du cœur correspond au maximum de la diastole; au moment du choc commen-

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REVUE INTERNATIONALE D'ELECTROTHERAPIB 169

cerait la systole. Ces résultats confirment ce que M. Baccelli a depuis longtemps soutenu.

Un autre fait intéressant, c'est que Ja zone d’obscurité curdiaque, à chaque mouvement inspiratoire, diminue transversalement pour s'allonger; cet allon- gement s'effectue dans la partie inférieure tandis que la portion supérieure ne se modifie pas; un tel changement dans la zone cardiaque provient évidemment de ce que, pendant l'inspiration, le cœur est situé dans une position plus verticale, et cela tient, à mon avis, à l'abaissement du diaphragme et à l'augmentation de volume des poumons. Dans la plupart des cas, on n'observe pas, dans les inspi- rations forcées, le soulèvement de la pointe, mais au contraire le passage du cœur à la position verticale.

En ce qui regarde les applications à la clinique, j'ai pu me rendre compte que les zones opaques des poumons sont produites soit par des infiltrations ou des exsudats dans le tissu pulmonaire, soit par des épaississements de la plèvre, soit enfin par des épanchements pleuraux; Ja radioscopie, à elle seule, ne peut pas toujours accuser des caractères différentiels entre ces diverses lésions; cepen- dant la localisation de l’opacité peut nous éclairer au point de vue du diagnostic.

En particulier, mes observations me permettent d'affirmer que les infiltrations pulmonaires se traduisent par des opacités plus intenses s'il s'agit d’infiltrations lobaires, plus légères, par contre, lorsqu'on se trouve en présence d’infiltrations lobulaires confluentes. Les foyers de broncho-pneumonie diffuse sont repré- sentés par une zone légèrement obscure, tandis que les foyers de sclérose pulmo- nuire sont, au contraire, caractérisés, pour peu qu'ils soient étendus, par une opacité complète. |

Les foyers de sclérose pulmonaire et ceux d'infiltration lobaire ne s’éclair- cissent pas dans les inspirations profondes; l’opacité qui résulte de foyers de broncho-pneumonie s'atténue et elle devient moins intense dans les inspirations profondes. Les cavitéx pulmonaires se distinguent par des taches ovalaires plus ou moins étendues, très éclairées, entourées d’une zone opaque. Les épaississe- ments et les adhérences de la plèvre produisent des opacités plus complètes, Les exsudats, en outre, peuvent provoquer des déplacements médiastinaux, pour peu qu’ils soient notables, et causer une immobilité absolue ou relative du diaphragme.

La tuberculose est susceptible, on le comprend, de produirs ces divers aspects.

Pour ce qui est de l'appareil circulatoire, on peut, à l'aide des rayons X, déceler les ectasies des gros vaisseaux intrathoraciques ainsi que leurs ano- malies de position et, s'il y a des anévrismes, on peut nettement en observer les pulsations.

En résumé, dans la tuberculose pulmonaire, la radioscopie permet, comme l'a vu M. Bouchard, de découvrir des foyers morbides que l'examen physique est insuffisant à révéler.

Cette méthode fournit, en outre, des indications diagnostiques dans les ma- ladies de Ja plèvre, qui, lorsqu'elles sont limitées, échappent parfois à l'explo- rution ordipaire.

Enfin, en ce qui touche les maladies de l'appareil circulatoire, la radioscopie met à même de constater l'existence de dilatations et d'anévrismes de l'aorte qu'il serait impossible de diagnostiquer autrement.

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170 | REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIE

Emploi des machines électro-statiques pour la radiographie et la radioscopie, par le Dr Srérsane LeDuc, de Nantes (1).

Les services extrêmement étendus que la chirurgie et la médecine peuvent es- pérer de la découverte du professeur Röntgen se trouvent restreints par le prix, la complication et la fragilité du matériel à employer. Il y aurait donc un intérêt pratique évident à remplacer les bobines par les machines électro-statiques, puis- qu'un seul appareil, simple et d'un prix comparativement peu élevé, remplacerait la source d'électricité, les rhéostats, galvanomètres, interrupteurs, la bobine, etc.

: Fig. 1 ce’ Excitateurs de la machine. cc’ Chaines trainant sur la table. bb’ Bouteilles de Leyde, T Tubes de Crookes.

Une machine de Wimshurst, entre les deux pôles de laquelle on ntercale un tube radiogèue, produit des rayons X, et nous avons pu radiographier ainsi avec une petite machine Wimshurst à deux plateaux d'ébonite de 55 centimètres de diamètre. M. le Dr G. Allaire, chef des travaux de physique à l'École de méde- cine de Nantes, a observé que l'augmentation de capacité des conducteurs de la

(1) Communication faite au Congrès international de médecine de Moscou.

*

REVUR INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIEZ 171

machine, par l'addition de bouteilles de Leyde dont Jes armatures externes res- taient isolées, régulariserait la production des rayons X et améliorerait le rende- ment. Toutefois, pour retirer des effets pratiquement utilisables de cette dispo- sition, il faut des machines puissantes, à grand débit, dont l’emploi n'apporte pas de simplification à la technique radiographique.

Nous avons montré (1) que l’on pouvait animer les tubes de Crookes et radio- graphier toutes les parties du corps, avec les plus petites machines électro-sta- tiques, en suspendant à chaque pôle de la machine une bouteille de Leyde dont

Fig. 2.

armature externe doit ètre pourvue d'une chaîne trainant sur la table de bois de la machine ; on intercale le tube entre les armatures externes, l'anode étant mise en rapport avec | armature externe do la bouteille suspendue au pôle négatif, le cathode avec la bouteille suspendue au pôle positif, le tube se trouve animé lors- qu'on fait éclater des étincelles entre les armatures internes.

Deux bouteilles de Leyde associées en cascade, c'est-a-dire unies par leurs ar- matures externes, l'armature interne de chacune d'elle étant en rapport avec l'un

(1) Comptes rendus Académie de médecine; Société francaise de Physique; Société francaise d'Électrothérapie; Gazelle Médicalede Nant:s: Archives d'Électricilé mediate.

172 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

des pôles de la machine, devraient animer les tubes de Crookes lorsqu'on fait passer dans ces tubes la décharge des armatures internes sous forme d’étin- celles; mais en intercalant entre les armatures internes un tube de Crookes et un détonateur à distance variable pour la production des étincelles, on constate que l'interposition de la plupart des tubes empêche la décharge sous forme d'étincelle, la décharge s'effectuant alors sous forme d’aigrette ou d'effluve, le tube n'est pas, ou est à peine illuminé. |

M. le Dr Destot, de Lyon, a obtenu la charge sous forme d'étincelle en inter- calant le détonateur entre l'anode et le pôle positif, et en mettant l'anode en communication avec le sol : cette disposition illumine bien les tubes, mais ne per- mettant pas de régler l'énergie de la décharge, elle exige des tubes spéciaux, les- quels sont d’ailleurs rapidement mis hors d'usage.

On peut cependant obtenir la décharge sous forme d'étincelles des armatures internes de bouteilles associées en cascade, et illuminer presque tous les tubes en augmentant notablement la capacité des bouteilles de Leyde ` on peut ainsi pratiquer la radioscopie et la radiographie.

Enfin, un dispositif donnant de bons résultats et permettant de pratiquer la radioscopie et la radiographie avec presque tous les tubes, consiste à intercaler entre les pôles d'une machine statique, pourvue de bouteilles de Leyde unies par leurs armatures externes, d'abord le tube, puis, entre le cathode et le pôle négatif, le détonateur à longueur variable d'étincelle et, de part et d'autre, des boules du détonateur, placer une bouteille de Leyde et unir entre elles les arma- tures externes des bouteilles ainsi placées ; en faisant varier la capacité des bou- teilles de Leyde et la longueur de l'étincelle, on pourra modifier, dans une large étendue, l'énergie de la décharge et l’illumination du tube.

I] existe donc de nombreux dispositifs à l'aide desquels les machines électro- statiques peuvent rendre aux médecins presque tous les services que la médecine peut attendre de la radiographie et de la radioscopie.

| Emploi des machines électro-statiques pour la radiographie et la radioscopie, par le Dr SriPnaxe Leptc, de Nantes.

Dans son excellent livre : Technique médicale des rayons A, M. A. Buguet dit: « On a aussi obtenu les rayons X en actionnant les tubes de Crookes a l'aide des machines électro-statiques. La machine de Wimshurst, dont les deux pôles sont reliés aux électrodes du tube, donne en effet des rayons X, mais l'énergie élec- trique fournie est si minime, qu'on n'a guère pu jusqu'ici tirer des effets utilisa- bles d'un tel matériel. Il aurait l'immense avantage de simplifier les transports, puisque la seule machine électrique remplacerait à la fois pile, bobine, galvano- mètre, rhéostals, etc.

On a signalé récemment, de divers côtés. surtout en Amérique, l’obtention de radiographies à l'aide des machines statiques, mais il s'agit de machines très puis- santes dont l'emploi n'apporte aucune simplification a la technique des rayons A.

La disposition décrite dans cette note permet au hédecin d'obtenir, avec de pe- tites machinos électro-statiques tournées à la main (11, presque tous les résultats qu’il peut espérer de la radiographie et même de la radioscopie, et cela avec unc

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iD Nous avons obtenu de bons résultats radiographiques avec une machine de Wins- hurst à deux plateaus d'ébonite de äs de diamétre terrace à la wan.

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REVUE INTERNATIONALE D’ELECTROTHERAPIE 173

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perfection au moins égale à celle donnée par les bobines, tout en ménageant beaucoup mieux les tubes et en évitant les accidents produits par les rayons X, érythèmes, etc. ,

L'obstacle à l'emploi des petites machines électro-statiques en radiographie est le peu d'énergie fournie par la décharge; ce qui tient non seulement au faible débit de ces machines, mais aussi à ce que la différence de potentiel sous laquelle s'effectue la décharge se trouve limitée par la résistance du tube; dès que cette différence de potentiel est suffisante pour vaincre la résistance du tube, la dé- charge s'effectue.

On obvie à ces inconvénients en intercalant une bouteille de Leyde dans le cir- cuit, de part et d'autre, du tube de Crookes : Par cette disposition, on peut à vo- lonté augmenter l'énergie de chaque décharge en augmentant la capacité des bouteilles de Leyde, et l'on peut augmenter la différence de potentiel jusqu'au maximum que peut donner la machine, puisque la décharge ne s'effectue dans le tube que lorsque l'étincelle jaillit entr2 les deux boules de la machine, boules que l'on peut éloigner l'une de l’autre jusqu à la distance maximum d’explosion. C'est celte possibilité de régler la tension et la quantité d'électricité de chaque dé- charge qui permet d'employer pour la radiographie toutes les machines statiques. Toutefois, l'augmentation de l'énergie de la décharge par ce procédé rend les dė- charges moins fréquentes et augmente la durée de la pose; il y a donc intérêt, pour diminuer cette durée, à augmenter le débit de la machine, ce qui, pour tou- tes les machines, peut s’obtenir par une augmentation de vitesse de rotation. Les petites machines tournées à la main devront donc avoir une disposition permet- tant de donner aux plateaux une grande vitesse de rotation.

La disposition que nous venons de décrire, si elle permet d'effectuer Ja radio- graphie de toutes les parties du corps, ne donne que des résultats rès imparfaits. Cette imperfection tient à ce que le courant dans le tube est alternatif, les arma tures externes des bouteilles de Leyde devant nécessairement se charger et se décharger par le tube. Dans ces conditions, les deux électrodes fonctionnent al- ternativement, comme cathode et anticathode. Lorsque le miroir concave fonc- tionne comme anticathode, il envoie dans toutes les directions des radiations peu intenses, mais qui viennent troubler les images dont toutes les lignes sont floues et qui sont comme recouvertes d’un nuage.

On reconnait facilement que les décharges dans le tube sont alternatives a l'aide de l'écran fluorescent qui monire certaines décharges illuminant bien lė- cran, d’autres le laissant presque obscur. On reconnait, d'autre part, l'alternance, au fait que l’on obtient des résultats radiographiques ou radioscopiques équiva- lents, quelle que soit la direction du tube, quels que soient ses rapports avec les pôles de la machine.

Pour obtenir des épreuves nettes, il faut faire passer dans le tube un courant de sens constant, dirigé de l’anode vers le cathode. Nous y sommes parvenu en établissant entre les armatures externes des bouteilles de Leyde une dérivation de grande résistance. Cette dérivation, nous la réalisons en laissant trainer sur Ja table de Ja machine des chaines fixées aux armatures externes, elle est donc con- stituée par les deux chaines et la planche formant la table de la machine. Dès que cette dérivation est établie, on constate que le courant dans le tube a un sens constant, à ce que Jes résultats sont très différents suivant l'orientation du tube. Si le cathode est uni à l'armature externe de la bouteille en rapport par son ar- mature interne avec ie pôle négatif, l'anode étant unie a la bouteille en rapport avec le pôle positif, on obtieut iles résultats presque nuls, la décharge s'effectuant

174 REVUE INTRRNATIONALE D'ELECTROTHERAPIB

dans le tube du cathode vers l'anoile. Mais si l’on unit le cathode a |’armature externe négative de la bouteille, en rapport par son armature interne avec le pôle positif de la machine, l'anode étant unie à l'autre armature externe, alors on ob- tient des radiographies très nettes, comme le montrent nos épreuves, et l'écran fluoroscopique est parfaitement éclairé.

Lorsqu'on veut utiliser les machines électro-statiques pour la production des rayons X, il faut donc prendre deux bouteilles de Leyde, mettre |’armature in- terne de chacune d'elles en communication avec l'un des pôles de la machine, unir les armatures externes par une planche, unir le cathode du tube à l'armature ex- terne de la bouteille en rapport avec le pôle négatif et, dans ces conditions, les machines électro-statiques pourront rendre aux médecins les services les plus étendus.

Nous pensons que l’explication de l'effet produit par la dérivation se trouve dans un phénomène observé par le professeur Olivier Lodge et consistant en ce que, lorsque de" bouteilles de Leyde ayant leurs armatures internes respecti- vement en rapport avec chacun des pôles d'une machine statique, on unit leurs armatures externes, d'une part par un conducteur métallique, d'autre part par un conducteur interrompu et présentant à cette interruption un intervalle d'une cer- taine longueur; au moment de a décharge, une étincelle jaillit dans l'intervalle du conducteur interrompu, montrant que la décharge a choisi le conducteur de beaucoup le plus rézistant. On peut dire que, dans cette circonstance, il y a in- version des résistances, le conducteur métallique fonctionne comme un isolant, l'air traversé par l’étincelle comme conducteur.

Un phénomène semblable parait se passer dans notre disposition. Lorsqu'on n’établit pas de dérivation, la charge et la décharge des armatures externes doi- vent nécessairement se faire à travers le tube qui se trouve ainsi parcouru par un courant alternatif.

Lorsque l'on établit la dérivation, on a alors deux conducteurs entre les ar- matures externes : la planche et le ube; la planche pour les faibles potentiels est plus conductrice que le tube, et la charge qui se fait sous une différence de potentiel, variant lentement, se fait par la planche et ne passe pas par le tube, la décharge produit brusquement uue très grande différence de potentiel et donne lieu au phénomène de Lodge, à l'inversion des résistances; pour les décharges, le tube devient le conducteur, la planche l'isolant; et les désharges seules s'effec- tuent très régulièrement à travers le tube.

Emploi en chirurgie des radiographies négatives et positives, par le Dr Srértaxr Lebuc, de Nantes.

Jusqu'ici, presque toutes, sinon toutes les épreuves radiographiques, ulilisées eu chirurgie, ont été des épreuves positives; or, il y a un avantage certain à abandonner ces preuves pour n'utiliser que des images négatives.

Pour lire une épreuve radivgraphique, pour en interpreter la signilicalion, pour préciser la position des corps étrangers ou des lésions qu'elle révèle, il ost ulile, indispensable même, de superposer, au moins par la pensée, le membre radio- graphié à l'image; or, ceci n'est possible qu'avec les épreuves négatives; la par- tie radiographice n'est jamais superposable aux épreuves positives dans les- quelles les parties droites de l'objet sont passées à gauche et les parties gauches a droite. Pendant une opération, pour se diriger sur une radiograpliie positive, le

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REVUE INTERNATIONALE D’ELECTROTHBRAPIB 175

chirurgien doit accomplir un travail mental diflicile et pénible au moment l'o- pération qu'il exécute réclame toute son attention. Il y a donc un intérêt incon- testable à n’employer dans ces cas que des images négatives.

Nous nous bornerons à mentionner le fait que les images négatives représen- tent les os en blancs, c'est-à-dire avec leur véritable couleur.

Les clichés ci-dessous font bien ressortir la différence entre les épreuves néga- tives et les épreuves positives. On voit que la main gauche est superposable à l'épreuve négative, mais qu'elle ne let pas à l'épreuve positive; c'est la main droite qui est superposable à l'épreuve positive de la main gauche. Si l'on re-

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garde le dos de la main gauche, on voit que le radius et le pouce sont à droite, l'auriculaire et le cubitus à gauche; ce sont aussi les positions qu'occupent ces différentes parties sur l'épreuve négative; mais sur l'épreuve positive, le pouce et le radius, qui étaient à droite, sont passés à gauche; l'auriculaire et le cubitus, qui étaient à gauche, sont passés à droite.

Les épreuves négatives et positives sont symétriques, elles ne sont pas super- posables, l'une est l’image de l'autre, vue dans un miroir.

Il est cependant possible d'obtenir, si on le désire, des épreuves positives aux- ` quelles les parties radiographiées seraient superposables; il suffit, pour cela, d'employer des pellicules pour les épreuves négatives et de tirer les épreuves po- sitivez: en appliquant le papier sur la face non impressionnée de la pellicule.

176 REVUE INTERNATIONALE D'BLECTROTHERAPIE

Il importe essentiellement, dans la pratique, de bien distinguer toutes ces épreuves, en inscrivant sur chacune d'elles : épreuves avec partie radiographiéc symétrique; épreuve avec partie radiographiée superposable.

Nouvelle méthode pour l'obtention des skiagrammes oculaires: un méfait des rayons X, par le Dr Van Duyss (1).

L'année passée, dans la séance du 3 mars, je vous entretenais de Ja détection des corps métalliques intra-oculaires par la photographie à l'aide des rayons de Röntgen. |

J'estimais alors, et je suis resté fort convaincu, que l'obtention de skisgrammes oculaires est de nature à rendre des services réels dans le cas des éclats métal- l:ques se sont logés dans les parties périphériques du segment antérieur de l'wil, n'entrainant pas actucllement des symptômes cliniques fâcheux et se dérobant for- cément à l'investigation ophtalmoscopique par leur localisation, par leur situa- tion au sein d'un caillot hémorragique ou d'un exsudat inflammatoire.

Il suffit, pour obtenir le skiayramme des corps métalliques localisés de la sorte, de tixer dans l'angle interne de l'orbite, suivaut un plan antéro-postérieur, uno

(1) Communication faite à la Socitte de Médecine de Gan,

REVUE INTBRNATIONALR D'ÉLRCTROTHÉRAPIE 177

petite plaque ou pellicule photographique, et de laisser affluer les rayons X par le côté temporal.

On obtient ainsi en quelques secondes des images radiographiques trés nettes.

Je crois ce procédé exempt de tout danger. de toute suite fâcheuse quelconque pour l'œil, étant donné la courte durée de l’exposition.

Mais on sait aujourd'hui que des accidents peuvent suivre des apérations quel- que peu prolougées de radiographie.

. Ce sont notamment, au niveau de la peau, des ety treme. la chute des cheveux, voire des eschares.

Nous avons connaissance d'une nécrose étendue de la peau au niveau de la cuisse, chez une dame atteinte de fracture. Il s'agissait d'une expertise médico- légale pour laquelle le parquet d'une de nos grandes villes avait ordonné des re- cherches radiographiques. _

L'exposition avait duré une heure et demie, lors d’une deuxième opération. La première avait pris moins de temps. Les accidents de sphacèle étaient survenus vers le dixième jour.

Un deiai analogue a été relevé dans d’autres opérations compliquées d'acci- dents, mais l'éclosion de ces derniers a toujours été imputable à de longues ex- positions.

Je viens d'observer un accident peu sérieux, mais qui est de nature à mettre les confrères spécialistes en garde contre une méthode recommandée par le Dr Dahl- feld (Deutsche med. Wochensrhr., 29 avril 1897) pour la découverte des corps etrangers de l'œil à l’aide des rayons X.

Ce confrère appelle l'attention sur le fait suivant : bien que lez os soient im- perméables aux rayons A, l'épaisseur peu considerable des parois de l'orbite per- met d'obtenir des skiagrammes de l'œil. Dahlfeld en appliquant la plaque sen- sible contre une des tempes et disposant le tube Röntgen à une distance de 10 à 15 centimètres de l'autre tempe, obtient des skiagrammes qui montrent que les orbites sont suffisamment perméables aux rayons X pour qu'on puisse découvrir de petits corps étrangers métalliques logés dans le globe.

Chez un ouvrier blessé, une exposition de vingt-cinq minutes lui a démontré, par la présence d'une ombre, l'existence d'un éclat métallique qui fit accepter l'énucléation refusée jusque-là. Le corps étranger mesurait 1 millimètre sur 3 et pesait 8 milligrammes.

Je crois cette méthode des plus dangereuses, attendu qu'elle expose lieil sain à des accidents qu'il faut supposer probables élant donne la similitude d'origine de certaines membranes de l'œil et du tégument cutané, pour lequel nous invo- quons plus haut l'apparition de certaines lésions.

Autre chose est d'exposer l'œil déjà gravement compromis ou un organe intact a l'action des rayons X, autre chose est de soumettre l'œii à la radiographie pen- dant quelques secondes ou pondant de longues minutes, à une distance faible ou relativement grande du foyer radiant. La durée de l'exposition varie notamment en raison directe du carré de la distance.

Je me suis adressé à une autre méthode, inoffensive pour l'œil sain, les rayons X étant interceptés par rapport à ce dernier.

Au lieu de faire passer les rayons par Ics deux orbites, je les fais passer par le crâne, d'arrière en avant, de la suture occipito-pariétale vers l'orbite.

Je me suis assuré par l’expérimentation du un skiagramme s'obtient aussi aisé- ment sur un crâne de collection par cette méthode, qu'à l'aide de celle mise en œuvre par Dahlfeld.

178 | REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE

Le dispositif était le suivant : Tube focus « penetrator » de Watson et Sons (1); bobine de 40 centimétres de longueur. Interrupteur Foucault; étincelle de 16 cen- timétres; cinq accumulateurs (2). |

Des fragments métalliques très petits, de cuivre et de fer, quelques-uns ayant moins de 1 millimètre, auraient été placés entre deux plaques de cire blanche et disposées au centre de l'orbite, à droite. En faisant affluer les rayons par la tempe, on obtient après 25' de pose, le foyer étant à 8 centimètres, une radiographie extrêmement nette (démonstration).

O+, en admettant les rayons par derrière, ainsi qu'il a été dit, à 8 centimètres de distance de la paroi crânienne, on obtient avec le même temps de pose, une image tout aussi nette (démonstration).

On peut conclure de là, que si le procédé est appliqué sur le crâne vivant, la perméabilité relative des os existe pour les deux méthodes, avec cet avantage que dans le nôtre on n'exporse l'œil sain à aucun danger. Une épaisse lame de plomb couvre du côté correspondant la région occipito-pariétale, le faisceau de rayons étant dirigé à la hauteur de la suture occipito-pariétale de l'autre côté, soit vers l'orbite et vers l'œil hébergeant le corps étranger.

Autre chose, il est vrai, est d'obtenir un skiagramme de l'œil à travers un crâne vivant ct un crane de collection. Il faut compter dans le premier cas avec la ré- sistance qu'oppose au passage des rayons la masse encéphalique. Des poses plus longues deviennent nécessaires. Il faut compter aussi avec la difficulté d'immo- biliser la tête.

Lo procédé qui me parait le plus simple consiste à déterminer l'immobilisation en faisant tenir avec les dents une petite tige horizontale de bois peu dur et en faisant fixer avec l'œil sain la flamme d'une bougie disposée à distance. L'œil à étudier est couvert par une plaque photographique ou une pellicule obli- gement fixée sur le front et sur la joue cerrespondante. Une lame de plomb de 5 centimètres d'épaisseur couvre la moitié du crâne et la nuque. Mieux vaudrait une calotte de même métal, n’admettant que le faisceau radiant utile à travers une ouverture circulaire de 4 centimètres de diamètre environ, cette dernière si- tuée au niveau de la suture occipito-pariétale.

Sauf cette dernière modification, le dispositif appliqué au sujet que j'ai l'hon- neur de vous présenter a été celui décrit plus haut.

Cet homme, âgé de vingt-deux ans, a été blessé à l'œil droit par un éclat mé- tallique, le 17 aoùt dernier.

Le 26 août, un confrère spécialiste a fait une tentative d'extraction de cet éclat avec l'électro-aimant introduit dans une plaie méridivuale de la sclérotique. Cette plaie avait été pratiquée dans le segment inférieur du globe. Il est à penser que cette tentative a échoué, l'énucléation ayant été proposée à l'intéressé. `

Je vois le malade le 30 août, quatre jours après l'essai d'extraction. Plaie su- turée au catgut ul supra; injection ciliaire ; pupille dilatée par l'atrophine:; T ; upoplexie totale du corps vitré; 8 = quantitative. La projection de l'ophtalmos- cope est difficilement percue en tous sens; elle est nulle en bas. Au bord, scléro- cofneen, du côté nasal petite cicatrice avec enclavement des fibres périphériques de l'iris. Grâce à la dilatation pupillaire, on per;oit une trainée blanchâtre; dans

(1) Watson et Sons. High Holborn, 313, à Londres.

(2) Nos recherches ont eu lieu à l'Institut des Sciences dans le laboratoire de M. le professeur Shoentjes, dont la grande expérience sur le terrain de la radiographie a cte des plus prolitables à beaucoup de nos confrères.

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REVUR INTERNATIONALE D'ELECTROTHÉRAPIE 179

le vitré, allant d'arrière en avant et du haut en bas, probablement la route suivie par le corps étranger, Ce dernior doit être tombé sur le plancher oculaire, dans les parties profondes du bulbe. i

Le 3 septembre, je fais une tentative d'examen radiographique par le procédé antérieur, ne mettant que l'œil en jeu (plaque fixée dans le canthus interne). Comme il fallait s'y attendre, il n'y eut pas de résultat, l'éclat devant se trouver en arrière du segment antérieur de l'œil.

Le 8 septembre, je procède : à la radiographie par la méthode EN dia- crânienne. La pose a été de vingt-cinq minutes, le foyer se trouvant à 10 centi- mètres. Sur la plaque on voit le contour supérieur et latéral du rebord orbitaire, mais pas d'ombre dans le champ de l'orbite dont Je plan antérieur, répondant à son entrée, ne s’est dessiné que pour une moitié, la plaque ayant glissé latérale- ment au début de l'opération.

L'obtention de l'image du corps métallique n'a pas été réalisée. et comme l'œil, toujours inéclairable, est actuellement sans réaction aucune, une nouvelle séance pourra se faire ultérieurement. Au surplus, le sujet est surveillé de près, et dès . le moindre indice d'iridocyclite de l'œil blessé, son énucléation sera pratiquée.

L'intérêt de ma communication se trouve d'abord dans l'accessibilité de l'œil pour les rayons de Rüntgen venant de derrière le crâne et dans un accident peu grave qui a suivi notre essai de radiograpnie.

Le 26 septembre a commencé dans Ja région droite une chute des cheveux, chute incomplète qui s'est arrêtée dès le 28 dans l'état actuel (5 octobre). Il y a alopécie incomplète sur une étendue grande comme la paume de la main, dans la region occipito-pariétale. Elle n'a pas dépassé la iigne médiane (lame de plomb protectrice à gauche). La chute des cheveux a été précédée pendant deux à trois jours de démangeaisons vives, mais intermittentes dans la région intéressée. L'écheance de cette complication est donc à placer plus de deux semaines après la séance d'étude. Il s'agirait ici d'une alopèqe neurol:que.

Il se pourrait donc qu'en des séances dépassant la demi-heure, on obtienne des accidents plus graves que chez notre sujet, que l'on détermine notamment des destructions nécrotiques du cuir chevelu.

C'est ainsi que Destot (Lyon medical, 1896) a vu des ulcères de la peau après une action prolongée des rayons X, ulcères rebelles à la guérison et laissant après eux des cicatrices pigmentées.

Forster (Deutsche med. Wochenschr.), après une exposi ion d'une demi- heure de la main, n’a pas vu d'accidents se produire. Les expositions plus pro- longées ou plus répétées (effets cumulatifs) entrainent seules des dé-agrements. L'action serait d'autre part individuelle.

Forster, Lehrwald, Destot ont observé comme nous la chute des cheveux, et Freund (Wien med. Wochenschr.) s'est même servi de la méthode comme un moyen curatif dans un cas de nevus pileux étendu du cou et du dos.

Dans le numéro du Centralblatt, de Hirschberg (1), qui vient de paraitre, le Dr Chalopecky (de Buda-Pesth), rapporte les accidents qu'il a détermiués sur l'uu des veux d’un lapin, après une exposition aux rayons X en des séances répétées (dix-huit séances, vingt-quatre heures d'exposition en tout}. Les lésions portent surtout sur le segment antérieur de l'œil, conjonctive et cornée. L'auteur ue sait rien de l’état de la rétine. Le tableau est celui qui suit l'action des

(1) Uber die Wirkung der Rüontgenstrah en auf dus Auge und die Haul, sept 1507 D. 27.

. 180 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

a

caustiques chimiques, de l'ammoniaque notamment : catarrhe, conjonctive... trouble cornéen... puis état diphtérique de la conjonctive et: tendance au sym- blépharon; alopécie périoculaire avec hyperhydrose... extension de la chute des cheveux à la région crânienne et cervicale avec hyperhydrose... formation de croûtes dont l'enlèvement laisse après lui un terrain saignant.

L'œil était attaqué de face et l’action des rayons répétée, prolongée.

Dans notre méthode, aucune action nocive n'est à craindre pour les deux yeux et l'obtention d'un skiagramme semble possible sans accidents sérieux du côlé du cuir chevelu.

De la littérature récemment publiée au sujet de l’action nuisible des rayons X, il résulte que ces rayons engendrent des accidents en tout semblables à ceux de l'érythème solaire (réflexion de Ja lumière solaire dans les champs de neige) et à eeux du coup de soleil électrique.

C'est à Widmark que nous devons le meilleur de nos connaissances sur le mode d'action de ces agents et sur l'œil et sur la peau.

On sait que la lumiére électrique est riche en rayons ultra-violets, produisant des ophtalmies violentes chez les ouvriers qui la manient avec les yeux décou- verts (Widmark).

Dans l'érythème solaire, dans le coup de soleil électrique, ce sont les rayons ultra-violets du spectre qui constituent le facteur déterminant principal.

L'analogie de l'action sur la peau des rayons solaires et de la lumière élec- trique d'une part, des rayons X d'autre part, doit faire admettre que ceux-ci se rapprochent par leur action des rayons ultra-violets du spectre étudiés dans leur action nocive par Widmark (Betlrage sur Ophtalmologie, 1891).

Cette action est une action chimique. Les rayons de Rüntgen auraient donc une action semblable. Des troubles tropho-neurotiques apparaitraient ultérieu- rement comme chez notre sujet.

Des expériences que je poursuis permettront d'établir lc maximum d'exposition directe pour l’œil des animaux sans modification pathologique (cornée, conjonc- tive, rétine).

(Aun. et Bull, de la Soc. de méd. de Gand, août-sept. 1897.)

Note sur la photographie des calculs rénaux et vésicaux par les rayons X, par A. D. Lauris et Joux, T. Leon.

Nos prémières expériences ont été faites sur des échantillons de musée dans le but de déterminer le degré d’upacité des calculs vis-à-vis les rayons X et de com- parer leur opacité à celle des tissus musculaires et osseux. Les résultats que nous avons publiés antérieurement démontraient que les calculs, composes d'oxalate ou de phosphate de chaux, étaient plus opaques que les os, que les calculs d'acide urique offraient une opacité à peu près égale et que les calculs biliaires étaient légèrement plus opaques que les tissus musculaires. Il ne paraissait donc y avoir aucune difficulté sérieuse à photographier les pierres dans le rein ou dans la vessie.

Après quelques expériences peu concluantes sur le vivant, nous insérâmes ré- cemment un calcul d'acide urique dans le rein d’un cadavre d'homme âgé de cin- quante ans avec le moins de dégât possible des téguments. Nous nous servimes pour la radiographie d'un tube focus et d'une bobine actionnée par quatre accen- mulateurs. Après une exposition de treize minutes, la plaque fut développée et on

REVUR INTERNATIONALE D ELECTROTHBRAPIE 181

y reconnut l'image faible mai- distincte de la pierre, Fien que la colonne verté- brale ne fit que très faiblement indiquée.

Au mois de novembre 1896, un enfant de huit ans fut présenté à la consulta- tion de Saint-Mary’s Hospital, avec les symptômes de lithiase vésicale. Nous em- ployämes la même bobine et lc même nombre d’accumulateurs; l'exposition dura sept minutes. Le résultat fut excellent, la plaque montra un calcul ovale d'un diamètre apparent d'un peu plus d'un pouce, la lithrotitie fut exécutée avec suc- cès, quelques jours plus tard, par M. Silcock. Le calcul était composé principa- lemeut d'acide urique.

A quelques jours de nous avons eu un second cas, un garcon de quinze ans, chez qui Ja radiographie nous montra d'une manière tout à fait nette, un calcul dans la vessie. (The Lancet.)

De l'action des rayons Rôntgen sur l'œil et sur la peau, par le Dr CHALUPECKY.

On a déjà observé de divers côtés que l'action prolongée des rayons X sur la peau peut provoquer l'apparition d’ulcéres très tenaces. Forster a trouvé qu'il ne se montre rien à la main si on l’expose pendant une demi-heure, mais une expo- sition plus longue et répétée produit des lésions. Il s'agit donc d'une vraie cumulation. Ln autre effet des rayons Röntgen réside dans la chute des poils. Freund l'a utilisé pour débarrasser une petite fille de cing ans d'un nevus cou- vert de poils qu'elle portait au dos et au cou.

Ces effets rappellent les expériences que Widmark a faites concernant l’action des rayons solaires et électriques sur la peau et sur l'œil. Lorsque l'œil est exposé à la lumière solaire sur un champ de neige, il se développe une hyperhémie de la conjonctive et de l'iris avec inflammation de la cornée et même ulcération de cette membrane. L’exposition à un foyer électrique intense el rapproché produit les mêmes résultats ; c'est ce qui constitue l’ophtalmie électrique. Or, il a pu dé- * montrer que ce sont les rayons ultra-violets qui ont cette action pernicieuse. Il a constaté que, de tous les milieux de l'œil, c'est le cristallin qui absorbe le plus ces rayons.

Sur la peau, les rayons solaires reflétés par la neige, de même que les rayons éleetriques, produisent de l’érythème consistant en rougeur de la peau, gonfle- ment, puis desquamation ; c'est le coup de soleil. Ici encore, ce sont les rayons ultra-violets qui interviennent.

Etudiant la perméabilité des milieux de l'œil pour les rayons ultra-violets, Widmark a émis l'hypothèse que le cristallin transforme l'énergie chimique des ravons ultra-violets en une énergie lumineuse. En effet, on savait que, sous leur influence, le cristallin devient fluorescent. La rétine peut aussi devenir fluores- cente dans les mêmes conditions, et c'est peut-être pour ce motif qu'elle est si peu altérée.

Ognell reproduisit ces expériences en piacant des grenouilles, des pigeons et les lapins à une faible distance (1/2 mètre à 2 mètres), d'un foyer électrique in- tense el en examinant les tissus au microscope. Il constata que le corps vitré et le cristallin restèrent intacts.

Une autre analogie entre les rayons Röntgen et les rayons ultra-violets réside dans la pigmentation se développant dans la peau qui y est exposée. Elle a été constatée daas les cas de cécité par la neige (Schneellindheif) et après exposition aux rayons X.

182 REVUR INTBRNATIONALK -D'ELRCTROTHÉRAPIB

L'analogie se comprend si l'on étudie les propriétés des deux espèces de rayons; toutes deux ont de courtes ondes ; 1 mm. IO (Fomm); tous deux sont doués de puissantes propriétés chimiques, tous deux deviennent fluorescents dans certaines conditions, et tous deux sont absorbés à

les rayons ultra-violets 100 zu (1 vu = ) , les rayons Röntgen 14 vu

un certain point par certains milieux, les ultra-violets plus que les Rôntgen. Il

existe cependant de grandes différences ` les ultra-violets sont régulièrement ré- fléchis par les surfaces polies. les Röntgen diffusément; ceux-ci ne sont ni ré- fractés ni polarisés, ceux-là le sont. Entin, les Roatgen ne traversent pas le cris- tal de roche, mais traversent du papier, les ultra-violets sont arrêtés par le papier et pas par le cristal de roche. |

Brandés et Dorn ont placé dans une chambre obscure une jeune fille opérée de cataracte devant l’ampoule de Crookes abritée, et cette jeune fille a percu une sensation de lumière (1). Mais les auteurs s'étant placés dans les mêmes condi- tions que cette jeune fille, ont également perçu de la lumière. Quand les rayons X tombe.ent dans l'œil suivant son axe antéro-postéricur, les auteurs voyaient apparaitre un cercle lumineux à la périphérie du champ visuel du côté temporal. Si l'on faisait passer devant l'œil, de haut en bas, une plaque de piomb imper- inéable aux rayons X, Ja sensation de lumière apparaissait en bas et réciproque- mont. Si l'on plaçait devant l'œil uue plaque percée d’une ouverture de 2 milli- mètres, de telle façon que l'ouverture fùt en face de la pupille, ils ne percevaient pas de lueur. Avec un trou de 4 millimètres il y avait perception de lumière.

Pas de sensation lumineuse, si l'on plaçait devant l'œil une plaque d'alumi- nium (transparent pour les rayons X), munie au centre d’une petite plaque de plomb. |

Si l'on radiographie un œil de porc, on ne voit pas d'ombre du cristallin, donc

celui-ci ne retient pas ces rayons ; au contraire, ils sont plus absorbés par le cris- tallin, moins par la cornée et les autres membranes. En ce qui concerne la ré- tine, les expériences prouvent que les rayons traver:ent l'œil sans être déviés. La seusation lumineuse peut être expliquée par une fluorescence du cristallin ou des autres milieux, qui irritent la rétine, ou par une irritation directe de celle-ci qui deviendrait fluorescente, comme par les rayons ultra-violets. Si l'on expose du pourpre rétinien aux rayons X, on ne peut y constater d'altération.

Chalupecky a expérimenté sur un lapin. Il l’a placé à 6, à 10 centimètres d'un tube de Routgen, le côté droit tourné vers le tube. Il l'exposait de trois quarts d'heure à deux heures tous les jours ou tous les deux jours. Ce n'est qu'aprè< treize heures d'exposition qu’il apparut une certaine humidité sur la peau de la moitié droite de la tête.

Eo mème temps apparaissait une hyperhémie et une tuméfaction de la conjonc- tive palpébrale et un rétrécissement de la pupille. On installa de l'atrophine. Six jours plus tard, gonflement des paupières, sécrétion, miosis malgré l'atropine. L'œil est très sensible à la lumière, les poils de la face tombent. Les jours sui- vants, les poils tombent de plus ep plus, la peau suinte, l'œil suppure abondam- nent, Ja cornée est dépolie et se trouble. Pais les paupières se rétractèrent, il se produisit de fausses membranes conjonctivales et l'on obtient l'aspect d'un œil

(1) Nous avons renouvelé cette expérience avec M. V. Dwelshauwers sur op jeune homme très intelligent, opéré d'une cataracte unilatérale et ce sujet n'a perçu aucuar

sensation lumineuse. CA

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brûlé par de l'ammoniaque. Le côté gauche de l'animal restait intact. Il résulte de cette expérience, que l’action des rayons X sur l'œil est puissante et funeste, et qu'elle ressemble à une brûlure par action chimique.

L'auteur a recherché la fluorescence de la cornée et du cristallin sans jamais la constater. Il a radiographié des yeux de porc, des cristallins et des cornées, et a constaté que l'ombre portée par le cristallin est à peu près aussi forte que celle de l'œil entier; il en conclut que le cristallin absorbe dans de certaines propor- tions les rayons X.

Il conclut que l'action des rayons X, comme celle des rayons ultra-violets est nuisible à l'œil et à la peau, qu'ils sont absorbés par les milieux de l'œil, et par- ticulièrement par le cristallin et le corps vitré, que la fluorescence due à ces rayons n’a pas été constatée, que l’action de ces rayons est de nature chimique.

(Ann. de la Société méd. chir. de Liège)

Action des rayons X sur la chaleur rayonnée par la peau, par M. L. LECERCLE. |

J'ai recherché si les rayons X faisaient subir des modifications à la tempéra- ture d'un thermomètre qui recevait la chaleur rayonnée par la peau.

Le thermomètre étant fixé dans la tubulure centrale d'une cloche en verre dont la base, d'une surface de 37 cq., reposait sur la peau. Deux autres tubulures per- mettaient de faire passer dans la cloche un courant d'air continu. Le réservoir thermométrique était à 4 centimètres de la peau. L'expérience était prolongée jusqu'a ce que la température restât stationnaire au moins trois minutes.

Je faisais trois déterminations : la première avant, la seconde immédiatement après l'exposition aux rayons X, la troisième au moins une heure après.

Les expériences ont été faites sur des lapins adultes, la cloche étant maintenue sur le train postérieur débarrassé de poils. Je les ai aussi répétées sur ma main ot sur celle d'un jeune homme de dix-neuf ans.

Ces experiences m'ont montré qu'il y a toujours, sous l'action des rayons X, une augmentation dans le rayonnement de la chaleur. augmentation qui se pour- suit longtemps après que la peau a été soustraite à leur influence. Souvent aussi j'ai observé une diminution passagère de la chaleur rayonnée, immédiatement après que leur action s'était fait sentir. Ces modilications sont du reste de même sens que celles qui se produisent dans la température de la peau soumise aux rayons X (1).

Traitement du rhumatisme articulaire des enfants par la radiographie.

M. SSOKOLOFF communique quatre cas de rhumatisme articulaire chez des enfants chez lesquels la radiographie a amené une amélioration aussi inattendue qu'appréciable. Les enfants, enveloppés dans une couverture, farent mis à 50 ou 60 centimètres de l'appareil; la durée de l'exposition était de dix à vingt minutes,

|) En remplacant Ja surface cutanée par un fil de platine traversé par un courant d'intensité et de force électro-motrice connues, rayonnant à la meme distance, dans le meme courant d'air, on peut, par une simple proportion, obtenir l'augmentation d'énergie rayonnante par seconde. Ces variations sont loin d'être négligeables : pout les trois lapins soumis à l'expérience, j'ai trouvé 9,6 et 27 grammes-métres.

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Dans le premier cas, il s'agit d'une fillette de neuf ans, chez laquelle les dou- leurs articulaires et la tuméfaction des articulations des genoux, des poignets et des phalanges ont disparu après deux séances.

Deuxième cas : Chez une jeune fille de quatorze ans, les douleurs et la tumc- faction de l'articulation du genou disparaissent déjà après la première séance.

Dans le troisième cas, il s'agit d'une fillette de cing ans, atteinte de douleurs et de tuméfaction des articulations du genou et tibio-tarsienne. Guérison après trois

séances de radiographie.

Quatrième cas : Jeune fille atteinte de rhumatisme articulaire chronique, qui dure depuis cinq ans, avec encardite. Nouvelle attaque subaiguë, à la suite de laquelle elle est soumise à l'épreuve radiographique. Guérison après quatre

aeances.

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Revue internationale d'Électrothérapie

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dÉélecitrothérapie

DE RADIOTHÉRAPIE

LES PROGRÈS FAITS PAR L'ÉLECTROTHÉRAPIE

DEPUIS VINGT-CINQ ANS Par M. S. HEDLEY, wn

L'histoire de l'électrothérapie est en quelque sorte l'histoire de l'électricité. Au fur et à mesure des progrès de cette dernière science, il s'est toujours rencontré des médecins avides de la suivre dans sa marche et d'utiliser ses progrès ` mais tous ont éprouvé des difficultés. Pendant un quart de siècle, l'électricité médicale a été l'objet de discrédit causé par les prétentions de gens non qualifiés, par les louanges exagérées d'amis, aussi bien que par les opinions de ses détracteurs et par les méthodes primitives employées par des praticiens ne connaissant pas suffisamment le courant électrique. Envers et contre tout, l'électrothérapie a reçu de ce journal un appui solide et bien- veillant, et cet article est écrit en commémoration de ses noces d'argent. Ses éditeurs ont toujours agi suivant ce fait, qu'en électrothérapie, le problème physique doit toujours soutenir le problème biologique, et ceux qui étudient le rapport entre ces deux problèmes ont toujours été éclairés et dirigés par la lecture de ce journal. Il ne faut pas oublier non plus qu'il n'y a pas encore longtemps que l’Electrical Review a soutenu une lutte contre une vaste fraude. Ceux qui connaissent l'histoire savent mieux que personne que ce ne fut pas sans une lutte prolongée et de grands frais, que cette vaste imposture électro-médicale fut enfin démasquée.

Avant de nous entretenir d'électrothérapie dans le sens strict du terme, nous allons parler d'un ou deux sujets qui la touchent de près. Dans la chi- rurgie, l'électricité n’a jamais occupé ni mérité une position éminente, et son utilité est aujourd'hui neutralisée par l'adoption universelle d’antiseptiques.

(1) Extrait de The Lancet.

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A une certaine époque on avait espéré que l'électrolyse pourrait traiter chi- rurgicalement l'anévrisme et le calcul Cet espoir ne s'est réalisé que jusqu'à un certain point pour le premier cas et pas du tout pour le dernier. Un assez bon résultat a suivi la méthode introduite par Apostoli, pour le traitement des tumeurs fibreuses; mais cejte méthode a rarement été l'objet d'un essai sé- rieux dans ce pays. L’électrolyse se prête aux premiers besoins de la chi- rurgie dans bien des cas qu'il est inutile d'énumérer ici. II està peine besoin de dire que l'électrolyse devrait prendre la place de tous les autres caus- tiques, et le cautére électrique celle de tous les autres cautéres, les secteurs publics sont utilisables. Les accumulateurs et les courants modernes sont un grand progrès pour les petites lampes servant à examiner. L'éclai- rage électrique a rendu possible l'examen de l'intérieur de la vessie (cys- toscopie électrique), et la transillumination de l'estomac par l'introduction d'une petite lampe à l'intérieur. La chirurgie est redevable à l'électricité pour la sonde électrique. L'idée d'employer l'électricité pour la découverte de balles localisées dans les tissus semble appartenir au professeur Favre, de Marseille, en 1862. Mais l'exploration électrique n’a pas toujours été cou- ronnée de succès. Dans le cas du président Garfield, on tenta de localiser la . balle au moyen de la balance d induction; mais cet essai n'eut aucun suc- cès à cause de la présence ignorée d'une substance métallique. Dans le cas de Garibaldi, ce ne fut pas une sonde électrique, mais une sonde en porcelaine qui décida de la différence d'opinion entre le chirurgien anglais et le chirur- gien français (Nélaton) en faveur du dernier. La balle fut trouvée entre les os du tarse et fut extraile avec succès. Ce fut de Wilde, un ingénieur civil, qui, en 1872, proposa le premier emploi de la sonnerie électrique comme signal de la présence d'un corps métallique dans les tissus. Un perfection- nement de cette sonnette est la sonde téléphone soumise à l'examen de l'au- teur par M. Mackenzie Davidson (1). Son action dépend de la différence de potentiel entre deux métaux différents, et de la délicatesse avec laquelle le téléphone manifestera un courant électrique ainsi engendré. Une feuille très mince, d'argent pur, est placée sur une partie quelconque du corps et atta- chée, au moyen d'un fil ayant un téléphone en circuit, à une sonde en argent. Si la sonde est introduite dans les tissus, le téléphone reste silencieux parce qu'il n’y a aucune différence de potentiel pouvant être enregistrée par le télé- phone; mais aussitôt qu'un corps métallique, autre que l'argent est touché, il y à chute de potentiel; un courant est produit et le téléphone indique le fait. Employée à vérilier la localisation des corps métalliques étrangers dont la présence a été relevée par les rayons Rônigen, cette sonde est d'une

invention très pratique. [ndépendamment de son côté chirurgical en électrolyse, l'électrolyse médi-

(1) L'auteur ignore à qui appartient l idée première.

REVUR INTERNATIONALE D'RLECTROTHRRAPIB 195

cale possède un côté médicinal dans la cataphorèse. Le procédé d'introduire des drogues dans le corps par le tissu sain au moyen d'un courant électrique a subi quelque développement. Il est rapporté (1) qu'afin de transmettre dans les tissus de l'iode de l'iodure de potassium, ou l'acide salicylique du salicy- late de soude ou du salicylate de lithium, le pôle négatif doit être dans une solution aqueuse de ces sels. Pour transporter la strychnine, l'atropine du sul- fate d'atropine, la quinine de l'hydrochlorate de quinine, la cocaïne de l’hy- drochlorate de cocaïne, le lithium du salicylate de lithium, le pôle positif doit ètre dans la solution du sel. Mais la loi n’est pas formulée d'une manière dé- finitive et nécessite des modifications.

Une méthode utilisant les propriétés électrolytiques et cataphorétiques du courant a été récemment introduite par le D" G. Gautier et appelée électro- lyse métallique. Ici, le but est de produire un effet de destruction électro- lytique sur les tissus moindre que celui qui est produit par la dissolution de l’électrode elle-même, et la diffusion dans les tissus du sel nouvellement ormé (2),

Passant à l’électrothérapie proprement dite, voici succinctement quelle était la situation il y a viogt-cinq ans. Les machines statiques perfectionnées de Holtz et de Tüpler avaient fait leur apparition cinq ou six ans auparavant, mais néanmoins l'électricité par friction avait été, en Angleterre, presque en- tièrement remplacée par le faradisme. La machine rotatoire électro-magné- tique avait également disparu. La bobine d’induction pouvait être celle de Krüger et Hirschman, de Berlin, actionnée par les piles Leclanché; plus pro- bablement Ja machine faradique de Weiss ou l'appareil de Meyer et Meltzer, avec des éléments de carbone de zinc, excité par le bichromate de potasse et l'acide sulfurique dilué, sans différence frappante avec quelques bobines en- core en usage. Mais cet instrument ne supporte pas la comparaison avec la bobine d'induction dans son plus récent perfectionnement, avec ses bobines secondaires, son interrupteur, actionné par un courant particulier, et sa rapidité capable d'une variation entre 2,500 et 50,000 par minute.

Pour obtenir un courant continu, on employait la batterie Stohrer, ou on préférait la batterie du Dr Jérome Kidder avec son courant circulaire; ce der- nier était une transformation d'après le cadran de la machine de Meyer et Meltzer. La Galvano Faradic Manufacturing Company construisait déja d'excellentes batteries pour courant continu. En Angleterre, la machine choi- sie élait celte modification de la Daniell, appelée la Becker-Muirhead, et entre

(1) Fabini et Purini.

(2) Si une électrode de cuivre est employée, le métal s’oxyde et le chlore se dégage par la décomposition des tissus, ce qui forme, avec le cuivre, un sel secondaire, l'oxy- chlorure de cuivre, lequel se répand dans la partie affectée. Au moyen de cette mé-

thode on à traité avec succès : catarrhe post-nasal, tonsillite, nevi, lupus, sinus et fistule,

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les mains d’un spécialiste avancé, pouvait être augmentée d'un sélecteur à double courant, d'un commutateur, d'un rhéostat en métal, et même d’un galvanomètre. Mais ce dernier était une rareté, une nouveauté et nullement considéré comme nécessaire. Aujourd'hui, la batterie combinée avec son mil- liampèremètre enregistrant depuis un dixième de milliampère jusqu'à peut- être un demi-ampère, sa bobine d’induction, son collecteur de double cou- rant, son distributeur, son renverseur, ses piles propres et sèches, est dans les mains de tous ceux qui ont quelques prétentions à l'emploi thérapeutique de l'électricité. |

Il n'y a que vingt-cinq ans, un fabricant de machines (Meyer et Meltzer) con¢ut l'heureuse pensée de combiner une batterie de courant continu et une bobine d'induction dans la même boîte: mais il était en avance sur son temps. On lui objecta qu'un tel arrangement pouvait avoir des inconvénients, car si l'un ou l’autre des instruments se dérangeaient, le praticien serait alors sans courant. Cette objection était un fait significatif, car l’on sait que pour l'élec- tro-diagnostic les deux formes de courant sont absolument nécessaires. Mais « réaction de dégénérescence » n’était pas alors un mot familier.

Erb, malgré ses recherches sur ce sujet, commencées en 1865, n'avait pas encore élaboré ses méthodes perfectionnées pour l'estimation de l'excitabilité. Ce ne fut pas avant 1873 qu'il les fit paraitre. Et ce ne fut Las avant 1882 que les recherches, aujourd'hui historiques, de Waller et de De Watteville sur l'excitabilité des nerfs moteurs, chez l'être humain, furent publiées dans le Philosophical Transactions. Ce fut seulement une année auparavant (1881) que les conditions de la stimulation électrique unipolaire en physiologie et thérapeutique ont été pour la première fois, en Angleterre, clairement fixées par De Watteville (Brain, 1881). A la même époque, cette opinion que le système thérapeutique pouvait être basé sur les conditions anelectrotoniques et catélectrotoniques opposées reçut un premier coup, un coup dont elle ne se releva plus.

Un résultat important des recherches dont nous venons de parler, fut l'in- troduction par De Watteville d'une méthode de galvanofaradisation, dont le principe est que l'excitation faradique est appliquée à la partie d’un nerf qui est dans un état d'excessive excitation causée par l'application du pôle néga- tif d'un courant continu (Neurologische Centralblatt, juin 1882).

Remontant à l'année 1872, il est évident que l'électrothérapie avançait sù- rement. Les instruments possédaient un avantage surprenant sur la batterie de Daniell, que Remak (1855) était obligé de nettoyer tous les jours pièce par pièce. L'introduction du rhéostat, du commutateur, du distributeur, du galvanomètre, marque l'aurore de la période de précision instrumentale. On peul dire que cette aurore s'est étendue de jour en jour jusqu'en 1878 il fut possible de mesurer au moyen d'une unité pratique définitive. L'histoire de cette ère ainsi commencée est en grande partie l'histoire du milliampère.

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ll est curieux de lire comment une telle histoire est faite.

Celui qui se reporte à la dernière édition de l'Electrothérapie, par Ziems- sen, serait amené à croire que cette unité médicale ne fut pas seulement sou- tenue mais inventée par cet auteur lui-même au Congrès International d'Électriciens, tenu à Paris, en 1881. D'Arsonval (Archives de Physiologie, 1889, p. 246) est plus explicite : e J'ai réussi à faire adopter les C. G. S. aux électriciens des différents pays. » Dernièrement vint un confrère américain qui naivement (New-York Médical Journal, janvier 1889) attribue la décou- verte du milliampère à un gynécologiste bien connu, sir Spencer Wells. Voici maintenant l'histoire véritable du milliampère ` M. Preece fit un dis- ` cours le 28 novembre 1877, dans lequel il émit la pensée d’une subdivision de l’unité originale comme un moyen pratique de mesurer les courants faibles. A cette époque, le Dr De Watteville était engagé dans une série de recherches sur la résistance, le courant, la furce, etc., au point de vue médi- cal, et il fut frappé par l’idée que la seule manière de faire adopter aux élec- trothérapeutistes une mesure absolue, était d'introduire une expression con- venable pour une unité convenable. Et c’est ce qu'il réussit à faire.

A partir du jour son oreille fut frappée par le mot « milliweber », il senlit que le but était atteint, et commença une croisade en faveur de cette foi nouvelle. Edelmann, en 1872, semble avoir été le premier à graduer les galvanométres suivant un système rationnel et pratique, c’est-à-dire en sub- divisions indiquant le montant du travail chimique opéré par le courant. Mais c’est Gaiffe père, en 1873, qui songea le premier à l'unité de la British Association, le « weber », comme étant applicable aux mesures médicales, et subdivisa ses instruments en 1/10,000 partie de cette unité. Ces deux hommes distingués méritent donc le plus grand crédit pour la nouvelle époque qu'ils ont inaugurée. La part de De Watteville fut de suggérer (sous les circonstances relatées plus haut) l'adoption du milliweber comme unité de gradation pour le galvanomètre médical. Cette suggestion parut dans son Medical Electricity, 1" édition, 1878, p. 6. Un exposé sommaire de son idée fut publié dans le Centralblatt für Nervenheilkunde, 1879, p. 530. La-des- sus une controverse vive mais amicale s'éleva entre le Dr Remak, le Dr Ber- nhardt et le Dr De Watteville, et comme résultat, ce dernier fut satisfait de constater que l'idée qu'il avait suggérée s'était imposée aux électrothérapeu- tistes allemands, ainsi qu'aux fabricants, et que les instruments gradués d'après cette nouvelle unité devenaient les appareils reconnus par les spécia- listes les plus avancés.

Dans l'intervalle, grace à l'influence personnelle de De Watteville ` Gaiffe, a Paris, et plusieurs fabricauts, à Londres, graduaient leurs instruments d'après le même principe.

On peut voir d'après ce croquis hatif, quel est le réel inventeur du. milli- ampère, Suum cuique! Que la section médicale du Congrès d'Éléctriciens,

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en 1881, ait contribué à l'acceptation générale du milliampère, le fait est pro- bablement exact, mais de parler de l'initiative en cette matière, c'est loin d'ètre exact. La seule partie originale de leur travail est d'avoir essayé d'in- viter les électrothérapeutes à accepter comme unité faradique la force de courant exprimée en termes de l'échelle d'une certaine bobine actionnée par une certaine pile Daniell et employée dans le laboratoire physiologique de Berlin. On entend plus que rarement parler de ce projet et pour de bonnes raisons. |

Depuis l'apparition du milliampère, le progrès a été caractérisé par une attention croissante à l'électro-physique comme étant la seule base solide de l'électrothérapie. Il est plus que jamais reconnu que les effels thérapeutiques de l'électricité dépendent de la manière dont on l'emploie sur le caractère physique du courant. De plus, que les procédés chimiques et électriques sont inséparables de ceux appelés vitaux; que la force éleciro-motrice est très or- dinairement le résultat de l'action physiologique; qu'il y a un domaine de biologie physique la science médicale et la science électrique se rencon- trent sur un terrain commun. D'autres preuves de progrès sont l’adoption de l'électrothérapie par les principaux hôpitaux et la subvention faite par l'État en France; le développement d'une littérature spéciale, la formation de so- ciétés comme l'American Electrothérapeulic Association et la Société Fran- çaise d'Électrothérapie. Une ère nouvelle apparait, l'ère des courants mo- dernes. |

Les trois formes conventionnelles d'électricité employées jusqu'à ce jour en médecine, le galvanique, le faradique et le statique, sont maintenant supplées cl jusqu'à un certain point supplantées. par l'électricité d'un nouveau genre.

Profitant du secteur qui passe devant sa porte, le médecin se trouve en possession d'une source d'électricité d'une utilité sans bornes et d'un rou: voir nouveau. A l'aide d'une lampe à seize bougies, il peut se procurer une provision toujours prête d'énergie électrique, soit d'une espèce continue ou alternative. Le courant continu remplacera, pour lui, l'émission uniforme de la pile galvanique. En faisant passer ce même courant à travers une bobine, il obtient ce dissymétrique courant alternatif aussi familier que le courant de l'appareil d'induction. Avec cette même source d'électricité, il chauffe son cautère, allume sa lampe d'exploration, ou charge ses accumulateurs, ou passant le courant à travers un moteur, il fait marcher sa machine statique ou actionne son alternateur. Ce dernier peut à son tour être combiné de ma- nière à donner un courant ayant la légèreté et les autres qualités du courant sinusoïdal avec sa rapidité, sa force électro-molrice et la forme de sa courbe sous un contrôle absolu. Si le courant fourni par les secteurs de la voie est un courant alternatif, il le fait traverser un transformateur pour l'appliquer sur le corps, pour électrolyser le bain ou pour chauffer le cautere. L’ulilite thérapeutique d'un tel courant est pleinement prouvée.

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ee ee

Cette forme de courant oscillatoire, connue sous le nom de statique induit (1), présente une méthode des plus efficaces pour produire des con- tractions musculaires sans douleur. C'est le résultat de la machine statique avec condensateurs (2). |

Plus récemment encore, le médecin dirige son attention vers les courants de haute fréquence et de haut potentiel, ce qui ouvre un nouveau champ aux recherches physiologiques et donne des moyens thérapeutiques illimités. Pour l'usage médical, ces courants sont généralement obtenus au moyen de la dé- charge oscillatoire de.la bouteille de Leyde traversant un solénoïde. De tels courants peuvent avoir ou ont une énergie assez grande pour pouvoir rendre incandescentes des lampes a cinq bougies et, si en mème temps le corps hu- main se trouve enveloppé dans le circuit, il y a à peine une diminution im- perceptible dans l'éclat de la lampe, et malgré la quantité prodigieuse d'énergie de ce courant, le corps a très peu conscience de son passage (3). Voici quels sont les effets physiologiques de ces courants (4) :

lo Analgesie au poiut d entrée et de sortie du courant; chute de laten- sion artificielle ; action plus grande de la peau; augmentation dans la « combustion respiratoire » ; la virulence du pus bleu est atténuée, et au bout d'une application d'une demi-heure le bacille meurt. |

Plus récemment, l'expérimentateur s'est attaqué aux a produits solubles du microbe », les toxines. [l a été démontré par des expériences faites sur des animaux vivants qu'une toxine diphtérique perd sa toxicité lorsque ces courants la traversent. Résultat peut-être à la secousse moléculaire à la- quelle la culture est soumise par le passage d'un courant d’une telle fré- quence d’alternation (5). |

Dans une communication à l'Académie des Sciences, Paris, aoùt 1897, voici les déclarations failes à propos de ces courants :

lo Ils facilitent l'élimination des toxines par le rein; ils augmentent l'activité des combustions organiques ; ils tendent à produire le retour de la quantité normale entre l'acide urique et l'urée.

(1) Introduit par le D' Morton, de New York. |

(2) Les tiges entre les deux bouteilles de Leyde étant enlevées, les couches inté- rieures sont reliées avec les tiges de décharge, ces dernières étant séparées par une petite fente. Si l’on tient dans chaque main une corde conductrice attachée à la couche extérieure de chaque bouteille de Leyde, il est évident que cet arrangement donne deux circuits : l’un, primaire, comprend les tiges de décharge, la fente d’étincelles et la partie intérieure des bouteilles; l'autre, secondaire ou induit, comprend le corps du patient, les cordes conductrices et l'extérieur des bouteilles de Leyde.

(3) Pour mesurer l'intensité, d’Arsonval emploie une modification du galvanomètre Cardew.

(4) Communication faite à la National Society of Physics, 1847,

(5) Ce que nous venons de dire sur les courants de haute fréquence est tiré d'une communication faite à la Medical Society of the London -Ilospital, et publiée ensuite dans The Lancet.

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Lorsque le malade supporte ce courant, il a pour effet d'améliorer la con- dition générale, la nutrition et le « ton » du corps, de restaurer l'appétit, le sommeil, la digestion, et d'induire une énergie plus grande.

Il a donné des résultats négatifs pour la neurasthénie, l'hystérie et la névrile, mais on en a donné d'excellents pour le rhumatisme chronique, la goutte, l'obésité, l'asthme, l'anémie et le diabète. Il est essentiellement un courant qui agit sur l'action nutritive des cellules.

Comment peut-il se faire qu'une semblable énergie puisse traverser les tissus sans leur causer du mal? On a dit que ces courants ne pénélraient pas

réellement dans l'organisme. On sait que les courants oscillaloires rapides

n'ont pas un cours uniforme dans la section d'un conducteur; ils tendent à rester à la surface. Appliquant ce fait à l’éclairage de la lampe décrite ci- dessus, M. Campbell Swington a émis l'idée que l'effet est d'augmenter sa résistance, puisqu'une partie seulement du filament agit comme conducteur. Il y a une force électro-motrice efficace pour maitriser la 1ésistance et, en la mattrisanl, il doit y avoir nécessairement une grande consommation de watts, c'est ce qui allume la lampe. On conteste la pénétration par l'action sur les centres vaso-moteurs lorsqu'il s'agit du tissu humain. De plus, cette limite a la surface Ges vraie que pour les conducteurs métalliques. La profondeur de la pénétration est en proportion avec la résistance spécifique du conduc- teur. La formule étant que la pénétration est directement comme la racine carrée de la résistance spécifique et inversement comme la racine carrée de la fréquence. Si l'on applique cette règle à un conducteur cylindrique ayant la même résistance et la même dimension que le corps, on verra que la diffu- sion est presque uniforme.

On peut donc dire des cuurants en question, que leur action physiologique est prouvée, que leur effet thérapeutique est éloigné de la démonstration et que le mécanisme de leur action est encore inconnu.

Le point caractéristique du travail de haute fréquence est l'insensibilité. Il est à remarquer (1) qu’une rapide alternance électrique ne produit aucune aclion d'excitation sur l'appareil neuro-musculaire, mais semble exercer sim- plement une fatigue. D'Arsonval prétend que l'absence d'effet sensoriel est simplement une question de fréquence. Les nerfs sensoriels el moteurs sont organisés de manière à ne répondre qu'à une certaine rapidité de vibration. Il en est ainsi avec le nerf optique qui n'éprouve aucune sensalion au-des- sous de 497 billions de vibrations par seconde (rouge) et au-dessus de 728 billions (violet). D’après cela, chaque nerf, qu'il soit moteur, sensoriel, musculaire ou vasculaire, ne répond qu'à une certaine fréquence spéciale de vibration.

L'emploi de ces courants semble devoir élargir le champ de l'électrothé-

(1) Lodge et Gotch.

Pme nm.

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rapie. L'électrisation localisée, le mot d'ordre de Duchenne n’occupe que la moitié du terrain.

Le trait principal de la pratique moderne n’est pas de se limiter a des applications locales, mais encore de recourir à l'électrisation générale afin d'obtenir une influence certaine sur l'action nutritive et sur la vie.

(Traduit de anglais par M. Gactirr.)

LA FONCTION MUSCULAIRE ET LA CHIRURGIE DES MEMBRES

Par M. le docteur GILLES (de Marseille).

PREMIÈRE ÉTUDE $ 1. GÉNÉRALITÉS

Le traumatisme détermine sur les membres des lésions portant sur une partie habituellement restreinte des tissus.

Il en résulte des complications locales ou générales tordre septique et des altérations locales ou de voisinage, piovisvires ou définitives, modifiant la forme des membres et altérant leurs fonctions.

L'action chirurgicale écarte des points lésés les éléments d'infection ou les détruit: son rôle essentiel est d'arriver par tous les moyens à rétablir dans la mesure du possible la fonction et secondairement la forme. On s’est surtout préoccupé Jusqu'ici de la forme du membre comme de l'élément primordial duquel dependrait l'intégrité de la fonction; quand la forme peut être aisé- ment rétablie, le fait est vrai, mais on n'a pas recherché les bases physiolo- giques du principe, ce qui a bien souvent compromis les résultats.

Pour quel motif soutient-on qu'un membre rétabli dans sa forme normale ‘en prenant le mot forme dans son sens le plus large) doit guérir dans les meilleures condilions ?

En d'autres termes, l'intégrité de la function tient-elle plutôt à l'élément essentiel de la forme (le squelette) qu'à l'état de telle ou telle parties des molles”? -

Doit-on concevoir a priori un plus mauvais résultat fonctionnel d'une luxation non réduite, d'une fracture guérie avec chevauchement des frag- ments ou avec cal angulaire, et cela dans tous les cas?

(1) Communication faite au Comité Médical, dans la séance du 5 novembre 1897.

202 REVUR INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIE

Est-il préférable d'avoir une jambe droite avec ankyloses multiples que de la posséder tordue avec de bonnes articulations et de bons muscles?

Quelle est la valeur des pseudarthroses, l'avenir des résections?

Toutes ces questions doivent être solutionnées non pas par des motifs tirés d'espèces ou de statistiques dont on ne pourrait induire que les résultats de telle ou telle pratique, mais par les conclusions d’une thévrie générale visant à rétablir la fonction en s'adressant en première ligne à l'organe dont l'action prépondérante règle puissamment les processus de développement et de répa- ration des autres tissus.

I] existe entre ceux-ci une sorte de hiérarchie telle, que leur vitalité n'est solidaire que conformément à certaines conditions inégales pour chaeun d'eux; on a pu, en suivant cet ordre d'idées, dire avee raisom que, dans lés fractures, les lésions des parties molles sont l'élément le plus important : il est en effet plus facile de laisser se consolider op os brisé que de combattre les lésions musculaires, nerveuses ou vaseulaires, qui viennent compliquer de pareils traumatismes.

Si nous considérons les lésions osseuses isolées, l'ostéite, la périostite, nous voyons que la déchéance consécutive des autres tissus ne se produit que lentement; après la guérison de l'os, celle des parties molles a lieu sans retard; les nerfs sont rarement malades en dehors du foyer et les muscles conservent leur contrætilité électrique.

Il n'en est pas de fhéme des lésions articulaires qui réagissent directement et profondément sur l'appareil moteur; l'atrophie musculaire se produit presque subitement soit lorsque un changement de rapport des surfaces a entrainé des déplacements d’insertions, soit lorsque un travail phlegmasique, même très léger, se manifeste sur la synoviale ou dans son voisinage.

La déchéance musculaire se traduit par de l'atrophie, de la parésie et une diminution considérable de la contractilité faradique, sauf dans le cas de contracture; cette déchéance persiste alors même que la lésion causale est guérie et ne disparait souvent qu'après un temps fort long.

Les lésions musculaires isolées ne retentissent pas sur les organes voisins lorsque leur guérison exige un temps suffisamment restreint.

Le système nerveux est peu vulnérable, les lésions qui peuvent le frapper retenlissent sur toutes les parties molles, mais ne paraissent pas agir sur le système osseux autrement qu'en retardant la guérison de la lésion primitive. La guérison du nerf atteint par le traumatisme ou par-une ER secon- daire est lente et difficile à réaliser.

L'intégrité articulaire tient ainsi le premier rang dans les conditions nécessaires de la santé d'un membre; à un autre titre, la fonction ne pou- vant se concevoir que si les divers segments qui le composent sont solide- ment assujettis, la solidité articulaire devient l'élément primordial de la chi- rurgie des membres; nous espérons prouver qu'on ne saurait la concevoir

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indépendamment de l'intégrité musculaire. L'expérience a d'ailleurs suffi- samment démontré que toute thérapeutique visant la réparation d’un tissu quel qu'il soit au détriment de l'intégrité ou de la restauration musculaire, est une méthole condamnée d'avance à abandon ou limitée à des indications de nécessilé.

§ 2. DR LA SOLIDITÉ ARTICULAIRE

L'ankylose est une lésion fonctionnelle grave, mais compatible avec un certain usage du membre; la laxité articulaire compromet en peu de temps l'usage des segments du membre excentriques par rapport à la jointure lâche; la solidité articulaire dépend :

a, des os; b, des muscles; c, des ligaments.

A. Os. Il s'opère au niveau du cartilage articulaire un travail méca- nique important qui amène l'usure des surfaces et la laxité de la jointure si la synovie fait défaut ou si, pour un motif quelconque, la nutiition des parlies dures es. insuffisante, dans les tabes, par exemple; un mécanisme plus complexe peut amener le mème résultat dans la poliomyélite anté- rieure : l’atrophie osseuse coïncidant avec l'atrophie articulaire, on observe le plus souvent une diminution de volume des extrémités de l'os et une ossification prématurée du cartilage intér-épi-diaphysaire appréciable par la radiographie.

Les ostéo-arthrites peuvent-elles retentir sur l'article de façon à amener par elles seules de la laxité articulaire? C'est un point discutable, le gon- [lement de l'os, dans les tumeurs blanches, n’entraine pas cet accident en cas de guérison sans raideurs, du moins dans les cas que nous avons pu observer.

B. Muscies. Il nous parait exister entre les muscles, ligaments actifs et les ligaments, organes passifs, une solidarilé assez absolue pour servir, sans exclusivisme, de base à la chirurgie articulaire. `

Le volame et la solidité des ligaments sont en raison directe, d'une part : de la vitalité musculaire; d'autre part: de l'activité articulaire de chaque sujet.

Chez les jeunes enfants, il existe toujours un peu de laxité articulaire en rapport inverse avec la vitalité du membre et des muscles. Ce rapport se trouve mis en lumière lorsqu'une lésion grave, une luxation congénitale, par exemple, amène dans un membre eutier une diminution de vitalité qui porte sur tous les tissus. Chez un enfant atteint de luxation congénitale uni- latérale, tous les muscles des membres inférieurs sont faibles, toutes les articulations sont lâches du côté atteint, et la différence qui existe à cet égard

204 RRVUR INTRRNATIONALH D'RLECTROTHBRAPIE

entre les deux membres est de nature à frapper l'observateur le plus superficiel.

L’intégrilé articulaire devient précaire lorsque les ligaments actifs de la jointure sont malades; il se produit, en effet, peu à peu, les désordres sui- vants: atrophie, contractures, rétractions musculaires, laxité ligamenteuse prédisposant à une foule de lésions : laxité articulaire, entorse, hydar- throse, etc., répartition défectueuse de la pression des os au niveau des sur- faces articulaires d'une ou de plusieurs jointures, d'où changement progressif de structure et de forme des os; réactions osséuses résultant de ces der- nières lésions, luxations, etc., jusqu'à effondrement fonctionnel complet du membre.

De la contracture abarticulaire. Les affections articulaires ou péri- articulaires s’accompagnent souvent de la contracture dite réflexe de certains des muscles périarticulaires; on attribue ces contractures à une sorte de réflexe destiné à prévenir les mouvements douloureux, mais elles partici- pent aux caractères généraux, notamment aux réactions électriques de toutes les contractures, faits qui ont été mis en lumière dans certaines appréciations formulées au récent Congrès de Neurologie de Bruxelles au cours de la discussion de différents rapports. Ces contractures sont par elles-mêmes un obstacle à la guérison et un facteur puissant d'ankyloses vraies ou fausses, quelquefois de luxations. Elles limitent la course des surfaces, amènent une atrophie profonde dans les antagonistes des muscles contracturés et sont un obstacle à la réduction des déplacements, un puissant facteur d'aggrava- tion des luxations irréductibles. On les observe surtout sur les fléchisseurs, mais cela ne nous paraît pas absolu, et le deltoïde notamment présente sou- vent une byperexcitabilité électrique qui nous a paru cuïncider avec de la contracture vraie dans tous les muscles de l'épaule.

En résumé, la nocivité de leur action est telle qu'elles doivent faire l'objet principal et primitif du traitement; on proscrira, par voie de conséquence, toute application thérapeutique pouvant les favoriser, et en premier lieu la faradisation.

Les contractures abarliculaires sont justiciables d’un double traitement : Puu mécanique, l'autre electrique. |

Teudis que dans les contiactures des hémiplégiques l'extension forcée des tute: ne donne pas de bous resultats, elle réussit au coutraire fort biaen cialis des Contiacinres ahurtictiaires, et c'est la une des causes de succès des vital) jues el notamment de M l'abbé Crud, de Sens, dans le traitement des #nkyiv-e-, des tumeurs blanches, des périarthrites et des luxativns.

Le traitement electrique consiste en applications du courant cuntinu des- cendaut avec intermittences rythmées sans inversion de pôles. Les muscles présentant svuvent une cuulraclilité exagérée, l'intensité du courant devra

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉÈRAPIR 205

èlre limitée au minimum nécessaire pour obtenir uue contraction muscu- laire à la fermeture.

De latrophie musculaire de cause traumatique. Les causes de cette lésion sont les suivantes :

lo Le déplacement des points d’insertion et la perte d’une insertion; Les phlegmasies articulaires à tous les degrés ;

-Les fractures;

An Les névrites;

Les ruptures musculaires et les traumatismes directs

La première de ces lésions est une source constante d'atrophie profonde. on peut améliorer un muscle, rarement le guérir dans de pareilles couditions ; c'est un écueil des plus graves dans le traitement des luxations irréductibles et surtout des luxations récidivantes.

La perte d'une insertion est moins grave, car le muscle conserve ses rap- ports comme dans le cas de fracture de la rotule. |

Les lésions de tuute sorte qui peuvent frapper les articulations sont une source constante d’atrophie musculaire; celle-ci s'opère par un mécanisme encore obscur, malgré les efforts tentés pour l'expliquer; elle est essentiel- lement réparable. |

Les fractures et même les moindres félures sous-périostées sont une cause d’atrophie musculaire : leur rôle et leur signification ont été surtout méconnus dans les traumatismes d s extrémités.

Le diagnostic des fractures d'os secondaires est particulièrement difficile au tarse elau carje; le professeur Guermonprez avait observé leur fréquence, leurs symplomes, et les travaux radiographiques en partie iuédits du Dr Destot, de Lyon, permettront de les décrire et d'en faire une classification vraiment neuve. La localisation de l’atrophie musculaire est un aide puissant pour le diagnostic de ces fractures, et leur production en explique la symptu- matologie et les complications.

Lorsque, après un traumatisme, on voil se produire un empatement pro- fond, un état particulier de la peau (œdème, hyperhidrose, hyperesthésie, fourmillements, etc.), on est certain que le pronostic se trouve assombri et que la névrite est déclarée; le gunflement du membre cache une dénutrition lucale profonde dont la guérison peut exiger de longs mois.

On traite assez sûrement l'atrophie musculaire par la faradisation, sauf dans les cas de névrite l'électricité statique, seule tolérée, remplit la triple indication de soulager les malades, de stimuler la nutrition locale et de pro- vuguer d'utiles contractions dans les muscles, .

C. Ligaments. L'existence, le volume et la résistance ces ligaments sonl fonction de la vitalité musculaire.

206 REVUE 4NTERNATIONALE D'KLECTROTHERAPIE

Bien que la nature, laissant dans le sens des mouvements le rôle de liga- ments actifs aux muscles, ait disposé au-dessous d'eux des fibres rares el laches pour que leur défaut d’élasticilé ne fût pas un obstacle aux mouve- ments; bien que d'ailleurs les trousseaux les plus denses de fibres ligamen- teuses soient situés dans des points éloignés des muscles ou des tendons, il n'en est pas moins démontré par l'expérience que le volume el la resistance des ligaments ne se rencontrent que de puissants muscles limitent leur rôle à celui d'appuis secondaires.

La vitalité musculaire, l'exercice articulaire, amènent le renforcement ligamenteux; mais si les os n'ont d'autre moyen d'union, si les muscles sont atrophiés, l'immobilisation amènera l'atrophie ligamenteuse, et la gymnas- tique articulaire suffira à peine à maintenir leur vitalité.

La laxité articulaire ne résulle presque jamais d'affections aiguës, telles qu'entorse, hémarthrose, arthrites, convenablement mobilisées, et on ne la voit apparaître qu'assez longlemps après une notable atrophie des muscles, notamment dans le cas d'hydarthrose.

Le serrage passif disparaît après le serrage actif; on peut donc, dans cer- tains cas, prévenir cet accident par un traitement précoce des muscles.

Si la déchéance musculaire précède, sauf dans le cas de lésions directes, la déchéance ligamenteuse, peut-on dire que la restauration musculaire pré- vède nécessairement la restauration lizamenteuse ? Assurément; et tandis que le premier principe peut comporter des exceptions, le second est absolu.

On observe la laxité articulaire dans la paralysie infantile, | hydarthrose, cerlaines arthrites chroniques, et après les résections. Les entorses graves peuvent l'amener, mais pour des motifs déterminés et souvent par la faule du chirurgien.

Il n'est pas rare d’assister à la guérison de la Jaxité articulaire dans la paralysie infantile ; elle suit le retour des muscles et paraît hâlée par le port d'appareils supprimant, dans la mesure du possible, les mouvements anor- maux, et suppléant ainsi l’action incomplète des muscles convalescents.

Pourquoi donc, dans le traitement des maladies causales, ne pas se préoc- cuper dès le premier jour de la santé des muscles? Pourquoi les condamner a l'atrophie par une immobilisation exagérée, sans même songer à user des ressources du massage, de la gymnastique et de l'électrothérapie ?

Les chirurgiens contemporains ont supprimé la convalescence dans les fractures; le même progrès se produira pour les luxations, el il ne manque pas d'observations isolées pour le prouver. Le meilleur moyen d'éviter la récidive dans les luxalions est de former des ligaments solides et, par con séqueut, de mobiliser de bonne heure : le troisième jour, en général.

RBVUB INTERNATIONALE D BLECTROTHERAPIK 207

LE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE ET L'ÉDUCATION

DANS

CERTAINS CAS DE PARALYSIE SPASMODIQUE INFANTILE

Par le D E. DESCHAMPS, de Rennes, licencié és-sciences, professeur libre (1).

A la fin de l’année 1894, une jeune fille de douze ans me fut amenée par un confrère de Rennes. Cette jeune fille était atteinte d'une paralysie incom- pléte du membre supérieur droit. Le diagnostic qui avait été posé à l'origine élait celui de paralysie obstétricale (paralysie radiculaire). L'accouchement, en effet, avait été laborieux et terminé par le forceps. Cette enfant, apparte- nant à une famille aisée, avait été l'objet d'interventions thérapeutiques 1é- pétées, en particulier dans un établissement de Paris l'on employa le mas- sage et l'électrisation, mais sans aucune méthode.

Les résultats furent négatifs.

A l'examen de cetle enfant, je constate l'atrophie du bras, de l'avant- bras el de la main. Le bras est pendant le long du thorax, l'avant-bras est légè- rement fléchi et ramené sur la partie médiane du tronc, la main est peu- dante, étendue et inclinée sur le bord cubital:

Les réflexes sont plutôt exagérés et la sensibilité est normale. Les réac- tions électriques sont très diminuées dans les muscles les plus impotents, mais partout les réactions faradiques sont parallèles aux réactions galva- niques.

Mon opinion fut qu'il s'agissait d'une monoplégie cérébrale, reliquat pro- bable d'une hémiplégie cérébrale infantile.

Une intervention électrique méthodique et une gymnastique passive et ac- tive pendant six mois, n'eurent d'autre résultat que d'améliorer très légère- ment les réactions électriques et l'amplitude de certains mouvements, sans grand profit pour la jeune malade. Cette tentative me parut suffisante pour déclarer la thérapeutique impuissante.

Depuis cette époque j'ai rencontré quatre cas analogues chez des sujets plus jeunes. Ce sont ces observations qui font l'objet de la présente communica- tion.

OBSERVATION I Observulion résumée. Decembre 1894.

D... Marcel, garçon de treize mois, nous est adressé par M. le D" Delacour, direc- teur de l'École de médecine de Rennes.

(1) Communication faite au douzième Congrès de médecine, à Moscou, avec présen- tation de photographies.

28 REVUE INTERNATIONALE D ELECIROTHERAPIEB

Antécédent: héréditaires bons. La mère, après une grossesse normale, est ac- couchée à terme, mais l'accouchement a été très laborieux et s'est terminé par le forceps.

À la naissance, on ne constata qa'une paralysie du bras gauche; cette paralysie disparut spontanément. Mais quelques semaines après, le père ne put préciser davantage, car Marcel était en nourrice, on remarqua que l'enfant tenait le bras droit en crochet.

Au moment de l'examen, les différents segments du membre accusent une con- traction mapifesfe qui l'immobilise à peu près dans une position fixe : le bras est légèrement détaché du tronc, l'avant-bras légèrement fléchi sur le bras et en pro- nation, la main est déviée vers son bord cubital et les doigts sont fortement fle- chis en griffe. Les mouvements possibles du bras et de l'avant-bras sont tres limités, la préhension des objets avec la main est impossible. Les masses muscu- laires sont peu diminuées, le raccourcissement est négligeable, les reflexes sont exagérés. la sensibilité parait normale.

Bien que le membre inférieur droit n'ait jamais attire l'attention des parents, l'examen me fit constater une légère contracture et l'exagération des réflexes.

Pour ne pas y revenir, j'ajouterai dès maintenant que cette participation de la jambe à la lésion se manifeste encore aujourd'hui par la défectuosité de la marche lorsque l'enfant est fatigué.

EXAMEN ÉLECTRIQUE. Les recherches électro-diasnostiques ont donne les résultats suivants : Excitation faradique directe. Muscle deltoide, reaction presque normale ;

muscle biceps et brachial antérieur, réactions insuffisantes pour la flexion; muscle triceps, réaction assez bonne; muscle extenseur commun, réactions faibles.

Tous ces muscles, mais particulièrement le biceps, présentent la reaction dite myotonique et un temps perdu considérable.

Excilation faradique indirecte. Le nerf radial au point optimum donne une très légère extension de la main sur l’avant-bras, l'extension des doigts étant seulement indiquée par une saillie des tendons.

Excilation galvanique. Les réactions galvaniques sont plus ou moins dimi- nuées, mais nulle part on ne constate le renversement de la réaction normale, il n'y a donc pas de dégénérescence.

Réflexions. La contracture, l'exagération des réflexes et les réactions élec- triques étaient suffisantes pour nous faire rejeter le diagnostic de paralysie radi- culaire gynécologique, si l'état de la jambe ne nous avait imposé celui d'en: plégie cérébrale infantile. .

Traitement. Le traitement électrique préconisé fut la galvanisation muscu- laire par friction avec l'électrode négative, de façon à obtenir des secousses et la faradi-ation directe et indirec e.

Ce traitement, institué il y a plus de deux ans, a été suivi à peu près régulière- ment huit mois par an à notre clinique gratuite; il a été accompagné d'une gym- nastique purement passive d'abord, étant donné l’âge de l'enfant, et plus tard d'une gymnastique passive et active.

Le résultat fut médiocre pendant la première année el ne se manifesta que par l'amélioration des réactions électriques et la diminution de la contracture; mais dès que l'enfant put comprendre et coopérer aux mouvements imprimés, les pro- grès furent plus rapides et l'amplitude des mouvements aclifs augmenta d'une façon régulière.

Etat actuel, Le bras droit prend facilement la position verticale le long du thorax et cette épreuve ne Je distingue pas du bras gauche, le raccourcissement même est peu appréciable. L'eufant peut é endre ses dog: fléchir l'avant- bras et oloiguer le bras du tronc par la contraction du deltoïde tans elever l'épaule IH peut aussi Clever verticalement le membre entier d'une façon à peu pres com-

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plète. L'inlirmité ne persiste que pour l'extension de la main. Ce dernier résultat peut cependant s’obtenir d'une facon transito re, et ce n'est pas, à notre avis, Je lait le moins important de cette observation.

Si l'on excite le nerf radial au point moteur de Erb en appelant en même temps l'attention de l'enfant sur le mouvement d'extension du poignet, après une série de mouvements artificiels, l'enfant peut à son tour faire quelques oscillations et maintenir volontairement son poignet relevé.

D'autre part, les troubles trophiques sont peu accusés. Le bras et l'avant-bras ont sensiblement les mêmes dimensions que du côté sain; la main seule est nota- blement plus petite. Les réactions électriques sont toutes excellentes.

Eu résumé, si nous obtenons pour la main par la prolongation de notre traitement ce que nous avons obtenu pour le bras et l'avant-bras, l'utili- sation du membre droit pour les différents actes de la vie sera possible el l'infirmité à peine apparente.

OBSERVATION II Observation résumée. Septembre 1896.

René M..., du Mans, garçon de trois ans ct demi; antécédents héréditaires paternels bons. La mère a fait une mauvaise grossesse avec albuminurie et edéme considérable. L'accouchement a été des plus laborieux et s'est terminé par le for- ceps dout l'enfant a g ‘rdé deux traces: l’une à droite, au-dessus de l’arcade sour- ciliére droite, au-dessus de l'apophyse orbitaire externe, marquée par une cica- trice assez profonde; l’autre, a gauche, très superficielle au voisinage du lobule de l'oreille.

La paralysie du bras était manifeste à la naissance, rien ne fut remarqué pour la jambe. L'on fit espérer à la famille que l'enfant guérirait seul en grandissant, el aucun thérapeutique réellement actif ne fut conseillé avant notre intervention. L'enfant nous fut amené en septembre 1896; il avait alors trois ans et demi.

L'examen nous fait constater que Lous les segments du membre sont atrophiés, la main est adipeuse, la contracture évidente et les réflexes exagérés.

Altitude. Le bras est tombant le long du thorax, l'avant-bras légéroment flechi et ramene vers la ligne médiane. La main est pendante, inclinée sur le bord cubital et en pronation. Les doigts sont fléchis, le pouce est en opposition. Les mouvements actifs ont très peu d'étendue ; ceux du bras et de l'avant- bras sont accompagnés de l'exagération de la flexion de la main et des doigts.

EXAMEN ÉLECTRIQUE. Éircilation faradique deele, Muscle deltoïde, réaction bonne; muscle biceps et brachial antérieur, réaction à peine suflisante pour la flexion; muscle triceps, réaction bonne; muscles extenseur commun et radiaux, réactions presque nulles; muscles inter-osseux et lombricaux, réactions bonnes. Toutes ces réactions sont plus ou moins myotoniques. Les réactions des mu-cles de la face palmaire sont très bonnes.

Excilalion faradique indirecte. Le nerf radial, au point optimum, donne une légère extension de la main sur l'avant-bras, l'abduction du pouce et l’ex- tension de l'index ; l'extension des trois autres doigts étant seulement indiquée par la saillie des tendons.

L'électrisation du point de Erb détermine la flexion brusque et énergique de l'avant- bras par excitation du brachial antérieur et du biceps.

L'excitatton indirecte prod'it done une action plas intense die excitation directe.

Eircitation galvanique. Les réactions sont diminuées, mais sans renver- sement.

210 REVUE INTERNATIONALE D'&LECTROTHÉÈRAPIR

Traitement. Un traitement identique au précédent fut institué : électrisation et gymnastique active, mais les résultats furent beaucoup plus rapides. Après trois mois d intervention la contracture est peu apparente; le membre s'applique presque complètement le long du tronc, les doigts peuvent être étendus et l'ab- duction du pouce est possible; l'avant-bras se fléchit sur le bras à angle aigu; seule, la tentative d’élévation forcée du membre ramène l'attitude vicieuse de la main.

Le traitement électrique, interrompu pendant neuf mois, va être repris pour une nouvelle période et, si l'amélioration continue dans les mêmes proportions, il y aura lieu de se montrer très satisfait du résultat.

OBSERVATIONS III et IV

Arsène H .., de Rennes, garçon de deux ans et demi, à terme après un tra- vail de trente-six heures terminé par le forceps.

La famille ne s'est aperçue de la paralysie que plusieurs jours après la nais- sance.

Germaine V..., de Suré (Orne), fille de trois ans, née à terme après un accou- chement laborieux terminé par le forceps. L'enfant perte au front la marque d'une cuiller. La paralysie fut constatée à la naissance. Nous ne croyons pas utile de décrire ces observations qui sont semblables aux précédentes, à quelques localisations près. Notre conduite fut la même et les résultats aussi satisfaisants. Ils furent plus lents pour Arsène H... dont Ja famille fut moins docile à exécuter chaque jour la gymnastique indiquée. Dans ces deux cas, comme dans les pré- cédents, le retour des réactions électriques normales a précédé l'amélioration de la fonction.

CONCLUSIONS

A côté de l'hémiplégie cérébrale infantile, il existe ume monoplégie qui paraît s'adresser exclusivement au membre supérieur droit, et qui ne doit pas être confondue avec les paralysies périphériques dites obstétricales.

Elle s'en distingue par les réactions électriques, par la conservalion ou inéme l'exagération des réflexes.

Abandonnée à elle-mème, elle parait incurable ` mais elle est justiciable du traitement électrothérapique et de l'éducation raisonnce,

Le traitement électrothérapique (galvanique et faradique) doit ètre com- mencé de bonne heure, quelques mois après la naissance s'il est possible.

Il a pour but de conserver l'intégrité de l'appareil périphérique, nerfs el muscles.

Dès que l'enfant sera capable de comprendre et d'obéir aux mouvements quilui sunt commandés, on entreprendra l'éducation par une gymnastique surtout aclive.

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LA VALEUR DE L'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE EN THÉRAPEUTIQUE "

Par le D" S. CHATZKY,

Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Moscou.

L'énergie électrique devient de jour en jour plus importante dans le monde civilisé. A l’homme sain elle rend des services énormes, et au malade elle pro- cure, comme agent thérapeutique, des bienfaits considérables.

Nous savons que l’électrothérapie s'applique maintenant avec le même succès a toutes les branches de la médecine pratique. L'histoire de la médecine nous ap- prend que beaucoup de méthodes de traitement ayant mérité dans Je temps une grande confiance des médecins ou du public ont perdu peu à peu leur prestige ct sont réduites à l'oubli complet. De tout temps il a existé, et même à présent il existe encore une mode, pour ainsi dire, non seulement pour des médicaments spéciaux, mais aussi pour des méthodes générales de traitement. Un fait pareil nous porte involontairement à traiter chaque méthode thérapeutique avec une sorte de scepticisme et à mettre en doute sa longévité.

Un tel raisonnement s'applique surtout à l'électrothérapie, car sa renaissance et sa chute se sont succédées bien des fois.

C'est pourquoi je désire caractériser devant vous les particularités de cette mé- thode de traitement et, en analysant les données obtenues, la réintégrer dans son importance pour le présent et pour lavenir.

Au préalable, je noterai que la direction générale de la thérapeutique a changé radicalement dans ces derniers temps. Autrefois, l’art de traiter consistait dans l'invention des remèdes curatifs contre l’un ou l’autre symptôme, indépendam- ment de l’élément essentiel de la maladie. Mais la longue expérience des siècles a démontré toute l’inconsistance d'un pareil empirisme. Un tel tatonnement dans les ténèbres et la recherche de médicaments miraculeux suscitaient des enthou- siasmes ardents qui trainaient après cux une désillusion amère.

Les observations cliniques démontrent que le mème symptôme maladif peut apparaître comme un effet de causes bien différentes. Voilà pourquoi les clini- ciens contemporains croient bien rationnel d'éclaircir avant tout celle cause. Aussitôt qu'elle est connue, il est bien compréhensible qu’en l’éloignant, le sym- tòme qui en dépènd doit disparaître. Cela a eu pour conséquence qu'en thérapeu- | tique moderne s'est établi l'important et, comme je crois, immuable principe qu'on doit diriger l'effet du traitement, non pas contre le symptôme apparent, mais contre son origine éliologique.

Dans les maladies cette origine est connue et peut être facilement écartée, la thérapeutique est bien claire et n'offre pas de grandes difficultés. Mais il y a des maladies, et malheureusement la plupart, dont l'origine étiologique est in- connue. Ou bien le principe étiologique est connu, mais il possède de telles pro- priétés par sa nature qu'il est impossible de l'écarter. Il semblerait que dans des cas pareils la thérapeutique est désarmée et impuissante. Mais, en réalité, tel n'est point le cas.

(1) Communication faite au douzième Congrès international de médecine de Moscou (section de thérapeutique générale, sous-section d’électrothérapie), et extraite des Ar- chives d'électricilé médicale.

212 REVUE INTRRNATIONALR D'ÉLRECTROTHBRAPIE

C'est alors que la thérapeutique doit se mettre à la hauteur du développement scientifique. Si le principe étiologique est méconnu ou impossible à écarter, si on ne peut pas agir contre la cause de la maladie directement, son action des- tructive sur l'organisme peut être écartée ou limitée indirectement.

Le fait est que, simultanément développement du processus pathologique dans l'organisme, l'équilibre dans la vitalité est rompu. En beaucoup de cas, il est même difficile de préciser si la rupture de l'équilibre est la suite ou la cause du processus pathologique. Mais il est hors de doute que plus l'équilibre est rompu, p'us l'agent pathogène a la possibilité de manifester son action préjuii- ciable. De il va de soi que, à mesure qu’on rétablit l'équilibre, la maladie doit retrocéder.

Il est évident que, dans des cas il est impossible de diriger le traitement coutre le principe étiologique, le problème de la thérapeutique se réduit au ré- tablissement possible de l'équilibre dans l'organisme. Et, pour atteindre ce but, les caractéres des processus biologiques nous donnent eux-mémes des indica- tions. Nous savons que tous les procédés de l'activité vitale sont intimement liés entre eux. Quantilativement et qualitativement, la fonction de chacun des or- ganes n'est pas une donnée absolument constante. L’harmonie entre eux, néces- saire au maintien de l'équilibre normal, s'établit par l’organisme lui-même, en augmentant ou en diminuant l'activité de l’un ou de l'autre système-anatomique ou de ses parties. C'est à cette propriété que l'organisme doit de pouvoir s’adap- ter aux différentes conditions de la vie. C'est, pour ainsi dire, la compensalion nalurelle. Sans elle, l'organisme devrait périr à cause des différents changements dans l'alimentation, le climat, etc. C'est grâce à celte compensation naturelle que l'organisme est capable par lui-même de lutter aussi, dans certaines limites, contre différentes affections maladives (1). Mais si l'agent uosologique est puis- sant et si la compensation naturelle est insuffisante, à tel point que l’organisme - n'ait plus la force de maintenir son équilibre par lui-même, c'est à ce moment que la thérapeutique doit intervenir. Elle doit accomplir ce que l'organisme re- fuse, c’est-à-dire rétablir et soutenir en lui l'équilibre. L'organisme établit son équilibre par la compensation, et la thérapeutique doit l'atteindre par le même moyen. L'organisme arrive à la compensation en rég'ant les procédés vitaux. La thérapeutique doit agir aussi de la même facon. Eile doit augmenter ou diminuer daus l'organisme, par des agents appropriés, tels ou tels procédés vitaux jusqu'au rétablissement complet de l'harmonie entre eux; autrement dit, la thérapeutique doit établir dans l'organisme la compensation d'une manière artificielle.

Ainsi donc le problème de la thérapeutique se réduit aux deux axiomes sui- vants :

Elle doit écarter le principe éliologique de la maladie.

Et dans les cas ou c’est impossible :

20, Elle doit rétablir el maintenir l'équilibre par une compensation urtificiel- lement élablie.

En cela consiste, il me semble, tout ce qu'il faut comprendre sous le terme de « thérapeutique rationnelle ».

Pour réaliser le premier axiome, pour écarter le principe étiologique, la théra- peutique doit lutter, d'un côté, contre les agents pathngènes qui se trouvent hors de l'uorganieinr, comme les agents antihvgièéniques< et antitiététiques, D'autro

A) Les épidémies n'attaquent jamais tout le monde, et, chez ceux qur toubent ina- lades, l'issue de la maladie n'est pas la meine.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE 213

part, elle doit lutter contre les causes pathogènes qui, quoiqu'elles se dévelop- pent dans l’organisme, comme les microbes, les bacilles, les infections, les to- xines, etc., lui sont cependant tout à fait étrangères. Dans l’un et l'autre cas, toutes les méthodes de traitement sont admises, depuis les mesures sanitaires ad- ministratives jusqu'aux médicaments spécifiques. Dans cette partie de ln théra- peutique, le rationalisme est, possible et même obligatoire dans les méthodes de recherche et dans les moyens préservatifs et hygiéniques. Mais, dans la lutte contre les agents pathogènes il faut admettre, bon gré mal gré,.un certain empi- risme. La nature de ces agents, sous plusieurs rapports, ne se soumet point à l'étude précise. Et comme les observations empiriques peuvent procurer par ha sard un certain avantage, il serait exagéré de n'en pas profiter.

Par rapport au second principe, la thérapeutique se trouve dans des conditions tout à fait différentes.

Le rétablissement de l'équilibre par une compensation artificiellement établie peut être provoqué uniquement par l'augmentation ou par la diminution de tel ou tel processus biologique. Obtenir cette action par les agents thérapeutiques, est possible seulement quand on connait bien leurs effets physiologiques sur les fonctions de l'organisme. Ce ne sont pas des moyens curatifs qui, ici, sont né- cessaires, mais bien les stimulus par lesquels ont peut régler les fonctions phy- siologiques de l'organisme. La conséquence est que la thérapeutique a limité considérablement l'emploi des médicaments, et a mis au premier pian le traite- ment par les agents physiques. L'effet de ces derniers est basé non pas sur l'ac- tion pharmacologique de l'un ou de l'autre élément, mais sur l'influence de l’une ou de l’autre énergie sur la vitalité de l'organisme. Étudier les propriétés de l'énergie, c'est le problème de la physique; étudier les rapports de ces propriétés avec les fonctions de l'organisme, c'est le problème de la physiologie. Il est sù- perflu de démontrer que les conclusions et les lois de ces deux sciences, étant basées sur l'expérience et sur les calculs mathématiques, sont etraugères à tout empirisme. De mème, reste étrangère à l'empirisme, la thérapeutique qui base ses conclusions sur les données de ces deux sciences. Cette thérapeutique seule peut être appelée rationnelle.

Après avoir indiqué briévement la caractéristique de la direction de la théra- peutique contemporaine, il ne nous sera pas difficile d'apprécier la valeur de l'énergie électrique comme agent thérapeutique.

Par rapport aux exigences du premier but de la thérapeutique, l'énergie élec- trique peut jouer le rôle de toutes les autres énergies. L'application de l’une ou de l’autre énergie pour écarter le principe pathogène dépend, d'un côté, de la nature de ces principes; de l’autre, de l'énergie elle-même. Les propriétés de l'énergie électrique sont très diverses, conformément à cela, son application peut être aussi très variée. Comparativement aux autres énergies, l'électricité a un grand avantage. Grâce à la conductiblité électrique de l'organisme humain, on peut opérer par cette énergie dans l'épaisseur des organes sans altérer les tissus extérieurs. Cela est inaccessible a toute autre énergie.

Mais, principalement et largement, l'application de l'énergie électrique a lieu pour remplir les exigences du second principe de la thérapeutique.

Cela provient des ditférentes propriétés de cette énergie et aussi de la nature des procédés vitaux de l'organisme. Tous ces procédés, quelle que soit la fonc- tion de l'organisme ils se manifestent, doivent apparaitre suus l'une ou sous plusieurs des trois formes de mouvement suivantes : mécaniques, chimiques ou moleculares.

214 REVUR INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

Il est impossible de se figurer aucua procédé dans l'organisme, soit physiolo- gique, soit pathologique, hors de ces trois formes de mouvement. Il est évident que augmentation ou la diminution artificielle de l’un ou de l’autre procédé vital, cause du rétablissement de l'équilibre rompu, peut être provoquée unique ment par une perturbation qualitative ou quantitative dans ces formes de mou- vement. En effet, l’action des médicaments et de toutes les méthodes de traite- ment doit son effet à leur influence sur les mouvements mécaniques, chimiques ou moléculaires dans l'organisme. Uniquement, de ce point de vue, il est pos- sible de faire une appréciation scientifique de la: valeur de l’un ou de l'autre agent thérapeutique. Considérons de ce point de vue Ja valeur de l'énergie élec- trique. L'électrethérepie dispose maintenant des méthodes suivantes d'électri- sation : la galvamisation, ìa fradisation, la franklinisation el les courants à haute fréquence. (J'exclus les autres méthodes qui ne sont pas encore bien étudiées.)

Les mouvements mécaniques penrem être provoqués avec facilité également par Ja galvanisation, faradisation et frenklinisation. L'effet moteur de chacun de ces courants a ses particularités spéciales. Et la propriété générale de tous ces courants consiste en ce que l'effet qu'ils produisent dans la sphère de mouvement musculaire se passe indépendamment de la coopération de la volonté. Cela donne la possibilité de provoquer par leur intermédiaire le mouvement la voie conductive des impulsions de la volonté est aliérée, et mème le mouve- ment n'est point soumis à la volonté (les intestins, l'utérus, ete.). L'excilalion peut être graduée avec. une grande précision. La même chose est aussi possible par rapport à la fréquence et à l'intensité de la contraction. La localisation de la concentration peut être précisément limitée non seulement à un groupe de mus- cles, mais aussi à un muscle seul ou à une certaine quantité de ses faisceaux. Grâce à cette propriété, l'énergie électrique obtient une large application, rem- plaçant la gymnastique et, à l'aide de certains arrangements, aussi le massage. L'électrogymnastique et l’électromassage sont surtout précieux à cause de leurs propriétés de ne pas exiger des efforts de: la part de l'organisme et de ne point le fatiguer. Ils sont indiqués surtout la les procédés habituels ne peuvent être appliqués à cause de l'inaccessibilité de 1 organe (les muscles de l'œil, de l'oreille moyenne, les cordes vocales, etc.).

Le mouvements chimiques peuvent être provoqués en différentes formes par la propriété électrolytique de l'énergie électrique. C'est le courant continu qui est ici prédominant. Son application présente un immense avantage il est né- cessaire de dissoudre, d’absorber et de détruire bien des néoplasmes. On peut remplacer par celte méthode d’électrisation, en beaucoup de cas, le traitement chirurgical qui est très pénible et souvent dangereux pour la vie. Les différents néoplasmes d'origine arthritique, le traitement chirurgical n'est point ra- tionnel et qui cèdent difficilement à un traitement interne prolongé, sont favora- blement influencés par l’électro.yse et disparaissent relativement en peu de temps. Les mouvements chimiques généraux peuvent être provoqués par l'application de l'électricité statique et par des courants à haute fréquence qui agissent pro- fondément sur les procédés moléculaires de Ja vitalité.

Les mouvements moléculaires. C'est une immense association de processus qui font la base de toutes les fontions de l'organisme. Il semble que tous les pro- blèmes de la thérapeutique pourraient être résolus avec succès, si l'art de régler et de modifier cette forme de mouvement nous était connu, Mais, malheureu- sement, c'est la partie de la science biologique la moins étudiée. Néanmoins, la science nous enseigne "e procédés par lesquels nous sommes capables de pro-

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voquer par l’énergie électrique des perturbations moléculaires dans l'organisme qui donnent des effets thérapeutiques bien nets. Ces perturbations peuvent être provoqués généralement et localement. Pour les premières, on applique l’élec- tricité statique et les courants à haute fréquence. Il est démontré que, dans l'or- ganisme soumis à l’un de ces stimulus, s'élève le tenus des fonctions physislo- giques de tous les organes. Hs peevequenst Frngmentation l'actisité séerdtoire et excrétoirs, accélèrent la métamerphoss générale et agissent par conséquent sur l'éloignement des produits de combustions ‘ncomplétes; bref, ces stimulus comportent la renaissance et le renouvellement de tous les tissus de l'organisme. Chacun de nous connaît bien à quel point un effet pareil est important dans cer- taines maladies chroniques. Ces deux méthodes de traitement ne sont pas moins efficaces également pour les effets locaux. Le souffle, les étincelles statiques et les étincelles des courants à haute fréquence influent directement sur la struc- ture moléculaire du protoplasme, excitent énergiquement les vaso-moteurs et règlent de cette façon la circulation locale du sang et améliorent la nutrition.

C'est pourquoi on vient maintenant d'appliquer l'électrisation avec un grand succès au traitement des maladies de la peau. Les modifications molécnlaires peuvent être provoquées localement aussi par les courants continu et induit. L'action modifiante des pôles du courant continu {l'an et le cat-électrotomus) donne la possibilité d'augmenter et de diminuer volontairement l'excitabilité des nerfs moteurs; sensitifs, des sens spéciaux et des ganglions. On peut obtenir le même effet par le courant induit en variant son intensité et sa durée. Des pro- priétés pareilles offrent à ces deux courants une large application dans le traite- ment d’une masse d’affections nerveuses.

La mention de tous ces effets ost loin d’épuiser toutes les actions qu'on peut provoquer par l'énergie électrique sur les processus vitaux. Si nous ajoutons en- core l'hydroélectrisation, l’endoscopie, l’électrocautérisation, etc., nous pourrons nous former en traits généraux une idée de la valeur mmense de cette énergie eu thérapeutique. Sa propriété particulière consiste en ce qu'elle agit comme un stimulus, comme une impulsion sur les procédés de la vitalité, sans ajouter à l'organisme aucun élément étranger.

Malheureusement, parmi les médecins, s'est répandue cette opinion que l'électricité sur l'organisme nous est connue seulement par les observations em- piriques. C'est encore une erreur profonde! L'application thérapeutique de l'électricité est basée entièrement sur ses propriétés physiques. Ces propriétés, comme l'électrolyse, la cataphorése, l'étincelle, l'induction, l'autoconduction, ete.. sont étudiées par la physique et ont leurs lois précises. Ces lois sont invariables, qu'elles s'appliquent soit à la matière vivante, soit à la matière inerte. Chaque loi, appliquée dans un but thérapeutique, doit danner le résultat attendu. Il ne peut pas en être autrement, car les lois de la nature sont toujours et partoul con- stantes. C'est justement l'agent thérapeutique qui, étant lié aux données établies de la physiologie et de la pathologie, n'a besoin d'aucun empirisme!

Ainsi, tout ce que je viens de dire m'engage à conclure que l'énergie élec- trique comme agent thérapeutique répond à toutes les exigences de la thérapeu- tique rationnelle. ll est donc compréhensible que son succès comlemporain ne soit point une mode fugitive. Espérons, qu'avec le développement successif de Ja physiologie et de la pathologie, les limites de sa sphère d'application iront en s'etendant de plus en plus.

216 REVUE INTERNATIONALE D’RLECTROTHERAPIE

VARIÉTÉS `

Le goitre exophtalmique (maladie de Basedow). Sa pathogénie, son traitement.

M. le Dr R. Vigouroux. Dans Uétude de la pathogénie du goitre exophtal- mique ou s’est borné jusqu’à présent à rechercher lequel des éléments du syn- drome doit être considéré comme primitif par rapport aux autres. Mais la véritable question n'est pas là. Lors même qu'on serait parvenu à établir que c'est l'hypersécrétion thyroidienne qui détermine les troubles sympathiques et bul- baires, ou inversement; on n’aurait oncore éclairci que la physiologie du syn- drome. Il reste encore à savoir, et c'est la pathogénie proprement dite, dans quelles conditions, sous quelle influence s'est produite l’altération primitive de la glande ou bien de l'élément nerveux. Or, pour acquérir quelques notions sur ce point, il est nécessaire de se placer au point de vue clinique. On constate alors un fait fondamental : à savoir la relation étroite qui existe entre la diathèse ar- thritique et la maladie de Basedow. Dans La antécédents personnels et hérédi- taires des malades basedowiens, toutes les affections du groupe arthritiq <e figurent avec une constance et une abondance tout à fait typiques. De plus,ainsi que je le faisais remarquer il y a cinq ans, les caractères habituels de l’urine dans la maladie de Basedow sont ceux de l'urine arthritique en général, c'est-à-dire insuffisance de toutes les élimiaations, y compris celle des phosphates. Reste à savoir de quelle manière intervient l'arthritisme dans la pathogénie du goitre exuphtalmique. Voici quelques données: Dans certaines expériences de Hurthle, la-ligature du cholédoque a déterininé l'apparition de syinptémes nettement basc- dowiens en méme.temps qu'une sécrétion exagérée de la glande thyroïde. Anté- rieurement à ces experiences, Bronner (de-Lyon) avait signalé l'influence des affections du foie sur le développement des troubles nerveux en général et nu- tamment de la maladie de Basedow. D'autre part, mes propres observations m'avaient depuis longtemps permis de constater chez les basedowiens les signes de l'in uftisance hépatique, soit actuellement, soit avant le début de la maladie. J’ai élé ainsi amené à considérer l'arthritisme comme Ja condition générale, et l'insuffisance hépatique comme la cause immédiate de la maladie de Basedow. Celle-ci n’est donc pas le résultat d’une altération (organique ou fonctionnelle} primitive et fortuite de la thyroïde ou de certaines portions du système nerveux. Ce rôle pathogénique de l’arthritisme explique-pourquoi la maladie de Basedow est si souvent accompagnée de manifestations arthritiques : hystérie, neuras- thénie, glycosurie, obésité, lithiase biliaire ou rénale, etc., qui conservent d'ailleurs une marche indépendante.

L’arthritisme n'est pas la seule maladie générale capable de préparer le goitre exophtalmique. Dès maladies infectieuses, fièvre typhoïde, rhumatisme, scar- latine, etc., qui favorisent évidemment les intoxications, suffisent à créer ces états prébasedowieus s'ubserveut déja certains symptômes de la maladie; par exemple l'amyosthénie générale, la tendance aux spasmes cloniques, aux atro- phies, la douleur à la pression des masses muscu'aires, etc., etc., et il ne man- que plus que le thyroidi-me. Eu somme, il existe dans Ja maladie de Basedow deux intoxications d'origine différente ct qui se superposent. La première eat intoxication diathésique, dunt la localisation principale se (ait sur la glande

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE 217

thyroïde; l'autre, conséquence de la première, est l'intoxication thyroidienne proprement dite. Il est permis de supposer que le poison, de provenance intes- tinale, n'agit pas d’une façon toujours identique sur la thyroïde, et que parfois, au lieu d'une vaso-dilatation avec exagération fonctionnelle qui produirait le syndrome basedowien, il se réalise l'état opposé, c’est-à-dire vaso-constriction et diminution fonctionnelle qui aboutit au my xcedéme. Cette communauté d’origine de deux affections dont l’antagonisme semble si absolu, fait comprendre la co- existence, dans certains cas, de symptômes basedowiens et myxœdémateux. La part ainsi attribuée au foie dans la genèse de la ma'adie de Basedow n'exclut pas la possibilité d'une étiologie émotive. On connait l'influence des émotions sur l'appareil hépatique. On voit quelquefois des goitres qui, après être restés sim- ples pendant des années, se transforment en exophtalmiques. Cela ne peut avoir lieu que très exceptionnellement, suivant moi, pour les goitres endémiques. Je n'ai vu cette transformation que sur de: goitres de caractère arthritique, comme il en survient chez les gros mangeurs, par exemple. Il est difficile de faire la part respective des deux intoxications dans la symptomatologie basedowienne. Je crois cependant que certains phénomènes, qualifiés de basedowiens, doivent plu- tôt être rapportés à la diathèse préexistante. Telles seraient les altérations pré- coces du myocarde et des valvules qui surviennent souvent avant tout surme- nage de l'organe par la tachycardie. En rattachant ainsi le goitre exophtalmique à une maladie générale, on éclaire à la fois sa genèse et son évolution ultérieure, après la disparition du syndrome. Les considérations de cet ordre, forcément écourtées ici, m'ont conduit à formuler un traitement rationnel complet dont l'efficacité est attestée par une pratique de vingt ans à la Salpêtrière. Ce traite- ment ne peut, on le conçoit, être uniforme pour tous les cas, ni réduit à un moyen unique. ll doit tenir compte des données diverses qui viennent d'être ex- posées et aussi de quelques conditious qui sont particulières à la maladie de Basedow. Telles sont l'intolérance des malades à l'égard des médications phar- maceutiques, leur réceptivité toute spéciale pour presque toutes les causes mor- bides (la tuberculose exceptée), enfin leur vulnérabilité caractéristique pour les excitations périphériques fortes et les traumatismes.

On peut diviser ce traitement en deux parties: Traitement général ; il s'a- dresse à la fois à l’état diathésique et à l'intoxication thyroidienne, son impor- tance est fondamentale. Il comporte surtout des moyens hygiéniques; la difti- culté priucipale de son application provient de ce qu'on a affaire à deux états de la nutrition de nature opposée et qui se succèdent alternativement, c'est ce que montre l'examen urologique. L'urine présente tantôt les caractères arthritiques indiqués plus haut, tantôt les caractères contraires, c'est-à-dire ceux de la désassimilation exagérée de la nutrition.

Traitement symptomatique. Il consiste dans ce qu'on appelle assez vague- meut un traitement électrique, sans songer que l'électricité n’est ni un médi- cament ni une médication, qu'elle n'a pas plus de vertu curative propre que n'importe quelle autre forme de l'énergie, et que, pour elle, de même que pour tous les agents physiques ou chimiques, l'effet thérapeutique dépend uniquement de la manière dont elle est employée. Je ne m'arrête pas à la discussion souvent renouvelée des mérites respectifs de la galvanisation et de Ja faradisation. Cha- cune de ces méthodes et en soi excellente et peut ètre supérieure à l'autre, sui- vant les effets physiques et physiologiques qu'il s’agit d'obtenir. Dans l'espèce, j'ai recommandé depuis quinze ans (V. Lecons de Charcot) la furadisalion caro- lidienne. Ce dernier mot indique que l'action principale est difigée sur les ar-

218 REVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

tères, dont la contractibilité est mise en jeu et le calibre momentanément dimi- nué. Une action identique est exercée sur les artères et le tissu de la glande, et lo volume de celle-ci est ramené, temporairement aussi, à son degré normal. Je supprime les détails techniques. Par la répétition fréquente de ce procédé, on obtient rapidement une amélioration équivalente, pratiquement, à une guérison. La guérison elle-même, complète et définitive, est plus difficile et plus longue à obtenir.

L'efficacité de ce procédé, employé même sans adjonction du traitement gé- néral, est déjà très grande, et Charcot (Lecons du mardi, 1888) la déclarait incom- parable. Mais les résultats sont de beaucoup supérieurs si on ne néglige pas le traitement général qui devrait en être inséparable, et si on a le soin de ne pas trop espacer les électrisations. Ce procédé a été décrit par de nombreux auteurs français et étrangers, et des observations cliniques ont été publiées à l'appui. Ainsi l'existence d'un traitement rationnel et efficace de la maladie de Basedow est depuis longtemps notoire.

Les récentes tentatives faites pour instituer un traitement chirurgical de la maladie de Basedow n’ont donc pas pu être motivées par l'impuissance avérée de la thérapeutique. On remarquera d’ailleurs que ces tentatives ont presente- ment pour adversaire décidé M. Poncet, de Lyon, qui fut l'un des premiers et plus distingués promoteurs de l'intervention chirurgicale. Sous ses diverses formes : thyroïdectomie, exothyropexie, ligature des artères thyroïlienne, résec- tion du sympathique cervical, cette intervention soulève de nombreuses objec- tions : Efle ne représente pas un traitement de la maladie elle-même, mais seu- lement de ia triade symptomatique lorsque celle-ci existe à l'état type; Elle est dangereuse : les cas imprévus de mort post-opératoire sont incomparablement plus fréquents chez les basedowiens que chez les autres opérés, ce qui s'explique par leur vulnérabilité spéciale; Cette imtervention n'est pas motivée, car en échange du péril qu'elle fait courir au malade, elle ne lui assure aucun résultat curatif qui ne soit obtenu plus complètement et sans dangers par le traitement médical; Elle est irrationnelle, car elle supprime l'organe au lieu d’amender la fonction, et ouvre ainsi le champ aux conséquences de cette suppression : myx- cedéme, troubles trophiques. Ces essais opératoires, quel que puisse être leur intérêt expérimental, doivent être réservés pour les cas hypothétiques le trai- tement médical ayant échoué, l'opération se présente comme le seul moyen de conserver la vie ou de rétablir la santé. La détermination de la résistance élec- trique du corps, dont j'ai montré autrefois la signilication diagnostique dans la maladie de Basedow et dans quelques autres, peut aussi servir de critérium dans l'emploi thérapeutique de la thyroïline. Celle-ci est contre-indiquée si la resis- tance est faible; elle e-t utile ou du moins tolérée dans le cas contraire.

Sur la transmission et la propagation des excitations pathologiques dans le système nerveux (|).

M. le professeur Benedikt [de Vienne; fait sur ce sujet une communication qu'il résume ainsi :

I] insiste d'abord sur deux lois fondamentales bio-mécaniques.

La première est celle-ci : Ja nature arrive au maximum d'effet et à la plus grande perfection, par un minimum d'énergie, dans un minimum de temps, avec

(1) Communication faite à l'Académie de médecine dle Paris, le 4 janvier 1898.

REVUE INTERNATIONALE D'BLECTROTHERAPIE 219

le minimum de la matière la plus apte et sous la forme la plus favorable quant au but fonctionnel. |

La seconde loi pourrait-être appelée loi du luxe anatomique et fonctionnel, c'est-à-dire qu’il y a -surabondance de matière et d'énergie des organes et des organismes, en faveur de la persistance de la vie. Les organes ne fonctionnent cependant à l'ordinaire qu'avec un minimum des énergies latentes, de matière et de volume.

Une troisième loi est celle de la corrélation, de l'influence naturelle qui exer- cent les différents organes sur leur condition de vie et leur évolution réciproque. Il va sans dire que nous ne connaissons malheureusement pas encore tous les mécanismes complexes de cette dépendance d'un organe vis-à-vis d’un autre. Un exemple tout particulier est celui de la réciprocité qui existe entre le développe- ment du crâne et celui du cerveau, ou entre les organes internes et leurs tégu- ments. | |

Il faut admettre que le même mécanisme, déjà préexistant à l’état normal, pour Ja dépendance matérielle des organes, peut être mis en action aussitôt qu'une excitation physiologique est remplacée par une autre, mais d'ordre patho- logique.

La loi qui régit la transmission des excitations nerveuses de tout ordre, ou « loi de consounerce », est déjà universellement admise pour Jes sensations op- tiques et acoustiques. Chaque fib e nerveuse n’est bonne conductrice que pour des excitations spécifiques, tandis qu’elle oppose une grande résistance à des ex- citations d'un ordre différent. Pendant que les irritations physiologiques ne sui- vent, pour ainsi dire, que des sentiers battus, celles d'ordre pathologique peu- vent, en outre, être transmises par des voies impraticables et insolites pour les premières. Les consonnances les plus variées sont mises en jeu selon le siège ct la nature du processus pathologique; de sorte qu'une fois c'est la provocation exclusive des douleurs, une autre fuis des convulsions ou des sensations vagues qui suivent les irritations d'un pel sensitif. On ne peut pas nier que les.irrita- tions morbides soient aussi transmises daus le double sens ordinaire.

De tout cela, il ressort que les consonnances morbides sont plus compliquées que celles de nature phy-iologique.

L'excitation pathologique peut se propager sous trois formes :

Propagation fonctionnelle identique aux excitations physiologiques.

Propagation sous la forme d'une lésion anatomique. Celle-ci peut être de même nature que la lésion primaire.

Ou elle en diffère, comme dans les affections dues aux néoplasmes.

Le phénomène le plus important de Ja névrologie consiste dans la propagation par sauts du processus secondaire, « par diffusion incohérente », comme dit M. Benedikt. Cette diffusion est encore plus irrégulière, plus incohérente dans les néoplasmes que dans les dégénérescences diffu-es.

Les systèmes organiques dégénérés secondairement n'ont pas nécessairement des corrélations physiologiques, ce qui est à l'heure actuelle généralement sup- posé. Cette supposition est devenue Ja source d'erreurs fondamentales, cliniques, physiologiques et histologiques.

Comme conséquence de la diffusion incohérente des lé‘ions secondaires, il faut poursuivre la séparation et la localisation des différents symptômes et syndromes el créer de nouvelles luis de diagnostic de diffusion.

220 REVUE INTERNATIONALB D'ÉLECTROTHÉRAPIR

Production de l’ozone.

On peut ignorer, en général, qu’il existe un moyen très simple et très effi- cace de produire l'ozone dans une maison; ce moyen consiste d'abord à sus- pendre des draps de toile humides dans un endroit souffle un vent vif et pénétrant, puis de les pendre à l'intérieur de la maison. L'air de la chambre se trouvera ainsi considérablement chargé d'ozone, et on peut facilement se rendre compte de sa présence par l'odeur particulière qui s'exhale et par un papier humecté d'iode d’amidon qui prendra instantanément une couleur bleue. On ne comprend pas très bien comment l'ozone peut s'accumuler ainsi dans des draps mouillés; sa présence est peut-être causée par le passage ra- pide de l'oxygène contenu dans l'air sur une vaste surface humide.

Il n'est pas improbable que cet intéressant phénomène joue un grand rôle dans le blanchissage de notre linge. Dans les grandes buanderies, lorsqu'on apporte le linge encore humide, après l'avoir exposé à l'air vif et sec pendant quelque temps, l'odeur d'ozone est presque désagréable.

(The Lancet.) M. G.

RADIOGRAPHIE & RADIOTHÉRAPIE

Méthode de mesure et de localisation exacte au moyen des rayons Röntgen, par Jas. Mackensie DAVIDSON, M.8B.cC. M. Aberd, et W.-S. HEDLEY, M. D., Edin.

Le skiagraphe est une ombre sur un seul plan d’objets pouvant être placés sur plusieurs plans. Les ombres ainsi obtenues indiquent la présence d'un objet, mais ne donnent aucune idée exacte de sa forme, de sa grosseur et de sa position relative. Le dessin n'a pas de relief; il est indéfini el peut étre cause d'erreur. Il n'est donc pas étonnant que dans le cas de corps étrangers localisés dans les tissus, l'opération tentée, basée sur la confiance trop excelu- sive dans les indications de la photographie Röntgen ait échoué. Dans le fait, cette photographie n'a été acceptée jusqu'à présent par le chirurgien prudent que comme une preuve de la présence d'un corps étranger dans le tissu, et non au point de vue de sa grosseur ou de sa posilion exacte. On a done reconnu depuis longtemps qu'une méthode devait être imaginée pour obtenir la grosseur, la forme et la position de l'objet.

Les auteurs de cet article ont étudié une méthode apte à remplir ce but. Ou a apporté de temps en temps des modifications en variant la position du tube ou de l'objectif, en prenant deux ou plusieurs images, el en estimant par triangulatiou la place exacte du corps étranger. On se trouve en présence de difticuliés pratiques, el aucune de ces modifications n'a donné comme résultat une méthode suffisamment exacte pour remplir le but cherché. Il arriva à l'un de nous (Dr Mackensie Davidson) de chercher la position du corps étranger au moyen de fils de soie très fins, disposés de façon à repré- senter le passage des rayons X produisant les négatifs. Il construisit alors un

REVUB INTBRNATIONALB D'ÉLECTROTHÉRAPIB 291

appareil d'après la méthode suivante. Deux fils à angles droits entre eux sont placés sur la plaque photographique ou sur le papier. Le tube Crooke est alors placé avec son anode à une distance mesurée de la plique et exac- tement perpendiculaire à l'endroit les fils se croisent. Le tube est fixé dans un manche glissant d'un côté. De plus, gn des fils croisés doit occuper exactement Je même plan que celui le tube doit être déplacé. Les fils étant peints d'une couleur quelconque, la partie à photographier est placée sur la plaque et entraîne avec elle la trace des fils croisés. Le tube est alors déplacé et posé à une distance mesurée de l’un des côtés de la perpendicu- laire, et une exposition est faite; puis à un point correspondant de l'autre côté de la perpendiculaire, une autre exposition similaire est faite. La néga- tive résultante représente des doubles images provenant des deux différents points de vue. Une autre précaution est nécessaire : il faut marquer un quart de la plaque, ainsi que le quart correspondant, sur la peau du patient.

La négative ayant été développée, fixée et légèrement lavée, est immé- diatement placée sur un plan horizontal, éclairé par en bas au moyen d’un réflecteur approprié (un arrangement ressemblant au pupitre d'un retou- cheur). On peut placer la négative avec la surface de gélatine au-dessus, ou en dessous si le verre n'est pas trop épais. Dans le cas de celluloid, il est plus facile de le placer vers le bas La négative est ajustée de manière qu'une perpendiculaire tirée à partir d'une entaille dans un plateau horizontal, tombe sur le point les ombres des fils se croisent. De chaque côté, une autre entaille est faite à la distance et hauteur exactes que l'anode du tube Crooke occupe dans les deux expositions. Un fil de svie très fin est a.ors passé à travers chaque entaille latérale, et un petit contrepoids en plomb est allaché à une extrémité de chaque fil, tandis que l'autre traverse le trou d'une aiguille fine. L'aiguille est chargée de plomb, de mañière que e trou repose à plat sur la surface de la négative. Bref, ces deux fils de soie repré- sentent le passage des rayous X, de telle sorte que si chaque aiguille est soigneusement placée sur un point correspondant dans chaque ombre, il s'ensuit que le point ces fils se croisent marque la position occupée par la partie correspondante de l'objet. De plus, sa distance peut être mesurée perpendiculairement de trois côtés : de la ligne horizontale, qui donne sa hauteur, et des deux surfaces représentées par les ombres des fils croisés. En mesurant d’autres points correspondants, on peut déterminer la position, grosseur et direction exactes de l’objet; et nous rappelant que les fils croisés ont laissé leur trace sur la peau du malade, nous pouvons, d'après cette donnée, procurer au chirurgien des avis utiles. L'un de nous (Dr Hedley) a donné l’idée qu'au lieu de déplacer le tube, on pourrait employer deux tubes et donner une exposition simultanée.

Il nous semble que cette méthode possède les avantages suivants :

le La localisation exacte peut être complétée quelques minutes après que la photographie est prise;

Tout le monde peut l'employer sans recourir à aucune formule mathé- matique ;

222 RBVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

Elle sera d'une grande utilité lorsqu'il s'agira de mesurer les surfaces osseuses et les cavités : le pelvis, par exemple.

La méthode a été essayée aussi bien sur des sujets vivants que sur des modèles artificiels, et elle a été reconnue exacte et digne de confiance. MM. Curry et Paston (195, great Portland Stret) ont fait un appareil d'après les dessins du Dr Mackensie Davidson, et, grâce à cet appareil, on peut employer cette méthode avec exactitude et promptitude.

(Traduit par M. G.) (The Lancet.)

4

Essais d'application des rayons de Röntgen en dermatothérapie, par M. E. Scuirr.

L'action irritante et même phlogogène que les rayons A exercent sur la peau et qui manifeste par des dermatites, de la pigmentation, par la chute de poils ou de cheveux, etc., a engagé l'auteur à expérimenter, avec M. Freund, chez deux lupiques, l'influence de «es radiations, dans l'espoir den obtenir un effet curatif.

Dans un de ces cas, il s'agissait d'une fillette atteinte d'un vaste placard du lupus siégeant à l’avant-bras gauche, et recouvert de croûtes épai:ses. La patiente, la face protégée par des plaques de plomb, fut exposée à l'action des rayons de Röntgen qui tombaient directement sur le lupus à une distance de 10 à 20 centi- mètres de leur source. Les séances étaient quotidiennes et duraient chaque fois deux heures. Les premiers signes de réaction apparurent au bout de dix jours : la peau qui entourait les croûtes se tuméfia, la sécrétion devint abondante et tous les poils de la région tombèrent. Deux jours après les croûtes se détachaient, laissant à nu des ulcérations circonscrites par une aréole enflammée dans la- quelle on distinguait la présence de nodules blanchâtres et opaques que l'on n’avait pas remarqués auparavant et qui n'étaient autre chose que des petits foyers lupiques. Dans la suite, ces nodules s’éliminèrent, d'où il résülta des pertes de substances musculaires à bords taillés à pic. Les séances ayant été suspen- dues, les ulcères entrèrent en voie de cicatrisation rapide sous l'influence d'ap- plications iodoformées.

Les mêmes phénomènes furent observés chez un second malade, porteur d’une plaque de lupus, large comme la main d'un enfant sur la moitié droite du cou. Dans ce cas, les séances duraient de trente minutes à une heure seulement et la distance à laquelle se trouvait le foyer des rayons X était de 20 à 25 centi- mètres. Après dix séances on constata, outre les modifications survenues au ni- veau du lupus, la diminution manifeste d'un ganglion cervical tuméfié qui se trouvait situé au-dessous du foyer lupique.

Ces faits montrent qu'il suffit d'exposer des placards de lupus, pendant dix jours consécutifs à l’action des rayons de Röntgen, pour provoquer à leur niveau les modifications caractéristiques suivantes: apparition de nodules lupiques restés jusque-là invisibles, élimination de ces nodules, chute des croûtes, transfor- mation d'ulcères torpides en surfaces bourgeonnantes et, enfin, diminution de volume des ganglions de voisinage tuméfiés.

Il est intéressant de comparer ces résultats à ceux que M. Finsen (voir Semaine médicale, 1897, pages 466-468) a obtenus chez des sujets atteints de lupus, par l'action des rayons solaires et de la lumière électrique.

(Arch. f. Dermatol, u. Syph., XLII, 4.)

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHERAPIR 223

MEMENTO ELECTROTHERAPIOQUE

La paralysie faciale.

RXAMEN CLINIQUE

La paralysie peut être : a) motrice; 6) sensitive; c) sensitivo-motrice, comme toutes les paralysies.

a) Est-elle motrice?

Alors elle sera: e totale; 8 unilatérale; y partielle.

zx. Paralysie totale. Se diagnostiquera, d'une part, par l'examen des troubles fonctionnels; par, d'autre part, l'examen local du malade `

Ces troubles fonctionnels seront ` le nasonnement, la gêne de la dégluti- tion, la faiblesse vocale, l'impossibilité de prononcer les explosives, l’impossi- bilité de souffler, de sucer, de fumer, de se gargariser, etc. ; |

L'examen local nous montrera le voile du palais immobile et tombant.

8 Paralysie partielle. Ici, les symptômes varieront suivant le muscle frappé. Est-ce le muscle palato-staphylin ? Nous aurons une déviation de la luette du côté sain, si la paralysie est unilatérale. Si la paralysie est bilatérale, nous ver- rons la luette tombante chatouiller la base de la langue. Si on la titille, elle reste immobile; nous avons encore, dans ce dernier cas, un nasillement intermittent.

Est-ce le péristaphylin interne ? Ici nous constaterons la disparition de la voûte dessinée par le voile du palais.

Est-ce le péristaphylin externe : Nous aurons un abaissement en masse de tout le voile, la disparition de sa résistance, le reflux du liquide par les fosses nasales, le nasonnement. |

Est-ce le pharyngo-staphylin ? le mouvement de rideau de ce muscle est aboli, il y a de la gêne de la déglutition, de la dysphagie, pas de nasonnement.

b) La paralysie est-elle sensitive ?

On constatera de l’anesthésie, de l'analgésie, la perte du réflexe palatin (toux

ou éternuement), la gène de la déglution, phénomène réflexe exigeant l'intégrité de la sensibilité.

c) La paralysie est-elle sensitivo-motrice?

Les symptômes sont mêlé:. La plupart des paralysies du voile sont des para- lysies sensitivo-motrices.

BTIOLOGIB, PATHOGÉNIE

On connaît mal les nerfs du voile du palais. Il es donc difficile d'interpréter ces paralysies partielles. i

Ii n'est pas douteux que c'est au trijumeau que doivent être attribuées les pa- ralysies sensitives.

li n'est pas douteux que c’est aux lésions du facial qu’il faut attribuer les pa- ralysies du glosso-staphylin; mais, quant aux muscles qui reçoivent leur inner- vation du trijumeau ou du glosso-pharyngien, on ignore s'ils reçoivent de ces nerfs une animation directe ou empruntée. Il est donc difficile de donner une interprétation anatomique toujours suffisante des différentes paralysies du voile

da palais qui, au point de vue étiologique, peuvent être classées de la façon sui- vante :

294 REVUR INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

der type. Les paralysies infectieuses, et avant tout la paralysie diphtérique ;

type. Les paralysies médullaires (paralysie glosso-labio-laryngée, atro- phie musculaire progressive à la dernière période, etc.);

type Les paralysies névrosiques (paralysie hystérique sensitive);

type. Les paralysies dues à la lésion d’un nerf crânien ` lésions du facial sur un point de son trajet ; lésions du trijumeau (cancer, exostose de la base du crâne ou du maxillaire supérieur);

type. Les paralysies sous-muqueuses {loi de Stokes), dues à un mauvais fonctionnement d’un muscle sous une muqueuse malade. Ainsi apparait la para- lysie du voile après diverses angines ou pharyngites aiguës (non diphtériques). Cette question reste à débattre, car la plupart de ces cas répondent probablement à des erreurs de diagnostic sur la nature de l'angine.

Chacune de ces paralysies est facile à interpréter.

Les paralysies du voile du palais dans l’atrophie musculaire progressive et la paralysie labio-glosso-laryngée sont dues à des lésions médullaires. Elles ont une origine centro-médullaire.

La paralysie consécutive à celle du facial ou du trijumeau a son explication toute trouvée. Elle est de nature périphérique.

La paralysie hystérique a une origine dynamique.

Mais comment expliquer la paralysie diphtérique ? Là, de nombreuses théo-

ries contradictoires ont été mises en avant. Rappelons sommairement les trois principales :

«. Ce serail une infection centrale: Les toxines sécrétées par les bacilles diphtériques, répandues dans l'économie, agiraient sur les centres nerveux et au- raient une action plus marquée et plus rapide sur les centres d'innervation du voile du palais que sur les autres.

B. Ce serait une infection périphérique : L'inflammation diphtérique ayant pour effet d'altérer les nerfs sous-jacents.

y. ll n'y aurait la qu'une asthénie simple succédant à une maladie générale aiguë. Cette théorie n'est plus admise à l’heure actuelle.

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Ce diagnostic est facile pour peu qu'on prête attention, mais l'attention peut être détournée par un symptôme pris isolément. Ainsi, le nasonnement peut faire croire à une angine simple ou à un polype naso-pharyngien; la dysphagie à une cesophagite, à la phtisie laryngée, aux conséquences d'une trachéotomie.

Il faut penser oujours, et avant tout, quand il n'y a pas une série de symp- tômes évidents, comme dans la paralysie glosso-labio-laryngée ou la paralysie fa- ciale, à la paralysie diphteritique. Il faudra toujours se rappeler que l'angine a pu être légère, même que la diphtérie a pu exister ailleurs (plaie de vésicatoire), même qu'elle peut n'avoir pas eu d'autre manifestation que les paralysies.

Si on ne la trouve pas, étudier et examiner avec soin les os du crâne, de la face, etc., et admettre, en dernière analyse, la paralysie hystérique qui est, comme on le sait, un stigmate de cette affection.

Journal du Dr Sebileau (Gasetle med. de Paris.)

EE

Le Propriétaire-Gérant : D' G. GAUTIER.

Paris. Iwprimernig MICHELS er Fus, PASSAGE pu CaiRk, 8 er 10. Usine à vapeur e Ateliers, roe d'Alexandrie, 6, 8 et to.

8me ANNÉE. Mars, AVRIL ET Mai 1898. Nes 8 a 40.

REVUE INTERNATIONALE '

VElectrotherapte

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DE RADIOTHERAPIE

SUR LE TRAITEMENT SOUS-CONJONCTIVAL DE L'ÉPISCLÉRITE PAR L'ÉLECTROLYSE

Par le Atserr TERSON, chef de clinique ophtalmologique à l’Hôtel-Dieu de Paris.

Le traitement général reste toujours absolument indiqué dans l'épiscléri’'e bien localisée et dans ces formes de sclérite avec éruptions de papules que low a désignée sous le nom d’épisclérite boulonneuse. Comme il s'agit, d'une façon à peu près certaine, d'une endo-infection, rien de plus logique que de lutter contre la cause interne de cette éruption. Il est cependant vrai que, si dans quelques cas, le rhumatisme, la goutte et diverses autres endo- infections, sont des plus nettes dans l’étiologie, d'autres fois on est réduit à des conjectures l'on se paie d'hypothèses sur l'orig ne du mal. On trouvera des affections stomacales, des lésions utérines et autres, et on leur attribuera l’épisclérite ou la scléro-choroïdite antérieure. Ce mécanisme peut, en effet, être quelquefois le vra’, mais d'autres fois aussi il ny a que ces coincidences, et les autres organes ne sont souvent malades qu'au même titre que l'œil et pour les mêmes raisons. Nous avons vu assez souvent le traitement de l'estomac, de l’utérus et des autres sources d'infection pré- sumées, n'entrainer aucune amélioration, tandis qu’une cure générale, sans plus se préoccuper du traitement des organes qui étaient supposés sécréter les toxines, vraies humeurs peccantes, amenait la guérison de l'œil ou des autres organes. Nous avons long emps suivi un cas de scléro-choroïdite antérieure chez une jeune fille soignée par divers confrères, et que nous avions traitée par les pointes de feu, les injections sous-conjonctivales, tous les topiques conjonctivaux possibles, les salicylates, Yiodure, le mercure à l'intérieur, avec une amélioration passagère. Les digestions étant pénibles,

gen

296 REVUE INTERNATIONALE D'ÉELECTROTHÉRAPIB

et un certain degré de dilatation stomacale existant, nous crimes bien faire en la faisant traiter par un de nos confrères, spécialiste justement réputé pour sa compétence dans la cure des affections stomacales. Le régime et le traitement appropriés, longtemps suivis, n’entrainèrent aucune amélioration, et la malade guérit, par contre, admirablement, de sa scléro-choroïdite et de ses digestions pénibles, par une saison à la Bourboule. Il y a trois ans que sa guérison ne s’est pas démentie. Aussi, malgré les améliorations et les guërisons que l'on obtient et que nous avons obtenues, dans certains cas, par les remèdes internes seuls et surtout la lithine en salicylate (3 grammes par jour), le colchique déjà employé du temps de Scarpa et qui, repris sous forme de colchicine, ne nous a pas toujours paru souverain, et tous les moyens de désinfection du sang (sudations, injections mercurielles, pur- gations, etc.), est-il toujours utile de joindre un traitement local, en somme indiqué plus que jamais pour une lésion aussi accessible. Les injections sous-conjonctivales de sublimé, antiseptiques, sclérogènes ou révulsives, sont indiquées (H. Snellen, Terson père, Gepner et autres) et peuvent donner de bons résultats. Dans les cas traînants, on a cautérisé au galvano- cautére, on a troué la papule épisclérale avec le fer rouge, on a enlevé méme la néo-formation. |

Ces méthodes doivent, à l'exception des pointes de feu, rester exception- nelles, et on ne doit y recourir qu'en désespoir de cause.

Nous avons eu aussi un beau succès, maintenu depuis plusieurs années, par l’abrasion totale d'une épisclérite durant depuis un an. Ou devra cepen- dant se rappeler que ces derniers moyens altèrent la conjonctive, qui est saine, qui n'a rien à voir dans la maladie, et qui, dans le cas d'abrasion, pourrait, si on fait une plaie trop large (ce qu'il faut soigneusement éviter, et pour cela, faire une petite plaie à côté du bouton et exécuter un curage sous-conjonctival), donner une attraction conjouctivale difforme et simulant un pterygion artificiel.

Il faut donc faire une place à un moyen sous-conjonctival, utile, n'ef- frayant pas le malade, peu douloureux, et minant par sa base le bouton épiscléral. Aussi ai-je recommandé (Journal des Praticiens, 1894) l’électro- lyse, et j'en ai publié un succès (la Clinique ophtalniologique, 1897). M. Clovelier vient (la Clinique ophtalmologique, 1898) d'en publier un nouveau résültat excellent. Je me suis servi du pôle négatif. Je n'eus besoin, pendant une minute, que de 2 milliampères. M. Clavelier s'est servi du pôle négatif (5 milliampères pendant trente secondes).

On peut employer une aiguille un peu large ou mème lancéolée, mais elle peut pénétrer plus difficilement ; sinon, on fait exécuter quelques mou- vements à l'aiguille implantée, pendant que le courant passe, chose des plus faciles, le tissu parenchymateux de l'épisclérite étant moins résistant qu'on ne peut le supposer. On a ainsi une cautérisation sur une large surface. Je

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crois qu'on n'aurait d'accidents que si on agissait brutalement ou si l'on _commettait une erreur de technique; l'électrolyse positive pourrait rester insuffisante et nécessiter plusieurs séances. L'opération est très peu dou- loureuse sur l'œil cocaïnisé ; il faut avoir soin de prévenir le malade du moment passe le courant, pour fviter un mouvement brusque et le retrait de l'aiguille.

J'ai eu l'occasion d'employer l'électrolyse dans deux cas de sclérite anté- rieure à forme éruptive, avec boutons multiples et volumineux. M. Bourgeois a déjà employé dans ces cas l’électrolyse. ` Í _ Dans ces deux cas que j'ai eu à traiter, il v a plusieurs mois, et que les pointes de feu et le fraitement général n'avaient en rien améliorés, uve seule séance (3 milliampères pendant une minute) a guéri définitivement le point touché. .

Mais les deux malades en question ont actuellement une récidive, lua sur un point tout à fait éloigné de la région électrolysée, l'autre sur le pro- longement de la région cautérisée, que marque une petite trainée blanthe, et qui est restée absolument guérie. Le traitement général est, en ce moment, de nouveau appliqué chez les malades, mais il est probable que je serai amené à électrolyser les points récidivants.

Absolument indiquée dans les cas d’épisclérite rebelle bien localisée, l'élec- trolyse peut donc rendre des services dans l'épisclérite à plusieurs boutons et la sclérite antérieure ` mais elle n’a qu’un effet local, destinée à aider la thérapeutique générale, qui, sans elle, resterait quelquefois impuissante, et ces deux moyens doivent s'entr'aider.

ASSIMILATION DE LA CONDUCTIBILITÉ NERVEUSE A LA CONDUCTIBILITÉ ÉLECTRIQUE DISCONTINUE

Par M. le D Énouann BRANLY (1).

Dès les premières recherches sur le fonctionnement du système nerveux, il a paru naturel d'admettre entre la conductibilité nerveuse et la conduc- libilité électrique une ressemblance qui a été exprimée par le terme de courant nerveux. Le système nerveux passait alors pour constituer un tout dont les différentes parties étaient continues. Mais dans ces dernières années,

(1) Cette assimilation, annoncée par M. Branly dans une communication présentée le 6 décembre 1897 à l'Académie des Sciences, a été developpée par lui dans une deuxième communication du 27 décembre. Un article de M. Tison, dans l'Actuatité médicale du 15 décembre, traite le même sujet d'après des notes qui lui ont été remises par M. Branly. Voir aussi Archives d'électricité médicale, février 1898.

h

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es recherches histologiques ont fait voir que le système nerveux est formé de neurones, éléments indépendants, sans soudures entre eux, qui ne sont en rapport que par leurs extrémités ramifiées et par contiguité. Il en résulte que l'onde nerveuse se propage par contiguïté et qu'elle est arrêtée par un défaut de contiguïté. L'assimilation du système nerveux à un système de conducteurs métalliques n'est plus possible, mais une analogie frappante se présente entre le fonctionnement du système nerveux et les propriétés d'un conducteur discontinu, propriétés que j'ai fait connaître en 1890 et 1891 et que je vais d’abord résumer.

CONBUCTIBILITE ÉLECTRIQUE D'UN CONDUCTEUR DISCONTINU

On sait que les courants électriques traversentatrés facilement les métaux tandis qu'ils sont arrêtés par les corps dits tsolants, tels que l'air, le soufre, la paraffine, les résines. Soit un circuit fermé comprenant un élément Daniell, un galvanomètre et des conducteurs métalliques, le galvanométre est très fortement dévié, la déviation est au contraire nulle si une couche même très mince d'un isolant est intercalée dans le circuit. Outre ces deux classes bien distinctes de substances : métaux et isolants, on peut en considérer une troisième, celle des substances conductrices discontinues, telles que des mélanges de matière isolante et de poudres métalliques les grains métal- liques ne se touchent pas et sont séparés par une matière isolante dans laquelle ils sont noyés. Ces assemblages complexes paraissent tout d'abord se compprter comme des isolants et arrêter complètement le courant d’un élément de pile. Toutefois, lorsque la proportion de la matière isolante est suffisamment petite, ces mélanges peuvent devenir conducteurs sous diverses influences électriques, et leur conductibilité présente des caractères qui la rendent spécialement intéressante.

Pour étudier cette conductibilité, formons encore un circuil avec un élément Daniell, un galvanomètre et une petite épaisseur d'un conducteur discontinu intercalée entre deux tiges métalliques qui la rattachent au reste du circuit, le courant de l'élément de pile ne passe pas et la partie mobile du galvano- mètre se maintient à son zéro. Si l'on vient alors à relier la substance discon- tinue aux deux pôles d'une pile d'un grand nombre d'éléments, ou si l'on y fait passer une petite étincelle de bobine d'induction, ou même si l’on fait éclater dans le voisinage et à distance (parfois à vingt mètres et plus) une décharge de condensateur, c'est-à-dire une décharge oscillatoire, la substance discontinue cesse d'arrêter le courant de l'élément Daniell, elle se ‘laisse même traverser facilement par des courants très faibles ` sa résistance s'est abaissée de plusieurs millions d'ohms à quelques ohms.

Gette conductibilité ne cesse pas immédiatement avec l'effet qui lui a donné naissance, elle persiste souvent plusieurs jours; la rapidité du retour à l'état

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primitif dépend de l'énergie de l'action productrice ct de la na.ure des sub- stances. Certaines circonstances physiques peuvent håter singulièrement le retour, par exemple une élévation de température, mais particulièrement le choc et quelquefois un choc extrémement faible. Si le choc est violent, la résistance de retour devient supérieure à la résistance qui précédait l'action électrique. Í

Lorsque, par un choc modéré, on a rétabli la résistance initiale et que le galvanomètre qui sert aux mesures est revenu au zéro, la conductibilité est . reproduite et aussi accentuée que la première fois par une action électrique notablement plus faible que celle du premier départ [par exemple par une étincelle a distance beaucoup plus faible que la première). Il°y a donc eu sensibilisation par un premier effet. |

En raison de l'action exercée sur cette conductibilité par le rayonnement électrique d'une décharge de condensateur, on peut donner à ces substances le nom de radtoconducteurs. nom qui rappelle leur propriété la plus inat- tendue. |

Les substances conductrices discontinues ccnstiluent un groupe très varié et extrèmement étendu : poudres, limailles et grenailles métalliques, plaques de verre métallisées ou plombaginées, mélanges pulvérulents de matières isolantes et métalliques, pastilles solides formées de poudres métalliques incorporées par fusion dans une substance isolante, feuilles de collodion imprégnées de poudres métalliques, feuilles métalliques très minces, feuilles ` métalliques vernies ou oxydées, etc.

Par suite de leur usage récent dans le récepteur de la télégraphie hertzienne sans fil, les limailles métalliques sont les plus connues des radioconducteurs, la matière isolante qui sépare les grains de limaille est dans ce cas l'air inter posé.

Les radioconducteurs se relient aux conducteurs continus par des ‘nter- médiaires tels que les lames métalliques minces, qui n'offrent qu'à un faible degré les variations de conductibilité si considérables des limailles méta.- liques et des agglomérés à gangue isolante. En réalité, il n’y a pas de sépa- ralion absolument tranchée entre les deux groupes de conducteurs, continus et discontinus, et le conducteur discontinu à grains continus noyés dans un milieu isolant peut être regardé comme le type du conducteur, quel qu'il soit.

Dans un bloc métallique, la compression a extrèmement réduit le mi.ieu isolant qui entoure chaque grain, et les variations de conductibililé ne s’ob- servent plus que sous l’action de la chaleur. Dans les conducteurs visiblement discontinus, la matière isolante maintient les grains conducteurs à une dis- tance appréciable les uns des autres, et lorsque la matière isolante est en proportion suffisante, les variations de conductibilité, au lieu d’être persis- tantes, comme elles le sont, en général, avec les limailles métalliques, dis-

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paraissent immédiatement après avoir été provoquées par l'étincelle; enfin, pour une proportion plus grande encore de l'isolant, elles finissent par ne plus avoir lieu, même par l'application directe de violentes décharges.

ASSIMILATION AVEC LA CONDUCTIBILITÉ NERVEUSE

Si l'on compare le système nerveux à un conducteur discontinu, un neu- rone se comporte comme un grain métallique d'un conducteur discontinu.

Plusieurs raisons, déduites de la comparaison dans certains cas du fonc- tionnement des conducteurs discontinus et de celui des neurones, paraissent justifier cet essai d'assimilation.

De mème que le choc affaiblit et fait même disparaitre la conductibilité des conducteurs discontinus, de même le traumatisme produit l'anesthésie et la paralysie hystériques, dues à une suppression de la transmission soit ‘sensitive, soit motrice, de l'influx nerveux et, par conséquent, à un défaut de contiguïté des terminaisons nervuses.

D'autre part, de mème que les oscillations des décharges électriques ta- blissent la conductibilité des substances conductrices discontinues, ne voyons- nous pas ces décharges agir de la facon la plus efficace pour guérir l'anesthésie et la paralysie hystériques, ce qui conduirait à penser qu'elles ont pour effet de déterminer dans l'un et l’autre cas la contiguïté ou une modification équi- valente à la contiguïté des éléments.

Le parallélisme entre les effets du choc et des étincelles sur les radio- conducteurs et sur le système nerveux hystérique se poursuit dans la susceplibilité de réagir sous une action faible après qu'une action forte a produit un premier effet (sensibilisation par un premier effet).

Les décharges de haute fréquence et les oscillations électriques qui les accompagnent sont éminemment aptes a rendre conducteurs les conducteurs discontinus; nous les voyons, d'autre part, d'après les observations de MM. d'Arsonval et Apostoli, exercer un effet thérapeutique manifeste sur les affections causées par le ralentissement de la nutrition. Si ces affections sont nerveuses et peuvent être attribuées à une transmission imparfaite de l'influx nerveux, on est autorisé à supposer que les oscillations éleetriques agissent en rétablissant entre les éléments nerveux une contiguïté qui était devenue insuffisante.

J'ai montré que des courants continus d'une force électro-motrice suf- fisante produisent, par leur transmission dans les radioconducteurs, les mémes effets que les décharges électriques à distance; cette action des courants continus est soumise aux mêmes lois générales que | action des décharges électriques : persistance, disparition par le choc et par la chaleur; en outre, une première excitation par une pile d'une grande force electro- motrice détermine également, après le retour, la susceptibilité d’excitation

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par une pile d'une force électro-motrice notablement moindre et graduel- lement décroissante (sensibilisation). Les courants continus agissant éga- lement sur le système nerveux, il y aurait lieu de rechercher si leur mode d'action dans les affections il ont été reconnus efficaces présente les mêmes particularités que sur les radioconducteurs.

Je n’insiste pas sur le rôle de la substance intermédiaire entre les neu- rones et entre les grains métalliques, ni sur le mécanisme par lequel s'établit la transmission (1). L'incertitude est trop grande dans le cas des neurônes, aussi bien que dans le cas des conducteurs discontinus, pour que la concor- dance des hypothèses offre de l'intérêt.

Ces quelques aperçus ne sont pas de nature à permettre d'affirmer autre chose qu'une analogie d'effets, mais ils sont susceptibles de guider dans le choix des modes électriques à employer dans différents cas (effluves, étin- celles, etc.) et de provoquer des interprétations dont l'électrothérapie pourrait tirer parti.

RECHERCHES NOUVELLES © SUR LES CONDUCTEURS: ELECTRIQUES DISCONTINUS

DANS LEURS RAPPORTS AVEC LA PHYSIOLOGIE, LA PATHOLOGIE ET LA THERAPEUTIQUE

Analogie du neurone avec le tube à limaille.

En 1890, M. Edouard Branly, professeur de physique à l'Institut catho- lique de Paris, découvrit que si on intercale dans le circuit d'une pile élec- trique reliée à un galvanomètre un tube rempli de limailles métalliques, le courant ne passe pas. La limaille, formée de particules discontinues, conti- gués, ne conduit pas l'électricité. Mais si on place le tube dans une zone d'ondes électriques, telle qu’un champ électro-statique ou le flux d'induction d'un solénoïde parcouru par un courant de haute fréquence, ou encore dans le cône de rayons cathodiques, la limaille devient conductrice et le courant passe. Un simple choc suffit à anéantir cette conductibilité.

(1) Pour matérialiser le phénomène de la transmission dans les conducteurs dis- continus, je suppose que chaque grain est entouré par une gaine d’éther condensé ; à l'état normal, pour une épaisseur convenable du milieu isolant, les gaines d’éther ne se touchent pas. Si une étincelle électrique vient à jaillir dans le voisinage, les gaines d'éther se renflent, et c’est de leur pénétration mutuelle que résulte la conductibilité électrique. Cette pénétration se maintient tant qu'un choc n’a pas fait rétracter les gaines. Si l'on augmente la quantité de matière isolante intercalée entre les particules métalliques, la pénétration des gaines d’éther n'a pas lieu, elle se réduit à un simple

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C'est peut-être l'une des découvertes récentes les plus fécondes en appli- cations pratiques. On sait qu'elle est la base de la télégraphie sans fils dont Marconi est le promoteur. On lui demande déjà l'explosion des torpilles à distance, etc. Elle nous est d'un précieux secours dans l'explication d'une foule de phénomènes biologiques discutés et obscurs, ainsi que l’a signalé M. le Dr Tison, médecin de l'hôpital Saint-Joseph, dans une monographie des plus intéressantes que publia, le 15 décembre dernier, l'Actualité médi- cale. Elle éclaire d'un jour tout nouveau les plus importants chapitres de physiologie, de pathologie et de thérapeutique. Elle nous fournit, en particu- lier, la clef des processus inconnus par lesquels agit sur notre organisme le courant électrique, envisagé d’une manière générale, comme une forme puis- sante de l'énergie, ou dans ses modalités particulières, telles que le courant alternatif de haute fréquence.

Je ne saurais mieux démontrer que.l'a fait M. Tison, l'analogie frappante qui existe entre le tube à limaille et le nerf tel que les dernières recherches histologiques de MM. Ramon y Cayal, Golgi, van Gehuchten, nous l'ont ré- vélé. L'ancienne théorie de continuité du nerf n'est plus admise; le système nerveux est considéré désormais comme formé d'éléments distincts en rap- port de contiguïté, comme le sont les grains de limaille à l'intérieur du tube, et non de continuité ayant comme ceux-ci une individualité propre, sépa— réc, comme eux, indépendants les uns vis-à-vis des autres, et constituant au- lant de centres nettement définis.

Comme le tube à limaille, notre système nerveux est donc formé de parties discontinues. Jl est, dès lors, aisé de concevoir quelle lumière cette analogie vraiment rationnelle et scientifique projette non seulement sur la physiolo— gie, mais plus encore sur le vaste champ des névroses. Nous avons tous assisté au rétablissement de fonctions paralysées chez des hystériques en placant simplement les malades dans le champ électro-statique ou en les cou- chant à l'intérieur du solénoïde parcouru par un courant de haute fréquence. L'analogie entre les deux ccnducteurs : tube à limaille et tube nerveux se poursuit plus loin, car cette perméabilitévau courant nerveux propre, obtenue à l’aide de l'influence électro-statique, le plus léger choc suffit à l'anéantir, N'est-ce pas là, d'ailleurs, le mode pathogénique habituel des paralysies hys- tériques ? Ne retrouvons-nous pas ici le traumatisme qui les produit? Trau-

contact que le moindre ébranlement supprime. En augmentant encore la quantité de matière isolante, le contact ne peut plus se produire et la conductibilité devient impossible.

Cette théorie peut être critiquée quant à la forme. en raison de l' incertitude nous laisse notre ignorance de la constitution de la matière. mais elle est exacte quant au fond, car elle ne fait que traduire le fait de l’établissement de la conductibilité et de sa disparition.

On peut admettre pour ies neurones des prolongements jouant un role analogue a ceux de l’éther qui envelopperait les grains métalliques.

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malisme moral ou physique, choc émotionnel ou accident de chemin de fer, influence psychique ou blessure, application brutale d’agents physiques : chaleur, froid, lumière, etc., en résumé toute excitation violente est capable de produire la perte de conductibilité du courant nerveux propre dans le neurone, comme elle peut la restituer lorsqu’elle est abolie. Certaines hysté- riques se sont soudainement levées de leur lit, les clouait une paralysie quelquefois ancienne, elles ont retrouvé l'énergie musculaire volontaire abo- lie depuis des mois et des années, quand une violente poussée neuro-molrice a forcé la perméabilité du neurone devenu résistant, sous l'influence, par exemple, d'un incendie subitement allumé qui met leur vie en danger. L’anes- ‘thésie hystérique disparaît par l'application du courant électrique, comme elle se manifeste à l’occasion d'un traumatisme. Un choc suffit à la produire, comme, dans le domaine intellectuel, il abolit la mémoire ou fausse le juge- ment.

Ainsi, dans les trois grands domaines de l'activité nerveuse ` moteur, sen- sitif, intellectuel, un traumatisme suffit à rendre le neurone résistant, comme on dit en terme d'électrologie, c'est-à-dire imperméable au courant électrique, absolument comme ce mème choc enlève à la limaille ses propriétés conduc- trices. Je ne sais ce que ce rapprochement, si étroit et si imprévu, apportera de contributions à la science, mais je le considère comme la source de décou- vertes nombreuses et le point de départ de nouvelles conceptions pathogéni- ques des plus importantes.

Je voudrais exposer ici, le plus brièvement possible, les quelques déduc- tions théoriques ou pratiques, qu'il est permis, dans l’état actuel de nos cun- naissances, de tirer des phénomènes curieux découverts par M. Branly.

J'y vois tout d'abord, ainsi que ele dis plus haut, une interprétation, satisfaisante pour l'esprit, des phénomènes généraux produits dans lorga- nisme par l'application de J'énergie électrique. Il est parfaitement démontre que toute énergie, sous quelque forme qu’elle se présente, appliquée a un corps quelconque, détermine dans ce corps une modification ou une série de modifications en rapport avec sa nature et son intensité. C'est sur ce prin- cipe de conservation et d'enregistrement des forces qu'est échafaudée toute la théorie de l'excitation, thérapeutique ou non, par les agents physiques. Au- cune force ne se perd; appliquée a l'organisme, elle se retrouve sous’ une modalité spéciale à l'être orgauisé. La chaleur, par exemple, lorsqu'elle est appliquée à un morceau de métal, dilate ses molécules constituañtes, repousse la gaine d’éther qui entoure chacune d'elles et, concuremment avec ce Wa- vail, élève la température propre du metal; tandis que, lorsqu'elle entre en conflit avec le corps vivant, sun énergie s'épuise sous d'autres formes en rapport direct avec la nature organisée de celu’-ci. Elle active la circulation, elle provoque des réflexes de défense dont la transsudation cutanée est le type; elle imprime aux échanges nutritifs, dans .es minuscules laboratoires cellu-

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laires, un mouvement exagéré de mutations; enfin, elle élève la température, mais non pas par le fait d'absorption directe de calories, comme lorsqu'il s’agit d'un métal, mais bien par suite d'une opération secondaire du système nerveux central, par action réflexe et comme conséquence immediate du tra- vail biologique dont je viens d'énumérer les principales circonstances.

La différence d'action est grande entre l'application de l'énergie physique au corps inerte ou au corps vivant. On peut la résumer d'un mot en disant qu'elle agit sur le premier directement et sur le second immédiatement, c'est-à-dire par l’intermédiaire du système nerveux, régulateur et distribu- teur de l'énergie dans les divers territoires de l'économie.

Voilà ce qu'on savait, ce que la clinique nous a appris depuis longtemps, depuis que la physico-thérapie a jeté ses premières bases thérapeutiques. Mais, jusqu'ici, aucune démonstration directe n'avait été fournie de cette action immédiate des agents physiques sur le système nerveux. Nous tenions les deux bouts de la chaine : d'un côté l'excitation physique, de l'autre la guérison, par elle, d'un grand nombre d'affections diverses. Désormais, le maillon intermédiaire ne nous échappe plus. Les découvertes histologiques récentes, d'un côté, l'expérience de Branly, de l'autre, en forment la sub- stance, en tiennent lieu et complètent l'intégrité de la chaine.

L'association ou la dissociation conductrice des particu.es de limaille nous, fournit la clef des associations et des dissociations similaires des neurones entre eux. Que l'énergie neuro-motrice émane primitivement de centres encéphalo-médullaires, ou qu’elle soit le résultat de la transformation de l'énergie physique extérieure en énergie nerveuse réflexe, elle à le pouvoir d'engendrer, dans les conducteurs discontinus que sont les neurones, le pou- voir de conductibilité, comme l'onde électrique extérieure a le même pouvoir sur le tube à limaille.

Il n’est pas indifférent de rechercher quel est le mécanisme suivant lequel se produit le phénomène de conductibilité dans le tube à limaille. Pourquoi, tout d'abord, la limaille, même serree et condensée, ne conduit-eile pas le courant?

Peut-on, en bonne logique, supposer ainsi qu'on le fait habituellement, qu'il existe entre chacun des grains qui la composent, même lorsqu'on a soin de la tasser, une couche isolante d'air dont l'interposition met obstacle au passage du courant? Est-il bien possible que dans un tube plein de limaille, au diamètre de trois et quatre centimètres, tels que ceux dont je me sers, il se trouve seulement une couche horizontale complètement isolee? En d'autres termes, peut-on soutenir que sur une ligne plus ou moins lortueuse et dans l’axe du courant, les particules métalliques ne puissent être assez rapprochées pour que le courant se fraye, grâce à leur chaine, peut-être très sinueuse mais ininterrompue, un chemin suffisant? En vérité, je ne puis, pour ma part, admettre que l'obstacle au couraut soit ainsi constitué. Il faut

mnt

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chercher ailleurs la cause de la résistance. Il faut invoquer, je crois, un défaut d'orientation moléculaire, une sorte de modalité spéciale à la matière, inhé- rente à elle, mais variable, en rapport ayec l'énergie qui lui est appliquée et qui entre en conflit avec elle, essentiellement soumise à l'action du courant électrique, quoique, ainsi que nous le verrons plus loin, modifiable par l’ac- tion des autres agents.

Et dans l’état actuel de la science, on ne saurait rapporter cet état variable de la matière qu'à l’action des diverses formes de l'énergie sur l’éther, sur celte sorte de gaine qui entoure chaque molécule des corps quels qu'ils soient, les isolant quand bien même leur contact et leur contiguité nous paraissent évidents, ou les rapprochant jusqu à établir entre eux les propriétés équivalentes à celles que nous révèle l’état sous lequel elles se manifestent à nous quand nous les disons continues. L'esprit admet, aisément, des vibra- lions spéciales, un gonflement ou un retrait de cette gaine déterminant soit la résistance complète ou atténuée, soit la perméabilité. totale ou partielle, au courant.

Mais cette modification, encore mystérieuse, apportée à la constitution de l'éther est éminemment variable et, par dessus tout, instable. Le moindre choc détruit, de mème que la plus légère influence l'accroit ou la restreint, la retarde ou l’affaiblit. Les expériences que j'ai instituées à cet égard m'ont prouvé que, outre le choc, la chaleur, le froid, les vibrations sonores et même la lumière agissent sur elle.

Quoi qu'il en soit, cette modification de l'éther est la seule hypothèse satis- faisante pour l'esprit, à laquelle nous permette de nous arrêter notre igno- rance au sujet de la constitution de la matière. Nous pouvons, sans trop pré- juger, la transporter du monde inanimé dans le milieu vivant, et lui attri- buer vis-à-vis de la conductibilité nerveuse, la part importante, fonda- mentale, que nous permet désormais de lui assigner l’expérimentation dans la production de la conductibilité du tube à limaille.

Aussi bien, le rôle de cette modification de l'éther encore hypothétique, mais nécessaire à appuyer la théorie de la perméabilité variable du conduc- teur nerveux, ne s'applique-t-il pas seulement à l'interprétation de l’anes- thésie ou de la paralysie hystérique. Il s'étend plus loin, et nous pouvons con- sidérer que la plupart des cas de ralentissement de la nutrition reconnaissant pour origine une transmission imparfaite du courant nerveux, toute appli- cation d'énergie qui sera capable d'augmenter la conductibilité du rhéophore nerveux, accroitra parallèlement le mouvement nutritif. Ainsi se trou- verait expliqué le retour ad integrum de cette fonction, par l'applica- tion de l'énergie électrique ou de toute autre forme de l'énergie physique. L'influence réflexe des centres médullaires sur le système vaso-moteur et, de là, sur la circulation capillaire, sur les échanges au sein des tissus et l'éla- boration définitive de la matière recoivent, de ce fait, leur interprétation

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légitime à laquelle, vraisemblablement, les acquisitions fatures de la science ne changeront pas Grand chose,

Me basant sur cette idée théorique, j'ai entrepris une série d'expériences tendant à démontrer directement l'analogie si frappante qui relie le tube à limaille au neurone. J'ai utilisé, dans ce but, des tubes de diamètre différent de I millimètre à 4 centimètres ; j'ai varié la substance constituant le tube : papier, verre, plomb; j'ai varié également la nature de Ja limaille ` fer, cui- vre, Zinc, plomb, étamine, étain. J'ai recherché : la durée du temps d’éta- blissement du courant, c'est-à-dire le temps perdu entre la production du courant d'influence et la fermeture du circuit dans lequel est compris le tube à limaille; la durée de perméabilité du tube au courant, c'est-à-dire le temps pendant lequel demeure établie sa conductibilité; le mode suivant lequel elle s'établit et celui suivant lequel elle s'anéantit. Je résumerai rapi- dement ici le résultat de ces recherches, en leur opposant, en regard et suc- _cessivement, leur homologue dans la matière vivante et en tirant les conclu- sions légitimées par l'observation clinique. |

Au cours de ces recherches, j'ai successivement étudié l’action sur le tube à limaille, du courant alternatif de haute fréquence, du courant alternatif sinusoïdal, du courant continu, du courant de pile, du courant franklinien, envisagés isolément et dans leurs rapports les uns avec les autres. Enfin, j'ai examiné l'influence sur le rhéophore discontinu des excitations physiques : du choc, de la vibration à distance, des ondes sonores, des radiations lumi- neuses, des rayons cathodiques, des rayons de Röntgen, de la chaleur et du froid.

J'ai négligé à dessein, l'étude la distance à laquelle agit sur le tube l'onde électrique. Cette question, des plus intéressantes en ce qui concerne l'application pratique de la découverte de M. Branly, ne présentait aucuu in- térét au point de vue restreint qui nous occupe : celui de l’analogie qui existe entre les réactions du tube à limaille et celles propres au neurone.

Jusqu'ici la démonstration de l'effet des courants de haute fréquence sur l'organisme faisait défaut. On en était réduit à des conjectures et, si les re- cherches d'Apostoli, de d'Arsonval, d'autres électriciens et de moi-même, nous ont fixés sur les résultats cliniques favorables obtenus par l'auto-in- duction dans le solénoide, nous ne savions rien du mode définitif d'après lequel agissent les ondes inductrices. Aucun appareil n'avait encore mani- festement révélé ces actions latentes qui ont pour foyer les masses d'ondes électriques avoisinant le solénoide. Désormais, avec le tube à limaille, nous pouvons contrôler ces actions; nous savons, grâce à ses indications, quels sont les foyers maximum d'influence au milieu des masses électriques. Nous pos- sédons aiusi un réactif constant et animé, à rapprocher du réactif physivlo- gique qu'est le corps d'un animal,

Ur, ce réactif nous apprend que sitôt que commence la pruduction des

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REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE SEA?

ondes d'influence, sitôt qu'est établi le courant de haute fréquence, la con- ductibilité s'établit dans le tube suspendu à l'intérieur du solénoïde. La situa- tion dans laquelle il se trouve n’a aucune importance sur la rapidité avec laquelle s'établit la conductibilité; qu'il soit longitudinalement ou transver- salement placé, celle-ci se manifeste avec la même instantanéité. Il n’en est pas de même si l'on envisage les diverses substances qui composent la limaille. Le fer est le plus rapidement influencé, puis viennent le zinc et le cuivre, et enfin le plomb.

La substance composant le tube n’a qu'une importance très secondaire sur le temps perdu. Quelle soit plus ou moins conductrice du courant, quelle soit même imperméable au courant, isolante comme on dit, le temps de réaction demeure le même. Il semble possible d induire de cette constatation que la protection plus ou moins complète du cylindre-axe par ses gaines propres et la myéline, de même que la résistance offerte par la peau, ne sauraient changer les conditions de réceptivité de l'organe conducteur de la force neuro-motrice, vis-a-vis des ondes électriques et probablemert vis-à-vis de toute excilation par les agents physiques.

Les renseignements fournis par ‘expérimentation sont infiniment plus in- téressants en ce qui concerne la durée de perméabilité du tube au courant, c'est-à-dire la durée de la modification apportée par Ponde électrique à la gaine d'éther péri-moléculaire de la limaille. Celle-ci est essentielleme it variable suivant la nature de la limaille et la matière qui compose le tube. Le tube conserve sa conductibilité pendant un temps en rapport avec l'état de la pression barométrique, de l'hygrométrie, de la température. Plus la pres- sion barométrique est élevée, plus Tair est sec, plus l'atmosphère est froide, plus est prolongée la conductibilité de la limaille. Elle diminue sensiblement lorsque s'abaisse la pression barométrique, lorsque l'air est saturé d’humi- dité, et que le thermomètre marque une température élevée.

Je ne puis m'empêcher de souligner d'un mot seulement le parallèle qui se poursuit entre l'effet différent, accusé par la clinique, des traitements par les agents physiques, suivant l'état de l'atmosphère et les réactions du tube, variables suivant ces mêmes conditions. Je les ai toujours vus manifester leur maximum d'action lorsque la pression barométrique est au-dessus de la moyenne, lorsque l'air est sec et chaud. L'humidité, les dépressions baro- métriques, le froid ; mais surtout les deux premières conditions sont défavo- rables aux résultats de ces traitements, et il n'est pas rare de voir les ma- lades demeurer stationnaires ou mème l'amélioration obtenue rétrograder lorsqu'elles se trouvent réunies. [l] semble que l'onde électrique ou 1 exci- tation physique impressionnent moins pro‘ondément l'état nerveux molécu- laire dans ce milieu dmbiant, mauvais pour sa propagation, ou plus juste- ment, favorable à sa diffusion.

Quoi qu'il en soit, le temps maximum pendant lequel j'ai vu persister la

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conductibilité de la limaille, soigneusement placée à l'abri des influences contraires, a élé de dix-sept heures. La durée minima fut dans mes expé- riences de deux heures. Elle peut s'anéanıir lentement ou brusquement. Un choc, même minime, suffit à l’anéantir subitement. Mais d’autres influences moins violentes la diminuent, l'affaiblissent progressivement. Ce sont évidemment ces influences qui, se trouvant répandues dans latmo- sphère sans qu'il soit possible d'y soustraire le tnbe, suffisent à la supprimer. On est en droit de supposer que le tube, isolé totalement de ces causes de disruption du courant, conserverait indéfiniment sa conductibilité.

Si l'on vient, en effet, à chauffer le tube, on le voit perdre progressivement, mais rapidement, sa conductibilité. Il en est ainsi des vibrations, sonores ou silencieuses, produites à sa proximité, des radiations lumineuses émanant d'un arc électrique, des rayons cathodiques, des rayons de Röntgen. Le froid, au contraire, en retarde notablement Ja disparition. Me plaçant exactement dans les mêmes conditions, j'ai pu, en maintenant le tube dans un mélange réfrigérant, oblenir une prolongation de sa conductibilité, de une à six heures de durée.

Quelque prolongée que soit celle-ci, on peut constater aisément à l'aide du galvanomètre à miroir, qu'elle s’affaiblit par secousses au lieu de décroltre insensiblement, Semblable aux dernières convulsions observées chez lani- mal lorsqu'il passe de vie à trépas, elle procède par soubresauts de moins en moins espacés, perd sur l'échelle rhéométrique quelques divisions pour en regagner chaque fois un nombre moins considérable; de sorte que le terrain perdu n’est jamais compiétement reconquis et que le résultat final se traduil par une perte sensible et progressive. Image lointaine, mais peut-être pas si grossière qu'on serait tenté de le supposer, de prime abord, des dernières et suprèmes luttes du système nerveux quand l'influence des ondes neuro- motrices s'épuise au voisinage de l'agonie, et que le corps organisé perd contact avec le milieu ambiant. l

Peut-on s'empêcher de remarquer que le froid prolongé est aussi favorable à la conservation de la propriété acquise de conductibilité, que la chaleur lui est contraire ? Or, dans la plupart des états pathologiques qui relèvent du traitement par les agents physiques, l'application prolongée du froid n'est rationnelle que lorsque la conductibilité du neurone est diminuée. Tous les médecins hydropathes savent qu'une application froide prolongée, quelle qu'elle soit, a pour résultat d'exagérer l'éréthisme nerveux chez un sujet excitable. Or, on ne peut comprendre l'éréthisme nerveux que sous la forme d'une exagération de la conductibilité dans le cylindre-axe, de méme* que l'apathie est le résultat de la résistance de ce mème cylindre-axe. Sous forme d'application très courte, le froid, par le choc subit qu'il détermine sur le système nerveux, peut supprimer ou ralentir la conductibilité exagérée du neurone. Son application prolongée l'augmente dans de notables proportions.

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Et la chaleur? Elle nous offre tout juste le phénomène contraire. Sous l'in- fluence des applications chaudes prolongées, nous assistons a la chute de l'état d’éréthisme nerveux, tandis que les applications très rapides et très chaudes sont capables de relever l'état d’asthénie, de dépression du système nerveux, et de produire, dans une certaine mesure, l’état de tonus physio- logique en rapport étroit avec la conductibilité normale du neurone.

Voilà ce que nous enseigne la clinique : elle se trouve complètement d'ac- cord avec l'expérimeatation pratiquée sur le tube à limaille. Quel curieux rapprochement, et n'était-il pas, pour le moins, intéressant de le signaler!

Mais ne s'arrête pas l'analogie si frappante du tube à limaille avec le neurone, des effets de conductibilité dans les conducteurs discontinus et dans les nerfs. J'arrive au point qui m'a semblé le plus curieux au milieu des expériences que j'ai entreprises. |

On sait que le nerf réagit d'une manière différente au courant électrique, suivant la modalité sous laquelle celui-ci entre en conflit avec lui. Il y a, en effet, autant de différence entre les formes diverses sous lesquelles l'énergie électrique peut être appliquée au corps humain, qu'il s'en présente à l'œil entre les diverses couleurs fondamentales du prisme. Le courant continu réa- git d'une manière vis-à-vis des conducteurs nerveux; le courant alternatif réagit d'une autre. Celui-ci se présente-t-il sous la modalité spéciale à laquelle on a donné le nom de haute fréquence, il n'éveille aucune sensation et, quoi- que administré à un potentiel énorme, il demeure impercu par l'organisme, soit dans ses applications inductrices, soit dans ses localisations directes; si bien qu'on peut, le corps humain étant intercalé dans le circuit, comme un tube a limaille, allumer au travers de lui une série de lampes électriques de 1 à 4 ampères sans qu’aucune perception n'arrive à notre sensorium. Le cou- rant alternatif sinusoidal offre une autre caractéristique d'excitation qui lu; est propre. Enfin, le courant franklinien, avec sa haute tension sous une faible quantité, présente des propriétés de réaction sur l'élément moteur qui lui sont tout à fait spéciales.

Retrouvons-nous, à propos du tube à limaille, ces différences fondamen- tales de perméabilité aux diverses modalités de l'énergie électrique, et som- mes-nous en droit de poursuivre, entre le neurone et lui, l’analogie étroite qui les rapproche et permet de les comparer jusque dans leurs variations de conductibilité homologue, suivant les diverses formes sous lesquelles le courant les traverse? |

Je n'hésite pas à répondre affirmativement. La conductibilité d'un tube a Jimaille varie dans d'énormes proportions, suivant la modalité du courant qui le traverse.

On peut établir, tout d'abord, que la conductibilité du tube au courant alternatif s'établit plus rapidement, dure plus longtemps et se suspend plus difficilement qu'avec le courant continu. Alors que le moindre choc suffit à

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l'anéantir quand le tube est traversé par cette dernière modalité du courant électrique, il faut une secousse plus considérable pour la supprimer quand il s'agit du mode alternatif. Les applications du froid, de la chaleur, les vibra- tions sonores, les radiations lumineuses ou cathodiques, l'impressionnent à peine dans ce cas, à moins qu'elles soient portées à leur maximum d'inten- sité. Donc, pénétration beaucoup plus profonde et plus complète du courant alternatif que du courant continu; caractéristique d'excitation notamment plus élevée avec le premier qu'avec le second. N'est-ce pas ce que nous enseigne la clinique? M. d’Arsonval l'a prouvé. Après lui, MM. Gautier et Larat l'ont mis en évidence. Tous les médecins qui pratiquent l'électricité médicale le constatent ; non seulement la conductibilité du neurone est infi- ment mieux adaptée au courant alternatif, puisqu'un courant moindre suffit à produire des effets identiques; mais les effets en sont différents, plus sou” tenus, plus durables. Ils s'appliquent particulièrement, avec succès, aux troubles nutritifs désignés sous le nom de ralentissement de la nutrition ou à la diathèse arthritique ou rhumatismale. L'analogie se poursuit donc encure ici entre le neurone et le tube à limaille.

Quand, sous l'influence des décharges oscillantes, le courant alternatif a acquis les propriétés toutes particulières de haute fréquence, ses réactions sur la conductibilité du tube à limaille sont complètement bouleversées. Celui-ci est perméable au courant dans toute condition : ni le choc ni les applications soudaines et violentes de, la chaleur, du froid, de la lumière, du rayon de Röntgen, n'ont d'influence sur sa conductibilité. Qu'il soit ou non placé dans le champ d’induction du ‘solénoïde, sa conductibilité ne s'affaiblit ni n'aug- mente. Aucune influence physique n'est capable d'agir sur elle, si violente qu'on la suppose. La modification de l'éther produite de proche en proche dans la limaille par le passage même du courant est tellement instantanée et et durable, qu'elle lutte’ victorieusement contre toute cause de destruction provenant du milieu ambiant entrant en conflit avec le tube. í

Il est raisonnable, étant donné cette constatation, de préjuger des effets des courants de haute fréquence sur le conducteur discontinu nerveux. Quelles que soient les conditions ambiantes, et même lorsque le conducteur parait résistant à toute autre modalité de l'énergie électrique, le courant alternatif : de haute fréquence se fraye une voie à travers'le neurone. En raison même de cette facilité de pénétration et de conductibilité du neurone, la sensibilité est peu éveillée et le neurone donne passage, sans réaction apparente, à un eourant.de voltage considérable sous une assez haute intensité. J’administre fréquemment à mes malades un courant de haute fréquence, allant jusqu'à 200 milliampères sous 30 volts. Il est aisé de voir combien l'analogie se pour- suit entre le neurone et le tube à limaille vis-à-vis du courant de haute fré- quence, et c'est un des points les plus intéressants de celte étude.

L'expérience suivante est encore plus féconde en résultats thérapeutiques,

i dei RA

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Si l'on prend un tube à limaille parcouru par un courant continu ayant reçu le choc disrupteur de la conductibilité au courant, c’est-à-dire ayant cessé d'être perméable à celui-ci et qu'on le fasse traverser par un courant alternatif, on le voit reprendre ses propriétés et conduire ce courant. Alors qu'il avait perdu sa conductibilité pour le courant continu, il a retrouve vis- à-vis du courant alternatif. Or, après ce passage, si éphémère soit-il, d'alter- natif, le tube redevient gonducteur du courant continu. Cette expérience m'a vivement frappé en raison des constatations cliniques que j'ai maintes fois pu faire sur mes paralytiques. Un nerf moteur inexcitable par le courant con- tinu était excité par le courant alternatif: premier point. Deuxième point, autrement important ` après quelques séances d’électrisation par le courant alternatif et parfois dès la première, le nerf moteur répondait au courant con- tinu. Ainsi, tout comme dans un tube à limaille, le nerf, primitivement résis- tantau courant continu, devenait perméable à cette modalité électrique, après qu'il eut été traversé par un alternatif, même de faible intensité.

Je ne crains pas de répéter qu'il y a dans ce phénomène une source pré- cieuse d'applications thérapeutiques. Les conducteurs discontinus, métal liques ou nerveux, inertes ou vivants, répondent mieux au courant variable qu'au courant constant, au courant alternatif qu'au courant continu. On le savait déjà d'une manière générale. Je n'apprends rien ici aux électriciens, mais la démonstration expérimentale, on ne peut s'empêcher d’en convenir, est vraiment digne d'intérêt.

Mes recherches m'ont également appris que lorsque le tube à limaille, retiré de la zone d'influence des ondes électriques ambiantes, et ayant recu le choc disrupteur du courant, a cessé de conduire l'énergie électrique continue sous un certain potentiel, il est possible de lui rendre sa conductibilité en élevant subitement le potentiel du courant qui le traverse. Cette propriété du tube dure de une à plusieurs heures lorsqu'elle a été éveillée de cette manière. Je l'ai retrouvée au bout de cinq heures, sensible mème à un plus faible courant que celui qui avait servi à la manifester. Cette réapparition de la conductibilité éteinte se montre également, mais plus faiblement avec le courant continu, lorsqu'on renverse le sens du courant. Toutefois, le phénomène ne se produit pas d'une manière constante. Il manque en certains cas, sans qu'on puisse déceler la raison de celte capricieuse anomalie, que nous retrouvons encore dans le domaine physiologique.

En effet, dans un grand nombre d’affections nerveuses, le neurone est résistant a de raibles excitations électriques; tandis que celles-ci, sous un potentiel plus élevé, y déterminent des réactions utiles. Dans un grand nombre de paralysies avec dégénérescence du conducteur ou du neurone central, la conductibilité n'est plus ouverte qu’à un potentiel élevé. Tel nerf moteur qui ne répond plus à l'excitation ni du courant constant ni du courant variable, continu ou alternatif, donne de magnifiques contractions muscu-

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laires avec le courant franklinien. Et lorsque quelques séances d’électrisation statique ont rendu au nerf moteur sa perméabilité, il est habituel que celle-ci se maintienne mème vis-à-vis de faibles courants continus ou alternatifs. Les choses se passent donc dans le neurone exactement comme dans le tube à limaille. Enfin nous voyons souvent le renversement du sens du courant faire réapparaitre la conductibilité dans un neurone jusque-là résistant. Ce phéno- mène est rendu manifeste, surtout quand il s’agit d'exciter les nerfs moteurs des grands plexus viscéraux et de mettre en œuvre la contractilité des fibres lisses. Dans le procédé électrothérapique, connu sous le nom de lavement électrique, l'excitation des nerfs moteurs ne se fait que par l'intermédiaire de fréquents renversements du courant. Hors de cette manœuvre pratique, la méthode, si féconde en résultats quand elle est normalement appliquée, demeure stérile et sans effets.

Et pour résumer ces recherches expérimentales sur lesquelles i] me restera l'honneur d'avoir appelé, le premier, l'attention des savants, `e rappellerai au lecteur que la découverte des propriétés des conducteurs discontinus métal- liques, qu'on ne saurait vraisemblablement rapporter qu'à une modification mystérieuse de l'éther, nous permet de jeter quelque lumière sur la physio- logie du neurone, sur ses fonctions, et en particulier, ainsi que l’a fait remar- quer avant moi M. le Dr Tison, sur le sommeil.

Cette découverte éclaire d'un jour tout nouveau, dont l'intérêt est consi- dérable, la pathogénie propre au traumatisme, au choc nerveux ou physique, produisant dans le neurone les mémes effets de discontinuité du courant ner- veux que ceux que nous observons dans le tube à limaille. ~

Elle nous fournit la clef des anesthésies, des paralysies, hystériques ou organiques, et celle de leur guérison par les agents physiques.

Au point de vue thérapeutique, elle nous explique les effets de l'excitation électrique et de l'excitation physique en général; le rétablissement des fonc- tions de conductibilité du neurone, grâce à cette excitation; le mode d'action de l’auto-induction dans le solénoïde les différences de perméabilité au cou- rant du tube à limaille et du neurone; ‘a réapparition de la conductibilité suspendue après le passage d'un courant de modalité différente.

Enfin elle nous fournit la démonstration, expérimentale et directe, de la supériorité d'action du courant variable sur le courant constant, de l'alternatif sur le continu. De plus, elle nous révèle que le tube à limaille et le nerf réagissent encore de façon identique lorsque, la conductibilité se trouvant suspendue par quelque cause que ce soit, le passage d'un courant similaire à ua potentiel plus élevé ou s’il s'agit du courant continu, le renversement du sens courant, suffisent à la rétablir.

Conclusion : L'analogie entre les conducteurs discontinus et le neurone est frappante, et se poursuit dans tous les phénomènes dont l'un et l'autre sont le siège. GurmBaiL. (Revue des Agents physiques.)

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QUELQUES INFLUENCES DES RAYONS X, SOLAIRES ET ÉLECTRIQUES SUR LA PEAU

Depuis quelque temps, les comptes rendus des journaux relatent les effets remarquables produits par les tubes Crookes sur la peau exposée à leur influence. De divers points nous sont parvenus des rapports sur la chute des cheveux, la décoloration de la peau et la desquamation. Depuis longtemps, on sait que certains rayons du soleil possèdent, chez certains individus, la faculté de donner naissance à des altérations cutanées, et les expériences faites d’après la puissance supposée de la lumière rouge sur les efflorescences de la variole sont encore présentes à la mémoire. Pas plus tard qu’en décembre dernier, la Gazette Médicale, de Liège, publia un long résumé du D" Finsen sur l’étude moderne et scientifique de la lumière, basée sur l'em- pirisme du moyen Age, qui donna l'usage d’envelopper les varioleux dans ` des étoffes rouges et de les entourer de tentures de même couleur. Les succès obtenus par Lindholm et Svendsem, par l'exclusion des rayons chi- miques dans la variole, créèrent un certain enthousiasme qui s’étendit en Europe et parvint jusqu’à nous, et diverses expériences furent tentées aux hôpitaux de varioleux. Cependant, le succès ne fut pas prononcé. L'on connait des cas de dermatite produits par l'effet de la lumière, indépen- damment de l'action directe du soleil, chez certains individus à l’épiderme sensible.

Le Dr Graham, de Toronto, a publié deux de ces cas sous le nom de hydro-aestivale. La majorité des auteurs attribuent la cause de ces éruptions à l'action chimique des rayons du soleil, et les expériences tendent à prouver que les rayons ultra-violets agissent avec une grande intensité dans cer- tains cas.

ükli a démontré que l’action du soleil peut être utilisée en thérapeutique, et, à en juger par les résultats obtenus dans certaines parties de l'Allemagne et de l'Autriche, le traitement suivi à son Institut, près de Trieste, est recommandable. On suppose ici que la lumière constitue le facteur essentiel de la guérison, et conséquemment les malades s’y exposent dans un état de parfaite nudité. Les bains de soleil sont pris en plein air, de façon à ce que le corps soit soumis non seulement à l'action directe des rayons du soleil, mais aussi d'une facon incidente aux variations de la température atmo- sphérique.

Les effets de la lumière électrique sur la peau ont été étudiés et pré- sentent quelque intérêt. Dans un article lu à la dernière séance de l'American Electro-therapeutic Society, le Dr Watson dit que, chez beaucoup de per-

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sonnes dont les corps nus seraient exposés aux rayons d'un certain nombre de lumières incandescentes, la transpiration serait induite avant que la tem- pérature de la chambre ait atteint celle du corps normal. Il attribue cela aux effets chimiques de la lumière. On sait, depuis longtemps, que certaines éruptions sont produites par l'action éclatante des rayons électriques.

Passant maintenant aux rayons Röntgen et laissant de côté les questions soulevées, quant à leur valeur thérapeutique, nous voyons qu'ils exercent un, effet des plus prononcés sur l’intégument humain soumis à leur action.

Dans un cas publié par 'le Dr Fuchs, la douleur ressentie aux jointures des doigts d’une main examinée pendant une longue période au moyen des rayons X fut si longue, qu'un réactif fut nécessaire. La peau directement opposée au cathode fut colorée de brun; la main devint enflée et prit l'ap- parence d'un membre gelé. Au bout d'un quart d'heure, des bulles se formèrent, dont certaines assez grosses. Le contenu était similaire à celui des plaies provenant d'une brûlure. - -

Cette apparence gelée dex parties exposées a été constatée à l'oreille d'un homme examiné pendant plusieurs beures à l'Université de Mumesota, afin de localiser une balle dans la tête. Pendant l'expérience, ce malade n'éprouva ni douleur ni sensation désagréable, mais perdit ses cheveux d'un côté de la tête. Beaucoup d'autres cas de perte temporaire des cheveux ont été rap- portés.

Le Dr Parker, de New-Orléans, a appelé l'attention sur l'iaflammation de . la peau après de longues séances et subsistant après quelques heures.

Dans le British Medical Journal du 7 novembre, le Dr Drury publie que, après une séance d'une durée d'une heure et demie, le malade ressentit sur la peau de l'abdomen comme une insolation, plus intense dans la partie qui avait été directement opposée à la plaque de platine du tube. Le quatrième jour, de petits vessicules apparurent, augmentant de nombre et de grosseur; des bulles se formèrent et crevèrent jusqu'au dix-huitième jour après l'ex- position, la plaie occupant la région présentait une suriace de sept pouces et demi sur quatre. La surface de décharge, bien que non douloureuse, ne présentait aucun signe de guérison pendant dix jours, et à ce moment la plaie se cicatrisa sur les bords comme dans une brûlure. Deux mois plus tard, il y avait encore une blessure de trois pouces sur trois pouces et demi, malgré des essais de greffe. Le cautère au nitrate d'argent ne produisit aucune granulation, et un mois plus tard le milieu de l'ulcère, qui était recouvert d'une fausse membrane épaisse, fut cureté sous l'éther et la cau- térisalion actuelle se fit. Seize semaines après l'exposition, il existait toujours un ulcére dont le milieu était couvert d'une fausse membrane et qui oe montrait aucun signe de guérison sous aucun genre de traitement. Le malade fut obligé de garder le lit pendant la plus grande partie du temps. La gravité d'une telle conséquence d'une séance de radiographie rend ce sujet inté-

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ressant, et nous voudrions attirer l'attention sur un cas similaire rapporté- par le Dr Barrister, de l'armée des Etats-Unis. De tels résultats doivent rendre prudents ceux qui emploient ce moyen de diagnostic. Le malade qui, pour la radiographie de ses désordres intérieurs aura à subir pendant p.u- sieurs mois les désordres extérieurs, aura une mauvaise opinion de la méthode et de l'opérateur. La pensée d'enlever les cheveux dans un but cosmétique ne parait pas réussir, puisque, dans tous les cas observés, la chevelure repousse au bout d'un certain temps.

LE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DES NÉVRALGIES

Par le Dr E.-Acsert WEIL, licencié ès sciences.

La névralgie consiste essentiellement en une douleur paroxystique siégeant sur le trajet d'un nerf et sur le territoire cutané ou viscéral qui en dépend : c'est une réponse de la sensibilité consciente de l'individu à une irritation de ses conducteurs nerveux.

Cette irritation de la substance nerveuse peut être le fait soit d'une ma— ladie générale, soit d'un traumatisme, d'un néoplasme, d'une inflammation d'un organe voisin du conducteur sensible ou de ce conducteur lui-même ` la névralgie réactionnelle est alors une névralgie symptomatique, et la théra- peutique doit s'adresser à la cause pour faire disparaitre l'effet.

À côté de ces névralgies, il en existe d'autres qu'on peut appeler idiopa- thiques ou essentielles, car elles ex stent indépendamment de toute lésion: anatomique. Le froid, une contusion mème légère, une certaine prédispositjon morbide, en sont les facteurs les plus fréquents. Pourles juguler, on a essays une infinité de médications, une infinité de topiques.

Mais les analgésiants et les révulsifs n'ont maintes fois, en dernière ana- lyse, donné que des mécomptes. Et l'intervention chirürgicale aurait été lul- time ressource à laquelle on aurait dû, en de rop nombreux cas, recourir si. l'électricité judicieusement maniee n'était venue souvent apporter le remède aux situations les plus désespérées.

Toutes les modalités électriques ont été vantécs tour à tour à cet effet, et chacune d'elles mème de diverses manières; et, de ce fait, la thérapeutique électrique des névralgies comprend les procédés les plus disparates.

Duchenne, de Boulogne, et je ne saurais prononcer ce nom sans témoi- guer ma profonde admiration au savant électrothérapeute qui fut l'honneur de notre Société, Duchenne, de Boulogne (2) préconisail une sorte de fusti-

(1) Communication faite à la Société de Médecine de Paris, séance du 26 mars 1808. (2) Duchenne, de Boulogne. De l'électrisation lucalisée, édition, p. 953.

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gation électrique fuite au moyen de pinceaux ou de brosses métalliques reliées aux deux bornes d'un appareil d’induction. L’intensilé employée était très élevée; l'application pouvait être faite en un point quelconque du tégu- ment; mais Duchenne trouvait préférable de s'adresser aux points doulou- reux eux-mêmes. Chaque séance devait durer trois minutes et ètre répélée autant qu'il le fallait, jusqu'à cessation complète de la douleur.

Mor Meyer (1) employait le même procédé; mais suuvent il mettait un des pinceaux à une distance d’un millimètre de la peau pour permettre à des étincelles de jaïllir entre la peau et le rhéophore.

Becquerel (2) usait d'une méthode qu il appelait « hyposthénisante », car son but était de produire un engourdissement de la partie malade et, de fait, le résultat était souvent atteint et persistait pendant un temps plus ou moins long. Il plaçait deux électrodes mouillées sur le cordon nerveux : l'une au point du nerfle plus voisin du eentre cérébro-spinal il était possible de le saisir, à la distance la plus faible de la peau, et l'autre au point qui pré- cède des subdivisions.

Magendie (3), après Sarlandière (4), recommandait un procédé moins pra- tique. Il introduisait dans les tissus deux aiguilles de platine : l'une à l'ori- gine du nerf, ou du moins dans son voisinage; l'autre à sa terminaison. II les reliait aux deux bornes d'un appareil d’induction et faisait passer le courant quelques secondes; il employait des courants très faibles, produisant peu de secousses, car une secousse pouvait, disait-il, à elle seule ramener la douleur.

Frommhold (5) augmentait progressivement l'intensité du courant employé. Il plaçait une électrode sur le nerf, alors que l'autre pouvait être mise en un point quelconque. Le courant induit, très faible d’abord, était amené de l'électrode indifférente à l'électrode active et, par gradation, il était amplific jusqu'à produire une très netle sensation.

A côté de ces éectriciens qui n'employaient que le courant faradique, d'autres n'usèrent que du courant galvanique, et cela avec des différences telles d'intensité et de technique, que chacun de leurs procédés forme bien une méthode particulière.

Faut-il citer parmi eux, celui qu'a recommandé Ciniselli et Hiffelsheim (6)?

(1) Mor Meyer. Ueber Schmerzhafle Driickpunkle (Berl. Alin. Woch., 1575, 51, ct 1881, 31).

(2) Becquerel. Traité des applications de Vélectricité, 1857, p. 265.

(3) Magendie. Gazette méd., 43 et 45. Octobre, 1890.

(4) Sarlandière. Mémoire sur l'électrothérapie. Paris, 1829.

(5) Frommhold. La migraine et son traitement électrique. Pesth, 1868; Électrothe- rapie. Pesth, “S60. |

(6) Ciniselli, Degli effeiti, che si possone ottonere dallapplicas metodie, di due sole lamine elettromoti, etc. (Annal. Univers. Vol. 202, p. 300, 1867.) Hifvelsheim. Les ap- plications médicales de la pile de Volla. Paris, 1861.

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Faut-il rappeler qu'ils recommandaient le port sur la partie douloureuse d'un couple de disques zinc-cuivre reliés par un fil conducteur ? Du zinc au cuivre circule un courant très faible qui, par sa longue durée d'application, serait d'une très grande efficacité. Je ne crois pas, pour ma part, à cette efficacité : je suis persuadé que les phénomènes irritatifs que les plaques déterminent, ne sont pas compensés par leurs bons effets, pour le moins problématiques.

Plus sérieuse est Ja méthode employée par Sperling (1) et pourtant, a priori elle parait devoir ètre peu sûre. Les courants que recommundait cet auteur ne dépassaient pas 0,25 à 0,50 milliampéres; et comme ses électrodes avaient 50 c. q., la densité en chaque point n'était que de ES à GE = ce qui donne une fraction de milliampére bien petite dans chaque centimétre carré, et l'on a peine à croire qu'elle soit suffisante pour être vraiment utile. Aussi comprend-on que Remak, Onimus, Erb, Doumer, Wiesner, Mor Meyer, etc., se soient servis de courants d'une intensité bien supérieure.

Onimus (2) est encore de ceux qui usaient de courants faibles en soi, mais très forts si on les compare à ceux employés par Sperling : il utilisait le cou- rant centrifuge au moyen de petites électrodes qu’il laissait en place pendant dix minutes environ. Remak (3), de même, se servait du courant centrifuge, mais avec plus de violence; quelquefois, il faisait rayonner le courant autour du point douloureux en laissant l'électrode positive fixée sur le centre du mal, et en déplacant l’électrode négative sur la circonférence d’un cercle dont le rhéophore positif était le centre.

Erb (4) était assez éclectique; pourtant, comme premier traitement, il essayait l’action électrotonisante de l'anode; il plaçait le pôle positif sur le foyer de la plus grande souffrance, et le cathode sur le tronc nerveux, et élevait peu à peu l'intensité du courant : c'était en somme une application centripète stabile.

M. Doumer (5), dans la sciatique en particulier, dans un travail plus ré- cent, préconisa l'usage pendant les premiers jours du traitement de courant ascendant, pour passer ensuite d'une facon permanente au courant descendant.

Le pinceau galvanique compte aussi des succès, et après Wiesner (6) et Seeger (7), Witkowski (8) l'a remis en honneur en 1894. En promenant le

(1) Sperling. Traitement galvanique des névralgies par les courants de très faible intensité, (Semaine méd., p. 4, XXV, 20 avril 1892.)

(2) Onimus et Legros. Traité d'électricité médicale, édition 1838, p. 444.

(3) Remak. Galvanothérapie, trad. Morpain, 1860.

(4) Erb. Traité délectrothérapie, trad. Rueff, 1884, p. 461.

(5) Doumer. Bulletin médical du Nord, 13 novembre 1591.

(6) Wiesner. Berl. Alin. Woch., 1868, n°" 17 et 18.

(7) Seeger. Traitement des névralgies. (Wien. med. Pr. 1872, 34 et suivants.)

(8) Witkowski. Du pinceau galvanique dans le traitement de certaines affections ner- veuses. (Deut. med. Woch., 4 octobre 1894, in Archives d'elec. médicale, 1894. p. 553.)

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pinceau galvaniqne le long du nerf malade, l'on détermine une rougeur et des douleurs très vives ` et ainsi la guérison arriverait en peu de semaines.

Par suite d'idées théoriques on a, d'autre part, essayé une méthode d’élec- trisation indirecte : la galvanisation des points douloureux vertébraux qui accompagnent toute névralgie; mais il ne semble pas que ce procédé qui avait luit M. Meyer (1) et Brenner (2) ait donné des guérisons bien probantes.

La multiplicité des procédés d'application du courant continu a fait qu'on a peu essayé l'électricité statique; et pourtant l'électricité statique a été la première modalité électrique employée pour la thérapie des névralgies. Après ‘Cytugno (3), Brossaud (4), en 1828, la recommandait sous forme de faibles étincelles dans les névralgies faciales. Mais depuis, peu ou pas d’électriciens T'ont employée pour cet effet spécial; et pourtant, comme je pense fe démon- trer tout à l'heure, son efficacité n’est pas douteuse. Il semble qu'on ait nė- gligé son usage pour essayer concurremment à la faradisation et à la galvani- sation les formes nouvelles de courants électriques, les courants de haute fré- quence, les courants ondulatoires et les courants slatiques induits. Et c’est ainsi qu'à côté de M. Oudin (5) signalant l'action analgésiante des applications locales de haute fréquence, à côté de M. Apostoli,(6) faisant du courant ondu- latoire le traitement de choix des névralgies ovariennes, l’on voit M. Mor- ton (7) recommander l'excitation labile du nerf avec le courant auquel on'a donné son nom. |

II

A l'heure actuelle, du reste, nul de ces multiples traitements n’est le trai- ` tement électrique de choix des névralgies des territoires cutanés. Il semble que cette supériorité est dévolue au traitement ‘qu'a indiqué surtout M. le professeur Bergonié (8), pour le cas de la névralgie du trijumeau.

Cette méthode est une méthode galvanique ; mais elle a ceci de particulier qu'elle utitise de très hautes intensités et de grandes électrodes recouvrant tout le territoire malade : la grandeur des électrodes est le corollaire obligé de l'emploi des hautes intensités; car c'est grâce à leur grande surface que la

(1) Mor Meyer. Les points de pression douloureux, etc. (Berl. Klin. Woch., 1855, 51, et 1881, 31.)

(2) Brenner. Berl. Alin Woch., 1880, 21. (3) Cotugno (1770). Cotunnti de ischiade nervosa commentariis.

(4) Brossaud. Essai sur les différentes espèces d'électricité appliquées au traitement des affections nerveuses et rhumatismales.

(5) Oudin. Bulletin officiel de la Socielé délect., 1897, p. 1X.

(6) Apostoli. Buletin officiel de la Société d'élect., année 1897. p. 133 et 200,

(7) William Morton. Tratlement des névralgies. Post graduate, avril 1893, p. 130, tn Archives, p. dAL, 1893. `

(8) Bergonié. Traitement électrique palliatif de la névralgie du trijumeau. (in Arch. d'élec!, mdd., 15 octobre 1807, p. 377.)

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densité du courant devient en chaque point assez faible pour que le patient puisse le supporter sans une trop vive réaction sensible. La technique à sui- vre est la suivante * On recouvre le territoire innervé par le tronc douloureux la moitié de la face en cas de névralgie du trijumeau, d'une électrode coustruite de telle sorte que sa résistance soit assez voisine de celle de la peau, pour qu'il n'y ait pas une variation trop brusque de potentiel entre elle et l'épiderme; on s'efforce de la rendre parfaitement adhérente à la surface cutanée, et on la relie'au pôle positif. Le cathode est placé sur la nuque. Puis, à l'aide d'un rhéophore, on fait arriver graduellement, sans secousses, le courant à la valeur désirée * un maintient cette intensité pendant quinze à vingt minutes; puis ensuite, sans heurfs et sans secousses, on la fait décroitre jusqu'à zéro. Le plus souvent, M Bergonié a guéri les cas de névralgie du trijumeau qu'il a traité par ce procédé. Et, dans son mémoire, ila publié des des observations de MM. Guilloz, Bordier et Debédat qui montrent que ces électriciens ont été aussi heureux que lui. Aussi, si l’on se rappelle que, de toutes les névralgies, la névralgie du trijumeau est peut être la plus tenace, l'on peut induire que dans les autres spasmes douloureux la même méthode devra être employée et devra réussir.

III

Et pourtant elle ne réussit pas toujours; cela n'a rien d'étonnant, car s’il en élait autrement, la galvanisation à hautes intensités par grandes électrodes jouirait d'une infaillibilité qui n'est octroyée à aucune médication dite spéci- fique, à aucun sérum dit antitoxique, parce que comme on l'a dit souvent il n'y a pas de ma adies, il n'y a que des malades. Mais quand la méthode de M. Bergonié échoue, le rôle de l'électricien n'est pas terminé et celui du chirurgien ne commence pas encore; c'est ce que démontre clairement l'observation suivante :

Mme M..., âgée de 50 ans, demeurant rue du Faubourg-Poissonière, fait en 1897, une chute qui produit une énorme contusion de l'épaule, laissant comme résidu une névralgie très douloureuse du plexus cervico-brachial qui devient intolérable dans le décours d'une pneumonie double.

Les grands-parents de Mme M... sont morts à un âge très avancé, après avoir joui toute leur vie d’une bonne santé. Sa mère est morte à 38 ans; som père a succombé à 46 ans des suites de phtisie; ses frères et sœurs sont morts en bas âge : elle seule a survécu.

Jusqu'à sa vingt-deuxième année, elle a été très bien portante; réglée à 14 ans, elle était seulement sujette à des névralgies qui devaient s'exacerber ct se renouveler plus fréquemment pendant la période qui s'écoule de sa vingtième à sa quarantiéme année. À 22 ans, déjà mère de trois enfants, elle contracte une pleurésie. A la suite de cette pleurésie, elle fut attointe très facilement de bron- chites ; si bien que, toussant presque continuellement, elle fut considérée comme atteinte de baciliose. Cet état maladif se prolongea dix ans, aggravé encore par trois accouchements et deux fausses couches. A 32 ans, elle eut son dernier en-

250 REVUB INTBRNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE >

fant, à un moment elle était dans un état de faiblesse excessive : cet enfant, à sa naissance, ne pesait qu’une livre et demie.

A partir de cette époque, sa santé se remet peu à peu, en même temps que les névralgies disparaissent, et l'on n'aurait à enregistrer aucun phénomène morbide si de nouveau, depuis 1889, Mme M... ne s'était mise à avoir une bronchite grip pale à peu près chaque hiver; mais ces bronchites n'ont pas altéré la santé géné- rale de M™°M..., qui est une grande et forte femme, menant une vie très active.

Au mois d'août 1897, elle buta contre une corde tendue par un enfant, pour jouer dans l'appartement et tomba de tout son long. Elle perdit connaissance, et on la releva toute contusionnée : le côté gauche était couvert d’ecchymoses; le côté droit également, mais il était peut-être plus éraflé, et en particulier l'épaule droite était œdématiée et était le siège de vives douleurs. M™° M..., néanmoins, ne vit pas de médecin tout de suite. Pendant quinze jours après l'accident, les mouvements du bras furent pénibles et très douloureux; mais peu à peu ces phé- nomènes s’amendèrent, et Mme M..., qui n'avait plus sur le corps aucune trace de l'accident, vivait avec un bras droit peut-être un peu plus souple que l'autre, sans qu'elle ressentit d'autres phénomènes douloureux que certaines attaques paroxystiques qui revenaient à intervalles très irréguliers, mais qui ne laissaient pas que de la faire souffrir cruellement.

Au commencement de novembre, elle fut atteinte de grippe qui se compliqua de pneumonie double, avec lésions plus étendues à droite qu'à gauche; ce qu'il y a de particulièrement caractéristique, c'est que dès les premiers jours de cette maladie, les douleurs du bras s’exacerbaient et que la malade ne pouvait se cou- cher sur le bras droit et que, dans la nuit, il survenait de véritables crises névral- giques. Ces crises prirent une telle acuité, que le 3 décembre, elle passa la nuit à pousser des cris affreux; aussi, le 4 au matin, lui fit-on des pointes de feu sur les points douloureux du deltoïde et de l'articulation scapulo-humérale; on y ajouta même une piqûre de 1 centigramme de chlorhydrate de morphine. Mais ces tentatives restèrent infructueuses. Et l'on eut beau renouveler la révulsion sur la région douloureuse, refaire unc piqûre de morphine le 7, la douleur repa- rut tenace malgré divers calmants, entre autres de l'aconitine qu’on administra à la malade.

On peut, eu passant, signaler ce fait curieux : la névralgie du plexus cervico- brachial qu'une contusion avait déterminée, fut reveillée et augmentée dans le cour: de la pneumonie, si bien qu'on peut légitimement conclure à une action de la toxine pneumococcique sur les terminaisons nerveuses devenues points de moindre résistance par suite des attaques névralgiques antérieures à la maladie actuelle.

Cette exagération des phénomènes douloureux survécut même à la pneumonie; et le 27 décembre 1897, la malade se présente à moi dans l’état suivant : toute la région cutanée correspondant à l'articulation scapulo-humérale est douloureuse à la pression; il en est de même de la région de la fosse sus-claviculaire et au niveau du sterno-cléido-mastoïdien; la douleur n'est pas uniforme, et certains points sont plus douloureux que d'autres à la pression. Les mouvements du bras droit sont plus difliciles, presque douloureux. Man M... peut le lever assez haul, le mettre derrière son dos, la paume de la main en dehors, mais elle ne peut re- tourner cette main sans crier quand tout le bras est derrière le dos, Le moindre frdlement, un peu brusque, détermine un accès. La malade ne dort pas la nuit: il y a un redoublement du mal quand elle es couchée. La contractibilité faradique et galvanique des deux bras est identique; i. n'y a pas encore atrophie du bras droit ni aucun phénomène inflammatoire dans l'articulation même. 1l s’agit mani- festement d'une névralgie cervico-brachiale.

Pour jugaler la douleur, je conseille à Mme M... des galvanisations externes de la région douloureuse, et je procède le 27 décembre à une première séance.

Je recouvre la partie malade d'une vingtaine de doubles de toile fine; je pose

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par-dessus une lame d'étain que je moule parfaitement sur l'épaule, et je main tiens cette électrode en position par des bandes de toile; l’élettrode indifférente identique, de 25 centimètres sur 15, est placée sur la nuque. Je relie l'électrode active au pôle positif et l'électrode indifférente au pôle négatif.

Je fais passer le courant et, a l'aide d'un rhéostat, j'amène l'intensité jusqu'à 25 milliampères, et je la maintiens vingt minutes environ.

Le 28 décembre. Il semble à la malade qu'elle a un peu moins uen, nouvelle séance, 40 milliampères, vingt minutes.

Le 29. Il y a une légère amélioration et la région est moins douloureuse au toucher. Nouvelle séance positive, 50 milliampères, un quart d'heure.

Les 30 et 31. Séances de 50 milliampères, vingt minutes chaque fois.

4 janvier 1898. La malade trouve qu'elle va mieux; elle a un peu dormi le ier, le 2 et le 3 janvier, et a pu remuer son bras sans réveiller aussi facilement des douleurs; elle peut joindre les deux mains derrière son dos sans souffrir. Séance positive, 60 milliampères, un quart d'heure. |

Le 6. L'amélioration n'a pas persisté, et depuis le 4 au soir, Maes M... souffre de nouveau énormément; elle n’a pas dormi dans la nuit du 4 au ï, et dans la nuit du 5 au 6 elle a eu de nouveau unetrise aussi violente que lors de sa pneumonie. Séance de 60 milliampères, vingt minutes. \

Le 8. Pas d'amélioration. 50 milliampères, vingt minutes.

Le 10. Ses souffrances sont intolérables, peut-être plus violentes qu'avant tout traitement électrique. Mme M... qui, à chacune de ses consultations était accom- pagnée de sa bru qui prenait des bains statiques pour une neurasthénie caracté- risée, demande à essayer cette forme d'électricité. Je lui propose des bains sta- tiques accompagnés d’étincelles sur la région douloureuse. Je lui administre un premier bain et fais éclater une série de petites étincelles sur l'épaule. Bain, un quart d’heure; étincelles deux minutes,

Le 11. La nuit du 10 au 11 a été passable. Séance identique à celle de la veille.

Le 12. Ses souffrances sont bien moins vives et la malade a dormi cing heures dans la nuit du 11 au 12, ce qui n’était pas arrivé depuis très longtemps. Bain, vingt minutes; trente étincelles de 3 centimètres sur l'épaule.

Le 13. Six heures de sommeil et grande sédation des soutfrances presque tout le temps; bain, dix minutes; une centaine d’étincelles sur un point particulière- ment douloureux au niveau de l'extrémité externe de la clavicule : après l'appli- cation, la peau est comme ortiée et, ce qui est important, présente une analgésie assez marquée, si bien qu'on peut appuyer sur le point extrêmement sensible cinq minutes auparavant. Ce fait ost du reste constaté après chaque application d’etincelles.

Le 14. Bain positif, un quart d'heure, pluie d'étincelles sur toute la région douloureuse.

Le 18. Du 14 au 17 janvier, la malade n’avait pas du tout souffert et se consi- dérait déjà comme guérie; mais dans la nuit du 17 au 18, elle a été réveillée par de légères souffrances dues probablement a ce qu'elle avait mis son bras sous sa tête. Bain statique, dix minutes. Il.semble qu'il n'existe plus qu'un seul point douloureux, toujours le même, à l'extrémité externe de la clavicule : on y applique cent cinquante étincelles environ de 3 centimètres; l'application, douloureuse comme toujours au début, ne tarde pas à être très supportable par suite de l'analgésie temporaire produite.

Le 20. Bon état, même intervention.

Le 22. Mm M... a été heurtée très violemment à l'épaule le 20 et depuis, alors que le point douloureux précédemment signalé a complètementt disparu, il en existe nn autre en arrière au voisinage de l'extrémité externe de l’épine de l'omo- plate. Bain statique. Étincelles particulièrement à l'endroit était le premier point douloureux et sur le point qu'on vient de remarquer.

Le 24. Même intervention.

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La malade ne souffre plus que très légèrement du point très voisin de la partie externe de l’omoplate. Bain, dix minutes. 150 étincelles de 3 centimètres sur toute l'épaule et particulièrement au point douloureux; par suite de la produc- tion d’étincelles toujours au même lieu, la peau en ces endroits présente dos taches brunes tranchant sur les traces des pointes de feu qu'on avait faites aupa- ravant en ces mêmes points.

Le 27. Depuis le 25, la malade ne souffre plus et les mouvements sont faciles. Bain, dix minutes; étincelles, deux minutes. Mêmes interventions le 29 janvier et le février.

3 février. La malade est guérie, car elle ne ressent même plus de gêne dans le bras. Electrisation habituelle.

Le 5. On fait la dernière séance d'électricité; l'épaule peut être palpée sans ménagements; Mme M... n'a aucune reaction; les mouvements sont faciles et il n’y a plus trace de points douloureux.

25 mars. La malade est revue; elle déclare qu'elle ne souffre pour ainsi dire plus de son bras droit; elle s'en sert aussi bien que de l’autre et elle se trouve parfaitement guérie.

i IV

Voici donc une observation d'une névralgie rebelle que n'avaient pu vaincre ni les médicaments analgésiques, ni la révulsion cutanée (cataplasmes sinapisés, pointes de feu), ni la galvanisalion par hautes intensités, et qui a été sidérée par quinze bains statiques accompagnés de pluie d'étincelles de 3 centimètres environ sur les points douloureux. Qui des bains, qui des étin- celles a ou l'influence la plus décisive pour Ja victoire finale?

Je crois, quant à moi, que c’est aux secondes qu'il faut attribuer le succès. Le bain statique, certes, a être des plus efficaces pour calmer la nervosité générale de la malade; et ici, comme chez les neurasthéniques il fait merveille, son état sédatif n'a pas do manquer. Mais les étincelles loco dolenti s'adressaient au mal lui-même et déterminaient très rapidement une anes- thésie locale, appréciable déjà à la fin de chaque séance. Les premières étin- celles, cn effet, étaient fort douloureuses, mais peu à peu quand la peau avait réagi et qu'elle était devenue érythémateuse par suite des phénomènes réac- tionnels circulatoires, la douleur disparaissait au point qu'on pouvait les mul- tiplier sans que la malade se plaigne beaucoup. Après chaque séance, les points douloureux cessaient de l'être; et là, quelques minutes auparavant une simple pression, un effleurement mème provoquait un cri chez la ma- lade, l’on pouvait impunément appuyer même très fortement; avec la répéti- tion des interventions, ce résultat persistait pendant un temps de plus en plus long, si bien qu'au moment des dernières séances, la douleur ne s'était pas réveillée entre chacune d'elles.

Pourquoi ces étincelles amenaient-elles la sédation de la souffrance? Est-ce en surajoutant une douleur à la douleur névralgique et, si j'ose m’exprimer ainsi, en donnant le calme par une sorte d’interférence des ondes doulou- reuses, Cette explication serait conforme à celle que donnait Duchenne, de

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Boulogne, du succès de sa fustigation électrique. Il partait enfin du principe suivant (1) : « Une douleur vive et instantanée produite artificiellement sur un point quelconque de l'enveloppe cutanée peut modifier et même guérir les névralgies »; et il pensait que la faradisation localisée agissait surtout parce qu'elle déterminait une vive douleur.

Malgré l'autorité de Duchenne, je ne crois pas plus que la faradisation gué- rissait parce quelle est douloureusé, que je n'attribue le succès des étin- celles chez mon sujet à ce qu'elles étaient difficilement supportables.

Plus profond est l'effet de l'électricité, et je suis persuadé que les étincelles ont guéri le cas de névralgie de l'épaule que j'ai rapporté, surtout en modi- fiant l'irritabilité des nerfs.

Tout récemment, le Dr Edouard Branly (2) a montré que les conducteurs discontinus, c'est-à-dire formés de corps conducteurs et isolants mélangés, jouissent de la propriété curieuse de voir leur conductibilité électrique varier suivant qu'ils auront été plus ou moins traversés par des courants ou des décharges. Or, on peut assimiler les conducteurs nerveux aux conducteurs discontinus; et l'on a de bonnes raisons pour croire que cette comparaison est exacte : les conducteurs nerveux ne sont-ils pas discontinus, puisqu ils sont constitués par une série de neurones simplement contiguës? On conçoit ainsi, ou plutôt on induit comment les décharges électriques peuvent avoir un effet thérapeutique dans les maladies des nerfs, aussi bien dans les para- lysies que dans les névralgies. L'électricité modifie la conductibilité nerveuse; cela doit être tout le secret de son efficacité.

V

Et je dis que c'est le fait de l'électricité et non pas de telle modalité électrique seulement. Tous les procédés électriques, faradisation, galvanisa- tion, hautes fréquences, statique, ete., ont une action spéciale sur les nerfs : c'est pourquoi ils ont été préconisés lour à tour dans les névralgies des terri- toires cutanés. Les modes de traitement que j'ai rapportés au début de ce tra- vail paraissent certes inférieurs en efficacité à la galvanisation par hautes intensilés ; mais ce n'est pas à dire qu’on doive les dédaigner. Quand le pro- céde des hautes intensités galvaniques n'aura pas jugulé une névralgie, je crois pour ma part qu'il faudra avant tout recourir au bain slatique et aux étincelles loco dolenti. Mais, malgré la confiance que pourrait me donner l'observation démonstrative que j'ai rapportée, je reconnais que ce procédé pourra échouer à son tour; on essaiera alors les méthodes peut-être démodées

(1) Duchenne, de Boulogne. De l'électrisation localisée, p. 952.

2) Edouard Branly. Conductibilité des radivconducteurs. (Archives d'électricité médi- cale, 1898, p. 45.)

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maintenant des Duchenne, des Erb, des Becquerel, etc., etc., et souvent on sera surpris d'atteindre le succès alors qu'on désespérait. C'est pourquoi rap- peler les procédés de nos prédécesseurs, ainsi que je lai fait au début de ce travail, n'est pas seulement faire œuvre bibliographique : c'est rappeler que la thérapeutique électrique a des armes de réserve. (France Médicale.)

i

DE L'ABSORPTION DIADERMIQUE DES MÉDICAMENTS ET NOTAMMENT DU FER AU MOYEN DE L'ÉLECTRICITÉ Par le D GILLES (de Marseille).

L'idée de l’absorption diadermique des médicaments est assez ancienne ; les travaux de MM. Labatut, Porte et Jourdanet {de Grenoble), ceux de M. Destot (de Lyon), lui ont donné une importance el une actualité justifiées par des succès cliniques (2).

Il résulte de ces mémoires que diverses substances peuvent ètre intro- duites dans l'organisme en vue d'un résultat thérapeutique : y a-t-il cata- phorèse, c'est-à-dire transport mécanique ou électrolyse, échange chimique? C'est un point que l'expérimentation n'a pas complètement élucidé, bien que l'assimilation ait été constatée aux deux pôles; comme conséquence pra- tique de ces recherches, on sait que les corps électro-positifs tels que le lithium doivent être administrés au pôle positif, tandis que les corps électro- négatifs tels que l'iode seraient mieux absorbés au pôle négatif: nous avons cependant constaté d'une facon certaine l'absorption de l'iode au pôle positif.

La technique préconisée à Grenoble ayant donné des résultats heureux chez les malades que nous connaissons, uous l'avons pratiquée en essayant den généraliser ‘emploi, et le moment nous parait venu de donner le résumé de nos observations.

L’électrolyte doit être en solution peu concentrée et offrir le meilleur con- tact possible avec la partie malade. La surface de contact sera étendue pour diminuer la densité du courant et permettre (usage d'intensités aussi élevées que possible. Le pôle indifferent sera, selon les circonstances, un pédiluve ou un maniluve d’eau salée‘ un bain local constituera le pôle actif, si c'est possible; dans le cas contraire, on couvrira la partie malade d'une épaisse couche de ouate hydrophile imbibée de la solution voulue; le courant sera distribué par une plaque d'étain de dimensions appropriées, aussi étendue

(1) Communication faite au Comité médical des Bouches-du-Rhône. (2) Voir Archives d'électricité médicale, 15 fév., 15 nov. et 15 déc. 13.

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que possible. On pourra user pour le genou et le coude du procédé suivant que nous avons appris à Grenoble ` un cylindre de bois de hauteur égale à la région articulaire, est fermé à ses deux cercles extrêmes comme un tambour par des lames de caoutchouc; une ouverture percée au centre des lames permet au membre de traverser le tambour: le membre mis en place, on remplit l'appareil de liquide et on y amène le courant par une borne spéciale reliée à un crayon de charbon ou mieux à une lame d'étain appliquée à la surface interne du tambour. |

Nous usons d'un courant fourni par cinquante piles Leclanché et rhéosté de facon à laisser passer une intensité aussi forte que permet de le faire la sensibilité du malade.

Cette intensité maxima varie avec les sujets, les pôles et les électrolytes, de 10 à 50 milliampères’ les séances sont bi ou trihebdomadaires, et leur durée est d'une demi-heure; si la peau du malade présente quelque fissures, nous les isolons en les couvrant de trois couches de collodion.

Il est très important, en cas de maniluve, de faire enlever les bagues qui donnent très facilement lieu à la production d'eschares. `

Nos essais thérapeutiques ont porté sur le chlorure de lithium, l'iodure et le bromure de potassium; les effets de l'absorption du fer seront étudiés à la lin de cette note.

Les maladies traitées ont été : la goutte, le rhumatisme articulaire aigu, le rhumatisme d'Heberden, le rhumatisme chronique, certaines arthrites fon- gueuses de cause douteuse, la périarthrite, l'entorse et les fractures.

Le résultat a été excellent dans quatre cas de goutte aiguë; l'intervention a eu lieu dès le début de la période de déclin, et la convalescence a été presque nulle eu égard aux convalescences des crises antérieures. Dans deux autres cas, il n’y a pas eu de résultat apparent, mais l'attaque eut peut-être été plus prolongée sans le même traitement que les précédentes, selon la règle.

Nous avons traité sans résultat un cas de goutte chronique; chez deux autres malades, la résolution totale ou partielle de petits tophus a été obte- nue; chez un malade, un accès de goutte est survenu au cours d'une cure la haute fréquence était employée concurremment avec le traitement lithiné.

Le rhumatisme articulaire aigu n’est heureusement influencé par le traite- ment lithiné que pendant la convalescence. Dans deux cas d’ankylose du poignet, datant d'un mois environ, nous avons obtenu une mobilisation rapide et complète; nous avons pu de même mobiliser de petites articulations, divers tendons, et améliorer considérablement deux harches.

Un seul sujet, atteint de rhumatisme d'Heberden, n'a bénéficié en aucune facon du traitement.

Daus le rhumatisme chronique, les résultats articulaires ont, sauf dans un cas, été toujours positifs, quoique incomplets; les résultats musculaires ont

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été toujours bons, qu'il s'agisse de localisation diathésique ou de dégéné- _ rescence secondaire.

Le traitement calme les douleurs au moins d'une façon temporaire.

Certaines arthritiques fongueuses du genou et de l'épaule, attribuées à la tuberculose, bénéficient d'une manière si heureuse et si complète d'un trai- tement suivi, composé de massage et d'électrisation, que nous estimons la question du diagnostic étiologique douteuse et devant être remise à l'étude; quoi qu’il en soit, dans des cas de ce genre, l’absorption électrique de la lithine est plus efficace que celle de l'iode, surtout au point de vue de la résolution de l’ankylose.

Le courant continu, simple ou rhytmiquement interrompu, parait donner, dans la périarthrite de l'épaule, des résultats semblables à ceux de l'absorp- tion lithinée; bien que le traitement électrique, convenablement dirigé (la faradisation exclue), nous semble un élément puissant de la cure, nous don- nons la première place aux manœuvres kinésithérapiques, qui seules peu- vent donner des résultats complets.

On obtiendra surtout un résultat anesthésique dans le traitement lithiné des entorses et des fractures; la guérison parait d'ailleurs plus rapide dans ces conditions.

L'absorption électrique du bromure de potassium au pôle négatif et même au pôle positif, ne nous a donné aucun résultat jusqu'ici.

Les effets thérapeutiques positifs et incontestables de l'absorption diader- mique de la lithine, nous ont déterminé à tenter l'absorption du fer en sui- vaut la même technique ;.le sel de fer choisi a été le sulfate, maintenu au minimum par l'addition d'une petite quantité d'acide tarttique dans la solution.

L'intensité employée dans la moyenne des cas n'a pu dépasser 20 mil- liampères.

On ne peut user que du pied pour l’absorption d’un pareil médicament, car le tégument prend une teinte jaune ocre, très variable en intensité avec les sujets ; cette teinte atteint son maximum le lendemain de l'opération et peut persister pendant plusieurs mois.

Dans deux cas les pieds avaient des excoriations, nous avons usé du sulfate de manganèse appliqué en maniluve; les résultats ont été bons, mais nous ont paru inférieurs à ceux du fer.

Nous avons traité par ce procédé la chloro-anémie, naysterie, l'hystéro- neurasthénie et certaines hémorragies. `

Dans la chloro-anémie et l'anémie simple, le résultat est très bon : il se traduit presque immédiatement par l'amélioration des troubles gastriques et de l'état général; dans l'hystérie et l'hystéro-neurasthénie, les résultats ont été semblables à ceux des autres applications électriques, quelquefois bons, mais peu surs.

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L'action du fer a paru heureuse dans les hémorragies; nous l'avons expé- rimentée notamment chez une jeune fille de quatorze ans, souffrant d'une arthrite chronique avec laxite ligamenteuse au genou; le sujet avait plusieurs fois par semaine des épistaxis abondants; il était peu, mais normalement réglé. Nous avons ainsi ordonné le traitement : maniluve au pôle négatif et ouate trempée dans la solution de sulfate de fer au genou; trois séances ont suffi, et non seulement elles ont arrêté net les épistaxis qui ne se sont repro- duits que trois mois après et à de rares intervalles, mais elles ont complète- ment supprimé l'époque menstruelle suivante. Nous avons alors employé le courant descendant avec l'iodure de potassium au pôle négatif appliqué au genou de la mème façon : les règles suivantes ont été normales.

Ces résultats ont besoin d'être étayés sur un nombre plus grand d’obser- vations; ils sont assez positifs pour nous autoriser à engager nos confrères dans une voie d'essais thérapeutiques qui amèneront de grands progrès en facilitant l'introduction, dans l'organisme, de certains médicaments, en loca- lisant l'absorption et en éliminant les réactions inévitables auxquelles ces substances sont sujettes daus le tube digestif.

TRAITEMENT DE LA FISSURE DE L’ANUS Par M. le D' E. DOUMER.

Les bons effets que l'on retire de l'emploi des divers modes d'électrisation dans un certain nombre de maladies de la peau et des muqueuses, m'on sug- géré l'idée de rechercher comment la fissure douloureuse de lanus se com- porterait vis-à-vis de cet agent thérapeutique. On sait, en effet, que sous l'in- fluence de l'énergie électrique elle-même, en dehors de toute action chimique, les ulcères, mème les ulcères variqueux, s'améliorent; que les eczémas gué- rissent rapidement et que les phénomènes douloureux qui accompagnent ces manifestations morbides, disparaissent ou s’atténuent dans une très large mesure. Il n'était done pas illogique de penser que les éléments patholo- giques qui constituent la fissure douloureuse de l'anus pourraient être avan- tageusement modifiés par cet agent thérapeutique. Les faits ont dépassé mon attente, car six malades que j'ai eu à soigner, pour des fissures plus ou moins douloureuses de l'anus, et d'âges très différents, ont tous guéri dans un intervalle de temps très court, après un nombre de séances qui a varié de deux à quatre.

OBSERVATION I

Le premier malade que j’ai soumis à ce traitement, ost un officier de 38 ane, qui était affligé d'une fissure avec contracture et sphinctéralgie, depuis plus d'un

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an. Il avait déjà subi, avec un résultat très incomplet, deux dilatations forcées de l'anus, et il redoutait tellement cette intervention, qu’il ne voulait plus y avoir recours.

Les douleurs, au moment je Je vis, n'étaient pas très vives ni continues, mais elles survenaient après chaque défécation et duraient alors plusieurs heures, si bien qu'elles apportaient une gêne très grande à l'exercice de la profession de cet officier. La fissure était profonde, longue de 2 centimètres environ; la con- tracture était moyenne; constipation très opiniâtre; parfois, poussées hémor- roidaires intenses.

Le 25 mars 1897, je fis une première application de haute fréquence, à l'aide du résonnateur et de l'électrode à manchon en verre. J'introduisis cette élec- trode avec précaution pour éviter la douleur qui était vive au moment je fis cette application. Cette électrode fut introduite assez loin, de facon à intéresser le sphincter dans toute sa hauteur. La séance dura cing minutes, au cours de laquelle le malade n'éprouva d'autre sensation que cele d'une légère sensation de chaleur au niveau de la marge de l'anus.

Les suites de cette première intervention furent remarquables. Jusqu'au soir, le malade ressentit cette sensation de chaleur à l’anus, mais à partir de ce mo- ment, les douleurs furent tellement diminuées que le malade, très occupé, ne jugea utile de revenir, pour compléter sa cure, qu’un mois plus tard. La seconde application se fit dans les mêmes conditions que la première; elle fut également bien supportée, ét ses résultats immédiats furent les mêmes. Mais à partir de cette seconde séance, les douleurs disparurent complètement et ne sont plus revenues jusqu’à ce jour. La constipation qui était, avant le traitement, très opiniâtre et que le malade n’arrivait à vaincre que par des lavemonts répétés, cessa dès la première application et disparut à la seconde.

Les poussées d’hémorroides, qui étaient fréquentes et intenses avant le traite- ment, n'ont pas reparu depuis.

OBSERVATION II

P. J..., 27 ans, jeune hamme de constitution vigoureuse, mais arthritique et sojet à des poussées hémorroïdaires, souffre depuis trois semaines de spbinc- téralgie extrêmement vive. Constipation opiniâtre; le malade n’est pas allé à la selle depuis huit jours; pas d'hémorroïdes apparentes, pas de flux hémorroïdaire. Con.racture permanente du sphincter, s’exagérant lor:qu'on cherche à introduire le doigt. Cette contracture est telle, que l’on ne peut introduire une électrode en verre de 8 millimètres abondamment vaselinée On voit très nettement à la marge de l'anus, l'extremité externe d'une fissure profonde et sanguinolente. Par les effor s de poussée, on arrive à constater la présence de deux autres fissures plus fines et plus superficielles.

3 juin. Première application de haute fréquence : durée, trois minutes; uon douloureuse, donnant naissance, vers la fin de l'application, a une très legere sensation de chaleur à l'anus. Légère amélioration le jour même de la séance; le malade a eu dans la soirée, après un lavement huilé, une selle pas trop dou- loureuse.

Je fis quatre applications à raison de trois par semaine, de cing minutes cha- cune. Toutes furent très bien supportées. Dès la seconde, l'amélioration fut très manifeste. Le malade a eu des selles tous les jours. Les douleurs, continues avant le traitement, ne se reproduisirent plus qu'après chaque évacuation, et devinrent de plus en plus légères, A partir de la quatrième séance, les douleurs disparurent complètement; deux des fissures sur trois étaient cicatrisées; l’autre était beau- coup moins profonde et moins longue. Huit jours après la dernière séance, toutes les fissures étaient cicatrisées et le malade se déclarait guéri.

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OBSERVATION III

Mec veuve S..., 53 ans. Flux hémorroidaires fréquents; a déjà eu, dans, le cours de ces quinze derniéres années, deux fissures avec sphinctéralgie trés pénible. La premiére dura trois semaines, la seconde quinze jours, et tut tellement intense, qu'elle nécessita une dilatation forcée sous chloroforme. Actuellement, il existe un flux hémorroïdaire très intense depuis douze jours, et des douleurs sphincté- riennes depuis sept jours. A l'examen, on trouve un énorme paquet d’hémor- roïdes, très turgescentes, avec un suintement sanguin à peu près continuel; la malade est obligée de se garnir comme si elle avait ses règles. Profonde fissure à la marge; le sphincter est très contracté; constipation opniaire, selles très difficiles et surteut très pénibles.

Je fis, à partir du 15 juin, cinq séances de haute fréquence, d'une durée de quatre à cinq minutes, à raison de une par jour. Les effets immédiats furent les mêmes que ceux que j'ai signalés plus haut. Les résultats éloignés furent égale- ment les mêmes. Dès le troisième jour, cessation complète de la contracture et de la sphinctéralgie, et diminution très grande du paquet d'hémorroïdes. Neuf jours plus tard, sans qu'il ait été nécessaire de faire un plus grand nombre de séances, les hémorroïdes avaient complètement disparu.

OBSERVATION IN (Recueillie par le D” Borne, chirurgien de l'Ilôtel-Dieu, à Roubaix.)

Le nommé V..., 75 ane, peintre, est entré à l'Hôtel-Dieu de Roubaix le 12 juin 1897, avec le diagnostic d'hémorroïdes enflammées, porté par le docteur Rousseau, qui a délivré le billet d'hôpital.

Cet hommé, relativement encore robuste malgré ses 75 ans, a toujours joui d'une bonne santé; pas de syphilis, pas de maladie de la peau. Il accuse seule- ment avoir eu des coliques de plomb il y a une quinzaine d'années; ces coliques ont été fort bénignes; pas de constipation habituelle.

Vers 1870 cependant, il aurait souffert d'hémorroïdes qui se seraient rapidement flétries sans laisser de traces et sans plus l’incommoder par la suito. Il y a treize ans, il a abandonner la profession de peintre à cause de sa vue qui baissait, et a travaillé dans un apprêt pendant cinq ans. Depuis huit ans ne travaille plus.

Onze semaines avant d'entrer à l'hôpital, soit vers le 20 mars, ainsi que le ra- conte notre malade (un Flamand qui s'exprime assez mal), il aurait eu un fort échauffement (sic), à la suite duquel les hémorroïdes se seraient de nouveau montrées, accompagnées de diarrhée et de boutons au niveau des fesses.

État actuel. A son entrée à l'hôpital, le malade, un vieillard un peu cassé, se plaint de ses hémorroïdes un peu rouges, mais pas assez turgescentes pour que je lui fasse la dilatation forcée de l'anus, étant donné surtout l'eczéma Gu pour- tour de l'anus et des fesses.

Traitement émollient, vaseline boriquée (loco dilenti). Vera le 20 juin, je constate, outre l'éruption eczémateuse, une fissure de l’anus, assez douloureuse.

Vers le 10 juillet, légère amélioration; les hémorroïdes se flétrissent; persis-

tance de l'eczéma et de la fissure douloureuse. Cette fissure, à cheval sur la mu- queuse et la peau, mesure de 12 à 15 millimètres. A cette époque, M. Doumer me fait part des recherches qu'il fait au sujet du traitement des fissures de l'anus par Ja hante fréquence. Je lui envoie le malade pour qu'il le soumette à ce mode de traitement. On lui fait trois séances par semaine, de trois à cinq minutes chacune. Le malade n’accuse aucune douleur provenant du traitement, soit pendant le traitement, soit consécutivement aux séances.

Dès la troisième séance, les douleurs sont moins vives, l'eczéma est complète- ment guéri et la fissure commence à se cicatriser.

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Le 5 août, je constate que les hémorroïdes persistent encore, mais elles sont flétries et nullement douloureuses. La fissure et l’eczéma ont complètement dis- paru. Ila été fait, en tout, huit séances.

OBSERVATION V

L..., 48 ans, malade, envoyé par le docteur Butruille, soufre depuis huit jours de sphinctéralgie trés intense. Les douleurs sont permanentes, mais considéra- blement exaspérées par les efforts, surtout, par les efforts de défécation. Nuits sans sommeil; constipation. Trois petites fissures, visibles seulement au moment des poussées.

25 septembre 1897. Première séance avec fine électrode. Deux minutes Cette première séance n'a produit aucune amélioration.

28 septembre. On fait une seconde séance. L'introduction de l’électrode est beaucoup plus facile que pour la première. La séance dure quatre minutes et ne s'accompagne d'aucune sensation désagréable. A la suite de cette séance, il y a eu une amélioration très appréciable qui a duré toute la journée du 29. Le ma- lade a pu aller à la selle sans trop souffrir.

30 septembre. On fait une troisième séance. L'introduction de l’électrode est encore plus aisée que lors dela seconde. Sédation très marquée des douleurs: Je malade n’a plus de constipation. Les fissures sont beaucoup moins visibles et moins longues.

2 octobre. On fait une quatrième et dernière séance. Les douleurs ont com- plètement cessé, les selles sont faciles. Le docteur Butruille, qui a revu le malade quelques jours après, m’annonce que la guérison est complète.

OBSERVATION VI

A. T..., 29 ans, souffre depuis quinze jours-de douleurs extrêmement vives qui surviennent le soir, au lit, vers les dix ou onze heures. Constipation, selles par- fois seulement douloureuses. Ces douleurs surviennent sans cause apparente, généralement deux ou trois heures après la défécation, qui a lieu le soir; elles s'accompagnent d'une sensation de constriction très vive; cette sensation n'est pas d’ailleurs seulement subjective, car le doigt ne peut être introduit dans l'ori- fice anal qu'avec la plus grande difficulté. A l'examen. on ne constate à la marge de l'anus aucune trace de fissure, mais l'exploration de la muqueuse est rendue impossible par suite de la douleur qu'elle provoque et par suite aussi de la con- tracture du sphincter. Il n'existe aucun signe de maladie de la moelle; on ne trouve pas de bourrelets hémorroïdaux. Il est probable qu'il existe des fissures intéressant le sphincter; je ne trouve aucune autre cause qui puisse expliquer cette sphinctéralgie et cette contracture.

Je fais & ce malade une premiére séance de trois minutes, le 10 septembre 1897, qui produisit le jour même un soulagement très marqué; d'abord la constipation disparut, les douleurs ne revinrent pas dans la nuit suivante et l'exploration au doigt, immédiatement après la séance, devint plus facile. Les trois jours qui sui- virent furent mauvais. Une seconde séance de haute fréquence fut faite le 14 sep- tembre, et fut suivie d'une sédation très grande de l'élément douloureux. Les douleurs diminuérent de plus en plus, et huit jours après elles n’existaient plus.

Quoique je n'aie eu à traiter que six cas seulement, les résultats ont été si constamment heureux, l'amélioration dans chacun d'eux a été si rapide, sa marche a été dans tous aussi semblable à elle-même, qu'il semble que nous soyons autorisé à conclure que l'on peut trouver dans les applicativas lucales de haute fréquence une excellente méthode de traitement pour la fis-

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sure douloureuse de l'anus. Les symptômes de cette maladie s'améhorent à peu près parallèlement, la sphinctéralgie diminue, les fissures se cicatrisent, la contracture cède à peu près en même temps et, détail à noter qui a bien son importance, la constipation et les hémorroïdes, lorsqu'il en existe, dispa- raissent. Je me demande même si l’on ne pourrait pas trouver, dans ces applications, une méthode très commode pour traiter avec succès cette ma- ladie si banale et souvent si pénible que le sont les hémorroïdes.

Nota. Depuis que cet article est écrit et qu'il a été lu à l'Académie de médecine, j'ai soigné cinq autres cas de fissure douloureuse. Tous ont été guéris rapidement, mais pour quelques-uns la marche de l'amélioration a été un peu différente de celle que je signale dans cet article. Pour deux d'entre eux, en effet, les séances ne produisirent, pendant le cours du traitement, au- cune amélioration et, considérant ces cas comme des insuccès, je cessais les applications, dans l’un, après la quatrième; dans l’autre, après la troisième. Or, dans ces deux cas, l'amélioration commença à se produire immédiatement après la cessation du traitement, et suivit jusqu’à la guérison qui a, eu lieu de cinq à huit jours après la fin du traitement, une marche tout à fait régu- lière. Dans ces deux cas, il s’agissait de fissures anciennes, non accompagnées d'hémorroïdes; ils m'ont été adressés l’un et l'autre par mon savant collègue, le professeur Lemoine. Dans un prochain article, je reviendrai sur ces cas anormaux.

VARIETES

Du traitement électrique dans deux cas de maladie de Friedreich, par M. le Dr E. Descnaups, de Rennes (1).

La maladie de Friedreich (Tabes Familial) est une affection très rare, aussi nous a-t-il semblé intéressant de vous communiquer les résul ats du traite- ment électrothérapique dans les deux cas que nous avons la bonne fortune de posséder depuis un assez long temps à notre clinique libre.

OBSERVATION I (14 septembre 1894).

Histoire resuméc de la malade. Marguerite B..., fille de quinze ans et demi. A. H... : père alcoolique, mort hémiplégique à cinquante-six ans, en 1891; mère vivante et bien portante.

Une sœur fut prise de la mème maladie à huit ans: même difficulté de la marche qui a fini par retenir au lit la malade, qui est morte à vingt-trois ans, d'une affection pulmonaire.

A. P... : Rougeole à deux ans; à huit ans, débuts de la maladie actuelle : dif-

(1) Communication faite au XII" Congrès international de Moscou.

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ficulté de la marche, chu es fréquentes, strabisme, céphalalgie, épistaxis. Ces symptômes s'accentuent plus ou moins, jusqu'à quinze ans sans rémission.

Etat actuel (septembre 1894). La malade ne peut marcher seule sans tituber de tous côtés; de plus, elle fait des chutes fréquentes.

L'incoordination motrice est aussi manifeste pour les membres supérieurs: la malade ne peut mettre le doigt sur le bout d2 son nez au commandement, et c'est après quelques tâtonnements qu'elle peut prendre une épingle. Il lui est impos- sible de transporter un verre plein sans renverser une partie de son contenu.

A l'examen, on re'ève les signes objectifs suivants ` nystagmus, embarras de la parole, mouvements involontaires qui s'exagèrent par l’occlusion des yeux, absence du réflexe rotulien, scoliose, légère déformation du pied qui est cepen- dant assez bien maintenu. |

Au dynamomètre, 15 kilogrammes pour la main droite et 18 kilogrammes pour la main gauche.

Traitement. Suivant les indications de Ladame, de Genève, la malade fut soumise à Ja galvanisation de la moelle à l'aide de deux électrodes: l'une de 50 centimètres carrés; l'autre de 100 centimètres carrés, placées à la partie cer- vicale et lombaire du rachis (courant ascendant). L'intensité, d'abord de 10 mil- liampères, fut portée progressivement à 20 milliampères, intensité que nous avons toujours conservée ` durée quinze minutes.

Résultats. Ce traitement, commencé le 14 septembre 1894, sans grand en- thousiasme, n’a pas tardé à nous donner des résultats que nous n’osions espérer. Après quinze jours, l’amélioration se fait déjà sentir et se traduit, au dire de la malade, par une durée plus grande de la station debout, dix minutes au lieu de cing; elle peut monter l'escalier de notre clinique sans être obligée de s'arrêter à chaque marche comme précédemment.

Après six semaines, notre malade a pu faire une promenade de 4 à 5 kilomètres en donnant seulement le bras de temps en temps à l’un de ses parents; elle reste debout une demi-heure; la démarche est plus assurée et les chutes sont moins fréquentes. Le 6 décembre, notre jeune fille peut venir seule à l'hôpital. Elle en avait préalablement fait l’essai en se faisant accompagner. Le 13 dé- cembre, la malade n'est pas tombée depuis huit jours; elle tombait quatre et cing fois par jour.

Cette amélioration a progressé d'une façon régulière, mais elle semble main- tenant devoir rester stationnaire.

La scoliose seule s’est manifestement accentuée.

L'incoordination motrice des membres supérieurs s'est modifiée plus lentement que celle des membres inférieurs; mais cette modification a été plus complète et la malade, qui marche encore comme une femme ivre, mais sans tomber, peut coudre, enfiler une aiguille et apprend l'état de brodeuse.

L'écriture qui, au premier abord, parait suffisamment assurée, présente cepen- dant, pour un œil exercé, la trace de l'incoordination motrice particulière à la maladie de Friedreich et est capable de justifier notre diagnostic.

La force musculaire prise au dynamomètre paraît normale : 27 kilos pour la main droite, 31 kilos pour la main gauche; mais la supériorité anormale de la main gauche sur la main droite s'est conservée.

OBSERVATION II (29 octobre 1896).

Histoire résumée de la malade. Rosalie H..., vingt-neuf ans. Père alcoo- lique, mort à soixante-cinq ans, d'une maladie de foie; mère morte à cinquante ans, d'une affection cardiaque; deux frères morts : l'un à huit ans, l'autre à un mois; une sœur Agée, de trente-deux ans, bien portante. Rosalie H..., s’est ma- riée à vingt-quatre ans; elle a eu un enfant qui est mort à huit mois.

La maladie semble avoir débuté par l'incoordination motrice des membres supé-

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rieurs vers l'âge de seize ans. La malade est inhabile pour son métier de coutu- riére; elle est maladroite et casse souvent la vaisselle. La progression fut lente, puisque Rosalie H... put se marier. Elle eut un. accouchement normal, mais à partir de eette époque, l'affection qui nous intéresse fit des progrès rapides. La parole s'embarrassa et devint nasillarde, l'incoordination des membres inférieurs augmenta de telle sorte que la marche devint impossible, la malade se heurtant de tous côtés et tombant souvent.

Etat actuel (29 octobre 1896). Au moment de notre premier examen, nous relevons les symptômes suivants : rides au front, nystagmus, mouvements invo- lontaires de la téte, des membres et du tronc, instabilité de l'équilibre qui s'exa- gère par l'occlusion des yeux, embarras de la parole. réflexes du coude et du genou abolis, démarche titubante, pieds presque normaux, scoliose légère, inco- ordination très accusée des membres supérieurs.

L'écriture est absolument impossible; il faut prendre la main de la malade pour obtenir quelques traits à la plume et sa signature au crayon.

Trautsment. Résultats. La malade, soumise au traitement électrothérapique de la façon indiquée plus haut, mais avec une intensité immédiate de 20 mil- liampéres, n'a pas tardé à s'améliorer aussi bien pour l'incoordination motrice des membres supérieurs que pour celle des membres inférieurs. Les chutes sont devenues très rares et la malade peut maintenant vaquer seule dans sa maison. Deux spécimens de son écriture, l’une après deux mois d'intervention, l'autre après six mois, sont la justification des progrès accomplis.

La force musculaire, mesurée en même temps au dynamomètre, était de 27 kilos pour la main droite, et 26 kilos pour la main gauche. Elle ne paraît donc pas diminuée, bien que l'écart normal entre les deux mains soit supprimé comme dans le cas précédent.

CONCLUSIONS

La galvanisation constante de la moelle épinière peut agir d'une facon efficace dans certaines scléroses et, en particulier, dans celle qui constitue l'élément anatomo-pathologique de Friedreich.

L'on peut par son action modifier, dans des proportions considérables, l'incoordination des mouvements. Mais pour obtenir des effets, il est indis- pensable d'employer des intensités suffisantes, c’est-à-dire 20 milliampères environ.

Cette galvanisation agit, selon nous, sur la circulation médullaire électro- chimique, et plaide en faveur de l'hypothèse d'une sclérose vasculaire admise par certains auteurs.

Interprétation d'un phénomène récemment décrit dans la paralysie faciale périphérique, par le Dr M. Campos.

Bordier et Frenfiel ont décrit (1) un phénomène nouveau dans la paralysie faciale périphérique : la rotation du globle oculaire en haut et en dehors pen- dant l’occlusion des paupières. Ce fait aurait une valeur pronostique considérable et indiquerait une paralysie faciale grave. Bonnier, dans un article de la Gazelle hebdomatlaire du 14 novembre 1897, revient sur ce phénomène qu'il interprète d'une façon toute différente et qui serait loin d'être rare, car il aurait existé dans tous les cas qu'il a eu l'occasion d'observer.

(1) Sem. méd., 8 septembre 1897.

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Comment interpréter ce phéndméne ? D'après Bordier et Frenkel il s'agirait d’une véritable décharge nerveuse : l'excitation volontaire n'ayant pas d'action sur le facial, se déchargerait sut une autre voie. Pour Bonnier, au contraire, il s'agirait d'un désarroi dans la motricité. L'explication nous parait beaucoup plus simple. C’est qu'à l'état de repos, l'œil se porte en haut et en dehors ` en effet, si l'on vient à ouvrir les paupières d'un individu qui dort (et Bonnier lui-même admet ce fait qui est d'ailleurs classique), on constate que le globe oculaire prend la position que nous venons d'indiquer, c'est-à-dire qu'il existe une sorte de consensus en vertu duquel lorsque les paupières se ferment, l'œil se porte en haut et en dehors. Cette simple constatation nous explique ce qui se passe dans la paralysie faciale. Lorsque l'on commande à un sujet atteint de cette affection de fermer ses yeux, il ne peut y arriver que grâce à un effort particulier, et ` comme cet effort doit nécessairement se répercuter sur les mouvements du globe oculaire, on verra l'œil prendre cette position. Ce qui constitue la différence entre ce qu'on observe normalement et ce qui se produit dans notre cas, c'est qu'ici le phénomène devient plus apparent. Cela se comprend facilement; l'œil devant se porter en haut et en dehors dans l’occlusion normale des paupières, lorsque cette occlusion nécessite un effort plus considérable, le mouvement de l'œil en haut et en dehors sera plus marqué.

Il en est de mème dans les pâralysies des muscles de l'œil. Si l'on suppose une paralysie du muscle droit et que l'on commande au malade de fixer un objet situé à droite, après avoir bouché l'œil gauche sain avec un verre dépoli qui em- pêchera le malade de voir, mais qui permettra au médecin d'explorer les mouve- ments que l'œil pourra faire en arrière de lui, on verra l'œil malade seul décou- vert se redresser, de manière à diriger sa ligne visuello vers l’objet. Mais, si en même temps on examine les mouvements que fait l'œil gauche derrière le verre, on observe qu'il se porte fortement en dedans. Pourquoi cette adduction exagé- réc de l'œil sain? c'est bien simple. En raison de la paralysie du muscle droit externe droit il a fallu une impulsion considérable pour porter l'œil en dehors : mais en vertu d'une disposition anatomique bien connue depuis les recherches mémorables faites par notre maitre M. Laborde, en collaboration avec M. Mathias- Duval, le nerf moteur oculaire externe ne peut agir sur le droit externe d'un œil sans exercer une action analogue sur le droit interne de l’autre œil. Il en résulte que l'impulsion très énergique que le droit externe paralysé reçoit pour pouvoir entrer en action, se transmet également sur le droit interne de l'œil gauche, qui se dévie en dedans beaucoup plus que l'œil droit n’a été attiré eu dehors. C'est donc, on le voit bien, ce qui se passe dans la paralysie faciale : pendant l'occlu- sion des paupières, l'œil tend, à l’état normal, A se porter en haut et en dehors, mais quand l'orbiculaire est paralysé, l'occlusion ne peut se faire sans un effort très considérable, et cet effort s’exercant avec la même intensité sur l'agent mus- culaire déterminant le mouvement de l'œil en haut et en dehors, il s'ensuit que ce mouvement devient plus manifeste, et d'autant plus manifeste que la paralysie faciale est plus marquée.

Mais quelle est la cause de ce mouvement en haut et en dehors? Bordier et Frenkel admettent qu'il se fait sous l'influence du petit oblique, car c'est le soul muscle qui puisse imprimer à la fois au globe ce double mouvement. Bonnier, au contraire, n'admet pas cette intorprétation; car ce que l’on remarque surtout d’après lui, serait l'élévation du globe oculaire, la rotation en dehors ne viendrait qu'au second rang. C'est en se basant sur ces considérations, qu'il admet que le muscle en cause serait le droit supérieur auquel, dans cortains cas, viendrait

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s'ajouter le muscle droit externe. Mais ceci constitue une erreur physiologique,

car le muscle droit supérieur n’élève pas seuiement l'œil, mais il le porte aussi en dedans; et Bonnier dit lui-même quil n'a jamais vu l'œil se porter en dedans. il n'y a qu'un muscle qui puisse à lui seul porter l'œil en haut et en dehors, c'est le petit oblique, comme le font remarquer Bordier et Frenkel, et il n’y a aucun: muscle, ajoutons-nous, qui soit capable de porter l'œil directement en haut. Cette action est beaucoup plus complexe: elle nécessite à la fois l'intervention du droit supérieur et du petit oblique qui, étant antagonistes sous certains rapports (le premier étant rotateur en dedans, le second rotateur en dehors), sont synergiques pour ce qui concerne l'élévation; de telle sorte que, lorsqu'ils agissent ensemble, les mouvements contraires se neutralisant, le résultat définitif est une élévation du globe oculaire qui se porte directement en haut. Bien plus, on est obligé, si l'on veut faire intervenir le droit supérieur, d’invoquer pour la rotation en haut et en dehors, l'action de trois muscles : le petit oblique et le droit supérieur

auxquels viendraient s'ajouter le droit externe. Ici donc la résolution du pro- blème deviendrait encore plus complexe : car on sait que l’innervation du droit externe est assurée par un nerf spécial : le moteur oculaire externe, dont l'action viendrait s'ajouter à celle du moteur oculaire commun qui régit les mouvements du droit supérieur et du petit oblique.

Mais quelle est la cause intime qui détermine la rotation de l'œil en haut et en . dehors, soit en agissant sur le petit oblique, comme le veulent Bordier et Freu- kel, soit en agissant sur le droit supérieur, ainsi que le prétend Bonnier? Bordier et Frenkel admettent que l'impulsion volontaire ne pouvant se transmettre à l’or- biculaire par le facial paralysé se décharge sur le petit oblique dont les fibres motrices proviennent d’un noyau situé à la partie postérieure des noyaux du nerf moteur oculaire commun.

Or, on sait que, d'après Mendel, le facial supérieur tirerait son origine dans la masse de substance grise située au-dessous de l'aqueduc de Sylvius, d'où naît le nerf moteur oculaire commun. Cet auteur aurait constaté, en effet, après avoir arraché les paupières et le frontal chez le lapin et le cobaye, la dégénérescence de la partie postérieure de la substance grise en question. De plus, d'après Bech- terew, il existerait des fibres d'union reliant le moteur oculaire commun au facial: A l’appui de cette opinion, on pourrait citer le phénomène signalé par Gifford, qui a prouvé que lorsqu'on commande à un sujet de fermer un de ses yeux, après en avoir écarté les paupières à l'aide d'un blépharostat, on constate, pendant l'effort que fait le sujet pour vaincre l'obstacle apporté à l’occlusion par le blépharostat, un rétrécissement pupillaire. Cela serait la preuve évidente de la vérité de la thécrie de Mendel et expliquerait comment l'excitation transmise au facial, ne pouvant traverser ce cordon nerveux, se propagerait au noyau du petit oblique situé en avant de lui.

Mais pour Bonnier, qui nie l'intervention du petit oblique pour admettre celle du droit supérieur, et, dans quelques cas, celle du droit externe, cette explication n'est pas possible. Il ne pourrait pas s'agir d'une décharge nerveuse, car dans aucun des schémas sur la topographie des noyaux du moteur oculaire commun, le facial ne se trouve en rapport avec le droit supérieur. La véritable cause en devrait être recherchée dans une irritation de l'appareil ampullaire des canaux demi-circulaires de l'oreille interne. Ce qui le prouverait seraient certains troubles : bourdonnements, vertige, etc. Mais, si ces phénomènes accompagnent souvent la paralysie faciale, on ne saurait, croyons-nous, y voir, par rapport au phénomène de Bordicr et Frenkel, une relation de cause à effet, pas plus que l'on

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ne saurait, par exemple, attribuer à Ja paralysie de l'orbiculaire buccal, le lar- moiement qu'on observe dans quelques cas de paralysie faciale. Pour ce qui est de l'action du droit supérieur, nous avons vu plus haut qu'il est incapable à lui seul de porter l’œil directement en haut. Mais il est une cause sur laquelle Bon- nier insiste particulièrement, c'est que ce mouvement de l'œil est parfois spasmo- dique, ce qui démontrerait forcément une irritation partant des canaux demi- circulaires de l'oreille interne. Est-il nécessaire d’avoir recours à une pareille interprétation pour expliquer le spasme sur lequel Bonnier aime tant à insister ? Nullement. Si l'élévation de l'œil se fait spasmodiquement, la faute n’en est pas à une incoordination due à l'appareil ampullaire irrité. Et d’ailleurs cette incoordination existe-t-elle? Non pas. Pour fermer ses paupières, le malade est obligé de faire un effort inaccoutumé : il concentre toute son attention sur ce mouvement qui tend à rétrécir Ja fente palpébrale et ce fait ne pouvant se mani- fester sans une répercussion correspondante sur le globe oculaire, celui-ci se porte en haut et en dehors. Il y a donc loin d'une incoordination à la production de ce phénomène qui n’est en réalité que l'exagération d'un fait normal.

Mais s’il n'y a pas d’incoordination et par conséquent la théorie auriculaire est fausse, la théorie de la décharge nerveuse de Bordier et Frenkel a-t-elle une base plus solide ? Nous ne le pensons pas et en voici la raison : Faites fixer à un sujet sain un de vos doigts situé à la hauteur de ses yeux à la distance d'un mètre et dites-lui de fermer ses paupières en même temps que vous vous y opposerez en soulevant la paupière supérieure que vous maintiendrez à l’aide du pouce de l’autre main contre l’arcade orbitaire. Vous verrez alors, lorsque le sujet essaiera de fermer son œil, son globe ocu‘aire se porter presque toujours en haut et en dehors. Ici pourtant ‘1 n'y a pas de paralysie et le facial peut très bien conduire les impulsions centrales, mais en vertu de l’obstac.e opposé par votre doigt, l'im- puision devra s'exagérer et cette impulsion se transmettant au globe oculaire le portera manifestement en haut et en dehors. Cette expérience, très facile à véri- fier, démontre à l'évidence ce qui se passe dans la paralysie faciale et que l'influx nerveux au lieu d'abandonner les voies normales pour se décharger sur une voie voisine, les parcourt au contraire avec une plus grande intensité et rend ses effets plus évidents. Elle constitue de plus la condamnation naturelle de la théorie de Bonnier, car elle se réalise chez des sujets sains, par conséquent en dehors de toute irritation possible de l'appareil ampullaire liée à la paralysie faciale.

En résumé nous croyons pouvoir conclure en affirmant que le phénomène signalé par Frenkel et Bordier est un phénomène physiologique qui devient plus manifeste par le fait d'une impulsion nerveuse plus considérable et d'autant plus manifeste que l'impulsion est plus intense, c'est-à-dire que la paralysie est plus marquée, (Progrès Médical.)

Le microphonographe et l'éducation de la parole chez le sourd-muet, par J.-V. Lasorpe (1).

Je viens réaliser la promesse que j'ai faite à mes collègues de la sociélé de mettre sous leurs yeux l'instrument dit le Aftcrophonographe, dont il a été plu- sieurs fois question ici dans les communications de notre collègue, M. Gelle, et dont j'ai, moi-même, fait pressentir, à cette occasion, l'importance et l'intérèt scientifiques et pratiques.

(1) Communication à la Société de Biologie, le 22 janvier 1898.

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L'idée première de cet instrument et de son application à la surdi-mutilé ap- partient à M. Dussaud (de Genève), professeur à l’Institut physique, et député de cette ville; et c’est d’après mes indications, basées sur les données d'ordre phy- siologique, que je vais essayer de résumer, en quelques mots, que M. Dussaud, un de ses distingués collègues et compatriotes; M. Georges Jaubert, docteur ès sciences, et M. Berthon, administrateur de la Société des Téléphones, créateur du téléphone et du microphone qui portent son nom, ont apporté à l'appareil les perfectionnemenis successifs qui en font l'instrument que je vous montre, ss à tible d'applications importantes déjà réalisées.

Augmenter l'intensité du son, tout en le 1églant et le graduant ; a volonté, telle a ete l’idée-mère, génératrice du micronographe Dussaud.

Elle a été réalisée par l’adjonction et l'adaptation d'un appareil de renforce- ment (microphone) au phonographe (d’Edison), mis en jeu par une pile à cau- rant continu, en machiue dynamo-électrique, activant le système.

Il s'agit, en somme, d'un moyen mécanique d'amplificalion du son, au même titre que le grossissement des objets par le microscope ; en sorte que le micro- phonographe peut étre appelé un microscope du son.

Il se compose essentiellement de deux parties ` l’enregistreur, le répétiteur ;

L'enregisireur (nouveau modèle) est constitué par de minuscules électro- aimants commandant un burin qui grave les sons sur un rouleau de cire ana- logue à ceux des phonograpbes, et mi par un mouvement d’horlogerie puissant ou bien (comme dans le dernier modèle que voici) par une machine dynamo- électrique. Les électro-aimants sont actionnés, eux-mêmes, au moyen d'un cou- rant électrique circulant dans des microphones particuliers.

On peut, de la sorte, en produisant les bruits, même les plus faibles, devant le microphunographe, les inscrire avec une netteté remarquable (Ex. : la parole chuchotée, le bruit respiratoire, les bruits cardiaques, otc.).

Le répétiteur, de son côté, se compose de rouleaux de cire impressionnés (par l’enregistreur), qui, ea tournant par un mouvement d’horlogerie, actionnent un style, lequel actionne direclement le microphone au contact du rouleau ; et le microphone, à son tour, actionne un récepleur téléphonique.

En portant le dit récepteur à l'oreille, on entend aussi souvent qu'on le veut les bruits, les sons ou la parole inscrite; ef cela avec une intensité qu'on peut régler à volonté de la plus faihle à la plus forte : c'est la, dans cette dernière particularité que gisent essenticllement l'intervention et les avantages du nouveau microphone; et ce résultat découle, d’une part, des modifications fondamentales apportées à la constitution et à l'adaptation du microphone; et, d'autre part, à la transmission dont l’idée revient à M. Dussaud du mouvement de la mem- brane, non plus par l'intermédiaire de tubes en caoutchouc ou de cornets acous- tiques plus ou moins volumineux comme dans le système Edison, mais par l'élec- tricilé : la perte est alors nulle, pour ainsi dire, et le rendement extraordinaire, parce que ia membrane agit directement, par contact direct sur le microphone ; en sorte que lorsque le sourd, par exemple, porte l'appareil à son oreille, c'est comme s'il plaçait contre cette oreille la membrane elle-même actionnée par le style : la membrane agit donc, en ce cas, comme régulateur du courant (1).

Enfin, un autre avantage de ce dispositif, c’est d'avoir pu établir un courant

(1) H est curieux de constater que dans Je dispositif intime de l'appareil micropho- nique, le constructeur, pour produire et multiplier les effets d'impressionnabilité vibra- toire, a imité et presque réalisé, sans s'en douter, l'appareil auditif de Corti : le petit

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téléphonique secondaire, qui permet l'attéuuation des bruits accessoires produits par l’appareil, bruits qui, comme nous l'allons voir, ont cependant une réelle importance pour le but pratique à poursuivre et à obtenir.

Toujours est-il, d'après ce qui vient d'être dit, que :

On peut, au moyen d'un seul microphonographe, actionner un nombre rela- tivement considérable de téléphones, plus de deux cents; comme chaque télé- phone peut, au moyen d'un cornet approprié, être entendu par un groupe de cent personnes; vingt mille, au moins, peuvent, on le voit, participer à une audition en même temps.

Ce résultat nous importe surtout au point de vue de la pratique de l'appareil dans la surdi-mutité, car il est possible, avec un seul appareil, de faire l'éduca- tion parlée d’un grand nombre de sujets à la fois.

En second lieu, le mode de transmission électrique permet l'audition du pho- nographe à de grandes distances (950 kilomètres d’après l'essai sur lignes artifi- cielles); et comme cette transmission ne comporte pas en soi de déperdition, cette audition a la même netteté, en ce cas, qu’a la distance prochaine de 1 mètre : d’où des applications importantes à la transmission éloignée de la parole; et aussi à la cinémalographie, grâce à la possibilité de l'inscription des rouleaux à une grande distance avec l'enregistreur (dernier modèle).

Tel est, dans ses lignes essentielles, la description de l'appareil; voyons-en le mécanisme : il se dégage clairement, ainsi que je l'ai déjà dit, des données phy- siologiques qui ont servi de base à ses perfectionnements et à ses applications :

Si, en effet, on cherche, par une simple analyse, à se rendre compte de la sen- sation auditive, on y trouve l'intervention nécessaire de trois éléments, de trois facteurs essentiels :

La matière même de la sensation, l’excitant, c'est-à-dire le son ou le bruit, résultant d'ondes ou vibrations sonores.

La transmission de ces ondes ou vibrations au centre perceptif.

La réception ou la perception du son, d'où résulte la détermination de la” sensation.

Or, en ne considérant, pour le cas qui nous occupe le cas du fonctionne- ment de l'appareil dont il s'agit, microphonographe que le premier de ces élé- ments, c'est-à-dire le son ou le bruit, la nature même, la qualité, le mode de production de ce son ou de ce bruit paraissent avoir une importance capitale pour le réveil de la perception, et par conséquent de la sensation uuditive, jusqu'alors éteinte et rebelle à toute espèce de provocation.

En effet, l’espèce de son, de bruit, d'onde vibratoire particulière, engendrés par le microphone (Dussaud) annexé au phonographe, dans les conditions mêmes de son premier fonctionnement (voir nos communications à l'Académie de médecine), encttait et réveillait la perception et la sensation auditives, chez les sujets atteints de surdi-mutité, dont on avait fait l'éducation parlée, mais qui n'avaient jamais jusqu'alors perçu, par conséquent entendu ni un son ni un bruit quelconques : c'était pour eux la révélation inattendue d'un monde nouveau, d'une sensation inconnue; révélation qu'ils manifestent par les signes d’une satisfaction, d'une joie parfois débordantes,

De plus, le caractère, la nature du bruit (craquement, pétillement...) sont par- faitement perçus ct exprimés; et si le bruit se produit sur un rythme musical,

appareil démonté le montre clairement dans le groupe de ces minuscules billes de char- bon, sur lesquelles frappe le style du microphone à l'instar des marteaux de Corti.

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comme dans nos expériences, après quelques essais répétés, le rythme est saisi et indiqué par le sujet qui bat la mesure, ainsi que l'indiquent clairement les pho- tographies instantanées dont je fais passer un exemplaire. e

Le problème se trouvait ainsi résolu dans son poslulatum fondamental, et il ne restait qu'à faire subir à l'appareil les perfectionnements nécessaires pour l'adapter, d'une part, à la répétition du son nettement articulé ou parlé, en un mot, de la parole; et, d'autre part, de façon à le rendre applicable et pratique pour un usage habituel.

Or, ces desiderala, ces perfectionnements se trouvent aujourd'hui réalisés, dans l'appareil complet et portatif que je vous présente, grâce au concours solidaire, je me plais à le répéter, de MM. Dussaud, Georges Jaubert et Berthon, et aux précieuses ressources de toute sorte de la Société des Téléphones, sous la haute direction de M. Léauté, de l'Institut, 1l est juste dr ajouter l'intervention géné- reuse et les encouragements prodigués aux inventeurs par M. Eugène Péreire, qui comprend et pratique si bien, par ce côté humanttaire, la devise : « a c'est-à-dire hérédité oblige. »

Nous nous trouvons ainsi en possession d'un véritable parleur automatique» facilement maniable pour les exercices auditifs, nécessaires à la récupération et à l'apprentissage de la parole, chez ceux qui en sont privés originellement, c'est- à-dire chez les sourds-muets, dont l’éducation va pouvoir être entreprise et réa- lisée sur de nouvelles bases; car, jusqu’à présent, et à défaut de moyens appro- priés, on a négligé et on a le faire systématiquement l'intervention de l’organe de l'ouïe, abandonné ainsi à son défaut natif de fonctionnement.

C'est, en un mot, l'apprentissage normal de la parole par le mécanisme au- dible qui y préside naturellement, rendu possible et facile par l'appareil nouveau, et cela dans des conditions singulièrement favorables, car, je le répète, avec un scul appareil, et grâce aux multiples communications par le bitéléphone (de Mer- cadier, par exemple), un professeur peut poursuivre simultanément l'éducation de plusieurs sujets.

Il reste à instituer la méthode rationnelle qui doit présider à cette éducation, et dont nous nous occupons avec le concours de compétences appropriées, celle d'un maitre spécialiste en otologie, notre collègue et ami, M. le docteur Gellé, et d'un maitre éducateur des sourds-muets, M. Auguste Boyer, professeur agrégé à l'Institution nationale.

Les essais réalisés et les résultats déjà acquis, quoique sur un théâtre encore restreint, permettent de concevoir les espérances les plus justifiées, ainsi que l'on a pu s’en convaincre ici même par les communications de M. Gellé. Nous tien- drons la Société au courant de cette question d'un si haut intérêt scientifique et pratique. Et, afin de donner dès aujourd'hui, à ma communication, un aperçu de cette sanction pratique, nous allons appliquer le fonctionnement de l'appareil à un sujet chez lequel la fonction auditive, après avoir complètement sommeillé durant près de quarante années, a pu et peut être réveillée instantanément de façon à réaliser non seulement la perception simple du son ou du bruit engendré par le microphonographe; mais, de plus, la sensation d'un rythme musical, nette- ment exprimée, comme on le voit, par la physionomie transfigurée du sourd- muet (1).

(1) Nous avons négliger, dans cette brève présentation, le côté historique de la question, sur laquelle nous nous proposons de revenir amplement dans une prochaine publication sur ce sujet.

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Le prurit còmme symptôme de la paralysie générale.

Il y a déjà longtemps que les cliniciens connaissent l'existence des démangeai- sons cutanées apparaissant pendant le cours de certaines maladies nerveuses, Ces démangeaisons se rencontrent particulièrement dans la neurasthénie, dans le tabès, dans la syringomyélie. Jusqu'ici elles n'avaient pas encore é'é signalées dans la paralysie générale, et c'est précisément dans deux cas de cette maladie que M. le D" A. Sarbo (1) les a rencontrées, dès les premiers temps et comme symptôme très précoce de cette affection.

Dans le premier cas, il s'agit d’un homme de trente-cinq ans qui, dès le début de sa paralysie générale, fut affecté d’un prurit généralisé, présentant son inten- sité la plus grande à Ja face et au cuir chevelu. Nulle part il n’y avait de lésions cutanées, et cependant les démangeaisons étaient telles qu'elles obligeaient le malade à se gratter jusqu'au sang. Cet homme fut traité par la franklinisation, qui diminua très notablement le prurit et produisit un amendement dans les troubles psychiques. Plus tard, les démangeaisons reparurent puis s’atténuèrent d'elles-mêmes lentement, progressivement, en même temps que s'accomplis- saient les progrès des lésions méningo-encéphaliques.

Dans le second cas, les choses se passèrent sensiblement de même. Il s'agit d'un homme âgé de quarante ans, atteint de paralysie générale et qui, dès le commencement de sa maladie, eut des démangeaisons violentes qui commen- caient derrière les oreilies pour se généraliser de la sur tout le corps. Chez cet homme également, pendant quelque temps la franklinisation diminua le prurit et les troubles cérébraux. Le répit fut toutefois de courte durée, les démangeai- sons reparurent en même temps que se montrèrent de nouveau les troubles psy- chiques.

Comme il est facile de s’en rendre compte, la coexistence des troubles céré- braux et des démangeaisons observée chez ces deux malades, fait bien voir que le prurit en question est en rapport direct avec les lésions de l'écorce cérébrale propre à la paralysie générale. C’est un symptôme qui accompagne le début de ces lésions et par conséquent la période d'excitation de la maladie et qui dispa- rait avec elle quand la marche des altérations anatomiques est arrivée à produire la sclérose de l'écorce cérébrale.

Effets thérapeutiques des bains de lumière électrique, par M. Below (2).

Jai traité jusqu'ici par les bains de lumière électrique (émanant de l'arc vol- taïque ou de lampes à incandescence) 122 sujets atteints de diverses affections cutanées, de rhumalisme musculaire et de syphilis : 67 de ces individus sont guċ- ris, l'état de 36 s'est amendé, chez 19 il ne s’est produit aucune amélioration. Bien entendu, ces malades n'ont fait usage d'aucun médicament. L'effet des bains de lumière électrique a été nul dans les cas de nwvus vasculaire, de prurit du scrotum et du gland, de cancer, de sarcome, d'alopécie. d’atrophie du nerf op- tique et de cataracte. Par contre, c’est chez les patients atteints de lupus, d'ulcère de jambe, de rhumatisme musculaire et de syphilis que les meilleurs résultats ont été obtenus. Dans cette dernière affection, les bains de lumière agissent en pro-

(1) A. Sarbo (Pester, med. chir. presse, 12 septembre 1871, (2) Communication faite à la Société de Médecine berlinoise.

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voquant la sudation. Je ferai remarquer à ce propos qu'à Haiti et sur la côte du Mexique, les indigènes atteints de syphilis s’enfouissent dans le sable du bord de la mer, s'exposent a la lumière solaire et boivent du thé pour activer la produc: tion de la sueur; au bout de quatre à six semaines ils seraient guéris.

La photothérapie électrique me paraît indiquée, d'une part, dans les affections justiciables de la méthode sudorifique les procédés usuels de sudation ne sont pas supportés a cause de l'existence d’un asthme ou bien de lésions cardiaques ou pulmonaires, et, d'autre part, pour le traitement du lupus et des ulcères de jambe.

M. Senator. S'il est vrai que les naturels de Haiti s’enfouissent dans le sable et guérissent ainsi leur syphilis, ce résultat est vraisemblablement à la chaleur solaire, et ne saurait par conséquent être invoqué à l'appui du traitement de cette maladie par les rayons lumineux.

M. BEHREND. Personne jusqu'à présent n’a réussi à guérir la syphilis par la sudation seule.

Quand on possède deux agents de traitement de cette maladie aussi puissants que le mercure et l'iode, il faut savoir s’y tenir et ne pas les abandonner pour leur substituer les bains de vapeur et les bains de lumière, dont l’action est plus que problématique.

M. Muntga. Toutes les expériences qui ont été faites pour guérir la syphilis par les sudorifiques ont donné des résultats fort médiocres.

Lorsqu'on provoque la sudation par les moyens ordinaires, la température du corps augmente, le pouls devient plus fréquent, etc. Ces phénomènes, qui acquièrent parfois chez certains malades une intensité facheuse, sont évités si l'on se sert du bain de lumière électrique comme agent sudorifique. Aussi, dans ces conditions, les patients peuvent-ils être soumis à des températures beaucoup plus élevées, 75° par exemple.

En général, les bains de lumière électrique diminuent la fréquence du pouls par suite de leur action excitante sur le pneumogastrique. Ils peuvent donc être employés avec avantage contre les palpitations réflexes dues à certaines affections des organes génitaux (onanisme, retour d'âge), ainsi que dans les affections car- diaques et rénales lorsqu'il s’agit de provoquer la sudation tout en ménageant le cœur,

L’insalubrité des villes industrielles.

Dans une ville industrielle l’on brûle beaucoup de charbon, cette combus- tion devient une cause d’insalubrité. Le premier inconvéoient est le dégagement de famée. Les gaz chauds entrainent de petites parcelles de charbon qui restent en suspension dans l'atmosphère. De un obscurcissement de l'air dans les villes industrielles. Le charbon absorbe surtout la lumière violette. Or celle-ci favorise la formation d'eau oxygénée qui détruit les microbes pathogènes en général et en particulier ceux de la fièvre typhoïde, du choléra, du charbon. En général l’ob- scurité favorise la multiplication des bactéries. Ces parcelles de charbon répan- dues dans l'atmosphère constituent un centre d'attraction pour la vapeur d’eau, aussi les jours de brume intonse et de pluie sont-ils bien plus fréquents dans les grandes villes industrielles. Les brouillards de Londres sont scuvent cités et, d’après Forster, la moyenne annuelle des jours brumeux s'y est élevée en vingt ans (de 1872 à 1892) de 98 à 153. Paris, par suite du développement industriel de

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ses faubourgs commence à avoir des brumes. Glasgow en Écosse et Lille en France sont les villes les plus brumeuses.

Cette brume est fort épaisse; d'après les aéronautes on n'en sort qu'à partir de sept ou huit cents mètres. Ces inconvénients de la fumée ont depuis longtemps attiré l'attention publique et depuie longtemps les autorités ont prescrit la fumi- Vorité pour tous les industriels. Mais la fumivorité est toujours incomplète et les appareils ne fonctionnent bien qu'avec des chauffeurs habiles qui sont rares.

La fumée n'est pas la seule cause d’insalubrité résultant de l'emploi du charbon. La combustion dégage de l'acide carbonique qui est fort long à se diffuser dans l'atmosphère. Ainsi à Paris il se brûle 7,500,000 tonnes de charbon qui dégagent 24,000,000 de tonnes d'acide carbonique, tandis que la respiration de tous les habitants n’en dégage que les trois centièmes de cette quantité. Mais il se forme le plus souvent un peu d'oxyde de carbone à une combustion incomplète. L'oxyde de carbone, répandu en très faible quantité dans l'air que nous respi- rons, a pour effet de transformer une partie de l'hémoglobine en hémoglobine oxycarbonée qui ne peut plus servir à la circulation.

D'où l'anémie si fréquente dans les centres urbains, et le succès si justifié de l'Hémoglobine Dalloz.

La houille dégage également une certaine proportion d'acide sulfureux qui, dans l'air humide, se transforme rapidement en acide:sulfurique et qui provoque, d'après Haubner, une intoxication lente appelée maladie acide. Elle produit le déphosphatage des os et l'abâtardiscement de la race qui n'est plus en état de résister à la tuberculose. Haubner a étudié cette maladie chez des animaux de l'espèce bovine qui séjournaient dans le voisinage d'usines.

Le gaz présente les mêmes inconvénients qui sont aggravés encore par le fait de son emploi dans des bureaux et des salles de réunion l’air ne se renouvelle pas suffisamment. La Société des Ingénieurs américains demandait, pour aérer suffisamment une salle, cinquante-six mètres cubes par hommeet par heure, et quatre-vingt-six mètres cubes par bec de gaz et par heure. On est bien loin de ces conditions dans les bureaux et ateliers des villes.

Peut-on diminuer ces causes d’insalubrité? On peut le faire grâce à la distribu- tion d'énergie électrique produite dans des usines situées à la périphérie des villes. Une usine centrale produisant huit cents chevaux donnera bien moins de fumée et brilera moins de charbon que deux cents petites usines de quatre che- vaux. L’électricité peut servir à chauffer et à faire la cuisine, sans combustion et, par suite, sans dégagement de gaz noscifs, et si son emploi était généralisé, le prix actuellement élevé pourrait diminuer assez pour permettre des économies aux ménages qui l'emploieraient. Enfin, dans certaines villes, on pourrait suppri- mer la combustion du charbon en dérivant une partie de l'eau d’une rivière, de façon à former une chute d’eau arjificielle servant à produire l'électricité. C'est ce qu'on tente de faire en ce moment à Lyon en prenant au Rhône 100 mètres cubes par seconde et créant une chtue de 12 mètres qui alimentera une usine élec- trique. Celle-ci distribuera dans la ville la force motrice, la lumière et la chaleur. On compte sur unc diminution du brouillard et une plus grande salubrité (1).

(1) Voir l'Écho médical de Lyon, 13 déc. 1897.

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RADIOGRAPHIE & RADIOTHÉRAPIE

Accidents cutanés et viscéraux consécutifs à l'emploi des rayons X,

par les Dr Oupin, BARTHÉLEMY et DARIER.

PREMIÈRE PARTIE

Au mois d'août 1896, tant au Congrès de Nancy qu'à celui de Londres, nous montrions, le Dr Oudin et moi, outre les résultats relatifs à la médecine générale, nos premières applications radiographiques à la vénéréologie et à la dermato- logie.

Cette année, outre des lésions dues à la tuberculose, au rhumatisme, au pso- riasis ou à la syphilis, nous pouvons vous apporter un grand nombre de radio- graphies relatives aux affections thoraciques, poumons, plèvre, aorte, appareil circulatoire, etc.

Le progrès est considérable et l'utilité diagnostique ne peut plus être contes- tée, comme vous pouvez vous en rendre compte par l'exposition de toutes ces épreuves; mais c'est surtout sur les accidents qui peuvent résulter de l'emploi des rayons X que nous désirons cette fois a.tirer votre attention.

La chaleur, la lumière, l'électricité, ont une action favorable sur un grand nombre de lésions. Il était tout indiqué de tenter l'épreuve des bénéfices à retirer de l'emploi des rayons X récemment découverts. D'autre par, le perfectionne- ment presque journalier de l'outillage radiographique, la multiplicité des ser- vices rendus à la médecine par ce nouveau mode d'exploration, tant au moyen de l'écran fluorescent que par l'épreuve radiographique, firent vite que les appli- cations médicales sont devenues d'usage courant. De tous côtés, dans tous pays, les malades les plus divers furent soumis à l'action des radiations nouvelles et le nombre des expériences devint rapidement considérable. Ces expériences eurent lieu parfois avec cette imprudence qui résulte, tantôt de l'accoutumance, tantôt de l'ignorance l'on est do la façon dont il faut se conduire vis-à-vis d'un agent que personne n'a encore employé; et pourtant, cette condition doit faire prendre des précautions dont il y a lieu de se départir, d'autant moins qu'on ne connait pas encore les détails de la voie l’on s'engage.

Toujours est-il qu'un certain nombre d'accidents ont été signalés de part et d'autre, Relativement au grand nombre d'expériences radiographiques qui se comptent maintenant par centaines de mille, les accidents sont dans une propor- tion minime, infiniment moindres par exemple que ceux du thlorofurme. Mais s'ils sont négligeables comme quantité, s'ils, n’ont jamais occasionné la mort ni l'infirmilé, quelques-uns ont été assez sérieux, comme le cas par exemple qui a été adressé de Dublin à Apostoli, et les autres se sont montrés assez fréquents (nous en avons réuni une cinquantaine dans ce mémoire) pour que leur étude s'impose, pour que la cause en soit recherchée, afin qu'à l'avenir on sache se mettre dans les conditions voulues pour éviter toute lésion dans l'emploi des rayons X.

(EI D

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Précisément parce que nous avions affaire à des agents inconnus, nous avons toujours procédé avec Ja plus extréme prudence, placant toujours nos ampoules a plus de 15 ou 20 centimètres de distance et n’employant que des intensilés élec- triques qui ne dépassaient pas 6 à 8 ampéres. Nous risquions d’avoir des résultats moins puissants, ce que la pratique n’a pas démontré ; mais nous étions certains de n'avoir pas d'accidents, puisque nous avons pu l’un et l'autre poser jadis, pour le pli du coude par exemple, pendant une heure et quart sans avoir même un éry- thème ou une squame.

Pourtant nous avons eu, sur plus de 400 expériences, cinq fois des suites, ja- mais fâcheuses, mais anormales; dans un cas, deux petites escarres lenticulaires et superficielles du lobule de l'oreille. Dans deux autres un érythème érysipéla_ toïde sur des lupus, l’un de la joue, l’autre de l'oreille, comme à la suite d’une injection de tuberculine; sur ce dernier une alopécie peladoïde qui dura deux mois circonscrite et péri-auriculaire ; enfin, chez un enfant de 7 ans, qui avait déjeuné une heure auparavant, une indigestion subite et violente suivie pendant deux mois de petites coliques sèches intermittentes.

Ces accidents étaient trop rares et trop insignifiants pour nous fournir d’utiles indications. Il nous fallut réunir tous les cas publiés et les classer. Il est probable que chaque expérimentateur n’a que très peu d'accidents à son actif et que l'ex- périence individuelle ne peut heureusement pas suffire pour élucider la question. Nous ne saurions trop prier les auteurs de publier toutes les observations accom- pagnées de suites anormales et avec tous les détails et toutes les conditions de l'expérimentation. C'est ordinairement ce qui fait défaut e ce qui rend difficile et incertaine l’appréciation des causes nuisibles.

Quoique la solution ne soit pas encore complète, il fallait poser le problème, et c'est pour cela que nous avons réuni tous les faits que nous ayons pu trouver et qui, jusqu’à ce jour se montent au chiffre de 44. Nous avons été aidés dans la re- cherche de ces documents par notre ami le docteur Jacquet, à qui nous sommes heureux d’avoir l'occasion d'adresser des remerciements.

Notre mémoire est divisé en cinq parties :

Dans la première sont réunies et classées les observations. Dans la seconde sont analysés les symptômes, les caractères, la marche et l'évolution des acci- dents. Dans la troisième sont exposées les interprétations et sont discutées les vues théoriques. Dans la quatrième sont étudiés comparativement les accidents de l'électricité ordinaire. Disons tout de suite qu'il y a des troubles fonctionnels viscéraux et des accidents cutanés, et que ces derniers, qui nous intéressent le plus ici, doivent être divisés en lésions aiguës et en lésions chroniques, comme les dermites électriques.

Enfin nous avons entrepris une série d'expériences dont la relation formera notre cinquième chapitre.

Nous avons soummis plusieurs animaux, lapins et cobayes, à des séances plus ou moins prolongées de radiations puissantes, beaucoup plus intensives, à tous points de vue, que celles dont on se sert couramment.

Les lésions qui s'en sont suivies ont été étudiées dans des biopsies répétées, er les résullats microscopiques, constatés par Darier, sout consignés dans celle dernière partie de notre mémoire.

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DEUXIEME PARTIE

OBSERVATIONS

I.— Un jeune apprenti, dont le patron, fabricant d'instruments de chirurgie, voulait radiographier la colonne vertébrale, fut soumis à l'action des rayons X. Pendant une heure un tube de Crookes fut placé à 0.12 centimètres environ de lépigastre, la chemise de flanelle étant interposée entre le tube et la peau. Ji n'en résullat rien immédiatement; mais le lendemain, la peau devint sensible, irritée et rouge sur toute la surface exposée aux rayons. La douleur augmenta pen- dant quelques jours, puis ìl survint un nombre considérable de vésicules. Le passage de la peau saine à la peau altérée se fit sans transition surtout au bord inférieur de l'aire irritée. Les vésicules, surtout autour de l’ombilic, étaient très nombreuses. La lésion ne provoquait qu'une démangeaison médiocre. Le dix- neuvième jour à dater de l'expérience, tout l'épiderme se détacha et la peau rede- vint tout à fait saine, sans élévation au-dessus de la peau environnante; les pla- ques vésiculeuses seules étaient encore excoriées. La plupart des poils tombérent, sauf au niveau de la ligne médiane. La guérison eut lieu très lentement au niveau des parties excoriées. (Radcliffe Crocker, Bristish med. journal, 2 janvier 1897.)

D Dans un cas, l'exposition prolongée à l'action des rayons X détermina une deratite vésiculeuse accompagnée d'une grande irritation et de cuisson, puis suivie de l’exfoliation de l’épiderme. (Quinzaine médicale, 1°° avril 1897.)

III. Chez un expérimentateur on constate une dermatite des extrémités des doigts avec chute de l’épiderme et lésion des ongles. (/d.)

IV. Un démonstrateur, faisant des expériences en public pendant six à huit heures par jour, eut des ampoules à la main droite dont les ongles tom- bérent. L'opérateur, se servant plus tard de sa main gauche, éprouva les mêmes accidents, eut même de la rougeur et du gonflement de la face; les cheveux tombèrent au niveau du front et de la tempe, le sourcil gauche se dépouilla, les poils du côté gauche de la moustache tombèrent. Il y aurait eu quelques troubles de la vue. {Id.)

V. Chez un homme faisant journellement des radiographies, la main droite se couvrit, au bou de plusieurs semaines, de taches fonçées qui devinrent dou- loureuses; le reste de la peau était atteint de rubéfaction et d'inflammation, L'épi- derme se dessècha petit à petit, devint dur et jaune, puis se mit à tomber. Un nouvel épiderme prit la place du premier, mais fut atteint à son tour et cette fois l'inflammation gagna les extrémités des doigts, les ongles tombèrent et furent remplacés par de nouveaux, normaux d’ailleurs. (La Science française, 2 jau- vier 1897, d'après le journal anglais Nature.)

VI. Chez un patient, dont on radiographiait la région rénale pour cause de calcul, il se produisit d'abord des nausées, puis une large ulcération au niveau de l’épigastre, qui fut très profonde et mit beaucoup de temps à guérir. (Dr Drury).

VII. Daus un autre cas, un tube de Colardeau avait fonctionné énergique- ment quarante-cing minutes, à 3 cectimètres du temporal gauche. Les tissus se sont tumefiés sur une zone d'environ 10 centimètres de diamètre; barbe et che- veux sont tombés. Au bout de plusieurs mois, il reste encore quelques croûtes légères, des points de cicatrisation qui s’achévent. Les cheveux et Ja barbs repoussent lentement, des bords vers le centre. (Abel Buget, Technique medicale des rayons À.)

VII bis. Dans des conditions semblables, la pose effective avait duré cinq heures, les accidents se sont étendus à tout un côté de la tête. (Du mème.) VIII. Apres de mombreuses expériences avec les rayons X, l'ingénieur

Leppin constata, à la suite d’une séance de radiographie, une forte rougeur à la

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main gauche et une ampoule ultérieure semblable aux suites d'une brûlure. L'in- flamation cèda au traitement par l’eau blanche, mais la main conserve une teinte plus foncée, la peau reste rugueuse. (Journal l’Eclair, 9 juillet 1896.)

IX. Après plusieurs mois d'expériences continues, les mains de MM. Oudin et Radiguet ont été fortement lésées : dermite chronique des régions dorsales de la main plus particulièrement exposée aux rayons. La peau est épaissie, cedémateuse, elle a perdu son élasticité, et les plis ne se détendent pas; elle est rouge, congestive, trop large; elle ne derquame ni ne suinte. Les ongles sont doulourenx (Radiguet) jusqu’à la moitié inférieure; la sensibilité tactile est émoussée ` ils sont épaisssis et décollés, mais ne tombent pas.

Eo restant un mois sans s'exposer aux rayons, l'état normal reparait comme font les chirurgiens dont les mains ne supportent pas les solutions de sublimé ou d'acide phénique. (Dr Barthélemy.)

X. Un vieux confrère et sa fille, tous deux atteints de surdité incurable, avaient demandé qu'on essayât l'action des rayons X, sur les osselets et sur la sclérose de l'oreille interne. Plusieurs séances de quinze minutes eurent lieu avec le gros tube de Colardeau, à § centimètres de distance. Huit jours après la der- nière séance, tous deux eurent du gonflement du pavillon de l'oreille et une petite escarre, grisdtre, indolente, adhérente, apparut sur l’antragus, de la dimen- sion d'un grain de millet. L’escarre fut longue à se détacher; mais la cicatrisation se fit au-dessous simultanément et il n'y eut aucune espèce de suite. Enfin, huit jours après l'apparition de cette escarre, les cheveux tombèrent chez la jeune fille, sur une surface égale à peu près à la paume de la main, et sur la région tem- poraire temporo-mastoïdienne. (Ur Oudin et Garnaud.)

` XI. Lupus ulcéro-croûteux de la joue et de l'oreille droite, raclé en 1894 à Saint-Louis, récidivant en 1896.

A la suite de plusieurs séances de rayons X, le lupus a subi une poussée aiguë avec turgescence, gonflement, douleur analogue a celle que cause l'injection de tuberculine. Après cette poussée, comme dans un autre cas du service du prof. Founier, une poussée en sens inverse se produisit et le lupus s'est flétri, ratatiné, a pâli, les croûtelles détachées sont tombées et une notable amélioration a été constatée. Mais ce qu'il y a d'intéressant à signaler ici, c'est une alopécie qui s'est produite huit ou quinze jours après la dernière séance des rayons X (4 en tout) sans douleur ni sensation anormale. Un beau jour le malade a constaté que ses cheveux tombaient par touffes, puis la surface s’est dénudée à la manière d’une plaque de pelade demi-circulaire, occupant trois centimètres de large au pour- tour de l'oreille et toute la région temporale. Aucune espèce de douleur, ni de rougeur; aspect peladique complet qui persiste pendant quinze à vingt jours. Puis la repousse des cheveux commence à se faire; il paraît que les premiers pré- sentèrent une extrémité renflée en massue et qu'ils tombèrent encore.

Aujourd'hui, environ deux mois après la dernière séance, la repousse se fait bien partout et normale ; mais, les cheveux ont à peine la longueur d'un centi- mètre et demi et l’on peut penser que l’état semblable aux parties environnantes ne sera pas retrouvé avant deux mois.

On avait employé un gros tube de Colardeau, pendant vingt minutes, et à 20 centimètres de distance. (Dm Oudin et Barthélemy.)

Nota. Depuis la publication de cette observation, le malade a été revu; il a été constaté que les cheveux repoussés étaient plus durs et plus serrés, plus ré- sistants et plus noirs que les autres: l'alopécie ainsi produite ne durerait donc pas plus de deux mois. Avis à ceux qui voudraient l'utiliser contre l'hypertrichie.

XII. M. Freund a présenté à la Société royale des médecins de Vienne un cas de nævus pigmentaire pileux ayant envahi le cou, le dos et la partie supé- rieure des bras, et traité par les rayons de Röntgen. Les séances ont duré deux heures. Après la onzième séance, les poils commencèrent à tomber ; plus tard le

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malade eut une alopécie complète de la partie inférieure de l’occiput, de la uuque et de la partie supérieure du dos. Huit jours après le début de la chute des cheveux apparut une dermite, avec suintement par places. Actuellement la peau du cou et de la nuque est tout à fait dépourvue de poils.

Des expériences comparatives ont montré que ce résultat était aux rayons X et non à une action calorique, ou à des rayons émanés de courants électriques de haute intensité.

Les cheveux sont tombés plus facilement que les poils du nævus. Alopécie non définitive. (Revue internationale d'électrothérapie, février et mars 1897.)

XIII. Un jeune homme de 20 ans, atteint d'une phlegmasie aiguë présentant tous les caractères d'une brocho-pneumonie, fut soummis à l'application des rayons X. Les séances de radiations furent quotidiennes et durèrent chaque fois 55 minutes. Sept jours après la première application des rayons X, il se développa une éruption superficielle érythémateuse, localisée à la région antérieure du thorax; c'était une ébauche de coup de soleil cutané. Les jours suivants l’érythéme s’accenlua et progressa pendant huit jours; cette brûlure donna naissance à une escarre dermique douloureuse qui mit plus de trois semaines à s'éliminer. (Société médicale des hôpitaux, 25 janvier 1897. MM. Rendu et Du Castel.)

La constatation de cette irritation tégumentaire, en plusieurs cas, inspira l’idée a M. Bouchard de tenter l'emploi des rayons X pour stimuler la consolidation d'une fracture au fémur. Il n’y eut pas de résultat, car on dut discontinuer les séances, le malade se plaignant de sensations pénibles, d’agitation, voire d’insom- nie.

Le Dr Launois, employant souvent la radiographie, a fréquemment observé des accidents cutanés, qui n'apparaissent le plus souvent que plusieurs jours après l'applications des rayons, surtout chez la femme dans les parties découvertes. Il a vu aussi dans un cas, à la suite de leur application sur le crâne pour la recher- che d'une balle, se développer une vaste ulcération cutanée, qui mit les jours du malade en danger. (Société médicale des hôpitaux, 15 janvier 1397.)

XV. Le 29 septembre 1896, une jeune fille de 16 ans fut soumise à l’action d'un tube de Colardeau actionné par une bobine donnant 10 cm. environ d’étin- celles. |

Le tube fut placé à un centimètre de la région épigastrique, dont il fut séparé par une feuille mince de celluoïde.

La pose dura trois quarts d'heure, par intermittences, ce qui équivaut à une pose réelle d'environ vingt minutes. La plaque photographique placée en arrière de l'abdomen ne fut pas impressionnée.

Six jours après (3 octobre), une tache rouge de 6 cm. de diamètre, avec un cen- tre blanc de 2 cm. de diamètre, se montra au point la peau était en regard du tube. Légère douleur au toucher. Sept jours plus tard (12 octobre) des doa- leurs profodes se firent sentir assez aiguës. Une simple pommade au menthol fut appliquée. Il s’ensuivit une suppuration assez abondante (12 octobre-12 no- vembre). Jusque la les douleurs n’avaient rien d’exagéré. Pendant cette période, survint une plaie de même nature à la jambe, un peu au-dessus de la cheville, mais d'un diamètre plus restreint que la précédente. Cette plaie à la jambe, très douloureuse, nécessita un repos absolu; elle se cicatrisa au bout d'un mois.

La plaie de l'épigastre qui, le 22 novembre, n'avait plus dun diamètre de 2 cm. (partie blanche primitive) a cessé de suppurer à la suite d'applications de com- presses d'acide borique, et a formé une escarre qui est devenue très douloureuse. Dès la fin de novembre, les douleurs étaient devenues insupportables.

Cette jeune fille est de forte constitution, mais elle est très nerveuse; elle doit être douée d'une vulnérabilité particulière aux rayons, comme le prouve la lésion produite à distance.

(Dans d’autres cas, avec des poses quatre ou cinq fois plus longues, répétées

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plusieurs fois à 24 heures d'intervalle, Sorel (du Havre), qui rapporte cette observation, n’a pas eu d'accidents à constater.)

XVI. Dans un autre cas, la radiographie du bassin et du fémur, chez une fillette de 9 ans, a donné lieu également à une tache rouge sur la cuisse; l'épi- derme s'est soulevé, puis est tombé; mais il n’y eu ni douleurs ni escarre, et ce- pendant le même tube Colardeau, actionné par la bobine donnant des étincelles de 20 cm., a été appliqué de la même manière, pendant deux heures (po<e réelle d'un peu moins d'une heure) on a produit une très bonne épreuve de la région à étudier. Il est vrai que, averti par le premier accident, Sorel avait placé le tube à une plus grande distance. Dans aucun des cas, aucune sensation ni calorique ni électrique n'a été perçue par les sujets devant la pose. (Bulletin de la Société francaise de photographie, série, t. XIII, M. A. Soret.)

XVII. Dans un cas grave, il y eut un très vaste sphacéle de la paroi abdomi nale qui, en février 1897, mesurait environ 17,7 sur 13,6 et était consécutive à deux applications de rayons Röntgen faites à Dublin les 22 et 28 mai 1896.

Dans la première séance d'une durée de quarante minutes, le tube de Crookes avait été distant de 15 centimètres de la peau; dans la seconde, d'une durée de quatre-vingt-dix minutes, le tube avait été rapproché à 9 centimètres.

Suites immédiates : Quelques nausées consécutives après chaque séance, mais sans vomissement.

Suites éloignées : Apparition, deux jours après la dernière séance, d'un éry- thème progressif qui a été en s’aggravant.

Vésicules et phlyctène consécutives avec écoulement séreux abondant.

Formation progressive d'une escarre.

Amélioration notable en juillet.

Rechute, avec nouvelle mortification en août, et avec apparition de brûlure et de douleur intense au niveau de Ja surface mortifiée.

Applications successivos de toutes les lotions, de tous les topiques, de tous les caustiques connus, en y ajoutant même la greffe épidermique et le raclage pra- tiqués après anesthésie, le tout avec le même insuccès constant et absolu pen- dant huit mois. i

Depuis la fin d’octobre 1896, l'application locale et quotidienne d'un courant d'oxygène sur la plaie, pendant cinq heures tou: les jours, est le seul vrai traite- ment qui parait avoir été favorable et a arrêté l'agrandissement croissant de la plaie, sans toutefois la faire rétrocéder sensiblement.

Le 9 février 1897, début du traitement électrique, appliqué avec l'assistance du Dr Planet et qui peut se résumer ainsi :

Bains statiques quotidiens avec effluvation sur la partie malade, pendant toute la séance d’une durée moyenne de vingt à trente minutes.

Fin mars, association au bain statique de l'application des courants de haute fréquence sous la forme de lit condensateur.

Depuis avril 1897, emploi bi-hebiomadaire de bains hydro-électriques avec le courant ondulatoire.

Amélioration progressive depuis le début du traitement électrique et en par. ticulier depuis l'association de l’efflavation statique aux applications polaires du courant ondulatoire.

Détachement très lent, mais toujours progressif, de l'escarre sèche et adhérente, et réduction actuelle de plus de la moitié de la surface totale primitivement sphu- célée.

Le malade est aujourd'hu (juin) présenté en pleine voie de guérison et le trai- tement se poursuit, sans nouvel incident à signaler. {Académie des Sciences. Scéance du 2 juin 1897. Observation du Dr Aspotoli, présentée par M. le pro- fessour d'Arsonval.)

XVIII. Le professeur Forster, de Berne, a fait des épreuves radiographi- ques chez 433 malades, atteints d'atfections les plus diverses, le temps d'exposi-

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tion variant d’une minute à une heure, et jamais, sauf deux cas d'érythème léger, il n’a observé que la radiographie ait une influence quelconque sur la peaul ou le système pileux. Mais, depuis quelque temps, l'auteur se sert d'un système d'éclairage intense, qui laisse traverser la plus grande partie des rayons X, et depuis ce temps il observe des cas d’alopécie consécutive et d’érythéme de la peau. |

C'est ainsi qu'an malade fut soumis à deux reprises différentes à la radiogra- qhie pour déterminer la position exacte d’une balle de revolver, tirée dans la tête douze ans auparavant. L'exposition a duré une demi-heure chaque fois, la balle fut parfaitement retrouvée, mais à l'endroit précis qui fut exposé à l’appa- reil (région temporo-auriculaire) il s'est produit une calvitie complète.

XVIII bis. Chez un autre malade il a vu, dans les mêmes conditions, un éry- thème se produire à la région frontale et envahir l’œil correspondant. {Deutsch Medecin Wochenschrift, 11 février 1897.) |

XIX (1). Jeune homme, 17 ans, exposé RA 10 minutes, une ou deux fois par jour ; quatre semaines.

Parties exposées : face gauche, dos et poitrine. Teinte brunâtre de la figure, plus tard desquamation. Plaques d’alopécie au-dessous de l'oreille droite; sur le dos, plaques à vif, bulles hémorrhagiques, exsudation.

Sur la poitrine, lésions moins importantes. Pas de douleur à la figure, très forte sensibilité sur le dos, mais pas de douleurs jusqu’à l'éruption. Repousse des cheveux trois mois plus tard. Cicatrices sur le dos et la poitrine, d'une teinte bru- nâtre. (Dr Marcus.)

XX. Homme, 35 ans. Première exposition, 1 heure; deuxième exposition, 1h. 1/2. Intervalle de sept jours entre les deux (abdomen). Deux jours après apparaît l’éruption.

Trois heures aprés la premiére exposition: nausées.

Mémes effets après la deuxième exposition. Rubéfaction de l'abdomen, la rou- geur augmente d'intensité jusqu'au quatrième jour, puis, vésicules. Dix-huit jours plus tard, ulcération de 0,19 sur 0,21, de la poitrine à l'ombilic, à surface lisse, brillante, humide.

Pas de symptômes subjectifs; ni démangeaisons, ni douleur.

L'éruption disparut après vingt-huit jours. Il y eut une escarre qui tomba, et consécutivement formation d'une peau jaunâtre [Dr Dunn.)

XXI. Le Dr Feilchenfeld a rapporté un cas presque semblable à la Société médicale de Berlin, sans donner aucun détail.

XXII. Un photographe, se servant fréquemment des rayons X, exposait sur- tout aux radiations les premier et deuxième doigts de la main gauche. Il y eut de la raideur et du gonflement des articulations; les doigts enflés prirent une teinte brunâtre. Le sens du toucher fut diminué.

Les doigts devinrent sensibles, il y eut sensation de brûlure.

La moustache se décolora et tomba. (Dr Conrad.)

XXIII. Le Dr Paul Fuchs, après un long usage des rayons X, eut les doigts de Ja main gauche très enflés ; la peau ridée, brunatre, se crevassa, elle semblait avoir été gelée. Plus tard apparut, après une reprise d’expérimentation, une érup- tion de vésicules.

. XXIV. Chez un garçon de 13 ans, deux semaines après une séance de 45 minutes, apparut une éruption sur l'abdomen. |

Ii y eut d'abord hyperhémie, puis éruption vésiculaire. Quatre semaines plus tard, guérison des parties contrales de l'abdomen, tandis que les parties voisines

(I) Les observations XIX à XXXIX ont été traduites de la brochure du D” T. C. Gil- christ.: Associale in dermatology K. Johns Hopkins University and Hospital.

280 RBVUR INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIE

étaient en éruption. Couleur brune de la peau, exfoliation, démangeaison dès le début de l'éruption. Guérison au bout de 9 à {0 semaines. (Dr Schrwald.)

XXV.— Chez un patient dont on expose le poignet 10 à {5 minutes, pendant 3 ou 4 Aus apparaît au 10° jour une éruption. D'abord rougeur de la peau, puis teinte pourpre, enflure, desquamation, grande douleur, sensibilité excessive, guérison lente. (Dr S. Kinner).

XXVI. J. Macintyre a travaillé des mois avec les rayons X avant que les lésions cutanées apparaissent. Sa main semble avoir eu un coup do soleil. La peau est rouge, enflée. Tardivement il y eut exfoliation de l'épiderme et chute des poils.

L'auteur reconnaît comme cause des lésions la chaleur et l'électricité, princi- palement cette dernière. (Nalure, 1412, vol. 55, 19 nov. 1896.)

XXVII. Homme expose à fois de 20 à 80 minutes. (Région maxillaire et cou.) Après la exposition la face et le cou devinrent rouges et gonflés. Puis survint l'éruption 16 jours après, décoloration de la peau et exfoliation. (Dr Parcker.)

XXVIII. Un homme, dont l'oreille fut examinée avec les rayons X pendant plusieures heures, eut une alopécie du côté du crâne correspondant. Pas de dou- leur. (University of Minnesota.)

XXIX. Exposition d'une demi-houre, à un pouce 1 E du tube (petit doigt de la main gauche).

Eruption 9 jours après.

Doigt extrêmement sensible, rouge foncé, enflé, raide. Plus tard, ampoules, for- mation de pus, exfoliation de l'épiderme. Pustules pendant plus de 3 semaines. Douleur. (Dr E. Thomson.)

XXX.— Femme exposée 3 fois aux rayons X, 20, 30 et 35 minutes. (Abdomen.) Eruption 2 jours aprés.

La peau semble avoir reçu un coup de soleil. Teinte de plus en plus brune. Plus tard escarres, ulcérations, guérison très lente. Douleur. (Dr H. Richardson.)

XXXI. Malade exposé pendant 3 séances de 40 à 50 minutes. (Examen de la poitrine après une blessure d'arme à feu.) Eruption 2 jours après.

D'abord poussée érythémateuse, puis aspect d’une forte brûlure, escarre. {Dr M. J. Stern.)

XXXII. Garcon de 12 ans. Exposition de tout le corps pendant 40 minutes. Plaques d'alopécie, 16 jours après. Les cheveux tombèrent tout d'un coup, en une nuit.

- Peau légèrement œdémateuse. (Dr F. Kolle.)

XXXIII. Jeune fille exposée 20 minutes un jour, 45 minutes le lendemain. (Sternum.) L'éruption apparut le jour suivant. D'abord rubéfaction, puis phlyc- tènes. Trois mois plus tard la cicatrisation n'était pas encore complète. Douleur névralgique sur la partie affectée. (Dr J. C. White.)

XXXIV. Homme. Expositions nombreuses. (Face, poitrine, abdomen.)

Rubéfaction, inflammation, puis ulcération. Exsudation abondante.

La barbe devint blanche par place et cessa de croitre.

La surface ulcérée fut excessivement douloureuse, même six semaines après le début des lésions. Le malade a garder le lit plusieurs mois. (Dr Banister, de l'armée des Etats-Unis.)

XXXV. Chez un opérateur il survint une éruption à la suite d'expositions fréquentes et longues.

Les parties lésées furent la main droite, le poignet, l'extrémité inférieure dorsale de l'avant-bras.

Il y eut hyperhémie et gonflement du dos de la main, inflammation des doigts et de la main; coloration brune de la peau et exfoliation.

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Tardivement, douleurs lancinante qui durérent environ deux semaines. (Dr T. C. Gilchrist.)

XXVI. Dans un cas de radiographie de la nuque et du crâne, l’éruption apparut dix jours après l'exposition.

Les cheveux de la région occipitale tombèrent mais la peau resta normale. La nuque semblait avoir été soumise à la vésication. Sensatiou de picotement et de chaleur. (Dr W. Downe.)

XXXVII. Le Dr Sewell a relaté un cas semblable au précédent.

XXXVIII. Après deux expositions variant de 20 à 90 minutes, l’éruption apparut le soir même. (Poitrine et abdomen.)

Il y eut érythème, puis papules et plus tard exfoliation de l’épiderme ; ulcéra- tion douloureuse. (D. W. Reid. Observation personnelle.)

XXXIX. Arès vingt expositions d'une demi-heure à 5 minutes, pour la main gauche, et trois expositions pour le coude; il y eut éruption le deuxième jour.

D'abord picotements, puis démangeaison. Dix jours plus tard décoloration de la peau, autour du coude. (Dr A. B. Kibbe.)

XL. Après une radiographie d'articulation tibio-tarsienne ankylosée, le malade ayant cru trouver à son état de l'amélioration, demande d’autres séances thérapeutiques. Il en est fait 6 de cinq en cinq jours avec un gros Colardeau tenu pendant cinq minutes à 15 cm. de la cheville. |

Le malade part à Bourbonne, quinze jours après la dernière séance. Après quinze jours de douches chaudes, large phlycténe avec suintement très abondant et qui n’est pas encore cicatrisé deux mois après son apparition. Les médecins de Bourbonne ont dit n’avoir jamais constaté pareil accident, auquel les rayons X ont certainement contribuer. (Dr Oudin.)

XLI. Un malade porte au niveau de la face dorsale de l’articulation méta- carpo-phalangienne de l'index une plaque de lupus sur laquelle nous faisons agir, dans un but de thérapeutique expérimentale, un gros tube de Colardeau placé à 5 cm. de la peau. Deux séances de dix minutes par semaine; au bout de trois semaines se produit à la face palmaire du pouce et sur l'éminence une large phlyc- tène qui mit plus de trois semaines à se cicatriser.

La plaque de lupus avait présenté une certaine irritation, mais sans tendance à la guérison. (Drs Oudin et Barthélemy.)

TROISIÈME PARTIE ANALYSE DES OBSERVATIONS CARACTÈRE DES LESIONS RADIOGRAPHIQUES

L'action nuisible des rayons X sur l'organisme se manifeste donc, on concluant d'après les observations précédentes, par :

A. Lésions tégumentaires : épiderme, derme.

Forme aiguë : rougeur, douleur, tuméfaction, vésicules, phlyctènes, des- quamation, vésication, et même escarrification avec cicatrices définitives.

Forme chronique : dermite, épaisissement, perte d'élasticité, de sensibilité, desquamation, etc.

Chute des poils, cheveux, barbe, ongles (lésions épidermiques superfi- cielles).

B. Symptômes viscéraux.

A. Les lésions cutanées (dermites ou dermatites des rayons Röntgen), pré- sentent les caractères suivants :

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Elles sont anodines ou graves, superficielles ou profondes (voir observations et deuxième aspect des lésions), variables suivant leur siège, variables également dans une certaine mesure suivant l'état constitutionnel des sujets. (Voir observa- tions et principalement obs. XV.) Elles sont comparables sous plusieurs rapports aux brûlures électriques ordinaires (asepsie, apyrexie). (Voir chap. III, Brûlures électriques.)

Elles sont lentes à paraitre.

Les accidents que produisent les nouvelles radiations sur la peau ne sont pas immédiatement consécutives à l'exposition; ils ont un processus assez lent et peu variable et ne se manifestent généralement que plusieurs semaines après la der- nière séance : Obs. I (le lendemain); V (plusieurs semaines après); IV, VIII, IX, XIX, XXII, XXIII, XXVI, XXXIV, XXXV {après de nombreuses expositions) ; X (huit jours après la première séance); XI (après plnsieurs séances); XII (après la 11° séance, alopécie; huit jours plus tard, dermatite); XIII (sept jours après la Ire exposition); XIV, XX XIII (plusieurs jours après); XV (six jours après); XVII, XX, XXX, XXXIX (deux jours après la dernière séance); XXIV (deux semaines après); XXV, XXXVI (dix jours après); XX VII (après exposition); XXIX (neuf jours après); XL (expositions prolongées et fréquentes), XLI (vingt et un jours plus tard).

Dans leur aspect elles se caractérisent par :

a. L’irritation, la rubéfaction (érythème) suivie parfois d'inflammation de la peau. Voir observations : I, II (irritation); I, 1V, V VIII, IX, XI, XV, XVI, XX, XXIV à XXVIII, XXIX, XXXI, XXXII, XXXIV, XXXV, XL (rubéfaction); XII, XVII, XVIII, XXXVIII (érythème); V, XXXIV, XXXV (inflammation).

b. La décoloration de la peau et la formation de taches foncées brunâtres (pig- mentation exagérée). Voir observations ` V, VIII, XIX, XXII (coloration pru- nâtre); XXIII, XXIV, XXVII, XXX, XXXV, XXXIX.

c. L'exfoliation directe de l’épiderme (desquamation simplé). Voir observa- tions : I, II, III, V, XVI, XXIV à XX VIII, XIX, XXXV, XXXVIII, XL.

d. Des éruptions. La formation des vésicules après une période d'hyperhémie, des phlyctènes (avec ou sans écoulement et exsudation). Voir observations : I, II, 1V, XIII, XVII, XX, XXII, XXIV, XXV, XXXVI, XXXVIII (vésicules) : VIII, XXIX (ampoules); XX XIII (phlyctènes); XVII, XV, XIX, XXIX (écoule- ment); XX XIX (exsudation).

e, Du gonflement de la tuméfaction des tissus cutanés. Voir observations ; IV, VII, IX, X, XI, XXII, XXIII, XXV, XXVI, XXVII, XXIX, XXXII, XXXV.

f. Des escarres. Ces dernières sont douloureuses ou indolentes, mais en tout cas, elles ont été longues à se détacher. Voir observations : X, XIII, XV, XVII, XX, XXX, XXXI.

g. Des ulcérations. Voir observations : VI, XIV, XVII, XX, XXX, XXXIV, XXXVIII, XL.

Elles sont douloureuses (sensibilité exagérée, démangeaisons, cuissons, dou- leurs névralgiques, etc.).

D'après les observations de Gilchrist, la douleur serait surtout intense quand il y a éruption sur les mains; les lésions du dos et du ventre seraient indolentes. (Nous avons des cas qui témoignent de l'exagération de cette conclusion). Voir observations : I, XVII, XIX, XXII, XXV (très douloureuse); XXIX, XXX, XXXI à XXXVI, XXXVII, XXXIX, XL, V, IX, XI, XII, XV (très doulou- reuse).

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Nota. Dans trois cas (IX, XXII, XL) la sensibilité tactile a été émoussée. Dans un cas, il s'est dévoloppé une sensibilité spéciale. (Voir XL.)

Leur guérison, comme leur processus, est tardive à se produire.

La disparition des taches, le dessèchement de l'épiderme, son exfoliation, sa chute, la guérison de l'ulcération, se font très lentement.

Voir observations : I, VI, VII, X, XIII, XV, XX, XXIV, XXV, XXIX, XXX, XXXIII, XXXIV, XXXV, XL.

Nota. La répétition de ces brûlures donne à la peau une teinte foncée, elle devient rugueuse, écailleuse, etc. Aussi doit-on admettre dans les dermatites des rayons X, deux formes :

La forme aiguë, qui est celle des opérés et dont les observations nombreuses données plus haut nons présentent les caractères.

La forme chronique, qui est celle des opérateurs (voir observations IX, con- cernant MM. Oudin et Radiguet, V, VII, XXIII), et qui est bien décrite aussi dans l'observation suivante :

XL. Dans deux cas, la peau de la face dorsale des mains n'a subi d'altération spéciale qu'à la suite d'une exposition prolongée aux rayons X, exposition durant plusieurs heures par jour et se répétant pendant plusieurs mois consécutifs. Il faut ajouter que les rayons employés étaient toujours d'une grande intensité. Ces circonstances vraiment exceptionnelles ne se sont rencontrées que parce qu'il s'agit de deux électriciens de profession qui, dès le début de la découverte de Röntgen, se sont livrés avec ardeur à l'étude des nouveaux rayons.

C'est peu à peu que ces messieurs ont vu la peau de leurs mains subir une alté- ration qui, en deux ou trois mois, a atteint le degré de développement que nous observons aujourd'hui, et qui les oblige à interrompre leurs travaux ou, tout au moins, a prendre des précautions spéciales. j

L'affection siège exclusivement aux mains, parce que les mains, servant, par leur interposition, à comparer les divers degrés de fluorescence des écrans, ont surtout été exposées à l'action des rayons X.

Cette alfection cutanée présente les caractères suivants :

La peau est lisse, luisante, rouge, violacée, offrant un peu la coloration des engelures.

La surface en est durcie, comme parcheminée. La peau parait un peu épaissie et se laisse plus difficilement déplacer sur les parties profondes.

Les plis, rides et sillons sont très accentués ; et le fond des plis, d'aspect blan- châtre, s'ulcère quelquefois. Il se produit alors quelque chose d'analogue aux crevasses survenant sous l'influence du froid. |

L'épiderme s’écaille et s'enlève par places. La face palmaire, chez l'un de nos sujets, présente le même aspect de sécheresse, de dureté et de plis blanchatres.

Les poils de la face dorsale de la main et des doigts ont complètement disparu et leur place est marquée d'un point noir correspondant au bulbe pileux. Sur un de nos sujets, l’annulaire muni d'une grosse bague en or a conservé à ce niveau, à l'endroit circulaire recouvert par le bijou, l'aspect normal de la peau. À la face dorsale existe encore une petite touffe de poils, les seuls qui persistent sur toute la main.

Les ongles n'ont pas subi une altération moins profonde. Ils sont aplatis, amin- cie, friables; ils finiraient à la longue par disparaître.

Les mouvements des doigts et de Ja main, dans leur ensemble, sont génés par la raideur de la peau. On observe un léger degré de tremblement. La force mus- culaire n'a pas paru diminuée et il n'y a pas d'émaciation, ni d'atrophie, pas non plus d'hypertrophie.

284 REVUE INTERNATIONALE D’RLECTROTHERAPIB

Il n’existe pas de douleurs, à proprement parler, mais une sensation de gêne, et par instants à l'extrémité des doigts une sensation de serrement analogue à celle produite par des gants trop serrés. En mème temps, le sens du toucher est légèrement obscurci. Par contre, chez l'un, le plus gravement atteint, il se serait développé une sensibilité spéciale. Il prétend qu’il peut reconnaître la présence et l'intensité des rayons X, à une sensation de chaleur spéciale sur sa main, sen- sation qu'il dit ne pas confondre avec les picotements des effluves électriques.

La marche lentemént mais nettement progressive de l'affection nous a conduits à donner à nos deux sujets le conseil d'interrompre, tout au moins momentané- ment, leurs travaux, dans la crainte que ce qui n'est maintenant qu'une gêne et une incommodité devienne, en s'aggravant, une affection sérieuse, d'une guéri- son difficile et peut-être incertaine. [Académie des sciences, 31 mai 1897. Note de MM. Paul Richer et Albert Londe, présentée par M. d'Arsonval.)

Les accidents deviennent plus graves et sont plus faciles à produire quand sont exposées aux radiations X des régions non guéries ou des régions déjà malades, comme on peut voir quand il s'agit de lupus ou de dermites variées qu'on cherche à guérir par les rayons. Cette remarque conduit aussi à penser que, comme pour l'action de la lumière solaire, depuis le coup de soleil jusqu'à la simple tache de rousseur et au chloasma solaire, la résistance de la peau varie

considérablement selon les sujets, eussent-ils toutes les apparences de peau saine et normale.

B. L'action nuisible des rayons X peut se limiter à des lésions portant sur l'épiderme et ses appendices (chute des :poils, des cheveux, de la barbe, des ongles). Ces effets peuvent se produire sans qu'il y ait inflammation préalable apparente.

Le professeur Daniel, de l'Université Vanderbilt, a constaté un des premiers l'action dépilatoire des rayons X.

XLII. Dans une expérience faite sur le Dr Dudley (tube placé à 1 pouce 1/2 des cheveux; exposition pendant une heure) on constata vingt et un jours plus tard que les cheveux tombèrent sur une surface de deux pouces de diamôtre, correspondant au champ d'action des rayons, et sans produire de lésions inflam- matoires. ;

Dés lors on crut pourquoi proposer les rayons X comme un des meilleurs moyens de pouvoir réaliser une épilation systématique, rapide, indolente, dut- elle être répétée tous les deux ou trois mois.

Ces résultats n'étaient pas pour déplaire aux dermatologistes qui savent com- bien les pommades ou les divers procédés dépilatoires sont inconstants, combien Ja dépilation électrolytique satisfait peu les intéressées, etc.

Mais des expériences nouvelles ne tardèrent pas à dissiper ces espérances, qui se réaliseront probablement un jour, mais qui ne permettent pas encore d'agir avec toute la précision désirable en pareil cas. On fit remarquer que souvent les offets dépassaient ce qu'on s'était proposé; que l'action sur le système pileux était le plus souvent secundaire, que les poils ne tombaient pas seuls, mais que Jeur chute était due Ja plupart du temps à l’exfoliation de l'épiderme quand elle n'était pas la conséquence de la chute d'escarres, ete., d'où l'impossibilité d'uti- liser cette action des rayons à une épilation limitée, définie, systématique, avec assurance d'éviter toute complication ultérieure et de n'agir que sur des points déterminés.

Cette conclusion n'est qu'à peu près exacte; elle est certainement hâtive et

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gs

inspirée plutôt par une vue théorique que par la pratique; en tous cas, elle n’est pas définitive, elle n’est pas même vraie dès à présent pour tous les cas. ll y a des observations, en effet, la dépilation s’est faite, sans production d'aucun autre phénomène pathologique, et cela, non pas dans un cas, mais dans plusieurs. (Obs. XI, XII, etc.)

Inversement, dans les observations I, XL, on a constaté la persistance des poils sur la partie enflammée. XXII, XX VI, I, IV, VII, XI, XII, XVIII, XIX, XXVIII, XXXII, XXXVI, XL, XLI.

C. On avait d'abord nié l’action‘ des rayons A sur les organes internes et admis que leur application ne pouvait être suivie de symptômes viscéraux.

Des observations ultérieures ont prouvé qu’il ne faut pas, en pareille matière, produire d’affirmations hâtives, sous peine de recevoir, encore, des faits eux- mêmes, des démentis catégoriques.

XLIII. Un enfant de 7 ans, ayant bien déjeuné le matin, fut soumis à la radiographie. Tube de Colardeau, placé à 20 centimètres de l’épigastre, ac- tionné par 6 ou 7 ampères. Un quart d'heure après que les rayons eurent été dirigés sur le ventre, il se produisit des vomissements. La séance fut inter- rompue pendant un quart d'heure, puis reprise pendant 45 minutes; elle fut très bien supportée. Pourtant, deux mois plus tard, l’enfant, qui mangeait bien et présentait un bon état de santé, se plaignait encore de douleurs dans le ventre, bien qu’on n'observât aucune espèce de trouble. (D's Oudin et Barthélemy.) La santé parfaite finit par reparaitre.

Si l'on reste soumis pendant très longtemps à l'action des rayons X, on peut éprouver du côté du cœur des troubles particuliers qui se font sentir par des pal- pitations insupportables et des battements très violents et très irréguliers. M. Gaston Seguy dit l'avoir constaté sur lui-même après de nombreuses exposi- tions aux radiations.

XLIV. M. F. Quénisset a fait les mêmes constatations sur une personne qu'il avait soumise pendant assez longtemps au traitement des rayons X pour y expé- rimenter leur action thérapeutique. Le malade a d'abord éprouvé une grande oppression du côté du cœur, puis des battements très violents et irréguliers qui devenaient absolument insupportables et dangereux lorsque les rayons X tra- versaient la poitrine. On fut obligé de placer une feuille métallique assez épaisse pour intercepter les radiations sur la partie éprouvée. (MM. Gaston Seguy et F. Quenisset.)

XLV. Une enfant de 7 ans, atteinte de tuberculose, soumise à la radiogra- phie pendant une heure à chaque séance eut, pendant la cinquième séance, des vomissements. Ceux-ci se reproduisirent le lendemain pendant la sixième séance. Dans les séances ultérieures il n'y eut plus aucun accident. (D' Ausset (Lille) hôpital Saint-Sauveur.)

XLVI. Un jeune homme de 22 ans, employé de la maison Radiguet est spécialement attaché à la vente des appareils de radiographie et de radioscopie.

Il passe sa journée auprès des tubes en activité, et comme il est particulièro- ment maigre et qu'il y a un thorax très transparent, il est placé à chaque instant comme exemple devant l'écran.

Il paraît que M. le professeur Bouchard lui aurait dit il y a quelques mois qu'il devrait se soigner parce qu'il lui voyait des taches sombres au sommet gauche. Néanmoins, comme il ne toussait jamais, il ne porta pas d'attention à cette recommandation. Il se plaignait pourtant de palpitations et de cardialgies qu'il attribuait aux rayons X. Envoyé à l'Exposition de Bruxelles, | eut plus que jamais l'occasion d'être examiné à l'écran. Brusquement, il fut pris un jour de

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point de côté, de dyspnée, de fièvre intense, et il rentra à Paris nous consta- tdmes une poussée de tuberculose aiguë ayant envahi tout le poumon gauche et le sommet droit.

Ainsi, dans ce cas, loin d’être curatifs d'accidents tuberculeux, les rayons X n'ont pas empêché, ont peut-être contribué à produire une poussée aiguë de généralisation bacillaire. (Ur Oudin et Barthélemy.)

De même, dans les observations données de dermatites des rayons de Rüntgen, on trouve qu’il y a eu quelquefois des troubles fonctionnels d'organes internes. Voir observations : IV {troubles de la vue); VI, XVII, XX (nausées, vomisse- ments, etc.).

Nota. L'action nocive des rayons X se serait même manifestée par des lésions spéciales; et, d’après une observation de M. Foret, du Havre, communiquée à l'Académie des sciences, Je 12 avril 1897. (Notons en passant qu'un grand nombre d'observations sont faites par des hommes qui pont aucune intruction médicale.) « Des abcès se seraient déclarés chez un malade soumis à la radiographie. »

Mais, comme l'a fait remarquer le professeur Lannelongue, le cas n'est pas suffisamment probant pour établir avec certitude de telles conséquences perni- cieuses des rayons X. Il eut fallu s'assurer que ces lésions ne contenaient pas de microbes spécifiques, qu’elles ne préexistaient pas, etc. Aussi ne rappelons-nous ce fait que pour mémoire.

En résumé, on peut garder de Ja lecture des observations certaines indications significatives : intensité électrique excessive; di-tance minime de la peau à l'am- poule; durée de la radiation; répétitions de séances à de courts intervalles, deux par jour, eic.; variations de susceptibilité individuelle; résistance variable de Ja peau, plus ou moins humectée de sueur; différence de résistance par la peau anté- rieurement malade.

Aucune de ces conditions ne produit des effets constants chez tous les sujets ; quelques accidents ont eu lieu à distance; d'autres sujets n’ont rien, eu placés dans des conditions identiques, etc.

Terminons en rappelant les caractères principaux des lésions radiographiques : pas de sensation immédiate; apparition après un temps assez long; lenteur de réparation; douleurs consécutives assez vives, etc.

De toutes ces constatations, peut-on déduire la vraie cause? Non, pas encore. Les théories sont nombreuses, toutes discutables, sur le mécanisme, l'interpréta- tion des effets, etc.

QUATRIÈME PARTIE

ÉTUDE COMPARATIVE DES DBRMITES RANIOGRAPHIQUES ET DES BRULURES ÉLECTRIQUES

L'étude des lésions radiographiques et des caractères qui leur sont propres doit être complétée par une étude comparative avec les lésions cutanées produites par l'électricité a haute tension, par les puissantes machines dynamo-électriques employées maintenant dans l'industrie, et qui constituent un agent yulnérant, comme le fer, le froid, capable de produire dos accidents variés.

iet cas. Accidents cutanés causés par le rayonnement de la lumière élec- trique (violent coup de soleil électrique). Brûlures du premier degré. Erythème. 2 décembre. Radiation d'un are (400 à 450 ampères, ce qui donne 80 volts dont 40 dans l'arc). Placé à 1" 80, j'observais avec deux verres rouges et un verre jaune

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superposés, pour éviter toute action sur la face et les yeux; pendant trois minutes environ.

La chaleur perçue fut à peu près de 30°.

Au bout d'une demi-heure, sensation de prurit rouge vif. La nuit suivante, un peu de gène et de cuisson.

3 décembre. Douleur pendant tout le jour; teinte rouge un peu funcée.

13 décembre. Desquamation.

17 décembre. Il n'y a plus qu’un peu de coloration bronzée et quelques fur- fures. `

cas. Arc électrique, 450 ampères. Durée de l’exposition : une demi-heure. Pas de sensation ni de rougeur pendant la journée, mais vers trois ou quatre heures du matin, démangeaison et cuisson. Le lendemain matin, rouge vif de tout l'avant-bras, excepté sur une plaque triangulaire de peau restée blanche, ce qui est à la protection d'une saillie musculaire gonflement minime douleur très Jégère. Augmentation de la douleur le lendemain; gêne, tension, cuisson, brûlure; desquamation plus tard. (Terrier).

CAS. Dans un cas de Faucher, il y eut des phlyctènes, comme dans les brûlures du deuxième degré; puis il y eut peau neuve.

ConpiTions. Ces accidents varient suivant : l'importance de l'arc élec- trique; la durée de l'exposition; la résistance des téguments (comme pour les taches de rousseur).

Nota. Les brûlures du premier degré produites par le rayonnement de la lumière électrique diffèrent complètement par leur aspect et les phénomènes géné- raux des brûlures du même degré causées par l'action directe de l'arc électrique sur les téguments ou par les courants.

_ Est-ce parce que le coup de soleil électrique serait surtout aux rayons chi- miques de la lumière électrique, tandis que les brûlures par les courants ou par action directe de l'arc électrique seraient dues à la chaleur?

CAUSES DR CES BRULURES. Dans l’industrie, les courants continus et les cou- rants alternatifs peuvent causer des brûlures électriques; mais la clinique ne relève aucune différence entre les brilures causées par les divers courants.

I. Le corps du patient a constitué par un double contact un court circuit entre deux conducteurs voisins à des tensions différentes.

IT. Le corps du patient a constitué un circuit dérivé entre deux points d'un même conducteur.

HI, Le corps a constitué une dérivation d'un conducteur à la terre.

La brûlure peut enfin être produite par action directe de l'arc électrique sur la surface cutanée; par contact d'un fil incandescent; par passage d'un cou- rant électrique à travers une partie quelconque du corps.

L’élément force électro-motrice ne peut entrer uniquement en ligne de compte. Des brûlures superficielles ont été causées par des courants de très haut potentiel (5,000 volts) et des profondes par une tension moindre (500 volts).

Les circonstances qui accompagnent l'accident ont une grande importance; du même, la durée du contact, son degré de perfection; l'état de sécheresse ou d'hu- midité de la peau, les sueurs plus ou moins salées, etc., etc.

Il y a aussi les brûlures qui peuvent être l’unique effet du travail électrique.

ASPHCT DES BRULURHS ÉLECTRIQUES. En tous cas, quand il n'y a pas brûlure immédiate banale, celle-ci apparait quelque temps apres l'électrisation, sans qu'il y ait eu douleur, rougeur, etc.

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a. Tous les tissus peuvent être atteints, depuis l’épiderme jusqu'aux os,

b. Elles sont superficielles ou profondes (pas de phlycténes).

c. Ce sont des taches de petite dimension, plus ou moins arrondies ou angu- laires, de coloration grisâtre ou gris ardoisé, à bords irréguliers avec un petit Jliséré blanchâtre. Parfois le point central est plus noir.

d. Leur consistance est tantôt dure et parcheminée, tantôt molle et dépressible (suivant le pôle). Elles tranchent par des limites nettes et précises sur les tégu- ments sains.

e. La douleur est nulle (Indolence de l'escarre).

Donnelan (Medical News, Philadelphie, 1894) a publié un fait sous ce titre : « Un cas de choc électrique de 1,000 volls; insensibilité à la douleur ».

D'abord, choc électrique de 4,000 volts; vomissements, sueurs, coma, face pâle, dilatation et immobilité pupillaire, respiralion stertoreuse et irrégulière, mort apparente, respiration artificielle, tractions rythmées. Puis le fulguré ne reste qu'un brûlé.

L'indolence peut persister pendant toute Ja durée de la cicatrisation. (British medical, London, 1885.) |

Schield et Delpine ont examiné sous le microscope des coupes de peau brûlée superficiellement par l'électricité. Il n’ont rien trouvé de caractéristique pouvant distinguer des autres ces brûlures spéciales.

f. Il n'y a jamais de fièvre ni de réaction locale quand-les brûlures ne sont pas exposées à des infections ultérieures.

g. Les escarres n’ont aucune tendance à l'élimination et présentent en tout cas une très grande lenteur de détachement.

h. La cicatrice est blanche, lisse, régulière, sans liraillement, ou rosée.

Entre les brûlures on trouve des espaces de téguments sains. (Dans un cas, après le huitième jour, on a vu apparaitre une atrophie musculaire progressive des deux membres supérieurs atteints.)

Les phénomènes produits sur le sysiéme nerveux par l'électricité à haute ten- sion (1,000 à 5,000 volts) se manifestent par : le choc électrique, les syncopes, l'arrêt de la respiration ou simplement l'hystérie comme á la suite des accidents de chemin de fer (Railway bram ou spine). (Th. de Béraud.)

CINQUIÈME PARTIE RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX RT MICROSCOPIQUES

Quittons la théorie pour revenir aux faits.

Nous n'avons pas eu occasion de faire l'étude micrographique de lésions lupo- siées en voie d'évolution sur la peau humaine. M. Daricr a fait des coupes dans un lambeau sphacélé qui s'était détaché de la vaste escarre périombilicale du ma- lade de M. Apostoli. Le microscope a montré que la gangrène sèche était com- plète, M. Darier a pu le constater; il ajoute qu'il n’a pu remarquer aucune espèce de signe, ni dans Jes vaisseaux. ni dans les nerfs, ni en aucun point, qui ait pu lui faire penser que cette gangrène avait été produite d'une manière tout à fait exceptionnelle. Il y avait gangrène totale du derme et de l’hypoderme, mais c'est tout.

C'est alors quo nous avons songé, le Dr Oudin et moi, à mettro des animaux dans des conditions identiques à celles avaient été placés les sujets qui ont eu des lésions cutanées radiographiques. De cette manière peut-être pourrait-on

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saisir des indications sur la cause des accidents et en tous cas étudier sur des coupes fraiches et faites, grâce à la biographie, au moment les lésions confir- mées n'avaient pas encore détruit les éléments anatomiques.

Les examens microscopiques n'ont pas eu lieu systématiquement aussitôt après l'exposition aux rayons.

Voici donc le résumé des expériences radiographiques auxquelles ont été sou- mis cobayes et lapins. Ce résumé a été fait par M. Gagnière, le distingué interne du service.

Saint-Lazare, service de M. le Dr Barthélemy. Résumé des expériences sur les cobayes. Les expériences ont porté sur cing cobayes, trois angora et deux non angora. Les trois cobayes angora, portés à M. Darier, seront désignés sous les numéros 1, 2, 3, d'après leur ordre de mise en expérience.

Cogaye A (non angora). 30 mars. Cet animal est exposé le 30 mars 1897 à 2 centimètres de l’ampoule, dans la région postérieure de la fesse gauche, pen- dant vingt minutes, sous la direction de M. le Dr Oudin.

Au bout d’un quart d'heure, l'animal cherche à se déplacer et fait volte-face commie s’il avait dans la région radiographiée une sensation qu'il veuille suppri- mer.

9 avril. Vingt minutes d'exposition dans les mêmes conditions. Un peu d’inquié- tude à la fin. Aucun résultat avec ce cobaye.

CoBayr B (non angora; 1 de M. Darier). 31 mars. Exposé trente mi- nutes par la fesse gauche à 10 h. 5 à un centimètre de l'ampoule. Un peu de dyspnée au début et pendant toute l'expérience. A 10 h. 25, l'animal se déplace et devient distant de l’ampoule de 2 cent. 1/2; à 10 h. 30, la distance redevient à 1 centimètre; à 10 h. 35, arrêt de l'expérience. .

10 avril. Remis en expérience pendant trente minutes. La fesse gauche presque en contact. f

6 mai. Demi-heure de pose chez M. Oudin. L'animal ne semble pas incommodé pendant la séance. Il y a une notable élévation de la température sur la fesse gauche soumise aux rayons.

10 mai. Le lendemain et les jours suivants, le cobaye semble souffrir dans la région exposée aux rayons et quand on excite la sensibilité (non spontanément). L'animal est porté à M. Darier.

Copayg C (angora). 8 avril. Ce cobaye est soumis aux rayons pendant une heure. i

30 avril. Ce cobaye femelle a mis bas trois petits qui n’ont pas vécu. (Pas de résultat sur le système pileux.)

Copayg D (n° 2 de M. Darier; angora; coloré en bleu et rouge). Exposé aux rayons pendant une heure, le 10 mai, à Saint-Lazare, et pendant une heure, le 12 mai, chez M. Oudin.

Cogaye E (n° 3 de M. Darier; angora). 26 juin. Ce cobaye est porté chez M. Oudin pour être soumis aux rayons intensifs pendant plus d'une heure. Donné à M. Darier.

Résultats au 28 juillet 4897 (Dr Darier). Cosays 1, exposé le 12 mai 1897. Aucune alopécie, aucun trouble de la santé.

Cosgave 2 (frisé). Exposé le 12 mai 1897, une heure aux rayons intensifs, fesse gauche. Quelques jours après en pleine fesse on remarque une croûtelle rou- gâtre, superficielle (analogue à celle d'une brûlure) elle se détache au bout de quatre ou cing jours. Hyperesthésie de tout l'arrière-train et d'une partie du dos sans paraplégie.

10 juin. On remarque sur la hanche gauche une dépilation manifeste, à contour

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géographique. Les poils tombent par grosses touffes, l'épiderme est squammeux, il n’y a pas de rougeur, pas d’escarre. Rien d’anormal ailleurs.

12 juin. L’alopécie a peu grandi. Biopsie d'un grand lambeau sur la face exierne de la cuisse gauche pris sur la surface alopécique et comprenant une faible éten- due du bord couvert de poils. Biopsie idem sur la cuisse droite saine, en un point correspondant (pour comparaison). 4

45 juin. L’alopécie s'est étendue sensiblement et dépasse le bord de la plaie de 1 centimètre environ, la suture a coupé la peau, la guérison se fait sans croûte.

29 juin. Guérison de la plaie à droite : il s’est formé une zone d'alopécie large de 6 millimètres tout autour de la cicatrice nettement concentrique à celle-ci. Il n'y a plus de croûte à gauche, l'alopécie persiste. Une croûte indique l'endroit de l'opération.

Cette alopécie, à contours sinueux, irréguliers, est absolument totale, en ce sens que pas un poil ne subsiste à son centre; en se rapprochant des bords, on voit reparaitre d'abord quelques poils isolés ou en petites touffes. Ces poils vien- nent facilement à la traction; quand on les examine au microscope, on trouve leur extrémité bulbaire amincie, dépourvue de pigment, terminée par un bulbe plein très grêle; il en est, du reste, de même des poils caducs qu'on tire du cou ou de la tête; toutefois, dans quelques-uns des premiers l’'amincissement est moins progressif, le cône allongé, indice d'une atrophie un peu plus rapide ` la différence est, en tout cas, peu marquée. La peau glabre est finement, très fine- ment squammeuse; elle est, en apparence, un peu plus épaisse qu'ailleurs. La pig- mentation est très inégalement tachetée, comme ailleurs (le cobaye est tricolore, blanc, jaune et noir) non modifiée à ce qu'il semble. Pas de rougeur, pas de trouble de la sensibilité.

24 juillet. L’alopécie de la cuisse droite a disparu, rayonnée parfaite. A gauche, l'alopécie persiste.

La tache mesure 10 centimètres sur 4 centimètres, elle occupe toute la face externe de la cuisse, s'avançant à 1 centimètre de la ligne médiane, la face externe de la jambe, respectant une manchette au-dessus du talon, prenant la peau du flanc jusqu'aux côtes. Elle a donc pris encore de l'accroissement.

Les bords ne sont pas très nets en ce sens que les poils reparaissent peu à peu. Les premiers que l’on rencontre sont grêles, courts, espacés, comme dans une tache de pelade en voie de repousse. Ils tiennent peu et viennent facilement à la pince (le cobaye perd d'ailleurs facilement ses poils même ailleurs).

En regardant avec soin la tache, on y découvre environ, de centimètre en cen- timètre, un ou bien deux ou trois poils, courts, grêles, très superficiellement im- plantés, très peu adhérents. Il ya donc un début très peu accentué de repousse,

La cicatrice de la biopsie est encore épaisse de ce côté et recouverte d'une croû- telle la guérison a donc été très notablement retardée.

LaPin exposé le 28 juillet, aucune alopécie, aucun trouble.

CoBaye 3, frisé, exposé la première fois le 10 mai. Le résultat parait négatif.

28 fuin 1897, On remarque une plaque d’alopécie sur le flanc gauche (plus de deux mois après). Mêmes caractères que ci-dessus. On l'expose à nouveau une heure et demie, flanc droit et dos.

28 juillet. Cette plaque persiste, agrandie (6 centimètres sur 3 centimètres. Il ne s'est rien produit sur la crète ou à droite de ce cobaye qui a mis bas, le 7 juillet un petit qui trotte et va bien.

CoBaye 4, frisé, B. Esposé le 28 juin, une heure et demie dos et flanc gauche. 28 juillet. Aucun résultat.

Eïcamen histologique des pièces biopsiques du cobaye 2. Les pièces fixées par l'alcoo, ont été incluses dans la paraffine et réduites en coupes colo- riées de diverses façons (picrocarminate, hématéine, éosine, bleu de Unna ete ),

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Les coupes de la peau alopéciae examinées comparativement avec celles de la région sy métrique saine, traitée de la même façon, montrent des lésions consi- dérables qu'on peut résumer comme suit :

Épaisissement énorme de l'épiderme dans toutes ses couches;

2 Absence des poils avec atrophie des follicules pileux, lesquels ont pour une bonne part complètement disparu.

Si l’on passe en revue les différentes parties constituantes du tégument, on relève les détails suivants :

EPIDERME. La couche cornée est épaissie dans des proportions considérables, mais composée de cellules ayant leur structure ordinaire. Les couèhes vivantes de l'épiderme, corps muqueux el couche granuleuse, ont énormément augmenté d épaisseur; la mensuration, à l'aide du micromètre ordinaire, permet d'estimer leur hauteur à dix ou quinze fois ce qu'elle est du côté sain. Les cellules compo- santes sont de plus grandes dimensions, mais elles sont surtout beaucoup plus nombreuses : c'est ainsi que l'on trouve du côté malade, couramment dix à douze assises de malpighiennes et de six à dix rangées de cellules chargées d'oléidine (kératohyaline), tandis que du côté sain, le corps muqueux se compose de deux ou trois rangées de cellules, et la couche granuleuse d'une seule rangée, rarement de deux.

Les cellules du corps muqueux, étudiées individuellement, sont peu modifiées. Celles de la première rangée cylindrique présentent des figures de karyokinèse en nombre modéré ; la partie extirpée étant blanche, elles sont peu chargées de pigment. Dans les rangées subséquentes, les cellules polygonales ont un proto- plasme, un noyau et des filaments d'union qui n'offrent rien de remarquable. Il n'y a que peu de migrateurs dans les espaces intercellulaires.

En approchant de la couche granuleuse, les cellules s’aplatissent et l’on voit apparaître dans leur intérieur des grains ou globules d’oléidine (kératohyaline) qui augmentent de nombre à mesure qu'on s'élève, en même temps que le noyau des cellules s’atrophie.

L'éléidine de ces cellules est remarquable par le volume très variable, mais souvent gigantesque des grains autant que par leur abondance; 1] n'est pas rare de voir des cellules qui renferment un ou mème trois ou quatre de ces grains ayant des dimensions voisines de celles d'un noyau de cellule malpighienne; ils se présentent sous forme de globes sphériques ou plus ou moins déformés, très réfringents, colorés vivement en rouge par le carmin, en bleu par l'hématéine et entouré d'une poussière de a même substance.

Les assises inférieures de la couche cornée sont sous l'action du picrocar- minate, teintées en rouge en raison de la présence d'éléidine diffuse.

Follicules pilosébaces. Dans la région examinée, les follicules pileux sont, à l'état normal, très rapprochés les uns des autres, rangés par petits groupes; sur chaque champ de microscope, avec un grossissement moyen, on apercoit la coupe de huit ou dix poils. Aux follicules pileux sont annexées des glandes sébacées, assez petites, et des muscles lisses très gréles et, à ce qu'il m'a paru, inconstants.

Sur les coupes de la peau alopécique, on ne trouve plus un seul poil. Des fol- licules pileux, on ne trouve plus que des vestiges assez rares, un quelquefois, deux ou trois par champ de microscope, suivant les points. Ce sont de simples prolongements épidermiques coniques pleins, très effilés ou quelquefois renflés, soit à leur extrémité, soit sur leur trajet par la présence d'un globe épidemique. Ils ne plongent guère qu’à une profondeur qu'on peut estimer à la moitié ou au tiers de la profondeur des follicules normaux. On ne trouve aucune trace de pa-

u

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pilles ou de bourgeon de régénération. Les globes épidermiques qu'ils con- tiennent sont en partie coraés, pour la plupart trés riches en éléidine; quelques- uns renferment des masses irrégulières de pigment; d'autres fois le pigment est disséminé dans tout le cone.

Il n'y a aucun vestige de glande sébacée ou de muscle pilaire.

Les glandes sudoripares font défaut même dans lo peau normale de cette région du cobaye. |

DerMe. Les lésions du derme sont absolument minimes à côté de celles de l’'épiderme.

On constate seulement des cellules un peu plus nombreuses, une disposition rayonnée de fibres confonctives et des fibrilles élastiques autour des follicules pileux rétractés et atrophiés.

Les papilles du derme alopécique sont, corrélativement à l'épaisseur de l'épi- derme, plus hautes et pius larges, mais inégales; elles renferment par place des cellules pigmentaires.

Le tissu conjonctif, le réseau élastique du chorion sont normaux.

Les matzellen se voient en très petit nombre dans la peau altérée, de même que dans Ja peau saine.

Les petits vaisseaux sanguins du derme sont normaux ainsi que les vaisseaux plus gros de l’hypoderme. Je n'ai pu saisir aucune lésion des ramuscules nerveux sur mes coupes.

Il résulte des expériences et examens histologiques ci-dessus :

Que les rayons X (ou les effluves électriques, voir Société de biologie, 17 juillet 1897), produisent sur la peau du cobaye dans des conditions impar- faitement déterminées et, de fait, d'une façon seulement inconstante une alopécie qni peut ne se manifester qu'un ou deux mois après l'exposition.

Cette alopécie est brusque dans son apparition, progressive dans son exten- sion totale; quant à son degré, indépendante de toute escarre, fication, trouble de la sensibilité ou autre.

Histologiquement les poils qui tombent sont transformés en poils à bulbe plein sans atrophie très notable de leur portion bulbaire.

La peau alopécique offre des lésions énormes de l'épiderme et des follicules pileux; le derme et les voies circulatoires ne semblent pas notablement affectés.

L'épaisissement de l'épiderme dans toutes ses couches, l'augmentation colossale de l'éléidine (kératohyaline), ainsi que l’atrophie extraordinairement marquée des follicules peuvent être envisagés comme résultant d'un processus de réaction contre un irritant d'une intensité peu commune et pour ainsi dire sans analogues; cet irritant paraît exalter la vitalité des éléments épidermiques les moins diffé- renciés ou tout au moins différenciés dans le sens de la protection directe sans produire aucune névrose, même partielle de ces éléments. Les éléments diffé- renciés dans le sens des formations annexielles (glandes, poils, ongles) entrent au contraire en régression et s'atrophient, sans qu'on puisse saisir le mécanisme intime de cette atrophie (nécrose, trouble vasculaire, oblitération, etc.).

Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer que l'aspect nouveau que prend la structure de la peau de cobaye ainsi irritée, présente une certaine analogie avec celles d'autres régions du tégument de cet animal. C'est ainsi qu'au talon, par exemple, on sait qu'il existe normalement un épiderme tout aussi épais, avec une couche granuleuse presque aussi riche en éléidine, dépourvue de poils et de glandes; les légères différences qui subsistent consistent dans la présence des

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cônes épidermiques, vestiges des follicules, dans l'irrégularité des grains d'éléi- dine et dans la régularité moins grande des papilles.

Au point de vue fherapeulique, l'action irritante spéciale des rayons X, pro- duisant l’alopécie temporaire, et l'hyperkératinisation avec éléidine pourra, ce me semble, être utilisée lorsqu'on sera parvenu à en rendre les effets plus con- stants, dans deux ordres de cas bien distincts.

A.— Dans le cas il y à un intérêt majeur à produire une alopécie tempo- raire, une élimination totale des poils et de leurs graines, tels que les cas de teignes tondantes, etc.

B. Peut-être dans les cas de parakératose persistante l'éléidine fait défaut.

Des essais dans ce sens semblent tout au moins justifiés. | (France Médicale.)

Détermination rapide et précise de la position des corps vus dans les tissus à l’aide de la radioscopie, par le Dr S. Lepuc, professeur à l’École de médecine de Nantes.

On peut déterminer la position des corps vus dans les tissus à l'aide de la ra- dioscopie, d'une façon assez précise pour permettre au chirurgien de se diriger sûrement et sans hésitation vers eux.

La méthode consiste à marquer sur la peau, à l'aide d’un crayon dermographi- que, les traces de deux ou plusieurs plans passant par l’objet dont la position se trouve déterminée par l'intersection de ces plans. Pour déterminer chacun de ces plans, passant par l'objet, il suffit de marquer sur la peau trois points silués dans ce plan; ce qui se fait très facilement de la manière suivante : l'écran étant ap- pliqué sur la partie du corps à examiner, et le tube étant en marche, on apercoit sur l'écran l'ombre projetée par l’objet, on glisse alors entre la peau et l'écran une pointe métallique, l’ombre de la pointe se voit très nettement sur l'écran, on la fait coincider successivement avec les deux extrémités du diamètre apparent de l'objet, et l'on marque sur la peau chacun des deux points ainsi déterminés; on passe ensuile la pointe métallique de l'autre côté de la partie examinée, c'est-à- dire sur la peau, entre la partie examinée et le tube, et on la place de telle sorte que son ombre se projette sur l'écran au milieu de la ligne joignant les deux points préalablement tracés; si l'ombre de la pointe n’est pas aperçue, on la rem- place par un disque métallique de diamètre convenable; le plan déterminé par les trois points ainsi marqués sur la peau, passe par le grand diamètre de l’objet. La mème opération, répétée dans une autre direction, c'est-à-dire en déplaçant la partie examinée par rapport au tube, donnera un autre plan dont l'intersection avec le premier contiendra le grand diamètre de l'objet; si, au lieu d'un objet linéaire, on avait un objet à trois dimensions, plusieurs plans déterminés de cette manière permettraient den fixer exactement la position dans les tissus.

Si l'on veut mesurer exactement Ja profondeur à laquelle se trouve le corps cherché, il suffit de dessiner sur un papier la périphérie de la partie examinée, de mener sur ce dessin les traces des plans, les distances de leur intersection à la pé- riphérie sont les distances du corps à la peau.

Les opérations que nous venons de décrire se font avec autant de rapidité que de facilité, quelques minutes suffisent pour préciser la position d’un corps étran- ger, et marquer au nitrate d'argent, sur la peau, les points de repère qui devront guider le chirurgien.

Nous avons effectué des expériences en faisant enfoncer dans des pains des

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corps métalliques, et en déterminant leur position par notre méthode, nous avons toujours pu nous diriger vers eux par la voie la plus courte et la plus directe.

Enfin, observation que nous croyons devoir résumer, nous à permis d'éprou- ver sur le vivant la valeur de la méthode. Un jeune homme de vingt six ans, en jouant avec uue jeune fille qui tenait à lu main une longue épingle a chapeau, fut piqué par celle-ci au tiers inférieur de la face externe de la jambe droite; l'épingle resta brisée dans la main de Ja jeune fille; on en chercha la pointe dans la cham- bre sans la trouver; le jeune homme, quoique ne souffrant pas, ful consulter un chirurgien qui, après examen, lui dit qu'il ne devait pas avoir d'aiguille dans la jambe. Pendant vingt jours, ce jeune homme ne souffrit nullement et marcha comme à l'ordinaire; puis des douleurs commencèrent à se produire dans les mus- cles postérieurs de la jambe, et les douleurs augmentèrent, rendant la marche presque impossible. Nous vimes le malade trente-cinq jours environ après l’acci- dent. L'examen radioscopique nous révéla immédiatement l'existence d'une longue aiguille dans les muscles postérieurs de la jambe, au niveau du tiers supérieur; cette aiguille était distante de la peau d'environ deux centimètres dans sa partie la plus rapprochée, et, rien autre chose que la douleur et la radioscopie ne réve- lait sa présence, elle était absolument insensible au palper; nous marquâmes sur ja peau, par le procédé décrit, les traces de deux plans comprenant l'aiguille, et guidé par notre tracé, nous pümes extraire, sans aucune difficulté de recherche, une grosse épingie de cinq centimètres et demi de longueur, située dans la masse des muscles postérie"®rs de la jambe.

Les rayons de Röntgen comme moyen de diagnostic de l'artério- sclérose, par le Dr Cart Bsck.

Le diagnostic de la sclérose des artères se fait aisément, lorsqu'il s'agit d'ar- tères superficielles faciles à explorer; mais il n'en est pas de même pour les artères profondes. Ii ne suflit pas cependant d'avoir constaté que les artères radiales ou temporales sont indurées pour conclure à la sclérose généralisée. En réalité, il est très important de pouvoir juger de l'état des artères dans les diffe- rentes régions, afin d'établir le nombre et l'étendue des foyers de sclérose. Les rayons de Röntgen permettent d'explorer, à ce point de vue, les artères de pres- que toutes les régions du corps.

L'auteur rapporte, à ce propos, l'observation d'un malade âgé de soixante-huit ans, opéré pour un carcinome du maxillaire inférieur. Les artères faciales ct temporales n'étaient ni épaissies ni sinueuses. L’artére faciale, sectionnée au cours de l'intervention, était saine. Le malade ne se plaignait pas de palpitations, ni de dyspnée ni de vertiges. Cependant, à la palpation, les artères radiales paraissaient un peu épaissies. Pour juger de l'état des artères plus profondes, on fit la radiogray hie de l'avant-bras, de la tête, du cou, de la région aortique et des cuisses. Les épreuves, très nettes, ainsi obtenues, ne permirent de constater de l'artério-sclérose qu'au niveau de l'avant- bras.

La photographie qui accompagne l'observation est des plus caractéristiques. On voit se dessiner l'artère radiale, d'autant plus disiincte que le degré de Ja calcification des tuniques est plus avancé. L'interosseuse antérieure se voit èga- lement, mais elle est moins nette, L'artério-sclérose paraissait donc limitée à ces deux vaisseaux, ce qui explique l'excellent état général du sujet et l'absence de palpitations, de dyspnie et de vertiges.

(The New-York Medical Journal,

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Emploi des rayons de Rôntgen en dermatothérapie.

M. E. Schiff a dit avoir constaté que les rayons X constituaient un puissant agent thérapeutique dans certaines affections cutanées. Dans l’hypertrichose, la chute des poils peut être obtenue sans la moindre manifestation inflammatoire. De même dans le traitement du lupus, il est facile, au moyen des rayons de Röntgen, d'augmenter ou de diminuer à volonté l’inflammation nécessaire à la guérison.

Il est intéressant de noter que, avant de tomber, les poils deviennent blancs; tandis que la peau soumise à l'action des rayons X commence par brunir, et ne redevient blanche qu'au bout de deux ou trois jours. Ce fait est à ce que les cellules qui produisent le pigment, subissent une série de modifications nutritives. `

Pour rendre l'épilation définitive, i est bon de soumettre de temps en temps le sujet à une séance de radiographie.

M: Schiff a présenté, en terminant, deux malades atteints de lupus chez lesquels

il a obtenu une amélioration remarquable à l'aide de la lumière de Röntgen. (Société impériale des médecins de Vienne.)

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8me ANNÉE. | JUIN BT JUILLET 1898. Nos 44 et 42.

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VGlectrothérapic

ET

DE RADIOTHERAPIE

METHODE ET APPAREIL DE RECHERCHE DES CORPS ÉTRANGERS DANS LE CRANE”

Par M. Gaston CONTREMOULINS, préparateur à la Faculté de Médecine de Paris.

J'ai l'honneur de vous adresser, ci-après, monsieur le rédacteur en chef, comme je vous l'avais promis, avec la description de mon appareil, la critique technique de celui de M. le Mergier, dont vous venez de publier la des- cription, et je regrette d’être obligé de donner à ma communication tous les caractères d’une revendication et d'une prolestalion ; mais j'y suis contraint par les conditions dans lesquelles a été faite la présentation du Dr Mergier, présentation dont vous avez publié le compte rendu avant la description de son appareil. |

Ma revendication, légitimée par la date de mes premières communications au sujet de ma méthode, ne peut faire l'objet d'aucun doute. Quant à ma protestation, elle est motivée par des considérations qui vont ressortir de la critique même de l'appareil du D" Mergier ; c'est donc par cette Rs que je dois commencer.

L'appareil du Dr Mergier, suivant sa propre définition, est créé a pour déterminer la position ExACTE des corps étrangers dans les tissus », mais les communications qui ont été faites sur les opérations que cet appareil aurait permis de tenter ne concernaient que des projectiles logés dans la tête. Je ne

(1) La description de la méthode. de M. Contremoulins était attendue avec impa- tience et a été souvent demandée à notre distingué collaborateur, qui a bien voulu en réserver la primeur à la Revue illustrée de Polytechnique.

Cet article est extrait de la Revue illustrée de Polytechnique.

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considèrerai donc que ce genre de recherche, me réservant, au besoin, d'ap- précier la valeur de l'instrument au point de vue d'autres localisations.

Dès l'abord, je suis dans la nécessité de protester contre la qualification d'EXACTE prêtée par M. Mergier à sa détermination, parce qu'elle ne peut pas être exacte de la façon qu'il indique. Ce fait primordial résulte, en effet, de ga description même.

Dans la description de la technique expérimentale de son procédé, M. Mer- gier dit en propres termes : e L'immobilité étant recommandée au sujet, on fait fonctionner le premier tube, etc. ». Or, cette recommandation seule met à néant l'exactitude affirmée par l’auteur, car il est bien évident que s'il ne peut avoir recours qu'à la persuasion pour obtenir cette immobilité abso- lument et rigoureusement indispensable, tout l'échafaudage de ses opé- ralions s'écroule. Du re te, rien dans l'appareil du Dr Mergier n'est fait pour réaliser celte immobilité.

Méme avec un puissant effort de volonté et dans les conditions les plus favorables, un sujet sain est dans l'impossibilité absolue de garder l’immo- bilité rigoureuse que la détermination EXACTE exige. Ou ne peut donc l'at- tendre d'un malade qui a les plus grandes chauces de se trouver atteint dans la partic de son organisme la présence d'un corps étranger peul occa- sionner les plus grands troubles et la pratique démontre journellement, en effet, que des désordres nerveux profonds soat trop fréquemment la con- séquence de tels accidents.

L'exactitude fait, en outre, défaut à la méthode du D" Mergier, par la facon même dont il prétend déterminer lem; lacement du corps étranger recherché : En admettant un instant qu'il ait pu obtenir par la seule persuasion l’immo- bilité du sujet, il lui faudrait encore connaître l'emplacement exact de deux points : le point d'émission des rayons X (c'est-à-dire le foyer exact du tube); le point sur la plaque l'ombre du corps étranger a été projetée. Or, de ces deux points, le Dr Mergier, par son procédé, ne peut connaltre exactement que le second {en supposant tuujours que le sujet n'ait pas bougé, ce qui est impossible sans une contention matérielle qu'il ne réalise pas).

Pour se renseigner sur la position du point d'émission des rayons X, il se contente, effectivement, de mesurer les distances qui séparent ses tubes sur un support fixe ils se déplacent en s’écartant l'un de l'autre, à sa volonté, dans un plan invariable, toujours à la mème distance du sujet. |

Il représente, de plus, dans ses figurés, des tubes Colardeau, et j'ai peine

l'en croire, car, avec ces tubes, il lui faudrait soumettre la malade à des heures conséculives de pose... condition encore plus inconciliable avec l'im- mobilité, par persuasion, qu'il. indique. J'incline donc à croire plutôt qu'il opère avec de gros lubes sur lesquels Ja détermination ExACTE du foyer est encore plus irréalisable par de simples mensurations que sur les plus petits lubes employés en radiographie.

-

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En réalité, la détermination gxACTE de l'emplacement du foyer d'un tube n'est possible que d’une seule façon : celle que j'ai indiquée dans ma méthode (et sur laquelle je reviendrai plus loin), et je conçois fort bien pourquoi M. le Dr Mergier ne l'emploie pas.

Enfin, la détermination du Dr Mergier n’est pas exacte, parce qu ‘elle ne donne pas le véritable emplacement du corps étranger dans la tête, mais seu- lement la position de ce dernier par rapport à la plaque photographique (en admettant toujours et l'immobilité, et la détermination de l'emplacement du foyer des tubes, conditions indispensables que nous savons, au contraire, n’dtre pas acquises).

Ainsi, la détermination du Dr Mergier ne pourrait ètre exacte, si ces condi- tions étaient remplies, que dans le cas la projection du corps étranger serait en rapport avec l'un des points de contact de la tête et de la plaque.

Mais toutes les fois que la projection des corps étrangers sera faite en regard de points du crâne pius ou moins éloignés de cette plaque, il faudra tenir comple de celte distance j'artiel'e pour la déduire de la distance totale. Or, comment la pourra-t-on mesurer? Le plus petit mouvement du sujet rendra cette mesure exacte impos-ible, et l’on ne pourra jamais le replacer exac- tement dans la mème position. [l est bien évident que ces appréciations de distances partielles sont pratiquement tout à fait irréalisables et qu'il serait puéril d'insister à ce sujet!

Ainsi, encore une fois, en admeltant, ce qui n'est pas, que cette déter- mination trop insuffisante soit juste, elle ne permettrait au chirurgien d'opérer qu'en s’en rapportant à ses connaissances anatomiques el à son appréciation individuelle, ce qui est, dans la pratique, tout à fait dangereux, par défaut de précision, pour nombre de cas, comme nous en donnerons la preuve plus loin. |

Au surplus, pour faire une critique technique complète de l'instrument du Dr Mergier, il faudrait écrire un trop long mémoire, et je crois avoir assez indiqué les défauts énormes et capitaux qu'il présente. Il me suffira main- tenant de décrire ma méthode et mon app:reil pour achever de démontrer la légitimité et la nécessité de ma revendicalion et de ma protestation.

se

Avant d'aborder la descripūon détaillée de man appareil, je crois néces- saire d'en exposer d'abord la théorie, à l'aide d'une figure schématique, pour rendre sa compréhension plus facile aux personnes les moins familiarisées avec ce genre d'instrument.

THÉORIE. Étant donné une tête (fig. 1) contenant un projectile X, voici comment nous déterminons la position exacte de ce dernier par rapport -au squelette :

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Sur-trois points quelconques du squelette de la face, nous appliquons les extrémités des trois branches d'un compas a, b, c, qui est relié au support en a’, 6’, c’, portant, à droite, la plaque photographique E. E’ et, à gauche, les deux tubes de Crookes L. L’, maintenus également dans des rapports constants avec la plaque et la tête.

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Si nous actionnons tour & tour, ou simultanément, ces tubes, nous voyons qu'ils viennent projeter l'ombre du projectile X en deux endroits différents sur la plaque E. E’ (les endroits que nous avons désignés sur la figure { par les lettres p. p pour le tube L. et p' o" pour le tube L').

Or, si nous pouvons ensuite déterminer exactement dans l’espacè l'empla- cement des deux sources de production des rayons X, d’une part, et d'autro

- e mms CR SE

REVUE INTRRNATIONALE D'BLECTROTHERAPIB 309

part, si nous pouvons perforer la plaque sensible aux centres, en / et l’, des ombres portées sur le projectile, nous aurons ainsi la possibilité de mener deux droites allant de aie D source lumineuse au centre de enaque pro- jection.

Et ces deux droites viendront se se en un point qui sera le centre du projectile. |

Dans de telles conditions, supposons qu'il nous soit possible d'enlever la

te de ce dispositif, sans modifier en rien les rapports du compas repère. de Ja face, des deux tubes et de la plaque photographique. Il est bien évident que si nous tendons alo:s deux fils allant des foyers des tubes aux centres des ombres projetées par eux. nous aurons, avec la plus parfaite exactitude, la position du centre du projectile par rapport à la face du sujet : c'est-à-dire aux extrémilés des trois branches du compas représentant la position de cette face dans l'espace au moment de l’obtemion des épreuves.

Enfin, si nous relions au corps du compas une aiguille venant relever la yosition de l'intersection des fils, c'est-à-dire du centre de la balle, nous aurons tous les éléments nécessaires pour localiser exactement l'emplacement de celle-ci.

Telle est, en résumé, la théorie de la méthode. EOR E

-applicalion n’est pas aussi simple, en pralique, et, pour réaliser la précision que nous venons de poser en principe, il faut recourir à des dispositifs assez

compliqués parce qu’ils peuvent seuls assurer celle rigoureuse précision.

Pour obtenir l'immobilisation absolue de la tète par rapport aux différents organes de l'appareil, ou plus exactement l'immobilisation des différents oiganes de l'appareil par rapport à la tête, car, dans la pratique, il est néces- saire de laisser au sujet la liberté de certains mouvements du corps sans que l'immobilisation des parties à radiographier en soient influencées, pour réaliser, disons-nous, cette immobilisation locale, nous avons eu recours à un scellement de cet appareil sur la tête.

La figure 2 montre comment, à l'aide de gabarits de bois, nous relions le bâti de l'appareil au crâne par l'intermédiaire d'un scellement au plâtre.

Grâce à ce scellement, l'adhérence est telle que le sujet, s'il est impres- sionnable, peut s'agiter, avoir des soubressauls occasionnés par des bruits extérieurs (éclats que donnent les interrupteurs ou les étincelles qui peuvent

jaillir entre les paratonnerres de la bobine) ou par toute autre cause, sans que

les rapports de la tète avec les organes du dispositif en soient aucunement modifiés. |

Il va de soi que l'appareil est aussi construit de façon i à pouvoir s'équilibrer sur les têtes les plus variées.

En ce qui concerne les femmes, la chevelure n'a pas besoin d'être rasée pour permettre le scellement au plâtre. Il suffit, pour la conserver, si l’opé- ration n'esige pas qu'elle soit sacrifiée en tout ou en partie; de l'englober

310 REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHÉRAPIE

dans de la paraffiue et de faire le scellement sur le bloc ainsi formé, l'ensemble présentant toute la fixité requise pour assurer. l'immobilité.

La figure 2 montre l'appareil au complet pour la prise des épreuves radiographiques. Dans le fond se voit le châssis photographique.

À l'avant de l'appareil, le compas repère, relié, en haut, au bâti, est en bas maintenu par une équerre fixée sur le chasxis. De cette manière, le compas qui prend les’ points de repère sur la face peut être fortement appliqué suc celle-ci, de facon à comprimer au maximum les léguments.

Fig. 2.

D

Les branches du compas repère sont indépendantes entre el!es pour deux raisons : pour permettre d'exercer une pression suffisante et égale, pression qui ne serait pas assurée si le compas était d'une seule pièce, ce qui pro- duirait des erreurs au moment de l'application du compas d'opération ; afin de laisser la faculté de le placer à volonté sur les points du squelette de la face les plus favorables (ces points étant variables suivant les sujets).

Les points de contact de ces branches avec la face sont ensuile marqués sur la peau d'une façon ind: lébile au moyen d'un tatouage particulier, plus précis que les tatouages par les procédés habituels. Grâce à ce tatouage, on a donc une sécurité absolue quant A l'exactitude du repérage du compas . d'opération, dont nous parlerons plus loin.

Enfin, en avant, les deux tubes de Crookes sont également reliés au båti par deux supports métalliques qui les rendent orientables suivant les besoins.

On peut donc, en se reportant à la figure 1, constater que toutes les

REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIB 311.

données iudiquées dans l'exposé théorique se trouvent réalisées en tant. qu'immobilisation de l'appareil par rapport à la tête.

L'obligation de recevoir séparément les épreuves radiographiques fait naitre: ators la première difficulté de repérage des épreuves de ces radiographies entre elles. Nous avons résolu ce problème en munissant le châssis photo- graphique de points de repère intérieurs particuliers.

Ces points de repère consistent en huit petits crans métalliques servant de butoirs 4 la plaque et percés de petits trous. Ces butoirs forment une impres- sion en clair sur les clichés, et te. EE trou qu'ils portent se traduit, au con- traire, en noir. ; G |

Dans l'exposé théorique de la méthodes nous avons dit c que nous perforions Ja plaque sensible au centre des ombres projetées par le projectile radiogra- phique. Dans la pratique, celle opération serait difficile, et nous remplacons Ja plaque photographique par une plaque de zinc sur laquelle nous repérons les épreuves des deux radiographies faites comme nous allons l’expliquer plus loin. Il est bien entendu que la plaque de zinc dont il s'agit yient prendre exactement dans le chassis la place de la plaque photographique et qu'elle se fixe mème dans celte position à l'aide de vis passant par les trous des butoirs et par des trous percés en regard de ceux-ci.

Dans ces derniers trous de la plaque de zinc, percés d'avance, on a placé, au préalable, de petites goupilles sur lesquelles on a pu enfiler par des tous pratiqués à l'emporte-pièce dans les épreuves, à la place des points noirs furinés par les truus des butoirs, les deux épreuves, de facon à pointer tour à tour sur la plaque de zinc les centres des ombres radiographiées. |

Il ne reste plus alors qu'à remplacer le pointage par un trou conique, propre à laisser passer en son sommet un fil fin. | 3

A cet effet, nous employons un foret triangulaire (en langue d'aspic), en interposant sous la plaque de ziuc une feuille de verre qui limite la percée de l'outil et réduit au minimum voulu la finesse du trou. ~

Avant d'effectuer ces dernières opérations, et quind les deux radiographies du sujet ont été exécutées, pour dégager la tète du bati, sans dérégler -ses divers organes, on dévisse le compas de repère que l’on enlève d'abord d'une pièce et que l'on dépose sur un support ad hoc (ce compas peut, plus tard, reprendre mécaniquement sa place). |

On retire ensuite les vis qui relient le bâti aux gabarits, et quand ce bati est libre, on enlève d'avant en arrière et de bas en haut tout l'ensemble de l'appareil.

Les gabarits restent donc ainsi sur la tète du sujet avec le scellement plâtré. On pratique aussitôt le tatouage, et dès qu'il est achevé, l'on peut décoller d'un seul coup la calotte plitrée de façon à remettre en complète liberté la | personne radiographiée.

Dès lors, il ne nous manque plus qu’une seule donnée complétant les élé- `

312 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIB

ments nécessaires pour la détermination exacte du ou des corps étrangers recherchés, et cette donnée, c'est la position exacte dans l'espace, c'est-à-dire. par rapport au bâti, des foyers d'émission des rayons X.

Les tubes de Crookes qui existeut actuellement et qui peuvent seuls per- mettre de radiographier, sans une trop longue durée de pose, les parties épaisses du corps, comme le crâne, sunt des tubes à grande capacité (c'est- . a-dire de gros tubes).

- Ceux que nous avons choisis pour nos opérations, parce qu'ils sont plus pénétrants, quoiqu'ayant un foyer très fin, sont les tubes Villard (1), que construit M. Chabaud. Outre Jeur volume relativement réduit, car ils ne

° Fig. 3- mesurent que 6 à 7 centimètres au niveau de l’anode, ils sont plus légers : que les tubes allemands et surtout fort bien centrés, ce qui permet une mesure préalable très approchée de leur foyer exact.

Pour cette mesure préalable, dout on appréciera bientôt l'utilité, nous em- ployons le dispositif représenté dans la figure 3 (2). Il consiste en un support métallique articulé et relié au bâti, que nous amenons dans une direction

(1) Ces tubes sont en outre munis maintenant d’un régulateur ER vide, que l'on actionne pendant la marche du tube. L'organe dont il s’agit se nomme osmo-régulateur.

(2) A l'époque les photographies qui servent à cette description ont ae faites, les tubes Villard n’existaient pas encere et, d'autre part, nous n’avions sous la main qu’un tube Focus-Chabaud; il faut donc en tenir compte et ne pas oublier que Île tube représenté dans cette figure ne serait pas suffisant pour obtenir une bonne radiogra- phie du crâne.

REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIRB 313

- parallèle à l'axe du tube; ce support porte deux pointes qu'on conduit aux extrémités du tube, de façon à relever l'axe de ce dernier, et une troisième - branche, percée à son extrémité d'un petit œilleton. Au moyen d'une pince à . coulisse et d'une bague de buttée, nous amenons l'extrémité de cette troi- sième branche en contact avec la paroi du tube et au niveau du milieu de l'anode, hauteur du foyer supposé d'émission des rayons X. On conçoit qu'en tendant un fil entre les deux pointes de ce support et en le faisant passer par l'œilleton de la branche centrale, il n’y a plus qu’à tendre ce fil, après avoir enlevé l'ampoule, et amener l'œilleton dans l'axe du tube pour avoir, par cet ‘œilleton, la position supposée du foyer.

Fig. 1.

Ces opérations ne doivent être faites, naturellement, qu'après celles que nous allons décrire plus loin et qui ont pour but de déterminer non plus le foyer supposé, mais le foyer exacr des points d'émission des rayons X. `

Elles ont, en effet, seulement pour but, comme on verra bientôt, de faci- liter, dans la pratique, la détermination du foyer exact, et démontrent, en outre, combien, tout en ne fournissant qu'une indication très approchée, elles sont plus précises, quant au résultat, que toutes les mesures qu'on pourrait prendre d’une autre manière, comme dans l'appareil du Dr Mergier, par exemple.

Ceci posé, revenons à la détermination du fuyer exact qui nous fait défaut.

Mème avec les tubes d'un volume réduit que nous venons de décrire, nous u'arrivons qu'à une indication très approximative de emplacement exact du foyer d'émission des rayons X, parce que ce fuyer se trouve sur l'anode {ou

id: REVUR INTERNATIONALE D BLRECTROTHBRAPIE

,anticathole) du tube, ep op point qu'il est impossible d’apprécier exac- tement et auquel on ne peut accéder.

Mais nous y parviendrons. sûrement, si nous pouvons prendre sur le trajet des rayons X allant du tube a la plaque sensible des points intermédiairés qui nous permettront de former, en prolongeant les dioites qui les réuniront, -un cône dont le sommet sera justement le centre du point d'émission des

rayons X.

Fig. 5.

Pour ce faire, nous interposons entre les tubes et la plaque sensible une plaque de cuivre de 5/10° de millimètre d'épaisseur (1) reliée au bâti par des vis, comme le montrent les figures 3 et 4. Cette plaque de cuivre est percée de trois trous par lesquels les rayons X vont impressionner fortement la plaque sensible et former sur elle des images agrandies de ces trous.

(1) Cette faible épaisseur est nécessaire pour que la plaque de cuivre soit traversée eu partie par les rayons X, afin que les butoirs donnent une image nettement visib'e pour permettre le repérage sur la plaque de zinc, comme nous l'avons indiqué plus

bast.

We REVUR INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR 315

Nous relevons les centres de ces images sur la plaque de zinc procédé déjà décrit et nous vissons cette plaque de zinc dans le châssis photo- . graphique sur les œilletons des butoirs. Ainsi, cette plaque porte alors tous les centres des projections qui sont nécessaires : pour la détermination des foyers exacts ; pour la détermination des corps étrangers.

Alors, nous faisons passer des fils par les centres des images des trous de la plaque de cuivre, figure 4 (sur la plaque de zinc), et par les centres des trous correspondants de la plaque de cuivre (plaque contrôle). Si on tend ces fils, ils se croisent au dela de cette derniére (fig. 3 et 4) en un point qui est le sommet du cône cherché, c'est-à-dire le point cxact du CENTRE eu foyer d'émission des rayons X, qu'il fallait déterminer.

Dans la pratique, il serait malaisé à une personne seule de tendre tous ces fils à la fois et de rég.er, en mème temps, les pièces métalliques de l'appareil qui doivent les réunir en leur point d'intersection pour garder d'une façon précise dans l'espace l'emplacement de ces foyers par rapport à l’ensemble de l'appareil. C’est pour faciliter cette opération que nous avons créé le dispo- silif précédemment décrit avec lequel nous déterminons le foyer d'émission, non pas exacl, mais supposé des rayons.

Ce dispositif de recherche très approché étant placé, comme nous l'avons indiqué, pour chaque tube, il nous devient très facile, en faisant passer les fils de chaque projection radiographique par l'œilleton correspondant du dis- positif de chaque tube, de corriger, par de légers et rapides déplacements de cet œilleton, l'écart qui existe loujours dans la réalité entre le foyer ap- proximatif et le foyer réel, que les fils sont seuls capables de bien indiquer.

Quand les deux foyers ont été, ainsi, bien rigoureusement retrouvés, il n'y a plus qu'à supprimer les fils et à eulever la plaque contrôle pour tendre de nouveaux fils allant des foyers des tubes aux centres des projections des ou du projectile, ou corps étranger, pour obtenir le point d'intersection de ces fils, qui est le point exact se trouve le corps étranger, par rapport à` la tête et aux différents organes de l'appareil. | |

Dans l'espace, les fils duivent s’entre-croiser en se touchant, mais sans se soulever réciproquement et sans s'écarter l’un de l'autre à ce point d'entre- croisement. Il convient de noter ce détail, car, cette précision dans l'entre- croisement est un moyen de contrôle important, puisqu'il permet de vérifier le parfait réglage de l'iustrument. Si les fils s’écartent l'un de l'autre au lieu de se toucher ou s'ils se font dévier réciproquement, on en doit conclure que, par une maladresse quelconque de l'opérateur, l'une des opérations précé- dentes a été mal faite et doit être recommencée.

Nous avons, à ce temps particulier de l’application de la méthode, l'empla- cement précis du centre du corps étranger par rapport à tous les organes de l'appareil et celui qu'il occupait dans la tète au moment elle a été radio- graphiée; il ne nous reste donc plus qu'à replacer le compas repère sur le

316 REVUR INTRRNATIONALB D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

bâti, à la place qu'il occupait au moment des radiographies, pour avoir cet emplacement cherché en présence des points de repère pris sur la face, points qui représentent aux extrémités des branches du compas repère, comme. la tête elle-même ou, plus exactement, comme le moulage en creux de la face du sujet. | |

. Inversement, pour relever à présent, par rapport au compas repère, les centres des corps étrangers, nous ajoutons à ce compas sur la colonne support autant de bras supplémentaires munis d'aiguilles qu'il y a de corps étrangers

Fig. 6.

à relever, et l'on règle la position de chacune de ces aiguilles de façon à ce que leur pointe soit en contact avec le croisement de fils qui marque le centre de chaque corps étranger (fig. 3). _ Le compas repère, ainsi muni des derniers bras supplémentaires dont nous venons de parler, représente ce que sera le compas d'upéralion et pourrait mème eu tenir lieu si, dans la pratique, il ne convenait pas de le remplacer par un instrument spécial, facilemeut stérilisable et se prétant mieux à tous les emplois qu'il faut prévoir pour des opérations chirurgicales aussi délicates que celles qu'il est appelé à autoriser.

Ainsi, le compas d'opération n’est, en quelque sorte, que la reproduction

REVUR INTERNATIONALE D'ELECTROTHBRAPIB 317

du compas rèpère, mais pour le régler, il faut l'aide d’un instrument inter- médiaire (car on ne peut mouler un creux sur un creux); un nouvel instru- ment donnant en relief tout ce que le compas repère donne en creux, pour permettre de reprendre en creux sur ce relief toutes les données du premier compas. |

Nous avons fait ce nouvel instrument : compas schéma, d'une construction robuste qui assure la fixité de son réglage pendant son transport du labo- ratoire au lieu de l'opération, et qui donne la possibilité d'exercer les pres- sions nécessaires au réglage du dernier compas, le compas d'opération.

Fig. 7.

La figure 6 nous montre le compas schéma réglé sur le compas repère, et pour que la figure soit moins embrouillée, on n’a réglé qu’un centre de balle. En outre, des obligations de construction mécanique nous ont fait renverser la position de ce compas, de telle sorte qu'il faut en tenir compte pour com- prendre l'aspect de cette figure.

La figure 7 nous montre le compas d'opération réglé sur le compas schéma. Ce dernier instrument (le compas d'opération) est construit en vue de toutes les recherches qu'il est appelé à guider, et ses dimensions out été limitées pour qu'il puisse entrer dans tous les appareils de stérilisation.

Le réglage du compas d'opération est très simple : on commence par relever les points de repère de la face, en amenant les branches du compas d'opé-

318 REVUR INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE

ration en contact avec les branches du compas schéma; puis, on fixe d'un seul coup ces trois branches à l’aide d'une clef spéciale. Ainsi, elles forment comme une seule pièce rigide que l’on maintient en contact avec le compas schéma pour régler l'aiguille indicatrice. KP

Au contraire, la branche qui supporte celte aiguille est munie de pinces à l’aide desquelles on peut régler isulément chacune de ses pièces, de telle façon que l'aiguille est, en somme, orientable en tous sens; elle glisse dans un guide, et l’on peut limiter sa course à l'aide d'une bague de butée.

Pour régler cette aiguille, on maintient les trois branches du compas d'upéralion en contact avec les trois points de la face du compas schéma, et l'on amène la pointe de l'aiguille indicatrice en contact avec la pointe dn compas schéma représentant le centre du corps étranger.

Reporté sur la tète du sujet, le compas d'opération indique, lorsque lai- guille en glissant dans son coulisseau est en contact avec la peau, une direc-, tion déterminée, et la distance qui sépare la bague de butée de ce coulisseau montre a quelle profondeur se trouve le centre du corps étranger (fig. 9).

Mais, une seule indication de ce genre est insuffisante pour donner une idée précise au chirurgien de la localisation anatomique du corps étranger

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‘REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE | 319

{sauf dans les cas simples), puisqu'elle ne précise qu'une direction et une ‘distance rigoureuse. Íl est donc utile, en pratique, de pouvoir multiplier les ‘indications de l'aiguille, et, pour éviter de reporter chaque fois le compas d'opération sur le compas schéma afin d’effectuer un nouveau réglage, nous ajoutons une seconde branche et une seconde aiguille indicatrice au compas ‘d'opération, qui peut venir relever la position du corps étranger sur la pre- -mière aiguille par une autre direction, ce qui abrège considérablement. (Voir la fig. 8.) |

Fig. 9.

Mais le dispositif de ces deux aiguilles ne nous a pas été dicté seulement par la nécessité Ze préciser la localisation anatomique du corps étranger, il a aussi pour but de permettre, au moment de l'opération, si cela est néces- saire, de modifier rapidement la direction d'abord choisie sans se reporter au compas schéma, qui ne peut pas ètre stérilisé.

C'est d'ailleurs aussi grâce à ce dispositif que l'une des deux aiguilles, celle qui sert au repérage de l'autre, peut être orientée de telle manière que l'ensemble du compas reste toujours capable d'entrer dans l'appareil de sté- rilisation dont on dispose.

Il semblerait, de prime abord, qu'après les indications fournies par l'ap- pareil,. comme nous venons de l'expliquer, l'emp'oi du com, as d'opération

320 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

n'est plus nécessaire pendant l'intervention chirurgicale. Dans bien des cas simples, en effet, on pourrait s'en passer, mais l'expérience nous a démontré aussi qu'en bien des circonstances il faut lui demander de nouvelles indi- cations pendant eette intervention même.

En effet, au cours de l'opération, soit pour les besoins de l'opération même, soit pour l’anesthésie du sujet, la tête est déplacée et le chirurgien ne peut, dans ces conditions, garder qu'une conscience approximative des pre- mières indications qui lui ont été fournies par le compas. C'est à ce moment qu'il réclame alors de nouveau l'application de ce dernier pour rectifier le chemin opératoire et avoir, en outre, une indication nouvelle de la distance restant à parcourir.

Ces contrôles répétés ont enfin l'avantage d'éviter de recourir à des son- dages et de réduire ainsi au minimum les dégâts opératoires.

Quand l'aiguille touche le corps étranger, comme elle est réglée pour en déterminer le centre, elle se trouve arrêtée par sa périphérie et indique naturellement le rayon de ce corps par la distance qui sépare encore le but- toir de la bague de butée. Or, cette indication n'est pas sans importance, si le corps à extraire se trouve dans une région comme celle de la selle turcique, par exemple, car on peut confondre les reliefs osseux de cette région avec le corps étranger lui-même, et c'est à la suite d'une confusion de ce genre que nous avous vu extraire, sur une donnée radiographique simple, une apophise au lieu d'un projectile qui, en réalité, se trouvait dans l'orbite. Qa conçoit donc que ce résultat ait eu pour effet de nous entrainer immédiatement à créer un appareil rigoureusement précis el propre à éviter la répétition de pareille méprise.

Toutes les fois qu'un projectile, par exemple, se trouvera placé dans le voisinage de Ia selle turcique (cas fréquent, comme l'on sait), et sera intra- crâaien ou intra-orbilaire, au-dessus ou au-dessous du nerf optique, la voie opératoire variera et, le projectile étant logé dans un espace inférieur à 2 cen- timètres carrés, sa détermination devra être d'une exaclitude - rigoureuse, pour qu'il n'y ait pas d’indécision sur la voie opératoire à suivre.

Enfin, on peut avoir à déterminer des fragments de balle, des esquilles ou des corps étrangers très petits appelant, néanmoins, l'intervention chirur- gicale. Un appareil de précision est donc indispensable, et c’est pourquoi nous sommes autorisé à protester contre l'emploi d'instruments qui manquent non seulement de précision, mais qui sont même capables d'induire en de graves erreurs le chirurgien qui s'y rapporte.

Comme vous avez, en outre, inséré les commmunications de M. Morize, d'une part, et de MM. Mackensie-Davidson, d'Aberdeen et Hedley, d'autre part, je vous demanderai, monsieur le rédacteur en chef, la permission de répondre aussi à ces communications, qui me touchent directement.

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Cette réponse sera vite faite.

Le procédé de M. Morize ne péche que par un défaut, mais il est capital : l'impossibilité de voir un corps étranger dans une tête quand ce dernier est au milieu du crane. Dans tous les cas, des corps étrangers de petites dimen- sions restent invisibles à l'écran fluorescent; il est de plus impossible dans celui que nous signalons (tête garnie de ses chairs) de placer le repère de plomb à l'entrée des rayons X comme l'indique M. Morize, car ce repère reste absolument invisible.

Les expériences de M. Morize ont été faites, sans nul doute, sur un crâne sec, et c'est pourquoi l'auteur, de bonne foi, j'aime à le croire, communique la note que vous avez insérée.

Quant à la méthode de sir Mackensie-Davidson, d'Aberdeen, et W.-S. Hedley, elle présente les mêmes inconvénients que la méthode de M. Mergier; mais elle est, en outre, rendue incompréhensible, parce que ses auteurs. disent qu ils reçoivent les deux impressions radiographiques sur une même plaque : Une telle radiographie ne donnerait rien, il est donc inutile d'in- sister.

Un nouveau chapitre de Pathologie générale

ÉTUDE SYNTHÉTIQUE DES ARTICULATIONS VISCÉRALES

Par M. le docteur GILLES (de Marseille).

.CHAPITRE PREMIER Généralités |

Tous nos organes, à de rares exceptions près, sont mobiles les uns sur les autres, mais assujettis entre eux par des liens peu extensibles, de façon à sauvegarder le principe absolu que la mobilité physiologique d'un organe ne doit jamais, à l'état normal, élre un obstacle à sa fonction; elle en est, au contraire, une condition nécessaire, et l'expérience démontre que lout organe normalement mobile voit ses fonclions lemporairement ou définitivement compromises par l'immobilisätion.

Si on analyse le mode de mouvement des organes les uns par rapport aux autres, soit dans la position d'équilibre statique, soit pendant le mouvement, on réalisera une étude théorique et générale de l’articulalion ; il en résultera une série de lois fondées sur des principes très simples : toute loi générale ne peut avoir pour base élémentaire des théorèmes obseurs et compliqués,

322 ` RBVUB INTRRNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

mais seulement des axiomes ou des faits d'observation d'une constance absolue. De ces principes découlent des régles qui forment le code de la physiologie des mouvements organiques.

- Bien que les fonctions des divers organes mobiles soient très variées et exigent des formes très différentes de mouvement, la nature a employé partout les mémes procédés, si bien que les maladies du mouvement forment une classe unique, Von retrouve les mimes désordres à réparer, les memes indications thérapeultques. | |

Toute articulation comprend les mêmes éléments essentiels, et le fonction- nement articulaire normal est fonction de ces éléments, suivant une formule générale à déterminer par l'expèrimentation physiologique et clinique.

L'expérience nous démontre que, réciproquement, la même formule est applicable à chacun des éléments articulaires dont la vitalité est fonction des aulres éléments et du fonctionnement articulaire.

Nous avons démontré, dans un précédent mémoire consacré à la chirurgie des membres, qu'il existe entre les éléments articulaires une sorte de hiérarchie telle que leur vitalité n'est solidaire que conformément à certaines conditions, inégales pour chacun d'eux; c'est ainsi que les lésions isolées de l'os, du muscle, etc., ne retentissent pas avec une égale nocivité sur la vitalité des tissus solidaires et sur celle de la jointure, Il s'agit donc, non d'une formule très simple, mais d'une équation les variables figurent à un titre peut-être assez compliqué.

Nous considérons comine articulaire tout organe mobile sur un ou plusieurs organes voisins, et nous prouverons la justesse de celte classification, en montrant que ces organes possèdent tous les éléments essentiels déjà connus, d'ailleurs, en anatomie descriptive et en pathologie; ces éléments étaient rapportés à des fonctions diverses, sans qu'on ait jamais songé à les rattacher tous et solidairement à la même fonction, seul point de vue pouvant donner lieu à des applications thérapeutiques justifiées en physiologie.

. Sont articulaires, le cerveau, la moelle épinière, le cœur, le foie, l’intestia grêle, le gros intestin, l'estomac, la vessie, l’utérus, le sein, etc.

Sont articulaires, tous les organes dont la mobilité est réalisée par du tissu conjonctif lâche jouant le rôle de synoviale, tels que le rectum, l’urèthre, les glandes, les conduits lacrymaux, ele,

Ces organes contiennent chacun les éléments essentiels de l'articulation, éléments que nous étudierons plus tard; ils sont, par essence, mobiles, et ne peuvent se concevoir sains, saus cet attribut. Il est donc naturel que cette faculté vitale leur soit assurée par un appareil renfermant, à l'état de pure simplicité, les éléments nécessaires pour l'entretien constant de la fonclion mouvement.

Il y a des différences apparentes assez grandes entre les diverses articu-

REVUE INTERNATIONALE D'ELECTROTHERAPIE 323

lations, méme en s’en tenant aux seuls organes actuellement qualifiés comme tels; les débutants ont quelque peine a assimiler les articulations verté- brales, par exemple, à l'articulation de l'épaule ou à l'articulation dentaire (Belkami).

L’assimilation des articulations non encore décrites est bien plus facile, ct la plus simple analyse peut si bien la mettre en relief, que nous pourrons laisser à nos lecteurs le soin de ce travail, éclairé par les déveluppements de notre sujet.

Si l’on sait s'abstraire de tout ce qui, dans la pathologie des organes mobiles, n'est pas articulaire au sens strict du mot, on comprendra la nou- veauté et l'utilité des points de vue que nous offre cet essai de généralisation ; nous verrons que l'application à loutes les maladies articulaires des mêmes principes ouvre une voie inconnue à la pathologie générale et permet de classer à une place désormais rationnelle nombre de procédés thérapeutiques considérés plutôt comme des essais empiriques heureux que comme des méthodes justifiées en théorie.

CHAPITRE DEUXIÈME

Les variables de la formule articulaire et leur rôle en pathologie interne

Les variables de la formule articulaire sont constitués par les éléments, fous essentiels, nécessaires el suffisants, de l'articulation; nous en ferons une étude détaillée, en nous attachant à mettre en relief leur rôle dans les articulations viscérales.

Nous avons déjà, dans une étude sur la chirurgie des membres, mis en relief le rôle respectif des diverses parties constiluantes de l'articulation ; il serait superflu d'y revenir. Les vrais principes de la chirurgie articulaire "des membres n'ont jamais été l'objet d'un enseignement dogmatique, mais ils sont connus par nombre de chirurgiens, el les mémoires les plus récents en témoignent suffisamment ` on conslate cependant, dans ces publications, des lacunes graves, uue réserve et une timidilé excessives qui résultent de la pratique encore vivace d'anciennes méthodes ; celles-ci, contre toute évi- dence physiologique, faisaient de l’immobilisalion (moyen de nécessité) la base de la thérapeutique des jointures ; le rôle des muscles en état d'atrophie ou de contracture, celui des ligaments étaient méconnus, et l'on ne trouvait pas d'intermédiaire entre l’immobilisation et les délabrements chirurgicaux les plus graves, entre une expectalive désastreuse et une chirurgie souvent téméraire.

Il est-temps d'en finir avec ces hésitations et de porter la hache sur un édi- fice vermoulu mal assis sur des données d'un empirisme anliphysiologique.

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Les variables de la formule articulaire sont :

À, les organes mobiles ; B, les surfaces articulaires ; C, la synoviale ou le tissu cellulaire lâche; D, les ligaments ; _ E, les muscles ; F, les nerfs articulaires.

A. LES ORGANES MOBILES

Deux ou plusieurs organes animés de mouvements physiologiques les uns sur les autres présentent une ou plusieurs faces dites articulaires; aux membres, ce sont les os revétus de cartilage, c'est le périmysium aux muscles, la capsule périhépatique au foie, etc., qui contiennent la surface articulaire.

Il résulte de travaux étrangers, et notamment des recherches de J, Wolff, que tout changement de forme ou de rapport des os amenant un changement d'orientation articulaire détermine un changement profond et très durable de la structure intime des os, notamment dans la scoliose et le pied-bot.

L'ensemble des travées dans chacun des os du squelette représente un remarquable exemple d'assemblage architectural destiné à réaliser le maximum de solidité dans le sens des pressions, tout en gardant une résistance consi- dérab'e dans le sens des poussées latérales ou obliques. |

La direction des pressions habituelles se trouve modifiée dans la scolivse ou le pied-bot, par exemple ; il en résulte un processus spécial : les travécs se résorbent pour se reformer suivant des directions différentes et arrivent à réaliser une nouvelle combinaison de charpente, de façon que l'os renferme en lui-même les conditions de résistance maxima, dans le sens habituel des pressions les plus fortes; le tissu conjonctif peut intervenir dans cette modi- fication de structure, mais celle-ci se réalise sur la substance osseuse, c'est- a-dire sur la partie noble de l'organe.

La succession des deux processus, l’un de résorption, l'autre de néofor- mation, explique la divergence qui existe entre les auteurs, et les obser- vations qui ont amené nombre d'entre eux à conclure que l'augmentation de pression sur un point osseux donné amène la raréfaction des travées, ce qui ne peut être qu’un paradoxe.

Dans les viscères, il existe une charpente conjonctive qui réalise, pour des organes d'une consistance variable, les conditions les plus parfaites de solidité et de soutien. Toutes les fois qu'un changement de volume ou de rapport des surfaces amène une luxation durable, un changement dans la direction des pressions qui sollicitent les organes mobiles, il doit se produire un processus complexe dans la charpente conjonctive, une résorption partielle

REVUE INTERNATIONALE D’BLBCTROTHRRAPIB 325

et des néoformations conjonctives amenant, en définitive, Ja sclérose de l'ors gane. C’est une pathogénie nouvelle, hypothétique encore, de dégénéres- cences organiques. |

Dans le tabès, le rhumatisme, on observe l'usure des surfaces articulaires osseuses ` ce mot doit être entendu, non dans un sens littéral, mais comme l'effet apparent d’un processus atrophique complexé : il est probable que les mêmes causes doivent provoquer des résultats analogues encore non recher- chés dans les viscères articulaires. Il faut, pour mettre ces faits en lumière, dégager de la pathologie interne tout ce qui se rapporte aux intoxications et aux néoplasmes d’une façon exclusive, la plupart des lésiuns se rattachant par leurs conséquences à la pathologie articulaire.

Toutes les fois qu’un organe mobile est enflammé dans le voisinage immédiat de l'articulation, il peut en résuller une phlegmasie motrice, une astéo ou visccro-arthrite. La pleurésie, la péritonile, la périhépatite, la méningite, elc., empruntent leur gravité aux lésions des organes mobiles, de même que la coxalgie et autres tumeurs blanches, en faisant abstraction des particularités locales qui donnent à la maladie un cachet spécial; la synovite pure ne.présente jamais la même gravité, et on peut se demander si, même aux membres, elle a une existence propre.

On observe, dans toutes les organo-arthrites, des caractères communs, que la cause en soit la tuberculose, le néoplasme ou tout autre ` tendance a l'ankylose, guérison (?) possible dans cel état, conservation des ligaments, atrophie abarticulaire intense, mais curable, contractures réflexes.

Dans les arthriles aiguës viscérales ou autres, le relâchement ligamenteux est infiniment rare; les ligaments, s'ils ne sont détrurts par l'infection locale, ne subissent un allongement que lorsque les muscles sont. annthilés par une alrophie relativement ancienne ou lorsque les organes sont atleinis depuis assez longtemps par le défaut de fonclionnement; ainsi l’enté- roptose, la dilatation stomacale, se rencontrent chez les ancieus hépatiques, la procidence utérine est la suite de longues inflammations, la cystite chro- nique suit de très loin les phlegmasies uréthrales, etc.

Les viscéro-arthrites présentent, comme les ostéo-arthrites, des formes bénignes, et guérissent alors sans ankylose, grâce à une mobilisation néces- saire qui échappe aux efforts de la thérapeutique. Ce sont les articulations les plus mobiles par nécessilé qui guérissent le mieux en pareil cas.

L'arthrite cardiaque rhumatismale en est le meilleur exemple; on y observe des lésions dans tous les éléments articulaires ` la séreuse est constamment prise, et cependant l'organe résiste et ne cède plus tard qu'à des formes chroniques d'arthrite qui entrainent avec elles une tendance atrophique; celle-ci est la cause directe de l’asystolie et non la lésion primitive, immé- diatement réparée quand les valvules ne sont pas primitivement atteintes. L'arthrite pleurétique n'aboutit généralement à l'ankylose que dans la région

326 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

du sommet, la mobilisation est le plus faible; l’arthrite cérébrale, au contraire, est presque toujours ankylosante, parce que les mouvements sont presque nuls. |

$ B. LES SURFACES ARTICULAIRES

Les lésions des surfaces articulaires sont peu variées aux membres; l'étude en est à faire en pathologie interne : c'est l'anatomie pathologique des lésions superficielles à rapporter, en ce qui la concerne, à la physiologie patho- logique de l'articulation ; cette étude sera d'autant plus instructive, que les viscères ayant à supporter des pressions moindres ne sont pas, comme les os, protégés par une couche épaisse d'un tissu spécial.

ZC LA SYNOVIALE

La synoviale est la même partout, qu'il s'agisse d’une cavité virtuelle ou de tissu cellulaire lâche. La grande superficie des synoviales internes donne lieu à des réactions plus accusées, mais la physiologie de cet organe paraît présenter les caractères de la plus parfaite unité.

La figure des synoviales internes rend leurs adhérences difficiles à détruire; la déchirure brusque ne peut, comme aux membres, donner des résultats satisfaisants, que si les lésions, soit des surfaces articulaires, soit de la syno- viale, ne sont pas trop étendues ; en d’autres termes, les méthodes de force réussissent surtout en cis de fausse ankylose (ankylose fibreuse) associée ou non à une fusion des surfaces synoviales non généralisée.

La mobilisation avec rupture d’adhérences est pratiquée couramment pour l'utérus; à la plèvre, aux centres nerveux, l'application du mème procédé scrait peu pratique, et, le plus souvent, hors des indications ; dans la péri- tonite, au contraire, les résultats en ont été souvent excellents, toujours encourageants.

Comme l'on a étudié les viscères, même en anatomie topographique, sous la rubrique de plans superposés, de mème, en pathologie, on a isolé les lésions de chaque couche; les inflammations des grandes séreuses n'ont été étudiées qu’en elles-mêmes ou par rapport aux lésions les plus voisines; on a restreint ainsi le cadre de ces maladies, et, par voie de conséquence, les indications thérapeutiques ont élé restreintes aux mêmes proportions : il a fallu des lésions et des changements de rapports énormes pour ouvrir les yeux des observateurs que ne guidait aucun puint de vue synthétique; on a vu l’entéroptose, Pozzi a mème préconisé le mot de luxation utérine, mais on n'est pas allé plus haut chercher le mécanisme d'ensemble de ces lésions.

Dans les viscéro-arthrites, les adhérences jouent un rôle tout particulier : celui de ligaments ; en changeant le point d'appui des organes, celui des conduits excréleurs, elles doivent, si on généralise la théorie de J. Wolff,

“REVUB INTBRNATIONALE D'ÉLRCTROTHERAPIR 327

amener des changements dans la structure des viscères ; c'est la un nouveau problème : quelle qu'en soit la solution, on peut conclure que leur nocivité indirecte doit être extrème et qu’elles sont le point de départ de troubles interstitiels, de scléroses graves attribuées à d'autres causes; c'est par un mécanisme analogue que les adhérences intestinales, fréquentes à la surfaee des tumeurs utérines, amènent une déchéance des tuniques intestinales ; elles déplacent l'insertion des muscles intestinaux et. donnent lieu à la constipation, non seulement par action mécanique, mais aussi par les suites d'une dégénérescence nécessaire qui frappe localement les muscles intes- -tinaux, à distance les muscles de la paroi et les muscles lombaires. Les adhé- rences ont, en outre, l'effet de provoquer des arthiites dans les organes voisins et ajoutent ainsi un élément à la solidarité des articulations ou com- munes. (V. Infva.) =

La genèse de la plupart des syndrômes viscéraux se trouve élargie par ces . considérations, pour un grand profit thérapeutique.

Le tissu cellulaire lâche qui entoure cerlains organes mobiles constitue leur synoviale; ce principe est déjà physiologiquement admis, mais il doit être étendu à tous les organes mobiles : le gros intestin, le rectum, l'uréthre, les voies lacrymales, etc. Cette généralisation donne la solution de nombreux problèmes thérapeutiques; les maladies de tous les organes articulaires sont heureusement modifiées par les applications chaudes, sèches ou humides pratiquées conformément à certaines indications ; c'est ainsi que les effets des injections vaginales, chaudes, seront rapprochés de ceux obtenus sur l'estomac par les maillots, sur le larynx par les cataplasmes de cendre sèche très chaude {remède populaire dont nous avons souvent constaté l'heureuse influence), sur les arthrites rhumatismales des membres par les bains très chauds, etc.

La coïncidence de maladies, en apparence très différentes, dans certaines stations thermales, est ainsi facile à expliquer, les indications pouvant ètre les mèmes pour une arthrite du genou, pour une métrite, pour une hépatite ou même pour une sclérose de la moelle épinière.

Ss D. LES LIGAMENTS

Les ligaments sont des liens, non ou peu extensibles, dont le rôle est de limiter les effets de l'action musculaire et de conserver les rapports des sur- faces articulaires. De même que la vitalité des muscles est solidaire de celle de leurs antagonistes, de mème la vitalité des ligaments, antagonistes des muscles, est solidaire de leur intégrité. Les ligaments sont le lien nécessaie qui unit le bras de levier à la résistance, et on ne peul concevoir d'arlicu- lation saine dans le moindre de ses éléments, s'il existe la plus légère lésion ligamenteuse.

"328 RBBVUR INTBRNATIONALR D'KLECTROTHERAPIE

La moindre laxité articulaire amène, en effet, soit, par voie réflexe, soit par déplacement d'insertions, l’atrophie des muscles, dont la vitalité est liée . à celle de l'article ; elle favorise les entorses, les ballottements anormaux, les ptoses, et a, si les rapports ne sont pas maintenus, une tendance à l’aggra- vation d'autant plus grande que les organes sont plus lourds ou sollicités par des forces plus puissantes.

Nous avons démontré ailleurs, pour les e qu'on peul guérir et quelquefois refaire des ligaments avec des muscles et du mouvement, en

conservant artificiellement les rapports des surfaces; en pathologie interne, la preuve de celte proposition résulte des succès que donne le massage abdo- minal et le massage utérin combinés aux applications prothéliques, dont Glénard a donné la formule pour l’entéroptose.

Le rôle des ligaments est, en arthrologie viscérale, prépondérant pour des raisons spéciales; les organes articulaires sont volumineux, lourds; les sou- tiens musculaires éloignés, les ligaments longs et, par conséquent, moins inextensibles; aussi, les déformations viscérales occasionnent-elles très souvent des désordres peu curables, comme toute luxation irréductible ; rap- pelons que les adhérences viennent, en combinant leur action à celle des ligaments, jeter un trouble des plus nocifs dans le fonctionnement arti- -culaire. |

Tandis qu’aux membres, les muscles, insérés sur les os, c’est-à-dire sur -des organes essentiellement résistants aux déformations, voient leurs rapports difficilement et peu modifiés, les muscles viscéraux, dont la vitalité est au même litre solidaire de la constance de leurs rapports, voient ceux-ci changer et se porter au delà des limiles physiologiques pour la moindre modification de volume d'un organe; bien que la structure des muscles à fibres lisses les rendent plus tolérants à cet égard, ils n'en ont pas moins nécessairement des points d'appui (condition nécessaire de leur action) dans des directions et - suivant des rapports déterminés. Leur vitalité est liée à la solidité de ces points, dont la fixité dépend des ligaments; la résistance de ceux-ci vaincue, non seulement la vitalité des muscles locaux est menacée, mais avec elle celle des muscles du voisinage (intercostaux, muscles scapulaires, ceinture abdominale, etc.).

Certains muscles tiennent simultanément leur vitalité de plusieurs arti- culations ; c'est ainsi que l'atrophie des muscles scapulaires peut résulter au même titre d'une arthrite scapulo-humérale ou d’une arthrite pulmonaire ; aussi est-elle constatée dans toutes les affections pulmonaires chroniques, qui, toutes, comprennent un certain degré d'arthrite. On comprendra, dès lors, certaines coincidences morbides restées mystérieuses, et qu'on ne pouvait expliquer qu’en usant des ressources inépuisables des actions réflexes : par exemple, celles de la scoliose et de la constipation, de la constipation avec certaines luxations irréductibles de la hanche, ete.

RRVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIB 329

Nous sommes, d'ores et déjà, autorisé à formuler la loi suivante ` certaines articulations des membres ayant des éléments nécessaires communs avec

certaines articulations viscérales, il existe une solidarité étroite entre les deux organes, tant au point de vue de la vitalité qu'à celui de la fonction.

-Il n’est donc pas impossible de trouver entre les affections de l'épaule et les maladies du poumon, par exemple, des rapports de cauége à effet.

À plus forte raison, doit-on concevoir que les articulations viscérales ayant une synoviale, des ligaments, des muscles communs ou très voisins, soient liées entre elles par les liens de la plus étroite solidarité. La ptose d'un

organe entraine fatalement celle des organes voisins, qu'ils soient situés en dessus, en dessous ou sur le côté du viscère atteint; ainsi s'explique le syn-

drôme complexe du rein flottant, la concomitance constante des troubles gastriques et hépatiques, etc., sans préjudice des autres motifs de solidarité ` entre ces divers organes.

La pathologie des viscères ést donc liée aux: lésions souvent inévitables des ligaments ; il existe, à côté, des indications tirées du traumatisme, de l'in- fection ou de la diathése des indications articulaires, d'autant plus impor-

tantes, que d'elles seules dépend, en Cas be ‘amélioration causale, la BEES |

définitive du malade.

Dans les centres nerveux, l'action des liens qui relient le myélencéphale à

sa cage a élé peu étudiée; les ligaments des centres sont nombreux, par nécessité physiologique, et leur action est puissamment complétée par celle du liquide céphalo-rachidien. L’organe moteur est ici représenté par le sys- tème vaso-moteur, la pression vasculaire ou plutôt par la résultante de la pression .vasculaire et de celle du liquide céphalo-rachidien. La ponction rachidienne doit avoir des effets articulaires peut-être très intenses, surtout par l'effet de la réaction ligamenteuse qu'elle doit déterminer. - Le traitement des gibbosités vertébrales par le redressement brusque est, au point de vue viscéral comme au point de vue osseux, un exemple heureux de l'application des méthodes articulaires de force; les contre-indications de ce procédé se retrouvent aussi dans nos principes généraux ; nous pensons que, dans l'appréciation des cas heureux, doit rentrer en ligne de compte le fait d'avoir vaincu des contractures périarticulaires, causes déjà suffisantes des gibbosités au début.

La laxité ligamenteuse des centres nerveux donne-t-elle lieu à un com- plexus symptomatique ? Nous l'ignorons, mais on pourra le rechercher chez les neurasthéniques et chez les ptosiques, peut-être chez certains aliénés.

Il y a urgence de rendre aux ligaments, quels qu'ils soient, leurs rapports normaux : c'est une condilion nécessaire “de la guérison. Les résultats extraordinaires que donnent les ceintures abdominales, soit dans le cas de ptose digestive (Glénard), soit dans le cas de ptose utérine (Pozzi), sont dus à leur rôle de réduction : celle-ci est le point de départ de la restauration

330 REVUE INTERNATIONALB D’BLECTROTHERAPIB

musculaire interne et superficielle, en méme temps que de la restauration ligamenteuse. Les pessaires procurent à certains malades un soulagement considérable, parce qu’ils répondent à une indication articulaire qui, dans certains cas, peut être seule en cause.

C’est seulement en réduisant les luxations qu'on peut espérer prévenir, d'une part, l'atrophie musculaire et ligamenteuse, et, d'autre part, mettre uo terme aux changements de rapports qui sont sûrement, dans les viscères comme dans les os, la cause initiale de résorptions, puis de néoformations, dans des directions différentes des fibres de la trame, en un mot de processus. interstitiels nuisibles, en définitive, à la vitalité des éléments nobles de chaque organe.

La laxité ligamenteuse n'a pas pour seule cause la tuméfaction ou la ptose des organes articulaires, elle arrive comme conséquence nécessaire de la privation des mouvements ou de l'atrophie primitive des muscles, aux membres comme aux viscères.

° v § E. DES MUSCLES

Il est indispensable d'annexer à l'étude physiologique de loul organe mobile l'élude du moleur, qu'il s'agisse de muscles, de vaisseaux ou d'actions musculaires de soutien; les alternatives de gonflement ou de positions, même passives, rentrent dans le même cadre et comprennent l'action de muscles ou d'organes d'autres régions.

Les ligaments, l'organe et les muscles étant solidaires, l'indication est toujours, en arthropathologie, de renforcer les muscles soit par l'exercice naturel (gymnastique suédoise), soit par l'exercice artificiel (massage), soit par l'électricité, et de suppléer par des appareils de soutien à l'insuffisance ligamenteuse en rétablissant, autant que faire se peut, les rapports des inser- tions musculaires.

A défaut de sollicitations au mouvement par des tractions musculaires directes, les mouvements produits indirectement par les muscles éloignés et les alternatives de gonflement ou de rétraction physiologiques constituent, pour les viscères, un fonctionnement articulaire nécessaire et suffisant. Toule tmmobilisalion, toule atrophie ou hypertrophie viscérale amène la plose des organes alleints ei des viscères voisins, arliculaires par rapport aux premiers, el la dégénérescence de certains muscles.

Les conduits excréteurs sont soumis aux mêmes lois; la synoviale y est représentée par du tissu cellulaire; leurs muscles sont situés dans la paroi du conduit ou dans les organes de Soutien.

Dans les maladies générales chroniques et surtout lorsque la nutrition est ralentie, les troubles de sécrétion des glandes cutanées réagissent sur la peau, amenant une. sorte d'atrophie cellulaire, d'ankylose glandulaire. D'ailleurs,

Se pement E

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR 331

les lésions des conduits réagissent fortement sur les articulations voisines de celles des conduits biliaires sur les articulations hépatique et stomacale, celles de l'urèthre sur les articulations vésicale et utérine, celles de l'utérus sur les articulations intestinales, celles de la trachée sur les articulations laryngées, etc., et réciproquement.

La constipation dans les maladies des femmes est à un certaiu titre de

-Varthrite et le traitement indiqué devra êlre avant tout mécanique.

Toute la thérapeutique des strictures repose sur ces bases théoriques; une grande expérience personnelle nous a enseigné que dans les rétrécissements non cicatriciels l'élément conjonctif est peu de chose, presque rien, sauf aux périodes ultimes; on n’observe le plus souvent que la contracture musculaire

permanente, abartidulaire quoique localtsee, un peu d'atrophie et de l'an-

kylose cellulaire, comme, par exemple, dans la périarthrite scapulu-humérale, les résultats de la thérapeutique électrique de l’urèthre et de l'æsophage en sont une preuve absolue. Nous retrouvons la contracture serrée, l'obstacle. méconnu dont la guérison fait le triomphe des rebouteurs dans la chirurgie des membres, et nous le vainquons par ses deux ennemis : l'électricité et le fonctionnement passif Luut en réveillant la contractilité; les succès de la mé- thode Béniqué résultent aussi de nos principes.

La contracture abarticulaire est d'observation courante dans la pathologie des arthrites viscéi:ales; tous les masseurs savent combien elle est fréquente dans les muscles de l’al:lomen, dans les muscles lombaires; nos ressources d'observation mieux dirigées la feront retrouver dans les muscles intercostaux, et elle a été observée soit dans le diaphragme, soit dans les muscles intesti- naux, dais de nombreux cas son origine articulaire est indiscutable.

On la retrouvera dans les maladies de l'estomac, et cet état pathologique des tuniques musculaires de l'organe jettera peut-être un peu de lumière dans le chaos des dyspepsies.

La scoliose nous présente tous les symptômes abarticulaires indirects d’une arthrite sans qu'il soit possible jusqu'à présent de dire quel est l'organe pri- mitivement atteint; les symptômes musculaires de cette affection sont, en effet, de la contracture ou de l'atrophie dans les muscles du dos et une hémi- parésie constante des muscles de Ja paroi abdominale. Si l'on fait étendre un malade atteint de scoliose, le dos reposaut sur le sol, et qu'on lui urdonne de se relever, on verra, pourvu qu’il n'ait pas été fait préalablement de la gym- nastique, le malade se Jever à demi et retomber sur un côté ; on constate aussi cette hémiparésie par le massage et la faradisation, elle peut se compliquer de troubles unilatéraux de sensibilité. Il y a tout lieu de penser que ce com- plexus résulte d’une arthrite interne génitale ou intestinale, la constipation étant la règle; aussi le traitement que nous préconisons après l'avoir expéri- menté est le suivant ` gymnastique suédoise portant également sur tous les muscles des deux côtés du tronc, suspension (pour détruire les contractures

332 REVUE INTBRNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIB

et empécher les rétractions) pratiquée rarement mais périodiquement, galva- nisalion de tous les muscles et massage général; notons en terminant que la dyspnée dans les maladies viscérales nous paraît ressortir généralement de la même étiologie. |

S F. NERFS ARTICULAIRES

L'étude des nerfs articulaires en est à ses débuts dans l'arthrologie des membres : elle est à faire en pathologie interne. Nous ne connaissons | as les fonctions des nerfs articulaires; ils paraissent avoir une action trophique et peut-être sont-ils l'agent indirect de la contracture et de l'atrophie des muscles.

CHAPITRE TROISIÈME

Conclusions

L'application à la médecine interne des règles de la thérapeutique arlicu- laire permet de formuler des indications d'une grande netteté.

On cantonnera dans un domaine spécial, vaste mais exactement limité, toutes les manifestations pathologiques relevant de l'infection, de l'intoxica- tion, du traumatisme ou de la diathése; ces syndrômes seront combattus par les ressources ordinaires de la médecine. A côté des brillantes méthodes dont "honneur revient aux Pasteur, aux Bouchard, aux Hayem, etc., nous avons la conviction que nos principes recevront une sanction thérapeulique qui donnera peut-être à Ja pathologie interne l'essor dont a profité la chirurgie des membres.

La thérapie articulaire viscérale rentrera facilement dans le domaine de la pratique parce que l'unité des vues qui en forment la base la rend très simple dans son application. |

Toute arthrite sera combattue par la réduction ou le maintien des rapports normaux (aussi parfait que possible des surfaces articulaires).

La douleur articulaire cédera, soit à la révulsion, soit à 1 immobilisation temporaire, soit à la compression, en s'aidant des ressources du massage (effleurage) et de celle des narcotiques.

On se préoccupera pendant toute la durée du mal de l'état des muscles articulaires que l'on trouvera dans l'organe, autour de lui ou même à une assez grande distance et qu'on jugera tels ei leur vitalité est reconnue soli- daire de celle de l'organe. Par exemple, on introduira dans la thérapeutique de toute affection pulmonaire de quelque durée, la gymnastique respiratoire, le massage et l'électrisation de toutes Jes régions se trouvent des muscles concourant à un titre même très accessoire à la fonction menacée, tels que les muscles lombaires ou les muscles de l'abdomen.

On veillera sur les articulations voisines, ainsi la viscéro-arthrite pulmo-

REVUR INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR 333

naire localisée à la base amène peut-être, plus souvent qu'on ne l’a observé, de l’arthrite hépatite ou cardiaque.

. Le traitement des affections chroniques de l'estomac comportera des indi- cations musculaires très étendues ; les relations articulaires de l'estomac avec le foie, le cœur, la rate, le duodénum et l'intestin, devront être soumises à une observation peut-être féconde en trouvailles cliniques.

Même dans le cas de cancer viscéral, le traitement articulaire de loin et de la région, mené avec une grande prudence pourra, à titre palliatif, don- ner les meilleurs résultats; nous en possédons des preuves cliniques, notam- ment dans une observation du cancer du côlon ascendant,

Tout viscère atteint de lésion chronique non progressive devra être mobi- lisé, maintenu dans une situation aussi voisine que possible de la normale, et soustrait, si on peut le faire, aux sollicitations des adhérences.

La surveillance et l'entretien de la fonction mouvement seront une des préoccupations primordiales du thérapeute dans toutes les maladies.

La thérapeutique des spasmes devra viser, s'il y a lieu, l’arthrite causale et être élargie autant qu'il le faudra ` les vomissements de la grossesse seront traités avec succès (De Geoffroy) par le massage du ventre; nous y joindrons ` te port d'une ceinture abdominale sans renoncer aux autres médicalions,

ES

Cet exposé sommaire soulève une quantité de problèmes et laisse entrevoir de nombreux desiderata dans la physiologie et dans la pathologie; l'étude de ces difficultés permettra de faire plus tard un travail d'ensemble plus com- plet et plus compréhénsif, une synthèse de cette importante question.

Nous n’avons pas cru devoir faire une étude analytique des lésions articu- laires propres à chaque viscèfe, nous avons Ja conviction d’être dans une bonne voie, mais il serait prématuré de tracer la carte d'une contrée vierge aussi difficilement accessible, sans être aidé d’une haute compétence person- nelle et d'un bagage d'observations longtemps continuées; une telle analyse eùt été incomplète et basée sur la logique plutôt que sur l'expérience.

Pour le moment, notre théorie se résume en ceci : la réalisation du mou- vement des organes est simple et toujours identique à elle-même. A identité d'organes doit correspondre Ja plus grande analogie dans les lésions et les indications,

Bien que cet essai de schématisation paraisse légitimé par les Fete des idées de Thure Branot, de Glénard, de Calot, par celui de la pratique du massage abdominal et par de très nombreuses applications kinésithérapiques, la critique en sera facile; tout travail de ce genre conduit à des erreurs de détail, mais si nos principes généraux trouvent grâce auprès de nos lecteurs, nous nous abandonnons sans regret et sans crainte au contrôle des esprits analytiques.

-334 REVUB INTERNATIONALE D'ÉLBCTROTHÉRAPIE

TRAITEMENT DES AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES

PAR LES INHALATIONS ELECTRO-MEDICAMENTEUSES Par le D‘ IMBERT DE LA TOUCHE, de Lyon.

+

Depuis plusieurs années j'emploie, pour la cure des affections des voies respiratoires, un nouveau traitement basé sur l'introduction des médicaments dans les voies respiratoires, à l’aide de l'électricité statique.

L’exposé de cette méthode a été adressé, sous pli cacheté, à l'Académie de Médecine, en septembre 1896, et l'appareil inhalatettf A été présenté à la Société de Biologie, le 22 mai 1897, par M. le professeur d'Arsonval. La même année, j'ai lu au Congrès de l'Association frafgaise pour l'avancement des sciences, à Saint-Etienne (août 1897), une Communication intitulée : e Nouveau traitement des affections des voies fespiratuires, par les inha- lations électro-médicamenteuses ». .

Enfin, pour donner une nouvelle consécratiofi scientifique à mon procédé, J'ai présenté mon inhalateur à la Société française d'Électrothérapie, dans la séance du 14 avril 1898. J'ajoutcrai que, depuis que'ques années, je me sers d'un faisceau de chiendent, soit seul pour Jes inhalations d'ozone, soit imbibé de substances médicamenteuses pour la ettre des laryngites et des bronchites, C'est, du reste, l'origine des recherches qui m'ont amené à imaginer l’inha- lateur que je vais décrire ici.

L'appareil consiste défis une ampoule de verre, terminée par un tube fili- forme, et renfermant des essences médicamenteuses, variées suivant les indications (menthol, éücalyptol, thymol, piaol, etc }.

Le malade, assis dän un fauteuil isolant, est mis en communication avec le pôle négatif d'ung Machine statique. On place, en face de lui, l'ampoule, et aussitôt il reçoit uff jet continu de ces effluves pulvérisés et dynamisés, qui pénètrent ainsi dané les voies respiratoires.

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REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIB 335

Les affections traitées avec le plus de succès, par ce mode de traitement, sont les laryngites avec enrouement, maladies de la voix, si communes aux chanteurs et aux orateurs. C'est la méthode de choix pour les soins et le développement de la voix chantée. Le catarrhe, la bronchite chronique et la tuberculose, sont aussi justiciables de ce traitement. Dans l'enrouement simple et la fatigue des cordes vocales, les résultats sont le plus souvent d'une rapidité extraordinaire. J'eus l'occasion de soigner un grand nombre d'ar- tistes, et j'ai pu constater les heureux effets de cette méthode. Dans ces cas, j'utilise le menthol et l'eucalyptol avec des inhalations d’vzone.

Comme exemple à l'appui de mon assertion, je citerai des artistes qui,.

le matin, se trou vant dans l'impossibilité de chanter, ont repris, après une inhalation, la possession de leurs moyens, suffisamment pour assurer la représenlalion du soir; ou encore le cas d’un jeune homme, aphone le matin et jouant un rôle dans Athalie, le jour même, sans que personne ait pu se douter de l’indisposition qui datait de la veille. Ce fait s'est passé der- nièrement dans un des pensionnats de la ville.

Dans la majorité des cas, sous l'action du traitement, la voix aussitôt

moins voilée, est émise avec plus de clarté et d'éclat. J'ai donné mes soins, cette année, à M. l'abbé R..., directeur de Ja maitrise de B... : Atteint d'ung

laryngite depuis quatre ans, il avait presque entièrement renoncé à chanter, Sous l'influence de quelques inhalations de menthol, d'eucalyptol, alternégs avec l'ozone, il put diriger les chants de la maitrise, en faisant une parfje vocale pendant une heure sans fatigue, ce qui ne lui avait pas été possible depuis quatre années. L’amélivration persiste.

Dans les bronchites et le catarrhe accompagné d’emphyséme, le malade ressent immédiatement du bien-être : la respiration devient plus fagile, l'anplitude respiratoire augmente, la toux et l'expectoration diminuent.

Un dominicain, le Père B..., atteint de bronchite chronique avec emphy- séme, depuis plusieurs années, et condamné au repos par cette affection, reprit peu à peu ses occupations après ses inhalations, qui firent rapidement diminuer les quintes de toux, ainsi que l’expectoration, et lui repdirent complètement la santé.

Les résultats ne tardent pas à se manifester du côté de l’état général et se traduisent par l'augmentation des forces et de l'appétit, l'amélioration des functions digestives, le relèvement de la nutrition. Au résumé, en même temps que les inhalalions des substances médicamenteuses exercent une action locale sur les organes de la respiration, on constate, sous l'action tonique et dynamique de l'électricité statique, une augmentation gansible de la force de résistance de l'organisme. C’est ce qui explique les résultats heu-

reux survenant chez les bronchitiques et même chez les tubereyleux, qui

voient rapidement leur état général s'améliorer sous l'influence de ce traite- ment réparateur.

"336 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

Autre avantage appréciable ` on supprime ainsi l'introduction dans l'esto- mac des médicaments, si difficilement supportés et le plus souvent nuisibles aux fonctions digestives.

En effet, combien sont nombreux les malades qui, après avoir épuisé toute

_la liste des remèdes prétendus curateurs, au lieu de trouver la guérison, perdent l'appétit, maigrissent, et n'ayant plus la force de résistance néces- saire, finissent par succomber, autant épuisés par l'abus des médicaments que lerrassés par la maladie.

La durée de chaque inhalation ne doit pas excéder cinq minutes environ, et il est bon de‘donner au malade des lunettes afin de lui protéger les yeux. Afin que cette méthode produise les résultats les plus complets, je lui adjoins des injections hypodermiques à base de divers médicaments (arsé- piate de strychnine, phéneucalyptol, eucalyptol, mn etc., formules du docteur Roussel, de Genève.

Un grand nombre de malades ont été soumis à ce traitement, et ilm'a été donné de- constater, après plusieurs mois, que les ‘guérisons s'étaient complètement maintenues.

APPLICATIONS DE L'OZONE A L'HYGIÈNE PUBLIQUE & A L'HYGIÈNE DE L'ALIMENTATION A L'AIDE DE PROCÉDÉS SPÉCIAUX

Par le Dr L.-R. REGNIER, ancien interne des hôpitaux de Paris, chef du Laboratoire d’Electrothérapie de la Charité,

et Marius OTTO, docteur ès sciences.

M. le- Dr Bérigny a, durant de longues années, étudié l'action de l'ozone sur l'organisme humain. Par un travail long et opiniâtre,.il a pu établir des statistiques dont le résultat très net affirmait les principes posés par Boeckel : les grandes épidémies ne se déclarent que si l'ozone fait défaut dans l'air atmosphérique à l'endroit elles apparaissent.

Avant que le Dr Bérigny fit ces études, l'ozone était déjà connu et étudié; mais si Van Marum l'avait découvert et nommé l'odeur de la matière. élec- trique, si Schonboein avait précisé ses conditions, ses modes de formation, et baptisé « Ozone », c'est en grande partie aux Dr Bockel et Bérigny que l'on doit d'avoir attiré l'attention des hygiénistes, des physiologistes et des . médecins sur l'influence énorme exercée par l'ozone sur la santé.

- Depuis, de nombreux savants, chimistes ou médecins, Bineau, Houzeau, Scoutetten, Sterry Hunt, Andrews, Sainte-Claire Deville, Denza, Cook, sir

REVUE INTERNATIONALE D’ELECTROTHBRAPIB . 337

4 Benjamin Richardson, Wood, Christmas, Chappuis, de Pietra Santa et bien d'autres, ont mis en évidence les propriétés oxydantes, stérilisantes et anti- septiques de l'ozone. Grâce à ce gaz, la nilrification des matières organiques s'opère presque instantanément : l'hydrogène sulfuré, les acides sulfureux et nitreux sont convertis en acides sulfurique et nitrique.

L'oxydation de l'hémoglobine du sang est activée. Les réactions chimiques qui permettent dans les poumons l'assimilation de l'oxygène de l'air par le liquide sanguin pour sa revification sont rendues plus promptes. Au point de vue du mécanisme respiratoire, l'ozone peut donc être employé avec succès. | |

Sous l'action de l'ozone, les liquides impurs, contaminés, sont stérilisés ‘de la façon la plus parfaite.

En présence de l'ozone, les matières deet es, viandes, lait, se conser- vent presque indéfiniment.

Les propriétés antifermentescibles et microbicides de l'ozone sont donc bien nettes.

Son pouvoir oxydant est tel qu'à son contact les miasmes, les microbes sont instantanément détruits, oxydés, et cette oxydation est si complète et si vive qu'elle est accompagnée de production de lumière.

En effet, dans son rapport à l'Académie des Sciences de Paris (1), le Dr Otto a annoncé qu'en mettant brusquement en contact dans l'obscurité, de l'eau ordinaire et de l'ozone, il y a production d’une lumière bleuâtre plus ou moins vive, suivant que l’eau est plus ou moins chargée de matières orga- niques, et cette production de lumière est suffisamment vive pour qu'elle soit encore visible même si on opère sur de très petites quantités d’eau et d'ozone. Ainsi, en alimentant une trompe de laboratoire avec une eau de rivière quelconque et en faisant aspirer à l'appareil une atmosphère contenant une certaine quantité d'ozone, la trompe se détache parfaitement lumineuse dans l’obscurité, principalement au point le mélange intime se fait.

On peut alors recueillir, s'écoulant de la trompe, une eau qui demeure lumineuse pendant quelques secondes, jusqu'à ce que l'oxydation de toutes les matières organiques soit terminée.

L'ozone est donc un rapide et puissant stérilisateur pout les liquides.

Dans lair, le mélange étant plus intime, la stérilisation est plus rapide que dans les liquides. En se diffusant dans l'air, l'ozone se détruit peu à peu en rencontrant les matières organiques qu'il oxyde instantanément.

Si, au bout d'un certain temps, il reste dans l'air une trace d'ozone, c'est qu'il n'y a plus trace de matières organiques à oxyder.

- L'air est alors parfaitement stérilisé.

(1) Comptes rendus, 1896. Tome CXXIII, page 1005.

308 REV JE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

. Cet air qu'on rencontre. à l'état naturel dans les montagnes et au bord de la mer, c'est l'air des sanatoria. Il contient un léger excès d'ozone libre : 3 milligrammes, 4 par 100 mètres cubes d'air à Chamonix, 9 milligrammes, 4 par 100 mètres cubes d'air aux Grands-Mulets. Depuis 1865, le Dr de Pietra Santa a démontré que si on envoie des malades, des tuberculeux princi- palement, l'amélioration de,leur état, et parfois la guérison, sont dues aux propriétés revivifiantes de.ces atmosphères stérilisées.

* Mais il y a souvent bien des inconvénients à conduire des malades dans les sanatoria ou dans les stations maritimes ou montagneuses : dans l'état de débilité physique ils sont, un long trajet en chemin de fer peut leur être fatal; dans leur état de faiblesse morale, un voyage qui lès iso'e de leur famille, de leurs amis peut souvent aggraver le mal.

On a donc cherché par tous les moyens possibles à créer artificiellement des

atmosphères ayant les mêmes qualités que les atmosphéres des sanaloria les plus réputés, afin de soumettre les voies respiraloires des malades au régime antiseptique et revivifiant de ces atmosphères sans priver le malade lui-mème des soins dont l'entourent sa famille et son: médecin habituel. . Pour arriver à créer ces atmosphéres artificielles, on a fabriqué et livré au commerce de petits oronateurs transportables. Ces appareils donnent avec difficulté des quantités insuffisantes et irrégulières d'ozone: De plus, dans ces appareils qui fonctionnent avec un effluve dans lequel on fail. passer de l'air ordinaire, il ne se forme pas que de l'ozone. Il y a bien polymérisation simple de l'oxygène, mais il se fait aussi entre l'oxygène et l'azote des réac- trons secondaires qui conduisent à la formation de produits nitreux et d'acide nitrique eg assez grande quantité.

Avec ces ozonateurs, le malade respire la plus grande partie du temps un air contaminé, parce que l'ozone produit n'est pas suffisant pour aseptiser : l'atmosphère d’une chambre.

- Lorsque le malade s'approche de l'inhalateur, il absorbe à chaque inspi- ration soit de lair contaminé, soit un mélange d'air non encore complètement stérilisé et d'ozone impur qui oxyde violemment au lieu de revivifier gra- duellement. D'où les hémoptysies qui se produisent parfois chez les malades

-après une inhalation de quelques minutes.

Si l'on considère que les quantités infirocs d'ozone contenues dans cer- taines atmosphères 4 à 5 milligrammes d'ozone pour 100 mètres cubes d’air sont encore lrop actives pour certains organes respiratoires débilités, on se rendra aisément. compte que ces absorptions irrégulières de très petites quantités d'ozone trop concentré et impur ne peuvent avoir qu'une action plutôt néfaste sur la généralité des malades.

Les petits ozonateurs médicaux conduisent donc: à un traitement qui est loin de représenter le traitement idéal parfaitement antiseptique et graduel- lement revivifiant qu'on est en droit d'attendre de l'ozone pur.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRECTROTHÉRAPIE 339

Or, avec ces appareils défectueux, d'un fonctionnement irrégulier, avec lesquels on fait absorber au malade l'ozone produit au hasard de sa produc- tion, sans qu'il soit possible den régulariser le débit, ce qui fait que le malade respire tantôt. de l'ozone trop concentré et tantét de l'air chargé de miasmes et de microbes, des spécialistes ont obtenu des guérisons ou des améliorations qu'aucun autre traitement n'aurait permis i ale Nous- mêmes nous les avons employés avec succès. Zei

Il est donc absolument certain qu'en régulariss ”, …Éinploi de l’ozone, les tubereuleux, les anémiques, les coquelucheux, les “asthmatiques, les emphy- sémateux, trouveront toujours un soulagement, voire la guérison, à respirer des atmosphères spécialement préparées pour eux.

Pour donner à chaque malade l’atmosphère- qui lui convient, il est wane saire de lui faire respirer un air dont le degré d'ozonification variera lentement jusqu'à ce que le médecin qui l’étudie ait pu déterminer la dose d’ozone qui convient a son état. i |

Alors le malade sera chaque jour ou constamment p'ongé dans une atmos- phère aseplisée contenant le même nombre de milligrammes d'ozone pour 100 mètres cubes d'air pendant tout le temps de sa cure. Ceci facilitera consi- dérablement la création de services spéciaux pour les tuberculeux pauvres dans les hôpitaux. Car, sans grandes dépenses, on pourra les faire ainsi béné- ficier de la véritable cure’ d'air.

Ici, un point très important est à noler en faveur des atmosphéres artifi- cielles.

Le médecin pourra faire varier le pouvoir oxydant de l'air suivant la marche de la maladie, ce qui est matériellement impossible dans les sana- toria.

Toutes les considérations qui précèdent conduisent donc à créer des atmo- sphères artificielles ozonées à volonté.

Pour cela, plusieurs problèmes restaient à résoudre :

Avoir une méthode de dosage rapide, exacte, permeltant de faire les mélanges dans les proportions voulues ; |

2 Avoir un appareil qui mélange d'une façon intime Vair et l'ozone en proportion définie avant de les envoyer dans la salle d’inhalation ;

3 Produire de grandes quantités d'ozone concentré, afin de pouvoir y puiser ce qui est nécessaire pour faire les mélanges ;

Ae Détruire l'excès de produits nitreux formés par l’effluve, pour laisser l'équilibre entre l'ozone et ces produits s'établir normalement, ainsi que cela a lieu dans la nature.

Résoudre ces différents problèmes, c'est rendre ralionnelle la méthode du traitement par l'ozone, c'est rendre pratique l'emploi du médicament gazeux, préparé selon une ordonnance de médecin; c'est assurer la gaérison de la

340 REVUR INTERNATIONALE D'BLECTROTHÉRAPIR

plupart des maladies infectieuses, la guérison de l'anémie ` c'est combattre victorieusement la tuberculose.

C'est ce que permettent de réaliser les appareils du Dr Otto, qui a déjà publié sur l'ozone un grand nombre de communications importantes.

Il avait déjà présenté au Congrès de Bordeaux, en 1893, un appareil de dosage rapide de l ozone.

Aujourd’hui, il est parvenu à combiner un appareil qui donne une indi- cation instantanée de la concentration en ozone d'un mélange d'air et d ozone.

Cet appareil donne non seulement une indication instantanée, mais il enregistre les résultats.

Les bandes de l'enregistreur de cet appareil permettent donc toute vérili- cation ultérieure, pendant que l'appareil indiquera, à chaque instant, ce qu'il faudra prendre d’air ozoné pour créer l'atmosphère artificielle de- mandée.

Quant au mélange d'air atmosphérique et d'air ozoné destiné à l'asepliser, il ne sera pas fait au hasard.

Le Dr Otto a, en effet, combiné un titreur-mélangeur, permettant de régler avec la plus grande facilité les débits des gaz à mélanger.

Nous avons donc maintenant la facil‘té, étant donné une source d'ozone concentré, de créer des atmosphères artificielles contenant exactement ce qu'il faut d'ozone libre pour guérir les malades sans les oxyder mortellement.

Reste la question de la production de l'ozone, la plus grave et la plus importante.

En effet, les travaux que je viens de citer ne présenteraient qu'un très médiocre intérêt, si l'on n'avait pu nous procurer la source d'ozone qui nous est nécessaire.

Heureusement, cette lacune a été comblée par le Dr Otto, dont le nouvel ozoneur à électrodes mobiles produit de l'ozone à volonté.

Jusqu'ici, pour faire de l'ozone, les meilleurs appareils étaient formés de deux séries d'électrodes, équidistantes, planes, cylindriques ou sphériques, unies ou hérissées de pointes. Les électrodes de noms contraires étaient séparées par une lame diélectrique qui résistait au passage de l’effluve qu'on faisait jaillir entre ces électrodes.

En principe, la puissance totale absorbée par l'appareil devait se répartir uniformément sur toute la sugface des électrodes et former un effluve ou une pluie de feu bien homogène.

En pratique, cela se passait ainsi pendant un certain temps seulement, au bout duquel l'intensité totale passait de l’une à l'autre électrode par un seul point en y déterminadt la formation d'un arc de court circuit.

La formation de cet arc présentait de graves inconvénients. En premier lieu, l’effluve s’éteignait dans tout l'appareil et la production en ozone tombait d'un seul coup à zéro. Ensuite, l'appareil ue pouvait plus fonctionner sans

REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHÉRAPIE 341

ètre réparé. La feuille de verre servant de diélectrique était brisée et les électrodes souvent fondues au point l'arc avait jailli, en lous cas endom- magées.

Avec de tout pelits appareils, les courts circuils étaient rares, mais la quantité d’ozone était très faible. Aussitôt qu'on augmentait la grandeur ou le nombre des appareils, c'est-à-dire aussitôt que la puissance absorbée devenait tant soit peu considérable, les courts circuits devenaient fréquents.

On pouvait à volonté, avec ces appareils, avoir un très petit débit d'ozone très régulier pendant un certain temps ou up grand débit irrégulier jusqu'au premier court circuit, mais il était impossible d'assurer un débit d'ozone un peu fort et régulier. Il était donc nécessaire, pour avoir une bonne production d'ozone, d’avoir des appareils à grande distance et d'y empêcher la formation de courts circuits. Ce résultat a été atteint par le Dr Otto avec son ozoneur à électrodes mobiles.

Le principe de l'appareil est le suivant : -

Un arc de court circuit ne s'établissant pas instantanément entre deux électrodes, si ces électrodes, au lieu d’être fixes, sont mobiles, de telle sorte que leur distance varie à chaque instant, un arc de court circuit n'aura pas le temps de s'établir entre ces deux électrodes pendant qu’elles sont à leur distance minima. |

L'appareil, ne pouvant plus être dérangé par de courts circuits, pourra absorber une puissance aussi grande qu’on voudra et produire d’une facon régulière de grandes quantités d'ozone.

Voila le principe de l'appareil. Quant à sa forme, elle peut varier presque à l'infini. Deux dispositifs semblent pourtant plus facilement réalisables :

Les deux électrodes de noms contraires sont constitués par deux cercles parallèles placés vis-à-vis l’un de l'autre. L'un des cercles porte N secteurs conducteurs, l'autre (N + I) secteurs conducteurs garnis de nombreuses pointes. L’un de ces cercles est mobile autour de son centre dans son plan. Grâce à ce dispositif de N secteurs sur un cercle et (N + I) secteurs sur l'autre cercle, la puissance en walls absorbée par l'appareil sera à peu près constante, tandis que la distance d'un point d'une électrode à un point de l’autre sera constamment variable ;

Les électrodes sont constituées par deux cylindres concentriques ayant le même axe. L'un de ces cylindres est mobile par rapport à l'autre, autour de son axe, et porte N bandes conductrices dirigées suivant les génératrices de sa surface. L'autre cylindre porte (N + I) bandes conductrices garnies de nombreuses pointes.

Avec ces appareils, on peut, sans craindre les courts circuits, utiliser d'une façon régulière des puissances de plusieurs milliers de watts à polymériser de l'oxygène.

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342 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE

C'est la fabrication industrielle de l'ozone résolue, c'est-à-dire l’emploi de l'antiseptique idéal rendu pratique. i

Nous pourrons donc, grâce à ces appareils, faire des atmosphères arti- ficielles et constantes au sein des villes ; nous pourrons stériliser les eaux de table, les eaux d'alimentation, les produits alimentaires, les eaux résiduaires des villes, et les recherches que nous avons entreprises suf ces différents problèmes, mais dont nous ne pouvons encore donner les résultats définitifs, nous permettent d'espérer que nous aurons fait réaliser à la science sanitaire an de ses plus utiles progrès. è .

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LE MICROPHONOGRAPHE DUSSAUD

Lettre adressée à M. le docteur Laborde par M. le docteur Ladreit de Lacharriére, médecin en chef de l'Institution Nationale des Sourds- Muets (1).

Mon cher confrère et ami,

Dans la très brillante conférence que vous avez faite hier à l'Institution nationale des Sourds-Muets, vous avez émis quelques propositions sur les- quelles je ne me trouve pas d'accord avec vous. Je les connaissais déjà par les comptes rendus des conférences que vous aviez faites ailleurs sur l'édu- cation des sourds-muets, par le microphonographe Dussaud. Jusqu'à présent, je ne m'étais pas cru autorisé à vous faire quelques critiques; mais, puisque vous avez exposé vos idées devant le très distingué personnel enseignant de notre Institution, dont je m'honore d'être le collaborateur, je crois pouvoir vous adresser quelques observations, bien convaincu que votre amour pour la vérité n'en prendra pas ombrage.

Vous avez affirmé que tout individu complètement sourd, qui n'a jamais entendu, perçoit les sons du microphonograpbe.

Je crains que, pour l'appréciation du degré de surdité, vous vous soyez rapporté au dire des personnes. Nous en voyons tous les jours qui nous affirment n'avoir jamais entendu et qui sont toutes surprises, si nous leur faisons écouter de près, au contact de l'oreille, ła sonnerie. d'une montre ou un diapason mis en vibration par un appareil électrique.

Je ne crois pas qu'un sourd complet puisse entendre mieux l'appareil Dussaud qu'aucun des instruments dont nous nous servons tous les jours pour mesurer le degré d’audition, et cela parce que je ne puis pas admettre

EE (1) Annales françaises des Sourds-AMuels, juin 1898.

REVUE INTERNATIONALR D'BLECTROTHERAPIE 343 EE a

votre théorie des centres acoustiques recevant les impressions sonores et les transmettant aux centres de la parole, sans l'intermédiaire des nerfs acous- tiques et de l'oreille.

Un centre nerveux sensoriel reste inerte s'il n’est pas servi par les Organics qui lui sont connexes.

Pour qu’ un mot articulé soit perçu par ie cerveau, il faut que l'oreille lui donne pour ainsi dire sa forme figurée, que les nerfs acoustiques transmettent au centre acoustique l'interprétation de l'oreille. C'est alors seulement que le centre dévolu à la parole pourra la reproduire à son tour. Votre conception est peut-étre ingénieuse, mais aucune donnée phystologiq ue ne nous permet de la croire vraie.

Vous pouvez, en faisant passer un courant électrique à travers les deux oreilles, exciter le chiasma des nerfs optiques et les labyrinthes, et provo- quer sur le premier la sensation lumineuse, et sur les autres le bourdonne-

ment, qui est la sensalion acoustique; mais c'est à la condition que chez’ _ l'aveugle le chiasma des nerfs optiques ne soit pas détruit, et que chez le sourd il reste encore une certaine sensibilité labyrinthique; dans le cas con- traire vous n'obtiendrez rien.

Vous admettez qu'il y a trois classes de sourds-muets :

Ceux chez qui les centres acoustiques ont sahi un arrèt de développe- ment. Chez ceux-là il n'y a rien à espérer ;

Ceux chez qui les nerfs acoustiques ont été détruits par une méningite ou toute autre affection inter-crânienne;

Ceux qui ont perdu l'ouïe par une double otite Jabyrinthique ou chez lesquels l'oreille ne s'est pas développée dans les conditions normales. `

Dans ces deux dernières catégories, vous affirmez que les centres acous- tiques pourront être impressionnés par le microphonographe ; je puis vous assurer qu'il n'en sera rien, l'expérience venant corroborer les raisons expo- sées plus haut.

Pour justifier cette théorie des centres acoustiques mis en action sans l'intermédiaire de ses filets nerveux et des organes des sens, vous êtes obligé d'invoquer des qualités particulières et merveilleuses dont seraient doués les sons produits par le microphonographe, propriétés inconnues jusqu'à présent,

Nous n'avons aucune raison de croire qu'un corps vibrant par l'action d'un appareil éleetrique, et donnant le même son qu'un vibrant par tout autre instrument, puisse avuir des prepriétés merveilleuses et particulières.

Dans les lois de Ja nature, tout est admirable, rien n'est merveilleux: Quand nous ne comprenons pas, nous cherchons avec plus dardeur et nous ne croyons que lorsque nous avons vu le pourquoi.

Je suis convaincu que toutes vos expériences, à l’aide du microphono- graphe, ont été faites sur des individus ayant conservé une certaine sensibi-

344 REVUE INTERNATIONALE D'RLBCTROTHERAPIB

lité de l’oreille et l'intégrité des nerfs acoustiques. Un contrôle plus alter- natif pourra certainement vous en convaincre.

Le microphonographe Dussaud a l'avantage de reproduire les paroles arti- culées, ce que ne peuvent faire les autres instruments; mais il le fait avec le timbre de voix de polichinelle qu'il est préférable de ne pas enseigner; il est donc en cela très inférieur à la voix humaine.

L'éducation articulaire est beaucoup plus limitée que vous ne semblez le croire, Jusqu'à présent, elle n'a rendu véritablement l'ouïe à personne.

L'individu très sourd qui ne distingue pas les consonnances qui consti- tuent la parole se trouve, passez-moi cette comparaison, dans les conditions d'un voyageur transporté dans un pays dont il ne comprend pas la langue. Peu à peu son oreille s’habituera à ce qui ne lui paraissait qu'un bruit, et le sens des mots se révèlera. En lui répétant, jusqu'à ce qu'il en ait saisi la signification, les parties simples du langage, on finira par lui faire inter- préter des bruits qui n'avaient jusqu'alors aucune signification. Ce qui n'étail qu'un brouhaha devient d'une perception plus moins nette, et au bout d'un certain temps le sourd pourra communiquer par l'oreille dans des con- ditions toujours défectueuses. Ceux qui prétendent avoir obtenu davantage se font illusion.

Le microphonographe Dussaud a la prétention de supprimer la fatigue du professeur et d'exercer l'oreille d'un certain nombre de personnes à la fois. Dans une conférence que vous avez faite chez un homme du monde qui est un bienfaiteur des sourds-muets, vous nous avez montré sur une longue lable des rangées de téléphones pouvant servir aux élèves d'une classe nom- breuse.

L'expérience ne lardera pas à vous prouver qu'il n’y a pas deux personnes dont les aptitudes de l'oreille soient tout à fait semblables. Tel n'entend que les sons aigus, tel autre les sons graves, celui-ci n'entend pas la voix eriée, le bruit d'une sonnette, qui perçoit la sonnérie d'une montre à répétition.

Il vous sera presque impossible de faire un choix d'individus dans des con- ditions d'audition assez semblables pour être associés, et je crains bien que les professeurs ne préfèrent l'éducation individuelle. Le microphonographe remplacera donc la voix du professeur pour chaque élève en particulier, et ce sera, il faut le reconnaitre, un service si on peut faire disparaltre son timbre nasillard.

C'est, dépouillé du prestige que vous avez cherché à lui donner, qu'il faut donc loyalement en faire l'essai. Je souhaite qu'il ne nous donne pas de déception, et que nos professeurs ne préfèrent pas encore recourir au pro- cédé de la voix nue qui les a fait renoncer, après quelque temps d'exercices, aux instruments qu'ils avaient d’abord utilisés.

Veuillez agréer, mon cher confrère et ami, l'assurance de mes sentiments dévoués. Dr Lapretr DE LACHARRIÈRE,

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L'ASSOCIATION AMÉRICAINE D'ÉLECTROTHÉRAPIE

La septième réunion annuelle de l'American Electre-therapeutic Asso- ciation a eu lieu à Harrisburg, à l'Académie de Médecine, les 21, 22 et 23 septembre, sous la présidence du Dr William-T. Bishop, d’Harrisburg.

La séance fut ouverte le mardi 21 septembre, à dix heures du matin. Le Rév. F. Baker, de Saint-Paul’s P., E. church, récita une prière à l'ouverture de la séance, après quoi Mayor Patterson souhaita la bienvenue aux délégués de la Cité. Le Dt Robert Newman, ancien président, fit une réponse pleine d'esprit, et saisit l'occasion de faire remarquer que, dans les collèges médi- caux, -électricité n'est pas considérée à sa valeur.

La parole est donnée aux nombreux médecins visiteurs.

Le Dr Margaret A. Cleaves, de New-York, président du Comité des appreils de mesure, présente son rapport. Elle attire l'attention sur ce fait, que plusieurs projets de mesure ont été repoussés par le Comité, à cause de leur inefficacité prouvée, et qu'une nouvelle Compagnie est venue apporter un nouvel appareil, un milliampèremètre et un voltmétre, pour l'emploi des circuits de, courants alternatifs, sinusoidaux, interrompus ou faradiques.

Le Dr Robert Newman, de New-York, fait une lecture sur le traitement électrique de la goulle et des maladies de l'acide urique. D'après des obser- vations faites avec soin, il peut affirmer d’une manière posilive que la goutte et les maladies de la même famille peuvent être réprimées, les rechutes évitées et, dans beaucoup de cas, la maladie entièrement guérie, par l'appli- cation Judicieuse de l'électricité, particulièrement sous la forme statique. Il se cite lui-même comme exemple. L’électricité statique est généralement répandue dans le corps et pénètre plus profondément; elle est un tonique général; la «e brise » calme la douleur en quelques minutes et procure la liberté des mouvements; elle dissipe les migraines et les troubles cérébraux ; la température et la circulation sont égalisées ; le froid intense des pieds disparait, ainsi que la débilité nerveuse ; les organes de sécrétion et d'ex- crétion sont stimulés, les produits inflammatoires absorbés ; elle procure également un exercice passif. Les analyses d'urines présentées prouvent lef- ficacité de l'électricité statique pour la guérison de la goutte.

Le Dr Francis-B. Bishop, de Washington, présente un rapport, sur la chorée. On doit penser qu'une condition défectueuse des centres nerveux prédispose à cette affection, et qu'un poison affectant ces centres supérieurs peut produire chez une personne l'épilepsie, chez une autre la neurasthénie générale, et chez une troisième la chorée. Dans le pays qu'il habite, la

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346 REVUR INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

ne en a ee Pe PE ee ee ee ee S

malaria est une grande cause de choréc. Le traitement consiste à veiller avec soin aux intestins, à observer la diète, à se donner le repos nécessaire; l'emploi de l'électricité statique, au moyen de la « cage statique », stimulera sans effort la périphérie et calmera le système nerveux général; en même temps, on conseille des inhalations d'ozone, donnant ainsi l'oxygène au sang appauvri.

Sources de l'électricité atmosphérique, par le Dr R.-J. Nunn, de Savannah (G. A.), L'auteur considère le système solaire comme une grande machine statique. L’atmosphère rapprochée de la surface de la terre doit tourner avec elle, lorsque celle-ci tourne sur son axe, tandis que la tendance de cette portion de l'atmosphère, située à une certaine distance de l'attraction ter- restre, doit s'accumuler derrière la terre. A un certain point, l’inertie atmo- sphérique doit neutraliser l'attraction de la terre, et à cet endroit il doit se produire un frottement qui, nécessairement, cause un phénomène électrique ; d’autres facteurs, tels que les variations de pression, la température, l’humi- dité, sont importants.

Quelques pensées el considerations sur les rayons X, par le Dr Eugéne-R. Corson, de Savannah (G. A.}. L'auteur pense que les expériences sur la polarisation et la réfraction sont faites trop près du tube, et qu'il pourrait y avoir un point vu ces expériences seraient contrôlées par les méthodes actuelles. Il démontre que les rayons X ont plus de valeur pour les luxa- lions que pour les fractufes. Il pense qu'un tracé exact de la mégative peut être fait au moyen de la lumière transmise, loute lumière étrangère devant être éteinte. La vue pourrait plus facilement saisir les traits essentiéls d'un tel tracé, que ceux d'un radiographe ou d’une gravure. Des radiographies sont montrées, donnant la preuve que le rayon X pénètre un dépôt d'urate de soude beaucoup mieux qu'un os. L'auteur donne eusuite plusieurs avis pratiqués.

Quelques considérations relatives à lapy licalion thérapeutique du cou- rant, par le Dr George-E. Bill, d’Ilarrisburg. L'auteur émet quelques avis sur les meilleures méthodes d'applications électriques, principalement en ce qui cuncerne la polarité.

L'électrolyse précoce du nœvus, par le Dr Charles-R. Dickson, de Toronto (Canada). Deux cas sont cilés, pour prouver que le nevus doit ètre opére aussitôt que possible; que l'opération est beaucoup plus simple, moins longue, et les risques de cicatrices moindres, que lorsque l'opération est faite à une époque plus avancée de la vie.

Arréls du cœur dans les affections cardiaques, causés par une circulation

mauvaise, par le Dt Eli-IT. Coover, d'Ilarrisburg. L'auteur donne plusieurs avis sur fe traitement approprié.

L

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REVUE: INTRRNATIONALR D’ELBCTROTHERAPIE 347

Dépense de l'énergie électrique, par le Dr Margaret A, Cleaves, de New- York. Afin de posséder une conception intelligente de la force, au moyen de laquelle l’électrieité est rendue utilisable, ou des lois gouvernant son action, il était nécessaire d'employer un voltmètre, aussi bien qu'un milliampère- mètre. Dans le traitement de la névrite aiguë du de l'inflammation pelvienne aiguë, le médecin prudent doit employer la dépense minimum en volt-am- pères ; le but est de répandre l'énergie, de telle sorte qu'elle puisse exercer une influence directe sur les molécules et sur les atômes, et de ne produire aucune action de rupture. D’un autre côté, pour le traitement d’une tumeur fibreuse, il est nécessaire d'opérer une plus grande pression, afin de sur- monter la résistance des tissus solides ; la densité du courant, avec ses faci- lités de pratique, atteint parfaitement ce but. Lecture est faite des Annales de la Clinique, qui contiennent les données du rapport.

Effets moléculaires de l'électricité, par le professeur Dolbear, de Tufts- College, de Boston. Les lois gouvernant la marche des molécules sont exposées d'une manière de maitre ; les lois physiques sont immuables, les effets produits par ce que nous appelons électricité sont dus, en réalité, à la chaleur.

Nouveau traitement électro-mercuriel du cancer, par le Dr G. Betton Massey, de Philadelphie. C'est une nouvelle élaboration du rapport pré- senté à l'American Medical Association, en juin 1897. Ce traitement n'est applicable que dans les cas le système général n'est pas encore atteint.

Appareil régulateur du courant, par M. Edward Jewell, E. E., de Chi- cago. Description des méthodes pour contrôler les dynamo-courants et pour les appliquer à la thérapeutique. Une sécurité absolue n'est donnée que par l'emploi du « dynamo-moteur », qui consiste à relier ensemble, au moyen d'un accouplement isolant, les tiges de deux moteurs de la force de un hui- tième de cheval, lenroulement de l'un d'eux ayant été renversé.

Rapport du Comité des électrodes, par le Dr Charles-R. Dickson, de Toronto (Canada), président. Un système d'attache inventé par l'un des membres. Il peut être relié à n'importe quelle extrémité. Le système métrique est de nouveau recommandé. Sur la proposition du Dr Robert Newman, le rapport est accepté, et, sur la proposition du D" John Gerin, l'Association adopte le système métrique comme base de mesure.

Le galvanisme considéré comme secours dans le traitement du goitre, par le Dr Caleb Brown, Sac city, Ia. L'auteur présente les cas de personnes Agées de 12 à 56 ans. 33 pour 100 de ces goitres étaient « durs » (prépon- dérance du tissu connectif) et 67 pour 100 « mous » (prépondérance du liquide dans les follicules ou dans le tissu vasculaire). Les premiers ont éprouvé une amélioration, mais non une entière guérison. Au moyen du gal-

348 REVUE INTBRNATIONALB D'RLECTROTHERAPIB

vanisme, la glande reprend une grosseur presque normale, pour une moyenne de 75 pour 100 de cas récents de goltres « mous » se produisant, en général, chez des jeunes femmes. Dans 25 pour 100 des cas, la guérison s'est main- tenue. L'auteur emploie des courants faibles, fréquemment répétés.

Autres éludes sur les manifestations de l'acide urique et leur traitement par l'électricité ou autrement, par le Dr J. Griffith Davis, de New-York. L'auteur insiste sur ce fait, que l'acide urique et ses sels sont le résultal ou le produit du déchet des muscles et des nerfs. Parmi les cas cités, il s'en trouve un d'éclampsie puerpérale suivie d'une grande insomnie, qui ne put être surmontée que par la faradisalion. Parmi les méthodes pour prévenir la rétention du système de l'acide urique, la bicyclette est vantée comme moyen d'exercice en plein air. On conseille de se couvrir le corps avec de la laine. Pour les manifestations aiguës, l'auteur préfère la médecine ; mais, pour les formes chroniques, il reconnait l'utilité des courants galvaniques et faradiques.

Une nouvelle electrode utilisable avec la machine statique est présentée par le Dr Lucy Hall-Brown, qui a envoyé une communication sur ce sujet. On peut administrer un jet de courant, au moyen d'une brosse en fer com- posée d’environ 400 fils d'acier, très fins, disposés comme un petit balai.

Le Dr Bergonié, de Bordeaux France), a envoyé trois courtes commu- nications, intitulées ``

Nouvelle électrode de localisation pour prévenir la diffusion du cou- rant ;

Traitement palliatif du tic douloureux de la figure;

L'action des rayons Röntgen sur la vitalité et la virulence des bacilles de Koch en cultures.

Ces articles ont été traduits et lus par le D" F. Schavoir, de Stamford (Conn.). |

L'électrode de localisation consiste en hnit ou dix électrodes étroites reliées alternativement avec le pôle positif et le pôle négatif. Le courant doit avoir une haute intensité, afin d'être propagé.

Dans le traitement du tic douloureux, l’auteur emploie une grande élec- trode sur la figure du patient et pose l'électrode indifférente sur la region dorsale. On emploie un courant continu de 50 volts et de 30 à 50 milliam- pères, et les périodes d ascension ou de diminution durent de sept a dix minutes. L'intensité maximum doit être maintenue pendant au moins vingt minutes. Comme les cas ont été observés pendan plusieurs années, ìl peul affirmer que le traitement apporte toujours un grand soulagement au mal, et quelquelois, au bout d'un temps considérable, il disparait tout a ful.

L'auteur décrit, en détail, la manière dont il a dirigé ses investigations sur

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLBCTROTHÉRAPIR 349

l’action des rayons Röntgen sur les bacilles tuberculeux, et conclut, d'après ses expériences, qu'une heure d'exposition de la culture ne détruit pas la virulence, mais retarde l'évolution de la culture, et que la vitalité n’est pas modifiée.

Rapport du Comité sur la lumière électrique pour le diagnostic et la thé- rapeulique, el les rayons de Rôüntgen, par le Dr F. Schavoir, de Stamford (Conn.). Au moyen de la machine statique, les rayons produits sont beaucoup plus stables et pénétrants, les radiographies peuvent être prises avec une exposition moins longue que par aucun autre moyen; un grand nombre d'améliorations ont été apportées aux tubes vacuum, et une augmen- tation marquée dans la transparence est obtenue dans le fluoroscope par la substitution du barium de platine au tungstate de calcium.

Le président lit une adresse qui est le résumé succinct de l’histoire de l'Association ; il propose quelques modifications qui augmenteraient la valeur et l'utilité de l'Association et diminueraient le travail du Conseil exécutif, Sur la proposition du Dr Charles-R. Dickson, il est décidé d'inviter le Conseil exécutif à examiner les propositions contenues dans l’adresse du président, et à s'occuper de la revision de la constitution et des statuts ` leur rapport devra 6 re envoyé à tous les membres, au moins un mois avant la prochaine réunion.

Ces amendements sont pris en considération.

Sur la proposition du Dr B.-J. Nunn, il est décidé que la huitième réunion annuelle aura lieu dans la cité de Buffalo (New-York), le deuxième mardi de septembre et les deux jours sujvants.

Il fut ensuite procédé à l'élection du Bureau pour l'année prochaine :

President. D" Charles-R. Dickson, de Toronto (Canada).

Premier Vice-Président. D" F. Schavoir, de Stamford (Conn.).

Second Vice-Président. Dr Caleb Brown, de Bac-City (Jowa).

Secrélaire. Dr John Gerin, d'Auburn (New-York).

Trésorier. D"! R.-J. Nunn, de Savannah (Ga.).

Conseil exécutif. Dts Robert Newman, de New-York; W.-J. Morton, de New-York; W.-J. [Herdmau, de Aon-Aibor (Mich.); W.-E. Bishop, d'Harrisburg (Pa.); G. Betton-Massey, de Philadelphie (Pa.).

Aprés les remerciments d’usage, le président sortant chargea les Drs New- man et Nunn de conduire le president nouvellement élu à son fauteuil.

En prenant place, le Dr Dickson prononca un discours, dans lequel il demandait la cvopération de chvjue membre de l'Assemblée, afin que la pro- chaine réunion de Buffalo ail un succès sans précédent, Il déclare la séance terminée, pour sc relrouver au premier ap] el du Conseil exécutif.

350 REVUE INTERNATIONALR D'ELECTROTHBRAPIB

VARIETES

ee:

Traitement de l’ozène vrai par l'électrolyse interstitielle cuprique.

Le Dr P. Hugues, de Lyon, rappelle que l’ozène vrai est une entité morbide dont l'évolution chronique ne peut être troublée que par certains états physiolo- giques et pathologiques. :

En évoluant normalement, il tend à la guérison à partir de trente-cing à qua- rante ans. Des trois symptômes ` fétidité, troub‘es sécrétoires, atrophie, un seul persiste : l’atrophie.

La guérison de l'ozène vrai peut encore survenir, en dehors de toute action thérapeutique, d'une façon en quelque sorte spontanée, et cela à un âge relative- ment peu avancé, ainsi qu'il ressôrt des cas observés par M. Garel. Ce sont la, il est vrai, des cas rares, mais, puisque tela peut se produire, on doit être toujours réservé quand il s’agit d'attribuer des guérisons à une méthode de traitetrent.

Les guérisons. spontanées, comme les cas d'ozènè vrai intermittent, peuvent être considérées comme venant à l'appui de l'hypothèse qui veut faire de l'ozène

vrai une trophonévrose, tandis qu’au contraire ils constituent un argument contre -

la théorie microbienne. |

Rien ne permet de considérer le bacille d’Abel-Loewemberg ou celui de Bel- fanti Della Vedova comme spécifiques de l'ozène vrai; on les trouve cependant toujours dans Jes sécrétions des ozéneux; aussi doit-on plutôt en faire des agents spécifiques d’une infection secondaire, favorisée par l'état de la muqueuse et des sécrétions dans l'ozène vrai.

Le traitement chirurgical de Rouge, de Lausanne, résulte d'ane erreur d'inter- prétation, car il n'est indiqué que dans les cas d'ozène symptomatique relevant de lésions osseuses; mais dans ces cas, quand les lésions sont profondes et siègent à la partie postérieure de la voûte, il faut faire l'ostéotomie verticale bilatérale du professeur Ollier, seul procédé chirurgical permettant d'avoir un large jour pour atteindre Jes lésions, sans laisser sur le visage des traces qui pouvent trou- bler l'harmonie des traits. '

Il y a deux sortes de traitements; d'un côté le traitement palliatif, qui a pour but de remédier aux inconvénients de la fétidi:é. Ce symptdme disparait, en effet, ou plutôt diminue par des lavages continus et répétés; mais, si on les supprime, les croû.es se reforment et avec elles l'odeur revient; le traitement nécessite le bon vouloir et la persévérance du malade, auquel on ne doit pas faire espérer la guérison.

Les autres traitements peuvent être appelés curatifs puisqu'ils ont la prétention d'agir sur la cause du mal:

10 Le massage vibratoire ne peut prétendre avoir douné des résultats absolu- ment définitifs; aussi, vu l'incertitude du succès, vu les difficultés opératoires, il est douteux que le massage devicnne une méthode courante;

La sérothérapie n'a donné que des améliorations momentanées, le plus sou- vent : tous les symptômes se reproduisent rapidement après la cessation du trai- tement; en outre, elle présente certains dangers, el, comme la naturo infectieuse du: mal n'est pas encore prouvée, il faut attendre avant de d'employer couram- ment qu'elle ait été un peu plus étudiée;

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REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE so!

L'électrolyse interstitielle cuprique parait avoir une réelle action sur les troubles sécrétoires; elle agit probablement par ce moyen pour atténuer la féti- dité. Elle ne semble pas avoir provoqué les accidents qu'on lui reproche. Faite avec un courant de faible intensité, l’action thérapeutique sera favorisée; dans ces conditions, son innocuilé est à peu près certaine.

Si l'ozène vrai est véritablement une iropho-névrose, c'est le traitement par l'électrolyse interstitielle cuprique qui parait le plus indiqué.

Sur dix-sept cas traités, trois guérisons chez des personnes de vingt-cinq à trente ans; de deux douteuses chez des personnes de moins de vingt ans; six cas ont été très heureusement modifiés. Chez les autres, les sécrétions sont devenues plus fluides. |

Ces résultats devront être contrôlés dans un avenir plus lointain.

(Revue d'hygiène thérapeutique.

La valeur de l'électricité dans le traitement de la sciatique, par le Dr StanowskI.

L'auteur relate quatre observations de sciatique grave, tirées de sa pratique personnelle, et la guérison a été obtenue au prix d'un traitement par les cou- rants continus. Il en profite pour s’élever contre les réflexions émises récemment par Meebius, et qui tentent à jeter le discrédit sur l'électrothérapie. L'auteur a eu des occasions fréquentes de mettre en parallèle les effets obtenus avec les courants galvaniques d'une part, avec les courants induits de l'autre, dans des cas de sciatique. Il est arrivé, en {in de compte, à se convaincre que les résultats les plus satisfaisants ont été obtenus dans les circonstances suivantes :

Emploi du courant continu, en évitant les oscillations d'intensité tant soit peu considérables ;

Application d'une élecirode sur toute la surface cutanée qui s'étend du sacrum au trochanter, du côté malade ; pour cela, il faut employer une électrode rectangulaire, ayant pour dimensions respectives 20 et 30 centimètres;

Application de l'autre électrode sur la plante du pied; les dimensions de cette électrode devront être approximativement celle de la plante;

Direction descendante du courant, l’anode (pòle positif) étant appliquée sur la région du sacrum, le cathode (pòte négatif) sur la plante des pieds:

So Durée du courant d'une demi heure au minimum et, si possible, de trois quarts d'heure ou une d'une heure;

Intensité du courant, réglée de telle sorte que pendant la durée de la séance le malade n'éprouve aucune sentation dé‘agréable et surtout pas de sensation de crampe (pendant les premières séances, 30 milliampères: plus tard, de 8 à 10 mil- liampères).

L'emploi de l'électricité paraît indiqué, surtout dans les cas le massage est mal supporté.

Entre autres observations relatècs par l'auteur, il y a cel'c d'un homme de qua- rante ans, machiniste, sujet depuis cinq mois à des douleurs sur le trajet du sciatique gauche. Un traitement par les bains de vapeur, par les frictions irri- tantes, par des médicameuts internes n'avait pas empéche le mal de s'aggraver. Le 13 décembre 1896, on consta'ait une atrophie considerable du membre inlé- rieur gauche {la circonférence du membre mesurait 4 centimètres de moins qu'à droite); la jambe contracturée était immobilisée en flexion. En essayant de lu:

332 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR

imprimer des mouvements passifs, on développait des douleurs extrémement vio- lentes. Le malade avait très mauvaise mine. Il ne pouvait se procurer du soula- gement momentané qu'en s'appuyant sur les membres supérieurs, de façon à lais- ser pendre librement la partie inférieure du corps. La pression était très doulou- reuse sur le trajet du sciatique, mais principalement au niveau de l'émergence de ce nerf. Un traitement par les courants continus, institué pendant trois mois et demi, suivant les indications fournies ci-dessus, a été suivi d'une guérison com- plète. Depuis la fin de mars 1597, le sujet a pu reprendre son travail, voire qu'il a pu s'adonner à l'exercice de la bicyclette. L'atrophie du membre inférieur gauche a considérab'ement diminué. (Deutsche medecin. Wochenschrift, 1898, 1.)

Un nouveau traitement électrique de certaines affections de la peau et des muqueuses (1).

M. Laborde fait un rapport sur un travail de M. Weil, sur ce sujet:

Depuis plusieurs années déjà, on a introduit dans la thérapeutique dermato- logique l'effluvation et mème les étincelles statiques; c'est ainsi que les prurits cutanés, les ulcères variqueux, les acnés, l'impétigo, les eczémas en ont retiré les meilleurs effets.

Mais cette. méthode a l'inconvénient d'être parfois assez lente à produire la guérison définitive.

Plus récemment, M. Oudin a préconisé un autre procédé et il a utilisé, dans le traitement des maladies de la peau, les courants de haute fréquence de M. d'Arsonval, dont il élève la tension à l'aide de son résonnateur, en y reliant une électrode convenable, brosse métallique ou tige de métal recouverte d'un manchon de verre, on obtient soit des étincelles, soit un effluve très puissant qui peuvent amener la guérison des dermatites pruriginepses ou suintantes en très peu de temps. |

Mais on peut aussi obtenir, dans certaines conditions, avec unc machine sta- tique, des courants et des effluves de haute fréquence comparables, mais non analogues à ceux que donne le résonnatenr adapté aux appareils de M. d'Ar- sonval : ce sont précisément ces courants que M. le docteur Albert Weil a eu l'idée d'utiliser dans la thérapeutique de certaines lésions ou muqueuses; et il déclare que, jusqu’à présent, il n’a eu qu'à se louer de ce procédé.

Le principe de la méthode est le suivant : |

Lorsqu'une machine statique fonctionne, il se produit entre chaque pôle une différence de potentiel.

Si l'on fixe à chaque pôle un condensateur et si l'on réunit leurs armatures externes par un circuit de grande résistance, l’on voit naître dans ce circuit, au moment l’étincelle éciato entre les conducteurs de la machine, et par suite entre les armatures internes des deux condensateurs, des appels et des reflux d'électricité; et de ce fait, un courant alternatif.

Si l'on in‘erpose le corps humain dans e circuit reliant les armatures externes des condensatcurs, le corps humain est lui-même traversé par ce courant alter- natif; courant de très haute fréquence, en effet, si l'on fait communiquer la chaine de l'armature externe d'un des condensateurs avec le sol, et si J'on relie

(1) Communication faite à l'Académie de médecine.

REVUE INTRRNATIONALE D'ELECTROTHERAPIB $33

l'armature externe de l'autre condensateur par une chaîne à une électrode ter- minée par des pointes métalliques, on voit alors dans l’obscurité, en approchant ces pointes du corps humain non isolé, un effluve violet extrêmement puissant formant comme un vaste bouquet d’étincelles, longues, sinueuses, s'échappant avec bruit de l'électrode.

De même, si on laisse la chaine reliée au disque à pointes, toucher la table supportant la machine, cette chaine parait lumineuse; et sur toute sa longueur

s'échappent de longues aigrettes très rapprochées.

Cet effluve et ces aigrettes sont d'autant plus beaux, que les boules polaires de la machine sont plus écartées, de façon néanmoins a ce qu'on ait une série à peu près ininterrompue d’étincelles.

Au contraire, lorsqu'on rapproche les boules polaires, la fréquence des oscilla- tions augmente, il est vrai, mais la tension diminue, et pour une longueur de 1 centimètre à 1 centimètre 1/2 d’étincelles, l’effluve et les aigrettes dispa- raissent.

En examinant ce qui se passe, quand on soumet la peau saine à l'action de ces courants ou de ces effluves que jusqu'à présent on n'avait utilisés que dans les aff. ctions nerveuses ou musculaires, voici ce que l'on observe:

Lorsqu'on éloigne, ainsi que l'a fait l’auteur, les deux boules polaires d'une machine Borelli, à quatre plateaux de 55 centimètres de diamètre, à une distance de 10 centimètres environ; et, si l'on maintient le disque à effluves à 3 centi- mètres au-dessus de la face dorsale de la main, par exemple, on sent à peine dans la main, un léger frémissement.

Si l’on rapproche le disque de la main, de véritables étincelles éclatent, moins douloureuses néanmoins que celles de la machine statique elle-même. Après cinq minutes d'application, la peau rougit et devient comme rugueuse.

Si, au lieu du disque a effluves, on se sert d’une électrode à manchon de verre, on voit une pluie de petites étincelles, très lines, jaillir à travers le verre, entre le tube métallique et la peau; avec une longueur d'étincelles polaires de 7 centiinètres en moyenve, on produit au bout de deux à trois minutes, et d'une façon presque indolore, un érythéme qui persiste souvent plusicurs heures en même temps que la partie conserve fortement l'odeur d'ozone.

Si l'on éloigne un peu le manchon de verre de la peau, il se produit alors, entre la peau et le manchon, de fines étincelles un peu moins facilement supportable:, et laissant en chaque point un piqueté rouge qui peut persister quelque temps.

Une différence est à signaler eutre l'effet de ces courants statiques induits et celui des courants de d'Arsonval, différence qu'explique d'ailleurs la dissem- blance de leur représentation graphique. Alors que les courants de d'Arsonval n'ont aucune action sur la contractilité musculaire, les courants statiques induits font contracter les muscles lorsqu'ils sont appliqués aux points moteurs, et déter- minent un tremblement lorsqu'ils sont utilisés sous formes d'effluves. Ce trem- blement, d'ailleurs, n'empêche pas l'application d'ètre très facilement suppor- table. Une peau irritée, évidemment, réagit plus et est moins tolérante qu'une peau saine; néanmoins, l'effluvation est toujours supportée; les étince:les seules peuvent être quelquefois douloureuses; mais on peut toujours n'y avoir recours que lorsque l'effluvation a déji amélioré l'état des tégument:.

M. Laborde rapporte ici plusieurs observations relatées par M. Weil.

En résumé, dit-il, de ces observations, il est permis de tirer une conclusion qui déjà s'impose : l'effluvation par les courants statiques induits, dans certaines affections de la peau et des muqueuses, donne des résultats aussi rapides et

p

354 REVUE INTRANATIONALE D’ELECTROTHERAPIB

aussi démonsiratifs que l’on peut obtenir avec les courants de hiute fréquence appliqués à l’aide du résonnateur. |

Les courants s'atiquez induits ont de plus l'avantage de nécessi’er une instru- mentation moins compliquée.

Résistance du corps humain dans la période d'état variable du courant galvanique, par M. Dusois, de Berne (1).

J'ai montré précédemment que de minimes résistances rhéostatiques entravent l'action physiologique d'une fermeture de courant beaucoup plus que la résis- tance considérable du corps humain, et j'ai attribué cette abolition de l'effet phy- siologique à la prolongation de la durée de la période d'état variab'e. Depuis lors, voulant déterminer, par de nouvelles expériences, la valeur relative de cette pé- riode, dans diverses conditions de résistance, de self-induction et de capacité de circuit, j'ai constaté les faits suivants : les résistances, dont le coefficient de self-induction et la capacité sont négligeables, ralentissent le flux en raison directe de leur résistance ohmique; les solénoïdes opposent à l'établissement du courant une ré-istance beaucoup plus grande que leur résistance ohmique ; l'insertion d'un condensateur de capacité convenable aux bornes de la résis- tance annule l'effet aussi bien de la résistance ohmique que de la self-induction ; la résistance du corps représente, en période d'état variable, une résistance beaucoup plus faible que sa résistance ohmique ; sa capacité annule sa résistance ; cette résistance du corps, pour la période d'état variable, reste fixe pour les mêmes points d'application des électrodes, en dépit des grandes variations de la résistance ohmique; cette résistance croit avec la longueur du segment du corps interposé et dépend aussi de la surface des électrodes; le corps est un conden- satour à diélectrique liquide, d'une capacité d'environ 0,165 microfarad.

Le traitement du cancer par une nouvelle méthode électrolytique, par le D" B. Massey.

Dans le traitement des tumeurs malignes, M. Massey a recours aux deux pro- cédés suivants :

Première mélhode. Une large électrode, reliée au pôle négatif, est appli- quée en une région indifférente; l'électrode positive est placée au voisinage de Ja tumeur, Ca fait passer un courant dont l'intensité est portée jusqu'à 500 mil- liampères. Les séances ont lieu avec le concours de l'anesthésie générale. Elles se suivent à raison de deux ou trois par semaine. L’électrode positive est repré- sentée par uno lame de zinc amalgamé. Dans ces conditions, la tumeur est rapi- dement imbibée d'oxychlorure de mercure jusqu'à saturation; le sel en question se forme au pôle positif.

Deuxième mélhode. Elle consiste à implanter dans la tumeur une douzaine et plus de petites lancettes en zinc amalgamé. Ces lancettes sont reliées au pôle positif de la pile. L'électrode négative est représentée par une plaque enveloppée d'une couche de ouate imbibée d'une solution d’iodure de potassium. Avant d'enfoncer les lancettes de zinc amalgamé, il est nécessaire de faire des incisions

(1) Académie des Sciences, 20 juin 1898.

be,

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à la peau. On fait passer, pendant un espace de temps qui varie de cinq à quinze minutes, un courant de la force de 1,000 milliampères. Une seule séance suffit pour désorganiser Ja tumeur. On applique ensuite un pansement sec. .

Sur huit cas traités de la sorte, deux se sont terminés par guérison; dans deux autres, la guérison pouvait être admise selon toute vraisemblance: dans deux autres cas, on a obtenu une amélioration; et dans les deux autres, l'échec a été complet.

L'un des cas traités concernait un sujet porteur d'un sarcome récidivant du pilier gauche du voile du palais. La tumeur avait le volume d'un œuf de poule. Elle fut détruite en une séance suivant la seconde méthode. Une récidive se pro- duisit au bout d'une année. Le malade fut traité pendant six semaines par la seconde méthode. Il était guéri, et la guérison se maintenait au bout de trois ans.

Pronostic et traitement des paralysies faciales périphériques, par le Dr ALLAIRE.

A propos de deux observations de paralysie faciale périphérique a frigore exa- minées avec soin et traitées avec succès par l’électrisation, l'auteur indique les diverses réactions du nerf paralysé et le pronostic qui en découle.

a Ces réactions, dit l’auteur, répondent assurément à des états différents des nerfs et des muscles, et si on en a exagéré l'importance en voulant poser des indications trop absolues, elles n'en ont pas moins une valeur considérable... L'examen électrique donne le pronostic de la paralysie faciale, et il est aussi un guide pour le traitement. » |

Alors que le muscle ne se contracte plus avec le courant induit d’une bobine à fil fin avec interruptions fréquentes, il peut se contracter encore avec le cou- rant induit d’une bobine à gros fil et avec interruptions lentes, et quand le muscle ne répond plus à ce mode d’excitations, il est encore excitable avec les courants continus à la fermeture ou à louverture pour l’électrode active, positive ou néga- tive. La forme de l'excitation a donc, en électrothérapie, une grande importance.

Les courants interrompus avec fil gros et lentes interruptions amènent, sans douleurs, des contractions musculaires énergiques : ils ont un faible voltage et une gran le intensité. Les courants induits, provenant d’une bobine à fil fin, ont des effets opposés et sont dangereux, car ils risquent d'amener de la contracture. Quand il y aura réaction de dégénérescence, on commencera par les courants con- tinus avec de faibles intensités; quand le muscle réagira aux courants interrom- pus, on emploiera ces derniers avec avantage, mais en ayant soin de se servir de bobines à fil gros et à lentes interruptions.

| (Gazette méd. de Nantes, 10, 15 janvier 1898.) -

Résonnateur de haute tension du Dr Oudin, modèle Radiguet.

Si on prend un solénoide composé de quelques tours de gros fil de faible résistance et qu'on le relie à une source de courants alternatifs de haute fré- quence, on voit dans ce solénoide prendre naissance des courants d'une tension très élevée, beaucoup plus haute que celle du courant de haute fréquence, et pouvant aller jusqu'à former sur les dernières spires de co solénoï le de puissantes aigrettes ou effluves s'échappant dans l'air.

Ce rézu'tal n'est atteint que dans certaines conditions de capacité et do self-

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induction de solénoïde au delà et en decà desquel'es on n'obtient plus rien. C'est pour cette raison qu’il faut le considérer comme un véritable résonnateur demandant à être juste, assorti avec l'ensemble des appareils destinés à produire Ja haute fréquence initiale.

Ceux-ci peuvent être, soit une machine à influence, soit un quelconque des dispositifs de Herz ou de Tesla.

Le résultat que j'ai fait connaitre entérieurement était annexé à l'appareil du professeur d'Arsonval et monté en dérivation sur une des extrémités de solé- noide de haute fréquence. Un fil souple réunissait le résonnateur au soléaoïde primaire, ct l'ajustage s’obtenait en fixant l'autre extrémité de ce fil à l’une des spires du résonnateur. Gaiffe construit un modèle de mon appareil, dans lequel l'ajustage est obtenu en modifiant plus ou moins la longueur du solénoide pri- maire au moyen d'une glissière formant contact à ressort.

Le modèle que nous présentons aujourd’hui, et qu'a construit M. Radiguet sur mon indication, est en principe analogue au précédent, mais est simplifié par la suppression du solénoïde primaire et a un rendement beaucoup meilleur que les types précédents.

Ce sont ici les mêmes spires du résonnateur qui jouent le rôle de solénoïde primaire.

Des armatures externes des deux condensateurs de M. d'Arsonval partent deux fils souples, dont l'un est fixé à l'une des extrémités du résonnateur et dont l'autre va à l'une des spires voisines de cette extrémité.

L'ajustage de ce fil est obtenu par tâtonnement. On le monte et on le descend sur une des génératrices du résonnateur jusqu'à ce qu'on obtienne, à l'autre extrémité, les aigrettes caractéristiques de la haute tension.

On sépare ainsi le résonnateur en deux solénoïdes qui se font suite l un à l'autre. Dans le premier, plus court, prennent naissance les oscillations de haute fré- quence, en même temps que sont fermés, en court circuit, les courants de basse fréquence qui se produisent concurremment. Dans le second, plus long, la haute fréquence agit seule et atteint par self-induction l'énorme tension que l'on con- state dans cet appareil, sans qu'il soit nécessaire, comme l'avait dit Tesla, de se servir de bobines noyées dans l'huile pour l'obtenir. D" Ovnis.

Eîtets thérapeutiques obtenus par l'action simultanée des bains de rivière et des bains de sable chauffé au soleil. Expériences sur les sujets sains, par M. SoUMMENT.

Les gens soumis à l'expérience prenaient des hains de rivière de quinze minutes de durée, puis, en sortant de l'eau, prenaient des bains de sable de vingt minutes; ensuite, de nouveau un bain de rivière et encore un bain de sable. En tout, le bain durait une heure dix minutes. Chaque homme soumis à l'expérience a pris trente bains combinés.

Les résultats obtenus ont été es suivants :

Augmentation de l'énergie musculaire et de la sensibilité cutanée; abais- sement de la température du corps et de la peau; augmentation du poids du corps; diminution du nombre des pulsations qui sont p'us vibrante: ; la res- piration ne change pas; une sensation de bien-être, un bon appétit, le bon fonctionnement de l'appareil digestif et l'amélioration du sommeil.

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À RADIOGRAPHTE & RADIOTHÉRAPIE |

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‘Le rayon Rontgen et son acre Dos

par FRÉDÉRIC EE M. D., Buffalo (N. -Y.), professeur | | d électrothérapie.

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KZ de vous famili ariser entièrement avec la ue le du rayon Rüntgen, je vais vous donner un résumé des expériences (ui ont amené ce! événement important. Faraday inventa les termes anode et cathode qui expriment les exliémilés conductrices d'un courant, électrique. IL étudia aussi les effets des décharges électriques à l’intérieur de tubes contenant des gaz raréfiés. Geiss- ler. wansforma ces tubes et augmenta le degré de raréfaction; il fit également des expériences. avec différentes sortes de. gaz en remarquant le magnifique effet d'un certain nombre d'entre eux. Il fut aussi remarqué que ces gaz agis- sajent différemment aux .extrémités anodales et cathudales à l'intérieur des tubes, qu'une fluorescence se produisait et que cette fluorescence existait à l'extrémité du cathode. Poursuivant ces expériences, le professeur. Crookes arrive avec ses belles recherches et, au mayen des tubes vacuum, démontra que des particules élecirisées étaient projetées en droite ligne à l'intérieur des tubes par Test émité cathodique, en produisant la fluorescence du verre, causée par | le bombardement de ces particules électrisées. _

Puis vint Hertz, qui démontra que les rayons du cathode possédaient a l'intérieur du tube un pouvoir pénétrable; son élève, Lenard, découvri que les rayons du cathode ‘possédaient les mêmes qualités à l'extérieur du tube à une distance de trois pouces, et que le rayon pourrait traverser certaines sub- siances plus facilement que d'autres plus épaisses; il démontra que ces ombres produites par le raÿon ne traversant pas les substances opaques pour- rajent zg reproduire sur une plaque sensible et se développer comme en pho- tograplie' Mais c'est au professeur Röntgen que l'on doit la production det, fets similaires à une très grande distance du tube; il est aussi le premier-qui ait: donné au rayon un: usage pratique en prenant la radiographie des os de l'organisme humain, Le profésseur Röntgen déclare que les rayons ayant pro- duit de tels résultats n'étaient pas semblables à ceux de ses prédécesseurs, et il produisit des arguments pour soutenir sa déclaration; mais on peut aussi apporter des arguments en faveür de l’identité du rayon cathodique avec le rayon Röntgen; ils ne diffèrent qu'en-ce qui regarde la puissance de péneira- tion. Dans mon opinion, le rayon est cathodique et se developpe dans les tubes

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(ly Lu devant le Buffalo Medical Union, le 23 bet ier: 189.

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Crookes ou Geissler au moyen d'un courant électrique, et la force ou la puis- sance de pénétration dépend entièrement de deux conditions favorables, c'est-à-dire : une certaine quantité d'électricité de force électromotrice élevée ; le vacuum nécessaire du tube employé. Après plusieurs expériences, je suis arrivé à cette conclusion que les rayons Hertz, Lénard et Rüntgen ne font qu'un, différant seulement dans le degré de puissance de ‘pénétration, ainsi que je l'ai dit plus haut.

Il n'existe aucune découverte, dans aucune partie de la science, qui ait excité l'intérêt universel comme la découverte des propriétés de la lumière _ pénétrante appelée le rayon X. Pour moi, ce nom n'est pas approprié pour les raisons suivantes ` En premier lieu, on fait usage de la lettre X dans les pro- blèmes difficiles pour représenter une quantité inconnue, et c'est la raison pour laquelle on l'a employée. Bien que le rayon ne soit pas très bien connu, nous savons cependant que c’est une lumière et qu'il est produit par le pas- sage de l'électricité, d'un voltage très élevé, dans un tube de verre ayant été auparavant vidé de 1,100,000 parties d'air; conséquemment, puisque nous connaissons l'origine, le développement et les propriétés, nous ne sommes pas d'avis de représenter ce rayon par la lettre X, mais de l'appeler plutôt du nom de celui qui a découvert son utilité et son emploi pratique; ce nom est le pro- fesseur Röntgen.

Le but de cet article est de donner une description concise de l'appareil du rayon Röntgen et de décrire son utilité, et ce sujet étant relativement nou- veau et l'objet d'expériences, j'éviterai, autant que possible, toutes les dis- cussions théoriques et les termes techniques qui ne seront pas nécessaires. Avant d'aller plus loin, je vais expliquer quelques termes dont je ferai usago.

de Un « volt » est l'unité pratique de la force électromotrice;

Un « ampère » est l'unité pratique de la vitesse;

dr Le « cathode » est le nom donné à l'extrémité du pôle négatif ;

4e L’ « anode » est le nom donné à l'extrémité du pôle positif;

Une « bouteille de Leyde » est composée d'un verre recouvert intérieu- rement et extérieurement d'une feuille d'étain jusqu'à la moitié de la bau- leur; ce verre est traversé par un bouchon entouré d'une tige de laiton; à son extrémité intérieure, il y a une chaine de cuivre, laquelle touche la feuille d'étain; une boule de cuivre vu un anneau est attaché à l'extrémité extérieure. La feuille d'étain intérieure est appelée armature intérieure, et la feuille d'étain extérieure, l'armature extérieure ;

Le « vacuum élevé », ou haute densité, est un nom appliqué aux tubes Crookes lorsqu'il faut une grande force électromutrice pour amener l'électsi- cité dans le tube, afin de produire une lumière pénétrable;

Lee vacuum faible », ou faible densité, est un nom appliqué au tube Crookes lorsqu'il n'est besoin que d'une moindre force électromotrice pour

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amener l'électricité dans le tube, et le pouvoir de pénétration du rayon est beaucoup moindre qu'avec le tube à haute densité;

Le fluoroscope est un instrument d'une grande importance pour l'opé- rateur du rayon Réntgen. Cet instrument fut inventé par le professeur Edison et se compose d’un écran en carton couvert soit avec du tungstate de calcium fondu, soit avec du barium de platino-cyanide déposé dans une bolte pyra- midale ayant cet écran comme base. Cet écran sert à l'opérateur de la même manière que la lentille pour le manipulateur du télescope. Le professeur Edison a expérimenté des sels différents, mais, jusqu’à présent, le barium de platino-cyanide est de beaucoup supérieur à aucun autre pour employer avec le rayon Röntgen. Au moyen de cet instrument, l'opérateur peut connaître à quel degré de perfection son tube est parvenu, et ainsi, l'aider beaucoup dans la photographie des ombres, et lui permet d'examiner sans avoir recours à la photographie des ombres. Il est d'usage, chez l'opérateur de l'appareil du rayon Röntgen, de constater le pouvoir de pénétration du tube en regardant sa main au travers et observer la netteté du contour des os. Je suis opposé à cet usage, car des effets nuisibles peuvent tôt ou tard se développer si l'on fait fréquemment usage de l’appareil à bobine. Je conseillerais plutôt à l'opé- rateur placer un objet métallique ou autre dans un livre ou dans une boite et de le regarder chaque fois qu'il opère, son regard s'accoutumerait vite à distinguer la netteté de l'objet lorsque le tube est parvenu à la perfection. . Cette méthode est aussi bonne et n'est pas nuisible à l'opérateur.

Pour le développement du rayon Röntgen, on emploie trois principaux appareils pour exciter le tube Crookes : la machine statique; la bobine d'induction; le transformateur de Tesla.

Pour opérer le rayon Rünigen au moyen de la machine statique, il faut d'abord prendre la dimension de la machine en cousidération. En principe, une plaque de 8 ou plus fait le meilleur travail, bien que le rayon puisse être obtenu par une petite machine d'une plaque de 4, mais le résultat n’est pas aussi satisfaisant. Il y a trois méthodes pour exciter le tube au moyen de la machine statique : la convective; Ze l'interrupteur de la fente d'étin- celles; le courant oscillatoire de la bouteille de Leyde.

La seule différeuce qui existe dans ces trois méthodes, c'est la facon de relier.

Voici la description de chacune :

Dans la méthode convective, il suffit de relier les tubes aux conducteurs primaires et bien s'assurer que l'anode de la machine statique est bien reliée à l'anode du tube Crookes et, en commencant l'opération, que la fente soit a une distance de 2 pouces des extrémités glissantes, et les tirer graduel- lement'au dela du champ d'étincelle pendant que la machine est en mou- vement. On place ordinairement de grandes bouteilles de Leyde suus les

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pôles de la machine statique, espérant ainsi obtenir de. meilleurs résultats. les bouteilles agissant comme condensateurs et ayant une tendance à ren- forcer le courant, mais je' n'ai constaté aucune différénce matérielle dans cet arrangement. ie RE oar ae pig e

Le courant oscillatoire de la bouteille de Leyde est:allaché en reliant les extrémités du tube avec des bouteilles de Leyde:n'ayant pas plus de 12 pouces carrés aux armatures. intérieures ou. extérieures; aulrement , si l’on emploïe des bouteilles plus grandes, Ja condensation est.si grantle el le courant si augmenté, que les tubes peuvent en être détériorés. En com- mençant lopération par ‘celte méthode, avoir les pôles mobiles rapprochés l’un de l’autre et les tirer graduellement au delà de la capacité d'étincelle quand la machine egt en mouvement. Lorsque les bouteilles de'Leydé sont en circuit, jl fant se rappeler ae, par l'induction, le courant est. changé, c'est-à-dire que le. conducteur primaire donnant de l'électricité positive et pénétrant comme tel dans l'armature intérieure, est négatif lorsqu'il quitte l'armature extérieure; par exemplé, un conducteur primaire anodale de la machine statique est relié à l'extrémité cathodique du tube Crookes, pourvu que la bouteille de Leyde so t dans circuit entre la machine statique et le tube. Ve "eg Er | |

L'interrupleur est relié de la manière suivante : ayant d’abord observé les extrémités anodales et cathodiques et placé les interrupteurs sur les poi- guées des tiges glissantes tirées à une grande distance, relier l'interrupteur anodal à l'extrémité anodale du tube et l'interrupteur cathodique à l'extrémité cathodique du tube. bn commençant l'opération avec une machine reliée de cette manière, il faut que les interruptions aient une étendue de un huitième de pouce, puis on augmente graduellement cette étendue jusqu'à environ un pouce au, pôle positif et, up demi-pouce au pôle négatif. Il est évident que l'étendue d'étincelle dépend surtout de la dimension et de la densité du tube. Les bouteilles de Leyde peuvent ètre placées d'une manière normale, la tige s'élevant à une hauteur suffisante pour être en contact avec le poste. Dans celle position, les bouteilles agissent comme condensateurs, et de celle ma- niére augmentent la force électromotrice du courant. Je prétends que celle façon de relier est supérieure aux. deux autres pour les raisons suivantes :

La perte du courant est moindre, et par conséqueht la quantité péné- trant dans le tube est plus grande;

Les interrupteurs produisent un bombardement plus fort au rayon 4 l'intérieur du tube, ce qui lui donne une pénétration plus grande,

La bobine d'induction est la méthode la plus agréable, principalement si l'appareil doit être posé près du lit ou dans la cliniqhe. La première que doit regarder l'acquéreur, c est la dimension de la bobine. Pour l'usage ordinarre, une bobine de 6 à 10 pouces est suffisante; on doit aussi décider la nature dw courant employé, direct ou alternatif, par le cireuit primaire ou Dor la

mg.

REVUR .INTRRNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR 361

balterie. Je recommande plutôt le courant direct sous forme de batterie mo- bile. Un vibrateur ou un interrupteur rotatif sont des accessoires nécessaires de la bobine; tous les deux donnent un résultat satisfaisant, mais il est pré- férable d'employer un interrupteur rotatif mu par un petit moteur, car on obtient ainsi des interruptions plus régulières, ce qui contribue à une meil- leure production du rayon Rüntgen. On devrait employer un rhéostat pour contrôler le courant fourni à la bobine primaire de la bobine d'induction, car si un courant.trop fort traverse la bobine, celle-ci peut étre brûlée et par con- séquent perdue. Si l'on immerge la bobine dans l'huile le circuit n'en est pas pas aussi court et rend plus de services à l'acquéreur.

Les transformateurs Tesla. M. Tesla a inventé une bobine qui déve- loppe l'électricité statique et qui peut être reliée à un courant direc ou alter- natif et peut par conséquent être utilisée avec les courants de lumière élec- trique. M. Tesla assure que sa bobine peut remplacer la machine statique ordinaire, en employant une lampe à incandescence ordinaire pour le traitc- ment de différentes maladies. Malheureusement, cette bobine n'est pas en- core faite, mais M. Tesla m'a informé qu'elle le serait dans quelques mois. Un tel appareil serait très utile, car il serait très facile à transporter partout l'électricité ou une petite batterie existerait, le poids total de l'appareil ne dépassant pas 20 livres.

Beaucoup de noms ont été donnés aux images prises avec le rayon Röntgen. En voici une liste partielle : cathodephotographie, photographie des ombres, radiographie, cathographie, photographie, électrographie, fluorographie, skia- graphie et réntographie. Il y a deux manières de prendre l'image : en pla- çant l'objet qui doit être photographié entre la plaque sensible et le tube Crookes; en ayant un écran fluoroscopique et plaçant l'objet entre cet écran et le tube Crookes, puis avec une chambre prendre l'image de l'ombre qui apparait sur l'écran.

Vous remarquerez que, dans les deux cas, on ne prend pas la photographie de l'objet lui-même, mais une photographie de l'ombre de l'objet; par consé- quent, j’emploie l'expression : photographie des ombres, qui s'explique elle- même comme terme approprié à ce genre de travaux avec le rayon Röntgen. Dans la photographie des ombres, le procédé est identique, qu'il s'agisse d’un petit ou d'un grand appareil, ou que la photographie soit celle d'un os ou d'un corps étranger. Supposons l'expéiimentateur prèt à opérer. [l prend le porte- plaque contenant la plaque sensible dunt Je côté membraneux est tourné cn haut et fixe l'objet entre le tube et la plaque sensible; tout étant prèt, l'appa- reil est mis en mouvement. Le temps nécessaire pour l'exposition dépend des conditions suivantes ` le pouvoir de pénétration des rayons; le tissu ou la substance que le rayon duit pénétrer.

Il existe maintenant des plaques recouvertes de papier noir et un porte-

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re ei me en

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plaque n'est paa nécessaire. Ces plaques se conservent de quatre à six mois sans que leur sensibilité seit altérée. I] faul toujours se rappeler que le rayon Röntgen détruit les plaques sensibles, en conséquence, on doit les conserver dans une boite en fer ou dans une chambre dont la cloison est faite d'une matière non carboneuse. De plus, l’objet à photographier doit être dans une parfaite immobilité, autrement l'image ne serait pas nette. Tout le monde connaît la recommandation que fait un photographe à celui qui fais faire sa photographie : se tenir immobile ct ne pas remuer un muscle; de méme, dans la photographie des ombres, l'objet doit être tenu dans une parfaite immobi- lité. Si l'objet est fixé à la plaque sensible, il importe moins si tous deux remuent légèrement, mais l’un ne doit pas bouger différemment que l’autre. Si vous dé-irez, par exemple, prendre la photographie de l'ombre de la main, il faut fixer solidement la main à la plaque au moyen de trois ou quatre bandes de plâtre adhésif.

Pour le débutant de; questions se posent :

jo A quelle distance du tube la plaque doit-elle être tenue?

Cela dépend de l'appareil que vous possédez et du pouvoir du rayon; mais, en général, on obtient d'excellents résultats à une distance d'environ 2 à 6 pouces du tube. A cette distance, l'image sera d'une grande exactitude.

Combien de temps la plaque sensible doit-elle être exposée ?

Cela dépend de deux choses :

a) La densité du tube, si elle est élevée ou basse; si la densité est basse, l'exposition est plus longue et le tracé inexact; mais si la densité est élevée, il faut beaucoup moins de temps pour obtenir une impression parfaite, quel- ques secondes ou même un instant d'exposition à un éclat parfait vaut davan- tage que des minutes de travail avec les tubes ordinaires.

b) L'objet que le rayon doit pénétrer; par exemple, il faudra le double de temps pour le coude que pour la main. [l y a quelques observalions que je veux faire ici, en ce qui concerne la manipulation du tube. Pour celui qui fait des expériences, il est de la plus haute importance de veiller à ce que le tube fonctionne bien avant d'exposer la plaque sensible, et ici, on emploie le fluoroscope après avoir mis l'appareil en mouvement, et regarder à travers un objet quelconque pour voir si l'appareil est à point. Si l'on s'habitue à regarder chaque fois le même objet, on se familiarise vite avec le degré de netteté indiquant que l'appareil est au meilleur point, tandis que si l'on regarde chaque fois un objet différent ox perd cet avantage.

Un mot sur le tube Crookes. Ce tube auquel on enlève 1,100,000 parties d'air, possède à chaque extremilé un fil de platine fondu dans le verre, se terminant extérieurement par une sorte de bride qui sert à relier à l'appareil d'excitation. A l'intéricur, ces fils se termineut différemment, l'up est atta-

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ché a un plat en aluminium le plus souvent, dont Ja fonction est de concen- rer les rayons, et qui est appelé ` extrémité anodale du tube. Il est toujours rattaché au pôle négatif de l'appareil d’excitation; l’autre fil étant relié à un réflecteur fait de même métal, sa fonction est de refléter les rayons el est appelé : extrémité cathodique du tube; il est toujours attaché au pôle positif de l'appareil d’excitation. Si l’on renverse cette manière de relier, on n'obtient qu'un très faible rayon à l'extérieur du tube. Si le vide du tube est trop élevé, il faut chauffer légèrement l'extrémité cathodique au-dessus d'une Jampe à esprit, en prenant soin de ne pas la chauffer trop à un seul endroit, le tube pourrait se briser. Si le vide est trop bas, se servir un peu du tube et le vide se fera, et le rayon deviendra plus pénétrable. Si après s'être servi d'un tubé, pendant un certain temps, il ne donne pas un résultat satisfaisant, renverser les communications quelques minutes, le tube sera parfait ensuite; on peut aussi laisser reposer un tube détérioré, mais au bout d'un certain temps un tube qui ne s'améliore pas par ces moyens doit étre renvoyé chez le fabricant.

N existe plusieurs genres de tubes, et c’est d'après l'appareil d'excitation employé que l'on doit choisir le genre de tube qui lui convient. Pour relier le tube à l'appareil, je conseillerais d'employer un fil de plomb fusible, car la communication est meilleure et aucun dommage n'est causé au tube pendant qu'on débite tout le courant nécessaire. Certains tubes contiennent un sel en extension à une extrémité du tube. Ce sel peut être chauffé de l'extérieur de l'extension et baisser le vide, s'il est trop élevé. Ce tube est appelé tube à foyer.

Les médecins ont pris un grand intérêt aux expériences du rayon Rünt- gen ; le corps médical, particulièrement, s'est montré avide de trouver de nouveaux remèdes et de nouvelles applications qui peuvent l'aider à soulager l'humanité souffrante. Parmi les révélations, les plus avancées du rayon Röntgen sont celles qui sont appliquées à l'anatomie, et le jour n'est pas éloigné l'appareil du rayon Röntgen figurera parmi l'attirail du labo- ratoire de dissection de toute école de médecine ou d'hôpital.

On peut arguer que l'étudiant peut aussi bien travailler d'après un sque- lette artificiel; mais tel n’est pas le cas, car il n'est pas possible d’imiter avec la même perfection la structure osseuse naturelle. Au moyen de la photographie des ombres par le rayon Röntgen ou au moyen du fluoroscope, on peut parfaitement déterminer la position des os lorsque le corps est debout ou dans des attitudes variées. On peut étudier le développement avec avan- tage, car l'os à développer se distingue facilement de l'os ayant déjà élé développé ` de même pour l'anatomie comparée, on possède un moyen d’étu- dier les structures osseuses des animaux secondaires.

Dans la salle de dissection, les rapports des vaisseaux sanguins sont déter-

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minés exactement, en injeclant dans les vaisseaux du cadavre une substance métallique ou non pénétrable, qui montrera par opacité le tracé précis et la distribution de Ia circulation artérielle ` on peut aussi appliquer cette méthode aux diverses cavités et aux organes du cadavre. Pour les sujets vivants, on peut déterminer la dimension de l'estomac en faisant avaler au patient des pilules ferrugineuses ou mieux une balle métallique attachée à un cordon ou à une poignée flexible, puis prendre une photographie de l'ombre et employer le fluoroscope lorsque le malade est dans une certaine position.

Les irrégularités et les difformités congénitales des structures osseuses peuvent se déterminer facilement ; on peut également faire le tracé des contouis du cœur, du foie et des reins.

Pour le chirurgien, le rayon Röntgen est aussi nécessaire que le miroir l'est pour le laryngologiste et l'ophtalmoscope pour l'oculiste. En consi- dérant les maladies des structures osseuses de l'organisne humain, nous voyons que le rayon est indispensable dans certaines conditions pathologiques que je m’efforcerai de vous démontrer. `

Combien de fois nous sommes consultés à cause de l'extrême sensibilité et l'enflure, qui enlève la possibilité de manipuler le membre malade ; nous ne pouvons décider exactement si nous avons devan les yeux un cas de fracture, de dislocation on de foulure grave avec lacération des tissus mous; mais aujourd hui, avec le rayon Röntgen, on peut parfaitement décou- vrir le mal existant et le traiter avec confiance et non pas avec la crainte de de faire fausse route. Si, dans le cas d’une fracture, vous manipulez les os brisés et les remettez, en apparence, normalement, il reste toujours un doute en ce qui regarde la parfaite apposition des os; et en plaçant le sujet devant le rayon avec le fluoroscope, vous pouvez constater vous-même si les os occupent ou non leur position normale. Si les esquilles sont mortifiées, on peut, de temps en temps, les examiner et déterminer si les os demeurent immobiles e si la guérison s'effectue normalement.

Le rayon est également d'une grande utilité pour déterminer les affections tuberculeuses et cancéreuses de l'os, la carie et la nécrose, exostese, hyper- trophie des os, enfin toute affection qui indique une perte ou une augmen- tation de la substance osseuse. On nous consulte souvent pour des troubles qui sont attribuables aux structures osseuses. La douleur est localisée de telle sorte, que le malade est persuadé que l'os est affecté.

Au moyen du rayon, vous serez à même de convaincre le malade que tel n’est pas le cas, mais que les symptômes sont probablement causés par une névrite localisée, et traiter en conséquence. Et de méme dans un grand nombre de cas, lorsque le malade s'imagino que la structure osseuse est la cause de sou mal, vous n'avez qu'à employer ‘e rayon, ce qui vous aidera

- pour le diagnostic et donnera confiance au malade pour le traitement de l'af- fection existante.

REVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIR 368

Le rayon sert aussi à diagnostiquer si l'ankylose, causée par la maladie ou par une fracture, est due à une réunion fibreuse ou osseuse ` car, tandis qu'il est possible de remédier à la première, on ne peut rien faire pour la dernière. Le rayon, en traversant la jointure ankylosée due à une réunion fibreuse, fera voir un léger espace entre le bout des os; si l'on a affaire a une réunion osseuse, cet espace sera opaque. Le chirurgien pourra donc ainsi éclairer son malade sur le résultat probable de l'opération dans l'un ou l'autre cas.

Le dentiste peut employer, à Deet le rayon pour constater si une racine de la dent est restée ou non dans la gencive, même si cette racine est recouverte de tissu mou. L'os environnant est plus pénétrable que ne le sont es dents, l'alvéole se distinguant des dents et des racines. Si le dentiste vient à casser la pointe de son instrument pendant qu'il opère, il peut, la localiser ` de même, il peut tracer le contour de la cavité centrale de la dent, ee qui facilite la recherche du mal. Il peut examiner la croissance et le déve- loppement des dents ayant et après leur apparition hors des:gencives, et c'est d'un grand secours pour le diagnostic de certains cas obscurs de convulsions qui se produisent chez les jeunes enfants.

Une des premières applications de la découverte du professeur Röntgen fut la découverte des corps étrangers dans le corps humain. Nous nous trouvons souvent en présence de personnes ayant été blessées par des armes à feu, intentionnellement ou autrement, et nul ne connait mieux que le chirurgien comme il est difficile, parfois, de localiser la balle; mais au moyen du rayon” Röntgen, on en voit la position exacte, et une fuis l'objet localisé il y a trois

méthodes de procéder à l'extraction :

lo Le chirurgien regarde au moyen du fluoroscope la Seege occupée par le corps étranger et en marque la place, puis il remet le fluoroscope à son aide. Il prend son bistouri ou sa pince, suivant la nécessité du cas, et opère : s'il est utile, son aide, qui a la direction du fluoroscope et qui suit l'opération, peut le diriger ;

L'opérateur prend une photographie de l'ombre le corps étranger est localisé, puis ayant celte image devant les yeux, il peut très facilement ex- traire l’objet ;

Au moyen du fluorometer, qui est de beaucoup la méthode la meilleure pour localiser exactement un corps étranger. Car non seulement cette méthode s'applique aux projectiles faits par des armes à feu, mais aussi à toutes les substances que le rayon ne peut pénétrer, telles que aiguilles, verre, mor- ceaux d'acier, ete. Elle sert aussi daus le diagnostic des concrétious abdo- minales, comme la pierre dans le rein, la vessie ou le foie. Les dépôts cal- caires peuvent être découverts dans les diverses parties du corps humain, comme par exemple dans les affections goutteuses et rhumatismales.

Supposez que vous êtes consulté par uu malade ayant un rhumatisme

+

366 REVUE INTERNATIONALE D'RLECTROTHERAPIR e Ÿ

articulaire depuis plusieurs années, il vous sera impossible de savoir, dans la plupart des cas, si l'enflure de la jointure est extérieure au périoslique ; mais en employant le rayon, vous pouvez aisément déterminer la dilatation de la structure osseuse, et par conséquent donner un diagnostit et un pronostic plus satisfaisants du cas qui vous est soumis. On peut tracer le contour de croissances fibreuses de grande dimension, qu'elles soient simples ou mali- gnes. La grossesse peut être diagnostiquée dès que les structures osseuses du fœtus deviennent légèrement non pénétrables par le rayon. Il est inutile de recourir à ce moyen de diagnostic pour une gestation moindre de quatre *

+ mois. Pour le médecin général, le rayon n'a pas une aussi grande importance que pour le chirurgien, mais il peut l'employer pour déterminer la congo- lidation du poumon, la dilatation du foie, du rein, de l'utérus, le déplacement et la dilatation du cœur, et aussi pour le diagnostic de la maladie par exclu- sion. Dans presque toutes les autres maladies, le rayon Röntgen rend peu de services. ` :

Dans les pages précédentes, j'ai essayé de mettre sous vos yeux, d'une manière précise, les conditions pathologiques et anatomiques pour lesquelles le rayon Röntgen est d'une grande importance. Je pourrais citer un grand nombre d'exemples de l’incalculable service que rend le rayon. Voici l’un d'entre eux : |

Le 8 janvier, un confrère m'amena un de ses malades pour être examiné

_ par le rayon Réntgen. Ce malade souffrait plus ou moins, depuis six ans, à la suite d’une chute de dessus une plate-forme ; au moment de l'accident, il tomba sur ses pieds. Il fut obligé de garder la chambre pendant quatre jours, après quoi il put aller et venir au moyen d’une canne. En prenant la photo- graphie comparée de l'ombre des deux genoux, on constata que l'os de la jambe malade, l'extrémité inférieure du fémur, était d'un demi-pouce plus large comme diamètre latéral que l'autre; conséquemment, au moment de l'accident, l'extrémité inférieure du fémur a se fracturer légèrement et n'a jamais repris sa position normale. Après cet examen, on informa le malade qu'on pouvait rien faire; il fut désappointé el content en même temps, de connaitre la nature exacte de son affection. Précédemment, il avait consulté plusieurs médecins sans résultat. Il était impossible de diagnostiquer ce mal autrement que par la méthode que je viens de décrire.

Le rayon Röntgen pourra aussi servir de témoignage dans les procès. Jusqu'à ce jour, on ne rapporte que deux cas le juge permit l’emploi de ce rayon comme témoignage confirmalif. Dans tous les autres cas, la Cour n'a pas autorisé le témoignage de la photographie de l’ombre, mais ce n'est qu'une question de temps, el cette preuve sera adinise. La principale raison pour laquelle la preuve donnée par la photographie de l'ombre n'est pas tvu- jours permise, c'est que, dans la plupart des cas, les blessures ont été faites

REVUB INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE 367

avant la découverte du rayon Röntgen et que le défendant n'a pas eu Tavan.

tage d'employer cette découverte récente.

Le champ d'expériences du rayon Röntgen est vaste. On peut employer le rayon à d'autres usages. Le diamant peut se distinguer d'un stras ou d'un morceau de verre, car ce dernier parailra opaque, tandis qu'il n’en sera pas

de même pour le premier. On peut de même employer ce rayon pour décou- -

vrir les défauts d'un métal ou la quantité métal existant dans certaines mines. Qui ne sait qu'en très peu de temps, on peut, au moyen de procédés chimiques ou mécaniques employés conjointement avec le rayon Réntgen, établir la différence existant entre le kyste, l'hématome et un amas de pus?

Un môt seulement sur l'effet curatif du rayon Röntgen. Permettez-moi de dire qu'il ne possède pas une telle propriété. Beaucoup d’expériences ont été faites, mais elles n'ont produit aucun résultat encourageant, et, d’un autre côté, une exposition constante ou répétée peut produire des effets nuisibles.

On a cité des cas de chute de cheveux, d’escarre érythémateuse, d’inflam- mation des paupiéres et de la peau, chule des ongles; mais ce dernier effet n'est pas, d'après moi, causé par le rayon lui-même, mais est produit par la position du sujet placé trop près du courant électrique, et si ce éburant est d'un voltage élevé, le patient est exposé à une brûlure électro-galvamique qui se manifeste autour du tube et de ses conducteurs. J'ai à ma connaissance un seul cas le rayon Rümgen a causé un léger mal, malgré la bonne mani- pulation de l'appareil ; mais si l'opération est faite par une main imprudente ou inhabile, des effets désastreux peuvent se produire. Tout ce qui est porté à l'excès est nuisible. |

La rayon paraît n’avoir qu’une très légère action sur l'organisme animal ou l'organisme végétal. L'action qui se manifeste est due à la diffusion élec- rique, qui est le résultat de la perte du courant dans le tube et ses conduc- ducteurs pendant la marche de l'appareil. |

(Traduit de anglais par M. G. GAUTIER.)

Une méthode de mensuration de l'aire du cœur par la radiographie, par G. VaRioT, médecin de lhôpitat Trousseau, et G. Cnicoror, chef de laboratoire au même hôpital.

Il est difficile, on le sait, de mesurer l'aire du cœur sur la paroi antérieure du thorax par la percussion ou par la phonendoscopie. La radiographie peut être utilisée très simplement dans ce but.

L'ombre radioscopique due à l'opacité relative au cœur, dans le thorax, à des contours assez nets limités par les rayons X tangents aux bords du cœur, et venant tomber sur l'écran fluorescent. Il est aisé de tracer avec un crayon l'image radioscopique sur un papier calque superposé à l'écran; mais cette image ne représente pas la gra.deur réelle de l'aire du cœur, elle est plus ou moins agran- die, suivant la distance de la source lumineuse à l'écran et suivant la distance du cœur à l'écran récepteur.

ren A AT EE mo mg eer = cee OMDB ROE comte EEE D gr Greg ër e

368 REVUE INTERNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIE

Voici par quel dispositif et par quel procédé nous obtenons laire réelle du cœur en corrigeant l'ombre radio:copique enregistré sur le papier calque :

Nos recherches, faites à l'hôpital Trousseau, ont porté sur les enfants jusqu'à présent.

L'enfant étant debout, nous appliquons la région antérieure du thorax contre l'écran placé à poste five; le tube de Crookes est disposé à une distance conve- nable pour avoir une image aussi nette que possible; puis nous traçons du crayon, sur le papier calque, les contours de l'image;

20 Nous mesurons avec une règle graduée la distance qui sépare l'anode, c'est- à-dire la source lumineuse de l'écran;

Nous déterminons, d'après une table -dresste d'avance, la distance qui sépare lea points les plus saillants du bord du cœur, tangents aux rayons X, de la peau du thorax en avant, c'est-à-dire de l'écran contre lequel elle est appuyée.

Cette table de correction a été établie empiriquement par des mesures faites sur les cadavres d’enfants de divers âges.

Les bords les plus saillants du cœur en place dans le thorax sont conslilués à gauche par la partie la plus antérieure du ventricule gauche, à droite par le cou- tour de l'oreillette droite, en bas par le bord du ventricule droit. La distance qui sépare les bords droit et gauche du cœur de la surface de la peau varie suivant l'âge : elle ost de 2 centimètres 1/2 environ à dix-hui mois, de 3 centimètres à deux ans et dem., de 4 centimètres à cing ans, de 5 centimètres environ à dix et douze ans. Connaissant cette distance des bords du cœur à la surface du thorax, nous pouvons corriger l'image radioscopique obtenue.

Soit H, la distance de la source lumineuse à l'écran, h, la distance de la source lumineuse aux bords tangents du cœur (on aura h, en défalquant de // la dis- tance connue empiriquement des bords du cœur à la peau du thorax en avant): soit 7, l'un des diamètres de l’image radioscopique; nous aurons le diamètre réel du cœur en établissant la formule a =?

Pour contrôler les expériences faites sur le vivant, nous avons opéré sur des enfants morts, et nous avons constaté que la grandeur du cœur donnée par le par le calcàl équivalait à ce le mesurée au compas sur le cadavre à deux ou trois millimètres près.

Il est possible de faire mécaniquement les corrections avec un instrument ima- giné par l'un de nous (M. Chicotot). Il consiste-dans une règle // graluée en mil- limètres, sur laquelle glissent à angle droit deux autres règles écalement graduées, T. x. Pour faire une correction, on mensurera avec la règle parallèle inférieure T sur la règle axiale IJ, une distance égale à celle de la source lumineuse à l'é- cran; puis on aménera l'autre règle parallèle x au-dessus de la première, à la distance même du cœur à a surface du thorax. En rabattant de l'extrémité de la règle // un ruban A, on marque sur la règle parallèle inférieure 7 une lon- gueur égâle au diamètre de l'image radioscopique apparente; du même coup, on lira sur la règle parallèie x la cotrection et le diamètre réel du cœur.

Il sera aisé de corriger ainsi un nombre indéfini de diamètres de l'image radios- copique apparente, et de trouver une série de points permettant de tracer le con- tour réel du cœur en agissant comme pour le tracé d'une ellipse.

Nous devons ajouter que, toutes choses égales d'ailleurs, les images radiosco- piques obtenues dans la station debout et dans le decubitus dorsal sont exac- tement superposables (1). [Académie des Sclences i

(1, Note présentée par M. Marey.

REVUE INTRRNATIONALE D'ÉLRCTROTHBRAPIE 369

Les rayons X dans la laryngologie, par M. A. ROSENBERG.

Les rayons X ont fourni jusqu'ici peu de données nouvelles et importantes en co qui concerne aussi bien Ja physiologie de la déglutition, de la voix et de la parole, que le diagnostic des tumeurs malignes du larynx, etc. Ils acquièrent un peu plus de valeur lorsqu’il s'agit du diagnostic des tumeurs intra-thoraciques. L'auteur décrit ensuite l'ombre normale avec ses variations individuelles, la va- leur de la forme et de l'épaisseur de l’ombre et de ses pulsations, le moyen de déterminer la nature et la position d'une tumeur intra-thoracique et de faire le diagnostic différentiel entre une tumeur et un anévrisme de l'aorte. Il exprime le désir que tous les cadavres soient soumis à l'éclairage par transparence avant l’autopsie, ce qui constitue le seul moyen d'ériger la radivscopie au niveau d'un moyen diagnostique qui, ajouté aux autres que nous possédons, faciliterait dans beaucoup de cas la tâche du médecin. Suit Ja description douze cas soumis à l'éclairage au moyen des rayons de Röntgen et dans lesquels les silhouettes obte- nues sur l'écran fluorescent ont ou confirmé le diagnostic déjà posé, ou bien écarté seulement les doutes qui pouvaient exister à cet égard. Il s'agissait cinq fois d'anévrismes de l'aorte ayant déterminé dans trois cas une paralysie du ré- currect, dans un cas une sténose de la trachée et dans un autre une sténose de l'æœsopbage. La paralysie récurrentielle guérit dans un cas. Jl s'agissait ensuite deux fois de goitre retrosternal avec paralysie du récurrent gauche; trois fois do tumeurs rétrosternales avec paralysie de la corde vocale droite dans un cas, du récurrent gauche et du crico-eryténvïdien pustérieur dans un autre, tandis que le troisième montrait une paralysie du crico-arytenoidicn postérieur datant de vingt-deux ans et n'ayant pas encore nécessité la trachéotomie. L'auteur cite, enfin, deux cas de carcinome de #’æsophage avec paralysie du récurrent gauche, compliquée une fois d'une parésie du muscle crico-aryténvidien droit.

M. Scheier croit pouvoir attribuer aux rayons de Röntgen une grande valeur au point de vue de la physiologie de la voix et de la déglutition. Dans un cas de carcinome de l'œsophage, l'image de Röntgen simulait un anévrisme de l'aorte.

Tube digestif et rayons X; procédé Boas et Levy-Dorn, par P CORNET.

En 1896, à propos de nos recherches sur la (Gastrodiaphanie (1), nous écri- vions ` « L’exploration lumineuse de l'appareil digestif et de l’estomac en parti- culier n'a pas encore bénélicié de l'heureuse application de Röntgen à la décou- verte des lésions osseuses et des corps élrangers opaques.» En 1897, même constatation (2 . Mais cette année-ci notre insertion n'est plus la même, car ndus avons à enregistrer les tentatives de Bous et Levy-Dorn (3), pour explorer l'esto- mac et l'intestiu à l'aide des rayons X, et apprécier, par exemple, les modifica- tious pyloriques, et probablement aussi les changements survenus dans la lumière de l'intestin.

(1) Sur l'éclairage électrique de l'estomac. (Revue internationale d'électrotheraprie, août et septembre 1896.)

(2) Sur l'éclairage électrique de l'estomar. (Proyrés Médical, 10 novembre 1807.)

5) Zur Diagnostik von Magen- und Darmi ranhhetten mittelst Ronlygenstrahlen, (D.

(3) Zur Diagnostl Vag d D / hheil tlelst Rön trahlen, (D med. Moch., 13 janvier 18993.)

370 REVUR INTRRNATIONALE D'ÉLRCTROTHÉRAPIR

Principe de la méthode. Il consiste essentiellement à remplir des capsules de gélatine avec une substance qui soit le moins pénétrable possible par les Yayons X, et à enduire ces capsules d’un corps insoluble dans le canal digestif.

+ Technique du procédé. Les essais de Boas et Levy-Darn furent faits avec des capsules de gélatine, ‘longues de 2 :centimètres 1/4: et d'une épaisseur de 4 centimètre 1/i, enduites de celluloid, et remplies avec du bismuth complète- ment pur d'arsenic. Pour la recherche. plus facile des capsules dans les fèces, elles furent teintes d'une SSES non toxique d'aniline. Poids d'une capsule : 12. grammes.

Chez les patients dont l'abdomen n'est pas:trop adipeux, on reconnait facile- ment les capsules, au manque de fluorescence, et on en peut suivre l'évolution par des examens successifs, Pour cela, il est nécessaire de courants à haute ten- sion et de rayons puissants.

Dans la plupart de leurs expériences, les auteurs retrouvèrent la capsule avalée, dans la grande courbure de l'estomac ou dans l'intestin grêle, près du cæcum. Ils constatèrent un parcours si rapide de la. capsule dans le canal digestif, que: pour en établir le siège, il faut plusieurs essais. Quand le pylore est rétréci, la capsule demeure toute une journée dans le cul-de-sac prépylorique. En l'ab- oi de tout rétrécissement, on la retrouve dans les fèces, entre deux et six

ours.

Conclusions. Le procédé Boas et Levy-Dorn nous semble évidemment devoir être perfectionné, car il est encore long ot peu commode. D'autre part, en cas de perfection, la méthode ne répondrait qu'à une partie du problème, et ne serait encore qu'un auxiliaire relatif, peut-être décisif dans quelques rares cas, pour le diagnostic de certaines affections gastro-intestinales. L'idéal à pour- suivre consiste à voir, par lesrayons X, l'estomac et l'intestin dans leur ensemble. Dan: l'attente de cette réalisation, la tentative que nous signalons n’en paraît pas moins digne de remarque, elle indique un effort et peut rendre quelques-ser- vices, en même temps qu'elle permet d'espérer en des résultats plus complets.

- t (Progrès Médical)

go Radiostéréoscopie, skiastéréographie et skiastéréoscopie; Eo par M. le Dr Dxsror.

‘Au mois de novembre 1896, poursuivaut des recherches sur les circulations artérielles et veineuses des viscères, j'arrivai bientôt à un tel degré finesse que mes clichés devinrent illisibles. Les méthodes d'injections opaques aux rayons X, iudiquées par MM. Rémy et Contremoulin, et que M. Berard et moi avions déja utilisées (an th. de Berard, circulation du goitre), avaient été poussées au delà de toute expression puisque nous avions pu traverser les glomérules du rein avec de l'onguent napolitain et former ainsi des pièces examinées de véritables mag- más d'injection. Force était donc. de dissocier ces pièces, d'abord par des coupes, et, celles-ci ne suffisant pas, j'eus l’idée de me servir du stéréoscope pour eza- gérer le relief et créer des plans...

Le procédé consistait à avoir un chassis à trois compartiments dns iequel on pouvait faire glisser successivement deux glaces. La face tournée du côté du tube portait deux épaisses lames de plomb. La case du milieu était transparente aux rayons. Une potence à glissière permettait de règler la hauteur du tube et portai: une glissière horizontale qui permettait de régler l'écart du tube sans toucher lu pièce.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHÉRAPIE 371

On prenait ainsi un premier cliché, pendant ce temps la glace intacte était sous la lame de plomb, puis on faisait avancer cette seconde glace, la première se mettait alors sous la seconde lame. On déplaçait le tube suivant la formule géné- DzcD ET

50 T même objet. Secondairement, ces clichés étaient réduits au format, et j'en possède une collection de 150 ainsi faits. On avait ainsi des pièces grandeur nature ou grossies à volonté.

Ces épreuves furent présentées à l'Académie de médecine, janvier :897, aux Sociétés lyonnaises, enfin dans un mémoire pour le Prix Bourceret [Mention honorable), enfin la méthode et les châs-is présentés au Congrès de l'A. F. A. S. à Saint-Étienne, août 1897. Je fis ainsi les fractures du radius et des os du poignet si difficiles à lire.

Malheureusement cette méthode comportait des réductions désagréables et MM. Marie et Jeanne], de Toulouse, modifièrent heureusement ce procédé en uti- lisant le stéréoscope de {ase qui permet d'examiner des épreuves 24 >< 30.

J'ai moi-même repris cet appareil et l'ai fait modifier pour permettre l'examen immédiat de deux glaces fraiches. Dans le procédé de Marie et Jeannel, il fallait encore deux: tirages photographiques; par ma modification, on les supprime, ce qui donne à cette méthode les caractères de rapidité d'examen qu’ exige la cli- nique.

Mon stéréoscope est simplement celui de Case à grands miroirs; il est placé dans une caisse horizontale dont le fond est occupé par un verre dépoli. Des vis de réglage permettent de mettre au point. La caisse permet d'introduire par leur grand côté deux glaces 24 >< 30 qui, montées sur des cadres spéciaux, peuvent être manœuvrées facilement même humides. On peut donc examiner immédiatement et avec leurs dimensions naturelles des segments de membres importants sur les négatifs. Des intermédiaires permettent de passer deux glaces 21 >< 27, 18 >< 24, 13 >< 18, et de les examiner de la même facon (1).

Avec un chassis à tirage comme celui que M. Boulade m'avait construit en 1896 ou celui que M. Mergier a présenté ces jours derniers à l'Académie, il est facile d'opérer d'abord la pose et immédiatement après l'examen qui donne des renseignements très précieux. Cette méthode de stéréographie et aujourd'hui employée pour les recherches des corps étrangers. Il serait d'ailleurs facile, avec les deux clichés obtenus et superposés, de noier le déplacement de l'objet cherché et par conséquent, par une simple construction géométrique, de déterminer très exactement sa place. Mais l’utilisation est surtout importante pour l'appréciation des fragments d'une fracture ou les déplacements d'une luxation,

Une autre méthode plus nouvelle et plus originale que nous avons fail breveter, M. Antoiue Sauve, de Rome, et moi, consiste à examiner sur l'écran deux images stéréoscopiques et à voir aussi les ombres non seulement sous la forme d'une simple silhouette découpée mais en relief. On peut ainsi voir le cœur battant sous son volume et étudier Ja physiologie des mouvements. Notre brevet comporte deux appareillages bien distincts, suivant que l'on se sert de la bobine ou de Ja machine statique, et le principe sur lequel repose notre méthode est très simpl.. Il consiste à éclairer l'objet alternativement sous deux angles pendant que l’image droite est vue par l'œil droit, le système gauche est obturé et inversement. Lors- que les éclipees sont suffisamment rapprochées par un véritable mouvement de

rale À = et l'on avait ainsi deux clichés stéréoscopiques du même

(I) Construit par Pellin.

REVUE INTERNATIONALE D'ÉLECTROTHBRAPIE

cinématographe, l'image droite et l'image gauche persistent et l'on n'a plus devant les yeux qu'une image virtuelle stéréoscopique. On peur faire ainsi la sté- réocinématographis des ombres. D'ailleurs, avec deux foyers lumineux quel- conques, il est facile de se rendre compte de l'expérience.

Inutile d'insister sur les avantages d'une pareille méthode qui est destinée a

rendre les plus grands services à la radioscopie.

(La Radiographie, juin 1898.)

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Le Propriétaire-Gérant : D’ QG GAUTIER.

TABLE DES MATIÈRES

DU TOMES WIIT

Absorption diadefmique des médica- ments et notamment du Ier au moyen de l'électricité............

Acné : Électrolyse, radiothérapie...

Nouvelle méthode de traitement.

Affections dela peau et des muqueuses (Un nouveau traitement électrique de certaines)..... TT

Air chaud........ P 156 et

` Alcoolisme : Excitabilité des nerfs et des muscles ......................

Ampéremètre thérmique à mercure.

Amyotrophie progressive primitive..

Articulations viscérales (Etude syn- thétique des)..,.................,

Association (L') américaine lec- trothérapie ......................,

Atonie vésieale : Traitement par la faradisation .............,........

Bain électrique chez les cardiaques.. de lumière électrique............ de fiviere et bains de sable chauffé au soleil (Effets thérapeuti- ques obtenus par l’action simulta- NEO EE Benedickt : Revue biographique. ... )

Canter : Son traitement par unc nou- velle méthode électrolytique... Chaleur : Bain d’air chaud dans ‘le traitement de certaines affections gynécologiques.............. 93 et Chaleur : Hautes .températures en

Chaleur : Traitement de certaines affections chirurgicales des mem- bres par le bain d’air chaud......

Traitement par l'air chaud du rhumatisme avec ankylose........

Ciniselli : Revue biographique ..... e

Cuur : Bain électrique chez les car-

Conducteurs électriques discontinus : S Recherches nouvelles.............

‘Conductibilité nerveuse et conducti-

bilité électrique discontinue : Assi- ET, E Congrès international d’Electricité médicale, tenu à Bruxelles en sep- tembre 1897...... sursaut Contracture et rigidité musculaires dans les affections organiques du système nerveux.................. Corps étrangers dans Ie crâne (Mé- thode et appareils da recherche

humain : Ba résistance dans la période d'état variable du courant galvanique.:i sise

Courants de haute fréquence : Valeur thérapeutique.............s...s...

de haute fréquence : Recherches sur les effets thérapeutiques ..... gd

galvanique (Résistance du corps ` humain dans la période d'état va- pable du) e srci neia

galvanique (Action physiologique du) dans sa période d'état variable de fermeture... E

Crâne (Méthode et appareils de re- cherche des corps étrangers dans le crâne)... ergeet Se š

Dents: Traitement par électricité ct médicaments ...... EE Dyspepsies anachlorhydriques (Galva- nisation du pneumogastrique dans

Électricité (La valeur de l') dans le traitement de la sciatique....... Se Électro-diagnostic (De l'état actuel de nos connaissances en)............ Electrolyse interstitielle cuprique (Traitement de l'ozène vrai par l’).

231

49

71

ad

31

350

a

TABLE DES MATIERRS

|

Électrolyse métallique et circulation dar chaud dans le traitement de

ozeno Serres an VS Électrolytique (Traitement du cancer par une nouvelle méthode)........

Électrothérapie (Association améri- CHING diva sde (Progrès fait par 1’) depuis vingt- cinq ans... Eeer Électrothérapique (Rapport de deux années dans une clinique exclusi- VOICI) casei seine aide (Traitement) et neuropathologi- LEE

Énergie électrique en thérapeutique

(Valeur de l’). Épanchement pleurétique séreux : Traitement galvanique............ Épilation par l'aiguille galvano-caus- MIQUE E ee Épisclérite (Sur le’ traitement sous- conjonctival de l’) par l’électrolyse. Excitabilité des nerfs et des muscles dans l’alcoolisme.................. Excitations pathologiques dañs le système nerveux : Sur leur trans- mission et leur propagation.......

09:01:09 ee e

Fissure de l’anus : Traitement...... Friedreich (Traitément électrique dans deux cas de maladie de).....

Goitre . SC Sa pathogé- nie, son traitement .3............. Goutte (Traitement de la) et de la diathèse urique..........

Haute tension (Résonnateur de) du Dr Oudin, modèle Radiguet....... Hémiplégie : Traitement par l’élec- Epi, soso scoot bo 4 Incontinence d'urine : Étiologie et traoment EE Index bibliographique... 151 295 et Inhalations électro-médicamenteuses (Traitement des voies respiratoires par les) ....... ge Insalubrité des villes industrielles...

Laryngologie (Les rayons X dans la) Little (Influence de l'accouchement ‘sur fes makdies nerveuses que présente ultérieurement l'enfant, et en particulier sur la maladie HO) rennes ne RP

345

‘Lumière (Bains de) et hautes tempé-

e" éi oss os hs ooh eee Ree ees

Machines statiques et tubes Crookes. Méthode graphique es sciences ex- périmentales..........,........... Microphonographe Dussaud (Le).... Microphonographie et éducation de Nit parole ess Musculaire (Fonction) et chirurgie des membres ............,........

Neurasthénie : Son traitement par l'électricité ............... des Névralgies (Traitement électrique GOS) situs RER ee eae Névrite rétro-bulbaire : TT (TEE Nœvus vasculaire de la face traité par l'électrolyse négative..........

Ozène vrai: Son traitement par l’élec- troly se interstitielle cuprique. 76 et Traitement par l'électrolyse mé- tallique et la circulation d’air E sise serein Ozone (Application de I’) à l'hygiène publique et à l’hygiène de l’alimen- tation, à l’aide de procédés spéciaux Du traitement des suppurations des sinus accessoires de l'oreille par le gaz.ozdne................,.

Paralysie faciale....................

130

t 26

350

336

faciale périphérique (De l’abaisse- ,

ment de la langue dags Ja).......... faciale périphérique : Interpréta- tion d'un phénomène récemment e EE faciales périphériques : (Pronostic et traitement des)...... Ras hystérique chez l’enfant.......... pseudo-hypertrophique avec par- ticipation des muscles de la face.. spasmodigue infantile : Traite- ment électrique et éducation....... spinale de‘ l'enfance : Diagnostic, pronostic et traitement au moyen de l'électricité issostni Pathologie «générale (Un nouveau chapitre de) : Étude synthétique des articulations viscérales....... Pneumogastrique : Sa galvanisation dans les dyspepsies anachlorhy-

dri q ues e@eeee ve ée eege t esse.

My

23

380

TABLE DES MATIÈRES

Radiographie dans les lésions trau- matiques du pied et du poignet... Application à l'examen des or-

ganes intrathoraciques à l’état nor- `

mal et pathologiqye.............. appliquée à l'étude des arthropa- thies déformantes................,

au travers d'un appareil plâtré.. `

(cas d'érythème) des mains...... d’un bassin de nœgele sur une femme vivante......... EE EE des vaisseaux utérins............ d'un sou ayant séjourné dix-sept jours dans l’æsophage d’une petite nile 06 CMO ANR ass e e Fe. (Emploi des machines électro-sta- tiqués pour la), 171 et (Quelques améliorations sur la technique de la)......... rere (Utilisation des épreuves de) en chirurgie et en orthopédie........ Radiostéréoscopie, skiastéréographie et skiatércoscopte.. 54... 0. Rayons solaires et électriques (Quel- ques influences des) sur la peau... Rayons X : Action physiologique.... (Action des) sur la chaleur rayon- née par la peau....... ds Eden (Accidents cutanés et viscéraux consécutifs à l'emploi des)......... (Calculs rénaux et vésicaux par

comme moyen de diagnostic de PAPCTIOSCIGRONG. . ... soso (Complexité du faisceau des)..... (Diagnostic différentiel de la goutte et du rhumatisme par les). (De l'action des) sur l'œil et sur Pa Rd ee se sous eue (Détermination rapide et précise de la position des corps vus sans

les tissus à l’aide des)............. Emploi pour l'étude de la motri- GELEET, sic AER :

Emploi en dermatothérapie....... Essai d'application en dermato- EE ee reer

167

Rayons X (Les) dans la laryngologie (Influence des) sur la peau....... (Méthode de mesure et de localisa- tion au moyen des)............... (Note sur la photographie des)... (Nouvelle méthode pour l'obten- tion des skiagrammes oculaires PAT TOR) TEE : Röntgen (Le) et son utilité....... (Traitement du rhumatisme arti- culaire des enfants par les)....... (Tobe digestif. elt, ossscicess see {Un mêlait GOS) isis ici ses oasis Valeur en chirurgie....... Réactions anormales des muscles et des nerfs: Valeur séméiologique. 44 et

Réducteur de potentiel pour l’utilisa- tion des réseaux d'éclairage aux besoins de l’éleetrothérapie....... Résonnateur de haute tension du Im Oudin, modèle Radiguet.......... Respiratoires (Nouveau traitement des voics) par les inhalations élec- tro-médicamenteuses.............. Rétrécissement de l’œsophage : Appli- cation des diverses méthodes élec- triques employées pour l’urèthre.. de l'urèthre (Électrolyse particu- lièrement dans les)............... Röntgen (Le rayon) et son utilité... Une méthode de mensuration de laire du cœur par la)...... ......

Sciatique (La valeur de l'électricité dans le traitement de la)..........

Testicule (Névralgie du)............. Transformateur électrique à haute

tension......... oise stele Tubes Crookes et machines statiques.

Voies respiratoires (Traitement des) par les inhalations électro-médica- menteuses...... osseuses.

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AVEC LA COLLABORATION DE MM. Le Professeur DE RENSI, de Naples; BOISSEAU DU ROCHER, de Paris; GILLES et DE KEATING

HART, de Marseille; G. BEDARD, de Toulouse; PORSON, de Nantes; GAREL et IMBERT DE LA TOUCHE, de Lyon; POKITONOFF, de Paris; JOHN SHAW, de Londres; LADAME, de Genève; ENGELMAN, de Saint-Louis; Horacio BIGELOW, de Philadelphie; A. GOELET et MAC GINNIS, de Néw-York; LAPTHORN SMITH, de Montréal; MASSIN, de Saint-Pétershonrg; SNEGUIREFF et GOUBAROFF}de Moscou; E. STRAUVEN, de Gand; Van LANGERMEERSCH, d'Anvers; MARTIN et P. BRÔSE\ ide Berlin; ORTHMAN, de Dusseldorf; PROCHOWNICK et J. HESS, de Hambourg;

VOSHEN yaad SOUT Pesth; HEDLEY, de Londres.

Francfort; R. VERIIOOGEN et CHEVAL, de Bruxelles; LUMBROSO, de Livourne ; e Constantinople; ALVARO DE LACERDA, de NPA Tanne; FERERY AS, de Buda-

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SOMMAIRE

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G. CONTREMOULINS. Méthode et appareil de recherche des corps étrangers dans le e Apr, GILLES (de Marseille). Un nouveau. chapitre de pathologie generale : Etude synthetique des

articulations viscérales.

IMBERT DE LA TOUCHE (de Lyon). Traite- ment des affections des voies respiratoires par les inhalations electro-médicamenteuses.

L.-R. REGNIER et M. OTTO. Applications de Fozone à l'hygiène publique et l'alimentation à l'aide de procédés spéciaux.

LADREIT DE LACHAR . Le micropho-

` nographe Dussaud `

L'Association américaine d'Électrothérapie.

VARIÉTÉS. Traitement de l'ozène vrai par l'électrolyse interstitielle cuprique. La valeur de l'électricité dans le traitement de la scia- tique (Stanowski). Un nouveau traitement électrique de certaines affections de la peau et des muqueuses (Wit), Résistance du corps humain dans Ip periede d'état variahle du cous

l'hygiène de

rant galvanique (Dunuis, de Berne). Le trai- tement du cancer par une nouvelle méthode electrulytique (Massey). Pronostic et traite- ment des paralysies faciales, periphériques (AzLAIRr). Résonnateur de haute tension du Dr Oudin, modèle Radiguet Effets thérapeu- tiques obtenus par l'action simultanée des hains de rivière et des bains de sable chauffe au soleil (SOUMMEXT). s

RADIOGRAPHIE ET RADIOTHÉRAPIE. Le rayın Röntgen et son utilité (F. Preiss). Une méthode de mensuration de l'aire du cœur par la radiographie iG. Varor et G. CmcCoror). Les rayons A dans la laryngologie (A RosFrx- REKG!. Tube digestif et rayons X, procédé Boas et Levy-Dorn (Corser). Radiostéréos- copie, Skiasteréographie et skiasteréoscopie (Desror).

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE, par le D" G. G... Eléctrotherapie; Radiozraphie.

TABLE DES MATIÈRES du tome VIII.

Toutes les cominunications se rapportant à la rédaction de la Revue, ainsi

que les demandes d'abonnement, doivent être adressées :

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ABONNEMENTS :

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