Ft de vont. 7 FA ARRET AA qe \ TA PSE NAS AARDNE | TARA SAN SATA AC FAR QI Y Fr en AA save Va és REA ke RRA 2x | ; NAN TA PASS # RARE \ es © 1e Log HARVARD UNIVERSE LT BEA OP PIE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOÜLOGY. AN? 580% / TRAVAUX SCIENTIFIQUES | PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DU COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES = DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES A Hi PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DU COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES ANNÉE 1890 SOS PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 mn M DCCC XCII PRE Rte AA REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. S 1 ANATOMIE ET ZOOLOGIE NOUVELLES OBSERVATIONS SUR UN CAS DE SABOT ADVENTICE CHEZ LE CHA- Mois, par M. le D' Raphaël BLancrarp, secrétaire de la Société zoologique. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, 199, D. 84). Le sabot adventice de Chamois dont M. Blanchard a parlé dans une communication précédente (voir Rev. des Tr. scientifiques, t. X), a été donné par lui à l’École vétérinaire d’Alfort, où M. Barrier, professeur d'anatomie, a pu faire l'étude de cette pièce curieuse. De son examen M. Barrier conclut que la calotte cornée du sabot adventice ne doit être considérée que comme une portion épider- mique épaissie, très kératinisée et pigmentée, plus identique à une callosité développée sous l’effet des pressions subies qu’à un sabot véritable, même mal conformé. M. Blanchard fait remar- quer que cette manière de voir est conforme à celle qu’il aexpri- mée dans sa première communication. E. O. REVUE DES TRAV. SCIENT. -- T. XI, n° 1. 1 2 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA PRÉSENCE DE LA GENETTE VULGAIRE ((TENETTA vuLGARIS LISS.) DANS LE DÉPARTEMENT DE L'EURE, par M. Henri GADEAU DE KERVILLE. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 4 et 5, p. 98.) M. Gadeau de Kerville possède la dépouille d’une Genette vul- gaire tuée à Épaignes (Eure), le 9 mars 1890. Cette localité est, jusqu’à ce jour, le point le plus septentrional où la présence de l'espèce ait été constatée dans notre pays. Es: 0 PROCÉDÉ POUR LA PRÉPARATION DES POCHES AÉRIENNES DES OISEAUX, par M. Félix PLATEAU, professeur à l’Université de Gand. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 2, p. 71.) M. Plateau appelle l'attention sur un procédé pour la prépara- tion des poches aériennes des Oiseaux qu'il a indiqué il y a une dizaine d’années (Zoolog. Anzeiger, 1880, L. III, n° 52), et qu'il n’a pas trouvé mentionné dans le récent travail de M'e Bignon intitulé Contributions à l'étude de la pneumaticité chez les Oiseaux, (voir Rev. des Tr. scientifiques, t. X). Il conseille, aprèsavoir tué l’Oiseau par le chloroforme, de mettre à nu l’humérus d’une des ailes, de le scier en travers et d'adapter au moignon adhérent au corps un tube de verre vertical et ouvert, d'environ 0,50 de long, puis d’injecter lentement dansla trachée une solution chaude de gélatine colorée, enfin de fermer la trachée par un moyen quelconque et de plonger l'animal dans un baquet d’eau froide. « Grâce au tube communiquant avec l’humérus pneumatisé, dit M. Plateau, l'air sort des organes respiratoires au fur et à mesure que pénètre le liquide et ne forme jamais de coussins nulle part. Comme le tube est vertical, l'injection ne s'écoule pas et se refroi- dit sous une certaine pression. Enfin comme le tube n’a pas plus de 0,50 de longueur, la tension à l’intérieur des poches, même pendant qu’on injecte, est toujours trop faible pour amener des ruptures. » M. Plateau dit avoir injecté, par ce procédé dont il est l'inventeur, des Oiseaux d’une façon totale, et avoir décou- vert l’existence de grandes cavités aériennes sous-cutanées, de vrais sacs pneumatiques à parois parfaitement déterminées. E: 20; ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 3 REMARQUES SUR LE PROCÉDÉ POUR LA PRÉPARATION DES POCHES AÉRIENNES INDIQUÉ PAR M. PLATEAU, par Mile Fanny BiGnow, docteur ès sciences naturelles. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, FE XV, ns 4et 5, p. 90.) Mie Bignon déclare que si elle avait connu le procédé indiqué par M. Plateau (voir ci-dessus) elle n’eût pas manqué de le men- tionner dans la partie historique de son travail, mais elle cons- tate que ce procédé ne pouvait être d'aucun secours pour l'étude du système cervico-céphalique et ne pourrait servir même pour l'injection du système pulmo-trachéen chez un grand nombre d'espèces dont l’humérus n’est pas pneumatisé. E. O0. CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DE L’ANATOMIÉ COMPARÉE DES RÉSERVOIRS AÉRIENS D'ORIGINE PULMONAIRE CHEZ LES OISEAUX. (Thèse pour le doc- torat ès sciences naturelles soutenue devant la Faculté des sciences de Paris, 1890, par M. G. Rocxé.) Plusieurs anatomistes ont successivement consacré leurs re- cherches à l’étude des réservoirs aériens annexés à l’appareil pulmonaire des Oiseaux; mais, limitées à un très petit nombre d'espèces, leurs observations laissaient dans l’ombre l’analomie comparée de cet appareil. Quant à son anatomie descriptive, elle n’avait réellement fait aucun progrès depuis la publication du beau mémoire de M. Sappey. Une véritable lacune, et des plus graves, subsistait ainsi dans l’histoire anatomique des Oiseaux et l’on doit savoir gré à M. Georges Roché d’avoir cherché à la combler. Il y est très heureusement parvenu ; par le nombre des faits nouveaux qu'il a recueillis comme par l'importance des lois qu’il en a déduites, il à bien mérité de tous les zoologistes. Après un aperçu historique aussi complet qu’impartial, l’auteur expose la technique qu'il a instituée et à laquelle il a dù ses re- marquables résultats. L'ancien procédé de l’insufflation n’est applicable en réalité qu'à une démonstration de cours et ne fournit aucune donnée précise. Quant au procédé imaginé par M. Plateau, il reposait sur de grossières erreurs anatomiques; son principe était inadmissible 4 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES / et, dans la pratique, il ne pouvait conduire qu’à des insuccès, ainsi que l’a constaté M. Roché. Nous ne saurions entrer ici dans les détails de l’ingénieuse méthode qu’il a instituée ; bornons-nous à rappeler qu'elle permet d'injecter toutes les vésicules aérifères d’un Oiseau sous une même pression et dans des conditions identiques, afin d'obtenir des volumes comparables. Il devient ainsi facile de connaitre exactement la capacité, la forme et les rapports des réservoirs aériens, d'établir les rapports des volumes des différents sacs aérides d’un même animal, de comparer leurs variations avec les divisions zoologiques, avec les conditions biologiques, etc. Sans une technique rigoureuse, il est impossible, non pas d’étu- dier les organes aériens d’un Oiseau donné, mais de comparer entre eux les appareils aérifères des divers types du même ordre, etc. Comme nous le disions plus haut, toute l'anatomie comparée de l'appareil était à faire ; seule, [a méthode nouvelle instituée par . M. Roché a permis de l'aborder. C'est ainsi, pour montrer immédiatement l'importance de ses recherches, qu'il a pu reconnaître que les sacs aériens d’un Pas- sereau présentent de notables différences avec ceux d’un Palmi- pède, que ceux d’un Totipalme offraient avec ceux d'un Lamelli- rostre un certain nombre de caractères distinctifs, mais aussi quelques grands caractères communs; que les réservoirs aériens d’un Totipalme montraient une disposition et des rapports sem- blables dans les limites du groupe avec des différences indivi- duelles, d'importance variable. Dès lors, on ne pouvait plus considérer l’appareil pneumatique des Oiseaux comme immuable dans la Classe; encore moins pou- vait-on le décrire comme l'assemblage de lacunes interorganiques sans autonomie et sans homogénéité. Non seulement il devenait évident que l'anatomie comparée des réservoirs aériens était entièrement à faire, mais on entrevoyait des relations physiologiques d’un réel intérêt, En effet, nous venons de signaler des variations individuelles venant modifier la disposition générale que l'appareil conserve dans chaque Ordre ou Famille. A quoi rapporter ces variations, sinon aux conditions biologiques ? C'est effectivement ce que M. Roché a pu constater. Examinant par exemple, un certain nombre d'espèces de l’ordre des Rapaces, il a pu voir que, tout en gardant entre éux de nombreux points de rapprochement, les Rapaces bons volateurs et les Rapaces ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 6) mauvais volateurs offraient de nombreuses différences. La dis- position générale de l’appareil conserve ses grandes lignes et exprime ainsi cet air de famille, cette diagnose anatomique sur laquelle nousinsistions plus haut, mais de profondes dissemblances. se révèlent dans le volume, dans l'extension des diverses parties aérifères. L'influence du genre de vie est ici indéniable. “Pour l’établir, on peut suivre une voie différente et prendre des types appartenant à des groupes différents, mais possédant des mœurs analogues. Si nos prévisions sont réellement justifiées, nous devrons voir ces espèces se rapprocher par certains traits orga- niques, surtout par le volume et l'extension de leur appareil pneu- matique. Telle est, en effet, la conclusion à laquelle on est constamment conduit. Prenons des Oiseaux grands volateurs choisis dans des ordres différents : Vautours, Cigognes, Frégates, nous y trouvons des dispositifs analogues, en rapport avec le caractère physiolo- gique commun à ces Oiseaux. De même que la ténacité de la plume varie suivant les conditions climatériques ou la puissance du vol, de même le volume de l’ap- pareil pneumatique varie suivant les conditions biologiques. Mais il n’en garde pas moins, dans chaque groupe, un cachet spécial qui peut être utilement invoqué par la taxinomie. S’il était nécessaire de montrer le concours que l’anatomie com- parée apporte ainsi à la classification, il suffirait de montrer à quels résultats M. G. Roché est arrivé par l'étude de l’appareil pneumatique des Flamants. Ceux-ci doivent-ils être maintenus dans l’ordre des Échassiers où ils sont rangés depuis si longtemps ? Nombre d’ornithologistes contemporains inclinent à en former un groupe spécial, celui des Phénicoptéridés, qui prendraient place auprès des Lamellirostres. Or, l'observation montre que les Flamants possède un appareil vésiculo-pulmonaire analogue à celui des Lamellirostres et ne s’en distinguent que par une grande pneumatisation sous-cutanée! D'autres questions douteuses ont pu être élucidés ainsi par M. G. Roché qui a mis parfaitement en évidence l'intérêt que ses recherches anatomiques offraient pour les zoologistes. Les anatomistes lui devront également d’être fixés sur plusieurs points diversements interprétés. Il n’en est pas de plus important que le fait de la pneumatisa- tion sous-cutanée ou intermusculaire. Owen et surtout M. Alphonse Milne Edwards avaient montré la 6 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES présence de l’air dans les lacunes du tissu conjonctif sous-cutané chez le Pélican, le Kamichi, le Calao, etc.; cependant un certain nombre de naturalistes mettaient le fait en doute ou le considé- raient comme accidentel et d'ordre pathologique. De pareilles as- sertions étaient inadmissibles pour quiconque avait disséqué avec soin un des types qui viennent d’être cités ; il était réellement im- possible d’y contester l'existence d'une pneumatisation sous-cuta- née fort étendue. Elle s'impose aujourd'hui à tous les zoologistes sans exception, car après les observations nombreuses de M. G. Ro- ché, on peut affirmer que cettte disposition se retrouve chez un grand nombre d’Oiseaux et l’on peut en suivre les variations avec la place zoologique ou le genre de vie des espèces considérées. Nous pourrions également énumérer les variations que l’auteur a signalées en poursuivant l'examen comparatif des diverses par- ties de l’appareil, spécialement de ses diverticules et prolonge- ments secondaires ; mais il serait superflu d’insister sur le côté anatomique de ses recherches; par ce qui précède, on peut aisé- . ment en apprécier la valeur. Elle n’est pas moindre au point de vue physiologique. Cette longue série de dissections comparatives venait-elle infir- mer ou confirmer les idées admises sur le rôle et le mode de fonc- tionnement de l’appareil aérifère ? La théorie classique reposait essentiellement sur l’antagonisme des sacs diaphragmatiques et de leurs congénères des extrémités. On admettait que les réservoirs diaphragmatiques amenaient, par leur dilatation dans le phénomène inspiratoire, une déplétion des sacs extrêmes, tandis que leur affaissement expiratoire déter- minait une réplétion de ces mêmes sacs antérieurs et postérieurs. Or, cet antagonisme est démenti par l'anatomie. D'une part, elle montre que les réservoirs diaphragmatiques augmentés des poumons occupent un volume trop restreint pour provoquer autre chose qu’un mouvement d’oscillation dans l’air des sacs antago- nistes. De plus, chez la grande majorité des Oiseaux, le sac clavi- culaire présente, relativement aux leviers sterno-costaux, des rap- ports aussi intimes que les sacs diaphragmatiques eux-mêmes, dans la presque totalité de son volume. Si l’on ajoute que, chez presque toutes les espèces, le sac clavi- culaire est absolument intra thoracique, on voit qu'il est difficile de comprendre les raisons invoquées pour le séparer des réservoirs diaphragmatiques au point de vue fonctionnel. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 7 C'était aussi une idée classique d'admettre que les vésicules diaphragmatiques jouaient un rôle prépondérant dans le chant des Oiseaux en fournissant l’air à leur larynx. Les résultats de l'observation lui sont défavorables, car ils montrent que les Oiseaux chanteurs par excellence sont précisé- ment pourvus de sacs diaphragmatiques relativement restreints. Quant à l'influence de la pneumaticité sur la facilité et la puis- sance du vol, elle doit être interprétée de la manière suivante : les capacités aériennes des individus bons volateurs étant supé- rieures à celles des mauvais volateurs, on peut admettre que l’air intra-sacculaire agit pour aider et faciliter le vol de ces Oiseaux. En outre, M. G. Roché insiste justement sur la constance avec laquelle on remarque un grand développement des diverticules externes sous les muscles alaires des Oiseaux à vol puissant. La dilatation de ces diverticules augmentant la surface d’inser- tion des muscles des leviers des ailes, on doit reconnaitre leur influence sur l’économie du travail musculaire par la répartition de celui-ci sur une plus grande surface. On voit que les notions désormais acquises par les recherches de M. G. Roché sont aussi importantes que variées. On y trouve d’abord une nouvelle confirmation de cette loi des affinités taxi- nomiques et anatomiques, établie primitivement par les botanistes et confirmée par les zoologistes. D'autre part, les modifications dues aux conditions biologiques sont aussi heureusement mises en évidence el l’auteur fait preuve d’une remarquable sagacité partout où il doit distinguer les dis- positions déterminées par la parenté taxinomique et celles qui sont imputables au genre de vie, au mode de locomotion, etc. Enfin, rapprochant fraternellement la physiologie et l'anatomie que certains de nos contemporains voudraient si malencontreu- sement séparer, M. G. Roché montre une fois de plus comment elles doivent mutuellement s’éclairer ; sans chercher à édifier aucune théorie, repoussant l'hypothèse pour ne s'inspirer que de l'observation directe, il nous apprend comment doivent être interprétés les rôles et le fonctionnement de l'appareil pneuma- tique des Oiseaux. Il pouvait paraître un peu has:rdeux de tenter, à notre époque, une publication anatomique dans laquelle l'embryogénie et l'his- iologie n'auraient aucune part. M. G. Roché a su résoudre ce délicat problème; son travail montre que, réduite à ses seuls moyens, limitée à son domaine propre, l'anatomie comparée est MAC L é ’ 8 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES encore singulièrement féconde et riche en enseignements de tout genre. Pour s’en convaincre, il suffit de lire cette belle thèse qui mérite tous les éloges. FC NOTE SUR LES ÉMIGRATIONS DES OISEAUX A TRAVERS LES MONTAGNES, par M. F. ne Scuaecx. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, LA NENPEL, D 16.) Après avoir relaté des observations curieuses de M. Schukoff, communiquées à la réunion de novembre 1889 de la Société de séographie de Tiflis et relatives au passage de Cailles et d’autres Oiseaux migrateurs à travers les hautes régions de la chaîne du Caucase, M. de Schaeck constate qu’il a vu lui-même, le 24 sep- tembre, dans les montagnes de Valais, à une altitude de 1,700 mè- tres, des troupes d'Hirondelles {Æirundo rustica et H. urbica) qui franchissaient les Alpes en suivant la vallée de la Binna. E OS DES CAUSES DE LA DIMINUTION PROGRESSIVE DES ÜISEAUX DANS LE NORD DE LA FRANCE, par M. Ch. von KEMPEN. (Bull. de la Soc. zoologi- que de France, 1890, t. XV, n° 86, page 124.) M. von Kempen cite quelques exemples qui montrent claire- ment avec quelle rapidité effrayante les Hirondelles, les Pinsons, les Rossignols, les Rouges-gorges, les Merles, etc., diminuent dans le nord de la France, par suite de la destruction des nids par les enfants et de la chasse au filet des Oiseaux adultes. E. O. DE L'INCUBATION CHEZ LE HIBOU VULGAIRE (Orus vuzéaris FLEM.), par M. Xavier Raspaic. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 6, p.130.) Chez la plupart des Oiseaux il ne s'écoule que fort peu de temps entre l’éclosion du premier œuf et celle du dernier; au contraire chez le Hibou vulgaire, M. Raspail a constaté des différences con- Fo ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 9 sidérables dans le degré d’incubation des œufs d’une même couvée. Il a même trouvé une fois dans un nid un poussin relativement fort et bien duveté, un autre âgé de deux ou trois jours, un troi- sième à peine débarrassé de sa coquille, deux œufs prêts à éclore et un autre œuf entièrement pourri. Enfin, il a remarqué que si la ponte de l’Otus vulgaris est toujours de sept œufs au moins, il n’y à généralement pas plus de cinq jeunes qui réussissent. Peut- être, dit-il, les derniers venus sont-ils dévorés par leurs aînés. La Chevêche commune et le Scops d’Aldrovande attendent pour couver que la ponte soit terminée, au contraire chez le Hibou la femelle couve dès que le premier œuf est pondu. M. Raspail est porté à attribuer cette différence d'habitude à ce fait que le Hibou vulgaire ne dépose pas ses œufs dans un trou comme la Chevèche et le Scops, mais adopte généralement un vieux nid de Corneille exposé à toutes les intempéries. E7,0 DESCRIPTION D’UNE ESPÈCE NOUVELLE DE LA FAMILLE DES ŸROCHILIDE, par M. Eugène Simon. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890; t-.:XN,:n°4,-p. 17.) Cette espèce nouvelle que M. Simon désigne sous le nom de Lophornis insignibarbis et qui provient probablement de la Co- lombie, appartient au groupe Polemistria de Mulsant et se place à côté des Lophornis chalybea N., Verreauxi Bourc. et pavonina Salv. E. O. VOYAGE D’UNE HIRONDELLE DE CHEMINÉE, par M. J. Vian. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t, XV, n° 2, p. 82.) Une Hirondelle adulte, capturée à Nielles-les-Ardres (Pas-de- Calais) par les domestiques de M. le baron de Vilmarest et lâchée par eux au pied de la tour Eiffel, a repris sans hésitation la route du nord et est arrivée à son domicile, ayant franchi en deux heures et seize minutes, une distance de 240 kilomètres. À propos de la communication de M. Vian, M. J. de Guerne a rappelé que Puy de Podio (£'ssai sur le vol des Oiseaux en général. — Considérations particulières au vol des Pigeons voyageurs, 2° édit., 10 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Aire-sur-l'Adour, 1879, p. 122), avait déjà rapporté qu'une Hiron- delle, lâchée en même temps que des Pigeons voyageurs, était rentrée une heure et demie avant l’arrivée des Pigeons, ayant effectué en deux heures un trajet de 242 kilomètres. E. 0. À PROPOS DES HIRONDELLES, par M. Xavier Raspair. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1870, t. XV, n°5 4 et 5, p. 103.) À propos de la communication de M. J. Vian (voir ci-dessus), M. Raspail cite une observation qu'il a faite, il y a cinq ans, sur une Hirondelle de fenêtres (Æirundo urbica L). Cet oiseau a passé toute la mauvaise saison à Gourieux, commune du département de l'Oise, dont le climat est de 4° au-dessus de celui de Paris. Elle avait établi ces quartiers d'hiver dans une écurie du château de la Cave, mais au commencement d'avril, elle à disparu ; sans doute est allée rejoindre ses congénères. M. Raspail est porté à croire que beaucoup d’Hirondelles se montrent trop faibles pour traverser la Méditerranée, s'arrêtent aux îles d’Hyères ou sur les bords du littoral au lieu d’émigrer en Afrique avec leurs sœurs, mais avec la plupart des ornithologistes modernes ilse refuse com- plètement à admettre les assertions d’Olaüs Magnus et d’Achard de Précy-Garden sur l’hibernation des Hirondelles soit dans des irous, soit au fond des marécages. E. O. ANOMALIE DU PLUMAGE CHEZ UN PIGEON-PAON, par M. le Dr Raphaël BLANCHARD, secrétaire général de la Société zoologique. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 3, p. 92.) Grâce à l’obligeance de M. Louis Petit, M. R. Blanchard a pu examiner un Pigeon-Paon qui possédait 11 pennes dans la moitié gauche de la queue et 14 dans la moitié droite, plus une penne médiane, soit en tout 26 rectrices. La penne médiane offrait une anomalie consistant dans la présence de deux rachis accolés et pourvus chacun de deux rangées de barbes, comme dans une plume normale. Cette anomalie ne provenait point d’une persis- tance de l’hyporachis, celui-ci ne retrouvant sur la plume à sa place et avec ses dimensions normales. E. 0: ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 11 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR L’ACCLIMATATION DU ÂISCOGLossus AURITUS, par M. Héron Royer. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° r, p. 14.) L'auteur qui avait traité antérieurement dans un autre recueil (Bull. de la Soc. d’études scientifiques d'Angers, 1889) des mœurs du Discoglossus auritus, résume dans cette note les observations nouvelles qu’il a pu faire sur cette espèce de Batracien qu'il est parvenu à faire reproduire en liberté, dans un jardin à Amboise, et dont l’acclimatation peut désormais être considérée comme un fait accompli. E: 0 DIAGNOSES DE POISSONS NOUVEAUX PROVENANT DES CAMPAGNES DE L’/1- RONDELLE, par M. Robert CoLLert, directeur du Musée zoologi- que de l’Université de Christiania. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n°4 et 5, p. 105.) Pour faire suite aux descriptions qu'il a publiées en 1889, dans le même recueil (voir Rev. des Tr. scient.,t. X), M. R.Collett donne la diagnose de deux. espèces nouvelles du genre Onus, O. qut- tatus et O. biscayensis; puis ilpublie, sous forme de tableau synop- tique, un résumé des caractères différentiels de Motelles tricir- rhées décrites jusqu’à ce jour. E. ©. NOTE SUR DIVERS ENTOMOSTRACÉS DU JAPON ET DE LA CHINE (LePronor4), par MM. S.-A. Pop» et J. Ricmarn. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 2, p. 73.) Dans une note publiée récemment (Zur Fauna von central Japan, Zool. Anzeiger, n° 325, 13 janv. 1890), M. le Dr Fritze a signalé la présence de Zeptodora dans un petit lac élevé de la province Kaï, au Japon. MM. Poppe et Richard rapprochent ce fait de la découverte, faite par M. Schmacker, du Leptodora dans deux localités de la Chine, aux environs de Shanghaï et dans le lac Sitaï. L’exemplaire unique provenant de cette dernière localité parait être ou un exemplaire de Leptodora Kindti arrêté dans son développement ou un individu d'espèce nouvelle. M. Schmacker 12 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES a recueilli également au Japon, à Yokohama, plusieurs Entomos- tracés d’eau douce, appartenant à deux espèces nouvelles, que MM. Poppe et Richard décrivent sous les noms de Daphnia Schmackeri et de Bosmina japonica. E. O. es SUR L’EXISTENCE DU PALÆMONETES VARIANS LEACH DANS LE DÉPARTEMENT DE LA SEINE-INFÉRIEURE, par M. Henri GapEAU DE KERVILLE. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 4, p. 21.) Pour ajouter un document à la note intéressante publiée par M. Th. Barrois en 1886 (Bull. de la Soc. zoologique de France, t. XI, p. 691 et pl. XXII), M. Gadeau de Kerville signale la présence du Palæmonetes varians dans un fossé d’eau salée stagnante d’une prairie située sur la rive droite de l'estuaire de la Seine, à Gonfre- ville-l’Orcher (Seine-Inférieure). 0 ENTOMOSTRACÉS D'EAU DOUCE RECUEILLIS A BELLE-ILE (MORBIHAN), par M. Jules Ricaarb. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, ON TD De 0 Pendant la quatrième campagne de l’AHirondelle, dans l’été de 1888, MM. Chevreux, de Guerne et Richard ont recueilli à Belle-Ile un certain nombre d’Entomostracés d’eau douce se rapportant à douze espèces dont quelques-unes sont plus ou moins communes partout, tandis que d’autres n'avaient été signalées jusqu'ici que dans un petit nombre de localités. Parmi ces dernières, M. Richard mentionne Cypridopsis villosa et Cyclops prasinus. Ilsignale aussi l’absence des Calanides à Belle-Ile, fait d'autant plus remarquable, dit-il, que les genres de cette famille paraissent avoir une distribu- tion géographique assez capricieuse et résultent sans doute des hasards de la dissémination passive. E. O. SUR LA GLANDE DU TEST DES COPÉPODES D'EAU DOUCE, NOTE PRÉLIMI- NAIRE, par M. Jules RicuaRp. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890,.t.- XV, nets 2p3143.) On a constaté depuis longtemps, chez un grand nombre de Co- Vs LS HAE). © ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 13 pépodes, la présence de deux glandes dont l’une, appelée glande antennale, n’existe que pendant les premiers stades du développe- . ment et dont l’autre, improprement appelée glande du test, ne se montre que dans un stade très avancé. L'étude de cette dernière glande a été faite par Claus, en 1876, mais ce naturaliste n’a pu voir une partie importante du canal, non plus que son ouverture, chez ‘les Diaptomus. Au contraire, M. Jules Richard à réussi à suivre complètement la portion terminale du canal, chez le Diap- tomus cæruleus ainsi que chez d’autres Calanides d’eau douce, et il a reconnu qu’elle venait s’ouvrir sur le côté supérieur du pre- mier maxillipède. Il a constaté d'autre part que la glande anten- nale des Paraphius et la glande du test des Copépodes adultes correspondent respectivement aux mêmes glandes de Phyllopodes et que la glande antennale disparaît rapidement dans le dévelop- pement des espèces appartenant aux groupes les plus anciens de Crustacés (Copépodes, Phyllopodes), tandis qu’elle persiste et prend un grand développement chez les Crustacés supérieurs. La glande du test présente un phénomène inverse. E. O. CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DU CERVEAU CHEZ LES ARTHROPODES TRACHÉATES, par M. Sainr-RÉémy. (Thèse pour le doctorat ès sciences et Ar- chives de zoologie expérimentale, 1890.) M. Saint-Rémy s’est proposé d’étudier spécialement le cerveau, c'est-à-dire la masse nerveuse sus-æsophagienne, chez les Myria- podes et les Arachnides. L'auteur admet dans le cerveau du Myriapode trois zoonites prébuccaux homologues à ceux des Insectes et des Crustacés; il re- garde le troisième zoonite comme privé d’appendices et assimile la lèvre supérieure des Myriapodes non seulement à la lèvre supé- rieure des Insectes, mais aussi à l’organe que l’on désigne sous le même nom chez les Crustacés. Il est probable que sur ce point les vues de l’auteur pourront susciter quelques critiques, les « lèvres » n'étant pas toujours très exactement comparables chez ces divers Arthropodes. L'étude comparative des nerfs dits « la- braux » dans les différentes classes révèle nombre de faits intéres- sants et suffirait à fournir la matière d’une thèse qui serait parti- culièrement instructive. On aurait done mauvaise grâce à re- 14 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES procher à M. Saint-Rémy la concision avec laquelle il à traité ce sujet dont la bibliographie est plus étendue et plus variée qu'il ne semble l’admettre. Les Arachnides possèdent aussi trois régions cérébrales répon- dant à trois zoonites, mais les deux premières seules sont prébuc- cales; la troisième est post-buccale. Les deux ganglions pré-buc- caux répondent aux premier et troisième ganglions des autres Arthropodes dont le deuxième ganglion cérébral ferait ici défaut. M. Saint-Rémy accorde une attention spéciale au Péripate et lui consacre des chapitres fort étendus, ce dont tous les zoologistes doivent lui savoir gré, car il importe d’être fixé le plus complète- ment possible sur l’organisation et les affinités réelles d’un type intéressant à tant de points de vue. Le cerveau du Péripate se laisse moins nettement diviser en segments que chez les autres Trachéates. Il comprend deux régions : la région antérieure est pré-buc- cale, la région antérieure est post-buccale. La première répond aux premier et deuxième ganglions cérébraux des Insectes, des Myria- podes et des Crustacés. La seconde serait probablement l'homo- logue du troisième ganglion cérébral de ces groupes. La racine du nerf viscéral impair des Myriapodes, les nerfs vis- céraux pairs des Aranéïides et du Péripate, paraissent avoir la même valeur morphologique et correspondent aux racines du nerf viscéral impair des Insectes et des Crustacés. Chez tous les Trachéates pourvus d’veux, le premier ganglion cérébral présente un appareil différencié plus ou moins complexe (lobe optique) interposé entre les régions plus profondes et la rétine. Les autres parties du premier ganglion cérébral sont en rela- tions avec les fonctions psychiques et non pas uniquement avec la fonction visuelle. L’auteur n’a pas laissé entièrement de côté l’histologie ; mais ici encore on pourrait signaler de nombreuses lacunes bibliogra- phiques. Nous préférons done ne pas y insister, car nous regret- terions d’atténuer l'intérêt que présentent des études aussi déli- cates,. JE ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE E. ZOOLOGIE 15 SUR LA DESTRUCTION DES OŒUFS DU LIPARIS DISPAR PAR UN ACARIEN, par M. Xavier RaspaiL. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 3, 4 et 5, p. 94.) Des chenilles du Lisparis dispar ayant ravagé en 1888 un petit bois voisin de l’habitation de M. Raspail, ce dernier fit procéder, dès le printemps de 1889, à la recherche des nombreux dépôts d'œufs opérés par ce Lépidoptère. Au cours d’une de cès récoltes, il s’aperçut qu’un certain nombre de nids étaient légers, percés de cavités comme si l’éclosion avait déjà eu lieu etqu'ils contenaient une quantité de petits animaux à peine perceptibles à l’œil nu. Les mêmes animaux se retrouvèrent agglomérés dans les inters- tices de l’écorce des Chênes, comme s'ils venaient d’éclore. En les examinant à la loupe, M. Raspail reconnut que c’étaient des Aca- riens. « Les jours suivants, dit-il, dans tous les nids renfermant de ces animaux, les œufs étaient vidés. Comme résultat : absence de chenilles en mai et juin, et, dans le courant de juillet, on ne vit ni femelles attachées sur les arbres ou sur les murs, ni aucun mâle voler comme d'habitude en plein soleil. » En 1870, malgré les recherches les plus minutieuses, M. Ras- pail ne put découvrir un seul nid dans le petit bois voisin de sa demeure. Il croit pouvoir en conclure que l’Acarien qu’il a observé est le destructeur des œufs du Zrparis dispar. Il résulte de quelques observations présentées par M. Mégnin à la suite de la communication de M. Raspail que l’Acarien observé par ce dernier naturaliste est une espèce nouvelle d'Oribate, voi- sin de l’Oribata globulosa Nicolet et appartenant à un groupe d’Aca- riens que tous les auteurs s’accordaient jusqu'ici à considérer comme phytophages. E. 0. LE SANG DES MgLog ET LE RÔLE DE LA CANTHARIDINE DANS LA BIOLOGIE DES COLÉOPTÈRES VÉSICANTS, par M. L. CuéNor, chargé de cours à la Faculté des sciences de Nancy. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 6, p. 126.) Contrairement à l’opinion de Magretti, adoptée par M. Beaure- gard dans son livre intitulé les Znsectes vésicants, M. L. Cuénot croit pouvoir affirmer que le liquide jaune, visqueux et inodore, qui suinte des articulations tibio-tarsiennes des Coléoptères vési- 16 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cants lorsque ces Insectes sont inquiétés ou font les morts, est bien, comme le supposait Leydig, du sang qui s'échappe des pattes. Ce liquide est destiné sans doute à éloigner les Reptiles et les Insectes carnassiers, grâce à la forte proportion de cantha- ridine qu’il renferme. E. O. SUR LE PRÉTENDU Monosrow4a Leporis KuuN, par M. Raïzter. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1898, t. XV, n° 6, p. 132.) M. Railliet montre que le Monostoma Leporis décrit et figuré par Kuhn doit être rayé de la liste des Trématodes. Il à eu, en effet, dans ces derniers temps, l’occasion d'examiner des Vers trouvés dans le péritoine et sur le foie du Lapin, et il a reconnu que ces Helminthes étaient complètement identiques à ceux qu'avait observés Kuhn et ne représentaient que des Cysticerques pisiformes en voie de développement. E. O0. UNE EXPÉRIENCE PROPRE A ÉTABLIR LE MODE D'ALIMENTATION DU DISTOME HÉPATIQUE, par M. A. RaïrLiEr, vice-président de la Société zoo- logique. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n°5, p. 88.) On a admis pendant longtemps que la grande Douve du foie (Distoma hepaticum) se nourrissait aux dépens de la bile accumu- lée dans les canaux hépatiques; cependant Leuckart avait déjà supposé que le parasite absorbaïit plutôt un produit mal défini, qui revêt intérieurement les conduits biliaires et qui renferme des globules sanguins. Tout récemment, M. Railliet a eu l’occasion de faire une observation qui lui paraît de nature à éclairer les natu- ralistes sur la véritable alimentation des Distomes. Une masse à injection, à base de plâtre coloré, ayant été poussée dans le sys- ième artériel de Moutons atteints de distomatose, le tube digestif d’un grand nombre de Douves s’est trouvé injecté. « À mon avis, dit M. Railliet, cette pénétration de la masse à injection dans Île tube digestif des parasites ne peut étre interprétée que d’une seule manière : les Douves étaient occupées à sucer les petits vaisseaux lorsque l'injection a été poussée, et cette succion devait être d’au- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 17 tant plus active que ces vaisseaux avaient cessé de recevoir du sang; elles ont donc ingéré le plâtre lorsque celui-ci est arrivé à leur niveau. Il est à noter, en effet, que cette injection pénètre dans des artérioles de fort petit calibre, et on est fondé à supposer que la succion est susceptible de l’attirer plus loin encore que d’habi- tude. Les Douves doivent donc se nourrir de sang dans des condi- tions normales. » ÿ A l'appui de cette opinion, M. Raïlliet rappelle que la disto- matose, qu'il considère comme l’un des types les plus frappants de l’anémie pernicieuse, est une maladie à évolution relative- ment rapide. M. R. Blanchard, qui avait fait remarquer l'intérêt que présente la communication de M. Railliet, a montré que l’observation de ce naturaliste fournissait l'explication de la présence de Distomes erratiques dans diverses parties du corps où ils ont pénétré par l'intermédiaire des vaisseaux. E. O. BRACHIOPODES PROVENANT DES CAMPAGNES DE L'AIRONDELLE EN 1886, 1887 ET 1888 (GOLFE DE GASCOGNE, AÇORES, TERRE-NEUVE), par MM. P. Fiscuer et D.-P. OEurerr. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 4, 5 et 6, p. 118.) La collection des Brachiopodes recueillis durant les campagnes de l’Hirondelle ne renferme que sept espèces; mais la répartition géographique et bathymétrique de ces types offre beaucoup d'in- TÉL I En effet, si la 'erebratulina caput-serpentis, la Mühlfeldtia trun- cala et la Platidia Davidsoni avaient déjà été signalées antérieu- rement dans le golfe de Gascogne, où elles ont été recueillies par l'Hirondelle, la Terebratulina septentrionalis n'avait pas encore été rencontrée dans les parages de Terre-Neuve. D'autre part, la découverte aux Açores, dans une même zone abyssale, de la T'erebratula sphenoidea, de la Magellania septigera et de la Dycolia Wyvillei permet d'étendre fort loin à l’ouest de l’ancien continent l'aire de dispersion de ces trois espèces qui étaient déjà connues sous les mêmes formes, ou sous des formes extrêmement voisines, à l’état fossile. E. O. REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 1. 2 18 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LES ORGANES PALLÉAUX DES (GASTÉROPODES PROSO- BRANCHES, par M. Félix BERNARD. (Thèse pour le doctorat ès sciences naturelles, Paris, 1890.) Le groupe des Prosobranches, l’un des plus étendus de l'em- branchement des Mollusques, a été l’objet de nombreuses recher- ches durant ces dernières années, mais les travaux les plus im- portants consistaient en monographies. M. Bernard a justement pensé que le moment était venu de comparer entre eux les prin- cipaux genres en les réunissant dans une étude générale. C’est ainsi qu'il s’est proposé d'étudier, dans l’ensemble du groupe, le manteau et les parties qui en dépendent. | _ À travers les variations que présentent les organes palléaux chez les diverses espèces, on peut cependant démontrer que les organes homologues sont composés des mêmes éléments et que ces éléments appartiennent partout aux mêmes types. C'est ainsi qu’en ce qui concerne les éléments épithéliaux, M. Bernard a constaté qu’ils appartiennent à trois types d’ailleurs signalés antérieurement : la cellule sécrétrice, la cellule indiffé- rente et la cellule sensorielle. | Les éléments conjonctifs se ramènent à quatre formes : les cel- lules multipolaires, les cellules plasmatiques, les cellules-fibres et les cellules endothéliales. Pour les éléments nerveux, ce sont des cellules ganglionnaires et des faisceaux à noyau propre. Les éléments musculaires sont fréquemment ramifiées. Tous ces éléments se rencontrent, pour la plupart, en tous les points du manteau, dans chacun des organes palléaux, quel que soit leur degré de différenciation. L’accumulation de certains éléments de chacune de ces caté- gories détermine la différenciation d’un organe et sa spécialisa- tion fonctionnelle. Ainsi, dans la région comprise entre le rectum et la branchie, les cellules glandulaires s’accumulant, une glande à mucus se trouve constituée par cette simple modification de l’épithélium. Ailleurs, on assiste à la formation graduelle d’un organe sen- soriel (organe de Spengel) dû à la multiplication, sur ce point, des éléments neuro-épithéliaux et nerveux. | M. Bernard fait observer que, comparées aux résultats acquis à l'égard des Pulmonés, Opistobranches et Acéphales, ses recher- ches montrent divers points de concordance. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 19 Les cellules neuro-épithéliales (sécrétrices, épidermiques con- jonctives) se ramènent sensiblement aux mêmes types dans tous les cas. Par contre, les cellules glandulaires dermiques manquent dans le manteau des Prosobranches. Elles existent dans le pied de ces mêmes animaux. Cherchant à appliquer à la classification les dispositions quilui ont été offertes par les organes palléaux, l’auteur s’attache sur- tout à déterminer jusqu’à quel point les variations de la branchie et de la fausse branchie permettent de rapprocher des types dont les affinités sont encore dou!euses. La distinction des branchies bipectinées et monopectinées a une importance capitale parce qu'elle concorde manifestement avec les principaux caractères tirés des autres organes. En d’autres termes, les groupes des Aspidobranches et des Pec- tinibranches concordent avec ceux des Diotocardes et des Mono- tocardes. On doit cependant relever quelques exceptions offertes par la Valvée, la Tecture, etc. | Parmi les Diotocardes, en laissant à partles Pattelidés, on peut distinguer quatre sections : 1° Fissurellidés : 2° Trochidés, Turbonidés, Plasianellidés ; 3° Haliotidés ; | 4 Néritidés. _ M. Bernard propose de classer ainsi cet ensemble : A. Scutibranches — Diotocardes — Aspidobranches — Rhipido- glosses. 1. Fissurellidés. 2. Trochidés, Turbonidés, Haliotidés, etc. 3. Néritidés. B. Cyclobranches == Hétérocardes = Docoglosses, Patellidés, Tecturidés, Lépétidés. Pour passer des organes palléaux des Diotocardes à ceux des Monotocardes, l’auteur admet qu'il s’est produit une coalescence du manteau avec la lame qui chez les Trochidés prolonge le sup- port branchial du côté du rectum. Diverses autres considérations taxonomiques peuvent encore se déduire; c’est ainsi que l'examen des feuillets de la fausse bran- chie permet de différencier les Ténioglosses et les Rachiglosses. La thèse de M. Bernard n’ajoute pas seulement un important 20 + REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES chapitre à l’histoire des Prosobranches, elle montre, une fois de plus, tout l'intérêt qui s’attache aux recherches dans lesquelles on accorde à l’histologie zoologique la place qui lui appartient, Par le nombre et par l'intérêt des faits signalés par M. Bernard, on peut aisément juger des enseignements que nous réserve en- core l'étude des Invertébrés considérés dans la structure intime de leurs tissus et de leurs organes. 10 SUR LA DISPOSITION DES CLOISONS CHEZ LA PeacuiA HasrArTA, par M. le D: L. Fauror. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 1 et 2, p. 21, avec fig. dans le texte.) Les cloisons de la Peachia hastata sont au nombre de vingt, constituant dix paires. Sur ces vingt cloisons, douze sortent des cellules sexuelles et se fixent à l’œsophage. Au-dessous de l’œso- phage, le type hexaméral persiste toujours pour ces douze cloi- sons, mais six d’entre elles, à mesure qu’elles se rapprochent de l'extrémité inférieure, deviennent plus petites et perdent leurs cellules sexuelles. Parmi ces six cloisons de deuxième grandeur, les deux premières, n° 7 et 8, constituent la petite paire de direc- tion. L'autre paire d'orientation, comprenant la cinquième et la sixième cloisons, constitue, avec les quatre premières, une série de cloisons de première grandeur qui conservent des dimensions plus grandes, el qui sont munies de cellules sexuelles jusqu’à un niveau beaucoup plus bas que les cloisons de deuxième grandeur. La paire, formée par la cinquième et la sixième cloisons, s’ac- cole à un organe impair (voir Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1884, t. XCVIIL p. 756; Rev. des Tr. scient., t. V, p. 484), dont la partie saillante entre les douze tentacules a été assimilée par le naturaliste anglais Gosae à l’un des deux sillons que l’on voit aux extrémités de la bouche des Actinies. À un certain niveau, la paire d'orientation, formée par les cloisons 7 et 8, se rapetisse de plus en plus et finit par acquérir des dimensions tout à fait semblables à celles des quatre petites paires stériles. Il en résulte que la disposition hexamérale des cloisons disparait pour faire place à un ordre décaméral. M. Fau- rot montre d’ailleurs que ce dernier ordre ne constitue pas une exception et se rencontre chez d’autres Actinies, notamment chez l’Ilianthus Mazeli Andres. E. 0. Ca 1 \ ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 21 _ NOTICE PRÉLIMINAIRE SUR LES SPONGIAIRES RECUEILLIS DURANT LES CAM- PAGNES DE L'A/IRONDELLE (1886-1887-1888). GOLFE DE GASCOGNE, AÇORES, TERRE-NEUVE (1* et 2e articles), par M. Émile ToPsenr. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 2, p. 26 et 65.) Parmi les Spongiaires recueillis durant la campagne de l’Hi- rondelle, M. Topsent a trouvé les représentants de 163 espèces, dont 54 sont nouvelles pour la science. Plusieurs de ces espèces se rapportent à des genres nouveaux que M. Topsent désigne sous les noms de Rhabderemia, Joyeuxia, Yvesia, Pytheas, Spaniophon; d’autres se rapportent au genre Piemma de Gray (1857), remanié et compris dans un sens restreint; d’autres enfin font partie de genres anciens (Halichondria, Renieria, Phakellia, Tragosia, Gel- lius, Dendoryx, Forcepia, Artemisinia, Desmacella, Esperiopsis, Myxilla, Hymeraphia, Plumohalichondria, Epallax, Suberotelites, Spirastrella, Latrunculha, Trachya, Raspalia (Syringella), Tetilla, Characella, Pachastrella, Erylus, Chonelasma, Periphragella, Hexactinella). E. 0. S 2 BOTANIQUE NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES CELLULES A MUCILAGE, par M. J. D'ARBAUMONT. (Ann. des sciences naturelles, 1890.) Les observations de M. d’Arbaumont ont porté sur go espèces de Crucifères réparties sur 46 genres; celles de M. Abraham, sur le même sujet, avaient été limitées à 7 genres. La conclusion générale est que l’assise épidermique de l’enve- loppe des graines donne au contact de l’eau un mucilage qui sert à fixer la graine dans sa germination. Le mémoire est accompagné d'une planche ne comprenant pas moins de 74 figures. C. 22 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS DANS LA GRAINE DES CRUCIFÈRES, par M. L. Guignar». (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 4. CXI.) M. Guignard, complétant ses recherches antérieures sur le siège de la myrosine et du myronate de potasse dans les Cruci- fères, étend aux graines (embryon et téguments) les observations qu'il avait d’abord circonscrites aux organes végétatifs. C. LES ÉCHANGES GAZEUX D'UN TUBERCULE REPRÉSENTÉS SCHÉMATIQUEMENT PAR UN APPAREIL PHYSIQUE, par M. DEvaux. (Pull. de la Soc. bot. de France, t. XXXVIL.) | M. Devaux montre expérimentalement que les échanges gazeux dans une masse tuberculeuse se produisent suivant trois modes: Par diffusion à travers les pores ou ouvertures de l'enveloppe; Par courant de la masse gazeuse à travers ces mêmes ouver- tures ; Par diffusion à travers la substance même de l’enveloppe. Une curieuse expérimentation sur un Potiron du poids de 30o ki- logrammes, tenu sur l’eau et dans la cavité duquel on poussait de l'air par un tube, a montré que la masse totale était traversée par des canaux aérifères reliant la cavité centrale à l'atmosphère ambiante. C. ATMOSPHÈRE INTERNE DES TUBERCULES ET RACINES TUBERCULEUSES, par M. H. Devaux. (Bull. de la Soc. botanique de France, it. XXXVII.) M. Devaux a, dans un précédent travail, recherché par quelle voie s'opèrent les échanges gazeux entre l’intérieur des masses tissulaires et l’air du dehors; les présentes études ont pour objet de déterminer la composition de l'air contenu dans l’intérieur des tissus, suivant les saisons et les diverses espèces (Pommes de terre, Navets, Panais, etc.) de tubercules. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 23 RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES SUR LA TRANSPIRATION ET L’ASSIMILATION PENDANT LES NUITS NORVÉGIENNES, par M. G, CARTEL. (fev. générale de botanique, 1890.) Le résultat des observations de l’auteur est que les plantes du nord assimilent du carbone jour et nuit, sans interruption, durant la belle saison. Il y à simultanément assimilation et transpiration chlorophylliennes. Pour l'assimilation, en particulier, il y a un minimum correspondant, comme on pouvait le prévoir, au mini- mum de lumière. G. SUR QUELQUES FORMES DE L'UNISEXUALITÉ PHYSIOLOGIQUE DANS LES FLEURS MORPHOLOGIQUEMENT HERMAPHRODITES, par M. Ed. HECKEL. (Rev. horticole des Bouches-du-Rhône, Journ. des trav.de la Soc. d'hortic. et de botan. de Marseille, n° 435.) De nombreuses observations faites sur le Jujubier, le Griottier, le Bigarreau et le Cerisier Cœur-de-Pigeon, M. Heckel conclut que siles fruits n’ontpas noué c’estenraison dela non-sécrétion, parles papilles stigmatiques, du liquide destiné à produire la rupture des tubes polliniques, les fleurs étant devenues, de ce fait, physiolo- giquement mâles. C. LES ORGANES SÉCRÉTEURS DES VÉGÉTAUX ET LA MATIÈRE MÉDICALE, par M. Fernand Janin. (Montpellier, in-8.) Ce travail, consacré à l'étude des canaux sécréteurs et des po- ches sécrétrices, est accompagné de nombreuses figures réunies en trois planches. Des poches sécrétrices se trouvent dans les Myrsinées, comme chez les Rutacées, Myrtacées, etc. Les canaux sont : Corticaux dans la racine et la tige (quelques Clusiacées); Endodermiques dans la racine et la tige (Composées): Péricycliques dans la racine et la tige (Ombellifères, Aralia- cées, Hypéricées, Pittosporées); Libériens dans la racine et la tige (Térébinthacées) ; Libériens dans la racine seulement (Liquidambarées); 24 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Ligneux dans la racine et la tige (Diptérocarpées) 2 Ligneux dans la tige seulement (quelques Limaroubées); Médullaires dans la tige seule (Bixacées à canaux). C. SUR LES TÉGUMENTS SÉMINAUX DE QUELQUES CRUCIFÈRES, par M. Jules D'ARBAUMONT. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXNII.) Il est établi par les recherches de M. d’Arbaumont, d'accord avec celles de M. Maury, sur le Statice Limonium, que l’albumen peut prendre part à la formation du tégument des graines en quelques espèces, notamment dans le Sinapis alpa et le Brassica nigra. C’est lui qui constituerait en partie ou en totalité la couche nacrée interne du spermoderme, couche méconnue par M. Cauvet. C'est aussi l'opinion de M. Guignard, qui rattache en outre à l’albumen l’assine à granules protéiques (à aleurone de Stras- burger). C. SUR LA PRODUCTION DE CAÏEUX ÉPIPHYLLES CHEZ LE LILIUM AURATUM, par M. P. DucnarTRe. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIL.) M. Duchartre à vu autrefois des caïeux se produire simultané- ment sur la tige et les feuilles du Lilium pardalinum ; il rappelle aussi une observation sur le Lilium T'homsonianum dont les écailles portent de nombreux caïeux chaque année. Le fait signalé aujourd’hui a pour sujet le Lilium auratum, dont l’un des oignons des collections de MM. Vilmorin à Verrières-le- Buisson, avait ses écailles prolifères. C. RECHERCHES SUR L'ORIGINE ET LE DÉVELOPPEMENT DES CANAUX SÉCRÉ- TEURS ET DES POCHES SÉCRÉTRICES, par Mle LEBrois. (Ann. des sciences naturelles, 7° série, Bot., t. VI.) L'auteur aurait constaté que dans les feuilles de l’Oranger les poches ne sont pas formées par destruction, mais par l’écarte- ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 25 ment de cellules; elles seraient donc des méats. Telle serait aussi l’origine des canaux sécréteurs. Les racines n’auraient jamais de poches sécrétrices, attribut spécial des tiges et des feuilles. Des observations faites sur le Scorzonera humilis, il ressort que le latex, comme le contenu des canaux et des poches, est une ma- tière d'élimination et non de réserve. . C: À GERMINATION DES GRAINES D'UNE CACTÉE {PERESKIA\ DANS LEUR PÉRI- CARPE, par M. D. CLos. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI.) | Le fait observé par M. Clos dans un fruit de Pereskia portula- cæfolia dont il était redevable à M. Landes, directeur du Jardin des plantes de Saint-Pierre Martinique, vient s'ajouter à ceux an- ciennement vus dans quelques fruits d’Hespéridées, de Cucurbi- tacées, de Papayacées, et surtout dans le Palétuvier où le phéno- mène est normal. M. D. Clos pense d’ailleurs, d’après ses études, que les Rhipsa- lidées doivent être distinguées des Opuntiées. C. ANCIENNES OBSERVATIONS SUR LES TUBERCULES DES RACINES DES LÉGUMI- NEUSES, par M. PRILLIEUx. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXL.) Woronino fit connaître, dès 1867, dans les tubercules des Légu- mineuses, la présence de petits bâtonnets doués de locomotion qu'il considéra comme étant des bactéries. En 1879, M. Prillieux (Pull. de la Soc. botanique de France), signalait dans ces bacilles des formes diverses, fourchues, ra- meuses, etc., et ne leur attribuait que le mouvement brownien; c'est le plasmodium qui se diviserait à plusieurs reprises en lobes et en corpuscules. Les observations de M. Laurent ne seraient que la confirmation des observations faites par M. Prillieux en 1879. C. 26 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LES GUTTA-PERCHAS FOURNIES PAR LES Mrmusops ET LES Payexa, par MM. HECKEL el SCHLAGDENHAUFEN. (Journ. de phar- macie de Lorraine.) MM. Heckel et Schlagdenhaufen établissent que les guttas du Mimusops Schimperi et Kummel d’Abyssinie se confondent aveé les vraies guttas, tandis que le suc des Payena des îles de la Sonde se rapproche plutôt du caoutchouc. C. SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DE Lorus, par M. P. Vurzcemin. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVII.) Les recherches de M. Vuillemin étendues aux tiges en même temps qu'aux feuilles, le conduisent à cette proposition dont on remarquera l'importance au point de vue de la taxinomie : « L'ensemble des systèmes que nous venons d’examiner offre les éléments d'une définition anatomique du genre Lotus, d’excel- lentes indications sur ses affinités, des matériaux pour le grouper ment et la distinction des espèces. « J’insisterai, en terminant sur la nécessité d'envisager la feuille dans son ensemble, au lieu de se contenter de quelques coupes prises au hasard ou choisies arbitrairement. » Sur la question, faite par M. Malinvaud, de savoir si les Dory- cnium, placés parfois entre les Z'rifolium et les Lotus, se rappro- chent plus anatomiquement des uns que des autres, M. Vuillemin déclare que leurs affinités sont incontestablement avec les Lotus. C. SUR LA RACINE DU BATIITIOR ( VERNONIA NIGRITIANA) DE L'AFRIQUE TRO- PICALE, NOUVEAU POISON DU CŒUR, par MM. HECKEL et SCHLAGDEN- HAUFEN. (Archives de physiologie normale et paléontologique, Paris, 1888.) Remède populaire contre la dysenterie, les fièvres et utilisé aussi comme émétique, le Batjitjor contient de la Vernonine, à laquelle elle devrait ses propriétés. Le principe actif est un glucoside. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 24 LE MISCROSCOPE ET SES APPLICATIONS A L'ÉTUDE DES VÉGÉTAUX ET DES ANIMAUX, par M. E. Couvreur. (J.-B. Baillière, Paris.) L'auteur qui met à contribution les nombreuses publications de ses devanciers, traite en des chapitres successifs : des micros- copes eux-mêmes, de la cellule, de la botanique générale, de la botanique spéciale considérée dans ses divers embranchements, enfin des applications zoologiques. < De bonnes figures éclairent le texte. | C. CONTRIBUTION À LA PHYSIOLOGIE DE LA RACINE, par M. P. LESAGE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXIL.) L'auteur cite, entre autres faits, celui des racines de Fèves sur lesquelles, ayant coupé les radicelles à mesure de leur formation, s'étaient développés de nombreux poils dont la longueur était de dix-sept fois la largeur, comme s'ils avaient à remplacer, physio- logiquement, les radicelles supprimées. C. INFLUENCE DE QUELQUES CAUSES INTERNES SUR LA PRÉSENCE DE L'AMIDON DANS LES FEUILLES, par M. E. MER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXII.) La conclusion à laquelle l’auteur est conduit est que « sous l’in- fluence de causes internes indéterminées, l’amylogénèse est par elle-même très variable, suivant les époques de l’année ». C. TRAITÉ DE BOTANIQUE, par M. Ph. van TIEGHEM. Deuxième édition, revue et augmentée. (Savy, Paris, 1890.) A l'actif de la nouvelle édition, on remarque le groupement de phénomènes cellulaires, sous les titres de phénomènes proto- plasmiques et phénomènes photochlorophylliens, au lieu de ceux recette et dépense. Les chapitres des hydroleucites, de l’'épiderme, 28 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES des bactériacées, etc., sont nouveaux ou agrandis. On trouve dé- finitivement classés parmi les végétaux les Euglènes, les Péridi- niens, les Cryptomonades, habituellement rangés dans les [nfu- soires. De nombreux diagrammes ajoutés au texte donnent le caractère des familles, etc. C. RÉVISION DES VIOLARIÉES DE LA FLORE DE MAINE-ET-LOIRE, par M. PRÉAU- BERT. (Pull. de la Soc. d’études scientifiques d'Angers.) Les anciennes flores de l’Anjou nementionnaient que six espèces (Viola canina, hirta, lancifolia, odorata, silvestris et tricolor), divi- sées par Boreau en vingt-deux, en attendant, disait-il, une ana- lyse plus complète. M. Préaubert ramène, comme variétés aux types anciens, les nouvelles espèces de Boreau. C. PRÉTENDUE VALEUR SPÉCIFIQUE DU QuErCus FASTIGIATA, par M. D. CLos. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVII.) De l'appréciation des faits consignés dans la science,' en pré- sence surtout de cette déclaration de l’abbé Dulac : « En dehors des parcs, je n'ai jamais rencontré (dans les Pyrénées d’où on le dit originaire) le Chêne pyramidal », M. Clos est conduit à mettre en doute la spécificité de ce Chêne. C. PLANTES DE NEUVY-SUR-BARANGEON, par M. E.-G. Camus. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVII.) _Le sol de Neuvy (Cher) est siliceux et souvent tourbeux, ce qui est favorable aux espèces alpestres (Arnica montana, Arenaria montana, Nardus stricta, etc., qui s’y trouvent. Nous relevons dans la riche florule de Neuvy: Ajuga pyrami- dalis, Hieracium tridentatum et Peleterianum, Erica scaparia et tetralix, Drosera rotundifolia et intermedia, Ranunculus peltatus, Astrocarpus Clusii, Fumaria Boræi et Bastardi, Helianthemum ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 29 alyssoïdes et umbellatum, Potamogeton polygonifolium, Asphodelus sphærocarpus, Nardurus Lachenalii, Osmunda, Nephrodium, The- lypteris, Blechnum, etc. M. Camus a reconnu l’existence de deux hybrides d'Orchidées, savoir : X Orcuis Sauzayana CAM.; O. coriophora X 0. latifolia ; X-GyunaDena Le (GRanpiana CAM. ; (rymnadenia conopea X Orchis maculata. 40G SUR QUELQUES PLANTES DU PÉRIGORD. LETTRES DE M. D'ABZAC DE LA Douze À M. Mazinvaun. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVII.) M. d’Abzac de la Douze signale aux environs de Périgueux, et surtout sur la commune de Champcevinel, les espèces ci-après : Crucianella angustifolia, Orobanche Hederæ (cette plante, que M. d'Abzacdit être trouvée pour la première fois dans le départe- ment, a été récoltée, il y a une vingtaine d’années, par M. A. Chatin, à Périgueux même, au pied des Lierres qui couvrent d'anciennes fortifications), Lathræa clandestina, Elodea (Udora) canadensis, Ornithogalum refractum et pyrenaicum, Serapias lingua, Lychnis coronaria, Lepidium virginicum, etc. M. d’Abzac a, en outre, constaté l'existence d’un hybride des Papaver Rhæas et bracteatum. C. SUR UN ÎBERIS MÉCONNU DE LA FLORE HELVÉTIQUE, par M. Paul-André GENTY. (Bull, de la Soc. botanique de France, t. XXXVIL.) Cet /beris, que M. Genty a trouvé sur les éboulis de rochers dominant le village de Noirogue, dans le Val-de-Travers (Jura neuchâtelois), n’est autre que l’Zberis decipiens Jord., pris jusque- là pour l’/beris amara. M. Genty donne la diagnose de l’espèce, qui diffère de l’amara par ses petites fleurs, ses petites feuilles et la grappe fructifère plus courte; des Z. arvatica et Forestieri par sa racine bisannuelle, le port rigide, les fleurs plus petites, etc. C. 30 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PLANTES DE PAYysAC (DORDOGNE) ET DU cap PERRET (GIRONDE), par M. Michel GannoGer. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXX VII.) | La partie de la Dordogne visitée est granitique, comme le Ei- mousin auquel elle touche; on y trouve : Wahlenbergia, Trifo- hum chrysanthum, Erica ciliaris, Galium debile, Salix rufinervis, Potamogelon plantagineus, etc. Ont été trouvées dans les sables du cap Ferret : Zinaria mari- fima et thymifolia, Convolvulus Soldanella, Jasione maritima, Artemisia crythmifolia, le joli £ryngium maritimum, Glaucium buterini, Cakile maritima, Cistus salvifolius, Ononis maritima, Ta- marix anglhca, Lotus maritimus, ete. C. CONTRIBUTION A LA FLORE D'AGÉRIE ; QUELQUES PLANTES ORANAISES, par M. le Dr Crary. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIL.) Les plantes dont traite cette note sont: Velphinium macrope- talum D. C.; D. cardiopetalum D. C. Papaver Rhæas, forme naiïne; Senebiera didyma Pers.; Brassica scopulorum Cos. Duv.; Sisym- brium Columnæ Jacq.; Cistus monspeliensi-ladanifer Loret ; Si- lene Behm L.; Malva coronata Pomel; Buplevrum Balansæ Boïss. Rent.; Myosotis cæspistosa Sch. var. parviflora Brélius.; Linaria marginata Desf.; Scilla autumnalis L. var. gracillima Bat. Trab ; Narcissus pachybolbus Dur.; Ophrys lutea Lk. var. oligantha. C. Un Dranruus HYBRIDE NOUVEAU, par le Dr Simon Pons. (Bull. de la Soc. botanique de France, t XXXVIF.) L'hybride nouveau a été observé par M. Pons dans a vallée d'Eyne (Pyrénées-Orientales); ik serait le produit des Dianthus monspessulanus et neglectus. €. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 31 SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CENTAURÉE DE L'ÎLE DE CRÈTE, par M. Th. De HeLDREICH. (Bull. de la Soc. botan. de France, t. XXXWII.) M. Élisée Reverchon a recueilli en Crète et distribué, sous le nom de Centaurea eryngioides Lamk. var. subarachnoïdea Boiss., la plante dont plus tard Boissier fit une espèce sous le nom de C. laconica. Or, M. de Heldreich admet que la plante de M. Reverchon constitue une espèce nouvelle qu’il dénomme C. redempta. C. SUR QUELQUES ESPÈCES CRITIQUES DE LA FLORE PORTUGAISE, par M. J. Daveau. (Bull. de la Soc. botanique. de France, t. XXXVIE.) Les espèces, qui font l’objet des observations de M. Daveau, sont : | Scrofularia sambucifolia L. et S. grandiflora D. C.; Erodium Jacquinianum Fisch. et £’. sabulicola Lange. C. DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA BOTANIQUE DANS EE DÉPAR- TEMENT DE LA MAvEwwr, par M. Constant Hoursert. (Bull. de la Soc. d’études d'Angers, 16° année.) Le Cataloque des plantes Dicotylédones et Monocotylédones de la Mayenne, publié en 1838 à Laval, et attribué à Duclaux, Bouil- lier, La Boluère et Tissier, forme le fond de la publication de M. Houlbert. C. COMPTE RENDU DES PRINCIPALES HERBORISATIONS FAITES DANS LE CHER EN 1889, SOUS LA DIRECTION DE M. LE GRAND. (Mémoires de la Soc. historique du Cher.) On y peut relever : à Plainpied, Carduncellus, Trimia, Linum sal- soloïides et L. suffruticosum; à Fontmoreau, £'lymus europæus, Hieracium boreale; à la mare de la Chaume, Marsilea quadri- folia. C. 32 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ILLUSTRATIONES FLORAE INSULARU“ maris Pacrricr, auctore DRAKE DEL GasriLco. (Fasc. quartus, Parisiis, apud G. Masson.) Le nouveau fascicule de ce grand ouvrage est consacré aux Synanthérées ; sont figurées et décrites 9 espèces des genres £ri- geron, Lipochæta, Bidens, des îles Sandwich et de Tahiti. C. D’AïN-SEFRA A DJENIEN-BOU-RESQ, VOYAGE DANS LE SUD ORANAIS, par E. Bonner et P. Maury. (Morot, Journ. de botanique.) Les plantes récoltées sont au nombre de 414. Le Matthiola ma- roccana Coss., le Limaria heterophylla Spreng., le Peralderiana purpurasceus sont nouvelles espèces pour l’Algérie. Les auteurs donnent la diagnose du #erula longipes signalé de- puis trente ans par M. Cosson, mais non encore décrit. C. LA FLORE DES NÉCROPOLES ÉGYPTIENNES. (Pull. de la Soc. nation. d'acclimatation, 36° année, n° 8.) Le Musée de Boulacq, au Caire, possède une importante collec- tion d'échantillons végétaux recueillis dans les nécropoles égyp- tiennes. Plusieurs de ces échantillons remontent à la Ve dynastie et proviennent de la pyramide de Giseh. Tous reéprésenfent des espèces vivant encore de nos jours en Égypte, sans qu'aucun des caractères spécifiques se soit modifié dans la période de 5,000 ans, ce qui paraîtra assez peu favorable au transformisme. Nous citerons, parmi les espèces de Boulacq : Papaver somni- ferum, Delphinium glaucum, Sesbonia Æayptiaca, Carthamus linctorius, Linum usilatissimum, Sinapis nigra. C. Les CYPRIPÉDIÉES, par MM. A. Gonerroy-LEeBEur et N.-E. BRowN, chromolithographies par G. SEVEREYNS, d’après les aquarelles de Mie Jeanne Kocx. (1r° livraison, Argenteuil et Londres.) La première livraison de cette importante publication est con- sacrée aux plantes ci-après : Cypripedium Lowii, de Bornéo; ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 33 C. superbicus, de Java; C. philippinnense, des Philippines ; C. Dayanum, du mont Kina-Balu, au nord de Bornéo ; C. purpuratum, espèce de Hong-Kong ; C. caudatum, des Andes du Pérou et de la Nouvelle-Grenade ; C. ciliare, des Philippines ; C. Sallieri, hybride des C. insigne et villosum. C. SUR UN FIGUIER A FRUITS SOUTERRAINS, par M. E. Bureau. (Morot, Journ. de botanique.) Les Chinois nomment ce Figuier, à fruits gros comme une petite pomme et souterrains, Zi-Koua, d’où le nom de Ficus T'i- Koua, donné à l'espèce par M. Bureau. Ce Ficus croit dans le Yun-nan, sur les collines pierreuses qui dominent le lac de Lan-Kong, où il a été récolté par M. l'abbé De- lavay. C. NOTE SUR TROIS ARBRES GIGANTESQUES, par M. Ch. Joy. (/uurn. de la Soc. nationale d’hortic. de France.) Les trois arbres dont s'occupe la notice sont : 1° Un Pin-Parasol de 16 mètres de haut et 6 mètres de tour, situé à 3 kilomètres de Saint-Tropez ; 2° Un Olivier de Beaulieu, où il domine, près Villefranche, une forêt de ses congénères remontant au temps des invasions barba- resques ; 3° Encore un Olivier, aux environs d'Hyères, ayant une circon- férence de 11 mètres près du sol et de 7",50 au-dessous des bran- ches, avec une hauteur de fût de 2",5o. Cet arbre remonterait à l’époque phocéenne ! De bonnes photographies sont données des trois colosses. (C Revue Des Trav. sctEenT. — T. XI, n° 1. 3 34 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES FORMES CRITIQUES D'HELLÉBORES DU DAUPHINÉ ET DE LA SAVOIE, par M. A. Mascrer. (Revue générale de botanique, t. If, avec 1 planche.) Suivant l’auteur, toutes les formes de la section £uhelleborus (Helleborus Bocconi, À. dumetorum, H. multifidus, H. occidentalis, etc., appartiennent à une seule et même espèce et ne sont que des transformations d’un type primitif qui se serait modifié à me- sure qu'il s’est éloigné de son centre d'aire Une description est donnée de l'espèce qu dénomme /. Per- sonnati, espèce que Personnat avait communiquée à la Société botanique dans sa session d'Annecy. G NOUVELLES STATIONS DE PLANTES RARES OU INTÉRESSANTES POUR LA FLORE DE CARCASSONNE, par M. BaïcuëRe. (Pull. de la Soc. d’études scient. de l’Aude, 1890.) M. Baichère mentionne 35 espèces nouvelles, parmi lesquelles : Vitex-Agnus-castus, Cirsium eriophorum, Thapsia villosa, Geum silvaticum, Malva nicæensi-rotundifolia, Silene inaperta, Clematis Flammula et recta, etc. C. EXCURSION BOTANIQUE A SÉCHILIENNE EN O1sans, par l’abbé Ravaun. (Journal Ze Dauphiné, XXVII.) Séchilienne, aux bords de la Romanche et sur la route de La Grave, donne aux botanistes un avant-goût de la riche flore du Lautaret. M. Ravaud y a récolté, outre bon nombre d’autres espèces intéressantes : Chlora serotina, Galeopsis angustifola, Hieracium bifidum, H. lycopifolium var. helveticum, H. floren- tinoides d'Arvet-Touvet, Silene rupestris, Pentaria bulbifera, Hy- pericum microphyllum, Lathyrus sphæricus, Sedum alpestre et S. maximum, Sempervivum arachnoideum, Potentilla rupestris. C. + ne. "18 je ces ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 35 PLANTES INTÉRESSANTES DES ENVIRONS D'ANIANE (HÉRAULT), par A. Au- BANY. (Æevue de botanique.) De nombreuses herborisations à Aniane, jusqu'ici peu exploré malgré son voisinage de Saint-Guilhem-du-Désert, dont la riche florule est classique, ont permis à M. Aubany de récolter des plantes, les unes nouvelles pour le département, d'autres d’un réel intérêt pour la géographie botanique, quelques-unes pour leur rareté. Dans la première comptent Centaurea tenuisecta, Phelipæa la- vandulacea, Aira intermedia, plus l’Adonis æstivalis exclu par Roret de la flore de l'Hérault. C. UNE GRAMINÉE NOUVELLE POUR LA FLORE FRANÇAISE, par M. Jules BEL. (Revue botanique de Lucante.) La plante signalée par M. Bel est le Sporobolus tenacissimus. C. SUR LA FORMATION DES ANTHÉROZOÏDES DES CHARACÉES, par M. L. Gür- GNARD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. GVIT.) La conclusion de l’auteur est que le noyau, et le noyau seul, se transforme, sans se découper en spirale, comme on pourrait le croire, pour donner le corps de l’anthérozoïde. La formation de celui-ci ñe commence donc pas dans le protoplasma. Les cils seuis sont d’origine protoplasmique. Chez les Hépatiques, les Mousses et les Fougères, c'est encore, comme dans les Characées, le noyau qui se transforme directe- ment, en s’allongeant, en une bande spiralée qui est le corps de l'anthérozoïde, les cils naissant de bonne heure aux dépens d’une couche protoplasmique hyaline. C, 36 _ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONTRIBUTION A L'MISTOIRE NATURELLE DE LA TRUFFE; TRUFFES DE FRANCE, par M. A. CHaTIN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI.) Aux études chimiques que M. Chatin avait précédemment faites sur les Truffes, succèdent aujourd’hui des études botaniques sur quelques Truffes de France. Quatre espèces, dont une nouvelle, sont TR l'objet des recherches de M. Chatin. Ces espèces sont les suivantes : Tuber montanum Ch., espèce trouvée cette année dans les en- virons de Corps, à l'altitude d’environ 900 mètres, où elle était associée à la Truffe de Périgord, qu’on ne croyait pas s'élever si haut ; | T'uber brumale Vitt., connue à Dijon, où elle n’est pas très rare, sous le nom de Truffe rouge ou rousse; elle a été retrouvée par M. Chatin parmi des Z'uber uneinatum, récoltés à Verdun ; Tuber hiemalbum Ch. M. Chatin réfute au sujet de cette espèce diverses objections ; Enfin Zuber uncinatum Ch. M. Chatin montre la grande diffusion de cette espèce automnale, prise par Tulasne et autres pour le Tuber mesentericum. La récolte de la Truffe de Bourgogne est évaluée à 2 millions, soit à un dixième de celle de Périgord (Z'uber melanosporum) dans laquelle se confondent les T'uber montanum et brumale. C. Sur L'Urocyrsris Viozæ ET L'UsriLaco Anraeraruu, par M. E. Roze. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVII.) M. Roze a trouvé l’Urocystis Violæ à Chatou sur le Viola odorata, dont pétioles et feuilles portaient les galles caractéristiques. C’est pour la première fois que cet Ürocystis, déjà signalé à Lille, Amiens, Vire, etc., est observé aux environs de Paris. Le cas du Zychnis dioica observé par M. Roze présentait ceci de particulier, que de deux rameaux opposés naissant ensemble de la tige, l’un porte cinq à six fruits avec graines fertiles, tandis que l’autre à 10-13 fleurs d'apparence mâle n'’offrant que des ovaires avortés et des étamines remplies de spores d’Ustilago. Celui-ci a-t-il pénétré dans la plante à la germination, ou seule- ment dans les bourgeons? A l’expérience, dit M. Roze, de décider. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 37 SUR LA STRUCTURE DES PÉRONOSPORÉES, par M. L. ManGin. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI.) Braconnot avait distingué par le nom de fungine, la membrane des Champignons qu’il avait vue résister aux acides et alcalis. M. Frémy rattacha la fungine aux corps cellulosiques sous le nom de métacellulose. ., Suivant les observations de M. Mangin, « la membrane des Champignons est si complexe et si variée qu’il est possible de la faire intervenir dans la diagnose de leurs diverses familles, ce qui n’est pas indifférent quand l’absence de fructification rend la détermination incertaine ». Dans les Péronosporées, la membrane est formée, suivant M. Mangin, de cellulose et de la substance qu'il à fait connaître sous le nom de callose.— Observation importante, la callose dans le mycélium fait reconnaître les Peronospora. C. LISTE DES PÉRONOSPORÉES RECUEILLIES AUX ENVIRONS DE PARIS, EN 1890, par M. L. ManGin. (Pull. de la Soc. botanique de France, t. XXX VII.) M. Mangin énumère quarante espèces de Péronosporées et estime que le total de celles existant aux environs de Paris peut être évalué à cinquante, savoir un peu plus de la moitié des espèces décrites dans le Sylloge Fungorum de Saccardo. C. Les MucéDiNÉES SIMPLES, par M. J. CosTANTIN. ( Matériaux pour Phistoire des Champignons, vol. Il, Paris, Klincksieck.) IL ressort des études de M. Costantin que les Mucédinées ne se rattachent pas exclusivement aux Ascomycètes, mais partielle- ment aussi aux Basidiomycèles, et que pour certaines d’entre- elles il y a lieu de constituer deux familles, les Rhopalomycées et les Martensellées. De nombreuses figures sont placées dans le texte, C. 38 - REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CATALOGUE DES MOUSSES DES ENVIRONS DE GENÈVE (HAUTE-SAVOIE, AIN, ETC.), par M. A. GUINET. Ce catalogue, où sont pour la première fois signalées un cer- tain nombre de Mousses nouvelles pour la région, ne comprend pas moins de quatre cent soixante-cinq espèces, plus cent qua- torze variétés dans lesquelles certains botanistes voudront trouver des types spécifiques suffisamment caractérisés. C. CATALOGUE DES CRYPTOGAMES CELLULAIRES DU DÉPARTEMENT DE LA MAYENNE, par M. Constant HouLBerT. (Pull. de la Soc. d'études scientifiques d'Angers.) Ce catalogue dans lequel la synonymie et l'indication des loca- lités sont relevées avec un soin particulier, comprend les divers ordres de Muscinées et de Thallophytes. C. Le RHIZOCTONE DE LA GRANDE LUZERNE, par le Dr Dom. CLos. (Journ. d'agriculture pratique pour le Midi de la France, t. LXXXVW.) Le Rhizoctone (Byssothecium circinnans, Rhizoctonia violacea) qui semblait avoir abandonné nos cultures depuis l’époque, déjà ancienne, où il fut étudié par de Candolle, vient d’être signalé par M. Clos dans les deux départements de la Haute-Garonne et de Tarn-et-Garonne. On ne connait pas de moyen de le combattre tout en conservant sur pied les fourrages attaqués. Il ne reste qu'à retourner ceux-ci par la charrue et à substituer, durant quelques annéés, d'autres plantes aux Légumineuses (Luzerne, Trèfles), détruites pat le Rhi- zoctone. C. FLORULE CRYPTOGAMIQUE DE L'AUBE, ET SUPPLÉMENT AU CATALOGUE DES PLANTES DE CE DÉPARTEMENT, par M. Briarp. (Troyes, in-8°.) Cette florule comprend, avec 1,554 espèces de Champignons,dont un genre nouveau, le Briardus fait par M. Saccardo sur un Dino- a Si a iris : b V1Y ‘ve f F … ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 39 mycète (2, compta), 134 Lichens, un assez grand nombre d'espèces toutes nouvelles pour la région, EX Licasxes Fuscræ sr Paraconiæ, exponit William NyYLANDER, (Paris.) Après avoir décrit 76 Lichens de la Terre de Feu, récolte de: Spegazzini, et 13 espèces recueillies aussi dans des régions en- tarctiques par Cuningham et Lechler, M. W. Nylander donne un tableau synoptique comprenant 1/40 espèces de la Fuégieet de la Patagonie. _Suivent quelques sur différents genres de Lichens et la description de 5 espèces appartenant aux genres #issurina, (ryalecta, Lecanora et Lecidea. Ca. - RECHERCHES SUR LES CRYPrOMONADINE ET. LES Æucrenz, par M. A. DANGEARD, Caen.) Si les Cryptomonadinées et les Euglénées ont été si longtemps regardées comme étant des Protozoaires, c'est qu'on à trop exclu- sivement considéré la phase active de leur développement. Elles ne seraient autres que des Algues inférieures se rapprochant des Desmidiées. C. RECHERCHES SUR LE POLYMORPHISME DU CLADOSPORIUM HERBARUM, par M. LAURENT. (Ann. de l’Institut Pasteur, avec 16 figures dans le texte.) En faisant varier les agents de ses cultures, M. Laurent a vu le Cladosporium se transformer en Penicillum cladosporioides, en Dematium pullulans, en Fumago. Inversement, avec Fumago il obtient Penicillum res Dematium pullulans et cellules de levure. C. 40 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA TAVELURE DES POIRES PAR LE #usisportum, par M. A. CHATENAY. (Journ. de la Soc. nationale d’'hort. de France, décembre 1890.) M. Chatenay a constaté avec une commission de la Société d’hor- ticulture les bons effets du sulfate de cuivre pour empêcher la tavelure si fréquente chez les Poires Doyenné-d’hiver, Saint-Ger- main, Bon-Chrétien d'hiver, Beurrés d'Aremberg et d’Ardempaut. C'est la confirmation des expériences faites par MM. Briand, à Beaune et Chatin, aux Essarts-le-Roi. La dose de sulfate ne doit pas dépasser 2 à 3 grammes par litre d’eau. C. Licuengs Exoricos À Prorsssong W. {VYLANDER DESCRIPrOS VEL RECO- GNITOS, ET IN HERBARIO MusEer PARISIENSIS PRO MAXIMA PARTE ASSER- varos, in ordine systematico disposuit A.-M. Hue, Rothoma- genis sacerdos. (Nouv. Archives du Muséum d'histoire natur., publiées par MM. les professeurs administrateurs, 3e série, t. XI, 2° fascicule, 1890.) Cette œuvre considérable de M. l'abbé Hue forme plus de la moitié du fascicule (110 pages grand in-/°); elle est précédée d’un Avant-Propos, par M. Ph. van Tieghem, dans lequel le savant professeur énumère les nombreuses origines de la très riche col- lection cryptogamique du Muséum et le classement suivant lequel il a fait disposer celle-ci. C. Licaexes Novæ Hozranoæ, par M. W. Nyranner. Accedit tabula lithographica figuris sporarum, Parisiis, vol. in-8°.) Le volume que publie M. Nylander comprend toutes les publi- cations et collections dont les Lichens de la Nouvelle-Hollande ont été l’objet depuis trente-cinq ans. L'auteur ne fait pas connaître moins de cent trente-neuf Lichens nouveaux pour la région, sans compter les variétés. Au seul genre Lecidea appartiennent cinquante-cinq des espèces nouvelles. C. , FA ANALYSES ET ANNONCES, — BOTANIQUE 4 OBSERVATIONS RELATIVES A LA FLORE LICHÉNIQUE DE LA LORRAINE, par. M. l'abbé Harmann. (Brochure, Nancy, 1889.) Dans cette première publication sont comprises soixante-douze espèces de Lichens. Le but de l’auteur est de revoir et compléter le Catalogue des Plantes cellulaires de la Meurthe, par le regretté Godron. : JIRETT TEE ; 16: À GERMINATION DES LICHENS SUR LES PROTONEMA DÉs Mousses, par M. G. Bonnier. (Aevue générale de botanique, 1889.) Guidé par ses recherches sur la synthèse des Lichens, M. G. Bonnier s’est livré à de curieuses observations sur l'association de Lichens, au moment de la germination, avec le protonema des Mousses (Barbula muralis, Dicranella varia, Hypnum cupressi- forme, Mnium stornum, etc.) C. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES BACTÉRIACÉES VERTES, par M. P.-A. Dax- GEARD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXIL.) M. Dangeard est conduit, par l'étude d’une Bactériacée verte qui. tapissait ses flacons de culture à former sur elle le nouveau genre£ubaccillus, danslequel rentreratent les cinq sspéces décrites par Klein. M. Dangeard termine ainsi son étude : « Lorsqu'on veutse rendre compte des affinités des Bactériacées, trois alternatives se pré- sentent : .« 1° Ce groupe dérive directement des Flagellés et conduit aux Cyanophycées et peut-être à certaines Chlorophycées; «2° Ce groupe résulte d’une dégradation d’Algues vertes et bleues; « 30 Les Bactériacées n’ont pas la même origine; les unes se rat- tachent directement aux Flagellés, les autres descendent des Cyanophycées et des Chlorophycées. » En conséquence, la question ne paraît pas müre à M. Dangeard pour la solution. C, 45 REVUE DÉS TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LES ORGANISMES DE LA NIÎTRIFICATION, par M. Wix«o GRADSKY. (Ann. de l’Institut Pasteur, 1890.) MM. Schlæsing ei Müntz avaient annoncé l'existence dans le sol d'une Bactériacée déterminant la nitrification de l’ammoniaque. M. Winogradsky serait parvenu à isoler, par des cultures habi- lement dirigées, la zooglée nitrifiante. 506 $ 3 MATHÉMATIQUES OBSERVATIONS DE LA COMÈTE BORRELLY, FAITES À L'OBSERVATOIRE D'ALGER AU TÉLESCOPE DE 0,80 ET A L'ÉQUATORIAL COUDÉ, par MM. TRÉPIED, RamBauD et RENaAUx. (Co nptes rendus de l’Acad. des seiences, t..CX, 1890, p: 30.) OBSERVATIONS DE LA COMÈTE BROOKS (6 juillet 1889), FAITES A L'OBSER- * VATOIRE DE NICE, AVEC L'ÉQUATORIAL DE 0,38, par M. Ecixinis. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 31-32.) SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES, par M. APPELL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 31-34.) L'auteur présente des considérations qui justifient a priori la représentation des fonctions elliptiques par le quotient de deux fonctions @. Ces considérations paraissent pouvoir être étendues aux fonctions de deux variables avec quatre groupes de périodes, si l’on s'appuie sur ce théorème de M. Poincaré (Acta mathematica, t. Ib Une fonction de deux variables qui se comporte à distance finie ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 43 comme une fraction rationnelle peut être mise sous la forme dù quotient de deux fonctions entières ne s’annulant simultanément qu'aux points où la fonction est indéterminée. SUR LES INTÉGRALES RATIONNELLES DES ÉQUATIONS DE PREMIER ORDRE, par M. Pamzevé. (Comptes rendus de l'Acad, des sciences, t. CX, 1890, p. 34-36.) _ Étant donnée une équation différentielle d'ordre quelconque, on peut toujours trouver les polynômes qui vérifient cette équation, en déterminant une limite supérieure de leur degré. Mais on ne sait que dans des cas fort rares déterminer les intégrales ayant la forme de fractions rationnelles. M. Painlevé signale un cas où l’on pourra sûrement résoudre cette question; c’est celui où l'équation différentielle a la forme . Pa) | 7 Or) P et Q étant des polynômes. Soit x,, y, un point commun aux deux courbes P — 0, Q = 0 on sait reconnaitre si l'équation différentielle admet des intégrales holomorphes prenant pour x, la valeur y, et déterminer l’ordre de y — y, par rapport à x — x,. Comme la courbe cherchée = Rir: (R élant une fraction rationnelle) ne peut rencontrer la courbe ( — o qu'aux points qui lui sont communs avec P = o, on déduit immédiatement de là l'ordre maximum de multiplicité du point (x,, Y,) considéré comme point de rencontre de y = R (x) et de Q (x, y) — 0. En faisant ce calcul pour tous les points (x,, y,), on obtient une limite supérieure y du nombre des points d’intersection de ces deux dernières courbes. Soient mle degré de Q, n celuides deux termes de R; là courbe y = R (x) étant de dégrén + 1,ona | u é,, sera donnée par la série convergente u = b, + et) (a, Sin x + b, cosx) + … + eh (it) (a, sin nx + ba cos nx). Mais la distribution. initiale f(x) ne peut provenir d’un état an- térieur que si f(x) est une. fonction transcendante entière de.x; si l’état antérieur existe, il est unique et se trouve déterminé par la série même de: Fourier. QE nl 4 à . F ee, = 4 ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 201 Écrivant l'équation (1) sous la forme plus simple Ga de 0Y is M. Appell trouve que toute solution de cette équation, entière en zx et-en y, est composée linéairement avec les polynômes V, (x, y) définis par l'identité VZ co y eaz + ay — + £ 1.2 vz=0 , V, (x,y), polynômes qui s’expriment d’une manière simple à l’aide de ceux que M. Hermite a obtenus par la différentiation de l’exponen- tielle e%. Ces polynômes, ainsi que les fonctions Fe er V, É de, :) Vy TRE jouent, dans la théorie de l’équation (1), le même rôle que les fonctions harmoniques de Thomson et Tait dans la théorie du potentiel. Il faut encore signaler, dans le même ordre d'idées, un théorème général analogue au théorème de Green et qu’exprime la formule ff" (+2) jæa— [ff - m.) = de dy hs T0 S a fee SUR L'APPLICATION D'UN DOUBLE MIROIR PLAN A LA MESURE PRÉCISE DES DISTANCES DES ASTRES, par MM. Lœwy et Puiseux. (Comptes rendus, de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1097-1105.) OBSERVATIONS DE LA COMÈTE BROOKS (19 mars 1890) FAITES A L'ÉQUA- TORIAL BRUNNER DE L'OBSERVATOIRE DE TOULOUSE, par M. COsssERAT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1118- 1119.) 202 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA COURBE HÉPRÉSENTATIVÉ ES PHÉNOMÈNES DE DfFFRAGTION, par M. CEsaro. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, P. 1119-1122.) : La courbe employée par M. Cornu dans sa méthode pour la dis- cussion des problèmes de diffraction a été l'objet de nombreux travaux, parmi lesquels il faut citer ceux de M: Poincaré dans son Cours sur la théorie mathématique de la lumière. M. Cesaro montre que certaines transformations effectuées par M. Poincaré peuvent être obtenues par d’autres considérations, qui fournissent un procédé général pour traiter toutes les ques- tions du rêmé genre. SUR LE MOUVEMENT D'UN PRISME REPOSANT SUR DEUX APPUIS SOUMIS A L'ACTION D’UNE FORCE VARIABLE SUIVANT UNE LOI PARTICULIÈRE APPLI- QUÉE EN UN POINT DÉTERMINÉ DE LA FIBRE MOYENNE, par M. RESAL. (Comptes rendus de l’Acad: des Sciences; t: OX; 1890; p. 1157- 1160.) | THÉORIE DU HÉGIME PERMANENT GRADUELLEMENT VARIÉ QUI SE PRODUIT PRÈS DE L'ENTRÉE ÉVASÉE D'UN TUBE FIN, OU LES FILETS D'UN LIQUIDE QUI S’Y ÉCOULE N'ONT PAS ENCORE ACQUIS LEURS INÉGALÎTÉS NORMALES DE VITESSE, par M. Boussineso. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1160-1166.) OBSERVATIONS SUR LA COMÈTE BROOKS (19 mars), FAITES A L'ÉQUATORIAL COUDÉ DE L'OBSERVATOIRE D'ALGER, par À MM. Rawgaup et RENAUX. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1181- 1882.) OBSEÉVATION PHOTOGRAPHIQUE DE LA COMÈTE BROOKS FAITÉ À L'OBSER- VATOIRE D'ALGER, par M: Tréprep. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences; t: CX; 1890, p: 1182-1184.) Lt | vo jus à. 4 ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 203 SUR UN CAS PARTICULIER DU MOUVEMENT D'UN POINT DANS UN MILIEU RÉSISTANT, par M. DE SAINT-GERMAIN. (Comptes rendus de PAcad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1184-1187.) Les formules qui permettent de déterminer les perturbations apportées dans le mouvement d'une planète par la résistance d’un milieu très rare deviennent illusoires quand on suppose nulle l’excentricité de l'orbite non troublée. L'étude directe de ce cas particulier conduit à un résultat simple et général. _ S'il n’y avait pas de milieu résistant, la trajectoire étant un cercle, il faudrait que la vitesse initiale aw fût perpendiculaire au rayon vecteur et que l’on eût A —=p., u désignant le coefficient d'attraction. Or, si l’on néglige le carré de la densité du milieu résistant, au 27% 5 : 2 bout d’un temps égal à { — æ la vitesse a, w, redevient perpendi- culaire au rayon vecteur et l’on a toujours D — CU |, \ c’est-à-dire que le mobile se retrouve dans les mêmes conditions qu’à l’origine du temps. | | SUR LE NIVELLEMENT GÉNÉRAL DE LA FRANCE, par M. Maurice Lévy. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1233- 1238.) THÉORIE DU MOUVEMENT PERMANENT QUI SE PRODUIT PRÈS DE L'ENTRÉE ÉVASÉE D'UN TUBE FIN : APPLICATION A LA DEUXIÈME SÉRIE D'EXPÉ- RIENCES DE POISEUILLE, par M. Boussineso. (Comptes rendus de l’A- cad. des sciences, t. OX, 1890, p. 1238-1242.) 204 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CALCUL DES TEMPÉRATURES SUCCESSIVES D'UN MILIEU HOMOGÈNE ET ATHERMANE INDÉFINI QUE SILLONNE UNE SOURCE DE CHALEUR, par M. BoussinEeso. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1242-1244.) Une source calorifique mobile, concentrée en un point, ayant à diverses époques rt des coordonnées (E, n, €) fonctions connues de 7, déverse par unité de temps dans le milieu homogène et ather- mane une quantité de chaleur variable et connue F(+). Alors la température en tout point (x, y, z) du milieu sera donné à tout instant t, par la formule : 1 é Rd ie UZ= -——— ————— € (it), (ar)" je (Ve — :)" ' = (5) + (y + (3 0 où SUR L'ÉCLIPSE PARTIELLE DE SOLEIL DU 17 JUIN. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1290-1292.) THÉORIE DU RÉGIME PERMANENT GRADUELLEMENT VARIÉ QUI SE PRODUIT PRÈS DE L'ENTRÉE ÉVASÉE D'UN TUYAU DE CONDUITE, OU LES FILETS FLUIDES N'ONT PAS ENCORE ACQUIS LEURS INÉGALITÉS NORMALES DE VITESSE, par M. Boussineso. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 1292-1298.) OBSERVATIONS DE LA COMÈTE BROOKS (19 mars 1890) FAITES AU GRAND ÉQUATORIAL DE L'OBSERVATOIRE DE BORDEAUX, par MM. RAYET, Picarr et Courry. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, 1318-1319.) REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. S 1 ANATOMIE ET ZOOLOGIE LES OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE (1'€ partie), par M. À. SucueTET. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. III, 4° partie, p. 256.) Dans cette première partie de son Mémoire, M. Suchetet s’oc- cupe exclusivement des croisements qui se produisent à l’état sauvage entre diverses espèces de l’ordre des Gallinacés, telles que Francolinus vulgaris et F. pictus, Callipepla Gambeli et Colinus (ou plutôt Ortyx) californicus, Perdix cinerea et P. saxatilis, P. saxa- tilis et P. rubra, Tetrao tetrix et 1. urogallus, Lagopus scoticus el L. mutus, L. alhus et L. mutus, Gallus Sonnerati et G. bankiva (G. ferrugineus), E'uplocamus lineatus et Æ. melanotus, Phasianus Reevesi et Ph. colchicus, Ph. versicolor et Ph. Sæœmmeringi, Tetrao tetrix et Lagopus mutus, T. tetrix et Bonasa betulina, Lagopus albus et B. betulina, Lagopus scoticus et T’. tetrix, L. albus et 7. letrix, Thaumalea picta et Phasianus vulgaris (colchicus), Euplo- camus nycthemerus et Ph. colchicus, Ph. colchicus et T'. tetrix, Ph. colchicus et L. albus. L'auteur consacre une attention particu- lière aux hybrides des Tétraonidés et décrit, avec les plus grands REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n0 4. 15 206 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES détails, tous les Rackelhähne qu'il a pu avoir sous les yeux ou qu’il a trouvés mentionnés ou figurés dans divers ouvrages. Pour lui comme pour la grande majorité des ornithologistes ces Rackel- hähne sont bien des hybrides de Zetrao tetrix et de 7. urogallus, de même que les Rackelhenne ou Rackel-honas. Il résulte des ren- seignements recueillis par M. Suchetet que les Rackelhähne (mâles) et les Rackel-honas (femelles) peuvent s’accoupler soit entre eux, soit avec d’autres Tétras, mais qu’ils ne sont pas féconds. En terminant M. Suchetet fait remarquer que l’hybridation rela- tivement assez fréquente chez les Gallinacés est au contraire très rare chez les Pigeons vivant à l’état sauvage. E. O. VARIÉTÉS DE COLORATION CHEZ LES OISEAUX DE L'INDRE (COLLECTIONS MERcIER-GÉNÉTOUX ET R. RoLuiNAT), par M. Raymond RoLziNar. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 10, p. 225.) L'auteur décrit une soixantaine de spécimens pris dans le dé- partement de l’Indre et atteints d’albinisme ou de mélanisme plus ou moins complet ou offrant une teinte isabelle plus ou moins pure. E. O. CATALOGUE DES COLÉOPTÈRES DE MAINE-Er-Loirx (3° partie), par M. J. GaLLois. (Bull. de la Soc. d’études scientifiques d'Angers, 1889, nouvelle série, 19° année [publiée en 1890], p. 123.) Cette troisième partie du catalogue de M. Gallois (voir les pre- mière et deuxième parties, Bull. de la Soc. d’études scientifiques, 1887 et 1888 et Revue des Trav. scient., t. IX, p. 517) comprend en- viron 380 espèces appartenant aux familles des Histérides, des Phalacrides, des Nitidulides, des Trogositides, des Colydides, des Gucujides, des Cryptophagides, des Lathridides, des Dermes- tides, des Byrrhides, des Parnides, des Pectinicornes, des Lamel- licornes et des Cétonides. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 207 DIAGNOSES DE TROIS COLÉOPTÈRES NOUVEAUX DU NORD DE L'AFRIQUE, par M. L. BepeL. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 9 juillet 1890, p. Cxxxv.) Orthocerus (Sarrotrium) funicornis, Cylindromorphus spinipennis et Ochina (Cittobium) numidica sont les noms proposés pour ces trois espèces provenant, les deux premières de la province d'Oran, la dernière de la province de Constantine et de Kroumirie. | ETC ? L PS. NOTE SUPPLÉMENTAIRE SUR LES COLÉOPTÈRES D’OBocx, par M. L. Farr- MAIRE. (Annales de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, EN D -047.) Depuis qu’il a publié dans les Annales en 1885 (voir hevue. des Trav. scient.,t. VI, p. 255) le catalogue des Coléoptères recueillis à Obock par M. le capitaine Laligant, M. Fairmaire a reçu en com- munication de plusieurs de ses collègues, un petit nombre d’es- pèces qui ont été prises dans la même localité et dont il donne la liste. Parmi ces espèces il y en a quelques-unes qui sont nouvelles pour la science; telles sont Gymnopleurus plicatulus, Agrilus nu- beculosus, Cantharocnemus obockianus, Lasiopezus rufodorsatus, Dichostates Coquereli, Belodera densevestita, Galerucella sericella, M. Fairmaire y joint des espèces nouvelles trouvées aux îles Cara- man dans la mer Rouge, espèces qu'il décrit sous les noms d’Ar- thodris lateripunctatus, et d’Adelostoma grandicolle. E. O. DIAGNOSES DE TROIS A £LMIS NOUVEAUX DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE, par M. A. GROUVELLE. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 10 décembre 1890, p. cexr1.) M. Grouvelle désigne sous les noms d’Aelmis capensis, 1. incerta, H. georyssoides ces trois espèces dont les types lui ont été en: voyés du cap de Bonne-Espérance par M. L. Péringuey. E. O0, 208 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONTRIBUTIONS A LA FAUNE INDO-CHINOISE. 7° mémoire. RnIPIDOCERID#, Dascirzinæ, Maraconerminx, par M. J. BourGrois. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, t. X, p. 161.) Dans ce mémoire, qui fait suite aux travaux de MM. Fleutiaux, Régimbart, H.-W. Bates, Ed. Lefèvre, E. Allard et J. Baly (voir Rev. des Trav. scientifiques, t. X, p. 636 à 639), M. J. Bourgeois donne la liste de 29 espèces de Coléoptères appartenant aux familles des Rhipidocérides, des Dascillides et des Malacodermides, qui ont été recueillies dans l’Indo-Chine par M. Delauney et M. de la Perraudière et parmi lesquelles il y en à quinze qui sont nouvelles pour la science. Celles-ci sont décrites sous les noms de Scirtes bicolor, Sc. fossulifer, Sc. albomaculatus, Sc. cassidioides, Lycus (Lycostomus) longicollis, Lycus (Lycostomus) confrater (L.) Perrau- dieri, Pyrocælia (?) sp., Luciola brahmina, L. Delauneyi, Hydaspes Fairmairei (type d’un nouveau genre), Cantharis Martini, Silis fissangula, Lirus fasciatus et Carphurus homalioides. LE PMDE PRÉSENTATION DE QUELQUES COLÉOPTÈRES DE CHINE, par M. G. CHÉRON, de la part de M. Guicror. (Bull. des séances de la Soc. entomolo- gique de France, séance du 22 octobre 1890, p. cLxx.) Ces Coléoptères, provenant de la province de Kiukiang, appar- tiennent aux espèces suivantes : ÂVeophedimus Auzousxi Luc., Captolabrus angustatus Bates, C. pustulifer, C. sp. voisine de la précédente, C. principalis Bates et C. longipennis. E. ©. VoyAGE DE M. E. Simon AU VENEZUELA (décembre 1887-avril 1888). 10° mémoire, PSÉLAPHIDES, par M. Achille RarFRay. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, t. X, p. 297 ct pl) La série de Psélaphides rapportée par M. E. Simon comprend 39 espèces dont cinq seulement étaient connues et qui se répar- tissent en 21 genres et sous-genres dont cinq sont nouveaux. M, Raffray n’a rencontré cependant dans cette collection que trois - . 1 d 1 | | | 1 ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 209 espèces du genre Batrinus, qui est si répandu sous les tropiques, tandis qu’il a trouvé neuf espèces de la tribu beaucoup plus rare des Faronini. Les ÆEuplectini ne sont représentés que par une seule espèce et les Cienisti, comme les Pselaphini font entière- ment défaut. Les espèces nouvelles sont décrites sous les noms de Pselaphomorphus microphthalmus, Ps. muticus, Jubomorphus Si- moni (type d’un genre nouveau), Sebaga centralis (type d’un genre nouveau), Jubus caviventris, J. abbreviatus, J. punctulatus, J. lætus, Neodalmus carduatus (type d’un genre nouveau), Xerbius cordicollis (type d’un genre nouveau), £'urhenius crassicornis, Anar- modius bifoveatus, Batrious elevatus, B. lamellatus, B. longipennis, Euphalepsus rugipes, E. cruralis, Bryaxis callosa, B. aubeana, B. estebanensis, Cryptorhincela longiceps, Globa brevicornis, Barada mucronala (type d’un genre nouveau), Pselaphus calcaratus, Dol- modes ensipes, (roniacerus perforatus, Apharus aranipes, Hamotus crassipes, H. cavipalpus, H. inflatus, H. flavopilosus, Arhytodes margaritanus, À. rubipennis. M. Raffray donne en outre la des- cription de quelques espèces nouvelles du Venezuela qui ont été rapportées par d’autres voyageurs et qu’il appelle Æamotus soror, H. vesiculifer, Hamatoides Reichei et Arhytodes Oberthuri. 0% ÉTUDE SUR LES PsÉLAPHIDES, par M. A. Rarrray. (Revue d'entomologie, oo Er iX, nées, à, 4,0.-0, 78,0, D: 4,6%, 109,-204.-pl:T, LE IL.) Depuis la publication du Cataloque de Munich, en 1868, le nombre des espèces connues de la famille des Psélaphides s’est considérablement accru. On en compte maintenant plus de 1,800, répartis en 271 genres, sur lesquels 247 se trouvent représentés dans la collection de M. Raffray. Cette collection, d’une grande richesse pour ce qui concerne le groupe des Psélaphides, comprend d'abord tous les Insectes que M. Raffray a recueillis durant ses chasses en Corse, en Espagne, dans le midi de la France, en Al- gérie, en Abyssinie, à Zanzibar, à Java, dans les iles Moluques, à la Nouvelle-Guinée et à Singapore, ensuite tous les Psélaphides des collections Chevrolat, Rietter et Schaufuss, puis toutes les es- pèces exotiques des collections de Mniszech et de Saulcy, enfin de nombreux spécimens récoltés par MM. de Mathan, Germain, Péringuey, etc. Grâce à ces nombreux matériaux, M. Raffray peut 210 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES commencer la publication d’une révision des Psélaphides. Ce tra- vail débute par l'examen des classifications proposées jusqu'ici, par des considérations générales sur la morphologie des Pséla- phides, sur la place qu’ils doivent occuper dans l’ordre des Co- léoptères, sur leur distribution géographique, leurs MŒUrS, Ensuite viennent des tableaux synoptiques des sous-familles, des groupes et des tribus, avec des notes synonymiques, puis les diagnoses d'espèces nouvelles sur lesquelles sont fondés les genres nouveaux. Ces espèces nouvelles, originaires de l’Amérique du Nord, de la Colombie, du Brésil, du Chili, de Singapore, de Poulo- Pinang, de l'Annam, de Madagascar sont désignées sous les noms de Pselaphomorphus longiceps, Macta constricta, Phthartomicrus pubescens, Trimiomorphus elongatus, Prophilus minutus, Adrogas- ter longipennis, Pteracmes Schaufussi, Rhexinia angulata (Reïtt. ms.), Prorhexius sylvaticus (Mots. ms.), Proplectus decipiens, Pthe- gnomus Oberthuri, Mitracephala longipennis, Ceroderma asperata, Mina elegans, Batrisodema tuberculata, Trichonomorphus ursinus, Cratna torticornis, Amana crassicornis, Oxyomera denticollis, Sa- thytes vespertinus, Bryaxis (Rabyxis) striolata, Cryptorhincela longiclava, Tanypleurus malaianus, Goniacerus anophthalmus, Adrocerus cavicornus, Adrocerus cavicornis, (oniastes Westwodi, Cyathiger impar, Apharinodes squamosa, Rhaphitreus dentimanus, Lasinus mandarinus, Pseudohamotus inflatipalpus, Cercocerus Ger- maini, Pseudophanias malaianus, Pseudotyrus corticalis, Anaclasi- * ger sinualicollis, Mastiger brevicornis. Elles sont représentées sur une des planches annexées au travail de M. Raffray. E. O. DESCRIPTION DE LA LARVE DE L’Æ£Nromosceris AponipIs PALL. ET DE LA NYMPHE DU Quenius Trisris GRAV. (rronraAzIs NoRp.), par M. P. Lesne. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6e série, t. Xp. 177 -ayee fie.) Les premiers états des £ntomoscelis étant inconnus jusqu'ici, M. P. Lesne a jugé utile de donner la description de la larve d’une espèce de ce groupe, Æntomoscelis Adonidis, appartenant à la faune de l’Europe méridionale. A la suite de cette description il a donné celle de la nymphe du Quedius tristis, qu'il a trouvée à Bois-de-Colombes (Seine) et qu'aucun naturaliste n’avait encore fait connaître. E. O. d "4 de : SAS ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 211 NoTE SUR LA SrrANGALIA nisriGuA Cuarp. par M. Pic, de Digoin. (Bull. de la Soc. entomologique de France, séance du 22 octobre 1890, p. CLXX.) M. Pic a rencontré, à sa grande surprise, au mois de juin, sur des fleurs d’'Ombellifères, la Sfrangalia distigma qui n’avait été rencontrée jusqu’à présent qu’au mois de mai sur les fleurs de Cistes. L'espèce paraît done avoir deux éclosions par an. Au mois d'août M. Pic a capturé Le Tigonurus Mellyi que M. Paragallo n’a jamais observé à une époque aussi tardive. . E. O0. NoTE SUR l’Æ‘upayrus TENER WALL. ET PROCÉDÉ DE DESTRUCTION DES Cousins (Cuzex Pirrens L.), par M. P. Lesne. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 23 juillet 1890, p. EXL:) Il résulte d’une lettre adressée à M. Lesne, par M. Pichery, propriétaire d’un vignoble à Bonneville (Loir-et-Cher), que l’£m- phytus tener se rencontre en hiver ou au printemps, à la taille de la Vigne, dans le vieux bois ou bois de deux ans, ce qui vient à l’appui de l’opinion formulée par M. Lesne et M. Edm. André, re- lativement à l'innocuité de l’insecte. Pour détruire les Cousins, M. Lesne conseille de recouvrir la surface des tonneaux d'arrosage et des nappes d’eau, où se dé- veloppent les larves et les nymphes, d’une couche d'huile de 2 millimètres d'épaisseur. E. O. PROCÉDÉ POUR LA DESTRUCTION DES Paræosivus BIcoLoR BRULLÉ ET P. Taurz, par M. J. Decaux. (Bull. des séances de la Soc. ento- mologique de France, séance du 23 juillet 1890, p. cxrr.) M. Decaux préconise la chasse au parapluie faite régulièrement chaque jour, de 10 heures à 11 heures du matin, pendant la pé- riode d’accouplement des Phlæosinus, c'est-à-dire du 25 avril au 15 mai et du 25 juillet au 10 août. Il croit aussi que les Hymé- noptères parasites peuvent jouer un rôle considérable dans la destruction de ces Coléoptères nuisibles, et à l’appui de son opi- 212 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nion il donne les résultats de ses observations sur le nombre des Phlæosinus bicolor et des Ph. Thuyæ qu'il a vus éclore en même temps et sur le nombre de leurs parasites respectifs. E. O. DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE PARNIDES, par M. Ant. GROUVELLE. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 23 juillet 1890, p. CXLYI.) Ces deux espèces, provenant de Theresopolis (Brésil), sont dési- gnées sous les noms de Parnus ovatus et de P. parallelus. FE; O. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE Scypmæninar, par M. CRois- SANDEAU. (Bull, des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 9 octobre 1890, p. cLvi.) Cette espèce, trouvée dans les tabacs importés du Mexique, est appelée Chevrolatia Grouvelle:. E. O. DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES D'ÉLATÉRIDES, par M. H. pu Buysson. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 8 octobre 1890, p. GLVII.) L'une de ces espèces, Afhous dasycerus, qui se fait remarquer par l'épaisseur de ses antennes, provient de Turquie, tandis que l’autre, Agriotes Desbrochersi à été trouvée à Saint-Charles, près Philippeville (Algérie). En 0: NOTE SUR DES Czrrus rroricus, par M. F. DEcaux. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 9 juillet 1890, p. CXXxV.) M. Decaux a obtenu six générations successives de Clytus lro- picus Panz. élevés en captivité el n’a constaté aucune différence ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 213 entre les individus nés dans ces conditions et les insectes capturés à l'air libre. Seulement sur une ponte de quarante œufs, quatre ou sept seulement ont évolué à terme. : E. O: - RÉPONSE A M. J. DESBROCHERS DES LOGES ET NOTE SUR UN CAS D'ASY- MÉTRIE CHEZ DES COLÉOPTÈRES DE MADAGAScAR, par M. A. FAUVEL. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance _du 23 juillet 1890, p. cxLv.) M. Fauvel fait observer que le nom d’Aolcorhinus metallicus Desbr. figurant dans le Catalogus Coleopt. Eur. et Cauc., p. 154, il y avait lieu à rectification, que la synonymie des Magdalis viola- cea et cæruleipennis a été établie par M. Weise (Deutsche Ent. Zeit., 1883, p. 413), et que si le nom d’Apion distinctirostre Desbr. est erroné, il n’en figure pas moins au Cataloqus Coleopt., p. 177, ce qui appelait encore une rectification. À propos de la note publiée par M. Ch. Oberthür sur l’asymétrie des ailes chez des Lépidoptères de Madagascar, M. Fauvel signale une difformité analogue qu'il a observée chez des Staphylinides de la même île appartenant à deux espèces du genre Osorius (Oso- rius incisicrurus Latr. et O. n. sp.) : ici c’est la dent frontale gauche qui fait constamment défaut. E. 0. VoyAGE DE M. E. SIMON AU VENEZUELA (décembre 1887-avril 1888). 9° mémoire. HÉMIPTÈRES noMoPTÈRES, par M. L. LETHIERRY. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, t. X, p.147.) Sur 102 especes d'Hémiptères homoptères qui ont été recueillies par M. E. Simon au Venezuela et dont M. Lethierry a dressé le catalogue, les suivantes sont décrites comme nouvelles : Æicania vitripennis, Dascalia lucida, Pintalia discoidalis, Hyalesthes basa- lis, Issus longulus, Cyarda granulata, Asiraca insignicornis, Aræo- pus conspersinervis, Dichoneura Simoni (type d’un genre nouveau), Tomaspis equestris, Aphrophora cribrata, Acutalis flaviventris, À. retrofasciata, Heteronotus trinodosus, Cyphonia furcispina, Tolania Î 214 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cristata, Nicomia inermis, N. retrospinosa, Macropsis pubipennis, Agallia major, Tettigonia atrovirens, T.novemnotata, T. inflatoseta et 7 hamnotettix alterninervis. E. ©. OBSERVATIONS SUR QUELQUES HÉMIPTÈRES ET DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES, par M. CI. Rey. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 2, p. 29.) | L'auteur présente quelques observations sur la variété margi- nalis (Rey) du Lopus gothicus, sur la variété dubia (Rey) du Campto- brochis lutescens, sur le Mimocoris coarctatus, sur la variété con- glomerata (Rey) de la Corixa atomaria, et il décrit deux espèces nouvelles, Corixa infuscata, du Portugal, et Sigara distans de La Bastide (Ardèche) et donne, à propos de cette dernière espèce, un tableau des différentes espèces du genre Sigara. E. 0. ADNOTATIONES HEMIPTEROLOGICÆ, SCripsit O.-M. ReuTER. (Revue d’en- tomologie, 1890, t. IX, n° 8 et 9, p. 248.) Dans ces notes, écrites en latin, l’auteur change les noms de certains genres, établit la synonymie ou donne la description de quelques espèces méconnues. E. O. HÉMIPTÈRES HÉTÉROPTÈRES PALÉARCTIQUES NOUVEAUX, par M. A.-L. MonTANDON. ({evue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 6; p. 174.) Les espèces nouvelles décrites dans cette note sont : Æmblethis parvus, d'Algérie et du Maroc; £. angustus, d'Algérie, du Maroc et de Palestine ; Gonianotus barbarus, d'Algérie et de Tunisie; Hyoidea Horvathi et Nasocoris platycranoides, d'Algérie. E. O0. 1 w D nn t-us de un Le EE sn, at Vs he ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 215 NOTES GÉOGRAPHIQUES SUR LES HÉTÉROPTÈRES PALÉARCTIQUES, par M. le D' O.-M. ReuTer. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 8, p.237.) L'auteur indique, pour un certain nombre d'espèces et de va- riétés d'Hémiptères hétéroptères, des localités qui ne se trouvent pas signalées dans le Catalogue des Hémipières du D'‘Puton, ni dans les opuscules hémiptérologiques publiés plus récemment par le même entomologiste, par M. Horvath, Montandon, etc. CarsinÆ NovÆ ET ROSSIA MERIDIONALT DEscrIPTÆ ab O.-M. REUTER. (Revue d’'entomologie, 1890, t. IX, n° 8, p. 246.) Trois espèces sont décrites dans cette note : Plagiorrhamma concolor du Caucase, Platyporus dorsalis (type d’un nouveau genre) de la Transcaucasie et Z'uponia brevicornis de Sarepta. E. O. Carsinæ NovÆ Ex ArrIcA BorgaALI, descripsit O.-M. REUTER. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 9, p. 255.) Lyqus fuscus, Camptobrochis pallidus, Systellonotus Putoni, Læ- mocoris C'ostæ, Cyrtorrhinus parviceps et Campylognathus nigrigenis sont les noms proposés pour des espèces nouvelles qui habitent l'Égypte, la Tunisie et l'Algérie. L'une d'elles, C'ampylognathus nigrigenis est le type d'un genre nouveau, voisin des genres As- ciodema Reut. et Damioscea Reut. E. O. SYNOPSIS DE /Vysius PALÉARCTIQUES, par M. le Dr G. HorvaTu. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 6, p. 185 et 189.) L'auteur distribue les 13 espèces paléarctiques connues du genre Nysius en quatre sous-genres Vithecus (Am.) Horv., Nysius, Anor- thus (Horv.) et Ortholomus Stal, et donne leurs caractères dis- tinctifs dans un tableau dichotomique. E. O. 216 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DESCRIPTION D'UN L:YGÉIDE NOUVEAU APPARTENANT A LA DIVISION Le£- rx&ARlA, par M. O.-M. ReuTer. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n°7, p.192. Ce Lygéide, type d'un nouveau genre, est décrit sous le nom de Paresuris Helursi; il a pour patrie la Nouvelle-Zélande. E. O. NOTE SUR L'OOTHÈQUE D'UNE ESPÈCE DE MANTIDE DE MADAGASCAR, par M. H. Lucas. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 9 juillet 1890, p. cxxx1.) Les oothèques de la plupart des Mantes sont piriformes; celle que M. Lucas a présentée à la Société entomologique, dans la séance du 9 juillet 1890, et qui a été rapportée de Tananarive (Madagascar), par M. Catat, est au contraire de forme sphérique assez semblable à une vessie gonflée; sa consistance rappelle celle du parchemin. À sa partie inférieure on distingue une sorte de goulot, par où sortent les jeunes larves qui sont très nom- breuses et réunies en grappe. M. Lucas pense que cette oothèque est celle qui a été figurée par M. H. de Saussure (Miss. scient. du Mexique, Rech. z0ol., 1870, t. XVI, p. 222 et Mélanges orthopt., 1872, 1v° fasc. Blattides et Mantides, t. 1, p. 164, pl. X, fig. 55.) E. 0. VoyAGE DE M. E. Simon AU VENEZUELA (décembre 188;-avril 1888). 8° mémoire. ORTHOPTÈRES, par M. Ignacio Borrvar. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, t. X, p. 137 et fig. 1 à 6). Les sept Mémoires précédents étaient consacrés aux Dytisides et Gyrinides, aux Cucujides, Rhysodides, Dryopides, Cyathocé- rides et Hétérocérides, aux Temnochilides, aux Arachnides, aux Lathridides, aux Eumolpides et aux Formicides (voir Revue des Trav. scientif., t. X, p. 641 à 643). Celui-ci comprend l’énumération des Orthoptères recueillis par M. E. Simon au Venezuela et la description de plusieurs espèces nouvelles de ce groupe, savoir : Homæogania sp., Paratettix Simoni, Typophyllum(Tovaria) chloro- phyllum, T. siccifolium. T. geminum, T. cinnamum, Mionetica Si- mont et Nastonotus tarsatus, type d'un nouveau genre. : E. O. sé à FA 5,6 2e Bar ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE E: ZOOLOGIE 217 DiAGNOSES DE TROIS ESPÈCES INÉDITES DE Carysis rédigées par M. R. pu Buysson et communiquées par M. J. GAZAGNAIRE. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 9 juillet 1890, p. CXXXIIL.) Ces trois espèces, dont les types ont été recueillis en Algérie par M.J. Gazagnaire, en 1888, sont décrites par M. R. du Buysson sous les noms de Chrysis zuleica, Ch. Gazagnairei et Ch. cylindro- soma. E. O. DiPTÈRES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, 36° partie. — XLV. Doricroponi. ESSAI D’UNE CLASSIFICATION GÉNÉRALE, par M. J.-M.-F. Bicor. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, t. X, p. 261.) Tout en reconnaissant que le groupe des Dolichopodi, comme ceux de Bombylidi et des £'mpidi n’est pas nettement circonserit, qu'il ne repose que sur des caractères négatifs, et qu'il renferme un trop grand nombre de coupes génériques, M. Bigot n’a pas cru devoir modifier l’état de choses accepté jusqu'ici et il a suivi les errements anciens, en s'appuyant toutefois, dans quelques occa- sions, sur les variations offertes par la conformation des antennes. Après avoir donné un tableau synoptique des genres actuelle- ment admis, il fait connaitre quelques genres nouveaux et quel- ques espèces également nouvelles qui leur servent de types, ou qui rentrent dans ces groupes. Ces espèces sont appelées : Spathio- psilopus papuasinus, Psilopus ætereus (sic), P. setipes, P. arm- pes, P. trichosoma, P. angulosus, P. armillatus, F. hirtulus, P. ap- pendiculatus, P. fuscopennatus, P. albilimbatus, P. noumeanus, P. chromatipes, Psilopodinus pallescens, P. polychroma, P. gemma, P. astequinus, P. occidentalis, P. carolinensis, P. dialithus, Xyphan- drium discolor, Spathichira pulchrimanus, Neurigona picticornis, Gymnoceromyia andicola, Mesorhaga torquata, Pæcilobothrus mexi- canus, Hydrophorus infuscatus, Peodes dichromatus, Chrysotus femoratus et Ch. rostratus. Elles proviennent de la Nouvelle- Guinée, de Ternate et des autres îles de l’archipel Indien, de l'Australie, de Bornéo, de Ceylan, de Java, de la Nouvelle-Calé- donie, d'Haïti, du Mexique, du Brésil, du Chili, etc. E. 0. 218 = REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES E’RRATA AU SUJET DU MÉMOIRE INTITULÉ : ÂIPTÈRES NOUVEAUX OU PEU CON nus, par M. J.-M.-F. Bicor. (Bull. des séances de la Soc. entomo- logique de France, séance du 24 décembre 1890, p. cexx1 ) Voir ci-dessus. NOTE SUR L'OLFACTION CHEZ LES INSECTES, par M. P. Bois, de Sou- langy. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 9 juillet 1890, p. cxxxt1.) M. Boise croit que la théorie développée par M. Alphéraky dans une note précédente (voir Revue des Trav. scientif., t. XI, p. 169) peut être contredite par plusieurs faits démontrant que le déve- loppement de l’antenne n’a pas toujours pour conséquence directe le développement de l’olfaction ; il a reconnu d’ailleurs que cer- tains mâles, dans la recherche des femelles, paraissent être guidés principalement par la vue et il a été amené, par ses recherches sur les Abeilles, à localiser l’audition dans les antennes et l’olfac- tion à la base de la languette où il existe, dit-il, une ampoule qu'il a appelée bulbe olfactif et dans laquelle un nerf olfactif vient s’é- panouir. | E. 0. NOTE SUR L'OLFACTION CHEZ LES LÉPIDOPTÈRES, par M. Serge ALPHÉRAKY. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 8 octobre 1890, p. CLII.) À propos de la communication de M. Boise, M. Alphéraky écrit de Saint-Pétersbourg qu'il n’a point parlé de l’olfaction chez les Insectes en général, mais de l’olfaction chez les Lépidoptères exclusivement. Il considère les antennes des Coléoptères comme très différentes de celles des Lépidoptères et il tient de plusieurs entomologistes distingués que les premières sont des organes du toucher, ce qui, dit-il, n’est jamais le cas pour les antennes des Lépidoptères. En outre, comme l’organisation des Hyménoptères est aussi très dissemblables de l’organisation des insectes dont il a parlé, M. Alphéraky ne voit pas comment des exemples empruntés à l’histoire des Abeilles peuvent contredire ce qu'il a avancé et ce qu'il persiste à maintenir pour les Lépidoptères. E. 0. bi vi is à c E 4 il : ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 219 NOTE A PROPOS DES COMMUNICATIONS DE M. SERGE ALPHÉRAKY ET DE M. Boise, par M. F. pe SauLcy. (Bull. des séances de la Soc. en- tomologique de France, séance du 8 octobre 1890, p. czrv.) Partant du principe que chez tous les Insectes, les mêmes or- ganes servent à l'exercice des mêmes sens, et ayant reconnu que chez certains Orthoptères l'audition a son siège dans des tympans placés soit sur les flancs, soit au haut des tibias antérieurs, M. de Saulcy pense que les antennes ne jouent aucun rôle dans Ia per- ception des sens et qu’elles sont des organes d’olfaction, comme le soutient M. Alphéraky. À l’appui de cette opinion il constate que chez les Coléoptères, les Orthoptères et les Dermoptères que l’on met au ramollissoir, les antennes présentent presque toujours à l'extrémité, au bout de quelques heures, une gouttelette de li- quide brunâtre qui paraît être sécrétée par le dernier article, plus poreux que les autres et qui est peut être une sorte de mucus des- tiné à lubrifier les fossettes antennaires pour favoriser l'olfaction. E. 0. NOTES LÉPIDOPTÉROLOGIQUES par M. P. Masizce. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 23 juillet 1890, p. CXLVI.) M. P. Mabille pense que les deux espèces Pombyx Rhadama et B. Diego de Coquerel ne peuvent être maintenues dans le genre Bombyx et appartiennent à une division particulière se rappro- chant beaucoup des Cnethocampa européens, vulgairement connus sous le nom de Processionnaires. Il établit le genre Cœnostegia pour ces deux espèces et pour deux formes nouvelles qu'il décrit sous les noms de Cœnostegia Barrei et de C. flavens. Le même naturaliste a été conduit, en étudiant le Cossus Stumpjfn de M. Saalmuller, à retirer cette espèce du genre Cossus pour en faire le type d’un genre nouveau qu'il appelle Saa/mul- leria et dont il donne la diagnose. E. 0; D REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES OBSERVATIONS SUR QUELQUES ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES MENTIONNÉES DANS L'OUVRAGE INTITULÉ : RECHERCHES SUR LES INSECTES RECUBILLIS | PENDANT LA Mission cuarcér n’ossenver À SANTA Cruz DE PATAGONIE LE PASSAGE DE Vénus, par M. le Dr C. BERG, de Montevideo. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 oc- tobre 1890; p. cLxIx.) M. Berg assimile le Veosatyrus Hahni (Mab.) au N. Boisduvali (Blanch.), la Saturnia Hyadesi (Mab.) à la Dirphia crinita(Blanch.), l’'Agrotis Ingoufi (Mab.) à l’Agrotis pexa(Berg.), l'A. digramma(Mab.) à l'A. Pesronti (Guess.), l'A. dianthæciæ (Mab.), avec quelque doute cependant, à la Polia humilis (Blanch.), la Calophasia bicolor (Mab.) à la Xylophasia offuscula (Berg.), et la Synnauria virgel- lata (Mab.) à la Carsia uniformata (Mab.) E. 0. NoTE SUR l’ArGynnis PAPHIA VAR. vazesiNA, par M. le D' Alex. LABOUL- BÈNE. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 23 juillet 1890, p. cxLIv.) M. le Dr Laboulbène signale une étude sur la variété de couleur verte ou var. valesina de l’Argynnis Paphia qui a été publiée dans le n° du 15 mai 1890 de l’£ntomologists Record and Journal of va- riation. On a remarqué, dit-il, que la variété verte ne se rencontre, en Angleterre comme dans l’Europe continentale et en Asie, que dans les localités boisées : il y a là un nouvel exemple des modi- fications qui peuvent être apportées dans la coloration des Lépi- doptères par les variations dans les conditions du milieu. Dans les régions humides les couleurs sont plus vives et plus éclatantes et chez une espèce de Papillon des Indes qui présente un dimor- phisme saisonnier, Jenner Weir est parvenu à obtenir la coloration propre à la saison humide en mettant, pendant la saison sèche, les chenilles dans une atmosphère saturée de vapeur d’eau. E. O. NOTE SUR QUELQUES LÉPIDOPTÈRES par M. BRelGxer, de Bordeaux. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 23 juillet 1890, p. CxLII.) M. Breignet a recueilli à Pessac (Gironde), sur des pieds d’As- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 221 phodelus altus, des chrysalides qui lui ont donné deux espèces de Tortrix, savoir la Tortrix unicolorana Dup., espèce méridionale que M. Maurice Sand avait déjà trouvée dans l'Indre et en Au- vergne, et une autre espèce inédite, que M. Breignet décrit sous le nom de T'ortrix labatiana et qui est peut-être identique à la T. Uhagonana (Seebold, ms.). Le même naturaliste a constaté la présence assez fréquente, dans les mois de juillet et de septembre, sur quelques coteaux des environs de Bordeaux, de la variété burdigalensis (Trimoulet, 1858) du Papilio Machaon, variété qui lui parait être identique à la variété auriantiaca (de Sélys, 1881) de la même espèce décrite et figurée par M. Donkier de Donceel. Enfin M. Breignet signale, dans la même note, la capture faite par lui, le 1° juin, à la Pointe-de-Grave (Médoc), de deux exem- plaires de Zhalpochares Elychrisi Rbr., espède qui n’était connue que de Corse et de Sardaigne, et la capture, le 15 juin, à Baurech (Gironde) d’une femelle d’Acrolepia fumociliella (Mann.), espèce de l'Italie centrale et de la Corse. E: 0: Nore suR L’Acnisris rAmARIcIS par M. BREIGNET, de Bordeaux. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 8 oc- tobre 1890, p. CLv.) . M. Breignet, étant retourné au Verdon le 27 juillet, a recueilli de nombreuses chenilles de tout âge, un papillon et une chrysalide d'Agdistis lamaricis. Les éclosions ont eu lieu, pour les chrysa- lides provenant de ces chenilles, du 5 au 18 août, et Le 9 un ac- couplement à eu lieu avec une femelle à peine développée. Le 15 août M. Breignet a recu d'un ami de nouvelles chenilles prises à La Teste et il a obtenu encore un papillon le 2 septembre. Il en conclut que l'Agdistis tamaricis est répandu sur tout le littoral, à peu près sous toutes les localités où croit le Tamarix et qu'il a plusieurs générations par an. E, -O. NOTE AU SUJET DES COMMUNICATIONS DE M. BREIGNET, par M. A. Coxs- TANT. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 8 octobre 1890, p. cLv.) M. Constant fait savoir qu'il a élevé, il y a plus de vingt-cinqans, REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI no 4. 16 222 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES _ une foule d’Agdistis tamaricis trouvé sur les J'amarix anglica Webb. qui croissent dans les dunes du golfe de Gascogne, et que son collègue et ami, M. Lafaury, a élevé encore un plus grand nombre de ces Lépidopières, de telle sorte que l'espèce est connue depuis longtemps comme vivant sur le littoral océanien. Il considère l'espèce de Zortrix recueillie par M. Breignet sur l’Asphodelus albus comme étant la Tortrix Uhagonana (Seeb.), dont il est d’ail- leurs disposé à faire tout au plus une race locale de la 7”. unico- lorana Dup. Enfin il croit que c’est plutôt la Z'alpochares candidana que la 7. Helichrysi qui à été rencontrée par M. Breignet sur les dunes de l'Océan. E. O. NOTE SUR LA STeRRHA ANTHOPHILARIA HB., par M. Paul Taierry-Mirc. (Feuille des jeunes Naturalistes, 1890, 20° année, n° 239, p. 185.) M. P. Thierry-Mieg a pris au mois de mars de l’année 1890, à Carthagène, un spécimen mâle de Sterrhka anthophilaria H., espèce qui n’avait pas encore été signalée en Espagne. Ce spécimen of- frait les caractères de la forme aberrante subroscaria Stgr. E. O. SUR QUELQUES LOMBRICIENS EXOTIQUES APPARTENANT AU GENRE Z'upri- zus, par M. le D' Horsr, conservateur au Musée de Leyde. (Mé- motres de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IT, 2° et 3° par- tes, p. 223 et pl. VIII.) M. le Dr Horst, ayant eu l’occasion d'étudier plusieurs spéci- mens d’£'udrilus rapportés de Liberia (cap Palmas) par M. le doc- teur Jullien, a pu compléter les données fournies sur l'anatomie de ces Lombriciens par les travaux de M. Perrier et de M. Beddard. Dans le mémoire où se trouvent consignés les résultats de ses ob- servations nous trouvons une description détaillée des téguments, du tube digestif, de l'appareil vasculaire et des organes génitaux mâles et femelles des Z'udrilus. L'auteur insiste particulièrement sur l’appareil femelle et il conclut de ses observations que l’or- gane situé dans le quatorzième segment et considéré par M. Bed- dard comme représentant à la fois l'ovaire et le réceptacle des œufs ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 223 n'est en réalité qu’un receptaculum ovorum, analogue à celui qu'on trouve dans les genres Lombricus, Criodrilus, Hormogaster et Perichæta. E. O0. QUATRIÈME NOTE SUR LES NÉMATODES LIBRES DE LA MER DU NORD ET DE LA Mancue, par M. le Dr J.-G. ne MAN, de Middlebourg (Pays- Bas). (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. I, 2° et 3° parties, p. 169 et pl. IT à V.) Sous les noms de Monohystera normandica n. sp., Comesoma vulgare Bastian, Spira parasitifera Bastian, Spulofora tentabunda n. sp., Chromadora filiformis Bastian, Cyatholaimus punctatus Bastian, Oncholaimus (Viscosia nov. subgen.) viscosus Bastian, O. (V.) langrunensis n. sp., O. (V.) glaber Bastian, Oncholaimellus (nov. gen.) calvadosicus n. sp., M. de Man décrit dix espèces nou- velles ou peu connues de Nématodes qu’il a étudiées sur les côtes du Calvados, à Saint-Aubin-sur-Mer et sur les côtes de la Manche à Saint-Vaast. E. O. RÉCOLTES MALACOLOGIQUES DE M. L'ABBÉ CULLIÉRET AUX ILES CANARIES ET AU SÉNÉGAL EN JANVIER ET EN FÉVRIER 1890, par M. Ph. Daur- ZENBERG. vice-président de la Société zoologique de France. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IT, 2° et 3° parties, p. 147 et pl. I.) M. l'abbé Culliéret, qui remplissait les fonctions d’aumônier à bord du croiseur le Dubourdieu, à mis ses loisirs à profit pour recueillir des Mollusques dont il à confié plus tard l'étude à M. Dautzenberg et auxquels il a joint quelques exemplaires qui lui ont été donnés durant son voyage au Sénégal et aux Canaries. Comme les coquilles terrestres et fluviatiles rapportées des Ca- naries par M. Culliéret figurent dans les publications de MM. Mous- son et Wollaston, M. Dautzenberg se contente d’en donner la liste mais, pour les coquilles marines, il entre dans plus de détails, la faune malacologique marine des Canaries étant beaucoup moins connue que la faune terrestre de cet archipel. Il signale même plusieurs espèces qui n'avaient pas encore été rencontrées dans 394 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ces parages et fait connaître deux formes nouvelles qu'il appelle Mathilda canariensis et Scalaria fulvovittata. D'autre part, dans la série des coquilles du Sénégal, qui appar- tiennent pour la plupart à des espèces déjà décrites, il signale le type d’un nouveau genre, Pseudobittium Cullieretti dont il donne une description accompagnée d’une figure. Sur la même planche sont représentées la Fasciolaria armata À. Adams, une variété de la Mitra zebrina d'Orb. et une variété (var. undulata) de l’'Amycla conspersa Philippi. E0! NOUVELLE CONTRIBUTION A L’ACTINOLOGIE FRANÇAISE, par M. P. Fis- cHER. ‘Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 1889, vol. XLI, beisérie, t. [IL,:3%%et 4°tlive. [recuesen4890), p25mebpLNT, née) Dans une première publication (voir Revue des Trav. scient.,t. VIT, p. 824 et 825) M. Fischer avait fait connaître Les Actinies vivant à Banyuls et à Roscoff, c'est-à-dire dans les deux points de notre littoral où se trouvent installés les laboratoires fondés par M. de Lacaze-Duthiers, aujourd’hui il donne la liste des espèces du même groupe qui ont été recueillies dans le bassin d’Arcachon et qu’il a pu étudier dans les laboratoires d'Arcachon et de Guéthary, dirigés par M. Durègne. Ces espèces, au nombre de 24, se rap- portent aux genres Cerianthus, Actinia, Paranthus, Anemonia, Phel- ha, Chitonactis, Bunodes, Adamsia, Calliactis, Sagartia, Cereus, Corynactis et Palythoa. En y joignant une £’dwardsia draguée au cap Breton et une Gephyra draguée en dehors de Biarrif, on ob- tient un tctal de 26 espèces pour le littoral du sud-ouest de la France, de l'embouchure de la Gironde à la Bidassoa. Parmi ces espèces s’en trouvent trois, Cerianthus solitarius, Phellia elongatus, Paranthus rugosus que l’on pouvait croire propres à la Méditer- ranée : d’autres espèces Bunodes biscayensis, B. Duregnei, Sagar- ta erythrochila paraissent être spéciales au littoral de l'Aquitaine et impriment à la faune de cette région un cachet particulier qui se trouve accentué par l'absence de plusieurs Actinies de la Bre- tagne qui ne dépassent pas au sud l'embouchure de la Gironde. D'autre part, la faune actinologique du bassin d'Arcachon pos- sède 17 espèces en commun avec la Méditerranée. Enfin l'addition CE TOUR ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOULOGIE 225 du Bunodes Duregnei (Fisch. n. sp.) et du Paranthus rugosus (An- dres) à la liste des Actinies françaises porte le chiffre total de nos espèces à 62. E. O. NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE Æ'DWARDSIA, QUATREFAGES, par M. P. Fiscuer. (Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 1889, vol. XLIII, 5° série, t. III, 4° fase. [recu en 1890|, p. 310 et DEN Pronos) M. Fischer donne une description détaillée, accompagnée d’une planche en couleur, de l’£'dwardsia lucifuga qu’il à fait connaître en 1888 par des notes insérées dans le Bulletin de la Société zoolo- gique de France et dans les Archives de zoologie expérimentale (voir Revue. des Trav. scientif., t. IX, p. 219) et qui se trouve dans les herbiers de la Corderie à l’île de Bréhat (Côtes-du-Nord). E. O. Époxces De La Mancue, par M. Émile Topsenr. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. LIT, 2° et 3e parties, p, 195.) De nombreux dragages el des excursions répétées à la grève ont permis à M. Topsent de recueillir à Luc, dans le cours de ces dernières années, 88 espèces d'Éponges dont il donne la liste et qui pour la plupart se retrouvent sur les côtes de Bretagne. En comparant cette liste avec l'ensemble des espèces qui figurent dans la Monographie de Bowerbank et dont quelques-unes doivent être supprimées comme identiques à des formes précédemment décrites, M. Topsent trouve que sur 111 espèces mentionnées par l’auteur anglais 44 n'ont pas été revues depuis dans la Manche. Les 67 autres espèces ont été retrouvées, soit par M. Kœhler sur les côtes des iles anglo-normandes, soit par M. Topsent lui-même à Luc et à Roscoff. D'autre part 33 espèces, que Bowerbank n'avait pas reçues de la Manche, y ont été rencontrées récemment par MM. Kœhler et Topsent, de sorte que le nombre total des espèces de cette mer pourrait déjà être porté à 144; mais il faut y ajouter encore 6 espèces de la Méditerranée dont la présence a été dans ces derniers temps constatée sur les côtes de l'Océan et un certain nombre d'Éponges dont Bowerbank n'avait pas connaissance. E. 0. 226 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTE SUR UN FORAMINIFÈRE NOUVEAU DE LA CÔTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE, par M. Ch. ScazumBerGEr. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IL, 2° et 3° parties, p. 211 et pl. VIL.) Dans les collections rapportées des côtes de Liberia (Afrique occidentale) par M. le Dr Jullien, M. Ch. Schlumberger a rencon- tré un Foraminifère très curieux, qui, à l’état frais, exhale, pa- raît-il, une odeur fétide et alliacée et qui constitue le type d’un genre nouveau, voisin des Astrochiza. M. Schlumberger propose d'appeler cette espèce Jullienella fœtida. F0; SUR L'ORIGINE ET L'ÉVOLUTION DE LA RÉGION ANO-GÉNITALE DES MAMMI- FÈRES, par M. E. RETTERER. (Journal de l’Anatomie et de la Phy- siologie normales et pathologiques de l’homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 126-216, pl. V et VI.) On sait quelles variétés de forme et de constitution offrent les organes génitaux externes dans la classe des Mammifères, on sait également combien leur développement et celui de la partie ter- minale de l'intestin sont encore mal connus. Faire disparaître ces graves lacunes et ces nombreuses divergences, Lel a été le but que s’est proposé M. E. Retterer en publiant les résultats de ses très intéressantes recherches sur l’origine et l’évolution de la ré- gion ano-génitale. L'auteur étudie d’abord les transformations et la destinée du cloaque chez les embryons de Porc, de Mouton et de Lapin; puis, ayant décrit son cloisonnement, il expose la formation du rudi- ment périnéal et de la dépression anale. Celle-ci se transformant en région anale définitive, M. E. Retterer est ainsi conduit à dis- cuter les diverses théories formulées pour expliquer la formation de l’anus, puis les vices de conformation ano-rectale. L'étude de la formation du pénis est très heureusement complétée par celle du squelette pénien embryonnaire ; ce chapitre est particulière- ment instructif et nous ne devons pas en séparer le suivant quis’y rattache intimement puisqu'il est consacré aux couches épithé- liales et au mésoderme du tubercule génital. Le beau mémoire de M. Retterer se termine par l’étude de l'é- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 227 volution des organes génitaux externes dans le sexe féminin. Elle y est exposée avec la même méthode et la même abondance de faits pleinement démonstralifs. TUE À CARTILAGE BRANCHIAL BILATÉRAL ET SYMÉTRIQUE, par MM. PorRIER et RETTERER. (Journal de l'Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l’homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 49-62.) Les chirurgiens et les anatomistes ont constaté souvent la pré- sence de nodules ou segmenis cartilagineux dans la région du cou, en l’absence de tout trajet fistuleux. Parfois même ces produc- tions se sont montrées bilatérales et symétriques. Dans ce cas, il est difficile d'admettre l’hypothèse de Cohnheim qui voudrait faire dériver ces néoformations de « germes aber- rants ». Il est plus rationnel de penser qu’elles se forment aux dépens des arcs branchiaux. Si l’on rapproche les observations relatives aux anomalies des fentes branchiales, on arrive à les grouper ainsi : 1° persistance de la fente avec orifice interne et externe (fistule complète); 2° persistance de la fente avec orifice externe ou interne (fistule borgne); 3° persistance d’une portion de la fente avec oblitération des orifices (kyste branchial). Dans toutes ces variétés la paroi mésodermique peut rester conjonctive ou devenir le siège d’un nodule cartilagineux et même osseux. Lorsque la fente branchiale disparaît totalement, il peut se faire qu'il ne persiste que le segment cartilagineux, seule trace de l’arc branchial sur l’une des moitiés ou sur les deux côtés du corps. C'est à cette dernière variété que se rapporte l’intéressante obser- vation de MM. Poirier et Retterer. J.. CG. LA CLAVICULE ET SES ARTICULATIONS, par M. Paul Poirier. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l'homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 84-103.) L'auteur étudie la clavicule dans sa direction, son développe- 228 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ment et ses articulations, en insistant particulièrement sur les bourses séreuses des ligaments costo-claviculaire, trapézoïde et conoïde. | Li. HS DE QUELQUES PARTICULARITÉS DE LA DURE-MÈRE, par M. TROLARD. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et patho- logiques de l’homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 407- 418.) La dure-mère devrait être considérée comme un ligament sus- penseur de l’encéphale; la pituitaire représenterait un prolonge- ment de la dure-mère; l’auteur décrit sous le nom de « tentes des lobes olfactifs » des expansions de la dure-mère protégeant une partie de ces lobes; enfin il relate un cas de dédoublement de la dure-mère. CE DE L'APPAREIL VÉINEUX DES ARTÈRES ENCÉPHALIQUES, par M. TROLARD. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et patholo- giques de l’homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 496-518, pl. XIV.) Les artères qui se rendent à l’encéphale sont munies d’un appa- reil veineux qui a pour but : 1° de favoriser puissammenti la cir- culation veineuse à l’état normal; 2° d'éviter à l’encéphale Îles accidents qui pourraient survenir à la suite d’une stase sanguine prolongée. À ::C: SUR LES CORPUSCULES NEURO-MUSCULAIRES A GAINES PACINIENNES, par M. A.-H. Prirer. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l’homme et des animaux, 26° année, p. 602-616.) Ces corpuscules neuro-musculaires semblent devoir être rangés auprès des corpuscules de Golgi; mais si l'hypothèse qui voit dans ces organes des terminaisons centripètes est assez vraisem- blable, M. Pilliet fait judicieusement remarquer qu’il est difficile de dire à quelle sensation ils correspondent. J2:6; ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 229 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES DÉGÉNÉRESCENCES CELLULAIRES, par M. Maurice Cazin. (Journal de l'Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l'homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 593-601, pl. XV.) L'intéressante note de M. Cazin est consacrée à l’étude de cer- taines productions cellulaires qui ont parfois causé des erreurs d'interprétation et que l’on a souvent l’occasion d'observer, sur- tout en histologie pathologique. | LC LA CELLULE NERVEUSE. ÉTUDES D'HISTOLOGIE ZOOLOGIQUE SUR LA FORME DITE MYÉLOCYTE, par M. Joannes CHaTiN. (1 vol. accompagné d’une planche gravée, Paris, J.-B. Baïllère, 1890.) Les recherches exposées dans ce travail ont été consacrées à l’é- tude d’une espèce histologique à laquelle on a accordé, durant près de quarante ans, une large place dans l'anatomie générale du système nerveux. Créé par Charles Robin sous le nom de myélocyte, ce type avait été présenté comme possédant la plus haute valeur au double point de vue anatomique et physiologique. Sa constitution eût été, en effet, des plus remarquables, puis- qu'on le décrivait comme un noyau libre muni de deux prolonge- ments. Ses fonctions n’eussent pas été moins dignes d'attention, car elles lui eussent attribué une véritable prééminence sur les autres parties du tissu nerveux dont il eût formé l'élément pre- mier et fondamental. C’est lui qui eût élaboré les impressions pour les élever au rang de sensations, de lui seul eussent émané les divers actes responsifs saccédant à ces excitations, etc. Le myélocyte peut-il revendiquer de tels rôles ? Est-on encore en droit de lui reconnaître une pareille signification ? Peut-on même simplement le maintenir sous un nom distinct dans nos cadres histologiques? Telles sont les questions qui se posent actuellement à l’esprit de tout biologiste soucieux de déterminer exactement le rôle des divers éléments nerveux. M. Joannes Chatin s’est efforcé de les résoudre en suivant les voies de l’histologie zoologique. Par l'étendue de son vaste do- 230 __ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES maine, par l’infinie variété de ses ressources, elle se prête tout particulièrement à de semblables études. | _ L'auteur étudie successivement la forme myélocyte je les Poissons, les Mollusques, les Insectes, les Crustacés, les Arachnides _et les de . Des faits ainsi observés, puis rapprochés et discutés, il RE ne que, loin d’être un noyau libre, le prétendu myélocyte est une véritable cellule. On ne saurait donc le considérer comme une forme spéciale et purement nucléaire. La cellule décrite sous le nom de myélocyte ne peut être dé- crite comme un élément nerveux distinct et autonome; elle ne représente qu’une des nombreuses variétés de la cellule nerveuse. X. CONTRIBUTION A LA PATHOLOGIE DE L'EMBRYON HUMAIN, par M. C. Pri- sALix. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l’homme et des animaux, 26° année, 189p, p. 217-235, pl. VIIL.) Dans l'embryon décrit par M. Phisalix, le processus dégénératif n’est encore qu’au début; les organes sont très distincts; il ne semble pas y avoir eu de modifications sensibles dans leur dis- position et leurs rapports. Ce qui domine dans les lésions, ce sont les altérations des épi- théliums. Parmi les tissus embryonnaires, ce sont évidemment ceux dont la vitalité est la plus grande et qui subissent le plus rapidement les influences pathologiques. Malgré ces modifications histologiques profondes, les différents systèmes ont conservé leurs rapports et leur étude fournit d’u- tiles renseignements sur certains points du développement nor- mal. C’est ainsi que dans le système veineux, on peut saisir le mécanisme par lequel s'opère le changement de direction dans la circulation des veines ombilicales, pour se jeter à la face inférieure du foie, au moment où la communication avec le cœur disparait. J. C. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 231 LE PLACENTA DES RONGEURS (suite), par M. Mathias Duvar. (Journal de l'Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l'homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 1-49, 273-345, 521- our DL l'ELIT.) M. Mathias Duval continue ses belles études d'embryologie comparée par l'exposé des faits qui s’observent dans le” placenta du Lapin à partir du quinzième jour. Une transformation complète de l’ectoplacenta en achève le remaniement, tandis que dans les autres annexes, d’origine fœtale ou d’origine maternelle, se poursuivent les transformations com- mencées dans les deux stades précédents. L'auteur décrit d'abord les annexes autres que l’ectoplacenta (cotylédons utérins, allantoïde, zone ombilico-placentaire, vésicule ombilicale), puis l’ectoplacenta lui-même. Dans les gros sinus des cotylédons utérins, la couche plasmo- diale endovasculaire cesse d’être réellement plasmodiale pour se segmenter en cellules individualisées ; tantôt ce sont des cellules fusiformes, tantôt des cellules globuleuses. Nous avons antérieu- rement insisté sur l'intérêt qui s'attache à l'étude de cette zone plasmodiale ; les faits actuels achèvent de montrer toute son importance. | Les modifications, déterminées par suite de la condensation du tissu mésodermique allantoïdien, sont absolument les mêmes et dans la zone inter-ombilico-placentaire et dans l’espace inter-ecto- placentaire. M. Mathias Duval fait très clairement comprendre le processus de cette condensation, processus fort intéressant au point de vue de l’histogénèse et de l’histoire générale du tissu conjonctif : au début le tissu mésodermique en question était constitué selon le type embryonnaire, c’est-à-dire formé d'une abondante substance amorphe, transparente, renfermant des cellules étoilées: or, à partir de la fin du quatorzième jour, sa substance amorphe se résorbe, les cellules se trouvent rapprochées, aplaties, de sorte qu’on se trouve en présence de quelque chose de très analogue au tissu conjonctif lamelleux de l'adulte. On voit que les patientes études de M. Mathias Duval n’éclairent pas seulement les parties jusqu'ici les plus obscures et les plus controversées de l'embryogénie des Mammifères, elles apportent en outre de précieuses contributions à l’anatomie générale et à l’histologie. Nous en pourrions citer bien d’autres exemples; pour 232 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES le moment, nous nous bornerons à celui- ci, emprunté à la des- cription de la vésicule ombilicale et de la mATUeuse utérine. Au-dessus de l’épithélium utérin se trouvent d'énormes cellules à deux noyaux, qui méritent Justement d’être désignées sous le nom de cellules géantes. Ce sont des cellules conjonctives étoilées devenues gigantesques; leur protoplasma est granuleux ; dans chacun de leurs noyaux se voit un beau réseau chromatique forte- ment coloré par le carmin. A l'étude de ces diverses annexes succède celle de l’ectopla- centa, de la division de ses tubes en canalicules, de la formation des complexus canaliculaires ou lobules. Procédant toujours avec la même méthode, M. Mathias Duval décrit d’abord la constitution des complexus canaliculaires ou lo- bules, puis les dispositions des lobules, voies afférentes et effé- rentes du sang maternel. Pour terminer l’histoire du placenta du Lapin, le savant embryologiste examine encore comment ce pla- centa se comporte lors de la parturition, c’est-à-dire : 1° dans quelle zone ou couche se fait la séparation entre les parties qui seront expulsées et celles qui demeurent, et quel est le mécanisme du détachement des premières ; 2° el se prépare la répa- ration de la muqueuse utérine mise à nu par cette séparation. Après avoir ainsi très complètement étudié le placenta chez le Lapin, et avant de continuer ses recherches sur le Rat, la Souris et le Cochon d’Inde, Mammifères qui présentent le singulier phé- nomène connu sous le nom d’inversion des feuillets blastoder- mique<, M. Mathias Duval examine avec la plus minutieuse at- tention cette curieuse et paradoxale disposition qui a été signalée pour la première fois en 1852 par Bischoff chez le Cochon d'Inde. On sait en quoi elle consiste : le feuillet interne du blastoderme, au lieu de donner naissance au tube digestif et à ses annexes, semblerait devenir l’origine du système nerveux, des organes des sens et de l’amnios; par contre le feuillet externe, au lieu de for- mer le système nerveux, etc., formerait le tube digestif. Ce serait donc ici, contrairement à la loi générale, le feuillet externe qui mériterait le nom d'intestin- CARRE et le feuillet interne celui de nervoso-sensoriel. On comprend que, sous l'impression produite par la découverte de Bischofïf, les embryologistes aient pu être fort ébranlés dans leurs convictions relativement à la signification des feuillets. M. Mathias Duval établit que cette inversion est purement : : À _ ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 233 apparente et qu'il faut en chercher l'explication dans l’ectopla- centa. | Mais sur ce point comme sur tous les autres, il est nécessaire de réunir des séries complètes de préparations. Il est indispen- sable de poursuivre les observations sur une collection sériée, sans lacunes, d’utérns d’un même animal à toutes les époques de la gestation; en outre, il faut faire, pour chaque piècé, non pas une ou deux coupes, mais la série complète de l’organe débité en minces tranches, de manière à n'être pas exposé à décrire pour une portion placentaire des cotylédons utérins, une partie prise en réalité à côté, en dehors du lieu où se forme le placenta. Comme le moutre très bien M. Mathias Duval, par l’analyse des divers travaux antérieurs, les nombreuses erreurs commises doi- vent être rapportées aux lacunes mêmes que les observateurs ont trop souvent laissées se glisser dans leurs séries de préparations. Il suffit de négliger tel stade de l’évolution pour méconnaitre les transformations les plus essentielles. Tout serait à citer dans les beaux mémoires de M. Mathias Duval : par le nombre et la variété des matériaux mis en œuvre, par la sûreté et la précision d'une méthode qui ne laisse aucune place à l'hypothèse, par la haute valeur des résultats obtenus et par leur prochaine application à l’étude du placenta humain, les recherches de M. Mathias Duval ne méritent pas seulement d’être placées au premier rang des travaux dont s’est enrichie l’'embryo- logie moderne, elles marquent en réalité pour celle-ci une ère nour- velle et lui donnent un degré de certitude qu’elle n’avait jamais acquise antérieurement. C’est à regret que nous devons nous bor- ner à une si courte analyse; aussi ne saurions-nous trop engager les zoologistes à lire et à méditer ce magistral exposé de faits si hautement instructifs. PTE DES FORMES EXTÉRIEURES DU CACHALOT, par MM. G. Poucuer et J.-A. CHaves. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l’homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 270-272.) L'un des auteurs ayant eu l'occasion de photographier deux Cachalots tués sur la côte San Miquel des Acores, les figures ainsi obtenues permettent de fixer définitivement les traits extérieurs de cet animal aussi célèbre que peu connu. JE 234 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DESCRIPTION D'UN NOUVEAU TINAMOU DE LA PATAGONIE, par M. E. Ous- TALET. (Annales des sciences naturelles, Zoologie, 7° série, t. IX, p. 18.) Par la forme de son bec, la disposition de ses narines, le nombre de ses doigts-et la structure de ses pattes, cet Oiseau appartient au genre J'inamotis; mais diverses particularités ne permettent cependant pas de le rapporter à la seule espèce connue du genre (1. Pentlandi.) La découverte de cette nouvelle et très intéressante espèce, que M. Oustalet propose de désigner sous le nom de Z'inamotis Ingoufi, permet de reculer notablement vers le sud la limite in- férieure de l’aire d'habitat du genre T'inamotis. JC CoRPS ÉTRANGERS D'ORIGINE ANIMALE CHEZ LE PYTHON DE SÉBA, par M. Huet. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l'homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 519-520.) Ces corps d’un brun verdätre se trouvaient dans le tissu cellu- laire sous-cutané de toute la moitié postérieure du corps. L'examen microscopique y montre les caractères propres aux matières fé- cales des animaux annelés. Ils ont dû être déposés par des para- sites dont les dimensions devaient être relativement considérables. * ARE EE STRUCTURE HISTOLOGIQUE DES BARBILLONS ET DES RAYONS LIBRES DU P£- RISTEDION CATAPrRACTUM, par M. E. Jourpan. (Archives de zoologie exprimentale et générale, 1890, p. 603-616, pl. XXXIT.) Les corps cyathiformes étant très nombreux dans les barbillons, tandis que l’auteur n’a pu les découvrir dans les rayons libres, ceux-ci sont, à sont avis, des organes tactiles et les barbillons des organes gustalifs. RAR ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 235 RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA RATE CHEZ LES POISSONS, par M. E. Laçuesse. (Thèse pour le doctorat ès sciences naturelles présentée à la Faculté des sciences de Paris, 1890.) Malgré des centaines de mémoires consacrés à l’étude de la rate, on peut encore répéter le mot de Galien : « C’est un organe plein de mystère. » | Fe Non seulement les fonctions de la rate sont actuellement l’ob- jet des plus vives controverses, mais sa structure même est vive- ment discutée. En présence de ces incertitudes, il semble assez étonnant qu'on n'ait pas eu plus fréquemment recours à l’em- bryologie qui doit toujours intervenir pour élucider de semblables questions et clore de pareils débats. Telle est la très juste pensée qui a inspiré et guidé M. La- guesse dans ses recherches sur le développement de la rate chez les Poissons. Le choix de ces Vertébrés inférieurs était des plus rationnels : en s’adressant directement aux Mammifères, on se fût heurté inévitablement à des obstacles considérables, tandis qu’en s'adressant aux Poissons on suivait une route infiniment plus sûre et qui permettait d’ailleurs de remonter jusqu’à l'Homme, en généralisant, après vérification, les faits acquis. Les observateurs s’accordaient déjà à reconnaître que la rate ne se développait que tardivement. En effet, chez les Poissons, elle apparaît seulement à l’époque où l’estomac commence à pouvoir être reconnu comme tel, en rapport immédiat avec la veine sous- intestinale, dans l’épaisseur de la paroi mésodermique de l’in- testin, dont elle est une simple bosselure, et au côté gauche de l'insertion du mésentère primitif; plus tard, par dédoublement de cette paroi, elle se trouve comprise dans l’épaisseur d’un mé- sogastre de formation secondaire. Située d’abord dans la région duodénale, la rate se rapproche graduellement de l'estomac et finit pas venir coiffer sa grande courbure. Le tissu splénique est à l’origine un simple épaississement du mésenchyme en connexion avec la veine ou ses affluents. Ce mésenchyme est formé de cellules étoilées anastomosées, contenant dans ses mailles de nombreux éléments arrondis. Le réseau de cellules du mésenchyme, modifié, devient le réti- culum définitif de l'organe. Il n'entre pas de fibres conjonctives dans sa constitution. Les éléments contenus deviennent les éléments libres de la 236 : REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES pulpe, noyaux d'origine, et donnent naissance, dès que le tissu est différencié, à des globules blancs et surtout à des globules rouges. La rate est donc dès le début un organe hématopoiétique; elle partage ce rôle avec le tissu analogue dont le rein est infiltré. Les veines propres se forment au début, d’après un mode par- ticulier. Ce ne sont que des files irrégulières de mailles du réseau primitif, entrées en communication avec la veine sous-intestinale par la mise en liberté des éléments contenus, files qui se régula- risent, s'ordonnant en canaux à parois continues sur une partie de leur trajet. | Les cellules limitantes du réseau jouent, dans les parties qui restent à l’état réticulé, le rôle d’endothélium continu avec celui des veines. La rate est, à l’origine, une sorte de sinus veineux réticulé, placé en diverticule sur le système porte, sinus contenant dans ses mailles les plus reculées une réserve de noyaux d'origine (pulpe blanche). Les artères se développent tardivement. La circulation s’éta- blit alors de leurs extrémités vers celles des veines à tr avers les maill es interposées du réseau, mais respecte toujours des parties de pulpe blanche. Le tissu splénique est donc une formation tout à fait spéciale, et peut être considéré, jusqu'à un certain point, comme une sorte de reliquat du mésenchyme embryonnaire destiné à la régénération des globules du sang et où les éléments conjonctifs et vasculaires restent confondus comme ils l'étaient dans le mésenchyme pri- mitif. JC: Rapport A M. LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE SUR LE FONCTION- NEMENT DU LABORATOIRE DE CONCARNEAU EN 1889 ET SUR LA SARDINE, par M. G. Poucner. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l'homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 617-629.) Après avoir exposé le fonctionnement du laboratoire et énu- méré les travaux qui y ont été effectués durant l’année 1889, M. Pouchet résume l’état de nos connaissances sur la Sardine et insiste sur l'intérêt qu’il y aurait à pousser plus avant les re- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 237 éherches relatives au mode d'existence d'une espèce dont la pêche fait vivre une partie importante de notre population maritime. ere J. C. LES MYRIOPODES MARINS ET LA RÉSISTANCE DES ARTHROPODES À RESPI- RATION AÉRIENNE A LA SUBMERSION, par M. Félix PLATEAU. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et pathologiques de l’homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 235-269.) D’après M. Plateau, la résistance des Myriopodes marins, des Insectes et des Arachnides halophiles ou paludicoles à la submer- sion ne tiendrait ni à une structure spéciale de l’appareil respi- ratoire, ni à l’existence d’une couche d'air ou d’un vernis protec- teur, ce serait une propriété générale aux Arthropodes non bran- chiés qui tous, ou presque tous, présenteraient une résistance remarquable. J. C. MÉMOIRE SUR LE VENIN ET L’AIGUILLON DE L'ABEILLE, par M. G. CARLET. (Annales des sciences naturelles, Zoologie, 7° série, t. IX, p. 1-17, pl. [.) L'existence d’une glande alcaline chez les Hyménoptères à ai- guillon dentelé explique comment leur venin est plus actif que celui des Hyménoptères à’aiguillon lisse, chez lesquels cette glande est nulle ou rudimentaire. L’aiguillon peut être regardé non seulement comme un trocart, mais comme une seringue à double piston, aspirante et foulante. Ün réservoir à venin alimente constamment cette seringue, mettant le venin à l'abri du contact de l’air et l'empéchant de s’écouler au dehors quand l’Insecte ne l'âtilise pas. AA MONOGRAPHIE ZOOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DU GENRE Prosorisroma Larr., par M. A. VAyssièRE. (Annales des sciences naturelles, Zoologie, 7° série, t. IX, p. 19-87, pl. II-V.) L'intérêt qui s'attache aux Prosopistomes, singuliers Insectes pris longlemps pour des Crustacés, explique comment ils se sont REVUE DES TRAV. SCIENT, — T. XI, n° 4. 17 258 5 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES particulièrement imposés à l'attention des zoologistes qui leur ont consacré, durant ces dernières années, de nombreux travaux. M. Vayssière, qui s'était précédemment occupé de l'espèce européenne, complète dans ce mémoire ses recherches antérieures en présentant une très intéressante description du genre consi- déré dans ses caractères taxinomiques, ses mœurs et son orga- nisation. J. C. HISTOIRE MALACOLOGIQUE DU LAC TANGANIKA, par M. J.-B. Bourcui- GNAT. (Annales des sciences naturelles, Zoologie, 7° série, t. X, 1890, p. I-XVII.) Dans ce travail considérable, M. Bourguignat fait connaître les Mollusques fluviatiles du grand lac Tanganika, renvoyant pour les Mollusques terrestres des bords du lac à son grand ouvrage sur les Mollusques de l'Afrique équatoriale. Le savant malacologiste ne se borne pas à décrire les caractères des nombreuses espèces nouvelles qu’il a découvertes dans la faune du Tanganika. Il les étudie minutieusement au point de vue biologique, rapprochant, avec une haute sagacité, ces types de ceux qui vivent sous d’autres climats, mais dans des conditions analogues; on peut ainsi juger de la justesse des principes qu'il n’a cessé de défendre et qui ramènent la notion de l’£spèce à celle d’une forme résultant de l'influence des milieux et du mode vital. : Dix-sept planches accompagnent ce beau mémoire : tous les Gastéropodes décrits s’y trouvent représentés; parmi les Acé- phales aucun type de groupe n’a été omis, aucune forme impor- tante n’a été négligée. Îl est d’ailleurs inutile de le rappeler, car tous les zoologistes savent quelle consciencieuse rigueur s'affirme à chaque ligne des travaux de M. Bourguignat. JC: RECHERCHES SUR LA POURPRE PRODUITE PAR LE PURPURA LAPILLUS, par M. LeteLLier. (Archives de zoologie expérimentale et générale, 1890, p. 361-408, pl. XXI.) L'animal qui fournissait la pourpre aux vieux habitants de la Bretagne n'était évidemment ni le Purpura hæœæmastoma, ni les ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 239 Murex brandaris et trunculus utilisés par les ateliers de Tyr et de Sidon. Ces Mollusques ne pourraient pas vivre dans des mers aussi froides où ils sont d’ailleurs inconnus. C'est le Purpura la- pillus qui servait aux teinturiers bretons et l’on doit savoir gré à M. Letellier d’avoir repris à ce point de vue l’étude d'une espèce que l’on dédaigne aujourd’hui, si ce n’est pour la manger aux jours de famine. Nulle fabrique de pourpre n'existe depuis 1oEtenpe sur les côtes de la Bretagne et le temps a presque emporté ie au souvenir de cette antique industrie. On aperçoit assez facilement, sur l'animal observé par trans- parence, la bandelette purpurigène. Cette bandelette est formée de deux parties séparées par une ligne oblique et étroite, dépourvue de celluies sécrétantes. La première partie, la seule qui sécrète la pourpre, commence un peu en avant de l'extrémité du rectum, longe la glande anale dont elle recouvre partiellement les acini et se termine là où com- mence cette même glande anale. La seconde, uniquement mu- queuse, fait suite à la première; son extrémité est à l’angle in- terne droit de la cavité branchiale. Rien d'important ne distingue entre elles les deux portions de la bandelette du Purpura lapillus. L'action de la lumière permet seule d'établir, entre les deux parties de l’épithélium sécréteur, une distinction certaine et d'affirmer que leur rôle physiologique est différent. L'une produit la pourpre et du mucus; l’autre ne sécrète que cette dernière substance. On sait que le Purpura lapillus dépouillé de sa coquille et ex- posé à l’air présente, plus ou moins promptement, là où existait la bandelette jaune, une large bande d’un beau violet pourpre. En suivant la marche de ce phénomène on constate plusieurs faits dignes d'attention. La pourpre se produit par l’action de la lumière et son appari- lion est accompagnée d’un dégagement de corps volatils inconnus qui ont l'odeur de l’ail et de l’assa-fœtida, Elle apparaît seulement dans la bandelette jaune et unique- ment dans sa partie antérieure, celle qui longe la glande anale. En général, ce sont les cellules les plus voisines de cette glande anale qui sont les premières colorées; les autres deviennent en- suite violettes et la pourpre, pénétrant les tissus, finit par colorer les cellules conjonctives du manteau et celles des acini de la glande anale. L'expérience démontre que lorsque l'action chimique qui amène 240 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES la formation de la pourpre est commencée, elle ne se continue pas dans l'obscurité. La couleur violette fournie par le P. lapillus est due non à une substance unique, mais à trois corps existant dans le protoplasma cellulaire de l’épithélium de la bandelette, L’un de ces corps, qui est jaune, ne change pas par l’action de la lumière; tandis que les deux autres deviennent l’un bleu et l’autre rouge dans les mêmes conditions. Ces deux corps ne dif- fèrent pas seulement par leur aspect, leur solubilité, leurs pro- priétés photogéniques, ils appartiennent à des systèmes cristallins incompatibles et sont deux espèces chimiques distinctes. Les substances purpurigènes n'existent point toutes formées dans le sang. Elles sont élaborées par la bandelette et seulement par sa partie antérieure. La glande anale ne concourt pas à cette production. Peut-être les cellules de l’épithélium rectal peuvent elles devenir également le lieu de formation des substances pur- purigènes. À quoi la pourpre peut-elle servir au Purpura lapillus ? M. Le- tellier admet qu’elle sert à colorer la coquille et aussi, selon toute vraisemblance, à guider les individus à l’époque de la reproduc- tion. . On a vu qu’au moment où la pourpre se forme, il se dégage des produits volatils à odeur très forte. L'auteur pense que ces produits, transportés par les eaux dans tous les sens, deviennent probablement une des causes déterminantes de ces rassemble- ments extraordinaires de Purpura que l’on voit sur les rochers pendant tout le temps de la ponte. 3.50: RECHERCHES SUR LA CIRCULATION DES LAMELLIBRANCHES MARINS, par M. A. MENEGAUX. (Thèse pour le doctorat ès sciences naturelles présentée à la Faculté des sciences de Paris, 1890.) La circulation a été bien souvent étudiée chez les Lamellibran- ches, mais les résultats obtenus ne sont pas toujours comparables et de certaines divergences s'élèvent entre les observateurs qui se sont consacrés à l'examen de ces délicates questions relatives aux capillaires, aux lacunes, aux communications avec l'exté- rieur, etc. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 241 Aussi doit-on savoir gré à M. Ménégaux d’avoir repris l'étude du sujet en s’attachant à faire connaître la structure et les mo: difications de l'appareil circulatoire dans les diverses familles de la classe. Les Lamellibranches ont un système circulatoire incomplet, mais fermé par rapport au milieu ambiant. L'appareil central de la circulation se compose, suivant la des: cription depuis ns gt classique, d’un ventricule et de deux oreillettes: Quant aux deux ventricules caractéristiques du genre Arca, ils n’y seraient pas absolument constants et l’on y trouverait une fu- sion progressive des deux ventricules en un seul enserrant plus ou moins le rectum. Quand les artérioles n’ont plus que 12 x en moyenne, elles per- dent leur endothélium ; leurs parois sont réduites à du tissu con- jonctif, offrant des fentes et se continuant avec le tissu conjonctif voisin. _ Aux artérioles font suite des lacunes creüsées dans le tissu conjonctif et dont les parois sont très écartées par le sang durant la turgescence. Les vésicules de Langer ne sont pas des lacunes, mais des cellules avec des noyaux très nets. Elles sont nombreuses dans le manteau du Taret, mais sans mucus; celles du pied du Pétoncle sont pleines de mucus. Le ventricule, les oreillettes et les artères offrent intérieure- ment un endothélium continu. Quant aux branchies des Lamellibranches, elles peuvent être de trois sortes : 1° Les branchies foliées ; 2° les branchies filamen- teuses simples : 3° les branchies lamelleuses qui sont planes, on- dulées ou plissées. Les branchies possèdent de vrais vaisseaux à endothélium Les vaisseaux efférents, comme l'oreillette, ont un bel endothélium; il semble moins net dans les vaisseaux afférents. L’endothélium n’est pas interrompu dans la branchie comme dans le sac viscéral; il n’y a donc pas lieu d'y admettre des la- cunes interstitielles. On ne trouve par conséquent dans la branchie que des vaisseaux. L’afflux du sang produit la turgescence, mais il n’y a pas de réseau érectile spécial chez les Lamellibranches. Dans tous les Bivalves qui ont un pied bien développé, il existe un petit orifice bojano-pédieux percé dans la paroi viscérale et muni de lèvres et d’un sphincter. Placé entre les connectifs céré- 242 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES bro-viscéraux, il conduit dans les canaux sanguins de l’organe des Bojanus, car tous ces mêmes animaux ont une commissure bojanienne très vasculaire en arrière des oreillettes. Le sang peut s’accumuler dans les lacunes creusées dans le tissu conjonctif qui entoure les Schleimzellen de Flemming, grâce à la fermeture de l’orifice bojano-viscéral lorsque s'établit la turgescence. Pendant la stase du sang dans le pied, l’orifice s’ouvre à des intervalles inégaux, pour laisser passer une ondée sanguine et amener ainsi un renouvellement partiel du liquide sanguin. Quand l’état turgide va cesser, il est largement bâillant, et le sang traverse l’organe de Bojanus pour aller s’amasser dans les sinus des ganglions viscéraux, puis dans le réservoir palléal. Tous les Lamellibranches à pied peu développé ou à byssus ne possèdent pas l’orifice bojano-viscéral. On ne peut découvrir de pores aquifères dans le pied du Car- dium, du Pectunculus, ni de pores intercellulaires dans le manteau de l’Avicula et du Teredo. Il n’est donc pas nécessaire d’invoquer un afflux d’eau pour expliquer la turgescence chez les Bivalves ; d’ailleurs, la quantité de sang est bien suffisante pour la produire. Dans les bords marginaux, l’afflux du sang peut produire le gonflement; mais il est probable qu'il intervient une contraction de certains muscles pour empêcher le sang de s’écouler dans les lacunes palléales. Chez les Siphonés, la présence de la dilatation postventriculaire et des valvules siphonales montrent que la turgescence doit se faire par l’afflux du sang et que, de plus, ce sang pendant la ré- traction lente ou brusque, ne peut revenir directement au cœur ; il doit alors passer dans le manteau avant de se rendre dans l’o- reillette. J. C. RECHERCHES SUR LA LARVE DE LA ÂLUSTRELLA HISPIDA, STRUCTURE ET MÉTAMORPHOSE, par M. Henri Prouxo. (Archives de zoologie expé- rimentale et générale, 1890, p. 409-460, pl. XXII-XXIV.) La forme larvaire de la Ælustrella hispida présente le même plan d'organisation que les larves des Bryozoaires chéilostomes ovicellés et que la larve de l’Alcyonidium mytyli. + / ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 243 La larve possède deux sortes d'organes : 1° ceux qui, pendant la métamorphose, passent directement à la zoécie primaire et semblent n'être d'aucune utilité à la larve libre; 2° ceux qui, au contraire, ayant à remplir des fonctions utiles à la larve pendant sa vie libre, se détruisent lorsque la vie larvaire cesse, ne passent pas directement à la zoécie, mais sont utilisés par l'individu pri- maire comme réserve nutritive. La fixation de la larve se fait, comme chez toutes les larves pourvues desac interne, par l'intermédiaire de cet organe évaginé. Aussitôt après la fixation, commence le phénomène de l’histo- lyse qui désorganise une grande partie des tissus larvaires et les transforme en une quantité de sphères nucléées ou histolytes qui se mêlent aux globules vitellins et sont, comme eux, destinés à être mis en œuvre par le jeune polvpide. La larve passe alors à l’état de cystide. Le cystide présente, au pôle aboral, un disque méso-ectoder- mique destiné à former le polypide. Celui-ci provient donc, non de l’organe aboral, mais du disque qui vient d’être mentionné et qui se constitue indépendamment de l’organe aboral. J. C. RECHERCHES SUR LES TURBELLARIÉS DES CÔTES DE FRANCE (NÉMERTES), par M. L. Jousin. (Archives de zoologie expérimentale et générale, 1890, p. 461-602, pl. XXV-XXXI.) Ce mémoire est consacré à la description des Némertes observées à Banyuls et à Roscoff. La comparaison de ces deux faunes à fourni à M. Joubin plu- sieurs faits intéressants. Diverses espèces se rencontrent dans la Méditerranée et dans l'Océan. Quelquefois elles y sont identiques, mais souvent elles revêtent dans chaque station des caractères particuliers. D’autres espèces, au contraire, sont spéciales à l’une des deux mers et ne s’observent pas dans l’autre. Le catalogue dressé par M. Joubin sera consulté utilement par tous les zoologistes. Il donne un excellent aperçu de l'extension et de l’abondance des Némertes sur nos côtes. Ces Turbellariés s’y montrent en réalité beaucoup plus nombreux que les recher- ches du même genre ne l’avaient fait prévoir. J.. C. 244. : REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE LA VALEUR RELATIVE DE QUELQUES PROCÉDÉS D'INVESTIGATION EN ANATOMIE COMPARÉE, par M. H. DE Lacaze-Duriers. (Archives de zoologie expérimentale et générale, 1890, p. 617-686, pl. XXXTI- XXXV.) Dans cette belle et très importante série de recherches, M. de Lacaze-Duthiers ne se borne pas à tracer les règles suivant les- quelles doit être poursuivie toute investigation d’anatomié com- parée, mais s'attache immédiatement à montrer comment elles doivent être appliquées. Reprenant ses études antérieures sur l’Haliotide, l'éminet zoologiste établit que deux parties, confondues anatomiquement, peuvent rester néanmoins distinctes physiologiquement et mor: phologiquement. On en trouve la preuve manifeste dans la coales- cence des deux connectifs de l’Haliotide et dans leur soudure en arrivant aux centres asymétriques et pédieux unis pour former le grand cordon. Des exemples analogues peuvent être tirés de là soudure du nerf acoustique avec le connectif cérébro-asymétrique chez la Patelle ; des deux ganglions branchiaux dans le Taret, et de tous les centres périæsophagiens chez les Céphalopodes. Les données morphologiques et la loi des connexions conduisent à des résultats dont la valeur l'emporte de beaucoup sur ceux que fournissent, au moins dans la question actuelle, ies indications histologiques. L'une des preuves les plus frappantes de cette valeur se trouve dans ce fait que deux connectifs descendant du cerveau à la tête du grand cordon pédieux démontrent par cela même, dans cette extrémité supérieure du grand cordon, la présence de deux cen- tres morphologiquement et physiologiquement différents, mais paraissant confondus anatomiquement. L’exception trouvée chez l’Actéon ne prouverait rien contre une loi confirmée dans l’universalité des Gastéropodes: Ellé n’est, d’ailleurs, pas accompagnée d’une démonstration anatomique suffisante et permettant de l’accepter sans réserve. Aussi est-ce très justement que l’auteur maintient les mêmes idées générales qui étaient contenues dans son travail de 1859, tout en faisant la part des modifications que les progrès de la science permettent d’y apporter aujourd’hui. J. C. + 1” += ANALYSES ET ANNONCES, =- ANATOMIE ET ZOOLOGIE 245 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NOCTILUQUES, par M. Georges PoucHET. (Journal de l’Anatomie et de la Physiologie normales et patholo- giques de l'homme et des animaux, 26° année, 1890, p. 104-125, p. IV.) Par leur forme, les Noctiluques se rapprochent des Péridiniens et seraient végétaux plutôt qu’animaux, malgré leur mode d’ali- mentation. La membrane qui enveloppe le corps, y compris le tentacule, peut être désignée sous le nom de cuticule ; mais on ne doit pas attacher ici à ce terme la valeur d’un produit sécrété et non vivant, car cette membrane témoigne d’une activité nutritive considé- rable. Chez les Noctiluques gavées de nourriture par l'alimentation artificielle (jaune d'œuf), la luminosité est manifestement plus intense que chez les Noctiluques à l’état normal. Les Noctiluques abondamment alimentées sont aptes à à la repro- duction, soit par scissiparité, soit par gemmiparité. A leur début, ces deux modes de multiplication se ressemblent beaucoup. Ainsi, pour la gemmation, on observe d’abord le même accroissement du diamètre transversal avec étranglement, comme s’il devait y avoir scission ; mais aussitôt une nouvelle division du cytoplasme et du noyau se dédoublant ensemble montre que c’est la gemmation qui va se produire. Dans la plupart des cas, le noyau se voit nettement pendant la vie. Au point de vue de la structure nucléaire, les Noctiluques se distinguent des Péridiniens en ce que leur noyau à l’état vivant paraît homogène au lieu de laisser voir une structure bacillaire, granuleuse, comme c’est le cas ordinaire chez les Péridiniens. On ne trouve jamais chez les Noctiluques de filament nucléaire pro- prement dit. Dit 246 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES & 2 BOTANIQUE OBSERVATIONS SUR LE ÂRESIA REFRACTA, par M. P. DUCHARTRE. (Journ. de la Soc. nationale d’horticulture de France, 3° série, t. XIII.) De cette étude, qu’accompagnent de nombreuses figures, dé- coulent deux conséquences importantes : la première est que le tubercule du Fresia refracta est caulinaire (comme celui du Chou- Rave); la seconde, que, pour le former, la lige ne se renfle pas dès sa base, mais seulement à partir de son quatrième entrenœud, sa portion tout à fait inférieure étant destinée à disparaître aussitôL. C. NOUVEAUX EXEMPLES DE TISSU PLISSÉ, par M. Ph. vaAN TIEGHEM. (Journ. de botanique, de Morot, 5e année.) Le tissu plissé, d’abord reconnu par M. van Tieghem exclusive- ment dans les cellules de l’endoderme, dont il occupe les faces latérales et itransverses, vient d’être constaté par le même anato- misie dans cinq autres situations : 1° dans l’avant-dernière assise de l'écorce, le vrai endoderme manquant alors de plissements (racines des £'quisetum, de plusieurs Fougères et Hydroptérides) ; 2° dans l’exoderme ou assise subéreuse (Dicotylédones, notam- ment racines des Auricula et des Primula de la section Primula- strum, etc.); 3° dans la seconde assise verticale (Monocotylédones, surtout chez les Restiacées et les Orchidées ; 4° dans les cellules qui bordent les lacunes laissées par la résorption des vaisseaux dans le faisceau libero-ligneux des feuilles d’/soetes ; 5° dans l’as- sise pilifère de la racine des Conifères et Cycadées, assise qui, ici comme chez les Dicotylédones, est l’assise interne, seule persis- tante, de l’épiderme composé, dont toutes les autres assises se sont exfoliées pour former la coiffe”. 1. C’est surtout le fait du plissement dans cette assise pilifère qui a motivé la présente note de M. van Tieghem. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE | 247 En résumé, dit M. van Tieghem, on connaît aujourd’hui le tissu plissé dans six régions anatomiques différentes, cinq pri- maires : l’endoderme, l’assise sus-endodermique, l’exoderme, l'assise sous-exodermique, l’assise pilifère et le bois, et une secon- daire, le liège. Les faits précédents font penser qu'on en observera encore d’autres, et dès lors le plissement des cellules perdrait singulière- ment de la valeur qui lui était attribuée comme caractère de l’'endoderme notamment. C. QUESTION DE NOMENCLATURE BOTANIQUE : Bupa VEL T'1ss4, par M. MA- LINVAUD. (Le Naturaliste, 13° année.) Adanson instituait, sous les noms de Buda et Tissa, deux genres d’Alsinées qui devaient plus tard rentrer dans le genre Spergu- laria Pers. (Lepigonum Fries). Oubliés des botanistes, des deux noms d’Adanson, l’un, Tissa, fut repris par Dumortier pour réunir les deux genres. Mais, en avait-il bien le droit ? Dans Adanson, Puda vient quel- ques lignes avant T'issa et, conformément à la loi d'ancienneté, consacrée par le Congrès botannique de Paris (1867), c'est Puda qu’il eût dû reprendre. Tel est l’avis de M. Britten, éditeur du Journal of Botany de Londres, tandis que M. Britton, botaniste américain, tient au contraire pour 7éssa. M. Malinvaud, considérant que Puda et Tissa sont oubliés et « qu'en matière d'usage et de nomenclature, possession vaut titre », répond à la question : Puda vel Tissa — non Buda nec Tissa! C. LES PLANTES ALEXITÈRES DE L'AMÉRIOUE, par Henri BocquiLLon- Limousin. (Paris, Hennuyer, éditeur.) Dans le travail considérable auquel M. Bocquillon s’est livré sur les plantes employées en Amérique à combattre la morsure des animaux à virus, des serpents en particulier» l’auteur expose l’anatomie des principales d’entre les plantes alexitères (Mikania Guaco, Aristolochia fragrantissima, Condurango, Nandhiroba, Contrayerva, Petiveria, Conyza odorata, etc.), et fait connaitre 248 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES toute üne série d'alcaloïdes et de glucosides qu il serait parvenu à isoler. L'action des alexitères serait fénétadilo out toute physiologique et ainsi classée : 1° Plantes élevant la ptite (Condurango, Guaco; Aristo- lochia, etc.) ; 50 Plantes éméto- (Nandhiroba, Polygala Senega, Guaco, etc.) ; 30 Plantes éliminant le venin par la sueur et la salive (encore . Guaco et Aristoloches, Piper frutescens et P. grocumbens, Aya- pana, Dorstenia, etc.) ; 4° Espèces éliminant le venin par les urines (encore Guaco et Aristoloches, Piper, Dorstenia, Ayÿa-pana, Ærythrina, Corallo- dendron, etc.) ; 5° Espèces tanniques neutralisant le poison (échidnine) (Cassia alata, Acacia Farnesiana, Bignonia leucoxylon et B. unguis-Cati, Lycopus virginicus, etc.). On remarquera que, pour le n° 5, l’action -est, non physiolo- gique, mais purement chimique, le tnt formant avec le virus un composé insoluble. M. Bocquillon-Limousin termine en posant ces deux prifétpes fondamentaux (?) : À. — À la morsure de tel serpent, vivant dans un pays donné, il faut opposer une plante du même pays. B. — Le venin des serpents est éliminé par une action physio- logique adverse, et non par une action chimique (?). 5 NUTATION ET TORSION DE L'ÉPI DU ZEA mais, par M. Ch. Musser. (Bull. de la Soc. de statistique des sciences naturelles, etc., du département de l’Isère, t. XXV.) M. Musset a vu que l'avortement des grains, fréquent au sommet des épis, tient à ce que des fleurs mâles y ont pris la place des fleurs femelles. ; Quant à la torsion des épis, qui atteint parfois un arc de 180°, elle a pour résultat, par l’obliquité des lignes se substituant aux séries verticales des fleurs femelles, de donner plus d’espaces savoir plus de facilités pour le développement ou grossissement des grains. 4 | C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 249 MÉTAMORPHOSE PROGRESSIVE DES PLANTES HERMAPHRODITES EN PLANTES UNISEXUELLES, par M. Charles Musser. (Bull. de la Soc. de statis- tique des sciences naturelles et des arts industriels du départe- ment de l'Isère, t. XXWV.) M: Musset revendique, en faveur de l'Anglais Jacques Babart, la découverte de la sexualité des plantes, attribuée successivement, à tort, à Camerarius, à Vaillant, à Linné. S'appuyant de la constatation de fleurs unisexuelles dans 98 familles naturelles, M. Musset tente de démontrer que « l’her- maphrodisme effectif est et ne peut être que l’exception dans le règne végétal ». C. SUR LE DÉVELOPPEMENT DU GRAIN DE BLÉ, par M. BALLAND. (Ann, de chimie et de physique, 6e série, t. XVI.) Les études de M. Balland, pharmacien-major, établissent « que pendant les huit à dix jours qui précèdent l’époque ordinaire de la moisson, le grain ne vit que par l’épi, et que le complément d'élaboration qu'il reçoit, et qui se manifeste surtout par une perte d'eau, s'opère aussi bien sur le Blé coupé que sur le Blé sur pied ». Ce fait a de l’importance pour les pays (Dauphiné, Bresse, etc.), où l’on fait succéder à la récolte du Blé une récolte de Sar- rasin, C. SUR LES FASCICULES CRIBLÉS ENCLAVÉS DANS LE BOIS SECONDAIRE DE LA BELLADONE, par M. le Dr G. BEAUvISAGE. (Journ. de botanique, de Morot, 5° année.) M. Beauvisage a constaté l'existence, dans la racine de Bella- done, de fascicules criblés rappelant ceux signalés dans la tige des Strychnos par de Bory, et par d’autres auteurs en bon nom- bres de plantes. Pour l'explication du fait, l'hypothèse de de Bory paraitrait, dans l'espèce à l’auteur, préférable à celle de M. Hérail. C. 250 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES HUILE ET RÉSINE DE CALABA (CaroPayiium INonoruu), par M. Maxi- milien VAN DEN BERGHE. (Rev. des sciences naturelles appliquées, 38° année.) Le fruit (petite drupe), ne renferme d’abord qu'une matière gommeuse qui, en vieillissant, se colore et se transforme en huile. La tige elle-même donne par incision une matière résineuse qui n'est autre que le Baume vert de l'Inde, Paume Marie des Antilles, Baume Focot de Guibourt, Z'acamahaca des Indes orien- tales. C. SUR LA NATURE MORPHOLOGIQUE DU PHÉNOMÈNE DE LA FÉCONDATION, par L. Guicnarp. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 9° sé- rie, t. IIT.) Poursuivant ses recherches antérieures sur l’existence générale de sphères directrices dans les cellules végétales, M. le professeur L. Guignard établit que le phénomène de la fécondation con- siste non seulement dans la copulation de deux noyaux d'origine sexuelle différente, mais aussi dans la fusion de deux proto- plasmes, aussi d’origine différente, représentés essentiellement par les sphères directrices de la cellule mâle et de la cellule fe- melle. C. RECHERCHES SUR LA VÉNÉNOSITÉ DU CePpaALorAxus, par M. Ch. CoRNE- vin. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 9° série, t. UT.) M. Cornevin a recherché si les Cephalotaxus, aujourd’hui très répandus dans les parcs, participaient aux qualités toxiques de V’'If, Le résultat est que le Cephalotaxus est environ six fois moins dangereux que l’'If pour les animaux. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 251 LA GRAINE ET LE FRUIT DES CALYCANTHÉES (avec 1 planche), par M. O. Lrenier. (Bull. de la Soc. linnéenne de Normandie, 4° série, 5° vol.) | M. Lignier, comme pour faire suite à ses Recherches sur l'ana- tomie comparée des Calycanthées, Mélastocacées et Myrtacées, S'OC- cupe aujourd'hui du fruit et de la graine de la première de ces familles. L’auteur traite successivement : du fruit mür, du développe- ment de la graine et du fruit. Le résultat du travail serait la con- firmation d'anciennes observations, plus quelques observations nouvelles. | C. SUR LES TUBES CRIBLÉS EXTRA-LIBÉRIENS DANS LA RACINE DES OENOTHÉ- RÉES, par Mlle À. FREMONT. (Journ. de botanique, de Morot, 5° an- née.) L'objet de la note est d'ajouter quelques faits, pour une région anatomique différente, à ce qu’on savait déjà de la formation de tubes criblés dans la moelle et le bois secondaire. Le ACTION DU CAMPHRE SUR LA GERMINATION, par M. Henri DE VARIGNY. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 9° série, t. IL.) M. de Varigny a constaté que, contrairement à une opinion assez généralement reçue, le camphre est contraire à la germina- tion, qu’on l’emploie dissous dans l’eau ou simplement à l’état de vapeur. C. SUR LA TIGE DES CymopocÉEs, par M. C. SAUvAGEAU. (Journ. de bota- nique, de Morot, 5° année.) M. Sauvageau avait fait connaître la structure spécifiquement différente, des feuilles dans les Cymodocea et Holodule. La pré- sente étude est consacrée à la tige du Cymodocea serrulata, æquo- rea et rotundula. 252 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Comme la feuille, la tige donne aux C. æquorea des caractères spécifiques assez limités, mais cependant suffisants ; les différences qu’accuse la tige entre les C. æquorea et serrulata sont au con- traire de première valeur. À C. SUR LA PRÉSENCE DE LATICIFÈRES DANS UNE ÜLACACÉE, LE C'ARDIOPTERIS LogATA, par M. THouvenin. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) Les Cardiopteris, plantes volubiles à suc laiteux, ont un latex à granules, solubles dans le sulfure de carbone. M. Thouvenin a constaté que l’endoderme n’est pas différencié par les plissements de ses cellules. C. pes Pre DES HERBORISATIONS PARISIENNES, par M. Eug. LEFÉBURE DE FouRer. (Paris, 6e édition.) Le succès de ce petit livre d'initiation à la botanique rurale, arrivé à sa 6° édition depuis 1859, date de son apparition. D'abord circonscrit aux espèces vasculaires, le Vade-Mecum a été successivement étendu aux cellulaires acrogènes, puis aux cellulaires amphigènes. La mort ayant surpris l’auteur pendant la dernière révision de sa flore, on doit à M. Bescherelle, ami de la famille, d’avoir mené à bonne fin l’œuvre commencée. M. Camus a joint un addenda comprenant les espèces, formes et hybrides de découverte récente, ce qui met le Vade-Mecum au niveau des connaissances actuellement acquises sur la flore de la région de Paris. C. ÎTINÉRAIRE BOTANIQUE D’UNE AMBASSADE FRANÇAISE AU MAROC, par M. Ed. Bonnet. (Journ. de botanique, de Morot, 5° année.) M. Bonnet donne la liste des plantes recueillies par M. Duvey- rier lors de l'ambassade au Maroc de M. Féraud, à qui avait été adjoint, avec M. Duveyrier, M. Gabriel Charmes. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 253 On trouve dans la liste, comme c'était à prévoir, beaucoup d’es- pèces méditerranéennes (Cynoglossum pictum, Anchusa italica, Cytinus, Andryalia, (ralactites, Rhagadiolus, ete.), et même un bon nombre de plantes du nord de la France (Solanum Dulcamara, Filago germaniea et spathulata, Galium Aparine, Sedum album, ete.). - C. À CINQUIÈME NOTE SUR LES HERBORISATIONS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES D’ANGERs, par M. l’abbé Hy. (Mémoires de la Soc. nationale d’a- griculture, sciences et arts d'Angers [anc. Acad. d'Angers}, 4° sé- rie, t. IV, 1890.) M. l'abbé Hy fait une étude complète des Équisétacées et Cha- racées de la région. Boreau admettait 8 espèces d’£quiseltum, À dans la section L'uequisetum, 4 dans la section ippochæte, comprenant les Prêles d'hiver. M. l’abbé Hy ajoute une espèce (£’. littorale, hybride du Æ£. limosum et arvense) à la première section, en retranche deux à la seconde, qui ne comprend réellement en Anjou que les Z. hiemale et ramosissimum. Parmi les Characées, M. l'abbé cite, outre le rarissime Vitella (Nitellopsis Hy) stelligera trouvé par lui aux Ponts-de-Cé, près Belle-Poule, les espèces suivantes : Nitella syncarpa, capitata, opaca, flexilis, mucronata, translu- cens, gracilis, tenuissima, batrachosperma, lyalina, glomerata, in- tricata; Chara coronata, fœtida, contrariu, crassicaulis, hispida, polyacan tha, aspera, fragilis, connivens, fragifera, sans compter les varié- tés: C. EXCURSION BOTANIQUE AUX GRANDES-ROUSSES, EN DAUPHINÉ, par M. l’abbé Ravaun. (Journal Le Dauphiné, 1890.) Les Grandes-Rousses, l’un des points classiques d’herborisa- tions en Dauphiné, ne pouvaient manquer d'être visitées par M. l'abbé Ravaud, qui y a récolté, avec grand nombre d’autres espèces : Scrofularia Hoppii, Pedicularis incarnata et tuberosa, Veronica alpina, aphylla et bellidioides, T'hymus lanuginosus, Sol- REVUE DES TRav. sSCIENT, -— T. XI, no 4. 18 254 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES danella alpina, Androsace carnea, Rhododendron ferrugineum, Hie- racium sabinum, Muteli et alpinum, Anemone alpina et vernals, Silene acaulis, Margarita Michelii, Leucanthemum alpinum, Arte- misia Mutellina, Saxifraga oppositifolia, etc. CG EXCURSION BOTANIQUE AU MARAIS D'HEURTEAUVILLE, PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES DES SCIENCES NATURELLES D'ELBŒUF. RAPPORT par M. Cou- LOU. (Bull. de la Soc. d'études des sciences naturelles d'Elbœuf, 7° année.) Parmi les espèces recueillies dans le classique et riche marais d’Elbeuf comptent les suivantes : Hottonia palustris, Erica tetra- lix, Cirsium anglicum, Samolus, Anogallis tenella, Comarum pa- lustre, Stellaria glauca, Ranunculus Lingua, Stratiotes, Osmunda, Myrica Gale, Drosera rotundifolia, Pedicularis palustris, Eriopho- rum vaginatum, Myrica Gale, Euphorbia palustris, le joli La- thyrus palustris, et, dans les bois voisins, Afropa Belladona. C. SUR QUELQUES PLANTES DES VOSGES : ADDITIONS ET RECTIFICATIONS, par M. F. GÉraRp. (Bull. de la Soc. francaise de botanique, t. VIIL.) Les Renonculacées (T'halictrum Grenieri, Pulsatilla alpina, Ra- nunculus sardos, aconitifolius, arvensis inermis, Aconitum Lycoc- tonum, etc.), et Crucifères (Raphanistrum Lampsana, Cardamine amara, Lunaria rediviva, Subularia aquatica, Berteroa incana, etc.) tiennent la plus grande place dans la note de M. Gérard. C. SUR LES ÜROSERA OBSERVÉS DANS LES ENVIRONS DE PARIS, par M. E.-G. Canus. (Journ. de botanique, de Morot, 5° année.) Après avoir passé en revue les trois espèces (Drosera rotundi- folia, intermedia, longifolia), anciennement connues aux environs de Paris et avoir donné sur ce dernier, le plus rare des trois, quelques indications de localités nouvelles ou peu connues. M. Ca- mus signale, à Saini-Léger, d’après Mile Bélèze, le Drosera obovata ANALYSES ET ANNONCES — BOTANIQUE 255 qu'il regarde comme une hybride des Drosera rotundifoha et inter- media, et dénomme D. Beleziana, la dédiant à la savante et zélée botaniste de Saint-Léger. Rappelons, à ce sujet, que le 2. obovata à été maintes fois ré- colté par les herborisations de M. Chatin dans les marais entre Brignancourt et Ws-Marines. C. FLorE pu Tonkin. LES LÉGUMINEUSES RECUEILLIES PAR M. BALANSA DE 1885 A 1889, par M. DRAKE DE CasrTizo. (Journ. de botanique, de Morot, 5° année.) Les articles qui terminent la publication de M. Drake del Cas- tillo comprennent entre plusieurs autres espèces intéressantes à des titres divers : Dolichos Lablab, Sophora Japonica et tomentosa, Cæsalpinia Bonducella et Sappan, Tamarindus indica, Entada scandens, Neptunia oleracea, Desmodium gyrans et gyroides, Abrus precatorius, etc. C. CATALOGUE DES PLANTES VASCULAIRES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE, par M. le Dr Brancxer. (Bayonne, impr. Lasserre.) Ce Catalogue, fruit d'herborisations personnelles de l’auteur, d'emprunts faits à Thore, de communications dues à Boreau, à Richter, à MM. Feraud, Em. Gobert, le comte de Bouillé, et de notes laissées par Darracq, l'abbé Duval, etc., sera utile par l’indi- cation d'espèces rares de la région alpestre et de la zone médi- terranéenne. Fixé à Dax, dont il a reconstitué les Thermes, le Dr Blanchet ne saurait manquer d'ajouter à son Catalogue des espèces nou- velles pour la région et des indications de localités pour les es- pèces rares. C. PLANTES NOUVELLES DU THIBET ET DE LA CHINE OCCIDENTALE, RECUEILLIES PENDANT LE VOYAGE DE M. BONVALOT ET DU PRINCE HENRI D'ORLÉANS, par MM. Ed. Bureau et A. FRANCUET (fin). (Journ. de botanique de Morot, 6° année, n° 10.) Quatre Alelris, 2 Phlomis, 1 Ajuja, à Polygonum, 1 Daphne, 256 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES 1 Hemipilia, 1 Habenaria, 1 Fritillaria, 1 Chlorophyton, 1 Allium et 1 Zofieldia terminent la publication, non sans intérêt pour la géographie botanique, des espèces recueillies dans le voyage de MM. Bonvalot et Henri d'Orléans. C. EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ, par M. l'abbé Ravaun. (Journ. Le Dauphiné, 28° année.) Non loin du bourg d'Oisans, sur le coteau sec et rocheux d'où se précipite la belle cascade de la Saresse, on peut cueillir, entre beaucoup d’autres espèces montagnardes, avec Bryum tenue des- cendu des Grandes-Rousses et découvert par M. Pellat : Ayssopus officinalis (naturalisé ?), Thymus lanuginosus, Galeopsis alpicola, Lasiograstis calamagrostis, Artemisia delphinensis, Stipa capillata ; et dans les prairies du col du Sabot, vers 1,300 mètres d'altitude: Gentiana punctata, Pedicularis comosa et foliosa, Campanula barbata et rhomboidalis, Hieracium glaciale, Peleterianum et armerioides, Soyeria blattarioides et grandiflora, Trifolium alpinum, badium et nivale, Silene rupestris, Paradisia Liliastrum, Orchis viridis, Col- chicum alpinum, Festuca spadicea, Rumex alpinus, Carex frigida et capillaris, ete. er ÉTUDE SUR LA VÉGÉTATION DE LA VALLÉE D'AURE, par M. G. BONNier. (Revue générale de botanique, 1890.) A l’occasion de l'installation, dans les Pyrénées, de cultures analogues à celles qu’il a établies au mont Blanc, M. G. Bonmier s’est livré à une étude sur la répartition des espèces dans la vallée d’Aure et sur les montagnes à des altitudes ou zones données. La comparaison avec les autres flores termine l'étude. C. SOCIÉTÉ DAUPHINOISE POUR L'ÉCHANGE DES PLANTES. (2° série ; 2° Pul- letin, Grenoble.) _ La présente liste comprend 234 espèces. Parmi les observations consignées à la suite de la liste, il en est une du frère Héribaud- ANALYSES ET ANNONCES, — BOTANIQUE 257 Joseph sur l’Anthozanthum Puelliium, lequel ne serait, suivant lui, que l’Anthoxanthum odoratum venu dans les moissons sur une terre graveleuse à sous-sol imperméable. k C. SUR ‘LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES CHARACÉES ET LEUR, IMPORTANCE TAXONOMIQUE, par M. l’abbé Hy. (Bull. de la Soc. francaise de botanique, t. VIIL.) « En résumé, dit M. l'abbé Hy, les genres de Characées peuvent s'établir en groupant à côté des caractères principaux, fournis par les organes reproducteurs, ceux de l’appareil végétatif. » Après avoir tracé les caractères du Chara et du MVitella, l'au- teur présente le conspectus des espèces observées en France, et sollicite le concours de tous les botanistes en vue d’une mono- graphie générale. C. SUR L'ORTHOTRICHUM SCHIMPERI ET LES FORMES VOISINES, par M. Puii- BERT. (fevue bryologique, d'Husnot, 18° année.) La note met en relief ce point que dans chaque section des Or- thotrichum se trouvent une grande variété de formes voisines les unes des autres. Près l'O. Schimperi se placent notamment les O. Braunii B. E. et microcarpum de Notaris, etc., et en particulier une Mousse observée par M. Philibert à Vals, sur des Peupliers croissant au bord de la Volane qu'il dénomme O., var. Vivariensis. LR NOTE (sixième) SUR LA CASTRATION PARASITAIRE, par M. Ant. MAGNIN. (Ann. de la Soc. botanique de Lyon, juin 1890.) Revenant avec plus de développements sur les faits de castra- tion qui ont fait le sujet de notes antérieures, M. Magnin relève dans l’action de l’Ustilago Vaillantii sur le Muscari comosum les cas suivants : :° Des fleurs complètes, à anthères et ovaires peu avortés ; * 258 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES 2° Des fleurs difformes à six grosses anthères sporophores, sans trace d’ovaire ; i 3° Des fleurs plus petites, pleines de spores, pourvues d'éta- mines, mais sans ovaire ; 4 Des fleurs stériles normales, sans anthères, ni ovaire, ni pa- rasite. M. Magnin expose, dans des chapitres spéciaux, les divers exemples connus jusqu’à ce jour de castration parasitaire et les phénomènes divers auxquels donne lieu le parasitisme, en dehors de ceux relatifs à la castration. C. Mryorres AziQuor novos descripserunt A. Briar» et P. Hartor. (Journ. de botanique, de Morot, 5° année.) Les espèces nouvelles décrites par MM. Briard et Hariot sont au nombre de 14; parmi elles on remarque le Diplodia Osyridis trouvée dans le Sphæria Osyridis Cassagne, plante complexe for- mée du Diplodia Osyridis Mar. et Br. et du P/eospora herbarum. C. UNE NOUVELLE ESPÈCE D'Urowrces, par M. Hanrior. (Journ. de botanique, 5° année.) Le nouvel Uromyces, dénommé par M. Hariot TU. Poiraulti, a été trouvé en Auvergne par le frère Héribaud sur les tiges sèches du Spiræa Ulmariæ. Déjà on avait observé sur l’Ulmaire deux Urédinées 7riphrag- mium Ulmariæ et Uredo Cæoma Ulmariæ. C. er MÉMOIRE SUR LA MORPHOLOGIE ET L'ANATOMIE DES 7Ÿ'MESIPTERIS, aVeC 4 planches (XI-XV). — NOTE SUR LES MICORHYZES ENDOTROPHIQUES ; SUR LES CRAMPONS DES CONJUGUÉES ; LES PRÉPARATIONS DU BOTANISTE ; par M. P.-A. DanGEarp. (Le Botaniste, 2° série, v° fascicule.) Continuant la publication de ses études sur les Tmesipteris, M. Dangeard traite aujourd'hui, au point de vue de leur généra- PU PL RETRO NOR ee cer D aNyS PT NT ME re ta Le APM RAL.IT se - "= L s ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 259 lisation, du rhizome, de la tige (deux organes qu'il n’a garde de confondre), de la feuille, du sporange (qu’il admet être supporté par deux feuilles soudées ensemble par leur pétiole et ayant con- ‘servé leur orientation). L’anatomie a été d’un grand secours à l’auteur pour la déter- mination des espèces, qu’il prouve être au nombre de cinq et non d’une seule, comme on l’admettait avant lui. É Les 7mesipteris, dit M. Dangeard, sont un excellent type pour étudier l’organisation DE LA TRANSMISSION DE L'/S4RIA DU VER BLANC AU VER A SOIE, par M. Alfred Grarp. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 9° sé- reÿct LE) | Après quelques tentatives infructueuses pour transporter l’Zsa- ria du Ver blanc au Ver à soie, M. Giard est arrivé à l’inoculer par piqûres sur le côté du corps, de façon à atteindre les organes graisseux. Alors la mort est survenue brusquement en une nuit, les cadavres devenant rapidement durs en même temps qu'ils se colorent en rose vif analogue à la couleur des cultures. M. Giard pense que l’/Zsaria du Ver blanc est assez répandu. De fort belles momies en ont été récoltées à Presles (Seine-et-Oise). C. OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES SUR LES CHAMPIGNONS PARASITES DE L'A- CRIDIUM PEREGRINUM, par M. À. Giarp. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 9° série, t. II.) L'examen de Criquets que lui avaientenvoyés d'Algérie MM. Künc- kel et Langlois fait penser à M. Giard que les Champignons (Po- lyrhizium) observés par M. Künckel et M. Langlois ne sont que des parasites bien superficiels, si même ils ne sont que de sim- ples Laprophytes vivant d’abord aux dépens des sécrétions ou des corps étrangers qui peuvent adhérer aux téguments de l’insecte. Inutile donc d'espérer qu'on pourrait, en les multipliant, arriver à détruire les Sauterelles qui désolent l'Algérie. C. 260 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOUVELLE FLORE DES CHAMPIGNONS, par MM. CosranrTin et L. Durour. (Librairies P. Dupont et Klincksieck.) Ce petit volume de poche est écrit pour les débutants et les amateurs de Champignons, chaque jour plus nombreux. Un grand nombre de figures (3842) donnent une idée de l'aspect général et du port des espèces. La flore des Champignons, limitée aux Basidiomycètes, aura sans doute une suite pour les Ascomycètes. C. ATLAS DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX, par M. L. Durour. (Librairie Klincksiek.) Cet atlas, publié par livraisons de 8 pages de texte et de 8 planches coloriées, est l’utile complément de la flore des Cham- pignons, à figures trop petites et noires, de MM. Costantin et Dufour. C. LES CHAMPIGNONS PARASITES DES ACRIDIENS, par MM. KuncxeL D'Her- cuLAIS et Ch. LanGLors. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, osérie, El) | Des observations de MM. Künckel et Langlois, il ressort que le Champignon (Polyrhizsium Leptophyei Giard, parasite des Criquets, sur lequel on comptait, en facilitant sa multiplication, pour arriver à la destruction des terribles Sauterelles d'Algérie, se fixe très superficiellement sur ses hôtes, qu'il n'empêche pas de parcourir toutes les phases de leur vie. C. LES PARASITES DU PoMMIER, par M. Anpouarpn. (Bull. du Comice agricole central du départ. de la Loire-Inférieure, 19° année.) M. le professeur Andouard traite des parasites, animaux et végétaux, du Pommier. Parmi ces derniers, il signale le Gui, les Mousses et les Lichens et surtout deux Champignons : le Fusicla- ANALYSES ET ANNONCES, — BOTANIQUE 261 dium dentriticum (Asteroma Mali) qui envahit, la chaleur et l’hu- midité aidant, les feuilles et les fruits avec une effrayante rapidité; le MVectria ditissima, qui s'introduit sous l'écorce et entre les crevasses où il est cause de la production de chancres. M. Andouard donne les moyens de débarrasser le Pommier de ses dangereux hôtes. C: SUR UN NOUVEAU SPIroGrrA, par M. Dupray. (Revue générale de botanique, I, n° 5.) C’est dans les marais bordant l'embouchure de la Seine, près Le Hävre, que M. Dupray a trouvé la nouvelle espèce de Sprrogyra, voisine du S.Jusio-atrata Rab., entremêlée au S. Grevilleana Hass., et an Rhynchonema didactum. C. Fuxer vovi, par MM. H. HarioT et KARSTEN. (/evue mycologique, . Juillet 1890.) Indépendamment de la description d'espèces nouvelles, les auteurs admettent deux genres nouveaux aussi : Coccopeziza, Coryneliella, ne comprenant chacun que l'espèce sur laquelle ils sont formés : Coccopeziza ootheca, parasite sur l’écorce du Populus alba; Coryneliella consimilis, de Maurice. C. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE CHAMPIGNONS INFÉRIEURS, par M. G. DeLacroix. (Bull. de la Soc. mycologique de France, t. VI.) On remarque, dans la note de M. Lacroix, la formation d’un genre nouveau (Monopodium) sur une espèce (M. Uredophis) trouvée sur des graines de Pisum sativum en cours de germination. C. 262 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONTRIBUTION A LA FLORE MYCOLOGIQUE DE L'ILE DE SAN-THOMÉ, par M. J. BresAporA. (Æevue mycologique.) Déterminant les Champignons récoltés à San-Thomé par M. Moller, M. Bresadola y trouve 7 espèces nouvelles : Acidium Cassiæ, sur Cassia occidentalis; Uredo Vigneæ, sur Vignea lutea; Melanomma Henriquesianum, sur Theobroma Cacao; Phyllosticta Ormocarpi, sur l’'Ormocarpum sesamoides; et P. Fici, sur Ficus macrophylla; Septoria Molleriana, sur Canavalia obtusifolha, enfin Pestolazzia conglomerata, sur le fruit de l’Anona. C. SUR UN NOUVEAU GENRE DE TUBERCULARIÉE, par M. J. BRESADOLA. | (Revue mycologique.) Le genre nouveau est créé par M. Bresadola pour une petite parasite vivant en Saxe sur les feuilles de l’£riophorum angusti- folium, et qu’il dénomme Âriegeria Eriophors. SC Licaens DE CANisy (Manche) ET DES ENVIRONS, par M. l’abbé Hue. (Journ. de botanique, de Morot, 5° année.) Cette note, suite (et non fin) de précédentes publications, com- prend la description des Lecænora (du n° 126 au n° 137). CL RÉCOLTE DES ALGUES INFÉRIEURES : MODES DE CULTURE ET TECHNIQUE, par M. DaxGearD. (Bull. de la Soc. botanique de France. Revue, p. 8.) Consacrée à celles des Algues dans lesquelles la phase d'activité ou mobilité tient une grande place. la note de M. Dangeard in- dique les localités à visiler, le matériel d’excursion, les modes d'examen et d'utilisation des récoltes, les procédés de culture, ceux de fixalion des spécimens à conserver. C. < ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 263 CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE, RÉCOLTÉS EN 1886-1889, PAR LE PROFES- - SEUR VON GRESCHIK, par M. l’abbé G. BREsADOLA. ({evue mycolo- gique, 1890.) Le nombre des espèces (épiphytes) signalée est de 340, parmi lesquelles un assez grand nombre de nouveautés. CG Sr MATHÉMATIQUES ÉLÉMENTS ET ÉPHÉMÉRIDE DE LA NOUVELLE PLANÈTE 293 DÉCOUVERTE A L'OBSERVATOIRE DE NICE, LE 20 MAI 1890, par M. CHARLOIS. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1319- 1320.) ECLIPSE PARTIELLE DU 17 JUIN AU MATIN, OBSERVÉE A NICE, par M. PEr- ROTIN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1320-1321.) OBSERVATION DE L'ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 16:17 JUIN 1890, FAITE A L'É- QUATORIAL BRUNNER (0,165 d'ouverture libre) DE L'OBSERVATOIRE DE Lyon, par M. GonnessiaT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. COX, 1890, p. 1320-1321.) SUR L'ÉCLIPSE PARTIELLE DE SOLEIL DU 16-17 JUIN (Observatoire d'Alger), par M. Trépiep. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1321-1322.) - 4: r Se ù i re y < REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ——_—— ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. $ 1 ANATOMIE ET ZOOLOGIE — RENSEIGNEMENTS SUR LA FAUNE ET LA FLORE DE TÉBESSA (province de Constantine, Algérie), par M. DEsORTHES. (Feuille des jeunes na- turalistes, 1890, 20° année, nos 236, 237, 238, 239, 240, p. 103, 141, 160, 170, 182, 194 et 21° année, n%5 241 et 242, p. 13 et 28.) M. Desorthès, qui a étéen garnison, en 1888, dans la petite ville de Tébessa, sur les frontières de la Tunisie, a pu recueillir un as- sez grand nombre de plantes dans cette région des Hauts-Pla- teaux et y constater la présence, durant toute l’année ou à certains moments, de divers Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Batraciens dont il donne la liste, avec les noms arabes en regard des noms scientifiques. E. O0. NOTES SUR LES VERTÉBRÉS DE LA PROVENCE (suite), par M. P. Srépr. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 231 et 252, p. 37 et 48.) M. Siépi cite deux exemples d’albinisme fournis, l’un par un Rouge-queue (Æuticilla tithys Scop.) à plumage de couleur isabelle REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 5. 19 266 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES très claire tué aux environs de Marseille, l’autre par une Per- drix gambra (Caccabis petrosa Lath.) provenant du département d'Oran. Le même naturaliste a reçu, le 26 novembre 1889, un Castor mâle tué sur le petit Rhône, en amont d’Arles. C’est le sixième exemplaire qu'il reçoit des bords du Rhône depuis trois ans. M. Siépi a obtenu également une Genette (Genetta vulgaris Cuv.) uée près de Clermont-l'Hérault (Hérault) et un Nyctinome de Cestoni (Vyctinomus Cestonü) pris vivant dans un trou de ro- chers à Roubacapeou, du côté du port de Nice. Cette espèce n'avait pas encore été capturée dans les Alpes-Maritimes. E. 0. ÉLEVAGES FAITS AU CHATEAU DE GALMANCHE, PRÈS CAEN, par M. Ed. Gopry. ({evue des sciences naturelles appliquées; Bull. bimensuel de la Soc. d’'acclimatation, 1890, 37° année, n° 11, p. 520.) M. Godry a constaté que les Céropses se plaisaient dans la so- ciété des Nandous et délaissaient le pain et le grain pour dévorer les jeunes pousses d'herbe tendre; il partage les appréciations de M. Blaauw sur les Nandous d'Amérique et il croit que ces grands oiseaux, qui, jusqu’à présent, supportent fort bien le climat humide de la Normandie et qui sont très faciles à nourrir, peuvent être traités comme des animaux domestiques et laissés en liberté sur une pelouse entourée d’un simple grillage d’un mètre de hauteur ou d’une haie d’épines. Ils montrent pour certaines fleurs une pré- dilection bizarre. Les Tragopans de Temminck, les Pintades de Verreaux, les Râles d'Australie, les Colombes poignardées, lophotes, diamantées et lumachelles, les Perruches à tête pâle se sont reproduits en 1889 dans le parc de Galmanche et M. Godry a pu élever aussi quelques Antilopes et Cervules et deux Chiens Chin du Japon. E. 0. DOCUMENTS POUR L’'ÉTHOLOGIE DES MAMMIFÈRES. — 1'° série. — NOTES PRISES AU JOUR LE JOUR SUR DIFFÉRENTES ESPÈCES DE L'ORDRE DES RONGEURS OBSERVÉS EN CAPTIVITÉ (suite), par M. Fernand LATASTE. (Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 1889, vol. XLIII, 5° sé- rie, t. IL, 41°, »° et 3° livraisons [reçues en 1890], p. 61 et 193.) M. Lataste, continuant la publication de ses notes sur des Ron- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 267. geurs vivant en captivité (voir pour les premières parties Revue des Trav. scient., t. VII, p. 760 et t. IX, p. 575), donne des extraits de son journal contenant les observations qu'il a faites du mois de septembre 1888 au mois de mai 1889. Ses observations ont porté principalement sur les mutilations que des Souris vulgaires font subir à leur queue, sur le mode d’accouplement-de ces ani- maux, sur le bouchon vaginal, sur la composition du sperme, sur la durée de la gestation, etc. E. O. « LA GENETTE DANS LE DÉPARTEMENT DE L'HÉRAULT, par M. M. Par- GoIRE. (feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 232, p. 48.) M. Pargoire montre que la capture d’une Genette dans le dépar- tement de l'Hérault, signalée par M. Siépi, ne constitue pas un fait isolé et que l'espèce, sans être commune, est bien connue des chasseurs de cette partie de la France. E. 0. LA FABLE DES JUMARTS, par M. André SucuetET. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IL, 1°° partie, p. 1.) L'auteur donne les résultats d’une enquête longue et minu- tieuse qu'il a faite au sujet des Jumarts, produits supposés du Taureau et de la Jument, du Taureau et de l’Ânesse, du Cheval ou de l’Âne et de la Vache, et il conclut de ses recherches qu'en dépit des assertions réitérées de plusieurs auteurs anciens et mo- dernes l’existence de ces produits doit être absolument niée. E. 0. PRÉPARATION DE PEAUX D'OISEAUX. RENSEIGNEMENTS fournis par MM. ANFRIE, PR. TRUTAT et M. DE CHAIGNON. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n°* 231 et 233, p. 39, 110 et 111.) 268 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES | PRATIQUE ORNITHOLOGIQUE, par M. P. Genry, Mme Maria CorriN et M. Prerrar. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 234, p. 124 et 125.) Notes sur les procédés les plus convenables pour faire ramollir el sécher les peaux d’Oiseaux destinées au montage. E. 0. CATALOGUE DES OISEAUX NICHANT DANS LE MAINE-ET-LOIRE, par M. A. MaicLer. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 233, D: 1149.) Ce catalogue comprend 131 espèces sédentaires ou revenant périodiquement nicher dans la contrée. E. O. OBSERVATIONS ORNITHOLOGIQUES, par M. Émile Anrre, (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 237, p. 162.) M. Anfrie a constaté qu’à Lisieux les Hirondelles de cheminées deviennent moins communes, que les Hirondelles de fenêtres ont à peu près disparu en 1890, tandis que les Martinets noirs ont beaucoup augmenté. 1l signale parmi ces derniers oiseaux un indi- vidu atteint d'albinisme partiel et il cite également une Bergeron- nette de Ray, prise à Lisieux et dont la tête, le cou et le manteau sont panachés de jaune et de blanc. E. 0. COLORATIONS ANORMALES CHEZ LES Pics, par M. Emile ANFRIE. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 235, p. 139.) L'auteur signale diverses modifications de couleur chez des < Pics épeiches et des Pics verts faisant partie de sa collection. E. O. Te UT ET i | À ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 269 NOTE SUR UNE HIRONDELLE ALBINos, par M. Louis Perir. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n°5 8 et 9, p. 204.) Cette Hirondelle, albinos parfait avec les yeux rouges, dont il a été fait mention dans le journal le Temps du 10 septembre 1890, appartenait à l'espèce Airundo rustica; elle était née à Paris d’un père et d’une mère à plumage normal, et deux autres petits de la même couvée ne présentaient rien de particulier. E. O. NOTE SUR UNE P1E, par M. Émile AnFRie. (Feuille des jeunes natura- listes, 1890, 20° année, n° 239, p. 185.) M. Anfrie a reçu d’un chasseur une Pie entièrement blanche avec les pattes rosées mais avec les yeux bleuâtres et non roses. Cette Pie, abattue aux environs de Lisieux, avait les organes mâles peu développés, les intestins et Le foie perforés par de nombreux Vers intestinaux. E. O. OISEAUX HYBRIDES DE MA COLLECTION, par M. Ch. van KEMPEN. (Mé- moires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IIf, 2° et 3° par- ties, p. 102.) La collection de M. van Kempen renferme les produits du croi- sement du Corbeauordinaire avec la Corneille noire, du Serin vul- gaire avec le Chardonneret, la Linotte et le Verdier, de divers Pi- geons avec des Tourterelles, de plusieurs espèces de Faisans les uns avec les autres ou avec des Poules domestiques et de divers Canards entre eux. E. 0. NOTES SUR QUELQUES OISEAUX, par M. François MARcoNNET. (Soc. d’hist. nat. d'Autun, 3° bulletin, 1890, p. 100.) Ces notes sont relatives à la Gorge-bleue suédoise (Cynecula suecica), au Cynchrame schœænicole (Cynchramus schænicolus), à la Guignette vulgaire (Actitis hypoleucos), à la Rousserolle effarvate 270 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES (Calamoherpe arundinacea), à la Phragmite aquatique (Calamo- dyta aquatica) et au Lophophore resplendissant (Lophophorus im- peyanus), espèces dont M. Marconnet a préparé quelques spéci- mens pour la Société d'histoire naturelle d’Autun. E. 0. NOTE SUR LA DISTRIBUTION VERTICALE DES PœciLE PALUSTRIS TEMM. ET BOREALIS SELYS, par M. F. DE ScHAECK. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 8et 9, p. 179.) M. de Schaeck a constaté que la Pæcile borealis et la Pæcile pa- lustris occupent en Suisse des aires d'habitat bien distincts et que, sur quelques points, elles se succèdent, la Pæcile palustris cessant de se montrer à une certaine altitude et étant remplacée par la P. borealis. D'autres fois cependant on rencontre la Pœcile palustris dans des régions où les conditions de climat et de végétation sont identiques à celles dans lesquelles on trouve ailleurs la P, borealis. E. O. NOTE SUR LA VENUE DU SYRRHAPTE PARADOXAL EN NORMANDIE, par M. Henri GADEAU DE KERVILLE. (Pull. de la Soc. des amis des Sc. nat. de Rouen, 1889, 3° série, 25° année, 1e" et 2° semestres, p.99 et pl) M. Gadeau de Kerville donne dans cette note l’indication de toutes les localités de la Seine-Inférieure, du Calvados, de l’Orne et de la Manche où le Syrrhapte paradoxal a été observé en 1888 et 1889. E. O. LISTE DES OISEAUX D’ASKHABAD, par M. Jean Srozzmann. (Mém. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IIT, 1re, 2e et 3° parties, p. 88 et suiv.) M. Stolzmann donne la liste des 97 espèces d’Oiseaux qui ont été envoyés au Musée des Comtes Branicki à Varsovie par M. Thomas Barey, correspondant de cet établissement. Parmi ces espèces, toutes recueillies aux environs d’Askhabad, il y en a 9 (Sylvia ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 271 minuscula, Saxicola leucomela, Panurus biarmicus, Budytes cam- pestris, Anthus aquaticus, Lanius excubitor, Æ'qialitis hiaticula, Gal. linago hyemalis, Mergus merganser) qui ne figurent pas dans le Catalogue des Oiseaux de la contrée transcaspienne publié dans l’'Ornis (1889, 1°° Liv.) par MM. Radde et Walter. En terminant M. Stolzmann signale plusieurs caractères différentiels entre le Phasianus Komarowi Bogd. d’Askhabad et le Phasianus chrysomelas Sev. du Syr-Daria (Turkestan). E. O. DESCRIPTION DE NOUVELLES ESPÈCES D'OISEAUX DU TONKIN, DU LAOS ET DE LA COCHINCHINE, par M. E. Ousrarer. (Pull. de la Soc. zoolo- gique de France, 1890, t. XV, n° 7, p. 153.) Sous les noms de Dryonastes Maesi et de D. Germaini M. Ous- talet fait connaître deux espèces qui proviennent l’une du Tonkin, l’autre de la Cochinchine, et qui se placent, avec le Dryonastes lu- gens (Garrulax chinensis var. lugens Oust. antea) du Laos, à côté du D. chinensis du sud-est de la Chine. Ces différentes espèces et quelques autres (2. strepitans, D. nuchalis, D. monachus, etc.) sont considérées par M. Oustalet comme étant probablement des formes dérivées d’un tvpe primitif qui s’est répandu depuis les montagnes du Yun-nan dans la Chine méridionale et l'ile de Haïnan d’une part, dans l’Indo-Chine d’autre part. En terminant l’auteur si- gnale quelques espèces qui ont dû être apportées du Tonkin avec le Dryonastes Maesi et qui ont été soumises à son examen par M. Albert Maës. X. LA CROISIÈRE DE LA LÉONTINE DANS L'ATLANTIQUE BORÉAL ET DANS LA MER DU NORD, 1890, par M. le baron Paul pe SÈDE. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n°5 8 et 9, p. 190.) Dans le but d'étudier la question de la migration des espèces de Poissons dont la capture constitue la grande pêche, M. de Sède a mis en état sa goélette Léontine et a commencé par suivre la campagne de pêche de la Morue. Il a reconnu qu'il y aurait grand avantage pour nos goélettes à ne pas quitter Dunkerque avant le 1° mars et à s'arrêter pour faire une pêche préparatoire sur le 212 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Dogger-Bank et même sur la côte orientale des Shetland, comme le font les Anglais qui arrivent à expédier pour le carême, en Italie et en Espagne, de la Morue salée alors que nos bateaux sont encore ballottés entre les iles Westmann et la côte d'Islande. Ce premier point fixé, M. de Sède s’est rendu dans le golfe de Dor- noch pour observer les Harengs ; il à trouvé ces Poissons can- tonnés à poste fixe entre le golfe de Cromarty et le cap Duncansby, où ils passent l’hiver. On en pêche durant toute l’année sur les bancs voisins de la côte. Comme M. Lonquéty, de Boulogne, M. de Sède croit que le Hareng n’émigre pas. Il à du reste déjà soutenu cette opinion dans la Æevue d'exploration. À la fin de mai il est parti pour l'Islande, en passant par le Dogger-Bank, Edim- bourg et Lerwick, d’où il a gagné les Færæ. Sur le grand banc situé à 80 milles au sud-ouest de ces îles il à constaté que les Morues étaient très abondantes et se trouvaient dans leur milieu naturel, l'estomac des individus pêchés étant rempli de Crusta- cés, de Poissons et d’'Échinodermes, tandis que l’estomac des indi- vidus capturés sur les bancs où les Morues ne vont que pour frayer ou pour chercher une température favorable est ordinai- remant vide ou ne contient que des escarbilles. Durant cette croisière de quatre-vingt-quinze jours, M. de Sède a profité de toutes les occasions favorables pour trainer des fauberts, mais il n’a pas été satisfait de ce genre de recherches et il se pro- pose l’an prochain d'employer des dragues et d’autres appareils. E. O. SUR QUELQUES POISSONS RAPPORTÉS DE MADÈRE PAR LE PRINCE DE MONACO, par M. Robert CoLrert, directeur du Musée zoologique de l’Université de Christiania. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t, XV, n° 10, p. 218.) Pendant plusieurs séjours faits à Madère en 1888 et 1889, S$, A. le prince de Monaco a réuni une collection de Poissons, pris pour la plupart au large de Frenchal par les pêcheurs du pays. Dans cette collection, dont l'étude lui a été confiée, M. Robert Collett a trouvé, à côté de diverses espèces des genres Spinax, Scymnus, Gobius, Blennius, Belone, Macrurus, Chauliodus, Alepidosaurus dont ildonne la liste, une espèce fortintéressante, le CAlamydosela- chus unquineus Garm., qui constitue le type d’un groupe isolé ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 273 parmi tous les Squales actuels et qui n’avait été signalé jusqu’à ce jour que sur un petit nombre de points de l’océan Pacifique. E. O0. L’ACIDE URIQUE ET LA FONCTION RÉNALE CHEZ LES INVERTÉBRÉS, par M. le D' Paul Marcuar, licencié ès sciences naturelles. (Mém. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. III, 1"° partie, p. 31. _ M. le D" P. Marchal conclut de ses recherches que la sécrétion de l’acide urique ne constitue pas un phénomène constant dans toute la série des Invertébrés, puisqu'on n’a pu découvrir jus- qu'ici aucune trace de ce produit chez les Spongiaires, les Cæœlen- térés, les Échinodermes et les Vers. Il existe au contraire chez les Arthropodes et chez les Mollusques, mais là encore il manque dans certaines classes ou ne s'y présente que d’une façon excep- tionnelle, chez certaines espèces. Ainsi tandis que la sécrétion de l’acide urique est à peu près générale chez les Insectes et les My- riapodes, elle est au contraire, dit M. Marchal, exceptionnelle chez les Arachnides et semble, jusqu’à présent, faire défaut chez les Crustacés. C’est ainsi encore que chez les Mollusques, cette même sécrétion est générale. chez les Gastéropodes pulmonés, tandis qu’elle est extrêmement rare chez les Acéphales. Lorsque la sécrétion de l’acide urique diminue ou devient ac- cessoire, M. Marchal a constaté que la désassimilation des matières albuminoïdes s’opérait sous forme de bases organiques, de véri- tables alcaloïdes animaux, tels que le guanine, la leucomaïne, etc. D’après M. Marchal, l'existence de ces substances serait même un phénomène plus constant et plus important chez les Inver- tébrés que chez les Vertébrés. E..O. SUR LA VESSIE DES BRACHYURES, par M. le D' Paul Marcuaz. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n°5 8 et 9, p. 171, avec fig.). Dans deux notes successives présentées à l’Académie des sciences en 1887, M. P. Marchal avait signalé l'extension énorme de la vessie chez les Maïa squinado et chez un certain nombre de 274 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Brachyures; il avait parlé en outre d’une arrière-vessie commu- niquant avec le reste de la vessie par une sorte de tunnel creusé sous l'insertion mobile du muscle adducteur de la mandibule; enfin il avait signa l’existence de deux grands lobes passant au-dessus de l’estomac. Pour faire comprendre la disposition de ces diffé- rentes parties, M. Marchal donne aujourd'hui une figure demi- schématique de la vessie chez le Tourteau (Platycarcinus pagurus), figure qui est accompagnée d’une description détaillée. E. O. PRÉPARATION DE L'APPAREIL CIRCULATOIRE DE L'ÉCREVISSE, par M. E.-L. Bouvier. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 21° année, n° 241, p4#) M. E.-L. Bouvier indique les procédés techniques à employer pour faire une injection du cœur et de l'appareil artériel de l'Écre- visse ou des lacunes veineuses et de l'appareil afférent des tran- chées et de la membrane, ou bien encore du péricarde et des ca- naux afférents à l’hématose chez le même animal. E. O. DIAGNOSE D'UN CRUSTAGÉ MACROURE NOUVEAU DE LA MÉDITERRANÉE, par M. Alphonse MiiE Epwarps, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° >, p. 163.) Cette espèce nouvelle que M. Milne Edwards propose d'appeler Acanthephyra pulchra et dont il a eu trente-trois exemplaires sous les yeux, a été prise par S. À. le prince de Monaco à 1,650 mètres de profondeur, dans une nasse mouillée large de Monaco. Elle offre les proportions générales de l’A. armata A. M. Edw. de la mer des Antilles, mais en diffère par l’armature du rostre. E. O. DESCRIPTION DE L'OrcHOMENE GRIMALDII, AMPHIPODE NOUVEAU DES EAUX PROFONDES DE LA MÉDITERRANÉE, par M. Ed. Cuevreux. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890. t. XV, n° 7, p. 164.) Sept spécimens de cette espèce nouvelle, dont M. Chevreux ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 275 donne la description détaillée, ont été recueillis dans une nasse mouillée au large de Monaco, par 475 mètres de profondeur, dans le cours de recherches effectuées par S. A. le drince de Monaco avec le concours du professeur Herman Fol et du baron Jules de Guerne. Ces spécimens étaient accompagnés de nombreux exem- plaires de Callisoma Krüyerii Bruz. E. 0. À TABLEAUX SYNOPTIQUES DE LA FAUNE FRANÇAISE. CRUSTACÉS ISOPODES (introduction), par M. Adrien Dorcrus. (Feuille des jeunes natu- ralistes, 1890, 20° année, n°% 237, 239, 240, Pp. 153, 180, 189 et 21° année, n° 241, p. 8, avec fig.). Avant d'indiquer les caractères distinctifs des Isopodes de la faune française, M. Dollfus donne quelques notions générales sur la structure de ces Crustacés, sur la constitution des diverses par- ties de leur corps dont les différents éléments doivent, pour la commodité de l'étude, être désignés chacun par un nom particu- lier. E. O. SUR UNE CAROTINE D'ORIGINE ANIMALE, CONSTITUANT LE PIGMENT ROUGE DES Drarrouus, par M. le D' Raphaël BLANCHARD, professeur agrégé à la Faculté de médecine, secrétaire général de la Société z00- logique. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IT, 2619 Dares, D. 119:) M. R. Blanchard, depuis plusieurs années, consacre une grande partie de l’été à l’exploration zoologique des nombreux lacs qui existent au sommet des montagnes des environs de Briancon; jusqu'à présent il à étudié la faune d’environ vingt-cinq lacs, détendue et de profondeur variées, compris pour la plupart entre des altitudes de 1,800 à 2,500 mètres et il a recueilli un grand nombre de petits Crustacés du genre Diaptomus, offrant des co- lorations variées en rapport avec le milieu dans lequel ils ont été trouvés. En étudiant plus particulièrement le Diaptomus baccili- fer, M. Blanchard a reconnu que la coloration rouge de cette es- pèce est due à un pigment analogue par sa nature chimique à la carotine végétale. E. O. 276 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DIAGNOSE D'UN Draprouus NOUVEAU DU CONGo, par MM. Jules DE GUERNE et Jules RicuarD. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, L. AN; He 6 El 0, D. 177.) Sous le nom de Diaptomus Love MM. de Guerne et Richard font connaitre une espèce nouvelle qui vient s’ajouter aux qua- rante-une espèces mentionnées dans la Révision des Calanides d’eau douce (voir Revue des Trav. scient., t. X, p. 63). Cette espèce, la troisième du genre Diaptomus que l'on ait signalée en Afrique et la première que l’on ait rencontrée en pleine zone torride, dans le voisinage immédiat de l'équateur, a été obtenue dans des dra- gages effectués dans les eaux douces du Congo par les soins de M. Savorgnan de Brazza. E. O. DESCRIPTION DU Drapromus ALLUAUDII N. SP. RECUEILLI PAR M. ALLUAUD DANS UN RÉSERVOIR D'EAU DOUCE A LANZAROTE (Canaries), par MM. Jules ne Guerwe et Jules RicHarp. (Bull. de la Soc. zoolo- gique de France, 1890, t. XV, n° 8 et 9, p. 198.) Cette espèce nouvelle offre des caractères tranchés et rappelle beaucoup le PBroteas falcifer Lovén par la disposition des pattes de la cinquième paire du mâle, tout en se rattachant par la con- formation des pièces buccales au genre Diaptomus. E. O. GÉNÉRALITÉS ET REMARQUES SUR LES Morwa, par M. L.-B. ne KERHERVÉ. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 8 et 0, p. 183.) M. de Kerhervé, après avoir essayé d'établir l'arbre généalogique du groupe des Crustacés cladocères, décrit les caractères exté- rieurs, l’organisation interne et le mode de reproduction des Moina qui représentent à ses veux un type primitif de la tribu; puis il recherche quelle est l'espèce qui doit être considérée comme le type du genre Moina et conclut en faveur de HMoina macrocopus qui a été trouvé dans l’Europe occidentale et septen- trionale, aux États-Unis et en Algérie. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 277 NOTE SUR QUELQUES CIRRHIPÈDES ET QUELQUES ÉLATÉRIDES, par M. H. Lucas. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 novembre 1890, p. CCv.) M. H. Lucas donne quelques détails sur la structure des Cirrhi- pèdes de l'espèce qui a été appelée par M. P. Fischer Stephano- lepas muricata et qui a été rencontrée entre les écailles des mem- bres d’une Tortue marine, Chelonia imbricata, prise à Poulo-Condor (Cochinchine). Sur la même Tortue M. Fischer a reconnu égale- ment de jeunes spécimens de Platylepas bisexlobata Blainv. Il en résulte, dit M. Lucas, que les Cirrhipèdes des Chelonia ont des formes déprimées (Platylepas, Chenolobia) ou subtubuleuses (Ste- phanolepas), comme les Cirrhipèdes des Baleines ont des formes aplaties (Coronula) ou tubuleuses (Z'ubicinella). M. Lucas a pré- senté à ses collègues, en même temps que des spécimens de Ste- phanolepas muricata, des Élatérides qui ont été rencontrés par M. le professeur Vaillant dans l'estomac d’un Batracien urodèle de la famille des Salamandrides, l'Anaïdes lugubris, originaire de Californie. Ces ‘Élatérides sont attribués par M. Sallé à l'espèce nommée par Eschscholtz Afhous ferrugineus. E:0. LETTRE A UN ENTOMOLOGISTE AU SUJET DE L'OBSERVATION DES ÎNSECTES, par M. Decaux. (feuille des jeunes naturalistes, 1890, 21° année, HO De) PRATIQUE ENTOMOLOGIQUE, par M. Henri pu Buysson. (Feuille des Jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n® 231, 232, 234, pp. 98, 140) M. du Buysson a réuni dans un mémoire, dont la feuille des jeunes naturalistes publie des extraits, les résultats de ses expé- personnelles sur les moyens de récolter, de tuer, de préparer et de conserver les Coléoptères. E. O. 278 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PRATIQUE ENTOMOLOGIQUE, par M. le D' Crogaur. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 233, p. 114.) M. Chobaut indique comment il faut préparer les flacons au cyanure et à la naphthaline destinés à la chasse aux Insectes. E. 0. CHASSE AUX CoLÉOPTÈRES. Bois morT, par M. H. GirAuDEAU. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 232, p. 50.; M. Giraudeau, ayant fait au mois de mars une provision de bois mort, choisi dans un abatis de Chênes d’une vingtaine d’années, réduisit les morceaux en fragments de 20 centimètres qu’il mit dans des bocaux recouverts d’une plaque de verre; deux mois après il trouva dans ces bocaux un assez grand nombre d'espèces de Coléoptères qu'il n’avait pu obtenir par un autre procédé. F0: NOTE SUR LA CAPTURE EN FRANCE DE DIVERS INSECTES, par M. le Dr M. RécImBaRT. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 24 décembre 1890, p. CCXxI.) M. A. Grouvelle a capturé aux environs de Nice l’Aaliplus ru- bidus Perris (perforatus Schaum) et l’Hydroporus (Deronectes) Sansi Aubé dont M. Bellier de la Chavignerie avait déjà pris un exemplaire à Digne, mais qui doit être considéré comme une es- pèce rare, même en Espagne, sa patrie. De son côté M. Régimbart a pris en 1890 à Saint-Georges-sur-Eure, à 30 kilomètres au sud- est d'Évreux, un exemplaire d’Hydroporus rufifrons, espèce qui, à sa connaissance, n'avait pas encore été trouvée dans l’ouest et il a capturé à Lovagny (Haute-Savoie) trois spécimens de l’Æydro- porus mœæstus Fairm. var. crconspectus Lyn. qui n'avait pas encore été observé en Savoie ni dans les régions voisines. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 279 DIAGNOSES DE COLÉOPTÈRES MADÉCASSES, par M. L. FAIRMAIRE. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 no- vembre 1890, p. ccil.) Les espèces nouvelles de Coléoptères de Madagascar, dont M. Fairmaire donne les diagnoses latines, sont désignées sous les noms de Sétenocylindrus dispar, Lophophyllus rugicollis, Xiphispa centrolineata, X. lugubris, Cœlænomenodera femorata, C. tristicula et C. coccinea. E. O. OBSERVATIONS SUR LES COLÉOPTÈRES DÉCRITS OU MENTIONNÉS DANS LES Recarrcngs sur Les [nsecres DE SAnra-Cruz DE ParAGoniE, par M. L. FarrmaiRE. (/Vouv. Arcn. pu Muséum, 1890, 3° série, t. I), par M. le Dr C. Berc, de Montevideo. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 novemhre 1890, P: CLXXXV.) M. Berg soutient que plusieurs espèces décrites par M. Fair- maire comme nouvelles avaient été décrites antérieurement par M. Burmeister d’après des exemplaires provenant également des bords de Rio Santa-Cruz. E. O. NOTE SUR LA CAPTURE DE LA /VEBRIA mICROCEPHALA DANIEL A SAINT-MAR- TIN-LANTOSQUE (ALPES-MARITIMES), par M. M. Pic, de Digoin. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 24 dé- cembre 1890, p. CCXx.) Cette espèce, découverte en Ligurie, n’avait pas encore été ob- servée en France. E. O. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PSÉLAPHIDE, par M. A. RAFFRAY. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 novembre 1890, p. cciv.) Gette espèce, originaire de la Guadeloupe, est désignée sous le nom de Zrimiopsis Fleutiauxi. E. O. 280 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NoTE SUR LE Wezasis suPresroines L., par M. F. DEcaux. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 novembre 1890, p. CXCI.) En présentant à la Société entomologique une branche de Chêne contenant des Melasis buprestoides éclos depuis le 25 octobre, M. Decaux a signalé les dégâts assez importants causés au Bois de Boulogne par cette espèce. E. 0. NOTE SUR QUELQUES ÉLATÉRIDES, par M. H. pu Buyssow. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 octobre 1890, p. CLXXI.) M. H. du Buysson, ayant reçu en communication de M. Frey- Gessner, conservateur du Musée de Genève, Les types des Athous de Reiche, a pu constater que diverses espèces de cet auteur, Athous Delphinas, A. Lavergnei, A. murinus, À. corsicus, À. E'cof- feti, À. agnatus, À. Bonvouloiri, À. thessalonicus, A. Perragalloi, sont identiques à des espèces décrites par Ménétrier, Lacordaire, Fabricius, Olivier, Mulsant ou Desbrochers des Loges, et nommées A. circumductus, A. difformis, A. vittatus, À. brevicornis, À. lon- gicollis, À. fallax, etc. E. O. RECTIFICATIONS A DES COMMUNICATIONS ANTÉRIEURES, par M. H. Du Buysson. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 octobre 1890, p. CLxxII.) Dans la communication faite par M. du Buysson dans la séance du 28 mars 1888 (voir Revue des Trav. scient., t. IX, p. 168) il faut lire Athous circumductus Ménétr. au lieu de À. cercumscriptus Cand. et dans la communication faite le 11 avril 1888 Athous deflexus Thoms. au lieu de À. porrectus Thoms. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 281 NoTE SUR DES Acaus Parrzyssi, par M. À. Léveicré. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 novembre 1890, p. Cv.) En présentant à la Société entomologique trois Alaus Parreysst pris à Batoum, le 14 novembre, par M. P. Nadar, M. Léveillé indique quelle est l’époque probable de l’éclosion de ces Insectes. E'Q NOTE SUR DES LARVES DE CLÉRIDES TROUVÉES DANS DES COQUES OVIGÈRES DE STAURONOTUS MAROCCANUS, par M. J. KÜNCKEL D’HeRcuLAIS. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 octobre 1890, p. CLXXV.) Ces larves se sont transformées en 7richodes amnios, insectes très communs en Algérie, mais que l’on croyait jusqu'ici parasites des Hyménoptères seulement. E. O. LISTE DES TEMNOCHILIDES FAISANT PARTIE DE LA COLLECTION D'INSEGTES DU MEXIQUE EXPOSÉE A PARIS EN 1889, par M. A. LÉVEILLÉ. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 14 Mai 1890, p. LXXVII.) Cette liste comprend cinq espèces. E. O. DESCRIPTION D'UN TEMNOCHILIDE NOUVEAU, par M. A. Léveizcé. (Bull des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 11 Juin 1890, p. CVIL.) M. Léveillé donne le nom d'Acrops Gambeyr à cette espèce, décrite d’après un exemplaire unique, provenant de Cochinchine. F0: Revues pes Trav. scteNt. — T. XI, n° 5. 20 282 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DIAGNOSE D'UN TEMNOCHILIDE NOUVEAU, par M. A. LéveiLLé. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 no- . vembre 1890, p. CLXXxII.) M. À. Léveillé a reçu en communication de M. A. Sallé, qui les tenait lui-même de M. le professeur Dugès, deux Temnochilides capturés à Morelia (Mexique) qui constituent les types d’une espèce nouvelle, Temnochilodes Dugesi, appartenant à un genre nouveau, intermédiaire entre les Airora et les T'emnochila. E. 0. CAPTURE A FONTAINEBLEAU DU Saprinus piminrarus, par M. Georges CHERON. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 8 octobre 1890, p. CLIx.) \ RECTIFICATION ET COMPLÉMENT AU 11° GROUPE DES Araomius {Feuille des jeunes naturalistes, année 1888, n°214, p. 137), par MM. MARCHAL et FAUCONNET. Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 21° année, n°242, D: 50.) | NoTE SUR L'ÉVOLUTION DES MytaBres, par M. J. KüNckEL D'HERCULAIS. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 OCtobre 1890, p. GLXXIV.) Dès 1888 M. Künckel d'Herculais avait découvert dans les coques ovigères des Acridiens, et particulièrement des Stauronotus maroc- canus, quelques larves de Mylabres, mais il n’avait pu mener à bien l’éducation de ces Coléoptères. En 1890, en se plaçant sur des conditions spéciales, il a été plus heureux et il a obtenu des Mylabris Schreibersi Reiche ou ferminata Chevr. en parfait état. IL a pu reconnaitre ainsi que les Mylabres se transforment à la façon des £'picautes, si bien étudiés par M. Riley en Amérique; leurs larves se développent sur les oothèques des Acridiens, se nourris- sent des œufs de ces Orthoptères et revêtent successivement la forme triangulaire, carabidoïde, scarabæidoïde, pour se transfor- mer ensuite en pseudo-chrysalides, revenir à l’état scarabæi- doïde et se transformer enfin en nymphes et en insectes parfaits . 0; ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 283 HABITAT DES CURCULIONIDES AUX ENVIRONS DE BORDEAUX, par M. J. EvouEm. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 21° année. n° 241, p. 16.) L'auteur indique l'habitat et l’époque d'apparition d’un grand nombre de Curculionides vivant aux environs de Bordeaux. Ces insectes sont classés comme dans le Catalogue des Coléoptères d'Eu- rope, de MM. Reitter, Heyden et Weiss. F0: L'Avraonomus spizorus, par M. A. Dupont. (Feuille des jeunes natu- ralistes, 1890, 20° année, n° 238, p. 175.) M. Dupont signale les grands dégâts causés dans le département de l’Orne, aux environs de Ciral, par l’Anthonomus spilotus Redt. qui s'attaque aux Pommiers et aux Poiriers de celte région. E. O. NOTE SUR L'IMPORTATION ET L'ACCLIMATATION D'INSECTES NUISIBLES, par M. F. Decaux. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 10 décembre 1890, p. cexiv.) Vers 1878, M. Decaux a constaté, sur les Pins maritimes des dunes de Cayeux, la présence de deux Charancçons (Pissodes notatus F. et Blastophagqus piniperda F.) et d’un Longicorne (Crio- cephalus rusticus L.). Il suppose que ce dernier Insecte qui, dit-il, est commun dans les Landes, les Pyrénées et les Alpes, a été importé, de même que le #lastophagus piniperda, par un navire qui, chaque année, apporte à Saint-Valery-sur-Somme un charge- ment de Pins maritimes destinés à la confection des mâts de canots. Dans l'espoir d’arrêter les dégâts causés par ces Coléoptères nuisibles, M. Decaux a apporté de Paris à Cayeux plusieurs cen- taines d'Hyménoptères et de Coléoptères parasites. E. O. 28% REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES REMARQUE AU SUJET DE LA COMMUNICATION PRÉCÉDENTE, par M. L. BEDEL. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 24 décembre 1890, p. coxx.) | M. Bedel fait observer que le Criocephalus rusticus L. n’est pas une espèce du Midi, comme le suppose M. Decaux, mais une espèce habitant toute l'Europe et même la Sibérie et se rencontrant partout où croissent des Abiétinées. E. 0. INSECTES PARASITES DU TAMARIS, par M. Ph. Zurcner. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 209 année, n° 239, p. 185.) M. Zurcher et son frère ayant recueilli sous un Tamaris de petites boules de 2 millimètres de diamètre qui étaient animées de mouvements brusques et exécutaient, sans cause apparente, des sauts d’un décimètre, reconnurent que ces boules étaient des cocons formés des pétales d’une fleur rongée et qu'ils renfermaient des larves appartenant à un Coléoptère (Vanophyes tamarisci) et à un Hyménoptère du groupe des Torymiens. E. O. NOTE SUR LA CAPTURE D'UN PaGous Nopyrosus GYLL. AUX ENVIRONS DE Paris, par M. F. Decaux. (Pull. des séances de la Soc. entomo- logique de France, séance du 10 décembre 1890, p. cexIv.) Érune sur Les Soorvrus Et Hrcesinus, par M. Decaux. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20€ année, n° 234%, 235 et 236, p. 117, 134 et 146.) L'auteur passe en revue les Scolytes proprement dits et les Scolytes du sous-genre Aylesinus qui vivent aux environs de Paris ; il donne quelques renseignements nouveaux sur leurs mœurs et indique un moyen préventif pour empêcher ces insectes de nuire aux Ormes et aux différents arbres des plantations de Paris. E. O. L] ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 285 DESCRIPTION DE QUELQUES LONGICORNES NOUVEAUX DE L’INDO-CHINE FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS DU MusÉUM, par M. Ch. BRONGNIART. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 novembre 1890, p. CLXXXIII.) Les Longicornes déerits dans cette note sont kes suivants: Zatrephus spinosus provenant de Bornéo et de Singapore (M. Main- dron), Z. nebulosus trouvé à Ba-Chien (Saïgon) par M. Pavie, Pa- . vieia superba, rapporté de Pnomh-Penh et de Battambang (Siam) par M. Pavie et constituant les types d’un genre nouveau, voisin des Ægoidius, des Phædinus et des Crioprosopus. FPOr DESCRIPTION D'UN LONGICORNE NOUVEAU, par M. M. Pic, de Digoin. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 10 décembre 1890, p. cexr.) Cette espèce nouvelle de Longicorne, qui se rapproche du Cly- tantus sparsus à été rapportée du Tonkin par M. E. Madon : elle est désignée par M. Pie sous le nom de Clytus (Clytantus) Madoni. E. O, DESCRIPTION DE LA LARVE DU Vssperus srrepens FABR., par M. Valéry Mayer. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 novembre 1890, p. GLXXxIx.) Après avoir donné, en 1873 et 1875, dans les Annales de la So- ciélé entomologique de France, en collaboration avec M. J. Lich- tenstein, la description avec planche des deux états larvaires et de la nymphe du Vesperus Xatarti Duf., et avoir fourni à M. Per- ris les indications nécessaires pour décrire la dernière forme lar- vaire du Vesperus lucidus Rossi, M. Valéry Mayet fait connaitre aujourd'hui la seconde forme larvaire de la troisième espèce française du genre Vesperus, V. strepens Fabr. LEE 286 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES VoyAGE DE M. CH. ALLUAUD SUR LE TERRITOIRE D’ASSINIE (AFRIQUE OCCIDENTALE) EN JUILLET ET AOÛT 1886. 5° MÉMOIRE : CHRYSOMÉLIDES, par M. E. Azrarp. (Annales de la Soc. entomologique de France 1890, 6° série, t. X, p. 555.) | Dix espèces nouvelles de Chrysomélides sont décrites dans ce mémoire (voir pour les mémoires précédents Revue des Traw. scient . t. X, p. 635 et 636) sous les noms de Crepidodera lævicollis, C. bivittata, C. viridi-micans, T'hyamis (Longitarsus) nigripes, T. ner- vosa, Aphthona ferruginea, À. convexa, Sebæthe africana, Ædiony- chis assinica et Malaxia Alluaudi. E. O. NOTE SUR LES EFFORTS FAITS POUR COMBATTRE LES ACRIDIENS RAVAGEURS DE L'ALGÉRIE DURANT LES CAMPAGNES 1888-1889 ET 1889-1890, par M. J. Künoxez n’HercuLais. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 octobre 1890, p. cLxxv.) En 1888-1889 la campagne de destruction des Sauterelles et les conséquences directes de l'invasion dans les départements d’Alger et de Constantine ont entraîné à des sacrifices qui se chiffrent par 8,500,000 francs, et en 1889-1890 les dépenses, quoique beaucoup moins considérables, se sont encore élevées à 700,000 francs envi- ron ; mais ces sacrifices n’ont pas été entièrement perdus: les in- digènes ont été préservés de la famine, et en 1889 la moisson, une des plus belles qu'’ait portéesla terre algérienne, a pu être sauvée, grâce à la vigueur que l’on a déployée dans la lutte contre les Acridiens. E. À. DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LOCUSTIDE PROVENANT DU NORD DE Bornéo, par M. Ch. BRonGnraRT. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 22 octobre 1890, p. cLxxuI.) Le type de cette espèce, voisine du Megalodon ensifer et désignée sous le nom de Megalodon Blanchardi, a été trouvé à Huia-Balu (Kina-Balu ?) dans le nord de l'ile de Bornéo, par M. Whitehead et fait actuellement partie des collections du Muséum. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 287 NOTE SUR LES DÉGATS CAUSÉS AU CERISIER PAR LA LypA Nemorazis L., par M. J. De GAULLE. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 novembre 1890, p. CLXxXx vi.) M. Hue, ancien élève de l’École de Grignon, a constaté sur le territoire de la commune de Carrières-sous-Poissy (Seine-et Oise) que les Cerisiers cultivés avaient beaucoup à souffrir des attaques de la Zyda nemoralis, insecte que l’on considérait jusqu'ici comme s'attaquant exclusivement aux espèces sauvages du genre Prunus. LD 3 À DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CÉRATINE, par M. F. MEUNIER, de Bruxelles. (Bu//. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 novembre 1890, p. ct.) Pendant son séjour au Congo, M. Meunier a capturé aux envi- rons de Matadi deux femelles et un mâle d’une espèce nouvelle de Cératine qu’il décrit sous le nom de Ceratina congoensis. 0 ANOMALIES DANS LES NERVULATIONS DE L'AILE DE DEUX HYMÉNOPTÈRES, par M. Fernand Meunier. | Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 23/4, D. 125 et n° 298, D. 172.) Ces anomalies consistent, l’une dans l'absence de la première nervure transversale cubitale sur les deux ailes supérieures d’un mâle d’Aalictus sexcinctus Metr., l’autre dans la dilatation des nervures formant la troisième cellule cubitale de l'aile gauche d’un mâle du 7'enthredo albicornis Fabr. E. 0. Nore sur L'AcromyzA ‘vicripes ME1G., par M. F. Decaux. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 no- vembre 1890, p; CCI.) M. Decaux a mis sous les yeux de ses collègues un flacon con- tenant des feuilles de Luzerne minées par les larves de l'Agromyza 288 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nigripes et une petite boite renfermant, avec l’Insecte parfait, deux parasites Hyménoptères, un Chalcidien et un Braconite. Il à donné en même temps des renseignements sur les ravages causés dans les Luzernes de la baie de la Somme par l’Agromyze aux pieds noirs et sur les procédés employés pour détruire celte espèce de Diptère. E. O. NOTE SUR LA MOUCHE PARASITE DES PLANTES POTAGÈRES DU GENRE Ar- Lium, par M. Xavier Raspaiz. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1800, CAN Ep 470) Cette Mouche, dont la larve exerce des ravages considérables dans les plantations d'Oignon (A//ium cepa), de Poireau (A. por- rum) et d'Echalotte (A. ascalonicum), était totalement inconnue de _ M. Raspail avant l'été de 1889. Si elle n'est pas décrite, elle pour- rait être appelée, d’après M. Raspail, Musca alliorum, mais peut- être doit-elle être rapportée à la Musca brassicaria dont la larve vit d'ordinaire dans la tige ligneuse du Chou. E. O. NoTE SUR LA Praura cœcA, par M. P. Boise. (Pull. des séances de la Soc. entomologigue de France, séance du 26 novembre 1890, D:,00) M. Boise à reconnu que les Praula cœca ou Pous des Abeilles, sont introduites dans les cellules par les Abeilles ouvrières qui apportent aux jeunes larves la nourriture dont elles ont besoin. Si une de ces ouvrières porte une femelle de Praula prête à pondre, celle-ci dépose sa pupe à côté du petit ver et les deux Insectes se développent parallèlement ; puis, lorsque le mâle sort de l’alvéole, il emporte avec lui son parasite qui passe faci- lement d’une Abeille à l’autre pour assurer la reproduction. M. Boise a commencé depuis longtemps des recherches sur l’ana- tomie des Praula, et il a trouvé le moyen de détruire ces parasites en projetant, avec un pulvérisateur, de l'essence de térébenthine étendue d’eau sur les Abeilles préalablement endormies avec du nitrite de potasse ou du Lycoperdon en fumée. L’essence, inof- fensive pour les Hyménoptères, est fatale aux Diptères. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 289 NOTE SUR QUELQUES LÉPIDOPTÈRES DE LA FAUNE FRANÇAISE, par M. Charles OserTaüR. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 12 novembre 1890, p. CLXXxVI.) MM. Oberthür ont fait, durant l’été de 1890, de nombreuses chasses aux Insectes dans les départements des P yrénées-Orien- tales et des Hautes-Pyrénées et l’un d’eux a été assez heureux pour découvrir, dans une localité chaude, près de Vernet-les-Bains, une espèce nouvelle de Mamestra (Mamestra Renati) qui diffère de M. Leineri par divers caractères et qui sera figurée dans les Etudes d'entomologie. Is ont en outre observé une espèce d’Ære- bia (£. cæcilia Boisd.) non mentionnée dans la 8 livraison de ce dernier recueil, et contrairement à l'opinion qu'ils avaient émise (loc. cit., p. 24), ils ont reconnu que l'£rebia Gorgone ne remplace pas l’£’. Gorge dans les Hautes-Pyrénées et que les deux espèces se trouvent ensemble et avec les £'rebia Lefebvrei, Mauto- Sthenuyo et Dromus dans le cirque de Gavarnie. D’après M. Ober- thür, l’£rebia Gorgone se rapproche beaucoup des £'rebia Goante et Gorgophone. L’Erebia Arachne est très commune aux environs de Cauterets, principalement du 5 au 10 août, tandis que les £re- bia Evias et Œme, plus précoces, paraissent dès la fin de juin. À la fin de juillet, MM. Oberthür ont observé les Zycæna Eros et orbitulus, volant à la fin de juillet autour du lac de Gaube et ils ont reconnu que les papillons de cette dernière espèce étaient, comme ils l’avaient supposé, plus grands et plus robustes dans les Hautes-Pyrénées que dans les Pyrénées-Orientales et dans les Alpes. La Zygæna anthylidis était en 1890 beaucoup moins commune que le Z. Contaminei, et la Chogene Pelelieraria se montrait très répandue au-dessus et à l’entour de l’auberge du Col-de-Rion. Au Vernet MM. Oberthür ont capturé la Sesia monedulæformis Ram- bur qui n’avait pas encore été rencontrée en France; enfin ils ont constaté de nouveau que certaines localités des Pyrénées, comme certaines localités de la Bretagne, paraissaient plus spécialement favorables à la production de telle ou telle forme aberrante. E. O. 290 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LE Soninus more (L.) où FAuUx-PotvriER. — LA CHENILLE (SERICARIA DISPAR, BOMBYX DISPAR) ET LE PARASITE DE CETTE CHENILLE (BLEPHA- RIPA SCUTELLATA RONDANI), par M. PEREGALLO. (Ann. de la Soc. des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes, 1890, t. XIE, p. 29.) Depuis quelques années, vers le mois de juin, les Faux-Poivriers des environs de Nice sont envahis et dévorés par les chenilles velues d’un Bombyx, Sericaria dispar, ainsi nommé parce que les deux sexes du papillon diffèrent beaucoup l’un de l’autre. Ces chenilles sont polyphages et se rencontrent aussi sur des Ro- siers, des Chênes, des Peupliers, etc. M. Peragallo en donne une description détaillée des trois états de la Sericaria dispar qu'il fait suivre de la description d’un Diptère parasite de la chenille de ce Lépidoptère, Diptère qui, d’après M. Bigot, est la Blepha- ripa scutellata de Rondani. EARrIO NOTES SUR UNE S'ATURNIA D'ALGÉRIE, par MM. Ed. Anpré et le Dr H. VALENTIN. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n% 243 et 234, p. 114 Et 125.) M. le Dr Valentina reconnu que la Saturnia d'Algérie, décrite par M. Ed. André dans le n° du 1° mars 18990 de la Feuille des jeunes naturalistes, n’est autre que la Saturnia atlantica, espèce décrite par M. Lucas et extrêmement rare dans les collections. E. O. NOTE SUR UNE COLLECTION DE LÉPIDOPTÈRES RECUEILLIE DANS LE CONGO FRANÇAIS PAR M. Brussaux, par M. P. Magie. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 24 décembre 1890, p. CCXxI.) Dans cette collection M. Mabille a rencontré plusieurs espèces remarquables de Lépidoptères diurnes et deux espèces d'Hespé- rides dont l’une est considérée par lui comme nouvelle et décrite sous le nom d’/smene Brussauxt. E:0; L- F , E. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 291 DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE BOMBYCGITE, par M. P. Vuic- LOT. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 26 novembre 1890, p. cciv.) | Artaxa Charmetanti est le nom proposé pour cette espèce nou- velle, dont les types ont été capturés à la lumière près du puits de Hassi-bou-Koula, sur le territoire des nègres Chambaa-bou- Rouba, à 45 kilomètres au sud de Ouargla. E. O. RENSEIGNEMENTS SUR Pzosia monera F., par M. J. Farrou. (Bull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 10 dé- tembre 1890, p. cex.) M. Fallou a capturé pour la première fois, depuis vingt ans qu'il habite Champrosay (Seine-et-Oise), le Plusia moneta dans un jar- din dépendant du parc de M. Alph. Daudet. Il a pu élever dans la même localité, sur l’Aconitum Napellus de petites chenilles de cette Plusia qu'il avait reçues de Suisse. La Plusia moneta avait déjà été signalée en Normandie, en Auvergne, en Alsace et ne Champagne. E. O. ESSAI SUR LA CLASSIFICATION DES PyRALITES, par M. E.-L. RAGoNoT. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1890, 6° série, t. X, pe 4#r06479, pl VIT'el VITE Les classifications actuellement existantes étant très incom- plètes et ne pouvant servir que pour des faunes restreintes, M. Ra- gonot a cherché à établir une classification des Pyralites permet- tant aux entomologistes de distinguer les principales familles, les sous-familles et les genres connus, et d’intercaler parmi ces der- niers les genres encore douteux dont les caractères viendraient à être précisés. Dans le système proposé par M. Ragonot, les Py- ralites sont divisés en deux familles : les Pyralidæ comprenant les Pyraustinæ, les Scoparunæ, les Schænobiinæ, les Hydrocampi- næ, les Acintropodinæ, les Homophysinæ, les Musotiminæ, les Ti- neodinæ, les Chrysanginæ, les Endotrichiinæ, les Pyralidinæ et les E’piposchinæ ; 2° les Crambidæ renfermant les Oxychirotinæ, les 292 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Crambinæ, les Ancylolominæ, les Phycitinæ, et les Galleriinæ. Des tableaux dichotomiques résument les caractères distinctifs des principaux genres compris dans ces subdivisions. L'auteur décrit un grand nombre d'espèces nouvelles, savoir : Catoania monocerialis (type d’un genre nouveau), Acropteryx her- bacealis (id.), Acrodegmia pselaphialis (id.), Zauclodes fasciculalis (type d’un genre nouveau), Tamyrodes populalis (id.), Anisothrix adustalis (type d’un genre nouveau), Area diaphanalis (id.), Py- raustodes flavicostalis (id.), Ocresia bisinualis (id.), Pelasgis hypo- gryphalis (id.), Psectrodes herminialis (id.), Dasycnemia depressalis (id.), Z'hylacophora tortricoidalis (id.), T. hepaticalis, Penthesilea sacculalis (id.), Oryctopleura arcuatalis (id.), Erioptycha umbrivit- talis (id.), Tosale Moritzi, Saccopleura catocalis (type d’un genre nouveau), Aypocosmia definitalis (id.), Lophopleura xanthotænialis (id.), Adenopteryx conchiliatalis (id.), Cordylopeza œnochroalis, Ophias albiundalis (id.), £ndotrichodes perustalis (id.), Endotri- cha fuscobasalis (id.), Schistoneura flavitinctalis (id.), Chalinitis olealis (id.), fmerina mabillalis (id.), Xantippe auropurpuralis (id.), Aria epicænalis, À. bichordalis, A. encaustalis, Euexippe bistrialis (type d’un genre nouveau), Acutia falciferalis (id.),Acal- lis Fernaldi (id.), Sthenobæa abnormalis (id.), Alpheias baccalis (id.), À. gitonalis, Macrotheca interalbicalis (type d’un genre nou- veau), Amestria oculiferalis (id.). Ces espèces nouvelles viennent d'Algérie, d'Asie Mineure, de Madagascar, de Ceylan, des États- Unis, du Mexique, de l’Amérique centrale, des Antilles, de Colom- bie, de la Guyane, du Brésil, de l'Équateur, du Pérou, etc. E. O. CHENILLES PARASITES DU Aipsacus syzvesrris, par M. E. Pissor et M. À. ConsTANT. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 233, ‘pe1t2/ehh8:) En réponse à une question de M. Riveau, M. Pissot fait savoir que c’est probablement la chenille de la Penthina gentiana qui vit dans l’intérieur du réceptacle des Dipsacus sylvestris. M. Cons- tant a reconnu qu'il y a outre les chenilles de la Penthina gentiana celles de la Penthina oblonga et celles de la Cochylis purpuratana H.S. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 293 DIAGNOSES DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES DE PHYCITES DE LA COLLEC- TON DE M. En. Meyrick, par M. E.-L. Racowor. (Pull. des séances de la Soc. entomologique de France, séance du 10 décembre 1890, p. cexuI.) Ces. espèces nouvelles, appelées Xodophæa duplicella, Piesmo- dopoda steniella, Tephris ephippella, Heterographis umbrilimbella et Critonia subconcinnella viennent pour la plupart de la Birmanie anglaise. Deux d’entre elles, l'ephris ephippella et Critonia sub- concinnella constituent les types de genres nouveaux. E. O. ANOMALIE DES ORGANES GÉNITAUX CHEZ UN J'ÆNIA SAGINATA GOEZE, par M. le Dr Raphaël BLANCHARD, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, secrétaire général de la Société zoologique de France. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 7, 8 et 9, p. 166 et suiv., avec fig.) Parmi les nombreuses anomalies que présente la Zænia sagi- nata, l’une des plus fréquentes consiste en la réunion de deux pores marginaux sur un même anneau, l’un derrière l’autre, soit d’un même côté, soit en alternance. L’anneau normal peut rester entier, mais d'ordinaire il offre un commencement de segmen- tation. Par une étude attentive, M. Blanchard a constaté que, dans les cas de ce genre, un appareil hermaphrodite est en rapport avec chacun des pores marginaux: il en conclut que l’anomalie en question est due à la coalescence et à la fusion incomplète de plusieurs anneaux ou plutôt à ce que la segmentation est venue à manquer sur une certaine longueur. Tout récemment, il a pu ob- server un nouvel exemple de cette anomalie dans lequel le pore gauche était en rapport avec un appareil hermaphrodite com- plet ayant subi une inversion totale, tandis que le pore droit était en relation avec un appareil également complet, mais offrant la disposition ordinaire, l'utérus se dirigeant d’arrière en avant sui- vant l’axe du corps. E. O. 294 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTE SUR LA LIMACE CENDRÉE NOIRÂTRE (Limax civgreo-viGER WOLF), par M. Émile Bazzé. (Bull. de la Soc. des amis des Sc. nat. de Rouen, 1889, 3° série, 25° année, 1° et 2° semestres, p. 390.) M. Ballé a rencontré plusieurs fois dans les bois de la vallée des Vaux, en Normandie, des Limaces appartenant à la variété ou à l'espèce décrite par Wolf en 1803 sous le nom de Zimax cinereo- niger. 11 considère, avec M. Arnould Locard et M. le D' Baudon, cette forme comme bien distincte du Limax maximus qu'il vou- drait voir nommer Zimax cinereus Müil. tandis que le Limax cine- reo-niger, étant de taille plus forte, serait appelé LZimax maximus. E. O. SUR L’ENDOTHÉLIUM DANS LES BRANCHIES DES PÉLÉCYPODES, par M. A. MÉNÉGAUX. (Bull, de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° série, ti in2;p:47) L'auteur conclut de ses recherches que les branchies des Pélé- cypodes marins ne sont pas des lacunes, mais que le sang y cir- cule toujours dans des vaisseaux à parois propres, tapissées par un endothélium formant une couche non interrompue. E. O. CATALOGUE DES MOLLUSQUES MARINS RECUEILLIS DANS LA BAIE DU POULI-. GUEN, par M. DAUTZENBERG. ‘Feuille des jeunes naturalistes, 1890, PP AMEE 212 pod. Ce catalogue comprend non seulement les espèces que l’on trouve vivantes à basse mer sur la plage de sable fin qui s'étend depuis le Pouliguen jusqu’à Pornichet, mais encore les espèces qui y sont rejetées à la suite des tempêtes et qui proviennent soit des fonds de la baie que la mer ne laisse jamais à découvert, soit des roches qui émergent cà et là, à proximité de la côte. La clas- sification adoptée par M. Dautzenberg est celle du Manuel de M. le Dr P. Fischer et le degré de fréquence des espèces est indiqué par des signes particuliers. Le nombre total des espèces mentionnées dans la liste s'élève à 149. F0: ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET Z00LOGIE 295 RÉCOLTES MALACOLOGIQUES DE M. LE CAPITAINE Em. DORR DANS LE HAUT SÉNÉGAL ET LE SOUDAN FRANÇAIS, DE 1886 A 1889, par M. Ph. DAUTZENBERG, vice-président de la Société. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IL, 2° et 3° parties, p. 123 et pl. I.) | M. le capitaine Em. Dorr, de l'infanterie de marime, ayant exploré pendant plusieurs années une partie du Haut-Sénégal et du Soudan français, a recueilli une collection importante de Mollusques dont il a confié l’étude à M. Dautzenberg. Celui-ci, avec le bienveillant concours de M. Arthur Morelet, a reconnu la présence dans cette collection de vingt et une espèces de Mol- lusques terrestres et fluviatiles, sur lesquels sept sont entièrement nouvelles pour la science et six ne figurent pas dans le Cafaloque publié en 1886 par M. le D' Jousseaume dans le Pulletin de la So- ciété zoologique de France(voir Revue des Traw. scient.,t. VIT, p.333). Les espèces nouvelles sont décrites et figurées par M. Dautzen- berg sous les noms d’£nnea Dorri, E. Arthuri, Helia (Conulus) medinensis, Pupa microbus (A. Morelet ms.), Sfenogyra Hamon- villei, Succinea Dorri, Isidora Joussaumei, I. Guernei. E. O. ne DESCRIPTION D'UN BRYOZOAÏRE NOUVEAU DU GENRE /4ABDOPLEURA, par M. le D' Jules Juzzren. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 8 et 9, p. 180, avec fig.) Dans la collection des Bryozoaires qui ont été recueillies durant les campagnes scientifiques du yacht l’Hirondelle et dont $. A. le prince de Monaco lui a confié l'étude, M. Jullien à rencontré une nouvelle espèce de Æhabdopleura, provenant des parages des Acores, à laquelle il donne le nom de Æhabdopleura Grimaldi. Cette espèce a élé amenée d’une profondeur de 318 mètres. M. Jullien fait observer à ce propos que les Æhabdopleura ne semblent pas être de véritables types d’eau profonde. E. 0. 296 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES ZOANTHAIRES PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACET L'Hironpeire (golfe de Gascogne, Açores, Terre-Neuve), 1886-1887-1888, par M. Et. JouRDAN, chargé de cours à la Faculté des sciences de Marseille. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n°% 8 et 9, p.174.) Dans la collection de Zoanthaires recueillie pendant les cam- pagnes de l’Airondelle et soumise par S. A. le prince de Monaco à l'examen de M. Jourdan, ce dernier naturaliste a reconnu la présence de plusieurs espèces d’Actiniaires (Actinoloba dianthus, de BI., Chitonactis Richard Mar., Sagartia sp., Adamsia sp.), de diverses Zoanthidæ (Palythoa arenacea delle Chiaje, P. sulcata Gosse, P. fatrea Schulze, £pizoanthus cancrisocius, Epizoanthus sp. voisin d'£. paguriphilus Verrill) et d’un certain nombre de Zoanthaires sclérodermés dont il donne la liste. E. O: RÉCOLTE ET CONSERVATION DES PETITS ANIMAUX MARINS, par M. A. Dozzrus. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 232, p. 49.) L'auteur indique les procédés qu’il emploie avec succès pour récolter en nombre et conserverles petits Crustacés, les Mollusques, les Vers et les Echinodermes. E. 0. PRÉPARATION DES HYDRAIRES, BRYOZOAIRES ET POLYPIERS, par M. C. SCELUMBERGER. (feuille des jeunes naturalistes, 1890, 20° année, n° 140, p. 196.) M. C. Schlumberger conseille, pour obtenir des préparations dans lesquelles les lophophores et les tentacules des polypides soient bien épanouis, de recourir au procédé suivant, imaginé par M. le Dr Jullien : l’animal ayant été recueilli avec la valve du Mol- lusque ou l’objet qui le supporte est placé dans un tube à fond plat contenant de l’eau de mer pure ou de l’eau douce, suivant qu'il s’agil d'une espèce marine ou lacustre; puis on projette à la sur- face du liquide une pincée de chlorhydrate de cocaïne. Les petits ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 297 animaux, qui étaient d’abord rentrés, ne tardent pas à s'épanouir de nouveau, mais sont bientôt fixés et immobilisés par la cocaïne. | E. O. SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES MicroscLEROPRORA, par M. Emile ToPsenT. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1900, XV) 10 D:291) M. Topsent a retrouvé dans la Manche, à Roscoff, où elle est loin d’être rare, la Placina monolopha F.-E. Schulze qui n'avait encore été signalée qu’à Trieste, Lesina et Naples ; il a observé vivante, dans une lot d'Éponges que M. Eug.-Eudes Deslongchamps lui avait envoyé de Bandol (Var), la Placina dilopha F.-E. Schulze observée seulement à Trieste ; enfin il a rencontré dans le même lot un petit spécimen de la Placina trilopha F.-E. Schulze, espèce trouvée à Naples, et un exemplaire du Corticium candelabrum O. Schmidt, espèce dont l’aire d'habitat est très vaste et compre- nait déjà Sebenico, Lesina, Naples, Cébu et Ponapé. E. 0. NOTE SUR LA FAUNE PÉLAGIQUE DES LACS D'AUVERGNE, par M. L.-F. HENNEGUY. (Revue des sciences naturelles appliquées; Bull. bi- mensuel de la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 16, p. 799, avec fig.) Dans les produits des pêches effectuées par M. Berthoule dans les lacs de l'Auvergne, M. Henneguy a constaté la présence d’In- fusoires ciliés des genres Vorticella et Epistylis, d'un Flagellé (PD:- nobryon divergens Imhof), de quelques Péridiniens dont un, Cera- tium longicorne Perty, parait être identique au C. hirundine la O.-F. Müller, étudié récemment par M. H. Blanc dans le lac Lé- man, de plusieurs Protophytes et de nombreux Rotateurs appar- tenant pour la plupart à des espèces caractéristiques des faunes pélagiques lacustres. E. O: REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 5, 2 208 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LE BLANCHARDIA CYPRICOLA, NOV. GEN., NOV. SPEC., - par M. le Dr Antoine WiERzEJSKI, professeur à l’Université de Cracovie. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 8 et 9, p. 192, avec fig.) M. Wierzeyski a rencontré dans quelques individus du Cypris candida pris au printemps, aux environs de Cracovie et conservés dans l'alcool, des corps étrangers ressemblant, au premier abord, à des œufs de Distome ou d'£ustrongylus gigas et occupant tous les espaces libres entre les organes internes, Ces corps ne sont autre chose que des kystes d’un être parasitaire qui appartient probablement au groupe des Sporozoaires et que M. Wierzeyski propose d’appeler Planchardia cypricola. Ordinairement dans chaque individu du Cypris hébergeant la Élanchardia on rencon- tre ce dernier à deux phases différentes du développement, à la phase d’enkystement et à la phase de végétation. À la phase de végétation, le parasite présente plusieurs états de développement, l’aspect, de forme et de dimensions variables, dont l’auteur donne des descriptions accompagnées de figures. jee S 12 BOTANIQUE DE LA FORMATION DES FEUILLES DES /ÆSCULUS ET DES PAvIA ET DE L'OR- DRE D'APPARITION DE LEURS PREMIERS VAISSEAUX, par M. A. TRÉGUL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXIT.) L'ordre de développement des folioles commence par la foliole médiane, puis successivement les deux folioles latérales les plus rapprochées de la foliole axile, et ainsi pour les autres, ce que M. Trécul à, dit-il, DE la formation basipèle digitée dans son travail de 1853. Dans les écailles du bourgeon les vaisseaux commencent par le bas pour s'élever ensuite; pour les feuilles, il en est autrement dans les Æsculus Hippocastanum et rubicunda, etc. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 209 VARIÉTÉ ET ANOMALIE, par M. D. CLos. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) M. Clos, après examen des publications de Moquin-Tandon, de Masters, etc., conclut ainsi : Si, comme il ressort des considérations qui précèdent, la variété est une simple modification, l’anomalie une déviation du type spé- cifique, on ne saurait désormais, à l'instar de maint ouvrage de phytographie, faire figurer dans les Flores ou Species les vraies anomalies ou monstruosités à la suite des espèces, d’où elles émanent, à titre de variétés ou au nombre de celles-ci. On pourra, si elles en valent la peine, les signaler après elles sous le titre d'anomalies. (C'est le cas des Cheiranthus Cheiri gynantherus, etc.) a Ü: CYCLAMENS À FLEURS SEMI-DOUBLES, par M. P. DucuARTRE. (Journ. de la Soc. nationale d’'horticulture de France, 3° série, t. XIIT.) M. Duchartre ayant eu l’occasion d'examiner des fleurs semi- doubles de Cyclamen persicum obtenues par divers horticulteurs, a reconnu que leur duplication, se rattachant d’ailleurs à deux modes différents, ne provenait pas en deux cas de la transforma- lion des organes de la reproduction. | Dans l’un de ces cas, le Cyclamen, oblenu par M. Millet, horti- culteur à Bourg-la-Reine, devait son apparence à la simple dupli- cation du limbe de la corolle, dont cinq lobes supplémentaires s’ajoutaient aux cinq lobes normaux en s’en écartant et alternant avec eux. Autre était la modification que présentaient les fleurs d’un C7y- clamen présenté par M. Hua à la Société nationale d’horticulture. [ci le doublement était dû, non à la partition de la corolle, mais à la production, entre la corolle normale et le calyce, de plusieurs corolles (jusqu’à cinq) alternant avec les lobes calycinaux et por- tant de une à trois étamines, mais sans trace d’ovaire. C. SUR UN CYCLAMEN DOUBLE, par M. Henri Hua. (Pull. de la Soc. bota- nique de France, t. XXXVIII.) M. Hua groupe les modifications subies par un beau et singu- 300 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES lier Cyclamen, trouvé par lui à l’étalage d’un fleuriste, sous les titres suivants : 1° Letype de la fleur a varié : sur sept fleurs, quatre seulement ont le type normal; des trois autres, l’une est tétramère, deux sont hexamères ; 2° Les divisions de la corolle tendent à se multiplier par divi- sion latérale. Ce phénomène présente divers degrés d'intensité, depuis les simples lobules jusqu’à la bipartition complète ; 3° Les étamines deviennent pétaloïdes ; 4 Enfin, ce qui modifie le plus leur aspect : toutes les fleurs portent sur le réceptacle, entre le calice et la corolle, des fleurs se- condaires plus jeunes que la fleur terminale. L'étude de ces fleurs secondaires constitue la partie principale de la note de M. Hua. C. SUR LA DÉSARTICULATION DES CONIDIES CHEZ LES PÉRONOSPORÉES, par M. L. MaANGin. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) La désarticulation des conidies chez les Péronosporées a lieu par un mécanisme uniforme, la dissolution de la calose formant la cloison qui sépare les conidies des basides ou des stérigmates. Cette dissolution à lieu facilement par le contact de l’eau des pluies ou de la rosée, fait d'autant plus à remarquer que la cel- lulose résiste à beaucoup d'agents chimiques énergiques. C. SUR LA GERMINATION ET L'IMPLANTATION DU GUI, par M. G. GUÉRIN. (Ae- vue botanique, t. VIIL.) M. Guérin établit, par expérience, que les graines de Gui ger- ment fort bien sans avoir passé par l'estomac des Grives et des Merles; que l'implantation ne peut se faire que sur de jeunes branches à écorce encore lisse et non desséchée. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 301 COMBINAISON DE L’AZOTE AVEC D'AUTRES ÉLÉMENTS CHIMIQUES SANS L’IN- TERVENTION DES MICROBES, par M. DELAURIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXII.) M. Delaurier, remontant le courant qui domine aujourd’hui en physiologie, pense que les végétaux peuvent fixer l'azote sans l’action nécessaire des microbes. à #36: Le Corza, par MM. E. Louise et E. Pirarp. (Comptes rendus de . PAcad. des sciences, t. CXIT.) Il résulte des analyses des divers organes de la plante que le Colza enlève surtout au sol de l’acide phosphorique, de l’azote et de la potasse, qui doivent lui être restitués. C.. SUR LA DIFFÉRENTIATION DE L'ENDODERME, par M. P. LESAGE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXII.) De ses études sur la fève et quelques autres plantes, M. Lesage conclue : 1° l’'endoderme différencie ses parois de plus en plus en Ss’éloignant du sommet de la racine et d’abord en face des faisceaux libériens ; 2° dans une même plante, cette différentiation s’accomplit à des distances du sommet qui peuvent être très diffé- rentes, suivant le mode de développement de la racine. M. Lesage admet implicitement que le plissement des cellules de l’endoderme en est le caractère absolu, fait aujourd’hui con- testable. C. SUR L'ÉQUIVALENCE DES FAISCEAUX DANS LES PLANTES VASCULAIRES, par M. DANGEARD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXII.) M. Dangeard s’est proposé, dans cette note, d'établir l’équiva- lence des faisceaux dans l’ensemble des plantes vasculaires, malgré les différences de structure que présentent entre elles les Dicotylé- dones, les Monocotylédones et la plupart des Cryptogames vascu- laires. C. 302 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR QUELQUES ÉLÉMENTS DE SOUTIEN DE LA FEUILLE DES DICOTYLÉDONES, par M. E. Pée-LaBy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXIL.) M. Pée-Laby distingue les éléments de soutien en éléments périeycliques et en éléments isolés. Parmi ces derniers, uné distinction est faite suivant que lés cellules sont simples ou rameuses, comme on les a dès longtemps observées dans le Limnanthemum. C. STRUCTURE COMPARÉE DES RACINES RENFLÉES DE CERTAINES OMBELLIFÈRES, par M. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. (Comptes rendus de l'Acad. des setences, t. CXIL.) Les racines tuberculeuses des (Ænanthe ont été considérées par M. Courchet et par M. Gérard comme présentant une structure anorinale. M. de Lamarlière aurait trouvé que les renflements dans l’'ŒÆnanthe, comme ceux des Carum, Cicuta et Sium passent par des transitions à la structure normale du pivot et des racines lalérales de ces plantes. C. LE SEIGLE ENIVRANT, par M. L. PRiLLieux. (Comptes rendus de l'Acad. + des sciences, t. CXII.) M. Prillieux a reconnu que des Seigles enivrants, dominant dans la récolte de plusieurs communes de la Dordogne voisines de la Haute-Vienne, devaient leurs qualités toxiques, non à l’Ergot, ni aux Champignons (lusarium, Giberella, Helmintosporium et Cla- dosporium) observés, dans un cas analogue, par M. Woronine dans l’'Oussourie, mais au Sparochisma paradoxum qui se développe à l'intérieur du grain, plus spécialement dans la région externe de l’albumen qu'il dévore. C. 3 MT, ‘ pe 2: : LS L- ; = LE" ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 303 MONTAIGNE BOTANISTE. DATES DE QUELQUES VIEUX HERBIERS, par M. A. CHaTIN. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIT.) La note est la relation d’une visite faite en 1574, à Bâle, par Montaigne au D" Platurus qui lui montra un livre de simples dont les herbes, « colées toutes naturelles sur le papier, y étaient depuis 1 A plus de vingt ans »". A la suite, M. Chatin donne, d’après les recherches faites par M. Poisson, et surtout par des emprunts au Dr Saint-Lager, les dates des plus vieux herbiers, dont lé plus ancien celui de Fal- coner, à peine antérieur à celui du Dr Platurus, remonte à 1545. C. SUR QUELQUES S1ILENE D'ALGÉRIE, par M. BarTanDiER, (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) La note de M. Battandier à pour objet d'apporter quelques modifications, par suite de la publication des Z/lustrationes Floræ atlanticæ, à la description qu'il avait faite des Si/ene. Il lui a paru d’ailleurs nécessaire d’établir la synonymie des espèces décrites, indépendamment l’un de l’autre, par MM. Pomel et Cosson. Les Silene passés en revue par M. Battandier sont les espèces ci-après : obtusifolia, Pomeli Batt., Chouletii, cirtensis, gelula. M. Battandier ajoute que le Dianthus hermæensis des Z{lustrationes (tab. 76) (ancien D. Bisignani de Cosson-non Z'enore) n’est pas la plante du cap de Garde décrite par lui sous le nom de P. Arishidis. C. LES PALMIERS A BRANCHES DANS L'INDE, par M, H. Léveicré. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVI. M. Léveillé cite jusqu'à dix-huit Palmiers branchus, dent six ont été vus par lui-même. Les branches partent le plus souvent du sommet, comme si le bourgeon terminus (par suite de meurtrissures, etc.) se fût divisé en plusieurs. Toutefois, un Cocos nucifera, qui se trouve à Pon- 1. Journal du voyage de Michel Montaigne en [lalie, 1574, p. 197. 304 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES dichéry près la gare du chemin de fer, présente une véritable dicho- tomie échappant à cette explication. Ce sont, avec les Cocos, les Borassus et Phænix qui ont été vus ainsi ramifiés ou polycéphales. B” = es UNE NOUVELLE LILIACÉE POUR LA FLORE FRANÇAISE, par MM. Mar- CAILHOU D’AYMERIC. (Revue botanique, t. IX.) Si du col de Puymaurens (1,920 mètres), limite de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales, ligne de partage des eaux de l'Océan et de la Méditerranée, on suit le vallon d’Eravall ou d’en Garcios, on trouve, sur les pelouses, vers 1,980 mètres d’altitude, le nouveau Gagea, dénommé Puymaurensis par MM. Marcailhou d’Aymeric, en compagnie du Zulipa Celsiana. Ajoutons que sur les remarques de M. Rouy, MM. Marcailhou d'Aymeric ont reconnu que leur Gagea Puymaurensis n’est autre que le G. Soleirolü F. Schultz, trouvé par Soleirol en Corse et par Irat dans les Pyrénées-Orientales près du lac de Lanoux, au pied des glaciers. MM. Marcailhou d’Aymeric abandonnent ainsi leur espèce, qu'ils viennent d’ailleurs de retrouver au col de Courtal- Rosso à 2,456 mètres d'altitude. Le Gagea Puymaurensis est donc relégué dans les synonymes; reste la découverte de deux nouvelles localités francaises du G. Soleirolu, espèce d’Espagne et de Portugal. C. SUR UNE CAMPANULE VOISINE DU C'AMPANULA HISPANICA ET ROTUNDIFOLIA, par M. Michel Ganpoyer. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) M. Michel Gandover a trouvé sur des rochers bordant la route du Bourg d’Oisans au Lautaret, vers 1,000 mètres d'altitude, une Campanule velue et à feuilles radicales allongées comme les cau- linaires, qui n’est ni le macrorhiza, ni le rotundifolia, ni l’hispanuca, mais lui paraît avoir surtout des affinités avec cette dernière. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 305 UNE ESPÈCE NOUVELLE DE Moscari, par M. Foucaun. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) Le nouveau Muscari, récolté par M. Motelay, de Bordeaux, à Saint-Jean-de-Blaignac, près La Réole, est étudié, décrit et figuré comparativement aux M. Lelievrei et neglectum, entre lesquels il a sa place. C’est la plante citée par Laterrade sous le nom de bo- tryoides, dont le nom serait à rayer de la flore girondine. C. UNE HERBORISATION A LA ROCHE-D'AuJoux, par M. Ch. Quincy. (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de Saône-et-Loire, 1890.) Prolongement méridional, haut de 483, mètres de la chaine jurassique de la Côte-d'Or, si riche en plantes montagnardes, la Roche-d’Aujoux porte entre autres espèces : Arabis arenosa, Dian- thus silvestris, Peucedanum Cervaria, Dentaria pinnata, Sedum ru- pestre, Thlaspi montanum, Elymus arenarius. C. Sur L'Æ£’uPxorgiA H18EernicA, par M. le Dr Gricor. (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de Saône-et-Loire, 1890.) A l’occasion de la découverte, dans les bois de Chalon, du bel et rare £'uphorbia hibernica, à la faible attitude de 300 mètres, M. Gillot passe en revue l’aire de dispersivn de cette plante, que les botanistes parisiens se souviennent d’avoir récoltée en 1856 dans le Puy-de-Dôme. FC CONTRIBUTION A LA FLORE DE LA SARTHE, par l'abbé L. CHEVALLIER. (Revue botanique, t. VIIL.) M. l'abbé Chevallier donne, d’après ses propres observations, une liste de plantes rares ou nouvelles pour la Sarthe. Dans cette liste très étendue, figurent les espèces ci-après : Anchusa italica, Erica ciharis et vagans, Andryalia integrifolia (cette espèce, mé- ridionale, n’a-t-elle pas été introduite?), Antennaria dioica, Inula Helenium et graveolens, Galium saxatile, Viscum sur Rosa, Cartæ- 306 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES gus, Prunus, Persica, Mespilus, Sorbus, Fagus, Castanea, Corylus, etc. Signalons encore : Zrifolium resupinatum, la plus persistant, à Paris, des espèces de la flore obsidionale, Æanunculus Lenor- mandi et nemorosus, Lamium maculatum, Scutellariàa hastifoha, Fritillaria Meleagris, Narcissus biflorus et Pseudo-Narcissus, Orchis alatus, Equisetum hiemale, Botrychium Lunaria. C. OBSERVATIONS SUR QUELQUES Carex, par M. J. DAvEAU. (Pull. de la Soc. botanique de France, t. XXXWNIIL.) A l’occasion de la révision, par lui faite, des Cypéracées du Por- tugal, M. Daveau donne quelques notes sur les Carex chætophylla, trinervis, hispida, longiseta, ædipostyla, depressa, Halleriana, astu- rica. Suivant la remarque de M. Malinvaud, le nom de longiseta, quoique plus anciens que ceux de Link et de gynomane, devrait rester dans l’oubli où l’ont laissé la généralité des botanistes. C. Moxocrapnie pes Rosiers pu TARN, par M. Jules Be. L'auteur admet les divisions suivantes: Synstilæ avec sept es- pèces; Caninæ, avec quatorze espèces; Aubiginosæ, avec neuf espèces ; et Villosæ, division ne comprenant que le Rosa tomentosa Smith. Comme espèces subspontanées, sont indiqués les #osa gallica, lutea, spinosissima. | Une description est donnée de chaque espèce. C. UN Â1ERACIUM NOUVEAU POUR LA FLORE FRANÇAISE, par M. H. Marcar LHOU D’AYMERIC, pharmacien de 1"° classe et M. l’abbé A. Mar- \ CAILHOU D'AYMERIC. (Revue botanique, t. IX.) L'Hieracium nouveau, que M. Arvet-Touvet a reconnu comme irès légitime espèce, a été récolté par MM. Marcailhou d’Aymerie, ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 307 d'Ax-les-Thermes (Ariège), près le Zrou-de-l’Or, à une altitude d'environ 2,000 mètres; il croit là en société des Sideritis pyrenaica, Calamintha alpina, Erinus alpinus, Saxifraga media et S. Aizoon pusilla, Oxytropis Halleri, ete. €. OBSERVATIONS SUR l’ARENARIA sPATAULATA DESF., par M. DEBEAUX. (Revue botanique, t. VIIT.) M. Debeaux distingue dans l’Arenaria spathulata trois variétés, savoir : a) typica, b) cerastoides, c) crassifolia. C. Session AU MoNT-DORE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE BOTANIQUE. | /evue botanique, t. IX.) La Société française de botanique à refait en 1890, avec le Puy- de-Dôme en moins, les excursions botaniques de la Société bota- nique de France, réunie à l'École de pharmacie de Paris en 1856. Comme en 1856 aussi, le petit nombre qui, après la fin de la ses- sion régulière, ont des ardeurs inassouvies, poussèrent jusqu'à Saint-Nectaire, où les sources salées ont été dévoilées par des plantes maritimes. L'École de pharmacie y était allée à pied en franchissant de grand matin les montagnes, après station et premier déjeuner au légendaire Chambon. (Les élèves en phar- macie firent seuls l’excursion de Saint-Nectaire.) Bien que tardives (du 17 au 24 août), les excursions de la So- ciété française ont été fructueuses, et ses Comptes rendus, qui comprennent d’ailleurs beaucoup d’espèces qu'on eût récoltées à une autre époque, seront consultés avec fruit. MM. Billiet et Dumas-Dumon, qui connaissaient parfaitement le pays, étaient les guides de l’expédition. On n’a pas oublié que les herborisalions de 1856 furent dirigées par Lecoq et Lamotte. C. 308 . REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PLANTES NOUVELLES DE L'ALGÉRIE ET DU BASSIN MÉDITERRANÉEN, par M. O. DeBEaux. (Revue botanique, t. VIIL.) | Les espèces signalées sont: Antirrhinum siculum var. algeriense Rouy, Verbascum Kabylianum O. Deb., Haplophyllum Buxbaumii, Linum narbonense, Delphinium cardiopetatum var. oranense, Ur- ginea Scilla, Echinaria spicuta O. Deb., plus deux hybrides : Cistus ladaniferus X monspeliensis et C. monspeliensis X ladaniferus. C. EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ. LES GRANDES-ROUSSES, par M. l'abbé Ravaun. (Journal Ze Dauphiné, 28° année.) On récolte, au-dessus de Brandes, le long de la Sarène : Arabis subnitens Jord., Brassica repanda, Viscaria alpina, Potentilla alpes- tris, aurea et grandiflora, Sibbaldia procumbens (qui rappelle aux botanistes parisiens qui prirent part, en 1858, aux herborisations de la Société botanique de France et de l’École de pharmacie, la fontaine Sibbaldia du Hohneck, près de laquelle la troupe fit halte pour déjeuner avec les provisions apportées de Munster); Campa- nula barbata, cenisia, thyrsoides et Scheuchzeri, Papaver auran- tiacum, Î hlaspi rotundifolium, Cherleria sedoides, Androsace pube- scens, imbricata et alpina, Asplenium Breynü, etc. Du pied du glacier au lac Blanc: Myosotis nana, Gnaphalium carpathicum, Thlaspi rotundifolium, Saussurea depressa, Ranun- culus glacialis, Geum reptans, Carex curvata, etc. Près du lac Blanc (à 2,548 mètres) : Artemisia Muteliina et Vil- larsü, Potentilla frigida, Alchemilla pentaphylla, Androsace helve- tica, Draba lactea, Woodsia hyperborea, etc. : C. EXCURSION BOTANIQUE AU PIC SAINT-BARTHÉLEMY (2,349 mètres), par MM. MARCAILLOU D'AYMERIC. (Journ. de botanique, t. VIII.) En montant, on trouve, à Axiat (480 mètres\: Viola cornuta el Astrantia major, et plus haut: Asphodelus subalpinus, Rhododen- dron ferrugineum, Trifolium alpinum, Rosa alpina, Poa alpi- na, etc. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 309 Sur le pic se trouvent, avec beaucoup d’autres non moins inté- ressantes, les espèces suivantes : Androsace carnea et À. villosa, Azalea procumbens, Gentiana nivalis et utriculosa, Sideritis cre- nata, Phyteuma hemisphæricum et pauciflorum, Gnaphalium alpi- num et supinum, Leontodon pyrenaicum, Lychnis alpina, Sedum alpestre, Allosurus crispus, Ranunculus pyreneus, Anemone vernalis, Alyssum alpestre, incarnum et montanum, etc. C. - À SUR UN NOUVEAU PiNGuIcuLA DU JURA FRANÇAIS : PincuicurzA REUTERI GENTY, ET SUR QUELQUES ESPÈCES DU MÊME GENRE, par M. A. GENTY. Le Pinguicula dont M. Genty fait le P. Reuteri est la plante de Lavatey (ou Lavattry) que Reuter a décrite sous le nom de pal- lida, comme var. 8 du P. longifolia de Gaudin. Cette belle plante, qui croît dans la Mousse au bord des bois, à environ 1,300 mètres d'altitude, a été trouvée non seulement à Lavattey, mais à La Famille et au Reculet. M. Genty termine sa note par la description d’un pseudo-bulbe hybernant très distinct des propagules étudiés par M. Hovelacque. | C. SUR LA TIGE DES CYMODOCÉES, par M. C. SAUVAGEAU. (Journ. de bota- nique, 5° année.) « L'étude de la tige conduit au même résultat que celle de la feuille : un entre-nœud permet, aussi bien qu’une feuille, la dé- termination d’une espèce de Cymodocea. « C’est un fait intéressant que des plantes d’une structure relati- vement simple présentent une telle variation d’espèce à espèce, en même temps qu'une telle constance dans les caractères ana- tomiques spécifiques. » Or, il y a moins de quarante ans, les maîtres de la science niaient que l'anatomie pût entrer dans la diagnose des plantes ! C. 310 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LE LrcoPoniun cerNuum DANS LE LiBAN, par M. O. DEBEAUx. (Revue botanique, t. IX.) La découverte dans le bassin méditerranéen du Lycopodium cernuum par le R. P. Torrend et le R. P. Vincent, professeur de botanique à l’Institut Saint-Joseph (École de médecineet de phar- macie) de Beyrouth, est, suivant la remarque de M. Debeaux, un fait d'autant plus inattendu que cette belle espèce ne figure pas dans les P/antes d'Orient de Boissier et qu’elle n'avait été ren- contrée jusqu’à ce jour que dans les pays intra-tropicaux. €. LE C'ETERAGH oFFICINARUM ET SES VARIÉTÉS, par M. Ch. Arnoup. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) M. Arnoud établit ainsi les variétés du Ceterach pour Lot-et-Ga- ronne : a. integrum. Rochers et vieux murs; B. sublobatum Milde. Segments inégalement et peu profondé- ment crénelés ; vieux mur humide et très ombragé à Saint-Mau- rice ; y. crenatum Milde. Segments profondément crénelés; rocher ombragé par le Lierre et la Mousse aux environs de Castelculier. Le RÉVISION DES FISSIDENTACÉES DE LA GUADELOUPE ET DE LA MaARTi- NIQUE, par M. Emile BESCHERELLE. (Revue bryologique, d'Husnot, 18° année.) La revue bryologique des Antilles françaises, faite en 1876 par M. Em. Bescherelle, ne comprenait que cinq espèces de Æassi- dens. La présente publication donne la diagnose de onze espèces nouvelles et des observations complémentaires sur celles de la première florule ; en voici la liste : Fissidens palmatulus, flexifrons, crassicollis, populans, bryodiction, corticula, excavatus, Lefebvret, hemiloma, flavifrons, formiusculus, stenopterix, Guadalupensis, Martinicæ, nigricans, polypodioides. Chaque espèce est l’objet d’une description complète. C. LR En des dun Lou ms e TPE, Ne dupe ist. vi oûm : ou PRÉ PR de UT Mr RTE T di Me Cu NS dre ns ré Er jc -3Y « 1-5 ANALYSES ET ANNONCES. -—— BOTANIQUE 311 CONTRIBUTIONS A LA FLORE DES MUSCINÉES DES ÎLES AUSTRO-AFRICAINES DE L'OCÉAN INDIEN, par F. RENAULT et J. Carnot. (/evue bryologique, d'Husnot, 18° année.) Les auteurs, en attendant le Catalogue des Mousses des iles austro-africaines auquel ils travaillent, donnent aujourd'hui la liste des Hépatiques, parmi lesquelles bon nombrè d'espèces nouvelles déterminées par leur correspondant M. Stephani. C. LES SPHAIGNES EUROPÉENNES, D'APRÈS WARNSTORF ET RUSSOW, par VENTURI. (Revue bryologique, d'Husnot, 18° année.) Les espèces comprises dans cette note sont : Sphagnum acuti- folium et ses nombreuses variétés, S.subnitens avec cinq variétés, S. molle, S. Linderbergii, S. riparium et sa variété coryphaceum. C. LES CHAMPIGNONS DE LA FRANCE, par M. le capitaine Lucann. (13° fas- cicule, 1890.) Avec la 13° livraison, M. Lucand est arrivé, en dix ans, à la pu- blication de trois cents vingt-cinq espèces rares, nouvelles ou insuffisamment connues de Bulliard. L'œuvre, qui est allée toujours s’améliorant, comprend aujour- d’hui la figure des spores avec indication de leurs dimensions en millièmes de millimètres. C. SUR LE CHAMPIGNON (/S4RIA DENSA) PARASITE DU VER BLANC, par, M. A. GrarD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 9° série, t, IIL.) Le Champignon parasite du Ver blanc, observé cette année dans l'Orne, l’Aisne, Seine-et-Oise, la Mayenne et la Seine-Inférieure, avait été signalé, dès 1867, par M. Reiset, qui établit même par ses fouilles que c’est à 0,35 dans le sol que la proportion des D URRSSS REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES _ larves de Hannetons parasitées est le plus considérable par rap- port aux larves indemnes. ’ La culture de l’/saria, très facile, devrait être utilisée pour la destruction du Ver blanc. 15e SELEcTIO Novoruy Muscorum, auctore Em. BESCHERELLE. (Journ. de botanique, 5° année.) Les Mousses nouvelles que fait connaître M. Bescherelle sont, les unes d'Afrique et appartiennent aux genres Gymnostomum, Leucoloma, Leucobryum, Conomitrium, Philonotula, Neckera, Aero- bryum et Cylindrothecium ; les autres, américaines, se rattachent aux Microdus, Leucoloma, Holomitrium, Campylopus. C. REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. 1 ANTHROPOLOGIE SUR LES SILEX ET LES QUARTZITES PALÉOLITHIQUES DE FÉDRY, par M. Al- fred MicuiaRp. (Bull. de la Soc. d'agriculture, sciences et arts du département de la Haute-Saône, 1890, 3° série, n° 21, p. 37 et pl::1) Dans une notice précédente sur les stations néolithiques exis- tant sur le territoire de Fédry, M. Milliard avait déjà signalé la présence de quelques objets paléolithiques mêlés aux outils et aux armes de la pierre polie. Depuis lors il a continué ses recher- ches et il est parvenu à rassembler un grand nombre de ces ins- truments qui sont, pour la plupart, en quartzite et qui ont été fabriqués aux dépens de cailloux roulés provenant sans doute de la Saône. Il y a cependant aussi quelques outils en silex, tiré d’un gisement plus ou moins éloigné, et deux ou trois instruments taillés dans des chevilles siliceuses semblables à celle qu’on trouve éparses sur le sol, autour de Fédry. Parmi ces instruments les uns pré- sentent les caractères de l’époque de Chelles, les autres, et ce sont de beaucoup les plus nombreux, les caractères de l’époque du Moustier. HU. REVUE pes TRav. sctENT, — T. XI, n° 6. 22 314 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES GISEMENT PRÉHISTORIQUE DÉCOUVERT PAR M. BERTHIER A SAINT-AUBIN, - par M. G. pe Morriccer. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Pa- ris, 2806, 4 sere, de D. 47) : M. Victor Berthier, secrétaire général de la Société d'histoire naturelle d’Autun, a constaté l'existence, sur le territoire de la commune de Saint-Aubin, canton de Nolay (Côte-d'Or), d’un gis- sement préhistorique qui a fourni des dents et de nombreux osse- ments de Mammifères : Éléphant, Ours des cavernes, Renne, Cerf (Cervus corsicanus?), Cheval de petite taille, comparable à nos Poneys, etc. Des silex taillés étaient associés à ces ossements, à tous les niveaux, particulièrement vers la partie supérieure ; mal- heureusement le vigneron qui a découvert le gisement en re- cherchant de la terre végétale ne les a point recueillis. Quelques éclats de taille où débris de lames d’un blanc de porcelaine et pro- venant peut-être de la surface, et une petite pointe moustérienne ont pu seuls, avec quelques ossements, être envoyés à M. G. de Mortillet dont la communication a donné lieu à une discussion à laquelle ont pris part M. Sanson et M. À. de Mortillet. Cette dis- eussion a porté surtout sur les caractères ostéologiques des Équi- dés quaternaires, | E. O. NOTICE SUR QUATRE STATIONS NÉOLITHIQUES DE LA VALLÉE DE L'ARROUX, par M. Émile Caron. (Soc. d'histoire naturelle d'Autun, 3° bul- letin, 1890, p. 1 et pl. I à VIIT inclusivement.) .M. Carion a découvert, sur les montagnes de Montmort et dans une pièce de terre dite l'Aubépine, deux stations préhistoriques analogues aux stations du Sac et de Pierre-Creuse décrites anté- rieurement par MM.Jeannin et Berthier et appartenant probable- ment à la même époque que celles-ci. Ces quatre stations sont situées sur le terrain granitique, elles renferment de nombreux éclats de silex dont beaucoup sont faconnés, retaillés et usés par le service, ainsi que des outils plus soigneusement travaillés, mais elles n’ont fourni jusqu’à ce jour aucune trace de foyers ou de sépultures. Ce sont, d’après M. Carion, des stations de campement qui n’ont dû être occupées que temporairement, à certaines Saisons. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 315 LES FOYERS NÉOLITHIQUES DE CORMEILLES-EN-PARISIS (SEINE-ET-OISE), par M. A. pe MorTiILLET, rapporteur de la commission chargée par la Société d'anthropologie d’aller visiter les découvertes de M. Don Simoni. {Bulletin de la Soc. d'anthropologie, 1890, 4e sé rie, t. 1, 3e fasc:, p. 603.) Les travaux exécutés dans le canton d'Argenteuil pour la construction de la ligne du chemin de fer d'Argenteuil à Mantes on! fait découvrir dans la colline des Alluets, sur l'emplacement destiné à la gare de Cormeilles-en-Parisis, une dizaine de foyers que M. de Mortillet croit pouvoir faire remonter à l’époque roben- hausienne de la période néolithique, d’après l'examen &es restes de l’industrie et des rejets de cuisine. Bien qu’on n'ait rencontré aucun vestige d'habitation, le rapporteur a peine à admettre que ce soient là de simples foyers allumés en plein air, et il les consi- dère plutôt comme des fonds de tentes ou de cabanes qui devaient former une sorte de village ou de campement analogue à celui dont les restes ont été découverts en Belgique, à Latinne, près de Liège. Ces foyers offrent aussi des analogies avec les fonds de ca- banes de Campigny {Seine-Inférieure), qui paraissent cependant un peu plus anciens, et avec Les fonds de cabanes italiens étudiés par M. Chierici. ; M. À. de Mortillet annonce que M. Don Simoni, qui est l’auteur des premières découvertes faites à Cormeilles, vient de trouver, environ à 10 mètres au nord de la dernière poche néolithique, le squelette d’un homme couché dans la terre nue, la tête à l’est et les pieds à l’ouest, avec une poterie placée à droite de la tête. Cette sépulture, qui sera décrite dans une prochaine communica- tion, est peut-être contemporaine des foyers. À la suite de cette communication, M. Diamandi a présenté à la Société un fragment de hutte, en terre cuite accidentellement, trouvé à Coucouteni, en Roumanie. E. O. NOTE SUR UNE DÉCOUVERTE PRÉHISTORIQUE, par M. Don Simon. (Pull. de la Soc. d'anthropologie, 1890, 4e série, t. [, 3° fase., p. 616.) Cette note très courte est relative au squelette mentionné à la fin du rapport de M. À, de Mortillet. E. O. RP RTE - me 316 REVUE DES TRAYAUX SCIENTIFIQUES BRACELETS EN SCHISTE; FRAGMENTS DE HACHE; HACHE POLIE; ATELIERS PRÉHISTORIQUES, par M. O. VAuviLLé. (Bull. de la Soc. d'anthro- pologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° et 3° fasc., p. 400.) M. O. Vauvillé a eu l’occasion de voir récemment une série de bracelets en schiste micacé et un peu chargé de substances bitu- mineuses, qui ont été trouvés dans des sépultures situées au milieu de grévières exploitées pour l'entretien des chemins vici- naux, sur le territoire de la commune de Ciry-Salsogne, canton de Braisne (Aisne). L'un de ces bracelets mesure environ 3 centi- mètres de largeur et porte à l'extérieur des moulures ou dessins circulaires. M. Vauvillé a recueilli, d'autre part, dans l'enceinte de la montagne de Pommiers , un fragment de hache polie en silex, dans l’enceinte de la montagne de Gouvieux, près Creil, quarante-trois pièces de silex travaillé {percuteurs, nucléus, grat- toirs), se rapportant, à l'exception d’une seule, à la période néoli- thique, et, dans les terrains voisins de la même enceinte, sur le territoire de Saint-Maximin, une hache polie en silex, de 145 mil- limètres de longueur. Enfin, il a découvert à Chaires, canton de Vaïlly, arrondissement de Soissons (Aisne), un atelier préhistori- que très important de taille de grès. Quelques observations, au sujet de la communication de M. Vau- villé, ont été présentées par M. G. de Mortillet et M. E. Collin. E. O. 5 Don D'UN MONUMENT MÉGALITHIQUE A LA SOCIÉTÉ D ANTHROPOLOGIE, par M. O. Vauvizré. (Bull. de la Soc. d'anthropologie, 1890, 4° série, t0%p: 14%.) M. Vauvillé a été chargé par M. Blain des Cormiers d'offrir à la Société d'anthropologie une portion de terrain, située sur la mon- tagne de Vic-sur-Aisne (Aisne) et comprenant une allée couverte fouillée en 1858 (voir Bull. Soc. d’anthr., 1887, p.523.) E. O. TUMULO-DOLMEN DE COUTIGNARGUE, A CASTELLET, PRÈS D’ARLES (Bou- CHES-DU-RHÔNE), par M. Nicoras. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. [, 3° fasc., p. 477). Le tumulo-dolmen de Coutignargue diffère un peu, par ses ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 317 formes générales, des galeries sépulcrales ou allées couvertes des environs d'Arles; il présente une allée couverte surmontée d’un dolmen dont il ne reste actuellement qu'une pierre dressée indi- quant la crypte. Signalé en 1873 par M. Cazalis de Fondouce, ce monument n'avait été fouillé que superficiellement en 1877; tout récemment, par les soins du directeur de l’école, d'Arles, des fouilles complètes ont été opérées et ont fait découvrir une fosse ou chambre d’environ 7 mètres de long sur près de 2 mètres de large, fermée par une grande dalle du côté est, tandis qu’au sud, où se trouvait l’ouverture, il n'existe aucune trace de fermeture. Le sol est recouvert, sur 2 mètres de longueur, de petites dalles, grossièrement assemblées, suivies de 3 autres mètres pavés avec un lit de cailloux roulés de couleurs diverses. Les deux murs la- téraux sont irrégulièrement élevés et semblent inachevés ou en partie détruits. Les ossements humains étaient disséminés sur toute la hauteur des déblais, entremélés de grosses pierres, et formaient diverses assises qui paraissaient indiquer des étages funéraires ou qui s'intercalaient avec des dépôts de terre résul- tant de l'intervalle de temps écoulé entre les inhumations. C'est à la partie inférieure que les débris humains semblaient les plus nombreux; ils reposaient là directement sur les dalles et les pa- vés du fond. Une foule d'objets, dont M. Nicolas donne l’énuméra- tion et la description rapide, ont été trouvés dispersés aux diffé- rents niveaux. Dans le nombre figurent de belles lames de silex brunâtre, enlevées à des bois silicifiés et finement retouchées sur les bords, des pointes de flèches et de javelots d'un travail irré- prochable, des perles très curieuses faites de vertèbres de Poissons dont les apophyses ont été enlevées, d’autres perles en os ou en ivoire, en agate, en serpentine, en turquoise, des pendeloques en calcaire, des amulettes formées de plaques découpées dans la spire et sur le dernier tour d’une coquille de la Méditerranée, le Triton nodiferum, des disques percés, faits avec des opercules de Cyclostoma elegans et trois Helix percées de deux trous de sus- pension sur leur dernier tour de spire. Ces Aelix sont décrites par M. Nicolas sous les noms d’Aelix dolmeno-arelatensis et H. tu- mulo-provincialis. 318 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES SÉPULTURES SOUS ARDOISES, par M. BonvemÈRE. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Päris, 1890, 4° série, t. I, p. 71.) Sur le territoire de la commune de Chemellier (Maine-et-Loire) et notamment dans les champs voisins du petit village de la Haute-Ronde, où la tradition veut qu'une grande bataille ait été livrée aux temps les plus reculés, M. Bonnemère et M. Pierre Gui- tonneau, instituteur à Chemellier, ont exploré ce qui reste d’un vaste cimetière où ont été enterrés des Gaulois et des Romains tombés sans doute dans le combat qui eut lieu, à la fin de la guerre des Gaules, entre les légions de Fabius et les Andes commandés par Dumnacus. Beaucoup de sépultures ont été violées ou dé- truites ; celles qui subsistent encore sont de trois sortes : les unes sont de simples fosses ; d’autres sont garnies d’ardoises entières, d'autres enfin, et ce sont de beaucoup les plus rares, ont des cou- vercles en ardoise perforés intentionnellement. E. O0, NOUVELLES IDOLES DE COUCOUTENI (ROUMANIE), par M. Dramanni. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4 série, t. I, 2e fasc., p. 406.) Dans laséance du 7 novembre 1889,M.Diamandi avait déjàdéerit quelques-unes des antiquités de Coucouteni (voir Aevue des Trav. scientifiques, t. X, p. 860). Depuis lors, de nouvelles découvertes ont été faites : on à trouvé notamment d’autres idoles ayant, comme celles qui avaient été recueillies précédemment, les jambes terminées en pointe, ce qui permettait de les ficher en terre, mais offrant, en outre, sur le corps, un réseau de lignes qui les enveloppe. D’après M. Diamandi, ces stries seraient desti- nées à représenter les plis et les raies des vêtements des anciens Scythes, dont le costume devait être semblable à celui des Daces et des Gètes de la colonne Trajane. En terminant sa communication, M. Diamandi a rappelé que MM. A. de Mortillet et Bonnemère avaient trouvé une certaine ressemblance entre les costumes scythiques et les costumes gau- lois ou bretons, et il se demande s'il n’y aurait pas eu quelque affinité entre les habitants du Morbihan et du Finistère et ceux qui disputèrent la Dacie aux Romains. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 319 Copie pu RAPPORT ENVOYÉ A M. LE PRÉFET, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE SEINE-ET-OISE, AU SUJET DES SÉPULTURES DE Cormeizces, par Don Simoxi. (Bull. de la Soc. d'anthropologie, 1890, 4° série, t. I, p. 137.) L'auteur expose les raisons qui lui font attribuer à l’époque de l'occupation romaineles sépultures de Cormeilles el signale, dans une lettre annexée à ce Rapport, de nouvelles découvertes opérées dans la même localité. E. 0. SUR UN CRANE DE FRANC TROUVÉ A Eu, par M. Th. Caupzisxt. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° année, t. I, 4° fase., p. 289.) Ce crâne, offert à la Société par M. le Dr Michellet, a été trouvé à Eu, dans des conditions que M. Michel Hardy a indiquées dans un travail spécial; il se fait remarquer par ses fortes dimensions et appartient, par son indice de 80,20, à la catégorie des sous- brachycéphales. E. O. NÉCROPOLE MÉROVINGIENNE D’ANDRÉSY, par M. E. Couun. (Bulf. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t.T, 3° fasc., p. 522.) M. E. Collin signale la découverte, au lieu dit les Barils, au- dessus d’Andrésy, d’une grande quantité de tombes, en plâtre et pierres, alignées ou disposées en éventail et contenant, avec les squelettes plus ou moins bien conservés, des objets de différente nature et appartenant à l’époque mérovingienne. Ces tombes et leur contenu feront l’objet d’un mémoire détaillé. Elles ont été mises au jour en exécutant les travaux de terrassement de la ligne du chemin de fer d'Argenteuil à Mantes. E. O. LES ANCIENNES CIVILISATIONS DE L'INDO-CHINE. ÂGE DE LA PIERRE POLIE ET DU BRONZE AU CAMBODGE, par M. JAMMES. (Bull. trimestriel de la Soc. d'histoire naturelle de Toulouse, 1890, 24° année, avril à juin, p. XVII.) M. Ludovic Jammes, directeur de l'Ecole cambodgienne de Pnom- 320 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Penh, a recueilli de nombreux objets en pierre ou en bronze dans des sépultures creusées à une profondeur variable dans des amas de coquillages ou Æjôkkenmædings situés dans les provinces rive- raines du grand lac Ton-Lé-Sap. Ces objets indiquent trois épo- ques successives de civilisation : la première, celle dont les ves- tiges sont le plus profondément enfouis, correspond à la période de la haute pierre polie et n’a fourni que des objets en bronze et des poteries assez grossières ; la seconde est l’époque de transition, où quelques objets de bronze se mélangent aux objets en pierre; la troisième enfin est caractérisée par le bronze pur; cependant l'usage de la pierre n’est pas encore complètement abandonné. A cette dernière époque les poteries sont aussi plus parfaites et or- nées de dessins. Dans le principal amas de coquilles, appelé Som Ron Sen, M. Jammes a découvert aussi de nombreux restes humains, à côté desquels gisaient des poteries renfermant des débris d’aliments, coquillages, os de Poissons et d’Oiseaux, ete., ce qui indique que ces anciennes populations pratiquaient le culte des morts. À en juger par les dimensions de leurs os, très épais, pourvus de fortes saillies et d'impression musculaires profondes, les hommes pré- historiques de la région de Ton-Lé-Sap devaient être de haute stature et solidement charpentés. Ils étaient dolichocéphales. M. Jammes suppose en outre qu’ils avaient la peau noire, le nez un peu aquilin; il les considère comme les ancêtres directs des Moïs, des Rongs, des Couïs et autres peuplades sauvages qui ha- bitent les contrées encore peu connues du Laos et du Haut-Cam- bodge. | A la suite de cette communication, M. Émile Cartailhac a rappelé quelques publications antérieures concernant le gisement de Som Ron Sen qui a été découvert par M. Roques et décrit successive- ment par MM. Mourra, Fuchs et Corre; il a signalé également la magnifique collection donnée au Musée du Trocadéro par M. le Dr Roux et les récoltes de M. Hobbé, pharmacien de la marine; mais il n’en a pas moins rendu un juste hommage au zèle de M. Jammes qui à recueilli un grand nombre de formes inédites et qui a, plus qu'aucun de ses devanciers, exécuté des fouilles et fait des recher- ches personnelles, E. 0. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 321 DESCRIPTION ETHNOGRAPHIQUE SOMMAIRE DE L'ASIE OCCIDENTALE ; QUES- TION CHAMITE, par M. LomBarp. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2e fasc., p. 219.) M. Lombard désigne sous le nom de race chamitique une race qui à dominé pendant l'antiquité préhistorique dans-toute l'Asie occidentale et en Égypte, et qui a été remplacée par les Sémites et par les races européennes. D’après les documents fournis par les crânes exhumés des tombes de la Basse-Chaldée et par les têtes des statues rapportées de Tello par M. de Sarzec, M. Lombard con- sidère cette race, qui se trouve signalée dans la Bible, comme étant le produit du croisement de la race méditerranéenne et de la race turque ou mongole. Ce croisement se serait opéré dans l'aire compris entre la Méditerranée, le Caucase, l’Altaï et le Pa- mir. À la race chamitique appartiendraient ou auraient appar- tenu les Égyptiens, les Chananéens sans les Phéniciens, les Adives de l'Arabie préhistorique, les Goumites de la Chaldée, les Élamites, les Mèdes et les peuples que les Iraniens désignaient sous le nom de Z'ouran. Ce serait un rameau de cette race qui aurait créé la plus ancienne civilisation de l'espèce humaine, celle de la pierre polie et le peuple auquel serait due cette civilisation, dite néolithique, se serait confondu plus tard avec le peuple hé- théen, bientôt répandu dans l’Asie Mineure et assimilé par M. Lom- bard aux Japhétites de la Bible. Après les Chamites auraient ap- paru les Couchites apportant avec eux le bronze et une civilisation qui différait en plusieurs points de celle des Chamites, puis les Sémites, issus probablement d’après M. Lombard, d’un mélange entre la race méditerranéenne et les races chamitique et cou- chite. E. O. SCHISTE GRAVÉ CHALDÉEN, par M. THicuLen. (Bull. de la Soc. d'an- thrcpologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 3° fase., p. 459.) En présentant à la Société d'anthropologie le moulage d’une plaque de schiste noir gravé qui fait partie des collections d’anti- quités assyriennes et chaldéennes du Louvre et qui a été, dit-on, découverte à Abydos, en Égypte, M. Thieullen cite un extrait d'un article publié par M. Heuzey dans la Revue archéologique et donnant une description de ce monument antique, sur lequel sont repré- 322 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sentés des guerriers et des chasseurs asiatiques. Deux de ces hommes sont armés d’ares et les flèches qu'ils portent sont ter- minées par un tranchant transversal. « Les guerriers figurés ne sont directement ni des Chaldéens, ni des Assyriens, dit M. Heuzey; mais le travailet le style désignent un groupe de populations pla- cées de bonne heure sous l’action de la culture chaldéenne, comme celles qui se son! constituées entre l’Euphrate, la côte de Syrie et la mer Rouge. » M. Heuzey n’oserait pas affirmer que ce monu- ment remonte jusqu'à l’époque des Pasteurs, mais il croit qu'il a dû être, en tous cas, apporté en Égypte, soit comme présent, soit comme fructus belli, à une époque extrêmement ancienne. L’ar- mement figuré sur cette plaque est celui qui domine à Beni-Has- san, dans la représentation des populations non égyptiennes; or ces peintures nous reportent à une époque qui précède même l'invasion des Pasteurs asiatiques désignés sous le nom de Hyk- SOS. À la suite de cette communication, M. de Mortillet a rappelé que, dans ses Origines de la chasse, de la pêche et de la domestica- ton, il a reproduit, d’après un bas-relief des nécropoles de Thèbes remontant à 3,500 ou 3,600 ans, une scène de chasse où le chasseur emploie des flèches à tranchant transversal. E. O. KÂFIRS SIAHPOUCHES. RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE DE SOCIOLOGIE ET D'ETHNOGRAPHIE DE LA SOCIÉTÉ, par M. Guillaume Capus. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série. t. [, 2° fasce., p. 250.) M. Capus a vu d’abord et questionné à Méched, dans le Khora- can (Perse) un Kâfir du nom de Sambar, ancien esclave afghan, aujourd’hui au service du serdar afghan Achim-Khän. L'année suivante se trouvant à Tchitral, au bord du Kâfiristan, il a vu tous le jours des Käfirs, appartenant à divers clans. Il à donc pu étudier le type anthropologique, la façon d’être et le caractère des hommes de cette tribu qui se donnent à eux-mêmes le nom de Kaperi (infidèles) et qui sont appelés par leurs voisins Siahpouches (habillés de noir); il a recueilli des renseignements sur leur pays et leur mœurs, il a noté le vocabulaire de leur dialecte mais, pour ce qui concerne l'architecture et la disposition de leurs maisons, les cérémonies de culte, de famille ou d’apparat, qu'il n’a pu étu- = ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 323 dier par lui-même, il a dû se contenter des documents fournis par d’autres voyageurs. « De l’ensemble de nos connaissances sur les Kâfirs-Siahpouches, il résulte, dit-il, qu'on doit les considérer, non comme un reste de colonie grecque — on l’a cru longtemps sur la foi d’une légende — mais comme une peuplade mixte d’élimina- tion et de refoulement. » £ M. Vinson a présenté à la suite de cette communication quel- ques observations au sujet de la langue et de la religion des Käfirs. | E. O. LES DÉBUTS DE L'IMMIGRATION DES TSIGANES DANS L'EUROPE OCCIDENTALE AU XV° SIÈCLE ; RÉSUMÉ SUIVI D'EXPLICATIONS CHRONOLOGIQUES, par M. Paul BararcLarD. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 42 série, t:1V, 2°fasc. D.,2901) En offrant à la Société d'anthropologie, dans la séance du 3 avril 1890, la suite d’un travail dont il lui avait apporté le com- mencement dans la séance du 16 mai 1889 (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 866), M. Bataillard a donné l'analyse de cette seconde partie de son mémoire qui a paru comme la pre- mière, à Edimbourg, daus le Journal of the Gypsy Lore Society. M. Bataillard, après avoir exposé les antécédents et les pré- ludes de l'immigration des Tsiganes, a retracé l’histoire de la pre- mière période de cette immigration dans l’Europe occidentale, de 1417 à 1438. Il à fait ressortir ce fait curieux, c’est qu'à partir de l’année 1417 les Tsiganes ont fait en Europe une apparition offi- cielle, arrivant munis de lettres de recommandation de l’empereur- roi de Hongrie suivies bientôt de lettres de recommandation du pape. E. O. ESSAI SUR LA NATALITÉ AUX ILES DE RÉ ET D'OLÉRON, par M. Arsène Dumont. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° sé- ets h-p754 M. Dumont a parcouru les îles de Ré et d'Oléron en juillet, août et septembre 1886 et a relevé dans les archives municipales des diverses communes et sur les registres de l’état civil le nombre des naissances, des mariages et des décès; mais, les anciens re- 324 | REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES censements n'ayant pas été conservés dans un certain nombre de communes et les doubles qui existaient aux archives de la Rochelle ayant été détruits par un incendie, il n’a pu faire remonter ses recherches plus haut que l’année 1836. Semblables par leur confi- guration, par Ha nature de leur sol, par leurs productions et par leur industrie, les îles de Ré et d'Oléron présentent des différences considérables au point de vue démographique que M. Dumont fait ressortir dans deux tableaux. Dans l’île de Ré, depuis vingt ans, les décès ont dépassé les naïis- sances de 595, en même temps que l’émigration rurale enlevait 1,020 personnes, de sorte que la population est tombée de 16,310 en 1866 à 14,795 en 1886. Au contraire dans l’ile d'Oléron, durant une période de cinquante ans, les naissances ont, tout compensé, dépassé les décès de 2,694, mais l'ile n’a gagné que 853 habi- tants, le reste ayant été déversé au dehors. « La différence capi- tale entre les deux populations, dit M. Dumont, c’est que le Rétois n'aspire qu'à quitter son île et sa condition, tandis que l'habitant d'Oléron, si l’on en excepte la classe la plus riche, voit son but plus près de soi, aime à rester dans son milieu, en y développant son bien-être. Il émigre trop, puisque l’émigration emporte un peu plus que les excédents de natalité, mais il émigre beaucoup moins que l'habitant de l’île de Ré. » Pour combattre le mal produit par l’'émigration, M. Dumont conseille de hâter le progrès en opérant la décentralisation administrative et la décentralisation intellec- tuelle, en fournissant sur place aux habitants quelques-uns des avantages qu'ils sont portés à chercher au dehors. E: 0: ESSAI SUR LA NATALITÉ DANS LE CANTON DE FOUESNANT (FINISTÈRE), par M. Arsène Dumont. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. TI, 2° et 3° fasc., p. 415 et 616.) Pendant l’été de 1889, M. Dumont a choisi comme sujet d'étude, au point de vue de la natalité, quatre cantons du Finistère où, contrairement à ce que l’on observe dans les Côtes-de-Nord, pres- que tous les individus mariables sont mariés. Pour déterminer le mode d’activité démographique de cette région, il a compulsé, aux archives de Quimper, les renseignements relatifs aux cantons d'Ouessant, Saint-Renan, Saint-Paul-de-Léon et Fouesnant. Dès aujourd’hui il est à même de publier les résultats obtenus pour ce Re. CES PET + . d'éstittes ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 329 dernier canton qu’il a visité du 15 août au 16 septembre 1889 et dont il donne une description détaillée et des plus intéressantes. Il fait ressortir la douceur, la bonté native, l'honnêteté, la sobriété de la population qui cependant, au point de vue de l'instruction, est encore fort arriérée. Dans cette population, qui s'élève au chiffre de 9,000 habitants pour un territoire de 13,000 hectares, la natalité s’est maintenue constamment très élevée depuis le commencement du siècle jusqu’à aujourd'hui. Le chiffre le plus bas où elle soit jamais descendue de 30,5 à Saint-Evarzec, il y a soixante ans. Le plus haut est celui de 47,0, qu'elle atteint aujour- d’hui à la Forêt, mais elle a une tendance marquée à se rappro- cher plus de ce dernier niveau que du premier. Pendant les sept premières décades, la natalité a été à peu près uniforme, mais elle s’est notablement élevée pendant la décade 1873-1883, où elle se maintient, pour toutes les communes, entre 41,1 et 46,4. « Pen- dant la dernière période de six années, dit M. Dumont, elle s’est quelque peu abaissée, surtout à Bénodet, où elle tombe à 33,7; mais dans les six autres communes, elle reste égale ou supérieure à 40 ; à la Forêt, elle atteint même le maximum de 47, qui n'avait jamais élé dépassé, se rapprochant ainsi des natalités de la Russie et de la Hongrie, c’est-à-dire des plus élevées que l’on connaisse. Cet abaissement qui se serait produit dans six communes n’est, du reste au moins pour cinq d’entre elles, qu’une fausse appa- rence tenant à l’augmentation énorme de la proportion des im- pubères dans la population totale, par suite de l’énorme excédent des naissances sur les décès pendant la décade précédente. » M. Dumont met encore en relief par un autre mode de calcul la grande fécondité de la population de Fouesnant. Il montre que tandis que le nombre des naissances légitimes qui est en France de 19,4 pour 100 femmes mariées de 15 à 45 ans, et qui s'élève dans le Finistère à 32,9, est monté de 1875 à 1880, dans une com- mune du canton de Fouesnant, celle de la Forêt, au chiffre énorme de 45,1. « Cette triomphante natalité, dit-il, est le produit d’une nuptialité extrêmement élevée et d’une fécondité des mariages qui, de son côté, est des plus considérables. » Sur les cinquante- six périodes étudiées pour les sept communes du canton la nup- tialité se tient, en effet, dans plus de la moitié des cas, au-dessus de 9,0 et est montée à Pluven, de 1802 à 1813, à 12,3; quant au nombre moyen des naissances pour un mariage il oscille, depuis le commencement du siècle, autour de 4,3. Jusqu'à ces dernières années la mortalité a été très considé- 326 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES rable et a parfois dépassé la natalité, la misère, la faim, les fièvres paludéennes et surtout la variole ayant fait chaque année, jus- qu'à ces derniers temps de très nombreuses victimes. Depuis seize ans elle porte surtout sur les vieillards et ne frappe que très peu les enfants du premier âge. M. Dumont croit que c’est précisément cette mortalité qni explique et qui rend possible la multiplicité des mariages et que la sélection exercée par la misère et la faim, en tuant les faibles, a épuré la race et lui a donné cette vigueur exceptionnelle qui se traduit par la proportion restreinte des réformés devant les conseils de guerre. | M. Dumont cherche ensuite à déterminer les causes de la forte natalité du canton de Fouesnant. Il le trouve surtout dans l’im- possibilité pour l’ouvrier rural de rester célibataire, dans le ca- ractère plus expansif des habitants, dans la beauté des femmes et dans la facon de vivre de la classe aisée qui ne cherche pas à s'élever au-dessus des autres. En terminant il formule quelques propositions qui lui sont suggérées par l'étude à laquelle il vient de se livrer et qui confirmées ou rectifiées ultérieurement par d’autres travaux du même genre, seront peut-être susceptibles, dit-il, d'acquérir quelque jour la valeur de lois. E. O. LE CULTE DES FONTAINES DANS LES CÔTES-DU-Norb, par M. BONNEMÈRE. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. 1, p. 410.) Non loin de Plouguernevel {Côtes-du-Nord), il existe une petite chapelle dédiée à saint David où l’on vient beaucoup en pèleri- nage à cause d’une source dont l’eau passe pour guérir la fièvre. Les malades doivent se livrer à une série de pratiques fort cu- rieuses et sans doute assez anciennes, qui consistent à jeter dans la source des épingles disposées en croix et des œufs crus, à trans- vaser l’eau d’un bassin dans une auge de granit et de là dans un ruisseau jusqu’à tarir momentanément la source, etc. À propos de l'usage superstitieux des épingles en croix, M. Sanson a affirmé avoir observé une coutume analogue dans les environs de Saintes; M. de Mortillet a rappelé également qu’on avait trouvé, il y à une cinquantaine d’années, près du tombeau de sainte Geneviève, dans l’église de Saint-Étienne-du-Mont, un cœur de veau à demi putréfié et lardé d’épingles. E. 0. me AT OT UN EM TEE DE RÉCNRN LE * Las &" s- $ : ne. F ES a Si # ns” À a. # € ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 327 FIL DE SOIE CONTRE LES PERTES DE SANG, par M. Clément RuBBens. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 29 fasc:, p. 287.) M. Clément Rubbens a offert à l’École d'anthropologie un fil de soie, de couleur rouge sang, provenant de Saint-Nicolas, province de la Flandre orientale belge. Dans ce pays on porte communément sur soi les fils contre les saignements de nez et l’hémorragie. Pour s’en servir, on fait avec le fil le signe de la croix sur le nez, puis on se le met dans le dos. M. A. de Mortillet a signalé un remède superstilieux qui est em- ployé en Vénétie et qui a quelque analogie avec celui-ci. E0; QUELQUES NOTES SUR LE GABON, par M. DORLHAC DE BORNE. (Bull, de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, p. 58.) Après avoir donné quelques renseignements sur le climat du Gabon, M. Dorlhac de Borne décrit les caractères ethniques et les mœurs des Gabonais ou M’Pongoués et des autres noirs, Pa- houins, Bakélais, Boulous, Galois, Loangos, ete., que l’appät du gain a attirés aux environs de Libreville. E. O. SUR LES NÈGRES DE L'ALGÉRIE ET DE LA TUNISIE, par M. G, pe Mor- TILLET. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. [, 2e fasc., p. 353.) En présentant à la Société d'anthropologie deux photographies de Nègres faites à Tunis, M. G. de Mortillet a donné quelques ren- seisgnements sur les Nègres de la Tunisie-et de l'Algérie qui, d’a- près lui, pourraient rendre de grands services pour la culture de la terre, dans les régions chaudes des deux pays. Il à dit aussi quelques mots des Berbères, des Arabes, des Maures et des Juifs qui constituent le fond de la population indigène auquel sont venus s'ajouter des Maltais, des Italiens et don Espagnols, sans compter les colons français. E. O. 328 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA RÉGION MONTAGNEUSE DANS L'EST AFRICAIN; ÉTUDE SOCIALE SUR LES INDIGÈNES DE CE PAYS, par M. Eugène Verrier. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° fase., p. 231 et 270.) D'après des- renseignements qu’il a puisés soit dans un livre publié par un voyageur anglais, M. Thomson, et récemment tra- duit en français, soit dans la Géographie universelle d'Élisée Re- clus et dans un article inséré par M. de Préville dans la Science sociale, M. le D' Verrier a essayé de tracer le tableau de l’état so- cial des populations qui habitent la région montagneuse de l'Est africain, entre l’Abyssinie et la Zambèze. Il partage les tribus des Massaï et des Gallas en plusieurs groupes correspondant à l’état physique du lieu : pasteurs transhumants qui occupent les pla- teaux, chasseurs désorganisés répandus dans les forêts couvrant les pentes, agriculteurs rudimentaires et sauvages vivant de la cueillette. Cette communication a donné lieu à diverses observations de la part de M. Hervé, de M. Hamy et de M. Verneau. Ces derniers ont fait remarquer que la région décrite par M. Verrier n’était pas en- core assez connue pour qu’on en püût indiquer l'orographie et la constitution politique. Dans la séance du 20 mars 1890, M. le doc- teur Verrier a répondu à quelques-unes de ces objections en citant divers passages des auteurs dans lesquels il a puisé ses renseigne- ments. 0: OBSERVATIONS ANTHROPOLOGIQUES FAITES PAR LE COMTE TELEKI SUR QUELQUES PEUPLADES DU CENTRE EST DE L'AFRIQUE, par M. le Dr Jous- SEAUME. (Pull. de la Soc.d’anthropologie de Paris, 1890, 4e série, as) M. le comte Teleki, accompagné de M. von Hœhnel, heutenant de la marine autrichienne, a exploré toute la région de l'Afrique orientale comprise entre le 6° degré de latitude sud et le 5° degré de latitude nord, sous le 35° degré de latitude est de Greenwich, et il a recueilli sur les caractères anthropologiques et les mœurs des populations de cette partie du continent africain des rensei- gnements fort intéressants que M. le D' Jousseaume s’est chargé de transmettre à la Société d'anthropologie. Ces renseignements concernent surtout les Masaï qui occupent l’espace compris entre ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHRO POLOGIE _ 829 l'équateur et le 3° degré de latitude sud, entre le mont Kiliman- djaro au sud, le mont Kenia, à l’est et le lac Baringo au nord, les Wakuafi qui stationnent sur différents points de ce même terri- toire, les Kikuyu (Kikouyou) qui vivent sur le versant sud-est du mont Kenia, les Souk qui habitent au nord du lac Baringo, les Tourkana qui sont installés sur la rive occidentale du lac Rodolph, situé au nord du lac Baringo et beaucoup plus vaste que celui-ci, les Marli, les Borana et les Amar qui entourent le lac Stéphanie. E:.0; OBJETS ETENOGRAPHIQUES DE L'AMÉRIQUE DU SUD, par M. O. BEAURE- GARD. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, tb Ne.) pr 220) Dans la séance du 6 mars 1890, M. Beauregard a présenté à la Société d'anthropologie un instrument de musique, fait d’une courge desséchée et vidée, qui figure dans l'ile d'Haïti à la danse échelée du Vaudou, une poterie en terre noire assez friable et trois fuseaux très effilés dont l’un est encore chargé d’un fil de laine brune et qui proviennent peut-être des îles Andamans. La laine serait, dit-on, celle d’une Chauve-Souris du genre Roussette. se E. O. MoniES BOLIVIENNES, par M. E. Cozzin. (Bull. de la Soc. d’anthro- . pologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, p. 53.) En présentant à la Société un don de quatre momies fait à l'É- cole d'anthropologie par le comité représentant la Bolivie à l’Ex- position universelle de 1889, M. Collin a donné des renseigne- ments sur les conditions dans lesquelles ces momies se trouvaient placées et sur les objets qui les accompagnaient dans les tombeaux Huacas ou dans les Chüllpas des anciens Indiens Ullomas. E. O. MoMiEs ET CRANES DE Bozvir, par M. E. Corn. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4 série, t. I, p. 173.) M, Collin a donné quelques indications sur les conditions dans (9 D] 23 Revue pes TRAV. SCIENT. — T, XI, n° 6. 330 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES lesquelles ont été trouvées six momies de la Bolivie dont l’École d'anthropologie a fait l'acquisition. Elles ont été découvertes dans le village de Calacata, au lieu dit Ampaturi, au nord de la ville Corocoro, à 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans de petites tombes coniques. Cinq de ses momies sont enveloppées d’un tissu de paille tressée avec l'herbe appelée Zola. L’enveloppe est surmontée d’un panache de bouts de cordes avec des nœuds indiquant l’histoire de l'individu momifié. E::0. PRÉSENTATION D'UN CRÂNE DÉFORMÉ DE BOLIVIE ET D'UN MARTEAU EN PIERRE, par M. E. Cozun. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° fasc., p. 228.) M. Collin a offert à la Société d'anthropologie, dans la séance du 6 mars 1890, de la part de M. Drouin, ingénieur-chimiste des mines de Huanchacha et membre du comité bolivien à l’Exposition uni- verselle, un crâne trouvé en 1876 dans un tombeau aux environs d'Humbaca, province de Porco (Bolivie), plus divers instruments, un gros marteau en diorite et des pics en corne de cerf provenant de mines de la province de Léon et de la province de Cordoue (Espagne). Le marteau est analogue par sa forme à ceux que l’on trouve en Colombie, à la Guadeloupe et à la Martinique. E. O. SUR UN CRANE PRÉCOLOMBIEN DE LA PROVINCE DU CHIRIQUI (ÉTATS-UNIS DE COLOMBIE), par M. Manoupeau. (Bull. de la Soc. d’anthropo- logie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 3e fasc., p. 601.) Le crâne que M. Mahoudeau présente à la Société et qu'il offre à l’École d'anthropologie au nom de M. le Dr E. Ménard de Saint- Maurice, médecin de la Compagnie du canal de Panama, a été trouvé dans une des sépultures précolombiennes si répandues dans les plaines de la province de Chiriqui. Ces sépultures, seuls ves- tiges d’une civilisation antérieure à la conquête espagnole, affec- tent tantôt la forme d’une grotte artificielle creusée dans le tuf et sans revêtement, tantôt celle d'un ciste ou coffre rectangulaire à parois formées de dalles sur champ et couvert d’autres dalles ho- rizontales, le tout étant enfoncé sous terre à 1 ou 2 mètres de pro- ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 331 fondeur. Les grottes offrant une chambre en communication avec la surface par un couloir oblique dont l'ouverture est toujours orientée vers l’ouest. Elles renferment, sur la paroi opposée au couloir, un squelette affaissé sur lui-même, ce qui indique que le cadavre a été déposé dans la position accroupie que présentent les momies boliviennes. Le crâne présenté par M. Mahoudeau répond are à la description par M. le docteur Ménard sur les Poteries des sépul- tures indiennes du Chiriqui et provient certainement de l’un des ancêtres de la race actuelle Il offre au-dessus et en arrière des trous auditifs un renflement considérable, qui a été obtenu par une compression méthodique de la région temporale. Cette défor- mation artificielle semble le rattacher à la catégorie des crânes aymaras dont le type se rencontre encore sur place, mais atténué par le métissage. E. O. COLORATION DIFFÉRENTE DES DEUX YEUX, par M. G. HERVE, (Pull, de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 3° fasc., p. 531.) M. Hervé rapporte un cas de coloration différente des deux iris chez une personne dont le frère jumeau a les deux yeux sem- blables. Chez ce dernier les yeux sont d’un bleu gris, chez le frère au contraire un œil est brun tandis que l’autre est bleu clair. À propos de cette communication, MM. Manouvyrier et Le Double ont cité des exemples analogues d’yeux diversement colorés chez la même personne; M. Piétrement, M. Zaborowski, M. G. Capus, M. Diamandi et M. Lagneau ont signalé l'existence assez fréquente des taches sur l'iris, soit chez l’homme soit chez les animaux. M. Sanson a émis l'opinion que la dépigmentation partielle ou to- tale de l'iris, qui constitue ce qu'on appelle yeux vairons chez les animaux n’était pas un phénomène d’hérédité. E. 0. FORMATIONS DES VARIÉTÉS. ALBINISME ET GAUCHISSEMENT, par M. G. DE MorrTizcet. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4e.série, t. 1, 5° fasc., p..570.) M. G. de Mortillet fait connaître les modifications qu'une diffé- 332 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES rence d'habitat apporte dans la forme et les dimensions de l’Aelix alpina (Faure-Biguet), espèce qui se trouve à la Grande-Chartreuse, sur une zone s'étendant de 300 mètres au-dessous à 300 mètres au-dessus de la limite des forêts. Sur certains points l’Æelix alpina s’est transforméeen Aelix Fontenillii (Michaud). De même l’Aelix cingulata (Studer), très répandue dans le Véronais, s’est modifiée sous l'influence des milieux et a produit l'Aelix frigida, dont l’Helix alpina représente une forme de petite taille, ayant un ha- bitat un peu plus occidental. Après avoir rappelé que l'albinisme se manifeste avec plus ou moins d’intensilé dans toute l'échelle animale et qu’il est commun chez les Invertébrés, M. de Mortillet signale la fréquence des indi- vidus à coquille décolorée chez l’Helix nemoralis; puis il montre quatre coquilles d’Aelix pomatia dont deux ont la spire enroulée de gauche à droite, ce qui est le cas général, tandis que les deux autres ont la spire enroulée en sens inverse. Cette variété con- traria ou sinistrorsa est trop rare, trop exceptionnelle pour qu'on puisse observer des faits naturels établissant qu’elle est à même de se généraliser sur un point donné et de produire une race. « Mais, dit M. de Mortillet, la possibilité de la formation d’une race contraria dans un genre et même dans une espèce de coquille terrestre est très bien établie pour les Portula, Mollusques très voisins des Bulimus. » Enfin le même anthropologiste prétend que d’après l’examen des grattoirs néolithiques il est possible de reconnaître sûrement si ceux qui s’en servaient étaient droitiers ou gauchers, et, con- séquemment de dresser la statistique approximative des individus de l’une ou l’autre catégorie qui se trouvaient dans la même sta- tion. Il croit pouvoir affirmer que, dans les temps préhistoriques, les gauchers étaient beaucoup plus abondants que de nos jours dans nos régions. E. O. RECHERCHES SUR LES NAEVI PIGMENTAIRES CIRCONSCRITS ET DIFFUS, par M, G. VarioT. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, A série, À. +,p. 0. M. Variot à reconnu que les naevi pigmentaires circonscrits, désignés vulgairement sous le nom de signes ou de grains de beauté et les naevi pigmentaires diffus, appelés communément envies, sont . 3 1 Ce ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 333 de même nature, que l’on observe tous les intermédiaires comme grandeur depuis le grain de beauté jusqu’à la mélanodermie con- génitale et qu’il n’existe pas de différence au fond entre ces dif- formités cutanées, qui paraissent au premier abord si dissem- blables. D’après lui il n’y a pas d’autre caractère commun qu’une teinte-plus ou moins brune entre la pigmentation des Nègres et les grandes plaques de mélanodermie qualifiées souvent à tort de ni- gritie etles pigmentations anormales de lapeau concordantpresque toujours avec un état irritatif du derme dont l’origine remonte probablement à la première enfance ou même à la vie fœtale. En- fin, M. Variot croit que les tentatives de destruction de ces taches peuvent être heureuses si elles sont faites par des procédés ap- propriés. | Cette communication a donné lieu à une discussion à laquelle ont pris part MM. Mathias Duval, Laborde, Collin, Sanson, Ma- houdeau, Piétrement, Chudzinski, Vinson, et au cours de laquelle ont été rapportés différents faits établissant la corrélation, déjà constatée par les anciens, entre les taches pigmentaires de la muqueuse buccale et la couleur de la toison. E. O. CERVEAU HUMAIN A CALOTTE, par M. Th. Caupzinsxr, (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° fasc., p. 288.) Sur un cerveau humain recueilli à l’amphithéâtre et qu'il pré- sente au nom de M. le docteur Poirier, M. Chudzinski signale la disposition du lobe occipital connue sous le nom de calotte, et ré- sultant de la situation profonde des deux plis de passage pariéto- occipitaux. Cette disposition simienne a été rencontrée souvent chez les idiots, parfois aussi chez des hommes supérieurs. E. O0. PRÉSENTATION D'UN CAS D'HÉMIMÉLIE, par M. G. VariorT. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° fasc., p. 280.) M. Variot a présenté à la Société un exemple d'hémimélie of- fert par un enfant mâle âgé de trois ans, dont le bras droit et les membres inférieurs étaient normaux, le bras gauche seul étant 334 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES. mal conformé et paraissant amputé à l’union du tiers supérieur de l’avant-bras avec les deux tiers inférieurs. Il considère cette monstruosité comme un arrèt de développement. Dans la discussion soulevée par cette communication, M. Ha a soutenu, au contraire, que l’hémimélie n’est pas une malforma- tion par arrêt de développement qui se puisse comparer à l’ec- tromélie et à la phoromélie, mais bien le résultat d’une amputa- tion congénitale. Il a fait remarquer que le fait de bourgeons digitiformes observés par M. Variot à la surface du moignon prouvait seulement la faculté de repullulation des tissus embryon- naires. M. Mathias Duval a rappelé, de son côté, que, dans son cours à l’École d'anthropologie, il a montré que l'embryon humain était, à un moment donné, comparable à un animal à sang froid et jouissait de la faculté de produire des bourgeons dans tous les cas d’amputations précoces ayant une origine purement méca- nique. | E. O, RÉSULTATS FOURNIS PAR LA DISSECTION DU BRAS D'UN ENFANT HÉMIMÈLE, par M. G. VarioT. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 4e série, t. I, 3° fasc.. p.489.) La dissection du bras d'enfant hémimèle présenté à la Société d'anthropologie dans une séance précédente (voir ci-dessus) a démontré à M. Variot que l'opinion de M. Mathias Duval, concluant à une amputation congénitale, était parfaitement fondée. D'autre part, des coupes de la moelle cervicale de cet hémimèle ont ré- vélé une atrophie portant à peu près uniquement sur la corne antérieure et la corne postérieure, du côté de l'hémimélie. E. 0. AMPUTATIONS CONGÉNITALES, par M. ESCHENAUER. (Pull. de la Soc. d'an- thropologie de Paris, 1890, 4° série, t. [, 3° fasc., p. 405 et 451.) M. Eschenauer a présenté à la Société d'anthropologie, dans la séance du 15 mai 1890, une jeune personne chez laquelle les quatre doigts de la main droite semblent avoir été détachés au ni- veau de l'articulation de la première phalange avec la seconde, et qui présente en outre un doigt de la main gauche mal formé, un ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 335 pied-bot varus droit et une phalange onguéale très mobile au gros orteil gauche. | Dans la séance du 5 juin, M. Fauvelle a fait quelques remar- ques au sujet de la précédente communication. Il ne croit pas que les malformations dites amputations congénitales puis- sent “être attribuées à l'existence de brides amniotiques. D’a- près l'examen plus attentif du sujet et des observatïons anté- rieures, il est porté à croire que ces amputations congénitales sont plutôt le résultat de troubles trophiques, de cause indéter- minée, qui se sont produits à une période peu avancée de la vie embryonnaire. E. O. MALFORMATION DES DOIGTS DE LA MAIN, par M. Manouvrier. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. 1, 3° fasc., p. 464.) M. Manouvrier a présenté à la Société d'anthropologie, dans la séance du 5 juin 1890, un jeune enfant de dix-huit mois environ, qui à été amené par la jeune fille dont il a été question dans la séance précédente, et qui offre à plusieurs doigts des deux mains une malformation ressemblant à une amputation congénitale. M. Hervé et M. Fauvelle pensent qu'il s’agit là d’une atrophie plutôt que d’une amputation par bride amniotique. E. O. MUSCLE SYMÉTRIQUE PHARYNGO-CUTANÉ ; GLANDULE SALIVAIRE ABER- RANTE, A LONG CANAL EXCRÉTEUR S OUVRANT AU-DESSUS DU STERNUM ; RESTES PROBABLES DU QUATRIÈME ARC BRANCHIAL, par M. le D' LEJARs. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 1e fasc. p. 155.) Un homme d'une quarantaine d'années, dont le cadavre a été disséqué à l’École pratique de la Faculté de médecine, présentait à la face antéro-latérale droite du cou un orifice étroit donnant accès dans un canal dont était creusé un long faisceau muscu- laire pharyngo-cutané, et qui servait de conduit évacuateur à un lobule glandulaire. Ce muscle était représenté du côté gauche par un faisceau analogue et symétrique, mais dépourvu de glandule et de canal excréteur s’ouvrant à la surface de la peau. E. O. SUR TRENTE-TROIS MUSCLES PRÉSTERNAUX, par M. le Dr A. LE Dougre (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. T, 3e fasc., p. 533.) : 336 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES M. Le Double qui a déjà publié dans divers recueils de nom- breux mémoires et articles sur les anomalies musculaires, re- cherche quelle est la valeur morphologique du muscle présternal de l’homme dont il décrit trente-trois cas. Il montre que ce muscle ne peut être confondu avec le surcostal antérieur, autre muscle anormal et il est disposé à accepter l'opinion de Wild, d’Hallett, de Wood et de Turner qui considèrent le sternal humain comme la reproduction de quelques fibres du peaucier pectoral des Mam- mifères inférieurs au genre Æomo. Toutefois il ne se dissimule pas que l’on peut faire à cette interprétation une objection déjà formulée par M. Turner et reprise en ces termes par M. le profes- seur Testut, de Lyon : « Le muscle peaucier est situé, par rapport au presternal, sur un plan nlus superficiel, et, entre l’un et l’autre, il existe la même cloison séparative qu’on constate entre le présternal et le grand droit, une aponévrose. » M. Le Double fait observer cependant que des muscles ayant une même origine embryogénique sont souvent séparés par des lames aponévroti- ques, et que tel est le cas, par exemple, des pectoraux et du sous- clavier. Rejetant l’idée d'Halbertsma qui fait du muscle sternal un muscle spécial à l'Homme, un muscle constituant un carac- tère distinctif séparant l'Homme des Primates, M. Le Double dis- cute l'opinion de M. Testut qui fait de ce même muscle une dé- pendance du sterno-cléidomastoïdien parson extrémité supérieure, une dépendance du muscle du grand droit oblique par son extré- mité inférieure. De nombreuses raisons militent, il est vrai, en faveur de cette opinion, mais M. Le Double cite aussi quelques objections et déclare qu’en tous cas, avant de se prononcer, il est nécessaire de disséquer beaucoup de Mammifères, y compris des Marsupiaux et des Monotrèmes, et même d'étudier comparative- ment le système musculaire des Vertébrés ovipares. A la suite de la communication de M. Le Double, M. Hervé a formulé aussi des réserves au sujet de l'interprétation proposée à par M. Testut. E. 0. { _ ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 337 ANOMALIES OSSEUSE ET MUSCULAIRES; OBSERVATIONS FAITES AU LABORA- TOIRE D’ANATOMIE DE L'ÉCOLE NATIONALE DES BEAUX-ARTS, par M. Ed- mond Cuyer. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4e série, t. I, 3° fasc., p. 557.) M: Cuyer a présenté à la Société d'anthropologie, dans la séance du 3 juillet 1890, quelques anomalies qui ont été observées sur des sujets disséqués au laboratoire de M. le professeur Mathias Duval, à l’École nationale des beaux-arts. Ces anomalies consis- tent dans une articulation anormale de deux côtes, dans la pré- sence de muscles présternaux disposés d’une façon légèrement différente de ceux qui ont été décrits par M. Le Double (voir ci- dessus), dans l'existence d’un muscle radio-métacarpien aux deux membres supérieurs et d’un extenseur surnuméraire du pouce reliant l’extenseur commun des doigts au long extenseur du pouce, dans le développement d’un extenseur propre du médius et dans des dispositions anormales du muscle court péronier la- isral, du muscle péronier antérieur, extenseur commun des orteils et extenseur propre du gros orteil. E. O. DE LA REPRODUCTION DE LA FORMULE AORTIQUE DE L'ORANG, DU GIBBON, DE TOUS LES AUTRES SINGES ET DES CARNASSIERS CHEZ L'HOMME, par M. le D' A. Le Dougce. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4 série, Lt D'3N asc.) p'555:) M. le Dr Le Double a rencontré chez un homme de cinquante- quatre ans, né à Marseille et décédé au grand hôpital de Tours, une anomalie curieuse de la crosse de l'aorte qui ne coïncidail d’ailleurs avec aucune autre disposition tératologique de l'orga- nisme. La crosse de l'aorte ne donnait naissance qu’à deux vais- seaux. Le second était l'artère sous-clavière gauche normale, le premier beaucoup plus volumineux, après s'être élevé verticale- ment sur une longueur de 2 centimètres, se partageait en deux troncs, savoir : le tronc brachio-céphalique se portant à droite et se divisant comme à l'ordinaire, et l'artère carotide gauche se por- tant à droite et reprenant bientôt sa position normale le long du cou. Îl y avait là une disposition semblable à celle que l’on ob- serve chez l'Orang. Ce dernier par la formule aortique se place dans la même catégorie que le Gibbon, que tous les autres Singes 338 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES et même que les Carnassiers, tandis que le Gorille et le Chimpanzé offrent la formule normale de l'Homme. NS M. Le Double rappelle qu’une anomalie répressive de ce genre a déjà été observée par M. Chudzinski sur un Nègre. À la suite de cette communication, M. Hervé a fait observer que les anomalies artérielles ne doblent pas être aussi rares qu’on pourrait le croire et qu’elles mériteraient d'attirer l'attention, car elles sont très significatives au point de vue de l’anthropologie zoologique, et M. Chudzinski à rappelé que M. Duchêne avait ren- contré chez un Nègre la disposition signalée par M. Le Double, disposition qui, dans ce cas, accompagnait d’autres anomalies. : E. 0. UN CAS CURIEUX ET EXCEPTIONNEL DU DÉVELOPPEMENT DE L'INSTINCT MATERNEL CHEZ ELA CHIENNE, par M. LABORDE. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. [, p. 145.) Une Chienne de chasse, de la race braque français, appartenant à M. Charles Verdier, avait imaginé, immédiatement après le se- vrage de ses petits, de les nourrir avec des aliments qu’elle regur- gitait, souvent au prix d'efforts inouis. Ce mode d'alimentation des jeunes, analogue à celui qu’on observe chez certains Oiseaux, est tout à fait exceptionnel chez le Chien. E. 0. SUR LA REGURGITATION VOLONTAIRE CHEZ LES CANIDÉS, par M. J.-V. La- BORDE. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, CASE nr) Dans la séance du 6 mars 1890 de la Société d'anthropologie, M. le D' Laborde a ajouté quelques indications nouvelles à celles qu'il avait données précédemment (voir ci-dessus) sur la regurgi- tation chez les Canidés; il a rappelé que la Louve et la Renarde vomissent leurs aliments pour nourrir leurs petits et que, par conséquent, il n’est pas étonnant de constater parfois chez la Chienne la même coutume. A la suite de cette communication, M. Sanson soutenant qu'il n'existe aucun lien de filiation entre le Loup, le Renard et le Chien, a contesté la valeur des déductions que M. Laborde a tirées de ses ANALYSES ET ANNONCES.:-— ANATOMIE ET ZOOLOGIE 339 observations, M"° Clémence Royer a exprimé au contraire l’opi- nion que les faits observés accidentellement chez la Chienne ne sont que des vestiges d’une habitude normale existant chez les Canidés sauvages et probablement aussi chez G'autres Carnivores. D’après cela, l'alimentation des jeunes par déglutition, que l’on retrouve chez les Pigeons, aurait même été, dans les temps passés, commune à divers groupes de Mammifères. 515 0 $ 2 ANATOMIE ET ZOOLOGIE NOTE SUR L'APPAREIL AÉRIFÈRE DES OISEAUX, par M. G. Rocué. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. If, n° 1, D) M. Roché a injecté complètement l'appareil pneumatique d'un grand nombre d’Oiseaux après l'avoir vidé de l'air résiduel qu'il contient après la mort de l’animal; il est parvenu ainsi à mouler les cavités aériennes annexées au poumon en même temps qu'il a coloréles dernières ramifications du système aérifère dans le sque- lette: Grâce à ce procédé et en recourant d’ailleurs, comme moyen de contrôle, à la méthode ancienne consistant à disséquer les sacs et à les insuffler, M. Roché est arrivé à déterminer, pour différentes espèces, l'étendue de la sphère d'aération, à reconnaître les modi- fications que le genre de vie de l'Oiseau apporte dans la confor- mation et le volume des sacs, à apprécier les volumes relatifs de ces réservoirs aériens et à expliquer le rôle qu'ils jouent dans la fonction respiratoire. E. 0. NOTES SUR L'APPAREIL AÉRIFÈRE DES OISEAUX (2° note), par M. G. Ro- ché. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, 1, n8 1 pr 15.) Dans cette note M. Roché étudie les relations du système aéri- 340 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES fère avec Le vol et il constate que les Oiseaux migrateurs ont un appareil vésiculaire notablement supérieur à celui des Oiseaux qui ne volent que peu et qui se reposent fréquemment sur les ar- bres, sur le sol ou sur les flots. Puis il expose les faits d'anatomie pure qu'il lui a été donné d'observer et il montre que le nombre des sacs aériens n’est pas plus fixe que leur forme et leur position; enfin il cite différents exemples de la pénétration de l’air dans des lacunes conjonctives sous-cutanées. Ce phénomène, qui à été si- gnalé pour la première fois par Méry et qui a été constaté à une date plus récente par sir Richard Owen et par M. Alph. Milne Edwards n’est donc pas aussi exceptionnel qu’on l’a dit, et, d’après M. Roché il y aurait même un certain rapport entre le développe- ment de l'appareil aérifère sous-cutané et la puissance du vol. E. O. NOTE SUR L'APPAREIL AÉRIFÈRÉ DES OISEAUX, par M. Georges Rocxé. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, LIL, 5095, p. 191.) | M. Roché avait jusqu'ici dirigé principalement les recherches qu'il avait entreprises sur les organes aérifères des Oiseaux dans le sens des variations de ces mêmes organes, suivant le genre de vie des êtres; mais en mettant à côté les unes des autres les ob- servations recueillies d’après un grand nombre de dissections, il n’a pas tardé à reconnaître que l'appareil vésiculo-pulmonaire variait considérablement suivant les ordres de la classe des Oi- seaux, que les variations étaient un peu moins importantes sui- vant les familles de ces ordres, moins considérables encore suivant les genres de ces familles. En d’autres termes il à constaté que les organes aériens fournissaient à la classification l’appoint de caractères anatomiques très sérieux, beaucoup plus certains, dans une foule de cas, que ceux qui sont tirés des autres organes splan- chniques ou des organes tégumentaires. E. 0. APPAREIL AÉRIFÈRE DES RALLIDÉS, par M. Georges Rocxé. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° série, t. I], n° 2, p. 107.) La dissection de quelques Oiseaux appartenant aux genres Aal- + DER U PP nr cu > en ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 341 lus, Gallinula et Fulica a permis à M. Roché de reconnaître que, si les relations de parenté impriment à l'appareil vésiculo-pulmo- naire un cachet qui luiest spécial, le genre de vie des êtres influe aussi fort nettement sur la constitution de cet appareil. M. Roché a constaté également que les Rallidés, sous le rapport de la dis- position de l’appareil aérifère, diffèrent assez notablement des autres Échassiers et méritent de constituer dans cet ordre une famille bien tranchée. E. O. NOTE SUR L'ÉTUDE PHYSIQUE DE L'INCUBATION NATURELLE, par M. le Dr C. DARESTE. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 1, p. 10.) On a cru pendant longtemps que la température de la Poule couveuse était absolument fixe, mais des observations récentes montrent qu'il n’en est rien et que cette température varie non seulement d'une race de Poule à l’autre, mais encore pour la même Poule suivant les circonstances, Il y aurait done, dit M. Da- reste, un grand intérêt à déterminer les causes de ces variations et à rechercher : 1° si la température de la Poule s'élève pendant l’incubation; 2° si, dans l’hypothèse d’une augmentation de tem- pérature, cette augmentation est générale ou locale; 3° si, toujours dans la même hypothèse, la température demeure invariable, di- minue ou augmente pendant la durée de l’incubation. M. Dareste donne quelques indications sur les précautions à prendre dans ce genre de recherches; il conseille d'employer des thermomètres divisés en dixièmes de degrés, de mesurer la température de la Poule en dehors de l’incubation et pendant l’incubation, au moins : une fois par jour, de répéter ces observations sur un certain nombre de Poules et de les corriger chaque fois en tenant compte du déplacement du zéro du thermomètre. E. O0. CaroniQuEe. Les Nesrtors, par M. le Dr PreRre. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 7, p. 337.) L'auteur de cette chronique donne sur les appétits carnivores que manifestent actuellement les Nestors de la Nouvelle-Zélande 342 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES quelques détails tirés d’un article publié dans le numéro du 15 mars 1890 du journal La Nature par M. Oustalet qui en avait puisé lui-même les éléments dans quelques journaux et recueils anglais. Les Nestors qui sont des Perroquets de forte taille se sont, dans ces dernières années, attaqués aux Moutons paissant dans les päturages et en ont tué un si grand nombre que l’on a dû mettre la tête à prix de ces Oiseaux dangereux. Le Dr Pierre croit cependant que les Nestors ne devaient pas avoir autrefois une ali- mentation exclusivement végétale, qu'ils se nourrissaient proba- blement aussi d’Insectes et que par conséquent la transformation du régime n’a pas été chez.eux aussi radicale qu’on pourrait.le croire. Il pense même que l’on devrait fortifier la constitution dé- bilitée des Perroquets et des Perruches élevés en captivité en leur fournissant quelques aliments azotés. E. 0. LA FAUCONNERIE EN HOLLANDE ET EN EUROPE, par M. H. B. (Aevue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 3, Pp: 133.) Si la fauconnerie est à l'heure actuelle, peu pratiquée en France, il n’en est pas de même en Hollande, où l’ancien fauconnier du roi, M. À. Mollen, entreprend chaque année une campagne pour la capture des Faucons de passage, des Autours et des Éperviers dans les landes du Brabant, et surtout en Angleterre où il existe à Leeds un Hawking Club et où l’on vient d'organiser à la Grosve- noz-Gallery une exposition relative à ce genre dé sport. A Paris, le Jardin zoologique d’acclimatation n’a cessé cependant de tenir à la disposition des amateurs divers Oiseaux de vol. E. O. CONTRIBUTION A L’HISTOIRE NATURELLE DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE- SAÔNE. NOTES D'ORNITHOLOGIE, PREMIER SUPPLÉMENT, par M. Paul Perircrerc. (Bull. de la Soc. d'agriculture, sciences et arts du dé- partement de la Haute-Saône, 1890, 32 série, n° 21, p. 59.) L'auteur mentionne 48 espèces d'Oiseaux dont on a pris pouf - la première fois des spécimens dans le département de la Haute- Saône ou dont on a capturé des exemplaires offrant certaines parti- cularités dignes d’être notées. E. O. L # = 5 ; À | L ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 343 DIMINUTION DES OtsEAUX, par M. J. P. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par de la Soc. d’'acclimatation, 1890, 37° AMUCE 0; D. 227, l’auteur signale, d’après le journal américain Forest and Stream, la rareté croissante en Floride des Aigrettes blanches dont les pa- naches se vendent maintenant au prix d’un dollar ou 51,35; il mentionne aussi d’après le Japan Weekly Mail la diminution ra- pide des Oiseaux au Japon, d’où l’on a expédié naguère 100,000 dé- pouilles en Europe. E. O0. OBSERVATIONS SUR LA FAUNE ORNITHOLOGIQUE DE LORRAINE, par M. Kïer- FER. (feuille des jeunes naturalistes, 1891, 228 année, n° 250, P217) M. Kieffer fait quelques rectifications et additions au Catalogue des Oiseaux nichant en Lorraine qui a été publié par M. Pouillon dans le n° 248 de la Feuille des jeunes naturalistes. Il croit pouvoir affirmer que le Vanneau huppé, la Grue cendrée et le Combattant ne nichent pas dans ce pays. En revanche il ajoute 21 espèces à celles qui ont été indiquées par M. Pouillon. E:50 SUR UNE REMARQUABLE DERMATOSE CAUSÉE CHEZ LE LÉZARD VERT PAR UN CHAMPIGNON DU GENRE Sezenosrorum, par M. le Dr Raphaël BLaw- CHARD, professeur-agrégé à la Faculté de médecine de Paris, secrétaire général de la Société zoologique. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IIL, 4 partie, p. 241.) Un Lézard vert (Lacerta viridis) acheté par M. Blanchard au marché aux Oiseaux, en 1886, et provenant, au dire du marchand, des environs de Pavie (Haute-ltalie), présentait sur la face supé- rieure de la queue trois grosses excroissances ayant l'aspect de verrues grisâtres et fendillées. Cet animal ayant été sacrifié, la queue fut partagée en trois tronçons et l'examen des tumeurs dé- montra à M. Blanchard que, comme il l'avait déjà soupconné d’a- près l'aspect extérieur, ces excroissances étaient produites par des Champignons. Les spores qui remplissaient une des tumeurs 344 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES furent semées dans différents milieux et l'évolution du Champi- gnon, appartenant au genre Selenosporium, put être parfaitement suivie. Malheureusement un accident empêcha M. Blanchard de réaliser l'expérience qu’il avait projetée et qui consistait à opérer l’inoculation du Champignon ou des spores pour déterminer les conditions dans lesquelles ce végétal, très probablement sapro- phyte à l’état ordinaire, peut envahir la peau du Lézard et y dé- terminer la maladie observée, qui offre des analogies avec la tei- gne des Vertébrés supérieurs. E. CO. \ NOTICES SUR LES MŒURS DES BATRACIENS, par M. HÉRoN-RoYer. (Pull. de la Soc. d’études scientifiques d'Angers, nouvelle série, 19° an- née, 1889 [publiée en 1890|, p. 45 et pl. Iet If.) M. Héron-Royer s'occupe, dans cette notice, de Batraciens ap- partenant à la famille des Discoglossidés, et différant de ceux qu'il a étudiés précédemment aussi bien par des caractères ostéologi- ques que par des particularités embryologiques. Il indique les ca- ractères distinctifs du Piscoglossus auritus et du D. pictus, et dé- crit les mœurs et le mode d’accouplement de ces deux espèces. E. O. QUELQUES MOTS SUR LES MŒURS DE L’//rLA versiIcoLor DAUDIN ET SUR L’ACCOUPLEMENT DES BRATACIENS ANOURES, par M. HÉRON-RoYvER. (Bull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 8 et 9, D: 209) M. Héron-Royer, ayant recu en présent d’un ami, qui les avait rapportés d'Amérique, deux Âyla versicolor, un mâle et une fe- melle, chercha vainement à obtenir leur reproduction, mais put faire sur ces animaux de très intéressantes observations. Il cons- tata, par exemple, que le venin cutané de la Rainette américaine déterminait assez rapidement la mort des Rainettes européennes et des Grenouilles enfermées dans la même cage; il vit égale- ment que, contrairement à ce que l’on observe chez les autres Rainettes, les Æyla versicolor se montraient particulièrement friandes d'Hyménoptères et se jetaient sur les Guêpes avec une ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 345 telle voracité qu'on peut supposer que ces Insectes constituent leur principale nourriture dans leur pays natal. Le chant d'amour de l’Ayla versicolor est tout différent de celui de nos Raïnettes; il ressemble à un rire saccadé qui détermine un ébranlement de toute la partie antérieure de l’animal. Enfin l’accouplement, dans cette espèce, se fait de la même façon que chez l’Ayla barytonus. En terminant, M. Héron-Royer rappelle que l’on constate chez les Batraciens anoures des différences considérables dans le mode de rapprochement sexuel, l’accouplement étant pectoral, axillaire, sus-axillaire, inguinal, axillo-inguinal, lombo-pubien ou lombaire et collaire. E. O. NOUVELLE ESPÈCE DE BATRACIENS ANOURES DES ILES PHILIPPINES, par M. Victor-Lopez SEOANE, secrétaire du Congrès international de zoologie. (Bulletin de la Soc. zoologique de France, 1890, t. II, 2e et 3° parties, p. 206 et pl. VI.) Cette ‘espèce nouvelle Pufo panayanus, a été trouvé à Yloilo (Panay), par M. Joseph Seoane, général de la marine de guerre et frère de M. Victor-Lopez Seoane. Elle diffère de tous les Pufo des Indes anglaises ou néerlandaises. E. O. NOTE SUR LA STRUCTURE DES TÉGUMENTS CHEZ QUELQUES UÜRODÈLES (Morce vurcaris LINNÉ ET Mozce pazwarA SCHNEIDER), par M. Léon VAILLANT. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, DShiseme, LLL 10069, -p543r:) Certains Tritons ou Salamandres aquatiques de nos pays subis- sent des changements d'aspect très considérables suivant l’époque de l’année ou les conditions physiologiques dans lesquelles elles se trouvent. M. Vaillant a voulu rechercher si ces changements n'étaient pas accompagnés de modifications dans la constitution histologique des téguments, et, dans ce but, il a pratiqué des coupes sur la queue de Tritons en livrée ordinaire et de Tritons en livrée d'amour. Il a pu même effectuer ces coupes chez le même individu, à quelques mois de distance, en profitant de la faculté que possèdent les Urodèles de reproduire les parties coupées et REVUE DES TRAV. SCIENT, — T, XI, no 6. 24 346 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES en particulier l’appendice caudal et il a reconnu ainsi qu'il existe, sous les plans cutanés de la queue du Triton, une couche de glandes serrées, formées d’une enveloppe très mince avec un con- tenu granuleux. Ces glandes, très volumineuses chez le Triton en livrée ordinaire, se réduisent et disparaissent en partie chez le Triton en livrée d'amour. C’est ce qui nous explique pourquoi, dans ce dernier état, la peau de l’animal se mouille facilement, tandis que, dans les conditions ordinaires, la Salamandre, plongée dans l’eau, reste entourée d’une couche d’air. ES L2 CATALOGUE DES PoISSoNS DES CÔTES DE LA MANCHE DANS LES ENVIRONS DE SAINT-VAAST, par M. E. MaLaR», sous-directeur du laboratoire maritime du Muséum. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8e série, t. II, n° 2, p. 60.) M. Malard donne, d'après ses observations personnelles et les travaux de ces devanciers, la liste provisoire des Poissons de la baie de Saint-Vaast. Cette liste comprend 99 espèces, pour cha- cune desquelles l’auteur indique les animaux qu’elle héberge. Le nom scientifique est généralement accompagné du nom vulgaire et de renseignements sur l'habitat du Poisson. E. O. La PÊcHE pu SAUMON. (Æevue des sciences naturelles appliquées, pu- bliée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37e année, n° 16, p. 818.) La Revue des sciences naturelles appliquées rapporte d’après le journal Chasse el pêche que les locataires des pêcheries à Saumon, en Hollande, attribuent à l'introduction du Sandre dans le Rhin la diminution qu'ils constatent dans le résultat de leurs pêches. E. O. —— ÉLEVAGE DES TRUITES EN ÉTANGS, par M. H. B.(fevue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 7 année, N°4, p.350.) L'auteur indique, d’après le journal viennois Wein und Agri- culture Zeitung la méthode suivante, pour élever des Truites. On ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 347 place des alevips de Truites âgés d’un mois ou deux et provenant de la ponte artificielle dans des ruisseaux à faible tirant d’eau barrés de distance en distance par de fins grillages, empêchant toute évasion, et on les y laisse un an ou un an et demi, sans s’oc- cuper de leur nourriture, qui est largement assurée par les êtres vivants et la végétation du cours d’eau; puis, ce laps de temps écoulé, on met les Poissons dans des étangs de 25 à 27 ares d’é- tendue, qui reçoivent un filet d’eau courante et dont le fond forme une surface recouverte d'une faible nappe liquide, vers le point d'arrivée et s’infléchit en cuvette vers la sortie où la profondeur atteint jusqu’à 3 mètres. Dans la première partie de l’étang la vé- gétation se développe et fournit un complément de nourriture, et dans la seconde l'épaisseur de la couche liquide maintient la fixité de la température. Dans ces étangs les Truites sont nourries avec une pâtée composée de farine, de viande, de menu blé et de sel de cuisine et grâce à ce régime elles voient, parait-il, leur poids dou- bler en deux mois. : D’après les comptes rendus annuels des opérations de la Société de pisciculture allemande des expériences analogues, faites dans un des étangs de l'établissement de pisciculture de Bünde, avec la Truite arc-en-ciel d'Amérique (Salmo 1rideus) auraient été cou- ronnées de succès. E. 0. REMPOISSONNEMENT DU LAC Été, par M. R. W. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 4e série, t. I, n° 1, p. 40.) Les travaux de rempoissonnement du lac Érié, entrepris en 1886, commencent à donner des résultats très sérieux, malgré l'immense étendue de ce lac et partout les pêcheurs constatent que le White Fish (Coregonus albus) est beaucoup plus abondant que par le passé. E, 0. INTRODUCTION D'UN CORÉGONE AMÉRICAIN EN ANGLETERRE, par M. H. B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 6, p. 276.) Grâce au concours de la Commission de pisciculture et des pé- ; ENTRE LOVE \ Fe PNR 348 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cheries des États-Unis, M. William Burgers vient d'introduire en Angleterre un nouveau Salmonidé, très estimé aux Etats-Unis, le White Fish (Coregonus albus). E. O. L’ALOSE EN CALIFORNIE, par M. R. W. (fievue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 4° série, th onu sp 0 Les Indiens pêchent actuellement, dans les environs de Yuma (Arizona), de belles Aloses qui proviennent sans doute des alevins distribués sur divers point par la Commission des pêcheries des États-Unis, et introduits dans plusieurs cours d’eau de la région du Pacifique. E. O. NouvELLE ESPÈCE DE MoruE, par M. J. L. (Revue des sciences natu- relles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 97° année, n°95 D 227.) On a pêché en 1889, sur les côtes de la Colombie britannique, une grande quantité de Morues appartenant à une espèce, Ophrodon olengatus, qui, jusqu'alors, était inconnue de la grande pêche. Les matelots ont donné à ces Morues le nom de Morues noires, à cause de la couleur foncée de la chair de ces Poissons qui est très déli- cate. E. O. LA Torpicce, par M. E.-L. Bouvier. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n* 86 et 88, p. 221 et 250, avec fig.). M. Bouvier étudie, dans cette notice, les effets physiologiques produits par le contact avec les Torpilles, et la structure de l’ap- pareil électrique de ces Poissons, d’après les travaux de M. Ran- vier. E. 0. DESCRIPTION D'UN CAS DE MONSTRUOSITÉ OBSERVÉ CHEZ UN /ÆHOMBUS vut- GARIS (GUv.), par M. H. Firno. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° série, t. Il, n° 2, p. 54, avec fig.) Le laboratoire de zoologie anatomique de M. Milne Edwards a ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 349 recu de Concarneau un 2hombus vulgaris chez lequel l'œil gauche, dans son mouvement de migration sous la face droite, s'était ar- rêté sur la ligne dorsale, ce qui avait empêché la nageoire dor- sale de s'étendre comme elle le fait d'habitude vers la partie inté- rieure de la tête. Une anomalie semblable chez un sujet de la même espèce à été figurée par Yarrell dans son Histoire naturelle des Poissons de la Grande-Bretagne. Comme le dit M. Filhol, ces phénomènes semblent indiquer chez le Æhombus vulgaris une certaine tendance à revenir vers la forme normale des Poissons. E. O. NOTE SUR QUELQUES TORTUES PLEURODÈRES JEUNES, PROVENANT DE L'A- FRIQUE OCCIDENTALE, par M. Léon VAILLANT. (Pull. de la Soc. phi- lomathique de Paris, 1889-1890, 8esérie, t. Il, n° 3et 4, p.171.) Dans les collections de Reptiles rapportées du Congo francais, en 1886, par la Mission de l'Ouest africain, M. Vaillant a trouvé un certain nombre de Chéloniens, très jeunes, dont la détermi- nation présente de très grandes difficultés. Trois d’entre eux pa- raissent cependant se rapporter au Séernothærus castaneus Sche- weigger, tandis que le quatrième peut être attribué, avec doute, au Sternothærus sinuatus Smith, espèce qui n’est connue que par des spécimens de grande taille. En attendant que l’on puisse suivre le développement de ces Tortues africaines, depuis la sortie de l’œuf jusqu’à l’âge adulte, comme l’a fait Alex. Agassiz pour les Chéloniens des eaux douces de l’Amérique du Nord, M. Vail- lant a cru devoir donner une description détaillée des jeunes in- dividus qu'il avait sous les yeux afin d'appeler sur ces animaux l'attention des naturalistes et des voyageurs. F0: LanGousTEs ET HoMARrps. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatalion, 1890, 37° année, ne 17, p. 869.) Renseignements puisés dans une lettre adressée de Marseille au Journal de la Compagnie générale transatlantique sur l'importance croissante des arrivages de Langoustes venant de Corse et des Homards importés de Terre-Neuve en France. E. O. 350 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES SUR L'ORGANISATION DE LA 1)ROuIA VULGARIS, par M. E.-L. Bouvier. (Pull. de la Soc. philomathique de SA 1889-1890, 8° série, L. Il, n° 4, p. 28.) En disséquant plusieurs Dromies femelles recueillies à Saint- Vaast-la-Hougue, M. Bouvier a reconnu que l’appareil circulatoire artériel de ces Crustacés ressemble complètement à celui des Bra- chyures normaux. Les artères antennaires se font remarquer par le puissant développement des rameaux tégumentaires dorsaux ; les artères latérales postérieures, tout en occupant la même po- sition que chez les Brachyures, se ramifient plutôt de la même manière que celles des Macroures et l’artère abdominale inférieure, un peu moins réduite que chez ces derniers, reste, comme chez eux, sur la ligne médiane. Le système nerveux rappelle celui de la Porcellana platycheles et le stomatogastrique se montre très développé dans la région stomacale; mais le trait le plus frappant de l’organisation de la Dromie consiste dans le développement extraordinaire de la glande verte qui présente de chaque côté un noyau ovoïde triangulaire prolongé latéralement sous forme de ramifications arborescentes, en dehors du foie, sur les côtés de la carapace et se continuant ainsi jusque sur le bord antérieur de la chambre branchiale. D’autres ramifications s'introduisent entre le foie et l’estomac et viennent s'épanouir sur la face dorsale de ce dernier organe; d’autres s’é- tendent sur le plancher sternal, un peu en arrière de l’æœsophage. Dans la région céphalique la masse ramifiée acquiert une épais- seur considérable et forme un lit au cerveau dont elle cache com- plétement la partie solide. E. 0. OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES SUR L'ORGANISATION DE LA ÂROmIA vuz- cars, par M. E.-L. Bouvier. (Bull. de la Soc. philomathique de . Paris, 1890, 8° série, t. IE, n° 2, p.44) Un nouvel envoi de Dromies, mâles et femelles, a permis à M. Bouvier de compléter l’étude de cette espèce, notamment pour ce qui concerne l’appareil circulatoire artériel du mâle et de la glande verte. E. O. | | ) ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 354 SUR UN CERCLE CIRCULATOIRE ANNEXE CHEZ LES CRUSTACÉS DÉCAPODES, par M. E.-L. Bouvier. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8e série, t. II, n° 3, p. 135.) En étudiant la circulation pulmonaire du Cardisoma guanhumi Latr., Crustacé terrestre du Brésil, M. Bouvier trouva une dispo- sition identique à celle qui avait été observée par Semper chez le Birgus latro (Zeitsch. Wiss. Zool., 1878, t. XXX, p. 282); il re- marqua en outre qu’en injectant directement la chambre bran- chiale, l'injection refluait dans le canal afférent du poumon comme dans les canaux afférents des branchies et qu’on injectait en réa- lité par cette voie les systèmes afférents des deux organes respi- ratoires (branchies et poumons), ainsi que l’appareil artériel. Se souvenant alors qu’en injectant de la même manière le système artériel des Crustacés décapodes de nos côtes, il obtenait toujours : dans la membrane branchiale des injections absolument sem- blables à celles qui s’observent dans cette membrane chez les Crabes terrestres, il fut porté à croire que l’appareil pulmonaire de ces derniers se trouve déjà représenté chez tous nos Crustacés décapodes aquatiques, sous la forme d’un appareil de respiration cutanée. Des injections péricardiques faites sur des Crabes enra- gés, des Tourteaux, des Pagures divers et des Écrevisses lui dé- montrèrent l'exactitude de cette hypothèse. Il existe, dit-il, à côté du cercle circulatoire branchial, chez les Crustacés décapodes, un cercle circulatoire qui fournit à la respiration cutanée dans les parois de la chambre branchiale, qui a ses terminaisons dis- tinctes dans le péricarde et qui se transforme en un cercle pul- monaire chez les formes terrestres. E. 0. RÉVISION DES CÉNOBITES DU MUSÉUM, par M. E.-L. Bouvier. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8e série, t. IT, n° 3, p. 143.) En faisant la révision de la collection des Cénobites du Muséum d'histoire naturelle de Paris, collection qui renfermait, au mo- ment où il l’a eue entre les mains, un grand nombre de spéci- mens non déterminés, à côté des types des espèces autrefois dé- crites par H. Milne Edwards, M. Bouvier à été conduit à réduire, 392 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES dans des proporlions assez considérables, le nombre des espèces admises jusqu'ici. Après avoir constaté la netteté des caractères de la Cœnobita clypeata de Latreille et de Milne Edwards, M. Bou- vier a reconnu que la Cœnobita clypeata d'Owen n’appartenait pas à la même espèce, mais devait être reportée à la Cœnobita rugosa H. Milne Edw., tandis que, d’après Hilgendorf, le Cancer clypeatus Herbst serait identique à la Cœnobita Diogenes Cat. Cette der- nière constitue une espèce bien caractérisée habitant les Indes occidentales. Il en est de même de la C. cavipes Stimps. qui est répandue sur divers points de l’océan Pacifique et de l'océan Indien. La Cœnobita spinosa H. Milne Edw., a pour synonyme C. brunnea Dana. Elle se rapproche à certains égards de la C. Oli- vieri Owen. Dans la C. rugosa M. Bouvier a distingué plusieurs variétés : var. À. granulata des îles Pelew, des îles Sandwich et de Madagascar; var. B. compressa qui a été trouvée dans l'océan Indien, à l’île de la Réunion et dans la baie de Panama. Enfin la Cœnobita perlata H. Milne Edw. se distingue facilement par sa coloration, ses tubercules perlés et le prolongement tubulaire très long et arqué de la hanche de la cinquième patte droite chez le mâle; elle devra être comparée avec la C. purpurea Stimps. et avec la C. panamensis Streets, ainsi qu'avec la C. affinis Miers qui ne représentent peut-être que des variétés. E. O. SUR LA RESPIRATION ET QUELQUES DISPOSITIONS ORGANIQUES DES PAGu- RIENS TERRESTRES DU GENRE CÉNOBITE, par M. E.-L. Bouvier. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8e série, t. IT, n° 4, p. 194.) M. Bouvier à montré précédemment (voir ci-dessus) que la res- piration des Crustacés décapodes est double et s'effectue à la fois dans les branchies et dans les téguments qui tapissent la cara- pace au niveau des régions branchiales. De nouvelles observa- tions lui ont révélé que chez les Cénobites, où le même mécanisme subsiste, il y à un troisième centre respiratoire constitué par les parois abdominales. 11 suppose que cette circulation pulmonaire abdominale, comme la respiration pulmonaire chez les Tourlou- rous, n’a pu s'établir que par une modification d’une disposition existant déjà, au moins à l’état rudimentaire ; il croit en effet avoir observé chez le Tourteau (Platycarcinus pagurus) des orifices pé- ) ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 353 ricardiques postérieurs en relation indirecte avec la chambre ab- dominale, et complètement indépendants des deux orifices laté- raux qui ramènent au péricarde le sang des parois branchiales, et il ajoute qu'on observe sur toute la longueur de la ligne ven- irale, dans l'abdomen, des prolongements tentaculaires serrés, et, latéralement, des poils groupés sur des plaques. épaisses et pouvant peut-être, de même que les tentacules, jouer un rôle dans la respiration abdominale. Par leur système artériel les Cénobites ressemblent en général aux Paguriens des genres £'upagurus et Pagurus, et ils se rap- prochent aussi de ces derniers Crustacés par la disposition de leur système nerveux et par la conformation de leur appareil rénal qui acquiert un développement considérable. M. Bouvier conclut de ses observations que les Cénobites mani- festent une accentuation très marquée du type pagurien et qu'ils peuvent, avec raison, être considérés comme des Pagures adaptés à la vie aérienne. E. O. VARIATIONS PROGRESSIVES DE L'APPAREIL CIRCULATOIRE ARTÉRIEL CHEZ LES CRUSTACÉS ANOMOURES, par M. E.-L. Bouvier. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. II, n° 4, p. 179.) Après avoir exposé, dans plusieurs notes antérieures, les res- semblances et les dissemblances qui existent entre le système ar- tériel des Décapodes macroures et celui des Décapodes brachyures, M. Bouvier résume dans cette communication les variations pro- gressives que l’on observe chez certains Crustacés anomoures et qui portent principalement sur la distribution des artères abdo- minales et le mode de ramification de l’artère sternale. Il dis- tingue deux séries naturelles, l’une qui, par les Thalassinidés du genre Gebia, par les Paguriens du genre Paguristes et parles £'u- pagurus, conduit aux vrais Pagures, l’autre qui, par les Galathées et les Porcellanes, conduit probablement aux Crabes. E. 0. NOTES SUR L'ÆuPaGurus ANAcaorerus, par M. E.-L. Bouvier. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. II, n°5 » et 3, p. 120.) Parmi les Paguristes maculatus qui lui ont été envoyés par 304 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES M. Vayssière, maître de conférences à la Faculté des sciences de Marseille, M. Bouvier a rencontré un Pagure qu'il a reconnu appar- tenir à l'espèce désignée par Kossmann sous le nom de Clibana- rius mediterraneus. D'autre part il a constaté que la description de Kossmann concorde de tous points avec celle que M. Lucas a donnée de l’£upagurus rubrovittatus, et que cette dernière espèce est certainement identique, comme le soupconnait Haller, au Pa- gurus pictus (H. Milne Edwards) dont les types figurent dans la collection du Muséum, au Pagurus annulicornis (Costa) et proba- blement aussi au P. anachoretus Risso. En conséquence il propose de désigner l’espèce qu’il a étudiée sous le nom d’£'upagurus pic- tus. | | EOE OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES SUR L’ANATOMIE DES GALATHÉES ((TALATHEA souauirera), par M. E.-L. Bouvier. (Bull. de la Soc. philoma- thique de Paris, 1890, 8e série, t. IT, n° 2, p. 56.) M. Bouvier a constaté que l'appareil circulatoire artériel de la Galathea squamifera, qu'il a étudié sur un individu femelle, re- cueilli à Saint-Vaast-la-Hougue, ressemblait d’une manière à peu près complète au système artériel de la Porcellana platycheles, et que le système nerveux du même animal était analogue à celui de la Galathea strigosa (voir le mémoire de M. E.-L. Bouvier intitulé: Le système des Crustacés décapodes et ses rapports avec l'appareil circulatoire, dans les Annales des sciences naturelles, 7° série, t. VIT). E. 0. SUR L'ORGANISATION DE LA Gegra pecrura, par M. E.-L. Bouvier. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° série, t. IL, n°, p. 46.) En disséquant un spécimen parfaitement injecté de Gebia del- tura, provenant de Saint-Vaast-la-Hougue, M. Bouvier n’a pas ob- servé de tubes pyloriques annexés au tube digestif, mais il a remarqué un cœcum pylorique court, transparent comme du verre, qui commence à l'extrémité postérieure du thorax et qui atteint le deuxième anneau abdominal. Ce cœcum est beaucoup plus long et plus épais que dans l’Axius styrhynchus. M. Bouvier a trouvé la glande verte encore plus puissamment développée que ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 555 chez l’£upaqurus Bernhardus et il a reconnu que l’appareil cireu- latoire artériel tenait à la fois de celui des Macroures et de celui des Pagures. E: O. À LA DISTRIRUTION DES CALANIDES D'EAU DOUCE, par MM. Jules DE GuEeRNE et Jules RicHaRD. (Association française pour l'avance- ment des sciences; compte rendu de la 18° section, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [publiés en 1890], p. 559). MM. de Guerne et Richard ont présenté au Congrès de l’Asso- ciation scientifique, tenu à Paris en 1889, un tableau donnant la liste complète des espèces de Calanides d’eau douce actuellement connues, avec leur distribution dans les différentes régions du globe; d'autre part, un planisphère sur lequel étaient inscrits soit les noms des espèces, soit les numéros qui leur correspondaient sur le tableau. L'examen de ce tableau et du planisphère montrait clairement que la grande majorité des genres et des espèces re- cueillis jusqu'ici ont été obtenus dans les zones paléarctique et néarctique, c'est-à-dire dans les régions du globe les mieux connues, et que si la présence de Copépodes a été constatée sur d’autres points très éloignés, cela tient exclusivement au hasard des voya- ges, aux instructions données aux voyageurs et à la compétence de ces derniers. L’Asie, l'Afrique, l’ile de Madagascar, l'Amérique du Sud, l'Australie et les nombreuses iles de l'océan Pacifique n’ont fourni, jusqu’à présent, qu’un contingent insignifiant de Copépodes, et doivent cependant être habitées par une foule de Crustacés de ce groupe. Néanmoins, les faits acquis pour les zones néarctique et paléarc- tique sont déjà assez nombreux pour que MM. de Guerne et Ri- chard puissent formuler quelques remarques générales. Ils font observer notamment que les Calanides d’eau douce, qui remon- tent très haut vers le nord, supportent sans périr de grands changements dans la salure de l’eau, et peuvent résister à des froids extrêmement rigoureux; qu'en d’autres termes, ces ani- maux sont, à un degré remarquable, euryhalins et eurythermes. Le professeur Nordenskiüld à vu, par exemple, au Spitzberg, cer- tains Calanides, réputés franchement marins, continuer à vivre dans un milieu entièrement dépourvu de sel et froid comme de la neige fondante. MM. de Guerne et Richard supposent, d’après 356 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cela, que la fusion des glaces, en diminuant la salure des eaux de la mer, à fourni à certains types marins des régions polaires les conditions progressives de milieu favorables à leur adaptation complète dans l’eau douce. Étant capables de supporter des tem- pératures très basses, les Calanides auraient traversé la période glaciaire et se seraient répandus de proche en proche à la surface des continents, en laissant sur leur parcours des descendants semblables à leurs ancêtres ou différant de ceux-ci. Sur certains points, des Calanides, emprisonnés dans des golfes qui ont été séparés de la mer par un exhaussement du sol ou par toute autre cause, ont dû forcément périr ou se sont adaptés à des eaux de salure forcément décroissante, en passant à l’état de formes reléquées. Enfin, comme on sait que des Diaptomus ont été obte- nus par la culture de vases rapportées sèches d'Australie et que des animaux du même genre se trouvent en immense quantité dans les chotts de l'Algérie, qui restent desséchés pendant la belle saison, on comprend facilement, disent MM. de Guerne et Richard, que les Calanides ou leurs œufs peuvent être transportés à de grandes distances par le vent ou par les Oiseaux migrateurs. E. 0. NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LE SYSTÈME NERVEUX DE QUELQUES ESPÈCES DU DraProuvs, par M. Jules Ricnarp. (Pull. de la Soc. zoologique de France, 1890, t. XV, n° 10, p. 212.) Le sytème nerveux des Diaptomus se compose d’un ganglion sus-æsophagien ou cerveau, relié par deux connectifs à une masse sous-æœsophagienne continuée par une chaîne ventrale qui se pro- longe jusqu’au point d'insertion des pattes de la quatrième paire. M. J. Richard décrit la structure anatomique et histologique de ces différentes parties qu’il a étudiées en employant une technique particulière qui sera décrite dans un mémoire plus étendu acom- pagné de nombreux dessins. En terminant, M. Richard constate que dans toutes les espèces qu’il a examinées et qui présentent une remarquable uniformité dans la conformation de leur système nerveux, 1l n’a Jamais rencontré la cellule nerveuse classique, à protaplasma abondant; partout la cellule nerveuse s’est présentée sous la forme myéoliste (ordinairement unipolaire) qui a été étu- diée récemment par M. J. Chatin. F0; ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 357 DeEscriPrion Du PrapyA Ep warpsi1, COPÉPODE AVEUGLE NOUVEAU, VIVANT AU Boïs DE BOULOGNE, AVEC DIVERS ENTOMOSTRACÉS, DANS LES EAUX ALIMENTÉES PAR LE PUITS ARTÉSIEN DE PASSY, par M. Jules RicHARp, secrétaire de la Société zoologique. (Mémoires de la Soc. zoolo- gique de France, 1890, t. IIT, 2° et 3° parties, p. 216.) Avec l’autorisation de M. le Conservateur du Bois de Boulogne, M. J. Richard a pu pêcher dans les lacs du Bois et y recueillir un grand nombre d’espèces d’Entomostracés parmi lesquelles figure un nouveau Copépode qu'il décrit sous le nom de Bradya Edwar- dsû, et qui appartient à un genre étranger jusqu'ici à la faune française. Ce Crustacé, complètement aveugle, provient sans doute de la nappe d’eau souterraine qui alimente le puits artésien de Passy et, par suite, le lac Supérieur et le lac Inférieur du Bois de Boulogne. Parmi les autres Eutomostracés qu'il a récoltés, M. Ri- chard signale encore le Monospilus dispar qui n'avait pas encore été rencontré en France, l’£urytemora lacinulata qui n'avait été trouvée jusqu’en 1888 que dans les marais salants du Croisic et à l'embouchure de la Somme, mais dont M. de Kerhervé avait prisà cette époque un spécimen unique au Bois de Boulogne, enfin la Canthocamptus hibernicus Brady, qui n’était connu qu'en Islande. Les eaux des lacs du Bois de Boulogne renferment en outre une population nombreuse de Rotifères, de Spongilles, de Naïdiens, d'Hydres, de Planaires, etc. E. O. NOTES SUR QUELQUES CRUSTACÉS, ROTATEURS ET ANNÉLIDES DU DÉPAR- TEMENT DE LA MAYENNE, par M. A. LaBBé. (Pull. de la Soc. d'études scientifiques d'Angers, nouvelle série, 19° année, 1889 [publiée en 1890|, p. 35.) L'auteur donne la liste des Crustacés, des Rotateurs et des An- nélides qu’il a recueillis dans des pêches affectuées aux environs de Laval, dans un rayon d'environ trois lieues, au mois d'octobre 1886-et d'août et septembre 1889. Cette liste comprend soixante espèces; elle est accompagnée d’une figure de la Daphnia longi- spina Leyd.,var. Sarsi R. Moniez, qui a été rencontrée par M. Labbé dans une mare, sur la route d'Évron à Sainte-Suzanne. E. O. 358 | REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA PHOSPHORESCENCE CHEZ LES MYRIOPODES DE LA FAMILLE DES GEOPHi- LIDÆ, ÉPOQUE ET CONDITIONS PHYSIOLOGIQUES DE L’APPARITION DE LA PHOSPHORESCENCE, par M. J. GAZAGNAIRE, secrétaire de la Société entomologique de France. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, t. IIT, 2° et 3° parties, p. 136.) Dans ce travail, dont il avait communiqué quelques extraits à la Société entomologique de France dans la séance du 8 août 1888 (Bull. des séances, 1888, p. cxvur), M. Gazagnaire résume les don- nées que l’on possédait jusqu’à ce jour sur la phosphorescence des Myriopodes de la famille des Geophilidæ et montre que jus- qu'ici on n'avait pas tenté de résoudre les deux queslions sui- vantes : 1° Chez les Geophilidæ photogènes peut-on fixer d’une manière plus ou moins précise une époque à l'apparition de la luminosité ? 2° Peut-on entrevoir un processus physiologique lié à sa production ? Encomparant les observations faites par plusieurs naturalistes et par lui-même il est amené à conclure que les Geo- plalidæ qui jouissent de la propriété d'émettre de la lumière semblent ne la produire qu'à une époque déterminée, que cette faculté ne se manifeste qu’à une époque déterminée de l’existence, époque qui, pour nos espèces européennes, peut être limitée entre la fin septembre et la première quinzaine de novembre; enfin, que la luminosité est liée extrêmement à la fonction génitale et paraît correspondre exactement à la ponte des spermatophores et très probablement aussi à la fécondation. E. O. DEUXIÈME ADDENDA A LA FAUNE DES MYRIOPODES DE LA NORMANDIE, par M. Henri GADEAU DE KERVILLE, suivi de LA DESCRIPTION D'UNE VA- RIÉTÉ NOUVELLE (VAR. LucIDA LATZ.) DU (GLOMERIS MARGINATA VILLERS, par M. le D' Robert LarTzez. (Bull. de la Soc. des amis des sciences naturelles de Rouen, 1889, 3° série, 25° année, «tr et 2° semestres, p. 360.) M. Gadeau de Kerville donne la liste de 14 espèces et de 4 va- riétés de Myriopodes qui ne figuraient pas dans ses listes précé- dentes (voir Hevue des Trav. scientifiques, t. NIIL, p. 597; Pull. de la Soc. des amis des sciences nat., 1883, 2° semestre ; 1885, 2ese- mestre et 1887, 1% semestre), et M. le D' Latzel fait connaître une variété nouvelle du Glomeris marginata trouvée près de Rouen. E: O. f ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 359 NOTE SUR LES ORGANES LYRIFORMES DES ARACHNIDES, par M. Paul Gauw- BERT. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° série, tn 2.42) 11 existe sur les pattes et les palpes des Aranéides des organes microscopiques, placés généralement à l'extrémité distale de certains articles et formés de cordes parallèles, ce qui leur donne une certaine ressemblance avec une lyre. Signalés vaguement par M. Bertkau en 1878 et par M. Wagner en 1882, ces organes lyri- formes ont été décrits par M. Dahl en 1883, par M. Schimkewitsch en 1885 et par M. Wagner en 1888. En les étudiant de nouveau, M. Gaubert est arrivé à des résultats différents de ceux qui ont été donnés par M. Schimkewitsch pour ce qui concerne la posi- tion et la structure des organes lyriformes dont il n’a pu cons- tater la présence que chez les Aranéides. Quelles sont les posi- tions de ces organes qui manquent dans un certain nombre d'ordres d’Arachnides? Il est difficile de le dire. M. Gaubert est disposé à admettre avec MM. Schimkewitsch et Wagner que ce sont des organes d’audition, mais il ne se dissimule pas que d'assez nombreuses objections peuvent être soulevées contre cette hypothèse. Her NOTE SUR LA STRUCTURE ANATOMIQUE DU PEIGNE DES SCORPIONS ET DES RAQUETTES COXALES DES GALÉODES, par M. Paul Gaugerr. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° série, t. II, n° 2, p. 57.) M. Gaubert décrit la disposition des muscles qui font agir les lamelles et les plaques du peigne du Puthus australis; il signale, après von Hasselt, la présence de trachées dans les raquettes coxales des Galeodes barbarus; mais il déclare n’avoir pas trouvé dans la tige les fibres musculaires indiquées par cetauteur. La tige, dit-il, contient un gros faisceau nerveux qui, dès sa sortie de la patte, augmente de diamètre par suite de l’écartement de ses fibres. Celles-ci s'irradient dans le limbe et se rendent à la base de bourgeons sensitifs puis sur le bord du limbe. D’après la richesse en nerfs du peigne des Scorpions et des raquettes coxales des Galéodes, M. Gaubert est porté à croire que ces organes sont des organes sensitifs, et peut-être des organes d’audition. E. O. 360 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTES SUR LE MOUVEMENT DES MEMBRES ET DES POILS ARTICULÉS CHEZ LES ARTHROPODES, par M. Paul GAUBERT. (Pull. de la Soc. philo- mathique de Paris, 1890, 8° série, t. Il, n° 2, p. 118.) M. Gaubert a reconnu qu'il existe, indépendamment de l’action des muscles, d’autres moyens pour mettre en mouvement les ar- ticles et les poils insérés sur ces articles et que, dans certains cas, la turgescence de la patte peut déterminer le relèvement des poils et des articles. E. D: MŒURS ET MÉTAMORPHOSES D'INSECTES, par M. le capitaine XAMBEU. (Revue d'entomologie, 1890, t. IX, nes 2, 3, 9, 10, p. 58, 267 et Suiv.) Les espèces dont les mœurs et les métamorphoses se trouvent décrites dans ces notes sont : Cartallum ebulinum L., Ammæcius elevatus Oliv., Agabus bipustulatus L., A. chalionotus Panzer, Dasytes obscurus Gyl1., Apion tubiferum Gyll., Callidium glabraium Charp. (castaneum Redt.), Belodera Genei Arag. (Foudrasi Muls.), Calamobius filum Rossi (gracilis Creutzer), Donacia aquatica L. (dentipes Fabr.), Lema Hoffmannseggi Lac. E. O. RECTIFICATIONS AU Carazocus (Coceopreronum ÆEuroPæÆ Er CAucaAst (suite et fin), par M. Albert FauvEL. (Revue d’entomologie, 1890, L. IX) n°0411, p.530. TABLEAUX ANALYTIQUES DES COLÉOPTÈRES D'EUROPE. NÉCROPHAGES. TRApuITs DES PEsrimmunes-T'ABezLEN DE M. Ep. REITTER, par M. X. (Revue scientifique du Bourbonnais, supplément, Moulins, 1890, et Revue d'entomologie, 1890, t. IX, n° 11, analyse critique par M. Fauvel.) CoLÉOPTÈRES RECUEILLIS AU BORD DE LA SAVE, par M. DELHERM DE LaR- CENNE. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 21° année, n° 250, p. 218.) Dans une chasse qu'il a faite avec M. de Montlezun sur les con- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 361 fins du Gers et de la Haute-Garonne, pendant un débordement de la Save, M. Delherm de Larcenne a recueilli un assez grand nombre d'espèces qu’il n’avait pas trouvées sur les bords de la Gi- mone, petite rivière dont la source est cependant très rapprochée de celle de la Save. Il a découvert en outre une variété nouvelle d'Ophionus rotundicollis Fairm., variété qu'il désigne sous le nom d’Ophionus rotundicollis var. pullus. E. :0: DESCRIPTION DE DEUX COLÉOPTÈRES NOUVEAUX, par M. F. GUILLEBEAU. (Revue d’entomologie, 1890, t. X, n° 2, p. 32.) Les deux espèces décrites par M. Guillebeau viennent l’une d’Adelsberg (Carinthie), l’autre de Reichenburg (Basse-Styrie); elles sont désignées sous les noms de Zrimium Raffrayi et de Limnobius stagnalis. É.:0: DEUXIÈME NOTE SUR LES Brnrosus spiNosus ET curraris, par M. Albert Fauvez. (Revue d’entomologtie, 1890, t. IX, n° 3, p. 80.) M. Fauvel rectifie quelques points de la synonymie et de la des- cription de ces deux espèces et signale de nouvelles localités où elles ont été rencontrées. 15 NS Dyscurrrus NOUVEAU DE FRANCE, par M. Albert FAuUvEL. (/evue d’ento- mologie, 1890, t. IX, n° 2, p. 3/4.) M. Fauvel propose de désigner sous le nom de Dyschirius halo- philus V'Insecte des salines de la Méditerranée qu'il a décrit dans sa Faune gallo-rhénane (&. I, p. 151), sous le nom de /. rufipes (Dej.), le 2. rufipes étant une espèce bien différente, fort rare en France. E. 0. SIPALIA LATICORNIS NOV. SP., par M. A. FAUvEL. (Revue d’entomolo- » P gre, 1890, t. IX, n° 6, p. 184.) Cette espèce nouvelle, de très petite taille, dont M. Fauvel a eu REVUE DES TRAV. SCIENT, — T, XI, n° 6. 85 « 362 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sous les yeux une douzaine d'exemplaires venant des Pyrénées orientales, appartient à la même section que les Sipalia plicatella Fauv., infirma Weise, dayensis Fauv. | NOTE SUR LE GENRE Puazenr4, par M. C1. Rey. (Revue d’entomologie, 1890, 4. IX, n48 p327) M. Rey présente quelques observations que lui ont suggérées la lecture du travail de M. Fauvel sur les Phaleria (Revue d’entom., 1885, t. IV, n° 11, p. 318) et l'étude des Insectes de ce genre qu'il possède dans sa propre collection. Il reconnaît dans le genre Pha- leria cinq espèces dont il résume les caractères distinctifs dans un tableau synoptique. E. O. Deux LeprorrpuLus NOUVEAUX DE Nice, par M. Albert Fauvez. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 12, p. 356.) Les deux Leptotyphlus décrits par M. Fauvel sont appelés Z. cribratus et L. Grouvellei. E. 0. DESCRIPTION DE DEUX LARVES NOUVELLES DE STAPHYLINIDES, par M. le capitaine XAMBEU. (Aevue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 6, p. 181.) Ces larves qui n'avaient pas encore été décrites sont celles de l’'Ocypus æthiops Waltl. et de la Sipalia laticornis Fauvel. E. O. OBSERVATIONS SUR LES LIODES HUMERALIS ET AxILLARIS, par M. F, Guit- LEBEAU. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 8, p. 224.) M. Guillebeau rectifie les caractères assignés jusqu'ici à ces deux espèces. E° 0: PR ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 363 NOTE SUR LES SILVANUS DU GROUPE DU surivAamensis, par M. F. Guice- BEAU, (Revue d'entomologie, 1890, t. IX, n°% 7 et 8, p. 220 et Suiv.) i M. Guillebeau a constaté que les Silvanus qui ont six dents de chaque côté du corselet sont imparfaitement décrits, que les S. surinamensis et bicornis notamment sont mal définis et que le S. mercator, décrit par M. Fauvel (Revue d’entom., 1889, p. 132) est encore mal Connu, si bien que ces trois espèces sont encore réu- nies dans beaucoup de collections sous le nom de surinamensis. 1l croit donc utile d’appeler l’attention sur les caractères qui les séparent et il donne en même temps une description du Si/vanus Abeillei (Guillebeau n. sp.) de Palestine et du S. denticornis (Reit- ter) du Maroc. E. O. NOTE SUR LES PHÉNOMÈNES QUE PRÉSENTENT LES LUCANUS CERVUS APRÈS L’ABLATION DE LEUR TÊTE, par M. H. Firmor. (Bull. de la Soc. ph- lomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. II, n° 4, p. 195.) M. Filhol, ayant été prié par un de ses confrères de recueillir, pour des études histologiques, des centres nerveux cérébraux de Lucanus cervus, décapita plusieurs de ces Insectes et fut frappé des phénomènes de persistance dans les réactions qui se produisaient alors. Ainsi il constate que la mort ne survenait, ou, pour parler plus exactement, que l’Insecte ne cessait de réagir lorqu'on l'irri- tait en le touchant que 24 heures, 10 jours, 13 jours, ou même 20 Jours après la décapitation. La durée des phénomènes de réac- tion lui a paru être d'autant plus longue que le Lucane était plus rapproché de l’époque de son apparition. E. 0. ÉTUDES SUR LES MALACHIDES, par M. Elz. ABEILLE DE PERRIN. (Æevue d’entomologie, 1890, €. IX, n° 2, p. 35.) L'auteur décrit d'abord 25 espèces d'Europe et des contrées voisines, espèces dont voici l’énumération : Cyrtosus (Malachius) Schneiderr et C. (Mal.) Reitteri, du Caucase; Malachius cervicornis et M. {runcaticornis, formes voisines du M. ephippiger Reidt. d'O- 364 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES rienl; M. basalis du Caucase; M. dama, d'Asie Mineure; M. turcme nicus, de Tureménie; M. rubromarginatus, du Turkestan; M. oxys, et M. illusus, d'Asie Mineure; M. ibex, de Transcaucasie; M. elaphus, de Grèce, M. melanorhynchus du Caucase, Axinotarsus violaceus, du Maroc ; Anthocomus pupillatus, de Syrie ; À. dux, de l’Afgha- nistan ; 1 on. erinaceus, d'Astrabad ; A. lutatus, d'Égypte; Pelo- chrus scutellaris, d'Algérie ; £'hbæus tripictus, de Kischlak, £. luc- tuosus, du Caucase; Æ. Senaci, de Ja Turquie d'Europe; Zroglops canaliculatus, de Nemours (Algérie), Colotes Uhagoni et Apalochrus flavicornis d'Utskamanogorsk. Il fait connaître ensuite 11 espèces d’Abyssinie, savoir : Attalus (Mixis) argus, A. (M.)eros, A.(M.)Ado- nis, À. (M.) histrio, À. (M.) Narcissus, A. (M.) Cupido, À. (M.) Apollo, À. (Attalus verus) grandis, Colotes Anceyi, C. simius et Laïus (?) auranticus. E. O. ENQUÊTE SUR L'HABITAT DES CHRYSOMÈLES, par M. le Dr A. Puron. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 6, p. 173.) M. Puton invite les entomologistes à publier leurs observations sur l’habitat des diverses espèces de Chrysomèles, et pour com- mencer il donne quelques renseignements à ce sujet qu'il trouve consignés dans ses notes. E. O. SUPPLÉMENT A L'ENQUÊTE SUR L'HABITAT DES CHRYSOMÈLES, par M. le Dr A. Puron. (Æevue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 12, p. 349.) L'enquête ouverte dans la Revue d’entomologie (voir ci-dessus) au sujet de l’habitat des Chrysomèles à valu à M. Puton des com- munications intéressantes de la part de MM. Abeille de Perrin, Fauvel, Bedel, Zurcher, Chobaut, Lethierry, Bossavy, communi- cations qui se trouvent résumées dans la présente note. E. O. NOTE SUR QUELQUES HÉMIPTÈRES DE MADÈRE, par M. O.-M. REUTER. (Revue d’entomologie, 1890, t. XI, n° 9, p. 260.) M. Reuter possède dans sa collection les espèceset variétés sui- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 365 vantes : Sciocoris Helferi Fieb., Ischnorrhynchus geminatus var. gri- sescens Put., Scolopostethus adjunctus D. et Sc., Esuridea maculata (n. sp.), Monanthia (Platychila) cardui nov. var. maderensis et Pirates chiragra Fabr., qui ne figurent point dans la liste des es- pèces d’Hémiptères de Madère publiée en 1889 par M. le Dr Puton dans la Revue d'entomologie (t. VIIL, p. 297). L'£suridea maculata constitue le type d’un nouveau genre qui doit peut-être se placer à côté du genre Æyalochilus Fieb. E. O. UNE DOUZAINE D'HÉMIPTÈRES NOUVEAUX ET NOTES DIVERSES, par M. le D' A. Puron. (Aevue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 8, p. 2.) Les espèces et variétés nouvelles décrites par M. Puton sont Piezodorus Martini d’'Evlax, dans la vallée de la Koura (Caucase) et de Syrie (?);, Heterogaster affinis (H. S.) var. rubricatus de Ti- flis et de Borjorm (Caucase); Gerris ægyptiaca, d'Égypte; Nagusia Simonis, du Caire ; Microphysa Abeillei, d'Hyères; Corixa algirica, d'Oran ; Phantia viridula, du Sharnd (Perse); Dictyophora anatina, d'Alger; Hysteropterum corniculatum, de Bilek (Herzégovine); Co- nosimus Ochaninei, d’Alai (Turkestan); Zssus ovifrons, de Derbent, 1. Jakowleffi de Sharud. E:,0: Conspecrus sPecierum Generis Musrua (HeuiPrera, PENrarominx), auc- tore O.-M. Reurer. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 9, D:262.) Les caractères des quatre espèces de Mustha dont une est si- gnalée comme nouvelle (M. /ongispinis) se trouvent résumés dans un tableau synoptique. E. O. Ap cocnirioNem ÎNagiparuu scripsit O.-M. ReuTer. (Revue d’entomo- logie, 1890, t. IX, n° 10, p. 280.) L'auteur indique, en latin, les caractères distinctifs de quelques genres des sous-familles des Proteramina Reut. Nabrina St), des 366 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Arachnocorina Reut. , des Vabrina Reul. (Coriscina Stäl) et il fait connaitre un Re nombre d’espèces nouvelles appartenant à ces différents groupes. Ces espèces appelées Phorticus parvulus, Nabis maracandicus, N. curvipenella, N. hottentota, N. persimilis, viennent du Maroc, du Sahara algérien, de Cafrerie et du Turkes- tan. Les genres et sous-genres nouveaux proposés par M. Reuter sont désignés sous les noms d’ Honfiséosrels, Halonabis, Lasiome- rus, Acanthonaris, et Stenonabis. E, 0. Deux RÉDUVIIDES NOUVEAUX PALÉARCTIQUES, par M. le Dr E, BERGROTN. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, n°1, p. 56.) L'une de ces espèces nouvelles de Réduviides, Aarpactor rubri- coxa vient du nord de la Perse; l’autre, Oncocephalus Jakowleffi est originaire d'Arménie. E. 0. NOUVELLE ESPÈCE PALÉARCTIQUE DU GENRE Coprosom4 Lap., par M. E. BEerGroTu. (Revue d’entomologie, 1890, t. IX, no 12, p. 355.) Cette espèce nouvelle, originaire de Tripoli de Barbarie, est dé- crile sous le nom de Coptosoma tripolitanum. E. O. DraAGNoses D'HOMOPTÈRES NOUVEAUX, par M. G. Farzou. (Revue d'en- tomologie, 1890, t. IX, n°12, p. 351.) ; Les espèces dont M. G. Fallou donne la diagnose sont Moneo- phora limbata, du Mexique; M. marginata, de Madagascar; M. ru- ficollis, de l'Équateur; M. rufomaculata, de la même contrée; M. rugosa, de Madagascar; Sphenorkna Sipolisi, de Minas-Geraes (Brésil) ; S. bicolor, de la Nouvelle-Bretagne; S. humeralis, de Ma- dagascar; ab fasciata et Ennya rufomaculata, de V na Hyphinoe marginalis, du Guatemala; Aeliria Gounellei, de Bahia (Brésil); Sphongophorus brunneus, du Brésil et Garqgara Davidi, de Pékin. E. O. SEP PNR A POP ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 367 LE PHYLLOXERA ET LES VIGNES DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE, par M. J. L. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 1, p. 40.) À la suite du Congrès de 1881, qui avait réuni à Bordeaux des délégués du monde entier, chargés de discuter les moyens de dé- fense à adopter contre le Phylloxera, M. Roland Trimen, directeur du Muséum de l'Afrique australe, qui avait représenté, au Con- grès, la colonie du Cap de Bonne-Espérance, proposa à son gou- vernement toute une série de mesures préventives, destinées à empêcher l'introduction du fléau. Ces mesures, malheureuse- ment, ne furent pas adoptées, et, le 1% janvier 1886, M. Louis Péringuay. inspecteur des vignobles, signala la présence du re- doutable Insecte à Kotyes et à Mowbray, près de Cape-Town. Le gouvernement du Cap pria aussitôt M. Mouillefert, professeur de viticulture à l'École de Grignon, de se rendre en Afrique et de voir par lui-même ce qu'il y aurait à faire. Ce savant conseilla de recourir au procédé radical qui a donné de bons résultats en Al- gérie et en Suisse, c'est-à-dire à l’incinération de toutes les Vignes attaquées. Il donna aussi quelques indications sur la manière de traiter la Vigne, sur l’époque où il conviendrait d’effectuer les vendanges. Ces renseignements se trouvent consignés dans le rapport de M. Mouillefert, publié dans le Bulletin de septembre 1889 du Jardin royal de Kew. E. O. NOTE SUR LA STRUCTURE DE L'ENVELOPPE DE L'OŒUF DES PHYLLIES, par M. L.-Félix HENNEGUY. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 3° série, t. II, n° 1, p. 18, avec fig.) M. Henneguy a eu l’occasion d'examiner des œufs de Phyllium crurifolium des îles Seychelles qui lui ont été remis par M. Guil- lot, naturaliste,et qui étaient identiques à ceux que Murray et Joly ont observés; il a pu étudier la structure histologique de la cap- sule de ces œufs qui rappelle, comme l'ont constaté les deux au- teurs précités, la structure de certains tissus végétaux; toutefois, en pratiquant des coupes à travers l'enveloppe il a reconnu que la coque interne présentait une structure beaucoup plus compliquée qu’on ne le croyait jusqu'ici. D’après les données, d’ailleurs insuf- fisantes, que l’on possède sur l'anatomie des organes génitaux des 368 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES | Phasmides, on ne comprend pas, dit M. Henneguy, comment un issu aussi complexe peut être sécrété par les parois de l’oviducte ou des gaines ovigères. E. O. TABLEAU ANALYTIQUE ET SYSTÉMATIQUE DU GENRE Z'ENTHREDOPSIS COSTA, par M. F.-W. Konow. ({evue d’entomologie, 1890, t. IX, n° 3, Lis) Sur les 45 espèces qui figurent dans ce tableau, il y en a plu- sieurs (Zenthredopsis parvula, T. austriaca, T. ornatrix, I. festiva, T. arrogans, T. dubia, T”. fenestrata, I. Franki, T. puncticollis, T. discrepans) qui sont décrites comme nouvelles. M. Konow fait con- naître aussi plusieurs variétés du Z'enthredopsis Raddatz Knw., du 7°. dorsalis, ete. E. OC. MATÉRIAUX POUR SERVIR A LA FAUNE MYRMÉCOLOGIQUE DE SIERRA-LEONE (AFRIQUE OCCIDENTALE), par M. Ernest Anpré. (Revue d’entomolo- gie, 1890, 1. IX, n° 10 el 115 p 51e M. André complète, d’après de nouveaux exemplaires, la des- cription du Camponotus bituberculatus, du C. compressiscapus qu'il avait fait connaître en 1889 dans le même recueil (t. VIII, p. 217 et 218); il décrit en outre les espèces nouvelles suivantes : Poly- rhachis curta, Œcophylla brevinodis, Psalidomyrmex foveolatus, type d’un nouveau genre, Platythyrea occidentalis, Bothroponera talpa, Pachycondyla ambiqua, Ponera quineensis, Sima Mocquerysi, Myrmicaria exiqua, Solenopsis orbuloides, Pheidole occipitalis, Cremastogaster brunneipennis, Cataulacas pygmæus et C. Hubert. Enfin, il supprime une espèce qu'il avait fait connaître en 1889 (Revue d'entomologie, t. VIIL, p. 229), sous le nom de Cremastogaster mandibularis et qu’il assimile maintenant à la Formica platygna- (ha Roger (Bull. Ent. Zeit., 1863, p. 108), espèce qui doit être ap- pelée Cremastogaster platignatha. E. O. él … = - io ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 369 UN cas D’HERMAPHRODISME, par M. Ernest LELIÈVRE. (Feuille des jeunes naturalistes, 1890, 21° année, n° 250, p. 218.) M. E. Lelièvre a prisle 17 juin 1890, dans la forêt d’Amboise, un Lycœna argus hermaphrodite. Il croit d’ailleurs que les individus de ce genre sont beaucoup plus communs parmi les Insectes qu'on ne le suppose généralement. ATP CE DIAGNOSES DE LÉPIDOTÈRES NOUVEAUX, par M. P. DoGnix. (Le Natu- turaliste, 1890, 12° année, 2° série, n°% 68, 69, 70, 71, 73, 79, 78, 80, 82, 83, p. 10, 19, 38, 50, 73, 91, 128, 155, 176, 1953.) Les espèces nouvelles décrites par M. Dogrin sont désignées sous les noms de Fidonia vinosa, Acidalia concoloraria, À. nigro- marginata, À. Adela, Caberodes snellaria, Oxytenis? ecuadorensis, Eupithecia Idalia, Acidalia gerana, Carama Jaromills, Chloropsi- nus elongatus, Pseudocharis translucida, Heterocampa gomacra, Aressa Amoureli, Lirimiris Veltini, Thyatira staphyla, Callopistria Carrioni, Prometopus Equigureni, Opharus gigas, Orthosoma Val- diviesoi, Azelina Jimenezaria; elles proviennent du Loja, de la vallée de la Jamora, et d’autres localités de la République de l’'E- quateur. E. 0. INTRODUCTION ET ACCLIMATATION DU PETIT PAPILLON BLANC DU CHOU (Pienis Rapæ) EN AMÉRIQUE, par M. M. Dugois. (Bull. mensuel de la Soc. linnéenne du nord de la France, 1890, 19° année, t. X, HW 211. D. 12.) L'auteur signale d’après le Æumboldt (juillet 1889) qui résume lui-même une étude de M. S. Scudder publiée dans les Annales de la Société d'histoire naturelle de Boston, les ravages causés en Amérique par la chenille du Pieris Rapæ, espèce européenne in- troduite en Amérique peut-être par l’imprudence d’un Lépidopté- riste allemand. E. O. 370 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES OBSERVATIONS SUR LES PARASITES DU ZiPparis sazicis Düp., par M. L. CARPENTIER. (Bull. mensuel de la Soc. linnéenne du nord de la France, 1890, 19e année, t. X, n° 213, p. 35.) Au printemps de 1889, dans le nord de la France, les chenilles du ZLiparis salicis pullulaient d’une facon désastreuse sur les Saules et surtout sur les Peupliers qu’elles dépouillaient de leurs feuilles. Les chenilles heureusement étaient attaquées par des para- sites tels que l’Apanteles solitarius, le Rogas unicolor et le Meteorus ictericus qui s'étaient développés dans la même proportion. Enfin à leur tour ces parasites du premier degré étaient souvent victimes de parasites du second degré, Eurytomes el Ptéromaliens qui les tuaient avant l’éclosion. M. Carpentier croit done qu'il n’est pas exact de dire, comme on le fait généralement, que les parasites, après avoir détruit une espèce nuisible, meurent l’année suivante faute d’aliments, car, avant que ces parasites du premier degré aient pu se multiplier assez pour que leur proie spéciale ne leur suffise plus, leur nombre se trouve diminué considérablement par des parasites du second degré. 0. LES PARASITES DE NOS ANIMAUX DOMESTIQUES, CONFÉRENCE FAITE A LA SO- CIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION LE 7 MARS 1890, par M. À. RAILLIET, professeur à l’École vétérinaire d’Alfort. (Æevue des sciences na- turelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n' 15 et 16, p. 745 et 836. Après avoir établi la distinction entre les prédateurs, les com- mensaux, les mutualistes et les parasites, M. Raïlliet montre que, contrairement à ce que l’on admettait jusqu'au milieu du xvii° siècle et même jusqu'à une date même plus rapprochée de nous, les parasites ne diffèrent en rien par leur origine des autres êtres animés. Leur action sur l’économie n’est point une action salutaire comme on l’a prétendu quelquefois, mais elle n’est pas non plus, dans la plupart des cas, aussi nuisible qu'on pourrait le croire, parce qu'elle se trouve contrebalancée par la résistance de l'hôte. Toutefois il peut arriver que l'équilibre est rompu et alors surviennent les maladies parasitaires. M. Raïllet pense qu'un organisme affaibli, débilité, constitue un terrain infiniment plus favorable à l’évolution de certains parasites, et aussi de certains ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 371 microbes qu’un organisme sain et vigoureux et il est convaincu que l'évolution de telle ou telle affection parasitaire ou microbienne peut être retardée ou empêchée par les bonnes conditions hygié- niques auxquelles sont soumis les individus attaqués. Ne pouvant passer en revue dans une conférence tous les pa- rasites externes et internes des animaux domestiques, M. Railliet choisit quelques types bien tranchés et décrit successivement les caractères, le genre de vie, les migrations du Zænia serrata dont le Lapin est l'hôte transitoire et le Chien l'hôte définitif, du 7ænia cænurus qui vit à l’état larvaire dans le cerveau du Mouton, qui est transmis au Chien et revient au Mouton, du Z'ænia solium ou Ver solitaire dont la larve produit la ladrerie du Porc, du Zænia mediocanellatum qui se développe dans la chair du Bœuf et peut, comme le précédent, devenir parasite de l'Homme, et du Z'ænia echinococcus dont les hydatides se rencontrent dans le foie et les poumons du Mouton et du Bœuf et provoquent quelquefois chez l'Homme des troubles fort graves et de la Douve hépatique (Dis- toma hepaticum) qui, après avoir commencé une évolution dans l’eau, se fixe dans le corps de petits Molluques d’eau douce, pro- duit des Cercaires qui s’enkystent et termine son existence dans le foie de divers Mammifères. Passant ensuite aux Parasites externes, M. Raïlliet étudie de la même facon la Punaise des lits et celle des poulaillers et les Puces de l'Homme, du Chien, du Chat et des Oiseaux. E. O. SUR L'ENKYSTEMENT DE L'AErERoDERA Scxacarnr, par M. Joannes CHATIN. (Bull, de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8e série, n° 1, p. 26.) M. J. Chatin a reconnu que le ralentissement de la végétation et l’abaissement de la température ne sont pas les seules causes capables de déterminer lenkystement de la femelle de l’Æetero- dera Schachtü et qu’une sécheresse prolongée peut également le provoquer. Ainsi, pendant les mois de juillet et d’août de l’année 1389, en examinant des Betteraves provenant de localités où la maladie sévissait avec intensité, M. Chatin a déjà rencontré, à côté d'innombrables femelles blanches et ovigères, des kystes bruns dont le nombre a augmenté rapidement. Les œufs contenus dans ces kystes renfermaient, dit-il, des embryons dont l'évolution 372 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES était parfois assez avancée; toutefois il semblait que cette évolu- tion eût été suspendue par les phénomènes d’histogénèse et d’his- tolyse dont s'accompagne la formation du kyste. Celui-ci est nor- malement constitué et n’est pas destiné à une déhiscence anti- cipée, comme on pourrait le supposer. Il ne représente pas un état intermédiaire entre la femelle blanche ovigère et le kyste d'hiver qui doit être, comme M. Chatin l’a fait observer dans une note précédente (voir Revue des Trav. scientifiques, t. IX, p. 906), appelé plutôt kyste brun, puisqu'il ne se forme pas seulement à l'approche de la mauvaise saison. E. O. PRÉSENCE DE L’//ETERAKIS MACULOSA CHEZ LE FAISAN, par M. Joannes CHaTIN. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, be Serie, 6 Il n°1, pi 2600 L’Heterakis maculosa (Ascaris maculosa de Rudolphi et de Du- jardin) qui n’avait jamais été rencontrée que chez des Pigeons, a été observée par M. J. Chatin dans la région cœcale de l'intestin d’un Faisan (Phasianus colchicus). Jusqu'à présent on n'avait trouvé chez les Faisans qu'une autre espèce du même genre, Ae- terakis vesicularis. E. 0. SUPPLÉMENT AU CATALOGUE RÉVISÉ DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLU- VIATILES DE LA GUADELOUPE ET DE SES DÉPENDANCES, par M. H. Mazé. (Journal de Conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 1, p. 19.) Ce supplément renferme 48 espèces et variétés provenant de la Guadeloupe proprement dite et de la Grande-Terre, des Saintes, de la Désirade et de Saint-Martin. Les variétés Aelicina convexa var. B houelmontensis, Succinea approximans var. 6 martiniana (?) sont indiquées comme nouvelles et caractérisées en quelques mots. E. O. DESCRIPTIONS DES MOLLUSQUES NOUVEAUX, par M. C.-F. Ancey. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n°® 68, 69, 75 et 85, p. 11, 26, 95 et 216.) Les espèces et variétés nouvelles décrites par M. Ancey sont dé- à FN AT | [A SE sr ve ho Rd ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 373 signées sous les noms de Omphalotropis setocincta, 0. Garreti, He- licina rufocallosa, H. rugosiuscula, H. egregia (Pfeiff.) var. unifas- ciata, var. purpureo-rufa, var. albozonata et var. conoidalis, H. spi- nifera (Pfeiff.), var. guadalcanarensis et A. pumila (parva Pease nec Soverby); elles proviennent de l’ile de Vaté (Nouvelles-Hé- brides), de l’ile Ena entre les îles Tonga et les Samoa, des îles Pelew, de l’ile Guadalcanar, de l’île orientale du groupe de Flo- ride et des iles Ono (archipel Viti). E. O. OBSERVATIONS SUR LES GENRES Mrycgropus ET Sorevara, par M. P. F1- scHER. (Journal de Conchyliologie, 1890, 3° série, t. XIX, n° 1, D: 1) Le genre Mycetopus qui a été créé par d’Orbigny sous le nom primitif de Mycetopoda (Mag. de Zool., 1835), corrigé plus tard (Voy. dans l'Amérique mérid., 1840, p. 600) par l’auteur, renferme des Pélécypodes de l'Amérique méridionale, qui appartiennent à la famille des Unionidæ, mais dont l’animal présente une confor- mation singulière. Le pied des Mycetopus est en effet très allongé, cylindrique et terminé par une large dilatation en forme de bouton ou de champignon. Cette conformation du pied est en rapport avec le genre de vie de ces Mollusques qui habitent soit les eaux stagnantes, soit les eaux courantes et s’enfoncent dans l'argile durcie. Chacun d’eux occupe une cavité cylindrique, avec une portion inférieure dilatée dans laquelle se place le bouton terminal du pied. Ce bouton sert de point d'appui à l’animal qui, tour à tour, dilatant son pied, remonte à la surface du sol, et contrac- tant cet organe au moindre mouvement extérieur, rentre au fond de sa cachette. Actuellement on connaît onze espèces de.Mycetopus américains dont M. Fischer fait l’'énumération. Tout à côté de ces Mollusques se place une espèce de Siam qui a été considérée d’abord comme appartenant au même genre et que I. Léa a décrite sous le nom de Mycetopus emarginatus, mais que T.-A. Conrad a prise plus tard comme type de son genre Solenaa. À côté du Mycetopus emargi- natus sont venues bientôt se placer d’autres espèces chinoises, très voisines les unes des autres, qui ont été décrites par le Père Heude dans sa Conchyliologie fluviatile et dont M. Fischer donne également la liste. 374 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES En comparant les renseignements qui lui ont été fournis par M. Heude avec les observations d'A. d'Orbigny, M. Fischer est ar- rivé à cette conclusion que les Mycetopus et les Solenaia présen- tent la même conformation du pied et qu'ils ontles mêmes mœurs; en conséquence il rapporte ces animaux à un même genre na- turel et il ne conserve le terme de So/enaia que pour caractériser une section conchyliologique, d’ailleurs bien tranchée etcompre- nant, outre les espèces asiatiques, une espèce américaine, le Myce- . topus folialus Higgins. En terminant, M. Fischer rappelle que le Mycetopus rugatus (Sowerby) de la rivière Victoria (Australie) est considéré par Conrad comme une Gonidea et que le Mycetopus plicatus (So- werby) dont l’habitat est inconnu paraît avoir été décrit d’après une coquille déformée. E. O, MOLLUSQUES MARINS DE LA BAIE D'HALONG (Tonkin), par MM. H. CRossE et P. Fiscner. (Journal de Conchyhologie, 1890, 3° série, t. XXX, HW? DO MM. Crosse et, Fischer, qui ont publié en 1889, dans le même recueil (voir Revue des Travw. scientifiques, t. X, p. 654) un catalogue de coquilles de l’Annam, ont jugé avec raison qu'il serait intéres- sant de donner la liste d’une petite série de Mollusques marins recueillis par M. le chef d’escadron Tosson dans la baie d'Halong, au Tonkin, c’est-à-dire dans une région dont la faune malacolo- gique est encore moins connue que celle de l’Annam. Cette liste comprend 21 espèces parmi lesquelles figurent quelques formes que l’on considérait jusqu'ici comme propres au littoral de la Chine, à l’île de Formose, aux Philippines ou au Japon. E. ©. SUR L'ENDOTHÉLIUM DANS LES BRANCHIES: DES PÉLÉCYPODES, par M. A. MÉNÉGAUXx. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1890, 8° sé- ME, Lil, 1 2p. 47 M. Ménégaux a reconnu chez les Avicules l’existence de l’endo- thélium dans les vaisseaux afférents et efférents du suspenseur, dans les canaux pectinés et dans les canalicules. Il conclut de ses ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 375 recherches que les canaux sanguins des branchies des Pélécypodes marins ne sont pas des lacunes, mais que le sang y circule tou- jours dans des vaisseaux à parois propres, tapissées par un endo- thélium formant une couche non interrompue. E:<0; . NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES ALCYONNAIRES PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACHT L'ArRoNDELLE (1886-1887-1888), par M. Th. SYUDER, pro- fesseur à l’Université de Berne. (Mém. de la Soc. zoologique de France, 1890, 3° année, t. LE, n° 5, p. 551.) Les résultats définitifs fournis par l’étude de la riche collection d'Alcyonnaires recueillie pendant les campagnes de l'Airondelle seront exposés, d’une manière complète, dans un mémoire ulté- rieur, Dans cette note M. Studer se contente de relever quelques faits d’un intérêt général ; il constate, par exemple, que différentes. espèces considérées généralement comme spéciales à la Méditer- ranée ont une dispersion beaucoup plus étendue et se rencontrent jusque dans l'Atlantique, que d'autre part, certaines formes signa- lées sur les côtes occidentales de l'Amérique ont été retrouvées jusque dans les parties orientales de l’Atlantique et qu’enfin des Alcyonnaires de la région polaire descendent jusque dans la ré- sion méridionale en suivant les zones froides des grandes profon- deurs. M. Studer donne ensuite la liste des Gorgonacées qui sera bien- tôt suivie de celle des Alcyonacées et des Pennatulacées. Il indique aussi les caractères du genre Chelidonisis et de l’espèce nouvelle Ch. aurantica qui en constitue le type, et décrit, dans les genres Plumarella (Gray), Acanthogorgia (Gray), Muriceides (Wright), Clematissa (Wright), £unicella (Verrill}, Scirpearia (Guv.) et Ver- rucella (Vol.), plusieurs espèces nouvelles : Plumarella Grimal- di, Acanthogorgia truncata, A. Verrilli, À. horrida, Muriceides furcata, Clematissa sceptrum, Eunicella dubia et Verrucella Guer- nets E. O. 376 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES $ 3 PALÉONTOLOGIE LES ENCHAÎNÉMENTS DU MONDE ANIMAL : FOSSILES SECONDAIRES, par M. Albert GauDry, membre de l’Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. (Un vol. in-8° de 325 p., avec 403 grav. dans le texte, Paris, 1890, Savy, édit.) Ce volume, consacré aux Fossiles secondaires, termine l’ou- vrage que M. Gaudry avait entrepris pour établir la connexion entre les différents types, anciens et modernes, du Règne animal, et dont les deux premiers volumes traitaient des Mammifères ter- tiaires et des Fossiles primaires. Less premiers chapitres sont consacrés aux Invertébrés; M. Gaudry, en exposaniles résultats des dernières recherches de MM. Schlumberger et Munier-Chalmas, montre que, parmi les Foraminifères, on rencontre des passages entre les genres et même entre les familles ; il constate également des transitions nombreuses entre divers groupes de Polypiers, comme entre certains groupes de Mollusques et de Brachiopodes. Passant ensuite aux Vertébrés de la période secondaire, M. Gau- dry montre les Poissons à écailles molles succédant aux Poissons à écailles osseuses par des gradations insensibles et les Reptiles caractéristiques des temps secondaires, tels que les Plésiosauriens, les Ichthyosauriens, les Dinosauriens, etc., associés à des types qui établissent des enchaînements avec les Reptiles primaires et à d’autres types qui ont des affinités évidentes avec les Reptiles actuels. A propos des Oiseaux, le savant professeur du Muséum discute l’origine de pas découverts dans le crétacé de Laghouat, par M. Le Mesle, et donne une description détaillée du second spécimen d’Archæopteryx que le Musée de Berlin vient d'acquérir au prix de 25,000 francs ; puis il signale, pour les Mammifères, des ressemblances frappantes entre la faune du groupe de Lara- mie, dans l'Amérique du Nord, et la faune cernaysienne de M. Le- moine. Enfin, dans un dernier chapitre, M. Gaudry expose ses idées sur le développemnt de la vie à la surface du globe, et montre que, si ce ne sont pas toujoursles typesles mieux doués et les plus féconds qui ont survécu, le progrès n’en a pas moins continué d’une façon régulière. ‘E: 0: ANALYSES ET ANNONCES. — PALÉONTOLOGIE 377 LEs MAMMIFÈRES FOSSILES DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE, D'APRÈS M. FLo- RENTINO AMEGHINO, par M. le Dr E. TrouEssarT. (Le Naturalste, 1890, 12° année, 2° série, n°5 79, 84, 85, 90, p. 151, 203, 213 et 274.) M: Florentino Ameghino vient de publier sur les Mammifères tertiaires de l'Amérique du Sud, un magnifique ouvrage intitulé : Contribucion al Conocimiento de los Mammiferos fosiles de la Re- publica Argentina, in-4° de 1,000 p., avec atlas de 98 pl. (Buenos- Ayres, 1889). Dans ce travail monographique, dont M. Trouessart donne une analyse, l’auteur démontre qu'il existait, dans la por- tion australe du continent américain, au commencement de l’é- poque éocène, des Didelphes reliant les Plagiaulacidæ de l’hémi- sphère septentrional aux Kangourous actuels de l'Australie, et qu'il y avait en même temps, dans la même région, des Carnas- siers du groupe des Créodontes, intermédiaires entre les Créo- dontes d'Europe et de l'Amérique du Nord et les Dasyures actuels de l'Australie. M. Ameghino signale également, parmi les Ongulés, un type de Périssodactyles (Profherotheridæ) propre à l'Amérique méridionale, et rappelant un peu, par la conformation de son tarse, les Paridigités, sans cesser d’appartenir au groupe des Imparidigités. Il fait ressortir le grand développement qu'avait pris, à l’aurore de la période tertiaire, dans l’Amérique australe, l’ordre des Taxodontes qui était représenté par de nombreuses espèces, la plupart de petite taille, établissant des connexions avec des groupes aujourd’hui bien distincts; enfin il montre que les Édentés, cuirassés ou dépourvus de carapace, remontent jus- qu'à l’époque de l’éocène inférieur, et que des Rongeurs d’une taille colossale, atteignant parfois la grosseur d’un Hippopotame, faisaient également partie de la faune tertiaire de l'Amérique du sud. E. 0. DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE D’INSECTIVORE, par M. H.: Fizno. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8e série, LL nn 4 pat avec fin M. Filhol a recu des gisements de phosphate de chaux du Quercy la moitié de la mandibule droite d'un Insectivore très singulier qui n’avait pas encore été rencontré et qu'il propose d'appeler Vecro- REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 6. 26 378 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sorex Quercyi, pour faire allusion à certaines affinités que cette espèce fossile présente, dans la dentition, avec les Sorex de l'é- poque actuelle. E. Q, DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE D'ÎINSECTIVORE PROVENANT DES DÉPÔTS DE PHOSPHATE DE CHAUX DU Quercy, par M. H. Ficunor. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8e série, L. A1, 07 p. 176.) Les Insectivores paraissent avoir été nombreux à l’époque où se sont déposés les phosphates de chaux de Quercy. Aux espèces qu'il à déjà fait connaître, M. Filhol vient en ajouter une nou- velle, qui offre dans $sa dentition beaucoup d’affinités avec les Mygale, mais qui doit cependant constituer le type d'un genre particulier, sous le nom de Myxogale antiqua. E, ©. DEscRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE DE Viverra FossiLe, par M. H. Firmor. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. IL, n° 3, p.139, avec fig.) Sous le nom de Viverra Schlosseri se trouve décrite dans cette note une espèce de Carnassier, de petite taille dont, on a trouvé récemment, dans les phosphates de chaux du Quercy, une por- tion de tête ayant la région faciale fort bien conservée et la ré- gion crânienne représentée seulement par un excellent moulage de la cavité cérébrale. En même temps M. Filhol donne des figures du Palæoprionodon Lamandini qu'il a décrit antérieurement (voir Bull, Soc. philom., 1889, p. 109, et Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 470) et qui pourrait, si l’on ne possédait que des échantil- lons incomplets, être confondu avec la Viverra Schlosseri. E. O. DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE MaMmirèRe, par M. H. Ficuoz (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. IL, n° 2, p. 34, avec fig.) Sous le nom de l'aumastognathus Quercyi, M. Filhol désigne une ANALYSES ET ANNONCES. — PALÉONTOLOGIE 379 espèce nouvelle de Mammifère fossile, dont on ne possède jusqu'ici qu’une portion du maxillaire inférieur et qui, dans sa dentition, offre à la fois des caractères de Ruminant et des caractères de Pachy- derme. Cette espèce provenant des phosphorites du Quercy cons- titue le type d’un genre que M. Filhol est porté à considérer comme le représentant, unique jusqu'ici, d’un groupe qui établissait la transition contre les Pachydermes et les Ruminants actuels. ES OE DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LÉMURIEN FOSSILE (]VrcroLEuUR rarvuzus), par M. H. Ficnor. (Aull, de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. Il, n° 2, p. 39, avec fig.) Le Vecrolemur parvulus dont M. Filhol a découvert récemment une mandibule gauche dans les gisements de phosphate de chaux du Quercy était encore de plus petite taille que Le Vecrolemur Zit- teli, décrit par M. Max Schlosser. FC SUR LA DENTITION SUPÉRIEURE DU N1PnonoNrHERIUM PRIMæ vu, par M. H. FicnoL. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° sé- mé, LIT, n°4, :p. 178.) Un échantillon trouvé récemment dans les gisements de phos- phate de chaux des environs de Caylux permet à M. le Dr Filhol de faire connaître une partie de la série dentaire supérieure du Xiphondonteriumprimævum, petit animal voisin des Aiphodon qu'il a signalé dans son premier travail sur les Mammifères fossiles des phosphorites du Quercy, en même temps qu'une autre espèce du même genre, X. secundarium. E. O. DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE MAMMIFÈRE, par M. H. Fruor. (Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° série, t. IT, nf 3, p. 135.) M. Filhol a trouvé dernièrement dans les gisements de phos- 380 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES phate de chaux du Quercy un fragment de maxillaire inférieur de Pachyderme qui lui paraît provenir d’un genre non encore signalé, genre pour lequel il propose le nom de Paradoxodon et qu’il rap- porte à l’ordre des Pachydermes. L'espèce unique de ce genre est appelée Paradoxodon inermis. E. 0. DESCRIPTION D'UN MAXILLAIRE INFÉRIEUR DE CEBOCHÆRUS MINOR (GERV.), par M. H. Ficuoz. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889- 1890, 8° série, t. II, n° 3, p. 123, avec fig.) Pour faire suite aux communications qu'il a faites antérieure- ment à la Société philomathique sur les Mammifères fossiles des phosphorites du Quercy, M. le D: Filhol décrit et figure un maxil- laire inférieur de Cebochærus minor, espèce dont la dentition n’était qu'imparfaitement connue. E. O. NOTE SUR QUELQUES ÎNSECTES FOSSILES DU TERRAIN HOUILLER QUI PRÉSEN- TENT AU PROTHORAX DES APPENDICES ALIFORMES, par M. Charles BRro\- GNIART. (Pull. de la Soc. philomathique de Paris, 1889-1890, 8° sé- rie, t. Il, n° 3, p.154, pl. let IL.) Dans cette communication, dont un résumé a paru dans le compte-rendu sommaire de la séance du 14 décembre 1889 de la Société philomathique, et qui est maintenant publiée in extenso, M. Ch. Brongniart passe en revue divers Insectes de l’époque houillère qui, contrairement à ce qu’on observe chez les Insectes de l’époque actuelle, portaient au prothorax, sinon de véritables ailes, au moins des appendices aliformes. Telle était la Zithomantis carbonaria trouvée dans le carbonifère d'Écosse et décrite en 1876 par M. le D' H. Woodward. M. S.-H. Scudder dans le Zraité de Paléontologie de Zittel (édit. franc., p. 761, fig. 966), a placé ce fossile non point parmiles Orthoptères, comme l'avait fait Wood- ward, mais dans le groupe des VNeuropteroidea, famille des Æeme- restina. M. Brongniart ramène l’espèce dans l’ordre des Orthop- tères, mais en fait le type d’une famille nouvelle qu'il appelle Paleomantidæ (voir l'Annuaire géologique universel, t. V). Il déerit à son tour, sous le nom de Scudderia spinosa et de Sc. lobata, deux ANALYSES ET ANNONCES. — PALÉONTOLOGIE 381 espèces nouvelles qui proviennent des houillères de Commentry (Allier), et qui sont de véritables Névroptères, voisins d’un type qui a été trouvé en Amérique et que Scudder a nommé Xaplophle- bium Barnesii. Ces Insectes, en avant des deux paires d’ailesordi- naires, largement développées, portent des expansions que M. Brongniart compare aux élytres des Phasmiens. © E. O. COQUILLES FOSSILES DES TERRAINS TERTIAIRES MOYENS DU SUD-OUEST DE LA FRANCE. — DESCRIPTION DE CÉPHALOPODES, PTÉROPODES ET GAS- TROPODES OPISTHOBRANCHES (Acreonin&), par M. A. BENoIsT. (Fasc. grand in-4° de 77 p. avec 5 pl., Bordeaux, 1889 et Paris, P. Klincksieck, libraire-éditeur.) Dans ce Mémoire se trouvent décrites et figurées non seulement les espèces fossiles de Céphalopodes, de Ptéropodes et de Gastro- podes précédemment signalées dans les terrains tertiaires moyens du sud-ouest de la France, mais encore un certain nombre d’es- pèces nouvelles appartenant aux mêmes groupes, telles que As- turia Basteroti, Cleodora ortheziana, Creseis Moulinsii, C. aquensis, Actæon Orthezi, À. neglèctus, A. Moulinsii, A. Degrangei, A. par- vulus, A. scalariformis, À. saucatensis, A. paulensis, À. Souverbiei, A. Basteroti, À. salinensis, Tornatina compacta, Volvula Bruguieri. E. O0. ÉCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS (9° ARTICLE), par M. G. CoTTEAU, correspondant de l'Institut. (Mém. de la Soc. zoologique de France, 1890, 3° année, t. IIL, n° 5, p. 537, et pl. XI et XIT.) Dans ce 96 article (voir pour les articles précédents, Æevue des Trav. scientifiques, t. X, p. 476), M. Cotteau caractérise le genre Circopeltis (Pomel), dans lequel il fait connaître une espèce nou- velle, C. Peroni, provenant des terrains sénoniens (couche à Lima ovata) de Castelet (Var) ; il donne ensuite la description d’un exemplaire muni de ses plaques frontales de la Pyrina flava (Ar- naud)}, d'un spécimen monstrueux de l’Aemiaster latigrunda (Péron et Gauthier), trouvé à Tébessa (Algérie), d'un exemplaire de forte taille des Cidaris pyrenaica (Cotteäu), et indique les ca- ractères distinctifs des espèces suivantes : Salenia radians (Ar- 382 .. REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES naud), Cidaris baussetensis (Cotieau), Frhinolampas Morgani (Cot- teau) et Galuoster Australhiæ (Gotteau), espèce découverte dans le terrain éocène du mont Gambier (Australie), et constituant le type d’un genre nouveau. E. O0. S 4 MATHÉMATIQUES ÉTUDES SUR LA THÉORIE DES COMÈTES PÉRIODIQUES, par M. CALLANDREAU. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 30-31.) Après avoir étudié les circonstances principales de la capture d’une comète par une planète (Comptes rendus, t. COX), M. Callandreau examine quelques difficultés que paraît offrir au premier abord Îla théorie de la capture. Il conclut que cette théorie suffit en somme à expliquer les pro- priétés caractéristiques des orbites des comètes périodes périodiques, et que les objections qu’on pourrait lui opposer : rareté des approches des comètes et des planètes, absence d'orbites hyperboliques, ne résistent pas à un examen approfondi. ÉCLIPSE PARTIELLE DU SOLEIL DU 17 JUIN 1890. ÜBSERVATION TRANSMISE par M. LéorTarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, 1890, p. 32.) OCCULTATION PAR LA LUNE DE L’ÉTOILE DOUBLE $ Scorpion (3° GR.) LE 29 JUIN 1890. OÜBSERVATION TRANSMISE par M. Léorarn. (Comptes rendus de l’Acad, des sciences, t. CXT, 1890, p. 33.) NOUVELLES ÉTUDES SUR LA ROTATION DU SOLEIL, par M. FAYE. (Comptes rendus de l’Acad, des sciences, t. CXI, 1890, p. 77-84.) ANALYSES ET ANNONCES, — MATHÉMATIQUES 383 SUR LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES LINÉAIRES ORDINAIRES, par M. CELS. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 98-100.) Soit l’équation linéaire (E) -. 20) E az —1) E bzn—2) LL ]z —o. où a, b,...,l sont des fonctions de la variable indépendante, et soient Ets Egsve.s En n Solutions formant un système fondamental. Dans le déterminant ee pe [Si 52 . En ; er el en À = s 1 = 2 CAL E —1)£ (n—2 n—1 £ (M1) E (n—2) . Efn—1) on considère la pième ligne £,(P—1), £,(r—1),..., et les n fractions obtenues en prenant successivement pour numérateurs les mineurs de À correspondant aux éléments de cette ligne et pour dénomina- teurs le déterminant A. Ces n expressions sont solutions d’une équation E, d'ordre n, qu'on peut former avec les coefficients et les dérivées des coefficients de l’équation E. L'intégration complète ou partielle de E, permet de simplifier l’in- tégration de E. C’est une généralisation de la méthode de l’équation adjointe due à Lagrange. L'auteur indique une méthode d’intégration de l’équation E ana- logue à celle qu’a donnée Laplace pour les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre : Soient E, l’équation correspondant à la dernière ligne du détermi- nant fondamental de E; E, l’équation correspondant à la première ligne du déterminant fondamental de E,. Que l’on opère sur E, comme sur E,, et ainsi de suite. On formera une suite indéfinie E, E,, E,,..., Eon..… où Ei = 24) L'a,zu—1) +... + Gz—=o. S1 221 désigne une solution de E2, et z une solution de E,, et z une solution de E, on a d'1 d 1 dt L, Er dt | ET 7 nn | Ê ( + By) du + Xp — 7 do | R= Ce théorème conduit at résultat suivant : Quand le système sphérique (u, v) est isotherme, l'équation OX 0logg0r 0losp, où —— ———— —— — ——…—_———— —— Ôu dv OÙ OU Ôu Ov — qui lui correspond a ses invariants égaux et admet la transformation infinitésimale TETE D: 22307 —920— + — + 2a—— —, Ôu F du” F 00 00° ÉTUDE DU MOUVEMENT D'UN DOUBLE CÔNE PARAISSANT REMONTER, QUOIQUE DESCENDANT, SUR UN PLAN INCLINÉ, par M. Resar. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, 1890, p. 548-553.) Théorie d’un vieil instrument dont il existe deux spécimens au | Conservatoire des arts et métiers et qui, depuis l’abbé Nollet, n’est mentionné dans presque aucun ouvrage de physique. « Cet instrument, dit M. Resal, jouit cependant au point de vue mécanique de propriétés intéressantes dont l'étude élargit notablement le cercle trop restreint des problèmes relatifs au roulement des so- lides. » Le plan incliné est déterminé par deux guides de section rectan- gulaire, assemblés de manière à former un angle dont le sommet est en bas. Les guides sont également inclinés sur l'horizon et leurs faces latérales sont verticales. Les deux cônes qui constituent le solide sont identiques. Lorsque le solide remplit certaines conditions et qu’on le place sur le plan incliné de manière que son équateur coïncide avec le plan vertical de la bissectrice de l’angle, le solide s'élève en s’ap- puyant sur les arêtes extérieures et intérieures des guides. ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 395 OBSERVATIONS DE LA COMÈTE BROOKS (19 MARS 1890) FAÎTES AU GRAND ÉQUATORIAL DE L'OBSERVATOIRE DE BORDEAUX, PAR MM. Rayer, PI- caART ET County, par M. Rayer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 555-557.) REMARQUE RELATIVE A UNE CAUSE DE VARIATION DES LATITUDES, par M. Rapau. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 558-550.) Les oscillations de la mer, aussi bien que divers phénomènes mé- téorologiques peuvent donner lieu à de faibles déviations des axes principaux du globe. | L’auteur suppose que le pôle C se trouve écarté de sa position moyenne C, d’une quantité C —C, sin mt (m mouvement diurne du Soleil ou de la Lune). En désignant par Ë, les coordonnées sphériques par rapport à C de la normale G au plan invariable, on arrive aux équations diffé- rentielles es te 0e FA DE à 5 d' y étant une constante et y une autre constante égale à la vitesse de rotation diurne divisée par 305. En négligeant d'abord les seconds membres, et rapportant E, n à des axes fixes dans le globe, on trouve les termes ES Acosut nn —MSinut, qui indiquent un mouvement circulaire du pôle de rotation I (lequel coïncide à fort peu près avec le pôle G) autour du pôle d’inertie C dont la période est le cycle eulérien de 305 jours. Tenant compte ensuite des seconds membres, on trouve que les coordonnées de G ou de I par rapport à C, sont Et RP C,sinmt 5 (a— y} — m° Um n= —@©° C, cos mt. CNET 395 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ere. S’il s’agit du phénomène des marées, on prendra y — — . w. Cette vitesse étant beaucoup plus grande que m, on voit.que Ë— c et n sont négligeables ; la variation des latitudes dues aux marées est donc insensible. S'il s’agit au contraire d’un phénomène local et annuel, on a ÿ— 0, 6) : MES La courbe (£ — c,, n) est une ellipse qui a pour grand axe 6,6 C,. Une variation annuelle de latitude égale à 0”5 peut résulter d’une déviation C, inférieure à 0”08. SUR LES VARIATIONS CONSTATÉES DANS LES OBSERVATIONS DE LA LATITUDE D'UN MÊME LIEU, par M. GaiLLoT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 559-562.) ES es ORGANISATION DES RECHERCHES SPECTROSCOPIQUES AVEC LE GRAND TÉLES- COPE DE L'OBSERVATOIRE DE Paris. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 562-564.) REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. il I. ANATOMIE ET ZOOLOGIE NOUVELLES RECHERCHES SUR LA D:VISION DES CELLULES EMBRYONNAIRES CHEZ LES VERTÉBRÉS, par M. L.-J. HENNEGUY. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1891, p. 444-446.) Lors de ses premières recherches sur les cellules embryonnaires de la Truite (1882), M. Henneguy avait fait pressentir le rôle du protoplasma dans la division du noyau, rôle méconnu par la géné- ralité des observateurs et qui, cependant, est considérable. Reprenant l'étude de la question avec une technique nouvelle, M. Henneguy montre que dans les cellules de segmentation de la Truite il existe toujours deux sphères attractives placées le plus souvent vis-à-vis de chaque extrémité du grand axe du noyau. Si l’on examine une de ces sphères, on constate les caractères suivants : la sphère est formée par une petite masse de proto- plasma finement granuleux, renfermant en son centre un amas de granulations plus grosses et ayant pour les matières colorantes plus d’affinité que le reste du protoplasma. Cet amas central cons- titue le centrosome de la sphère attractive. — Autour de la sphère attractive, le protoplasma cellulaire présente une disposition rayonnée très nette. REV. DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 7. 28 398 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Chaque sphère est le centre de formation de l’aster qui ap- paraît à chaque pôle du noyau, avant toute modification de ce- lui-ci. Pendant que se constituent l’amphiaster et le fuseau chroma- tique, les centrosomes se modifient, puis chacun d’eux se divise en deux centrosomes-filles qui deviennent les centres de deux nou- velles sphères attractives. Le système achromatique constitué par les deux centrosomes- filles entourés de leurs sphères attractives est contenu dans l’aster dilaté au milieu duquel viendra se reconstituer le no yau-fille, aux dépens des chromosomes. Plus tard, le noyau-fille vient se placer entre les deux sphères attractives-filles et peu à près le nouveau noyau entre en division. | On voit tout l'intérêt qui s'attache aux belles recherches de M. Henneguy; les faits exposés par cet habile observateur mon- trant une fois de plus quelle prééminence ne cesse d’appartenir au protoplasma, même dans ceux des actes de la vie cellulaire où le rôle du noyau semblait prépondérant. Un autre enseignement s’en dégage : on ne saurait apporter trop de réserve dans l’interpréta- tion des faits de karyokinèse et certains auteurs doivent regretter maintenant la hâte avec laquelle ils avaient tenté de formuler des lois constantes et générales. J. C. DE LA KARYOKINÈSE OBSERVÉE DANS UN SARCOME FASCICULÉ DU CHEVAL. FORMATION DE LA PLAQUE NUCLÉAIRE ; RÔLE DU PROTOPLASMA, par M. MowraNé. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 183- 186.) Les faits décrits par M. Montané ont été observés sur un sar- come fasciculé du Cheval. Ils sont fort intéressants pour la part contributive qu'ils apportent à l'étude si attachante et si variée de la karyokinèse. À la vérité, ils sont d’ordre pathologique, mais ils se présentent avec une telle régularité et montrent une telle ressemblance avec les faits relevés par l’histologie normale, qu'ils peuvent être re- vendiqués par celle-ci pour linterprétation de divers points encore controversés,. | Le fuseau est évidemment d'origine protoplasmique et lon ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOULOGIE 399 peut formuler cette conclusion comme générale, qu'il s'agisse des animaux ou des végétaux. Sa formation suit immédiatement la pénétration du noyau par le protoplasma, après la dissolution de la membrane nucléaire. Chez les animaux, où cette dissolution est précoce, le fuseau préexiste à la plaque nucléaire et dirige la concentration des frag- ments chromatiques pour la formation de cette plaque. La plaque nucléaire affecte souvent ici la forme d’une couronne et l’on sait que le fait a été déjà signalé chez la Salamandre, etc. Le transport de chaque moitié de la plaque nucléaire aux pôles du fuseau semble se faire par charges successives et non pas en bloc. Parfois l’auteur a pu voir les deux noyaux néoformés réunis par les fils très nombreux du fuseau, avec quelques grains chro- matiques en retard, sur l'emplacement de la plaque nucléaire. Ces observations peuvent donc être rapprochées de celles de M. Gui- gnard sur les végétaux. À propos de la dernière phase de la karyokinèse, c'est-à-dire de la scission de la masse cellulaire, M. Montané insiste justement sur quelques phénomènes très dignes d’attention. C'est la masse protoplasmique qui commence le mouvement en s’étranglant suivant un plan équatorial. Les fils du fuseau se rupturent ensuite suivant le même plan, puis se retirent légèrement vers le noyau correspondant pour se confondre peu à peu avec le réticulum protoplasmique. Les deux cellules ne sont pas pour cela indépendantes ; elles sont encore réunies par un léger nuage amorphe et réfringent qui est probablement formé par le suc protoplasmique. — Cette fra- gile attache se rompt enfin et les deux éléments se séparent. Le protoplasma dirige donc la segmentation définitive de la cellule, comme il dirige la formation de la plaque nucléaire et la constitution des noyaux néoformés, car le fuseau est d’origine protoplasmique. IL s'ensuit que le protoplasma est l’agent directeur de la divi- sion indirecte, tandis que le noyau joue le rôle d’agent actif et déterminant. Le rôle directeur du protoplasma est encore affirmé par la forme générale du fuseau qui rappelle fidèlement la forme du corps cellulaire qui le renferme. C'est ainsi que le fuseau est plus ou moins allongé lorsque la cellule est plus ou moins ovoïde, renfle 400 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES et court lorsque la cellule est arrondie. Quelquefois même les déformations légères du protoplasma se reteutissent sur la forme et l'orientation du fuseau. . or Si le noyau joue le rôle déterminant dans la division indirecte, le protoplasma ne reste pas étranger au phénomène puisqu'il en dirige et en oriente toutes les phases. Les intéressantes observations de M. Montané permettent donc d'affirmer de nouveau l’intime fraternité des deux parties essen- tielles de la cellule. D'autre part, elles montrent quel précieux concours les faits pathologiques apportent à l’histologie normale. J. C. À M. van BENEDEN FILS, AU SUJET DE SES DÉCOUVERTES SUR LA DIVISION NUCLÉAIRE, par M. L. GuiGnaRv. (Comptes rendus de la Soc. de bro- logie, 1890, p. 7-12.) Le zoologiste belge avait cru pouvoir réclamer la priorité au Sujet de découvertes qui ne lui appartiennent aucunement. Avec une modération digne de ses beaux travaux, M. Guignard se borne à rapprocher les textes et les dates. Il en résulte clairement que M. van Beneden fils n’a pas plus droit de prétendre à la découverte du cheminement qu'à celle du dédoublement. Tous les histologistes savent que, bien avant lui, M. Guignard avait mis hors de doute l'existence de ces phéno- mènes. Aussi est-il inutile d'insister davantage sur un débat qui doit être regardé comme définitivement clos. J. C. NOTE SUR LA DIVISION MULTIPLE DU NOYAU PAR KARYOKINÈSE, par M. A. BorREL. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 22-24.) Arnold, Martin, Cornil, Siegenbeeck ont déjà signalé des figures de division multiple dans les tumeurs. Schottlander les a égale- ment observées dans l’endothélium cornéen enflammé artificiel- lement. | Les faits étudiés par M. Amédée Borrel peuvent en être rap- prochés et montrent que ces divisions multiples rentrent dans le cadre de la karyokinèse ordinaire. J. C. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 401 DE LA COUCHE PLASMODIALE ENDOVASCULALRE DU PLACENTA MATERNEL, par M. Mathias Duvaz. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 605-606.) En analysant dans la /?evue les belles recherches de M. Mathias Duval.sur le placenta des Rongeurs, nous avons déjà eu l’occasion d'appeler l'attention sur un processus des plus singuliers. Nous voulons parler de la pénétration de la portion maternelle du placenta par le plasmode (ectoplacenta) qui constitue la par- tie fœtale. Dès le onzième ou le douzième jour chez le Lapin, la partie pro- fonde de l’ectoplacenta pousse des prolongements qui pénètrent dans le tissu maternel et y affectent des rapports précis; en effet, ils ne pénètrent que dans les vaisseaux (sinus utérins) en suivant la face interne de leurs parois et se substituent graduellement à leur endothélium. Les sinus utérins sont ainsi tapissés par ce que M. Mathias Duval a fort heureusement désigné sous le nom de couche plasmodiale endovasculaire. Le savant embryologiste en expose aujourd hui les caractères, les rapports, la structure. Celle-ci est des plus intéressantes puis- qu’elle nous montre la couche plasmodiale s'individualisant par places sous forme de cellules volumineuses. Ces éléments avaient été incidemment signalés par quelques observateurs qui, réduits à formuler de simples hypothèses: avaient interprété les phénomènes en sens inverse de la réalité. Leurs erreurs étaient imputables à la méthode qu'ils suivaient, pour apprécier exactement les processus évolutifs, il est indis- pensable de disposer d’un ensemble de préparations exactement sériées, sans nulle lacune dans les stades. Tel est le principe dont M. Mathias Duval s’est constamment inspiré, dont il ne s’est jamais écarté et qui lui a permis d’élucider ces délicates ques- tions. Là où ses devanciers avaient échoué, il a pleinement réussi, enrichissant la science de nombreux faits nouveaux. FE: SUR LA MORPHOLOGIE DES FAISCEAUX NEURO-MUSCULAIRES, par MM. Paul BLoco et G. MaRINEsco. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 398-401.) On sait que les faisceaux neuro-musculaires ont été décrits par 402 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Frankel comme des formations pathologiques, puis rapportés par MM. Roth et Babinski à une disposition normale. MM. Blocq et Marinesco les examinent minutieusement au double point de vue anatomique et morphologique; ils les consi- dèrent comme représentant un « système spécial ». Les auteurs font observer que l'hypothèse de M. Pilliet, qui assi- mile ces faisceaux à des organes sensoriels, en se fondant sur Pa- nalogie de leur gaine avec celle des corps de Pacini, avait été déjà formulée par Kerschner. Cet anatomiste regardait, en effet, ces faisceaux comme des organes nerveux terminaux, figurant les or- ganes du sens musculaire. JU SUR LA NATURE DES FAISCEAUX NEURO-MUSCULAIRES, par M. J. ONANOFF. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 432-433.) Les fibres musculaires striées du faisceau neuro-musculaire se trouvent sous la dépendance trophique et motrice des cornes an- térieures. Les fibres nerveuses du même faisceau transmettent à la moelle épinière les impressions produites par un mécanisme soit intrin- sèque, soit extrinsèque. Les faisceaux neuro-musculaires se trouvent en plus grand nombre dans les muscles thénar, hypothénar, interosseux, fléchis- seurs des doigts et de la main et dans le quadriceps fémoral. J. C. NOTE SUR L'EXISTENCE ET L'INTERPRÉTATION DES CELLULES GÉANTES DANS LA LèPRE, par MM. E. Boiner et A. BorreL. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 38-40.) Il était intéressant de rechercher le rôle de ces cellules vis-à- vis des bacilles de la lèpre. Sont-elles ou non phagocytaires? Représentent-elles des élé- ments de dégénération ? Cette dernière hypothèse semble plus admissible, car aucun des faits observés par MM. Boinet et Borrel ne prouve le rôle actif des cellules géantes de la lèpre dans la destruction bacillaire. J. C. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 403 DÉGÉNÉRESCENCE HYALOÏDE DANS LA PARALYSIE GÉNÉRALE PROGRESSIVE ET FORMATION DE VACUOLES DANS LES CELLULES NERVEUSES, par M. J. DAGonET. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 200- 202.) Après avoir établi la nature de la dégénérescence hyaloïde, l’au- teur appelle spécialement l'attention sur une lésion intéressante, très discutée durant ces dernières années : les vacuoles des cellules nerveuses. | Quelle importance faut-il leur attribuer? Les uns les regardent comme des produits artificiels dus au mode de durcissement, etc., les autres les considèrent comme une lésion pathologique. M. Da- gonet semble incliner vers cette dernière opinion. Les vacuoles observées par l’auteur étaient situées dans le pro- toplasma de la cellule nerveuse et faisaient saillie à la périphérie. Elles étaient arrondies, réfringentes, au nombre de 2, 3 à 5 et séparées par de fins filaments protoplasmiques, ou bien volumi- neuses et uniques comme formées par la déhiscence des petites vacuoles. Quelques cellules étaient même détruites. Ces vacuoles n'étaient pas des espaces vides, mais des masses sphéroïdales de substance hyaline. On peut donc se demander si le terme de « vacuoles » leur est réellement applicable. Quant à leur caractère pathologique, on ne doit vraisemblable- ment l’admettre que sous certaines réserves, car nous nous per- mettrons de rappeler que l’on observe souvent un semblable état dans les cellules nerveuses normales de divers Invertébrés (Crus- tacés, etc.). d'C SUR LA PRÉSENCE DE VAISSEAUX DANS L'ÉPITHÉLIUM INTESTINAL CHEZ LE PROTOPTÈRE, par M. E. LaGuEsse. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 292-293.) Dans l’épithélium intestinal pénètrent des capillaires abondants, provenant du chorion de la muqueuse. Ils y forment un réseau à mailles allongées. Le réseau, rempli d'hématies et dessiné par l'injection natu- relle, se tient dans la couche profonde génératrice de l’épithélium ; séparé en général du chorion par une ou deux rangées de noyaux seulement, il ne dépasse jamais la moitié inférieure de sa hauteur. 404 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L’épithélium n'ayant pas de membrane basilaire, sa limite n’est pas partout absolument nette, et il n’est pas impossible qu’à l’ori- gine les capillaires ne soient reliés, sur une partie de leur parcours au moins, au chorion de la muqueuse, par une mince toile con- jonctive. Dans tous les cas, ce repli disparaîtrait chez l'adulte ou serait assez mince pour échapper à l'observation; car, au-dessous du vaisseau, les noyaux de l’épithélium sont très serrés, presque en contact. J. C. SUR LE MODE DE VASCULARISATION DU JABOT DU PIGEON, par M. C. Pui- SALIX. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 368- 370.) À propos de la communication précédente de M. Laguesse, M. Phisalix rappelle qu’il a observé, avec M. Charbonnel-Salle, la présence de capillaires dans l’épithélium du jabot du Pigeon. Le réseau intra-épithélial est situé à la limite de la couche pro- fonde et de la couche moyenne de l’épithélium. Il est composé de fins capillaires en contact immédiat avec les cellules épithéliales. Le réseau sous-épithélial est formé par des capillaires plus gros et à mailles plus larges. C’est à lui qu'aboutissent les artérioles et les veinules. RER VASCULARISATION DE L'ÉPITHÉLIUM DANS LES CRÊTES ACOUSTIQUES DU VANNEAU EUPPÉ, par M. Joannes CHarTin. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 655-656.) Des faits cités par MM. Laguesse et Phisalix, on peut rapprocher ceux qui sont exposés dans la communication de M. Joannes Chatin. En étudiant, il y a une dizaine d'années, les terminaisons audi- tives des Oiseaux, l’auteur avait été frappé de la riche vasculari- sation des crêtes acoustiques chez le Vanneau huppé. Ayant repris récemment l’étude de cette région, il a pu y cons- tater nettement la pénétration des vaisseaux dans l’épithélium. Au milieu des crêtes ampullaires se montrent d'abondants lacis V7 PPT TL ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 405 vasculaires dessinant un réseau à mailles irrégulières. Loin d’être limité au tissu conjonctif sous-jacent, ce réseau pénètre dans l’é- pithélium. Entourant les cellules basales, il se prolonge sur les élé- ments de soutien et sur les cellules auditives. Cette observation vient donc s'ajouter aux exemples de vascu- larisation intra-épithéliale récemment signalés. La liste ne tardera sans doute pas à s’accroître. Dès maintenant, comme le fait re- marquer M. Joannes Chatin, elle permet d'apprécier à son exacte- valeur la notion trop longtemps classique et qui représentait la non-vascularisation comme constituant le critère anatomique des épithéliums. X. DE LA RÉGÉNÉRATION DE L'ÉPITHÉLIUM DES CORNES UTÉRINES APRÈS LA PARTURITION, par M. Mathias Duvar. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 697-698.) Les remarquables travaux de M. le professeur Mathias Duval ne cessent de présenter un égal intérêt pour l'histologie comme pour l'embryologie la présente communication en fournit une nouvelle preuve. L'étude du placenta conduit M. Mathias Duval à observer chez les Rongeurs le processus selon lequel se fait la séparation de la muqueuse utérine après détachement du placenta. _ Chez la Lapine, la plaie produite par ce détachement est immé- diatement recouverte par la muqueuse voisine qui glisse et vient revêtir la surface mise à nu. Mais chez le Rat et la Souris, il reste toujours au niveau de la plaie placentaire une petite région que la muqueuse ne suffit pas a venir recouvrir; il faut donc que là il y ait régénération de la muqueuse, de l’épithélium. Lorsqu'on étudie cette reproduction locale de l’épithélium, on se trouve en présence de préparations montrant que cette repro- duction ne se fait pas graduellement par un processus centri- pète, en partant des cellules épithéliales existant à sa périphérie de la plaie, mais brusquement et d'emblée sur toute la surface de la plaie, par l’arrivée à cette surface de cellules émergeant du chorion muqueux et se transformant, une fois arrivées à la sur- face, en cellules épithéliales cylindriques. Le fait peut sembler étrange et bien des histologistes hésite- 406 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES raient peut-être à admettre la transformation des cellules con- jonctives en cellules épithéliales; mais, en y réfléchissant, toute invraisemblance disparait. L’embryologie ne permet pas d'admettre que des cellules du derme deviennent cellules de l’épiderme, c'est-à-dire que des élé- ments mésodermiques deviennent ectodermiques. Elle ne permet pas davantage d’admettre que des cellules mésodermiques devien- nent endodermiques, c’est-à-dire puissent devenir des cellules épi- théliales de l'intestin. Mais pour l'utérus, les choses sont bien autres : il provient des canaux de Müller dont l’épithélium dérive de l’épithélium péri- tonéal, c’est-à-dire du mésoderme. L'épithéliumutérin étant ainsi d'origine embryonnaire mésoder- mique, il est tout naturel qu’il puisse se réparer par transforma- tion de cellules mésodermiques. De même les cellules endothéliales du péritoine peuvent, comme l’a montré Ranvier, provenir de cellules plates du tissu conjonctif sous-séreux. On voit que ces observations de M. Mathias Duval ont une haute portée : elles nous font assister à la transformation d’élé- ments conjonctifs en éléments épithéliaux, achevant de montrer que les épithéliums mésodermiques forment une classe à part, dont le mode de régénération est conforme aux origines blasto- dermiques. 5e ve RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DE L’OS NORMAL, par M. P.-A. Zacra- RIADÈS. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 315-319.) Nous avons déjà eu l’occasion d’exposer les importants résultats acquis à la science par les belles observations de M. Zachariadès sur la structure du tissu osseux. Dans les nouvelles recherches qu’il communique à la Société de biologie, cet histologiste s'attache à déterminer l’origine et la va- leur de l’os pris dans son ensemble. Voici comment peuvent se résumer les conclusions de M. Za- chariadès : si l’on excepte les fibres élastiques, les fibres de Sharpey, les vaisseaux, etc., le reste de l’os adulte de l'Homme est constitué par des cellules à prolongements nombreux s’anas- tomosant entre eux dans tous les sens et par une substance inter- " ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 407 cellulaire amorphe, collagène, qui contient les sels calcaires. L’os adulte, en un mot, se rapproche, non pas du tissu conjonctif fibrillaire, mais du tissu conjonctif muqueux, dont la substance intercellulaire, collagène, serait calcifiée. 4 Ces faits sont des plus intéressants ; ils élucident une question E longtemps controversée et achèvent d'établir les liens étroits qui unissent le tissu osseux aux autres tissus dits de la substance con- jonctive. On ne saurait trop féliciter M. Zachariadès d’en avoir si rigoureusement poursuivi l’étude et si heureusement donné la démonstration. k€ REMARQUE A PROPOS DE LA CONSTITUTION DE LA GLANDE GÉNITALE INDIF- FÉRENTE ET DE L'HISTOGÉNÈSE DU TUBE SÉMINIFÈRE, par M. A. PRENANT. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 192-195.) L'étude des premiers développements explique l'aptitude du stroma à s'organiser conformément à la structure de l’épithélium germinatif : le stroma de la glande donne lieu aux mêmes forma- tions que l’épithélium germinatif, parce qu'il à la même origine que lui. Je. Ce À PROPOS DE LA MORPHOLOGIE DE LA MUSCULATURE DE L'HOMME, par M. Ch. Degterre. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, P. 149-151.) En faisant connaître chez l'Homme deux nouveaux exemples de muscle sternal et de muscle coraco-huméral profond, l’auteur entre dans d’intéressantes considérations sur la morphologie musculaire dont l'étude est encore à peine ébauchée. J. C. SUR UN MÉCANISME DE TRANSFORMATION DE LA CIRCULATION VEINEUSE CHEZ L'EMBRYON HUMAIN, par M. C. Puisazix. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 261-263.) D'après les descriptions classiques, avant le développement du foie, le tronc commun des veines allantoïdiennes se réunit en LAar220, 0: 408 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES avant à celui des veines vitellines pour se jeter dans l'oreillette sur la ligne médiane. Puis le tronc commun, formé par la réunion des veines vitellines et allantoïdiennes, s’allongerait considérable- ment et serait enveloppé par le foie. Mais, d’après-Kælliker, il y aurait, entre ces dus stades, une lacune dans les observations. M. Phisalix s’est attaché à combler cette lacune par l'étude d’un embryon humain de 4mm,5 Le développement énorme du foie qui, à cette époque, devient de plus en plus volumineux et repousse en dehors la paroi du corps, détermine une compression dont le résultat est une gêne dans la circulation des veines ombilicales avec tendance à l’obli- tération, et formation d’un réseau variqueux au-dessous de l'obs- tacle. En même temps, et peut-être. par un mécanisme analogue, les veines vitellines réunies à ce niveau présentent un prolongement en cul-de-sac qui va à la rencontre du bourrelet veineux ombi- lical. Ici la soudure est sur le point de s’effectuer. Quand elle est achevée, la communication primitive des veines ombilicales avec le cœur disparait et on arrive à la disposition qui persiste jusqu’à la naissance et qui caractérise la circulation embryonnaire des Mammifères. JUS À PROPOS DES VEINES OMBILICALES, par M. Mathias Duvar. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 265.) M. Mathias Duval confirme les faits signalés par M. Phisalix dans la communication précédente, en faisant observer que les dispositions qu’il a décrites pour l'embryon humain se réalisent également pour le Poulet. Toutefois, à l'égard de ce dernier type, la description doit être ainsi modifiée : La circulation veineuse allantoïdienne se fait d’abord par un riche réseau vasculaire développé dans la paroi abdominale, et qui communique en haut avec les canaux de Cuvier et la partie correspondante des veines cardinales postérieures. Puis, au niveau de la partie inférieure du foie en voie de formation, une des ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 409 branches de ce réseau présente un développement prépondérant, se place dans un repli saillant dans la cavité péritonéale, et enfin se met en connexion avec la veine omphalo-mésentérique. Seule- ment, ces dernières dispositions paraissent, d’après le dessin de M. Phisalix, se présenter d’une manière plus nette chez l'embryon humain que chez l'embryon du Poulet, parce que, chez l’Oiseau, le cloisonnement de la cavité pleuro-péritonéale ne se fait sans doute pas exactement de la même manière que chez l'Homme. AT SUR LE CLOISONNEMENT DU CLOAQUE ET SUR LA FORMATION DU PÉRINÉE, par M. E. RerTerer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 3-7.) Le cloisonnement du cloaque chez les Mammifères monodelphes et la formation du périnée sont bien ce qu'a indiqué Rathke ; mais au lieu de cinq plis admis par cet auteur, tout le processus se ré- duit à deux plis latéraux. Ceux-ci débutent à la partie supérieure du cloaque et cloisonnent la cavilé cloacale. Plus bas, ils s’infléchissent par un mécanisme semblable autour du sillon génital et le ferment en se soudant sur la ligne médiane. Les diverses parties du canal de l’urèthre se développent par la soudure des deux plis, qu’en peut appeler cloacaux, au niveau de l'intestin, et périnéaux depuis l’anus jusqu’au bout des organes génitaux externes. JC: Du DÉVELOPPEMENT DE LA RÉGION ANALE DES MAMMIFèREs, par M. E. RETTERER. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 51-54.) On sait que, considérée au point de vue de son développement, la portion terminale du tube digestif représente chez les Mammi- fères une véritable formation de perfectionnement. Il convenait donc d’être fixé sur son origine et son évolution ; malheureusement, les opinions les plus contradictoires avaient été successivement soutenues et la plus grande obscurité régnait sur le sujet, lorsque M. Relterer en a très heureusement repris l'examen. 410 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Examinant en surface de nombreux embryons de Lapin, de Mouton et de Porc; puis, pratiquant des coupes sur l’éminence cloacale, cet habile anatomiste a pu formuler les conclusions sui- vantes : k La portion terminale du tube digestif se développe aux dépens du feuillet fibro-cutané, revêtu de l’ectoderme. Ce sont les lèvres mêmes de la partie postérieure de la fente ou conduit eloacal qui déterminent sa formation en se repliant autour de l’orifice infé- rieur de l'intestin et en s’unissant en arrière sur la ligne médiane. En ce qui concerne l’origine des tissus, on constate qu’à partir de l’orifice cloacal tous les éléments sont d’origine ectodermique. La muqueuse de la portion spongieuse du canal de lurèthre, la peau du périnée et la muqueuse anale se forment sur place el dérivent directement du feuillet fibro-cutané, revêtu de l’ecto- derme, qui constitue la face inférieure de l’éminence ano-génitale. J. C. NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES ORGANES GÉNITAUX EXTERNES ET DE L’ANUS, par M. E. RETTERER. (Comptes rendus de la Soc. de bio- logie, 1890, p. 289-292.) Dans cette communication, faite au cours d’une série de re- cherches que nous avons analysées précédemment, M. Retterer présente à la Société de biologie des dessins exécutés d’après ses préparations. Ces figures montrent clairement les diverses phases de l’évolu- tion des organes génitaux externes et de l'anus. Il suffit de les considérer pour reconnaître immédiatement le véritable mode de division de la cavité cloacale, l’origine du futur tissu érectile, etc. LC. Du DÉVELOPPEMENT DU PRÉPUCE, DE LA COURONNE, DU GLAND ET DU COL DU PÉNIS CHEZ L'EMBRYON HUMAIN, par M. E. RerTERER. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 528-531.) Il existe, sur l’origine du prépuce, autant d'opinions différentes que d’observateurs qui s’en sont occupés. Quant à la facon dont ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 411 se développent la couronne du gland et du col du pénis, aucun auteur n’en faisait mention. Telles sont les lacunes que M. Retterer a comblées en poursui- vant de nouvelles et très intéressantes recherches dont les prin- cipaux résultats peuvent se résumer de la manière suivante : Le gland se différencie du corps du pénis par la*production d’une invagination épithéliale qui creuse le sillon rétro-glandaire. Elle produit ainsi un sillon qui interrompt la continuité des couches cutanées et sous-cutanées du pénis avec celles du gland, sur toute l’étendue du col du pénis. La délimitation de la surface glandaire se fait d’après un pro- cessus qui rappelle la formation du champ unguéal au bout des doigts. L’involution rétro-glandaire sépare du corps du pénis un lam- beau cutané et sous-cutané qui représente le rudiment préputial, à une époque où il n'existe pas encore de soulèvement de la peau. Ce dernier phénomène provient de l'accroissement consécutif de l’ébauche préputiale, de sorte qu’il en résulte un repli qui, s’allongeant plus que le gland, formera un revêtement au renfle- ment balanique. Enfin, dès l’origine et durant la vie fœtale, la face interne du prépuce est tapissée d’une couche basilaire, dont les cellules sont les dérivés de l’involution glando-préputiale. PC Du DÉVELOPPEMENT DU FOURREAU ET DE LA PARTIE LIBRE DE LA VERGE DES MAMMIFÈRES QUADRUPÈDES, par M. E. RETTERER. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 551-554.) Cette communication est des plus importantes au point de vue de l’exacte détermination des organes génitaux externes des Qua- drupèdes. Élucidant plusieurs questions diversement interprétées et fort obscurément exposées par les auteurs, M. Retterer établit que, chez l'Homme, la portion du pénis décollée de la peau est repré- sentée par une surface très faible (co/ du pénis), tandis que, chez les Quadrupèdes, Le décollement s’étend jusqu’au voisinage de la symphyse pubienne. Si l’on veut réunir chez l'Homme le col du pénis ou du gland 412 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES à la portion balanique proprement dite, et désigner le tout sous le nom de gland, il est légitime, de par le développement mor- phologique, d'appliquer l'expression de gland à toute la partie de la verge des Quadrupèdes, qui est logée dans le fourreau. J. C. NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PORTION ABDOMINALE DE LA VERGE DES MammirÈREs, par M. E. RETTERER. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 606-608.) Poursuivant, avec la même méthode et le même succès, ses recherches embryologiques sur les organes génitaux des Mammi- fères, M. E. Retterer aborde l’étude du développement de la por- tion abdominale de la verge. Ces phénomènes sont très imparfaitement connus; Rathke est même le seul auteur qui se soit occupé de la question avant M. Retterer dont les recherches permettent de formuler mainte- nant des conclusions nettement précises. Au niveau de la paroi abdominale, comme plus en arrière, se forme de chaque côté de la ligne médiane, une crête qui converge vers sa congénère pour constituer un canal complet. En outre, le processus observé par M. Retterer sur les embryons de Mouton explique comment le corps caverneux monte plus haut au devant du pubis chez l’homme que chez la femme. L’embryologie comparée est ici particulièrement instructive, en raison de la rareté des embryons humains de l’âge approprié. JC SUR QUELQUES STADES DE L'ÉVOLUTION DU GLAND DES CÉTACÉS, par M. E. Rerrerer. ‘Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 653- 654.) L'importance des recherches de M. Retterer s'affirme également par leurs résultats immédiats et par la vive lumière qu'elles jet- tent sur plusieurs questions délicates d'anatomie comparée. De ce nombre est l’homologie des diverses parties des organes génitaux externes des Cétacés. Jusqu'ici, il était impossible de se ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 413 faire une idée tant soit peu exacte de l’évolution du gland et du fourreau de la verge chez ces animaux. Les observations de M. Retterer fixent définitivement la science à cet égard. La portion libre de la verge des Cétacés comprend, comme celle des Quadrupèdes, deux segments de même origine que chez ces derniers: 1° le segment terminal du pénis; 2° une portion pénienne décollée par l’invagination glando-préputiale et reliée temporaire- ment au fourreau par un frein. J #07 SUR LA VALEUR MORPHOLOGIQUE DU GLAND DES MAMMIFÈRES, par M. E. RETTERER. (Mémoires de la Suc. de biologie, 1890, p. 107-114.) Après avoir étudié l’évolution du gland chez l'Homme et divers Mammifères, M. Retterer a judicieusement apprécié tout l'intérêt qu'il y aurait à comparer les données ainsi fournies par l’étude du développement, aux conclusions des auteurs qui ont écrit sur le même sujet. Quelle est, en réalité, la valeur morphologique du gland? Rapprochant les opinions de Ruysch, Duverney, Cuvier, puis les corroborant avec les notions qui se dégagent de ses propres ob- servations, M. Retterer montre qu'il faut admettre pour l'organe la plus large acception du mot qui sert à le désigner. Le gland est l'extrémité du pénis devenant saillante hors du prépuce, pendant l’activité de l’organe, comme le gland de chêne hors de sa cupule. Cette extrémité terminale et libre du pénis est formée par la fusion intime de trois parties érectiles : le corps spongieux, le corps caverneux et la peau. JG. SUR LE MODE DE FORMATION DU PÉRINÉE CHEZ L'EMBRYON DU MOUTON PAR ABAISSEMENT D'UN REPLI PÉRINÉAL UNIQUE, par M. J. ToURNEUx. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 95-77.) L'auteur pense que le cloisonnement du cloaque et le glisse- ment de l’anse le long du bouchon cloacal s'opèrent exclusive- ment par abaissement du repli péritonéal 2x foto, sans qu'il inter- vienne une soudure de plis latéraux. J. C. REVUE DES TRAV. SCIENT, — T, XI, no 7. 29 A14 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTE SUR L’INTESTIN CAUDAL CHEZ L'EMBRYON DE CHAT, par M. F. Tour- NEUX. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p 97-100.) M. Tourneux décrit les dispositions offertes par l'intestin eaudal depuis le cloaque jusqu’à l'extrémité de la queue, c’est-à-dire sur une largeur d’un millimètre. (Le corps des embryons mesurant une longueur de 6 millimètres, du ventre jusqu'à l'inflexion dor- sale en ligne droite.) Ces faits peuvent être rapprochés de ceux qui ont été signalés et analysés par Kælliker, Braun, His, etc. Je Ce MÉCANISME SUIVANT LEQUEL S'OPÈRENT LA DISJONCTION DU RECTUM D'AVEC LE BOUCHON CLOACAL, ET LA FORMATION DE L'ANUS, CHEZ L'EMBRYON DU Mourox, par M. F. Tourneux. (Comptes rendus de la Soc. de bio- logie, 1890, p. 207-211.) En étudiant le processus de cette série de phénomènes em- bryonnaires, l’auteur montre comment s'explique la diversité des épithéliums qui tapissent le canal de l’urèthre et l’extrémité infé- rieure du rectum. Pour s’en rendre compte, il suffit de se oi e au mode de formation de l'anus et au glissement du sommet inférieur de l’anse cloacale Le long du bord postérieur du bouchon cloacal. KE NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES VEINES DANS LA RATE, par M. E. La- GUESSE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 161- 163.) La rate est, à l’origine, une sorte de sinus veineux réticulé placé en diverticule sur le système porte. Dès les premières phases de son développement, la rate fonc- tionne comme organe hématopoiétique. D’autres parties cumulent d’ailleurs avec elle, dès cette époque, les mêmes fonctions. Telles sont les veines cardinales el la masse tissulaire dite lymphoïde, où ces veines se ramifient richement et qui s'étend, chez les Poissons, le long de la colonne vertébrale, mêlée au tissu propre du rein. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 15 Contrairement à l'opinion de Toldt qui pense que la rate se dé- veloppe surtout aux dépens de l’épithélium du cœlome, on doit admettre, au moins pour la Truite, que son tissu propre n’a pas d’autre origine que le mésenchyme et les veines de l'intestin. ; à "Ho 7 À SUR LA RÉGÉNÉRATION DU SANG APRÈS SAIGNÉE CHEZ L'EMBRYON, par M.E. LaGuesse. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 361- 363.) Sous ce titre trop modeste, M. Laguesse aborde l’un des plus délicats problèmes dont l'étude s'impose aux histologistes; il s’agit du mode de régénération des hématies, question très dis- cutée et à laquelle l’auteur apporte une importante contribution de faits particulièrement instructifs. Après s'être attaché à montrer comment les hématies se for- ment, dans la rate de la Truite, aux dépens des éléments libres du tissu, M. Laguesse a voulu contrôler ces résultats par l’expé- rience, en provoquant par des saignées la régénération du sang sur des Truites encore dans l’œuf ou venant à peine d’éclore. Toute cette intéressante communication serait à citer; ne pou- vant lui donner ici la place qu’elle serait en droit de réclamer, nous devons du moins en résumer les conclusions principales. La régénération du sang chez le jeune et chez l’embryon âgé de Poisson, n’a pas lieu (ou n’a lieu que d’une façon insensible) par division de globules rouges persistants, mais par mise en li- berté, dans la rate et le tissu dit lymphoïde du rein, d'éléments destinés à se transformer en leucocytes et en hématies. La régénération commence par la production de leucocytes. Dans quelques cas, après des saignées répétées, elle n'a pas été plus loin, et l'animal est mort dans une sorte de leucocytose déjà signalée sur les Poissons adultes, dans des conditions analogues, par M. Balbiani. On trouve beaucoup d’hématies qui semblent dériver directe- ment du noyau d'origine sans passer par la forme d’hématoblastes allongés tels que M. Hayem les a décrits. Il convient enfin de constater que le nombre des hématies en karyokinèse ne paraissait pas augmenté l1 sur 500 à 600 environ). J. C. 416 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L’ECTOPLACENTA DE LA SOURIS ET DU RAT, par M. Mathias Duvar. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 567-568.) En poursuivant ses précédentes études, dont nous avons déjà exposé les importants résultats, M. Mathias Duval avait été con- duit à proposer pour l'origine du placenta la formule suivante : « C’est une hémorrhagie utérine circonscrite et enkystée par un tissu fœtal. » Les récentes recherches de l’auteur sur le Rat et la Souris mon- trent que cette formule n’a rien de schématique; elle résume pu- rement et simplement la description du processus. En présence des édifications ectodermiques qui viennent cir- conscrire les ouvertures des sinus utérins dans la cavité de la ca- duque, et forcent le sang, d’abord répandu d’une facon diffuse autour de l’œuf, à venir circuler dans les lacunes du cône eclopla- centaire (près de l’ectoplacenta proprement dit) on peut comparer, avec M. Mathias Duval, la formation ectoplacentaire au captage d’une source. La source, c’est l’hémorrhagie maternelle qui se fait d’abord dans la cavité de la caduque, par les ouvertures des sinus uté- rins ; son captage résulte des rapports qui s’établissent entre ces ‘ouvertures d’une part, et d’autre part le cône ectoplacentaire et ses lacunes, dans lesquelles le sang maternel est amené et où il circule régulièrement. 1 Ce ÉCHOUEMENT D'UN CACHALOT A L'ILE DE Ré, par MM. G. Poucuer et BEAUREGARD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p.89.) Les auteurs signalent un récent échouement de Cachalot ob- servé sur les côtes de France, à l’ile de Ré. Le cadavre est, comme à l'ordinaire, celui d’un mâle. J. C. DEUX ÉCHOUAGES DE GRANDS CÉTACÉS AU VII® SIÈCLE ET AU IX® SIÈCLE, par M. G. Poucuer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 686-688.) Quoique les échouages de grands Cétacés aient dû être autrefois fréquents on semble n’en avoir signalé aucun entre celui du port ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 417 d’Ostie relaté par Pline et les deux échouages de Cachalots sur la côte frisonne, vers le milieu du xur° siècle, dont Albert le Grand fut le témoin. Les deux échouages relevés par M. G. Pouchet se placent dans cet-intervalle. . | Celui du vi siècle est intéressant comme étant le premier men- tionné sur la côte française ; le second a eu lieu dans la Méditer- ranée. JC À PROPOS DE DEUX PHOTOGRAPHIES DE BALEINE FRANCHE (BALÆNA BIs- cavensis), par M. G. Poucuer. (Comptes rendus de la Soc. de la biologie, 1890, p. 705-708.) En présentant deux photographies de Baleines franches cap- turées l’une dans les eaux d'Alger, l’autre au cap Cod, M. G. Pouchet montre les services que la vulgarisation des procé- dés photographiques est appelée à rendre aux cétologues en leur permettant de prendre comme base de leur classification les formes extérieures des animaux et non les caractères squelet- tiques qui présentent peu de fixité, PA NOTE SUR LA STRUCTURE DE L’ESTOMAC A POCHES MULTIPLES D'UN LAMAN- TIN (Mavarus Awgricanus), par M. A. Prcerert. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 45c-453.) Les estomacs à poches multiples sont assez communs chez les Mammifères et se divisent en plusieurs groupes, dont le plus connu est celui des Ruminants. Dans l'estomac type du Ruminant, les trois premières poches sont revêtues d’un épithélium pavimenteux stratifié ; la caillette seule offre des glandes en tube et répond à l’estomac simple de l'Homme. Chez les Édentés, l'estomac est divisé morphologiquement en deux poches; il se compose, au point vue histologique et physio- logique, de deux portions, l’une cardiaque à glandes à pepsine, l’autre pylorique à glandes à mucus. C'est un peu ce qui se passe chez les Cétacés et Siréniens ; tou- 418 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES tefois on a négligé de déterminer histologiquement la structure de leurs poches stomacales, ce qui est pourtant le seul moyen d'arriver à des résultats précis. Telle est la lacune que M. Pilliet s’est proposé de combler à l’é- gard des Lamantins sur lequel il a pu recueillir des observations dignes d’attention. La première poche et son appendice sont constitués, dès l’œ- sophage, par des glandes à pepsine ; ce département répond donc à l'estomac vrai, mais pourvu ici d’un diverticule. La portion intestiniforme qui suit, ainsi que les deux appen- dices, correspondent à l’estomac pylorique. L’estomac du Dauphin présente absolument les mêmes carac- tères, mais il existe entre l'œsophage et l'estomac une poche supplémentaire, dépendance de l’æsophage, el est revêtue d’un épithélium pavimenteux stratifié. Dans l'estomac du Cachalot on retrouve la même disposition. Après cette poche vient l'estomac vrai, qui est la dernière poche de l'estomac chez les Ruminants. L’estomac des Siréniens ne diffère donc de celui des Cétacés que par l’absence de la poche œsophagienne et la présence de diverticules. Il s'éloigne complètement de celui des Ruminants; ce fait est à noter, car les Lamantins et les Dugongs se nourrissent de végétaux. On voit que M. Pilliet ne se borne pas à nous faire connaître la structure de l’estomac du Lamantin; c’est l’histoire complète des estomacs dits composés qu'il expose ainsi fort heureusement. Tous les auteurs citaient et figuraient ces organes ; en réalité, on ignorait leur exacte signification, et c'est à peine si l’on tentait quelques rapprochements qui, nous le constatons maintenant, étaient généralement inexacts. Seule l’histologie pouvait éclairer ce chapitre trop longtemps obscur de l'anatomie zoologique. JG SUR L'HYBRIDITÉ CHEZ LES OISEAUX, par M. DARESTE. (Comptes ren- dus de la Soc. de biologie, 1890, p. 449.) M. Dareste a étudié plusieurs hybrides d'Oiseaux, provenant de l'élevage de M. Suchetet. Ces Oiseaux étaient des mâles; leurs organes génitaux présen- taient des spermatozoïdes bien conformés. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 419 D'après M. Suchetet, ces hybrides étaient inféconds avec les hybrides femelles de même nature, tandis qu'ils étaient féconds avec les femelles des espèces parentes. 1 A MODIFICATIONS DES HÉMATIES D'OISEAU PAR LA DESSICATION, par M. GRi- GoRESoU. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 393- 395.) | Les hématies d’Oiseau subissent sous l'influence de la dessica- tion, des modifications fatales. Quel que soit le temps écoulé depuis le moment où le sang a été désséché, celui-ci n'offre plus sous le microscope que des noyaux dont la résistance extraordinaire permet de constater ce sang dans les taches les plus anciennes et de différencier avec une certitude absolue le sang des Oiseaux du sang des Mammifères ou de constater même le mélange de ces deux sangs. La médecine légale pourra donc, le cas échéant, tirer de ces faits d’utiles applications. La note de M. Grigorescu est accompagnée de figures très dé- monstratives. J.-C: NOTE SUR LA STRUCTURE DE LA LANGUE DU TORCOL ET SUR LES TERMINAI- SONS NERVEUSES QUI S’Y RENCONTRENT, par M. Et. Jourpan. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 159-160.) Le Torcol (Yunx Vorquilla) est un Oiseau remarquable par une langue cylindrique et longue, dont il se sert pour saisir les In- sectes, surtout les Fourmis, qui constituent sa nourriture pres- que exclusive. | En raison de ce mode de préhension, il était intéressant de con- naître la structure de la langue chez le Torcol. Tel a été l’objet des recherches de M. Jourdan qui insiste parti- culièrement sur l'existence de crochets linguaux préhensiles et sur la présence d'organes tactiles dans un odontoïde terminal. Par suite de leur situation, ces corpuscules paraissent capables d'éprouver les sensations de pression à un haut degré. J. C. 420 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA DÉGÉNÉRESCENCE MUSCULAIRE DANS LA QUEUE DES LARVES D'ANOURES ET LA PHAGOCYTOSE, par M. E. BATAILLON. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 137-140.) La note de M. E. Bataillon apporte de nouvelles et fort intéres- santes contributions à ces curieux faits de phagocytose, hier en- core totalement ignorés et dont l'importance s'affirme chaque jour aussi bien chez les Vertébrés que chez les Invertébrés. Un auteur allemand, Loos, avait récemment affirmé que, dans la dégénérescence de la queue des larves d'Amphibiens, les tissus dégénéraient par eux-mêmes et se trouvaient digérés par le fluide cavitaire du corps, sans le concours des leucocytes. Les recherches de M. E. Bataillon obligent à modifier cette interprétation. | Les premiers phénomènes d’altération se produisent bien dans le muscle avant l’arrivée des globules blancs. Mais le rôle actif des leucocytes dans l’histolyse des muscies de la queue ne saurait être contesté; il y a réellement phagocytose, au sens que l’on attribue à cette expression depuis les remar- quables travaux de Metschnikoff et de Kowalewsky. J. C. ORDRE D'APPARITION DES FENTES BRANCHIALES CHEZ L'AXOLOTL. FENTE BRANCHIALE AUDITIVE, par M. F. Houssay. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 416-418.) On admet que les fentes branchiales des Vertébrés se produisent d'avant en arrière aussi bien dans les cas où elles doivent persis- ter que dans ceux où leur existence est éphémère. La première fente qui se montre est, dans l'opinion générale, l’hyoïde; la seconde, qui se produit en arrière et plus tardivement, est la première branchie vraie, puis viennent progressivement, la deuxième, la troisième et la quatrième branchies vraies. Bien que cette apparente succession soit décrite dans tous les traités classiques, elle semble fort contestable et ne laisse pas de faire naître quelques doutes. Aussi M. Houssay a-t-il jugé utile de reprendre l'étude de la question et ses recherches montrent que l’ordre d'apparition des fentes branchiales est moins simple qu’on ne le croit. En déterminant rigoureusement le moment où l’hyoïde appa- és RNA PR AN IES MT RE Une AURA D LS PS LE SNA ST REV 4 ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 421 rait, en montrant l'existence d’un métamère (au minimum) entre l'hyoïde et la première branchie vraie, l’auteur a fort heureuse- ment contribué à rectifier une doctrine trop facilement admise et que les zoologistes eussent sans doute déjà ramenée à son exacte valeur, s'ils ne s'étaient trop souvent désintéressés des études embryologiques dont ils doivent maintenant. apprécier toute l'importance. JC NOTE SUR LE PANCRÉAS DU PROTOPTÈRE ET DE LA LAMPROIE, par M. E. LaGuEssE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 425- 426.) Contrairement aux assertions d'Owen et de Bischoff qui signa- laient l’absence de la rate et du pancréas chez le Protoptère, M. Laguesse a pu y retrouver ces deux organes. Chez la Lamproie,on a reconnu depuis longtemps (Legouis, etc.) l'existence du pancréas; celle de la rate était contestée. M. La- guesse montre que les jeunes Lamproies présentent un petit sinus veineux cloisonné qui, par sa situation et ses rapports, semble répondre morphologiquement à la rate. 1 RUE NOTE SUR LA DISTRIBUTION DU TUBE ADÉNOÏDE DANS LE TUBE DIGESTIF DES POISSONS CARTILAGINEUX, par M. A. Pizciet. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 593-595.) Les Poissons ne possédant pas d'organes lymphoïdes, on com- prend que l'existence de ganglions lymphatiques ou de tissu lymphoïde chez les Sélaciens constitue un fait remarquable et qui vient à l’appui de beaucoup d’autres considérations pour faire regarder ce groupe comme spécial. On doit donc savoir gré à M. Pilliet des intéressantes recherches qu’il a consacrées au tissu lymphoïde et à sa répartition dans la muqueuse digestive chez divers Sélaciens. L'auteur le désigne sous le nom de tissu adénoïde ou réticulé; ce dernier terme parait d'autant mieux choisi qu’on ne peut nier une réelle analogie avec le tissu réticulé de l’isthme pharyngien chez les Vertébrés supé- rieurs. 422 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES M. Pilliet analyse soigneusement les diverses dispositions de ces formations adénoïdes, insistant justement sur les caractères spéciaux qu'elles impriment au tube digestif des Poissons car- tüilagineux. | Jette LES PARASITES DES ACRIDIENS. DÉVELOPPEMENT ET HYPERMÉTAMORPHOSE DES MyLaBres, par M. Künckez D’HercuLais. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 583-584.) Les Mylabres vivent à la facon des Épicautes, si bien observés par Riley; les larves revêtent successivement les mêmes formes. FACE SUR LA CIRCULATION DES CRABES TERRESTRES DU GENRE ÜARDISOMA, par M. E.-L. Bouvier. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 379-381.) Les Crabes terrestres, vulgairement appelés Zourlourous, ont une circulation pulmonaire parfaitement caractérisée, dans la membrane cutanée qui tapisse en dedans les parois crustacées de la chambre branchiale. M. Bouvier a cherché à déterminer les conditions générales de cette circulation. On doit la considérer comme représentant un cercle annexe et pulmonaire qui vient s'ajouter, chez ces Crabes, au cercle circu- latoire branchial, dont il égale à peu près l'importance. Cette disposition n’est d’ailleurs qu'un cas particulier, mais avec un développement plus puissant, du cercle circulatoire cu- tané qui existe dans la membrane tégumentaire de la carapace chez tous les Crustacés décapodes et qui se termine dans le péri- carde, indépendamment du cercle circulatoire branchial. M. Jobert a le premier démontré la nature pulmonaire des pa- rois de la cavité branchiale dans les Crabes terrestres, étendant ainsi à ces derniers les conclusions formulées jadis par M. Geof- froy Saint-Hilaire au sujet du Pirqus latro. Les résultats obtenus par M. Bouvier concordent surtout avec ceux de M. Semper. Je Dal ti mie ddl tt Tél Dei ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 423 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES COŒCUMS, SUR LES GLANDES INTESTINALES ET SUR UNE NOUVELLE GLANDE DES CRUSTACÉS DÉCAPODES, par M. Michel Costes. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 3555- 560.) Les glandes intestinales des Crustacés décapodes étaient jus- qu'ici fort mal connues, et rien n’était plus naturel puisqu'on se bornait à les étudier macroscopiquement sans faire intervenir l'examen histologique. Or, on ne saurait trop le répéter, l’ana- tomie zoologique ne peut aujourd’hui réaliser aucun progrès si elle ne fait constamment appel à l’histologie, dont le concours lui est indispensable. C’est en s'inspirant très justement de ce précepte que M. Michel Costes a poursuivi l’intéressante série de recherches dontilexpose les premiers résultats dans cette note préliminaire. Les appendices du tube digestif des Crustacés, désignés sous le nom de cœcums pyloriques et de cœcum rectal, sont des dépen- dances de l’intestin moyen. Les cæœcums pyloriques semblent déboucher dans la région dor- sale du pylore; en réalité, ils s'ouvrent presque à la face infé- rieure de lintestin. Le cœcum rectal se termine à l’extrémité postérieure de lin- testin moyen, juste en avant du renflement duodéno-rectal. Ces deux sortes de cæœcums ont une structure histologique analogue à celle de l'intestin moyen. L’auteur étudie minutieusement les cœcums au point de vue de leur structure, de leur existence ou de leur absence chez les différents types, puis il aborde l’examen des glandes intestinales. On peut diviser ces glandes en deux grands groupes : 1° glandes intestinales de l’œsophage; 2° glandes intestinales de l'intestin ter- minal. M. Costes les décrit suivant la même méthode et fournit de nombreux détails sur leur structure intime. Il en rapproche une glande nouvelle, non encore signalée, et qu'il a observée chez diverses espèces de Crustacés (Maja squinado, Maja verru- cosa, Pisa Gibsu, Carcinus mœnas, etc., etc.); M. Costes n’a pu, toutefois, la découvrir chez aucun Macroure. Sur le Maja squinado, cette glande est située en arrière de la selle turcique antérieure, entre les apodèmes correspondant aux trois paires de pattes-mâchoires et, par conséquent, au sommet du plastron sternal. Les canaux excréteurs débouchent à l'extérieur, soit directement N. 424 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sur la carène sternale (Xantho, Platycarcinus) ; soit dans un canal qui aboutit au fond d’une échancrure située en avant de l’articu- lation de la première patte-mâchoire (Maja, Pisa). J. C. SUR LA MORPHOLOGIE DE L’ANTENNE CHEZ LES CRUSTACÉS DÉCAPODES, par M. Paul MarcHAL. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, P: 561-563.) Au cours de ses recherches sur les organes secréteurs des Déca- podes, recherches dont nous avons précédemment exposé les in- téressants résultats, M. P. Marchal a été naturellement amené à comparer entre elles les antennes d’un grand nombre de Déca- podes ; il a pu ainsi découvrir des faits dignes d’attention et qui peuvent se résumer en quelques conclusions principales : 1° L’opercule de l’orifice excréteur des Brachyures est l’homo- logue du premier article de l'antenne des Macroures, qui s’est en- tièrement adapté à l'excrétion ; 20 Le nombre des articles fondre» qui composent le pé- doncule basilaire de l’antenne est égal à cinq chez les Brachyures comme chez les Macroures, il y a unité de plan de composition; 3° L’exopodite (écaille) persiste à l’état rudimentaire chez divers types où certains auteurs le croyaient absent. J. C. SUR LA GALE DES OREILLES DU LAPIN, par M. C. MÉcxiN. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 703-705.) Découverte par Delafond en 1858, cette gale est causée par un Acarien psorique, le Psoroptes communis, ainsi nommé parce qu'il s’observe chez le Cheval, le Mouton et le Lapin. JC SUR LA PRÉSENCE D'UN CANAL NEURENTÉRIQUE CHEZ LES BOURGEONS DE Borryiius vioraceus, par M. A. Przon. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 353-355.) On sait que l’origine et la position relative du système nerveux, de la corde dorsale et du tube digestif chez les Tuniciers, ont per- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 425 mis à Kowalewsky d'établir les affinités de ces animaux avec les Vertébrés. | Jusqu'ici, le canal neurentérique et le canal neuro-branchial n'avaient été observés que chez les Ascidies simples. M. A. Pizon a observé l'existence de la double communication du système nerveux primitif avec la cavité entérique dans de très jeunes bourgeons du Botryllus violaceus. Le fait que cette communication s’est conservée chez de tels bourgeons, montre qu’il s’agit là d’une disposition primitive que l’on devra retrouver vraisemblablement chez tous les Tuniciers ; ainsi se resserrent plus étroitement leurs liens de parenté avec les Vertébrés. | EC OBSERVATIONS SUR LES MATIÈRES COLORANTES DANS L'ORGANISME DE L'APLYSIE, par M. Rémy Sait-Lour. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 116-117.) L'auteur désigne sous le nom de vert d’Aplysie la matière colo- rante qui se trouve en dissolution dans l’alcool après traitement du foie de ce Mollusque. Cette substance paraît offrir des analogies de constitution et d’origine avec la chlorophylle. M. Rémy Saint-Loup incline, en outre, à admettre que les glandes génitales sont nourries principalement par le foie. J. C. LE MOUTON PEUT-IL PROPAGER L’/£reroDERA Scaacurn?, par M.Joannes CHATIN. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 17-18.) On avait admis que l’Æeterodera Schachtii traversait sans at- teintes le tube digestif du Mouton, y trouvant même des conditions exceptionnellement favorables à son développement, si bien que « dans les déjections des Moutons, nourries avec des Bctteraves nématodées, se montraient, par myriades, des larves d’AÆetero- dera Schachtii, fort agiles et prêtes à pénétrer dans les raci- nes ele Le Ruminant fut donc ainsi devenu un redoutable agent de pro- pagation. Toutefois, diverses considérations, particulièrement 426 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES action qu’exerce une température de 35° sur l’Anguillule et ses larves, permettaient de douter de l'exactitude de ces résultats. Il était vraisemblable que quelque erreur de détermination avait dü s’y glisser. Telles sont, en effet, les conclusions qui se déduisent des ex- périences de M. Joannes Chatin. Examinées avec soin, durant plusieurs semaines, les déjections des Moutons nourris avec les Betteraves némalodées n’ont offert aucune trace d'Anguillules vivantes. Quant aux larves inexactement rapportées à l'Heterodera Schachtii, elles appartenaient au Sclerostoma hypostomum. Cet Helminthe est fréquent chez le Mouton et ses larves vivent long- temps dans les matières fécales maintenues à un degré suffisant d’hydratation, condition précisément réalisée dans les déjections que l’on humecte largement pour y rechercher les Anguillules. En présence des faits exposés, il semble difficile d'admettre que le Mouton puisse propager l’Æeterodera Schachti et aider à la dis- sémination de la maladie vermineuse des Betteraves. X. SUR UN NÉMATODE NOUVEAU, PARASITE DU POUMON CHEZ LE DAUPHIN, P1- LARIA SEMI-INCLUSA, par M.C. Puisauix. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 661-664.) Le Ver qui fait l’objet de cette communication se compose de deux parties : l’une enkystée, dans un tubercule et l’autre libre dans la bronche. Il présente une pariicularité remarquable pour une Filaire : l'ouverture des organes femelles est à l'extrémité postérieure du corps. Par cette disposition, dit M. Phisalix, la propagation de l'espèce est directement assurée, ce qui n’aurait pas eu lieu si cette ouverture eût été placée, comme c’est le cas ordinaire, à l'extrémité antérieure du corps, puisque dans le Nématode du Dauphin, cette extrémité est enkystée dans le tissu du poumou. dk. € ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 427 UN PARASITE NOUVEAU ET DANGEREUX DE L'OIE CABOUC (SARCIDIONIS MELA- nora), par M. C. MéGnin. (Comptes rendus de la Soc. de biolo- ge, 1890, p. 87-90.) L'auteur décrit ce Trématode qu'il propose de nommer Mono- stoma sarcidiornicola. du ANOMALIE DES ORGANES GÉNITAUX CHEZ UN Ÿ ÆNI4 s4ciarA, par M. Ra- phaël BLancuaRp. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 189c, p. 403-404.) Les anomalies sont très fréquentes chez le T'ænia saginata et l’une des plus habituelles consiste en la réunion, sur un même anneau, de deux pores marginaux respectivement en rapport avec un appareil hermaphrodite. Telle est la monstruosité décrite par M. R. Blanchard; elle offre cet intérêt spécial de présenter une curieuse inversion des or- ganes génitaux. Intercalé entre deux anneaux normaux, l'anneau anormal (en- viron le 750 en prenant comme base d'appréciation les descrip- tions de F. Sommer), montre deux appareils hermaphrodites reliés au pore droit et au pore gauche ; mais, tandis que l’appareil dé- pendant du pore droit est complet, l’autre présente une inversion totale, l’utérus se dirigeant d'avant en arrière et non d’arrière en avant. NEXEÉ SUR LE SYSTÈME VASCULAIRE CONTRACTILE DES INFUSOIRES CILIÉS, par M. FaBre- DomERGuE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 391-393.) Bien que la vésicule contractile des Infusoires soit connue de- puis fort longtemps, on est loin d’être d'accord sur sa véritable signification. Cependant la plupart des observateurs inclinent à la regarder comme un organe excréteur destiné à chasser au de- hors les produits liquides de désassimilation. Telle est l'opinion que M. Fabre-Domergue semble adopter et à l'appui de laquelle 428 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES il expose des recherches fort intéressantes dont nous ne pouvons que résumer les résultats principaux. La vésicule contractile n'est que le réservoir auquel aboutit tout un système de canaux creusés dans la couche sus-ectoplas- mique du corps. Cette vésicule peut être considérée comme une dilatation, en un point, du réseau contractile ; elle peut être unique, ou être repré- sentée par des dilatations plus ou moins nombreuses, situées sur le trajet de ce réseau. La vésicule contractile peut manquer complètement, mais le réseau sus-ectoplasmique persiste et constitue la partie essen- tielle du système contractile excréteur des Infusoires ciliés. J: CG: SUR QUELQUES PARTICULARITÉS D'ORGANISATION DU ŸRACHELIUS OVUY, par M. FABRE-DOoMERGUE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 685-686.) Au nombre des Infusoires qui avaient été étudiés par M. Fabre- Domergue dans la série des recherches que résumait la commu- nication précédente, se trouvait le T’rachelius ovum. Dans la note actuelle, l’auteur complète sa description relative au réseau ectoplasmique de ce Cilié. Au moment de la formation du kyste, quand le 7rachelius est devenu sphérique, on voit disparaître toutes ou presque toutes les vésicules contractiles disséminées dans l’ectoplasma. Seule, la vésicule postérieure persiste, devient plus volumi- neuse, s’entoure des vésicules secondaires et présente alors le type des vésicules multiloculaires, comme celle du Prorodon niveus, par exemple. Ces vésicules périphériques, entourant la vésicule primitive unique, ne sont autre chose que le résultat de la dilatation, par suite de l’afflux du liquide de toutes les parties du corps, des ca- nalicules contractiles afférents à cette vésicule. M. Fabre-Domergue fait, en outre, connaître l’existence d’une ouverture buccale située à la base de la trompe du Zrachelius. J. C. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 429 SUR UN FLAGELLÉ PARASITE VISCÉRAL DES COPÉPODES, par M. G. Poucuer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 312.) Observé sur Dias longiremis femelle, ce parasite peut être rap- proché des Péridiniens et rappelle les zoospores de certaines Al- gues. | à | Il est de forme allongée, mesurant 12 à 14 u et muni de deux flagella insérés vers une extrémité un peu élargie. J. C. Sur Prrocisris nocrizuca (MURRAY), par M. G. Poucuet. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 565-567.) Pyrocystis se montre flottant à la surface sous l'apparence de petits grains jaune brun, faisant saillie sur l’eau. Celle-ci ne semble pas mouiller la membrane kystique très mince dans laquelle l’être est renfermé. L’impression qui s’est dégagée pour M. G. Pouchet de l’observa- tion de Pyrocystis, est que celui-ci proviendrait de grands ÆAy- zosoleniu ou de quelque Algue analogue, dont les cellules per- draient leur enveloppe siliceuse, en restant abritées, à distance, par une même membrane kystique. J. C. SUR UN ORGANISME PARASITE DE L'//E810NE STENsrrupri, par M. FABRE- DomERGUE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 37- 38.) En examinant le liquide de la cavité de l’Aesione Stenstrupu, M. Fabre-Domergue y a trouvé des corps de formes diverses. Tous ces corps sont insolubles dans la potasse, ne se colorent que faiblement par le carmin et le vert de méthyle, ne laissent Jamais apercevoir dans leur masse une différenciation nucléaire quelconque. Ils ne présentent aucun mouvement. Ont-ils quelque rapport avec les glandes ou follicules à bâtonnets fréquents chez les Annélides ? C’est ce que l’auteur n’a pu encore élucider. Ce: Revue pes TRAv. SCIENT, — T.éXI, n° 7. 30 430 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA FAUNE DES MARAIS SALANTS, par M.F. HENNEGUY. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 625- 627.) La faune des marais salants présente un intérêt tout particulier en raison de la nature spéciale du milieu dans lequel vivent les animaux. : Déjà M. Henneguy avait ainsi découvert, en 1888, un parasite du groupe des Sporozoaires qui attaque les Palémons des marais sa- lants du Croisic, et se trouve exclusivement dans leurs muscles comme les Sarcosporidies. Dans sa communication actuelle, l’habile micrographe fait con- naître deux organismes aussi intéressants par leur constitution que par leur genre de vie. L'un d'eux constitue un genre nouveau. C’est un Infusoire hété- rotriche, intermédiaire entre les Bursaria et les Stentor, auquel M. Henneguy donne le nom de Fabrea salina, le dédiant à M. Fabre- Domergue. La Fubrea est d'assez grande taille (o"m,5 environ). Elle est dépourvue de vésicule contractile. Son noyau est allongé en forme de boudin comme celui du Bursaria truncatella. On ne peut y dé- couvrir le micronucléus. Cet Infusoire se multiplie par division transversale oblique ; il s'enkyste lorsque la salure de l’eau augmente ou diminue, mais il peut supporter des changements assez considérables de densité dens le milieu ambiant. Le kyste est ovoïde, offrant la même constitution que celui du Stentor. | L’autre organisme est un Péridinien qui semble voisin du Gle- nodinium cinclum, et vit dans les mêmes conditions que la Fabrea. Il forme des colonies bien différentes de celles qui ont été signa- lées chez divers Péridiniens. Ici le Péridinien ne se réunit pas seulement en séries linéaires; ces chaînes, au lieu de rester isolées, se rapprochent et consti- tuent une surface qui tend à devenir sphérique et dont le déve- loppement est parfois considérable, pouvant atteindre o®,30 de diamètre. L'auteur propose de désigner ce Péridinien sous le nom de Peridinium sociale. Tous les biologistes savent quelle rigoureuse exactitude carac- térise les travaux de M. Henneguy ; nous n'avons donc pas à ajou- ter que la Fabrea et le Peridinium se trouvent décrits dans les moindres détails de leur très intéressante organisation. J. C. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 431 AU SUJET DE L'HÉMATOZOAIRE DU PALUDISME ET DE SON ÉVOLUTION, par M. A. Laveran. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 374-378.) Conformément aux assertions émises dans ses premiers travaux, M. Laveran maintient que l’Hématozoaire du paludisme est poly- morphe, mais unique. L'évolution du parasite n’est pas toujours la même. Dans certains cas, il prend la forme en croissant, qui fait dé- faut chez les autres malades. Les corps en croissant se montrent surtout dans les formes an- ciennes, chez les malades qui ont eu plusieurs rechutes, chez les cachectiques palustres. Quant au type de la fièvre, il dépend de l’état du malade, de son irritabilité, de son degré d’accoutumance au paludisme, plu- tôt que de la variété des formes parasitaires qui se trouvent dans le sang. J. C. DEs HÉMATOZOAIRES VOISINS DE CEUX DU PALUDISME, OBSERVÉS CHEZ LES Oiseaux, par M. LAvERAN. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890. p. 422-/25.) Lorsqu'on examine le sang de la Grenouille, de la Tortue des marais, des Lézards, on constate souvent l'existence d'Hémato- zoaires se développant dans l’intérieur des hématies et rappelant certaines phases de l’évolution des Hématozoaires du paludisme. Danilewsky ayant décrit chez les Oiseaux des parasites qui sem- blaient s’en rapprocher de plus près encore, M. Laveran les a re- cherchés à Paris dans le sang d’un grand nombre d'Oiseaux, mais n’a pu les rencontrer que chez le Geai. Ses observations sont conformes à celles de Danilewsky sur la plupart des points; cependant si les Hématozoaires des Oiseaux offrent une grande analogie avec les Hématozoaires du paludisme, cette analogie ne va pas jusqu’à l'identité. J. C. 432 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR CERTAINES ERREURS AUXQUELLES PEUT DONNER LIEU L'EXAMEN HISTO- LOGIQUE DU SANG, par M. A. TREILLE. (Comptes rendus de la Soc. _ biologie, 1890, p. 727-731.) L'auteur a poursuivi, sur le sang de malades atteints de fièvres typiques, une série de recherches durant lesquelles il n’a pu dé- couvrir les Hématozoaires du paludisme; il en conclut que ces pa- rasites n'existent pas et que leur description ne repose que sur des erreurs d’observations causées par des globules altérés. J. C: AU SUJET DES ALTÉRATIONS DES GLOBULES ROUGES DU SANG QUI PEUVENT ÊTRE CONFONDUES AVEC LES HÉMATOZOAIRES DU PALUDISME, par M. Laveran. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 733- 725.) En réponse à la communication précédente, M. le Professeur Laveran rappelle que de telles objections sont depuis longtemps jugées et abandonnées, car elles n’ont pu résister à l'observation des faits. Les micrographes, qui avaient d’abord accueilli avec le plus de scepticisme la description des Hématozoaires du paludisme, sont devenus des partisans convaincus de ces parasites. Ainsi que le fait justement remarquer M. Laveran, comment prétendre que les observateurs, si nombreux et si habiles, qui, depuis dix ans, étudient les Hématozoaires, n’aient pas su mettre un globule rouge au point ? 4, Ce UNE NOUVELLE MALADIE PARASITAIRE DE L'ÜIE DOMESTIQUE, DÉTERMINÉE PAR DES COccipies, par MM. Racer et Lucer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 293-294.) L’aulopsie montre les reins farcis de nodules blanchâtres, gros comme des têtes d’épingles. Ces nodules sont constitués par des amas considérables de Coc- cidies, libres et enkystées, ayant beaucoup d ‘analogie avec la Coccidie oviforme du foie du Lapin. 0e à s' - x - Ë % ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 433 Les auteurs pensent, en raison de cette analogie, que ces Coc- cidies doivent suivre le cours de l'urine et être rejetées à l’exté- rieur pour y accomplir les phases ultérieures de leurévolution. Ils se proposent d’élucider la question dans une nouvelle série de recherches. Aer OBSERVATIONS SUR QUELQUES COCCIDIES INTESTINALES, par M. A. RAILLIET et Lucer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 660- 661.) On n'avait encore signalé en France que deux observations de Coccidies chez l'Homme : celle de Gubler (Coccidies du foie), et celle de Pitres et Kunstler (Coccidies de la cavité pleurale); MM. Railliet et Lucet en présentent une troisième, dans laquelle les Coccidies ont été rencontrées dans les fèces d’une femme et de son enfant, tous deux atteints de diarrhée chronique. Les auteurs rapprochent de ce fait des observations dans les- quelles ils ont trouvé des Coccidies intestinales chez le Chien et le Putois. ke 0. SUR DEUX COGCIDIES NOUVELLES, PARASITES DE L'ÉPINOCHE ET DE LA SAR- DINE, par M. THéLouan. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 345-348.) | Ces deux parasites appartiennent au genre Coccidium ; arrivés au terme de leur évolution, ils présentent donc quatre spores, renfermant chacune deux corpuscules falciformes. L'un (Coccidium Gasterostei nov. sp.) se trouvait dans le foie des Épinoches du Morbihan; l’autre (Coccidium Sardinæ nov. sp.) dans le testicule de Sardines provenant de Concarneau. Tous deux offrent une particularité intéressante : ils subissent leur évolution tout entière dans l’organe qu'ils habitent, sans présenter ce cycle évolutif en deux temps qui caractérise la plu- plart des Coccidies, spécialement celle du Lapin. Se 434 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DES SPORES CHEZ LES MYXOSPORIDIES, par M. TuéLouan. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 602-604.) Les phénomènes de la sporulation étant encore peu connus chez les Myxosporidies, M. Thélohan en a repris l'étude et a pu ainsi formuler les conclusions suivantes : 1° Le noyau des Myxosporidies se divise par karyokinèse ; 2° Les capsules se forment aux dépens de petites masses de plasma qui se différencient dans le sporoblaste et sont pourvues d’un noyau ; le mécanisme de leur formation offre beaucoup d’ana- logies avec les faits observés par M. Bedot dans les nématoblastes des Vélelles et des Physalies ; 3° La masse plasmique de la spore dérive d’une autre partie du sporoblaste : elle renferme deux noyaux et souvent une vacuole colorable en rouge brun par l’iode ; d’après l’auteur, cette vacuole aurait une importance particulière, car sa présence ou son ab- sence serait constante pour chaque forme de Myxosporidie. J. C. SUR LA PRÉSENCE D'ÉLÉMENTS SEMBLABLES AUX PSOROSPERMIES DANS L'ÉPITHÉLIOMA PAVIMENTEUX, par M. H. VINCENT. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 121-123.) De nombreux examens d’épithéliomes pavimenteux ont permis à M. H. Vincent de constater, au milieu des lobules épithéliaux ou dans leur voisinage, des corps spéciaux analogues aux Psorosper- mies de MM. Malassez et Darier. Parfois on peut y voir deux noyaux, l’un arrondi et l’autre en croissant. La méthode suivie par l’auteur est des plus ingénieuses et per- mettra d'affirmer la présence des Psorospermies dans bien des cas où elle a pu être mise en doute. On doit donc féliciter M. H. Vincent d’avoir ainsi contribué à étendre le champ de nos con- naissances dans un domaine tout nouveau et dont l'intérêt s'affirme chaque jour. JC: ANALYSES ET ANNONCES, — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 435 SUR LES PSOROSPERMIES, par M. Macassez. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 123-124.) À propos de la communication de M. Vincent, M. Malassez rap- pelle qu’il a signalé le premier la présence des Psorospermies dans les épithéliomes, et cela bien avant qu'il ne fût question de la psorospermose folliculaire végétante. PE LES CoCCIDIES DANS LES CANCERS ÉPITHÉLIEUX, par M. E. HACHE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 637-640.) L'auteur ayant eu l’occasion de faire l’examen d’une ulcération épithéliomateuse de la langue, d’un carcinome du sein et de deux épithéliomas lobulés, a pu constater, dans ces quatre cas, la pré- sence de Psorozoaires. M. Hache n'hésite pas à considérer les éléments ainsi observés comme des Coccidies vivant en parasites dans les cellules épithé- liales et à leurs dépens. d::G. SUR LA SIGNIFICATION DES FIGURES DÉCRITES COMME COCCIDIES DANS LES ÉPITHÉLIOMES, par M. À. BoRREL. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 446-449.) On trouve dans beaucoup d’altérations épithéliales, papillomes, épithéliomes, etc., des corps qui ont été regardés comme des Coccidies et qui ont fait ainsi décrire ces altérations épithéliales comme de nature parasitaire. M. Borrel ne partage pas cette opinion. Ayant repris l’étude du sujet au point de vue spécial des épithéliomes, il a été conduit à douter très fortement de la signification parasitaire des formations décrites comme Coccidies. Deux sortes d'éléments ont été décrits comme phases d'évolu- tion de la Coccidie : 1° des kystes intra-cellulaires refoulant le noyau des cellules épithéliales ; 2° des kystes à parois plus épaisses aux divers étages du réseau de Malpighi; cette apparence de membrane n’est due bien souvent qu’à une cavité dans le tissu. 436 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Rien n’a été répenent vu qui montre un kyste sporifère ou des spores. M. Borrel ramène ces formations à la simple valeur de pseudo- kystes qui peuvent être rapportés à de curieuses formations cel- lulaires endogènes, mais qui ne semblent pas devoir être assimilés à des parasites. L’auteur conclut que la plus grande prudence s'impose avant de parler de parasitisme et de Coccidies, du moins dans les épithéliomes. 1-0 NOUVELLES RECHERCHES SUR LES BACTÉRIES LUMINEUSES PATHOGÈNES, par M. A. GtaRD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 188- 191.) Bien que consacrées à un sujet de bactériologie, ces impor- tantes recherches doivent être analysées ici avec les travaux de zoologie, car elles font suite aux belles études que M. Giard a précédemment poursuivies avec tant de succès sur la luminosité des Arthrostracés. | Le savant professeur de la Sorbonne commence par compléter l’histoire de la Bactérie lumineuse et pathogène qu'il avait anté- rieurement fait connaître. Par des cultures répétées et par des expériences fort ingénieuses, il a pu établir l’étiologie de cette maladie phosphorescente : les Talitres blessés s’inoculent la ma- ladie en mangeant, parmi les rejets .de la mer, les débris de Pois- sons apportés par les flots et devenus lumineux. Mais cette Bactérie n’est pas la seule qui puisse donner aux Arthrostracés la maladie phosphorescente. M. Giard a constaté que le bacille de Forster et le bacille de Fischer deviennent lumineux quand on les transporte sur divers Poissons (Centronotus qunellus, Platella flesus, ete.). Inoculés à des Talitres ces deux bacilles les ont rendus lumi- neux, dans la proportion de 3 sur 10 pour le bacille de Forster et de 4 sur 10 pour le bacille de Fischer. Voilà donc trois microbes qui présentent ce caractère commun du devenir pathogènes pour les Crustacés arthrostacés. Évidem- ment ce fait apporte un nouvel argument pour le création du genre Photobacterium récemment proposé par Beiïjerinck. Ces trois microbes ne jouissent de leur faculté pathogène que lorsqu'ils ont été préalablement ramenés à leur phase active par une culture sur Poisson. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 437 Toutes ces cultures sur Poissons offrent à peu près le même aspect. La phosphorescence est d’un blanc argenté, à reflets ver- dâtres. Toutes présentent le phénomène de la scintillation, dû peut-être au déplacement des Bactéries. Malgré ces nombreux traits de ressemblance, les trois Bactéries possèdent quelques caractères différentiels. a La Bactérie des Talitres est beaucoup plus petite que les ba- cilles de Forster et de Fischer. Ces deux derniers se ressemblent à un tel degré qu’il serait presque impossible de les distinguer morphologiquement. Mais si on reprend ces deux microbes sur les Poissons pour en faire des cultures artificielles sur gélatine nutritive, on reconnaît que le bacille de Fischer perd toute luminosité dès la première culture, tandis que celui de Forster donne pendant une dizaine de jours des cultures lumineuses. M. Giard fait minutieusement connaître la technique à suivre dans l'étude de ces divers microbes, ainsi que les causes d’erreurs auxquelles on peut se trouver exposé. Les faits signalés dans cette communication s'imposent donc particulièrement à l’attention des zoologistes qui doivent se fami- liariser désormais avec l’étude des Bactériens. 1:26; $ 2 BOTANIQUE — RÉFLEXIONS ET EXPÉRIENCES RELATIVES A L'ABSORPTION DE L'EAU PAR LES FEUILLES, par M. P. DucuaRTRE. (Journ. de la Soc. nationale d'horticulture de France, 3° série, t. XIIL.) M. Ducharire consacre la première partie de son mémoire à la discussion des travaux contradictoires à ses anciennes recherches négalives de l’absorption de l’eau par les feuilles! Reprenant alors le sujet par de nouvelles expériences qu’il a fait porter sur des rameaux feuillés, les uns complètement immergés, les autres ne trempant dans 438 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES l’eau que par leur section, tandis que les troisièmes étaient laissés complètement à l’air, il conclut ainsi: « En somme, mes nouvelles expériences me semblent, sans une exception, confirmer celles dont j'ai publié les résultats de 1856 à 1861. ; | Les espèces, très variées, qui ont servi aux nouvelles recherches de M. Duchartre sont les suivantes : /lypericum calycinum, Cheiranthus Cheiri, Ribes Grossularia, Pelargonium odoratissimum, Eleagnus argentea, Syringa vulgaris, Dahlia variabilis, Lysimachia nummula- ria, Viburnum Tinus, Allium Schænoprasum. Les expériences qui ont porté sur l’Æleagnus, plante couverte, comme on sait, de larges poils écailleux, ont fourni cette indication spéciale que les poils ne seraient pas, comme on l’a dit, des organes ayant pour fonction l'absorption de l’eau. C. SUR LA STRUCTURE PRIMAIRE ET LES AFFINITÉS DES PINS, par M. van TIEGHEM. (Journ. de botanique, 5° année.) M. van Tieghem résume ainsi son étude : La racine des Pins a des faisceaux ligneux de forme normale, vis-à- vis de chacun desquels l’assise profonde de l’épais péricycle produit un canal sécréteur. La gouttière, ou l’étui qui borde ou entoure ce canal, est une lame de vaisseaux extra-ligneux péricycliques, surajoutée au faisceau ligneux pour servir à la nutrition et à l’insertion des radi- celles. La région non caractérisée de la tige n’a que des canaux sécréteurs péricycliques, et les feuilles de cette région n’ont que des canaux sécré- teurs corticaux, un de chaque côté; de même sans doute dans la tige adulte et les feuilles des Pins normaux. La région caractérisée de la tige se comporte parfois de même, et alors ni les rameaux courts ni leurs feuilles n’ont de canaux sécréteurs ligneux (Pinus Strobus). Le plus souvent elle a des canaux sécréteurs dans le bois primaire de ses faisceaux réparateurs. En ce cas, tantôt les rameaux courts et leurs feuilles sont privés de ces canaux (Pinus sylvestris); c’est le cas ordinaire. Tantôt ces rameaux et feuilles ont des canaux sécréteurs ligneux (Pinus Pinaster, etc.). Par la disposition de l’appareil sécréteur dans les régions compa- rables, notamment dans la racine, les Pinus ressemblent beaucoup plus aux Picea, Larix et Pseudolsuga qu'aux Abies, Tsuga, Cedrus 4e, as : L 4 4 x ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 139 et Pseudolarix. [ls se rapprochent surtout des Picea. Par leur struc- ture, les Picea diffèrent des Abies, les Larix des Pseudolarix; les Tsuga des Pseudotsuga, plus qu’on ne le croit généralement. C. - À SUR LES TÉGUMENTS SÉMINAUX DE QUELQUES CRUCIFÈRES, par M. J. D’AR- BAUMONT. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXII.) Continuant ses études, M. J. d’Arbaumont nous éclaire dans la présente note, sur la composition anatomique des téguments de la graine des Crucifères et sur leur origine. M. Maury avait, à l’occasion de son étude sur le Statice Limo- nium, signalé dans la constitution des téguments séminaux l'intru- sion de l’albumen, M. d’Arbaumont montre que ce fait n’est pas isolé, mais se retrouve chez les Sinapis alba et Brassica nigra. Le spermoderme des Crucifères est en général formé d’assises cel- lulaires pouvant s’élever jusqu’à quinze, lesquelles se groupent en couches, sur le nombre desquelles les botanistes ne sont pas d'accord. Pour MM. Baiïllon, Cauvet et de Lanessan, le nombre de ces couches serait de trois; 1l est de six pour M. d’Arbaumont. L'une de ces couches, dite nacrée ou testacée, d’après l’apparence et l’épaissisement en U de ces cellules, interne pour les uns, moyenne pour d’autres, serait le siège de la coloration des graines, noire dans le Brassica nigra, jaune pâle dans le Sinapis alba, d’un jaune plus foncé chéz le Cupsella-Bursa pastoris. | M. d’Arbaumont signale la formation, sur la couche testacée, de petits groupes de cellules étroites et allongées, formant par leur entre-croi- sement, les petites alvéoles qu’on voit à la surface des graines. Quant à la couche testacée elle-même, elle serait formée, au dehors, par le nucelle, intérieurement par l’albumen. C. SUR LE Punya-Bunvr4a, par le D' Ed. Hecxez. (Revue des sciences naturelles, Bull. de la Soc. nationale d'acclimatation, 38° année). Carrière avait dit de tous les Araucaria qu'ils ne sont ulilisés que pour leurs graines comme alimentaires, encore que celles-ci auraient une forte odeur résineuse inacceptable pour les Européens; propo- sition dont M. Heckel s’est proposé d'établir l’inexactitude. 440 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Il étudie aujourd’hui l’Araucaria (Colymbea) Bidwilli, grand arbre de 40 à 50 mètres, de la côte orientale d'Australie, où il donne des fruits d’un goût très agréable, et pur gommage, jusqu’à 5 et 6 kilogrammes pour chaque pied d’une gomme résine, renfermant 90 pour 100 d’arabine {en moyenne, 67 pour 100 et 18 pour 100 de résine). $ M. Heckel a introduit le Bunya-Bunya à l'ile de La Réunion et en Nouvelle-Calédonie. C. CURIEUX PHÉNOMÈNE PRÉSENTÉ PAR LE MANGUIER (MANG1IFERA 1Np1ca4), par M. H. Léveircé. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) Une grande chaleur a produit sur des Manguiers l’avortement des fruits; et, comme par une sorte de compensation, durant plusieurs jours est sorti des extrémités des jeunes pousses un liquide jaunâtre, visqueux et sucré, identique à celui que renferment d'ordinaire les fruits ou Mangues. M. Léveillé conjecture que c’est la sève élaborée, qui ne pouvant être utilisée par les fruits, s’échappait ainsi au dehors. C. LONGÉVITÉ DES BULBILLES HYPOGÉS DE L'ALLIUM ROSEUM, par M. GaAN- DoyER. (Pull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIII.) M. Gandoyer a vu des bulbilles hypogés de l’A/lum roseum, cette jolie espèce méditerranéenne, se conserver vivants en herbier durant plus de quinze ans, tandis que ceux d’autres pieds de la même plante avaient perdu toute vitalité dès la troisième ou quatrième année, C. HERBORISATIONS DANS LE JURA CENTRAL, par M. le D' X. GïLcor, (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIH.) Quelques-unes des espèces récoltées par le zélé botaniste d’Autun au val de Travers, au creux du Van et dans les tourbières des Ponts et de ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 441 la Brévine, localités renommées pour la richesse de leur flore, sont l’objet d’annotations spéciales ; telles sont : Aquilegia atrata, Tha- lictrum mayjus Jacq., Th. saxatile D. O., Th. calcareum Jord., Linaria petrea Jord., Pinus montana Du Roi, Carduus Gentyannus Gillot, Orobus f ee mis, Hnautia Godeti, Betula nana, pubescens et inter- media, Viola D etc. Fe G. Sur Le Gowocogus Convuranco, par M. H. Bocouircon. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) M. Bocquillon donne une description botanique de l’espèce, et fait connaître la structure anatomique de l’écorce, partie de la plante in- troduite en ces dernières années dans la thérapeutique. C. SUR LE MIMÉTISME DU J'aomisus onusrus, par M. Ed. HEckeL. (Bull. scientifique, t. XXIIL.) M. Ed. Heckel, professeur à la Faculté des sciences de Marseille, a fait sur le parallélisme de coloration entre certains Insectes et les plantes sur lesquelles ils vivent une série d'observations qu’il résume ainsi : « Ce que je tiens à bien mettre en évidence c’est que les trois va- riétés (blanche, rose foncé, rose clair} du Convolvulus arvensis sont l’œuvre de l'animal /7'homisus) qui les mime si fidèlement. A la faveur de ce déguisement rapidement acquis, 1l peut satisfaire sans efforts sa voracité (en dévorant les Insectes attirés par le nectar des fleurs) et, en faisant sa proie journalière des Insectes fécondateurs, il exerce une perpétuelle autofécondation, qui, nous le savons, finit par décolorer l’espèce et la rendre stérile dans quelques-uns de ses représentants. » L'auteur figure, dans deux planches coloriées, les diverses varia- tions des Convolvulus arvensis et un Dahlia rose avec les Thomisus onustus, vivant sur leurs fleurs, et concolores. C. 242 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA CLANDESTINE AUX EssaRTs-LE-Rot (SEINE-ET-Oise), par M. A. CrA- TIN. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXNIIL.) Les Lathræa Squamaria et Clandestina, signalés par quelques floristes anciens, à l'exclusion des auteurs modernes, passaient pour ne pas avoir réellement existé, ou, tout au moins, ne plus exister dans le rayon de la flore parisienne. Aussi s’est avec surprise et bonheur que les botanistes ont appris la découverte, par M. Chatin, d'une belle localité du Z. Clandestina près des Essarts-le-Roi, dans un ra- vin ombragé vers l’origine de la vallée de l’Yvette, où elle se trouve à la fois sous bois, dans une haïe et sur un chemin qu’ombragent di- verses Amentacées. : C. VOYAGES BOTANIQUES EN ALGÉRIE, par MM. J.-A. BATTANDIER et TRABUT- (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIII.) L'important article, avec nombreuses listes des plantes récoltées, est extrait d’un ARapport sur quelques voyages botaniques en Algérie, entrepris sous les auspices du Ministre de l’Instruction publique. Les provinces d'Oran et de Constantine, successivement parcourues, donnent lieu, en dehors de ce qui touche à la flore, à d’intéressantes remarques sur l’utilisation industrielle d’un certain nombre deplantes et de leurs produits. [ls signalent en particulier, l'exploitation, dé- sastreuse, du Chêne-Liège comme plante à tan vers Djigelli, et les avantages que présentent les racines d'un Passerina, très commun et à fibres soyeuses, comme plante textile. C. QUELQUES NOTES A PROPOS DES Pranræ E‘urorez DE M. K. RICHTER, par M. Aug. LE Jous. (Mémoires de la Soc. des sciences physiques et naturelles de Cherbourg, t. XXVIL.) Bien que venant après M. Rouy, M. Le Jolis trouve à glaner dans la publication, dont l'importance n’est pas d’ailleurs contestée, de M. Richter. C’est principalement la géographie botanique que visent les eri- tiques de M. Le Jolis. Les questions d’espèces ne sont toutefois pas ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 443 négligées. C'est ainsi, pour citer un fait, que M. Le Jolis se demande avec raison sur quels motifs s’est appuyé M. Richter pour déclarer que le Carex ligerica (qui a des caractères anatomiques s’ajoutant aux caractères morphologiques) est l’hybride des Carex arenaria X Schre- beri. C. Îris sisirica EN FRANCE, par M. Rouy. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIT.) M. Rouy signale la découverte, par MM. Foucaud et Jousset, de l’/ris sibirica, dans les Landes de Cadeuil, où il couvre une étendue de plusieurs kilomètres. | Cette espèce existe aussi dans le Jura sur les bords du lac de Joux, près la frontière française; on la connaît aussi en Alsace. C. CIRSES HYBRIDES ET DESCRIPTION DE L'Orcms Bounieri, par M. E.-G. Camus. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) M. Camus a présenté à la Société botanique plusieurs Cirses hy- brides, et donné la description d’un hybride de l’Orchis latifolia X 0. Morio trouvé par M. E. Boudier dans les prairies de Domont; il dénomme ce nouvel hybride Orchis Boudieri. C. UXE HERBORISATION À MÉRY-SUR-SEINE (AUBE), par M. Paul Harior. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVNIII.) Parmi les plantes intéressantes, recueillies, en juin, dans les envi- rons de Méry, nous citerons : — sur les bords du canal de la haute Seine : (alium dumetorum Jord., avec un hybride G. dunetoro X ve- rum Lam., Æ’uphorbia palustris el verrucosa, Allium acutanqulum, Sanguisorba serotina Jord; — dans un marais au delà du pont du Droupt : Orchis T'raansteirini Sant., Cirsium pratense et bulbosum, Eleocharis uniglumis et le Carex Davalliana, qui fut trouvé pour la dernière fois dans la flore de Paris par M. Chatin vers 1850 dans une prairie marécageuse en défriche des environs de Chantilly, aux 444 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES fonds de la Reïine-Blanche; — dans les garennes sèches, au milieu d’une nombreuse colonie d’autres Orchidées l'Ophrys Aschersoni de Nant., les Linum Loreyi, Androsace maxima, Mentha Mulleriana Fr. Schul{z, hybride présumée des M. arvensis et rotundifolia. Cette plante, cultivée dès longtemps par M. Malinvaud, l’est encore dans le jardin de l’École normale supérieure. C. SUR L'Æ'UPHORBIA RUSSINONENSIS ET L'ÂIERACIUM LOSCOSIANUM SCHEELE, par M. Rouy. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXX VIII.) En recherchant, sans succès, près de Saint-Antoine de Prats-de- Mollo, l’£‘uphorbia russinonensis trouvé par Rugel près Saint-Antoine d’Espagne, à cinq heures de marche de Prats, M. Rouy trouva une autre plante, nouvelle pour la flore de France, l’Aieracium loscosia- num. M. Rouy donne les caractères de cet Hieracium ainsi que ceux de l’'Euphorbia russinonensis. € ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORE FRANÇAISE, par M. Rouy. (Pull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIT.) Les espèces que signale aujourd’hui M. Rouy comme nouvelles pour la flore de France sont : Polycarpon rotundifolium Rouy, des terres incultes près Bonifacio ; Santolina Benthamiana Rouy, des Pyrénées; Calluna Belleziæ Rouy; cette espèce, voisine du C. vul- garis, a été trouvée dans un petit bois humide des Planets, près Saint- Léger, par Mil° Marguerite Bélèze; Scrofularia provincialis Rouy, de Provence; Myosotis bracteata Rouy, des sables herbeux, près les dunes entre Argelès-sur-Mer et Collioure (Godet). Cette dernière plante aurait été récoltée aussi par M. l’abbé Coste, aux mêmes lieux. C. Sur L'Oparys Pseupo-sPecuzum D. C., par M. CoPingau. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIII.) M. Copineau établit par des citations, que Ophrys Pseudo-speculum ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 445 des floristes modernes, voisin de l’aranifera, ne saurait être l'O. Pseudo-speculum de de Candolle, espèce qu’il rapproche de l'O. lutea, si différent de l’aranifera. Des recherches, faites sur la demande de M. Malinvaud à Genève, dans l’herbier-type des espèces de la flore française, établissent qu’en effet le Pseudo-speculum de de Candolle est très voisin, du /lulea, peut-être son hybride, et n’a aucune ressemblance avec le Pseudo- speculum actuel, voisin de l’aranifera. C. NOTES CRITIQUES SUR LA FLORE DE L'ARIÈGE, par M. Giraupras. (Bull. de la Soc. d’études scientifiques d'Angers, 1890.) Après quelques considérations sur la nomenclature, montrant qu’il serait parfois très fâcheux d'appliquer à la lettre la loi de priorité, l'auteur donne le résullat de ses nombreuses herborisations en 1890. Quatre espèces nouvelles pour la flore ariègeoise : Coronilla pyre- naica, voisin du varia, Globularia pseudo-(ralissieri, Teucrium Maithoi et Gymnadenia pyrenaica. C. CONTRIBUTION A LA FLORE DU BASSIN DE L’AUDE ET DES CORBIÈRES (1°° FAS- CICULE), par M. l'abbé Baicunëre. (Pull. de la Soc. d’éludes scien- hfiques de l'Aude, 2° année, t. Il.) M. l'abbé Baichère donne, en attendant une flore de l’Aude à laquelle il travaille, les résultats que lui ont fournis un assez grand nombre d'herborisations. Beaucoup de localités nouvelles des espèces rares sont énumérées. C. CATALOGUE DES PLANTES VASCULAIRES DU CANTON DE MONDOUBLEAU (Lo1Ir- ET-CHER), par M. Léon LeGué. (Paris, P. Klincksieck.) Ce catalogue comprend 786 espèces et 17 hybrides, sans compter bon nombre de variétés que d’autres auteurs élèvent au rang d'espèces, D'intéressantes remarques accompagnent un certain nombre d'es- REVUE DES TRrAv. scienr, — T, XI, n° 7. 31 24 446 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES pèces, parmi lesquelles : Lappa communis, Centaurea Jacea, Cra- _læqus oxiacantha, etc. | | On remarque dans la liste de espèces : Stachis alpina, Pulicaria graveolens, Daphne laureola, Sison Amomum, Carum verticillatum, Linum gallicum, Ranunculus chœrophyllos et À. parviflorus, Nardus stricta, Cystopteris fragilis, etc. C. SUR PLUSIEURS PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE LA RÉGION MÉDI- TERRANÉENNE ET PRINCIPALEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES, par MM. NeyrauD et DEBEAUX. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIITE, et Klincksieck, 1890.) Parmi les plantes recueillies par M. Neyraud en 1890, M. Debeaux a reconnu trois espèces nouvelles : Z'araxacum Neyrauti O. Deb,., du groupe du 7”. obovatum; Stachys Albereana J. Neyr., et O. Deb,, du groupe du $. italica; et S. brachyclada de Noé, du groupe du S. hirta. De nombreuses variétés sont décrites en outre par M. Debeaux. C. Le Mons pes Pranres, Revue mensuelle de botanique, par M. Hector LÉVEILLÉ, avec collaboration de M. A. Sapa, botaniste à Pondi- chéry. Le Monde des Plantes est un nouveau journal de botanique géné- rale. Nous relevons, dans son 1°" numéro, les articles suivants : 1° Sur la présence du Z'urnera ulmifolia (plante de l'Amérique aus- trale), à Pondichéry où il est naturalisé près de la gare, commençant peut-être là un nouveau Port-Juvénal ; L'ŒÆnothera tetraptera, de la Nouvelle-Espagne, est répandue aux Nilgiris, avec ŒÆnothera rosea du Mexique, encore plus commun, et OF’. odorata, de Patagonie, plus rare; 2° Sur la dispersion des espèces et la lutte pour la vie. M. Leveillé cite, comme se maintenant aux Nilgiris, avec les ŒÆnothera, V' Acacia Melanoxylon, V'A. dealbata et le T'araxacum officinale ; 3° Herborisations dans les montagnes de l’Inde. La liste, très nom- ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 447 breuse des espèces recueillies, eût gagné à être distinguée du texte par des caractères italiques, suivant la pratique ordinaire; 4° Notes de biologie végétale. Le Poinciana regia perd ses feuilles sous l’action des chaleurs pour n’en montrer qu’après sa floraison; le Badamier (Zerminalia Catappa) perd ses feuilles aussi, mais les reproduit en une seule nuit; l’£ucalyptus pousse de 3 à 6mètres par an. M. Léveillé en a vu, âgés de onze ans, atteindre à 100 pieds de hau- teur; en montagne, on a transplanté des Pommiers en fleurs sans qu'ils aient paru s’en apercevoir; le Manguier distille de l’extrémité de ses rameaux comme une fine pluie sucrée si les chdleurs ont fait avorter ses fruits; le Pesonia alba, sous l’influence de la chaleur, les jeunes feuilles de cet arbre, à croissance rapide, prennent l’aspect de feuilles fanées ; chez le Poimiana regia, les feuilles prennent le jour, quand la chaleur est forte, la position de sommeil ; l’Averrhoa bilimbi relève les bords de ses folioles aux heures les plus chaudes. Le Gentiana quadrilaria, observé d’abord à Java (Blume) et en Chine, habite aussi les Nilgiris et l'Himalaya. Enfin, notre vulgaire Stellaria media est commun dans les mon- tagnes de l’Inde. | C. Posapæa spaærocanpa COGN. par M. le D' André Posapa-ARANGo (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVHIL.) M. Posada informe M. Malinvaud que M. Cogniaux a dénommé Posadæa sphærocarpa la Cucurbitacée qu’il avait lui-même fait connaître sous le nom de Crummeropsis Ensete. Les fruits, très semblables à ceux du Crescentia Ensete, serviraient aux mêmes usages, lesquels sont, comme on sait, des plus divers. C. Turipes ET Lis COMESTIBLES, par M. J.-L. (Puil. de la Soc. nationale d’acclimatation, 38° année.) Les bulbes du Z'ulipa montana se consomment, en fortes quantités, dans l’Afghanistan et la Perse, ainsi que sur les marchés de Bombay, où 1ls sont connus sous le nom, impropre, de Salep. Le Japon consomme les bulbes du Zilèum cordifolium. Les fleurs desséchées de certaines Liliacées seraient aussi un aliment important 448 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES pour diverses peuplades de la Chine et du Japon, qui en font des gâteaux destinés aux potages. Le port de Chinkiang seul en expédie annuellement environ 3,400,000 kilos. C. Muscr novi cuanazupenses, par M. E. BEscHERELLE. (Revue bryologique d'Husnot, 18° année.) Les nouvelles espèces décrites par M. E. Bescherelle sont : Syrrha- podon levidorsus, du groupe des Orthotheca ; Sphachnobryum jula- ceum, dont le port rappelle celui de l’{llecebraria julacea ; Splachno- bryum atrovirens ; Distichophystum Mariei, qui ressemble par le port au Mniadelphus parvulus. C. AULACOMNIUM ANDROGYNUM EN FRUCTIFICATION, par M. BESCHERELLE. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) M. Pescherelle a trouvé en fructification dans les bois de Clamart l’Aulacomnium androgynum, qu’il n’avait pas rencontré en cet état depuis 1862, date à laquelle M. Rose et lui le récoltèrent au bois de Fleury, associé au Leucobryum qlaucum, autre Mousse à fructification fort rare. C. GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE, par M. Fernand Camus. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIT.) Voici, depuis la publication des exsiccata de MM. Rose et Besche- relle, la liste la plus complète des Mousses et des localités nouvelles découvertes postérieurement à l’exsiccata ; cette liste ne comprend pas, en effet, moins de soixante-dix espèces. C. SUR L'IDÉE D'ESPÈCE DANS LES SPHAIGNES, par le Dr E. Russow, prof. à l'Université de Dorpat.(Aevue bryologique d'Husnot, 18° année.) M. Russow conclut de ses études «que la délimitation de l’espèce ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 449 n’est nullement conventionnelle, comme Rôüll le pense, allant trop loin quand il propose de fixer la délimitation des espèces à la majo- rité des voix d’un comité choisi de sphagnologues ; proposition qui pent être ingénieuse, mais ne saurait avoir la prétention d’être prise au sérieux, car si elle venait à être mise à exécution, elle mettrait certainement fin à la systématique scientifique des Sphaignes. » C. LES SPHAIGNES EUROPÉENNES, D'APRÈS WARNSTORF et Russow (suite), par VenTuri. (Revue bryologique d'Husnot, 18° année.) Les espèces décrites sont : Sphagnum recurvum, avec ses variétés pulchrum, mucronatum, amblyphyllum, parviflorum, mollissimum, undulatum et semiundulatum ; S. obtusum; S. cuspidatum et ses variétés falcatum, plumosum et submersum. BE QUELQUES NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS INFÉRIEURS, par M. Em, Boupier. (Bull, de la Soc. mycologique de France, t. VIL.) Les nouveaux petits Champignons que fait connaître M. Em. Boudier sont PBotrytis albido-cæsia, observé sur du bois et des écorces en décomposition, l'espèce est voisine du £. pilulifera Sau.; Mycogone ochracea; très voisine du M. cervina Dilmar., cette espèce vit en parasite sur l’Acetabula leucomelas; Velutella albo-pilla, rencontré sur des tiges sèches d’Orchidées ; et Zymenula citrina, qui croit sur les écailles pourries des cônes du Pinus sylvestris. C. SUR UNE MALADIE DES DATTES, par MM. PATouILLARD et DELACROIX. (Bull. de.la Soc. mycologique de France, t. VIT.) La maladie des Dattes observée par MM. Patouillard et Delacroix est produite par un Sterigmatocystis qu’ils dénomment S. Phœnicis; très voisin du $. nigra, il n’est autre que l’Ustilago Phænicis Corda. Ex 450 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES HYPHOPODIES MYCÉLIENNES DES Mrrrora, par M. A. GAIEARD | (Bull. de la Soc. mycologique de France, t. VI.) Le mycélium des Âfeliola porte des appendices, dits hyphopodies, de deux sortes, les uns mucronés, les autres capités. Les observations de M. Gaillard tendent à établir que celles-ci sont des périthèces non développés, et que les hyphopodies mucronées représentent des rameaux mycéliens arrêtés dans leur évolution. C. ESPÈCES NOUVELLES DE CHAMPIGNONS INFÉRIEURS, par M. G. DELACGROIX. (Bull. de la Soc. mycologique de France, t. VIT.) Les espèces citées appartiennent aux genres Âusicoccum (2 esp.), Ceratostoma (2 esp.), Chætomella (2 esp.), et, pour une espèce seule, aux Âerpotrichia, Nectriella, Macrophoma, Zignoella, Cory- neum, etc. + A: EXCURSIONS MYCOLOGIQUES DANS LES PYRÉNÉES ET DANS LES ALPES-MARtI- Times, par M. L. Rozcanp. (Bull. de la Soc. mycologique de France, t. VIT.) À la suite de la liste des espèces par lui recueillies dans ses diverses excursions, M. L. Rolland donne la description du Ceratostoma Phœnicea, espèce nouvelle qu'il a recueillie sur des feuilles mortes de Palmiers. Il décrit en outre une nouvelle variété (ctricolor) de lOmphalodes bibula Quel., une variété (lareduna) du Tricholoma saponaceum Fries; et le Blitrydium Carestiæ de Notaris, parasite des tiges mortes du Æhododendron. C. 4 Licnens DE CANISY (MANCHE) ET DES ENVIRONS (suite), par M. l’abbé HuE. (Journ. de botanique, 5° année.) Quinze espèces de ZLecidea sans compter de nombreuses variétés font le sujet des deux derniers articles de M. l'abbé Hue. C. ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 451 SUR QUELQUES Cænocomium, par M. P. HarioT. (Journ. de botanique, 5° année.) M. Hariot avait signalé le Cœnogonium dialeptum Nyl., comme une Algue bien caractérisée; il vient d’y trouver des sporanges portés par des cellules unionées. Les mêmes caractères existent dans le Cœno- gonium simpleæ Mull. Ces deux C’ænogonium doivent être réunis sous le nom de 7rente- pohlia dialepta. ae ALGUES DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE CONTENUES DANS L'HERBIER DE En. LamMvy-DE-La-CaPeLre, par M. Ed. BornerT. (Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXVIIL.) Aux 37 espèces d’Algues mentionnées par Lamy-de-la-Chapelle dans sa Flore de la Haute-Vienne, M. Bornet en fait connaître cin- quante-sept autres découvertes par M. Lamy depuis la publication de sa Flore. Il n’est pas douteux, dit M. Bornet, que l’ensemble des espèces de l’herbier de M. Lamy (communiqué par M. Malinvaud) ne repré- sente qu’une partie de celles que pourrait trouver, dans la Haute- Vienne, un algophile expert à les rechercher. ee. S 3 GÉOLOGIE SUR LA GÉOLOGIE DE LA LIGNE D'ALAIS AU RHÔNE, par M. SARRAN D’ALLARD. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3 série, t. XVIII, p. 207, 1890.) La ville d’Alais est bâtie sur le groupe supérieur lacustre qu'Émi- lien Dumas a désigné sous le nom d’alaisien, et qui comprend avec des marnes vivement colorées, des argiles à tuile, suivies de pou- dingues au sommet. Ces poudingues, sur la rive droite du Gardon, viennent buter par faille contre le néocomien, le jurassique et le ter- 452 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES rain houiller. À la gare du chemin de fer en question, ainsi que dans diverses tranchées, des cassures mettent à jour l’urgonien et le néoco- mien, au milieu de cet étage qui se fait place, près de couches ton- sriennes. Malgré ces failles, on peut reconnaitre les zones suivantes : Lionites à Anthracotherium. Marnes à Melanoides aff. Lauræ. Argiles et schistes à insectes et à végétaux (Sabal major) avec con- glomérat subordonné. Ces couches sont supportées par le ligqurien à Cyrena cf. Dumasi, C. Alesiensis, Limnea longiscata, qui, par l’in- termédiaire de calcaires siliceux, repose sur le lacustre inférieur (bartonien — uzégien, E. D., p. p.), ou bute, par faille, contre le néocomien de Mons. Dans la plaine de Brouzet, la ligne recoupe cette assise rubigi- neuse, uniquement composée d’argiles et de cailloutis ; près du vil- lage, le lacustre inférieur recouvre les grès d’'Uchaux et, plus loin, le calcaire à /equienia ammonia (donzérien, Torcapel). Au nord du chemin de fer, les argiles rouges laissent à découvert un lambeau de calcaire lacustre présextien, sur lequel l’auteur reviendra dans une communication ultérieure. À Seynes, sous le donzérien, apparaît le barrémien (secundum Ki- lian) formé de marnes et calcaires marneux à £chinospatagus i- cordeani, avec barres de calcaires blancs à débris, c'est-à-dire du barutélien, qui, à Saint-Just, repose sur le cruasien ou calcaire à silex blond, d'aspect coralligène, avec calcaires bicolores à Crioceras Duvali, à la base. Dans le vallon de Saint-Just, on voit au-desssus les marnes hauteriviennes (À. radiatus et rares £ch. cordiformis), puis l’helvé- tien (schistes à Am. cf. cryptoceras, marnes à Bel. Emerici, et marnes à À. Roubeaudi). À Fontarèche, le calcaire à Chama fait place à l’ap- tien (calc. à A. consobrinus, argiles à À. furcatus, marnes à PL. se- micanaliculatus) ; le gault lui succède (grès calcaire à Orb. lenticulata, sables phosphatés à À. aurilus et grès sableux ou durs, ferrugineux). Le cénomanien présente des assises glauconieuses (rares Oursins); vient ensuite une formation de quartzites et de sables ferrugineux, qui, dans certaines localités, a débuté avec le gault supérieur et qui déborde souvent tous les terrains sous-jacents, puis, la zone ligniti- fère du paulétien, les grès d’'Uchaux (Ost. columba, Pyr. canalicu- lata) et les grès de Mornas (sables, argiles réfractaires et grès sili- ceux); dans une dépression de ces derniers, se rencontrent des lambeaux de molasse helvétienne. Au-dessus des grès de Mornas (ucélien), se présente, à Sabran, le calcaire à Hippurites (horizon de Piolenc). ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 453 Quant au iracé du chemin de fer, il se maintient sur le néocomien supérieur ou sur le gault, puis il entame les alluvions de la Tave ; il recoupe, également, quelques affleurements d’astien (Cerithium vul- gatum). À la gare de l’Ardoise, on à mis à nu des alluvions et pou- dingues à éléments altérés (alluvions pliocènes, Torcapel), que re- couvrent les terrains de transport récents (alluvions quafernaires et modernes). Vient ensuite un exposé des mouvements orogéniques et de la for- mation du sol. CET GÉOLOGIE DE L'INDE ANGLAISE, par M. Léveizzé. (Bull. de la Soc. géo- logique de France, 3° série, t. XVIIT, p. 144, 1890.) Parmi nos possessions dans l’Inde, deux présentent un grand in- térêt au point de vue géologique. Ce sont les établissements de Pon- dichéry et de Mahé, tous les autres sont situés sur des terrains d’al- luvion. La présente notice a pour obïet de définir la composition des terrains crétacés et tertiaires qui affleurent autour de Pondichéry. Ces derniers sont principalement représentés par une puissante formation de giès ferrugineux marqués de couleurs vives (grès de Goudelour) qui dessinent une ceinture continue de collines élevées enserrant les terrains d’alluvions sur lesquels est bâtie la ville de Pon- dichéry et ne renferment que des bois fossiles silicifiés, se rapportant à un Tamarinier (7amarindus indica) qui abonde encore dans le pays. CN: NOTE SUR LA GÉOLOGIE DE LA TUNISIE, par M. LE MEsLe. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIII, p. 209, 1890.) Cette note a trait à la description d’une série de coupes relevées, par l’auteur, dans les terrains jurassiques, crétacés et tertiaires de la Tunisie, notanment au djebel Zaghouan et au Kef. GX. SUR QUELQUES POINTS DE LA GÉOLOGIE DE LA TUNISIE, par M. AUBERT. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIII, p. 334, 1890.) Sur les derniers contreforts du Bou-Kournine, à l’est de Tunis, on 454 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES exploite à Kædel de grands massifs calcaires qui jusqu’à présentavaient été rapportés à l’urgo-aptien. M. Aubert signale ces calcaires comme représentant un simple accident coralligène intercalé dans des assises supra-néocomiennes, et que la présence d’un Piradiolites lumbrica- lis permet de rapporter au turonien. Cette note se termine par la description de deux points en Tunisie, djebel Oust, et djebel Meloussi, où pour la première fois la présence de calcaires marneux d’âge berriasien est signalée. Go. SUR LA PRÉSENCE DANS LE LANGUEDOC DE CERTAINES ESPÈCES DE L'ÉTAGE E DU SILURIEN SUPÉRIEUR DE LA BORÈME, par M. J. BERGERON. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIL, p. 171, 1890.) M. Bergeron s’applique dans cette note à déterminer exactement la position des différentes assises dans lesquelles il a rencontré, aux environs de Cabrières, certaines espèces de l'étage E du silurien de Bohême, telles que Atrypa Sapho Barr., Atrypa Hircina Barr., des débris d’Arefhusina, avec un bivalve spécial à cet étage de la Bohême, Slava Bohemica Barr. Ces couches reposent sur les calcaires à Aemicosmites, équivalents des calcaires de Bala, en Angleterre; elles se composent d’une série de schistes et de calcaires riches en Z'ubina palata Barr., Slava bo- hemica Barr., Mamintha comata Barr., Atrypa Sapho Barr., etc. Toutes ces formes se rencontrent dans les niveaux e, et e, du silu- rien supérieur de Bohème. Mais la présence dans les calcaires d’A- rethusina Koninchi Barr., qui est caractéristique du niveau e,, porte M. Bergeron à considérer ces assises épaisses d’une quinzaine de mètres, comme l’équivalent de ce dernier niveau; il est d’ailleurs re- couvert par la série correspondant au niveau e,. C’est la première fois que cette faune est signalée en dehors de la Bohême. C. V. NOTE SUR LA PRÉSENCE DU PLEURODICTYUM PROBLEMATICUM DANS LE DÉVO- NIEN DE CABRIÈRES ET SUR UN NOUVEL HORIZON DE GRAPTOLITHES DANS LE SILURIEN DE CABRIÈRES, par M. P. ve Rouvirze. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3e série, t. XVIIL, p. 176, 1890.) Le Pleurodictyum en question est accompagné d’un certain ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 455 nombre de Brachiopodes peu déterminables appartenant aux genres Arthis, Leptæna, Spürifer, ete., et se trouve situé dans les couches dévoniennes incontestables. | . Quant au nouvel horizon de graptolithes indiqué dans cette note, il se trouve situé à la base du silurien moyen, dans des couches qui renferment la faune des schistes d’Arenig et viennent buter par faille contre les dolomies dévoniennes. C. V. NOTES COMPLÉMENTAIRES SUR LE JURASSIQUE SUPÉRIEUR DE L'ARDÈCHE, par M. Kicraw. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIL, p. 301, 1890.) M. Kilian, à l’occasion d’un récent travail de M. Toucas sur le jurassique supérieur de l’Ardèche, croit devoir rappeler les faits suivants qui lui semblent indiscutables, et dont il a peu de jours en- core, pu contrôler l’exactitude, dans une excursion entre Aspres-sur- Buech (Hautes-Alpes), et Lus-la-Croix-Haute (Drôme). Le tithonique est représenté dans le sud-est par ses deux niveaux et est toujours recouvert par le berriasien tel que l’a défini Pictet : 19 Assise épaisse de calcaires gris massifs et bréchiformes à Peris- phinctes geron, Per. colubrinus, ete., dont la faune a été déjà, depuis longtemps, caractérisée par M. Kilian dans ses dernières publications sur les Basses-Alpes et l’Andalousie (localités : Beaumugne, Saint- Julien, Sisteron, etc.). C’est le niveau du diphyakalk ou tithonique inférieur ; 2° Calcaires blanes lithographiques avec bancs bréchiformes, à faune de Strambergq, renfermant déjà quelques espèces considérées comme berriasiennes. Les formes les plus caractéristiques sont entre autres : Hoplites Delphinensis Kil., Hoplites Callisto, Privasensis, Chaperi, microcanthus, Holcostephanus pronus, ete. — Cette assise a été par la plupart des auteurs, ainsi que nous l’avons déjà fait re- marquer, rattachée aux calcaires de Berrias. Cependant, elle est in- timement reliés à la précédente par un grand nombre d'espèces com- munes; elle est constamment (Claps-de-Luc, La Faurie, Curel, Valdrôme, Séderon, Saint-Julien-en-Beauchêne) et nettement recou- verte par : 3°-Calcaires marneux à faune spéciale (La Faurie, La Charce, Sis- teron, Curel, etc., etc.) dite berriasienne pure, sans mélange d'es- pèces franchement tithoniques. — Æoplites Malbosi, Euthymi, occi- 490, . REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES tanicus, Boissieri, Curelensis, Holcostephanus Negreli et ducalis y constituent un ensemble faunique à affinités incontestablement cré- tacées et qui doit être considéré comme la souche des Céphalopodes valenginiens et hauteriviens, Bel. latus, conicus, Orbignyi sont assez fréquents à ce niveau ainsi que Aynchonella contracta Pictet. C'est l’assise des calcaires à ciment de la Porte-de-France. La succession paraît être la même en Savoie d’après les récentes publications de MM. Hollande et Pillet. Quel que soit donc le mélange plus ou moins complet d’espèces des horizons n°* 2 et 3 à Berrias et dans l’Ardèche, M. Kilian croit être en droit de considérer comme indéniable l’existence d’une zone paléontologique distincte de celle de Stramberg et caractérisée préci- sément pour la plupart des espèces décrites par Pictet dans sa mono- graphie de Berrias, ainsi que par quelques formes spéciales d’AHol- costephanus (Holc. ducalis, Negreli, etc., in Matheron et plusieurs espèces nouvelles). Cette zone qui se trouve en Algérie (Lamoricière) et en Tunisie, avec les mêmes espèces, a un cachet plus récent que celle de Stramberg et plus ancienne que la zone à Am. Roubaudi et Bel. Emerici qui lui est superposée et paraît correspondre avec le n° 20 de la coupe des Vans à Berrias de M. Toucas à Rhynch. con- tracta (2), Bel. conicus, etc. Qu'elle mérite ou non le nom de berria- sien, cette zone existe réellement et sans mélange en beaucoup de points au-dessus des couches à faune de Stramberg (n° 2). De plus, elle marque une phase bien nette dans l’évolution des Céphalopodes et dans la suite des faunes si voisines qui se sont succédé entre le sé- quanien et le valanginien dans les régions à facies vaseux de la pro- vince méditerranéenne. L'ensemble des trois zones citées plus haut se fait remarquer par l'abondance de certaines formes telles que Phylloceras semisulcatum (ptychoicum), Calypso (= berriasense, — silesiacum), Lytoceras Honnorati (— municipale), Juilleti (— sutile), quadrisulcatum, etc., communes au tithonique, au berriasien et au néocomien proprement dit. Ge V: NOTE SUR LE SYSTÈME OOLITHIQUE INFÉRIEUR DU JURA MÉRIDIONAL, par M. Attale Ricue. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIII, p. 109, 1890.) Cette note a pour objet l’étude sommaire, dans la moitié méridio- nale du Jura français, de la composition des assises comprises depuis ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 457 le lias supérieur (zone à Ammonites opalinus), jusqu'aux märnes oxfordiennes à Amm. Renggeri. L’ensemble de ces assises correspond aux étages bajocien, bathonien et callovien. La limite nord de la région considérée est à peu près le parallèle de Lons-le-Saulnier. Le bajocien, assez constant dans son allure, a pour représentant principal un calcaire à eutroques superposés à des calcaires marneux à fucoïdes, représentant la zone à Ammonites Murchisonæ, et subor- donnés à des calcaires à Polypiers disposés par bancs réguliers, plus ou moins épais, et qui renferment les espèces suivantes : Verinea Jurensis, Ostrea Marshii, Ost. obscura, Pecten Dewalquei, Terebra- tula perovalis, Rynchonella quadriplicata. Dans le bathonien plus puissant, plus variable aussi dans sa com- position, les formations coralligènes, au sommet, prennent plus d’im- portance notamment dans le Bas-Bugey, où le choin de Villebois, si largement exploité comme pierre de construction, n’est autre qu’un ancien récif largement étendu dans toute la partie sud-ouest du Jura méridional. Dans le nord-ouest, un pareil accident coralligène se constate aux environs de Saint-Claude et de Prénovel, si bien qu'aux deux extrémités du Jura on peut noter la présence de récifs batho- niens séparés par une large zone où domine le facies marneux. C. V. NOTE SUR LE BARRÉMIEN DE COBONNE (DRÔME), par M. G. Say. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIL, p.120, 1890.) D’après l’auteur, le barrémien de Cobonne est constitué ainsi qu’il suit : 1° Marnes et calcaires marneux à Hamulines et à Ammonites du barrémien inférieur (Pulchellia pulchella, Holodixus cfr. Vandex Heckei); 2° Calcaires compacts avec Costidiscus recticostatus, Pachydiscus Percevali, Hamulina Silesiaca ; 3 Mince assise de marnes et calcaires marneux avec fossiles pyri- teux de petite taille (Pesmoceras strettostoma, Heteroceras, etc.) Le gisement de Cobonne est un des derniers où l’on trouve le bar- rémien avec le facies vaseux à Céphalopodes bien caractérisé; plus au nord, dans le Valentinois et le Royan, on ne trouve plus au-dessus de l'hauterivien que des calcaires marneux à Z'oxaster complanatus et rares Céphalopodes barrémiens. Ga: 458 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTE SUR LES MINES DE COLAR (INDE), par M. Léverrré. (Buil. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIII, p. 228, 1890.) Les mines en question sont des filons de quartz aurifère que M. Léveillé signale comme se présentant engagés dans une roche mi- cacée éruptive, improprement désignée, dans la région, sous le nom de schiste. UE NOTES SUR L'AGE MIOCÈNE SUPÉRIEUR DES LIMONS A Æ1IPPARION GRACILE DU MONT LEBERON, par M. Ch. Dgpérer. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIT, p. 103, 1890.) | La découverte, faite par M. Deydier, d’un rouveau gisement de Mammifères situé à 3 kilomètres à l’ouest de la localité classique de Cucuron, permet de fixer d’une façon définitive l’âge jusqu'alors en- core controversé des limons rouges à Æipparion gracile du mont Le- beron. | En ce point, en effet, les limons ossifères renfermant les espèces les plus connues de la faune du Leberon, Hipparion gracile, Trago- ceras amaltheus, Gazella deperdita, Hyæna eximia, sont situés entre deux couches de marnes et de calcaires lacustres, où l’Æelix christoli est accompagné de toute une faune de Mollusques saumâtres, terres- tres ou d’eau douce, les plus caractéristiques du miocène supérieur (Melanopsis Narzolina, Neritina Dumortieri, ete.). En dernier lieu M. Depéret mentionne la présence dans le calcaire lacustre de Ratavoux, près Cucuron, d’une mandibule de Castor Jæ- geri Kaup, espèce essentiellement miocène qui n'avait pas encore été signalée dans la faune du mont Leberon. LÉ A ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE ET NOUVELLES RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES DU TERRAIN LACUSTRE SUPÉRIEUR DE PROVENCE (DANIEN), par M. Ca- zioT. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVII, p. 223, 1890.) Cette note comprend une étude stratigraphique détaillée du terrain lacustre (calcaire à Zychnus) du versant nord des Alpines et notam- ment une liste complète des espèces rencontrées dans ces calcaires et FPT CVS ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 459 qui pour la plupart appartiennent à des formes de la zone équato - riale. Ces faits s’accordent avec ce qu’on sait de la flore de ces mêmes as- sises qui témoigne d’un climat chaud et humide. GYM NOTE SUR L’EXTENSION DES ATTERRISSEMENTS MIOCÈNES DE BorpJ-BouirA (AzGeR), par M. E. Ficmeur. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIL, p. 302, 189c). Les puissants dépôts de nature alluvionnaire du versant sud du Djurjura, reconnus depuis quelques années par l’auteur de cette note comme appartenant à l’époque du miocène moyen, se rattachent d’une manière incontestable à une formation de même nature signalée par M. Pomel dans la région de Médéa (Hassen-Ben-Ali). Les observations récentes de M. Ficheur dans toute la région sont venues confirmer entièrement l'hypothèse de M. Pomel sur la continuité de ces dépôts. IL en résulte que l’on peut démontrer ce fait intéressant de l'existence d’une vallée fluviale miocène, avec affluents, s'étendant depuis le mé- ridien de Médéa, à l’ouest, jusqu’à l’Irzer-Amokran, à l’est, c’est-à- dire sur une longueur d'environ 170 kilomètres, avec une largeur maxima de Bordj-Bouira. Cette ancienne vallée, occupant une dépres- sion entre deux chaînes crétacées, est jalonnée par une suite d’an- ciennes cuvettes quaternaires, formant les plaines des Beni-Sliman, des Arib, du Hamza,. 4 L'existence d’une vallée miocène aussi nettement indiquée par des dépôts alluvionnaires, de tout point identiques aux atterrissements quaternaires des grandes vallées actuelles, me paraît présenter assez d'intérêt pour être décrite avec quelques détails, résumant des obser- vations personnelles. EME NOTE SUR LES TRAVERTINS TERTIAIRES A VÉGÉTAUX DE DOUVRES (AIN), par M. A. BorsreL. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIL, p. 337, 1890.) Ces travertins, qui sont en rapport avec des formations argilo-cale caires rouges, se montrent sur les flancs abrupts du bathonien dans la petite gorge où circule la Cozance. M. Boistel a rencontré dans les 460 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES couches rouges un Hélix voisin de elix aquensis. Au-dessous des travertins, dans le fond de la vallée jurassique et séparés par une distance verticale de 100 mètres, se montrent des dépôts tertiaires argileux, avec lignites qui vont rejoindre sans discontinuité les dépôts d'Ambérieux, d’Ambronay et de Soblay. M. de Saporta, dans une lettre adressée à M. Munier-Chalmas, si- gnale, parmi les plantes recueillies par M. Boistel, une feuille de Cinnamomum PBuchii Hunger; il n’hésite donc pas à croire que ces travertins sont plus anciens que ceux de Meximieux et même sont franchement miocènes. En effet, le genre Cinnamomum n'existe déjà plus à Meximieux (pliocène moyen) et il est représenté par de très nombreux débris. CV: ÉTUDE SUR LES FORMATIONS TERTIAIRES DE LA RÉGION THÉZIERS-V ACQUIÈRES (GarD), par M. Cazior. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3e série, t. XVIII, p. 343, 1890.) La formation tertiaire, qui fait l’objet de ceïte étude, forme un bassin limité sur la rive droite du Rhône, entre Aramon, Estezargues, Domazan et Fournès, et qui borde, sur une légère épaisseur, la rive gauche du Gardon, entre Comps et Remoulins. Ce bassin est constitué par des argiles plaisanciennes, qui atteignent leur plus haute puissance dans le voisinage du Rhône et du Gardon, et représentent un dépôt marin, formé non loin du continent par les apports d’un cours d’eau douce qui venait se jeter à Vacquières, dans la mer pliocène, en transportant avec lui des terres, des feuilles et des débris de végétaux. Ces argiles marines sont surmontées, à Vac- quières, par des dépôts d’estuaire représentés par de petites couches remplies de Potamides Basteroti et de débris de végétaux, avec, par places, des Planorbes joints à des Cardium et à des Uno. Des résultats de ce travail on peut conclure que ces couches mio- cènes de Théziers appartiennent à l’helvétien inférieur, l’helvétien supérieur manquerait. Ce sont, en effet, les couches à Congéries qui reposent directement sur cette mollasse à Pecten de Théziers. Pour bien fixer cette place des couches de Théziers et de Vacquières, M. Caziot résume ses observations dans une coupe théorique déduite de tous les documents recueillis. Gi EN, 27207 LI 4‘ ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 461 DE LA MESURE DU TEMPS DANS LES PHÉNOMÈNES DE SÉDIMENTATION, par M. De LaPPARENT. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3° sé- rie, t. XVIIL, p. 352, 1890.) Dans un travail inséré au Scotish Geographical Magazine de 1887, M. J. Murray a établi les données suivantes : É Les dix-neuf principaux fleuves du globe, pour un débit res de 3,610 kilomètres cubes, amènent à la mer une masse de matériaux solides en suspension égale à 1kmc,385. Or le volume d’eau de la tota- lité des fleuves terrestres étant d’environ 23,000 kilomètres cubes, la même proportion appliquée à ce chiffre donnerait un apport solide annuel de 1okmc,43. Les géologues anglais sont d'accord pour penser que l’ablation ma- rine, sur l'ensemble des côtes anglaises, est certainement inférieure à 3 mètres par siècle. Admettons cette donnée et supposons que les côtes aient une altitude moyenne de 5o mètres, ce qui est plutôt su- périeur à la réalité. Cette ablation séculaire fera disparaître chaque année 1imc,5 par mètre, c’est-à-dire 1,500 mètres cubes par kilo- mètre. D'autre part, si l’on calcule, d’après des données récentes, la lon- gueur totale des côtes, elle peut être évaluée à 200,000 kilomètres. Dans ce cas, l’ablation annuelle serait de okmc,3. Elle n’atteindrait donc pas 3 pour 100 de l'érosion continentale ! Encore ce chiffre est-il un maximum, Mais il faut faire la part de ce que charrient les glaces circumpolaires. L'action dissolvante des eaux continentales est fort importante ; M. Murray en fixe le montant à près de 5 kilomètres cubes par an. L'ensemble de ces trois chiffres nous donne 16 kilomètres cubes environ: c’est ce que perdent les continents, mais ce total concourt dans son entier à l’œuvre de la sédimentation. L’altitude moyenne de la terre ferme, supposée uniformément ré- partie, est d'environ 700 mètres ; comme la surface totale des conti- nents est de 145 millions de kilomètres carrés, on peut chercher à prévoir à quel moment cette surface uniforme serait amenée par l’é- rosion Jusqu'au niveau de la mer. L’ablation annuelle de 16 kilomètres cubes fait perdre au plateau continental de 700 mètres une hauteur telle que À X 145,000,000 — 16, ce qui donne k — — de millimètre. Mais quand les continents perdent un volume égal à S X , les ma- tières, en s’accumulant dans la mer, déterminent chez celle-ci, dont la superficie est S’, une surélévation 4! telle que S'X' = Sh. Donc Revue DES TRAV, SGIENT. -— T,. XI, n° 7, 32 462 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES S S h' = g X k; comme d’après M. Murray, on a Gi = il en résulte que h' — _ de millimètre. Ainsi, pendant que le plateau continental s’abaisse de - de millimètre, la mer monte de ;;, c’est-à-dire qu’en réalité l'altitude du plateau, relativement à la surface marine, a di- _ 1 1 hs SERE minué de — +—, soit ——de millimètre. 10 120 100 Par suite, autant de fois 0,14 sera contenu dans 700,000, autant de fois il faudra d’années pour raser la terre ferme. On trouve de cette manière que 5 millions d'années devraient suffire. D’après M. Murray, les sédiments terrigènes, c’est-à-dire formés par la destruction de la terre ferme, occupent environ 20 pour 100 de la surface des océans. Ce chiffre doit porter, non sur les 16 kilo- mètres cubes représentant la perte des continents, mais sur les 11 ki- lomètres cubes de matières entrainées. Ces 11 kilomètres, se répartis- sant sur 73 millions de kilomètres carrés, c’est-à-dire sur le + de la surface océanique, y formeraient chaque année une couche de 5 de millimètres atteignant 750 mètres au bout de 5 millions d'années; mais cette épaisseur serait très inégalement répartie. Près des côtes elle pourrait s'élever à 2,000 et même 3,000 mètres. Or Dana évalue aux environs de 45,000 mètres l'épaisseur totale maxima des forma- tions sédimentaires ; il en résulterait que 75 millions d’années suffi- raient, au taux actuel de la sédimentation, pour rendre compte de tout ce qui s’est produit à partir de la consolidation de l’écorce ter- BEN: restre. SUR LES TREMBLEMENTS DE TERRE, par M. TARpy. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIE, p. 350, 1890.) ORIGINE DE L'OROGRAPHIE DE LA TERRE, par M. Tarpy. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIE, p. 167; 1890.) ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 463 SUR LA POSITION STRATIGRAPHIQUE DE CHARBONS FOSSILES DU PIÉMONT, par M. Fréd. Sacco. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, & XVIIE, p.235.) Dans cette courte note M. Sacco énumère tous les gites de lignite connus dans les divers terrains tertiaires du Piémont. RON OBSERVATIONS SUR LES DUNES LITTORALES DE L'ÉPOQUE PLIOCÈNE EN ALGÉ- RIE ET EN TUNISIE, par M. A. Parran. (Bull. de la Soc. géolo- gique de France, t. XNIIT, p. 245, 1890.) M. Parran différencie les dunes des coteaux des dunes des plaines et caractérise les premières par leur attitude plus élevée, leur avancée plus grande dans les terres, et par les sources jaillissantes auxquelles elles donnent naissance (dunes de l’oued Zouhara en Kroumirie). Il rappelle la propriété des sables fins et tassés de s’opposer au mé- lange des eaux douces et des eaux de mer, propriété mise à profit depuis la plns haute antiquité, et notamment par Jules César, à Alexandrie, pour le creusement des puits sur certaines plages et dans les mersas (petites baies entaillées dans la falaise) ensablées. Il signale enfin sur le littoral oranais, aux environs de Bénisaf, des témoins irrécusables, suivant lui, de plages sableuses et de dunes de coteaux de l’époque pliocène. LES DUNES MARITIMES ET LES SABLES LITTORAUX, par M. le Dr LABBAT. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIH, p. 259, 1890.) SUCCESSION DES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES DANS LE VELAY, par M. Mar- cellin Bouse. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIII, p. 174, 1890.) Dans les régions du Mézenc, d’après l’auteur, sur le prolongement du plateau des Coirons et dans la chaîne du Mégal, cette série vol- canique comprend les différents termes suivants : 1° Basaltes compactes reposant directement sur le granite où sui 1. H4 RÉTETE PER TN Ad LS 464 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES les argiles tongriennes. Ces basaltes sont peut-être contemporains de ceux des Coirons, appartenant au miocène supérieur. 20 Coulées de labradorites ; 3° Coulées de basaltes De tantôt superposées aux précé- dentes, tantôt reposant directement sur le terrain primitif ou sur Poe dns 4° Phonohthes, trachytes phonolithiques, andésites, s'étant fait jour au travers des basaltes anciens. Aucune observation n’a permis à l’auteur d'établir l’ordre chronologique relatif de ces diverses roches. D’après M. Termier, au Mézenc, la sortie des andésites a précédé la sortie des phonolithes. Toutes ces roches se rencontrent aux environs de la ville du Puy, dans les argiles, sables, graviers et cailloux roulés à Mastodontes du pliocène moyen. Ces alluvions alternent avec de nouvelles coulées de basalte et des brèches limburgitiques, dites brèches anciennes, qui ont comblé le lit du cours d’eau du pliocène moyen. Un nouveau dépôt alluvial surmonte les brèches anciennes. L’au- teur l’a confondu à tort, dans sa communication de l’année dernière, . avec les alluvions à Mastodontes. Depuis, il a pu constater sûrement que ces alluvions supérieures renferment l’£lephas meridionalis. Elles sont couronnées aux environs du Puy par un basalte, issu de volcans dont les cratères sont encore représentés par des mamelons arrondis et surbaissés. Ces coulées et les alluvions sous-jacentes du pliocène supérieur, étant coupées à pic, sont antérieures au creusement des vallées actuelles. Les diverses étapes de ce creusement sont marquées, dans la chaîne occidentale ou chaîne du Devès, par des coulées de basalte qui se sont épanchées à diverses époques. Dans la vallée de l'Allier, on voit ce basalte des pentes reposer, à diverses hauteurs, au- dessus du lit de la rivière, sur des terrasses de cailloux roulés. Les dernières coulées, issues de volcans à cratères parfaitement conservés, descendent jusqu’au fond des vallées actuelles, dont le thalweg s’est reconstitué à côté du thalweg de cette époque. Ces basaltes supportent, près du Puy, des atterrissements à £'lephas primigenius, Rhinoceros fichorhinus, etc. En terminant, l’auteur fait remarquer que la série éruptive du er diffère des séries du Cantal et du Mont-Dore à deux points de vue : 1° l’ensemble est, dans le Velay, plus homogène et plus basique ; 2 . qu’en Auvergne, les coulées provenant de deux grands volcans se sont superposées de telle façon que sur certains points, à Thiézac, par exemple, on peut relever une coupe presque complète de toutes les formations du massif; dans le Velay, les coulées issues ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 465 d’un très grand nombre de centres volcaniques se sont juxtaposées ; cette disposition rend leur chronologie relative bien plus difficile à établir. Dans le Velay, la dénomination de basalte des plateaux ne saurait avoir. de signification chronologique. A partir du Mézenc jusqu’à la vallée de l'Allier, c’est-à-dire en se dirigeant de l’est à l’ouest, les basaltes des plateaux deviennent de plus en plus récents depuis le miocène supérieur jusqu’au début du quaternaire. Enfin, pour établir le degré d’ancienneté des coulées basaltiques, il peut être dangereux de se baser sur le degré de conservation des cratères dont ellegæémanent. La montagne du Coupet est un cône de scories fort bien conservé, dont les flancs sont recouverts d’un dépôt détritique renfermant une faune caractérisée par Mastodon Arver- nensis, Équus Stenonis, etc. GE NOTE SUR UNE PORPHYRITE A PYROXÈNE, par M. CamusET. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIIL, p. 165, 1890.) Cette roche, intercalée dans des schistes et des tufs porphyritiques houillers, constitue deux coulées assez étendues, l’une sur le territoire de Brandon (Saône-et-Loire), l’autre sur celui de Clermain. Sa com- position est ainsi réglée : I. Apatite en inclusions dans les éléments ferrugineux ; pyroxène en grands cristaux simples ou macles ; m1ca noir en grandes lamelles frangées ; oligoclase en débris peu abondants ; amphibole (hornblende) très clivée. À ces minéraux viennent s'ajouter des sections octogo- nales d’un minéral isotrope rappelant par sa forme la leucite, mais qui n’a pu être déterminé avec précision, étant donné son état d’alté- ration. IT. Microlithes d’oligoclase et d’orthose très fins. — A l'état acces- soire on observe ensuite de la pyrite avec un peu de quartz grenu. Ce. SUR LES ROCHES MÉTAMORPHIQUES DE POUZAC, par M. Frossarn. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVII, p. 351, 1890.) En poursuivant l’étude géologique du gisement de Pouzac (Hautes- 466 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Pyrénées), après avoir constaté l’état des terrains éruptifs (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVII, p. 318, séance du 4 février 1889), nous sommes amené à examiner les roches méta- morphiques encaissantes. | Ces roches sont variées, confuses et fragmentaires, très rarement simples, habituellement abondantes en druses cristallines, pétries dans leur masse de cristaux métalliques ou siliceux. On n’y trouve, malgré des recherches acharnées, aucune trace de débris fossiles, ni aucun indice de stratification ; elles paraissent dépendre essentielle- ment de la syénite. Au contact du gneiss et de la granulite vers Ordizan et sur la route de Hauban, le schiste à fuçcoïdes se trouve récent ou injecté de quartz, quartzite et pyrite. L’ophite de Palasson paraît avoir peu agi sur les roches encaissantes; des amas de tale blanc et verdâtre bordent l’ophite au nord de la Serre d’avant et au midi vers le chemin de Pouzac à Hauban. Par contre, la sablière syénitique est enveloppée de calcaires cristallins el ces roches méta- morphiques se continuent sous leur aspect excessivement varié jusqu’à Monloo. Nous en avons étudié et décrit tout le détail ; nous vous épargnons ces minuties. Voici le sommaire de la plupart des roches observées : Grès à actinote, geysérite ou quartz thermogène, roches alumineuses, amphiboliques, sables amphiboliques, talc chloriteux, marne tal- queuse, tale argileux à couseranite, chlorite à magnétite, marbres, calcaires cristallins et terreux, calcaire à quartz, à trémolite, à acti- note, à tale, à albite, à Hide à couseranite, à chlorite, à oligiste, dolomie ; cette dernière roche est très peu abondante. Nous avons pu trouver dans le gisement de Pouzac cinquante- -deux espèces minérales dont plusieurs offrent diverses variétés et parfois des formes cristallines nouvelles ou une composition insolite. CV DESCRIPTION DES SYÉNITES NÉPHÉLINIQUES DE PouzAc (HAUTES-PYRÉ- NÉES) ET DE MONTRÉAL (CANADA, ; LEURS PHÉNOMÈNES DE CONTACT, par M. À. Lacroix. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t XVIIL p.511; 1890) Des études récentes ont montré la grande dissémination des syé- nites néphéliniques considérées pendant longtemps comme spéciales à certaines régions septentrionales, comme la Norvèse qui devenait la contrée classique pour les roches de ce genre. ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 467 Le but de ce travail est de décrire deux gisements de cette roche situés l’un près de Pouzac dans les Hautes-Pyrénées, l’autre à Mon- tréal dans le Canada et de donner de chacune d’elles une étude pétro- graphique détaillée. D’après les observations de M. Lacroix la composition de la syénite néphélinique de Pouzac, est ainsi réglée : : Éléments anciens : magnétite, ilménite, apatite, zircon, sphène. augite, amphibole brune, mica noir, sodalite, orthose, albite, anor- those. Éléments récents : sodalite, néphéline. Celle de Montréal d’âge silurien renferme les minéraux suivants : apatite, magnétite, sphène, zircon, grenat, fluorine, astrophyllite (mosandrite?, allanite?, ænigmatite?), pyroxène, amphbole, mica, orthose, anorthose, oligoclase, albite, néphéline, sodalite et divers produits secondaires tels que, mica blanc, cancrinite, mésotype, hy- dronéphélite, analcime. Elle se présente sous divers états, dans les- quels M. Lacroix a pu reconnaître, à côté du type grenu normal, un type pegmatoïde rappelant les syénites bien connues du Langesund- fjôrd en Norvège, puis des roches à texture variable observées sur les bords du massif et qui résultent de modifications endomorphes subies par la roche. Dans ces types de contact au voisinage des calcaires siluriens tra- versés, la roche s’enrichit en oligoclase; le pyroxène devient plus abondant ; l’amphibole diminue ou disparaît complètement; en même temps on remarque un développement de grenat et surtout de can- crinite. Enfin, dans quelques cas plus rares, mais fort intéressants à constater, les feldspaths s’allongent et tendent à prendre la forme de microlithes. M. Lacroix décrit ensuite avec soin les modifications profondes su- bies dans la zone de contact, par le calcaire qui devient très cristallin, et se charge de pyroxène, wollastonite, grenat, perowskite; plus ra- rement on y observe du mica, du sphène, du zircon et du feldspath. Cette syénite a pour escorte un grand nombre de filons minces constitués par des roches blanches rubanées dans lesquelles on re- marque des zones foncées ayant l’aspect et la composition soit d’une porphyrite, soit d’une phonolithe. Ces derniers sont essentiellement constitués par la néphéline, du sphène, de l’agyrine, de l’orthose et du grenat, Avec le même soin M. Lacroix avait précédemment décrit les modi fications subies dans la zone de contact par la syénite de Pouzac et les actions que cette roche a exercées sur les roches traversées. Ces 168 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES roches sont des argiles et des brèches calcaires. Dans cette brèche cal- caire on observe un développement remarquable de pyroxène, de di- pyre, d’actinote et de pyrite. Quant à la syénite, comme celle du Ca- nada, elle passe au contact à un type phonolithique bien accentué. GENE Ç 4 CHIMIE a SUR QUELQUES NOUVELLES FLUORESCENCES, par M. LECOQ DE BoïSBAUDRAN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 24 et 67.) L'auteur a obtenu de nouvelles fluorescences en prenant comme matières actives la samarine et les oxydes Z, et Lg, et comme dissol- vants solides la silice et la zircone calcinées; il se contente dans ce mémoire d’indiquer les principales positions spectrales. De l’examen des spectres de ces fluorescences résultent quelques remarques inté- ressantes pour l’étude générale de ce phénomène; c’est ainsi qu'on observe de nouveaux exemples de la pluralité des spectres obtenus avec une même matière active dans des dissolvants solides différents. D'où il résulte que si on veut établir par des mesures exactes de la lon- œueur d'onde, l'identité ou la diversité de deux matières actives, il est essentiel d'opérer sur des dissolvants solides absoluments sem- blables. Le savant chimiste avait déjà signalé depuis longtemps la rapide extinction de diverses fluorescences produite par l’échauffement des substances examinées ; les expériences rapportées dans ce mémoire montrent que cet effet peut être dû à la fois à la nature de la matière active, et à celle du dissolvant solide, mais cette action dépend peut- être plus généralement encore de la matière du dissolvant solide que de celle de la matière active; chaque corps tend à communiquer à la combinaison dont il fait partie la propriété spéciale qui le dis- tingue. De la comparaison des fluorescences données par AlO* + Sm et S10° + Sm, on peut tirer une remarque importante c'est : l’exemple ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 469 des modifications différentes qu’une forte calcination des substances imprime aux spectres dérivés d’une même matière active. Les spectres peuvent devenir complètement différents. es C. SUR LES DIFFÉRENTS ÉTATS DES CARBONES GRAPHITES ET SUR LES DÉRIVÉS CHIMIQUES QUI LEUR CORRESPONDENT, par MM. BERTHELOT et P. PE- rit. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. COX, p. 101.) L’étude thermique des différentes variétés de carbone et des com- posés qu’on en dérive par oxydation, dans le cas du graphite, présente un grand intérêt, au point de vue de la connaissance des condensa- tions polymériques qu’éprouve cet élément. Les auteurs ont appliqué la bombe calorimétrique à la mesure des chaleurs de combustion des diverses sortes de carbone graphitique, et des oxydes graphitiques et pyrographitiques décrits par M. Berthelot ; il résulte des déterminations faites sur ces substances que chacun de ces corps possède une chaleur de combustion et de formation qui le caractérise. Le carbone graphitique fournit un oxyde qui possède une compo- sition répondant sensiblement à la formule empirique (C'H°O*}", les auteurs prennent n = 4 et ont alors comme formule de comparaison CSH$O’®?. Chauffé cet oxyde donne un oxyde pyrographitique répon- dant à la formule C{H°O* d’après l’équation : 2C*H*0® = 4C0° + 6CO + 5H°0 EL C“H°U". La plombagine, ou graphite amorphe, donne un oxyde dont la com- position est exprimée par la formule : C*H"0® + :H?0 ou encore C*H'O" et l’oxyde pyrographitique correspondant s’accorde, en ad- mettant la première formule pour l’oxyde graphitique, avec la for- mule : C“HSO® formé d’après l’équation : a(CeH7"0, +H°0) — 5CO? + 7C0 + 8H°0 + CAH'0= Le graphite électrique correspond à la composition exprimée par la formule : C*H"O". Les chaleurs de combustion déterminées par la bombe calorimé- trique sont les suivantes : Oxyde du graphite de la fonte : 2 33041 à volume constant: 25271 à pression constante. C*“H‘0" + 470 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L’oxyde pyrographitique correspondant : 4479%l,4 à volume constant ; 46TI6/5 ? nl EOMOSE 4478°l,7 à pression constante. Les chaleurs de formation de ces deux composés à partir du dia- mant sont pour © = 12 g., respectivement Hisalg et Hal, Graphite amorphe de la plombagine : sprinGr a ès 2637417 à volume constant ; A | +) 2633 1,8 à pression constante, et pour l’oxyde pyrographitique correspondant : 4157%l,0o à volume constant; 4156l,1 à pression constante, C*“H°0° + ce qui donne pour les chaleurs de formation à partir du diamant pour "CG ue iocl,5 et HE {cal 5. Graphite électrique Oxyde C*H"0" + 26061 à volume constant. 26o2€41 à pression constante, ce qui conduit à la chaleur de formation : + 130,7. Les chaleurs de formation des divers oxydes graphitiques rappor- tées à un même poids de carbone sont donc très voisines, malgré la différence considérable des doses d'oxygène fixées. Cette similitude dans la chaleur dégagée par des oxydations aussi inégales caracté- rise plus profondément la spécialité des divers radicaux graphites et celle des oxydes qui en dérivent. A. C. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 471 REMARQUE SUR LA FORMATION DES AZOTATES DANS LES VÉGÉTAUX, par M. BERTRELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p- 109.) | À RECHERCHES THERMIQUES SUR LES ÉTATS ALLOTROPIQUES DE L'ARSENIC, par MM. BerrueLor et ENGEL. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 498.) La différence qui existe entre la chaleur dégagée par la formation de l’acide arsénique par l’action du brome en présence de l’eau sur l’arsenic cristallisé et amorphe, est très faible ; dans le premier cas on a pour Às — 75. + 83,0, et dans le second + 84cal, 1. Cet écart est trop faible pour pouvoir être garanti avec certitude; il est de même ordre de grandeur que ceux existant entre les gra- phites et le diamant, le soufre cristallisé et le soufre amorphe. A. C. SUR LES CHALEURS DE FORMATION ET DE COMBUSTION DE DIVERS PRINCIPES AZOTÉS, DÉRIVÉS DES MATIÈRES ALBUMINOÏDES, par MM. BERTHELOT et ANDRÉ. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 884.) L'importance de la connaissance complète des chaleurs de forma- tion et de combustion de matières dérivées des albuminoïdes est facile à concevoir. puisqu’en résumé la chaleur animale est en partie pro- duite par l’oxydation de ces matières. MM. Berthelot et André ont voulu compléter les connaissances déjà acquises par la détermination des chaleurs de combustion et de formation d’un certain nombre de composés résultant du dédouble- ment des albuminoïdes ou s’y rattachant directement. Voici le résumé des expériences qui ont été faites au moyen de la bombe calorimétrique. 4 12 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Chaleurs de formation depuis les éléments : ET LPS TE ETES FE 0 A TEL ? FReE 4 1 : cal Urée COAzH*. . ... ae su RER EE D dissoute . . + 77,2 Acide urique © H'AZ OP SE + 148,1 Glycocolle C°H°AzO*. . ine pie - dissous. . . 122,6 Acide hippurique C'H°AzO*. . . . .. 46,31 Eyrosinie-C'HPAGONE, FAT RAANE 2 156,4 Alaniné C'HTAZOMEN ERREUR 135,2 Leucitie CH A2 RU et 158,4 Asparagine C*H°Az‘O* . ue RENE es dissoute . . 199,7 Acide asparhique GHAZO® 7.0 231,9 A. C. CHALEURS DE COMBUSTION DES PRINCIPAUX COMPOSÉS AZOTÉS CONTENUS DANS LES ÊTRES VIVANTS ET SON RÔLE DANS LA PRODUCTION DE LA CHALEUR ANIMALE, par MM. BERTHELOT et ANDRÉ. ( cad. des sciences, t. OX, p. 925.) Comptes rendus de l'A- Les auteurs ont réussi à brûler dans la bombe les matières albu- minoïdes, et sont arrivés aux résultats suivants : CHALEUR DE COMBUSTION POUR A —— 1 gr. de matière. 1 gr. de carbone de la matière. Albumine. se bre nes re 5 690 10991 Fibrine ei ire tetes 5532 10820 Chair musculaire (dégraissée). 5731 10671 Hémonlobinerh te ser 5915 10617 Casémer : 42 7 28 eee ut 5629 11080 Osséime rene ER TTaRs SRRE 5414 10 806 Chondrineï iii nene 5 346 10 544 VitelKné if RE Rain 5784,1 11166 Jaune d'œuf. .... 14 812/4,2 12052 Fibrine vérétales tite ess 5 836,5 10807 Gluten brut. LME ER MN 90e 10878 Colle de poisson . . . EN 6e 10 800 Bibroïne L 21 HRARNUNTÉE PANNE 5 097 10 599 Laine 2.1: F0 FIN RARES 1 567,3 11 099 Chibineiot ent AE AM Ep 4655,5 9 943 Tunicinenr teens sons AÂ163,2 9014 ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 473 Les auteurs font suivre ces chiffres de considérations théoriques sur la chaleur animale, qu'il serait trop long de résumer ici, et pour les- quelles nous ne pouvons que renvoyer au mémoire original. AE SUR LA RÉDUCTION DES SULFATES ALCALINS PAR L’HYDROGÈNE ET LE CHAR- BON, par M. BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1106.) Le savant auteur fait remarquer que la plupart des équations chi- miques tiennent seulement compte de l’état initial et de l’état final des corps mis en présence, et prend comme exemple les réactions qui donnent lieu à la production de la soude artificielle au moyen du sul- fate de sodium. Ainsi l'hydrogène réduit vers le rouge les sulfates alcalins, mais non pas suivant l’équation SO'K° + 8H = K'S + 4H°0, mais d’abord de la manière suivante : SO'K* + 8H = KOH + KSH + 30; puis sous l'influence des énergies calorifiques étrangères au système on a simultanément 2KHS = ÉS + HS et KOH + HS = KHS + HO et K5 + H°0 = KHS + KOH. et entre ces diverses réactions s'établit un équilibre déterminé par les principes généraux de lathermo-chimie. L’oxyde de carbone réagit à plus haute température suivant l’équation SO'K® -L 4C0 — K°S + 4C0°. Le charbon parfaitement pur, et en l’absence d’oxygène, ne réagit pas, même au rouge vif, sur le sulfate de potasse, mais la moindre trace d'oxyde de carbone suffit pour amorcer la réaction qui se con- tinue alors en s’accélérant, l'acide carbonique formé reproduisant avec 474 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES le charbon de l’oxyde de carbone en quantités croissantes, de sortie que la réaction schématique SO'K? + 20 —KS + 2C0, exprime seulement l’état final, la réaction originelle étant celle de l’oxyde de carbone. M. Berthelot fait remarquer la concordance de ces faits expérimen- taux avec les théories thermo-chimiques. A. C. SUR LES DIVERSES INOSITES ISOMÈRES ET SUR LEUR CHALEUR DE TRANSFOR- MATION, par M. BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1244.) L'auteur a déterminé les chaleurs de dissolution des inosites droite et gauche, elles sont identiques et égales à — 2cal,04. Le mélange des solutions de ces deux inosites ne donne lieu à aucun effet thermique, mais la chaleur de dissolution de l’inosite inactive par compensation est — 701,74, d’où il résulte pour la chaleur de com- binaison de ces deux inosites actives + 341,66. La chaleur de dissolution de l’inosite inactive indédoublable est — 301,38. Ces résultats sont absolument comparables à ceux qu’ont donnés autrefois à l’auteur les acides tartriques qui réalisent une isomérie du même ordre. A. C. DE LA COMPOSITION DES ROCHES EMPLOYÉES DANS LA FABRICATION DES PORCELAINES EN CHINE, par M. G. Vocr. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CX, p. 77.) Ces roches ont une composition très différente de celle des roches employées en Europe, et contiennent toutes du mica blanc, en sorte que la pâte de la porcelaine de Chine arrive à renfermer jusqu’à 20 pour 100 de cet élément, proportion assez forte pour avoir une nfluence profonde sur les propriétés de là porcelaine ainsi composée. A. C. d f : . { : ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 475 DE LA COMPOSITION DES ARGILES ET KAOLINS, par M. G. Vocr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1199.) Les recherches de l’auteur montrent que la lévigation ne permet par aucun procédé de séparer dans les argiles le silicate d’alumine hydraté des corps étrangers qui peuvent l'accompagner. Que les alcalis contenus dans les argiles peuvent y être apportés : soit par les micas, soit par les feldspaths, fait que l’analyée, par une attaque à l’acide sulfurique, permet d'établir et qui conduit à une connaissance plus exacte de la composition immédiate des argiles. À. C. CHALEUR DE FORMATION DU CHLORURE PLATINIQUE, par M. L. Piceon. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 77.) M. Thomsen a déterminé la chaleur de formation de l'acide chloro- platinique PICIH° qui est 84°21,6. L'auteur a cherché à déterminer la chaleur de formation du chlo- rure anhydre : en dissolvant le chlorure platinique anhydre dans l'acide chlorhydrique il a trouvé ainsi + 59c2!,8. A. C. SUR LES COMBINAISONS DE L’HYDROGÈNE PHOSPHORÉ GAZEUX AVEC LES FLUORURES DE BORE ET DE SILICIUM, par M. BESson. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 80.) L’hydrogène phosphoré gazeux et le fluorure de bore s’unissent à des températures inférieures à — 30° pour donner un composé solide, extrêmement altérable, et ayant une composition s’accordant avec la formule : 2BoF1°, PhH°. La combinaison de l’hydrogène phosphoré et du fluorure de silicium ne peut s’obtenir que sous pression et à des températures inférieures à — 22°; la combinaison paraît s’effectuer entre 2 volumes d’hydro- gène phosphoré et trois de fluorure de silicium. A. C. 476 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES COMBINAISONS DU GAZ AMMONIAC ET DU GAZ HYDROGÈNE PHOSPHQRÉ AVEC LE BICHLORURE ET LE BIBROMURE DE SILICIUM, par M. BESSON. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 240.) La combinaison du gaz ammoniac et du bichlorure de silicium SIiCl' a été signalée par M. Persoz et a pour formule SiCl‘,6AZH° ; avec le bromure de silicium, M. Besson a trouvé une troisième combinaison qui aurait pour formule : SiBr*,7AzH. L'auteur a essayé de réaliser ces combinaisons avec l'hydrogène phosphoré au lieu de gaz ammoniac, mais n’a pu les isoler, bien que leur existence ne lui paraisse pas douteuse. AC SUR LES COMBINAISONS DU GAZ HYDROGÈNE PHOSPHORÉ ET DU GAZ AMMO- NIAC AVEC LE CHLORURE DE BORE ET LE SESQUICHLORURE DE SILICIUM, par M. Besson. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 516.) | Le chlorure de bore et l'hydrogène phosphoré se combinent molé- cule à molécule, à une température inférieure à 29°. Avec le gaz ammoniac, le chlorure de bore donne une combinaison à laquelle l’auteur donne la formule : 2BoC/°, 9AzH°. Avec le sesquichlorure de silicium SCI, on obtient le corps : Si CIS, 10AzH°. A. C. SUR LES COMBINAISONS ET LES RÉACTIONS DU GAZ AMMONIAC ET DU GAZ HYDROGÈNE PHOSPHORÉ SUR LES COMPOSÉS HALOGÈNES DE L'ARSENIC, par M. Besson. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 12/6.) Le fluorure d’arsenic se combine avec le gaz ammoniac. M. Besson a analysé cette substance et trouve que sa composition répond à la formule : 2ASFF,5A7H°. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 477 Avec le chlorure d’arsenic, il a obtenu la combinaison : AsCF,4AzH° et avec le bromure d’arsenic : AsBr°,3A7H°. L'iodure d’arsenic absorbe également le gaz ammoniac el donne deux combinaisons : AsfS,4AzH° et As[,12A7H°. L’hydrogène phosphoré ne réagit pas de la même manière; il ya formation de phosphure d’arsenic et d’acide chlorhydrique, bromhy- drique ou iodhydrique. AL €. SUR LES COMBINAISONS DES MÉTAUX ALCALINS AVEC L'AMMONIAQUE, par M. Barnuis-RooZEeBoom. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, OCR, D-194) Considérations théoriques sur les tensions de dissociation des combinaisons formées par le sodium avec le gaz ammoniac ; considé- rations qui ne peuvent se résumer Ici. AG; SUR LES COMBINAISONS DES MÉTAUX ALCALINS AVEC L'AMMONIAQUE, par M. Joannis. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 238.) Réponse de l’auteur à la note précédente de M. Bakhuis-Rooze- boom. M. Joannis dit que les expériences qu’il a faites et répétées sont en contradiction formelle avec les inductions de cet auteur. A. C. SUR LES COMBINAISONS DES MÉTAUX ALCALINS AVEC L'AMMONIAQUE, par M. J. Mourir. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 568.) L'auteur donne des faits observés par M. Joannis et décrits duns la note précédente : une explication mathémathique basée sur la con- sidération de l’énergie libre, A. C Revue pes TRAv. sCIENT, — T, XI], n° 7. 2 478 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES POUVOIRS RÉFRINGENTS DES SELS SIMPLES EN DISSOLUTION, par M. Doumer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 40.) L'auteur a étudié le pouvoir réfringent d’un très grand nombre de sels simples en dissolution, et appelle pouvoir réfringent moléculaire d’un sel le produit de son poids moléculaire P» par son pouvoir réfringent par rapport à l'eau p. De la comparaison des valeurs que prend ce produit suivant les sels employés résultent quelques conclu- | sions fort nettes et particulièrement intéressantes : 1° Tous les sels fournis par un même acide ont le même pouvoir réfringent moléculaire, s ils sont construits sur le même type. Aïnsi les sels M'CI ont pour pouvoir réfrmgent moléculaire le nombre moyen 21,5, les sels M’SO* 42,8. 20 Les pouvoirs réfringents moléculaires des sels qui appartiennent à des types différents sont des multiples d’un même nombre : ainsi les sels : KCI SUR": PO'NaT-:PICE AFS. ont pour pouvoirs réfringents : 20,7 Â3,1 64,3 89,8 130,9 3° Les pouvoirs réfringents moléculaires des sels sont fonction du nombre des valences de l’élément métallique qui entre dans leur construction. Les nombres précédents sont sensiblement les produits du nombre moyen 21,5 par les nombres des valences métalliques 1, 2, 3, 4, 6. A. C. SUR LE POUVOIR RÉFRINGENT DES SELS DOUBLES EN DISSOLUTION, par M. Doumer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 149.) L'auteur a appliqué aux sels doubles la méthode exposée dans la note précédente, et compare la valeur du produit P”y à celle du produit 21,5 X n, n étant le nombre de valences des éléments métal- liques qui entrent dans le sel double, et arrive à cette conclusion Ÿ remarquable : Le pouvoir réfringent moléculaire d’un sel double dissous est égal à la somme des pouvoirs réfringents des sels simples qui le composent. LT d, Ta: mA PRE Pb ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 479 Il en résulte que le pouvoir réfringent d’un sel quelconque est fonclion du nombre des valences des éléments métalliques qui y entrent. RTE SUR LES DÉRIVÉS DE SUBSTITUTION DU CHLORURE AMMONIQUE, paf M. J.-A. Le BEL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 144.) S1 l’on suppose que les cinq radicaux ou atomes reliés à un atome d'azote occupent des positions relativement fixes à la surface d’une sphère, par exemple, on voit qu’il est nécessaire d'admettre dans les cas les plus simples qu'il y a au moins deux arrangements possibles et par conséquent deux isomères dans les chlorures d’ammonium de la forme AzRR'CI. Pour avoir quelques chances de trouver ces isoméries, l’auteur s’est adressé à des termes élevés de la série des ammoniums, les premiers termes présentant à l’intérieur de leur molécule une mobilité telle qu’on est obligé d'admettre qu'il y à échange constant entre les hydrogènes et les groupes légers (méthyle, éthyle) qui sont réunis à l'azote. C’est au moment du passage de la forme cristalline cubique, à une forme plus complexe, des chloropla- tinates de ces ammoniums que M. Le Bel a été assez heureux pour saisir cette isomérie délicate. Il a aussi constaté qu’il existe bien réellement deux chloroplatinates d’isobutyltriméthylammonium, cor- respondant à deux chlorures distincts. HAE RÉACTIONS ENTRE LES SELS DE CUIVRE ET LES CYANURES MÉTALLIQUES, par M. R. VarerT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p.247.) L'auteur remarque que les sels halogènes de cuivre font la double dé- composition avec tous les cyanures et que l’action des sels oxygénés est nulle sur les cyanures mercureux et d'argent seulement ; ce fait confirme la constitution particulière de ces cyanures, mise en évidence par d’autres faits déjà connus. A. C. 480 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA SUBSTITUTION DES SELS DANS LES SOLUTIONS MIXTES, par M. A. Erarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 186.) L'auteur a déterminé la solubilité de l'iodure de potassium dans l’eau, de — 22° à 220°, et trouve que le point limite auquel on arrive en prolongeant la droite de solubilité entre 108 et 220° donne pour valeur de la température le nombre 637° qui se confond sensiblement avec le point de fusion de l’iodure de potassium pur; ce sel vient donc s'ajouter à la liste de ceux pour lesquels le point de fusion est la limite de la solubilité. | Il a ensuite étudié la solubilité d'un mélange de deux sels, par exemple le bromure et l’iodure de potassium, et constaté que la quantité de sel dissous à chaque température, quand on met de l’eau en présence d'un grand excès des deux sels, en proportion relative quelconque, est exactement la même que si on avait employé l’iodure de potassium seul. Dès lors on doit admetire que la somme KI + KBr est limite au point de fusion de l’iodure de potassium à 639°. En faisant l'analyse du mélange dissous, on constate que le bromure suit la loi de solubilité de l’iodure et non la sienne propre, tout se passe donc comme s’il y avait substitution du bromure à l’iodure. Les mêmes faits s’observent avec le mélange d’iodure et de chlorure de potassium. A. C. QuR L'ÉTAT DE L'IODE EN DISSOLUTION, par MM. H. GAUTIER et G. Cuarpy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 189.) L’iode se dissout dans les divers dissolvants, soit en brun, rouge ou violet. À ces diverses nuances de la dissolution paraît répondre une complication décroissante de la molécule d’iode qui serait T° pour les dissolutions brunes et l° seulement pour les violettes, comme à l'état de vapeur. A. C. ÉTUDE CALORIMÉTRIQUE DES PHOSPHITES ET DU PYROPHOSPHITE DE SODIUM, par M. L. Amar. (Comples rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 191.) La chaleur de dissolution du phosphite disodique PO‘HNx,5HO est de — 4ca1,6. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 481 Celle du phosphite monosodique PO'HNaH,25HO0 est de — 5cal 3. A l’état anhydre, ces deux sels ont respectivement pour chaleur de dissolution + 9tl,15 et + oal,75, ce qui donne pour la chaleur de saturation de l’acide phosphoreux : PO‘H°+ NaOH — POHNaH HO + 251,9 PO'H° + 2Na0H— PO'HNa° + 2H°0 + 41c21,6. L'auteur à également étudié le pyrophosphite de sodium et trouvé les résultats suivants pour sa transformation en phosphite acide: P'OHNa" L HO—2PO'HNaH + 6cal,24 POHNaH + »:H°0 D 91,65. La fixation d’une molécule d’eau sur le pyrophosphite dégage donc plus de chaleur que la fixation d’une molécule d’eau de cristallisation sur le phosphite acide. A. C. SUR LES PHOSPHITES ET LE PYROPHOSPHITE DE PLOMB, par M. L. AMAT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 901.) M. Amat a obtenu le phosphite neutre de plomb par double dé- composition entre le phosphite neutre de sodium et l’azotate de plomb PO*HPD. Si on opère à froid en présence d’un excès d’azotate de plomb, et avec le phosphite acide de sodium, on obtient un sel double POELE D EAZO" PT: Le phosphite acide de plomb : PL'OSH*Pb, s'obtient en dissolvant le phosphiie neutre dans un grand excès d’acide phosphoreux à chaud ; ce sel chauffé à 140° dans le vide sec perd une molécule d’eau et donne le pyrophosphite P°OH?Pb. A. C. 482 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE RÔLE DE CERTAINS CORPS ÉTRANGERS DANS LES FERS ET LES ACIERS, par M. F. Osmonp. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. GX, D. 242.) L'auteur rappelle d'abord les faits connus que présente le fer pen- dant son refroidissement : il se produit deux dégagements de chaleur, Pun désigné par a, à 855° environ, l’autre a, peu marqué à 7300. Le carbone contenu dans le fer, en passant de l’état de carbone de trempe à l’état de carbone de recuit, détermine un phénomène de récales- cence découvert par Barret et appelé a,. M. Osmond étudie ensuite l'influence de corps étrangers dans Le fer sur ces points de récalescene2. Le bore agit à la manière du carbone, et a, s’abaisse vers 815°-805°. Le nickel, à la teneur de 5,97 pour 100, réunit 4,, a, et «, en un seul point critique entre 660°-6400. Cuivre. A mesure que la teneur en cuivre s'élève, a, et a, s’abaissent; cette action est moins énergique qu'avec le carbone. Pour le silicium, le dégagement de chaleur observé en à, va en diminuant à mesure que la teneur en silicium augmente, et ce point critique finit par disparaître complètement ; le silicium empêche la transformation allotropique du fer. En même temps a, garde son in- tensité ordinaire et tend à s’abaisser légèrement ; au contraire a, se relève très nettement. L’arsenic agit dans le même sens que le silicium. Le fungstène ne parait agir ni sur 4, ni sur a,, mais abaisse con- sidérablement àa.. Ac 6e SUR LE RÔLE DES CORPS ÉTRANGERS DANS LES FERS ET LES ACIERS, RELA- TIONS ENTRE LEURS VOLUMES ATOMIQUES ET LES TRANSFORMATIONS ALLO- TROPIQUES DU FER, par M. F. Osmonp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 346.) Les recherches de l’auteur sur le déplacement et la modification des récalescences a., a, et a, du fer l’ont amené à une conclusion aussi intéressante qu'originale ; rangeant les corps étrangers intro- duits dans les aciers dans l’ordre des volumes atomiques croissants, il remarque que les corps dont le volume atomique est moindre que celui du fer retardent, pendant le refroidissement, la transformation du fer $ en fer «, et celle du carbone de trempe en carbone de recuit ; par conséquent ils tendent à augmenter, à vitesse de refroidissement ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 483 égale, la proportion de fer 6 qui subsiste dans le fer ou l’acier re- froidi, et, par suite, la dureté ; ils sont l’équivalent d’une trempe plus ou moins vive. Les autres corps agissent en sens inverse, de sorte qu'en résumé : les corps étrangers à faible volume atomique tendent à faire prendre ou conserver au fer celle de ses formes molé- culaires sous laquelle il possède son moindre volume atomique; les corps à grands volumes atomiques agissent en sens inverse. A. C. SUR LES CORPS QUI PRÉSENTENT UNE TENSION DE DISSOCIATION ÉGALE A LA TENSION DE VAPEUR DE LEUR SOLUTION SATURÉE, par M. LESCŒUR. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 275.) SUR LA FLAMME BLEUE DU SEL COMMUN ET LA RÉACTION SPÉCTROSCOPIQUE DU CHLORURE DE CUIVRE, par M. G. Sarer. (Comptes rendus de lPAcad. des sciences, t. CX, p. 283.) SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU FER ET DE SES ALLIAGES AUX TEMPÉ- RATURES ÉLEVÉES, par M. Le CHATELtER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 283.) RECHERCHES THERMO-CHIMIQUES SUR LA SOIE, par M. Léo Vinox. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 286.) L'auteur a eu l’idée de rechercher si le pouvoir absorbant de la soie pour les matières colorantes se manifeste par un effet thermique dans le calorimètre. C’est ce que l'expérience confirme ; il y a dégagement de chaleur, et ces dégagements sont plus intenses avec les acides et les bases qu'avec les sels neutres. A CS RECHERCHES THERMO-CHIMIQUES SUR LES FIBRES TEXTILES, par M. Léo Vicnox. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 909.) L'auteur fait avec la laine et le coton les mêmes essais qu'avec la soie et constate également des phénomènes thermiques très nets. A. C. 484 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DoSsAGE DE LA POTASSE ET DE L’HUMUS DANS LES TERRES, par M. J. Rav. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 289.) L’auteur dose la potasse au moyen de l’acide phosphomolybdique, dont le sel de potassium est très peu soluble dans l’eau. L'humus se dose par une longue ébullition vecdu bioxyde de manganèse fraîche- ment précipité par l’action du sulfate manganeux sur le permanganate de potassium. | A. C. ÉLECTROLYSE PAR FUSION IGNÉE DES OXYDES ET FLUORURE D'ALUMINIUM, par M. A. Mixer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p.572.) L'auteur a réalisé la production de l'aluminium métallique par voie électrolytique, en soumettant les sels halogènes d'aluminium en fu- sion ignée à l’électrolyse ; la cathode employée est soit le fer, soit le charbon. A. C. ÉLECTROLYSE PAR FUSION IGNÉE DU FLUORURE D’ALUMINIUM, par M. Adol- phe Mixer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, P. 1190.} Dans cette note l’auteur décrit, avec quelques détails, le procédé de préparation de l’aluminium dont il a fait mention dans sa note précédente. Ce procédé, permettant la production industrielle à bon marché de l’aluminium métallique, paraît appelé à un grand avenir industriel. L’électrolyte est un mélange de fluorure double d'aluminium et de sodium APFI,3NaF! 40 parties ; et chlorure de sodium, 60 parties. On alimente le bain avec un mélange d’alumine et de fluorure d'aluminium répondant à la formule AlO*,APF(I. La cuve où se fait l’électrolyse est en fonte, et pour éviter son at- taque par le bain, elle est placée en dérivation sur le pôle négatif par l’intermédiaire d’une résistance qui laisse passer 5 pour 100 du courant total; les électrodes sont en charbon aggloméré. La tempé- rature du bain est 1100°, A. CG. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 485 SUR LES SILICOGLUCINATES DE SOUDE, par MM. HAUTEFEUILLE et PERREY. , a e (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CX, p. 344.) En chauffant, à la température de 800° environ, un mélange de gs silice de glucine et de soude avec un excès de vanadate de sodium, les auteurs ont obtenu des silicoglucinates de sodium cristallisés répondant aux formules suivantes : 3Si0*,G'O'NaO 158i0°,2Gl°0°,3Na°0 6Si0",Gl'O'Na"O 188i0°,2Gl0°,3Na°O 21Si0°,3G/0°,2Na°0 2Si0°,GO°,Na’O. SUR LA CRISTALLISATION DE L'ALUMINE ET DE QUELQUES AUTRES OXYDES DANS L’ACIDE CHLORHYDRIQUE GAZEUX, par MM. HAUTEFEUILLE et PERREY. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1038.) Dans l’acide chlorhydrique gazeux, à la pression de 3 atmosphères et à une température inférieure au rouge naissant, l’alumine préparée par la décomposition ménagée de l’oxalate se transforme en corindon. L'acide titanique et la zircone cristallisent également. Aa ACTION PAR LA VOIE SÈCHE DES DIFFÉRENTS ARSÉNIATES DE POTASSE ET DE SOUDE SUR LES OXYDES DE LA SÉRIE MAGNÉSIENNE, par M. C. LE- FÈVRE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. COX. p. 405.) Les oxydes de la série magnésienne donnent toujours comme pro- duit ultime, avec les arséniates de potassium, un arséniate double de composition : 2MOKOASsO" (équi.). Avec les arséniates de sodium on obtient soit 2MONaOAs0", soil M2O0Na0As0° (équiv.). A. C. 486 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE DOSAGE VOLUMÉTRIQUE DU CUIVRE, par MM. Érarp et LEBEAU. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 408.) Les auteurs emploient la réaction du bromure stanneux sur le bromure de cuivre en solution bromhydrique. 2CuBr° + nHBr + SnBr° = SnBr' + Cu'Br° -+ nHBr. La solution d’abord colorée en violet par le bromure cuivrique en solution bromhydrique se décolore complètement par le bromure stanneux. À. CE SUR LA DENSITÉ DE VAPEUR DES CHLORURES DE SÉLÉNIUM, par M. C. CxaBrié. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 460.) L'auteur a effectué cette détermination, par la méthode de M. V. Mayer, à 360° dans une atmosphère d’azote; il a trouvé que la den- sité obtenue par l’expérience est 3,86, c’est-à-dire moitié moindre que le nombre théorique ; il pense que la dissociation du chlorure de sé- lénium SeCl' se fait en chlore et sous-chlorure de sélénium 2SeCl'— Se’Cl°-L 3Cl et non en sélénium et chlore ; il a pu, en effet, sublimer le chlorure sans avoir de trace de sélénium mis en liberté. AC: SUR LE DOSAGE DES ÉLÉMENTS HALOGÈNES LIBRES ET LA DÉTERMINATION DES IODURES EN PRÉSENCE DU CHLORE ET DU BRÔME, par M. LEBEAU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 520.) L'auteur emploie, pour déterminer l’iode en présence des bromuüres ou des chlorures, son déplacement par le brome; l’iode se dissout à mesure dans le sulfure de carbone qui devient violet, et la solution restante, qui a été au préalable colorée par un peu de sulfate d’indigo, se décolore dès qu’on ajoute un excès de l’eau bromée qui sert à dé- placer l’iode. À te ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 487 SUR LA FORMATION DE L'HYPOSULFITE DE PLOMB, par M. Focu. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 522.) DÉCOMPOSITION DE L'HYPOSULFITE DE PLOMB PAR LA CHALEUR. TRITHIO- NATE DE PLOMB, par M. Focu. (Comptes rendus de l'Acad. dès sciences, t. CX, p. 324.) L'auteur a préparé ce sel par double décomposition entre l’acétate de plomb et l’hyposulfite de sodium. Soumis à l’action de la chaleur, il subit une décomposition très nette en sulfure de plomb et trithio- nate. 2PbS°0* = PbS + PbS°O°. A. C. SUR LES HYPOSULFITES DOUBLES DE PLOMB ET DE SODIUM, par M. J. Focu. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 571.) L’hyposulfite de soude dissout l’hyposulfite de plomb en donnant des sels doubles : l’auteur a-étudié les chaleurs de dissolution de ces divers composés. A. C. ACTION DE L’HYPOSULFITE DE SOUDE SUR LES SELS D'ARGENT, par M. J. Fou. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 709.) SUR UN NOUVEL IODURE DE BISMUTH ET DE POTASSIUM, par M. L. ASTRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 525.) On connaissait un iodure double auquel Nicklès qui la découvert avait attribué la formule (Bil*)IK2H°0 ; d'après l’auteur, cet 1odure aurait la formule (Bil*}’IK. Ace Le 488 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR QUELQUES NOUVEAUX IODURES DOUBLES DE BISMUTH ET DE POTASSIUM, par M. L. AsTRe. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, Dion.) M. Astre a obtenu par l’action de l’iodure de potassium sur une solution d'iodure de bismuth dans l’éther acétique, en présence ou en l’absence d’eau, les composés suivants : (BiF)4KI, (BiF)3KI+ °H°O et (Bil)6KI. A0 RECHERCHES SUR L'APPLICATION DE LA MESURE DU POUVOIR ROTATOIRE A LA DÉTERMINATION DES COMBINAISONS QUI RÉSULTENT DE L'ACTION DE L A- CIDE MALIQUE SUR LES MOLYBDATES NEUTRES DE LITHINE ET DE MAGNÉ- SiE, par M. D. GERNEZ. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, L. COX, D..529°) ACTION DE L’ACIDE SULFURIQUE SUR L'ALUMINIUM, par M. A. DITTE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 573.) L’aluminium paraît inattaqué par l’acide sulfurique étendu, mais en réalité il n’en est rien, et cette apparente résistance est due à ce que l’aluminium se recouvre immédiatement d’une couche d'hydro- gène qui le garantit contre toute attaque ultérieure; par des expé- riences nombreuses, M. Ditte montre que l'aluminium se dissout fa- cilement dans l'acide sulfurique dilué. ANNE ACTION DE L’ACIDE AZOTIQUE SUR L'ALUMINIUM, par M. A. Dirte. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 782.) L'action de l’acide azotique dilué sur l’aluminium est tout à fait semblable à celle qu’exerce sur ce métal l’acide sulfurique. M. Ditte montre que là encore c’est l’adhérence d’une mince couche gazeuse qui arrête la réaction. À. C. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 489 ACTION RÉCIPROQUE DES SELS HALOÏDES ALCALINS ET MERCUREUX, par M. A. Dirre. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1330.) Le chlorure mercureux est décomposé par le sel marin en chlorure mercurique et mercure : ceci n’est qu’un cas particulier d’une action qu’exercent les sels haloïdes alcalins sur les sels mercureux. Toutes les réactions qui se passent dans cette curieuse action sont endother- miques, mais il est facile de comprendre pourquoi elles se font cepen- dant ; cela tient, d'après M. Ditte, à ce que les sels haloïdes mercu- reux sont faiblement dissociés par l’eau, et que la présence d’un ha- loïde alcalin permettant la formation d’un sel double permet à la dissociation de s’accomplir sur une nouvelle quantité; si la réaction n’est pas totale, c'est que les sels doubles formés sont eux aussi disso- ciés par l’eau d’où résulte un état d'équilibre. A, C. SUR UNE NOUVELLE FORME CRISTALLINE DU CHLORURE D'AMMONIUM, par MM. G. GeiseNaeImer et LeTEUR. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 576.) Ces auteurs ont obtenu des cristaux de chlorure d’ammonium con- tenant environ 1,5 pour 100 de chlorure de ruthénium ; ces cristaux qui sont très volumineux n’appartiennent pas à la forme cubique, et agissent sur la lumière polarisée : ce sont des macles. A. C. SUR LES CHLORURES DOUBLES D’IRIDIUM ET DE PHOSPHORE, par M. GEI- SENHEIMER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1004.) En chauffant de l’hydrate d’oxyde d’iridium avec du perchlorure de phosphore, M. Geisenheimer à obtenu un chlorure double cristal- lisé dont la formule brute est : IPC" "équiv.). Par l'action de la chaleur sur ce composé on obtient suivant les conditions où l’on opère les deux chlorures doubles PER PORC TEE LE IClSPCF. 490 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L'attaque par l’eau est très vive et donne lieu à un acide : 2(Ir° Cl) 3(PO*3H0)3(POS3H0) dont l’auteur a obtenu plusieurs sels. COMBINAISON, DES CHLORURES DOUBLES D'IRIDIUM ET DE PHOSPHORE AVEC LE CHLORURE D’ARSENIC, par M. GEISENHEIMER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1336.) Le chlorure double Ir?P*Cl{* précédemment décrit se combine au chlorure d’arsenic pour donner le composé 2(Ir P°CI"*)5 ASC. L'auteur a également obtenu le composé : ICE, 2PCF, 2AsCF°. Are SUR LA PRÉPARATION DU BIOXYDE D IRIDIUM, par M. GEISENHEIMER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 855.) L'auteur prépare cet oxyde en fondant au creuset de platine l’iri- date de potassium : Ir0*,4K0,2H0 (équiv.) avec quinze fois son poids d’un mélange de chlorure et de bromure de potassium, on obtient après lavage à l’eau régale le bioxyde d’iridium cristallisé ; il est inattaquable par voie humide. A. C. SUR LA MÉTALLURGIE PRÉCOLOMBIENNE AU VENEZUELA, par M. MARCANo. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p.711.) SUR L’ACIDE PHOSPHO-TRIMÉTATUNGSTIQUE ET LES SELS QUI EN DÉRIVENT, par M. Pécuar». (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 754). L’acrde phospho-triméta-tungstique, qui a pour formule Poÿ12Tu0' + 42Aq. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 491 se produit quand on évapore à sec au-dessous de 1000 un mélange en proportions quelconques d’acide phosphorique et d’acide méta- tungstique. Il se présente sous la forme de cristaux brillants qui ne s'effleurissent pas à l’air et appartiennent au système triclinique. L'auteur a obtenu les sels : DE MST PC ER 2Na0,P0*,12Tu0° + 18H0. de potassium...... KOPO',12Tu0° + 9H0O. d'ammonium. ..... 2AzH‘0,PO"12Tu0° + 5HO. dethallium. . .... .. TIOPO*,12Tu0° + 4H0. DeMIMURr ST. Le 2L10PO*,12Tu0° + 21H0. De MAT put er ne 2BaOP0°,12Tu0° + 15H0. de strontium. . .... 2ST0OPO*,12Tu0° + 17H0. de calcium. :: ..., 2CaOP0°,12Tu0* + 19H0. de magnésium. . ... 2MgOPO*,12Tu0° + 10H0. de CAdmAum - -: 2Cd0P0°,12Tu0° + 13H0. Omer Liu. 2/ZnOP0*,12Tu0° + :H0. decuinréis xs: 2 - 2CuOPO*,12Tu0° + 11H0. déplomb sue. - 2PbOPO*,12Tu0° + 6HU. D'AMENER 2 >» » AgOPO*,12Tu0° + 8H0 et en annonce l'étude calorimétrique. ee — SUR UN CHLOROPLATINATE NITROSÉ, par M. M. Vezes. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 75.) L'auteur a obtenu, en ajoutant un excès d’acide chlorhydrique à une solution concentrée de platonitrite de potassium, le chloroplati- nate nitrosé de potassium P{CI(AzO)KCI. SUR UN MODE DE PRÉPARATION DE L'ACIDE BROMHYDRIQUE GAZEUX, par M. Recoura. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 784.) Cette méthode consiste à faire réagir l'hydrogène sulfuré sur le brome. On fait barboter l'hydrogène sulfuré dans du brome surmonté 492 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES d’une légère couche d'eau saturée d’acide bromhydrique; on lave le gaz dans une solution d'acide bromhydrique contenant du phosphore rouge en suspension. A. C. SUR LES ÉTATS ISOMÉRIQUES DU SESQUIBROMURE DE CHROME, par M. RE- courA. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1029.) L'auteur a constaté que le sesquibromure de chrome, comme le chlorure, existe sous deux formes isomériques, l’une verte qui cor- respond au sesquibromure le plus stable et qui, à l’état cristallisé, correspond à la formule : | Cr°Br, 12H°0 et l’autre bleue. A; CG: SUR LES ÉTATS ISOMÉRIQUES DU SESQUIBROMURE DE CHROME. SESQUIBRO- MURE BLEU, par M. Recoura. (Comptes rendus de l’Acad. des scences, t. OX, p. 1197.) Le sesquibromure bleu a la même formule que le sesquibromure vert : Cr°Br°,12H?0, mais il est infiniment plus stable à l’état de so- lution, car les solutions de sesquibromure vert ne tardent pas à de- venir violettes et contiennent alors le sesquichlorure bleu ; cette trans- formation s’accomplit avec dégagement de chaleur. AT SUR L'OXYDATION DE L'ACIDE HYPOPHOSPHOREUX PAR UN PALLADIUM HYDRO= GÉNÉ, EN L'ABSENCE D'OXYGÈNE, par M. R. ENGEL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 786.) Lorsqu'on réduit le chlorure ou le sulfate de palladium par l’acide hypophosphoreux, on constate un dépôt de palladium que l’on croyait être exempt d'hydrogène ; il n’en est rien, et M. Engel montre que c’est un hydrure tout à fait semblable à l’hydrure de cuivre de Waurtz. M. Engel a observé une très remarquable action exercée par cet hydrure sur l’acide hypophosphoreux, en solution aqueuse; il le transforme, et cela indéfiniment, en acide phosphoreux, en dégageant Du A NES ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 493 de l’hydrogène ; cette action n’est pas limitée par la pression ; on peut, avec une très petite quantité d’hydrure de palladium, transformer une quantité indéfinie d’acide hypophosphoreux. AC SUR LA RÉDUCTION DE L’ACIDE AZOTIQUE EN AMMONIAQUE ET SUR UN PROCÉDÉ DE DOSAGE DE CET ACIDE, par M. Boyer. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 954.) L'auteur montre que l'acide azotique peut être complètement transformé en ammoniaque par l’action du zinc et de l’acide chlorhy- drique, à condition d'employer des solutions convenablement titrées. A. C. SUR L’EXISTENCE D'UN HYDRATE D'OXYCHLORURE FERRIQUE CRISTALLISÉ ET SUR SA TRANSFORMATION EN UNE VARIÉTÉ DIMORPHE DE LA GŒTHITE, par M. G. Rousseau. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1032.) Cet hydrate possède une composition correspondant à la formule : Fe*Cl'2Fe0'3H°0. Au contact de l’eau bouillante, il perd complètement son chlore à l'état d'acide chlorydrique et se change à la longue, sans perdre sa forme cristalline, en un hydrate ferrique. A. C. SUR UN NOUVEAU MODE DE FORMATION DES OXYCHLORURES MÉTALLIQUES RECHERCHES SUR LES OXYCHLORURES DE CUIVRE, par M. G. ROUSSEAU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1261.) En applicant le même procédé que pour l’obtention de l’oxychlorure ferrique, M. Rousseau a pu obtenir un oxychlorure de cuivre cris- tallisé ayant pour formule : CuO,CuCI*,H°0O. L’eau froide le transforme en atacamite : 3Cu0,CuCl', 4H°0. Le REVUE DES TRAV. SCIENT, — T, XI, n° 7. 34 494 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR QUELQUES NOUVEAUX CHROMATES DOUBLES, par MM. LacrauUD et LEPIERRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1035.) Les auteurs ont obtenu, en projetant du chromate de plomb dans de l’azote de potassium, de sodium ou de lithium fondu, les chro- mates doubles suivants : PbCr0*,K'CrO*, PbCrO*Na*CrO* PbCr0*,K*CrO*,2PbO PbCrO*Na*CrO‘2PbO PbCrO'Lr ,CrO*. A. C. SUR LES CHLOROSELS DE L’IRIDIUM ET SUR LE POIDS ATOMIQUE DE CET ÉLÉ- MENT, par M. A. Joy. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t: CN pr 11347 L'auteur a repris la détermination du poids atomique de l’iridiuma, en se servant pour cela des chlorures doubles d’iridium et de potas- sium ou d’ammonium ; il est arrivé à des résultats très concordants et qui confirment très exactement les déterminations de M. Seubert. Ce savant avait donné comme moyenne 192,754 pour H — 1. M. Joly arrive à une moyenne de 192,75, qui ne diffère pas sensiblement du nombre précédent. L'auteur a également constaté que l’iridium comme le ruthénium donne des chlorosels nitrosés tels que : IrCI(AzO}2KCI. I] en continuera l’étude. A CE SUR L'ALUN DE SOUDE, par M. E. AuGé. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1139.) L'auteur relève quelques erreurs contenues dans la plupart des ouvrages de chimie au sujet de l’alun de soude. Il montre que la bonne cristallisation de l’alun de soude s'obtient facilement, à condi- tion de n’opérer la cristallisation qu’à des températures comprises entre + 7° et + 250. Dans cet intervalle de température, la pâte amorphe qu’on obtient, en concentrant l’alun de soude à 38° Baumé, se trans- forme en cristaux ayant rigoureusement la composition SO'Na*(SO')AË + 24H0. ‘ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 495 SUR LE DOSAGE ET LA SÉPARATION DU ZINC EN PRÉSENCE DU FER ET DU MANGANÈSE, par M. J. RiBan. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, L. COX, p. 1196.) M. Riban propose un procédé très commode pour la séparation du zinc d’avec le fer et le manganèse, procédé fondé sur la précipitation par l’hydrogène sulfuré en présence des hyposulfates alcalins et par- ticulièrement l’hyposulfate d’ammonium. L'opération se fait à froid en présence d’un excès d’hyposulfate ; le précipité obtenu est dense et facile à laver. On peut ensuite doser le fer à la manière ordinaire. A. C. SUR LA COMBINAISON DU PENTA-FLUORURE DE PHOSPHORE AVEC LE PER- OXYDE D’AZOTE, par M. Em. TAsseL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1264.) Le pentafluorure de phophore, agissant à la température de 10° sur l’acide hypoazotique, s’additionne à lui pour donner un composé solide auquel l’auteur donne la formule : PFI°AzO®. A. C. SUR QUELQUES PHOSPHATES DE LITHINE, DE GLUCINE, DE PLOMB ET D'URANE, par M. Ouvrarr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, De1339.) L'auteur s’est servi pour la préparation de ces corps de la méthode qu’il a déjà employée pour d’autres et qui consiste à dissoudre les oxydes ou les carbonates métalliques dans les phosphates alcalins maintenus en fusion. Le carbonate de lithium donne avec un quelconque des phosphates de potassium, le phosphate tribasique PO'Lr:. Le métaphosphate de sodium conduit au phosphate double P'O'Li' Na. Le pyro- et l’orthophosphate de sodium donnent le phosphate PO*LY Na. 496 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES . Le carbonate de glucinium ne donne, avec les trois phosphates de potassium, que le seul sel PO'GIK. Le méta- et le pyrophosphate de sodium donnent un sel déjà connu identique avec la béryllonite PO*GINa. L’orthophosphate permet la préparation du sel double (PO*) GINa’, L'auteur a encore préparé un certain nombre de sels analogues avec le plomb et l’uranium. A. C. SUR LE SOUS-FLUORURE D'ARGENT, par M. GuNTz. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 1337.) L'auteur a obtenu le curieux composé Ag*FI par l’électrolyse du fluorure d’argent, mais on ne l’obtient qu'impur dans ces conditions. Pour l’avoir facilement pur, il suffit de chauffer une solution concen- trée de fluorure d’argent, avec la quantité équivalente d’argent en poudre, à une température supérieure à 50°, mais inférieure à go°. Le sous-fluorure d’argent est inaltérable à l’air sec, et ne se dé- compose que très lentement à l’air humide. A. C. DE L'ACTION DU CHLORURE DE TITANE SUR LES MÉTAUX, par M. Lucien Lévy. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. COX, p. 1367.) L'auteur pense avoir obtenu le titane cristallisé, en faisant passer des vapeurs de chlorure de titane sur du silicium, du bore, ou des métaux divers; la réaction se fait au rouge blanc dans une atmosphère d'hydrogène. A. C. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 497 SUR LA CHALEUR DE FORMATION ET SUR LES RÉACTIONS DE L’HYDROXYLA- MINE, par MM. BerTHeLor et Anpré. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 830.) La chaleur de dissolution de l’azotate d’hydroxylamine ayant été déterminée, et trouvée égale à — 5c2l,93, cet azotate a été décomposé par là soude d’où il résulte un dégagement de chaleur égale à + 5cal,08. D'où l’on déduit pour la chaleur de neutralisation AH°O + AzO'H dégage + gtal,2. On a ensuite décomposé cet azotate par la chaleur dans la bombe calorimétrique et on a trouvé pour chaleur dégagée dans la trans- formation AzO*AzH‘O = A7° + 2H°0 + O* + bacal 44. On en déduit la chaleur de formation à partir des éléments Az LH +O= AzH°O —+- 23cal,8, A. C. ACTION DE L'EAU OXYGÉNÉE SUR LES COMPOSÉS OXYGÉNÉS DU MANGANÈSE, par M. A. GorGEU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX p. 857.) M. Gorgeu étudie d’abord l’action de l’eau oxygénée sur le bioxyde de manganèse, et remarque que le bioxyde de manganèse cristallisé décompose l’eau oxygénée, non acide, assez lentement, mais sans être altéré lui-même; au contraire, le bioxyde hydraté agit immédiate- ment mais est en même temps transformé et finit par ne plus agir, ce qui arrive quand il a tout entier passé à l’état de manganite sa- turé Mn0°,2Mn0. Le bioxyde est donc réduit, le protoxyde de manganèse, lui, est au contraire oxydé, mais son oxydation va plus loin que MnO*,2Mn0 et peut dépasser le sur-oxyde Mn°0*. Cette dernière aclion ne paraît pas due à l’action directe de l’eau oxygénée, mais seulement à celle de l’oxygène libre. A. C. 498 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ACTION DE L'EAU OXYGÉNÉE SUR LES COMBINAISONS OXYGÉNÉES DU MAN- GANÈSE, ACTION SUR L'ACIDE. PERMANGANIQUE, par M. À. GORGEU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 958.) L'action de l’eau oxygénée, toutes les fois qu’elle peut s’éxercer dans un milieu apte à former des sels manganeux, comme les acides minéraux, ou le chlorhydrate d’'ammoniaque par exemple, peut ame- ner directement les sels sur-oxygénés à l’état de protoxyde de man- ganèse. L'auteur a aussi étudié l’action de l’eau oxygénée sur les perman- ganates d'argent, de baryum et sur l’acide permanganique libre. A. C. S D MATHÉMATIQUES SUR CERTAINES CLASSES DE SURFACES, par M. LELIEUVRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 568-569.) Dans une note précédente (décembre 1889), M. Lelieuvre a indiqué la manière de déterminer analytiquement les surfaces engendrées par des lignes planes unicursales U que leurs conjuguées divisent homographiquement, en entendant par là que l'équation différen- tielle de ces conjuguées est, relativement au paramètre y à l’aide duquel les coordonnées de tout point de U sont exprimées rationnelle- ment, une équation de Riccati. Voici maintenant les conditions géométriques correspondantes imposées aux lignes U : M désignera un point quelconque d’une ligne U, C la caractéristique du plan de U. 10 Le point M n’est pas sur C. Si en ce point il y a une inflexion, la tangente en M à la ligne U doit engendrer une développable quand { varie. 2° M est sur C. Alors deux cas sont à distinguer : [. La tangente en M à U n’est pas la caractéristique ; si M est un point ordinaire (avec ou sans inflexion), il doit engendrer, quand { varie, une enveloppe des ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 499 lignes U ; si M est un rebroussement, il doit rester fixe. — II. Ta tangente en M est la caractéristique ; le point M devra être ordinaire sans inflexion et décrire l’arête de rebroussement enveloppe de C à moins que la caractéristique ne soit fixe, auquel cas le point, s’il est ordinaire avec ou sans inflexion, ne sera assujetti à aucune autre condition, et, s’il est de rebroussement, devra rester fixe. La méthode par laquelle M Lelieuvre parvient à ces résultats s’ap- plique à d’autres questions analogues, telles que celle-ci : Déterminer les familles de lignes unicursales planes U qui sont divisées homographiquement par leurs trajectoires orthogonales. Ce problème se ramène immédiatement à celui dans lequel toutes les lignes U restent dans le même plan. Ce système plan est alors soumis à des conditions simples qui permettent de construire sans intégration les surfaces engendrées par des lignes U jouissant de la propriété en question. OBSERVATIONS DE LA PLANÈTE VÉNUS, A L'OBSERVATOIRE DE NICE, par M. PerroriN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXIT, 1890, p. 587-591.) Ces observations entreprises dans le but de vérifier les récentes découvertes de M. Schiaparelli sur la rotation de la planète ont été faites pendant le jour. Elles conduisent aux conclusions suivantes : 1° La rotation de la planète est très lente et se fait de telle sorte que la position relative des taches et du terminateur n’éprouve pas de changement notable pendant un grand nombre de jours; 2° La durée de la rotation de la planète ne diffère pas de la durée de la révolution sidérale (225 jours) de plus de 30 jours ; 3° L’axe de rotation de la planète est à peu près perpendiculaire au plan de l'orbite. Les observations ont révélé un fait de la plus haute importance : la différence d’aspect des deux régions de la planète placées de part et d'autre de la bande sombre, la région de gauche étant plus lumi- neuse. Ce fait tendrait à prouver que la rotation de la planète est plus rapide que sa révolution sidérale. ts obtenu d M. Serret réa es je PARA t. “KKKV) dé la Théorie de Lune de M. Delaunay (voir le t. I, p. 75 et suiv.), on peut onner forme canonique aux équations finales de M'Serret. ne PRE ASS US VE Egg à F hp RE EE Re. wg p * l ; : + £ Ÿ CS REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. l I ANATOMIE ET ZOOLOGIE L'HISTOIRE NATURELLE EN ESPAGNE, par M. X., de Séville. {Le Natu- raliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 72, p. 56.) L'auteur donne des renseignements sur le développement qu'ont pris les sciences naturelles en Espagne dans le cours de ces dernières années. [Il existe à Madrid une Faculté des sciences où se donnent les cours suivants : Minéralogie, Géologie, Paléontologie, Organogra- phie et Physique végétale, Phytographie, Cœlentérés, Mollusques, Arthropodes, Vertébrés, Anatomie comparée, etc. Dans les Universi- tés de Barcelone, de Valence, de Séville, de Grenade, de Saragosse, de Valladolid et de Santiago il y a également des professeurs d'histoire naturelle. La Commission de la carte géologique forme des collec- tions de roches et de fossiles des pays qu’elle à parcourus; une station zoologique vient d'être établie à Santander et la Société espagnole d'histoire naturelle publie des Annales renfermant un grand nombre de travaux originaux. E. O. Revue pes TRav. scieNT. — T. XI, n° 8. 35 502 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA FAUNE D'UN NAVIRE, par M. F. PLrarteau. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 9° séRe M#79, p.92) M. Plateau montre que depuis qu'il se fait par mer un commerce actif entre les points du globe les plus éloignés, les navires sont deve- nus des agents actifs de dissémination des espèces animales et végé- tales. En effet, parmi les masses énormes de matières organiques qui sont sans cesse transportées d’une contrée à l’autre, ilse trouve toujours quelques plantes, quelques animaux vivants qui, grâce à des circons- tances favorables, peuvent s’acclimater dans le pays où le hasard les a jetés. C’est ainsi que le Surmulot, originaire de l’Inde et de la Perse, a été répandu en une grande partie de la surface du globe. M. Jous- seaume pense que l’Aelix aspersa a pu être introduit à Chapultepec (Mexique) par des fourrages lors de l’expédition militaire française, et, parmi les Arthropodes, M. Plateau cite un très grand nombre d’espèces qui ont été emportées par les navires loin de leur patrie d’origine et qui occupent maintenant une aire géographique beaucoup plus éten- due qu’au commencement du siècle. Comme le fait observer M. Pla- teau, il serait à désirer que les médecins des vaisseaux de guerre, des paquebots et des navires marchands se livrassent à bord à des in- vestigations suivies et prissent le soin de conserver dans l'alcool les animaux qu’ils parviendraient à découvrir. Des collections ainsi four- nies permettraient d’éclaircir quelques points encore obscurs de la géographie zoologique, E. O. ORGANES SÉCRÉTEURS DANS LA SÉRIE ANIMALE, SÉCRÉTION ET EXCRÉTION, par M. le D' Léon Cosmovicr. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 75 et 76, p. 91 et 105.) M. Cosmovici montre par quelques exemples, empruntés à divers ouvrages, combien les auteurs sont peu d’accord sur le sens qu’il con- vient d'attribuer aux mots sécrétion et excrétion, les mêmes organes ayant été décrits tour à tour comme organes sécréteurs et comme or- ganes excréteurs. La confusion est grande surtout pour certains or- ganes des Invertébrés, et notamment pour les organes segmentaires des Annélides polychètes et des Géphyriens. D’après M. Cosmovici, ces organes segmentaires des Vers ont une double fonction, une fonction rénale excrétante et une fonction évacuatrice des produits génésiques. ° ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 503 ACCLIMATATION DES ANIMAUX ET DES PLANTES. SON UTILITÉ. QUELQUES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS. CONFÉRENCE FAITE A LA SOCIÉTÉ DE MÉ- DECINE PRATIQUE, par M. le D' Samnr-Yves Mann, secrétaire des séances de la Société nationale d’acclimatation, le 12 mars 1890. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc, d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 7, p. 316.) À M. Saint-Yves Ménard distingue dans l'acclimatation deux pé- riodes : l’une, immensément longue, commençant avec les premières domestications d'animaux, avec les premières migrations des hommes, période d’acclimatation de hasard, assez facile peut-être el en tous cas féconde en résultats, autre extrêmement courte, puisqu'elle n’em- brasse encore qu’un demi-siècle, période d’acclimatation scientifique, beaucoup plus difficile que la première, mais efficace pourtant, C’est dans la première période qu'ont été acquis presque tous nos Oiseaux domestiques dont 12 sont venus d’Asie, 2 d'Afrique et 3 d'Amérique, Sans ces acclimatations primitives nous serions réduits au rang de quelques peuplades sauvages ou à demi sauvages, comme les Fué- giens, les Australiens, les Esquimaux, les Lapons, les Galibis, les Ganches et les Araucans dont M. Saint-Yves Ménard décrit l’état so- cial et qui ne possèdent point du tout d'animaux domestiques ou qui n’en élèvent qu’un très petit nombre. Durant la dernière période ont été introduits en Europe l’£'ucalyp- tus, le Bambou, le Séachys affinis ou Crosne, le Soya, le Ver à soie de l’Aïlante (Aftacus cynthia), le Saumon de Californie (Salmo quin- nat), le Faisan doré, le Faisan vénéré, l’Éléphant, le Zèbre de Bur- chell ou Dauw (£'quus Burchelli). E. O. RÉGNE ANIMAL. INFLUENCE DE LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE D'UN PAYS SUR L'ACCLIMATEMENT DES ÉTRANGERS, par M. R. GERMAIN, vétéri- ‘ _naire en retraite, membre honoraire de la Société d’acclimata- tion, (fievue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc, d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 7, p. 281.) M. Germain attribue à la nature du sol de la Cochinchine, qui est très pauvre en calcaire, la mortalité qui a frappé les animaux domes- tiques introduits dans ce pays, et notamment les Chevaux égyptiens qui se nourrissaient, dans leur pays natal, d'aliments végétaux con- 504 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES tenant une proportion élevée de sels calcaires. Ces animaux ont été atteints d’ostéomalacie, maladie à laquelle sont aussi sujets non seule- ment les colons et les soldats de terre d’origine européenne, mais les Annamites eux-mêmes. Suivant M. Germain, l’habitude de chiquer du bétel additionné de noix d’arec et de chaux était peut-être, à l’o- rigine, une pratique hygiénique destinée à fournir à l’organisme un peu de l’élément calcaire qui lui est nécessaire. E. O. DIFFORMITÉ SUR UN CRANE DE Lapin. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2 série, n° 79, p. 145, avec fig.) Dans cet article, extrait du journal The Field, se trouve décrite une difformité qui est assez commune chez le Lapin et qui consiste dans le développement exagéré des incisives par suite d’un déplace- ment de la mâchoire inférieure. Chez l'individu qui fait l’objet de cette notice, une des incisives supérieures s’était recourbé en arc et rentrait dans la mâchoire, tandis que les incisives inférieures s’al- longeaient comme deux énormes défenses. E: 0: LEs LAPINS EN AUSTRALIE ET EN NOUVELLE-ZÉLANDE, par M. H. B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1880, 37° année, n° 6, p. 274.) Les membres de la commission chargée d'étudier les moyens les plus efficaces pour détruire les Lapins en Australie déclarent dans leur Rapport qu'aucun des 1,400 procédés proposés n’a été jugé digne de recevoir la recompense de 25,000 livres promise par les autorités. Ils se contentent donc de récommander des mesures préventives telles que l'établissement de clôtures treillagées, ou, la destruction des Lapins soit par des chasseurs, soit par des Carnassiers vermiformes. Les chasseurs dits Rabitters arrivent déjà à détruire chaque jour une centaine de Lapins dont les dépouilles commencent à devenir l’objet d’un commerce d’exportation et les Furets, les Fouines et les Be- lettes, introduits récemment en Australie et à la Nouvelle-Zélande, amèneront sans doute sur certains points une diminution du nombre des Rongeurs. E.-O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 505 UNE NOUVELLE AFFECTION PARASITAIRE DU LIÈVRE ET DU LAPIN DE GA- RENNE, par M. A. RaïLuIET, professeur à l'École vétérinaire d'Al- fort. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 8, p. 345.) La nouvelle affection parasitaire que M. Railliet fait connaître at- taque à la fois le Lapin de garenne et le Lièvre; elle est-déterminée par deux petits Vers filiformes qui se développent dans l’estomac et l’intestin ; le Strongle rayé (Stfrongylus strigosus Duj.) et le Strongle rétortiforme (St. retortæformis Zeder). D'après la nomenclature ac- tuellement adoptée, cette affection qui a causé de grands ravages en 1858 dans un parc de Seine-et-Oise, devrait être appelé sérongy- lose gastro-intestinale. Elle est vulgairement désignée sous le nom de gros-ventre et de cachexie aqueuse. M. Railliet conseille pour le com- battre de placer à proximité des terrains du foin de qualité supérieure ou d’autres aliments de choix saupoudrés de sel et mélangés de plantes à propriétés antihelmintiques, telles que la Tanaisie, l’'Armoise, l’Ab- sinthe et l’Aïl, mais il est convaincu que le meilleur remède réside dans la prophylaxie et qu’il faut avant tout obtenir l’assainissement par le drainage des parties marécageuses des parcs et enclos. E. O. LA VIANDE DE CHIEN EN CHINE, par M. L. FuRET, missionnaire apos- tolique. (Revue des sciences naturelles appliquées, Bull. bimen- suel de la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 3, p. 132.) M. Furet raconte que plusieurs officiers d’un des paquebots faisant le service de Marseille à Hong-Kong ont été invités par M£r Theuret, vicaire apostolique au Tonkin, à faire un diner composé exclusive- ment de viande de Chien et qu’ils ont constaté que cette viande était bonne. E. ©. LES CORNES CONSTITUENT-ELLES UN AVANTAGE OU UN DÉSAVANTAGE DANS LA LUTTE POUR L’EXISTENCE ? par M. E. BaraïzLow. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 81 et 82, p. 168 et 176, avec fig.) Les cornes chez les Mammifères ne consistent parfois qu'en de simples protubérances cutanées, c’est le cas des Rhinocéros, mais le 506 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES plus souvent ces appendices possèdent un axe osseux formé par un prolongement supporté par les frontaux ou fixé sur la ligne fronto- pariétale, Les Mammifères de cette dernière catégorie sont répartis par M. Bataillon en deux grandes catégories savoir : 1° les Cavicornes de Huxley qui comprennent les Bovidés, les Ovidés, les Capridés, etc., et chez lesquels les cornes persistantes, non ramifiées, existent dans les deux sexes; 2° les Ruminants dont les boïs, ramifiés, plus ou moins caducs, existent chez le mâle seulement et sont sujets à un renouvelle: ment en rapport avec les fonctions de reproduction. Laissant de côté les Rhinocéros chez lesquels les cornes constituent évidemment des armes otfensives et défensives, M. Bataillon examine les Mammifères appar: tenant aux deux autres catégories et il conclut d’une étude rapide : 1° que dans les cas rappelant le plus près le type qu’il considère comme primitif, les mâles seuls sont pourvus de cornes, ou plutôt de bois dont ils se servent pour lutter entre eux, durant la période du rut; 2° que lorsque les bois apparaissent chez les femelles, comme chez les Rérnes, ils sont toujours plus faibles que chez les mâles ; 3° que chez lés Antilopidés qui sont des Ruminants à cornes creuses, les cornes sont plutôt des ornements de parade et que le mâle s’en sert tout au plus dans les combats qui précèdent l’accouplement ; 4° que le rôle d'armes défensives rempli par les cornes creuses chez les Bœufs ne constitue qu’une adaptation secondaire. D’après M. Bataillon, en effet, les cornes creuses auraient consisté d’abord en de simples prolonge- ment osseux recouverts par la peau comme chez la Girafe et n’au- raierit été revêtues que plus tard d’un étui corné. E. O. UX TAUREAU À DEUX BOUCHES. (Le Naturaliste, 1896, 12* année, 2° Sérié, 10 86, p. 231, avec fig.) Cet article emprunté au Scientific American donne la description et la figure d’un Taureau ou plutôt d’un Bœuf pourvu d’une bouche normale et d'une bouche accessoire située directement sous le cou. L’a- nimal présentant cette anomalie 4 été acquis récemment par ün bou- chér de New-York. E. O. #. cé «? ee 12 5 ANALYSES ET ANNONCES. = ANATOMIE ET ZOOLOGIE 507 Le CHEVAL A TRAVERS LES ÂGES, par M. p'Orcer. (évue des sciences na turelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37e année, n° 3, 9 11, 19, 17, 19, 29, p. 1, 83, 893, 505, 633, 825, 921, 1118.) | Après avoir essayé d'établir, d’après la paléontologie et les traditions mythologiques dés Grecs, la répartition du Cheval dans les temps pré- historiques, M. d'Orcet étudie le rôle qu’a joué cet animal chez les différents peuples, en s’appuyant principalement sur les monuments figurés qu'ils nous ont laissés. Il décrit successivement le Cheval ésyptien, le Cheval celto-éolien, le Cheval celto-phrygien. le Cheval assyrien et recherche quel a été le rôle des Argonautes dans la diffu- sion de l’espèce chevaline en Europe et dans l’Afrique septentrionale. E. O. L’ÉLevace pes Opossums AUX Érats-Unis, par M. H. B. (Æevue des sciences naturelles appliquées, Bull. bimensuel de la Soc. d’accli- mation, 1890, 37° année, n°5, p. 227.) L'auteur signale l’établissement aux États-Unis, ét notamment en Géorgie, des fermes à Opossums, Possum farms, établissements con- sacrés à l'élevage et à l’engraissement des Didelphys virginiana, Mar- supiaux qui sont devenus fort rares à l’état sauvage et dont la chair est très estimée par les Américains du Nord. E. O. LEs KANGUROUS DANS LA PRUSSE RHÉNANE, par M. J. P. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1860, 37° année, n° 6, p. 275.) Deux Kangurous de Bennett, faisant partie d’un troupeau que M. de Büselager élevait dans son domaine de l’Eifel (Prusse), furent chassés par des Chiens du parc où ils ne reparurent plus. L’un de ces ani- maux fut tué en 1889, après avoir passé près de deux ans dans un état d'indépendance absolue. Ce fait démontre la possibilité de con- server des Kanguroüs en liberté dans les pares de l’Europe centrale. E. O. 508 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Les DAmINs EN NOUVELLE-ZÉLANDE. (Revue des sciences naturelles ap- pliquées, publiée par la Soc. d'acchmatation, 1890, 37° année, n°6. 0. LE STRONGLE CONTOURNÉ (SrronGrzus conrorrus), par M. A. RAILLIET. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° go, p. 278, avec fig.) Parmi les Vers de la famille des Strongylidés qui trouvent un asile dans le tube digestif du Mouton, M. Railliet signale comme particu- lièrement dangereux le Strongylus contortus qui détermine une forme grave d’anémie, connue depuis longtemps en Allemagne sous le nom de Magenwurmsauche et désignée en France sous le nom de Stron- gylose de la caillette. I] donne une description détaillée de ce para- site et montre de quelle façon les embryons du Strongle se déve- loppent et prennent la forme sous laquelle ils peuvent être absorbés par les animaux sains. E0: UN PARASITE DANGEREUX DE L'OIE cABOUC, par M. MÉGni. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 14, p. 685, avec fig.) La cavité qui existe chez les Oiseaux entre l’œil, le front et le bord latéral de la mandibule supérieure et que Nitsch avait désignée sous le nom de cella infra-ocularis, renferme souvent, surtout chez les Palmipèdes, une grande quantité de parasites qui, de là, se répandent 038 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES dans le pharynx, le larynx, la trachée, et même la cavité thoracique et l'œsophage. Parmi ces parasites le plus commun est un Trématode, le Monostoma mutabile Zeder, mais on y rencontre aussi une autre espèce que M. Mégnin propose d’appeler Monostoma sarcidiornicola parce qu'elle a été découverte chez le Sacidiornis melanonota Gr., Palmipède de l’Inde et de l'Afrique orientale que les éleveurs dé- signent sous le nom vulgaire d’Oie cabouc. Cette espèce a produit des accidents mortels et M. Mégnin se demande si ce n’est pas elle ou quelque autre Monostome qui a déterminé, chez des Céréopses et des. Tadornes vivant en captivité chez M. Blaauw et au Jardin zoologique de Rotterdam, une affection particulière que l’on a cru pouvoir attri- buer au Ver rouge (Syngamus trachealis). FE: 0: SUR UN PARASITE (Disroma AcoTum F.-S. LKT.) QUI VIT DANS L'os ETHMOÏDE ET DANS LES SINUS FRONTAUX DU PUToIs, par M. R. Monrez. (Revue biologique du nord de la France, 1890, 2° année, t. IH, 1926, D. 2/2.) Grâce à l’obligeance de M. Torck, naturaliste lillois, M. Moniez a pu observer à diverses reprises le Pisioma acutum, parasite que l’on considérait Jusqu'ici comme très rare, mais qui en réalité est très commun chez le Putois, où il attaque et détruit souvent l’os ethmoïde et les frontaux en laissant le cerveau en partie à nu. Le Furet est probablement aussi, assez fréquemment, porteur du même parasite, qu’on n’observe jamais sur les autres petits Carnassiers indigènes et qui, peut-être, vit à l’état larvaire chez les Amphibiens. E. O. DIAGNOSES DE NOUVEAUX BRACHYOPODES, par MM. P. Fiscner et D.-P. OEnrerT. (Journ. de Conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, ne 1, p- 70.) Sous les noms de Pyscolia et d'Eucalathis, MM. Fischer et Œhlert caractérisent deux genres nouveaux ayant pour types, le premier la Terebratulina Wyvillei Davidson, le second l’£ucalathis ergastica, espèce nouvelle découverte sur les côtes occidentales d'Espagne, du Maroc et du Soudan par les expéditions du Zravailleur et du Tals- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 539 _ man. Ils décrivent également une autre espèce nouvelle, Müh!feldtia echinata, rapportée des parages du cap Bojador (côtes du Soudan), par l'expédition du Z'ravailleur. | EE LES COLONIES DE BoTRYLLES, par M. A. Pr1z0N. (Le Naturaliste, 1890, 15e année, 2° série, n° 77 et 78, p. 119 et 134, avec.fig.) Après avoir dépeint l’aspect des colonies de Botrylles violacés et de Botrylles verts qui couvrent souvent les deux faces des Algues ma- rines, M. Pizon donne quelques détails sur la reproduction et la mul- tiplication de ces animaux que l’on range maintenant dans l’ordre des Ascidies composées, parmi les Tuniciers. E. O. MOLLUSQUES MARINS DU RoussizLon, par MM. E. Bucouoy, Ph. Daur- ZENBERG et G. Dorrrus. (Bull. de la Soc. d’études scientifiques de Paris, 1890, 13° année, 1°" semestre, et fase. in-8° avec pl., Paris, 1890.) Dans ce fascicule, M. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus passent en revue les espèces de la famille des Aviculidæ qui se trouvent sur les côtes du Roussillon et établissent la synonymie, souvent très com- pliquée, de ces différentes formes. E:-0. DESCRIPTION D'UN MOLLUSQUE NOUVEAU, par M. le marquis DE Fou. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 84, p. 200, avec fig.) Paludinella Darieuxii est le nom proposé par M. de Folin pour cette nouvelle espèce trouvée à la fontaine Bente d’Arneguy, près Saint-Jean-Pied-de-Port. E. O. COQUILLES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE, par M. À. MoreLer. (Journ. de Conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° +, p. 65 et pl.'f.) Les espèces décrites ou mentionnées par M. Morelet sont : Zimicola- 540 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ria vignoniana (Morelet, Journ. de Conch., 1874, p. 374), L. quinaica (n. sp.), Séenogyra souverbyana (n. sp.), Otopoma (?) æquatorium _(n, sp.) et O. anaglyptum (n. sp). E. O. FAUNE MALACOLOGIQUE TERRESTRE ET FLUVIATILE DE L'ILE DE LA TRINITÉ (ANTILLES), par M. H. Crosse. (Journ. de Conchyliologie, 189o, DESÉTIE, © MAN 1, D. 0 él pl il) En dépit de sa végétation luxuriante, de ses cours d’eau et de son sol accidenté, l’ile de la Trinité ne nourrit pas un très grand nombre de Mollusques, les espèces étant, pour la plupart, représentées seule- ment par des individus très clairsemés. Grâce aux explorations de M. R.-J. Lechmere Guppy, poursuivies pendant de longues années, on connaît cependant, à l’heure actnelle, 64 espèces de Mollusques qui habitent cette île et dont M. Crosse fait l’énumération. Sur ces 64 espèces, 22 sont spéciales à la Trinité ou, du moins, n’ont pas été rencontrées ailleurs, 28 se retrouvent sur le continent américain, 5 existent sur d’autres îles des Antilles et 2 paraissent avoir été intro- duites accidentellement. E0. ESPÈCES DU GENRE Â/ELIx PEU COMMUNES EN FRANCE, par M. Albert GRANGER. (Le Nalturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 88, p.291) M. Granger donne des renseignements précis sur l'habitat et les stations des espèces suivantes, peu répandues dans notre pays : Helix alpina (Faure-Biguet), À. bidentata Grn. ou A. bidens (Chemn.), H. canigouensis (Boubée), 4. carascalensis (Fer.), A. ciliata (Ven.), Æ. Campanyoi (Aleron), Æ. constricta (Boubée), A. Desmoulinsi (Fa- rines), À. Fontenilli (Mich.). E,t0;: REMARQUES SUR L'ÂCME CRYPTOMENA N. Sb., par M. le marquis DE For. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2e série, n° 73, p. 67, avec fig.) M. de Folin a découvert à Bramepan, sous les pierres, dans les D LEE EC RARE PS AE OA PAT TT RER TT NÉ ” sa . MON SELS FRS EEE ‘ : 5 ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOULOGIE 541 mousses, ou sur les œufs de Zonites olivetorum, une nouvelle espèce d’Acme qu'il décrit et figure sous le nom d’Acme cryptomena et dont la coquille ne le cède en rien comme éclat à celle des Pupina de Java. E. 0. OBSERVATIONS SUR Vazvara crisrara ET V. Prscinais, par M. le marquis DE Fou. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2e série, n° 76, p. 103.) M. de Folin décrit sous les noms de Valvata cristata var. ornata et de Valvata piscinalis var. major deux variétés qu’il a découvertes la première dans la pièce d’eau de Bramepan, la seconde dans le Graneste, petit cours d’eau qui se jelte dans la Nive un peu en amont de Bayonne. E. O. LE Pecrex waximus ET SES PARASITES, par M. À. E. Marann. (Le Natu- raliste, 1890, 17° année, 2° série, n° 74, p. 77.) Tous les animaux, et surtout les animaux inférieurs, hébergent un nombre plus ou moins grand de parasites, mais le Pecten maximus est particulièrement bien partagé à cet égard. M. Malard signale la présence, sur un individu de cette espèce, de nombreux [Infusoires vivant dans l'intérieur dela coquille, de diverses Ascidies fixées sur la surface externe, d'Éponges (Chiona celata, Ascetta coriacea, Dacty- locylindrus, Amorphina, Reniera, Chalina oculata, etc.) recouvrant l’écaille de croûtes rouges, blanches, lilas, vertes ou orangées, d’Alcyons (AZcyon palmatum et A. digitatum), d’Actinies, de Tubu- laires, de Plumulaires (Aglaophenia pluma, Sertularia abietina) poussant en masses mamelonnées, ou en touffes ramifiées, au milieu desquelles vivent de nombreuses Annélides, des Polynoés, des Scyl- lidiens, des Néréidiens, etc. D’autres Annélides, au contraire, comme les Serpuliens et les Hermelles revêtent la coquille de tubes calcaires anguleux ou en fourreaux protecteurs garnis de sable. Enfin de petits Uphiocoma, des Arches et des Anomies se tiennent générale- ment cachés dans le tissu des Éponges. E. O. mg 542 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Le Diniviuw (INrusotRE), par M. FABRE-DomErGuE. (Le Naturliste, 1090, 12° année, 2€ série, n° 71, p. 45, avec fig.) L'auteur donne des renseignements intéressants sur les caractères extérieurs, les mœurs et le mode d’alimentation du //idinium. Cet Infusoire qui a été découvert en 1786 par le naturaliste danois O.-F. Müller et décrit sous le nom de Vorticella nasuta, a été étudié depuis par Eberhard, par Alenitzin, par M. Balbiani et par M. Maupas. E. ©. EXPLICATIONS RELATIVES A LA NOTE LUE A L’ACADÉMIE DES SCIENCES PAR M. MIE EpwWaARDS LE 17 MARS 1890, par M. le marquis ne For. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 77. p. 121.) M. de Folin prétend que les roches nummulitiques et les grès ac- tuellement en formation dans la fosse du Cap Breton et en d’autres lieux sont composés exactement comme les enveloppes de certains Rhizopodes. «Le sarcode répandu à profusion sur les fonds des mers, puise, dit-il, dans leurs eaux les éléments de la sécrétion qu’il unit à quelques parties de sa substance pour former un ciment au moyen duquel il réunit les matériaux qui doivent concourir à les protéger. Des colonies innombrables d’organismes travaillent sans relâche à l'édification des masses en lesquelles Nummulites, grains de sable, spicules, débris végétaux, etc., entrent au même titre et sont solide- ment cimentés enfermant l’animal sarcodique. » E. O. DE LA PHOSPHORESCENCE EN GÉNÉRAL ET DE CELLE DES MERS EN PARTICU- LiEr, par M. C. Girar», de Washington. (Le Naturaliste, 1890, 122 année, 2° série, n° 85, p. 210.) M. Girard pense que les phénomènes de phosphorescence se pré- sentent, sur les mers comme sur la terre, sous deux aspects, l’un acte, dépendant d'animaux photogènes qui émettent le fluide lumineux dans les circonstances normales de leur existence, l’autre passif, pro- venant de la matière organisée, réceptacle de luminosité latente et diffuse, à l'instar des nébuleuses. « Cette matière organisée, dit ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE £T ZOOLOGIE 543 M. Girard, tire son origine des éléments dissociés des êtres qui péris- sent... À cette matière organisée, si abondante dans les mers, s’ajou- tent les Infusoires qui s'en repaissent. » E. O. INFLUENCE DES MICROBES SUR L'ORGANISME HUMAIN, par M. le Dr Jous- SEAUME. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n°s 68, 69, 70, 71,72, P. 40; 19, 32, A6:64:56:) M. le Dr Jousseaume croit que les microbes agissent généralement sur l'organisme de deux façons distinctes, les uns par destruction, les autres par intoxication, que dans certains cas ils sont la cause directe de la maladie tandis que dans d’autres cas ils n’en sont que la consé- quence et qu’enfin les influences atmosphériques ou la privation de certains éléments qui rentrent dans la composition du corps humain suffisent dans certains cas pour expliquer les perturbations constatées dans l’organisme et attribuées à des microbes. E. O0. INFLUENCE DES COULEURS ET DES SONS SUR LE SYSTÈME NERVEUX, par M. le comte Gustave DE LA Moussayr. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 69, p. 18.) L'auteur rappelle que différents artistes en entendant des accords mélodieux ont vu passer devant leurs yeux des couleurs harmonieuses, etil cherche à établir des rapports entre les notes de la gamme et les couleurs du prisme solaire au point de vue des effets qu’elles peuvent exercer sur le système nerveux. E. ©. DE L’ATTRACTION PASSIONNELLE, par M. le comte Gustave DE La Mous- SAYE. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 71, p. 43.) D4# REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES S°2 PHYSIQUE PROPRIÉTÉS FONDAMENTALES COMMUNES AUX DEUX CLASSES DE SPECTRES. CARACTÈRES DISTINCTIFS DE CHACUNE DES CLASSES. VARIATIONS PÉRIO- DIQUES A TROIS PARAMÈTRES, par M. H. DEsLaNDREs. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 748, 1890.) M. Rydberg a résumé, par des lois simples, l'étude des raies spectrales des corps des trois premières familles de Mendeleef, comprenant presque tous les métaux. Les raies longues forment des groupements de deux ou trois raies (doublets ou triplets) qui se succèdent à intervalles régulièrement décroissants, de manière à constituer des séries ayant le même aspect pour tous les corps. Les raies correspondantes des doublets ou triplets sont données par la formule : (6 N= A — (m +) dans laquelle N représente le nombre de vibrations par seconde, À et x deux coefficients, m»m un nombre entier et pu une constante plus petite que l'unité. M. Deslandres propose une relation analogue pour les raies en lesquelles se décomposent les bandes des spectres des métalloïdes quand on emploie une grande dispersion. Ces bandes sont formées par des groupements d’une, deux, trois raies, ou même plus, qui se succèdent à intervalles régulièrement variables. De plus, toutes les bandes d’un même spectre sont semblables et formées par le même groupement. C’est une propriété commune aux deux classes de spectres. Mais la distribution des groupements est ici différente. Elle est, pour une bande représentée par la fonction : N= A + am*, À et « étant deux constantes et »m un nombre entier. De plus, comme un spectre comprend, en général, plusieurs bandes, la loi de distribution doit être plus complexe. M. Deslandres ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 545 a montré que le nombre N de vibrations d’une raie est, dans le cas le plus général, une fonction de trois paramètres m, n et p, qui sont des nombres entiers. SUR LA SUPPRESSION DES HALOS DANS LES CLICHÉS PHOTOGRAPHIQUES, par MM. Paul Henry et Prosper Henry. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 751, 1890.) À propos de la communication de M. Cornu sur les halos pro- duits par les points brillants sur les plaques photographiques, MM. Henry font remarquer qu'ils font usage depuis longtemps d’un procédé analogue, qu’ils ont recommandé à tous les astro- nomes ayant à prendre la carte photographique du ciel. Ce pro- cédé consiste à recouvrir le revers de la plaque d’une couche de collodion normal contenant en dissolution une petite quantité de chrysoïdine Ce vernis, d’un indice de réfraction voisin de celui du verre, supprime complètement les halos des étoiles, même les plus brillantes. DÉPERDITION DES DEUX ÉLECTRICITÉS DANS L'ÉCLAIREMENT PAR DES RADIA- TIONS TRÈS RÉFRANGIBLES, par M. Edouard Branzy. (Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 751, 1890.) En éclairant une plaque de laiton isolée et reliée à un électros- cope par l’étincelle d’une batterie chargée constamment par une bobine de Ruhmkorff, éclatant entre les pointes d’un excitateur. M. Branly a trouvé qu’une charge positive de la plaque se perdait aussi bien qu'une charge négative par l’illumination. À une petite distance de la source lumineuse, la déperdition des deux électricités se fait également vite pour des plateaux mé- talliques soigneusement polis, mais polis depuis plusieurs jours. Le repolissage augmente, dans de très grandes proportions, la rapidité de la déperdition de l'électricité négative, mais non de la positive. Quand la distance à la source va en eroissant (5°, 1oc, 15€), le ralentissement de Ia déperdition est notablement plus accentué pour l'électricité positive que pour la négative. 046: REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Le ralentissement dans la déperdition produit par une plaque de quartz placée sur le trajet des rayons lumineux est plus mar- quée pour l'électricité positive que pour la négative, quand le disque est peu distant de la source (5°). BAROMÈTRE DE PRÉCISION A TUBE INCLINÉ, par M. CI. BaraparT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 813, 1890.) SUR LES CONDENSATEURS A MICA, par M. E. Boury. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 846, 1890.) Les expériences de M. Bouty ont montré qu'à la température ordinaire et pour des différences de potentiel de 1 à 20 volts une lame mince de mica oppose un obstacle absolu au passage con- tinu de l’électricité à travers son épaisseur. Le phénomène des charges résiduelles n’est pas dû à une péné- tration réelle de l'électricité à travers la lame diélectrique, mais bien à une variation de la constante diélectrique. Ce phénomène est comparable au résidu élastique. SUR LES ACTIONS MÉCANIQUES DES COURANTS ALTERNATIFS, par M. J. BorGman. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 849, 1890.) Au-dessus d’une bobine, traversée par un courant alternatif, se trouvait disposé un disque de mélal suspendu au fléau d’une balance. Une disposition spéciale permettait de mesurer commo- dément la répulsion du disque. Un électro-dynamomètre Siemens mesurait l'intensité efficace des courants alternatifs. M. Borgman a trouvé ainsi les résultats suivants : Les répulsions sont proportionnelles au carré de l'intensité ef- ficace. La répulsion augmente à peu près en raison inverse du nombre d’alternances par seconde, TRE m. PET Un disque de fer est attiré par la bobine à courants alternatifs. En mettant un noyau de fer dans la bobine, la répulsion du disque est beaucoup augmentée. YSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 547 à HALOS ET PARHÉLIES OBSERVÉS AU PARC SAINT-MAUR, par M. E. RENOU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 851; 1890.) D’après le relevé des observations de l'Observatoire du parc ‘4 Saint-Maur, s'étendant sur dix-sept années, on trouve par an plus de 100 journées offrant le halo de 21° 50’. Ensuite, les autres % halos et parhélies ont donné les résultats suivants : é Jours. Parachies:dp:22 1,4. 4... 107 Ar CiÉcumzemNale. PS rt. - 78 ÉRIOPélEGONSOrTÉ PE PET J1 Ha der bte 2120050 dim honte 25 Chrelharhé ques. 4 ON 4 ; SUR UNE DES CAUSES DE PERTE DES NAVIRES EN FER PAR SUITE DES PER- TURBATIONS DE L'AIGUILLÉ AIMANTÉE. DÉTERMINATION DES ÉCARTS De DÉVIATION POUR CHAQUE NAVIRE, par M. L. DevauREIx. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 853, 1890.) SUR L'ÉQUATION CARACTÉRISTIQUE DE L'AZOTE, par M. SaRRaU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 880, 1890.) En tenant compte de deux séries d'expériences de M. Amagat sur la compressibilité de l'azote et des expériences de Regnault, M. Sarrau calcule les constantes «, 8, R, K et e de la formule - qu'il a proposée CH IAENS CUS (4) p — Aime D— a (v+f) pour relier la pression p à la température absolue T et au volume v d’une masse gazeuse. 548 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES En prenant pour unité de volume le volume normal, c’est-à-dire celui occupé par la masse gazeuse supposée à l’état parfait à o°et . aie 1 sous la pression atmosphérique, on a R — 573 Pour tous les gaz, 27 et M. Sarrau trouve alors, dans le cas de l’azote, les valeurs sui- vantes pour les autres coefficients, l'unité de pression étant l'at- mosphère : & = 0,001 276 B — 0,000 546 log K = 3,652 20 log (log €) = 3,143 27 2 Les relations . 0) e — o jointes à la relation (1) fournissent ù dv? les valeurs ve, pe, Te du volume, de la pression et de la tempéra- ture au point critique. On trouve avec ces coefficients : te—œ— 1429 (T:=273 — 142) Do 2 eo Suivant les expériences d’Olszewski et de Wroblewski, on a : t——1460 pe —=35atmo (Olszewski) es AN pe = 330,6 (Wroblewski). TRÉORIE GÉNÉRALE DE LA VISIBILITÉ DES FRANGES D INTERFÉRENCE, par MM. J. Macé DE Lépinay et Ch. FaBry. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 895, 1890.) (Voir plus loin, p. 550.) COURANTS PHOTO-ÉLECTRIQUES ENTRE LES DEUX PLATEAUX D'UN CONDEN- SATEUR, par M. Edouard BRaAnLY. (Comptes rendus de l'Acad, des sciences, t. OX, p. 898, 1890.) Un disque.métallique est éclairé à travers les trous d’un disque métallique parallèle placé à petite distance et formant la seconde armature d’un condensateur. Celui-ci est chargé par une pile à travers un galvanomètre. La source éclairante est l’étincelle con- densée de la bobine d’induction éclatant entre deux pointes d’alu- minium. Quand la source éclaire la plaque, l'aiguille du galvano- ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 549 mètre dévie, indiquant une déperdition de l'électricité par la sur- face du plateau illuminé. Cette expérience avait déjà été faite par M. Stoletow avec la lumière électrique, mais il n’avait trouvé de courant appréciable que dans le cas où c’est la plaque négative qui est illuminée. Avec la source employée par M. Branly, ce physicien a constaté que le courant a à peu près la même intensité que la plaque éclairée soit la positive ou la négative, pourvu que la source lümineuse soit très près (1°) de la plaque, et que la force électro-motrice soit faible (1 élément). Si le nombre des éléments de la pile augmente, le courant augmente d'intensité, mais plus rapidement, quand c'est la plaque négative qui est éclairée, que dans le cas contraire. Les deux courants s’affaiblissent quand la distance de la source à la plaque augmente; mais le courant dû à lillumination de la plaque négative s’affaiblit moins rapidement que l’autre, qui s'éteint à peu près dès que la distance à la source lumineuse dé- passe 3°,5. On obtient des phénomènes analogues à la polarisation des électrodes, en employant un plateau de cuivre recouvert d’une mince couche de vernis à la gomme laque : l’éclairement produit un courant intense d’abord puis, qui va en s’affaiblissant et tend vers une limite beaucoup plus faible que la valeur initiale. Cette limite étant atteinte, si l’on supprime la pile et qu’on réunisse les armatures avec le fil du galvanomètre, on a un courant de dé- charge intense au début, puis, qui s’affaiblit rapidement et tend vers zéro. Ces phénomènes ne se produisent que si la plaque ver- nie est éclairée. Pendant la décharge si l’on interrompt l’éclaire- ment, le courant cesse, et si on rétablit l’éclairement le courant reprend avec l'intensité qu'il avait au moment où l’éclairement a cessé. SUR LES CHAMPS DE ROTATION MAGNÉTIQUE, par M. W. DE FONVIELLE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 944, 1890.) SUR LA POLARISATION DES ÉLECTRODES, par M. Lucien Poincaré. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, &. CX, p. 950, 1890.) M. L. Poincaré a trouvé que la polarisation maximum des élec- REVUE DES TRAV. SCIENT. — T, XI, n° 8. 38 550 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES trodes métalliques (argent, or, fer) dans un électrolyte fondu (azo- tate de sodium, azotate de potassium, azotate d’ammonium, chlo- rate de potassium, chlorate de sodium, etc.) est très notable en général quand la température est notablement inférieure à celle de la décomposition du sel; mais cette polarisation maximum di- minue quand la température s’élève, et devient nulle à la tempé- rature de décomposition du sel. SUR QUELQUES CAS PARTICULIERS DE VISIBILITÉ DE FRANGES D INTERFÉ- RENCE, par MM. J. Macé pe LéPinay et Ch. FaBry. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. COX, p. 997, 18y0.) Dans une précédente communication les auteurs ont montré que pour voir les franges d’interférence avec netteté, il est, en gé- néral, nécessaire que la source éclairante soit réduite à une fente étroite. Les franges sont alors localisées, et cela à une distance de l'appareil interférentiel variable avec l’orientation de la fente. Ils étudient dans celle-ci quelques cas particuliers et établissent que : La visibilité des franges sans fente et l'absence de localisation par l'emploi d’une fente convenablement orientée sont deux faits con- nexes el inséparables. Les franges sont alors parallèles à la direction de la fente qui fait disparaître la localisation. Les auteurs indiquent de nombreuses vérifications expérimen: tales de leur théorie (anneaux de Newton quand l'œil est placé dans un plan contenant le centre, franges de Herschel, des miroirs de Jamin, etc.). SUR L'AIMANTATION TRANSVERSALE ONDULATOIRE, par M. C. DECHARME. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1000, 1890.) Un cylindre fendu suivant un plan axial, dont les deux par- ties sont rapprochées et serrées l’une contre l’autre de facon à reformer le cylindre primitif, est parcouru dans sa longueur par un courant de 8 à 10 ampères. Le cylindre s’aimante transversa- lement, comme l’a montré M. P. Janet, LP LAON À - L-" joit 2 rs À ” PA ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 551 a _— à | En séparant les deux demi-cylindres et en mettant l’aimanta- ; tion en évidence par la formation d’un spectre de limaille, on à trouve que la limaille se dispose en lignes ondulées. L'auteur croit pouvoir déduire de ces expériences qu’un courant continu, traversant dans sa longueur un cylindre d’acier trempé, peut devenir ondulatoire, par suite de la résistance que lui op- posent les actions moléculaires du milieu magnétique. À EXPLORATION DES CHAMPS MAGNÉTIQUES PAR LES TUBES A GAZ RARÉFIÉ, par M. A. Wrrz. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1002, 1890.) Cette étude a porté sur l’accroissement de résistance que pré- sente au courant induit d’une bobine de Ruhmkorff un tube à gaz raréfié lorsqu'il est placé dans un champ magnétique. L’intensité du courant induit était mesurée par un galvanomètre, la différence de potentiel aux extrémités du tube par la longueur de l’étincelle entre deux boules équivalente à l’étincelle dans le tube {ce pro- cédé permet d'évaluer en volts cette différence de potentiel); l’in- tensité du champ magnétique, pris entre Les pôles d’un fort élec- tro-aimant et variant entre 100 et 1 {oo unités, était mesurée par la rotation du plan de polarisation dans le sulfure de carbone. La différence de potentiel croît avec l'intensité du champ, mais est indépendante de l'intensité de la décharge. M. Wiiz a reconnu que dans un champ magnétique intense, la lumière violette de la cathode s’amincit en un plan parallèle aux lignes de forces du champ. Cette observation donne un moyen commode de trouver la direction des lignes de forces d’un champ intense. NOTE SUR DES TRAVAUX RÉCENTS EXÉCUTÉS EN ALGÉRIE, par M. J. Jans- SEN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. COX, p. 1047, 1890.) M.Janssen, s'étant installé à Biskra, dans un petit fort à l’entrée du désert, à fait un grand nombre de photographies du spectre solaire aux diverses heures de la journée et principalement 002 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES quand le Soleil est voisin de l'horizon de façon que les raies tellu- riques soient plus accusées. Ce savant a aussi exécuté un certain nemhee de photographies du phènomène si curieux et si varié du mirage, dans la région des grands chotts qui se trouve entre Biskra et le Souf. SUR LES OBSERVATIONS FAITES AUX STATIONS DE MONTAGNE EN EUROPE ET AUX ÉrTaTs-Unis, par M. H. Faye. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1050, 1890.) | Il résulte de ces observations que dans l’axe d’un cyclone l& tem- pérature est en général plus basse qu’à l'extérieur de ce cyclone pour une même altitude. | SUR LA DOUBLE RÉFRACTION ELLIPTIQUE DU QUARTZ, par M. F. BEAULARD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1063, 18go.) Les idées théoriques exposées par M. Gouy touchant la double réfraction elliptique du quartz sont vérifiées par les expériences de M. Beaulard. SUR LES CONDUCTIBILITÉS DES COMBINAISONS DE L'AMMONIAQUE ET DE L'A- NILINE AVEC LES ACIDES OXYBENZOÏQUES, par M. Daniel BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1066, 1890.) Les mélanges soit d’ammoniaque soit d’aniline avec divers acides oxybenzoïques possèdent en général une conductibilité différente de celle qu’on calculerait en admettant qu’il n’y a pas formation d’un sel. Il y a donc là un moyen de montrer et de suivre la combinaison de ces corps. L’auteur indique les nombreux résultats obtenus dans cette étude. ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 593 EXPÉRIENCE D’AIMANTATION. TOUCHE SÉPARÉE UNIPOLAIRE. AIMANTS A TROIS PÔLES, par M. C. Decnarme. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1069, 1890.) SUR L'ÉQUATION CARACTÉRISTIQUE DE L'AZOTE, par M. Ch. ANTOINE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1122, 1890.) M. Ch. Antoine, à propos de la communication de M. Sarrau, sur l’équation caractéristique de l’azote, fait remarquer que la formule qu'il à déjà proposée pv =D(Ê+i) est d’un calcul plus facile. 1 modifie la valeur de 6 qu’il avait adoptée d’abord et prend DE 27016 —Vp Pour représenter les expériences de Regnault on peut prendre D constant et égal à 2,922. Pour représenter les expériences plus étendues de M. Amagat, il convient de prendre D = 2,830 + 0,00191 pt. SUR L’ÉLECTROMÈTRE BALISTIQUE, par M. Gouy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1125, 1890.) L’électromètre à quadrants peut être employé comme appareil balistique si l’on supprime l’amortisseur à liquide en suspendant l'aiguille par un fil métallique. L’aiguille étant au repos, si l’on fait agir ur couple C de courte durée, l'écart maximum est proportionnel à f Cdt.Si l’on appelle V la variation de potentiel en un point donné,on peut mesurer ainsi [Vdt ou f V?dt, en établissant les mêmes liaisons que dans les mesures statiques ordinaires : Comme exemple d’une application, soit un point A relié à la terre par une résistance R, et primitivement au potentiel du sol. 004 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Faisant passer par ce point A et pendant un temps Axes court: une quantité Q d'électricité, on a JVar==RO quelle que soit la self-induction de la résistance R. On peut done mesurer ainsi-R, si Q est connue (par exemple au moyen d’un microfarad chargé par une pile). Cette méthode est commode pour la mesure des grandes résistances. Inversement R étant connue, on peut obtenir (. M. Gouy cite d’autres applications, et vérifie expérimentalement l'exactitude des formules. LE MOIS DE MAI 1890 À L'OBSERVATOIRE DU PARC SAINT-MAUR. FROID pu 1 JUIN, par M. E. Renou. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1127, 1890.) PLAN ET COUPE VERTICALE D'UNE TEMPÊTE, par M. A. FAYE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1166, 1890.) PROPAGATION DE LA LUMIÈRE DANS UNE LAME D OR, par MM. Hüriow et MERMERET. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. COX, p. 1187, 1890.) Lorsqu'on éclaire, avec une lumière homogène, le réfracto- mètre interférentiel de Jamin, et qu'on interpose une lame d’or sur un des faisceaux interférents, on observe, ainsi que l'avait indiqué M. Quincke, un léger déplacement des franges. Ce dépla- cement montre que le faisceau qui a traversé la lame a pris une avance sur l’autre. [’avance est très variable suivant la couleur; c’est ainsi que les auteurs ont trouvé, pour une certaine lame : raie C of,233 raie D of,199 raie G of,107 raie F _of,o31 ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 559 En éclairant avec de la lumière blanche l'appareil interféren- tiel, on obtient une frange centrale qui se déplace par l’introduc- tion de la lame d’or sur l’un des faisceaux, d’une quantité bien plus grande que les franges monochromatiques. Si l’on remarque que la frange centrale est une frange achro- matique, et si l’on tient compte du fait de la rapide variation de l’avance produite par la lame d’or avec la longueur d'onde, le phénomène s'explique. É | SUR L’AMPLITUDE DE LA VARIATION DIURNE DE LA TEMPÉRATURE, par M. A. ANGoT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1. CX, p.1189, 1890.) L’amplitude de la variation diurne de la température est la dif- férence de l’ordonnée maximum et de l’ordonnée minimum de la courbe représentant la température pendant une période de 24 heures. D’après les observations de l'Observatoire du parc Saint-Maur, s'étendant sur quinze années, M. Angot a pu représenter cette amplitude a par la relation suivante : a = (A + Bsin/+ Geos 2 D où r représente la distance de la Terre au Soleil, / la longitude du Soleil, A, B, C, trois constantes qui, pour Saint-Maur, ont les valeurs : A2, De 41990 GE 145749 enfin K est une quantité qui dépend de la nébulosité du ciel. En désignant par n cette nébulosité comptée de o (ciel clair) à 10 (ciel complètement couvert), pour Saint-Maur, M. Angot a trouvé K proportionnel au polynôme 1 + bn + cn° avec b = — 0,083 et c— + 0,0011. Cette formule (1) représente remarquablement bien la moyenne des observations. 556 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES VARIATION DE L'ÉLASTICITÉ DU VERRE ET DU CRISTAL AVEC LA TEMPÉRA- TURE, par M. E.-H. AmaGaT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1246, 1590.) L'étude a porté sur la déformation intérieure du réservoir de thermomètres en verre ou en cristal, comprimés par l'extérieur à des températures de o°, de 100° et de 200°. Les variations de la déformation avec la température sont assez petites pour qu'il soit illusoire d’en tenir compte dans l'étude de la compressibilité des gaz et des liquides à diverses températures. SUR UNE PROPRIÉTÉ NOUVELLE DES ONDES LUMINEUSES, par M. Gouy. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. COX, p. 1251, 1890.) Le principe d'Huyghens consiste à considérer tous les points d’une surface traversée par les rayons lumineux comme centre d’ébranlement. Considérons un faisceau convergent et prenons la surface S avant le foyer; les mouvements envoyés par les points de cette surface formeront toutes les ondes successives. Tant que les ondes sont convergentes, leur propagation s'effectue de la manière con- nue; mais si l’on considère une onde qui a dépassé le foyer et qui est devenue divergente, un calcul simple montre que : La vibration sur cette onde est en avance d’une demi-période sur ce qu’elle devrait être d'après la position occupée par l’onde et la vitesse de la lumière. Cette conséquence remarquable a été vérifiée expérimentale- ment par M. Gouy, en se servant de la disposition des miroirs de Fresnel, mais en remplaçant l’un des deux miroirs plans par un miroir concave à courte distance focale. En faisant tomber la lu- mière à peu près normalement aux miroirs, et en observant les franges au delà du plan focal du miroir concave, la frange centrale est noire et non pas blanche comme dans l’expérience ordinaire. Il y a donc bien perte d’une demi-longueur d'onde dans le pas- sage des rayons par le foyer du miroir concave. Ce phénomène doit être le même pour les ondes sonores. ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 557 ÉQUATION CARACTÉRISTIQUE DE L'HYDROGÈNE, par M. Ch. ANTOINE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 1253, 1890.) L'auteur propose pour l'hydrogène la formule po=D(273 +t) dans laquelle, comme première approximation, - 100 000 3t D — 1,16 + (o,0275 — — p p étant exprimé en atmosphères, et la masse de l'hydrogène étant égale à 1 kilogramme. . SUR LA VARIATION DE LA TEMPÉRATURE AVEC L'ALTITUDE, DANS LES CY- CLONES ET LES ANTICYCLONES, par M. M. DECHEVRENS. (Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, t. CX, p.1255, 1890.) Les observations de M. Dechevrens faites en Chine, jointes aux observations du Puy-de-Dôme, ont permis à l’auteur de formuler la loi suivante : Au niveau de la mer et dans les couches de l'air inférieures à 1,000 ou 1,200 mètres d'altitude, la température, dans un tour- billon, varie EN sens inverse de la pression, tandis que, dans les couches supérieures à cette altitude, elle varie DANS LE MÉME SENS que la pression ; quant à celle-ci, elle est minimum tout le long de l'axe du cyclone, et maximum sur le périmètre de la dépression et tout le long de l’axe de l’anticyclone. La température de l'air, dans un cyclone, est le résultat du mouvement : l'air s’'échauffe là où il est comprimé (à la base du cyclone, à cause de la convergence du vent) et se refroidit là où il est dilaté (à la partie supérieure de l’axe du cyclone). L'auteur rappelle que ses observations faites avec l’anémomètre donnant la composante verticale du vent, et poursuivies pendant deux ans, ne laissent aucun doute sur le fait que le mouvement de l’air est ascendant dans l’axe d’un cyclone et descendant dans l'axe d’un anticyclone. 598 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES COMPARAISON DE LA FIGURE THÉORIQUE L'UNE TEMPÊTE, DONNÉE DANS LES COMPTES RENDUS DU 9 JUIN, AVEC LES FAITS CONNUS DE TOUS LES NAVI- GATEURS, par M. H. FAYyE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1298, 1890.) SUR LE MODE D EMPLOI DE DEUX MACHINES GRAMME DANS UN CIRCUIT, OU L'UNE FONCTIONNE COMME GÉNÉRATRICE ET L'AUTRE COMME RÉCEPTRICE, par M. Auguste TAULEIGNE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1317, 1890.) SUR DES EXPÉRIENCES AYANT TRAIT A LA LOCOMOTION AÉRIENNE, par M. J. PomÈs. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX» p. 1317, 1890.) SUR UN DYNAMOMÈTRE À LECTURE DIRECTE, par M. G. Trouvé. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1326, 1890.) L'appareil de M. Trouvé est un dynamomètre de transmission qui sert à mesurer le couple moteur. Par une disposition ingé- nieuse, ce couple se trouve indiqué sur un cadran fixe par une aiguille. Un indicateur de la vitesse angulaire, joint à l’appareil précédent, permet d'obtenir à chaque instant le travail par unité de temps, c'est-à-dire la puissance effective du moteur. SUR LA CIRCULATION VERTICALE PROFONDE OCÉANIQUE, par M. J. Taou- LET. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1350, 1890.) INFLUENCE DE L’ÉTAT MÉTÉOROLOGIQUE DE NOTRE ATMOSPHÈRE SUR L'OB- SERVATION DES ÉCLIPSES DE LUNE, par M. P. DELESTRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1361, 1890.) ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 559 SUR LE RÉSIDU DES CONDENSATEURS, par M. E. Boury. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 1362, 1890.) L'étude du résidu a été faite par deux méthodes : 1° Après avoir chargé le condensateur pendant un temps assez long pour pouvoir être considéré comme infini, on le ferme en court circuit pendant un temps connu 6, puis on mesure Ja charge rendue libre entre 6 et 6 + #. 2° On charge Île condensateur en court circuit pendant un temps connu 6, puis on détermine, par un procédé convenable, la charge qu’il reçoit entre 6 et 6 + é. Les piles employées aux charges avaient une résistance inté- rieure extrêmement faible. Les résultats ont été les suivants : 1° La charge absorbée entre 4 et 6 +, par un condensateur qui ne fuit pas et qui s’est longuement reposé (2° méthode), est identique au résidu rendu libre entre 6 et 6+é, sur le même condensateur chargé pendant un temps très long (1e méthode). Cela prouve qu'aucun courant permanent ne s'établit entre les deux armatures du condensateur, comme M. Boutry l'avait déjà établi précédemment. 2° Cette charge absorbée ou résiduelle est rigoureusement pro- portionnelle à la force électromotrice de la pile de charge (véri- fiée entre 0,05 et 20 daniells). | Les charges résiduelles, au sein d’un même condensateur, ne sont pas proportionnelles aux capacités. Il résulte de là que les subdivisions d’un condensateur ne peu- vent être considérées comme rigoureusement proportionnelles à leurs valeurs nominales que pour une seule durée de charge ou de décharge. 4° Le résidu total d'un condensateur qui ne fuit pas est rigou- reusement égal à la somme des résidus de ses subdivisions. 5° Le résidu entre 6 et 6 + { du condensateur Carpentier étudié, pour toutes les valeurs des variables à partir de 05,001, est repré- senté par une même formule empirique : [RY A [(4+0)e — 6°] Il en résulte, pour le résidu total entre 9 et / : Pme À C—0,09, pour toutes les subdivisions du condensateur. 560 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES 6° Le résidu total R n’est jamais qu’une fraction assez petite de la charge. La charge principale du microfarad est entièrement formée en 0°,001 et est égale dans le condensateur étudié à la THRCHQUS 0,966 . la charge totale évaluée au bout d'une seconde. LES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES SUR LA TOUR EIFFEL, par M. A. ANGoT. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 169, 1890.) Depuis le milieu de juin 1889 se trouvent installés au sommet de la tour Eïffel, par Les soins du Bureau central météorologique, les appareils suivants : Instruments à lecture directe : baromètre à mercure, thermo- mètre à maxima et à minima, psychromètre ; Instruments enregistreurs ordinaires : baromètre, thermomètre, hygromètre, pluviomètre ; Instruments transmettant et enregistrant électriquement leurs in- dications à distance (au Bureau central météorologique) d’une ma- nière continue : thermomètre, girouette, anémomètre pour la vi- tesse horizontale (cinémographe), anémomètre pour les courants verticaux. Tous ces instruments enregistreurs ont été imaginés et construits par MM. Richard frères. Voici les résultats les plus importants fournis par le relevé des indications : 1° La vitesse du vent à 300 mètres est beaucoup plus considé- rable que près du sol. La moyenne, pour les 193 journées d’obser- vation de 1889, est 7%,59 par seconde, tandis qu’au Bureau mé- téorologique, situé non loin de la tour Eiffel, cette moyenne n’est que de 2m,45; 2° Au Bureau météorologique, le vent présente en moyenne son maximum de vitesse vers 1 heure de l'après-midi et son mi- nimum entre 3 et 5 heures du matin. Au sommet de la tour Eiffel, le maximum a lieu vers 11 heures du soir et le minimum vers 10 heures du matin, à peu près comme sur le sommet des hautes montagnes (Puy-de-Dôme, pic du Midi, etc.) ; 3° Dans tous les mois, sans exception, la température maximum diurne au sommet de la tour est plus basse qu’au pied ; la diffé- ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 561 rence est plus grande dans les mois chauds (— 4°,47 en juillet) que dans les mois froids (— 1°,59 en décembre). Dans la nuit, au contraire, quatre mois sur six, la température a été plus élevée au sommet de la tour qu’à la base. Ainsi, la variation de la tem- pérature est moins grande, dans un espace de vingt-quatre heures, à 300 mètres de hauteur que près du sol. SUR UNE LOI ÉLÉMENTAIRE DE L'INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE, par M. R. BconpLor. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 177, 1890.) La variation de l’aimantation d’un élément aimanté produit un champ électrique identique, sauf le changement des forces magné- tiques en forces électriques, au champ magnétique que produvwrait, d'après la formule de Biot et Savart, un élément de courant occu- pant la place de l'élément aimanté et dont l'intensité serait égale à la dérivée par rapport au temps du moment magnétique de cet élé- ment. | M. Blondlot démontre élémentairement cette loi. Celle-ci, appli- quée aux circuits fermés, donne les lois connues de l'induction. M. Rowland a, comme on le sait, démontré expérimentalement que le déplacement d’une charge électrique produit les mêmes actions électromagnéliques qu'un courant ; en combinant ce ré- sultat avec la loi élémentaire donnée plus haut, on a l’énoncé suivant : Le même déplacement donné à une charge électrique et à un pôle magnétique ayant la même valeur numérique produit, en chaque point de l’espace, des forces magnétiques et électriques égales entre elles. SUR LES FRANGES D’INTERFÉRENCE DE DEUX TROUS, par M. P. Jouin. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 185, 1890.) En regardant le filament de charbon incandescent d’une lampe à travers deux petits trous très rapprochés (5 de millimètre) per- cés dans une carte, on voit de belles franges d’interférence qui vont en s’élargissant à mesure qu’on s'éloigne de la lampe. 562 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES M. Joubin donne l’explication de ce phénomène en faisant re- marquer que l'effet est le même que si la source éclairante était dédoublée en deux sources très voisines envoyant leur rayon à travers un très petit trou placé dans l’œil. En partant de ces con- ditions, le calcul donne facilement un résultat conforme à l’expé- rience. NOTE SUR L'IDENTIMÈTRE DE M. TRANNIN, par M. E. Doumer. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 191, 1890.) REMARQUE SUR LA THÉORIE DES ÉLECTROMÈTRES ABSOLUS, par M. J. Pioncaow. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 231, 1890.) ÉTUDE D'UN ÉTALON PRATIQUE DE FORCE ÉLECTROMOTRICE, par MM. BAILLE et FÉRy. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 234, 1890.) Du chlorure de plomb pulvérulent et précipité à chaud (texture cristalline) est introduit dans la petite branche d’un tube recourbé à son extrémité inférieure. Ce tube renferme un fil de plomb qui constitue l’électrode positive de l'élément. L’électrode négative est constituée par une tige de zinc amalgamé. Le tout plonge dans une dissolution de chlorure de zinc de densité 1,15. La force électromotrice de cet élément est d’un demi-volt exac- tement pour une dissolution de densité 1,157. Elle varie peu avec la température. Quoiqu’un peu plus grande que celle du daniell, la polarisation est faible et disparaît rapidement. EXPÉRIENCES SUR LES SIPHONS, par M. C.-E. Wasreezs. (Journ, de physique, 2° série, t. IX, p. 239, 1890.) D ral EN PRET CE AGREE AT ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 563 POSITION DE LA VIBRATION LUMINEUSE DÉTERMINÉE PAR LA DISPERSION DANS LES CRISTAUX BIRÉFRINGENTS, par M. E. CarvarLo. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 257, 1890.) La conclusion de ce travail étendu est que la vibration Ilumi- neuse est perpendiculaire au plan de polarisation, comme l’a ad- mis Fresnel et contrairement à ce qu'ont admis Mac Cullagh et Neumann. a | POUVOIR ROTATOIRE ET DOUBLE RÉFRACTION, par M. Monnory. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 277, 1890.) SUR LA POLARISATION ELLIPTIQUE DES RAYONS RÉFLÉCHIS ET TRANSMIS PAR LES LAMES MÉTALLIQUES MINCES, par M. G. MEsui. (Thèse pour le doctorat soutenue à la Sorbonne le 21 mars 1890; Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p. 55 et 145; Journ. de physique, 2° série, t, IX, p. 353, 1890.) M. Meslin a mesuré le retard produit par la transmission de la lumière à travers des lames métalliques minces et par la réflexion sur ces mêmes lames, dont il déterminait l'épaisseur. Pour l'or, le retard 5 produit par la transmission peut être re- présenté par la formule : LE Re AU ut dbG : étant l'incidence et x l'épaisseur de la lame. L'auteur à indiqué une théorie simple, basée sur la considéra- tion des couches superficielles, qui permet d'expliquer la produc- tion de ce retard et de retrouver la formule précédente. La même théorie a été appliquée par M. Meslin à l’élude de la réflexion métallique. l’analyse du phénomène l’a conduit à des hypothèses simples sur le mécanisme de la réflexion ; elles ex- pliquent le retard observé -dans la réflexion, en le considérant comme dû à une transmission, ce qui permet de le calculer à l’aide de la première théorie. 564 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES En développant ces considérations, l’auteur a trouvé les formules qui donnent le retard et l'intensité du faisceau réfléchi par une lame métallique épaisse, puis par une lame mince; il a indiqué, à l’aide de ces formules, comment le retard et l'intensité devaient varier en fonction de l'incidence et de l'épaisseur. Ces prévisions sont entièrement d’accord avec ce qu'on savait déjà pour la ré- flexion avec les lames épaisses et avec les résultats que l’auteur a obtenus par ses expériences sur les lames minces. C’est ainsi qu’il a pu expliquer l’existence d’un maximum pour l'incidence princi- pale, lorsque l’épaisseur va en croissant. La théorie prévoit l'existence de ce maximum et indique, pour la valeur de l'épaisseur correspondante, des limites distantes de 85 qui comprennent la valeur donnée par l’expérience. SUR LA CHALEUR DE VAPORISATION DES GAZ LIQUÉFIÉS, par M. E. MATu1AS. (Thèse pour le doctorat soutenue à la Sorbonne le 28 avril 1890; Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XXI, p. 69 ; Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 449, 1890.) M. Mathias a imaginé, pour effectuer ce travail, une méthode calorimétrique à température constante, dans laquelle la chaleur que produit la vaporisation d’un liquide contenu dans une en- ceinte placée au sein d’un calorimètre est constamment com- pensée par la chaleur que produit la dilution de l’acide sulfurique dans l’eau. Cette méthode a été appliquée, entre o° et 35°, à la mesure de la chaleur de vaporisation de l’acide sulfureux, de l’acide carbo- nique et du protoxyde d’azote liquide ; dans le cas de l'acide car- bonique, les mesures ont été poussées jusqu’au voisinage immé- diat du point critique; pour tous les corps, l’auteur a constaté, autant que cela était possible, l’accord des mesures avec les nombres tirés de la formule de Clapeyron. Pour les trois corps étudiés et dans les limites de température considérées, la chaleur de vaporisation est une fonction de la tem- pérature constamment décroissante ; le décroissement est linéaire pour l'acide sulfureux ; pour l’acide carbonique et le protoxyde d'azote, dont les points critiques sont respectivement 31° et 36°,4, le décroissement est extrêmement rapide et est sensiblement re- présenté par une fonction du second degré de la température. 14 + - ; 4 ANALYSES ET — ANNONCES. PHYSIQUE 565 Au point critique, la chaleur de vaporisation est rigoureusement nulle. Il s'ensuit, d’après la formule de Clapeyron, qu’à cette température le volume spécifique de la vapeur saturante est le même que le volume spécifique du liquide. Comme conséquence de ce qui précède, pour l’acide carbonique et le protoxyde d'azote au moins, la chaleur spécifique de la va- peur saturante est négative au voisinage du point critique et croît indéfiniment en valeur absolue. M. Mathias fait, en outre, quelques remarques sur la chaleur spécifique des vapeurs saturantes, entre autres, celles de l’exis- tence d’un maximum de cette fonction et de deux points d’inver- sion possibles. ÉTUDE THÉORIQUE ET EXPÉRIMENTALE SUR L'AIMANTATION TRANSVERSALE DES CONDUCTEURS MAGNÉTIQUES, par M. Paul Janer. (Thèse pour le doctorat, soutenue à la Sorbonne le 25 avril 1890; Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 497; Annales de l’enseignement supé- rieur de Grenoble, t. II, p. 1, 1890.) M. Janet a étudié, d’une manière générale, l’aimantation des corps magnétiques sous l'influence de forces ne dérivant pas d’un potentiel ; ces forces sont celles qui existent à l’intérieur d’un con- ducteur parcouru par un courant. Après avoir étendu à l’intérieur des conducteurs magnétiques le théorème de la conservation du flux d’induction, ce qui fait de ce théorème l’un des résultats les plus généraux de l’électromagné- tique, l’auteur a donné les équations générales de l’aimantation transversale induite, dans le cas d’un coefficient d’aimantation constant ; 1l a montré que la belle méthode de Carl Neumann peut s'appliquer à ces équations. Enfin M. Janet a étudié en passant comment on pourrait mettre le problème en équation dans le cas d’un coefficient d'aimantation variable avec la force magnétisante. Dans le cas d’un coefficient constant, il a traité le problème d'un cylindre quelconque parcouru dans le sens de sa longueur par un courant uniforme ; c’est celui qui se présente le plus naturellement dans la pratique ; dans ce cas, la recherche des lignes de forces se ramène à une quadrature. Abordant ensuite le cas plus particu- lier, et facilement réalisable, du cylindre à section elliptique, l’auteur a pu pousser les intégrations jusqu’au bout, et les résul- REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 8. 39 566 . REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES tats auxquels il est arrivé ont indiqué des conséquencés nôn pré- vues a priori et vérifiables par l'expérience, en particulier que : La densité superficielle du magnétiseur libre en un point de la sur- face d’un Due elliptique aimanté transversalement est égale à la densité qu'aurait en ce point une couche d'électricité négative en équilibre multiplié par le produit des coordonnées de ce point. Le cylindre est ainsi partagé en quatre régions, alternativement positives et négatives, séparées par les génératrices correspondant aux quatre sommets de l’ellipse, où la densité magnétique est nulle. Ces conséquences ont été vérifiées avec la plus grande netteté sur des tiges d’acier à section elliptique. D'autre part, un artifice particulier a permis de révéler directe- ment l’aimantation transversale d’un cylindre circulaire, aiman- tation qui, on le sait, n’a pas d’action extérieure. Cet artifice con- siste à fendre, dans sa longueur, le cylindre et à juxtaposer les deux demi-cylindres de facon à reformer le cylindre primitif pen- dant le passage du courant; en les séparant ensuite, on peut mettre en évidence le magnétisme sur les faces planes. Pour obtenir des vérifications numériques de la théorie, M. Janet a étudié, au moyen des phénomènes d'induction, la distribution de l’aimantation transversale dans un tube cylindrique à section circulaire, mais sans supposer ici le coefficient d’aimantation cons- tant, et il a établi que l’on pouvait faire servir cette aimantation à mesurer ce coefficient par une méthode d'induction mutuelle. SUR UN NOUVEAU TRANSPORT DES SELS DISSOUS, par M. A. CHaAssy. (Thèse pour le doctorat soutenue à la Sorbonne le 22 mai 1890; Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XXI, p. 241 ; Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 305, 1890.) En électrolysant une dissolution d'un sel mélangé à une disso- lution d’un autre sel non électrolysé, M. Chassy a trouvé que ce dernier sel était transporté, dans le sens du courant, à travers le liquide, sans séparation de ses éléments. Ce transport est proportionnel à la quantité d'électricité qui traverse la dissolution; il est indépendant de la RARES de liquide et de la forme des élcctrodés: Reprenant ensuite l'étude du transport des ions dans le cas d'un mélange de sel, l’auteur montre que ce transport peut être considéré comme la combinaison d’un transport de chacun des ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 567 ions, tel que le définit Hittorf, joint à un transport du sel lui- même, c'est-à-dire joint à un transport de chacune des parties de ce sel sans séparation de ces parties. M. Chassy établit des formules très simples pour le transport des sels métalliques ou ammoniacaux, et montre qu'un composé quelconque est caractérisé dans ces formules par une constante toujours la même, quelle que soit l'expression donnée à ces for- mules et quels que soient les autres composés en présence; quant à cette constante, elle est proportionnelle au poids moléculaire pour les sels métalliques entre eux et pour les sels ammoniacaux entre eux. | De toutes ces formules l’auteur déduit la conséquence générale suivante : re Le transport d'un corps quelconque diminue toujours par l'ad- Jonction d’un corps conducteur dans la dissolution du premier, et tout corps n'ayant aucune influence sur le transport d'un sel n'est lui-même pas transporté, ÉTUDE SUR LE FROTTEMENT DES LIQUIDES, par M. M. Couerre. (Thèse pour le doctorat soutenue à la Sorbonne le 30 mai 1890 ; Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XXI, p. 433; Journ. de phy- sique, 2° série, t. IX, p. 414 et 560, 1890.) Les conclusions de ce travail sont les suivantes : Le mouvement des liquides présente deux régimes différents : le premier est conforme aux intégrales les plus simples des équa- tions de Navier; le second n’est pas conforme à ces intégrales. Dans le second régime, le frottement sur la paroi s’exprime par une fonction parabolique du second degré de la vitesse moyenne de translation du liquide relativement à cette paroi. Le premier régime se produit seul pour les vitesses les plus faibles; le second seul pour les plus grandes; pour les vitesses in- termédiaires les deux régimes se présentent alternativement. Le premier régime se maintient pour l'huile et pour l’air Jusqu'à des vitesses bien supérieures à celle pour laquelle il disparait pour l’eau. | La vitesse moyenne minimum pour laquelle le second régime commence à se manifester dans les tubes est en raison inverse de leur diamètre. » 568 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES _ Les liquides adhèrent sans glissement à la surface des solides ; mais dans le second régime, la vitesse varie très rapidement au voisinage de la paroi. L'auteur a mesuré le coefficient de frottement intérieur et she dié les différentes méthodes employées à cet effet. Le coefficient de frottement intérieur de l’air à 20° a été trouvé égal à 0,000 179. RECHERCHES SUR LES ÉLECTROLYTES FONDUS, par M. L. Poincaré. (Thèse pour le doctorat soutenue à la Sorbonne le 25 juin 1890; Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XXI, p. 289; Journ. de phy- sique, 2° série, t. IX, p. 545, 1890.) M. Poincaré, à l’aide de méthodes fournissant le moyen de mesurer facilement la conductibilité électrique d’un sel fondu jusqu’à la température dé 1 000°, est arrivé aux résultats suivants : La conductibilité croît à peu près linéairement avec la tempéra- ture ; il existe une relation entre la densité et Le coefficient de va- son avec la température. Le rapport des conductibilités d’un sel de re et d'unsel de sodium est indépendant de la nature de l’acide. À égale dis- tance du point de fusion, les sels de même base et d'acide homo- logue ont la même conductibilité moléculaire. La conductibilité d’un mélange de sels sans action chimique les uns sur les autres peut se calculer par une formule de moyenne. L’électromètre peut être appliqué à l'étude des réactions chi- miques se produisant entre corps fondus. La résistance de la porcelaine de Bayeux varie très rapidement entre 400 et 1000°. Cette rapide variation pourrait être utilisée pour la mesure des températures élevées. La polarisation maximad’électrodes d'argent, d’or ou de fer, dans les azotates ou chlorates alcalins tend vers zéro, quand la tempé- rature tend vers la température de décomposition de l’électrolyte. Il existe une force thermo-électrique au contact d'une électrode métallique et d’un électrolyte fondu, égale, dans les cas étudiés, à celle que l’on obtient avec une dissolution saturée du même sel, ou avec le sel à l’état solide. Les théories de MM. Helmholtz et Lippmann s'appliquent à É pile voltaïque dans le cas où l’électrolyte est rendu conducteur par une élévation de température. = — ù di lui PREMIÈRE PARTIE RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ SUR LES TRAVAUX SOUMIS A LEUR EXAMEN UNE RÉFORME DU. CALENDRIER, par M. BouTIGNY. Rapport DE M. C. Wozr. M. C. Boutigny trouve qu'il est urgent de corriger les imperfec- tions, irrégularités et anomalies du calendrier grégorien. Ces dé- fauts sont, d’après lui, les suivants : 19 Les vocables des mois, empruntés à la mythologie ou à leur numéro d'ordre dans le calendrier romain, n'ont plus de raison d’être ; 2° Le nombre des jours des mois varie sans règle de 28 à 31; 3° Il n’y a pas concordance entre le quantième du mois et le nom du jour de la semaine; 4° La fête de Pâques n’a pas de date fixe et communique sa mo- bilité à la plupart des fêtes de l’année. M. Boutigny propose de diviser l’année en 12 mois, dont 8 de 30 jours et 4 de 31 jours. Ces mois porteraient les noms du calen- drier républicain. Les mois de 31 jours seraient le 3°. ventôse, le 6e, prairial, le ot, fructidor et le 12°, brumaire. Le 1°" nivôse serait toujours un lundi, le 1er pluviôse un mer- credi, etc., de sorte qu’un même jour de la semaine répondrait constamment à un même quantième. Comme 8 mois de 30 jours et 4 de 31 font 364 jours, c’est-à-dire 52 semaines exactement, M. Boutigny fait du 365° jour de l’année, Revue pes TRav. sciEnT, — T. XI, no 9. 40 570 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES et aussi du 366° dans le cas des bissextiles, un ou deux jours qui n’appartiendraient à aucune semaine : ils s'appelleraient 4er et 2° jour de l’an et seraient déclarés par la loi jours fériés. Après ce jour ou ces deux jours, commencerait le 1°" nivôse. Enfin la fête de Pâques serait fixée invariablement au 3° di- manche de germinal, qui serait toujours le 21. Ce n’est pas la première fois que l’on signale les prétendus défauts de notre calendrier, défauts qui ne sont nullement le fait de la réforme grégorienne, comme le dit M. Boutigny, et existaient bien avant elle. L’imagination des chercheurs s'est exercée bien souvent pour trouver des dénominations moins surannées des mois et pour établir la concordance des dates avec les jours de la semaine, Les noms des mois du calendrier républicain ont une significa- ion bien nette et une sonorité qui charme l'oreille. Et cependant ils n’ont pu prévaloir et ne prévaudront pas sur les noms de nos mois, qui n’ont plus de signification pour nous. La raison d’être de ces derniers, c’est précisément qu'ils ne signifient rien, au contraire des noms républicains : nivôse est bien le nom du mois de janvier pour l'habitant des zones tempérées de l’hémisphère boréal; c'est un non-sens ou même un contre-sens pour la zone torride et pour l'hémisphère austral. | Nos mois sont irrégulièrement de 30 et 31 jours; février, comme le dit M. Boutigny, est ridiculement court. Cela est vrai; mais tous les enfants savent retrouver sur la main les noms des mois de 30 et de 31 jours, et ce procédé mnémonique n’est pas plus compliqué que la loi de M. Boutigny, d’après laquelle les mois de 31 jours sont ceux dont Île rang est un multiple de 3. Mais où les novateurs me semblent avoir absolument tort, c’est lorsqu'ils demandent que, tous les mois, le même quantième cor- responde à un même Jour de la semaine, que le 30 nivôse soit tous les ans un mardi, comme le veut M. Boutigny. Ces réformateurs paraissent ignorer que la double dénomination donnée à un même jour d'une année par le quantième du mois et par le nom dujour de la semaine, fournit une précieuse vérification de l’exactitude de la date, et en même temps un contrôle de l’année, vérification et contrôle dont les astronomes et les annalistes connaissent toute l'importance. Qu'un historiographe rapporte qu'un fait s’est passé le lundi > juillet 1891, l’annaliste est immédiatement prévenu de l’inexactitude de cette date, parce qu’en 1891, le > juillet était un mardi et non un lundi, L'étude du contexte permettra alors de RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ 571 corriger soit le quantième : on ne se trompe pas en seréräl: sur le nom du jour de la semaine ; soit même l’année. L’annaliste réta- blira soit lé mardi 6 juillet 1891, soit le lundi 7 juillet 1890. Ce contrôle, si précieux dans l’art de vérifier les dates, indis- pensable pour l’astronome, l'historien, l’homme d’affaires, le né- gociant, les tribunaux, les novateurs le font disparaitre du calen- drier, sous un spécieux prétexte d’uniformité, uniquement pour le plaisir des yeux. ê C'est avec la même légèreté qu’ils introduisent et manient les jours intercalaires, si gênants dans les c lculs du nombre de jours “compris entre deux dates données. C'est avéc lé même sans-gêne qu'ils traitent la décision du Con- cile de Nicée relative. à la fête de Pâques et les raisons de haute convenance sur lesquelles elle est fondée. Sans doute il y aurait quelque avantage à fixer aujourd’hui cette fête à une date im- muable. Mais il ne faut pas oublier que c’est à la liaison établie entre cette fête et l’équinoxe de printemps que nous devons la réforme grégorienne. Si le système de M. Boutigny avait été en vigueur, la fête de Pâques revenant tous les ans au 21 germinal, l'attention de l'Église romaine n'aurait pas été appelée dès 1562 sur le désaccord du calendrier et des phénomènes astronomiques, et nous en serions peut-être encore au calendrier julien. Il ne faut donc pas dire, avec M. Boutigny, que le calendrier actuel n’a d'autre raison d’être que son antiquité qui l’impose. A part l’arbitraire qui préside à la distribution des mois de 30 et de 31 Jours, je considère que les irrégularités de ce calendrier, que M, Boutigny signale comme des défauts, lui constituent au con- traire de précieux avantages pour la chronologie et aussi au point de vue de l’universalité de son emploi. LE SPHÉROMÈTRE DE M. HervIER. Rapport bE M. C. Wotr. Les ouvriers ont constamment en poche leur mètre pliant; ils n'ont que rarement sous la main un compas à pointes courbes, à l'aide duquel ils pourraient mesurer le diamètre d’un corps rond, sphère où cylindre. M. Hervier a eu l’idée d'employer le mètre pliant à cétte mesure. Prenons un mètre composé de 5 branches, ayant chacune vo cen- timètres de long. Avec trois de cés branches, on peut former un Re à REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES triangle isocèle dont les trois côtés soient tangents à la boule ou au cylindre dont on veut mesurer le diamètre. Le petit côté de ce triangle donne immédiatement ce diamètre par une graduation particulière, qu'on peut tracer géométriquement comme le montre M. Hervier, mais qu’il préfère avec raison obtenir d’une facon em- pirique, à l’aide de cylindres de diamètres progressifs très correc- tement tournés. On peut ainsi mesurer, à 1/2 millimètre près, les corps ronds dont le diamètre ne dépasse pas 105 millimètres. Pour des cylindres plus gros et jusqu’à 180 millimètres, M. Her- vier forme avec 4 branches du mètre pliant un quadrilatère dont trois côtés sont tangents au cylindre, l’un d'eux étant perpendi- culaire sur le côté non tangent. C’est sur ce dernier qu’est tracée la graduation. Le procédé de M. Hervier est ingénieux, suffisamment exact pour la pratique et peut être recommandé aux ouvriers. RAPPORTS ET ANALYSES DE M. E. Reno. BULLETIN ANNUEL DE LA COMMISSION DE MÉTÉOROLOGIE DU DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHÔNE, 8° année, 1889. Ce fascicule, consacré principalement à la publication textuelle des observations de l’Observatoire de Marseille, contient beaucoup de documents très importants. M. Stephan, directeur de l’Obser- vatoire, a donné le résumé des températures de Marseille depuis 1866, et y a joint les observations faites à l’ancien Observatoire depuis 1823; pour cela il a appliqué à ces anciennes observations une correction donnée par la comparaison des chiffres obtenus dans les deux établissements en 1866. | Ces résumés contiennent aussi les hauteurs de pluie depuis la même époque, de 1823 à 1829. Malheureusement, pour la pluie, il est difficile de faire une correction. Les nombres anciens doivent être trop faibles, le pluviomètre étant placé au niveau des toits de l’ancien établissement. La moyenne générale, de 1823 à 1889, pendant 67 ans est 529"%,4; la moyenne des 24 années de 1866 à à 1889 est 537%": ce nombre inspire plus de confiance mais laisse indécise la question très intéressante, à savoir si réellement la pluie a été plus ou moins forte dans la deuxième période que dans la première. À la suite des résumés de l'Observatoire se trouvent ceux de RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ 573 neuf autres stations distribuées dans tout le département. Ces stations paraissent dans de bonnes conditions. Le fascicule est terminé par un important travail de M. le doc- teur Mireur sur la relation des maladies régnantes avec les diffé- rentes intempéries. BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DE L'HÉRAULT, #82 année, 1890. Ce volume, aussi considérable et aussi important que celui du département des Bouches-du-Rhône est publié sous la direction du savant professeur Crova. Nous y trouvons les observations faites à l’École d'agriculture pour chaque jour à 9 heures du matin avec les minima et maxima de la température et les notations de la pluie et de l’état du ciel; de plus, dans la même forme, les observations faites à Fraïsse à l’altitude de 930 mètres par M. Vidal instituteur; les résumés des observations de l’École normale et ceux de Cette. Ces tableaux sont accompagnés de ceux offrant les hauteurs de pluie men- suelles recueillies en 21 stations du département. Nous trouvons à la suite des observalions plusieurs mémoires pleins d'intérêt: sur l'analyse de la lumière bleue diffusée par le ciel, par M. Crova; un mémoire de M. Houdaille sur les appareils pro- pres à mesurer l’évaporation; des notes agricoles de M.Chabaneix. De nombreuses planches accompagnent le même volume. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE STATISTIQUE DE L'ISÈRE, in-8°. Grenoble, 1886. Ce volume contient un journal météorologique relatif au climat de Grenoble pour 1883 et 1884 et des planches nombreuses repré- sentant les chiffres recueillis à l’École normale, mais sans aucun chiffre, ce qui rend bien long et bien difficile tout travail où l’on aurait besoin de chiffres. RECUEIL DES PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ HAVRAISE D'ÉTUDES DIVERSES, in-8°. Le Havre, 1890. Ce Recueil ne contient que quelques courts résumés d’observa- tions faites en 1890 par M. Élisée Duval, à Saint-Jouin, à 18 kilo- mètres au nord-nord-est du Havre. 11 n’y a aucun détail sur les ins- truments employés ni sur leur situation. 574 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES OBSERVATIONS PLUVIOMÉTRIQUES ET THERMOMÉTRIQUES FAITES DANS LA GIRONDE DE JUIN 1889 A MAI 1890, par M. RAYET. Les tableaux sont la suite de ceux publiés les années précé- dentes. Il y a toujours lieu de regretter cette division du temps de juin à mai qui rend bien plus longues les comparaisons avec toutes les autres stations météorologiques. | On remarquera combien est grand le nombre de jours de gelée dans les stations qui ne sont pas tout près de la mer; il est de 6o à 62 à Saint-Hélène, le Porge et Machorre ; on remarque égale- ment l’arrivée hâtive des premières gelées le 17 septembre; le thermomètre a atteint ce jour — 1°,8 à Saint-Hélène, à 25 kilo- mètres au nord-ouest de Bordeaux. BULLETIN DE LA COMMISSION MÉTÉOROLOGIQUE DE LA SOMME, année 1890, in-8°, Amiens, 1891. Le Bulletin du département de la Somme renferme les tableaux d'observations journalières faites à la station agronomique d’A- miens et à Saint-Valery, Abbeville, Doulens, Beaucamps et Ham. Elles paraissent faites dans d'assez bonnes conditions. Ils sont suivis des tableaux journaliers des hauteurs de pluie observées dans 21 stations. Ils sont accompagnés d’un mémoire sur les orages observés en 1890 dans le département. Vingt-un de ces orages ont été constatés à Amiens. Le fascicule est terminé par une étude très étendue sur les phénomènes de la végétation et sur les migrations des animaux en 1890, par M. Devraigne, chimiste attaché à la sta- tion agronomique. ANNUAIRE DE LA SOCIÉTÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE FRANCE, 1890. Ce volume, le 58° de la collection, contient, comme les précé- dents, un grand nombre de mémoires ou notices sur des sujets intéressant la météorologie ou la géographie physique. On y re- marque des comparaisons très intéressantes de M. Angot sur les comparaisons des températures au sommet de la tour Eiffel et à l'Observatoire du parc de Saint-Maur; des observations de trem- blements de terre au Japon par M. Wada, de l'Observatoire de Tokio; des observations très étendues sur divers cours d’eau par les ingénieurs des ponts et chaussées ; des résumés d’observations faites par les membres de la Société en différents points de la France, etc. | aa ÊME PARTIE. La : 4 À | $ \ Ê \ - DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE SE PHYSIOLOGIE ———_—_—— PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE DE L'ASPHYXIE, par M. QuinouauD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 583.) = NOTE SUR L'ACTION COMPARATIVE DU CHLORAL ET DE LA CHLORALAMIDE. ACTION THÉRAPEUTIQUE DE LA CHORALAMIDE, par MM. MaïRET et Bosc. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 381.) Les conclusions des auteurs sont que la chloralamide n’agit que par le chloral qu'elle contient. PUR. AU SUJET DE L'HÉMATOZOAIRE DU PALUDISME ET DE SON ÉVOLUTION, par M. Laveran. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p- 574.) SUR LA TOXICITÉ DU MONO ET DU BI-CHLORAL ANTIPYRINE, par M. GLEY. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 371.) 576 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DANS QUELLES CONDITIONS LES CONVULSIONS SE PRODUISENT-ELLES DANS L'EMPOISONNEMENT PAR L’ACIDE CYANHYDRIQUE, par M. GRÉHANT. (Comptes rendus de la Sac. de biologie, 1890, p. 125.) DE L'ACTION DE L'URINE SUR LES TISSUS, SON APPLICATION A LA CHIRUR- Ge, par M. Turrier. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 557.) L'auteur démontre que l’urine injectée dans les tissus est asep- tique et ne provoque aucun accident. On doit donc chercher ail- leurs la cause de l'infection urineuse. PR: SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DE LA CHLORAMIDE, par MM. Maïrer et Bosc. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 342.) DES TROUBLES NERVEUX CONSÉCUTIFS A L'ASPHYXIE POUSSÉE JUSQU'A LA MORT APPARENTE ET OFFERTS PAR LES ANIMAUX RAPPELÉS A LA VIE PAR LA RESPIRATION ARTIFICIELLE. DE LA PART DE L'ACIDE CARBONIQUE ET DE L'OXYGÈNE DANS LEUR PRODUCTION, par M. LAULANIÉ. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 333.) La privation d'oxygène est convulsivante d’abord et paralysante ensuite. L’acide carbonique n’a pas d’autre effet lorsqu'on le laisse pré- sent que de neutraliser cette action convulsivante de l’aänoxyhémie. PR DE L'ACTION BACTÉRICIDE DU BLANC D'ŒUF, par M. Wurrz. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 20.) INFLUENCE DE LA FATIGUE SUR L'ÉVOLUTION DES MALADIES MICROBIENNES, par MM. Cuarrix et RoGer. (Comptes rendus de la Soc. de biolo- gie, 1890, p. 34.) ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 577 ACTION DE LA NICOTINE SUR LE CŒUR ET LES VAISSEAUX, par M. CoLas. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 31.) Conclusions de l’auteur : Dans l’empoisonnement par la nico- tine il y a vasodilatation pendant l'accélération des battements du cœur. L'élévation de pression que l’on observe est due à l’aug- mentation de force tonique du cœur. la en 1e SUR LE DÉBUT DE LA PUTRÉFACTION DES TISSUS, par M. QuiNquauD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 30.) Quand on observe la respiration d’un tissu on voit que pendant les 24 premières heures elle reste stationnaire. Elle augmente su- bitement à cet instant, c’est qu'alors commencent les premiers phénomènes de la putréfaction. PAR SUR LA CAPACITÉ RESPIRATOIRE DES TISSUS PRIVÉS DE GERMES, par M. QuinquauD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890. p. 28.) SUR L'ACTION DU VENIN DES HYMÉNOPTÈRES SUR LE LÉZARD GRIS DES MU- RAILLES, par M. Bucuer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 14.) ACTION VASOMOTRICE DU NERF PNEUMOGASTRIQUE SUR LE POUMON, par MM. ArtaaUp et BuTTe. (Comptes rendus de la Soc. de biologre, 1890, p. 12.) INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX POUR RETARDER LA PUTRÉFACTION, par M. BRowN-SÉQuARD. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, D: 2.) L'auteur ayant écrasé d’un coup de marteau la tête d’un Cobaye 578 . REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES a observé chez cet animal que la putréfaction ne survenait que. fort longtemps après la disparition de la rigidité cadavérique. | Ph: SUR LA PHYSIOLOGIE DU CERVELET, par M. LABORDE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 46.) Conclusion de l’auteur : La démonstration directe et positive que je crois avoir donnée de la conservation de la force dyna- mométrique des muscles dans le cas d’incoordination motrice après ablation du cervelet, ne permet pas d'admettre la doctrine physiologique d’après laquelle le cervelet serait le centre orga- nique, comme le foyer de l’énergie, de la tonicité musculaire néces- saire à l’accomplissement des mouvements généraux soit volon- taires, soit de la vie végétative. US INFLUENCE DU NERF VAGUE SUR LA SÉCRÉTION BILIAIRE, par MM. AR- THAUD €t BUTTE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, PA.) Quand on excite un nerf vague au cou on observe une suracti- vité de la sécrétion biliaire. La faradisation du bout périphérique aurait amené au contraire un ralentissement. C’est l’excitation du bout central qui amène un accroissement de sécrétion. P.k; LA CHORIO-CAPILLAIRE SERT A LA SÉCRÉTION DE L'HUMEUR AQUEUSE. RÔLE SUPPOSÉ DU MUSCLE CHOROÏDIEN, par M. Nicatt. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 43.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA MALADIE PYOCYANIQUE, par M. CADÉAC. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 41.) LA RE M QT je AS DRE ST SE ne RE EEE RSR DR r Le LUN 218 MouSss. br: t 4 AV cour Pr ; PA 2 ANALYSES ET ANNONCES, — PHYSIOLOGIE 579 NOTE SUR LA FORMULE QUI EXPRIME LE TRAVAIL DU CŒUR, par M. Cxa- BRY, (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 497.) __ FRÉQUENCE RELATIVE DES AFFECTIONS DUES AUX PNEUMOCOQUES. POINTS AU NIVEAU DESQUELS DÉBUTE LE PLUS HABITUELLEMENT L'INFECTION AUX DIVERS AGES DE LA VIE, par M. NeTTER, (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 491.) NOTE SUR LA PHYSIOLOGIE DE L'ATTENTION, par M. FÉRÉ. (Comptes ren- dus de la Soc. de biologie, 1890, p. 484.) Suivant l'auteur, l'attention subit de véritables oscillations ana- logues à celles que subit d'autre part le système musculaire. Ces dernières pourraient d’ailleurs être causes des secondes. P. R. NOTE PRÉALABLE SUR UN PROCÉDÉ D'EXTRACTION DE LA CURARINE ÉT SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE ESSENTIELLE DE CETTE CURARINE, par MM. MEIL- LÈRE et LABORDE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, P- 791.) SUR CERTAINES ERREURS AUXQUELLES PEUT DONNER LIEU L'EXAMEN HISTO- LOGIQUE DU SANG, par M. TReizce. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 727.) RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA VACCINE CHEZ LE VEAU par 1, MM. Srrauss, CHAMBON et MÉNARD. (Comptes rendus de la S 6. ("2 biologie, 1890, p. 719.) 580 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES EFFETS DES INJECTIONS INTRA-VEINEUSES D'URINES D’ÉPILEPTIQUES, par M. Ch. FÉRé. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, D-2576) Avant le paroxysme, les urines des épileptiques contiennent des matières convulsivantes qui tendent à disparaître après la dé- charge ou du moins s’abaissent au-dessous du taux normal. den L'ÉNERGIE DES MOUVEMENTS VOLONTAIRES ET LA SENSATION DU POIDS, par M. Ch. FÉRÉ. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 255.) SUR L'ACTION DE LA CAFÉINE COMPARÉE A CELLE DE LA KoLA, par M. La- PICQUE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 254.) La Kola contient trois fois plus de caféine que le Café. Elle agit donc dans le même sens que lui mais avec une intensité bien su- périeure. PYh ÉTUDE PHYSIOLOGIQUE DE L'ACTION DE LA CAFÉINE SUR LES FONCTIONS MO- TRICES, par M. Parisor. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 253.) Le point nouveau de ce travail est celui-ci : la caféine empêche l'accélération des battements du cœur qui succèdent à l'effort ; elle remet un homme non entrainé dansles conditions d’un homme entrainé. PIOR: SUR LES MICROBES DE L'OSTÉOMYÉLITE INFECTIEUSE, par M. CourMonr et JABOULAY. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 274.) L’ostéomyélite peut être causée par plusieurs microbes : ce sont le staphylocoque pyogène, les streptocoques pyogène et puerpé- ral. La région attaquée est différente suivant le microbe qui agit. PE. ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 581 NOTE SUR UN PROCÉDÉ DE RECHERCHE EXPÉRIMENTALE RAPIDE DU BACILLE DU TÉTANOS ET SUR LA PRÉSENCE DE CE BACILLE DANS LE LIQUIDE CÉ- PHALO-RACHIDIEN, par M. Dor. (Comptes rendus de la Soc. de bio- logie, 1890, p. 271.) L’inoculation dans la substance cérébrale d’un Lapin est un ex- cellent moyen de déceler le bacille tétanique. Le bacille s’est trouvé dans le liquide céphalo-rachidien d’un homme tétanique. Il avait disparu après la mort. Le bulbe et la moelle des Lapins tétaniques donnent le tétanos quand on les inocule à un autre animal. RS SUR UN RHÉOGRAPHE A TRANSMISSION, par M. LAULANIÉ. (Comptes ren- dus de la Soc. de biologie, 1890, p. 269.) CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DU CRACHAT VERT, par MM. COMBEMALE et François. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 266.) Le crachat vert est toujours de nature microbienne. La matière colorante verte est sécrétée par le microbe infectant. Cette coloration n’est pathognomonique d’aucune affection. Le pronostic n’est nullement aggravé par sa présence. P,R. RECHERCHES SUR LA DIGESTION GASTRIQUE DU LAIT, par MM. Arrus et PAGES. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 131.) Les auteurs arrivent aux conclusions suivantes : La digestion du lait est essentiellement une caséification pro- duite par le lab. Le lab dédouble la caséine en une albuminose et une substance caséogène. La caséification du lait est un phénomène normal de la diges- tion. | PR 582 . REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR L'ANESTHÉSIE PRODUITE PAR L'OUABAÏNE ET LA STROPHANTINE, par _ M. Gzey. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 100.) MoDE DE TRANSMISSION DE LA RAGE, par M. GaLTIER. (Comptes rendus - de la Soc; de biologie, 1890, p. 93.) L'auteur a fait un nombre considérable d'expériences desquelles il résulte que la rage peut très bien être transmise par inoculation sur la muqueuse buccale, la conjonctive, les fosses nasales , el même la muqueuse génito-urinaire. PR SUR LA RECHERCHE DU BACILLE TYPHIQUE DANS L'EAU, par M. Roper. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 91.) MANOTHERMOMÈTRE AVERTISSEUR A MERCURE, par M. Toison. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 158.) SUR UN SPHYGMOGRAPHE DE PRÉCISION, par M. JAcQUET. (Comptes ren- dus de la Soc. de biologie, 1890, p. 164.) SUR UN PNÉOGRAPHE, par MM. Kursen, Tara et VERDIN. (Comptes rendus dé la Soc. de biologie, 1890, p. 163.) SUR L'EMPOISONNEMENT PAR L'ACIDE CYANHYDRIQUE INJECTÉ A LA SURFACE DE L'ŒIL, par M. GRÉHANT. (Comptes rendus de la Soc. de biolo- gie, 1890, p. 654.) | L'auteur démontre que l'acide cyanhydrique au quart, déposé sur l’œil, suffit pour donner la mort par suite de l’arrêt des mouve- ments respiratoires. P. R. : nl Ne AE: + “Ai 4 Te ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 583 RECHERCRES SUR LE DÉTERMINISMÉ DU DIABÈTE PANCRÉATIQUE EXPÉRI- MENTAL, par MM. Añtaup et Butre. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 58.) La ligature de toutes les artères qui se rendent au pancréas amène la glycosurie. Ce fait peut servir à expliquer l'expérience de Minkowski. P.R. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ACTION PROPRE ET COMPARATIVE DU STRONTIUM ET DE SES SELS SOLUBLES SUR L'ORGANISME, par M. LABORDE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 454.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU TÉTANOS DU CŒUR, par M. GLEY. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 437.) MÉTHODE DIRECTE POUR L'ÉTUDE DE LA PERSISTANCE DES IMPRESSIONS LU- MINEUSES SUR LA RÉTINE, par M. CHARPENTIER. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 199.) DES EFFETS PHYSIOLOGIQUES DU MERRO-CYANURE DE POTASSIUM, par MM. ComBrmaLe et DUBIQUET. (Comptes rendus de la Soc. de bio- logie, 1890, p. 169.) Le ferro-cyanure de potassium n’est pas toxique. Il n’est pas diurétique. Sa dose ne doit pas dépasser 6o cent. par kilog. à l’état de ferri-cyanure. Pr DE L'ACTION EXERCÉE PAR L’URINE SUR LES TISSUS, par M. STRAUSS. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 152.) à; at At br3 Fe 3 LATINE FLE say AGnIOX DE L URINE ASEPTIQUE SUR LES TISSUS, par W. TurrER. (Goma se - rendus de la Soc. de Joie 1990. P! 153. ). decter DES ALCALINS SUR LA GLYCOGÉNIE HÉPATIQUE, par M. Du- FOURT. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 146.) Les alcalins augmentent la quantité de glycogène du foie chez les animaux nourris avec une alimentation azotée pauvre en prin- cipes hydro-carbonés. IOPER ACTION PSYCHIQUE DES AIMANTS DES COURANTS ÉLECTRO-MAGNÉTIQUES ET DES COURANTS ÉLECTRIQUES CONTINUS, par M. Luys. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 143.) Se ANTHROPOLOGIE PALÉONTOLOGIE QUATERNAIRE, par M. Stanislas Meunier. (Le Natura- liste, 1890, 12° année, 2° série, n° 83, p. 187, avec fig.) Dans une excursion récente aux environs d'Étampes. M. Sta- nislas Meunier a eu l'occasion d'étudier une sépulture humaine renfermant de nombreux squelettes enfouis dans le sable, sous une large table de grès et un gisement d'animaux de la période quaternaire, parmi lesquels figuraient un Bœuf, un Cochon et un Castor. s E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 585 = UNE TENTATIVE AVORTÉE D'EXPLICATION DU MONUMENT DE CARNAC, par M. le D" pe CLosmaneuc (de Vannes). (Bull. de la Soc. d’anthro- pologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2e fasc., p. 339.) Certains archéologues avaient émis l’opinion que les hommes qui ont construit le cromlech et les alignements du Menec l’avaient fait d’après des données astronomiques et que, conséquemment, il devait y avoir, parmi les onze files des alignements, un° menhir spécial indicateur en correspondance parfaite, d’une part avec le centre du cromlech, de l’autre avec le point précis de l’horizon où le soleil se lève. Imbus de ces idées qui ont pris naissance en An- gleterre, à propos des monuments de Stonehenge, quelques ex- cursionnistes ont fait choix d’un menbhir situé au milieu de l’es- pace compris entre le troisième et le quatrième alignement, comptés à partir du nord; ils l’ont surmonté d’une perche et le matin du 21 juin 1888 ils se sont mis en observation au centre du cromlech, dans l'espoir de voir la perche couper verticalement le globe solaire; mais le soleil a manqué au rendez-vous et l’expé- rience a été remise à l’année suivante. M. le Dr de Closmadeuc pense que c’est là une tentative bien inutile, puisque, en vertu de la précession des équinoxes, le soleil ne se lève pas, le 21 juin de chaque année, exactement au même point de l'horizon. Si donc, dit-il, le menhir avait été érigé dans une situation intermédiaire entre le centre du cromlech et le point du lever du soleil, cet astre ne s’élèverait plus aujourd’hui, le 21 juin, exactement derrière le monument, à moins que celui-ci ne datât précisément de vingt- cinq mille sept cent soixante-cinq ans, ce qui serait une bien étrange coïncidence; d'autre part si l'expérience avait réussi et si le globe solaire avait été partagé verticalement par la perche, cela eût prouvé que le menhir n'avait jamais été placé de façon à coïncider avec le point du lever du soleil. M. de Closmadeuc croit donc que l'explication proposée pour la destination des aligne- ments de Carnac doit être rejetée comme tant d’autres théories précédemment émises. E. O, LETTRE DE M. GAILLARD (DE PLOUHARNEL) AU SUJET DES ALIGNEMENTS DE MENHIRS, DANS LE MorBinaN. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 3° fasc., p. 581.) En réponse aux critiques formulées par M. le Secrétaire général REVUE DES TRAV. SCIENT. — T, XI, n° 9. 41 586 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES de la Société d'anthropologie sur les mémoires de M. Gaillard re- latifs aux alignements des menhirs dans le Morbihan (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 592), l’auteur de ces travaux ré- pond que la précession des équinoxes n’a pas d'influence sur la direction du lever du soleil, mais qu’il n’en est pas de même de la variation de lobliquité de l’écliptique. D’après les caleuls auxquels M: Gaillard s’est livré, une variation de : degré exige plus de quatre mille ans. « Ceci permet-il, dit M. Gaillard, d'élever une objection ou une controverse sérieuse? Les observations que j'ai exposées ont été faites à l'œil nu et sont basées sur les appa- rences visibles; il en fut de même lors de l’érection des monuments. Doit-on, d’un autre côté, admettre uniquement une précision ri- - goureuse ou absolue dans la situation actuellement ruinée de cromlechs de ces alignements, quelques soins que la Commission des monuments mégalithiques ait apportés à leur restauration ? » M. Gaillard répond ensuite aux objections de M. de Mortillet tirées de l'existence des alignements coudés. E. ©. SÉPULTURES PUNIQUES DE CARTHAGE, par M. le Dr FAUVELLE. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 3° fasc., p. 492.) M. le Dr Fauvelle a eu l’occasion de visiter, en 1889, une série de tombeaux carthaginois découverts récemment par M. Delattre, prêtre missionnaire d'Alger, directeur du Musée archéologique de Saint-Louis de Carthage. Ces sépultures puniques sont situées à la partie supérieure du versant sud de la colline de Byrsa qui do- mine les ports; elles forment deux catégories bien distinetes, dont l’une ne remonte pas au delà du 1v° siècle avant notre ère tandis que lPautre est beaucoup plus ancienne et date probable- ment du ix® siècle. La première catégorie des sépultures comprend des séries de grands vases couchés horizontalement, régulièrement espacés en lignes sensiblement parallèles et renfermant des ossements hu- mains. Les plus grandes urnes d’un mètre de hauteur environ con- tenaient chacune les diverses parties d’un squelette d’enfant ou d’adulte. Les corps des enfants pouvaient avoir été introduits dans ces récipients aussitôt après la mort mais les cadavres d'adultes ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 587 avaiént dû évidemment séjourner pendant un certain temps dans d’autres tombeaux où ils s'étaient dépouillés de leur chair. Enfin un certain nombre d’urnes de dimensions plus petites renfer- maient des os calcinés, ce qui prouverait qu'à cette époque les Carthaginois avaient adopté la coutume de l’incinération, incon- nue des Phéniciens leurs ancêtres. Tout autre est le caractère des sépultures de la deuxième caté- gorie, qui doivent remonter à une époque voisine de la fondation de Carthage. Ce sont de véritables monuments, orientés du sud au nord, consistant, pour la plupart, en chambres dont les parois, le plancher et le plafond sont formés de dalles de dimensions va- riables, mais généralement très grandeset rapprochéessans ciment. L'intérieur est divisé en deux étages ne pouvant contenir chacun que deux cadavres, les pieds tournés vers la porte. A l'étage su- périeur étaient pratiquées des niches pour recevoir le mobilier funéraire. Les objets découverts dans ces tombes ont été décrits dans des notes publiées par M. Delattre et M. de Vogüé ; ce sont des hachettes votives, des miroirs et des boutons de ceinturon en bronze, un œnochoé de même métal, des scarabées sigillaires gravés et montés sur or, et d’autres objets de parure offrant un caractère égyptien très prononcé, une lampe punique en forme de patelle à bords pincés en deux endroïts pour recevoir les mèches, des statuettes en terre euite imitant les momies égÿp- tiennes, des disques de bronze ressemblant à des castagnettes, etc. M. Fauvelle a recherché les rapports que les sépultures cartha- ginoises peuvent présenter avec celles de Ia Phénicie et de Ia région méditerranéenne occidentale et ïl a trouvé que les né- cropoles de Saïda et de Byblos, décrites dans la Mission de Phéni- cie de M. Renan, d’après les fouilles de M. le docteur Gaillardot, ne se rapprochent des plus anciennes sépultures de Carthage que par leur mobilier funéraire de caractère égyptien. Les tombeaux phéni- ciens, en effet, sont creusés en souterrain dans la roche calcaire et rappellent le cimetière juif qui à été découvert par M. Beulé, à Car- thage, et qui a été pris par cet archéologue, précisément à cause des analogies susdites, pour un cimetière carthaginois. En Pales- tine, les morts étaient ensevelis dans des grottes naturelles ou artificielles creusées dans les falaises de Ia vallée du Jourdain et de ses affluents. En revanche, en Bretagne et ailleurs, on à ren- contré quelquefois, quoïque rarement, des dolmens à deux ou trois étages. L’un de ces monuments a été sigralé à Kervilor, près de la Trinité-sur-Mer, par M. Gaillard (voir Comptes rendus de l’As- 083 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES soc.française pour l'avancement des sciences, Congrès de Nancy, 1886; Bull. de la Soc. d'anthropologie, 1886, p. 475, et Revue des Trav. scientifiques, t. VII, p. 590). Un autre a été étudié par M. Lukis, à Dahus, dans l’île de Guernesey. Enfin, M. le docteur Prunières, de Marvejols, en a fouillé un troisième à la Marconnière (Lozère). M. le docteur Fauvelle n’en conclut certainement pas que les Phéniciens de Carthage ont pu suivre à cet égard les indications des constructeurs de dolmens de l’Europe occidentale ; il veut seulement montrer par là que partout le plan général adopté pour les tombeaux a été modifié pour obéir aux circonstances, et que le mode de sépulture a été, dans les temps reculés, réglé, jusqu’à un certain point, par les conditions géologiques. « L'homme, qui, durant les temps quaternaires, avait recherché les grottes et les abris sous roche pour en faire son habitation, songea tout natu- rellement, dit M. Fauvelle, à les utiliser comme sépultures, lorsque le culte des morts fut institué et que le développement de son industrie lui eut permis de se construire des demeures plus confortables. Lorsque ces grottes naturelles lui faisaient défaut, il en creusait d’artificielles dans des roches qui présentaient peu de cohésion ; ailleurs, il agrandissait une grotie naturelle de di- mension insuffisante, à l’aide de dalles d’un grand volume, de manière à en prolonger les parois et la voûte. Mais les grottes na- turelles ou artificielles nécessitent des bancs calcaires disposés en falaise le long d'une vallée plus ou moins profonde, circonstances qui sont loin de se rencontrer partout. C’est alors qu'il inventa le dolmen qui est, en réalité, une grotte construite de toutes pièces, et qu'il recouvrait ensuite de matériaux plus ou moins ternes pour compléter l'illusion. Enfin, il est très probable que lorsque les matériaux de construction lui faisaient défaut, il pratiquait l’in- humation proprement dite. » Comme sur l'emplacement de Carthage il n’y avait ni falaise ni sous-sol crayeux, M. Fauvelle croit que les colons phéniciens, ne pouvant praliquer les divers modes de sépulture en usage chez les divers peuples de leur race, eurent l’idée de combiner la forme dolmen avec celle des tombeaux de la métropole et de construire les monuments funéraires qui nous surprennent aujourd'hui. M. G. de Mortillet a présenté quelques observations sur la communication de M. Fauvelle, dont il a fait ressortir le grand. intérêt ; il a montré que l’analogie entre les tombeaux carthagi- nois et les tombeaux phéniciens était plus grande que ne le sup- posait M. Fauvelle. De son côté, M. Bonnemère a rappelé que sur ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 589 les côtes de Bretagne on trouve des traces assez nombreuses de comptoirs ou d'établissements phéniciens. 0 LAMPES FUNÉRAIRES DES NÉCROPOLES DE CARTHAGE, par M. le docteur FAuvELLe. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° sé- me tele fasc.,, p. 528.) En offrant à la Bibliothèque de la Société d'anthropologie un exemplaire d’une brochure publiée par M. Delattre, missionnaire d’Alger, et intitulée : Les Lampes antiques du Musée de Saint-Louis de Carthage, M. le docteur Fauvelle a fait ressortir l'intérêt que présente la riche collection qui a servi de base à ce travail. Les lampes, en effet, dit-il, n’ont pas seulement servi aux usages do- mestiques des populations qui se sont succédé dans la région des côtes barbaresques correspondant à la Tunisie actuelle, mais elles ont figuré aussi pendant de longs siècles dans leur mobilier fu- néraire, et comme leur forme à varié durant la suite des âges, elles peuvent, dans de certaines limites, permettre d’assigner une date approximative aux tombeaux dans lesquels on les découvre. M. Fauvelle à présenté à la Société d'anthropologie des spéci- mens de ces lampes carthaginoises, et il a profité de cette circons- tance pour donner quelques renseignements complémentaires sur les sépultures dont il avait parlé dans une communication précé- dente. E. 0. DURÉE MOYENNE DE LA VIE DES EMPLOYÉS ROMAINS, A CARTHAGE, AU II° SIÈCLE DE NOTRE ÈRE, par M. le docteur FauveLe. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° fase., p. 359.) On a découvert , sur l'emplacement de l’ancienne Carthage, ou, pour parler plus exactement, de la ville restaurée par les Ro- mains, les restes d’un cimetière où étaient inhumés des esclaves de la maison impériale, des soldats, des vétérans et des hommes libres appartenant aux rangs inférieurs de la société. Sur les cippes funéraires étaient gravées des inscriptions, encore lisibles pour la plupart, et donnant des renseignements sur la qualité, le gi 4 VE TE UE: A TS +” NE E. 590 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sexe et l’âge des morts. En tirant parti de ces documents, M. le. docteur Fauvelle démontre qu’autrefois, à Carthage, comme au- jourd’hui à Paris, la mortalité était considérable, de la naissance à 5 ans, mais qu’au lieu de se réduire, comme à Paris, brusque- ment à 5,29 pour 100, de 5 à 20 ans, elle était encore à Carthage, de 16,35 pour 100, pour la même période. De 20 à 40 ans, dans la province d'Afrique, la mortalité était énorme, 39 pour 100 au lieu de 20,55 pour 100, comme à Paris; mais de 40 à 60 ans, les proportions étaient renversées, 14,49 pour 100 à Carthage contre 26,11 pour 100 à Paris, Cette différence se maintenait au-dessus de 60 ans. Les renseignements fournis par un deuxième cime- tière, situé non loin du premier, sont concordants et montrent que le maximum des décès était de 20 à 30 ans. Il résulte incon- testablement de tous ces calculs, dit M. Fauvelle, que la durée moyenne de la vie des employés romains et de leurs familles était, au n° siècle, à Carthage, pour les deux sexes, de 26 à 27 ans, tandis qu'aujourd'hui, à Paris, elle atteint presque 40, pour la population totale. La communication de M. le docteur Fauvelle a soulevé une dis- cussion à laquelle ont pris part MM. Letourneau, Hovelacque, Gustave Lagneau, Sanson, G. de Mortillet et Manouvrier. Ce der- nier a contesté la valeur des documents sur lesquels M. Fauvelle a établi sa statistique ; il pense que les données fournies par les inscriptions funéraires sont incomplètes ou imparfaites. E. O. DE L'USAGE DES ŒUFS CONSERVÉS CHEZ LES CHiNois, par M. Lionel BoN- NEMÈRE. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. 1, 2° et 3° fasc., p. 413 et 447.) M. O. Beauregard ayant révoqué un doute, dans un des Bulle- tins précédents, ce qu’on a dit de la passion des Chinois pour les œufs vieux ou couvés, M. L. Bonnemère cite un passage extrait du livre de M. le général Tcheng-ki-Tong, Les Plaisirs de la Chine, et qui lui paraît contredire l'opinion exprimée par M. Bonnemère. Le général vante en effet la saveur d'œufs conservés dans la chaux pendant vingt-cinq ans. à À la suite de cette communication M. Mathias Duval rappelle qu'il n’a parlé, dans la séance du 16 avril 1885 (voir Àevue des Trav, scientifiques, t. VI, p. 593), que de l’usage des œufs pourris 7 re LL. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 591 ou pour mieux dire fermentés et non des œufs couvés. Ceux-ci, d'après M. Letourneau, sont très appréciés dans les pays d’Ex- trême-Orient. M. Beauregard ne croit pas que le passage cité du livre du général Tcheng-ki-Tong soit en contradiction avec l’opinion qu’il a émise, bien au contraire. Enfin M. de Mortillet montre qu'il se- rait nécessaire de préciser la discussion qui s’est égarée en portant sur trois points bien distincts : œufs couvés; œufs conservés et œufs gâtés. 3 E, 0. DE L'ORGANISATION DU TRAVAIL ET DE LA FAMILLE DANS LES SOCIÉTÉS PRI- MITIVES, par M. Verrier. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4 série, t. [, 2° fasc., p. /08.) M. Verrier expose qu'il est trois sortes de travail de simple ré- colte qui donnent lieu à trois types différents de la famille, savoir : 1° les chasseurs sauvages comme étaient nos ancêtres préhistoriques de la Gaule et comme le sont encore les chasseurs du bassin de l’Amazone ; 2° les pasteurs nomades, originaires des hauts plateaux l’Asie et ayant essaimé un peu partout sous la conduite de chefs de caravane, comme Gengis-Khan, Tamerlan et Attila; 3° les pécheurs côtiers qui résultent d’une transformation des pêcheurs. Les premiers ont produit la famille instable, les seconds la famille patriarcale, les troisièmes la famille souche qui existe encore en An- gleterre et d’où sont sorties la plupart de nos sociétés modernes. E. O. QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ?, par M. le Dr Fauvezze. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° fasc., P. 323.) M. le docteur Fauvelle s’est proposé de démontrer que la philo- sophie, quels que soient sa devise et son principe, est l'ennemie de la science, et que par conséquent le livre qu'il a publié sur le rôle de la Physico-chimie dans les phénomènes naturels ne mérite pas la qualification d'œuvre de philosophe qui lui a été appliquée par un collègue de l’auteur, 592 : REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L’exposé des idées de M. Fauvelle sur la philosophie et les phi- 0sophes a soulevé une discussion à laquelle ont pris part MM. San- son, Laborde, Hervé, Eschenauer et Manouvrier. E. O. HUITIÈME CONFÉRENCE TRANSFORMISTE. L'ÉVOLUTION RELIGIEUSE, par M. André LErèvre. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. [, 2° fasc., p. 371.) M. Lefèvre recherche d’abord comment se sont formées les croyances mythologiques. Le premier facteur des religions est, d’après lui, l'anthropisme, c’est-à-dire la disposition de l’homme à douer instantanément d’une volonté hostile ou favorable, mais consciente comme la sienne, tout objet dont il reçoit le choc ou la caresse. « Le langage naissant, dit M. Lefèvre, reflétait et fixait pour toujours les idées confuses de l’homme primitif. Le mot, sur- tout le verbe, personnifiait toute chose, attribuant la même action, la même faculté à ce qui court, à ce qui vole, siffle ou chante, brûle ou déchire. À mesure que l’expérience développait la raison, le langage lui apportait un instrument faussé dès le principe et qui nous abuse encore. Si on réfléchit que la distribution capricieuse des genres, du masculin et du féminin, a suffi pour donner, au hasard, un sexe à chaque mot et à chaque chose, abstraite ou concrète, désignée par le mot; si l'on pense au rôle qu'ont joué, dans toutes les cosmogonies, les amours, les unions et les filiations divines, on sentira tout ce que doivent les religions à la puissance métapho- rique du langage. » L’hallucination et le rêve sont venus ensuite, à ce que croit M. Lefèvre, appuyer les suggestions de l’anthropisme et du langage pour créer des êtres mythiques ; l'invention du re- venant et de l’âme, l’animisme, pour employer l'expression de E. B. Tylor, s’est emparé des éléments mythiques et les a rapprochés de la nature humaine, puis l’anthropisme qui prête aux choses des volontés, a pétri à son tour et modelé les mêmes éléments au gré de la poésie et de l’art, et conformément aux exigences de la raison croissante, pour les associer ou les subordonner à des éléments nouveaux. M. Lefèvre montre ensuite quel a été le rôle du sacerdoce se présentant comme un intermédiaire entre l’homme et les puis- sances surnaturelles, comment est née l’idée de l’offrande, du sa- crifice et de la prière ; puis il étudie les conditions dans lesquelles ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 593 s’est développé le christianisme et il termine en déclarant que la science s'accroît, que la religion décline et est parvenue au terme de son évolution. E. 0. SUR QUELQUES FAITS D'HÉRÉDITÉ CROISÉ, par M. André Sanson. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 3° fasc., p. 464.) M. Sanson signale quelques phénomènes de transmission de couleur dans une suite de générations croisées, observées, à la vacherie de l’École de Grignon. Une vache flamande rouge acajou accouplée à un taureau Schwitz brun café torréfié a donné nais- sance à une génisse rouge brun foncé; celle-ci appariée à un tau- reau flamand rouge acajou a produit une génisse rouge brun, avec la tête. la paroi inférieure de la poitrine et celle de l'abdomen en- tièrement blanche. Cette dernière enfin accouplée à son tour avec un taureau Schwitz brun très foncé a donné le jour à une génisse rouge très päle avec front et nez blancs. La génisse résultant du premier accouplement croisé avait donc hérité, en proportions sen- siblement égales, des couleurs de ses deux parents; elle présentait en outre quelques traces de la raie dorsale de la race Schwitz; la deuxième génisse qui, d’après son origine, pouvait être considérée comme trois quarts du sang flamand et, qui aurait dû avoir sur son pelage trois quarts de rouge acajou et un quart de brun café, avait au contraire trois quarts de rouge brun et un quart de blanc. Enfin la troisième génisse qui par son accouplement avec un Schwitz, était revenue à la condition de demi-sang, ne ressemblait pas à son arrière-grand’'mère et montrait une couleur rouge pâle avec la face blanche. M. Sanson croit cependant que la colo- ration de ce dernier produit peut s’interpréter facilement d’après les lois de l'hérédité. Elle provient, suivant lui, par voie d’hérédité, de la race des Pays-Bas. C’est l'influence de cette dernière race qui a prévalu à la troisième génération. Cette communication a donné lieu à diverses observations de la la part de Mne Clémence Royer, de M. G. de Mortillet et de M. Thieullen. E. O. EE 2 D D hi : à e 2. 1e } J < : D 594 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES La PHOTOGRAPHIE JUDICIAIRE SUIVIE D'UN APPENDICE SUR LA CLASSIFICATION ET L’IDENTIFICATION ANTHROPOMÉTRIQUES, par M. Alphonse BERTIL- Lon. (Un vol. in-18 jésus de 116 pages, illustré de 22 figures, dont. 8 planches hors texte en phototypie, juillet 1890. Paris, Gauthier- Villars et fils.) Ce petit volume, que son auteur a présenté à la Société d’anthro- pologie dans la séance du 17 juillet 1890 et dont il a donné une ana- lyse succincte, fournira aux anthropologistes des renseignements intéressants car il y a une grande analogie entre les moyens que l'on doit employer dans les recherches anthropologiques et les procédés actuellement en usage pour établir les identifications anthropométriques. E. 0. BREAM. LES MERVEILLES DE LA NATURE. LES RACES HUMAINES, par M. le Dr VERNEAU, avec INTRODUCTION, par M. DE QUATREFAGES, membre de l’Institut, professeur au Muséum. {1 vol. grand in-8 à 2 col. avec 550 fig. J.-B. Baillière et fils, édit.) Dans l'édition française de Brehm ou plutôt dans la collection qui a été publiée sous le nom de Brehm et qui est plutôt en réalité l’œuvre originale de plusieurs savants français, l’anthropologie n’occupait que quelques pages, c’est-à-dire une place tout à fait insuffisante. M. le D’ Verneau vient de lui consacrer un grand et beau volume, enrichi de nombreuses figures et précédé d'une pré- face de M. de Quatrefages. Ce livre débute par un résumé d'an- thropologie générale où l’auteur discute la place de l’homme dans la nature, expose les caractères généraux de l’espèce humaine et passe en revue les théories transformistes et les applications qui en ont été faites pour expliquer l’origine de l’homme, ainsi que les objections à ces théories. Les traditions, les documents historiques, une foule de preuves matérielles consistant en armes, instruments et objets de parure et ossements, enfouis dans les grottes et dans les alluvions, témoignent de l’ancienneté de l’es- pèce humaine, mais les savants ne sont pas encore complètement d'accord sur l’époque à laquelle il convient de faire connaître cette espèce, et tandis que les uns la font dater de la période tertiaire, les autres nient son existence avant le début de la période quater- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 595 naire. Les arguments invoqués en faveur de ces deux opinions sont examinés avec soin par M. Verneau qui cherche ensuite à fixer le centre d'apparition de l'humanité et son mode de disper- sion à la surface du globe. Il étudie également les variations qui se sont produites sous l'influence du milieu ou des croisements et qui ont donné naissance aux races diverses que nous avons sous les yeux et à celles qui ont vécu dans les temps préhistoriques. À l'étude des races tertiaires et quaternaires, des hommes de l’âge du bronze et de l’âge du fer succède l'étude des races actuelles que M. Verneau répartit en trois grandes catégories et qu’il rattache à trois troncs primitifs : le tronc blanc ou caucasique, le tronc jaune ou mongolique, le tronc nègre ou éthiopique, en admettant en outre, à côté de ces types principaux, des races mixtes océa- niennes et des races mixtes américaines. E. 0. $ 3 ANATOMIE ET ZOOLOGIE a MÉTHODE NOUVELLE POUR ÉTUDIER AU MICROSCOPE LES ÉLÉMENTS ET LES TISSUS DES ANIMAUX A SANG CHAUD À LEUR TEMPÉRATURE PHYSIOLOGIQUE, - par M. L. Ranvier, membre de l’Institut. (Journ. de Micrographie, 1890, 14° année, n° 6, p. 169.) Les appareils connus sous le nom de platines chauffantes étant d’un maniement difficile ou ne donnant que des résultats approxi- matifs, M. Ranvier conseille, pour observer au microscope les élé- ments anatomiques des animaux à sang chaud, à l’état vivant, de plonger le microscope et la préparation dans un bain d’eau chaude (36° à 39° centigr.). Le microscope à employer doit être d’un modèle simple, avec objectif à immersion et la préparation à étudier doit êlre soigneusement bordée à la paraffine pour que l’eau ne puisse y pénétrer. M. Ranvier indique d’ailleurs de quelle façon on doit opérer. En se servant de cette méthode il à vu que des éléments 596 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES anatomiques séparés de l'animal avant la mort et conservés dans certaines conditions étaient encore vivants au bout de vingt-quatre heures. E. O. LA STRUCTURE FINE DE LA CORNÉE. — [. CE QU'ON APPELLE CELLULES DE LA CORNÉE, par M. le D' C. HEITzMANN, de Vienne. (Journ. de Micrographie, 1890, 14° année, n° 1, p.13 et pl. I.) M. le Dr J. Pelletan donne la traduction de ce travail qui a été publié par le journal T'he Microscope, dirigé par le Dr A. C. Stokes et dans lequel l’auteur, après avoir indiqué la technique qu'il a employée pour étudier la structure de la cornée, expose les con- clusions auxquelles il est arrivé. Il déclare qu’il n'existe aucune cellule dans toute la cornée, soit de l’homme, soit d’un animal inférieur. « Ce qu’on appelle, dit-il, les cellules de la cornée, n’est que des travées continues de protoplasma avec des épaississements à leur point d’intersection, dans lesquels les noyaux sont enfouis. » D’après M. Heïtzmann les travées protoplasmiques n'ont ni com- mencement ni fin, et sont continues aussi bien par leurs prolonge- ments larges que leurs prolongements minces. Il prétend que la même structure se rencontre dans tous les tissus du corps de l'animal, que nulle part on ne trouve de cellules isolées ou indivi- duelles et que par conséquent la théorie cellulaire, formulée par Th. Schwann en 1839, est une erreur et n’est pas d'accord avecles faits les plus simples de l’histologie. Pour M. Heitzmann le cylindre-axe et les fibrilles axilles ne sont « que des formations condensées de matière vivante ». La substance centrale grise du cerveau et de la moelle épinière, dit-il, ce qu’on appelle les cellules ganglion- naires, sont traversées et constituées par un riche réseau de matière vivante. Ce réseau donne naissance aux cylindres-axes, exacte- ment de la même manière que les fibrilles de l’axe se terminent dans les corpuscules périphériques de la cornée. Comme la cornée est un tissu extrêmement sensible, la continuité de l’action ner- veuse se réalise. La contraction de la matière vivante, à la péri- phérie, est portée par les nerfs par un procédé identique, c'est-à- dire par contraction dans une direction linéaire, à l'organe nerveux central et est ressenti comme une douleur. L’'impulsion motrice, au contraire, est une contraction de la matière vivante, naissant dans le centre, portée aux muscles et produisant une contraction de fibres musculaires, ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 597 « Il n'y a aucune différence de structure entre les nerfs mo- teurs et les nerfs sensitifs. C’est la direction centrifuge ou centri- pète de la contraction qui produit dans le premier cas un mou- vement, dans le second une sensation. Le directeur du journal américain, M. Stokes, a fait toutes ses réserves au sujet des idées exprimées par M. Heïtzmann, idées qui sont en opposition absolue avec la théorie généralement ad- mise par les histologistes. x E. O. LES ÉLÉMENTS ET LES TISSUS DU SYSTÈME CONJONCTIF, LEÇONS FAITES EN 1889, AU COLLÈGE DE FRANCE (suite), par le professeur L. RANVIER. (Journ. de Micrographie, 1890, 14° année, n° 1, 2, 3. 10, 11, P-2,.37, 70, 294 et 32.) La première partie de ces leçons, sténographiées par M. le docteur Pelletan, à été publiée en 1888 et 1889 dans le même recueil. M. Ranvier indique maintenant la technique à employer pour ob- tenir d'excellentes préparations des tendons de la queue chez des Rats Jeunes et chez des Rats adultes et signale les modifications que l’on constate dans la structure histologique de ces tendons chez le même animal aux différents âges. Il montre ensuite que les cellules tendineuses varient dans leur forme non seulement suivant l’âge mais suivant les animaux eux-mêmes, suivant les tendons que l’on examine dans une même espèce et suivant la région du tendon que l’on étudie. La démonstration de ces faits peut être fournie par l'examen comparatif de préparations faites avec les tendons de la queue de Rats jeunes ou adultes, avec le nodule sésamoïde du tendon d’Achille de la Grenouille ou du Lapin, avec les tendons des doigts d'un Oiseau (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 878), suivant la méthode enseignée par M. Ranvier. E. O. OBSERVATION DE LA CONTRACTION SUR LES FIBRES MUSCULAIRES VIVANTES, LISSES OU STRIÉES, par M. le professeur L. RANvIER, membre de l'Institut. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, séance du 24 mars 1890 ; Journ. de Micrographie, 1890, 14° année, n° 8,p.20.) En suivant une méthode particulière, qu'il expose en détail, M. Ranvier a constaté que, comme ille soutenait depuislongtemps, 598 _ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES te stade homogène et l’inversion imaginés par Merckel n'existent pas en réalité, et que rien n'est changé dans les rapports des disques épais, des disques clairs et des espaces clairs:qui se suc- cèdent dans les fibres musculaires lorsque ces fibres passent de l'état de repos à l'état de contraction. D’après M. Ranvier les disques épais seraient probablement les seules parties contractiles des fibres striées; ils se comporteraient dans un muscle qui se contracte comme les petites masses de mercure que M. Lippmann a soumises à l'excitation électrique et tendraient à prendre une forme sphérique, la sphère étant la forme qui correspond à la plus petite surface. Les fibres des muscles lisses se contractent au moins aussi bien que les fibres striées et la striation est en rapport avec le mode de la contraction et non avec la contraction elle- même. Les muscles striés se contractent brasquement, les muscles lisses se contractent lentement. E. O, SUR UN PROCÉDÉ NOUVEAU POUR LES RECHERCHES MICROSCOPIQUES SUR LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL, par M. le professeur G. PALADINo, de l’Université de Naples. (Journ. de Micrographie, 1890, 13° année, ne 5 et 6, p. 142 et 172.) L'auteur indique dans cette note, présentée à l’Académie des sciences physiques et mathématiques de Naples (AR. R. Acc. Sc. F. e Mat., Naples, 14 déc. 1889), le procédé à suivre pour étudier la constitution des cellules nerveuses et les rapports entre la né- vroglie et les cellules nerveuses en déterminant dans les tissus Ta formation de l’iodure de palladium en faisant agir sur une solu- tion de palladium à 1 pour 1000 une solution d’iodure de potas- sium à 1 pour 100. | E. O. SUR LES PLAQUES NERVEUSES FINALES DANS LES TENDONS DES VERTÉBRÉS; ” NOUVELLES RECHERCHES MICROSCOPIQUES, par M. V. Craccro, profes- _ seur à l’Université de Bologne. (Journ. de Micrographie, 1890, 14e année, n° 6, 7 8, p. 172, 201 et 234.) Dans un travail communiqué d’abord à l nier a. sciences de Bologne le 24 novembre 1889, et traduit de l'italien parM. le D'J. Pelletan, l’auteur expose le résultat de ses recherches sur le mode ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 599 particulier de terminaison des nerfs dans les tendons que dans deux notes antérieures il a désigné sous le nom de plaques tendi- neuses avec terminaison en buisson des nerfs en anneau ou en spirale. Il a trouvé ces plaques chez tous les Vertébrés dont il a pu exa- miner les tendons, sauf chez les Batraciens anoures où la termi- naison des nerfs se fait d'une autre façon, en buisson nerveux final. Chez l'Homme et chez un grand nombre de Mammifères M. Ciaccio a constaté que les plaques nerveuses finales des tendons: résultent le plus souvent d’une seule fibre nerveuse à myéline, laquelle est recouverte d’une ou plusieurs gaines périnévriques dépendant de celles qui enveloppent le faisceau nerveux dont provient la fibre. Dans les tendons des Oiseaux les plaques nerveuses n’ont été ren- contrées que dans les organes musculo-tendineux de Golgi. Ces or- ganes particuliers manquant chez les Reptiles les plaques ont au contraire leur siège dans les petits groupes tendineux tant pri- maires que secondaires qui composent les tendons. Chez les Am- phibiens anoures M. Giaceio, en employant une technique parti- culière, a reconnu que le tendon du muscle sterno-radial reçoit un petit nerf qui varie de grosseur suivant la taille de l'animal et qui donne naissance à un plexus dont les fibres n’ont d'ordinaire qu'une seul gaine périnévrique. Ces fibres vont isolément ou plu- sieurs ensemble se terminer dans une petite plaque nerveuse par- ticulière qui mérite plutôt le nom de buisson nerveux final que de pinceau nerveux ou de feuille nerveuse. Enfin chez les Poissons, les tèndons de la queue et des nageoires offrent des fibres ner- veuses à myéline qui se terminent plus ou moins profondément dans le tissu tendineux dans des plaques tantôt simples, tantôt composées,mais toujours constituées par descylindres-axes simples en forme de morceaux de rubans. M. Ciaccio croit pouvoir affirmer que toutes les plaques ner- veuses finales des tendons des Vertébrés sont de nature sensitive, mais 1. ne peut indiquer encore quelle est leur véritable fonction. E. 0. LES PRODUCTIONS DE L'OASIS DE MERV ET DE LA VALLÉE DE L HÉRIROUD, par M. P. ne Tcmmarcuer. (Revue des seienees naturelles apptli- quées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, ne 16, p. 814.) M. P. de Tchihatchef extrait d'un article récemment publié par la . "T-eete 600 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Revue britannique des détails intéressants sur l’oasis de Merv et la contrée qui la sépare de Hérat, ainsi que sur la région tra- versée par la voie ferrée, entre la mer Caspienne et l’'Amou-Daria. La population de Merv peut se diviser, sous le rapport du genre de vie, en trois catégories, savoir : les A/amans, qui s’adonnent exclusivement au brigandage et au vol; les Z'charos, qui se livrent à l'élevage du bétail, et les Z'chamours, qui sont agriculteurs. La race chevaline de Merv est excellente, mais tellement négligée et maltraitée qu’il est difficile de trouver un Cheval qui ne soit pas endommagé. Cependant, d'après Alikhanov, les Merviens possè- dent encore huit mille Chevaux. Cette race était d’ailleurs déjà célèbre du temps d'Alexandre le Grand. | Parmi les animaux sauvages, les Lièvres, les Faisans, les Per- drix sont extraordinairement abondants. La vallée de l’Hériroud est très fertile et riche en végétaux utiles, sur lesquels M. Aïtchison a donné des renseignements dans un article inséré dans les Proceedings of the geographical Society (1886, t. VIII, p. 153). | | E. O. NOTE SUR LES NAISSANCES OBTENUES A LA MÉNAGERIE DU MUSEUM D'HIs- TOIRE NATURELLE, DANS LE COURANT DE CES DERNIÈRES ANNÉES, par M. P. Huër. (Revue des sciences naturelles appliquées, pubhée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 18 et 19, p. 873 et 930.) M, P. Huët a rassemblé et résumé les notes que son père a pu- bliées à plusieurs reprises dans le Pulletin de la Société d’acclimata- hon,et y a joint diverses observations que ce dernier a recueillies pendant quarante ans au Muséum d'histoire naturelle. Les rensei- gnements qu'il donne aujourd’hui sont relatifs à des Singes (Maca- ques et Cynocéphales), à des Lémuriens (Makis), à des Carnivores (Chacals, Lions, Tigres), à des Rongeurs (Pacas), à des Équidés (Hémiones, Daws), à des Caméliens (Lamas), à des Ruminants (Buffles, Bisons, Zèbres, Boucs, Mouflons, Antilopes, Rennes, Cerfs, Cerfs-cochons), à des Oiseaux (Perruches, Perdrix, Fai- sans, Paons, Emeus, Cigognes, Goélands, Cygnes, Dies, Canards). E. O. ANT PASS | \ ANALYSES ET ‘ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 601 LE HAMSTER EN ALLEMAGNE, par M. J. L. (Revue des sciences natu- relles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 10, P. 498.) Dans le seul district de Quedlinburg, en Allemagne, on a tué récemment 62,154 Hamsters, pour lesquels il a été payé des _ primes s’élevant à la somme totale de 1,800 francs. *+ E. O. RATS ET ICHNEUMONS À LA JAMAÏïQuE. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiées par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° an- née, n° 19, p. 960.) Les Rats s'étant multipliés d’une facon extraordinaire dans les plantations de Cannes à sucre de la Jamaïque, un propriétaire de l’île, M. Bancroft Erpent, eut l’idée de ramener de l’Inde six [chneumons. Ces Carnassiers se propagèrent de leur côté et firent aux Rats une guerre si acharnée, qu'ils eu réduisirent considéra- blement le nombre et forcèrent les survivants à se réfugier sur les Cocotiers ; mais on réussit à empêcher les Rongeurs de s’éta- blir dans ces nouvelles retraites en garnissant de tôle Le bas des arbres. Malheureusement, les Ichneumons, lorsque le gibier au- quel ils faisaient la chasse eut en partie disparu, se jetèrent sur les poulaillers et détruisirent le gibier à plumes de l’île. E. O. Les Dincos AU CHENIL DU JARDIN Z00LOGIQUE D'ACCLIMATATION, par M. L. LesèBLe. (Revue des sciences naturelles applquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 14, p. 681.) À propos de la naissance, au Jardin zoologique d’acclimatation, d’une portée de Chiens sauvages d'Australie, M. Lesèble fait une description du Dingo et résume l’état de nos connaissances sur cette espèce, dont il a eu l’occasion d'observer un certain nombre d'individus vivant en captivité au Jardin du Bois de Boulogne. E. O, Rev. pes TRAV. SCIENT. — T, XI, n° 9. 42 60 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES _Les LouTREs EN BELGIQUE. (Revue des sciences naturelles appliquées; publiée par la Soc. d'acclimaiation, 1890, 37° année, n° 11, p. 565.) D’après le journal Land and Water, depuis que le gouvernement a décidé, en 1889, d'accorder une prime de 6 francs par tête de Loutre, il a été détruit 227 de ces animaux dans le territoire belge. E. 0. ÜNE FERME D'ÉLEVAGE EN AFRIQUE. (Revue des sciences naturelles ap- _ pliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 4, p. 35.) Traduction d’un article du journal anglais The Field, donnant des détails très intéressants sur l'élevage des chevaux dans la ferme de Sidi-Tabet (Tunisie), fondée par le comte de Sancy, cédée ensuite à une Société marseillaise, et exploitée aujourd’hui par la Société franco-africaine. Cette propriété, dont étendue est de 5,000 hectares environ, est concédée par l’État pour 99 ans, et, durant cette période, la Société est tenue d'entretenir 80 ju- ments et 8 étalons des meilleures races, ainsi que 200 vaches et 8 taureaux, également des meilleures races. ED Le Porc Aux ÉraTs-Unis, par M. J. L. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année. n° 9, p. 452.) La variété de Porc la plus répandue aux États-Unis est le Po- land-China, d’origine asiatique ; mais, depuis vingt-cinq ans, on élève aussi beaucoup de produits résultant du croisement de cette race avec la race irlandaise. Des fermes ont été créées spéciale- ment pour l'élevage des Porcs, et l’une d'elles, appartenant à M. Moore, vend chaque année de 2 à 3,000 jeunes Porcs. E. O. \ ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 603 LES ÉLÉPHANTS DANS LES SCIERIES DE L'INDE, par M. H. B. (Aevue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc, d'acclimata- tion, 1890, 37° année, n° 17, p. 869.) Dans les grandes scieries à vapeur qui se sont établies ré- cemment sur les bords des fleuves de l'Inde, principalement aux epvirons de Rangoun et de Moulmein, on emploie maintenant les Éléphants pour sortir de l’eau les troncs de bois flottés, pour les traîner à l’usine et pour emporter vers les magasins les bois dé- bités. E. 0. DÉFENSES GIGANTESQUES D'ÉLéPraNTs. par M. J. L. ({evue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 6, p. 273.) La Société zoologique de Londres a reçu, en 1890, une défense d'Éléphant provenant de Zanzibar, la plus grosse sans doute qui ait jamais été obtenue d’un Éléphant africain. Cette défense pe- sait 92 kilogrammes et mesurait 2",87 de long et 0,56 de cir- conférence à la base. Une autre défense, D à la même Société deux ans auparavant, pesait déjà 50 kilogrammes et me- surait 1,85 de long. E:-0% Les BUFFLES MALAIS REDEVENUS SAUVAGES EN AUSTRALIE. (/evue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 11, p. 965.) 11 résulte des renseignements recueillis par le journal Cofonies and India que des Buffles malais introduits en 1824 sur l’ile Melville ont gagné le continent voisin et s’y sont multiphés. Ces Buffles, de la taille d’une Vache ordinaire,ont des cornes fortement recourbées vers le bas et un pelage clairsemé, de couleur brune. ‘* E. O. 604 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Le BéTaIL AU Cain, par M. H. B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 9, p. 451.) On emploie au Chili deux méthodes distinctes pour l’élevage du bétail. Au nord du Rio Maule on entretient sur les terres non iriguées des haciendas, de vastes troupeaux, appartenant à la race argentine, qui en hiver peuvent paître des herbes en abondance mais qui durant l'été ne trouvent presque plus rien à brouter dans plaines arides. Au sud du Rio Maule au contraire la culture des cé- réales domine jusqu’à Los Angeles, localité à partir de laquelle on retrouve, jusqu'au 44° degré de latitude, des régions bien arro- sées, parsemées de bois, où les troupeaux trouvent pendant l'été une abondante nourriture mais ont beaucoup à souffrir en hiver du froid et des pluies diluviennes. Dans l’intérieur du pays on a créé des podreros, ou prairies artificielles où l’on élève avec grand succès des bestiaux résultant du croisement du taureau Durham avec la vache du pays. E. 0. LE BÉTAIL EN AUSTRALIE, par M. J. L. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n°4 Do) L'Australie posséderait à l’heure actuelle, d’après les docu- ments statistiques officiels: 1,270,199 chevaux; 8,174,321 bestiaux ; 80,028,441 Moutons et 738,478 Porcs. Le nombre de ces derniers animaux et celui des bestiaux a diminué depuis 1880, mais le nombre des Chevaux et des Moutons s’est accru. E. 0. LE BÉTAÏL ET LE GIBIER DANS LA NOUVELLE-GALLES pu Sup. (Æevue des sctences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 57° année, n° 8, p. 389.) D'après un extrait du Rapport annuel des inspecteurs du bétail publié dans Colonies and India, la colonie de la Nouvelle-Galles du Sud posséderait 20,759 chevaux. 147,420 bêtes à cornes de plus, 461,683 Moutons et 15,217 Porcs de moins qu’en 1890. On y ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 605 trouverait environ 1,338,880 Kangurous, 3,184,700 Wallabys, 2,044,430 Lièvres, 31,405 Dingos et 3,480 Cochons sauvages. E..O, Le WapiTi EN EUROPE, par M. G. D. (Revue des sciences naturelles, appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n°7, P. 344.) Le Cerf Wapiti de l'Amérique du Nord a été acclimaté dans les chasses que possède, près de Luckenwald, un grand industriel de Berlin. No MourLons EN HonGriE. (Revue des sciences naturelles appliquées, pu- bliée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 7, p.344.) D’après le journal Land and Water, une colonie de Mouflons établie par le comte Forgach dans son domaine de Ghymes (Hon- grie) compte aujourd’hui près de 400 membres E. O. Les MOUTONS DE LA RUSSIE MÉRIDIONALE, (Revue des sciences natu- relles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° an- née, n° 1, p. 34.) D'après les documents consignés dans un rapport récent du consul général anglais à Odessa et reproduite par le Levant Herald, la Russie méridionale produirait deux sortes principales de laine : le mérinos fourni par des Moutons amenés d’Espagne et dont la race a été singulièrement améliorée; le donskoï, provenant des Moutons vivant dans la région du Don, puis deux autres sortes en quantité plus limitée, le zigai, fourni par une race locale, et le molitch qui est la toison grossière des Moutons de Crimée. E. O. 606 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L£ MÉRINOS AUX ÉraTs-Unis, par M. H. B. (Revue des sciences natu= relles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 33° année, n° 10, p. 196.) Le Mérinos, dont les zootechniciens ne font, en général, remonter l'introduction aux États-Unis qu’à une quarantaine d'années, existe en réalité dans ce pays depuis la fin du sièele dernier. Ce sont d’abord des Moutons mérinos espagnols et français qui ont été importés dans l'Amérique du Nord, puis sont venus des Mérinos allemands de petite taille, de la race électorale, auxquels succé- dèrent de nouveau des Mérinos espagnols. E. O. ACCLIMATATION DU GIBIER EXOTIQUE, par M. J. L. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 10, p. /98.) L'État de Massachusets vient de voter des fonds pour la réintro- duction des Dindons sauvages qui ont entièrement disparu de cette partie des États-Unis. Ces mêmés oiseaux ont été parfaitement acclimatés sur divers points de l’Allemagne et dé l'Autriche et ont été introduits par le comte Forgach dans son domaine de Ghymes en Hongrie ; des Wapitis se trouvent actuellement dans le pare d’un négociant berlinois (voir ci-dessus, p. 605) et l’Élan de Suède a été, dit-on, introduit sur les collines du Taunus (Nassau) et un pro- priétaire de la région de Petz, Reesengebirge (Silésie) à réussi à faire reproduire et à fixer des Marmottes dans ses domaines. LE BAIN CHEZ LES OisEAUXx, par M. F. ne ScHarcr. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 89, p. 257.) M. de Schaeck décrit les différentes facons suivant lesquelles les Oiseaux procèdent aux soins de leur toilette, et qui sont dans un rapport plus où moinsétroit avec leur conformation, leur genre de vie, etc. E. 0. ANALYSES ET ANNONCES, — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 607 DE L’ARRIVÉE ET DU DÉPART DES HIRONDELLES, par M. H, Ducaaussoy. (Bull. mensuel de la Soc. linnéenne du nord de la France, 1890, 19° année, t. X, n° 216, p. 85.) Après avoir donné, d'après le P. Cotte (Traité de Météorologie, 1774, p. 239), une partie des observations de Duhamel-Dumon- ceau, faites à Denainvillers, près de Pithiviers, de +744 à 1770, et relatives aux dates de l’arrivée et du départ des Hirendelles, du premier chant du Rossignol et du Coucou, M. Duchaussoy re- late d’autres observations plus récentes, dues à M. Renou père, à M. E. Renou, à M. G, Boutrais, à M. Nouel, à M. Lacord, à M. Comte, à M. Collary, à M. le docteur Richer, à M. le docteur Hecquet, et il y joint ses observations personnelles, faites à Bourges de 1883 à 1886, et à Amiens de 1887 à 1890. Enfin, il rappelle que le Bureau central météorologique de France avait organisé un service d'observations sur les migrations des Oiseaux, et qu’en compulsant les renseignements fournis par 804 stations, pour l’arrivée, et par 654 stations, pour le départ des Hirondelles de cheminée, M. Angot a cru pouvoir affirmer que, dans notre pays, l’arrivée des Hirondelles retarde de deux jours et que le départ avance d’un jour quand l'altitude augmente de 100 mètres. O0. E. LE MARTIN TRISTE ET LE MARTIN ROSE. ESSAIS D’INTRODUCTION pu MAR- TIN TRISTE EN ALGÉRIE, COMME DESTRUCTEUR DE SAUTERELLES, par M. L.Macaup D'AuBusson.(Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n°9, p. 404.) Ou savait que des Martins tristes (Acridotheres tristis) ou Mei- nas, importés de l'Inde, leur patrie d’origine, aux îles Masca- reignes, par Poivre, y avaient prospéré, grâce à la protection dont ils avaient été entourés, et avaient même, paraît-il, réussi à débarrasser l’île des Sauterelles qui la ravageaient; on pouvait donc espérer trouver dans ces Sturnidés de précieux auxiliaires pour combattre les Criquets qui dévastent l'Algérie, Dès 1867, M. Alfred Grandidier se mit à la disposition de la Société d’accli- matation pour favoriser l'introduction des Martins tristes dans notre colonie, et il rapporta même quelques-uns de ces Oiseaux au Jardin d’essai d'Alger ; mais cette tentative d’acclimatation échoua de même que celle qui fut tentée l’année suivante. En 608 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES è 1884, on essaya de nouveau d'importer des Martins, mais, malgré les soins que leur prodigua M. Rivière, la plupart de ces animaux succombèrent assez rapidement, tués par le refroidissement de la température à l’arrière-saison. M. Magaud d’Aubusson croit, cependant, qu’il n’y a pas lieu d’abandoaner l'entreprise, et qu'avec de la patience, en utilisant les observations faites par M. Rivière, on pourrait arriver à acclimater les Martins tristes sous un climat assez différent de celui de l’Inde ; toutefois, il es- time que l’on devrait aussi, et peut-être de préférence, s'adresser à une autre espèce de la même famille, au Martin rose (Pastor roseus), qui est un ennemi non moins acharné des Sauterelles et des Acridiens, et qui résiste mieux que le Martin triste aux abais- sements de température. Le Martin rose, en effet, se trouve dans la plus grande partie de l’Asie centrale et méridionale et dans le sud-est de l'Europe, et se montre quelquefois dans le midi de la France, où sa propagation a été préconisée par M. le Dr Turrell. Un ornithologiste distingué, M. Cretté de Palluel, a du reste fait ressortir, il y a déjà longtemps, les services que cette espèce pourrait rendre à l’agriculture pour la destruction des Acridiens. | E. 0. LES FAISANS EN AMÉRIQUE. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 3-° année, n° 19, p. 960.) Le journal Chasse et Pêche rapporte, d’après le Field, que plu- sieurs espèces de Faisans ont été lâchées dans le Far West amé- ricain, et que certaines d’entre elles ont si bien prospéré qu'il y a actuellement six colonies de Faisans dans la région du Pacifi- que. Les espèces acclimatées sont le Faisan à collier, le Faisan versicolore et le Faisan doré; mais la dernière espèce est de toutes la plus répandue. Le Faisan argenté n’a pas bien réussi. E. O. DE LA NON-IDENTITÉ DE LA DIPHTÉRIE HUMAINE ET DE LA DIPHTÉRIE DES Orseaux, par M. le D' SamT-Yves MÉNARD. (Revue des sciences na- turelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 97 annee, 110, D. 107. Le bruit ayant couru que des enfants avaient contracté la diph- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 609 - térie au Jardin d’acclimatation, et qu'ils l'avaient prise d’Oiseaux atteints eux-mêmes de diphtérie, M. le docteur Saint-Yves Ménard qui, pendant dix-sept ans, a exercé les fonctions de directeur- adjoint du Jardin du Bois de Boulogne, qui y a pratiqué l'hygiène et la médecine des animaux, sans rester étranger à celle du per- sonnel placé sous ses ordres, M. le docteur Saint-Yves Ménard, di- sons-nous, conclut nettement de son expérience personnelle et des observations bactériologiques de M. le professeur Straus : 1° que la diphtérie des Oiseaux et la diphtérie de l'Homme sont spécifiquement différentes et n’ont de commun que le nom; 20 que la fréquentation du Jardin d’acclimatation n’a jamais pré- senté et ne présente aucun danger. . E. 0. LA DIPHTÉRIE DES VOLAILLES, par M. Rémy Saint-Lour. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 15, p. 765.) M. Rémy Saint-Loup cite quelques faits qu’il à eu l’occasion d'observer et qui fournissent de nouveaux arguments à l'appui de l'opinion formulée par M. le docteur Saint-Yves Ménard, au su- jet de la non-identité de la diphtérie humaine et de celle des Oi- seaux. Les Poules d'Italie lui ont paru plus aptes que les Poules indigènes à contracter la diphtérie, dont le microbe doit proba- blement être cherché chez le Lombric. E. 0. LA POULE PRATIQUE, EXTRAIT DE LA CONFÉRENCE FAITE LE 7 MARS 1890, par M. Er. LEMoINE. (Revue des sciences naturelles appliquées, - publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 13, p. 645.) M. Lemoine recommande aux agriculteurs l’élevage de la Poule pratique, c’est-à-dire de celle qui est la moins coûteuse et la plus productive, il leur conseille de rechercher si, dans le pays qu'ils habitent, il n’y a pas de race de Poules dominante et qui, au milieu de croisements, ait conservé quelques-uns de ses carac- tères primitifs. Si cette race existe, dit-il, adoptez-la ; prenez les plus beaux sujets et procédez avec eux, et de génération en gé- De. 610 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nération, à une sélection suivie et raisonnée, de façon à rétablir votre volaille dans sa forme et sa couleur primitives. Vous aurez ainsi une race acclimatée, rustique, robuste, féconde, qui ne vous donnera pas de déception, parce qu'elle est faite au sol et au pays, qui exigera le minimum de soins et de peines, qui vous donnera le maximum de rendement, en proportion de vos efforts. M. Lemoine passe ensuite en revue les principales races fran- caises et étrangères. E. ©. PROCÉDÉS NOUVEAUX POUR L'ALIMENTATION DES JEUNES POULETS ET DES Oiseaux, par M. VoitTeLcier. (Revue des sciences naturelles ap- pliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 8, p. 364.) M. Voitellier a fabriqué, pour la nourriture des poussins de toutes sortes, des Perdreaux, des Faisandeaux, et en général des jeunes Gallinacés, un produit nouveau qui éonstitue, dit-il, un aliment complet, réunissant tous les éléments nécessaires à la nutrition, au développement et à la croissance du poussin. Il a imaginé une préparation de sang de bœuf pur, faite de manière à assurer la conservation de ce produit qu’il a soumis à l’apprécia- tion des membres de la Société d’acclimation. E. 0. LES CHAPONS COMME MÈRES. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 13, p. 671.) Le journal Chasse et Pêche a donné une traduction d'un article inséré dans un journal de New-York, le Poultry Review, et indiquant le moyen d'habituer les chapons à conduire des couvées de quinze à vingt poussins. E. O. NoTES SUR LE SyrraAPres PArADoOxus, par M. M. Dugois. (Pull. men- suel de la Soc. linnéenne du nord de la France, 1890, 19° année, US 0211 D.d1. L'auteur retrace en peu de mots, d’après les travaux de ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 611 MM. A.-B. Meyer et Reichenow, l’histoire de l'invasion du Syr- rhapte paradoxal (Syrrhaptes paradoæus) en Europe, pendant l’année 1889. Il montre qu’en général cette invasion n'a pas laissé dans nos pays de traces durables de son passage, mais qu’il n’en a pas été ainsi dans les plaines sablonneuses du bassin inférieur du Don et du Volga, où les Syrrhaptes s’acelimatent peu _ à peu. M. Dubois ne croit pas, d’ailleurs, que nous devions désirer voir se fixer chez nous ces Oiseaux qui se nourrissent de graines de céréales. E. O, LA CHASSE A L'AIGRETTE EN ANNAM. (Revue des sciences naturelles ap- pliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37* année, D 19.1D:077.) Article extrait du journal Le Temps et donnant des renseigne- ments sur la chasse à l’Aigrette (Ardea ou Herodias alba), qui se pratique avec l’autorisation du gouvernement annamite, en vue d'obtenir les belles plumes décomposées de cette espèce de Héron, plumes qui valent 2,500 et même 3,000 francs le kilogramme. E. O. LES COULEUVRES, par M. le D' Pierre. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 9, p. 446, avec fig.) À propos d’une lettre adressée à la Revue des sciences naturelles appliquées, et dans laquelle se trouve affirmé le fait que les Cou- leuvres téteraient les Vaches dans les étables, M. le docteur Pierre déclare qu’il y a là une erreur d'observation, que personne n’a ja- mais pu voir une Couleuvre pendue au pis d’une Vache, et quele prétendu lait réjèté par ces Reptiles, lorsqu'on les écrase, n’est autre chose que la salive blanchâtre sécrétée en abondance par l'animal quand il à ingurgité quelque proie. E. O. 612 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES SERPENTS VENIMEUX DE FRANCE, par M. le D° PrerRE. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimata- tion, 1890, 37° année, n° 11, p. 553, avec fig.) L'auteur passe en revue les diverses espèces de Vipères ( Vipera aspis, V. ammodytes, Vipera ou Pelias berus) qui vivent dans notre pays; il décrit les effets toxiques du venin de ces Reptiles et indique les heureux résultats que M. Kaufmann a obtenus en in- jectant, au point d'inoculation et dans le voisinage, quelques gouttes de permanganate de potasse et d'acide chromique à 1 pour 100, E. 0, DISPERSION DU SALMO QUINNAT SUR LES CÔTES MÉDITERRANÉENNES DU SUD-OUEST DE LA FRANCE, par M. Amédée BERTHOULE, secrétaire général de la Société d’acclimatation. (Revue des sciences natu- relles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 13, p. 654.) M. Berthoule reproduit quelques passages d’une lettre de M. Marion et une note qui a été présentée à l’Académie des sciences par le savant professeur de la Faculté de Marseille et par M. Guitel, et qui signale la capture, à Banyuls-sur-Mer, d’un spécimen de Saumon quinnat ou Saumon de Californie (Salmo quinnat Richards). D’après M. Berthoule, ce spécimen provient certainement des élevages faits dans le laboratoire de Quillan et des lächers de l'été 1888; ce n’est certainement pas le seul in- dividu qui ait descendu le cours de l’Aude pour gagner les eaux salées. Cette migration, dit-il, sera probablement suivie d’un mouvement de retour qu'il importe de prévenir et de faciliter en ouvrant tous les barrages des cours d’eau du Midi. E. O0. DE LA PRÉSENCE DU CÉLAN SUR LES CÔTES DU BOULONNAIS, par M. H.-E. Sauvace. (Revue des sciences naturelles appliquées, pu- se L ; % É bliée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 14, p. 629.) M. Sauvage signale la présence, sur les côtes du Boulonnais, du Célan ou Pilchard des Anglais, que les pêcheurs de Boulogne f ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 613 désignent sous le nom de Grande Sardine de fond. Cette espèce, qui fait l’objet de pêches importantes sur les côtes de Cornouailles, n’est guère employé à Boulogne que comme appât pour la pêche du Merlan. E. O. f À NOTES RECUEILLIES DANS LES ARCHIVES, par M. H. Ducraussoy. (Bull. mensuel de la Soc. linnéenne du nord de la France, 1890, 19° an- née, t. X, n°218, p. 116.) M. Duchaussoy a trouvé dans les Archives la mention d’un Esturgeon, mesurant neuf pieds de long sur trois pieds et demi d'épaisseur, qui fut pris à Amiens, le 6 juin 1586. E. O. LA MONTÉE D'ANGUILLES DANS LA SOMME, par M. V. BRANDIcoURT. (Bull. mensuel de la Soc. linnéenne du nord de la Fränce, 1890, t. X, n° 221, p. 166.) Depuis plus de vingt-cinq ans, le service des ponts et chaus- sées de la Somme est chargé de recueillir, à Abbeville, de la montée d'Anguille (en terme local, des montinettes) et de l’expé- dier aux personnes qui en font la demande. D’après les renseigne- ments contenus dans un Rapport de M. Béthouart, conducteur des ponts et chaussées, chargé de ce service d'expédition, rap- port dont M. Brandicourt donne un extrait, les alevins d’An- guilles remontent, chaque année, le canal de la Somme, du 15 mars au 15 mai, pendant les trois ou quatre jours qui suivent la plus haute mer. Ils sont pêchés à l’aide de tamis garnis de toile mé- tallique, par des hommes échelonnés le long des rives, et sont déposés dans des réservoirs flottants, d’où on les retire pour les expédier au loin dans des paniers ronds, formés de lattes de chêne, munis d’un couvercle et garnis intérieurement d’une toile de fil bien close. Les Anguilles sont déposées sur des lits d'herbes aquatiques maintenues par des branches de bois vert qui les empêchent de se tasser. E, 0. 614 … REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES .,.., NOTES SUR LA STRUCTURE ET LE. DÉVELOPPEMENT DES SPERMATOZOÏDES cHEz LES DÉCAPODES, par M,.G. HERRMANN. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 17° partie, p. 4 et pL. I, I, III et IV.) Les recherches dont les résultats se trouvent consignés dans ce travail ont déjà fait l’objet d’une communication à l'Académie des sciences, en 1883 (voir Revue des Trav. scientifiques, t. IN, p. 726), et d’une note insérée dans le compte rendu des tra- vaux de la section d'anatomie du Congrès de Copenhague, en 1884; elles ont donc été commencées il y a une dizaine d’an- nées. Depuis lors, M. Herrmann à pu compléter et rectifier sur plusieurs points, à la station zoologique de Wimereux, les don- nées qu’il avait recueillies au laborataire maritime de Concarneau. Il a étudié complètement le mode de segmentation des ovules mâles chez l’Astacus fluviatilis, et il a vu la division karyokiné- tique succéder à un spirème nucléaire consistant en des fila- ments chromatiques rigides entre-croisés et plongés dans une substance fondamentale (suc nucléaire, caryochylème) homogène et transparente. Le spirème se modifie graduellement par un rac- courcissement des filaments chromatiques dont le diamètre aug- mente en même temps, et qui se rapprochent de la surface du noyau de manière à former une sorte de corbeille sphérique. Peu de temps après le début de ces modifications apparaît dans l’ovule, non loin de la périphérie, un corps irrégulièrement ovoide, qui a été appelé par quelques auteurs corpuscule de sécré- tion, mais que M. Herrmann nomme corps paranucléaire ; puis le spirème se fragmente en un certain nombre de tronçons qui vont se rassembler dans le plan équatorial du noyau, et qui, en s’éga- lisant peu à peu, constituent une plaque équatoriale. À ce mo- ment, un fuseau nucléaire achromatique très régulier s'étend de part et d'autre de la plaque, émettant par chacune de ses extré- mités de nombreuses irradiations polaires dont les plus extérieures rétombent en gerbes. Le corpuscule paranucléaire subsiste pen- dant toute la durée de la première phase de la division karyoki- nétique, mais il disparaît à partir de la métakinèse de l’ovule mâle qui se produit par division des bâtonnets suivant le plan équatorial. Ainsi se constituent deux plaques filles qui s’écartent graduellement de l'équateur. Les deux grains chromatiques pro- venant de la scission d’un même bâtonnet continuent à être réu- nis par un filament achromatique qui paraît être la continuation \ ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 615 - des fibres du fuseau, mais bientôt une ligne de segmentation se montre dans le corps de la cellule, la scissure gagne de la péri- phérie vers le centre, refoule le faisceau des fibres achromatiques croissantes et lui donne l'aspect d'un sablier. Finalement, la division se complète en même temps que celle du protoplasma cellulaire. Le processus de la division indirecte se répète ensuite à deux reprises, donnant naissance à des cellules séminales qui se seg- -mentent à leur tour pour former les spermatoblastes. La segmen- tation une fois achevée, M. Herrmann a constaté que le noyau du . spermatoblaste avait la forme d’un disque situé excentriquement et que le protoplasma cellulaire subissait une modification remar- quable, prenant la forme d’une capsule à bords épais et fine- ment quadrillée, grâce à la présence de granulations opaques disposées en séries parallèles. Plus tard, eet aspect quadrillé disparaît et le noyau se trouve placé au centre du disque ; enfin, à la phase suivante, le protoplasma cellulaire présente un ou deux petits corps cellulaires réfringents, et à partir de ce mo- ment, le spermatoblaste entre dans la deuxième période de son évolution. Cette seconde période, que M. Herrmann a étudiée avec autant de soin que la première, comprend la transformation des sper- matoblasites en spermatozoïdes. Le corpuscule réfringent qui s'était montré dans le protoplasma constitue le premier rudiment de la vésicule céphalique dont M. Herrmann a suivi les modifica- tions jusqu’au moment où apparaissent au pourtour du sperma- toblaste les prolongements qui ont valu aux spermatozoïdes des Crustacés décapodes le nom de cellules radiées. 1 a cru recon- naître que ces prolongements sont formés par des expansions d’une zone protoplasmique à peu près dépourvue d’éléments chromatophiles et occupant l'emplacement de l’ancien noyau du spermatoblaste. Enfin, 11 a pu donner une description détaillée du spermatozoïde adulte et noter diverses irrégularités dans l’évo- lution des spermatoblastes. L'évolution des éléments séminipares des Décapodes marins n’a pu être suivie d’une façon aussi complète, mais M. Herrmann a recueilli néanmoins des observations très intéressantes qui mettent également en lumière la complication singulière des spermatozoïdes des Crustacés de ce groupe. « Ils supportent, à cet égard, dit M. Herrmann, la comparaison avec les organismes unicellulaires les plus différenciés. Henle avait déjà comparé Les 616 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES spermatozoïdes de l’Écrevisse à certains Infusoires, et l’on pour- rait, en effet, établir une série de points de rapprochement avec différents Acinétiens et Ciliés. Nous pensons pourtant qu'il est impossible de voir là, pour le moment du moins, autre chose que de simples apparences extérieures. | « Si nous nous demandons quelle peut être la signification de ces complications structurales, il paraît bien difficile de faire à cette question une réponse satisfaisante. Faut-il chercher une explica- tion dans la transmission des caractères morphologiques de quel- que type ancestral, ou peut-on mettre en cause une adaptation à des conditions d’existence particulières que rencontreraient les éléments spermatiques dans l’appareil génital femelle ? La pré- -sence des spermatophores semblerait indiquer, en effet, la néces- sité de moyens de protection particuliers pour les spermatozoïdes de certains groupes de Crustacés. » Mais, comme le fait observer M. Herrmann, ce ne sont là que des hypothèses, et, pour éclaircir ces questions encore obscures, il serait nécessaire de pousser plus loin qu’on ne l’a fait jusqu'ici l'étude de la fécondation chez les Crustacés. E. O. RECHERCHES ENTOMOLOGIQUES AUX ENVIRONS DE R1A, par M. le capitaine XAMBEU. (Soc. agric. scient. et litt. des Pyrénées-Orientales, Per- pignan, 1890, 31° vol. p. 144.) L'auteur rend compte des observations qu'il a faites sur diverses espèces d’Insectes durant ses excursions au Pla de Balinçon, à Foun de l'Aram et à Lloubouls, à la chapelle de Saint-Estève, à El Timoussa, au ravin de Fillols, à Coubezet, à Belaj, à Sela- ber, etc. Ses observations ont porté sur une foule d'espèces : Har- palus pygmæus Dej., Rhizotrogus cicatricosus Muls., Chrysomela diluta Germ., Bryaxisnigriventris, Bythinus pyrenæus Saulcy, Cicin- dela campestris var. connata, Acallus punctaticollis, Psyche pulla Esp., Clythra nigritarsis, Des apterus, Peritelus nigrans Fairm., Chlænius fulgidicollis Dut., Dorcadion navaricum Muls., Fidonie plumistaria Nillers, Calliphora erythrocephala, Notochilus mitellatus Costa, Myrmecophila acervorum Panz.,Corticaria sylvicola Bris., Scydmænus muscorum Fairm.. Chenium bituberculatum Lah., Cale rutilans Dej., Timarcha interstitialis Fairm., Bibio hortu- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 617 lanus, Phymatodes melancholicus, Corymbites amplicollis, Arabus betulæ, Chelidura dilatata, Elates sangquineus, etc., etc. M. Xambeu donne ensuite la liste des espèces qu'il a recueillies au Canigou le 14 novembre 1887 et décrit successivement la larve et la nymphe de la Silpha unata Fabr. et de la larve du Chenium bituberculatum Latr. E. 0, Maracaunx. MaLacuines D'EuroPE ET Pays voisins, par M. Elzéar ABEILLE DE PERRIN. (Ann. de la Soc. entomologique de France, 1600 6 série, t. X, p.181, 331 et 507, et pl. IV.) En 1877, M. Peyron avait publié une monographie des Mala- chides qui était beaucoup plus complète que les monographies an- térieures de Rey et d’Erichson, mais qui ne comprenait encore que 200 familles environ. Depuis lors, le nombre des espèces connues de ce groupe s'est considérablement accru ; aussi M. Abeille de Perrin, qui, depuis 1869, s'était appliqué à recueillir les documents nécessaires pour un travail d'ensemble sur les Malachides de l’Ancien-Monde, et qui avait communiqué quelques- unes de ses notes à M. Peyron, a-t-il jugé nécessaire de donner le catalogue descriptif complet de toutes les espèces de cette fa- mille qui vivent en Europe et dans les pays voisins. Ce catalogue est précédé de la liste des auteurs quise sont occupés des Mala- chides, de l'indication des caractères de la famille, de l’étude du squelette externe, de la description des métamorphoses d'un cer- tain nombre d'espèces, de renseignements généraux sur les mœurs et de tableaux de classification. Les Malachides sont partagés, d’après des caractères fournis par la conformation du deuxième article tarsal antérieur des mâles, par l'aspect du labre, le mode d'insertion des antennes et la forme du front, en quatre sections : Attalaires, Trauglopaires, Caulautaires et Malachaires. Chaque section comprend un certain nombre de genres dont les caractères sont indiqués et pour chacun desquels un tableau dichotomique permet d’arriver rapidement à la distinction des espèces qui sont elles-mêmes décrites avec soin. Parmi ces espèces, plusieurs n’ont pas encore été signalées : telles sont Æ'bacus basipes, de Turcomanie, Attalus uniformis, de Mogador (Maroc), A. Reitteri, de Casabianca (Maroc). E. 0. Revue pes TRav. scienr. — T. XI, n° 9. 13 618 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DU ZariNus ursus FAB., par M. le capi- taine XamBeu. (Le Naluraliste, 1890, 12° année, 2° série, p. 262.) Les mœurs et les métamorphoses des Larinus étaient jusqu'ici fort mal connus, et les seuls renseignements que l’on possédait à cet égard avaient été fournis par MM. Chapuis et Candèze, M. de Frauenfeld, M. Læœw, M. le docteur Laboulbène, M. Kraatz et M. Perris. Ils avaient trait, d’ailleurs, à d’autres espèces que celle qui a été étudiée par M. Xambeu. "0: LE PHYLLOXERA EN NOUVELLE-ZÉLANDE. (/evue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 10, p. 498.) D'après le journal Colonies and India le Phylloxera vient de faire son apparition dans les vignobles de la province d'Auckland (Nou- velle-Zélande). E. O. HYMÉNOPTÈRES DU MIDI DE LA FRANCE. LE GENRE Oswr4, par M. Nicoras, bibliothécaire de l’Académie de Vaucluse, conducteur des ponts et chaussées à Avignon. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 1 8° session, Paris, 1889, 1re partie, Procès-verbaux, p. 314, et 2° partie, Notes et Mémoires [publiés en 1890], p. 564.; Depuis quelques années M. Nicolas élève chez lui, dans un petit laboratoire d’entomologie, des Hyménoptères dont il étudie la vie intime et qu'il essaie de propager dans un milieu différent de leur milieu naturel. Au mois de février 1885 1l a déposé en plein champ des lubes formés de bouts de roseaux et placés de facon à engager les Hymé- noptères à les visiter et au mois d'avril il avait 37 tubes occupés par les loges étavées de l’'Osmia comata. Les années suivantes il a poursuivi ses expériences avec un succès croissant, le nombre des tubes étant de plus en plus considérable et ceux-ci étant partagés d’abord, entre deux localités rapprochées, Montfavel et Avignon, ensuite entre des localités très éloignées, Barcelonnette, Paris, Bourges, Châtellerault, Oran, etc. À Barcelonnette le *limat trop NES ES rt ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 619 rigoureux à fait échouer les tentatives, mais à Oran les Osmia ont éclos parfaitement, et aux mêmes époques qu’en France, la reproduction s’est effectuée normalement et les rejetons se sont conformés aux exigences du nouveau milieu. L'absence des fleurs sur laquelles elles butinent dans nos régions à forcé les Osmies à s'adresser aux fleurs des Orangers et des Néfliers. Il devait.en être ainsi, d’après M. Nicolas, pendant la période tertiaire et les Osmies qui ont laissé leurs empreintes dans les terrains d'OEningen, butinaient certainement sur des plantes différant de nos arbres fruitiers actuels; mais alors comme aujourd'hui, dit il, ces Insectes étaient de tous les Hyménoptères les premiers à pa- raitre, comme les Dasypodes se montraient déjà les derniers. M. Nicolas croit donc pouvoir affirmer qu'on ne trouvera jamais sur la même plaque une empreinte d'Osmia et une empreinte de Dasypoda et il croit qu’on pourrait en prenant ces deux extrêmes arriver à déterminer l'épaisseur des dépôts géologiques formés dans une année. E. O. LES ABEILLES DE SURINAM. (/evue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. dacclimatation, 1890, 37° année, n° 15, p. 768.) D’après l'Apiculture qui a puisé lui-même ces renseignements dans l’{lustrirte Bienenzeitung de Zurich, la Guyane néerlandaise ne possède pas moins de neuf espèces d’Abeilles mellifères, parmi lesquelles il en est une, noire avec les ailes d’un jaune doré, qui se loge d'ordinaire dans les fourmilières abandonnées et, plus rarement, dans les trous d'arbres. Le miel délicieux qu’elle produit est renfermé dans des rayons de cire noire. Les Abeilles de cette espèce ainsi que celles d’une autre espèce absolument jaune (Apis pallida) sont, dit-on, très friandes de viande. D’autres Abeilles, qui vivent dans les creux des vieux arbres, construisent leurs rayons avec des filaments ligneux mâchés et déposent leur miel dans des excavations enduites d’une cire noire qui ne peut servir qu'à faire des torches; d’autres se logent dans les trous des ser- rures qu'elles emplissent d’une cire visqueuse aromatique; d’autres font leurs nids dans des Palmiers ; d’autres enfin ont, dit-il, des habitudes nocturnes et vont butiner sur les fleurs après le coucher du soleil. E, O, 620 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES ORGANES SÉCRÉTEURS ET LA SÉCRÉTION DE LA CIRE CHEZ L'A- BEILLE, par M. G. CARLET, professeur à la Faculté des sciences de Grenoble. (Journ. de Micrographie, 1890, 14° année, n° 5, P. to M. Carlet conclut de ses recherches que la cire est produite par les quatre derniers arceaux ventraux de l'abdomen de l’Abeille et qu’elle est sécrétée non par la couche cuticulaire de ces arceaux ou par des glandes abdominales, ainsi qu’on l’a supposé, mais bien par les cellules d’une membrane épithéliale qui peut être appelée membrane cirière et qui est située entre la couche cuticulaire et un feuillet intérieur formant le revêtement interne de la partie antéro- latérale de l’arceau ventral. Diverses expériences ont permis à M. Carlet de démontrer le passage à travers la couche cuticulaire de la substance cireuse qui vient s’accumuler au dehors contre la face externe de cette couche où elle constitue une lamelle de cire recouverte par l'anneau ventral précédent. E..0. Les MoucHEs PARASITES DES ANIMAUX, par M. le D' Pierre. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimata- tion, 1890, 37° apnée, n°%19, 17,27 et 20) p. 668, 745 trier 1037, avec fig.) & Parmi les Mouches qui vivent aux dépens de nos animaux domestiques les unes, comme les Taons, ne sont parasites que pendant une partie de l’année, d’autres, comme les OEstres, ne sont parasites que pendant leur période larvaire, d’autres enfin, comme les Hippobosques et les Mélophages, le sont au contraire pendant toute la durée de leur vie. M. le Dr Pierre passe en revue les Diptères appartenant à ces diverse catégories, c’est-à-dire les Taons (7'abanus morio, Hæmatopota pluvialis, Chrysops cœcutiens), la Simulie cendrée (Simulium cinereum), le Stomoxe piquant (Stomoxis calcitrans), les OEstres (Gastrophilus equi, G. hæmor- rhoidalis, G. pecorum), VHippobosque du Cheval, les Mélophages du Mouton, les Leptocènes des Cerfs et des Chevreuils et il signale les accidents que quelques-unes de ces espèces déterminent chez les animaux domestiques ou même chez l’homme. En général, dit-il, les Mouches piquantes, telles que les Taons, ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 621 causent des piqüres douloureuses, maïs inoffensives par elles- mêmes, cependant il est des cas où ces mêmes Diptères peuvent devenir dangereux, c’est lorsque immédiatement après avoir piqué un animal atteint du charbon ils vont s'attaquer à un animal en bonne santé auquel ils communiquent le virus. D’aprèsle Dr Pierre, les Taons ne vont jamais sur les charognes et dans nos pays les Stomoxes et les Simulies seules méritent le nom de Mouches char- bonneuses. Parmi les Mouches exotiques, la Mouche 7sé-tsé de l'Afrique centrale et méridionale rentre aussi dans cette catégorie d’espèces malfaisantes. Au contraire les Mouches à trompe molle, comme la Mouche de fenêtre, ne sont que désagréables mais nul- lement dangereuses, et il y a pour se préserver de leurs attaques plusieurs moyens que le Dr Pierre indique et dont les uns sont mécaniques, les autres pharmaceutiques. b07 RECHERCHES SUR LA FAUNE DES TURBELLARIÉS DES CÔTES DE FRANCE, par M. L. Jougi, maître de conférences à la Faculté des sciences de Rennes. (Assoc. francaise pour l’avancement des sciences; compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, 1" partie, Procès-verbaux, p. 315 et 2° partie, {Votes et Mémoires [publiés en 1890], p. 315.) M. Joubin ne s’occupe dans cette notice que des Némertes, réservant les Planaires pour un mémoire ultérieur: il signale la présence sur nos côtes, et notamment dans les environs des labo- ratoires de Roscoff et de Banyuls, d'environ soixante espèces de ce groupe, dont il indique la répartition entre les diverses zones cô- tières. Chaque zone parait avoir, à côté d'espèces communes, à d’autres niveaux, un certain nombre de formes caractéristiques. Ainsi dans l'Océan la première zone, celle qui n’est pas recouverte tous les jours par la mer, est caractérisée par la Zineus gesserensis O. F. Müller, la deuxième zone, zone de Fucus recouverte chaque jour et correspondant au niveau moyen des grandes marées, offre sous les pierres le Zineus gesserensis et le ZL. sanguineus, dans le sable la Cephalothrix linearis Rathke et le C. bioculata OErst., et parmi les Algues plusieurs représentants de la famille des Zetra- stemma ; la troisième zone, qui ne découvre que tous les quinze jours, nourrit les premiers Zineus longissimus Sw., diverses espèces de Némertes dont une, Vemertes Duoni, est signalée comme nouvelle; 622 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sur le fond des herbiers, la Carinella polymorpha Hubr. et la Va- lencinia splendida de Quat. et dans la vase compacte le premier représentant des Cerebratulus, C. marginatus Renier ; enfin la quatrième zone, celle des grandes Laminaires, qui ne découvre que pendant une demi-heure ou une heure dans les très grandes marées, est assez pauvre en Némertes, mais possède le très rare Prosorochmus Claparedii Kefer, le Drepanophorus serraticollis de Quat., des Z'etrastemma, des Lineus, et une Némerte des côtes d’An- gleterre, Amphiporus bioculatus Mac Intosh. Dans la Méditerranée, sur les côtes rocheuses des Pyrénées-Orientales et de la Provence, les quatre premières zones côtières sont condensées en une seule et à Banyuls les Némertes se tiennent de préférence au milieu des Algues courtes entremélées d'Éponges, d’Ascidies composées et de Bryozoaires qui tapissent les trous de rochers et les rochers abri- tés. M. Joubin y à recueilli deux espèces nouvelles qu’il nomme Carinella banyulensis et C. Aragot. Dans la cinquième zone qui commence au niveau du bas de l’eau, dans les très grandes marées et qui s'étend jusqu'à 40 ou 50 mètres dans la Manche, et dans la Méditerranée jusqu’à 80 mè- tres, se trouvent de nombreux Cerebratulus. Enfin il y a un certain nombre de Némertes qui vivent en para- sites dans les tubes soyeux attachés aux filaments ovigènes abdo- minaux du Crabe vert commun, dans les Ascidies, dans des Mollusques des genres Cardium, etc. En terminant M. Joubin donne la liste des espèces spéciales soit à l'Océan, soit à la Méditerranée et des espèces communes aux deux mers. Celles-ci sont au nombre de 29, les espèces médi- terranéennes au nombre de 18, les espèces océaniennes au nombre de 13. Ces chiffres toutefois n’expriment que le résultat des inves- tigations de M. Joubin. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MALACOLOGIQUE FRANÇAISE. — XV. Moxo- GRAPHIE DES ESPÈCES FRANÇAISES APPARTENANT AU GENRE VALVATA, par M. Arnould Locarp. (Fasc. in-4° de 62 p. avec tableau sy- noptique des espèces, Paris, 1889, J.-B. Baillière et fils, édit.) M. Locard n’énumère pas moins de 25 espèces de Valvées comme appartenant à la faune française; il signale en outre quelques autres espèces du même genre, qu'il considère comme nouvelles ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 623 pour la science et qui proviennent de diverses contrées de l’Eu- EG ES E. O. Les MoLLUSQUES MARINS pu RoussiLLon, t. II fasc. 4, Pececypon4, par E. Bucouoy, Ph. DAUTzZENBERG et G. DoLzrus. (Livraison in-8° de 60.p. avec VIII planches photographiées d'après nature, Paris, 1890, chez M. Ph. Dautzenberg.) Ce fascicule est consacré à l’étude des familles des Aviculidæ et des Mytilidæ qui sont représentées, la première par les genres Avicula et Pinna, le second pour le genre Mytilus (avec le sous- genre Mytilaster), Modiola, Lithodomus et Modiolaria (avec le sous- senre Gregariella.) E. O. COQUILLES TERRESTRES ET FLUVIATILES DU DÉPARTEMENT DE L'ALLIER, par M. André Auczarr. (Broch. in-8° de 100 p. avec [ pl. noire. Moulins, 1890. [Extr. de la Revue scient. du Bourbonnais et du Centre de la France, 1890].) M. Auclair énumère 132 espèces terrestres et fluviatiles qui se rencontrent dans le département de l'Allier; il donne leur syno- nymie et indique les conditions dans lesquelles elles vivent et les localités où elles se trouvent. E, O. MÉMOIRES CONCERNANT L’HISTOIRE NATURELLE DE L'EMPIRE CHINOIS, par des Pères de la Compagnie de Jésus. NorTEs SUR DES MOLLUSQUES TERRESTRES DE LA VALLÉE DU FLEUVE BLEU, par le R. P. M. HEUDE. (Un fase. grand in 4° de 66 p. avec XI pl. dessinées et lithogra- phiées par le R. P. Rathouis [t. I de Mémoires, 4° et dernier cahier] ; Chang-Haï, 1890, imprim. de la Mission catholique, à l'Orphelinat de Tou-sé-wè). Dans ce fascicule, dont M. Crosse a donné une analyse dans le Journal de Conchyliologie (1890, 3° série, t. XXX, n° 4, p. 380), se trouve achevée l'étude des Mollusques gastropodes de la vallée du YO er SUPER PES - : 4 624 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES fleuve Bleu. L'auteur décrit comme nouvelles ou figure pour la première fois un grand nombre d’espèces terrestres appartenant aux genres Cyclophorus, Leptopoma, Myxostoma, Cyclotus, Opi- sthoporus, Alycœus, Mesostoma, genre nouveau de la famille des $ Pupinidæ), Fargesia, Paxillus, Diplommatina, Helicina, Vaginula, Rathouisia, Helicarion, Macrochlamys, Nanina, Helix, Buliminidius (genre nouveau), Bulininopsis (genre nouveau), Funiculus, Bulimni- nus, Stenogyra, Zua, Streptaxis, Elma, Pupa, Clausilia, et un nombre moins considérable d'espèces fluviatiles se rapportant au genre Melania, Hemibia (genre nouveau de la famille des Rissoidæ, ainsi nommé parce que les Mollusques de ce groupe ont la singu- lière habitude de grimper sur les rochers, sur les parois des grottes ou sur les branches des saules et d’y demeurer un certain temps, hors de leur élément naturel), Bithynia, Fenouilla, Hypsobia (genre nouveau) et Sfenothyra. Dans la famille de Paludinidæ qui est re- présentée en Chine par trois genres (Paludina Margarya et Rivu- laria), M. Heude fait connaître également une vingtaine d'espèces nouvelles ou peu connues. Enfin il publie d’intéressants détails sur l'organisation interne des Mollusques des grèves Æemibia, Delavaya, Fenouilla, Hypsobia et Margarya, d'après les recherches anatomiques de R. P. C. Rathouis. E. O. NOTE SUR LA FAUNE CONCHYLIOLOGIQUE TERRESTRE ET FLUVIATILE DE L'ILE D'HAINAN (CHINE), par M. P. Fiscuer. (Journ. de Conchylio- logie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 2, p. 96.) Jusqu'à 1870 on ne connaissait qu'un seul Mollusque terrestre provenant d'Hainan, l’elix platyodon décrite par L. Pfeiffer en 1845, mais depuis vingt ans un certain nombre d’espèces ter- restres et fluviatiles, recueillies par R. Swinhoe, Gerlach, Jüdell, Schomburg, Herz et Schmacker, ont été décrites par M. H. Adams, M. le D' O0. F. de Müllendorf, M. le Dr Brot et M. le D' Bœttger dans différents recueils anglais et allemands. En compulsant ces différents travaux M. le D' Fischer a pu donner une liste de 42 es- pèces qui ne représente pas d’ailleurs, il s’empresse de le faire remarquer, l’ensemble de la faune d’Hainan, puisque l’intérieur de l’île n’a pu être exploré jusqu'ici. Sur ces 42 espèces, 22, soit un peu plus de la moitié, sont propres à Hainan, mais appar- tiennent, pour la plupart, à des genres ou à des sous-genres ré- à ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 625 _ pandus dans l’Inde et l’Indo-Chine. L’AHelix platyodon représente _le sous-genre Oba, très répandu aux Philippines. Hainan possède 18 espèces (dont 4 douteuses) en commun avec la Chine et 9 en commun avec l'Indo-Chine.L'unedes formes qui rentrent dans cette dernière catégorie, l'Aelix hainanensis, appartient au groupe des Hadra, qui s'étend du Japon à l'Australie, à travers la Chine et le Tonkin. En revanche on ne connait jusqu'ici aucun Mollusque terrestre ou fluviatile se trouvant à la fois dans les deux iles de _ Formose et #’Hainan. F0: CONTRIBUTION A LA FAUNE MALACOLOGIQUE DU CAMBODGE ET DE SIAM, par M. le commandant L. Morcer. (Jour. de Conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 2, p. 119 et pl. IL, fig. 6, 6 a, 6 0.) M. L. Morlet considère maintenant comme une espèce nouvelle du genre Paludina l'espèce qu’il avait rapportée au Paludomus co- nicus de Gray (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 654) et la décrit sous le nom de Paludina kmeriana; il donne aussi une figure de l’Amphidromus rhombostomus (Pfeiff.) d’après des spé- cimens provenant de Son Kriam, près Battambang (Siam). La place de cette espèce dans le genre Amphidromus ne paraît pas absolument établie pour M. Morlet. E. O. NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR LE /VaricA FUNICULATA RECLUZ, DE L’ANNAM, par MM. H. Crosse et P. Fiscuer. (Journ. de Conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n°2, p. 119, et pl. IL, fig. 4.) MM. Crosse et Fischer publient, d’après un exemplaire recueilli à Gua-quen (Annam) par M. A. Le Mesle, la figure de la Vatica funiculata (Recluz), espèce qui a été indiquée primitivement comme Se trouvant aux Philippines ou sur la côte de Coromandel et qui parait être assez répandue sur les côtes de la Chine et de l’Annam. E. O. 626 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Les Huirres ET LES MOLLUSQUES COMESTIBLES, MouLes, PRAIRES, CLO- VISSES, ÉSCARGOTS, ETC. HISTOIRE NATURELLE, CULTURE INDUSTRIELLE, HYGIÈNE ALIMENTAIRE, par M. Arnould Locarn. (Un vol. in-18 de 383 p. avec 97 gravures, Paris, 1890, J.-B. Baïllière et fils, édit.) Ce livre résume l'état actuel de nos connaissances en ce qui concerne l'ostréiculture et la mytiliculture et fournit aussi des ren- seignements- sur les Praires, les Clovisses et les Escargots, qui, . sans avoir l'importance des Huitres et des Moules, ot aussi leur utilitédansl’alimentat ion publique. L'auteur accorde une attention spéciale aux questions qui serattachent au repeuplement maritime de nos côtes; il indique le rôle des laboratoires maritimes et passe en revue les ennemis des Mollusques comestibles et les maladies .auquelles ces derniers sont sujets. E. O. L’'HUÎTRE PERLIÈRE DANS LE GOLFE DE GABÈS, par M. A. B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiées par la Soc. d’acclimata- {10N,- 1000, 97° ABNÉE, N°11 Dean.) Dans le cours d’un voyage d’exploration sur le littoral algérien et tunisien M. l'inspecteur général des pêches maritimes et l’auteur de cet article ont rencontré à Djerba une sakolène turque qui rentrait à Houmt-Souk déposer sa pêche d’Éponges et dont le chalut avait ramené diverses coquilles, parmi lesquelles se trou- vaient celles de la petite Pintadine (Meleagrina margaritifera). Des Pintadines ont été recueillies d'autre part jusque sur le corps mort d'une bouée dans le port de Gabès. M. À. B. ne trouve pas de différences entre les Huîtres de Djerba et celles qu'on pêche dans le golfe Persique, près d’Obock et à Ceylan, et il est porté à croire, sans pouvoir l’affirmer, que les premières portent parfois des perles comme les secondes. S'il en est ainsi, dit-il, on n'aura plus à s'inquiéter, comme on l’a fait jusqu'ici, d'introduire surles côtes de l’Algérie et de la Tunisie une espèce qui y existerait déjà naturellement, et il suffira de reconnaitre la situation, le nombre et l'importance des agglomérations d'Huîtres perlières et de recher- cher les procédés pratiques de culture et d'exploitation indus- trielles. E. O, NE AE PT TA A ie % 2. es re Etre ä PRES DV = MERS rte ANT PAL CE 2 : dire « FAQ NET Le ANALYSES ET ANNONCES, — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 627 Note sur LE Cæironacris Ricarnr MarIoN, par M. E. DuRÈGNE. (Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 1889, vol. XLIHIL, 5° sé- rie, t. III, 4€ fase. [reçu en 1890], p. 312 et pl. VI, n° 3 et 4.) M. Durègne, ayant recu de M. le professeur Marion de nou- veaux échantillons de Chitonactis Richardi, a pu compléter l’é- tude de cette espèce dont il avait recueilli un spécimen dans un dragage fait au large d'Arcachon, en 1885 : il donne aujourd'hui ‘ la description détaillée de l'espèce, en y joignant des extraits d'un mémoire manuscrit de M. Marion dont il a obtenu commu- nication. 0: SUR LES PROTISTES DE L'ESTOMAC DES Bovinés, par le D' Angelo Fio- RENTINI, médecin-vétérinaire. (Journ. de Micrographie, 1890, 14° année, n% 2 eb 3, p. 23, 79 et 178, pl. I, TITI, IV.) Dans ce travail dont M. le D’ Pelletan donne la traduction, et qui à été exécuté dans le laboratoire d'anatomie comparée de l'Université de Pavie, M. Fiorentini passe rapidement en revue les notes et mémoires publiés antérieurement sur les Infusoires del’es- tomac des Ruminants et indique la méthode à employer pour ob- tenir et pour observer les Protozoaires de l'estomac des Bovidés, puis décrit plusieurs espèces nouvelles de Piplodinium (D. vortex, D. Maggü, D. bursa, D. dentatum, D. denticulatum, D. ecaudatum, D. caudatum, D. rostratum, D. Cattanei), et d'Entodinium (E'.ros- tratum et £. caudatum) qu’il a découvertes au cours de ses recherches. Il donne également des figures de l’£ntodinium mi- nimum et de l’£. bursa de Stein. Enfin, après avoir fait connaître un certain nombre d’espèces nouvelles ou rares des genres Püt- schlia (B. lanceolata n. sp., £. parva Schuberg, B. neglecta Schu- berg), /sotrichia (Isotrichia intestinalis Stein), et Dasytrichia (D. ruminantium Schuberg), il présente une classification systématique des Ciliés que l’on a rencontrés jusqu’iei dans l’estomac des Bovidés et signale quelques autres organismes inférieurs trouvés dans les mêmes conditions. E, O. d'Al NE STE TOP RES SENTE SR En LE 628 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES PROTOZOAIRES TERRICOLES, NOTE PRÉLIMINAIRE, par M. Maria Saccru, docteur ès sciences naturelles. (/ourn. de Micrographie, 1890, 11 Année. H0/ pr 107. Dans cette note, publiée d’abord dans un recueil italien (Pull. sc. Pavia), M. Sacchi expose les résultats qu’il a obtenus en exa- minant des échantillons de terre recueillis dans diverses condi- à CATRAN F4 tions. Les échantillons les plus riches en formes vivantes ont été fournis par le terreau provenant des fentes et des angles des murs et des toits, les plus pauvres par l’humus végétal compact et les espèces les plus fréquemment observées dans des centaines de préparations ont été les Amæba princeps, radiosa, verrucosa et ter- ricola. De cette dernière espèce M. Sacchi à trouvé un grand nombre de variétés qui n’avaient pas été signalées par Greeff et qui seront décrites dans un travail complet. Avec l’Ayalodicus ru- bicundus il a rencontré une espèce nouvelle du même genre, de couleur jaune et à sillon latéral. Il à vu à coté de l’Arcella vulgaris qui est commun, l’Arcella mitrata de Leydy et une autre Arcella non décrite, de forme pyramidale avec les côtés concaves. Parmi les Thécolobés se sont trouvées souvent l’£uglypha reticulata, la Cyphoderia margaritana, les Difflugia globulosa, piriformis, urceo- lata, constricta est une espèce nouvelle du même genre. Les In- fusoires ciliés et flagellés sont rares, dit M. Saechi; je n'ai vu que quelques Monades et Euglènes et un Amphileptus. Très nombreuses sont les Diatomées et les Algues ne sont pas rares. Mais en somme le caractère de la faune protistologique de la terre est fourni par présence constante des Rhizopodes gymnolobés et thécolobés. E. O. LE LABORATOIRE DE WIMEREUX EN 1889 (RECHERCHES FAUNIQUES), par M. Alfred Grarn. (Pull. scientifique de la France et de la Belgi- que, 1890, t. XXII, 17e partie, p. 60, avec pl.) M. Giard, comme il l’avait déjà fait précédemment (voir Revue des Trav. scientifiques, t. IX, p. 783), résume les observations zoologiques qu'il a faites avec ses élèves, à la station de Wi- mereux. Î[l signale un certain nombre d’Algues qui ont été trouvées récemment sur les côtes de Boulonnais et qui ne figu- raient pas dans la seconde édition du Cataioque des Alques ma- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 629 _ rines du nord de la France, par F. Debray (1885), et il montre le + _ parti que le naturaliste peut tirer parfois de l’étude des végétaux pour éclaircir certains points difficiles d'éthologie zoologique. Comme il l’a indiqué dans une note présentée à l’Académie des sciences, le 5 août 1889 (voir Zèevue des Travw. scientifiques, t. X, p. 772). M. Giard a constaté, en effet, que les Truites (Salmo trutta L.) prises en mer sont fréquemment infestées par des Ca- liges d’une espèce particulière (Caliqus truttæ Giard), et que les ._ Caliges recueillis en avril, portent souvent, en divers points de leur carapace, des touffes d’une petite Algue qui est probable- ment la Zaminaria saccharina. Ces Laminaires, d’après M. Bon- net, proviennent de spores émises en novembre. «Or, dit M. Giard, les Caliges étaient adultes au moment où ils ont reçu ces spores, et ils n’ont pas mué depuis. La croissance de ces Crustacés est assez rapide; supposons, pour un instant, qu'elle le soit tellement qu’en un mois l’embryon devienne adulte. Même avec une hypo- thèse aussi invraisemblable, nous arrivons à ce résultat qu’en octobre les jeunes Truites qui portaient ces Caliges étaient déjà en mer, et comme octobre est justement le moment de la montée, il faut bien admettre que les Truites étaient en mer depuis plus longtemps, sans doute depuis leur descente en avril ou en mai. Pour les Truites adultes parasitées, leur séjour en mer date de plus loin encore, à savoir de leur dernière descente, qui a dû avoir lieu quinze à seize mois antérieurement. » Sur les Caliges des Truites pêchées à diverses époques, M. Giard a trouvé souvent, outre des Laminaires, des touffes de Ceramium rubrum et d’'Enteromorpha compressa, Algues qui sont encore plus exclusivement littorales que les Laminaires. D’autre part, comme on voit rarement les Algues et suriout les Laminaires se fixer sur des animaux à mouvements rapides, il croit pouvoir considérer la Truite marine comme menant, en mer, à une faible distance des côtes, une existence sédentaire et indolente. Dans un autre paragraphe, M. Giard signale la présence, dans le vieux port de Wimereux, de la Cochlearia anglica, L., plante phanérogame que Godron avait indiquée comme se trouvant de- puis Calais jusqu’à Bayonne, mais qui n'avait pas été retrouvée depuis longtemps dans le Pas-de-Calais, et il mentionne l'Oprys apifera comme ayant été rencontrée par lui, au mois de juin, dans les prairies qui avoisinent le monument de Pilâtre des Ro- siers, et au mois de juillet, dans les dunes d'Ambleteuse. Les paragraphes suivants sont consacrés à l'énumération des 630 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Spongiaires, des Cœlentérés, des Némertiens, des Platodes, des Archiamélides, des Annélides, des Mollusques, des Crustacés, des Insectes, des Poissons et des Batraciens recueillis ou observés à Wimereux, en 1889, et dont quelques-uns n’avaient pas encore été signalés dans la région. Parmi les Annélides, M. Giard décrit deux espèces nouvelles : Maupasia rufa, Leptonereis vasculosa. "0 STATIONS ZOOLOGIQUES ÉTRANGÈRES, par M. R. W. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, Je annee, A 1, p 71 | L'auteur annonce qu'une station zoologique mobile, semblable à celle qui existe, depuis quelques années déjà en Écosse, va être prochainement créée en Danemark, et qu'une station permanente sera fondée à Nieuwediep, en Hollande, par la Société néerlan- daise de zoologie. E. O. 4 Ar. o GÉOLOGIE SUR LA GÉOLOGIE DE LA Tunisie, par M. Le MESsLE. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVITT, p. 209, 1890.) Dans cette note, M. Le Mesle, résumant les observations faites dans sa seconde mission géologique en Tunisie, montre l’impor- tance et le rôle pris dans l’orographie des parties centrales de Ia région par les terrains jurassiques. On les remarque constituant toute une série d’ilots, disposés en chapelet suivant une direction générale nord-est-sud-ouest, et émergeant, sous forme de saillie très prononcée, au milieu de terrains plus récents crétacés et ter- tiaires par suite de failles en «boutonnière » qui les circons- crivent en les isolant complètement. PL NN En SL + x ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE Les couches supérieures affectent le facies lithonique, ainsi _qu'en témoignent les espèces suivantes recueillies au djebel Res- sas, Zaghouan, Oust et Bou-Kournein: Æ{Ulipsactinia ellipsoidea, _ Belemnites Gemmellaroi, B. aurifer, Phylloceras ptychoicum, Lyto- ceras quadrisulcatum, Aptychus punctatus, Simoceras Saulieri, Sim. Doublieri, Perisphintes unicomptus, Peltoceras Fouquei. Au-dessous, quand le dénivellement a été suffisant, comme au djebel Zaghouan, se montrent les masses rutilantes de l’oxfordien, telles qu’on les rencontre en beaucoup de points de l'Algérie, avec un facies et une faune bien semblables (Peltoceras transi- lorium, Rhacophyllites torlisulcatus, Lytoceras Liebigi, Oppelia Bachiana, O. Anar, Perisphinctes Kobelti, Apthychus du groupe des lamellosi., etc.). On ne peut donc plus avoir de doute sur l'attribution à donner au Jjurassique de toute cette longue série de petits massifs indé- _pendants qui commence près de Tunis au djebel Bou-Kournein, se continue par les djebels Ressas, Sidi-Salem, Oust, Zaghouan, et se poursuivent jusqu’au djebel Djoukar dans le sud-ouest. Après avoir donné la coupe du djebel Zaghouan qui représente le type de ces massifs isolés, M. Le Mesle entreprend la descrip- tion de régions situées en contre-bas, où se développent surtout les calcaires du néocomien et de l’aptien. À 20 kilomètres dans l’est-sud-est du Cherichira, M. Le Mesle a rencontré, dans la masse imposante du djebel Trozza qui se dresse à plus de 1,000 mètres, une succession complète du terrain crétacé supérieur (turonien et sénonien) qu'il décrit en détail. Cette note se termine ensuite par quelques indications sur Îles formations nummulitiques des environs du Kef, CN NOTE SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES PYRÉNÉES. LE SYSTÈME CAMBRIEN, par M. E. Jacouor. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3 série, t. XVIII, p. 640, 1890.) Dans ce travail, qui a pour principal objet l'étude du cambrien dans la région pyrénéenne, l’auteur arrive aux conclusions sui- vantes : 1° Dans toute l’étendue de la chaine pyrénéenne, il existe, en recouvrement sur les terrains cristallophylliens (gneiss et gra: 632 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nite), une puissante formation assimilable à celle établie par le Service géologique sous la dénomination de schistes et phyllades de Saint-Lô et, par abréviation, sous celle de cambrien ; 20 Cette formation est couronée par une assise de calcaire magnésien, passant à la dolomie, d’un facies tellement caracté- ristique qu’on ne saurait la confondre avec aucune autre. C’est donc un horizon pouvant servir de fil conducteur dans le relevé géologique du sol, et ayant, à cet égard, toute la valeur d’un ni- veau fossilifère ; R | 3° Cette assise joue un rôle important dans la constitution de la chaîne; elle est notamment le siège des principaux gisements minéraux qu'on y rencontre. En ce qui touche spécialement aux Eaux-Bonnes, M. Jacquot montre que la dalle occupe bien sa place habituelle entre les schistes cambriens et le silurien. 1l repousse d’ailleurs l’assimila- tion qui a été faite de l’assise avec le terrain crétacé, par les cinq raisons suivantes dont chacune, prise isolément, est décisive : 1° La dalle cambrienne présente sur ce point son facies typi- que. Aucune des assises crétacées ne le reproduit ; 20 Les deux assises sont nettement séparées par leur compo- sition : l’une, constamment magnésienne, est à l’état de dolomie à la butte du Trésor, l’autre est calcaire ; | 3° La première est à peu près azoïque; l’autre, au contraire, est très fossilifère ; 4° Comme puissance, la craie, telle qu’elle est constituée sur les hauts plateaux de Ger et d’Anouillas, n'est nullement com- parable à la dalle, et celle-ci est à cet égard tout à fait hors de pair ; 5° Enfin, il y a discordance complète entre les assises, la dalle plongeant fortement dans une direction normale à l'axe de la chaîne, la craie n’ayant, au contraire, qu'une inclinaison faible qui, dans la vallée, près des Eaux-Chaudes, est de l’est à l’ouest. C. V. L'ivFra-Lias D'AGY, par M. G. SxronzkY. (Bull. de la Soc. géologique de Normandie, t. XIII, 1890.) Dans cette note, M. Skrodzky montre que les couches rappor : tées jusqu’à présent à l’infra-lias, aux environs d'Agy (arrondisse TA 7 PT, PRAIRIE RE £, ._ ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 68 ment de Bayeux), doivent être attribuées au sinemurien supé- rieur. Il cite, comme preuve évidente, la présence, dans ces calcaires marneux, des espèces suivantes : Gryphea arcuala, var. Mac-Cullochi (abondante, mais de petite taille); Macromya lia- sina (rare); valves spathiques de Cardinies indéterminables ; Am- monites bisulcatus, type. > Y. - À EXCURSION GÉOLOGIQUE DE CHALONNES A MONTJEAN (MAINE-ET-LOIRE), par M. Louis Bureau. (Bull. de la Soc. d’études scientifiques d'Angers, p. 215, année 1890.) La description de cette excursion, qui a eu pour objet l'étude des terrains primaires silurien et dévonien de l’Anjou, est accom- pagnée d’une coupe fort instructive, partant de la Pommeraye pour atteindre Champtocé, et qui donne, dans son ensemble, l’al- lure et la composition des terrains primaires de la région, depuis le cambrien métamorphique jusqu’au carbonifère inclusivement. FE SUR LES TERRAINS JURASSIQUES DANS LES ENVIRONS DE TIARET, FRENDA ET SAÏDA (DÉPARTEMENT D'ORAN, ALGÉRIE), par M. WeLscx. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3e série, t. XVIII, p. 428, 1891.) Dans le jurassique des régions indiquées, M. Welsch à reconnu les trois étages suivants : : I. Bathonien, représenté par des dolomies compactes, épaisses de 8o mètres, peu fossilifères, mais où on peut reconnaitre la présence de la Æynch. varians Sow. Ces dolomies, bien dévelop- pées entre Tiaret et Saïda, forment de grands escarpements rocheux, dénivelé par des failles. Il. Oxfordien, principalement constitué par des marnes argi- leuses grisâtres , d’une épaisseur qui se tient entre 120 et 300 mètres. Vers la base, à Saïda, on y rencontre les fossiles de la zone à Am. anceps et Am. coronatus. Dans la moitié supérieure, à Aïn-Amra, on trouve des calcaires rouges concrétionnés et ammonitifères renfermant successive- ment les faunes des zones à À. fransversarius, À. bimammatus et A. tenuilobatus de la région alpine. REVUE DES TRAV. SCLENT, -— T. XI, n° 9. ps PS 634 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES À la cascade de la Mina, à la partie supérieure, il y a une lentille calcaire avec les fossiles de Commissey, de Châtel-Censoir, etc. IT. Au-dessus vient, entre Tiaret, Frenda et Goudjila, un étage dolomitique épais répondant au corallien du Midi, avec faune ptérocérienne, C’est l'équivalent probable du fi{honique. À la base, à la cascade, on trouve la faune de La Rochelle. ! Dans les parties moyennes, à Tagdempt, on trouve Pterocera Oceani, avec des Foraminifères (Spyrocyclina), comme en Poriu- gal. Un peufau-dessus, à Aïn-Tamendel, on trouve des fossiles sili- cifiés qui rappellent tout à fait le corallien de Nattheim. C. V. NOTE SUR LES ARGILES A POISSONS (MARNES A POSIDONIES) D'ARGANCHY (CazvaDos), par M. J. Sxropzry. (Pull. de la Soc. géologique de Normandie, t. XIE, p. 57, 1890.) Jusqu'alors on ne connaissait pas l'existence de ces marnes tourciennes, au delà de Bayeux, dans le Calvados. Dans les envi- rons d’Arganchy, où M. J. Skrodzky les à rencontrées, elles pré- sentent la succession suivante de bas en haut : À. — Lias moyen. B. — Argiles à Poissons (marnes à Posidontes). b 1. — Calcaire marneux bleuâtre au centre (blanchätre il y a trois ou quatre mois, alors que l’on ne faisait que de le rencon- trer, et renfermant alors vers sa base de très rares empreintes de Posidonies) 2 mètres. b 2. — Banc de calcaire blanc jaunâtre très fracturé, 0,20. b 3. — Marne d'un brun foncé, très feuilletée, dont les tranches deviennent rougeûtres, par suite de leur exposition à l'air, surmontée par un lit de marne d’un gris Jaunätre, 1,50 environ. C. — Lias supérieur. c 1. — Calcaire marneux à Ammonites bifrons (facies de Tilly- sur-Seulles et de Vieux-Pont et non de Subles). c2. — Calcaire rougeâtre à oolithes très fines à Ammonites opalinus. eat A 2 » ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 635 ÉTUDE SUR LA FAUNE DES COUCHES TITHONIQUES DE L'ARDÈCHE, par D M. Toucas. (Bull. de la Soc. géologique de France, 3° série, £ t, XVII, p. 560, 1891.) Les couches tithoniques forment, dans l’Ardèche, une longue bande, qui commence au Pouzin et se termine au sud-ouest de ce département, en passant par Saint-Symphorien, Chomérac, Alis- sas, Vogué, Ruoms, Saint-Alban, Chandolas, Berrias et Chadouil- lers; au centre, elles apparaissent momentanément: sous les couches néocomiennes du plateau du Coiron, pour reparaître au sud-ouest de ce plateau, aux environs de la Villedieu. Visibles sur une étendue de plus de cinquante kilomètres, ces couches offrent aux géologues un vaste champ d’explorations; c'est à leur étude que M. Toucas a consacré de longues années et c’est le résultat de ses observations qu'il résume dans ce travail très important, comprenant deux parties : l’une où il traite spéciale- ment de la stratigraphie des terrains en question ; l’autre consa- crée tout entière à l’examen de leur faune et à la description des principales des espèces les plus significatives. Les conclusions qu'on peut déduire de la première partie, c’est que le tithonique de l’Ardèche se divise naturellement en trois grandes zones : 1° À la base, des calcaires plus ou moins marreux, avec in- tercalations de bancs bréchoïdes et contenant la faune du diphya- kalk du Tyrol méridional et du klippenkalk de Rogoznik; 2° Au centre, des calcaires blancs sublithographiques où com- mencent à se montrer les Âopltes Calisto, Hopl. Privasensis, etc., du tithonique supérieur ; 30 À la partie supérieure, des calcaires marneux avec interca- lations de bancs bréchoïdes ou rognonneux, et renfermant la faune typique de Stramberg. Cette succession est bien celle que M. Kilian a constatée dans le sud-est de la France (Drôme et Hautes-Alpes), avec cette différence que le mélange des faunes de Stramberg et de Berrias a lieu dans des calcaires marneux, à zone berriasienne proprement dite, et non dans les calcaires blancs sublithographiques qui les supportent. Il n’y à donc pas, dans l’Ardèche, une zone paléontologique distincte de celle de Stramberg et caractérisée particulièrement par les espèces de Berrias décrites par Pictet ; ces deux zones se confondent en une seule à laquelle revient le droit de berriasien ou tithonique supérieur. 636 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Quant aux calcaires blancs compacts lithographiques, toutes les coupes montrent qu'ils forment dans l'Ardèche une masse n'ayant pas moins de 4o mètres d'épaisseur, comprises entre les calcaires marneux à Perisphinctes contiquus et Oppelia Fallauxi du diphyakalk ou tithonique inférieur, et les calcaires marneux berriasiens à faune mélangée de Stramberg et de Berrias. Ces calcaires blancs sont absolument identiques à ceux qui ont été si- gnalés au même niveau, par MM. Collot en Provence, Leenhardt au Ventoux, Hollande dans la Savoie, Kilian dans la montagne de Lure et en Andalousie ; ils paraissent ainsi constituer entre le diphyakalk et le berriasien une zone constante, distincte et suffi- samment caractérisée par la présence d'espèces franchement ti- thoniques, par la disparition d'espèces à cachet plus ancien, comme Perisphinctes colubrinus, Rhacophyllites Lorgi, et par l'apparition de formes à cachet plus récent, comme Æoplites Ca- listo, Hoplites Privasensis, etc., mais sans cependant renfermer encore les deux formes caractéristiques de Berrias et de Stram- berg. M. Toucas, attribuant à cette nouvelle assise, située au milieu des couches tithoniques, une importance réelle, en constitue un sous-étage qu'il désigne sous le nom de tithonique moyen ou ardescien (de Ardesca, Ardèche), à cause de sa grande extension dans ce département. C. V. NOTE SUR LA POSITION DE CACLAIRES DE BERRIAS, par M. W. Kïcran (Bull. de la Soc. géologique de France, t. XNIIL, p. 371, 1890.) À la suite d’une excursion faite à Vogué, Berrias, Chomérac et Pouzin, en compagnie de M. Toucas, M. Kilian déclare que la suc- cession des assises comprises entre les massifs à Am. Lorgi et les marnes à Am. Roubaudi, est, dans l'Ardèche, identique à celle de la région delphino-provençale décrite par lui en 1888 et dont il maintient tous les termes jusque dans les moindres détails. Seulement dans Ardèche la distribution paléontologique des es- pèces est un peu différente : un grand nombre de formes du ni- veau de Stramberg et du Claps de Luc (Drôme) dépassent la limite supérieure des calcaires blancs sublithographiques qui, pour M. Kilian, représentent le tithonique supérieur (tithonique moyen ou ardescien de M. Toucas). Elles remplissent notamment un des ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 637 bancs de pseudo-brèche rognonneuse et marneuse signalés, dans la région de Luxe, parmi les assises qui relient le tithonique au ber- riasien et fort analogues à la pseudo-brèche du Claps de Lue, et se mélangent dans la moitié inférieure des calcaires dits de Berrias avec les espèces de la zone à Am. Boissreri. Cette dernière zone peut néanmoins être reconnue au-dessus des marnes à fossiles pyriteux auxquels la rattache une transition lithologique ménagée et dont les premiers bancs à Æh. contracla mériteraient d’ailleurs une étude plus approfondie. Elle est dans l’Ardèche moins développée, moins riche en Æolcostephunus que dans les Alpes, mais son existence à Berrias, Chomérac et Vogué ne fait aucun doute. C’est avec cette zone que pour des raisons paléontologiques, M. Kilian fait commencer le crétacé, et c’est au- dessus du banc bréchoïde de la Boissière à faune de mélange, qu'il convient, suivañt lui, de placer une limite qui, lorsqu'on a affaire, comme c’est le cas ici, à une série continue de dépôts de même facies est forcément théorique et arbitraire au premier chef. M. Kilian maintient, malgré les mélanges graduels et les pas- sages inévitables d'une faune à l’autre, l'existence de trois asso- ciations fauniques correspondant chacune au maximum de fré- quence de certaines formes et reliées par des transitions nécessaires ainsi que par un certain nombre d'assises communes : 1. Faune du diphyakalk. 2. Faune de Stramberg, du. Claps de Lue, de la Boissière, de Cabra (Andalousie). 3. Faune de la Faurie (dite berriasienne), remarquable par Ja Tithonique (Jurassique) Crétacé fréquence des Hopliles Boissieri, Euthymi, occitanicus, Dal- inférieur masi, curelensis et surtout par celle des Ho/costephanus Aslieri, Negreli, ducalis, ete. Les Perisphinctes du groupe du {ransitorius, les Rhacophyllites, les Aspidoceras et les Peltoceras, ont ici entièrement disparu; les Hoplites affectent des formes plus voisines des Æoplites Neoco- miensis, Roubaudi, etc.; en même temps, Aoplites Calisto, del- phinensis et les autres espèces voisines, du niveau précédent, de- viennent très rares. M. Kilian reconnaît qu à Cabra, cette zone parait être confondue avec l’assise de Stramberg, mais il est obligé d'admettre comme un fait certain résultant de l'examen détaillé de plus de vingt-cinq coupes, que, dans toute la zone subalpine de Digne à Chambéry, la zone à Am. Bossier est paléontologiquement distincte du titho- * 638 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nique supérieur à faune de Stramberg qui lui est, du reste, nette- ment inférieur. Le gisement classique de Berrias, exploité par le Frère Euthyme, était situé dans l’assise de transition (reliant 2 et 3) qui renferme encore des espèces tithoniques, c'est-à-dire ne permettant pas d’é- tudier dans toute sa pureté la zone à Am. Boissieri. Il à aurait peut-être lieu de se demander s’il convient de conserver à cette dernière le nom de zone de Berrias, la base du berriasien de Ber- rias renfermant encore la faune de Stramberg. En tous cas, il paraîtrait peu profitable de créer pour cette as- sise une dénomination nouvelle qui surchargerait encore la no- menclature déjà trop riche en termes locaux du néocomien du Midi. Cv SUR LES COUCHES DITES CRÉTACÉ INFÉRIEUR DES ENVIRONS DE SOUGRAI- NES, par M. E. Jacouor. (Bull. de la Soc. géologique de France, De série, t. XVIE p.672, 1800) M. Jacquot dans cette note appuie et précise les conclusions précédemment formulées par lui au sujet des couches de Sougrai- nes, qui doivent être rattachées au trias. Il en donne comme preuve que les assises les plus caractéristiques du Keuper, à savoir la dolomie moyenne, le grès avec son combustible pyriteux et les marnes versicolores, se montrent très bien à leur place, avec leur facies qu'il faut connaitre. Les quartz bipyramidés, tant par leur volume que par leurs formes, sont des échantillons de collection. Enfin le banc de sel auquel la source emprunte sa salure, se trou- vant sous le grès, est au niveau des gîtes des vallées de la Seille et de la Meurthe. C. V. SUR LES TERRAINS PHOSPHATÉS DES ENVIRONS DE DOULENS. ÉTAGES NÉO- NIEN ET TURONIEN SUPERPOSÉS, par M. H. Lasxe. (Pull. de la Soc. géologique de France, 3° série, t. XVIITE, p. 441, 1890.) Après un historique ayant trait aux diverses découvertes de ni- seaux phosphatés faites dans la craie de l'Oise et de la Somme depuis 1886, M. Lasne entreprend la description sommaire des étages inférieurs de la craie blanche de ces régions, puis il donne ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 639 quelques détails sur la craie grise phosphatée qui correspond à la - zone de la Belemnitella quadrata. La roche est constituée par des grains de phosphate riche, empâtés dans la craie blanche pure. Ces grains ont pris pour la plupart des formes organisées parmi lesquelles on rencontre beaucoup de Foraminifères. La craie grise est surmontée d’une assise de craie blanche sans fossiles. Des poches sont creusées à la superficie de ces terrains et attei- gnent souvent plus de 25 mètres de profondeur. Le phosphate sa- bleux séparé par dissolution de la craie grise tapisse les pärois.de cette dernière. On trouve concentriquement deux couches d'argile à silex, l’une noire et l’autre blanche. Tout démontre que ces argiles dérivent de la dissolution des assises de craie blanche supérieure. Les poches sont remplies, à l’intérieur de ces terrains, d’un sable rouge dont la nature indique l'origine : il provient de la lé- vigation naturelle des argiles sous-jacentes. Enfin on trouve au- dessus le bief à silex cassés et le limon des plateaux. Ces derniers terrains sont encore des remaniements successifs de l'argile à silex. Les ondulations du sol arrêtent un instant l’auteur, qui décrit ensuite les diaclases de la craie et les rideaux (ressauts sur les pen- tes des vallées). Il démontre par des mesures le parallélisme de ces deux sortes d'accidents, d’où découle une explication de la formation des rideaux. Vient enfin le problème de la formation de la craie grise elle- même, problème très complexe, dont les observations de l’auteur paraissent resserrer la solution dans d’étroites limites. Les considé- rations très variées, où il est nécessaire d’entrer, ne peuvent trouver place dans ce court résumé. GW; LES TERRAINS CRÉTACÉS DU SERESSOU OCCIDENTAL ET DE LEHOU (DÉPAR- TEMENT D'ORAN, ALGÉRIE), par M. J. WeLscu. (Bull. de la Soc. géo- logique de France, 3° série, t. XVIIT, p. 492, 1890.) A la suite d’une longue série de recherches poursuivies pendant plusieurs années dans les environs de Tiaret et de Frenda, M. Welsch a constaté la présence d’une série d'étages crétacés, depuis l’aptien jusqu'au sénonien. Ces couches forment un mas- sif dont l'épaisseur peut atteindre {oo mètres ; elles occupent la 640 : REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES partie occidentale du plateau de Seressou, entre Tiaret, Frenda et la chaîne du Nador (djebel Harhouz), et se continuent dans une région très mamelonnée, que M. Welsch désigne sous le nom de Lehou, d’après la principale rivière qui la traverse du sud au nord. Cette région fait partie du Tell oranais, c'est-à-dire de la région montagneuse du littoral algérien, tandis que le Seressou fait partie des Hauts-Plateaux oranais. Dans ces couches cré- tacées, formées dans un grand pli synclinal jurassique, orienté à peu près est-nord-est, et limité, au sud par la chaine du Nador, au nord, par la région de Bou-Ghnedhou», M. Welsch a reconnu la présence des différents étages suivants : 1° Grès sableux et marnes, avec Ostrea cf. Silenus. Ils repré- sentent probablement l’'aptien (couches d’Almargem, en Por- tugal); - | 2° Le qault, représenté par des marnes et des calcaires à Ostrea prælonga, O. Pantagruels, O. falco, ete., etc. ; 3° Le cénomanien, représenté par les assises à O. conica et Am- monites inflatus, O. africana, O. flabellata, O. Mermeti et O. olisi- ponensis ; 4e Le turonien, représenté par une assise à O. rediviva et Sphærulites Sharpei, surmonté de couches à Aemiaster latigrunda, O. proboscidea, O. acanthonota, etc. ; 5° Le sénonien est représenté par des couches à O0. Peromi, O. semiplana, Bothriopyqus Coquandi, ete. Au-dessus, viennent des argiles gypsifères et des calcaires dolomitiques. Ces assises constituent un massif crétacé formant un bassin dans le Seressou occidental et la région de Lehou. Elles sont en concordance dans la partie centrale. On constate une transgres- sion importante à la base des couches à O. prælonga et O. falco. De même à la base du sénonien. C’est pendant cette dernière époque que la mer crétacée a occupé la plus vaste étendue sur les Hauts-Plateaux des environs de Tiaret et Frenda. OPA CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DU TERRAIN TERTIAIRE D'ALSACE ET DES ENVI- RONS DE MULHOUSE, par MM. Mäthieu Mrec, G. BLeicHeR et FLicxe. (Bull. dela Soc. géologique de France, t. XNVIHIL, p. 392, 1890.) Ce travail, tout à la fois stratigraphique, paléontologique et qui résume l’ensemble des observations faites par les auteurs précités ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 641 sur le terrain tertiaire sundgovien, comprend une description complète des dépôts oligocènes des environs de Mulhouse. Il est accompagné de quatre coupes, d'une planche de fossiles et d’un tableau synoptique. Un chapitre spécial est consacré à l’étude de la Melania Lauræ Math., et de ses variations, depuis son appari- tion jusqu’à son extinction dans le bassin tertiaire en question. Ces variations, qui se sont produites dès l’apparition de cette espèce dans le bassin alsacien, se réduisent à trois formes prin- cipales : “ | 1° Forme normale, grande, ordinaire, conforme aux figures 17 et 17’ de Sandberger, atteignant 14 à 17 tours de spire, allant de la varice aux tubercules, aux épines rudimentaires sur le retour de la spire, apparentée aux formes méridionales de la Melanoides albigensis et de toutes les variations qni s'y rattachent, aux formes méridionales de la Melania Escheri v. aquitanica Noulet; 2° Forme peu fréquente, à peine striée, ornée de stries trans- versales allant rarement jusqu’à la forme de pli et de côte. Mela- nia Escheri Merian. var. ecostata Sandberger ; 3° Forme de Morvillars — Melania Escheri var. Merian. — à tu- bercules saillants réunis en côtes longitudinales plus ou moins arquées. Les catégories 1 et 2 comprennent des formes naines, absolu- ment différentes de la Melania Nystii Duch., qui se rencontrent en abondance à Kôtzingen, à la partie supérieure du calcaire à Melania Lauræ. Ces formes naines, avec test bien conservé, à bouche entière étroite et haute, à accroissement rapide et exagéré des tours de spire, ne doivent pas être confondues avec les co- quilles privées des tours de spire les plus récents, pour lesquelles on peut se poser la question de cassure ou de décollement acci- dentel. En ce qui concerne le calcaire à Melania Lauræ, on peut donc dire qu'il est absolument du même âge dans toute sa masse, qu'on n'y rencontre pas de niveau postérieur au tongrien ou même pouvant être attribué à cet étage. Les modifications lo- cales que l’on constate à la partie supérieure du calcaire d’eau douce ne sont, selon toute probabilité, qu’un acheminement vers la période des marnes à Cyrènes et du gypse de Zimmersheim. Ces deux périodes elles-mêmes peuvent être considérées comme une période de transition du calcaire à Melania Lauræ au ton- grien, GW: D 642 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE ET NOUVELLES RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES DU TERRAIN LACUSTRE INFÉRIEUR DE PROVENCE (DANIEN), par M. Ca- z10T. (Bull. de la Soc. géologique de France, t. XVIT, p. 223, 1890.) En Provence, depuis la base deslignites de Fuveau jusqu’au cal- caire de Montaiguet. des couches daniennes lacustres épaisses d’en- viron 900 mètres se signalent par une richesse exceptionnelle en particulier, dans les calcaires à Zychnus. On remarque un grand nombre de Mollusques fluviatiles ou terrestres appartenant pour la plupart à des formes aujourd’hui reléguées dans la zoneintertropi- cale. Dans cette note M. Caziot étudie cette formation intéressante sur le versant nord des Alpines, dans les environs de Saint-Remy, et cite les espèces suivantes comme étant celles dont le nombre et la belle conservation sont les plus grands : Paludina Mazeli Roule. Lychnus ellipticus Math. — Beaumonti Mathenon. — Marion Math. — Bosquinia Math. Auricula Requieni Math. — pyrgulifera Math. Cyclophorus heliciformis Math. Anostoma rotellaris Math. — Heberti Math. — elongatus Roule. — Solieri Roule. Bulimus proboscidens Math. Leptopoma Baylei Math. — Panescorsii Math. Physa prisca \gallo-provincialis — salemensis Math. Math.). — subcylindricus Math. — dolialum Roule. — provencalis Math. Clausilia Saquieri Nicolas. Buliminus tenuicostatus Math. Cyclostoma glanense Math. Lychnus elongatus Math. soit en tout, vingt-six espèces appartenant à des genres qui tous, à l'exception des Pulimus, Physa et Paludina, vivent actuellement dans la zone équatoriale. C. V. NOTICE A L'APPUI DU PROFIL GÉOLOGIQUE D'ALENÇON A NOGENT-LE-Ro- TROU ET A BEAUMONT-LES-AUTELS, par M. Paul Bézer. (Pull."de la Soc. géologique de Normandie, t. XIIE, p. 133, 1890.) Ce profil a été relevé suivant la direction de la route nationale qui réunit les villes précitées, depuis Alencon jusqu’au hameau ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 643 des Gauchetières, près de Nogent ; au delà, il est dirigé en ligne droite sur le vieux château de Saint-Jean, Trizay, Contretot et - Beaumont-les-Autels. CS SUR LES SABLES DES ENVIRONS DE BAYEUX, par M. J. Sxronzxy. (Bull. de la Soc. géologique de Normandie, t. XIII, p. 60, 1890.) Note sur la disposition des alluvions anciennes de lä-rivière d’Aure, dans les environs de Bayeux. DE LA NÉCESSITÉ DE DÉCRIRE SÉPARÉMENT ET AVEC DÉTAILS CHAQUE ÉTAGE, NON D'APRÈS DES RÈGLES FIXÉES D'AVANCE, MAIS EN SOUMET- TANT CUAQUE PARTIE AUX EXIGENCES DE LA STRATIGRAPHIE ET DE LA PALÉONTOLOGIE, AVEC APPLICATION DU PRINCIPE POSÉ AUX DIFFÉRENTS ÉTAGES DU LIAS DE L'AUXxoIs, par M. CoLLENoT. (Bull. de la Soc. des sciences historiques et naturelles de Semur, 2° série, n° 4, p. 39, 1890.) LA GÉOLOGIE À L'EXPOSITION UNIVERSELLE ET DANS LES CONGRÈS IN- TERNATIONAUX DE 1889, par M. G. CoTTEau. (Bull. de la Soc. des seiences historiques et naturelles de l Yonne, t. XLIV, p. 4, 1890.) NOTES SUR LE MOUVEMENT DE RÉCUL DES CÔTES DU CALVADOS, par M. J. Sxropzxy. (Pull. de la Soc. géologique de Normandie, t. XVII, p. 31 et 50, 1890.) NOTE SUR LES TERRAINS DÉCOUVERTS DANS LA MAYENNE (LES COUEVRONS ET LA CHARNIE), par M. OEucert. (Pull. de la Soc. géologique de Normandie, t. XII, p. 69, 1890.) on + note parue : sur Re même + 2 713, 22 janvier Et HET ps Les COMBUSTIBLES MINÉRAUX, par M. RrONoE: (Bull. de la su des sciences naturelles de Nimes, 18° année, p. Lo D À Conférence faite par M. Rigaud, ingénieur en chef des mines, ,et dans laquelle l’auteur s'applique surtout à décrire les conditions qui ont présidé à la Des des bassins houillers du Gard. te É "TR à C. A REVUE TRAVAUX SCIENTIFIQUES - À PREMIÈRE PARTIE RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ SUR LES TRAVAUX SOUMIS A LEUR EXAMEN Rarport de M. Mathias Duvar sur les Pulletins de la Société d'an- thropologie de Paris, IVe série, t. I, fascicules 2, 3, 4 (février à décembre 1890). Ces Bulletins, toujours remplis de faits nouveaux, de documents précieux et de discussions intéressantes, nous présentent jour par jour les progrès de toutes les branches des sciences anthro- pologiques. Parmi les nombreuses communications contenues dans la présente série, nous devons attirer particulièrement l’at- tention sur les travaux suivants : SUR QUELQUES FAITS D'HÉRÉDITÉ CROISÉE, par M. André SANSoON. Le savant zootechnicien a observé, sur les vaches de l’École de Grignon, une suite de générations croisées, et a constaté, relati- vement à la transmission des caractères des couleurs du pelage, des faits précis dont l'exposé l’amène aux conclusions suivantes : Rien ne s’est manifesté qui puisse être considéré comme une va- riation indépendante de l’hérédité; l’atavisme peut intervenir brusquement, de sorte que les résultats des croisements sontimpos- sibles à prévoir et à calculer, contrairement à l'opinion si généra- lement répandue. À la simple vue d'un métis, on ne saurait dire REVUE DES TRAV. SCIENT. — T, XI, n° 10. 45 646 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES avec certitude quel est son degré. Il en est incontestablement ainsi pour les populations animales, et bien des faits connus in- diquent qu'il n’en est certainement pas autrement à l’égard des populations humaines. PRÉSENTATION D'UN CAS D'HÉMIMÉLIE, par M. G. VARIOT. Il s’agit d’un moignon de bras, que, en raison de ses caractères anatomiques, il était assez difficile d'interpréter, soit pour le considérer comme un cas d’ectromélie, soit pour en faire le ré- sultat d'une amputation congénitale. En effet, la présence de bourgeons digitaux semblait indiquer une malformation et non une amputation accidentelle intra-utérine. Mais, dans la discus- sion soulevée par cette présentation, un des membres de la so- ciété fait remarquer qu'il y a des observations semblant indiquer que, dans les premiers temps de la vie intra-utérine, l’embryon humain jouirait à un certain degré de la propriété de régénérer un membre amputé, propriété qui existe d’une manière si évi- dente chez les animaux à sang froid ; or l’embryon de Mammi- fère, par tous ses caractères physiologiques, est un animal à sang froid. C’est pourquoi M. Variot, dans une séance suivante, venant rendre compte de la dissection du bras précédemment présenté, annonce que les détails anatomiques dont il donne la description ne laissent pas de doute sur l'interprétation. Il s’agit bien d’un cas d’amputation congénitale, et les rudiments digitaux qui ter- minent le moignon se présentent avec des caractères indiquant nettement qu'il s’agit d’une repullulation des extrémités, et qu'il y à eu commencement de reproduction des parties perdues, l’em- bryon s'étant, à cet égard, comporté à la manière des animaux à sang froid. L’ANTHROPOLOGIE AU CONSEIL DE RÉVISION; MÉTHODE A SUIVRE; SON AP- PLICATION A L'ÉTUDE DES POPULATIONS DES CÔTES-DU-Norp, par M. le docteur R. COLLIGNON. Le grand problème des origines de la population française, qui préoccupe à si juste titre nos anthropologistes, est un travail qui demande à ne pas être différé, la facilité des communications RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ 647 tendant de plus en plus à provoquer des croisements qui rendront bientôt impossible la recherche des types primitifs. Les médecins qui prennent part aux conseils de révision pourraient recueillir des documents décisifs à cet égard. Le docteur Collignon s’at- tache à démontrer combien serait facile ce travail dont il trace les règles et précise la méthode. Mais il fait mieux que de donner des préceptes : il prêche d'exemple, et son intéressant mémoire nous donne, avec tableaux détaillés, le résultat des observations de ce genre qu'il à faites sur la population des Côtes-du-Nord. Ce département a, depuis longtemps, partagé avec ses deux voisins, le Finistère et le Morbihan, le privilège d'attirer particulièrement l’attention des anthropologistes, et a été notamment l’objet des études de Broca et de Guibert. Nous donneronsici les conclusions auxquelles à été amené le docteur Collignon par ses études plus détaillées. La population des Côtes-du-Nord présente, à l’époque actuelle, un mélange des plus complexes. On peut y retrouver, comme sur les strates successives d’une couche géologique, la superposition de quatre et même cinq populations différentes, dont deux pro- bablement de même race. La plus ancienne est actuellement reléguée à l'extrémité nord de l’arrondissement de Lannion, sur le bord de la mer; elle est caractérisée par sa dolichocéphalie, sa mésorrhinie, sa petite taille, ses yeux et cheveux foncés, etc.; sur ses représentants les plus purs, la forme générale du crâne rappelle exactement la courbe de la race de Cro-Magnon. Ce serait une survivance ethnique de notre grande race quaternaire, race qui, plus ou moins modifiée par des croisements avec les races voisines, a formé ce que, par la suite, l'antiquité classique à désigné sous de nom d’/bères. À une époque très reculée, une invasion venue de l’est a cou- vert le pays d’une nouvelle couche à type brachycéphale, brune d'yeux et de cheveux, mésorrhinienne. Cette race, à laquelle convient peut-être le terme de Ligures, forme actuellement l’élé- ment le plus important de la population, notamment l’arrondisse- ment de Guingamp presque en entier. Bien après, une nouvelle invasion venue de l'est, premier ban des invasions blondes, amena une race qui présentait, sans doute, les caractères physiques ordinaires du type blond, mais sur les détails de caractère de laquelle nous sommes réduits à des hypothèses, car cette race, se mélantintimement aux populations préexistantes, forma un type mixte ; et, à l'heure actuelle, l’éton- 618 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nante prédominance des veux bleus sur les yeux foncés, dans la région où domine la race brachycéphale, reste comme un suprême témoignage de ce grand événement ethnique. C’est cette popula- tion croisée qui porta, dans l’antiquité, le nom de Celles. Après la conquête de la Gaule, l'occupation romaine vint apporter de nouveaux éléments de population. L'auteur pense en recon- naître la trace sur toute la partie du littoral qui va de Paimpol à Plé- neuf, c'est-à-dire sur toute l’étendue de la baie de Saint-Brieuc, ré- gion extrêmement riche en ruines romaines. Le Romain était petit, très brun et brachycéphale; c’est à son influence qu’est dû ce fait assez anormal d’une exagération de la brachycéphalie sur le littoral sus-indiqué, en même temps que cette particularité frappante, que ce point du département est celui où on rencontre le plus de cheveux noirs. | Enfin, au v° siècle de notre ère, vient la dernière invasion qui ait fait réellement souche dans le pays. Des émigrants fugitifs de la Grande-Bretagne prennent pied dans le département en deux points différents, d’une part aux environs de Dinan, d’autre part près de Preslin. Ces envahisseurs étaient historiquement des Bretons, anthropologiquement , et selon le nom proposé par Broca, des hommes de la race kymrique, caractérisés par la taille élevée, la dolichocéphalie, la face longue et étroite, Le nez allongé, les cheveux blonds, les yeux bleus. | Tels sont, à grands traits, les résultats des études sur la popu- lation des Côtes-du-Nord. Quelques détails en sont sans doute discutables ; mais il n’en est pas moins évident qu’une enquête analogue, si elle était faite simultanément sur toute la France, aurait une grande importance. M. Collignon a montré que la. chose est possible, facile même ; il est permis d'espérer qu'il trou- vera des imitateurs. RaPrporr de M. Mathias Duvaz sur les Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, 7° série, t, IV, fascicule 2, 1890. Ce fascicule renferme une intéressante étude du docteur L. Ma- nouvrier sur la rétroversion de la tête du tibia et l'attitude hu- maine à l’époque quaternaire. Le caractère anatomique dont il s’agit a été signalé d'abord par le docteur Collignon, en 1880, dans sa Description des ossements fossiles humains trouvés à Bol- RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ 649 willer, puis par Fraipont, de Liège, dans ses études du fémur chez les hommes de Spy. De l’incurvation en arrière de la tête du ti- bia, d’où résulte une direction du plateau articulaire de haut en bas et en arrière, ces deux auteurs concluent que l’homme qua- ternaire devait avoir, dans la station debout, une attitude moins verticale que l’homme actuel, et le docteur Collignon va jusqu’à en induire que les hommes quaternaires étaient conformés encore quelque peu en grimpeurs. Bien que partisan de la théorie transformiste, et bien que, par * conséquent, il se déclare nullement choqué de rencontrer, chez les hommes quaternaires, des caractères anatomiques plus si- miens que les nôtres, M. Manouvrier ne croit pas devoir adopter, pour la rétroversion de la tête du tibia de l’homme quaternaire, l'interprétation des auteurs cités ci-dessus. Il reconnaît parfaite- ment la réalité du caractère en question, et son atténuation gra- duelle dans les races européennes; il considère bien la rétrover- sion de la tête du tibia comme étant en rapport avec l'attitude demi-fléchie du membre inférieur ; mais il se refuse à admettre que celte rétroversion nécessite cette attitude, car il s’attache à démontrer que, loin d’être un obstacle à la verticalité, dans la station debout, la rétroversion de la tête du tibia est au contraire une condition favorable à cette verticalité ; qu’il en est ainsi à cambrure égale de la région lombaire; et que, si l’on admet. comme il l’a démontré, que la cambrure des lombes était moins prononcée chez l’homme quaternaire que chez les hommes ac- tuels, alors les avantages de la rétroversion tibiale sont de beau- coup surpassés aujourd'hui par les avantages de même ordre dus à l’accentuation de la cambrure de la taille. Il arrive donc à ren- verser les rapports supposés de cause à effet, c’est-à-dire que la rétroversion, au lieu d’être la cause de l’attitude demi-fléchie du membre inférieur, en serait, au contraire, une conséquence, lors- que la configuration du sol et les nécessités de l’existence ont obligé ou obligent encore l'homme au surmenage de ses tibias par la marche en flexion habituelle ou très fréquente et dans des conditions pénibles. Il explique ainsi pourquoi c’est le moins actif, le plus nonchalant des Anthropoïdes, l'Orang-Outang, qui présente la plus faible rétroversion tibiale ; pourquoi les hommes quater- naires avaient une rétroversion très forte; pourquoi les Canariens et les Californiens, habitant des pays montagneux, se distinguent par une rétroversion considérable; pourquoi la rétroversion ti- biale existe aujourd’hui, à Paris même, chez un assez grand nom- 650 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES bre d'individus, alors qu'elle est nulle chez d’autres, fait qu'il a également constaté chez les anciens Parisiens, et jusque dans les diverses stations néolithiques ; pourquoi enfin il existe une coïn- cidence générale entre la rétroversion tibiale et la platycnémie. Il explique, en un mot, la rétroversion de la tête du tibia par des actes physiologiques extrêmement communs et qui devaient oc- cuper la plus grande partie de l'existence de nos ancêtres paléo- lithiques. Comme il montre, d'autre part, que, dans presque toutes les | séries néolithiques, et même dans la série des Parisiens modernes, se trouvent des tibias dont l’angle de rétroversion dépasse tres notablement celui du tibia de Spy, il est évident que celui-ci ne peut plus être considéré comme ayant une forme intermédiaire entre celle des Anthropoïdes et celle des hommes actuels. — a dei AE LR LES) De Eee AN 2 ER OERE 'ORÉELT Le à Q A EL ENS V Fu] Le MES 2 L æ 5 r- L » + + " 1 Le 1e ar * Le F3 DEUXIÈME PARTIE ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OÙ ÉDITEURS. S 1 ANATOMIE ET ZOOLOGIE Des CLasmarocyres, par M. Ranvier. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 165-169.) Sous le nom de Clasmatocytes (xhacua, aros, fragment ; xvvos, cellule), M. le professeur Ranvier fait connaître des éléments d'un haut intérêt sous le double point de vue de leur origine et de leurs manifestations. On les observe dans les membranes connectives minces des Ver- tébrés où ils se montrent sous la forme de cellules fusiformes ou arborisées, dont la longueur peut atteindre 1"®; ce sont donc des cellules colossales. Des parties de la cellule peuvent se détacher de son corps, appa- raissant dans son voisinage comme des îlots de granulations, ré- pandues dans les mailles du tissu conjonctif. Il s'opère ici une sorte de sécrétion par effritement du protoplasma, véritable clas- matose qui justifie pleinement le nom donné à ces éléments. N’offrant aucun mouvement amiboïde, les clasmatocytes ne sau- raient être considérés comme des cellules migratrices et cependant ils proviennent de leucocytes qui, après être sortis des vaisseaux sanguins, ont voyagé dans les interstices du tissu conjonctif. La comparaison des formes intermédiaires le démontre nette- Pas ME ERA 652 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ment, établissant que les clasmatocytes représentent des leuco- cytes ayant évolué dans une direction particulière. Il n’en faudrait pas conclure que tous les leucocytes deviennent des clasmatocytes. On sait, en effet, que le sort des leucocytes est variable : sortis du sang, ils peuvent être entraînés avec les pro- duits de sécrétion et être ainsi perdus pour l'organisme; d’autre part, ils peuvent rentrer dans le sang en cheminant par les voies compliquées du système lymphatique. Entre temps ils peuvent subir, au sein de l’organisme, bien des métamorphoses et celle que décrit M. Ranvier est une des plus frappantes. En effet, si l’on cherche à comparer, au moyen du micromètre, le volume d’un leucocyte normal et le volume d’un clasmatocyte, on obtient des chiffres suprenants : le protoplasma du clasmato- cyte est au moins cent fois plus volumineux que celui du leuco- cyte. Par conséquent, le leucocyte, sorti des vaisseaux sanguins par diapédèse et établi dans les mailles du tissu conjonctif, s’y nourrit, s’y engraisse, émet des pseudopodes et subit l’évolution . qui en fait un clasmatocyte pour abandonner, par fragmentation, une partie de sa substance qui est très probablement utilisée par lorganisme., L'étude biologique des leucocytes, déjà si féconde en enseigne- ments de tout genre, se trouve donc enrichie d’un nouveau cha- pitre, grâce aux belles observations de M. Ranvier. DE Ps DES ÉLÉMENTS MUSCULAIRES ET DES ÉLÉMENTS ÉLASTIQUES DE LA MEMBRANE RÉTROLINGUALE DE LA GRENOUILLE, par M. L. RANviER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 504-508.; La membrane mince qui, chez la Grenouille verte et la Gre- nouille rousse (Rana esculenta et temporaria) recouvre le sac lym- phatique rétrolingual, contient des éléments musculaires et des éléments élastiques dont la structure et les rapports méritent de fixer l’attention des anatomistes et des physiologistes. Les éléments musculaires sont des faisceaux striés, aplatis, ru- banés et unis les uns aux autres par des branches anastomotiques. Ils forment ainsi un plexus comparable à celui qu’on observe dans la paroi des cœurs lymphatiques et dont le rôle paraît également relatif à la circulation de la Ilymphe. s de dit di re #4 rev de + F » ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 653 Des fibres élastiques partent non seulement de chaque extré- mité des faisceaux striés, mais encore de divers points de leur surface. Les fibres qui naissent ainsi se perdent dans le réseau élasti- que de la membrane, ou bien se rendent directement à un fais- ceau musculaire voisin auquel elles s’attachent. Il y a donc dans la membrane rétrolinguale une charpente élas- tique et contractile dont toutes les pièces sont solidaires. On en devine les conséquences fonctionnelles pour la systole du sac ré- trolingual ; mais, au point de vue histologique, comment les fibres élastiques sont-elles attachées aux faisceaux musculaires? Ques- tion délicate entre toutes, à laquelle M. le professeur Ranvier a pleinement répondu en s’aidant d’une ces méthodes qu’il excelle à instituer et dont nous regrettons de ne pouvoir exposer les dé- tails; la haute valeur des résultats suffit d’ailleurs à faire juger de l’importance du problème dont on avait si longtemps et si vai- nement cherché la solution. A l'extrémité des faisceaux musculaires, aussi bien que sur di- vers points de leur surface, les fibres élastiques s’attachent au sarcolemme, se soudant intimement avec lui et s’y terminant, soit brusquement, soit en se divisant pour prendre plusieurs poinis d'insertion. Rien de plus solide que l'union ainsi établie entre les fibres élas- tiques et la gaine des faisceaux musculaires. Les actions méca- niques ne réussissent guère à la rompre; elles détermineraient plutôt des fractures dans la continuité des fibres élastiques. La potasse caustique, à 40 pour 100, met en liberté les faisceaux mus- culaires et les fibres élastiques, en déterminant la dissolution du sarcolemme. Il est un autre problème histologique que M. Ranvier a pu éga- ment résoudre par l’étude de la membrane rétrolinguale. On sait qu’un faisceau musculaire strié est formé de fibrilles, et que chacune de ces fibrilles présente une structure d’une ad- mirable régularité. On y voit se succéder, comme les grains d’un chapelet, les disques épais et les disques minces, séparés par des espaces clairs. Comment se fait la terminaison naturelle d’une fibrille musculaire ? Est-ce par un disque épais, un disque mince ou un espace clair? En poursuivant les recherches avec toute la précision désirable, on arrive à reconnaitre que les fibrilles se terminent par des dis- ques épais. Ainsi se trouve définitivement fixé l’un des points les 654 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES plus intéressants de l’histoire de l’élément strié et l’on voit que ce n’est pas le seul qui se trouve élucidé par cette importante sé- rie d'observations sur la membrane rétrolinguale; on va d’ailleurs en avoir une nouvelle preuve. td dt OBSERVATION MICROSCOPIQUE DE LA CONTRACTION DES FIBRES MUSCULAIRES VIVANTES, LISSES ET STRIÉES, par M. L. RanviEr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 613-617.) Ainsi que nous le disions plus haut, les recherches de M. le pro- fesseur Ranvier n’intéressent pas seulement les histologistes, elles réclament une égale attention de la part des physiologistes. Les faits suivants entraîneront certainement leur conviction et les éclaireront définitivement sur le véritable mécanisme de la con- traction musculaire. La membrane rétrolinguale, dont on connaît maintenant la structure, est étendue vivante sur le disque de la chambre humide au moyen de l’anneau de platine et placée dans un liquide phy- siologique, par exemple le sérum du sang, l'humeur aqueuse, la solution de chlorure de sodium à 7,5 pour 1000. Avant d'ajouter la lamelle porte-objet et de fermer à la paraf- fine, on dispose deux électrodes de papier d’étain, de sorte que l’on puisse faire passer un courant électrique par l’axe des fibres musculaires dont on veut observer la contraction. En disposantconvenablement l’expérience, on obtient un courant dont l’application, même fréquemment répétée, n’amène pas une trop grande fatigue de l’élément musculaire que l’on peut ainsi étudier comparativement à l’état de repos et à l’état de contrac- tion. Ces observations conduisent d’abord à reconnaître que le stade homogène et l’inversion imaginés par Meckel n'existent pas. La striation ne disparaît, en effet, dans aucune des phases du phéno- mène, et rien n'est changé dans les rapports des disques épais, des disques minces et des espaces clairs qui se succèdent dans les fibres musculaires, lorsque de l’état de repos elles passent à l’état de contraction. Dans un muscle tétanisé tendu, les disques épais ont une moins grande largeur, tandis que les espaces clairs et les disques min- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ÊT ZOOLOGIE 65 ces sont agrandis. Les disques épais paraissent donc être les seules parties contractiles des fibres striées. Leur diminution de longueur est encore beaucoup plus considérable, cela se comprend, dans un muscle tétanisé qu’on laisse revenir sur lui-même. Tandis que, dans les fibres tendues, les disques épais ont la forme de bâtonnets, dans les fibres contractées, leur longueur est diminuée et leur largeur augmentée. Prenant une forme nouvelle et correspondant à une surface plus petite, ils tendent à devenir sphériques, parce que la sphère est la forme qui correspond à la plus petite surface. Les disques épais d’un muscle qui se contracte se comportent donc comme ces petites masses de mercure que M. Lippmann soumet à l'excitation électrique. Voilà pour les muscles striés ; quant aux muscles lisses, nous ne savions que bien peu de chose sur le mécanisme de leur contrac- tion et les conclusions des auteurs étaient difficiles à concilier. Les recherches de M. Ranvier dissipent également ici toute obscurité. On sait que les muscles lisses sont formés de cellules qui cor- respondent aux faisceaux des muscles striés. Comme les faisceaux striés, ces cellules sont composées de fibrilles; mais ces fibrilles, au lieu d’être constituées par des particules de nature différente, et se suivant dans un ordre déterminé (disques épais, disques minces, espaces clairs) ont une constitution homogène. Quelle est la valeur fonctionnelle de cette cellule? Nous l’igno- rions entièrement, nous pouvons maintenant l’apprécier nette- ment : elle répond à un disque épais. Une erreur classique se trouve en même temps rectifiée : il faut renoncer à établir sur la striation la base d’une théorie de la con- traction. Les fibres lisses se contractent au moins aussi bien que les fibres striées. La striation n’est donc pas en rapport avec la contraction elle-même, mais seulement avec le mode de contrac- tion : les muscles striés se contractent brusquement, les mus- cles lisses se contractent lentement. Lorsque la fibre lisse passe du repos à la contraction, elle perd de sa longueur et augmente d’épaisseur; elle tend ainsi, comme le disque épais, vers la forme qui réduirait sa surface aux plus petites dimensions. L'expérience permet donc d'établir son ho- mologie avec le disque épais et de résoudre une des plus atta- chantes questions de la physiologie générale. Le 656 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PROCÉDÉ TECHNIQUE D'ÉTUDE DU NOYAU DES GLOBULES BLANCS, par M. Mayer. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 475.) L'auteur mélange intimement l’acide acétique au sang dans la proporlion d’une partie de celui-ci pour trois du réactif qui doit être à l’état d'acide monohydraté cristallisable. | Par ce mélange, les globules rouges deviennent très peu appa- rents, le protoplasma des leucocytes est dissous et les noyaux ainsi isolés, comme décortiqués, apparaissent au microscope avec un contour aussi net que possible. Ce procédé permet de les étu- dier dans leur configuration, dans leurs variations, etc. J. C. MODIFICATIONS NUCLÉAIRES INTÉRESSANT LE NUCLÉOLE ET POUVANT JETER QUELQUE JOUR SUR SA SIGNIFICATION, par M. E. BATAILLON. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1217-1219.) L'auteur considère le nucléole «comme un organicule de la plus haute importance en Biologie cellulaire ». Le boyau chromatique pourrait se développer aux din du plasma nucléolaire ou par une condensation de la trame hyalo- plasmique dont le nucléole serait en quelque sorte le centre. TER se SUR LE POINT DE DÉPART DE L'UNITÉ ET DE LA DIVERSITÉ DANS QUELQUES SYSTÈMES DENTAIRES DE MAMMIFÈRES, par M. HEUDESs. (Comptes ren- dus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1221-1223.) Pour reconnaître les affinités vraiment naturelles, on doit sur- tout considérer la dent primordiale (grosse arrière-molaire) parce que, dit l’auteur, elle contient éminemment toutes les autres. 3:50 ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 657 SUR LA PERCEPTION DES RADIATIONS LUMINEUSES PAR LA PEAU, CHEZ LES PROTÉES AVEUGLES DES GROTTES DE LA CARNIOLE, par M. Raphaël Dupois. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 358-361.) Chez le Proteus anguinus, les yeux sont peu développés, cachés sous la peau et ne présentent aucun appareil de réfraction. La vision est très imparfaite et l’animal se heurte à tous les obstacles. Pourtant il est sensible à la lumière. Il la distingue de l'obscurité par les yeux et par la peau, mais la sensibilité dermatoptique est deux fois moindre que la sensibilité oculaire. LG REMARQUES SUR LA PÊCHE DE LA BICHIQUE A L’ILE DE LA RÉUNION, par M. Léon VAILLANT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences,t. CX, 1890, p. 93-95.) A la Réunion, comme à l’île Maurice et sur divers points de la mer des Indes, on pêche sous le nom de PBichiques ,plusieurs espè- ces de Gobius et de Sicydium, au moment où, à l’état de fretin, ils remontent les cours d’eau. Depuis longues années, cette pêche a toujours été pratiquée avec une grande activité, sans qu'il semble y avoir eu la moindre di- minution dans son produit. S1 cette exploitation intensive, pas plus que pour la Civelle, n’a amené ce fâcheux résultat, c’est que pour l’un et l’autre animal les lieux de reproduction ne sont pas atteints, et l’on peut en con- clure que le respect, la protection des frayères, doivent être re- gardés comme un des plus sûrs moyens d’assurer la prospérité et, par suite, l’abondance du Poisson. J7:0 SUR LA LIGNE LATÉRALE DE LA BAUDROIE (Lopaivs PrscaroRIvs), par M. E. GuirEL. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t.CX, 1890, p. 50- 52.) La Baudroie n’a pas de canaux muqueux. Sa ligne latérale est constituée par des séries de terminaisons 658 _ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nerveuseslibres, faisant saillie à la surface de la peau et encadrées de chaque côté par un, deux ou trois petits lambeaux cutanés. Ces séries, dont la disposition est très constante, sont innervées par le pneumogastrique (nerf latéral), le facial (nerfs hyomandi- bulaire et mandibulaire) et le trijumeau (nerfs ophthalmique, maxillaire supérieur et maxillaire inférieur). J. C. SUR LES ORGANES SÉCRÉTEURS ET LA SÉCRÉTION DE LA CIRE CHEZ L'ABEILLE, par M. Cancer. (Coptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 361-363.) Produite dans les quatre derniers arceaux ventraux de l’abdo- men, par une couche épithéliale (membrane cirière), la cire tra- verse la couche cuticulaire pour venir s’accumuler au dehors; di- vers auteurs avaient déjà signalé le fait. JE © SUR UN INSECTE HYMÉNOPTÈRE NUISIBLE A LA VIGNE, par M. E. Orivir. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1220- 1221.) Cette note est consacrée à la description d’un Insecte de la fa- mille des Tenthrédines (£mphytus tener Fallen) observé dans les Vignes des environs de Moulins (Allier). 4 HA br SUR UN INSECTE COLÉOPTÈRE ATTAQUANT LES VIGNES DE TUNISIE (/1G1- PERDA FRANCISCA FABRICIUS), par M. À. LABOULBÈNE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 539-540.) Cet Insecte n'avait pas été signalé sur la Vigne; xylophage à l’état de larve, il s’est jeté sur la Vigne comme sur d’autres végé- taux, fournissant un exemple d'adaptation parasitaire à un hôte momentanément préféré. LAC Rite > di. À née 7 WE { ML Le ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 659 MÉCANISME PHYSIOLOGIQUE DE L'ÉCLOSION, DES MUES ET DE LA MÉTAMOR- PHOSE CHEZ LES INSECTES ORTHOPTÈRES DE LA FAMILLE DES ACRIDIDES, par M. J. Künoxez D'HercuLais. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 657-659.) À chaque nouvelle mue et lors de la métamorphose complète, la membrane unissant en dessus la tête et le prothorax a la fa- culté de se distendre et de constituer une ampoule cervicale. Cette ampoule, en se gorgeant de sang, exerce sur la région dorsale du tégument une violente pression qui en détermine la rupture. L’ampoule cervicale joue donc chez les Acridides le même rôle que l’ampoule frontale des Muscides; mais elle a des attributions plus complètes, puisqu'elle entre en action lorsque le jeune est encore enfermé dans l’œuf et fonctionne à tous les stades du dé- veloppement. LM ve SUR LE CERCLE CIRCULATOIRE DE LA CARAPACE CHEZ LES CRUSTACÉS DÉCA- PODES, par M. E.-L. Bouvier. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 1211-1213.) Chez les Schizopodes et chez les larves abranches de Crustacés décapodes, la respiration est purement cutanée et s’effectue prin- cipalement dans la membrane qui tapisse les parois latérales de la carapace. Chez les Décapodes adultes, cet appareil respiratoire persiste et présente une fixité absolue, au moins dans son gros canal effé- rent; mais un cercle circulatoire annexe est venu s’ajouter à ce- lui de la larve, et c'est ce dernier cercle, sur lequel s’intercalent les branchies, qui se trouve actuellement décrit seul dans les ouvrages classiques. Ce cercle branchial est à coup sûr le plus important au point de vue physiologique (sauf peut-être chez les espèces terrestres), mais c'est un appareil ajouté qui n’enlève rien à l’importance phylogénétique du cercle cutané. J. C. 660 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA STRUCTURE DE L'APPAREIL EXCRÉTEUR DE L'ÉCREVISSE, par M. P. MarcaL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 251-253.) L’appareil excréteur de l'Écrevisse peut être considéré comme formé : d’un sac cloisonné, la disposition des cloisons tendant à réaliser la structure d'une glande en grappe; d’un réseau glandu- laire occupant toute la face inférieure de la glande; d’un tube transparent contourné; d’un cordon spongieux large et blanc, pe- lotonné sur lui-même; d’une large vessie et d’un canal excréteur débouchant au dehors à la base de l’antenne. Ces différentes parties communiquent entre elles dans l’ordre où elles viennent d’être énumérées. La note de M. Marchal fournit sur leur structure des détails très intéressants. JC SUR LE DÉVELOPPEMENT DU BLASTODERME CHEZ LES CRUSTACÉS ISOPODES (Porcezrio scager LATR.), par M. L. RouLe. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 1373-1374.) Le mode de développement du blastoderme se réduit à deux phé- nomènes corrélatifs : 1° La différenciation périphérique du deutolécithe sur tout le pourtour de l’ovule, en un plasma formatif, destiné à devenir le protoplasma des cellules du blastoderme. 29 La division nucléaire qui ne cesse de s'effectuer dans les par- ties du blastoderme nouvellement formées, de sorte que tous les noyaux du blastoderme proviennent, sans exception, du noyau primitif de l’ovule fécondé. J. C. SUR UNE MATIÈRE COLORANTE DES ÂIAPTOMUS, ANALOGUE A LA CAROTINE DES VÉGÉTAUX, par M. Raphaël BLancHarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 292-294.) Le pigment du Diaptomus bacillifer est de la carotine, ou plu- tôt une carotire, car on doit penser qu'il y a plusieurs carotines, | comme il y a plusieurs chlorophylles et plusieurs hémoglobines, ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 661 Il s'ensuit que les carotines, qui se rencontrent déjà chez les Phanérogames et les Fougères, prennent rang désormais parmi les pigments animaux. I SUR LE PROSOPISTOMA VARIEGATUM DE MADAGASCAR, par M. A. VAYSSIÈRE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 95-07.) L’auteur décrit les caractères offerts par trois larves:de cette espèce, capturées près d'Ambodinangano, à 50 kilomètres de Ta- nanarive, par M. F. Sikora. J. C. SUR LA GLANDE DE L'OREILLETTE (PALUDINA VIVIPARA) ET LA GLANDE NÉ- PHRIDINIENNE (Murex srAanparis), par M. L. CuÉNoT. {Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1275-1277.) La glande de l'oreillette est une glande lymphatique ; la glande néphridinienne est simplement un organe de réserve, différencia- tion particulière du tissu conjonctif, accumulant dans ses cellules des matières protéiques. J. C. SUR L'ORGANISATION DES GASTROPODES PROSOBRANCHES SÉNESTRES (/Vg£p- TUNEA CONTRARIA LINNÉ, par MM. P. Fiscuer et E.-L. Bouvier. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 412-414.) I Chez le Veptunea contraria, tous les organes situés à droite chez les Prosobranches dextres ont été transportés à gauche, et réciproquement. On observe donc une disposition absolument contraire à celle des Lanistes et des Meladomus. J. C. SUR LA PHYSIOLOGIE COMPARÉE DES SENSATIONS GUSTATIVES ET TACTILES CHEZ LES PHOLADES, par M. Raphaël Dugois. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 473-475.) Si l'on cherche quel est le siège de la sensation gustative, en Revue Des TRAV. sctENT. — T, XI, no 10. 46 662 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES déposant directement des traces de substances sapides sur diffé- rents points du corps de l’animal, on remarque d’abord, contrai- rement à ce qu'on aurait pu supposer, que les grands palpes qui entourent la bouche du Mollusque ne sont pas sensibles à ce genre d’excitant. Il en est de même pour les autres points du corps, sauf pour la paroi interne et externe du manteau, y compris la membrane contractile qui réunit en avant les deux valves. Les plaques et Les cordons de Poli, organes de sécrétion, sont très peu sensibles. L'impression a lieu sur le segment épithélial; la sensation est produite par le mouvement du segment contractile qui lui fait suite; la perception a lieu dans les ganglions, et elle est exprimée par la contraction des muscles moteurs du siphon. J.-C: SUR LE QUATRIÈME ORIFICE PALLÉAL DES PÉLÉCYPODES, par M. PELsE- NEER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890,p. 154- 156.) Il existe un grand nombre de Pélécypodes ou Lamellibranches chez lesquels le manteau est très fermé, par suite de la soudure de ses lobes en deux points. Cette double soudure laisse alors subsister trois orifices dis- tincts faisant communiquer la chambre palléale avec l'extérieur : orifices pédieux, branchial et anal. | ‘Chez certains de ces « triforés », il existe, en outre, dans la ligne de soudure, souvent fort longue, qui sépare les orifices pé- dieux et branchial, un quatrième orifice très petit. Les espèces chez lesquelles ce quatrième orifice a été signalé appartiennent, comme l’auteur l’a précédemment indiqué, aux: genres Solen, Lutraria, Glycimeris (Panopæa), Myochama, Chamo- strea, Thracia, Pholadomya et Aspergillum. La fonction physiologique de ce quatrième orifice n’a pas été clairement élucidée. On à supposé qu'il pouvait servir à l’intro- duction de l’eau quand les siphons ou les orifices siphonaux sont contractés. Quant à son origine morphologique, aucune explication n'avait été donnée. Telle est la lacune que M. Pelseneer s'est efforcé de combler. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 663 Ses recherches l'ont amené à conclure que le quatrième orifice est le reste d’une ouverture qui servait exclusivement au passage du byssus. | DCE SUR LA PARENTÉ DES ANNÉLIDES ET DES MOLLUSQUES, par M. Grann. | (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 90-93.) Dans ses belles recherches sur l’'embryogénie comparée de cer- tains Annélides et de certains Mollusques (1876), par conséquent, bien avant MM. Hatschek et Roule, M. Giard avait montré l’intime parenté qui unit ces types. Peu après (1878), il proposait de les réunir, avec quelques groupes satellites, dans un embranchement comparable à ceux des Arthropoda et des Vertebrata. Cet embranchement des Gymnotoca était surtout caractérisé au point de vue anatomique, par l'existence d’un système excré- teur secondaire (deutonèphres ou organes segmentaires), rempla- cant le système excréteur primaire (système protonéphrique), dont l'existence est permanente dans le groupe ancestral des Vers plats. ; Ce groupe des Gymnotoca était si naturel, si conforme à tous les enseignements de l’embryologie, que d’autres auteurs l'ont adopté à leur tour, se bornant à en changer le nom, pensant ainsi pouvoir le présenter comme une conception absolument nouvelle et entièrement inédite. Tous les zoologistes au courant de ces questions avaient déjà ré tabli sur ce point les droits de M. Giard, mais ils doivent lui savoir gré de revenir sur ses études antérieures pour les étendre et Les résumer dans une loi qu’on ne saurait trop méditer, car elle met hors de doute certaines affinités longtemps incertaines, en même temps qu’elle explique de regrettables erreurs : Lorsque, dans le déveloupement d'animaux voisins, un organe prend naissance, tantôt par invaginalion ou reploiement d'un feuil- let cellulaire (processus Wolffien), tantôt par formation d'une masse cellulaire pleine qui, plus tard, peut se cliver ou se creuser d'une cavité, ce dernier mode de formation doit étre considéré comme une condensation du premier. On voit immédiatement que cette formule s'applique aux Gym notoca, non seulement dans la question des deux formes de mé- à ARE. AD 2° S 664 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES soderme, mais aussi dans la comparaison de l’Archigastrula et des modes dérivés de gastrulation, dans la formation du système nerveux ventral par une gouttière (Salmacina, Protodrilus), com- parée au mode de formation par épaississement, etc. S'il fallait montrer toute l'importance de la loi, il suffirait pré- cisément d’invoquer la vive lumière qu'elle jette sur les variations évolutives du système nerveux. A l'égard de ce dernier appareil et de l’exoderme en général, M. Giard ajoute que chez les divers Annélides (polychætes ou oli- gochætes) dont il a étudié l’'embryogénie, il n’a jamais rien vu de semblable au syncytium décrit par M. Roule. Avec plus ou moins de facilité, suivant les types, les contours des cellules exodermi- ques peuvent toujours être mis en évidence par des réactifs ap- propriés. J. C. . SUR LE DÉVELOPPEMENT DES FEUILLETS BLASTODERMIQUES CHEZ LES GÉ- PHYRIENS TUBICOLES (Paoronis Sagarigri NOV. SP.), par M. L. RouULE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1147- 11/9.) Dans son ensemble, le développement des feuillets blastoder- miques chez les Phoronis rappelle celui qu’on est habitué à trou- ver chez les larves du type Zrochophora. Le nombre des initiales mésoblastiques, supérieur à deux, montrerait seul un indice d’infériorité, et permet d'admettre que la dualité des initiales chez les Trochozoaires est la simplification d’une pluralité primordiale, semblable à celle qui existe chez les larves de certains Plathelminthes. J. C. Du SENS DE L'ODORAT CHEZ LES ÉTOILES DE MER, par M. Prouno. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 1343- 1346.) L'organe très rudimentaire de la vue ne sert pas à l’Astérie, dans la recherche de sa nourriture. L'odorat seul intervient. Ce sens n’est pas diffus ; il est localisé dans les tubes ambulacraires inaptes à la locomotion, situés en arrière de la plaque ocellaire. J. C. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 663 SUR LA DISPOSITION DES CLOISONS MÉSENTÉROÏDES CHEZ LA P£ACHIA xaAs- raTA, par M. L. FAUROT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 52-54.) Dans cette Actinie, les cloisons mésentéroïdes sont au nombre de vingt, constituant dix paires distinctes. Au-dessous de l’œsophage, jusqu’à la partie inférieure non munie d’un orifice, les cloisons peuvent, d’après leurs dimensions, se diviser en trois ordres. à: Les cloisons de troisième grandeur sont stériles ; diverses par- ticularités relatives aux organes génitaux s’observent dans les cloisons appartenant aux deux autres ordres. FANS: DÉVELOPPEMENT DE L’ÆALCAMPA CHRYSANTHELLUM, par M. FAUROT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 249-251.) Les cloisons sont au nombre de vingt-quatre, dont douze grandes et douze petites. L’inégalité de leurs dimensions est en rapport avec le dévelop- pement graduel des cloisons. J. C. SUR LES CELLULES INITIALES DE L'OVAIRE CHEZ LES HYDRES D'EAU DOUCE, par M. Joannes CHarin. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 414-416.) Tandis que les éléments primordiaux du testicule sont repré- sentés par de petites cellules irrégulières, souvent amiboïdes, à noyau normal, on constate une formation très différente sur le point où s’ébauche le futur ovaire. Le tissu interstitiel y devient le siège d’une prolifération rapide qui se traduit par l'apparition d'éléments assez spéciaux. Au pre- mier abord, chacun d’eux semble se résumer en un énorme noyau clair, granuleux, parfois vacuolaire. Tel est l’aspect qui a trompé plusieurs observateurs : se bor- nant à un examen succinct, ils ;ont représenté ce tissu comme formé de « noyaux libres » ; il n’en est rien, car autour de chaque 666 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES noyau se trouve une mince couche de protoplasma, formant le. corps même de l'élément, qui s'affirme ainsi comme une véritable cellule. Pour s’en convaincre, il suffit de suivre une technique appropriée, Étendues à l'Aydra viridis, à l'Hydra fusca et à l'Hydra grisea, les recherches donnent constamment des résultats identiques. - Elles montrent, une fois de plus, avec quelle fréquence l’histo- logie zoologique présente des exemples de cellules à protoplasma somatique très réduit, presque méconnaissable, et à noyau volumi- JEUX. X. SUR L'ANATOMIE DES ÉPONGES CORNÉES DU GENRE ŸZIRCINIA ET SUR UN GENRE NOUVEAU, par M. H. For. (Comptes rendus de l'Acad, des sciences, t. CX, 1890, p. 1209-1211.) Les Éponges du genre Âircinia possèdent deux systèmes de fibres : les unes grosses et analogues à celles de l'Éponge de toi- lette ; les autres fines et considérées par divers auteurs comme étant l'œuvre d’un parasite ou d'un commensal. Pour M. Fol, elles sont, au contraire, partie intégrante du Spongiaire. L'auteur donne le nom de Sarcomus à un genre nouveau repré- senté par une espèce des environs de Nice (S. Georgei). Ge type se rapproche des /ircinia et des £'uspongia par son système aqui- fère ; il semble intermédiaire, pa son squelette, entre les Spon- geia et les pins LARG MÉTHODE NOUVELLE POUR ÉTUDIER AU MICROSCOPE LES ÉLÉMENTS ET LES- TISSUS DES ANIMAUX A SANG CHAUD A LEUR TEMPÉRATURE PHYSIOLO- GIQUE, par M. L. Ranvier. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 686-689.) Le principe de la méthode est très simple, car elle consiste à plonger le microscope ei la préparation à examiner dans un bain d’eau chaude (36° C. à 399 C.). Pour obtenir une réussite complète, il faut se placer dans cer- taines conditions que M, le professeur Ranvier expose en détail et ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 667 qui permettent de réaliser nombre d'observations impossibles à tenter avec les méthodes ordinaires. On arrive ainsi facilement à montrer la division des cellules lymphatiques, à établir que des éléments anatomiques séparés de l'animal avant la mort et conservés dans certaines conditions, sont encore vivants au bout de vingt-quatre heures, etc. L’appli- cation de cette méthode donne des résultats du plus haut intérêt ; elle est également précieuse pour les recherches personnelles et pour.les démonstrations inséparables de tout enseignement his- tologique., | =. JG. SUR LES ÉLÉMENTS ANATOMIQUES DE LA SÉROSITÉ PÉRITONÉALE, par M. L. Ranvier. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 768-772.) Après avoir exposé quelles précautions doivent être prises pour recueillir la sérosité péritonéale pure de tout mélange avec les autres humeurs de l'organisme, M. le professeur Ranvier fait con- naître les éléments anatomiques qu’on peut y observer chez e Lapin, le Rat, le Chat, les Batraciens. | .. On trouve toujours dans la sérosité péritonéale des hématies qui doivent être ainsi comptés au nombre de ses éléments nor- maux. | .. Les autres éléments sont des cellules incolores dont le volume, la structure et les réactions sont variables. | Chez le Lapin, les cellules incolores mesurent souvent 20 k. Or, il n’y a pas dans le sangetlalymphe des cellules aussi grandes. Si donc ces cellules de la sérosité péritonéale sont des cellules lym- phatiques, elles se sont modifiées après avoir passé des vaisseaux sanguins ou lymphatiques dans le péritoine. Lorsqu'on élève la température de la préparation à 38°C, on constate que la plupart de ces cellules sont amiboïdes ; quelques- unes n’émettent pas de prolongements et ne bougent aucunement sans se distinguer d’ailleurs des éléments amiboïdes, Il en est autrement chez le Rat. Sa sérosité péritonéale renferme bien, parmi ses éléments incolores, des cellules amiboïdes et d’au- tres qui ne le sont pas, seulement celles-ci se distinguent immé- diatement. Elles sont granuleuses et pourvues d’un noyau qui, Y LE FE né SUR RE, LS th et 17 AC 1 J x : : = ] di. æ - k 1 + : ne # 668 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES phénomène exceptionnel, est la partie la moins réfringente de la cellule. Ces cellules granuleuses ne se fragmentent pas à la manière des singuliers clasmatocytes dont nous devons la connaissance à M. Ranvier, mais elles se désagrègent et leurs granulations sont alors mangées et probablement digérées par les cellules lympha- tiques. Dans la sérosité péritonéale du Chat on observe, comme chez le Lapin et le Rat, des cellules lymphatiques, amiboïdes et leucocytes proprement dits, ainsi que de grandes cellules à noyaux multiples et physaliphores. Il est à remarquer que, parmi les cellules lymphatiques de la sérosité péritonéale des trois Mammifères sus-indiqués, il y en a toujours qui contiennent du glycogène. La Grenouille ne montre pas de cellules granuleuses analogues à celles du Rat, mais on en rencontre chez les Urodèles (Triton crété, Axolotl, Salamandre maculée). En terminant, M. Ranvier présente, sur les rapports de ces cel- lules granuleuses et des clasmatocytes, des considérations fort importantes. Chez les Grenouilles, comme chez les Urodèles, on trouve, dans l'épaisseur des membranes séreuses, des clasmatocytes vrais, c’est- à-dire de ces éléments cellulaires qui se ramifient et abandonnent dans les mailles du tissu conjonctif des fragments de leur propre substance. D'autre part, les cellules sphériques et granuleuses de la sérosité péritonéale des Urodèles se comportent comme celles du Rat. Arrivées au terme de leur évolution, elles se désagrègent et, en employant les réactifs appropriés, on retrouve quelques- unes des granulations qui les composaient dans l’intérieur des cellules lymphatiques amiboïdes avoisinantes. On peut donc admettre une étroite parenté entre les clasmato- cytes compris dans les membranes et les éléments non amiboïdes de la sérosité péritonéale. Les uns comme les autres proviennent de leucocytes et leur rôle physiologique semble analogue, bien que le procédé de la clasmatose soit un peu différent. Non seulement les histologistes, mais tous les biologistes pour- ront apprécier les féconds enseignements qui découlent de telles observations, pleines de révélations nouvelles sur la vie cellulaire et ses perpétuels conflits. J, C. ANALYSES ET ANNONCES, — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 669 DE LA MEMBRANE LYMPHATIQUE DU SAC ŒSOPHAGIEN DE LA GRENOUILLE, par M. L. Ranvier. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t, CXT, 1890, p. 863-865.) Malgré sa minceur, la membrane du sac lymphatique offre une structure complexe et très intéressante. Sa face séreuse est recouverte d’un épithélium à bords sinueux et sa face lymphatique d’un épithélium à bords rectilignes. Quant à sa charpente, formée de fibres connectives et de fibres élastiques, elle contient dans ses alvéoles des cellules connectives, des cellules à noyau vésiculeux qui dérivent probablement des précédentes, enfin des cellules Iymphatiques et des clasmatocytes. Il arrive à la membrane des filets nerveux composés de fibres de Remak et de fibres à myéline, qui perdent bientôt leur gaine médullaire pour se transformer en fibres de Remak. De ce plexus se dégagent des fibres nerveuses qui se terminent par des extrémités libres ou qui, après avoir décrit une anse, se soudent à elles-mêmes et forment une figure semblable à un anneau de clef. La comparaison de ces anneaux avec les boutons terminaux conduit à penser que ceux-ci pourraient bien être des anneaux athrésiés. On voit combien est instructive l’observation de cette membrane : le dimorphisme de ses cellules endothéliales montre qu’on ne doit attacher qu’une faible importance à la forme de ces éléments et qu'on ne saurait, par exemple, continuer à distinguer ainsi les canaux lymphatiques des vaisseaux sanguins; les clasmatocytes affirment ici de nouveau leurs curieuses propriétés; enfin nous y trouvons des données inattendues et qui éclairent d’une vive lu- mière la signification de certaines terminaisons nerveuses dont la véritable nature était restée fort obscure. J. C. NOUVELLES RECHERCHES SUR LA DIVISION DES CELLULES EMBRYONNAIRES CHEZ LES VERTÉBRÉS, par M. L.-F. HENNEGUY. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 116-118.) Dans les cellules de segmentation de l’œuf de la Truite, on trouve deux sphères attractives placés en général vis-à-vis de chaque extrémité du grand axe du noyau. ‘GTR : .. REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Chaque sphère possède un centrosome. Autour de la sphère, le protoplasma cellulaire présente une disposition rayonnante très nette. re. OBSERVATIONS SUR LE SAUMON DE NORVÈGE, par M, J. Kunsrzer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 695- 696.) Les mœurs du Saumon de Norvège paraissant présenter de pro- fondes différences avec celles de notre Saumon indigène, il se pourrait qu'on eût affaire à deux espèces distinctes, quoiqu'il ne soit pas impossible que ces mœurs ne fussent l'effet d’une adap- tation particulière à des conditions d'existence spéciales. J..G. DISPERSION DU SALMO QuIHMAT SUR LES CÔTES MÉDITERRANÉENNES DU SUD- OUEST DE LA FRANCE, par MM. A.-F. Marion et F. GuireL. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 311-313.) Dans les derniers jours du mois de mai 1890, de petits Sau- mons Quinnat se sont dispersés du nord au sud, jusqu’à 45 milles environ de l'embouchure de l’Aude. Il sera intéressant de rechercher si d’autres individus, faisant dans une direction différente, vers l’est, un trajet semblable, ne se sont point rapprochés des embouchures du Rhône. J. C. SUR LE NERF LATÉRAL DES CYCLOPTÉRIDÉS, par M. GuirEeL. (Compies rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 535-559.) Les Cycloptéridés, Liparis et Cyclopterus, possèdent une ligne latérale parfaitement constituée dont les organes terminaux cé- phaliques sont abrités dans trois systèmes de canaux indépen- dants, tandis que ceux du corps sont libres à la surface de la peau et innervés par le nerf latéral. JC. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 674: SUR LES DIFFÉRENCES SEXUELLES DU /E&PADOGASTER BIMACULATUS, Par - M. F, Guirec. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1. CXI, 1890, p. 759-761.) Hair #1 On peut observer des différences notables entre les individus de Lepadogaster bimaculatus ; mais ces formes ne constituent pas des espèces nouvelles, | J. C. SUR QUELQUES CARACTÈRES TRANSITOIRES PRÉSENTÉS PAR LE CHELMO ROS- - TRATUS JEUNE, par M. Léon VaiLLanT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 756-757.) . Avant de prendre sa forme parfaite, le Chelmo rostratus pré- sente des caractères transitoires qui permettent d'étendre à ce genre les notions acquises pour d’auires types, dans le groupe des Squammipennes, en ce qui concerne les métamorphoses des Poissons. D'autre part, la disposition singulière du préopercule peut aider à établir les relations naturelles des genres Æolacan:: thus et Pomacanthus avec les Chelmo et sans doute les C'hætodon. J. QG. DÉVELOPPEMENT POST-EMBRYONNAIRE DU REIN DE L'AMMOCÈTE, par M. L. VIALLETON. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. GXI, 1890, p. 399-401.) Le rein (mésonéphros) de l’'Ammocète est situé dans le corps graisseux, bande de tissu cellulo-adipeux qui court de chaque côté de la ligne médiane, dans toute la longueur de la cavité ab- dominale, On doit distinguer dans le rein deux parties : 1° un lobe anté- rieur, formé par des tubes contournés débouchant dans des glo- mérules, isolés ou groupés en petit nombre, mais jamais disposés en série continue; 2° un lobe postérieur qui forme la majeure partie de l’organe et se distingue du précédent en ce que les glo- mérules y sont disposés côte à côte, formant une véritable co- lonne glomérulaire. Le rein de la Lamproie, qui occupe toute la partie postérieure 672 _ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES du corps graisseux, est évidemment une formation nouvelle, mais il n’est pas indépendant du rein de l’'Ammocète ; il n’est, en réa- lité, que la continuation du lobe postérieur de celui-ci. J. C. Du RÔLE DE L'AIR DANS LE MÉCANISME PHYSIOLOGIQUE DE L'ÉCLOSION, DES : MUES ET DES MÉTAMORPHOSES CHEZ LES INSECTES ORTHOPTÈRES DE LA FAMILLE DES ACRIDIDES, par M. J. KünckeL D'HERcuLAIS. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. EX, 1890, p. 807-809.) . À tous les stades de leur développement, les Acridiens dimi- nuent la capacité de leur cavité générale, par l'introduction di- recte d’air dans le tube digestif, afin de refouler le sang, soit dans un appareil spécial (ampoule cervicale), soit dans les différentes régions du corps. J. C. SUR LA RESPIRATION DE LA SAUTERELLE, par M. Ch. CoNTEJEAN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 361- 363.) Chez le Decticus verrucivorus, l'inspiration est passive, due à l’élasticité des pièces du squelette et à la réaction des viscères. L’expiration est active et dure plus longtemps que l'inspiration. Lorsqu'on excite un ganglion de la chaîne nerveuse, on pro- duit l'arrêt direct de la respiration, dans la région commandée par ce centre, et l’arrêt réflexe dans les autres. J. C. DE LA SPERMATOGÉNÈSE CHEZ LES LOCUSTIDES, par M. Armand Sapa- TIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OXI, 1890, P- 797-799.) Les traits fondamentaux de la spermatogénèse chez les Locus- tides (Locusta viridissima, Decticus albifrons, Decticus griseus), peuvent se résumer ainsi : 1° Formation dans le protoplasme d’une vésicule protoplasmique située du côté du pôle caudal ; ee s 4 : Li z L ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 673 20 Accroissement de cette vésicule devenue vivement colorable, -et formant ce que l’on considère comme la tête du spermatozoïde ; 3° Les grains de nucléine du noyau deviennent vésiculeux et forment un groupe de vésicules nucléaires qui, en se fusionnant, constituent la coiffe céphalique, en forme d’ancre ; 4° Le protoplasme s’allonge sous forme d’une queue, dans l’axe de laquelle apparaît un filament qui restera comme queue du sper- matozoïde. J. C. A SUR L'APPAREIL EXCRÉTEUR DE QUELQUES CRUSTACÉS DÉCAPODES, par M. P. Marcuaz. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 458-461.) L’auteur décrit l'appareil excréteur chez les Æomarus vulgaris, Palæmon serratus, Pagurus Bernhardus, Galathea strigosa, et enfin chez divers Brachyures. Le labyrinthe de ces derniers correspon- drait à la substance corticale de l'Écrevisse, mais M. Marchal ré- serve ses conclusions générales pour un prochain mémoire. nC: SUR L'APPAREIL EXCRÉTEUR DE LA LANGOUSTE, DE LA GÉBIE ET DU CRAN- GON, par M. P. MarcaL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CIX, 1890, p. 580-582.) Après avoir décrit l'appareil excréteur chez ces trois espèces, M. Marchal consacre une note additionnelle à la pièce mobile qui porte, chez les Brachyures, l’orifice excréteur. Cette pièce est l’homologue du premier article de l’antenne (coxocérite) des Macroures. à feu D SUR LES CRUSTACÉS DES SEBKHAS £T DES CHOTTS D ALGÉRIE, par MM. Ra- phaël BLancaaARp et Jules Ricxarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 118-120.) À part quelques Phyllopodes, les Crustacés mentionnés dans cette note sont nouveaux pour la faune algérienne. J. C. 674 | REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE DIMORPHISME SEXUEL DES COPÉPODES ASCIDICOLES, par M. C. Canu. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, +890, 7 759.) Prenant comme type l’£nterocola fulgens (van Beneden), com- mun à Wimereux dans le Polyclinum succineum (M.-Edw.), M. Canu montre que l’éthologie et l’ontogénie s'accordent pour établir l'identité des formes sexuelles ; leur dimorphisme devient des plus remarquables par la précocité de son apparition dans le cours des métamorphoses embryonnaires. Lée Enteropsidæ pré- sentent des faits analogues. J. C, SUR LE DÉVELOPPEMENT DES CRUSTACÉS ASCIDICOLES, par M. E. Canu. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, 1890, p. 919-920.) Les recherches de M. Canu ont porté sur les otodelphyidæ et les £'nterocolidæ ; elles comblent une véritable lacune, car le dé- veloppement des Crustacés parasites des Ascidies avait été peu étudié, et leurs métamorphoses n'avaient pas été suivies entiè- rement. . L'influence des conditions éthologiques sur l’évolution em- bryonnaire se manifeste, chez ces animaux, par une remarquable condensation de l’embryogénie. J. C. SUR LA STRUCTURE DES CENTRES NERVEUX DU LIMULE, par M. H. Viac= LANES. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 831-833.) L'auteur décrit la structure des centres nerveux, estimant que les faits ainsi observés sont de nature à établir les affinités natu- relles des Limules ; il se propose de développer ces considérations dans un travail en préparation. J. C. ANALYSES ET ANNONCES, — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 675 SUR UN NOUVEAU GENRE D'ACARIEN SAUTEUR, par MM. Topsenr et TrouessarT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OXI, 1890, p. 891-893.) Les auteurs créent un genre spécial (Vanorchestes amphibius) pour ce petit Acarien des côtes du Calvados, qui saute en faisant des bonds énormes; particularité curieuse, car la faculté de sau- ter, si commune chez les Insectes et les Thysanoures, est excessi- vement rare chez les Arachnides et les Acariens. | “te RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA LOCOMOTION DES ARTHROPODES, pal M. J. Demoor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 839-840.) La note de M. Demoor est consacrée à l'étude de la marche chez les Crustacés, Arachnides et Insectes, C’est dans cette der- nière classe qu’elle s’exerce avec la plus grande perfection méca- nique. J. C. SUR L'ORGANISATION DES COLLECTIONS DE MALACOLOGIE AU MUSÉUM D’HIs- TOIRE NATURELLE, par M. Edmond PERRIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1890, p. 1144-1146.) L'aménagement dans les nouvelles galeries du Muséum des col- lections de malacologie était une occasion de refondre ces collec- tions. M. le professeur Edmond Perrier expose l'ordre dans lequel elles ont été classées d’après les travaux entrepris sous sa direction et destinés à combler les lacunes que présentait la science relative- ment à l’organisation des Mollusques. J. C. SUR LE MÉCANISME DE LA RESPIRATION CHEZ LES AMPULLARIDÉS, par MM. P. Fiscuer et E.-L. Bouvier. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 200-203.) L'adaptation à la vie aérienne étant beaucoup moins avancée 676 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES chez les Lanistes que chez les Ampullaires, c’est par ce procédé qu’on doit expliquer l'allongement du siphon dans ces dernières et la différenciation physiologique qui s’est produite entre le si- phon et la fente palléale gauche. : ee D LE SANG ET LA GLANDE LYMPHATIQUE DES APLYSIES, par M. CuÉnor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, 1891, p. 724- 720.) Les amibocytes sont normaux, renfermant un petit nombre de granules albuminogènes, réfringents, jaunes ou brunâtres. On doit attribuer à la crista aortæ la signification d’une glande Jymphatique. JL SUR LE PRÉTENDU APPAREIL CIRCULATOIRE ET LES ORGANES GÉNITAUX DES NÉOMÉNIÉES, par M. G. Pruvor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 59-62.) | Le prétendu cœur n’est qu'un simple raphé dorsal, continuation de la cloison de séparation des glandes génitales. Les tubes néphridiens sont de simples conduits génitaux, n’ayant ni fonction rénale, ni valeur d'organes segmentaires. L'appareil génital, dans son ensemble, rappelle de très près celui des Gastéropodes hermaphrodites, avec cette différence qu'ici toutes les parties sont paires et symétriques. J. C. SUR LE DÉVELOPPEMENT D'UN SOLÉNOGASTRE, par M. G. Pruvor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 689 692.) La segmentation est à peu près identique à celle du Dentale et de certains Lamellibranches. La larve astome, à trois segments, n'a d’analogue connu que chez les Brachiopodes. Le rejet de presque tout l’ectoderme primitif après formation du ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 677 corps futur à l’extrémité inférieure de la larve à été signalé chez un Polygordius. Le revêtement tégumentaire du jeune Solénogastre rappelle de très près celui du jeune Chiton à l’âge correspondant. La connaissance de l’évolution des feuillets et des organes in- ternes sera nécessaire pour déterminer la valeur de ces ressem- blances multiples. 1 AE DA SUR UN ESSAI D'OSTRÉICULTURE TENTÉ DANS LE VIVIER DU LABORATOIRE DE Roscorr, par M. H. ne Lacaze-DuTuiers. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1355-1357.) Dans cette communication, destinée surtout à prendre date et à fixer l’époque du commencement des essais d’ostréiculture tentés à Roscoff, M. de Lacaze-Duthiers expose les résultats, déjà très dignes d'attention, qui ont été obtenus. Le naissain placé dans le vivier de Roscoff présentait, après deux mois de séjour (du 24 avril au 26 juin 1890), un accroissement no- table du bord libre de la coquille. Cette croissance prouve évidemment que le naïssain s’est trouvé dans des conditions biologiques particulièrement favorables; elle fait espérer qu'après deux années la taille acquise par les élèves permettra de les considérer comme étant devenues marchandes. FC SUR LA RÉFECTION DU TEST CHEZ L'ANODONTE, par M. MoYNIER DE VIL- LEPOIx. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p- 203-206.) La coquille est un produit de secrétion du manteau. Le premier état du test est toujours une formation purement organique. | Le calcaire destiné à consolider la coquille est emprunté au milieu ambiant. rt. Revue pes TrAv. sCcIENT. — T. XI, n° 10. 47 678 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DEUX NOUVEAUX PÉLÉCYPODES HERMAPHRODITES, par M. PELSENEER J (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1081-1083.) Alors que l’hermaphroditisme est la règle dans des groupes entiers de Gastéropodes, les Pélécypodes monoïques sont peu nombreux (Pecten glaber, P. maximus, P. jacobœus, Ostrea edulis, Cardium norvegieum, Pisidium pusillum, Cyclas cornea, Pandora rostrata, Aspergillum dichotomum, probablement Clavagella). Les recherches de M. Pelseneer permettent d’ajouter à cette liste Lyonsiella abyssicola et Poromya granulata. T6. SUR L'IDENTITÉ DE COMPOSITION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL DES PÉLÉ- CYPODES ET DES AUTRES MOLLUSQUES, par M. P. PELSENEER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 245-246.) L'absence, chez les Pélécypodes, du connectif pleuro-pédieux et d’un ganglion pleural visible a été considéré comme un carac- tère distinctif de cette classe. Estimant que chez des Mollusques déjà assez spécialisés, comme les Pélécypodes, le système nerveux central doit présenter les mêmes ganglions principaux que dans les formes les plus ar- chaïques, M. Pelseneer a examiné la constitution de ce système dans les genres les plus primitifs (Vucula et Solenomya). On y re- trouve les centres pleuraux des autres Mollusques et les connectifs pleuro-pédieux. Dans les Pélécypodes plus spécialisés que ces deux genres, les ganglions cérébral et pleural sont fusionnés dans une masse gan- glionnaire unique (appelée toujours ganglion cérébral), ainsi qu’on peut le reconnaître dans des sections de cette masse. Les deux connectifs cérébro-pédieux et pleuro-pédieux sont réunis sur toute leur longüeur. J. C. SUR LA CONFORMATION PRIMAIRE DU REIN DÉS PÉLÉCYPODES, par M. P, PELseNxEer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 283-584.) On admet généralement que la structure du rein écarte les Pélé- è cypodes des Gastropodes. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 679 _ En choisissant les termes de comparaison dans les Pélécypodes actuels les plus archaïques (Protobranchiés — Nuculidæ + Sole- nomyidæ), M. Pelseneer montre que cette assertion classique est absolument erronée. Il existe en réalité une grande conformité entre les Pélécypodes protobranchiés et les Fissurellidæ, au point que les reins des Sole- nomya et des Fissurella sont beaucoup plus semblables entre eux que ceux: des Solenomya et de bien d’autres Pélécypodes; ou que ceux des Fissurella et de bien d’autres Anisopleures ou Gastro- podes proprement dits. Een o. SUR LA CYCLATELLA ANNELIDICOLA, par M. H. Prouuo. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 799-801.) Les caractères propres à la Cyclatella n’ayant que la valeur de caractères spécifiques, il n'y a pas lieu d'introduire un genre nou- veau dans la famille des Loxosomidés, pour ce commensal des Clyméniens qui devra s'appeler, dorénavant, Loxosoma annelidi- cola. J. GC. SUR LA RÉPARTITION STRATIGRAPHIQUE DES BRACHIOPODES DE MER PRO- FONDE RECUEILLIS DURANT LES EXPÉDITIONS DU Ÿ RAVAILLEUR ET DU 7 4- zISMAN, par MM. Fiscuer et D.-P. OEuLert. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 247-249.) En rapprochant les seize espèces ainsi recueillies de celles qui s’observent dans les dépôts fossilifères, on arrive à cette conclu- sion que la Méditerranée possède une riche faune de surface et une faune abyssale très pauvre, tandis que la province marine lusitanienne est caractérisée par une faune de surface moins exu- bérante et par une faune abyssale remarquable à tous les points de vue. J, C. SUR LA MULTIPLICATION ET LA FÉCONDATION DE L'Æ/YDATINA SENTA, par M. Maupas. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 310-312.) La reproduction se fait au moyen d'œufs parthénogénétiques ou 680 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES œufs d'été se divisant en deux sortes suivant qu’ils donnent nais- sance à des mâles ou à des femelles, et d'œufs d'hiver qui sont incontestablement fécondés. Un seul accouplement suffit pour féconder une femelle; un mâle possède la faculté d'en féconder plusieurs. J. C. SUR LA FÉCONDATION DE L’//rparina sexra, par M. Maupas. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 505-507.) Les seules Hyÿdatines non fécondées sont toujours des Lee de femelles. La fécondation croisée ne possède aucun avantage chez ce Ro- tifère. 10 SUR LA CONSTITUTION HISTOLOGIQUE DE QUELQUES NÉMATODES DU GENRE Ascaris, par M. L. Jammes. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 65-66.) La couche dite granuleuse, limitée d’un côté par la cuticule, de l’autre par la couche musculaire, n'’offrirait jamais un aspect épi- thélial. Cependant l’auteur y mentionne, à différents niveaux, des petits lits de cellules souvent disposées sur plusieurs rangs. En raison de la grande similitude de structure que M. Jammes admet entre la couche granuleuse et le système nerveux, celui-ci ne serait qu'une condensation de cette masse neuro-épithéliale sur divers points du corps. J. C. SUR LES DIFFÉRENCES EXTÉRIEURES QUE PEUVENT PRÉSENTER LES /VEw4- TOBOTHRIUM, A PROPOS D'UNE ESPÈCE NOUVELLE, par M. R. Monrez. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 833-836.) En décrivant une nouvelle espèce (NW. Guernei), M. Moniez ap- pelle très justement l’attention sur le singulier genre Vematobo- thrium. Il ressemble autant à un Nématode qu’à un Cestode ; en réalité on doit le regarder comme un Trématode aberrant. ; : THE pe “ “ Jedi Ra EE = y + * x # ”. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 681 L'auteur discute judicieusement ces affinités multiples et con- firme le rapprochement admis par Taschenberg entre le Vema- tobothrium et le Didymozoon. J. C. 22 NOTE SUR LA DIFFICULTÉ DE POUVOIR RECONNAITRE LES CYSTICERQUES DU TÆNIA SAGINATA OU INERMIS, DANS LES MUSCLES DU VEAU OU DU BŒUF, par M. A. LABOULBÈNE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 26-28.) - À On éprouve une grande difficulté pour reconnaître la ladrerie bovine, à cause de la rapide disparition de l’aspect vésiculeux des Cysticerques. J. C. DU:RÔLE DES PÉDICELLAIRES GEMMIFORMES DES OURSINS, par M. H. PRougo. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 62-64.) Ces pédicellaires représentent des organes de défense que l’Oursin dirige vers son ennemi et dont les mâchoires se tiennent prêtes à mordre. à J. C. LE SYSTÈME NERVEUX ENTÉROCŒLIEN DES ÉCHINODERMES, par M. L. CuÉNoT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 836-839.) En outre du système nerveux superficiel ou ambulacraire et du système nerveux profond, on doit distinguer un système nerveux entérocælien, placé à la face aborale ou antiambulacraire. L’an- neau nerveux génital des Oursins et des Ophiures, les cordons aboraux des Crinoïdes et des Astérides doivent être rapportés à ce système. Po SUR LE DÉVELOPPEMENT DES ÉPONGES SILICEUSES ET L'HOMOLOGATION DES FEUILLETS CHEZ LES SPONGIAIRES, par M. Yves DELAGE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 654-656.) La conception nouvelle de l’Éponge siliceuse résultant des très en outre, Sur le trajet des Canaux, les corbeilles, re nn. _schizocéliques tapissées par des cellules mésodermiques ie A ciées. “le C. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU NOYAU CHEZ LES SPONGIAIRES, parM.Joannes CHaTIN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 889-890.) La membrane nucléaire est généralement très visible, se déta- chant nettement entre le plasma cellulaire qui lui est externe et le plasma nucléaire qui lui est interne. Les caractères morphographiques du noyau rappellent singu- lièrement ce qui s’observe chez les Protozoaires et ce rapproche- ment offre, pour l’histologie zoologique, un intérêt sur lequel il est inutile d’insister. -X. NOUVELLES RECHERCHES SUR LES SPORES DES MYXOSPORIDIES (STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT), par M. P. TuHéLonan. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 692-695.) Le noyau des Myxosporidies se divise par karyokinèse. Les capsules polaires se forment aux dépens de petites masses de plasma qui e différencient dans le sporoblaste et renferment un noyau. La masse plasmique de la spore dérive d’une autre partie du sporoblaste; eile renferme deux noyaux et une vacuole à contenu colorable en brun par l’iode. J. C. LES TRAVAUX ET LES PROGRÈS DU LABORATOIRE ÂRAGO EN 1890, par M. H. ne Lacaze-DuTiers. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 130/-1310.) M. de Lacaze-Duthiers expose les travaux, les progrès et les succès du laboratoire Arago en 1890. De nombreuses et très in-\ ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 683 téressantes recherches y ont été poursuivies, tandis que d'autre part le laboratoire donnait un grand développement aux envois qu'il adresse aux diverses Facultés. Il y a dans ces envois une innovation dont l'importance est éga- lement évidente pour les observations personnelles et pour les lecons de démonstration. J: C: SUR LA FAUNE DES EAUX PROFONDES DE LA MÉDITERRANÉE AU BARGE DE Monaco, par le prince ne Monaco. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, 1890, p. 1179-1181.) Les faits exposés dans cette communication montre: que, sur certains points au moins de ses régions profondes, la Méditerranée n’est nullement un désert. Ils autorisent à émettre l'hypothèse que la décompression exer- cerait sur les organismes marins des effets physiologiques moindres que ceux qui lui étaient attribués jusqu'ici, tandis que le passage rapide par des températures très différentes en exercerait au con- traire de plus grands. J. C. $ 2 CHIMIE SUR L'ABSORPTION DE L’AMMONIAQUE DE L'ATMOSPHÈRE PAR LA TERRE VÉ- GÉTALE, par M. Th. ScaLœæsinG. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. COX, p. 429 et 499.) Les longues et belles études de M. Schlæsing sur la terre végé- tale l’ont amené à conclure que normalement les terres absorbent de l’ammoniaque atmosphérique, qui peut ensuite par l’action du ferment nitrique se transformer en azote nitrique, que ce gain n’est point négligeable et qu'on doit en tenir compte dans les ques- tions relatives à l'alimentation azotée des végétaux. Ces conclu- 684 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sions ont été vivement combattues par d’autres savants, particu- lièrement en ce qui concerne les terres calcaires; aussi l’auteur a-t-il institué, de 1886 à 1890, quatre groupes d'expériences for- mant un total de vingt-cinq essais. Le premier groupe comprend six expériences qui ont été faites avec des terres calcaires : ces terres ne peuvent fixer directement l’azote gazeux, comme l'ont montré les expériences directes de M. Schlæsing, et par conséquent tout gain d’azote doit être attri- bué uniquement à l'apport atmosphérique. Le deuxième groupe comprend des expériences sur deux terres également impropres à fixer l'azote gazeux : l’une contenait 40 pour 100 de calcaire et l’autre en était exempte, ce qui permettait d'apprendre si le calcaire exerce une influence mauvaise ou bonne. Les troisième et quatrième groupes contiennent seize expérien- ces faites avec des terres exclusivement calcaires, les unes toujours humides, les autres toujours sèches. L'auteur donne ensuite ses observations numériques et le détail circonstancié du mode opératoire : il a trouvé pour les gains d’a- zote, rapportés à l’hectare, des nombres, variant avec les terres, de 15k5,3 à 5ok8,1 acquis par des terres privées de calcaire. Pour la deuxième série, les gains d’azote ammoniacal ont été plus grands, dans le cas des terres contenant 37 pour 100 de cal- caire, que pour celles qui en étaient privées. Les terres de la troisième et de la quatrième série, exclusivement calcaires, ont toutes absorbé de l’ammoniaque. De sorte qu’en résumé, une terre végétale nue quelconque,sèche ou humide, absorbe l’ammo- niaque atmosphérique; et les quantités d’azote ainsi absorbées sont trop importantes pour qu’on puisse les négliger. L’ammo- niaque étant absorbée en vertu de la différence de ses tensions dans l’air et dans la terre, son absorption est maximum quand la tension dans la terre est nulle, cas qui se réalise quand la terre est humide, parce qu’alors le ferment nitrique fait disparaitre l’ammoniaque à mesure qu'il s’absorbe. A. C. OBSERVATIONS SUR LES RÉACTIONS ENTRE LA TERRE VÉGÉTALE ET L'AMMO- NIAQUE ATMOSPHÉRIQUE, par M. BERTHELOT. (Comptes rendus de l’A- cad. des sciences, t. CX, p. 558.) M. Berthelot formule contre les mémoires précédents de ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 685 M. Schlæsing une série de critiques que l’on ne peut résumer; il continue à penser que la fixation de l’azote ammoniacal, apporté par l'atmosphère, est extrêmement minime, sinon douteuse. A Ce REMARQUES AU SUJET DES OBSERVATIONS DE M. BERTHELOT SUR LES RÉ- ACTIONS ENTRE LA TERRE VÉGÉTALE ET L'AMMONIAQUE ATMOSPHÉRIQUE, par M. Th. Scuzœsine. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 612.) M. Schlæsing répond aux précédentes critiques de M. Berthe- lot en faisant remarquer qu’il a donné des expériences précises et des chiffres observés. Quant aux critiques formulées par M. Ber- thelot, M. Schlæsing estime qu’elles sont tout aussi bien appli- cables aux expériences de M. Berthelot qu'aux siennes. A. C. RECHERCHES SUR QUELQUES PHÉNOMÈNES QUI SE PRODUISENT PENDANT LA CONDENSATION DES GAZ CARBURÉS SOUS L INFLUENCE DE L'EFFLUVE, par M. SCHUTZEMBERGER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t.CX, p. 960.) Les phénomènes très curieux, observés par le savant chimiste, tendent à montrer que, sous l'influence de hautes tensions élec- triques, le verre peut être traversé par des particules matérielles, telles que la vapeur d’eau et l'oxygène, et est doué d’une certaine porosité. En condensant en effet, sous l'influence de l’effluve élec- trique, du gaz oxyde de carbone pur et sec, dans un appareil com- plètement clos, l’auteur a obtenu des produits de condensation contenant de l'hydrogène, et une augmentation du poids de son tube à expérience. M. Schutzemberger décrit longuement les ingénieuses dispo- sitions dont il a fait usage pour mener à bien ces délicates expé- riences et montrer que tous ses résultats sont concordants. NC 686 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES CONDENSATIONS DE L'OXYDE DE CARBONE ET LA PÉNÉTRABILITÉ DU VERRE PAR L'EAU, par M. BERTuELOT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 609.) DUC E L'auteur rapporte des expériences personnelles qu'il a faites sur la condensation de l’oxyde de carbone par l’effluve électrique ; il pense que, sans mettre en doute les résultats obtenus par M. Schuizemberger, il n’est peut-être pas, d’après lui, suffisamment établi que l’eau retrouvée dans les expériences du savant chimiste ait été amenée à travers le verre, et indique les procédés expéri- mentaux dont il s’est servi pour éviter toute intervention de la vapeur d’eau. À. Le SUR LA MATÉZITE ET LE MATÉZO-DAMBOSE, par M. Ch. Couges. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 46.) L'auteur à comparé la matézite et le sucre que l’on en extrait d'un composé récemment décrit sous le nom de f-pinite, qui four- nit, lui aussi, par l’action de l’acide iodhydrique, un sucre que M. Maquenne avait appelé f-inosite. De la détermination des pro- priétés physiques de ces deux corps de même formule, on peut conclure qu’ils sont identiques: la $-pinite n’est autre chose que la matézite, et la G-inosite le matézo-dambose. Du reste la matézite elle-même est identique à la pinite ordinaire isolée par M. Berthe- lot de la sève du Pinus Lambertiana. À": OBSERVATIONS SUR LE POUVOIR ROTATOIRE DE LA MATÉZITE ET DU MATÉZO- DAMBOSE, par M. A. Girarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 84.) L'auteur donne les déterminations qu'il avait faites autrefois du pouvoir rotatoire de ces substances, et qui avaient été altérées par erreur dans ses anciennes publications ; elles confirment par- faitement les observations de M. Ch. Combes. A. C:. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 687 s SUR LES CARBALLYLATES, par M. E. Guinocxer. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 47.) L'auteur décrit tous les sels de l'acide carballylique afin de pou- voir différencier cet acide de l’isomère qu'il pense en avoir ob- tenu. Mir E: SUR L’ACIDE CARBALLYLIQUE DIBROMÉ, par M. Guinocuer. (Comptes ren- dus de l’'Acad. des sciences, t. CX, p. 351.) ” | L'auteur a préparé de l’acide carballylique dibromé par l’action du brome en tube scellé sur l’acide aconitique ; il en décrit quelques sels. L'hydrogénation de cet acide ne donne que de l’acide carbal- lylique. | A. C. SUR UNE INOSITE NOUVELLE, LA RACÉMO-INOSITE, par MM. MAQUENNE et TANRET. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 86.) M. Maquenne a montré que la pinite (matézite) donne par l’ac- tion de l'acide iodhydrique une inosite (matézo-dambose) douée du pouvoir rotatoire; de son côté M. Tanret a montré le même fait pour la québrachite. Or l’inosite préparée par M. Maquenne est dextrogyre et celle de M. Tanretlévogyre; leurs pouvoirs rotatoires sont égaux et de signes contraires. Les auteurs ont constaté que ces deux composés se combinent, molécule à molécule, pour don- ner une inosite racémique optiquement inactive, et présentant avec les inosites actives qui la composent des relations tout à fait analogues à celles qui existent entre l'acide tartrique racémique et les acides tartriques droit et gauche. AC: SUR LES DIFFÉRENTES BORNYLPHÉNYLURÉTHANES GAUCHE, DROITE ET RACÉ- MIQUE ET SUR LES ISOBORNYLPHÉNYLURÉTHANES, par M. À. HALLER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 149.) La bornylphényluréthane prend naissance quand on mélange, 688 _ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES molécule à molécule, le camphol et l’isocyanate de phényle : _ ,AzHC6HS CHUOH -L COAZCHY — COS” NoOcti L'auteur a préparé les diverses bornylphényluréthanes en par- tant des camphols droit et gauche, ou en mélangeant, molécule à molécule, la bornylphényluréthane droite à sa correspondante gauche ; il a déterminé les pouvoirs rotatoires de ces différentes substances, ainsi que leurs points de fusion. A. C. PRÉPARATION DE L'ACIDE HYDROXYCAMPHOCARBONIQUE EN PARTANT DE L’ACIDE CAMPHOCARBONIQUE, par MM. HALLER et MINGuIN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 410.) L’éther camphocarbonique est chauffé en tubes scellés, à une température de 150 à 200°, avec une solution alcoolique d’éthylate de sodium ; la réaction est la suivante : CH — CO: CH CHPCO*C*HS CHU ji + C'HSOH — CH CO°CH5 Get éther est, en effet, identique à celui qu’on obtient par éthéri- fication directe de l'acide hydroxycamphocarbonique, ou en chauffant le mononitrile CH? — CAF CH” N CO: CH? avec de l'alcool chlorhydrique ; la constitution de ce mononitrile est exprimée, d’après les auteurs, par la formule précédente; ils en ont fait la synthèse par l’action de l’alcoolate de sodium sur le camphre cyané, et ils admettent la réaction suivante : CH — CAz CHE — CAz GR à CH°OH = CHU NCooc:r° À C. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 689 | SUR LES CAMPHORATES DE BORNÉOL & DROIT ET GAUCHE, par M. À. Har- LER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 580.) On peut résumer les expériences faites par M. Haller sur l’éthé- rification des acides camphoriques par les bornéols de la manière suivante : L’éthérification totale de l'acide camphorique ne s'effectue qu’à une température très élevée, et avec de l’anhydride seulement. Dans ces conditions, il est certain qu’il se produit des isomères, l'acide camphorique pouvant être partiellement transformé en acide isocamphorique ; on peut en dire autant des bornéols. Une des fonctions acides de l’acide camphorique se rapproche, dans les éthers étudiés, de celle des phénols. Ce dernier fait a déjà été mis en lumière, d'une manière directe et très nette, par M. Friedel. A. C. ACTION DU CHLORURE D'ÉTHYLMALONYLE SUR L'ÉTHYLBENZÈNE EN PRÉ- SENCE DU CHLORURE D'ALUMINIUM, par MM. Bear et V. AUGEr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 194.) Les synthèses effectuées précédemment par les auteurs en fai- sant agir le chlorure d’éthyimalonyle sur les carbures aroma- tiques, les avaient conduits à supposer que la réaction de ce même chlorure sur le benzène ou le naphtalène seul pouvait conduire à des dérivés benzéniques ou naphtaléniques contenant des chaînes latérales hydrocarbonées, par migration du groupe éthyle du chlorure d’éthylmalonyle. Pour vérifier ce fait, ils sont partis non du benzène, mais de l’éthylbenzène, et faisant agir le chlo- rure d’éthylmalonyle en présence du chlorure d'aluminium, ils ont obtenu du métadiéthylbenzène. Indépendamment de ce carbure, il se forme une dicétone & : l’éthyle diéthylobenzoylméthane : C2H5 — CSHE — CO — CH — CO — CHE — CH | CE qui se dédouble, sous l'influence des alcalis, en acide paraéthyl- benzoïque et en propyléthylophénylcétone : C2H5 — CSH* — CO — CH? — CH. AtC. T7 Ne. La PNR" 1-0 et 2 + TR TP T LATE D AT END TR ner à NSP TS MS CT TA TRES “E à F7? "he /: all “ Da 4. F * j Er a Xx: re P NTS x 4 690 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CHLORALIMIDE ET SON ISOMÈRE, TRANSFORMATION ISOMÉRIQUE RÉVERSIBLE, par MM. Béxaz et Cnoay. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, COX, p.1250) Le chloral ammoniaque donne naissance, par l’action de la cha- leur, à une série de corps, parmi lesquels les auteurs ont signalé pré- cédemment la chloralimide et la déhydrotrichlorodioxypipérazine. Mais, en même temps que la chloralimide, prend naissance un iso- mère de ce corps ; on les obtient tous Les deux à la fois : il suffit de chauffer du chloral ammoniaque et du chloral anhydre au bain-ma- rie, il passe d’abord du chloroforme, puis on continue la distillation dans le vide au bain-marie. Le résidu abandonne deux substances cristallisées : l’une est la chloralimide, l’autre un isomère de ce corps, fondant à 103°-10/° ; leur poids moléculaire est le même, il a été déterminé par la méthode cryoscopique. Ce composé se transforme intégralement en chloralimide, quand on le chauffe en tube scellé, à la température du bain-marie, avec de l’iodure de méthyle. Inversement, la chloralimide, fondant à 169°, se transforme en son isomère quand on additionne une solution de ce corps dans le chloroforme de trois molécules de brome. Les auteurs proposent les formules de constitution suivantes, basées sur les réactions et sur la détermination du poids moléculaire : AzH AzH° Z CCI: 4 CH AN CH — CCI CCI — . Gites DU AzH AzH AzH°? AzH? CH — CCI CE CCI Chloralimide. Isochloralimide. A0: SUR UNE MÉTHODE GÉNÉRALE DE PRÉPARATION DES FLUORURES DE CAR- BONE, par M. C. CHaBrié. (Comptes rendus de l’Acad. des-sciences, t. OX, p. 279.) L’auteur à préparé le fluorure de carbone CCI par l’action du fluorure d'argent sur le chlorure de carbone réagissant, molécule à molécule, dans un tube scellé, chauffé à 200°. 4 ‘Je | ANALYSES ET ANNONCES. | PR eh RER de ce gaz a été faite par M. Chabrié, par une mé- rade irès élégante qui est basée sur la réaction suivante : CF: + 6KOH — CO'K? + 4KFI + 3H°0. On dose l’acide carbonique produit par l’absorption totale du gaz dans la potasse alcoolique pure. La densité de la vapeur vient confirmer ces résultats; la densité théorique est 3,05 et la densité observée 2,90. L'auteur a appliqué ce procédé à d’autres fluorures de carbone, en particulier CCI et CCI, qui réagissent ; le gaz C‘Fl* a pour densité 3,43, la théorie demande 3,46. Pet = ACTION DU FLUOR SUR LES DIVERSES VARIÉTÉS DE CARBONE, par M. H. Moissan. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 276.) Le fluor est capable de se combiner au carbone, pour donner des gaz fluorés, mais cette attaque du carbone varie beaucoup suivant la nature du charbon employé ; les graphites ne s’atta- quent qu'au rouge sombre, il en est de même du charbon de cornue; le diamant n’est pas attaqué au rouge. Les gaz qui se produisent dans ces diverses actions sont des mélanges de fluc- rure de carbone, mais le tétrafluorure est de beaucoup le plus abondant. FAR SUR LA SYNTHÈSE DES FLUORURES DE CARBONE, par M. C. CHABRIÉ. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 1202.) L'auteur rappelle Les détails qu'il a déjà donnés sur la prépara- tion du tétrafluorure de carbone, et ses propriétés, depuis con- firmées par M. Moissan, mais il fait remarquer que son procédé de préparation fournit le gaz très sensiblement pur, et qu'il dis- pense de l’emploi un peu compliqué des appareils en métal que M. Moissan emploie, pour faire réagir les chlorures alcooliques sur le fluorure d'argent. Il signale un nouveau gaz fluoré, le fluo- rure de méthylène, qu'il a obtenu par la même méthode, et qu'il a analysé. A, C. 692 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA PRÉPARATION ET LES PROPRIÉTÉS DU TÉTRAFLUORURE DE CARBONE, par M. Morssan. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p-951.) M. Moissan a préparé le tétrafluorure de carbone par plusieurs procédés, qu'il décrit séparément : 1° Action directe du fluor sur le charbon de bois très pur; 20 Par l’action du fluor sur le tétrachlorure de carbone ; 3° Par l’action du même gaz sur Le chloroforme ; | 4° En faisant amener du fluor dans une atmosphère de mé- thane ; 5° Enfin, par l’action du tétrachlorure de carbone sur le fluorure d'argent. Ce dernier procédé est de beaucoup le meilleur. M. Moissan l’applique en faisant passer des vapeurs de tétra- chlorure de carbone sur du fluorure d'argent contenu dans un tube en métal chauffé à 200°. L'auteur indique ensuite les précautions à prendre pour puri- fier complètement le tétrafluorure de carbone, et pense que l’em- ploi de tubes en verre ne permet pas d'obtenir le fluorure de carbone pur, car le contact du verre chauffé avec le tétrafluo- rure donne du fluorure de silicium et de l’acide carbonique. CFIS + Si0? = CO? + SiFI£. L'auteur donne ensuite les chiffres d'analyse et de densité de vapeur, qui sont conformes à la théorie. A. Ce RECHERCHES SUR LA PRÉPARATION ET LES PROPRIÉTÉS DE L'ARICINE, par MM. H. Morssan et E. Lanprin. (Comptes rendus de lAcad. des sciences, t. CX, p. 469.) L’aricine se retire d’une écorce portant le nom de Quinquina de Cusco; celle que possèdent les auteurs est remarquablement riche, car elle contient jusqu’à 35 grammes de cet alcali rare par kilogramme. Le traitement est fort simple : on purifie la base ex- traite par l’éther, en la transformant en sulfate et puis en la pré- cipitant par l’ammoniaque. La formule de l’aricine est C?*H*Az:0"°. Son point de fusion est 188°-189° ; elle est insoluble dans l'eau, ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 693 1 facilement soluble dans l’éther et l'alcool. L'aricine est lévogyre …__ et donne en solution alcoolique : [tn — — 58°,18'. Enfin, les auteurs ont identifié leur produit avec l'aricine dé- rte ar Pe le lier. À (0e SUR DES ACIDES DIOXYPHOSPHINIQUES ET DES ACIDES OXYPHOSPHINEUX, par M. J. Vice. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 348.) Les aldéhydes s'unissent à l’acide hypophosphoreux pour don- ner deux nouvelles classes d’acides : Des acides trivalents et monobasiques qui sont les acides dioxy- phosphiniques. Leur constitution est exprimée par la formule gé- nérale : R — CHOH RCHOH | # POOH ou PO —RCHOH | \ R — CHOH OH Des acides divalents et monobasiques résultant de la combi- naison directe, molécule à molécule, de l’acide hypophosphoreux et de l’aldéhyde : ce sontles SUR LA HR Leur formule générale est : R — CHOH RCHOH | 4 POOH ou PO— OH | H H DOSAGE DE L’ACIDE URIQUE DES URINES AU MOYEN D’UNE SOLUTION D'HY- POBROMITE DE SOUDE A CHAUD, par M. Bayrac. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 352.) Le principe de la méthode consiste à séparer l’acide urique des autres composés azotés réagissant sur l’hypobromite, et à traiter REVUE DES TRAV. sCiENT. — T, XI, n° 40. 48 694 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ensuite cet acide par l'hypobromite en solution aqueuse à une température de 90°-100°. La séparation de l’acide urique se fait en épuisant par l'alcool le résidu de l’évaporation de l’urine au bain- marie, après précipitation de l’acide urique par l'acide chlorhydri- que faible. AR CONTRIBUTION A L'ÉTUDE CHIMIQUE DE LA TRUFFE, par M. Ad. CHATIN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 376 et 435.) Ces recherches ont été faites sur une grande variété de Truffes de diverses provenances, et avaient pour but de déterminer : Le poids de la matière sèché de la Truffe; Le poids d’azote contenu dans la matière sèche; Le poids des matières organiques et volatiles ; Le poids des cendres; L'analyse quantitative des composés minéraux contenus dans les cendres. Le savant botaniste rapporte, dans son mémoire, un très grand nombre d’analyses, d’où il paraît ressortir les faits suivants : Six corps: l’azote, le phosphore, la potasse, la chaux, le fer et le soufre,se présentent tout d’abord comme caractéristiques de la Truffe. Le phosphore se maintient en proportion très forte dans la Truffe ; les cendres contiennent en moyenne plus de 25 pour 100 d'acide phosphorique ; 1l est suivi de très près par la potasse. AC: SUR QUELQUES DÉRIVÉS DE L'ÉRITHRYTE, par MM. E. Grimaux et C. CLOEZ. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 463.) Les auteurs proposent pour le dihydrofurfurane la formule : CH CH le | GE; CE we 0 ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 695 et pour démontrer cette formule, ont cherché à identifier le di- bromure de dihydrofurfurane qui est alors CHBr — CHBr | | CH CH? Tr (8) avec l’éther dibromhydrique de l’érythrane dont la formule est : CHOH — CHOH Re Pt CH? CH? Ne (8) La dichlorhydrine de l’érythrite se formait en partant de M thrane, suivant la réaction : CHOH — CHOH CHOH — CHOH | | +LoHCl= | to CH: CH: CHCI CH°CI ke 7 PA La dibromhydrine de l’érythrane ou dihydrofurfurane dibromé doit donner le tétrabromure d’érythrène : CHBr — CHBr CHBr — CHBr | | + 2HBr=— | | + H20 CH: CH: CH?Br CH?Br NET C'est ce que l’expérience confirme; une nouvelle preuve de la formule du dihydrofurfurane est fournie par l’action de l’acide formique sur l’érythrane : on obtient le dihydrofurfurane : CHOH — CHUH CH—CH | | + CO — | | 14/00 20. CH CH CH? CH Ne nf De O O0 7 Les auteurs ont obtenu la dibromhydrine CEPBr — CHBr — CHOH — CHOH en traitant par le brome l’érythral : CH? = CH — CHOH — CH2OH. 696 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Les corps découverts par Henninger dans l’action de l'acide formique sur l’érythrite doivent donc se formuler : CH? CE? CHOH — CHOH CH = CH [| [| | | | | CH CA CH? CH? CH CH? | | RU FN CHOH CH (9) 0 je [| CHOH CH? Érythrane. Dihydrofurfurane. Érythrol. Érythrène. A. C. SUR L'HOMOFLUORESCÉINE, par M. E: GRIMAUx. (Comptes rendus de PAcad. des sciences, t. OX, p. 1074.) L’homofluorescéine C*H"O0* avait été obtenue par M. Schwartz en chauffant un mélange d’orcine, de chloroforme et de soude: l’auteur lui attribuait la constitution d’une triméthylfluorescéine, résultant de l’union d'une molécule d’acide méthylphtalique avec deux molécules d’orcine. M. Grimaux a pensé qu’on pourrait plu- tôt l’envisager comme l’aurine de l’orcine C*H“O* dont la cons- titution serait : OH CCR) / CH (CH) D (ii C'H2(CH*)C ou G(OH)—CH(CHS)S hi Of ve + CHHA(CH)C Ce (CH) : NoH OH Or cet aurine-orcine a été préparée par M. Nencki en chauffant l’orcine et l’acide formique en présence de chlorure de zinc. M. Gri- maux identifie complètement ces deux corps par leurs propriétés physiques et chimiques ainsi que par l’examen de plusieurs de leurs dérivés. A. C. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 697 DÉRIVÉS DE L'HEPTAMÉTHYLÈNE, par M. Markownixorr. (Comptes ren- . dus de l'Acad. des sciences, °t. CX, p. 466.) L'auteur a poursuivi l'étude de la subérone, et en a obtenu un certain nombre de dérivés, parmi lesquels il convient surtout de remarquer l’alcool qui en dérive par hydrogénation au moyen du sodium métallique. Cet alcool C'H‘{0 bout à 184-185°; il se combine seulement au carbanile en donnant le phénylsubéronyluréthane AHCH° co NOC'H!: [x Les acides chlorhydrique et iodhydrique fumants dissolvent l’alcool en donnant le chlorure et l’iodure correspondants; ce der- nier, traité par la potasse, conduit à un hydrocarbure C'H"'?, le su- béronylène. L'action prolongée de l’acide iodhydrique fumant donne l'hen- taméthylène. Enfin la fonction cétonique a été mise en évidence par la formation de l’oxime et sa réduction en amine primaire. Adoptant pour le subérone la formule : l’auteur donne les formules de constitution suivantes pour les corps qu’il a préparés : CH£— CH? — CH? | ÿcH AO 0 NCHAzH: CH: — CH: — CH: CHE CH CHE Subéroxime. Amido-heptaméthylène. CH con CH? — CH? — CH? | DCHOH | CHI CH — COH CH° — CH° — CH CIE — CH? — CH? Subéropinacone. Alcool subéronylique. Iodure subéronylique. | CH NcH CH — CH? — CH CH: - CH — CH Heptaméthylène. Subéronylène. nee 698 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DOSAGE VOLUMÉTRIQUE DU TANNIN, par M. Guenez. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 532.) Le procédé est basé sur ce fait que,si à une solution bouillante d'émétique additionnée d’une matière colorante, dérivée de l’ani- line on ajoute du tannin, il se fait un tannate d’antimoine qui entraîne avec lui la matière colorante; lorsque la proportion du tannin est suffisamment grande la solution devient incolore. Ce qui permet d'appliquer cette réaction c’est que: Le volume de la solution colorée d'émétique et le volume de la solution du tannin qu'il faut y ajouter pour décolorer sont toujours proportionnels ; la dilution n’a pas d'influence sur les résultats. Une quantité déterminée de tannate d’antimoine fixe toujours la même quantité de matière coiorante. La matière colorante em- ployée est le vert 4 J. E. de Poirier. A. C. [2 DOSAGE DE L’ACÉTONE DANS L'ALCOOL MÉTHYLIQUE ET DANS LES MÉTHYLÉ- NES DE DÉNATURATION, par M. Léo Vicnon. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t.1CX, p: 5541) L'auteur fait remarquer que le procédé actuel de dosage de l’a- cétone dans l'alcool méthylique n'est applicable que si l’on prend des alcools méthyliques contenant très peu d’acétone. Mais ce procédé peut s’appliquer si on augmente notablement la quan- tité d’iode employée; il propose le mode opératoire suivant qui donne des résultats très exacts. ; 5e du méthylène à examiner sont étendus d’eau jusqu’au vo- lume 250€, puis on met dans une éprouvette graduée et bouchée à l’émeri : 10% de soude binormale; 5% du mélange de méthylène et d’eau (o®%,1 de méthylène) ; 5cc d’iode binormal. On agite le mélange et l’iodoforme se précipite. On l'extrait par un volume V connu d’éther, dont on évapore ensuite 5%, le rendu d’iodoforme pesant p; le poids x de l’acétone est donné par la relation : .V.58 on Le —= NN 4. 5 X 394 P X 29,44 PINS PR RO EN Met a RE ME DEAR SA TES TT Pre PR TLPr e er LE à er, MES HT ANNEE A VAT RS PRÉ N RS TOC RS LEO AT BE nu en Î f 3 %, k 1 À j ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 699 ACÉTALS MONOBENZOÏQUE ET DIBENZOÏQUE DE LA SORBITE, par M.J. MEu- NiER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 577.) La remarquable réaction, découverte par M. Meunier, entre l’al- déhyde benzylique et la mannite, s'applique également à la sor- bite. Quand la sorbite est en contact avec l’aldéhyde benzylique au sein d’une liqueur faiblement acidulée par l'acide chlorhydri- que on obtient l’acétal monobenzoïque solide cristallisé fondant à 163°-164° ; l’ébullition avec l’eau faiblement acidulée le dédouble en sorbite et aldéhyde benzylique. Sa formule est CSH1?20*{C'H°O). En solution concentrée on obtient l’acétal dibenzoïque, solide, amorphe, insoluble dans l’eau, fusible à 162°; sa formule est CSH'20"(C'HSO}. On obtient en même temps une matière solide fusible vers 200° et qui n’a pu être déterminée. As Ce SUR L’ACIDE OXYTÉTRIQUE, par M. Ch. CLoez. (Comptes rendus de lAcad. des sciences, t. OX, p. 583.) M. Demarcay avait autrefois donné ce nom à un composé dont il représentait la composition par la formule (C*H40:} 0. Ce corps avait été obtenu par l’action de la potasse sur l’éther méthylacétylacétique dibromé. Cette formule a été contredite par de nombreux auteurs. M. Cloez a repris l'étude de ce corps et montre que sa formule est, comme l’indiquaient plusieurs auteurs, C*H50”. Quant à sa constitution, cet acide à été identifié avec l'acide mésaconique, il ya déjà quel- ques années. AE 0. SUR LA VALEUR DF LA CHALEUR D'HYDRATATION DE L'ANHYDRIDE MALÉIQUE, par M. Ossiporr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 586.) La chaleur d’'hydratation de l’anhydride maléïque peut. d'après les données connues, être calculée : elle est égale à + 9°2l.6. RP ee LR, 0 à 700 “REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Si, au contraire, en s’hydratant l’anhydride maléique donne de l'acide fumarique, sa chaleur d’hydratation deviendrait + 44cal,1; la chaleur de transformation des acides l’un dans l’autre serait donc : + 101,5. | A €: SUR LA DISSOCIATION DES CHLORHYDRATES D’AMINE ET DES SELS D'ACIDES GRAS DISSOUS, par M. J.-A. MuELLER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 589.) Une solution d’un chlorhydrate d’amine, additionnée d’un peu de phthaléine du phénol, et colorée en rose par une petite quan- tité d’amine libre, se décolore complètement si on l’étend d’eau ou si on la chauffe. L'auteur admet que cela est dû à la dissocia- tion du chlorhydrate d’amine. A. C. NOUVELLES PRÉPARATION DES BÉTAÏNES, par M. E. Duvizziers. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 641.) L'auteur est arrivé à de très bons résultats dans la préparation des bétaïnes, en faisant agir un éther iodhydrique sur le sel de l’un des acides amidés en présence d'oxyde de zinc. La réaction se fait en vase clos à la température de 100 à 110, en prenant, par exemple, 4 parties d’iodure de méthyle, 1 partie d’amido-isovaléraie de zinc et 1 partie d’oxyde de zinc, ce qui ré- pond à peu près à l'équation suivante : CH: | ÿCH — CH(AZH®) — co | *7n + 8CHI + Zn0 CH* IAz3(CH5)s CHE | = )CH—C- COOCH* |+ 3Znl° + 2H°0. CH | Le produit de la réaction est purifié par ébullition avec l’eau, pour saponilier l’éther et enlever l'excès d’iodure de méthyle, par le sulfure de baryum pour éliminer le zinc; puis la baryte est précipitée par la quantité juste nécessaire d’acide sulfurique, ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 701 et enfin l’iode enlevé par l’oxyde d'argent; il reste alors une bé- _ taïne dont le chlorhydrate fournit un chloroplatinate très bien _cristallisé, et qui possède la composition exprimée par la formule : ClAzCH:} ©: CH: | | NCH — C — COOH : PiCI-+ 4H°0. ca” | | H 3 A. C. DosAGE DE L'ACÉTONE PAR L'IODOFORME, par M. ARACHEQUESNE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 642.) . L'auteur critique le procédé habituel, auquel il fait les mêmes re- proches que M. Léo Vignon; ce dernier, dans un mémoire anté- rieur et qui à été analysé plus haut, a proposé une modification du procédé usuel pour les méthylènes riches en acétone. M. Ara- chequesne arrive aux mêmes conclusions sans le citer. A. C. SUR LA CONDENSATION DE L'OXYDE DE CARBONE, par M. P. SCHUTZEM- BERGER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 681.) L'expérience rapportée par M. Berthelot dans un mémoire ana- lysé plus haut semble contredire les singuliers résultats obtenus par M. Schutzemberger dans la condensation de l’oxyde de car- bone sous l'influence de l’effluve ; le principal fait observé par M. Schutzemberger est le transport de l’eau à travers le verre, sous l’influence de l’effluve. Pour bien démontrer ce qui se passe réellement, le savant auteur montre que si on dispose l’expé- rience de manière à ce que l’eau ne puisse pas passer à travers le verre, la condensation ne s'effectue plus, mais qu’elle continue, au contraire, rapidement, si on se replace dans les conditions où il s'était placé tout d’abord; Les expériences faites par M. Schut- zemberger semblent donc bien établir d’une manière positive la perméabilité du verre dans certaines conditions. A. C. 702 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LA CONDENSATION DE LA VAPEUR DE BENZINE ET DE L'A- CÉTYLÈNE, SOUS L'INFLUENCE DE L'EFFLUVE, par M. P. SCHUTZEM- BERGER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 881.) M. Schutzemberger a réussi à opérer la condensation de la va- peur de benzine ou de l’acétylène, dans des tubes à effluves vides et scellés à la lampe, et il a constamment obtenu, dans lanalyse des produits obtenus dans cette condensation, des quantités d'oxygène pouvant aller jusqu’à 5 pour 100; l’apport de cet oxygène n'étant plus possible que par le passage à travers le verre, on est: bien obligé d'admettre la porosité du verre; dans une expérience sur l’acétylène, la quantité d’eau introduite ainsi par passage à travers le verre s’est élevée jusqu’à o8",02, quantité trop grande pour qu'on puisse admettre une erreur d’expérimentation. A. C. INFLUENCE DE LA CONSTITUTION CHIMIQUE DES DÉRIVÉS DU CARBONE SUR LE SENS ET LES VARIATIONS DU POUVOIR ROTATOIRE, par M. Ph.-A. GUYE. (Comptes rendus de l’Acad. des scrences, t. OX, p. 715.) Si on admet, comme le font MM. Le Bel et van T Hoff, que les valences du carbone sont dirigées vers les quatre sommèts d’un té- itraèdre régulier, et qu’on considère les six plans de symétrie de ce tétraèdre, qui caractérisent les composés du type CR’, il est évi- dent que dès que le carbone devient asymétrique, le centre de gravité du système sera en dehors de ces six plans de symétrie. En appelant alors d,, d,, d., d,, d,, d, les distances du centre de gravité de la molécule à chacun de ces six plans, le produit d, d, d,d,d d;, que l’auteur appelle produit d’asymétrie, sera nul tant que le carbone ne sera pas asymétrique. En outre, si on donne le signe + ou le signe — à ces distances comptées d’un côté ou de l’autre de ces plans, le produit d’asymétrie sera posi- tif ou négatif suivant que le nombre des facteurs sera pair ou impair. L’auteur s’est proposé de vérifier si le pouvoir rotatoire suit les mêmes variations de signe et de grandeur que le produit d'asymétrie. Pour cela, il suffit de vérifier expérimentalement les trois conséquences suivantes : 1° Toutes les fois que, par le fait d’une substitution d'un élément ou d’un radical à un autre, le centre de gravité de la molécule ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 703 reste des mêmes côtés des plans de symétrie, le sens du pouvoir _rotatoire du dérivé obtenu ne change pas ; 20 Si, par suite d’une substitution, le centre de gravité de la -molécule s’éloigne des plans de symétrie, la grandeur du pouvoir rotatoire augmente ; il diminue, au contraire, si le centre de gra- vité se rapproche de ce plan ; 3° Si, par suite d’une substitution, le centre de gravité se dé- place d’un côté à l’autre de l’un des plans de symétrie, le pouvoir rotatoire change de signe. L’auteur a examiné un très grand nombre de corps, et parti- _culièrement les dérivés tartriques, et l’expérience a toujours vé- rifié ces règles. Pour le calcul on suppose les masses des groupes fixés au carbone concentrées au sommet du tétraèdre. A. C. SUR LA PRÉPARATION ET LES PROPRIÉTÉS DU FLUOROFORME, par M. MEs- LANS. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 711.) La préparation du fluoroforme se fait en mélangeant à froid 2 parties d'iodoforme, 2 parties de fluorure d’argent et 1 partie de chloroforme, on élève graduellement la température, et il se dégage régulièrement un gaz dont la densité de vapeur et l’ana- lyse conduisent à la formule du fluoroforme. Son dédoublement, par la potasse alcoolique en tubes scellés à 160°, est également en harmonie avec cette formule : CHEF + 4KOH = 3KFL + CHO'K. SUR DES PHÉNOLS SULFOCONJUGUÉS DÉRIVÉS DU CAMPHRE ORDINAIRE, par M. P. CazeNeuvE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX» P- 719.) Par l’action de l’acide sulfurique sur le camphre, on obtient un corps encore peu étudié, le camphène; mais M. Cazeneuve a constaté qu'il se forme, en même temps, des dérivés sulfoconju- gués dont les sels de baryte sont solubles. La préparation au moyen du camphre est difficile et ne donne pas de bons rende- ments ; mais, en partant du camphre monochloré, on obtient de 704 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES de meilleurs résultats. M. Cazeneuve a pu isoler trois corps dont les formules sont : C'H*(S0*\(0H}:0 C"H“{(SO*OH)(OH)0 C'H*(SO*OH)(0H)0. SUR LES PROPRIÉTÉS OXYDANTES ET DÉCOLORANTES DES NOIRS, par M. P. CAZENEUVE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 788.) Il paraît résulter des recherches de l’auteur que les propriétés décolorantes du noir animal sont dues, d’abord, à la fixation mé- canique de la couleur sur la matière carbonée, mais il paraîtrait que l’oxygène condensé dans les pores sous un état comparable à l'azote, jouit d’une action destructive évidente sur certaines couleurs, et, au contraire, développe l’apparition de quelques- unes, dans certains cas, justement quand ces dernières sont des produits d’oxydation. A. C. SUR L’AMÉTHYLCAMPHOPHÉNOLSULFONE ET UNE MATIÈRE COLORANTE JAUNE _ TÉTRANITRÉE DÉRIVÉE, par M. P. CAzENEUVE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, ti. CX, p. 961.) Cette substance est celle qui se forme par l’action de l’acide sulfurique sur le camphre monochloré, avec départ de chlorure de méthyle : CH#C10 + SO‘H° — C°H°({S0*(0H)0 + CHCL. Il possède une fonction phénolique très nette, et son sel de baryum est : 0 c"so | NUE l’anhydride acétique et l’acétate de soude le transforment en dé- rivé biacétylé. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 705 L'action, sur ce composé, de l’acide nitrique fumant conduit à un dérivé tétranitré ’ C°H"(Az0°)"(S0*)0° fusible à 87°; c’est un acide bibasique; il teint la laine et la soie en jaune intense. A. C. SUR LE NITRILE GLYCOLIQUE ET LA SYNTHÈSE DIRECTE DE L'ACIDE GLYCO- LIQUE, par M. L. Henry. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, " t.. COX, p. 759.) | Le nitrile glycolique s'obtient facilement en faisant réagir l’aldé- hyde formique, produit aujourd’hui facile à se procurer, avec l'acide cyanhydrique. La réaction s'effectue en solution aqueuse, en matras scellés et chauffés au bain-marie. On concentre par évaporation douce et puis on extrait à l’éther. La réaction est la suivante: HCHO + CAZH = CAz — CH°OH. Le nitrile glycolique est un liquide limpide tout à fait semblable à l’eau; sa densité est 1,1 à 12°, et il bout à 183° sous la pression de 75gwn, L’acide chlorhydrique le transforme en acide glycolique CHOH — COH. AC SUR LES ACIDES CAMPHORIQUES, par M. E. JunerLeiscn. (Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 790.) L'auteur indique les procédés dont il s’est servi pour préparer l’acide isocamphorique, découvert par M. Friedel. AG: SUR LE MALONATE ACIDE, LE QUADROMALONATE ET LE QUADROXALATE DE POTASSIUM, par M. Massoz. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, ds EX p: 703) L'auteur a déterminé les chaleurs de saturation, de dissolution et de formation des ces divers sels. A. C. 706 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES EXTRACTION DU RAFFINOSE DES MÉLASSES, SÉPARATION DU RAFFINOSE ET DU SACCHAROSE, par M. Linpet. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 795.) L’auteur a recherché un procédé qui permette d’extraire le raffinose des mélasses ; il arrive bien que celles-ci, quand elles sont très riches, abandonnent ce sucre par cristallisation, mais cela est tout à fait exceptionnel et on ne peut compter sur ce pro- cédé pour en obtenir régulièrement. M. Lindet commence par décolorer et purifier la mélasse, il y parvient par l’emploi du sulfate mercurique, qui décolore complètement et entraine la majeure partie de la matière azotée. On sature par la baryte en léger excès, on filtre et on concentre dans le vide jusqu’à consis- tance de sirop épais. Ce sirop est repris par l’alcool méthylique qui sépare de nouvelles impuretés. La séparation du raffinose et du saccharose s’effectue alors facilement, en mettant à profit la faible solubilité du saccharose dans l'alcool méthylique absolu ; et puis ensuite l’insolubilité du raffinose dans l’alcool éthylique. A. C. PRÉPARATION ET CHALEUR DE FORMATION DE L'ÉRYTHRATE DE SOUDE, par M. »E Forcranp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 859.) L'auteur a réussi à isoler l’érythrate de sodium C‘H°NaO”, en dissolvant l’érythrite pure dans l’alcool méthylique absolu, puis en y ajoutant du sodium dissous dans le même alcool. On fait bouillir pendant quelques heures, puis on distille dans un courant d'hydrogène pur et sec, on obtient alors la combinaison d’alcool méthylique de sodium et d’érythrite C'H“0* + CH'ONa. Cette substance est chauffée dans l'hydrogène à 115°; elle perd une molécule d'alcool méthylique et il reste l’érythrate monosodique C‘HNaO*. A. C. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 707 ACTION DE L'ÉRYTHRITE SUR LES ALCOOLATES ALCALINS, par M. DE ForcrAND, (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX. p. 904.) SUR LES DÉRIVÉS CHLORÉS DES AMYLAMINES, par M. A. BERG. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXX, p. 862.) . M. Berg a pu préparer les amylamines mono et bichlorées, ainsi que la diamylamine monochlorée, par l’action des hypochlorites sur les chlohydrates des bases correspondantes : C°H!1 C°H!1 - À 7 si Az — H + CIOH = H°0 + Az —H \ . H CI. Ce sont des liquides huïileux, dont la réaction la plus remar- quable est de dégager du chlore par l’action de l'acide chlorhy- drique. AzH(C5Ht!)CI + 2HCI — 201 + HCIAZzH°C°H*". At C. SUR LA FERMENTATION ALCOOLIQUE DU SUCRE INTERVERTI, par MM. U. Gayow et F. Dusourc. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 865.) SUR LA FERMENTATION ALCOOLIQUE ET LA TRANSFORMATION DE L'ALCOOL EN ALDÉHYDE PROVOQUÉE PAR LE CHAMPIGNON DU MUGUET, par MM. G. Linossier et G. Roux. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 868.) ACTION DE L'OXYDE DE PLOMB SUR LE TOLUÈNE; PRODUCTION DE BENZÈNE, par M. C. Vincent. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 907.) En faisant passer des vapeurs de toluène sur de la litharge chauffée avec précaution, à environ 335, le toluène est oxydé : il RO Eee a ain es Un 1 4 d * F = » ” N h, + É M 708 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES se forme de l’acide carbonique et du benzène; le plomb est réduit à l’état métallique. Si la température s'élève davantage, jusqu'à la fusion du plomb, on obtient du stilbène en quantité notable, comme l'avaient déja vu MM. Rehr et van Dorp. Enfin en opérant au rouge naissant on obtient les produits ordi- naires de la pyrogénation du benzène, biphényle, phénanthrène, anthracène, etc. A. C. SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE D'ANALYSE DE LA PAILLE, par M. À. HÉBERT. : (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 969.) SUR LES ORGANISMES DE LA NITRIFICATION, par M. WINOGRADSKY. (Comptes rendus sur l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1013.) SUR LE BOUQUET DES VINS ET DES EAUX-DE-VIE, par M. A. Rommrer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 1039.) LE BOUQUET DES BOISSONS FERMENTÉES, par M. Georges JACQUEMIN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 1140.) * SUR LES PRODUITS DE LA SACCHARIFICATION DES MATIÈRES AMYLACÉES PAR LES ACIDES, par M. G. FLourens. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1204.) CHALEUR DE FORMATION DE L'ACIDE URIQUE ET DES URATES, par M. MA- TIGNON. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1267.) Déterminations faites au moyen de la bombe calorimétrique de M. Berthelot : la chaleur de formation de l'acide urique à partir des éléments est: + 1480al,1. AT ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 709 SUR UNE FALSIFICATION DE L'HUILE DE LIN, par M. AIGNAN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 1273.) Cette falsification consiste à y ajouter de l’huile de résine; on peut la révéler, grâce au pouvoir rotatoire qu'elle présente, l'huile de Lin pure n’en possédant aucun. AC CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES PTOMAÏNES, par M. OEcusver DE Coni- NEK. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 13309.) SUR LA PRÉPARATION DES LEVURES DE VIN, par M. À. RoMMIER. (Comp- tes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1341.) SUR LA DÉCOMPOSITION DES ROCHES ET LA FORMATION DE LA TERRE ARABLE, par M. A. Müwrz. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX. p. 1370.) RECHERCHES SUR L’APPLICATION DE LA MESURE DU POUVOIR ROTATOIRE À LA DÉTERMINATION DES COMBINAISONS QUI RÉSULTENT DE L'ACTION DE L’ACIDE MALIQUE SUR LES TUNGSTATES NEUTRES DE SOUDE ET DE POTASSE, par M. D. GERNEZ. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 1365.) REVUE pes TRav. scIENT. — TT. XI, 9 10 19 710 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Qi MINÉRALOGIE ACTION DES ALCALIS ET DES TERRES ALCALINES, DES SILICATES ALCALINS ET DE QUELQUES SOLUTIONS SALINES SUR LE MICA. PRODUCTION DE LA NÉPHÉLINE, DE LA SODALITHE, DE L’AMPHIGÈNE, DE L'ORTHOSE ET DE L'A- NORTHITE, par MM. Ch. et G. FRIEDEL. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OX, p. 1170.) Il était particulièrement intéressant de soumettre les divers minéraux qui constituent les roches à l’action de l’eau addi- tionnée d’une certaine quantité de sels solubles, alecalis, terres alcalines ou silicates, à une température relativement élevée, ces conditions ayant dû se présenter très fréquemment dans la na- ture. On pouvait prévoir aussi qu’il serait possible d'éclairer d'un Jour nouveau la question si importante et encore si obscure du métamorphisme chimique. Ces expériences peuvent être variées d'un grand nombre de manières ; les auteurs se sont d’abord occupés de l’action exercée sur le mica. Le procédé expérimental est le tube en acier, intérieurement garni de platine, que l’on chauffe pendant un temps variable, et allant, dans le cas pré- sent, jusqu'à 60 heures, à une température voisine de 5oo°. La roche dont se sont servis MM. Charles et Georges Friedel, est un beau mica muscovite. Chauffé avec de la potasse et environ 20 fois son poids d’eau, le mica a été rapidement attaqué, et on a retrouvé des cristaux présentant tous les caractères minéralogiques et la composition des néphélines 2S10*AlO*Na?0 et 2Si0*ATO*K°0 qui prennent naissance en même temps, même en n'employant que de la potasse pour l'attaque : le mica employé contient la soude nécessaire. À côté de la néphéline on trouve un minéral curieux, la soda- lithe, qui possède une composition représentée par la formule de la néphéline, plus une quantité variable de chlorure de sodium. La sodalithe ainsi obtenue est absolument identique à celle qu’on ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 711 trouve dans les blocs éruptifs de la Somma. La formule qui se rapproche le plus de la composition de ce minéral est la suivante : 3(2Si0*AlO*Na'O) + 2NaCi. L'action des silicates sur le même mica a conduit à des résul- tats intéressants. On a d’abord obtenu de l’orthose, la plupart des cristaux aplatis parallèlement à get ne présentant que les faces g', p, m. Un assez grand nombre présentaient la macle de Carlsbad, d’autres celle de Baveno. Dans un autre essai, on a mélangé le mica avec moitié de son poids de silice calcinée et avec 0,7 de son poids de potasse. Dans ces conditions, à côté de la néphéline déjà obtenue, il s’est pro- duit un minéral nouveau, l’amphigène : 4SiO*ATO*K°0. Les cristaux sont des prismes quadratiques simples ou maclés de manière à ce que les axes quadratiques soient rectangulaires ; ils présentent les faces m, p, b!, ht, a?. L'action des terres alcalines conduit à des résultats non moins satisfaisants. La chaux agit comme la potasse ou la soude, quoi- que moins énergiquement : en opérant en présence du chlorure de calcium, pour neutraliser la potasse et la soude mises en liberté, il s’est produit de l’anorthite : 2Si0?A120:Ca0. Il est extrêmement remarquable que les minéraux reproduits par cette voie nouvelle se trouvent réunis, dans la nature, dans les blocs éruptifs de la Somma. As Ce SUR LES CIPOLINS A MINÉRAUX ET LES ROCHES A WERNÉRITE DE L'ARIÈGÉ, par M. A. Lacroix. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 24.) | Dans des publications précédentes, M. Lacroix a montré que les roches à wernérite sont abondantes dans la partie supérieure des gneiss de nombreuses régions, et signalé les relations qui unissent ces roches aux cipolins. L'étude de la Haute-Ariège lui a donné de nouvelles observations qui lui ont permis de géné- raliser cette remarque. A. C. 742 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR L'EXISTENCE DE ROCHES A LEUCITE DANS L'ASIE MINEURE, ET SUR QUELQUES ROCHES A HYPERSTHÈNE DU CAUCASE, par M. A. Lacroix. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 302.) La leucite caractérise une famille de roches remarquables par leur composition minéralogique et par la rareté relative de leurs gisements. L'auteur signale des roches de cette catégorie re- cueillies à Trébizonde ; elles peuvent se rapporter à deux types : LEUCILITE : minéraux constituants : 10 Olivite, pyroxène, leucite, magnétite ; 2° Leucite, augite el magnétite ; 3° Christianite. LEUCOTÉPERITE : les minéraux constituants sont : 1° Le pyroxène, la magnétite et la leucite. 2° L’augite, l’oligoclase et la magnétite. Un grand nombre d'échantillons sont imprégnés de christianite. Ï n’y a pas d'’olivine ; cette roche ressemble beaucoup à celle du Vésuve. AC: ee SUR LES ZÉOLITHES DU GNEISS DE CAMBO (BAssEs-PYRÉNÉES), par M. A. Lacroix. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 967.) L'auteur a découvert, aux environs de Cambo, sur la rive droite de la Nive, et au milieu des gneiss, des zéolithes remarquables par l’abondance et la beauté de leurs cristaux. Ces zéolithes forment deux gisements distincts : 1° Dans les gneiss acides, on trouve : la chabasie, en cristaux extrêmement nets, en rhomboëèdres p(1011), rarement accompa- gnés de b!{(0112); La stilbite, offrant les combinaisons p(oo:), h!(100), g'(v10), bi(111); La heulandite p(oo1), g'(o10), 0‘(101), a!(ïo1), et rarement m(110); les cristaux sont aplatis suivant la face p, toujours très développée, et allongés suivant la zone ph‘{001) (100) ; L’analcime se présente en trapézoèdres a°(211); La calcite accompagne ces zéolithes, et on la rencontre sous trois formes qui, généralement, ne se trouvent pas ensemble : 1° cristaux fournis par le rnomboëdre b'(0112); 2° cristaux riches ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 713 en faces parmi lesquelles domine (2131); 3° cristaux formés par la combinaison de a'(o001) et d’un rhomboëdre très aigu. 2° Dans les gneiss basiques, la zéolithe la plus fréquente est la - chabaste. Ce CARACTÈRES CRISTALLOGRAPHIQUES ET OPTIQUES DU PYROXÈNE OBTENU DANS L'EAU SURCHAUFFÉE, par M. A. Lacroix. (Comptes rendus de lPAcad. des sciences, t. OX, p. 1375.) Ces cristaux, obtenus par M. Daubrée, par l’action de l’eau sur le verre au rouge sombre, présentent les caractères suivants : Formes : m(110), ht(100), g'{o10), bi(T11); m et LE très déve- loppés, L!et g' réduits à de petites facettes; les cristaux sont sou- vent maclés suivant L!; mm—87°; h'q! = 90°. Le plan des axes optiques est parallèle à g'(o10), la bissectrice est positive ; l’angle des axes optiques 2V autour de la bissec- trice aiguë n#, est d'environ 60° avec dispersion inclinée ; la bi- réfringence maximum est d'environ (n; — np) 0,025. A Œ SUR LA REPRODUCTION ARTIFICIELLE DE LA MALACHITE, par M. DE SCHUL- TEN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1. CX, p. 245.) L'auteur a repproduit la -malachite 2CuOCO?,H°0, en chauffant une solution de carbonate de cuivre précipité, dans du carbonate d’ammoniaque, au bain-marie, pendant 8 jours; l’évaporation très lente du carbonate d’ammoniaque laisse déposer la malachite. Les cristaux obtenus sont identiques avec le minéral naturel. On observe les faces : L!(100), g'(o1o), p(oo1) et m(110); la face la plus développée est L!. Abe SUR LA LUSSATITE, NOUVELLE VARIÉTÉ DE SILICE CRISTALLISÉE, par M. MazLarD. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CX, p. 245.) On rencontre, non loin de Pont-du-Château, dans le gisement ME REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES de bitume de Lussat, une substance cristallisée, que l'analyse a montrée être de la silice à peu près pure; ce sont des fibres net- tement biréfringentes, quoique moins que le quartz; elles étei- gnent suivant leur longueur, mais le signe optique de l’allonge- ment est positif. Ce caractère optique distingue cette nouvelle variété de la calcédoine. La densité est aussi très différente ; elle est 2,04 seulement. L’auteur appelle cette nouvelle substance la lussatite. A. C. SUR LA TRIDYMITE ET LA CHRISTOBALITE, par M. MaLLarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX. p. 964.) Les propriétés de la tridymite sont lés suivantes : Forme cristalline orthorhombique pseudohexagonale, avec les paramètres : 1 053 21-020 van 0,977 71 04 0,010. Bissectrice aiguë positive perpendiculaire au plan p(oo1) et plan des axes perpendiculaire à l’axe binaire a[o1o]. Angle des axes 2V = 45° environ. Biréfringence &« — $ — 0,0016; moyenne des USE | 2 indices de réfraction — 1,477. La iridymite présente un changement d'état à 130° environ, sans qu’il y ait transformation en quartz; la silice peut donc exister au delà de 130° sous deux états différents ayant tous deux la symétrie hexagonale : la tri- dymite et le quartz. M. Mallard à également examiné la christobalite et a constaté qu'elle est bien, elle aussi, une nouvelle espèce de silice cristal- lisée. | A: C FORMATION DU QUARTZ PAR LA SOURCE DE MAUHOURAT A CAUTERETS, par M. BEAUGEY. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 300.) Cette source qui contient de notables proportions de silicate de soude et d’alumine, et dont la température est de 47 à 51°, laisse déposer sur le granit d’où elle sort des cristaux abondants de quartz. A. C. ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 715 DE LA COMPOSITION DE QUELQUES CRAIES PSEUDODOLOMITIQUES DU NORD DE LA France, par M. L. Cayeux. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 305.) L'auteur a reconnu que c’est le phosphate de chaux et non de magnésie qui communique à la craie jaune son aspect dolomi- tique et sa compacité. À: CG: RADIOLAIRES FOSSILES CONTENUS DANS LES CRISTAUX D’ALBITE, par M. A. Isset. (Cofnptes rendus de l’Acad. des Sciénces, t. OX, p. 450.) L’auteur a observé, dans certains calcaires porphyriques des en- virons de Rovegno, de grands cristaux d’albite qui présentent un fait très remarquable : ils contiennent de nombreux fossiles que l’auteur à pu déterminer. L’autéur en conclut : Qu'une roche sédimentaire contenant des fossiles a pu devenir éminemment cristalline et riche en plagioclases cristallisés sans que la stratification ait été sensiblement dérangée; Que ce changement a pu se produire dans une formation ter- tiaire ; Que la distribution des cristaux d’albite dans la roche, et la corrosion dont elle porte les traces semblent indiquer que le phé- nomène est dû à une action hydrothermale. A. C. SUR LA PRÉPARATION DU NITRATE BASIQUE DE CUIVRE CRISTALLISÉ, ET SUR SON IDENTIFICATION AVEC LA GERHARDITE, par M. L: BOURGEOIS. (Comptes rendus de l’Acad, des sciences; t. OX; p. 541.) L'auteur a appliqué le procédé qui lui a déjà servi à repro- duire de nombreux minéraux, procédé qui consiste à chauffer des dissolutions salines avec de l’urée et de l’eau à 130°, en tubes scel- lés, Dans ces conditions le nitrate de cuivre donne naissance à un azotate basique dont la formule est : (A20°ŸCù + 5(Cu0H°0). Cet azotate est identique à une espèce minérale récemment dé- crite et appelée gerhardite, Cette substance se présente sous la 716 REVUE DES TRAVAUX SCIE NTIFIQUE S : forme de lamelles rectangulaires dérivant du prisme orthorhom- bique aplati suivant p et portant des troncatures sur les arêtes pm, ph', pg'. A. C. SUR DE NOUVELLES FORMES DE SILICE CRISTALLISÉE, par MM. MicxeL- Lévy et Munier-CHaLMASs. (Comptes rendus de l’ Acad. des sciences, t. COX, p. ne DE LA SOLUBILITÉ DE QUELQUES SUBSTANCES DANS L'EAU DE MER, par M. J. TaouLer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CX, p. 652.) EXISTENCE DU PÉRIDOT MICROLITHIQUE DANS LES ANDÉSITÉS ET LES LABRA- DORITES DE LA CHAINE DES Puys, par M. Micuez-Lévy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OX, p. 106.) SUR LES ROCHES MÉTAMORPHIQUES DE POuzAC (HAUTES-PYRÉNÉES), par M. Ch.-L. FrossarD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t.CX, p. 1013.) SUR LES OXYDES DE MANGANÈSE : PSILOMÉLANES ET WADS, par M. A. GoRGEU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences,t. OX, p.247.) Les wads et les psilomélanes sont de véritables manganites acides et hydratés dont les échantillons les mieux caractérisés et les plus riches en protoxyde ont une composition représentée par la formule 3(Mn0°)RO + 1 à 3H°0. A Ne SUR L’EXISTENCE D'UNE ROCHE A DIASPORE DANS LA HAUTE-LOIRE, par M. A. Lacroix. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIIE, p. 7.) C'est dans une roche recueillie dans les tufs basaltiques des environs du Puy que M. Lacroix a rencontré en abondance ce mi- ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 717 néral qui n'avait pas encore été signalé en France. Le diaspore forme des cristaux très arrondis, d'un bleu très pâle, qui présentent un clivage facile parallèle au plan des axes optiques [g‘(o10)]; il existe un clivage plus difficile suivant h'(100). Dans g' l’extinc- tion se fait parallèlement à la trace du second clivage qui est perpendiculaire à la bissectrice positive (n)g. A. C. SUR LA FORME CRISTALLINE DE LA CARPHOSIDÉRITE, NOUVEAUX GISEMENTS DE CE MINÉRAL, par M. A. Lacroix. (Bull. de la Soc. minéralogique, XI, p.8.) L'auteur a rencontré dans un fragment de quartz des cristaux du carphosidérite assez grands pour en permettre l'étude cristal- lographique. Ce sont des prismes hexagonaux réguliers aplatis suivant p(0001) ; les cristaux sont transparents, jaune d'or et les lamelles p(0o001) examinées en lumière parallèle restent éteintes dans toutes les directions. En lumière convergente on constate la croix noire des minéraux uniaxes, avec signe négatif. L'auteur si- gnale ensuite la présence de ce minéral autrefois consi déré comme très rare. On le trouve au Laurium, d’autres échantillons pro- viennent du Mexique. A. C. SUR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES DE LA CROCIDALITE ET LA DIFFUSION DE CE MINÉRAL, par M. A. Lacroix. (Bull. de la Soc. minéralogique, 6! XIII, p. 10,) La crocidalite est une amphibole très fréquente dans les gise- ments les plus divers (granites porphyrites, gneiss, schistes chlori - teux, serpentines) dans lesquels on la trouve soit comme élément primordial, soit comme produit d’altération secondaire. Le poly- chroïsme est un peu variable suivant les gisements considérés et se rapproche comme teintes de celui de la glaucophane, le mini- mum d'absorption a lieu suivant n,. Le signe négatif de l'allonge- meni, le signe positif de la bissectrice, l’écartement des axes dif- férent, enfin les phénomènes de dispersion sont des caractères distinctifs de la crocidalite et de la glaucophane ne permettant pas de confondre ces deux amphiboles. A. C. 718 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES DU TITANOLIVINE, par M. A. LACRoIx. | (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XI, p. 18.) Ce minéral trouvé à Pfunders (Tyrol) et à Zermatt possède la même formule que le péridot, si on réunit la silice et l’acide tita- nique. 2(Mg0Fe0)Si0*,TiO*. À part sa couleur rouge brunâtre ce minéral possède toutes les propriétés physiques de l’olivine. La forme cristalline peut être rapportée au système rhombique avec des formes p{oo01), ht(100), e(011), les angles mesurés sont sensiblément ceux de l’olivine. A. Ci RECHERCHES SUR LA CRISTALLISATION DU MINIUM ET DU PEROXYDE DE PLOMB (PLATTNÉRITE), par M. L: MicneL: (Bull, de la Soc. minéra- logique, t. XIIL, p. 56.) L'auteur a obtenu le minium cristallisé en chauffant dü carbo- nate de plomb amorphe dans un bain de nitrate au voisinage de 300°; on obtient de petits prismes d’un beau jaune orangé agissant sur la lumière polarisée, et éteignant exactement dans le sens de sa longueur. Le peroxyde de plomb cristallisé à été obtenu pat fu- sion avec la potasse; on obtient des cristaux appartenant au sys- tème du prisme droit à base carrée. Enfin l’auteur a constaté que les tables de litharge rouge qui se forment en même temps que le peroxyde de plomb ont le signe optique négatif. A. C. CALCAIRE ALBITIFÈRE DE BEDOUS (BAssEs-PYRÉNÉES), par M. BEAUGEY. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XII, p. 57.) Ces cristaux d’albite ont été développés dans le calcaire par mé- tamorphisme, provoqué par une roche éruptive qui est une diäbase labradorique passant à l’euphotide. Les cristaux d’albite sont très limpides, on y observe les faces p, af, et g' face d’aplatissement très développée. L’extinction des lamelles de clivage se produit exactement sur la face p à 59, sur la face 9 à 20° de l’arête pg!. A. C, ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 7.129 CALCAIRE A CRISTAUX DE QUARTZ DE VILLEFRANQUE ET DE BrARRITZ, par M. BEauGEy. (Pull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 59.) - Ces quartz sont assez curieux : au lieu d’être raccourcis comme _ ceux des argiles bariolées, ils sont très allongés et forment de vé- ritables aiguilles, atteignant 5 centimètres de longueur sur 5 mil- limètres de diamètre. BA se SUR LES CLIVAGES DU quaRr1Zz, par M. E. MarrarD. (Pull. de là- Soc. minéralogique, t. XIIT, p: 61.) Les lames de quartz extrêmement minces, dont on se sert pour les électromètres de M. Curie, sont taillées parallèlement à l’axe et perpendiculairement à l’une des faces du prisme e*(1010) ; si on vient à les presser avec une pointe d’épingle elles se clivent suivant des directions très nettes et cela avec une grande facilité. Ces clivages sont des plans perpendiculaires à la face de la lame et qui font entre eux l’angle pet sur at ou (1011) (1011) — 72°,26"; l’un de ces clivages est plus facile que l’autre, c’est celui qui est parallèle à p{1011), l’autre étant e4{(0111). On remarque en outre deux clivages parallèles, l’un à e? et l’autre à at. L'existence de ces clivages montre qu'en réalité les plans réticulaires a! et e? ont sensiblement la même importance. GR DE SUR LES ZÉOLITHES DU MONT SIMIOUSE (LoiRE), par M. F. GonNaRp. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 70.) La principale zéolithe du Simiouse est la christianite ; c’est, du reste, la variété la plus répandue dans cette région ; elle se présente sous deux variétés cristallographiques : l’une est connue sous le nom de macle de Marbourg avec des faces g' à l'extérieur et les arêtes mg° tronquées quelquefois par la facette 9° ; l’autre est beau- coup plus rare, c'est la macle de Dyrefjord avec disparition des faces m, de sorte que le cristal présente la combinaison pg‘k?. On observe ph! —126°,54 à 1260,18", RE 10,30. ï Tig 720 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES La deuxième zéolithe est la chabasie ; elle présente l'intérêt spécial de cristaux maclés suivant p. Enfin une troisième variété est probablement nouvelle, l’auteur en fera l'étude. AGE ÉTUDE CRISTALLOGRAPHIQUE ET OPTIQUE DE L'URANATE NEUTRE ET ANHYDRE DE SODIUM, par M. L. Micxez. (Pull. de la Soc. minéralogique, L'NTI pi Cristaux brillants, transparents, d’une belle couleur jaune, dé- rivant du prisme orthorhombique de 121°,24'; les faces observées sont p(o01), m(110), g'(o10). On remarque sur la base p(o01) les traces d’un clivage suivant m(110). | Examinés en lumière convergente, ils montrent la double réfrac- tion à deux axes assez écartés et’situés dans un plan parallèle à h1(100), la bissectrice aiguë est négative et perpendiculaire à p(001). L'angle des axes 2E — 59°. ASE SUR LA FORME CRISTALLINE DES DEUX NAPHTOLS, par M. G. WYROUBOFF. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XI, p. 73.) Naphtol x. Formes observées : m(110), g(130), p(001), e'(011), prismes orthorhombiques. Ge bc 0,6128 71,7 01227 mm 197 da e!e 134°,10. Clivage suivant 9'(010); le plan des axes optiques est parallèle à g'et la bissectrice aiguë est probablement perpendiculaire à la base ; la dispersion est très forte. Naphtol 6. Faces observées : p(oo1), b5(114), e"(o11), forme clino- rhombique : GO). LC 002 À 1 7220 bibi 80°,10’ b5p 108°,40 e1p 119°,39 Clivage très facile suivant p(oo1); plan des axes parallèle au plan de symétrie. A. C. \ . ANAIYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE Teil SUR LA FORME CRISTALLINE DU CHROMATE D'AMMONIAQUE, par M. G. Wy- ROUBOFF. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XII, p. 77.) . Les nouvelles recherches de M. Wyrouboff confirment les me- sures de M. Muthmann qui a décrit ce sel comme clinorhombique alors que M. Wyrouboff l'avait cru orthorhombique. Cette erreur était due à ce que l’auteur avait pris une macle pour un cristal simple ; les macles sont très fréquentes pour le bichromate d’am- moniaque, et se font suivant trois lois différentes : 1° Plan d'assemblage parallèle et axe d’hémitropie perpendicu- laire à a!(ïo1); on y trouve les faces h'(100), m(110), k(310) et rare- mente'(o11).On a: | h1h° 129°,45" ll 1975 mm 155°,50". 2° Plan d'assemblage parallèle et axe d’hémitropie perpendicu- laire à h'(100); on n’observe que les faces m, h'et at. On a : a'a! 1299,42'. 3° Plan d'assemblage et axe d’hémitropie parallèle à m(110) et on à: h1h1 121°,14 0t0! 141°,20/. QUELQUES MOTS DE RÉPONSE A M. JonannÈs MARTIN, par M. G. Wyrou- BOFF. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XI, p. 95.) L'auteur répond aux critiques formulées par M. Johannès Martin sur les recherches publiées par M. Wyrouboff sur la structure des corps cristallisés doués du pouvoir rotatoire, et montre qu'elles sont peu compréhensibles, leur auteur se contredisant fréquem- ment lui-même. M. Wyrouboff maintient donc ses conclusions dans leur intégrité. APE > “ L 1H? | LC L: e L'47 LEZ»! 7! PORTER TES ñ NEET NU } à RATS \ Le VON RE NT RES : A fe * s PR «Ca Fey 10 722 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR L'ORIGINE DU ZIRCON ET DU CORINDON DE LA HAUTE-LOIRE ET SUR LES ENCLAVES DE GNEISS ET DE GRANULITES DES ROCHES VOLCANIQUES DU PLATEAU CENTRAL, par M. A. Lacroix. (Bull. de la Soc. minéralo- gique, t. XIIL, p. 100.) D’après M. Lacroix, ces minéraux proviennent de la destruction des enclaves de gneiss et de granulites dans les basaltes et tufs basaltiques. Ces enclaves sont d'une fréquence énorme dans la ré- gion du Puy et, quand la teneur en silice de ces roches ainsi en- veloppées et entraînées par le basalte diffère beaucoup de celle de. ces basaltes, elles sont facilement détruites et l’on n’en trouve en général que des traces, qui sont les éléments peu fusibles et peu attaquables par le magma. A. C. NOTE SUR LA TURQUOISE DITE DE NOUVELLE ROCHE, par M. E. JANNETTAZ. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XII, p. 106.) La turquoise vraie ou orientale est un phosphate d’alumine hydraté 2Al°(P0°),5H°0, coloré par du phosphate de cuivre. La turquoise dite de nouvelle roche est un phosphate de chaux; mais, il est coloré par de la vivianite (phosphate de fer) de forma- tion postérieure. Elle paraît être d’origine organique, et présente, dans sa structure, de petits canaux, absolument semblables à ceux que présentent les sections de dentine d'animaux vivants. La tur- quoise de nouvelle roche est un mélange de carbonaie de phos- phate de chaux, dont la composition est la suivante : COCa 1037 (PO‘} Ca’ 72 (PO‘}Fe,8H0 (vivianite), 16,82. ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 123 S 4 MATHÉMATIQUES SUR LES DÉVELOPPEMENTS EN SÉRIE DES INTÉGRALES DE CERTAINES ÉQUA- TIONS DIFFÉRENTIELLES par M. R. Liouvizce. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 597-600.) À Les équations di:crentielles qu'envisage M. R. Liouville sont réductibles à la forme d | | G) Hay + ag + ay a Hay Hay + 0, où les coefficients a, a,, …., fonctions quelconques de x, sont en nombre limité. L'auteur étudie la forme des intégrales autour des points où ces intégrales deviennent infinies, sans que toutefois les coefti- clients 4,,a,, offrent aucune singularité. Près d’un pareil point ,, les intégrales qui cessent d’être finies sont données en général par la série ha — a) + He a hr a) +. Si l’on multiplie cette série par une série convergente À procé- dant suivant les puissances de æ — x, le produit y) = y vérifie une équation semblable à la proposée et les déterminants. hop —1 lon — 3 Re h, h, Rop—2 ap —2 D h, k VW Ron —3 op —5 FA h, O jouent le rôle d'invariants relatifs pour la transformation y) = y. p(p—1) Les produits Aa, 4% sont aussi des invariants relatifs pour les changements de variable x. ‘724 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE DÉPLACEMENT D'UN DOUBLE CÔNE, par M. MANNHEIM. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 634-635.) Remarques suggérées à M. Mannheim par la communication récente de M. Resal sur le mouvement du solide formé par deux cônes de révolution égaux accolés par la base et reposant sur deux droites symétriquement placées par rapport à cette base commune : Le déplacement du double cône s’obtient en liant ce corps àun cylindre dont les génératrices sont horizontales et dont la sec- tion droite est une spirale logarithmique cylindrique qui roule sur le plan des directrices. Le lieu des points de contact de l’un des cônes avec la direc- trice sur laquelle il pose est une loxodromie. Sur le cylindre mobile, cette courbe est une hélice. SUR LES FONCTIONS PÉRIODIQUES DE DEUX VARIABLES, par M. APPELL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, 1890, p. 636- 638.) Cette note est extraite d’un mémoire étendu qui contient la démonstration directe de ce théorème énoncé par Riemann : Toute fonction de deux variables à quatre paires de périodes, qui se comporte à distance finie comme une fraction rationnelle, peut être exprimée à l’aide des fonctions © de deux variables indépendantes. MM. Picard et Poincaré avaient déjà donné de ce théorème une démonstration fondée sur la considération d’intégrales de diffé- rentielles totales et sur la théorie des intégrales abéliennes. M. Appell indique quelques résultats nouveaux relatifs aux fonctions de deux variables avec deux paires de périodes. Une fonction f{x,y), admettant les deux paires de périodes (272,0) et (o,27t) et n'ayant pas do singularités essentielles à distance finie, peut toujours être mise sous la forme + et Ÿ désignant deux fonctions entières ne s’annulant simulta- PO PA De néme) qu . points | d'indétermination de e y) et vérifiant les deux relations e(e + ami, y) = e(æ y), ? ACER CNE où x désigne un entier. Les fonctions | D(x,y)=e(x, 0x, y), Fix, y)— x, y) "x, y) (n 0) sont des fonctions entières admettant les deux paires de périodes (2xi,0) et (o,2xi) et par conséquent développables en séries de Fourier: on arrive ainsi à une expression (æ, y + 2m) = ento(x, y) gant) cr, 4), 1 Rs D(x, y) (1) PDU) Fa, y: a des fonctions de deux variables avec deux paires de périodes analogue à celle des fonctions d’une variable avec une période, avec cette différence que l'expression (1) n’est pas irréductible. SUR UN CAS PARTICULIER DE L'ÉQUATION DE LAMÉ, par M. JAMET. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 638- 639.) L'équation différentielle | d'z | ere 1 + — — sn o — 5 4 4 à laquelle Lamé a été conduit dans le problème de l'équilibre de température de l’ellipsoïde, admet l'intégrale générale ee, (a: + B°sn° —) C—o C—o, C—o À dn z 2 où les constantes À, B sont arbitraires et où G est déterminé par la formule fs a REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 10. 50 726 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA REPRÉSENTATION APPROCHÉE D'UNE FONCTION PAR DES FRACTIONS RATIONNELLES, par M. PADÉ. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 674-676.) Étant donnée une fonction holomorphe continue dans le voisi- nage de l’origine (où elle ne s’annule pas), parmi toutes les frac- - tions rationnelles irréductibles dont les termes ont des degrés égaux au plus à p pour le numérateur, à g pour le dénominateur, il y en aura une qui représente la fraction avec une approxima- tion dont l’ordre est plus grand que celui de l’approximation fournie par l’une quelconque des autres. À chaque couple de nombres {p, g) correspond ainsi une frac- tion rationnelle approchée ; ces fractions peuvent donc être écri- tes dans les cases d’un tableau à double entrée. Dès qu’une fraction rationnelle irréductible diffère de la fonc- tion d’un infiniment petit dont l’ordre est supérieur à la somme des degrés de ses termes, elle figure dans le tableau. £{le y rem- plit toutes les cases d'un carré dont le côté comporte un nombre de cases égal à la différence entre l’ordre de l’approximation fournie par la fraction et la somme des degrés de ses termes. | Quand cette différence est égale à 1, la fraction est normale. Pour que le tableau soit uniquement composé de fractions nor- males, il faut et il suffit que tous les déterminants orthosymé- triques, formés au moyen des coefficients successifs de la série par laquelle la fonction peut être représentée, soient différents de ZéTO. M. Padé enseigne la manière de trouver dans le tableau les fonc- tions continues simples (c’est-à-dire dont les numérateurs partiels sont des monômes en x) et les fractions continues régulières (c'est- à-dire les fractions continues simples dont tous les numérateurs partiels ont le même degré, ainsi que tous les dénominateurs partiels). ÜN ANNUAIRE ASTRONOMIQUE CHALDÉEN UTILISÉ PAR PTOLÉMÉE, par M. OPperT. {Comptes rendus de l’Acud. des sciences, t. CXI, 1890, p. 716-721.) a ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 727 SUR LA VARIATION ANNUELLE DE LA LATITUDE CAUSÉE PAR L'INÉGALITÉ DE RÉFRACTION DANS LES MARÉES ATMOSPHÉRIQUES, par Dom LAMEY. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 722- 724.) ASCENSION RAPIDE D'UNE PROTUBÉRANCE SOLAIRE, par M. FÉNyi. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 726-728.) SUR UN THÉORÈME DE M. Picar», par M. Koss. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 726-728.) M. Picard a montré que l'équation linéaire aux dérivées par- tielles Oz O?z Ôz Ôz PR Re nn de Ho ne peut admettre deux intégrales uniformes et continues dans l'aire limitée par un contour fermé C et prenant sur C la même valeur, pourvu que ce contour soit suffisamment petit. Soit y la différence des deux intégrales; on aura, en remplaçant z par u dans l'équation, multipliant par w dxdy et intégrant par parties LIT) à E) rfi | — f)] drdy =. M. Kobb montre que, si l’on considère une intégrale w de l’é- quation 00 d'u (a de ? 5 dr telle que la courbe w — 0, la forme quadratique qui figure entre crochets dans l'intégrale double pourra être remplacée par une forme définie quand le point (x, y) sera à l’intérieur de cette courbe. Dans l’intérieur de la courbe # = o il ne peut exister une autre courbe fermée w, —o. 4 . , { Le x te Val LA ue 72 3 = + ) ' c: Î . - + 728 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES OBSERVATIONS SUR LA COMÈTE ZONA (15 NOVEMBRE 1890) FAITES A L'OB- SERVATOIRE DE PARIS (ÉQUATORIAL DE LA TOUR DE L'OuEsr), par M. Br- GOURDAN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. GXI, 1890, p- 764.) OBSERVATION DE LA NOUVELLE COMÈTE ZONA (PALERME, 15 NOVEMBRE 1890, FAITES A L'OBSERVATOIRE DE PARIS (ÉQUATORIAL DE LA TOUR DE L'EST), par M'e D. KLUMPKE. GÉNÉRALISATION D'UN THÉORÈME D'ABEL, par M. La MAESTRA. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 782-784.) ‘ Une série convergente ne perd pas sa convergence lorsqu'on en multiplie les termes u,, u,,... par des nombres à,, a,,... tels que chacun d’eux soit constamment supérieur ou constamment infé- “eur à la moyenne arithmétique de tous ceux qui le précèdent, pourvu que nw tende vers une limite lorque n croit indéfini- ment. Plus généralement, pour que la convergence subsiste, il suffit que les multiplicateurs à,, a,,.. soient tels que les rapports Ada + Abe + + + Anbn. Ba À Bo + ee bn aillent constamment en décroissant ou en croissant (tout en res- tant finis), les coefficients &: étant choisis de telle sorte que les expressions Un + 1 Un + 1 tendent vers une limite ou du moins oscillent dans un intervalle fini. (bu + ba + + y) OBSERVATIONS DE LA NOUVELLE COMÈTE ZONA FAITES A L'OBSERVATOIRE D'ALGER, À L'ÉQUATORIAL COUDÉ DE 0%,318, par MM. TRÉPIED, RAM- BAUD et RENAUXx. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, \ 1890, p. 816-817.) ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 729 SUR UN NOUVEAU MODE DE DÉPLACEMENT D'UN DOUBLE CÔNE, par M. Mann- ueiM. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, 1890, p. 817-819.) Le déplacement d’un double cône sur deux hélices qui sont tracées sur un cylindre de révolution perpendiculaire au plan de la base des cônes et qui sont symétriques par rapport à ce plan s’obtient en liant ce double cône à un cylindre dont la section droite est une spirale logarithmique et qui roule sur le cylindre de révolution de facon que les génératrices viennent successive- ment coïncider avec celles de ce cylindre. M. Mannheim obiüient ce résultat en s'appuyant sur ce théo- rème. La courbe qu'il faut faire rouler sur un cercle pour qu’un point de son plan décrive une développante d’un cercle concen- trique à celui-là est une spirale logarithmique. OBSERVATIONS DE PETITES PLANÈTES FAITES AU GRAND INSTRUMENT MÉRI- DIEN DE L'OBSERVATOIRE DE PARIS DU 1° OCTOBRE 1889 AU 31 MARS 1890. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 855-857.) PREUVE QUE + NE PEUT PAS ÊTRE RACINE D'UNE ÉQUATION ALGÉBRIQUE A COEFFICIENTS ENTIERS, par M. SyLvESTER. (Comptes rendus de l'A- cad. des sciences, t. OXI, 1890, p. 866-871.) Cette preuve résulte du lemme suivant : Soit la fraction continue s em n +em' n' + em" 1 n où € — € — gl2 — ARE NRER DCI , s = OÙ n, ne sont des nombrestréels positifs et plus grands que l’unité ; m, m',m",.…. des nombres réels ou complexes, et où chaque quotient partiel est assujetti à la con- dition que n — 1 est plus grand que le module de m; cette frac- tion à son module plus petit que l'unité. 730 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES La propriété de + est un cas particulier d’une propriété plus générale : Si une fonction trigonométrique et son arc sont liés par une équation algébrique à coefficients entiers, ni l’un ni l’autre ne peuvent être racine d’une équation algébrique à coefficients en- tiers. | Ë Par suite, si une fonction trigonométrique est racine d’une équation algébrique à coefficients entiers, son arc ne peut satis- faire à une pareille équation, et inversement. OBSERVATIONS DE LA COMÈTE ZONA, FAITES AU GRAND ÉQUATORIAL DE L'OB- SERVATOIRE DE BORDEAUX, par MM. Picarr et CourTy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 875-876.) SUR L'ORSERVATION DU PASSAGE DES SATELLITES DE JUPITER ET DES OC- CULTATIONS D'ÉTOILES, par M. Ch. AnDRé. (Comptes rendus de l’A- cad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 876-8757.) SUR UNE TRANSFORMATION DU MOUVEMENT, par M. DAUTHEVILLE. Étant données les équations de Lagrange d = Ve 507 dt Ôqr Ôg: où T est une forme quadratique des g' avec des coefficients fonc- tions des g, et où les Q dépendent seulement des g, trouver les transformations == 0, ri fifgis ce), dés = X(Q, ….)dt qui transforment ces équations en d’autres de la forme 0S ÔS 15) dt, \or: Ôri où S désigne une forme quadratique des r’ avec des coefficients fonctions des r et où les R dépendent seulement des 7. Ce problème, posé par M. Appell, est (si l’on se borne au cas du ff e £ É PPT 1)... (p+n-t) PT UP EE En Lan PO GE AU M Li Tee D a TE TR Œ MAS PR" eu A5: À ar el Dog "us ME 0 < < w* 4 ÿ PTS. QT LE ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 731 mouvement d’un point sur une surface) identique à celui de la re “présentation géodésique d’une surface sur l’autre. Si l’une des surfaces est un plan, on peut obtenir explicitemen t les transformations cherchées, en s’aidant des formules que donne M. Darboux dans sa 7 héorie des surfaces au chapitre qui traite du problème de Dini relatif à la représentation géodésique. - À SUR UNE CLASSE D'ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES, par M. CELs. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 879-881.) L’auteur applique la méthode qu'il a indiquée précédemment (Comptes rendus, t. CXT) aux équations (E) de Sir — + b-=— +... +/—=o, PRPOMRE TR LUE où a, b,... sont des polynômes en x de degrés n, n — 1,...,et qui sont des généralisations de l'équation hypergéométrique. Le succès de la méthode tient à ce que toutes les équations de la suite de M. Cels ont la même forme que (E). La méthode amène à former une équation algébrique — 1 AE et: ME À nie ve qui joue un rôle prépondérant dans Fintégration de (E). La con- sidération de l'équation (1) permet de reconnaitre si (E) a son intégrale générale uniforme dans tout le plan, et alors la mé- thode de M. Cels permet de trouver cette intégrale. Dans le cas particulier où toutes les intégrales de l’équation (E) sont régulières autour du point critique æ, l’équation {1) est l'équation déterminante relative à ce point. Mais dans tous les cas, à la plus petite racine positive entière x de (1) correspond, pour l’adjointe de Lagrange de la proposée, une solution qui est un polynôme de degré À — 1 ; à la plus petite racine négative en- tière (en valeur absolue) — y. correspond une solution de la propo- sée qui est un polynôme de degré 1. Voici à quels résultats conduisent ces considérations appliquées à l'équation n | dnz dns FRE (x RÉ Ta om ee dot in ne -N=o | L déjà étudiée par M. Goursat, 732 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SI 4, @,..., an Sont les racines de l'équation déterminante du point « changées de signe et rangées par ordre de grandeur crois- sante; si 0,, 0, … 011, sont les racines du point critique O ran- gées aussi par ordre de grandeur croissante : pour que l'intégrale générale de l'équation de M. Goursat soit uniforme dans tout le plan, il faut et il suffit que les a soient des entiers différents ainsi que les à; de plus 6, doit être compris entre a, et a,, b, entre a, et a, etc. | RÉSOLUTION ÉLECTRO-MAGNÉTIQUE DES ÉQUATIONS, par M. F. Lucas. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 965- 967.) Soit o(z) — o une équation numérique du degré p. Traçant sur une feuille de papier deux axes rectangulaires OX, OY, on prend, sur l’axe des x, (p + 1) points arbitraires O,, 0,,.., Op-1, d’abscisses x,, æ,, ..…., %»44, et l’on forme le polynôme F(z)= (3 —2%,)(2— 2%)... (2 — Zppi). On pose ensuite : ge) D Né) Douze et l’on détermine les paramètres p, correspondant respectivement aux points O». Prenant le circuit d’une pile, on y établit une dérivation de (p + 1) fils tous de même nature et de même diamètre, dont les jongueurs seront inversement proportionnelles aux valeurs abso- lues des coefficients u». À ces fils, conduisant ainsi des courants dont les intensités sont proportionnelles à 1», faisons traverser normalement, aux points O», la feuille de papier, en choisissant le sens ascendant ou descendant suivant le signe de pu. Le courant créera sur le feuille un champ magnétique dont les lignes de force peuvent être déterminées par de la limaille de fer. Or les points neutres du champ (points où la force magnétique est nulle) seront les points racines de o(z) — 0. R. L. a D GE ——— REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ANALYSES ET ANNONCES DES PUBLICATIONS FAITES EN FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1890 ET ADRESSÉES AU COMITÉ PAR LEURS AUTEURS OU ÉDITEURS. $ 1 PHYSIOLOGIE REMARQUE SUR QUELQUES SENSATIONS ACOUSTIQUES, PROVOQUÉES PAR LES SELS DE QUININE, par M. BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 715.) SUR L'AUGMENTATION CONSIDÉRABLE DU NOMBRE DES GLORULES ROUGES DANS LE SANG, CHEZ LES HABITANTS DES HAUTS PLATEAUX DE L AMÉRI- QUE pu SUD, par M. Vraur. {Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 917.) L’ÉLASTICITÉ ACTIVE DU MUSCLE ET L'ÉNERGIE CONSACRÉE A SA CRÉATION, DANS LE CAS DE CONTRACTION DYNAMIQUE, par M. CHAUVEAU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 89.) EXPÉRIENCES RELATIVES A LA TRANSMISSION DE L'HÉMOGLOBINURIE AUX ANIMAUX, par M. BaBës. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 975.) REVUE DES TRAV. SCIENT. — T, XI, n° 11. 51 734 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES REMARQUES SUR LA PERTE DE LA VIRULENCE DANS LES CULTURES DU BaAcirLus ANTHRACIS ET SUR L’INSUFFISANCE DE L'INOCULATION COMME MOYEN DE L'APPRÉCIER, par M. ARLOING. (Comptes rendus de l’Acad. _des sciences, 1890, p. 939.) SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DES SELS DE THALLIUM, par M. BLAKE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 57.) DE LA CRANIECTOMIE DANS LA MICROCÉPHALIE, par M. LANNELONGUE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 1382.) INFLUENCE DE LA TRANSFUSION PÉRITONÉALE DU SANG DE CHIEN SUR LA TUBERCULOSE CHEZ LES Lapins, par MM. RicueT et HÉRICOURT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 1282.) POSSILIBITÉ DES INJECTIONS TRACHÉALES CHEZ L'HOMME, COMME VOIE D'IN- TRODUCTION DES MÉDICAMENTS. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 197.) SUR LES COMBINAISONS DE L'HÉMOGLOBINE AVEC L'OXYGÈNE, par M. CE. Bogr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 195.) PARTICIPATION DES PLAQUES MOTRICES TERMINALES DES NERFS MUSCU- LAIRES A LA DÉPENSE D'ÉNERGIE QU ENTRAINE LA CONTRACTION. IN- FLUENCES EXERCÉES PAR L’ÉCHAUFFEMENT DU MUSCLE PAR LA NATURE ET LE NOMBRE DES CHANGEMENTS D'ÉTAT QU'ELLES EXCITENT DANS LE FAIS- CEAU MUSCULAIRE, par M. CHAuvEAU. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 190, p. 140.) ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 735 - SUR L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUES DE LA RÉTENTION D'URINE, par M. Guyon. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 387.) SUR LES PNEUMOCÈLES SCROTALES, par M. VERNEUIL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 384.) ACTION DES PRODUITS SOLUBLES MICROBIENS, par MM. CHARRIN et GAMA- LEIA. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 1154.) OBSERVATION MICROSCOPIQUE DE LA CONTRACTION DES FIBRES MUSCULAIRES LISSES ET STRIÉES, par M. RANvier. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 613.) SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE HÉMATO-ALCALIMÉTRIQUE, ET SUR L ALCALI- NITÉ DU SANG, par M. DrouIn. (C’omptesrendusde l’Acad. des sciences, 1890, p. 828.) INFLUENCE DE L’ACIDE ACÉTIQUE SUR LES ÉCHANGES GAZEUX RESPIRATOIRES. par M. MALLÈvRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 826.) SUR LES COMBINAISONS DE L'HÉMOGLOBINE AVEC L'ACIDE CARBONIQUE ET AVEC UN MÉLANGE D'ACIDE CARBONIQUE ET D'OXYGÈNE, par M. Ch. Bogr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 278.) RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES TROUBLES NERVEUX DU SATUR- NISME CHRONIQUE, par MM. FRanÇots et COMBEMALE. (Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 276.) 736 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA SENSIBILITÉ THERMIQUE, par M. HEN- RY. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 274.) SUR LA TUBERCULOSE EXPÉRIMENTALE, par MM. GRANCHER et MARTIN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 333.) LES ARTÈRES ET LES VEINES DES NERFS, par MM. Quenu et LeJars. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 608.) SUR LA RESPIRATION PULMONAIRE, par M. Christ. Bour. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 198.) RECHERCHE DU PNEUMOCOQUE DE LA PNEUMONIE FIBRINEUSE CONSÉCUTIVE A LA GRIPPE, par MM. G. SÉE et Borpas. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 197.) SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DE L’ACIDE SÉLÉNIEUX, par MM. CHABRIÉ et LaApicoue. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 152.) | L’HÉMOGLOBINE SE TROUVE-T-ELLE DANS LE SANG A L'ÉTAT DE SUBSTANCE HOMOGÈNE, par M. Christian Bour. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, 1890, p. 243.) MODE D'ACTION DES PRODUITS SÉCRÉTÉS PAR LES MICROBES SUR LES APPA- REILS NERVEUX VASO-MOTEURS, par MM. CHarRin et GLey. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 240). ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 737 _ LA LOCOMOTION AQUATIQUE ÉTUDIÉE PAR LA PHOTOCHRONOGRAPHIE, par M. Marey. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 213.) SUR LES RAPPORTS DE LA SEPTICÉMIE GANGRÉNEUSE ET DU TÉTANOS POUR SERVIR A L'ÉTUDE DES ASSOCIATIONS MICROBIENNES VIRULENTES, par M. VERNEUIL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 620.) APPAREIL PHOTOCHRONOGRAPHIQUE APPLICABLE A L’ANALYSE DE TOUTES SORTES DE MOUVEMENTS. par M. MaREY. (Comptes rendus de l’A- cad. des sciences, 1890, p. 626.) ——— ——— SUR LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE DU SANG ET DU CHYLE, par MM. LÉPINE et BARRAL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 1314.) DES ÉLÉMENTS MUSCULAIRES ET DES ÉLÉMENTS ÉLASTIQUES DE LA MEMBRANE RÉTROLINGUALE DE LA GRENOUILLE, par M. RANvIER. (Comptes ren- dus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 504.) SUR LES MICROBES DE L'HÉMOGLOBINURIE DU B@UF, par M. BABËs. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 800.) NOTES SUR UN MOYEN DE DÉTERMINER LA QUANTITÉ DE LIQUIDE CONTENUE DANS L'ESTOMAC, par MM. MATHIEU et RAyMonn. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 591.) RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES TEMPÉRATURES EXTRÊMES SUPPOR- TÉES PAR LES LEUCOCYTES DE NOTRE SANG, par M. MAUREL. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 541.) Norrs SUR UN BACILLE PATHOGÈNE, par M. Krocius. (Comptes Hans it js à de la Soc. de Led 1890, à re TE Hu M. CHARPENTIER. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890 ND: 9m04) | Du TEMPS NÉCESSAIRE POUR REMPLIR DE SANG UN MEMBRE ANÉMIÉ, par : M. Tomas. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 462.) TROUBLES TROPHIQUES BILATÉRAUX APRÈS LÉSION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE, par MM. Laxcrors et Ch. Ricuer. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 315.) mi NOTES SUR LES PHÉNOMÈNES D’ARRÊT TRÈS PROLONGÉS DU CŒUR, par M. GLey. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 411.) CONTRIBUTION A LA PHYSIOLOGIE DES NERFS RÉCURRENTS, par M. Livon. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 303.) Du RÉFLEXE BULBO-CAVERNEUX, par M. Onanorr. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 215.) er ji COLORATION ENTOPTIQUE DU CHAMP VISUEL EN POURPRE VIOLET, par ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 739 SUR LES MICROBES DE L'OSTOMYÈLITE AIGUE DITE INFECTIEUSE, par MM. LAnNELONGUE et Hacxarn. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 504.) DIFFORMITÉS DES PIEDS ET ORTEILS CONSÉCUTIVES À CERTAINES PHLÉBITES DES. MEMBRES INFÉRIEURS, par M. VERNEUIL. ( Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 689.) É PRODUCTION EXPÉRIMENTALE DE TUMEURS BLANCHES CHEZ LE LAPIN PAR INOCULATION INTRA-VEINEUSE DE CULTURES ATTÉNUÉES DU BACILLE DE Kocx. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 688.) ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DU RÔLE ATTRIBUÉ AUX CELLULES LYMPHATIQUES DANS LA PROTECTION DE L'ORGANISME CONTRE L’INVASION DU BACILLUS, ANTHRACIS ET DANS LE MÉCANISME DE L'IMMUNITÉ ACQUISE, par M. Puisauix. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 685.) THÉORIE DE LA MALADIE INFECTIEUSE DE LA VACCINATION, DE LA GUÉRI- SON, ET DE L'IMMUNITÉ NATURELLE, par M. BoucHaRp. (Comptes ren- dus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 467.) NOUVELLES RECHERCHES SUR LA PRODUCTION DE LA LUMIÈRE PAR LES ANI- MAUX ET LES VÉGÉTAUX, par M. R. Dupois. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 363.) DE L’ACTION EXCITATRICE ET INHIBITOIRE DU NERF EN DESSÉCHEMENT SUR LE MUSCLE, par M. WEepexsxy. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, 1890, p. 984.) 740 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DE LA MORPHINE CHEZ LE CHAT, par M. Gui- NARD. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, p. 981.) SUR LA NUTRITION DANS L’HYSTÉRIE, par M. BoucuaRp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p: 836.) SUR LA PRÉSENCE NORMALE DANS LE CHYLE D'UN FERMENT DESTRUCTEUR DU sucRE, par M. LÉPINE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 742.) DE L'ACTION POLAIRE POSITIVE DU COURANT GALVANIQUE SUR LES MICROBES, par M. Aposrozt et LAQUERRIÈRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 918.) PROCÉDÉS D’'ÉTUDES DU NOYAU DES GLOBULES BLANCS, par M. Mayer. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 475.) SUR LA PHYSIOLOGIE COMPARÉE DES SENSATIONS GUSTATIVES ET TACTILES, par M. Dugois. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p- 473.) LA NUTRITION DANS L’HYSTÉRIE, par MM. GILLES DE LA TOURETTE et CATHELINEAU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 802.) SUR LES ÉLÉMENTS ANATOMIQUES DE LA SÉROSITÉ PÉRITONÉALE, par M. RAN- VIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, 1890, p. 768.) ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIOLOGIE 741 RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ACTION PROPRE ET COMPARÉE DU STRONTIUM ET DE SES SELS SUR L'ORGANISME, par M. LABORDE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 308.) DE LA NUTRITION DANS L’HYPNOTISME, par MM. GILLES DE LA TOURETTE et CATHELINEAU. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 702.) ToxIciTÉ DU SÉRUM, par M. Cuarrin. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 697.) SUR LE POUVOIR ANTI-TOXIQUE DE L'ORGANISME ANIMAL, par M. GAMALÉIA. Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 694.) NOTES COMPLÉMENTAIRES SUR UN MOYEN DE DÉTERMINER LA VALEUR QUAN- TITATIVÈ DES DIVERS FACTEURS DE L’ACIDITÉ DU SUC GASTRIQUE, par MM. Maraeu et RaAymonp. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 668.) NOTES SUR LA CONGÉLATION DU VIRUS PÉRI-PNEUMONIQUE ET SUR SA CONSERVATION, par M. LAQUERRIÈRE. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 605.) TRANSMISSION HÉRÉDITAIRE D'UNE ANAMOLIE MUSCULAIRE, par M. NicoLas. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 656.) SUR LA PUISSANCE PATHOGÉNIQUE DES CRACHATS DESSÉCHÉS DES PHTHISI- QUES, par MM. Marassez et ViGnaL. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 19.) 742 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE L'ACTION BACTÉRICIDE DU BLANC D'ŒUF, par M. Wurrz. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 20.) ACTION DE LA NICOTINE SUR LE COŒUR ET LES VAISSEAUX, par M. CoLas. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 31.) MÉTHODE POUR MESURER LA CAPACITÉ RESPIRATOIRE DES TISSUS, par M. Quinouaun. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p.50: NOTES SUR LA CAPACITÉ RESPIRATOIRE DES TISSUS PRIVÉS DE GERMES, par M. Quixouaun. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p- 29.) MOUVEMENTS RYTHMIQUES DU DIAPHRAGME OBSERVÉS CHEZ UN SUPPLICIÉ, par M. GLEy. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 519.) CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DU MOUVEMENT DU COŒUR CHEZ L'HOMME, par M. Gzey. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 517.) INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX SUR L'INFECTION, par M. FÉRÉ. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 515.) CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE PHYSIOLOGIQUE DE L'ESSENCE DE CALAMUS arowarious, par MM. Capéac et Meunier. (Comptes rendus de la Soc. de biologie, 1890, p. 509.) ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 743 $ 2 ANTHROPOLOGIE ne CLASSIFICATION NATURELLE DES SCIENCES. POSITION ET PROGRAMME DE L'ANTHROPOLOGIE, par M. MANOUVRIER, professeur à l'École d’an- thropologie. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 18e session, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [publiés en 1890|, pp. 662.) M. Manouvrier distribue les connaissances humaines en trois séries comprenant la première les sciences qui s'occupent de la connaissance générale des phénomènes, comme la Mathématique, la Physique, la Chimie, la Biologie et la Sociologie; la seconde les sciences qui s'occupent de la connaissance particulière des êtres, comme l’Astronomie, la Météorologie, la Géographie et la Géologie, la Minéralogie, la Botanique et la Zoologie dont l’Anthropologie est une branche; la troisième les arts qui représentent l’action sur la nature, et qui se composent des Arts des ingénieurs, de l’Agri- culture, de la Zootechnie et de l’Anthropotechnie (Médecine, Hygiène, Morale, Droit, Éducation et Politique). 11 établit ensuite les rap- ports de l’Anthropologie avec les Sciences générales et les Arts, puis il présente dans un tableau une classification des divisions de l’Anthropologie. 11 place dans une première série les divisions basées sur l’ordre de phénomènes envisagé (Anthropologie ana- tomique, physiologique, pathologique et sociologique); dans une seconde série les divisions basées sur les êtres humains envi- sagés (Anthropologie générale, Ethnologie, Anthropologie préhisto- rique, etc.), dans une troisième série les divisions basées sur l’ordre d'applications envisagé (Anthropologie médicale, morale, juridique, pédagogique, politique, artistique). E. O0. SUR LA PHYLOGÉNIE. À PROPOS D'UN LÉZARD BIPÈDE, par Mme Clémence Royer. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, p. 156.) M°e Clémence Royer a trouvé, dans le Rapport manuel de l'Ins- titution smithsonienne pour 1885, des observations de M. de Vis 744 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES concernant le ChAlamydosaurus, Lacertien d'Australie, qui dans certains casse dresse sur ses pieds de derrière dans une attitude de bipède. Elle croit pouvoir tirer de ces observations des indications sur les conditions possibles d'évolution d’un Reptile de l’époque wealdienne, de l’/quanodon, qui était un animal à locomotion terrestre et qui, étant donnés la force et le grand développement de ses membres postérieurs, la faiblesse et la brièveté de ses membres antérieurs, devait avoir, au repos, l’attitude d’un Kan- gourou géant. Comme la locomotion d’un animal de taille aussi considérable exigeait successivement une grande dépense de force, Me Clémence Royer suppose qu'il devait être à sang chaud, et non pas à sang froid comme les Reptiles actuels; elle ajoute qu’il devait être vivipare et avoir des mamelles au moins aussi développées que l’Ornithorhynque, c’est-à-dire des glandes mam- maires peut-être encore sans mamelon, car, dit-elle, s’il eût été vivipare, son œuf en tombant sur le sol se fût infailliblement brisé, puisqu'il lui était impossible de rapprocher son bassin de la terre en raison de l'épaisseur de sa queue à la racine et de la longueur de son tibia. Toutefois, d’après Mme Clémence Royer, l’Iguanodon n'était pas un Didelphe, car son squelette ne porte aucune trace d'os marsupiaux. Peut-être portait-il son petit entre ses bras ou le soutenait-il tandis qu’il était suspendu à ses ma- melles. La présence de ces derniers organes étant incompatible avec l’existence d’écailles à la surface du corps, Mme Clémence Royer admet encore que l’Iguanodon devait avoir la peau unie comme les Salamandres. « On est amené ainsi de trois côtés, dit- elle, à conclure que l’Iguanodon a présenté une de ces formes de passage entre les Reptiles et les Mammifères qui ont été bien plus nombreuses qu’on ne le croit généralement et que ne l’a supposé Haeckel. L’Iguanodon a eu un ancêtre jurassique dans le Compso- gnathus des terrains de Solenhofen (oxfordien d’Orbigny) qui déjà avait l'attitude d’un Kangourou, avec un squelette de Reptile. Quand ses ancêtres ont commencé à changer leur vie aquatique en vie terrestre, et que leur condition d’Herbivore les a sollicités à prendre une attitude bipède ou plutôt tripède, leur longue queue leur servant d’un troisième point d'appui pour brouter les hautes branches des arbres, tous leurs organes internes ont dû subir des déplacements sous l’action de la pesanteur. S'ils n’avaient alors qu'un cloaque, les pressions exercées par la masse de leurs in- testins, nécessairement très développés chez les Herbivores, de- vaient exposer leurs œufs à être expulsés avant maturité. Il a donc ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 745 été nécessaire à leur reproduction que leur cloaque se cloisonnât. - Il leur a fallu acquérir soit un utérus bien développé, soit un uté- rus rudimentaire et une poche mammaire, comme les Didelphes. Puisque l’Iguanodon n’avait pas de poche mammaire, il faut croire qu’il avait un utérus déjà assez parfait et que, par ce caractère encore, c'était un Mammifère. » Partant de ce fait que la poche mammaire est une adaptation très compliquée et que l’évolution, par sélection, d’un utérus bien . développé ne paraît pas plus difficile, Me Royer considère comme tout à fait improbable qu'aucun Mammifère vrai ait eu pour ancêtres des Didelphes déjà bien caractérisés, puisque l’existence préalable d’une poche mammaire aurait enrayé la formation, par sélection, d’un utérus complet. Elle regarde la classe des Didelphes comme un rameau parallèle à celui des Monodelphes et non comme un des stades de l’évolution phylogénétique de ces derniers. Si l’on a considéré jusqu'ici, dit-elle, les Didelphes, comme infé- rieurs aux Monodelphes, c’est qu’on est parti toujours de ce faux principe que les animaux sont d'autant plus parfaits qu'ils ressem- blent plus à l'Homme. Suivant Mme Clémence Royer, on ne doit au contraire tenir aucun compte de cette ressemblance si l’on veut établir un bon système phylogénique des êtres vivants. À ce propos, elle critique le système de Haeckel, puis elle présente une série de considérations sur la descendance des espèces d’où elle tire quelques conclusions générales. D’après elle, toutes les formes devenues terrestres doivent avoir traversé une phase superpéla- gigue, durant laquelle se sont préparées ou accomplies leurs transformations en formes aériennes; à l’époque secondaire, une destruction considérable de cés formes, déjà aériennes, a été accomplie par les grands Carnassiers pélagiques de l’époque et cette destruction a coïncidé avec l'agrandissement des terres émer- gées. Les premiers ancêtres terrestres de l'Homme et des autres Anthropomorphes seraient issus directement d’autant de formes pélagiques de souches distinctes, dont l’évolution avait été jusque- là sensiblement parallèle ; mais les ancêtres de l'Homme seraient devenus directement bipèdes, en s’adaptant à la station droite, dans une phase d’ichthyophagie amphibie, tandis que les ancêtres des autres Anthopomorphes se seraient adaptés directement, dans une phase équivalente, à la station oblique et de cette différence primitive d’attitude serait dérivée l'adaptation des premiers types bumains à une locomotion toute pédestre et celle des premiers Anthopomorphes à une vie plus ou moins arboricole. E. 0. 746 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ORIGINES DE LA CHASSE, DE LA PÈCHE ET DE L'AGRICULTURE, 1!° partie. CHASSE, PÊCHE ET DOMESTICATION, par M. G. DE MORTILLET. (1 vol. in-8°, avec 48 fig. par A. de Mortillet [12° volume de la Biblio- thèque anthropologique], Paris, 1890.) Ce volume contient tout ce qui concerne les animaux ; un volume suivant sera consacré aux végétaux, c’est-à-dire à la sylviculture, à l’agriculture et à l’horticulture. L'auteur s’est servi non seule- ment des données fournies par les études préhistoriques, mais encore des documents fournis par l’ethnographie comparée et il a recherché dans les mœurs et les usages des populations actuelles tout ce qui peut jeter quelque jour sur les us et coutumes des populations primitives. Il passe en revue les animaux qui ont été chassés dans le centre et l’ouest de l’Europe par les hommes de la période paléolithique et il montre que sur soixante-six espèces de Mammifères qui rentrent dans cette catégorie, trente-six, c’est- à-dire plus de la moitié sont complètement éteintes ou ont émigré, de telle sorte que la faune des temps actuels c’est trouvée forte- ment réduite pour les hommes de la période néolithique, de l’âge du bronze et de la période actuelle, en dépit de l’arrivée de quelques espèces. Après avoir parlé de la pêche, M. G. de Mortillet aborde la question de la domestication des animaux et s’efforce de rectifier un certain nombre de données qui sont généralement acceptées mais qu'il considère comme erronées. Il établit que les animaux ont été asservis par l’homme dans des centres divers et indépendants les uns des autres et seulement pendant la période néolithique. Avant cette période l’homme n'était que chasseur et pêcheur. Ce livre, qui n’est qu’un développement des lecons professées par M. de Mortillet à l'École d'anthropologie. a été présenté par son auteur à la Société d'anthropologie dans la séance du 5 juin 1890. À la suite de cette présentation M. Piéirement a émis l’opinion que l’émigration de certaines espèces quaternaires devait avoir eu pour causes principales l’accroissement de la population et par suite l'augmentation du nombre des chasseurs et le perfectionne- ment des armes de destruction. M. G. de Mortillet a soutenu au contraire que l'influence de la chasse et de la destruction opérée par l’homme ne suffisait pas à rendre compte du déplacement de certaines espèces (Pull, de la Soc. d’anthrop., 1890, 4° série, t. T, 3° fasc., p. 457 et 458). E. O. ANALYSES ET ANNONCES. __ ANTHROPOLOGIE 747 HISTOIRE DU CHEVAL ET DES AUTRES ANIMAUX DOMESTIQUES EN FRANCE, par M. A. Cozcarv. (Bull. de la Soc. vétérinaire de la Marne, 1889, et broch. in-8°, Châlons-sur-Marne, 1890 [voir aussi Piétrement. Bull. de la Soc. d'anthropologie, 1890, 4°série,t. I, 4° fasc., p.812.) Après avoir rappelé en quelques mots ce que l’on sait sur l’exis- tence et l’utilisation du Cheval dans notre pays, dans les temps antérieurs à l’arrivée des Francs, M. Collard donne une traduction, avec notés et commentaires, des lois des deux premières dynasties franques relatives aux animaux domestiques, à la chasse et à la pêche, lois qu’il a extraites de deux gros volumes in-folio édités par Baluze en 1677 sous le nom de Æegum Francorum capitularia. Ces lois fournissent des renseignements intéressants pour éclaircir certains côtés de l’histoire de nos animaux domestiques. ; E. 0. LA VALEUR DES CAUTES DU NIAGARA COMME CHRONOMÈTRE DE L'ANTIQUITÉ, par M. Thomas Wicsow, de Washington. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 1 8e session, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [publiés en 1890], p. 640.) Après avoir rappelé en peu de mots les autres merveilles natu- relles qui existent aux États-Unis, telles que la caverne du Mam- mouth, la grande gorge du Colorado, la vallée de Yosemite, le lac Crater, le parc de Yellowstone, le Jardin des Dieux, etc., M. Th. Wilson s'occupe particulièrement des chutes du Niagara et montre que ces chutes se sont déplacées dans le cours des âges. La couche de calcaire qui forme le précipice et le lit de la rivière du Niagara est épaisse d'environ 80 pieds et recouvre une couche relativement molle de schiste, à peu près de même épaisseur. Sous le choc de l’eau ce schiste est brisé et emporté au loin et la cataracte est ainsi reportée en arrière. De Lewiston, où se trouvait autrefois le pré- cipice, elle à reculé à la place qu’elle occupe maintenant, en subis- sant un retrait de 35,500 pieds. « Si nous pouvions connaître la vitesse continue et régulière du retrait, dit M. Wilson, il nous serait possible de dire avec quelque certitude le temps qu'il a duré. Mais malheureusement beaucoup d'éléments inconnus se mêlent au problème. La vitesse de retrait a été diversement estimée de 3 pieds par an à 1 pied par siècle. Ce n’est que récemment que 748 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES la position de la chute à été déterminée avec assez d’exacti- tude pour nous faire connaître, d’une manière certaine, quel a été le retrait durant une période donnée. En 1842, M. le professeur John Moll fit un examen soigneux de la chute et posa sur la rive des jalons destinés à faciliter les observations et les calculs à venir. En 1875, les ingénieurs des États-Unis firent un autre exa- men de la chute. Le bureau géologique la renouvela en 1886. Le rapport de ces examens, embrassent une période de 44 ans, . fournit une indication de la vitesse avec laquelle la chute a opéré son retrait. C’est au centre de la partie, connue sous le nom de Fer-à-Cheval et située sur le territoire canadien, qu'a lieu le retrait le plus considérable. Dans cette partie centrale, la chute s’est retirée, dans les 44 ans, de 1842 à 1887, à une distance de 200 pieds. » Ce retrait de 200 pieds en 44 ans donne une vitesse de 4 pieds et demi par an. Si cette vitesse avait été constamment la même, depuis le commencement, il aurait fallu 7,900 ans à la chute pour se retirer de Lewiston à la place actuelle et tel est le chiffre admis par M. le professeur Gilbert, du Bureau géologique; mais il est probable qu’il faut tenir compte d’autres éléments dans ce caleul, La force érosive de la rivière a dû en effet subir des variations en rapport avec les changements du climat et la quantité de pluie, et d’autre part la configuration de la chute a subi des change- ments qui ont dû influer sur la vitesse du retrait. E. 0. RÉPERTOIRE DES DÉCOUVERTES PRÉHISTORIQUES DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MEURTRE, par M. F. BarTaéLemy, de Nancy. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, 2° partie, Notes et Mémoires [publiés en 1890, p. 99 et pl. XIX.) Dans un travail récent (Recherches archéologiques sur la Lor- raine avant l'histoire, Nancy, 1889), M. F. Barthélemy a cherché à réunir tous les matériaux et documents se rapportant aux temps préhistoriques en Lorraine : aujourd’hui il présente, sous formes de tableaux avec légende, accompagnés d’une carte archéologique, l’ensemble des découvertes faites dans l’ancien département de la Meurthe. C’est dans la région occidentale de ce département et ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 749 sur le territoire des premières communes de la Meuse que se trou- vent les gisements qui ont fourni les pièces les plus archaïques de forme. Sur les plateaux oolithiques qui séparent la Meurthe de la Meuse les types de l'industrie robenhausienne sont largement représentés, mais ils deviennent de plus en plus rares à mesure qu'on se rapproche de la chaine des Vosges. Les mégalithes sont très peu nombreux et le seul menhir qui soit resté debout dans la région calcaire est la Pierre-au-Jô, commune de Norroy. L'âge du bronze est représenté par les trésors de Frouard, de Rosières, de Gerbéviller et de Salival. Les trouvailles ayant été effectuées sur les bords de la Moselle et de ses affluents. M. Bar- thélemy suppose que le bronze fut introduit en Lorraine par le cours des rivières. Les stations de l'âge du fer sont éparses, ou groupées d'une facon sporadique sur les plateaux, mais s'étendent largement dans les plaines, où les tumulus sont réunis en véritables cimetières. Les crânes des Gaulois qui y sont ensevelis sont nettement doli- v chocéphales. E. O. NOUVELLES DÉCOUVERTES ANTIIROPOLOGIQIES A CHAMPIGNY (SEINE), par M. Emile Rivière. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 1890, séance du 3 mars 1890.) M. Rivière qui à présenté à l’Académie en 1888 (voir Revue des Trav. scientifiques, t. IX, p. 374 et 852) une première Note sur l’é- poque néolithique à Champigny, a pu étudier depuis lors de nom- breux objets et des restes humains qui ont été recueillis dans la même localité. Ces objets, silex taillés, pilon en calcaire blanc, hache en serpentine des Alpes, perle faite d’une substance noire et vitreuse, etc. indiquent, par la diversité des matériaux qui ont servi à leur fabrication, que les peuplades préhistoriques de Cham- pigny effectuaient des migrations plus ou moins lointaines on entretenaient un commerce d'échange avec d’autres tribus. E. 0. QE Le Revue pes TRav. scient. — 1, XI, n° 41, 750 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES L’ABRI SOUS ROCHE DE BLANZAT (Puy-bE-DÔME), par M. le docteur F. PommErot, de Gerzat. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, 2e partie, Notes et Mémoires [publiés en 1890], p. 637.) M. le docteur Pommerol à fouillé sur le territoire de la com- mune de Blanzat, près des sources de Saint-Vincent, un gisement compris dans un talus qui s'appuie contre l’escarpement d’une coulée de larve provenant des cratères de Jumes et de la Coquille et y a recueilli avec des ossements de Mammifères et d'Oiseaux (Canis vulpes, Equus caballus, Cervus tarandus, Bos primigenius, Capra primigenia, Lepus timidus, Gallus Sonnerati ?), de nom- breux silex taillés. Parmi ceux-ci M. Pommerol signale un certain nombre d'instruments curieux qu’il n’a vus décrits nulle part. Ce sont des lames terminées d’un côté par une section plane ou par une sorte de grattoir, de l’autre par un seul biseau oblique, in- téressant toute la largeur du silex et soigneusement retaillé par petits coups. Tous les biseaux étant tournés du côté droit, M. Pommerol en conclut que ces outils devaient être maniés de la main droite. Il suppose qu'ils servaient à creuser des mortaises et des rainures dans l'os et la éorne et pouvaient étre assimilés aux becs-d'äne emploÿés par nos menuisiers. D’autres lames en silex, extrêmement petites, comme celles des stations de Bruni- quel devaient être employées pour arrondir et appointer les es- quilles d’os et de corne et les transformer en aiguilles. Quelques- unes de ces lames, les plus longues surtout, se terminaient en pointe aiguë et étaient sans doute destinées à perforer Le chas de ces aiguilles. Enfin les mêmes outils servaient probablement, d'a. près M. Pommerol, à fabriquer la pointe des sagaies et des dards. Par sa faune, le gisement de Blanzat se rattache à l’âge du Renne. E. O. DÉCOUVERTE D'UNÉ GROTTE SUR LE VERSANT SUD-OUEST DES COLLINES TERTIAIRES DU MONT DE Berru, par M. Ch. Bosreau-ParIs, maire de Cernay-lez-Reims. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [publiés en 1890], p. 647, avec plan et coupe.) M. Bosteaux-Paris a découvert sur le terrain de Cernay-lez- ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 751 Reims, au lieu dit les Villets, une grotte qui comprend un cou- loir, un vestibule et une chambre et qui offre beaucoup d’analogie avec celle du Petit-Morin, découverte par M. de Baye. Il n’y a rien rencontré jusqu'ici, mais il suppose qu’en tamisant les terres mouvementées qui forment le sous-sol et qui ont été retournées depuis longtemps par les Lapins et les Renards on pourrait re- trouver quelques débris d’ossements humains. E. O. SÉPULTURE DE COLLORGUES; EXPLORATION DES COULOIRS ET NOUVELLES GALERIES; REPRISE DES FOUILLES, par M. Nicoras, bibliothécaire de l’Académie de Vaucluse, conducteur des ponts et chaussées, à Avignon. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, comple rendu de la 182 session, Paris, 1889, 2° partie, {Votes et Mé- moires [publiés en 1890}, p. 626, avec fig.) M. Nicolas donne dans cette note le plan et une description complète de l’ancienne sépulture découverte à Collorgues en 1879 et des galeries nouvelles aboutissant à des salles qui ont été mises au jour par des fouilles récentes. L'ancienne sépulture n'avait pas les dimensions et la disposition qu'indique le plan en relief qui figure au Musée Borelli à Marseille, et qui a été exécuté d’après un dessin inexact : elle se composait d’une chambre irrégulière, où venait aboutir un couloir et au fond de laquelle étaient disposés les crànes, serrés les uns contre les autres; les jambes des cada- vres étaient un peu raccourcies, et devaient se recouvrir et les corps eux-mêmes empiétaient un peu les uns sur les autres. Les poteries retrouvées à côté des cadavres paraissent appartenir à la fin de l’époque robenhausienne. Au Congrès d'Oran, M. Nicolas avait déjà fait ressortir l’anaz logie qui existait entre cette chambre sépulcrale et celles de la Marne et il avait insisté sur la présence à Collorgues d’ane pierre grossièrement sculptée, qui était placée au-dessus des sépultures et qui paraissait destinée à représenter quelque divinité prési- dant à la mort. Aujourd’hui il peut signaler la découverte d’une seconde pierre, placée à la porte du couloir d’accès et offrant plus nettement encore que la première l’image d’une divinité proté- geant les morts, Dans les galeries récemment fouillées on a trouvé en outre un lissoir et un poinçon en os, une poterie simple, deux fusaïoles en ; 182 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES terre, trois pointes de flèches, uné perle en terre rougeûtre et huit autres perles formées de plaques minces de calcaire, un fossile tertiaire (Dentalium sexangqulum), de nombreuses poteries dont M. Nicolas a présenté des figures au Congrès d'Oran, un beau couteau en silex, etc. Ailleurs M. Teste, propriétaire du terrain, a exhumé quelques restes de Carnivores et d'Herbivores, des silex, des poteries, mais pas un seul ossement humain. Le nombre des pièces recueillies jusqu'ici est de mille environ; on peut donc affirmer, dit M. Nicolas, que la station de Collorgues a été occupée pendant longtemps par la même peuplade qui sem- blait avoir pour ses morts un culte particulier. E0 L'HOMME FOSSILE DE CHANCELADE, par M. M. Bouze. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 90, p. 277.) Dans cette note, M. Boule donne la description d’un squelette qui a été trouvé par MM. Féaux et Hardy à Raymondem, près Chancelade (Dordogne), où se trouvent des abris sous roche qui ont déjà livré les restes d’une faune quaternaire assez riche (voir la note de M. A. Gaudry publiée dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, séance du 25 août 1890). Ce squelette, com- paré par M. le docteur Testut avec ceux de divers individus appar- tenant à différentes races européennes actuelles, a présenté par rapport à ceux-ci des caractères de supériorité sous le rapport de la capacité crânienne et des signes d'infériorité dans la dentilion et dans la conformation des membres inférieurs. D'après M. Testut l’homme de Chancelade se rapprochait surtout des Esquimaux; ces analogies ostéologiques concordent avec ce que l’on sait des mœurs des hommes de l’âge du Renne qui, a beaucoup d’égards, avaient le genre de vie des peuplades boréales. E, 0. mm 2 A OBSERVATIONS ‘SUR QUELQUES CKANES DE LA COLLECTION MarTÿ, paf M. LaBorie. (Bull. trimestriel de la Soc. d'histoire naturelle de Toulouse, 1890, 24° année, avril-juin, p. XXII et XXXI.) La collection de M. Marty renferme un assez grand nombre de ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 753 _ crânes humains, Six d’entre eux ont été examinés par un soin particulier par M. Laborie, à cause de leur origine et de leur an- cienneté. Ils ont été recueillis, les uns dans la grotte de Lombrive, d’autres dans celle de Minerve, près de Carcassonne, d’autres enfin aux environs de Villeneuve, près de Castelnaudary et, sui- vant M. Cartailhac, ils doivent être attribués à une époque très ancienne de la période gauloise. À l'exception d’un seul qui pré- sente une dolichocéphalie très prononcée, tous ces crânes sont sous-dolichocéphales et se rapprochent du type basque. Sur l’un des maxillaires inférieurs M. Laborie a constaté des traces de carie dentaire ; il en conclut quela carie ne peut être considérée comme un caractère de race, ainsi que l'ont supposé M. Magitot et M. le docteur Maurel, et que cette affection existait déjà anciennement chez des populations qui ne peuvent être rattachées au groupe kimrique. Cette communication a donné lieu à une discussion à laquelle ont pris part M. Cartailhac et M. le docteur Maurel. D’après ce dernier on ne peut juger de la fréquence de la carie dans une race d’après l'examen de six crânes provenant de localités différentes et possédant des caractères crâniologiques très éloignés, et d’autre part on ne saurait constater que telle ou telle race humaine ne possède, indépendamment du milieu dans lequel elle se trouve, certaines immunités pathologiques, et que, par conséquent, ces immunités ne puissent devenir des caractères ethniques. gd À POINTES DE FLÈCHES TYPIQUES DE FÈRE-EN-TARDENOIS (AISNE), par M. Edmond ViELLe, juge de paix à Fère-en-Tardenois. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., p. 959, avec fig.) Au mois de novembre 1879, dans une exploration faite dans le parc de l’ancien château de la Fère, M. Vielle a découvert sur le versant d’un monticule couvert d'herbes, de genêts et debruyères, un atelier dans lequel il a recueilli de nombreux silex, lames, pointes, grattoirs, nucléus, et des pointes de flèches triangulaires et de petites dimensions. Plus tard il a rencontré assez soigneu- sement, mais presque toujours dans les mêmes conditions, c’est- à-dire sur la pente de coteaux arides, dans le voisinage des bois Far REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES et à proximité d'un cours d’eau ou d’un étang, soit le même type de flèches, soit des flèches à tranchant transversal, les unes en forme de rectangle ou de trapèze, les autres en forme de triangle équilatéral, E, O, ; HACHES EN PIERRE RECUEILLIES PAR M. LE VICE-AMIRAL MARTIN AUX EN- VIRONS DE SMYRNE, par M. G. pe MorrTicer. (Bull. de la Soc. d’an- thropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., p. 657.) M. le vice-amiral Martin a fait don à la Société et à l'École d’an- thropologie d’une série d'objets en silex taillés qu'il a recueillis aux environs de Smyrne et qui ont figuré à l'Exposition de 1878. Parmi ces objets se trouvent des éclats taillés en silex et en obsi- dienne, un fragment d’une pointe delame en silex, des pointes de flèches en quartz translucide, des brunissoirs, un aiguisoir, des ciseaux ou haches allongées et de nombreuses haches polies, les unes triangulaires et aplaties, les autres en bourrelet, faites géné- ralement avec des roches porphyriques. E. O. LES POLISSOIRS MODERNES, par M. BoNNEMÈRE. (Pull. de la Soc. d’an- _thropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4e fasc., p. 970.) M. Bonnemère met en garde les anthropologisies contre l’inter- prétation qui pourrait être donnée de certaines pierres que l’on trouve fréquemment en Bretagne et qui portent des raies comme les polissoirs antiques. Ces blocs sont des polissoirs modernes, dont les paysans font usage au moment de la fenaison. E. O. ÉTUDE SÜR LA RÉTROVERSION DE LA TÈTE DU TIBIA ET L’ATTITUDE HUMAINE A L'ÉPOQUE QUATERNAIRE, par M. L. Manouvrier. (Mém. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 2° série, t. IV, 2e fasc., p. 219.) Dès 1880, M. le docteur Collignon avait signalé (voir Revue des Trav. scientifiques, t. I, p. 675) sur les restes humains trouvés à Bolwiller, une incurvation en arrière de la tête du tibia qui don- | | L . | ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 755 nait au plateau articulaire une direction oblique de haut en bas, -_et d'avant en arrière et qui entraînait, comme chezle Gorille, une demi-flexion de la jambe, et par suite, une marche moins aisée que celle de l’homme actuel. Dans un mémoire publié quelques années plus tard, M. le professeur J. Fraïpont constatait la même particularité chez les hommes de la grotte de Spy, et il avait tiré de ses observations des conclusions analogues à celles qui avaient été formulées par M. Collignon. L'interprétation, donnée par ces . auteurs, de la rétroversion dela tête dutibia chez certains hommes de la période quaternaire ne satisfait pas M. Manouvrier ; tout en reconnaissant parfaitement la réalité du caractère en question et son atténuation graduelle dans les races européennes, il ne pense pas qu'il soit permis d’en conclure que l'attitude des hommes quaternaires, dans la station debout, fût moinsdroite que la nôtre, ni que la rétroversion de la tête du tibia chez ces mêmes hommes puisse être qualifiée de simienne. « Il est à peu près obligatoire, dit-il, d'admettre que l’animal grimpant dont dérive l'espèce humaine, n’a pas abandonné librement son mode habituel de locomotion pour adopter un mode de station et de progression bipèdes, si peu en rapport avec son organisation de grimpeur. Obligé sans doute de vivre sur un sol dénudé accidentellement et de marcher de plus en plus fréquemment sur ses deux pieds, il lui a fallu prendre l'attitude la moins fatigante et la plus favo- rable à la marche bipède, ainsi qu’à la course. C’est donc par le redressement du torse qu’a dû commencer la transformation du précurseur de l’homme. « Or il est impossible de supposer que ce précurseur, une fois redressé, ait continué à garder dans la demi-flexion son membre inférieur, alors que l'extension de ce membre, déjà possible chez le grimpeur, lui fournissait un appui solide presque sans effort musculaire, lui permettait de marcher adroitement, de courir, de lancer des coups de pied, de sauter, etc. La station debout verticale a donc dû se réaliser immédiatement avec le redresse- ment du tronc. Autant il est impossible d'admettre la rectitude du membre inférieur chez un Anthropoïde debout, ainsi que je l'ai dit plus haut, autant il est impossible de ne pas admettre cette rectitude du membre inférieur chez l'Anthropoïde préhumain, une fois redressé et devenu marcheur. » M. Manouvrier a mesuré, au Musée Broca, les angles d'inclinai- son et de rétroversion de nombreux tibias de Gorilles, de Chim- panzés, d'Orangs, d'hommes de l’époque de Spy, de l’époque néo- 756 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES lithique et de la période actuelle; il a reconnu ainsi que si la rétroversion du tibia semble être moins prononcée, en général, dans l’espèce humaine que chez les Anthropoïdes, si ce caractère semble s'être atténué depuis les temps préhistoriques, on trouve cependant, dans presque toutes les séries néolithiques, et même dans la série des Parisiens modernes, des tibias dont l’angle de rétroversion dépasse très notablement celui du tibia de Spy, de telle sorte que ce dernier ne peut être considéré, au point de vue . de la rétroversion, comme offrant une forme intermédiaire entre celle des Anthropoïdes et celle des hommes actuels. Parmi les peuples européens de l’époque néolithique la rétrover- sion tibiale présente des variations considérables. Elle se montre particulièrement fréquente et très accentuée chez les anciens ha- bitants des Canaries et elle obtient un degré très élevé chez les Indiens californiens de l'époque actuelle. Or chez ces derniers, comme chez beaucoup d’autres peuples sauvages et civilisés où ce caractère est aussi prononcé que chez les Anthropoïdes, la station est parfaitement verticale. Il faut donc chercher une autre interprétation de la rétroversion de la tête du tibia. M. Manouvrier est porté à croire, d’après ses observations et ses expériences, que cette rétroversion pourrait bien être non pas la cause, mais la con- séquence de l'attitude demi fléchie que les hommes de la période quaternaire devaient prendre en cheminant péuiblement, char- gés du produit de leur chasse, à travers les rochers. La fréquence de la rétroversion tibiale chez lesCaliforniens et les Canariens qui habitent un pays accidenté semble venir à l’appui de cette hypo- thèse. On a remarqué d’ailleurs que les gens des campagnes, les facteurs ruraux chargés de leur boîte, les soldats fatigués ne marchent pas à la facon des citadins, mais qu'ils ont l'habitude de fléchir la cuisse sur la jambe, ce qui ne les empêche pas de pouvoir à l’occasion se tenir dans une position verticale. E. O0. CRANE DE L'AGE DU BRONZE, par M. le docteur FAUVELLE. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., p. 854.) M. Fauvelle a présenté à la Société d'anthropologie, dans la séance du 20 novembre 1890, un crâne acquis récemment par l’É- cole d'anthropologie et provenant de la sépulture de l’âge de ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 751 bronze de Chante-Perdrix, sépulture qui a été fouillée par M. Nico- las, d'Avignon et qui offre un des rares exemples de dolmen enterré. Ce cràne, d’après M. Chudzinski, à pour indice céphalique 86,85 avec 175 millimètres comme diamètre antéro-postérieur maximum. La partie de cette longueur située en avant de la paroi postérieure de la selle turcique mesure 76 millimètres, ce qui donne une di- mension antéro-postérieure assez considérable pour le cerveau antérieur. E. O. - À L’AGE DU BRONZ& EN GIRONDE, par M. le docteur BERCHON, ancien médecin principal de 1° classe de la marine, président de la Société d'anthropologie de Bordeaux et du Sud-Ouest, à Bor- deaux, (Assoc. francaise pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 1 8° session, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [publiés en 1890], p. 660.) M. Berchon, par des recherches poursuivies depuis vingt-quatre ans,est parvenu à découvrir plus de cinquante gisements de l’âge du bronze, renfermant des milliers de spécimens authentiques : haches, bracelets, fibules, agrafes, épées, poignards, etc. Il a en outre réuni une série de mémoires rédigés par Jouanet, le baron de Caila, Brard et G. Durand et consacrés à l'étude de cette même période. Ces documents qui sont empruntés aux archives de l’Aca- démie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, seront pu- bliés prochainement dans un travail d'ensemble, où M. Berchon exposera également le résultat de ses observations, E. 0. SUJETS EN BRONZE D'UN CARACTÈRE ORIENTAL CHALDÉEN PROVENANT D'UNE FOUILLE GAULOISE FAITE A VAUDESINCOURT (MARNE), par M. Ch. BostTEaux-Paris, maire de Cernay-les-Reims (Marne). (Assoc. francaise pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 18° session, Paris, 1860, 2° partie, Votes et Mémoires [publiés en 1890], p. 645, avec fig.) Au cours des fouilles qu'ils ont faites en 1888, dans un foyer gaulois situé au lieu dit les Fourgons, sur le territoire de Vaude- sincourt, MM. Ch. Bosteaux-Paris et Coyon de Beine ont trouvé de 158 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nombreux débris de vases gaulois et deux objets en bronze coulé et ciselé, ornés de sujets en relief, qui avaient dû servir de boucles ou d’agrafes. Sur l’un de ces objets M. Bosteaux-Paris croit recon- naître la représentation du couple Meskia et Meskiam, réunis ensemble par l'arbre Reivas qui était le cyprès sacré chez les Mèdes et qui, d’après la légende, produisait des couples humains au lieu de fruits. Sur l’autre il retrouve le Chien, accompagné de deux Grif- fons, qui figure sur plusieurs cachets persans du Musée du Louvre. Il suppose que ces boucles sont de fabrication étrusque et ont été rapportés par les Gaulois de leur expédition en litalie comme la coupe de Somme-Bionne, trouvée par M. Morel dans une tombe gauloise. E. O. ETHNOGRAPHIE PRÉCOLOMBIENNE DU VENEZUELA, RÉGION DES RAUDALS DE L'ORÉNOQUE, par M. le docteur G. MarcANo. (Mém. de la Soc. d'an- thropologie, 1890, 2° série, t. IV, 2e fase.) La première partie de ce travail considérable, qui a paru en 1889 dans le même recueil, renfermait la description des décou- vertes faites dans les cerritos des vallées d’Aragua et de Caracas (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 862). La seconde par- tie, dont un résumé succinet a été publié par l'auteur dans les Bulletins de la Société d’antropologie, en 1889 (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 595) est consacré à l’ethnographie pré- colombienne de la région des Raudals de l’Orénoque. M. le Dr Mar- cano, après avoir donné un aperçu de la configuration de la Guyane venezuelienne, retrace l’histoire de la conquête de ce pays par les Espagnols, et de l'établissement des missions de l'Oré- noque. D’accord avec M. de Humboldt, il accuse les missionnaires d’avoir détruit la faible civilisation que les Indiens possédaient sans la remplacer par une civilisation plus parfaite. Ce sont ces missionnaires qui seuls nous ont fourni jusqu'ici quelques rensei- gnements sur les caractères ethniques et les dialectes des popula- tions anciennes du Venezuela, mais ces renseignements, augmentés de quelquesobservations de Humboldt faites à une époque où les Précolombiens n'avaient pas encore disparu, sont si incomplets ou contradictoires qu’il est impossible de se faire une idée nette de ce qu'étaient les Maïpures, les Guaïpunabis, les Atures et les autres peuplades dont ilest fait mention dans les anciens auteurs. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 759 C’est pour essayer d’éclaicir l’histoire de ces nombreuses tribus que des fouilles ont été entreprises dans la région des Grandes Cataractes ou des Raudals de l’Orénoque par une commission placée sous les ordres de M. V. Marcano. Dans les flancs de la montagne de la Lune (Cerro de Luna), qui est située à 2 kilomètres de Tuparro, s'ouvre une caverne près de laquelle le voyageur Crevaux a passé sans la découvrir et qui d’après la tradition a servi de cimetière dans les temps écoulés. Cette caverne a été visitée et entièrement fouillée par M. Marcano qui en a extrait tous les ossements gisant par terre, placés dans les anfractuosités des parois ou enfermés dans deux grands sar- cophages en terre, seules pièces céramiques que renfermait la grotte. Une autre grotte sépulcrale dont personne, en dehors des Indiens, ne soupçonnait l'existence etquiest creusée dans la colline d’Ipi-Iboto, sur la rive gauche de l’Orénoque, fut dépouillée de la même facon de tous les ossements qu'elle contenait, enfin M. Mar- cano recueillit dans les grottes de l’ile de Cucurital, au milieu du raudal d’Atures, de nombreux ossements qui forment une série très intéressante avec ceux que le D' Crevaux avait précédemment recueillis dans la même localité et qui font actuellement partie des collections du Muséum d’histoire naturelle. Outre les ossements et les cränes dont les dimensions princi- pales sont consignées dans des tableaux comparatifs, la commis- sion présidée par M. Marcano a recueilli de nombreux spécimens de l’art céramique des Précolombiens. Ce sont des urnes funé- raires munies de couvercles et à base fortement convexe, les unes sans ornement, les autres décorées de lignes en zigzag ou d’une grecque gravée. Ces urnes diffèrent nettement des vases en poterie que fabriquent les Maïpures de l’époque actuelle et qui sont ornés de dessins colorés avec des ocres jaunes et rouges et recouverts d’un vernis. D'un autre côté, M. Marcano a rassemblé une collection très importante de fac-simile des hiéroglyphes et dessins qui sont gra- vés sur des rochers et dont quelques-uns ont déjà été signalés par M. de Humboldt et par Robert Schomburgk. Ces pétroglyphes, seuls vestiges intellectuels laissés par les Précolombiens, fourniront sur l’histoire, les mœurs et les migrations de ces anciens habitants de laGuyane de précieux renseignements, lorsqu'on sera parvenu à les déchiffrer, non pas en les comparant avec les hiéroglyphes de l’Ancien-Monde, maïs en appliquant à leur étude la méthode qui a 760 = REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES été suivie pour interpréter les hiéroglyphes el les totems des Indiens de l'Amérique du Nord. _ De l'étude des matériaux réunis par la commission M. le docteur Marcano conclut que les Indiens dont les restes ont été déposés dans les grottes des Raudals de l’Orénoque étaient dans un état de civilisation très primitif et qu'ils ne savaient pas polir la pierre. Nulle part on n’a trouvé de restes de constructions, de traces de villages et d'habitations ; on n’a pas rencontré le plus petit usten- sile de ménage et c’est une chose très remarquable que toutes les poteries découvertes aient été destinées à des usages funéraires. Il semble, dit M. Marcano, que l'unique préoccupation des Indiens était la conservation des ossements de leurs morts.Ils choisissaient, pour déposer les cadavres préalablement desséchés, les endroits les plus inaccessibles, mais ils croyaient sans doute s’être acquittés de leurs devoirs envers les morts, quand ils avaient soustrait les dépouilles aux attaques des bêtes féroces, aux profanations des tri- bus ennemies ou aux dangers des inondations. On n’a rien décou- vert qui annoncât l'intention de conserver le souvenir du défunt. Ces populations n’étaient pas entièrement dépourvues d’instincts artitisques, et c’est à elles qu’il faut certainement attribuer les pétroglyphes observées par M. V. Marcano. Du reste aujourd’hui encore on voit les Indiens Oyampis et Piaroas peindre sur leur corps des figures qui rappellent celles que l’on trouve gravées sur les rochers. Mais l’état social des tribus errantes des Raudals était séparé par un abime de la civilisation des Précolombiens des Cer- ritos. L'étude des crânes démontre aussi qu’il y à eu jadis aux deux extrémités du territoire et sous la même longitude, deux populations essentiellement différentes, dont l’une celle du nord était brachycéphale et se distinguait en outre par les déforma- tions crâniennes que ne pratiquaient point les tribus du sud, à crâne dolichocéphale Ces dernières ont été dominées par les nations septentrionales, guerrières et policées, qui firent une si vive im- pression sur les conquérants espagnols. E. O. ETANOGRAPHIE PRÉCOLOMBIENNE DU VENEZUELA, INDIENS PIAROAS ET Guai80s, par M. G. Marcano. (Bull. de la Soc. d'anthropologie . de Paris, 1890, 4° série, t. [, 4° fasc., p. 857.) Après avoir exposé dans un mémoire précédent les renseigne- ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE _ 761 ments que des fouilles récentes ont fournis sur la population pré. ibérienne de la région des Raudals de l’Orénoque (voir ci-dessus), M. Marcano étudie les deux tribus des Guahibos et des Piaroas ou Nacos qui occupent les premiersla partie occidentale, les seconds la partie orientale de cette même contrée. Ces deux tribus, très diminuées depuis la conquête espagnole, tendent à se mélanger et aujourd'hui quelques Piaroas sont établis sur la rive gauche, tandis que quelques Guahibos sont installés sur la rive droite. Grâce à cette circonstance, il est assez facile d'obtenir des osse- ments, chaque peuplade livrant sans scrupule les restes des hommes de l’autre peuplade quise trouvent ensevelis sur son ter- ritoire. M. Marcano a pu ainsi mettre sous les yeux de la Société d'anthropologie quelques crânes de Piaroas qu’il a comparés à ceux des Précolombiens des Raudals. Les crânes modernes ont des saillies moins prononcées, un aspect moins brutal que les cränes anciens; ils sont plus dolichocéphales et offrent sensible- ment le même indice que ceux de Cucurital. Avec ces crânes M. Marcano a présenté à ses collègues divers spécimens de l'in- dustrie des Guaribos et des Piaroas, et il a donné sur les mœurs, les superstitions et la langue de ces peuplades des renseignements très intéressants, renvoyant pour ce qui concerne la description des types aux relations de voyages de Crevaux et de Humboldt et aux récits des missionnaires. b: 0: ETHNOGRAPHIE PRÉCOLOMBIENNE DU VENEZUELA, [NDIENS GOAJIRES, par M. Marcano. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. [, 4° fasc., p. 883.) La presqu'ile de la Goajire, qui doit son nom aux Indiens qui l’habitent, s’avance comme un coin dans la mer des Antilles, entre la Colombie et le Venezuela. Elle a été découverte en 1499 par le navigateur Alonso de Ojeda qui en se dirigeant vers le golfe de Coquibacoa (Marcaybo), fut fort surpris de voir sur la côte un village lacustre dont les maisons, bâties sur pilotis, communi- quaient entre elles par des ponts-levis. C’est pourquoi il donne au golfe le nom de golfe de Venise dont le diminutif espagnol, Ve- nezuela, a été appliqué plus tard à tout le territoire qui constitue la république actuelle. Toutefois dans les écrits des anciens voya- seurs il est à peine question des Guajires, et c’est seulement au 102: REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES xvire siècle que deux auteurs, N. de la Rosa et A. Julian en ont donné une description assez complète et les ont dépeints comme des peuplades assez cultivées, riches, belliqueuses, et se livrant avec succès à la pêche des perles et à l'échange des Chevaux. Ces Goajires dont le nom signifie suivant les uns, courageux et légers, suivant d’autres sales, vauriens, ont eu pendant longtemps la réputation d'invincibles; mais en réalité les Castillans n’ont jamais essayé sérieusement de les soumettre et les missionnaires eux-mêmes n’ont pas apporté grand zèle à les convertir. Aussi les Goajires sont-ils de tous les Précolombiens ceux qui ont le mieux conservé les caractères de leurs ancêtres. Ils ont été l’objet d’études monographiques de la part d’A. Ernst, de Virchow et de Simons, et en comparant avec les chiffres donnés par ses auteurs les me- sures qu'il a prises lui-même sont des cränes de Goajires, M. Mar- cano a été frappé de l’uniformité de type de cette population. Les Goajires sont de petite taille, mais très robustes; suivant E. Reclus, ils ont une démarche fière, des formes sculpturales, un teint d’un rouge brique clair dans le jeune âge, d’un rouge acajou à un âge avancé; mais à en juger par les photographies que M. Marcano a eues à sa disposition, les traits de ces Indiens sont loin d’être beaux, la face étant grossière, le front aplati, le nez épaté, les lèvres épaisses, les yeux légèrement obliques. Aujourd'hui comme au temps de la conquête ils sont très recherchés dans leur mise, les hommes surtout. Quelques-uns d’entre eux habitent sous des ar- bres ou dans des villages temporaires dont les huttes sont soute- nues par des pieux et recouverts d’un toit en feuillage; mais ceux qui vivent sur la côte occupent, comme jadis, des habitations la- custres, à deux étages. Ils cultivent quelques fruits et exportent des bois et des matières tinctoriales, mais leurs principales occu- pations consistent dans la pêche, la chasse et l’élevage des Che- vaux, des Chèvres et de la volaille. Depuis très longtemps ils se servent du fer et des armes à feu; maïs les plus pauvres ont con- servé leurs armes primitives : arcs, flèches curarisées, cerates, paletillas, rayas, etc. ÇGà et là on trouve aussi des outils en pierre polie, de petits grattoirs et des sortes de casse-tête discoïdes à en- coches latérales et à faces convexes semblables®aux haches ca- raibes des Antilles et du versant occidental des Andes. Les Goajires n’ont aucune tradition, aucune légende, ne prati- quent aucune religion, ne célèbrent aucune cérémonie. Leur langue, très pauvre, appartient suivant les uns à la famille chib- cha, suivant les autres à la famille caraïbe. pré ci hé tnt. ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 763 À la suite de cette communication, M. le docteur Marcano a présenté à ses collègues une jeune Indienne goaJire âgée d'environ neuf ans, qui en peu de mois a acquis à Paris une instruction re- lativement très grande. E. 0. OSSEMENTS ET OBJETS PROVENANT DES FOUILLES DU BOULEVARD DE L'HÔ- praAL, par M. E. Cou. (Bull. de la Soc. d’anthropologiede Paris, 1890, 4° série, t. [, 4e fasc., p. 659.) M. Collin a recueilli, dans les fouilles pratiquées sur l’emplace- ment de l’ancien cimetière de Clamart, de nombreux ossements humains et des échantillons de cheveux destinés à l’Ecole d’an- thropologie. Tous ces restes étaient dans un état de conservation extraordinaire, que M. Collin attribue soit à la saturation du sol soit à la nature du calcaire grossier dans lequel les fosses étaient creusées. E. Q. CERVELLES HUMAINES CONSERVÉES, par M. Désiré Cuarnay. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4e fasc., p. 828.) À propos d’une discussion soulevée par une communication de M. Chudzinski au sujet d’un cerveau momifié extrait d’un crâne ancien du Venezuela (voir Revue des Trav. scientifiques, t.X, p. 451), discussion au cours de laquelle M. Mathias Duval a demandé sion avait trouvé quelque chose de semblable dans d’autres régions, M. Désiré Charnay raconte qu’en 1882, en faisant des fouilles au pied du cône de Papocatepetl, à une altitude de 4,200 mètres, dans un ancien cimetière, il a trouvé dans les tombes, à l'endroit de la tête, de petites masses blanches, aplaties en galette, qui n'étaient autre chose que des cervaux humains. Dans une sépul- ture même le cerveau était complet et admirablement conservé avec ses deux hémisphères et ses circonvolutions. Au contraire les os du crâne avaient disparu ou étaient réduits en bouillie gé- latineuse. M. Charnay attribue la décomposition des chairs et des os et la conservation des masses cérébrales à l’action des vapeurs sulfureuses qui saturaient la terre humide dans le voisinage du volcan. 764 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES A la suite de cette communication, M. Mathias Duval a fait ob- server que la conservation des cerveaux et la destruction des os doit être plutôt attribuée à l’action de l'acide azotique, mais M. Sanson a soutenu que l'acide sulfureux pouvait produire des effets analogues. M. Mahoudeau a rappelé qu'il avait présenté der- nièrement à la Société des cerveaux remontant à une centaine d'années, trouvés dans l’ancien cimetière de Clamart, en cher- chant le cercueil de Mirabeau. E:0 QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RACES HU= MAINES, par M. le docteur FAUvELLE. (Assoc. francaise pour l'a- vancement des sciences, compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, Notes et Mémoires [publiés en 1890], p. 595.) ° M.le Dr Fauvelle cherche à établir un parallélisme entre la disposition des formes évolutives des Mammifères et de l'Homme dans les couches géologiques des régions tempérées de la zone bo- réale, depuis les dernières couches secondaires jusqu’à nos jours, et la distribution des mêmes formes sur la surface terrestre depuis l’extrémité australe des continents et des îles jusqu’à la zone tem- pérée septentrionale. E 0. STATISTIQUE DE LA COULEUR DES YEUX ET DES CHEVEUX EN FRANCE, par M. le docteur TopinarD. (Assoc. francaise pour l’avancement des sciences, compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, 2° partie, Notes et Mémoires [publiés en 1890}, p. 615, avec carte.) M. Topinard expose les résuliais de la vaste enquête qu'il a commencée le 1° octobre 1886, avec une subvention de l'Associa- tion scientifique et qu'il à pu terminer rapidement grâce au con- cours de nombreux médecins et des Ministères de la Guerre et de la Marine. Quelques-uns de ces résultats ont été indiaués précé- demment dans les Mémoires insérés dans la Æevus d'anthropologie (voir Revue des Trav. scientifiques, t. VIIL, p. 729 et t. IX, p. 368). Il résulte de l'enquête que la France peut étre partagée en deux parties sensiblemént égales par une ligne irrégulrèrement courbe, à concavité regardant vers le sud, et que toute la partie située ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 765 _ au-dessus de cette ligne, au nord-est, est plus ou moins la zone _ des blonds, tandis que la partie au-dessous, au sud-ouest, est plus ou moins la zone des bruns; mais que l’on observe deux enclaves, de couleur différente, formées l’une par la Charente-[nférieure où des blonds apparaissent, au milieu de la zone des bruns, l’autre par la Côte-d'Or où des bruns apparaissent au milieu des blonds. Dans la zone blonde il existe deux centres de blond maximum, l'un sur le littoral, allant du Nord à la Manche et comprenant en arrière l'Oise, l'Eure, l'Orne et l’'Eure-et-Loir; l’autre oceupant la _ Champagne et se rattachant par les Vosges à l’Alsace-Lorraine. Dans la zone brune se détachent quatre centres de leur maximum, savoir : un centre ligurien s'étendant des Alpes-Maritimes. au Gard, comprenant aussi la Corse et remontant dans les Basses- Alpes et l’Ardèche; un centre pyrénéen rattaché au précédent par l'Hérault et s'étendant sans interruption de l’Aude et des Pyré- nées-Orientalas aux Landes et aux Basses-P yrénées ; un troisième centre, ou auvergnat, ayant son maximum dans le Lot et com- prenant plus ou moins la Corrèze, le Cantal, le Puy-de-Dôme et l’A- veyron, un quatrième centre, enfin, embrassant la Vendée, les Deux-Sèvres et la Loire-Inférieure. E. 0. . LA FORME DU DOIGT ET LES NODOSITÉS DE BoucHaRD, par M. le docteur Adolphe BLocux, ancien interne des hôpitaux de Paris, ex-méde- cin de l’hôpital du Havre. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 1 8° session, Paris, 1889, 2e partie, Notes et Mémoires [publiés en 1890], p. 682.) M. le D' Bloch a pu observer un assez grand nombre de ces déformations du doigt qui sont caractérisées par un renflement anormal de l'articulation de la première et de la seconde phalange et que l’on désigne en médecine sous le nom de nodosités de Bou- chard ; il a été conduit ainsi à étudier les diverses formes du doigt et 1l à reconnu que l’on peut distinguer quatre formes différentes : 1° cylindroïde; 2° noueuse; 3° conoïde; 4° spatulée. Après les avoir décrites, M. Bloch signale quelques formes extraordinaires, puis il montre que suivant les individus et suivant les races on constate de nombreuses variations dans le degré de souplesse, les longueurs relatives des doigts, la forme de l'ongle et que l’on Rev. Des TRAv. scieNT. — T,. XI, n° 41. 53 766 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES peut trouver là des caractères anthropologiques auxquels on n’a pas jusqu'à présent accordé l'attention qu'ils méritent. E. 0. MESURE DES MAINS, par M. G. pe Mortier. (Bull. de la Soc. d'anthro- … poloqie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 2° et 3e fasc., p. 207.) ‘ M. G. de Mortillet donne un tableau général des pointures des gants qui indiquent jusqu’à un certain point la longueur relative des mains chez les différents peuples. Les pointures les plus faibles se trouvent chez les Créoles, Mexicains et Péruviens, et les plus fortes chez les Anglais. En France les gants des hommes oisifs ont pour pointure 7 à 8, ceux destravailleurs 7 3/4 à 9. Les mains des Indiens sont longues mais remarquables par leur étroitesse; aussi l'industrie doit-elle fabriquer pour l’Inde des gants spéciaux. À la suite de cette communication, M. Manouvrier à fait observer que des documents de ce genre, pour avoir une valeur anthropolo- gique, devraient être accompagnés de renseignements sur la taille des individus et sur la condition des personnes à qui les gants sont vendus. E. O. DISCUSSION SUR LA DÉPOPULATION DE LA FRANCE. (Bull. de la Soc. d'an- thropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., p. 680, 838, 904 et 952.) Mne Clémence Royer, qui a pris l'initiative de cette discussion, a assigné pour causes principales à la dépopulation de la France et à la faiblesse de la natalité dans notre pays la cherté croissante de la vie et l’étroitesse exagérée des logements. Si Londres, a-t-elle dit, parmi les grandes villes, et toutes les villes anglaises en général ont une natalité bien plus élevée que les nôtres à popula- tion égale, cela vient surtout de ce qu'en Angleterre chacun a ordinairement sa maison. En outre, d’après Mm° Clémence Royer, les mères françaises s'occupent trop de leurs enfants, elles se laissent trop absorber par eux, ce qui pousse les maris à chercher des compensations au dehors; en outre quand elles ont un certain nombre d’enfants elles augmentent le nombre de leurs domes- tiques, ce qui accroit dans de fortes proportions les dépenses du ANALYSES ET ANNONCES, — ANTHROPOLOGIE 767 ménage, tandis qu'en Angleterre où les enfants sont moins gâtés et placés dans une nursery sous la surveillance d’une ou deux domestiques au plus, leur éducation se fait dans des conditions beaucoup plus économiques. De là vient qu’en Grande-Bretagne les parents ne redoutent pas, comme chez nous, d’avoir une famille un peu nombreuse, Enfin dans les campagnes l'extrême ameuble- . menti de la propriété foncière a pu exercer aussi quelque influence sur la natalité, Mn° Clémence Royer estime d’ailleurs que pareille diminution se fera sentir dans les pays voisins au fur et-à mesure que ceux-ci atteindront un niveau intellectuel plus élevé. M. Lagneau, comme M°° Royer, a soutenu que la stérilité véri- table organique n'’influait que bien peu sur la diminution de la natalité, mais d’après lui l’exiguiïté des logements serait loin d’être la principale cause de la faible natalité des grandes villes; il en accuserait surtout l'augmentation du luxe qui pousse les bourgeois et les ouvriers à resteindre volontairement le nombre de leurs enfants pour ne pas se priver d’une certaine somme de confort. A la campagne, ce serait la nature des propriétés qui, en exigeant un plus ou moins grand nombre de bras, pousserait les paysans à désirer un plus ou moins grand nombre d’enfants et d’après lui, toutes autres choses égales d’ailleurs, la natalité serait moins forte dans les pays de grands herbages, comme en Normandie, que dans le pays de grandes cultures de céréales. M. Lagneau et M. A. de Mortillet ont aussi donné quelques rensei- gnements sur la natalité en Italie, en Prusse et en Russie. Dans la suite de cette discussion, Mlle Blanche Edwards, doc- teur en médecine, a signalé, parmi les causes de la dépopulation de la France, les mariages tardifs, les accidents traumatiques, si fréquents au début du mariage, les avortements, la mortalité des enfants nouveau-nés, mortalité due à la syphilis, à la tuberculose et à d’autres affections, l'alcoolisme des parents qui rend les deux sexes impropres à la reproduction et la misère physiologique de la femme qui occasionne les accouchements prolongés. Pour M. Sanson la restriction de la natalité doit être attribuée principa- lement à l'influence de la législation française sur les successions. De leur côté MM, Magitot et Lagneau ont montré que dans le midi de la France, surtout pendant l'été, la mortalité des jeunes enfants atteint des chiffres énormes. D’autres observations ont été présentées par M. Laborde, Thieullen, J. Bertillon, Clément Rub- bens, Bordier, Donnat, Chervin, Fauvelle et Brisset, E. O, 768 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONFÉRENCES ANTHROPOMÉTRIQUES FAITES. AUX INSTITUTEURS DE L'OISE, par M. Paul Rogin. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I. 4° fasc., p. 833.) Pendant le mois de juillet et d'août de l’année 1890, le directeur et l’'économe de l’orphelinat Prévost, à Cempuis, ont organisé, sous le patronage de l'inspection académique, une tournée de conférences pédagogiques aux instituteurs de l'Oise, sur les exer- cices physiques, l’anthropométrie scolaire, l’enseignement de la musique et de la sténographie. M. Paul Robin donne quelques extraits du résumé des conférences sur l'anthropologie. Le confé- rencier a expliqué le système de mesures, très régulièrement pratiqué à l’orphelinat de Cempuis, il a indiqué l'intérêt qu'il y aurait à recueillir dans les écoles des renseignementsstatistiques, au moyen du dynamomètre et du spiromètre, et il a déclaré que le premier savoir que nous ayons à rechercher, était, suivant la doctrine d'Herbert Spencer, le savoir de se bien porter. E. O. CARACTÈRES PHYSIQUES DES JAPONAIS. DÉMOGRAPHIE, par M. le D: E. VERRIER. (Assoc. francaise pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 1 8° session, Paris, 1889, 2° partie, {Votes et Mémoires [publiés en 1890]; p. 649, avec fig.) La population japonaise se compose de plusieurs éléments : Aïnos à la peau blanche, au front large et élevé, au système pileux très développé ; Japonais des hautes classes, qui ont dans les veines du sang malais et polynésien, et Yétos ou Yétoris, sortes de pariahs qui semblent être venus de l’Inde à une époque très reculée; mais la plupart des auteurs ne distinguent dans la nation actuelle que deux types extrêmes, savoir : un type à tête arrondie, à face large, à pommettes saillantes, à nez écrasé et bridé, à cheveux noirs et raides, et un type à tête légèrement allongée, à face ovale, à nez souvent aquilin. Les hommes de ce dernier type sont de taille moyenne et ont le teint blanc, les yeux largement fendus, tandis que ceux de l’autre type sont de petite taille, trapus, avec le cou enfoncé dans les épaules et les jambes arquées, et ont toujours le teint jaune et les yeux bridés. Entre ces deux types, M. Verrier en distingue un troisième, qu'il définit ainsi: petit, trapu, vigoureux, avec les membres courts, les extrémités petites, ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 769 le système musculaire très développé. Il rappelle d’ailleurs que l’on ne doit pas trop s’en rapporter, pour la représentation de ces types, aux artistes japonais qui ont volontiers exagéré les qua- lités physiques de l’aristocratie et enlaïdi le type le plus commun. Pour s’en convaincre, il n’y à qu à se reporter à la description de la femme japonaise, donnée par un de ses compatriotes ; on verra que celle-ci est plutôt agréable ou jolie que réellement belle. A ce propos, M. Verrier donne quelques renseignements sur la con- dition de la femme et des enfants au Japon. Puis il extrait des documents officiels, publiés par le gouvernement japonais, des renseignements sur le chiffre actuel de la population, la propor- tion des naissances et des décès, les rapports numériques des indi- vidus des différentes classes, le nombre des enfants suivant les écoles, le nombre des individus vaccinés, etc. E. O. SUR LA MUTILATION DU PÉNIS CHEZ LES AUSTRALIENS, par M. Désiré CHARNAY. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4°série, t. I, 4° fasc., p. 856.) Cette mutilation, pratiquée sur une quantité d'individus, avait pour objet de rendre les hommes inféconds et de limiter le nombre des enfants, dont l’excès était à craindre dans une popu- lation vivant dans des régions pauvres en gibier et en produits végétaux. | E. O. AMULETTES ET BIJOUX BULGARES, par M. G. Diamanni. (Pull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4e fasc., p. 964.) M. Diamandi a présenté à la Société d'anthropologie, dans la séance du 18 décembre 1890, une série de bijoux et d’amulettes qui ont été achetés à un Bulgare, à la foire de Berlade (Roumanie), et qui dénotent l'existence ancienne de pratiques catholiques dans ce pays où le peuple est aujourd’hui du rite grec. Ces bijoux et ces médailles ont été sans doute apportés par les missionnaires que les papes ont envoyés au moyen âge dans la Bulgarie et la Moldavie, pour convertir ces pays au catholicisme, ou sont des surmoulages de médailles de cette époque. E. 0. 770. REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONTRIBUTIONS AUX SUPERSTITIONS POPULAIRES DES PROVENÇGAUX. LE PASSAGE D'UN ENFANT MALADE À TRAVERS UN TRONC D'ARBRE, par M. BÉRENGER-FÉRAUD. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. 1, 4° fasc., p. 895.) = D'après M. Bérenger-Féraud, on rencontre fréquemment en Provence des arbres, des Chênes lé plus souvent, mais parfois aussi, des Frênes, des Ormes, dés Noyers, des Peupliers, dés Pins . même, qui ont été fendus intentionnellement, puis entourés d’un lien, afin que lés parties séparées 8e réunissent, et qui présentent ainsi une sorte de fenêtre, à une certaine häüteur. Les arbres, ainsi mutilés, servent à l& pratique d’une vieille superstition des paysans provençaux, qui croient qu’en faisant passer, à un moment donné, un enfant à travers le tronc d’un arbre fenñdu, on peut le guérir de telle ou telle maladie, et surtout d’une hernie. Dans un grand nombre de villages, les mères, le jour de la fête patronale, font passer leurs enfants, pour les purifier, au-dessus de la châsse contehant les reliques du saint de la localité: Aïlleurs on placeun enfant débile dans la châsse d’un saint pendant que le prêtre dit la messe. | Au dire des bonnes femmes de la Provence, pour obtenir la gué- rison du cabarni, C'est-à-dire de là coqueluche, il faut faire passer l'enfant sept fois dé suite, de droite à gaüche, soûs le ventre d'un Âne. Dans d'autres pays dé France, M. Bérengér-Féraud à retrouvé la même crédulité, touchant l'efficacité du passage des énfants à travers les troncs d’arbres, perforés accidentellement ou inten- tionnellement, sous les châsses des saints, ou sous le ventre de divers animaux. Enfih, il signale même dans les pays musulmans une superstition analogue. On voit, en effet, dans une mosquée du Caire, deux colonnes très rapprochées l’une de l’autre, et entre lesquelles les dévots s'efforcent de passer, estimant, d’après les difficultés plus où moins grandes qu'ils éproüvent dans Cette opération, les chances qu'ils ont d’eñitrér plus où moins direc- tement au paradis. M. Bérenger-Féraud rattache ces pratiqués à l'ancien culte des forces de la natüfe., « L'Homme primitif, dit-il, à eu la pensée, qu'en mettant én contact un être débile avec la vigueur et la puis- ‘sance, il lui commuñiquerait un peu de cés attributs. D'autre part, la pensée mystique qu’én faisant passer l'individu faible ou malade, par un espace rétréci, plus ou moins difficile à franchir, comme ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 771 le détroit du bassin maternel, il lui faisait recommencer une nou- - velle vie, il le faisait renaître, en un mot, peut bien avoir été une réminiscence ou un symbole du culte chitonique qui fait par tie lui-même, on le sait, du culte des forces de la nature. » A la suite de la communication de M. Bérenger-Féraud, diverses observations complémentaires ont été présentées par MM. Letour- neau, Bonnemère, A. de Mortillet, Beauregard, Legrain, Diamandi et Sanson. | E: O. À Des BéGuis, par M. le Dr Félix REGNAULT, ancien interne des hôpi- taux de Paris. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4e série, t. I, 4° fasc., p. 662.) | M. le Dr F. Regnault a recueilli des renseignements très circons- tañciés et très intéressants sur les béguins, qui procèdent direc- tement des jansénistes, et qui forment une petite communauté à Saint-Jean-Bonnefond, au nord-oùest de Saint-Étiénne, et dans quelques villages voisins. il montre que cette secte est peut-être celle qui s’est le plus fortement éloignée du catholicisme acttiel, et que, d’après ses manifestations extérieures, elle parait même être plutôt un système qu'une religion. Les béguins ñe reconnaissent pas de chefspiritüel; ils n’ont point de prêtres; tous sontégaux: c'est généralément au plus âgé qu’est dévolu le soin de donner les sacre- meñts, mais il n’en revêt pour cela aucune äutorité sacrée. La messe ñ’existe pas; elle est remplacée par des réunions dans des granges ou dans d'autres lieux clos, dont l'accès est interdit aux profanes, ce qui a donné lieu à toutes sortes de suppositions cälomnieuses contres lesquelles M. Regnault défend les béguins, dont la morale, dit-il, est au contraire très sévère. Les enterre- ments se font vers le soir, le corps étant porté au cimetière par les coreligionnaires du défunt, qui entonnent autour dé la fosse trois cantiques, toujours les mêmes, et uné action de grâces. La tombe n’est marquée par aucun signe extérieur. Les béguins croient à l’unité de Dieu, à la Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, aux deux Testaments. Ils sont persuadés que Digonnet, celüi qui à fondé leur secte, ou plutôt qui lui à donné sa coñstitution actuelle, vers 1846, n’était autre que le’pro- phète Élie déscéhdu sur l4 terre. Cotime les jansénistes, ils pous- sént la croyance à la grâce aux plus extrêmes limites. Extérieu- 772 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES rement ils se distinguent par une particularité de costume qui leur a été imposée par leur prophète :Îles femmes portent sur leurs cheveux ou sur leurs bonnets un arc en mousseline blanche, au- tour duquel s’enroule un ruban rouge; les hommes ont sur leurs chapeaux un cordelet noir, avec un nœud en avant, et des bouts tombants. E. 0. SUR L’ORIGINÉ DU SENTIMENT JURIDIQUE, par M. Ch. LETOURNEAU. (Pull. de la Soc. d'anthropologie, 1890, 4° série, t. 1, 4° fasc., p. 866.) M. Letourneau a cité différents faits, extraits des relations de voyage de Darwin et de Byron, pour démontrer que chez les Fuégiens, et en général, chez tous les hommes ne vivant pas encore en société organisée, il n'existe absolument rien de ce que nous appelons criminalité, droit pénal, justice. C’est, dit-il, une impulsion réflexe qui porte invinciblement l’homme primitif à rendre coup pour coup, et à graver ainsi, de plus en plus profon- dément, dans ses centres nerveux, des empreintes d’où sortira plus tard la grande loi du talion. Cette communication a donné lieu à une discussion à laquelle ont pris part Mme Clémence Royer, M. Sanson, M. Laborde et M. Léon Donnat. Mme Royer, en admettant, comme M.Letourneau, que le sentiment de la justice a subi dans l'humanité une évolu- tion, qu'il s’est manifesté d’abord comme une simple réaction de défense personnelle, a insisté sur la nécessité de distinguer l’idée de justice du sentiment de la justice fait, concret, organique, dont elle est seulement la représentation généralisée et abstraite. Pour elle, ce qui est héréditaire, c'est l'aptitude à éprouver ce senti- ment, à l’occasion de certaines perceptions, avec une intensité variable chez chaque sujet, avec son âge, sa race et sa culture, et à ce point de vue, les anciens n’avaient pas tort d'affirmer l'in- néité de l’idée de justice, comme l’innéité des idées de vérité, de temps, d'espace, etc. M. Léon Donnat a fait ressortir, par quelques exemples tirés de notre histoire, l'influence que les lois ont exercée à la longue sur l’idée de justice, et a montré que, dans certains cas, une modifica- tion dans la législation avait fini par faire considérer comme équitable telle disposition qui aurait paru, autrefois, contraire à : la justice. E. O ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 773 LA JUSTICE ET LES TRIBUNAUX DANS L'ANCIENNE ÉGYPTE, par M. O. BEAU- REGARD. (Bull. de lu Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., p. 716.) M. Beauregard a trouvé les éléments de ce travail dans un cer- tain nombre de papyrus célèbres qui sont actuellement la pro- priété des musées de Paris, de Londres, de Berlin, de Turin et de Leyde, et qui ont été étudiés par MM. Th. Devéria, Chabas, Birch, . Goodwin, Maspero, etc. Il résulte de ses recherches que dans us cienne Égypte, comme dans les monarchies modernes, toute jus- tice relevait du souverain qui, d’après la tradition, tenait ce droit d'Osiris, par succession directe et légitime. En sa qualité de chef suprême de la justice, le pharaon avait le devoir de faire exécuter les jugements rendus. Les sentences de mort lui étaient soumises et seul, probablement, il avait le droit et le pouvoir d’en ordonner l'exécution; mais M. Beauregard n’a trouvé aucun texte indiquant que le pharaon soit jamais intervenu dans les procès criminels ou qu'il ait substitué sa volonté à l’autorité des lois. Il n’a pas décou- vert non plus la moindre indication relative à des tribunaux cri- minels permanents, à des magistrats dont la fonction unique fût de juger. C'était le pharaon qui désignait lui-même les officiers et les magistrats à qui serait confiée la mission d’instruire sur les faits que lui avaient dénoncés les hauts fonctionnaires. Pour les différends entre particuliers il existait en revanche une classe de magistrats chargés de recevoir les plaintes, d’en exa- miner l’exposé écrit et de juger les causes; mais il n’y avait point d'avocats. Dans les affaires criminelles, d'intérêt supérieur ou gé- néral, les parties étaient appelées devant le tribunal que le pha- raon instituait par prévision et dont il désignait nominalement les membres. C'était le chef d’une classe de magistrats, le gouver- neur d’une ville ou d’une préfecture qui mettait dans ce cas la justice en mouvement. Des scribes enregistraient comme greffiers les déclarations relatives aux faits incriminés et les constatations résultant de la procédure. L’instruction de toute affaire criminelle était confiée à des assesseurs jurés et la justice était aidée dans ses recherches par un corps de miliciens, qui, en temps ordinaire, élait plus spécialement chargé de la police des nécropoles. Dans l’ancienne Égypte, l'instruction des affaires criminelles s’aidait de la question comprenant la fustigation, la bastonnade, la pression des pieds et des mains. Les crimes que la mort seule du coupable pouvait expier for- 5. RS REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES maient une liste extrêmement nombreuse allant depuis l’assas- sinat jusqu’à des fautes qui de nos jours seraient qualifiées con- traventions ou simples délits. Le condamné avait la tête tranchée. Ensuite venaient, sur l'échelle des supplices, l’ablation du nez et des oreilles. E, O. PHOTOGRAPHIES LE CRIMINEL, par M. le Dr Ch, FAUVELLE, d'Hirson: (Pull, de la Soc: d'anthropologie de Er ba: 1890, 4e série, t. I, f° fasc., p: 9574) En offrant à l’École d'anthropologie, de la part de son fils, M. le docteur Ch. Fauvelle, d'Hirson, deux photographies représentant de face et de profil un criminel condamné récemment par la cour d'assises de l’Aisne, M. le docteur Fauvelle, de Paris, donne quel- ques renseignements sur la population à laquelle ce criminel ap- partient. Cette population qui occupe une série de bourgs et de villages dispersés sur la lisière des forêts de la Thiérache, prolon- gements de celle des Ardennes, se distingue par son naturel vio- lent et querelleux, sa répugnance pour les travaux de culture; elle exploite les forêts et travaille le fer mais se livre surtout avec passion à la contrebande. Par sa taille un peu au-dessus de la moyenne, son corps fortement musclé, ses mâchoires puissantes, son nez droit, ses arcades sourcilières accentuées, son système pi- leux abondant et fortemeat pigmenté, ce groupe ethnique se dis- tingue nettement d’une autre race, à cheveux d’un blond jaunâtre, qui occupe un certain nombre de villages de la même contrée et à laquelle il ne s’allie que rarement. E. O, SUR L'ÉVOLUTION DE L'ENTENDEMENT, par M. Guiserr. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., p. 815.) D’après M. Guibert, toutes les catégories de l’entenderñent res- tent concrètes jusqu’à l’apparition du langage abstrait et la jeune intelligence est incapable de séparer, par analyse psychologique, la notion des images qui l’accompagnent habituellement où qui le suggèrent; mais dès que les notions de rapport etitre les termes qui captivent l’aittention sont arrivées à l’état abstrait elles devien- e D ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 775 nent complètement indépendantes d’une señisation, d'une image subjective, d'une impression agréable où désagréable. Si certaines notions de rapport, dit M. Guibert, sont complexes ët peuvent être ramenées par analyse psychologique à des notions plus sim- ples, celles-ci seront toujours des notions qu'il sera impossible dé confondre avéc une sensation où un souvenir de sensation, non plus qu'avec une impression ägréable où pénible : « Les notions de direction, de distance et de duréé sont aussi simples et complè- tement irréductibles qué la plus simple des perceptions senso- rielles, visuelles, auditives ou tactiles. Ces notions parvenus, avec le concours du langage, à l’état abstrait, ont bien conquis leur indépendance, leur autonomie et possèdent une activité qui se manifeste, alors qu’à l’occasion d’un événement, nous nous in- formons de son début, dé sa durée, de sa fréquencé, de ses causes et de ses effets, Il en est de même quand nous prenons des renseignements sur la situation géographique, la distance d’une ville, le caractère de ses häbitants, de son architecture, de son commerce, de ses produits, de son climat, etc. C’est bien notre entendement qui fixe alors notre attention et utilise à son profit nos perceptions sensorielles. » M. Guibert se croit autorisé à conclure de ses observations que l'intelligence, la mémoire et la volonté dérivent du concours de l’impressionnabilité, de la sensibilité, de la réminiscence, des mou- vements volontairement coordonnés, enfin et surtout de l’entende- ment et que l’entendement est bien une propriété simple, élé- mentaire et psychologiquement irréductible, d'éléments nerveux encore indéterminés, au même titre que l’impressionnnabilité, que la réminiscence et que la coordination musculaire: rl: SUR LA PHYSIOLOGIE DU CÉRVELET. LE CERVELET EST-IL L'ORGANE OÙ LE FOYER DE LA FORCE MUSCULAIRE NÉCESSITÉE PAR LES MOUVEMENTS Vo- LONTAIRES ? ÉTUDE DE CRITIQUE EXPÉRIMENTALE, par M. J.-V. LABORDE. (Bull. de la Soc. d'anthropologie dé Paris, 1896, 4° série, t. I, 3° et 4° fasc., p. 635 et Suiv.) M: Laborde à entrepris une série de recherches expérimentales dans le but de reconnaitre si une lésion partielle ou l’ablation totale du cervelet diminue ou abolit la force musculaire nécessitée par l’accomplissément des mouvements volontaires et si c'est à 776 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cette modification de la musculation qu’il convient d'attribuer les effets constants d'incoordination et de désiquilibration motrices qui sont la conséquence immédiate de cette ablation. En mesurant, à l’aide d'un petit dynamomètre, la force développée par unm ouve- ment provoqué ou voulu chez de petits animaux privés de cervelet, M. Laborde a constaté que la force dynamométrique des muscles était conservée intacte dans le cas d’insubordination motrice bien accentuée et il en conclut qu’on ne saurait admettre la théorie d’après laquelle le cervelet serait le centre organique, comme le foyer de l'énergie, de la tonicité musculaire nécessaire à l’accom- plissement des mouvements généraux, soit volontaires, soit de la vie végétative. Cette communication a donné lieu à quelques observations de la part de M. Sanson et de M. Fauvelle qui, comme M. Laborde, ont constaté l'exactitude de l'interprétation que le professeur Lu- ciani a donnée de quelques expériences ingénieuses instituées il y a quelques années. D’après M. Fauvelle, la véritable interprétation des expériences de tous les physiologistes est celle qu’il a donnée lui-même dans sa communication du 4 décembre 1884 et qu'il à formulée en ces termes : « Le cervelet est un centre d’innervation qui permet la contraction synergique, puissante et continue des muscles qui concourent à la station. » tu4ÆE8QX SEPTIÈME CONFÉRENCE BROCA. LES APTITUDES ET LES ACTES DANS LEURS RAPPORTS AVEC LA CONSTITUTION ANATOMIQUE ET AVEC LE MILIEU EXTÉ- RIEUR, par M. L. Manouvrier. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. 1, 4° fasc., p. 918.) M. Manouvrier commence par retracer en quelques mots l’his- toire des opinions relatives aux causes des aptitudes et des actes humains. Il montre qu’aux croyances fétichistes, comme celles qui ont conduit les hommes à manger le cœur ou les yeux de leurs ennemis pour s'approprier certaines qualités, ont succédé les croyances théologo-métaphysiques, tantôt purement spiri- tualistes, tantôt mélangées de matérialisme, qui ont été suivies elles-mêmes des doctrines positives. Ces dernières ont commencé à prendre scientifiquement corps au début de notre siècle. Gallet Spurzheim soutinrent que les dispositions et Les facultés de l’âme et de l’esprit sont innées, qu’elles résultent du fonctionnement ANALYSES ET ANNONCES. — ANTHROPOLOGIE 777 d'organes cérébraux et des variations de ces organes; ils s’appli- quèrent à déterminer le nombre et le siège des diverses fonctions cérébrales élémentaires, et leur système, présenté avec un grand talent, défendu avec beaucoup d’ardeur, appuyé sur quelques ex- périences heureuses, devint le fameux système phrénologique admis jusqu’à nos jours. La doctrine transformiste de Lamarck fut combattue fréquemment par Gall et Spurzheim qui ne pou- vaient accepter une théorie d’après laquelle l'organe fait la fonc- tion, et grâce à la réputation de ses adversaires, elle suecomba momentanément; mais aujourd’hui elle a pris sa revanche, quoique les anthropologistes admettent certains principes fondamentaux de la doctrine de Gall. « Le milieu, dit M. Manouvrier, est géné- ralement considéré comme le véritable créateur des espèces, y compris l’espèce humaine, car c’est à lui qu'il faut s’adapter pour vivre; c’est lui qui fait la sélection naturelle, et la sélection sexuelle, et la ségrégation; de lui dépendent les modifications individuelles et leur valeur dans la lutte pour l'existence comme pour le bien-être. Mais, à ces divers titres, c’est une sorte de dieu relégué dans l’Olympe, régissant les espèces pour une action lente, à peu près insensible, et dont les effets sont à longue échéance. Si la fonction fait l’organe, il lui faut du temps pour cela; mais chez l'individu une fois constitué, c’est bien l'organe qui accomplit la fonction, qui résiste même au milieu et va jus- qu'à modifier celui-ci jusqu’à un certain point. « Partant de ce fait évident et de cet autre non moins indubi- table que les actes correspondent nécessairement à des aptitudes et celles-ci à la conformation anatomique, on finit par oublier à peu près complètement l'influence du milieu extérieur sur les in- dividus... Il semble que, pour beaucoup d'auteurs, le mot acte et le mot aptitude soient devenus synonymes, et que le milieu ne compte plus, si ce n’est à titre de cause occasionnelle, ou comme fournissant à l’organisme la simple possibilité de vivre et d’ac- complir une destinée anatomiquement écrite, des actes et séries d'actes organiquement prédéterminés. » M. Manouvrier pense que le progrès de nos connaissances ana- tomiques et physiologiques a pu contribuer à nous faire exagérer la part de l’organisme dans le déterminisme de nos actes et a porté beaucoup d’esprits à envisager pratiquement les manifesta- tons extérieures de l'organe comme si c’étaient de simples résul- tats de son fonctionnement. C’est là, dit-il, une sorte de renais- sance des idées innées, des actes préétablis et de l’automatisme 778 :: REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cartésien. En réalité la part de notre constitution organique innée sur le déterminisme de nos actes n’est pas aussi grande ; le milieu dans lequel nous sommes placés joue vis-à-vis du cerveau le même rôle que celui-ci vis-à-vis du reste du corps et Lamarck avait déjà reconnu la portée de l’influence que le monde extérieur exerce en psychologie humaine, C’est cette influence que M. Manouvrier met en lumiëre, IL fait voir combien il est illusoire, surtout chez l’homme, de pronostiquer les actes d’après les aptitudes, combien al est difficile de diagnostiquer les aptitudes elles-mêmes soit d’a- près les actes, soit d’après la conformation d’un appareil aussi peu connu anatomiquement et physiologiquement que le cerveau et combien il est téméraire d'affirmer quelles étaient les aptitudes innées d’un individu, d’après l'examen de ses aptitudes modifiées ou même transformées sous l'influence du milieu. D’après lui, la répétition des mêmes actes par une série de descendants d’une même souche n’est pas du tout une preuve suffisante de l’hérédité de ces actes, ainsi qu'on l’a cru trop souvent, et peut s'expliquer parfaitement par la répétition de certaines conditions du milieu. Dans un prochain travail il se propose de reprendre l'examen de -cette question si importante au point de vue juridique. _E, O. Du BÉGAIEMENT, par M. F. Cuvier. (Pull. de la Soc. d'anthropologie À de Lyon, 1890, t. IX, n° 1, p. 41.) M. F. Cuvier, qui est bègue lui-même, a résumé dans cette note les principaux travaux qui ont été publiés sur le bégaiement, ses causes et les moyens de le guérir ou de l’atténuer par un certain nombre de médecins dont quelques-uns étaient également bègues. Il a fait ressortir l'importance du rôle que l’imitation joue dans le -bégaiement et il a signalé d’après sa propre expérience l'influence que les conditions atmosphériques peuvent exercer sur cette in- firmité. À la suite de cette communication quelques remarques ont été faites par MM. les docteurs Lacassagne, Lavirotte, Grégoire, Testut, Couette, Taty et par M. Cornevin. Ce dernier a émis l’opi- nion qu’il pourrait y avoir quelque analogie entre le tic contagieux de naissance et le bégaiement. Comme M. Cuvier, M, Lacassagne a constaté la rareté du bégaiement chez les femmes. E. 0. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 779 La © ANATOMIE ET ZOOLOGIE ———— DE LA CARYOCINÈSE ET DE SES RELATIONS AVEC LÉ PROCESSUS DE LA FÉ:+ CONDATION, par M. WaLpEYER, professeur à l’Université de Berlin, supplément traduit et annoté par M, Paul Garnaurr, (Bull, scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, re partie, p. 88 et pl, V.) La première partie de ce travail a été publiée dans les Archiv für microskopische Anatomie. Dans la seconde partie, traduite par M, Paul Garnault, se trouvent résumés les résultats des recher- ches faites récemment sur la division nucléaire et cellulaire ainsi que sur la fécondation, L'auteur fait ressortir l'importance de la découverte, due à yan Beneden, des sphères attractives et du cor- puscule polaire ou corpuscule central que Boyeri désigne respec- tivement sous les noms d’archoplasma et de centrosome ; il montre l'intérêt que présentent les recherches de Külliker et de Vialleton et il décrit le processus de la division nucléaire et cellulaire, Toutefois, dans une note annexée à ce travail, le traducteur, M, Garnault, conteste l'exactitude des observations de van Beneden et de Boveri et n’accepte point complètement la théorie formulée par M. Waldeyer. Les travaux de Neyt, de Platner, de Vejdoski, d'Émile or de Garnault, de Miescher et de Kossel, de Kultschitzky, de From- mann, d'Altmann, de Laydowsky, d'Henking, d'O. Schultze, de Morpurgo, de Weismann et d'Ichikawa, de Blochmann, de Tafani, de Haberlandt, de Balbiani, etc,, sont également analysés; un index bibliographique, placé à la fin du mémoire, donne les titres de tous les travaux publiés en France et à l'étranger, de 1887 à 1890, sur le sujet traité par M. Waldeyer; enfin une planche repro- duit quelques-unes des préparations faites par M. Garnault et montrant le développement des œufs de l'Aelix aspersa et de l'Arion empiricorum. E. 0. 780 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES GLOBULES POLAIRES ET LES HOMOLOGUES DE CES ÉLÉMENTS CHEZ LES INFUSOIRES CILIÉS, par M. Alfred Gran. (Pull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 1°e partie, p. 202.) Dans cette note, dont une partie a été publiée dans les Comptes rendus de la Société de biologie (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 378), M. Giard rappelle qu’en étudiant l’'embryogénie des Échinodermes, de plusieurs Annélides et surtout des Mollusques nudibranches et en s'appuyant aussi sur les recherches de Bütschli sur les Hirudinéés et le Cucullon, il a été amené, il y a plus de qua- torze ans, à considérer la naissance de globules polaires comme un phénomène de division cellulaire indirecte et que cette inter- prétation, acceptée par Bütschli, à été corroborée par les travaux de Whitman. Toutefois Whitman fait partir le cycle évolutif des Métazoaires de la cellule différenciée sexuellement et regarde les globules polaires comme des éléments épuisés, résultant des der- niers effortsde l’organisme pour s’accroîitre par voie asexuée, tandis que, pour M. Giard, le point de départ du cycle doit être pris dans la cellule qui se sépare du parent, c’est-à-dire dans la cellule mise en liberté dans les glandes génitales. « Cette cellule, dit M. Giard, se comporte d'abord comme un Protozoaire, et répète le stade Protozoaire dans l’évolution du Métazoaire : puis, après un certain nombre de divisions agames, dont les dernières donnent nais- sance à des êtres avortés (globules polaires), par suite de la con- currence vitale avec un élément unique plus favorisé (œuf), appa- raît une conjugaison dont le produit évoluera désormais comme un organisme colonial homoplastidaire d’abord, et, plus tard, hétéroplastidaire. ; « Dans ces dernières années, Boveri, Weissmann, Blochmann, Trinchese et d’autres ont reconnu d’une part que le second globule polaire primaire naît de la même façon que le premier, c’est-à-dire par mitose aux dépens du noyau de la grosse cellule sœur du pre- mier globule primaire, d'autre part que les globules polaires secondaires naissent par une division très souvent mitosique du premier globule polaire. » Après avoir constaté que ces découvertes sont favorables à l’o- pinion qu'il défend, M. Giard montre que les embryogénistes ont tort de dire que l’œuf produit successivement les deux globules polaires primaires ou de parler de l’œuf après la sortie des glo- bules polaires. Quand l'œuf a donné naissance au premier glo- bule polaire, ce n’est plus un œuf, dit-il, mais une nouvelle cel- " PE ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 781 lule (la gynocelle), sœur du premier globule polaire; de même lorsqu'une seconde mitose a donné naissance au deuxième glo- bule polaire primaire, la grosse cellule sœur de celui-ei n’est plus l'œuf, mais bien la petite fille de l’œuf (ou gynogamète), au même titre que le second globule. Passant à l’examen des notes et mémoires de M. Maupas, M. Giard n'accepte point l'interprétation que cet auteur a donnée des résultats de ses observations sur divers types de Ciliés. Pour M. Giard, les Ciliés, avec leur organisme compliqué et plurinu- cléaire, doivent être considérés comme un rameau collatéral et non. comme la souche des Métazoaires et s'ils reproduisent comme ces derniers, dans leur évolution, certains traits du développement des Protozoaires inférieurs, cela provient de ce qu'ils sortent du même tronc que les Métazoaires. « La production des globules po- laires, dit M. Giard, étant essentiellement, ainsi que le reconnaît Maupas, un phénomène nucléaire, il n’est pas surprenant non plus que les êtres plurinucléaires se rapprochent à cet égard des êtres pluricellulaires. La concurrence vitale s’exerce entre les noyaux libres à l’intérieur d’une cellule de la même façon qu'entre les cellules libres à l’intérieur du kyste. » L'auteur établit ensuite les homologies des diverses phases de la karyogamie des Ciliés avec ce qui se passe dans la reproduction sexuée des Métazoaires et des considérations morphologiques qu’il a exposées déduit certains renseignements sur la signification physiologique des globules polaires. E. O. DE LA DUALITÉ ANATOMIQUE ET FONCTIONNELLE DES ÉLÉMENTS DES GLANDES GASTRIQUES, par M. MonTañé, professeur d'anatomie à l’École vé- térinaire de Toulouse. (Bull. trimestriel de la Soc. d'histoire naturelle de Toulouse, 1889, 23° année, 3° trimestre [reçu en 1890], p. 97.) M. Montané a constaté que les cellules principales des glandes gastriques sont disposées en couche de revêtement autour de la lumière glandulaire, qu’elles affectent généralement une forme prismatique, à noyau périphérique et qu’elles paraissent tantôt granuleuses, tantôt claires suivant l’espèce de l’animal et le degré d'évolution, tandis que les cellules de revêtement, situées en dehors REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, no 11. J4 782 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES des précédentes, se présentent sous une forme polygonale, avec un protoplasma fortement granuleux, un noyau central et des ca- ractères identiques dans toutes les espèces. Les cellules princi- pales, dit-il, se colorent en bleu violacé par l’éosine hématoxy- lique, tandis que les cellules de revêtement prennent une teinte rouge brique caractéristique. Les premières, chez le Chien, après un jeûne prolongé, ne subissent pas de changement considérable, tandis que les secondes se gorgent du produit élaboré, acquièrent une importance incontestable et affectent des aspects divers. Chez le fœtus, les deux espèces de cellules sont déjà distinctes en dehors de tout besoin digestif. On peut donc considérer les cel- lules de revêtement comme formant une espèce anatomique indé- pendante, évoluant pour son propre compte. Ce sont elles qui jouent le rôle capital dans la sécrétion du suc gastrique. E.O. VARIÉTÉS ZOOTECHNIQUES. LA LOI DE DELBŒUF, par M. R. BARON, pro- fesseur à l’École vétérinaire d’Alfort. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 1'° partie, p. 123.) M. Baron examine la loi qui à été formulée en ces termes par M. Delbœuf, professeur à l'Université de Liège : « Du moment qu’une cause constante fait varier un type, dans une proportion aussi faible que l’on voudra, les variations finissent par lui dis- puter victorieusement la place. » Il donne une démonstration ma- thématique de cette loi qui, dit-il, se vérifie alors même que ce n’est pas seulement quelques individus, mais tous les individus qui manifestent une régression vers le type primitif. E. 0. DE LA TRANSMISSION HÉRÉDITAIRE DES LÉSIONS ACQUISES, par M. le doc- teur Dupuy. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 2° partie, p. 445.) M. Dupuy a observé, comme M. Brown-Séquard, que des Co- chons d'Inde, devenus épileptiques à la suite d’une lésion de la moelle épinière, donnaient naissance à des petits qui devenaient épileptiques avec tous les accidents que l’on trouvait chez les pa- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 783 rents et que les animaux de la même espèce chez lesquels une pi- qûre du corps restiforme avait provoqué un exophthalmos du côté correspondant transmettaient ce phénomène à leurs descendants. Des amputations volontaires, pratiquées par des Cochons d'Inde sur quelques-uns de leurs doigts atteints d’ulcération à la suite de l’arrachement du nerf grand sciatique, ayant réduit l'extrémité du membre antérieur à une partie terminée en pointe et par un seul doigt, cette difformité a été léguée fidèlement aux descen- dants de l’animal ainsi mutilé. M. Dupuy ne croit donc pas que l’on puisse avec le professeur Weissmann contester l'hérédité des lésions acquises. E. 0. NOTES SUR DIVERS SUJETS DE ZOOLOGIE, par M. JOURDAIN, ancien pro- fesseur à la Faculté des sciences de Nancy. {Assoc. scientifique pour l'avancement des sciences; compte rendu de la 18° session, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [reçus en 1890], p. 586.) I. — Nécessité de la conjugaison pour assurer la continuation de la division chez les Protozoaires. M. Jourdain a reconnu que chez les Protozoaires la faculté de division se trouve épuisée au bout d’un certain temps et qu’un nouveau phénomène, la conjugaison, intervient alors comme la condition suffisante, mais nécessaire, de la reproduction ultérieure de ces êtres par division. Cette conjugaison, suivie de division, se retrouve d’ailleurs, sous le nom de génération sexuelle, chez d'au- tres animaux plus élevés en organisation. La différence entre ces derniers et les Protozoaires se réduit donc à ceci : chez les Pro- tozoaires les éléments cellulaires qui dérivent du phénomène de la division sont d’une part similaires et d’autre part restent dis- tincts et séparés, formant chacun ce qu'on appelle un individu, tandis que chez les autres animaux ces éléments deviennent dis- similaires et se groupent en associations plus ou moins complexes, plus ou moins solidaires les uns des autres. IT. — Signification des organes autres que l'appareil génital chez les E'chinodermes. L'auteur soutient, comme il l’a fait déjà il y a plusieurs années, quil n'existe pas chez les Astéries, en dehors du système de canaux LL STz qui se rattache à la plaque hydrophore ou madréporique, de sys- tème vasculaire comparable à celui qu'on rencontre chez d’autres Échinodermes. Le système hydrophore, d’après M. Jourdain, se compose de la plaque madréporique, du tube hydrophore (canal du sable) et d'un cercle péribuccal d’où partent des canaux rayonnants, aboutissant aux cœcums tentaculaires et aux ampoules qui y sont annexées. Par les pertuis latéraux du tube hydrophore ce système communique avec un autre département tubuliforme comprenant le sac péricolumnaire et un cercle dorsal émettant une double branche au niveau de chaque glande génitale. C’est dans le sac péricolumnaire que se trouve abrité l'organe que l’on a longtemps considéré comme un cœur et que M. Jourdain range parmi les organes glandulaires. D’autres organes glandulaires se rencontrent du reste chez l’Astérie; tels sont les petits sacs sphé- roïdaux (glandes interradiales) qui font saillie dans la cavité géné- rale et sont en communication avec le cercle hydrophore péri- buccal. Ces glandes interradiales sont symétriquement disposées -au nombre de deux, dans chaque espace interradial, sauf dans celui auquel aboutit le canal hydrophore et le prétendu cœur. Comme celui-ci occupe la place d’une glande interradiale, M. Jour- dain le rattache au même système d'organes glanduliformes aux- quels il est porté à attribuer la production des cellules migratrices que l’on aperçoit dans le liquide circulant dans les tubes ambu- lacraires. REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES IT. — Des communications de la cavité du corps et de l'appareil circulatoire des Mollusques avec l'extérieur. M. Jourdain rappelle que lorsqu'on vient, sur Le bord de la mer, à s'emparer de Mollusques vivants, on voit ces animaux se con- tracter rapidement et diminuer de volume dans des proportions surprenantes en laissant échapper une grande quantité de liquide. Ce liquide s'écoule des ouvertures extérieures d’un sytème de canaux, dit système aquifère, qui, d’après les recherches de M. Jour- dain, aurait à son tour des communications avec le système vas- culaire. IV. — Phénomènes d’histiolyse et d’histiogénèse qui accompagnent la métamorphose chez les Insectes. Il y a une trentaine d’années, M. Jourdain fit quelques obser- vations sur les phénomènes histologiques qui se produisent dans #. I TT | | | ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOULOGIE 789 les métamorphoses des Insectes. En étudiant, à ce point de vue, la Piéride du Chou il constata que certains éléments paraissaient passer de la larve dans la chrysalide et de cette dernière dans l'insecte parfait, mais que, pour un grand nombre il y avait une sorte de régression (histiolyse) des éléments, amenant ceux-ci à l’état de blastème au sein duquel se reconstituaient les éléments figurés à la phase suivante. Pour la fibre musculaire la démons- tration lui parut complète mais pour le système nerveux il crut reconnaître qu'il y avait un fonds commun dans les trois états. À V. — De l’organisation et de l’origine des Mammifères aquatiques marins. A la suite d’une observation qu’il a faite récemment à Saint-Vaast la Hougue M. Jourdain appelle l'attention des naturalistes sur une particularité curieuse de la parturition du Marsouin. En enlevant les viscères d’une femelle de cette espèce de Cétacé, il vit sortir par la vulve un fœtus portant un bout de cordon ombilical, mais, à sa grande surprise, il ne retrouva pas les annexes du fœtus dans la matrice qui présentait l'aspect normal, sauf un. peu d’in- jection de la muqueuse. Le cordon, examiné avec plus d'attention, se montrait d’ailleurs flétri et desséché à l'extrémité. La mère était en pleine lactation. M. Jourdain en conclut qu'après l’ac- couchement le petit demeure ou, plus probablement, rentre dans la matrice. Il y aurait donc chez le Marsouin, et peut-être chezles autres Cétacés, quelque chose qui rappellerait ce qu’on observe che les Marsupiaux. M. Jourdain supposerait même volontiers que les os qui forment le seul rudiment du bassin des Cétacés représen- tent les os marsupiaux et que les replis mammaires ne sont qu’un rudiment de marsupiaux. Il s’appuie en outre surla disposition du tube digestif qui est parfois aussi compliqué chez les Marsupiaux que chez les Cétacés carnivores pour admettre une étroite parenté entre ces deux groupes de Mammifères. E::0, LA GÉOGRAPHIE ZOOLOGIQUE, par M. le Dr E.-L. Trouessart. (Un vol. in-16, de 338 p. avec 63 fig. [Bibliothèque scientifique contem- poraine|, Paris, 1890, J.-B. Baillière et fils, édit.) M. Trouessart divise le globe en huit régions zoologiques, savoir : une région arctique et une région antarctique occupant les deux 786 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES pôles, une région paléarctique et une région néarctique situées immédiatement au-dessous de la région arctique, l’une dans l’Ancien-Monde et l’autre dans le Nouveau-Monde, une région orien- tale comprenant l’Asie méridionale et la Malaisie, une région éthio- pienne embrassant toute la portion du continent africain du sud du grand désert et l’île de Madagascar; une région néotropicale comprenant non seulement l'Amérique tropicale, mais l'Amérique australe et une région australienne dans laquelle rentrent, à côté de l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Guinée et la Polyné- sie. La plupart de ces régions sont divisées à leur tour en sous- régions. Après avoir indiqué les différences de faunes qui distin- guent ces subdivisions ou les affinités que révèle entre certaines régions la possession en commun de telles ou telles espèces, l’au- teur étudie les moyens de dispersion des animaux et les lois de la distribution géographique des animaux terrestres, des ani- maux d’eau douce, des animaux ailés et des animaux marins. Pour ces derniers il insiste particulièrement sur le rôle qu'ont joué les courants océaniques. Un chapitre est consacré à la distri- bution bathymétrique et hypsométrique, à l'étude de la faune ma- rine des grandes profondeurs et à celle de la faune des hauts som- mets, à l'examen des faunes littorales, lacustres et souterraines. M. le Dr Trouessart établit ensuite les relations de la paléontologie avec la géographie zoologique; il cherche à fixer les époques d’ap- parition des principaux types du règne animal et montre que les grandes lois qui règlent la répartition des animaux ne s'appliquent pas Seulement à la faune actuelle, mais régissaient déjà les êtres des périodes antérieures à la nôtre. Enfin il appelle l’attention des naturalistes sur la nécessité d'explorer les couches géologiques de l'hémisphère austral où se trouvent probablement enfouisles restes d’une faune terrestre qui avait dû chercher un refuge sur un vaste continent antarctique alors que la mer envahissait presque com- plètement l'hémisphère boréal. La découverte de ces faunes dispa- rues jetterait une vive lumière sur quelques points encore obscurs de la géographie zoologique. E. O. ÉTUDE DE LA FAUNE ET DE LA FLORE D'ALSACE COMPARÉES A CELLE DE NorMANDIE, par M. le D' Kun. (Pull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles d’Elbeuf, 1890, 9° année, 1° et 2° semestres, p. 40.) L’auleur indique, d’une manière sommaire, les principales ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 787 espèces de Mammifères, d'Oiseaux et de plantes légumineuses qui se trouvent en Alsace et plus particulièrement dans l’ancien dé- partement du Bas-Rhin et les compare à celles qui ont été si- gnalées en Normandie par M. Gadeau de Kerville et par d’autres auteurs. | E. O. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DE LA FAUNE ET DE LA FLORE DU PAS- DE-CALAIS ET DES PARTIES VOISINES DE LA MER DU NORD ET DÈ LA MAN- ue (2° article), par M. SAUVAGE, directeur de la Station aquicole de Boulogne-sur-Mer. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, ire partie, p. 243.) Pour faire suite aux notes qu’il a publiéesen 1889 dans le même recueil, M. le D' Sauvage donne de nouvelles listes des espèces qu’il a recueillies en 1889 dans des dragages effectués dans les parages de Boulogne. E. O. SUR UN LEVRAUT MONSTRUEUX DU GENRE HÉTÉRADELPHE, par M. Henri GADEAU DE KERVILLE. { Bull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles d’Elbeuf, 1890, 9° année) 1° et 2° semestres, p. 35.) Notice extraite du journal Le Naturaliste (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 160. UNE INvASsION D'ÉcureiLs. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiées par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 21, p. 1054.) D'après la Commercial Gazette de Cincinnati, jamais l’armée d'Écureuils, qui se rend chaque année des forêts du nord-est des États-Unis dans les forêts du sud-ouest, n’a été aussi considé- rable qu’en 1889. Des bandes innombrables d'Écureuils de toutes couleurs ont traversé, vers la fin du mois d’août au commence- ment de septembre, la partie occidentale de l'État de New-York, ont envahi la ville de Renovo,en Pennsylvanie, puis, franchissant la branche ouest de Susquehanna et le ruisseau Morhannon, ont ic > REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES gagné le pied des montagnes de Muncy et traversé la ville de même nom. Après avoir mis au pillage les forêts et les champs du comté de Cambria, ils gagnèrent les montagnes et atteignirent enfin les frontières de la Virginie, après avoir franchi un espace de plus de 300 kilomètres. Il est probable même qu'ils poussèrent plus loin encore, jusqu'aux plaines fertiles du Tenessee oriental. | E. 0. LE CHIEN COMESTIBLE CHINOIS. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 23, p. 1159.) D’après une notice extraite du journal Ze Chenil, les Chiens chi- nois comestibles, dont la race commence à se répandre en Angle- terre, se rapprochent, par leur aspect extérieur, des métis pomé- ramiens mais ont, comme signe distinctif, la langue de couleur noire. Les uns ont le poil long, les autres au contraire le pelage court et semblable à une fourrure. Les premiers spécimens intro- duits en Europe étaient de couleur roussâtre, mais le noir domine actuellement. E. 0. NOTRE ENNEMIE LA LOUTRE, par M. À. D’AUDEVILLE, directeur de la Revue des étangs et rivières. (Sézanne [Marne|, 1890, M. Patoux, édit.) L’EXTERMINATION DU BISON AMÉRICAIN, par M. E.-L. Bouvier. (Ze JVa- turaliste, 1890, 12° année, 2e série, n°® 90, 91, p. 269 et 285.) M. Bouvier donne dans cette note un résumé d’un mémoire très complet et très instructif que M. W. T. Hornaday vient de publier dans les Rapports annuels de l'Association smithsonienne (Annual Report of the Board of Regents of the smaithsoniam Institution, 1889, part. Il) sous le titre The extermination of the American Bison with a sketch of its discovery and life history). Dans ce Mé- moire se trouve retracée toute l’histoire du Bison américain, depuis ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 789 l'an 1521, époque à laquelle Cortez eut l’occasion de voir quel- ques individus de cette espèce dans la ménagerie de l'empereur Montézuma. L'auteur nous montre des Bizons d’abord répandus sur une vaste portion de l'Amérique du Nord, puis reculant devant les progrès de la civilisation, décimés par une guerre sans merci et enfin réduits, en 1884, à quelques centaines d'individus occu- pant quatre aires très étroites vers le lac des Esclaves et trois autres moins importantes encore au sud des sources du Mississipi. ; = - F: ©: NOTE SUR LA DESTRUCTION ET LA DOMESTICATION DU BISON; RENSEIGNE- MENTS SUR LES CROISEMENTS OBTENUS, par M. Gilbert DucLos. (Revue des sciences naturelles expliquées, publiée par la Soc. d'acclima- tation, 1890, 37° année, n° 12, p. 569.) Après avoir rappelé avec quelle rapidité s’est produite l’exter- mination des Bisons, M. Duclos nous apprend que les seuls trou- peaux d'animaux sauvages de cette espèce que possèdent aujour- d’hui les États-Unis sont représentés par une trentaine d'animaux vivant au nord du Texas, sur les bords de la Rivière canadienne, par une vingtaine d’autres errant sur les bords du Wyoming, par deux cents individus cantonnés dans le parc national de Yellow- stone, une dizaine se trouvant dans la région du Mussel Shell, Montana, et cinq ou six dans le sud-ouest du Dakota. Au dire des trappeurs de la Peace River, au Canada, on en trouverait encore de 200 à 1000 peut-être dans la région située au nord-est des mon- tagnes Rocheuses. Il existe en outre quelques troupeaux de Bisons domestiqués. Celui que M. Bedson avait créé aux Stony Mountains, dans le Manitoba (Canada), a été vendu, il y à quelques mois au prix de 28,000 dollars (145,000 francs) à M. C. Jones, de Garden City, dans le Kansas, qui possédait déjà un troupeau de 33 vaches et de 24 taureaux. M. Jones a obtenu, au printemps de 1889, 39 veaux de pur sang et 30 à 35 demi-sang résultant du croise- ment des Bisons mâles, soit avec des vaches indiennes, soit avec des Vaches Galloway sans cornes. Ces métis se distinguent par leur grande douceur et leur force énorme de résistance aux in- tempéries. Parmi les autres troupeaux de Bisons domestiqués, M. Duclos cite encore celui de M. Donald Smith à Silver Height, non loin du lac Winnipeg, au Canada; celui que l’on conserve dans 790 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES _ les réserves du Flat Head dans l’Indiana; celui de M. Charles Alland, dans le Montana; celui de M. Charles Goodnight, des en- virons de Clarenden, Texas, etc. E. O. LA RACE BOVINE DE JERSEY, par M. A. GResris. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 20, p. 1001.) Dans cet article, extrait du Patriote, de Bruxelles, l’auteur ap- pelle l'attention sur les mérites de la race bovine de Jersey, dont il célèbre la rusticité, la précocité et surtout la valeur pour la production du beurre et du lait. E. O. Les MouTons SAUVAGES /LE MourLon Kascakar où Ovwis Pozri), par M. Rémy Saint-Lour. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 90, p. 272, avec fig.) L'auteur indique les caractères qui permettent de distinguer l’Ovis Polü de l'Ovis Argali, de l'Ovis Ammon, de l'Ovis Himsü et de l’Ovis Karelinii. Il décrit les mœurs de la première espèce qui habite la frontière nord du Turkestan, une partie de la Dzoungarie et du pays des Kirghizes. E, O. LES BREBIS ROMANOFF DU JARDIN ZOOLOGIQUE DE Moscou, par M. C. K. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 22, p. 1103.) | Les Brebis Romanoff, qui sont très appréciées en Russie, appar- tiennent à la race Ovis brachyura borealis (Pallas) mais offrent sur la Brebis commune du nord certains avantages qui paraissent provenir d’une part des soins exceptionnels dont elles sont en- tourées, de l’autre de la qualité des pâturages dans la région où | elles sont élevées. Ces Brebis, dont le Jardin zoologique de Moscou possède quelques spécimens, ne se rencontrent que dans une aire \ ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 791 très limitée, située aux environs de la ville de Romanoff, le long du cours du Volga. Leur toison, d’un gris clair tacheté de noir, est très riche en duvet. E. 0. UN GIBIER QUI DISPARAÎT. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 15, D 074. | D'après le Chasseur français, on commence às’inquiéter en Aus- tralie de la diminution rapide des Kangourous et l’on songe à ins- taller un vaste parc national pour sauver de la destruction ces Marsupiaux dont le nombre total n’est, dit-on, que de 1,170,580. E. O. NOTES ZOOLOGIQUES SUR LE DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE-ÎNFÉRIEURE, par M. Paul CassagNEaAuD, membre de la Société des sciences naturelles de La Rochelle. (Travail manuscrit présenté au Con- grès des Sociétés savantes en 1890.) D’après M. P. Cassagneaud, la Loutre habite les cours d’eau voisins du canal de Marans, aux environs de La Rochelle, mais y est assez rare ; la Genette et l’'Hermine sont également peu com- munes dans la région. Le journal {Diaire) du ministre Jacques Merlin rapporte que le 11 janvier 1607 et le 19 février 1618 deux cadavres de Baleines, incomplets et à demi rongés, vinrent s’é- chouer l’un à la côte de Marsilly, l’autre à la côte de Loumeau. On trouve dans les Affiches, annonces et avis de la généralité de La Rochelle (1787, n° 35), la mention d’une autre Baleine qui, dans la nuit du 23 au 24 août 1787, s’approcha des côtes et finit par s’'échouer sur le rivage. M. Cassagneaud donne encore des extraits de deux lettres adressées par M. Blutel, directeur des douanes, à M. de Petit, préfet de la Charente-Inférieure, d’où il ressort qu’un Cétacé fut trouvé le 4 mars 1838 sur la côte Sauvage (ile de Ré) et que quatre Souffleurs furent tués le 14 mai 1839 sur la côte Rive- dery (même île). Un jeune Balénoptère Rorqual fut pêché en 1837 et sa dépouille prit place dans le Musée Fleuriau; un Cachalot est venu tout récemment s'échouer sur les côtes de l’ile de Ré et a 792 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES été expédié au Muséum d'histoire naturelle de Paris; enfin d’assez nombreux restes de Cétacés, de différentes espèces, sont cités par M. Cassagneaud comme ayant été recueillis dans les mêmes pa- rages. Quant aux Dauphins (Delphinus delphis) et aux Marsouins (D. phocæna) ils se montrent assez fréquemment sur l’avant-port de La Rochelle d’où ils arrivent à la suite des Meuils (Mugil ce- phalus et M. chelo). Les collections du Musée Fleuriau renferment aussi Gene Oiseaux rares dont la capture a été opérée aux environs de La Ro- chelle ou sur les îles de Ré et d'Oléron; tels sont le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus L.), le Rollier (Coracias garrula L.), le Syrrhapte paradoxal (Syrrhaptes paradoxus Pall.), etc. Parmi les Reptiles du même Musée, M. Cassagneaud cite une Tortue luth (Z'estudo co- riacea), pêchée le 3 juillel 1871 sur les côtes de la Charente-lnfé- rieure, et parmi les Poissons l’Espadon commun, le Tétrapture belone, le Poisson lune, l’Esturgeon ordinaire, le Humantin, di- vers Squales, etc. E. 0. NOTES DIVERSES. — ]. INFLUENCE DES GRIVES SUR LA REPRODUCTION DU Gui. — II. COMBAT D’UNE ARAIGNÉE ET D'UNE FOURMI. — CORBEAU ET TAUPE, par M. Motsanr. (Pull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles d'Elbeuf, 1890, 9° année, 1er et 2e semestres, p. 60.) M. Moisant admet que les Oiseaux sont les véritables agents de la dissémination du Gui dont les fruits livrés à eux-mêmes tombe- raient d'ordinaire sur le sol et ne pourraient reproduire le végétal: il suppose que la disparition de cette plante sur le Chêne est liée à la disparition, dans nos pays, de quelque espèce d’Oiseau qui possédait le monopole de communiquer la graine de Gui à l'écorce du Chêne, de même que la Grive la communique aux arbres dis- séminés ou réunis en bosquets dans la campagne. Le même auteur raconte un combat dont il a été témoin, entre une Araignée et une Fourmi, combat dans lequel l’Araignée finit par enlacer la Fourmi entre les fils de sa toile, mais parut aupa- ravant de son adversaire un choc brusque, une sorte de décharge électrique. Enfin il a constaté que les Corbeaux dévoraient les Taupes après les avoir écorchées. E, 0. AT OU Que LE cass AES >40 TE Re RAS | Et, k x x ; ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 793 CoNGRÈS INTERNATIONAL D'AGRICULTURE. SECTION IV. PROTECTION DES Oiseaux, par M. le docteur Ragé. (Bull. de la Soc. des sciences _ historiques et naturelles de l'Yonne, 1890, 44° volume [14° de la 3° série}, p. 37.) M. le docteur Rabé a présenté au Congrès international d’agri- culture réuni à Paris en 1889 un Mémoire dans lequel il insiste sur la diminution croissante des Oiseaux dans notre pays, par suite de la chasse qui est faite aux individus adultes et de la des- truction des petits, des œufs et des couvées par les enfants, les chasseurs, les bohémiens, les Chiens errants, les Chats, etc. Il indique quelques mesures qui lui paraissent propres à conserver la conservation des espèces auxiliaires de l’agriculture et dont quelques-unes avaient déjà été exposées dans les Rapports rédigés par M. Oustalet à la suite du Congrès ornithologique international réuni à Vienne en 1884. | E. 0. ITINÉRAIRE DES OISEAUX MIGRATEURS EN FRANCE, par M. le Dr F.-B.pE Monressus, président de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône. (Travail manuscrit pré- senté au Congrès des Sociétés savantes en 1890.) M. de Montessus a conçu le projet de tracer sur une carte les itinéraires suivis par les Oiseaux migrateurs en France. Avant d’a- border ce travail il commence par établir, parmi les espèces de notre faune, deux catégories : celle des Oiseaux résidants et celle des Oiseaux de passage proprement dits et étrangers à la France. Toutefois il fait remarquer que parmi les Oiseaux résidants il n°’v en a peut-être qu'un seul, la Perdrix rouge, qui ne se déplace jamais, qui ne change pas de résidence suivant les saisons. Les Oiseaux résidants comprennent à leur tour les Oiseaux sédentai- res (67 espèces), les Oiseaux erratiques (39 espèces) et les Oiseaux semi-sédentaires (135 espèces) soit en tout 241 espèces, tandis que les Oiseaux migrateurs ne comptent que 193 espèces. E. O. 794 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES FAUNE DE LA NORMANDIE, fasc. Il: OISEAUX (CARNIVORES, OMNIVORES, INSECTIVORES ET GRANIVORES), par M. Henri GADEAU DE KERVILLE. (Bull. de la Soc. des amis des sciences naturelles de Rouen, 3e série, 25€ année, 1% et 2° semestres 1889 [publiés en 1890] p. 65 et pl. I, et tirage à part, Paris, 1890, chez J.-B. Baillière et fils.) Nous avons déjà signalé le grand intérêt que présente la publi- cation entreprise par M. Gadeau de Kerville (voir Revue des Trav. scientifiques, t. IX, p. 722). Après avoir dressé l'inventaire des Mammifères qui vivent en Normandie, l’auteur aborde l'étude des Oiseaux de la même région et dans les fascicules que nous avons sous les yeux il traite des espèces appartenant aux ordres des Carnivores (ou Rapaces diurnes et nocturnes) et des Passereaux omnivores, insectivores et granivores. Comme il l’avait fait dans les Mammifères, il donne, à la suite d’une courte synonymie et des indications bibliographiques essentielles, les noms vulgaires de l'espèce, quelques renseignements sur les mœurs et la mention des diverses localités de la Normandie où l’oiseau a été signalé ou capturé. Il serait vivement à désirer que l'exemple de M. Gadeau de Ker- ville fût suivi et que les naturalistes qui habitent nos différentes provinces se décidassent à faire connaître les richesses ornitho- logiques de leurs pays : c’est seulement en effet lorsque l’on pos- sédera un ensemble de documents de ce genre que l’on pourra rédiger une faune francaise ne consistant plus, comme cela a été trop souvent le cas jusqu'ici, en une simple compilation de don- nées incertaines, anciennes ou inexactes. E. O. Les FauveTTEs D'EuroPE, par M. E. ne ScuAEcx. (Mém. de la Soc. zoologique de France, 1890, 3° année, 5° partie, p. 404.) M. de Schaeck a réuni dans ce mémoire les documents les plus récents que lon possède sur les représentants européens de la famille des Sylviidés ; il y a joint le résultat des observations qu’il a recueillies sur les mœurs de ces Oiseaux en parcourant la Suisse et le fruit des études comparatives qu’il a faites sur les spécimens conservés dans les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris. La synonymie, les caractères distinctifs et la‘ ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 795 distribution géographique des espèces de Fauvettes de la faune européenne sont indiqués avec soin ; l’auteur a accordé en outre une attention particulière aux migrations de ces espèces, à leurs changements d'habitat suivant les saisons, aux différences qu'elles présentent dans leur extension verticale sur les montagnes et aux modifications qu’a subies leur répartition depuis un demi- siècle. E. O. À DESCRIPTION DE DEUX NOUVELLES ESPÈCES D'OISEAUX DE L’AFRIQUE ORIEN- TALE (Caærura Gierræ et Pseuposrruraus conconzwsis), par M. E. OusTaLET. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 90, p- 274.) Les types de ces deux espèces qui font partie des collections du Muséum d'histoire naturelle proviennent des environs de Mombassa et de Gongoni. La Chætura Gierræ se distingue par diverses par- ticularités de coloration des Ch. Sabini, Ch. Cassini et Ch. Bæœhmi et les Pseudostruthus gongonensis, type d’un genre nouveau, rap- pelle le Passer diffusus par sa livrée, mais en diffère par son bec plus robuste que celui des Ploccipasser. X, Le procès pes Morngaux aux Érars-Unis, par M. H. BRézoL. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimata- lion, 1890, 37° année, n°® 18, 20, 22, p. 883, 973, 1065 el 1891, 38° année, n° 1 et 7, p. 16 et 488.) Le Moineau, introduit en Amérique en 1850, s’y est tellement propagé qu’il occupe à l’heure actuelle toute la partie orientale des États-Unis et quelques points de la région occidentale. Après avoir été bien accueilli et propagé, il est maintenant proscrit en raison de sa multiplication rapide et des dégâts qu’on l’accuse de causer dans les cultures. En 1886 un questionnaire, tiré à cinq mille exemplaires, fut distribué dans tous les États de l'Union et ce sont les résultats de cette enquête qui se trouvent consignés dans un gros volume que vient de publier la division d’ornithologie écono- mique et de mammalogie du Ministère de l'Agriculture des États- Unis, sous la direction de M. Hart Merriam, Dans ce travail consi- 796 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES dérable, dont M. Brézol donne une analyse, on trouve l’histoire complète de l'introduction et de l’extension du Moineau en Amé- rique, une carte de sa répartition géographique à l'heure actuelle, l'étude des causes qui ont facilité sa propagation, le relevé des dommages qu’il a causés à l’agriculture, l'examen de la manière dont le Moineau se comporte vis-à-vis des divers Oiseaux indigènes des États-Unis, l’appréciation des services qu’il peut rendre comme destructeur d’Insectes ; enfin l’exposé des mesures législatives et autres qui -ont été prises dans les divers États de l’Union pour empêcher la multiplication du Moineau et des résultats obtenus par l’emploi de différents procédés de destruction. E. O. LE MoiNEAU EN AMÉRIQUE, par M. V. BranprcourrT. (Bull. de la Soc. linnéenne du nord de la France, 1890, 19° année, t. X, n° 219, p. 132.) Comme M. Brézol (voir ci-dessous) M. Brandicourt résume le rap- port publié par les soins du département de l’Agriculture des États-Unis et donnant les résultats de l'enquête dont le Moineau a été récemment l'objet. M. Brandicourt fait observer avec raison qu’il n’était nullement besoin d'introduire le Moineau dans l’Amé- rique du Nord et que si l’on avait pris, en temps utile, dans cette partie du monde, des mesures pour assurer la conservation des espèces indigènes, celles-ci auraient pu, sans se propager outre mesure, faire aux Insectes une chasse active et rendre des ser- vices plus efficaces que ceux qu’on a réclamés du Moineau. Dès lors on ne serait pas réduit aujourd’hui à proscrire ce dernier comme une bête nuisible. E. 0. PHYSIOLOGIE DE L'EMBRYON DU POULET ; INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE, par M. Remy SanT-Loup. (Revue des sciences naturelles appl- quées, publiée par la Soc. d’'acclimatation, 1890, 37° année, no 21, P- 1047.) M. Remy Saint-Loup conclut de ses expériences que, contraire- ment à l'opinion généralement admise, les œufs, dans l’incubation artificielle, ne doivent pas être soumis à une température abso- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 797 lument constante et qu’un certain refroidissement est nécessaire pour le développement régulier de l’embryon. Toutefois l’abaisse- . ment de température et le nombre des degrés d’abaissement au- dessous du degré normal doivent être d'autant moindres que l’on approche davantage du terme de l’éclosion. E. O, ÉLEVAGE DES DEMOISELLES DE Numipie (Grus wrrco). Lettre adressée à M. le Président de la Société, par M. O. Camille BÉRENGER. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 20, p. 969.) Depuis cinq ans le couple de Grues de Numidie que M. Bérenger a reçu du Jardin d’acclimatation lui a donné régulièrement cha- que printemps une ponte de deux œufs, mais le résultat de ces pontes n’a pas toujours été satisfaisant : les œufs étaient clairs ou les petits mouraient en bas âge. Enfin M. Bérenger se décida à abandonner aux parents la tâche d'élever les jeunes en pleine liberté dans son jardin, sans prendre d’autres soins que d’appor- ter à ceux-ci deux ou trois fois par jour de la pâtée sèche et, dès ce moment, il obtint un succès complet. Cette méthode sera sans doute suivie par d’autres amateurs qui trouveront dans la lettre adressée à M. le Président de la Société d’acclimatation des ren- seignements circonstanciés sur le mode de nidification et l’incu- bation des Grues de Numidie et sur l’éducation des petits. 1407 REPRODUCTION DU CANARD CHIPEAU. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acchimatation, 1890, 37° année, p. 1056.) Dans une lettre adressée à M. le Président de la Société d’accli- matation, M. van der Spruyt rapporte qu'il a réussi à faire repro- duire en captivité un couple d’Anas strepera capturé aux envi- rons de Leyde. Ce fait mérite d’être signalé, les éleveurs ayant éprouvé jusqu'ici les plus grandes difficultés à obtenir la repro- duction de nos Canards indigènes, à l’exception du Canard sau- vage. E. O. REVUE DES TRAV. SCcIENT. — T. XI, n° 11. 55 798 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LA FAUNE HERPÉTOLOGIQUE DES ÎLES DE BORNÉO ET DE PALAwAN, par M. F. Mocquarn, aide-naturaliste. {Vouvelles Ar- chives du Muséum d'histoire natarelle, 1890, 3° série, t. II, 1°" et 2e fasc., p. 115 et pl. VII, VIII, IX et X.) La faune herpétologique de Bornéo paraît être extrêmement riche ; M. Mocquard, en effet, n’a pas trouvé moins de 70 espèces de Reptiles et de Batraciens dans une collection qui a été formée sur quelques points de l’île de Bornéo et dans l’île voisine de Pa- lawan par un naturaliste anglais, M. J. Whitehead, et dont le Mu- séum d'histoire naturelle de Paris vient de faire l'acquisition. Ces 70 espèces ajoutées à celles qui ont été signalées en 1872 par M. Günther forment un total de 204 espèces dont M. Mocquard donne la liste, et pourtant dans ce total, déjà fort élevé, ne figurent ni les Tortues, ni les Pseudophidiens. Sur les 70 espèces dont se compose la série acquise par le Muséum il y en a 11 qui n'avaient pas encore été rencontrées à Bornéo et 16 qui sont nouvelles pour la science. Parmi ces dernières figurent un Hémidactyle (Zemi- dactylus craspedotus) remarquable par ses replis cutanés et un Agamidé (Pelturagonia cephalum), dont la queue est garnie, chez le mâle, d’écailles en forme de boucliers et pour lequel M. Moc- quard à dû établir un genre nouveau. Les autres espèces et va- riétés nouvelles sont désignées sous les noms de Gymnodactylus baluensis, Lygosoma tenuiculum, L. Whiteheadi, Calamaria late- ralis, Tropidonotus maculatus var. torquatus, Helicopsoides typicus, type d’un genre nouveau de la famille des Aomalopsinæ, voisin des Helicops, Rana decorata, R. obsoleta, R. paradoxa, Rhacopho- rus acutirostris, Ixalusnubilus, Bufo fuligineus, B. spinulifer, Necto- phryne misera et N. maculata. Quelques-unes d’entre elles avaient déjà été signalées par M. Mocquard dans le journal Le Naturalste (voir Revue des Trav. scientifiques, t. XI, p. 513). Dans l’ordre des Lacertiens les familles des Geckconidæ, des Agamidæ et des Scin- cidæ sont les seules qui soient bien représentées à Bornéo; celle des Varanidæ n’y compte jusqu’à présent que trois espèces et la famille si nombreuse des ZLacertidæ, un seul genre avec trois es- pèces. La famille des Zanthanotidæ de Steindachner qui a pour type le Lanthanotus borneensis paraît être spéciale à Bornéo ; quant aux autres familles de Lacertiens, elles sont jusqu'ici complète- ment inconnues dans l'ile. Au contraire, la plupart des familles d'Ophidiens se trouvent représentées à Bornéo. Celle des Zyphlidæ | n’y figure, il est vrai, que par un petit nombre d’espèces, mais ANALYSES ET ANNONCES. -— ANATOMIE ET ZOOLOGIE 799 celle des Calamuridæ compte 14. espèces appartenant à un seul - genre et celle des Potamophilidæ de nombreuses espèces dont l’une constitue le type d’un genre nouveau. Les Batraciens urodèles font défaut tandis que les Batraciens anciens sont très abondants. M. Mocquard a trouvé dans la col- lection fournie par M. Whitehead des représentants des Aanidæ, des £ngystomatidæ, des Bufonidæ et des Pelobatidæ. Il rapporte au genre /pabus de curieux Tétards qui sont pourvus d’un disque adhésif central et d'une ventouse orale. Ces Tétards qui ont été capturés dans un ruisseau du mont Kina-Balu (Bornéo), à une al- titude de 3,000 pieds environ et sur lesquels M. Mocquard a déjà appelé l'attention des naturalistes (voir Compte rendu du Congrès de zoologie, 1889, p. 80, Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 624), offrent l'exemple d’une déviation singulière de la conformation ordinaire des Tétards d’Anoures et fournissent de précieuses in- dications sur les relations phylogéniques de ces Batraciens. L'étude des Reptiles et des Batraciens de Bornéo et de Palawan a conduit M. Mocquard à des conclusions analogues à celles qui ont été formulées par les zoologistes quise sont occupés de l’étude des Mammifères et des Oiseaux, c'est-à-dire à admettre que Bornéo et quelques îles voisines ont fait partie jusqu’à une époque géo- logique récente d'un continent qui se rattachait à une partie de l'Asie méridionale et probablement aussi aux îles de la Sonde. E. 0. Les Croconices Aux Érars-Unis, par M. H. B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 23, p. 1199.) Les Caïmans deviennent de plus en plus rares aux États-Unis, où ils sont l’objet d’une chasse active. Le cuir des animaux at- teint en effet un très haut prix, ses dents se vendent de 12 à 60 francs le kilogramme, l'huile extraite de sa chair vaut de 15 à 3o centimes le litre et cettechair même n’est pas seulement mangée avec délices, une fois dégraissée, par les Porcs, les Chiens et les Poulets, elle est également consommée par les Indiens et les Nè- sres, en dépit de son odeur musquée. Pour les Nègres la capture d’un Crocodile est une aubaine que leur abandonnent les commis- sionnaires en Terrapines dont ils sont les employés. E, O. 800 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA PROTECTION DES ALLIGATORS, par M. J. DE C. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° ANNÉE, 2/1, D. 1217) La Commission de police de Plaguemines-Parishs vient de prendre sous sa protection les Alligators et a défendu, sous peine d'amende et de prison, de tuer dans les marais et cours d’eau ces Reptiles qui détruisent une grande quantité de Rats musqués. On avait remarqué en effet que le nombre de ces Rats augmentait considérablement à mesure que diminuait le nombre des Alliga- tors, par suite de la chasse trop active quise pratique en Louisiane et en Floride (voir ci-dessus). E. 0. Les TERRAPINES AUX ÉTaTs-Unis, par M. J. Loz. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37 année, no 20, p. 984.) La Terrapine (Terrapine carinata). qui est de toutes les Tortues américaines la plus estimée des gourmets, se trouve en plus ou moins grande abondance à l'embouchure des fleuves qui se déver- sent dans l’océan Atlantique, depuis Long-Island jusqu’au golfe du Mexique. Elle se divise en plusieurs variétés, Les unes à ventre jaune, les autres à ventre rouge, qui sont toutes l’objet d’une chasse active, mais qui n’ont pas toute la même valeur commer- ciale. Les Terrapines du Chesapeake qui sont capturées au mo- ment de la vente sont plus appréciées que celles de l'embouchure du Delaware qui sont conservées quelque temps et nourries en cap- tivité. 15 à PiscICULTURE A BLANCHE-LANDE (ORNE), par M. PoRIQUET, sénateur. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 19, p. 962, avec fig.) M. Poriquet, qui dispose d’une superficie en eau d’environ 9 hec- tares, divisée en quatre étangs, tous traversés par des cours d’eau descendant du faite qui sépare le bassin de la Seine de celui de la Loire, n’avait peuplé ses étangs, jusqu’en 1882, que de Carpes, et ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 801 n’avait considéré les autres Poissons qui s’y trouvaient que comme des produits accessoires. En 1882 il ajouta aux trois mille jeunes Carpes qu'il jette d'ordinaire dans l’un de ses étangs deux mille cinq cents Anguilles venues de Caen; mais trois ans plus tard, à la pêche normale il ne constata pas un nombre d’Anguilles supérieur à celui qu'il trouvait autrefois. En 1885 il avait élevé trois mille Truites qu’il avait mises en étang vers le mois de mai et trois ans après il ne trouva pas non plus une Truite de plus que d’habitude; mais en revanche il apprit que ses voisins et amis en avaient _ fait une abondante récolte dans tous les ruisseaux en amont. Il fut donc obligé de faire établir dans la rivière un appareil destiné à empêcher les Truites de remonter. E. 0. TENTATIVE D’EMPOISSONNEMENT DES LACS DE LA PRrA, par M. Hector BLancaeT, membre du Bureau de la section de l'Isère du Club- Alpin français. (Æevue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 22, p. 1077.) Appelé par ses fonctions à faire de fréquentes excursions dans la Pra, où la section de l'Isère du Club-Alpin français, dont il était le secrétaire, procédait à la construction d’un chalet-hôtel, M. H. Blanchet fut frappé de la solitude absolue qui régnait dans les eaux des nombreux lacs que l’on rencontre dans celte région. Ces lacs semblaient pour la plupart complètement inhabités, tandis que les eaux des ruisseaux qui en descendent étaient peuplées de Truites que les cascades intermédiaires et les longs froids pro- longés du printemps empêéchaient sans doute de remonter au mo- ment du frai. M. Blanchet eut donc l’idée d’empoissonner les lacs de la Pra et avec l'appui de M. Richard-Bérenger et le concours de M. Édouard Papet, il parvint à jeter en deux fois dans le lac du Crozet et dans le lac Claret près de 15,000 alevins de Truites qu’il avait fait éclore chez lui d’œufs reçus de l’'Aquarium du Trocadéro, de la Société d’acclimatation de Paris et de M. Dietrich, de Mut- terhausen (Lorraine). Ces tentatives d'empoissonnement présen- taient des difficultés extraordinaires, les lacs étant situés à des altitudes comprises entre 1,900 et 2,100 mètresetla surface de leurs eaux restant parfois gelée jusqu’au mois de juin. Les alevins durent être transportés à bout de bras dans des cantines en fer blanc, par des chemins escarpés, coupés par des torrents. E. O. 802 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES DÉVERSEMENTS DES ALEVINS DE SAUMONS. (Revue des sciences na- turelles appliquées, publiée par la: Soc. d’acclimatation, 1890, 10 °29 VD° 1100) j D'après le journal Le Chenil, dans une des séances du Congrès international de pêche qui s’est tenu à Vienne au commencement d'octobre 1890, M. Weeger, président de la Société de pêche de Brünn (Moravie), a critiqué le système généralement adopté pour repeupler les rivières de Salmonides. Ce système qui consiste à déverser les alevins aussitôt après la résorption de leur vésicule ombilicale ne donnerait, suivant M. Weeger, que de très médio- cres résultats. Des faits analogues ont été signalés par M. Rogers, inspecteur des pêches de la Nouvelle-Écosse (Canada), et par dif- férents pisciculteurs américains. Il paraît, du reste, que les Hol- landais ne déversent dans le Rhin que des Smolts, c’est-à-dire des alevins de Saumons d’un an. . E. O, LA MIGRATION DU SAUMON, par M. Korugzer. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2e série, n° 88, p. 252, avec fig.) M. Koehler, en s'appuyant sur les recherches de M. J. Kunstler, de Bordeaux, a entrepris de démontrer, dans cette note, que les idées classiques, adoptées jusqu'ici touchant les migrations et le mode de reproduction des Saumons, sont radicalement fausses. Il commence par rappeler brièvement comment s'opère l’évolution du Saumon. Pendant la première année de leur existence, dit-il, les Saumons ressemblent à de jeunes Truites; ils offrent une cou- leur grisätre terne, avec quinze ou dix-huit bandes noiràtres sur les flancs : à cet état ils sont désignés par les Anglais sous le nom de Parrs. Au bout d’un an ils prennent un éclat métallique sur le dos et offrent huit ou dix grandes taches sur les flancs, tandis que le ventre est d’un blanc nacré : ce sont alors des Smolts ou Saumonneaux. Comme les Parrs les Smolts vivent dans l’eau douce, mais pour achever leur évolution, ils se rendent, par groupes, dans la mer. Après un séjour de sept à huit semaines, ils reparais- sent ayant acquis une taille et un poids considérables et sont dé- signés, à partir de ce moment, sous le nom de Grisles ou jeunes Saumons. Ce sont ces Grisles qui remontent les cours d’eau à une certaine époque en compagnie d’autres individus plus âgés; mais, TT ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 803 L d’après M. Koehler et M. Kunstler, ce n'est pas, comme on le _ croyait jusqu'ici, pour aller frayer dans la partie haute des fleuves, ils vont simplement achever leur évolution, et se transformer en Bécards, êtres de couleur terne, et extrêmement maigres qui sont les individus reproducteurs. Suivant M. Kunstler la ponte s’effectue du mois de septembre au 13 novembre et, après cette date, les Bé- cards redescendent à la mer pour y reprendre des forces et ac- quérir de nouveau les caractères des Saumons proprement dits. La reproduction des Saumons serait biennale et non pas annuelle. _ Persuadés de l'exactitude de ses observations, M. Kunstler’et après lui M. Koehler demandent une révision de la législation actuelle de la pêche du Saumon. E. O0. LA TRUITE DE L'OuEn Zour, par M. Am. BERTHOULE, secrétaire géné- ral de la Société d’acclimatation. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 24, p. 1182, avec fig.) Des hauts sommets des montagnes qui s'étendent à l’ouest de Philippeville descendent des torrents dont les eaux, fraiches et limpides, sont peuplées, dans leur cours supérieur, de Truites appartenant à une espèce probablement indigène, que les Arabes désignent sous le nom de Æouta m'ta oued Zour, Poisson de l’Oued Zour, le principal torrent de la région. Cette espèce qui a été signalée dès 1855 par M. le colonet Lapasset, commandant supérieur du cercle de Phihppeville, et que M. Duméril a proposé d'appeler Salar macrostigma, est la seule Truite que l’on rencontre dans nos possessions africaines. Introduite en 1869 par les soins du capitaine. Vivensang, chef du bureau arabe, dans l’Oued Zadra, elle sem- blait devoir s'étendre, de proche en proche, dans la plupart des cours d’eau de la région, lorque, pendant l’été de 1881, de for- midables incendies qui réduisirent des forêts en cendres et des pluies diluviennes qui entrainèrent ces cendres dans les torrents, vinrent détruire des milliers de Poissons. Heureusement quelques rüisseaux peuplés de Truites se trouvèrent en dehors de la zone ravagée par le fléau, de sorte qu'on put, en peu de temps, faire reconquérir à l'espèce les domaines qu’elle avait perdus. Pour faci- liter le repeuplement il a été dressé par les soins de M. Ribeau- court, ingénieur en chef des ponts et chaussées à Philippeville, 804 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES une carte détaillée que M. Am. Berthoule a reproduite et qui indique outre les cours d’eau habités naturellement par les Truites de l’Oued Zour, ceux où il serait facile de l’introduire. E. 0. LA MALADIE DU BARBEAU (Bareus vuzGanis L.), par M. le Dr GrraR», de Washington. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 88, p. 294.) Durant l’été de l’année dernière les pêcheurs et les riverains de la Seine ont vu flotter à la surface du fleuve de nombreux Bar- beaux morts et l’on a remarqué que ces Poissons présentaient des ampoules plus ou moins nombreuses. En examinant un de ces Bar- beaux, récemment pêché et qui n’avail pas encore succombé à la maladie, M. le docteur Girard a constaté que les ampoules, qui offraient l'aspect d’abcès, ne renfermaient cependant aucun liquide mais étaient constituées par une masse homogène, de nature adi- peuse, logée dans l'épaisseur des muscles dorsaux d’où elle se laissait énucléer. La substance formant l’ampoule n’était donc pas née au détriment des muscles, elle avait été déposée sous la peau et, en augmentant de volume, avait fini par atteindre le niveau de la colonne vertébrale. Par la dissection M. Girard s’est assuré que cette substance avait été déposée par la série des pores aquifères constituant la ligne latérale. Il suppose que lorsque l’ampoule qui affecte un des côtés du Poisson a acquis certaines dimensions, la natation de l’animal devient difficile par suite du déplacement du centre de gravité, et que plus tard le Poisson vient à la surface où il meurt asphyxié. E. O. NOTE SUR LES CRUSTACÉS DU GENRE PErocarcinus, par M. A. Mr Enwarps. (Vouvelles Archives du Muséum d'histoire naturelle, 1890, 3° série, t. IT, 2° fasc., p. 169 et pl. XII et XIII.) M. A. Milne Edwards a reconnu que le genre Pelocarcinus d'Henri Milne Edwards, genre qui avait été primitivement nommé Gecarcoidea par cet auteur, ne peut être séparé des genres Aylæo- carcinus (Wood Mason) et Limnocarcinus (De Man) et doit être ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 805 appelé Pelocarcinus, en vertu des lois de la priorité. Il fait con- naître dans ce groupe deux espèces nouvelles, Pelocarcinus Marchei et P. Cailloti dont les types ont été obtenus sur l’ile des Deux- Sœurs (Philippines) par M. Alfred Marche et dans les îles Loyalty par M. Caillot. E. 0. LE SCyLLaiRE, par M. Remy Saimr-Lour. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 88, p. 247, avec fig.) * M. Remy Saint-Loup décrit les caractères antérieurs, les mœurs et les métamorphoses de ce Crustacé marin et indique les pro- cédés qu'il conviendrait d'employer pour faire éclore dans des aquariums les œufs de Scyllaires, pour favoriser le développement des larves et pour assurer ainsi la propagation d’une espèce fort recherchée à cause de la délicatesse de sa chair. E. O. LES AMPHIPODES DU BouLonnais, par M. Jules Bonnier. (Bull. scien- tifique de la France et de la Belgique, 1890,t. XXII, 1°° partie, p- 479 0 DI- VIIP A € Ces notes font suite à celles que M. Bonnier a publiées en 1889 dans le même recueil (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 781). Elles concernent le Microprotopus maculatus Norman, l’un des plus petits Amphipodes que l’on puisse rencontrer sur nos côtes et la Cressia dubia Spence Bate. L'auteur étudie avec le plus grand soin la structure et la distribution géographique de ces deux espèces dont il établit la synonymie. E. O. SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE DE CALLIANASSE DU GOLFE DE NAPLES (C4ALLIA- NASSA TRUNCATA), par MM. Alfred Grarp et Jules Bonnier. (Pull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 1"°partie, p. 362, avec fig.) MM. Giard et Bonnier ont recu en communication, de M. le pro- fesseur A. Dohrn, directeur de la station zoologique de Naples, une 806 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES importante collection d'Épicarides recueillie dans le golfe. Avant de procéder à l’étude de cette collection ils ont examiné minutieu- sement les hôtes sur lesquels vivaient ces Crustacés parasites et ils ont découvert ainsi une nouvelle espèce de Callianasse, de petite taille, qui est fréquemment infectée par deux espèces de Bopyriens. Ils proposent de donner cette Callianasse, qu’ils décri- vent comparativement à la Callianassa subterranea, le nom de C', truncata. E. O. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FAUNE DE LA ROUMANIE, par M. le D' Léon C. Cosmovict. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2e série, n° 88, p. 249, avec fig.) La faune de la Roumanie étant presque entièrement inconnue, M. Cosmovici se propose de publier successivement tout ce qui lui paraîtra important sur les animaux de ce pays. Aujourd'hui il publie le résultat de ses observations sur les Crustacés d’eau douce du genre Daphnia. Il à recueilli en masse dans les bassins de la ville de Jassy et du jardin public les Paphnia pulex et D. magna et il a trouvé en outre, dans les eaux des étangs, ia Paphnia brachiata et, dans les eaux douces courantes, une nouvelle variété de D. sima et une espèce nouvelle, /. spineta, dont il donke la description. E. O. LES COPÉPODES MARINS DU BouLonnais, par M. Eug. Canu. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 2° partie, p. 469, et pl. XXIII à XXV. Cette partie du Mémoire de M. Eug. Canu (voir pour les parties précédentes même Recueil, 1888 t. XIX; Revue des Trav. scienti- fiques, t. IX, p. 892) est consacrée aux Calanides pélagiques dont l’auteur signale ou décrit onze espèces appartenant aux genres Paracalanus, Clausia, Centropages, 1sias, Temora, Acartia, Para- pontella, Labidocera et Pontella. La liste des espèces est suivie d’une étude sur les caractères sexuels secondaires chez les Copépodes. Il a constaté, chez les types normaux qui vivent libres, que les caractères sexuels des mâles ANALYSES:ET*ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 807 ne sont point limités aux formes extérieures et il a rencontré dans le genre Acartia des différences analogues à celles qui ont été observées par Giesbrecht chez le Temora longicornis et le Centro- pages hamatus et qui portent sur le développement des muscles des pattes natatoires ou des antennules. Ces différences lui parais- sent être en rapport avec l'hyperpolyandrie, Chez les Copépodes parasites ou commensaux M. Canu a trouvé le dispositif inverse de celui qu'il à observé chez les Copépodes libres, puisque c'est le sexe femelle qui est plus profondément transformé, mieux organisé que le sexe mâle. Comme ïl paraît prouvé que chez les Doropygiens du Boulonnais les femelles sont beaucoup plus nombreuses que les mâles, c’est probablement ici l’hyperpolygynie qui est la cause déterminante des différences constatées. | | En terminantM. Canu fait ressortir les relations qui existententre ces faits et la question de la progénèse telle qu’elle a été exposée par M. Giard dans ses études sur la sexualité (La castration para- sitaire, Bulletin scientifique, 1887, t. XVIIL, p. 23 et Contributions à l'étude des Bopyriens, en collaboration avec M. Bonnier, 7ra- vaux du Laboratoire de Wimereux, 1887,t. V, p. 212; voir Revue des Trav. scientifiques, t. VIIL, p. 777). E. O. Rs DESCRIPTION DU ScxwacxeriA FORBESI N. GEN. ET SP., CALANIDE NOU- VEAU RECUEILLI PAR M. SCHMACKER DANS LES EAUX DOUCES DES ENVI- RONS DE SHANGHAÏ, par M. S. A. PoPre et Jules Ricrarp. (Mémoires de la Soc. zoologique de France, 1890, 3° année, 4e et 5° parties, p. 396 et pl. X.) MM. Poppe et Richard décrivent le mâle et la femelle de cette espèce nouvelle, qui constitue le type d’un genre nouveau et qui se distingue de tous les Calanides connus par la présence, chez la femelle, de deux sacs ovigères comme chez les Cyclops. Le genre Schmackeria possède cependant son caractère en commun avec le genre Poppella, celui d’avoir à la fois les cinquièmes pattes de la femelle uniramées et toutes les pattes natatoires triarticulées (voir J. de Guerne et J. Richard, Révis. des Calanides d'eau douce, Mém. de la Soc. zooi., 1889, t. Il, p. 60 et 149; Revue des 1rav. scientifiques, t. X, p. 630). E. O. 808 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PRODROME D’UNE MONOGRAPHIE DES ÉPICARIDES DU GOLFE DE NAPLES, par MM. Alfred Grarp et Jules Bonnier. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 1re partie, p. 367, avec fig.) e M. le professeur Dohrn, directeur de la station zoologique de Naples, a envoyé en communication à MM. Giard et Bonnier une collection d’Epicarides recueillie dans le golfe. Cette collection ren- ferme douze espèces dont la plupart sont peu connues. Avant d'en : faire l'étude monographique, MM. Giard et Bonnier publient quel- ques considérations préliminaires sur les espèces critiques et don- nent la liste sommaire des diverses formes d'Épicarides observées jusqu’à ce jour dans la Méditerranée. Ils établissent la synonymie du Bopyrus palæmonis Risso et après avoir passé en revue les autres espèces du même groupe, établissent les caractères diffé- rentiels du Bopyrus Helleri et d’une espèce nouvelle du golfe de Naples, le Bopyrus xiphas, parasite de Palæmon xiphias. Dans le genre Palægyge, MM. Giard et Bonnier signalent plusieurs espèces également nouvelles, savoir: P. Dohrni, parasite de la Callianassa truncata G. et B.; P. callianassæ, parasite de la Callianassa subter- ranea Mont. et P. insignis, parasite de la Munida Bamffia Penn. Le genre Athelges, qui n'avait pas encore été signalé dans le golfe de Naples, s’y trouve représenté par deux espèces dont l’une, para- site de l’£'upagqurus Prideauxi, est décrite sous le nom d’Athelges Prideauxi, tandis que l’autre est appelée A. quitara. MM. Giard et Bonnier établissent ensuite lasynonymie du Cepon portuni qui doit porter le nom de Portunicepon cervicornis Risso; ils montrent que l’Aexona parasitica de ce dernier auteur n’est probablement que le mâle d’un Bopyre; enfin ils donnent la liste des Épicarides observés jusqu’à ce jour dans la Méditerranée, liste qui comprend 39 espèces. E. O. DIAGNOSE D’UNE NOUVELLE ESPÈCE D’ACARIENS, LE PayzrocoPres BALLEI (NazEpA;, par M. E. BarLé. (Bull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles d'Elbeuf, 1890, 9° année, 1% et 2° semestres, p. 83.) Cette espèce nouvelle, qui se place à côté du Phyllocoptes Schlechtendali (Poirier), à été découverte sur la face inférieure des” ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 809 feuilles du Zilia grandifolia atteintes d’Erineum des nervures, en compagnie de quelques Phytoptus Tiliæ, dans le jardin public de Vire. E. O. UN TYPE NOUVEAU DE SARCOPTIDES PLUMICOLES, LE C'HIRODISCUS AMPLEXANS G. N., SP. N., par MM. E. TrougssarT et G. NEUMANN. (Bull. scien- tifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXIT, 1°° partie, p. 392, pl. XXI.) É | Sous le nom de Chirodiscus amplexans se trouve décrite et figurée dans cette note une espèce nouvelle de Sarcoptides plumicoles que M. Trouessart a rencontrée sur des spécimens de Podarqus stri- goides d'Australie, faisant partie de la collection du Muséum d’his- toire naturelle. Cette espèce, qui constitue le type d’un genre nou- veau, se fait remarquer par une modification profonde dans la conformation des membres antérieurs dont les deux derniers tiers sont aplalis et fortement recourbés et concaves avec leur face in- férieure, offrant ainsi une disposition analogue à celle qu’on ob- serve chez le Myiobia musculi, espèce de la famille des 7rombi- didæ, parasite de la Souris. Grâce à cette disparition, le Chirodiscus amplexæans peut embrasser fortement la tige des plumes décom- posées du Podarge, qui pendant le jour se tient sur les arbres, le corps ramassé en boule et le plumage hérissé. E. 0. LA DISTRIBUTION DES ORGANES DU GOUT DANS LES INSECTES. — DES 08- SERVATIONS DE MEINERT (1860), FoREL (1874), Josepx (1877), KüNc- KEL ET GAZAGNAIRE (VOLUCELLA, 1881), KRAEPLIN (1882), et WIcL (1885), par M. A.-S.Pacrarn. (Assoc. française pour l’avancement des sciences ; compte rendu de la 1 8° session, Paris, 1889, 2° partie, Notes et Mémoires [reçus en 1890], p. 592. Après avoir rappelé qu'on a découvert des organes du goût silué sur ou près de la base des maxillæ et de la lingua des Formi- aidæ, des Vespa et des Apis et que l’épipharynx, sur lequel ces organes Se montrent en abondance, a été décrit chez divers Hymé- noptères et Diptères par plusieurs anatomistes, M. Packard si- gnale l’absence d'organes dégustateurs sur l’épipharynx des #10 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Thysanoures et le développement plus ou moins grand de ces mêmes organes chez divers Orthoptères, chez les Odonates, chez les Névroptères proprement dits et chez une foule de Coléoptères. E. O. . CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DES ORGANES LUMINEUX CHEZ LES INSECTES, par M. H. V. WiLowieskt, privat-docent à l'Université de Lem- berg. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1896, t. XXII, 1'e partie, p. 166.) Grâce à l’obligeance de M. le professeur Goeldi, de Rio-Janeiro, M. Wielowiejski a pu avoir à sa disposition de nombreux maté- riaux de comparaison qui lui ont permis de compléter les recher- ches qu’il avait entreprises en 1881 sur le Lampyris italica. Il a pu ainsi étendre ses investigations des Lampyrides aux Pyrophorides et il a exposé le résultat de ses recherches dans un mémoire qui a été publié dans le n°du 18 novembre 1889 du Zoologische Anxei- ger (n° 321) et dont le Bulletin scientifique donne la traduction. Sur divers points l’auteur est en contradiction avec M. R. Dubois. TL signale notamment la présence, dans les organes lumineux des Lampyrides et des Pyrophorides, d’un réseau très riche de cana- licules trachéens et il admet que la combustion organique a une part énorme, sinon exclusive, dans la production de la lumière, tandis que M. Dubois, dans sa Contribution à l'étude de la produc- hon de la lumière par les êtres vivants (voir Revue des Trav. scien- tifiques, t. VIT, p. 167) décrit le système trachéen des plaques lu- mineuses des Pyrophores comme étant très peu développé et considère la lumière comme un phénomène concomitant de la formation des substances cristallines qui existent dans les organes lumineux. Cette cristallisation, d’après M. Dubois, aurait son point de départ dans une destruction antérieure de la matière vivante, dans une histolyse des cellules lumineuses. D'après M. Wielowiejski, au contraire, il y aurait dans les or- ganes lumineux des Lampyrides et des Pyrophorides deux cou- ches de cellules, savoir une couche supérieure uratique, bourrée de cristaux, et une couche inférieure lumineuse, formée soit de cellules à protoplasma normal, rempli de gros et de petits cris- taux solubles dans l’alcool, les acides et les alcalis, soit de sortes de cylindres ou suites de cellules rentrant dans la catégorie des ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 811 Œnocytes. Ces cellules seraient parfois, comme l’a reconnu Hei- nemann, perforées par des capillaires trachéens et se trouveraient ainsi plus particulièrement adaptées pour la fonction lumineuse, grâce à la pénétration de l’air dans leur intérieur. E. 0. ÉTUDE SUR LES INSECTES D'EAU DE SAÔNE-ET-LoIRE, par M. C. MARCHAL (du Creusot), membre de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire. (Travail manuscrit présenté au Congrès des So- ciétés savantes en 1890.) L'auteur donne dans cette étude la liste de toutes les espèces d’Insectes, appartenant à la faune du département de Saône-et- Loire, qui séjournent constamment dans l’eau ou qui y passent certaines périodes de leur existence. Cette liste comprend des Co- léoptères, des Hémiptères, des Diptères et des Névroptères for- mant un total d'environ 200 espèces, pour quelques-unes des- quelles l’auteur a réuni des observations concernant les noms, la distribution géographique ou l'habitat. E. O. COLLECTION D'INSECTES FORMÉE DANS L'INDO-CHINE, PAR M. PAVIE, CONSUL DE FRANCE AU CAMBODGE. COLÉOPTÈRES, Cesrloninæ, Raip1po- cerlnæ, Dascirinæ, Maracoperwinz, par M. J. BourGEoISs, ancien président de la Société entomologique de France. (Vouvelles Archives. du. Muséum d'histoire naturelle, 1890, 3° série, t. II, 2e fasc., p. 179.) Dans ses explorations dans l’Indo-Chine, M. Pavie a formé une collection d’Insectes et d'Arachnides comprenant 915 espèces et 3,917 individus. La détermination de ces spécimens et la publica- tion du catalogue ont été confiées par M. le professeur E. Blan- chard à plusieurs collaborateurs, MM. Lucas, Poujade, Fallou, Bigot, Ch. Brongniart, Lesne, Allard, Bourgeois, Lefèvre et E. Simon. Chargé de l’étude d’une partie des Coléoptères, M. J. Bour. geois publie aujourd’hui la liste des Cebrionidæ, des Rhipidoce- ridæ, des Dascillidæ et des Malacodermidæ recueillis par M. Pavie et fait connaitre plusieurs espèces nouvelles qu’il nomme Zichas 812 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Phoca, Diaphanes pygidialis, D. patruelis, D. fenestrella, Luciola immarginata, L. succincta, Cantharis (T'elephorus) Paviei et Laius amænus. E. O. COLLECTION D'INSECTES FORMÉE DANS L'INDO-CHINE PAR M. PAIE, CONSUL DE FRANCE AU CAMBODGE. Czrrrinæ, Eumorpinx, par M. Edouard LEFÈVRE, ancien président de la Société entomolo- gique de France. (Nouvelles Archives du Muséum d'histoire na- turelle, 1890, 3° série, t. IT, 2° fasc., p. 1809.) M. E. Lefèvre donne la liste des Clytridæ et des Eumolpidæ rapportées par M. Pavie et décrit plusieurs espèces nouvelles ap- partenant à ces deux groupes, espèces qu'il désigne sous les noms de Zitubæa Paviei, Diopromorpha (Ætheomorpha) variegata, Chrysolampra verrucosa, Heteraspis æneipennis, Colasposoma affine, Tricliona melanura, Corinodes Paviei, C. deletus, Chrysochus con- spectus, Colaspoides Paviei, C. ovalis et C. prasina. E. O. LL Les INSECTES vÉsIcANTS, par M. H. BEAUREGARD, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle de Paris. (1 vol. in-8° et 550 p. avec 34 pl. et 44 fig. dans le texte, Paris, 1890, Félix Alcan, édit.) La belle étude monographique que M. H. Beauregard vient de publier intéresse aussi bien les médecins et les pharmaciens que les naturalistes. Les premiers en effet pourront puiser de très uliles renseignements dans le chapitre où l’auteur expose le résultat de ses recherches sur le siège de la cantharidine chez les Insectes et sur le pouvoir vésicant comparé chez un grand nombre d’espèces prises dans tous les genres; les entomologistes, de leur côté, liront avec fruit Les chapitres consacrés à l'étude del’appareilsquelettique, du tube digestif, du système respiratoire, du système nerveux et des organes de la génération et la description des mœurs si cu- rieuses des larves. Ils y trouveront en outre des observations nou- velles sur le développement dans les principaux genres et enfin un genera raisonné et un Catalogue complet, avec notes synonymi- ques et bibliographiques de toutes les espèces connues d’Insectes vésicants. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 813 _ MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DE L'Ar1oPs PyreNæus Muts., par M. le capitaine XAMBEU. (Le MNaturaliste, 1890, 12° année, n° 90, P- 279.) M. le capitaine Xambeu décrit les trois états, larve, nymphe et insecte parfait, de cette espèce qu'il a rencontrée aux environs de Ria. E, 0. ÉTUDE SUR LE CocorryPes DACTYLIPERDA FABR., INSECTE NUISIBLE AUX PLANTATIONS DE DATTIERS, par M. DEcAux, membre de la Société entomologique de France. (Revue des sciences naturelles appli- quées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 21, p. 1038, avec fig.) M. Decaux a pu, grâce à la bienveillance de MM. les commissaires des différents pays, prélever quelques échantillons des graines ou des fruits contaminés qui se trouvaient nécessairement parmi les nombreux produits végétaux amenés à l'Exposition universelle de 1889; il a réussi à faire éclore les Insectes logés dans ces graines, à suivre leurs métamorphoses et, dans certains cas, à découvrir les moyens d’en arrêter la propagation. Dans l'étude que nous avons sous les yeux M. Decaux s'occupe du Cocotrypes dactyliperda, In- secte de la famille des Scolytidæ, qui se propage avec une rapidité effrayante dans les plantations de Dattiers de l’Algérie et de la Tunisie après s'être attaqué primitivement aux fruits du Chameæ- rops humilis. Aussi M. Decaux conseille-t-il de récolter avec soin, quelque temps avant la maturité, tous les fruits des Chamærops croissant dans le voisinage des Dattiers, afin de les détruire, et de faire disparaître également tousles noyaux des dattes consommées sur place. E. O. NOTE SUR LA BaraysciA meripionaris, par M. DELHERM DE LARCENNE. (Feuille des jeunes Naturalistes, 1890, 21° année, n° 242, p. 36.) M. Delherm de Larcenne indique les caractères distinctifs des deux sexes du Bathyscia meridionalis qu’il a rencontré sur les co- teaux calcaires séparant le bassin du Gers de celui de la Baïse. E. O. REVUE DES TRAV. SCIENT. — T. XI, n° 11. 56 814 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ÉTUDES SUR LES ORGANES APPENDICULAIRES DU ÂoRFICULA AunICuLAnIA Li, par M. L. JAMMES, licencié ès sciences naturelles. (Bu/l. de la Soc. d'histoire naturelle de Toulouse, 23° année, 1889 [reçue en 1890], p- 166, avec fig.) En étudiant les Forficulidæ des environs de Toulouse, M. Jam- mes a constaté avec surprise de nombreuses lacunes dans les don- nées que l’on possède sur l’anatomie exacte de ce groupe : il se propose done de publier quelques observations nouvelles qu’il a faites en commencant par ce qui est relatif aux organes appendi- culaires. Il examine la structure des antennes, de l'appareil mas- ticateur, de l’appareil locomoteur, de l’appareil du vol et des for- cipules chez la Forficula auricularia. E. O. LES SAUTERELLES EN ÎRAK-ARABI ET LEUR EXTERMINATION, par M. Cons- tantin M. Méraxas. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 12, p. 584.) Depuis 1884 jusqu'en 1887, l'Irak-Arabi a été ravagé par des hordes de Criquets appartenant, pour la plupart à l'espèce ap- pelée Acridium peregrinum et par des sortes de Locustes nommées dans le pays Z'chihtim et plus ou moins semblables à la Locusta vi- ridissima. Pour la destruction de ces Insectes on a eu recours sur- tout au ramassage des coques ovigères; mais certains Oiseaux et particulièrement des Mouettes qui vinrent dans le pays par milliers rendirent aussi d'excellents services. Enfin M. Métaxas est porté à croire, d’après diverses observations, que le plâtre pourrait être employé avec succès pour l’anéantissement des larves des Cri- quets. E. O. PUuRETÉ DE LA RACE CHEZ LES ABEILLES, par M. C. K. (Revue des scien- ces naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimation, 1890, n°22; D) 4103) M. Granœnhorst a proposé dans le Bienen Zeitung de construire un assez vaste pavillon en bois sans aucune ouverture laissant a AU EUR TS STE ELITE ETES ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 815 pénétrer la lumière solaire, mais éclairé à l'électricité, d'y planter divers végétaux mellifères et d’y installer une ruche pourvue d’une jeune mère. L’éleveur, caché dans les massifs, serait alors, dit-il, à même d'observer le moment de la fécondation et de ne laisser féconder la mère que par des mâles de race pure. Un éleveur au- trichien a indiqué de son côté un moyen plus pratique et moins dispendieux, consistant simplement à rogner de deux millimètres les ailes de la mère. Celle-ci ne pouvant s'éloigner est forcément prise par les mâles de la ruche. 0 CATALOGUE DES MELLIFÈRES pu Sun-OuesT, par M. J. PÉREZ, profes- seur à la Faculté des sciences de Bordeaux. (Actes de la Soc. lin- néenne de Bordeaux, 1890, t. XLIV, 5° série, t. IV, 2e et 3° livr., pa.) | Dans ce travail se trouvent énumérées toutes les espèces d’A- beilles qui ont été observées jusqu'à ce jour dans la région com- prise entre la Garonne, les Pyrénées et l’Océan, région qui est exceptionnellement riche en Apiaires. La plupart de ces espèces cependant ne sont pas exclusivement propre au sud-ouest aqui- tanien et se retrouvent en Provence, en Languedoc, en Hongrie, en Sicile, en Algérie, en Angleterre ou en Scandinavie. M. Pérez, dans une introduction qu’on lira avec le plus grand intérêt, établit, en effet, que les Apiaires, et probablement la plupart des Hymé- noptères, échappent par leur grande mobilité aux principales causes qui déterminent la spécialisation des faunes locales et que l'indifférence de la plupart de ces animaux, quant aux espèces végétales qui les nourrissent, ajoute encore à la facilité d'exten- sion de leurs habitats. Cette extension, dit M. Pérez, est en géné- ral fort vaste en longitude, beaucoup moins en latitude et il n’y a pas lieu d'admettre, pour les Apiaires, l'existence de zones paral- lèles de latitude et d'altitude analogues à celles qui ont été recon- nues pour les plantes. Les Abeilles alpines du sud-ouest, c’est- à-dire celles qui, dans les Pyrénées, habitent exclusivement la montagne, ne comptent qu’une faible minorité d'espèces septen- trionales, de telle sorte que l'altitude ne paraît pas augmenter les analogies de la faune apidologique alpine avec la faune septen- trionale. Parmi ces espèces alpines il en est quelques-unes qui, dans d’autres régions, vivent dans la plaine; d’autres ont même 816 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES été observées dans des contrées plus méridionales et un petit nombre seulement n’ont jamais été rencontrées qu’à de grandes hauteurs, sans qu’on puisse en conclure qu'elles ne pourraient pas s'adapter au climat et à la flore de zones moins élevées. Le catalogue de M. Pérez renferme {91 espèces qui sont répar- ties en 43 genres et sur lesquelles 66 sont exclusivement alpines, 196 sont communes à la plaine et à la montagne et 229 sont pro- pres à la plaine. Un assez grand nombre de ces espèces sont nou- velles et celles d’entre les formes inédites qui rentrent dans la famille des Apides se trouvent décrites dans un appendice : elles portent les noms de Chelostoma incertum, Heriades rubicola, An- thidium breviusculum, Megachile Buyssoni, M. pyrenæa, M. decepto- ria, M. dorsalis, Cœlioxis obtusa, Nomada glaucopis, N. discedens, N. excisa et N. glaucopis. E. O. . RECHERCUES SUR LES MŒURS DE QUELQUES ESPÈCES ALGÉRIENNES D HYMÉ- NOPTÈRES DU GENRE OsurA, par M. Ch. FerTon. (Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 1890, vol. XLIV, 3° série, t. IV, 3° livr., p. 201.) | M. Ferton a fait de très intéressantes observations sur le mode de nidification de trois espèces d’Osmies dont deux sont nouvelles (Osmia fossoria Pérez et Osmia Fertoni Pérez) et dont la troisième (Osmia annulata Latreille) est peu connue. Cette dernière fait son nid dans la terre ferme et place, au fond d’un trou vertical, une cellule fabriquée avec de petits morceaux de pétales de Centaurea micracantha Duf. Les deux autres sont hélicophiles et choisissent d'ordinaire les coquilles de l’Aelix pisana var. minor et de l’Helix acompsiella. E. O. HERMANN MULLER ET LA COLORATION DE L'APPAREIL COLLECTEUR DES ABEIL- LES, par M. J. PÉREZ, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux. (Mémoire de la Soc. des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1890, 3° série, t. V, 2€ fascic., p. 2309.) M. J. Pérez conteste l'exactitude de l’hypothèse émise par Her- mann Müller dans l'£ncyclopædie der Naturwissenschaften et d’a- RARE 2 NP CNRS EE SSP DRE ES are HOT RE - 4 RENE af \ F ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 817 près laquelle les poils de l’appareil collecteur des Abeïlles auraient une tendance manifeste à prendre la couleur du pollen qu'ilsamas- sent. Il commence d’abord par établir qu'il n’y a peut-être pas une seule Abeille dont les brosses offrent exactement la couleur éclatante du pollen et il démontre ensuite, par des chiffres, que parmi les Podilégides le nombre des espèces dont la brosse ne pré- sente pas une coloration comforme à l'hypothèse l’emporte de beaucoup sur le nombre des espèces à brosse rousse ou jaunâtre. Chez les Gastrilégides même, la brosse parait adopter la teinte qui s'éloigne le plus possible de celle du pollen. En résumé, dit M. Pérez, dans l’ensemble des Mellifères, la ma- jorité des espèces, contrairement à l’affirmation de H. Müller, ont la brosse colorée autrement que le pollen et parmi celles qui pré- sentent une coloration analogue, la couleur de la brosse est pré- cisément celle de la vestiture générale et ne réclame par suite aucune explication particulière. Après avoir montré que l’hypo- thèse de H. Müller est erronée quant aux faits mêmes, M. Pérez rappelle que les femelles des Mellifères n'amassent point de pollen dans leurs brosses avant d’avoir été fécondées que, par conséquent, les mâles n’ont point à s'inquiéter de la couleur qu'emprunteraient au pollen les brosses de leurs compagnes, puisqu'ils s'unissent à celles-ci avant qu’elles récoltent. Ce n’est pas, dit le savant pro- fesseur de la Faculté de Bordeaux, la vue d’une patte jaune ou blanche qui avive ou alanguit l’ardeur des mâles et ceux-ci ont pour se guider un sens subtil qui rectifie les erreurs de la vue, si confuse chez les Abeilles. E. O. LE CRAPAUD ET LES RUCHES, par M. C. K. (Revue des sciences natu- relles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, n° 22, p. 1104.) M. Guétier, membre de la Société russe d’acclimatation, a eu l’oc- casion de constater que les Crapauds étaient très friands d’Abeil- les. Plusieurs de ces Batraciens, tués dans le voisinage d’un rucher, avaient l’estomac bourré d’Abeilles capturées une à une à l’entrée de la ruche. EE O. 818 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ACCLIMATATION DES TRIGONES ET DES MÉLIPONES, par M. C. Kranrz. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, n° 23, p. 1160.) Cet article est le résumé d’une communication faite par M. N. Zograf à la Section d'apiculture de la Société impériale russe d’accli- matation et donnant de très intéressants détails sur l'introduction et l’élevage en Moravie d’une espèce de Trigone américaine, la Trigona lineata. Le 28 juillet 1879 le professeur Tomachek, de Brünn(Moravie), fut informé qu'on avait trouvé, dans le creux d’un morceau de bois de Santal envoyé de l'Amérique centrale, un essaim d’Abeilles qui, par la-suite, furent reconnues appartenir à l'espèce susdite. Cet essaim confié à M. Mendl, prélat d’Altbrünn, fut placé dans une ruche, et y construisit de nouveaux rayons. Grâce aux précautions prises par le Père Mendl, les Trigones sup- portèrent fort bien l'hiver de sorte qu’on peut les considérer comme à peu près acclimatées. Le fait que ces Insectes avaient sé- journé dans un morceau de bois qui avait été séché avant d’être expédié en Europe et qui avait même servi de lest à un petit navire, témoigne d’ailleurs suffisamment de la vitalité de l'espèce. Des Mélipones américaines, élevées par M. Drury, de Bordeaux, n’ont pas montré la même force de résistance et, après être deve- nues apathiques dès le mois de septembre, ont toutes succombé avant la fin de décembre. E, O0. NOTE SUR LES HYMÉNOPTÉROCÉCIDIES EN QUENOUILLE DE DIVERS QUERCUS, par M. Emile Baité. (Pull. de la Soc. d’études des sciences natu- relles d’'Elbeuf, 1890, 9° année, 1°r et 2° semestres, p. 106.) M. Ballé décrit quatre Hyménoptérocécidies en quenouille qu'il a observées sur des Chênes de diverses espèces, savoir: 1° l'Hy- ménoptérocécidie de l’Andricus Giraud Wachtl. (A. Callidoma Adl.), forme agame d’A. cirratus Adl., 2° celle de l’Andricus Mal- pighii Adl., forme agame de l’A. nudus Adl.; 3° celle de l'A. Cal- lidoma (Gir., forme agame d’une espèce dont la forme sexuée est encore inconnue; 4° celle de l’A. seminationis Adl., Cynipide sans génération alternante. É SOS ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 819 NoTE SUR LES GALLES DES Rosiers, par M. Émile BaLté. (Bull. de la _ Soc. des sciences naturelles d'Elbeuf, 1890, 9° année, 1° et 2° se- mestres, p. 51.) M. Ballé décrit trois sortes de Galles qui se rencontrent sur di- vers Rosiers et qui sont produites sur trois Hyménoptères cynipides du genre Æ#hodites: Rh. Rosæ L., Rh. eglantariæ Hart., À. spino- sissimae Gir. E. O. À COLLECTION D’'INSECTES FORMÉE DANS L'INDO-CHINE, PAR M. PAVIE, CON- SUL DE FRANCE AU CAMBODGE. DIPTÈRES, par M. J.-M.-F. Brcor. (Vou- velles Archives du Muséum d’histoire naturelle, 1890, 3° série, t. II, ° fasc., p'202:) Dans la collection formée par M. Pavie, M. Bigot à trouvé plu- sieurs espèces nouvelles de Diptères qu’il décrit sous les noms de Tabanus leucosparsus, Bellardianigrotecta, Atylotus melanognathus, A. laotianus, Hæmatopota? cilipes, H.? prochycera, H.? macrocera, Philodicus rufiventris et Eristalomyia eunotata. 0; PAPILLONS RECUEILLIS AU JARDIN (MonT Branc), par M. René Bray. (Bull. de la Soc. d’études des sciences naturelles d'Elbeuf, 1890, 9° année, 1°r et 2° semestres, p. 39.) Le Jardin, bien connu des alpinistes qui ont exploré le massif du Mont Blanc, est un rocher qui émerge au milieu du glacier de Talèfre et qui se couvre au mois d’août d’un beau gazon et d’une multitude de fleurs alpestres. Ces plantes attirent quelques Lépi- doptères et M. René Blay a pu recueillir, à cette altitude de 2,997 mètres, les suivantes : Melitæa cynthia. Argynnis pales, Ne- meophila plantaginis var. matronalis, Setina aurita var. ramosa. Toutes ces espèces et variétés appartiennent naturellement à la faune alpine et la seconde est voisine de l’Argynnis polaris, papil- lon qui a été trouvé sur la côte du Groenland par 81°38’ de lati- tude. Les Lépidoptères remontent d’ailleurs dans les montagnes à une altitude considérable, et d'après M. Musset (Note présentée à l’Académie des sciences en 1882) ils constituent dans les Alpes 820 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES françaises, avec les Diptères et certains Hyménoptères, la majo- rité des Insectes au-dessus de 2,300 mètres. E. 0. LA SOIE EN TURQUIE ET DANS LA TRANSCAUCASIE, par M. J. P. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'accli- matation, 1890, 37° année, n° 20, p. 1066.) Dans le vilayet d'Andrinople la sériciculture est en décadence, par suite de l'invasion de la pébrine que les propriétaires n’ont pas cherché à combattre et de la destruction d’un grand nombre de Müriers pendant la guerre turco-russe; au contraire, le vilayet de Brousse peut être compté parmi les provinces de la Turquie où l'élevage du Ver à soie et les industries qui en dépendent ont acquis le plus de développement. La sériciculture est également l’une des principales industries de la Transcaucasie russe, où l’on n’élève plus guère, toutefois, l’ancienne race circassienne, celle-ci ayant été remplacée par les Vers à soie de Turquie ou d'Europe. E. 0. SUR LA CULTURE DU VER A SoIE DU MURIER (Ssricaria wonr LiNNÉ). ÉÊLE- VAGE EXPÉRIMENTAL SOUS LE CLIMAT DE Paris (3e note), par M. J. FarLou. (Revue des sciences naturelles appliquées, pubhée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 12, p. 581.) M. J. Fallou a continué en 1889 les essais qu'il avait commencés en 1887 (voir Bevue des Trav. scientifiques, t. IX, p. 167 et t. X, p. 648) sur la culture du Ver à soie du Mürier et il a obtenu les résultats les plus satisfaisants. Il a eu en même temps la curio- sité de voir ce que donneraient les Vers provenant des sujets anor- maux et rabougris qu'il avait obtenus en maltraitant un certain nombre de Vers (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 794) et il a reconnu que ces Vers acquéraient une taille bien supérieure à celle des producteurs et que leurs cocons dépassaient la moyenne des dimensions des cocons de la race Bione. Mais le nombre des cocons normaux résultant de cette éducation a été plus nombreux que celui provenant de l'éducation de 1888 et la soie n’a pas présenté les qualités voulues. E. 0. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 821 ÉTUDE SUR QUELQUES INSECTES NUISIBLES AUX CULTURES POTAGÈRES : = L'ACROLEPIA ASSECTELLA ZELLER, LE CriocerIS ASPARAGI L. ET LE C. DUODECIMPUNCTATA L.; PROCÉDÉS DE DESTRUCTION, par M. DECcAUx. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d'acclimatation, 1890, 37° année, n° 23, p. 1146.) Depuis quelques années les cultivateurs des environs de Paris et plus particulièrement ceux de Puteaux, Suresnes, Saint-Cloud, Nanterre, Argenteuil, etc., c’est-à-dire des communes situées au nord-ouest et à l’ouest de la capitale, se plaignent des ravages causés dans la culture des Poireaux par une petite larve qu'ils désignent sous le nom de Blanc et qui, après avoir percé le cœur de la plante, remonte jusqu’au niveau du sol, et se file un cocon soyeux. M. Decaux a reconnu que cette larve est la chenille d’un petit Lépidoptère, l’Acrolepia assectella, qui pond ses œufs à la naissance des feuilles engainantes du Poireau. Il conseille, pour détruire l’Insecte, de semer de la suie sur le champ, trois ou quatre semaines après le repiquage du Poireau et de préférence après une petite pluie, ou bien encore d’arroser, aux mêmes époques, les plantations avec une décoction de feuilles de Tabac étendue d’eau, en ayant soin d'opérer le soir ou par une journée sans soleil. Dans les localités où les chenilles de l’Acrolepia exercent leurs ravages, les cultivateurs éprouvent aussi de grandes difficultés à mener à bien les semis d’Asperges, à cause de la voracité de cer- taines larves qui dévorent les jeunes plantes. Ces larves sont celles de Crioceris asparagi et de C. duodecimpunctata qui passent l’hiver à l'état d'insectes parfaits, enfoncés dans la terre ou cachés sous les écorces et qui, au printemps, se réveillent et viennent pondre sur les jeunes feuilles d’Asperges. Les larves qui pour se défendre contre leurs ennemis et pour conserver à leurs téguments une certaine humidité, s’enveloppent de leurs excréments, peuvent être détruites par les mêmes procédés que les chenilles de l’Acro- lepia. E. 0. ENNEMIS DES CULTURES AU QUEENSLAND, par M. H. B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation 1890, 37° année, n° 21, p. 1056.) Ï résulte d’un rapport récent de M. Tryon, assistant curateur 822 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES du Muséum de Queensland, qu’au fur et à mesure que la culture des arbres fruitiers se développe en Australie, les ennemis de la végétation se développent dans une égale proportion. Les innom- brables Pêchers qui bordent les pâturages laissent tomber leurs fruits, rongés au cœur par les larves d’un Diptère du genre T'ephri- hs ; les Pommiers si abondants dans le Queensland sont attaqués par l'American blight ou Puceron lanigère (Schizoneura lanigera), par une sorte de J'ephitis, par deux chenilles de la famille des Géométrides, par une autre larve qui se loge dans les rameaux ét par une sorte d’anthracnose (Glocosporium fructigerum) introduite d'Angleterre. Les Poiriers ont à peu près les mêmes ennemis et d’autres arbres fruitiers ont leurs feuilles et leurs bourgeons ron- gés par la chenille d’une Orgya voisine de notre Ürgya antiqua. La Pyrale des pommes commence même à se répandre dans le Queensland, où elle a été introduite par des pommes expédiées de Tasmanie, tandis qu'un Diptère parasite des pommes, des poires, des coings, des prunes et des oranges, la 7rypela pomonella, parait avoir été importée du Canada et des États-Unis. | Les Coccidés deviennent également très nombreux : parmi eux se trouvent outre l’/cerya Purchasii où Australian bug, le Leca- nium oleæ où Pou de l’Olivier et le Lecanium hesperidum, qui s’at- taquent aux Oranges et aux Citronniers. Des Pucerons comme l’'Aphas brassicæ sont nuisibles aux Choux et aux Turneps et des Sauterelles du genre ŒÆ'dopoda dévastent les prairies artificielles. Enfin des Champignons de diverses sortes se montrent sur les Vignes et sur le Froment. E. O. PRÉDICTION DU TEMPS PAR L'OBSERVATION DES PLANTES ET DES ÎNSECTES, par M. H.B. (Revue des sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. d’acclimatation, 1890, 37° année, n° 20, p. 1005.) Les bergers du canton de Zurich tirent des pronostics de l’état ou de l’odeur des feuilles et des fleurs de l’Alsine, du Caïlle-lait jaune, de la Carline commune, du Souci pluvial, de l'Oxalide ou Pain de Coucou, de la Lampsane commune ou Graveline et de la Drave printannière ; dans le Luxembourg belge on tient compte du port des feuilles de l’Alisier (Cratæqus latifolia) et les fermiers des États-Unis établissenl une certaine relation entre le cri stri- f ANALYSES ET ANNONCES. = ANATOMIE ET ZOOLOGIE 823 dent d’un insecte nocturne, le Æatylid (Erytophyllus concavus) et l'approche des frimas, E. 0: ed FORMATION DES PRODUITS GÉNITAUX PAR LES GLANDES LYMPHATIQUES ([N- VERTÉBRÉS), par M. L. Cuénor, docteur ès sciences naturelles, chargé d’un cours complémentaire à la Faculté des sciences de Nancy. (Assoc. française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la 1 8° session, Paris, 1889, 2° partie, Votes et Mémoires [reçus en 1890 p. 581|.) Au cours des recherches qu'il poursuit depuis plusieurs années sur les glandes lymphatiques dans la série animale, M. Cuénot a pu constater chez les Invertébrés des rapports intéressants entre ces glandes et les organes génitaux. Dans des travaux antérieurs (voir Revue des Trav. scientifiques, t. VIIT, p. 632 et t. X, p. 93), il avait déjà signalé ces relations chez les Astérides et chez les Ophiures ; M. Ed. Perrier les avait observées également chez les Crinoïdes, mais ce n’est pas seulement chez les Échinodermes qu'on les rencontre et, d'après M. Cuénot, on voit aussi chez les Bryozoaires, chez les Annélides et chez les Géphyriens, les glandes formatrices des éléments figurés du sang se rattacher par des liens intimes aux organes génitaux. Dans les espèces où ces relations existent, dit M. Cuénot, les produits génitaux se forment probablement au milieu et aux dépens des cellules lymphatiques, pourvu qu’elles trouvent là des cellules en proli- fération toujours active, munies souvent d’abondants produits de réserve et toujours placées favorablement au point de vue de la nutrition, circonstances toutes fort propres au développement des spermatozoïdes. E. O. ÉLENCO DEGLI ELMINTI STUDIATI A WIMEREUX NELLA PRIMAVERA DEL 1887, del doct. Fr. Sav. MowriceLcr. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 2° partie, p. 417, pl. XXIL.) M. le docteur Monticelli donne en italien le catalogue des Hel- minthes qu'il à étudiés à Wimereux et dont une partie a été re- cueillie par M. A. Bétencourt ou par lui-même, tandis que l'autre 824 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES existait déjà dans la collection du laboratoire. Ce catalogue com- prend 20 espèces. Pour quelques-unes d’entre elles comme Dis- tomum laticolle Rudolphi, D. varicum O. F. Mueller, 1. luteum van Beneden, Bothriocephalus belones Duj., Zristomum molæ Blanch., Calliobothrium verticillatum Rud., Monorygma gracile Olss., Octocotyle scombri Rud., l’auteur figure soit le scolex, ou l'animal adulte, soit quelque détail d'organisation. E. 0. LE LEUOCHLORIDIUM PACRADOXUM, PARASITE DE LA SUCCINEA PFEIFFERI, par M. T. LanceLEvÉéE. (Pull. de la Soc. d'étude des sciences na- tionales d’Elbeuf, 1890, 9° année, 1° et 2° semestres, p. 27. M. Lancelevée a observé deux fois dans des Succinea Pfeifferi recueillies aux environs d’Elbeuf, le long des rives de la Seine, le Leucochloridium paradozum de Carus, qui a été décrit par le doc- teur Baudon dans le deuxième Supplément de la Monographie des Succinées francaises (Journ. de Conchyliologie, 1877, p. 16) et dont la forme adulte est un Distome vivant dans l'intestin de certains Oiseaux. E..O. FAUNE MALACOLOGIQUE TERRESTRE ET FLUVIATILE DE L'ILE DE CUBA, par M. H. Crosse. (Journ. de conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, ne 3, p. 173 et pl. IV, V, VL) Après avoir rappelé les noms des voyageurs naturalistes et des auteurs qui ont contribué à nous faire connaître la faune malaco- logique de Cuba, M. Crosse donne le catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles de cette grandeile. Ce catalogue ne comprend pas moins de 671 espèces qui, pour la plupart, se trouvent décri- tes dans les ouvrages et mémoires du Dr Pfeiffer, d'A. Morelet, d’Alcide d’Orbigny, de F. Poey, de W. G. Binney et de Th. Band et de R. Arango. M. Crosse considère la Cylindrella Ellioti var. (Pfeiffer) comme une espèce distincte qu'il nomme, Cylindrella dautzenbergiana et établit deux genres nouveaux, Blæsospira et Xenopoma, le pre- mier pour la Cyclostoma (Choanopoma) echinus (Wright), le second pour la Choanopoma hystrix. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 825 Sur les 671 espèces mentionnées par M. Crosse, il y en a 3 (Rumina decollata L., Helix lactea Müll. et 1. aspersa Müll.) qui sont d’origine européenne et qui se sont acclimatées à Cuba; 31 qui se retrouvent à la Jamaïque, 12 qui vivent également à Haïti, 26 qui se rencontrent aussi à Porto-Rico, et 11 qui sont communes à Cuba et aux îles Bahamas. En outre une foule d’espèces de Cuba ne s’éloignent pas beaucoup des autres formes des Antilles. En dépit de ces affinités avec les iles qui l’entourent, et qui semblent en constituer le prolongement dans la mer des Antilles, Cùba n’en conserve pas moins une certaine originalité au point de vue mala- cologique. E. 0. NOTE SUR L'Æ/ELIx SePULCRALIS DE FÉRUSSAC ET SUR QUELQUES ESPÈCES VOISINES DU GROUPE DES AwpgzirA, par MM. H. Cross et P. Fiscxer. (Journ. de conchyliologie, 1890. 3° série, t. XXX, n° 2, p. 122.) Après avoir montré que Férussac, dans son /istoire naturelle, a représenté, sous le nom d’Aelix sepulcralis, une série de coquilles appartenant à plusieurs espèces bien distinctes, et qu'il est diffi- cile de déterminer laquelle de ces formes doit être considérée l’'Helix sepulcralis typique, MM. Crosse et Fischer essaient d’éta- blir la synonymie de cette dernière espèce, ainsi que de l’Aelix subsepulcralis (Crosse), et de l’Helix eurychila (Crosse et Fischer). E. O: ÎTeLIx SUBAUSTRIACA RECUEILUE A ELBEUF, par M.T. LANCELEVÉE. (Bull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles d'Elbeuf, 1890, 9° année, 17 et2°cemestres, D. 12.) M. Lancelevée a recueilli sur les berges de la Seine, aux envi- rons d’Elbeuf, d'assez nombreux exemplaires de cette espèce qui a été signalée par M. A. Locard dans la France méridionale, le long de la chaîne des Alpes. E. O. 22 826": Ah REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR Warvara Pisciwaus, par Félix BERNARD, aide-natu- raliste au Muséum. (Pull. scientifique de la France et de la Bel- gique, 1890, t. XXII, 17e partie, p. 253 et pl. XII à XX.) Après avoir indiqué les différents travaux taxonomiques et anatomiqnes dont la Valvée a été l’objet jusqu'ici, M. Bernard dé- crit l'aspect extérieur de l’animal ; puis il étudie successivement le pied, l'appareil digestif, l'appareil circulatoire, le rein, l’appa- reil respiratoire, l'organe de Spengel, le système nerveux dont il fait l’histologie, l’œil, l’otocyste, le tentacule et le filet tentaculi- forme, l'appareil génital et les glandes annexes. Il recherche ensuite comment s'opère l’ovogénèse et le spermatogénèse dans cette espèce et il discute enfin les affinités zoologiques de la Val- vata piscinalis. La Valvée, dit-il, est un Prosobranche, Monotocarde, Ténioglosse, Rostrifère. L’hermaphroditisme est un fait tout à fait exceptionnel chez les Prosobranches ; mais si loin qu'on puisse pousser la comparaison entre l'organe génital de la Valvée et celui des Pulmonés, le caractère tiré de la reproduction ne peut pas suffire à éloigner la Valvée des Prosobranches : la chiastoneu- rie du système nerveux, la présence de la branchie en avant du cœur, etc., ne permettant aucun doute à cet égard. De même, parmi les Monotocardes, la Valvée sera seule pourvue d’une bran- chie bipectinée ; mais ce n’est pas un Scutibranche, car le cœur n'a qu’une oreillette et cette oreillette est bien située en avant du ventricule ; les ganglions pédieux sont distincts des palléaux, le rein est simple et il n'existe pas de canal papillaire. La radula, la coquille holostome, la dialyneurie, la présence d’un mufle et l’absence de trompe ne permettent pas de placer la Valvée ailleurs que dans les Ténioglosses Rostrifères. M. Bernard montre ensuite que la Valvée doit être laissée dans le voisinage des Bithynies, mais qu’elle constitue un type aber- rant parmi les Monotocardes sous le rapport de la structure de la branchie, du rein et de l'appareil génital. « Elle se détache, dit- il, d’un groupe situé à la base des Monotocardes et reprend des caractères archaïques ; elle n’a aucun organe en progrès sur les autres types de son groupe. C’est ce que M. Giard appelle très justement un type synthétique. » E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 827 LES ORGANES REPRODUCTEURS DE LA WazvaraA piscinazis, par M. Paul GarnaULT. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 2e partie, p. 496 et pl. XXVI.) Dans une note insérée dans les Procès-verbaux de la Société linnéenne de Bordeaux et dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, M. Garnault avait déjà, en 1888, soutenu l’exacti- tude de.l’opinion de Moquin-Tandon au sujet de l’hermaphro- “disme de la Valvée. Aujourd'hui encore il vient affirmer que Mo- quin-Tandon avait bien vu la disposition des organes génitaux de la Valvée et que M. Bernard a eu tort d'avancer que dans cette espèce les produits génitaux mâles et femelles sont séparés. Mais il convient de dire que M. Garnault n’avait connaissance, au mo- ment où il rédigeait son mémoire, que d’une note présentée par M. Bernard à l’Académie des sciences, le 16 juillet 1888 et qu'il n'avait pu lire encore les mémoires importants que ce naturaliste a consacrés à la Valvata piscinalis, ce mémoire étant alors à l’im- pression. E. O. NOTE SUR L'ÉPIDERME HISPIDE DES JEUNES AwpurLarrA, par MM. H. CRoSSE et P. Fiscuer. (Journ. de conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, 1 0 11461 pl. llfe 2.20 et2h) En s’occupant de la publication de leur ouvrage sur les Mollus- ques terrestres et fluviatiles du Mexique et du Guatemala, MM. Crosse et Fischer ont eu l’occasion d'examiner une série de Jeunes coquilles d'Ampullaria belizensis (voir ci-dessus), et ils ont remarqué que la surface du test, au lieu d’être polie et brillante, offrait un épiderme relevé en saillies étroites, disposées en écail- leuses et hispides. Ils ont retrouvé cette hispidité de l’'épiderme chez l’'Ampullaria erogata et ils supposent qu’elle doit exister à des degrés différents chez la plupart des Ampullaria. E. O. Dracwoses AmPuULLARIARUM NovArum (uaremaLæ tr Rerruezicz Mexi- CANÆ INCOLARUM, auCt. H. CROSSE et P. Fisceer. (Journ. de conchy- liologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 2, p. 110.) Les espèces nouvelles dont MM. Crosse et Fischer donnent les 828 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES diagnoses latines sont : Ampullaria belizensis de la colonie anglaise de Belize; À. yucatanensis des marais de San-Geronimo (Yucatan); À: innexa, trouvée par M. Sallé près de Coapan, dans la province d’Oajaca (Mexique); À. occlusa, trouvée par M. Bocourt dans une lagune d’eau douce à Tanesco (Guatemala); À. /emniscata, de Belize; A. monacha de Santa-Efigenia (isthme de Tehuantepec), À. erogata de Cacoprieto (isthme de Tehuantepec) et A. eumicra, de la pro- vince d’Oajaca. E. 0. DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE GASTROPODES MARINS, par M. F. Fiscuer. (Journ. de conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 2, p.119 et pl NT H5793 M. E. Marie a trouvé sur les rivages de Mayotte (Comores) plu- sieurs exemplaires d’une coquille que M. Fischer décrit sous le nom de Clydonochilus Mariei et dont il fait le type d’un genre nou- veau de la famille des Zrochidæ. E. O. OBSERVATIONS SUR LA SYNONYMIE ET L'HABITAT DU (GASTROPTERON RUBRUM RAFINESQUE, par M. P. Fiscuer. (Journ. de conchyliologie, 1890, 3e série, t. XXX, n° 4, p. 349.) M. P. Fischer établit dans cette note que le nom générique (Grastropteron, publié par Kosse dans une thèse inaugurale (De Pteropodum ordine et novo ipsius genere, 1813), appartient bien à ce naturaliste et non à son maitre Meckel, et qu'il faut prendre pour type du genre Gastropteron le Sarcopterus ruber (Rafinesque) de la Méditerranée. E. 0. OBSERVATIONS SUR LES GENRES Mryceropus et SozenarA (DEUXIÈME NOTE), par M. P. Fiscuer. (Journ. de conchyliologie, 1890, 3° série, LXXX, n°2; p. 08:) Dans une première note publiée récemment dans le même recueil, M. P. Fischer a donné la liste des espèces que les au- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 829 teurs placent, sans contestation, dans les genres Mycetopus et Solenaia; aujourd'hui il appelle l'attention des conchyliologistes sur l’Anodonta soleniformis (Benson), espèce de l’Inde anglaise, qu'il croit pouvoir ranger dans le genre Mycetopus, en dépit des dents, d’ailleurs peu prononcées, qui existent sur la char- nière. E. O. À OBSERVATIONS SUR LA REPRODUCTION DES APLYSIES (NOTE PRÉLIMINAIRE), par M. Édouard RogErT, professeur d'histoire naturelle au lycée de Montpellier. (Bull. scientifique de la France et de la Belgi- que, 1890, t. XXII, 2° partie, p. 449, avec fig.) L'auteur rend compte des observations qu'il a faites, pendant les étés de 1887, 1888 et 1889, à la station zoologique de Cette, sur l’anatomie, la physiologie et l’histologie de l’appareil repro- ducteur des Aplysies, animaux qui sont extréèmement nombreux tant sur le bord de la mer et l’étang de Thau que dans les canaux qui réunissent la mer à l'étang. Ses études ont porté sur l’Aply- sia depilans L. et l'A. fasciata Poiret. Ces deux espèces lui ont paru complètement et absolument hermaphrodites et il a vu les mé- mes animaux faire fonction plusieurs fois, successivement et même simultanément, de mâle et de femelle. Il croit done pouvoir révo- quer en doute, comme il l’a fait précédemment dans une note pré- sentée à l’Académie des sciences, l'opinion de M. Rémy Saint-Loup qui signalait chez l'A. fasciata une certaine unisexualité, au moins temporaire (voir Æevue des Trav. scientifiques, 1. IX, p. 772 et {. X, p. 808). M. Robert décrit successivement la structure : 1° de la glande hermaphrodite; 2° du canal efférent; 3° de la masse génitale annexe, c’est-à-dire d’un assemblage fort com- plexe de plusieurs glandes différentes au sein duquel se font la séparation des spermatozoïdes d’avec les ovules, la fécondation des ovules par les spermatozoïdes provenant d’un même animal, l’adjonction de l’albumine aux œufs, la formation des coques ovi- gènes et du cylindre gélatineux entourant le chapelet de ces co- ques; 4° du canal génital commun; 5° du sillon génital; 6° de l'organe copulateur. E, O. C0 Revue pes TRav. scient. — T. XI, n° 41. 5 830 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE PIED DU CæironeLius ET DES Apcacopxora, pat M. Paul PEt- SENEER, docteur agrégé à la Faculté des sciences de Bruxelles, professeur à l’École normale de Gand. (Bull. scientifique de la France et de la Belgique, 1890, t. XXII, 2e partie, p. 489, avec fig.) à Chez les Chitonellus M. Pelseneer n’a pas rencontré la sépara- tion entre le manteau et le pied que l’on observe chez le Chiton. Sur les Chitonellus retirés de l’alcool on distingue seulement, dit- il, sur le côté ventral, une surface assez large, aplatie, continue avec les téguments dorsaux et latéraux, mais toute différente quant à l'aspect, sans marbrures et sans spirales et présentant un sillon longitudinal médian. Cette surface centrale aplatie, à sil- lon médian, est constituée par les bords du manteau fortement épaissis et le véritable pied, considérablement réduit, est situé au fond du sillon et ne fait saillie que chez l’animal vivant. Par suite de cette disposition le Chitonellus ne peut que très imparfaite- ment se fixer et ramper. M. Pelseneer, contrairement à l'opinion de M. Hubrecht et à celle de M. Haller, considère le pied des Chitonellus comme un organe plus différencié, moins primitif que le pied des Chiton, mais moins spécialisé que le pied des Aplacophora: En consé- quence, il admet que les Chiton représentent, au moins par la plupart de leurs caractères, les formes les plus primitives d’Am- phineura et que les Chitonellus montrent un premier stade et les Aplacophora un dernier stade de régression et il suppose que l'ancêtre des Ampluneura devait être beaucoup plus semblable au Chitonidæ qu'aux Veomentidæ et aux Chætodermatidæ. E. O. LISTE DES BRYOZOAIRES OBSERVÉS DANS LES ÉTAGES CRÉTACÉS DU DÉPAR- TEMENT DE LA SEINE-INFÉRIEURE, par M. E. BucaiLce. (Bull. de la Soc. des amis des sciences naturelles de Rouen, 3° série, 25° an- née, 1°" et 2° semestres 1889 [publiés en 1890], p. 506.) Depuis le grand travail de d’Orbigny sur les Bryozoaires créta- cés, il n’y a eu aucune publication qui fasse connaître les nom- breux animaux fossiles de ce groupe que renferme la craie du département de la Seine-Inférieure ; c'est ce qui a décidé M. Bu- ANALYSES ET ANNONCES. — ANATOMIE ET ZOOLOGIE 851 caille à publier la liste des espèces de Bryozoaires qu’il possède dans sa collection et qui ont été déterminés en grande partie par M. Ed. Pergens. Dans cette liste l’auteur a suivi la nomenclature et la classification adoptées par M. Zittel dans un Jrailé de Paléon- tologie. | E. 0. OBSERVATIONS SUR LA CrisrareLLa muceno G. Cuvier, par M. le Dr J. JULLIEN, ancien président de la Société zoologique de France. (Mém. de la Soc: zoologique de France, 1890, 3° année, 4° partie, p. 361 [avec fig.] et pl. IX.) M. le D: Jullien a rencontré en 1888 dans les étangs de Morte- fontaine, près Chantilly (Oise), des colonies nombreuses de Cris- latella mucedo, espèce que tous les zoologistes français considè- rent comme une grande rareté et qu'il avait lui-même vainement cherchée jusqu'alors sur divers points de la France. Il a recueilli une foule de ces Cristatelles, dont ila pu poursuivre l’étude chez lui, de telle sorte qu'il a vu la ponte, l’éclosion, le développement des œufs véritables et des statoblastes. Des milliers de préparations se complétant l’une l’autre lui ont permis en outre de comprendre l’anatomie et le mode d'évolution de ces singuliers Bryozoaires. Quoique les Cristatelles présentent des variations considérables, sous le rapport du nombre de leurs embryons larvaires au mo- ment de l’éclosion, des époques de pontes et des œufs et des sta- toblastes, de la forme et de la dimension de ces derniers, de l’é- tendue et de la disposition des colonies, de l'habitat, du nombre des tentacules de leur lophophore, M. Jullien croit cependant avec Kræpelin qu'il faut les rapporter toutes à une seule et même es- pèce. E. O. Sur Voromuara Wernecxr ERRB., PARASITE DES VAUCHÉRIÉES, par M. F. Degray, docteur ès sciences, professeur à l’École’supérieure des sciences d'Alger. (Bull: scientifique de la France et de la Belgi- que, 1890, t. XXII, 1i° partie, p. 222 et pl. XL.) M. Debray a rencontré à la fin de février 1890 sur une Vancheria geminata Walz, recueillie aux environs d’Alger, un parasite qui lui parait être Le VNotommata Werneckii Ehrenb., espèce que M. Bal- 832 : REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES biani a étudiée en 1878 {Annales des sciences naturelles, Zool. el Paléont., 6° série, t. VIT). Ses observations toutefois ne concordent pas avec celles du savant professeur du Collège de France, surtout en ce qui concerne le mode de pénétration du Rotifère dans la plante. Sans-avoir pu voir les détails de la pénétration il a cons- taté que le Notommate pénétrait dans l’intérieur du filament de la Vauchérie et que bientôt après et précisément au point de la pénétration, le tube présentait une irrégularité de sa surface qui se transformait bientôt en une galle. Le jeune animal après être entré dans le tube, le parcourt sur une certaine longueur, en dé- plaçant sur son passage les chromatophores de l’Algue, puis se se fixe dans l’intérieur de la galle et y opère sa ponte. A l’époque où M. Debray a commencé ses observations, c’est- à-dire à la fin de février, les galles ne contenaient exclusivement que des œufs d'été à membrane lisse et mince. Leur nombre, d’a- bord considérable, diminua bientôt, tandis qu'apparaissaient des œufs durables ou échinés à membrane épaisse déchirée. Plus tard encore les galles présentèrent des œufs durables échinulés, enfin le nombre des œufs d’été diminuant considérablement, M. Debray ne trouva plus, à partir du 15 mai, que des œufs dura- bles dans toutes les galles qu’il examina. Cependant, dans une culture de Vaucheria sessilis où il avait placé des galles de V. ge- minata, il trouva de nouveau des jeunes vers cette même’ époque et des œufs d'été en juin; mais il ne put découvrir si les Notom- mates qui les avaient pondus provenaient d'œufs durables ou des derniers œufs d'été qui pouvaient être encore contenus dans les galles. Rien ne porte à supposer que les œufs échinés et échinulés de même diamètre appartiennent à des sexes différents et M. De- bray n’a jamais vu de mâles ni d'œufs de mâles. E. O. LES SOCIÉTÉS CHEZ LES ANIMAUX, par M. Paul Girop, professeur ad- joint à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand. (Un vol. in- 16 de 3/42 p. et 53 fig. dans le texte, Paris, 1890, J.-B. Baillière et fils, édit.) ANALYSES ET ANNONCES. — PALÉONTOLOGIE 833 USAGE DE L'HÉMATOXYLINE POUR RECONNAÎTRE LA RÉACTION ALCALINE OU ACIDE DES TISSUS, par M. E. SanreLicE. (Journ. de micrographie, 1890, 14° année, n°1, p. 21.) Dans. une communication publiée au mois de janvier 1889 (Boll. . Soc. Nat. Napol. et Journ. de micrographie, 1889, t. XIII, ‘p. 325), M. Sanfelice recommandait l'emploi de la solution d’hématoxyline iodée qui a l’avantage sur les autres solutions, communément usi- tées dans la technique histologique, de colorer en totalité et d’une manière uniforme les parties d’un organe quelconque en rouge plus ou moins foncé. Depuis lors il a préparé une solution d’hé- matoxyline faiblement alcaline, dont il donne la formule et que l’on peut rendre facilement alcaline en y ajoutant 10 à 15 gouttes de teinture alcoolique d’iode. Avec ces solutions alcalines ou acides, M. Sanfelice est parvenu à déceler la réaction acide ou alcaline de divers tissus et il pense qu’on pourrait également bien reconnaïtre la nature des divers produits de sécrétions. E. O. $ 4 PALÉONTOLOGIE RS MAMMIFÈRES FOSSILES DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE D'APRÈS M. AME- GHINO, par M. E. TrouEssart. (Le Naturaliste, 1890, 12° année, 2° série, n° 90, p. 271, avec fig.) Au moment où paraissait dans Le ‘Naturaliste la fin de son ar- ticle sur les Didelphes éocènes de l'Amérique du Sud (voir ci- dessus, p. 377), M. Trouessart recevait de M. Ameghino une lettre contenant de nouveaux renseignements sur les Mammifères pri- mitifs. Ces renseignements, que M.Trouessart publie aujourd’hui, sont relatifs à la dentition des Plagiaulacidæ qui doivent, parait- il, être rapprochés des Phalangers. E. O. d'OS) ft LR 834 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ” DES FOSSILES DU CALCAIRE MIOCÈNE DE GANNAT, par M. VERRIER. (Bull. de la Soc. d'anthropologie de Paris, 1890, 4° série, t. I, 4° fasc., P. 799.) M. Verrier rend compte des excursions qu'il a faites avec son fils et divers géologues, à Gannat (Allier) et dans d’autres parties de la Limagne, après s'être séparé des membres de l'Association française qui s'étaient rendus à Guéret, à la suite du Congrès de Limoges. Il signale un assez grand nombre de fossiles, Mollusques Oiseaux, Mammifères, etc., recueillis dans les terrains miocènes de Gannat par M. le docteur Vannaire. E. O. NOTE SUR UN CAS DE MONSTRUOSITÉ DE L'APEX CHEZ L’Æ'CHINOCORYS VUL- _ GaRis, par M. J. LamBEeRT. (Pull. de la Soc. des sciences historiques et naturelles de l Yonne, 1890, 44° vol., 14° de la 3° série, p. 27, avec fig.) Un Bénédictin de la Pierre-qui-Vire, Dom Aurélien Valette, qui pendant son séjour à Sens a fait dans les environs de la ville des découvertes paléontologiques très intéressantes, a adressé à M.J. Lambert une note sur un cas de monstruosité qu'il a observée chez un Æchinocorys vulqaris recueilli, avec des individus nor- maux, dans la zone à Ofaster pilula de la craie sénonienne de Pont-sur-Yonne. Dans cet exemplaire monstrueux les ambulacres postérieurs ne sont pas situés en face l’un de l’autre; l'appareil apical offre une plaque génitale supplémentaire aussi grande que les autres et les deux petites plaques ocellaires correspondant aux ambulacres postérieurs sont déplacées. Dom Valette suppose que la plaque supplémentaire est une cinquième costale, correspon- dant à l’existence d'une cinquième glande interne telle qu'il en a existé chez les Gnathostomes crétacés. M. Lambert serait plutôt disposé à admettre que la plaque sup- plémentaire résulte d’un dédoublement de la costale 4, corres- pondant à un dédoublement de l'organe interne et à l'existence. de deux orifices séparés pour cet organe dédoublé. À ce propos il passe en revue les monstruosités qui ont été observées chez les Échinides par différents auteurs et qui rentrent les unes dans la catégorie des monstruosités par défaut ou atrophie (ce sont les ANALYSES ET ANNONCES. — PALÉONTOLOGIE 835 plus communes), les autres dans la catégorie des monstruosités par excès, ; E. 0. DÉCOUVERTES DE NOUVEAUX FOSSILES AU SERRAT D'EN-VAQUER, par M. le Dr Albert Donnezan. (Bull. de la Soc. agricole, scientifique et lit- téraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan, 1890, 31° vol., p. 137.) M. le D' Donnezan donne quelques détails sur les découvertes très intéressantes qu'il a faites au Serrat d'en-Vaquer, qui forme actuellement un sommet de 94 mètres de hauteur, mais qui cons- tituait jadis une cuvette marécageuse, où sont venus s’entasser pêle-mêle, dans les temps géologiques, les ossements d’une foule d'animaux, Rongeurs, Carnivores, Singes, Cerfs, Gazelles, Chevaux, Rhinocéros, Tapirs, Tortues, etc. Quelques-unes de ces décou- vertes ont été signalées dans une note de M, Ch. Depéret, présentée à l'Académie des sciences Le 29 décembre 1889 par M. A. Gaudry, qui a mis en même temps sous les yeux de ses collègues le crâne d’un Singe fort remarquable, le Dolichopithecus rusciniensis, trouvé par M. Donnezan. E. 0. DIAGNOSES D'ESPÈCES NOUVELLES RECUEILLIES, À L’ÉTAT SUBFOSSILE, DANS LE SAHARA, PRÈS D'EL-GOLÉAH, par M. P. Fiscuxr, (Journ. de con- chyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 4, p. 374.) Les espèces, rapportées par M. J. Dybowski de son expédition dans le Sahara, sont désignées par M. Fischer sous les noms de Succinea goleahensis, Limnæa saharica, Bulinus (Isidora) Dybowskit. Avec elles, et dans le même état de conservation, ont été recueil- lis les Mollusques suivants : Succinea Pfeifferi(Rossmäler), Limnæa palustris (Müller); Z. fruncatula (Müll.), Planorbis metidjensis (Forbes), P. Bollandi (L. Morlet), Bulinus Brocchii (Ehrenberg), B. contortus (Michaud), Melania tuberculata (Müller). En outre, des valves de Cardium edule ont été trouvées par M. Dybowski à Hassi- el-Hadger, à moitié route entre Ouargla et El-Goléah. E. O. 836 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DESCRIPTION DE COQUILLES FOSSILES DES TERRAINS TERTIAIRES INFÉRIEURS (suite), par M. C. Mayer-Eymar, (Journ. de conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 4,p. 353 et pl. VII, VIII et IX.) M. Mayer-Eymar ajoute 12 espèces nouvelles à celles qu’il a décrites précédemment dans le même recueil (voir Revue des Trav. scientifiques, t. X, p. 474 et 475). Ces espèces sont désignées sous les noms de Perna Reussi, Pinna Deshayesi, Cardita calvimontana, Crassatella Bellardii, C. Pugeti, C. ventricosa, Cardium (Proto- cardium) Bellardii, Cardium distinguendum, C. Genyi, Tellina Raouli, Thracia Crossei et T'h. trigonioides; elles proviennent de différents niveaux des terrains tertiaires inférieurs de France et d'Italie, E. O. OBSERVATIONS SUR QUELQUES SCALIDÆ DU BASSIN DE PARIS ET DESCRIP- TION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE, par M. E. pu Boury. (Journ. de conchy- liologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 2, p. 139 et pl. IIL, fig. 1 et1a.) En examinant la série de spécimens de la collection Edwards, au South Kensington Museum, M. de Boury a reconnu qu’il avait eu tort de réunir la Scalaria coronalis (Desh.) au C. acutum (Sowerby) qui avait d’ailleurs été attribué par erreur aux roches du calcaire grossier inférieur, tandis qu'il se trouve dans le barto- nien, à la base des sables moyens. De même la Scalaria decussata Lamarck (Acrilla decussata) doit être distinguée de la Scalaria reti- culata Solander. L’Acrilla Adamsi de Boury paraît, comme le sup- posait M. Cossmann, avoir pour type un fragment d’Acrilla Lambert: Deshayes. L’Acrilla reticulata (Sowerby), étant complètement dif- férente de la Scalaria reticulata (Solander), M. de Boury propose d’appeler la première forme Foratiscala Newtoni. D'après le même auteur, les Scalaria propinqua (Desh.) et S. Sellei (Rainecourt) doivent être réunies, à titre de variétés, à la Scalaria Gouldi(Desh.) ou Pliciscala Gouldi (de Boury) et les Pliciscala marginalis (Desh.) doivent, suivant l’opinion de M. Cossmann, être rattachées à la Pliciscala Lamarcki (Deshayes). Sous le nom de Gyroscala Stueri, M. de Boury fait connaître une espèce nouvelle, provenant des lignites éocènes de Sarrons. E. O. ANALYSES ET ANNONCES. — PALÉONTOLOGIE 837 RÉVISION DES ScCAzIDÆ MIOCÈNES ET PLIOCÈNES DE L'ITALIE, par M. E. DE Boury. (Broch. grand in-8° de 184 p. avec une pl. lithographiée [extr. du t. XIV du Boll. della Soc. malac. italiana], Pise, 1890, et chez l’auteur à Théméricourt, par Vigny [Seine-et-Oise].) Grâcé aux matériaux qui lui ont été fournis par MM. Pantanelli, Foresti, T. de Monterosato et Coppi, et à ceux qu'il a trouvés dans sa riche collection de Scalaridés, M. de Boury peut établir un certain nombre de sous-genres nouveaux : Vodiscala, Punctiscala, Turriscala,Clathroscala, Hyaloscala, Hemiacirsa, et décrire, dansces groupes et dans les genres Sfhenorytis, Acrilla, Gyroscala, Circu- loscala, Clathrus, Scalaria, plusieurs espèces nouvelles provenant des terrains miocènes ou pliocènes de l'Italie. Pour cause de dou- ble emploi, l’auteur propose d’appeler Vodiscala semivaricosa le Nodiscola Dunkeri qui n’est pas celle de Dall, et Parviscala Tiberii la Scalaria soluta de Tiberi, qui n’est pas celle d'A. Adams. E. 0. SUR LE GENRE AwwonocerAs LAMARCK, par M. P. Fiscuer. (Journ. de con- chyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 2, p. 130.) M. P. Fischer démontre que le genre Ammonoceras à été établi par Lamarck en 1822 et figuré par Bowdich à la même époque, qu'il est identique au genre Lytoceras de Suess (1865) et que, par conséquent, on serait en droit de substituer, en vertu de la loi de priorité, le nom d’Ammonoceras à celui de Lytoceras, si Lamarck avait clairement et suffisamment défini son genre, cequi n’est point le cas. E. 0. NOTE SUR DIFFÉRENTS GROUPES ÉTABLIS DANS LE GENRE ORTrHIS ET EN PAR- TICULIER SUR fæipipomezza OELERT (— Rmipminowrs OEurerr olim), par M. D.-P. OEurert. (Journ. de conchyliologie, 1890, 3° série, t. XXX, n° 4, p. 366.) Le genre Orthis de Dalman renferme actuellement plus de cinq cents espèces répandues depuis le silurien jusqu’au permien, aussi est-il devenu nécessaire de le subdiviser en un certain nombre de 838 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES groupes secondaires. C’est ce que M, Hall vient de proposer dans une note préliminaire (/evision of the genus Orthis, Bull. Geol. Soc. Am., 1889, t. 1, p. 19), qui recevra des développements consi- dérables dans le t. VII de la Paléontologie de New-York, et c’est déjà ce qu'avaient essayé de faire différents auteurs. M. OEhlert lui-même avait été conduit, dans une Étude sur quelques fossiles dévoniens de l'ouest de la France (Ann. Sc. géal., 1886, t. XIX, art. 1), à signaler dans le genre Orthis, plusieurs groupes naturels et avait désigné l’un de ceux-ci sous le nom de Rhipidomys, rem- placé bientôt après par Rhipidomella. Le genre Rhipidomella, dont M. OŒEhlert donne aujourd’hui la diagnose complète, a pour type l'Orthis Michelini Léveillé : il renferme en outre Orthis Hamoni Rouault; O0. Vanuxemi Hall; 0. leucosia, Hall; 0, Penolope Hall; O. Semele Hall; 0. idoneus Hall; 0. subcordiformis Kayser, plus huitautres espèces que M. Hall vient d’ajouter à celles que M. OEhlert avait attribuées à ce groupe. E. Q. $ 5 GÉOLOGIE NOTE SUR LA STRATIGRAPHIE DU PLATEAU CENTRAL ENTRE TULLE ET SAINT- CÉRÉ, par M. Mouret. (Bull. des services de la Carte géologique de la France et des topographies souterraines, n° 10, mars 1890.) La région qui fait l’objet de cette étude, située sur le bord sud- ouest du plateau central, a pour limite, à l’est, le grand massif de granulite qui s'étend d'Egletons (Corrèze) à la Tronquière (Lot); à l’ouest, le bassin sédimentaire de l’Aquitaine. En dehors de quelques massifs de granulites et de roches d'épanchement peu variées, microgranulites et porphyrites, cette région est tout entière constituée par une série très complète de schistes cristal- lins qui se succèdent dans l’ordre suivant : 6. Phyllades et schistes argileux. 5. Schistes à séricite. {'4. Schistes micacés. ‘ ; p H ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 839 3. Gneiss avec leptynites et amphibolites, (2? 2, Gneiss avec amphibolites. 1. Gneiss inférieurs. M. Mouret, avant de passer à la description générale de chacune de ces assises, dessinant dans leur ensemble un large pli anti- clinal nord-nord-ouest sud-sud-est faiblement bombé au centre, décrit, en détail, une coupe qui, suivant la vallée de la Corrèze et la route nationale de Bordeaux à Lyon, entre Brive et la halte de Grimel, les rencontre successivement, afin de justifier la succes- sion et l’allure précédemment indiquée. GENE SUR LE BASSIN SILURIEN DE LA BRÈCHE-AU-DIABLE, par M. L. LECORNU. (Bull. de la Soc. linnéenne de Normandie, 4° série, t. IV, p. 50, 1890.) Comme en Bretagne, le silurien dans la Normandie, occupe une série de bassins très allongés, parallèles à une même direc- tion moyenne, 0. 20° N. à E. 20° S. Ces bassins sont au nombre de trois. Le plus septentrional et le mieux connu traverse, auprès de Caen, la vallée de l'Orne, entre Laize-la-Ville et Étavaux, et se poursuit ensuite dans la vallée de l’Odon. Celui du sud, plus étendu et plus complexe, se dirige de Villedieu-les-Bailleul, dans l’Orne, jusqu'à la limite occidentale du Calvados. Entre les deux, on en remarque un troisième qui se développe de Perrières à Grimboscq, en passant par le site renommé de la Brêche-au-Diable. C'est à la description de ce dernier bassin, de beaucoup le moins connu, qu'est consacré le travail de M. Lecornu. CON DEUX EXCURSIONS DANS LE HUNDSRÜCK ET LE TAUNUS, par M. GOSSELET. (Ann de la Soc. géologique du Nord, t. XVII, p. 301, 1890.) Cette note a pour objet de faire connaître la composition géolo- gique de deux régions situées dans le prolongement immédiat de l’Ardenne, puis d'établir des comparaisons entre les assises silu- riennes et dévoniennes de ces provinces rhénanes avec celles de la région ardennaise et de la Bretagne. 840 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Dans les schistes dévoniens du Hundsrück (Hundsrückiefer), M. Gosselet voit un dépôt synchronique des grès du Tannus (Z'au- nusquartzit), formé dans le centre du bassin, alors que les sédi- ments arénacées se disposaient, au début du coblentzien, sous la forme d’une grande lentille, sur les bords de l’ancien continent du Hundsrück et du Taunus. Les Glimmersandstein et Hermescheilschicht sont des grès mica- cés qui doivent se placer à la base du taunusien. Gi Ve DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DU CANTON DE TRÉLON, par M. J. GRONNIER. (Annales de la Soc. géologique du Nord, t. XVIII, p. 1, 1890.) Dans ce canton, situé à l’extrémité sud-est du département du Nord, et tout entier compris dans le bassin de Dinant, on remarque un grand développement d'assises dévoniennes qui s'étendent du gédinnien supérieur au famennien limité aux facies schisteux de la Famenne. Toutes ces couches, fortement versées au nord-ouest, se montrent en beaucoup de points ravinées par les sables aaché- niens. GME COUPES DES ÉTAGES INFÉRIEURS DE SYSTÈME JURASSIQUE DANS LES ENVI- RONS DE LONS-LE-SAUNIER, par M. L.-A. GiRARDOT. (Mémoires de la Soc. d'émulation du Jura, 4° série, t. V, p. 230, 1890.) Cette description, très détaillée (92 pages), des coupes relevées par l’auteur depuis la base du jurassique (rhétien) jusqu’à l’oxfor- dien dans le Jura salinois, est précédée d’une notice, fort instruc- tive, sur la géologie lédonienne et dans laquelle sont successive- ment passées en revue tous les formations géologiques qui entrent dans la constitution du sol des environs de Lons-le-Saunier, soit d’une région très avantageuse pour l'étude du Jura central. HAE ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 841 ÉTUDE SUR UN POINT INTÉRESSANT DE LA GÉOLOGIE DU DÉTROIT POITEVIN, par M. Edmond Borpace. (Ann. de la Soc. des sciences natu- relles de La Rochelle, p. 190, 1890.) Celte étude a trait à la description des assises jurassiques qui affleurent aux environs de Pamproux, c’est-à-dire près d’un point situé à l'entrée sud du détroit qui, à l’époque jurassique, s’ouvrait entre le Limousin et la Vendée, mettant en communication facile le bassin de Paris avec celui de la Gironde. Elle se termine par quelques considérations sur la provenance des matériaux qui ont servi à construire les monuments roben- hausiens dans la station préhistorique de Bongon. Cove NOTE SUR LE PURBECKIEN INFÉRIEUR DE NARLAY (JURA), par M. L.-A. GIRARDOT. (Mémoires de la Soc. d’émulation du Jura, 4° série, t.. Va p465:21890:) La formation saumâtre et d’eau douce purbeckienne, qui dans le Jura, termine la série Jurassique a été l’objet de nombreuses études suivies et détaillées. M. Maillard, en particulier, après avoir exploré ce terrain dans toute la chaine (Ætude sur le purbeckien du Jura. Dissertation inaugurale, Zurich, 1884. — Monographie des Invertébrés du purbeckien du Jura, Mém. de la Soc. paléontologique suisse, t. XI, 1885) en a donné une excellente monographie sira- tigraphique et paléontologique bien complète; aussi on peut désor- mais considérer comme fixée sa composition qui se trouve ainsi constituée d’après la série type de Villers-le-Lac. Call. erétacés du VALENGIEN INFÉRIEUR : Alternance de marnes et de calcaires d’eau douce très fossilifères (5,50), surmontés de calcaires marneux à fossiles saumâtres (0®,50 à 0,90). supérieur. Marnes à gypse (4%,5o) comprenant une assise marneuse gypsifère sans fossile (3 mètres) avec calcaire cloisonné intercalé. PURBECRKIEN inférieur, Dolomies portlandiennes (PORTLANDIEN SUPÉRIEUR) comprenant sur une épaisseur de 24,50, une alternance de calcaires compacts et de dolomies suivies de calcaires saccharoïdes blancs et des roches cellulleuses. Mais malgré le soin avec lequel les nombreux gisements purbec- Kiens du Jura avaient été explorés, couche par couche, on ne 842 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES 2 2 connaissait, dans l’assise inférieure, qu’une faune saumâtre, avec d'assez nombreuses espèces marines. La note de M. Girardot a pour objet d'indiquer la présence à Narlay d’une couche à fossiles d’eau douce dans le purberckien inférieur, de fixer la situation de ce niveau intéressant et décrire cette petite faune lacustre qui devient la première des assises purbeckiennes du Jura. Elle com- prend avec un grand nombre de graines de chaux, quatre Gastro- podes dont la Physa Bristovi, ét surtout la Va/vata Sabaudiensis, représentée par de très nombreux d'individus, spéciale au purbec- kien du Jura. Cette étude se complète par la description de nombreuses coupes relevées par l’auteur dans la région explorée. C. V. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DU TERRAIN CRÉTACÉ DE SAINTES (CHARENTE- INFÉRIEURE) ET DE SES ENVIRONS, par M. Ed. BorDAGE, (Ann: de la Soc. des sciences naturelles de la Charente-Inférièure, p: 182. 1890.) Les assises les plus inférieures qu’on puisse rencontrer aux en- virons de Saintes appartiennent au turonien supérieur (angou- mien); elles affleurent à Taillebourg sous la forme d'un calcaire blanc à Rudistes qui renferme les diverses espèces de l’angou- mien inférieur (Ostrea Arnaudi, Linthia oblonga, Arca Taillebur- gensis, etc.). L’angoumien moyen est ensuite représenté entre Taïllebourg et Bussac, par des bancs épais de calcaire blanc, à silex, fournissant la pierre de taille de Saint-Vaize et de Port-la- Pierre, et toujours riches en Rudistes. Un troisième niveau de calcaires construits se trouve ensuite particulièrement riche en Radiolites lumbricalis, Sphærulites Ponsianus, puis l’angoumien se termine par des bancs de calcaires tendres (pierre de taille de Bussac) remplis de Rudistes de grande taille (Æippurites organi- sans, Radiolites Desmoulinsi, Sphærulites radiosus, etc.) Sur ces assises se développe le santonien, très facile également à étudier à Saintes même et dans ses environs immédiats. M. Bordäge en donne la succession, figurée dans une coupe qui s'étend jusqu'aux calcaires campaniens de la rive gauche de la Charente. C'est Sur les calcaires glauconieux très fossilifères du santonien Supérieur qu'est assise la ville de Saintes et dans les nombreuses ANALYSES ET ANNONCES. = GÉOLOGIE 843 carrières qui les entament notamment dans celle des Arènes de Saintes on peut faire une ample récolte des fossiles contenus dans cet horizon remarquablement fossilifère. M. Bordage signale comme particulièrement abondantes les espèces qui suivent : Am. Orbignyt. | Crania striata. Am. Santonensis: Salenia scutigera: s Am. polyopsis. S, Bourgeoisi. Janira quadricostala. Pyrina ovulum. Lima Santonensis. Hemiaster nasutulus. Pleurotomaria Santonensis. Catopygqus Toucasi. Ostrea proboscidea. C. elongatus. O. Santonensis. Astrea striata. Terebratula alata. Syphonia fcoïides. Rhynchonella vespertilio. Cupulospongia dilaiata. C. Ÿ. LE TERTIAIRE DE FoRT-bU-PLASNE, par M. Paul Caorrat. (Mémoires de la Soc. d’émulation du Jura, 4° série, t. V, p. 505, 1890.) Le gisémeut tertiaire décrit, situé dans un pli de l’urgonien, affleure le long du sentier qui conduit de la Frace à Fort-du- Frasne (Jura), où il se trouve entamé par une petite carrière el se montre essentiellement constitué par une molasse sableuse renfermant avec de nombreux fossiles miocènes, des éléments très détritiques parmi lesquels figurent, à l’état roulé, des espèces du gault, Les espèces citées par M. Ghoffat comme les plus ré- pandues dans ces couches helvétiennes sont les suivantes : Balanus tintinnabulum Linn. Pecten scabrellus Lam. Buccinum, sp. ind. = læéviplex May. Natica burdigalensis May. — Benedictus Lam. — aff. Saucatiensis May. — solarium Lam. Trochus aff. cingulatus Broc. — latissimus Lam. Tapes vetula (Bast.). 711 D DOV- Venus umbonaria Lam. Ostrea virginiana Gm: — Brocchiü Desh. (ce. 2). — aff. edulis Linn. — , phicata Gm. (c. 2). — Sp. ind. Pectunculus violaceus Lam. Bryozoaires ind. — stellatus (Gm.). Polypiers ind. Pecten Célestini May. Cliona Duvernoi Mich. 844 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Dans un second gisement, non moins fossilifère, et situé aux Musillons, au nord du lac de l’abbaye de Grandvaux, à 9 kilo- mètres environ de Fort-du-Plasne, M. Choffat a recueilli, égale- ment mélangées à des fossiles du gault remanié, les espèces sui- vantes qui complètent la liste précédemment citée : Lamna sp. ind. Percten sp. nov. Cardium multicostatum Brot.… Ostrea cfr. palliata Gdf. Pecten stalzanensis May. — cfr. caudata Münst. — aff. Jacobeus. C. V. RELATIONS ENTRE LES SABLES DE L'ÉOCÈNE INFÉRIEUR DANS LE NORD DE LA FRANCE ET DANS LE BASSIN DE PARIS, par M. GossELET. (Pull. des services de la Carte géologique de la France et des topographies souterraines, n° 8, janvier 1890.) Dans le nord de la France on observe directement superposée aux diverses assises de la Craie, une assise sableuse très étendue, verte et à éléments très fins dans la Flandre, à éléments plus gros- siers blancs ou grisàtres dans le Cambresis. M. Gosselet a rangé sous le nom de sables d’'Ostricourt ces deux variétés de sables landéniens en les considérant comme représentant des facies con- temporains d'une même assise. Divers auteurs, en particulier MM. Cornet et Briart, ont soutenu que seuls les sables blancs de- vaient être rattachés au landénien supérieur, les sables verts devenant pour eux un facies sableux du tufeau à Pholadomya Keninckii (landénien inférieur). Sans discuter cette opinion, M. Gosselet ne s'occupe, dans cette note, que des sables blancs ou gris afin de fixer leur âge. C. V. NOUVELLES SUBDIVISIONS DANS LES TERRAINS BRESSANS, par M. DELA- FOND. (Bull. des services de la Carte géologique de la France et des topographies souterraines, n° 12, mai 1890.) Des observations exposées dans ce mémoire il résulte que, dans la Bresse, après le dépôt de graviers à {lephas meridionalhs, il s’est effectué, suivant le trajet des vallées actuelles de la Saône et du ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 845 Doubs, un premier creusement d’une large vallée dans laquelle se sont déposées des marnes qu’il désigne spécialement sous le nom de marnes de Saint-Cosme, du nom de la localité où elles peuvent être le plus facilement observées. Ces marnes, caractérisées par Cervus Potieri, appartiendraient au pliocène le plus récent et deviennent ainsi postérieures aux marnes bressanes à Paludines. Elles ont été ensuite ravinées par des sables, des graviers riches en Mollusques et en débris de Mammifères appartenant à des formes franchement quaternaires (£lephas pri- migenius, Cervus megaceros, Cervus elaphus, etc.), et qui sont vrai- semblablement de l’âge des alluvions antéglaciaires des environs de Lyon. | CN. RÉSUMÉ DESCRIPTIF DE LA GÉOLOGIE DU GARD, par M. Théodore Prcarp. (Bull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles de Nîmes, 17° année, 1°r et 4° fasc., 1889; 18° année, 1°" fasc., 1890.) La composition géologique du département du Gard est très variée; en partant des grands massifs granitiques qui se tiennent dans le nord-ouest pour se diriger vers l’appareil littoral qui trace dans le sud-est ses limites, on peut rencontrer successive- ment des représentants, parfois très complets, des diverses grandes subdivisions de la série géologique. Dans ce travail de pure sta- tistique, M. Picard donne la composition de ces divers terrains en s’attachant surtout à signaler toutes les substances utilisables qu’ils peuvent contenir. Pope LES COMBUSTIBLES MINÉRAUX, par M. Ricau». (Bull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles de Nimes, 18° année, 1° et 2° fasc., 1890.) Conférence faite par l’auteur dans la séance d’ouverture de la Société. LES ÉRUPTIONS DU VELAY. ROCHES ÉRUPTIVES pu MEYGAL, par M. TER- MIER. (Bull. des services de la Carte géologique de France et des lopograplues souterraines, n° 13, 1890.) Le massif du Meygal qui fait l’objet principal de cette étude se REVUE DES TRAV. SCLENT. -— T. XI, n° 11. 58 846 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES dresse à peu de distance de Saint-Julien-Chapteuil, dans le Velay. Ses plus hauts sommets sont constitués par des phonolithes. Le point culminant dit montagne du Meygal est à 1,438 mètres. La région la plus intéressante et la plus variée de ce massif est ensuite celle comprise entre Queyrières et Le col de la Jame au voisinage du hameau de Raffy. Depuis longtemps on connaissait l’importance de ce massif éruptif, mais on était loin d’en soupçonner la variété de composition. On le regardait comme le Mézenc, comme essen- tiellement constitué par deux sortes de roches des phonolithes et des basaltes. Des observations plus précises de M. Termier il résulte qu'on peut reconnaitre dans la série éruptive du Meygal la succession suivante : 1° Basalte inférieur ; 2° Trachytes et phonolithes inférieurs à hornblende ; 3° Andésites augitiques, souvent micacées, à labrador, hornblende el pyroxène ; 4 Basalte à grands cristaux ; 5° Phonolithes supérieurs ; 6° Basaltes des plateaux. C. V. CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES ROCHES MÉTAMORPHIQUES ET ÉRUPTIVES DE L’ARIÈGE, par M. Lacroix. (Bull. des services de la Carte géolo- gique de la France et des topographies souterraines, n° 11, avril 1890.) Les roches décrites dans ce mémoire appartiennent toutes à la série gneissique, et comprennent avec des cipolins, des gneiss basiques à pyroxène et amphiboliques. L'existence de bancs calcaires, dans les schistes cristallins des environs de Tarascon (Ariège), était connue depuis fort longtemps. En particulier leur intercalation au milieu de roches acides avait été souvent décrite. Mais les opinions variaient sur la nature des roches encaissantes qui étaient rapportées tantôt au granite, tantôt au gneiss ou aux micaschistes. Ces cipolins s’observent sur les deux bords de l’Ariège: près du village de Mercus sur la rive droite et d’Arignac sur la rive gauche, où ils atteignent leur maximum de puissance en se développant sur une épaisseur de 200 mètres. ANALYSES ET ANNONCES. — GÉOLOGIE 847 Des observations plus précises de M. Lacroix, il résulte que la présence du granite comme roche encaissante doit être rejetée, “et ces cipolins, nettement intercalés dans des schistes cristallins, ‘doivent être rattachés à l'étage supérieur du gneiss. De plus leur analyse microscopique détaillée lui a permis d’y reconnaître la présence d’un grand nombre de minéraux cristal- lisés parmi lesquels figurent les espèces rares suivantes: humites, représentées par deux variétés, l’une constituant des cristaux ar- rondis jaune clair, l’autre rouge orange foncé; des spinelles, l’un magnésien comme dans les cipolins de Ceylan, l’autre vert (pléonaste); corindon d’un beau bleu; rutile très abondant en cristaux noirs à éclat métallique, atteignant 6 millim. Avec ces espèces on rencontre : des amphiboles (pargasite et hornblende); un pyroxène possédant les propriétés du diopside; phlogopite très abondante en petites lamelles hexagonales orientées; scapolite; sphène; zircon; apatite et idocrase, ces deux derniers très abou- dants; Olende, pyrite, pyrrhotine, qalène, chalcopyrite, graphite, épidote , tourmaline, chlorite. Tous ces minéraux sont très irré- gulièrement répartis dans la roche. La phlogopite et les sulfures métalliques sont les plus abondants. Les humites, en cristaux jaune clair peuvant atteindre 1 centimètre, existent seules dans les calcaires à grands éléments qui se dressent en escarpements au- dessus des vignes près d’Arignac. Les humites rouges au con- traire sont rarement seules (Mercus, en haut de la carrière), par places la pargasite jaune clair, le spinelle violet, et la humite jaune associés en proportion presque égale constituent une roche spéciale d’une ténacité extrême et très riche en rutite. M. Lacroix passe ensuite à la description des gneiss pyroxé- niques et amphiboliques qui, toujours associés à ces cipolins et renfermant les mêmes éléments, peuvent être considérés comme correspondant à des niveaux calcarifères et magnésiens modifiés. CU NOTE SUR LA GÉOLOGIE DU COURS DE LA CHARENTE, ENTRE ROCHEFORT ET L'ÎLE D'Aix, par M. Boissezter. (Ann. de la Soc. des sciences na- turelles de la Charente-Inférieure, p. 146, 1890.) _ Cette note a pour objet de montrer que le cours sinueux de la Charente, aux environs de Rochefort, est en rapport avec les cas- 848 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sures transversales du cénomanien, qui près de la côte ont éga- lement la formation de nombreux ilots entourés d’alluvions mo- dernes (îlots de Rochefort, de Lupin, de Saint-Laurent-Fouras); de plus, que les fonds vaseux de la Charente correspondent aux places que doivent occuper dans la rivière les assises argilo-sa- bleuses du cénomanien. Sur les bancs calcaires le fond reste ro- cheux. CA NOTES PRÉHISTORIQUES SUR LE PLATEAU DE CHATELNEUF, par M. L. Gi- RARDOT. (Mémoires de la Soc. d’émulation du Jura, 4° série, t. V, p. 8, 1890.) Ces notes, précédées d’une analyse des principaux travaux pu- bliés sur l’archéologie du Jura, ont trait à la description des aom- breuses trouvailles (haches et armes de pierre, instruments de bronze et de fer, etc.), faites dans les fouilles exécutées sur le plateau de Châtelneuf et notamment dans les nombreux tumulus de Ménétru-en-Jaux, qui représentent une véritable nécropole sur le second gradin du Jura. C. V. EXCURSIONS GÉOLOGIQUES A EsNaDEs, par M. BoisseLiEer. (Ann. de la Soc. des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, p. 28, 1890.) Dans le compte rendu de cette excursion, on trouvera la des- cription des diverses assises jurassiques, pour la plupart très fos- silifères, qui viennent affleurer largement dans les grandes falaises de Marsillv et de Saint-Clément. C. V. NOTE SUR LE PÉTROLE, SES ORIGINES ET SES DIVERS GISEMENTS, par M. Louis ManiGrer. (Bull. de la Soc. de l’industrie minérale, 3e série, t. IV, p. 640, 1890.) Après avoir exposé et discuté les diverses théories proposées pour expliquer le mode de formation et l’origine du pétrole, l’au- ACT CE ie x US FRERE 4 ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 849 teur se range à celle qui veut faire de tous les gisements connus de cette huile minérale, le produit de la distillation lente de la houille ou des restes organiques contenus dans les diverses as- sises stratifiées; et cela en se basant sur des analyses qui montrent le pétrole constitué par les mêmes éléments que la houille. : CSN A S 6 BOTANIQUE NOUVELLES REMARQUES SUR LA DISPOSITION DES CANAUX SÉCRÉTEURS DES DIPTÉROCARPÉES, DES SIMARUBACÉES ET DES LiQUIDAMBARÉES, par M. Ph. van TIEGHEM. (Journ. de botanique de Morot, 5° année.) Il résulte des recherches de M. van Tieghem que les canaux, sécréteurs primaires des Diptérocarpées, des Simarubacées et des Liquidambarées, appartiennent à la périphérie de la moelle dans la tige ainsi que dans la feuille (pour autant qu'ils s’y développent) et aussi à la périphérie de la région médullaire du périderme dans la feuille. Les Liquidambarées, dont la racine à des canaux sécréteurs périmédullaires sous-libériens, différent par là des Diptérocarpées, et des Simarubées, qui n’en ont pas. Les Diptérocarpées ressem- blent aux Simarubées par la disposition des canaux sécréteurs, mais s’en distinguent aisément par leur liber stratifié. Ce dernier caractère rapproche les Diptérocarpées des Malvacées, et comme, dans ce groupe, les Sterculées ont aussi des canaux sécréteurs périmédullaires dans la tige et dans la feuille, parfois même n’en ont pas d’autres (Dombeya, Heritiera, etc.), c’est dans cette tribu qu'il faut voir le trait d'union des deux familles. Par ses nouvelles recherches, M. van Tieghem établit, une fois de plus, l'importance de l'anatomie des végétaux pour la taxono- mie. C. 850 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LA TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE ET SES PRINCIPES, par M. D. CLos. (Bro- chure in-8° de 48 pages. Toulouse, 1890.) M. Clos traite, dans un premier chapitre : — des classifications tératologiques en général, et de la classification des faits térato- logiques basée sur les organes ; — dans le chapitre 11, de la téra- tologie dans ses rapports avec la botanique systématique ; — le chapitre 11 est consacré à la tératologie topographique ; — le chapitre 1v, à la nomenclature tératologique ; — le chapitre v, à des prétendues synanthies ou soudures de fleurs ; — le cha- pitre vi, aux prolifications ; — le chapitre vu, à des singularités tératologiques désordonnées. Comme on le voit, le savant botaniste de Toulouse a pris la question dans sa généralité, et l’a suivie dans ses divisions. C. INDIVIDUALITÉ DES FAISCEAUX FIBRO-VASCULAIRES DES APPENDICES DES PLANTES, par M. D. CLos. (Brochure de 20 pages in-8°, avec plan- che. Toulouse, 1890.) M. Clos s'était occupé en 1876 de la partition des axes, le présent travail, qui pourrait avoir pour titre: partition des appendices, est divisé en trois chapitres dans lesquels il est successivement traité : — 1° de l’individualité des faisceaux se traduisant par leur émer- gence (exoneurose) ; — 2° de l’individualité des faisceaux res- tantimmergés dans l’appendice et leur homologie avec des organes voisins ; — 3° de la répartition des faisceaux des appendices en vaginades. Une planche double représente les appendices du Canscora grandiflora, du Berberis aristata et du Lepidium perfoliatum. C. DÉVELOPPEMENT DES TÉGUMENTS DE LA GRAINE, par M. Marcel BRANDZA. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris, Masson, éditeur.) M. Brandza divise son travail en deux parties se rapportant: la première, aux graines provenant d'ovules à deux enveloppes ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE N°. 89É (Amaryllidées, Liliacées, Renonculacées, Légumineuses, Malva- cées, Tiliacées, Passiflorées, Résédacées, etc.); la seconde, aux graines ayant pour origine des ovules à une seule enveloppe (Linées, Balsaminées, Plantaginées, Palémoniacées et Gamopé- tales en général). L'auteur recherche ensuite les rapports qui existent entre les téguments de la graine et ceux de l’ovule. à. C. SUR LES FEUILLES DE QUELQUES MONOCOTYLÉDONES AQUATIQUES, par M. Camille SauvacEeau. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris, Masson, éditeur.) Ce travail est limité aux feuilles des Potamogétonacées d’As- cherson, en attendant l'étude des autres organes végétatifs du groupe et celle de l’ensemble des Fluviales de À. Brongniart. Une importante conclusion, au point de vue de la taxonomie, est que dans les espèces marines, le seul examen d'une feuille donne de bons caractères spécifiques ; pour les espèces d’eau douce, l'anatomie ne donnerait que des indications générales ; — que complèterait sans doute l'examen des autres organes. L'auteur signale dans le parenchyme des plantes marines l’exis- tence d'un peu de chlorophylle, contrairement à ce qui est géné- ralement admis. M. Sauvageau montre que l’anatomie ne permet pas de réunir en une seule espèce les Alternia filiformis et Barrandont. C. SUR UNE PARTICULARITÉ DE STRUCTURE DES PLANTES AQUATIQUES, par M. C. SauvaGEAu. (Comptes rendus de lAcad. des sciences, L'EXI) M. Sauvageau signale chez les plantes aquatiques, dans les Pota- mogeton notamment, l'existence de stomates aquifères quiseraient les analogues de ceux dont l'existence a été constatée dans les plantes aériennes. Tantôt ces organes occupent le sommet des feuilles (Potamogeton crispus, acutifolius, obtusifolius, pectina- tus, etc.), tantôt ils sont passés à leur face inférieure, près du sommet (P. natans, perfoliatum, lucens, gramineus, ete.). C. + een é; 852 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXIIL.) SUR LA QUANTITÉ D’AMIDON CONTENUE DANS LES RaADIs, par M. LESAGE. En arrosant des Radis avec de l’eau contenant 1, 2, 20 grammes de sel environ pour 1000 grammes d’eau, ils ne forment point d’amidon ; avec 3, 6 et 10 grammes, peu d’amidon ; avec 4 gram- mes, beaucoup d’amidon au contraire. C. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUR LES NŒUDS ET ENTRE- NŒUDS DE LA TIGE DES DICOTYLÉDONES, avec 6 planches, par M. Adolphe PRuNET. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris.) L'auteur a constaté que la proportion des albuminoïdes solu- bles et des hydrates de carbone est plus grande dans les nœuds; que la proportion de l’eau est plus grande dans les nœuds que dans les entre-nœuds si l'allongement de ceux-ci est terminé, non dans le cas contraire, etc. G: RECHERCHES SUR L'ORIGINE MORPHOLOGIQUE DU LIBER INTERNE, Par M. LamounerTe. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris.) La conclusion la plus générale que l’on puisse tirer des études de l’auteur est qu'il faut considérer le tissu libérien interne, comme une formation anormale due à l’évolution spéciale de quelques cellules parenchymateuses et indépendante de la formation du faisceau libéro-ligneux auquel ce tissu est adjoint. Cette conclusion de M. Héraïl prendrait ici une plus large base par les observations de M. Lamounette, sur l'axe hypocotylé, la tige, les cotylédons et les feuilles. C. RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES, par M. M. THOUVE- NIN. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris.) Dans cette étude, tout anatomique, l’auteur, après avoir donné, dans 22 planches, les principaux faits de structure observés par ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 853 lui dans les diverses tribus, dit ne pas avoir trouvé de caractère absolu. Peut-être eût-il pu tracer cependant une diagnose géné- rale, en considérant les faits dans leur association, et les compa- rant à ceux fournis par des familles voisines. C. RECHERCHES EMBRYOGÉNIQUES SUR L'APPAREIL LATICIFÈRE DES EUPHOR- BIACÉES, URTICAGÉES, APOGYNÉES ET ASCLÉPIADÉES, avec 8 planches par M. Gustave CHauveaur. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris.) On peut relever, dans les conclusions de l’auteur, les points sui- vanis : L'appareil laticifère continu primitif ss formé dans l'embryon par des cellules initiales, les premières à se différencier. Ces cellules, quatre, huit au plus, sont en nombre constant pour chaque espèce. Elles se forment ordinairement aux dépens de l’assise péricyclique. Dans certaines plantes, les tubes continus peuvent précéder l'apparition des tubes articulés. Ils ne se rencontrent que dans les familles suivantes : Euphorbiacées, Urticacées, Apocynées, Asclé- piadées, où ls peuvent servir à caractériser certaines tribus.. C. LES PLANTES DU JARDIN BOTANIQUE DE TOULOUSE DURANT L'HIVER DE 1890-1891, par M. D. CLos. (Revue des sciences naturelles appli- quées, 38° année.) M. le professeur Clos à fait le relevé des plantes exotiques qui ont péri par l'hiver rigoureux (— 16°) de 1890-1891, et de celles qui ont résisté, double liste intéressante : la première, parce qu'elle doit rendre réservé dans leur culture; la seconde, parce que les espèces qui y sont comprises peuvent être regardées comme ayant reçu leur baptême de naturalisation. On peut relever, parmi les espèces que l'hiver a tuées : tous les Acacias (15 espèces) à l'exception du Julibrissin, Panicea Gilliesu, Ceratonia siliqua, Me- dicago arborea,le Phylica ericoides ou Bruyère du Cap, les Polygala ligneux, Sparmania africana, Lavatera arborea, Veronica salici- 854. REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES folia, Gomphocarpus fruticosus, Nicotiana glauca, Clethra arborea, etc. Ont au contraire résisté : Azalea pontica, Fabiana imbricata, Buddleia globosa et Lindleyana, Rosmarinus officinalis, Aristotelia Maqui, Benthamia frugifera, Quillaja saponaria, Cerasus lusitanica, Viburnum Tinus, Pistacia Lentiscus et P. Terebinthus (tuant au contraire P. vera), Hypericum baledianella, aricum et calycinum, plusieurs Phormium tenax, les Yucca, Aralia pentaphylla, Acer creticum, Baccharis halimifolia, etc. Le: Botaniste, par M. P.-A. DanGEAR», 5° et 6° fascicules. (Caen, chez l’auteur, impasse Bagatelle.) Continuant avec persévérance la publication alimentée par ses propres travaux, M. Dangeard donne : avec le 5° fascicule, ses Recherches sur la Morphologie et l’Anatomie des T'mesipteris, sur les Mycorhizes endotrophiques et les crampons des Conju- guées; et avec le 64 fascicule, un Mémoire sur quelques mala- dies des Algues et des animaux, une Étude sur l’équivalence des faisceaux dans les plantes vasculaires, des Observations sur les genres Chlamidomonas et Corbiera. Des planches, au nombre de trois, éclairent les textes. G: SUR LA GERMINATION DES GRAINES DE L'ARAUCARIA BIDWILLI ET À. BRASI- LIENSIs, par M. Ed. Hecxez. (Comptes rendus de l’Acad. des scien- ces, t. CXIIT.) L’acte germinatif, dit M. Heckel, dont le processus est normal dans les Conifères en général, présente dans l’Ar. brasiliensis un commencement d’anomalie portée au maximum dans l’Ar. Bid- willi. | Dans celui-ci, l'axe hypocotylé se renfle en un tubercule de Ia base duquel partent les racines. Or les marchands grainiers d’Aus- tralie envoient de préférence en Europe ces tubercules, ayant la petite gemmule à leur sommet et gardant leur propriété germi- native, aux graines elles-mêmes dont l'embryotrophe huileux est sujet, en rancissant, à faire perdre aux graines la faculté de ger- mer. C. ‘& ei $ ve 2 Lu ee je: Tnt fi ;. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 855 UNE DÉCOUVERTE INTÉRESSANTE DANS LA HAUTE-Loire, par M. Ernest MazinvauD. (Journ. de botanique de Morot, 5° année.) M. E. Malinvaud a découvert, dans un lot de plantes à détermi- ner que lui avait envoyé M. Liotard, botaniste du Puy, le Zy- simachia thyrsiflora L. Cette plante qui n’était connue en France que dans les marais qui bordent la Somme, provenait dés récoltes de l’abbé Fabre, de Védrines (Haute-Loire), qui la trouve depuis dix ans, sans jamais être parvenu à la déterminer, dans deux ma- res profondes et sur les bords d’une petite rivière au pays de Sau- gues (Haute-Loire), à une altitude de 960 mètres. C. ACTION DES POISONS SUR LA GERMINATION DES PLANTES DONT ILS PROVIEN- NENT, par M. Ch. CoRNevin. (Comptes rendus de l'Acad. des scien- ces, t. CXIIT.) L’auteur distingue deux cas lorsqu'un végétal élabore une subs- tance par une partie autre que ses graines, et que cette substance est mise en contact, sine un temps suffisant avec les dites graines : 1° Tantôt elle entrave la ue ainsi agit la nicotine sur les graines de Tabac. 2° Tantôt elle la favorise : telle serait l’action de l’opium sur les graines de Pavot. C. Précis pe BoraniQue uénicaze, par M. L. TRABuT. (Paris, G. Masson.) Ce volume est divisé en deux parties consacrées, l’une à la botani- que générale, l’autre à la botanique spéciale. Dans celle-ci l’auteur traite avec détails, non-seulement des plantes utiles à lathérapeutique, mais aussi des plantes vénéneuses, des espèces alimentaires et des parasites de l’homme. C. 856 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CONTRIBUTION A LA FLORE DU FINISTÈRE, par M. Ch. PrcouenarD. (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de l'ouest de la France, t. I, np) | M. Picquenard s'est livré, dans le sud du Finistère, à des explo- rations botaniques qui lui ont fourni, avec bon nombre de plantes rares, une espèce (£rythræa capitata) nouvelle pour la Flore de l’ouest, plus six espèces (Rosa tomentosa, Bulliarda, Scabiosa co- lumbaria, Equisetum palustre et £. littorale, Ornithogalum diver- gens), nouvelles pour le département. C. Marraioa oyensis, par M. ViauD-GRAND-Marais. (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de l’ouest de la France, t. I, n° 3.) M. Viaud-Grand-Marais donne la description’ du Matthiola que lui et M. Menier ont découvert dans l'ile d’Yeu, et qui est caracté- risé en particulier par les fleurs d’un blanc pur et la plante non tomenteuse, caractères auxquels s'ajoutent des glandes manquant au M. incana (non au M. sinuata). re SUR LE #Eesruca ovinA, par M. J. Lioyn. (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de l'ouest de la France, t. I, n° 3.) Le vétéran des botanistes de l’ouest, herborisant à Mauves près Nantes, avec M. Menier, y a trouvé une Fesluca ovina type, bien distinct des #, tenuifolia et duriuscula. SUR UNE SÉRIE D'ANOMALIES OFFERTES PAR L’OrcxIs COonoPEA, par M.E Garpeau. (Pull. de la Soc. des sciences naturelles de l’ouest de la france, 4, ns L’ovaire n’ayant pas subi de torsion, les pièces du périanthe ont leur position primitive, mais inaccoutumée, le labelle et l’éperon en haut, etc. | C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 857 LA FLORE DE LA CREUSE, par M. G. MarTiN. (WMém. de la Soc. des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, » série, t. II.) La présente publication, sorte d'introduction à la description générale ou flore de la Creuse, à laquelle M. G. Martin travaille avec ardeur, touche aux points ci-après : 1° Les botanistes de la Marche ; conspectus historique ; 221960 graphie botanique comprenant l’aspect général de la flore, l’in- fluence du sol sur la végétation, celles de l'altitude et du climat, les flores des vallées, les espèces marchoises, les transformations de la flore, un supplément aux catalogues et listes des plantes déjà connues jusqu'à ce jour, les plantes déjà connues, mais sans locali- tés (la liste des localités est donnée ici fort complète). M. Martin termine par une petite liste d'espèces exclues { Veronica triphyllos, Petasites leucantha, Trifolium spadiceum, Cardamine amara et Fumaria parviflora). C. MONOGRAPHIE DU GENRE CarrsosPLënIom, par M. FRANCHET. (/Vou- velles Archives du Museum, 3° série, t. III, fasc. 1.) M. Franchet termine la description des espèces, au nombre d'environ 75, du genre Chrysosplenium. Des planches au nombre de sept,sontconsacrées aux espèces nouvelles et principales. C. FLORE DE L'ARRONDISSEMENT DE SEMUR, par M. LACHAT (suite). (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de Semur, année 1890.) Continuant, mais sans la terminer encore, la publication de sa Flore de l'arrondissement de Semur, M. Lachat donne aujourd'hui la famille des Composées, parmi lesquelles on peut remarquer comme espèces montagnardes : Centaurea montana, Artemisia Absinthium, Antennaria dioica, Senecionemorensis, Hieracium præ- altum, et comme plantes méridionales : Centaurea solstitialis, Micropus erectus, etc. 858 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES : PLANTES OBSERVÉES A NÎMES ET AUX ENVIRONS, par M. CABANËS. (Pull. de la Soc. d'étude des sciences naturelles de Nimes, 19° année.) M. Cabanès a observé : sur les ruines de l’Amphitéâtre, Cratæ- qus ruscinonensis, Jasminum fruticans, Smilax aspera, Polycarpon, tetraphyllum, etc. ; dans les garrigues du Mont-de-Ponge, Alsine conferta Jord., non indiquée par de Pouzolz, Ælurapus littoralis, plante d’Aigues-Mortes ; sur les garriques de la route d’Uzès, Salria clandestina, Linum campanulatum narbonense et salsoloïides, Tchinaria capitata, Phalaris cœrulescens, ete. Le Stipa tortilis, admis par Gredier et Godran, n’a pas été retrouvé. QUELQUES DROGUES SIMPLES ANNAMITES, par M. R. MOYNIER DE VILLE- PoIx. (Paris, imprimerie Maulde, 1890.) M. Movnier de Villepoix, pharmacien à Abbeville et professeur suppléant à l’École de médecine et pharmacie d'Amiens, a publié une étude morphologique et anatomique d'un certain nombre de produits usités dans la médecine annamite, parmi lesquels nous relevons : le rhizome du Platycodon grandifolium (Kiet-Kanh) ; un Lycoperdon (Tru-Linh); le rhizome de l’Atractylis lanceolata (Bach-Truat) usité comme apéritif et dépuratif ; la racine (Bach- Chi) d’une Ombellifère ; le Vien-Chi, racine assez semblable à celle de l’Ipéca; le Sa-Sam, racine du Panax quinquefolium, etc. C. EXCURSIONS BOTANIQUES EN DAUPHINÉ, par M. l’abbé Ravaun. (Journal Le Dauphiné, 20° année.) _ La vallée du Vénéon, en passant par Vénose, Saint-Christophe, La Bérarde et le lac Lauvitel, tel est le programme que s’est tracé pour cette fois l’infatigable abbé Ravaud. Le point de départ est le Bourg-d'Oisans. Dès qu'au pont Saint- Guillaume, on quitte, avec la route du Lautaret, la Romanche pour l’étroite vallée du Vénéon, on rencontre: Vesicaria utricu- losa, Chlorocrepis staticefolia, Hieracium andryaloides et dix de ses congénères, £'pilobium Fleischeri, belle plante qui émaille les OL ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE © 859 bords de tous les torrents des Alpes, Scutellaria alpina, Rosa resi- nosoides Crep., Daphne alpina, ete. Près Saint-Christophe (1,470 mètres) croissent : Cerastium alpi- num, Adenostyles alpina et leucophylla. Gnaphalium norvegicum, que distinguent bien du sylvaticum ses feuilles trinerviées. A La Bérarde (1,738 mètres), petit hameau de chaumières où l’on a construit depuis peu un châlet-hôtel, très bien tenu, étape des alpinistes qui vont tenter l'escalade des hautes cimes du Pelvoux, on récolte avec les rares Hieracium glaucum et Arvelli, Thalictrum fœtidum, Alsine striata, Trifolium thymiflorum et en montant au glacier du Chardon, Dracocephalum Rhuyschianum, Artemisia Mutellina, Brassica Richeri, Silene vallesiaca, Veronica saxatilis et Allioni, Rhaponticum scariosum, Salix glauca et grandifolia, Allium foliosum, Phaca alpina, J'uncus trifidus, Woodsia hyperborea, etc. De la Grave au Villard-d’Arène on recueille Salix grandifohia et Daphnoïides, Artemisia alpina et Jord.: ; au pic du Bec, sous les glaciers se trouvent : Gentiana ruralis et tenella, Leontopodium, Alyssum alpestre, Arubis alpestris var. subnitens, Silene alpina, Hutchinia alpina, Draba frigida et tomentosa, Carex rupestris et ferruginea, Festuca Halleri, Agrostis rupestris et alpina, Poa mi- nor et distichophylla, Calamagrostis tenella, etc. ro Cr SUR PLUSIEURS PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE LA RÉGION MÉDI- TERRANÉENNE (suite), par M. O. DeBaux. (Revue de botanique, IX.) M. Debeaux consacre des articles spéciaux aux : Zrica mediter- ranea, Anagallis arvensis micrantha, Antirrhinum latifolium var. pseudo-majus Rouy, Linaria pyrenaica et supina, Digitalis purpu- rea tomentosa, Mentha insularis, Stachys Albereana et brachy- clada, Marrubium apulum, Rumex tingitanus et thyrsoideus, Po- lygonum Debeauxii, etc. C. FLORULE DE CAUX, par MM. À. Respaup et L. CHaRTiER. (Revue bo- | tanique, t. IX.) Cette petite florule de l’Aude comprend surtout des espèces mé- 860 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES diterranéennes, parmi lesquelles on peut noter l'Adianthum capi- lus- Veneris commun dans les puits de Caux, l’Osyris alba, Echium italicum et plantagineum, Rosmarinus, Salvia officinalis, Aristolo- chia rotonda, les Allium roseum et paniculatum, le Vallisneria dans le canal du Midi, etc. C. FLORE DE LA THIÉRACHE (fin), par M. Riomer. (Revue botanique, t. IX.) À relever : — dans les Cypéracées, £riophorum gracile, Scirpus cæspitosus et pauciflorus, Rhynchospora alba, Carex arenaria, tere- tiuscula, elongala, brizoïdes, nitida, digitata, humilis; — dans les Graminées, Leersia oryzoides, Cenchrus racemosus, Briza minor, Me- lica nutans, Nardus stricta: — dans les Équisétacées, Æ'quisetum silvaticum et £. hiemale, Ophioglossum et Osmunda, Polystichum cristatum et T'helipteris, Cystopteris fragilis. C. Le Monpe pes PLANTES, par MM. H. LéveiLré et A. Sapa. (N° 3, Le Mans.) On trouve dans cette nouvelle publication des articles de M. Lé- veillé sur la variabilité des espèces, les propriétés des plantes, des herborisations dans les montagnes de l'Inde la flore des Nilgiris (suite); de M. A. Sada sur le Pandanus odoratissimus. C. HERBORISATION AU MONT CENIS, 12, 43 ET 1/4 JUILLET, par M. MEYRAN. (Revue botanique, bull. mensuel de la Soc. française de botanique de Toulouse.) M. Meyran rend compte de l’herborisation faite par la Société botanique de Lyon au mont Cenis. On consultera avec d'autant plus d'intérêt le catalogue, des plus complets, des plantes re- cueillies, que les tribulations causées par les soldats italiens de la frontière rendent de plus en plus difficile l'exploration du pla- teau, du lac et des sommets voisins. C. ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 861 SUR LA CULTURE DE LA RAMIE (Urrica mivra), par M. O.-J. RicHARD. (Bull. de la Soc. académique de Poitiers, n° 309.) M. Richard signale le succès qu'il aurait obtenu, à Lucinge près Poitiers, dans un terrain tourbeux, de l’Ortie de Chine, espèce type à feuilles blanches en dessous et variété à feuilles vertes sur les deux faces. Les souches n'auraient pas souffert du rigoureux hiver de 1890. g: La Rose. Hisrois Er currure. par M. J. Bec. (Paris, J.-B. Baillière.) Le petit volume, avec gravures, que vient de publier M. J. Bel, comprend, avec la description du genre Xosa et de ses types prin- cipaux, celle de 500 variétés de culture groupées sous les titres suivants : Rosiers Thé; Bengale; Noisette; Bourbon; Hybrides re- naissants; Perpétuels; Cent-feuilles; Provins; Grimpants. C. Le Monre nes pranres, REvur mensugire be Boranique, par MM. Lé- VEILLÉ et SADA. (2° fascicule, Le Mans.) Le 2° fascicule du Monde des plantes contient les articles suivants : — Une Société de Géographie botanique ; — Pandanus odora- bissimus ; — L’Abrus precatorius est-il une plante météorologique ; — Noix de Coco fossile; — Strobilanthes Kunthianus ; — Curieux effet de l'électricité; — Les Chênes dans le sud de l'Inde; — L'arbre à pluie ; — Flore des Nilgiris. ei LE CoPprosuA FoLioSA DANS LES SERRES DU JARDIN DES PLANTES DE NanTEs, par M. Ch. MEnIER. (Pull. de la Soc. des sciences natu- relles de l’ouest de la France, t. I, n° 1.) M. Menier fait connaître l’existence, dans les serres du Jardin des plantes de Nantes, d’une plante de l'Océanie, le Coprosma fo- losa, dont il donne la description. Revus Des TRAv. sciENT. — T, XI, n° 41. sp) 862 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Cette jolie Rubiacée, dont l'introduction à Nantes remonte à une daie inconnue, fut sans doute importée par des voyageurs nantais. M. Ménier figure un rameau et l'analyse de la fleur. C. LE GRAmuIrES LÉPrOPHYLLA DANS LA LOIRE-INFÉRIEURE, par M. MÉNIER. (Bull. de la Société des sciences naturelles de l’ouest de la France, l D'Ute C'est sur les coteaux ensoleillés de Mauves, près Nantes, que M. Ménier à trouvé, comme cachée par l’Asplenium Adianthum- nigrum et l’A. lanceolatum, cette délicate petite Fougère annuelle qui a son centre d’aire dans le bassin méditerranéen. C. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUR LA TIGE ET LA FEUILLE DES Mousses (avec 2 planches), par M. Eugène Basrir. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris, Masson, éditeur.) Au point de vue anatomique il y aurait quatre types de tige 1° Type Sphagnum : tige à parenchyme uniforme limité par une zone de grandes cellules aquatiques ; 2 Type T'huidium : tige à parenchyme uniforme limité par une zone de cellules épidermiques ; 3° Type Mnium : parenchyme différencié en cylindre central uniforme et en parenchyme chlorophyllien ; 4 Type Polytrichum: cylindre central différencié en cordon médullaire et en zone péricyclique. Au point de vue anatomique, l’auteur a vu l'épidénie de la tige et celui de la feuille des espèces aériennes modifié par l'habitat aquatique ; la respiration moins active à l'état de sommeil ou de dessication des tissus, etc. C. MoUSSES NOUVELLES RÉCOLTÉES PAR M. L’ABBÉ DELAVAY AU YUN-NAN, AUX ENVIRONS DE HoxiN ET DE Taut, par M. BESCHERELLE. (Aevue bryologique de Husnot, 18° année.) M. Bescherelle donne ici, pour prendre date, l'énumération des HORS AL MTL. À 4 + ET lee PR PE r F 2 + eV dus v ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 363 Mousses, dont il réserve la description aux Annales des sciences na- turelles. | Les espèces nouvelles énumérées aujourd’hui sont au nombre de quatorze. Elles appartiennent aux genres Anæctangium, Bren- tella, Bryum, Dicranum, Fissidens, Orthodon, Philonotis, Pogo- natum, Symb lepharis, Trichostomum, Ulota, Webera. C. BRryoLoGiE DE LA LoIRE-INFÉRIEURE, MOUSSES DE L’HERBIER PRADA, par M. F. Camus. (Bull. de la Soc. des sciences naturelles de l’ouest de la France, t. 1, n°1.) M. Camus, étant devenu possesseur des Mousses de Pradal, au- teur du Cataloque des plantes cryptogames recueillies dans le dépar- tement de la Loire-Inférieure, a pu se convaincre qu’il n’avait qu'une valeur historique, en raison de beaucoup de déterminations inexactes. | En attendant la publication d’un catalogue départemental, qu'il prépare en collaboration avec M. Émile Bureau, M. Camus donne une assez longue liste de Mousses nouvelles pour la Loire-Infé- rieure. C. TABLEAU MÉTHODIQUE ET CLEF DICHOTOMIQUE DU GENRE FoNrINaAUIS, par M. J. CARDOT. or br ee 18° année, n° 6.) Après avoir divisé les Fonan en six sections : /rapidophyllæ, Heterophyllæ, Lepidophyllæ., Malacophyllæ, Stenophyllæ et Seleno- phyllæ, M. Cardot donne une clef des espèces, au nombre de trente. Il termine sa nole par la description du Fontinalis dichelymoides Card. et Arn., espèce nouvelle de Suède. C. LES SPHAIGNES EUROPÉENNES D'APRÈS WARNSTORF ET RUussow, par VENTuRI. (Revue bryologique d'Husnot, 18° année.) M. Venturi passe en revue les Sphaignes d'Europe, du n° 1 aux no 32, parmi lesquelles : Sphagnum molluscum, squarrosum, platy- chyllum, contortum , subsecundum, rufescens, cymbifoliüm, etc. | | ne C. 7. 3 SE ru Le RTS à Nr 4 3 1 P Le 864 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA CLASSIFICATION DE QUELQUES ALGUES VERTES (avec 15 planches), par M. F. Gay. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris.) Les observations consignées dans ce travail conduisent à faire admettre définitivement l’autonomie d’un certain nombre de Pal- mellacées, que l’on avait cru pouvoir rayer de la classification des Algues et que M. Gay réunit en une famille distincte, les Pleuro- coccacées. L'auteur montre d’ailleurs que le polymorphisme, admis pour certaines Algues vertes (Confervulées, etc.), n'existe réellement pas. Les cellules propagatrices, les Hypnocystes, les Hypnospores ont aussi fait l’objet du travail de M. Gay. ce SUR LA DIVISION CELLULAIRE CHEZ LE SPIROGIRA ORTHOSPORA ET SUR LA RÉINTÉGRATION DES MATIÈRES CHROMATIQUES REFOULÉES AUX PÔLES DU FUSEAU, par M. DEGAGNY. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI.) La note de M. Degagny est le développement même, avec con- | clusion conforme, de son titre. C. | LICHENS RARES OU NOUVEAUX DE LA FLORE D'AUVERGNE, par le Frère GASILIEN. (Journ. de botanique de Morot, 5° année.) M. Gasilien publie une première liste de vingt-une espèces, avec indication de localités nouvelles. Toutes les espèces ont été revues par M. Nylander, qui dénomme (Collema multipartitus un Lichen récolté sur les roches calcaires de Roques, près Saint- Santin et Cladonia discifera une espèce recueillie sur le tronc d’un Sapin, à Pierre-sur-Haute (altitude 1,600 mètres). C. SUR QUELQUES CHAMPIGNONS PARASITES DE LA VIGNE, par MM. P. Vrara et C. SauvaGeAU. (Journ. de botanique de Morot, 5° année.) Dans ce travail, qui vise surtout les parasites de la Vigne les ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 865 moins connus, une planche est consacrée aux espèces ci-après : _ Coniothyrium Berlandieri; Diplodia Sclerotiorum; Phoma Far- lowiana ; Pyrenochæta Vitis. é; DESCRIPTION DE L’Æ THALIUM SEPTICUM, DIT FLEUR DE TAN, par M. VACHE- ROT. (Journ. de la Soc. nationale d'horticulture de France, 3° série, t. XII.) L’Æ'thalium septicum, champignon qui, sous la forme d’une crême jaunâtre peut en une nuit envahir toute la tannée d’une serre, est détruit, suivant M. Vacherot, par la fleur de soufre. C. LA GANGRÈNE DE LA TIGE DE LA POMME DE TERRE, MALADIE BACILLAIRE, par MM. Prircieux et G. DELACROIx. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI.) MM. Prillieux et Delacroix ont reconnu qu’une maladie nou- veille, observée cette année en plusieurs départements, et qui se manifeste par la pourriture de la base de la tige de la Pomme de terre, serait due à un bacille qu'ils dénomment Bacillus caulivo- rus. Ce bacille leur à paru identique à celui qui cause la pourri- ture du pied des Pelargonium. (. MONOGRAPHIE DU POURRIDIÉ (zswaropaor4), avec 7 planches, par M. VraLa. (Thèse à la Faculté des sciences de Paris, Masson, éditeur.) Le Pourridié ou Blanc, maladie qui attaque surtout la Vigne et quelques autres essences ligneuses, est dû à un petit Champignon, le Dematophora necatrix, dont M. Viala fait une étude complète, fruit de dix ans d'observations. Accessoirement M. Viala traite du Dematophora glomerata et de quelques autres Champignons : Fibrillaria, Speira, Cryptocory- neum) confondus avec le Pourridié. C. 866 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES UNE MALADIE DES RAISINS (PRODUITES PAR L'AurrogAsinrom Vrris, par M. P. Vrara et G. Boyer. (Ann. de l'Ecole nationale d'agriculture de Montpellier, t. VI.) Le nouvel ennemi de la Vigne, qui s'attaque à ses grains, à été observé en Bourgogne, en 1882 el 1885. MM. Viala et Boyer, qui en ont suivi le développement, le dé- nomment, décrivent et en donnent des figures. Les spores varient de 2 à 7 (le plus souvent 6). C. Le TRAITEMENT pu BLack-Ror, par M. A. De L'ÉcLUSE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI.) M. de l’Écluse à réussi à préserver ou à guérir La Vigne du Black Rot en attaquant les sporidies, et plus tard les stylophores du Champignon par une solution cuprique projetée sur toutes les par- ties vertes y compris les grappes, jusqu'à l’époque de la véraison- C. SUR LES CHAMPIGNONS PARASITES DES CRIQUETS PÉLERINS, par M. A. GrARD. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXIIL.) Poursuivant ses études relatives au petit Champignon (Lachni- dium Acridiorum), des Criquets, M. Giard a obtenu, par des cultures en milieux variés, des formes nouvelles de fructification qui per- mettent de mieux préciser que par le passé la position systéma- tique du ZLachnidium et à l’obtenir sous des formes diverses dont l’une est ce que divers naturalistes appellent encore Botrytis. Des deux formes principales qu'il avait dénommées Cladospo- rium et Fusisporium, c’est la dernière qu'il a vue dominer dans les cultures jeunes et bien nourries, etc. C. MORILLE GIGANTESQUE. (Revue horticole, 1890.) M. X. écrit avoir récolté une Morille de taille extraordinaire dans la forêt d'Armainvilliers. Cette Morille, de la variété blonde, ANALYSES ET ANNONCES. — BOTANIQUE 867 était haute de 28 centimètres, la tête, seule, mesurant 13 centi- mètres. Sa circonférence mesurait 29 centimètres, et son poids atteignait à 335 grammes. C. À SUR UNE QUESTION DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE RELATIVE AUX LICHENS par M. J.-0. Ricxarr. (Bull. de la Soc. académique de Poitiers, n° 309.) M. Richard, s'appuyant sur les observations de Nylander en France, de Th. Fries en Suède, de Leighton en Angleterre, de Krompelhaber en Allemagne, etc., s'élève avec force contre ce fait, admis par un grand nombre de botanistes, que les Lichens, loin d’être une classe autonome, ne seraient que le résultat d'une association d’Algues et de Champignons. C. Lrcaznes exoricos (suite), par M. l'abbé A. M. Hue. (Vouvelles Archi- ves du Muséum, 3° série, t. II, fascicule 1.) Le titre : Lichenes exoticos a professore W. Nylander descriptos et recognitos, et in herbario Muse parisiensis pro maxima parte asservatos, in ordine systematico disposuit, indique suffisamment l'objet de cette importante publication. Ci LICHENS RARES OU NOUVEAUX DE LA FLORE D'AUVERGNE, par le Frère GASILIEN. (Journal de botanique, 5° année, n° 33.) Le Frère Gasilien donne aujourd'hui la fin de sa revue des Li- chens rares ou nouveaux de l'Auvergne. Parmi les espèces nou- velles, nous citerons le Lecidea collatula Nyl., voisin du L. confu- sula, trouvé-à 1,400 mètres d'altitude sur les rochers granitiques au point culminant des Margerides, et le Verrucaria arvernia Nyl., sur le tronc des Hêtres au hameau de Paton près Ambert. C. : 868 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RES S 7 sé PHYSIQUE a SUR L'ÉCOULEMENT DU SON PAR DES TUYAUX CYLINDRIQUES, par M. NEy- RENEUF. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXT, p. 28,1890.) . Dans ce mémoire, M. Neyreneuf étudie l’écoulement du son par des tuyaux de petit diamètre (6mm à 26mm), La loi qu’il trouve est identique à celle quia été établie par Poi- seuille pour l’écoulement des fluides par les tuyaux capillaires : si l’on appelle I l'intensité du son à l’orifice de sortie, / et d la longueur et le diamètre du tuyau et K une constante fonction de l'intensité de la source sonore et de la nature de la substance for- & mant le tuyau, on peut écrire 1 = K se La mesure de I se faisait au moyen d’une flamme sensible nou- velle, au fonctionnement de laquelle tout un chapitre est consacré, SUR LA PROPAGATION ANORMALE DES ONDES, par M. Gouy. (Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 33, 1890.) Au moyen de l'appareil des deux miroirs de Fresnel formé d’un miroir plan et d’un miroir concave, qui avait déjà servi à M. Gouy à montrer qu'en passant par un foyer réel une onde lumineuse = À Te LRÈEE h gagne une avance de —, cet auteur a montré qu’elle gagne % en 2 passant par une ligne focale, comme l’indique la théorie. Il suffit pour cela de faire tomber très obliquement la lumière sur l’en- semble des deux miroirs; il se produit alors par la réflexion sur le miroir concave deux lignes focales qui peuvent être distantes de plus d'un mètre. En considérant les phénomènes d'’interférence au delà de la première ligne focale on trouve qu'il n’y à aucune frange obscure sans irisation; mais que l’une des franges n’est que faiblement irisée. Si l’on observe le phénomène d'’interférence au ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 869 delà de deux lignes focales on trouve une frange centrale noire non irisée, indiquant l'avance de = par le passage par les deux lignes focales. M. Gouy a fait l’étude aussi d’un phénomène un peu différent. On fait tomber sur un écran percé d’un petit trou la lumière réflé- chie par l’un des miroirs; il en sort un pinceau de rayons qu’on fait interférer, à une certaine distance du trou, avec le faisceau réfléchi par l’autre miroir; on constate par la disposition des franges une avance de À pour l'onde qui a traversé le petit trou. 4 M. Gouy conclut de ses expériences que, dans les conditions où l’on constate une avance sur l’onde, il y une propagation anormale des ondes. Ces résultats permettent de lever une difficulté que présente l'application du principe d’'Huyghens : Si l’on considère tous les points d’une surface d'onde S comme centre d’éboulement, on est obligé de leur attribuer, comme on le sait, une avance d’un quart de vibration sur le mouvement existant sur la surfaces, afin de satisfaire à la loi de la propagation des ondes. Si l’on re- marque que chaque élément de la surface doit se comporter comme l'ouverture très petite dont il a été question plus haut, on | | À conçoit comment cette avance de Z se produit graduellement et rapidement à mesure que l’onde élémentaire s’écarte de son point d’origine. $ RELATION ENTRE LES TACHES SOLAIRES, LES INDICATIONS DU MAGNÉTOMÈTRE ET LES TEMPÈTES, par M. A. Fortin. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, pp. 75, 259, 354, 407, 453, 1890.) = SUR LES PHOTOGRAPHIES DES FRANGES DES CRISTAUX, par MM. Mascarr et Bouasse. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 83, 1890.) MM. Mascart et Bouasse ont fait l'étude des meilleures conditions pour avoir des franges nettes par photographie, en employant pour éclairer le microscope polarisant soit une source de large 870 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES étendue, soit une source étroite de position variable (étincelle d'induction). Ils ont trouvé que la plaque photographique devait être placée dans le plan focal principal du système de lentilles projetantes. MÉTHODE DE MESURE DE LA DIFFÉRENCE DE PHASE DES COMPOSANTES REC- TANGULAITRES D’'UNE RÉFRACTION LUMINEUSE, par M. Bouasse. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 100, 1890.) SUR LA MESURE DES TENSIONS DE VAPEUR DES DISSOLUTIONS, par M. CHARPY. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 102, 1890.) La pression de la vapeur émise par une dissolution et saturant l’air contenu dans une éprouvette est mesurée au moyen d'un hygromètre à condensation. SUR LA PRODUCTION PAR LES DÉCHARGES ÉLECTRIQUES D'IMAGES REPRO- DUISANT LES PRINCIPALES MANIFESTATIONS DE L'ACTIVITÉ SOLAIRE, par M. C.-V. ZENGER. (Comptes rendus de lAcad. des sciences, t. CXI, p. 161, 1890.) Les images sont produites par la décharge, soit d'une machine Wimshurst, soit d’une bobine de Ruhmkorff grand modèle, sur des plaques de verre couvertes de noir de fumée. Ces expériences montrent l'existence d’un petit tourbillon aérien ayant pour axe l’étincelle. APPAREIL D'EXPLOSION AUTOMATIQUE, par M. DESBOURDIEU. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 162, 1890.) PARALLÉLISME ENTRE L'ACOUSTIQUE ET L’OPTIQUE, par M. DE ScEY-Monr- BÉLIARD. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. OXI, p. 162. 1890.) ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 871 SUR LA PROPRIÉTÉ PHYSIQUE DE LA SURFACE COMMUNE A DEUX LIQUIDES SOUMIS A LEUR AFFINITÉ MUTUELLE, par M. VAN DER MENSBRUGGNE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXT, p. 169, 1890.) À la surface de contact de deuxliquidesæet b qui ne se mêlent pas existe une tension superficielle qui, d’après M. van der Mensbrug- ghe, a pour valeur F4 + Fy, — 2 F4, en désignant par F4 et F; les tensions superficielles à la surface libre des liquides a et h et par F4 l’action mutuelle des deux liquides. Quand cette action est faible (eau et essence de térébenthine par exemple) le trinôme est positif, et la surface de séparation tend vers un minimum. Mais il peut se faire que le terme F4 l'emporte en valeur absolue sur la somme des deux autres et alors la surface de séparation est le siège d’une force d'extension. L'auteur cite divers exemples de ce cas (eau et éther, éther et huile d'olives, etc.). ee ee SUR LA RÉFLEXION CRISTALLINE INTERNE, par M. Bern. BRUNHES. (Comptes rendus de lAcad. des sciences, t. CXT, p. 170, 1890.) Un prisme à liquide, dont les arêtes sont disposées horizontale- ment, a sa face supérieure constituée par la lame cristalline à faces parallèles dont on veut faire l’étude. Au-dessus de cette lame se trouve une petite cuve à liquide séparée en deux par une cloison perpendiculaire aux arêtes du prisme. Un faisceau de rayons polarisés de facon à ne donner dans la lame cristalline qu'un seul rayon réfracté tombe sur cette lame après avoir traversé le liquide du prisme; il se réfléchit sur la face supérieure de la lame au contact de l’un des liquides contenus dans la cuve, ressort du prisme, passe à travers un système de lentilles qui donne une image réelle de la cloison de la cuve supé- rieure sur la fente horizontale d’un spectroscope disposé vertica- lement. Celui-ci est pourvu d’un analyseur. Les deux faisceaux réfléchis à la limite de la lame cristalline sur l’un des liquides et qui sortent parallèlement du prisme et superposés donnent lieu à un spectre annelé de Fizeau et Foucault. On a ainsi deux spectres juxtaposés correspondant à chacun des deux liquides et l’on peut voir si la différence de marche entre les deux rayons réfléchis dépend de la nature du liquide qui baigne la surface réfléchis- sante de la lame cristalline. 872 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LA DOUBLE RÉFRACTION ELLIPTIQUE DU QUARTZ, par M. F. BEAULARD. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 173, 1890.) M. Beaulard a fait l'étude de la polarisation elliptique obtenue suivant l’axe d’un quartz comprimé normalement à l’axe, L'ex- périence a donné des résultats conformes à la théorie. es SUR UNE ANOMALIE MAGNÉTIQUE CONSTATÉE DANS LA RÉGION DE PARIS, par M. Th. MourEaux. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p- 176, 1890.) Les observations magnétiques faites par M. Moureaux, en vue d’une carte magnétique de la France, montrent une anomalie singulière des éléments du magnétisme. Ainsi l’isogone de 15° 50! qui passe à Hazebrouck et à Clermont-de-l'Oise traverse Paris du nord au sud, s’infléchit au sud-sud-est jusqu’à Gien, puis se replie brusquement sur elle-même jusqu’à Houdan pour reprendre enfin son cours vers le sud sur le méridien géographique de Chartres. Toutes les isogones entre la Manche et Gien, limite des observa- tions actuelles, affectent la même forme. Les choses se passent comme si l'extrémité nord de l'aiguille aimantée était attirée de part et d'autre par une ligne presque droite allant de Fécamp à Châteauneuf-sur-Loire (et probablement au delà) par Elbeuf et Rambouillet. SUR LA DENSITÉ DE L'AZOTE ET DE L'OXYGÈNE D'APRÈS REGNAULT ET LA COMPOSITION DE L’AIR D'APRÈS DUMAS ET BOUSSINGAULT, par M. LEpuc. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 262, 1890.) En appelant d et d’les densités de l’oxygène et de l’azote et x le volume d’oxygène contenu dans 100 volumes d'air, on a : xd + (100 — x)d'—= 100; d'où : A 00) Me ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 873 En remplaçant d et d' par les nombres de Regnault, (d—1,10563 et d'=0,97137 on trouve | PDA 324 d’où pour composition de l'air en poids, | = 2 A7 76,42. - Or, d’après Dumas et Boussingault, on à: | O2 Re 771 M. Leduc croit que le désaccord tient à une erreur sur les den- sités de l’azote ou de l’oxygène données par Regnault. Il s’est pro- posé de reprendre les déterminations des densités de ces gaz. RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU GAZ DANS LES CHAMPS MAGNÉTIQUES, par M. A. Wrrz. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 264, 1890.) Dans ce travail M. Witz étudie l'influence de la pression du gaz sur la variation de résistance de ceux-ci quand ils sont placés dans un champ magnétique. Sous la pression de 230°,6 de mercure, l'étincelle éclate bril- lante, sonore, sans effluve sensible. Pour la pression de o°,6 de mercure, on obtient une effluve violacée. Pour des pressions intermédiaires, on a une étincelle accompagnée d’effluves. Or, la variation de résistance électrique du gaz placé dans un champ magnétique (déterminé par la variation de différence de potentiel aux électrodes, qui servent à faire passer la décharge dans le tube contenant le gaz), est presque nulle par les fortes pressions et va en augmentant à mesure que la pression diminue : la différence de potentiel aux électrodes devient décuple dans un champ magnétique de 7200 unités pour une pression de 0°,6 de mercure. M. Witz conclut de là qu'il n’y a que l’effluve qui est soumise au phénomène électro-magnétique, il pense que l'augmentation apparente de la résistance du gaz est due à une augmentation de la capacité électrique du tube à gaz fonctionnant comme un con- 874 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES densateur : la formule connue T=27 VCL, qui donne la durée T de la vibration d’une décharge oscillante, montrant que T aug- mente en même temps que C. SUR UNE LAMPE ÉLECTRIQUE DITE « LAMPE STELLA » DESTINÉE A L'ÉCLAI- RAGE DES MINES, par M. DE GERSON. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 301, 1890.) La lampe Stella, résultat des études d’une Compagnie anglaise, est une lampe à incandescence, actionnée par un accumulateur de forme spéciale, le tout pesant 1600 grammes. Elle donne un pouvoir éclairant d’une bougie pendant 12 heures au minimum. Elle se recharge en cinq heures sous un courant de 1 ampère et 5 volts. L'appareil est protégé contre les chocs, même en cas de rup- ture des verres de la lampe et ilne peut y avoir explosion du grisou, comme l’expérience l’a montré. La Compagnie des mines d’Anzin en a décidé l'emploi dans une de ses fosses les plus grisouteuses, après l’étude qui en a été faite à l'École des mines. TABLES MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONALES PRÉSENTÉES par M. Mascarr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 326, 1890.) La publication des J'ables météorologiques internationales avait été décidée par le Congrès météorologique international tenu à Rome en 1879. Le Comité international, dans sa réunion à Co- penhague en 1882, avait chargé du soin de cette publication MM. Mascart et H. Wild. Le plan définitif de l’ouvrage a été approuvé par le Comité in- ternational dans sa réunion à Zurich en 1888. L'introduction et les titres des tables sont rédigés en trois langues, français, allemand et anglais. Les calculs ont été faits au Bureau central météorologique par M. Chauveau. ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE | 879 SUR UNE LAMPE ÉLECTRIQUE PORTATIVE DE SURETÉ POUR L'ÉCLAIRAGE DES MINES, par M. G. Trouvé. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 336, 1890.) M. Trouvé rappelle qu’il a imaginé la première lampe électrique portative de sûreté, que cette lampe est employée dans les pou- _dreries de l'État, par la Compagnie du gaz, les pompiers de Paris et la marine italienne. Cette lampe rendrait dans les mines gri- souteuses les mêmes services qu’à la Compagnie du gaz, etc. EXPÉRIENCE D AIMANTATION TRANSVERSALE PAR LES AIMANTS, par M. C DEcraRME. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXE, p. 3/0, 1890.) SUR UN APPAREIL D'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE, DESTINÉ A L'EXPLORATION DES COUCHES DE TERRAIN TRAVERSÉ PAR LES SONDES, par M. G. Trouvé. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 341, 1890.) Cet instrument, appelé orygmatoscope par M. Trouvé, consiste en une forte lampe à incandescence placée dans un cylindre mé- tallique ; l’une des surfaces hémi-cylindriques forme réflecteur, l’autre est formée par un verre épais. Un miroir à 45° donne dans l’axe du cylindre l’image des terrains examinés; cette image est observée à l’entrée du puits au moyen d’une forte lunette de Ga- lilée. Un écran arrête les rayons de la lampe qui se dirigent vers le haut. Cet appareil a donné à 200 et 300 mètres de profondeur des ré- sultats très concluants; les couches étaient vues avec la plus srande netteté. SONS RENDUS PAR LES TUYAUX CONIQUES, par M. L.-L. FLEURY. (Comptes rendus de PAcad. des sciences, t. CXI, p. 349, 1890.) L'auteur a étudié expérimentalement des tuyaux coniques non tronqués, c'est-à-dire se réduisant à un point à leur extrémité. Les sons rendus sont les mêmes que ceux d’un tuyau cylindrique ouvert. 876 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR DEUX MODÈLES DE GYROSCOPE ÉLECTRIQUE POUVANT SERVIR L'UN A LA DÉMONSTRATION DU MOUVEMENT DE LA TERRE, L'AUTRE A LA RECTIFICA- TION DES BOUSSOLES MARINES, par M. G. TRouvÉ. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 357, 1890.) 1° Gyroscope pour la démonstration du mouvement de la terre. — Cet instrument consiste en un pignon électro-magnétique à huit branches revêtu d’une couche de ciment et par-dessus une couche épaisse de cuivre électrolytique, tourné de facon à lui donner la forme d’un tore. Celui-ci peut tourner autour d’un axe horizontal en acier, à pointes de rubis, dans l’intérieur d’une armature en fer doux circulaire à deux saillies intérieures (forme dite /imacon). La cage et le tore sont suspendus à une potence par un fil inex- tensible. Pour faire passer le courant dans le tore, deux fils de platine trempent dans deux rigoles circulaires concentriques con- tenant du mercure. Une aiguille marque la déviation apparente du plan de rotation du tore. Tout cet appareil est contenu sous une cloche dans laquelle on peut faire le vide. 20 (Gyroscope pour la rectification du compas de route. — Get ins- trument diffère du précédent par le poids beaucoup plus consi- dérable du tore. Celui-ei est un anneau Gramme tournant dans un inducteur circulaire formé par un électro-aimant à pôles consé- quents. L'appareil peut tourner autour d'un axe vertical à pivot d’agate porié par une suspension à la Cardan, laquelle est lestée par un lourd pendule à tige rigide. SUR L'ORAGE DU 18 AOÛT 1890 A DREUX, par M. TEISSERENC DE Bon. {[(Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, p. 368, 1890.) SUR LA COÏNCIDENCE DE PERTURBATIONS ATMOSPHÉRIQUES AVEC LA REN- CONTRE DES PERSÉÏDES, par M. CHapeL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 371, 1890.) L'auteur fait remarquer que les orages qui ont sévi dans le mois d'août 1890 avec tant de violence, en des points éloignés du globe, ont suivi immédiatement la rencontre de la Terre avec l’essaim Le 6 cosmique des Perséides (9-16 août), essaim qui à donné lieu à une assez brillante apparition d'étoiles filantes. I1 formule d’ailleurs la règle suivante, déduite de l'analyse di phénomène et justifiée par les observations : le trouble apporté dans l'atmosphère par l'avènement d’un essaim d’astéroïdes doit _ être ressenti principalement dans les lieux dont la latitude.est peu différente de la déclinaison du point radiant apparent de l'essaim. SUR LA HAUTEUR DE L'ATMOSPHÈRE, par M. VAN HEYDEN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 371, 1890.) PHOTOMÈTRE FONDÉ SUR L'ABSORPTION DÉ LA LUMIÈRE PAR LE NOIR DE FUMÉE ET SA TRANSFORMATION EN TRAVAIL MÉCANIQUE, par MM. SEGuY et VERSCHAFFEL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 375, 1890.) PREMIÈRES OBSERVATIONS SUR LE CYCLONE DU 19 AOÛT DANS LE JURA. par M. l’abbé BouRGEAT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 385, 1890.) SUR LA SIGNIFICATION DU MOT crcronr, par M. Faye. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 388, 1890.) À propos de la communication précédente, M. Faye insiste sur la distinction qu'il convient d'établir entre les mots cyclone (ou tempête, typhon, ouragan) et les mots frombe ou tornado. Les cyclones sont des tourbillons couvrant une très vaste éten- due (une portion de l'Europe), parcourant une portion notable d’un hémisphère. Une trombe ou tornado est un tourbillon d’un diamètre variant de quelques mètres à un ou deux kilomètres et parcourant seulement quelques lieues en ligne droite. Les trombes comme les tourbillons plus vastes qui constituent les orages sont des satellites des cyclones. Revue pës Trav. scient. — T. XI, no 11. 60 878 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES: “NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR LE PROLONGEMENT EN SUISSE DE LA TEMPÊTE - DU 19 AOUT, par M. l’abbé BourGearT. (Co‘tptes rendus de l’Acad, des sciences, t. CXI, p. 406, 1890.) SUR LES CAUSES AUXQUELLES ON PEUT ATTRIBUER LA PRODUCTION DU TOUR- BILLON QUI A RAVAGÉ SAINT-CLAUDE, par M. REY DE MORANDE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 407, 1890.) SUR L'EMPLOI DE LA SIRÈNE ET DES RÉSONNATEURS POUR LES SIGNAUX ACOUSTIQUES, par M. Edme GENGLAIRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 411, 1890.) LA TROMBE-CYCLONE DU 19 AOUT 1890. NoTE de M. L. GAuTHier. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 417, 1890.) La note de M. Gauthier ainsi que les deux notes précédentes de M. Bourgeat donnent des détails fort intéressants sur Les trom- bes du 19 août, mais difficiles à résumer). LES ORAGES DU MOIS D'AOUT 1890 ET LA PÉRIODE SOLAIRE, par M. Ch.- V. ZENGER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OXE, p. 420, 1890.) M. Zenger pense que la rencontre des essaims d’astéroïdes (les Perséides) par notre atmosphère a produit un dégagement d'’é- lectricité considérable qui a été la cause des perturbations atmos- phériqües remarquables qui se sont produites. SUR L’APPLICATION DU GYROSCOPE À DA MARINE, par MM. Dumouri- Froment et DorGnon. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. {08, 1890.) A propos de la communication de M. Trouvé sur le gyroscope, ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE _ 879 MM. Dumoulin-Froment et Doignon rappellent deux applications antérieures du gyroscope à la marine. | | En 1878 M. Dubois employait un gyÿroscope construit par la maison Dumoulin-Froment à la correction des boussoles marines. En 1889, M, le capitaine Krebs et M. Zédé chargeaient la maison . Dumoulin-Froment de la construction d’un gyroscope muni d’un électromoteur spécial destiné à entretenir la rotation du tore. Ce gyroscope a servi au Gymnote pour se diriger pendant ses expé- riences de navigation sous-marine. CoMPtE RENDU D'UNE ASCENSION SCIENTIFIQUE AU MONT BLANC, par M. JANSSEN. (Comptes rendus de l’Acad. dés sciences, t. CXI, p. 431, 1890.) Les observations spectroscopiques faites aux Grands-Mulets et au sommet du mont Blanc confirment le résultat obtenu antérieu- rement dans l'expérience entre la tour Eiffel et Meudon et la con- clusion est qu'il n’y a pas d'oxygène dans l’atmosphère du Soleil. Le procédé imaginé par M. Janssen pour atteindre le sommet . du mont Blanc, l'ayant exempté de toute fatigue physique, il n’a éprouvé ni le mal des montagnes ni cette paresse intellectuelle qui empêche en général les méditations scientifiques sur les sommets élevés. C’est là un fait remarquable. SUR UNE TROMBE D'EAU ASCENDANTE, par M. Daniel Coccanow. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 449, 1890.) M, Golladon signale un phénomène hydrodynamique curieux qui se produit à Genève le long du barrage à rideaux que l’on a construit en amont et le long du petit pont de la Machine. Une trombe à axe horizontal pouvant avoir jusqu’à 15 mètres de longueur se forme entre les rideaux relevés. On peut produire ce phénomène à volonté : il suffit d’abaisser un certain nombre de rideaux pour former un barrage et de lais- ser deux rideaux relevés aux extrémités laissant un large écoule- ment aux eaux. Îl part immédiatement des extrémités du barrage deux colonnes d’air qui se rejoignent en moins d’une seconde et ep PP PRO den à ee EE GNT CPE 4 FE % ; Ag Fe % RQ AN VE PRE PAPE, > UERR TER NTEL REEN 74 7. PRE CA A Te ET 880 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES forment un fuseau de la longueur du barrage, cylindrique dans la plus grande partie de sa longueur, ayant de 1 centimètre à 10 centimètres de diamètre. Ce fuseau n’est pas immobile ; il se rapproche et s'écarte du barrage à plus d’un mètre, d’où le nom de speper d'eau que lui. donnent les Genevois. M. Colladon a constaté: 1° Que la profondeur de l'axe de la trombe est de 5o centimètres. 29 Que si l’on coupe la veine par une sorte de pelle, les deux tronçons se séparent et s’écoulent lentement par les extrémités ouvertes du barrage. Si l’on approche le bord de la pelle de la trombe celle-ci est déviée sans être coupée. 3° Que la pression dans l’axe de la trombe est diminuée de 35 à 4o centimètres d’eau. SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DES MÉTAUX, par M. LE CHATELIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 454, 1890). Les métaux qui ne présentent aucune transformation molécu- laire avant leur fusion possèdent des résistances électriques, dont la variation est une fonction linéaire de la température. En voici quelques exemples : Résistance, en ohms, d'un mètre de fils de 1mm de diamètre. PS EN 0,140 L0,000 325 { | Cu + 10°/,Sn. 0,190 + 0,000 1096 Pt+10°/,Rh. 0,335 +o0,000 350 {| Cu+2o°/,Ni. 0,420 +0,000110f Cu. 5,510 40/0320; 000 01% | No eee . 0,023 +0,0001054 Les métaux quiéprouvent à une certaine température un chan- sement moléculaire ne présentent pas à cette température une variation brusque dans la valeur absolue de leur résistance, comme dans les cas de la fusion, mais seulement un brusque changement dans la valeur du coefficient de variation (fer, alliage de cuivre de fer et de nickel, ete.). Certains métaux se transforment non pas à une température déterminée mais progressivement entre deux températures limi- tées (entre 550° et 650° pour le bronze d'aluminium légèrement siliceux). Le maillechort et les alliages du cuivre-nickel présentent ce phénomène à un haut degré. VAE. 4 + | ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE gg SUR UNE NOUVELLE LAMPE DE SURETÉ POUR MINES, par M. Ch. PoLLan. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI,p. 475, 1890.) C'est une lampe à incandescence convenablement protégée, ali- mentée par un accumulateur système Pollak. Elle pèse 1 800 gram- mes et donne en moyenne douze heures d’une lumière constante de 0,7 à 0,8 bougie. RECHERCHES DE THERMO-ÉLECTRICITÉ, par MM. CuassaGny et IH. ABRA- HAM. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXT, p.477, 180.) L'étude de couples fer-cuivre formés de fils de ces métaux a été faite en prenant toutes les précautions nécessaires pour avoir un bon isolement. La mesure des forces électromotrices de ces couples a été obtenue en l’opposant à une différence de potentiel prise sur une résistance traversée par un courant constant. L'une des soudures étant à o°, l’autre à 100, la force électromo- trice a été trouvée égale à 0",001 093 3 ou à 0,001 093 2. Tous les couples étudiés après quelques jours étaient ainsi comparables à none PES IDENTITÉ DE STRUCTURE ENTRE LES ÉCLAIRS ET LES DÉCHARGES DES MA- CHINES D’INDUCTION, par M. TRouvELoT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 483, 1890.) SUR LES BOULES DE FEU OU GLOBES ÉLECTRIQUES DU TORNADO DE SAINT- CLAUDE, D'APRÈS LE RAPPORT DE M. CADENAT, par M. FAYE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 492, 1890.) Le tornado de Saint-Claude a été accompagné de globes de feu signalés par un très grand nombre d'observateurs. = 882 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES VIBRATIONS D'UN FIL DE PLATINE .MAINTENU INCANDESCENT PAR UN COU» RANT ÉLECTRIQUE, SOUS L'INFLUENCE DES INTERRUPTIONS SUCCESSIVES DE CE COURANT, par M. ARGYROPOULOS. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 525, 1890.) Un fil de platine d'une fraction de millimètre de diamètre est : porté au rouge par le passage d’un courant électrique. En inter- rompant d’une façon périodique le courant par un trembleur Foucault, le fil vibre. On obtient un nombre de nœuds et de ven- tres qui augmente à mesure que la tension du fil diminue. NOTE SUR LES ÉCLAIRS ALLANT A LA RENCONTRE LUN DE L'AUTRE, par M. Trécus. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t, CXI, p. 553, 1890.) | DESCRIPTION ET DESSINS D'UN PESON A FIL A PLOMB ET D'UNE BALANCE ROULANTE, POUR REMPLACER, DANS LES PESÉES USUËLLES, LES PESONS ET LES BALANCES A RESSORT, par M, ARNAUDEAU, (Comptes rendus de l'Acau. des sciences, t. CXI, p. 555, 1890.) VISIBILITÉ PÉRIODIQUE DES PHÉNOMÈNES D'INTERFÉRENCE LORSQUE LA SOURCE ÉCLAIRANTE EST LIMITÉE, par M. Cu. FaBry. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t, CXI, p. 600 et 788, 1890.) Si un appareil d'interférence quelconque est éclairé par une source limitée par un écran plan P percé d’un certain nombre d'ouvertures, et qu’on observe les franges sur un plan P’, le calcul montre que ces franges paraîtront nettes ou troubles suivant la distance du plan P’ à l’appareil, ou suivant la grandeur et la po- sition des ouvertures du plan P. RECHERCHES SUR LA THERMO-ÉLECTRICITÉ, par MM. ABRAHAM et CHAs- sAGNY. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 60», 1890.) En opérant sur des couples thermo-électriques de métaux diffé- ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 883 rents, les auteurs ont reconnu que la loi des métaux intermé- diaires E(AC)= E(AB) + E(BC) était parfaitement vérifiée. Les nombres calculés sont identiques aux nombres observés. APPAREIL PHOTOCHRONOGRAPHIQUE APPLICABLE A L'ANALYSE DE TOUTES SORTES DE MOUVEMENTS, par M. MAREY. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 626, 1890.) Une pellicule photographique passe dans la chambre noire pho- tographique et reçoit les images fournies par l'objectif de l'animal dont on veut étudier les mouvements. Un ingénieux mécanisme arrête la pellicule en face de l'objectif juste pendant la durée de la pose; puis par un brusque mouvement la pellicule se déplace de facon à recevoir une seconde image, et ainsi de suite. On peut obtenir ainsi 10, 20 et jusqu’à 50 épreuves par seconde, donnant tous les détails des mouvements d’un animal, ou toutes les phases successives d’un phénomène. PRESSIONS ONDULATOIRES PRODUITES PAR LA COMBUSTION DES EXPLOSIFS EN VASE CLOS, par M. Vierrce. (Comptes rendus de l’Acad, des sciences, t. CXI, p. 639 et 734, 1890.) L'explosion est produite dans un cylindre d’acier d'un mètre de longueur couché horizontalement, fermé par des bouchons à vis munis chacun d’un manomètre à écrasement identique. Ceux- ci portent des plumes d'acier inscrivant le mouvement des mano- mètres sur deux cylindres tournants montés sur un même axe parallèle au cylindre. Un diapason inscripteur sert d’appareil chronographique. M. Vieille à constaté ainsi que lorsque la charge n'est pas ré- partie symétriquement, lorsqu'elle se trouve à une extrémité du tube par exemple, là pression développée par la combustion n'est pas partout la même au même instant : il y a une sorte de balancement de la masse gazeuse d’une extrémité du tube à se a Are et par NEA des A se pro + vement à tn. extrémité de Fes: La viee de Les élevée _ ceux-ci. distribution de la substance explosive avait été uniforme. SUR LE PHOTOMÈTRE DE BUNSEN, par M. BouLoucu. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 642, 1890.) LA ROTATION DE LA TERRE AUTOUR DE SON AXE PRODUITE PAR L'ACTION ÉLECTRO-DYNAMIQUE DU SOLEIL, par M. Ch.-V. ZENGER. (Comptes r'en- dus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 644, 1890.) SUR LE COEFFICIENT ÉCONOMIQUE DU TRAVAIL ET DE LA CHALEUR. CONSI- DÉRATIONS RELATIVES AU ZÉRO ABSOLU ET AUX TEMPÉRATURES ABSOLUES, par M. A. CAsALONGA. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 722, 1890.) PROJET DE LAMPE DE MINEUR, par M. A. GriPpoN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 722, 1890.) COMMUNICATIONS RELATIVES AUX AÉROSTATS, par M. E. AugBerr et par M. P. Tusuin. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 722, 1890.) | | Dans certains cas la pression peut, au point où se trouve la Ent * pression maximum, être le triple de ce qu'elle aurait été si la D den ions DAT db sise md y à sole 1e Dnie - mn, =” ALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 885 AJ m rs , * 4 4 4 X NEW & SAC à F RE. ON + RECHERCHES SUR LA THERMO-ÉLECTRICITÉ, par MM. Cnassacny et ABRAHAM. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 732, 1890.) D'après les expériences de MM. Chassagny et Abraham lesther- momètres thermo-électriques qu’ils ont employés (voir plus haut), permettent d'obtenir le centième de degré entre o° et 1002 et d’é- valuer un écart de température avec d’autant plus d’exactitude. absolue que cet écart est plus petit. Ces auteurs ont étudié la force électromotrice du couple fer- _ cuivre dont une des soudures était constamment dans la glace et l’autre dans le bain dont la température varie très lentement et était donnée par des thermomètres Tonnelot soigneusement com- parés au thermomètre à hydrogène. La formule suivante : é at + be + ci | A = ETS SX MSG Lt + 273 dans laquelle, HD 060 C1 b— 8,387 1077, € "32608 407 2 2 x 1 r x sr x permet d obtenirsà-— de degré près, dans toutel’étendue de o°à 100°. Es SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH DANS UN CHAMP MAGNÉTIQUE, par M. Lepuc. {Comptes rendu de l'Acad. des sciences, t. CXI, P- 737, 1890.) La formule : R,=R, (C++ me + nt) exprime bien à ©, dans tous les cas, La résistance d’un fil de bis- muth hors du champ magnétique; la valeur des coefficients dé- pend beaucoup de l’échantillon. Sous l'influence du champ d'intensité M, on a Ras = Ro(1 + £é L mt nes) (1 — 8 + V6 LM Il résulte des expériences, que sur un échantillon très pur Bet a sont donnés par B— 0,258 (1 + 0,000 9076 + 0,000 007 2342) a— 2,886 X 107 (1—1,45X 10° 448,19X 102 — 1,94 X 10/4 1,41 X 107" 264) : | nevUR DES TRAVAUX SCIE NT LUN RAR VUE a parait s'évanonir vers 261. UE Malgré les caractères empiriques de cette nue x. 4 convaincu qu’en effet au point de fusion la résistance du bismuth | n’est plus sensible à l'influence du magnétisme. VARIATIONS DE CONDUCTIBILITÉ SOUS DIVERSES INFLUENCES ÉLECTRIQUES, PR par M. E. Braniy. (Comptes rendus de l'Acad, des sciences, t, CXI, p. 785, 1890.) Le conducteur formé par un tube de verre rempli d’une limaille métallique, imbibée ou non d'un liquide isolant, éprouve une diminution très grande et durable dans sa résistance électrique quand une étincelle électrique même faible éclate dans le voisi- nage. Cette variation de résistance est si grande qu’en plaçant les tubes de limaille dans le cireuit d’un élément Daniell et d’un gal- vanomètre, on peut n’avoir presque aucune déviation avant l'é- tincelle et une très forte après. En employant la méthode du pont de Wheaistone, on constate la variation de résistance, produite par une étincelle située à 20, mètres se produisant dans une pièce séparée de celle où se trouve le tube par plusieurs autres pièces et le bruit de l’étincelle n'étant pas entendu. La variation de résistance se produit aussi quand le tube ne fait pas partie d'un circuit fermé, mais moins fortement que dans ce dernier cas. Le passage d’un courant induit dans la substance sensible pro- duit le même effet qu’une étincelle. Le passage d’un courant in- tense, continu, produit aussi une diminution de résistance. Il suffit, du reste, de donner un léger choc au tube à limaille rendu conducteur, pour faire disparaitre la conductibilité que lui. a donnée l’étincelle ou le courant. SUR UN TORNADO OBSERVÉ A FOURCHAMBAULT (NIÈVRE), par M. Doumer- ADANSsON. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 806, 1890.) \ Le 1° octobre 1890, entre 3h 3o® et 4 heures, il s’est produit ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 887 un tornado à Fourchambault qui a été assez violent pour renverser une quinzaine de gros arbres, mais qui a eu cela de particulier qu'il n’a agi que sur une très faible étendue. Celle-ci, de forme ovale, a de {oo mètres environ de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud- est et 200 mètres à peu près dans le sens nord-sud. Un nuage accompagnait le tourbillon; avant et après son pas- sage le temps a été beau. Aucune manifestation électrique ne s'est produite. i a ÉTUDE RELATIVE A L'UTILISATION DU FLUX ET REFLUX DE L'OCÉAN, par M. P.-F. BouIzcox. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 808, 1890.) SUR LA TROMBE DE FOURCHAMBAULT, par M. FAYE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 811, 1890.) MÉMOIRE RELATIF A UN MODE DE TRANSMISSION DES LETTRES, DÉPÈCHES ET MESSAGES TÉLÉPHONIQUES (GrAmworaore), par M. Amédée Pants, (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p- 815, 1890.) SUR LA COMPRESSIBILITÉ D'UN MÉLANGE D'AIR ET D’ACIDE CARBONIQUE, par M. U. LaLa. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 819, 1890.) L'auteur a opéré, par une méthode presque identique à celle de Regnault, dans l'étude de la compressibilité des gaz. Le résultat le plus saillant est qu'ilexiste des mélanges d’acide carbonique et d’air présentant, à partir d'une certaine pression, une compressibilité encore plus grande que celle de l’acide car- bonique pur, 883 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RÉFLEXION ET RÉFRACTION PAR LES CORPS À DISPERSION ANORMALE, par M.S. Brocu. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 812, 1890.) La substance étudiée est une pellicule de collodion coloriée par une matière à dispersion anormale (fuschine, cyanine, etc.). L'auteur indique le procédé qu’il compte employer pour l’étude des changements de phases par réflexion, qui est fondé sur les franges d'interférences et est analogue à celui employé par M. Potier ou M. Otto Wiener. Il ne donne aucun résultat. SUR LA TEMPÊTE DU 23-24 NOVEMBRE 1890 ET LES MOUVEMENTS VERTI- CAUX DE L'ATMOSPHÈRE, par M. A. ANGOT. (Comptes rendus de lPAcad. des sciences, t. CXI, p. 848, 1890.) L’anémomètre enregistreur a, pendant cette tempête accusé une vitesse horizontale de 34 mètres par seconde à 7h27 du ma- tin. C'est la plus grande vitesse horizontale observée depuis l'installation de l’anémomètre inscripteur à indications rapides. La plus grande de la composante verticale du vent observé (par vent ascendant), le 24 novembre 1890 a été seulement de 3 mètres par seconde. NOUVELLE MÉTHODE POUR L'ÉTUDE DE LA COMPRESSIBILITÉ ET DE LA DILA- TATION DES LIQUIDES ET DES GAZ. RÉSULTATS POUR LES GAZ : OXYGÈNE, HYDROGÈNE, AZOTE ET AIR, par M. AmAGaT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 871, 1890.) La tige graduée d’un réservoir en verre, contenant le gaz étudié, est engagé dans un long cylindre vertical d'acier vissé sur une pièce frettée (déjà décrite par l’auteur) remplie de mercure et con- tenant le réservoir. Le haut du cylindre d’acier porte creusées deux tubulures horizontales, dans le prolongement l’une de l’autre, fermées par des cylindres de quartz et permettant de voir une portion de la tige graduée. Une tige d’acier passant dans une boîte à cuir étanche et mue par une vis permet de déplacer verticale- ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 839 ment le réservoir et par conséquent la tige graduée, et d’amener ainsi telle division de celle-ci vis-à-vis du regard. Dans chaque expérience on donne la pression jusqu'à ce que le mercure atteigne la division visée. Cet appareil est muni d’une enveloppe qui permet de le chauf- fer par un bain liquide ou par un bain de vapeur. L'étude de la compressibilité entre 100 et 1000 atmosphères a été faite à o°, vers 100° et vers 2000 pour l'oxygène, l’air, l’azote et l'hydrogène. On trouvera dans le mémoire les nombreux ré- sultats numériques obtenus par M. Amagat. SUR LA PROPAGATION ANORMALE DES ONDES SONORES, par M. Gouy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 910, 1890.) On déduit de la formule de propagation des ondes sonores dans un milieu fluide indéfini que si le mouvement vibratoire du centre d’ébranlement est pendulaire, à mesure que le mouvement s’écarte de ce centre il gagne un quart de période sur ce qu'il serait s’il s'était toujours propagé avec la vitesse qu’il possède loin du centre d’ébranlement. SUR UNE MODIFICATION DU GYROSCOPE ÉLECTRIQUE DESTINÉ A LA RECTIFI- CATION DES BOUSSOLES MARINES, par M. G. Trouvé. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OXI, p. 913, 1890.) M. Trouvé a adjoint une alidade et une lunette astronomique à son gyroscope électrique pour la rectification des boussoles ma- rines (voir p. 876). SUR L'HISTOIRE DE LA BALANCE HYDROSTATIQUE ET DE QUELQUES AUTRES APPAREILS ET PROGÉDÉS SCIENTIFIQUES, par M. BEeRTHELOT. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CXI, p. 935, 1890.) M. Berthelot cite un passage d’un ouvrage du moyen âge inti- tulé Mappæ clavicula montrant que la balance hydrostatique 890 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES était en usage à cette époque pour l'analyse par les densités des alliages d’or et d’argent. M. Berthelot pense que l'usage de la balance hydrostatique remonte à l'antiquité. On trouve aussi dans le même ouvrage la description de la suspension dite à la Cardan. SUR LA LIMITE ULTRA-VIOLETTE DU SPECTRE SOLAIRE D'APRÈS DES CLICHÉS OBTENUS PAR M. LE D' O. SIMONY, AU SOMMET Du pic TÉNÉRIFFE, par M. Cornu. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p: 941, 1890.) | L’absorption par l'atmosphère coupe assez brusquement le spectre ultra-violeét observé aux basses altitudes dans le voisinage de la raie U (Aux —06,2948). Les photographies du spectre solaire prises au Sommet du Ténériffe (3 700 mètres) par le D' O. Simony permettent de reculer quelque peu la limite du spectre ultra-vio- let jusqu'à À — 04,2922). Dans la partie du spectre ainsi nouvellement connuese trouvent deux raies correspondant au magnésium et plusieurs raies cor- respondant au fer. Ce sont ces dernières raies qui ont servi à M. Cornu dans l'étude du cliché du D' 0. Simony. ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DES MOUVEMENTS GIRATOIRES DU CAMPHRE DES LAURINÉES A LA SURFACE DES LIQUIDES, par M. A. LERaT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 960, 1890.) NOUVEAU MOTEUR HYDRAULIQUE, par M. J. SEcRETAND. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 960, 1890.) RECHERCHES SUR LA RÉFRACTION ET LA DISPERSION DANS UNÉ SÉRIE IS0- MORPHE DE CRISTAUX À DEUX AXES, par M. L. PERRoT. (Comptes ren- dus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 967, 1890.) Cette étude a porté sur les sels doubles que forme le sulfate de N LES RS ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 891 . zinc à Géquivalents d’eau avec Les métaux aléalins (K, Rb, Cs, TI, ArH'). La méthode employée est celle de la réflexion totale sim- plifiée par M. Ch. Soret. Les résultats les plus saillants sont les suivants : 1° Dans la série des sulfates doubles de zinc, plus l'indice est élevé plus la biréfringence (& — ÿ») est faible ; le sel de thallium fait exception. 2° Dans cette même série, plus le écb nblacularre 4 sel est élevé plus l'indice est élevé; le sel d'ammonium fait exception. LE TORNADO DU 18 AOUT 1890 EN BRETAGNE, par M. G. JEANNEL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, Lt. CXI, p. 1008, 1890.) La tempête a éclaté vers 7115m sur les confins de la commune de Piré (Ille-et-Vilaine). Elle a été d’une violence inouïe. Les arbres déracinés indiquent par la direction où ils sont tombés le sens du vent; le mouvement giratoire est ainsi des plus nettement accusés. Cértains arbres paraissent avoir servi d’axe au tourbillon car tandis que toutes les branches latérales sont brisées et pen- dantes, les plus petits Heu intacts dans le prolongement du tronc. | L’électricité à joué un grand rôle dans cette trombe et suivant l'expression d’un témoin oculaire « ça n’était que du feu partout ». LE COEFFICIENT CRITIQUE ET LA CONSTITUTION MOLÉCULAIRE DES CORPS AU POINT CRITIQUE, par M. A. GUYE. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 312, 1890.) En admettant avec Clausius que la fraction v de l’unité de volume d’ur diélectrique réellement occupé par ses molécules supposées sphériques est donnée par l'expression : fyLE ESS mur + 1 dans laquelle # représente la constante diélectrique et en admet- tant avec Maxwell que £# est égal au carré n° de l'indice de réfrac- 892 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES tion, M. Guye arrive à conclure pour le covolume à de l’équation de van der Waals (p+ à) ben te que ce volume b est proportionnel au pouvoir réfringent molécu- laire. F En appelant coefficient critique le rapport de la température ab- solue critique à la pression critique, M. Guye déduit de la propo- sition précédente que : Le coefficient critique est proportionnel au pouvoir réfringent mo- léculaire. | L'expérience confirme cette déduction théorique, au moins dans les limites des erreurs expérimentales. Cette loi permet, dans les cas douteux, de choisir, entre les di- vers poids moléculaires possibles, celui qui convient au point cri- tique. DÉTERMINATION DE LA DIFFÉRENCE DE POTENTIEL AU CONTACT DE DEUX LIQUIDES, par M. GOURÉ DE VILLEMONTÉE. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 326, 1890.) ; Li L’auteur mesure la différence de potentiel apparente entre deux liquides, par une méthode électrométrique comprenant trois ex- périences, l’une est semblable aux expériences de M. Pellat pour mesurer cette grandeur entre deux métaux et les deux autres sont semblables aux expériences précédentes de l’auteur pour mesurer la même grandeur entre un métal et un liquide. Les métaux sont déposés par voie électrolytique pour les avoir purs et dans des conditions physiques identiques. COMPARAISON DE LA SOMMÉ DES DIFFÉRENCES DE POTENTIEL AUX DIFFÉ- RENTS CONTACTS D'UN ÉLÉMENT DANIELL AVEC LA DIFFÉRENCE DE POTEN- TIEL AUX PÔLES DE L'ÉLÉMENT, par M. GOURÉ DE VILLEMONTÉE. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 383, 1890.) M. Gouré de Villemontée, ayant déterminé séparément les diffé- rences de potentiel apparentes aux divers contacts d’un élément de RS ES St ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 893 Daniell, en prend la somme, et trouve qu’elle est égale à la difié- rence de potentiel mesurée directement entre les pôles d’un Daniell formé avec les métaux et les dissolutions étudiées. On sait, en effet, que les termes qui font différer les différences de potentiel apparentes des différences de potentiel vraies, s’éli- minent dans une semblable somme. Il y a donc là une confirma- tion de Pexaetiude des expériences de l’auteur. 7 RECHERCHES SUR DE NOUVEAUX APPAREILS RADIOPHONIQUES, par MM. MER- CADIER et CHAPERON. (Journ. de physique, 2° série, t. CX, p. 356, 1890.) Des radiophones sont formés par une lame très mince de sul- fure d'argent sur laquelle sont appliquées deux hélices d'argent, de platine ou de fer. La lame de sulfure d'argent, de — de millimètre d'épaisseur, est obtenue en déposant, par l’électrolyse du sulfure de sodium, du soufre sur une lame d’argent; la pellicule de sul- fure se détache ensuite aisément, en chauffant un point de la lame. La résistance d’un pareil système n’est pas très considérable (20 000% au plus) ei permet l’emploi d’un galvanomètre Thomson. Cette résistance diminue considérablement par l’éclairement. L’ap- pareil est sensible à toutes les radiations depuis l’infra-rouge jus- qu’à l’ultra-violet. Ses indications sont beaucoup plus rapides que celles de la pile thermo-électrique de Nobili. FRANGES ACHROMATIQUES PRODUITES PAR LES DEMI-LENTILLES DE BILLET, par MM. J. Macé De Lépinay et À. PÉRoT. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 376, 1890.) Si l’on examine les franges des lentilles de Billet à une distance convenable des lentilles, on trouve que celles-ci sont non seule- ment très nombreuses, mais en outre achromatiques. Ce fait s’ex- plique parce que chacune des deux images de la source fournies par les demi-lentilles sont non achromatiques mais bien composées d’une série d'images dans diverses couleurs simples du spectre, par suite de l’aberration chromatique des lentilles. Les images Revu DES TRAV. SGIENT. — T, XI, no 11. 61 894 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES bleues donnent sur un écran placé à une distance convenable D des franges ayant le même intervalle que les franges fournies par les images jaunes (placées un peu plus près de l’écran); il y a ainsi superposition à peu près parfaite des franges pour les différentes couleurs. | En observant les franges à une distance des demi-lentilles moindre que D, les franges brillantes sont bordées de rouge à l’intérieur; en les observant au contraire à une distance plus grande que D, les franges brillantes sont bordées de rouge à l’ex- térieur. Les auteurs font le calcul exact qui donne la distance D en fonc- tion des éléments du problème et discutent les conditions les plus favorables pour observer les franges achromatiques. ÉQUIVALENT ÉLECTROLYTIQUE DE L'ARGENT, par MM. PoTIER et PELLAT. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 381, 1890.) L’électro-dynamomètre absolu de M. Pellat permettant de rap- porter avec une grande précision l’intensité d’un courant à l'unité théorique C.G.S., MM. Potier et Pellat s’en sont servis pour déter- miner la masse d'argent déposée par l’électrolyse pendant une se- conde dans un courant d'intensité connue. Le résultat des expériences est qu’un ampère en une seconde dépose 1""8,1192 d'argent. MÉTHODE POUR LA DÉTERMINATION DE LA TENSION SUPERFICIELLE DU MER- cuRE, par M. H. Senris. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 384, 1890.) Une plaque rectangulaire en fer très mince flotte sur le mer- cure. On amène la pointe d’un sphéromètre à toucher le milieu de la plaque de fer, puis, la plaque étant déplacée, à toucher la surface du mercure. En retranchant de la différence des deux positions de la pointe l'épaisseur de la plaque de fer, on obtient la dépression du mercure par la plaque; la mesure du poids de cette plaque permet d'en déduire la tension superficielle du mer- cure. ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 895 En prenant le millimètre pour unité de longueur et le poids du milligramme pour unité de poids, la tension superficielle du mer- cure fraichement filtré a été trouvée égale à 39,23. DiFFÉRENCE DE POTENTIEL ENTRE ÉLECTRODES ET'ÉLECTROLŸYES. LIMITE ENTRE LA POLARISATION ET L'ÉLECTROLYSE, par M. PELLAT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX; Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 401, 1890.) M. Pellat commence par établir la distinction que l’on doit faire entre la différence de potentiel de deux conducteurs en contact et la force électromotrice dont ce contact est le siège, pour rester fidèle aux définitions générales du potentiel et de la force électro- motrice. La différence de potentiel entre deux conducteurs en contact est le travail de la force électro-électrique (c’est-à-dire de la résultante des forces qui proviennent de la distribution électrique seulement ! et obéissent à la loi de Coulomb f— | sur l'unité d'électri- cité passant d’un conducteur à l’autre. La force électromotrice est l'énergie communiquée à l’unité d’élec- tricité qui traverse la surface de contact. La somme des différences de potentiel aux divers contacts dans une pile complète est égale à la somme des forces électromotrices à ces divers contacts, comme on peut le démontrer aisément, mais la différence de potentiel pour un contact déterminé est loin d’être égale en général à la force électromotrice dont ce contact est le siège. M. Pellat en donne plusieurs exemples; en particulier la force électromotrice entre deux métaux différents au contact est presque nulle, tandis que la différence de potentiel est de l’ordre de grandeur du volt. Dans la seconde partie du mémoire l’auteur établit que : Il y a égalité de potentiel entre un métal et une dissolution d'un de ses sels en contact avec lui. Dans la troisième partie relative à la limite entre le phénomène de polarisation d'une cathode et l’électrolyse qui saccède à ce phé- nomène quand la force électromotrice extérieure au vase électro- lytique devient suffisamment grande, M. Pellat établit que : Tant que le potentiel de la cathode est supérieur à celui de l’électro- 896 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES lyte, l’électrolyse ne se produit pas; celle-ci se produit dès que le po- tentiel de la cathode est devenu inférieur d’une quantité infiniment petite à celui de l’électrolyte. Dans la quatrième partie, l’auteur montre que de ces deux lois résulte la loi de M. Lippmann sur l'impossibilité de polariser comme cathode un métal dans une dissolution de l’un de ses sels. SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DES GAZ, par M. Th. HORNEN. (Journ. de physique, 2 série, t. IX, p. 424, 1890.) M. Hornen se sert d’une pile de 1456 éléments au bichromate par- faitement isolés pour obtenir une décharge à travers un tube con- tenant un gaz rarifié dont la pression peut varier au gré de l’ex- périmentateur. Une disposition très simple permet, sans ouvrir le tube, de faire varier la distance des électrodes; celles-ci étaient soit en platine soit en aluminium. La différence de potentiel entre les électrodes et l'intensité du courant étaient mesurées. Les principaux résultats sont les suivants : Pour des pressions de 20 millimètres de mercure et au-dessus, la différence de potentiel entre les électrodes ne varie pas avec l'intensité du courant, mais croît beaucoup avec la distance dis- ruptive. Pour les pressions inférieures à 1 millimètre la différence de potentiel croit pour toutes les électrodes avec l’intensité du cou- rant, mais plus avec les petites électrodes à pointes de platine qu'avec les larges électrodes en aluminium. La différence de po- tentiel change peu avec la distance disruptive. A toutes les pres- sions, et pour toutes les électrodes, l’augmentation de la différence de potentiel avec la distance disruptive reste la même, quelle que soit l'intensité du courant. L'auteur conclut de là que l'effet de l’air doit être considéré comme une force électromotrice et mesurée en volts. Cette force électromotrice est proportionnelle à la longueur de la colonne gazeuse. L'auteur examine les différentes autres circons- tances qui influent sur sa valeur. Mais outre cette force électromotrice de l’air il y a une résis- tance r au passage de l'électricité des électrodes à l’air qui peut s'exprimer par la formule r=a+bi+c+..., L FILTRE ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 897 en fonction de l'intensité ? du courant, à,b,c,..…., étant des cons- tantes; au-dessus de la pression de 1 millimètre de mercure, la variation de r avec l'intensité est sensiblement linéaire (r= a + bi). SUR LES MESURES DES ÉLÉMENTS DE LA POLARISATION ELLIPTIQUE, par M. G. MESLIN. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 436, 1890.) M. Meslin détermine les éléments de la polarisation elliptique par l'emploi successif du compensateur à franges de Babinet et du compensateur à teintes plates de Bravais. SUR LES COURANTS ACTINO-ÉLECTRIQUES DANS L'AIR RARÉFIÉ, par M. STo- LETOW. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 468, 1890.) M. Stoletow, à l’aide d’un appareil permettant de raréfier l’air entre les plaques du condensateur destiné à la production des courants actino-électriques, a étudié l'influence de la pression sur ce phénomène. Quand on diminue la pression p de l’air, l'intensité ? du courant actino-électrique augmente d’abord, puis passe par un maximum pour une certaine pression 7, désignée par M. Stoletow sous le nom de pression critique et diminue ensuite : la courbe = © (p) pré- sente donc au maximum pour p = 7. La pression critique 7 est proportionnelle à la charge du conden- sateur. Par conséquent, en appelant / la distance des armatures et E 5 Tl teur différence de potentiel, on a EF — constante, MESURE DES RÉSISTANCES POLARISABLES PAR LES COURANTS ALTERNATIFS ET LE TÉLÉPHONE, par M. G. CHAPERON. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 481, 1890.) 898 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LES BOBINES EN FIL DOUBLE, par M. CnAPERON. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 484, 1890.) Les bobines de résistance employées par M. Chaperon, pour pouvoir remplacer le galvanomètre par le téléphone dans un pont de Wheatstone et se servir de courants alternatifs, ont un enrou- lement spécial. Le fil simple forme d’abord une première couche sur la bobine, puis il est replié sur lui-même de façon que la seconde couche est enroulée en sens inverse de la première et ainsi de suite. Le courant dans chaque couche étant de sens in- verse, la self-induction n’est pas plus grande que dans une bobine où le fil est enroulé en double, et l’on évite le grave inconvénient de la grande capacité des bobines présentant ce dernier mode d’enroulement. ÉQUILIBRE DE SELF-INDUCTION ET DE CAPACITÉ SUR LE PONT A FIL ET A COURANTS ALTERNATIFS, par M. G. CHAPERON. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 485, 1890.) REMARQUE SUR LA QUANTITÉ DE CHALEUR DÉGAGÉE PAR LES COURANTS PARCOURANT UN SYSTÈME DE CONDUCTEURS, par M. A. PÉROT. (Journ. de physique, 2e série, t. IX, p. 508, 1890.) SUR UN NOUVEAU GALVANOMÈTRE POUVANT SERVIR D'AMPÈREMÈTRE OU DE VOLTMÈTRE, par M. L. Hu. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 510, 1890.) L’équipage mobile de ce galvanomètre est en fer doux et affecte la forme de trois des côtés d’un rectangle; il peut tourner autour du côté médian placé à l’intérieur de la bobine de fil traversé par le courant parallèlement à l’axe de celle-ci mais excentriquement; les deux côtés du rectangle de fer doux perpendiculaire au précé- dent comprennent entre elles la bobine. Quand le courant passe, le fer doux s'aimante et l'équipage tend par raison de symétrie à se placer dans le plan déterminé par l'axe de rotation et l’axe de ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 899 la bobine. Une force antagoniste tend à l’en écarter et permet ainsi de mesurer l'intensité du courant. Cet appareil est employé industriellement. DÉTERMINATION EXPÉRIMENTALE DES ÉLÉMENTS PRINCIPAUX D’UNE LENTILLE DIVERGENTE, par M. C.-A. Megius. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 511, 1890). | La méthode de M. Mebius est une modification de la méthode de M. Cornu. RAPPORT DES TRAVAUX DE DILATATION ET D'ÉCHAUFFEMENT DES MÉTAUX, par M. P. Jourin. (Journ. de physique, 2° série, t. IX, p. 554, 1890.) M. Joubin a fait la remarque suivante : En appelant E le coefficient d’élasticité (linéaire) d’un métal, C sa chaleur spécifique, D sa masse spécifique, et « son coëfficient de dilatation linéaire, les valeurs expérimentales de ces grandeurs 2: Ex à montrent que l’expression — a la même valeur pour tous les CD métaux simples. M. Joubin déduit de cette remarque et des relations de la ther- modynamique que : Un fil d'un métal quelconque de même longueur et de même sec- tion soumis à une tension égale à une même fraction de son coeffi- cient d'élasticité se refroidira d'un même nombre de degrés. Les expériences de Joule confirment cette déduction. On en déduit en outre que : Si l’on porte un fil d'un métal quelconque de 0° à 1° le rapport de la quantité de chaleur équivalente au travail de dilatation du fil (Ex a J étant l'équivalent mécanique de la chaleur) à la quantité de chaleur totale fournie est constant et égal (sensiblement) à +. M. Joubin en déduit encore que : | Ô Le rapport de la chaleur de dilatation = à la capacité v calorifique de l'unité du volume est constant pour tous les métaux et égal (sensiblement) à la température absolue. 900 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Connaissant la chaleur de dilatation / et la chaleur spécifique à pression constante C, on en déduit aisément la chaleur spécifi- que à volume constant c et les autres constantes thermiques des métaux. ; SUR UN TÉLÉGRAPHE OPTIQUE ENREGISTREUR A LUMIÈRE POLARISÉE, par M. R. Eu. (Comptes rendus de la 19° session de l'Assoc. fran- çcaise pour l'avancement des sciences, 1% vol. p. 163, et 2° vol., p. 241, 1890.) Le transmetteur envoie des rayons polarisés dans des plans per- pendiculaires, un des plans correspond aux points, l’autre aux traits de l'alphabet Morse; la lumière naturelle indique la sépara- tion des mots. Un prisme de Rochon sert dans le récepteur à recon- naître par les deux images le plan de polarisation ou la lumière naturelle. SUR L’ANALYSE DE LA LUMIÈRE POLARISÉE PAR LE CIEL, par M. A. CROVA. (Comptes rendus de la 1 9e session de l’Assoc. française pour l'avan- cement des sciences, 17 vol., p. 164, 1890.) SUR LA LUMIÈRE TRANSMISE A TRAVERS UN LIQUIDE TROUBLE, Par M.L.-A. Huron. (Comptes rendus de la 1 9° session de l’Assoc. fran- caise pour l'avancement des sciences, 1% vol., p. 164, et 2e vol., p. 249, 1890.) M. Hurion a trouvé que, conformément à la théorie, l'intensité de la lumière diffusée par de l’eau troublée par de l'essence de citron, varie en raison inverse de la 4° puissance de la longueur d'onde. APPAREIL DE MESURE PRÉCISE DES LONGUEURS, par M. Ch. GUILLEMOT. (Comptes rendus de la 1 9° session de l’Assoc. française pour l’avan- cement des sciences, 1° vol., p. 164, et 2° vol., p. 273, 1890.) En utilisant l’inégale dilatation de deux règles formées de métaux ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 901 différents, M. Guillemot construit un appareil de mesure de lon- gueur dont les réticules des deux micromètres sont à des distances invariables, malgré les variations de température. APPAREIL POUR ÉCLAIRAGE MICROGRAPHIQUE ET POUR EXPÉRIENCE D'OP- TIQUE, par M. PELLN. (Comptes rendus de la 19° session de l’A$soc. française pour l'avancement des sciences, 1° voL., p. 168, 1890.) Une petite sphère de magnésie soutenue par un fil de platine est rendue incandescente par le gaz oxhydrique. Un miroir placé dans la lanterne réfléchit les rayons émis par la face postérieure de la sphère et un condenseur projette la lumière sur l’objet à éclairer. SUR LES DICTONS DE LA SAINT-MÉDARD, par M. DE ToucuimBErk. (Comptes rendus de la 19° session de l'Assoc. française pour l'avancement des sciences, 1% vol., p. 180; 2° vol., p. 291, 1890.) SUR LES VARIATIONS ANNUËLLES DE LA DÉCLINAISON, par M. RAGONA. (Comptes rendus de la 19e session de l’Assoc. francaise pour l'avancement des sciences, 1e* vol., p. 180; 2° vol., p. 307, 1890.) M. Ragona démontre, comme résultat immédiat de ses obser- vations, que les variations annuelles de la déclinaison magnétique sont en relation intime avec les variations annuelles de la tem- pérature, et avec celles de la fréquence des deux courants aériens nord-est et sud-ouest. VITESSE ET DIRECTION DU VENT A PERPIGNAN, par M. le D' Fines. (Comptes rendus de la 19e session de l’Assoc. française pour l'avancement des sciences, 1° vol., p. 180, 1890.) M. le Dr Fines donne le résultat de vingt années complètes d'observations de deux anémométrographes électriques installés à Perpignan. 902 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES LES PREMIERS ESSAIS DE PLUVIOMÉTRIE. SUPPRESSION DE DEUX LACUNES DANS LA COURBE DE PLUIE ANNUELLE A PARIS, par M. l'abbé Maze. (Comptes rendus de la 1 9e session de l’Assoc. française pour l'avan- cement des sciences, 1° Vol., p. 180, 1890.) VARIATIONS HORAIRES DE L'ÉLECTRICITÉ DE L'AIR, par le Dr FiINes. (Comptes rendus de la 19° session de l'Assoc. française pour l'avancement des sciences, 1° vol., p. 181, 1890.) LES OBSERVATIONS BAROMÉTRIQUES ET HYGROMÉTRIQUES SUR LE MONT BLanc, par M. Rorcx. (Comptes rendus de la 19° session de l’Assoc. française pour l'avancement des sciences, 1* vol., p. 181 et 2€ vol., p. 312, 1890.) M. Rotch communique quelques résultats obtenus par M. Val- lot à sa station du mont Blanc (4800 mètres). Il en résulte qu'il n'y a qu'un seul maximum et un seul minimum diurne du baro- mètre et que la période d'humidité relative s'accorde à peu près avec celles de la température. MESURE DE LA NÉBULOSITÉ PENDANT LA NUIT ET DE SON ENREGISTREMENT, par M. Rorcx. (Comptes rendus de la 19° session de l’Assoc. fran-- çcaise pour l’avancement des sciences, 1% vol., p. 182, et 2° vol., p. 313, 1890.) Un appareil photographique imaginé par M. Pickering et em- ployé actuellement à l'Observatoire de Blue-Hill enregistre la trace de l’étoile polaire. Les moyennes de la nébulosité tirées de cet ins- rument s'accordent bien avec celles des observations directes. ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 903 SUR LES SÉCHERESSES PÉRIODIQUES, par M. l’abbé Maze. (Comptes ren- dus de la 19° session de l'Assoc. française pour l’avancement des sciences, 1° vOL., p. 182, 1890.) M. l'abbé Maze fait connaître huit séries de sécheresses qui se reproduisent tous les quarante-deux ans. Ces sécheresses ont lieu dansles années dont le millésime divisé par 42 donne un des restes suivants 1, 5, 9, 14, 16, 26, 36, 39. La série correspondant au reste 36 est la seule qui se présente sans exception connue. Les autres paraissent se reproduire au moins quatre fois sur cinq. DE QUELQUES PARTICULARITÉS SUR LE CLIMAT LIMOUSIN, par M. GARRIGOU- LAGRANGE. (Comptes rendus de la 19e session de l’Assoc. française pour l’avancement des sciences, 1% vol., p. 182, 1890.) LES CAUSES COSMIQUES DES PERTURBATIONS ATMOSPHÉRIQUES ET SISMIQUES DU GLOBE, par M. Ch.-V. ZENGER. (Comptes rendus de la 19° ses- sion de l’Assoc. française pour l’avancement des sciences, 2° vol., p. 314, 1890.) ACTIVITÉ SISMIQUE RÉCENTE DU JAPON, par M. Y. Wapa. (Comptes rendus de la 19° session de l'Assoc. française pour l'avancement des sciences, 2€ vol., p. 328, 1890.) Lsçons sur L'ÉLecrriciré, par M. Éric GÉRARD. (2° vol., in-8°, Paris, chez Gauthier-Villars; à Liège, chez Léon de Thies.) Cet ouvrage contient les lecons professées à l’Institut électro- technique de de Montefiore, par M. Éric Gérard. Le premiervolume débute par un exposé élementaire de la théo- rie du potentiel qui sert de base à l'étude de l'électricité et du magnétisme. Les chapitres suivants sont consacrés au magné- tisme et à l’électrostatique basée sur les idées de Faraday. Les 904 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES chapitres relatifs à l’électrodynamique, à l’électromagnétisme et à l'induction renferment une exposition simple des lois fondamen- tales qui régissent ces catégories de phénomènes. L'auteur par de nombreux exemples élucide les formules théoriques. Les mé- thodes électrométriques industrielles, ainsi que les systèmes de piles et d’accumulateurs, sont ensuite examinées successivement. M. Eric Gérard a apporté une attention particulière à l'étude des machines dynamo-électriques et des transformateurs. Des exemples numériques servent de guides aux ingénieurs. L'auteur indique en outre la marche à suivre pour faire le projet d’un de ces appa- reils afin de répondre aux conditions de son emploi. L’ouvrage renferme de nombreuses données numériques qui facilitent l'établissement des projets. Le second volume contient l'exposé des systèmes de canalisation et de distribution de l’énergie électrique, des moteurs électriques et de leur application à la traction et au travail mécanique, et enfin des procédés de l'éclairage électrique et de l’électro-métallurgie. Cours PROFESSÉ A L'Æ'COLE SUPÉRIEURE DE TÉLÉGRAPHIE, par M. VASCuY. (2 vol. in-8°, chez Baudry et Ci, 1890.) Ce qui constitue le mérite de l'ouvrage de M. Vaschy est l'ori- ginalité ; c’est une œuvre personnelle qui sera lue avec intérêt par tous les électriciens. L'auteur suppose connues les expériences fondamentales de l’é- lectricité statique et du magnétisme et en déduit les conséquences ; c’est l’objet du premier volume. Dans le second se trouvent quelques applications théoriques à la télégraphie, à la téléphonie et à l'étude générale des courants périodiques ; mais la plus grande partie de ce volume est consa- crée à la description des instruments et des méthodes de mesures électriques. Lecows sur L'Érecrricrré, par M. H. PELLAT. (1 vol. in-8°, chez G. Carré, 1890.) Cet ouvrage contient les leçons faites à la Sorbonne en 1888-89, ANALYSES ET ANNONCES. — PHYSIQUE 905 par M. Pellatsur l'électricité statique, la pile et l'électricité atmos- phérique ; elles ont été rédigées par M. Blondin. L'auteur a mis en relief le nombre relativement petit des con- naissances concernant l'électricité que nous ne pouvons acquérir que par l'expérience et qui constituent les lois fondamentales ; les autres connaissances importantes sont déduites ensuite de ces lois fondamentales par le raisonnement aidé le plus souvent de l'analyse mathématique et la vérification expérimentale est indi- quée toutes les fois qu’elle présente quelque intérêt. L'expérience a été ainsi toujours placée près de la théorie. M. Pellat s’est attaché à faire ressortir le rôle des actions de la matière sur l'électricité (force pondéro-électrique), rôle trop négligé jusqu'ici et qui restreint l'énoncé de plusieurs théorèmes indiqués comme généraux au cas des conducteurs homogènes. Dans la partie consacrée à l'électricité atmosphérique sont dé- veloppées les idées de l’auteur sur la cause de l’électrisation des nuages orageux. ANALYSE EXPÉRIMENTALE DES PHÉNOMÈNES CONNUS EN PHOTOGRAPHIE SOUS LE NOM DE HALO, par MM. Auguste et Louis Lumière. (Bull. de la Soc. française de photographie, 2° série, 6° année, p. 182, 1890.) Les expériences de MM. Lumière confirment les résultats obte- nus par M. Cornu, à savoir que la plus grande partie du halo est due à la réflexion totale sur la face postérieure de la lame de verre servant de support à la couche sensible de la lumière diffusée par l’image du point lumineux sur la couche sensible; mais, en outre, les auteurs insistent sur ce qu’une portion du halo est due à l'imperfection du poli des objectifs : une poussière ténue dépo- sée à la surface des objectifs augmente le halo dans de grandes proportions. : 906 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CHIMIE SUR L'OXYDATION DU SOUFRE DES COMPOSÉS ORGANIQUES, par MM. BERTHE- LOT, ANDRÉ et MATIGNON. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, L'OXE, pr 07.) Le dosage du soufre dans les matières organiques est en géné- ral très difficile, et les méthodes qui permettent de l’amener à l'état de sulfate de baryum, que l’on peut peser, sont longues et souvent délicates. Les auteurs proposent un moyen extrêmement ingénieux et rapide, qui consiste à brûler la substance, soit seule soit mélangée à du camphre, dans la bombe calorimétrique, en présence d’eau. Dans ces conditions, la transformation du soufre en acide sulfurique est absolument complète. Il suffit ensuite de recueillir l’eau contenue dans la bombe, et d’y doser l’acide sul- furique. De nombreux essais, effectués avec des substances très difficiles à brûler, comme les albuminoïdes, ou très riches en soufre, comme le thiophène ou le sulfure de carbone, ont montré que les résultats sont toujours exacts. À. GC. CHALEUR DE COMBUSTION DE QUELQUES COMPOSÉS SULFURÉS, par MM. BEr- THELOT et MATIGNON. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 9.) C’est la méthode, indiquée dans lafnote précédente, que les au- teurs ont appliquée, pour la détermination des chaleurs de for- mation de quelques substances. Ils ont trouvé ainsi : cal}; Thiophène, C“H'S. . ... chaleur de combustion + 670,9 à pr. c. — chaleur de formation — 14,9 \ ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 907 cal Taurine, C*H'AzSO® ... chaleur de combustion + 385,7 à pr. c. — chaleur de formation + 185,7 Sulfure de carbone, CS. chaleur de combustion + 398,1 à pr. c. — chaleur de formation — 27,0 A. C, RECHERCHES SUR QUELQUES PRINCIPES SUCRÉS, par MM. BERTHELOT et MATIGNON. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p.11.) La détermination des chaleurs de combustion, par la méthode de la bombe calorimétrique, a donné les résultats suivants : cal Érythrite, CHnosix ss chaleur de combustion + 503,6àpr.c. _ chaleur de formation ++ 219,6 Arabznose SH" OS, à, ‘chaleur de combustion + 557,1àpr.c. = chaleur de formation + 259,4 Ale EH OP ET. chaleur de combustion + 560,7äàpr.c. — chaleur de formation + 255,8 Raffinose, CHAOS. . Chaleur de combustion +2026,1äpre. == chaleur de formation + 775,3 Pnosite racémique, (CSH!206) chaleur de combustion + 661,8 = chaleur de formation + 318,0 Inosite inactive, CCH20$ ... chaleur de combustion + 666,5 — chaleur de formation + 313,3. Les chaleurs de formation des inpsites droite et gauche étant connues, il en résulte les relations suivantes : cal cal Inosite droite + 316,2 Inosite racémique + 318,0 Inosite gauche + 316,2 Inosite inactive + 313,3. A 46 908 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES NOUVELLES SUR LA STABILITÉ RELATIVE DES SELS TANT A L'ÉTAT ISOLÉ QU'EN PRÉSENCE DE L'EAU, par M. BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 135.) La chaleur de formation des sels, rapportés à l’état solide, peut, d’après M. Berthelot, être prise comme mesure de leur stabilité relative. Pour apporter de nouvelles confirmations à cette ma- nière de voir, l’auteur a fait une étude thermique des sels d’ani- line et a déterminé les chaleurs de saturation de cette base par les acides sulfurique, chlorhydrique, azotique, acétique et ben- zoïque. A. C. CHALEUR DE FORMATION DE QUELQUES AMIDES, par MM. BERTHELOT et Focx. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 144.) Les auteurs ont déterminé, dans la bombe calorimétrique, les chaleurs de combustion et de formation des amides suivantes : Chaleur Chaleur de combustion. de formation. cal ° cal Acétamide, C'HOAzH?. ........ + 288,11p.0 + 72,9 Propionamide, C*HSOAZH® . ..... + 436,0 — + 88,4 Benzamide, C'HSOAZH......... + 852,3 — + 49,3 Succinimide, CEH£O?AZH. . .... .. + 439,2 — +110,5 Acétanilide, CSH$AZH — CO — CH. <+H1016,8 — + 952,1 Benzanilide, CTHSO — AzH — CSH$. + 1583,7 — + 22,1 A0. ÉQUILIBRES ET DÉPLACEMENTS RÉCIPROQUES DES ALCALIS VOLATILS, par M. BerrTHecoT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 289.) Cette étude thermique a été entreprise pour étudier les sels de pipéridine, et la stabilité relative de ces sels vis-à-vis de ceux des autres bases, soit volatiles soit fixes. M. Berthelot montre que conformément aux théories thermo-chimiques et contrairement à ce que l’on avait cru observer, la pipéridine ne déplace pas la chaux. En opérant avec la pipéridine comparativement avec l’a- ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 909 niline, on voit que la pipéridine ne déplace pas l’aniline, dans ses dissolutions salines, mais qu'il s'établit un partage de l’acide, entre les deux bases, déterminé par l’état de dissociation de leurs sels. A. C. SUR L’ABSORPTION DE L'OXYDE DE CARBONE PAR LA TERRE, par M. BER- THELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 469.) La terre imprégnée d'oxyde de carbone, par l'effet d’une explo- sion ou pour tout autre motif, ne le retient pas en vertu d’une ac- tion spécifique propre à ce gaz; une ventilation convenable suffit pour l’éliminer, à condition qu’elle soit suffisamment prolongée. A. C. SUR L'ACÉTYLÈNE CONDENSÉ PAR L EFFLUVE, par M. BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 471.) L'acétylène condensé par l'effluve, abandonné au contact de l'air, absorbe de notables quantités d'oxygène, et continue à s’al- térer spontanément au contact de l’atmosphère.Soumise à la dis- tillation sèche, la matière ainsi obtenue se décompose brusque- ment en paraissant dégager de la chaleur : il se produit de l’eau et des acides. La distillation en présence de chaux sodée donne sur- tout de l’acétone. Tous ces caractères montrent que lacondensation de l’acétylène par l’effluve est d’un caractère tout différent de celle qui est accomplie par la chaleur et qui donne du benzène. * De Ce NOUVELLES RECHÉRCHES SUR L'EFFLUVE, par M. P. ScuurzemBEerGrR. (Comptes rendus de l’Acad. des scrences, t. CXI, p. 14.) L’auteur a entrepris de nouvelles recherches sur le transport de la matière à ilravers les tubes de verre, sous l'influence de l’ef- fluve électrique; il s’est placé cette fois dans des conditions qui ne permettent plus aucun doute sur les résultats obtenus et déjà annoncés. Les conclusions du savant chimiste sont : qu’il y a réel REVUE DES TRAV, scIENT. — T. XI, no 14. 62 Re 7 910 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES lement passage des éléments de l’eau à travers les appareils en verre, mais que ces éléments n'arrivent pas à l’intérieur du tube à l’état de combinaison; il semble qu'ils subissent une sorte de transport électrolytique. À, © SUR UN SULFOCARBURE DE PLATINE, par M. SCHUTZEMBERGER. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXT, p. 391.) La mousse de platine jouit de la propriété d'absorber complète- ment la vapeur de sulfure de carbone, quand on fait passer cette vapeur, mélangée à un gaz inerte, sur de la mousse de platine chauffée vers {00 à 450°. En continuant l'opération jusqu’à com- plète transformation du platine, on trouve exactement, pour com- position du résidu, la formule [PtS]°C qui peut s’écrire PtS 74 0] N PtS Le sulfocarbure de platine chauffé dans l'oxygène au-dessous du rouge brûle avec incandescence en dégageant de l'acide car- bonique et de l'acide sulfureux, il reste du platine pur comme ré- sidu. A. C. SUR QUELQUES FAITS RELATIFS A L’'HISTOIRE DU CARBONE, par MM. Paul et Léon SCHUTZEMBERGER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p.774.) Les auteurs ont opéré la décomposition du cyanogène par la chaleur, et ont remarqué que, mêmé au rouge blane, la décompo- sition de ce gaz est extrêmement limitée, à moins qu’on ne prenne la précaution d'introduire dans le milieu du tube en porcelaine, une longue nacelle de charbon de cornue saupoudrée sur toute sa longueur de crvolithe pulvérisée. Dans ces conditions, la dé- composition du cyanogène est très facile, et on obtient un dépôt abondant de carbone, filamenteux, présentant un aspect graphi- tique. L’oxydation par la méthode de M. Berthelot a conduit à ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 911 l’obtention d'oxydes graphitiques et en particulier d’un oxyde ré- pondant sensiblement à la formule C!*H‘O$. Le graphite obtenu par cette méthode n’est identique avec aucune de ceux que l’on connaît, et se rapproche cependant, par ses produits d’oxydation, du graphite électrique. = AN \ SUR LES NITROPRUSSIATES, par M. PRuD’nomMe. (Comptés rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 45.) l’auteur donne comme procédé de préparation des nitroprus- siates les réactions suivantes : 1° Action des nitrites alcalins en solution aqueuse, à l’ébulli- tion, sur le ferricyanure de potassium Fe?Cy'2K5 + AzO'K = FeCyfKt + FeCy'(AzO ,K*? + CyK + 0; 2° Action du ferricyanure de potassium sur le sel sulfazoté ré- sultant de l’action du bisulfite sur le nitrite de sodium. On obtient une solution très concentrée de nitroprussiate. 3° Enfin, un mélange de soude d’hyposulfite de sodium et de ferricyanure en solution aqueuse, maintenue à l’ébullition, se charge progressivement de nitroprussiate. À. C. mm mm SUR LA CAUSE DE L'ALTÉRATION QU'ÉPROUVENT CERTAINS COMPOSÉS DE LA SÉRIE AROMATIQUE SOUS L'INFLUENCE DE L'AIR ET DE LA LUMIÈRE, par M. André Biner. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 47.) + L'auteur a déjà montré que le nitrobenzène, l’aniline et le phé- nol préparés avec du benzène ayant subi un lavage prolongé à l'acide sulfurique, ne se colorent plus à la lumière. En poursui- vant ses recherches, l’auteur a constaté qu'un très grand nombre de composés aromatiques sont dans le même cas et peuvent être obtenus dans un état de pureté suffisant pour qu'ils ne s’altèrent plus à l'air et à la lumière. L’altération de tous ces produits doit être considérée comme causée par certaines substances étrangères même en quantités infinitésimales. A. C. 912 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE PHÉNYL-DITHIÉNYLE, par M. Adolphe RENARD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 48.) Ce corps prend naissance en même temps que le phényl-thio- phène par l'action du soufre au rouge sombre sur le toluène. La formule est CSH'(C{H?S — CiHS). | C’est un corps solide fondant à 209° : très peu soluble dans l'alcool, l'éther, l'essence de pétrole; très soluble dans le benzène ou le toluène bouillants. Il donne facilement un dérivé tribromé C“H'Br:$? qui est un bibromure bromé, fusible à 320°. L’auteur a également préparé le dérivé dinitré C'*H®S?{(Az0?} et le dérivé disulfoné C!H:S2(S0%H)*. A. C. TRANSFORMATION DU GLUCOSE EN SORBITE, par M.J. MEUNIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 49.) M. Meunier a réussi à transformer le glucose en sorbite, par l'action de l’amalgame de sodium riche sur une solution aqueuse de glucose. Il faut opérer à froid et en solution alcaline pour que la réduction s'opère convenablement. Pour retirer la sorbite du sirop obtenu, M. Meunier s’est servi de la belle réaction qu'il a fait connaître : la formation des acéials benzoïques de la sorbite. Cette importante découverte montre bien que le glucose est l’aldé- hyde de la sorbite et non celle de la mannite, qui est, elle, le mau- nose de M. E. Fischer. A Ce SUR L'HYDROGÉNATION DE LA SORBINE ET SUR L’OXYDATION DE LA SORBITE, par MM. Vincenr et DELACHANAL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 51.) La sorbine est une isomère du glucose qui accompagne la sorbite, Les auteurs ont pensé que l’hydrogénation de cet hydrate de car- bone pourrait conduire à la sorbite : ils ont appliqué le procédé de M. Meunier, et ont complètement réussi. La réciproque n’est pas vraie, car l'oxydation de la sorbite ne leur a donné que du glu- cose. Il n’en résulte pas moins une relation extrêmement intéres- sante entre les constitutions stéréochimiques de ces trois corps. À. C. N ANALYSES ET ANNONCES. —- CHIMIE 943 SYNTHÈSES AU MOYEN DE L'ÉTHER CYANACÉTIQUE. ÊTHERS DICYANACÉTIQUES, par M. A. Hazcer. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CXI, pi:53}) M. Haller a fait réagir le chlorure de cyanogène sur l’éther cya- nacétique sodé, et obtenu l’éther dicyanoacétique CAZz CAZ 1 # CHNa — CO*CH* + CAZCI = NaCI + CH — COCHS. CAZz C’est un composé à fonction pseudo-acide très énergique; l’auteur en a préparé les sels métalliques, et a également fait l’éther méthylique dicyanoacétique CAZ T CH — CO2CH3. CAz PRÉPARATION DE CERTAINS ÉTHERS AU MOYEN DE LA FERMENTATION, par M. Jacquemin. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 56.) Le développement du ferment lactique dans des milieux alcoo- liques donne naissance à des éthers éthyliques des acides gras. A. C. SUR LES ÉTHERS Y-CYANACÉTOACÉTIQUES ET LES ÉTHERS IMIDÉS CHLORÉS CORRESPONDANTS, par MM. HAzLER et HELD. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 647.) L’éther y-cyanacétoacétique prend naissance par la réaction du cyanure de potassium sur l’éther chloré correspondant CH?CI — CO — CH? — COC?H5 + CAZK — KCI + CAz — CH?— CO — CH? — CO?CH". L’ection de l’acide chlorhydrique sur cet éther cyané, en pré- LA 914 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES sence d'alcool absolu, donne l’éther imidé de l’acétone dicarbonate d’éthyle : AzHHCI 2 CH?2—CAz GE EC AR | “. CO + CH°OH + HCI = CO OC H° ne CO°CH CO CH que l’eau décompose en chlorhydrate d’ammoniaque et acétone dicarbonate d’éthyle. Les auteurs ont préparé le y-cyanacétylacétate de méthyle, et ont obtenu par l'action de l’acide chlorhydrique un éther imidé, comme dans le cas précédent; cependant le produit obtenu con- tient une molécule d’acide chlorhydique en plus. Les auteurs expli- quent cela de la manière suivante : L'éther méthylique -cyanacétylacétique aurait la constitution exprimée par la formule CAz — CH = COH — CH? — CO?CH:. Traité par HCL, il donne HCIAZH Ne. C — CHCI — CHOH = CH* — CO?CH: fi CH:0 ce qui expliquerait pourquoi on n'arrive plus à l’éther acétone dicarbonique. A. GC. SYNTHÈSE DE L’ACIDE CITRIQUE, par MM. HALzeR et HELD. (Comptes rendus de l’Acad des sciences, t. CXI, p 682.) L’éther y-cyanacétylacétique a donné aux auteurs Péther acé- tone dicarbonique; ils en ont préparé la cyanhydrine par l'ac- tion de l'acide cyanhydrique naissant : COŒCIT = CHE=RDE CE — CO? CH + CAZH = CO'C'H° CH: CO —CH2—CO'CEH | CAZ ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 915 Cette cyanhydrine, chauffée avec de l'acide chlorhydrique, et puis avec de la potasse, a donné de l'acide citrique : CO?C?H$ — CH? — COH — CH? — COCH5 + 2H°0 R CAZ = CO?C'H5 — CH? — COH — CH? — CO*'C'H5 + Az° | CO*H A. C. SUR QUELQUES COMBINAISONS DU CAMPHRE AVEC LES PHÉNOLS ET LEURS DÉRIVÉS, par M. E. LEGER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 109.) Le camphre et les phénols sont capables de s'unir pour donner des composés, quelquefois liquides, mais généralement cristal- lisés. L'auteur a préparé les combinaisons suivantes : Phénat camphré.s 2. CSH5O,C!H150 Phénol hémicamphré . .. 2CSHSO,C'‘°H160 Résorcine monocamphrée . CSHSO:“,C!H160 Résorcine bicamphrée . .. CSH‘0*,2C!°H160 a-Naphtolcamphré . ... C:H°0,C'H'<0 B-Naphtol camphré..... C®H°O,C“H"0 Acide salycilique camphré GTH°0*,C"H{0. Pa SUR L'HEXACHLOREYDRINE DE LA MANNITE, par M. L. MourGues. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 111.) Dans les produits de l’action du perchlorure de phosphore sur la mannite, l’auteur a rencontré une petite quantité d’un corps solide fusible à 137°,5 et agissant sur la lumière polarisée; 1l ré- pond à la formule CSH“CI, et l’auteur le considère comme l’hexa- chlorhydrine mannitique. A. C. 916 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR QUELQUES NOUVEAUX DÉRIVÉS DU f-PYRAZOL, par M. L. MAQUENNE; (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 113.) En traitant par l’ammoniaque, en présence d’une aldéhyde, l'acide dinitrotartrique, ou l’acide dioxytartrique, on obtient im- médiatement un dérivé, du $-pyrazol ou glyoxaline. L’aldéhyde méthylique par exemple, donne l’acide $-pyrazol, dicarbonique CO'H — C — Az rai COH—C CH 1 AzH que la distillation sèche transforme immédiatement en £-pyrazol (glyoxaline). L'aldéhyde ordinaire donne l’homologue immédiatement supé- rieur CO?H — C — Az Lidl COH=L C-CH A AzH Cette réaction est générale et a été appliquée par l'auteur à un grand nombre d’aldéhydes à fonction simple. A. C. SUR LES ACIDES $-PYRAZOLS DICARBONIQUES, par M. L. MAQUENNE. (Comp- tes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 740.) L'auteur a constaté que la réaction décrite dans le mémoire précédent est générale, et que l’acide dinitrotartrique est un réac- tif particulièrement net des aldéhydes. Il convient cependant d’a- jouter que les sucres à fonction aldéhyde n’entrent pas en réac- tion, et que le furfurol ne donne pas d’acide pyrazol dicarbo- nique, mais bien un acide difurfuramide dioxytartrique. A. C. SUR QUELQUES HYDRATES D'ÉTHERS SIMPLES, par M. VizLaRp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 183.) L'auteur a réussi, par la méthode dont il s’est déjà servi dans ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 917 des cas analogues, à réaliser dans l’appareil de M. Cailletet les hydrates : 1° De fluorure d’éthyle assez stable à la température ordinaire sous de faibles pressions. Ses tensions sont atmosphères. à 0°, D,7 Fat 0,9 DTA. . + 5,2 Ra si + 12,5  + 15,8 5 + 18,0 7 il se détruit à + 22°,8, même sous de fortes pressions; 2° De fluorure de méthyle. Sa tension à ot est + 2,1 atmosphères; il se détruit à + 18°,8. L'auteur a également réalisé des hydrates de chlorure d’éthyle et d’iodure de méthyle. A. C. SUR QUELQUES NOUVEAUX HYDRATES DE GAZ, par M. Viccarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 302.) L’hydrate de propane a pu être obtenu à l’état cristallisé mais sa température critique est + 8°,5. On voit qu'elle est inférieure à celles de l’éthane (+ 14°,5) et du méthane (+ 21°,5). Le tétrafluorure de carbone CFI° donne un hydrate dont la tem- pérature critique est + 20°,4. L’hydrate de fluorure C°FIS a pour température critique + 10°,5; enfin ceux de fluorure de méthylène et de fluoroforme ont respec- tivement pour températures critiques + 17°,6 et 21°,8. A. C. SUR L’ACIDE OXYGLUCONIQUE, par M. L. Bourroux. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 185.) L'auteur a obtenu un acide qu'il appelle oxygluconique et qui possède la formule C°H*°0*, en oxydant le glucose ou l'acide 918 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES gluconique par une bactérie. Cet acide pourrait être identique avec l'acide que M. E. Fischer a obtenu par l’action de l’amalgame du sodium sur l’acide saccharique, ou plutôt sur sa lactone ; M. Boutroux indique ses principales propriétés et en particulier son pouvoir rotatoire : “* La] = — 14°,5 A. C. SUR LES MALONATES DE LITHINE, par M. G. Massoz. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 233.) L'auteur à indiqué les données thermiques suivantes : Chaleur de neutralisation de l'acide malonique par la lithine cal CH'Of + Li0H + 12,66 C*HOiLi + Li0OH + 12,87 CH'O* Lo2LiOH + 25,53. SUR LE MALONATE D'ARGENT, par M. Massoz. (Comptes rendus de l'A- cad. des sciences, t. CX[, p. 234.) L'auteur a obtenu ce sel par double décomposition entre l'azo- tate d’argént et lé malonate de potassium. La chaleur de formation est + 180,84. A: C: CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DU MUSC ARTIFICIEL, par M. A. BauRr. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 238.) Le musc artificiel se prépare par la nitration de l’isobutyltoluène méta, qu’on obtient facilement par la réaction générale de MM. Frie- del et Crafts. Le musc est le dérivé trinitré du carbure; il a donc pour formule : CSH(CH*)(C'H'){AzO?)". Les positions relatives des trois groupes AzO* ne sont pas encore déterminées. Le musc artificiel fond à 96°-97°. A. C. — ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE | 919 SUR UN NOUVEL ACIDE GRAS, par M. E. GÉrarp. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 305.) L'auteur a retiré de l'huile du Datura stramonium un nouvel acide gras, l’acide daturique, solide, cristallisé fondant à 56°. La formule est : C'H**0*. M. Gérard en a préparé et analysé plusieurs sels et l’éther éthy- lique. A. C. À CYANOSUCCINATE ET CYANOTRICARBALLYLATE DE MÉTHYLE, par M. L. Bar- THE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 343.) L’éther méthylique de l'acide cyanacétique sodé en réagissant sur le monochloracétate de méthyle donne lieu aux deux réactions suivantes : AZ | CAZ né Y NaCH + GH2CI — COCH* = NaCI + CH — CO?CH | | Fr CO?CH° CH2— CO?CH° CAZ CH2CO?2CH° 4 NaC — CO?CH? | ,CAz + CH°CI — CO*CH* — NaC1 + CC CH? — CO:CH | NCO*cH: CH: -— CO*CH: Dans la première réaction il se produit du cyanosuccinate de méthyle, liquide, bouillant à 196°-204° sous pression réduite ; dans la seconde on obtient le cyanotricarballylate de méthyle fusible à 47°. A. C. RECHERCHES SUR LE BEURRE ET LA MARGARINE, par M. C. VIOLETTE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 345.) M. Violette a analysé les beurres purs de diverses provenances, par une méthode très complète qui permet de doser tous les élé- ments, et résume les analyses en un tableau qui permet la com- paraison avec la margarine et les graisses. On voit, d’après les 920 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES données du savant auteur, que dans les beurres ordinaires la moyenne des acides volatils est 7,6 avec un minimum de 7 ; celle des acides fixes est 84. La conclusion de ce long travail est que l'analyse chimique permet de déceler dans les beurres une pro- portion d'environ 10 pour 100 de margarine, limite plus que suffi- sante pour empêcher la fraude. À. C. RECHERCHES SUR L’ANALYSE OPTIQUE DES BEURRES, par M. VIOLETTE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 348.) SUR UNE RÉACTION CARACTÉRISTIQUE DE LA COCAÏNE, par M. FERREIRA DA SiLva. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p.348.) Cette réaction consiste à traiter une petite quantité de cocaïne ou d’un de ses sels par quelques gouttes d'acide nitrique fumant. On évapore à siccité au bain-marie, et on traite le résidu par une petite quantité de potasse alcoolique : on observe une odeur carac- téristique qui rappelle celle de la menthe poivrée. 7 PACE SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE DE DOSAGE DE L'URÉE, par M. P. MiQueL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 501.) Le procédé consiste à traiter la solution d’urée par un bouillon où se sont développés les microbes urophages; l’urée est trans- formée en carbonate d’ammonium : il suffit donc de deux titrages alcalimétriques, l’un avant, l’autre après l’action du bouillon zymasifère, pour connaître la quantité d’urée primitivement conte- nue dans la solution à essayer. A. C. RECHERCHES SUR LES CONDITIONS LES PLUS CONVENABLES POUR LA PRÉPARA- TION EN GRAND DE LA MONOISOBUTYLAMINE, par M. H. MazBor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 528.) Le procédé le plus avantageux est d'opérer en présence d'un ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 921 excès d’'ammoniaque; on emploiera de 10 à 15 molécules d’ammo- niaque pour 1 de chlorure d'isobutyle; dans le premier cas, il se produit accessoirement plus de diisobutylamine. - AG: RECHERCHES SUR LES CONDITIONS DE LA PROGRESSION DES ISOPROPYLAMINES, LIMITE À LA PROGRESSION ET FORMATION DE PROPYLÈNE, par MM. H. et A. MazBor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 650.) SUR UN PROCÉDÉ GÉNÉRAL DE SYNTHÈSE DES NITRILES ET DES ETHERS -CÉTO- NIQUES, par M. L. BouveauLT. (Comptes rendus de l'Acad. dse sciences, t. OXI, p. 531.) Le procédé consiste à traiter les nitriles sodés de formule : R— C(AzH)— CNa — CAz | R/ par un iodure alcoolique; on obtient le nitrile : R/ rs R — C(AZH) — C — CAz N ne que l'acide chlorhydrique transforme dans le nitrile cétonique cor-° respondant < BR’ R— CO — C— CAz. D. R' L'action de l'acide chlorhydrique en solution alcoolique conduit à l’éther correspondant R/ as R— CO — C —CO?C?H5, K R L'auteur a appliqué ce procédé au méthylpropionylacétonitrile et 922 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES au diméthylpropionylacétonitrile qui lui ont donné les éthers correspondants. A. C. SUR LA PRÉSENCE ET LA DISPARITION DU TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS, par M. BourQuELoT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 534.) Si l’on traite immédiatement après la cueillette les champignons par l’eau bouillante, on peut extraire du tréhalose en quantité notable, de la solution aqueuse; au contraire, sion attend quelque temps, ou si l’on fait dessécher au préalable des champignons à l’'étuve, il ne reste que de la mannnite, M. Bourquelot a observé ce fait très intéressant, que l’action du chloroforme empêche la dispa- rition du tréhalose, qu’on retrouve intégralement : cette dispari- tion est donc due à un phénomène de végétation. A. C. LES MATIÈRES SUCRÉES CHEZ LES CHAMPIGNONS, par M. E. BourqueLor. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. OXI, p. 378.) L’auteur a examiné, aux diverses époques de leur croissance, plu- sieurs variétés de champignons, et a constaté que seule l’Amanita mappa contient, quand elle est jeune, de la mannite; toutes les autres espèces renferment seulement du tréhalose, et quelquefois en proportion énorme jusqu'à 7,8 pour 100. Adultes, les champi- gnons renferment du tréhalose et de la mannite, ou seulement de la mannite; avancés, le tréhalose a complètement disparu. A. C. ACTION DE LA PHÉNYLHYDRAZINE ÉT DES AMINES AROMATIQUES SUR LES NITRILES G-CÉTONIQUES, par M. L. BouveAuLT. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CXI, p. 572.) Les amines aromatiques agissent sur les nitriles $-cétoniques, comme sur les éthers $-cétoniques, ou les G-dicétones, en donnant les amilides de la formule R —C — CH — CAz | AzCSH5R/ € ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 923 L'auteur a expérimenté sur le propionylpropionitrile. Avec la phénylhydrazine, ce même nitrile conduit à un dérivé du pyrazol. L'auteur explique cette réaction curieuse de la manière suivante : C2H°— CO — CH — CAz -L AzH° — AzH — C‘Hs : | CH° = CH°— C — CH — CAz [| | + HO. Az‘HC‘H°CH° a Ce dernier composé subirait une transposition moléculaire : CSH° AHzCSH° AZ Ve PA Az CAZ Ar: GAZ el I | CH5 — C — CH — CH3 = C'H5 — C— C— CH. L'action de l’acide nitreux dans l’alcool bouillant transforme, en effet, ce dernier composé en éthylméthylphénylpyrazol, iden- tique à celui qui donne l’acétylpropionylméthane. A: Ci SUR LES AMYLAMINES, par M. Berc. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 607.) M. Malbot a annoncé qu'en faisant agir un mélange équimolé- culaire d’ammoniaque et de chlorure d’ämyle, on obtient surtout la triamylamine ; en ajoutant de l’alcool au mélange, l’auteur a eu des résultats tout différents : on obtient extrêmement peu de tria- mylamine, mais surtout la mono et la diamylamine. À. C. SUR LA PRÉPARATION ET LES PROPRIÉTÉS DU FLUORURE DE BENZOYLE, par M. E. Guexez. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 681.) L'auteur a obtenu ce composé par l’action du fluorure d'argent sur le chlorure de benzoyle; c’est un corps liquide bouillant à la 924 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES température de 145° qui se comporte comme le chlorure de ben- zoyle vis-à-vis de l’eau, et attaque rapidement le verre en donnant de l’anhydride benzoïque. A.C. SUR UN ACIDE PHÉNOL DÉRIVÉ DU CAMPHRE, par M. P. CAZENEUVE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 743.) Ce composé, qui possède la formule : CH” (SO*OH)O0HO et jouit de la double fonction d'acide et de phénol, a été obtenu en trai- tant le camphre monochloré par l’acide sulfurique. L'auteur a préparé un sel barytique bien cristallisé répondant à la formule : C’H!20{0H)S0*O NBa, CH*O(OH)S0*0 qui est encore capable par sa fonction phénolique de donner un sel renfermant un atome de baryum de plus : C°H*00 — S0*0 NBa Ba. C°H*00 — S0°0 SUR LES DÉRIVÉS AMYLIQUES ACTIFS, par M. Ph.-A. Guyx. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 745.) L’auteur a examiné un très grand nombre de dérivés de l’alcool amylique actif, et a trouvé que, pour les {0 corps soumis à l’ex- périence, le sens du pouvoir rotatoire est d'accord avec les hypo- thèses qu'il a formulées sur la variation du sens de l'activité optique dans les composés actifs. A. C. SUR LA SAPONIFICATION DES COMPOSÉS ORGANIQUES HALOGÉNÉS, par M. C. CaaBrté. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 147.) L'auteur montre que la chaux hydratée peut facilement servir ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 925 à saponifier les fluorhydrines : en particulier le fluorure d’éthy- lène donne du glycol et du fluorure de calcium. M. Chabrié se propose d’appliquer ce procédé aux fluorhydrines supérieures, dé- rivées de la glycérine et de l’érythrite. A. C. SUR LA FIXATION DE L’AZOTE GAZEUX PAR LES LÉGUMINEUSES, par MM. Th. ScuLæsinG fils el LAURENT. (Comptes rendus-de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 751.) + MM. Hellriegel et Willfarth ont montré que les Légumineuses sont capables de fixer l’azote gazeux de l'atmosphère, par l'in- termédiaire de certains microorganismes; cependant l’absorption de l’azote a toujours été mesurée par la méthode indirecte. Les auteurs ont pensé à appliquer la méthode directe, consistant à mettre des Légumineuses en présence d’une quantité d’azote me- surée, et à mesurer de nouveau l'azote après leur développement; ils ont réussi ainsi à montrer que l’azote gazeux est bien assimilé par ces plantes et à évaluer la quantité absorbée. Ils se sont servis des appareils si ingénieux imaginés par M. Schlæsing pour ses études sur la fixation de l'azote par les terres. A5 Cr SUR LE FLUORURE D’ALLYLE, par M. MEsLans. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 883.) L'auteur a préparé le fluorure d’allyte par l’action du fluorure d'argent sur l’iodure d’ailyle : la réaction est très énergique. Le fluorure d’allyle est, à la température ordinaire, un gaz qui se liquéfie à — 1° sous la pression normale. A. C. SUR QUELQUES DÉRIVÉS DE LA MÉTHYLANILINE, par M. Ch. LAuTE. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 886.) L'oxydation de la diméthylaniline donne en général du violet de Paris; mais si l'agent oxydant employé est le bioxyde de plomb il y à formation de tétraméthylbenzidine. L'oxydation de cette REVUE DES TRAv. sciENT. — T, XI, no 41. 63 026 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES nouvelle base par divers oxydants (PbO?, Fe*Clf, etc.) donne nais- sance à une matière colorante verte, peu stable à la lumière. La constitution paraît être exprimée par la formule : Cl 7e CSH4 — Az — (CH:} | ÿcE + HO. CH A7 LS s CH RÉACTIONS COLORÉES DES AMINES AROMATIQUES, par M. Ch. Laure. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 975.) M. Lauth donne un tableau des colorations que l’on obtient avec les diverses amines aromatiques, quand on les traite par le bioxyde de plomb en présence d’acide acétique : cette réaction peut se faire sur des quantités extrêmement petites, et donne un moyen commode de reconnaitre les amines aromatiques. A. C. SUR QUELQUES DÉRIVÉS DE L’ACÉTYLACÉTONE, par M. A. CoMBEs. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 272.) L’auteur s’est proposé de réaliser le groupement fonctionnel (CO—CHOH—CO) dans lequel le groupe CHOH pourrait fonc- tionner comme acide véritable. Pour réaliser cette synthèse il est parti de l’acétylacétone : CH3 — CO — CH - CO — CH qu'il a convertie, par l’action du chlorure de sulfuryle à froid, en dérivé monochloré CH — CO — CHCI — CO — CH. Ce composé donne un dérivé métallique bien cristallisé d’où il est facile, par l’action de l’acide sulfurique, de régénérer le composé chloré à l’état de pureté. ANALYSES ET ANNONCES, — CHIMIE 927 - Si l’on prolonge l’action du chlorure de sulfuryle, on obtient le dérivé bichloré | CH° — CO — CCF — CO — CH° qui ne donne plus de dérivés métalliques. A. C. SUR L’ÉTHER ACÉTIQUE DU DIACÉTYLCARBINOL, par M. A. CoMBes. : (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 421.) L'action de l’acétate de potasse en solution alcoolique sur l’acé- tylacétone chlorée CH° — CO — CHCI — CO — CH n’a pas donné, comme on pouvait s’y attendre, l’éther acétique du diacétylcarbinol, mais seulement celui de l’acétol. En effet, traité par la phéaylhydrazine, le produit de la réaction à fourni une hydrazone ayant pour formule C'H“*A*0*, et, si on opère en pré- sence d’un excès de phénylhydrazine, l’osazone de l’acétol : CI5H!6AZ£. La réaction qui s’est produite est donc la suivante : CH° — CO CH°— CO DUC L CH°COOK = KCI + DCHOOCH* CH° — CO CH° — CO et en même temps : CH° — CO DCHOOCH* + C'H*O —CH* — CO — CH'OC'H, CH° — CO ; + CH° — COOCH*. Pour éviter cette réaction secondaire, il faut opérer, en solution acétique, avec de l’acétate de potasse fondu. Dans ces conditions, après formation de chlorure de potassium, on traite par l’eau et l’acétate de cuivre, il se fait un abondant précipité vert ayant pour formule (C*H°0*)Cu qui est le sel de cuivre dé l’éther acétique du diacétylcarbinol CH° — CO NCHO*C:H a CH° — CO 928 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES On retire ce corps de sa combinaison cuprique par un traite- ment par l'acide sulfurique étendu, duns lequel il se dissout, suivi d'un épuisement à l’éther. On obtient ainsi un liquide bouillant à 111° sous la pression de 21 millimètres. Ce nouveau composé est extrêmement réducteur, et réduit à froid le nitrate d'argent et la liqueur cupropotassique; il est très acide et décompose les carbonates. Il n’a pas encore été possible de passer de cet éther à l’alcool correspondant sans provoquer le dédoublement en acide acétique et acétol. A. C. RECHERCHES SUR LA DISPERSION DANS LES COMPOSÉS ORGANIQUES, par MM. Ph. Bargier et L. Roux. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 180.) RECHERCHES SUR LA DISPERSION DANS LES COMPOSÉS ORGANIQUES (ACIDES crAs), par MM. Ph. Barnier et L. Roux. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 235.) SUR LA RECHERCHE DES IMPURETÉS CONTENUES DANS L'ALCOOL, par M. Mouzer. (Comptes rendus de l’'Acad. des sciences, t. CXI, p- 197.) SUR LE POUVOIR ROTATOIRE DU CAMPHRE DANS DIVERSES HUILES, par M. CuaBoT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 231.) SUR LA PRÉSENCE DU FURFUROL DANS LES ALCOOLS COMMERCIAUX, par M. Livper. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 256.) RÉACTIONS DES SELS D'ALCALOÏDES, par M. A. CoLson. (Comptes ren- dus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 266.) 4 h 1 è os ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 929 RECHERCHES SUR L’APPLICATION DE LA MESURE DU POUVOIR ROTATOIRE A LA DÉTERMINATION DES COMBINAISONS FORMÉES PAR LES SOLUTIONS AQUEUSES D’ACIDE MALIQUE AVEC LE MOLYBDATE DOUBLE DE POTASSE ET DE SOUDE ET LE MOLYBDATE ACIDE DE SOUDE, par M. D. GERNEZ. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 792.) SUR DIVERSES RÉACTIONS ENDOTHERMIQUES ET EXOTHERMIQUES DES ALCA- LIS ORGANIQUES, par M. A. Corson. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 884.) a —— NOUVEAU PROCÉDÉ POUR RECONNAITRE LA FRAUDE DANS LES HUILES D'O- LIVES, par M. L. BruzLé. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 977.) ACTION PAR LA VOIE SÈCHE DES DIFFÉRENTS ARSÉNIATES DE POTASSE ET DE SOUDE SUR QUELQUES SESQUIOXYDES MÉTALLIQUES, par M. C. Le- FÈVRE. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 36.) L'auteur a étudié l’action des arséniates alcalins sur l’alumine, l'oxyde de chrome et le sesquioxyde de fer; tous ces oxydes donnent naissance à des arséniates doubles; voici les formules en notation en équivalents des composés obtenus par M. Le- fèvre : , 2A1°0°,3K0,3As0° 2Cr°0°,3K0,3As0° 2A1°0°,3As0; 2Cr°0°,3As°0° 2Fe°0,3K0,3As°05. SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE DE PRÉPARATION DE L’AZOTATE BASIQUE DE CUIVRE ET DES SOUS-AZOTATES MÉTALLIQUES CRISTALLISÉS, par M. G. Rousseau. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 38.) Le procédé consiste à chauffer l’hydrate d’azotate de cuivre (AzO®)Cu,3H'0, mêlé à des fragments de marbre dans des tubes pue” procëdé. Sur LES BROMURES DOUBLES DE PHOSPHORE ET D *IRIDIUM, par M. Grr- Fe SENBEIMER. (Comptes rendus de t'Acad. des pence, t. OX, : p. 40.) ; L'auteur à obtenu, par l’action à 150° du tribromure de phos- “ phore sur l’hydrate d'oxyde d'iridium et le brome, un composé cristallisé : IrBr,3PBr° et avec un excès de tribromure de phosphore : | : | IrBr°,2PBr°. ” N Û mt gr ET PR ee RP RE PA VE PP PR De #1 SUR QUELQUES CHROMOIODATES, par M. A. BERG. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 42.) | L'auteur a obtenu les chromoiodates suivants : 040) , | De CHE “2 0 Mg —(CrOfT)Msg. De cobalt. . .. (CrO‘T) Co. | De nickel. | OIO* D’argent .. «HCrO | NOAg De cuivre. . . . (CrO"I) Cu. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE | 931 RECHERCHES SUR LES NITRITES DOUBLES DE RHODIUM ET DE SODIUM, par M. E. Leipié. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 106.) L'auteur a préparé ces sels et donné les formules suivantes pour ces composés : | Rh°(Az0°),3AzO°K Rh°(Az0°),3AzO°'Na Rh*(AzO*},3[AzO*AzH"] 2Rh*(Az0°),3(Az0°)Ba + 12H°0. RECHERCHES SUR LES PHOSPHATES DOUBLES DE TITANE D'ÉTAIN ET DE CUIVRE, par M. L. Ouvrarp. (Comptes rendus de l’Acad, des sciences, t. CXI, P- 177.) Les bioxydes de titane d’étain, et l’oxyde de cuivre sont, d’après l’auteur, caractérisés par la formation des sels doubles de la forme : 3PhO°, 4M0°, NaO et 3Ph0°, 3MO'6Na0 {notation en équi- valents). | A €. NOUVELLES RECHERCHES SUR LA GADOLINITE, par M. LEcoo DE BoisBau- pRAN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 393.) SUR L'ÉQUIVALENT DE LA GADOLINE, par M. LEcOQ DE BoïsBAUDRAN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 409.) Le poids atomique du gadolinium serait, d’après les détermina- tions de l’auteur, probablement 156,15, en admettant pour formule de la gadoline : Gd°0°. NC SUR L'ÉQUIVALENT DES TERBINES, par M. LEcoQ DE BoïIsBAUDRAN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 474.) Le poids atomique de l’élément désigné par l’auteur par Z8 doit être, d’après les nouvelles déterminations du savant chimiste, abaissée à 159,48. A. G. 932 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES RECHERCHES SUR L’ÉQUIVALENT DU FLUOR, par M. Moissan. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 570.) L’équivalent du fluor, déterminé par M. Dumas, avait été fixé par lui à 18,99 soit 19. M. Moissan a fait de nouvelles détermina- tions et trouve 19,05. Il s’est servi des fluorures de calcium et de sodium pour ces expériences très précises. … A. C. ÉTUDES DE LA FLUORINE DU QUINCIÉ, par MM. H. Becouerez et H. Mois- SAN. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 669.) Cette fluorine paraît, d’après les savants auteurs, renfermer un gaz occlus qui serait bien du fluor, comme l'avait annoncé autre- fois Herrgott. À. C. NOUVELLES RECHERCHES SUR LA SYNTHÈSE DU RUBIS, par MM. E. FRÉMY et À. VERNEUIL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 669.) Les auteurs donnent les détails de la préparation du rubis ar- tificiel et indiquent comment ils ont pu arriver à produire des cristaux assez gros, en augmentant considérablement les dimen- sions de leurs appareils. Un phénomène bien digne de remarque est la production, dans la même réaction qui engendre les rubis, de cristaux de corindon, partiellement colorés bleu, comme le saphir, ou même d’une teinte violette due à la surperposition de deux colorations. A. C. SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ POUR DIFFÉRENCIER LES TACHES D’ARSENIC DE CELLES D’ANTIMOINE, par M. DENIGES. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 824.) Ce procédé consiste à oxyder les taches suspectes par l’acide azotique et puis à ajouter un peu de molybdate d’'ammoniaque; il y a, dans le cas de larsenic, formation d’arséniomolybdate d’am- monium, tandis qu'avec l’antimoine il ne se produit rien de pa- reil. A. C. y Lorrain ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 933 SUR UNE NOUVELLE SÉRIE DE COMBINAISONS AMMONIACALES DU RUTHÉNIUM. par M. A. Jozy. (Comptes rendus de Acad. des sciences, t. CXI, P. 969.) | L'auteur a montré précédemment que le chlorure nitrosé de ruthénium peut être transformé par l’ammoniaque dissoute en une base de formule : Ru.AzO.OH.{AzH°CF. L'action de l'acide chlorhydrique sur une solution de chlorure donne le composé | Ru(AzO)4AzH°CF, Avec les acides iodhydrique et bromhydrique on obtient les com- posés Ru(AzO)4AzH”"Br° et Ru.(AzO)4AzHT° correspondants. L'évaporation des eaux mères qui ont laissé déposer ces cris- taux donne un hydrate qui doit être envisagé comme répondant à la formule: Ru(AzO)4AzH*OHCI, HCI + H°0. Par réaction sur le nitrate d’argent, le chlorure Ru(AzO){AzH°CF donne le nitrate correspondant : Ru(AzO){AzH°{Az0*). L'auteur a encore obtenu un grand nombre de sels, parmi les- quels les sulfates, qui seront décrits dans un autre mémoire. | A.C £ ° Û MÉTHODE POUR OBTENIR L'ACIDE PHOSPHORIQUE PUR, EN SOLUTION ET A L'ÉTAT VITREUX, par M. Nicozas. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 974.) SUR LES COMBINAISONS DU GAZ AMMONIAC AVEC LES CHLORURES ET BRO- MURES DE PHOSPHORE, par M. Besson. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t, CXI, p. 972.) 934 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR L'ANALYSE DES ACIDES HYPOPHOSPHOREUX ET HYPOPHOSPHORIQUE, par M. L. Amar. / (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t, CXI, p. 676.) COMBINAISONS DU CYANURE DE MERCURE AVEC LES SELS DE CADMIUM, par M. R. VARET. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. GXI, p.679.) SUR LES AFFINITÉS DE L'IODE A L'ÉTAT DiIssous, par MM. H. GAUTIER et G. CHaRpy. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 645.) ACTION DU BORAX DANS LES BAINS RÉVÉLATEURS ALCALINS, par M: Ad. Mercier. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p: 644.) ÉLECTROLYSE PAR FUSION IGNÉE DU FLUORURE D’ALUMINIUM, par M. Ad. Mixer. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 605.) SUR LE MODE DE COMBINAISON DE L'ACIDE SULFURIQUE DANS LES VINS PLA- TRÉS ET SUR UNE MÉTHODE D'ANALYSE PERMETTANT DE DIFFÉRENCIER LE PLATRAGE DE L’ACIDIFICATION PAR L’ACIDE SULFURIQUE, par MM. L. Roos et E. Taomas. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 974.) COMBINAISONS DU CYANURE DE MERCURE AVEC LES SELS DE LITHIUM, par M. R. VARET. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXL, p. 526.) SUR LE PARTAGE DE L’ACIDE SULFHYDRIQUE ENTRE DEUX MÉTAUX DISSOUS, par M. G. CnesnEAU. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 269.) ; ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 935 SUR L'HYDRATE TYPE DU SULFATE D'ALUMINE NEUTRE, par M. MARGUE- RITTE-DELACHARLONNY. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 229.) SUR LES SOURCES MINÉRALES DE CRANSAG (AVEYRON), par M. Ad. CARNOT. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 198.) . À SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE DÉTERMINATION DES MATIÈRES MINÉRALES DANS LES SUCRES AU MOYEN DE L'ACIDE BENZOÏQUE, par M. BoYeEr. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 190.) SuR LES Lois DE BeRTHOLLET, par M. Albert Corsow. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 103.) SUR LA RECHERCHE ET LE DOSAGE DE TRÈS PETITES QUANTITÉS D'ALUMINIUM DANS LES FONTES ET ACIERS, par M. Ad. CarNor. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 914.) RECHERCHES SUR LA PERSÉITE, par M. L. MAQUENNE. (Ann. de chimie et de physique, t. XIX, p. 1.) « M. Maquenne 2 repris l'étude de la perséïte, matière sucrée par- . ticulière retirée des graines de l’Avocatier par MM. Müntz et Mar- . cano: il confirme d’abord la formule C'H!0* qui avait été adop- tée de préférence à la formule C’H'‘{0f admise autrefois par les auteurs de la découverte de ce sucre, et pour démontrer l’exacti- tude de cette substitution, il a fait une étude remarquablement complète d’un certain nombre de dérivés de la perséïite. L'éther heptacétique, CTH*(C'H°0*), s'obtient facilement par la méthode de M. Franchimont ; c’est un corps solide fusible à 119°. L’éther heptabutyrique, C'H°{C‘H°0*?}, s’obtient par le même pro- cédé; c’est un liquide qu’il est impossible de distiller sans décom- position; son point d’ébullition est d'environ 300° dans le vide. 936 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES … L'éther heptanitrique, G'H*(AzO*)", s'obtient par la méthode habi- tuelle. C’est un solide cristallisé fusible vers 137-138° ; il détonne sous le choc, mais brûle sans explosion. La réaction de M. Meunier a permis la préparation d’un acétal dibenzoïque de la perséïte ; sa formule donnée par l’analyse est C'H*O"(CHC'H*)} ; elle est la meilleure preuve que l’on puisse don- ner de la formule en C’ pour la perséite. Cet acétal est un solide fusible vers 219°. L'action de l’acide iodhydrique sur la perséïte a donné à M. Ma- quenne de nombreux et intéressants résultats. Le produit brut de la réaction de l’acide iodhydrique sur la perséïte est une huile insoluble dans l’eau, qui, soumise àla distillation, donne un carbure bouillant à 103°-105° possédant la formule C'H®. M. Maquenne a fait une étude attentive de cet intéressant hydrocarbure et est parvenu à l'identifier à un hydrocarbure retiré de l’essence de résine par M. Renard. Après le carbure bouillant à 103°-105° on recueille un iodure distillant de 190° à 200°; il a pour formule CHI, L’oxydation de la perséïte n’a pu conduire à aucun dé- rivé cristallisé :il y a destruction totale de la molécule. L'auteur montre en terminant, les relations qu’il y a entre la perséite et les sucres en Cf, et fait voir qu'il y a les mêmes rapports entre la perséite et la mannite, qu'entre l’arabinose et le dextrose. A. C. RECHERCHES SUR LA CINCHONAMINE, NOUVEL ALCALOÏDE DES QUINQUINAS, par M. ARNAUD. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 93.) M. Arnaud a découvert, il y a déjà plusieurs années, un alcaloïde nouveau, quil a appelé cinchonamine ; il l’a trouvé dans l'écorce du Cuprea. La formule de cet alcaloïde, fixée par les analyses de M. Arnaud, et confirmée depuis par d’autres savants, est: CH**A7 0. Le mémoire que publie l’auteur a pour but de décrire, avec détails la préparation et les propriétés de cette substance, et d'ajouter quelques faits nouveaux à son histoire. La forme cristalline de la cinchonamine a été déterminée par ‘ M. Friedel, qui a montré que cette substance est pseudorhombo- ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 937 édrique. Les cristaux sont orthorhombiques maclés suivant les faces m, de sorte que les faces qui semblaient être celles du rhom- boèdre primitif deviennent les faces a! la forme primitive est un - prisme orthorhombique dans lequel mm=— 60° etb:h—1,6157. Les angles principaux sont : ADRESSES S'OPPRRERE 47°,39 TS CRE PER 51°,4! ART UNE te de » 419,21" ÉD ER PRIE ET LRU 31°,45 7 | ANT Pnau lt eur 530,29 calculé 53,2 TEST LS MEN AT Us 68°,10 PHÉS SEIT Ne ia QE "del ne 36°,42. L'auteur décrit le chlorhydrate C"H**Az'O,HCI qui cristallise avec une molécule d’eau. Le chloroplatinate [C®H**Az*Ol'PtCl'H*, qui est très caractéris- tique, et un grand nombre d’autres sels. Une particularité très remarquable de la cinchonamine est la très faible solubilité de son nitrate, qui permet la recherche et le dosage de l’acide nitrique dans les végétaux. Il suffit d’immerger une tige contenant des nitrates dans une solution d’un sel de cin- chonamine, pour voir cette tige se hérisser peu à peu de cristaux de nitrate de cinchonamine insoluble. M. Arnaud rapporte ensuite les expériences qu'il a faites tou- chant l’action des divers réactifs sur la cinchonamine ; ces expé- riences forment une étude complète des propriétés de cette base; nous ne pouvons les rapporter ici et sommes obligés de renvoyer au mémoire original. : A. C. RECHERCHES SUR LA PRÉPARATION ET LES PROPRIÉTÉS DU FLUORURE D'ÉTHYLE, par M. H. Moissan. (Ann. de chimie et de physique, 6e série, t. XIX, p. 266.) Le procédé de préparation proposé par l’auteur, pour ce composé découvert par M. Frémy, consiste à faire réagir l’iodure d’éthyle sur le fluorure d'argent parfaitement sec. L'opération se fait dans un appareil en métal, qui permet de faire agir l’iodure d’éthyle et le florure d’argent en assez grandes masses. Le fluorure d’éthyle est un gaz qui se liquéfie à la tempé- 938 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES rature de — 32°, sous la pression atmosphérique ; sa densité de vapeur est normale et égale à 1,70 ; il est toxique, mais seulement à dose assez élevée. AS VE: RECHERCHES SUR LE F'LUORURE D'ARSENIC, par M. H. Moissan. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 280.) L'auteur ajoute quelques faits nouveaux à l’histoire de ce com- posé, étudié déjà par divers savants et par l’auteur lui-même. Le trifluorure d’arsenic s’obtient par le contact de l’acide fluorhy- drique anhydre et de l’acide arsénieux. On peut encore l’obtenir en chauffant du chlorure d’arsenic et du fluorure d’argent ou de plomb ; mais ces procédés ne donnent que de faibles rendements ; le meilleur procédé est celui indiqué par Dumas, action de l'acide arsenieux anhydre sur le fluorure de calcium et l’acide sulfurique Le trifluorure d’arsenic est un liquide bouillant à 73° sous la pres- sion de 750 millimètres. ; A. C. NOUVELLE PRÉPARATION DU TRIFLUORURE DE PHOSPHORE, par M. H. Mois- SAN. (Ann. de chimie et de physique, 6e série, t. XIX, p. 286.) Le procédé proposé par le savant auteur consiste à faire agir le tribromure de phosphore sur le fluorure de zinc. 32nFF + 2PhBr° = 3ZnBr° + 2PFF. SUR LE POIDS MOLÉCULAIRE DU CHLORURE D’ALUMINIUM, par MM. L.-F. Nizson et Otto PETERSSON. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 286.) Les auteurs ont repris la détermination de la densité de vapeur du chlorure d'aluminium ; question si magistralement traitée par MM. Friedel et Crafts. Les observations de MM. Nilson et Petersson sont parfaitement d’accord avec celles des savants auteurs ; aux |: FN TRE FPS PCR = ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 939 températures auxquelles ont opéré ces derniers, mais à des tem- pératures supérieures ils ont vu la densité de vapeur du chlorure d'aluminium s’abaisser progressivement pour atteindre, à partir de 800°, la valeur fixe 4,55 qui s'accorde parfaitement avec la formule AICI, et la trivalence de l'aluminium, du reste établie par la densité de vapeur de lacétylacétonate d'aluminium prise par M. Combes : Les auteurs concluent : 19 À partir du point d’ébullition, le chlorure d'aluminium se trouve en continuelle dissociation avec la température croissante et n’atteint l’état gazeux parfait qu’à la température de 800°, son poids spécifique est alors 4,55. AICI* demande 4,60. 2° Il résulte évidemment de cet état de chose que l'aluminium doit être considéré comme trivalent. M. Friedel fait, au sujet de ce mémoire, remarquer que pour qu’il y ait dissociation il faut que quelque chose se dissocie, et c’est comme l’ont montré les belles expériences faites par M. Crafts et lui, les molécules AC! : le chlorure d'aluminium serait donc au- dessous de 400o°, [AICI°|, et au-dessus de 800, AICI* seulement. ÉE A. C. DE LA PRODUCTION DE L'IODURE DE PROPYLÈNE DANS LE TRAITEMENT DE LA GLYCÉRINE PAR L’IODE ET LE PHOSPHORE, ET DE LA TRANSITION QU'IL FOURNIT POUR LE PASSAGE DE L'IODURE D’ALLYLE A L'IODURE DISOPRO- PYLE, par M. MALBoT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p.345.) ce M. Malbot à étudié avec grand soin l’action de l’acide iodhy- drique sur la glycérine, telle qu’on la réalise pour la préparation de l'iodure d’allyle; l’iodure d’allyle s’unit à l'acide iodhydrique pour donner de l’iodure de propylène; ce dernier se décompose brus- quement quand on le chauffe pour donner du propylène et de l’iode. La décomposition ménagée en présence d'acide iodhy- drique donne naissance à l’iodure d'’isopropyle, de là la présence de ces différents corps dans la réaction étudiée CH° — CH = CHI + IH = CH° — CHI — CH CH° — CHI — CHI + CH° — CH — CH: CHS — CH —CH° + IH = CH° — CHI — CHE. L2 AT TRE En D Re ”- QT Jr Si Aa 6 be Fee 940 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PRÉPARATION DES ISOPOLYBUTYLÈNES AU MOYEN DE L'ALCOOL ISOBUTYLIQUE CHAUFFÉ AVEC LE CHLORURE DE ZINC EN PRÉSENCE D'UNE PETITE QUAN- TITÉ DE CHLORURE D'ISOBUTYLE, par MM. MazcBor et L. GENTIL. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 370.) Les auteurs ont reconnu que la transformation de l’alcool iso- butylique en carbures est facilitée et régularisée par la présence du chlorure d’isobutyle, ils ont étudié la chloruration des poly- butylènes ainsi obtenus. Un fait digne de remarque est, que même dans l'obscurité complète, ces carbures ne s’additionnent pas au chlore mais donnent immédiatement des produits de substitution. A. C. me en SUR QUELQUES APPLICATIONS DE LA THERMO-CHIMIE A L'ÉTUDE DE LA CONS- . TITUTION DES ALCALIS ORGANIQUES, par M. Albert CoLson. (Ann. de chimie et physique, 6° série, t. XIX, p. 407.) L'auteur a étudié avec soin les chaleurs de neutralisation de plusieurs bases organiques de constitution certaine, et tire, des ré- sultats qu’il a obtenus mis en regard de ceux que donne la nicotine dont la fonction n'est pas établie d’une manière certaine, des conclusions qui l’amènent à proposer une nouvelle formule de constitution pour la nicotine, formule que l’auteur lui-même ne considère pas encore comme établie. M. Colson a, d’abord, déterminé les chaleurs spécifiques de la pipéridine, de la pyridine et de la-nicotine, et trouvé Pour la pipéridine, chaleur spécifique. . 0,533 — pyridine, — 0110 — nicotine, — .. 0,420. Les chaleurs de dissolution de ces alcalis sont respectivement : Gcal,35, 2cal22 et Gcal 56. | Chaleurs de neutralisation par l’acide chlorhydrique : cal Pipéridinel###44.# 43,02 Pyridine. rune .nen 5,35 Nicotine + 1HCI 8,055 — + 4AHCI 12,06 Oüinolénmersirment 6,8 Dypropylamine . ... 13,45 \ Diisobutylamine ... 13,15 ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE ga! De l’étude des chiffres précédents et de quelques autres donnés - par divers auteurs, M. Colson tire cette conclusion : La nicotine est base de premier ordre par une de ses basicités, et base faible, par l’autre. Pour rendre compte de tous ces faits, il propose la formule de constitution suivante : | e C— CH— C—CH SN ON Cr: e rh M ch x 7 reve AzH SUR L’INCINÉRATION DES MATIÈRES VÉGÉTALES, par M. G. LECHARTIER. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, p. 421.) L’incinération des matières végétales, en vue de la recherche des matières minérales qu’elles peuvent contenir, est une opération délicate ; M. Lechartier conseille le mode opératoire suivant qui est particulièrement commode et suffisamment rapide : la matière à incinérer, placée dans une capsule de platine, est chauffée sur un têt en terre, que l’on chauffe avec un fourneau à gaz. La cap- sule est recouverte d’un entonnoir en verre renversé, légèrement soulevé au-dessus du têt. On chauffe graduellement de manière à obtenir un dégagement lent et régulier de vapeurs. Quand celles-ci ont cessé de se dégager, on porte au rouge naissant afin de complé- ter la carbonisation de la matière organique. Le charbon obtenu est ensuite lavé à l’eau, afin d'enlever les sels solubles de potasse qui rendent la combustion du charbon lente et souvent incom- plète. On reporte dans la capsule le filtre et son contenu, on sèche el on calcine, la combustion s'opère alors assez rapidement, Les eaux de lavage évaporées sont réunies aux cendres. 7) CET RECHERCHES SUR LA DISSOCIATION DES ILYDRATES SALINS ET DES COMPOSÉS ANALOGUES, par M. H. LEscœur. (Ann. de chimie et de physique, 6F-série,.t, XIX° D. 49: M, Lescœur a continué ses recherches expérimentales sur la dis: REVUE DES TRAV. SciENr. — T, XI, n° 11, 6: + Sat REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES socialion des hydrates, et ajoute dans ce mémoire un certain nom- bre de données précises sur les acides iodique, borique, arsénique, oxalique, et les hydrates de baryte et de strontiane. L'auteur a reconnu l'existence d’une série d’hydrates, dont la tension de dissociation est voisine de la tension maximum de la vapeur d’eau à la même température; ils sont par suite efflores- cents, et cessent d’exister si la température s'élève; FAP n’a pas déterminé leurs formules. L'autre série d’hyrates possède à la température ordinaire une tension faible; ils ne s’effleurissent pas; parmi eux les uns possè- dent à 100° une tension sensible, ce sont : L'hydrale oXaliqué 27000 C20#A? + 2H°0 Les hydrates de baryie . . Ba0,9H°0 et BaO, 2H0 Les hydrates de strontiane. Sr0O,9H°0 et Sr0,2H?0 L’acide iodique hydraté. . I0'H L’acide borique ordinaire . Bo°0:,3H°0. Les autres ne commencent à s’effleurir qu’à des températures supérieures à 100°. Hydrate de baryte . . BaO,H°0 Hydrate de strontiane . Sr0,H?0 L’acide borique . . . Bo°0:,H?20 L'hydrate arsénique. . As’0*5H°0, RECHERCHES SUR LA DISSOCIATION DES HYDRATES SALINS ET DES COMPOSÉS ANALOGUES, par M. H. LescœŒur. (Ann, de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 533.) Dans ce troisième mémoire, M. Lescœur a examiné les hydrates formés par les sels haloïdes suivants : chlorure de caicium, de strontium, de baryum, de manganèse, de nickel, de cobalt; bro- mure de sodium, de strontium. Ces hydrates se divisent de la manière suivante : ) MCE + HO \ MCE +2H°0 et MCL+ 2H°0. 3) MCE + 4H°0 \ ) MCE + 6H:0. ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 943 .- Tous les hydrates du type (1) sauf BaCl?+ H°0 ne se dissocient qu'à une température supérieure à 1000. A. C. RECHERCHES RELATIVES A L'ACTION QU'EXERCENT LES MÉTAUX SUR L'ACIDE SULFURIQUE, par M. A. Dirre. (Ann. de chimie et de pou 6e. ‘série, Î. XIX, p. 68.) É Les métaux attaquables par l'acide sulfurique peuvent, d’après M. Ditte, se ranger en deux groupes :le premier comprend les métaux qui ne sont attaqués qu’à chaud et par l'acide concentré: la réaction est régulière et ne donne que de l’acide sulfureux. Dans le second groupe se placent les corps facilement attaqua- bles par l’acide sulfurique de concentration quelconque: le pro- duit de la réaction est toujours l'hydrogène ; l’acide sulfureux n'apparait qu'à chaud et avec l'acide concentré. À. C. SUR LA FIXATION DE L’AZOTE ATMOSPHÉRIQUE PAR LA TERRE ET LES VÉGÉ- TAUX, par M. BERTHELOT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, PAIE, D. 107.) RECHERCHES NOUVELLES SUR LA FIXATION DE L’AZOTE PAR LA TERRE VÉGÉ- TALE ET LES PLANTES, ET SUR L'INFLUENCE DE L'ÉLECTRICITÉ SUR CE PHÉ- NOMÈNE, par M. BERTHELOT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 434.) Cet important mémoire contient le détail des nombreuses expé- riences instituées par M. Berthelot pour étudier l'influence de l’état électrique de l'atmosphère environnant les plantes, sur la fixation de l'azote atmosphérique par ces végétaux. Les conclusions de cet immense travail ont déjà été analysées dans cette Revue t. X, p. 1051). A. C. 944 : REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES FAITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE CHIMIQUE DES SUCRES, par M. BERTHELOT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 500.) Voyez cette Revue, t. X, p. 1016. A. C. SUR LA FERMENTATION FORMÉNIQUE, par M. BERTHELOT. (Ann. de chi- mie-et de physique, 6° série, t. XIX, p. 513.) La fermentation forménique des hydrates de carbone donne lieu, comme toutes les fermentations en général, à un dégagement de chaleur considérable, bien qu’elle soit accompagnée par un phé- nomène endothermique : la décomposition de l’eau. A. C. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES DÉPLACEMENTS RÉCIPRÔQUES ENTRE L'OXYGÈNE ET LES ÉLÉMENTS HALOGÈNES, paï M. BERTHELOT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XIX, p. 515. Voyez cete Revue, t. X, p. 1055. A. C. RECHERCHES THERMIQUES SUR LES CAMPHRES NITRÉS ISOMÉRIQUES ET SUR LE CAMPHRE CYANÉ, par MM. BerTueLoT et PeriT. (Ann. de chimie et de physique, 6e série, t. XX, p. 1.) Voyez cette Revue, t. X, p. 1016. AE SUR LA CHALEUR ANIMALE ET SUR LES CHALEURS DE FORMATION ET DE COMBUSTION DE L'URÉE, par MM. BerTuELoT et PErTir. (Ann. de chi- mie et de physique, 6° série, t. XX, p. 13.) Voyez cette Revue, t. X, p. 155 et 1017. À. C. SUR LES DIFFÉRENTS ÉTATS DES CARBONES GRAPHITES ET SUR LES DÉRIVÉS CHIMIQUES QUI LEUR CORRESPONDENT, par MM. BERTHELOT et PETIT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p. 20 et 46.) Voyez cette Revue, t. X, p. 317 et 354. À. CG; N ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 945 SUR LA CHALEUR ANIMALE, CHALEUR DÉGAGÉE PAR L'ACTION DE L'OXYGÈNE SUR LE SANG, par M. BERTHELOT. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p. 177.) Voyez cette Revue, t. X, p. 156. SUR LA SYNTHÈSE DE QUELQUES COMPOSÉS SÉLÉNIÉS DANS LA SÉRIE AROMA- MATIQUE, par M. C. CHABRIÉ. (Ann. de chimie et de physique, 6e série, L XX p.202.) Travail présenté comme thèse de doctorat en 1889, et analysé dans cette Revue, t. X, p. 1043. À. C. SUR UN NOUVEAU PRINCIPE IMMÉDIAT DE L'ERGOT DE SEIGLE, L'ERGOSTE- RINE, par M. C. TAnRET. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, ER X D:280 Voyez cette Revue, t. X, p. 415. ESSAI SUR L'ÉTUDE CALORIMÉTRIQUE DE L'ISOMÉRIE DES ACIDES, par . - . . L4 , T M. Ossrporr. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p'374:) Les données thermo-chimiques très précises données par M. Ossi- poff ont déjà été indiquées dans cette Aevue, t. X, p. 435, 1027 et 1028. Le mémoire publié dans les Annales de chimie et de phy- sigue rassemble et rapproche ces données expérimentales. A. C. SUR LA DÉCOMPOSITION DE LA VAPEUR D EAU ET LA SYNTHÈSE SIMULTANÉE DE L'EAU ET DE L'ACIDE CHLORHYDRIQUE, par MM. HAUTEFEUILLE et MARGOTTET. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p. 417.) Ce mémoire donne les détails des expériences et la description 046 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES complète des appareils dont se sont servis les auteurs pour letra- vail dont les résultats ont été signalés dans cette Revue, t, X, p. 1059. L SUR LES DÉRIVÉS MÉTALLIQUES DU GLYCOL, par M. DE FORCRAND. (Ann. de chimie et de physique, 6e série, t. XX, p. 433.) Voyez cette Revue, t. X, p. 420. A. C. SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS DE L'ALUMINIUM, par M. À. DITTE (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p. 404.) L'auteur a reconnu que l'aluminium est attaqué par l'acide sulfurique et par l'acide azotique dilués, même à la température ordinaire; cependant cette attaque ne se continue pas, à cause de la production d’une couche gazeuse qui recouvre le métal et le protège contre une attaque plus complète. Le phénomène est exac- tement semblable à celui que présente le zinc amalgamé dans l'acide sulfurique dilué. AC: SUR LES COMBINAISONS SILICATÉES DE LA GLUCINE, par M. HAUTEFÉUILLE et PERREY. (Ann. de chimie et de physique, 6e série, t. XX, p. 445.) Les auteurs ont chérché à appliquer la méthode qui a permis, de préparer à l’état cristallisé un certain nombre de silicoalumi- nates alcalins, à la production de silicoglucinates, afin de cher- cher à mettre en évidence les relations chimiques qui peuvent exister entre la glucine et l’alumine. Ils ont effectivement réussi à obtenir des composés renfermant de la glucine et tout à fait com- parables aux séries feldspathique et leucitique. Dans les com- posés des deux ordres, on peut substituer la glucine à l’alumine et à l’oxyde de fer, et réciproquement, Au cours de ces recherches, MM. Hautefeuille et Perrey ont réussi à produire un silicate de glucine simple, ce qui montre que si les alcalis sont nécessaires pour obtenir la cristallisation, ils ne font pas nécessairement partie des cristaux; de cette observation est sortie une synthèse miné- : ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 947 ralogique des plus remarquables, celle de l’émeraude et celle de la phénacite. Le mémoire des savants auteurs contient tous les détails de leurs belles expériences, et la description des procédés analytiques qu’ils ont dû employer pour analyser des substances absolument inattaquables par les acides. L’agent minéralisateur dont ils se sont servis a été le vanadate de soude pour la production des silicoglucinates alcalins; le vanadate de lithium pour les sili- cates de glucine, et enfin l’acide molybdique pour l’émeraude rie. Ua DÉRIVÉS CALORÉS DE L’ANISOL ET DU PHÉNOL ORDINAIRE, par M. HuGou- NENCQ. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XX, p. 504.) Ce mémoire a été présenté par san auteur comme thèse de doc- torat à la Faculté des sciences de Paris; il contient une étude très soignée et très complète de l’action du chlore sur l’anisol, et sur le phénol ordinaire qui en dérive si facilement. L’auteur est amené à montrer que par la chloruration de l’a- nisol à la température ordinaire ou vers 60°, on obtient outre les anisols monoclorés connus : 1° Le dichloranisol C'HCI(OCH) (1, 2, 4), dont on obtient faci- lement les dérivés mono et binitrés : C'HCL(OCH:)AzO® et C‘HCL(OCH*)(Az0% 2° Le trichloranisol CSH*CI(OCHS) {1, 2, 4, 6), dont l’auteur a préparé les dérivés mono et binitrés. . 3° Le tétrachloranisol CSHCl‘{OCH°) qui a donné par saponification le seul tétrachlorophénol encore-inconnu (1, 2, 3, 4, 6). | M. Hugounencq a préparé et étudié les sels de ce nouveau composé. Le tétrachlorophénol (1, 2, 3, 4, 6) fond à 152° et hout vers 278°, Dans une autre série d'expériences, M. Hngounencq a étudié les produits obtenus par l’action du chlore sur l’anisol dans di- verses conditions. L'action du chlore en présence du pentachlo- rure d'antimoine a donné lieu à la formation du phénol per- chloré CSCISO. La décomposition de ce corps par la chaleur le dédouble en chlore et perchlorodioxybiphénylène; ce dernier corps se dédouble à son tour pour donner du chloranile que les agents de chloruration énergique transforment à haute température en 048 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES benzène perchloré. Les schémas suivants font bien comprendre ces réactions : COCI C'ÉPONEN DA "cc te CIC CCI CIC DC CIC à” shegee | | CIC CÜL CICR 2/00 rs CCI CIC OA CIOC C C : Goo eue CO CL. Cl Cl CI CI Cl Cl a Cl ' | + CP + | | Cl Ne ue ÿ Cl Cl te ot CI CI C— 0 — C CO SUR QUELQUES HYPOSULFITES MÉTALLIQUES, par M. J. Focx. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XXI, p. 437.) Détail des expériences analysées précédemment dans cette Revue, t. XI. AE RECHERCHES SUR L’ACIDE IODIQUE ET SES SELS, par M. A. Dirtr. (Ann. de chimie et de physique, 6° série, t. XXI, p. 145.) Dans un mémoire publié il y a déjà plusieurs années, l’auteur a étudié les propriétés de l’acide iodique et de ses combinaisons avec les alcalis; dans ce nouveau travail, il examine les sels que forme l'acide iodique avec plusieurs oxydes métalliques et divers alcalis organiques. Les sels préparés par M. Ditte sont : L'iodate de lithium . . . I0*Li ve C2H$ — CO” CAz + AzH? — AzHCSHS CH: | S - = 21H15 si = CH C K 7€ AzH: Az— Az -- CfH5 qu'on transforme facilement en pyrazol, oxypyrazol et azopyra- zol. NC SUR QUELQUES DÉRIVÉS DE LA GLYCÉRINE, par M. A. BiGor. (Thèse pour le doctorat ès sciences, 1890.) © Il est peu de sujets aussi intéressants que celui de l’étude que l’on peut faire des dérivés glycériques ; aussi le nombre des mé- moires et des travaux qui ont été exécutés sur ce sujet est-il énorme ; les recherches de MM. Reboul, Berthelot et Henry sont ‘devenues classiques. M. Bigot à cependant réussi à ajouter un chapitre très intéressant à cette histoire déjà lonÿue et a montré combien peu sont fondées certaines affirmations qu’on rencontre dans les mémoires de plusieurs savants qui se sont occupés de cette question. En étudiant l’action du sodium sur l’épichlorhydrine M. Bigot a réussi la synthèse d’un dioxyde hexylénique. 2 FCH?C — CH — CH] + Na* Nr SA PR PS —= CH? — CH — CH? — CH? — CH — CH? + 2NaCl. L’hydratation de cet oxyde n’a pu être réalisée que sur un seul des groupements oxydés; on obtient ainsi un glycoloxyde CSH!°0(0H). En partant d’une idée théorique très ingénieuse et très juste, M. Bigot a réussi à préparer l’isomère de l’épichlorhydrine : il a 956 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES réalisé cette brillante synthèse par l’action de la soude sur l’iodo-, chlorhydrine de l'alcool allylique. La formule de ce nouveau com- posé est : CH: — CHCI — CH: et l’auteur en a fait une étude détaillée. L'action du sodium sur la monochlorhydrine de la glycérine CH?CI — CHOH — CHOH donne du glycide en quantité : CH CH CHOE RCD Ce composé a été obtenu en quantité notable et à l’état de pureté pour la première fois, ce qui a permis d'en faire une étude attentive et de montrer qu’il est d’une grande stabilité, contraire- ment à ce qu'avait dit M. Hanriot qui le considérait comme'se polymérisant très rapidement. Enfin M. Bigot montre incidemment que dans une chlorhydrine le sodium enlève à la fois le chlore, et l'hydrogène de l’oxhydryle voisin. On voit par ce qui précède combien est ingénieux et intéressant le travail de M. Bigot : il ne clôt pas la série des travaux que l’on peut faire sur la glycérine, mais il montre le parti qu'on peut tirer des induction théoriques quand elles sont servies par une rare habileté d’expérimentateur. A. C. COMBINAISON DES ALDÉHYDES AVEC L'ACIDE HYPOPHOSPHOREUX, pal M. Jules Vrzce. (Thèse pour le doctorat ès sciences, 1890.) Le travail de M. Ville est intéressant à plusieurs points de vue: d’abord, il contient un grand nombre de faits nouveaux, et la des- cription de beaucoup de composés importants, et puis il donne de nouvelles raisons à l’appui de la formule proposée par Wurtz pour l'acide hypophosphoreux. Les aldéhydes s'unissent directement à l'acide hypophosphoreux sous l'influence de la chaleur pour donner deux nouvelles classes d'acides : ANALYSES ET ANNONCES. — CHIMIE 957 Les acides oxyhypophosphoreux, monobasiques et bivalents : rt R — CHOH Poou À Les acides dioxyhypophosphoreux trivalenis et monobasiques : R — CHOH | POOH | R — CHOH qui résultent de la condensation de l’acide hypophosphoreux et des aldéhydes, il peut y avoir en même temps aldolisation de l’aldéhyde employée; c'est ainsi que l’aldéhyde isobutyrique con- duit au composé : CSH? — CHOH — C'H5 — CHOH POOH A | CSH' — CHOH — C'H° — CHOH. Ces composés présentent des réactions caractéristiques qui permettent de les distinguer : c'est ainsi que les acides oxyhypo- phosphoreux qui sont isomériques avec les éthers phosphoreux acides sont réducteurs ; les seconds sont isomériques; avec les éthers phosphoriques monoacides, ils ne sont nullement réduc- teurs. Les schémas suivants rendent compte de cette isomérie : /RCHOH OCH'R PO — OH PO—OCHR NB — CHOH NOH acide dioxyphosphoreux éther phosphorique acide /H di PO — OH PO —OCA? —R K - R— CHOH Ve acide oxyhypophosporeux éther phosphoreux acide. L'existence de ces composés peut être invo uée comme preuve de la formule de Wurtz H POOH H; (#14 REVUE Des TRav. sciexr. — T. XI, no 41. 6 958 ' REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES. L'auteur à examiné dans ce travail un grand nombre de sels et d'éthers de sa nouvelle classe d'acides. Ale SUR LES CHLORURES D’ACIDES BIBASIQUES, par M. V. AuGer. (Thèse pour le doctorat ès sciences, 1890.) Le sujet traité par M. Auger, dans le remarquable mémoire qu'il a présenté à la Faculté des sciences de Paris, comme thèse de doc- torat, est particulièrement intéressant, et touche à une délicate question d’isomérie : celle de la formule des chlorures d’acides bibasiques. Le chlorure de phtalyle, parexemple, peut se formuler: AA COCI N COCI Mais cette formule est certainement inexacte, et il y a longtemps que M. Friedel a proposé la formule dissymétrique CCI ci No a qui rend compte de toutes les réactions. M. Auger, en reprenant l'étude des chloruresde phtalyleet desuc- cinyle, acherchéà étendre cesthéories aux autres acides bibasiques et à trancher la question en ce qui concerne l'acide succinique. Les conclusions tout à fait certaines auxquelles il est amené au cours de ce remarquable travail sont les suivantes : Le chlorure de phtalyle réagit sur l’ammoniaque en donnant des composés amidés, comme le veut la formule dissymétrique, mais ces corps sont instables et retournent au type Ro sous l’action de la chaleur. CCI C(AzH!} C5 COAZE CHE oi + 2A7H — CH Lo a CHE CO CO NCOAzH: Le chlorure de succinyle doit être considéré comme dissymé- trique au même titre que le chlorure de phtalyle, il a donc la formule : 2880 CH? — C= CF kite re CH? — C=0 ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 959 Il paraît cependant contenir une partie symétrique, environ 8 pour 100, qui réagit sur le benzène en présence du chlorure d’alumi- nium, pour donner des dicétones et des acides y-cétoniques. M. Auger a indiqué un nouveau procédé pour la préparation du sulfosuccinyle, et montré qu’on doit le considérer comme dis- symétrique dans toutes ses réactions. Il a découvert le chlorure de malonyle qui n’avait pu être obtenu jusqu'à maintenant, et montre que ce chlorure comme ceux du glutaryle et de sebacyle sont symétriques, # En général, il paraît résulter de cette étude que seuls les acides qui ont les carbonyles en y peuvent donner un chlorure dissy- métrique. Les chlorures d’acides bibasiques réagissent sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium, et ne perdent au premier temps qu’un seul atome de chlore, ce qui conduit à un acide cétonique. Au cours de ce travail, M. Auger a décrit un très grand nombre de composés nouveaux, et particulièrement les dérivés dissymé- triques de l'acide phtalique et de l'acide succinique; le chlorure de malonyle, celui d’éthylmalonyle, et les dicétones qu’on obtient par l’action de ces chlorures sur le benzène en présence de chlo- rure d'aluminium. La lecture du travail de M. Auger est fort instructive et inté- ressante, et montre une fois de plus l’absolue nécessité des notions atomiques, pour mener à bien un travail de chimie organique. Bientôt ces notions mêmes ne suffiront pas, et il sera nécessaire d'y ajouter les nolions stéréochimiques, ou d’isomérie dans l’es- pace. À. C. S 9 MINÉRALOGIE PRODUCTION ARTIFICIELLE DE LA BORACITE PAR VOIE HUMIDE, par M. À. DE GRAMONT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 45.) M. de Gramont a réussi à reproduire la boracite par voie humide, en chauffant en tube: scellés, à des températures variant de 250 960 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES à 280°, un mélange de borate de soude, de chlorure de magnésium : 1 partie du premier et 2 du second et de l'eau en petite quantité. Les cristaux microscopiques obtenus possèdent la densité des cristaux naturels, 2,89. SUR LA DILATATION DE LA SILICE, par M. H. LE CHATELIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 123.) ANALYSE DE LA MÉNILITE DE Vicceiuir, par M. A. TERREIL. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 126.) L'analyse de M. Terreil montre que ce minéral n’est pas de la ménilite, mais seulement un calcaire siliceux contenant environ un cinquième de son poids de silice seulement. À. C:. SUR LE FER MÉTÉORIQUE DE MAGURA-ARVA (HONGRIE), par MM. FRIEDEL et BERTHELOT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 296.) Les auteurs ont vainement cherché dans cette météorite des traces de diamant. A: SUR LES MODIFICATIONS DES ROCHES OPHITIQUES DE MoRoN (SÉVILLE), par M. S. CALDERON. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 401.) OBSERVATIONS SUR LE RÔLE DE FLUOR DANS LES SYNTHÈSES MINÉRALOGI= QUES, par M. Stanislas MEUNIER. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 509.) ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 961 SUR LES MOYENS DE RECONNAITRE LES SECTIONS PARALLÈLES A 9, DES FELDSPATHS DANS LES PLAQUES MINCES DES ROCHES ET D'EN UTILISER LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES, par M. À. Micuec-Lévy. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXT, p. 700.) INDICES DE RÉFRACTION PRINCIPAUX DE L'ANORTHITE, par. MM. Micxet- Lévy et Lacroix. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXT, p. 846.) Les auteurs ont trouvé, au moyen du réfractomètre de M. Ber- trand, hi 1,981 n RM 074: L'indice moyen n’a pu être déterminé qu'approximativement; il est voisin de Nm — 1,98 k° A. C. SYNTHÈSES DE LA KAÏNITE ET DE LA TACHLYDRLIrE, par M. À. DE SCHULTEN. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXI, p. 928.) Ces minéraux existent dans les gisements de Stassfurt. Le premier a pour formule : K?S0*,MgS0*,MgCl + 6H°0. et le second : CaCl'2MgCl? L 12H20. L'auteur a reproduit ces deux espèces minérales, en évaporant des solutions contenant les éléments nécessaires. A. C. SUR LA MILLÉRITE DE MoRo-VELHO, PROVINCE DE MINAS-GERAES ! BRÉSIL), par M. Dom Pedro-Augusto pe SaxE CoBourG-GorHA. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, p. 1001.) L'auteur signale la présence du sulfure de nickel (millérite), qui n’avait pas encore élé signalé au Brésil. ERA 962 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR L'OFFRÉTITE, ESPÈCE MINÉRALE NOUVELLE, par M. F. Gonnañf. (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t, CXI, P: 1002.) Ce nouveau minéral a pour formule : (K?Ca)AFSI* + 17Aq. Sa densité est 2,13. ACC SUR LA PRÉPARATION DU NITRATE BASIQUE DE CUIVRE CRISTALLISÉ ET SUR SON IDENTIFICATION AVEC LA GÉRARDHITE, par M. L. BourGEoïs. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 66.) SUR LA DILATATION DU QUARTZ, par M. H. LE CHATELER. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIIT, p. 112.) SUR LA POLARISATION ROTATOIRE DU QUARTZ, par M. H. LE CHATELIER. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 119.) SUR LA VARIATION QU'ÉPROUVENT AVEC LA TEMPÉRATURE LES BIRÉFRIN- GENCES DU QUARTZ DE LA BARYTINE ET DU DISTHÈNE, par MM. MaL- LARD et H. LE CHATEUER. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XTIT, D: 223.) SUR LA REPRODUCTION ARTIFICIELLE DE L’AZURITE ET DE LA GÉRHARDITE, par M. L. Micuez. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIE, p. 139.) Ces cristaux ont été obtenus en laissant pendant plusieurs an- nées à la pression et à la température ordinaires une solution de nitrate de cuivre en contact avec du spath d'Islande. At. ANALŸSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 963 ACTION DES ALCALIS SUR LE MICA, PRODUCTION DE LA NÉPHÉLINE, DE L'ORTHOSE ET DE L’AMPHIGÈNE, par MM. Ch. et G, FriepeL. (Pull. de la Soc. minéralogique, t. XIIT, p. 129.) Voyez cette Revue, t. XI, p. 710. SUR LES OXYDES DE MANGANÈSE NATURELS, par M. Alex. GORGEU. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 21.) e ‘ SUR DIVERSES COMBINAISONS SILICATÉES DES OXYDES DE COBALT ET DE ZINC, DE LA MAGNÉSIE ET DE LA GLUCINE, par MM. P. HAUTEFEUILLE et PERREY. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 141.) SUR LA CRISTALLISATION DE L’ALUMINE ET DE LA GLUCINE, par MM. Hau- TEFEUILLE et À. PERREY. (Pull. de la Soc. minéralogique, t. XII, P. 147. L’alumine et la glucine se dissolvent dans la néphéline et y cristallisent. À. SUR LA FORME CRISTALLINE DE L'OXALONITRATE DE CADMIUM, par M. G. WyÿROUBOFF. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIIT, p. 149.) Ce sel a pour formule : C?0‘Cd(NO*) Cd + 6H°0O, et s'obtient en évaporant une solution nitrique d’oxalate de cadmium. Cristaux tricliniques : faces observées : k!'(100), p(oo1), m(110), t(110), 2g(130), g(130) c4{141). BI / Hi BOULE Ge do tes Des 800; 17 RER 00,08 NE 40000: arbiacE0: 8602 0:6384 Angles mesurés : mt — 99°,58/ LR = ANA MP = 410387) tp =="97";50"1 CSD = AS 00: 964 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES : SUR LA FORME CRISTALLINE DE QUELQUES HYPOSULFITES, par M. G. Wy- ROUBOFF. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 152.) 1° Hyposulfite double de potassium et de calcium : 3S°O*K2,S:0*Ca + $2H°0. Faces observées : h‘(100),m{(110), h°(210), k7(520),e‘(011),e*(012). Clinorhombiques : a bSe=A1,5019 A c10,8740 == Re 8", Angles mesurés : mm — 619,30’ ee A em = 12000 2° Hyposulfite de potassium, S*0*K:,{H0. Cristaux clinorhombiques : a: 096 a, 5510 2% 40008 "600, Faces : p(voi), m(110), 04(201), a!(101), a£(201). Angles mesurés : mm — 66°8’ DL = 0 DHEA 19, 3° Hyposulfite d'ammonium, S’O'(AzH‘}. Cristaux clinorhombiques : 4 0 Les a;57ar LAN 15500 = "85009 Faces : p(oo1), m(110), di(111), (441). Angles observés : rm = 652,0! DIN 92728; dip = 123°,50". NOTE SUR UNE DIOPTASE DU CONGO FRANÇAIS, par M. JANNETAZ. (Bull, de la Soc. minéralogique, t. XIIL, p. 159.) Ed | ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 965 SUR LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES DU FER OLIGISTE ARTIFICIEL, par M. L. Micuec. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIIT, p. 159.) Le feu oligiste en lamelles hexagonales présente la double ré- fraction à un axe négatif. As C. SUR LA TRIDYMITE ET LA CHRISTOBALITE, par M. E. Marcarp. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 161.) 14 SUR LA MÉLANOPHLOGITE, par M. E. MaLrarn. (Bull. de la Soc. mi- néralogique, t. XIII, p. 180.) ACTION DES ALCALIS ET DES SILICATES ALCALINS SUR LE MICA, PRODUCTION DE L’AMPHIGÈNE ET DE LA SODALITHE, par MM. Ch. et G. FRIEDEL. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 182.) Ce travail, paru aux Comptes rendus de l'Académie des sciences, a déjà été analysé ici (voyez cette Revue, t. XI, p. 710). SUR LE DIPYRE ET LA COUSÉRANITE DES PYRÉNÉES, par M. Ch.-L. FRros- sARD. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII. p. 187.) SUR UN GISEMENT; DE STAUROTIDES DES ENVIRONS D'OUROPRETO, par M. Cosra SENA. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XUL, p. 189.) PRODUCTION MÉCANIQUE DES FACES e! ET d! DANS LE SPATH D'ISLANDE, par M. G. Cesaro. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XII, P. 192.) Ce mémoire intéressant ne peut se résumer sans figures, nous sommes donc obligé de renvoyer au texte original. A. C. 966 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES NOTICES CRISTALLOGRAPHIQUES, par M. H. Durer. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 199.) Phosphite disodique, PO*HNa* + 5H*0. Prisme orthorhombique de 110°,2 : a 4 b : c—0,69977 : 4 ! 0,78128. Faces : m,a',e', dominantes; g' et ! très réduites. Angles mesurés : Re = 4451 aihi = 138°,9'. Acide phosphohexamétatungstique, 24Tu0°,P°0",59H20. Rhomboëdre de 699,18. Angle mesuré : pu =408,5#. Faces observées : p, b‘,a' Acide phosphopentamétatungstique : 20Tu0*P*°0°,62H°0. Octaèdres réguliers isotropes. 20Tu0*P205,50H°0. Isomorphe avec l'acide hexamétatungstique. Rhomboëdre de 69°,36. Faces : p,bt,at. Angle mesuré : DO == 1270740: Acide phosphotrimétatungstique, 12TuO*P?0°,42H?0. Prisme triclinique : a’? 20e =.:0;99t6b £ 104, 59507: Faces : p, m, t et a*. a —=.89°,19 d == 002,6: b = 979,55" 6= 97°,h3 C—=640,23: = 84,20 Angles observés: Mie pm —= 9g9°,5 pt = 95°,37" pa "115967 mai =—=,49290%94)". Phosphotrimétatungstate de sodium, 2Na20,12Tu0*,P°05,18H°0. Isomorphe avec l'acide; prisme triclinique : Faces : m, p, t, eta' mauvaise. ANALYSES ÊT ANNONCES. — MINÉRALOGIE Mesuré : mt = 90°,16 pr "90" pt = 94°,37" par == 41802). Les autres sels de cet’acide sont tous des rhomboèdres. Chloroiridate de sodium, IrCl,2NaCl,6H#0. Faces observées : p, m, t, g',et, it, b1, cf, É Prisme trielinique : a b:c26,691307 ? 1 : 0,870534. dd d==,.649,2a" D—=1950,10 B== 128012" CV =- 100009, Angles mesurés : ONE ET ET nQ = 103,28 DOË = LA 10 É 9 10) 94. Sesquichlorure d'iridium et de*potassium, IrCI*3KCI,3H?0. Quadratique : cena n14,6149)! 5 4: a'a = 116°,28. Sesquichlorure d’iridium et d’ammonium, IrCl,3AzH*C1,H°0. 967 Prismes orthorhombiques, formés des faces m, e?, h!, q', g et h. di: D : © = 0,89814, :,4.: 0,40409. Mesuré : MR T300,22 CON, 22 Ferrocyanure de lithium et de potassium, LK?FeCy$,3H°0. Prismes clinorhombiques de 92°,34'. SU RC E=10, 001780 1 JO PAT. Faces observées : ht, g!, dé, b5, R°, p, e?. Angles mesurés : g'di = 119,11 g'bi = 1240,47! dibi — 85,5". A.G, 968 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR QUELQUES MINÉRAUX PROVENANT DES. MALINES (GARD), par M. L MicueL. (Bull. de la Soc. minéralogique, t, AE, pans \ LE NOUVELLES RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES CRISTAUX DOUÉS DU POU- VOIR ROTATOIRE, par M. G. WyRouBorr. (Bull. de la Soc. minéralo- gique, t. XI p.212.) Le nombre des substances douées du pouvoir rotatoire à l'état cristallisé s’est accru des trois substances suivantes : Sulfate double de lithium et de potassium, SO*LiK. — rubidium, SO‘TiRb. — ammonium, SO'LiAzH*. M. Wyrouboff les a examinés, et y trouve une nouvelle confir- mation de la théorie de M. Mallard, qui regarde la polarisation rota- toire cristalline comme provoquée par des empilements de lames. L'auteur aégalement repris l'étude du chlorate de soude, et mon- tre que la symétrie pseudocubique persiste dans le chlorate de soude jusqu’à une température très voisine du point de fusion. A cette température il se détruit, etles molécules apparaissent avec les caractères optiques qui leur sont propres. A. C. ACTION DE LA CHALEUR ET DU CHLORURE DE CALCIUM SUR LE MICA, par MM. Ch. et G. FriepeL. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XII, p. 233.) ACTION DE LA SOUDE ET DU SULFATE DE SODIUM SUR LE MICA, par MM. Ch. et G. FRIEDEL. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 238.) L'action de la chaleur et du chlorure de calcium sur le mica permet lareproduction, par voie humide, de l’anorthite. La subs- titution du sulfate de soude et de la soude à la soude et au chlo- rure de sodium a mené les auteurs à la reproduction de la no- séane ; ils ont obtenu des cristaux facilement mesurables et présen- tant les faces m, k', L!, p: L1LURS ANALYSES ET ANNONCES. — MINÉRALOGIE 969 Angles mesurés : b‘b! — 420,46" h1b: ses b1b? (par dessus p) = 50°,16 _ b?m adj. = OP, L'analyse conduit à la formule : 3(2Si0*AlO*,Na°) + SO'Na* + HO. SUR QUELQUES MINÉRAUX DE SANToRIN, par M. F. Fouqué. (Bull. d la Soc. minéralogique, t. XILE, p. 245.) REPRODUCTION DE LA BORACITE PAR VOIE HUMIDE, par M. A. DE GRA- MONT. (Bull, de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 252.) >, Voyez plus haut, p. 959. A. C. SUR LA REPRODUCTION DE LA SILLIMANITE, par M. VERNADSKY. (Pull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 256.) MESURES COMPARATIVES DE L'INDICE DE DIFFÉRENTS QUARTZ, par M. A, Duret. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 271.) M. Dufet a fait, avec l'appareil de Pulpich, un grand nombre de déterminations sur des quartz de diverses provenances, et a trouvé que la constance de la dispersion et de la double réfraction était parfaite. L'indice du quartz type a été déterminé par la réflexion totale, l’angle trouvé est : (l 59 AD,00! ce qui donne pour l'indice, à 18° : 1,94421, nl 970 _ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES SUR LE POLYMORPHISME El LA PSEUDOSYMÉTRIE, par M. G. WYROUBOFrF. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIIL, p. 277.) M. Wyrouboff résume ainsi ses idées sur le pe et la pseudosymétrie. Les molécules chimiques se 7 suivant un certain réseau pour former des particules cristallines; elles peuvent se disposer parfois suivant plusieurs réseaux, en général très voisins, pour former ainsi plusieurs espèces de particules. 2° Les particules cristallines à leur tour se disposent suivant un certain réseau pour former le cristal. Le réseau peut être identique au leur propre ou en différer plus ou moins; dans le premier cas on a les corps symétriques et dans le second les corps pseudo- symétriques. 3° Les diverses formes d’un corps polymorphe appartiennent toutes à la catégorie des corps symétriques. Pour que l’une d'elles puisse passer à l’autre, il faut donc que la symétrie du réseau cris- tallin change en même temps que la symétrie du réseau parti- culaire. Quand ce double changement peut s'effectuer à certaine température le cristal se transforme en un autre cristal et on a le polymorphisme direct. Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsque la particule seule change, la forme se détruit à mesure que se produit la forme nouvelle. Ce cristal est remplacé par une infinité de cristaux ; c’est le polymorphisme indirect. Les corps pseudosymétriques présentent un mélange des di- verses orientations que le réseau, toujours à forme limite, prend autour d’un axe de symétrie supérieure à celle de la particule. La pseudosymétrie et le polymorphisme ne sont que les diffé- rentes manières d’être des réseaux particulaires par rapport au réseau cristallin, ne s'excluent nullement et par conséquent peu- vent exister dans une même substance. Pour vérifier ces propositions M. Wyrouboff a examiné jusqu'à leur fusion les sels suivants. Bichromate de rubidium qui est dimorphe. Bichromate de potassium qui est trimorphe. Sulfate de soude qui présente, pour l’auteur, au moins quatre formes distinctes, Sulfate de lithine, que l’auteur considère comme trimorphe, A. C. ANALYSES ET ANNONCES, — MINÉRALOGIE 971. SUR UN NOUVEAU GISEMENT DE CÉLESTINE, par M. Micuez. (Bull, de la rai Soc. minéralogique, t, XIII, p. 319.) À Brousseval, près de Vassy (Haute-Marne), se trouve un gise- ment de célestine en cristaux remarquables par leur limpidité et la netteté de leurs faces. À, C. À GISEMENTS DE DIPYRE, DANS LES PYRÉNÉES FRANÇAISES, par M. Ch.-L. Frossarp. (Bull, de la Soc. minéralogique, t. XIII p. 321.) SUR LA LEVERRIÉRITE, par M. P. Termier. (Pull. de la Soc. minéra gique, t. XIIT, p. 325.) SUR DES FILONS D'ORTHOSE ET DE QUARTZ DANS LE TERRAIN HOUILLER DE SAINT-ÉTIENNE, par M, P. TermIER. (Bull. de la Soc. minéralo- logique, t. XIII, p. 330.) SUR DES CRISTAUX REMARQUABLES DE CHALCHOPYRITE DE L'ILE DE CUBA, par M. Descroiseaux. (Bull, de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 335.) SUR LE DIMORPHISME DU NITRATE DE PLOMB, par M. J. MoreL. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIL, p. 337.) SUR UN HYDRATE DE CHLOROSTANNATE DE POTASSIUM, par M. J. More. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 339.) om men 972 (REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ‘ SUR LA DÉTERMINATION DE L'ORIENTATION OPTIQUE ET DE LA DISPERSION DES AXES DANS LES CRISTAUX TRICLINIQUES. APPLICATIONS AU BICHROMATE DE POTASSIUM, par M. H. Durer. (Bull. de la Soc. minéralogique, AID: 944.) Ce mémoire théorique ne peut être résumé sans de nombreuses figures, et nous renvoyons au travail original. SUR UN GROUPEMENT DE MACLES ORTHUGONALES DE LA BARYTINE DE CHAM- PEIx, par M. F. Gonnarp. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XII, p- 351.) SUR LA MÉLANOPHLOGITE, MÉLANOPHLOGITE HEXAGONALE, par M. G. FriepeL. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 356 et 368). M. G. Friedel a fait une étude très attentive et très complète de cette curieuse substance ; il n’a opéré que sur des échantillons parfaitement exempts de pseudomorphose et a pu par consé- quent en étudier les propriétés. Il remarque d’abord que la matière organique n’est qu'une impureté facile à enlever par les broyages et les lavages, mais le résidu contient les éléments de la silice et de l’anhydride sulfurique unis dans les proportions de 20S1°0,S083 et ces éléments sont unis d’une manière très intime, vu la très grande stabilité de la mélanophlogite. | La substance n'est pas réellement cubique, mais formée de six pyramides quadratiques dont les sommets convergent vers le centre du cube et qui ont pour base les faces de celui-ei. Ces six pyramides sont hémièdres. L'auteur a rencontré une forme particulière dela mélanophlogite tout à fait semblable à la trydimite; la composition est cependant bien celle de la mélanophlogite, mais la densité est un peu plus faible, 1,99, au lieu de 2,34 et 2,28. A. C. SUR LE FELDSPATH ORTHOSE DES BASALIÏES De Rovar, par M. E. Jan- NETTAZ. (Bull. de la Soc. minéralogique, t. XIII, p. 372.) ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 973 S 10 MATHÉMATIQUES SUR LES NORMALES AUX QUADRIQUES, par M. HUMBERT. (Comptes rendus de l’Acad. des sciences, t. CXI, 1890, p. 963-965.) M. Humbert signale de nombreuses propriétés des 28 tangentes doubles qu'on peut mener d’un point M à la surface lieu des centres de courbure d’une quadrique, propriétés dont nous nous contenterons de citer quelques-unes. On sait que les 28 tangentes doubles se répartissent en 4 classes : 1° Les six normales N menées de M à la quadrique; 2° Six droites P,, qui sont sur des paraboloïdes normaux à la quadrique le long de six génératrices d'un même système; 3° Six droites P, sur des parabotoïdes normaux le long de six génératrices de l’autre système; 4° Dix autres droites qu'on nomme synnormales. M. Humbert montre que les six normales N, les six droites P, et les six droites P, sont sur un cône du troisième ordre E. Les trois cônes du second ordre qui contiennent respectivement les six droites N, les six droites P, et les six droites P,, ont quatre droites communes. Quand le point M se déplace dans l'espace, le cône du troisième ordre Ÿ passe constamment par 12 points fixes. Ces douze points 7, répartis trois à trois sur 16 droites, sont ceux où les normales aux ombilics de la quadrique coupent les plans principaux et le plan de l'infini. Par suite les douze droites qui les joignent à un point quelconque de l’espace sont sur un cône du troisième ordre. Les points 7 restent les mêmes pour toutes les quadriques (a) x? y” 2 Crocigj Ciocia craocth Les normales à ces quadriques forment un complexe du troisième ordre qui n’est autre que le complexe formé par les génératrices de tous les cônes Y, et dont le cône est défini par les droites qui joignent un point quelconque de l’espace aux douze points +. REVUE DES TRAV, SCiENT., — T. XI, n° 41. 66 974 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Ce complexe est également celui que forment les génératrices des surfaces (1) et de leurs surfaces homofocales. Ces trois familles de surfaces forment un système triple ortho- gonal. Les deux familles homofocales à la famille (1) sont algé- Te b briques lorque le rapport =: est commensurable. A — SUR LE CHANGÉMENT DE L'ORDRE DES TERMES D'UNE SÉRIE SEMI-CONVER- GENTE, par M. BoreL. (Bull. des sciences mathématiques, 2° série, t. XIV, 1890, p. 97-103.) | Lorsqu'une série est semi-convergente, sa valeur dépend, en général, de l'ordre dans lequel on écrit ses termes. Les opérations sur ces séries exigent des précautions très grandes. Pour se dis- penser de ces précautions, il faudrait connaître d’une manière précise les conditions pour qu'un changement dans l’ordre des termes d’une série convergente n’altérât pas sa somme. M. Borel indique, dans cet ordre d'idées, certaines conditions suffisantes qui peuvent être utiles. Si l’on considère une série à termes réels Ua Male see Am it et qu'on écrive ces termes dans un ordre différent Hu... Lom+k.., il existe par hypothèse entre les entiers m et n une correspon- dance univoque telle que un — vr lorsque m et n se correspon- dent. La différence (m — n) sera dite le déplacement du terme de rang M. Or, pour qu'un changement dans l’ordre des termes d’une série (semi-convergente) n’altère pas sa somme, il suffit que le produit du déplacement maximum des termes qui précèdent le mième par la valeur absolue maximum des formes qui suivent le mième ait pour limite zéro lorsque »m augmente indéfiniment. On peut donner à cet énoncé deux formes différentes peut-être plus commodes dans les applications : 1° Pour qu’un changement dans l’ordre des termes d’une série n’altère pas sa valeur, il suffit que le produit de la valeur absolue du terme de rang m par le déplacement maximum des termes qui le précèdent tende vers zéro pour m infini; D 1: (RES ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 975 2° Pour qu’un changement dans l’ordre des termes d’une série n’altère pas sa valeur, il suffit que le produit du déplacement du terme de rang m par la valeur absolue maximum des termes qui le suivent tende vers zéro lorsque m augmente indéfiniment. Ces théorèmes s'étendent immédiatement aux séries à termes imaginaires; il suffit de remplacer le mot valeur absolue par le mot module. SUR LE THÉORÈME DE LA MOYENNE, par M. Hamy. (Bull. des sciences mathématiques, 2e série, t. XIV, 1890, p. 103-104.) Soient a,, a,, ..., &p le produit des p lettres qui constituent l’une quelconque des C7 combinaisons p à p de n lettres. On à : q Nas a (du ni Gays ass AR RÉPe ru EEE Ca Gaga la somme €; étant étendue à toutes les combinaisons de degré q et la somme %,:1 à toutes celles de degré g + 1 Cette proposition est la généralisätion du théorème de la moyenne exprimé par l'inégalité a, +a,;, +... +üäx n . Ham D Vaa, CRC] An 0 SUR L’INVERSION DE L'INTÉGRALE ELLIPTIQUE ET L'IRRÉDUCTIBILITÉ DES PÉ- RIODES, par M. Picarp. (Bull. des sciences mathématiques, 2° série, t. XIV, 1890, p. 107-110.) Dans leur {Traité des fonctions elliptiques, Briot et Bouquet s'ap- puient sur le théorème fondamental relatif à l'existence des inté- grales des équations différentielles pour montrer que l’inversion de l'intégrale elliptique de première espèce conduit à une fonc- tion uniforme. Ils établissent que, quand la variable z définie par l'équation différentielle () = Ga) (0 (u— 0 (u— à 976 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES arrive dans le voisinage de l’un des points où w acquiert l’une des valeurs a, b, c, d, la fonction w reste une fonction holomorphe de z; pareillement, quand z arrive dans le voisinage d’un point où devient infinie, la fonction uw reste une fonction uniforme de z. Sans plus d'explications, ils en concluent que v est une fonction uniforme dans tout le plan de la variable z. Une telle manière de raisonner pourrait conduire, pour d’autres équations, à des ré- sultats inexacts. Mais M. Picard donne à cette démonstration in- complète une parfaite rigueur en prouvant que, d’un point arbi- traire z, comme centre, on peut toujours décrire un cercle d’un rayon fixe o tel qu’à l’intérieur de ce cercle l'intégrale w soit uni- forme. | Cela prouvé, il est évident que l'extension de la fonction pourra se faire de proche en proche à l’aide d’un cercle de rayon nva- riable ; la fonction pourra donc s'étendre dans tout le plan et ne cessera pas d’être uniforme. _ En second lieu, après avoir établi que l’inversion de l'intégrale elliptique donne une fonction uniforme dans tout le plan, on dé- montre que cette fonction a deux périodes. M. Picard montre, par une méthode d’une ingénieuse simplicité, que ces deux périodes ne peuvent se réduire à une seule quand les quatre constantes a, b, c, d, sont distinctes. CALCUL DES TRANSCENDANTES DE BESSEL 4 a (3) OT TE) Een POUR LES GRANDES VALEURS DE G AU MOYEN DE SÉRIES SEMI-CONVER- GENTES, par M. CALLANDREAU. (Bull. des sciences mathématiques, at série, t. XIV, 1890, p. 110-1 14.) M. Stieltjes a étudié le cas de n = 0. M. Callandreau a montré que l’analyse de M. Stieltjes s'applique au cas de n “: 0. Il met la transcendante J, (a) sous la forme Jr(a) = eye piece (an +09 | HiBsinf a (+5 ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 977 où À et B sont deux intégrales qui peuvent être développées en séries semi-convergentes rule ter) A=T(r+;)- Dre, Gay | ee--he-prte+) VE, SU (2a)* n—-[Qin+- (n—° n—° n—-)r" +7 RUN 2e PA or re de Deri " Le reste de chacune de ces séries est inférieur en valeur absolue au terme auquel on s'arrête et de signe contraire à ce terme. De là résulte que les séries À et B peuvent être utilisées par le calcul numérique de la même manière que la série de Stirling. Le rang du plus petit terme est (quel que soit n) à peu près égal à a. | Li SUR LA MULTIPLICATION DES SÉRIES, par M. CESARoO. (Bull. des sciences mathématiques, 2° série, t. XIV, 1890, p. 114-120.) On sait que si les séries u+u+u + ..…., D +0 + vs + sont convergentes, de même que la série dont le terme général est Un = UiUn + UoUn—1 +. + Unv,, on peutécrire w, + uw, +w, +... =(u+u +u +... )(u +, +0, +...) Au lieu de démontrer ce théorème, comme on le fait d'après Abel, en s'appuyant sur les propriétés des séries de puissances, on peut, comme M. Cesaro, le démontrer directement en utilisant la proposition suivante : Si, pour » croissant à l'infini, a, et b, tendent respectivement vers aet b,ona lim - (as bn + anbn 1 +. and) = ab. 978 -_ REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Cette dernière proposition peut être généralisée comme il suit : Si, pour n croissant à l'infini, on a lim = lim — 6, on à aussi lim A30n + A30n=1 +... + Anb, ns T(r)r(s) _ n'+s—1 Pir+s) En partant de là, on étend sans peine le théorème d’Abel au cas plus général où les sommes des n premiers termes des trois séries admettent des valeurs moyennes. L'auteur est amené par cette dernière généralisation à recon- naître dans les séries divers degrés d’indétermination et à proposer une classification des séries indéterminées. SUR LE NOMBRE DES INTÉGRALES ABÉLIENNES DE PREMIÈRE ESPÈCE, par M. Picarp. (Bull. des sciences mathématiques, 2° série, p. 431- 132.) Étant donnée une courbe algébrique de degré m f(&,y)= 0 (qu'on peut toujours supposer n’avoir d’autres singularités que des points doubles à tangentes distinctes), on démontre que toute in- tégrale de première espèce est de la forme Q(x, y) étant un polynôme de degré 5 —3 tel que la courbe Q(x, y) = 0 passe par les d points doubles de f. Le nombre des coefficients arbitraires dans Q et par suite le nombre des intégrales abéliennes de première espèce linéairement indépendantes sera (m—1)(m—2) dep. 2 Cette manière de compter établit seulement qu'il y a au moins p intégrales de première espèce indépendantes. Par une élégante application du théorème d’Abel, M. Picard montre que le nombre des intégrales est précisément égal à p. ANALYSES ET ANNONCES. — MATHÉMATIQUES 979 LISTE CHRONOLOGIQUE DES PIÈCES DE LA CORRESPONDANCE DE FERMAT QUI SERONT PUBLIÉES DANS LES VOLUMES II ET II pe ses Œ'uvrss. (Bull, dés sciences mathématiques, 2e série, t. XIV, 1890, p. 133-136.) NOTE SUR LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L'ANALYSE, par M. CELLÉRIER. (Bull. des sciences mathématiques, 2° série, t. XIV, 1890, p. 142- 160.) 3 À Ce mémoire a été trouvé dans les papiers de M. Cellérier, pro- fesseur à Genève, mort en 1889. Il est entièrement écrit de sa main sur un papier jauni par le temps, mais qui ne porte malheureu- sement aucune date. Quoi qu'il en soit, il est hors de doute, que, sans avoir eu con- naissance des résultats obtenus par MM. Wejierstrass, Schwartz, du Bois-Reymond, Darboux, Dini, etc., Cellérier avait vu nettement ce qu’il y a d’essentiel dans le sujet : notion précise de la conti- nuité, notion de l’uniformité dans la continuité des fonctions, dans la convergence des séries, existence du maximum effectivement atteint, existence de l'intégrale pour les fonctions continues, exis- tence de fonctions continues qui n’admettent point de dérivées, et qui ne sont ni croissantes ni décroissantes, tout se trouve dans les quelques pages que publie le Bulletin des sciences mathématiques. L'exemple donné par l’auteur d’une fonction continue qui n’ad- met point de dérivée n = oo es D Sin ax a? n=1 est tres voisin de l'exemple classique donné par Weïerstrass ét du Bois-Reymond, n—= A . = D br cos (ax). n—=0 EXPOSITION DE LA DÉMONSTRATION DONNÉE PAR M. WEIERSTRASS DANS LES SITZUNGSBERICHTE DER B£ÉRLINER AKkaDeuig (déc. 1885) DE CE THÉO- RÈME : x est un nombre transcendant, par M. Morx. (Bull. des sciences mathématiques, t. XIV, 2° série, p. 186-199.) 980 REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES ExTRAIT D'UNE LETTRE DE M. G. TerxeiRA À M. HERMITE. (Bull. des sciences mathématiques, t. XIV, 2° série, 1890, p. 200-208). Conditions de développement d’une fonction f(x) en série ordon- née, suivant les puissances de sin (x — a) et cos (rx — a), déduites de la considération de l'intégrale curviligne pe) sin ae a 7 Jssin(z—x)sin”(z— a) GÉNÉRALISATION DE LA RÈGLE DE CONVERGENCE DE GAUSS, par M. DE SAINT-GERMAIN. (Bull. des sciences mathématiques, t. XIV, 2° série, 1890, p. 213-215.) Soit une série U à termes positifs u,, u,, ..… et telle que l’on ait Ung1 NH Ani—o + Bni—Ë + Cni=T +... + Fni—e Un MA Han TEE bn 8 + cn Y +. fn ? a, B, Y..., étant des nombres positifs croissants; et soit, pour fixer les idées, B — b la première des différences À — a, B—b,C—c,.. qui ne s'annule pas : 1° Suivant que B — b est > o ou > 1, ces termes tendent vers une limite finie; si B< 1, ils tendent vers l'infini ou vers zéro. 3° La condition nécessaire et suffisante pour que la série U soit convergente est que l’on ait 6<<1 et B—b Darsoux, membre de l'Institut, | profseur à. n ‘Faculté des sciences. sciences ; Rd Duvaz (Mathias) , TOUR à la Faculté de Ah : so “ Faye, membre de l'Institut, président du Bureau des longitudes ; “S _ FrieneL, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; a è GAVARRET , ie général de l'enseignement supérieur. ee la Pie médecine ; GirarD (Aimé), professeur au Conservatoire des s” et métiers : ; Re Haton DE La GouriLuière, membre de l'institut, directeur de l’École des a mines ; . Leroy pe Méricourtr, membre de l'Académie de médecine, médecin en chef de la marine ; RU Moucez (le contre-amiral), ni” de l'Institut, directeur de l'Obser- de vatoire national; 3 QUATREFAGES (Ds), membre de l'Institut, professenr-ndministratenr à au Muséum d'histoire naturelle ; Renou, directeur à l'Ecole des in chides : Ricaer (Charles), professeur agrégé à la Pacte de médecine. Troosr, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; ne Van Tiscaesm, membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum Ne a d'histoire naturelle ; : Wozr, membre de l’Institut, astronome ar Observatoire national: {Voir la suite à la 3° page de la couverture.) ms % C4 MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE —— > — COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES TOME XI RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ , COMMUNICATIONS INÉDITES ET ANALYSES DES TRAVAUX PUBLIÉS EN 1890. No 5. PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 M DCCC XCI os COR SERRES ir professeur- € 1, Berraano (Joseph), membre 1] démie des sciences 5 Brancmarn, membre de l'Institut, d'histoire naturelle; nr de es ; Casvreuz, membre de l'Institut, directeur honoraire du Muséunn d'hist naturelle ; Darsoux, membre de Re professeur à Ja Faculté d. sciences : su DUCHARTRE, membre de l'institut, nues honoraire à ne du des sciences ; A : Duvar (Mathias) , professeur à Ja Faculté de on: DS k Faye, membre de l’Institut, président du Bureau des longitudes : Me Frievez, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; se é -GAvARRET, inspecteur général de l’enseignement supérieur | pour la médecine ; | Gina (Aimé), professeur au Conservatoire des arts et in $ Er HATON DE LA GORE membre de l'Institut, directeur de l'École des mines ; ne Leroy De Méricourr, membre de l'Académie de — médecin en chef de la marine ; 5 à se Moucuez (le Con membre de l'Institut, directeur de TObser- so vatoire national ; ie QuarrerAGes (DE), membre de l'Institut, professeur-administrateur au de Muséum d'histoire naturelle ; Renou, directeur à l’École des hautes études ; Ricuer (Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine. Troosr, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Van Tiecaem, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum. d'histoire naturelle ; Wozr, membre de l Institut, astronome à l'Observatoire national. = {Voir la suile à la 3° page de la couverture.) | RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ, COMMUNICATIONS INÉDITES ET ANALYSES DES TRAVAUX PUBLIÉS EN 1890. | PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 M DGCC XCI be ue ARS Car (le docteur), membre de l'institut, avec À SEEN de ne . & sciences : Duvaz (Mathias) , Ru à la Moule de ax É ; Faye, membre de l'Institut, président du Bureau des longitudes; Frigper, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences; GAVARRET, inspecteur général de lensopnement supérieur pour a médecine ; Girarp (Aimé), professeur au Conservatoire des arts et métiers ; a CARTE Haron pe LA Gourinuière, membre de l'Institut, directeur de l'École des ai mines ; à Leroy ne Méricourr, membre de l’Académie de médecine, nas en chef de la marine ; ÿ ie Movucxez (le contre-amiral), mémbre de L'institut, directeur. de TObser= | vatoire national ; | QUATREFAGES (De). membre de l'Institut, professeur-administrateur au. Muséum d'histoire naturelle ; Renov, directeur à l'École des hautes udese Ricuer (Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine. Troosr, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Van Tiecuem, membre de l’Institut, PEUT ER ART A IIS EeNE au Muséum d'histoire naturelle; - Wozr, membre de l'Institut, astronome à l'Observatoire national. \ (Voir la suile à la 3e page de la couverlure.) Sr , Æoac 8 707 MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE =—0— STE — COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES TOME XI RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ, COMMUNICATIONS INÉDITES ET ANALYSES DES TRAVAUX PUBLIÉS EN 1890. N° 7. PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 M DÇCCG XCI _: COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES SECTION DES SCIENCES MM. BerrueLorT, membre de l'Institut, sénateur, professeur au Collège de France, président ; Mascanr, membre de l'Institut, directeur du Bureau central météorologique, vice-président ; Mine Enwanps (Alphonse), membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, vice-président : Ancor, météorologiste titulaire au Bureau central météorologique, secrétaire ; VaizranT, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; BerrranD (Joseph), membre de l'Institut, secrétaire perpétuel de l'Aca- démie des sciences ; BLancaarp, membre de l’Institut, DORE ue au Muséum d'histoire naturelle ; Car (le docteur), membre de l'Institut, directeur De de l’École supérieure de pharmacie ; Caevreuz, membre de l’Institut, directeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle ; Darsoux, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Ducuarrre, membre de l’Institut, professeur honoraire à la Faculté des sciences ; Duvaz (Mathias) , professeur à la Faculté de médecine ; Faye, membre de l’Institut, président du Bureau des longitudes ; Friepez, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Gavarrer, inspecteur général de l’enseignement supérieur pour la À médecine : GIRARD (Anne), de au Conservatoire des arts et métiers ; Haron De La GouriLière, membre de l'Institut, directeur de l’École des mines ; Leroy De Méricourtr, membre de l’Académie de médecine, médecin en chef de la marine ; Moucæez (le contre-amiral), membre de l'Institut, directeur de l’Obser- vatoire national ; Quarreraces (De), membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; REeNou, directeur à l’École des hautes études ; Ricuer (Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine. Troosr, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Van Tiecnem, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle; Wozr, membre de l’Institut, astronome à l'Observatoire national. (Voir la suite à la 3° page de la couverture.) € Fe ” 1802 MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE ——c Me — COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES TOME XI RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ, COMMUNICATIONS INÉDITES ET ANALYSES DES TRAVAUX PUBLIÉS EN 1890. N° 8. PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 — M DCGCG XCI = / —" ee © % SPA DEEE PEL PIE PR DERNIER ET DOI DRE NE CAD EE GE PRE NP OC PE LA TOME MR APP ET IE ACIER RE EE. CON A M AGE 2 7 MR A Un pe né Pa + À CENTS 2 Je No px | “VAILLANT, professeur-admi Benrran» (Joseph), memb re d __ démie des sciences; “BLANCHARD, membre de l'institut, _ d'histoire naturelle; à CHATIN (le docteur), membre de l'stitut . eteur } RARE de Re à HE S : aire ; : | Darpoux, membre de l'Institut, nn à à Faculté ee seiences ie DucaantRe, membre de l'Institut, D honoraire à a loue des ; sciences ; Ne Duvaz (Mathias) , professeur à fo. Faculté de midie. Men is Faxe, membre de l'Institut, président du Bureau des longitudes ; ne à Frignez, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; sXHsee Gavarrer, inspecteur général de l'enseignement Ca pour Lo : ri. | | ae GIRARD ane professeur au Gosavatohe des arts et Hé SA EU Hatox De LA GouriLLière, membre de l'Institut, directeur qe ie kcole des te FR mines ; “ Leroy pe Méricourr, membre de l'Académie de Done médecin en chef de la marine ; AR. Movcuez (le contre-amiral), membre de l'Institut, directeur de 'Obser=. He vatoire national ; - ae Quarreraces (DE), membre . l'Institut, ee ar au Muséum d'histoire naturelle ; Renow, directeur à l’École des hautes études ; Ricxer (Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine. Troosr, membre de Finstitut, professeur à la Faculté des sciences ; Van Ticçxem, membre de l'Institut, professeur-administrateur 2 au Muséum d'histoire nalurelle ; Wozr, membre de l'Insfitut, astronome à l'Observatoire national. Ÿ {Voir la suite à la 3° page de la couverture.) LUE MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ES > > F D COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES REVUE TRAVAUX SCIENTIFIQUES —— — ce (QC) ai ra — TOME XI RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ, COMMUNICATIONS INÉDITES ET ANALYSES DES TRAVAUX PUBLIÉS EN 1890. No 10. PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 M DCCG XCI = NX MM. ° COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES SECTION DES SCIENCES - BerrHeLot, membre de l’Institut, sénateur, professeur au Collège de France, président ; | | Mascarr, membre de l'Institut, directeur du Burcau central météorologique, vice-président ; | Mauxe Enwarps (Alphonse), membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, vice-président ; AxGor, météorologiste titulaire au Bureau central météorologique, secrélaire ; de VarzcanT, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; Bertrand (Joseph), membre de l'Institut, secrétaire perpétuel de l'Aca- démie des sciences ; Bcancaaro, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; Caamx (le docteur), membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École supérieure de pharmacie ; Caevreuz, membre de l’Institut, directeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle ; Dargoux, membre de l'Insütut, professeur à la Faculté des sciences ; Ducartre, membre de l'Institut, professeur honoraire à la Faculté des sciences ; | Duvaz (Mathias) , professeur à la Faculté de médecine ; Faye, membre de l'Institut, président du Bureau des longitudes ; lrienez, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Gavarrer, inspecteur général de l’enseignement supérieur pour la médecine ; Girarp (Aimé), professeur au Conservatoire des arts et métiers ; Haron DE LA Gouriière, membre de l'Institut, directeur de l’École des mines ; Leroy pe Méricourr, membre de l’Académie de médecine, médecin en chef de Ja marine ; Moucuez (le contre-amiral), membre de l'Institut, directeur de lFObser- yatoire national ; | Quarreraces (De), membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; Renou, directeur à l’École des hautes études ; UcHeT (Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine. Troosr, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciencés ; Van Tiecnem, membre de l’Institut, professeur-aadministrateur au Muséum d'histoire nalurelle ; Wozr, membre de l’Institut, astronome à l'Observatoire national. (Voir la suile à la 3° page de la couverlure.} A 1 CE, _ F8 7804 MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ——c Ro — COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES REVUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES cp 6 096 —— TOME XI RAPPORTS DES MEMBRES DU COMITÉ, COMMUNICATIONS INÉDITES ET ANALYSES DES TRAVAUX PUBLIÉS EN 1890. No 11. PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 M DCGC XCI ©? COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES 2 SECTION DES SCIENCES NN. Berruezor, membre de l'Institut, sénateur, professeur au Collège de France, président ; Mascarr, membre de l'Institut, directeur du Bureau central météorologique, vice-président ; Miixe Epwanps (Alphonse), membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, vice-président ; ANGoT, météorologiste titulaire au Bureau central météorologique, secrétaire ; VaLLanr, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; Berrraxo (Joseph), membre de l'Institut, secrétaire perpétuel de l'Aca- démié des sciences ; Pcancharp, membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; Cam (le docteur), membre de l'Institut, directeur honoraire de l'École supérieure de pharmacie ; Crevreuz, membre de l’Institut, directeur honoraire du Muséum d'histoire naturelle ; Darsoux, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Ducuanrre, membre de l’Institut, professeur honoraire à la Faculté des sciences ; Duvaz (Mathias) , professeur à la Faculté de médecine ; Faye, membre de l'Institut, président du Bureau des longitudes ; Frienez, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Gavarner, inspecteur général de l’enseignement supérieur pour la médecine ; Girarb (Aimé), professeur au Conservatoire des arts et métiers ; HatToN DE LA GouriLLière, membre de l'Institut, directeur de l'Ecole des mines ; Leroy pe Méricouar, membre de l’Académie de médecine, médecin en chef de la marine; | Moucaez (le contre-amiral), membre de l'Institut, directeur de lObser- vatoire national} ; Quarreraces (De), membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle ; Rexou, directeur à l’École des hautes études ; Ricuer (Charles), professeur agrégé à la Faculté de médecine. Troosr, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences ; Van Tiecmem, membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum d'histoire nalurelle ; Wozr, membre de l'Institut, astronome à l'Observatoire national. (Voir la suile à la 3° page de la couverture.) { pag “AT VYVV ANNEE PEU neue 4”